FOR (THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE OF . THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY BY GIFT OF OGDEN MILLS Fi MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG La Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg a été reconnue comme Établissement d'utilité publique par Décret en date du 26 Août 1865. MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG PK T ACAD}, Lars as PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE À 7 nn Mr, Aucuste LE JOLIS, SR SCIENCE dt Dyy EE DIRECTEUR ET ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. VYVVYY 6699 00— KOME XIX. (DEUXIÈME SÉRIE. — TOME IX). PARIS 3, B. BAILLIÈRE et Firs, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 19. CHERBOURG BEDELFONTAINE er SYFFERT, ImP., RUE NAPOLÉON, 1. 1875, * Yi EN Nu 4) \ “AD ble, el none AE N Ya ‘ k j * 1 Arr 10 a 7 (l £ et } PCT n [ \ ; | . ' + \ NE Qu 1e AS 1e s ï Af , fl 4 L done t au xs A ER TE OBSERVATIONS SUR LA LÉCÉRETÉSPÉCIFIQUE ET LA STRUCTURE DE L'EMBRYON DE QUELQUES LÉGUMINEUSES PAR NET Ph. VAN WIEGHENE, Membre correspondant de la Société. S'il est vrai que, chez la plupart des plantes, les graines bien conformées et müres sont plus lourdes que l’eau, on sait cependant, notamment depuis les recherches faites en 4827 par Schübler et Renz (1), qu'un certain nombre de végétaux échappent à cette règle et forment des graines dont le poids spécifique est inférieur à l'unité. Aussi est-il nécessaire, si l’on veut bien saisir l’intérêt particulier des quelques faits nouveaux qui font l’objet de cette Note, de déterminer tout d’abord la cause de la légèreté spécifique des diverses graines qui sont connues Jusqu'ici pour flotter à la surface de l’eau. (1) Schübler et Renz : Untersuchungen über das Eigengewicht der Saamen und näheren Bestandtheile des Pflanzenreichs. (Kastner’s Archiv für die gesammte Naturlehre, X, p. 401, 1827). LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE [æp] b Parmi les graines citées par Schübler et Renz, et par les auteurs plus récents, comme ayant une densité inférieure à l'unité, éliminons d’abord toutes celles qui sont, non de véritables graines, mais des fruits monospermes et indéhiscents. Ces fruits renferment, en effet, une graine plus lourde que l’eau et ils doivent leur légèreté spéci- fique soit à la structure spongieuse du péricarpe, soit à l'air confiné entre le péricarpe et la graine, soit à ces deux causes à la fois. Pour se faire une idée du degré d'influence que le péricarpe peut exercer sous ce rapport, même quand il adhère intimement à la graine, il suffit d’ailleurs de comparer à la densité de l’akëène ou tiers d'ovaire du Tropæolum mayjus : 0,21, d’après Schübler et Renz, le poids spécifique de la graine qu’il renferme : 1,21, d’après mes propres déterminations. Le rapport est de 4 à 6; en d’autres termes, la seule présence du péri- carpe allège la graine de Capucine des cinq sixièmes de son poids (4). Cette élimination faite, il reste un assez petit nombre de véritables graines réellement plus légères que l’eau et dont le tableau suivant donne les densités, d’après les deux auteurs allemands : Euphorbia Lathyris..... . 0,998 Ricinus communis....... 0,902 — . LADOPINIS . Dslelee)s . 0,438 Pinus Abies..... AM 0,853 a AR d'en dote ere 0,848 (1) De mon côté, je trouve pour densité de l’akène entièrement débarrassé de l’air adhérent à sa surface un nombre ‘plus fort : 0,55. On conçoit, d’ailleurs, que ce nombre varie dans des limites assez étendues avec l’épaisseur du péricarpe et la quan- tité d'air qu’il renferme. Les densités du fruit et de la graine sont alors dans le rapport de 1 à 2. «! DE QUELQUES GRAINES. Pinus sylvestris ......... 0,807 Iris DralenSsis 2.1... 0,830 — DAlOPhIIA esse . 0,863 Cucumis Melo........... 0,890 Benincasa cerifera....... 0,705 Digitalis purpurea...,... 0,773 (1) Si maintenant l’on cherche, dans la structure de ces quelques graines, et de plusieurs autres qui se trouvant dans le même cas viennent augmenter cette liste, la raison de leur faible densité, on ne tarde pas à voir que la cause en est un peu diverse. Elle réside, en effet, tantôt dans le tégument, tantôt dans l’amande et tantôt dans le défaut de contact de ces deux parties. Les graines en question se ran- gent donc sous ce rapport en trois catégories distinctes. Dans la première, c’est-à-dire quand la graine doit sa légéreté au tégument, la chose peut avoir lieu de deux manières différentes. Ou bien le tégument se sépare pen- dant la dessiccation en deux couchesisolées l’une de l’autre par de l'air, la couche externe enveloppant à distance le reste de la graine, comme d’un sac trop large; ce sac en- levé, la graine tombe au fond de l’eau. C’est le cas des Iris (Iris germanica, sibirica, stenogyna, etc.). Ou bien, tout en demeurant continu dans son épaisseur, le tégument est formé, dans sa zone externe tout au moins, de cellules pleines d’air ou qui laissent entre elles des lacunes aéri- fères ; son tissu est alors beaucoup plus léger que l’eau ef, pour peu que l’amande n’ait pas par elle-même une forte densité, la graine flotte. Il en est ainsi dans plusieurs Cucurbitacées (Cucums Melo, Benincasa cerifera), tandis que chez d’autres plantes de la même famille, l’'amande l'emporte et la graine tombe au fond (Ecbalium elaterium). (1) IL paraît y avoir erreur pour cette plante, car j'ai vu les graines des Digitalis purpurea, lutea et orientalis, une fois entièrement débarrassées de l’air adhérent à la surface, aller toutes au fond de l’eau. 8 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE A cet exemple on peut en ajouter plusieurs autres, aux- quels la même explication convient : les graines d’Aristo- lochia rotunda dont le tégument a sa zone externe com- posée de cellules élégamment réticulées et pleines d'air, les graines de Fritillaria imperialis, de Moringa, etc. Il en est de même encore des graines de Pinus, Alnes, Larix citées par Schübler et Renz, de Ginkgo et d’Aspho- delus observées par M. Martins, de Mauranda et de Phormium signalées par M. Thuret (4). Dans la seconde catégorie de plantes, le tégument est plus dense que l’eau et c’est l’amande qui est plus légère et qui fait flotter la graine. Il en est ainsi dans certaines Euphorbes (E. lathyris) (2), et surtout dans le Ricin (R. communis, R. inermis) comme on le voit dans le tableau précédent; j'ajoute que le Croton religiosum, le Stillingia sebifera et le Buæus sempervirens sont dans le même cas. Dans ces diverses plantes, les cotylédons foliacés de l'embryon appliquent bien leur face externe ou inférieure de chaque côté contre l’albumen, mais au lieu de se toucher par leur face interne ou supérieure, ils laissent entre eux au centre un certain intervalle plein d'air. C’est à cet air confiné dans sa région centrale que l’'amande, et par elle la graine tout entière, doit sa légé- reté spécifique. Mais l'exemple le plus frappant de cette disposition nous est offert par les grosses graines d’Entada scandens, qui flottent, malgré leur épaisse enveloppe ligneuse, parce que les larges cotylédons, étroitement ap- (1) Tout en me référant principalement au travail de Schübler et Renz, je ne néglige pas, bien qu’elles aient un autre objet, les indications fournies par les recherches de M. Martins (Expé- riences sur la vitalité des graines flottant à la surface de la mer {Bulletin de la Soc. bot. IV, p. 324, 1857]) et de M. Thuret (Expériences sur les graines qui flottent dans l’eau de mer[Arch. des sciences de la Bibl. univ. de Genève, juillet 1873, p. 179]). (2) Chez d’autres Euphorbes, les graines vont au fond de l’eau. DE QUELQUES GRAINES. 9 pliqués par leur face externe contre le tégument, laissent, entre leurs faces internes en regard, un grand espace lenticulaire plein d'air. Cette même cavité lenticulaire se retrouve, mais un peu moins large, entre les cotylédons du Mucuna urens et c’est elle qui, donnant à ces grosses graines une densité moyenne un peu inférieure ou sensi- blement égale à l'unité, leur permet de nager pour ainsi dire entre deux eaux. Dans le troisième cas, il arrive que le tégument et l’a- mande étant séparément plus lourds que l’eau, la graine flotte cependant. Cela tient alors à ce que l’amande en se desséchant s’est séparée du tégument et qu'un certain vo- lume d'air s’est interposé entre ces deux parties. Cette explication ne convient à aucun des exemples cités par Schübler et Renz, mais il en est ainsi dans le Gwlandina Bonduc et c’est ce qui rend compte de la légèreté spécifi- que de certaines graines d’ailleurs bien conformées de cette plante (1). Enfin la seconde des causes que nous venons de signa- ler peut se combiner avec la troisième pour faire flotter la graine. La graine du Noyer (Juglans regia ), par exem- ple, se maintient au-dessus de l’eau grâce à une petite quantité d'air contenue entre le tégument et l'embryon, et à une autre petite quantité d’air enfermée entre les deux (1) M. Martins affirme d’une manière générale que les graines. du Guilandina Bonduc flottent sur l’eau { loc. cit. p. 329). Or, sur 42 de ces graines pourvues d’embryons bien conformés, j'en ai vu 8 aller au fond, 3 flotter et 14 se maintenir entre deux eaux. Ces inégalités s'expliquent aisément. Le tégument et l’a- mande étant ici beaucoup plus lourds que l’eau, il faut naturelle- ment que le volume d’air logé entre eux dépasse une certaine limite, pour que la densité moyenne de la graine soit ramenée au-dessous de l'unité. Or ce volume d’air, c’est-à-dire la contrac- tion de l’embryon pendant la dessiccation, varie d’un fruit à l’autre. 10 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE cotyiédons. Dans ie Ricin, il existe aussi enire le tégument et l’'amande une mince couche d’air dont l'effet s'ajoute à celui de l’espace central pour alléger la graine. En résumé, de l’examen auquel nous venons de nous livrer, il résulte que l’assez petit nombre de véritables graines actuellement connues comme étant plus légères que l’eau, doivent leur faible densité à de l’air confiné soit dans l'épaisseur du tégument, soit au centre de l'amande entre les deux cotylédons de l’embryon, soit entre l’amande et le tégument, soit enfin à la combinaison de ces diverses causes. De telle sorte qu’il semble permis d'établir en règle générale que, dans toutes les plantes, une fois isolé et débarrassé de l’air adhérent à sa sur- face, l'embryon est plus lourd que l’eau. IT. Or, c’est précisément à cette règle que viennent faire exception les quelques plantes qui font l’objet de ce tra- vail. Elles appartiennent, dans l’ordre des Légumineuses, à la tribu des Phaséolées. Ce sont diverses Erythrines (Erythrina indica, crista-galli, glauca, Caffra), V'Apros tuberosa et le Wisteria frutescens. Leurs graines ont pour densités : Erythrira indica........ 0,89 — crista-galli... 0,91 — glauca ........ 0,94 Apios tuberosa.......... 0,88 Wisteria frutescens...... 0,98 le poids spécifique de la graine des autres Légumineu- ses étant, en général, compris entre 4, 2 et 1, 4 (4). (1) Comme points de comparaison, il me parait utile d'inscrire ici, d’après mes propres déterminations, les densités des graines de quelques autres Légumineuses, en mettanten tête plusieurs Phaséolées, DE QUELQUES GRAINES. 11 Comme il est facile de s’en assurer, les graines de ces plantes ont un tégument plus lourd que l'eau, ce tégument est complétement rempli par l’amande, c’est-à- dire ici par l'embryon, enfin cet embryon a ses épais cotylédons exactement appliqués l’un contre l’autre par leur face interne ou supérieure. Elles ne rentrent donc dans aucune des trois catégories que nous avons exami- nées tout-à-l'heure. C’est à la légèreté spécifique de l’em- bryon lui-même qu’elles doivent de flotter à la surface de l'eau. Et, en effet, la densité de l'embryon dépouillé de son enveloppe est, pour l'Erythrina erista-galli, par exemple : 0,87, le poids spécifique de la graine totale étant 0,91. Ce n’est donc pas à cause de son tégument que la graine surnage ici, mais bien malgré son tégument dont l'embryon est obligé de soulever le poids. Ainsi les plantes en question font une remarquable exception à la règle énoncée plus haut ; l'embryon y est plus léger que l’eau. Cherchons maintenant, en étudiant la structure de l'embryon et notamment des cotylédons qui en forment la presque totalité, à déterminer la cause prochaine de cette propriété. | Remarquons d’abord que le fait ne peut pas s’expliquer par la nature des principes immédiats déposés dans les cellules de embryon. Ces graines ne renferment, en effet, Dolichos sesquipedalis.....,.. 1,23 SOA DIS Rene see 1,24 Phaséolées ..... net Phaseolus vulgaris (var. Bagno- | PE HAN 1,26 CAES DICOIOD. CR Se 41,29 Arachis hypogæa.........,... 1,06 Faba Nuleanis ei. ue 1,15 Colvillea insignis... 2... 4,27 Gymnocladus canadensis...... 1,28 Autres Légumineuses..{ Ervum lens............,.,.... 1,31 FTAMaAnnAUs NCA... 2700. 1,34 Albizzia Tophantha...".:..1... 1,37 Gleditschia lævis............ 1,39 NLUTINUS VATINS ee dore ctore ste «. 1,39 12 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE qu’une très-petite quantité de matièregrasse. Et d’ailleurs, quand l'embryon renferme beaucoup d'huile, sa densité est plus faible assurément, mais elle se maintient supé- rieure à l’unité (4rachis hypogæa (4 = 1,06), Amygdalus communs, Berthollehia excelsa, Brassica campestris, Can- nabis sativa, Juglans regia, Linum usitahissimum, etc.). La densité plus forte des membranes cellulaires, de l’aleu- rone, du protoplasma fondamental et de l’amidon quand il yen a (Arachis hypogæa), suffit donc et au-delà à compenser la moindre densité de l’huile. En outre, si les graines d’Erythrine sont dépourvues d'amidon, substance qui alourdit beaucoup les semences, celles d’Apios tube- rosa et de Wisteria frutescens en renferment abondam- ment. On sait d’ailleurs que parmi les graines de Légumi- neuses plus lourdes que l’eau et dépourvues d’albumen comme les précédentes, certaines ont de l’amidon, il est vrai, (Phaseolus, Faba, Sophora, Cajanus, etc.), mais beaucoup d’autres n’en possèdent pas (Psoralea, Ulex, Acacia farnesiana, etc.). D'autre part, il est clair que la chose ne tient pas non plus à l’absence d’albumen ; car il est bien connu (1) que si beaucoup de Légumineuses à graine lourde ont un albu- men dépourvu de fécule, de consistance cornée et dont les membranes cellulaires épaissies et modifiées forment mucilage avec l’eau, il y en a un grand nombre qui n’en possèdent pas et où l’amande se réduit au seul embryon. C’est donc bien plutôt dans la forme et dans la disposition des cellwles qui composent le tissu des cotylédons qu’il faut chercher la raison d’être de la légèreté des graines que nous étudions. (4) Depuis le mémoire de MM. Schleiden et Vogel : Ueber das Albumen insbesondere der Leguminosen (Nova acta XIX, 2e par- tie. 1842). DE QUELQUES GRAINES. 13 II Mais pour mieux faire ressortir le caractère anatomique particulier offert par le cotylédon des plantes de ces trois genres, il est nécessaire de se procurer d’abord des points de comparaison, et pour cela il faut étudier la structure générale des cotylédons dans les autres genres de l’ordre des Légumineuses. Cette étude montre que la structure cotylédonaire de ces plantes se rattache à trois types prin- CIpaux. 4° A partir de l’épiderme supérieur, on rencontre d’a- bord deux ou trois rangs de cellules étroites et fort allon- gées perpendiculairement à la surface, serrées côte à côte en forme de palissade ; puis vient une couche de larges cellules polyédriques ne laissant entre elles que de très- petits méats, et qui s'étend jusqu'à l’épiderme inférieur. Les deux moitiés de l’épaisseur du cotylédon sont donc dissemblables et cette structure hétérogène rappelle celle des feuilles coriaces des arbres et arbustes dicotylédonés (Parkinsoma aculeala, Colvillea insigns, avec albumen ; Mimosa uruquensis, Uleæ europœus, Acacia farnesiana, sans albumen). 2° D'un épiderme à l’autre, le tissu du cotylédon est formé de cellules allongées perpendiculairement à la sur- face et étroitement serrées côte à côte,un peu plus longues, en général, du côté supérieur.Quelquefois la zone moyenne, où cheminent les faisceaux, a ses cellules isodiamétriques (Bauhinia, etc.). Les deux faces de la feuille ont donc ici même structure et ressemblent à la moitié supérieure du cotylédon du premièêr type (Bauhinia Richardiana, Cera- tonia suliqua, Cassia lœvigata et fœtida, Podalyria sericea, Robinia pseudo-acacia, avec albumen ; Soja hispida, sans albumen). 3° Enfin, d'un épiderme à l’autre, le tissu est composé 14 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE de cellules isodiamétriques, tantôt polyédriques et ajustées sans méats ou avec de très-petits méats, tantôt un peu arrondies et laissant entre elles des espaces aériféres un peu plus grands. La structure du cotylédon est encore homogène, mais elle ressemble cette fois à la moitié infé- rieure du cotylédon du premier type. Cette catégorie paraît comprendre le plus grand nombre de genres (Gledhtscha horrida, Poinciana pulcherrima, Cercis canadensis, Cœæsal- pinia coriaria, etc., avec albumen; Arachis hypogæa, Cajanus bicolor, Psoralea esculenta, Sophora secundiflora, Entada scandens, Guilandina bonduc, Albizz1a lophantha, Phaseolus vulgaris, Faba vulgaris, Ervum lens, etc., sans albumen). C’est encore à ce type que se rattachent le Tama- rindus indica, l'Hymenœæa Courbaril et le Mucuna urens, mais avec cette particularité remarquable que toutes les cellules des cotylédons, polyédriques et ajustées sans méats ou avec de petits méats, ont leur membrane extrêmement épaissie vers l’intérieur et canaliculée; dépourvu d’albu- men, l'embryon prend donc ici une consistance et une structure analogues à celles qui appartiennent ailleurs à l’albumen. Par les exemples que nous venons de citer comme se rat- tachant à chacun de ces trois types : hétérogène, homogëne à cellules perpendiculaires, homogène à cellules isodiamé- triques, on voit que la famille ou tribu naturelle à laquelle la plante se rattache, non plus que la présence ou l’ab- sence d’albumen, n’a d'influence sur la structure du coty- lédon. Cette structure est également indépendante de la nature quelque peu différente des principes immédiats contenus dans les cellules et notamment de l'absence ou de la présence d’amidon (1). (1) L'albumen des Légumineuses, si remarquable par ses épaisses membranes cellulaires qui, à l’exception tantôt de la couche interne, tantôt de la couche externe, sont gélifiées, se DE QUELQUES GRAINES. 15 IV Ceci posé, c’est, comme :l était naturel de le prévoir, au troisième type de structure, c’est-à-dire au type homo- gène à cellules isodiamétriques, qu’appartiennent les em- bryons légers qui font l’objet de ce travail. Ils ne s’y rattachent cependant qu'avec une modification particu- lière qui est la cause prochaine de leur singulière pro- priété. Déjà dans certaines plantes de cette catégorie, dans le Faba vulgaris par exemple, les cellules des cotylédons s’arrondissent davantage et laissent entre elles d’un peu plus grand méats, circonstance à laquelle les graines doi- vent leur assez faible densité : 4,15. Développons cette tendance, exagérons ce caractère, et nous obtiendrons la structure propre aux embryons d’Erythrina, d’Apios et de Wisteria. Les épais cotylédons des Erythrines (E. indica, crista- galli, glauca, Caffra) ont une section transversale de forme semi-circulaire. Les faisceaux, encore à l’état de procambium, y cheminent rangés en demi-cercle à peu de distance de la face externe ou inférieure. C’est donc à l'extrême développement du parenchyme de la face supé- rieure de la feuille, que le cotylédon doit sa grande gonflent dans l’eau et forment mucilage, est dépourvu d’amidon, et on ne rencontre pas non plus d’amidon dans les cotylédons quand la graine possède un pareil albumen ; or ces graines albu- minées, nous venons de le voir, appartiennent également aux trois types. Parmi les graines exalbuminées, les unes ont les cotylédons dépourvus d’amidon (Psoralea esculenta, Tamarir- dus indica, Acacia farnesiana, Mimosa uruguensis, etc.), tandis que chez d’autres cette substance y est plus ou moins abondante (Cajarus bicolor, Arachis hypogæa, Sophora secundiflora, Entada scandens, Phaseolus vulgaris, etc.); or ces deux sortes de graines se rencontrent indifféremment dans le même type de structure. 16 LÉGÈRETÉ DE QUELQUES GRAINES. épaisseur , il en est de même d’ailleurs dans les Phaseo- lus, Arachis, etc. I] lui doit aussi sa légéreté. Les cellules de ce parenchyme supérieur sont, en effet, de forme sphérique, avec faces de contact proéminentes en forme de bras courts, et disposées de façon à laisser entre elles non plus de simples méats plus ou moins étroits, mais de vraies lacunes aérifères de forme irrégulière et de dimen-. sion parfois égale ou supérieure à celle des cellules elles- mêmes. Sur la faxe convexe, les cellules situées entre les faisceaux et l’épiderme inférieur sont plusserrées et les lacunes plus petites. Aucune de ces cellules ne contient d'amidon. Le parenchyme des cotylédons de l’Apios tuberosa et du Waisteria frutescens, homogène d’une face à l’autre, est également composé de cellules arrondies laissant entre elles d’assez grands espaces aérifères ; seulement les cellules renferment des grains d’amidon. En résumé, dans les plantes que nous venons d’étu- dier, c’est à la structure lacuneuse des cotylédons que l'embryon et par suite, malgré le poids du tégument, la graine tout entière, doit de pouvoir flotter à la surface de l'eau. Si donc, comme cela était bien connu, il existe des plantes dont l'embryon, compacte et plus lourd que l’eau, comme c’est sa propriété générale, est maintenu à la sur- face par la structure spongieuse du tégument de la graine, le présent travail montre, ce qui était ignoré jusqu'ici, qu'il y en a au moins quelques autres où c’est l'embryon lui-même qui surnage, grâce à la structure spongieuse de ses cotylédons, et cela avec assez de force pour soule- ver le poids du tégument et faire flotter la graine. NOTE SUR LES THÉORIES DU MOUVEMENT DES FLUIDES ET DE LA HOULE DE LA MER PAR C. WW. MERREFIELD, F.R.S. Secrétaire de l’Institut d'architecture navale de Londres, etc., Membre correspondant de la Société, TK Il est reconnu qu'un système de trochoïdes représente, avec toute l'exactitude que comportent les observations, la houle régulière et tranquille de l'Océan et des mers profondes, et que, pour une profondeur illimitée, un tel système satisfait d’une manière exacte à toutes les condi- tions dynamiques du mouvement des fluides. C’est ce qui a été démontré (après la découverte de Gerstner entachée de quelques inexactitudes de méthode), par MM. Rankine et Froude, en Angleterre, par M. Bertin, en France. Cette théorie entraîne une supposition physique qui ne paraît pas être d’une nécessité absolue, à savoir que les filets liquides ou trajectoires des molécules doivent coïn- cider avec les profils des surfaces de niveau. Je considère ici ces filets ou trajectoires en supposant, selon l’usage, un courant égal et contraire au mouvement de propagation des vagues; le système stationnaire de vagues qui résulte 2 18 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES de cette supposition est analogue à ceux qu’on observe en aval des ponts ou des écueils dans un fleuve rapide. De plus, la théorie trochoïdale néglige une condition, qui paraît nécessaire lorsqu'on suppose que le mouvement peut naître dans un liquide parfait qui part du repos; c’est la condition d'absence de rotation moléculaire dans le liquide. Poisson n’a pas été très-clair sur ce dernier point, mais la question a été très-nettement posée, par Laplace et Cauchy, en France, et par M. Stokes, en Angleterre. Il est bon de se limiter d’abord aux mouvements à deux dimensions, en exposant ce que l’on entend par « absence de rotation moléculaire. » Soient P et P’ (figure 1) deux molécules quelconques d’un fluide, assez voisines l’une de l’autre pour que l’on puisse négliger, comme infiniment petits de second ordre, les termes renfermant le carré de leur distance; soient p et p' les positions qu’elles occupent après un temps quel- conque d. Soit, de plus, p” la position que P' aurait occupée si elle eût été animée de la même vitesse que P. Appelons æ, y les coordonnées de P, et æ + 2x, y + dy les coordonnées de P’. Appelons aussi w la composante horizontale et v la composante verticale de la vitesse en P, et u + du, v + dv les mêmes vitesses en P'. En suppo- sant les vitesses égales en P et P’, on trouverait évidem- ment p p' parallèle à P P’. En supposant des vitesses quel- conques, on trouve qu’il y a eu, ou non, rotation de la ligne qui joint les deux molécules considérées, selon que les trois points p, p', p’ forment un triangle ou tombent en ligne droite. Dans le dernier cas, le plus important pour nous, la similitude des triangles donne de suite dx du y Tai ET LA HOULE DE LA MER. 19 les deux termes de cette égalité étant des fractions algébriques et non pas des dérivées. Introduisons les différentielles de « et de v, en repré- sentant par la notation d les différentielles partielles par rapport à æet y ; nous avons du du dv dv Nous tirons de là dv 2x dv du du dy x Dr A Le Pa ee prete cr) dx dy F dy - dx + dy dx ou bien tv UE: \° dv du \ dx du D) ax à — Répétons encore que dx et ày sont des quantités arbi- traires et indépendantes l’une de l’autre, bien qu’infinité- simales, tandis que la notation d représente la dérivation partielle. Si le mouvement est tel que les trois points p, p' p” restent toujours en ligne droite, et cela quelle que soit au départ la direction de P P’, l’équation (1) doit être satis- dx faite pour toutes les valeurs possibles de ne tous les coefficients des diverses puissances de ce rapport doivent être nuls, et l’on doit ainsi avoir, à la fois, en tous les points du fluide, dv du dv du ee D Ci de ie 20 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES Ces trois conditions simultanées expriment que toutes les lignes possibles, par lesquelles on peut joindre deux molécules voisines du fluide, sont exemptes de toute rota- tion. Dans un tel mouvement, le fluide ne pourrait subir aucune déformation, sauf des dilatations et des contrac- tions générales et uniformes. Ce n’est évidemment point là le cas intéressant à considérer, surtout dans les fluides incompressibles. Examinons un Cas plus général qui laisse place à une certaine déformation des petites masses liquides. Au lieu de supposer que toutes les lignes qui traversent ces mas- ses sont sans rotation, admettons que deux lignes seule- ment, orthogonales entr’elles, conservent leur direction, dans la déformation du liquide. Prenons, par exemple, les deux lignes qui donneraient dx va À dx ; / — | an 0 dy co : : dy 8°; en substituant ces deux valeurs dans l'équation (4*)il vient dv dv du du da C089 + d me + dy ang 0, dv dv du du Es pe. on EC nm 0 QE tang 0 + ec he dy cotg 0. Une soustraction nous donne dv du de (ots 9 tan) 20 (RER 7 CIS 2 et, comme le facteur tang 9 + cotg 9 ne peut être nul pour une valeur réelle de 9, nous avons simplement (2) — — — =0. ET LA HOULE DE LA MER. 21 L'angle 6 ne figure plus dans cette équation, ce qui signi- fie qu’elle est satisfaite du moment que deux lignes ortho- gonales, de n'importe quelle direction, se coupant en chaque point du liquide, changent de position sans chan- ger de direction, c’est-à-dire ne subissent aucune rotation. Nous aurions pu tirer directement cette conclusion de la forme même de l’équation (1). L'interprétation géométrique de ce théorème serait que, dans le cas de l’équation (2), tout cercle élémentaire du . liquide se déforme suivant une ellipse dont les axes représentent deux diamètres perpendiculaires du cercle primitif qui s’est ainsi transporté sans subir de rotation, mais simplement en s’écrasant. L'interprétation analytique serait que la quantité (3) u dx + v dy est une différentielle exacte et peut se représenter par d?. En posant D die TNA ie PA on satisfait identiquement à l'équation (2) et à légalité d? =u dx + v dy. | La surface (3) est la trajectoire orthogonale des filets liquides, puisque l'équation différentielle des courbes décrites par les molécules du fluide est de de 1 — Dans un fluide incompressible et homogène, la condi- tion de continuité, 22 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES devient, en y introduisant la fonction #, de Po E de À ap 0 Pour bien comprendre les conditions physiques que représente toute cette hypothèse d'absence de rotation, isolons par la pensée une petite sphère ou plutôt puis- que nous nous bornons à deux dimensions, un petit cer- cle du liquide. Puisque nous supposons une absence ab- solue de résistance tangentielle au mouvement des molé- cules les unes par rapport aux autres, le petit cercle considéré est absolument lisse. On ne saurait le saisir pour le faire tourner ; on est seulement maître de l’écra- ser pour le déformer en ellipse, mais encore sans pouvoir empêcher la conservation de la direction des axes. Une fois le cercle déformé en ellipse, si le liquide n’é- tait pas un fluide parfait, tout lisse que füt le contour des ellipses, il est clair que l’on aurait plus ou moins prise sur elles, et qu’on pourrait leur imprimer des rota- tions par l’action de forces extérieures convenables. Mais ici, il faut bien se rappeler que la paroi de l’ellipse sup- posée n’existe que dans l'imagination. Par le contact de deux molécules quelconques prises dans l’intérieur de l’ellipse, on peut toujours supposer un nouveau petit cercle, qui serait intérieur à l’ellipse et sur lequel on n’au- rait aucune prise pour le faire tourner. Cela pourrait se répéter sans limite, la déformation infinitésimale étant toujours d’un ordre d’infiniment petits supérieure d’une unité à la grandeur soumise à déformation. Donc, à la limite, il reste toujours impossible d'imprimer une rota- tion à un cercle ou à une sphère infinitésimale d’un fluide parfait. On pourra peut-être saisir plus facilement le raisonne- ET LA HOULE DE LA MER. 23 ment qui précède en le reprenant en sens inverse, et en revenant au cercle, en partant de l’ellipse dont les axes conservent leur direction, mais changent de longueur de manière à devenir deux diamètres d’un cercle de même aire que l’ellipse. Dans un liquide incompressible, on pourrait sans doûte déduire l’équation de continuité de la conservation des aires, c’est-à-dire de la considération que le rectangle entre les deux axes garde une aire constante. Mais cela se déduit plus facilement, comme l’on sait, par d’autres méthodes. Le problème suivant, qui a été posé dernièrement dans les examens de Cambridge, pourra jeter quelque lumière sur les détails de la question. La solution m'a été donnée par un de mes jeunes collègues du Bureau d’éducation publique, M. Ritchie. Examinons le mouvement relatif dans le voisinage d’une particule quelconque d’un liquide incompressible et dépourvu de rotation moléculaire. Les équations expri- mant ces deux qualités nous donnent en un point | LT do — @ (Absence de rotation.) dy dx () | : e (71 ( APE 292€ : Re, D di — D (Continuité dans un fluide incompressible.) Pour un point voisin, (æ +E), (y +»), les vitesses composantes sont u + DE + an, Ù + aËë — bn. Les vitesses relatives de ce dernier point, par rapport au 24 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES point x, y animé des vitesses w et v, sont donc bE+an et aË— D. L'équation différentielle des trajectoires dans le mou- vement relatif est donc, par suite, do Le aE —Dn dE _ bE+an : ou bien Q(ndn—E dE) + b(Edn + nde)=0; elle s'intègre immédiatement et donne a(—#) +2bEn=C. Cette dernière équation représente un système d’hyper- boles équilatères, ayant mêmes asymptotes, et ayant pour centre commun la particule liquide par rapport à laquelle nous cherchions le mouvement relatif des autres molécules. s Rappelons que tout ceci n’est vrai que pour l’intérieur d'un cercle de rayon infinitésimal décrit autour de la molécule considérée. Le théorème précèdent fournit deux corollaires: 1° Les asymptotes font partie du système de trajec- toires. Ce sont des droites le long desquelles s’exécute un mouvement relatif de molécules tantôt vers la particule primitive tantôt en sens inverse; et il y a partout deux droites de ce genre perpendiculaires l’une sur l’autre. 