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BAILLIÈRE, libraire, rue Hautefeuille, 19. CHERBOURG. BEDELFONTAINE Er SYFFERT, imp., rue Napoléon, 1. 1857. Ke: À Er RS x ä L F# nt eu | " / «< , Ÿ r pre 23812 EE k ; DEUXIÈME NOTE SUR LA FÉCONDATION DES FUCACÉES. Par NM. G. THURET. — 2 — — Il y a quatre ans que j'ai eu l'honneur de présenter à la Société des sciences naturelles de Cherbourg le résumé de mes recherches sur la fécondation des Fucacées (1). De- puis cette époque, MM. Pringsheim, Cobhn et de Bary ont publié des observations analogues sur les Algues inférieures. Les faits décrits par ces savants présentent une analogie si frappante avec ceux que j'ai observés, qu’ils n’est pas dou- teux qu’ils appartiennent au même ordre de phénomènes, quoique cependant on ne puisse obtenir dans les Algues in- férieures la démonstration directe et péremptoire de la réalité de la fécondation, que fournissent les Fucacées. Celles-ci possèdent sous ce rapport de tels avantages, qu'il semble im- possible de trouver réunies des conditions plus favorables pour résoudre la question avec une entière certitude. En effet, (1) Mémoires de la Soc. des sc. nat. de Cherbourg, tom I, p. 161 (Mai, 1853). — Ce mémoire a été reproduit avec plus de déve- loppement dans les Annales des se. nat., 4° série, t. 2, p. 197. (1854). LD 6 FÉCONDATION les Fucus sont extrémementcommuns sur nos côtes. Quelques unes des espèces les plus vulgaires sont dioïques, et excrètent durant tout l'hiver des spores et des anthéridies en quanti- tés innombrables. Rien de plus aisé que de se procurer ces deux organes en abondance, de les soumettre à des expé- riences comparatives, de varier celles-ci de mille manières, Chaque jour on peut avec la même facilité renouveler ses recherches et répéter ses observations, avantage inapprécia- ble dans des questions de ce genre, et qui m’autorise à dire que pour quiconque apporte à cette étude un peu de soin et d'attention, il n’est pas de fait physiologique plus évident, plus incontestable que la sexualité des Fucacées. J'ai cherché à profiter cet hiver des facilités que présen- tent les Fucusdans ces recherches, pour étudier un pointde l'histoire de la fécondation que ces plantes me semblaient propres à éclaircir, On sait que les spores des Fucus, au moment où elles sortent des enveloppes qui les renfer- maient, sont absolument dépourvues de toute espèce de membrane ou tégument quelconque, et que la formation de cette membrane est le premier résultat de la fécondation (1). J'ai voulu essayer de déterminer avec plus de précision que je ne l'avais fait jusqu’ici, le moment où cette membrane com- mence à se former. Les résultats de ces recherches me parais- sent assez intéressants pour mériter d’être communiqués à la Société. Ce n’a pas été sans quelque surprise, en effet, que j'ai reconnu que la membrane des spores naït presque sou- dainement sous l'influence de la fécondation, et que six à huit minutes après avoir été mises en contact avec les an- thérozoïdes, les spores commencent déjà à se recouvrir d’un tégument dont il n’existait aucune trace quelques instants auparavant. Je vais entrer dans quelques détails à ce sujet, (4) Ann. des sc. nat., 4e série, t. 2, p. 202, 203. DES FUCACÉES. 7 et indiquer les procédés que j'ai mis en usage pour cons- tater ce fait. Il serait inutile de revenir ici sur ce que j'ai dit ailleurs de la fructification des Fucacées. Pour tous les détails re- latifs à ces organes je renvoie à mes précédents mémoires. Je me bornerai à rappeler que la spore des Fucus consiste en une masse de matière granuleuse olivâtre, parfaitement sphérique, dont la forme n’est maintenue que par la cohésion de la substance qui la compose. C’est ce dont il est facile de s’assurer en soumettant les spores à une légère pression sous une lame de verre; on les voit se déformer, s’étirer en divers sens, se partager quelquefois en fragments qui prennent souvent eux-mêmes une forme arrondie; enfin, si la pression est plus forte, les spores s’écrasent et s’épar- pillent en masses grumeleuses amorphes, composées de chlorophylle jaune-verdâtre et d’une substance visqueuse incolore; cette dernière prend, sous l’action du sucre et de l'acide sulfurique, une coloration rose, qui indique la pré- sence de la protéine. Si à la goutte d’eau de mer qui contient les spores, on ajoute une gouttelette d’une solution de chlorure de zinc ou d'acide sulfurique faible (1), on verra les spores, au mo- ment où elles sont atteintes par le réactif, se contracter légèrement ; presque aussitôt il commence à exsuder de leur surface des globules d’un liquide réfringent incolore, qui grossissent et se multiplient rapidement. Au bout de quel- ques instants, les spores entiérement recouvertes de ces globules offrent l'aspect que représente la figure 4. Le sucre et l'acide sulfurique donnent aux globules une légère teinte rosée; ilest donc probable qu’ils sont formés aux dépens (1) La solution de chlorure de zinc étant d’un emploi plus com- mode que l'acide sulfurique, je m'en suis servi de préférence dans le cours de ces recherches. 8 FÉCONDATION de la substance visqueuse azotée dont j'ai parlé tout-à- l'heure, qui par l’action du réactif se sépare de la: chlo- rophylle. C’est cet effet particulier de certains réactifs que j'ai mis à profit pour déterminer l'instant où la membrane des spores fécondées commence à se former. Elle n’a point, dans les premiers temps, d'épaisseur appréciable, et 1l serait impos- sible de l’observer directement. Mais sitôt qu’elle commence à naître, sa présence se révèle par l’obstacle qu’elle oppose à l’exsudation des globules, qui ne peuvent plus alors se développer librement à la surface de la spore. On appréciera la différence remarquable de l'effet produit par le réactif dans ces deux cas, en comparant la figure 1 qui représente une spore non fécondée traitée par le chlorure de zine, et la figure 2 qui montre une spore traitée de même dix minutes après avoir été mise en contact avec les anthérozoïdes. Cette dernière est entourée d’une zone transparente in- colore, dans laquelle on distingue les globules comprimés par la membrane naissante. Si l’on a mélangé les anthéro- zoïdes avec unassez grand nombre de spores, comme celles- ci ne sont pas toutes fécondées au même moment, on peut observer tous les états intermédiaires entre ceux que repré- sentent les figures 1 et 2, et constater les premières traces de la naissance dela membrane. Ainsi, dans quelques spores, la zone transparente est moins nettement formée; sa surface est irrégulière et comme bosselée par la pression des glo- bules. Souvent elle ne se montre que sur une portion du contour de la spore, et les globules exsudent librement du reste de la surface. Dans les spores où la formation de la membrane est encore moins avancée, on remarque seule- ment que les globules semblent coagulés en boursouflures irrégulières. Dans quelques unes enfin, l’exsudation des glo- bules n’offre point de différence avec celle des spores non DES FUCACÉES. 9 fécondées. Moins on a laissé s'écouler de temps entre le moment où l’on a mélangé les spores avec les anthérozoï- des et celui où on emploie le réactif, moins on trouve de spores sur lesquelles on puisse constater la naissance de la membrane, et moins la formation de ces membranes est avancée. Au contraire, plus on retarde l'addition du réactif, plus les spores revêtues de membranes sont nombreuses et plusles membranes sont distinctes. En me conformant à cer- taines précautions dont je parlerai tout-à-l’heure, je suis arrivé aux résultats suivants. Six à huit minutes après la fé- condation, on commence déjà à reconnaître la présence de la membrane surun plus ou moins grand nombre de spores. A dix minutes on en trouve beaucoup dans l’état que repré- sente la figure 2. À douze ou quinze minutes presque toutes sont pourvues de membranes bien nettes. Dans ces premiers temps la membrane est trop faible pour résister à l’exsu- dation des globules, qui passent bientôt au travers et se répandent dans le liquide ambiant. Mais elle ne tarde pas à acquérir plus de solidité, et on la trouve d’autant plus ferme et plus résistante qu'il s’est écoulé plus de temps depuis la fécondation. Si on emploie le réactif une heure après avoir mélangé les spores et les anthérozoïdes, on verra que la membrane a déjà une épaisseur suffisante pour em- pêcher lexsudation des globules (Fig. 3). Déjà aussi on y reconnaît la présence de la cellulose par la coloration bleuâtre qu’elle prend sous l’action de l'acide sulfurique et de l’iode, ou mieux de la solution iodée de chlorure de zinc. La teinte est faible, mais bien distincte. Si l’on a attendu deux heures, on obtiendra une coloration beaucoup plus vive. Mes observations ont été faites sur les trois Fucacées dioïques les plus communes, les Fucus vesiculosus, serratus et nodosus. Elles ont été répétées à satiété sur une quantité 40 FÉCONDATION de spores innombrables, en recommençant toujours un grand nombre de fois l'épreuve des réactifs pour chaque intervalle de temps différent. Les résultats que j'ai obtenus m'ont offert une concordance telle, que je n’ai aucun doute sur leur exactitude. Mais je dois prévenir ceux qui seraient tentés de renouveler ces recherches, qu’elles doivent être faites avec beaucoup de soin, et qu’on ne peut espérer d'arriver à un résultat précis qu’en observant les diverses précautions que je vais indiquer. Il est indispensable d'employer les spores le plus tôt possible après leur sortie des conceptacles. J'ai indiqué ailleurs la manière très simple dont on peut se procurer, pendant tout l’hiver, les spores et les anthéridies des Fucus, en plaçant quelques frondes bien fructifiées dans une atmosphère humide. Dès que les spores commencent à former de petits amas sur les réceptacles, on lave ceux-ci dans un vase rempli d’eau de mer. Les spores se détachent et tombent au fond. À ce moment, elles sont encore ren- fermées dans leurs enveloppes. Il faut attendre qu’elles s'en soient dégagées, ce qui tarde quelquefois plusieurs heures. Sitôt qu’elles sont libres, on doit se hâter d’en faire usage. Car si l’on attend jusqu’au lendemain, la membrane est plus lente à se former, les spores deviennent muqueuses, et quoiqu’elles gardent pendant plusieurs jours la faculté de germer, il est certain que la fécondation se fait d'autant plus difficilement et plus incomplètement, qu’elles sont sorties depuis plus longtemps de leurs con- ceptacles. En outre, il y a en ce cas une cause d’erreur qu'il importe de signaler. J’ai fait connaître ailleurs (1) que les spores, quoique non fécondées, sont susceptibles, au bout d'un certain temps, de se recouvrir d’une membrane de cellulose. Dès le lendemain on en trouve toujours quelques (1) Ann. des sc. nat., 4€ série, t. 2, p. 208. DES FUCACÉES. Âf unes en cet état, et quoiqu'’elles soient ordinairement {rès peu nombreuses, on s’exposerait à confondre ces membranes qui se sont formées spontanément, avec celles qui sont le résultat de la fécondation. Cette méprise n’est pas à craindre, quand on emploie les spores au moment où elles viennent de se dégager de leurs enveloppes. Du reste, pour éviter encore plus surement toute chance d'erreur à cet égard, jai toujours pris soin de vérifier l’état des spores qui servaient à mes recherches, en essayant l'effet du chlorure de zinc sur un grand nombre d'entre elles avant de les mêler aux anthérozoïdes, et m’assurant ainsi qu’elles n’offraient aucune trace de membrane avant d’être fécondées. Il faut de même se servir des anthéridies récemment sorties des conceptacles. Lorsqu'on les met dans l’eau, elles se vident presque aussitôt; mais les anthérozoïdes ne commencent pas toujours à se mouvoir immédiatement. Comme je tenais à savoir aussi® exactement que possible combien de temps après le contact des spores et des anthé- rozoïdes se formait la membrane de la spore, j'avais soin de délayer les anthéridies dans une goutte d’eau de mer quelques minutes avant de m’en servir, el ce n’était qu'après avoir vérifié au microscope que les anthérozoïdes étaient dans toute leur activité, que je mélangeais la goutte d’eau - qui les renfermait avec celle qui contenait les spores. En procédant de cette manière, on voit les anthérozoïdes s’atta- cher aux spores presque immédiatement, et au bout d’en- viron une demi-minute les spores hérissées d’anthérozoïdes commencent ce mouvement de rotation si curieux, que j'ai décrit dans mes précédents mémoires. Ce phénomène, comme je l'ai dit, n’est point une condition indispensable de la fécondation. Car, outre qu’il y a certaines espèces dans lesquelles il n’a jamais lieu, j'ai fait souvent germer des spores en les mélangeant avec des anthérozoïdes dont 19 FÉCONDATION les mouvements étaient trop affaiblis pour communiquer aux spores une impulsion sensible. Seulement la féconda- tion se faisait alors moins complètement, et toutes les spores ne germaient pas. Lorsque j'ai employé des anthérozoïdes tout-à-fait immobiles, aucune spore n’a germé. (C’est pourquoi, quand on veut assurer la réussite de la féconda- tion des spores, il est bon d’employer des anthérozoïdes qui s’agitent avec vivacité, et d’en mettre une quantité assez considérable pour que la rotation se manifeste. L’étude de ce phénomène est d’ailleurs très digne d'intérêt, et présente une relation évidente avec la fécondation. Je vais ajouter sur ce point quelques détails à ceux que j'ai donnés autrefois. Les anthérozoïdes s'appliquent à la surface de la spore dans le sens de leur longueur. Ils sont placés un peu obli- quement, le rostre dirigé vers la spore, à laquelle ils parais- sent se fixer par leur cil antérieur. On en voit souvent un grand nombre pressés les uns contre les autres, ayant tous les rostres tournés du même côté. Il s’agitent avec une sorte de trépidation, et impriment à la spore un mouvement de rotation plus ou moins rapide, qui s'effectue dans le sens suivant lequel le plus grand nombre des rostres est di- rigé. Quelquefois, quand de nouveaux anthérozoïdes vien- nent s'appliquer sur la spore en sens contraire, la rotation s'arrête ou reprend une direction inverse. La durée de ce phénomène est assez variable et difficile à préciser, d'autant plus que, quand on a un certain nombre de spores sur le porte- objet, les anthérozoïdes ne pouvant arriver partout en même temps, toutesles spores ne commencent pas à tourner à la fois. En outre onremarque presque toujours quelques spores dans lesquelles la rotation persiste plus longtemps, et que les an- thérozoïdes continuent à faire tourner avec vivacité, quand ils ont déjà abandonné toutes les autres. En examinant avec DES FUCACÉES. Â5 attention des spores isolées, j'ai vu quelquefois la rotation s'arrêter après quatre minutes. Le plus ordinairement elle m'a paru se prolonger environ six à huit minutes. A partir de ce temps le nombre des anthérozoïdes qui couvraient les spores diminue rapidement; elles reprennent peu à peu leur premier aspect etleur immobilité première, quoique d’ailleurs lesanthérozoïdes qui nagent autour d'elles continuent encore à s’agiter avec vivacité. En général il m’a paru que la durée plus ou moins courte de la rotation était en rapport avec la formation plus ou moins prompte de la membrane des spores. Les cas où j'ai pu constater la présence de la mem- brane dans le plus court délai après le mélange des spores et des anthérozoïdes, étaient aussi ceux où les spores avaient tourné le moins longtemps. Par contre, lorsqu'on mélange les spores d'une espèce avec les anthérozoïdes d’une autre espèce, la rotation se prolonge plus qu’à l'ordinaire; je l’ai vue quelquefois continuer plus d’une heure, et il semblait qu’elle ne cessait en ce cas que par suite du ralentissement des mouvements des anthérozoïdes, dont la vivacité est fort affaiblie au bout de ce temps. Or, malgré la longue durée de la rotation dans ces circonstances, il ne se forme point de membranes autour des spores. C’est seulement quand j'ai mélangé les anthérozoïdes du Fucus serratus avec les spores du Fucus vesiculosus, que j'ai vu quelques unes de celles-ci se recouvrir d’une membrane, mais toujours en beaucoup plus petit nombre que quand je mélangeais ensemble les spores et les anthérozoïdes du Fucus vesiculosus. Ces obser- vations sont, comme on voit, d'accord avec celles que Jai déjà publiées, et par lesquelles j'ai montré qu’on ne réussit point à féconder les spores d’une espèce par les anthérozoïdes d’une autre, excepté dans le cas où on mélange les spores du Fucus vesiculosus avec les anthé- rozoïdes du Fucus serratus. 14 FÉCONDATION C’est évidemment pendant ces quelques minutes que dure la rotation des spores, c’est-à-dire pendant que les anthéro- zoïdes sont en contactimmédiat avec elles, que la fécondation s’accomplit. La coïncidence de la naissance de la membrane avec la cessation de la rotation ne peut laisser aucun doute sur ce point. Mais que se passe-t-il en ce moment, et com- ment s'exerce l’action des anthérozoïdes ? J’ai dit, dans un de mes précédents mémoires, qu'ils ne m’avaient jamais paru pénétrer dans l’intérieur de la spore. Toutes les recherches que j'ai faites depuis lors n’ont fait que me confirmer dans cette opinion. J’ajoutais que dans certains cas la féconda- tion semblait même s’accomplir sans qu’il y eût contact im- médiat entre les deux organes. Mais les faits que j'alléguais à l’appui de cette hypothèse pourraient à la rigueur s’ex- pliquer autrement. Ainsi, dans les Cystosirées, la spore est renfermée dans deux enveloppes au moment où elle sort du sporange; ces deux enveloppes ne tardent pas à se dis- soudre l’une après l’autre, et à former une large zone muci- lagineuse, qui finit ordinairement par disparaître à son tour, mais que j'ai vue quelquefois persister autour de la spore, ce qui n’empêchait pas celle-ci de germer. En ce cas on peut supposer que les anthérozoïdes ont pénétré jusqu’à la spore à travers celte zone mucilagineuse, de même que je les ai vues très souvent s’introduire dans les octospores des Fucus, avant que ces derniers fussent dégagés de leurs en- veloppes (1). Cette explication serait plus difficile à admet- tre dans le Pelvetia (Fucus canaliculatus, L.), à cause de l’épaisseuret de la persistance des enveloppes qui entourent les spores, et à l’intérieur desquelles on voit germer celles-ci. — Quant à la circonstance que les spores des Fucus, quand elles commencent à germer, se montrent souvent entourées (1) Ann. des sc. nat., 4° série, t. 2., p. 210. DES FUCACÉES. 15 par les restes des anthérozoïdes décomposés, mais que ceux- ci, au lieu d’être appliqués immédiatement sur la spore, en sont séparés par une étroite couche mucilagineuse, ce fait n’a aucune importance dans la question dont il s’agit, puis- que la fécondation a dû s’opérer avant la production de cette couche mucilagineuse, qui est sécrétée par la mem- brane de la spore. Dans les Algues d’eau douce il semble qu’on puisse arri- ver à connaître plus exactement la manière dont les anthé- rozoïdes accomplissent leurs fonctions. Jusqu'ici néanmoins les divers auteurs qui ont observé la fécondation dans ces plantes, ne sont point parfaitement d'accord sur ce sujet. M. Pringsheim aflirme que les anthérozoïdes entrent dans les spores, et qu’on les retrouve enclos sous la membrane qui se forme à la suite de la fécondation. Des observations incomplètes sur les Fucus paraissent avoir conduit l’auteur à cette théorie, dont il a cru trouver la confirmation dans le Vaucheria et l'OEdogonium (1). M. Cohn, au contraire, dans ses recherches si intéressantes sur le Sphæroplea, assure que les anthérozoïdes ne pénètrent pas dans les spo- res, il suppose que celles-ci absorbent une partie de la substance des anthérozoïdes par un phénomène d’endos- mose (2). M. de Bary déclare également que dans l'OEdo- gonium il ne peut être question d’une pénétration des an- thérozoïdes dans les spores; mais il a vu ces deux organes se fondre l’un avec l’autre, comme une goutte d’eau se (1) Ueber die Befruchtung und Keimung der Algen and das Wesen des Zeugungsactes, 1855 (traduit dans Ann. des sc. nat., 4e série. t. 3, p 363).— Untersuchungen über Befruchtung und Generationswechsel der Algen, 1856 (traduit dans Ann. des se. nat., 4° série, t. 5, p. 250). (2) Ueber Entwicklung und Fortpflanzung der Sphæœroplea annulina, 1855 (traduit dans Ann. des sc. nat., 4° Série, t. 5, p. 187). 16 FÉCONDATION fond dans une plus grosse (1). De ces diverses opinions, celle de M. Pringsheim, telle qu'il l’a exposée dans son pre- mier mémoire, me paraît la moins bien fondée. En ce qui concerne les Fucus, elle repose sur une erreur mani- feste. L'auteur ayant répété mes expériences sur la fécon- dation des Fucacées, a remarqué dans les spores qui com- mençaient à germer des granules rougeâtres placés sous la membrane, et il a supposé que ces granules étaient les restes des anthérozoïdes qui étaient entrés dans Ja spore. Si M. Pringsheim avait consacré plus de temps à ces recher- ches, il se serait aisément assuré que ces granules n’ont rien de commun avec les anthérozoïdes, dont le granule orangé est beaucoup plus petit, et que leur apparition est due à un commencement d’altération de la matière colorante de la spore, accident qui ne lui serait point arrivé sans doute s’il eût fait ces expériences dans de bonnes conditions et avec les soins nécessaires. Les observations du même auteur sur le Vaucheria ne me paraissent pas plus décisives que les précédentes. Car l’extrême petitesse des anthérozoïdes de cette plante ne permet évidemment pas d'arriver sur ce point à un résultat certain. Les brillantes découvertes de M. Pringsheim ont fait faire des progrès importants à la phy- siologie des Algues inférieures. Mais 1l est à regretter que l’auteur ne montre pas plus de réserve dans l'interprétation des faits, et l’on ne saurait admettre qu’une théorie fondée sur ces bases douteuses soit « la première preuve directe et inattaquable de la sexualité des Algues » (2). De toutes les observations qui ont été faites sur ce sujet, (1) Ueber den geschlechtlichen Zeugungsprozess bei den Algen (Berichte über die Verhandlungen der Gesellschaft für Befôr- derung der Naturwissenschaften zu Freiburg, n° 13, 1856). (2) Pringsheim, Zur Kritik und Geschichte der Untersuchungen äber das Algengeschlecht, p. 64. DES FUCACÉES. 17 celles de M. de Bary sur l’OEdogonium que j'ai mentionnées plus haut, me paraissent les plus nettes et les plus précises. Elles s'accordent d’ailleurs avec ce que M. Pringsheim lui- même a vu dans cette plante. Dans les Facacées, la matière granuleuse dont les spores sont composées, et la grande surface qu’elles présentent au contact des anthérozoïdes, ne m'ont jamais permis de m'assurer s’il se passe quelque chose d’analogue, Mais je n’y vois rien d’impossible, et parmi les diverses hypothèses qu’on peut faire sur cette question, celle-là est, je crois, aujourd’hui la plus vrai- semblable. N'oublions pas toutefois que l'extrême diffé- rence qui sépare les Fucacées des Conferves, interdit à cet égard toute généralisation prématurée. Pour ad- meltre que la fécondation s’accomplit d’une manière iden- tique dans toutes les Algues, que telle ou telle circons- tance est la condition essentielle de la fécondation, il faudrait des observations plus nombreuses et plus concluantes que celles que nous possédons aujourd’hui. Jusque là c’est une chimère de croire qu’il suflit d’ériger ces faits en théorie pour en démontrer la certitude. 18 FÉCONDATION DES FUCACÉES. EXPLICATION DES FIGURES. Ces figures représentent trois spores de Fucus vesiculosus à un grossissement de 330 diamètres. Elles sont destinées à mon- trer l'effet de la solution de chlorure de zinc sur les spores avant et après la fécondation. F1G. 1. Spore traitée par le chlorure de zinc avant la féconda- tion. Elle est couverte de globules d’un liquide incolore, qui ont exsudé de sa surface. F1G. 2. Spore traitée par le même réactif dix minutes après avoir été mise en contact avec les anthérozoïdes. Les globules, au lieu de se développer librement comme dans la figure précé- dente, sont comprimés par la membrane naïssante de manière à former autour de ia spore une zone incolore. F1G. 3. Spore traitée par le même réactif uneheure après avoir été mise en contact avec les anthérozoïdes. La membrane est ‘devenue très nette et a déjà une certaine épaisseur. Elle prend une teinte bleue par l’action du chlorure de zinc ioduré. + #3 \N > Prcart se A. À. del Z. COSUS. DCSECU LuCuS OBSERVATIONS SUR LA REPRODUCTION DE QUELQUES NOSTOCHINÉES, Par NX. &. THURET. Les Nostochinées sont une des tribus des Algues dont la reproduction est encore la moins connue aujourd’hui. Il y a environ treize ans que j'ai décrit les curieux phéno- mènes qui accompagnent la reproduction d’un ANostoc aquatique (1). Personne depuis lors ne paraît s'être occupé de ce sujet, et M. Fischer, dans son mémoire sur cette famille, fait remarquer que mes observations sont restées isolées jusqu'ici (2). (1) Note sur le mode de reproduction du Nostoc verrucosum. (Ann. des sc. nat., 3ne série, tome 2, p. 319. — Novembre 1844). La plante qui fait l’objet de ce travail n’est point le véritable Nostoc verrucosum, mais une espèce voisine que M. Mougeot avait publiée sous ce nom (Stirpes crypt. Vog. Rhen., fascic. VIII, n° 798), et qui porte aujourd'hui celui de Nostoc Mougeotii, Bréb. (Menegh., Monogr. Nostochinearum Italicarum, p. 113. — Kütz., Sp. Alg., p. 300). (2) Beiträge zur Kenntniss der Nostochaceen, p.13(Berne, 1853). 20 REPRODUCTION DE Cependant le mode de reproduction que j'ai fait connaitre, n’est certainement point particulier à une espèce. Je ne puis douter qu’on le retrouve dans toutes celles où on le cherchera avec un peu é’attention et de persévérance. Déjà M. le D' Montagne, dans la note qu'il a publiée lPannée dernière sur le MNostoc Boussingaultir (1), a confirmé l'exactitude de cette assertion. De mon côté, j'ai répété depuis plusieurs années sur une espèce terrestre commune aux environs de Cherbourg, toutes les observations ‘que j'avais faites autrefois sur le Nostoc Mougeotu. Malgré la différence de station de ces deux plantes, elles se repro- duisent de la même manière et présentent exactement les mêmes phénomènes. La ressemblance à cet égard est si complète que, ne trouvant d’ailleurs aucun fait nouveau à signaler, j'avais cru inutile de publier ces recherches. Si je me détermine à le faire aujourd’hui, c’est surtout par Île désir de profiter du talent de M. Riocreux pour donner sur ce sujet des figures beaucoup plus parfaites que celles qui accompagnaient mon précédent mémoire. Ce motif paraîtra suffisant, je l'espère, à ceux qui voudront bien examiner les planches ci-jointes et apprécier le soin avec lequel elles sont exécutées. Dans la seconde partie de cette note, je ferai connaitre le mode de reproduction d’un autre genre, qui offre une certaine ressemblance de structure avec les ÂMVostoc, mais qui possède une fructification distincte, dont ces plantes sont dépourvues. | (1) Note sur deux Algues nées pendant les expériences de M. Boussingault. ( Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, tome XLII, séance du 28 Avril 1856). QUELQUES NOSTOCHINÉES. x | 1: Le Nostoc vesicarium, D C., est une petite espèce à fronde globuleuse, qui croît sur ja terre entre les mousses et les brins d'herbe. On la trouve abondamment autour de Cherbourg sur le chaperon des murs recouverts de terre, le long des routes gazonnées, etc. Les individus jeunes sont parfaitement sphériques, souvent réunis en grand nombre sous la forme de petits grains d’un vert noiràtre, dont la dimension varie depuis une petitesse microscopique jusqu’à la grosseur d'un pois (Fig. 4). À mesure que la plante grossit, sa fronde devient moins régulière; elle se contourne, se plisse, et les plus grands individus forment des expan- sions sinueuses qui ressemblent à de petits échantillons de Nostoc commune (Fig. 2). La fronde présente sous le microscope la même structure que celle des autres Mostoc. Elle consiste en une masse gélatincuse transparente, lisse et ferme extérieurement, quelquefois teintée de jaune sur les bords, dans laquelle serpentent d'innombrables chapelcts de granules verdâtres (Fig. 3). Ces chapelets sont simples, et se composent d’une série indéfinie d'articles globuleux, formés d’une matière vert-pèle un peu granuleuse. La série est interrompue de distance en distance par un globule plus gros, presque incolore où un peu jaunâtre, dont le contenu est plus homogène et moins réfringent que celui des autres articles : de chaque côté de ce globule on remarque une petite granu- lation placée au point de contactavec l’article voisin (Fig. À). Les chapelets s’allongent par la division répétée des globules verts. Chacun de ceux-ci, après s’être un peu accru dans le sens de la longueur du chapelet, se coupe en travers, et donne ainsi naissance à deux nouveaux articles, qui plus 39 REPRODUCTION DE tard se partageront de même. Quant.aux gros globules, ils ne se divisent point, et finissent par se détacher des chapelets sans subir aucun changement. On les a longtemps regardés, quoique sans aucun fondement, comme les corps repro- dacteurs des Nostoc. M. Kützing continue même encore aujourd'hui à les désigner sous le nom de spermaties. Mais cette dénomination, que M. Kützing, par un abus regrettable, applique indistinctement aux organes les plus divers, ne peut pas plus être conservée ici que dans beaucoup d’autres cas où rien n’en justifie l’emploi. Parmi les différents noms qui ont été donnés à ces gros articles des Nostochinées, celui d’hétérocyste, employé par M. Allman, me semble le plus convenable, et je l’adopterai d’autant plus volontiers qu’il ne préjuge rien sur des fonctions dont on ignore jusqu'ici la véritable nature. C’est pendant les mois de septembre et d'octobre que l’on observe dans le Nostoc vesicarium la même série de phénomènes que j'ai décrite dans le Nostoc Mougeotui. On trouve fréquemment alors des individus dont le contenu s'échappe en une gelée verdàtre diffluente, qui se répand sur les corps environnants. Cette gelée offre exactement l'aspect d’uné Palmellée. Mais si l’on en soumet une portion au microscope, on reconnaît qu'elle est remplie de frag- ments de chapelets, entremélés d’hétérocystes détachés (Fig. 5). Un examen attentif de ces fragments de chapelets montre qu'ils sont doués à celte époque d’un mouvement de reptation très lent, quoique facile à constater sous un * grossissement suffisant. Placés dans une goutte d’eau sur une lame de verre, en face d’une fenêtre, ils se rassemblent peu à peu sur le bord de la goutte le plus rapproché au point d’où vient la lumière. Enfin quand on dépose un de ces Nostoc en déliquescence dans une assiette avec un peu d’eau, les chapelets ne tardent pas à se répandre à l’entour 4 QUELQUES NOSTOCHINÉES. 25 et à former au fond de l’assiette une pellicule verdâtre, comme le ferait une Oscillaire (1). Si l’on continue à observer les fragments de chapelets durant quelques jours, on les verra bientôt, devenus immo- biles, se revêtir d’une membrane transparente (Fig. 6). En même temps les globules verts augmentent de volume; mais leur accroissement se fait en largeur cette fois, et non plus dans le sens de la longueur du chapelet. Ils deviennent ainsi discoïdes : enfin ils se partagent en deux par une division qui s'opère en sens inverse de celle que j'ai men- tionnée plus haut (Fig. 7). La plupart des globules se divi- sent ainsi une ou deux fois, et alors le chapelct, consi- dérablement élargi, a tout-à-fait changé d'aspect. Il est transformé en un sac transparent, plus ou moins long, dans lequel les globules dédoublés sont disposés en rangées parallèles superposées, souvent très distinctes et assez régu- lières (Fig. 8). Bientôt d’ailleurs cette régularité disparaît. Les rangées se joignent alternativement les unes aux autres, c’est-à-dire que le globule placé au bord d'une rangée se soude au globule placé au-dessus de lui, et le globule (4) Le mouvement propre que possèdent les chapelets des Nostoc déliquescents, n'avait pas échappé à Vaucher (Voy. Histoires des Conferves d’eau douce, p. 215, 216). Il est surtout sensiblé dans les espèces aquatiques. Du moins il m'a paru très prononcé dans le Nostoc Mougeoti, et Vaucher a fait Ia même observation sur le Nostoc verrucosum. Maïs il se retrouve aussi dans les mêmes circonstances chez les espèces terrestres, et c'est à tort que dans mon premier travail j'avais élevé quelques doutes sur ce point. J'ai eu notamment occasion de le constater sur de beaux échantillons de Nostoc commune, récoltés au mois de juin par un temps chaud et humide, et dont quelques parties commençaient à tomber en déliquescence. Je mentionne ce fait, parce que c'est dans les mêmes conditions et à la même époque de l'année que Vaucher a observé aussi le mouvement des chapelets dans cette espèce. 24 REPRODUCTION DE opposé à celui de dessous. Il se reforme ainsi un nouveau chapelet replié sur lui-même à l'intérieur du sac. Au premier moment cette disposition des globules est difficile à reconnaître. Entassés dans le sac étroit que forme la mem- brane, attachés plus ou moins obliquement l’un à l’autre, ils ne présentent souvent qu’un amas confus. Mais leur enchaînement paraît de plus en plus évident à mesure que le jeune Mostoc grossit. Le sac se dilate, le nouveau chapelet s’allonge, ses circonvolutions s’écartent et deviennent bien distinctes (Planche 2, Fig. 9). Pendant quelque temps la jeune fronde présente encore quelques renflements qui correspondent à l'emplacement qu’occupaient les rangées de globules : peu à peu ces empreintes s’effacent, et la fronde se développe en une masse transparente arrondie, à linté- rieur de laquelle le chapelet se contourne et serpente dans tous les sens. Déjà à cette époque on distingue parmi les globules quelques hétérocystes. Les figures comprises sous les n° 6, 7, 8 et 9, donneront, je pense, une idée suflisante des divers aspects que peut offrir la transformation d’un chapelet de Nostoc en un nouvel individu. Ce phénomène présente de nombreuses variations de détails, sur lesquelles je crois inutile de m’arré- ter. Je me bornerai aux observations suivantes. En général les globules terminaux du chapelet ne subis- sent pas les mêmes modifications que les autres. Ils se décolorent comme les hétérocystes, et demeurent attachés aux extrémités du chapelet, sans prendre part au développe- ment que je viens de décrire. Quelquelois on les retrouve longtemps après encore adhérents à la surface de la jeune fronde (Fig. 9). Souvent aussi un des globules intermédiaires se transforme en hétérocyste. Quelquefois même il s’en produit deux ou trois à différents intervalles dans la longueur du chapelet Picart se. TC: ’ = $ i Fs : | astsosseISsE | : D Ÿ : 138 Ë É VAT ess 6 : es 22200868 à È r F4 È : Se à © 3 "298% JeRrar ñ < . FÉEROSCORCECCLESS860080 ee «22 as di U e © } Ÿ È © eee CBC 0monacess0006 à QUELQUES NOSTOCHINÉES. 25 (Fig. 8). Celui-ci se trouve ainsi divisé en deux ou plusicurs parties, qui continuent à se développer individuellement. De là vient qu’on voit assez fréquemment sous le microscope les jeunes MVostoc attachés ensemble par un hétérocyste interposé. "Ar Les autres Nostochinées dont il me reste à parler, appar- tiennent au genre Cylindrospermum, Ralfs (Kütz. pro parte). Ce genre comprend une partie des espèces que l’on réunis- . sait autrefois sous le nom d’Anabaina, Bory, et qui consistent en filaments moniliformes, analogues aux chapelets des Nostoc, mais formant un stratum gélatineux indéterminé. Certains articles des filaments se transforment en hétéro- cystes : d’autres prennent une forme clliptique, une dimen- sion plus considérable, et deviennent des sporanges. Les diverses positions que les sporanges et les hétérocystes peu- vent occuper dans le filament, ont servi à démembrer les Anabaina en plusieurs genres. Ceux qu’a établis HI. Kützing sont trop vaguement limités pour être adoptés sans restric- tion. M. Ralfs a proposé des divisions fondées sur des carac- tères plus précis, et qui me semblent devoir être admises (1). Je ferai remarquer seulement qu’il est au moins superflu de séparer génériquement des plantes liées par des affinités si étroites, et qu’il vaut mieux se borner à considérer les coupes établies par M. Ralfs comme des sous-genres, en conservant le nom d’Anabaina pour l’ensemble des espèces. Quant à ce dernier nom, il doit être maintenu dans tous les cas, et (4) On the Nostochineæ (Annals and Magazine of natural history, 2nd series, t. V, p. 321, pl. 8 et 9. — 1850). 26 REPRODUCTION DE c’est à tort que M. Ralfs propose de le remplacer par Tri- chormus, Allm., en se fondant sur ce que la priorité appar- tiendrait au genre Anabæna, établi par M. Ad. de Jussieu dans la famiile des Euphorbiacées. Ce dernier n’a été publié qu'en 1824 (1), tandis que le genre de Bory Saint- - Vincent remonte à 1822 (2). Dans les Cylindrospermum, comme ils sont limités par M. Ralfs, l’hétérocyste forme le dernier article du filament, et le sporange occupe l’article suivant. Les filaments sont doués d’un mouvement de reptation très lent, mais appré- ciable. Les articles sont cylindriques. Ils renferment une matière d’un vert bleuâtre , un peu granuleuse, et se multi- plient comme ceux des Nostoc, c’est-à-dire qu'après s’être allongés dans le sens de la longueur du filament, ils se coupent en deux par une division transversale. Le dernier article, avant de se changer en hétérocyste, est semblable aux autres : mais les granules qu’il contient disparaissent peu à peu; l’article prend une teinte jaunâtre, devient plus gros et acquiert une forme ovoïde plus ou moins allongée (PI. 5, Fig. 12). A cette époque on le trouve presque toujours entouré de quelques cils muqueux irréguliers. Ces cils, dont la présence est très fréquente sur les hétérocystes des Anabaina, ne sont probablement qu’une production parasite. Après la formation de l'hétérocyste, le sporange ne tarde pas àse développer aux dépens de l’article suivant. Celui- ci s’allonge, grossit, et son contenu devient fortement gra- nuleux. Peu à peu sa paroi s’épaissit et se colore en brun. Ce n’est point, comme le dit M. Ralfs, la matière contenue dans le sporange qui prend cette teinte, c’est seulement la (4) De Euphorbiacearum generibus medicisque earumdem viribus tentamen, p. 46. (2) Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. F, p. 307. QUELQUES NOSTOCHINÉES. 27 paroi cellulaire. L'intérieur du sporange est rempli par une spore elliptique que l’on distingue par transparence, et qui conserve la couleur verte, comme il est facile de s’en assurer en la faisant sortir du sporange par une légère pression. On trouve souvent les filaments terminés aux deux bouts par un hétérocyste. Il est plus rare de voir un même fila- ment porter un sporange à chaque extrémité, et en ce cas le développement de lun des sporanges m’a toujours paru précéder celui de l’autre (Fig. 15). M. Fischer, dans le mémoire que j'ai cité plus haut, mentionne une observation de M. Nägeli surla germination d'un Cylindrospermum (1). La description qu’il donne, très courte d’ailleurs et très incomplète, ne paraît pas conforme à ce que j'ai vu moi-même dans ces plantes. La première espèce dont j'ai observé la reproduction, est remarquable par ses sporanges à surface rugueuse. Les filaments ont un diamètre d’environ un 240"° à un 250°° de millimètre. C’est la même plante qui a été publiée dans les fascicules de M. Rabenhorst (2) sous le nom de Cylin- drospermum majus, Kütz. Il est possible que ce soit en effet l'espèce ainsi nommée dans le Species Algarum. Mais je ne saurais rien aflirmer à cet égard. Car M. Kützing ne mentionne pas l’aspectrugueux des sporanges, et les Tabulæ Phycologicæ du même auteur sont malheureusement loin de pouvoir suppléer à l’insuffisance de ses diagnoses. J'ai trouvé cette espèce, au mois de juin de l’année (4) « Bei Cylindrospermum hat Prof. Nägeli die Keimung wirklich beobachtet. Nach längerer Ruhezeit tritt auf einmal in den Zellen eine mehrfache Theilung ein, die äussere dicke Wan- dung wird aufgelôst und das junge Fadenstück beginnt sein Wachsthum durch gleichzeitige Theiïlung in allen Zellen. » Fischer, loc. eit., p. 7. (2) Die Algen Sachsens, n° 411. 28 REPRODUCTION DE dernière, flottant dans un fossé en masses mucilagineuses. Les sporanges étaient abondants, colorés en brun, et paraissaient parfaitement murs. Celte circonstance m’enga- gea à placer quelques fragments de la plante dansune goutte d’eau sur des lames de verre, que je conservai sous une cloche à l'abri de l’évaporation. Les filaments ne tardèrent pas à se décomposer; les hétérocystes devinrent incolores et se détachèrent en partie des sporanges. Un grand nombre de ces derniers s’alléra aussi, et la spore qu’ils renfermaient disparut sans laisser de trace. Mais d’autres se conservèrent sans changer aucunement d’aspect. Je continuai à observer ceux-ci avec soin, et dans le courant du mois de septembre jeus le plaisir de voir enfin la spore percer le sommet du sporange et se développer en un nouveau filament de la manière suivante. La spore, en s’allongeant, soulève une petite portion de la paroi interne du sporange, qu’elle pousse devant elle. Aussitôt qu’elle fait saillie au dehors, elle commence à se cloisonner, et se change en un filament toruleux, composé detrois ou quatre articles, dont le contenu est fortement granuleux. Les divisions des articles sont d'abord peu distinctes, mais deviennent de plus en plus nettes à mesure qu’il s’en forme de nouvelles. Pendant assez longtemps le fragment de la paroi du sporange que Ja spore a soulevé, persiste au sommet du filament sous la forme d’une petite calotte qui recouvre le dernicr article (Fig. 16). Le filament s’allonge à la fois par ses deux extré- mités, mais plus rapidement d’abord par celle qui est au dehors du sporange. Les nouveaux articles sont d’un diamè- tre moindre que ceux qui se sont formés à la place qu’occu- pait la spore, en sorte que le jeune filament est légèrement atténué aux extrémités (Fig. 47). Peu à peu cependant ces différences s’effacent ; les articles en se multipliant prennent une dimension de plus en plus égale, leurs granules devien- QUELQUES NOSTOCHINÉES. 29 nent moins apparents, et laressemblance du nouvean filament avec les anciens finit par être complète. J'ai reconnu plus tard que cette expérience réussit tout aussi bien ou mieux encore avec des échantillons desséchés et conservés en herbier depuis plusieurs mois, pourvu que Îles spores soient bien mures. En les plaçant de même sur des lames de verre avec un peu d’eau, je les ai vues commencer à germer au bout d’une quinzaine de jours. Les spores des Anabaina appartiennent donc à cette catégorie de corps reproducteurs applés hypnospores par M. Al. Braun (1), qui sont susceptibles de se développer après une longue période de repos et malgré une dessicciion prolongée. Dans beaucoup d’Algues d’eau douce, on trouve des corps repro- ducteurs pourvus de cette persistance de vitalité, qui semble être une condition nécessaire de la conservation de ces plantes durant les alternatives de sécheresse et d'humidité auxquelles elles sont exposées. Mais aucune d’elles, je crois, n’est mieux douée sous ce rapport que les Anabaina, comme le montrera l'exemple suivant. J'avais récolté au mois d'avril 4848, de beaux échan- tillons bien fructifiés d’Anabaina licheniformis, Bory (Cylin- drospermum licheniforme, Kütz.). Dans cette espèce les sporanges sont lisses, d’une couieur brun-rougâtre foncée, quand ,la maturité est complète. Au printemps de cette année (1857), je détachai quelques fragments de ces échan- tillons que je conservais en herbier depuis neuf ans, et je les soumis aux mêmes expériences que les précédents. À peine quinze jours s'étaient écoulés qu'un grand nombre de sporanges commençaient à s'ouvrir ct laissaient passer le sommet du jeunc filament. J'ai répété plusieurs fois ces expériences avec le même succès, et dans celles que j'ai faites (4) Algarum uniceliularium genera nova, p. 16. 50 REPRODUCTION DE cet été J'ai vu souvent les spores germer au bout de six à sept jours. La germination de cette espèce est tout-à-fait semblable à celle de la précédente. Seulement la petite portion de la paroi du sporange que la spore soulève comme un opercule, n’est point entraînée au sommet du Jeune filament, mais reste attachée latéralement au sporange (PE D Pre. 14): J'aurais désiré pouvoir faire les mêmes essais sur des échantillons d’une date encore plus ancienne. Il serait inté- ressant de vérifier combien de temps les spores d’Anabaina peuvent conserver la faculté de germer. Mais, pour que ces expériences réussissent, il faut, je le répète, que les spores soient parfaitement mures. Or il est plus rare qu’on ne croirait de les trouver en cet état dans les herbiers. C’est ce dont je me suis assuré en examinant tous les échantillons de ma collection et de celle de Bory Saint-Vincent, et cette difficulté ne m'a pas permis de pousser mes recherches plus loin. FE, 5 “A | À tà fé È p à a el C é9 (7 [ j ês 5 G] à 5 (] à () el va Fo) &) _ 2à F4 LL g à ; f 5 a F4 f} Ë à ps: ( y io re) fs es) o E E4 3 M] 2 = (7 £ j 2 1 '?) eJ 2) fa É? Le le) (3 KE S et de G + Co F5 ) Es fÿ lé] Lay lé * Le? ré Ê 5 ” ( f. [A ) € J F 5 Ve Le ÿ : À ) É (53 é j Fa Wostoc vesieariurr. 20. Anabaina M Cylndrospermum ) lchenzformis, Bory. Prcairt SC. Ziocreuz del. QUELQUES NOSTOCHINÉES. o1 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 1. Nostoc vesicarium, D C. F1G. 1 et 2. Plante de grandeur naturelle. La figure 14 montre la plante telle qu'on la trouve ordinaire- ment croissant sur la terre entre les mousses. La figure 2 représente des individusisolés de diverses grosseurs. F1G. 3. Coupe transversale d’un individu de moyenne grandeur. (Grossissement de 150 diamètres.) F1c. 4. Deux des filaments en chapelet qui remplissent l'inté- rieur du Nostoc., (Gross. de 330 diam.) Fig. 5. Fragments de chapelets entremêlés d'hétérocystes détachés, tels qu’on les trouve dans la gelée verdâtre qui s'échappe du Nostoc en déliquescence. (Gross. de 330 diam.) F1G. 6. Chapelet qui s’est revêtu d’une membrane transparente. (Gross. de 330 diam.) F1G. 7. Chapelets dont les globules se sont élargis et commen- cent à se dédoubler. (Gross. de 330 diam.) F1G. 8. Chapelets dans lesquels la multiplication des globules est plus avancée. (Gross. de 330 diam.) PLANCHE 2. (Toutes les figures de cette planche sont représentées à un même grossissement de 330 diamètres.) Nostoc vesicarium, D C. F1G. 9. Suite du développement des chapelets jusqu'à la for- mation d'un nouvel individu. 2 REPRODUCTION DE QUELQUES NOSTOCHINÉES. Anabaina (Cylindrospermum) licheniformis, Bory. Fig. 10. Deux sporanges. Celui de gauche renferme une spore. L'autre est vide. La membrane de ce dernier présente des ponce- tuations très légères. Fig. 11. Germination. La spore perce le sommet du sporange, et s'allonge en un filament moniliforme qui devient bientôt sem- blable à celui de la plante mère. PLANCHE 3. (Toutes les figures de cette planche sont représentées à un même grossissement de 330 diamètres.) Anabaina (Cylindrospermum) major, Kütz. F1. 12. Trois filaments à divers états. Celui de gauche est le plus jeune. L'article terminal, arrondi à son extrémité libre, commence à se changer en hétérocyste. Dans le suivant l'hétérocyste est déjà formé et entouré de quelques cils muqueux. Dans le troisième le sporange commence à se développer. F1G. 13. Filament à chaque extrémité duquel il s’est formé un sporange. F1G. 14. Filament portant un sporange plus âgé que les précédents. F1G. 15. Sporange détaché et complétement mur. Il est encore surmonté d'un hétérocyste. On distingue par transparence la spore qu'il renferme. F1G. 16. Germination. F1G. 17. Trois jeunes filaments provenant de la germination des spores. Deux d’entre eux sont encore atténués à leurs extré- mités , et leurs articles sont fortement granuleux. Celui de droite, dont le développement est plus avancé, est déjà sem- blable à la plante mère. Il commence à se former un hétéro- eyste à chaque extrémité. FRE Anabarrt li Lyündrospernunt) MA/OT, Kitx. Picart 50: Aéocreur del. ANATOMIE DES PLANTES AÉRIENNES DE L'ORDRE DES ORCHIDÉES. 2e MÉMOIRE : ANATOMIE DU RHIZOME, DE LA TIGE ET DES FEUILLES, (1) Par M. Ad. CHATEN, Membre correspondant de la Société. Nous examinons successivement dans ce travail : 4° le rhizôme, partie de la plante qu’on a supposée, jusqu’à nos recherches, être identique à la tige proprement dite, dont elle ne diffère toutefois, pas moins par son anatomie que par son milieu généralement souterrain; 2° la tige, divisée par les botanistes, d’après les formes qu’elle affecte dans les diverses espèces, en bulbotige, sorte de tige basilaire renflée formant comme le passage du rhizôme à la tige et en tige ordinaire; 5° le pédoncule ou tige florale, encore assimilé, par des considérations morphologiques ou organo- graphiques, à la tige foliifère ordinaire, dont l’anatomie le distingue cependant, comme si sa structure se füt modifiée (1) Le 197 mémoire, qui comprend l’Anatomie des racines, est inséré dans le tome IV des Mémoires de la Société, p. 5. (1856). 5) LÉ d4 ANATOMIE pour se mettre en harmonie de fonctions avec les appen- dices, modifiés aussi dans leur structure et leur action, qu’il porte; 4° les feuilles. $ Ï. ANATOMIE DU RHIZOME. Un examen anatomique attentif de la partie la plus inférieure du caudex ascendant des plantes, même de celles qui sont annuelles et paraissent avoir une tige parfaitement simple, permet presque toujours de reconnaître que cette partie différe par quelques caractères, comme la présence de rayons médullaires, l'absence de trachées, etc., des portions de l’axe placées au-dessus d'elle. On peut, pour ne pas former un mot nouveau, étendre à cette partie inférieure, d’ailleurs habituellement souterraine, de l’axe, le nom de rizhôme; mais je négligerai, dans ce mémoire, le rhizôme purement anatomique qui ne se distingue point de la vraie tige par sa forme ou sa direction, pour ne m'occuper que du rhizôme classique des auteurs, de celui que caractérisent nettement, avec sa direction rampante et souterraine, l'émission de racines par son côté inférieur, la production de bourgeons à feuilles vers son côté supérieur ou à son extrémité qui se redresse alors en formant avec le rhizôme lui-même un angle plus ou moins droit, Le genre Pleurothallis, qui est habituellement pourvu d’un rhizôme traçant bien développé, va nous servir à décrire cet organe. Nous prendrons comme exemple le P. prolifera, charmante petite espèce portant au sommet de sa tige une épaisse feuille recourbée en une sorte de nacelle ou de berceau, dans lequel est enfermé et comme couché un petit épi de fleurs. L'examen, à un grossissement suflisant, d’une coupe transversale du rhizôme de ce Pieurothallis, fait recon- DES ORCHIDÉES, 39 naître qu'il cst formé des parties suivantes : la membrane épidermique, que forme une assise de cellules tabulaires vides de tous granules; 2° le parenchyme, qui s'étend, sans modifications sensibles dans sa texture, depuis la région sous-épidermique ou corticale jusqu’à Paxe de l'organe, et se compose (comme le parenchyme des racines) d’utricules à parois ponctuées; 5° un cercle fibro-cortical engagé dans l'épaisseur du parenchyme qu’il divise en deux régions, l'une externe et pouvant être dite corticale eu égard à son siège, l’autre interne ou médullaire. Ce cercle cortical, que forment d’épaisses fibres ponctuées, est brisé sur plusieurs points occupés par des utricules du parenchyme établissant la continuité entre la région externe et la région interne de- ce dernier; 4° des faisceaux fibro-vasculaires, épars, mais non toutefois sans quelque régularité, dans la région interne du parenchyme. Les faisceaux, sensiblement pareils les uns aux autres, sont d’ailleurs formés des quatre éléments suivants : a, d’une zône de fibres épaisses et ponctuées qui en forment la circonférence; b, d’une zône, inscrite dans la précédente, mais plus épaisse du côté interne, de fibres d’un assez grand diamètre, à parois minces et non ponctuées; e, de quelques vaisseaux (ponctués ou rayés, jamais spiraux déroulables (? ) disposés dans la portion interne ct épaisse de la zône précédente; d, d’un petit amas de fibres cam- biales très étroites et fort minces, placé au dehors de la portion interne ou vasculaire de la zône c. La structure que nous venons de faire connaître se retrouve, sans notables modifications, dans Ie rhizôme du Pleurothallis spatulata ct de quelques autres Orchidées; nous nous y arrêlerons, car elle suffit pour montrer que le rhizôme, tout en pouvant tenir par quelques points à la racine et à la tige, diffère nettement, par son anatomie, de l'une et de l’autre. 26 ANATOMIE Les racines du Pleurothallis prohfera se composent, en effet, d’une membrane épidermique à deux assises de cellules à parois simples [si, au lieu de s'être développées dans Ja terre ou dfns la mousse humide, ces racines étaient aériennes, l’assise extérieure de leur membrane épidermique ferait place à une couche spongieuse (velum de M. Schleiden) de cellules spiralées], d’an épais parenchyme cortical à utricules ponctuées, d’une couche ligneuse fibro-vasculaire continue à utricules {outes ponctuées et à vaisseaux ponc- tués ou rayés, plus d’une petite moëlle enveloppée par la couche ligneuse. Gn voit : 4° qu'elle tient du rhizôme uniquement par la nature des utricules de son parenchyme et par celle deses vaisseaux; 2 qu’elle diffère par sa couche épidermique, par le manque de zône fibro-corticale, par le groupement de toutle système fibro-vasculaire en un cercle continu et par la réduction habituelle de tout le système des fibres à une seule forme élémentaire. Quant à la tige proprement dite du P. prolifera, bien que, comme on pouvait le penser, elle ressemble plus que les racines au rhizôme, sa structure en diffère par quel- ques poin(s importants. Son épiderme, formé comme celui du rhizôme par une simple assise d’atricules, porte quel- ques stomates. La couche fibro-corticale existe, mais continue et non brisée, et, fait bien digne d’attention que nous retrouverons chez des Brassavola, Cattleia, Epiden- drum, Dendrobium, etc., elle est immédiatement sous- épidermique, c’est-à-dire concentrique à toute la masse du perenchyme qui s’adosse à elle par sa portion la plus exierne. £ Son parenchyme s'éloigne à son tour de celui du rhizôme par une moins grande homozénéité, de nombreuses utri- cules chromulifères, les unes à parois simples, les autres à parois spiralées, s’entreméêlant dans la région externe aux DES ORCHIDÉES. 157 d utricules ponctuées, tandis que celles de la région interne contiennent pour la plupart des grains de fécule. Enfin ses faisceaux fibro-vasculaires, fort semblables à ceux du rhizôme par leur disposition dans la portion inté- rieure du parenchyme et par leur composition, en différent cependant par la présence constante de trachées bien dérou- lables. Ainsi donc, en négligeant l’épiderme, dont la modifica- tion paraît directement commandée par la présence ou Pabsence de la lumière, on trouve que le rhizôme se distingue de la tige par la non-continuité ct le siège de la couche fibro- corticale, ainsi que par la simplicité ou l’homogénéité plus grande du parenchyme et du système vasculaire. On ne peut donc dire, sans confondre deux parties distinctes par leur structure anatomique comme elles le sont souvent par la durée, que le rhizôme est une tige souterraine. Desauteurs, mêmes classiques, qui ont écritsur lerhizôme, le confondent avec la souche prise dans un sens général. Leur erreur tient à ce que le nom de souche a été appli- qué à deux organes fort distincts, savoir : à de vrais rhizômes ou même à des tiges enfouies sous la terre, comme on le pratique dans la culture de la vigne, et dans les Dicotylédones, à la base ou partie axile plus ou moins conoïde du corps radiculaire. On mettra fin à cette confu- sion , soit en renonçant tout-à-fait au mot souche, soit en ne se servant de celui-ci que pour désigner le corps des racines pivotantes. $ IT. ANATOMIE DE LA TIGE. Tandis que, comme nous le rappellerons plus loin, la structure des feuilles des Orchidées épidendres a déjà été l’objet de savantes recherches, celle de la tige de ces végé- 58 ANATOMIE taux intéressants a été négligée jusqu’à ce jour. Les morpho- logistes, frappés de la forme du renflement prononcé qu'offre à sa base la tige d’un grand nombre d’espèces, se sont empressés de créer, pour désigner ces parties renflées, un nom, celui de bulbotige. Mais l'absence de caractères anato- miques de nature à faire distinguer des tiges ordinaires les bulbotiges, qui n’offrent en propre qu'une plus grande prédominance du tissu parenchymateux, nous oblige à réunir les unes et les autres dans une même étude. Nous examinerons successivement, dans les principaux genres des Orchidées épiphytes, l’épiderme, le parenchyme, la zône fibro-corticale et les faisceaux ligneux ou fibro- vasculaires, parties constiluantes de la tige. I. ÉPIDERME. — Comme celui du rhizôme et des feuilles, mais contrairement à l’épiderme de leurs racines et à celui de quelques Cactus, etc., pourvus de racines aérienres, le système épidermoïdal de la tige est habituellement formé d’une seule assise de cellules. Tantôt d’ailleurs, comme dans les Pleurothallis prolifera et spatulata, le Liparrs lanceolata, le Vanilla planifolia et le Physosiphon Lod- digesu-, les parois des cellules sont minces; tantôt au contraire, comme dans le Bolbophyllum Careyanum, le Dendrobium fimbriatum, les Epidendrum crassifolium et E. Inosmum, le Lœlia anceps, le Brassavola venosa, le Callleia, le Maxillaria tenuifolia, le Catasetum ligulatum, le Cymbidium sinense, les Oncidium, le Vanda recurva, etc., ces parois ont une épaisseur considérable. En somme, les cellules épidermiques à parois épaissies représentent l'état le plus ordinaire, tandis que les épidermes à cellules minces sont de beaucoup les plus rares dans la tige des Orchidées épidendres. La pellicule épidermique ou cuticule, cette couche conünue sur-épidermique qu’avaient entrevue Bénédicte de DES ORCHIDÉES. 29 Saussure c{ Hedwig, qui a pris définitivement place dans l'anatomie végétale par suite des recherches de M. Adolphe Brongniart, et à la connaissance intime de laquelle ont ajouté les observations de Meyen, de MM. Hugo de Mobhl, Payen, Trécul, etc., atteint souvent à une épaisseur considérable. C’est elle qui, moulée à la surface externe des cellules de l’épiderme dont parfois, comme chez le Brassavola venosa, elle se distingue assez bien par suite d’une sorte de décolle- ment, forme en réalité l’épaississement du système épider- mique. Dans plusieurs Orchidées épidendres la pellicule épi- dermique ne prend pas de développement sensible, bien que les cellules de l’épiderme tranchent sur celles du parenchyme par leur forme tabulaire; chez aucune de ces plantes elle n'existe à l’exclusion de l’épiderme. Cette existence de la pellicule épidermique quand l’épiderme lui-même estregardé comme absent ne peut-elle d’ailleurs s’expliquer par ce fait que les épidermes les plus caractérisés par la forme et la texture de leurs cellules passent insensiblement chez certai- nes espèces à la nature du parenchyme ? J'avoue que je suis porté vers cette manière de considérer les choses, quand je compare la structure de la fronde du Ceratopteris thalic- troides, espèce surtout donnée comme exemple de pellicule n’ayant pas d’épiderme pour substratum, à celle d’un grand nombre d’autres végétaux, de ceux surtout qui sont aussi à demi aquatiques. IT. PARENCHYME. — Les tissus utriculaires qui forment le parenchyme de la tige des Orchidées épidendres se présentent, au point de vue de la comparaison de la portion externe ou corticale et de la portion interne ou médallaire de celui-ci, sous trois états généraux ou types, entre lesquels existent d’ailleurs, comme entre toutes les distinctions faites plus par les naturalistes que par la nature, des organisations de passage ou de transition. A0 ANATOMIE Dans le premier type, offert par le Pleurothallis spatu- lata et le Dendrobium fimbriatum, type qui n’est pas à beau- coup près le plus commun, comme on pourrait être porté à admettre en partant des idées qui ont cours sur l’homo- généité théorique de la structure des monocotytédones, le parenchyme est sensiblement identique, tant par la struc- ture des parois des utricules que par le contenu de celles-ci, dans toute l'épaisseur de la tige. Pendant que l’homogénéité de texture et de contenu des utricules caractérise le premier type, le second a pour carac- tère des différences soit dans la paroi même des cellules, soit plus souvent dans la nature des matières contenues, soit à la fois dans la structure des utricules et dans les substances déposées à leur intérieur. Dans le premier de ces cas rentre, jusqu’à un certain point, l'Epidendrum cochlea- tum; dans le second cas se placent d’une part le Pleuro- thallis prolifera, le Liparis lanceolata, le Bolbophyllum Careyanum, la plupart des Epidendrum, le Brassavola venosa, le Cattleia Forbes, le Catasetum intermedrum et le Cymbidium sinense, dont le parenchyme interne se distingue du parenchyme externe ou sous-épidermoïdal en ce qu’il contient dela fécule au lieu de chlorophylle, d'autre part le Lœlia anceps et le Vanda recurva dont le paren- chyme central est habituellement formé d’utricules ne conte- nant ni fécule ni chlorophylle; enfin, comme se rattachant au troisième cas, savoir à celui des plantes dont le paren- chyme interne diffère du parenchyme externe à la fois par la structure et parle contenu des utricules, je citeraile Cattlera Mossiæ, dont les utricules de l’intérienr sont ordinairement remplies de fécule et à parois unies ou simples, tandis que celles de la périphérie sont souvent à la fois comme chromu- lifères et à parois ponctuées. Le troisième type offre, comme le second type, des diffé- DES ORCHIDÉES. A rences entre le parenchyme.de l’intérieur et le parenchyme de la région externe, mais avec ce caractère de plus, que les deux portions de parenchyme sont isolées l’une de l'autre par l’interposition d’un cercle fibreux complet. Dans cette organisation, qui rappelle à certains égards celle des tiges d’un grand nombrede dicotylédones, on peut, sans s’écarter des analogies et sans donner aux idées que rappellent les mots une extension trop grande, désigner le parenchyme externe par celui de parenchyme cortical et le parenchyme intérieur par celui de moëlle. Cet isolement du parenchyme médullaire et du parenchyme cortical ou herbacé, plus commun d’ailleurs dans les pédicelles dont il est presque un des attributs, que dans les tiges proprement dites, peut être le résultat d'organisations qui du reste ne sont pas identiques. Ainsi dans le Vanilla planifolia il est produit par une zône fibro-corticale distincte de tous les faisceaux fibro- vasculaires ou ligneux, tandis que dans le Physosiphon Loddigesi il se rattache à l'existence d’un cercle prosen- chymateux auquel sont adossés, en une série régulière, tous ou presque tous les faisceaux fibro-vasculaires de la tige. Dans le Vanilla comme dans le Physosiphon, les utricules de la moëlle diffèrent de celles du parenchyme herbacé par le manque habituel de chlorophylle et par les ponetuations de leurs parois. Le Pleurothallis prolifera offre presque, sous le rapport qui nous occupe, la structure du Vanilla. Toutefois chez lui le cercle fibro-cortical, brisé sur plusieurs points, laisse communiquer largement le parenchyme externe avec le parenchyne interne. Je viens d'examiner les différences générales quise prèsen- tent quand on considère, en les comparant l’une à lautre dans leur ensemble, les portions externe et interne du paren- 42 ANATOMIE chyme, il reste à signaler celles qu’on constate quand on a égarduniquement à la nature propre des utricules et abstrac- tion faite de leur siège. Laissant de côté, comme moins important, ce qui tient à la forme même et aux dimensions, d’ailleurs assez variables, des utricules, je ne m'arréterai qu'aux matières renfermées dans les cavités de celle-ci et à la texture de leurs parois. Les parois des utricules sont assez souvent simples, c’est- à-dire non marquées de ponctuations, de raies ou de lignes diverses, mais fréquemment elles n’offrent pas le même caractère de simplicité. Tantôt alors les parois se marquent de ponctuations sensiblement arrondies comme sur les utri- cules du parenchyme intérieur du Vanilla, du Physosiphon; tantôt les ponctuations arrondies font place à des ellipses, comme dans le Pleurothallis prohfera et sur quelques unes des utricules des Epidendrum crassifolium, E. Inos- mum, du Brassavola venosa, du Læœlia anceps, de la plupart des Cattleia, Catasetum, Cymbidium, etc.; tantôt, au lieu de points arrondis et d’ellipses, les parois portent des réticulations diverses, ainsi qu’on le voit dans beaucoup d'Oncidium, le Bolbophyllum Careyanum, plusieurs Epidendrum, le Lœlia anceps, etc.; enfin, et c’est là un cas si fréquent qu’on pourrait citer à l'appui le plus grand nombre des Orchidées épiphytes, les cellules offrent des spirales les unes simples, les autres doubles ou triples, là pa- rallèles et ici diversement entrecroisées. Telle est la fréquence des utricules spiralées que, si elles ne paraissaient manquer tout-à-fait dans certaines espèces, telles que le Vanilla planifoha, les Pleurothallis prolifera et spatulata, etc., on serait porté à les regarder comme caractéristiques des tiges des végétaux qui nous occupent; mais l’existence d’utricules spiralées n’est pas plus ici un caractère absolu dans les tiges que dans les feuilles. Les lames qui forment 24 DES ORCHIDÉES. 45 les spirales peuvent d’ailleurs se dérouler, comme on l’observe chez les trachées. Assez souvent aussi la paroi des utricules vieillies, détruite dans les intervalles qui séparent les lames spirales, se présente à jour et comme éraillée. Fréquemment j'ai pu constater que la lame spirale était franchement interne à la paroi de la cellule mère; dans aucune plante je n’ai pu acquérir la certitude qu’elle füt extérieure à celle-ci. Le contenu des utricules peut être aussi indiqué à grands traits quoiqueavecune exactitudesuflisante.La portion externe du parenchyme renferme habituellement des granules verts assez gros. Le parenchyme interne est fréquemment féculi- fère, notamment dans les bulbotiges, où la fécule emma- gasinée formé une réserve d’aliments pour la plante : très variables d’ailleurs par leurs formes et leurs dimensions, les grains d’amidon sont le plus souvent arrondis ou ovoïdes et ne mesurent que 0"" 008 dans le Pleurothallis, tandis que dans le Liparis lanceolata ils se présentent sous la forme de belles ellipses pouvant atteindre à une longueur de 0""08! Dans presque toutes les Orchidées épiphytes on constate l'existence d’un certain nombre d’utricules à raphides; mais c'est inutilement que j'ai recherché, même dans le parenchyme immédiatement sous-épidermoïdal du Vanilla, les représentants de ces cristaux octaédriques qui sont placés un à un dans chacune des cellules (excepté dans celles qui avoisinent immédiatement les stomates) de l’épi- derme. Des gaz existent fréquemment dans les cellules spiralées, qui, quoique le plus souvent vides de tous gra- nules organiques, peuvent cependant contenir de la chloro- phylle et de la fécule. LIL. SYSTÈME FIBRO-CORTICAL. — Le système fibro-cortical n’a pas, dans la plupart des tiges des Orchidées épiphytes, d'existence propre ou indépendante des faisceaux fibro- 44 ANATOMIE vasculaires. Mais il n’en est plus de même dans un certain nombre de ces plantes, où on le voit prendre un développe- ment notable en s’isolant sur quelque point compris entre l’épiderme et les faisceaux fibro-vasculaires. Alors deux cas se présentent : ou, ce qui est l’état le moins ordinaire, le système fibro-cortical est engagé dans l'épaisseur du paren- chyme qui l'enveloppe du côté externe aussi bien que du côté interne, ou ce système est immédiatement sous-épider- mique et ne touche au parenchyme, auquel il est alors concentrique , que par son côté interne. Au premier cas se rattache le Vanilla planifolia; au second appartiennent au contraire les Pleurothallis prohfera et spatulata, le Den- drobium fimbriatum, V'Epidendrum crassifolium, le Bras- savola venosa; les Cattleia crispa, C. Mossiæ et C. Forbesu. Deux choses frappent tout d’abord dans le système fibro- cortical des Orchidées épiphytes, savoir : en premier lieu, l'existence non très rare de ce système dans un groupe de la classe des plantes monocotylédones qu’il y a peu d'années encore on regardait comme en étant toujours dépourvues; secondement, la situation fréquente de ce système, non, comme dans la généralité des Dicotylédones, sous le parenchyme cortical ou, toutau moins, dans l’épais- seur de ce parenchyme, mais extérieurement à lui ou exacte- ment sous l’épiderme. Il est d’ailleurs digne de remarque qu’à cet égard des différences peuvent exister, dans une même plante, entre le rizhôme et la tige proprement dite. Ainsi, dans le Bolbo- phyllum Careyanum, le système fibro-cortical du rizhôme est enveloppé par le parenchyme, tandis que celui de la tige est sous-épidermique. . Une autre observation est que les fibres corticales se disposent habituellement, quel que soit d’ailleurs leur siège DES ORCHIDÉES. 45 par rapport au parenchyme et à l’épiderme, en une couche continue, et non en paquets ou faisceaux isolés les uns des autres: quelques réserves doivent sans doute être faites pour le Lælia anceps et quelques autres espèces. Je n’ai même pas observé, dans les ges, ces brisures du cercle fibro-cortical qui existent dans le rhizôme du Bolbo- phyllum. Les racines nous ont offert, chez les Oncidium, l’analo- gue de la couche fibro-corticale sous-épidermique qui vient d’être signalée dans les tiges. Toutefois, par la nature des éléments à parois peu épaisses et portant des raies, des spires et des réticulations diverses, cette couche corticale des Oncidium me paraît se rapprocher plus spécialement de ces cellules particulières du système cortical sur les- quelles M. Hugo de Mohl a récemment, dans un mémoire écrit d’un point de vue élevé, appelé l’attention du monde savant (1). Les fibres des cercles corticaux des tiges nous ont tou- jours (?) paru être des fibres ponctuées pareilles à celles qu'on trouve dans la plupart des libers. Nous n'avons pas remarqué qu’elles fussent séparées par une zône de fibres minces, ou cambiales, du parenchyme qu’elles circons- crivent. IV. Du SYSTÈME FIBRO-VASCULAIRE, ordinairement dit SYTÈME LIGNEUX. — Nous considérons le système fibro- vasculaire de la tige dans la disposition et dans la structure intime de ses parties constituantes. Comme dans la plupart des plantes monocotylédones, le corps fibro-vasculaire est constitué par un certain nombre de paquets ou faisceaux immergés dans la portion interne du tissu parenchymateux. La disposition des paquets les (1) M. Hugo de Mohl, Botan. Zeitung, 1855, col. 873, Ann. des Sc. Nat. 1856, p. 141. 46 ANATOMIE uns par rapport aux autres paraît tout d’abord, dans les cas les plus nombreux, n'être soumise à aucun ordre, mais presque toujours alors un examen attentif permet de recon- naître que ces faisceaux sont assez régulièrement ordonnés sur des cercles concentriques, qu’une couche plus ou moins épaisse de parenchyme sépare les uns des autres. Cette disposition des faisceaux sur des lignes circulaires, difficile à démêler quand, celles-ci étant en grand nombre (Bolbo- phyllum Careyanum), leurs éléments se pressent les uns les autres, est au contraire fort évidente dans celles des tiges dont les faisceaux sont en petit nombre (Liparis lanceolata elc.). I arrive ici ce que chacun a pu observer sur les élamines. Celles-ci sont-elles peu nombreuses (Oxals, Geranium, etc.), il est aisé de reconnaître et leur dispo- sition verticillée et le verticille auquel chacune d'elles doit être rapportée ; sont-elles au contraire réuniés en grand nombre, comme dans les Malvacées, etc., il semble que le désordre seul préside à leur arrangement. Aux faisceaux fibro-vasculaires s'ajoutent, chez quelques Orchidées {Physosiphon Loddigesii) un cercle fibro-prosen- chymateux qui donne au système ligneux de ces espèces l'apparence de celui d’une dicotylédone. Alors les faisceaux, souvent réduits à une seule zône, s’adossent régulièrement au cercle précédent ; parfois cependant un ou plusieurs faisceaux sont épars dans la moëlle ou le parenchyme central. Si maintenant nous recherchons quelle est la structure intime ou la composition élémentaire des faisceaux, nous reconnaîtrons qu'à quelques différences près tenant à la proportion de chacun des éléments, tous les faisceaux fibro- vasculaires ont sensiblement la même structure dans une même plante. Mais si, dans une espèce donnée, tous les faisceaux ont DES ORCHIDÉES. AT entre eux la plus grande ressemblance, ils peuvent différer beaucoup avec les genres, et, parfois aussi, avec les espèces elles-mêmes. La composition des faisceaux est plus ou moins complexe. Lesuns, et ce sont les plus composés, sont formés de vaisseaux et de trois sortes de fibres; d’autres n’ont, avec les vaisseaux, que des fibres de deux sortes; dans les plus simples, l'élément fibreux est réduit à une seule forme. Les faisceaux à trois sortes de fibres se ressemblent beau- coup, tant par la nature propre de chacun de leurs tissus élémentaires que par l’arrangement réciproque de ces tissus (réserve faite de la disposition des vaisseaux les uns par rapport aux autres). Nous prendrons au hazard, comme exemple, le Liparis ou le Bolbophyllum, qui offrent la Structure suivante : 4, à la périphérie et du côté extérieur des faisceaux sont d’épaisses fibres ponctuées disposées en une section de cercle dont les extrémités s’avancent plus ou moins et peuvent même, en se prolongeant et se rencon- trant vers l’intérieur, compléter un cercle qui alors forme une enveloppe continue au reste du faisceau; b, à l’intérieur du cercle ou de la section du cercle des fibres épaisses a, et adossé à la portion moyenne, est un paquet de fibres minces non ponctuées et étroites, souvent granulifères, répondant à ce qu'on a successivement considéré comme vaisseaux du latex ou comme tissu du cambium; c, plus intérieurement que les éléments b, sont placés les vaisseaux, sur l’arrangement et la nature €esquels nous entrerons plus loin en quelques détails; d enfin se trouvent, placées du côté interne des vaisseaux que parfois elles entourent complè- tement, des fibres qui tantôt se rapprochent des fibres a par . leurs ponctuations tout en se distinguant par une moindre épaisseur de leurs parois, (Bolbophyllum etc.); tantôt s’éloi-" gnent beaucoup de ces fibres & par leurs parois très minces 48 ANATOMIE et non ponctuées qui établissent un rapport entr'elles ct les fibres plus étroites, plus longues et encore plus minces décrites en b. Les faisceaux dans lesquels les fibres sont réduits à deux des trois formes qui viennent d’être indiquées en a, en bet en d manquent les unes de la forme b (Maxillaria, Vanda, Callleia spec.) les autres de la forme d, ( Brassavola venosa.) Enfin les faisceaux les plus simples, ceux dans lesquels une seule sorte de fibres est associée aux vaisseaux, sont réduits à la forme a (Lælia anceps, Cataseti, Cymbidu et Epidendri spec.). Une mention spéciale doit être faite des larges aréoles qui, dans le Catasetum lingulatum et le Cymbidium sinense, remplacent les ponctuations des fibres ligneuses ordinaires. Les vaisseaux se disposent dans les faisceaux d’après deux modes. Dans l’un de ceux-ci, le plus rare parmi les Orchi- dées épidendres quoiqu'il soit le plus commum dans l’ensem- ble des végétaux, les vaisseaux sontisolés les uns des autres par l’interposition des fibres (Vanilla, Aerides, Pleuro- thallis); dans le second mode, qui se retrouve surtout chez les végétaux parasites, les vaisseaux, tous immédiatement contigüs, se pressent en un paquet qu'enveloppent ordinai- rement de toutes parts les fibres du faisceau (Liparis, Bol- bophyllum, Epidendrum, Brassavola, Lælia, Catasetum, Cymbidium, Vanda, etc.) Le rapport, assez constant, que j'ai plusieurs fois signalé entre la forme des vaisseaux et leur groupement ou leur disposition éparse est d’une constatation facile parmi les Orchidées. Avec l'isolement des vaisseaux coïncide leur forme en tube arrondi ; avec leur groupement en paquets, “leur forme prismatique. DES ORCHIDÉES. 49 S IT. ANATOMIE DE LA TIGE FLORALE. La structure des tiges florales ou des pédoncules n’a pas été étudiée jusqu’à ce jour par comparaison à la structure des tiges proprement dites, tant on était convaincu de l’iden- tité des deux organes. Les fleurs, disait-on avec beaucoup de raison, se composent de feuilles modifiées en vue de la fonction spéciale qu’elles ont à remplir. Et comme on pensait que les modifications ne portaient que sur les appendices sans atteindre le support de ceux-ci, on n’avait émis aucun doute sur lidentité de structure des axes à feuilles et des axes à fleurs. Des différences habituellement fort apprécia- bles établissent cependant une distinction entre les tiges et les pédoncules; les Orchidées épidendres suffiraient, malgré leur structure plus homogène que celle de beaucoup d’autres végétaux phanérogames, à établir cette distinction. Quelques unes de ces plantes, parmi lesquelles je citerai en particulier le Physosiphon Loddigesii et le Vanilla planifoha, n’ont pas les pédoncules notablement différents de la tige elle même; mais il n’en n’est pas de même du Maæillaria tenwfolia, du Catasetum intermedium, de l’'Oncidium juncifolium, du Lœlia anceps, et de beaucoup d’autres Orchidées Chez le Maxillaria, en effet, les pédicelles se distinguent nettement de la tige: &, par le manque constant de lacunes dans l’épaisseur du parenchyme ; b, par la forme des cellules épidermiques; c, par les trachées vraies, dont la proportion dans Ja masse du système vasculaire est beaucoup plus grande que dans la tige. La tige florale de Catasetum intermedium diffère de la tige proprement dite de la même plante, comme dans le Maxil- laria tenwfolia, par la nature des cellules de l’épiderme, par l'absence de lacunes du parenchyme, et par les trachées 4 50 ANATOMIE plus nombreuses et plus facilement déroulables. Mais elle est de plus caractérisée par quelques différences dans la composition des faisceaux ligneux et surtout par l'existence d’un cercle complet de tissu fibro-prosenchymateux recouvert extérieurement par le parenchyme cortical et servant, parsa face interne, d'appui aux faisceaux ligneux qui s’ordonnent presque tous sur une ligne circulaire et affectent, par suite, une disposition beaucoup plus régulière que dans la tige. L'Oncidium juncifolium a, comme le Caiaselum inter- medium , sa tige florale bien caractérisée par l'existence d’an cercle fibro-prosenchymateux complet auquel sont régulièrement adossés la totalité ou la presque totalité des faisceaux ligneux. Chacun de ceux-ci est d'ailleurs composé: a, du côté extérieur, par d’épaisses fibres figneuses ponctuées le plus souvent disposées de tellesorte que sur la coupe trans- versale elles paraissent former une demi-lune ou un demi- cercle à extrémités atténuées; b, à lPintérieur, par un paquet de vaisseaux prismaliques rayés ou annulaires aux- quels se mêlent à peine quelques trachées déroulables ; c, d'un paquet de fibres minces et à parois unies placé entre le paquet vasculaire et la demi-lune (dont il remplit la concavité) du faisceau des fibres ligneuses. Dans le Lœlia anceps, enfin, le pédorcule se distingue nettement du butbo-tige par son cercle fibro-prosenchyma- teux, par la concentration de ses faisceaux à la périphérie de la moclle qui devient lacuneuse dans la région axile, par la lacune qui se produit fréquemment dans l'épaisseur des faisceaux ligneux eux-mêmes par destruction d'une portion des tissus, et surtout par l'existence d’un grand nombre de trachées bien déroulables. Qn pourrait multiplier les citations de faits établissant la distinction anatomique qu'il faut faire entre les axes de nutrition et les axes floraux; mais ceux que je viens d'exposer DES ORECIIDÉES. 