2° Les molécules situées sur les axes des hyperboles décrivent, dans leur mouvement relatif, des arcs normaux au rayon vecteur mené par la molécule primitive. Il est à remarquer que la direction des asymptotes ET LA HOULE DE- LA MER. 25 ci-dessus, que nous pouvons nommer lignes d’irrotation, n’a aucun rapport général, avec la direction réelle des filets liquides ou trajectoires des molécules dans le mouvement absolu. En effet, le coefficient angulaire, tang », des filets est donné par l'équation u {ang w = ra tandis que celui des axes d'irrotation est déterminé, d’après les équations (3) et (4), par une équation dans laquelle entrent des différentielles d’ordre supérieur, cotg 0 = DEVÈ+E, a Il serait facile, d’ailleurs, de concevoir, a priori, que la direction de l’axe d’écrasement des cercles infinitésimaux doit être, dans le cas général, indépendante du mouve- ment de translation de leur centre (voir fig. 3). Il reste à comparer les résultats qui précèdent à la théorie trochoïdale. Je me reporterai, à cet effet, aux nota- tions adoptées dans mon paragraphe relatif à la théorie des ondes courantes du mémoire imprimé d’abord dans l’Annual of the Royal School of Naval architecture et reproduit dans la Revue maritime et coloniale, n° de juillet 4874. En appelant 27R la longueur des vagues, et h, k les coordonnées des centres d’oscillation des molé- cules, et en posant PS AL 26 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES les deux coordonnées d’une molécule en mouvement sont En (ae ou, + y=k+Re R Cos (at+2) Ces équations donnent, par un calcul très-simple, du dv de tay _ 2k A dv du ae R A me 4 — e À Cette dernière expression, dans laquelle e est la base népérienne, est constante pour chaque filet liquide, mais elle ne se réduit à zéro que dans le cas où le mouvement devient lui-même nul; dans le filet cycloïdal qui est la limite des filets trochoïdaux, elle atteint une valeur infinie. Au. contraire, dans le mouvement que nous avons d’abord considéré, cette même expression est constamment nulle, selon l’équation (2). De plus, le mouvement trochoïdal jouit de la propriété particulière que les filets liquides y sont tous des surfaces de niveau; en d’autres termes, les trajectoires des molé- cules, dans le mouvemeut d'écoulement permanent auquel ce mouvement peut être assimilé, coïncident exactement avec les surfaces d’égale pression. On prouve facilement que cette propriété ne se rencontre que dans le mouve- ment trochoïdal. En effet, la poussée est partout normale aux trajectoires, quand la pression est constante le long ET LA HOULE DE LA MER. 27 de ces courbes ; par conséquent l'accélération tangentielle est une composante de la pesanteur seule ; on a ds dy de JT ds et par suite Œs ds y dE & 1 dont l'intégrale est ds — (5) mn =Y=vV?29G% +0). D'un autre côté, l'épaisseur d'un filet liquide est, en chaque point, inversement proportionnelle à la vitesse en ce point ; de plus le petit accroissement de pression dans l'épaisseur du filet est la somme algébrique de la compo- sante normale de la pesanteur et de l'accélération centri- fuge, ces deux forces agissant sur une quantité de matière proportionnelle à l’épaisseur du filet. Cet accroissement de pression doit être constant. On trouve ainsi & (— = + 9) == Const, (6) A K étant une constante indéterminée et r le rayon de cour- bure. En substituant pour V sa valeur tirée de l’équation(5) et en remplaçant le rayon de courbure par son expression connue, où obtient une équation différentielle du second ordre, dont l'intégration donne deux constantes arbitrai- res outre les deux constantes explicites de l'équation (6). Il n'entre cependant ainsi que deux constantes, parce que, dans les substitutions indiquées, la constante de la 28 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES pesanteur se confond avec les autres, et qu’il n’en reste ainsi que deux en tout. D’après cela, si l’on peut satisfaire aux conditions par un système d'équations finies conte- nant quatre constantes arbitraires, la solution est suff- sante et unique. Un système de trochoïdes à directrice horizontale satisfait, comme on sait, aux conditions ; or j'observe que ce système comprend les quatre paramètres demandés, à savoir deux pour la position arbitraire de l'origine, un pour la longueur périodique, le quatrième pour la hauteur ; c’est exactement ce qu'il fallait. Tout cela a été démontré déjà, sous une autre forme, mais sans différence au fond, par M. Bertin, dans les Mémoires de la Société de Cherbourg. Mais il faut objecter à la solution trochoïdale qu'il n’y a pas de nécessité apparente obligeant les surfaces d’égale pression à coïncider exactement avec les trajectoires des molécules. En effet, même en partant du repos, il n’est pas évident que ces surfaces d’égale pression ne doivent pas se déformer d’une manière tout-à-fait indépendante des trajectoires. De plus, il a été prouvé par Laplace, par Cauchy et (avec quelques perfectionnements logiques) par M. Stokes, que, si l'expression u dx + v dy est une différentielle exacte à un instant quelconque du mouvement, elle l’est toujours.On en conclut que, puisque cette condition est remplie dans le cas du repos, elle doit l’être pour toute espèce de mouvement que l’on pourrait produire en partant du repos sans avoir recours à des forces polarisantes. A la rigueur, on ne refuse pas l’exis- tence à ces dernières forces, surtout comme réactions, mais on les exclut du calcul. ET LA HOULE DE LA MER. 29 M. le professeur Stokes a publié (”) une solution appro- chée de la forme d’onde qui, au lieu d’obéir à la condition de coïncidence des filets liquides avec les surfaces de niveau, obéirait à celle de l’absence de rotation molécu- laire. Il serait à désirer que ce mémoire, devenu trés-rare, füt réédité. Ce n’est point ici le moment de le faire, mais je me permets d'indiquer qu’en posant ne > (emy +e-"y) COS M æ, on satisfait immédiatement aux équations d’irrotation et de continuité, et qu’en choisissant convenablement les coefficients, on peut satisfaire en même temps d’une manière plus ou moins approchée à la condition d’égale pression à la surface. L’approximation est grande pour le cas de la profondeur illimitée; dans ce cas, le profil supé- rieur se rapproche beaucoup de la trochoïde. L’approxi- mation est bien moindre pour les faibles profondeurs. On prouve facilement que, dans chaque filet liquide des ondes stationnaires, la pression est donnée par la formule veu RE ed DE dans laquelle , est la densité, V la vitesse sur latrajectoire, g l'accélération dans la chute des corps, et C une quantité qui est constante pour chaque filet. La formule ne se vérifie pas pour la surface supérieure. La solution du professeur Stokes n’étant qu'approxima- tive se trouve exposée à un reproche; il serait possible, en effet, que son défaut d’exactitude provint du choix défectueux des conditions à remplir et non pas de {‘) Cambridge Philosophical Transactions, tome VIII, p. 441. 30 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES l'imperfection avec laquelle les premiers termes d’une série représentent la somme de tous les termes. Nous n'avons ici aucun moyen de savoir laquelle de ces deux suppositions serait la bonne. S'il y a simplement négli- gence de quelques termes dans une équation vraieau fond, on pourrait être dans le cas de l’approximation de l’équa- tion (x — aÿ + P—=0 lorsqu'on prend a pour valeur de æ, b étant peu considé- rable. M. Stokes a soin d'observer que toute l’approxima- tion retombe sur la condition d'égalité de pression à la surface. Il y a une autre considération qui me parait bien plus importante. En faisant même abstraction du frottement et de l’aération de l’eau, on observe toujours que, dans la formation des vagues par le vent, il y a solution de con- tinuité, non seulement par le déferlement, mais encore par la dispersion de l’eau en une sorte de pluie fine qui se détache d’une partie de la masse fluide pour aller en rejoindre une autre. Or il reste à démontrer, que cette façon dont les choses se passent ne fait pas déferler, elles aussi, les équations basées sur la supposition de la con- tinuité du liquide. Voir à ce sujet la Mécanique de Poisson, tome II, p.680 de la 2° édition. D'un autre côté, le phénomène dont je viens de parler s'accorde mieux avec la solution de Stokes qu'avec celle des trochoïdes. Le transport dont nous parlons, des par- ties détachées de la masse fluide, aussi bien que l'excès de pression, dû au vent sur le versant arrière de la vague, doivent, pendant qu’ils existent, produire dans l’eau un courant qui ne cesse pas en même temps que ses causes. Il est vrai que l’équation du travail peut être satisfaite par ET LA HOULE DE LA MER. 31 la substitution de l'élévation à la vitesse, mais cela ne satisfait pas aux conditions qui exigent l'existence du courant en l'absence de forces horizontales opposées. La houle trochoïdale ne remplit pas cette condition, puisque, comme on sait, la vitesse horizontale de l’eau y est nulle. Je pense que ces considérations, dont la principale a été établie par Laplace et Cauchy, mériteraient l’attention spéciale des ingénieurs français qui ont, à mon avis, attribué à l'hypothèse trochoïdale plus de certitude et plus de conformité avec les phénomènes naturels qu’elle ne me paraît en posséder en réalité. 32 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES. EXPLICATION DES FIGURES. F1G. 1. — Absence de rotation moléculaire, dans le mouvement de deux molécules P et P' seulement. Les trois points p, p', p”, doivent être en ligne droite ; en d’autres termes, p p' est parallèle à P P”’. Fig. 2. — Absence de rotation moléculaire, dans le mouvement de toutes les molécules infiniment voisines d’une molé- cule centrale O. Les hyperboles équilatères sont les trajectoires dans le mouvement relatif par rapport à O. FiG. 3. — Ecrasement des cercles infinitésimaux dans le cas de l'absence de rotation moléculaire. LES PLANTES ALIMENTAIRES DE L'OCÉANIE PAR M: Henri JOUAN, Capitaine de vaisseau, Officier de la Légion-d’Honneur. Il ya quelques années, la Société des Sciences Natu- relles de Cherbourg à bien voulu donner place dans ses Mémoires (1) à quelques considérations sur l’origine et la provenance des végétaux le plus communément rencon- trés sur certaines îles au Grand-Océan. Je me propose aujourd'hui d'examiner ceux qui servaient à la nourriture des habitants de ces régions, lorsque les grandes expédi- tions de découvertes accomplies à la fin du XVII siècle les firent connaitre, et dont la plupart sont encore utilisés pour le même objet. (1) Tom. XI, 1865. 34 PLANTES ALIMENTAIRES J'ai été amené à cet examen par la lecture de deux volumes récemment publiés du Cours d'agriculture pra- tique de M. Heuzé (1), qui traitent des Plantes alimen- taires. La troisième partie de cet ouvrage est consacrée aux plantes cultivées dans les contrées intertropicales pour leurs racines, leurs troncs féculifères et leurs fruits comestibles. Un grand nombre de ces végétaux se rencon- trent sur les îles de l'Océanie que j'ai visitées ; mais, par contre, on y en trouve d’autres qui ne figurent pas dans le livre de M. Heuzé, et qui, pourtant, jouent un grand rôle dans l'alimentation des Océaniens, tels que le Coco- tier dont la noix est presque l’unique nourriture végétale des habitants des îles madréporiques, l’Arbre à pain, cette providence de l’Océanie centrale, à la Flore de laquelle il donne une physionomie particulière, d’autres encore qui, bien que moins importants, apportent un certain appoint à l’alimentation des indigènes. M. Heuzé a écrit son livre surtout pour les agriculteurs d'Europe ; quoique tout ce qu'il dit de la culture des plantes des contrées lointaines soit rigoureusement vrai, il n’est pas surprenant qu'il n'entre pas dans autant de détails à leur sujet que lors- qu’il traite des végétaux de nos pays; j'ai cru pouvoir en ajouter quelques uns qu’on lira peut-être avec intérêt. Le séjour prolongé, que j'ai fait dans plusieurs îles de l'Océ- anie, m'a permis aussi de rectifier quelques indications erronées dans les noms indigènes, dans l’emploi et la pré- paration des produits, erreurs qui, je me hâte de le dire, sont trop insignifiantes pour ôter quoi que ce soit à la valeur du livre; si je les relève, ce n’est pas du tout, (1) Cours d’agriculture pratique. Les Plantes alimentaires, par M. Gustave Heuzé, Inspecteur général adjoint de l’Agricul- ture, DE L'OCÉANIE. 35 qu’on veuille bien le croire, dans un but de critique, mais uniquement dans l'intérêt de l’exactitude. Le fond de l’alimentation des Océaniens est tiré du Règne végétal, mais comme ce genre unique de nourriture ne suffit pas, ils y joignent une certaine quantité de nour- riture animale, ordinairement du poisson, très-souvent mangé cru, et des coquillages. Les pores, qu’on trouve sur la plupart des îles du Pacifique, ne sont guère mangés que dans certaines fêtes où l’on en fait un vrai massacre ; en dehors de cela, on les garde le plus souvent pour les vendre aux navires de passage. Les volailles sont peu nombreuses, et, dans beaucoup d’endroits, sauvegar- dées par des préjugés religieux ; il n’y a ni mammiféres sauvages, ni animaux de boucherie, et les moyens man- quent pour s'emparer facilement des oiseaux. Sur certaines îles, le fruit à pain vient, pour ainsi dire, sans aucune espèce de soins : les heureux habitants n’ont guère qu'à étendre la main pour cueillir leur nourriture sur les arbres, mais on n’est pas aussi favorisé partout, et alors il faut travailler la terre pour avoir les aliments de chaque jour. Quelques plantes sont cultivées avec une habileté et des soins qui pourraient servir d'exemples à beaucoup d'agriculteurs des pays civilisés : telles sont les nombreuses variétés du Taro (4rum esculentum, Forst.) et de l’Igname (Dioscorea) qui constituent le fond de la nourriture d’une grande partie des insulaires du Pacifique. D'autres végétaux, servant pareillement à l’alimenta- tion, exigent l'intervention de l’homme, mais cette inter- vention se réduit à bien peu de chose, et le nom de cul- tures est peut-être trop prétentieux quand on l’applique à de petites parcelles de terrain, à peine débarrassé des mauvaises herbes, à peine remué, où, sous l'influence 36 PLANTES ALIMENTAIRES heureuse du climat, les plantes utiles poussent comme elles peuvent, sans engrais, sans amendements. Quelques autres. viennent spontanément à l’état sauvage; leurs fruits, ou leurs racines, entrent pour quelque peu dans l'alimentation, mais presque uniquement dans les mo- ments de disette : c’est le cas de la plupart des arbres fruitiers dont les produits sont, en général, peu recher- chés. Je donne, autant que possible, les noms sous lesquels les plantes sont connues dans les différentes îles, mais je ne suis pas certain d’avoir toujours réussi, si ce -n’est pour les iles de la Polynésie, Tahiti, les Marquises, les Sandwich et la Nouvelle-Zélande, où J'ai pu observer directement; pour d’autres localités, j'ai été obligé de m'en rapporter aux récits des navigateurs, presque tous des Anglais et des Américains, et l’on sait combien leur oreille et leur orthographe sont rebelles pour tout ce qui n’est pas de l'anglais. Les noms des végétaux de la Nou- velle-Calédonie sont dûs en partie à mes observations, en partie à M. Vieillard qui a exploré cette île, au point de vue de la botanique, pendant plusieurs années; mais ces noms changent avec les dialectes, qui différent quelquefois complétement les uns des autres à de très-petites distan- ces : il est rare qu'un nom soit commun à toute l’île. La plupart de ceux que donne M. Vieillard appartiennent au dialecte parlé à Balade, dans le Nord-Est de la Nouvelle- Calédonie, point visité par Forster et par Labillardière à vingt ans d'intervalle. Comme on pourra le voir en lisant ce qui suit, je ne me suis pas borné à mes seules observations, mais je les ai contrôlées par celles de plusieurs personnes qui étaient dans l'Océanie en même temps que moi, et auxquelles on doit d’intéressants travaux sur ces parages. Je citerai : .DE L'OCÉANIE. 37 M. Cuzent, auteur d’une notice sur Tahiti, M. Jardin pour les îles Marquises, M. J. Remy pour les îles Sandwich, le révérend père Montrouzier, MM. Vieillard et Deplanche pour la Nouvelle-Calédonie, etc., etc. Enfin je termine par quelques remarques sur les végétaux introduits par les Européens. Un certain nombre commence à entrer dans la diète des naturels, mais, à l'exception de la pomme de terre, dont les avantages ont été bien vite appréciés par ‘ les Néo-Zélandais qui n'avaient auparavant qu’une miséra- ble nourriture, ces importations étrangères sont, en géné- ral, peu estimées. J'ai suivi, pour les noms polynésiens l'orthographe adoptée par les missionnaires, dans laquelle l’e est tou- jours fermé, w se prononce ou, au comme a-0, er comme e-ee. Une astérisque marque les végétaux cités par M. Heuzé. Cherbourg, octobre 1874. 38 PLANTES ALIMENTAIRES 1° Plantes à racines et à bulbes féculifères. PATATE DOUCE. Convolvulus batatas, L. — Batatas edulis, Choisy. — Ipomæa batatas, Lam*. — Umara à Tahiti, Kumara, aux Iles Marquises, à la N.-Calédonie, à la N.-Zélande, aux Iles Fidji; Umaa, à l'Ile Wallis; Uala, Mala uala aux Iles Sandwich. La variété cultivée en Océanie est celle qui a la pulpe de Ja racine blanche. D’après M. Heuzé, elle y aurait été importée par les Européens (1). Wallis et Bougainville, auxquels on doit les premières notions certaines sur Ta- hiti, n’en parlent pas, il est vrai, mais Cook, venu peu de temps après eux dans cette île, en 1769, la signale. Dans ses deux voyages subséquents, il la signale également à l’île de Pâques, à Tonga, à la N.-Zélande, aux N. Hébri- des, aux Iles Hawaïi (Sandwich). Quelques-unes de ces terres avaient été vues avant lui par des Européens, mais ceux-ci n'avaient guère fait que passer sans avoir eu, pour ainsi dire, de communications avec les habi- tants : il est, en tout cas, peu probable qu'ils se fussent arrêtés assez de temps pour planter des patates, d’au- tant plus que cette sorte de prévoyance n’était guère (1) M. Heuzé dit que, dans l'Océanie et à Tahiti, la patate douce blanche s'appelle mawhaha. Je ne trouve ce nom, qui n’a guère la physionomie des mots polynésiens, altéré qu'il est sans doute par l’orthographe anglaise, que dans le 3e voyage de Cook, dans la description de l’archipel Tonga, pour désigner le Tacca pinnatifida. Quelques auteurs attribuent à la patate douce une origine américaine et leur opinion s’appuie sur de puissants motifs. V. De Candolle, Géographie Botanique. DE L'OCÉANIE. 39 dans les habitudes des navigateurs de ces époques recu- lées. Il est plutôt à présumer que les patates douces, cul- tivées de toute antiquité dans les contrées intertropicales, sont venues dans l'Océanie de l’Asie méridionale, et ont été transportées d’île en île lors de la dispersion de la race d'hommes qui a peuplé la Polynésie : c’est ce que semblent confirmer les traditions de certains insulaires, entre autres ceux de la N.-Zélande. Le transport est facile, ces racines pouvant se garder assez longtemps sans s’altérer. Les missionnaires français ont introduit la patate douce à la N.-Calédonie vers 1844 (1). Les naturels lui donnent le nom polynésien de Kumara, sous lequel on la leur à fait connaitre. D'abord ils ne montrérent que du dédain pour cette plante étrangère, mais aujourd’hui ils commen- cent à l’apprécier. Avant l’arrivée des Européens, la culture des Kumaras était importante dans certains districts de la N.-Zélande, et donnait des produits excellents réservés aux classes supérieures. Les soins dont on l’entourait semblaient dénoter une origine étrangère. Cette culture est négligée aujourd’hui, bien que la patate douce soit restée en faveur chez les indigènes, malgré l'introduction des pommes de terre qui ont détrôné tous les végétaux comestibles du pays. A Tahiti, et dans les autres îles de l’archipel de la So- ciété, la patate douce est cultivée par les indigènes qui préfèrent de beaucoup ses tubercules légèrement sucrés à (1) D’après le P. Montrouzier. Il est étonnant que la patate douce n’existât pas à la N.-Calédonie, alors qu’on l’a trouvée aux N.-Hébrides qui en sont peu éloignées. Les insulaires des Fidji la cultivaient également. 40 LES PLANTES ALIMENTAIRES ceux de la pomme de terre (1). Ils buttent les plants comme on fait en France pour cette dernière. M. Cuzent dit qu'il est fâächeux que la patate dégénère si prompte- ment à Tahiti, «car ce serait une précieuse ressource pour le pays. » Pour ma part, je n’ai vu cette plante cultivée à Tahiti que sur une petite échelle, et les produits étaient médiocres. Cette culture est relativement plus développée sur les petites îles de Meetia et de Maïtea, voisines de Tahiti. Aux Iles Marquises, les patates douces paraissent être d'importation récente, du moins on en voit peu. Elles ne sont guère cultivées que par quelques résidents euro- péens pour les vendre aux navires baleiniers. Elles se conservent très-bien à la mer, à l'abri du froid et de l'humidité. M. Heuzé dit le contraire, mais l’opinion que j'avance, d’après ma propre expérience, est confirmée par tous les baleiniers qui parcourent le Pacifique. Ces racines sont très-alimentaires. On les mange bouil- lies ou tout simplement cuites sous la cendre ; leur saveur sucrée paraît d’abord agréable, mais on s’en lasse vite, et on les trouve bien inférieures aux pommes de terre. Ainsi que le dit M. Heuzé, les jeunes feuilles sont très- bonnes préparées comme des épinards: nous l'avons expérimenté pendant des années. Les feuilles à leur entier développement sont un bon fourrage. Dans toutes les terres océaniennes que j'ai visitées, les cultures de patates par les naturels n’occupent que très- peu de place, seulement de petites parcelles de terre légère, plutôt sèche qu'humide. (1) Cuzent. O-Taïli, 1860. DE L'OCÉANIE. &1 * IGNAMES. G. Dioscorea, L. Les Ignames ont été trouvées dans l'Océanie par les premiers navigateurs. Diverses espèces, présentant de nombreuses variétés, étaient cultivées avec beaucoup de soin dans quelques îles du Sud-Ouest du Pacifique, tandis que, dans les îles situées plus à l'Est, leur culture était tout-à-fait négligée, les habitants se con- tentant de celles qu’ils rencontraient à l’état sauvage. A la N.-Calédonie, les ignames constituent le fond de l'alimentation, aussi les plantations sont-elles très-éten- dues. Cependant ces racines sont peu nourrissantes ; les Calédoniens en consomment des quantités prodigieu- ses ; la culture est longue et pénible, le rendement peu considérable. Pour que les rhizomes deviennent beaux, il faut que la plante grimpe le long d’échalas dont la hau- teur et la grosseur dénotent la richesse et la dignité des propriétaires (1). Les naturels n’ont pour préparer les terres, quelquefois très-fortes, et qu’il faut labourer pro- fondément, d’autres outils que de grands bâtons pointus de bois de Casuarina. Les ignames sont plantées sur des sillons dont on réunit plusieurs en un seul. On les plantait à Kanala (côte orientale de la N.-Calédonie) à la fin de sep- tembre. J'ai remarqué qu’au-dessus de chaque morceau de racine mis en terre, on saupoudrait une petite poignée de poussière rouge : les naturels croient, m’a-t-on dit, que, moyennant cette précaution, la racine se développe plus vite et devient plus grosse ; n’agit-on pas ainsi plutôt tout simplement pour marquer les places où il faut plan- ter les échalas ? La récolte est l’occasion de fêtes qui ne (1) P. Montrouzier, Notice sur la N.-Calédonie ; Revue Algér. etColon., Avril 1860. 42 LES PLANTES ALIMENTAIRES sont pas complètes si on n’y ajoute un festin de chair humaine : ainsi, qu'on ne dise pas que c’est surtout le besoin qui pousse les Néo-Calédoniens à l’anthropophagie, puisque c’est dans les moments de grande abondance qu'ils paraissent s’y livrer avec le plus de goût! M. Vieillard a reconnu, à la N.-Calédonie, cinq espé- ces : 4° Dioscorea alata, L., Uhr, Ufi, dans le Nord de l’île, Ku dans le Sud. Les deux premières appellations sont malaises et polynésiennes, la troisième malaise. Cette espèce est bien cultivée; on ne la trouve pas à l’état sau- vage en Calédonie; elle n’y fleurit pas. 20 Dioscorea bullifera, L., Forst., Desmuan, des natu- rels. On la rencontre cultivée, mais on la voit plus sou- vent dans les bois. 3° Droscorea pentaphylla, Forst,. nom indig. Pda. Quelquefois cultivée, plus souvent sauvage. 4° Dioscorea uote, Vieillard, nom indig. Uote. Ne se rencontre jamais à l’état sauvage ; fleurit assez souvent. 5° Droscorea aculeata, L.; Oncus esculentus, Lour. F1. de Cochinchine ; Uale, Uare, des naturels. Toujours cultivée ; ne fleurit jamais. Les ignames entrent aussi pour beaucoup dans la nour- riture des habitants du petit archipel Loyalty, voisin de la N.-Calédonie, mais leur culture y est encore plus pénible. Le terrain labourable manque sur ces îles coralligènes privées de sources et de cours d’eau. Un peu de terreau, provenant des détritus des grands arbres, a rempli çà et là les fissures et les cavités du sol madréporique : ce sont les seuls endroits que les naturels puissent utiliser pour leurs petites plantations d’ignames, de {aros et de bana- niers, et ces endroits sont rares. Les habitants d'Uvea, l’île la plus au Nord du groupe, vont faire des plantations sur les îlots Beaupré, éloignés de dix lieues. DE L'OCÉANIE. 43 Cook trouva les Ignames cultivées aux Nouvelles-Hébri- des et dans l'archipel Tonga. Il n’en vit pas à la N.-Zélande, et les naturalistes qui ont exploré cette contrée après lui, n’y ont pas trouvé, que je sache, le genre Dioscorea repré- senté. Aux îles Fidji, qui en produisent énormément, les naturels en distinguent plus de cinquante variétés (1). Le poids moyen des racines est de 1 à 4 kilogr., mais quel- ques-unes atteignent 25 kilogr. Elles peuvent se conserver hors de terre pendant dix mois; on les plante de juin à septembre, et on récolte en mars et en avril. Dans quelques localités, on fait deux récoltes par an, l’une en mars, l’autre en novembre. Aux Iles de la Société, les habitants ne mangent guère les Ignames qu’à défaut d’autres aliments, et ils ne culti- vent pas ces plantes qu'ils trouvent, en grande quantité, à l'état sauvage dans toutes les vallées. On en compte trois espèces principales : 1° Dioscorea pentaphylla, Forst., Patara, où Pauara des indigènes ; 2° D. Alata, L., Ufi ou Uhr ; 3° D. bullrfera, Forst., Hoi. Les Tahitiens dis- tinguent par des noms particuliers sept ou huit variétés de ces trois espèces, une entre autres, qu'ils appellent Uhr papa qui, comme l'indique l’épithète papa (pierre), vient sur les montagnes et dans les endroits pierreux, et dont la racine est très-grosse. Les différentes espèces, ainsi que le dit M. Heuzé, ne sont pas difficiles sur la nature du sol, mais elles viennent mieux dans les terres de consis- tance moyenne et un peu fraîches que dans les terres for- tes. (1) Or some of the Plants used for food by the Feedjee Islan- ders, par W. Milne, botaniste de l'expédition du capitaine Den- ham dans la mer du Sud; Soc. Botan. d'Edimbourg, Trans actions, vol. VI. 1859. 44 LES PLANTES ALIMENTAIRES Les ignames ne se trouvent qu’à l’état sauvage aux iles Sandwich où l’on n’en fait usage que dans les temps de disette. | Il en est de même aux Iles Marquises. Je n’ai vu de beaux rhizomes de D. alata qu’à la baie de Hapatoni (Ile Tauata), cultivés par un Anglais. L'espèce D. bulbifera, Hoi des naturels, se rencontre également dans cet archi- pel. Les bulbilles, qui se développent à l’aisselle des feuil- les dans cette espèce, trouvent leur emploi dans la cui- sine européenne sous forme de friture. Les ignames ne peuvent pas être mangées crues. Les insulaires les font cuire dans des fours creusés en terre, appelés umu dans toute la Polynésie, ou sur des pierres rougies, ou sous les cendres. Les Néo-Calédoniens, qui avant l’arrivée des Européens savaient fabriquer de la poterie, les font bouillir. « Toutes les espèces, dit le P. » Montrouzier (loc. cit.), montrent une foule de variétés » qui différent tellement entre elles que deux personnes, » qui ont mangé de l’igname, peuvent dire avec rai- » son, l’une que cette racine vaut notre pomme de terre, » l’autre que c’est une nourriture détestable. » Quelques varietés, entre autres la petite Igname blanche de Pile Rurutu (1), ont un goût sucré prononcé, mais, en général, l’igname est un mets assez fade dont on se lasse pourtant moins vite que de la patate douce. Malgré ces défauts, les ignames, à cause de la possibilité de les conserver long- temps, sont une grande ressource pour les navigateurs qui font, comme les baleiniers, de longues croisières en pleine mer. (1) Probablement la même qu’on trouve aux Iles Fidji, sous le nom de £awat. DE L'OCÉANIE. 45 * MANIOC. Jatropha manthot, L. On voit à Tahiti, aux Iles Sandwich, etc., quelques petites plantations de Manioc, mais elles appartiennent à des Européens. Les indigènes ne culti- vent pas cette plante dont l'introduction est récente. * TARO. Arum esculentum, Forst. — Caladium esculentum, Vent. — Colocasia esculenta, Schott. — Taro, à Tahiti, à laN.-Zélande (1); Tao, aux Iles Marquises ; Kalo, aux Iles Sandwich; N'dalo, aux Iles Fidji, ete.; Coboué, àla N.-Calé-, donie (à Balade); Néré, dans le S.-E. de l’île. Cette plante aux racines très-nourrissantes, et qui est certainement la succédanée la plus utile et la plus sérieuse de la pomme de terre, est traitée dans quelques îles‘avec un soin qu'on ne trouve pas toujours dans les cultures d'Europe. L'espèce cultivée est le Colocasia esculenta, Schott. Les Tahitiens lui donnent le nom de Taro, mais ils en distinguent, par des noms particuliers, treize varié- tés que, suivant le cas, on plante dans les terres fortes, les terrains arrosés par des ruisseaux, mais dont le sol n’est pas très-délayé, dans les terres humides et dans la vase et les marais inondés. (1) Banks (1* voy. de Cook) appelle edda le Taro qu'il vit cultivé à la N.-Zélande. Dans les relations des trois voyages de Cook, cette plante est appelée coco, eddoë et eddous. Je ne saurais dire d’où viennent ces noms ; peut-être les deux derniers sont-ils une corruption du mot tahitien etu, qui veut dire déra- ciner, altéré par l'orthographe anglaise. Toujours est-il que, dans toutes les îles où l’on parle des dialectes polynésiens que j'ai visitées, je n’ai jamais entendu que le nom de taro, plus ou moins modifié suivant les différents dialectes. 46 LES PLANTES ALIMENTAIRES De temps immémorial, les naturels des Iles Sandwich cultivent le Xalo avec une habileté remarquable. Ses raci- nes font la base de leur nourriture, car 1ls ne sont pas aussi favorisés que les habitants d’autres archipels où l'arbre à pain est abondant. Le kalo occupe la majeure partie des terres cultivées, surtout celles qui peuvent être inondées facilement. Les champs sont ordinairement frac- tionnés par parcelles carrées ou oblongues, de la conte- nance d’un ou deux ares. On commence par creuser la terre à deux ou trois pieds; le terreau qu'on retire sert à faire une petite chaussée tout alentour du petit carré, dont la surface est battue jusqu’à ce qu’elle devienne imper- méable. Après cette préparation, on prend les sommets des racines mûres, coupées un peu au dessous des feuil- les, et on les plante, à 50 ou 60 centimètres les unes des autres, sur une mince couche de terreau et d'herbe sèche qu’on laisse ensuite recouverte d’eau jusqu’à ce que les feuilles flottent à la surface. On garde les racines sous l'eau tant qu’elles sont bonnes à manger, c’est-à-dire à partir du neuvième mois jusqu’au quinzième. Elles con- tinuent néanmoins à croître pendant deux ans et plus (1). M. Cuzent (loc. cit.) décrit d’une manière un peu diffé- rente la plantation du taro à Tahiti. On commence par pratiquer dans la vase des tranchées profondes de 0" 80 par lesquelles la surabondance des eaux s'écoule ; puis on dépose, dans des trous de 20 centimètres, espacés de 0 80 environ, les sommets des racines en laissant aux pétioles une longueur de 0"40. Cela fait, on répand sur toute la superficie du terrain unelégère couche de feuilles sèches de Pandanus, dans le but d'empêcher le développe- (1) C. Stewart, Journal of a residence in the Sandwich Islands during the years 1825, 1824, 1825. DE L'OCÉANIE. 47 ment des graines qui pourraient exister dans le sol, et celui des nombreux végétaux qui pousseraient sous l’in- fluence de la lumière, de la chaleur et de l'humidité. La période complète de la végétation du taro se termine du douzième au quatorzième mois : après ce temps, il y a perte à le laisser en terre, il pourrit. Les irrigations et les soins divers à donner à cet Arum requièrent un travail assidu. On peut planter toute l’an- née, de sorte qu’en échelonnant les plantations, il est facile d’avoir toujours des produits. Ces rhizômes sont très-ali- mentaires : un hectare peut nourrir cinquante-huit person- nes et n’exige que trois ouvriers pour sa culture (1). Letaro contient beaucoup de fécule, associée à un principe âcre qu'on trouve dans toutes les parties de la plante, mais qui disparaît dans la cuisson. On ne peut conserver les racines hors de terre que quinze ou vingt jours. Avant comme après la cuisson, elles sont compactes, blanches avec une légère teinte purpurine à l'intérieur ; lorsqu'elles sont pauvres ou pas assez mûres, elles sont grises, couleur de plomb. On les cuit dans des trous pratiqués en terre, au fond desquels on met des cailloux qu’on fait rougir avec un feu de branches sèches : les objets qu’on veut cuire, taro, patates, poissons, etc., sont placés sur les pierres rougies, bien enveloppés dans des feuilles de Te (Cordy- line australs) ou de bananier ; on remet ensuite par des- sus des pierres rougies également, sur lesquelles on verse de l’eau pour développer la vapeur ; le tout est prompte- ment recouvert de terre pour empêcher la vapeur et la chaleur de s’échapper. Le four est ouvert au bout de deux heures environ. (1) Jules Remy, Ka Moohelo Hawaii, Histoire de l'archipel Hawaïier, Paris, 1862. 48 LES PLANTES ALIMENTAIRES Les racines cuites sont écrasées avec un pilon en pierre dure, en ayant soin de les mouiller avec de l’eau ; on les bat jusqu’à ce qu’on obtienne une masse de pâte adhé- rente, la po (1), forme sous laquelle le taro est ordinai- rement consommé. Cette bouillie se conserve pendant plu- sieurs jours. On fait aussi de la por sèche de la même manière, mais en ayant soin de la moins délayer. Elle ne se mange pas sèche, mais on la garde par petits paquets enveloppée dans des feuilles, et on la délaye au fur à me- sure des besoins. Elle peut se conserver ainsi pendant plusieurs mois ; aux Iles Sandwich, c’est une des prinei- pales provisions des indigènes quand ils voyagent par mer. Les feuilles du taro sont grandes, en forme de cœur, de couleur verte ; on les mange aussi préparées de diverses manières (2). Dans l'archipel de la Société, les champs de taro sont le plus souvent autour des cases des naturels. Les exhalai- sons de ces marais, pendant les moments de sécheresse, paraissent à M. Cuzent de nature à compromettre dans le présent la santé des habitants, et, dans l’avenir, la salu- (4) Poï, et non Porée ainsi que le dit M. Heuzé; Poree est l’or- thographe anglaise de pori, nom sous lequel les premiers visiteurs anglais ont, sans doute, cru entendre désigner la pâte de taro par les habitants des Iles Sandwich. (2) On les fait cuire avec le jus exprimé de la noix de coco, . ou bien avec la noix de coco rapée : c’est ce qu’on appelle lu- lolo et Lu effaniu, dans l'archipel Tonga, et non à Tahiti, comme le dit M. Heuzé qui écrit par erreur effanion : aucun dialecte polynésien n’a la terminaison nasale on. Niu est un vieux mot qui signifie coco, cocotier, dans toute la Polynésie; lu veut dire feuille à Tonga. Le lu-tai (et non toi) est la prépa- ration des feuilles avec de l’eau de mer, fai. Le lu-alo-te- buaka consiste à faire cuire des feuilles de taro avec un mor- ceau de porc. (Dumont-d’Urville, Voy. de l’Astrolabe). DE L'OCÉANIE. 49 brité si justement vantée du climat. Aux Iles Sandwich, les plantations sont disposées de la même maniëre, mais on n'a pas remarqué qu'elles eussent aucune influence fâcheuse, sans doute parce qu’elles sont sans cesse inon- dées par des eaux courantes, dans lesquelles les poissons vivent parfaitement. (Jules Remy, loc. cit.). Les naturels de la N.-Calédonie comptent au moins vinot-et-une variétés de taro (1). Les plantations sont importantes, établies dans les vallées à portée des cours d’eau, ou sur les versants des côteaux et des montagnes. Dans ce dernier cas, les Néo-Calédoniens déploient un art et une habileté qu'on ne devrait pas s'attendre à trouver chéz un peuple aussi sauvage. Le terrain est dis- posé par plates-bandes successives, superposées en gra- dins, sur lesquelles ils font circuler, par un système de canaux transversaux et verticaux, les eaux qui découlent du sommet de la montagne, et dont tous les filets sont mis à profit. Quelquefois l’eau est amenée d’une colline sur une autre au moyen d'un conduit en bois creusé, placé en travers du ravin qui les sépare. On voyait, il y a quelques années, dans la tribu de Balade, un véritable aqueduc de 8 à 10 kilomètres de long, conduit sur la croupe des montagnes « avec une habileté qui ferait honneur à un peuple civilisé (2) ». On trouve des travaux du même genre, et de la même importance, dans l'archipel des Fidji. Dans ces iles, on fait avec le taro une sorte de pain que M. Milne (loc. ct.) appelle Mindrai. Les habitants des Marquises, ayant à leur disposition le fruit de l’arbre à pain qui ne demande aucun travail, (1) Vieillard. (2) De Rochas. La N.-Calédonie et ses habitants, Paris, 1862. k 50 LES PLANTES ALIMENTAIRES ne cultivent pas le taro qui réclame, au contraire, des soins assidus : à peine en voit-on quelques pieds, çà et là, dans les environs des cases de quelques chefs. On le sert dans les fêtes, ou pour faire honneur à des étrangers, préparé d’une manière assez compliquée (1). La racine est räpée et délayée avec de l’eau de coco pour en former une pâte qu’on fait cuire et qu’on triture ensuite. On a préparé à l'avance du jus extrait de la noix de coco qu’on réduit en huile en y jetant des cailloux rougis au feu. Quand la pâte est cuite, on la met dans cette huile, sans la mêler, etceux à qui ce mets est servi, opèrent le mé- lange avec le doigt. On le sert chaud ou froid à volonté. Cette préparation est agréable au goût, mais un peu lourde. Le taro est cultivé aux Iles Tonga. Le nom sous lequel on le trouve signalé dans le 3° voyage de Cook, Kappé, semblerait devoir s'appliquer à une autre espèce d’Arum (4. macrorhizon); mais comme ce dernier vient dans les terrains secs, ce n’est certainement pas de lui qu’il est question dans les récits du grand navigateur, mais du taro ordinaire. Cook trouva, en 1769, plusieurs variétés cultivées à la N.-Zélande, mais cette culture, qui n’était pas très-impor- tante, y est négligée aujourd’hui que la pomme de terre est le principal aliment des Néo-Zélandais ; on n’y voit que de toutes petites parcelles de terrain plantées en taro. De petites cultures pareilles serencontrent aux Iles Loyalty et sur les îles coralligènes de l’archipel des Paumotu, là où un peu d'humidité leur permet de réussir. Les chenilles sont des ennemis redoutables pour-le taro. (1) Ed. Jardin. Notice sur l'archipel de Mendana ow des Marquises. DE L'OCÉANIE. 51 Le P. Montrouzier conseille, comme le meilleur moyen de les détruire, de conduire dans les plantations des dindons qui saisissent les chenilles et ne touchent pas à la plante. Les racines se prêtent à toutes les préparations de la pomme de terre ; les jeunes feuilles sont très-bonnes en guise d’épinards. Tout porte à croire que le taro est originaire de l’Asie méridionale (De Candolle), et que de là, il a gagné de proche en proche la partie orientale du Pacifique. R. Brown pense que c’est la même plante que l’Arum colocasia, L., cultivée dans le delta du Nil. Un autre Arum, 4. macrorhizon, L., Ape aux Iles de la Société, Kape aux Marquises et aux Sandwich, est au be- soin employé comme le taro, mais moins estimé. Il ne se trouve dans ces îles qu'à l’état sauvage, et atteint parfois des proportions gigantesques. Les Tahitiens mangent quelquefois les tiges qui, étant très-ligneuses, demandent de douze à quatorze heures de cuisson au four (umu) ; elles ont alors une saveur sucrée. Le kape vient de préfé- rence dans les lieux secs et élevés. A la N.-Calédonie, on cultive plusieurs variétés de l'A. macrorhizon, sous les noms de Koué, Péra, Diamot, Baouen, Ouagan, etc. *TACCA. Tacca pinnatifida, Forst. — Pia, aux Iles de la Société, aux Iles Marquises, aux Iles Sandwich ; Mara, à Rotuma ; Maaeua, à Tonga; Massoa, à Tikopia ; Hdolan, à la N.- Calédonie. Le Tacca pinnatifida n’est pas cultivé par les Tahitiens, mais par quelques résidents Européens, et seulement en petite quantité. Il vient à l’état sauvage dans les vallées 52 LES PLANTES ALIMENTAIRES humides et ombreuses, rarement au-dessus d’une altitude de deux cents mètres. Ses tubercules ressemblent beau- coup à ceux de la pomme de terre; ils ont un goût âcre et amer qui disparait, dit-on, par la culture et même par des lavages. Cette plante est très-abondante dans l'archipel de Cook et dans les autres iles de l’archipel de la Société, où l'on prépare, avec les tubercules, une fécule très-estimée dont on apporte des quantités notables à Tahiti. Les Tahi- tiens en préparent peu, quoiqu'ils la prisent beaucoup, surtout pour la nourriture des enfants et des convales- cents (1). Les résidents Européens donnent improprement à cette fécule le nom d’arrow-root ; elle est employée avantageu- sement pour empeser le linge. Les Tahitiennes fabriquent avec la paille qu’elles retirent des hampes florifères fen- dues dans le sens de leur longueur, et séchée au soleil, de charmantes couronnes, des éventails, des chapeaux, etc. Dans l'Océanie centrale, le tacca et sa fécule s'appellent pta ; le nom de Sahest, sous lequel M. Heuzé dit que les Tahitiens le connaissent, n’est pas polynésien. Sahest, ou Sohest, est le nom de cette plante au Port Praslin, à la N.- Irlande (2). Aux Iles Marquises, elle est peu répandue : c'est à peine sion en trouve quelques pieds dans les ravins ombragés et humides. Les naturels n’en font aucun usage. Il ne pa- rait pas non plus que les insulaires des Sandwich utili- sassent ses tubercules avant le passage de Cook. (Remy, loc. cit.). Le D' F. D. Bennett dit (3)que dans les îles de la Société, (1) Cuzent, Loc. cit. (2) Lesson et Garnot, Voy. de la Coquille. (3) À Whaling Voyage round the Globe, Londres, 1840. DE L'OCÉANIE. 53 la racine rapée est employée, appliquée sur la peau, contre l'éléphantiasis. Ces rhizômes entrent dans la nourriture des Fidjiens. Le tacca est rare dans le Sud de la N.-Calédonie, du moins je l'y ai à peine vu. M. Vieillard rapporte qu'il esttrès-commun dans le Nord de l’île, etque son exclusion du Sud doit plutôt tenir à la nature du sol qu’à la tempé- rature. Les naturels n’en font pas usage que je sache. Le petit nombre de pieds de cette plante, que j'ai vus dans mes nombreuses courses dans tous les sens à travers Nukuhiva et dans les autres îles du groupe des Marquises, me porte à croire qu’elle n’y existe pas depuis bien long- temps. Le mot pra, qui la désigne à Nukuhiva, est un mot tahitien qui me paraît introduit depuis peu dans le dialecte des Marquises. Dans les archipels occidentaux, qui se rapprochent davantage de l'Asie méridionale et de l’archi- pel Asiatique, elle est beaucoup plus commune : n’est-elle pas originaire de cette dernière région, d’où l’homme l’aurait transportée dans la Polynésie ? * DIOCLŒA....? (1) Jalé et Bat, dans le Nord de la N.-Calédonie, Magnia- nta (2), dans le Sud. Les Néo-Calédoniens connaissent, sous ces différents noms, laracine souventtrès-grosse, mais toujours ligneuse, d’une Légumineuse que les voyageurs ont appelée Dol- chos tuberosa, mais qui se rapproche beaucoup plus du genre Dioclæa (P. Montrouzier). On la mange bouillie ou (1) Heuzé. Les Plantes alimentaires, t. 2. p. 379. (2) Ce dernier nom est peut-être étranger à la N.-Calédonie; du moins, c’est ainsi qu’on appelle aux Iles Sandwich une herbe très-fine qui fait un excellent fourrage. D4 LES PLANTES ALIMENTAIRES grillée. Les naturels emploient les fibres de la racine pour faire de très-bons filets de pêche. Le bat est la racine de la plante cultivée ; le jalé vient à l’état sauvage sur les montagnes. Il a la fleur d’un beau violet mêlé de pourpre, d’une odeur suave. Les bêtes à cornes sont très-friandes des feuilles. À ces plantes, citées par M. Heuzé, j'ajouterai les sui- vantes : TL Cordyline australis, Endlicher. — Te, aux Iles de la Société, aux Marquises, à la N.-Zélande; Xi, aux Iles Sand- wich; Tohi, dans l'archipel Tonga; Shoti, à Kanala (N.- Calédonie); 4o-Ki, aux Iles Fidji. Cette belle plante se rencontre sur toutes les îles Océa- niennes. Sa racine a la forme et la couleur des panais, mais elle est souvent beaucoup plus grosse, à contexture ligneuse. Bouillie ou grillée, elle se ramollit, et contient une grande quantité de jus sucré. Elle fournissait aux habitants des Iles Sandwich une nourriture abondante, et, de plus, ils en tiraient une boisson très-agréable, « bien » préférable, dit M. Remy, à celle du Kava (Piper me- » thysticum) qui est dégoüûtante, et n’a d'autre mérite que » ses effets narcotiques, trop recherchés dans toute » l'Océanie. » D'après Jarves (1), la liqueur enivrante, extraite du K, avait les effets les plus funestes chez les chefs qui en faisaient un usage excessif : le corps se cou- vrait d’écailles, les yeux devenaient enflés ; une décrépi- 1) History of the Hawaiïian Islands, New-York, 1843. DE L'OCÉANIE. 55 tude prématurée était le lot des buveurs. Les effets du Kava ne sont guère différents. Je ne crois pas que la racine du # fût employée comme aliment à Tahiti et aux Marquises, si ce n’est dans les temps de disette. Dans ce dernier archipel, ses belles feuilles servent à tapisser l’intérieur des silos où l’on conserve, pendant des années, les provisions de pâte de fruit à pain; aussi en voit-on toujours quelques x plantés auprés des habitations. Les résidents européens, dans quelques îles, se servent avantageusement de cette plante pour enclore les champs cultivés. Les jeunes feuilles constituent, d’après le D' F. D. Ben- nett, le meilleur fourrage qu’on puisse trouver dans les iles de la Mer du Sud, pour emporter à la mer. FOUGÈRES COMESTIBLES. Les Hawaïiens mangent au besoin, après les avoir fait cuire sur des cailloux rougis, les stipes d’une sue fou- gère des montagnes (Remy). A la N.-Zélande, avant l'introduction des pommes de terre qui sont aujourd’hui l'aliment de tous les jours, le pain était la racine d’une espèce de fougère, Pteris escu- lenta, Forst., peut-être une simple variété du Pteris aquilina, qui couvre tous les côteaux incultes et déboisés. Les racines s’enfoncent profondément ; l’arrachage est pénible, et, pour l’accomplir, les Néo-Zélandais se servent de pieux aiguisés, munis d’une sorte d’étrier pour y appu- yer le pied. Ils mettent en bottes ces racines qu’ils laissent sécher pendant quelques jours au soleil; elles se conservent 56 LES PLANTES ALIMENTAIRES alors assez bien. On les connaît sous le nom de nga-due (1). Pour les manger, on les présente au feu, et quand elles sont légèrement grillées, on les bat, pour les amol- lir, avec un petit maillet destiné à cet usage. C’est dans cet état que les naturels les mâchent, et faute d’autres mets, ils avalent le tout : autrement ils se contentent de mâcher la racine jusqu’à ce qu’ils en aient exprimé le principe nutritif et sucré, et rejettent la partie fibreuse. Ce pauvre aliment a un goût mucilagineux, un peu pâteux, et est, en somme, parfaitement insipide. Le Pteris esculenta se rencontre à la N.-Calédonie, à Tahiti, aux Ilés Sandwich et sur d’autres îles, mais, sauf peut-être les cas de disette, les naturels n’en font pas usage. Les Néo-Zélandais trouvaient un aliment plus substan- tiel dans une fougère arborescente appelée Mamuku (Cya- thœa medullaris, Swartz), dont ils faisaient cuire au four la partie inférieure de la tige voisine de la racine. On retrouve cette fougère à Tahiti, aux Marquises, etc. 20 Plantes à fruits comestibles. *BANANIER. Les premiers navigateurs ont trouvé le Bananier com- mun (Musa paradisiaca, L.) cultivé dans toutes les iles intertropicales de l'Océanie. Suivant quelques auteurs, le Bananier des Sages (Musa sapientium, L.) aurait été aussi rencontré de prime abord dans cette partie du monde ; ce qu’il y a de sûr, c’est que les Océaniens reconnaissent de (1). D'Urville. — Forster appelle cette racine Pongaï; n’y a- t-il pas confusion avec Porga qui est le nom d’une belle fou- gère arborescente, Cyathæa dealbata ? - AE DE L'OCÉANIE. 57 nombreuses variétés de bananiers qu'ils distinguent par des noms particuliers. Rien, du reste, n’est moins certain que la classification des espèces qu’on à cru reconnaitre dans ces végétaux, siutiles, à causede la quantité dematière nutritive que fournissent leurs fruits par rapport à leur volume, qu'ils ont dü être cultivés dès les premiers âges de l'humanité ; aussi d’éminents botanistes ont pensé qu’on devait rapporter à une espèce unique tous les bananiers cultivés pour leurs fruits. Le nom générique de ces derniers et de la plante, dans toutes les îles où l’on parle la langue polynésienne, est meia, meika, meila, etc., etc., suivant les variantes des dialectes. Les bananes se mangent ordinairement crues, quelquefois cuites. On prépare aussi avec elles une con- serve très-estimée, dont le goût est à peu près celui des figues sèches. On coupe la banane en quatre dans le sens de la longueur, en ayant soin d'enlever la partie centrale; les morceaux sont exposés au soleil jusqu'à ce qu'ils prennent une couleur brune; alors on les enveloppe dans des feuilles sèches de la plante, et le tout est comprimé et ficelé comme une carotte de tabac. Cette conserve, qui peut être gardée pendant plusieurs mois et expédiée au loin, s'appelle Piere aux Iles de la Société, où elle est l’ob- jet d’un commerce important d’île à île. Les Européens ont introduit le Bananier de Chine (Musa Cavendishu, Paxt.) qui, grâce à ses qualités supé- rieures bientôt appréciées, sera de bonne heure aussi répandu que le bananier commun. Ses régimes portent de 200 à 250 fruits d’un goût exquis. Aux Iles Marquises, une autre espèce (ou variété ?) appelée Pahatu, Pafatu, par les naturels, a des fruits verts, même quand ils sont mürs, plus minces que les bananes communes, recourbés, et rappelant un peu le 58 LES PLANTES ALIMENTAIRES goût du melon cantalou. Le D' Bennett (loc. cit.) a vu cette espèce à Raïatea (Iles de la Société), mais elle y était assez rare. Il est à supposer qu'elle doit se rencontrer sur d’autres iles encore. BananeFehii (Musa Fehù Bert.) (1). —- Le Feht, ou Fef, vient à l’état sauvage. À Tahiti il forme de véritables forêts dans les ravins des montagnes, dans les replis de terrain abrités et humides, mais toujours loin du bord de la mer : passé une altitude de 4000 à 1200 mètres, on n’en trouve plus ; à ces hauteurs il acquiert de très-fortes dimen- sions ; la tige a souvent plus d’un mètre de circonférence (Cuzent). Le tronc est rouge foncé, brun, et contient une grande proportion de sève violacée qui tache le linge d'une manière indélébile. L’unique régime que produit chaque plante se dresse au milieu des feuilles dans le prolongement du tronc, au lieu de pendre comme dans les autres bananiers. Les fruits sont gros, d’une belle couleur rouge-orangé à l'extérieur quand ils sont à matu- rité; la pulpe est d’un beau jaune. Ils ne sont pas man- geables crus; on les fait cuire au four (umu), et on les mange ordinairement sans autre préparation; cependant on en fait une bouillie qui est délayée avec de l’eau de coco. Le Fehii fait, avec le taro, la base de la nourriture des Tahitiens ; ils partent le samedi pour aller en chercher dans les montagnes, et on les voit revenir chargés d’énor- mes régimes pour la consommation de la semainesuivante. Ce bananier, si commun à Tahiti, est rare aux Iles Mar- quises où on l'appelle Huetu. Je ne l'ai jamais vu dans mes nombreuses courses dans les montagnes de Nuku- hiva. Le D' F. D. Bennett le signale à Vaitahu (Ile Tauata). Les habitants de cette île en font trés-peu de cas. (1) M. Heuzé ne signale pas le Fehai. DE L'OCÉANIE. 59 Il croit spontanément dans les montagnes de Balade (N.-Calédonie) où on le connaît sous le nom de Daak. Les Néo-Calédoniens de cette localité appellent en géné- ral les bananes Mondqu; ceux de Kanala les nomment Pouin. Ils connaissaient, avant l'occupation française, l'espèce Musa paradisiaca L., nom indig. Poigate, et l’es- pêce Musa discolor, Hort., nom indig. Colaboute. Les Européens ontintroduit Musa sapientium, L., et M. Ca- vendishü, Swartz, que l’on commence à cultiver dans quelques tribus. On trouve dans les montagnes de la N.-Calédonie, assez communément aux environs de Kanala (côte orientale), une petite espèce, Poëete des naturels, Musa oleracea, Vieillarg, qui ne fleurit jamais, et dont on ne mange que la racine bouillie. Les bœufs mangent avec avidité les tiges des bananiers. * ANANAS. Bromelia ananas, L.— Haoa, aux Iles Marquises, et plus souvent Paënapu, corruption du nom anglais Pine apple. L’Ananas, originaire de l’Amérique méridionale, a été planté en Océanie par les Européens. A Tahiti, la culture en a produit une variété excellente. Son introduction aux Iles Marquises estrécente : on en trouve quelques pieds au sommet du Mouaketu à Nukuhiva, mais leurs produits sont de qualité trés-inférieure. Il a été introduit à la N.- Calédonie par les missionnaires français. * GOMBO ou KETMIE COMESTIBLE. Hibiscus esculentus, L. Le Gombo avait été apporté aux Iles Marquises, vers 1846, de Tahiti où les Européens l’avaient introduit dans 60 LES PLANTES ALIMENTAIRES les jardins, mais il avait disparu de Nukuhiva à la suite de l'abandon de l'établissement de Taïohaë, en 1849. En 1856, nous semâmes des graines dans le jardin du poste où élles réussirent parfaitement. Je ne crois pas que cette Malvacée fût connue en Océanie avant l’arrivée des Européens, et que depuis elle soit utilisée par les indigènes ; du moins, je ne l’ai remarquée nulle part. J'ajouterai un certain nombre de végétaux sur lesquels M. Heuzé garde le silence, et dont quelques-uns ont des fruits qui tiennent une place importante dans l’alimentation des Océaniens. ARBRE A PAIN. Artocarpus incisa, L. — Uru, et plus généralement Maïoré, à Tahiti; Ulu, aux Iles Sandwich ; Mer, aux Iles Marquises. L’Arbre à pain a été trouvé, plus ou moins répandu, dans toute l'Océanie centrale (1). C’est, sans contredit, un des arbres les plus utiles aux habitants de cette partie du monde. Ses gros fruits, ordinairement sans semences, entrent pour beaucoup dans leur nourriture; le bois, solide, et en même temps facile à travailler, est avanta- geusement employé pour la construction des cases et des pirogues ; les feuilles sèches, passées à une longue bro- chette de bois, servent à tapisser le dessous des toitures d’une manière élégante, et résistent beaucoup plus long- temps que les feuilles du cocotier ; on fait, avec l'écorce battue des jeunes arbres, une étoffe légère. (4) Il faut faire exception des îles basses madréporiques où il n’a été que rarement rencontré. DE L'OCÉANIE. 61 Selon M. De Candolle, l’arbre à pain a été cultivé de toute antiquité; toujours-est-il que, dans l'Océanie, les soins de culture se réduisent à bien peu de chose ; on se contente, tout au plus, d’arracher les broussailles qui étoufferaient les jeunes plantes. On le propage au moyen des rejetons qui poussent auprès de la racine ; à Tahiti, où les aliments européens remplacent de plus en plus la nourriture primitive, C’est à peine si l’on trouve aujour- d'hui, parmi les indigènes, quelques individus capables de choisir les rejetons bons à replanter, et sachant trans- planter les jeunes arbres, opération délicate et réussissant rarement. L'arbre à pain, qu'on ne rencontre spontané nulle part, a été considéré comme originaire des Moluques ; peut-être a-t-il été porté dans l'Océanie par les premiers émigrants ; cependant, une antique et curieuse tradition tahitienne raconte sa première apparition à Tahiti comme spontanée. Dans cette île, on en compte jusqu’à 47 variétés éta- blies sur l'aspect, la forme des fruits et la facilité plus ou moins grande avec laquelle ils cuisent. Ces variétés se rattachent à quatre principales et on pourrait même les réduire à deux, l’une, de beaucoup la plus com- mune, qui a les feuilles plus grandes et beaucoup moins profondément incisées, l’autre qui les a découpées jus- qu'aux nervures. À Tahiti l’arbre à pain est trés-abon- dant dans les vallées, surtout aux environs des plages; on le trouve aussi sur les flancs des collines, mais c’est par exception qu’il se montre au delà de 700 mètres d’alti- tude (Cuzent). Les Nukuhiviens distinguent 33 variétés de l’arbre à pain, basées sur la hauteur et le port de l’arbre, le plus ou moins gros volume de ses fruits, mais toutes peuvent, je crois, se réduire à la variété commune. Il donne trois 62 LES PLANTES ALIMENTAIRES récoltes par an dans certains cantons. Les fruits sont mürs quand le suc laiteux (1) qu’ils contiennent exsude à leur surface par gouttelettes : c’est à ce moment qu'on doit les abattre. Ils sont alors fermes et résistent au couteau et à la râpe. On ne peut les manger que cuits, et dans cet état, de même que quand ils sont crus, on ne peut les conser- ver que quatre ou cinq jours. Ces fruits constituent presque exclusivement Ja nour- riture des habitants des Marquises qui les mangent grillés sur les charbons, et le plus souvent sous forme de pâte fraîche (popoë meï) ou de pâte fermentée (popoï ma). Cet aliment n’est pas trés-réparateur et de même qu'aux autres racines féculentes dont j'ai parlé, on est obligé d'y joindre, au moins de temps en temps, une certaine quan- tité de nourriture animale, généralement du poisson cru. Pour préparer la popoi meï, on fait griller les fruits sur un feu clair de branches sèches ; on râcle la peau avec une coquille, puis on les écrase et on les délaye avec de l’eau de manière à faire une pâte qui a un goût aigrelet. La popoï meï se mange pendant la saison des fruits; le ma est préparé pour être consommé dans l'intervalle des récoltes. Les fruits, ràclés comme précédemment, sont mis en tas et couverts de feuilles ; un ou deux jours après, on les coupe par morceaux en ayant soin d’enlever la partie centrale, et on les met dans un grand trou tapissé de feuilles de # et recouvert, où on les laisse pendant un ou deux mois. La masse fermente et se réduit en une pâte homogène qui est transportée ensuite dans des espèces de silos tapissés également de feuilles de &. Quand le trou est plein, on le recouvre de plusieurs couches de feuil- (1) On trouve aussice suc abondamment dans l’écorce de l’ar- bre. DE L'OCÉANIE. 63 les sur lesquelles on verse un peu d’eau, et on met de grosses pierres par dessus. Ces puits, qui ont quelquefois sept ou huit mêtres de profondeur, ne sont pas toujours complétement vidés dans l'intervalle des récoltes ; j'en ai vu dans lesquels on remettait de la popoï à chaque saison, par dessus celle qui restait, etceladurait depuis plus de cin- quante ans. Pour manger le ma, on le triture et on le pétrit avec un peu d’eau, et on en forme des pains qui sont enve- loppés dans des feuilles de hau(Hibiscus tihiaceus), et mis à cuire pendant deux heures environ dans des fours creusés en terre. Après la cuisson, les feuilles de hau sont enle- vées, les pains sont écrasés dans un plat de bois, avec un pilon en pierre dure fait pour cet usage, en y ajoutant un peu d’eau : le battage ne laisse pas que d’être pénible, cette pâte devenant très-dense et visqueuse. Quand la masse est réduite en bouillie, on la recouvre d’eau fraiche et on la mange dans cet état. Le Kaku est une autre préparation de fruit à pain, mais elle ne se fait guère que pour les fêtes, et dans les cases des chefs. Le fruit, cuit sur les charbons et dépouillé de sa peau, est pétri fortement et délayé dans le lait qu’on extrait de la pulpe d’une noix de coco coupée en petits morceaux. Ce mets est très-agréable au goût, mais il m’a toujours paru indigeste. Le Makiko est du fruit à pain parfaitement mür, battu avec un peu d’eau et cuit au four, enveloppé de feuilles de hau. En remplaçant l’ean par du lait de coco, et les feuil- les de Aau par une feuille de bananier, on fait du herkaï. Ce mets est très-estimé des naturels, et les Européens même le trouvent bon. La popoï akahua est un mélange de ma et de fruits frais délayé avec du lait de coco : on l'appelle aussi popoi koeï et popoï voitea. Comme on le voit, les naturels des Marquises savent 64 LES PLANTES ALIMENTAIRES varier les préparations d’un fruit qui par lui-même est assez fade. Pour nous, nous en tirions un bon parti, enle faisant d’abord griller sur des charbons, puis en le cou- pant par tranches qu’on faisait frire : traité ainsi, son goût rappelait sensiblement celui du gâteau de Savoie encore chaud. L'arbre à pain est abondant aux Iles Fidji, à! Tonga, aux Iles Gambier, à Rapa, dans l’archipel Samoa ou des Navigateurs, etc.; on dit que, dans ces dernières îles, on voit communément le fruit avec des semences (1). Il est beaucoup moins répandu aux Iles Sandwich ; les sujets sont plus petits; on n’en rencontre de beaux que dans quelques localités. Il est rare à la N.-Calédonie. Pour ma part, je n’ai vu d'arbres à pain qu’à Tié (côte N.-E.), où ils forment deux belles allées à l’entrée d’un village. L'espèce diffère de celle des Marquises ; les feuilles sont plus larges, moins incisées, et les fruits, beaucoup plus petits, renferment toujours des semences parfaitement développées: elle ne rapporte de fruits qu’une fois par an. L'arbre à pain n'existe pas à la N.-Zélande dont le cli- mat n’est pas assez doux pour lui, et s’il y en a quelques pieds, c’est dans les jardins dans le Nord de l'archipel, où ils ont été récemment importés. (1)11 en est de même à Ualan (Iles Carolines). Les graines sont fertiles ; l'arbre, dans cette île, s'appelle Heyas (Gaudichaud Voy. de l'Uranie) ; aux Iles Mariannes, la même espèce d’Arto- carpus porte le nom de doug-doug (Gaudich.), mais dans les deux archipels, on rencontre aussi l’Artocarpus incisa sans se- mences, appelé dans la première, areparepa, dans le second lémé. Sur les terres des Papous, on trouve des sujets de 60 mètres de hauteur dont le tronc a & mètres de tour à la base. DE L'OCÉANIE. 65 COCOTIER. Cocos nucifera, L.— Nu dans toute la Polynésie, plus particulièrement Haarr, à Tahiti ; Eh, aux Iles Marqui- ses ; Mu, aux Iles Sandwich; Nu, à la N.-Calédonie. Le Cocotier, qu'on trouve dans toutes les contrées intertropicales, surtout dans le voisinage de la mer, est une véritable providence pour les habitants des îles madré- poriques où la pauvreté du sol permet à peine de cultiver quelques pieds de taro. Dans ces îles privées d’eau douce, à l'exception de celle que donne la pluie, le lait de coco est utilisé comme boisson, la pulpe comme l'aliment presque unique; le stipe fournit le bois pour construire les cases, les feuilles, les matériaux des toitures, l'écorce fibreuse du fruit, de très-bonnes cordes, les vieilles noix, de l’huile pour l'éclairage, et, de plus, cette huile est aujourd'hui l'objet d’un commerce important. D’après M. De Candolle, le cocotier serait originaire de la partie occidentale de l'Amérique, de l’isthme de Panama. Les courants de la mer et les hommes l’auraient répandu partout entre les tropiques. On à, je crois, fait une part trop large à l'influence des courants, du moins à leur influence seule, dans la propagation du cocotier. Les vagues auront bien pu, ainsi que le dit Forster, et que cela se voit tous les jours, jeter sur la plage des cocos qui germent, puisque tout sol est bon à cet arbre, mais le cocotier ne se reproduit pas toujours facilement par lui-même; les vieilles noix tombées à terre se pourris- sent souvent sans germer et se convertissent en humus : il faut les enfouir ou tout au moins les fixer sur le sol. Les forêts de cocotiers, qui couvrent la plupart des Iles Paumotu, ont été, d’après les traditions, plantées de main d'homme. Quelques unes de ces îles ont même reçu les 6] 66 LES PLANTES ALIMENTAIRES cocotiers de nos jours, tout récemment, et on peut, à la taille des arbres, reconnaître, à peu d’années près, depuis combien de temps ces îles ont été plantées. Aux Iles Marquises, les cocotiers ne sont pas très- répandus ; on en voit cependant toujours auprès des habi- tations des naturels. La pulpe des vieilles noix râpée est employée pour la nourriture des volailles et des porcs, et c’est sans doute à ce genre d'alimentation que la chair de ces derniers doit une saveur exceptionnelle (4). Les hommes n’en mangent guère que quand ils n’ont pas autre chose (2). Ce n’est qu'un aliment chétif, et je dirai même que l’ingestion des vieilles noix, qui contiennent une grande quantité de matière huileuse plus ou moins rance, cause souvent des troubles intestinaux (3). Les Tahitiens n’en consomment guëre non plus, mais ils pré- parent, avec la noix ràpée, de l’eau de mer et des crevettes, une sauce appelée mir, mh-er0, taï-ero, qui figure dans tous leurs repas. Il y a moins de cocotiers aux Iles Sandwich qu'aux (1) Il est à supposer que la noix de coco et probablement d’autres végétaux, composaient la nourriture des chiens qu’on mangeait autrefois à Tahiti, aux Iles Sandwich, et dont tous les voyageurs du siècle dernier vantent le goût succulent : peut-être aussi, les navigateurs de cette époque, où les traversées étaient longues, les relâches en pays civilisé nulles, les vivres frais rares, étaient-ils moins difficiles qu’on ne le serait de nos jours. (2) La même remarque peut s'appliquer à toutes les îles de l'Océanie, où il y a en quantité suffisante des arbres à pain, des ignames, du taro. (3) Les Nukuhiviens ne font que très-peu d'huile de coco qu'ils emploient presque exclusivement à leur éoilette, c'est-à- dire pour se graisser par tout le corps : ils préfèrent s’éclairer avec les noix très-huileuses de Bancoul (Aleurites triloba), enfilées sur une brochette, ce qui leur coûte beaucoup moins de peine, DE L'OCÉANIE. 67 Iles de la Société et aux Marquises, et, en général, ils sont moins beaux. Ils ne m'ont pas non plus paru aussi vigoureux à la N.-Calédonie que dans l’Océanie centrale. Assez abon- dants sur la côte Nord-Est et sur les îlots du Nord, ils sont moins forts et plus rares sur la côte opposée où on ne les rencontre que par groupes isolés ; le climat du Sud semble être un peu froid pour eux. Devant les cases des chefs, on voit ordinairement des cocotiers disposés en allées. Ils sont trés-communs aux Iles Loyalty où leurs fruits apportent un appoint considérable à lalimentation des habitants de ces misérables îlots. Sous l'impulsion des missionnaires, ces derniers commencent à fabriquer de l'huile pour la vendre. Dans toute l'Océanie, les insulaires reconnaissent dix ou douze variétés de cocotiers qu'ils distinguent par la forme, la couleur et la grosseur des fruits. Ainsi que je l’ai dit, le coco n’est qu'un pauvre aliment, mais il peut devenir une source de fortune par l'huile qu'on en retire, et qui est de plus en plus demandée. L'arbre ne produit guère qu’au bout de sept ou huit ans, mais à Tahiti, et là où il y a des Européens établis, cha- que pied, au bout de ce temps, rapporte en moyenne cinq francs par année, par la vente seule des fruits achetés pour la fabrication de l'huile, ou même tout simplement pour la nourriture des animaux domestiques. MAPÉ. Inocarpus edulis, Forst. — Ihi aux Iles Marquises, Rata, Mararé et plus souvent Mapé, aux Iles de la Société ; Gap, aux Iles de la Sonde ; Laka, à la N.-Guinée et à la 68 LES PLANTES ALIMENTAIRES N.-Irlande; Tahitian chesnut, des navigateurs anglais et américains. Cet arbre forme des bois sombres et touffus dans les vallées, et sur les collines peu élevées, à Tahiti et aux Mar- quises. Dans ces îles, ses dimensions n’ont rien d’extra- ordinaire, mais à la N.-Irlande, elles deviennent considé- rables. Le tronc est droit, élevé, de couleur grise ; sur les vieux sujets, il présente, dans le bas, de fortes cannelures qui s’avancent comme les feuillets repliés d’un paravent, sans doute pour lui donner plus de soutien. Les feuilles sont d’un beau vert foncé, lisses, alternes et entières. Les petites fleurs blanches exhalent un parfum agréable. Le fruit est une grosse drupe qui renferme un noyau aplati, contenant lui-même une amande dont le goût quand elle estcuite, rappelle, malgré une légère amertume, celui de la chataigne. Ces fruits peuvent se garder très- longtemps, aussi certains insulaires en emportent-ils des provisions quand ils naviguent. Les Tahitiens en consom- ment beaucoup, les Fidjiens en usent également, mais les naturels des Marquises n’en font que peu de cas. La Pérouse signale!’ ]nocarpus edulis aux Iles des Navigateurs. On ne le rencontre pas aux Iles Sandwich. J'ai lu quelque part qu’il existait à la N.-Calédonie; toujours est-il que je ne y ai jamais vu. A Tahiti, les feuilles sont données comme fourrage vert aux chevaux qui les mangent avidement. Le bois, cassant quand il est sec, n’est bon à rien. PAPAYER. Cariea papaya, L. — Vi, aux Iles Marquises ; J-Wa, à Tahiti ; Kanh, à Kanala (N.-Calédonie). Au siècle dernier, le Papayer n'avait pas pénétré dans DE L'OCÉANIE. 69 la Polynésie ; Forster ne l’y signale nulle part. Il est très- commun aujourd'hui aux Marquises aux environs des habitations, et, dans cesiles, ses fruits sonttrès-savoureux, mais les naturels n’en font, pour ainsi dire, pas usage. Les missionnaires français l’ont introduit à la N.-Calédonie où il a très-bien réussi. Les Papayes entrent pour beau- coup dans la nourriture des habitants d’Uvea, une des Iles Loyalty. POMME CYTHÈRE. Spondias duleis, Forst. — Vi, à Tahiti; Jui, aux Iles Fidji; Brazilian ou Hog plum, des Anglais et des Améri- Cains. Ce bel arbre existait à Tahiti où il forme de grands bois dans quelques vallées (1). Les navigateurs l'ont signalé également aux Fid}i et sur d’autres îles du Pacifique Occi- dental. Ses fruits, de grosses drupes jaunes succulentes, ont une saveur un peu acide et un petit goût de térében- thine qui rappelle la Mangue. Ils sont mürs à Tahiti vers le mois de mai, et tellement abondants que, malgré tout ce que les hommes et les pores errants en consomment, il en reste considérablement au pied des arbres. Le bois, blanc et léger, sert à faire des pirogues. Il exhale, comme toutes les parties de l’arbre, une odeur de térébenthine. Le Spondias dulcis n'avait pas été rencontré aux Iles Marquises ; pendant que j'y étais, en 1852, on y en a planté quelques pieds qui ont parfaitement réussi. Il ne vient pas non plus spontanément aux Iles Sandwich. On ne le connaissait pas à la N.-Calédonie, mais il paraît (1) Bougainville l'appelle Honbin, à cause de la ressemblance du fruit avec le Monbin des Antilles, Spordias lutea. 70 LES PLANTES ALIMENTAIRES qu'il y en a un pied à l’île Art, dans le Nord de la grande : île. Voici ce que m’écrivait, à ce sujet, le P. Montrouzier, le 30 octobre 1869 : « Aujourd'hui vous ne pourriez plus dire que nous » n'avons pas le Spondias duleis, et vous apprendrez avec » intérêt comment il a été introduit. Il y a quelque temps, » les naturels (de l’île Art) m’en présentérent quelques » fruits. Sur ce que je leur demandai au sujet de leur » provenance, ils me répondirent que de l’autre côté de » l’île, depuis quelques années, il y avait un pied unique » d’un arbre qui leur était inconnu, que déjà 1l avait plu- » sieurs fois donné des fruits, mais qu'ils n'avaient pas » osé en manger. C’est évidemment la mer qui a apporté » la graine de ce végétal ». POMME-ROSE. Jambosa Malaccensis, De Candolle — Ahia, aux Iles de la Société, Keïka, aux Iles Marquises; Kaka, aux Iles Fidji; Oia, aux Iles Sandwich; Kau, à Kanala (Nouvelle- Calédonie). Cet arbre, remarquable par son feuillage épais d’un beau vert foncé et ses grappes de fleurs rouges, se trouve sur toutes les terres tropicales de l'Océanie, mais le nom- bre des individus m’a paru, en général, restreint. Aux Iles Marquises, entre autres, on n’en voit que quelques-uns çà et là. Les habitants ne font que peu de cas du fruit qui est pourtant agréable au goût et rafraîchissant ; cela, joint à leur paresse naturelle, en a fait négliger la propagation. Le bois, très-mou, n’est pas susceptible d'emploi. DE L'OCÉANIE. 71 GOYAVIER. Psidium piriferum, L. — Tuava, dans les différentes îles (du nom anglais Guava). La Pérouse à signalé le Goyavier aux Iles des Naviga- teurs (1). Il n'existait pas aux Iles de la Société avant 1815 (Cuzent, loc. cit.). De Tahiti, il a été porté aux Marquises, lors de la prise de possession de cet archipel par nous, en 4842. C’est un triste cadeau qu'on a fait à ces îles. Les goyaviers envahissent tout avec une rapidité prodigieuse ; les autres plantes, les orangers, les jeunes arbres à pain, etc., sont étouffés. Un sentier, où l’on ne passe pas pen- dant un mois, est impraticable au bout de ce temps. Ils remplissent les vallées et s'étendent sur les montagnes jusqu’à 700 mètres de hauteur, mais ils sont moins vigou- reux à cette altitude que dans les bas-fonds où ils pren- nent des proportions arborescentes. Les hommes, et surtout les porcs errants, qui se nourrissent des fruits, et rendent, par les voies naturelles, les graines telles qu'ils les ont avalées, sont de puissants agents de propagation. Les habitants de Tahiti et des Marquises n’ont qu'une médiocre estime pour les goyaves (comme pour tous les fruits du reste, à l’exception des oranges), et cependant la variété à pulpe rose de ces îles est peut-être meil- leure que partout ailleurs, surtout dans le dernier archipel. Aux Iles Sandwich, je n'ai vu de goyaviers que dans (1) Etait-ce bien le Goyavier ? Il est bien étonnant qu’on eût trouvé, dans cet archipel seulement, le goyavier si facile à pro- pager par ses graines, d'autant plus qu'il est très-probable que c’est une émigration partie des Iles des Navigateurs qui a con- tribué, en grande partie, au peuplement de la Polynésie. 