51 suffiseñt à cette démonstration, peut-être cependant moins absolue chez les Orchidées épidendres que dans la plupart des autres végétaux. $S IV. ANATOMIE DES FEUILLES. Les feuilles des Orchidées épidendres ont une structure qui diffère à plusieurs égards de celle des autres végétaux, et qui, à ce litre, mérite toute laltention des anatomistes. Rappeler qu’en ces derniers temps un savant botaniste a émis l'opinion que c’est spécialement par leurs feuilles que ces plantes puiseraient dans l’atmosphère, non seulement les gaz, mais encore les liquides nécessaires à entretien de leur vie, c’est dire aussi de quel intérêt est pour le physiologiste l'étude à laquelle nous allons nous livrer. Nous considère- rons successivement dans les feuilles l’épiderme, le parenchy- me, et enfin, le sytème fibro-vasculaire. 1. Épmerme. — Les cellules de l’épiderme des feuilles des Orchidées épiphytes sont généralement disposées sur une simple assise, même dans celles de ces feuilles qui sont de | consistance coriace. Les cellules épidermiques varient assez habitucllement suivant les espèces, quant à la forme de leur face en contact avec Pair. Assez régulièrement hexago- nales dans le Bolbophyllum Careyanum, le Pleurothallis prolifera, le Physosiphon Loddigesii, le Liparis lanceolata, etc., elles affectent des formes sensiblement différentes dans l’'Epidendrum cochleatum et l'Epidendrum Inosmum. Dans aucune espèce je n'ai observé ces cellules à contours forte- ment sinueux qui constituent si fréquemment l’épiderme des feuilles chez les autres végétaux. Les parois des cellules sont le plus souvent d’une notable épaisseur (Bolbophyllum PL I); parfois cependant, comme dans les Pleurothallis prolifera et P. spatulata, elles sont - 52 __ ANATOMIE presque aussi minces que celles du parenchyme sous-jacent. Mais ce dernier état, à la fois favorable à absorption et à l’exhalaison des liquides, est vraiment l'exception dans Île groupe des Orchidées épiphytes, dont les feuilles semblent plutôt organisées en vue d’une faible et très lente déperdi- tion des liquides que contient le parenchyme. "La cuticule ou pellicule épidermique, ordinairement fort épaisse, affecte dans beaucoup d’espèces une texture plus ou moins granuleuse qui se traduit par diverses rugosités de la surface, comme on peut le voir dans le Bolbophyllum Careyanum, le Physosiphon, etc. L’épaississement de la cuti- cule peut prendre un développement spécial et extrême sur les points correspondants au milieu de chacune des cellules épidermiques sous-jacentes; alors se produisent ces bombe- ments ou reliefs en forme de segment de sphère qui s'élèvent de la surface de l’épiderme dans le Brassavola venosa et l'Oncidium juncifolium. Divers corps peuvent être contenus dans la cavité des cellules de l’épiderme. Tantôt, comme dans le Pleurothallis prohfera, ce sont des grains de chlorophylle, tantôt des grains incolores ou des gouttelettes huileuses comme dans le Physosiphon et l’Aerides triangularis, tantôt enfin, comme dans le Vanilla planifoha, ce sont des cristaux qu’on observe dans ces cellules. Des stomates existent sur toutes les feuilles des Orchi- dées épidendres. Mais, tandis que dans quelques unes (Brassavola venosa, Oncidium junafolium), ils existent à la fois à la face supérieure et à la face inférieure, chez les autres (Liparis lanceolata, Dendrobium fimbriatum, Epi- dendrum cochleatum, E. crassifolium, Vanillæ sp., etc.), ils appartiennent exclusivement à la face inférieure. Je n’ai rencontré aucune espèce dont les feuilles portassent des stomates à la face supérieure seule, ct il n’est pas vraisem- oO DES ORCHIDÉES. 55 blable qu’un tel fait, dont les analogues doivent être recher- chés parmi les végétaux à feuilles flottantes, se retrouve jamais parmi les Qrchidées épiphytes, et ce nonobstant les nombreuses singularités de structure déjà offertes par celles- ci dans la structure de leurs organes foliacés. Indépendamment des stomates ordinaires, on trouve chez quelques Orchidées épiphytes des perforations épidermi- ques qui pénètrent plus ou moins profondément dans le parenchyme de la feuille, et qui, au lieu d’être bordées par deux cellules labiales susceptibles de se rapprocher ou de s’écarter pour fermer ou pour agrandir la bouche épider- mique, se présentent sous l’un des deux étatssuivants:— Les unes de ces perforations sont creusées au milieu même d’une cellule épidermique autour de laquelle sont symétrique- ment disposées en cercle les cellules contigües, ainsi que je l'ai vu dans le Bolbophyllum Careyanum (PI. IF, Fig. 2°”); les autres se présentent comme de simples pertuis laissés par l’écartement des cellules voisines. Ces dernières ne seraient-elles pas simplement le second âge des premiè- res, caractérisé par la destruction complète de la cellule d’abord perforée à son centre? À l'appui de cette opinion je citerai le Pleurothallis spatulata, plante dans laquelle j'ai vu la cellule perforée réduite à un fort bourrelet appliqué contre les cellules voisines dont elle ne semblait plus repré- senter qu’un épaississement marginal. . Quelles sont l'origine et la fonction de ces pertuis, qu'ont successivement observés, avant nous, Méyen, M. Schleiden ct M. Trécul ? Les pertuis sont, pour Meyen, des stomates. Pour M. Schleiden, qui, comme Meyen, les a observés sur le Pleurothallis ruscifolia, ils seraient les analogues des cavités laissées sur les feuilles des Nymphéacées ou de PAcrostichum alcicorne, par la chüûte de poils profonds. 54 ANATOMIE M. Trécul, qai les a vus dans le P/ysosiphon Loddigesii, dans le Zepanthes spatulata et chez diverses espèces de Pleurothallis, les considère comme le canal excréteur d’appa- reils glanduleux auxquels il donne le nom de g/andes cryp- toides. I incline d’ailleurs, sur ses propres observations, vers cette opinion de Schleiden, que chaque pertuis est formé par la chûte d’une cellule. Ainsi: quant à l'origine, destruction d’une sorte de poil profondément engagé entre les cellules du parenchyme; et quant à la fonction, stomate suivant Meyen, glande d’après M. Trécul, telles sont les opinions émises sur les pertuis de la feuille d’un certain nombre d’Orchidées épidendres. Comme MM. Schleiden et Trécul, j'admets que l’ouver- ture de la perforation peut résulter de la destruction d’une cellule ; mais j'ajoute que dans plusieurs espèces cette ouverture est creusée au centre même d’une cellule, comme il arriverait, par exemple, à un stomate ordinaire, si la cellule mère de ses deux cellules marginales ne se divisait que dans sa portion centrale, ou, si, après s'être partagée, elle redevenait simple par la soudure complète des extrémités des deux cellules provenant de son dédouble- ment. Sur la question de fonction, j'admets volontiers, avec M. Trécul, que les pertuis donnent issue à une matière hydro- carbonée plus ou moins oléo-résineuse; mais, attendu que cette matière transsude d’autres points de l’épiderme sur les feuilles munies de pertuis, et de toute la surface épidermique des feuilles qui en sont privées, je ne saurais voir en ces derniers des appareils glanduleux. Je n’examinerai pas jus- qu'à quel point l'existence d’utricules épidermoïdales, que M. Trécul dit tapisser toute la cavité des glandes cryptoïdes, est favorable à l’action de celles-ci; mais j'avouerai que, comme à M. Schleiden, il ne me parait pas que l’épiderme DES ORCHIDÉES. 55 fasse une rentrée dans les pertuis pour le revêtir jusqu'à son fond. Les pertuis jouent-ils, comme le pensait Meyen, qui le premier les découvrit, le rôle de stomates? Contre cette opinion je ferai remarquer : a, que dans le Bolbophyllum Careyanum, le Pleurothallis spatulata, le Physosiphon Loddigesii, ils existent à la face supérieure de la feuille, tandis que c’est à la face inférieure que se trouvent les stomates de la même plante; b, qu’un caractère des stomates est de pouvoir s'ouvrir et se fermer suivant les besoins de la plante, tandis que les pertuis paraissent ne pouvoir se fer- mer; c, que dans quelques cas, ces pertuis s'arrêtent à la surface du parenchyme, au lieu de correspondre à des chambres creusées entre les utricules de celui-ci; d,que la matière verte est rare dans les utricules qui tapissent les pertuis. A l'appui de l'opinion de Meyen je trouve au con- traire les faits suivants : &, il n’est pas rare que dans les Orchidées des stomates existent sur les deux faces des feuilles (Brassavola venosa Oncidium junceum, etc.), et d’ailleurs des pertuis existent, entremêlés aux vrais stomates, à la face inférieure des feuilles du Bolbophyllum; b, certains stomates paraissent, surtout dans les groupes inférieurs des végétaux, privés de la faculté de se fermer; c, en la plupart des cas, les pertuis répondent, comme les vrais stomates, à des cavités du parenchyme. Les faits qui viennent d’être rapportés indiquent déjà que l'opinion de Meyen n’est pas insoutenable ; voici une observation qui paraît établir qu’elle est fondée de tous points. Elle m’a été fournie par le Vanda recurva Hook. (Sarcanthus rostratus Lindi.) Le Vanda présente à la face inférieure de ses feuilles, entre des cellules plus ou moins hexagonales à leur contour, d’autres cellules ovales à peu près également distantesles unes 56 ._ ANATOMIE des autres ct percées à leur centre d’une ouverture qui ne diffère de celles du Bolbophyllum, etc., que par ce qu’elle affecte la forme d’une croix ; chacun des pertuis crucifor- mes vient s’ouvrir dans une chambre à air creusée au milieu du parenchyme. Aucun appareil semblable n'existe à la face supérieure des feuilles. Or, si l’on considère, d’une part, que les pertuis épidermiques du Vanda sont placés exclusivement à la face inférieure de la feuille, comme les stomates ordinaires dans celles (et c’est le plus grand nom- bre) des Orchidées épidendres qui ne sont pas munies de ces organes à l’épiderme supérieur, qu'aucune Orchidée épidendre n’est privée de stomates et que dès-lors il est logique de penser que dans l'espèce qui semblerait en man- quer il ya lieude considérer comme en tenant lieu les pertuis, d’ailleurs ouverts dans les cellules spéciales et communi- quant à de véritables chambres à air ; d'autre part, que les pertuis du Vanda ne peuvent être regardés comme diffé- rant, par leur nature et leurs fonctions, de ceux observés dans beaucoup d’autres Orchidées, onest conduit à conclure, avec Meyen, que lhistoire de ces pertuis doit être rattachée à celle des stomates. On connaît d’ailleurs de pareils stomates dans un certain nombre de plantes d’une organisation impar- faite avec lesquelles les espèces épiphytes, comme les plantes parasites ou les végétaux aquatiques considérés dans leur ensemble, ont plus d’un point de contact. Et quant au rôle de glandes récemment attribué aux parties qui nous parais- sent si décidément devoir être reportées à l'appareil respi- ratoire, il suflirait, pour le faire rejeter, de se rappeler que le fait, en lui-même fort exact, savoir la sortie de produits de sécrétion par les pertuis des Orchidées, a été observé sur les stomates ordinaires. Dans la plupart des plantes dicotylédones, les épidermes, au lieu d’être identiques sur les deux faces des feuilles, DES ORCHIDÉES. D 2 différent notablement, soit par la forme des cellules, soit par les stomates qui ordinairement manquent à la face supé- rieure ou n’y existent qu’en nombre moindre qu’à la face infé- ricure. Chez les monocotylédones au contraire, comme dans beaucoup de plantes grasses et d'espèces parasites à écailles squamiformes, quelle que soit d’ailleurs la classe de végétaux à laquelle ces dernières séries appartiennent, les deux épidermes sont habituellament semblables, tant par la confi- guration des cellules que par le nombre des stomates. Or, contrairement à ce que les faits généraux que je viens de rappeler pouvaient faire prévoir, les épidermes des Orchi- dées épidendres différent généralement l’un de l’autre, sinon par les cellules qui ont souvent entr’elles la plus grande ressemblance, du moins par les stomates qui, dans la très grande majorité des espèces, manquent à l’épiderme supérieur. Comme il sera dit un peu plus loin en traitant du paren- chyme, les différences entreles deux épidermes n’entraînent pas aussi souvent ici que dans les autres végétaux des diffé- rences correspondantes dans le parenchyme. A cet égard les Orchidées épidendres intéressent comme offrant de fréquentes infractions aux lois ou rapports reconnus dans les autres plantes. IT. PARENCHYME.— Le parenchyme des feuilles ne mérite guère, dans la plupart des végétaux, une descriptionspéciale, mais il n’en est plus de même chez les Orchidées épidendres, plantes dans lesquelles il y a à tenir compte d’autres utri- cules que de celles à parois simples, et qui d’ailleurs diver- sement disposées, forment la masse parenchymateuse des premiers. Ces éléments de nature spéciale qui ici s’ajoutent aux éléments ordinaires du parenchyme des feuilles, sont les utricules spiralées, successivement apperçues par Meyen, par M. Schleiden, par M. Hugo de Mohl et par M. A. Richard, puis en ces derniers temps par M. Trécul, à qui la science 58 ANATOMIE est redevable d'observations nombreuses dont l’importance, déjà grande, eût été plus considérable encore si des circons- tances particulières n’avaient porté ce savant et zélé bota- niste à presser la publication de son travail. Les observations de M. Trécul se rapportent, les unes à la présence ct à la situation qu’occupent les utricales spiralées dans la masse parenchymateuse, les autres au mode et à l’ordre de formation des spirales de ces utricules. Voici en peu de mots les résultats des recherches de M. Trécul tou- chant la position et l’ordre de production des cellules spira- lées, derniers points sur lesquels mes proptes observations me permettent d’avoir une opinion. Relativement aux cellules spiralées on peut (dit M. Trécul, qui ne comprend pas seulement dans ses aperçus les seules espèces épidendres, mais la famille tout entière,) classer les Orchidées d’après trois types, savoir : PREMIER TYPE. — Comme dans le plus grand nombre des plantes, manque complet de cellules spiralées (Orchis mascula, Gymnadenia conopsea et Epipactis palustris parmi les espèces terrestres, Dendrobium speciosum parmi les Orchidées épidendres.) A ce type doivent être aussi rattachés, parmi les épiden- dres, le Dendrobium fimbriatum, les Epidendrum crassifo- lium et E. Inosmum, le Vanilla planifolia, les Caltleia crispa, C. Mossiæ et C. Forbesii, le Maæillaria tenuifola, le Catasetum lingulatum, le Cymbidium sinense, le Vanda recurva, et beaucoup d’autres espèces. Ce manque fréquent des utricules spiralées dans le tissu des feuilles des Orchi- dées épiphytes devra inspirer de la réserve aux botanistes qui seraient tentés d'accorder un rôle très important pour la vie aérienne des espèces, aux utricules spiralées de leurs feuilles. Deuxième Type. — Les utricules spiralées (toutes inco- DES ORCHIDÉES. 59 lores) sont disposées entre les utricules vertes qui seules sont en contact avec l’épiderme de la feuille (Bolbophyllum recurvum, Megaclinium maximum, Saccolobium et Pleu- rothallis divers). À ce type, auquel me paraissent appartenir l’£pidendrum cochleatum, Ÿ Aerides triangularis et V'Oncidium interme- dium, pourraient êfre rattachés l'Oncidium juncifolium et le Bolbophyllum Careyanum (PI. IL), qui offrent toutefois des utricules spiralées entremélées aux autres utricules sous- épidermiques. J’ai vu le même fait dans le Pleurothallis spatulata, cité par M. Trécul comme exemple deson deuxième type; sans doute que ces différences dans les résultats de lobservation correspondent à des âges différents des tissus où à des différences individuelles. TROISIÈME TYPE. — Le tissu vert est entièrement isolé de l'épiderme, sur toute l'étendue de la feuille, par des utricules incolores, dont les unes au moins sont spiralées (PJeurothallis spalulata, P. racemiflora, P. laxiflora, P. panicoïdes, Lepanthes cochlearifolia, et Physosiphon Loddigesii). La disposition symétrique de quelques assises de longues cellules spiralées dirigées perpendiculairement aux faces de la feuille est, dans quelques unes des plantes de ce type, dans le PJeurothallis spatulata surtout, des plus remar- quables. C’est d’ailleurs parmi ces plantes que se trouve une remarquable exception (dont l'indication se présentera bientôt) à la disposition du parenchyme vert dans l’ensem- ble des végétaux. Aux trois types qui précèdent pourraient en être ajoutés quelques autres. Ainsi : a— Les utricules spiralées sont entremélées aux cellules vertes, même au contact de l’épiderme (Bolbophyllum Careyanum, etc.). Ge cas forme la transition du type 2° au type 5°. 60 ANATOMIE b— Les utricules sous-épidermiques sont ordinaire- ment les seules non spiralées (Brassavola venosa). Ce cas est assez l’opposé du type 5°. c — Les utricules peuvent être toutes spiralées et néan- moins, être vertes {Lælia anceps). D'autres faits, plus ou moins différents de tous les précé- dents, seront sans doute observés, ce qui aura pour effet, en multipliant les types, de les faire passer les uns aux auires, c’est-à-dire de les faire disparaître pour leur substi- tuer un nombre assez considérable d'états ou cas. Un point de l’histoire des cellules spiralées qui doit être modifié, est celui relatif à la matière verte que l’on croyait ne jamais exister dans ces cellules. Tel est bien, en effet, le cas le plus ordinaire; mais on peut voir que cette matière existe dans les utricules franchement spiralées du PBrassavola venosa, du Lælia anceps, etc. Parfois les parois des cellules porteraient, suivant M. Trécul, des réticulations. Signalé par M. Trécul dans l’Epr- dendrum fragrans, ce cas doit être fort rare. Il ne faudrait pas prendre pour des réticulations ou de larges ponctuations les dépressions ou impressions des utricules qu’on observe dans le Bolbophyllum, le Lælia, divers Catileia, etc. Si l’on compare, sous le rapport des spirales, les feuilles aux tiges d’une même plante, on trouve qu’assez fréquem- ment il existe dans celles-ci des utricules spiralées qui manquent aux feuilles; cette observation peut être faite sur l'Epidendrum crassifolium, le Maaillaria tenwfolia et le Catasetum lingulatum. Chez d’autres plantes {Epidendrum cochleatum, Bolbophyllum Careyanum), la différence est seulement du plus au moins, les tiges étant d’ailleurs les plus riches en spiricules. Un cas, sans doute beaucoup plus rare que les précédents, et que je n’ai encore observé que dans le Pleurothallis spatulata, est celui où les feuilles ont des utricules spiralées qui font défaut à la tige. DES ORCHIDÉES. : GI Les réticulations peuvent, parallèlement aux spirales, exister dans la tige et manquer dans les feuilles (Catileia _crispa et C. Mossiæ). On sait que dans la grande majorité des plantes (dans les Dicotylédones surtout), le parenchyme des feuilles est de deuxsortes, dont chacune occupe une position donnée. Sous l'épiderme de la face supérieure, et perpendiculairement à celle-ci est le parenchyme vert et dense que forment des cellules oblongues ou ovées étroitement pressées entr’elles ; du côté de la face inférieurese trouve au contraire un paren- chyme lâche et souvent caverneux dont les utricules ne contiennent que peu de matière verte. Telle est aussi la structure de quelques Orchidées épidendres dans lesquelles il faut compter, sous quelques réserves pour une ou deux assises de petites utricules immédiatement sous-épidermi- ques, le Bolbophyllum Careyanum, le Caïtleia crispa et le C. Mossiæ. | Le cas le plus ordinaire est, comme en beaucoup de monoco{ylédones, que le parenchyme ait sa matière verte répartie à peu près indifféremment dans loute sa masse, ou tout au moins, à peu près également vers les deux faces de la feuille. Mais le fait qui me paraît être de tous le plus remar- quable dans l’histoire du parenchyme des Orchidées épiphy- tes, est celui que j'ai observé dans le Pleurothallis spatulata et le Physosiphon Loddigesti. Contrairement en effet à ce qui a licu dans la généralité des végétaux qui ont vers la face supérieure des feuilles leur parenchyme vert et dense, c'est près de la face inférieure elle-même , dont il n’est séparé que par une assise d’utricules spiralées icones qu'est placé ce parenchyme. J'ai fait la remarque que des rapports d’une assez grande constance ct qui peuvent être formulés comme il suit, ratta- chent le parenchyme à l’épiderme des feuilles : 32 ANATOMIE 4e Rarporr. Si les épidermes des deux faces de la feuille se ressemblent, tant par leurs cellules que par leurs stomates, le parenchyme est homogène, ou du moins, symétrique et divisible en deux parties semblables par un plan qui passe- rait au milieu de la feuille parallèlement à ses faces. Ici se placent le Pleurothallis prolifera, les Oncidium interme- dium et O. juncifolhium. 2e RapPoRT. — Si les épidermes des deux faces de la feuille sont dissemblables ou hétérogènes, le parenchyme est lui-même hétérogène et asymétrique. A ce rapport appar- tiennent le Brassavola venosa, le Pleurothallis spatulata, le Physosiphon Loddigest, les Catileia crispa et C. Mossiæ. Aux rapports précédents échappent au contrairele Vanilla | planifolia, le Dendrobium fimbriatum, les Epidendrum cochleatum, E. crassifolium, E. Inosmum, le Lœlia anceps, le Vanda recurva, ete., dont le parenchyme est sensible- ment homogène quoique les épidermes des deux faces soient dissemblables. Pour ne pas donner toutefois une trop grande importance aux fréquentes exceptionsoffertes par les Orchi- dées à des lois justes pour ia grande majorité des végétaux, je dois faire remarquer que dans tous ces cas les différences ne portent pas sur la nature des cellules épidermiques, mais seulement sur les stomates considérés dans leur présence ou leur absence, dans leur nombre relatif et dans leur nature. J'ajouterai que si, avec des épidermes ainsi dissemblables coïncide un parenchyme homogène, je n’ai jamais observé cette autre exception qui consisterait en l'existence d’un parenchyme asymétrique, les épidermes des deux faces étant semblables entr'eux. Quant à la formation des spirales dans les utricules du parenchyme, elle procèderait, suivant M, Trécul, de la page inférieure à la page supérieure des feuilles. Mes obscrva- tions me conduisent toutefois à admettre qu’il n’en est pas DES ORCHIDÉES. 65 toujours ainsi, les spirales pouvant apparaître sur plusieurs points à la fois. Ainsi dans le Pleurothallis prolifera et le Brassavola venosa, les spirales se montrent à la fois vers les deux faces et dans la partie moyenne de la feuille, et dans l’Epidendrum cochleatum, c’est dans la partie moyenne du parenchyme qu’elles apparaissent d'abord pour s’avancer ensuite vers les deux faces de la feuille. Les réticulations, qui par leur fréquence chez les Orchi- dées terrestres paraissent remplacer chez elles les spirales des Orchidées épiphytes, présentent comme celles-ci divers cas dans l’ordre de leur développement. Nous ne terminerons pas sur le parenchyme, sans faire la remarque que des lacunes peuvent exister dans son épais- seur (pêtioles du Bolbophyllum, des Epidendrum cochlea- tum et E. Inosmum, du Cymbidium sinense). HIT. SYSTÈME FIBRO-VASCULAIRE. — Le système fibro-vas- culaire des feuilles des Orchidées épidendres doit être consi- déré : a, dans le nombre et la disposition des faisceaux qui le forment ; b, dans la structure méme de ces faisceaux. Comme chez la plupart des plantes monocotylédones, le nombre des faisceaux est considérable; bien rarement il descend jusqu'à 9 ou 41 {Physosiphon, Sarcanthus). La disposition des faisceaux offre, ordinairement suivant les genres et quelquefois aussi suivant les espèces, des diffé- rences importantes, Ils forment une seule assise, ou se présentent sous un seul plan, dans le Vanilla planifolia, le Bolbophyllum Careyanum , le Sarcanthus rostratus, etc. Je les ai vus sur deux plans dans le pétiole du Bo/bophyltun. Très fréquemment ils sont disposés sur trois plans, ainsi que le monirentles Epidendrum, les Cattleia, le Lelia anceps, le Catasetum lingulatum. Hs peuvent étre assez régulièrement placéssur cinq assises, comme dans le Waxillaria tenuifolia ct l'Oncidiumintermedium; plus rarement sur quatre, comme 64 ___ ANATOMIE dans le Cymbidium sinense; ou enfin, être en nombre indéfini et comme épars dans la masse du parenchyme, ainsi qu’on peut le voir dans l'Oncidium juncifolium et le Brassavola venosa. G Règle générale: quand les faisceaux sont rangés sur plusieurs plans, ceux de l’assise moyenne sont ordinairement plus gros (et plus composés) que ceux des plans supérieurs ct inférieurs. La disposition des faisceaux peut ne pas être la même dans le pétiole et la lame; si en ce cas le nombre des assises différe, c’est dans le pétiolc que ce nombre est le plus grand. | Les faisceaux des feuilles offrent divers degrés de com- position. Eu égard à cette dernière et au siège qu’ils occu- pent, les faisceaux peuvent être divisés en faisceaux du plan médian et en faisceaux voisins des faces de la feuille. Les faisceaux du plan médian (qui souvent existent seuls) peuvent être désignés aussi sous le nom de faisceaux majeurs, eu égard à leur volume plus considérable que celui des faisceaux des plans supérieurs et inférieurs, qu’en raison de leur petitesse on peut distinguer par l’épithète de faisceaux mineurs. Les faisceaux majeurs sont fréquemment, comme les faisceaux fibro-vasculaires des tiges, composés de quatre éléments, savoir: a, de fibres épaisses ct ordinairement ponctuées qui forment à la masse du faisceau une enveloppe ou complète, ou réduite à une section de cercle qui en- toure alors la portion inférieure du faisceau; b,de fibres minces et non ponctuées, encore assez épaisses, qui forment babitucllement aux vaisseaux une enveloppe immédiate, à moins que celle-ci ne soit interrompue sur un point par le paquet des éléments dits du cambium; c, par les fibres groupées en paquet, tenues, très minces et souyent granu- DES ORCHIDÉES. 65 lifères, formant ce qu’on désigne par le nom de tissu du cambium ; d, enfin, par les vaisseaux, organes qui sont quel- quefois isolés entre les fibres b (Laparis lanceolata, Pleuro- thallis spatulata et P. prolifera, Physosiphon Loddigesti, Oncidium intermedium et O. juncifolium), mais qui le plus ordinairement sont réunis en un paquet vers le centre du faisceau (Maxillaria tenuifolia, Bolbophyllum Careya- num, etc. PI. II. Fig. 2” et 2”) Le nombre des éléments des faisceaux majeurs paraît se réduire quelquefois à deux, savoir, aux vaisseaux et aux fibres a ou db; mais il n’est pas rare de le voir ramené seule- ment à trois éléments, qui sont les fibres a, les éléments bouc, et enfin les vaisseaux d. Je ne les ai jamais vus composés d’un seul élément, état qui me parait ne devoir pas exister pour eux. Les faisceaux mineurs, qu’on peut dire aussi faisceaux subordonnés, parce qu’ils n'existent jamais seuls, leur existence étant subordonnée à celle des faisceaux majeurs, ou corticaux pour rappeler l’analogie de composition qu’ils offrent avec les faisceaux extérieurs ou corticaux de uel- ques tiges d’Orchidées, consistent uniquement en un paquet de fibres épaisses et habituellement ponctuées. On les trouve dans les Epidendrum Inosmum et crassifolium, ainsi que dans l'Oncidium intermedium et l'O. junceum. Une fois, dans l’Epidendrum cochleatum, une série de faisceaux mineurs se rapprochait de la composition des faisceaux majeurs. Une structure spéciale, remarquable et très complexe, caractérise les plus gros faisceaux du Liparis lanceolata. Il existe fréquemment de grands rapports, on peut dire même, une parfaite identité de structure entre les faisceaux des feuilles et ceux des tiges, comme on peut le voir dans le Bolbophyllum Careyanum (PL. Fig. 4” et 1” comparées 5) 66 ANATOMIE aux Fig. ® et 2”), le Pleurothallis spatulata, etc. Maïs des différences peuvent toutefois exister. C’est ainsi que le Vanilla planifolia a quatre éléments aux faiceaux de la tige et seu- lement trois à ceux des feuilles, tandis que dans le Dendro- bium speciosum et le Liparis lanceolata, ce sont les fais- ceaux des feuilles qui sont au contraire plus complexes que ceux des tiges. Enfin, les faisceaux mineurs ou corticoïdes manquent assez souvent aux feuilles, bien qu'ils existent dans les tiges; toutefois le fait inverse est offert par l'Epidendrum Inosmum. Arrivé à la fin des études anatomiques que nous venons d'exposer, nous ne devons pas taire que nous les tenons pour incomplètes. Aussi reprendrons-nous un jour, pour essayer de le remplir, le tableau dont nous ne donnons guère aujour- d'hui que le cadre. Des recherches de physiologie expé- rimentale nous paraissent d’ailleurs devoir être, chez les Orchidées épidendres surtout, le complément des études anatomiques; {out n’est pas dit sur la vie de ces belles et singulières plantes. Après avoir fait connaître les modifications profondes que le milieu détermine dans la structure des racines, nous avons jeté quelque jour sur le mécanisme qui préside à l’action de ces organes; maïs ici même, le sujet n'est qu’effleuré, et tout reste à faire pour établir la part que pren- nent, dans l’ensemble du phénomène, les tissus spéciaux par leur nature intime et par leurs modes d’aggrégation, qui entrent dans la composition de la tige et des feuilles. Il est d’ailleurs inutile de dire, au poïnt de vue de lana- tomie, que les rapports et les différences de structure des Orchidées épidendres ne sauraient étre mis cn parlaite évidence que par la comparaison, d’abord avec les Orchidées YA LIPARTS LAN CHOLATA? PL;1 EE ES | a = LS © 7 0: Port. \X° facine, 2-2 Bulbotge. ; Dep Gong rad Jaigour. A Fer DES ORCHIDÉES. 67 terrestres, ensuite avec les grandes divisions du règne végé- tal. Mais les études sur celles-ci sont-ellés assez avancées pour qu’une comparaison quelque peu complète puisse dès aujourd’hui être tentée. Je n’hésite pas à me prononcer pour la négative. Dans cette direction, un premier pas, consistant en l’étude des Orchidées terrestres, fera l’objet d'un mémoire que je prierai la Société des Sciences Natu- relles de Cherbourg de vouloir bien accueillir, EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE ÏI. — Liparis lanceolata ? Fig. À. Partie inférieure de la plante. — On voit sur le bul- botige des fibrilles répondant aux nervures des feuilles détruites. Fig. 1-1” Racine. — Fig. 1. Tranche horizontale d’une racine. — a, grosseur naturelle ; b, coupe faiblement grossie : le cercle coloré périphérique répond à l'enveloppe spongieuse et se superpose à la couche parenchymateuse au centre de laquelle est le corps ligneux. Fig. 1’. Segment plus grossi de la coupe 1. — On compte de “ dehors en dedans : 4° les utricules spiralées de l'enveloppe spongieuse, utricules dont l’assise interne, qui est la plus jeune, ne montre que de faibles stries transversales ; 2° le parenchyme dont les utricules, souvent réticulées dans la région externe où elles offrent quelques granules de matière verte, contiennent vers l'intérieur de la fécule ou des raphides; 3° le corps fibro-vaseulaire , composé d’épaisses fibres ponctuées entre lesquelles sont épars que'ques vaisseaux à section arrondie; 4° une moelle petite, dense, dont les cellules polyédriques contiennent quelques grains de fécule. 68 . ANATOMIE Fig. 4”. Coupe longitudinale menée sur la coupe 1’ depuis l’inté- rieur de l'enveloppe spongieuse jusqu’au centre de la moelle. — On y trouve tous les éléments signalés en 1’. Fig. 2-2”. Bulbotige. — Fig. 2. Coupe transversale du bulbo- tige vers le milieu de sa hauteur. — Les points colorés représentent les faisceaux fibro-vasculaires. Fig. 2. Segment plus grossi de la coupe précédente allant de l'épiderme au-delà d’un faisceau qu’il comprend tout entier. On voit de dehors en dedans : 1° l’assise des cellules épidermoidales ; 2° le parenchyme externe dont les utri- cules contiennent de la chlorophylle ; 3° le faisceau fibro- vasculaire que forment, du côté extérieur, un demi-cerele d'épaisses fibres ponctuées , du côté intérieur, un demi-cercle de fibres minces ; à l’intérieur un paquet de de petites fibres cambiales adossé aux fibres épaisses, plus un paquet de vaisseaux plus ou moins complètementenve- loppé par les fibres minces; 4° ies utricules du paren- chyme intérieur dans lequelles sont contenus des grains - de fécule. Fig. 2”. Coupe longitudinale menée de l’épiderme au-delà d’un faisceau suivant le trait marqué sur la figure 2’. Fig. 2”. Fragment d’épiderme vu en-dessus. Fig. 2”. Fécule de rhizôme très grossie, le grand diamètre des grains les plus gros est de 0®m® 06 à peu près. PLANCHE II. — Bolbophyllum Careyanum. Fig. 1-1” Bulbotige. — Fig. 1. Coupe horizontale : a, gros- seur naturelle ; b coupe un peu grossie, les points colorés répondent aux faisceaux. Fig. 1”. Segment de la coupe précédente comprenant deux des faisceaux. Sous l'épiderme, formé d’une assise d’utricules à parois épaisses, existe dans le parenchyme extérieur chromulifère un premier faisceau; le second faisceau est situé dans le parenchyme intérieur, qui est féculifère. Sur les parois des cellules se voient des spirales, les unes simples, les autres entrecroisées. Les faisceaux se compo- sent : a, d’un cercle, souvent incomplet vers l'extérieur, d'épaisses fibres ponctuées; b, d'un paquet de petites + BOLBOPHYLLUM CAREYANUM. PLAIL È LA Zudbotige. 2-2 Fruille. DES ORCHIDÉES. 69 fibres cambiales ; c, d’un paquet de vaisseaux; d, de fibres assez minces et cependant à parois ponctuées. Fig. 1”. Coupe longitudinale menée depuis la surface épider- mique jusque dans le parenchyme placé au-delà du premier faisceau; on voit que des deux vaisseaux contigüs l'intérieur seul est spiralé. Fig. 14” Lambeau d'épiderme. Fig. 1°”. Fécule; son diamètre est de Om/m 015 seulement. Fig. 2-2”, Feuille.— Fig. 2. Pétiole ou feuille à sa base, coupe horizontale : «a, grosseur naturelle; b, coupe «n peu grossie. Au milieu du parenchyme sont deux assises de faisceaux (représentés par les points colorés) au-dessous desquelles on voit une rangée de lacunes. Fig. 2. Coupe horizontaie de la lame : a, grosseur naturelle ; b, la même grossie: les paquets ligneux forment une sim- ple assise au milieu du parenchyme. Fig. 2”. Segment de la feuille comprenant un faisceau. — L’épi- derme inférieur porte deux stomates, l’épiderme supé- rieur est percé sur un point de son étendue répondant à ce qui a été regardé comme glande cryptoïde. Entre le paren- chyme supérieur ou dense et le parenchyme inférieur, est placé le faisceau que forment: àla circonférence, d’épaisses fibres ponctuées, à l’intérieur, un paquet vasculaire et de minces fibres cambiales. Fig. 2”. Coupe longitudinale menée du parenchyme supérieur au-delà du faisceau des trois vaisseaux que traverse la section, le vaisseau supérieur est seul parcouru par une spirale à tours d’ailleurs inégalement pressés; sur les utricules du parenchyme sont marqués des empreintes circulaires. Fig. 2°”. Lambeau de l’épiderme inférieur. Il porte trois stoma- tes ordinaires. Fig. 2°”. Lambeau de l’épiderme inférieur. On y compte deux stomates par perforation simple considérée comme étant l'orifice de glandes dites cryptoides. M CLOCHE HYDRAULIQUE, Appareil apie à descendre sous l’eau, remonter, floiter à la surface, ou entre deux eaux, au gré de l'équipage qui s'y enferme, destiné à faciliter l'exécution des travaux sous-marins. ——— RO D 5 — Substitution de son emploi à celui du Bateau Plongeur, Par le D' PAYERNE. a —— SES CAUSES. Mon bateau plongeur dont l’eflicacité, au point de vue des travaux hydrauliques, était encore contestée en 1859, est définitivement entré depuis cette époque dans le domaine de la pratique.. Le creusement de la passe Chantereyne à Cherbourg, dans une roche composée sur quelques points de schiste talqueux, sur la plupart des autres points de quar{z arénacé et assez souvent veiné de quartz hyalin, s’est effectué avec un succès réalisable, il est vrai, à l’aide de la cloche à plongeur, mais dont la dépense eût atteint, si elle ne l’eût dépassé, le chiffre de 250,000 francs. Réduite par le bateau plongeur à 71,000 francs pour le budjet de la marine, elle n’arapporté que 58,000 francs de recette brute au véritable exécuteur de l’entreprise. | Aux époques de l’année où la violence de la mer n’ame- nait aucune interruption de travail, l'extraction d’un mètre cubique de rocher massif, par une profondeur moyenne de 5 m. 50, n'atteignait pas 50 francs. Mais quand les vents HYDRAULIQUE. | 71 d'amont s’engouffraient dans la passe avec une force suffi- sante à faire prendre deux ris à la voilure d’un navire, la mer y devenait si furieuse que le chômage en était une conséquence inévitable. L'espoir de trouver le fond plus tranquille que la sur- face, a fait essayer de plonger malgré le mauvais état de la mer. Ces essais ont été infructueux pour plusieurs causes : d’abord, l'agitation s’étendait jusqu’au fond et troublait l’eau; ensuite, la houle faisant varier le niveau de la colonne d’eau pesant sur l'air de la chambre de travail, celle-ci se vidait et s’emplissait proportionnellement à la pression soustraite par le creux, et à celle ajoutée par le plein de la lame. Parfois même la dilatation occasionnée par le creux donnait lieu à des échappements d’air par le fond ouvert de la chambre, tandis que le plein ne tardait pas à produire un effet contraire, H fallut se résigner à obéir aux capri- cieuses interdictions de la mer. Le salaire payé aux ouvriers durant le chômage, augmenté des frais généraux non inter- rompus par le mauvais temps, a porté à 50 francs le prix de revient du mètre massif d'extraction. Par moins de 10 m. d’eau, c’est-à-dire, par les profondeurs sur lesquelles l'agitation de la surface a une action directe, je n’entrevois pas de palliatif efficace aux effets d’une mer agitée. A d’autres points de vue, la substitution de l'appareil que je vais décrire, doit amener une nouvelle réduction dans le coût des travaux sous-marins. A cette fin, il faut que l'appareil substitué jouisse de plusieurs avantages refusés au bateau plongeur : 1° celui de travailler dans un angle hori- zontal ou vertical ; 2 de réduire le nombre et la durée des chômages pour cause de réparations, et de rendre celles-ci moins onéreuses; 5° d’abréger la durée du temps consacré à chaque immersion, et d'en supprimer le travail dans la plupart des circonstances. Avec le bateau actuel, cette durée 12 CLOCHE de travail et de temps dépasse quelquefois une heure et demie. La forme d’un prisme à base carrée ou rectangulaire, donnée à l'extérieur de la cloche hydraulique, celle d’un tronc de pyramide à base semblable donnée à la chambre de travail que je nommerai cale, ou rez-de-chaussée, permet- tent de réaliser le premier avantage Des entretoises dispo- sées entre les parois du tronc et celles du prisme, s’oppo- sent aux déformations sollicitées par les différences de pression qui sont d’ailleurs très limitées. Un cadre métallique enchassé dans les parois inférieures du prisme auquel il est retenu par des boulons non figurés dans les dessins, fait atteindre le deuxième but. Il est avan- tageux de donner aux baguettes du cadre une section trapézoïde. Le côté oblique du trapèze prolonge plus ou moins régulièrement la paroi interne de la pyramide. Le cadre peut être, à la rigueur, remplacé par deslingots posés sur des supports, et même par des moëllons. Cette dispo- sition qui isole le lest, n’oblige pas à le déplacer chaque fois qu’une fuite se déclare dans les compartiments réservés à l'air et au lest liquide. On supprime le travail, et on abrège la durée du temps consacré à l'immersion, en utilisant les lois relatives à la pesanteur et à l’écoulement de fluides. J’obtiens, en d’autres termes, ce double avantage en substituant aux forces de l’homme les forces de la nature qui donnent la faculté de descendre en quelquesminutes à une profondeur déterminée par les plans de construction, et de réserver au travail utile à peu près toutes les forces de l’équipage. La pompe, prin- cipal organe du bateau plongeur, ne fait dans la cloche hydraulique qu’un service complémentaire, consistant à purger le rez-de-chaussée de l’eau qui y prend, pendant la descente la place du volume d’air dissimulé par l'effet de la pression acquise. La réalisation des trois avantages que je er , CR acoumer jou lea ÿ 2, oufre orgontale au Puveaul de lentrepont. LANTA ERA Pande Le PS au nWweaut dB so1e7. ET | | G G3 Fs P {ans el coupes d'une Uloche Pydraulque appardl pe Mau, exfraire Ds blue creuse be fudatious, wmacoumer Jour Le k*. Coupe Ve Real et La thidinel chan pan Coupe verhcal ana) ac Coupe Boriontale au hiveau de lentrepont. l'axe de chche a 1] milieu de fa lengueur (Fig?) F (Fig.4.) z Z1 Z3 Z1 : | , D à a À . ent Celle 2 on / 25 di Lotpe verhcale et transvers, da : Plan du dessus de D one re de Crarisre ou de, Plan de Pa def au NWeau dl 500. (Fig: ED) l'avant panant par Z2,2124:[Fig6.) (Fig. 3) L 1:50 | SrAGo SS 5 Se CH HDu0 of. pe be. HYDRAULIQUE. 79 viens d’énoncer, surtout, celle du dernier, constitue la raison d’être de la cloche hydraulique. Les services à attendre d’elle sur un fond de moins de 5 m., et dégagé d'obstacles, prévaudront peu sur ceux du bateau à air de Coulomb, mis par M. de la Gournerie, ingénieur des ponts-et-chaussées, en harmonie avec les conquêtes de la science. Mais par une profondeur plus grande qui met fin à l'emploi du bateau du célèbre acadé- micien, et par une profondeur moindre, quand le siége du travail est limité par des obstacles, tels qu’un mur ou un monticule extérieur, la cloche hydraulique est le seul appa- reil à l’aide duquel il soit possible d’obtenir des résultats avantageux à des prix rationnellement accessibles. L'usage du scaphandre auquel on se cramponne, plus par anglo- manie que par routine, revient très cher et produit peu. Il est cependant juste de le dire, c’est l'unique appareil dont on doive se servir pour visiter des murs de quai, des carènes de navire, et pour les usages du même genre. La cloche Danduran, malgré le patronage dont elle a été l'objet de la part d’un haut fonctionnaire qui dirigea longtemps l’un des principaux services du port de Cher- bourg, n’a pas résisté à son épreuve comparative avec le scaphandre, et ne sortira vaisemblablement plus des magasins de la marine. VESTIBULE. Coïincidence d'invention. Tandis qu’en 1845 et 1846, dans mon bateau plongeur alors en construction à Paris, j’établissais un vestibule dont l'utilité consiste à permettre aux ouvriers de pénétrer dans la chambre de travail sans la faire envahir par l’eau aux dépens de l'air qui lui en dispute l'accès; de son côté, à FE on CLOCHE Nantes, M. de la Gournerie, copié plus tard par M. Cavé, construisait un vestibule analogue dans son bateau à air. C’est par ce que j'ignorais une semblable coïncidence que, en 1846, je demandais un privilége fondé en partie sur une disposition dont le mérite n'appartient pas moins à M. de la Gournerie qu’à moi. DESCRIPTION. La cloche hydraulique, dans ses détails comme dans son ensemble, est susceptible, tant dans sa coque que dans ses organes, de diverses formes qui ne sauraient {outes trouver piace dans ce mémoire. Je ne m’occuperai que de celles qui paraissent devoir être le plus souvent préférées. L’extérieur, ai-je dit, imite un prisme, et l'intérieur un tronc creux de pyramide, concentriques l’un à l’autre. Cette disposition, en diminuant du haut en bas Pintervalle compris entrele prisme et la pyramide, rapprochelesouvriers des obstacles qu'ils peuvent avoir à surmonter vers la base extérieure de la cloche, et ménage une capacité suffisante aux compartiments réservés au lest liquide et à l'air néces- saire au refoulement de l’eau hors de la cale. J’emprunte ces compartiments, tels qu’ils seront mieux compris à l'aide des figures, non pas à mon bateau plongeur qui n’en a pas d’analogues, maïs à ma cloche de 1845. EXPLICATION DES FIGURES. Dans beaucoup de circonstances la base des murailles du Ac étage doit coïncider avec le couronnement des murailles du rez-de-chaussée: mais cette coïncidence n’a pas lieu dans les dessins que je produis ici. D'un autre côté, Île tronc qui constitue le 4% étage, est mixte, c'est-à-dire, que deux de ses faces opposées sont verticales. Il tient donc égale- LE 2W EAN Q: “A fa? enËbC 4 E de Plans et coupes dune Cloche hydraulique, apparu LR F7. AUS ctenauv Ven fexdatour | Marommur Soeur (] eu’, Lo : ‘a oupe Ergitudinate verticale indiquant Z ergaues conprè enbre AB C 4 E de 12 32. | "dE | RE HYDRAULIQUE. 15 ment du prisme ct de la pyramide. Sans celte remarque, on ne s’expliquerail pas la raison du désaccord existant entre les figures et le texte qu’on vient de lire, lequel énonce que l’intérieur imite un tronc creux de pyramide, tronc qu’on supposerait régulier, ce qui n'a pas lieu dans l'appareil représenté par les dessins. Les murailles du prisme sont indiquées par FD E F, et par F;, D, E, F, de la fig. 4; par FD EF, de la fig. 2 ; par F, F2 et par F3 F3 de da fig. 5 ; par les mêmes lettres dans la fig. 4; par D D et D; D, de la fig. 5. Les murailles du tronc mixte sont représentées par AA: et A1 A3 de la fig. 4 ; par À A, de la fig 2. Les murailles du tronc inférieur sont en B C et B, C1 des fig. 4, 4 et 5; et en B C de la fig. 2. - Lesdeux troncssont séparés par la cloison B A, A, B, de la fig. 1, BA: A: B de la fig. 2, cloison qui constitue le plafond du rez-de-chaussée, et le plancher du 1° étage. Cette cloison est desservie par une porte Q; à fermeture étanche, et dont le serrage sur le cadre s'opère à l’aide de boulons à charnière , espacés de 50 en 50 centi- mètres. L’interposition d’une tresse suiffée, ou d’une bande de caoutchouc entre la porte et le cadre, rend facile l’herméticité du joint. Cette disposition est commune à toutes les fermetures de ce genre. La petite base du tronc mixte est aussi fermée par une cloison À A1, fig. 4, et A À, fig, 2, cloison qui se prolonge jusqu'au prisme en D et en D,, et dans laquelle est prati- quée la porte d'entrée Q. De D D, en F F3, le prisme forme un bastingage étan- che desservi par deux portes P P à tribord, et deux autres à babord. On le couvre quand la cloche entre en chômage. IL n’est pas rigoureusement nécessaire de comprendre tout le pont dans son enceinte. 76 CLOCHE L'espace vide existant entre le prisme et les deux troncs, déjà fermé d’un côté par le prolongement de A A; en D D,, est aussi fermé de l’autre côté par le repli C E, C, E; de la fig. 1. Cet espace périmétrique est divisé en 4 comparti- ments nommés latéraux, par autant de cloisons G G, Gr G1, G2 Go, G3 G3. Le nombre de ces compartiments doit être proportionnel à l'étendue du périmètre de l'appareil. J'ai déjà eu l’occasion de faire connaître l’appellation que je donne à la chambre dans laquelle on se livre au travail utile. Je nomme entrepont, ou 1° étage, la capa- cité intérieure du tronc mixte ; 1° pont, la cloison B A: A3 B;, et 2° pont, la cloison À A; avec son prolongement jusqu’au bastingage. Le poids du lest métallique, sans être invariable, est dans de bonnes conditions quand il atteint 0,55 à 0,60 du poids de l’eau déplacée par le volume de la cloche, abstraction faite du bastingage. Afin d'éviter des répétitions et des observations multi- pliées, je vais indiquer diverses omissions dans les dessins, omissions auxquelles l'intelligence du lecteur suppléera sans peine. Des verres lenticulaires transmettent la lumière solaire du pont à l’entrepont, et de ce dernier à la cale. Chaque tuyau plongeant doit se terminer en pomme d’arrosoir, et tout passage du même vaisseau au travers d’une cloison y être pratiqué d’une manière étanche. Les arbres etautres pièces qui se meuvent au travers d’un diaphragme, sont indispensablement munis de boîtes à étoupes. Au niveau des récipients K, et K:, la coque est percée latéralement de plusieurs séries de trous d’environ 0%000095 de section, destinés à donner accès à l’eau dans ces récipients et à retenir les corps solides susceptibles d'engager les soupapes S, Si, S2, et S3 dont il sera question plus loin. F Plans et coupes d'une Cloche hydraulique appasl ie mar, vatrout Dada, box [M Jodatious. ten da Ut ue, K Le j re Lngitudinele cb Dale existant be organes const entre A1, Di, Cis Et de a fa: 7. | (Fig. 8 { de ) Fi EE HYDRAULIQUE. TÉ Dans K, et K,, l’orifice de chaque tuyau est muni d’une soupape. Chacune porteune tige qui passe par un guide d, s'articule au-dessus de ce guide à une bielle sur laquelle est un excentrique dont l’arbre se rend dans l’entrepont où se trouve le lévier de manœuvre. Chaque tige de soupape, à sa sortie des récipients K;, K;, est aussi munie de sa boîte à étoupes, conformément à ce qui se voit dans la fig. 12. | Du récipient Ka partent les tuyaux T, Ts, To, Ty et T4, qui aspirent l’eau des compartiments latéraux et l'air de la cale, fig. 7, 8, 9, et plus spécialement la 8. Du récipient K, partent les tuyaux T, T5, Treo, Ts et T,, , lesquels portent l’eau dans chaque compartiment latéral et hors de la cloche, ainsi que l’indiquent les mêmes fig. et plus spécialement la 7°. La pompe qui ne refoule qu’enK,, aspire l’eau par Te et l'air par T;,, l'amène du dehors ou des compartiments latéraux par l'entremise de T,, T;1, T2, Ts et T4. L’aspi- ration, rarement nécessaire de l'air extérieur, nécessite un tuyau supplémentaire , flexible et muni d’un raccord, duquel tuyau l’extrémité libre est maintenue par un flotteur hors de la surface de l’eau. Chacun des 5 tuyaux principaux Ta, Tic et Try, est desservi par un robinet. Celui de T,, est à 3 eaux, et donne de Pair ou de l’eau dans l’entrepont. Du même tuyau T,, entre son robinet et la pompe, part un embranchement muni aussi d’un robinet, lequel embranchement aboutit au plafond de la cale. | Huit autres robinets R, Ri, Ro, Rs, R4, R;, Rô et R;, les- quels ont dans l’entrepont leur clé de manœuvre, mettent ce dernier en communication avec la cale, les comparti- menis latéraux, le dehors de la cloche, l’intérieur avec l'extérieur du bastingage. 18 _ CLOCHE - Quatre soupapes S, Si, S2 et Sa, fig. 7et 8, donnent accès à l’eau extérieure dans les compartiments latéraux. Vers le haut du rez-de-chaussée existe une galerie dans laquelle est rangée une chaîne amarée par un bout, et prête : à être filée à l’eau par l’autre bout, opération qui a pour but de hâter, quand on le désire, le retour à la surface par l’allé- gement qu’elle procure à l’appareil. A laide d’un poids lourd, suspendu au bout de cette chaîne, elle sert aussi à main- tenir la cloche à une hauteur déterminée entre deux eaux. L'expérience a démontré qu’un courant d’eau de 3 nœuds assainit l’air respiré par l'équipage : mais en eau morte il cest nécessaire de purifier cet air. A cet effet on suspend dans la cale un ventilateur mu par un ressort d'horlogerie, et disposé de telle manière que l’air chassé par les ailettes, lèche la couche d’eau restée sur le fond. Les verres lenticulaires, la galerie, sa chaîne et le venti- lateur sont au nombre des accessoires omis dans les dessins. UTILITÉ DU BASTINGAGE ET DE LA DIVISION DES CAPACITÉS LATÉRALES. Entr'autres services à attendre dubastingage, je ne men- tionnerai que le principal. Il maintient la cloche à flot, sans risques d'immersion prématurée, jusqu’au moment où le lest liquide bien réparti dans les compartiments latéraux, indi- que l'opportunité de faire entrer l’eau dans son enceinte afin d’aller à fond. Il concourt ainsi à conjurer les échappe- ments d’air par le fond de la cale ou de la chambre de travail, échappements auxquels donne lieu une immersion oblique de l'appareil, et qui ont rendu illusoires bien des journées du bateau plongeur. | _Je divise la capacité périmétrique en plusieurs compar- timents distincts, par ce que l'expérience m’a démontré que HYDRAULIQUE. 79 le lest liquide logé dans des espaces trop étendus, se déplace avec une telle rapidité qu’il fait basculer l'appareil, produit les pertes accidentelles qui viennent d’être signalées, et ajoute à cet inconvénient celui non moins grave d'intimider le personnel de l'équipage. Je crois devoir donner ici 4° une formule destinée à guider le constructeur d’une cloche hydraulique sur la capa- cité à donner aux compartiments latéraux, afin de pouvoir descendre, sans compression préalable, à une profondeur déterminée; 2 une autre formule pour reconnaître à quelle profondeur on peut aller, sans compression manuelle, avec une cloche du même genre, que l’occasion nous livre; 3° une dernière formule pour trouver le coëfficient de pression d'air à faire dans les compartiments latéraux pour descendre sous une colonne d’eau qui dépasse les limites prévues en vertu de Ja 1'° formule. Soit a, le nombre des compartiments latéraux ; b, la capacité moyenne d’un de ces compartiments ; C, id. du rez-de-chaussée ; d, id. delentrepont. n, hauteur métrique de la colonne d’eau sous laquelle on veut pouvoir descendre sans compression. æ, le coëfficient de c + d, dont le produit est égal à la capacité cherchée par la 1'°formule; y, la profondeur à laquelle on peut aller sans compres- sion. z, le coëflicient de la densité atmosphérique à faire dans les compartiments latéraux pour les besoins de la 5° formule, c’est-à-dire, le nombre qui, diminué de l'unité indique la proportion d'air à introduire mécaniquement. n re f 1 £ == ] 47° formule x LEE 0) 10 80 | CLOCHE 49 cd 9e formule : «4 — ss à c+ d ea ch _(c+d)n x 4046 Les résultats pratiques offriraient un faible avantage sur les valeurs trouvées de x, yet z, s’il n’y avait à faire la part des fuites et de la solubilité de Pair. 4e ExEMPLE. — On veut construire une cloche dont la cale cube 20 m., l’entrepont 10 m., et qui puisse descendre sans compression à 12 m. de profondeur. La substitution des valeurs aux lettres donne 12 D (OD ADe) ARR 2° ExEmPLe. — On nous livre une cloche hydraulique à G compartiments latéraux, d’une capacité moyenne de 10°. La cale mesurée en cube 20, et l’entrepont 10; on veut savoir à quelle profondeur il sera possible d’aller sans com- pression manuelle ? La substitution donne y — de A on 20 + 10 3° EXEMPLE. — Avec la cloche du 2° exemple on abesoin de descendre à 27 m. Dans quelles proportions doit-on comprimer de l'air dans les compartiments latéraux ? (20 + 10) 27 10 xX 6 x 10 ce qui veut dire qu’il faut multiplier par 1, 55 la quantité d’air que la nature a mis dans les 6 compartiments, en d’autres termes, ajouter 0,35 à cette quantité, ce qui revient à prendre 24 m.c. d'air dans l’atmosphère terrestre pour le mêler aux 60 m. c. que l’on possède déjà, afin de pouvoir refouler avec succès toute l’eau de la cale. Les formes énoncées que je donne tant au prisme qu’au tronc de pyramide plus ou moins régulier, sont à conseiller La substitution donne enfin: z— — 1, 55 Jour L'eau, &* ue, Plans et CoULped d'une Cloche hydraulique, + pet Le war, vrac Le das, ao {es fidatious Macowuer Job les &* lle A tea du porË. (Fig-g.) CL 0,02 mn pc A'metre. D Dexine pa À laque. HYDRAULIQUE. Si quand il est à présumer qu’on ne pourra pas éviter de tra- vailler dans des parties anguleuses. Mais lorsque la destina- üon d’une cloche hydraulique dispensera de semblables nécessités, il y aura avantage à augmenter la capacité et la largeur de la base des compartiments latéraux, de ma- nière à rendre cette capacité égale aux cubes réunis de Ja cale et de l’entrepont, multipliés par le nombre d’atmos- phères de pression que l’homme est capable de sup- porter, nombre que je suis porté à évaluer entre 4 et 6, suivant le tempéramment et le degré d'aptitude des person- nes qui se livrent à cet exercice. Conséquemment, quand le travail dans les angles importe peu, il y a avantage à faire ab — 6 Ce d ke MANOEUVRE POUR FAIRE IMMERGER LA CLOCHE HYDRAULIQUE ET POUR LA RAMENER A FLOT. Les immersions sur un fond régulier, quand la profon- deur n’est pas très grande, s’opèrent ainsi : l'équipage entré dans l’entrepont, referme la porte Q, ouvre les robinets de transmission d'air entre l'entrepont ct les compar- timents latéraux, ouvre aussi les soupapes S, S,, S2, S3 donnant accès à l’eau dans ces derniers qui l’admet- tent jusqu'à ce que l’air qu’elle comprime en prenant la place du volume disparu par l’effet de la condensation, se trouve en équilibre avec la colonne qui pèse sur lui. 1 ouvre enfin les robinets R, R;, pour l’admission de l’eau dans le bastingage. Si alors la clochene gagne pas le fond, onlui vient en aide en lächant assez d’air des compartiments latéraux pour faire place au complément d’eau qui doit déterminer immersion. Lorsque la profondeur qu’on veutatteindre exige la conser- vaton de toute la masse d’air dont on dispose, au lieu de sa- 6 L 82 CLOCHE. crifier le volume dont il vient d’être question, on extrait par l’action de la pompe celui de la cale, et on le fait passer dans l’entrepont. Sur un fond rocheux et accidenté, quelle que soit sa profondeur, il est toujours prudent de recourir à cette manœuvre qui a l'avantage de conjurer l'accélération de vitesse proportionnelle à la hauteur de la verticale à parcourir, avantage que ne possède pas le pre- mier mode. | Si des circonstances impliquent la nécessité d’amortir l’arrivée sur le fond, avant d'immerger tout-à-fait on déroule un certain poids de la chaîne rangée dans la galerie de la cale, on se coule par le 2 mode, et la cloche s'arrête entre deux eaux à l'instant où le poids des maillons arrivés à fond, allége assez l’appareil pour le mettre en équi- libre avec le milieu ambiant. Cet équilibre une foisobtenu, est facile à rompre dans un sens ou dans l'autre, et permet de se poser aussi insensiblement qu'on le désire. Cette partie de l'opération exige la fermeture préalable des sou- papes d'admission, et l’ouverture de la porte Qr. À moins qu'une masse lourde suspendue à la chaîne n’en complète la propriété alternativement lestante et delestante, ilest utile que cette chaine soit de forte dimension, afin que l’eau qui, par l'effet de la descente, se substitue au volume d’air dissi- mulé par la pression, reste sans cesse inférieure en poids à celui des maillons qui atteignent le fond. Quelque soit le mode pratiqué pour descendre, avant de se livrer au travail utile, on expulse l’eau qui se trouve dans la cale. Cette expulsion s'opère souvent par déplace- ment, et quelquefois par extraction. Le déplacement con- siste dans Paction d'introduire sans les compartiments laté- raux de l’eau quien déloge l’air, lequel est forcé de se rendre dans l’entrepont et dans la cale aux dépends de l’eau de cette dernière. L’extraction elle même consiste à retirer HYDRAULIQUE. 83 par aspiration l’air des compartiments latéraux afin de substituer son volume à celuide l’eau qui occupe une partie de la cale. ; Dans une eau dormante,.la cloche hydraulique mise en équilibre avec le milieu embiant, est susceptihle d’être promenée sur le fond. Cet avantage est plus difficile à réaliser lorsqu'il y a nécessité de la maintenir en place par des amarres. Il faut alors que ces dernières passent sous le cadre métallique, et aboutissent dans la cale. Cette disposi- tion donne la faculté de se déplacer à l’aide d’un palan, en se halant sur une ou plusieurs des amarres, tandis qu’on file proportionnellement les autres. Une cloche à laquelle on donnerait des formes appropriées à la locomotion, et qui posséderait un propulseur sous- marin mu par une machine à chaudière pyrotechnique, con- forme à celle qui m’a valu la médaille de 1"° classe à l’expo- sitiou universelle de 1855, aurait l'avantage d’évoluer au fond comme à la surface de l’eau : mais le coût du combus- tible de ce genre de chaudière, lequel revient à environ 5 f. par force de cheval et par heure, limitera nécessairement l'application de cet onéreux accessoire. Pourrevenir à flot, l'équipage remonté dans l’entrepont, fer- me la porte Q,; ouvreles soupapesdesrécipents K,, K,, ct les robinets de transmission d’air entre l’entrepont, la cale et les compartiments latéraux. Cetie manœuvre rend à ces derniers de l'air, et à la cale de l’eau aux dépends respectifs de l'un et des autres. Mais la masse d’air de la cloche se dilate pro- _ portionnellement à la diminution de la colonne qui pèse sur lui, c’est-à-dire, au déplacement du niveau de l’eau dans la cale. En vertu de cette dilatation, la cale admet moins de liquide que n’en perdent les compartiments latéraux. Cette manœuvre, en &'autres termes, est une mise en réquisition de la nature afin de commencer le travail ascensionnel. On 84 CLOCHE HYDRAULIQUE. obtiendrait le même résultat en ouvrant les robinets et les soupapes S, Sr, S2 et S3. Ce premier temps mis en pratique, assure-t-on, par M. de la Gournerie, suffit rarement à déterminer le retour à flot; on le complète ordinairement à l’aide de la pompe qui expulse l’excès de lest liquide resté dans les comparti- ments latéraux. Ce complément de manœuvre, de même que les compar- timents latéraux, est aussi emprunté à ma cloche de 1845. Il était destiné à la ramencr jusqu’à la surface de l’eau avec les deux hommes composant son équipage, si accidentelle- ment la chaîne de suspension était venue à se rompre. La même application à mon bateau plongeur n’a eu lieu qu’en 1846. Fulton l’avait d’ailleurs déjà mis en pratique dans son appareil sous-marin vers la fin du dernier siècle. Si la pompe refuse d’obéir, un homme pénètre dans la cale et file à l’eau autant de longueur de chaîne qu’il en faut pour détruire l’excès de pesanteur qui retient la cloche sur le fond. Rendu à la surface, on referme les soupapes et les robinets, on ouvre la porte Q, ct on respire l’atmos- phère de la terre. | Le lecteur qui se rendra bien compte de l'application des principes qui font le sujet de ce mémoire, se convaincra sans peine que la cloche hydraulique est de nature à donner de la sécurité à son équipage, qu'elle procure une notable économie de construction, de temps, et de travail prépara- toire, qu'elle opère conséquemment un abaissement pro- portionnel du prix de revient des opérations sous-marines, considérations quine manquent jamais d'influence sur l'esprit d’un entrepreneur éclairé, habile à tirer parti des conquêtes de Ja science pour faire progresser à la fois ses intérêts matériels et sa renommée. XX ———— J Û «œ eau ANAL 0 WD P GIZZZE, A1 PTS SIL TIT IIS d'PLI LI APT LT ! 23 SNS RÉ ÉÉÉIISSOSSS, Sa 1 ‘ PTT IL L LLLOOLL LE MEL LL LL dde LL LL LA LL KR N CL S ZZ 77 D 4 Ze NT 7 N CA 7 Ÿ N 7 HR E © y \ V Eux N QN NS a Re : = SNS N LA # ? à N\\ NN ES NS SS Plans et coupes d'une Cloche hydraulique , appauil LU ame, exttauv LE Das, excuse ls fLunatious MAO um 0 WU Cas ft > Coupe sur ZZ? . l (Fig. 10 et41.) Cdi de o7o? GE fes Autre, Dessine ps’ g, hquaue ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE DES LICHENS, AVEC L'INDICATION SOMMAIRE DE LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE, Par M. le ED! VW. NYLANDER, Membre correspondant de la Société. Re de ie + La vitalité si obtuse qui caractérise les Lichens, semble se refléter en quelque sorte dans leurs formes peu arrêtées et pouvant se modifier d’une manière assez capricieuse selon les lieux souvent très divers qu’ils habitent. Nous croyons, avec quelques auteurs, qu'il n’y a ni raison ni utilité réelle, à considérer comme espèces toutes ces innombrables modi- fications qui sont, à notre avis, le plus souvent acciden- telles et à peine dignes d’être désignées comme variétés. A quoi servirait en effet d'encombrer la science d’un amas de noms qui n’expriment rien de précis, et qui doivent leur origine à des distinctions aussi subtiles que les formes sur lesquelles elles reposent sont fugaces? Il paraît plus sage de se contenter d’une nomenclature spécifique plus collective, d'envisager, en un mot, à un point de vue plus large ce que l'on doit entendre ici par les notions d’espèce et de variété. L’énumération donnée dans les pages suivantes renferme toutes les espèces de Lichens qui nous sont connues; elle offre une nomenclature fondée sur cette manière de voir et 86 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE passée au crible des principes auxquels nous venons de faire allusion. Avant d'aborder l’étude des Lichens exotiques, nous avons d’abord étudié les Lichens d'Europe, en les observant dans leurs stations naturelles, en compulsant les collections et les livres, et en écrivant nous-même plusieurs mémoires à leur sujet. Ce n’est qu’à l’aide de ces connaissances fondamen- tales que nous avons pu établir une nomenclature générale de ces plantes, que nous avons étudiées pour la plupart, soit dans l’herbier da Muséum de Paris, soit dans les herbiers. de MM. Hooker, Fée, Thuret, Lenormand et Mougeot. La collection d’Acharius nous a offert plusieurs types précieux; divers échantillons appartenant à d’autres herbiers nous ont également fourni des renseignements que nous avons pu mettre à profit, surtout pour l'établissement de la nomenclature des espèces européennes. Nous regrettons de n’avoir pas eu occasion de voir des échantillons authentiques de quelques Lichens exotiques dont les descriptions sont trop incomplètes pour qu’il nous ait été possible de les reconnaître, leurs auteurs ayant omis en général la mention des caractères qui, pour nous, ont* la plus grande importance sous le rapport systématique. On comprendra que ces espèces n’aient pu prendre place dans notre énumération. Beaucoup d’autres espèces décrites, notamment par les auteurs modernes, sont souvent comprises ici sous un même nom, la préférence ayant toujours été donnée à la désignation la plus ancienne. Le défaut d’espace nous a seul empêché de donner dans ces cas une synonymie, que nous nous réservons de présenter dans un travail plus étendu sur la classe des Lichens. (1) (1) Pour la synonymie des espèces européennes, on pourra consulter notre Prodromus Lichenographiæ Galliæ et Algeriæ, ouvrage honoré, en Novembre 1856, d'un vote de Ia Société Linnéenne de Bordeaux. DES LICHENS. 87 Nous serions bien aise de voir notre classification, ainsi que la nomenclature que nous adoptons ici, soumises à une cri- tique sérieuse. Nous en profiterions avec reconnaissance lorsque prochainement nous mettrons sous presse un Synopsis général des Lichens. La plupart des espèces nouvelles indiquées dans cette énumération se trouvent au Muséum de Paris, dont nous avons mis en ordre l'immense collection de Lichens. D’autres de nos nouveautés se trouvent dans les belles collections de * MM. Thuret, Lenormand et Fée. Celle de M. Thuret en particulier s’est extrêmement enrichie par suite de l’acquisi- tion des Lichens de l’herbier de Bory Saint-Vincent, quiren- ferme les magnifiques récoltes de Lépervanche-Mézières, Despréaux, etc. En dehors de la France, c’est le riche herbier de MM. Hooker qui nous a fourni une copieuse moisson d'espèces rares et nouvelles, ainsi qu’un nombre considé- rable d’échantillons-types de divers auteurs lichénographes. Après l’herbier du Muséum de Paris, celui de MM. Hooker occupe sans doute sous ce rapport le premier rang parmi les collections actuellement existantes. Nous pensons que notre énumération sera de quelque utilité comme guide pour l’arrangement des herbiers, et comme offrant le premier document un peu complet sur la distribution géographique des Lichens. Le signe * sert à distinguer les formes dont le rang spéci- lique est douteux pour nous. ss ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE ND = D 4. w D Fam. I. — COLLEMACEI Tri8. I. — LICHINEI. 1. Gonionema Nyl. . G, velutinum (Ach.). — Eur. 15. Spilomemna Born. . Sp. paradoxum Born. — Gall. mer., Pyren. us. Ephebe Fr., Born. . E. pubescens Fr. — Eur., Amer. sept. . E. solida Born. — Amer. sept. . E. Lesquereuxi Born. — Amer. sept. iv. Eichima Ag. . L. pygmæa Ag. — Eur., Chili. . L. confinis Ag. — Eur. v. Pterygiwuea Nyl. . Pt. centrifugum Nyl. — Gall. Tri. Il. — COLLEMEI. x. Symalissa DR. Sectio A. . S. symphorea (DC., S. lichenophila DR.). — Eur., Afr. . S. conferta Born. — Gall. . S. glomerulosa (Ach. Syn. p. 318). — Lusatia. Sectio B. S. micrococca Born. et Nyl. — Gall. Sectio C. . S. pigina Nyk — Gall. . S. meladermia Nyl. — Lapponia. se. Pyremopsis Nyl. . P. fuliginea (Whlnb. sub Verrucaria). — Lapp. . P. fuscatula Nvl. — Cherbourg (Le Jolis). . P. tasmanica Nyl. — Tasm. aux. Paulia Fée. . P. pullata Fée. — Polynesia. av. Omphalaria DR. et Mont. . O. Girardi DR. et Mont. — Eur. mer., Afr. . O. pulvinata (Schær.) Nyl. L. P. 103. — Eur. mer. et med. . O. nummularia DR. pr. p., Nyl. — Alger. x OO ù À DES LICHENS. | 89 . nummularioides Nyl. — Alger. . phylliscoides Nyl. — Gall. mer. . corallodes Mass. — Bavaria. . botryosa (Mass. Misc. p. 20). — Bavar. SO So v. Coïlema Ach. Sectio A. C. anomalum Nyl. — Gall. Sectio B. C. diffractum Nyl. — Gall. C. pyrenopsoides Nyl. — Gall. C. decipiens (Mass.). — Bavar. Sectio C. C. nummularium Duf. — Eur. mer., Afr. C. nodulosum Nyl. — Gall. Sectio D. C. myriococcum Ach. — Eur. C. cyathodes (Mass. s. Arnoldia). — Bavar. Z C. chalazanum Ach. — Eur. C. opulentum Mont. — Chili. Sectio E. C. pannarium Nyl. — Gall. Sectio F. a.—Sporæ ovoïdeæ. . auriculatum Hffm. — Eur. . pustulatum Ach. — Amer. sept. . chloromelum Ach. — Ind. occid. . flaccidum Ach. — Eur., As., Amer. sept., N. Zel. . furvum Ach. — Eur., Amer. septentr. . melænum Ach. — Eur., Amer. sept. . cristatum Schær. (vix nisi v. præceds).— Eur., ins. Borb. . subruginosum Nyl. — Mexico. . plicatile Ach. — Eur., Amer. sept. . pulposum Ach., cum varr. tenax, hydrocharum et formo- sum (Ach.). — Eur., Afr., As., Amer. sept. Pa De Mo lee bee NE up . Crispum Ach. — Eur. . limosum Ach. — Eur. . cheileum Ach. — Eur., Afr. . rivulare Ach. — Eur. . biatorinum Nyl. — Gall. . verruciforme (Ach.) Nyl. — Eur. . coccophyllum Nyl. — Ind. or. . microphyllum Ach. — Eur. œhoNpetrévÉeTe 90 29 30. 14. EPA C. ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE callopismum Mass. — Bavar. byrsinum Ach. (C. Boryanum Pers.). — In terr. tropic. b. — Sporæ angustatæ. œheherbr Sri . nigrescens Ach. — Eur., As., Amer., Polyn., N. Zel. . glaucophthalmum Nyl. — Mexico. . aggregatum (Ach.) Nyl. — Eur., As., Amer., Polyn. . pycnocarpum Nyl. — Amer. sept. . laciniatum Nyl. — Amer. sept. (Alabama). . multipartitum Sm. — Eur. . elveloideum Ach. — Helv., Ital. . conglomeratum Hffm. — Eur. vi. Leptogium Fr. : Shut : Eh: pe APM BRSPRRRERRERERERER Sectio A. humosum Nyl. — Finlandia. spongiosum (Sm.). — Eur. byssinum (Hffm.) Nyl. — Eur. Sectio B. fragile (Tayl.). — Hibernia. cretaceum (Sm.) Nyl. — Eur. . pusillum Nyl. — Suecia. . subtile Nyl. — Eur. . diaphanum (Ach.), vix nisi var. præceds. — Polynes. lacerum Fr. — Eur., Afr., Amer. septentr. (1) microscopicum Nyl., vix nisi status lepr. præceds.—Gall. scotinum Fr. — Eur., Afr., N. Zel. . ruginosum (Duf). — Eur., As., N. Zel. . pulchellum (Ach., corticola Tuck.). — Amer. reticulatum Mont. — Guyana. foveolatum Nyl. — Amer. æquinoct. inflexum Nyl. — Peruv., Mexico. . tremelloides Fr.— Cosmopol. . azureum et marianum Auctt. ejus sunt formæ). . marginellum (Sw.) Mont. est var. microcarpa). . Callithamnion (Tayl. s. Stict.)— Chili. . palmatum Mont. — Eur., Afr. . albociliatum Desmaz. — Gall. . corrugatulum Nyl. — Mexico. . palmatulum Nyl. — Java. (1) Quod huc relatum fuit e Chili (Bertero, n. 1207), ex cel. Montagne, pertinet ad L. tremelloides juvenile, ninimis fallor. 9 9 DES LICHENS. 91 Sectio C.(Stephanophorus Flot.) . Burgessii (Ach.). — Eur., Amer., As. L . L. phyllocarpum (Pers.). — In terris exot. calidis. var. adpressum Nyl. — Mexico. . dædaleum (Flot.), vix separand. a præced. — Afr. or. . polyschides Mont. — Chili. Sectio D. . Schraderi Bernh. — Eur. L . L. bullatum (Ach.). — In terr. tropicis. L L . L. muscicola Fr.— Eur. . L. dendriseum Nyl. — Insul. Polynes., Borbon. vas. Obryzum Wallr., Tul. . O. corniculatum Wallr.— Eur. visx. Phylliscum Nyl. . Ph. endocarpoides Nyl. — Lappon. . Ph. Demangeonii (Moug. et Mont.). — Voges. xx Heterina Nyl. . H. tortuosa (Humb.). — N. Guyan. (Orinoco). Fam. I. — MYRIANGIACEIT. Tri8. I. — MYRIANGIEI. x. Myriangiwm Mnt. et Berk. . M. Duriæi Mnt. et Berk.— Eur., Am., Austr. . M. Curtisii Mnt. et Berk. — Amer. Fam. III. — LICHENACEIH. Ser. I. — BPICONIODEI. Tri. 1. — CALICIEI. (1) x, Sphinctrina Fr. pr. p., DN. . Sph. turbinata Fr. — Eur., Afr. . Sph. microcephala (Tul.) (2) — Eur. media. . Sph. gomphilloides Nyl. — Ind. or. | i, Calicéwuen Ach., Nyl. Sectio A. C. virellum Nyl. — Eur. (Helvetia). C. paroicum Ach., Nyl.— Gall., Scandin. (1) De hac tribu videas: W. Nylander, Monographia Calicie- oTUmM, 1857. (2) Non confundatur, obiter visa, cum Spilomio pertusariicolo Nyl, fungillo subsimili conidiosporo, sporis oblongis nigrican- tibus, long. 0,004— 5 mm., crass. 0,0025 — 0, 003 mm. 92 ae 18. ar er ii Ter EN on ip DUT e Tele ire deu ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE . disseminatum Fr. — Eur. Sectio B. . chrysocephalum Ach. — Eur., Amer. var. filare Ach. — Eur. var. holochryseum Nyl. — Franconia (Arnold). . phæocephalum Borr. — Eur., Amer. bor. var. trabinellum (Ach.). — Eur. var. aciculare (Sm.). — Eur. . Citrinum (Leight. s. Conioc.). — Eur. . trichiale Ach. — Eur., Amer. bor. var. granulato-verrucosum Schær. — Eur. var. stemoneum (Ach.) Fr. — Eur. var. physarellum (Ach.). — Eur. var. ferrugineum Borr. — Eur. . bruneolum Fr. — Eur., Amer. bor. . melanophæum Ach. — Eur., Amer. bor. Sectio C. . corynellum Ach. — Eur. . hyperellum Ach.— Eur., Amer. bor. . viride Fr. — Eur., Amer. bor. . hyperelloides Nyl, — Teneriffa. . roscidum FIk. — Eur. var. roscidulum Nyl. — Eur. præs. bor. . trachelinum Ach. — Eur., Am. bor., Peru. . quercinum Pers. — Eur., Am. bor. . Curtum Borr. — Eur., Am. bor., N. Zel. . tubiforme Nyl. — Corsica. . lenticulare Ach. — Eur. . alboatrum FIk. — Eur. . pusiolum Ach. — Eur. (quoque in Gallia). . triste Krb. — Eur. Sectio D. (Stenocybe Nyl. ol.) . eusporum Nyl. — Eur. med. . byssaceum Fr. — Eur. præs. septentr. (1) aus. Comiocybe Ach., Fr. 1. C. furfuracea Ach. — Eur. usque in Lapp. (1) Incerti adhuc loci est Calic. populneum Brond., sin sit identica cum Sphinctrina microcephala. Specimina perfectaillius typici nondum vidi, sed tantum hymenio rite evoluto destituta. — Cal. glabellum Tayl. est Stilbum. DES LICHENS. 93 var. fulva Fr. — Eur. var. sulphurella Fr. — Eur. 2. C. pallida Fr. — Eur. 3. * 4. CT à © ND C. C. €. gracilenta Ach. — Eur. med. (etiam in Gallia). farinacea (Chev.). — Eur. med. byalinella Nyl. (Moug. St. Vog. 1162). — Gall., Suec. Ev. HrachyliaFr., Nyl. LT : a 2 PET: cr Chl. californica Lév. — Californ. 2. Chl. Soleirolii (Schær.).— Cors., ins. Canar. 3. Chl. canariensis (Ach.). — Ins. Canar., Amer. mer. 4. Chl. flexuosa Nyl. — Himalaya. 5. Chl. cladonioides Nyl. — Himalaya. Tri8. IX, — RAMALINEI. x. Alectoria Ach. pr. p., Nyl. : .- jubata Ach. — Eur., Amer., As. . sarmentosa Ach. — Eur., Afr., Amer. . ochroleuca (Ehrh.). — Eur., Amer., As. . Taylori (Hook.).— Terra Kerguelen. . osteina Nyl. — Mexico. . arenaria (Fr.). — Eur. . anceps Nyl. — Austral. . virens Tayl. — Ind. or., Himalaya. . sulcata (Lév.). — Ind. or. . bicolor (Ach.). — Eur., Amer. arct., As. . divergens (Ach.). — Eur., Amer. . loxensis Fée. — Peruv. >>-rrp-rrprprprE DES LICHENS. 99 . Evernia Ach., Nyl. ï 4, E. trulla (Ach.). — Amer. mer. 2. E. Richardsoni (Hook. s. Cetrar.). — Amer. aret. 3. E. furfuracea Mann. — Eur., Afr., Amer., As. 4. E. prunastri Ach.— Eur., Afr., Am. var. pendula. — Eur., Amer. 5. E. divaricata Ach. — Eur., As. 6. E. magellanica Mnt. — Fret. Magellan. 7. E. mundata Nyl. — N. Holland. us. Dufourea Ach., Nyl. 1, D. fertilis (Fr.)? Mihi incerta. — Ural. 2. D. madreporiformis Ach. — Helvetia. 3. D. inanis (Mnt.). — Amer, merid. av. Dactylina Nyl. 1. D. arctica (Hook.). — Amer. arct. v. Ramalina Ach., Fr. . usneoides (Ach.). — Amer., Polyn. . retiformis Menz. — California. . linearis Ach.— Am., Afr.m., ins.Borb., As. tr., Polyn. var. angulosa (Laur.).—Cap. B. Sp., Madag., St.-Helen. . scopulorum Ach. — Eur., Afr., As., Austr. var. decipiens (Mnt.). — Ins. Canar. var. subulata (Mnt.). — Polyn. var. implexa Nyl. (1) — Corsica, Alger., ins. Canar. . polymorpha Ach. — Eur., Afr. . rigida Ach. — Amer. . pusilla Le Prév. — Eur. mer., Afr., Austr. . calicaris Fr. — Cosmopolita. var. fraxinea Fr. — Eur., Afr., Amer., As., Austr. var. fastigiata Fr. — Eur., Afr., Amer., As., Austr. var. canaliculata Fr. — Eur., Afr., Amer., As., Polyn. var. farinacea (Ach.). — Cosmopolita. var. thrausta Fr. — Eur., Afr. [No] CCR --E--E--I sus CR-R--R- (4) Huc R. linearis Nyl. olim pr. p. — Observetur simul for- mam contractam Ccanariensem Ramalinæ evernioidis inseri- ptam fuisse a cel. Montagne R. polymorpham v. vulcanicam et alibi R. Bourgæanam. R. Webbiana Mnt. confluit cum R. homalea Ach. Sunt species hujus generis omnium fere lichenum difficillime definiendæ, 100 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE Eckloni Spr. — Amer., Afr. et As. mer., Austr. pollinaria Ach. — Eur., Afr., As., Ind. occid. evernioides Nyl. — Afr. calid. homalea Ach. — Calif., Austral. ceruchis (Ach., Desmazieria Mnt.).— Am. mer. ocecid. melanothrix Laur. — Cap. B. Spei. Tri8. X. — CETRARIEI. x. Ceéramia Ach., Nyl. R. R. k: . R. Webbiana Mnt.— Ins. Canar. R. R. R. . C. islandica Ach. — Eur., Amer., As. bor. (et Himal.). var. crispa Ach.— Eur. bor. (et Cap. Horn). . C. aculeata Fr. — Eur., Amer. var. muricata (Ach.). — Eur. (in alp.). var. acanthella (Ach.). — Germ., Aquit., Lusit. . C. odontella Ach. — Eur. bor., Amer. sept. ur. Piaiysma Hffm., Nyl. Sectio A. . PI. cucullatum Hffm. — Eur., Amer. bor. . PI. nivale (L.).— Eur., Amer. bor. . PI. everniellum Nyl. — Himalaya. Sectio B. a. —Stirps Platysmatis juniperini. . PI. juniperinum (L.).— Eur., Amer. bor. var. pinastri (Scop.).— Eur., Amer. bor. . PI. ambiguum (Bab.). — Himalaya. | b.—Stirps Platysmatis Laureri. . PI. melalomum Nyl. — Himalaya. . PI. rhytidocarpum (Mnt.). — Java. PI. Laureri Kphb. — Bavaria. . PI. Oakesianum (Tuck.). — Amer. bor., Bavar. . PI. Teysmani (Mnt.). — Java. . PI. pallescens (Schær.). — Java. . PI. citrinum (Tayl.).— Java. . PI. nephromoiïides Nyl. — Himalaya. . PI. leucostigma (Lev.). — Ind. or. c.—Stirps Platysmatis glauci. . PI. septentrionale Nyl. — Amer. arct. . PI. glaucum Hffm. — Montes Eur., Amer., As. . PI. Jlacunosum (Ach.). — Amer. bor. d. —Stirps Platysmatis sæpincoli. . PI. ciliare (Ach.). — Amer. bor. 29: no) D à 1. DES LICHENS. 401 PI. sæpincolum Hffm. — Eur., Am., As. var. ulophyllum (Ach.). — Eur. Ser. IV, — PHYLLODET, Tri8. XI. — PELTIGEREI. Subtrib. I. — Nephromei. 1. Nephroma Ach. pr. p., Nyl. . N. arcticum Fr. — Reg. arct. et antarct. . N. pallens Nyl. — N. Zelandia. . N. schizocarpum Nyl. — N. Zelandia. ur. Nephromium Nyl. (1) . tomentosum Hffm. — Eur., Amer. bor. var. helveticum(Ach.).—Eur.,Am., As.,ins.Borb.,Mex. . Iævigatum (Ach.).— Fere cosmopolita. . plumbeum (Mnt.).— Chili, N. Zeland. . cellulosum (Ach.).— Chili. Subtrib. II. — Peltidei. aux. Peltigeza Hffm. P. aphthosa Hffm. — Eur., Amer. et As. bor. P. canina Hffm.— Eur., Afr., Amer., As. P. rufescens Hffm. — Cosmopolita. var. pulverulenta (Tayl.). — Columbia. P. polydactyla Hffm. — Cosmopolita. P. horizontalis Hffm. — Eur., Amer. bor. P P AA 2 . malacea Fr. — Eur., Amer. bor., As., Terra Kerguel. , . venosa Hffm. — Eur., Amer. bor. Subtrib. 111. — Solorinei. iv. Solorina Ach. . S. saccata Ach. — Eur., Amer. var. simensis (Hochst.). — Afr., Ind. or. S. limbata Smrf. — Montes Eur., Amer. bor. . S.? leptoderma Nyl. — Amer. æquin. . S. crocea Ach. — Eur., Amer., As. frigid. Tri8. XII. — PARMELIEI.. 5. Sticta Ach. a. — Frons subtus gibberosus, subnudus, St. Garovaglii Schær. — Ital. (1) Nephromium anatomice differt a Nephromate (nostro sensu) plane ut Pannaria a Psoromate. In Nephromio systema goni- mum consistit e granulis gonimis (plerumque coerulescentibus), in Nephromate a gonid. (proprie sic dictis) discretis, cellularibus. 2. St. LUE: pb 4. St. 5. St. 6. St 7. St 8. St 9.5 10. St 11. St 42. St 43. St 44. St 45. St 16. St 47. St b 48. St - LISE " St "St 7 St 49. St 20. St St 22. St | ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE pulmonacea Ach. — Eur., Afr., Am., Austr. linita Ach. — Eur., Asia. retigera Del.— C. B. Sp., ins. Afr. m., As. m., Java. scrobicutata Ach. — Eur,, Amer. bor., As. Sectio B. — Cyphellæ albæ vel albicantes. . a. —Stirps Stictæ fuliginosæ. sylvatica Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. var. Dufourei Del. — Eur. . fuliginosa Ach. — Eur., Amer. . limbata Ach. — Eur., Abyss. . ambavillaria Del. — Ins. Borbon. var. papyrina Nyl. — Ins. Borb., Madag. . Cinereo-glauca Tayl. — N. Zel. . Humboldti Hook. — Am. æquin. (Mex., N. Gran.). . cyathicarpa Del. — Peruv., N. Gran., Mex. . tomentella Nyl. — Peruv. . marginalis Bor, hb. — Ins. Borb., Ind. or. . Boschiana Mnt. —Java. . pericarpa Nyl. — Peruv. . filicina Ach. — Amer. max. mer., N. Zel., Java. var. latifrons (Rich.). — N. Zeland. var. Menziezii (Hook. fil.).-N.Zel., reg. antarct., Nepal. . filicinella Nyl. — Venez. (coll. Lind. n. 4232). . —Stirps Stictæ damæcornis. . damæcornis Ach. — Irland., Am.,ins. Afr., Austr. var. linearis Nyl. — Polynes,. var. macrophylla (Hook.). —Ins. Afr. mer., Java. var. caperata Bor. (St. patula v. d. B.)