72 LES PLANTES ALIMENTAIRES quelques jardins où ils avaient l’air de venir assez mal; J'ai fait la même remarque à la N.-Calédonie : tant mieux pour ces deux pays | ORANGER. Anan dans toute la Polynésie. Les îles où se sont établis les Européens, ont reçu d'eux, à différentes époques, l’Oranger dont on rencontre diverses variétés introduites par les étrangers, ou bien dues à la nature et à l'exposition des terrains, à leur degré plus ou moins grand d'humidité ou de sécheresse. Cependant La Pérouse aurait trouvé des orangers aux Iles des Navigateurs, et, d’après le capitaine Erskine (1), les Iles Fidji en posséderaient une espèce sauvage dont les naturels mangent les fruits. Ce qui est certain, c’est que Cook planta les premiers à Matavaï, dans Ile de Tahiti, et de là ils se sont répandus dans le reste de l'archipel de la Société, où leurs fruits sont aujourd’hui l’objet d’un commerce important avec la Californie. Quel- ques arbres, soumis à une culture suivie, donnent des fruits délicieux, mais la plus grande partie ne reçoivent aucun Soin, et pourtant, sous ce climat fortuné, leurs pro- duits sont encore de qualité supérieure. Les Tahitiens en ont planté autour de leurs demeures; ils se sont dissémi- nés un peu partout, surtout à l'entrée des vallées, le long des plages, et dans les montagnes, provenant des pépins abandonnés par les indigènes dans leurs courses. Ces derniers consomment des quantités prodigieuses d’oranges, non seulement en nature, mais sous forme d’une boisson fermentée préparée avec le suc, et qu'ils appel- (1) Islands of the Western Pacific; Londres, 1853. DE L'OCÉANIE. 73 lent ava-anani. Cette fabrication est sévèrement interdite par l'administration du protectorat français, à cause des excès de toute nature et des orgies échevelées à laquelle elle donne lieu; mais, quelle que soit la surveillance de la police, les montagnes et le fond des vallées recélent des cachettes où elle ne pénètre pas. Il s’en faut de beaucoup que les orangers soient aussi communs aux Marquises qu’à Tahiti; ils ne sont guère sortis des jardins des missionnaires et des postes fran- çais. Ils réussiraient pourtant tout aussi bien qu'aux Iles de la Société, mais il faudrait avoir soin d’arracher les broussailles qui étouffent les Jeunes pieds, et entourer ceux-ci pour les mettre à l’abri des animaux errants : tout cela serait beaucoup trop de tracas pour les Nukuhiviens qui, pourtant, sont fous des oranges. Il est probable que, s’il y avait eu des goyaviers à Tahiti quand on y a intro- duit les orangers, ces derniers n’auraient pas mieux réussi qu'à Nukubhiva, car les Tahitiens sont aussi pares- seux que les Nukuhiviens, et, de même que ceux-ci, ils n'auraient rien fait pour arrêter les envahissements des goyaviers. Les orangers, abandonnés à eux-mêmes aux Marquises, ne donnent pas des oranges aussi fines qu’à Tahiti. J’ai remarqué un fait assez curieux dans le jardin du gouver- nement à Nukuhiva, où il y avait un grand nombre d’oran- gers, plantés depuis dix ou douze ans dans un terrain léger mélangé de sables volcaniques, voisin du rivage. La plus grande partie donnaient des fruits magnifiques, mais horriblement amers. Sur quelques-uns, cetteamertume dis- paraissait avec le temps, et, à la fin de mon séjour de trois années, des arbres, dont les fruits n’étaient pas mangea- bles à mon arrivée, en donnaient de passables, de sorte qu'il y avait espoir de les voir devenir tout-à-fait bons. 7% LES PLANTES ALIMENTAIRES _J'ignore si, depuis mon départ (Nov. 1856), on a conti- nué à faire les mêmes remarques. Les missionnaires et l'occupation française ont intro- duit les orangers à la N.-Calédonie où ils produisent beaucoup, mais leurs fruits sont bien inférieurs aux oranges de Tahiti. ‘le En même temps que les orangers, les Européens ont importé dans les Iles de la mer du Sud les Citronniers, les Cédrats, les Pamplemousses. Ce dernier arbre pour- rait bien être indigène à Tahiti (Cuzent), d'autant plus que les navigateurs du dernier siècle l’ont signalé sur différents points, entre autres Cook à Tonga. Je ne l’ai pas vu aux Iles Marquises. Dans tous les cas, la beauté du fruit ne rachète pas son goût insipide; c’est un triste régal. CANNE A SUCRE. Saccharum officinarum, L. — To, dans toute la Polyné- sie; S’Siou, à Kanala (N.-Calédonie) ; Pounemote, Niengou, Délénolé, Pidiak. id. côte N.-E. de l’île. De nombreuses variétés de la Canne à sucre ont été trouvées dans toute l'Océanie intertropicale, cultivées avec peu de soin il est vrai, mais pourtant cultivées. La canne des Iles Marquises serait, d’après M. Steudel qui a exa- miné les échantillons rapportés par M. Jardin, une espèce nouvelle qu’il a appelée Saccharum distichophyllum. La variété dite d'O-Taïti, à tige verte et jaune, a été portée, à la fin du X VITE siècle, aux Antilles, comme plus productive que celles que ces iles possédaient déjà. M. Cuzent cite deux variétés indigènes poussant sur le haut des monta- gnes à Tahiti, dont les tiges sont minces, et que les Tahitiens désignent sous les noms de To-aeho et To-patu ; elles appartiendraient à l’espèce S. spontaneum, Forst. DE L'OCÉANIE. 15 Le D'F. D. Bennett cite, sous ce dernier nom, une espèce trés-sauvage qu'il n’a vue que sur les montagnes de Maupiti (Iles de la Société) et de Tauata (Iles Marquises). Elle ressemble à la canne officinale, mais sur des dimen- sions beaucoup plus petites. Ces cannes spontanées ne proviennent-elles pas de rejetons échappés des cultures, dégénérés et revenus à l’état sauvage ? La canne à sucre est répandue dans toute la N.-Calédo- nie et partout cultivée. Quelques pieds isolés sur les montagnes ne prouvent pas qu'elle est indigène ; ces individus, faibles et rachitiques, proviennent probable- ment d'anciennes plantations, ou de fragments oubliés par les naturels qui voyagent presque toujours avec un morceau de canne à la main. « Il est probable, dit M. » Vieillard, que comme le bananier, l’igname et le taro, » que l’on ne trouve jamais à l’état sauvage, cette pré- » cieuse graminée a suivi la migration qui a peuplé la » Calédonie et les autres îles du Grand-Océan. » Les Océaniens ne mangent guère la canne à sucre que comme dessert; ce n’est qu'un aliment de fantaisie, bon toutau plus à calmer la soif et à tromper la faim. Les Européens, établis dans le Pacifique, commencent depuis quelques années à la cultiver sérieusement, et des usines, déjà importantes, pour la fabrication du sucre, se voient à Tahiti et à la N.-Calédonie. PANDANUS. Différentes espèces, dont la principale, Pandanus odo- rahssimus, L., S'appelle Fara à Tahiti, Hala aux Sand- wich, Haa aux Marquises, Pan et Kouaoh (?), à la N.- Calédonie. Dans cette dernière île, M. Vieillard signale encore : 4° Pandanus macrocarpus (P. spiralis, R. Br.), 76 LES PLANTES ALIMENTAIRES Kellete des naturels ; — 2° Pandanus minda (nom indig.); — 3° Pandanus pedunculatus, R. Br. ; — 4° Pandanus reticulatus. Les Pandanus viennent également bien sur les îles bas- ses madréporiques, et sur les terres élevées de 600 à 700 mètres, dans les sables imprégnés de sel du rivage, et dans les sols fertiles de l’intérieur. Dans certaines îles, à Tahiti par exemple, les feuilles du P. odoratissimus sont employées pour faire des toitu- res beaucoup plus durables que celles de feuilles de coco- tier. On prépare avec les fruits une boisson fermentée qu’à Tahiti on appelle ava-fara. On mange aussi, comme friandises, les petites amandes douces que ces fruits con- tiennent, et dans quelques îles basses, où il n’y a que des cocotiers, ces fruits apportent un appoint à l'alimentation, et même sur certains îlots coralligènes privés de toute autre végétation, ils constituent le fond de la nourriture des habitants. Les feuilles d’une variété, appelée re à Tahiti, servent à confectionner l'enveloppe des cigarettes dont les Tahitiens des deux sexes font une prodigieuse consommation. Aux Iles Marquises, hommes et femmes font, avec les graines, des colliers volumineux qui répandent, lorsqu'ils sont frais, une odeur agréable rappelant celle des pommes mûres. Les Tahitiennes trouvent, dans le fruit du Panda- nus, les matériaux de jolies couronnes dont la couleur rouge va bien à leurs chevelures noires. GIRAUMONTS, CITROUILLES, COURGES, PASTÈQUES. Aujourd’hui on trouve ces Cucurbitacées, sinon toutes, du moins en partie, dans la plupart des îles du Pacifique. Dans quelques-unes, elles doivent leur introduction aux DE L'OCÉANIE. 71 Européens ; ainsi, les Giraumonts (Kavé des naturels), cultivés partout à la Nouvelle-Calédonie, même dans l'intérieur de l’île, n’y auraient été apportés par les mis- sionnaires français que vers 1843. Je ne saurais dire s'ils étaient indigènes aux Marquises, toujours est-il que j'en ai vu d'énormes à Nukuhiva ; les naturels les cultivaient quelque peu, mais c'était plutôt pour les vendre aux navires de passage que pour leur propre usage. Bou- gainville signale les Citrouilles à Tahiti; Cook en a trouvé de cultivées à l’Ile de Pâques, à la N.-Zélande; il parle à diverses reprises des Gourdes des Iles Sandwich (Cucur- bita lagenaria, L.) que les habitants utilisaient pour faire des vases. Les Nukuhiviens exposent les giraumonts à la fumée, ce qui les fait se conserver plus longtemps sans en alté- rer sensiblement le goût. Tels sont les végétaux généralement employés par les insulaires de l'Océanie pour leur nourriture, et, comme on peut le voir, l’usage de quelques-uns est três-restreint. On en trouve cependant encore d’autres cités dans les récits de voyages, et dont je dirai quelques mots. Plusieurs navigateurs signalent /’Hibiscus tiliaceus, Hau, Fau, Purau, etc. dans la Polynésie où il est excessi- vement répandu, Peuh, Paoui, à la N.-Calédonie. Aucune partie de cet arbre n’est réellement comestible ; on ne peut pas regarder comme telle l'écorce des jeunes pousses que mangent quelquefois les insulaires pressés par la faim. Les Calédoniens en font plus usage que les autres, de même que, dans le besoin, ils font cuire et mangent les fruits d’une espèce de Palétuvier. Le Mkau (Areca sapida, Endlicher) est un palmier 78 LES PLANTES ALIMENTAIRES qu’on rencontre dans les forêts du nord de la N.-Zélande, dont les naturels mangent quelquefois le chou quand ils n’ont pas autre chose. Le * Cycas circinnalis, L., que M. Heuzé met au nom- bre des arbres à tronc féculifère, se trouve à la N.-Calé- donie (ou du moins une espèce très-voisine), mais on n’en: retire pas de sagou, que je sache, et si on mange les fruits grillés, ce n’est que lorsqu'il y a disette. Ce n’est que dans les îles de la partie occidentale du Grand-Océan, se rattachant à la Malaisie et à la Papouasie, qu’on ren- contre des palmiers à stipe féculifère. Les petits fruits acides de l’Ohelo ( Vaccinium pendul- florum, Gaudich.) qui vient dans les montagnes des Iles Sandwich à partir de 300 à 400 mètres d'altitude, sont employés comme dessert : ils servent surtout à nourrir les oies sauvages (Bernicla Sandvicensis, Vigors) qui vivent, par grandes troupes, sur les plateaux de lave à 6 ou 7000 pieds d’élévation au-dessus de la mer. Aux Iles Marquises et à Tahiti, on rencontre, sur les hauts sommets, un autre Vaccinium ( V. cereum, Forst.) dont les petites baies rouges ont un goût aigrelet assez agréable. M. Milne (Plants used for food by the Feedjee Islanders) appelle Karawan une espèce de prune: j'ignore ce que c’est. Le capitaine Erskine signale aux Iles Fidji, un fruit ressemblant au Zétchi de Chine, et qu’il nomme Dava ou An dava. C’est probablement le même que le D'G. Bennett (Gatherings of a Naturalist in Australasia) appelle Thav, d’après les insulaires de Rotuma. L'arbre, de la famille des Sapindacées, voisin du genre Euphoria (Litchi), a de: 50 à 60 pieds de hauteur sur 7 à 8 pieds de tour: il porte un fruit de la grosseur d’une noix, avec une peau trés- mince recouvrant une pulpe blanche d’un goût agréable ; les feuilles sont pinnées, grandes et d’un vert sombre. DE L'OCÉANIE. 719 L'Ekuphoria litchi, Desfont. est signalé à Tahiti par M. Cuzent, mais il y a été importé. Les Néo-Zélandais, pour donner plus de goût à la racine _ de fougère, la trempent quelquefois dans le jus sucré des petites baies globuleuses du Tuta ou Tupalkikr (Coria- ria sarmentosa, Forst.). Les graines renfermées dans ces fruits sont vénéneuses, et leur ingestion occasionne des convulsions et du délire qui durent ordinairement trente- six heures, mais qui parfois causent la mort; aussi, avant d’user du jus, les naturels ont-ils soin de le passer. On a fabriqué, avec ce suc, une liqueur assez agréable. Les fruits du Solanum repandum, de la Physalis angu- lata, qu'on rencontre sur quelques îles, ne peuvent pas être comptés comme des aliments, pas plus que certaines algues, entre autres une Ulve, qu'aux Iles Marquises on appelle 7mu-kanataï (mousse-sel), employées comme con- diments avec la popoï. L'eau est la boisson ordinaire des Océaniens; cepen- dant j'ai dit plus haut que, dans quelques îles, on savait extraire une liqueur enivrante de la racine de # (Cordyline austrahs), mais la boisson chérie des buveurs provient de la racine du Piper methysticum, Forst. (1), Kava, Kawa, Awa, Ava, ete. dansles différents archipels. Tout le monde connaît la préparation dégoûtante de ce breuvage et ses funestes effets. Dans les îles où la civilisation a pénétré, il n’est plus guère en usage, mais, hélas! il y a été remplacé par le rhum, l’eau-de-vie, le genièvre, etc., et, là où la vente de ces liqueurs est défendue, par l'Eau de Cologne : du jour où l’on s’est aperçu que l'Eau de Cologne enivrait, la vente en a été considérable | (1) A la N.-Zélande, on trouve une plante du même genre, Piper excelsum, Forst.; avec les jeunes pousses, mises à macérer dans de l’eau et du levain, on faitun e espèce de bière. 80 LES PLANTES ALIMENTAIRES Aux Iles de la Société, l’eau-de-vie d'oranger fait énor- mément de mal. À l’époque où j'étais aux Iles Marquises, quelque vagabond, quelque déserteur de baleinier, avait appris aux habitants de Hanamenu (Ile de la Dominique) à extraire de l'enveloppe florale et du chou du cocotier, une liqueur alcoolique détestable au goût, mais très-forte. J'ai vu, dans cet endroit, un alambic trés-ingénieusement fait avec une marmite, un fragment de tronc d’arbre creusé et un serpentin en bambou, qui fonctionnait sans cesse : les malheureux sauvages étaient constamment ivres, sans compter ce qu'il y avait de cocotiers détruits à la suite de cette fabrication, puisque les arbres meurent quand on coupe la tête du stipe. De la Dominique le mal s'était propagé rapidement dans tout l'archipel ; on l’em- pêchait bien un peu de se produire à Nukuhiva où nous avions un poste, mais comme les chefs seuls pouvaient faire exécuter nos défenses, et qu’ils ne résistaient pas plus queleurs administrés à l’attrait du namu, nos prohibi- tions étaient à peu près lettre-morte. C’est une cause de plus à ajouter aux nombreuses causes de dépopulation de cet archipel. Il faut dire à la louange des Néo-Calédoniens que les liqueurs fortes ont pour eux moins d’attraits que pour les Polynésiens : je ne sais si les choses sont encore ainsi, mais quand j'étais à la N.-Calédonie, il y a dix ans, les seuls amateurs de vin et d’eau-de-vie étaient des indi- vidus qui avaient vécu avec les Européens. Ces derniers ont introduit, avec succès, dans leurs éta- blissements presque tous les arbres fruitiers des tropiques, mais ces arbres ne sont guère sortis de leurs jardins. On n’a pas toujours été aussi heureux pour les végétaux des régions tempérées : ainsi nos légumes ne viennent guêre qu’à force de soins dans l'Océanie centrale. A Nukukiva, DE L'OCÉANIE. 81 nos tentatives n’aboutissaient qu’à donner des oignons ne poussant qu’en feuilles, de mauvais radis, des choux filan- dreux, sans cœur, auxquels nous préférions de beau- coup, pour la soupe, les feuilles d’une espèce de mou- tarde (terepota, des naturels) qui ressemble beaucoup à Sinapis nigra. Peut-être que des essais de culture sur les hauteurs auraient mieux réussi: un vieux chef de la tribu des Naïkis, à Nukuhiva, faisait venir sur ses mon- tagnes des haricots de Soissons excellents. Aux Iles Sandwich, les melons et les pastèques ont une saveur exquise ; les vignes (en treille), les pêchers et les figuiers donnaient des produits passables. Sur les hauteurs de l’île Maui, on obtient de bonnes pommes de terre, et on y faisait, à l’époque où j'étais dans cet archipel, deux : récoltes de froment par an, dont on exportait la farine dans d’autres îles du Pacifique. La pomme de terre est le plus beau cadeau que la civili- sation ait fait à la N.-Zélande. Introduite par Cook, elle y est cultivée partout aujourd’hui et constitue le fond de la nourriture des habitants. Nos légumes et nos arbres fruitiers réussiraient très-bien dans cet archipel, mais les bons jardiniers manquent. Dans l’île du Nord, on ren- contre partout des pêchers à l’état sauvage, provenant des noyaux semés par les missionnaires anglais dans leurs courses ; les pêches, quoique petites, ne manquent pas de saveur. A la N.-Calédonie, nos légumes, cultivés presque uni- quement par les Européens, réclament beaucoup de soins, et le plus souvent les résultats sont médiocres. Ceux qui viennent le mieux sont les carottes, les betteraves, les radis et, en quelques endroits, les pommes de terre. Les choux de l'Ile des Pins et ceux d’Uvea, une des Iles Loyalty, atteignent des dimensions auxquelles ils n’arri- 6 82 PLANTES ALIMENTAIRES vent pas ordinairement dans les contrées intertropicales. Uvea, et l'Ile Uen, au sud de la N.-Calédonie, produisent une grande quantité de ciboules. La vigne paraissait devoir réussir à l'Ile des Pins et aux Iles Loyalty. A la fin de 4861, j'ai apporté à la N.-Calédonie de nom- breux pieds de café pris à Tahiti dans une belle planta- tion ; en 4863, je rapportais de la N.-Zélande à Nouméa des pruniers, des pêchers, des cerisiers, etc. On avait déjà planté des poiriers et des pommiers, mais depuis trop peu de temps pour qu’ils donnassent des fruits : les pommiers semblaient promettre de bons résultats, mais étant parti pour l’Europe sur ces entrefaites, je ne saurais dire ce que tout cela est devenu. TABLE 40 Plantes à racines et à bulbes féculifères. Pages Patate douce........ bal ie nee SERRE QUE EEE RE - | TRAME ESS anse does e a 'esle s diolete css ee CETTE ManioC Noces RE AA Re LE AA, TATOSS en ASE mise brune nes dinars RE 48 d 17 Vi Lt RES Se ARE DA A aroeeiresents ES A 5 1 Dioclæass essieu issssdidhenceset eee CCR H à PARA FEN ART LE MNT LUSE EN EEE TERESA ORETU rem ent 54 Fougères, comestibles .......ue0se ose se. cet. cesse 20 Plantes à fruits comestibles. Bananier ile. BLOUSON LIL ITR RER 56 ADANAS EL rot Me eos NAN LS 0... 00... 59 Gombo ou Ketmie comestible............ 0 RTE Arbre à pain.......... red ree ones MIRE RL COCOUBP , .n once ses tonte en esse ee 65 DE L'OCÉANIE. Re Male dite vo Papayer ....... FPT TNT ses AU SA sl DNS s Étd à PommerCGvthère........::.... PR EL M OP Pme R0SG:........... DAS me ste APR APE à ee RO I M moe oe A OR AE Ce anne en none sudo lde ce Ua ee JU De MU. 40... OR ND EE TE PS TP tata Giraumonts, Citrouilles, Courges, Pastèques, etc...... Végétaux divers, plantes introduites dans l'Océanie par les Européens, etc............ RC Net cena 77 OBSERVATIONS DE VAGCES ET DE ROULK FAITES A BORD DE LA FRÉGATE CUIRASSÉE LA BELLIQUEUSE PAR Mr COUSIN Ingénieur de la Marine. RS D Je n'ai eu, pendant ma campagne à bord de la Belh- queuse, que d’assez rares occasions de faire des obser- vations de vagues. En été 1873, la Belliqueuse a toujours rencontré des calmes. Ce n’est qu'au mois de janvier 1874, en allant de Nagasaki à Hong-Kong, que j'ai pu prendre quelques mesures sur des mers un peu fortes. Les longueurs de lames ont été mesurées directement à l’aide d’une ligne de loch graduée avec des flotteurs de couleurs différentes, que je laissais traîner à l’arrière du bâtiment. J'avais soin de noter avec un compteur les instants des passages des crêtes sous l’étambot, ce qui m'a permis de calculer les durées d’oscillation sans faire usage de la formule théorique que je me proposais d’ail- leurs de vérifier. J'ai dû me borner, le plus souvent, à évaluer les creux par la quantité dont la lame montait le long des flancs du navire. On sait que le seul moyen un peu précis que l’on ait de mesurer la hauteur d’une lame, est de chercher à quelle hauteur il faut élever l’œil au-dessus de la flottai- son pour superposer la crête de la lame à la ligne de l’ho- rizon, à l'instant où le bâtiment est dans le creux de la houle. La hauteur des lames minimum que je pouvais observer de la batterie était de 2" 50 ; au-delà les sabords VAGUES ET ROULIS. 85 étaient fermés. Celle des lames, que j’eusse pu observer du pont, devait être d’au moins 5" 00, puisque le bastin- gage est élevé de cette quantité au-dessus de la flottaison. On voit par les nombres inscrits plus haut, que les hou- les que j'ai rencontrées sont comprises entre ces limites. En somme, les moyens d'observation imaginés jusqu’à ce jour, pour mesurer les dimensions des lames, sont très-imparfaits. La mesure des longueurs avec une ligne graduée, outre qu’elle n’est praticable que lorsque la mer vient trés-sensiblement de l'arrière, est dans la plupart des cas remplie d'incertitude. Les flotteurs, disposés pour servir de points de repère, disparaissent sous la lame, dès que le navire a une certaine vitesse. Il est très- difficile d'apprécier exactement la distance qui sépare deux crêtes voisines. D'ailleurs, les lames se succèdent très-irrégulièrement. Les crêtes sont mal définies. Le plus souvent elles for- ment une ligne de faite sinueuse, que l’œil ne suit qu’a- vec peine. Les passages sous la quille ne peuvent pas alors être notés avec précision. Cependant la succession des ondulations paraît se faire suivant une loi analogue à celle qui régle les périodes de roulis d’un navire. On retrouve, à intervalles égaux, une série de quatre ou cinq lames plus fortes, mieux dessinées et d’une observation plus facile. Elles résultent sans doute de la superposition de plusieurs systèmes de houle, par exemple : de la houle générale à la houle du vent, quand elles ont toutes deux la même direction. C’est à ces lames que se rapportent les observations du 31 janvier, 4 et 2 février et 3 mars (Mers de Chine). Elles vérifient assez bien la formule théorique V = V4 _ L (1), (1) Cest la formule ordinaire L = _ T:, où l’on a remplacé : : L T par sa valeur en fonction de la vitesse, T = T° 86 OBSERVATIONS dans laquelle L représente la 1/2 longueur de crête en crête et V la vitesse de propagation. J'ai mis en regard, dans le tableau suivant, les vitesses observées et les vi- tesses calculées. = me a | Vitesses DATE NSS ul eu] 2e | théoriques LES|S wS| SS calculées : des EE = 5|$ = Observations. HD: æ & = e 9 Le: a == observations | & 5 ei RS) V— V2 so a 31 janvier. |25"00 | 8"32 | 3500 8"84 Mers de Chine. Ler février. [30,00 | 9,95 | 3,01 9,67 do 2 février. [15,00 | 7,00 | 2,14 6,83 de 3 mars. [30,00 | 9,03 | 3,31 9,67 do Les observations du 6 et 7 avril présentent un intérêt particulier, parce que la période d’oscillation de la houle est très-sensiblement égale à la période d’oscillation mo- yenne des roulis. En outre, le bâtiment la recevait de la manière la plus défavorable, c’est-à-dire par le travers. J'ai pu mesurer très-exactement sa hauteur dans la journée du 6 en observant par les sabords de la batterie. La distance du creux à la crête ne dépassait pas 2" 50. La 1/2 longueur calculée par la formule théorique en fonction de la durée d’oscillation, la seule donnée qu’on puisse ob- server directement, est de 94" 38. Les lames sont donc très-longues et très-aplaties. Il en résulte qu’il est très- difficile de savoir l'instant où la crête rencontre la quille. Quelques lames isolées, dans la journée du 6, avaient des périodes d’oscillation totale de 143 et 14 secondes. J’en ai même observé plusieurs de 15 secondes. DE VAGUES ET DE ROULIS. 87 Je vais maintenant résumer rapidement le résultat des observations que j'ai pu faire sur le roulis dans la traver- sée de Nagasaki à Saïgon et de Saïgon à Aden. Je me ser- vais d’une alidade divisée, pour la mesure des angles d’inclinaison du navire. On sait que les roulis successifs d’un navire n’ont pas tous la même amplitude. Après avoir augmenté jusqu'à une certaine limite, ils vont en diminuant, puis augmen- tent encore, et ainsi de suite. La plus grande et la plus petite valeur de l’amplitude, et le nombre d’oscillations compris dans une période, varient avec l’état de la mer, la force de la brise, la vitesse du navire, la voilure qu’il porte, etc..... Mais la durée moyenne d’une oscillation reste sensiblement constante et égale à la durée d’oscillation en eau calme (1). Les durées des oscillations successives d’une même période sont intégrales. La durée la plus longne ne cor- respond pas toujours à la plus grande amplitude, ni la durée la plus courte à l’amplitude minimum. J'ai pu dresser le tableau suivant dans lequel chaque colonne horizontale correspond à une journée entière d'observation. Je me suis, comme on voit, attaché dans toutes ces ob- servations, à définir aussi exactement que possible, l’état de la mer. (1) Voici les durées d’oscillation en eau calme de quelques corvettes cuirassées : RARE AT CO ne ose so oo 0 55 3 nano andre ed BARS... RO ITOORE pb Ep. RE re 201887 PARLER SE SR be ess ds 55 Celle de la Belliqueuse doit rester comprise entre les mêmes limites ; elle n’est pas portée au devis d'armement. OBSERVATIONS DE VAGUES ET DE ROULIS. 88 IS OBSE V R RO = Re OSCILLATION OSCILLATION OSCILLATION Ë ÉTAT DE LA MER sl S Do anis d'amplitude de plus de plus Dimensions des lames observées = D ne maximum grande durée | courte durée 3 ë OLUTS a Ron de ee CS rame DE S d’ = OS [ne S S S A ZÆ un S $ S 205 [20 °m|285e S = L bord E Ë 5 Ë É g |oës [Sén_IÈSS |losesl à £ sur = È =} Es = 5 |52e CÉÉTIRÉERERST É l’autre. E à E 5 E = E® [ANR°EINSS CET re < < < SEE USIÉE ne es Se = PES L= D = œ bs 210 ÿs 115 9s 180 45 » 2m00 5s 220 Td L 9 nœuds 5,3 31 6 20 7 19 4 » 2,00 5 3,4 14 6 4 5 2 3 25m 2,00 3 5,6 15 5 3 8 3 4 do do do 5,3 18 3 5 8 2 3 30m | 2,00 3 3,6 16,30 | 4 6 8 16,30 | 4 do do do 3,1 5 4 1,30 8 0,30 | 2 15m 1,00 2,1 5,4 13,30 ÿ 4,30 8 5 3 30 1,50 49 5,6 47,30 | 7 4 8 2,30 | 4 » 1,25 5,5 3,6 14 6 5,30 | 12 1,30 | 4 » do do 5,6 9,30 6 5 9 2,30 4 » do do (a) Il faut doubler les chiffres de ces colonnes ponr obtenir les longueurs de crête en crête 2L, et les hau- teurs du creux au sommet 2H. NOTE SUR LE PROTHALLE DE L’HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE PAR ME. Ed. JANCZEWSHI et J. KROSTAFINSKHI, Membres correspondants de la Société. Depuis la découverte de la fécondation dans les Fougé- res par le comte Leszezyc Suminski, beaucoup d’observa- teurs se sont livrés à l’étude du prothalle de ces plantes. Néanmoins, nos connaissances sur ce sujet sont bien loin d’être complètes ; le prothalle des Polypodiacées, Schizéa- cées, Cyathéacées et Osmundacées fut l’objet de recherches spéciales, tandis que celui des autres familles est à peu près inconnu. C’est dans les Marattiacées et les Hymeno- phyllacées qu’il serait le plus intéressant de l’étudier, car ces deux familles s’écartent le plus sensiblement de nos Fougères communes, des Polypodiacées. Le prothalle des Hyménophyllacées a été déjà décrit par Mettenius (1). Mais Mettenius n’avait étudié sur le vivant que les premières phases de la germination de l’Hy- (1) METTENIUS. Ueber die Hymenophyllaceæ. Abhandlungen der K. Sächsischen Gesell. Mathem. — phys. Classe, VII Band, n° II, p. 401. Leipzig, 1864. 90 NOTE SUR LE PROTHALLE menophyllum tunbridgense, tandis que ses recherches sur le prothalle développé ne portaient que sur des échantillons desséchés. Les observations de Mettenius étant de date déjà assez ancienne et exécutées sur des matériaux insuffisants, ne peuvent nullement être consi- dérées comme quelque chose de complet. C’est pourquoi il ne nous a pas semblé superflu de revenir sur cette question. L’Hymenophyllum tunbridgense n'étant pas rare dans les environs de Cherbourg, nous avons cherché ses pro- thalles autour des touffes de cette fougère délicate. Nous les avons trouvés, et ces lignes sont destinées à décrire ce qu'il nous a été donné de voir sur ces prothalles cu- rieux. Cependant pour ne pas fatiguer le lecteur de détails dépourvus d'intérêt, nous nous bornerons à indiquer les choses essentielles. L'Hymenophyllum tunbridgense croît dans les fentes des rochers et sur leur surface verticale, et exige une humidité constante; c’est pourquoi il choisit le côté du Nord et l'indique toujours d’une manière aussi précise qu’une aiguille magnétique. Les touffes de cette fougère délicate, qui ne possède pas de racines, ont quelquefois des dimensions considérables. Au dessous de ces touffes, parmi les mousses et les hépatiques, il n’est pas rare de trouver les prothalles qu’on distingue facilement à l’aide d’une loupe. Leur forme et leurs faibles dimensions sont tellement caractéristiques, qu’on ne les confond jamais avec les prothalles des autres fougères eten particulier de l’Aspidium aculeatum que nous avons trouvés dans leur voisinage. Les prothalles de l’H. tunbridgense possèdent le plus souvent une forme irrégulière, à cause de la ramification de leur sommet végétatif qui n’obéit à aucune règle. Les prothalles rameux sont plus courts et en même temps plus DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. 94 larges que ceux qui possèdent la forme d’un ruban attei- gnant jusqu’à dix millimètres de longueur sur un milli- mètre dans sa plus grande largeur. Les bords sont le plus souvent un peu ondulés, et tout le prothalle est quelquefois complètement tordu et ne peut pas être replié à cause de sa rigidité. Dans toute son étendue, le prothalle est toujours com- posé d’une couche unique de cellules et ne possède jamais aucun indice du coussinet qui existe dans les prothalles des Polypodiacées et des autres familles. L’accroissement du prothalle s’effectue toujours à l’aide des cellules mar- ginales de la même valeur et on ne trouve jamais rien qui ressemble à une cellule génératrice (terminale). Les cel- lules du prothalle contiennent un nucléus et une certaine quantité de grains de chlorophylle de petite dimension. La membrane des cellules est beaucoup plus épaisse que dans les prothalles des Polypodiacées ; elle offre une struc- ture particulière, parce que les cloisons latérales, par lesquelles les cellules se touchent l’une à l’autre, sont munies de ponctuations. Cette structure de la membrane cellulaire pourrait elle-même donner un caractère suffi- sant pour distinguer le prothalle de l’H. tunbridgense de celui des Polypodiacées, s’il n’y en avait pas d’autres faciles à reconnaître à l’œil nu ou à la loupe. La même structure de la membrane cellulaire se trouve non-seu- lement dans le prothalle, mais aussi dans la feuille et encore mieux dans les indusies. Les prothalles en question sont munis de poils radicaux qui, contrairement à ce qui a lieu dans les prothalles des Polypodiacées, ne se développent que sur leurs bords et seulement dans les parties les plus anciennes. Les poils radicaux sont rarement épars ; d'ordinaire on en voit toute une série, composée d’une dizaine ou une vingtaine de poils se suivant sans interruption. Le développement 92 NOTE SUR LE PROTHALLE des poils est assez caractéristique. Une cellule marginale s’allonge vers l’extérieur en un mamelon, qui se sépare de la cellule mère, à l’aide d’une cloison. Ensuite le mamelon commence à s’accroitre par le sommet et se transforme en un poil cylindrique, dont la base est bien plus large que son diamêtre, et repose sur la cellule mère qui est à peu près de la même largeur. La membrane du poil aussi bien que celle de sa cellule basale se colore de très-bonne heure en brun foncé; par conséquent on devrait considérer la cellule basale du poil comme une de ses parties intégrantes. On pourrait donc envisager la chose de cette manière, que les poils du prothalle de lH. tunbridgense sont bicellulaires et composés d’une cellule cylindrique et d’une autre lui servant de support et possé- dant la même structure. Les poils dont nous venons de parler sont rigides, éta- lés dans le plan du prothalle, un peu inclinés vers l’une des surfaces qu’on pourrait considérer comme surface inférieure du prothalle, quoique, par sa structure, elle ne diffère pas de la surface supérieure. La circonstance que nous trouvions toujours le prothalle sur des mousses suf- fit pour expliquer que nous n'avons jamais vu les poils du prothalle attachés à quelque objet fixe. Le sommet des poils était le plus souvent tout-à-fait arrondi, quelquefois irréguliérement élargi en un petit disque, ou bien biparti et même triparti. Outre la production des poils les cellules marginales ont la faculté de donner naissance à des ramuscules adven- tifs, engendrés par une cellule marginale, qui se divise d’abord en deux, en cellule basale et en cellule mère du ramuscule. Cette dernière peut se diviser ensuite à l’aide de cloisons parallèles et verticales au plan d'insertion, ou bien à l’aide de cloisons obliques. Dans le dernier cas, la cellule apicale est toujours la plus jeune et simule une DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. of cellule génératrice (terminale) se segmentant en deux directions. Il n’y a donc aucune règle dans les divisions de la cellule mère du ramuscule, qui ressemble ensuite à une ligule insérée sur le bord du prothalle. Il est évident que la base des ramuscules étant très-étroite, lorsqu'elle a été détruite par quelque accident, les ramuscules peu- vent devenir indépendants du prothalle primaire et mul- tiplier le nombre de ces rares productions. Pour compléter ce qui a été dit sur la structure du prothalle, nous ajouterons encore qu'on ne le trouve jamais en état tout-à-fait intact; au contraire, on voit toujours sa partie basale de couleur brune, aussi bien que çà et là dans les parties les plus vieilles des cellules mortes qui sont colorées de la même manière. Contrairement à ce qui a lieu dans les Polypodiacées, les organes sexuels sont fort peu nombreux sur les prothalles de l’Hymenophyllum tunbridgense. Les an- théridies sont dispersées sur la surface inférieure, rap- prochées des bords et se trouvent quelquefois aussi sur la surface supérieure. Leur structure est parfaitement la même que dans l’Osmunda regalis, leur développement nous a paru semblable. Les deux cellules formant le pédicelle de l’anthéridie et reliant celle-ci avec le tissu du prothalle sont applaties, discoïdes. L’anthéridie contient un certain nombre de cellules-mères d’anthérozoïdes ; la paroi est composée d’une couche de plusieurs cellules recouvertes de cuticules, comme dans les autres Fougè- res et provient probablement de la division d’une cellule en forme de cloche. Malgré nos efforts, nous n’avons pu voir les anthéro- zoïdes s'échapper de l’anthéridie, ni déterminer leur forme et leurs dimensions. Si les anthéridies sont complétement dispersées sur l’une des surfaces du prothalle, les archégones y sont 94 NOTE SUR LE PROTHALLE disposés en groupes. La position de ces derniers est tout-à-fait caractéristique, parce qu’ils occupent, comme les poils, le bord des parties les plus vieilles du prothalle et sont implantés verticalement à sa surface. Les cols des archégones du même groupe regardent, les uns, la sur- face supérieure, les autres, plus nombreux, la surface inférieure du prothalle. Le développement des archégones n’a pu être suffisam- ment étudié, parce que nous n’avons trouvé qu’une seule fois un jeune archégone, tandis que les vieux sont assez fréquents. Il nous a été cependant possible de reconnaître que c’est une cellule marginale, ou la voisine, qui se divise parallèlement à la surface du prothalle et donne ainsi naissance à deux cellules, dont l’une devient la cel- lule-mère d’un archégone, qui se développe exactement de la même manière et possède la même structure que dans les autres Fougères. La seule différence consiste en ce que leur col est complètement vertical et non courbé, comme cela a lieu dans les Polypodiacées. Nous avons observé quelques archégones tout-à-fait developpés où on voyait parfaitement la cellule conduc- trice du col avec sa paroi transformée en gelée (1). La presque totalité des archégones était à l’état inerte, par suite du défaut de fécondation. Cependant nous avons trouvé une fois un archégone fécondé depuis peu ; sa cel- lule embryonnaire était déjà divisée en plusieurs cellules. La direction des cloisons (étudiée en coupe longitudinale optique) nous à indiqué que la première division s’y est opérée parallélement à l’axe de l’archégone. Il nous a été donné de trouver deux jeunes plantules de (1) Voyez : Ep. JAnczEwsKkI. Vergleichende Untersuchurgen über das Archegoriwm. Botanische Zeitung, 1872. DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. 