— Polyn., Java. var. rufa (Ach.). — Amer. merid., Mex. var. strictula (Del.). — Ins. Borb., Maurit., Madag. e . fragillima Bab. — N. Zel. . dichotoma Del. — Ins. Afr. mer., Java. . sinuosa Pers. — Amer. mer., Philippin. . platyphylla Nyl. — Ind. or., Himal. . quercizans Ach. — Amer., As, mer. | . punctulata Nyl. (Sé. quercif. Tayl.). — Java, Ceyl. . nitida Tayl. (St. flabell. Mnt.).— Chili. . variabilis Del.— Ins.Afr.m.,Am. max.m., Pol., Austr. var. Boryana Del. — Madag., Ins. Borb. . argyracea Del.—Am., Java, Cochinch., Polyn., Austr. DES LICHENS. 103 23. St. Freycinetii Del. — Am.max. mer., Austr., reg.antarct. var. Delisea (Fée) Bab. — Austr., ins. J. Fern. var. fulvocinerea (Mnt.). — Am. max. mer. * St. Gaudichaudii Del. — Ins. Maclov. * St. intricata Del. — Ins. Borb., Polyn. 2%. St. Dozyana Mnt. et v. d. B. — Java. 25. St. laciniata Ach. — Amer. mer. var. læviuscula Nyl. — Mexico. 26. St. cometia Ach. — Amer. mer. 27. St. tomentosa Ach. — Amer. æquin. 28. St. faveolata Del. — Amer. max. mer., Austral. * St. Hookeri Bab. — N. Zel. * St. Richardi Mnt. — Chili, Austral., ins. Auckl. à Sectio C.— Cyphellæ flavæ. 29. St. obvoluta Ach. — Amer. max. mer. var. Guillemini (Mnt.). — Chili. 30. St. xanthosticta Pers. (St. lutesc. Tayl.) (1) — Am., ins. Canar., Java. 31. St. carpoloma Del. — Amer, max mer., Polyn., Java. 32. St. orygmæa Ach.— Amer, max. mer., Austr.,reg. antarct. * St. Colensoi Bab. — N. Zel., Tasm. 33. St. d'Urvillei Del. — Amer. max. mer., N. Zel. 34. St. endochrysa Del. — Amer. max. mer. 35. St. vaccina Mnt. — Chili. 36. St. crocata Ach. — Eur. occid., Am., Afr., Java, Austr. 37. St. gilva Ach. — Afr. mer. 38. St. aurata Ach.--E. occ., Am., Afr., As. m., Polyn., Austr. 39. St. Mougeotiana Del. — Afr. mer.etins. adjac., Guyan. ar. Ricasolia DN., Nyl. R. coriacea (Tayl.).— N. Zel. R. glomulifera DN. — Eur., Amer., As. R. intermedia Nyl. — Mexico. R. herbacea DN. — Eur., Am. R. discolor (Ach.). — Madag., ins. Borb., Java. R. glaberrima (DN.). — Brasilia. D à à & D (4) Potius propinqua Stictæ filicinæ, St. carpoloma parum vel vix specie diffa a Sf. crocata. St. erythroscypha Tayl, ex ins. J. Fernand. sit St. gilva Ach. St. aurigera Del. vix diver- sa est a var. æanthoi ma Del. Stictæ Mougeotianæ. 104 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE R. crenulata (Hook.). — Amer. æquin., ins. Afr. mer. R. dissecta (Ach.). — Amer. æquin. R. corrosa (Ach.). — Amer. æquin. R. Kunthii Del. — Amer. æquin. x. Parmelia Ach.,Nyl. Sectio À.-—- Parmeliæ maxime legitimæ. . —Stirps Parmeliæ caperatæ. . P. sphærospora Nyl. —Ins. Afr. mer., Cap. B. Sp. . P. caperata Ach. — Eur., Afr., Amer., As., Austr. . P. hypomiltha Fée, — Amer. mer. b.— Stirps Parmeliæ perlatæ. P. perlata Ach. — Fere ‘cosmopolita. var. ciliata DC. — Eur., Afr., Amer., As., Austr. . perforata Ach. — Cäp.B. Sp., Am. 2 4 Duo ÿ Austr. . Crinita Ach. — Amer. æquin. appendiculata Fée. — Madag. . tiliacea Ach. — Eur., Afr., Amer. bor., As., Austr. . livida Tayl. — Amer. (N. Orl.). sinuosa Ach. — Fere cosmopolita. . hypothrix Nyl. (P. carporh. Tayl.).— Eur., ins. Canar. . relicina Fr. (th. flavido).— Am., Austr., Java. . pulvinata Fée. — Amer. æquin.. . Caracensis Tayl. — Amer. æquin. atricapilla Tayl. — Ind. orient. . mutabilis Tayl. — Cap. B. Speï. . physcioides Nyl. — Amer. mer. . Camtschadalis Ach.— As. var. americana Mnt. — Amer. var. fistulata (Tayl.). — Amer. mer. c. =Stirps Parmeliæ colpodis. MH TUTTT . P. moniliformis Bab. — N. Zeland. . P. hypotrachyna Nyl. — Amer. mer. . P. colpodes Ach. — Amer. bor. d. — Stirps Parmeliæ physodis. . P. physodes Ach. — Fere cosmopolita. var, lugubris Pers. — Amer. var. enteromorpha Ach.— Amer. P. placorodioides Nyl. — Austral. P. hypotrypa Nyl. — Himalaya. P. pertusa Schær. — Eur., Amer., As., Austr. P. cincinnata Ach. — Amer. max. mer. DES LICHENS. 105 22. P. placorodia Ach. — Amer. bor. 23. Pl: e. "1. PE. Es CSI . LD à © Mo Um S 7 ro co HUE Do 9 9 0 0 9 D + D D . semiviridis Müll. angustata Nyl. — N. Granata. — Stirps Parmeliæ saxatilis. saxatilis Ach. — Eur., Afr., Amer. bor., As. var. lævis Nyl. — Pyren. var. panniformis Schær.— Eur. var. omphalodes (Ach.) Fr.— Eur., As. . contorta Bor. — Græcia, Alger. Borreri Ach. — Eur., Afr., Amer., As. . polycarpa Tayl. — Austral. laceratula Nyl. — Austral. — Stirps Parmeliæ conspersæ. . conspersa Ach. — Cosmopolita. . leonora Spr. — Cap. B. Spei. Mougeotii Schær. — Eur., Amer. . centrifuga Ach. — Eur. bor., Amer. bor. . molliuscula Ach. — Cap. B. Sp. . incurva Fr.— Eur., Amer. bor., — Stirps Parmeliæ acetabuli. acetabulum Dub. — Eur., Afr., Amer. bor. hottentotta (Ach.). — Cap. B. Sp. — Stirps Parmeliæ olivaceæ. . Dregeana Hmp.— Cap. B. Spei. olivacea Ach. — Eur., Afr., Amer., As., Austr. var. exasperata (Ach.). — Eur. var. panniformis Nyl. — Eur. bor. . dendritica Pers. — N. Zel. . Fendleri Tuck. — Am. (Alabama). . Stygia Ach. — Eur., Amer. bor. . fahlunensis Ach. — Eur., Amer. bor., As. frigid. . lanata (L.). — Eur. . tristis (Web.). — Eur., Amer. bor. Sectio B.— Thallus cetrariiformis. . Wallichiana (Tayl. s. Stict.). — Ind. or. Sectio C. — Thallus cladonioideus. N. Holland. Sectio D.— Th. totus anguste lineari-laciniatus. (1) . tæniata Nyl. — Amer. æquin. (1) Ad hane sectionem, in qua thallus infra ex hypothallo con- vexus, Supra planus, pertineat P. semiteres Mnt. et v. d. B. javanica. 106 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 4. av. Physcia Fr., Nyl. Sectio A. — Species everniiformes. a. — Apothecia fulva vel crocea. . Ph. flavicans DC.— Eur. max. occ., Afr., Am., As., Austr. Ph. exilis Mich. — Am. æquin., Chili. Ph. crocea (Ach.). — Ind. occid., Chili. . Ph. villosa Dub. — Hisp., Lusit., Afr., Peruv. b. — Apothecia nigra vel nigricantia. . Ph. intricata Schær. — Hisp., Lusit., Afr. var. ephebea (Ach.), — Peruvia. Sectio B.— Species parmeliiformes, rhizinis præditæ. a. — Species th. flavo s. flavicante, sporis incoloribus. (1) Ph. chrysophthalma DC. — Eur., Afr., Am., Pol., Austr. var. pubera (Ach.).— Amer. mer. var. capensis(Ach.).—Afr.m., Peruv.(Borr.per. Ach.). . Ph. parietina (L.) Nyl. — Eur., Afr., As., Amer. bor., Chili, Polyn., Austr. var. ectanea(Ach.).—Eur., Afr., Am. bor., Chili, Austr. var. polycarpa (Ehrh.). — Eur., Amer. bor. . Ph. flammea (Ach.). — Cap. B. Sp. . Ph. candelaria (Ach.). — Eur., Amer. bor. var. stellata (Tuck.). — Amer. bor. b. — Species th. cinerasc. (raro fuscesc.); sporæ fuscæ I-septatæ. . Ph. ciliaris DC. — Eur., Afr., Amer. bor. var. saxicola Nyl. — Eur., ins. Canar. var. solenaria (Dub.). — Eur. . Ph. leucomela Mich. — Eur., Afr., As., Amer,, Austr. var. .angustifolia (M.et Flt.). — Am. æquin., S. Hél., Ind. or. var. erinacea (Ach.). — Am. bor. occid., As. or. var. podocarpa (Bél.).— Amer., Ind. or., Java. . Ph. comosa (Eschw.).— Amer. æquin. . Ph. speciosa Fr. — Eur., Afr., Am., As., Polyn., Austr. . Ph. plumosa (Tayl.). — Ceylon, Java, Polyn. . Ph. cylindrophora (Tayl.). — Ind. or. . Ph. domingensis (Mnt., non Ach.).—Amer., As. m., Polyn. (1) Sporæ lichenum aut sunt incolores (albæ vel fere hyalinæ et sub microscopio aspectus dilute flavidi) aut fuscescentes vel fuscæ. E lentibus objectivis variis pendet color glauco-coerul- escens vel virescens, quæ sporis incoloribus adtribuitur ab auctoribus usu microscopii parum expertis. 16. 27: & œ ND = dé q case DES LICHENS. 107 . papulosa (Mnt.).— Ins. Sandwic. . dilatata Nyl. — Abyssinia. . major et var. isidiosa Nyl. — Mexico. . stellaris Fr. — Eur., Afr., Am. bor., As., Austr. var. angustata Nyl. — Eur. var. hispida (Schær.). — Eur. var. tenella (Schær.). — Eur. var, albinea (Ach.). — Eur. . astroidea Fr. — Eur., Amer. . cæsia Fr. — Eur., Amer. bor. . applanata (Fée).— Am. et Afr. æq., As.m., Pol., Austr. var. leucothrix (Tayl.).— Afr. occid. . confluens (Fr.). — Am. æquin., Afr. et As. mer. . viridis Mnt. (P. sparsa Tayl.). — Ind. occid. . obscura Fr. — Eur., Afr., As., Austr. . ulothrix (Fr.). — Eur., Ind. or. . adglutinata (Schær.). — Eur. . firmula Nyl. — Himalaya. . subobseura Nyl. — Brasilia. . pulverulenta Fr. — Eur., Afr., Amer. bor. var. angustata (Ach.). — Eur. var. pityrea (Ach.). — Eur. . muscigena (Ach.). — Eur., Amer. bor. . detonsa Fr. — Corsica, Amer. bor. . aquila Fr. — Eur., Himal. var. compacta Nyl. — Amer. arct. Tri8. XIII. — GYROPHOREI. Umbilicaria Hffm. Sectio A.— Species thecis monosporis (La sallia Mér. } . pustulata Hffm. — Eur., Afr., Amer. bor. . papulosa (Ach.). — Amer. sept., Himalaya. . pennsylvanica (Ach.). — Amer. bor. . mammulata (Ach.). — Amer. bor. Sectio B.— Species thecis 8-sporis, sporis simplicibus. . Mühlenbergii (Ach.). — Amer. var. diffissa Nyl. — Chili. . polyrhiza (L.). — Eur., As. . polyphylla Hffm. — Eur., Amer., As. var. deusta (Ach.) Fr. — Eur., As. . hyperborea Hffm. — Eur., Amer. var. arctica (Smrf.). — Eur. et Amer. arct. re ©9 use. Ces Lo] a Ba sn ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE . erosa Hffm. — Eur., Amer. . atropruinosa Schær. — Eur., Amer. . proboscidea DC.— Eur., Amer., As. cylindriea (L.) Fr. — Eur., Amer., N. Holl. vellea (L.) Fr. — Eur., Abyss., ins. Canar., Amer. var. Dillenii (Tuck.). — Amer. bor. . hirsuta DC. — Eur., Amer., As. . haplocarpa Nyl. — Peruv. . murina DC. — Eur. . dichroa Nyl. — Peruv., Boliv. Tris. XIV. — PYXINEI. (1) Pyximne Fr. . retirugella Nyl. — Polynes. cocoës (Ach.). — In omnib. terris æquin., Chili. . coccifera (Fée). — Amer. æquin., Java. Ser. V, —— PLACODEI. TriB8. XV. — LECANOREIL. Subtrib, 1. — P soro mei. 1. Psoroma (Fr. pr. p.) Nyl. pis LPS: 2. Ps. D LS 3: Ps: 4. Ps. BE 6. Ps. 7. Ps. subpruinosum Nyl. — N. Zeland. hypnorum Fr. — Eur., Amer. var. coralloideum Nyl.— N. Zel. (Colens. n. 4548). paleaceum Fr. — Eur., ins. Maclov. subhispidulum Nyl. — Ins. Borbon. hispidulum Nyl. — Chili. sphinctrinum (Mnt.). — Chili, Austral. var. crispellum Nyl. — N. Zeland. pallidum Nyl. — Fret. Magell. xanthomelanum Nyl. — N. Zeland. Subtrib. Il —Pannariei. ur. Pannmaria Del., Nyl. é POI 2 25 E Gayana (Mnt.). — Chili, N. Zeland. erythrocarpa Del. — Ins. Borb., Madag. (1) Thallus forma laciniata ut in Parmeliis plurimis, apotheciis ut in Lecideis (nigris), sterigmatibus simplicibus breviusculis, spermatiis rectis, sat brevibus. P. sorediata Fr. non differt a P. cocoës Ach. D À à +9 © 9 0 © 0 19 © rm HS 9 D Dm mm SÈ SE DES LICHENS. 109 lurida (Mnt.).— Ins. Sandwic., Borb., Madag., Philipp. fulvescens (Mnt.). — Polynes., Fret. Magell. pannosa Del. -— In omnib. terris tropicis, ins. Sandwic. rubiginosa Del. — Eur., Amer. var. radiata Nyl. — Amer. æquin., ins. Borb. var. conoplea (Ach.) Fr, — Eur. nigrocincta (Mnt.).—Am. mer., Afr.æquin.,Java, N.Zel. pholidota (Mnt.). — Amer. trop. et mer., N. Zeland. . imbricata Nyl. — Tasmania. . brunnea Mass. — Eur. nebulosa Nyl. — Eur. . microphylla Mass. — Eur., Afr., Amer. bor., As. Saubinetii (Mnt.). — Eur. . microphylloides Nyl. — Chili. . triptophylla (Ach., Fr.) Nyl. — Eur., Amer. bor. var. nigra (Ach.). —Eur., Afr., Amer. bor., N. Zel. var. cæsia (Schær.). — Eur. lutosa (Ach. s. Coll.) Nyl. — Gall., German. Schæreri Mass. — Bavar. subradiata Nyl. — Pyren. Hookeri (Sm. E. B.t. 2283). — Scotia. elæina (Whlnb.). — Lapponia. muscorum (Ach.) Del. — Eur. in. Coccocarpia Pers., Nyl. (1) plumbea (Lightf.). — Eur., Afr. bor. . molybdæa Pers. — In omnib, terr. tropicis. var. aurantiaca (Tayl.). — N. Zeland., Java. C. incisa Pers. — Polyn. C. C. ciliolata Mnt. — Taiti. smaragdina Pers. — Polynes. (1) Nimis arcta est affinitas inter Coccocarpias et Pannarias. In Coccocarpiis thallus ad formam radiato-submonophyllinam tendens (sæpe concentrice versus ambitum rugulosam) et Apo- theciis constanter biatorinis levem offert differentiam a Panna- ris. Pannaria plumbea Del. et auctor. omnino (ex. gr. in Lusitania et Canariis) confluit cum Coccocarpia plumbea. Simi- liter Erioderma vix differt a Pannaria. Sticta Groendaliana Ach. idem est ac Nephroma unguigera Ach. 410 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE xx. Erioderma Fée. . E. unguigerum (Bor.). — Ins. Borbon. 2. E. polycarpum Fée. — Ins. Borb. var. mexicanum Nyl. — Mexico. 3. E. chilense Mnt. — Chili. v. Heppia Næsg. 4. H. virescens (Despr.). (1}— Eur., ins. Canar., Amer. bor. 2. H. solorinoides Nyl. — Syria. vi. Cora Fr. 4. C. pavonia Fr. —Amer. æquin., Polynes. var. Dichonema N. ab. Es. 4. D. sericeum (Sw.). — Amer. æquin., Polynes. Subtrib. Ill. — Amphilomei. vas, — Amphiloma Fr. 4. A. lanuginosum Fr. — Eur. 2. A. gossypinum (Mnt.).— Amer. mer., Java. (An huj. gen.?). Subtrib. IV. — Squamariei. 1X. Squamaria DC. Sectio A. — Thallus cartilagin. Spec. terrestr. vel saxicolæ. . Squ. crassa DC. et v. Dufourei (Fr.). — Eur., Afr. Squ. lentigera DC. — Eur., Afr. . Squ. gypsacea (Sm.). — Eur., Afr. . Squ. Lagascæ (Sm.). — Eur. | . Squ. chrysoleuca (Sm.). — Eur., Am. bor., Himalaya. var. peltata (DC.). — Eur. var. liparia Ach.— Eur., Abyss., Am.,reg. antarct. var. melaloma (Ach.). — Eur., Abyss. 6. Squ. cartilaginea DC. — Eur. 7. Squ. saxicola (Ach.) Nyl. — Cosmopolita. var. versicolor (Pers.). — Eur. var. pruinosa (Chaub.).— Gall. var. diffracta (Ach.). — Eur. var. disperso-areolata (Schær.). — Eur. 8. Squ. squamulosa Nyl. — Chili. 9. Squ. lobulata Nyl. — Himalaya. à x À & D æ (1) Solorina virescens Despr. in hb. Bor. (Thuret) et sub nom. Sol. Despreauxii in Mnt. Canar. p.104, t. 6, f. 5 (sed non fig. sporæ, quæ Solorinæ saccatæ)est H. urceolata Næg. et Lecan. adglutinata Kphb. 14. 15. DES LICHENS. 411 . Squ. straminea (Ach.). —Eur., Amer. bor. . Squ. concolor (Ram.). — Eur. . Squ. gelida (L.) Nyl. — Eur., Amer., N. Zeland. . Squ. hiulca Nyl. — Chili. . Squ. lateritia Nyl. — Terra Kerguelen. Sectio B. — Thallus tenuior, radiatim laciniatus. Cortic., lignicolæ. . Squ. ambigua (Wulf.). — Eur., Am. bor. . Squ. aleurites (Ach.). — Eur., Amer. bor. Subtrib. V.— Placodiei. x. Placodium DC., Nyl. Sectio A. — Species cinerasc. vel albicantes. . PI. candicans Dub. — Eur. . PI. circinatum (Pers.) Nyl. — Eur., Afr., As. var. myrrhinum (Ach.). — Eur., Afr. var. variabile (Pers.) et psorale (Ach.). — Eur. var. ecrustaceum Nyl.(P{. Agardh. Hepp n.407).—Eur. . PI. chalybæum (Duf.) Næg. — Eur. . PI. Reuteri (Schær.). — Helv., Pyren. PI. alphoplacum (Whlnb.). — Eur., Amer. bor. PI. melanaspis (Whlnb.). — Eur. septentr. Sectio B. — Sp. th. flavesc., fulvese. (uni [6] typice albic.,); ap. fulvesc. . PI. teicholytum DC. — Gallia. var. arenarium (Pers.). — Eur. . PI. fulgens DC. — Eur., Afr. var. bracteatum (Hffm.). — Eur. PI. Drummondii (Tayl.). — Australia. . PI. aureum (Schær.) Nyl. — Helv., Pyren. . PI. scorigenum (Mnt. sub Evern.). — Ins. Canar. . PI. chrysochroum (Mnt.). — Peru. . PI. rugosulum Nyl. — Chili, Tasmania. . PI. elegans DC. — Eur., Amer., As,, Abyss. . PI. murorum DC. — Cosmopolita. var. lobulatum (FIk.). — Eur., Afr., Amer., As. var. steropeum (Ach.). — Gall., Scotia. var. citrinum (Hffm.) Nyl. — Eur., Amer. var. cinnabarinum (Ach.). — Eur. mer., terræ trop., Cap. B. Sp., Austr. var. evanescens Nyl. — Ins. Maclov. (saxa quartz.). PI. callopismum Mér. — Eur. PI. flavorubens Nyl. — Afr. occid. tropica. 10. 11. 12: 13. © D I © SRE PS Re mn ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE Subtrib. VL. — Lecanorei sensu strictiori. xx. Lecanmora Ach. pr. p., Nyl. a. — Stirps Lecanoræ cerinæ. Ap. sæpe biatorina. EN ETS EME ROSE . L. cerina Ach.— Eur., Afr., Amer. bor. var. biatorina Nyl. (ff. gilva, pyracea, holoc. Ach.).—Eur. var. rupestris (Scop.).—Eur., N.Zel. (coll. Col. n. 5285). var. stillicidiorum Schær. — Eur. . hæmatites Chaub. — Eur. . fuscolutea (Dicks.). — Eur. . aurantiaca (Lightf.). Eur., Afr., Am., Austr., ins.Sandw. var. erythrella (Ach.). — Eur., Amer. var. convexa Nyl. — Norvegia. . ochracea (Schær.). — Eur. mer., Ind.occid. X* . Brebissonii (Fée. s. Lecid.). — Peruv., ins. Sandwic. ferruginea (Huds.). — Eur., Afr., Am., As. var. polypæna (Ach. in hb. Duf.). — Hispan. var. fuscoatra (Bayrh.). — Eur. Lallavei (Clem.). — Eur. mer. et temper. rubelliana Ach. — Eur. (Helv., Pyren.). epanora Ach. — Eur., (Pyren., Helv., Norveg.). . phlogina (Ach.) Nyl. — Eur. . Vitellina Ach. — Eur., Abyss., Amer. bor. — Stirs Lecanbræ cervinæ. Species cervinæ vel fuscese. vel nigricantes. purpurascens Nyl. — Gall. mer. endocarpea (Fr.). — Hispan., Alger. . molybdina Ach. — Eur. sept., Amer. sept. . cervina Ach. (L. rufescens Borr.).— Eur., Afr., Amer. var. smaragdula Schær.— Eur. var. castanea Schær. (et glaucoc. Schær.).— Eur. var. sinopica Schær. — Eur. var. pruinosa (Lecidea Sm.). — Eur. var. simplex (Lichen Dav.). — Eur. var. cineracea Nyl. (terrestris). — Gall. . Ieppii (Næg. s. Myriosp., ex Arn.). — Bavar. . oligospora Nyl. — Gall. mer. . rutilans (Krb.). — Germania. phyiliseum Nyl. — Chili. strigata Nyl. — Chili. pecies citrinæ. . L. chlorophana Ach. — Eur., As. DES LICHENS. 113 var. oxyiona Ach. (ap. lecanor.). — Eur. var. tersa (Fr., Mnt.). — Pyren. orient. 49. L. Schleicheri (Ach.).— Eur. mer., Afr. bor. " L, microcarpa Nyl. — Gall. mer. (Agde). L. dealbata DR.— Algeria. 20. L. xanthophana Nyl.(L. bella Ny1. olim).— Chili, Ind. occ. c. — Stirps Lecanoræ cinercæ. 21. L. cinerea (L.). — Eur., Afr., Am. var. cinereorufescens (Ach.).— Eur. var. Acharii (Westr.). — Eur. var. diamarta (Ach.). — Eur. * L. gibbosa (Ach., L. tuberculos. Sm.). — Eur. * L. calcarea (L.). — Eur., Afr., Amer., As. f. phlyctiformis Nyl. — Gall. mer. f. farinosa (FIk.). — Eur. f. cæsioalba (Fr.). — Eur. f. Hoffmanni (Ach.). — Eur. f. lundensis (Fr.). — Eur. 22. L. odora (Ach., Krb. L. sel. 39). — Eur. 23. L. esculenta Eversm. — Afr. bor., As. var. fruticulosa (Eversm.). — As. L. oculata (Dicks.). Sp. dub. — Eur. sept., Amer. sept. 25. L. mutabilis (Ach.).— Eur., Afr. bor. L. verrucosa Laur. — Eur., Amer. bor. 27. L. ambigens Nyl. — Cap. B. Sp. * 28. L. microcarpa Nyl. — Ins. Maclov. 29. L. amphorella Nyl. — Mexico. d. — Stirps Lecanoræ tartareæ. 30. L. parella Ach. (et f. Upsaliensis). — Cosmopolita. var. pallescens Ach. — Eur. var. Turneri (Sm.). — Eur. 31. L. tartarea Ach. — Eur., Afr., Amer. var. frigida et gonatodes Ach.— Eur. sept., Am. sept. 32. L. subtartarea Nyl. — Peruv. e—Stirps Lecanoræ subfuscæ. * Apoth. pallida, flavesc., fusca vel nicra. 33. L. parellina Nyl. — Chili, Java, N. Zeland. 34. L. carneolutescens Nyl. — Mexico. 35. L. carneopallida Nyl. — Eur. bor. 36. L. leucolepis Ach. — Lapp. * L. asperella Hmp. — Cap. B. Spei. 114 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 37. L. granulata Nyl. — Madag. 38. L. Sublsét Ach. — Cosmopolita. var. epibrya (Ach.). — Eur., Amer. var. angulata (Ach.). — Eur. var. albella (Pers.).— Eur., Amer. var. muralis Nyl. (galactina Ach. pr. p.).— Eur. var. lainea (Ach.). — Eur. * L. Hageni Ach. et f. crenulata (Dicks.). — Eur. 39. L. cenisea Ach. — Eur. | f. calcarea (ecrustacea). — Eur. f. cateilea (Ach., corticola). — Eur. 40. L. glaucoma Ach. — Cosmopolita. var. subcarnea (Ach.). — Eur. var. corrugata Nyl. — Alger. var. lecideina Schær. — Eur. (alp.). 41. L. æruginosa Nyl. — Chili. 42. L. blanda Nyl. — Peruv. 43. L. cæsiorubella Ach. — Amer., Madag. 4%. L. helicopis (Whlnb.). — Eur. arct. 45. L. erysibe (Ach.). — Eur. 46. L. fuscococcinea Nyl. — Ins. Borbon. 47. L. scrupulosa Ach. — Eur. var. microspora Nyl.— Brasilia. 48. L. athroocarpa Dub. — Eur. var. conferta (Fr.). — Gall., Germ. 49. L. sulfureoatra Nyl. — Ins. Canar. 80. L. constans Nyl. — Gall. (Paris.). #4. L. varia Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. var. lutescens (DC.). — Eur. var. symmicta (Ach.). — Eur. var. orosthea (Ach.). — Eur. var. polytropa (Ehrh.). — Eur. var. aitema Schær. (et f. sarcopis). — Eur. 82. L. sulfurea Ach. — Eur., Afr. 83. L, frustulosa Ach. — Eur. var. thiodes Schær. — Eur. var. subventosa Nyl. — Amer. arct. . atra Ach. — Fere cosmopolita. . erythrinosa Nyl. — Brasil. . granifera Ach. — Afr. et Amer. æquin. . sulfureofusca Fée. — Amer. mer. ox © SEULE" © Net ot DES LICHENS. 115 58. L. platygraphoides Nyl. — Ind. or. 59. L. torquata (Fr.). — Helv., Gall. 60. L. badia Ach. — Eur., Amer. 61. L. atriseda (Fr.). — Eur. 62. L. Montagnei (Fr.). — Gall. mer. 63. L. eupreobadia Nyl. — Pyren. : 64. L, olivacea (Duf.). — Gall. mer. ** Apoth. læte rubra. Sporæ 3-septatæ aut murales. 65. L. rubra Ach. — Eur., Afr., Amer. 66. L. chrysosticta (Tayl.). — N. Zeland. £ 81. L: — Stirps Lecanoræ sophodis. *Thallus flavescens vel flavus. (1) . L. carphinea Schær. — Pyr. or., Gall. mer. . L. oreina Ach.— Eur., Amer. bor. . L. lepida Nyl. — Brasilia. ** Thallus cinerasce. vel fuscesc. aut (in 74) albus. . L. infuscata Nyl. — Chili. . L. sophodes Ach. — Eur., Afr., Amer., As. ff. metabolica (Ach.) et atrocinerea (Fr.).— Eur. ff. lævigata (Ach.) et controversa (Mass.).— Eur. var. Zwackhiana (Kmphb.). — German. . L. turfacea Ach. — Eur. (alp.). . L. amniocola Ach. (vix dist. a præced.) — Eur. (alp.). . L. milvina (Whlnb.). — Eur. sept. . I. subsophodes Nyl. — Am. arct. . L. isidioides (Borr. E. B. t. 2808). — Anglia. g. — Stirps Lecanoræ ventosæ. . L. punicea Ach.—Omn. reg. tropicæ, Cap. B. Sp., Austral. . L. rufidula Fée. — Peru. . L. hæmatomma Ach. — Eur., Amer. L. elatina Ach. — Eur. L. ochrophæa (Tuck.). — Amer. bor. L. ventosa Ach. — Eur., Amer., As. xu1. Gilypholecia Nyl. Gl. placodiiformis (Del.) Nyl. — Alp. Helvet. (4) In speciebus 67, 68 thallus est placodiiformis, radiosus, sed spermogonia sterigmata simplicia breviuscula offerunt, quare mox hæ species a Placodiis recedunt. In L. lepida, quæ est corticola, thallus citrinus continuus. — Lichen Hookeri Sm. E. B.t. 2283 cst Pannaria nec hujus stirpis, ut cum auctori- bus olim putavimus. 116 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 2. GI. rhagadiosa (Ach. s. Lecan.). — Sabaud. 3. Gl. candidissima Nyl. — Alger. (1) xs. Peltula Nyl. 4. P. radicata Nyl. — Algeria (Biskra). xXEY. Dermatisceuam Nyl. 4. D. Thunbergii (Ach. sub Endocarpo). — Cap. B. Spei. xv. Urceoïlaria Ach. pr. p., Nyl. 4. U. ocellata DC. — Eur., Afr. bor. . U. cinereocæsia Swariz. — Amer. æquin. 3. U. scruposa Ach. — Eur., Afr., Amer., As., Polyn. var. diacapsis Schær. — Eur., Afr. var. cretacea Schær. — Eur. var. bryophila Ach. et ecrustacea Nyl. — Eur. * U. areolata Nyl. (var. præced. ?). — Peruv. 4. U. actinostoma Schær. — Eur., Ind. or. xvs. Dirina Fr., Nyl. 4. D. repanda (Fr.) Nyl.— Eur. mer., Afr., Ind. or. 2. D. capensis (Fée hb.). — Cap. B. Spei. 3. D. limitata Nyl. — Chili. xXwE. Pertusaria DC. Sectio A. — Species thecis normaliter 1-2-sporis. LD 4. P. macrospora Hepp. — Helvetia. A 2. P. communis DC. — Cosmopolita. 3. P. melaleuca Dub. — Eur. * P. punctata Nyl. — Ind. orient. 4. P. coccodes (Ach., huc et ceuthoc. Fr.). — Eur. 8. P. glomerulata Nyl. — Finland. (ad Aboam). 6. P. Hutchinsiæ (Turn. et Borr.).— Hibern. 7. P. ceuthocarpa (Sm.) Borr. (non Fr.). — Hibernia. 8. P. pilulifera (Pers.). — Amer. mer., ins. Afr. mer. 9. P. globulifera (Sm.). — Eur., Amer., As. 10, P. cæsioalba (Flot.). — Eur., Afr., As. 41. P. subverrucosa Nyl. — N. Zeland. Sectio B. — Species thecis normaliter 5-8-sporis. 42. P. flavens Nyl. — Madagascar. 43. P. Wulfenii DC. — Eur., Amer. 14. P. pustulata Ach. — Eur. (1) Huic generi adhuc periinere videntur Lecanora grumulosa Schær. Enum. p. 57 et Lecidea lepadina Smrf. Lapp. p. 145. Illa tamen fortasse sit identica cum G{. placodiiformi. 28. ES & D. æ DES LICHENS. 417 . chiodectonoides Fée. — Amer. æquin. . Sommerfeltii (FIk.). — Lapp. . cucurbitula Mnt. et var. Iævigata Nyl. — Chili. . trypetheliiformis Nyl. — Taïti. . Acharii Fée. — Amer. mer. . Cryptocarpa Nyl. — Peruv. . dermatodes Nyl. — Polynes. . papillulata Nyl. — Chili. globularis Ach. — Amer. bor. . leioplaca Schær. (1) — Cosmopolita. . verrucosa Fée. — Amer. mer. . Quassiæ Fée. — Amer. mer. glomerata Schær. — Eur. (alp.). concreta Nyl. — Amer. bor. et arct. xanthostoma Fr.— Lapp., Norvegia. lecanorina Nyl. — Chili. subglobulifera Nyl, — N. Zelandia. erubescens (Tayl. s. Urceol.). — Ins. Maclovian. melanospora Nyl. et var. calcarea. — Chili. phlyetænula Nyl. — Chili. xvur. Varicellaria Nyl. (Sporæ 1-septatæ). 0 9 9 9 9 0 0 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 . V. microsticta Nyl. — Amer. septent. IX. Phiyctis Wallr. Phl. agelæa Wallr. — Eur. Phl. argena Wallr. — Eur. Phl. boliviensis Nyl. — Bolivia. Phl. leucosticta (Mnt.s. Pertus.). — Guyan. gallica. xx. Theloirema Ach., Nyl. a. — Sporæ parvæ hyalinæ. Th. crassulum Nyl. — Ins. Borbon. Th. microporum Mnt. — Taïti, Java. Th. myriotrema Nyl. (Myriotr. Fée). — Amer. mer. (4) Porina subcutanea Ach., P. papillata Ach., P. peliosto- ma Ach., P. depressa Fée, P. sclerotium Fée, P. tetratha- lamia Fée mihi specie non differre videntur a P. leioplaca Schær. — Pertus. nivea Fr., cujus speciminulum unieum cognitum (hb. Fries.) analysi subjicere non contigit verrucas thallinas habet parvas (fere ut conceptacula «Pyren. leucocephalæ» monohyme- neas). 118 #, 5. 6. A: 8. 9 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE Th. myriotremoides Nyl. — Amer. mer. Th. leptoporum Nyl. — Ind. occid. (Ins. Pinos). Th. pachystomum Nyl. — Peruv. b. — Sporæ minores s. mediocr. hyal. (raro fascesc. s. infuscatæ). Th. dehiscens Nyl. — Guyan. brit. Th. clandestinum Fée. — Amer. mer. . Th. cavatum Ach. (Th. Bonpl. Fée).— Am. et Afr. æquin. var. obturatum (Ach.). — Afr. occid. var. granuliferum Nyl. — Ceylon. var. porinoides (Mnt. et v.d. B.). — Java. var. dolichosporum Nyl. — Noukahiva. . Th. conforme Fée. — Amer. mer., Java. . Th. concretum Fée. — Amer. merid. . Th. olivaceum Mnt. — Amer. merid. . Th. bicinctulum Nyl. — Carolin. merid. . Th. calvescens Fée. — Amer. merid. . Th. leucotrema Nyl. — Guyan. gall. . Th, platystomum Mnt. — Guyan. gall. . Th. terebratum Ach. — Amer. merid. . Th. albidulum Nyl. — Amer. æquin. . Th. sordidescens Fée. — Amer. æquin. (Ind. occid.). . Th. phlyctideum Nyl. — Bolivia. . Th. Bahianum Ach. — Amer. merid. Th. myriocarpum Fée. — Amer. merid. c. — Sporæ magnæ multilocular. s. murali-divisæ. . Th. lepadinum Ach.—Eur., Afr. (C.B. Spei), Am., N.Zel. . Th. depressum Mnt. — Guyan. gall. . Th. monosporum Nyl. — Guyan. gall. e 4 Th. leioplacoïdes Nyl. — Cap. B. Speï. . Th. cryptotrema Nyl. — Guyan. gall. d. — Sporæ fuscæ varie divisæ. . Th. compunctum (Sm., Ach. s. Urceol.). — Amboyna. . Th. pertusarioides Nyl. — Amer. æquin. (Columbia). . Th. Auberianum Mnt. — Amer. æquin. . Th. fissum Nyl. — Ins. Bornia. . Th. Wightii (Tayl. s. Endoc.).— Amer. bor. (subæquin.). . Th. distinctum Nyl. — Amer. mer. . Th. phæosporum Nyl. — Polyn. (N. Irland.). . Th. bisporum Nyl. — Ind. occid. . Th. Prevostianum Mnt. — Cuba. xx: Ascidium Fée. (Vix differt a Thelotr.). . Asc. domingense (Fée hb.). — Ins. S. Doming. 2. 3. 4. © ND rm GS © à & © D DES LICHENS. 119 Asc. cinchonarum Fée. — Amer. mer. æquin. Asc. rhodostroma Mnit. — Guyan. gall. Asc. monobactrium Nyl. — China. XXII. Gymnotrema Nyl. (1) . G. atratum Fée. — In plurim. terris æquin. xXxEuE. Belonia Krb. . B. russula Krb. L. sel. 79. — German. Tri8. XVI. — LECIDEINEI. 1. Coenogomium Ehrnb. (Filamenta articulata). . Linkii Ehrnb.—In terris omn. tropicis, Austr.(N. Zel.). . implexum Nyl. — N. Hollandia. . confervoides Nyl. — Amer. mer., Polynes. complexum Nyl. — Bolivia. ur. Byssocaulon Mnt., em. defin. (Fil. non artic.). a. — Thallus in lacinias dispositus. nNnnRn . B. niveum (Mnt.). — Ins. J. Fernand. B. filamentosum (Bab.). — N. Zeland. b. --- Thallus crenulato-effigurat. Crocynia Ach. B. molle Sw. (in hb. Turn., Hook.).— Am. æqu. et mer. B. molliusculum (Fée hb.). — Ins. Borbon. xx, Lecidea Ach., Nyl. Sectio A. — Apothecia normaliter læte tincta, concava. Gyalecta Ach. L. carneolutea (Turn.). — Angl., Gall. occid. L. exanthematica (Sm.). — Eur. L. epulotica Ach., Hepp. — Helvetia. L. Prevostii Schær. — Eur. var. coerulea (DC. s. Verr.). — Eur. L. cupularis Ach. — Eur., Amer. L. foveolaris Ach. — Eur. L. geoica Ach. — Scandin. (Gottl., Finl. mer.). L. truncigena (Ach.). — Eur. (1) Gymnotrema modo apotheciis denudatus, nec a thallo plus minus tectis, distat a Thelotremate, quare hic potius dispo- nendum sit quam inter Lecideineos. — Similiter fere quoque Varicellaria differt a Pertusaria. In V. microsticta sporæ omnium lichenum maximæ, longit. adtingentes prope 0, 3 mm, latit. 0,113. — Ozocladium Leprieurii Mnt., a nobis non visum, Lecanoreorum tribus sistat genus peculiare, recedens, sed descriptio nimis manca. ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 8. L. chrysophæa (Pers.). — Gallia. 9. L. carneola Ach. — Eur., Amer. bor. 40. L. thelotremoides Nyl. (Thel. gyal. Mass.). — Eur. 41. L. leucaspis Kmphb. — Bavar. 42. L. pallida (Pers.). — Gall. 43. L. lutea Schær. — Eur., Amer., ins. Sandwic. 44. L. pineti Ach. — Eur., Amer. Sectio B. — Apoth.plana s. convexa, typice non nigra. Biatora Fr. Lt 18. 49. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 7 À 28. 29. 30. 31. a. ——- Thallus squamulosus. Sporæ simplices. 45. L. lurida Ach. — Eur., Afr. 16. L. globifera Ach. — Eur., Amer., As. ÉTÉ ARSERENRe compacta Nyl. — Ins. Borb. rufonigra Tuck. — Amer. bor. . testacea Ach.— Eur. . javanica Schær.— Java. . ochroxantha Nyl. — Peruv., Boliv. . parvifolia Pers. — Omn. terræ tropicæ. . byssiseda Nyl. — Mexico. pannarioides Nyl. — Fret. Magell. (PI. Lechl. 1347). blepharophora (Bél. sub Coll.). — Java. b. — Thallus areolat., granul., æquabilis s. evanescens. EE EN ur 6 on mu ou * Thallus areolatus. . viridiatra Stenh. L. S. 403. (ap. nigric.). — Scandin. panæolaris Nyl. /B. panæola Fr.). (1) — Suecia. griseo-coccinea Nyl. — Himalaya. flavo-rufescens Nyl. — Scotia. ** Thallus granul., pulver., æquab. v. evanescens. . russula Ach. — In omn. terris trop., Eur. mer., Lusit. var. leprosa Nyl. — N. Holland. cinnabarina Smrf.—Eur.etAmer. arct., N. Holl.(alp.). intermixta Nyl. — Eur., Afr., Amer. var. parasemoides Nyl. — Gallia (Paris.). . subfuscata Nyl.— Cap. B. Sp., Ceyl., Polyn. . diaphana (Krb. L. sel. 11). — Germ. . mutabilis Fée. — Amer. mér., Mexico. . luridescens Nyl. — Himalaya. subrubescens Nyl. — Ind. occid. . Lightfootii Ach. — Eur. (Angl., Gall.). (1) Huc accedit L. castaneola Duf. (Parm. Fr. L.E. p. 152), saxicola in Gallia meridionali lecta, parum cognita (cf. Nyl. Prodr. p. 113, not.). 31. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. tete EE ee RE Es Em nas a salsa sis DES LICHENS. 121 . canorubella Nyl. — Guyan. gall. . microsperma Nyl. — Ins. Borbon. . mauritiana Tayl.— Ins. Maur., Borbon. . flavopalleseens Nyl. — N. Zeland. . Ehrhartiana Ach. — Eur. . xanthella Nyl. — Pyren. . lucida Ach. — Eur., Amer. croceella Nyl. — N. Holland. . pyrophthalma (Bab. sub Parm.).— N. Zeland. . piperis Spr. (B. vestita Mnt. Cub.). — Amer. æquin. . hypomela Nyl. — Boliv., Brasil. . aurigera Fée. — Amer. bor. . triptophylloides Nyl. — Bolivia. . Sanguineoatra Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. var. planiuscula Nyl. — Gall. (Voges.). var. furfuracea (Pers.). — Amer., mer. . fuscorubens Nyl. — Eur.,ins. Canar. . vernalis Ach. — Eur., Afr., Amer. var. muscorum (Schær.).— Eur., Afr., Am. var. milliaria (Fr.).— Eur., Afr., Amer. var. melæna Nyl. — Eur. var. anomala (Ach. et f. Wallrothii Tul.). — Eur., Afr. varr. turgidula (Fr.)et similis (Mass.).— Eur. varr. denigrata (Fr.) et prasina (Schær.).— Eur. var. sabulosa (Krb.). — Eur. var. trachona (Flot.). — Eur., Amer. bor. var. montana Nyl. (L. sabuletor. auctt. pr. p.). — Eur. . Cyrtelloides Nyl. — Ins. Sandwic. . cuprea Smrf. — Eur. (alp.). . viridescens Ach. et v. gelatinosa (FIk.). — Eur. . flexuosa (Fr.). — Eur. . decolorans FIk. — Eur., Amer. bor: . glebulosa Fr. (non E. Bot.). — Eur. . atrorufa Ach. — Eur. (præs. bor. et alp.). . uliginosa Acb. et var. cænosa (Ach.).— Eur. . quernea Ach. — Eur., Amer. bor. . adpressa Hepp. — Helvetia. . metamorphea Nyl. — Gall. occid. . hyalinescens Nyl.— Pyren. (Bagn. de Big.). . protuberans Ach. — Eur. . albicans Nyl. — Ind. orient. 1922 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 65. L. phæops Nyl. — Scand. (Holmiæ). 66. L. coarctata (Ach.). — Eur., Afr., Am.; Austral. L, Bruyeriana (Schær.). — Voges. L. lævigata Nyl. — Gall. occid. (Cherbourg). 67. L. gibbosa (Ach., L. dispersa Nyl.). — Eur. ** Th. granulos., pulver. s. evanesc. Sporæ aciculares. L. rosella Ach.— Eur. | L. luteola Ach. — Fere cosmopolita. var. inundata (Fr.) et fuscella Fr. — Eur. var. arceutina Ach. — Eur., Amer. var. endoleuca Nyl. — Eur. var. incompta (Borr. c. f. muscorum F1.D.). —Eur., ins. Sandwic. . cupreorosella Nyl. (B. cuprea Mass.). — Bavaria. . flavicans Nyl. — Gall. . holomelæna (FIk.). — Eur. . cæsitia Nyl. (PB. cæsia Næg.). — Eur. . patellarioides Nyl. — Alger. . Leprieurii Mnt. — Guyan. gall. . millegrana (Tayl. s. Lecan.). — Amer. æquin. . subluteola Nyl. — Brasilia. . psorina Nyl. — Ind. orient. . dryina Ach. et v. lilacina Ach. — Eur. * Thallus parcus vel evanesc. Sporæ globul., thecæ sæpius polysp. . fossarum Duf., Nyl. — Eur., Afr. . resinæ Fr. et v. tantilla Nyl. — Eur. . fuscescens Smrf. — Eur. var. microspora Nyl. — Ad Monachium. 75. L. globulispora Nyl. — Fret. Magell. 76. L. conspersa Fée. — Amer. merid. 77. L. flavoalba Nyl. — Peruv. “*%* Thallus granul., æquab. s. evanesc. Excip. crass., thecæ sæpius 1-2-sporæ. + Sporæ 1-septatæ. =. 78. L. versicolor Fée. — Amer. merid. f. vigilans (Tayl.). — Peruvia. HÉROS DEEE 79. L. megacarpa Nyl. — Ins. Borbon. 80. L. grandis Nyl (Het. taït. M. et v. d. B.). — Java. 81. L. marginiflexa (Tayl., Bab.). — Austral., N. Zel. var. nilgherrensis Nyl. — Ind. or. 82. L. glaucescens Nyl. — Peruv. 83. L. taïtensis (Mnt.). — Polyn. 90. 93. 94. 100. 101. 102. 103. 104. 105. 106. 107. 108. 109. 110. LEA. 112. 113. (L DES LICHENS. 12 . endochroma Fée.— ++ Sporæ pluriseptatæ. . pachycarpa Duf. — Eur. . tuberculosa Fée. — Amer. æquin., Madag. . melanocarpa Nvl. — Madag. . quadrilocularis Nyl. — Boliv. . coccodes (Bel.). — Ind. orient. . domingensis (Ach.). — Ind. occid. flavocrocea Nyl. — Cap. B. Spei. +++ Sporæ murali-divisæ. . pezizoidea Ach. —Eur., Amer, bor. cupulifera Nyl. — Sumatra. cuticula Fée. — Amer. mer. . lecanorella Nyl. — Guyan. gall. (Lepr. 4278). . heterospora Nyl. — Guyau., gall. admixta Nyl. — Amer. mer. argentea (Mnt.). — Taïti. reveniens Nyi. (Sporop. Lepr. Mnt.). — Guyan. gall. . phyllocharis (Mnt.). — Taïti, Brasil. . tristis Mnt. — Taiti. . leucoxantha Spr.(B.tricol.Mnt.).-Am., Afr.m., Polyn. var. bispora Nyl. — Guyan., ins. Maurit. var. ochrocarpa Nyl. — Ins. Maurit. Et Es me MERE EE RÉMIEPEE et ie Sectio B. — Apothecia typice atra. — Lecidea sensu Fr. a. -— Thallus radios. vel laciniato-radiosus. L. epigæa Schær. — Eur. mer., Afr. bor. L. canescens Ach. — Eur., Afr., Ind. or. L. opaca Duf. et f. adglutinata (Duf.).— Eur. L. australissima Nyl. — Reg. antarct. (ins. Cockb.). L. morio Schær. et var. coracina Schær. — Eur. (alp.). b. --- Thallus cartil.-squamulos. s. turgide areolatus. L. decipiens Ach. — Eur., Afr., Amer. bor., Austral. L. endochlora Tayl. — Amer. mer. L. mammillaris Duf. — Eur. mer. c. --- Thallus varius. Spermatia arcuata. L. cæsio-candida Nyl. — Eur. (Pyr., Ital.). L. candida Ach.— Eur., Afr., Amer. L. vesicularis Ach. — Eur., Afr., As., Am. * L. pennina Schær. — Helvet. " L, accedens Nyl. — Chili. 114. L. tabacina Schær. — Eur., Afr. 415. L. albilabra Duf. — Eur, merid. 124 116. 117. 118. 119. 120. 121. 122. 123. 124. 125. rE [No] © ot ui a (JE pe ER nn) | cm 20 © + ES CSI jme MEME EE EE SACRED E ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE . cæsiopallida Nyl. — Cap. B. Sp. . nigropallida Nyl. — Cap. B. Sp. (Drège 9286). . squalida Ach. — Eur. . cinereovirens Ach. — Eur., Afr. . conglomerata Ach. — Eur. (alp.). . aromatica Ach. — Eur. . acervulata Nyl. — Suecia (Salæ). verrucarioides Nyl. — Pyren. (Bagn.de Big.). . accline Flot. — Eur. (Germ., Helv. et Ital.). . parasema Ach., Nyl. — Fere cosmopolita. var. coniops Ach. — Eur., Amer. var. crustulata (FIk.) Desmaz. — Eur., Afr. var. enteroleuca (Ach.).—Eur., Afr., As., Am. bor. var. elæochroma (Ach.). — Eur., Afr. var. exigua (Chaub.). — Eur., Amer. var. lutosa (Schær.). — Eur., Afr. bor. . æruginosa Nyl. — Chili. . eépisema Nyl. — Eur. . vitellinaria Nyl. — Eur. (Suec., Angl.). . Collematoides Nyl. — Eur. (Paris.). . confusa Nyl. (et f. fuliginosa Tayl.). — Eur. var. pyrenaica (Schær. s. L. cinereor.). — Eur. . jurana Schær. — Eur, . microspora Nyl. — Pyren. . miscella Ach. — Eur. (etiam Gall.). . Dovrensis Nyl. — Eur. (Norveg.). . arctica Smrf. — Eur. (alp.). . sordidula Nyl. — Ind. or. — Thallus areol., granul. s. pulver. s. evanesc. Sperm. recta. * Thallus cincrasc., fulvesc., flavie., rufese. aut albus. caudata Nyl. — Eur. (præs. bor.). lugubris Smrf. — Eur. (præs. bor.). tenebrosa Flot. — Eur. . intumescens (Flot.) Nyl. — Eur. . Coracina Moug. (confl. c. sequ.).— Voges. . atroalba Flot. — Eur. . atroalbella Nyl. — Eur., Afr., Am., Polyn., Austral. . ocellata FIk., Zw. Exs. 135. — Germ., Gall. (Paris.). f. ferruginosa Nyl. — Himalaya. . badioatra FIk., Schær. — Eur. . fuseula Nyl. — Chili. DES LICHENS. 195 145. L. petræa Flot. — Eur., Afr., Amer., As., Austral. var. concentrica (Dav.). — Eur. L. umbilicata Ram. — Eur. 146. L. geminata Flot. — Eur., Afr. (alp. Abyss.). L. Montagnei Flot. — Eur. 147. L. petræoides Nyl. — Tasmania. 448. L. panæola Ach. — Eur. (præs. bor.). 149. L. contigua Fr. — Eur., Afr., Amer. var. confluens (Schær.). — Eur. var. platycarpa (Fr.) et f. ochrochlora (Ach.).— Eur. varr. flavicunda et flavocoerulescens (Ach.). — Eur. var. albococrulescens (Ach., Schær.). — Eur. var. calcarea Fr. — Eur. " L. subdispersa Nyl. — Algeria. 450. L. turgida Schær. — Eur. 451. L. lapicida Fr. — Eur.,N. Zel. (Colens. 4803). var. silacea (Ach.) Fr. — Eur., Afr. | 152. L. tessellata FIk. et var. daphæna(Smrf.). — Eur., Am. " L. polycarpa Fr. — Eur., Amer. 453. L. albocoerulescens Fr. — Eur., Amer. var. goniophila (Schær.).— Eur. var. atrosanguinca (Hffm.) Nyl. — Eur. L. cyclisea Mass. — Bavaria, Italia. L. calcivora (Ehrh.) Nyl.et v. chondrodes (Mass.).— Eur. 455. L. sublugens Nyl. (Stenh. lugubr. Mass.). — Bavar. L. advena Nyl. — Himalaya. L. ambigua Ach., — Eur., Amer. var. melanophæa Fr. — Eur. 1458. L. fuscoatra Ach. — Eur., Afr., Amer. bor., As. varr. deusta Stenh. et grisella (FIk.).— Eur. L. atrobrunnea Schær. — Eur., As. min. (alp.). L. armeniaca Schær. — Eur., As. (Himal.). 161. L. aglæa Smrf. — Eur. (alp.). L. areolata Shær. — Helvet. (alp.). 162. L. elata Schær. — Eur. 163. L. ænea Duf., Nyl. — Pyren. (alp.). 164. L. leptocarpa Nyl. — Tasmania. 165. L. rivulosa Ach. et v. Kochiana Schær. — Eur. 166. L. lenticularis (Ach.) (1) — Eur., Afr. bor. (1). Hujus sunt synonyma L. Gageilook., L,. prominula et chalybeia Borr., Biatorina Heppii Mass. etc. 126 167. 168. 169. 170. 171. 172. 173. 174. 175. 176. A7. 178. 179. 180. 181. 182. 183. 184. 185. 186. 187. 188. 189. 190. 194. 192. 193. 19%. 195. 196. rat alt) le sté ut erD a nl cn ESXEN ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE . exilis (FIk.) Nyl. — Eur. (German.). . trachylina Nyl. — Gall. (Falaise). . fuscorufa Nyl. — Peruvia. . myrmecina Fr. — Eur. . ostreata Schær. — Eur. . caradocensis Leight. — Angl. . Stuartii Hmp. — Tasm., N. Holland. . Xanthococca Smrf. — Scandin. . euphorea (FIk., Fr. L. S. 154). — Eur. var. ecrustacea Nyl. — Eur. (Gall.). . premnea Ach., Nyl. — Eur., Java. . abietina Ach. et v. incrustans (Fr.). — Eur. . amylacea (Ehrh.). — Eur. . depauperata Nyl. — Eur. (Taur.). . alboatra Schær. — Eur., Afr., Amer. bor. f. epipolia (Ach.). — Eur., Afr., Ind,. or. var. populorum (Mass.). — Eur. . triphragmia Nyl. — Eur., Amer., Madag. . disciformis Fr. — Cosmopolita. var. stigmatea (Ach.) Nyl. — Eur., N. Holl. var. ecrustacea Nyl. — Eur., Afr. var. halonia (Ach.). — Cap. B. Spei. var. æruginascens Nyl. — Chili. var. cæsiopruinosa Nyl. — Chili. var. albula Nyl. -— N. Zel. (Colens. 5021). . sagedioides Nyl. — Eur. . flavoareolata Nyl. — Chili. . micraspis Smrf. (Cal. saxat. Schær.). — Eur. . myriocarpa (DC.) Nyl. — Eur. . nigritula Nyl. — Eur. . cerebrina Schær. (fere Opegr.).— Eur. (alp.). . subcervina Nyl. — Amer. max. mer. (Cap. Horn). . badia Flot., Nyl. — Eur. . Hookeri Schær. — Eur. . grossa Pers. — Eur., Amer., Austral. . incana Del., Nyl. — Eur. (Gall. occ., Scotia). * Thallus citrinus. + Sporæ fuscæ 1-6-septatæ. . galbula (Ram., L. Wahlenb.Ach.).—Eur., Am. bor. . Scabrosa Ach. — Eur., Amer. bor. . alpicola (Ach.) Nyl. — Eur., As. (alp.). DES LICHENS. 497 197. L. geographica et v. atrovirens Schær. — Fere cosmopol. var. viridiatra (Flot.). — Eur. ++ Sporæ incolores, aciculares. 198. L. citrinella Ach. et v. alpina (Schær.).— Eur. e. — Species parasit., apoth. ad thallos alien. obviis. * Species sporis septatis s. multilocularibus. 499. L. parasitica FIk. — Eur. 200. L. aliena Nyl. — California. 201. L. glaucomaria Nyl. — Eur. 202, L. uniseptata Nyl. — Helvetia. * Sporis simplicibus (E pithallia). 203. L. oxyspora (Tul. s. Abroth.). — Eur., As. min. 204. L. oxysporella Nyl. — Eur. (Rhæt.). 205. L. inquinans (Tul. s. Abroth.). — Gall. (Paris.). f. — Thecæ monosporæ. 206. L. sanguinaria Ach, — Eur., Amer. bor. var. affinis (Schær.). — Eur. 207. L. glabrescens Nyl. — Amer. mer. (Columbia). 208. L. dissimulans Nyl. — Chili. g. — Apotheciis urceol., sporæ vermic. Conotrema Tuck. 209. L. urceolata Ach.— Amer. (bor. et Brasil.). h, — Species loci incerti. (I) 210. L. livida (Mnt. s. Biat.). — Chili. 211. L.? difformis Nyl. — Chili. iv. Gyrothecium Nyl. 4. G. polysporum Nyl. — German. v. Odoniotrema Nyl. An gen. Fungor.? 1. O. phacidioides Nyl. (Phac. umbil. hb. Lév.).— Cors. Subtrib. — Gomphillei. vi. Gomphillus Nyl. 1. G. calicioides (Del.) Nyl.— Eur. varr. polycephala Nyl. et microcephala (Tayl.).— Eur. (4) Lecanoræ cervinæ status lecideinos habemus sequentes facile pro speciebus autonomis sumtos, quare hic memorentur. Sunt L. eucarpa Nyl. —Eur.; L. pruinosa (Sm. et f. Coll. athallum Duf.).— Eur; £L. simplex (Dav., Sarcogyne Flot.). — Eur. Vix lichenibus adscribere fas sit genus Schizoxæylon Pers., quod ante Odontotrema disponendum . videatur tribusque est constitutum speciebus europæis : Sch. sæpincola Pers., Sch. corticolo (Coniang. Fr. S. V. Sc. p. 121, L. S. 273) Nyl. Classif. 2, p. 197, et Sch. dryino (FIk. D. L. 141) Nyl. ibid. TT © Cr à © NN AAME ME ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE Tri8. XVII.— XYLOGRAPHIDEI. Liéhographa Nyl. petræa (DR.) Nyl, — Alger. tesserata (DC., Leight. s. Opegr.).— Eur. (Brit., Gall.). Xylograpiha Fr., Nyl. parallela et v. pallens Nyl. — Eur. opegraphella (Op. stict. Tuck. Exs. 97). — Am. bor. fiexella et var. virescens Nyl. — Gall. aux. Agvyréen Fr. pr. p., Nyl. PAS EX. d. ME: . Gr. . Gr. CE Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. . Gr. Se CM « GE. GT: . Gr. ICT. Cr: Cr s EE “Gr Gr rufum Fr. — Eur. Tri8. XVIII. — GRAPHIDEI. Subtrib. 1. — Haplographideïi. Apoth. simpl. Graphis Ach., Nyl. Sectio A— Graphides proprie sic dictæ. — Sporæ iodo coerulee tinctæ. *ASHENS LG TA p DL 15: 500.1 pt 2 pavonia Fée. — Amer. mer. trop. virginea Mnt. — Amer. merid. Ruiziana (Fée). — Amer. merid. nana (Opegr. Fée). — Amer. merid. comma Ach. — Omnes terræ trop. angustata Eschw. — Omnes terræ trop. scripta Ach. — Fere cosmopolita. varr. serpentina et recta (Ach.). — Eur., Amer. marcescens (Fée).— Amer. æquin. Laubertiana (Fée).— Amer. mer. fulgurata Fée. — Peruvia. glaucescens Fée. — Amer. mer. Cascarillæ Fée. — Amer. æquin. assimilis Nyl. — Chili, ins. Sandw., Madag. var. re€ta Nyl. — Himal. (coll. Hook. 2240), var. marginata (M. et v. d. B.). — Java. anguina (Mnt.s. Ust.). — Eur. occ., Amer. æquin. var. streblocarpa (Bél.). — Ins. Borb., Java. analoga Nyl. — Polyn. (Taïti). serpentinoides Nyl. — Ceylon. rigida (Fée). — Amer. æquin. vermiformis Eschw. — Amer. æquin. conglomerata Fée. — Amer. æquin. . anguilliformis (Tayl.}. — Afr. occid. 18. 19. 20. 21. 22. 23. DES LICHENS. 1929 Gr. tumidula (Fée). — Amer. mer. trop. Stirps Graphidisstriatulæ. Gr. elegans Ach. — Eur., Amer., As. Gr. striatula Ach. (Op. rimul. Mnt.). — Omn. terræ trop. “*Stirrs Graphidis dendriticæ. Gr. punctiformis (Eschw.). — Amer. æquin. Gr. diversa Nyl. — Amer. æquin., Madag., Ceyl., Java. Gr. inusta Ach.(Gr. Smithii Lght.). —Eur. occ., Am., As. . Gr. dendritiea Ach. et v. medusula (Pers.).- Eur. occ., Am. 25. Gr. Lyellii Ach. — Eur. occid. 26. Gr. scalpturata Ach. — Amer. æquin. varr. ceracea et insidiosa Nyl. — Ibid. 27. Gr. confluens (Fée). — Amer. mer. 28. Gr. mendax Nyl. — Polyn. (Papeïti). Pr Siups Graphidis frumentari æt. 29. Gr. contexta (Pers.). — Polyn., Java. 30. Gr. venosa (Pers.). — Polyn. (vix diff. a præc.). 31. Gr. grammitis (Fée). — Amer. mer. 32. Gr. colliculosa (Mnt. s. Scleroph.). — Guyana. 33. Gr. Balbisii Fée. — Amer. mer. si 34. Gr. chrysentera Mnt. — Amer. mer. 35. Gr. bilabiata Nyl. — Archip. End. (Ins. Labuan.). 36. Gr. frumentaria Fée. — Amer. æquin., Ceylon. 47. 48. Gr. chrysocarpa (Raddi) Eschw. — Amer. mer. b. — Gelatina hym. et sporæ iodo coerulescentes. Species stirpis Graphidis frumentariæ. Gr. cometia Fée. — Amer. æquin. . Gr. homographa Nyl. — Amer. æquin. . Gr. obtecta Nyl — Ind. or. (coll. Hook. 2264). ce. — Nec gel. hym.,nec sporæ iodo coerulescentes. * Species stirpis Graphidis frumentariæ. . Gr. reniformis Fée. — Eur. æquin. var. fissurinoidea Nyl. — Peruvia. . Gr. Poitæi Fée. — Ins. S. Doming. . Gr. pseudophlyctis Nyl. — Guyan. gall. . Gr. concolor Nyl. (Ust. Jungh. M. et v. d. B.). — Java. . Gr. ochracea Hepp. — Java. . Gr. hololeuca Mnt. — Amer. mer., Java. Gr. Afzelii Ach. — Omn. terræ tropicæ. Gr. illinita Eschw. — Amer. mer. Gr. grisea Nvl. — Cevylon (coll. Hook. 2234). . Gr. SCT: . Gr. "Gr. Gr. . Gr. 2 GE. OL: A ei Gr. Gr. s Cr: M Li me UT: GE MAT: . Gr. +eù Ce GT: GT: GE: GT: ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE ** Species stirpis Graphidis seriptæ, heterocarpa Fée. — Amer. mer., Polyn. subfarinacea Nyl. — Cap. B. Sp. (coll. Drège 9348). petræa (Mnt. s. Op.). — Chili. ** Species stirpis Graphidis dendriticæ. tortuosa Ach. (pachn. Fée). — Amer. æquin. ramosa Nyl. (tortuosa Fée). — Amer. æquin. leucocheila (Fée s. Arth.). — Amer. mer. Sectio B.—Fissurin æ. nitida (Eschw.). — Amer. mer. leucocarpa Nyl. — Guyan. gall. radiata Nyl. — Guyan., Java. Dumastii (Fée). — Amer. mer. obtusior Nyl. — Taïti (Lépine s. 17). incrustans (Fée). — Amer. mer. lactea (Fée). — Amer. æquin. egena/Nyl. — Peruvia. (?) irregularis (Fée). — Peruvia. Sectio C. —Medusulæ. endocarpa Fée. — Amer. æquin. tricosa (Ach.). — Amer. mer. varr, olivacea (Mnt.) et punctum (Fée). — Ibid. Leprieurii (Mnt. s. Opegr.). — Guyan. gall. gracilis (Eschw.). — Amer. mer. cinnabarina Fée. — Amer. mer. hæmatites Fée. — Amer. mer. deplanata Nyl. — Polyn. (Noukah.). ur. Hhelographis Nyl. + Th: polymorpha (Fée s. Gr.). — Ind. occid. ur. Helminthocarpon Fée. "Hd: Le Prevostii Fée. — Amer. æquin., Java. av. Opegrapha Ach., Nyl. 0. O. stictica (DR. et Mnt.). — Gall. mer., Alger., Peruv. RE SCO e lyncea Borr. — Eur. AT grumulosa Duf. — Gall., Alger. varr. dirinaria et platyearpa Nyl. — Alger. var. arthonioidea Nyl. — Alger. . lutulenta Nyl. — Gall. mer. . endoleuca Nyl. — Gall. mer. . monspeliensis Nyl. — Gall. mer. . anomea Nyl. — Gall. (Arvernia). OO .00C SCC DES LICHENS. 134 . opaca Nyl. — Gall. mer. . Prostii (Dub.). — Gall. Anne fung.? . Varia Pers. — Eur., Afr., Amer. bor. . rimalis Ach. — Eur. . rupestris Pers. — Eur. . Saxatilis DC. —Eur. . atra Pers. — Eur., Afr., Amer., As. var. hapalea (Ach.). — Eur. . sSubcentrifuga Nyl. —Ins. Sandwic. . vulgata Ach. — Eur., Amer. bor. var. siderella (Ach.). — Eur. . rubeila Moug. — Eur. (Voges.). . enteroleuca Ach. — Amer. mer. . prosodea Ach.— Amer. æquin. . agelæa Fée, — Amer. mer., Cap. B. Spei. . involuta (Krb.). — German. . herpetica Ach. — Eur., Amer. bor. varr. fuscata Schær. et albicans Nyl. — Eur. varr. subocellata et divisa (Leight.). — Eur. . Duriæi Mnt. — Alger. . alboatra Nyl. — Afr. occ. (CG. virid.). . lentiginosa Lyell. — Eur. occ. Platygrapha Nyl. . undulata (Fée). — Amer. mer. . dilatata Nyl. (Parm. undul. M.). --— Guyan. . epileuca Nyl. — Peruvia. . albocincta Nyl. — Alger. . dirinella Nyl. — Hispania. . phlyctella Nyl. — Bolivia. . ocellata Nyl. — Amer. mer., Madag. . Striguloides Nyl. — Amer. mer., Madag. . rotula (Mnt. s. Strig.). — Amer. æquin. . prominula Nyl. — Guyan.(Lepr. 212). . lecanoroiïides (Fée). — Amer. mer. . polyphragmia Nyl. — Himal. (Hook. 2052). . periclea Nyl. — Eur., Amer. bor. . dirinea Nyl. — Amer. mer., C. B. Sp., Java. . rimata (Flot.) Nyi. — Eur., ins. Canar. . interrupta (Fée). — Amer. mer. , evanescens (Fée). — Amer. æquin. 152 : (PS * 2e * © CO 1 SO © à Co GX £ © N9 13. ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE vi. Stéigamatidiumn Mey., Nyl. St. St. St. St St. A 2) PA St. St. St. V9: te compunctum (Ach.). — Amer. mer. granulatum (Mnt.).— Guyan. gall. crassum Dub. — Eur. occ., Alger. quassiicolum (Fée). — Ind. occ. (Martin.). diffusum Nyl. (Tr. verr. Fée).—Ind. occid. (S. Dom.). Hutchinsiæ (Leight. s. Plat.). — Eur. (Brit., Germ.). venosum (Sm.). — Angiia. stellulatum (Fée s. Gr.).— Ind. occ. (Jam.). phæosporellum Nyl. — Peruvia. leucinum Nyl. — Gall. occ. (Cherbourg). albineum Nyl. --- Chili. vas. Arthomia Ach., Nyl. Sectio A.— Apoth. varie colorata, non nigra. a. — Thallus tenuis aut evanescens. St d'a >>p>> »>>> >>> . À, cinnabarina Wallr. — Eur., Afr., Amer. varr. rubra et pruinata Del. — Eur. var. adspersa (Mnt.). — Amer. mer., var. violacea (Pers.). — Polyn. (ins. Mar.). . casearillæ (Con. Fée). — Amer. æquin. . ochracea Duf. — Eur. (Gall., Helv.). . Caribæa (Ach.). — Am. et Afr. trop., Ind. occ., Geyl. . rubella (Fée. s. Gr.). — Amer. mer. . varia (Ach., C. Antill. Fée?)— Amer. et Afr. æquin. var. subrubella Nyl. — Amer. mer. var. atrata (Fée s. Gr.). — Amer. æquin. fasco-pallens Nyl. (Lepr. 496). — Amer. mer. . conferta (Fée s. Conioc.).— Ind. , lurida Ach. — Eur., N. Zelandia. var. helvola Nyl. — Gall. (Voges.). . spadicea Leight. — Eur. occ. (Gall., Angl.). . aphanocarpa Nyl. — Guyan. gall. . pruinosa Ach. — Eur., Amer. bor. var. subfusca Nyl. — Eur. . medusula Nyl, — Eur. . limitata Nyl. — Ceyion. . velata (Flot.) Nyl. — Eur. . Cinereo-pruinosa Schær. --- Eur. (Helv.). var. lobata Nyl. — Ibid. b. — Thallus floccosus, leprarioideo-byssinus. A. noli-tangere (Mnt.).— Amer. mer. DES LICHENS. Sectio B. — Apoth. nigra (quibusd. aliquando pruinosa). . — Sporæ pluriloculares, 7-11-septatæ s. murali-divisæ. > 14. A. albata Nyl. — Peruvia. 45. À. leprariella Nyl. — Ind. or. (Hook. 2268). 16. À. phiyctiformis Nyl. — Gall. mer. 17. A. tædiosa Nyl. — Chili. 18. A. dispersa Duf. — Eur. 19. A. spectabilis Flot. — Eur. med., Amer. bor. (Ohio). " A. difformis Nyl. — Gall. or. (ad Rhen.). 20. A. violascens Flot. — Cap. B. Spei. 21. À. angulata Fée. — Amer. æquin. 22. A. stictica (Fée s. Lecid.). — Ind. occid. 23. A. macrotheca Fée. — Amer. æquin. 24. A. spilomatoides Nyl. — Chili. 25. A. moniliformis Nyl. (Con. car. Fée).— Amer. æquin. b. — Sporæ ovoideæ 3-5-septatæ. 26. A. dilatata Fée. — Amer. æquin. 27. A. complanata Fée. — Amer. mer. 28. A. melanophthalma Duf. — Eur. mer., Afr. 29. A. propinqua Nyl. — Ceyl. (coll. Hook. 2232). 30. A. astroidea Ach. — Eur., Amer. bor. var. Swartziana (Ach.). — Eur., ins. Sandwic. var. melanosticta (Del.). — Arabia. var. epispasta (Ach.). — Eur. 31. A. gyrosa Ach. — Eur. (Helv.). 32. A. ramosula Nyl. — Alger., Chili. 33. A. fusconigra Nyl. — Polyn. (Taiti). 34. A. glaucella Nyl. — Eur. 35. A. hapaliza Nyl. — Chili. . torulosa Fée. — Amer. æquin. variiformis Nyl. — Algeria. albopulverea Nyl. — Algeria. . Stictoides Desmaz. — Gall. . trachylioides Nyl. (Lec. trach. Ach.). — Eur. punctiformis Ach. — Eur. glaucomaria Nyl. — Eur. parasemoides Ny!l. — Eur., Alger. . abrothallina Nyl. — Ins. Maclovianæ. ec. — Sporæ avoideæ 1-septatæ. 45. A. microsperma Nyl. — Amer. mer. 46. A. minutula Nvl.— Eur., (et N, Zel,?\. E] à _ SA ll 7 0: sh 8 154 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE 47. À. cæsiella Nyl. — Gall. mer. 48. A. galactites Duf. — Eur. 49. À. melaleucella Nyl. (L. lilac. Fr. L. S. 272).— Suecia. 0. A. myriadea (Fée s. Conioc.). — Amer. æquin. 51. À. marginella Duf. — Hispania. 52. A. pandanicola Nyl.— Polyn. (Noukah.). 53. A. patellulata Nyl. — Eur. (Ital. — Lapp., etiam Gall.). 54. A. convexella Nyl. — Gall. (Arvernia). 55. A. ruderalis Nyl. (Cat. fusca Mass.). — Eur. 56. A. calcicola Nyl.— Gall. merid. vin. Melaspilea Nyl. 1. M. Esenbeckiana (Fées. Welanoth.).— Am. æqu.(Ind. occ.). 2. M. bifurca Nyl. — Amer. æquin. 3. M. angulosa Nyl. (in hb. Lenorm.). — Brasilia. 4. M. deformis (Schær. s. Op. var.). — Eur. 5. M. arthonioides (Fée s. Lecid.)— Eur., Afr., Amer. 6. M. ? dimorpha (Duf.). — Gall. mer. (ins. Stoech.). IX. Lecanactis Eschw. pr. p., Nyl. 4. L. Montagnei (v. d. B. s. Graph.). — Java. 2. L. divergens (Fées. Arth.). — Amer. mer. 3. L. flexuosa Nyl. — Philipp. (Manilla). 4. L. varians Nyl. — Polyn. (Noukah.). 5. L. serograpta (Spr.) Mnt. — Amer. mer. 6. L. patellula (Fée. s. Arth., L. lob. Eschw.). — Am. mer. " L. pezizoidea (Ach.s hante — Afr. occ.(Guin.). x. Schizographa N\l. 1. Sch. attenuata (Dur. et Lév. s. Xylogr.). — Alger. xI. Pseudograplhis Nyl. Potius fungus. 1. Ps. elatina (Pers.). — Eur. Subtrib. 11. — Syngraphideïi. Apoth. composita. xu1. Glyphis Ach. 1. Gl. heteroclita Mnt. — Amer. mer., Java, Philiprinæ. 2. GI. labyrinthica Ach. — Omn. terræ tropicæ. 3. Gl. cicatricosa Ach. — Omn. terræ tropicæ. 4. GI. favulosa Ach. — Lusit. et plur. terræ tropicæ. Co D ESS Kixxx, Chiodecton Ach. . Ch. cerebriforme Mnt. — Chili. . Ch. stalactinum Nyl. — Chili. . Ch. hypoleucum Nyl. — Chili. . Ch. petræum Del., Nyl. — Gall. occ. (Cherbourg). DES LICHENS. 135 Ch. myrticola Fée. — Ins. Stoech., Corsica. Ch. albidum (Tayl.) Leight. — Hibernia. . . Ch. sphærale Ach. — Plurimæ terræ trop. . Ch. nigrocinetum Mnt. — Guyan. gall., ins. Borb. . Ch. farinaceum Fée. — Amer. mer. trop. Ch. Meratii Fée. — Amer. æquin. . Ch. seriale Ach. — Amer. æquin. . Ch. effusum Fée. — Amer. mer.trop. «+ . Ch. arthonioides Nyl. (A. glyphis. Fée). — Ibid. . Ch. lacteum Fée. — Amer. æquin. 14. Ch. depressulum Nyl. — Polyn. (Noukahiva). ? An sit hujus loci Hypochnus rubrocinctus Ehrnb.— Am. trop. XEvV. NMycoporuëmn Flot., Nvl. 4. M. elabens Flot. — Eur. (Germ., Helv.). 2. M. pycnocarpum Nyl. — Mexico. var. ohiense Nyl. — Ohio. 3. M. miserrimum Nyl. — Gall. Series VI. — PYRENODEI. TriB. XIX. — PYRENOCARPEI. x. Fhelocarpon Nyl. (Prod. p. 173). 4. Th. Laureri Flot. — German. 2. Th. albidum Nyl. — Algeria. . Th. coccophorum (Mnt. s. Parm.). — Chili. ur. Normandina Nyl. . N. jungermanniæ (Del.).— Eur.(præs.occ.), Am.(Mexico). 2, N. viridis (Ach. s. End.). — Eur., Amer. bor. @o SEB-HBHEEHEE © 10. 1 © à © D au. Endocarpon Hedw., Nyl. a. — Stirps Endocarpi miniati. E. miniatum Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. varr. leptophyllum et complicatum (Ach.) — Eur. . Mühlenbergii Ach. — Amer. bor. fluviatile DC. — Eur., Amer. bor. Moulinsii Mnt. — Pyren., Himalaya. Guepini Moug. — Eur. mer., Australia. corniculatum Nyl. — Abyssinia. . vagans Nyl. — Amer. mer. (Chimborazo). . ? fragile Tayl. — Tasmania. . — Stirps Endocarpi hepatici. . Tuckermani Rav. — Amer. (Carol. mer.). . rufescens Ach, — Eur., Afr. bor. . hepaticum Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. 136 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE E. imbricatum Nyl. Gall. mer. E. exiguum Nyl. — Gallia. 13. E. tenellum Nyl. — Algeria. E. compactum (Mass.).— Eur. (Bavaria). E. peltatum Tayl. — Cap. B. Spei. E. reticulatum Duf. — Hispania. av. Verrucaria Pers., Nvyl. EF. Species potissime saxicolæ vel terrestres. Sectio A. — Paraph. nullæ, gel. hym. iodo normaliter rubens. a. = Thallus squamulosus s. squamuloso-crustaceus. * Sporæ incolores simplices, 8næ in thecis. 4. V. tephroides (Ach., End. ciner. Pers.) (1}—Eur., Am. bor. var. cartilaginea Nyl. — Eur. 2. V. cinerascens Nyl. — Gall. merid. var. crenulata Nyl. — Gall. mer., Bavar. (Arn. 140). 3. V. subcrustosa Nyl. — Algeria, ins. Canar. 4. V. Schæreri (Fr. s. Parm.). — Eur. 5. V. psoromia Nyl. ( End. psorom. Schær.). — Helvetia. “ Sp. fuscæ murali-divisæ, 2næ in thecis. 6. V. pallida (Ach. s. Endoc.). — Eur. 7. V. Garovaglii Mnt. — Eur. var. incrustans Nyl. (huc E. sored. Borr.)— Eur. occ. b. — Thallus areolatus aut pulvereus vel evanescens. “ Sp. fuscæ murali-divisæ, 2næ in thecis. 8. V. umbrina Whlnb. — Eur., Amer. bor., Himalaya. var. ciopima Whinb. — Eur. var. calearea Nyl. (Pol. nigella Kphb.). — Eur. var. monospora Nyl. — Chili. 9.°V. gelatinosa Ach. — Eur. (Helv.). “ Stirps V.rupestris. Sp. 8næ, simplices, raro 1-5-sept. s. murales. 10. V. fuscula Nyl. — Eur. (præs. mer.), Alger. 41. V. catalepta Ach. —- Eur. (Helvetia). 42. V. amphibola Nyl. — Gall. mer., Algeria. V. lecideoides (Mass. s. Thromb.). — Bavyar. (1) Nomen fephroides hic præferendum, ne confundatur Ver- rucaria cinerea Pers. cum Endocarpo cinereo ejusdem. — Ge- nus Verrucaria sistit species invicem maxime confluentes ægerrimeque sæpe limitandas. Nullibi auctores nomina nova facilius proponere suadentur (præsertim parum experti) ; per- suasi tamen sumus species veras multo etiam quidem esse pau- ciores quam hic admisimus. DES LICHENS.  . glebulosa Nyl. — Gallia. . nigrescens Pers. — Eur., Afr., Amer. bor. . fuscella Ach. — Eur., Afr. . viridula Ach. — Eur., Afr., Amer. bor. macrostoma Duf. — Eur. . minima Mass. — Bavaria. . virens Nyl. — Scandinavia (Salæ). . margacea Whlnb. — Eur. varr. æthioboia Whinb. et hydrela Ach. — Eur. var. olivacea (Fr.). — Eur. var. cataleptoides Nyl. (P. catal. Schær.). — Eur. var. ferruginosa Nyl. (V. clop. Dub.). — Gallia. pyrenophora Ach. — Eur. varr. decipiens (Hepp) et rugulosa Nyl. — Eur. varr. Ccataractarum (Hepp) et fontigena (Kphb.).— Eur. var. Sprucei (Leight.). — Eur. . Ungeri Flot. — Germania. . plumbea Ach. — Eur. (Ital. — Gottl.). var. pinguicula (Mass., in hb. Arn.). — Eur. . rupestris Schrad. — Eur., Afr., Amer. bor. varr. calciseda et ruderum DC. — Eur. varr. hiascens (Ach.) et Hochstetteri (Fr.). — Eur. . integra Nyl. et v. murina (Leight.). — Eur. . muralis Ach. etf. puteana Hepp.— Eur. . hymenogonia Nyl. — Gallia, Belgia, Anglia. . amphiboloides Nyl. — Eur. . Sendtneri (Kphb.). — Bavaria, Helvetia. . intercedens Nyl. (Hepp Flecht. 445). — Helvetia. . plicata Mass. (ex hb. Arn.). — Bavaria. . nigrata Nyl. — Pyrenæi. . Dufourei DC. et v. limitata (Kphb.). — Eur. . microspora Nyl. — Gall. occ., Chili. maura Whlnb. — Eur., Ind. orient. “* Sporæ 8næ cylindr., incolores, perith. crassum. V. gibba Nyl. — Algeria. *#** Sporæ 8næ fusconigræ maximæ, multiloculares. V. verrucoso-areolata (Schær. L. H. 538). — Helvetia. OV 14, V * V y LUE 45. V 16. V 17. V 48 V: HA | 19. V 20. V PV cé A. V AA à 22. V 23. V 24. V 25. V 26. V BIEN 28. V. 29, 30. ET 0 2. \. 24. N Sectio B. — Paraph. distinctæ, gelat. hym. iodo coerulescens. . epigæa Ach. — Eur. thelostoma Harrim. — Scotia. . Sphinctrinoides Nyl. — Lapponia. 158 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE : 33. V. lectissima (Fr.). — Eur. var. leptalea (Mnt. s. Biatora). — Algeria. 36. V. epiphylla (Fée). — Amer. trop. 37. V. nana (Fée). — Amer. trop. 38. V. mastoidea (Ach., americ. Fée). — Omn. reg. trop. var. pertusarioides Nyl. — Guyan. gall. var. Tetraceræ (Ach.). — Afr. et Amer. trop. 39. V. innata Nyl. — Ins. Borbonia. 40. V. desquamescens Fée. — Amer. trop. 41. V. nucula Ach. (P. endochr.Mnt.). — Omn. reg. trop. b. — Sporæ latiores, varie vel murali-divisæ, 2næ-8næ. 42, V. muscicola Ach. — Scandinavia. 43. V, Nægelii (Hepp Flecht. 470). — Helvetia. 44. V. thelostomoides Nyl. — Ind. orient. 45. V. geminella Nyl. — Mexico. 46. V. luridella Nyl. — Bolivia. Sectio D.— Sporæ oblongæ sæpius fuscæ, perith. integre nigra. Cetera ut in C. a. — Sporæ magnæ murali-divisæ (1-8 in thecis). 47. V. variolosa Pers. (et f. pyrinoica Ach.).-Afr. et Am. trop. 48. V. borbonica Nyl. — Ins. Borbonia. 49. V. papillifera Nyl. — Guyan. gall. (Lepr. 695). 50. V. epapillata Nyl.— Ceylon (coll. Hook. fil. 2226). 51. V.s“ntrusa Nyl. — Bolivia. 52, V. aspistea Fée (non Ach.). — Omn. reg. trop. 53. V. pyrenuloides (Mnt. s. Tryp.).— Am. mer. trop., Java. b. — Sporæ mediocres plerumque 4-loculares. 54. V. aggregata Fée(s. Pyren.). — Amer. mer. trop. 55. V. complanata Hook. — Omn. fere reg. trop. 56. V. nitida Schrad. — Fere cosmop. (deest in reg. arct. F var. nitidella F1k. — Mixt. cum præced. var. pinguis (Chev., P. adacta Fée). — Eur. occ., Am. 57. V. glabrata Ach. — Eur., Amer. bor. * V. coryli (Mass.). — Eur. 58. V. farrea (Ach. pr. p.) Nyl. — Eur. 59. V. aurantiaca (Fée). — Ind. occ., Polyn. II. Sp. potissime corticolæ (paucæ simul saxicolæ). Sectio C.— Sporæ incol., paraph. graciles, gelat. hym. iodo non colorata. a. — Sporæ 8næ angustiores simpliciter septatæ. PorINA. . V. chlorotica (et carpinea) Ach. — Eur., Amer., Polyn. var. persicina (Krb.).— Eur. var. illinita Nyl. — Eur. var. cinerea Pers. — Eur. DES LICHENS. 159 60. V. circumfusa Nyl. (Blastod. nitida Mass.). — Italia. 61. V. micromma Mnt. — Amer. mer. trop. 62. V. confinis Nyl. — Amer. mer. 63. V. denudata Nyl. — Amer. trop., ins. Borb., Ina. or. 64. V. albescens Nyl, — Guyan. brit. 63. V. ochraccoflava Nyl. — Amer. æquinoct. 66. V. sinapisperma Fée. — Amer. mer. trop. 67. V. Canellæ aibæ Fée. — Amer. trop. . porinoides (Ach.) Mnt. — Amer. mer. trop. . Catervaria Fée (mel. Trypeth.). — Amer. mer. trop. . ochrochlora Eschw. — Amer. mer. trop. . heterochroa Mnt. — Guyan., Brasil. io E. — Sporæ sæpiss. incol., uni- (raro pluri-)-septatæ. Cetera utin C. gemmata Ach. — Eur., Alger., Amer. bor. . conoïidea Fr. — Eur., Alger. . triseptata Nyl. — Gall. merid. . Salweii Leight.— Gall. occ., Anglia. dis AS AL AL AS A A A À 72. V. biformis Borr. — Eur. 73. vaga Nyl. — Madagascar. 74. viridiseda Nyl. — Guyan. gall. 75. Tamarindi Fée, — Amer. æquin. 76. V. insulata Fée. — Amer. æquin. 17: subvelata Nyl. — Ind. orient. 78. Cinchonæ Ach. — Amer. mer. trop. 719. V. tropica Ach.--Omn. fere reg. trop. 80. prostans Mnt. — Amer. mer. trop., C. B. Spei. 81. planorbis Ach. — Amer. trop. | 82. V. planiuscula Nyl. in hb. Fée. — Amer. trop. 83. V. pluriseptata Nyl. (P. Hepp. Næg.). — Eur. 84 . quinqueseptata Nyl. — Amer. (Carol. mer.). 85 epidermidis Ach. et v. analepta (Ach.). — Cosmopol. varr. fallax Nyl. et lactea (Ach.). — Eur. var. pyrenastrella Nyl. — Lapponia. 86. V. rhyponta Ach. — Eur. 87. V. thelena Ach. — Amer. mer. 88. V. cinerella Flot. — Eur. 89. V. halodytes NyL. (sp. saxic., aquat.).- Cherbourg (Le Jolis). 90. V. xylina Nyl. — Gallia. 91. V. oxyspora Nyl. — Eur. v. Limboria Fr. Genus valde dubium. 4. L. sphinctrina Duf. — Eur. 140 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE vs. Hhelemella Nyl. 4. Th. modesta et v. griseella Nyl. — Gall. vas. Endococeus Nyl. E. erraticus (Mass. s. Tichoth.). — Eur. E. gemmiferus (Tayl. s. Verruc.). — Eur. E. perpusillus Nyl. — Gall. (Paris.). Co ND æ visx. Thelopsis Nyl. 1. Th. rubella Nyl. (Sychnog. Bayrh. Krb.). — Eur. Ex. Sérigula Fr. (1). 14. Str. complanata (Fée) Mnt. — Omn. fere reg. trop. var. virescens (Knz.). — Cum typo. 2. Str. nemathora (Fée) Mnt. — Omn. fere reg. trop. 3. Str. ? actinoplaca Nyl. — Mexico. 4. Str. nitidula Mnt. — Amer. trop. 5. Str. Babingtoni Berk. (Anne Verr.?). — Anglia. x. Melanotheca Fée, emend. definitione. M. Achariana Fée (Tryp. anomal. Ach.). — Amer trop. M. arthonioides (Mass. s. Tomas.). — Eur. mer. . M. arthoniella Nyl. — Brasilia. M. gelatinosa (Chev. s. Arth.).— Gallia. M. aciculifera Nyl. — Guyan: gallica. © = © ND (4) Genus Strigula vix nota essentiali ulla separari potest a Verrucaria. Specimina Strigulæ complanatæ pyenidifera sunt frequentisima; inde « Strigula melanophthalmar (definita «ascis deliquescentibus (?), resorptis forsan mature.» Talia ex methodo scholastica graviter adhuc hodie scribuntur!).— Byssophyton sulfureum Mnt. est, quantum ex typo haud rite evoluto video, Verrucaria e stirpe Porinarum. Cel. Montagne suum Bysso- Phyton, similiter ac Coenogonia et Arthoniam noli-tangere, ad- jungit ad Collemaceos (nostro sensu), quibuscum nulla sane iis adest affinitas. Cuinam revera generi aut speciei Collemaceorum accedant illi lichenes vel colore, vel forma vel structura thalli aut apotheciorum ? Contra species analogæ (thallo byssino) ex. gr. in Lecideineis et Lecanoreis non desiderantur. Ut thallo præ- cipua exstat distinctio lichenum a fungis, ita structura thallina longe typiceque diversa invicem dignoscuntur familia Collema- ceorum et familia Lichenaceorum. --- Genus Melanotheca tangit Mycoporum in tribu præcedente. DES LICHENS. 441 Mrypetlhelinn Ach. KE. Secçctio A.— Apothecia subsolitaria (fere VERRUCARIÆ). Tr. uberinum (Fée s. Pyren.). — Amer. mer. trop. Tr. Tr. Er. uberinoides Nyl. — Mexico. melanophthalmum (Mnt. s. Verruc.).— Am. mer. trop. megaspermum Mnt. — Amer. mer. trop. Sectio B.— Apoth. plura connata. d. Er. Tr. b. LE — Sporæ pauciloculares. cruentum Mnt. — Amer. mer. trop. scoria Fée. — Amer. æquinoct. . Leprieuri Mnt. — Guyan. gall. pallescens — Amer. trop. erumpens Fée. — Peruvia. pulcherrimum Fée. — Amer. æquin. duplex Fée.— Amer. æquin. inconspicum Fée. — Peruvia. * annulare Mnt. — Amer. mer. trop. var. oleagineum (Fée). — Bolivia. — Sporæ elongatæ septatæ. Sprengelii Ach. et v. Anacardii (Fée).— Amer. æquin. Tr. platystomum Mnt. — Guyan.gall. i NS Tr: EL: AE: . — Sporæ murali-divisæ. meristosporum Mnt. — Java. varium (Fée sub Messn.)— Amboina. madreporiforme Esthw. — Amer. et Afr. tropicæ. Cumingii Mnt. — Ins. Philippin. sphærioides Mnt. — Guyan. gall. porosum Ach. — Amer. mer. trop. connivens Nyl. — Peruvia, Ka. Asirotheliuen Eschw. conicum Eschw. — Amer. mer. trop. hypoxylon (Fée s. Pyrenod.). — Peruvia. var. macrocarpon (Fée).— Amer. mer. trop. clandestinum (Fée s. Pyrenod.).— Amer. mer. trop. sepultum Mnt. — Amer. æquinoct. Ouissa : p. 89, 10 bis, Collema lepideum Nyl.in hb. Hook. — Afr. occid. trop.; p. 90, 20, b, Leptogium Menziesii (Ach.). — Amer. max. mer., Cap. B. Spei, Ind. or., China; e, L. Hildenbran dii(Garov.)— Eur. med. et præs. mer.; d, L. saturninum (Ach.). — Eur. (præs. frigidior); p.99, Ramalina complanata Ach. formis subjungenda Ramalinæ calicaris; p. 127, 198 bis, Lecidea subscabrosa Nyl. inhb. Till. de Clerm. — verisimiliter e Germania (coll. Schwægrichen), sporis fusiformibus 3-ceptatis. 149 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE Le tableau suivant résume les principales données statisti- À ques que présente cette énumération. Species Galliæ Scandin. Europe Guyane Chilens, Totius terræ L. MICHINERS Ne 6 5 | 6 — —- 8 IL COLLEMEL ESS 47 23 64 5 12 90 III. MYRIANGIEI ..... 1 — 1 — 4 3 IV CAMECIET 7 oee 28 22 31 — 4 34 V. SPHÆROPHOREI .. 3 2 3 — 4 * 6 VILRAOMYCEL ES SES 4 4 5 — 2 Er NII CLADONEET. : -L 25 22 26 26 2 16 45 VIII. STEREOCAULEI ... 10 8 10 — 3 18 IX. ROCCELEETL... 52. 3 — 3 — 4 ZT X: SIPHUERL LL. 250 4 J 2 — 2 9 XI: ONE ER Tan rue 4 2 5 — 4 12 XII. RAMALINEI ..,.... 414 13 17 2 44% 36 XIII: CÉTRARIEÏL.. 7... 7 8 10 — 3 22. XIV. PELTIGEREI...... 11 12 12 — 6 47 XV. PARMELIEI....... 47 34 51 8 38 123 XVI. GYROPHOREI. .... 11 10 11 — 2 17 XVII. PYLINEL SEE 0e € — — Er 1 1 3 XVIII: LECANORET 2 2.. 93 72 | 120 27 47 244 XIX. LECIDEINEI..... .| 114 83 | 132 25 33 223 XX. XYLOGRAPHIDEI.. 4 2 4 — — 6 ANT GRAPHIDEL . 2,1 009 44 62 60 23 210 XXII. PYRENOCARPEI...| 55 30 67 58 11 153 Summa..| 538 | 372 | 642 | 188 | 227 1302 APPENDICE. Je profite de cette occasion pour présenter la définition d’un certain nombre de Lichens nouveaux pour la France, et qui manquent dans le Prodromus Lichenum Galliæ et Algeriæ. 4. VERRUCARIA HALODYTES Nyl. — Thallus tenuis niti- dulus, maculam effingens olivaceo-fuscescentem ; apothecia parva nigra parum prominula, epithecio latiusculo demum supra obtuse impressa, peritheciis dimidiatis; sporæ 8% incolores ovoideæ (altero apice crassiores et medio nonnihil vel DES LICHENS, 145 obsolcte constrictæ) simplices aut uniseptatæ, longit. 0,012-13 millim., crassit. 0,006-7 millim., paraphyses graciies parcissi- mæ. Gelatina hym. iodo non tineta. — Supra saxa schistosa marina, sub aqua vigens, prope Cherbourg, ubi detecta fuit a cl. Aug. Le Jolis. Facillime dignota species e stirpe Verrucariæ epidermidis. » ODONTOTREMA Ny1. Thallus parum visibilis,apothecia the- lotremoidea (gymnotremoidea) nuda, primo clausa, dein margine excipulari denticulato-rupto dehiscentia, epithecium concavum operculi instar medio denticulato-aperti obtegente. 2. O. PHACIDIOIDES Nyl.— Thallus macula alba indicatus; apothecia atra mediocria (latit. 0,8-1,2 millim.) rotundata, adnata, patellarioidea, sed propius visa superne conniventer 6-8- denticulata, dentibus versus centrum versis demum apertum, epithecium ostendens infra situm concaviuseulum concolor, in- tus medio albida; sporæ 8væ oblongæ vel oblongo-fusiformes incolores, sæpe arcuatæ, uniseptatæ, longit. 0,012-19 millim.. , crassit. 0,0035-45 millim., paraphyses graciles. Gelatina hymenea iodo coerulescens. --- Ad lignum vetustum ilicis in Corsica lectum a cl. Léveillé. Hypothecium infra tenuius nigrum quam pars excipuli (marginis proprii) superior epithecium obtegens vel denticulato-marginans, quæ duplo est crassior. 3. LECIDEA LÆVIGATA Nyl.-— Thallus albus vel albo-glauce- scens lævigatus, rimuloso-diffractus; apothecia fusco-rufe- scentia superficialia, planiuseula, distinete marginata vel margine demum depresso, mediocria (0,5-1 millim.), intus pallida; s p o- ræ 82æincolores ellipsoideæ, long.0,018-22 millim., crassit. 0,008- 0,010 millim., paraphyses graciles. Gelatina hymenea iodo coeru- lescens, dein vinose rubens. --- Supra saxa schistosa ad littus marinum prope Cherbourg (Gréville) lecta a el. Le Jolis. Habitu externo haud parum accedens ad L. phæopem Nyl., sed apo- theciis aliis et revera forte nimis affinis polymorphæ L. coar- ctatæ, a qua differt apotheciis firmioribus (non desiccatione col- labentibus vel crispatis) et habitu diverso. 4. PYRENOPSIS FUSCATULA Nyl. --- Thallus obscure fu- scus vel brunneo-niger minutus, granulatus, effusus, granulis passim agglomeratis et in glomerulos depressiusculos confluenti- bus plus minus discretos (inde faciei macularis), satis substrato adhærentes, granulis alibi depressioribus maculasque (vel acer- vulos) formantibus irregulares plus minus se extendentes et varie 144 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE confluentes ; apothecia non rite evoluta visa, gelatina hym. iodo paullum coerulescens. --- Ad saxa schistosa prope Cherbourg lecta a el. Le Jolis. Facie est fere omnino Pyreno- pseos fuliginosæ (Whinb. sub Verrucaria), sed granulis thalli magis noduloso-graniformibus fuscis (nec nigris) magisque con- fluentibus et magis substrato adhærentibus. Spermogonia in- nata minuüssima (latit. 0,04-0,05 millim.), spermatia oblonga vel oblongo-cylindriea, longit. 0,002 millim., crassit 0,0005 millim. Cellulæ exteriores thalli rufo-tinctæ compositæ, sat laxe junctæ. 5. STIGMATIDIUM LEUCINUM Nyl. — Thallu s albus vel albo- glaucescens tenuis (crass. cirea 0,3 millim.), linea nigricante li- mitatus, superficie æqualis opacus, rimulosus; apothecia nigra minutissima punctiformia conferta, Hoe fusco-nigri- cantia profunde intrusa (ita in sectione visa linearia vel fere aci- cularia), altitudine prope thalli (latit. vero solum 0,075-0,1 mil- lim.); sporæ 6-80 oblongæ fuscæ, 5-7-septaiæ, altero apice nonnihil crassiores, longit. 0,018-25 millim., crassit. 0,007-8 millim., paraphyses non regulares nec bene discretæ, hypothe- cium pon infuscatum. Gelatina hymenea iodo (saltem passim dilute) coerulescens. --- Ad saxa schistosa prope Cherbourg (Gréville) lecta a el. Le Jolis. Species eximie concinna. Facie externa aliquantulum refert St. crassum, sed mox color thalli alius (candidus), sporæ aliæ. 6. ARTHONIA DIFFORMIS Nyl. -- Thallus albus tenuis in- determinatus opacus, passim rimosus et inæqualis; a pothecia majuseula vel mediocria (latit. 4 millim., longit. 2 millim. ad- tingentia) nigra vel fusco-atra opaca anguloso-difformia vel ra- moso-incisa, sæpius margine thallino rima diseisso cineta, intus concolora; sporæ 8væ fuscæ oblongæ, medio crassiores, 5-7- septatæ, longit. 0,025-35 millim. , crassit 0,013-15 millim., thalamium lamina tenui visum nonnihil rufescens. Gelatina hy- menea iodo coerulescens, dein vinose rubens. --- Ad corticem quercus silvæ Hardt prope Mulhouse lecta a divo Dre Muehlen- beck, ex hb. Mougeot. Apothecia fere ut in À. angulata Fée. Vix est nisi varietas sporis simplicioribus Arthoniæ spectabilis Flot. (Op. scripta v. arthonioidea Schær. En. p.151 pr. p.). 7. MELASPILEA DIMORPHA. Hysterium dimorphum Duf. hb. — Thallus macula albicante indicatus ; apothecia atra lineari-lanceolata recta (long. 2-3 millim., latit. 0,5 millim.), DES LICHENS. 4145 emergentia, demum superficialia, primum epithecio angusto ri- miformi margine tumido, dein epithecio planiusculo margine tenui et vix prominulo, intus hypothecio leviter fuscescente ; sporæ 8 fuscæ oblongæ 1-septatæ, longit. 0,027-34 millim., erassit. 0,010-14 millim., paraphyses gracilescentes non con- feritæ. Gelatina hymenea iodo passim et dilute coerulescens. --- Ad ramos denudatos Juniperi phœniceæ in Insulis Stoechadibus detecta a cel. L. Dufour (ex hb. Lév.). Forte sit potius Xylogra- pha, sed sporis fuscis uniseptatis et paraphysibus Melaspileæ. 8. MycoPporuM MiISERRIMUM Nyl.--- 'T hallus macula palle- scente vel obsoleta indicatus; a pothecia minuta difformia atra macularia 2-6-nodulosa (nodulis conceptacula Verrucariæ imi- tantibus convexis, sed epithecio nullo impresso), intus et infra albida, inter nodulos omnino depressa; thecæ sphæroideæ vel oblongo-sphæroideæ, s po r æ 81e oblongæ incolores 3-5-septatæ (et varie sæpius parceque longitrorsum divisæ), longit. 0,015 millim., crassit. 0,005 millim., paraphyses nullæ, thalamium incolor laxe indistincte cellulosum, conceptaculum nigricans conspicue fusco-cellulosum. Gelatina hymenea iodo non tincta, protoplasma thecarum vinose rubens.— Ad cortices Iævigatos in Gallia ex collectione Chevalier (speciminibus communieatis a Dre Mougeot). Extus speciem habet fere Arthoniæ minutulæ Nyl., at mox distinguitur nodulis convexis quos exhibent apothecia, quasi Verrucariam mentiens apotheciis minutissimis aggregatis basi depressa confusis. 9. MELANOTHECA GELATINOSA. Arthonia gelatinosa Chev.Journ. Phys. 1822, FI. Paris. p. 543.— Thallus macula pallescente sat determinata indicatus; apothecia atra mediocria (latit. circa 4 millim.) rotundata vel oblonga depressa opaca, immar- ginata, nonnihil inæqualia, intus albida, nucleis theciferis 3-6 in quovis apothecio ; s por æ 8%æ incolores oblongo-ovoideæ, al- tero apice paullum crassiores, 3-septatæ, episporio distincto, paraphyses nullæ, hypothecium incolor. Gelatina hymenea iodo non tincta, protoplasma thecarum vinose rubens. --- Ad Alnos et Sorbum aucupariam in Gallia, ad Parisios, ex Chevalier (cujus typos communicavit Dr Mougeot). … 146 Acroscyphus ..... 93 Agyrium ....... 128 Alectoria ....... 98 Amphiloma...... 410 Argopsis ....... 97 Arthonia ....... 132 Ascidium....... 118 Astrothelium .... Bæomyces ....,. 93 BEA set 119 Byssocaulon..... 119 Calicium ....... 91 Cetraria...... ,+ 100 Chiodecton...... 134 Enored Re LA 98 Cladonia ....... Y4 Coccocarpia..... 109 Cœnogonium .... 119 Collema........ 89 Coniocybe ...... 92 COM ee see 410 Dactylina. ...... 99 Dermatiscum .... 116 Dichonema..... AA DTA pue 116 Dufourea....... 99 Endocarpon ..... 435 Endococcus ..... 140 Ephebe ........ 88 Erioderma...... 410 EVER... 99 Glossodium ..... 94 CIYPMS 0. 134 Glypholecia ..... 415 Gomphillus ..... 127 Gonionema...... 88 Graphis ........ 128 ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE DES INDEX GENERUM. Gymnotrema se» ARS Gyrothecium .... 127 Helminthocarpon. 130 Heppia.,.:.:0.. 110 Heterina ....... 91 Lecanactis. ..... 134 Lecanora....... 112 Lécideas 7. 419 Leptogium...... 90 LCA 16 2... 88 Limboria ....... 139 Lithographa. . ... 128 Melanotheca..... 440 Melaspilea...... 134 Mycoporum ..... 135 Myriangium..... 91 Nephroma ...... 101 Nephromium .... 101 Neuropogon..... 98 Normandina ..... 135 Obryzum ....... 91 Odontotrema .... 127 Omphalaria..... 88 Opegrapha. ..... 130 (Ozocladium) .... 119 Pannaria ....... 108 Parmelia ....... 104 Paula 65. 88 Peltigera... 2:21. 401 Pobnia se, 116 Pertusaria...... 116 PRIVCUS. nee 117 Phylliscum...... 91 PIryscia :..... 406 Pilophoron...... 96 Placodium ...... 411 Platygrapha..... 43 a ———— LICHENS. Platysma........ 100 Pseudographis .... 134 Psoroma ........ 108 Pterygium....... 88 Pyrenopsis....... 88 PYAINE +, use 0 Ramalina ........ 99 Ricasolia ........ 103 Roccella 7722 97 Schizographa .... 134 (Schizoxylon)..... 127 DIDHUIL. : eu 0e 92 Solorinai. LUS 101 Sphærophoron.... 93 Sphinctrina ...... 91 Spilonema ....... 88 Squamaria....... 1410 Stereocaulon ..... 96 DHEA AS au Re 401 Stigmatidium..,.. 132 SUIpUla... ... 140 Synalissa........ 88 Thamaolia....... 98 Thelenella ....... 140 Thelocarpon...... 135 Thelographis .. ... 130 Thelopsis ....... 140 Thelotrema ...... 117 Thysanothecium... 94 Trachylia 00e 93 Trypethelium .... 141 Umbilicaria ...... 107 Urceolaria. ...... 116 Feed en PE 98 Varicellaria ...... 417 Verrucaria....... 136 Xylographa...... 128 DE L EMPLOI DES OBSERVATIONS AZIMUTALES POUR LA DÉTERMINATION DES ASCENSIONS DROITES ET DES DÉCLINAISONS DES ÉTOILES, Par NE. KEnnaum. HHKAKS. ———_—e— En 1855, M. Houzeau a communiqué à l’Académie de Bruxelles, dans sa séance du 4 juin,une méthode pour déter- miner simultanément la latitude, la longitude, l’heure et l’azimut par des passages dans deux verticaux. Dans cette méthode, l'emploi de plusieurs étoiles distinctes dont les positions sont supposées connues, est indispensable ; consé- quemment, les erreurs commises sur les coordonnées adop- (ées pour ces astres se reportent sur les résultats. Mais, comme, en employant les étoiles dites fondamentales, ces erreurs sont nécessairement très petites, cette méthode est d’une approximalion suffisante pour les voyageurs. Dans un mémoire présenté à la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, dans sa séance du 9 juillet 4855, j'ai traité de l'emploi des observations azimutales pour la détermination des coordonnées astronomiques des étoiles, et spécialement des déclinaisons, en insistant sur les avan- | tages de ces observations, qui sont à la fois indépendantes des réfractions et des flexions. 