95 l’Hymenophyllum encore attachées à leurs prothalles. La jeune plante était insérée sur le bord du prothalle qui avait beaucoup acquis en épaisseur en cet endroit et enve- loppait le pied de la jeune plante. Toute la plantule était composée de quatre organes, savoir : la racine altérée au sommet et recouverte de poils radicaux, le pied de l’em- bryon, le bourgeon et enfin la première feuille. Cette feuilie était longue de six millimètres et demi et complète- ment simple; elle possédait cependant exactement la même structure que les lobes des feuilles de la plante adulte. A la base, cette feuille était réduite à sa nervure; le limbe commençait à une certaiue distance de la base, et se dilatait lentement vers le sommet où il était rapide- ment atténué. Les bords du limbe étaient finement dente- lés, le sommet végétatif était recouvert de poils qui se trouvaient aussi sur la surface inférieure de la nervure et possédaient exactement le même aspect que les poils des feuilles normales. En outre des organes dont nous venons de parler, nous n'avons rien trouvé de ce qui pourrait ressembler aux bourgeons que Mettenius avait indiqués dans les prothal- les de l’Hymenophyllum sinuosum (1). Mais Mettenius avouait lui-même que ces organes se coloraient en brun de très-bonne heure; cette circonstance nous fait douter du rôle qui leur était attribué. Les observations que nous venons d’exposer sont loin d’être complètes, et nous l’avouerons très-volontiers. Néanmoins nous n’avons pas hésité à faire cette petite communication et à suppléer ainsi quelque peu à l’insuf- fisance des recherches de Mettenius et de ce que l’on connaissait à cet égard. Les résultats de nos observations peuvent être résumés de la manière suivante : (1) & c., page 498, pl. V, fig .7, 8, 9. 96 PROTHALLE DE L'HYMENOPHYLLUM. 1° Le prothalle de l’Hymenophyllum tunbridgense n’est jamais confervoïde; c’est une simple couche de cellules qui possède une forme tantôt ligulaire, tantôt irrégulière. En outre le prothalle peut donner naissance à des ramuscules adventifs. 2° La membrane des cellules du prothalle est assez épaisse et parsemée de ponctuations. 3° Les poils radicaux sont engendrés seulement sur les bords du prothalle ; leur cellule basale est également colorée en brun et devrait être considérée comme partie intégrante du poil. 4° Les anthéridies possèdent la même structure que dans l’Osmunda regalis, en sorte que les prothalles de l'Hymenophyllum rappellent par ces organes, ainsi que par leurs ramuscules adventifs, les prothalles des Osmun- dacées. 5° Les archégones insérés sur les bords du prothalle ne différent de ceux des autres Fougères que par leur col tout droit. 6° La première cloison de la cellule embryonnaire est parallèle à l’axe de l’archégone ; l'embryon est composé d’une feuille, d’un bourgeon, d’un pédicelle et d’une racine, qui est la première et en même temps la dernière dans toute la plante et ne tarde pas à se désorganiser. Cherbourg, le 9 avril 1876. OBSERVATIONS SUR L'ACCROISSEMENT DU THALLE DES PHÉOSPORÉES PAR Mr. En. DE JANCZEWSHI Membre correspondant de la Société. ES Re La classe des Algues Phéosporées a été créée en 1850 par Gustave Thuret, qui fut le premier à reconnaitre leur véritable reproduction. Autrefois, on les confondait tou- jours avec les Fucacées et les Dictyotées, dont elles parta- gent la coloration brune (1). Thuret a démontré que les algues Phéosporées,.les plus humbles comme les plus grandes, se propagent à l’aide de zoospores ; il a aussi découvert dans certaines d’entre elles de véritables anthéridies. Il restait à chercher quel est le mode d’accroissement de ces algues qui se reprodui- (1) Nous n’avons jamais pu trouver aucune trace d’amidon dans les tissus des Phéosporées inférieures et supérieures. Il paraît que, dans toutes les algues colorées en brun, l’amidon fait complètement défaut et n’est nullement leur produit d’assi- milation. 7 98 ACCROISSEMENT DU THALLE sent d’une façon identique, mais qui différent entre elles autant par leurs dimensions que par leur structure. En effet, 1l n’y a peut-être pas d'autre classe de végé- taux, qui présente des oscillations aussi fortes à l’égard de leurs dimensions que les Phéosporées, et depuis les hum- bles Myrionema et les Streblonema tout-à-fait microsco- piques, jusqu'aux Macrocystis de 300 pieds et plus de longueur, nous trouvons tous les passages. Il en est de même de leur structure anatomique. La plupart des Ectocarpus, Streblonema, etc. ne sont que des filaments ramifiés constitués par une seule série de cellules, tandis que les géants des algues, les Laminariées, ont une structure assez compliquée. On y distingue déjà des tissus plus ou moins limités, de même que des canaux gommeux anastomosés (Laminaires) rappelant les latici- fères.de certaines Dicotylédones, mais n’étant ici que des méats intercellulaires ; des cellules très-longues à mem- brane épaissie simulant des fibres libériennes (Halige- nia) ; enfin le stipe s’y épaissit souvent à l’aide d’une zône génératrice analogue à la zône cambiale des Dicotylédones. En somme, c’est parmi les Phéosporées que nous trou- vons les plus gigantesques et les plus compliqués des végétaux inférieurs. Les énormes différences que présentent les Phéosporées dans leur port, leurs dimensions et leur structure, nous ont décidé à examiner de quelles manières s’effectue l’ac- croissement de ces algues, d’autant plus que non-seulement nous ne possédons à cet égard aucun travail plus ou moins général, mais que, sauf en ce qui concerne l’accroissement des Sphacélariées et des Laminaires, nous sommes com- plêtement ignorants sur ce sujet. Pour trancher la question, nous sommes venu voir les algues vivantes, seules propres à ce genre de recherches ; DES PHÉOSPORÉES. 99 nous avons tàché aussi d'examiner tous les principaux types des Phéosporées. Cependant, nos observations sont loin d’être achevées, parce que certaines algues n'étaient pas dans leur saison, tandis que les autres n’ont pu être trouvées à cause da leur rareté. Malgré cela, les résultats acquis nous ont paru présenter un certain intérêt ; nous les indiquons ici et nous tächerons de les compléter autant que possible et de les publier plus tard avec les détails et les figures indispensables. Dans le cours de” nos recherches, nous avons distingué dans les Phéosporées trois modifications essentielles de l'accroissement du thalle, savoir : accroissement à l’aide d’une cellule génératrice (terminale), l'accroissement périphérique et enfin l’accroissement intercalaire. X, Le premier mode d’accroissement du thalle des Phéo- sporées est le plus rare, et consiste en ce que le thalle et toutes ses ramifications sont terminés par une cellule génératrice qui se divise toujours parallèlement à sa base et donne ainsi naissance à une seule série de segments. Ceux-ci ne tardent pas à se diviser dans le sens transver- sal et dans le sens longitudinal pour constituer le tissu du thalle. Le mode d’accroissement en question était connu pour les Sphacélariées (Sphacelaria, Cladostephus) et spéciale- ment étudié par M. Geyler et M. Pringsheim ; nous pou- vons donc nous borner à indiquer les travaux de ces deux savants (1). (1) Geyzer. Zur Kenntniss Sphacelarieen. Pringsheims Jahrbücher. Vol. IV. PRINGSHEIM. Gang der morphologischer Differenzirurg in der Sphacelariecerreihe. 1874. 100 ACCROISSEMENT DU THALLE Outre les Sphacélariées, nous n’avons trouvé qu’une seule plante où l’accroissement du thalle s’effectue à l’aide d'une cellule terminale se divisant parallélement à sa base, c’est le Dictyosiphon fœniculaceus. Mais la forme de la cellule génératrice et surtout la ramification du thalle sont bien différentes de ce qui a lieu dans les Sphacéla- riées. Dans le Dictyosiphon, les segments engendrés par la cellule terminale netardent pas à se diviser dans le sens longitudinal à l’aide de deux cloisons cruciées et les qua- tre cellules se coupent bientôt dans le sens transversal. Ensuite chacune de ces cellules se partage parallèlement aux cloisons axiles en deux cellules périphériques et une centrale ; on voit donc, en coupe transversale, quatre cel- Jules centrales entourées de huit périphériques, qui ne tar- dent pas à se diviser à leur tour. Peu à peu les divisions deviennent plus irrégulières et les cellules centrales se disjoignent pour former la cavité centrale du thalle. Tout le thalle du Dictyosiphon est recouvert de nom- breux poils incolores, disposés sans ordre apparent et qui croissent par leur base, exactement comme les poils de toutes les Phéosporées. La ramification de la fronde n’obéit non plus à aucune règle ; les rameaux naissent à une distance considérable du sommet du thalle et ne dépendent nullement de sa cel- lule terminale, comme cela a lieu dans les Sphacelaria. Quoique généralement les rameaux se développent dans l’ordre acropète, cependant, parmi les développés on en trouve, et de tout jeunes, qui sont pour ainsi dire adven- tifs. IL. L'accroissement périphérique consiste en ce que les cellules marginales ou périphériques du thalle sont les DES PHÉOSPORÉES. 101 plus jeunes et plus ou moins reliées en une zône généra- trice périphérique. Dans ce type nous avons distingué des modifications très-importantes qui sont en relation intime avec la forme et la structure du thalle. Ainsi, quand le thalle, de forme toujours définie, est composé de filaments Jlàächement reliés les uns aux autres, on pourrait le considérer aussi comme une agrégation de filaments isolés dont l'accroissement s’effectuerait à l’aide d’une cellule terminale. Commençons par les plantes qui rappellent le plus le premier mode d’accroissement. Le petit Myrionema vulgare Thur., qui croît sur les Ulves, simule parfaitement un Coleochaete et végête exacte- ment de la même manière. Le thalle est composé de fila- ments qui rayonnent d’un point central, se ramifient vers la périphérie, constituent un thalle orbiculaire et sont tantôt libres, tantôt intimement liés les uns aux autres. L'accroissement de chaque filament s'opère à l’aide de sa cellule terminale, qui se divise toujours dans le sens transversal et se bifurque après avoir produit de cette façon un certain nombre d’articles ; les deux bras se cou- pent par une cloison oblique et imitent l'accroissement du filament primitif devenu dichotome. Non loin du bord, certaines cellules du thalle engen- drent des poils incolores, tandis que les autres donnent naissance à de courts filaments colorés (paraphyses), qui sont implantés, comme les poils, verticalement sur le thalle et en recouvrent complétement les vieilles parties. Les zoosporanges sont, comme les paraphyses, directe- ment insérés sur le thalle et dans leur jeune âge ne sont nullement à distinguer des paraphyses, qui sont pour la plupart de jeunes sporanges. Dans le Petrospongium Berkeleyr, le thalle consiste en 102 ACCROISSEMENT. DU THALLE une touffe épaisse de filaments qui se ramifient et rayonnent de la base vers la périphérie. Les sommets sont colorés, riches en protoplasma et forment ainsi la zône extérieure brune. Chaque filament s'accroît par sa cellule terminale, non loin de laquelle prennent nais- sance les ramifications latérales et les poils hyalins, qui ne sont que des ramuscules latéraux métamorphosés. Outre les filaments dont nous venons de parler, ily en a encore d’autres qui naissent à la base des articles des filaments principaux. Ils sont à peu près hyalins, dirigés vers la base du thalle, complétement simples et contri- buent à son épaississement. Leur trajet est plus ou moins irrégulier, et on peut les considérer comme des poils radicaux, analogues à ceux qu’on trouve dans une foule d'algues. Le jeune thalle du Leathesia marina ne diffère pas beaucoup de celui d’un Petrospongium. C'est une hémi- sphère composée de filaments disposés en éventail, qui se ramifient vers la surface et dont les articles sont forte- ment arrondis et diminuent en volume vers la périphérie. Le tissu central incolore devient de plus en plus lâche, il se déchire, se décompose, tandis que le thalle devient creux à l’intérieur. Malgré l’irrégularité du tissu et la forme très-arrondie des cellules du thalle creux, ilest aisé de reconnaître aussi que sa croûte est composée de fila- ments rameux et verticaux à la surface. L’accroissement périphérique du jeune thalle s’effectue par le bourgeonnement des cellules extérieures ; au som- met d’une cellule semblable, il naît deux ou plusieurs cel- lules arrondies, mais beaucoup plus petites que la cellule mère. Quand la plante approche du moment de la fructi- fication, les cellules extérieures, au lieu de bourgeonner, s'allongent en petits filaments colorés (les paraphyses), à la base desquelles naïîtront les sporanges. DES PHÉOSPORÉES. 103 Les poils hyalins qui recouvrent le thalle sont latérale- ment insérés sur les cellules du thalle : les plus anciens, profondément ; les plus récents, tout près de la surface. Le Ralfsia verrucosa est une des rares Phéosporées qui sont absolument dépourvues de poils. Son thalle rappelle par son aspect un lichen crustacé ; en effet, son accrois- sement est analogue à celui de beaucoup de lichens, et peut servir de type pour l'accroissement périphérique. Tout le thalle du Ralfsia est constitué de séries cel- lulaires qui rayonnent vers la périphérie et sont très- serrées. Les séries du centre sont verticales à la périphérie et courbes à la base. Au bord du thalle, les séries sont disposées en éventail; les plus jeunes et extérieures sont complétement horizontales, tandis qu’à mesure de leur ramification, ou plutôt de leur fissure longitudinale, elles se recourbent de plus en plus pour adopter enfin la position verticale, du moins dans la partie périphérique. Les séries adhérentes ‘à l’objet sur lequel était appliqué le thalle, qui reliaient le système des séries du thalle tout entier, se désorganisent assez prompte- ment, en sorte que la continuité organique devient inter- rompue en majeure partie. L'accroissement de l'Aglaozomia parvula est marginal par excellence. La cellule terminale de chacune des séries disposées en éventail. est en même temps la cellule génératrice de toute la série et se divise toujours parallé- lement au bord du thalle. L'accroissement du thalle en épaisseur s’opère de cette façon que les segments engendrés par les cellules géné- ratrices marginales ne tardent pas à se couper parallé- lement à la surface. La première cloison est rappro- chée de la surface supérieure du thalle, la deuxième est complètement médiane, et la troisième apparaît dans le 104 ACCROISSEMENT DU THALLE voisinage de lasurface inférieure. II en résulte que le thalle est composé de quatre couches ; les deux extérieures sont plus minces que les intérieures dont l’une, et c’est la supérieure, se coupe encore en deux couches. Le thalle est par conséquent constitué généralement de cinq cou- ches dont la supérieure engendre ensuite les touffes de poils hyalins, verticaux à la surface du thalle. LIL. Les deux premiers modes d’accroissement nous ont présenté des différences très-importantes ; il en est de même du troisième type qui embrasse la plus grande partie des Phéosporées. Dans le type d’accroissement intercalaire, nous avons distingué trois modes princi- paux : 1° Le thalle est terminé par un ou plusieurs poils ; le point végétatif commun au thalle et aux poils réside à leur limite. 2 Le thalle est constitué de trois organes, savoir : la fronde, le stipe et les rhizoïdes. Le point végétatif qui régénère le stipe et la fronde, est commun à ces deux organes, tandis que les rhizoïdes s’accroissent par la péri- phérie de leur sommet. 3° Le thalle absolument indivis est régénéré par le point végétatif siégeant à la base de la plante. IV. L'Ectocarpus simpliciusculus nous servira comme exemple le plus simple d’un thalle surmonté d’un poil et où le point végétatif siège à la limite de ces deux organes (1). (4) L'Ectocarpus simpliciusculus produit des zoosporanges uniloculaires et pluriloculaires sur le même individu. De même DES PHÉOSPORÉES. 105 Le thalle de cette espèce consiste en filaments un peu rameux et terminés par un poil de même diamètre. Les cellules du thalle sont cylindriques ; leur longueur dépasse généralement de quatre à huit fois leur diamètre, excepté les cellules qui portent un ramuscule ou un sporange, et qui sont toujours plus courtes et quelquefois même aussi larges que longues. | A mesure qu’on approche du sommet du thalle, les cellules deviennent de plus en plus courtes, et à la limite du poil on trouve environ une dizaine de cellules gorgées de protoplasma et très-courtes, souvent quatre fois plus courtes que larges. C’est là le point végétatif commun au thalle et au poil, où les cellules se divisent très-intense- ment, et dont les supérieures appartiendront au poil, tandis que les inférieures deviendront la continuation immédiate du thalle. Il est absolument impossible de déterminer au point végétatif la limite où finit le thalle et où commence le poil, et pour ce motif, nous pouvons désigner ce mode d’accroissement comme accroissement trichothallique. À partir du point végétatif les cellules du poil devien- nent de plus en plus longues et hyalines ; à mesure que se désagrègent les cellules terminales, elles sont rempla- cées par les nouveaux élements produits au point végé- tatif. que dans VE. secundus, G. Thuret y a trouvé de véritables anthéridies semblables à celles du Tilopteris Mertersi et des Cutleria. La présence des organes mâles dans les Phéosporées rend complètement inutile toute discussion sur la possibilité d’une copulation des zoospores. Nos observations toutes récen- tes sur le Punctaria plartaginea ont pleinement confirmé ce qui a été dit à cet égard par M. Rostafinski et par moi: il n’y a pas de copulation, ni au moment de l'émission des zoospores, ni pendant leur mouvement, ni pendant leur germination. 106 ACCROISSEMENT DU THALLE La ramification du thalle de cette algue s'opère dans le sens acropête et c’est dans le voisinage du point végé- tatif qu’on trouve les premiers indices des rameaux et des sporanges; cependant on observe souvent des rameaux très-jeunes parmi les vieux. Dans l'E. simpliciusculus on trouve encore des poils radicaux qui émanent presque toujours de l’article basal (inférieur) des ramuscules ; ce sont des filaments d’un trajet irrégéier, un peu rameux, deux ou trois fois plus étroits que le thalle, se dirigeant vers la base de la plante et s’accroissant par leur sommet. Sauf la division des cellules du point végétatif, on ne remarque aucune division postérieure ni dans les cellules du thalle ni dans celles du poil. Il n’en est pas de même dans certains autres Ectocarpus où les divisions posté- rieures masquent beaucoup l'apparence caractéristique du point végétatif, mais la chose essentielle reste toujours . la même, et nous pouvons signaler comme possédant le même mode d’accroissement les plantes suivantes : Ectocarpus simpleæ, E. firmus, E. Hincksiæ, E. silicu- losus, E. secundus, Streblonema velutinum, Tilopteris Mertensii. Les Desmarestia se rattachent au type des Ectocarpus, mais, comme ce sont toujours des plantes plus robustes et plus élevées en organisation, elles en différent par certains détails relatifs à leur accroissement et à leur structure. Le thalle des Desmarestia est réguliérement penné ; les pinnules sont tantôt des poils pennés et caducs, tantôt de petits rameaux terminés par des poils semblables. Le point végétatif sépare le poil terminal du thalle, et de même que dans les Ectocarpus, on ne peut tracer de limite rigoureuse entre les deux organes. Le poil est DES PHÉOSPORÉES, 107 ici penné comme le thalle ; cependant l’ordre de l’ap- parition des rayons est basipète, tandis que dans le thalle il est nécessairement acropête. D'ailleurs a priort on pouvait présumer que la chose ne peut avoir lieu autrement. Les rayons terminaux et le sommet du poil sont les plus anciens et les plus vigoureux ; les dimensions de ces organes diminuent vers le point végétatif, quoique parmi les grands rayons on en trouve aussi de plus jeunes, ce qui provient de ce que les cellules du ra- chis se divisent dans le sens transversal, même à une certaine distance du sommet. “Il en «est de même de l'apparition sur le thalle des poils latéraux, qui ne se distinguent des poils termi- naux que par leur position. Ils s’accroissent par leur -bâse et leurs rayons se développent dans le sens ba- sipête. Les rameaux du thalle des Desmarestia sont filamen- teux dans toute leur longueur, mais déjà dans le voi- sinage du point végétatif ils sont recouverts par l’écorce. Celle-ci émane toujours de l’article inférieur de deux poils insérés sur la cellule du thalle, et lorsque ces poils font défaut, l'écorce provient de deux petites cellules qui ne sont que des poils arrêtés dans leur développement. L’écorce s'accroît de plus en plus, elle se divise en une certaine quantité de couches et con- stitue toute la masse du thalle traversé au centre par son filament primaire. Les trois Desmaresthia (D. ligulata, aculeata et viridis) se comportent exactement de la même manière à l’é- gard de l’accroissement du thalle. À une certaine époque de l’année, les poils, terminaux et latéraux, tombent et la plante prend l'aspect épineux dû aux petits ra- 108 ACCROISSEMENT DU THALLE meaux latéraux qui, dépouillés de leurs poils, simu- lent parfaitement des épines. V. Le mode d’accroissement des Cutleria qui est, de même que dans les Ectocarpus, trichothallique, a été spécialement étudié il y a quatre ans par mon ami M. Ros- tafinski dont les recherches sont encore restées inédites. Nous avons eu l’occasion d'étudier seulement le Cutleria multhifida ; cependant les autres espèces, telles que C. adspersa et C. collaris se comportent d’une manière ana- logue. Dans le Cutleria multifida le point végétatif est ter- miné par un bouquet de poils, qui sont la continuation immédiate des séries cellulaires du sommet du thalle. Les poils sont complètement libres, tandis que, plus bas, les séries sont intimement soudées ; la zône génératrice con- stitue le passage des séries du thalle en poils. En somme, on peut dire que l'accroissement du Cutleria se comporte à l'égard de celui des Ectocarpus, comme l’accroisse- ment périphérique à l'accroissement terminal. Figurons-nous plusieurs filaments d’Ectocarpus acco- lés jusqu’à la base des poils et nous aurons alors une image assez complète du sommet végétatif du Cuéleria multifida. Cependant les poils du Cutlera sont un peu rameux, mais la ramification, qui s'opère dans le sens plus ou moins basipête, n’obéit à aucun ordre. Les cellules des poils deviennent de plus en plus lon- gues et hyalines à mesure qu’elles s’éloignent de la zône génératrice, où les cellules sont plus courtes à cause de leurs divisions fréquentes. Les cellules des séries qui appartiennent au thalle DES PHÉOSPORÉES. 109 _S’élargissent de plus en plus ; dans les séries périphé- riques elles ne tardent pas à se diviser dans le sens lon- gitudinal et transversal et donnent ainsi naissance aux couches extérieures du thalle composées de cellules de petite dimension. Dans les séries intérieures les cellules restent stationnaires depuis le point végétatif, mais elles augmentent considérablement en longueur et en largeur et deviennent les grosses cellules incolores qui remplis- sent l’intérieur du thalle. Le développement des poils dispersés à la surface du thalle est, bien entendu, acropète. La ramification du thalle du Cutleria multifida consiste en une fissure du point végétatif en deux branches ; ce phénomène est corrélatif à la multiplication des séries du point végétatif. Il nous à paru que la zône génératrice est peu à peu transférée au delà du point de ramification d’un poil ; alors la série terminée par ce poil biparti se divise jusqu’au point de bifurcation à l’aide de cloisons longitu- dinales et se fend en deux séries, dont chacune est dès lors terminée par un poil qui lui est propre. C’est de cette façon que la diminution des séries du point végétatif opérée par sa fissure se trouve bientôt complètement équilibrée. S'il est permis de faire quelque conjecture sur l’accrois- sement d’une algue d’après des échantillons d’herbier, nous indiquerons que le Sporochnus pedunculatus et le Carpomitra Cabreræ nous ont paru végéter d’une manière analogue à l’accroissement du Cutleria multifida. VI. Les Laminariées se distinguent de toutes les autres algues en ce que leur thalle est composé tout au moins de 410 ACCROISSEMENT DU THALLE trois organes essentiels ; la fronde, le stipe et les rhi- zoïdes. Les rhizoïdes sont des organes extérieurs, radiciformes, plus où moins dichotomes, diversement disposés à la base du stipe sur laquelle ils se développent en ordre basipète. Leur tissu est composé de séries cellulaires parallèles qui se dédoublent et se dirigent vers la péri- phérie; en coupe longitudinale du sommet du rhizoïde on les voit disposées en éventail régulier. En outre, dans le Laminaria Cloustoni, les rhizoïdes contiennent des canaux gommeux semblables à ceux du stipe, mais de dimensions beaucoup plus petites. Le stipe est tantôt complètement cylindrique, tantôt aplati, simple ou rameux, et garni dans certains genres d'organes appendiculaires. La structure du stipe est assez compliquée dans les Laminaires ; on y distingue une moëlle centrale filamen- teuse, puis un tissu parenchymateux produit en majeure partie par l’activité d’une zône génératrice, et enfin une écorce qui, dans le Lamüinaria Cloustoni, contient des canaux gommeux. La fronde est tantôt complètement simple, tantôt digitée ou pennée, homogène ou pourvue d’une ou de plusieurs nervures. La structure a beaucoup d’analogie avec celle du stipe; dans les Laminaires, la couche centrale est un tissu filamenteux entouré de parenchyme de toutes parts. Dans les Laminaires, la fructification se développe sur la fronde, tandis que dans l’Alaria (1) elle recouvre les folioles du stipe ; dans ce dernier cas, la fronde n’est rien ‘de plus qu’un organe d’assimilation. (4) Nous avons récolté, M. Rostafinski et moi, l’Alaria esculenta au dessous du fort central de la Digue de Cherbourg. DES PHÉOSPORÉES. a11 En un mot, les Laminaires, qui sont les algues les plus compliquées en fait de structure et qui présentent tant de variations dans leurs organes, vaudraient bien la peine d’être étudiées d’une manière spéciale; il est bien regret- table que, sauf le mémoire de M. Le Jolis (1), nous ne possédions rien de sérieux sur ce sujet. Dans les Ectocarpus, Cutleria, etc., nous avons vu le point végétatif commun au thalle et aux poils ; dans les Laminariées il a son siège à la limite du stipe et de la fronde et par conséquent nous pouvons désigner ce mode d’accroissement comme s#po-frondal. Le sommet du stipe est sa partie la plus mince et la plus jeune; il en est de même pour la base de la fronde. La transition du stipe en fronde est tantôt assez brusque, tantôt assez lente ; mais ce caractère varie beaucoup dans la même espèce comme cela a lieu dans le Laminaria fleæicaulis. Dans le . L. Cloustonr, la base de la fronde et le sommet du stipe sont complétement dépourvus des canaux gommeux qui existent dans les parties adultes de ces organes. C’est un caractère anatomique qui indique que les tissus du point végétatif sont en voie de développement. Cependant le point végétatif n’est nullement homogène, mais com- posé du tissu filamenteux central et du tissu parenchy- mateux périphérique, semblables à ceux de la fronde et du stipe(L. Cloustoni, L. flexicaulis, L. saccharina). Il y à deux types essentiels à distinguer dans l’accrois- sement de la fronde. Le premier consiste en ce que la fronde s’allonge toute l’année sans aucun arrêt (sauf dans quelques cas exceptionnels), et les sommets, infestés de parasites et désorganisés, sont remplacés par l’allongement (1) Le Jouis. Examen des espèces confondues sous: le rom de Lamiraria digitata, 1855. 112 ACCROISSEMENT DU THALLE de la fronde à sa base; les Laminaria flexicaulis, L. sac- charina, Haligenia, bulbosa etc. peuvent servir d’exem- ples de cet accroissement incessant. Le deuxième type est représenté par le Laminaria Cloustoni, qui diffère du premier par l’arrêt dans la végétation de la fronde; la jeune fronde se développe au printemps au dessous de la vieille et au dépens de sa partie basale. Quand la nou- velle fronde, séparée de la vieille par un étranglement profond, a pris un certain accroissement, la fronde de l’année passée se détache totalement. Dans le Laminaria Cloustoni, de même que dans quel- ques autres espèces, on trouve des échantillons bifurqués ou même trifurqués, mais vu la rareté de ces spécimens exceptionnels il m'a été impossible d’en déterminer le. mode de ramification. Il est tout différent du genre Lessoma caractérisé par son thalle rameux ; ici la ramification commence par la fissure du point végétatif en deux parties symétriques. La fente se prolonge ensuite à travers toute la fronde et la ramification est achevée de cette manière et se répète dans les deux branches, même avant que la dé- chirure primaire soit complète. La ramification des Les- sonia (fuscescens et laminarioïdes) est donc une véritable dichotomie provenant de la fissure du point végétatif en deux parties égales. La première phase de la ramification des Macrocyshs (pyrifera) rappelle beaucoup les Lessonia; le stipe est terminé par une fronde asymétrique qui se fend tou- jours du même côté et produit ainsi des folioles unilatéra- lement insérées sur le stipe. On devrait par conséquent comparer le stipe des Macrocystis à un sympode unilaté- ral provenant de ce que le point végétatif se fend toujours en deux parties, dont l’une continue toujours la même DES PHÉOSPORÉES. 113 fonction, tandis que l’autre est limitée dans son accrois- sement et devient une foliole latérale. Les déchirures de la fronde terminale se succèdent très-vite, de manière que dans la même fronde, on trouve des fentes à tout état de développement, depuis les plus minimes jusqu'à celles qni n’ont laissé que le sommet de la foliole encore attachée à la fronde terminale. En somme, la fronde des Laminariées est tantôt sy- métrique (Lessonia, Lamainaria, Eckloma, Ialigema, Agarum, Alaria), tantôt asymétrique (Macrocystis, Thalas- sophyllum) ; elle s’accroit d’une manière continue (La- munaria flexicaulis, Haligenia bulbosa), ou elle est reje- tée chaque année et remplacée par une fronde nouvelle se développant à la base de l’ancienne (Laminaria Clous- lon). VIT. Le dernier mode d’accroissement intercalaire et en même temps un des plus curieux, c’est l'accroissement par la base du thalle. Figurons-nous une fronde de Laminaire dont le stipe serait réduit à zéro et nous aurons une idée de ce mode d’accroissement.. Examinons d’abord le thalle d’un Scytosiphon lomenta- rius. Ce thalle est tubuleux, solide seulement à la base, qui forme sa partie la plus mince. Le bout du thalle est toujours désorganisé et couvert de différents parasites ; mais à mesure qu’on avance vers la base, le nombre et la taille des parasites diminuent jusqu'à leur disparition complète à une certaine hauteur. Les zoosporanges qui forment à la surface du thalle une couche continue sont, vers la base du thalle, de moins en moins développés, de même que les touffes des poils, et finissent par ne plus exister. Il est donc de toute évidence que la partie de la plante la plus jeune, c’est sa base solide 8 414 ACCROISSEMENT DU THALLE où ne sont encore développés ni les sporanges, pas même les poils, ni la cavité centrale qui provient de la disjonction du tissu intérieur. L'examen microscopique des tissus de la plante démon- tre aussi que le tissu le plus jeune se trouve à la base de la plante. Le Chorda filum est une plante qui rappelle les Lami- nariées par la constitution de son thalle et la structure de sa couche sporangiale. Le thalle est cylindrique, atténué vers les deux extrémités, à sommet constamment décom- posé. Il est creux dans toute sa longueur ; la cavité centrale est interrompue de place en place par de min- ces diaphragmes composés du même. tissu filamenteux qui tapisse la surface intérieure du tube, tandis que la paroi du tube est composée de parenchyme. La cavité centrale diminue vers la base du thalle et enfin, à une certaine distance du point d'insertion, on la voit remplie de tissu filamenteux. Il est aisé de com- prendre que la cavité centrale provient de la déchirure ou plutôt de la désagrégation du tissu filamenteux remplis- sant l’intérieur du thalle à la base qui est le point végéta- tif. Ici, c’est donc comme dans les Laminariées, où nous avons vu le point végétatif contenir du parenchyme et du tissu filamenteux. Nous désignons l'accroissement des Scytosiphon et Chorda comme étant purement basal ; cependant il ne faut nullement en conclure que les divisions postérieures fassent défaut dans le thalle, ni que ce soit précisément la base mathématique qui remplit les fonctions du point végétatif. Au contraire ily a toujours un petit bout de thalle qui sert à fixer le point végétatif et dont les cellules périphériques produisent des poils radicaux pluricellulaires hyalins qui fixent le thalle à son substratum. Dans le Chorda filum cette partie basale a la forme d’un DES PHÉOSPORÉES. 