148 DE L'EMPLOI Quelques mois plus tard, en janvier 1856, M. Babinet a communiqué à l’Institut une méthode au’il avait déjà tronvée depuis longtemps, pour déterminer la latitude d’un lieu par les azimuts extrêmes de deux circompolaires diffé- rentes. Il définit son but dans la phrase suivante : « Il ne s’agit point ici d’une détermination qui puisse prétendre à une extrême précision, On veut une détermination géogra- phique où de voyage, qui comporte une exactitude suffi- sante, et qui puisse s’obtenir en peu de minutes, sans baro- mètre, sans thermomètre, sans tables de réfraction, et sans connaissance du méridien. » L'emploi de deux étoiles diffé- rentes dont on suppose les coordonnées connues, est en particulier un inconvénient que M. Babinet a fait disparaître plus tard dans d’autres méthodes, comme nous le dirons plus loin. Lors de la formation de l'expédition destinée à la recherche des sources du Nil Blanc, expédition qui vient d’être dis- soute, consulté par l’un des membres de cette expédition, sur les procédés les plus convenables pour la détermination des coordonnées géographiques, j'ai proposé de faire des observations azimutales de plusieurs étoiles, dans Îles loca- lités où la commission séjournerail; j'ai indiquéles conditions dans lesquelles devaient être faites ces observations, et Jai construit les formules nécessaires pour leur réduction. Ge procédé a été communiqué par moi à la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, dans sa séance du 8 décembre 4856, et résumé dans le compte rendu de cette séance. Enfin, dans les séances de l’Institut du 26 janvier et du 9 février 1857, M. Babinet revient sur la détermination de la latitude par les observations azimutales, en employant les observations d’une même étoile dans plusieurs azimuts, spécialement à ses passages aux azimuts extrêmes ou au DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 149 premier vertical. Nous reviendrons plus loin sur ces métho- des, qui sont très intéressantes. Dans le travail que nous publions aujourd’hui, nous avons pour but de réunir nos divers procédés et nos formules con- tenues dans nos mémoires antérieurs déjà cités, d’y joindre les détails pratiques nécessaires, d'indiquer de nouveaux moyens d'augmenter la précision des observations azimutales de manière à rendre les résultats qu’elles peuvent fournir plus exacts que ceux des autres observations, et notamment des observations méridiennes. En un mot, nous voulons faire voir que toute l'astronomie peut se faire, avec grand avantage, par des observations d’azimut. Actuellement, presque tous les travaux astronomiques sont fondés sur des observations faites dans le méridien. Ces observations présentent de très graves inconvénients, notamment pour la mesure des déclinaisons. J'ai déjà cité les réfractions et les flexions des cercles. Les réfractions présentent d'énormes incertitudes. Ellesne peuvent être calculées qu’en tenant compte de la tempéra- ture et de la pression barométrique dont elles dépendent, puisque ces deux éléments modifient la densité de l'air. Nous ayons, dans des mémoires antérieurs, fait connaître un moyen d'obtenir la température exacte de l’air. La pres- sion barométrique est mesurable avec une assez grande pré- cision. Il semble donc que, dans ces conditions , on peut espérer connaîlre assez exactement la réfraction, mais il n’en est rien. En effet, ce n’est pas seulement la tempéra- ture générale de l'air du lieu qui détermine la réfraction pour l'observation présente, mais en même temps la température de l’air en contact avec la surface de l'objectif, qui néces- sairement diffère. Ce n’est même pas cette dernière tempé- rature seule qui agit, mais en même temps la nature des surfaces isothermes qui existent entre l’objectif ct la région 450 DE L'EMPLOI où l’air possède la température générale du lieu, région à partir de laquelle on pourra regarder les couches d'air de même température comme horizontales. Pour faire voir le rôle de ces surfaces , considérons un instrument méridien placé dans une salle rectangulaire, et voyant le ciel par une fente horizontale dans le toit et par des fenêtres verticales, comme cela a lieu à l'Obser- vatoire de Paris et dans presque tous les observatoires. La température intérieure diffère presque constamment de la température extérieure. Si elle est plus basse, et si on pointe par une des fenêtres verticales, le rayon lumineux, à la rencontre de couches d’air froid verticales, se rapprochera de l'horizon, et le froid de l’air voisin de l'instrument, loin d’avoir augmenté la réfraction, l'aura diminuée. L’inverse aurait lieu si la température était plus élevée dans la salle que dehors. Mais les phénomènes seront encore plus com- pliqués parce que les couches isothermes ou plutôt de même densité ne restent pas verticales, mais prennent des formes tout à fait inconnues et variables, qui doivent présenter ordinairement leur convexité à l’extérieur si l’air est plus froid à l’intérieur qu’à l’extérieur, et leur concavité dans le cas contraire. Généralement, toutefois, le froid intérieur doit diminuer la réfraction, tandis qu’il l’augmente à l'extérieur, et de plus, l'angle des rayons lumineux et de ces surfaces pouvant être très grand même pour de petites distances du zénith\, les erreurs peuvent être très notables. Dans ces circonstances, avec quelle température faire le calcul? Il'est évident que le mieux est de négliger tout ce qui passe entre lobjectif et la distance à laquelle l’air est à la température générale du lieu, et d'employer cette dernière température. Vouloir tenir compte de la température intérieure est absurde, puisqu'on ne sait pas dans quelle sens elle a agi. J’insiste sur cette dernière remarque, pañce que tous les astronomes ne DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 151 semblent pas avoir réfléchi à ces considérations, et il a été proposé de se servir de la température intérieure (a). Mais, quoi que l’on fasse, on commettra toujours des erreurs. C’est en vain que l’on croirait s’en affranchir en plaçant l’instru- ment dehors, à l'air libre. Le verre a un pouvoir émissif considérable, et, par suite, l'objectif et aussi l’air ambiant, prendront une température très différente de celle de Pair. Il se produira alors, à la surface de l'objectif, ce qui se faisait à l'ouverture des trappes. Dans le sens azimutal , au contraire, tout est symétrique autour de l'objectif, puisqu'il n’y a pas de raison pour qu'il en soit autrement, comme dans le sens vertical, où agit la pesanteur. Le vent seul peut influer; mais quand il existe, lui-même empêche la température de l'objectif de différer notablement de celle de l'air, et sauf auprès de l'horizon, les réfractions azimutales sont insensibles. Ajoutons qu’en outre de l'action de la chaleur sur la densité de l'air, il n’est pas prouvé que la température n’ait pas une autre action sur le pouvoir réfringent de ce ga. Cela a lieu pour certains corps, le verre, par exemple: chaud, il réfracte plus que froid. L’humidité de l'air, si difficile à mesurer, a aussi une petite influence sur le pouvoir réfringent, comme l’a prouvé Arago, avec un appareil interférentiel. | Il résulte donc de ce qui précède que, quand même les réfractions moyennes et la température de l'air seraient bien connues, il serait encore impossible de calculer l'influence (a) Pour juger de cette influence des trappes, le mieux serait de diviser les observations d'un même astre en trois séries : celles pour lesquelles la température intérieure est supérieure à la température extérieure, celles pour lesquelles elle lui est égale, celles pour lesquelles elle est inférieure, et de comparer les déclinaisons fournies par chacune des séries. 159 DE L'EMPLOI de la réfraction sur les déclinaisons. Mais il s’en faut de beaucoup que les réfractions moyennes soient hien connues, puisqu'il a été donné plusieurs tables différentes. Il faut partir d'hypothèses pour les calculer. Près du zénith, sans doute, il y a peu d’inconvénient à ces hypothèses, mais en approchant de l’horizon , la loi inconnue des variations de la densité de l’air avec sa hauteur, met toutes les théories en défaut. Le meilleur moyen d'étudier les réfractions est de com- biner des observations azimutales avec des observations de hauteur, ce qui nous ramène à l'emploi de l’alt-azimut qui non seulement peut étudier les réfraclions, mais encore en affranchir. Outre les erreurs produites par la réfraction, il y a, lorsqu'on observe dans un sens vertical, déformation des cercles par la flexion provenant de l’action de la pesanteur. Ces déformations produisent des erreurs que le calcul ne peut faire connaître avec certitude. Il y a encore déforma- tion par l’action de la température , qui diffère souvent notablement dans le bas et dans le haut de la salle. De plus, les images des étoiles sont allongées dans le sens vertical par la dispersion de l'atmosphère qui en sépare les couleurs, de sorte que la coloration et l'intensité de la lumière atmosphérique peuvent changer la situation du maximum de lumière. Tout le monde ne voyant pas les couleurs de la même manière, au même instant chaque observateur voit une situation différente à ce maximum; de là des équations personnelles de pointé. Dans le sens azimutal, rien de semblable n’a lieu, à cause delasymétrie desimages. Dans son mémoire du 26 janvier 1857 (voir les comptes rendus de l’Académie des sciences), M. Babinet présente des considérations analogues aux précédentes et que nous croyons devoir reproduire : DES OBSERVATIONS AZIMUTALES, 153 « Les inconvénients de l'emploi des angles mesurés dans le plan du méridien sont, dit-il : » 4° L’incertitude des réfractions avec les indications peu sûres du thermomètre et du baromètre; » 2° La flexion et la déformation des limbes circulaires mobiles et d’une forme tellement complexe, que le calcul né peut remédier à ces causes d'erreur; » 5° Le pointé par des fils horizontaux qui, avec la dis- persion et l’absorption de l'atmosphère, n'offre rien de fixe et varie avec le plus ou moins d’illumination du champ. » 4° L’imperfection de l’image focale de l'étoile, l'équa- tion personnelle du pointé qui n’est pas compensée, et enfin l'erreur d’axe qui se manifeste quand on observe la même étoile circompolaire à deux hauteurs différentes. Quant aux erreurs de division, on suppose que, par des études très laborieuses ct dont Bessel nous a donné un exemple plus admiré qu'imité, on soit parvenu à en (enir compte dans toute l'étendue du limbe divisé. » Il est évident que les arcs divisés horizontaux n’of- frent aucun des inconvénients des arcs divisés sur un limbe vertical. D'abord on peut leur donner un diamètre quelconque, comme, par exemple, quatre mètres et plus ; tandis que jusqu'ici, pour les limbes verticaux, la flexion des matériaux n’a pas permis de dépasser deux mètres. » La réfraction agissant dans le plan vertical n’a aucune influence sur les erreurs azimutales. I suffit de rappeler les observations merveilleuses faites à l'instrument des passages situé dans le premier vertical, pour établir la supériorité de ce mode d’observer. De plus, on supprime l’emploi du baromètre, et surtout du thermomètre. » Les étoiles par suite de la dispersion de l’atmosphère, qui est un quatorzième ou un, quinzième de la réfraction totale, offrent un spectre allongé vertical qui, pour une 154 DE L'EMPLOI réfraction d’une minute vers la hauteur de 45 degrés, n’a pas moins de 4 secondes de dimension verticale, le long de laquelle l'absorption variable de l'atmosphère et l’imper- fection de l'objectif répartissent d’une manière variable le maximum de lumière sur lequel pointe l'observateur. Ce centre d’intensité est donc essentiellement variable quand on bissecte l’image de l'étoile par un fil horizontal. Il n’en n'est pas de même pour la bissection de l’image par un fil vertical. L’allongement de l'étoile en hauteur aide au con- traire à l'exactitude de la bissection. Le pointé de la lunette méridienne qui est de cette espèce n’a jamais donné lieu à aucune remarque défavorable, pas plus que le pointé à fils verticaux dans l'instrument des passages placé est et ouest. » On voit par ce qui précède, combien sont nombreux les _ avantages des instruments azimutaux sur les instruments méridiens, et l’on s'étonne alors de l'emploi presque exclusif de ces derniers. Mais les causes en sont faciles à trouver. Les observations azimutales sont des observations de temps, puisqu’elles consistent à déterminer l’instant précis auquel un astre passe par un azimut donné. Les observations au cercle méridien sont au contraire des mesures d’are, pour lesquelles il semble à priori que l’on peut obtenir un degré de préci- sion plus grand que pour les mesures de temps. Je dis à priori, car en réfléchissant à toutes les causes d’erreur des arcs verticaux, erreurs dont nous venons de parler, il est douteux que l’on puisse atteindre plus de précision. Quoi qu’il en soit, cette première impression est celle qui a déter- *miné le choix des cercles muraux pour les déclinaisons. I faut y joindre, au reste, un autre motif qui a dû exercer une grande influence. Au cercle mural, les différences de déclinaison des astres sont directement obtenues après les corrections plus ou moins bonnes de réfraction, tandis que, DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 155 pour les déduire des observations azimutales, il faut des artifices de calcul que l’on n’aperçoit pas immédiatement. Le cercle méridien est donc plus élémentaire, c’est une raison pour qu’il ait étéemployé de préférence, mais non pour qu’il soit préférable. Nous verrons plus loin comment on peut corriger des erreurs de l'instrument, avec une très grande précision, Îles mesures azimutales, c’est-à-dire, tenir compte des inclinai- sons d’axes, des erreurs de collimation, de graduation, etc., et, dès lors, la seule objection que l’on pourrait faire à l'em- ploi des mesures d’azimut au lieu des mesures de hauteur au méridien pour la détermination des déclinaisons, serait de faire intervenir à la fois des mesures d'arc et de temps. Cette objection n’en est pas une, vu les incertitudes des mesures de hauteur, comme nous l'avons déjà dit; mais, au reste, dans nos formules, nous ferons voir qu'il est possibler d’éliminer entièrement toute influence des irré- gularités de marche de la pendule, quelque anormales qu’elles soient. De plus, et encore bien que ce ne soit pas nécessaire pour l’emploi de nos formules,nous indiquerons des procédés très simples, par lesquels on peut transformer les observations azimutales en des opérations de pointé ana- logues au pointé des hauteurs méridiennes, et dès lors, l’ob- jection ci-dessus, quoique sans valeur, disparaît totalement. Quant aux différences d’ascension droite, l'instrument généralement employé, savoir, la lunette méridienne, ou ins- trument des passages, est en réalité un instrument azimutal, puisqu'il a pour but d'observer l’heure des passages dans un même azimut, qui est le méridien. Cet instrument, s’il est parfaitement rectifié, donne directement les différences d’ascension droite des astres. Le mode d’observer étant le même que celui de l’alt-azimut, il ne semble pas, au pre- mier abord, que nous ayons d’objection à faire à la lunette 156 DE L'EMPLOI méridienne en faveur de ce dernier instrument. Mais, au contraire, nous dirons que la limitation desobservations à un seul azimut, limitation qui a lieu dans la lunette méridienne, estun énorme inconvénient, en ce que toutes les différences d’ascension droite sont entièrement affectées des erreurs de la pendule. Or, il est parfaitement connu que, quelques précautions que l’on prenne pour obtenir des pendules une marche parfaitement régulière, on ne peut les empêcher d’éprouver un grand nombre d'anomalies, qui, pour la plu- part, sont dues au changement de la température. On a beau compenser la longueur du balancier, la température exerce sur la marche mille actions qui ne viennent pas de cette longueur, et, en particulier, elle modifie notablement les frottements par la dilatation et surtout le changement d'état des huiles. Or, si, comme nous l'avons fait voir à l’occasion de lhorlogeric électrique, on remarque que lin- tervention du moteur sur lequel la température réagit en modifiant les frottements, peut faire varier la longueur du pendule qui bat la seconde, et renverser même les lois de l’isochronisme, il est évident qu’il n’y a pas de compensa- tion complète possible contre les effets de la température. L'expérience confirme sur ce point la théorie, Ainsi en comparant la marche diurne que prend la pendule sidérale de l'Observatoire de Paris, en été eten hiver, on voit qu’elle varie de un dixième de seconde environ par chaque degré de température. Or, comme il fait plus chaud le jour que la nuit, les pendules présentent une marche périodique, variable dans chaque saison et inconnue, dont le jour est la période. L'effet de cette période disparaît donc, dans le cal- cul du mouvement diurne de la pendule par le retour d’une même étoile au méridien. Si ensuite, avec ce mouvement diurne ainsi obtenu, on applique les corrections nécessaires pour déduire des observations de passage de deux étoiles DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 157 leur différence d’ascension droite, on commet une erreur qui vient de ce qu’on s’est servi d’un mouvement diurne moyen, au lieu de l'avance horaire correspondant à l'intervalle des observations. Les observations des mêmes étoiles, à part quelques étoi- les brillantes, ne se faisant que la nuit, et spécialement dans la soirée, il ne peut y avoir compensation dans les moyennes, et l’on rapporte au ciel les variations inconnues du mouve- ment de la pendule. Nous venons de parler de la température, mais il peut exister dans l’horloge beaucoup d’autres variations périodi- ques, les unes dépendant de la pression atmosphérique, d'autre seulement du mécanisme lui-même. Dans lalt-azimut, on peut, comme nous le verrons plus loin, éliminer toute influence de la pendule. En outre, le procédé dont nous avons parlé et que nous décrirons plus loin, pour faire les observations azimutales par des opérations de pointé, permet d'introduire des mesures d’arc au lieu des mesures de temps, ce qui comporte une bien plus grande précision. De plus, ce procédé fait disparaître les équations personnelles, la différence d'estime des passages le jour et la nuit, ct l'influence des ondulations sur cette estime. Nous n'avons jusqu'ici parlé des avantages des instruments azimutaux sur les instruments méridiens qu’au point de vue de la précision des observations. Il est toutefois une autre considération qui, quoique secondaire, mérite cependant d'entrer en ligne de compte. Je veux parler de la commodité de l’observateur. Les observations azimutales d’un astre offrent en effet l'immense avantage de pouvoir être faites pendant toute la durée de la présence de cet astre au-dessus de l’hori- zon, et elles nesont pas restreintes à un seul instant très court pouvant tomber aux heures les plus incommodes de la jour- née ou les plus fatiguantes de la nuit. Avec elles, on n’est pas 158 DE L'EMPLOI exposé, après avoir veillé plusieurs heures pour attendre le moment favorable, à voir un nuage cacher l’astre au moment où on allait l’observer. Pour les déterminations d’azimut on profite de toutes les éclaircies, ce qui permet d'observer plus . fréquemment, et on peut choisir les instants où*on est le mieux dispos, question très importante au point de vue de la qualité des observations. Objectera-t-on la plus grande longueur des calculs de réduction”? Cette objecti@® n’est pas sérieuse. D'abord si, en effet, le calcul de réduction pour chaque observation est plus long, la précision des observations azimutales étant plus grande, une seule d’entre elles vaut une moyenne de plusieurs observations méridien- nes. Elle offre même la certitude que la limite des erreurs est renfermée entre les limites restreintes où la probabilité seulement indique que doit être contenue la moyenne en question. À égalité, à supériorité même de précision, les cal- culs de réduction ne seront donc pas plus longs pour les obser- vations azimutales que pour les observations méridiennes. Mais quand même la réduction serait plus longue, n’est-il pas préférable au point de vue de l’astronome d’employer quelques minutes de plus à faire les calculs, pour éviter de passer souvent plusieurs nuits à attendre le moment favo- rable pour une observation dont la réduction serait plus courte, et au point de vue dela précision des résultats, doit- on s'arrêter à de pareilles objections ? En résumé : lorsqu'on compare entre elles les déclinai- sons et les différences d’ascension droite des étoiles fonda- mentales prises dans divers catalogues, on y remarque des divergences très grandes, et qui paraissent provenir du mode d'observation employé. Les observations méridiennes ont sans doute l'avantage de présenter une grande simplicité, mais elles sont altérées par diverses erreurs provenant surtout pour les déclinaisons, DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 459 de la réfraction, de la flexion des lunettes et des cercles et de la dispersion atmosphérique, pour les ascensions droites, des équations personnelles et des erreurs périodiques des pendules. | C’est à ces erreurs diverses qu’il fautattribuer les différences remarquées entre les divers catalogues d’étoiles fondamen- tales, et il semble que, quant à présent, on a tiré de Pastro- nomie méridienne tout ce qu’elle peut donner comme préci- sion. Pour aller plus loin, il faut donc recourir à de nouveaux procédés d'observation. La formule générale qui lie l’azimut d’an astre à son angle horaire et à sa déclinaison est (4) Sin ! cos » —1tg D cos [ — sin y cot a dans laquelle ! est la latitude du lieu d'observation, + l'angle horaire et D la déclinaison de l’astre, a l'azimut à partir du point nord, compté positivement dans le sens des angles horaires, c’est-à-dire du nord vers l’ouest. C’est la formule donnée par le triangle sphérique dans lequel on joint l’astre au pôle et au zénith, et le pôle et le zénith entre eux. Si on fait plusieurs observations d’un même astre, c'est- à-dire si on note au moyen de la pendule l’instant auquel cet astre passe par diverses positions de la lunette corres- pondantes à diverses lectures du cercle azimutal, on aura plusieurs équations de la forme (1). l'ou la latitude du lieu a la même valeur dans toutes ces équations, D ou la décli- naison de l'étoile peut également être regardée comme constante, car elle ne varie que de quantités négligeables dans l’intervalle des deux observations du même jour (a). (a) Au reste, connaissant par une première approximation la valeur de l’ascension droite et de la déclinaison d’une étoile, les formules de la nutation et de l’aberration font connaître la varia- tion très petite que ces éléments ont pu éprouver dans l'inter- valle de deux observations. On trouve ces variations en tables 460 DE L'EMPLOI L’angle horaire varie de quantités approximativement con- nues par la pendule, et le changement de l’azimut en passant d’une observation à l’autre, est connu par la différence des lectures du cercle azimutal correspondant à ces obser- vations. Toutes les équations ne renferment donc que quatre inconnues, en supposantle mouvement de la pendule connu, savoir : L, », D et a de la première observation. Si donc on a quatre observations d’une même étoile, on peut détermi- ner ces quatreinconnues approæimalivement. Je dis approæi- malivement, parce que nous avons supposé le mouvement de la pendule parfaitement uniforme. Après la détermination des valeurs approximatives, nous verrons le moyen de nous débarrasser de cette condition. Le mouvement moyen de la pendule est d’ailleurs connu si on a observé le retour d’un même astre au même azimut. On facilite beaucoup la détermination des valeurs appro- chées de L, », D et a, si on a déterminé par les observations des azimuts extrêmes d'une même circompolaire la lecture du cercle azimutal qui répond au méridien. Cette opération peut être faite avec une grande précision, comme nous le verrons plus loin, et elle nous servira très utilement à la détermination des valeurs exactes de /, et D comme à celle de leurs valeurs approchées; conséquemment on doit à peu près la regarder comme indispensable. Les valeurs des azimuts des observations sont alors connues, et trois obser- valions d’un même astre suffisent à déterminer !, # et D approximativement. On a, en effet, les trois équations dans les éphémérides pour les étoiles dites fondamentales. Si - l'astre observé n’est {pas une étoile, on a également parles tables son changement de position dans l'intervalle des observations. On peut done faire le calcul en ayant égard à ces changements. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 461 Sin ! cos 9 — tg D cos ! — sin » cot a (2) {Sin L cos (? + m) = tg D cos! — sin(y + m) cota Sin { cos (9 + m,)—= tg D cos ! — sin (? + m) cot @ équations dans lesquelles on connaît a, a, a, et où m et m; sont connus approximativement par la pendule. En retranchant les deux dernières équations de la première, on élimine D, et les deux équations résultantes divisées par cos # son : Sin L (1 — cos m + sin m tg ?) — cot a, cos m (gy + cot a, sin m — cot a tg y Sin L (1 — cos m, + sin M (g y) — cot a cos m, tg # + cot sin M — cota (ge En divisant ces deux équations membre à membre, on élimine sin let on a une équation du second degré en tg » d’où on tire deux valeurs de cette tangente, entre lesquelles il est facile de reconnaître à vue, d’après les conditions de l’observation, celle que l’on peut admettre. On ferait, au reste, disparaître tout doute par une quatrième observation. Substituant cette valeur dans l’une des équations (3) on a sin, puis mettant pour lets leurs valeurs dans la première des équations (2), on a tg D. | Les valeurs ainsi obtenues peuvent être considérées comme exactes si l’azimut a été bien déterminé, et si le mouvement de la pendule a été bien uniforme. Mais comme on n’est pas certain de cette dernière condition, elles ne doivent étre considérées que comme des valeurs approchées. Nous allons maintenant examiner les procédés à employer pour avoir les valeurs exactes, lorsqu'on connaît déjà les valeurs approchées (a). (5) (a) En général, la détermination des valeurs approchées est plus simple que nous ne venons de l'indiquer, parce qu'on peut recourir aux observations de hauteur, et employer pour la détermination de l'heure et de la latitude, des étoiles de décli- 11 162 DE L'EMPLOI Reprenons la formule générale (1) Sin { cos 9 —tg D cos — sin Y cot à. Si les valeurs approchées de !, », D et a, correspondantes à une observation d’un astre, sont connues, nous devrons satisfaire à l'équation (1) en y substituant, pour l: ! + 51; pour#:o +0; pour D: D + 5D;etpour a: a + da; d1, d9, D et da élant de très petites quantités dont nous négligerons les carrés et les puissances supérieures et da représentant l'erreur sur la lecture du limbe répondant au point nord. La formule (1) devient alors : (4) (Cos ! cos ? + tg D sin l) à! + (cot a cos y — sin/sin y) de — cos l'sec ? DSD — sin » cosec?ada + sin L cos v — tg D cos! + sin » cota — 0. On ne peut pas observer deux étoiles à la fois; mais au bout de 2 ou 5 minutes, on peut avoir observé une seconde étoile de déclinaison D' et présentant sur la première un excès d’ascension droite A, D’ et À étantégalement approxi- mativement connus. L’angle horaire de cette seconde étoile sera égal à celui de la première étoile à l’instant de son obser- vation, augmenté en secondes d’arc de 15 fois l’intervalle en secondes de temps qui sépare les instants des deux observa- naison et d’ascension droite assez bien connues. Dans ce cas, les méthodes à employer sont très simples et bien répandues. Toutefois, nous avons dû indiquer le moyen d'obtenir les valeurs approchées en employant seulement quelques-unes des obser- vations azimutales qui nous sont nécessaires pour les détermi- nations exactes que ces valeurs approchées vont nous faciliter. D'une part, on rend par là les déterminations entièrement possi- bles avec un instrument muni seulement d’un cercle azimutal sans cercle de hauteur; d'autre part, il devient inutile de faire d’autres observations que celles qui sont nécessaires pour les déterminations exactes affranchies de la pendule, considé- ration qui peut être très utile en voyage, où le temps de l'obser- vation est plus précieux que celui que l’on emploierait au retour à la réduction. DES OBSERVATIONS AZIMUTA LES. 163 tions, et diminué de l'excès d’ascension droite. Or, quelque mauvaise que soit une pendule, elle donne avec une très grande approximation un intervalle de deux ou trois minutes. En effet, les variations du mouvement diurne d’une pendule passable seront(inférieures à uneseconde, et il n’y a que celles d’une très mauvaise pendule qui pourraient atteindre 5 secondes. Quelque mauvaise que soit la pendule, son mou- vement diurne d'avance ou de retard à un instant quelconque peut toujours être rie comme connu à à secondes près. Or, 5 minutes font — de jour. 480 L'erreur d’une Léna sur la durée de 5 minutes, ne pourra donc pas excéder = de seconde, ou un centième de seconde environ, et sera très loin d'atteindre cette valeur avec une pendule seulement passable. Une quantité de cet ordre échappant à nos sens et étant parfois inférieure de beaucoup aux erreurs d'observation, on peut considérer l'intervalle de deux observations aussi rapprochées comme parfaitement et exactement mesuré par la pendule. L’erreur sur l'angle horaire de la seconde étoile doit donc être considérée comme égale à l'erreur sur langle , de la pre- mière observation, moins l'erreur sur la différence d’ascen- sion droite; on a donc 09, —= 0p— dA ; ol et Ja sont les mêmes d’ailleurs que dans l'équation pré- cédente. La secondeobservation donnera donc l'équation suivante: (5) (Cos L cos #, + tg D' sin Î) à! + (cot a, cos #, — sin / sin y) (99—9A)— cos l sec? D'OD'— sin 1cosec?4,9a+- sin | cos, — tg D'cosl + sin +, cot a — 0. En éliminant d+ entre (4) et (5), et posant pour abréger: Cos ! cos # + 1g D'sin ! — M; cot a cos? —sin ! sins=N; — cos | sec D—O;—sin # cosec”a—P 164 | DE L'EMPLOI Cos Lcos #1 +19 D'sin { — M'; cot a, cosy, —sin l siny, = N'; — cos ! sec D'— 0'; — sin 4 cosec *a, = P' Sin ! cos ? — tg D cos l + sin ? cota—Q; Sin { coso, — tg D' cos l + sin +, cot a —Q" il vient l'équation générale : (6) (MN'— M'N) 5 + NN'SA + ON'5D — O'N 5Q + (PN—P'N) 5a + QN'— QN — 0. Cette formule est indépendante de l'angle y et renferme les cinq inconnues 5!, da, A, oD, oD”, En faisant plusieurs autres observations azimutales des mêmes étoiles, on a plusieurs équations semblables, renfer- mant les cinq mêmes inconnues, sans introduction d'aucune nouvelle inconnue, Si le nombre des couples d'observations des deux étoiles dépasse cinq, on a donc le moyen de déter- miner les cinq inconnues par la méthode des moindres carrés, qui est facilement applicable dans ce cas. Ordinairement, on peut obtenir immédiatement les valeurs de !, A, a, D et D' assez approchées pour que les corrections sl, 9 a, à À, 5D et ‘D soient très petites. S'il en était diffé- remment, on substituerait dans les équations générales au lieu 1, A,a, Det D’, les valeurs! + 51, À + SA, a + da, D+5D et D' + SD’, données par la première approximation et on déterminerait de nouvelles corrections beaucoup plus appro- chées et ainsi de suite, jusqu’à ce que les corrections fussent négligeables. Mais, en général, une première approxi- malion suflit. La détermination de a peut être faite avec une très grande précision, comme nous le verrons plus loin, par les écarts extrêmes des circompolaires. Eù opérant de cette manière, On n'a que quatre inconnues pour deux étoiles ‘1, SA, SD, 2 D’. Lorsqu'on a fait dans un même lieu un grand nombre d'observations de beaucoup d'étoiles, / est déterminé par l’ensemble de toutes les observations, et, par DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 165 conséquent, est connu avecune grande exactitude. On reporte alors cette valeur de / dans les équations pour chaque série d'étoiles, et on détermine pour chaque groupe les valeurs de à D,5 D'et 9 A. La différence des azimuts extrêmes d’une même circom- polaire, différence qui peut être déterminée avecune grande précision, donne d’ailleurs, comme nous le verrons plus loin, une équation entre la latitude du lieu et la déclinaison de l'étoile observée. On peut tirer un grand parti de cette équa- tion pour l'élimination de à {, et sa détermination après l'obtention de 5 D. De plus, les observations des étoiles dont on veut déter- miner l'ascension droite seront généralement combinées deux à deux d’un grand nombre de manières, de sorte qu’on aura plusieurs relations entre des sommes de différences d’ascensions droites. Ces relations augmenteront la précision des résultats, en ce qu’elles diminueront le nombre des in- connues, sans réduire le nombre des équations. En reportant dans les équations données par une seule étoile, telles que (4) et (5), les valeurs de la latitude, de l'ascension droite, de la déclinaison et de l’azimut ainsi déterminées, on obtient la valeur de la correction + de l'angle horaire, et par suite l’état de la pendule en cet instant. On voit donc, par ce qui précède, que des observations azimutales seules pourront donner la latitude, Pheure, le méridien, les déclinaisons et ascensions droites des astres. Nous donnerons plus loin des détails sur leur emploi pour la mesure des longitudes. Mais, comme toutes les autres observations, les mesures de l’azimut sont entachées de quelques erreurs introduites par les imperfections des ins- truments et par celles des procédés d'observation. Les pre- mières imperfections et quelques-unes des secondes donnent 466 DE L'EMPLOI lieu à des erreurs qui peuvent être calculées. Nous allons, avant de poursuivre l’étude de lPemploi des observations azimutales, entrer dans des détails à ce sujet. Pour cela, nous passerons d’abord en revue les dispositions principales données aux instruments azimutaux, et nous examinerons les divers moyens de corriger les observations des erreurs instrumentales. DES INSTRUMENTS AZIMUTAUX ET DE LEURS CORRECTIONS. L’instrument dont on se sert généralement pour les mesu- res d’azimut est le théodolite, c’est-à-dire, un instrument composé d’un limbe horizontal tournant autour d’un axe vertical et dont une alidade fixe permet de mesurer la rota- tion. L’axe vertical supporte, en même temps que le limbe, une lunette qui suit le mouvement azimutal de ce dernier et qui tourne en même temps autour d’un axe horizontal de manière à pouvoir pointer à diverses hauteurs. On donne aux théodolites diverses dispositions. Aïnsi, il y a des théodo- lites dont la lunette est excentrique et d’autres où elle est centrée sur le limbe. Ils sont ou non répétiteurs en azimut. Généralement un limbe vertical permet de mesurer l'angle de la lunette avec l'horizon, mais rare- ment l'instrument est répétiteur dans le sens des hauteurs. Lorsque les théodolites munis d’un limbe horizontal et d’un limbe vertical ont de grandes dimensions, on les désigne sous le nom d'alt-azimut. Erreurs dues à l’inclinaison des axes. Tous les théodolites sont munis de trois vis à caler, à l’aide desquelles l’axe de l'instrument, qui est en même temps l’axe du cercle azimutal, peut être rendu vertical. Dans tous ces instruments également, l’axe du cercle de hauteur supporte un niveau à l’aide duquel il peut être rendu DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 167 horizontal. Mais lorsque la lunette est excentrique, c’est-à- dire quand elle est portée, ainsi que le limbe, à l’une des extrémités de cet axe horizontal, la flexion due au poids très notable de cette lunette et de ce limbe fait que la lunette se meut en réalité dans un plan incliné, lors même que le niveau indiquerait que l’axe serait horizontal. Cette expression : lors même que l’axe serait horizontal, demande une explication, car, par suite des flexions, l'axe est une courbe; aussi doit-on définir l'axe par la ligne droite qui joint les centres des deux sections verticales de l’axe pas- sant par le milieu des coussinets. Si les deux portions de axe qui reposent sur les coussinets étaient parfaitement cylindriques et de même diamètre, les deux pattes du niveau feraient exactement connaître si l’axe est horizontal, pourvu que ces deux pattes du niveau pussent reposer au-dessus des coussinets. En général, cette dernière condition n’est pas possible, mais les pattes du niveau reposent tout près des coussinels, ce qui ne peut pas produire d’erreur appréciable, (a) à la condition toutefois d’une répartition symétrique de poids sur laxe, ce qui revient à équilibrer le cercle et la lunette à l’autre extrémité de cet axe. Ordinairement, dans les théodolites excentriques, cette répartition symétrique n'a pas lieu. Les artistes ne s’en préoccupent pas, parce que l'erreur du nivellement qu’il s'agissait d'éviter par là est petite par rapport à l'erreur déjà citée plus haut et résul- tant de ce que, par la flexion, la lunette se meut dans un plan incliné, lors même que l’axe serait horizontal. Il résulte des procédés mêmes employés dans la construc- tion des axes que le défaut de cylindricité est peu à craindre. (a) Ceci suppose toutefois que les tourillons ne sont pas coniques et ne font pas un angle entre eux, contrairement à ce qui a lieu généralement. Aussi il importe que les pattes du niveau reposent sur les coussinets autant que possible. 468 DE L'EMPLOI C’est ainsi qu’à la lunette méridienne de l'Observatoire de Paris il n’a pas été possible de reconnaitre, par des nivelle- ments faits pour diverses hauteurs de linstrument, d’erreur appréciable dans la cylindricité des tourillons. En citant cette lunette nous venons d'indiquer le moyen de reconnai- tre des défauts de cylindricité et de les mesurer même au moyen du niveau. On pourrait donc en tenir compte s’il y avait lieu. | Il n’enest pas de la différence de diamètre des deux tou- rillons comme de leur cylindricité. On peut dire qu'il est pratiquement impossible d'obtenir des tourillons rigoureu- sement de même diamètre. Par suite de cela, le niveau qui fait connaître l’inclinaison de certaines arêtes supérieures du tourillon (a), celles sur lesquelles reposent ses pattes, ne donne pas linclinaison réelle de l’axe. Pour savoir ce qu'était cette inclinaison, il faudrait pouvoir faire un second - nivellement en renversant la lunette, de telle sorte que le tourillon de gauche vint reposer sur le coussinet de droite et inversement. En effet, soit + l’inclinaison des arêtes repo- sant sur les coussinets, et à + + l’inclinaison des arêtes supérieures dans la position directe donnée par le niveau, cette inclinaison sera à—+ dans la position inverse, et elle sera également donnée par le niveau; soient donc 2, et 1, les inclinaisons données par le niveau, position directe et posi- tion inverse, on aura à Hop tas ett— = 0 d’où i= TE 10 p— Tr 2 ; 2 (a) Par la disposition des pattes du niveau et des coussinets, ces arêtes supérieures sont symétriques des arêtes inférieures qui reposent sur les coussinets. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES! 169 Or + est l’inclinaison de l'axe, qui est alors égale 5 q 8 à 5 U — do 4 Dans les théodolites excentriques, le renversement de l’axe sur les coussinets n’est pas possible. Le niveau ne peut donc faire connaître que l’inclinaison des arêtes supérieures de l’axe et nullement celle de l’axe lui-même. Cet incon- vénient, joint à celui que nous avons déjà signalé, que la lunette se meut par suite de la flexion dans un plan incliné, lors même que laxe serait horizontal, fait que, dans les théodolites excentriques, le niveau ne peut servir à déter- miner l’inclinaison du plan dans lequel se meut la lunette. Or, pour obtenir des observations azimutales précises, cette inclinaison doit être connue avec une grande exactitude, afin de corriger ces observations de l'erreur qu’elle intro- duit sur l’azimut. Au contraire, en employant les théodolites centrés, dans lesquels la lunette puisse être renversée sur les coussinets et où les poids sont reportés symétriquement sur l'axe, par un équilibrage du cercle de hauteur par un second cercle semblable, il résulte dela symétrie des flexions que la lunette se meut dans un plan perpendiculaire à son axe défini comme précédemment, ct que le niveau peut, par les formules précédentes, donner l’inclinaison réelle de cet axe, en même temps qu'au besoin, il fait connaître le défaut de cylindricité des tourillons. On peut sans doute, sans recourir au niveau, parvenir à éliminer à peu près l'influence de l’inclinaison de l'axe sur les mesures azimutales, que les théodolites soient ou non excentriques, en observant successivement dans la position directe et dans la position inverse de l'instrument, c’est-à- dire par un changement de 180° sur les mesures azimutales. On peut mieux encore déduire l’inclinaison d’observations 170 DE L'EMPLOI de passages par des azimuts donnés d’un même astre observé directement et par réflexion sur un bain de mercure. Mais il résulte de tout cela dans les observations des complica- tions que le temps ct les circonstances ne permettent pastou- jours. Dans tous les cas, le niveau fournit des vérifications trop précieuses pour y renoncer; et fréquemment on ne possède que lui pour déterminer l'inclinaison de l’axe et éliminer les erreurs qu'elle produit. Il faut donc, autant que possible, rejeter les théodolites excentriques, et n’employer que des théodolites dans lesquels la lunette est centrée. Cette condition doit être regardée comme indispensable lors- qu’on veut une grande précision, et lorsqu'on augmente les dimensions du théodolite pour en faire un alt-azimut. Dans les petits instruments, le centrage de la lunette pré- sente un grave inconvénient, qui consiste en ce que Île limbe azimutal empêche de pointer la lunette à de grandes hauteurs à moins d’allonger beaucoup les supports de cette lunette au-dessus de ce limbe, et de mettre devant l’oculaire un prisme à réflexion totale pour regarder dans le voisinage du zénith. On pourrait encore remédier à cet inconvénient en remplaçant la lunette par un télescope à réflexion muni d’un prisme pour regarder à angle droit avec l’axe du miroir. Alors on viserait par la partie supérieure du tube et on ne serait gêné dans aucune position. On objecte à la vérité au télescope à réflexion de ne pas présenter pour la collimation la même stabilité que la lunette parce qu’un déplacement du prisme interposé entre lemiroir et le réticule peut chan- ger cette collimation. Mais il existe un moyen très simple de faire disparaître: cette difficulté. Ce moyen consiste à percer le miroir en son centre qui ne sert pas, puisque le prisme empêche lesrayons des astres d’y parvenir, et à fixer et mastiquer dans ce trou un petit miroir dont le rayon de courbure soit la distance focale du grand miroir. Ce petit DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. A71 miroir aura pour effet de réfléchir l'image des fils du réti- cule au foyer, ct la situation de ces fils sera déterminée par la condition que leur image soit cachée par eux. La ligne de collimation sera ainsi déterminée par l'objectif seul sans aucune intervention de la situation du prisme; ct les dépla- cements du réticule pourront toujours être rectifiés. 11 est facile de voir que cette disposition offre de plas l’avantage d'éliminer l'effet de la flexion du tube, L’inclinaison de l’axe horizontal d’un théodolite varie avec l'azimut de la lunette, si l’axe vertical de l'instrument n’est pas rigoureusement vertical. Les vis de calage permettent de mettre ce dernier axe sensiblement vertical, mais il est difficile d'arriver à la rigueur absolue. D’un autre côté, pen- dant la durée d’une série d'observations, il importe de s’as- surer plusieurs fois de l’état de cet axe, et d’en tenir compte pour les réductions. La manière d'opérer consiste à observer inclinaison dans deux plans rectangulaires. Calant le cercle azimutal sur une certaine division, on fait une lecture du du niveau (porté soit par le cercle azimutal, soit par l’axe de la lunette), on décale ensuite le cercle azimutal, qu’on fait tourner de 180°, pour le caler de nouveau, et on fait une nouvelle lecture du niveau. La différence de ces deux lectures égale le double de l’angle de la per- pendiculaire à l’axe vertical avec la ligne horizontale dirigée suivant l’azimut où a été faite l'opération, et fait consé- quemment connaître linclinaison de l’axe dans le sens de cette ligne. On répète les mêmes observations dans un nouvel azimut faisant avec le premier un angle de 90°, et on a de même l’inclinaison de la perpendiculaire à l’axe vertical dans ce nouvel azimut. Soient alors à l’inclinaison pour la lecture a du limbe horizontal, et + l’inclinaison pour la lecture 90 + a du même limbe; a, la lecture inconnue du limbe horizontal pour la- 172 DE L'EMPLOI quelle l’inclinaison est nulle ; enfin, I l’inclinaison inconnue de l’axe vertical; on aura les deux équations : Sin à —sin (a — a,) sin I Sin ? — sin (90 + a—a,)snl sin ? d’où tg (a — a) —=—— sin ? Sin [= sin? + sin°v Connaissant ainsi a, et EF, on aura l’inclinaison +” dans un azimut a” quelconque par l'équation Sin —=sin (à — a,)sin 1 L’inclinaison de l’axe de la lunette ou axe horizontal de l'instrument est, comme nous l'avons vu , déterminable directement, si l’instrument est centré, au moyen du niveau porté par cet axe. Cette inclinaison, étant déterminée, reste- rait la même dans tous les azimuts, si l’axe de l’instrument était parfaitement vertical; mais, en général, il n’en est pas ainsi, et il importe alors de noter l’azimut dans lequel on a fait une détermination de l’inclinaison de cet axe. Retran- chant alors de l’inclinaison trouvée celle de la perpendicu- laire à l’axe vertical de l'instrument dans l’azimut considéré, inclinaison que l’on a parles formules précédentes, on obtient l'angle A formé par l'axe horizontal, et la perpendiculaire à l’axe vertical. Si alors on cale l'instrument dans un nouvel azimut, on aura l’inclinaison de l’axe horizontal dans cenouvel azimut en joignant à l'angle A l’inclinaison de la perpendi- culaire à l’axe vertical fournie par la formule précédente : sin 2 — sin (a — à,) sin I. Lorsqu'on veut connaître l’azimut d’un point, on com- met une erreur quand l’axe de l'instrument n’est pas hori- zontal, puisque la lunette ne se meut pas dans un plan vertical; la grandeur de l’erreur commise dépend de la hau- teur du point observé. Soient À la hauteur de ce pointet? l'inclinaison de l'axe horizontal de l'instrument. Le plan DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 475 décrit par la lunette, et qui passe par l’objet considéré, fait alors l'angle 2 avec la verticale. L’intersection de ce plan et du plan vertical passant par l’objet, avec la sphère céleste détermine deux arcs de grands cercles, et ces deux arcs for- ment avec l'horizon un triangle sphérique rectangle dont l’un des côtés de l'angle droit est égal à h, et dont l’autre côté de cet angle doit être l'erreur « cherchée sur l’azimut, l'angle adjacent à ce côté étant égal à 90°— 5. Si K' est la longueur de l’hypothénuse, qui n’est autre que la hauteur donnée par l'instrument, on a tang « — tang L cos (90° — à) — tang À sin 2. On peut donc, au moyen de cette formule, corriger les observations azimutales de l’erreur due à Pinclinaison. Cette erreur et l’inclinaison étant deux très petites quantités, on peut sans erreur sensible substituer les arcs aux tangentes et sinus, et il vient e—1 lang À. Cette formule fait voir que tant que la hauteur de lastre est inférieure à 45°, l’erreur commise sur l’azimut est moir- dre que celle que l’on commet sur l’inclinaison, mais quand la hauteur est plus grande que 45°, l'inverse a lieu, puis- qu'alors tang }' devient plus grand que l'unité. Quant au signe de la correction à appliquer aux azimuts observés, il faut remarquer que cette correction sera addi- tive si le tourillon le plus élevé est celui-de la droite de l'observateur, et soustractive dans le cas contraire. Si on différentic la formule e—1tangh par rapport à: et ", il vicnt ES 0 de | OA (2 ce qui prouve qu'une erreur sur À introduit une erreur sur :, d'autant plus grande que À est plus grand. Si nous remar- quons que et à }' sont du premier ordre, nous voyons que 174 DE L'EMPLOI de est du second ordre, tant que À’ est petit, mais quand h approche de 90°, une erreur sur À peut introduire sur une erreur très appréciable. Les observations azimutales ne doivent donc pas être faites très près du zénith (a). parce que les erreurs instrumentales ont alors une trop grande influen- ce. Des observations près du zénith, combinées avec d’autres observations éloignées, peuvent au reste, par cette même raison, être employées à. l’étude de ces erreurs instrumen- tales. Remarquons en passant que Île triangle sphérique qui vient de nous donner lerreur de l’azimut correspondant à une inclinaison de l’axe, donne encore Sin = sin k cos 1. formule qui donne la hauteur en fonction de l'arc mesuré sur le limbe vertical de l'instrument. Erreur de collimation. Outre l'erreur d’inclinaison, dont nous nous sommes déjà occupés, il existe dans les instruments une autre erreur que l’on appelle erreur de collimation, et qui consiste en ce que l’axe optique de la lunette n’est pas perpendiculaire à l’axe horizontal de rotation de cette lunette. Il résulte de cette erreur que l’axeoptique de la lunette au lieu de décrire un plan, décrit un cône. Dans les instruments de grande dimension, pour lesquels la lunette n’est pas excentrique, on détermine la collima- tion à l’aide des collimateurs. On appelle ainsi une lunette fixe composée d’un objectif et d’un réticule formé de deux fils croisés placés à son foyer principal et éclairés par der- rière. Les rayons émanés de ces fils sortent de l'objectif parallèles entre eux et à l’axe optique du collimateur, de (a) Nous verrons toutefois plus tard le moyen d'employer les observations voisines à la fois du zénith et du méridien. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 475 sorte que, sion vise avec la lunette de l'instrument dans cette direction, on obtient, dans cette lunette, une image des fils du collimateur, qui se forme au foyer exactement comme si ces fils étaient placés à l'infini. Quand on amène l’image de la croisée des fils collimateurs, sous celle des fils de la lunette d'observation, on est sûr alors que l’axe optique de la lunette d’observation est, sinon dans le prolongement de l'axe optique du collimateur, du moins parallèle à cet axe. Pour obtenir la collimation avec un collimateur, on opère de la manière suivante : On pointe d’abord la lunette de l’alt-azimut sur le colli- mateur, qui est à peu près horizontal, et que, pour fixer les idées, nous supposerons au nord, Le pointé étant fait avec soin, ont lit la division correspondante du limbe azimutal, puis on fait tourner la lunette autour de son axe horizontal, de manière que l'objectif qui était au nord se trouve au sud; on décale ensuite le cercle azimutal et on fait tourner l'instrument autour de son axe vertical, jusqu’à ce que l’on ait ramené l’axe optique de la lunette sur le collimateur. Cette rotation de l'instrument devra être exactement de 480° si la collimation est nulle, mais s’il existe une collima- tion, la rotation sera de 180° plus ou moins le double de l'angle de collimation, et cette rotation, connue par ‘une seconde lecture du limbe azimutal, fera, par conséquent, con- naître la collimation. Dans cette manière d'opérer, il est facile de voir que, si la graduation du limbe azimutal est exacte, on aura exacte- ment la collimation quelle que soit l’excentricité de ce limbe, pourvu que ies lectures qui donnent la rotation soient faites à la fois par deux verniers ou deux microscopes opposés. Mais sila graduation n’est pas exacte, on aura une erreur sur la collimation. On pourra faire disparaître cette erreur 176 DE L'EMPLOI si l'instrument est répétiteur, en employant successivement les diverses parties du limbe, mais alors une détermination de la collimation sera une opération longue, puisque cela revient à la déterminer plusieurs fois; et il y a conséquem- ment avantage à se servir de deux collimateurs opposés. Pour faire comprendre cette nouvelle méthode, nous ferons remarquer que, si l’on a deux collimateurs opposés, et si l’on munit l’un d'eux momentanément d’un oculaire, on apercevra à la fois dans le champ ses fils et celui du collimateur opposé. On pourra donc pointer ce collimateur sur l’autre, de sorte que les deux axes optiques des colli- mateurs soient parallèles ; après quoi on enlèvera l’oculaire du collimateur et on rétablira l'éclairage. Il faut toutefois remarquer que, si on place ainsi deux collimateurs opposés des deux côtés de l’alt-azimut, par exemple l’un au nord et l’autre au sud, l'opération du pointé dont nous venons de parler présentera une difficulté résul- tant de ce que la lunette de l’alt-azimut se trouvera sur le trajet des rayons allant de l’un des collimateurs à l'autre. Pour lever cette difficulté, on perce le tube de la lunette de l’ait-azimut dans un sens perpendiculaire à l’axe optique et à l’axe de rotation de cette lunette, et alors, pour pointer les deux collimateurs l’un sur l’autre, il suffit de mettre la lunette de l’alt-azimut dans unesituation verticale, et d'ouvrir le tube de cette lunette. Les deux collimateurs étant pointés l’un sur l’autre, on a la collimation de l'instrument avec la plus grande facilité. Il suffit pour cela de pointer la lunette de l’alt-azimut sur le collimateur nord, par exemple, puis de faire tourner cette lunette autour de son axe horizontal, de manière à porter son objectif au sud. Alors, si la collimation est nulle, la - lunette doit se trouver pointée sur le collimateur sud; s’il en- est autrement, la quantité dont il faut faire tourner l’instru- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 177 ment pour qu'il en soit ainsi, fait connaitre le double de la collimation, et le sens de la rotation, le signe de cette erreur. Dans cette seconde manière d'opérer, les erreurs de gra- duation ne sont pas tant à craindre que dans la premiére, puisque les erreurs sur les arcs de 180° sont éliminées, et puisque la quantité de la rotation qui est très petite se trouve aisément mesurée d’ailleurs par les microscopes, abstraction faite de la graduation de l'instrument. Nous ferons remarquer, que d’après ce qui précède, la combinaison de l'emploi d’un seul ou de deux collimateurs, peut être employée à l’étude des erreurs de graduation du cercle azimutal pour les arcs de 180 degrés. Nous avons vu précédemment qu’il était utile, pour la détermination de la différence de diamètre des tourillons de l'axe horizontal de la lunette, que cet axe püt être renversé, c’est-à-dire que l’on pût placer le tourillon de droite sur le coussinet de gauche et inversement. Lorsque l'instrument est ainsi disposé, on peut utiliser aussi le renversement pour la détermination de la collimation, à l’aide d’un seul collima- teur. Supposons en effet que la lunette soit pointée sur ce collimateur, l'instrument étant parfaitement calé, Si la colli- mation est nulle après le retournement de l’axe, la lunette sera encore pointée sur le collimateur, mais s’il y a collima- tion, il faudra faire tourner le limbe azimutal du double de la collimation pour rétablir ce pointé. Ce procédé est toutefois moins bon que celui des deux collimateurs, parce que, dans l’opération de retournement, le poids des appareils peut donner lieu à des accidents et à un changement de la collimation. Il est donc toujours bon que les grands instruments soient munis de deux collimateurs. Quant on détermine la collimation par retournement de l'axe horizontal, on peut se passer de collimateurs et faire 12 178 DE L'EMPLOI usage d’une mire éloignée. C’est de cette manière que l’on détermine la collimation pour les petits théodolites à lunette centrée. Il faut pour cela que la lunette soit, aussi exacte- ment que possible, au milieu de l'axe horizontal. C’est ce qui a lieu généralement par construction avec une précision suffisante. Pour les lunettes d’un fort pouvoir amplifiant, : c’est-à-dire pour les grands instruments, les oscillations dues à l'atmosphère réduisent considérablement la précision de la mesure, ce qui rend les collimateurs nécessaires. Avec les théodolites excentriques, on ne peut pas déter- miner la collimation par l’emploi d’un collimateur. Pour l'obtenir, il faut déterminer l’écart des deux positions de la lunette lorsqu'elle est à gauche ou à droite du limbe, dans deux situations parallèles, et on place à une grande distance deux mires, à un éloignement l’une de l’autre égal à l'écart de ces deux positions de la lunette, de telle sorte que la ligne qui joint ces deux mires soit perpendiculaire à celle qui joindrait le centre du théodolite au milieu de l’intervalle des deux mires. La lunette du théodolite étant à gauche du limbe, on pointe sur la mire de gauche et on cale le limbe azimutal, On fait ensuite tourner la lunette autour de son axe horizontal, de manière que son objectif s’il était au nord, par exemple, se trouve au sud, puis on décale et on vise à la mire de droite. S'il n’y a pas de collimation, le limbe doit tourner exactement de 180° degrés pour ce second pointé, autrement, il tourne de 180°, plus ou moins le double de la collimation suivant le sens de cette erreur. On pourrait également n’employer qu'une seule mire, mais il faudrait alors exactement connaître la distance de celte mire au centre de l'instrument. On déduirait alors de là Vangle À sous-tendu à la mire par les deux positions de la lunette à gauche et à droite du limbe. En visant alors à la mire, lunette à droite ct lunette à gauche , on fera les DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 479 lectures azimutales correspondantes, ce qui fera connaître la quantité de rotation. Or, la lunette ayant dû tourner de 180° + A + le double de la collimation (les signes dépen- dant du sens de la rotation, de la graduation de l'instrument et de la collimation), on connaîtra la collimation puisqu'on connaît A. Lorsqu'on possède deux collimateurs opposés pointés l’un sur l’autre, on peut également s’en servir pour déterminer la collimation des théodolites excentriques. Il suflit pour cela, après avoir calé convenablement le cercle azimutal, de faire tourner la lunette autour de son axe horizontal pour pointer sur ces deux collimateurs. Lorsque la collimation est connue, il est facile de cal- culer l’errcur qu’elle peut introduire sur les mesures azimu- tales. En effet, par le centre de l'instrument, menons un plan vertical M perpendiculaire à l’axe horizontal de la lunette, et par la verticale et l'axe optique de la lunette, menons un second plan vertical N. Ces deux plans couperont la sphère céleste suivant deux arcs de grand cercle verticaux qui inter- cepteront sur l'horizon un arc Ja, qui est la mesure de l'erreur introduite sur lazimut par la collimation de l’instrument. Par l’axe optique de l’instrument, menons un plan perpen- dieulaire au plan M ; l'arc de cercle intercepté sur la sphère céleste par ce troisième plan, entre les deux plans précé- dents, est précisément égal à la collimation €, de sorte que si, du point où laxe optique perce la sphère céleste, on abaisse une perpendiculaire sur le plan M, la longueur de cette perpendiculaire sera égale à sin c. Cette perpendicu- laire à M est d’ailleurs horizontale, puisque M est vertical. Par cette perpendiculaire menons donc un plan horizontal, l'intersection de ce plan par la sphère céleste sera un arc de petit cercle, dont le rayon sera égal au cosinus de 480 DE L'EMPLOI: l’angle de l'axe optique de la lunette avec l'horizon, ou au cosinus de la hauteur apparente de l’astre, hauteur que nous appellerons h. Or, le triangle rectangle formé par l'intersection du plan de ce petit cercle, par les plans M et N d’une part, et par la perpendiculaire sin c abaissée de l'extrémité de l'axe optique sur M, est semblable au triangle rectangle formé par l’inter- section de M et N par lhorizon ct par la perpendiculaire sin da abaissée sur M du point où lintersection de N par l'horizon coupe la sphère céleste. On aura donc la proportion : ‘ sin da : sinc :° À : cos À. D'où, sin da — sin c sec À. c ou la collimation étant un très petit arc, on peut rem- placer le sinus par larc. Il en est de même de 54, excepté dans le voisinage du zénith. On peut donc poser sans erreur sensible, da —= csec h, formule de correction très simple. La correction du à joindre à l’azimut sera positive quand la collimation portera l’axe optique vers la gauche de l’obser- vateur et négalive dans le cas contraire. Dans le voisinage du zénith, l'erreur sur la collimation peut introduire une erreur considérable sur l’azimut, comme on le voit par la formule. Il semble donc qu’on doit proscrire les observations près du zénith, autrement que pour létude même des corrections de l'instrument, mais nous verrons plus loin le moyen d'employer les observations voisines à la fois du zénith et du méridien. Tant que À est loin de 90°, une erreur sur k n'introduit qu’une erreur du second ordre sur da; on a en effet en dif- férentiant la formule, a da = c sec h, DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 481 par rapport à h, | . da = c sec h tang h dk expression dans laquelle le second membre est du second ordre, tant que le produit sec h tang h n’est pas très grand, puisque c et 9h sont très petits. Dans la taille de l'objectif d’une lunette, on peut disposer de quatre surfaces et les conditions de l’achromatisme lais- sent indéterminé un des rayons de courbure. M. Porro a eu l’ingénieuse idée de mettre cette propriété à profit pour éliminer la flexion des lunettes ct faire dépendre la situa- tion du réticule de la position de l'objectif. Ce procédé con- siste à donner pour rayon de courbure à l’une des surfaces la longueur focale de l'objectif, de sorte que les fils du réti- cule se réfléchissent dans cette surface et viennent former leur image dans le plan focal. Il existe alors une position du réticule qui ne dépend que de l'objectif et dans laquelle les fils coïncident avec leur image. Cette disposition très importante pour éliminer la flexion ne suffit pas à assurer la constance de la collimation, puisque tout déplacement de l’objectif sur la sphère ayant pour centre le milieu du réti- cule n'empêche pas la réflexion de Ja croisée des fils sur elle-même; seulement, avec la disposition prise par M. Porro, la ligne de collimation ne dépend plus que de l’ob- jecüif, puisqu’elle n’est autre que la ligne qui joint le centre optique de l'objectif au centre de courbure de l’une de ses surfaces. On peut profiter de cela pour s'assurer si la collimation reste constante pour les diverses inclinaisons de l'instrument, à l’aide de la disposition suivante : Sur un point du contour de l’objectif serait une petite surface plane perpendiculaire à l’axe optique, et argentée électro-chimiquement de façon à former miroir suivant les procédés de MM. Steinheil et Foucault. Ce petit miroir m recevrait et renverrait un faisceau de rayons parallèles pro- 182 DE L'EMPLOI venant originairement d’un collimateur C horizontal placé suivant la direction de l’axe de la lunette, et tournés vers m à angle droit par un prisme à réflexion totale. Ce prisme serait placé dans l’axe de rotation de la lunette qui serait creux et il tournerait avec cet axe. Le collimateur C, au contraire, dirigé suivant cet axe de rotation en serait indé- pendant. On voit alors qu’après avoir donné au prisme la position convenable (son angle pouvant d’ailleurs n’être pas exactement droit et le petit miroir n'être pas rigoureusement perpendiculaire à l’axe optique), les rayons émanés des fils du collimateur C donneront, après avoir été rendus parallèles par l'objectif de ce collimateur et s'être refléchis une pre- mière fois dans le prisme, puis sur le petit miroir m de l'objectif et une seconde fois dans le prisme, une image qui après avoir été amenée à coïncider avec ces fils devra continuer de coïncider pour toutes les inclinaisons de la lunette si la collimation est constante. Ceci n'est exact toutefois qu’à la condition que la surface réfléchissante du prisme fasse pendant son mouvement de rotation un angle constant avec l’axe optique du collimateur C. Pour s’assurer qu'il en est ainsi, le prisme portera sur la surface dirigée vers le collimateur un miroir percé d'un trou par lequel passeront les rayons se rendant à l'objectif et revenant de ce dernier au collimateur. Ce miroir sera assujetti sur le prisme de manière à être perpendiculaire à l'axe optique du collimateur GC. Alors les fils de ce collimateur se réflé- chiront sur eux-mêmes à l’aide de ce miroir par le contour de l’objectif du collimateur, en même temps que d’ailleurs par le centre de ce même collimateur et par le prisme et le miroir de l’objectif de la lunette ils formeront égale- ment leur image, comme nous l’avons dit précédemment. Dans la rotation un déplacement du prisme se manifestera par un déplacement de l’image des fils due au miroir percé, DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 1835 et il sera facile soit de rectifier la position de ce prisme, soit de tenir compte de sa variation. Au lieu de faire réfléchir les fils de la lunette de l’ins- trument sur l’une des surfaces de l'objectif, comme l’a proposé M. Porro, on peut également les faire réfléchir sur l’anneau qui maintient l'objectif, pourvu que la surface intérieure de cet anneau appartienne à une surface sphéri- que ayant pour rayon de courbure la distance focale de l'objectif. Pour éviter d’ailleurs les difficultés d'exécution, l’objectif pourrait être plus ou moins éloigné dans cet anneau et fixé au point où son foyer coïnciderait avec le centre de courbure de la surface interne de lanneau. Par là on éviterait la difficulté de donner à l’une des courbures de l'objectif exactement la distance focale. La réflexion des fils sur eux-mêmes par l'objectif, offre l’avantage de pouvoir changer à volonté de réticule sans changer la collimation; on peut donc employer des fils de grosseur variable, suivant les grossissements que l'on emploie, sans pour cela déterminer chaque fois la collima- tion. Le collimateur C dont nous venons de parler est avanta- geux non seulement pour s'assurer de la constance de la collimation, mais encore pour augmenter la précision de la détermination de cette erreur lorsqu'on vise aux deux collimateur opposés; son axe optique définissant l’axe de rotation de la lunette. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet. De l’aberration diurne. Outre les erreurs dues aux instruments, il y a encore une autre cause d’erreur sur les observations azimutales. Cette erreur provient du mouvement diurne de la terre combiné avec le mouvement de la lumière, et porte le nom d’aberra- tion diurne. 184 DE L'EMPLOI Par suite de la révolution de la terre sur elle-même, le mouvement d'un point de la surface de la terre est dirigé de l'ouest à l’est, et si » désigne la vitesse d’un point de l’équa- teur,» cos l'est la vitesse sous le parallèle dont la latitude est ! (en regardant la terre comme exactement sphérique, ce qui n’a pas d’inconvénient, vu la petitesse des corrections provenant de l’aberration diurne). Pour un astre situé dans le méridien d’un point du globe, la direction des rayons lumineux est perpendiculaire au mouvement de ce point, et par conséquent, les deux mou- vemen{s du globe et de la lumière se combinent de manière que l’astre paraîtun peu à l’est du méridien, sans quesa hauteur soit aucunement altérée. L’angle entre la direction apparente de l’astre et le plan du méridien est d’ailleurs le même, quelle que soit la hauteur de l’astre. L'effet de l’aberration diurne est alors exactement semblable à celui que produirait une petite collimation de l'instrument précisément égale à la dé- viation due à cette aberration. Lorsque lastre est dans un plan vertical autre que le méri- dien, on peut décomposer le mouvement de la terre en deux autres, l'un perpendiculaire à ce plan vertical, l’autre situé dans ce plan. La composante perpendiculaire au plan vertical ne peut influer sur la hauteur de lastre, dont elle est d’ailleurs indépendante, mais elle détermine la déviation apparente de l’astre hors du plan vertical qui le renferme. L'autre composante, au contraire, influe sur la hauteur et ne modifie pas la déviation apparente de l’astre hors du plan qui le contient. Cette dernière conclusion n’est toutefois pas tout à fait rigoureuse, parce que la seconde composante modifie la vitesse relative du rayon lumineux et du point d’observa- tion, mais cette modification cst tellement petite, par rap- port à la vitesse de la lumière, qu’on peut la négliger et regarder les deux composantes du mouvement diurne comme agissant indépendamment l’une de l'autre. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 185 Ainsi donc, quel que soit le plan dans lequel on observe, l'aberration diurne influe sur les mesures azimutales comme le ferait une petite collimation de l'instrument, mais la valeur de Ja collimation qui produirait le même effet que l’aberration diurne, varie avec l’azimut dans lequel on observe. Soit a cet azimut, compté du nord en passant par l’ouest, le mouvement , cos L de la surface terrestre se décom- pose en deux autres, l’un » cos ! cos a perpendiculaire au plan vertical d’azimut a, l’autre » cos l sin a situé dans ce plan et horizontal. | C’est à la première composante qu'est due la déviation de l’image hors du plan vertical, et si V désigne la vitesse de la lumière et k cette déviation, on a» cos lcosa = Vitg k. Mais k étant très petit, on peut substituer Parc à la tan- gente et il vient pour la déviation. v k —= Var cos L cos a ER ET gr st la constante de l’aberration diurne, elle est égale à 0”, 51. On a donc | k — 0",31 cos lcos a Les valeurs positives de k indiquant une déviation dimi- nuant l’azimut, et les valeurs négatives une déviation augmentant l’azimut. La correction correspondante sur l’azimut sera donc par la même formule que celle qui provient de la collimation sa —0",51 cos l cos asec h Bien que nous nous occupions ici spécialement des azimuts, nous donnerons cependant l’expression de lerreur que l’aberration diurne peut introduire sur la hauteur d’un astre. Sion décompose la composante horizontale » cos l sin a du mouvement de la terre dans le plan vertical dont l’azi- 186 DE L'EMPLOI mut est a, en deux autres composantes, l’une dirigée sui- vant le rayon visuel venant de l’astre de hauteur X, l’autre perpendiculairement à ce rayon visuel, la seconde compo- sante modifiera seule la hauteur de l’astre (en négligeant, vu sa petitesse, l'influence de la première composante sur le mouvement relatif du rayon lumineux et du point d’obser- vation). Or, cette seconde composante a pour expression » cos | sin a sin X. On aura donc | Vtgdh— » cos L sin a sin }, ou en remplaçant la tangente par l’arc d—0", 51 cos l sin a sin 4. | Les corrections de l’aberration diurne sur lazimut se calculant comme celles de la collimation, on corrige ces deux erreurs à la fois. Outre l’aberration diurne, il y a aussi l’aberration an- nuelle, qui provient du mouvement de translation de la terre autour du soleil. Cette dernière erreur étant la même pour tous les points du globe à la fois, n’a plus besoin d’être corrigée en chaque lieu séparémentcomme l’aberrationdiurne etse reporte con- séquemment sur les tables astronomiques, qui alors donnent les positions apparentes des astres au lieu des positions vraies. Cette erreur ne vient donc pas se mêler aux erreurs instrumentales comme l’aberration diurne, et nous n’avons pas à nous en occuper dans ce travail. Détermination du méridien par les azimuts extrêmes des circompolarres. Bien que, comme nous l’avons fait voir antérieurement, on puisse déduire la direction du méridien de l’ensemble des observations faites en vue d’avoir la latitude, les coor- données astronomiques et l'heure, il y a cependant avantage DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 187 à la déduire d’observations d’azimuts extrêmes d’une même circompolaire. L'observation d’une circompolaire à ses’ azimuts extrêmes est, en effet, une opération de pointé, et non une observa- tion de passage. Elle est donc susceptible d’une très grande précision. L’astre paraît s'élever ou s’abaisser suivant la ver- ticale, et, pendant un instant, ne change pas sensiblement d’azimut. 11 suit donc le fil vertical de la lunette et le pointé se fait avec la plus grande facilité. Si l’instrument était parfaitement réglé, il suflirait donc d'observer une circompolaire à ses deux azimuts extrêmes, et la moyenne äes deux lectures azimutales serait la lecture correspondant au méridien astronomique. Il faudrait toute- fois tenir compte du petit changement de déclinaison de l'étoile considérée pendant le temps nécessaire pour passer de l’un de ses azimuts extrêmes à l’autre. Ce petit changement est donné par les tables, et est tellement petit que l’on peut le regarder presque comme négligeable. On l’éliminerait d’ailleurs en observant trois azimuts extrêmes consécutifs et prenant la moyenne des deux lectures faites du même côté du méridien; alors la moyenne de cette moyenne et de la lécture faite de l’autre côté du méridien serait la lecture correspondant au méridien astronomique. Mais les instruments ne sont jamais rigoureusement réglés; d'un autre côté les pointés ne sont pas toujours faits à lins- tant précis de l’azimut extrême. Nous allons donc d’abord déterminer l'influence que peut produire sur la lecture azi- tale une erreur sur l’insiant de l’azimut extrême. La formule générale qui donne l’azimut en fonction de l'angle horaire est, comme nous l'avons déjà vu, sin ! cos » — tg D cos ! — sin » cot a. Supposons que l'angle horaire + devienne ++ do, l’azimut a deviendra a+9a et le rapport de da à d se déduira de 188 DE L'EMPLOI la combinaison de l'équation précédente et de la suivante : sin / cos (+00) = tg D cos ! — sin (940) cot (a+ 0 a), ou en développant sin ! cos cos dy — sin / sine sin êy —igatgda gatitgdèa Or, si on néglige les puissances de d+ supérieures à la quatrième, on peut poser —=tg D cos ! — (sine cos do + sind cos) 59° CNE 3 CO = + or En faisant ces substitutions, réduisant, et ayant égard à l'équation a De as ote sin do — do ET ou sin / cos 9 tg a —=tg D cos l tg a —sin #, il vient (A) sin cos os — tg D cos! — sin ÿ tg a — (sin sin # + cos vo (g à) 295 (sin l'cos 9 — sin o tg a) de* de (ont sin 9 + Cos v Îg a) de 1 + (in l cos 9 — sin # (ga) ICE a (sin lsin ptg a — cos +) do +7 (sin! cosolga Hsine os 1 er G (cos 9 — Sin ! sin 4 tg a) + he (sin l'cosytg a 24 + sin +) dot Or, quand l’azimut est maximum, il faut que l’on ait da … d — DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 189 En différentiant, par rapport à a et +, l'équation sin {cos y = tg D cos! — sin ? cot a on à da cos?—sinlsinetga do sine sin & cos & expression qui ne peut devenir égale à zéro quesi le numé- rateur est égal à 0. On a donc à l’azimut extrême cos © — sin / sinstg a — 0 A l’azimut extrême les cofficients de 5 et de 54° de équation (A) disparaissent donc, et l'on voit que tg da est du second ordre. La série qui représente l’arc en fonction de la tangente nous donne 1 Ja = tg a — 38° da + … Or, tg da étant du second ordre en 5, on peut, aux quantités près du sixième ordre end, poser da = tg da dans l'équation (A). En négligeant les puissances de 9 supérieures à la qua- trième, ct, en remarquant que sin L cos ? (ga + sin 9 — tg D cos l'iga, ARR E sin 9 Sr 9%. tg D cos { — sin ! cos +’ l'équation (A) devient donc 1 1 (B) sa = tg D cos [ sin Ë 92 — 5 2) | (tg D cos { —sin ! cos #)*— sin? — cos sin + (Ig D sin ! + cos l cos +) 50 > le D cos L sin / cos # YA — sin? [ cos? + — sin° spé | ; 490 DE L'EMPLOI Or, de l’équation cos » — sin ! sin y (ga —0 qui à lieu à l’azimut extrême, on tire, en mettant pour tg a sa valeur sin ! = tg D cos l'coso ou gl = (g D cos ». Pour réduire l’équation (B), nous aurons égard à cette équation, et nous remarquerons que — (tg D cos !— sin l coss)? — sin°o — — (1g?D cos?! + 2 sin?! —sin* l' cosy —sin’e — —1g° D cos’! + sin? !— sin°y cos’ / — — tg° D cos? ! + tg° D cos? [cos —sin? cos” l ——sin°? # cos ? | sec? D; tg D sin { + coslcos » — tg° D cos! cos y + cos l cosy —= cos ! cos » sec? D; tg D cos ! sin lcos?—sin? [cos®?—sin" e ——sin* cos? |; d’où 1 &: A sa = tgD cos! sine (+ PE — pr) | — sin? # cos? /sec? D— cos?! sin cosy sec? D 5 12: ni + Lt g COS* / de | À ou, en négligeantles puissances de 04 supérieures à la qua- trième et remplaçant da par da sin 1" et 59 par d sin 4”, pour que da soit exprimé en secondes, 4 sin D cos D 2 cos lsin o PRE 3 4 + Fe g (05 D—cot? »} d9* sin° 1 | Dans cette formule, l’angle + est l'angle horaire corres- pondant à l’azimut extrême ; il se déduit de l'équation {C) da Ée 9° sin 1” + cot + 095 sin° 1” DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 191 tg /—=(g D cos». L’angle » diffère peu de l’angle droit pour les circompo- laires voisines du pôle {excepté dansles latitudes trèsélevées, près du pôle lui-même), cot # est donc une petite fraction, ainsi que cos D. On voit donc que les coefficients des puis- sances de 5» diminuent rapidement à partir de la seconde. Dans les latitudes basses et moyennes, le coefficient de de? est lui-même une petite fraction, une erreur sur l’ins- tant de l’observation, n’introduit donc qu'une erreur très faible sur l’azimaut, et pourvu que l’on ait la déclinaison et la latitude approchées, on peut répéter les observations dans le voisinage de l’azimut extrême et les ramener à ce qu’elles auraient été à cet azimut par la formule de correction que nous venons de donner. Pour se rendre compte des erreurs que l’on peut com- mettre ainsi, nousallons en présenter une application numé- rique au cas de la latitude de Paris et d’une étoile, telle que la polaire, distante de un degré et demi du pôle. Dans le cas de la latitude de Paris et d’une étoile telle que la polaire distante d’un degré et demi du pôle, le premier terme, ou terme en 2+* de l'équation (C), donnerait pour une erreur de 20 secondes de temps sur l’instant de Pazimut extrême, une correction de 0”,0087, ou moins d’un centième de seconde d'arc sur la lecture azimutale; les termes en 9%? et d,* ne donnent pas de correction appré- ciable. Pour une minute d’erreur sur le temps la correction due au terme en d»° est de 0,078. Pour 10" d'erreur, les termes supérieurs ne donnent encore presque rien : le terme en 9° fournit une correction de O,01 et le terme en dt de 0,001; le terme en 2° donne alors 7”,81; de sorte que la correction totale, pour 10® d’erreur sur l'instant de l’azimut extrême est 7”,80. Pour une étoile à 10° du pôle, il faudrait encore une 192 DE L'EMPLOI erreur de plus de 8 sur l'instant de l’azimut extrême pour faire une erreur de 0”,01 sur lazimut. Une erreur de 4" donnerait une correction de 0”,52, les termes en 43 et dot ne donnent encore rien d’appréciable. Pour 10" d'erreur, le terme en 5,5 ne donnerait encore que 0”,468 et le terme en 094 0,00926, le terme en de? donnerait alors 52,084. Pour une étoile à 40° du pôle, une erreur d’une minute donnerait pour le terme en 54°, 0”,077 et pour le terme en dpt, 0",0012; le terme en 99? serait 5”,227, de sorte que la correction totale deviendrait en ayant égard aux signes — à",162. Les erreurs que nous venons de trouver seraient encore moindres dans des latitudes inférieures à celle de Paris, Dans les basses et moyennes latitudes, on voit donc qu'il est inutile de s'occuper du terme en 9%#, à moins que l'étoile ne soit très loin du pôle ou que l'observation n'ait eu lieu à une grande distance de l’azimut extrême. En se limitant à des étoiles distantes seulement de 5 à 4 degrés du pôle, et en faisant les observations dans des limites comprises entre 5 à 4 minutes avant et après l’ins- tant de l’azimut extrême, on peut ramener les observations à linstant même de cet azimut extrême à un centième de seconde d’arc près, en appliquant une correction inverse de l'erreur da et donnée par l'expression | À sin D cos D sin 4"862. 2 cos L sin y À mesure que l’on se rapproche du pôle, il faut prendre des circompolaires de plus en plus voisines de ce point pour conserver à la formule de correction le même degré d’exactitude, sans employer les termes supérieurs. Dans nos latitudes et au-dessous, on peut pour la polaire, étoile observable de jour et de nuit, négliger les termes contenant les puissances de d+ supérieures à la seconde, DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 493 pendant 10 minutes avant et après l'instant de l’azimut extrême. Dans les quelques conclusions qui précèdent, nous sup- posons l’instant de l’azimut extrême connu, de sorte que la différence 5° d’angle horaire (en arc), entre cet instant et celui de l'observation, est exactement connue. Or, l’instant de l’azimut extrême est connu exactement si on connaît la déclinaison de l’astre, la latitude et l'heure. Dans le cas contraire, si ces éléments ne sont eux-mêmes qu'approxi- matifs, on ne connaît qu'approximativement l'instant de l’azimut extrême et par suite d», de là une cause d’erreur sur la correction appliquée pour ramener les observations à ce qu'elles auraient été à l'instant de l’azimut extrême exact. Or, la déclinaison de l’astre, la latitude etlheuresontouau moins peuvent toujours être connucsassezapproximalivement pour que l'erreur sur dy ne dépasse pas quelques secondes de temps, 5 à 6 au plus dans le cas où on n'aurait qu'une _ mauvaise pendule. Il résulte, de ce qui précède que, si les observations ont été faites à l'instant de l’azimut extrême, à cette limite d'erreur près, l'erreur correspondante sur lazimut observé sera négligeable pour les circompolaires voisines de plus de de 10 degrés du pôle dans les latitudes basses et moyennes. Pour la polaire une erreur de 20 secondes ne donnerait encore aucune erreur sensible sur l’azimut observé comme nous l’avons déjà vu. Ainsi faites, les observations des azimuts extrêmes des circompolaires voisines du pôle ne seront donc entachées que des erreurs de pointé et des erreurs instrumentales. Ces dernières, qui sont les erreurs d’inclinaison des axes et l’erreur de collimation àlaquelle se joint l’aberration diurne, pourront, d’ailleurs, être corrigées par les formules que _13 494 DE L'EMPLOI nous avons données précédemment. Il ne restera donc que les erreurs de pointé qui sont petites comparativement à celles que l’on commet sur un passage. Mais, pour diminuer autant que possible les erreurs de pointé, on peut répéter les observations dans le voisinage de l’azimut extrême et ramener les lectures à ce qu’elles au- raient été à cet azimut même, à l’aide de la formule de correction que nous avons donnée, formule très simple et qui peut être très rapidement calculée. La quantité K — — da à joindre à l’azimut pour opérer cette réduction étant donnée par la formule 4 sin DcosD. ,, K— — "sin 4" 5ç° — 2coslsne Une erreur sur © introduit sur K unc erreur proportion- nelle à d lui-même, car on a — » ss me sin "do A09. cos | sin s En négligeant les puissances de l'erreur sur d+ supérieu- res à la première. Soit Ado—=6° —90" et 2p—10"—9000" On aura à Paris, pour une étoile située à 4°50” du pôle, AK=—0"078, erreur encore très faible ct inférieure à l'erreur possible sur le pointé. Nous avons supposé d’ailleurs une erreur très forte sur d, beaucoup plus grande que celleque l’on a en général. On voit donc que l’on peut, pendant une limite de temps assez étendue, répéter les pointés dans le voisinage de l’azi- mut extrême, ramener par une formule très simple les lectures de l’azimut à ce qu’elles auraient été à cet azimut extrême, et prendre une moyenne entre toutes ces lec- tures réduites. On a alors une détermination de l’azimut extrême dans laquelle les erreurs de pointé ont dû s’annuler en grande partie. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 195 Il résulte de ce que nous avons dit précédemment que l’on a un moyen très commode et très précis d'observer l'azimut extrême d’une circompolaire en opérant de la ma- suivante : 4° A l’aide de la déclinaison et de la latitude approchées, calculer l'instant approché de l’azimut extrème; 2° Pointer l’astre dans les environs de cet instant en no- tant l'heure approchée du pointé; 3° Ramener l'observation à ce qu’elle aurait été à l’azi- mut extrême à l'aide des formules de correction que nous avons données ; 4° Corriger les observations des erreurs instrumentales, c’est-à-dire deserreurs introduites par les inclinaisons d’axes et la collimation à l’aide de la hauteur approchée et des for- mules que nous avons données précédemment. Cette méthode offre d’ailleurs l'avantage de permettre de répéter les pointés un grand nombre de fois. Si lon ne voulait faire aucun usage de la pendule dans les opérations de pointé de l’azimut extrême, et chercher par tàlonnements lazimut maximum, on aurait un procédé beaucoup moins pratique que le précédent et qui n’admet- trait qu’un seul pointé par chaque azimut extrême d’une circompolaire. Cette méthode doit donc, en général, être rejetée. Il est utile de remarquer que, dans ce dernier mode de pointé, leserreurs de collimation et d’inclinaisons d’axes de l’instrument, non seulement amènent des erreurs sur les lectures azimutales correspondantes à un pointé donné, et pouvant être corrigées par nos formules précédentes, mais encore modifient l'instant auquel on est amené à pointer, de telle manière que cet instant n’est plus réellement celui de l’azimut maximum. Ces dernières erreurs sont généralement très petites, de sorte que les corrections auxquelles elles don- nent lieu peuvent être ordinairement négligées. Il est bon toutefois de les connaître, 196 DE L’EMPLOI Lorsque l’axe est incliné, la situation dans laquelle on juge lazimut maximum est celle pour laquelle le plan décrit par Ja lunette intercepte sur la sphère céleste un arc de grand cercle tangent au petit cercle décrit par la circompo- laire observée. La distance du point de tangence au point que l’astre occupe lorsque son azimut est réellement maxi- mum est sensiblement sur le petit cercle de l’astre un arc égal à l’inclinaison à de l’axe de l'instrument. On aura donc i— d9, et l'erreur K en question scra donnée par la for- mule 4 sin D cos D 2 cos L sin» qui ramène une observation faite dans le voisinage de l’azi- mut extrême à l'instant même de cet azimut. L'observation ainsi ramenée devra être ensuite corrigée de l'erreur 2 tang. h, due à l'influence de linclinaison sur la lecture azimu- tale. Pour trouver l'influence de la collimation sur l'instant où l’on juge l’azimut maximum, nous rappellerons que la colli- mation c modifie la lecture azimutale d’une quantité repré- sentée par € sec h. Or, dans le triangle pôle, zénith, étoile, on a , par la règle des sinus : sinus distance polaire : sinus azimut : : sinus distance zéni-- thale : sinus angle horaire. D'où : cos D sin y Sin & K = sin 1” dp”, cos 2 — ? et par suite c sin 4 cos D sin Cela posé, soit A l’azimut extrême de la circompolaire considérée, ? l'angle horaire correspondant, et A+9A l’azi- c sec 1— LAS Ubo£uVATIONS AZIMUTALES. 197 mut réel, pour lequel la collimation fait juger l'azimut maximum, et soit de plus A, la lecture du limbe corres- pondant à l’azimut jugé extrême, on a A NE c Sin (A+3A) 4 cos D sin (+00) Or, SA est une petite quantité, ainsi que c; en dévelop- pant et remplaçant SA par sa valeur en ô, négligeant les termes supérieures au deuxième ordre, et remarquant d’ailleurs que c est du premier ordre, si on pose 4 sin D cos D siu 4" == M: 2 cos lsin in À AU 4 SE cots sin {= N, cos D sin » il vient c sin À D Ay= A—M5 9 — ————— do. (D) ; nie cos D sin er Or, pour que A, soit maximum, il faut que Nôo — Môo? soit maximum, ce qui donne l’équation N—2M d = 0, d’où sin À cos | sin D cos’ D CAR A l’azimut extrême, on a d’ailleurs cos D cos L car on a, en effet, dans le triangle pôle, zénith, étoile, par la règle des’sinus, en nommant E l’angle à l'étoile, sin À Le 2 sin E. cos L Or, pour que A soit maximum, il faut que sin E soit maximum, ou égal à 4, on a donc | cot » sin D cos D ac sin À = Êo — 198 DE L'EMPLOI Substituant pour sin À et pour », ces valeurs dans l’équa- tion (D), on a A en fonction de l’azimut A, observé, et les corrections dues à l’influence de la collimation sur l’obser- vation de l’azimut extrême sont effectuées; mais comme nous l’avons déjà dit, cette manière d’observer les azimuts extrêmes sans. faire emploi de la pendule est peu pratique, et ne permet d’ailleurs qu'un seul pointé. Il est donc tou- jours préférable d'employer la première méthode. Cette première méthode permet de répéter les observa- tions en renversant l'instrument, ce qui, en changeant le signe des erreurs instrumentales, permet de les déterminer, Mais ces renversements présentent des inconvénients qu’un bon système de collimateur (dont l’un vertical, porté par l'axe vertical, et pointé sur un bain de mercure) permet de diminuer. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet. Au lieu de renverser entièrement l'instrument, on peut observer une circompolaire à l’un de ses azimuts extrêmes directement et par réflexion sur un bain de mercure. Les observations directes et réfléchies ramenées à l’instant du maximum par la formule (C) donnée antérieurement, ne devront pas différer si l’inclinaison est nulle, mais s’il y a une inclinaison, les lectures azimutales différeront de à (tang f+tang h'), h étant la hauteur de lastre à l’instant de l’ob- servation directe, et # la hauteur à l’instant de l'observation réfléchie. Ces hauteurs étant approximativement connues, On aura alors 2 sans difficulté. La moyenne des deux lectures correspondant aux deux azimuts extrêmes d’une même circompolaire ferait exacte- ment connaître le méridien, si la déclinaison de l'étoile ne variait pas dans l'intervalle des observations ; mais il peut y avoir dans les déclinaisons des changements que les tables font connaître, et qui, quoique très petits, peuvent atteindre 02 pour la polaire dans certaines saisons, dans l'intervalle de DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 199 deux azimuts extrêmes. Il faut donc corriger l’un des azi- muts extrêmes, de la variation due au changement 5D de déclinaison, et ensuite prendre la moyenne. Pour obtenir cette correction, il faut remarquer qu’avec l’azimut extrême on a, comme nous l’avons vu, cos D cos L d’où, en négligeant les quantités du second ordre, sin D cos L cos a Vu la petitesse de la correction, il suffit de connaître D et / et par suite a approximativement. Les observations des azimuts extrêmes des circompolaires peuvent être employées à déterminer l’inclinaison du fil vertical de la lunette. Pour le faire voir, appelons ? l’angle des fils et de la ver- ticale, et h, la hauteur apparente d’un astre auquel on vise et que l’on place sous le fil vertical de l'instrument, A4 étant en même temps la hauteur actuelle de la ligne de collimation de la lunette, c’est-à-dire, répondant à la croisée des fils, et nommons enfin « la différence d’azimut de l’astre et de la croisée des fils, la distance de l’astre à la croisée des fils sera sensiblement, vu la petitesse de l’inclinaison des fils et celle du champ de la lunette, égale à sin 4A—= ou = ha — hi PTE ou même comme e cos à — 1 aux quantités près du second ordre, cette distance pourra sans erreur sensible être regardée comme égale à h, — h,. Cela posé, dans le triangle zénith, astre, croisée des fils, on aura 900 | DE L'EMPLOI sin (k, —h,) : sin «:: cos h, : sin c. Ou sécu .sin (ho — A) cos Cela posé, supposons qu'on observe une circompolaire à l'un de ses azimuts extrêmes et soit X, la hauteur apparente calculée (en ayant égard à la réfraction) de cette circompo- _ laire à cet azimut extrême, à laquelle l'instrument est calé d’une manière fixe : on pointe alors l’astre en azimut en no- tant l'heure des divers pointés, et on voit. que par suite du mouvement de l’astre en hauteur, ces pointés ont lieu sous différents points du fil vertical.A l’aide des différences de de l'angle horaire de chaque pointé et de l’angle horaire calculé de l’azimut extrême, on calcule par les formules précéder- tes, les corrections da à appliquer aux lectures azimutales pour les ramener à l’azimut extrême, et toutes les observa- tions doivent donner la même valeur pour cet azimut si linclinaison du fil est nulle. Dans le cas contraire chaque résultat est altéré d’une erreur « dont nous venons de don- ner l'expression en fonction de linclinaison du fil, de la hauteur de la lunette et de celle de l’astre au moment du pointé. La hauteur de la lunette est connue; celle de l’astre facile à obtenir en remarquant que l’on a dans ie triangle astre, pôle, zénith : en appelant a, l’azimut extrême et +, l’an- gle horaire correspondant à cet azimut, éléments calculables par les formules que nous avons données précédemment en fonction de la latitude et de la déclinaison de lastre, et 2 la hauteur vraie de l’astre, Cos A: sin(y, + d+) :: cos D : sin (a, + da) Dans celle proportion tout est connu sauf cos X, puisqu'on a dèjà calculé Sa en fonction de $7, comme nous venons de le dire. On obtient dont 2 ou la hauteur vraie de l’astre, et en appliquant les corrections de réfraction on a /2 ou sa hauteur apparente, et on peut calculer DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 201 sin (/9 — li) cos /2 que nous appelons n. | En ajoutant alors à tous les azimuts observés et ramenés à l'instant de l’azimut extrême à l'aide de la correction Sa, une quantité nt, à étant l’inclinaison inconnue cherchée, on déterminera 2; par la condition que toutes les valeurs de l’azimut extrême deviennent égales par l'application de la correction nt. L’inclinaison du fil avec la verticale est modifiée plus ou moins suivant la hauteur par celle de l’axe horizontal de l'instrument. En effet, cette inclinaison se compose de l’an- gle de la perpendiculaire au fil, et de l’axe de rotation de la lunette plus l’inclinaison de ce dernier axe projetée sur un plan perpendiculaire à l’axe optique de cette lunette. La première partie de cette inclinaison, c'est-à-dire, l’angle 1, de la perpendiculaire au filet de l’axe de rotation est constante par construction, mais la seconde partie 1, est variable com- me se composant d’une quantité constante l’inclinaison 2 de l’axe de rotation projetée sur un plan diversement incli- né suivant la hauteur. L’angle du plan vertical dans lequel on mesure l'inclinaison de l’axe de rotation et du plan per- pendiculaire à l’axe optique de la lunette est égal à 2, ; on a donc tang ?, — tang à cos là ou, vu la petitesse des angles à et à. 13 — 1008 D}. Or comme ’ ù —= 1, Tr t ? il s'ensuit que l’on a in, =i, +1 cos À. Lors donc que l’on a déterminé 2, par les azimuts extré- mes d’une circompoloraire comme nous venons de le voir, 2092 DE L'EMPLOI on en déduit ?, en en retranchant 2 cos 2, qui est connu, et on a l’inclinaison des fils pour toute hauteur Æ de l’instru- ment en joignant à ?, ainsi obtenu l’angle 2 cos }. Pour les observations azimutales, on n’a pas à s’occuper de linclinaison du fil horizontal de la lunette; nous rappel- lerons toutefois qu’on peut aisément déterminer cette incli- naison en fixant l'instrument dans le méridien, pointant sous les diverses parties du fil les circompolaires dans le voisi- nage de leurs plus grandes et de leurs plus petites hauteurs, et lisant les hauteurs ainsi obtenues. -Nousn’entrerons pas dans le détail des formules à employer dans ce cas, et qui sont celles dont onse sert pour détermi- ner l’inclinaison des fils des cercles muraux. Nous recom- manderons seulement de ne pas négliger de tenir compte de l'influence de l’inclinaison de laxe de rotation sur celle des fils. Cette influence est la même que sur les fils verti- caux et elle se calcule par la même formule, mais on oublie en général et fort à tort d’y avoir égard. Si la lunette renferme plusieurs fils verticaux on peut déterminer leur intervalle par l’observation d’une circom- polaire successivement avec chaque fil, dans le voisinage de lazimut extrême, et on ramène chaque observation à l’azi- mut extrême par la formule que nous avons donnée dans ce but. Si alors on appelle c;, c, ,.… les collimations inconnues correspondant à chaque fil et 4, 2, ,... les hauteurs de la lunette pendant les observations correspondantes à chaque fil, on devra joindre à l’azimut extrême trouvé pour le premier fil c, sec A,, pour le second fil ec; sec À et ainsi de suite, après quoi toutes les valeurs des azimuts extrêmes devront être égales. Cette condition déterminera n — 1 équations entrelesnquantilés €... €, etsi l’une de ces quan- tités, c’est-à-dire, la collimation correspondante au fil milieu est connue par les procédés ordinaires, on aura toutes les DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 205 autres. Or les différences de ces collimations entre elles sont précisément les intervalles cherchés des fils. Lorsque les collimations sont grandes, la correction ôa à appliquer à l’azimut extrême ne peut plus être regardée comme égale à c sec 2, que dans une première approximation, après quoi on emploie la formule exacte sin a = sin c sec À dans # . ( | Ê ° tr laquelle on remplace sin da par da sin 1” — % da sin° 1", : 1 L et sin © par 6 sin {"— — c° sin°l”, et on met pour da et c* les valeurs déduites de la première approximation, La seconde approximation donne alors c avec une exactitude suffisante. La distance des fils étant ainsi connue, soit E l'écart d’un fil du fil milieu, on ramènera une observation faite à ce fil à celle que l’on aurait faite au fil milieu par la formule sin ja — sin E sec À qui se réduira le plus souvent à a = E sec À. : Si la lunette possède un micromètre à fil vertical, ce qui est très utile pour la détermination des collimations par pointé sur les collimateurs opposés, on déterminera la valeur en arc des tours de la vis micrométrique, de la même manière que l’on détermine l'intervalle des fils. Il suffit pour cela de pointer une circompolaire près de son azimut extrême sous le fil mobile, en variant les lectures de la vis micrométrique, et de déterminer en arc comme ci-dessus les écarts de ces diverses positions du fil. On aura alors tous les éléments nécessaires pour étudier le pas de la vis et connaître la valeur de chaque tour. L’avantage qu'il y a à employer dans ces diverses opérations les azimuts extrêmes des circompolaires, consiste en ce que les observations de ces azimuts extrêmes sont des opérations de pointé et non des estimations de passages. 20 4 DE L'EMPLOI Le pas de la vis micrométrique étant détermine, les observations pourront être ramenées au fil milieu sans diffi- culté comme celles des autres fils fixes. ir Nous avons vu jusqu'ici les moyens à employer pour déterminer les erreurs instrumentales et pour en tenir compte dans les observations. Nous allons maintenant nous occuper des moyens à employer pour faire disparaître les équations personnelles, question très importante au point de vue des progrès futurs de l'astronomie. Procédé à employer pour substituer le pointé à l’estimation des passages dans les observations azimutales. Dispari- hon des équations personnelles. Nous avons dit précédemment que nous indiquerions, dans le but d'obtenir une précision plus grande, un moyen de substituer des opérations de pointé aux observations de passage par un azimut donné. Nous allons maintenant nous occuper de cette question qui est d’un intérêt capital pour l'astronomie. = Pour bien faire comprendre toute l’importance de ce sujet, nous rappellerons qu’une observation azimutale d’un astre se fait actuellement de la manière suivante : L'instrument étant calé en azimut, soit dans le méridien (cas de la lunette méridienne), soit dans un azimut quel- conque, on attend qu’un astre passe derrière le fil vertical de la lunette, et on note la seconde et fraction de seconde à laquelle on estime que ce passage a eu lieu. Il résulte d'expériences faites par Arago, que, dans ce système d'observations, un vingtième de seconde est la dernière limite d’exactitude que nos sens puissent atteindre. Or, un vingtième de seconde correspond à un déplacement de trois quarts de seconde d’arc de l'étoile observée. Häâtons- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 205 nous d’ailleurs d'ajouter que cette limite d’exactitude est rarement altcinte et ne se trouve que dans des moyennes; en réalité, les observations de passagesont très fréquemment entachées d'erreurs de deux à trois dixièmes de seconde de temps, ou de trois à cinq secondes d’are, et cela de la part des astronomes les plus exercés, quel que soit d’ailleurs le grossissement de l'instrument employé. Dans une opération de pointé, au contraire, telle quecelle que l’on fait au méridien pour déterminer la hauteur des astres, la précision du pointé augmente avec le grossisse- ment, et près du zénith où l’image des astres n’est pas altérée par la dispersion, on peut dire que le pointé est exact à un quart ou un cinquième de seconde d’arc au plus pour des grossissements de 100 à 450 fois. La précision ne serait pas moindre, quelle que fût la hauteur de l’astre sur l'horizon (la dispersion n’altérant les images que dans le sens vertical) pour des pointés dans le sens azimutal si le mouvement du ciel n'empêchait de pointer dans ce sens. On voit donc déjà l'intérêt qni s'attache à la recherche d’un procédé qui permette de substituer le pointé en azimut à l'estime des passages, mais ce qui précède est cependant encore loin de permettre d'apprécier toute l'importance du sujet, dont on jugera beaucoup mieux quand nous aurons parlé des équations personnelles dans les apprécia- tions de passages. Dans le cas qui nous occupe, les équations personnelles consistent dans ce fait bizarre que, tandis que les observa- tions d’une même personne exercée s'accordent entre-elles avec la précision de un à trois dixièmes de seconde de . temps, celles de deux personnes différentes ct également exercées présenteront entre elles des différences qui souvent peuvent dépasser une seconde entière. La quantité qu'il 206 DE L’£MPLOI faut ajouter aux passages observés par un astronome B, ou qu’il faut retrancher de ces mêmes instants pour les réduire aux passages déterminés par un astronome À, est ce que l’on a appelé l'équation personnelle de lastronome B. Dans un mémoire publié dans les comptes rendus de l’Académie des Sciences de Paris (février 1853), Arago a cité des exemples très curieux d’équations personnelles. Nous croyons devoir rappeler ici ces citations : Maskelyue rapporte, dans les observations de Greenwich pour 4795, que son adjoint Kinnebrook avait pris peu à peu l’habitude d'observer les passagesaux fils de la lunette méri- dienne, plus tard qu'il ne le faisait lui-même. Au mois d'août 1795, la différence entre les deux observateurs était de OS, 5; dans le cours de 1796, cette différence s’accrut jus- qu’à 0, 8. En 1794 et au commencement de 1795, les deux observateurs étaient d'accord. En 4820, Bessel reconnut que Walbeck observait le pas- sage des étoiles sous le fil de la lunette méridienne de Kænigsberg une seconde entière plus tard que lui-même, En 1825, Bessel constata que le célèbre astronome Arge- lander observait le passage des étoiles 15, 2 après lui. En 1821, à Dorpat, Walbeck observait 0S24 plus tard que M. Struve. En 1825, à Dorpat, M. Argelander observait 0°,20 plus tard que M. Struve. De ces nombres, Bessel conclut qu’ en 1825, M. Struve (on voit, dit Arago, quelles autorités scientifiques étaient en jeu) observait plus tard que lui d’une seconde tout entière. Bessel déduisit de diverses considérations la conséquence que Îles différences en question peuvent être très variables. 1l trouve, en effet : Qu’en 1814, M. Strave observait au même moment que Jui ; | DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 267 Qu’en 1821, il observait 0°, 8 plus tard ; Qu'en 18923, la différence s’était élevée à une seconde. Pour les observations d’occultation et non pour les pas- sages au méridien, Bessel reconnut que Argelander notait la disparition ou la réapparition de 0,5 plus tard que lui. | « En comparant, dit Arago, des observations faites avec une pendule qui battait les demi-secondes avec celles dans lesquelles on s’était servi d’une pendule ordinaire, Bessel découvrit, chose extraordinaire, qu’il observait les passages au méridien avec le nouvel instrument 0°, 49 plus tard qu'avec la pendule battant la seconde entière. » Depuis l’époque où Bessel publiait les résultats si sin- guliers de ses expériences, les astronomes ne se sont pas suffisamment occupés de cet objet, quoiqu'il soit de nature à répandre sur leurs observations la plus pénible incer- titude. » On voit par cette dernière phrase l’importance qu’Arago attachait à la recherche des procédés destinés à faire dispa- raître l’équation personnelle. Que font les astronomes pour se débarrasser de cette erreur ? Il se contentent de chercher dans un observatoire quel est celui d’entre eux dont l’observation est à peu près la moyenne de celles des autres; ils supposent nulle équation personnelle de cet astronome et prennent la différence de ses observations et de celles de chacun des autres observateurs pour corriger les nombres trouvés par ces derniers. Mais, outre que le nombre des astronomes d’un observatoire n’est pas assez grand pour fournir une bonne moyenne, comment prouver qu'il n’y a pas une prédisposition générale à observer trop tôt ou trop tard, auquel cas la moyenne elle- même serait très loin d’être exacte, son erreur pouvant peut- être atteindre jusqu’à une demi-seconde et même au delà ? 208 DE L'EMPLOI Si les équations étaient parfaitement constantes, au moins aurions-nous Îles différences d’ascension droite quoique n'ayant pas lesascensions droites absolues. Mais, commenous venons de le voir, les équations personnelles sont variables avec le temps, et comme toutes les étoiles ne sont pas observables à la fois, il résulte de là des erreurs qui peuvent devenir fort graves. Outre la variation avec le temps, il y a dans les équations personnelles un changement avec la distance au pôle. Il est évident qu’au pôle, l'observation de passage se réduit à un pointé azimutal pour lequel il n’y a pas d’équation person- nelle. En approchant de cette limite où l’équation person- nelle disparaît, il y a de grandes variations qui ne parais- sent pas exactement proportionnelles au cosinus de la distance au pôle. Il résulte de là que l'effet des équations personnelles sur un catalogue cest une torsion du cicl pour ainsi dire, les étoiles équatoriales éprouvant un déplacement non proportionnel à celui des autres. Les différences d’ascension droite de deux étoiles de déclinaison différente sont donc inconnues avec le procédé actuel d'observation, quand bien même on supposerait les équations personnelles constantes. Lorsqu'on a fait un certain nombres de séries d’obser- vations méridiennes de passages, ct qu’on en calcule les résultats, on trouve quelquefois de certaines séries qui s'accordent très bien dans les corrections fournies par la pendule. C’est, séduits par cet accord que la plupart des astronomes supposent les équations personnelles constantes. Quand l’accord est moins bon, ce qui est le cas général, on s’en prend alors à l'atmosphère. Cette conclusion serait légitime si les étoiles étaient ondulantes, mais on trouve des séries qui s'accordent et d’autres qui ne s’accordent pas par tous les états atmosphériques. Cest évidemment de lobser- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 209 vateur surlout que viennent ces différences qui résultent de variations dans son équation personnelle, dont l’hypothèse de constance est purement gratuite. (1) Il est inexact de se fonder sur l’accord fréquent de séries d'observations entre elles. pour admettre la constance de l'équation personnelle. Il arrive, en effet, quelquefois qu’on conserve une manière constante d'observer pendant une série entière mais d’autres fois on varie d’un instant à l’autre. L’estime diffère aussi beaucouple jour et la nuit par suite de la différence d'éclat des étoiles. Les ondulations sont aussi une cause de variation considérable. On voit par ce qui précède, combien dans les méthodes d'observations actuelles, il règne d’incertitudes sur les résul- tas, les erreurs à craindre peuvent dépasser une demi- seconde de temps, et par conséquent, atteindre 8 à 140 secondes d'arc. L’astronomie de précision, en tant que l’on désignerait sous ce nom une détermination à une seconde près (avant de parler des centièmes et des dixièmes de seconde, comme le font certains astronomes, il faudrait tâcher d'obtenir la seconde, que l’on n’a pas encore), est donc à créer, et pour y parvenir, il faut substituer un système de pointés à l’estime du temps. Arago a proposé l'emploi des chronomètres à pointage pour faire disparaître Îles équations personnelles. On appelle ainsi des chronomètres qui marquent par un point sur leur cadran l'instant auquel on presse une détente. La proposi- tion d’Arago relative à l'emploi des chronomètres à poin- tage résulte de séries d'expériences qu'il a fait faire à (4) La disposition physique et morale de l'observateur joue un grand rôle dans la valeur des observations. La fatigue doit certai- nement, dans une série, modifier progressivement l'équation personnelle, de telle façon que l’on reporte sur Îa pendule ce qui vient de l'observateur. 14 210 DE L'EMPLOI VPObservatoire de Paris, et qui semblent indiquer que l'équation personnelle n'existe pas lorsque l'observateur signale par un tope ou par un coup sec le moment où, sui- vant lui, l'étoile passe derrière le fil du réticule de la lunette. Une différence de 0°, 6 entre MM. Mauvais et Goujon dis- paraissait de cette manière. Vers l’époque où Arago proposait ce procédé, MM. Bond, en Amérique, arrivaicnt au même résultat à l'aide d'un chronographe électrique, c’est-à-dire à laide d’un de ces appareils dans lesquels une bande de papier se déroulant sous l’action d’un mouvement d’horlogerie est divisée en secondes par une horloge électrique qui commande le jeu d’une pointe, tandis qu’une autre pointe, obéissant à un courant fermé à volonté par l'observateur, peut marquer sur Ja bande ainsi divisée l’instant où un phénomène quel- conque se produit. « Les limites des erreurs individuelles, disaient MM. Bond à l’époque de leurs premiers essais, sont beaucoup plus resserrées par cette méthode. Autant que les comparaisons faites jusqu'ici suffisent à le prouver, les équations ou les erreurs personnelles de divers observateurs sont, sinon tout à fait insensibles, du moins réduites à un petit nombre de centièmes de seconde. » Comme on le voit, dès leurs premiers essais, MM. Bond ne constatent pas une disparition complète de l'équation personnelle. Hâtons-nous d’ajouter quele chronographeélec- trique, qui n’est autre, d’ailleurs, qu’une sorte de chrono- mètre à pointage, est appliqué à l'observatoire de Greenwich depuis plusieurs années, aux observations astronomiques de passage, et qu'il n’a pas complétement justifié lPespoir que l’on avait fondé sur lui. Sans doute, les équations person- nelles sont diminuées, mais il est maintenant bien établi qu'elles ne disparaissent pas, et qu’elles sont seulement ren- fermées dans des limites deux fois plus petites. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 241 Si on se sert de deux lunettes méridiennes placées dans deux localités différentes ou près l’une de l’autre, et si les passages observés par les deux observateurs sont pointés sur un même chronographe électrique, au lieu que chaque étoile chservée par les deux instruments donne une diffé- rence de longitude constante après correction des erreurs instrumentales, comme cela devrait avoir lieu si l’équation personnelle était constante pour chaque observateur pendant la durée de la série d’observations, on trouve des différences qui varient de quelques dixièmes de secondes, d’une manière tout à fait arbitraire. Ce fait indique que l'équation person- nelle est essentiellement variable d’un instant à un autre, car, dans le cas présent, les positions absolues des étoiles n'interviennent pas, et on ne peut attribuer à elles le désaccord trouvé. Les observations au chronographe, loin d’avoir fait entiè- rement disparaître les équations personnelles, nous ont donc appris, au contraire, par le nouveau mode decontrôle qu’elles ont permis d'établir, que les équations personnelles sont essentiellement variables. Seulement, dans le cas du chro- nographe, l'opération à faire par l'esprit étant moins com- pliquée, les limites des erreurs personnelles sont plus restreintes, mais elles correspondent encore à plusieurs secondes d'arc, et il importe de faire entièrement disparaître ces erreurs. | Pour cela, il paraît évident que les observations, au lieu d’être enstantanées, pour ainsi dire, doivent être prolongées, c'est-à-dire que lobservateur doit avoir le temps de juger de la valeur de son observation. Il faut donc que l’instru- ment se meuve à l’aide d’un mécanisme convenable et d’un mouvement continu d'horlogeric, de telle sorte que la lunette étant pointée sur une étoile y reste pointée un temps suffisant pour que l'observateur puisse apprécier l’exacti- 219 DE L'EMPLOI tude du pointé. Ceci est d'autant plus important que les étoiles sont souvent ondulantes, et que, par suite , on doit avoir le temps de juger que l'étoile, dans ses variations, s’écarte également à droite et à gauche du fil. L’observateur élant content de son pointé, devra presser sur une touche. Cette pression, soit par un courant électrique, soit par tout autre moyen, enregistrera d'une part sur un chronographe, l’insitant de la pression, et d'autre part, la situation de l'instrument à cet instant précis. Après ce coup frappé sur la touche, l'observateur, conti- nuant de regarder l’astre et le voyant encore exactement pointé par l'instrument, en conclura qu’il était exactement pointé à l'instant où il a frappé, c’est-à-dire à l’instant où, mécaniquement, et par suite avec autant d'exactitude que que l’on voudra, ont été enregistrées à la fois l'heure et la situation de l’instrument. De cette manière, il n’y aura rien eu de précipité; l’obser- teur aura pu juger à son aise de son pointé, et une petite différence dans l'instant auquel il aura frappé n'aura intro- duit aucune erreur puisque d’une part, l'étoile reste pointée assez longtemps, ct d'autre part, l’heure et la situation de l'instrument sont enregistrées ensemble. La symétrie des astres, dans le sens horizontal où il n’y a pas de dispersion due à l’atmosphère, ne donne pas lieu à une équation personnelle; l’astre paraît fixe à l'observateur dans la lunette ct il n’y a point d’équation personnelle dans la bissection d’un point fixe symétrique. Il reste maintenant à réaliser mécaniquement la condition dont nous venons de parler. Pour obtenir des observations précises, il faut un instrument réglé sur la verticale tel que J'alt-azimut, et nous avons fait voir précédemment que les observations azimutales présentent d'immenses avantages sur toutes les autres observations. Pour parvenir à faire DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. ts disparaître les équations personnelles, il convient donc d’abord de donner un mouvement parallactique à l'alt- azimut, car les équatoriaux ou machines parallactiques ne comportent pas assez de précision et ne peuvent être employés qu'a des observations de différences, soit de déclinaison, soit d’ascension droite mais non à la déter- mination des déclinaisons et ascensions droites absolues. Or, ce mouvement parallactique est facile à obtenir. En effet, la lunette de l’alt-azimut peut, comme celle de l'équa- torial, être dirigée vers tous les points du ciel. Il suffit donc pour pouvoir à volonté donner à la lunette de lalt-azimut un mouvement équatorial (les cercles de l'alt-azimut suivant d’ailleurs la lunette dans son mouvement, de telle sorte que l'instrument ne cesse pas d’être en même temps alt-azimut) de disposer en outre du cercle vertical ct du cercle hori- zontal de l’instrument, un cercle équatorial placé de telle manière que la ligne joignant son centre au centre des mouvements de la lunette de lalt-azimut soit parallèle à l'axe du monde. Ce cercle équatorial sera d’ailleurs à une distance des autres cercles de l'instrument assez grande pour que l'observateur ne soit pas gêné. À l’une des extrémités de la lunette de lalt-azimut serait un cercle ou collier C tournant autour du corps de cette lunette. Ce collier G porterait aux deux extrémités d’un même diamètre deux portions d’un même axe engagé dans les deux branches d’une fourchette portée par l’une des extrémités d’une longue tige A. L'autre extrémité de cette tige glisserait dans un tube B porté par un axe perpendicu- laire à l’axe du cercle équatorial et entraîné par ce cercle. Une vis de pression arrêterait la tige A dans ce tube B, et permetterait ainsi de faire faire à la lunette un angle quel- conque avec l'axe du monde et de l'arrêter à cet angle, après quoi le seul mouvement possible de la lunette se ferait 214 DE L'EMPLOI comme dans un équatorial, en suivant le mouvement du ciel ou un parallèle. Le collier C serait porté par l’une ou par l’autre des deux extrémités de la lunette, suivant que l’on voudrait observer au nord ou au sud. L’alt-azimut est ainsi transformé en équatorial, avec cette différence que les fils de la lunette restent toujours verticaux ou horizontaux, au lieu de rester perpendiculaires et paral- lèles, au mouvement diurne (1), et l’on a de plus des cercles horizontaux ou verticaux qui fixent la situation de la lunette en azimut et en hauteur, avec tous les procédés de recti- fication de l’alt-azimut. Les observations ont donc la préci- sion de ce dernier instrument, et elles sont simplement azi- mutales si l'on veut. Au lieu de faire tourner le collier C autour du corps de la lunette, il y a avantage à disposer au-dessous de la lunette elle même, l'appareil destiné à donner le mouvement paral- lactique ; pour cela, l’axe vertical de l'instrument doit être divisé en deux bras vers sa partie inférieure, ces deux bras, se réunissant de nouveau en un seul pour former la pointe conique inférieure de cet axe. Entre ces deux bras est (1) Le même système de monture pourrait être employé pour les équatoriaux proprement dits avee avantage. Il suffirait pour cela de permettre à la lunette de l’alt-azimut de tourner autour de son axe optique dans un tube porté par l'axe horizontal de l'alt-azimut, et de fixer le collier C sur l'une des extrémités de cette lunette, au lieu de laisser cette dernière tourner librement dans ce collier. Alors les fils de la lunette resteraient parallèles et perpendiculaires au mouvement diurne. Sans faire tourner la lunette autour de son axe optique, on peut faire des observations équatoriales avec un alt-azimut muni d’un mouvement équatorial, si sa lunette est munie d’un micro- mètre de position. Il suffit alors de tourner ce micromètre à la main. On peut aussi dans le même but de se servir d’un micromètre circulaire. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 45 un axe horizontal portant en son milieu une tige cylindri- que D perpendiculaire à lui, de sorte que le centre des mouvements de cette tige qui pourrait comme la lunette être dirigée suivant tous les azimuts et à toutes les hauteurs, serait au-dessous du centre des mouvements de la lunette et dans la verticale de ce point. L'axe du cercle équatorial prolongé passerait par le centre des mouvements de la tige D et non par celui de la lunette, et le collier C tournerait autour de l’une des extrémités de cette tige D. En un mot, la disposition que nous venons de décrire comme appliquée à la lunette serait adaptée à la tige D. Il est bien évident alors que le mouvement en azimut de la tige D serait par- tagé par la lunette. Cela suffit pour le but que nous nous proposons, mais si on veut que le mouvement en hauteur de D soit aussi partagé par la lunette, il suffit de les relier par une tige verticale articulée de facon à faire un parallélo- gramme. Ces dispositions ne réagissent d’ailleurs aucune- ment sur les procédés pris pour assurer la stabilité et la rectification de l’instrument. Le grand avantage que l’on trouve à placer lappareil destiné à donner le mouvement parallactique au-dessous de la lunette est que dans ce cas cet appareil peut être très petit. On pourrait encorc augmen- ter sa solidité, en faisant le tube B long et en le retenant par des tringles obliques sur l’axe autour duquel il tourne. La disposition qui place en-dessous de la lunette l’appa- reil destiné à donner à l’alt-azimut le mouvement parallac- tique, a de pluslavantage de permettre de placer, si on veut, loculaire de la lunette de l’alt-azimut au centre des mou- vements de cet instrument, condition qui permet à l’obser- vateur de viser à tous les points du ciel sans changer de place et sans prendre des positions plus ou moins difficiles et pénibles. Autrement, c’est-à-dire, sile mouvement paral- lactique avait été donné à l’aide d’une tige agissant sur la 316 DE L'EMPLOI lunette même, comme nous lavons supposé d'abord, il aurait fallu, dans le cas d’une lunette proprement dite, comme dans celui d’un télescope à réflexion, prolonger le tube de cette lunette ou de ce télescope au-delà de l’oculaire pour pouvoir donner un mouvement équatorial en pointant également soit au nord, soit au sud. Si l'en ne voulait uniquement faire suivre le mouvement des étoiles qu’en azimut, on pourrait encore placer latérale- ment l'appareil que nous venons de décrire et lui faire trans- mettre à l’aide d’une roue dentée son mouvement azimutal à l’axe verticalde Palt-azimut. Cette disposition aurait l’avan- tage d’être moins dispendieuse comme exécution. Pour caler l'instrument on l’amène dans le méridien, on cale en déclinaison et on amène ensuite à l’angle horaire voulu, à l’aide du cercle équatorial. Ce dernier cercle doit être calé à l’aide de vis de pression et de rappel sur un arc de cercle denté concentrique. Une vis sans fin engrène cet arc denté, et il suffit de faire com- mander la marche dela vis sans fin par un mouvement par- faitement continu d’horlogerie, obtenu à l’aide d’un pendule conique, tel que celui que nous avons décrit à la Société impériale des Sciences Naturelles de Cherbourg, séance du 45 juillet 4857, (voir la Science, n° du 5 septembre) pour que la lunette pointée sur un astre suive ensuite le mouve- ment de cet astre en restant pointée. Il faudrait que la marche de l'horloge à pendule conique fût très irrégulière et différât beaucoup du mouvement diurne (irrégularités et différences faciles à éviter) pour que l'étoile ne restät pas sensiblement bien pointée pendant quelques secondes, temps parfaitement suffisant pour le genre d'observation dont nous avons parlé. Nous allons maintenant indiquer le moyen d'enregistrer mécaniquement à la fois l’instant de l’observation et la DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 47 situation des limbes de l'instrument et spécialement celle du limbe azimutal. Pour enregistrer la situation du limbe azimutal de lalt- azimut en un instant donné, il suffit d'établir en dehors de linstrument un chariot N portant une pointe fine tel que les appareils de ce genre que lon emploie dans les machines à graduer pour tracer un trait délié sur une règle, après que la vis micrométrique a amené ce charriot dans la posi- tion convenable. Le mouvement de la pointe du chariot N doit être dirigé vers le centre du limbe azimutal de l’instrument. Cela posé, après avoir calé sensiblement l’alt-azimut sur un astre, on amène dans la direction du chariot N, dont les guides sont solidement fixés sur un pilier P indépendant de l'instrument, un arc de cercle M tournant autour de l’axe vertical de l’alt-azimut, et onarrête fortement cet arc de ecrele sur le limbe azimutal, à l’aide de vis de pression, de sorte qu'il suive désormais le mouvement azimutal de la lunette. Cet arc de cercle M est recouvert d'une plaque de métal poli, et le tout est disposé de telle sorte, qu’en faisant mou- voir le chariot N, un trait délié est tracé sur cette plaque, un très petit mouvement du chariot N étant d’ailleurs suffisant pour que ce résultat soit obtenu et le chariotN rappeléensuite à sa place par un ressort. Enfin un microscope O supporté par le pilier P, sur lequel sont, comme nous l'avons déjà dit, fixés les guides du chariot N, est joint à l'appareil. Ce microscope est disposé de manière à permettre de voir Île trait tracé par le chariot N aussitôt que ce trait vient d’être marqué, et il est assez élevé au-dessus de la plaque pour ne pas gêner le mouvement de la pointe du chariot N. Dans le microscope O sont deux fils croisés supportés par un micromètre, qui permet de les pointer sur le trait. Il est maintenant facile de comprendre le jeu du système. 218 DE L'EMPLOI Lorsque Pastre est pointé et reste pointé par suite du mou- vement de l'instrument commandé par l'horloge à pendule conique, l'observateur n’a qu’à pousser le chariot lorsqu'il trouve son pointé bon, et après avoir continué à son aise pendant deux ou trois secondes la vérification de son pointé, il n’a plus qu’à désengrener l’instrument que le mouvement d'horlogerie cesse alors de commander et qui s'arrête. Les mouvements, pour pousser le chariot et désengrener l’ins- trument, peuvent être faits par l’observateur, de sa place, à l’aide de tiges convenablement disposées. Lorsque l’instru- ment est bien arrêté, l'observateur pousse de nouveau le chariot qui marque un nouveau trait, et il pointe le mi- croscope sur ce second trait ; faisant alors tourner l’instru- ment de manière à amener le premier trait sous le micros- cope ainsi pointé, il donne de nouveau à l’alt-azimut la position qu’il avait à l'instant où le chariot a été mis en mouvement la première fois, et par conséquent à linstant de l'observation. Il n’y a plus alors qu’à lire la situation de l'instrument à l’aide de ses microscopes, comme à l’ordi- naire. L'opération dont nous venons de parler peut étre faite avec une précision aussi grande que l’on veut, car l’exacti- tude ne dépend que de la finesse du trait et du grossisse- ment du microscope 0. D'ailleurs, comme il n’y a pas de flexion dans le sens azimutal, l’arc de cercle M, qui reste à peu de chose près dans la même direction et qui est d’un très petit nombre de degrès, peut avoir un très grand rayon; il suffit pour cela que le chariot soit loin du centre-de Palt-azimut. A cause de l’excentricité de l'instrument, il sera bon qu'il y ait des traits de repère tels que celui que nous venons de décrire, tracés à la fois aux deux extrémités d’un même diamètre du limbe horizontal, au Nord et au Sud, par exemple. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 219 Mais il ne suffit pas d'enregistrer la situation de l’ins- trument, il faut que l’heure de lobservation soit aussi enregistrée, et l’heure de Pobservation est l’instant même où on pousse le chariot N. Ce qu'il y a de micux à faire est donc d'employer dans ce but le mouvement du chariot lui- même, soit en lui faisant établir un courant électrique qui tracera un point sur un chronographe électrique, soit en le faisant agir sur la détente d’un chronomètre à poin- tage. Les dispositions mécaniques à prendre dans ce but sont trop simples pour que nous nous y arrêtions. L'em- ploi de l'électricité n’est pas nécessaire d’après ce que nous venons de dire, mais il est avantageux comme simplifiant beaucoup les mécanismes, tant pour mettre le chariot N en mouvement à l’aide d’un électro-aimant par l'effet d’un courant établi par l'observateur, que pour enregistrer l'ins- tant du mouvement de ce chariot. On voit que, par les dispositions que nous avons décrites précédemment, le problème que nous nous sommes proposé, de faire disparaître les équations personnelles, est complè- tement résolu. On peut, en se fondant sur le même prin- cipe, modifier beaucoup les dispositions mécaniques; ainsi, au lieu d’un chariot pour porter la pointe traçante, on peut se servir d’une tige un peu longue tournant autour d’un axe vertical ct décrivant un très petit arc, dont la tangente au milieu de cet arc passerait par le centre de l’alt-azimut ; ou bien on peut appliquer les mêmes dispositions au cercle vertical, pour le cas où l’on voudrait avoir l’instant d’un passage par une hauteur donnée, ou enfin on peut les employer pour le cercle équatorial, si on veut les passages par un angle horaire donné (1). (1) Le mouvement du cercle équatorial étant uniforme et con- duit par une vis, on pourrait se servir de cetté vis si elle était disposée de manière à être micrométrique (ce qui ne présente 220 DE L'EMPLOI . On pourrait enfin, au lieu de ces procédés mécaniques, se servir de la photographie pour projeter sur une plaque col- lodionnée l'image des fils d’une petite lunette auxiliaire portée par l’un des limbes, spécialement le limbe azimutal de l'instrument. Une vive étincelle électrique d’une forte batterie de Bun- zen donnerait une lumière suffisante pour obtenir une image instantanée. Mais ce dernier moyen, d’une précision pour ainsi dire indéfinie, aurait l’inconvéuient d’entraiîner des manipulations qui transformeraient une observation en expé- rience, chose que l’on doit toujours éviter autant que possible dans les sciences où les observations doivent être fréquem- ment répétés. Les procédés mécaniques que nous avons dé- crits sont plus que suflisants pour correspondre à l’exacti- tude d’un pointé, et ils ontl’avantage de ne pas compliquer les observations qui seraient aussi faciles etaussi simples qu'avec les instruments méridiens actuels. — Si nous indiquons les procédés photographiques, c’est uniquement pour faire voir que nous ne nous sommes arrêté au moyen que nous avons proposé en premier lieu qu'après müre réflexion et expé- riences préliminaires pour reconnaître et apprécier la bonté de ce procédé. La possibilité d'obtenir des mouvements parfaitement réguliers et continus a spécialement été pour nous l’objet pas de difficulté, puisque l'instrument n'aura jamais à décrire à la fois qu'un très petit arc sous l'influence de la pendule conique), pour connaître le chemin fait par l'instrument depuis l'instant où le pointé a été jugé bon, jusqu'à l'arrêt de l'instrument. Il suffirait pour cela que l'enregistrement de l'instant de l’observa- tion eût lieu sur le tambour de la vis, ou mieux sur une bande de papier dont le développement serait guidé par la rotation de ce tambour. On pourrait aussi appliquer un procédé semblable à la vis micrométrique de la lunette méridienne mue par un mé- canisme convenable. Nous traiterons plus tard ce sujet avec plus de détails. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 291 d’une étude spéciale, et cctte possibilité n’est pas douteuse par les moyens que nous avons indiqués, ainsi que nous l'avons reconnu par des essais préliminaires. La plaque portée par l’arc de cerele M et sur laquelle la pointe du chariot N tracera, devra être disposée de manière à pouvoir être aisément remplacée lorsqu’elle sera trop char- gée de traits. Ajoutons encore queles deux traits tracés pour une même observation se trouveront toujours très rappro- chés, et par suite visibles à la fois sous le microscope O. Leur distance pourra être mesurée, si l’on veut, par le micromètre de ce microscope, de sorte qu’au licu de rame- ner l'instrument à la position qu’il occupait lors de lobser- tion, on pourra, si l’on préfère, faire les lectures dans la situation où il sera arrêté, et corriger cette lecture de Pinter- valle des deux traits pour ramener à l'instant de l'observation. C’est en vain qu’on espèrerait porter plus de précision dans l'astronomie en multipliant les observations au-delà d’un certain nombre. Les moyennes ne peuvent être exactes que dans la limite des erreurs des procédés employés. Deux éléments entrent dans les observations astronomiques : les angles et le temps. Pour les mesures angulaires, les crreurs dues au sens de la vue ont été reculées par le grossissement des lunettes, mais pour l'appréciation du temps, nous en sommes encore à l’estime grossière et primitive. Or, le pro- cédé que nous indiquons a pour effet d’amplifier, pour ainsi dire, le temps, comme la lunette amplifie l’espace. En effet de même que, par les lunettes, la limite du sens de la vue dans la mesure des angles, limite qui est la minute, est reculée, puisqu’alors des secondes et des fractions de secondes nous apparaissent comme des minutes, de même pour la mesure du temps, un passage qui avait lieu en une fraction de se- conde est transformé par le nouveau procédé en un pointé que l’on peut faire en plusieurs secondes et dont on a le 299 DE L'EMPLOI temps d'apprécier la qualité. L’apphcation du mouvement continu aux instruments, avec enregistrement mécanique instantané de l’heure et de la situation de l’instrument com- plètera donc le progrès commencé par l'application des lunettes aux cercles, et, par conséquent, là réside le plus grand progrès que l’on puisse faire faire désormais à l’astro- nomie de précision, ou plus exactement encore, par là sera réellement créée l'astronomie de précision. Nous citerons ici, comme l’un des exemples les plus cu- ricux des incertitudes que laissent les observations méri- diennes et de l'impossibilité de porter plus loin la précision avec elles, la comparaison des ascensions droites des étoiles fondamentales en 1755, données par Bessel dans ses Fun- damenta et par M. Le Verrier dans ses Annales. Les unes et les autres ont été cependant déduites d'observations de la même époque faites dans le même lieu, avec les mêmes instruments et par le même observateur. Seulement, tandis que Bessel n’a employé qu’une partie des observations de Bradley, M. Le Verrier s’est servi de la totalité. Abstrac- tion faite de certaines différences dans les éléments de réduction (constantes de l'observation, de la nutation, mou- vements propres), les différences des ascensions droites don- nées par M. Le Verrier et par Bessel sont : Pégase + 0,122 Procyon — 0,030 « Bélier — 0,016 Pollux — 0,070 « Baleine + 0,056 « Hydre — 0,067 Aldebarau + 0,005 Regulus — 0,085 La Chèvre + 0,005 £ Lion — 0,072 Rigel + 0,071 BB Vierge + 0,035 B Taureau + 0,176 L’épi + 0,005 « Orion + 0,067 Arcturus — 0,001 Sirius + 0,086 xl Balance + 0,152 Castor — 0,016 Balance 0,237 - DES OBSERVATIONS AZIMUTALES, 993 4 Couronne — 0,005 £ Aigle + 0,159 a Serpent + 0,176 «Capricorne — 0,027 Autarès + 0,121 «Capricorne + 0,059 « Hercule — 0,050 x Cygne — 0,100 e Ophiuchus — 0,104 ; Verseau — 0,068 Wega — 0,055 Fomalhaut — 0,040 7 Aigle + 0,183 « Pegase + 0,050 « Aigle + 0,007 « Andromède + 0,016 Les différences ci-dessus ont lieu de surprendre, quand on pense au grand nombre des observations employées dans les 2 cas, et à ce fait, que les 2 catalogues sont fondés sur des observations communes et que le nom- bre seul diffère. Dans un tableau de réduction donné par M. Le Verrier, à la page 275 du tome 2 des Annales, on voit des moyennes de 40 observations diverger de 0,456 pour la différence d’ascension droite des deux mêmes groupes d’étoile. On remarque enfin avec les observations de Bradley une varia- tion de cette différence, qui semble périodique suivant la saison et qui s'élève à 0,120 entre mars et juin, tandis que dans les observations faites à Greenwich de 1840 à 1850 par d’autres observateurs et avec d’autres instruments, M. Le Verrier trouve bien des différences à peu près de même grandeur OS 408, mais qui ne suivent nullement la même période. En présence de cette divergence de résultats, nous croyons parfaitement justifier notre conclusion qu'il faut plutôt chercher de nouveaux procédés d'observation, que de s’atta- cher à l’aide des observations méridiennes à appliquer aux tables existantes de nouvelles corrections sur lesquelles on sera forcé de revenir sans cesse. Le procédé que nous avons décrit pour la suppression des équations personnelles permettrait même d'éliminer 294 DE L'EMPLOI l'observateur et de le remplacer par une glace colodionnée. Il suffirait pour cela d'employer des combinaisons dans les- quelles le fil du réticule serait supprimé et remplacé par une ligne brillante réfléchie par l’ebjectif, comme l’a déjà fait M. Porro dans plusieurs instruments ingénieux. L’ins- trument suivant le ciel, les images de ce réticule lumineux et celles des étoiles se peindraient ensemble sur la plaque, puisqu'on pourait prolonger l’action de la lumière le temps nécessaire. On sait que déjà M. Bond, aux États-Unis ct M. Delarue, à Londres ont obtenu des images photogra- phiques de planètes et d'étoiles même d’un faible éclat, à l’aide d’un équatorial ct d’un mouvement d’horlogerie. Le procédé que j'indique ne serait donc que la reproduction de Ja même expérience. Pour transformer ces épreuves pho- tographiques en observations, il suflirait donc vers l'instant milieu de l'épreuve, d'enregistrer simultanément l'heure et la situation de l'instrument, comme nous l'avons indiqué pour la suppression des équations personnelles. La distance des milieux des images lumineuses remplaçant les fils aux centres des images des étoiles, mesurée au microscope donne- rait des observations d’une excessive précision. La distance connue des fils ferait d’ailleurs connaître la grandeur de Péchelle en arc. Une différence entre le mouvement d’hor- logerie et le mouvement du ciel se traduirait par un allon- gement des images des étoiles, mais en prenant le milieu, l'observation ne serait pas altérée par cette petite inégalité de mouvement. | Au licu d'enregistrer la situation de l'instrument, au railieu de la formation de l'épreuve, il serait plus précis que l'ouverture ct la fermeture du chassis renfermant la glace sensibilisée, délerminassent elles-mêmes un enregis: trement simultané de l'heure et de la situation du limbe azimul{al. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 295 M. Faye a déjà proposé d'employer la photographie pour observer les passages au méridien, en appliquant à la lunette une plaque quisuivrait le mouvement du ciel, Dans ce cas le rélicule : tracerait une bande et les étoiles, des points. Par cet ingénieux procédé, les équations personnelles disparai- traient, mais non les inégalités de la pendule, comme avec les observations dans plusieurs azimuts. En outre, il est plus que douteux que lon parvienne à photographier les étoiles pendant le jour, du moins sans éteindre, par le grossisse- ment de l’oculaire, l'éclat du ciel qui brulerait les épreuves. Les observations des différences d’ascension droite de deux étoiles auraient donc toujours lieu dans la même saison, et le mouvement périodique &es pendules exercerait con- séquemment une influence très grande sur ces différences. Quant aux déclinaisons, la photographie ne leur est guère applicable en restreignant les observations aux hauteurs méridiennes, tant à cause des mouvements possibles de la plaque, que par l’impossibilité de déterminer ainsi la réfrac- tion correspondant aux rayons chimiques. La grande absorption de l’atmosphère sur ces rayons, absorption qui, comme l’a fait voir M. Crooke, ne laisse les plus éloi- gnés au-delà du violet ne nous parvenir que quand l’astre est près du zénith, compliquerait considérablement la construction de ces tables de réfraction. Les déclinaisons ne pourront donc guère être obtenues photographiquement avec précision que par des observations azimutales ; ce qui ramène au procédé que nous avons décrit. Ajoutons que dans les observations photographiques, il convient d’em- ployer des objectifs de long foyer afin de supprimer les ocu- laires pour le grossissement de l’image. Comme nous ayons indiqué le moyen de faire disparaître les équations person- nelles sans employer la photographie, c’est à la pratique de faire connaître quel degré de précision cette addition de 15 296 DE L'EMPLOI la photographie au procédé pourrait introduire, et nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet. Nous ajouterons toutefois la remarque suivante dont il faudrait tenir compte dans le cas où l’on ferait une appli- cation. L’alt-azimut muni d’un mouvement parallactique diffère de l’équatorial, en ce que ses fils restent verticaux et horizontaux. Il en résulte donc qu’encore bien qu’une étoile située dans l’axe optique de la lunette s’y maintienne pendant que le mouvement de l’horlogerie fait suivre le ciel à l’alt-azimut, iln’en est pas de même d’une étoile située sur le bord du champ, laquelle paraît décrire un cercle autour de cet axe optique. Il s’ensuit donc que si on place au foyer de l’objectif une glace colodionnée, les images des étoiles sauf celles du centre formeront de petits arcs de cercle. Toutefois, comme le temps de la pose n’est pas long, ces arcs seront très courts, et les images auront en réalité l'aspect de points allongés. Pour les observations on prend le milieu de ces points, quoique l'inconvénient dont nous parlons n'existe pas puisqu'on n'emploie que Îles étoiles du milieu du champ. Un petit mouvement de rota- tion de la plaque pendant la pose réduirait toutes les images à des points. Si on recourait à ce dernier moyen, il faudrait que ce mouvement n'’eüût lieu que pendant la pose, durant laquelle le réticule lumineux ne tracerait pas. Mais avant et après le tracé de l’image des étoiles, on obtiendrait celui du réticule lumineux, la glace étant alors fixe. Ce serait à la moyenne de ces deux positions du rélicule sur la glace que l'on rapporterait les positions des étoiles. Comme pour les observations, on n'aurait à employer que des étoiles du milieu du champ; je crois toutefois cette complication inutile. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 27 Sur les procédés optiques qui peuvent dans les grands instruments azimutaux faire connaitre avec précision les erreurs instrumentales, aumoment même des observations. Nous avons antérieurement indiqué les moyens de déter- miner l’inclinaison des axes horizontaux et verticaux des instruments et de corriger les observations azimutales des erreurs dues à ces inclinaisons. Nous avons examiné les dispositions qu'il convient de donner à l'axe horizontal, et nous avons fait voir comment, à l’aide du niveau, on peut reconnaître l'inégalité des deux tourillons de cet axe, et les irrégularités qui proviennent du défaut de cylindricité de ces tourillons. Nous avons vu qu'il est nécessaire, pour que le nivellement soit bon, que les pattes du niveau repo- sent sur la partie des tourillons qui supporte le poids de l'instrument (a). Or, les tourillons ont forcément, pour la solidité, une certaine longueur, et conséquemment, si indépendamment de la courbure que leur donne la flexion et de leur défaut de cylindricité dans le sens des génératrices des cylindres, ils n’ont pas leurs axes situés exactement sur une méme ligne (a) Cette condition elle-même ne suffit pas lorsqu'on a égard au défaut d'homogénéité de l’axe et aux variations de diamètre qu'il éprouve dans la partie centrale. C'est ainsi, par exemple, que M. Porro a fait remarquer que dans la lunette méridienne de l'observatoire de Paris, construite par Gambey, la partie centrale de l’axe composée de deux cônes opposés forme une pièce mas- sivepeu flexible, pour ainsi dire liée presque invariablement à la lunette, de telle sorte que les flexions doivent avoir lieu surtout près des tourillons. C’est sans doute pour ce motif que Gambey avait disposé son niveau de manière qu'il portàt sur les deux extrémités de cette pièce centrale. Toutefois, comme la flexion n’est nulle dans aucune partie de l'instrument, il ne suffit pas lorsqu'on veut une grande précision, de s’en rapporter aux mesures de l'inclinaison fournies par le niveau. 298 DE L'EMPLOI droite, mais au contraire s'ils font un angle entre eux, la distance des points des tourillons qui portera sur les coussi- nets, variera suivant l’inclinaison de la lunette, tandis que la distance des pattes du niveau est constante. Conséquem- ment la condition précédente pour que le nivellement soit bon ne sera pas possible. Cest là le cas général. Toutefois, vu les soins apportés dans la construction des tourillons et des coussinets, les erreurs à craindre sont petites. Ce qui fait qu'avec les niveaux on peut connaître très approximative- ment la situation des axes. Il reste cependant une petite incertitude. Nous venons de parler ici des axes horizontaux. Hâtons- nous d’ajouter que des faits analogues ont lieu pour les axes verticaux. Remarquons, de plus, que la sensibilité des niveaux est limitée à l’angle oùle frottement fait équilibre à la force ascensionnelle de la bulle d’air, et qu’elle est restreinte par de petites anomalies dans ja capillarité provenantdes varia- tions de densité, de courbure et peut-être d’état électrique du verre. Il est donc à désirer que, sans abandonner les niveaux, à cause de la facilité de Icur emploi, on se serve pour la détermination des erreurs instrumentales de l’alt-azimut, d’autres procédés qui n’admettent pasles mêmes objections, qui puissent servir à l'étude des tourillons, et qui, par suite, perfectionnent l'emploi du niveau, en faisant connaître les erreurs qu'il donne dans les diverses situations de Pinstru- ment. Un système convenable de collimateurs va nous per- mettre d'atteindre ce résultat. Considérons d’abord l'axe vertical de l'instrument dont les variations de direction réagissent sur l’inclinaison de l’axe de la lunette. Eee La disposition donnée ordinairement à cet axe’ par les constructeurs est celle d’un cylindre terminé, à ses deux extrémités par des cônes tronqués, dont les sommets, en DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 299 supposant les cônes prolongés, seraient du même côté, de telle sorte que l'axe entre facilement dans son support et est soutenu par ces deux cônes qui frottent dans toutc leur surface, tandis que la partie cylindrique ne frotte pas. Lors- que l'axe est en place dans la situation verticale, les deux cônes sont donc renversés. Quand l'instrument est lourd, on place à l'extrémité du cône tronqué inférieur une pointe qui vient appuyer sur un ressort qui équilibre en partie le poids de l’instrument. Par là, le frottement de l’axe sur les coussinets coniques dans lesquels il repose est diminué de la quantité nécessaire, tout en laissant un poids suffisant pour une bonne adhé- rence. Par une bonne exécution de ces diverses pièces, les artistes arrivent à ce résultat, que l’axe d’un théodolite étant ramené à la verticale par deux nivellements faits dans deux plans rectangulaires, le niveau de l'instrument ne varie pas sensiblement en le faisant tourner autour de cet axe. Pour éviter tout ballottement, il faut porter une attention spéciale à ce que les deux cônes frottent à la fois, résultat pour lequel l’élasticité des pièces et la flexion due au poids de instrument, facilitent beaucoup les constructeurs. Il est de plus nécessaire que les axes des deux cônes soient exactement en ligne droite, sans quoi la direction de l’axe variera pendant la rotation. Quelque soin que l’on mette à la réalisation de ces diver- ses conditions, on ne peut parvenir à l’exactitude mathé- matique; il y a donc lieu d'étudier les variations de direction que prend l’axe en tournant, variations qui se reproduisent identiques lors d’un retour à une même position. Remarquons, en passant, que l’on pourrait augmenter la stabilité des axes verticaux par une petite modification de construction qui consisterait toujours à terminer l’axe infé- 230 DE L'EMPLOI rieurement par un cône tronqué, roulant dans un cône ou mieux une pyramide tronquée triangulaire, mais à laisser cylindrique la partie supérieure frottante. Cette partie supé- rieure entrerait dans un prisme triangulaire, et serait pous- sée par un ressort dans l’un des angles de ce prisme. La stabilité de l’axe serait alors très grande, ct il ne pourrait intervenir pour produire des changements de direction de l’axe que les défauts de cylindricité, de conicité, et l’angle des axes du cône et du cylindre frottants. Les changements de direction qui peuvent en résulter pour l’axe pourront alors être étudiés dans chaque situation du limbe alidade par rapport aulimbe gradué, à l’aide d’un collimateur pointant sur un bain de mercure et placé dans laxe vertical ou à côté de cet axe et pa- rallélement à lui. La situation du collimateur dans l’axe même est préférable, d’abord parce que le bain de mer- cure ne devra pas être aussi grand que si ce collimateur était excentrique, et de plus parce que les lectures pourront avoir lieu dans toutes les situations de l’instrument, sans que l’on soit jamais gêné par ses pieds-supports. Pour placer le collimateur dans l’axe vertical lui-même, il faut supprimer la pointe placée à la partie inférieure de cet axe et qui, portant sur un ressort, annulle une partie du poids de l’instrument. Mais cet allégement peut égale- ment avoir lieu en plaçant vers le milieu de l'axe un deuxième cône renversé comme celui de l'extrémité infé- rieure. Ce second cône entrera dans une pyramide tronquée triangulaire, qui ne sera nullement fixe et que des ressorts ou des contrepoids pousseront de bas en haut, sans exercer d'action latérale appréciable. L’axe pourra alors être creux, ses extrémités seront dégagées, l’inférieure pourra recevoir une lentille et la supérieure des fils croisés et un oculaire. Par des mouvements de rappel, on pourra faire varier la 4 DES OBSERVATIONS AZIMUTALES, 231 position de ces fils croisés de manière à. rendre l'axe optique du collimateur (qui est déterminé par la croisée de ces fils et ie centre optique de l'objectif) parallèle à l'axe de rotation. Au-dessous de ce collimateur sera disposé un bain de mercure (a). L’oculaire de ce collimateur est formé d’un microscope composé. Entre ce microscope ct les fils est placée une lame de verre plane, transparente et à faces sen- siblement parallèles. A l'aide de cette lame, on réfléchit vers les fils la lumière d’une lampe assez voisine de la lame pour que les rayons réfléchis tombent sur toute la surface de l’objectif (condition indispensable pour que tout l’objectif soit employé, sans quoi on pourrait avoir des erreurs), On voit alors dans le microscope composé, et à travers la lame transparente, les fils du collimateur et leur image réfléchie par le bain de mercure. La croisée de ces fils doit coïncider avec son image lorsque l'axe optique est vertical. Outre (a) IL faut employer des bains rectangulaires de 30 à 40 centi- mètre de côté. On a toujours alors de belles images, comme me l'a prouvé l'expérience, même quand de petits bains circulaires sont très agités par les oscillations du sol. On peut poser le bain directement sur le sol ; mais il faut l’abriter contre les courants d'air. Dans les lieux où, par suite des trépidations du sol dues aux voitures, comme à Paris, par exemple, où les pointés sur le bain de mercure ne peuvent avoir lieu à toutes les heures du jour, on pourrait, après avoir pointé sur le bain de mercure à un instant de la nuit où il y aurait tranquillité, disposer un miroir sur des vis de calage au-dessus de ce baïn et amener ce miroir à l'horizontalité parfaite à l’aide du collimateur vertical auquel on n'aurait pas touché après son pointé sur le bain de mercure. On se servirait de ce miroir jusqu'à ce que l’on trouvât un nouvel instant de tranquilité, et commeon n’y toucherait pas dans cet intervalle, il aurait nécessairement une stabilité plus grande que l’axe de l'instrument, dont il pourrait servir à mesurer les variations de verticalité. 252 DE L'EMPLOI les fils fixes dont nous venons de parler, il convient de plus que le collimateur soit muni de deux micromètres rectangu- laires, dont l’un ait son mouvement parallèle à l’axe hori- zontal de la lunette, axe dont les supports sont fixés sur le cercle alidade. | Le micromètre dont le mouvement est parallèle à l'axe de rotation de la lunette de l’alt-azimut, fera connaître l’inclinai- naison de l'axe vertical dans ce sens qui est celui où cette incli- son réagit sur celle de l’axe horizontal de l'instrument. Le second micromètre fera connaître l’inclinaison dans le sens perpendiculaire, c’est-à-dire dans le sens où on mesure les hauteurs des astres. Lorsqu'on ne s’occupe pas de la mesure des hauteurs, on peut donc se passer de ce second micro- mètre. Les valeurs des parties de ces micromètres auront d’ailleurs été déterminées sur le ciel, comme pour tous les collimateurs. Pour régler les fils croisés du collimateur, de telle sorte que l’axe optique de ce collimateur soit parallèle à l’axe de l'instrument, il faut leur donner par tâtonnement une posi- tion telle, que l’axe soit vertical et que l’image réfléchie des fils tombe sur l’image directe. La vérification de la vertica- lité de l’axe a lieu comme avec le niveau, en ce que la rotation de 180° ne doit pas modifier cette coïncidence de l'image directe et de l’image réfléchie. Cette vérification doit se faire dans deux plans rectangulaires. Après cet ajus- tement, lorsqu'il n'y a pas coïncidence, la distance des deux images, mesurée avec le micromètre, fait connaître l’incli- naison dans le sens du mouvement de ce micromèire. Nous avons déjà fait voir que pour la détermination de la collimation, un grand alt-azimut devait être muni de deux collimateurs opposés, A et B, pouvant être dirigés l’un sur l’autre. Cette détermination de la collimation deviendra très rigoureuse si, dans Paxe horizontal de la lunette de DES OBSERYATIONS AZIMUTALES. 233 l’alt-azimut, se trouve un collimateur C comme celui de l'axe vertical, avec cette différence que, comme il ne s’agit pas ici d'observer par réflexion, un oculaire ordinaire est suffisant. Perpendiculairement au méridien et horizontale- ment, sera disposée une lunette collimateur C pouvant être pointée sur celle de l'axe de l'instrument, et réciproque- ment. On peut alors pointer la lunette de l'instrument sur le collimateur nord A, le collimateur de l’axe étant en même temps pointé snr le collimateur C perpendiculaire au méri- dien. Retournant alors la lunette pour pointer sur le colli- sud B, en veillant à ce que la lunette de l’axe reste pointée, on peut déterminer exactement la collimation de l’instru- ment. | La collimation étant ainsi déterminée, si on pointe la lunette de l’alt-azimut sur un bain de mercure en lui appli- quant un oculaire tel que celui que j'ai décrit pour le colli- mateur dans l’axe vertical, l’image réfléchie des fils devra se former sur les fils eux-mêmes si l’axe optique de la lunette est vertical. Dans le cas contraire, la distance des deux images fera connaître l’angle de cet axe optique et de la verticale. Cet angle est égal à la somme de la collimation plus l’inclinaison de l’axe de rotation horizontal. La colli- mation étant connue, on connaît donc l’inclinaison. Diri- geant alors le collimateur C sur le collimateur de l’axe hori- zontal de la lunette, on peut amener ce collimateur C à une parfaite horizontalité ou connaître son erreur d’horizon- talité, Si pendant les expériences précédentes on a eu soin que le collimateur de l’axe vertical fût exactement pointé sur le bain de mercure, on peut faire tourner l'instrument de 90° autour de cet axe. Puis alors agissant sur le calage de l’ins- trument de manière à ramener cet axe à la verticalité, s’il s’en est écarté, on peut rendre les collimateurs A et B hori- zontaux comme le collimateur C. 9354 DE L'EMPLOI On peut encore rendre horizontaux les collimateurs A et B de la manière suivante : ces deux collimateurs étant poin-. tés l’un sur Pautre, on dirige la lunette de l'instrument sur un d'eux À par exemple, le collimateur de l’axe vertical étant en même temps pointé sur le bain de mercure. On fait ensuitetourner linstrument de 480° autour de son axe ver- tical, et si on a maintenu le collimateur de l’axe vertical pointé sur le bain de mercure, la lunette doit être pointée sur le collimateur B, si les collimateurs B et À sont horizontaux. Dans le cas contraire la différence de pointé en hauteur fait connaître le double de l’inclinaison de ces collimateurs. Il faut toutefois dans ce cas que le collimateur de l'axe ver- tical ait deux micromètres rectangulaires. Les collimateurs A, B, Cétant horizontaux, sion dirige sur l’un d’eux le collimateur de l’axe horizontal, etsi on fait pren- dre à la lunette de l'instrument les diverses positions qu’elle peut prendre autour de son axe en mesurant avec le niveaau dans chacune de ces positions l’inclinaison de ce dernier, la comparaison de ces nivellements avec celui que l’on déduira du pointé sur le collimateur fera connaître la correction à appliquer au niveau pour les différentes hauteurs de la lunette. Après cette étude, le niveau pourra étre employé avec exactitude à la mesure de linclinaison dans tous les azimuts où on ne peut pas pointer sur un collimateur. On aura un contrôle de ces opérations par la détermination de linclinaison par les pointés directs et par réflexion d’une circompolaire à ses azimuts extrêmes comme nous l’avons déjà indiqué précédemment. Le collimateur nadiral de l'axe vertical permettra de même de comparer les inclinaisons de cet axe obtenues par pointé sur le bain de mercure avec celles que fournissent les niveaux dans deux plans rectangulaires; par là on fera la table des corrections à appliquer au niveau pour les DES OBSERYATIONS AZIMUTALES. 255 divers azimuts du zéro de l’alidade, de sorte que, dans les instants où le pointé au nadir n’est pas possible à cause des oscillations du sol, on peut se servir du niveau avec une grande exactitude. On voit que, par les moyens qui précèdent, on obtiendra une détermination très précise des erreurs instrumentales, et on s’en servira pour corriger les observations. Cela vaut beaucoup mieux que d'éliminer les erreurs instrumentales par des renversements de l'instrument, parce que ces renver- sements supposent les axes parfaits, ce qui n’a pas lieu ordi- nairement. | Quand le bain de mercure est observable, on peut, quel que soit l’azimut et la hauteur où l’on observe, déterminer l’inclinaison de la lunette sans le niveau. Il suffit, en effet, pour cela d’amener le collimateur de l’axe de la lunette sur le collimateur C, ce qui donne dans la position actuelle de l'instrument l’inclinaison de l’axe horizontal. On détermine alors par le collimateur nadiral l’inclinaison de l'axe vertical dans le sens où elle agit sur celle de l’axe horizontal, et on déduit de ces deux déterminations l’angle des deux axes. Amenant ensuite l'instrument dans un azimut quelconque, il n’y a plus qu’à mesurer l’inclinaison de l’axe vertical par le collimateur nadiral pour en dédnire celle de l’axe hori- zontal. A la rigueur, notre système de collimateurs permet- trait d'abandonner l'emploi des niveaux, qui ne doivent être conservés qu’à cause de leur commodité. Remarquonsicique l’alt-azimut se change en lunette méri- dienne et fournit des observations de même nature et de même précision que celles de ce dernier instrument, quand le collimateur de l’axe horizontal de la lunette est pointé sur le collimateur C. On aau contraire l’instrument des pas- sages dans le premier vertical si ce même collimateur de l’axe horizontal est pointé sur l’un des collimateurs À et B. 236 DE L'EMPLOI De plus, en y ajoutant les dispositions que nous avons indi- quées précédemment pour faire disparaître les équations personnelles, il peut servir de machine parallactique. C’est donc un instrument qui réunit tous les autres instruments de l'astronomie. En général, quand deux collimateurs doivent être visés ’un sur l'autre, on peut remplacer lun deux par un miroir, en observant avec le second collimateur, l’image réfléchie des fils sur le miroir qui remplace le premier collimateur. Cela ne change rien aux diverses vérifica- ions de collimation ou d’inclinaison auxquelles ils sont destinés. Ainsi on peut remplacer l’un des collimateurs A et B par un miroir. | Mais de tous les collimateurs, celui qu'il est le plus avan- tageux de remplacer par un miroir, est celui de axe hori- zontal de la lunette de l'instrument. Ce miroir peut alors être placé très près du milieu de cet axe horizontal (a). Il se trouve alors invariablement lié au corps même de la lu- nette, et peut donner la vraie inclinaison del’axe, c’est-à-dire celle du milieu de cet axe, tandis qu’un collimateur dont l’objectif serait dans un des tourillons et le réticule dans l’autre, ne servirait qu’à faire convaître les variations de hauteur de ces tourillons, lesquelles, à cause des anomalies des flexions de l’axe qui est composé de pièces hétérogènes et de diamètre variable, peuvent être très différentes des (a) Il peut être presque sensiblement à ce milieu même si l’o- culaire est au centre des mouvements de l'instrument, et dans le cas où la lunette est portée par son centre, il pourrait sans intercepter le cône des rayons allant de l'objectif à l'oculaire, n'être éloigné du milieu de cet axe horizontal que du quart du diamètre de l'objectif environ. On peut même le former de deux miroirs demi-circulaires, placés l’un d’un côté de ce cône de rayons, l’autre du côté opposé, et réglés parallèlement de ma- nière à réfléchir dans le même sens. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 247 variations d’inclinaison de l'élément milieu de l'axe, celui autour duquel en réalité la lunette tourne. Le miroir placé comme nous venons de le dire, est observé à l’aide du collimateur C et à travers l’un des tourillons qui est percé. Les considérations que nous venons de développer prouvent qu'il faudrait bien se garder de placer le miroir collimateur de l’axe à l’une des extrémités de cet axe. On n'aurait pas alors la vraie inclinaison. | Le miroir dont nous venons de parler et qui doit être placé au centre de l’axe horizontal de la lunette ne sert pas seulement à mesurer les variations d’inclinaison de cet axe, il sert aussi à mesurer les variations d’azimut que ce même axe peut éprouver dans la rotation de la lunette. A cet effet le collimateur C doit être muni de deux micromètres, l’un vertical, l’autre horizontal. De plus, le miroir de l’axe hori- zontal de la lunette peut être percé, et n'être autre que le miroir percé fixé invariablement sur un prisme à angle droit tournant avec lui et avec la lunette, pour s'assurer de la constance de la collimation par le moyen que nous avons décrit plus haut en parlant de la collimation. Enfin le colli- matcur C, au lieu d’être invariablement fixé perpendiculai- rement au méridien, peut partager le mouvement azimutal de l’instrument autour de son axe vertical ; mais il ne doit pas tourner avec l’axe horizontal de la lunette dont il doit être entièrement indépendant. Dans ces conditions il est le même collimateur C que celui dont nous avons parlé en in- diquant le moyen de s’assurer dela constance de collimation, et comme ilest naturellement amené à la perpendicularité au méridien quand la lunette est viséesur l’un des collimateurs À ou B, et comme il est indépendant de Ia rotation de l'axe horizontal de cette lunette, il se trouve servir exacte- mentaux mêmes usages que s'il était inyariablement fixé dans le méridien, comme nous l'avons supposé dans le commencement de ce chapitre. 258 DE L'EMPLOI Pour tourner avec linstrument, le collimateur C doit être solidement fixé sur le limbe, et par là il sert à recon- naître si dans la rotation de l'instrument autour de son axe vertical, la pression exercée à la partie supérieure de cet axe pour le faire tourner et la résistance due au frotte- ment de sa partie inférieure, ne produisent pas une torsion de cet axe dans la partie comprise entre la lunette et le limbe, torsion qui aurait pour effet de changer la lecture du limbe à laquelle répond la direction de la lunette, mais qui pourra être mesurée, si elle a licu, à l’aide de ce collima- teur C. Ainsi en résumé, le collimateur dans l’axe vertical pour viser au bain demercure, le miroir avec prisme pour la colli- mation dans l’axe horizontal, le collimateur G porté par le limbe, et les collimateurs A et B dans le méridien, suflisent pour déterminer avec précision les erreurs instrumentales dans toutes les positions de la lunette. Il ne nous reste plus maintenant qu'à parler des erreurs de graduation du limbe. Étude de la graduation du limbe. Quelque précision que l’on mette à la graduation des ins- truments, cette graduation ne peut être rigoureuse, et les erreurs ne sont pas négligeables quand on veut obtenir une grande exactitude. On ne doit alors considérer les traits gra- vés sur l'instrument que comme des repères dont la situation est connue au moyen d’une étude spéciale. Lorsqu'on veut étudier la graduation d’un limbe quelcon- que, on doit le mettre dans la situation horizontale, afin de faire disparaître les flexions. Pour l'alt-azimut, le cercle azimutal remplit nécessairement cette condition, de sorte que l'étude en est facile. Dans les théodolites ct en général dans tous les instru- ments azimutaux, on a l’usage d'employer des doubles cer- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 239 cles, de sorte que la répétition existe dans le sens azimuital. C’est une condition qui facilite beaucoup l'étude des gra- duations. Nous n’ignorons pas que le principe si remarquable de la répétition des angles, imaginé par Mayer, a été l’objet d'attaques nombreuses dans ces dernières années. Deux causes d’erreurs lui sont reprochées : la première consiste en ce que les vis des instruments peuvent céder pendant les divers mouvements de rotation, la seconde en ce qu’on peut se tromper sur lc nombre des répétitions ou des circonféren- ces, par faute d’inattention. Il y a lieu de répondre à cela qu'au lieu de rejeter un principe aussi fécond pour quelques petits défauts, il vaut mieux s'occuper des moyens de faire disparaitre les incon- vénients reconnus, ce qui, dans le cas présent, n’offre aucune difficulté. En effet, pourquoi se fier aveuglément à la fixité des vis de pression ? Rien n'empêche évidemment de faire sup- porter au cercle alidade un microscope très puissant muni d’un micromètre, à l’aide duquel on puisse pointer la divi- sion la plus rapprochée du cercle gradué, avant de faire mouvoir ensemble le système des deux cercles. Si alors l’un de ces cercles tourne plus que Pautre, le microscope laccu- sera immédiatement, et l'erreur pourra être corrigée. De même le support de linstrument peut être muni d’un second microscope que l’on pointera sur le cercle gradué lorsque le cercle alidade doit tourner seul, afin de s'assurer que ce dernier n’entraîne aucunement le premier. Avec ces précau- tions si simples et si faciles, l'inconvénient du défaut de soli- dité des vis de pression disparaît. Quant aux erreurs sur le nombre des répétitions ou des circonférences, il est aisé de les éviter en faisant à chaque opération une lecture de l’angle obtenu, non pour s’en servir 240 DE L'EMPLOI comme résultat définitif, mais pour pouvoir vérifier le nom- bre des opérations. Lorsque l'instrument est répétiteur, on peut, en prenant les précautions faciles que nous venons d’indiquer, étudier aisément la graduation. Nous avons déjà vu les moyens de placer des collimateurs exactement perpendiculaires les uns aux autres. À l’aide de ces collimateurs, les arcs de 90° peuvent être étudiés ; mais on peut étudier un arc quelcon- que en ajoutant aux collimateurs À, B, C de l’instrument dont nous avons antérieurement parlé, un quatrième collima- teur horizontal et mobile D. Alors, pour déterminer l’erreur de larc de N degrés, on amènera d’abord le cercle alidade sur le zéro du cercle gradué, puis on fera tourner le système des deux cercles pour pointer la lunette de l'instrument sur le collimateur A. Arrêtant alors le cercle gradué, on amèé- nera le zéro de l’alidade sur Ja N° division; puis calant l'ins- trument, on pointera le collimateur D sur la lunette de lalt-azimut, Les axes optiques des collimateurs A et D feront ainsi entre eux un angle égal à celui des divisions zéro et N du limbe azimutal. On n’aura plus alors qu'à mesurer cet angle par la méthode de répétition, en le répétant un grand nombre de fois, de manière à employer plusieurs fois la circonférence entière. Si l’arc N est trop petit pour que, par suite des dimensions de leurs objectifs, ies collimateurs A et D puissent faire cet angle en restant pointés sur l’instru- ment, on étudiera de cette manière les arcs M et N+M, M élant un angle arbitraire choisi en conséquence. Ces deux angles étant connus, leur différence N sera également connue. | Pour parvenir à employer plusieurs fois la circonférence entière en faisant les répétitions, on peut, aprèsavoir répété l'arc N un nombre K de fois, déplacer le collimateur D et le pointer sur la lunctte de instrument qui alors a décrit l'arc DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 341 NK. On répétera alors l’arc NK comme on répétait l'arc N. De cette manière, on peut répéter l'arc suivant les puis- sances d’un nombre, et par suite répéter un nombre immense de fois en quelques instants. Conséquemment les erreurs de graduation peuvent être obtenues par ce moyen avec une extrême précision. Nous remarquerons de plus que, par ce procédé, l'erreur de graduation est connue sans que la valeur des parties des microscopes qui servent à lire les fractions sur le limbe y intervienne. On ne se sert, en effet, de ces microscopes que pour la lecture de l'angle final, et alors la fraction mesurée par eux est divisée par un nombre tellement grand qu’elle n’influe pas sensiblement sur l'angle primitif. Si l'instrument n’est pas répétiteur, on pourra également employer la méthode que je viens de décrire. Il suffira pour cela d'ajouter un nouveau collimateur E, pouvant, comme D, être déplacé, mais qui serait situé à une distance du centre de l'instrument, plus grande que D et que À, de façon à pouvoir passer derrière ces deux colli- . mateurs (a). De plus le cercle alidade devra porter une lu- nette F, coudée à l’aide d’un prisme, ct pouvant être arrêtée sur une partie quelconque de ce cercle et dirigée sur un des collimateurs horizontaux. La lunette F sera coudée pour que son mouvement ne soit pas gêné par la lunette de l’alt- azimut, Sans cette précaution, cette dernière ne permettrait pas que F füt pointée sur des collimateurs horizontaux de même niveau qu'elle. Pour que l’axe optique de F et celui (a) Nous ferons remarquer que, pendantqu'on sesert des colli- mateurs D et E, on ne se sert pas des collimateurs B et C, dont nous avons parlé précédemment. Det E peuvent donc n'être que ces derniers que l’on déplacera à volonté. Troiscollimateurs hori- zontaux en tout suffisent ainsi pour toutes les vérifications de collimation, de nivellement et de graduation. 16 249 DE L'EMPLOI de l’alt-azimut puissent faire un angle quelconque, F tour- nera autour d’un axe vertical supporté par une pièce s’ajus- tant à volonté sur les piliers qui, fixés sur le cercle alidade, soutiennent la lunette de l’instrument. Cela posé, on opérera de la manière suivante : ayant pointé le premier microscope du cercle alidade sur la divi- sion zéro du limbe, on pointera le collimateur A sur la lunette de l'instrument. Puis on fera tourner le cercle ali- dade jusqu’à ce queson microscope soit pointé sur la division N du limbe, et on pointera le collimateur D sur la lunette dans cette nouvelle position. À ct D feront alors, comme précédemment, le même angle que les divisions zéro et N du limbe. Ramenant alors la lunette sur A, on pointera F sur D, puis faisant tourner le cercle alidade de manière à diriger la lunette sur D, on pointera E sur la nouvelle posi- tion prise par F. Alors, À et E feront un angle double de À et D. En amenant ensuite la lunette sur E, et pointant E sur F dans sa nouvelle position, A et E feront un angle triple de A et D, et ainsi de suite. On répètera l'angle autant qu'on le voudra; après quoi, on fera la lecture de l'angle. final, et on la divisera par le nombre des répétitions. On pourra, comme précédemment, augmenter le nombre des répétitions en répétant des angles multiples, de manière à obtenir que la totalité du limbe serve plusieurs fois pour bien éliminer, par la grandeur du diviseur, l'erreur finale due à la graduation. Quand les angles à répéter seront trop petits, on y joindra un angle arbitraire comme précédem- ment. Au reste, on peut abrèger les opérations en déterminant de cette manière les grandes divisions seulement, et se ser- vant ensuite des microscopes pour juger de la division de ccs grandes parties en plusieurs autres. $ Dans (out ce qui précède, nous n’avons pas tenu compte DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 245 de l’excentricité du limbe. Si cette excentricité était rigou- reusement constante, il est clair qu’en opérant comme nous venons de le dire, on serait en droit de la négliger, puis- qu’on aurait déterminé les angles formés par les lignes idéa- les menées de l'axe aux divers traits, de sorte que le défaut d’excentricité rentrerait dans les erreurs de graduation. Mais si les cônes frottants de l'axe n’ont pas leurs géné- ratrices rigoureusement droites, et si ces cônes ne sont pas rigoureusement des surfaces de révolution, circonstances qui se produisent nécessairement dans la pratique, il arrive que dans la rotation de l'instrument, l'axe s’élève et s’abaisse dans la verticale suivant les parties frottantes et l'axe idéal change à chaque instant. Par conséquent l’angle formé par les lignes idéales réunissant deux divisions à cet axe idéal varie avec Ja rotation. Ce n'est done pas cet angle variable, que l’on doit se proposer de déterminer. Mais comme dans ces variations de l’axe idéal, quand l'angle que forment avec lui les divisions o et N par exemple augmente, l'angle formé avec ce même axe idéal par les divisions 80° et 180° + N diminue, de telle sorte que la moyenne de ces deux angles est constante; c’est donc cette moyenne qui doit être déterminée, et alors dans la pratique, quand on mesure un angle, on doit toujours lire deux microscopes opposés de sorte que la moyenne des deux lectures soit la mesure de l’angle cherché. Ainsi dans la détermination des erreurs de graduation, on ne doit pas rechercher comme nous venons de l'indiquer l'erreur des divisions o et N, mais la moyenne des erreurs des arcs o, N et 180, 180 + N. Pour cela, ïl suffit de modifier très légèrement les procédés que nous venons d'indiquer. D'abord, dans le cas d’un cercle répétiteur, on amène la division o du cercle alidade sur la division o du cercle gradué, puis faisant tourner le système des deux cercles, on ‘ 244 DE L'EMPLOI pointe la lunette de l'instrument sur le collimateur A. Lais- sant alors le cercle gradué calé, on décale le cercle alidade -et on amène sa division 180° sur la division 180° du cer- cle gradué. La lunette ne se trouve plus alors exactement pointée sur le collimateur A, mais avec le micromètre on mesure la distance du fil milieu de cette lunette à l'image du fil de A, on amènele fil du micromètre au milieu de cette distance et or dirige A sur le fil de ce micromètre. On amène ensuite le zéro de l’alidade sur la N° division du limbe, puis calant l'instrument, on pointcle collimateur D sur la lunette de l’alt-azimut. On décale de nouveau le cercle alidade, on amène sa division 180 sur la division 480 + N du cercle gradué. La lunette n’est plus alors pointée sur D. On mesure comme précédemment avec son micromètre, l’écart de son fil milieu et de l’image du fil de D, puis mettant le fil de son micromètre au milieu de lin- tervalle, on pointe D sur ce fil. Les collimateurs A et D font alors entre eux un angle égal à la moyenne des angles o, Net 1480, 480 + N. On n’a plus alors qu'à répéter cet angle en prenant les mêmes précautions que pour l'obtenir d’abord. A part ces précautions, celte répétition peut se faire comme nous l’avons dit précédemment. Dans le cas où l'instrument ne serait pas répétiteur, il faudra également faire en sorte que l'angle des collimateurs A et D soit égal à la moyenne des angles des divisions o et N. 480 et 180 + N. Pour cela on calera d’abordles micros- copes sur les divisions o et 180° du limbe, et on pointera A sur la lunette de l’instrument. On décalera alors l’alidade, et on amènera sur la division N le microscope qui était sur 0, et on pointera D sur la lunette dans sa nouvelle posi- tion. On décalera de nouveau l'alidade et on amènera le microscope qui était sur {80° sur la division 180° + N. On mesurera alors comme précédemment avec le micro- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 245 mètre de la lunette la distance de son fil milieu à l’image du fil de D, puis mettant le fil de ce micromètre dans le milieu de l'intervalle, on pointera D sur lui, A et D feront alors l'angle cherché. La mesure de l'angle de A et D se fera ensuite en répétant cet angle, comme nous l'avons dit, sans y rien changer. Dans ce qui precède nous avons supposé le cercle gradué fixe et l’alidade mobile. En général c’est le contraire qui a lieu, mais cela ne change rien à la manière d'opérer que nous venons de dire. Pour la stabilité et afin de ne pas tou- cher à l'instrument quand il est pointé, il vaut mieux que ce soit le cercle gradué qui soit mobile, et que les micros- copes soient scellés dans les piliers. Nous ferons remarquer que les collimateurs nécessaires pour déterminer les erreurs de graduation par les procédés quenous venons d'indiquer devant être pointés sur la lunette de l'instrument et réciproqnement, on ne peut les remplacer par des miroirs. On peut encore déterminer les erreurs de graduation des cercles, en faisant passer successivement tous les intervalles des divisions sous les deux mêmes microscopes opposés. La somme de tous ces intervalles étant pour chaque microscope égale à 560°, on en déduit la valeur en arc des tours des micromètres de ces microscopes, ct par suite la valeur en arc de chacun des intervalles, puisqu'on a pour chacun d’eux la valeur en tours et fractions de tours. Mais cette méthode qui est celle que l’on emploie ordinairement a le défaut de donner un résultat qui n’est pas indépendant des irrégula- rités de circularité du limbe, tandis que la méthode des collimateurs telle que nous venons de la décrire, en est totalement indépendante. Il importe que, pendant ces opérations, toutes les parties des limbes soient à la même température autant que possi- 946 DE L'EMPLOI ble, encore bien que le rôle des températures soit beaucoup moindre que quand l'opération dépend des valeurs des tours des micromètres des microscopes, comme cela a lieu dans les études faites jusqu'ici sur les graduations des cercles. Mais, au reste, pour un limbe horizontal, la condi- tion de température constante dans toutes ses parties ne pré- sente pas de difficultés à réaliser. Des dispositions les plus avantageuses à donner aux instruments azimulaux. Il existe un très grand nombre de dispositions très avan- tageuses que l’on peut donner aux instruments azimutaux, et lorsqu'on fait construire un instrument de cette nature, la question de la somme pécuniaire quel’on peut y affecter joue nécessairement un grand rôle dans le choix de la disposition. Nous n’avons donc pas la prétention de décrire les mille formes diverses que l’on peut choisir, mais nous indiquerons ici comme type deux dispositions qui nous paraissent très avantageuses. L'une est pour un instrument de grande dimension dans lequel on ne voudrait rien négliger; lautre pour un instrument de dimension moyenne devant être cons- truit à peu de frais ct réunissant cependant toutes les con- ditions de précision nécessaires pour faire le catalogue des étoiles fondamentales. 4° Instrument de grande dimension. Les conditions à réunir sont les suivantes : 1° La lunette doit pouvoir être dirigée sur tous les points du ciel; — 2° Les observations doivent avoir lieu par pointé et non par estimation de passages; — 5° Il faut que Ja collimation et l’ivclinaison de l’axe puissent être connues dans toutes les situations de l'instrument ; — 4° L'ensemble de l'instrument, la lunette exceptée, doit être maintenu dans DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 247 une température aussi égale et aussi constante que possible, afin que le limbe azimutal se maintienne à la même tempé- rature dans toutes ses parties, condition indispensable pour la constance de la graduation et par suite pour la précision des observations; — 5° Le corps de la lunette doit au con- traire différer le moins possible de la température de Pair, el posséder la même température dans toutes les parties, pour éviter les altérations des images par des réfractions anormales, etc.; — 6° Il faut que l'objectif soit éloigné de toute surface, ou échauffée par le soleil, ou refroidie par le rayonnement nocturne, et qui produirait dans l'air des mou- vements donnant lieu à des ondulations ou à des réfrac- tions anormales ; — 7° L’observateur doit être à l'aise pour observer dans toutes les régions du ciel; il convient que de sa place, sans avoir à se déranger, il puisse s'assurer de l’état des corrections de son instrument, et avoir le moins possi- ble à se déplacer soit pour faire les lectures du limbe, soit pour caler son instrument, afin que les observations soient rapidement faites et qu’il puisse passer d’une étoile à l’autre sans perdre beaucoup de temps; — 8° L’observateur doit être à l'abri du froid et du vent, question qui n’est pas non plus sans importance pour la qualité des observations; — 9° Enfin il faut que la torsion de l’axe vertical ne puisse modi- fier la situation relative de la lunette et du zéro du limbe. Réunir ensemble dans un instrument toutes ces condi- tions, présente de grandes difficultés. Cependant on peut y parvenir de la manière suivante: On établira d'abord un axe vertical d’une grande longueur afin de donner une assez grande stabilité à Pinstrument. La partie supérieure de cet axe se divisera en deux bras por- tant les coussinets sur lesquels reposeront les tourillons de axe horizontal portant la lunette dont l’axe optique passera ainsi par le centre des mouvements de l'instrument. L’ocu- 948 DE L'EMPLOI laire de la lunette sera près de ce centre des mouvements, à 15 à 20 centimètres environ et du côté de l'axe opposé à l'objectif. Par là l'observateur placé sur une estrade située à la hauteur de la partie supérieure de l’axe vertical, immé- diatement au-dessous du point où cet axe se divise en deux branches pour recevoir l'axe horizontal, sera au centre de l'instrument et pourra viser à tous les points du ciel sans changer de place. Le cercle azimutal de 4" à 2" de rayon au moins, et percé d’un grand trou au centre, sera supporté immédiatement au-dessous de l’axe horizontal par les deux bras supérieurs de l’axe vertical, de sorte que l'observateur sera au-dessous de ce limbe, et que ce dernier et la lunette supportés par lesmême bras de l’axe vertical et à la même hauteur à peu près, éprouveront les mêmes changements d’azimut,quelle que soit d’ailleurs la torsion de l’axe vertical. Ce limbe azimutal sera au-dessous du centre des mouve- ments de la lunette d’un peu plus seulement qu’une demi- épaisseur du tube de cette dernière afin qu’elle puisse pren- dre la position horizontale et même un peu plongeante. L’axe horizontal de la lunette portera aussi vers ses extré- mités des contrepoids pour l'objectif. Il existe plusieurs manières de disposer ces contrepoids sans gêner l'observa- teur ou sans être gêné par le cercle azimutal; le mieux serait de placer du côté de l'objectif à 15 ou 20 centimètres de l’axe horizontal, une barre horizontale parallèle à cet axe, formant en son milieu un anneau ceignant le tube dela lunette et qui serait reliée solidement à l’axe horizontal près de ses extrémités. La longueur de cette barre dépasserait le dia- mètre du cercle azimutal, et à ses deux extrémités seraient fixées perpendiculairement à elle et parallèlement à Îa lunette deux autres tiges se prolongeant du côté opposé à l'objectif et portant les contrepoids. Il est alors évident que dans la rotation de la lunette, la barre horizontale dont nous DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 949 venons de parler ne rencontrerait ni les supports de l’axe horizontal, ni le collimateur placé dans le prolongement de cet axe et dont nous parlerons plus loin. Si on voulait même équilibrer le poids de l’instrument pour soulager les louril- lons comme on le fait pour les lunettes méridiennes, rien n’empêcherait que celte barre portât des deux côtés de axe horizontal ct au-delà de cet axe, deux roues dont les centres seraient dans le prolongement de l’axe en question, et sur lesquelles agiraient les contrepoids. Si l’on tenait à ce que l’axe optique de la lunette pût répondre aux diverses gradua- tions du limbe,cela pourrait avoir lieu dans la disposition que nous venons de décrire sans grande difliculté,mais si les gra- duations sont étudiées dans Ja position même où le limbe sert, cela devient inutile. La lunette auxiliaire F dont nous avons parlé au chapitre des erreurs de graduation s’adapte- rait sur une pièce reposant au-dessus des coussinets de la lunette de l'instrument. Le plancher sur lequel se tient l’observateur doit être comme d'usage indépendant du pilier dans lequel est main- tenu l’axe vertical de l'instrument, afin que les vibrations dues au mouvement de l’astronome ne se communiquent pas à ce pilier. Ce dernier doit être percé d’une voûte dans la direction du nord au sud et sous celte voûte se trouve l'appareil que nous avons décrit en parlant des équations personnelles, pour donner le mouvement parallactique à l'instrument, afin de pouvoir substituer des opérations de pointé aux estimations de passage; deux piliers opposés portent les appareils que nous avons décrits pour l’enregis- trement dans ce but de la situation de l'instrument au mo- ment de l'observation. Il me serait impossible de décrire ici sans figure les moyens que l’on pourrait employer pour que l'observateur puisse de sa place commander ces appareils, et caler l’'appa- 280 DE L'EMPLOI reil pour le mouvement parallactique, mais cela ne présente aucune difficulté sérieuse. Pour déterminer les corrections de linstrument, deux collimateurs À et B seront placés au nord et au sud, et comme l'oculaire de la lunette n’est pas exactement au centre des mouvements de l'instrument, on pourra viser ces deux collimateurs lun sur l’autre en plaçant la lunette ver- ticalement, l’axe dirigé de l’est à l’ouest et en ouvrant le tube de cette lunette. Un collimateur C sera porté par le cercle gradué dans le prolongement de laxe horizontal qui sera creux, et un miroir collimateur sera porté vers le milieu de cet axe. Ce miroir sera percé, et il lui sera adjoint le système de prisme, de miroir et d’anneau réflecteur sphérique à l'objectif que nous avons décrit en parlant de la collimation, pour s’assurer de la constance de cette colli- mation pendant Ja rotation de la lunette. Avec ce système de collimateurs, on aura tout ce qu’il faut pour connaître la collimation dans toutes les situations de l'instrument, et pour reconnaître si l’axe horizontal de la lunette répond toujours à la même graduation du limbe pendant sa rotation. Mais avec les dispositions que nous avons décrites ci-des- sus, la lunette ne peut pas être pointée sur le bain de mer- cure, de sorte que pour obtenir optiquement l'inclinaison de l’axe, il faut opérér de la manière suivante : D'abord l’axe vertical de l'instrument doit être creux et contenir un collimateur pour viser sur un bain de mercure avec deux micromètres, l’un parallèle, l’autre perpendiculaire à l'axe horizontal. Le bain de mercure est placé soit au- dessus de l'appareil destiné à donner le mouvement paral- lactique et alors il est suspendu à la voûte creusée dans le pilier, soit au-dessous de ce même appareil et de la totalité de l’axe, auquel cas l’axe horizontal de cet appareil doit DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 251 étre coupé en son milieu, ainsi que la tige parallèle à la lu- nette, et cet axe et cette tige sont reliés par un cercle évidé au centre. A et B étant pointés l’un sur l’autre, on a alors leur incli- naison en visant successivement sur eux soif avec la lunette de l’alt-azimut, soit avec le collimateur € dont l'objectif déborde le miroir collimateur de l'axe horizontal, pourvu qu’on maintienne dans les deux cas le collimateur de l'axe vertical pointé sur le bain de mercure. L’inclinaison de A et B étant connue, on a alors celle de C qui est perpendiculaire au miroir de l’axe horizontal, et on en déduit l'angle de C et du collimateur de l’axe vertical. La lecture de ce dernier, et la détermination à l’aide du micromètre de CG de l'angle du miroir collimateur de l’axe horizontal avec l'axe optique optique de C permet alors d’avoir l’inclinaison de cet axe dans toutes les positions de l'instrument. Pour maintenir l'instrument dans une température aussi constante que possible, il doit être renfermé dans une petite coupole tournante, munie d’une fente comme à l'ordinaire. L’instrument étant de grande dimension, la lunette est très longue, et elle sort par la fente de la coupole laquelle coupole doit être aussi petite que possible pour que l’objec- tif se trouve éloigné de sa surface. Mais pour empêcher les courants d’air d'entrer à l’intérieur de la coupole par la fente, un système de trappes doit glisser sur cette fente et la tenir toujours fermée sauf dans l'étendue d’un mètre carré environ pour le passage de la lunette. Sur les bords de cette ouverture est attachée la base d’un cône en cuir dont le sommet est lié autour de l’oculaire, de telle sorte que la coupole est entièrement fermée, la lunette seule sortant totalement en dehors. Rien alors de plus facile que de maintenir constante la température intérieure, sans avoir à craindre aucun courant d’air ou aucune détérioration des 252 DE L'EMPLOI images. L’observateur se trouve par là à l'abri du froid et du vent. La constance de la température intérieure serait parfaite si on recourait dans ce but aux régulateurs électri- ques de la température de M. Du Moncel. La lunette au contraire plongée en entier dans l’air extérieur en partage à peu près la température. Quand on ne se sert pas de l’ins- trument on lui donne une direction un peu plongeante, on recouvre l’objectif, on ferme entièrement la trappe de la coupole ct alors la lunette peut recevoir la pluie sans incon- vénient. La grande lunette de M. Porro est ainsi exposée à l'air et cette disposition a l'avantage de permettre d'éviter les frais de la construction d’une coupole gigantesque. Il faut toutefois reconnaître que dans le cas de grand vent, il peut en résulter une oscillation de la lunette, mais on la prévient par une grande solidité, et même avec des coupo- les, on est forcé de ne pas observer pendant les tempêtes. Il est très important que les parois de la lunette aient sensiblement la même température dans toutes leurs parties. Tout récemment encore un astronome célèbre, M. Faye appelait l'attention sur se point. « Mon troisième et der- nier conseil, dit-il (a), est basé sur un fait peu connu, dont les astronomes n'ont guère tenu compte jusqu’à ce jour malgré sa réalité et son importance. Je veux parler des réfractions anormales qu’en certains cas très fréquents l'air contenu dans les lunettes fait immanquablement subir aux rayons lumineux. Si la lunette destinée à l'observation de l’éclipse reste exposée en plein air aux rayons du soleil longtemps avant le moment de la plus grande phase, on peut être certain que l’air échauffé s’y disposera en couches de densités variables parallèlement aux parois du tuyau, (a) Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, tome #5, séance du 14 décembre 1857, dans une note sur les éclipses centrales de soleil de 1857. €) DES OBSERVATIONS AZIMUTALES, 255 c'est-à-dire dans la direction même des rayons qui vont faire image au foyer. Alors ces rayons traversant ces couches inégalement chaudes sous des incidentes rasantes, y éprou- veront des réfractions progressives que j'ai étudiées et que j'ai trouvées très sensibles. Ce sont ces réfractions qui,dans les télescopes d’Herschel (là leur influence est encore plus à redouter que dans les lunettes) ct dans l’équatorial de Greenwich, ont produit parfois la singulière déformation du disque de Saturne en un carré arrondi sur les angles; ce sont elles qui prêtaient aux étoiles vues à l’aide de la grande lunette de Cauchoix, à l'observatoire de Cambridge, de magnifiques appendices rayonnants d’une symétrie parfaite. Il n’est peut-être pas d'observation astronomique où cette influence ne se fasse sentir à quelque degré. Elle explique par exemple, comment les mesures exécutées dans le cours d’une même soirée sur les étoiles doubles, avec un plein succès apparent, discordent néanmoins avec les mesures prises dans la soirée suivante, malgré lidentité des cir- constances extérieures. Elle agit snr les mesures des disques planétaires, sur celles des coordonnés célestes prises aux instruments méridiens, sur les apparences présentées par Vénus ou Mercure sur le soleil, et surtout sur les qualités optiques des grandes lunettes. S'il était possible d’en garan- tir entièrement les grands télescopes de M. Lassel et de lord Ross, je ne doute pas que ces merveilleux instruments ne se montrassent supérieurs à ce qu’ils ont été jusqu'ici. » Ce qui précède suflit pour faire voir la nécessité de régu- lariser la température du tube de la lunette, question dont, comme le dit bien M. Faye, les astronomes ne se sont pas assez préoccupés jusqu'ici. Le moyen que nous proposons, consisterait à entourer le tube de la lunette de deux man- chons en cuivre mince séparés l’un de l’autre et de la lunette de un à deux centimètres. Un courant d'air pris à l’exté- 954 DE L'EMPLOI k rieur entrerait dans le premier manchon près de l’oculaire et se porterait jusqu’à l'objectif en tournant plusieurs fois en spirale par l'effet de cloisons convenablement disposées autour du tube de la lunette. Parvenu à l'extrémité du tube du côté de l'objectif, ce courant reviendrait vers l’oculaire par le manchon extérieur également en tournant en spirale autour du premier manchon. Un tube flexible en fil métal- lique recouvert de caoutchouc amènerait l'air extérieur au premier manchon près de l’oculaire, un second tube sem- blable aboutissant au second manchon également près de l’oculaire emporterait l'air qui aurait circulé autour de la lunette. Un aspirateur agissant sur ce second tube, produi- rait le courant, et les bouches d’aspiration et de sortie étant très loin de l’objectif ne produiraient dans l'air extérieur aucun mouvement pouvant nuire à la précision des obser- vations. Dans le cas où ce courant d’air produirait de petites vibrations, l'observateur l’arrêterait au moment de son pointé, et après avoir fait son observation, il remettrait le courant en mouvement. Cette disposition que favorise le placement de l’oculaire près du centre des mouvements, maintiendra certainement et dans tous les cas, le tube de la lunette à une température égale dans toutes ses parties et voisine de celle de l'air. Le courant d’air pourrait être produit soit par un aspirateur mis en mouvement par un moleur, soit par un foyer d'appel. Le tube de la lunette avec ses deux manchons et son courant d'air serait prolongé avec avan- tage un peu au-delà de lobjectif, afin soit d’éviter pour ce dernier les rayons du soleil pendant le jour, soit de dimi- nuer le rayonnement de cet objectif vers le ciel pendant la nuit. Tous les mouvements soit de la coupole soit de l'instru- ment pourront être commandés de sa place par l’observa- teur. C’est là une condition mécanique trop facile à remplir pour nous arrêter à la décrire 1ci. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 255 Les microscopes du cercle seront dirigés vers le centre de linstrument et auront une longueur suffisante pour que l'observateur puisse faire les lectures placé sur son estrade près de l’oculaire. Pour la même raison, le microscope com- posé servant d’oculaire au collimateur C sera long et retourné à l’aide de deux prismes de telle sorte que son oculaire soit près de celui de la lunette. Enfin l’oculaire de l'axe verti- cal est naturellement près de l’observateur, qui fera ainsi toute son observation en restant au centre de l’instrument. Le cercle de hauteur pour le calage sera petit et placé près de l’oculaire ; le calage en hauteur se fera à l’aide d’un niveau. Toutes les conditions que nous avons posées pour un grand instrument au commencement de ce chapitre, sont donc remplies dans la description qui précède. Les lectures que l'observateur aura à faire après chaque pointé sont : les microscopes du limbe azimutal,—les micros- copes pour l'intervalle des traits depuis le pointé jusqu’à l'arrêt de l'instrument, — le collimateur vertical, — le col- limateur C de l'axe horizontal 1° pour les fils réfléchis sur le miroir de l’axe, 2° pour les fils réfléchis sur le miroir de l'objectif, — la réflexion des fils de la lunette sur eux-mé- mes par l'anneau réflecteur de l’objectif, — l'heure du pointé sur le chronographe. On aura ainsi une observation d’une extrême précision. 2 Instrument de petite dimension. On peut faire un instrument très précis et peu coûteux en employant, comme me l’a conseillé M. Faye, une dispo- sition analogue à celle que M. Steinheil a prise pour une lunette méridienne, et qui consiste en une lunette horizon- tale tournant autour de son axe optique et portant en dehors de son objectif un prisme à réflexion totale par lequel les rayons lumineux déviés à angle droitlui sont renvoyés. 256 DE L'EMPLOI La disposition analogue que nous proposons pour un alt-azimut serait donc la suivante : Un axe vertical très long pour donner beaucoup de sta- bilité à l'instrument, porterait à sa partie supérieure un cercle azimutal gradué. Une alidade fixée sur le cercle soutiendrait à ses deux extrémités deux supports très courts terminés par deux coussinets recevant la lunette avec son prisme, lobjec- tifet l’oculaire débordant des deux côtés opposés du cercle gradué, et un niveau reposerait sur les deux tourillons creux de l’axe renfermant la lunette. Cette dernière se trouverait reposer presque immédiatement sur le cercle gradué, afin que la torsion de l'axe vertical n’amène pas de déplacement relatif de cette lunette et de ce limbe. L’oculaire étant à la hauteur de l'œil, l’astronome obser- verait en tournant autour du pilier. Les microscopes seraient placés verticalement au-dessous du limbe et leurs oculaires seraient munis de prismes pour renvoyer les rayons à angle droit. Tout l'instrument, le pilier compris, serait renfermé dans une espèce de boîte dont l’oculaire et l'objectif de la lunette et les oculaires des microscopes seuls sortiraient. La partie supérieure de cette boîte suivrait la lunette dans sa rotation, mais elle ne réagirait pas sur cette lunette parce que les trous pour la sortie de l'oculaire et de l'objectif seraient assez grands pour permettre de petits mouvements de la lunette sans changer la position de la boite. Ces trous pourraient être fermés par une étoffe liée à des anneaux tournant autour de l’objectif et de l'oculaire. Par là le limbe azimutal pourrait être maintenu à une température ConSiaRtE dans toutes ses parties. Sous le limbe azimutal, l'axe vertical acier une roue dentée sur laquelle engrèncrait une autre rouc dentée de même diamètre dont l’axe porterait l'appareil que nous avons décrit pour fàire suivre en azimut à l'instrument le DES OBSERVATIONS AZIMUTALES, 257 mouvement d'une étoile. Tout le système que nous ayons décrit en parlant des équations personnelles pour permettre d'observer par pointé au lieu d’estimer les passages serait adapté sans difficulté à l'instrument. Deux collimateurs A et B pouvant être visés l’un sur l'autre seraient placés tangentiellement au cercle décrit par le milieu du prisme de lobjectif, de sorte que dans une cer- taine position azimutale de la lunette, ils serviraient à en déterminer la collimation, en faisant tourner la lunette sur elle-même. Ces deux collimateurs pourraient être visés Fun sur l’autre, en écartant la lunette de cette position. Une rigole remplie de mercure ou un bain de mercure portatif servirait ensuite à déterminer par la réflexion des fils sur eux-mêmes l’inclinaison de l'axe optique dela lunette, dans toutes les directions azimutales. Pour ces diverses opérations, il faudrait que le réticule de la lunette se com- posât, outre les deux fils à angle droit pour le pointé des astres, du fil d’un micromètre de position. Pour achever de perfectionner l'instrument, il faudrait que le prisme n’occupât pas toute l'ouverture de la lunette de sorte que l’on püt observer la réflexion des fils sur cux- mêmes produite par un miroir fixe vertical, porté par une seconde alidade fixée sur le cercle azimutal. Par Jà, la déter- mination de la collimation deviendrait indépendante des irrégularités des tourillons, et après chaque observation, on pourrail reconnaître si la lunette en tournant n’a pas varié soit en azimut, soit en inclinaison. De plus, si le prisme était étamé sur un centimètre carré environ de sa surface tournée vers le ciel, on reconnaîtrait par la réflexion des fils sur cette surface, si la collimation reste constante pendant la rotation. Le cercle de hauteur serait du côté de l’oculaire, etcomme ce dernier sortirait de la boîte, le calage se ferait par un niveau. 57 958 DE L'EMPLOI Un instrument,même de petite dimension,ainsi construit serait très commode pour l’observateur et peu dispendieux. Au point de vue de la précision, il remplirait complètement son but et suffirait pour faire le catalogue des étoiles fonda- mentales à l’aide d'observations azimutales, en un mot, il remplacerait avec d'immenses avantages les grands cercles méridiens qui sont plus coûteux. D£ LA FORMATION D’UN CATALOGUE D'ÉTOILES FONDAMENTALES A L'AIDE D'OBSERVATIONS AZIMUTALES. Nous allons maintenant exarniner la manière dont on devra diriger das la pratique les observations et les calculs. Nous reprendrons pour cela l’équation (6) fournie par les observations combinées de deux étoiles observées successivement à quelques minutes d'intervalle, équation que nous avons donnée au commencement de ce Mémoire avant de traiter des instruments azimulaux et de leurs corrections, et nous allons faire voir que les équations de condition de cette forme peuvent êire très différentes et donner parfaitement toutes les inconnues si on combine les observations en conséquence. Sur les situations des astres dans lesquelles on ne peut pas observer. Si l’une des deux étoiles, celle de déclinaison D par exemple et que nous appellerons E, qui ont concouru à la formation de l’une des équations (6), a été observée dans le plan que l’on suppose être le méridien, auquel cas les valeurs approchées de a et de ; à substituer dans cette équation sont zéro, on a alors sin o = 0; cot a = ©; cosec 4 — æ : COS» — 1; cos a — 1. La valeur de N se réduit à cosec a ou à l'infini et celle de P à o X æ. Pour voir alors ce que devient l'équation (6), nous en diviscrons DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 259 tous les termes par N qui, comme nous venons de le dire, . . N' ; est égal à cosec a ou à l'infini. Dès lors NN sont égaux à zéro puisque N est infini, N ‘! égal à — sins cosec a et par conséquent se trouve encore de la forme f 072 00, .et se reduit à sin » COS 4 OU Zéro. , ; P Pour savoir ce que devient alors réellement — dans le N cas que nous considérons, nous remarquerons que l’équation (1) donne Sin 9 cot a — tg D cos! — sin L cos » Or pour a —0 et — 0, cos a et cos y sont égaux à 4 et cette équation devient sin cosec a = {g D cos ! — sin donc = — sin ! — tg D cos |. L’équation (6) divisée par N devient donc dans le cas con- sidéré (7) — MOÔI+LNSA—O'S D + [(sin 2 — tg D cos l) N'— P'] 5 a — Q'— 0. Si le méridien a été exactement déterminé par les azimuts extrêmes des circompolaires, à a est nul et l'équation (7) ne renferme que les trois inconnues d, JA et ‘D. Mais dans la pratique, on ne peut observer l'étoile E au méridien exactement qu’en faisant cette observation par une estimation de passage et avec un instrument parfaitement rectifié. En employant le système de pointé que nous avons proposé de substituer aux estimations des passages, on peut faire l'observation excessivement près du méridien, maïs il n’est pas possible de répondre que le pointé ait lieu dans le méridien même. De plus, les erreurs de collimation et 260 DE L'EMPLOI d'inclinaison d'axe fournissent une petite correction àappli- quer à la lecture du limbe pour avoir l’azimut vrai de lob- servation. On ne pourra donc pas employer l'équation (7) dans laquelle da serait nul, mais on connaîtra la différence de l’azimut dans lequel on a observé ct du méridien, quand ce dernier est connu, et si cette différence n’est que de quel- ques secondes, on en mettra la valeur connue à la place de 5 a dans l'équation (7), qui ne renfermera que Îles trois incon- nues 9 L, à À et , D’, comme si on avait observé rigou- reusement dans le méridien. Ainsi, quoique certains cocflicients de l'équation (6) deviennent infinis ou paraissent indéterminés quand l’une ou l’autre des deux étoiles passe au méridien, on voit que les observations peuvent également avoir lieu dans ce cas, et même qu'il en résulte une simplification de l'équation ct la disparition d’une des inconnues. Il n’y a donc aucun motif de rejcter les observations près du méridien, comme la forme de l’équation (6) semblait le faire craindre au premier abord. I] n'existe d’ailleurs aucun azimut autre que le méridien où les coefficients de cette équa- tion deviennent infinis ou prennent des formes indétermi- nées, et par conséquent à ce point de vue, léquation (6) admet des observations dans tous les verticaux. Nous avons déjà dit que l’inclinaison à de laxe de la lunette introduit sur l’azimut une correction : dont l’expres- sion est (8) — 1 tang À, et la collimation c jointe à l’aberration diurne donne lieu à une autre corrections fournie par la formule (9) <= (c + 0", 51 cos L cosa)sec h. (a) (a) Nous rappellerons que dans ces formules a est compté de 0° à 3600 en partant du point nord par l’ouest, et h de 0° à 90°; i est positif si le tourillon le plus élevé est celui de la droite de DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 261 En approchant du zénith, tang Z et sec Z augmentent très rapidement, les formules cessent de donner une approxima- tion suffisante et une petite erreur soit sur 2 ou c, soit sur h, donne une erreur notable sur les corrections. Les lectures azimutales ne peuvent donc être corrigées des erreurs ins- trumentales avec une approximation convenable près du zénith, et cette approximation ne serait certainement pas suffisante plus près de ce point que 10°. Résulte-t-1l de là que les observations voisines du zé- nith ne puissent être employées ? Non, nous allons faire voir qu'elles donneront toute la précision désirable, pourvu qu'elles ne soient pas dans les environs du premier vertical. Il existe, en effet, deux moyens de corriger une obser- vation azimutalc des erreurs de l'instrument, puisque ces observations consistent à noter d’une part l’heure d’un pointé azimutal, de l’autre la lecture azimutale répondant à ce même pointé. Or, on peut considérer ou que les er- reurs instrumentales ont altéré la lecture azimutale répon- dant à l'instant du pointé, ce qui donne lieu aux corrections dans la forme où nous les avons déjà présentées, ou bien, on peut admettre que ces mêmes erreurs ont altéré l'heure du pointé répondant à la lecture azimutale réellement faite. ÿ Cette seconde méthode est précisément celle qu’on suit dans la correction des passages observés à la lunette méri- dienne. Nous allons en faire l’application aux observations azimutales. Considérons d’abord l’inclinaison de l'axe. Appelons S la position que l’astre devrait occuper sur son parallèle pour se trouver dans l’azimut À lu sur linstrument, et S; la position qu’il occupait réellement au moment de l’obser- l'observateur, et c est positif quand la collimation porte l'axe optique vers la gauche de l'observateur. 362 DE L'EMPLOI vation et quise trouve à l'intersection de son parallèle par l’arc de grand cercle décrit par la lunette et incli- né de l’angle +; soit À la hauteur apparente de l’astre ob- servé, mesurée sur le cercle de calage et par conséquent sur l'arc de grand cercle incliné dont nous venons de parler. Par le point S,, menons un arc de grand cercle perpendicu- laire au vertical passant par l’azimut a et renfermant le point S, et appelons S, le point d’intersection de ces deux grands cercles. Enfin nommons P le pôle, Z le zénith et B le point de rencontre du vertical d’azimut a avec l'horizon. On a dans le triangle S,S,B, S,S, = 2 sin h, en mettant l’arc + pour son sinus. Mais on a dans le triangle PSS, SS; = rw cos D. u, désignant l'erreur sur l'angle horaire +. Enfin le triangle PSZ donne sin PS __ sin PZ sin Z sin PSZ | Or PSZ égale sensiblement 90° — S;SS., car on a PSZ + PSS, + S,SS, — 180, et PSS, est sensiblement égal à 90°, puisque le triangle SPS; est isocèle et que l'arc SSi est très petit. Donc sin PSZ — cos S,SS:2 : cos Î sin & d’où cos S,SS2 = cos D ES V” cos’ D — cos? l'sin° a RL | AR et par suite sin S:SS, — td D Or dans le triangle SS, S$,, rectangle en $S,, on a, en rem- plaçant les sinus des côtés par les arcs, S, S, — 55 sin S; SS9 en mettant dans cette dernière équation pour S, S., SS; et sin S, SS, leurs valeurs ci-dessus, il vient : à sin X BE — V’ cos? D — cos? l sin? a DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 263 Dans cette formule #1 est de même signe que + ou de signe contraire, à cause du double signe du radical, et pour qu'il représente la correction à appliquer à l'angle horaire, à doit être regardé comme positif quand la lunette étant pointée au sud, le tourillon ouest est le plus élevé et le radical positif. On trouvera de même la correction , relative à la colli- mation, en remarquant seulement que dans ce cas, l'arc S, S, au lieu d’être égal à + sin , est constant et égal à c, ou mieux encore à € diminué de l’aberration diurne dans l’azimut considéré ou c — 0", 51 cos L cos a, c étant positif à Pest et le radical positif, et a étant compté de 0° à + 90°. On a donc PA Aa 0", 51 cos L cos a MX V’ cos? D — cos? L sin? a La correction totale sur l’angle horaire relative aux erreurs instrumentales et à l’aberration diurne sera donc vs + v, et sera donnée par la formule suivante dans laquelle a sera compté de 0° à + 90°, et par suite À de O° à 180, ce qui ne change rien à l’expression ci-dessus de ».. MOT 0 à sin À + c — 0", 51 ia l cos a V” cos D — cos’ L sin ? a Cette formule est précisément dans le cas du méridien, celle que les astronomes emploient pour les observations à la lunette méridienne. On a en effet dans le cas du méri- dien :cos a — 1, sin a—0 et L —1—+ (90° — D), d’où _sinh—=A cos (= D) à cos (l = D) c—0",51 cos! cos D cos D Cest, comme on le voit, la formule de la lunette méri- dienne dans laquelle azimut est nul. Pour corriger les observations azimutales des erreurs ins- rumentales, on devra donc employer les formules (8) et (9) d’où y, LE u — 264 DE L'EMPLOI ou la formule (10) suivant que c’estsur la lecture azimutale ou sur l’angle horaire que la correction à appliquer est la plus petite. | Ainsi la formule (10) ne pourra pas être employée aux azimuts extrêmes des circompolaires, car dans cette position k cos de l’astre on a sin a —= c os l infinie. Dans ce cas, on emploie donc les formules (8) et (9) destinées à corriger la lecture azimutale. Pour les circom- polaires, la formule (10) est applicable au reste partout ailleurs qu’aux environs de l’azimut extrême. Pour toutes les étoiles qui passent au sud du zénith, cos D est plus grand que cos / et la formule (10) est appli- cable dans tous les azimuts. Cependant si l'étoile passe très près du zénith, cos D surpasse très peu cos /,et quand a —90° auquel cas sin 4 — 1, la formule cesse d’être exacte. Ainsi donc, en employant la formule (10) pour corriger les observations des erreurs instrumentales, on peut obser- ver jusqu’au zénith, pourvu que l’azimut ne soit pas voisin de 90°. Nous ferons donc remarquer ici, que tout en rejetant les observations faites à la fois près du premier vertical et du zénith, à cause des altérations que leur font subir les erreurs instrumentales, on pourrait, si ces dernières erreurs n'étaient pas connues, se servir précisément de la combi- naison de ces mêmes observations avec les séries faites dans d’autres azimuts et d’autres hauteurs, pour déterminer les erreurs instrumentales, par la méthode des équations de condition. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet qui ne présente aucune difficulté d’ailleurs, parceque nous avons indiqué des moyens plus précis pour déterminer les erreurs d’inclinaison et de collimation de la lunette. Près de l’horizon, la précision des observations azimutales , ce qui rend la valeur y, + DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 265 diminue à cause des réfractions azimutales. Ces réfractions - sont de deux natures: les unes proviennent de l’elliptieité de la terre et sont très petites, les autres sont dues à des anomalies de température dans les couches d’air voisines du sol. Toutes ces réfractions sont négligeables dès que l’astre a atteint une hauteur de 12 à 15 degrés au-dessus de l'horizon, hauteur qui est suflisante pour que le rayon visuel s’écarte immédiatement du sol. Ainsi, en résumé, il résulte de la discussion à laquelle nous venons de nous livrer, qu’on peut utiliser pour la cor- rection des déclinaisons et des différences d’ascension droite des étoiles, les observations azimutales faites dans toutesles positions que chaque astre peut occuper sur le ciel, sauf les observations trop voisines de l'horizon et celles qui sont à la fois trop près du zénith et du premier vertical. Nous allons maintenant faire voir que dans les latitudes moyennes, on peut déterminer les déclinaisons et les diffé- rences d’ascension droite de toutes les étoiles situées dans l'hémisphère que l’on occupe, à l’aide d’observations azimu- tales faites à des hauteurs au-dessus de l'horizon surpassant toutes 20° et même 50°, et conséquemment pour les- quelles on n’a rien à craindre de la réfraction azimutale. Dans cette condition, une étoile équatoriaie ne peut être observée que pendant un petit nombre d'heures, mais les circompolaires voisines du pôle peuvent être observées pendant toute la journée. On voit donc qu’il convient de diminuer le plus possible le nombre des inconnues dans les équations fournies par les étoiles équatoriales, et dans ce but on déterminera le méridien et la latitude à l’aide des circompolaires. Détermination de la latitude par les observations des circompolaires. Nous avons déjà indiqué avec détails le moyen d'obtenir 266 DE L'EMPLOI le méridien à l’aide des observations des azimuts extrêmes de ces dernières étoiles. Les observations de ces mêmes cos D sin a” équation qui permet d’obtenir 5 / en fonction de à D avec une grande exactitude. Ainsi donc, si on observe deux cir- compolaires de déclinaison d et d'et de différence « d’ascen- sion droite, à leurs deux azimuts extrêmes, on a deux équa- tions qui donnent ÿd et Sd’ en fonction de 1, et de plus ces mêmes observations font connaître le méridien; si ensuite on observe simultanément ces deux mêmes étoiles quand elles sont loin de leurs azimuts extrêmes dans deux conditions différentes, par exemple d’une part, dans la partie supérieurc du cercle qu’elles décrivent, d’autre part, dans la partie inférieure, on a deux équations de la forme de léquation (6), dans chacune desquelles Sa estnul puisque le méridien est connu. Reportant ensuite dans ces deux équatiors les valeurs de dd et de Sd’ en fonction de ô!, fournies par les observa- tions aux azimuts extrêmes, chacune des deux équations ne renferme plus que deux inconnues Ô! et d, et comme ces deux équations sont très différentes, ainsi qu’on le reconnaît à priori, on obtient sans difficulté 91 et 5 avec exactitude. - Il est bon de remarquer que des étoiles à 10 où à 15 degrés du pôle sont préférables à des étoiles très voisines, parce- que leur différence d’ascension droite donne lieu à une plus grande différence d’azimut suivant qu'elles occupent les mêmes positions par rapport au méridien supérieur ou in- férieur, et par suite les équations fournies par les observa- tions au-dessus ou au-dessous du pôle sont plus distinctes. Ô et dx étant ainsi connus, on aura sans difficulté dd et dd, dont on connaît déjà les valeurs en fonction de ô/. (a) (a) La méthode que j'indique ici pour déterminer la latitude azimuts extrêmes donnent de plus cos ! — DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 267 Lorsqu'on fait un catalogue d’étoiles, la moyenne des valeurs de 5! ainsi obtenuesparles circompolaires peut être reportée dans les équations fournies par les étoiles de fai- bles déclinaison, de sorte que ces dernières équations de la forme de l’équation (6) ne renfermeront en réalité que trois inconnues d'A, 9D et 5D'.Trois observations sufliront donc à déterminer les déclinaisons et la différence d’ascension droite de deux étoiles de déclinaison faible ou moyenne. (a) par les observations azimutales des circompolaires est indépen- pendante des irrégularités de la pendule. C’est en cela qu’elle diffère des diverses méthodes publiées par M. Babinet. Le pro- cédé qu'il a décrit dans les Comptes-rendus tome 44 (séance du 26 janvier 1837) repose sur l'observation de la même étoile dans deux azimuts différents, aussi dans la formule donnant la latitude, il entre un angle horaire mesuré par la pendule. Dans la suite de ce travail (même tome des comptes rendus, séance du 9 février 1857) M. Babinet donne le moyen d'obtenir la latitude par la combinaison du passage d'une étoile au premier vertical a vec le passage de la même étoile à un autre azimut, mais dans sa formule entrent encore les angles horaires mesurés par la pen- dule. 11 en est de même du procédé proposé à la fin du même article pour obtenir la latitude par les observations de la même circompolaire dans deux azimuts quelconques. Dans ces divers procédés, la déclinaison de l'étoile se trouve toutefois éliminée entre les différentes équations, comme dans le procédé que j'ai indiqué. Il n’en est pas de même dans l’article que l’auteur a communiqué l’année précédente (en 1856, 7 janvier) à l'Académie. Là au contraire, il suppose les déclinaisons connues et emploie les azimuts extrêmes de deux circompolaires. En résumé, les divers procédés proposés par M. Babinet diffèrent du nôtre en. ce qu'ils nécessitent une bonne pendule, qui laisse au reste subsister des erreurs, tandis que la méthode que nous indiquons est toujours précise quelque soit la pendule employée. (a) Remarquons au reste que quand on fait un catalogue dans un observatoire, travail quientraiîne un très grand nombre d'observations d'étoiles groupées deux à deux, il n’est pas néces- saire que chaque série particulière fasse connaître la latitude. Elle sera déterminée par l'ensemble de toutes les observations 268 DE L'EMPLOI + Détermination de corrections des ascensions droites et des déclinaisons des éloiles fondamentales. Les conditions les plus défavorables pour appliquer Îles observations azimutales à la mesure des déclinaisons et de la différence d’ascension droite de deux étoiles de l’hémis- phère de l'observatoire, ont lieu évidemment dans le cas où les étoiles sont éloignées du pôle etoü leur différence d’ascen- sion droite est grande, car alors, en évitant le voisinage de l’horizon, les équations de condition sont les moins diffé- rentes possible puisque les observations ne peuvent avoir lieu que dans des positions rapprochées les unes des autres. Si donc nous faisons voir que la méthode est applicable dans ce cas, à plus forte raison peut-elle l'être dans tous les autres. A la latitude de 45°, deux étoiles équatoriales éloignées de plus de six heures d’ascension droite ne peuvent être observées ensemble à une hauteur supérieure à 50° au- dessus de l'horizon. Nous supposerons donc une différence de 4 heures en ascension droite. Les observations ne pour- ront alors avoir lieu que pendant deux heures dans la con- dition ci-dessus. Ce serait trop peu pour avoir des observa- tions et par suite des équations très distinctes, mais nous remarquerons qu’il n’est pas nécessaire pour déterminer les étoiles équatoriales de ne les comparer qu'entre elles. Les étoiles dont la déclinaison est inférieure à 60° peuvent toutes donner l’heure avec précision. Conséquemment nous observerons simultanément une étoile équatoriale et une étoile de 45° de déclinaison. Cette dernière ne sera à 60° du et, par conséquent, sera connue avec une très grande exactitude. En reportant la valeur de { ainsi obtenue dans leséquations four- nies par chaque série d'étoiles, on déterminera pour chaque groupe les valeurs de SA, 9D et ‘D’, qui sont les seules incon- nues particulières à cette série. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 269 zénith que pour un angle horaire de 90°. D’où il suit que si nous supposons à l’étoile équatoriale un angle horaire de 45° à l’est, auquel cas elle est à 60° du zénith, et à l'étoile de déclinaison 45°, un angle horaire de 15° à l’ouest, ce qui fait 4 heures de différence en ascension droite, les observa- tions pourront avoir lieu pendant 5 heures, sans qu'aucune des deux étoiles soit à plus de 60° du zénith. Si on ohserve à partir de 20° au-dessus de l’horizon, il est facile de voir que l'étoile équatoriale peut être observée dès que son angle horaire à l'est est de 60°, car sa distance au Zénith n’est alors que 69° 18; ct l'étoile de déclinaison 45° peut être observée jusqu'à ce que son angle horaire à l’ouest soit de 108° ou 7 heures 12 minutes ; sa distance au zénith n’est alors que de 69° 47. En supposant donc tou- jours 4 heures de différence d’ascension droite entre les deux étoiles, les observations peuvent avoir lieu pendant 7 heures 12 minutes. Appclons donc E l'étoile de déclinaison zéro et E’ l'étoile de déclinaison 45°, et considérons les observations faites dans les cinq situations suivantes des deux étoiles : 40 9 —= — 60°; 9, — 0 Dogs MENU Sete 469 D NE 0 so ==. 000 49. = 300 or ==. 900 or AS Het AUSr Ces cinq observations ont lieu à une hauteur supérieure à 20° degrés au-dessus de l'horizon, et les observations (2), (3) et (4) à une hauteur supérieure à 50°. Les cinq équations de condition seront, en désignant par C, C’, CG”, C”, Cw les termes indépendants des inconnues et dont la valeur dépend uniquement du degré d'approxima- tion des valeurs approchées qu’on a introduites dans les for- mules : 270 DE L'EMPLOI — 1, 1547 SA + 5D + C—o — 0, 1861 SA + 0,1516 5D + 2, 8284 D + C— 0 — 0, 5774 SA + 20D' + C— 0 + 23 À + 5D — 4 5D° + C—=0 + 2,0760 SA + 1,3891 5D — 1,49459D'+ C; —=o Toutes ces équations sont, comme on le voit, très dis- tinctes, et trois d’entre elles suffiront à déterminer les trois inconnues JA, 9D et SD’. Ainsi par exemple, si on emploie seulement des observations faites à plus de 50° au-dessus de l'horizon, auquel cas on ue se servira que des 5 équations du milieu du groupe, la seconde de ces 3 équations donne 5 D’ — 0,92887 5 À — a En substituant cette valeur dans les deux autres, ces équations deviennent, en représentant par K et K, les termes indépendants des inconnues : 0, 6504 SA + 0, 1516 D + K—o 0, 8452 SA + 1, 0000 5D + K, — 0 équations dans lesquelles le rapport des coefficients de SA et de ÔD diffère beaucoup, et qui détermineront consé- quemment les inconnues avec exactitude. On arriverait àdes résultats meilleurs encore en employant la 4°, la 5° et la 5° des cinq équations ci-dessus, mais nous avons voulu faire voir que le problême est possible en employant des observations faites à une plus grande hau- teur, même à une hauteur dépassant 20°. Sur la grandeur des erreurs que l’on peut commettre en déterminant les coordonnées des étoiles par des observa- tions azimutales. Examinons maintenant quelle est la valeur des crreurs que l’on peut commettre en déterminant comme nous venons de le dire, les valeurs de 9A, 9D et 9D'. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 271 Ces erreurs proviennent uniquement de celles qu’on a pu commettre sur les valeurs de a fournies par les observations et introduites dans le calcul des coefficients C, C', C”, C”, C; (a). Nous avons donc à rechercher les erreurs possibles dans les observations, et celles qui en résultent sur les valeurs des 5 quantités que nous venons de citer. = Or les erreurs d'observation sont de deux natures, savoir 4° les erreurs de pointé. c’est-à-dire, celles par lesquelles l'observateur a pointé trop à droite ou trop à gauche de l’astre observé; 2° les erreurs sur la lecture de l'instrument correspondant au pointé en question, erreurs dans lesquelles nous comprenons celles qui proviennent des collimations et inclinaisons d’axes, et celles du chronographe enregistreur de l'instant de l’observation. En résumé, toutes ces erreurs peuvent être considérées comme se réduisant à une erreur sur la lecture du limbe azimutal, même celles du chrono- graphe, car un changement dans le temps correspond à un changement dans l’azimut. Or cette erreur sur la lecture du limbe azimutal, somme de toutes les autres, peut être rendue aussi petite que l’on veut, en augmentant le diamè- tre de ce limbe et le pouvoir grossissant des micros- copes, en déterminant les erreurs de collimation, d’incli- naison et de graduation avec le dernier degré de précision, en augmentant la longueur de la bande de papier du chro- nographe développée par seconde, etc., et on peut dire que sans dépasser en aucune facon les limites des dimensions admissibles dans l'instrument, l'erreur sur la lecture du (a) Les coefficients de SA, 9D et SD’ ne peuvent pas être erro- nés puisqu'ils sont calculés non avec les observations mais avec les valeurs dont on cherche les corrections, et la valeur de a pouvant être à l’aide de l'équation (1) éliminée de ces coflicients. Ce n’est que dans le caleul des termes indépendants des incon- nues qu'on se sert des azimuts observés, ce n’est donc que là qu'on peut commettre des erreurs. 979 DE L'EMPLOI limbe azimutal est petite par rapport à l'erreur de pointé de l’astre transportée sur ce même limbe, et qui dans ce trans- port se trouve multipliée par la sécante de la hauteur. Nous n’aurons donc à calculer que les erreurs sur C, C, C",C", Cxw, provenant de celles que l'observateur peut commettre en pointant, ct l'effet des erreurs totales sur ces quantités n’atteindra certainement pas le double des erreurs ainsi calculées, ni même une fois et demie ces erreurs. A priori, il semble que les erreurs de pointé de la lunette doivent réagir fortement sur les valeurs que lon obtient pour 0D, éD' et JA, surtout lorsqu'on observe à de grandes hauteurs au-dessus de l’horizon, parceque, dans ce cas, il faut pour transporter sur le limbe azimutal l'erreur de pointé, lamultiplier par la secante de la hauteur. Mais il n'en est rien, parcequ’en repassant des mesures azimutales aux corrections D, 5D' et JA, les facteurs provenant des hau- teurs de l’astre qui se sont trouvés en multiplicateurs pour altérer les mesures azimutales se réprésentent à peu près les mêmes en diviseurs, de sorte qu’en résultat final, il ne reste guère que l'erreur de pointé. Cela vient précisément de ce que dans le cas de grandes hauteurs, un petit change- ment de déclinaison ou d’ascension droite correspond à un grand changement d'azimut, circonstance très avantageuse et très favorable à la méthode que nous proposons, en ce qu’elle atténue considérablement la seconde classe d'erreurs, c’est-à-dire celles qui sont directement faites sur la lecture azimutale. A cause de la grandeur de la sécante en approchant du zénith et de l’inexactitude qui en résulte sur la formule pour transporter les erreurs de pointé sur le limbe azimutal, nous ne calculerons pasles erreurssur €, C', C”, C”, Cr, en déter- minant d’abord l'influence de l’erreur de pointé sur la lec- ture azimutale dans les cinq quantités en question; mais nous DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 273 calculerons de combien il faudrait modifier d’une part l'angle horaire ou en d’autres termes l’ascension droite, et d’autre part la déclinaison de l’astre pour le transporter horizontale- ment sous le fil de la lunette afin de faire disparaître l’erreur de pointé. Ensuite l'introduction de ces nouvelles valeurs de l’ascension droite et de la déclinaison dans les expressions de C, C', C”, C”, Cx%, au lieu de celles qui devraient y être introduites donnera, par la différence des résultats dans les deux cas, l’erreur commise sur ces cinq quantités. Pour faire ce calcul, appelons e l'erreur maximum possi- ble de pointé de la lunette sur l’astre, et nommonsS la position réelle de l’astre sur le ciel, etS, la position à laquelle on devrait le transporter horizontalement pour qu'il se trou- vât sous le fil de la lunette. L’arc SS, est alors égal à e. Joignons le point S au pôle P ct au zénith Z, et par le point S, menons un parallèle coupant en $, Parc PS. L’arc SS, est alors égal à la correction de déclinaison que nous appelle- rons 8, et l'arc de petit cercle S,S, qui, vu sa petitesse, peut être sans erreur remplacé par l’arc de grand cercle S, S, aboutissant aux mêmes points, est égal à la correction d’ascension droite que nous appellerons « multipliée par le cosinus de la déclinaison ou cos D. Or dans le triangle SS, S, dont les côtés ne sont que de quelques dixièmes de secondes et que consèquemment on peut regarder comme rectiligne en négligeant les quantités d’un ordre supérieur au premier, On à SS, = SS, cos S, SS,, et S, S, =SS, sin S, SS,. Or en mettant pour SS,, SS, etS, S, leurs valeurs ci-des- sus et remarquant que l'angle S, SS, est le complément de l'angle PSZ, angle que nous appelons E, il vient B—=esinE et, cos D—ecosE formules dans lesquelles l'angle E n’est autre que l'angle à 18 974 DE L'EMPLOI l'étoile dans le triangle pôle, zénith, étoile et est conséquem- ment facile à calculer, avec la latitude, la déclinaison et l’an- gle horaire de l’astre approchés. Si maintenant dans les expressions de C, C, C”, C”, Cv on substitue pour D, D + Bet pour », + + %, pour D’, D' + B, pour #1, #, + v,, Ctc., introduction de ces nou- velles quantités B, «, 61; «1, etc., déterminera sur CG, C, C’, C",Cy des variations 5C, 90, 9C”, 20”, dCy , qui uesont autres que les erreurs possibles sur ces quantités. Or en faisant, par la méthode qui précède, le calcul des erreurs possibles, d’après les erreurs maximum -de pointé sur les deux étoiles qui concourent à la formation de chaque équation, on trouve : SC= + 1, 5729 6; 50 — Æ 2, 9162 e;, dC = + 9,756 6; SC" Æ 6,2%406 6e; 00, = + 5, 9564 e. Cela posé, reprenons les observations (1), (5) et (5) qui, comme nous l’avons déjà vu, donnent les 3 équations —_ 1,1847 SA + 0D + C— 0 270, 8774 SA L 9 sD'L = 0 + 9, 0760 SA + 1, 3891 SD — 1,4945 5D + Cy —0 et examinons avec quel degré de précision ces trois équa- tions donnent les valeurs des trois inconnues d'A, 0D et 5D’.II suffit pour cela de tirer des deux premières équations les valeurs de 9D et SD’ en fonction de SA et de les reporter dans la troisième, qui donne alors OA en fonction de C, Cet C,. En supposant alors sur ces trois dernières quan- tités les erreurs maxima que nous venons de calculer et établissant entre les signes de ces erreurs les relations vou- lues pour obtenir l'erreur maximum sur SA, on trouve que cette erreur est de 2,4 e. Remontant alcrs aux deux premières équalions, on trouve que les erreurs correspon- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 275 dantes sont sur 9D, 1,4 e et sur 91, 2,1 e. Telle est donc l'effet sur les corrections de la déclinaison et de l’ascension droite des erreurs commises dans le pointé de la lunette sur l’astre. D'après ce que nous avons dit plus haut de la peti- tesse relative de l'effet des autres erreurs, on voit qu’on peut admettre que l’erreur maximum sur les corrections cher- chées ne dépassera pas trois fois l'erreur maximum de pointé, et pour arriver à celte erreur maximum, il faut que l’on ait commis une erreur maximum sur six pointés puisque chaque équation résulte de deux pointés, il faut encore que les signes des erreurs de ces six pointés aient présenté entre eux une certaine relation, et de plus, que les erreurs de lecture du limbe azimutal soient venus s’y ajouter dans chaque observation et non s’en retrancher, concours de circonstances tellement compliqué, et par con- séquent tellement peu probable, qu'on peut le regarder presque comme impossible. L'erreur maximum de pointé que l’on peut commettre et que nous avons appelé e, est d'autant plus petite que la lunette grossit davantage. Il a été reconnu depuis longtemps que la limite de visibilité à la vue simple est la minute (sauf le cas d’une intensité lumineuse considérable qui grossit les objets par irradiation). Il en résulte que quand on bissecte par un fil un objet débordant très peu ce fil de part et d’autre, une différence d’une minute en plus d’un côté que de l’autre correspond à une erreur d’une demi-minute sur le pointé. Une demi-minute est donc à peu près l'erreur que l’on commet sur un pointé à l'œil nu, Dans une lunette grossissant 60 fois, un objet qui à l'œil nu soustend une seconde, paraît soustendre une minule. Avec la lunette grossissant 60 fois, l'erreur de pointé est donc d’une demi-seconde environ. Avec une lunette grossissant 300 fois, cette erreur se réduit à un dixième de 276 DE L'EMPLOI seconde. L’atmosphère permet rarement de dépasser Île grossissement de 500 fois, au-delà duquel il faut d’ailleurs des instruments de très grande dimension. Mais le gros-isse- ment de 500 fois est parfaitement admissible pour un alt- azimut affecté à la formation d’un catalogue d'étoiles fonda- mentales, et dès lors nous pourrons admettre que l'erreur de pointé e n’est que d’un dixième de seconde. On voit donc d’après ce que nous avons démontré précédemment que les erreurs sur les corrections SA, 5D et 5D' ne dépassent pas trois fois l’errcur de pointé, que les déclinaisons et les différences d’ascension droite des étoiles fondamentales sont déterminables par la méthode que nous venons de détailler dans une limite d’erreur inférieure à trois dixièmes de seconde d’arc. Cette limite d’erreur est d’ailleurs un maxi- mum qui ne pourrait être alleint que par un concours de circonstances favorables tellement difficile qu'il n’est pas à redouter. La méthode que nous proposons pour refaire le catalogue des étoiles fondamentales estdonce, en ce qui con- cerne les ascensions droites, environ trente fois plus précise que lemploide la lunette méridienne, qui, vu les incertitudes des équations personnelles, laisse un doute de plusieurs dixièmes de seconde de temps, ou de 8 à 10 secondes d'arc. Poar les déclinaisons, la précision est aussi beaucoup plus grande que celle du cercle mural, sauf dans le voisinage du zénith. Dans le calcul que nous venons de faire du degré de précision de la méthode que nous procosons, nous nous sommes servi d'observations supposées à 70° du zénith. Si on se restreignait à n’observer que jusqu’à 60° de ce point, la précision serait cinq à six fois environ moindre pour les ascensions droites, mais elle resterait encore de beaucoup su- périeure à celle de la lunette méridienne. La précision des déterminations de déclinaison serait aussi beaucoup moindre DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 977 qu’en poussant les observations jusqu’à 70° du zénith. Il faut donc conclure de cette discussion qu’il convient dans les observations d’aller jusqu’à cette dernière limite, encore bien que, comme nous lavons vu précédemment, le pro- blême proposé soit possible en n’observant pas plus bas que 50° au-dessus de l'horizon. Toutefois le problême de limite des observations à 60° du zénith est susceptible d’un degré de précision qui ne s’écarte pas de celui que nous avons trouvé dans le cas de 70°, dès qu'on ne s'assujettit pas à n’employer que les observations d’un seul observatoire. En effet, dans ce qui précède, nous avons supposé l’obser- vatoire situé dans les latitudes moyennes. C’est là la condition la plus avantageuse pour déterminer les ascensions droites et les déclinaisons de toutes les étoiles d’un même hémis- phère. Or dans les basses latitudes, les coefficients de 9D ct de 9D' augmentent pour les étoiles équatoriales, tandis que le coeflicient de SA diminue; l'inverse a lieu dans les hautes latitudes. La combinaisondes observations des mêmes étoiles dans deux observatoires, l’un situé vers 25 à 30 degrés de latitude, l’autre vers 60°, permettrait donc d’obtenir des séries d'équations où les coefficients varieraient beaucoup plus encore que nous ne l'avons trouvé précédemment, et conséquemment on pourrait par là augmenter la précision des résultats. Nous venons d'examiner les équations de condition que peuvent fournir deux étoiles présentant entre elles une dif- férence de 4 heures d’ascension droite et situées, l’une dans l'équateur, l’autre à 45° de déclinaison. Six étoiles com- parées chacune à la présente et à la suivante feront de cette manière le tour du ciel. Dans l'hémisphère nord, nous proposerons, pour faire ainsi le tour du ciel, les six étoiles suivantes comprises parmi celles que l’on calcule dans les éphémérides : 278 DE L'EMPLOI Ascension droite. Déclinaison boréale. 1 Pégase Oh. 6 m. 14° 95 La chèvre 4 58 45 50 o Hydre 8 30 6 12 n Grande Ourse 15 41 50. 1 « Ophiuchus 17 28 12 40 « Cygne 20 93 - 44 45 Les six différences d’ascension droite de ces étoiles doi- vent former 360° par leur somme. Il en résulte une équa- tion de condition qui supprime une inconnue. Si la latitude n’était pas bien déterminée, les six différences d’ascension droite pourraient être obtenues en fonction de la correction de la latitude, et la nouvelle équation de condition ferait connaître cette correction de la latitude. En faisant au reste trois observations de chacune des combinaisons de ces étoiles deux à deux dans les conditions que j’aiindiquées en parlant des deux étoiles fictives de O et de 45° de déclinaison ct de 4 h. de différence d’ascension droite, nombre d’observations nécessaire dans le cas de deux étoiles seulement, on a bien plus d'équations qu'il ne faut pour déterminer les inconnues qui sont : 4° les six corrections des déclinaisons des six étoiles; 2° les cinq diffé- rences d’ascension droite de ces étoiles ; 5° la latitude, si elle n’est déjà déterminée par les circompolaires ; en tout 12 inconnues. Or on a six combinaisons de chaque étoile avec la suivante, ce qui fait 18 équations, non comprises d’ailleurs les comparaisons que l’on pourrait faire entre les étoiles distantes de deux rangs, sans dépasser la limite de 70° du zénith. Ce grand nombre d'équations augmentera la préci- sion des résultats. Mais on voit qu’à la rigueur deux obser- vations pour chaque combinaison d’une étoile avec la sui- vante sufliraient, puisqu'on aurait ainsi 42 équations pour pour déterminer les 42 inconnues. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 279 De la formation d’un catalogue général d’éloiles à l’aide d'observations azimutales. Lorsqu'on a déterminé un certain nombre d'étoiles fon- damentales, par exemple, les six étoiles dont nous venons de parler et qui embrassent tout le tour du ciel, on peut leur rapporter toutes les autres, et comme les déclinaisons des six étoiles de comparaison sont alors connues, on n'a que deux inconnues pour chaque série destinée à déterminer une nouvelle étoile. Deux observations seulement suflisent donc. Ce n’est au reste que de cette manière que l’on peut déterminer les étoiles visibles de l’autre hémisphère, étoiles qui ne sont observables que pendant trop peu de temps pour pouvoir faire trois séries bien distinctes. La révision par ce procédé d’un catalogue telque celuide Baily serait assez rapidement faite, car vu la précision du procédé, il ne serait pas utile de répéter les observations. Sous ce rapport, cette révision serait plus promptement achevée qu'avec des instruments méridiens et comporterait plus de précision. Élimination des erreurs provenant du défaut de stabilité de la lecture azimutale répondant au point nord. Dans ce qui précède, nous avons supposé la lecture azimutale répondant au point nord déterminée par les azi- muts extrêmes des circompolaires. Mais il peut se faire que cette lecture soit variable avec le temps, et c’est même ce qui aura lieu en général, car on n’obtient jamais des instru ments une stabilité absolue. Quelque petite que soit d’ailleurs, d’après la disposition de l'instrument, l'influence de la torsion de l’axe sur les situations respectives de l'axe optique de la lunette et du zéro du limbe, il se produit tou- 280 DE L'EMPLOI jours à la longue quelques variations. De plus, le sol lui- même n’est pas stable, les tassements, les dégradations pro- venant des pluies, et surtout les variations de la tempéra- ture peuvent faire éprouver des mouvements aux piliers, mouvements qui peuvent amener des variations d’azimuts. Or si dans l'intervalle de plusieurs heures qui sépare les pointés d’une circompolaire à ses deux azimuts extrêmes, il s’est produit de petites variations, la moyenne ües lectures répondant à ces deux pointés pourra n'être pas la vraie lecture azimutale répondänt au point nord. On obvie en grande partie à cet inconvénient par l'emploi des mires. Si après chaque pointé d’un azimut extrême d’une circompolaire on vise à une mire placée dans de bonnes conditions, on reconnaît, par les deux pointés de la mire faits aux deux azimuts extrêmes, s’il yaeu variatiof. On peut alors tenir compte du changement s’il a eu lieu, ct en conclure l’azimut de la mire. Un pointé sur cette mire fait à chaque observation permettra alors de connaître à l'instant de cette observation la lecture azimutale répon- dant au point nord, et par suite l’azimut correspondant à - cette observation. Cet emploi des mires est fondé sur ce que, si la mire est éloignée, les petits déplacements qu’elle peut subir, de même que l'instrument, ne peuvent pas modifier sensiblement l’'azimut de la ligne joignant le centre de la mire au centre de l'instrument. Pour admettre cette conclusion dans ses dernières conséquences, il faudrait toutefois démontrer qu'il n'existe pas de localités où de grands changements de température peuvent pour ainsi dire imprimer au sol une rotation autour de la verticale, contrairement à ce qu’on a cru au contraire remarquer en quelques points. Il est vrai toutefois que ces déplacements se reconnaïîtraient en ce que les azimuts de la mire déterminés successivement par les DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 281 observations des azimuts extrêmes des circompolaires varie- raient, de sorte qu’on en pourrait tenir compte, et d’un autre côté, à moins de secousses du sol ou en d’autres termes de petits tremblements de terre, la lenteur de la propagation de la chaleur dansle sol ne permet pas d'admettre une variation sensible en quelques heures, du moins si les fondations des piliers sont profondes, et si ces piliers sont isolés de la cou- che superficielle. On peut donc admettre que la mire est stable, mais à la condition toutefois qu'elle soit éloignée de l’instrument, autrement elle partagerait plus ou moins le mouvement des piliers de ce dernier. Mais dans ce qui précède, nous avons supposé que les rayons lumineux émanés de la mire arrivent directement à instrument sans avoir éprouvé aucune déviation. Or c’est ce qui n’a pas lieu ordinairement, car ces rayons rasent le sol sur une grande étendue, et sont par suite exposés à des réfractions anormales qui détruisent la confiance que l’on pourrait accorder à priori à la mire, de tellesorte qu’encore bien que la mire soit stable, l’azimut dans lequel on la voit peut varier notablement avec l'heure du jour ou de la nuit, avec l’état de l’atmosphère, etc. Avec des précautions multipliées et en enfermant les rayons lumineux dans leur trajet de la mire à l’instru- ment dans un canal dont les parois peu conductrices de la chaleur s’opposent à des distributions inégales de la tempé- rature, on peut à peu près anéantir l'inconvénient que nous venons de signaler. Mais une semblable mire est dis- pendieuse à établir, et nous allons faire voir qu’on peut s’en passer en prenant pour mires les étoiles elles-mêmes. Le procédé général à suivre dans ce but est le suivant : supposons qu’on observe, successivement et dans l'intervalle de #4 à5 minutes pendant lequel on peut supposer, comme 282 DE L'EMPLOI nous l'avons dejà vu, le mouvement de la pendule connu, et de plus la lecture azimutale répondant au point nord cons- tante, trois étoiles E, E', E”. AppelonsD, D', D’ leurs décli- naisons, À la différence d’ascension droite de E et E', A’ la différence d’ascension droite de E et E”’. En combinant entre elles les observations des étoiles E et E’ d’une part, et E et E” de l’autre, on obtiendra deux équations de la forme de l’équation (6) et qui renfermeront pour inconnues, sans aucu- ne intervention des erreurs de la pendale, la première : 9, SA, 0D, 5D' et da; la seconde : 0/, 9A' SD, SD" et da. En éliminant da entre ces deux équations, on aura une rela- üon entre les six inconnues 01, 9A, A", 0D, ‘D’, D". Six observations de ces trois étoiles donneront six opérations sem- blables qui sufliront à déterminer ces six inconnues. Dans la pratique, on peut éprouver quelque difficulté à faire, sans approcher trop près de l’horizon, six observations très distinctes, et la ressemblance de ces équations peut dimi- nuer le degré de précision auquel on arrive. Mais on peut faire disparaître cet inconvénient en prenant pour l'étoile E" une circompolaire voisine du pôle qui peut être observée pendantles 24 heures sans approcher trop près de l'horizon. Si alors on combine une observation de cette étoile avec chacune des observations deux à deux des six étoiles faisant le tour du ciel et dont nous avons parlé antérieurement, on voit qu’on aura pour inconnues les corrections des coor- données des 7 étoiles entrant dans les équations, corrections qui sont aunombre de 153, savoir les 7 corrections des décli- naisons et les 6 corrections des différences d’ascension droi- te, plus la correction de la latitude, en tout 14 inconnues. Or pour chacun des six groupes de deux étoiles consécutives parmi les six étoiles faisant le tour du ciel à 4 heures de différence en ascension droite, nous avons vu qu’on peut LL 4 obtenir 3 équations très distinctes qui donnent, considé- DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 283 rées entre elles pour la détermination des 5 inconnues, un très grand degré de précision, les autres inconnues étant supposées déterminées. L'introduction de la circompolaire dans les 48 équations ainsi obtenues aura fait disparaître dans chaque groupe la correction da. On aura donc 18 équations très distinctes pour 14 inconnues, ce qui est plus que suffisant. Ces 7 étoiles étant ainsi déterminées, on leur rapportera toutes les autres étoiles du ciel, par deux obser- vations seulement de chacune d’elles combinée avec 2 de ces 7 étoiles connues, dont l’une serait la circompolaire voisine du pôle. Le procédé que nous venons de décrire, n’a d'autre inconvénient qu’en ce qu'ayant à déterminer 14 inconnues à la fois, les éliminations seraient très longues. Mais on peut procéder de la manière suivante qui donne lieu à des cal- culs beaucoup plus courts. 