145 cône renversé caché dans un coussinet de poils radicaux. En coupe longitudinale on aperçoit le tissu filamenteux du point végétatif se transformer d’abord en filaments ondulés parallèles à l’axe du thalle et qui deviennent enfin entièrement semblables aux séries périphériques. Vers la pointe du cône le nombre de ces séries va en diminuant, et il est facile de reconnaître que les séries intérieures avancent le plus profondément dans le coussinet, tandis que les extérieures disparaissent peu à peu. Il y a beaucoup de Phéosporées dont la thalle végète par la base ; l'examen à l'œil nu suffit souvent pour faire constater ce mode d’accroissement, que nous avons observé dans des plantes de structure très-simple, de même que dans d’autres à structure assez compliquée. Le Myriotrichia filiformas, le Lilosiphon pusillus, les Punctaria, le Seytosiphon lomentarius, les Asperococcus et le Chorda filum, végètent tous par leur base. L'analyse détaillée de toutes ces plantes nous entraîne- rait cependant trop loin, nous nous bornerons par consé- quent à rappeler que l'accroissement basal n’est pas tou- jours très-facile à constater à causedes divisions ultérieures qui masquent l'accroissement basal, ainsi quenous l'avons vu pour l'accroissement trichothallique de certains E cto- carpus. Toutefois l’ordre de l'apparition des poils et des sporanges sur le thalle, aussi bien que la forme et l'aspect des cellules, indiquent toujours le siége du point végétatif. VIII. Les recherches dont nous venons d'exposer les résul- tats essentiels, nous ont appris que la classe si naturelle des Phéosporées renferme des plantes excessivement dif- férentes à l'égard de leur accroissement et de leur struc- ture. Les Phéosporées forment en effet un groupe de familles 416 ACCROISSEMENT DES PHÉOSPORÉES. nettement caractérisées ; le nombre des représentants de chaque famille est quelquefois réduit au minimum possi- ble, à une seule espèce, ce qui indiquerait l'existence très-ancienne de cette classe dont les représentants auraient été conservés jusqu’à l’époque actuelle en petit nombre seulement. La classification des Phéosporées donnée par G. Thuret était considérée par lui-même comme provisoire. Nos études nous ont confirmé dans l’idée qu'il faudrait intro- duire quelque modification dans la classification de Thuret. Le Chorda filum, par exemple, devrait selon nous être exclu des Chordariées et constituer une famille spéciale, qui servirait de lien intermédiaire entre les Laminariées et les autres Phéosporées. Le mode d’accroissement et la structure du thalle sont tellement caractéristiques pour certaines familles, qu’il en faut tenir compte dans la classification. Enfin, si nous comparons les divers modes d’accroisse- ment des Phéosporées à l’accroissement d’autres plantes, il sera évident que certains types sont uniquement propres à cette classe et ne se trouvent pas dans les autres végé- taux. Ainsi l'accroissement intercalaire avec ses trois types n’a été signalé, à ce qu’il nous semble, nulle part, excepté dans les Rivulariées et les feuilles de certaines plantes supérieures ; au contraire, l’accroissement à l’aide d’une cellule terminale, ainsi que l'accroissement périphé- rique, sont des plus communs dans les végétaux infé- rieurs. Cherbourg, le 1er Juin 1875. SUR LA RÉSISTANCE DES CARÈNES DANS LE ROULIS PAR Mr. William FROUDE, F.R.S. Membre correspondant de la Société, CO (Extrait de lettres adressées à Mr. Bertin.) (1) Chelston-Cross, près Torquay, 21 sept. 1874. Je vous remercie pour l'envoi des Mémoires qui accompagnaient votre dernière lettre, et pour la « Note sur la résistance des carènes dans le roulis ». J'ai étudié avecun soin particulier les pages 8 et 9 et la note du bas de la page 26, dans laquelle est l’exposé d’une divergence fondamentale, la plus forte peut-être de celles qui nous séparent, dans notre manière d'envisager le Wave making power. (1) En même temps que M. Bertin présentait à la Société, séance du 9 février et du 13 juillet 1872, les résultats de ses recherches sur la résistance des carènes dans le roulis, et déposait à la séance du 8 novembre 1872 le manuscritde ses « Données théo- riques et expérimentales », M. Froude, qui avait poursuivi des 118 SUR LA RÉSISTANCE Dans ma présente lettre, je veux seulement considérer ces derniers passages et y répondre, en prenant précisé- ment, comme guide, votre dernière lettre. Je crois, d’après votre lettre, que vous n’avez pas tout- à-fait saisi le vrai sens du passage de mon article du Naval Science N° de juillet 1874, auquel vous faites allu- SION. Quand je dis que la courbe de décroissance des roulis que vous admettez comme exacte, ne coupe qu’en deux points la courbe véritable, je n’entends pas parler de la courbe qui donne 4 ? en fonction de 4 pris pour abscis- ses (ou 4 0 en fonction de 0, d’après ma notation), c’est- à-dire de la courbe différentielle ; je considère la courbe intégrale, celle qui donne les valeurs de + après un nom- bre quelconque x d’oscillations, en fonction de ce nombre n d’oscillations compté depuis l’origine du mouvement. Ensuite, en traitant de la courbe qui donne 4 # en fonc- tion de # et qui, suivant votre manière de voir, donnerait pour 4, des valeurs proportionnelles à &?, je ne prétends point que 4% doive être simplement proportionnel à 4 #. Au contraire, dans mes premiers travaux à ce sujet, J'ai dit (comme vous l’affirmez), que 4 # doit être simplement proportionnel à +. Seulement, d’après une étude posté- rieure qui s'appuie sur des expériences très-soignées, je trouve la nécessité d'introduire, dans l'expression 4 #, un terme en sus de celui de #, afin d’obtenir la coïnei- recherches analogues, publiait un mémoire sur le même sujetdans le N° d'octobre 1872 du Naval Science. Quelques désac- cords se sont rencontrés dans le cours de leurs recherches indépendantes, entre M. Froude et M. Bertin ; les deux lettres suivantes de M. Froude sont relatives à un point en litige. La Société de Cherbourg remercie son savant correspondant de lui avoir permis de publier ces pièces intéressantes. (Editeur). DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 119 dence complète entre les résultats théoriques et les faits observés. Des raisonnements d'ordre dynamique m'ont conduit à analyser la force productrice des vagues qui me semble être l'accompagnement indispensable de tout mouvement oscillatoire à la surface de l’eau, et, par des motifs dyna- miques, je conclus qu'il entre, de ce chef, dans la valeur de 4 ?, un terme proportionnel à #. Ce terme s’ajoute au terme qui était proportionnel à 4” sans exclure ni suppri- mer nullement ce dernier. C’est ainsi que J'ai adopté l’expression A9 — À? + By’, et cette expression s’est trouvée constamment capable de représenter les faits observés avec la plus entière exacti- tude. Si maintenant nous en venons à une représentation géométrique, cette expression donne, non plus une ligne droite, mais la combinaison d’une ligne droite et d’une parabole, par l'addition, entr’elles, des abscisses de ces deux lignes. Nous rencontrons donc cette premiére question, de savoir laquelle est le mieux d'accord avec les faits, ou de la courbe que je viens d'indiquer, ou de celle à laquelle vous vous êtes arrêté, et qui, parabolique à l’origine, lorsque # est très-petit, se rectifie ensuite de plus en plus et tend ainsi vers une forme assymptotique. Tout ce que je me suis efforcé de faire voir, dans mon article de juillet 1874 du Naval Science, c’est qu'une courbe intégrale, déduite de l’équation différentielle A — A? + By’, est exactement d'accord, non seulement avec les résultats 120 SUR LA RÉSISTANCE de mes propres expériences, mais encore avec ceux que je trouve dans la brochure de M. Antoine, et avec les vôtres propres. Et certainement cette courbe est plus exactement d'accord avec les résultats de M. Antoine et les vôtres qu'aucune courbe intégrale déduite de l'équation A? = A? ne pourrait l’être. Il me semble que l'emploi des courbes intégrales donne plus de certitude que celui des courbes différentielles, dans les comparaisons à établir. Autrement dit, on a des résultats plus sûrs, en comparant géométriquement les données fournies par l'équation intégrée avec la courbe originaire ou expérimentale de la décroissance des roulis (le rang des oscillations étant pris pour abscisses et leur amplitude pour ordonnées), qu’en comparant l’expression différentielle aux valeurs de 4 # déduites de l'observation. La raison en est, qu'après avoir calculé les différences, on obtient invariablement avec elles une courbe beaucoup plus irrégulière que la courbe reliant ensemble les ampli- tudes totales observées. Je ne me proposerais pas cependant, d'entamer sur ce point une discussion entre nos deux opinions. Je veux seulement vous indiquer ici ma manière de voir. Et maintenant, mes grands efforts doivent être pour défendre mon pauvre petit enfant, mon cher « wave- maling power », des attaques que vous dirigez contre son caractère. Un Jour ou l’autre, sinon aujourd’hui, je vous convaincrai, j'en ai la pleine confiance, qu’il est l'enfant légitime et non désavouable de parents très-dynamiques, que lui-même est franc et sincère. Il n’est point, comme vous l'en accusez dans la note de la page 26 de votre mémoire, entaché d’un faux état civil, sorti en réalité DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 121 d’une origine purement géométrique et habillé de langes dynamiques mal acquises. Il n’a pas volé son admission dans la famille mécanique, en se donnant les airs d’être le travail mécanique d’une autre force, laquelle appar- tient en réalité à cette famille et y a déjà été reconnue et classée comme elle y avait droit. Mais, pour bien prouver tout cela, 1l faudrait une lettre extrêmement longue. Il faudrait que nous discutions d'abord à fond les propositions sur la théorie des filets liquides (stream lines) et que nous arrivions à un accord complet sur cette théorie. C’est précisément, en effet, parce que vous n’acceptez pas ces principes, que vous Con- sidérez la wave making ‘force comme n’étant autre chose que la résistance même du liquide dont on a déjà tenu compte quand on a pris la résistance par rencontre et le frottement (keel resistance et skin resistance), tandis que je lui attribue une existence essentiellement distincte et séparée. Je tâche d'exposer clairement tout cela dans ce pas- sage suivant que j'ajoute à mon article d'octobre 1872 du Naval science en le réimprimant. « Pour éclairer complétement sur la nature du wave making power, et pour distinguer nettement cet élément de résistance dans l’eau des deux autres, keel resistance et skin resistance, il convient de procéder d’abord par quelques remarques sur la nature de la résistance des fluides en général, sujet qui s’élucide très-bien en recou- rant à la doctrine toute moderne des filets liquides (stream lines). Cette doctrine est le fruit des travaux des mathé- maticiens les plus éminents de notre époque sur les équa- tions générales du mouvement des fluides ; je lai surtout étudiée, moi-même, dans les travaux du professeur Ran- kine. 122 SUR LA RÉSISTANCE » L'ordre à suivre consiste à considérer d’abord le mouvement rectiligne et uniforme d’un corps dans un fluide parfait, incompressible, s'étendant à l'infini dans toutes les directions; puis il faut chercher les diffé- rences qui surgissent, lorsque le corps se meut, près de la surface libre du fluide soumis à la pesanteur, ou sur cette surface même. Substituant le fluide imparfait au fluide parfait, on rencontre une nouvelle modification dans les conditions du mouvement, dont il faut tenir compte, à la fois dans le cas du fluide infini en tous sens et dans celui du fluide limité par une surface libre. Il reste, en dernier lieu, à reprendre les mêmes considérations en substituant un corps animé d’un mouvement oscillatoire au corps animé d’un mouvement rectiligne. » Par un fluide parfait, j'èntends celui dont les mou- vements sont régis par les seules équations générales du mouvement des fluides, dont les particules sont dépour- vues de toute viscosité les unes par rapport aux autres et sont capables de glisser en ligne droite le long d’une surface bien unie, ou les unes le long des autres, sans donner naissance à aucun frottement. Par fluides impar- faits, j'entends ceux, tels que l’eau et tous les liquides à notre disposition, dans lesquels de semblables mouve- ments donnent nécessairement lieu à des frottements. » Considérons donc d’abord le cas du mouvement rec- tiligne d’un corps au milieu d’un fluide parfait, incom- pressible, infiniment étendu dans tous les sens; il est clair que ce mouvement produit des changements de pression et imprime par suite des changements de vitesse aux molécules environnantes de fluide qui se meuvent suivant les lignes appelées filets liquides (*). A l’origine *) «A strictement parler, l'expression de « filets liquides », DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 193 du mouvement, toutes les particules liquides reçoivent une certaine accélération le long du filet qu’elles parcourent, et cette accélération implique une résistance exercée sur le corps. Au contraire, une fois le mouvement établi, les différences de pression n’ont plus d’autre effet que de transporter la forme, la configuration des filets liquides ; la force vive appliquée aux molécules pour les mettre en mouvement sur leurs filets respectifs se restitue finale- ment, lorsque les molécules tombent derrière le corps et s'arrêtent après son passage; l'intégrale totale des pres- sions et des contre-pressions, des travaux + et — exer- cés sur le corps, est exactement nulle à chaque instant. L'accomplissement de ces faits est régi par les lois générales du mouvement des fluides exprimées par des équations bien connues, et, comme ces équations ne contiennent aucun terme relatif à une dépense de force vive, la force vive du corps, aussi bien que celle du fais- ceau des filets liquides, reste toujours inaltérée. Ainsi donc, si le mouvement est uniforme, sans accélération ni ralen- tissement, le corps traverse le liquide théoriquement parfait, sans rencontrer absolument de résistance. Il ne faudrait même pas regarder ceci comme un paradoxe, c’est au contraire un point incontestable, qu'un plan stream lines, s'applique au cas où l’on prend la question à un autre point de vue; le corps doit alors être regardé comme immobile, et toute la masse liquide comme animée d’un mou- vement uniforme et permanent, excepté là où la présence du corps altère ce mouvement. Néanmoins il est facile de voir que les résultats obtenus pour ce cas peuvent immédiatement se transporter à celui où l’on suppose le corps animé d’une mou- vement uniforme, et le fluide au repos, à l’exception de la portion mise en mouvement par le corps. Il convient de com- prendre, sous la dénomination de filets liquides, les mouve- ments pris par le liquide dans le dernier cas. » 124 SUR LA RÉSISTANCE pourrait se mouvoir, en se tenant normal à sa trajec- toire, au milieu d’un fluide parfait, de la manière qui vient d’être dite, sans rencontrer aucune résistance. » Mais, si maintenant le fluide, au lieu d’avoir une étendue infinie en tous sens, est limité par une surface libre déterminée, parallèle à la trajectoire du corps, et telle que le niveau supérieur ordinaire d’une masse d’eau, il en résulte la suppression de toutes les réactions, qui auraient été exercées par les molécules au dessus de cette surface si le fluide avait été infini dans tous les sens, et qui auraient produit la restitution, selon ce .qui vient d’être dit, de la force vive appliquée aux molécules. Par suite de l’absence de ces réactions, le mouvement et les filets liquides ne sont plus les mêmes que dans le fluide infini; les différences de pression s’équilibrent, par des variations correspondantes dans l’élévation de la surface supérieure du liquide, dans le voisinage du corps en mou- vement. Et maintenant, puisqu’en raison de la pesanteur, force qui règle la surface supérieure du fluide, toute pro- tubérance liquide tend immédiatement à se transporter sur le fluide environnant suivant les lois du mouvement des vagues, l'élévation locale se transforme partiellement, sur la surface, en vagues qui se propagent et emportent avec elles la force vive dépensée à les faire naître. Cette force vive est, en fait, une partie de la force vive totale, qui avait été appliquée aux molécules fluides lorsqu'elles avaient été poussées de côté; dans le fluide infini, elle aurait été restituée intégralement au corps, par les molé- cules, au moment de leur arrêt derrière son passage, tandis qu’elle est maintenant perdue. L'égalité exacte entre les pressions en + et en — n'existe plus et le corps se trouve soumis à une résistance spéciale, qui n'aurait pas du tout existé si le fluide avait été infini dans toutes les directions. DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 195 » Il est clair aussi, que, plus le corps en mouvement s'approche de la surface, plus sont grandes les différences de pression à équilibrer à la surface, plus sont hautes les vagues soulevées, et plus est forte la déperdition de force vive. Ainsi, un poisson ressent un accroissement de résis- tance lorsque sa route se rapproche de la surface, tout le train de vagues qu’il laisse à sa suite devenant l’accompa- gnement nécessaire de sa marche. 4 fortiorr, lorsque le corps se meut à la surface même, comme un vaisseau qui navigue, ces différences de pressions intérieures qui auraient existé dans le fluide infini, s’équilibrent par des vagues encore plus élevées, qui sont, en fait, les vagues accompagnant tout flotteur en mouvement. Ces vagues, qui accompagnent ainsi les vaisseaux en marche, forment surtout un phénomène remarquable quand on marche à la vapeur sur une rivière. » Ainsi nous voyons comment, bien que, dans un fluide parfait infiniment étendu dans tous les sens, un corps une fois mis en mouvement doive se mouvoir abso- lument sans résistance, cependant, lorsque le fluide s’ar- rête, suivant une surface nivelée par la pesanteur, près de la trajectoire ou sur la trajectoire, le corps doit subir une certaine résistance en raison de la formation des vagues, et cela quand bien même le liquide jouirait d’une parfaite fluidité. » Si le fluide est encore supposé infini dans toutes les directions, mais si la fluidité est cette fois imparfaite, les phénomènes que nous venons de décrire subissent une modification d’un genre nouveau ; le corps en mouvement est soumis, de ce chef, à une résistance particulière; les causes de cette résistance sont, d’abord que le corps doit vaincre le frottement et la viscosité des molécules avec lesquelles il est en contäct immédiat, et ensuite que le 126 SUR LA RÉSISTANCE frottement des molécules environnantes, entr’elles, dé- truit l’arrangement régulier du faisceau des filets liquides qui permettrait à toute la force vive dépensée d’être res- tituée sans perte. » Si le fluide supposé imparfait s'arrête à une surface libre, sur laquelle, ou près de laquelle, se meut le corps considéré, il se produira des résistances dépendant des frottements du fluide, presque exactement de la même manière que si le fluide était infini dans toutes les direc- tions. Il y aura aussi presque exactement la même résis- tance due à l’action productrice des vagues que si le fluide était parfait ; il se rencontrera ainsi deux sources de ré- sistance existant indépendamment l’une de l’autre et dus à des causes totalement différentes. » Nous pouvons passer maintenant, du mouvement recliligne au mouvement oscillatoire. » Si le corps est un solide de révolution oscillant autour de son axe, et si le fluide est parfait, les molé- cules voisines ne sont nullement agitées par les oscilla- tions du corps; mais, si le corps présente toute autre forme, un certain mouvement sera imprimé aux molécules environnantes, et celles-ci, si le fluide est infini dans tous les sens, constitueront un faisceau de filets liquides d’une figure particulière. » C’est ici le moment d'exposer que, dans les mouve- ments suivant des filets liquides qui accompagnent un corps en mouvement, il ne se produit aucun changement dans le profil des filets, lorsque le corps s’accélére ou se ralentit, bien que le liquide subisse des changements de vitesse correspondants ; de plus, chaque fois que le corps passe par un état de repos momentané, dans le cours de ses oscillations, il doit avoir reçu restitution complète de la force vive qu’il a imprimée aux molécules fluides envi- DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 197 ronnantes pendant son mouvement. De même qu’un mouvement rectiligne, un mouvement oscillatoire, dans un fluide parfait et sans limites, ne donnerait lieu à aucune perte de force vive et par suite à aucune résis- lance. » Si le corps oscille à la surface d’un fluide parfait, la disparition des réactions, qui existeraient si le fluide était infini dans tous les sens, produira à peu près les mêmes effets que dans le cas du mouvement rectiligne; les diffé- rences de pressions produites par le mouvement du corps s’équilibreront par des élévations locales correspondantes de la surface supérieure, et ces élévations se transforme- ront partiellement en vagues qui emporteront avec elles la force vive dépensée dans leur formation. Ainsi, même dans un fluide parfait, les oscillations qui ne rencontre- raient aucune résistance si le liquide était infini dans tous les sens, en subissent une lorsqu'elles s’exécutent à la surface ou près de la surface, et cette résistance se distingue entièrement des effets du frottement et de la viscosité du fluide, puisqu'elle est inhérente à la nature même du mouvement du fluide. » Si le fluide est imparfait, il doit exister une résis- tance spécifique due aux effets du frottement et de la vis- cosité, comme nous l'avons vu dans le cas du mouvement rectiligne ; il n’y a rien d’ailleurs, dans cette résistance par frottement, qui puisse modifier la force productice des vagues. Cette dernière existera donc réellement au même degré que si le liquide était un fluide parfait, et, en résumé, nous voyons que la force productrice des vagues agit en même temps que les autres causes de résistance, tout en étant entièrement indépendante d'elles. » Dans tout le passage qui précède, je fais ressortir les conditions analogues de résistance qui se présentent dans 128 SUR LA RÉSISTANCE deux cas : 4° quand un poisson nage assez près de la sur- face pour créer ce petit train de vagues qu’il est facile d’apercevoir ; 2° quand un bateau se meut sur la surface, assez vite pour soulever des vagues d’une hauteur appré- ciable. En ce qui concerne le premier cas, j’affirme que le poisson doit avoir conscience de l’accroissement de résis- tance produit par les vagues ainsi formées. Ces vagues, en réalité, ne représentent pas la résistance propre au poisson, mais une consommation, une déperdition de force vive, laquelle, si le poisson nageait à une grande profondeur, s’emmagasinerait dans les filets liquides qui se referment derrière le poisson, aiderait à le chasser en avant, et, par là, diminuerait en fait sa résistance. Quand le poisson est près de la surface, les filets liquides se referment après une diminution de la force vive de l’eau, puisqu'une partie de celle-ci a été dissipée par les vagues. Cela, direz-vous, n’est qu’une assertion, je l’admets. Mais c’est une assertion que vous tiendrez pour vraie quand vous aurez eu l’occasion d'approfondir la théorie des filets liquides. En ce qui concerne le second cas, celui du vaisseau, j'ai la preuve expérimentale et positive que les vagues soulevés par un mouvement rapide augmentent, de cette manière, la résistance propre ou naturelle. Dans mes expériences sur la résistance de grands mo- dèles, j'ai prouvé ce fait de la manière suivante. Le modèle d’un de nos navires à tourelles était en essai; il avait près de 5 mêtres de long et pesait environ 350 kil. A une vitesse qui correspondait à celle de 14 nœuds pour le navire, le modèle soulevait à l’avant une forte vague, et sa résistance à la marche était soigneusement mesurée. DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 129 Je fixai alors solidement, à l'extérieur du modéle, au niveau même de l’eau, une sorte de pont ou de plate- forme, entourant tout l'avant dans la partie où la vague se formait. La saillie de cette plate-forme était un peu supé- rieure à la largeur du modéle (fig. 4). Après quelques essais, je réussis à disposer la plate- forme de manière à faire disparaître la grosse vague de l’avant. La résistance du modèle fut mesurée de nouveau après cette adjonction, et elle fut trouvée un peu plus fai- ble qu'auparavant, bien que la plate-forme présentät une large surface de frottement et qu’elle rencontrât un peu l’eau sur son épaisseur. D’autres expériences m'ont permis d'obtenir une valeur exacte du frottement à la surface et de l'importance dyna- mique de la vague. Le résultat a été, que la vague de l'avant pouvait coûter, sur le vaisseau lui-même, à la vitesse dont il s’agissait, un travail total d'environ 900 chevaux-vapeur.... Croyez moi, Monsieur, etc. W. FROUDE. Chelston Cross, près Torquay, 24 septembre 1874. .... Je désire ajouter quelque chose à la longue lettre que je vous ai adressée, il y a quelques jours ; je voudrais rendre plus elair (s’il est en mon pouvoir de le faire) le caractère de ce que jai appelé « force productrice des va- gues, wave making power, » en tant qu'élément de la résistance éprouvée par un vaisseau dans le roulis, et éta- blir ses droits à être traité d’élément séparé et indépen- dant. Les raisons les plus pertinentes et les plus abstraites 9 130 SUR LA RÉSISTANCE en faveur de ce droit sont certainement celles exposées dans le passage ajouté à mon article d'octobre 1872. C’est surtout celle qui consiste à dire que cet élément de résis- tance existerait intégralement, même si le liquide sur lequel le vaisseau roule était un fluide parfait, cas où, d’après les principes de la théorie des filets liquides, il n’existerait aucune résistance de la nature de celles qui se rencontrent habituellement dans un fluide imparfait comme l’eau, savoir la keel resistance, la skin resistance et les autres. Mon but, dans la présente lettre, est surtout d'exposer comment l'opération du soulèvement de la vague s’exé- cute réellement, et comment il devient un élément de ré- sistance — non point par ce simple fait, que l’eau s’élève et s’abaisse alternativement, sous l’action de certaines forces que le navire exerce sur l’eau, — mais par la cir- constance concomitante et corollaire, que les protubé- rances et les excavations, lorsqu'elles sont formées, se propagent loin du navire, sous forme de vagues. Le point fondamental est que ces vagues emportent avec elles une quantité correspondante de force vive qu’elles auraient restituée au navire, sielles ne s'étaient pas ainsi propagées. Je ne me propose pas d'atteindre ce but pour le cas général et abstrait; je veux seulement faire ressortir la manière dont les choses doivent se passer dans un cas particulier. Je choisis un cas où l’on puisse, avec une précision assurée, imprimer au navire des mouvements qui, eux ou leurs équivalents, se rencontrent, plus ou moins, dans tous les autres cas, mais sous une forme un peu plus obscure. Supposons que la carène du vaisseau considéré ait la forme d’un solide derévolution; prenons pour plus desim- DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 131 plicité, un demi-cylindre. Appelons C le centre du demi- cylindre, et G le centre de gravité situé au-dessous de C à une hauteur A qui est la hauteur métacentrique (fig. 3). Si le vaisseau vient à rouler en eau calme, il tournera sensiblement autour de son centre de gravité. Par suite, si GC’ et GC’ représentent l’inclinaison extrême, ou l’am- plitude du roulis sur chaque bord, le centre du cercle aura pris alternativement les positions C’et C”, et la coque aura réellement effectué un mouvement de translation, à chaque roulis, en parcourant, tantôt vers un bord, tantôt vers l’autre, un espace total égal à CC”; dans ce mouve- ment, la carène tend à pousser et à aspirer alternative- ment l’eau comprise entre ses deux positions extrêmes représentées, sur la figure 3, par deux traits différem- ment ponctués. L'eau étant de la sorte poussée et aspirée, 1l arrive nécessairement que le niveau s'élève d’un côté et s’abaisse de l’autre, et aussi longtemps que la protubérance et la dépression restent en place, elles exercent la réaction qui leur est propre sur le mouvement du navire. Le soulèvement et la dépression atteindraient leur hauteur maximum à la fin de chaque roulis, si elles res- taient à la place où elles ont commencé à se former, c’est- à-dire en contact avec la carène; si cette condition était remplie, elles restitueraient au navire, pendant un roulis de retour, le travail qu’elles ont reçu pendant le roulis précédent dans lequel elles ont pris naissance. Elles n’exerceraient donc, au total, dans ce cas, aucune résis- tance spécifique, c’est-à-dire qu’elles ne tendraient pas, spécifiquement, en fin de compte, à éteindre les oscilla- tions du navire. Mais les soulèvements et les dépressions ne restent pas à leur place. Aussitôt que l'élévation de l’eau existe sur un 132 SUR LA RÉSISTANCE bord, elle tend à se propager au large du navire, à la façon d’une vague. et, au lieu d’atteindre son maximum au moment où le vaisseau commence son roulis de rappel, elle s’est écartée à ce moment du vaisseau, de telle sorte que le niveau de l’eau le long du bord a déjà commencé à baisser ; l’abaissement du niveau est alors accéléré par l’action dépressive qui résulte du roulis du rappel. L'effet inverse se produira du côté où l’eau était d’abord déprimée. Ainsi, au lieu que les élévations et les dépressions restituent au navire, pendant un roulis, la force vive qu’elles ont reçu de Ini dans le roulis en sens inverse qui les a créées précédemment, elles travaillent, au contraire, à accroître simplement les changements de niveau naturels que le vaisseau aurait produits dans son second mouvement, s’il l’avait exécuté dans de l’eau au repos. Si, au lieu d’un vaisseau roulant en mer libre, nous prenons le cas d’un piston en mouvement dans un canal rectangulaire sur les parois duquel il s’ajuste exactement, nous pouvons produire les mêmes résultats avec beau- coup plus d'intensité (Voir fig. 2). Considérons un piston pp, venant de terminer son os- cillation de droite à gauche, de la position bb à la posi- tion aa. Il est certain que, dans ce mouvement, il a dû commencer par soulever l’eau contre sa face gauche. Mais, à la fin, quand le piston est arrivé en bb, la vague a commencé à se transporter vers la gauche; au moment où le piston reste immobile à son point mort bb, le niveau de l’eau a déjà légèrement baissé sur sa face gauche par suite de la propagation de la vague, tandis qu’il est élevé sur la droite, en vertu des lois du mouvement des vagues. Les vagues, en effet, une fois créées, ont une existence indépendante. Le DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 133 Mais la dépression à gauche et l'élévation à droite, qui se produiraient ainsi spontanément si le piston venait à rester immobile en bb, vont acquérir une plus grande intensité, si le piston, arrivé en b b, commence immédia- tement son mouvement de retour vers a a. En raison de ces effets, il faudra appliquer au piston une force beau- coup plus grande pour lui conserver son mouvement. Cela devient facile à saisir, si ce canal, au lieu d’avoir une grande longueur des deux côtés, est fermé à droite et à gauche, à peu de distance du piston. Supposons donc le canal fermé, par exemple, par deux vannes BB et B'B’; le mouvement s'exécute toujours entre les positions a a et b b. Cette fois, les vannes empêchent l’eau que le piston sou- lève, de s'éloigner sous forme de vague, et l’eau s’élévera, en prenant virtuellement sa surface de niveau. L'élévation et la dépression atteindront respectivement leur maximum, quand le piston arrivera en b b en termi- minant son excursion vers la gauche, et quand il arrivera en a &, à la fin de son excursion vers la droite. Dans ce cas, le piston aura reçu, pendant chacun de ses mouvements, sur la face où l’eau s’abaisse, précisément autant de travail ou de force vive qu'il ena imprimé à l’eau sur la face où il la soulève, et, en fin de compte, aucun effet d'extinction n'aura été produit. Ainsi, par la conception du canal, nous réalisons une condition qui était de pure abstraction dans le cas du vaisseau roulant en eau libre. En considérant le canal comme fermé, nous pouvons supposer que les élévations et les dépressions sur les deux faces du piston restent à leur place, jusqu’à ce que le mouvement se renverse, et qu’elles ne se détrui- sent qu’en restituant la force vivequ’elles ont empruntée, au piston qui la leur a prêtée. En fermant les deux extré- 134 SUR LA RÉSISTANCE mités du canal, nous avons fait disparaître les propriétés les plus importantes de la surface libre. Maintenant le vaisseau qui roule en eau libre doit subir précisément des actions et des réactions, parmi lesquelles les réactions subissent une perte partielle, de la même nature que celle produite dans le cas du piston en mouve- ment dans le canal ouvertaux deux bouts. Je dis de même nature, mais non pas au même degré. Je ne désespère pas d’ailleurs de découvrir quelque méthode permettant, par un artifice mathématique, d'arriver, au moinsapproximati- vement, à une détermination quantitative. Je m'efforce de disposer un appareil automatique pour mesurer la hauteur et la longueur des vagues produites par un grand modèle qui oscille dans mon canal d’expé- riences. Il ya là un genre particulier d'expériences, à l’aide desquelles J'espère pouvoir faire ressortir les conditions dynamiques fondamentales de la question queje viens de chercher à exposer. J'espère parvenir à comparer, par expérience, la résis- tance qu'éprouve un corps oscillant à la surface de l’eau, avec celle qu’éprouve, en oscillant, un corps équivalent totalement immergé. Si les vues que j'ai exprimées sont exactes, la résistance sur le second corps sera moindre que celle sur le premier, d’une quantité à peu près égale au travail absorbé, dans le premier cas, par les vagues. Je me propose de donner au modèle, pour profil trans- versal, un cercle d’où seraient enlevés deux segments, l’un en haut, l’autre en bas (fig.4 et5), et de lester ce modèle de telle sorte que la flottaison passe juste par le centre du cercle qui forme ses côtés (fig. 4). La portion qui s'élève au-dessus de l’eau doit être identique à celle qui est immergée, pour une raison que nous allons voir, et le centre de gravité doit tomber au centre du cercle. DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 135 D'après ces dispositions, le modèle aura une certaine stabilité et une certaine période d’oscillation dont les valeurs seront connues. Je me propose de déterminer la résistance, en observant la loi de décroissance du roulis à l’aide de l’appareil automatique, qui devra aussi enregis- trer les vagues dans le cas du modèle flottant à la surface. Cette expérience une fois terminée, je me propose de submerger entièrement le modèle, en lui donnant un poids double de celui qu’il avait précédemment et en con- servant au centre de gravité la même position. Le modèle ainsi chargé et immergé n’aura aucune stabilité, mais je puis lui en donner une à l’aide d’un système indépendant placé au dessus de l’eau (fig. 5). Je puis ainsi le faire osciller dans l’eau, sous l’action des mêmes forces relativement à son moment d'inertie, et avec la même période d’oscillation que dans son mouve- ment oscillatoire à la surface. Cela suppose que le mo- ment des forces aura doublé, aussi bien que le moment d'inertie, puisque le poids a doublé. L’axe du mouve- ment sera le même dans les deux cas. Cet arrangement, si je parviens à le réaliser avec la délicatesse nécessaire et avec une exactitude suffisante dans les relevés, montrera avec précision, ou avec des erreurs infiniment faibles, quelle est la différence entre la résistance éprouvée par le corps totalement immergé et celle éprouvée par le corps oscillant à la surface. Si votre manière de voir était exacte, il me semble que cette diffé- rence devrait être nulle. Je dois faire remarquer maintenant, que le wave making power d’un corps flottant de cette nouvelle forme présen- tera des différences spécifiques avec celui du piston consi- déré précédemment. En effet, au lieu de se déplacer matériellement dans une direction horizontale et de rouler 136 SUR LA RÉSISTANCE DES CARÈNES DANS LE ROULIS. en pressant et en aspirant directement l’eau, comme fai- sait le piston, le nouveau flotteur engendrera les vagues par le déplacement d’un volume d’eau triangulaire pris sous lui et rejeté alternativement sur tribord et sur babord; ce volume d’eau fera monter et baisser alternati- vement le niveau de chaque côté, en s’insinuant dans la masse liquide. Toutefois, le même raisonnement, qui a établi la perte particulière de force vive due à l’échappe- ment des vagues dans le cas du piston, s'applique encore au cas du flotteur'; l’action est seulement moins directe. Croyez moi, Monsieur, etc. W. FROUDE. ce crhmtes “setnitt QUELQUES MOTS SUR L'HÆMATOCOGOUS LACUSTRIS ET SUR LES BASES D'UNE CLASSIFICATION NATURELLE DES ALGUES CHLOROSPORÉES PAR NM. J. KROSTAFINSHIE Membre correspondant de la Société. NC SERRE D I. — En 1868 encore, M. Rabenhorst, dans son « Flora Europæa Algarum », admet les Chlamydococcus pluvialis et mvalis comme espèces distinctes (1), tout en faisant la remarque suivante : « Non persuasum habeo, num species ab antecedente sat diversa sit (2). » Cette opinion est par- faitement fondée. Depuis longtemps, en effet, l'identité des deux espêéces était soupçonnée et à diverses reprises ce soupçon a été exprimé ; par suite, il ne s’agissait plus que de produire les preuves de cette identité. Je n’ai pas réussi, à la vérité, à me procurer « la neige rouge », mais j'ai reçu, par une bienveillante communication de M. Schimper, des dessins précieux sur le développement du (4) L. RABENHORST. Flora Europœa Algarum aquæ dulcis el submarinæ. Lipsiæ 1868. Sectio III, p. 93. (2) L. RABENHORST, |. C., p. 94. 