4° On détermine d’abord la latitude par les observations combinées de trois circompolaires situées à 12 à 15° du pôle et présentant entre elles des différences de 2 à 4 h. On opère alors de la manière suivante : Vers l'instant où une de ces trois étoiles arrive à un de ses azimuts extrêmes, on observe les deux autres que j'appel- rai E et E’. La combinaison de ces deux observations don- nera une équation de la forme de l’équation (6) (MN'—M'N) 5 + NN'5A + ON'5D — ON 5D'+ (PN'—P'N) 5a + QN'— QN — 0. La 5° étoile observée à son azimut extrême donne alors une équation indépendante de l'erreur d+ sur la pendule, comme nous l’avons déjà vu, et qui est, en appelant a, son azimut extrême et D” sa déclinaison, cos L sin a, —cos D”. De là,en substituant pour {, a, et D leurs valeurs approchées, plus leurs corrections, on tire — Sin {sin a, dl + cos l cos a, a —— sin D" 5D", 284 DE L'EMPLOI car l’erreur sur a, cest l’erreur sur la lecture azimutale répondant au point nord, pendant les observations presque simultanées des 5 étoiles, crreur que nous avons appelée da. On élimine da entre les deux équations, et il reste une seule équation renfermant pour inconnues Ô!, OA, ÔD, oD”, 9D”. En observant de nouveau les trois étoiles quand E’ arrive à son azimut extrême, on aura une seconde équation sem- blable dans laquelle les inconnues seront 51, SA" 9D, 5D’, D", et enfin en observant une 5° fois quand E arrive à son azimut extrême, on aura une 5° équation renfermant les inconnues 0, SA — SA’, D, ‘D’, SD”, ou en d’autres ter- mes, dl, SA, dA’, 9D, ‘D’, oD". Maintenant, environ un demi-jour après chacune de ces observations, on fera une seconde série d’observations du côté opposé du méridien quand les trois étoiles arriveront à leurs azimuts extrêmes de ce côté, et on aura 5 nouvelles équations renfermant les six mêmes inconnues. Ces 3 équa- tions diffèreront notablement des premières en ce que les étoiles qui auraient été dans le 1% cas observées dans læ partie supérieure de leur cercle, seraient observées dans la partie inférieure. On aura ainsisix équations qui feront con- naître les six inconnues Ô/, A, 9A", 5D, 5D' et SD”. 2. La latitude étant déterminée ainsi, de même que les déclinaisons de plusieurs circompolaires, on observera les six étoiles de 4 h. de différence d’ascension droite, destinées à former le point de départ du catalogue. Les observations se feront en observant deux de ces étoiles et l’une des cir- compolaires de déclinaison connue. On n'aura plus alors pour chaque combinaison de deux étoilesavec cette circompolaire que quatreinconnues, savoir: les deux corrections de la décli- naison et les deux corrections de la différence d’ascension droite de ces étoiles et de la circompolaire. On obtiendra DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 285 alors facilement quatre équations distinctes pour déterminer ces inconnues, et si on détermine les six étoiles, on aura en tout douze inconnues, que l’on pourra déterminer en faisant seulement deux observations de chacune des six combi- naisons deux à deux des six étoiles avec la suivante. Si on choisit, pour faire les observations, les instants où l'une des circompolaires déterminées arrive à un de ses azimuts extrêmes, les calculs se simplifient en ce qu'on a immédiatement da en fonction de la latitude et de la décli- naison de cette circompolaire, éléments déjà connus. 5° Enfin on déterminera toutes les autres étoiles d'un catalogue en observant à deux reprises chaque étoile avec une étoile équatoriale et une circompolaire déterminées. On aura alors deux équations qui feront connaître les deux cor- rections inconnues des coordonnées de l'étoile considérée. Pour s'assurer que, dans les opérations pour déterminer la latitude par trois circompolaires et pour déterminer les six étoiles de faible déclinaison faisant le tour du ciel, la lecture du limbe azimutal répondant au point nord ne varie pas pendant la durée des observations, on observera d’abord la circompolaire près de son azimut extrême, puis les deux autres étoiles, puis enfin de nouveau cette circompolaire qui, si elle était d’abord à 2 ou 3 minutes avant son azimut extrême, sera ensuite à 2 ou 5 minutes après, On déduira de chacune de ces deux observations la lecture azimutale répon- dant à l’azimut extrême par les formules que nous avons données dans ce but, et les deux résultats devrontêtre égaux si l’instrument n’a pas varié pendant la série, du moins dans la limite des erreurs d'observation. On voit que par les procédés que nous venons d’indiquer, nous sommes parvenus à nous débarrasser de la mire, et à empêcher les variations dans la stabilité de l'instrument de réagir sur les résultats. | 286 DE L'EMPLOI : De l'emploi des observations azimutales dans la dêtermi- nation des longitudes terrestres par l'électricité. Dans la détermination des longitudes par l'électricité, à existe encore en employant les instruments méridiens deux causes d’erreur, dans le cas même où les observations sont enregistrées sur un même enregistreur ou chronographe électrique. Ces deux causes sont: les équations personnelles et les irrégularités de la pendule. En employant des instru- ments azimutaux, où les observations auraient lieu par pointé, et observant sensiblement au même instant dans les deux stations les azimuts de deux ou même trois étoiles pour éliminer la stabilité del’instrument, etles mêmes étoiles dans les deux localités, et en enregistrant les observations sur le même chronographe électrique, il est évident, d’après ce qui précède, qu'on pourra calculer la différence des deux méridiens sans aucune intervention des erreurs des positions des étoiles employées, ni des équations personnelles, ni des erreurs de la pendule. Je ne m'étendrai pas davantage ici sur ce sujet, que, d’après les détails que nous avons donnés, il suffit d'indiquer. Sur les observations azimutales ,du soleil, de la lune et des planètes. En prenant dans les tables les positions du soleil, de la lune et des planètes, comme positions approchées de ces astres au moment de chaque observation azimutale qu’on en peut faire combinée avec une autre observation d’une étoile fondamentale dont les positions sont connues par les procédés que nous avons décrits, on aura les corrections des tables de la même manière que nous avons trouvé les corrections des positions des étoiles fondamentales. DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. 287 EE] Toutefois, pour substituer un pointé à une estimation de passage dans les observations d’une planète, ou dans celles de la lune et du soleil, il faut régler le mouvement de l'horloge qui mène l’instrament sur celui de ces astres et non sur celui des étoiles. C’est un résultat facile à obtenir dans le cas d’un pendule conique lié à un pendule ordinaire comme nous l'avons décrit. Il suffit alors de disposer dans la partie supérieure et au-dessus du point de suspension de ce pendule, un plateau sur lequel on dépose un poids retar- dateur calculé pour l’astre en question. Si on emploie d’autres systèmes de régulateurs du mouvement, il existe dans chaque cas des moyens faciles d'avancer ou de retarder le mouvement dans certaines proportions. Nous ne nous arrêterons donc pas davantage sur ce point. CONCLUSION. En résumé, il résulte des développements dans lesquels nous sommes entrés au sujet de l’emploi des observations azimutales, que toute l'astronomie peutse faire par l’azimut, et que les méthodes que nous avons décrites ont l'avantage de rendre les résultats indépendants d’une multitude d'erreurs qui se trouvent dans les observations méridiennes. Ainsi la latitude et la longitude d’un lieu, les ascensions droites et les déclinaisons des étoiles peuvent être obtenues à l’aide d'observations azimutales seulement, sans être alté- rées par la réfraction, la flexion des cercles et des lunettes, la dispersion atmosphérique, les équations personnelles des observateurs, les différences d’estime du jour à la nuit, les irrégularités de la pendule et le défaut de stabilité des ins- 288 DE L'EMPLOI DES OBSERVATIONS AZIMUTALES. truments. On peut par là, comme nous l’avons vu, rendre plus de dix fois plus grande qu’elle n’est actuellement la précision de ces déterminations. C’est le procédé que nous avons imaginé et décrit dans le cours de ce mémoire pour substituer des opérations de pointé à des estimations de passages dans les observations azimutales, qui permet de pousser aussi loin la précision, et qui donne à l’astronomie par l’azimut une toute nouvelle valeur. | ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE L'ARCHIPEL DE MENDANA OÙ DES MARQUISES, Par M. Ed. JARDIN. ——“ÿS E——— 2€ PARTIE : BOTANIQUE. —— 20° RH 0 — à I. — VÉGÉTATION DE L’ARCHIPEL DES MARQUISES. La constitution géologique de l’Archipel des Mar- quises est extrêmement favorable à la production d'espèces de plantes très différentes; les îles qui composent ce groupe sont, comme je l'ai fait voir dans la première partie de cet essai (1), composées de hautes montagnes dont les flancs sont exposés aux rayons d’un soleil ardent et sillonnés à différentes hauteurs par des ravines profondes et humides. Les vallées qui descendent des sommets s’élargissent à mesure qu’elles se rapprochent du bord de la mer, où elles se terminent quelquefois en une plage de sable sur laquelle croissent les plantes des pays les plus chauds. Dans les nombreux replis que forme le terrain accidenté de ces îles, se développent, sous l’ombre épaisse des grands arbres, des (1) Géologie et minéralogie des Marquises, Mém. de la Société Imp. des Sciences Naturelles de Cherbourg, 4° volume, 1856. 19 290 BOTANIQUE espèces plus voisines des zônes tempérées; enfin, dans les parties les plus élevées, on en rencontre qui végétent dans l’ouest de la France (Metrosideros, Sinapis, Oxalis.) (2) Afin de faire saisir d’un coup d’æœil l’ensemble de la végétation des Marquises, et particulièrement de Noukahiva, j'ai pensé qu’il ne serait peut-être pas inutile de présenter . le tableau ci-après, divisé par familles, des espèces que j'ai recueillies dans cet archipel. TABLEAU DE LA VÉGÉTATION DE L'ARCHIPEL DES MAROUISES, PLANTES VASCULAIRES. Dicotylédones. Thalamiflores : Anonacées, 1; Ménispermacées, 1; Crucifères, 2; Capparidées, 1; Malvacées ,11; Byttnéria cées, 5 ; Guttifères, 1 ; Malpighiacées, 1 ; Sapindacées, 2; Mélia- cées, 1; Oxalidées, 1. — Caliciflores: Celastrinées, 1 ; Rhamnées, 4 ; Térébinthacées, 1 ; Légumineuses, 29 ; Com- brétacées, 1; Myrtacées, 6 ; Cucurbitacées, 4; Passiflores, 4 ; Portulacées, 1 ; Ombellifères, 1; Loranthées, 1; Rubia- cées, 6; Composées 10; Vacciniées, 1. — Corolliflores : Sapotées, 1 ; Ebénacées, 1; Apocynées, 53; Asclépiadées, 1; Convolvulacées, 10; Borraginées, 3 ; Labiées, 2; Scrophu- lariées, 1; Verbénacées, 1; Solanées,10. — Monochlamy- dées : Nyctaginées, 2; Amaranthacées, 4 ; Santalacées, 2; Euphorbiacées, 11; UÜrticées, 7; Pipéracés, 4; Casuarinées, 1: = "Total: 156. (2) On pourra consulter, pour connaître la température moyenne de l'archipel, mes observations météorologiques insérées dans les Annales hydrographiques de la Marine, 4° trimestre 1857. DES ILES MARQUISES. 291 Nonocotylédones. Phanérogames : Orchidées, 1 ; Cannacées, 1 ; Musacées, 2; Zinzibéracées, 2; Dioscorées, 1; Liliacées, 1; Broméliacées, 4 ; Palmiers, 2; Pandanées, 1; Taccacées, 1; Aroïdées, 2; Cypéracées, 7 ; Graminées, 20. — Cryplogames : Fougè- res, 18; Lycopodiacées, 5. — Total : 65. PLANTES CELLULAIRES. Mousses, 20; Hépatiques, 12; Lichens, 54; Champignons, 29 ; Algues, 49. — Total : 164. II. — ETUDE DES PLANTES PAR LES INDIGÈNES. Les naturels des Marquises sont portés à étudier les plantes et leurs propriétés : 1° en raison de leur isolement complet des peuples plus avancés qu'eux dans la civilisa- tion, et par suite, de la nécessité de trouver autour d’eux ce qui est indispensable pour se nourrir, s'habiller, s’abriter contre le vent, le soleil et la plaie, se soulager dans les maladies; 2° par suite de leur caractère guerrier, qui les oblige à chercher des remèdes aux blessures qu’ils peuvent se faire, et de leur passion pour les fêtes et les réunions où ils tiennent à paraître décorés d’ornements ct de fleurs, le corps peint et bariolé de diverses couleurs. On ne doit pas, pour cette raison, s'étonner de la longue nomenclature de plantes que peuvent fournir, non seulement les tuhuka ou savants, mais les autres indigènes, les femmes et les enfants. Assurément ces sauvages n'ont pas établi de classifica- tion pour leurs plantes, mais celles qui ont quelque analo- gie sont désignées par cux sous un nom générique auquel ils ajoutent un nom spécifique, tiré des diverses circons- 292 -__ BOTANIQUE tances de végétation. Ils poussent quelquefois ces distinc- tions fort loin; je citerai par exemple le bananier, dont ils reconnaissent environ 26 espèces ou variétés, le cocotier, 11 espèces, l’arbre à pain jusqu à 55 espèces. Parmi les plantes cellulaires, ils font trois divisions : 4° Les plantes qui viennent dans l’eau, soit douce, soit salée, et qu’ils appellent imu; 2° Les plantes qui croissent sur les arbres et les rochers, et qui ne s'appliquent pas sur les points où elles sont fixées, mais qui s’élèvent comme des végétaux d’un ordre supérieur; 5° les plantes qui se collent, qui s'appliquent sur les points qui leur servent de base, les Sticta, les Parmelia, qu’ils désignent sous le nom de pipii. On voit combien cette division, qui n’est même pas toujours bien observée, est simple et primitive; cepen- dant on doit reconnaître par là l'étude qu’ils ont faite des végétaux des classes inférieures, dont peu d’espèces leur sont utiles. Les naturels des Marquises ont un mot pour désigner les différentes parties d’une plante. La fleur, considérée dans son ensemble, s’appelle pua; le tronc, tumu; la bran- che, maka; la feuille, aouou ; le pétiole, kohau; le pédon- cule, kohau pua, support de la fleur; le bouton, outaupua ; le calice, kaha ; la corolle, pua, fleur par excellence; les petales, au pua; les étamines, kahopua; le pistil, ïhi; les sépales, au kaha; le fruit, puu ou puku:; la graine, kakano ; la racine, aka; les épines et les aiguillons, taa. J'ai souvent remarqué que l'odeur entre pour beaucoup dans la détermination d’une plante qu’il ne reconnaissent pas au premier coup d'œil. Rarement même, un indigène à qui je demandais le nom d’une espèce, se contentaitde la regar- der ; il la prenait, la flairait avec soin, tige, feuilles, et ce n’est qu'après cet examen qu’il me la rendait en me disant le nom, ou en me répondant : « aoë kite ». DES ILES MARQUISES. + 295 Il est très facile de savoir si une plante est indigène ou importée, à un très petit nombre d’exceptions près; les habitants ajoutent, dans ce dernier cas, le nom de farani, français, synonyme pour eux d’étranger, ou aoé, qui signifie aussi étranger, et pour plus de clarté,quand il existe deux ou plusieurs espèces, dont l’une est du pays et l’autre étran- gère, ils ajoutent à la premiére l'épithète de maoiï, commun ou indigène. Il est étonnant que les habitants des Marquises, qui con- naissent si bien les plantes, ne s’adonnent pas davantage à la culture de celles qui pourraient mettre plus de variété dans leurs préparations culinaires. Cependant on ne voit point autour de leurs cases de plantations régulières ; quelquefois un coin de terre est cultivé en cannes à sucre, dont ils se servent lorsqu'ils ont une fête ou koïka, en bananiers, dont ils ne mangent les produits que dans les mêmes circons- tances, ou enti, Cordyline australis, dont ils se servent des feuilles pour tapisser les trous à popoi, comme on le verra plus loin. Quelques indigènes, plus avancés que les autres, com- mencent à cultiver la patate douce dans les baïes où rési- dent les Européens, afin d'en approvisionner les navires baleiniers quien demandent fréquemment. Quant à la culture de l'arbre à pain, dont le fruit est leur nourriture presque exclusive, elle est pour ainsi dire nulle; il suflit pour eux, quand ils rencontrent un jeune pied de cet arbre, d’arracher les broussailles qui croissent alentour et qui pourraient nuire à son développement ; l’usage continuel qu’il font äu mürier les oblige à donner plus de soins au mürier à papier. Dans les notes qui suivront la nomenclature des plantes, on verra le degré d’attention qu’ils portent à chacune des espèces qui leur sont de quelque usage, de quelque utilité. La liste ci-après est le résultat de diverses herborisations 294 BOTANIQUE sa que j'ai faites, principalement dans l’île de Noukahiva, depuis le mois de mars 18553 jusqu'au mois de juin 1854. Quoique je sache d'avance combien elle est incomplète, cependant je n'hésite pas à la produire, pensant qu'elle pourra être de quelque utilité aux botanistes qui exploreront après moi cet archipel lointain, et qui trouveront, dans l'indication des noms indigènes, le moyen de se procurer telle plante qu'ils n’apercevraient pas eux-mêmes. Une autre considération m'a encore engagé à la publier, c'est qu'il n’existe pas de flore des Marquises, et que l'indication de quelques plantes étrangères à celle de Taïti {Zephyritis taitensis) dont la végétation se rapproche le plus, pourra servir peut-être aux savants qui s'occupent de géographie botanique. II. — NOMENCLATURE DES ESPÈCES PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES. (1) Plantes vasculaires. Dicotylédones. 1. Anona squamosa, L.: manini. Cocculus Forsteri, DC.: takahihi. 200. 2. Sinapis nigra, L. aut S. arvensis, L. : terepota. 62. 3. Cardamine sarmentosa, Forst.: mani. 46. “Gynandropsis pentaphylla, DC. 4. Urena lobata, L.: puehu. 135. * Malachra triloba, Desf. 5." Hibiscus rosa sinensis, L.: kouté. 78. 6. Paritiumtiliaceum, A. St.-Hil.: hau. 84. — tiliaceum, var. foliis tripartitis. 7. Therpesia populnea, Corr.: mio. 45. 8. Sida rhombifolia, L.: kaepu. 189. — rhomboidea, Roxb.: puehu. 1358. (1) Le n° qui précède le nom de la plante, indique celui de la note qui y est relative ; et le n° qui suit est celui de ma collec- tion. L’astérique désigne les plantes importées, d’après les indi- cations dés naturels. | DES ILES MARQUISES. 295 9." Abutilon asiaticum, G. Don.: kaepu. 25. 10." Gossypium arboreum, L.: haovai ta te aoe. 108. -- barbadense, L.: havai ta te enana. Melochia pyramidata, L. Waltheria lophanthus, Forst.: kaepu. 105. 11. Calophyllum inophyllum, L.: temanu. 109. Malpighiacée. 12. Cardiospermum halicacabum, L.: konioka. 27. 13. Sapindus microcarpa, Ruiz et Pav.? : kokui. 7. "Melia azedarach, L. 14. Oxalis corniculata, L., vel reptans, Sol.: pakihi. 133. Celastrus crenatus , Forst.: koina. 155. Pomaderis zizyphoïdes, Hook. 45. Ceanothus asiaticus, L.: tutu. 23. Zizyphus timoriensis , DC.: kohenua. 149. 16. Rhamnée....: auvakakina. 184. * Spondias dulcis, Forst. : mombin. 17. Desmodium polycarpum, DC.: nihonihokice. 58. — scorpiurus, Desv. * Crotalaria spectabilis, Roth. 18. Indigofera tinctoria, L.: kohuhu farani ou k. aoe. 96. — anil L.? 19. Tephrosia piscatoria, L.: kohuhu. 22. * Clitoria ternatea, L. 102. * Cajanus flavus, DC.: pirira ? 20. Rhynchosia punctata, DC.: kiki. 26. 921. Phaseolus amœnus, Soland.: pakoko. 161. 22. Mucunagigantea, DC.?: kenaé. se 23. Légumineuse...: papa. 75 | Dolichos...…. h £ 145} À pe DELA L= ewpl | * Parkinsonia aculeata, L. RE * Poinciana pulcherrima, L.: pyké 98. ri — Gilliesii, Hook. Erythrina indica, L.: kenae.s 24. Abrus precatorius, L.: poniu. 3. 235." Tamarindus indica, L. 26. Guilandina bonduc, L.: keoho. * Bauhinia tomentosa, L. 27. Cassia occidentalis, L.: akau tuia. 87. 396 BOTANIQUE 28. Mimosa pudica, L. var. glabrata: teitahakaika. 210. — pudica, L. var. Acacia (Leucœna) glauca , Benth. — Farnesiana, Willd ? — Lebbeck, Willd ? Inga affinis, DC, : akao manini. 192. 29. Terminalia glabrata, Forst.: maïii. 70, 30. Metrosideros villosa, Sm.: heua. 101. 31. Barringtonia speciosà, Rumph.: hutu. 47. — Lévèquii, nob. 32. Jambosa malaccensis, DC.: kuka. 167. 33. Psidium pomiferum, L.: tuava. — pyriferum, L. 34 /"Cucurbila..:, huepoo.124. — ..... huekaïi. 190. — USE pua hue (an C. aspera Sol.?) 35." CucumIs ..... katiu. 98. 36." Passiflora hibiscifolia, L.: pua manini. 103. Portulaca oleracea, L.: pokea. 183. Weinmannia (an sp. nova?) Ombellifère. .... pahuauta. 37. Loranthus Forsterianus, Sch.?: e pivao. 34. 38. Gardenia taitensis, ] DC.: tiae. 82. 39. Mussænda frondosa L. (forma glabrior): tou. 128. Chiococca barbata, Forst. Rubiacée..... . kokenua? 149. Rubiacée...... hano. 205. 40. Rubiacée...... méhé. 193. * Ageratum conyzoïdes, L.: meie farani. 50. Adenostemma parviflorum, DC.:tatamako. 195. 41. Bidens (campylotheca) polycephala, Sch. bip. 40. — Jardinii, Sch. bip. : au heato. 131. — serratula, Sch. bip. 132. ; — cordifolia, Sch. bip.: nihonikokioe. 199. — pilosa, L. var. puberula, Sch. bip. 42. 42. Siegesbeckia orientalis, L.: niou. 17. 43. Sonchus lævis, Camer.: pota. 185. Eclipta erecta, L. 1. 44. Vaccinium cereus, Forst. : heua? 101. 45. Inocarpus edulis, Forst.: ïhi. 5. D CEE on sh Énreur & Lou Fe. _ FF. Ne ; e ; De . Bb: An C- (le, À 2 = DEA se | test | LÆ- CUS OR Jn- 2e Fe # (ue / ÜÉeaænce ce Æ 7 A RS AS ae va Acnt Cy eu , 57 58. 59 60 61 62 DES ILES MARQUISES. 297 . Ebénacée..... makomako. 225. . Carissa grandis, Bert.?: kaupe. 117. . Cerbera manghas, L.: eva. 10. . Alyxia.... katea. 118. . Asclepias curassavica, L.: kirika. 36. Quamoclit vulgaris, Chois. 186. . Calonyction speciosum, Chois.: mahati. 179. . Batatas edulis, Chois.: pohué. en ER titau mei. 212. FL CT NE titau kaïikaha. ? Ipomæa maritima, R. Br.: paniaohe. 137. — batatas, Lam.: kumaa. 89. Convolvulus...... MES LTÉE hutu. 154. Tournefortia argentea ? 58. — orientalis , R. Br.? . Cordia? Tournefortia?: vaovao. 9. . Ocymum basilicum, L.: mini. 174. .” Salvia pseudo-coccinea, Jacq.: pua kiki. 61. Herpestis monnieria, Humb.: hei otoka. 113. Lantana camara, L. . Solanum repandum, Forst.: e kokou. 55. — nigrum, L.: upoo. 136. —— viride, Soland.: upoo. 12. ÉSNNESES upoo. Physalis angulata, L. — peruviana, L.: konihi. 56. . Capsicum frutescens, L.?: heva kua. 172. — frutescens, L. var.: heva mei. 173. Datura tatula, L. .” Nicotiana tabacum, L.: maimai hava au. 158. ." Nyctago jalapa, L.: 188. . Boerhavia diffusa, var. pubescens, Choiïs.: pato komata. 104. Euxolus caudatus, Moq. * Gompbhrena globosa, L.: minikua. Achyranthes aspera, L.: mokio. 21. Cyathula prostrata, 8 debilis Moq.: ea ea mata. 153. 63. Santalum Freycinetianum, Gaud.: puahi, 99. 64. Santalacée ? .... ilte vai. 51. 65. Aleurites triloba, Forst. : ama. 110. 298 BOTANIQUE Croton ?...2; tutaeka. 173. 66. Ricinus communis, L.: upéré aoe. 77. NE DFA PE upéré maoi. Euphorbia alata, Forst. — pilulifera, L.: ea ea mata ? Antidesma ?..... 138. — Re à tueiau. Phyllanthus ..... manono. 122. D OU Sète aus huéiki. 198. 67. Euphorbiacée .:.... kouima. 138. 68. Papaya carica, L.: vi. 93. 69. Artocarpus incisa , L.: maoé mei. 70. Ficus religiosa, L.?: a0a. Bœhmeria interrupta, Willd.: auokaoka. 123. 71. Pipturus propinquus, Wedd.: puté. 203. 72. Broussonetia papyrifera, Vent.: uté. 111. Elatostema ?.... vai anu. 112. 73. Piper methysticum, Forst.: kawa kawa atua. 120. — methysticum, Forst. var.: kawa kawa maoi. — angulatum, R.et S.: kawa kawa iki. Sr) ic sen kawa kawa atua. 74. Casuarina equisetifolia, Forst.: toa. 86. Monocotylédones. Orchidée..... ékaveinékaé. 33. *Canna indica, L.: ékapuvao. 126. 78. Musa paradisiaca, L.: meika. 91. 76. Amomum ..... ékapui. 197. Amomum ..... (an Curcuma longa, L.?): éka. 71. 77. Dioscorea alata, L.?: e hoi. 6. 78. Cordyline australis, Endl.: ou ti. 157. 79. Bromelia ananas , L.: haoa. 170. 80. Cocos nucifera, L.: éhi. 162. Palmier.... vahake. 81. Pandanus odoratissimus, L.: haa. 88. 82, Tacca pinnatifida, L.: pia. 15. 83. Caladium esculentum, L.: tao. 81. Colocasia esculenta, Schott.: au kapé. 209. Schœnus elevatus, Soland.? 84. Cyperus macreilema, Steud. sp. nov.: mouka. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92. 93. 94. 95. 96. DES ILES MARQUISES. 299 Cyperus consocius, Steud. sp. nov. Fimbristylis nukahivensis, Steud. sp. nov.: haïki. 30. — separanda, Steud. sp. nov. — tertia, Steud. sp. nov. — marquesana, Steud. sp. nov. Panicum compositum, L.: ta puaé énu, 60. — prostratum, Lam. 187. _ bicorne, Sieb.: é toétoé puaka. 59. Pennisetum identicum, Steud. sp. nov.: moukutai. 134. — articulare, var. setis albis. flavisetum, Steud. sp. nov. Setaria viridis, L. var. nov.: puapipii. 130. Lasiolytrum pilosum, Steud. sp. nov.: toetoe puaka. 69. Andropogon aciculatus, Retz. : okeoke. 31. Eleusine rariflora, Steud.: tutae ménéméné. 32. — indica, Gærtn.: tutae piki. 53. Ctenium nukaivense, Steud. sp. nov. Ceulotheca lappacea, P. B.: au heato ? 132. Gastridium australe, P. B. Bambusa ..... kohe. 48. Phalaridée..... poteto. Saccharum distichophyllum, Steud. sp. nov.: to. Arundinacée..... kakaho. 29. Sorghum saccharatum, Pers. var. 196. Gram. nov. gen.: mooukoutai. 106. Mertensia dichotoma, W.: aupipii. 8. Ophioglossum pendulum, v. falcatum, Presl.: kKikapakuéi. Lomaria gibba, Labill.: puhei. 202. Anthrophium plantagineum, Bory.: kikapakuéé. 114. A NS DS aa kikapa maoi. Asplenium nidus, L.: auketaha. 132. — lucidum, Forst.: kikapakuéé. — divaricatum, Kütz.: aumoho. — tenerum, Forst.: mokohua. 160. — furcatum, Kunth?: upokotikikaha. 140. Aspidium (Lastræà) affine furcato: mokohua. Lastræa patens, Presl.: aumakamaka. 16. Polypodium phymatodes, L.: papamoko. 49. Pteris pedata, L.: upokotikikaha. 161. Litobrachya Guilleminei, Ag,: aumakamaka. 300 BOTANIQUE 97. Davallia tenuifolia : aumohohatu. 18. Nephrolepis rufescens, L.:aumakamaka. 2. Hymenophyllum...... Lycopodium phlegmaria, L.: vei uta. — cernuum, L.:aupipii. 62. Selaginella minima, Spreng. — arbuscula, Spreng.: aumoho. 150. Bernharda dichotoma, Willd.: akiaki ohuohotohina. 144. Acotylédones. Mousses. Pogonatum laterale, Schimp. Bryum argenteum, var. lanatum, C. Müll. Leucophanes octoblepharoïdes, Schimp. Leucophanes ..... Syrrhopodon speciosus, Schimp. sp. nov. Syrrhopodon ? Calymperes albovaginatus, Walk.-Arnott. — Richardi, C. Müll. Phyllogonium eryptocarpum, Schimp. in herb. Philonotula? Hookeria Jardini, Schimp. sp. nov. — pallens, Schimp. — Jagianæ, C. Müll.? Hypnum cupressiforme, L. — reflexum, L, — Chamissonis, Hnsch. < macroblepharum, Schimp. — nukahivense, Schimp. sp. nov. — Lepineanum, Schimp. in herb. — sandwichense, Hook. Hépatiques. Anthoceros crassinervis, Nees. Marchantia tholophora, Bisch. Frullania Mertensiana, Lindenb. Madotheca crispata, Nees ? Thysananthus comosus, Lindenb. — anguiformis, Tayl. DES ILES MARQUISES. Ptychantes pycnocladus, Tayl. Lejeunia pacifica, Mont. Pellia carnosa Tayl. Metzgeria Poeppigiana, Lindenb. — dichotoma, Nees. Jungermannia...., Lichens. Collema byrsinum, Ach. — Boryanum, Pers, — nigrescens, Ach. var. Leptogium tremelloides, Fr. — azureum, Ach.: pipii mei. — diaphanum, Mont. — lobulatum, Nyl. sp. nov. Cladonia pyxidata, Fr. —— pyxidata v. cariosa, Ach. — gracilenta, Nyl. sp. nov.: é imu a éhi. Usnea barbata, var. plicata. Fr.: akiakivao. Ramalina complanata, Ach. : kumi kumi upéré. — subulata, Mont. _ linearis, Ach. Sticta macrophylla, Hook. Parmelia perlata, var. cetrarioides: e pipii kooé a éhi. — perlata, var. laciniata. — conspersa, Ach. — leioplaca, Ach. — sinuosa, Ach. —— retirugella, Nyl. sp. nov. — speciosa, Ach. Physcia mollescens, Nyl. sp. nov. — speciosa, Fr. — domingensis, Ach. — applanata ? Pannaria pannosa, Ach. — fulvescens, Mont. : pipii é ti. Coccocarpia incisa, Pers. Lecanora confluens, Fr. — parella, Ach. Urceolaria seruposa, Ach. 301! 302 BOTANIQUE Pertusaria dermatodes, Nyl. sp. nov. Lecidea sorediata, Ach. — vernalis, Ach. _— albo-atra, var. disciformis, Hffm. — russula, Ach. Graphis scripta, Ach. — striatula, Ach. — deplanata, Nyl. sp. nov. — lineola, Ach. — Sp- ‘nov. ex Nyt. À Arthonia pandani, Nyl. sp. nov. Lecanactis varians, Nyl. sp. nov. Chiodecton depressulum, Nyl. sp. nov. Glyphis cicatricosa, Ach. Verrucaria aurantiaca, Nyl. sp. nov. _— micromma, Mont., var. denudata, Nyl. — prostans, Mont. _— cinchoniæ, Ach. — farrea , Ach. — chlorotica, var. carpinea, Ach. — nitida, Schrad. Porina americana, Fée. Champignons. Phallus indusiatus, Fr. Agaricus campestris, L., var. — pholiota. Schizophyllum commune, Fr. Polyporus xanthopus, Fr. — marchionensis ex Lév., (hyposclerus, ex Berk.) — marchionicus, Lév. — hychnoides, Mont. (scabrosus, Fr.) — lucidus, Fr. var. senilis. _ planus, Lév. sp. nov. — auricomus, Lév. sp. nov. — hyposclerus, Berk. Poria communis, Pers. Merulius..... Hypochnus rubrocinctus, Mont. DES ILES MARQUISES. 503 Cyphella hortulana, Lév. Exidia ampla, Lév. (hispidula, Berk.) : puaika véinéhaé. on tomentella, Berk. Dictyophora bi-campanulata, Mont. Stemonitis fasciculata, Pers. Sphæria mammæformis Fr. : popoakau. — hæmatites, Lév. — nodulorum, Lév. sp. nov. Dothidea exanthematica, Lév. sp. nov. Phoma circinnata, Lév. Aschersonia placenta, Berk. Sphæropsis conglobata, Lév. sp. nov. Eurotium margaritaceum , Lév. Algues. Ectocarpus.... Hydroglathrus cancellatus, Bory. Zonaria coilaris, Ag.: papakakoutu. Padina crustacea, J. Ag. sp. nov. Centroceras clavulatum, Mont. Nemastoma Jardini, J. Ag. sp. nov. — Normandiana, J. Ag. sp. nov. Abnfeltia Durvillei, J. Ag. Hypnæa pannosa, J. Ag. sp. nov. Gelidium...... Halimeda opuntia, Lam. — incrassata ? — ovata, J. Ag. sp. nov. A Sp. nov. n° 129. Suhria pristioides, J. Ag.: imu nanié. Peyssonelia rubra, Grev.: imu vévé. Actinotrichia rigida, Dene. Jania pacifica ?: imu kanatai. JAn12..... Gracilaria..... Bostrychia glomerata, J. Ag. sp. nov: Polysiphonia .... 109. 110. 111. Caulerpa plumaris, Ag. — chemnitzia, Lamx. — macrodisca, Dcne. — cylindrica, Sonder. 304 BOTANIQUE Ulva rigida, Ag. Enteromorpha compressa, Grev. — clathrata, Grev. Valonia ægagropila, Ag. Ascothamnionintricatum, Kütz. Codium tomentosum, Ag. Acrosiphonia membranacea, J. Ag. Lychoete moluccana, J. Ag.? — tortuosa, J. Ag. — antennina, Bory. Conferva repens, J. Ag. — repens var., J. Ag. — patens ? Draparnaldia ? Lyngbya variegata, J. Ag. sp. nov. — contexta, J. Ag? Scytonema....... Synedra, sp. nov. Schyzonema..... Desmidiearum nov. gen. (propè Desmidium), sec. J. Ag. II[, — NOTES SUR QUELQUES UNES DES ESPÈCES CI-DESSUS MENTIONNÉES. 1. Le nom indigène manini, donné à l’Anona squamosa (corrossol), signifie chose douce, tant au goût qu'au tou- cher. 2. Les kanacs, dans les jours de fête, se peignent la figure et le corps avec le suc qu’ils expriment du Sinapis en écrasant cette plante, Les femmes mettent quelquefois la fleur dans le lobe de l'oreille, quand elles n’en ont pas de plus brillante. 5. Le Cardamine sarmentosa est très “ho ntE dans les ravins des montagnes. On le mange en salade. Les kanacs s’en frottent quand ils ont des douleurs rhumatismales, les femmes enceintes s’en frottent également pour conjurer les mauvais génies. DES ILES MARQUISES. 505 4. L’Urena lobata et le Sida rhomboidea portent chez les indigènes le nom de puéhu; ils ajoutent à cette dernière espèce, quand ils veulent la désigner d’une manière spé- ciale, le nom de te aoë, qui signifie étranger, ce qui indi- querait que cette plante n’est pas indigène. 5. Il en est de même de lHibiscus rosa sinensis, que l’on m’a dit avoir été apporté de Taïti. Je ne l'ai rencon- tré que dans le voisinage des habitations. Cette plante est très recherchée à cause de ses belles fleurs rouges qui servent d'ornement aux femmes et entrent aussi, dit-on, dans la composition de quelques médecines pour certaines maladies internes. 6. Le hau des noukahiviens est le burao ou purao des taïtiens {Paritium hiliaceum). C'est un des arbres les plus communs aux Marquises et dont on fait le plus d'usage. L’écorce sert à faire des cordes très fortes et les kanacs n’en connaissent pas d’autres pour attacher ensemble les différentes pièces de leurs embarcations et la toiture de leurs cabanes. Les feuilles larges et lisses servent à couvrir leur bouillie de fruit de l'arbre à pain, ou popoi, et à une foule d’autres usages domestiques. Les tiges, qui croissent droites et élancées là où ces arbres sont en grande quan- tité, servent à faire les chevrons des cases. On les tient submergées dans un courant d’eau douce pendant un mois environ, afin des les rendre moins susceptibles d’être atta- quées par les vers. La fleur est employée comme émolliente. Le Paritium aime de préférence les lieux humides, mais il s’accommode bien aussi des flancs des montagnes. Il croît très rapidement et dans tous les sens. Un bois de ces arbres à Noukahiva est curieux à voir en même temps que très faliguant à par- courir. Quelquefois on rencontre une souche de 15 à 20 pieds de long, s’élevant de terre à deux pieds seulement, se 20 506 BOTANIQUE recourbant ensuite, pour s'étendre parallèlement au sol et s’y enfoncer de nouveau. De cette espèce d’arche s’élèvent des jéts qui s’élancent à 50 ou 40 pieds de haut pour arri- ver jusqu’à la lumière. Il existe à Noukahiva deux variétés du P. tiliaceum, lune à fleurs rouges le haukua, ct l’autre à fleurs jaunes le hau maoi. Elles sont à peu près aussi communes l’une que l’autre. J'ai remarqué une troisième variété, plus rare que les deux premières, dont toutes les feuillessonttrilobées, pendant que celles du type sont obcordées-acuminées. Une espèce de Paritium? beaucoup plus petit que Îles autres, arbrisseau plutôt qu’arbre, est désignée par les indi- digènes sous le nom de hau vei; je ne l'ai jamais vue en fleur. Les indigènes distinguent encore le hau toto, dont les jets sont usités dans leur médecine, à cause de leurs propriétés émollientes, le hau tata puatea, le hau ipua kiai ; je ne les ai point rencontrées. 7. Le miio, Therpesia populnea, est d’une grande uti- lité pour ce pays; le bois, beaucoup plus dur que celui du genre précédent, sert à faire des pirogues, des jattes. La sciure répand une odeur de rose. On fait des étoffes avec son écorce, mais l’usage en est assez restreint, le pays four- nissant d’autres plantes plus susceptibles que celle-là de remplir ce but. 8. Le Sida rhombifolhia, L., n'est pas très usité aux Marquises, les kanacs emploient quelquefois son écorce pour cicatriser les blessures faites avec une arme à feu. 9. L’Abutilon astiaticum, G. Don., sert aux mêmes usages. 10. On trouve aux Marquises plusieurs espèces de Gos- sypium; le G. arboreum, L., que les indigènes appellent haavai ta le aoc, paraît, d’après cette désignation, avoir été importé ; il est aussi abondant que le G. Barbadense, L., DES ILES MARQUISES. 507 nommé par Îles kanacs haavaï ta te énana ou indigène. J'ai souvent rencontré une autre Malvacée que je suppose étre aussi un Gossypium, de plus petite espèce que les précé- dentes, mais je ne lai jamais vue en fleurs ou en fruits. Les naturels des Marquises ne font aucun usage du coton qui est long et soyeux; ils sont moins avancés sous ce rapport que les habitants de la côte occidentale d'Afrique. 14. Le Calophyllum inophyllum, Lam. {Takamahaka, Wild.) est commun aux Marquises où il atteint des propor- tions colossales. Les taïtiens appellent temanu. C’est le bin tagou de Singapour et le (acamaque de Bourbon. Sur le penchant des montagnes, il forme des bois épais où les kanacs déposent léurs cercueils, espèces de cimetières dont ils n’approchent qu’avec crainte ct frayeur. Le temanu sert à une foule d’usages, principalement à faire des pirogues, que l’on travaille là où l'arbre a été abattu ; car les moyens de transport sont très difficiles dans un pays si montueux où il n'existe pas de voies de communication. Le bois du temanu est susceptible d’un beau poli, mais il est difficile à travailler, à cause de son fil court ct irrégulier. 42. J'ai souvent vu les jeunes kanacs se tresser des couronnes avec le Cardiospermum, dont ils ne font pas d'autre usage. 15. Le bois jaune du Sapindus microcarpa, R. et P.? est assez dur, mais il est sujet à se fendre en séchant. Les kanacs ne s’en servent guère. Ils ne connaissent pas non plus la propriété de son suc pour blanchir les étoffes. Îls n’en pourratent du reste faire qu’un usage très-restreint, car leurs vêtements d’écorce d'arbre ne sont pas suscepti- bles d’être lavés, et les étoffes européennes qu’ils se procu- rent leur servent sans être netlloyées jusqu’à ce qu’elles tombent en lambeaux. Ceux-là seulement parmi les indi- gènes qui portent des chemises dans les jours de fête, les 508 BOTANIQUE font blanchir quelquefois, mais ce n’est qu'une exception qu'on ne voit que dans les villages où se trouvent des curopéens. 14. L'Oxalis corniculala V. ou reptans, Sol., tapisse toutes les fentes des paépaé ou tertres en pierre construits devant les cases. On s’en frotte dans certaines maladies internes. 45. Les kanacs piqués par quelque poisson, et l’on sait combien est dangereuse la piqûre de certains poissons dans les pays chauds, se servent des feuilles du Ceanothus, tutu, qu’ils amollissent en les passant au feu, avant de les appliquer sur la plaie. Ils font aussi des paniers grossiers avec la tige, qui est très flexible. 16. Je n’ai point trouvé cette rhamnée en fleur. On en fait infuser les feuilles dans l’eau pour bassiner les plaies. 17. Plusieurs plantes portent le nom indigène de niho niho- kioé, qui signifie dent de rat; ce nom est affecté au Desmo- dium à cause de la dentelure de ses gousses. On trouve ce genre dans toutes les localités à Noukahiva. La fleur sert d'ornement aux femmes. 48. Il semblerait, d'après l’appellation indigène de l’Zn- digofera, kokuhu farani ou aoé, qui signifie genêt étranger, que cette plante n’est point indigène des Marquises. Cependant elle y est très commune, surtout dans la baie de Taio-haë, où en certains endroits elle s’élève à près de dix pieds. Ce nom de farani ne lui aurait-il pas été donné à cause de l’usage qu’en font les européens, et pour la distin- guer de la plante suivante. 19. Tephrosia piscatoria L., kohuhu. Les indigènes ne se servent pas du bois jaune de cette légumineuse. Ils font macérer les fleurs pour pêcher dans les endroits profonds du bord de la mer, le suc de ces fleurs ayant la propriété d’enivrer le poisson et de le faire venir à la surface. Ea DES ILES MARQUISES. 509 vapeur des rameaux brûlés est préconisée contre les mala- dies des parties génitales. Les kanacs s’en servent également pour chasser les mouches et les moustiques. Les fleurs ser- vent de parure et les femmes en font des colliers. 20. Le Rhyncliosia punctata, kiki, sert aussi à prendre le poisson. 21. Les tiges florales du Phaseolus amænus, pakoko, sont assez flexibles. Les kanacs en font des filets pour pren- dre le poisson . 22. Le kenaé (Mucuna gigantea P) est un bel arbre très-commun dans la baïe de Taio-haë. Son bois est exces- sivement léger et n'est point employé. La partie voisine de l'écorce est plus serrée que vers le cœur. Les indiens font avec les feuilles du kenaé des cataplasmes qu'ils s’ap- pliquent sur le front, pour les maux de tête. 23. La légumineuse appelée papa sert comme le Pha- seolus amænus, à faire des filets. 24. L’Abrus precatorius, L., poniu, que l’on trouve dans tous les pays chauds, est très commun aux Marquises. Les kanacs se frottent quelquefois le corps avec les feuilles. Les fruits arrivés à leur maturité et ayant acquis cette belle cou- leur rouge qu’on leur connaît, servent à faire des colliers pour les hommes et un ornement de tête. Les bourgeons de la racine ont le goût de la réglisse, ce qui a fait donner à cette plante les noms de herbe de réglisse, liane à réglisse, réglisse des Antilles. 25. Je n'ai vu qu'un seul Tamarindus dans la cour de l'habitation du roi Te-moana, baie de Taiohaé à Noukahiva. Je ne pense pas, pour cette raison, que cette espèce soit indigène. Elle est cependant indiquée dans le Zephyritis laitensis, de même que l’Indigofera, le Cajanus, le Poin- ciana, le Spondias, le Nyctago. 26. Le Guilandina bonduc, L., kcoho, est aussi commun 510 BOTANIQUE à Noukahiva que les ronces dans nos haies en France; on le rencontre partout. C’est une plante fort incommode lors- qu’on pénètre dans les broussailles, à cause de ses aiguillons recourbés. Les kanacs n’en font aucun usage, non plus que de ses jolies graines grises, appelées æil-de-chat. 27. Le mot kanac akahu tuia appliqué au Cassia occi- dentalis, L., signifie plante qui sent mauvais. Cette espèce est purgative, mais les naturels ne lui connaissent pas cette propriété. Ils extraient des feuilles un suc, paku, dont ils se frottent dans certaines maladies, gonflements, tumeurs. 28. Teita hakaina se traduit par plante qui a honte. C’est le nom que les kanacs donnent au Wimosa pudica. On en trouve à Noukabiva deux variétés, qui ne sont pas très communes, la var. glabrata etune autre variété plus grande, très hispide dans toutes ses parties, hirsutissima. 29. Le Terminalia glabrata, Forst., maïii, se trouve aux Marquises, dans toutes les koikas ou places publiques, comme les ifs dans noscimetières. Les kanacs de cet archipel mangent quelquefois le fruit, qui a à peu près le goût de l’amande. Le bois est dur et rougeûtre, il pourrait être uti- lisé dans les constructions. 30. Le Metrosideros ne croît qu'à une certaine hauteur dans les montagnes; sans usage si ce n’est comme parure. 51. Le Barringtoma specrosa, Rhumph., est assez com- mun sur les côtes de Noukahiva. Les indigènes se servent du fruit à l’état frais pour prendre le poisson, de même que les habitants de l'Inde. Ils l’'ouvrent avec un caillou et en frottent le rocher qui forme la cavité où se trouve le poisson qui, énivré, vient à la surface et se laisse prendre à la main. Le fruit de cette espèce est quadrangulaire et quelquefois pentagone. Jai reçu de l'ile de la Madelaine, faisant partie da même archipel, un fruit de Barringtoniaentièrementsphé- DES ILES MARQUISES. ait rique et de la grosseur d’une forte orange. Cette différence bien tranchée est venue confirmer ce qu’on m'avait dit d’une autre espèce de Barringlonia, existant dans une île voisine. Peut-être même celte sphéricité du fruit, jointe à d’autres caractères différents de ceux du B. speciosa, et que je n'ai pu étudier, feront de cette plante un genre nouveau. Je lui ai affecté en attendant le nom spécifique de Zevequii, nom du capitaine de vaisseau, commandant l’Artémise et le port de Taio-haé. Gaudichaud, dans la partie botanique de son voyage autour du monde, cite les B. speciosa et race- mosa qu'il a rencontré aux Mariannes, Moluques, etc. 52. Jambosa malaccensis, DC., keika. Cette jolie myrta- cée est assez commune à Noukabiva, où elle vient sans cul- ture dans les licux ombragés. Les habitants font peu de cas de ses fruits qui sont très rafraichissants. 35. Les deux espèces pyriferum et pomuferum du Psi- dium croissent à Noukahiva ; on distingue deux variétés de la dernière espèce, lune dont le fruit est gros et rugueux, l’autre qui a le fruit petit et lisse. On trouve la première dans les endroits bas et humides ct l’autre, dans les lieux secs et élevés. On m'a dit que le goyavier avait été apporté de Taïti, s'il en est ainsi, il est parfaitement naturalisé aux Marquises où il s’est propagé d’une manière incroyable. On le rencontre partout, grâce aux porcs à demi sauvages qui font leur nourriture pres- que exclusive de ces fruits. Les kanacs préfèrent la goyave encore verte et écrasée, dont ils se servent comme d’un excellent remède dans les contusions. Ils ne se servent pas du bois de cet arbre, qui n’atteint pas à Noukahiva de fortes dimensions et reste plutôt à l’état d’arbrisseau rameaux dès la base. On fait des meubles rustiques avec ses branches qui sont très flexibles. 54. Les noukahiviens se servent du fruit de lespèce de 512 BOTANIQUE Cucurbita qu’ils appellent huëépoo ou aupoo, pour faire l'embouchure de leurs conques de guerre. Le hué-kai se mange, comme l'indique le mot kai pour kaikaï, manger. Le pua-hué à larges feuilles tachées de blanc et très- hispides, se mange également. Le fruit est assez gros. 55. Le katiu, Cucumis.., ne sert aux kanacs qu’à faire des couronnés ; le fruit, confit au vinaigre, fait un excellent condiment. 36. Les kanacs appellent le Passiflora hibiscifolia, pua manini, à cause de ses feuilles douces et veloutés. J'ai trouvé cette jolie espèce près du débarcadère du poste de Taiohaë. Il paraît qu’elle a été importée. Le Zephyritis ne la mentionne pas. 57. Le pivao, Loranthus Forsterianus Sch., ne sert qu’à faire des couronnes. 58. Il en est de même du Gardenia taïtensis DC., tiaé, en taïtien tiare, dont les femmes mettent les fleurs odo- rantes dans le lobe de leurs oreilles. Je n'ai vu cette plante que dans le voisinage des habitations. A-t-elle été apportée de Taïti? as 59. Le bois du Mussænda frondosa, L., tou, de couleur foncée, est susceptible d’être employé dans l’ébénisterie. Les kanacs ne s’en servent pas. 40. Le méhé est une Rubiacée, arbrisseau de 7 à 8 pieds de haut, qui croît dans la Henua-Taha, ou partie plate de l’île de Noukahiva. Les kanacs estiment beaucoup cette espèce pour son écorce, qui est très odorante et qu’ils enlèvent pour s’en faire des colliers. 41. Quatre espèces nouvelles de Bidens et une variété ont été reconnues par le savant botaniste C. H. Schultz, parmi les Composées que J'ai recucillies aux Marquises. Il en donne la diagnose dansle n° 25, 20 juin 1856, du Flora, - journal de botanique qui parait à Ratishonne, dans un CA AE RON des Rs NAS 29 BE DES ILES MARQUISES. 513 article intitulé : Verscichniss der Cassiniaceen, welche Herr Edelstan Jardin in der Jahren 1855-55 auf den inseln des stillen Oceans gesammelt hat, p. 255 et suiv. 42, Siegesbeckia orientalis, L., au niou. Cette plante est en grande estime chez les femmes kanaques qui veulent se blanchir la peau. Elles en pilent les feuilles et s’en frottent la veille des jours de fête. Les fleurs non entièrement déve- loppées servent à faire des colliers. 45. Le Sonchus lœvis Cam., pota, se trouve sur les crêtes des montagnes qui séparent Taio-Haë de la tribu des Happas. Cette plante est usitéc dans la médecine des kanacs. 44. Le Vaccinium cereus, Forst., se trouve voisin du Metro- sideros, au col des Naïkis, à 700 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Il est signalé dans le Zephyritis. 45. Le bois de l’Inocarpus edulis, Forst., mapé en taï- tien, ihi en noukahivien, est assez dur, mais les vers l’attaquent facilement. Les feuilles de ce bel arbre servent à Taïti à la nourriture des chevaux; à Noukahiva, on mange cuits sous la cendre, les fruits qui ont le goût de la châtai- gne. C’est une espèce de ce genre qui produit en Chine Île vernis dont on recouvre les meubles dits meubles de laque. Le Serresius galeatus, Bp., sc nourrit de ses fruits ainsi que de ceux du Ficus religiosa et du Carissa grandis (1). 46. On trouve sur l’une des Sentinelles, à l’entrée de la baie de Taio-haë, une Ébénacée de 10 mètres environ, dont le tronc a l'écorce grise, légèrement striée. Les feuilles sont alternes, coriaces, entières, pétiolées, de forme obovée, de 5 centimètres sur 4, fortement nervées. Les fleurs sont d’un jaune clair brillant, formées d’un calice monosépale, (1) Notes sur les ois. des Marquises, p. 1. Compt. rend. acad. Sc. 4855, XLI, p. 1110. 314 BOTANIQUE strié longitudinalement, corolle monopétale à 6 lobes peu saillants, 6 étamines égales entre elles, ovaire libre, style simple, bi-irifide. Le nom kanac est makomako. Est-ce un nouveau genre ? | : 47. Le Carissa grandis, Bert., n’est pas commun à Taio- haë, je ne lai vu qu'auprès du bois de Temanus dans la vallée d’'Avao. C’est un arbre de 30 à 40 pieds d’élévation, dont les rameaux s'étendent fort loin du tronc. Le fruit rouge à sa maturité s'appelle kaupé. Quand un indien est mort, si on veut embaumer son cadavre, on frotte sa tête de monoï, qui est une espèce d’huile odorante faite à Taïti avec l’huile de coco et certaines plantes odorantes, puis on l'entoure de fruits du Carissa, pour empêcher, dit-on, les cheveux de tomber. 48. Les fruits du Cerbera manghos, L., eva en noue vien, reva en taïtien, sont très vénéneux. Les kanacs, dit- on, s’en servent pour faire périr celui d’entre eux qui aurait violé un secret. L'établissement du christianisme aux Mar- quises rend la constatation de ce fait assez difficile à décou- vrir. On en fait également usage à Madagascar comme épreuve judiciaire. Les fleurs exhalent une odeur douce et très agréable. Henry fils et Ollivier ont extrait de cette plantiele principe vénéneux appelé tanghine, très acre, cris- tallisable, soluble dans l’éther et dans l'alcool, et fusible à une certaine température. (Dict. de médecine de Nysten). 49. On fait avec l'écorce du katea des étoffes au moyen de la préparation dont nous parlerons à l’article du Brous- sonetia. 90. L’Asclepias curassavica L. est aussi abondant à Noukahiva qu’à Taïti. On l'appelle kirika, peut-être du mot anglais silk, à cause des aigrettes soyeuses dont sont munies ses graines et dont les indigènes font des coussins très moelleux, quand ils veulent se donner la peine d’en ramasser une quantité suffisante. DES ILES MARQUISES. 515 51. Les kanacs de Noukahiva se servent. de la graine concassée du mahati comme d’un excellent purgatif. Cette belle convolvulacée se trouve en différentes localités dans l'ile : chez les naikis, les happas, les taipis-vai et près du mont Quetu. 52. Outre le Batatas edulis, appelé pohué, on trouve deux autres espèces de Batatas, une appelée titahu me, dont Île tubercule n’est pas filandreux; et l’autre désignée sous le nom de titahu kaïikoha, dont le tubercule filandreux n’est guère comestible. Ces deux espèces se rencontrent dans la baie des Atiheus au nord de l'ile. L'espèce appelée pohué vient en abondance au bord de la mer jusqu’à l’en- droit même où le flot mouille la plage. 99. L’Iponœæa batatas, Lamk., kumaa, commence à être cultivée par les naturels dans la baie de Taiohaë et dans celle des Atiheus, non pour leur usage particulier, mais pour la vendre aux navires baleinicrs qui y relächent quel- quefois. Les feuilles peuvent se préparer en guise d’épi- nards. 4. Les fleurs du vaovao, Cordia P , servent à faire des couronnes, comme en général toutes les plantes dont Îles fleurs et les feuilles sont susceptibles d’être disposées autour de la tête. Les kanacs font, dit-on, macérer les feui!- les de cet arbre pour en extraire une couleur bleue. Je n’en ai jamais vu faire usage, et je n'ai point vu de leurs étoffes teintes de cette couleur. Une autre espèce a le bois très cassant et la fleur répand une odeur très agréable. 99. Les naturels cultivent l’Ocymum basilicum, L:, mini, à cause de son odeur balsamique. Cette plante est-elle importée ? On trouve à Taïti l'O. gratissimum L., d'après le Zephyritis. 56. Ils estiment également le Salvia pseudo-coccinea, Jacq., qu'ils appellent pua kiki, fleur rouge, et qui parait aussi avoir été importée. 316 BOTANIQUE 57. Le Sotanum repandum, Forst., koukou, est commun aux Marquises ; le fruit, d’un jaune velouté, a une sa- veur acide assez agréable quand il est mür. Il n’est point prisé paries kanacs. Le S. nigrum est quelquelois employé comme assaisonnement avec la popoï;, il en est de même du . S$. viride. 58. Les naturels font des compresses avec les feuilles du Physalis peruvania, konini, quand ils ont des maux de tête. Ils emploient aussi cette plante comme ornement. Le nom de upoo paraît s'appliquer D open aux genres Sotanum et Physalis. 59. Les deux variétés de C. frutescens P existent à Nou- kahiva. La première, à fruits ronds est appelée par les indi- gènes heva-kua, la seconde, à fruits allongés, porte,le nom beva-mei. Je ne les ai jamais vus se servir de cette plante comme condiment. 60. Les naturels du pays aiment beaucoup le tabac, hommes et femmes, enfants même, tous fument la pipe, mais leur indolence est telle qu’ils ne se donnent pas la peine de cultiver cette plante, sauf dans quelques localités éloignées des points de communication, où ils ne peuvent s’en procurer à bord des navires marchands. Ils l’appellent mai mai? et kawa hau, peut-être à cause de sa propriété semblable à celle du Piper. Elle paraît importée. 61. Le Nyrctago jalapa,L., serait également venu de Taïti. Cette plante est citée dans le Zephyritis. 62. Le patoko mata ou cacamata, Boerhavia difjusa, Chois., signifie herbe à se mettre dans l'œil, parceque les petits enfants, en jouant, se servent de la tige de cette plante pour tenir leurs paupières ouvertes, dans quel but, je l’ignore: telle est du moins l’explication qui m’a été don- : née. 63. Le Santalum Freycinetianum, Gaud., Sandal, puahi DES ILES MARQUISES. E7 en noukabhivien, enchi en taïtien, peu abondant dans l'ile de Noukahiva, l’est beaucoup plus dans les autres îles du groupe. Guibourt, dans son histoire naturelle des drogues, dit qu'il en est arrivé des Marquises un échantillon en bûche triangulaire, formé d’un cœur fauve jaunâtre tandis que le reste du bois est fauve et blanchâtre; la couleur est plus pâle lorsque le bois est frais. L’odeur n’est pas très forte et incline vers celle de la rose, plus que le véritable Santal citrin. Les kanacs renferment dans des sachets la sciure odorante de ce bois et en mettent aussi dans l'huile de coco pour lui don- ner une odeur agréable. Il n’en existe, dans la baie de Taiohaé, qu’à un seul endroit, au fond de la vallée de Meao. G4. Ii te vai. Cette Santalacée est en usage chez les kanacs pour faciliter l'extension sous les coups du cylindre et du marteau cannelés, des écorces dont ils se servent pour faire leurs étoffes. 65. L'ama, 4leurites triloba, Forst., est commun aux Marquises; la noix appelée noix de bancoul est bonne à manger. Les Kanacs font chauffer la coque afin de l'ouvrir plus facilement, pour ne pas endommager le fruit, qu'ils enfilent au moyen de lanervure d’une feuille de cocotier ou d’une tige de bambou. Ils se servent de ces brochettes pour s’éclairer dans leurs cases. Ils emploient aussi ce fruit qu'ils carbonisent, pulvérisent ensuite et délaient dans de l’eau, pour tracer sur leur peau les dessins qu'ils veulent y fixer. 66. On trouve à Noukahiva deux variétés ? du Ricinus communis, l'une que les naturels appellent péré maoë ou indigène, l’autre, upéré aoé ou étranger. J'ignore pourquoi cette dernière désignation. Les Européens leur ont appris les vertus de cette plante. 67. La ràpure de l’Euphorbiacée désignée sous le nom de kouima, sert à consolider les fractures. 518 ” BOTANIQUE 68. Le Papaya carica Endi., quel’'abbé Mosblech appelle arbre à melon dans son dictionnaire noukahivien, vi dans cette langue et minita en taïlien, vient sans aucune culture aux Marquises. Il affecte spécialement les lieux pierreux, les décombres, peut-être parceque ses graines sont plus répandues dans le voisinage des habitations que dans les fourrés; les fruits sont excellents, et cependant les kanacs n’en font guère usage. 69. L’Arlocarpus incisa, meï, en taïtien mayoré , est à coup sûrl’arbrele plus utile pour les insulaires des Marquises, puisque son fruit est leur principale nourriture. On le dit des Moluques ou des îles de la Fronde; mais, sil a été importé aux Marquises, ce qui est assez douteux, (car com- ment les habitants se seraient-ils nourris sans lui ?), il faut supposer qu’ils l'ont transporté avec eux; dans tous les cas il y est parfaitement naturalisé et quel que soit le profit qu’ils en retirent, les kanacs prennent peu de soin de sa culture ; ilsse contentent d'enlever les broussaillés qui étoufferaient les jeunes plants. La végétation est si puissante dans ces lati- tudes, que lorsqu'un arbre à pain tombe de vétusté, conser- vant un reste de sève vers l'écorce, les branches qui par la chüte viennent à toucher la terre, y prennent racine et ne tardent pas à former de nouveaux pieds qui, en quelques années, sont en état de donner des fruits. Les indigènes prétendent que cette espèce ne peut être transplantée. Ils en comptent jusqu’à trente-trois variétés qui ne sont sans doute pas susceptibles d’être indiquées scientifiquement, car elles résultent de la hauteur et du port de l'arbre, des feuilles plus ou moins profondément incisées, des fruits plus ou moins gros, de-leur couleur verte plus ou moins foncée, de leur surface plus ou moins rugueuse, des pédoncules plus ou moins longs, de l’époque de la maturité des fruits, etc., etc. Cependant commeil peut, il doit même se trouver dans DES ILES MARQUISES. 319 le nombre quelques variétés susceptibles de fixer l'attention du botaniste, j'ai cru devoir en indiquer ici les noms in- digènes, ce sont : le maoé, dont le fruit s'appelle mei, le plus commun, puau, koui, kuubaa, puou, koopupu, pihiti, euea, kuu-matuké, kootea, oukapé, oha, komanu, kuhuvahaka, kauhiva, pitaké, pohata, kihohaa, huihui, tavau, kavékavé- ahéké, bahaua, kiitahi, kipokipo, Kuutaa, maikiouhoi, epau- pipi, kiékié, kuahé, kokaupopoto, patiolio, amoa. Je n’ai point vu toutes ces variétés, mais elle m'ont été indiquées par un Tahuka, savant, qui paraissait très bien connaître les richesses végétales de son île. L'espèce épau pipi produit en abondance un suc laiteux qui se concrète à l'extérieur. Les noms pihitii et patiotio sont ceux de deux oiseaux du pays qui se nourrissent sans doute de ces fruits. Les naturalistes de l’éxpédition de la Coquille n’ont reconnu à Taïti que des variétés de l’A. incisa, différentes entre- elles par les feuilles. L'arbre à pain est utile aux kanacs dans toutes ses par- tics. Avec l’écorce des jeunes arbres ils font des étoffes. Le bois, qui a atteint son développement, sert à faire des piro- gues, des pièces de charpente pour les cases, des ustensiles de ménage. Avec les feuilles on couvre les habitations et les fruits se mangent après avoir été réduits en bouillie ou popoi, soit frais, popoi mei, soit conservés, popoi mà, après avoir fait subir à ceux que l’on veut conserver une prépa- ration dont j'ai donné le détail ailleurs (1). On met le fruit, réduit en pâte, dans des trous quelquefois très profonds, et il s’y conserve de longues années. On m'a assuré qu’il exis- tait de ces greniers souterrains, qui n’avaient pas été com- plétement vidés depuis plus de cent ans, et dont la popoi était aussi bonne que celle de quelques années seu- lement. (t) Mém. de la Soc. Acad. de Cherbourg, 1856. 35920 BOTANIQUE 70. Le Ficus religiosa ?, aoa, alteint aux Marquises des proportions colossales. Celui qui se trouve à l'entrée de la vallée de Meas, près de la rivière, et qu’on désigne sous Île nom d'arbre de Moana {nom du roi), est remarquable par la dimension de son tronc et l’étendue de ses rameaux. Les graines servent de nourriture à une espèce de tourterelle, Thouarsistreron leucocephala, Bp. Quand l'arbre est jeune, les kanacs l’appellent hiapo et en font des étoffes très esti- mées. 71. Le Pipturus propinquus, Weddel, se trouve chez les Atiheus, tribu du nord de l’île de Noukahiva. Les kanacs se servent de ses branches, qui sont très flexibles, pour faire des liens grossiers. 72. Le Broussonetia papyrifera, Vent., Morus papyri- fera, L., appelé uté, est cultivé avec assez de soin aux Mar- quises, parceque c’est avec son écorce que les naturels font presque tous leurs vêtements ; pour cela, ils ne le laissent jamais croître à plus de 40 à 42 pieds et ils ont soin d’enle- ver tous les bourgeons qui paraissent le long de la tige, afin de ne pas avoir de solution de continuité dans l'écorce dont ils se servent; c’est ce qui a fait dire à Forster que le mûrier à papier ne fleurit jamais à Taïti ni aux Marquises. J'ai indiqué dans une notice sur ce dernier archipel, la manière dont les naturels préparent leurs étoffes : j'y renvoie pour plus de détails sur ce sujet, 75. Le nom générique du Piper en kanac est kawa; celui dont ils se servent pour composer leur breuvage éni- vrantestle kawa maoï, commun, indigène, P. methysticum, Forst. Une variété de cette espèce est le kawa kawa atua ; le £awa kawa iki est le P. angulatus R. et P.? Il en existe encore deux autres espèces dont je ne connais pas les noms indigènes; l’une d'elles est remarquable par ses feuilles acuminées, à nervures convergentes vers l'extrémité, DES ILES MARQUISES. 321 et cotonneuse ainsi que ia tige, et l’autre par ses feuilles lisses, plus petites, moins lancéolées, quoique n’affectant pas la forme rhomboïdale du P. methysticum, et surtout par ses épis de fleurs grêles, très allongés et droits, quand les autres espèces de Noukahiva ont généralement les épis re- courbés en crosse. 74. Le toa, Casuarina equisetifolia, Forst., croît dans les lieux les plus arides et les plus rocailleux du littoral; on ne Île trouve guère dans l’intérieur. Son bois, très dur, sert à faire des casse-tête, des pagaies, des bâtons de chefs. 75. Musa. Le fruit de presque toutes les espèces de ce genre est comestible, soit qu’on le mange cru, soit qu’on le fasse cuire. Les kanacs des Marquises cultivent le bananier, mais ils conservent les bananes pour les jours de fête, ils n'en mangent point habituellement. Les variétés du M. pa- radisiaca sont très nombreuses chez ces indigènes, ce qui prouve leur esprit observateur. Pour les motifs indiqués au sujet de l’Zrtocarpus, je donnerai les noms qu’affectent les kanacs à ces variétés, ce sont : meïka maoi, ou bananier commun, meika huetu, monokia, poupou, pukokiva, pako, oua, koka, hamau, puou, pehatu, kaupé, hauaua, mocpua, éaki, maei, uhiau, kina (vulg. bananes de Chine), oka, koka, kokakatiu, kokupahiau, kokaehu, kokanui, moa, kinukoa. 76. L’4momum, que les naturels de Noukahiva désignent sous le nom d’ekapui, se trouve sur la crète des monta- gnes qui séparent la baie des Atiheus du centre de l'ile, Le périanthe renferme une assez grande quantité de liqueur sucrée qu’expriment les kanacs quand ils rencontrent cette plante, mais sans y attacher aucune propriété médicinale. Une autre espèce d’4momum qui ne croît qu’au Muaké, dans la partie centrale de l’île, est beaucoup plus précieuse pour les indigènes, par la couleur jaune que leur fournit la 21 922 BOTANIQUE racine, qui a la forme d'une petite carotte rugucuse. La poudre qu’ils obtiennent de cette racine est préparée avec mystère et se vend fort cher; clle leur sert à teindre quel- ques unes de leurs étoffes les plus fines, et à se peindre le corps les jours de fête; ils la désignent sous le nom unique de éka. 77. Les indigènes ne cultivent pas le Dioscorea alata, L., é hoi, qui croît en plusieurs endroits; seulement, quand ils rencontrent une de ces plantes, ïls en déterrent la racine souvent enfoncée profondément sous terre. Ils font des couronnes avec les fleurs en grappes. 78. La feuille du Cordyline australis, End!., ti, sert à tapisser les trous dans lesquels on dépose la pâte ou popai mà, résultant de la préparation du fruit de l'arbre à pain. 79. Le Bromelia ananas, L., haoa, vient sans cul- ture au mont Quetu, aussi ses fruits sont loin d’être savoureux, et sont coriaces et petits. Les naturels ne cul- tivent pas celte plante dontles habitants de quelques parties de la côte occidentale d'Afrique, dans la rivière du Gabon, tirent un grand parti pour les fibres textiles et soyeuses de ses feuilles. 80. Les naturel des Marquises distinguent onze varié- tés de cocotier, ce sont: l’ébi atuau, tokaoe, mamaimu otea, haniaoo, ootahi, moraiéhu, nana, hauméké, éhiéhua, tiéhu- tiéhu. Le tronc, les feuilles et les fruits de ces arbres sont employés très fréquemment : le tronc sert à faire la tête et les pieds du lit au niveau du sol, qui règne dans toute la longueur de la case et qui n'a pas plus de quatre pieds de longueur, de sorte que les jambes reposent sur une pièce de bois, pendant que la tête est appuyée sur l'autre, souvent sans rien de plus moëlleux. Le centre est tapissé de fougères et cypéracées c{recouvert d’une natte. On m'a signalé un autre palmier appelé vahaké, dont le DES ILES MARQUISES. 920 fruit est beaucoup plus dur que celui du Cocos nucifera, et les feuilles disposées en lanières; il paraît se trouver en petite quantité dans le nord de l’île. Le cocotier rapporte au bout de 8 ou {0 ans; dans l’ar- chipel des Paumotu, il commence à donner des fruits beau- coup plus tôt encore, et un négociant ayant habité longtemps cet archipel m’a assuré en avoir planté qui ont donné des fruits au bout de cinq années. 81. Le Pandanus odoratissimus, L., haa en noukahi- vien, fara en laïlien, est très commun aux Marquises. Les feuilles de cet arbre singulier, qui ressemblent à celles ée l'ananas, quoique beaucoup plus longues, servent à faire aux cases des indiens des couvertures dont la durée est plus grande que celles qui sont confectionnées en feuilles de cocotier ou d'arbre à pain. Hommes et femmes font avec les graines, d’un jaune rougeâtre, des colliers volumi- neux qui répandent, lorsqu'ils sont frais, une odeur agréa- ble; ce fruit est susceptible d’être mangé, on en fait quel- quefois une pâte assez savoureuse. 82. Les noukahiviens ne font guère usage du Tacca pin- nalfida, L., pia. Il n’en est pas de même à Taïti où la racine raclée avec une coquille de porcelaine et séchée au soleil sert à gommer le linge. Les taïtiens mangent aussi ce tubercule après des préparations convenables, et les femmes font avec les fibres, d'un blanc soyeux, des couronnes fort élégantes et que ne désavouerait pas le goût le plus diffi- cile. 85. Le tao, entaitien taro, est le Caladium esculentum, L. Les indigènes des Marquises cultivent à peine cette plante, quoiqu’ils estiment beaucoup; on Îe conçoit facilement, puisqu'ils ont des arbres à pain en quantité suffisante, et la culture de ce dernier est beaucoup plus simple que celle du Caladium. Aux Sandwich, on rencontre de vastes étendues de terrain, plantées de cette aroidée. | 324 BOTANIQUE Une autre aroidée, le Colocasia esculenta, Schott, au kapé, atteint à Noukahiva des proportions gigantesques; c’est le Chou caraïbe. I n’est pas plus cultivé que le tao. 84. M. Steudel a reconnu dans le mouku des Marquises une espèce nouvelle de Cyperus à laquelle il a donné le nom de macreilema. Cette belle espèce qui atteint un mè- tre et plus de hauteur est remarquable par sa tige triquètre à la base de l’ombelle, par ses bractées longues de plus de 50 centimètres et fortement scabres ainsi que les feuilles à la partie inférieure, enfin par ses épis lâches, sans bractées secondaires. Cette belle espèce se trouve principalement dans la tribu des Akapua, baie du Contrôleur, et dans celle des Naïkis; la tige, réduite en filaments, sert aux kanacs comme d’un espèce de tamis pour la préparation du kawa et du lait de coco. | 85. Le Cyperus consocius, autre espèce nouvelle égale- ment déterminée par M. Steudel, et dont l'usage est le même, diffère de la précédente par sa tige fortement tri- quètre dans toute sa longueur, par ses bractées à la base de l’ombelle moins longues, par ses épis simples accompagnées de bractées ne dépassant guères la longueur de l’épi et quelquefois linéaires et rudimentaires dans les épis infé- rieurs, et par ses feuilles beaucoup moins scabres. On trouve cette espèce mêlée avec la précédente. / 86. Dans les Fimbristylis que j'ai recueillis aux Marqui- ses, M. Steudel a reconnu quatre espèces nouvelles qu'il a désignées sous Îles noms de F. nukahivensis, separanda, terha et marquesana. La première espèce, d’un pied de hau- teur et plus, a les épillets en ombelles inégales et les feuilles roussâtres, de 1 à 2 pouces, scarieuses sur les bords et terminées par une pointe scarieuse ; la deuxième espèce, plus petite, a les épillets le plus souvent solitaires, plus gros que ceux du F. nukakivensis ; la troisième espèce DES ILES MARQUISES. 325 de 6 à 8 pouces de hauteur, a les épillets solitaires, munis d’une feuille bractéiforme 2-5 fois plus longue que lépillet, et les feuilles linéaires presque aussi longues que les tiges florales ; la quatrième espèce a comme les deux précédentes les épillets solitaires, munis d’une bractée linéaire, mais elle s’en distingue facilement au premier coup d'œil par son port beaucoup plus petit, et par sa tige fortement striée. Toutes ces espèces croissent dans les lieux humides; les indi- gènes leur donnent lenom de haiki, etils les emploient à cou- vrir la partie du sol de leurs maisons comprise entre les deux troncs de cocotier et destinée à leur servir de lit. 87. Le moukoutai des kanacs est une espèce nouvelle de Pennisetum appelée par Steudel P. identicum. Le second Penn. est une variété de l’articulare Trin. Le troisième Penn. est une espèce nouvelle appelée par Steudel fZavi- selum. 88. Le pua pii, fleur qui se colle, qui s'accroche, à cause de ses arêtes en forme d’hamecon, est une nouvelle variété du Setaria viridis L., sans utilité à Noukahiva. 89. Le toetoe puaka est une nouvelle espèce de Lasio- lytrum? désignée par Steudel sous le nom de pilosum. 90 Ctenium nukalhivense, Steud., espèce nouvelle, com- mune dans la baie de Taiohaé. 91. Les kanacs distinguent deux espèces de kohé, bam- bou, le maoi et le taavi dont le bois est plus dur et dont on se servait, sans doute pour cette raison, en guise de couteau pour dépécer les victimes humaines. Le bambou est employé par les naturels à une foule d’usages, principale- ment à faire le clayonnage des cases. Ils sert aussi, dans l’intérieur du pays, là où les habitants ne peuvent se procurer d'ustensiles européens, à transporter de la rivière l’eau qui sert aux usages domestiques. 92. M. Steudel a désigné sous le nom de distichophyt- \ 326 BOTANIQUE tum la nouvelle espèce de Saccharum que les indiens cul- tivent auprès de leurs cases et à laquelle ils donnent le nom de to. La tige supérieure et les feuilles leur servent à faire des torches, quand ils vont pêcher le poisson la nuit. La canne n’est coupée que pour les jours de fête. On en apporte au lieu de réunion d'énormes paquets qui sont ensuite dis- tribués aux assistants. Les indigènes distinguent diverses espèces ou plutôt variétés provenant sans doute de la cul- ture dans des terrains différents, ce sont : le to maoiï, upau, canne à sucre rouge, tuaké, kakamau, koniotété, kikiha, taputu. Îl pourrait se faire que les Saccharum officina- rum, L. et spontaneum L., signalés dans le Zephyritis, se trouvassent parmi ces variétés. Il faut encore signaler une autre arundinée, appelée kakao, qui croît dans les montagnes et dont les kanacs font grand usage pour leurs pêches de nuit. 93. On trouve encore à Noukahiva un nouveau genre de graminées, désigné par les naturels sous le nom de mou- ‘koutai, et que M. Steudel n'a pas déterminé, la plante n’élant pas suffisamment développée. Je ne puis qu'engager les botanistes qui visiteront ces parages à la rechercher. 94. Asplenium nidus, L. auketaha. Cette fougère croît sur le tronc des arbres tombés de vétusté, au mont Quetu et dans d’autres parties élevées de l’île. L’Z. divaricatum qui est ‘indiqué comme croissant au Pérou, se trouve près de la grande cascade, au fond de la vallée de Taioba. 95. L'espèce que les indigènes désignent sous le nom de upokotitikaha a beaucoup de ressemblance avec l 4spidium furcatum ; toutefois elle a un peu le port et l'aspect des Polystichum. C’est une espèce à rechercher et à envoyer avec le rhizome (note de M. Mougeot.) 96. Plusieurs espèces de fougères, désignées sous le nom de aumakamaka, servent à tapisser les lits kanacs et à les rendre moins durs. DES ILES MARQUISES. 37 97. Le vei-uta, Lycopodium phlegmaria, L., sert à faire des couronnes très gracieuses. Il croît en grande abondance dans la tribut des Happas, et l’on m'en a rapporté des échantillons de plus d’un mètre de longueur. Parmi les plantes non déterminées et celles que je n’ai pu recueillir, il faut remarquer : 4° Le noni, arbre de moyenne grandeur, dont Île fruit cru à une saveur désagréable quand il n’est pas parfaite- ment mür. Les indigènes le font cuire sous les cendres et le mangent pour se guérir des maux de cœur. Il est employé aussi contre la syphilis. C’est le tokana des taitiens. 2% Le papakoutu, plante dont les kanacs se servent contre la syphilis, en lécrasant et lappliquant en com- presses. 3° Le komoka, que les ne kanaques mettent sous la natte sur laquelle elles se couchent, quand elles sont enceintes, afin de conjurer le Dieu Atua, et lempêcher d’être malfaisant. Il m'a encore été indiqué comme croissant à Tovi, point central de l’île, deux plantes, la 1" à feuilles très allon- gées, lisses, d’un vert clair, partant du collet de la racine, semblable à celle d’une asphodélée ou liliacée, et dont la graine, étant mür, a la forme d’une capsule transparente, remplie d’un liquide d’un bleu d'azur; l’autre espèce est un arbre assez élevé, à feuilles lisses, vernissées, entières et dont l'écorce est rugueuse. Je n’ai pu me procurer d’ autres” renseignements sur ces deux espèces que je signale aux botanistes qui exploreront cette localité. 93. Hépatiques. Je n’ai point remarqué que les kanacs fissent quelque différence entre les hépatiques et les genres des familles voisines qui peuvent avoir quelque similitude extérieure. 99. Mousses. Les habitants des Marquises désignent sous 328. BOTANIQUE le nom générique de imu diverses espèces de mousses, lichens et algues, et y joignent un autre mot pour indiquer d’une manière plus précise la plante dont ils veulent parler. La plus grande partie de ces végétaux cryptogamiques n’ont pas d'autre nom que celui de imu et cela n’a rien d’éton- nant; en France n’appelle-t-on pas mousse toutes les plan- tes qui, mousses ou lichens, ont quelque ressemblance avec la première de ces familles ? On ne voit pas dans les pays chauds de ces belles pelouses tapissées d’Hypnum comme on en rencontre fréquemment dans nos climats. Les lieux humides ne sont pas recouverts par des Sphagnum et des Polytrichum, Varidité des rochers n’est pas masquée par les Grimmia, Weissia, les troncs d'arbres ne font pas végêéler les Orthotrichum, les Tortula, et plusieurs autres genres; on ne rencontre les mousses qu'en petite quan- tité cà et là, ces humbles végétaux faisant place à des espè- ces plus brillantes; aux Marquises surtout, les mousses sont peu nombreuses, généralement de petite taille, elles passent pour ainsi dire inaperçues, et les naturels n’en font aucun usage. 100. Lichens. Le savant lichénographe Nylander a reconnu dans les plantes de cette famille qui croissent aux Marquises, quelques espèces nouvelles, Zeptogium lobula- tum, Cladonia gracilenta , Parmelia retirugella, Physcia mollescens, Perlusaria dermatodes, Graphis deplanata, et un autre Graphis, Lecanactis varians, Chiodec- ton depressulum , Verrucaria aurantiaca , une variété denudata du F. micromma, Mont. La liste des lichens est loin d’être complète, car je n'ai point rapporté un bon nombre d'espèces saxicoles, à cause de la difficulté et souvent même de l'impossibilité de les enlever du roc. Il y a beaucoup à trouver dans cette famille, et sans aucun doute des espèces nouvelles. Les kanacs ne font aucun usage de ces plantes, qui ne fixent point leur attention. DES ILES MARQUISES. 329 101. Champignons. Cette famiile a été encore moins que la précédente remarquée par les naturels des Marqui- ses, ou peut-être les renseignements que j'ai pu obtenir à ce sujet sont-ils incomplets, car il ne m'a été donné de nom que pour deux espèces , Excidia ampla, Lév., qu'ils appellent puaikavéinéhaé, oreilles de revenant, Sphæria mammæformis, popoakau. Les échantillons de cette famille que J'ai rapportés, ont été déterminés par le savant D’ Léveillé, qui a reconnu comme nouvelles les espèces sui- vantes: Sphæropsis conglobata, Sphæria nodulorum, Polr- porus marchionensis, Dothidea exanthematica, Polÿpo- rus planus, P. Normanni, P. auricomus. Les indiens de Noukahiva n'emploient d'aucune facon les champignons, dont pas une espèce n'est comestible. 102. Algues. Les plantes de cette famille ont été sou- mises à l’illustre J. Agardh, algologuc suédois, qui a bien voulu se charger de leur détermination. 11 à reconnu plu- sieurs espèces et un genre nouveaux : Vemastoma Jardini et N. Normandiana;Bostrychia glomerata; trois espèces de Polysiphonianon encore étudiées; deux Coralligènes, Halime- da ovata et une autre espèce non déterminée; Espera livida; Conferva repens Var; Lyngbia variegata et contexta?; Synedra; Sp. nov.; Schizonema Sp. nov., et un nouveau genre de Desmidiées. J’ai trouvé les Nemastoma mêlés ensemble dans l’anfractuosité des roches qui séparent la baie de Taio-haë de la baie Akani ou Collet. On ne peut y aller qu’en embarcation. Le Zonaria collaris, Ag., a seul reçu des indigènes un nom particulier, sans doute à cause de sa forme remarqua- ble, quoiqu'il soit sans utilité; ils vont recueillir sur les rochers les imu nanie, imu veve, imu Kkanatoi (moussé salée), imu topua, pour les manger avec la popoi en guise d’assaisonnement. 