138 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS Chlamydococcus nivalis, et j'ai eu connaissance des résul- tats que lui a fournis, il y a quelques années, l'examen microscopique de la neige rouge, fait sur les lieux mêmes où elle prend naissance. Et cela m’a appris que le déve- loppement de l’algue formant la neige rouge, ainsi que l'organisation de ses zoospores, offrent absolument les mêmes phénomènes que ceux que présente le Chlamydo- coccus pluvialis. Je n’en ai pas moins cherché, par un autre moyen encore, à constater la justesse de cette appréciation. Dans le cours des quatre années pendant lesquelles j'ai cultivé le Chlam. pluvialis, j'ai fait, chaque hiver, des recherches sur la vie de cette plante végétant en plein air. Je plaçais des vases, renfermant un grand nombre de zoospores, devant une croisée, par une tem- pérature entre + 6° et + 2°. La multiplication et la pro- duction des zoospores avaient lieu d’une façon tout-à-fait normale. Lorsque, dans la nuit, le thermomètre baissait, l’eau renfermant le Chlamydococcus se réduisait en une masse de glace de couleur pourpre. La masse congelée fut portée dans une chambre, le vase qui la renfermait étant mis dans un autre vase plein d’eau froide afin d'éviter un changement trop brusque de température. Or, dans la glace fondue, je trouvais, entre autres, un grand nombre de zoospores qui offraient un mouvement vibratoire très-vif. Leur enveloppe transparente présen- tait constamment un développement très-considérable. D'autre part, je cultivai ma plante dans de grands vases remplis de neige, et je constatai que la propagation n’avait lieu qu’alors que la surface de la neige s’était quelque peu fondue, et que les cellules-filles qui s'étaient formées pouvaient se mettre en liberté. Par là, il était hors de doute que l’algue considérée et décrite comme Chlamydococcus pluvialis peut vivre sur ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 139 la neige et dans la glace. Comme, d’un autre côté, elle offrait le même mode de développement que la soi-disant espèce différente, il me semble qu’on est parfaitement en droit de considérer les Chlam. pluvialis et Chlam. nivals comme étant une seule et même espêce. Mais, s’il en est ainsi, nous devons changer le nom générique de notre algue. En effet, c’est Agardh qui, en 1828, établit, sur le Chlam. plunialis à l’état de repos, un nouveau genre (3), auquel il donna le nom de Hæma- tococcus, tandis qu’il décrivait, sous le nom de Protococ- cus nivals, l'algue qui prend naissance sur la neige. Plus tard, il reconnut cette dernière comme appartenant aussi au même genre, et lui donna le nom de Hæmatococcus nivahs. M. À. Braun, partant de la supposition que ces plantes constituent non-seulement des espêces, mais des genres différents, fonda, sur le Hæm. pluvialis, son genre nouveau Chlamydococcus (4), réservant le nom d’Agardh pour l’algue qui produit la neige rouge. Cependant, ainsi que nous venons de le voir, la question a changé de face, et on sera bien autorisé à accorder la préférence au nom donné à cette plante par Agardh. I. — Il est peu probable qu’une plante quelconque ait donné lieu à la publication de travaux aussi nombreux que ceux que nous possédons sur l’Hæmatococcus. Mon intention n’est nullement de donner un aperçu de tous ces ouvrages, ce serait là une tâche assez ingrate, d’au- (3) C. A. AGARDH. Icones Algarum europæarum. Lipsiæ 1828, nos XXII et XXIII. Il décrit les Hæmatococcus Noltii et H. Grevillei, ainsi qu’un H. sanguireus qu'on considère mainte- nant comme le type du genre Glæocapsa. (4) AL. BRAUN. Betrachtungen über die Ernheinurg der Verjurgungin der Natur. Leipzig 1851, p. 147, 169, 188, 209, 213, 219, 240, 255, 267 et 276. 140 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS tant plus qu'il a paru assez récemment, sur ce sujet, un mémoire, à la vérité peu complet (5). Je me bornerai à faire remarquer que c’est Girod-Chantrans qui, le pre- mier, a soumis notre algue à un examen microscopique... En effet, dès 1797, 1l a décrit(6) les corpuscules qui don- naient une magnifique couleur rouge aux eaux près de Besançon, et cinq années plus tard (7), il donna, sous le nom de Volvox lacustris, la figure de notre Hæmatococ- eus. Il est vrai que les cils lui ont échappé, mais pour tout le reste ses figures sont exactes et nous montrent trés-nettement les enveloppes des zoospores. Ces figu- res sont incontestablement les meilleures qui aient paru jusque vers le milieu du présent siècle. C’est sur ces observations, si bien faites, que je me fonde pour demander que le droit de priorité soit respecté, et qu'à l'avenir notre algue porte le nom de Hæmatococcus lacus- tris (Girod). II. C’est seulement en 1850 que M. Cohn, dans un beau travail (8), relativement considérable pour l’époque où il a paru, nous a fait connaître le développement de (5) R. J. SHUTTLEWORTH. Nouvelles observations sur la matière colorarte de la rReige rouge. Genève 1840. (6) Bulletin des sciences, par la Société philomathique de Paris. Fructidor an V, n°6, p. 42: Observations microscopi- ques sur les plantes cryptogames, par le C. GIROD-CHANTRANS, correspondant à Besançon. (7) GiROD-CHANTRANS. Recherches chimiques et microscopi- ques sur les Conferves, Bisses, Tremelles, etc. Paris 1802. n° 17, p. 54 et 186, pl. VIII, f. 17. (8) F. Coun. Nachträge zur Naturgeschichte des Protococcus pluvialis. Nova Acta Acad. Leopold.-Carol. Vol, XXII, pars II. Breslau und Bonn 1850, p. 608. ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 441 l'H. lacustris. Des renseignements analogues sur le même sujet, bien que moins étendus, ont encore été fournis par M. Al. Braun (9). Je me propose de faire un très-court résumé des résultats obtenus par les recherches de M. Cohn. La cellule de l’Hæmatococcus se reproduit généralement par une division en quatre. Les cellules-filles se transfor- ment en Zoospores offrant une structure fort compliquée, que M. Cohn a été le premier à nous faire connaître. La zoospore est de forme ovoïde, couronnée de deux longs cils et revêtue d’une membrane écartée. Son contenu plas- matique coloré est séparé de ladite membrane par une en- veloppe large, hyaline et composée principalement d’eau. La masse centrale se trouve réunie à la membrane par un grand nombre de filets plasmatiques rayonnant à travers l'enveloppe hyaline. Quant la zoospore va se mettre en repos, une nouvelle membrane se forme autour de la masse plasmatique centrale ; l’enveloppe, ainsi que la membrane primaire, sont rejetées. La zoospore, arrivée à l'état de repos, se change en une cellule globuleuse qui se reproduit de la même manière. Outre ces zoospores, M. Cohn et M. Al. Braun en ont découvert d’autres, bien plus petites et de formes différentes, les microzoospores. Quant à ces dernières, on ne savait d’autre chose sinon qu’elles se décomposaient après quelques jours de rota- tion. IV. — C’est à la famille des Volvocinées qu’on réunit habituellement l’Hæmatococcus ; nous verrons par la suite si cette place a sa raison d’être. Après que M. Pringsheim eut découvert sur le Pandorina morum la copulation des (9) A. BRAUN. |. c. 142 SUR L'HÆMATÔCOCCUS LACUSTRIS microzoospores (10), et que j’eus constaté le même phéno- mène sur le Chlamydomonas multifilis(\1), il était permis de supposer qu'un fait semblable se rencontrerait sur l’'Hæmatococcus. Mes efforts pour résoudre cette question m'ont fourni les résultats suivants, qui sont d'autant plus à l’abri du soupçon, que j'ai observé le développement des microzoospores à plusieurs reprises et à différentes épo- ques de l’année. Il arrive rarement que la cellule-mère, qui doit donner naissance aux microzoospores, conserve sa forme primi- tive. D'ordinaire, la quantité d’eau dont le plasma est imbibé, est fort considérable ; la membrame se dilate d’un seul côté, et la cellule-mère, qui a pris une dimen- sion double, offre la forme d’un biscuit. Dans une seule cellule, je n’ai vu naître que 32 microzoospores, bien que M. A. Braun dise que ce nombre peut être doublé (12). La largeur des microzoospores varie entre 3,5 et 4,7 ; (10) N. PRINGSHEIM. Ueber Paarung von Schwärmsporen, die morphologische Grurdform der Zeugung im Pflanzenreiche. Monatsberichte der Kün. Akademie der Wissenschaften zu Berlin, von October 1869. (11) J. RosrTariNski. Beobachtunger über Paarurg von Schwärmsporen. Botanische Zeitung, vol. XXIX, 1871, n° 46, D. 786. (12) C’est particulièrement dans le courant de la nuit que les microzoospores se développent. Ce fait, qu’on voit fréquemment se reproduire dans les Algues, me semble très-facile à expli- quer. En effet, nous voyons constamment avant la formation des zoospores, que tous les matériaux de réserve se rencontrent en dissolution dans la cellule dont tout le contenu devient homogène. Nous sommes donc là en .présence d’un phénomène : qui est tout le contraire de l’assimilation. Mais la lumière qui facilite l'assimilation, empêche par suite la résorption des maté- Gta de réserve et par conséquent aussi la formation des zoospores. Ceci explique également ce fait que, dans les jours sombres, les zoospores se développent plus fréquemment pen- dant le jour. ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 143 leur longueur, entre 8,7 et 10,4. Elles varient beaucoup dans leur forme ; la plupart d’entre elles sont fusiformes, d’autres sont cylindriques, à extrémités obtuses, d’autres enfin sont en forme de biscuit. Leur contenu est un plasma finement granulé, rougeûtre ; l’une de leurs extrémités, qui porte deux cils, est incolore ; cette partie incolore, ou n’occupe que l'extrémité, ou se prolonge considérable- ment sur l’un des côtés de la zoospore. J'ai cultivé d’abord les microzoospores dans une goutte d’eau sur un porte-objet ; là, elles s'accumulèrent constam- ment du côté le moins éclairé. Cette accumulation, jointe à l’évaporation si facile d’une goutte d’eau sur le porte- objet, entraine la décomposition des zoospores. Mais plus tard je les ai placées dans une cellule de M. Van Tieghem, et de la sorte il me fut possible de les examiner sans avoir besoin de renouveler constamment la goutelette d’eau. J'ai eu ainsi l’occasion de voir que toutes les zoospores, après quelques jours, étaient arrivées à l’état de repos sans pré- senter le phénomènes de la copulation ; elles se changé- rent en tout petits globules rougeûtres. J'y ajoutai des matières nutritives et Je les vis s’accroître sans interrup- tion. Quand, après quelques semaines, elles eurent acquis les dimensions habituelles des cellules de l’Hæmatococ- cus à l’état de repos, je les déposai dans une goutte d’eau pure : alors chacune d’elles m'offrit, par une division en quatre, les zoospores ordinaires munies de leur enve- loppe. V. — Il est vrai que M. Velten (13) prétend avoir ob- servé la copulation des macrozoospores de l’Hæmatococ- (43) W. VeLTEN. Beobachtungen über Paarung vor Schwärm- sporer. Botanische Zeitung, vol. XXIX, Leipzig 1871, p. 383, pl. V, A. 444 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS cus ; Ce phénomène aurait eu lieu de telle sorte que deux Z00Spores se seraient soudées par derrière : l’une d’entre elles était dépourvue d’enveloppe et portait deux cils peu visibles ; l’autre se trouvait pourvue d’une forte enveloppe et de cils nettement caractérisés. Cette dernière, l’auteur la considérait comme mâle, tandis qu’il voyait dans la première une cellule femelle, par la raison qu’il a vu le contenu de la zoospore munie d’enveloppe passer dans l'autre cellule. Mais les figures, ainsi que les descriptions données par M. Velten, permettaient d'interpréter tout autrement les faits qu’il avait observés, ainsi que je lai fait voir dans mon Mémoire relatif à la copulation du Chlamydomonas (14). Depuis lors, j'ai à diverses repri- ses eu l’occasion d'observer ce fait, et il résulte de mes observations que M. Velten avait été en présence de ma- crozoospores absorbées par des Monades parasites. Les figures 3-7 reproduisent très-fidélement ce qui se passe en général en cette occasion ; la figure 8 représente une Monade au moment de la division; enfin la figure 9 nous offre une monstruosité résultant de la soudure de deux macrozoospores d’Hæmatococcus, telle qu’on la rencontre assez fréquemment. VI. — Nous sommes donc, pour l’Hæmatococcus, en présence d’une algue offrant deux sortes de zoospores, chargées toutes les deux de la reproduction asexuée. Cependant ce fait ne se présente pas isolément. En effet, les Phéosporées possèdent deux sortes de zoosporanges, et, ainsi que l’a dit Thuret (45) et comme M. Janczewski (14) J. ROSTAFINSKI, 1. C., p. 789. (15) G. Taurer. Recherches sur les zoospores des Algues et les anthéridies des Cryptogames. Annales des Sciences naturelles, Botanique, Ile série, vol. XIV, 1850, p. 214 ; Phæosporées, p. 233, ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 145 et moi l’avons constaté à plusieurs reprises (16), les unes aussi bien que les autres n’ont d'autre fonction que d’opé- rer la reproduction asexuée. La différence capitale cepen- dant consiste en ce que l’Hæmatococcus est certainement une algue asexuée, tandis que les anthéridies des Phéo- sporées ayant été découvertes par Thuret, il nous est per- mis d'espérer que par la suite nous connaîtrons aussi l'acte de la fécondation dans ce groupe. VII. — On considère comme faisant partie de la famille des Volvocinées, les genres : Hæmatococcus, Chlamydo- monas, Eudorina, Pandorina, Gonium, Slephanosphæra, Spondylomorum et Volvoæ. Quant à leur développement, nous possédons des renseignements assez détaillés, bien qu'encore incomplets. Ainsi, comme nous l'ont appris les recherches de M. Cohn (17), les Volvoxæ possèdent des oogones et des anthérozoïdes, et, d’après les publications antérieures de M. Carter (18) et les recherches plus récentes et bien plus complètes de M. Gorojankin (19), il en est de même quant à l’Eudorina. D'autre part, M. Pringsheim a découvert (10) la copulation des zoospores dansle Pando- (16) Ep. JANCZEwWSKkI et J. ROSTAFINSKI. Observations sur quel- ques algues possédant des zoospores dimorphes. Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg, A XVIII, Paris et Cherbourg, 1874. Ep. JanczEwski. Observations sur l'accroissement du thalle des ; Phéosporées. Mémoires de la Société des sciences natu- relles de Cherbourg, T. XIX, 1875. (17) F. Coux. Die Entwickelungsgeschichte der Gattung Vol- vox. Festschrift, Breslau, 1875. (18) H. J. Carter. On fecundation in Eudorira elegans and Cryptoglena. The Annals and Magazine of natural history, II series, vol. II (Oct. 1858), p. 237. (19) J. GOROJANKIN. Opyt srawnilielnoj noRfoRoS: siemies- twa Volvocineæ. Moskwa, 1874. 10 146 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS rna. Il nous est permis de soupçonner un fait pareil pour le Stephanosphæra. De plus, il est probable que le Gonium offre le même mode de fécondation. En effet, dès l'automne de 1872, M. Hieronymus a observé à Halle ce qui suit, — et j'ai eu l’occasion de prendre part à ses observa- tions. Dans un vase renfermant presque uniquement de nombreuses colonies de Gonium, il s’est trouvé des z00- sporesovoiïdes,parfaitementsemblables à celles queM.Cohn a décrites pour le Gonium (20). Arrivées à l’état de repos, : elles ont constamment donné naissance, le soir, à huit microzoospores, de forme ovoïde et portant deux longs . cils à leur extrémité acuminée. Immédiatement après leur délivrance, elles opérérent leur copulation au-devant de la cellule-mère, et se soudèrent deux à deux pour, après quelques minutes, former quatre spores. Ces recherches furent interrompues par les vacances. Comme par la suite on n’a pu apprendre ce que ces spores étaient devenues, cette observation ne doit être admise que sous toutes réserves. J'ai constaté, il y a quelques années, le mode de développement pour le Chlamydomonas mulhfilis (11). M. Reinhardt prétend avoir vu la même chose chez le Chlamydomonas pulvisculus(21),tandis que M. Gorojan- kin soutient avoir observé, sur la même plante, la copula- tion d’une macrozoospore avec une microzoospore(19). Les données sur le développement du Spondylomorum sont encore trop peu concluantes. Enfin, nous venons de démontrer ci-dessus l’asexualité de l’Hæmatococcus. (20) F. Conn. Untersuchungen über die Entwickelung der mikroskopischen Algen und Pilze. Nova Acta Academiæ Leo- pold.-Carol, vol. XXIV, pars I (1853), p. 101. (21 ) Comptes-rendus de la section botanique de la quatrième réunion des naturalistes russes à Kazan, 1873. ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 147 Il s'ensuit que, dans un groupe d'algues considérées jusqu'à présent comme formant une seule et même famille, nous avons affaire à des plantes, soit asexuées, soit offrant une reproduction sexuelle. Cette reproduc- tion s'opère chez les unes (Vo/vox, Eudorina) par des oogones et des anthérozoïdes, chez les autres par des Zo0spores dont le sexe n’est pas déterminé. D'ailleurs les plantes qui rentrent dans ces différents genres n'of- frent pas beaucoup de caractères morphologiques qui leur soient communs. Le fait le plus saillant quant à ces genres, à l'exception des Hæmatococeus et Chlamydomo- nas, c'est que leurs colonies végétatives sont mobiles. C’est là aussi un fait qui saute d’abord aux yeux et qui fut la cause première de leur association. Mais la mobi- lité de ces colonies est une particularité physiologique, et en cette qualité elle ne saurait prétendre à exercer quel- que influence dans la question des affinités. Je n'aurai garde de faire remarquer qu’on ne range pas dans la même famille de phanérogames les plantes à feuilles mouvantes, telles que les Dionæa, Hedysarum, Mimosa, etc., mais je me permettrai de rappeler un cas analogue pris dans le groupe des Cryptogames. Autrefois on avait réuni dans une même famille trois genres de cham- pignons, savoir : les Pilobolus, Sphærobolus et Thelebo- lus, en se basant sur l’éjaculation de leurs sporanges (22); or, il a été prouvé par des recherches ultérieures que ces plantes n’offrent aucun autre caractère commun, et on les a placées soit parmi les Mucorinées, soit parmi les Basidiomycètes, soit parmi les Ascomycètes. (22) J. Desmaziërrs. Sur les Lycoperdon de Linné, et sur une nouvelle espèce de Carpobolus (Mich.), genre à ajouter à la flore francaise, Annales de la Société Linnéenne de Paris. Mars 1825, p. de 148 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS La formation de nouvelles colonies dans l’intérieur des cellules végétatives est certes un caractère morphologique de haute importance ; mais .d’une part ce caractère ne s’observe pas dans tous les genres, d'autre part il se ren- contre également dans d’autres algues, par exemple dans les Scenedesmus. Reste la maniëre dont s'opère la division cellulaire, mais ceci ne saurait nous offrir de point de départ pour démontrer l’affinité des plantes en général. Nous refusons par suite toute valeur à ces faits pour établir les bases d’une classification naturelle. En attribuant au mode de division une grande importance, on se verrait réduit, entre autres, à considérer les Lycopodes, qui manquent d’une cellule génératrice, comme offrant la plus grande affinité avec les Phanérogames. On devrait, pour en reve- nir aux Aloues, répartir les différentes Phéosporées parmi les Fucacées ; on réunirait les Sphacélariées aux Fucus tuberculatus, Himanthalia lorea et aux Cystoseira comme croissant à l’aide d’une cellule génératrice ; on séparerait des autres Fucacées les Fucus vesiculosus, Ozothalha, etc., dont le thalle s'accroît à l’aide d’une série de cellules génératrices, etc., etc., etc. Mais, en admettant même qu'on voulut attribuer quel- que importance à cette relation, est-il juste de faire remar- quer que les différents genres offrent certaines particula- rités sous ce point de vue. En effet, déjà les Hæmatoccocus et Chlamydomonas différent radicalement des autres gen- res, la division cellulaire s’y faisant dans trois directions de l’espace, et même dans ces derniers cette opération offre une grande variété. Sans me prévaloir des observa- tions faites antérieurement à ce sujet, par la raison qu’on m'objecterait, et non sans fondement, qu’autrefois l’atten- tion des auteurs ne se portait pas sur de pareils détails, je ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 149 m'appuierai sur les observations si exactes de M. Goro- jankin qui à traité cette question spécialement pour le Gonium, l’Eudorina etmoins complètement pour le Vo/vox. Or il résulte de ces observations que la division cellu- laire, après la première division en croix, est essentielle- ment différente dans le Gonium et dans l’Eudorina, et, ce qui est d'une importance majeure, c’est que dans une seule et même plante (Eudorina) le mode de formation de la colonie ne reste invariable que jusqu’au moment où elle se trouve composée de huit cellules, tandis que les divisions subséquentes peuvent s’opérer de deux manières différentes. Il résulte de là que des caractères d'une valeur générale ne sauræent être donnés n1 pour la forme, ni pour la suc- cession des divisions cellulaires, ni dans l’organisation morphologique, ni dans l'alternance des générations, ni enfin dans leur mode de propagation. Selon notre manière de voir, les genres réunis jusqu’à présent sous le nom de Volvocinées, constituent trois groupes d'algues différents. Le premier est exclusivement formé par l’Hæmatococcus asexué. Je range dans le deux- ième groupe les formes où la fécondation s'opère par des zoospores dont le sexe n’est pas déterminé : dans cette catégorie nous pouvons placer avec certitude le Pandorina etle Chlamydomonas (au moins le Chlam. multifihs), et très-probablement aussi le Gonium et le Stephanosphæra. Le troisième groupe est représenté par les Volvox et l'Eudorina, qui possèdent des oospores et des anthéro- zoïdes. Voyons maintenant de quelles autres Chlorospo- rées se rapprochent ces trois groupes. VIII. — C’est aux renseignements imparfaits que nous possédons jusqu’à ce jour sur les Chlorosporées qu’il faut 150 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS attribuer ce fait que le mode de classification admis ne saurait prétendre à être un système naturel. Le nombre des formes dont nous connaissons exactement le dévelop- pement et particulièrement le mode de fécondation est encore fort restreint. Les Conjuguées, grâce aux recherches de M. de Bary, constituent une famille naturelle. D'un autre côté, le même savant a réuni, 1l y a plusieurs années déjà (dans des leçons publiques), sous le nom de Oopho- rées, les genres qui possèdent des oospores et des anthé- rozoïdes, à savoir : Sphæroplea, Vaucheria, Œdogonium, Bolbochæte et Coleochæte. Quant à la place à assigner aux Volvocinées, il s’est tenu sur la réserve, les nouvelles observations de M. Pringsheim sur le Pandorina se trou- O L4 vant en contradiction avec les observations faites antérieu- rement sur le Volvox et l’Eudorina, observations d’après lesquelles cette famille devrait être placée dans le groupe . des Oophorées. En dernier lieu, M. Sachs a établi un nou- veau système de Thallophytes, qui semble être artificiel, principalement parce que les Algues et les Champignons n’y sont point traités comme deux groupes indépendants quoique montrant souvent des modes de développement analogues. Quant au reste, les groupes voisins sont placés assez naturellement les uns à côté des autres. Nous n’en tiendrons compte ici que relativement à la distribution des Chlorosporées. Les algues dont les organes sexuels ne sontpas encore connus, se trouvent indiquées sous le nom de Palmellacées, dans la classe des Protophytes. C’est dans la classe des Zygosporées que se trouvent les Volvocinées et les Conjuguées. Les Vaucheria, Sphæroplea et Œdogonium rentrent dans la troisième classe nommée Oosporées (23). En revanche, les Coleochæte sont placés (23) A la fin du mémoire eité ci-dessus (17) de M. Cohn, cet auteur dit qu’il faudrait réunir, sous le nom de Gamosporées, ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 451 dans la quatrième classe, celle des Carposporées. Cette réunion me paraît pécher contre les liaisons naturelles, les Coleochæte offrant bien plus d’analogie avec les Bulbo- chæte qu'avecles Floridées, et il me semble que M. de Bary a été dans le vrai en les rangeant dans le groupe des Oophorées. IX. — Prenant ces considérations comme point de départ, je vais essayer d'indiquer les groupes naturels des Chlorosporées (24). Les Conjuguées, dans les limites que leur a assignées M. de Bary, les Desmidiées par suite y comprises, constituent un groupe naturel dans lequel la fécondation s'opère par une conjonction de deux cellules les classes des Zygosporées et Oosporées de M. Sachs, les Volvocinées offrant les modes de reproduction sexuée particu- liers à ces deux classes. À mon avis, ce fait doit nous conduire à une conclusion toute contraire de celle qu’en a tirée l’auteur. En effet, la famille des Volvocinées fut constituée à une époque où l’on était dans une ignorance absolue sur leur reproduction sexuelle ; si maintenant il résulte d'observations récentes que sous ce point de vue les genres n’offrent point de concordance, il est de toute nécessité de les éloigner les uns des autres, sans pour cela s'attaquer à la distribution proposée par M. Sachs. Si, par exemple, on venait à constater que les thèques d’un Ascomycète quelconque naissent d’une Zygospore, il s’en- suivrait qu’il faudrait le placer à côté des Mucorinées et ne pas conclure que les Mucorinées et les Ascomycètes ne forment qu’une seule et même classe de Champignons. (24) C'est le moment ici de rappeler que c'est à M. Decaisne que nous devons les premiers renseignements sur l'importance qu'offrent les organes reproducteurs des Algues. C’est lui qui déclara carrément que l’appréciation exacte de leur valeur est seule à même de nous fournir la base d’une classification natu- relle de ces plantes. Voyez: J. DECAISNE, Essai sur une clas- sificatior des Alques et des Polypiers calcifères de Lamouroux Annales des sciences naturelles, Botanique, Ile série, vol. XVI (Paris 1842), p. 297 et suivantes. 152 __ SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS immobiles et de même valeur. Dans un groupe parallêle nous pourronsréunir toutes les Chlorosporées danslesquel- les s'opère une copulation de zoospores dont le sexe n’est pas déterminé ; on pourrait lui donner le nom de Jsosporées et appeler #sospore le produit de la fécondation. C'est là qu'il faudrait assigner une place à la famille des Pandori- nées, comprenant le Pandorina etle Chlamydomonas mul- tifilis, probablement aussi le Gorium et le Stephanosphæra; il est possible en outre que par la suite les Scenedesmus y viennent prendre place. Cette famille se trouve caractéri- sée par la formation de nouvelles colonies à l’intérieur des cellules végétatives d’une colonie-mère. En outre, il con- vient de placer dans ce groupeles Jydrodctyées. En effet, dès 1873, M. Suppanetz a fait dans le laboratoire de M. de Bary, la découverte de la copulation des microzoospores de l’Hydrodictyon. C’est déjà dans la cellule-mêre ou bien immédiatement après leur émission, qu’elles se soudent au nombre de deux, de trois et même de six ; l’isospore née de cette manière offre le même mode de développe- ment que, dans son temps, nous a fait connaître M. Prings- heim. Il serait à rechercher si le Pedastrum n'offre pas ainsi le même mode de développement. Je suis heureux de pouvoir indiquer une troisième famille qui vient se ran- ger ici : cesont les Botrydices. Il résulte des observations que je viens de faire, que les hypnospores (Dauersporen) du Botrydium, qui ont été décrites sous le nom de Pro- tococcus botryoides Kütz., placées dans l’eau, donnent naissance à des microzoospores qui viennent se souder absolument de la même manière que je viens d'indiquer pour l’Hydrodictyon. L'isospore née ainsi donne directe- ment naissance à des plantules végétatives ; dans ces der- nières, où bien il se forme de nouveau des hypnospores par suite d’une segmentation de leur plasma, ou bien elles se ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 153 transforment en zoosporanges, qui ont été décrits sous le nom de Botrydium. Le principal caractère de cette famille se trouvera dans le fait que les hypnospores se formentsans fécondation, tandis que le produit de cette dernière se développe immédiatement en plante végétative. Nous admettons comme troisième groupe, de la même valeur que les Conjuguées et les Isosporées, les algues que M. de Bary a réunies sous le nom de Oophorées : ce sont les familles des Sphæroplées (Sphæroplea), des Vau- chériées (Vaucheria), des Œdogoniées (Œdogonium, Bul- bochæte) et des Coléochætées (Coleochæte). II ne saurait exister le moindre doute que, d’après les recherches de M. Cohn et de M. Gorojankin, 1l faut placer ici la famille des Volvocinées, comprenant, d’après notre manière de voir, les seuls genres Volvox et Eudorina. À ce que je viens de dire ci-dessus, j'ajouterai encore que les Isosporées sont bien plus voisines des Oophorées que des Conjuguées, bien que de prime abord ce rap- prochement semble être peu justifié. En effet nous n'avons pas d’alternance de générations dans les Conjuguées et celles-ci n’ont pas d'autre mode de propagation que les zygospores. Dans les Isosporées, au contraire, nous som- mes en présence, de même que dans les Oosporées, de l'alternance des générations, et en outre elles offrent assez fréquemment encore des propagules. Après avoir nettement caractérisé ces trois groupes, il nous reste encore un nombre fort considérable de Chlorosporées, sinon la majeure partie de ces algues, dont nous ne connaissons pas encore le mode de déve- Joppement. Il va de soi que ces dernières plantes sont Join de former un groupe naturel et particulier. Il est au contraire très-probable que des recherches ultérieures feront rentrer au moins quelques unes d’entre elles dans 15% SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS. l’un ou dans l’autre des trois groupes en question. De son côté, la classe des Protophytes de M. Sachs embrasse également aujourd’hui des plantes fort hétérogènes, mais c’est bien à tort qu’on lui a fait un reproche à ce sujet, un système naturel ne pouvent naître d’un seul coup, comme Minerve de la tête de Jupiter. Ici surgit encore la question de savoir s’il ne conviendrait pas, dès mainte- nant, deranger sous le nom de Agames, comme quatrième groupe de valeur égale aux trois autres, les Chloro- sporées qui, comme l’Hæmalococus, ne présentent point de sexualité. Cette question me semble de mince im- portance: au lieu de forger des théories plus ou moins ingénieuses, il me paraît plus rationnel de se livrer à des recherches sérieuses, qui seules seront à même de nous donner par la suite un système naturel des algues Chloro- sporées. 2e HERBORISATIONS AUTOUR DE LORIENT, DE PORT-LOUR ET À L'ILE DE GROIX PAR NEre HD.-A. @ OPEN Doyen honoraire de la Faculté des Sciences de Nancy, Membre correspondant de la Socicté. LG SOIT INTRODUCTION Les différents séjours que j'ai faits à Lorient et à Port- Louis, à peu près à toutes les époques de l’année, m'ont permis d'étudier avec soin cettejpartie si intéressante du littoral, de pousser de nombreuses reconnaissances à la presqu’ile de Gâàvres et de faire deux voyages d’explora- tion à l’île de Groix. Je ne devais pas m’attendre, après les rechegches de Le Gall, Arrondeau et Taslé, à faire de nombreuses découvertes sur ce sol déjà exploré; néan- moins quelques plantes nouvelles ou rares leur ont échappé. Je me bornerai dans ce travail à indiquer ce que j'ai vu et j'y ajouterai des observations critiques sur quel- ques espèces. 156 HERBORISATIONS Je n’ai pas négligé une question qui m'occupe depuis plus de quaranfe ans, je veux parler des rapports qui existent entre la nature de la végétation et les propriétés physiques et chimiques du sol. Les terrains ne sont pas très-variés, sous ce double rapport, dans la circonscrip- tion que j'ai explorée. 1° Les sols granitiques y dominent et l’on sait qu'ils ne sont pas les plus riches. 