550 BOTANIQUE Dans la nomenclature que j'ai donnée des plantes qui croissent aux Marquises, je n'ai pas parlé de quelques espêces importées, les Citrus aurantiaca, medica et limo- niurm, Vilis vinifera, Vanilla aromatica, Punica granatum, Hibiscus esculentus, Brassica, Napus, et de quelques plantes d'ornement. Les orangers principalement tendent à se pro- pager dans cet archipel comme dans celui des îles de la Société. Le jardin de l’hôtel du gouvernement en possède un grand nombre de pieds qui donnent un produit abon- dant, et les habitants de la baie ne manquent pas de venir demander des oranges quand ils sont indisposés. J’ai remarqué que les orangers dont les fruits étaient les plus doux n’avaient pas le lobe de la feuille se prolongeant le long du pédicelle, et que cette décurrence, très prononcée dans les jeunes plants, finissait par disparaître à mesure que l'arbre prenait du développement. (1) La vigne ne produit que très rarement. Le climat est trop chaud, et la vigueur de la végétation empêche l'ovaire de se développer. Cette chaleur, jointe à l'humidité qui règne dans les vallées, fait qu’on cultiverait facilement la va- nille. À Taio-haë, il s’en trouvait un pied fixé au tronc d’un arbre et qui végétait vigoureusement. Je n’en ai point vu la fleur ni le fruit, peut-être était-elle trop jeune. Il est très difficile, sinon impossible, de recueillir de la graine des végétaux comestibles d'Europe, le radis, le chou. On multiplie cette dernière espèce de bouture, mais les produits sont toujours faibles, le chou consiste simplement en quelques feuilles réunies en tête, sans jamais offrir ces capitules pressés et durs qu'on voit sur nos mar- chés. On n’a de radis que lorsqu'on reçoit d'Europe des (4) Il parait que les orangers et les citronniers ont été apportés à Taïti par Bligh (Voyage de la Coquille 1822, 23, 24, 25). DES ILES MARQUISES. 91 graines fraiches. Ces cultures exigent des soins continucls d'arrosage et d’abri du soleil, et ne donnent pas toujours pour cela des résultats favorables. En terminant ces notes, je dois remercier les savants botanistes qui m'ont facilité ce travail par l’étade des espèces soumises à leur examen; MM. R. Lenormand, Schultz bip. et Steudel, pour les phanérogames; Mougeot, pour les fougères; Roussel, pour les hépatiques; Schimper, pour les mousses; J. Agardh, pour les algues; D" Léveillé ct Berkeley, pour les champignons ; W. Nylander, pour les Lichens. Je les prie de vouloir bien recevoir l'hommage de ma reconnaissance. Regrettons avec les amis de la science la mort prématu- rée de M. Steudel, qui a pu, malgré ses souffrances, déter- miner encore les cypéracées et les graminées de ma col- lection, mais qui n’a pas eu le temps d'en donner la des- cription dans un supplément à son Synopsis glumacearum. Je m'estimerai heureux de pouvoir communiquer mes échantillons aux savants qui s’occuperaient de monogra- phies. IL en est quelques uns, parmi les composées et les glumacées, qui n’ont pas été décrits, et de même de quel- ques espèces cryplogames. Fa ÉNUMÉRATION GÉNÉRALE LICHENS. SUPPLÉMENT, Par IN. le D' W. NYLANDER. À peine avions-nous terminé, il y a quelques mois, l’impres- sion de l'Énumération générale des Lichens, que M. Tucker- man soumettait à notre examen une collection de Lichens de l'Amérique du Nord contenant un nombre considérable d’espè- ces rares et nouvelles. Quelques autres addenda ont été four- nis depuis par d'autres collections, de sorte que le total des espèces connues, en y ajoutant celles omises dans notre Énu- mération, s'élèverait au chiffre de 1361 (au lieu de 1302), celles de l’Europe à 650 (au lieu de 642) et celles de la France à 540 (au lieu de 338). Le plus grand nombre de ces additions est dû aux recherches de M. Tuckerman. Nous demandons la permission de présenter ici la liste de tous ces Lichens que nous avons eu occasion d'étudier depuis la publication de l'Énumération, et de remédier en même temps à quelques omissions que nous avonsremarquées dans cet opus- cule. Nous ajouterons en appendice les définitions de quelques formes nouvelles pour la France. Pterygium. Addendum : Pt. Petersii (Tuck. sub Lecid.), in Amer. sept.— Huic genere fortasse quoque subsumenda sit Racoblenna Trem- niaca Mass. Mem. p. 134. SUPPLÉMENT. “19399 Symalissa. Addendæ : in sectione À : S. sphærospora Nyl., in Amer. sept.; in sectione B : S. polycocca Nyl., in Nova Anglia. Ommphalaria. Addenda : O.'pyrenoides Nyl., in Texas. Coilema. Sectio À. C. decipiens var. diffusum Nyi., in Bavaria et Gallia. — Sectio D. C. cyathodes disponatur post C. chala- zanum. — Addantur : C. lepideum Nyl., in Afr. occid. trop., et C. umbellula (Tuck. sub Omphalaria), in Alabama. — Sectio F. Excludendum C. chloromelum Ach., quod est ZLeptogium, et addendum Leptogium albociliatum Desm., quod est Collema. — Leptogium polyschides Mnt. adhuc sit hujus generis species, sed sectionis incertæ ob apothecia ignota. Leptogium. In dispositione hujus generis varia mutanda et corrigenda, cur eam denuo hic damus, exelusis locis specierum ante alla- tarum. Sectio À. —1. L. Arnoldianum (Physma Hepp, Arn.), in Bavaria. Sectio B. — 2. L. humosum Nyl.; 3. L. spongiosum (Sm.) ; 4. L. byssinum (Hoffm.). Sectio C. — 5. L. fragile (Tayl.); 6. L. cretaceum (Sm.); 7. L. pusillum Nyl. (var. effusum in Bavaria); 8. L. subtile (Sm.); * L. microphylloides Nyl., in Gallia; 9. L. lacerum Fr. €. varr. pul- vinato et lophæo; ” L. microscopicum Nyl.; 10. L. scotinum Fr.; 11. L. dactylinum Tuck., in Nova Anglia; 12. L. pulchel- lum (Ach.); 13. L. foveolatum Ny1.; 14. L. reticulatum Mnt.; 15. L. tremelloides Fr. cum varr. azureo, mariano et marginello; 16. L. diaphanum Mhnt. (quoque in Amer. tropica); 17. L. calli- thamnion (Tayl.); 18. L. palmatum Mnt.; 19. L. ciliatum (Bel., olim mihi L. palmatulum); 20. L. saturninum (Dicks.); 21. L. Hildenbrandii Nyl.; 22. L. Menziesii Mnt. Sectio D. — 23. L. chloromelum (Sw.), huc adducto L. rugi- noso (Duf.); 24. L. bullatum (Ach.); 25. L. phyllocarpum (Pers.) cum varr. isidioso (Mexico), cœrulescente (Taïti, coll. Lép. 19, Guyana), macrocarpo (Amer. calida, ex. gr. in Lind. coll. 1092), dædaleo (Flot.); 26 L. sphinctrinum Nyl. (Steph. javanicus Mnt.?), in ins. Marianis, Java; 27. L. adpressum Nyl., in Mexico; 28. L. cyanescens Nyi., in Polynesia; 29. L. corruga- 554 ÉNUMÉRATION DES LICHENS. tulum Ny1., in Mexico; 30. L. inflexum D 31. L. Burgessii Mnt. (quoque in ins. Canaris. Sectio E. — 32. L. Schraderi Bernh., cum var. cæspitello {in Algeria); 33. L. Apalachense (Tuck. sub Coll.), in Amer. sept.; 34. L. muscicola Fr.; 33. L. dendriscum Nyl.; < FA VS intricatulum Nyl., in Nova Anglia. Éydrothyria Russel. 4. H. fontana Russ., in Nova Anglia. Phylliscumn. Addatur Ph. Demangeoni quoque adesse in Amer. septen- trionali. Sphinctrina. Addendæ : Sph. anglica Nyl. (Cal. microcephalum Sm.), in Anglia et Nova Anglia; var. ejus fuscescens Nyl., in Cap. B. Sp. — Sph. leucopoda Ny1., in Virginia. Calicium Addendum post C. trichiale : C. albidum (Krb. sub Cyphelio), in Germania. — C. viride pro Amer. bor. est delendum, sistit- que formam C. quercini : * C. subcinereum Ny1., in Nova Anglia. — Addatur : 15. C. subtile Pers., in Eur., Afr. (C. subtile Tuck. est C. lenticulare minus). Coniocybe et Ærachylia. Con. furfuracea et pallida quoque in Amer. bor. occurrunt. Similiter ibi adsunt Trachylia viridula et tigillaris. — Tr. javanica sit Pyrgillus. Pyrsgillus. Nov. gen. Calicieorum sporis 3 - septatis, apoth. trachylioideis fere, basi latioribus. 4. P. americanus Nyl. (Pyrenastrum Pyrgillus Tuek.), in Louisiana. — 2. P. javanicus (Mnt. et v. d. B. sub Calicio), in Java. Cladonia. CL. imbricatula dicenda est CI. mitrula Tuck. — Cl. athelia varr. Sanlensis et lepidota (Tuck.), in Nova Anglia. Pilophoron. Pil. polycarpum Tuck., (in ins. Freti Behring.) non differat a P. robusto Th. Fr. Usnea. Addenda : U. angulata Ach., in Amer. calidiore, Madagascar. Australia. Piaiysma. 4. PI. chrysanthum Tuck., in Japonia. — 2. PI. ciliare quo- que in Peruvia. LE SUPPLÉMENT. 333 Sticia. St. fuliginosa quoque in ins. Borbonia; St. obvoluta (vel Willdenowii) Del. non specie differt.—St. Kunthii Hook. nomen anterius quam cyathicarpa Del., formam peruvianam desi- gnans; fere specie est separanda.— St. gyalocarpa Nyl. et var. ejus hirta, illae Nova Grenata, hæc e Mexico, iballo lævi. — Sf. æanthosticta ad filicinam est disponenda. — Sf. niltida eontra pertinet ad sectionem cyphellis citrinis; Sf. cœrulescens Mnt., e Chili, nimis forte ei allinis. Sf. Beauvoisii et cinchonæ Del. identicæ sunt cum Sf. quercizante Ach. (et xanthosticla eidem similiter nimis fere vicina). — St. intricata Del. subjungenda est sub St. argyracea (æque ac St. Thouarsii Del.); St. rigidula Del.et flavescens Del. non differunt ab argyracea.— St. Gaudi- chaudii quoque ad Fret. Magellan. (Lechl. pl. magell. 1348). — Ad St. laciniatam addendæ varr. denudata (Lind. coll. 395), et Lenormandi(v. d. Bosch), hæe in Peruvia (Lecbl!. pl. peruv. 2732), accedens ad St. cometiam et Kunthii. — St. tomentosa var. dilatata, in Nova Granata (Lind. coll. 1087, 1236). — St. Richardi var. granulata (Bab.), in Nova Zelandia. — Sf. D'Urvillei varr. orygmaæoides (ex gr. in Lechl. pl. mag, 1342) et flavicans Hook. (St. Colensoi Bab.), in Tasmania, Nova Zelandia, Fret. Magellan. (Lechl. coll. 1342 a), ins. Maclovianis. — St. carpoloma adhuc in Nova Zelandia et ins. Borbonia (St. Desfontainii Del.); var. sclerophy'la Nyl., ad Fret. Magell. (Lechl. coll. 948). — St. Féei Del. vix est nisi var. St. endochrysæ. — Addenda : St. rubella Hook. et Tayl., e Tasmania, aflinis Sf. crocate. : Genus STICTA optime (ex melioreque methodo quam in Enum. p. 101-103) disponatur in subdivisionibus sequentibus: A. — Cyphellæ typice nullæ, frons subtus gibberosus (Stirps Stictæ pulmonaceæ). B., — Cyphellæ urceolatæ (Stirpes Stictæ fuliginosæ etdame- cornis). C. — Cyphellæ pulverulentæ, sorediiformes. — a. Cyphel- læ niveo-pulverulentæ ({speciebus : Sticta argyracea, intricata, Dozyana, Freycinetii, fragillima [hæc etiam in Java, coll. Zoll. 1799 a, et in Peruvia], punctulata, faveolata); b. Cyphellæ ci- trino-pulverulentæ (speciebus : Sticta obvoluta, nitida, coeru- lescens, crocata, gilva, earpoloma, orygmæa, endochrysa, D'Urvilleï, aurata, Mougeotiana, rubella). 556 ÉNUMÉRATION DES LICHENS. Ricasolia. Huic generi addenda estR. dichroa Nyl. in Mus. Par., e Ma- dagasear et Ins. Borbonia. — R. pallida (Hook.) seribatur pro R. Kunthii, locusque ei dandus est prope crenulatam, a qua parum differt.— Sticta Schæreri Mnt. et v. d. B. est alia species addenda, R. Schæreri, vix nisi in Java adhuc observata, maxi- me affinis R. discolori. Parmelia. P. sulphurata N. ab Es. et Flot., in Louisiana. — P. atrica- pilla Tayl. etiam in Mexico.— Omissa : P. encausta Ach. Physcia. Ph. euploca Tuck., in Texas. — Ph. plumosa etiam in Amer. sept. australiore. — Ph. stellaris var. obsessa (Mnt.), in Amer. calida. Pannaria. P. lurida quoque adest in Nova Anglia (est Parm. Russellii Tuck. Syn. p. 35).— Addenda : P. leucosticta Tuck., in Amer. sept. vulgaris. Erioderma. E. unguigerum (Peltidea glaucescens Tayl.), in ins. S. Helenæ. — E. polycarpum, etiam in Cuba. Placodium. PI. eugyrum Tuck., in Texas. Lecanora. L. diphasia Tuck., in Texas. — Addenda ad L. cineream var. obscurata (Fr. L. S. 343), in Suecia, Gallia. — L. macro- phthalma (Tayl. sub Urceol.), in Terra Kerguelen. — L. phæo- phthalma Ny1. in hb. Lenorm., in Taïiti, affin. præcedenti.— L. cinereovirens Eschw., in Amer. mer. tropica.— L. Ascociscana Tuck., in Nova Anglia, forte var. sophodis. Urceolaria. U. actinostoma quoque in Nova Anglia. Periusaria. P. pilulifera var. punctella Nyl., in Nova Anglia. — P. pu- stulata var schizostoma Nyl., ibid. — P. rhexostoma Ny1., in Amer. sept. — P. leioplaca var. marginata Nyl., in Carolina. Khelotrema. | Th. granulosum Tuck., in Eouisiana. — Th. diplotrema Nyl., in ins. Borbonia. — Th. compunctum var. glaucescens Nyl., in Louisiana. — Th. leucocarpum Nyl., in Venezuela. SUPPLÉMENT, 331 Lecidea. L. subepulotica Nyl., in Nova Anglia. — L. hyalina Hepp, in Bavaria. — L. sublurida Nyl. in hb. Carroll, in Hibernia. — L. glaucolepidea Ny1., in Hibernia.— L. Halei (Tuck. sub Pan- naria), in Louisiana. — L. Elizæ Tuck., in Amer. sept. — L. cinerascens Nyl., in Amer. mer. trop. (Lepr. Guyan. 212). —_L. leucoblephara Nyl., in Carolina. — L. crystallifera Tayl., in Nova Hollandia. — L. rimicola et atro-pallens Nyl., in Pyre- næis. — L. leptospora Nyl., in Vogesis. — L. fuliginata Nyl., ad Parisios. — L. turgescens Nyl., in Nova Anglia. — L. rhexo- blephara Nyl., in ins. Fret. Behring. — £L. recedens Nyl., in Carolina. — L. orygmeæa (Del. sub Endocarpo), parasita in Sf. D'Urvillei, ad Fret. Magellan.— L. cladoniaria Ny1., in Gallia occid. — Omissa L.3-septata Hepp, in Java. Graphis. Gr. erumpens Nyl., in Carolina.— Gr. leprocarpa Nyl., in Louisiana. ; Leucographa, nov. gen. L. astræa (Tuck. sub Graphide), in Carolina. Opegraplha. O. myriocarpa Tuck., in Nova Anglia. Arthonia. À. pyrrhula Nÿ1., in Carolina.— 4. glaucescens Nyl., ibid.— A.cinereo-pruinosa et ramosula etiam in Am. sept.— À. stictoi- des, in Corsica, ad caules Achilleæ ligusticæ (ex hb. Lév.). — A. diffasa Nyl., in Nova Anglia. — A. lecideella Nyl., ibid. . Schizographa. Sch. attenuata etiam ad Myrtos in Corsica (ex. hb. Lév.). Endocarpon. E. Manitense Tuck., in Amer. sept. Verrucaria. V. diffractella Ny1., in Nova Anglia. — V. hyalospora Nyl., in Nova Anglia. — VW. subprostans Nyl., in Carolina. — Y. Taylori Carr., in Hibernia. — Omissæ : V. mucosa Ach., in Scandinavia et ad Cherbourg (vide Nyl. Expos. Pyrenoc. p. 28). — V. cæsia Nyl., in Gallia et Bavaria. Sarcopyrenia. $. gibba (olim sub Verrucaria, Enum. p.137, vide Nyl. Expos. Pyrenoc. p. 56). NJ 29 El 998 ÉNUMÉRATION DES LICHENS. APPENDICE II. COLLEMA DECIPIENS Var. DIFFUSUM. — Thallus niger opacus effusus, quasi areolato-diffractus areolis rugosis , contiguis vel disjunctis (faciei prope « Collematis nigri » Ach.}; apothecia fuscorufa vel fere nigricantia innata, latit. circa 0,5 millim.; sporæ ellipsoideæ simplices, longit. 0,012-14, crassit. 0,008-0,010 millim. (elatina hymenea iodo cœærulescens, protoplasma thecarum vinose rubens. — Ad saxa calcarea prope Moret (ipse); in Franconia (Arnold). Thallus nulila offert elementa filamentosa ; granulum gonidiaie singu- lum vel sæpius 2-% in quovis globulo gelatinæ thalli. LEPTOGIUM MICROPHYXLLOIDES. — Thallus sordide cinereo- virescens tenuissimus, granulosus, granulis minutis subglobosis contiguis vel sæpe discrelis; apothecia parva pallide testacea, epithecio concaviusculo, margine supra concolore; sporæ ellipsoideæ 5-septatæ et adhuec longitudinaliter divisæ vel murali-divisæ, longit. 0,021-22, crassit. 0,010-0,0105 millim. — Ad lignum salicis putrescens ad Nevers (ex hb. Lév.). Facie est quodammodo Collematis microphylli masrioris. LECIDEA ATRO-PALLENS. — Thallus pallide cervinus rhagadiose rimosus vel areolato-diffractus , sæpius opacus, areolis contiguis modo rimis nigricantibus separatis, passim tenuissime albo-suffusis, ambitu fere effiguratus; a pothecia atra opaca inter areolas innata, vix prominentia, plana, margi- naia, sæpe angulosa (pressione mutua), intus medio cinera- scentia; spor æ incolores ellipsoideæ simplices, longit. 0,009, crassit. 0,095 millim. — Insignis et forte specie ab atro-brunnea distinguenda. — (De L. rimicola vide Nyl. Prodr. p. 134). LECIDEA LEPTOSPORA Nyl. in bb. Moug.— Thallus macula alba vel albicante indeterminata indicatus (gonidiis hypoxyleis passim distinetis); apothecia nigra vel fusco-nigra, opaca, fere mediocria (latit. circa 0,6 millim.), demum prominula, planiuseula, tenuiter marginata, intus concolora, solum hyme- nio sectione cinerascente ; sporæ 16-32 vel plures in thecis, incoliores, simplices, oblongo-cytinéraceæ, longit. 0,006-8, cras- sif. 0,002 millim., paraphyses crassæ at non discretæ, hypothe- ciuin crasse fusco-nigrum. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — Àd lignum abietinum in Vogesis (D' Mougeot), facile dignota sporis tenellis subbacitlaribus et solito pluribus in theca singula. Variat macula thallina virescente, epithecio pallescente (var. vireseens). SUPPLÉMENT. 339 LECIDEA FULIGINATA Nvl. in Mus. Paris. — Similis Lecideæ stigmateæ, sed th allo tenui opaco nigro, minute gra- nuloso-areolato, fere furfuraceo, effuso; apothecia nigra vel fusconigra rugulosa, intus alba; sporæ longit. 0,015-20, crassit. 0,006-0,0073 millim., paraphyses mediocres articulatæ, apice crasse fusco-clavatæ. LECIDEA CLADONIARIA Nyl. in hb. Thur. — Apothecia nigra minuta, (latit. 0,15—0,20 millim.), opaca parum promi- nula, rugosula, intus obscura vel concolora; sporæ 81æ inco- lores (anne aliquando normaliter fuscæ ? ) oblongæ, 'longit. 0,010, crassit. 0,005 millim., paraphyses mediocres, hypothecium etiam infra tenuiuscule nigricans. Gelatina hymenea iodo cœ- rulescens, dein sordide tincta. — Supra Cladoniam uncialem, quam deformat et verrucose rugosam reddit (inde var. abortiva dicta a divo Delise), lecta ad Mortain. Apothecia satis crebra. ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. (ANNÉE 1857.) Séance du 12 janvier 1857. CHIMIE ORGANIQUE. — Analyse d’un sédiment d'urine. M. Besnou entretient la Société d’une recherche qu'il a eu occasion de faire sur un sédiment d'urine qui lui à été remis comme provenant d’un malade atteint de diabète ou d’albuminurie ; ce sédiment était grenu, rugueux au toucher, d’une couleur jaune chamoïs. Essayé au chalu- meau, il éprouva facilement la fusion, et, en brülant, il répandait l’odeur spéciale de l'acide urique. Le résidu terreux par la fusion ignée, donnait, en se refroidissant, la perle blanc mat que fournit le plushabituellement le phos- phate ammoniaco-magnésien; cependant ce résidu, repris par l’eau distillée, communiqua à ce liquide une alcalinité prononcée. Était-elle due à la présence d’un urate soluble? L'analyse par la voie humide lui a donné des résultats d’où l’auteur a déduit la composition suivante er nom- bre ronds : acide urique, 94; albumine mêlée de mucus, 2; phosphate de soude, en notable proportion; chlorure de sodium, traces; phosphate ammoniaco-magnésien, 4. L'absence des sels de chaux et des sulfates, et la petite DE LA SOCIÉTÉ. 541 proportion de chlorure est assez remarquable, tandis que le phosphate de soude y était en quantité fort notable. S'y trouvait-il à l’état de phosphate double ou triple avec son congénère le phosphate ammoniaco -magnésien? C’est ce que les quelques centigrammes que l’auteur possédait, ne lui ont pas permis de songer à examiner. MÉCANIQUE ArPLIQUÉE. — Navigation sous-marine. — M. le docteur Payerne lit un mémoire qui indique les préoccupations et la faveur dont les pyroscaphes sous-ma- rins sont actuellement l’objet en Angleterre, en Espagne, en Autriche, en Russie, partout, en un mot, excepté en France. Ilindique d’unemanière circonstanciée la provenance des plans, d’après lesquels on a construit le bateau sous- marin qui a été vu par les expéditionnaires de la campagne dans la Baltique. Il explique pourquoi le bateau était inapie à la gucrre sous-marine. Le moyen de produire la vapeur à l'aide d’un foyer sans courant d'air, précédemment inconnu aux Russes, vient de leur être révélé. En parlant des services que rend le bateau plongeur, M. Payerne annonce la construction prochaine d’un nouvel appareil, qu'il nomme cloche hydraulique, et dont l'emploi plus géné- ral, améliorera la condition des travaux auxquels on l’appli- quera. L'auteur démontre notamment qu’à l’aide de cette cloche la fermeture d’un port par des jetées élargies en quais d'embarquement ne coûtcrait, dans le cas déterminé, que 0,60 du prix de revient du même ouvrage obtenu par les procédés usuels ; que la fermeture serait construite avec plus de régularité, plus de solidité, et qu’elle exposerait à moins d'accidents. (Voir p. 70). GÉOLOGIE. — M. Bonnissent présente un travail intitulé: Notes sur le gisement de quelques roches du département de la Manche ; ce travail est inséré dans le 4° vol. des mémoi- res de la Société, p. 281. QI D 19 ANALYSE DES TRAVAUX Séance du 9 février 1857. CHIMIE APPLIQUÉE — Analyse des cuivres employés au doublage des navires. — M. Besnou présente à la Société quelques observations à l’occasion d’une analyse qu'il a faite récemment d’un cuivre rouge provenant d'un des bâtiments de l’escadre russe sous les ordres de l’amiral Behrens. Il rappelle que, depuis nombre d’années, il a été appelé très souvent à examiner l’état de pureté des cuivres destinés au doublage des navires. Presque constamment, ces cuivres ne contenaient que de très faibles quantités de métaux étrangers , étain, plomb, zinc, fer, et surtout un peu d’arsenic, mois toujours dans des proportions minimes, et n'atteignant que rarement 1 0/0. Parmi ces cuivres, les uns résistaient plusieurs années à l’action corrosive de l’eau de la mer; les autres, au contraire, au bout d’un à deux ans, étaient profondément endommagés; et chose remar- quable, c’est qu’au lieu d’être superficielle et régulière, celte corrosion est souvent partielle et profonde, de sorte que la feuille est criblée de trous plus ou moins nombreux et petits, qui bientôt s’élargissent, tandis que certaines par- ties semblent relativement épargnées. L'examen qu’il vient de faire d’an cuivre provenant du doublage d’un des na- vires russes, lui a permis de constater la pureté presque absolue de ce métal. C’est avec peine qu’il est parvenu à obtenir des taches très minces et très petites, simulant l’ar- senic, avec une liqueur provenant de 20 grammes de cuivre. Îl n’y avait pas non plus de traces bien sensibles d’étain, de zinc, de plomb et de fer. Ce cuivre était d’une belle couleur rouge un peu orange, grenu à la sur- face, très flexible, non élastique, lorsqu'on le ployait modé- rément; 1l élait, conséquemment, difficile à rompre. Il paraît que ce cuivre élait appliqué depuis 4 ans, et qu'il Led k DE LA SOCIÉTÉ. 949 n'avait pas éprouvé une altération bien profonde. Il s'était usé régulièrement sur toute la surface et n’était point cri- blé de trous. Le cuivre français, qui a été soumis à un examen comparatif, ne contenait également qu’une faible quantité de métaux étrangers, quelques millièmes au plus d’étain ou de zinc; il donnait cependant avec netteté des taches arsenicales parfaitement caractérisées. Au lieu d’avoir l'aspect grenu de celui de Russie, sa surface était lisse; il résistait bien davantage à la flexion; il jouissait d’une élasticité assez notable et de plus de dureté, de rai- deur, ainsi que cela a lieu lorsque le métal à été écroui ou battu. L’on serait donc tenté d'admettre de prime abord que c’est à la présence des métaux étrangers qu’on devrait rapporter cette énorme différence dans l’état physique de ces cuivres. Si l’arsenic, l’étain, le zinc, le plomb, etc., sont suscep- tibles de communiquer la dureté au cuivre, de nuire à son passage au laminoir ou à la filière, ce ne saurait être à des doses aussi minimes, à moins de vouloir obtenir des fils ou des feuilles extrêmement minces, mais non pas des feuilles à doublage; car alors les bronzes, les laitons, le chrysocale, le maïllechort, et autres alliages analogues, dans lesquels ces métaux entrent en proportions souvent élevées, ne devraient plus être susceptibles des opérations de laminage ou tréfilerie ; l'expérience apprend le contraire. On fabri- que en effet des bronzes qui sont également destinés au doublage desnavires: ces bronzes résistent parfois 7,8 etmême 10 ans, et la même altération se produit sur certains bronzes, ainsique l'a constaté l’un de nos correspondants, M. Bobière, de Nantes, dans la brochure qu'il a publiée en 1853. Ce savant admet que cette altération est due à une inégale répartition de létain dans les bronzes, surtout quand la dose est trop faible; tandis que si la proportion d’étain est de 4 244 ANALYSE DES TRAVAUX à 5 p. 0/0, il se forme un alliage de composition identique dans toutes ses parties, en relations presque atomiques sans doute, dont la durée semblerait devoir être constamment le plus prolongée, et atteindre 7, 8 et 10 ans. Il admet, en outre, que la présence du zinc est susceptible d'améliorer les bronzes à doublage, en favorisant la répartition de l’élé- ment positif (Pétain) dans la masse métallique. Cette opi- nion, qui est basée sur de nombreuses analyses faites avec tout le soin etle talent possibles, n’est point complètement partagée par M. Besnou. Il ne croit pas devoir admettre que ce soit à une inégale répartition des quelques millièmes de métaux étrangers, que soit due la destruction rapide de cer- tains cuivres. Selon lui, la présence de ces métaux est sus- ceptible d’influer sur la durée, mais non pas d’une manière absolument directe. Dans le cas dont il s’agit, on est tenté de se demander si la conservation du doublage russe ne provient pas de ce que pendant la guerre, le bâtiment a séjourné dans la Baltique, dont la salure est bien moins considérable. Certes, cela a pu exercer une. notable influ- ence ; mais cela ne peut expliquer les différences énormes observées sur certaines parties du doublage d’un même navire. Si c'était dû à une différence dans le degré de salure de l’eau de mer, l'usure pourrait être plus ou moins prompte; mais alors laltération serait régulière dans sa marche; tandis que, le plus souvent, on voit que l'oxydation n’est pas régulière, que l'épaisseur ne diminue pas propor- tionnellement et uniformément, comme cela aurait lieu si Von avait affaire à une dissolution purement chimique; ce qui serait, à son sens, une circonstance des plus favorables. M. Besnou pense que linfluence des métaux étrangers, d’un peu d'oxydule de cuivre, d’un peu de soufre parfois, peut être réelle en ce que leur présence, surtout celle de Varsenic, rend le cuivre plus aigre, plus dur, et qu’alors le DE LA SOCIÉTÉ. 945 laminage exige plus de force, plus de difficulté, plus de pression, ce qui peut déranger l’état moléculaire, l'enchevé- trement, à bien dire, des fibres métalliques, le rendre moins parfait ; et alors ces métaux agiraient à la façon des quel- ques millièmes de charbon, de soufre, de phosphore, dans les aciers, le fer et la fonte. Il faudrait alors employer dans un temps donné, une plus grande force pour arriver au même degré d'épaisseur; c'est ce qui peut bien avoir lieu, aujourd’hui que l’industrie cherche à fabriquer vite, écono- miquement, plutôt que toujours soutenir une concurrence d'émulation pour bien faire. Dans ce cas, il y a des bour- souflures, des paillettes et autres vices de fabrication, que le poli de la surface empêche de bien apercevoir. Le cuivre russe, au contraire, présente un laminage quisemble moins parfait à la vue. Il n’est pas lisse, ne semble pas écroui; il annonce un laminage exécuté moins promptement et opéré à l’aide de recuits nombreux, ce qui le rend plus doux, plus flexible, et conséquemment il doit offrir moins des défauts qu’il a signalés, que tendrait à rendre bien plus nombreux le laminage fait à froid et sans recuits. D’après M. Besnou, le mode de fabrication actuellement suivi serait donc une des principales causes de l’infériorité des cuivres à doublage français. Sans oser se prononcer sur l'influence que peut exercer le zinc, au lieu de l’étain, dans la fabrication des alliages pour doublage, et s'appuyant sur les observations journalières que l'on peut faire sur le peu d’oxydabilité du cuivre jaune ou laiton, comparativement à celle du cuivre rouge, M. Besnou pense qu’il y aurait à espérer autant de durée avec des doublages en planches de laiton, qu'avec le cuivré rouge ou le bronze : et cette substitution procurerait une grande économie à la marine de l’État et du commerce. Aussi serait-il à désirer que des expériences, suivies sérieusement, fussent faites à cet égard par des personnes 546 ANALYSE DES TRAVAUX intéressées, mais après s'être assurées de la nature de l’al- liage, de la proportion des éléments constitutifs et de sa bonne fabrication. PHYsiQuE. — Force portante et aspirante des électro- aimants. —M. Th. du Moncel adresse à la Société une série d'expériences sur l’action dynamique des électro-aimants, expériences qui conduisent l’auteur aux conclusions sui- vantes : Quand on veut obtenir d’un électro-aimant une attraction à grande distance, il faut multiplier les éléments de la pile et le nombre des spires de l’hélice magnétisante. Cette conséquence prouve une chose dont personne jusqu'ici n'avait tenu compte: c’est que siles considérations de force des électro-aimants, que M. du Moncel a longuement dis- cutées dans son exposé des applications de l'électricité, enga- gent à enrouler peu de fil sur chaque fer d’électro-aimant et à le répartir sur plusieurs électro-aimants, on perd à cette disposition, sous le rapport de la force aspirante à distance. C’est donc une nouvelle considération qui doit entrer en ligne de compte dans la détermination de la longueur et de la grosseur du fil à enrouler sur les électro-aimants. Quant à la cause des phénomènes curieux que présentent les for- ces aspirantes et portantes des aimants, M. du Moncel rap- pelle l'explication qu’en a récemment donnée M. L.-L. Fleury, explication uniquement basée sur la distribution du magnétisme dans les aimants. M. du Moncel adresse également à la Société la descrip- tion de nouveaux perfectionnements qu’il a apportes à son mesureur électrique à distance. Séance du 9 mars 1857. ORNITUOLOGIE. — M. le D' Payerne donne lecture d'une Note pour servir àla Nosographiedes Pigeons.—«Silon ju- DE LA SOCIÉTÉ, 947 geait, dit l’auteur, des maladies des pigeons par ce qu’en dit Buffon, et après lui un auteur modeste, M. Bois, dont les observations portent le cachet de la bonne foi, on cnvieraitle sort de ces oiseaux, qui auraient le privilége de n'être sujets qu'à un nombre très limité d'accidents pathologiques, dont voici la nomenclature : la mue, la fausse mue, la diar- rhée, le polype, l'avalure, la goutte, l’apoplexie, le râle, l’indigestion, l’épilepsie, le chancre, la petite vérole, l’asthme et les vers. Mais d’une part, ces affections que M. Bois paraît considérer comme primitives dans l'espèce, ne sont pour Ja plupart que des symptômes d’autres maladies dont il n’indique pas lexistence; et d'autre part, la liste qu'on vient de lire est loin de remplir le cadre nosologique des êtres dont il est ici question. Mes observations sur cette matière ne datent que de 1852. Elles se bornent à dix couples et à leur filiation. Elles ont été vérifiées par l’au- topsie lorsqu'il s’est agi de maladies organiques. Si limité que soit ce champ d’études, il a sufli pour me convaincre que le pigeon est sujet à l’encéphalite, à la gastrite, à l’enté- rile, aux affections du poumon, du foie, à l’ascite, aux rhu- matismes, aux scrofules, à la paralysie et aux suites de ces divers cas pathologiques, notamment aux aberrations d’ins- tinct, dont je citerai un exemple à la fin de cette notice. Quoique le pigeon adulte ne soit pas à l'abri des affections que je viens d’énumérer, il est loin de payer un tribut aussi large que les élèves de un à trente jours. C’est surtout de la fin du premier septenaire au commencement du qua- trième, que les pigeonneaux contractent, surtout en hiver, les maladies qui leur sont si souvent funestes. Ces acci- dents s'expliquent quand on sait que, dès la fin du premier septenaire, les parents abandonnent le nid à intervalles de plus en plus répétés et de plus en plus longs, pour s’occu- per des soins à donner à une nouvelle progéniture. Dans 348 . ANALYSE DES TRAVAUX les heures d'abandon, les petits sont saisis par le froid et contractent des rhumatismes, des bronchites, et plus souvent qu'on ne Île supposerait, des hépalites. La paralysie et l’épilepsie succèdent assez souvent à l'encéphalite causée elle-même par la gastro-entérite. Comme je n’ai pas l'in- tention de faire ici un traité médical, mais seulement d’ap- peler la sagacité des ornithologistes sur un point jusqu'ici trop négligé, je n’entrerai dans aucuns détails descriptifs, et me bornerai au simple énoncé qui précède. — Toutefois, en raison de sa singularité, je citerai un fait pathologique, dont la cause primordiale fut une hépatite bénigne, et la cause secondaire une réaction de l'hépatite sur l’encéphale. J’ai rendu témoins de ce fait quelques amateurs de pigeons, qui, tous, m'ont assuré n'avoir jamais observé de cas ana- logue dans leur volière. Il s’agit d’un sujet mâle qui m'avait été donné tout jeune et bien portant, et qui, dès l’âge de deux mois et demi, commença à subir les atteintes de l'affection mentale dont je vais tracer les symptômes les plus saillants. Ce jeune pigeon s’imaginait, je le suppose, qu’une femelle lui présentait son bec pour le solliciter à d’affectucuses caresses. Ce qui me porte à admettre cette supposition, c’est qu'il paraissait chercher le bec de la com- pagne supposée qu’il croyait près de lui, et comme il ne sai- sissait rien de matériel, à chaque tentative il faisait un pas en avant, jusqu’à ce qu'il fût arrêté dans sa marche par quel- que obstace, qui ne mettait pas toujours fin à ses haïlucina- tions. J'espérais que cette singulière maladie céderait à la possession d’une compagne réelle, que les circonstances ne n’ont permis de lui donner que lorsqu'il eut atteint l’âge de cinq mois. Cet espoir ne s’est pas réalisé. Tandis qu'il se trouvait en proie aux effets de son imagination, s’il arrivait que sa compagne effective vint le solliciter à son tour, il ne l’apercevait même pas, et il passait insensible devant Ja réa- PP of ant tt (À on Le nil DE LA SOCIÉTÉ. 349 lité, pour poursuivre une ombre toujours insaisissable, Enfin, il est mort victime d’une dernière hallucination, durant laquelle il a succombé sous la griffe d’un chat, dont il ne s'était pas méfié. » GÉOGRAPHIE. — M. de Lapparent, chargé à la dernière séance d'examiner un ravail relatif à l'existence probable d’un nouveau passage praticable, au moins pendant une partie de l’année, au Nord de Amérique, présenté par M. Georgette du Buisson, lieutenant de vaisseau, fait son rap- port sur ce mémoire intéressant. Dans ce rapport, M. de Lapparent discute les raisons invoquées par l’auteur en fa- veur de l’existence de ce passage, et la marche à suivre pour le découvrir, marche entièrement opposée à celles qu'ont suivies jusqu’ici les explorateurs des régions arcti- ques. M. de Lapparent termine son rapport en proposant à la Société d'admettre M. Georgette du Buisson au nombre de ses membres titulaires. Ses conclusions sont adoptées. ENTomoLoGie. — M. le D'. Guiffard fait un rapport sur une nolice, présentée à la séance du 9 février dernier, par M. Eyriès, officier d’infanterie de marine. Cette notice concerne l'histoire naturelle du Morpho idomeneus, l’un des plus intéressants lépidoptères dela Guyane. M. Guiffard propose à la Société d'admettre au nombre de ses membres titu- laires l’auteur de cetravail, aussi remarquable au point de vue scientifique qu’attrayant sous le rapport littéraire. PHYSIQUE DU GLOBE. — M. Liais adresse à la Société la description d’un appareil destiné à puiser de l’eau de mer à une profondeur connue, pour en étudier la salure et la den- sité. (Ce mémoire est inséré dans le 4° volume des Mémoi- res de la Société, p. 281). ANALYSE DES TRAVAUX el © (o— Séance du 13 avril 1857. CHIMIE APPLIQUÉE. — Analyse d’un guano.—- Au moment où plusieurs journaux du département de la Manche an- noncent la vente de guanos garantis de première qualité, M. Besnou rappelle qu’il en examina, pour la première fois il ya plus de vingt ans, une sorte qui avait été adressée par le gouvernement comme provenant du Pérou. Elle contenait, au plus 2 à 5 0/0 de sable, 29 à 50 0/0 de phosphate de chaux, 4 à 5 0/0 de sels solubles à l'eau à bases de potasse, de soude, d'ammoniaque (chlorures ct sul- fates), et 54 à 55 0/0 de matière organique, riche en acide urique,; le reste en humidité. Ce guano donna à l'analyse ul- time plus de 18 0/0 d’azote. Depuis cette époque, M. Besnou a eu l’occasion de répéter cet essai sur un autre guano qu'on lui remit également comme provenant du Pérou. L'analyse, en effet, donna des nombres assez concordants avec ceux qui précèdent. — Tout récemment, un de ses amis l’a prié d'examiner un échantillon qu'il avait reçu comme guano du Pérou très pur et de première qualité. L'analyse, qui diffère très notablement des deux qui précèdent, lui a donné pour résultat approximatif ; Humidité, 6,25 Résidu siliceux (sable), 17,20 Sels solubles à l’eau, 3,9 Matière organique, 99,00 Phosphate de chaux mêlé de carbonate, 58,00 100,00 L'analyse ultime n’a pas donné 10 0/0 d'azote. Evidemment, ce guano, si on le compare aux deux pre- miers, ne saurait être considéré, sinon comme ayant une même origine, du moins comme ayant une même valeur DE LA SOCIÉTÉ. 91 agricole. I ne représente, en effet, que 60 à 65 p. 0/0 de la richesse des premiers. Il devient donc important pour l'acheteur de connaître la valeur réelle du guano qu'on lui livre, et pour le vendeur d'en faire connaître la composition exacte, afin d'éviter aux deux intéressés des débats qui con- duisent en définitive à une perte réelle, même pour Île gagnant. CHIMIE APPLIQUÉE. — Analyse du minerai de fer de Hain- neville. — M. Besnou fait part à la Société de l’examen qu’il a fait, il y à environ un an, d’un minerai de ferrolignite trouvé à Haincville, près la Lande-Misère. Ce minerai, peu hydraté, lui semblerait être une sorte d’hématite schisteuse, dont l’oxyde ferrique serait intimement combiné aux élé- ments silico-argileux da schiste vert au milieu duquel il est enclavé. Les acides les plus énergiques, notamment l'acide chlorbydrique, qui dissout la limonite de Sauxmesnil avec beaucoup de promptitude, et attaque assez vigoureusement le fer oxydé magnétique de Diélette, n’agit qu'avec difficulté sur le minerai de Hainneville. Cette résistance à la décom- position justifie l'opinion de l’auteur et la classification qu’il semble en faire dans les schistes très ferrifères. Ce minerai est complétement exempt de soufre, de phosphore et d’ar- senic; il devrait donc donner un fer d'excellente qualité, mais la combinaison intime qu’il signale lui semble devoir en rendre l'exploitation industrielle difficile et peu profi- table, surtout si l’on réfléchit qu’il ne saurait faire concur- rence en ce moment aux minerais de Diélette, de Saux- mesnil, de la Picrre-Buttée, qui sont très riches en fer, très faciles à réduire, et sont” également exempts d'éléments phosphorés, sulfurès et arseniqués. L'analyse lui a donné, pour les minerais de Sauxmesnil, de 70 à 98 0/0 d'oxyde de fer, et 50 seulement 0/0 de ré- sidu insoluble aux acides. Le minerai de Diélette contient 452 ANALYSE DES TRAVAUX de 80 à 85 0/0 d'oxyde de fer magnétique, et de 25 à 20 0/0 de résidu sableux. L’échantillon de Hainneville, sur lequel M. Besnou a opéré, était choisi et devait être classé parmi les plus riches en fer; il lui a donné les résultats qui suivent : Oxyde ferrique, 64,75 Résida siliceux insoluble, 29,90 Alumine. 1,93 Eau de combinaison, 3,05 Perte. 0,55 100,00 PaYsiOLOGiE VÉGÉTALE. — M. Thuret lit à la Société un mémoire contenant l'exposé de ses recherches sur la forma- tion de la membrane qui recouvre les spores des fucacées. (Impr. dans ce volume, p. à.) Séance du 19 mai 1857. BOTANIQUE. — M. Bertrand Lachênée signale à Cher- bourg l’Anagallis carnea Schrank, dans les champs du litto- ral; le Lamium amplexicaule L., dans le chantier Chante- reyne; le Trifolium maritimum Huds., sur les glacis du port militaire, entre les fossés et la mer. Il à trouvé aussi dans les environs de l’hôpital de la marine, la var. decipiens Koch du Lamium purpureum L. MÉTÉOROLOGIE. — M. Liais adresse à la Société la des- cription d’un bolide observé le 12 décembre 1851 à Cher- bourg et à Paris, suivie d'observations sur la détermination de la trajectoire des bolides. (Ce travail est inséré dans le 4° volume des mémoires de la Société, p. 504.) PaysiQuE APPLIQUÉE. — M. Th. du Moncel donne quel- ques indications sur un nouveau système pour accroitre la force aspirante des électro-aimants dans les appareils télé- DE LA SOCIÉTÉ. 329 graphiques et autres appliquées dans le but d'obtenir des réactions électro-mécaniques. Ce système consiste dans l’ad- dition d’un aimant persistant agissant sur l’armature des électro-aimants dans un sens qui ne contrarie pas l'attraction de ceux-ci. (L’explication de ce système a été publiée dans le journal La Science.) CHIMIE APPLIQUÉE. — Cal des chaudières à vapeur. — L'an dernier, M. Verjus, mécanicien au port, annonça à la Société les heureux effets que produisait l'emploi du sel de soude (sel des savonniers) pour empêcher la formation du cal dans les chaudières à vapeur alimentées par l’eau doucé. Ce procédé a été on ne peut plus satisfaisant. Depuis une année d'usage continuel, les chaudières ont été exemptes de dépôt et dans un très grand état de propreté. Ces résultats importants sont relatés dans une lettre de M. Verjus adressée à la Société. Après la lecture de cette lettre, M. Besnou annonce à la Société qu'il a reconnu, par expérience directe, que l’ébullition du cal des chaudières à vapeur avec une dissolution de sel de soude, amène la dissolution de ce cal; et, à fortiori, le sel de soude doit empêcher la formation du cal dans les chaudières, ce que l'expérience vérifie. Séance du 8 juin 1857. CHIMIE APPLIQUÉE. — Cal des chaudières à vapeur. — M. Kuhilmann, de Lille, adresse à la Société une lettre dans laquelle il réclame la priorité de l'emploi des carbonates al- calins pour éviter l’incrustation des chaudières à vapeur. M. Besnou appelle l'attention toute spéciale de la Société sur celte réclamation, et fait observer qu'il ignorait complé- ment ces travaux de M. Kubhlmann, lorsqu'il a indiqué le carbonate de soude comme pouvant empêcher les dépôts terreux et salins dans les chaudières à vapeur; mais il fait 23 354 ANALYSE DES TRAVAUX remarquer que l’explication que donne l’illustre chimiste de Lille est bien différente de celle qu’il a développée devant la Société. Il saisit cette circonstance pour informer la So- ciété qu’il a eu occasion de vérifier l’action avantageuse que produit le carbonate sodique en agissant sur le cal lui-même. L’ébuilition de ce cal avec le sel alcalin donne lieu à sa désagrégation, à la formation d’un savon soluble et à la précipitation d'un dépôt pulvérulent, très divisé et sans cohésion. GÉOLOGIE. — M. Bonnissent adresse la première partie d’un Mémoire ayant pour titre : Essai géologique sur le dé-" partement de la Manche. TOPOGRAPHIE BOTANIQUE. — MM. Besnou ct Bertrand La- chênée présentent à la Société le Gaudinia fragilis P. de Beauv., qu’ils ont trouvé parfaitement spontané à Cher- bourg, dans la plaine du port militaire. MM. Jardin et Ber- trand Lachênée ont recueilli Orobanche rapum Thuill., à Virandeville, dans le vallon de la Beslière ; cette espèce y croît sur les racines de l’Ulex europœus L. Ils ont aussiob- servé dans les lieux incultes de Chantereyne une plante qui n'avait pas encore été trouvée à Cherbourg, et qui n'avait encore été vue que dans le sud-ouest de son arrondisse- ment : le Centaurea calcitrapa L. PHARMACIE CHIMIQUE. — Préparation de la dextrine. — M. Besnou fait savoir à la Société que plusieurs médecins se plaignent souvent de la mauvaise qualité de certaines dextrines du commerce destinées aux usages chirurgicaux. Il indique le moyen de préparer avec économie, dans toutes les pharmacies, ce produit si utile dans les graves accidents qui réclament son emploi. Il fait ressortir l'inconvénient de demander à la droguerie cet agent, appeléà rendre desser- vices signalés quand il est de bonne qualité, tandis qu'il devient inutile et qu'il peut présenter même de graves in- DE LA SOCIÉTÉ. 355 convénients quand la viscosité et la solubilité laissent à dé- sirer. Pour l'obtenir, il suffit d’humecter aussi légèrement que possible de la fécule de pommes de terre avec de l’eau acidulée avec un à deux millièmes d’acide azotique, de ma- nière à pouvoir en former des boules de la grosseur d’un œuf. (Il n’est pas indifférent de substituer l’amidon de fro- ment ou des autres céréales à la fécule de pomme de terre.) On laisse sécher à Pair ou à l’étuve ces boules jusqu'à ce qu’elles soient réduites spontanément en poussière. Cette fécule nitrique est ensuite desséchée par petites portions, avec soin, dans une bassine plate en fonte ou en cuivre, à une température qui ne doit pas dépasser 12° à 43°. Il est essentiel d’agiter constamment la masse. On chauffe jusqu’à ce qu'il ne se produise plus de vapeur, ou mieux jusqu’à ce que la dextrine ait pris une nuance jaune chamois clair. Il est indispensable de fractionner les doses et de n’opérer que sur # à 500 grammes à la fois : de cette façon, la conduite de l’opération est facile, et l’on obtient alors une poudre qui happe fortement à la langue, la dessèche, forme un mu- cilage gluant et adhésif. Elle a perdu sa saveur primitive- ment amylacée, qui à fait place à une saveur légèrement douce et comme sucrée. Délayée avec l’eau, elle doit donner une pâte à peu près transparente, de couleur de miel jaune, très gluantc, sans aucur.e apparence de granules féculents. Au liea de donner, comme la fécule incomplètement trans- formée en dextrine, une belle et riche couleur bleu vif, lorsqu'on la traite par la solution d’iode, elle ne contracte qu'une nuance bleue rougeâtre, bien moins intense. Ces caractères permettent à cux seuls de reconnaître une dex- trine bien préparée et susceptible de remplir avec avantage toutes les indications chirurgicales qui réclament son emploi. ANALYSE DES TRAVAUX OT (bd (en Séance du 15 juillet 1857. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la production de mouve- ments uniformes pour les appareils chronographiques. M. Emm. Liais communique à la Société une nouvelle dis- position d’ailettes destinées à régulariser la marche des ap- pareils mis en mouvement par la chute d’un poids. Ces ailettes se composent de portions de cylindre présentant leur concavité dans le sens du mouvement. Elles peuvent se fer- mer de manière à n’offrir de résistance que par leur tranche, et elles sont naturellement fermées par des ressorts dont on peut régler la force à volonté. De cette manière, quand l’ap- pareil se met en marche, les ailettes n’offrent d’abord qu'une résistance presque nulle, la vitesse augmente donc rapide- ment jusqu'à ce que la force centrifuge qui tend à ouvrir ces ailettes fasse équilibre aux ressorts qui les tiennent fermées, alors les ailettes commencent à s'ouvrir. Or si les ressorts sont disposés de telle manière que leur tension varie peu depuis la fermeture jusqu’à l'ouverture totale des ailettes, on voit qu'il se crée une résistance qui varie dans un trés grand rapport pour un faible accroissement de vitesse, de sorte que le mouvement ne peut s'éloigner beau- coup de la régularité. On peut encore obtenir des mouve- ments constants et uniformes par l'emploi du pendule coni- que. Un mouvement semblable existe dans le chronographe de l'Observatoire de Greenwich. Il est facile de voir que si le pendule conique est supporté par une suspension Cardan et obligé de décrire un cercle de rayon constant, parce que sa pointe inférieure est engagée dans une roue horizontale, et si de plus un pendule ordinaire a sa tige invariablement fixée au premicr axe de la suspension Cardan, disposition qui existe à Greenwich, le mouvement du pendule ordinaire a lieu (aux termes près du second ordre) en suivant la même Q1 (1 | DE LA SOCIÉTÉ. loi des vitesses que s’il était libre, pendant que le pendule conique se meut d’un mouvement uniforme. Par celte dis- position, on voit qu'en entretenant par la chute uniforme d’un poids le mouvement du pendule conique, en agissant sur sa roue, on entretient en même temps le mouvement du pendule ordinaire, qui devient ainsi une horloge sans échap- pement. Les amplitudes sont nécessairement constantes par construction, mais M. Liais fait voir que ceci, loin d'être un avantage, est un inconvénient, car si, par suite des résis- tances, la vitesse de rotation du pendule conique tend à varier, il en résultera sur le pendule ordinaire un effet de même nature que si la gravité avait changé, ce qui, quoique à amplitude constante, change la durée de Poscillation. M. Liais remédie à cet inconvénient par une construction qui permet à l'angle du cône du pendule conique de varier, de par suite à l'amplitude du pendule ordinaire de changer. Lors donc que la force augmente, l'amplitude peut augmen- ter, ce qui tend à détruire Paction due à l'accélération du moteur. L'analogie avec l'horloge devient alors plus grande. Cette disposition peut être employée avec grand avantage toutes les fois qu’une horlorge doit produire un grand tra- vail, soit pour conduire les papiers d'instruments enregis- treurs ou pour mener une machine parallactique ou enfin pour établir des courants électriques. La variation de l’angle du cône est obtenue en ce que la pointe du pendule coni- que au lieu de s'engager dans un rouage est reliée avec une autre tige par une articulation qui lui permet de tourner en tous sens, l’autre extrémité de cette seconde tige étant en- gagée dans une rainure de l’axe de la roue motrice. Au lieu de cette rainure, il vaut mieux employer une série d’articu- culations, ce qui donne lieu à moins de frottement. Au lieu d’axes ou de couteaux pour les suspensions Car- dan, M. Liais décrit un système de suspension à ressorts 558 ANALYSE DES TRAVAUX analogue à celui qu’il a employé pour les contrepoids de l'horloge électrique qu’il a établie à l'Observatoire de Paris. ÉLECTRICITÉ APPLIQUÉE. — Transmission électrique de l'heure par les horloges ordinaires. — M. Liais, après avoir rappelé à la Société les calculs qu'il a faits antérieurement sur le mouvement du pendule soumis à l’action de forces étrangères à la gravité, insiste sur la nécessité dans les appa- reils à transmission électrique, de faire faire très peu de travail à l'horloge si on ne veut pas altérer sa marche. En général, la transmission devra être faite par un moteur spé- cial qui n’agira pas sur le balancier. Par cette disposition on pourra arriver à transmettre l'heure par des courants magnéto-électriques, ce qui est impossible avec quelque précision en employant dans ce but les mouvements du pen- dule comme on l’a proposé plusieurs fois. M. Liais décrit une disposition qui permet d'établir une transmission de ce genre. GÉODÉSIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la verticale. — Dans un Mémoire lu à une séance publique de la Société académique de Cherbourg, en octobre 1851, M. Liais a présenté de nombreuses remarques sur la direction de la verticale, spécialement relativement à l'influence de la lati- tude sur la verticale; il a examiné les conséquences qui résultent de la courbure de la verticale, courbure qui fait que les points de même latitude situés dans un même méri- dien et d'altitude différente,ne sont pas sur une même ligne droite verticale. De plus, il a fait voir que laplatissement terrestre a dû aller en diminuant à mesure que le globe s’est refroidi. Les affaissements du sol ont donc été plus grands à l'équateur que dans les régions polaires, ce qui s'accorde avec ce fait que les plus hautes montagnes sont dans les régions intertropicales. Enfin, il résulte de la courbure des verticales, qu’il y a une petite réfraction au zénith dans le sens du méridien. DE LA SOCIÉTÉ. 259 M. Laais annonce à la Société qu'il a continué ses travaux sur la verticale, et il examine l'influence de la lune et du soleil sur la direction du fil à plomb. Par cette influence très petite, la direction de la verticale peut varier d’un qua- tre-vingtième de seconde d’arc environ autour de sa posi- tion moyenne. Sans les trépidations du sol, cette variation serait facile à constater à l’aide du niveau interférentiel de l’auteur. L'influence de la lune et du soleil ne se manifeste pas seulement sur la direction de la gravité. Elle a lieu aussi sur lintensité. Il en doit résulter une période dans le mou- vement des horloges, mais cette période est excessivement pete et reste dans les millièmes de seconde. On pourrait augmenter son effet en employant des pendules très pesants, dans lesquels l’effet de la gravité serait annulé presque com- plètement par une autre force constante, parce que les variations de la force faisant osciller le penduie, ne seraient plus alors négligeables par rapport à cette force. Il est très difficile d'établir mécaniquement une condition semblable, M. Liais indique cependant une disposition à l’aide de laquelle une expérience pourrait être tentée. Elle consiste à faire agir sur le pendule en sens inverse de la gravité une force provenant d’un ressort très puissant, dont le cen- tre d'action serail très loin au-dessus du point de suspension du pendule, de sorte que les forces resteraient sensiblement parallèles, les oscillations étant d’ailleurs très petites. Un manomètre à liquide disposé dans la couche de tem- pérature invariable, et muni d’un appareil interférentiel pour faire apprécier les moindres variations du niveau, pourrait également servir à reconnaître les variations de l'intensité de la gravité. ÉLECTRO-CHIMIE ET PHYSIQUE. — Energie électrolytique des courants d'induchion. — M. L. L. Fleury fait la com- munication suivante : « Si l’on interpose dans le circuit voltaï- 560 ANALYSE DES TRAVAUX que destiné à décomposer l’eau ou un autre corps, un appa- reil d’induction, l'énergie électrolytique du courant y gagne beaucoup, mais aussi la dépense de la pile est beaucoup plus grande. M. Despretz a même démontré récemment par expérience que l'accroissement de puissance ainsi obtenue est inférieur à l’augmentation de dépense de la pile, de sorte que, en réalité, l'intervention de l'appareil inducteur est nuisible. Ce résultat des expériences de l’illustre physi- cien est d'autant plus intéressant qu’il est en parfait accord avec la théorie qui aurait pu le prévoir. En effet, supposons que Paction du courant soit accrue par l'emploi d’un appa- reil d’induction mis en jeu par le courant, on aurait là une force qui se serait augmentée d’elle-même par son emploi, ce qui est absurde et conduit immédiatement au mouve- ment perpétuel. Le même raisonnement explique parfaite- ment l’instantanéité des courants d’induction, car si ces cou- rants étaient permanents et ne se manifestaient pas seule- ment au commencement et à la fin de l’action inductive, mais persistaient aussi longtemps que le courant électrique et magnétique se maintiendrait, on aurait encore là l’exem- ple d’une force croissant indéfiniment par elle-même, ce qui nous conduit à labsurde conséquence ci-dessus énoncée. Séance du 10 août 1857. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.— M. Thuret présente à la Société un mémoire sur la reproduction de quelques algues appar- tenant à la tribu des Nostochinées. (Imprimé dans ce volume, p- 14) ANATOMIE VÉGÉTALE. — M. Ad. Chatin adresse à la Société un mémoire sur l’anatomie du rhizome, de la tige et des feuilles des plantes aériennes de l'ordre des Orchidées. (Imprimé dans ce volume, p. 35.) DE LA SOCIÉTÉ. 561 BoTANIQuE. — M. Ed. Jardin présente à la Société la partie botanique de ses études sur l’histoire naturelle de l'archipel des Marquises. (Impr. dans ce volume, p. 289.) TOPOGRAPHIE BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachônée in- forme la Société qu'il a découvert, en Juillet dernier, dans un champ sablonneux, vers Sennecey, le Vicia varia Host., plante nouvelle pour la flore de Normandie. Séance du 414 septembre 1857. INDUSTRIE. — Cloche hydrauligne. — M. le D' Payerne lit un mémoire sur la substitution de emploi d’une cloche hydraulique récemment inventée par lui, à emploi de son bateau plongeur. (Imprimé dans ce volume, p. 70.) Séance du 5 octobre 1857. BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachênée annonce à la Société qu’il a découvert dans l'arrondissement de Cher- bourg deux plantes fort rares, non encore signalées en Normandie; l’une est le Fumaria Wirtgeni Koch, trouvé le 16 août dernier dans les champs à Herqueville; l’autre est le Polypogon littoralis Sm., rencontré le 6 septembre, avec le Polyp. monspeliense Desf., dans les endroits maré- cageux du rivage de Gatteville, entre le Phare et Barfleur. Séance du 2 novembre 1857. ÉLECTRICITÉ ET MÉCANIQUE APPLIQUÉES. — Mouveau sys- tème d’horloges publiques, par M. L. L. Fleury — Quoi- que déjà nombreuses, les applications de l'électricité sont certainement appelées à se multiplier encore. L’horlogerie publique, en particulier, pourrait changer de face par un 62 ANALYSE DES TRAVAUX judicieux emploi de lélcectro-magnétisme. En effet, la partie chronométrique de ces appareils serait susceptible de se remplacer sans difficulté, et avec une grande économie, par une horloge d’appartement qui, à l’aide d’un compteur électrique, transmettrait l'heure au cadran extérieur, avec toute l’exactitude désirable. Cependant la complication du système actuel de sonnerie rendrait encore onéreuse pour beaucoup de communes, l'acquisition d’une horloge publi- que, s'il n'était pas possible de simplifier ce point impor- tant. La nouvelle disposition, proposée par l’auteur, ne comporte qu’un seul appareil, qui sonne et les heures et les quarts. En voici la description: Soit un disque ou une roue qui, à l’aide d’un poids moteur, tourne autour de son axe dans un plan vertical. Concevons par la pensée ce disque divisé en secteurs égaux, sur chacune de ses faces, par dix-neuf rayons. Sur l’une des faces, que nous désignerons par A, près de la circonférence, sur les rayons supposés et perpendiculaire- ment au plan du disque, sont placées dix-neuf chevilles motrices. Sur la seconde face B. du disque, sont tracés quatre cercles concentriques entr’eux ainsi qu’au disque lui- même, et le plus grands possibles. Aux points d’intersec- tion de ces cercles avec quelques-uns des dix-neuf rayons précités, sont placées des chevilles d’arrêt perpendiculaires au plan du disque. Le tableau suivant fait voir le nombre et la position de ces chevilles d'arrêt. N° des rayons portant des chevilles d'arrêt, 1°" cercle 4, 9,145 2 — 3, 11 SO — | 1 4 — 19 Soit encore une tige tournant sur son axe comme un arbre de machines, et divisée en quatre parties respective DE LA SOCIÉTÉ. 565 ment correspondantes aux quatre cercles de la face B du disque sur ces quatre divisions de la tige sont réparties iné- galement douze palettes, qui font avec l’une quelconque d’entr’elles, prise point de départ, des angles qui sont des multiples entiers de 30°. Le tableau suivant fait voir facile- ment les dispositions relatives de ces palettes. Divisions de la tige. Nombre des palettes. Anzles respectifs des palettes d'une mème divisicn. 1" division. 6 0°, 50°, 60°, 240°, 270°, 300° 2 — 4 90°, 120°, 180°, 210° S — 1 150° 4 — 1 90° Revenons maintenant aux chevilles motrices. Ces dix-neuf chevilles motrices font agir le marteau des heures, une cheville fait frapper un coup de marteau, et de plus, pendant que sonnent les quarts compris entre deux heures consécutives quelconques, il passe trois chevilles motrices qui, par un procédé convenable, sont sans influence sur le marteau des heures. Ceci bien compris, on voit qu'après lesheures 1,2,5, 4, 5,6, 7, 8,9, 10,11, 12, les che- villes motrices des rayons n° 4, 9, 45,3, 11, 1,11,5,15, 9, 4, 19 viennent de passer immédiatement par le point d’un repère supposé. Or ces rayons sont précisément ceux qui portent les chevilles d'arrêt de la face B. du disque. A cha- que heure, l’une des chevilles d'arrêt rencontre une des palettes de la tige, ce qui fait tourner cette tige de trente degrés ou, ce qui est la même chose, d’un douzième de la circonférence, et, par suite, après douze rencontres pareilles, après douze heures, la tige et le disque sont revenus à leurs positions initiales. Un second disque, plus petit que le pre- mier, s'engrène sur celui-ci, il porte un nombre indétermi- né de chevilles motrices, destinées à faire agir les mar- teaux des quarts. Il passe dix chevilles du petit disque par un repère fixe, pendant qu’il n’en passe que trois du grand 964 ANALYSE DES TRAVAUX disque. Un système d'embrayage et de désembrayage simul- tanés place le marteau des heures sous l’action des chevil- les motrices du grand disque et soustrait en même temps les marteaux des quarts à celle des chevilles du petit dis- que. Un mouvement inverse produit un effet opposé, c’est- à-dire qu’il paralyse le marteau des heures et rend actifs ceux des quarts. Il est facile de comprendre maintenant, sans en faire une description, que la rotation partielle de la tige à palettes peut déterminer l'arrêt du grand disque et, par conséquent, celui du petit qui lui est engrené, ainsi que le désembrayage du marteau des heures et l’embrayage de celui des quarts. La roue de l'aiguille des minutes provoque ensuite, en temps opportun, la percussion de tous les quarts. Une petite roue détermine, à chacune de ses révolutions, le désembrayage des marteaux des quarts et l’embrayage de celui des heures. Or comme chaque coup du dernier mar- teau des quarts fait tourner cette rouc d’un dixième, il en résulte, qu'après dix coups, c’est-à-dire après une heure révolue, elle produit l'effet voulu. Cette description, on le sent aisément, n’est pas restreinte à un système rigoureuse- ment déterminé. Le nombre des chevilles motrices du grand disque pourrait être différent ; le rapport des chevil- les agissantes du petit disque à celui des chevilles inactives du grand disque, pendant que les quarts sonnent, pourrait être modifié. C’est seulement pour éviter une abstraction entraînant trop de longueur dans son exposé, que l’auteur a supposé des valeurs numériques, sans influence sur le prin- cipe essentiel de son système. Il a également omis, ci-des- sus, tous les détails du mécanisme, que peut aisément conce- voir et exécuter la pratique vulgaire. Il est bon de remar- quer que ce système peut également bien s'appliquer à toutes les horloges et pendules, soit électriques, soit ordinaires. DE LA SOCIÉTÉ. 56 Séance du 7 Décembre 1857. HYDROGRAPHIE ET VOYAGES. — M. Jardin fait un rapport sur deux mémoires de M. H. Jouan, lieutenant de vaisseau, ex-commandant particulier de l'établissement français de Nukubiva. Un de ces mémoires à pour titre : Notes sur la navigation dans l'archipel des Marquises. L'auteur qui, pendant un séjour de 5 ans 1/2 aux Marquises, a visité sou- vent les principaux points de cet archipel, # a mis en ordre les observations qu'il a receuillics sur la navigation. Ce travail, remis par le ministre de la Marine au dépôt des cartes et plans, y fut reçu avec d'autant plus de faveur, qu’à l'exception des plans des deux ports les plus fréquentés, le dépôtne possédait aucun documentsur ces parages. D’après le rapport du comité hydrographique, il sera imprimé dans les Annales hydrograplaques, etilsera fait un tirage à part pour le service de la flotte. Le second mémoire, ayant pour litre : De l’Archipel des Marquises en 1856, a été écrit dans le but de fournir à l'administration de Taïti des documents dont elle était entièrement dépourvue. L'auteur y expose l’état actuel de l'archipel, sa constitution géologique, ses proluctions naturelles, les mœurs des habitants. Il s’est attaché surtout à rectifier des erreurs géographiques, à ren- dre aux localités leurs noms véritables, c’est-à-dire ceux sous lesquels elles sont désignées par les naturels, pour faire disparaître la confusion qui existe sur les cartes, et qui pro- vient de ce que chaque navigateur s’est cru obligé d’em- ployer des noms nouveaux que personne ne connaît dans le pays. Ce mémoire, déposé à la direction des colonies, sera publié dans la Revue coloniale, en 4 parties, dont la pre- mière vient de paraitre dans le numéro du 1°" décembre. Ces travaux, fruit des propres observations de l’auteur, sont destinés à combler une lacune dans Phistoire des archipels de l'océan Pacifique. 366 ANALYSE DES TRAVAUX BoraniQuEe. — M. Bertrand Fachènée a trouvé, le 15. novembre, le Crithum maritimum L. sur le littoral pier- reux situé sous les glacis du port militaire. Les rochers de Querqueville, à 6 kilomètres de Cherbourg, avaient été jusqu'alors le point le plus rapproché de cette ville où l’on cût observé cette ombellifère. BOTANIQUE. — M. Le Jolis communique à la Société une liste de quelques plantes intéressantes qu'il a trou- vées récemment aux environs de Cherbourg, et parmi lesquelles il signale plus particulièrement : Rosa cuspidata M. B., R. dumalis Bechst., Viola nemoralis Jord., V. subcarnea Jord., V. luteola Jord., V. obtusiflora Jord., Erophila brachycarpa Jord., E. majuscula Jord., E. glabrescens Jord., (alium dumetorum Jord., Hieracium pseudosciadum Bor., Polygonum hydropiperi- dubium Gren., Rhynchospora alba Vahl., Aira multicul- mis Dum., AgropYrum campestre Godr. et Gren. PHYSIQUE CÉLESTE.— M. Emm. Liais envoie à la Société la notc suivante sur latmosphère du soleil : « Dans la mécanique céleste, Laplace dit, et depuis lui tous les géomè- tres ont répété, que l'atmosphère du soleil ne peut s'étendre au-delà de la limite où la force centrifuge, due à la rota- tation, ferait équilibre à la pesanteur vers le soleil. Cette limite est la distance où une planète de masse négligeable ferait sa révolution dans le temps d’une rotation du soleil. En la calculant, on trouve qu’elle est d'environ les 47 cen- tièmes de la distance de la terre au soleil, de sorte que l'atmosphère solaire ne pourrait pas nous paraître s'étendre à plus de 9 degrés de ce corps. M. Liais fait remarquer que toutes ces déductions reposent sur un pure hypothèse, dont la fausseté est parfaitement démontrée, à savoir : l’exacti- tude absolue de la loi de Mariotte pour toutes les densités, ou en d’autre termes, l'existence de la force répulsive dans les gaz, quel que soit leur degré de dilatation. DE LA SOCIÉTÉ. : 367 Dans le tome HE des mémoires de la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, page 238, M. Liais a donné la formule qui fait connaître la densité en fonction de la pression d’une masse gazeuse, formule dont la loi de Mariotte n’est qu'une approximation. Cette formule fait voir que, dans le cas d’une pression nulle, il existe en- core une pression sensible, et que pour obtenir une densité plus faible, il faudrait une pression négative, c’est-à-dire qu’il existe une force de cohésion dans les gaz lorsqu'ils sont dilatés à un certain dégré. C’est cette force de cohé- sion qui explique la limitation des atmosphères que l’on ne pourrait concevoir sans elle. Partant de là, la conclusion de Laplace doit être complètement changée, car à partir de la distance où la force centrifuge est égale à la pesanteur, il reste encore à vaincre la force de cohésion avant que l'atmosphère ne sc répande dans l’espace. L’atmosphère a donc une étendue dépendant entièrement de l'intensité de cette force de cohésion, et elle peut s’aplatir et former un anneau présentant l'aspect de la lumière zodiacale, si on sup- pose cette cohésion suffisante. En réalité, un gaz soumis à de très faibles pressions est semblable à un liquide de den- sité excessivement faible; sa loi de compression, à ces limi- tes, lorsqu'il n’est soumis qu'à la pression résultant de son poids, est semblable à celle des liquides, comme le prouve la formule de l’auteur. Ce n'est que quand l'épaisseur de- vient très grande que la formule se rapproche de la loi de Mariotte. A l’appui d’une immense étendue de l'atmosphère solaire, on pourrait citer des observations de M. F. Smyth tendant à démontrer qu'à 12 degrés du soleil il y a une refraction sensible, et des calculs de M. Le Verrier tendant à établir que la planète Mercure n'obéit pas uniquement dans son mouvement à l'attraction du soleil et des planètes, mais paraît recevoir une force accélératrice d’un milieu 568 ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. dans lequel elle serait plongée et qui tournerait plus vite qu'elle. Il est vrai que cette anomalie du mouvement moyen de Mercure pourrait s'expliquer sans supposer que la lumière zodiacale fût un gaz, mais en admettant, comme M. Biot, qu’elle serait composée de particules donnant naissance aux bolides lorsqu'elles rencontrent notre atmos- phère. Il suffirait pour cela d'admettre que le plus grand nombre de ces particules ont eu un mouvement direct, et que, dans, les régions de Mercure, il en existe une plus grande quantité près du périhélie que de l’aphélie. Elles accéléreraient alors la vitesse de la planète en tombant sur elle. Bien que l’on ne puisse pas dire théoriquement que la lumière zodiacale n’est pas une expansion de l’atmosphère solaire, il y a cependant un fait physique qui paraît le prou- ver; c’est l'absence &’atmosphère sensible autour de la lune qui, comme la terre, traverse souvent cette lumière, et qui par conséquent condenserait la matière gazeuse autour d'elle. Il est vrai que quelques observateurs ont cru recon- naître une lumière zodiacale lunaire, ce qui diminuerait la valeur de cet argument. » > BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES RECUS PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1857. D {er Publications des Sociétés correspondantes. France. ANGERS. Société académique. — Mémoires de la Société acadé- mique de Maine-et-Loire, T. I, in-8°, Angers, 1837. ANGERS. Société industrielle.— Bulletin de la Sociétéindustrielle d'Angers, 27° année, 1856, in-8°, Angers, 1856. BESsANÇON. Société d'Émulation. — Mémoires de la Société d'Émulation du dépt. du Doubs, T. VIII, in-4°, 1837. CAEN. 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MARIANINI. — Sopra il fenomeno che si osserva nelle calamite temporarie di non cessar totalmente, ne quasi totalmente, l’attrazione fra la calamita e l’ancora quando, al cessar della corrente nel filo conduttore avvolto alla calamita, si conserva l’ancora ad essa applicata, in-40, Modène, 1851. — Sopra l’aumento di forza assorbente che si osserva in un’elica elettrodinamica quando è circondata da un tubo di ferro; in-80, Modène, 1852. MarTius (Dr. Ph. von). — Denkrede auf Christian Samuel Weiss, in-40, Munich, 1857. Mers (J. Aitken). — Catalogue of human crania in the collec- tion of the Academy of natural sciences of Philadelphia, in-8o, Philadelphie, 1857. METZ. — À la mémoire de J. Holandre, in-80, Metz, 1857. MORIÈRE. — Promenades de la Société Linnéenne de Normandie, in-40, Caen, 1856. MuNTHE (Gerhard). — Noregr, Sviariki, Danmork : historisk Oversigtskart over de tre Nordiske Riger i Middelalderen, in-plano, Christiana, 1842. 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Pory (Andrès). — Analyse des hypothèses anciennes et moder-- 378 BULLETIN nes qui ont été émises sur les éclairs sans tonnerre, in-40, Versailles, 14856. — Analyse des hypothèses anciennes et modernes qui ont étéémises sur les tonnerres sans éclairs, in-40, Versailles, 1857. — Couleurs des étoiles et des glo- bes filants observés en Chine pendant 24 siècles, in-40, Pa- ris 14856. — Couleurs des globes filants observés à Paris de 1851 a 1853, in-40, Paris, 1837. — Couleurs des étoiles et des globes filants observés en Angleterre de 1841 a 1855, in-%o, Paris, 1856. — Des caractères physiques des éclairs en boule et de leur affinité avec l’état sphéroidal de matière, in-80, Paris, 4853.— Supplément au tableau chro- nologique des tremblements de terre ressentis à l’île de Cuba de 1851 41835, in-80, Paris, 1855. QUÉTELET. — Observations des phénomènes périodiques, in-40, Bruxelles, 1856. Rico y SINoBAS (Don Manuel). — Resumen de los trabajos me- teorologicos correspondentes al ano 1854 verificados en el realobservatorio de Madrid, in-40, Madrid, 1857. Rossmanx (Dr. Julius). — Beiträge zur Kenntniss der Phyllo- morphose, livr. 1, in-8o, Giessen, 1857. SARS (M.) — Fauna littoralis Norvegiæ livr. 1, in-folio, Chris- tiana, 1846.— Beskrivelser og Jagttagelser over nogle mær- kelige eller nye à Havet ved den Bergenske Ryst levende Dyr af Polypernes, Acalephernes, Radiaternes, Annelidernes og Molluskernes Classer, in-4°, Bergen, 1835. ScHULTZ (Dr. C. H.) bipontinus. — Ueber die Tanaceten, in-4o, Neustadt, 1844.—Rechenschaftsbericht über die Leis- tungen der Pollichia in der Jahren1828-1850, in-80, Landau. SVANBERG (Jons). — Exposition des opérations faites en Lappo- _ niepour la détermination d’un arc du mériden en 1801, 1802 et 1803, in-80, Stockholm, 1805. TauRET (Gustave). — Deuxième note sur la fécondation des Fucacées, in-80, Cherbourg, 1857. — Observations sur la reproduction de quelques Nostochinées, in-80, Cherbourg, 1857. Trask (Dr. John B.).— Report on the geology of northern and southern California , etc.,in-80, Sacramento, 1856. TREADWELL (Daniel). — On the practicability of constructing cannon of great calibre capable of enduring long-continued use under full charges, in-8o, Cambridge, 1856. UNGER et FENZL. FT Commissions-Bericht, über die botanische BIBLIOGRAPHIQUE. 319 Erforschung des Kônigreichs Bayern und Vorschläüge für eine ähnliche Erforschung der üsterreichischen Monarchie, in-8o, Vienne, 1850. ViNCENT (A. J. H.). — Sur un point de l’histoire de la géomé- trie chez les grecs, et sur les principes philosophiques de cette science, in-80, Paris, 1857. VozpicELLt (Paolo). — Sugli spezzamenti diversi che puo subire un dato numero tutti aduna stessa legge di partizione subor- dinati, in-40, Rome, 1857. — Sulla Elettrostatica induzio- ne quarta communicazione, in-40, Rome, 1857. — Sur l'induction électrostatique (3° lettre a M. Regnault), in-%, Rome, 1856. VoyaGes. — Voyage de découvertes à l'Océan Pacifique du Nord et autour du monde, par George Vancouver, T.I à HET, in-40, et atlas in-plano, Paris, an VIII. — Voyage de Den- trecasteaux à la recherche de Lapeyrouse, T. I et IX, in-40, et atlas in-plano, Paris, 1807-1808. — Voyage autour du monde sur la Favorite, histoire naturelle, 7 livr. in-80, Paris, 1836-1839. — Voyage au pole Sud et dans l'Océanie, sur les corvettes l’Astrolabe et la ÆZélée, hydrographie par Vincendon-Dumoulin, in-80, Paris, 4843. (Donnés par S. Exec. le Ministre de la marine). WEITENWESER (Dr. W.R.)— Denkrede auf Prof. Franz Adam Petrina, in-40, Prague, 1856. — Ueber des Marsilius Fici- nus Werk: De vita studiosorum, nebst einigen Bemerkungen über den Hellenismus, in-40, Prague, 1855. WELckEeR (Dr. Hermann). — Bemerkungen über Mikrographie, iu-80, Giessen. WirTGEn (Dr. Ph.)— Ælora der preussischen Rheinprovinz und der zunächst angranzenden Gegenden, in-80, Bonn, 1857. 4 MEMBRES TITULAIRES DE LA SOCIÉTÉ. Section des Sciences médicales. MM. D' GUIFFART (Frédéric), docteur-médecin. Seclion de Zoologie el Botanique. LE JOLIS (Auguste), membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères. JARDIN (Edélestan), sous-commissaire de La Marine. BERTRAND-LACHÈNÉE, naturaliste, THURET (Gustave), membre correspondant de l’Institut. D' BORNET (Edouard), docteur-médecin. EYRIÉS x, lieutenant d'infanterie de marine. Section de Géologie, Minéralogte et Chimie. D' PAYERNE, ancien président de l’Athénée de Paris. BESNOU *%, pharmacien en chef de la marine, membre de l’Institut des provinces. | LESDOS (Jules), pharmacien. \ MÉNANT (Joachim), juge au tribunal de Lizieux. JOUAN (Henry) #, lieutenant de vaisseau. ; s DE LA SOCIÉTÉ. 81 Section de Physique, Méléorologie et Astronomie. V'e Th. DU MONCEL %, membre de plusieurs sociétés savantes françaises el étrangères. LTAIS (Emmanuel) x, astronome à l'Observatoire impérial de Paris. FLEURY (Lucien), physicien. DE LAPPARENT, O x , ingénieur de 1" classe de la marine. LAFOND (P. A.) #, lieutenant de vaisseau. GEORGETTE DU BUISSON, O %# , lieutenant de vaisseau. BUREAU DE LA SOCIÉHE. Fondateurs de ia Société. MM. V' Th. DU MONCEL %x, directeur-perpétuel. Emmanuel LIAIS %, secrétaire-perpétuel. Auguste LE JOLIS, archiviste-perpétuel. Bureau éleclif pour 1857. Gustave THURET, président. BESNOU % , vice-président. Lucien FLEURY, secrétaire. Edélestan JARDIN, trésorier TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME Astronomie. De l’emploi des observations azimutales pour la détermina- tion des ascensions droites et des déclinaisons des étoiles, par M. Emm. Liais. Page 147 De l'atmosphère du soleil, par le même. 366 Botanique. 2e note sur la fécondation des Fucacées, par M. Gust.Thuret.5-352 Observations sur la reproduction de quelques Nostochinées, par le même. 19-360 Anatomie du rhizome, de la tige et des feuilles des Orchidées, par M. A. Chatin. | 33-360 Énumération générale des Lichens, par M. le Dr. Nylander. 85 Supplément à l'énumération des Lichens, par le même. 332 Botanique des îles Marquises, par M.Jardin. 289-361 Plantes trouvées aux environs de Cherbourg, par MM. Ber- trand-Lachënée, Besnou, Jardin, etLe Jolis. 352-354-361-366 Chimie et Chimie appliquée. Analyse d'un sédiment d'urine, par M. Besnou. 340 Analyse des cuivres à doublage, par le même. 342 Analyse d’un guano, par le même. 350 Analyse du minerai de fer de Haïineville, par le même. 351 Moyen de prévenir le cal ou dépôt dans les chaudières à vapeur, par M. Besnou, Verjus et Kuhimann. 353 Préparation de la dextrine , par M. Besnou. 354 Electricité, électro-magnétisme. Sur la force portante et aspirante des électro-aimants, par M. Th. Du Moncel. 346 . Nouveau système pour accroître la force aspirante des électro- aimants dans les appareils télégraphiques, par le même. 352 Énergie électrolytique des électro-aimants, par M.Fleury. 359 DES MATIÈRES. 389 Entomologie. | Notes pour servir à l'histoire du Morpho idomenœæus, par M. Eyriès. Rapport par M. le Dr. Guiffart. 349 Géographie et Hydrographie. De l'existence probable d’un nouveau passage au nord de. l'Amérique, par M.Georgette du Buisson. Rapport par M. de Lapparent. 349 Note sur la navigation dans l’Archipel des Marquises, par M. Jouan. Rapport par M. Jardin. 363 Géologie et Minéralogie. Notes sur le gisement de quelques roches du département de la Manche, par M. Bonnissent. 341 Essai géologique sur le dép. de la Manche, par le même. 354 Horlogerie. Sur. la production de mouvements uniformes pour les appa- reils chronographiques, par M. Liais. 356. Transmission électriqne de l'heure par les horloges ordinai- res, par le même. 358 Nouveau système d’horloges publiques, par M. Fleury. 361 Mécanique appliquée. Navigation sous-marine, par le M. Dr. Payerne. 341 Cloche hydraulique; substitution de son emploi à celui du bateau-plongeur, par M. le Dr. Payerne. 70-361 Voir horlogerie. Météorologie. Description d'un bolide observé à Cherbourg et à Paris, et observations sur la détermination de la trajectoire des boli- des, par M. Emm. Liais. 325 Ormithologie. Note pour servir à lanosographie des pigeons, par M.le Dr. Payerne. 346 Pharmacie. Préparation de la dextrine, par M. Besnou. 354 Physique du globe. Appareil destiné à puiser de l’eau de mer à des profondeurs connues pour en étudier la salure et la densité, par M. Emm. Liais. 349 Sur la verticale, par le même. 358 Deuxième note sur la fécondation des Fucacées, par M. Gust. Thuret (avec une planche gravée). Observations sur la reproduction de quelques Nosto- chinées, par M. Gust. Thuret (avec 5 pl, gravées) Anatomie des plantes aériennes de l'ordre des Orchi- dées. 2 mémoire : Anatomie du rhizome, de la tige et des feuilles, par M. Ad. Chatin (avec 2 ne doubles gravées). Cloche hydraulique; substitution de son emploi à celui du bateau plongeur, par M. le D” Payerne (avec 5 planches doubles lithographiées). Énumération générale des Lichens, avec l'indication sommaire de leur distribution géographique, par M. le D' W. Nylander. De l'emploi des observations azimutales pour la déter- mination des ascensions droites et des déclinaisons des étoiles, par M. Emm. Liais. Essai sur l'histoire naturelle des îles Marquises. 2 partie : Botanique, par M. Edél. Jardin. Supplément à l’énumération générale des Lichens, par M. le D' W. Nylander. Analyse des travaux de la Société, année 1857. Ouvrages reçus par la Société en 1857. Liste des membres titulaires de la Société. Bureau de la Société pour l’année 1857. Table analytique des matières. Table. À (= KT (| 19 93 70 85 / ï. "ACADEMY E ÉGIENCES "MÉMOIRES à SOCIÉTÉ nu Es SCIENCES NATURELLES : #! ie 1e jé PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE ; M. AUGt LE JOLIS, di: ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. ra: | n | PARIS. à & -B. BAILLIÈRE, libraire, rue Hautefeuille, 49; CHERBOURG. | . | BEDELFONAAINE Er SYFFERT, imp., rue. Néon) 4 % fes de OR LNON Pa fau AN ATHLE Dar it à ù k j NA Q UN AON di WTTAON “NBAN * an À A “ AU “ I Var: À 4 AN © L'AT {il ’ x d'A: MR (ET are 1e RACE UT ne Pa A GER AN : Ve NA 5 “k i< pébésd:ilis Li DILILEL D ECC IE RCIP PORN Er CICTTICIC TRE RAR AL ALL 2: LS LL LL 2272) AMNH LIBRARY ee LU PARTNER 100134970 d'u mtlainie nie on mte nieiere res tetele eee née lei etelhe eieiaisialeicitteis + CCE ILILALIE DE ICIE IEEE ELEC CT EN ENTER AUE “helT she elehopolhetelmialefeule CLARA LE LEE LEE 777 ritioisiase 2 étyiuie CIE ET PE “le nirisintnishelesm PRCICITTNT SALALIL 111111101020 LATE"? 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