2° Les schis- tes talqueux de la formation cambrienne, constituent le sol de l’île de Groix (4); on en retrouveun lambeau à Plæmeur et près de la falaise qui limite vers la rade la ville neuve de Lorient. Je ne connais, du reste, dans ce terrain que deux espèces qui n'aient pas été jusqu'ici trouvées dans les sols granitiques, du moins dans le Morbihan, ce sont: Erodium marilimum Sm. et Trixago apula Stev. 3° Les dunes nourrissent aussi des plantes spéciales et des espèces qui sont propres aux terrains calcaires (2). Celles de Gâvres que M. Grandeau, professeur (1) On retrouve ces schistes talqueux sur d’autres points du Morbihan; on peut consulter, à cet égard, la carte géologique de ce département, dressée de 1836 à 4839, par MM. les ingénieurs des mines, Théod. Lorieux et Eug. de Fourcy; elle a été publiée en 1850. (2) Toutes les dunes de nos côtes françaises ne renferment pas la même proportion de carbonate de chaux. Celles du Mont Saint-Michel (Manche), analysées aussi par M. Grandeau, con- tiennent : Carbonate de chaux........,... Écosse ss 55,00 Carbonate de magnésie....... ... LA DRE DÉLAI EE de réceceese AA ARE UE PAR AGide phOSphOriIqne ee Less -Lorneccsr-s-te . sn iTaces POtASSe essence ressentie c.... UACES Résidu insoluble dans les acides......... | = fe 36,65 Sonle SIICÉUXx........ pe et ERRES . Total... TT Aussi les emploie-t-on avec avantage comme amendement dans les sols siliceux. Les dunes du bassin { d'Arcachon (Gironde), AUTOUR DE LORIENT, ETC. 157 à la Faculté des sciences de Nancy, a eu l’obligeance d'analyser sur ma demande, présentent la composition suivante : Lrhonate de chaux. :......... QE LL Acide phosphorique.............. .. traces .. diese seu à traces Résidu insoluble dans les acides... | _ de, 86,35 22. IT Re 1 Total...... 400,00 Cette proportion de chaux suffit aux besoins d’un cer- tain nombre d'espèces calcicoles, et en éloignent les végé- taux qui craignent la chaux (1). Jen’ai vu, sur les dunes de Gàvres, de Kernevel, de Larmor et de Lomener, aucun pied de Digitalis purpurea L., de Pteris Aquilina L., de d’après MM. Baudrimont, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux, et Delbos, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, contiennent en chaux, magnésie, potasse, soude et acide phosphorique réunis, 0,52 pour cent, c’est-à-dire une pro- portion insignifiante de chaux. Aussi les Pinus maritima Lam., Sarothamnus scoparius Wimm., Erica cinerea L. et scoparia L., Pteris aquilina L., plantes essentiellement silicicoles, y vivent parfaitement (Comptes-rendus du congrès de Bordeaux, séance du 12 septembre 1872.). Nous pourrions citer beaucoup d’autres analyses de sables des dunes, qui ont été publiées et qui démontrent que la quantité de chaux varie beaucoup dans la composition chimique des dunes de différentes localités. (1) Il faut consulter à l’appui de cette opinion, 4° mon mémoire intitulé : De la végétation du Kaïserstuhl dans ses rapports avec celle des côteaux calcaires de la Lorraine (Nancy, 1864, in-8°, p. 14 à 18) ; 20 P. Fliche et Grandeau, De l'influence de la composition chimique du sol sur la végétation du pir maritime (Annales de chimie et de physique, 4e série, T. XXIX, 1873); 30 Fliche et.Grandeau, De l'influence chimique du sol sur la végétation du Châtaigner (Annales de chimie et de physique, 5e série, T. If, 1874). 158 HERBORISATIONS Sarothamnus scoparius Wimm., de Rumex Acetosella L., etc., tandis que ces plantes se rencontrent fréquemment dans les lieux incultes et sablonneux du pays, en dehors des sables marins. Cette exclusion ne paraît pas dépendre des propriétés physiques du sol puisque, dans l’un et l’autre cas, il est essentiellement psammique. 4° On sait également que les marécages et les vases maritimes ont aussi une flore spéciale, comprenant un certain nombre d'espèces végétales qui, pour la plupart, ne peuvent vivre que sous l’influence du sel marin. Les agents météorologiques ont aussi une influence importante sur la nature de la végétation. On sait que quelques plantes méridionales remontent le long des côtes de l'Océan et même plus au nord que Lorient. Il est parfaitement connu que l'influence du climat maritime, augmentée de celle du gulf-stream, rendent la température de l’air plus égale. Pour les environs de Lorient, nous pouvons citer, comme plantes plus ou moins méridionales indigènes, les suivantes : Matthuola sinuata R. Br., Lavatera arborea L., et cretica L., Œnanthe crocata L., etc., et parmi les plantes naturali- sées : Cupressus sempervirens L., Magnolia grandiflora L., Arbutus Unedo L., Viburnum Tinus L., Myrtus com- munis L., Laurus nobilis L., Camellia japonica L., Ficus Carica L., Punica Granatum L., etc. Celles-ci y forment des arbustes et même de grands arbres qui fleu- rissent et fructifient. Or, toutes ces plantes, sous une latitude presque égale, doivent être conservées en oran- gerie, sous le climat continental de Nancy. Le climat plus égal des côtes de la Bretagne est indiqué par le tableau suivant qui constate les températures moyennes mensuel- les observées à Lorient pendant onze années (1862 à 1872), que mon excellent ami, M. Alexis Perrey, a eu a Es AUTOUR DE LORIENT, ETC. 159 l'extrême obligeance de me communiquer etqu'il a relevé sur le registre de l'Observatoire de cette ville : ee 06007 | Juillet... .tcshs es 49048 muet 2,46 || AOÛT: "sn: 18,20 MAS sos ooo ose eo e 8,19 || Septembre....... cn... 16,94 2 ...01419,44 || Octobre.......,...6.. 13,02 nee, 551 Novembre... 8,85 1.11: RENOOERPEES dre 46,99. (|L: Décemhrens ant sens | 6,906 La moyenne des onze années est : 12938. Les températures extrêmes y sont rares et n’ont pas de durée. On a signalé toutefois, dans la période indiquée, un maximum de + 35%, le 12 juillet 1869, et un mini- mum de — 94, le 23 décembre 1870, qui a dû atteindre les jeunes rameaux des arbres et arbustes naturalisés. Nous ferons en outre remarquer que la vigne cultivée en treille y mürit mal ou n’y mürit pas ses fruits, la somme de chaleur, pendant la durée active de la végétation, n’é- tant pas suffisante. Une autre influence est celle des pluies et surtout leur répartition. Elles sont fréquentes sur les bords de l'Océan et s’y montrent le plus souvent sous forme de grain et durent bien moins que dans l’est de la France. Nous ajou- terons que les orages qui répandent souvent en quelques heures sur le sol des masses d’eau considérables, sont rares sur nos côtes de la Bretagne. Le tableau suivant, . que je dois aussi à l’obligeance de M. A. Perrey, constate les moyennes mensuelles de l’eau tombée à Lorient pen- dant la même période, c’est-à-dire de 1862 à 1872 : HonER..........., 1217734 || Juillet... ,:44206 PÉNMEE ose e 50 0e 0 61 75 AD Lt an es, 57 55 M rec uc ce ce s 72 86 Septembre......... 81 03 Ji SCOR ER EERS 44 Octobre 9° LE 2 99 92 ere 5.898 ||. Novembre... sos SE, 99 M... 44, 00 | Décembre; .... 1. 101 67 La moyenne des onze années est de...... 865""07 La hauteur maximum a été de....., ..... 1165 8 en 1865. La hauteur minimum a été de...,,.,.,... 631 7 en 1869. 160 HERBORISATIONS Ces pluies fréquentes et peu abondantes rendent raison d’un fait qui tout d’abord nous a étonné. Ainsi on trouve assez souvent au pied des levées de terre qui séparent les propriétés et dont la base est abritée par des ajoncs ou d’autres broussailles, des plantes qui dans les climats continentaux ne vivent habituellement que dans les lieux aquatiques ou dans les tourbières; telles sont: Polygala depressa Wend., Sagina procumbens L., Hypericum humi- fusum L., Potentilla Tormentilla Sibth., Hydrocotyle vulgaris L., Gentiana pneumonanthe L., Pedicularis syl- vahica L., ete. Ces lieux abrités et à sol peu perméable, conservent assez d'humidité pour permettre à ces plantes d'y vivre et d’y fleurir. Les vents violents venant de l'Ouest ou du Sud-Ouest, qui règnent souvent sur les côtes de Bretagne, soulé- vent des flots de poussière et des graines de végétaux, etles portent dans les fissures des murailles et spéciale- ment à leur sommet. Les pluies fréquentes y fixent les poussières et les graines ; celles-ci y germent, s’y déve- loppent, fleurissent et fructifient. J’ai constaté ce phéno- mêne, surtout à Port-Louis, plus rapproché de la mer, pour les espèces suivantes : Arabis Thaliana L., Carda- maine lursuta L., Drabu verna L., Capsella Bursa-pastoris Maœnch, Arenaria leptoclados Lloyd, Cerastium vulqatum L., Geranium Robertianum L. et purpureum Vall., Ero- dium moschatum L'Hérit., Epilobium lanceolatum Seb. et M., Polycarpon tetraphyllum L., Sedum anglicum Huds., Umbilicus pendulinus DC., Saxifraga tridactylites L., Petroselinum sativum Hoffm., Centranthus lahfolius Dufr., Scabiosa marilima L., Senecio vulgaris L., Leu- canthemum vulgare Lam., Lactuca virosa L., Sonchus oleraceus L. et asper Vüll., Crepis virens L., Antirrhinum majus L., Plantago lanceolata L. et Coronopus L., Parie- LA AUTOUR DE LORIENT, ETC. 161 taria depressa M. et Koch, Allium vineale L., Mibora verna P. de Beauv., Atra caryophyllea L., Vulpia pseudomyu- ros Soy.-Waillm. et saiuroides Gmel., Bromus Madritensis L. et sterihs L., Hordeum murinum L., Polypodium vul- gare L. Cette fougère affecte une station qu'on n’observe pas dans l’Est de la France. A Lorient, à Port-Louis, c’est sur le sommet des murs qu’on l’observe en très-grande abondance et on en voit aussi sur leurs faces latérales; elle s'implante solidement dans les fissures. Mais, ce qu'il y a de plus curieux, c’est qu'on l’observe aussi quelquefois sur les gerçures de l'écorce de certains arbres et spéciale- ment des ormes et des chènes ; elle y vit comme dans sa station naturelle. Telles sont les observations générales que m’a inspirées l'étude de la Flore des environs de Lorient et de Port- Louis. Il ne me reste plus qu’à indiquer les plantes que j'y ai observées. A1 162 HERBORISATIONS PLANTES PHANÉROGAMES. Division I. — DICOTYLÉDONES. CLASSE I. — DIALYPÉTALES. ORDRE I. — Dialypétales hypogynes. RENONCULACÉES. Ranunculus hederaceus L. — Lorient, entre les deux portes, entre Kéroman et La Perrière, dans un ruisseau qui se jette à la mer ; sources à Kériado et à Pen-Mané. — Je ne connais cette plante que dans les eaux qui cou- lent sur des terrains siliceux. Par ses rameaux qui s’accroissent successivement, elle fleurit depuis le pre- mier printemps jusqu'au commencement de Juillet. Ranunculus cœnosus Guss. — Près de Port-Louis, dans le ruisseau de Kerduran. Ranunculus tripartitus DC. — Source à l’ile de Groix. Ranunculus Baudotii Godr. — Eaux saumâires, prés de Riantec. Ranunculus Boræanus Jord. — Com. dans les prai- ries de Lorient, de la presqu'île de Gàvres et de l’île de Groix. Il y remplace en Bretagne le R. acris L., si com- mun dans Est de la France. Ranunculus bulbosus L. — Com. dans les prés et les landes. — J'en ai observé, dans les dunes de Gàvres, AUTOUR DE LORIENT, ETC. 163 une forme naine qui ne dépasse pas hors de terre 0"05 ; ses fleurs sont plus petites que dans le type et sa souche bulbiforme est ellipsoïde. Ce n’est pas cependant la pro- portion de chaux que contiennent les dunes qui s’oppo- se à son développement, puisque celte espèce est com- mune et se montre vigoureuse sur les coteaux Jurassiques de la Lorraine ; c’est donc à l’état psammique du sol qu’il faut attribuer ce phénomène. Ranunculus parviflorus L. — Près de Lorient, à Ville- neuve. Ficaria ranunculoïdes Mœnch. — Prairies, haies. Sa fleur m'a paru plus grande qu’en Lorraine. PAPAVÉRACÉES. Papaver Rhæas L. — Je n'ai pas rencontré, aux envi- rons de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix, la forme type de cette espèce, telle qu’on l’observe dans les cam- pagnes de l’intérieur de la France. Mais J'ai recueilli dans les champs sablonneux, une forme qui s’en distingue par ses fleurs de moitié plus petites, à pétales d’un rouge plus pâle, à capsules plus petites et obovées, à stigmates pro- portionnément plus épais et semblant se confondre au centre du disque par leurs papilles étalées. Ses feuilles sont bien plus petites, plus finement divisées, à segments liné- aires aigus et terminés par une longue soie blanche. Satige, plus grêle, dépasse rarement 020 ; elle se diviseau-dessus de sa base en rameaux nombreux qui se prolongent en pédoncules relativement allongés et fortement hérissés de poils étalés. Semée dans mon jardin, à Nancy, à côté de la forme lorraine de nos champs, elle a conservé ses caractères et sataille bien moins élevée. J'ai rencontré depuis une forme analogue sur le sol crayeux de la Champagne, près d’Omey (Marne). 164 HERBORISATIONS Papaver dubium L. — Dunes et champs sablonneux voisins, à Gâvres et à Kernevel. Papaver Argemone L. — Mmes stations, à Lomener, Larmor, Kernevel et la presqu'île de Gâvres. Papaver hybridum L. — Com. dans les moissons à Gâvres et à l’ile de Groix, où il atteint sa taille ordi- naire. Glaucium luteum Scop. — Com. sur les dunes de la presqu’ile de Gavres, de Lomener, de Larmor, de Kerne- vel et au-dessus des falaises de Port-Louis et de l’île de Groix. FUMARIACEES. Fumaria Boræi Jord. — Com. autour de Lorient et de Port-Louis, dans les champs et les haies. Fumaria confusa Lloyd. — Mêmes localités, mais plus rare. CRUCIFÈRES. Raphanus Raphanistrum L. — Com. dans les mois- sons. Ses pétales toujours veinés sont ordinairement jau- nes, quelquefois blancs comme en Lorraine, plus rare- ment lilas: Raphanus maritimus Sm.— Dans les sables de Lar- mor, où j'en ai trouvé un pied; bords de la rivière d’Auray. Sinapis Cheiranthus Koch. — Ile de Groix, dans les moissons et sur les falaises de Port-Lay et de Port-Tudy. Diplotaxis tenuifolia DC. — Rare : Lorient, au port militaire. Matthiola sinuata KR. Br. — Dunes de Larmor et de la presqu’ile de Gâvres. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 165 Barbarea intermedia Bor. — A Villeneuve, près de Lorient. Arabis Thaliana L. — Com. dans les champs sablon- neux et sur les murs. Cardamine pratensis L. — Com.; prairies humides. Cardamine hirsuta L. — Sur les murs, les talus, les falaises. Cochlearia anglica L. — Vases salées autour de la rade de Lorient. Cochlearia danica L. — Lieux humides des falaises, des haies, des talus des bords de la mer; Lorient, à La Perrière, au Pen-Mané, à la Poudrerie près le pont du Scorff, à Gàvres et à l’ile de Groix. Teesdalia nudicaulis R. Br. — Dans les landes. Lepidium Smithii Hook. — Sur les falaises ; Lorient, à la Perrière, à la baie de Kéroman, à Pen-Mané ; Port- Louis et ile de Groix. Lepidium ruderale L. — A la presqu’ile de Gâvres, sur les digues des anciennes salines. Capsella Bursa-pastoris Mœnch, var. sabulosa. — Plante grêle, à racine simple, très-longue ; à rosette radi- cale formée de petites feuilles três-velues, pinnatifides, appliquées sur la terre. Fleurs petites, à sépales bordés de blanc ou de rouge ; à pétales blancs ou rosés, du dou- ble plus longs que les sépales ; à silicules plus longues et plus étroites que celles du C. rubella Reut., à style plus long et à stigmate plus petit. — J'ai trouvé cette variété dans les sables de la presqu'île de Gâvres. Senebiera pinnatifida DC. — Lorient au port mili- taire, au polygone, murs à Kéroman et à Kérantrect, plage de Larmor et fossés des fortifications de Port-Louis. 166 HERBORISATIONS Cakile maritima SCcop.— Dunes de Lomener, Larmor, Kernevel, Gâvres et île de Groix. CISTINÉES. Helianthemum guttatum Mill., var. maritimum. — Cette forme est velue et blanchâtre; sa tige courte, sa racine simple et très-longue, comme on l’observe chez toutes les plantes qui végêtent sur les sables maritimes. Je l’ai recueillie sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres. VIOLARIÉES. Viola sylvatica Fries. — Com.; haies, prés, falaises. Viola lancifolia Thore. — Com. dans les landes, où elle s’abrite sous les ajoncs et les bruyères. Viola nana ( V. éricolor, var. nana DC.). — Fleurs les plus petites du genre. Sépales linéaires-lancéolées, aiguës, non ciliées. Pétales de moitié plus courts que les sépales ; les supérieurs blancs, obovés-cunéiformes, pres- que tronqués au sommet, se recouvrant à moitié latérale- ment ; les deux intermédiaires de même couleur, obovés, munis de poils vers le milien de leur face interne ; pétale inférieur spathulé, arrondi au sommet, canaliculé dans le sens de sa longueur, blanc avec une tache jaune à la base du Jimbe ; éperon oblong, comprimé latéralement, un peu courbé vers son milieu, obtus, d’un violet pâle, ainsi que le sommet des pédoncules. Ceux-ci étalés, un peu plus courts que les feuilles ; bractéoles placées au milieu de la courbure du pédoncule, très-petites, lancéolées, aiguës, non ciliées. Feuilles inférieures longuement pétiolées, à limbe ovale et muni de 3 à 5 crénelures superficielles ; les feuilles moyennes à limbe plus étroit et à pétiole beau- AUTOUR DE LORIENT, ETC. 167 coup plus court ; les supérieures lancéolées-linéaires, atténuées en court pétiole, à peine crénelées ; stipules à 3-5 lobes étroits, entiers et très-inégaux. Tige rameuse dès la base, à branches plus ou moins nombreuses, dres- sées-ascendantes, longues de 6 à 9 centim., finement et brièvement pubescentes. Racine pivotante, longue et grêle. — J’airecueilli cette plante dans les parties humides des dunes de la presqu'île de Gâvres. Ses graines semées à l'automne, dans mon jardin à Nancy, n'ont levé qu’au printemps et, à la fin de juillet 1874, les produits de ce semis avaient atteint le même degré de végétation que j’a- vais observé deux mois plutôt à Gâvres, l’année précé- dente. Ses caractères n’ont pas varié et les plus grands échantillons cultivés n’ont pas dépassé 10 centim. Il me semble dés lors difficile de lui contester le titre d'espèce légitime et, à l'exemple de M. Le Jolis (Plantes vase. des environs de Cherbourg, in-8°, 1860, p. 27), je pense qu'il faut lui conserver le nom de Viola nana DC. RÉSÉDACÉES. Reseda luteola L. — Près de Port-Louis, à Locmalo et à Kerduran; ile de Groix. DROSÉRACÉES. Drosera intermedia Hayn. — Petite tourbière près de la route qui conduit de Pen-Mané à Talouet. POLYGALÉES. Polygala vulgaris L. — Lorient, au petit bois de Mer- ville. Polygala oxyptera Rchb. (F1. germ. exsice. n° 541) — 168 HERBORISATIONS Grappe dense au moment de l’épanouissement desfleurs, puis un peu plus lâche, mais toujours de beaucoup plus courte que latige; bractées ne faisant pas saillie au som- met de la grappe. Fleurs plus petites que dans les P. vul- garis L. et comosa Schk. Calice à petits sépales lancéolés, toujours verts à la base, bleuâtres au sommet; les plus grands ou aîles plus étroits que la capsule et la dépassant peu à son sommet, elliptiques, cunéiformes à la base, plus ou moins aigus ou obtus, mais toujours mucronés au sommet, quelquefois ciliolés sur les bords (P. ciliata Lebel, non L.), munis de nervures latérales très-visibles, le plus souvent blanches, vertes, roses on bleuâtres, sui- vant que la corolle affecte une de ces teintes. Capsule en cœur, étroitement aîlée. Feuilles inférieures petites, rap- prochées, obovées ; les autres linéaires lancéolées. Tiges nombreuses, couchées en cercle sur laterre, souvent très- finement pubescentes. Haute de 1 à 2 décimètres. — Sur les gazons ras à côté de la voie du chemin de fer de Lorient à Brest, ainsi qu’à la presqu'ile de Gâvres. Polygala depressa Wender. — Très-commun dans les landes, au milieu des ajoncs et des bruyères, aux envi- rons de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix sur les falaises de Port-Lay. FRANKÉNIACÉES. Frankenia lævis L. — Lieux humectés par la mer et falaises, sur le littoral. SILÉNÉES. Silene maritima With. — Com. sur les falaises de La Perrière, de la baie de Kéroman, de Larmor, de Pen- Mané, de Port-Louis, de Ban-Gâvres, de l’île de Groix. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 169 Silene montana Arrond. (Bull. de La Soc. polym. du Morbihan pour 1863, p. 58). — Cette plante, très-voi- sine du S.#aritima With., croit sur les rochers des mon- tagnes plus ou moins éloignées de la mer, non-seulement en Bretagne, mais aussi en Vendée, d’où M. Pontarlier nous en a adressé des échantillons en fleurs et en fruits, recueillis par lui sur les rochers de Cheffois. M. Arron- deau l’a découverte sur les sommets de la Montagne-Noire, dans le Morbihan. Il la distingue du S. maritima With. par ses feuilles plus petites, plus étroites, linéaires-lancéo- lées, ce qui est exact et frappe au premier coup d'œil, mais aussi par ses pétales non couronnés à la gorge, et munies seulement de deux petites bosses peu saillantes. M. J. Lloyd(F{. de l'Ouest de la France, 6d.2, 1868, in-18, p. 81), fait observer que ce dernier caractère varié, que les appendices de la couronne sont d'autant moins distincts que la plante croît sur des points plus éloignés de la mer. Mais il est un caractère constant et important, qui ne varie pas et qui n'a pas été signalé jusqu'ici. Que la plante croisse sur les montagnes ou sur les bords de la mer, ses graines mûres sont plus petites que dans les espèces voisines, transversalement arrondies sur le dos et superficiellement chagrinées, comme dans le S. Thoreï L. Duf., etnon couvertes de tabercules coniques saillants comme dans le S. maritima With. Ce caractère distinctif se trouve très-nettement dessiné sur les échan- tillons des rochers de Cheflois et sur ceux d’une localité nouvelle dont je vais parler, où je ne m'attendais pas à la rencontrer. Je l’ai recueillie en 1872, et de nouveau en 1874, au bord de la mer, au milieu d'herbes croissant sur des graviers amoncelés contre une digue, à la pres- qu'ile de Gâvres, un peu plus loin et du même côté que les anciennes salines. J'ai semé, dans mon.jardin à Nancy, 11° 470 HERBORISATIONS les graines recueillies en 1872, et déjà elle y a fleuri et fructifié trois fois; les caractères de ses graines se sont parfaitement conservés ; la plante de Gàvres a les appen- dices de sa couronne saillants, et il en est de même dans les échantillons que je cultive, bien que mon jardin soit élevé de 212" au-dessus du niveau de la mer. Silene Thorei L. Duf. — Je l’ai recueilli dans les fossés des fortifications de Port-Louis, du côté de Locmalo. M. Taslé l’a également rencontré dans les sables maritimes de la presqu'ile de Gâvres, si toutefois 1l n’a pas pris pour lui le S. montana Arrond.; mais le S. Thorei s’en distin- gue par ses graines noires, trois fois plus grosses et par ses feuilles épaisses, charnues, presque spatulées. Silene conica L. -- Com. sur les dunes de Kernevel, de Larmor et de la presqu'île de Gâvres. Silene gallica L. — Com. dans les champs sablonneux de Lorient et de Port-Louis ; moissons et falaises de lile de Groix. Silene Otites Sm. — Sur les dunes de Lomener, de Larmor, de Kernevel et de la presqu’ile de Gâvres ; elle reste naine dans ces localités. Silene nutans L. — Sur les falaises de La Perrière, de Pen-Mané et de Gävres. Lychnis Flos-cuculli Lam. — Com. dans les prairies humides. Dianthus prolifer L. — Ile de Groix. Dianthus Armeria L. — Près de Port-Louis, à Ker- duran. Dianthus gallicus Pers. — Exclusivement sur les dunes à Kernevel, Larmor, presqu’ile de Gâvres. J'en ai vu plu- AUTOUR DE LORIENT, ETC. 171 sieurs pieds à corolles d’un blanc argenté. Est connu à Lorient sous le nom d’œællet de Gdvres et apprécié à rai- son de son odeur extrêmement suave. ALSINÉES. Sagina apetala L. — Com. dans les lieux sablonneux. Sagina ciliata Fries. — Champs sablonneux, près de Lorient, à La Perrière et à Kéroman ; Port-Louis, à Loc- Malo, la Crozetière. Sagina maritima Don. — Lieux humides des falaises : près de Lorient à Pen-Mané, baie de Kéroman; Ban-Gävres - Sagina subulata Wimm. — Pelouses humides : Lorient à la Perrière, à Pen-Mané et à Kériado. Sagina nodosa L. — Lieux humides à la presqu’ile de Gâvres. Arenaria Lloydii Jord. — Dunes de la presqu'ile de Gàvres. Honkeneja peploïdes Erhr. — Sables maritimes, à Lomener, Larmor, Kernevel et presqu’ile de Gâvres. Stelleria Holostea L. — Com. dans les landes et sur les falaises. Stellaria graminea L. — Prés humides : près de Lo- rient, à Merville. Cerastium quaternellum Fenzl. — Com. dans les lan- des. Cerastium viscosum Fries. — Com. dans les lieux sa- blonneux. Cerastium tetrandrum Curt. — Com. sur les dunes à Kernevel, Larmor et à la presqu’ile de Gâvres. 4172 HERBORISATIONS Cerastium semidecandrum L. —- Com. dans les sables maritimes. Spergula arvensis L. — Peu com. dans les champs près de Lorient, à la Perrière, à la baie de Kéroman, à Larmor. Sporgula vulgaris Bœænningh.— Com. dans les mois- sons. Spergularia rubra Pers. — Com. dans les lieux sablon- neux. Spergularia salina Pres]. — Lieux humides et salés. Sporgularia marginata KFeénzl. — Sur les falaises mouillées de temps en temps par les vagues et dans les lieux humides imprégnés de sel. LINÉES. Linum angustifoïium luds. — Dans les landes: Lorient, à Kéroman, Villeneuve, Merville; Port-Louis, au Stans, Kerduran, Loemichelie, Pen-Mané ; île de Groix. Linum catharticum LL. — j)unes de Larmor et de la presqu'ile de Gàvres. MALVACÉES. Malva nicæensis All. — Fossés des fortifications de Port-Louis; sables marins à la presqu’ile de Gàvres et à Larmor. Lavatera arborea L. — Jen ai trouvé plusieurs pieds au sommet d’un vieux mur dans Ja zône des fortifications de Port-Louis, près de la porte de Locmalo. Lavatera cretiea L. (WMalua mamillosa Lloyd)— Com. sur les glacis de Port-Louis et sur les rochers qui domi- AUTOUR DE LORIENT, ETC. 173 nent la mer de Gavres; île de Groix, au sommet des falai- ses de Port-Lay. GÉRANIACÉES. -Geranium molle L. — Com. J'en ai trouvé une variété à fleurs blanches assez abondante sur les dunes de la presqu'ile de Gàvres et de Larmor. Geranium pusillum L.— Rare: Lorient, à la falaise de Pen-mané. Geranium rotundifolium L. — Lorient, au pied des levées de terre qui séparent les propriétés. Geranium Robertienum L. — Com. le long des haies. Geranium purpureum Vill. — Dans les mêmes lieux quele précédent et souvent en société avec lui. Je n'ai pas vu de formes intermédiaires et je ne doute pas que ce ne soit une espéce légitime. Erodium mearitimum Sm. — Falaises de l'ile de Groix. Erodium moschatum L'Hér. — Bords des chemins: Lorient, au port militaire, Karnel, La Perriére, Pen- Mané, Port-Louis sur les glacis et à Locmalo. Erodium minutiflorum (Er. Cicularium var. Le Gall, EL. du Morbihan, p. 120). — Fleurs les pius petites du genre; pédoneules uni-bi-triflores, très-grêles, munis de poils blanes, fins, glanduleux, étalés. Calice petit, à sépa- les oblongs, verts, bordés de blanc, brièvement mucro- nés, pourvus des mêmes poils que les pédoncules. Corolle paraissant régulière, égalant le calice, à pétales obovés, arrondis au sommet, brièvement onguiculés, d’un rose très-pàle. Etamines à filets glabres, linéaires-lancéolés, 174 HERBORISATIONS rosés, à anthères ovoïdes, jaunâtres. Glandes du récepta- cle vertes, transversales, linéaires, à peine courbées. Axe floral surmontant les carpelles n’atteignant pas deux centimètres; valves des carpelles à fossettes suborbicu- laires et dont les arêtes, couvertes extérieurement de poils courts appliqués, forment 4 tours de spire. Feuilles d’un vert grisätre, couvertes de petits poils glanduleux et agglutinant les grains de sable, pennatiséquées, à seg- ments sessiles, pennatifides, à lobes petits et oblongs. Tiges rameuses, munies de petits poils plats et frisés, couchées en cercle sur la terre. Racine très-longue, pivo- tante. — Couvre les dunes de Larmor et de la presqu'ile de Gâvres. — Cette espèce, qui se maintient par la cul- ture avec tous ses caractères, sa été prise pour l’Er. Lebelù Jord. Pug. p. 48. Mais, d’après les nombreux échantil- Jons de cette dernière plante que m'a adressés le savant botaniste de Valognes et les caractères qu’il lui assigne dans ses Recherches et observations sur quelques plantes de la presqu'île de la Manche, p. 14, elle se distingue tout d’abord de notre Er. munultiflorum, par ses fleurs beaucoup plus grandes, d’un beau blanc; par les arêtes des carpelles plus longues, formant 6 tours de spire; par les segments inférieurs de ses feuilles brièvement pétiolées; par son vestimentum formé sur les pédoncules, les sépa- les et les feuilles, de petits poils plats et frisés; enfin par son habitat sur les rochers etles murs. HYPÉRICINÉES. Hypericum humifusum L. — Com. dans les landes. Hypericum linearifolium Vahl. — Glacis de Port- Louis, au milieu des ajoncs. Hypericum pulchrum L. — Com. dans les landes. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 175 Elodes palustris Spach. — Port-Louis, dans les marais situés entre la Crozetière et Kerdaran. OXALIDÉES. Oxalis corniculata L. — Champs: Lorient à Villeneuve, Merville, le Polygone ; Port-Louis, à Locmalo et Locmi- chelic. ORDRE II. — Dinalypétales périgynes. CÉLASTRINÉES. Evonymus curopæus L. — Ile de Groix. ILICINÉES. Ilex Aquifolium LE. — Dans les haies: Lorient, à Kerentrect et à Kériado. PAPILIONACÉES. Ulex europæus L. — Couvre une grande partie des landes ; on en forme des haies. — M. Mabille (Ann. de la Soc. Linn. de Bordeaux, 1866, p. 534) a donné le nom d’Ulex armoricanus à un ajonc que M. Taslé avait le pre- mier découvert aux environs de Vannes et qui était en pleine floraison au mois de juillet 4849. Il diffère de l'Ulex europæus L. non seulement par ses fleurs estivales, mais aussi par la forme et la position de ses bractées. Celles-ci, au lieu d’être insérées immédiatement sous la fleur, en sont écartées de deux millimètres et le plus sou- vent sont bien moins grandes et pas plus larges que l'épaisseur du pédoncule. Mais M. Taslé avait, antérieu- rement au travail de M. Mabille, démontré (Bull. de la 476 HERBORISATIONS Soc. polym. du Morbihan, 1863, p. 59 ) que cette plante n'est pas autre chose que l’Ulex europœus L., à floraison estivale, puisqu'on trouve encore sur ses rameaux des fleurs desséchées avec leurs bractées normales et des fruits de la floraison d’hiver. Les nouvelles fleurs se montrent sur les jeunes pousses de l’année. M. Aug. Le Jolis a observé les mêmes faits à Cherbourg (Mém. de la Soc. les Se. nat. de Cherbourg, T. TI, 1853, p. 273). Il s’agit donc ici d'une seconde floraison et l'on connaît déjà d’autres faits du même genre. J'ai observé, en juillet 1874, de très-nombreux exemples de ce fait aux envi- Jons de Lorient et de Port-Louis, ce qui ne me laisse aucun doute sur l'exactitude de l’opinion émise avec tant de raison par M. Taslé. d’ajouterai que Webb (Obs. ‘sur le groupe des Ulicinées, dans les Annales des Sc. nat. 3° série, T. XVII, p. 291) a décrit cette forme comme espèce sous le nom d’Ulex opistholepis. J. [Gay a re- connu l'identité des deux plantes (Aug. Le Jolis, Jbidem, p. 272). Ulex Gallii Planch. — Bois et landes: Lorient, à la Perriére, baie de Kéroman, Larmor, Pen-Mané, Port- Louis, à Locmalo, La Crozetière, Kerduran, Kerostin, etc. Ülex nanus Sm. — Haies, landes, bois: Port-Louis, au Stang et plus com. au bois de Kérostin. Sarothamnus vulgaris Wimm. — Lieux incultes, à l'exception des dunes. Genista anglica L. — Port-Louis, au bois de Pins maritimes de la Crozetière. - Ononis repens L. — Sur les dunes de Lomener, de Larmor et de la presqu'ile de Gâvres. — Je le considère re AUTOUR DE LORIENT, ETC. 471 comme distinct de l'O. arvensis Lam.; ses tiges sont grûles, entièrement couchées sur le sol et non ascendantes ; elles sont cassantes comme du verre et non tenaces. Ses fleurs sont plus petites, disposées en épi court et dense. Medicago Lupulina L. var. sericea Le Gall. — Plante entiérement couverte d’un vestimentum aranéeux d’un blanc argenté; tiges couchées; feuilles et grappes florales rapprochées. — Dunes de la presqu'île de Gävres. Medicago polycarpa Willd. var. denhiculata Godr. — Dunes de Larmor, de Kernevel et de la presqu'ile de Gâvres. — Var. apiculata Godr. — Lorient, au port mili- taire ; île de Groix. Medicago maculata Willd. — Com. dans les prés et les lieux stériles. Medicago minima Lam. — Dunes de Larmor et de la presqu'ile de Gàvres. Medicago marina L. — Rare : Dunes de la presqu'ile de Gàvres. Trigonella ornithopodioïides DC. — Sables de la pres-, qu'ile de Gâvres. Trifolium arvense L. — Com. dans les moissons. Le Trifolium arenivagum Joru., que je considère comme une de ses variétés, se trouve sur les dunes de Larmor et de Gâvres. Trifolium meritimum Huds. — Très-com. dans les prairies de la région maritime. Une forme naine se ren- contre dans les dunes. Trifolium striatum L. — Pelouses sèches : Lorient, à Kaudan, Kéroman, Villeneuve, etc. ; sur les dunes à Ja presqu’ile de Gâvres. 12 À 178 HERBORISATIONS Trifolium scabrum L. — Lieux incultes ; Lorient, à La Perrière, Merville, Kernevel, Larmor et Gàvres. Trifolium subterraneum L. — Com. dans les landes. Trifolium resupinatum L. — Com. dans les prairies : Lorient, à Kéroman, Merville, Kérantrect, Kériado ; Port- Louis, dans les fossés des fortifications. — Une forme naine, ramassée, à capitules fructifères bien plus petits, plus brièvement pédonculés, plus velus, se trouve dans les dunes de la presqu’ile de Gâvres. Trifolium filiforme L. (77. micranthum Viv.). — Très-com. dans les prairies humides, où la plante s’al- longe et se dresse parmi les herbes : Lorient, entre les des deux portes, à La Perrière, à Merville, à Larmor. Sur les pelouses rases et sur les dunes elle est naine et couchée sur le sol : à la presqu’ile de Gâvres et à l’île de Groix. Elle vit souvent en société avec l'espèce suivante, sans se confondre avec elle. Trifolium procumbens Soy.-Willm. et Godr. — Com. sur les pelouses sèches et alors elle est couchée; dans les prés humides, elle est dressée. Trifolium patens Schreb. — Pelouses à l’ile de Groix. Lotus angustissimus L. — Lorient, dans les champs, à Kéroman, La Perrière, le Polygone, Karnel. Lotus hispidus Desf. — Lorient, champs près la baie de Kéroman. Lotus corniculatus L. — Com. dans les pâturages. Une forme à tiges couchées.et même radicantes et à feuil- les velues se trouve dans les sables de la presqu'ile de Gàvres. | Lotus uliginosus Schkuhr. — Com. dans les lieux hu- AUTOUR DE LORIENT, ETC. 179 mides. On en trouve une forme à tiges grèles, à folioles des feuilles très-petites, vivant au milieu des touffes d'a- jones, au bois de la Crozetière, près de Port-Louis et près du cimetière de cette ville. Vicia lutea L. — Moissons : environs de Port-Louis, au Stang et à Locmichelic; île de Groix. Vicia angustifolia Roth. — Com. dans les moissons. Une forme naine, couchée sur le sol, se trouve sur les dunes de la presqu'île de Gâàvres. Vicia tenuifolia Roth. —- Port-Louis, dans les mois- sons du Stang et au bois de Pins maritimes de Ja Cro- zetière. * Ervunm birsutum L. — Com. dans les moissons. Ornithopus perpusillus L. — Com. sur les pelouses sablonneuses. ROSACÉES. Spiræa Filipendula L. — Au-dessus des falaises de l'ile de Groix. Geum urbanum L. — Dans les haies : Lorient, Ville- neuve, Morville, Kériado. | Fotentilla Fragariastrum Ehrh. — Com. dans les bois et sur les talus des chemins creux. Fotentilla Tormentiila Nestl. — Com. : landes et bois. Potentilla procumbens Noite. — Champs humides et bois frais : Lorient, entre les deux portes et à Kériado; île de Groix. Potentilla reptans L. — Bords des chemins: Port- Louis, à Locmalo. 180 HERBORISATIONS Potentilla Anserina L. — Lieux humides: Lorient, entre Pen-Mané et Lezenel, Larmor; Port-Louis, au mou- lin de Stervins et bord du bois de Kerduran. Fragaria vesca L. — Bords des bois, haies; com. Rosa pimpinellifolia DC. — Je l'ai obseryé sur les sables maritimes ; dans une haie à Kernevel, ses tiges sont dressées et aussi élevées que sur les côteaux cal- caires de ja Lorraine. Dans les dunes de la presqu'ile de Gävres, ses tiges sont couchées ei enfouies dans le sable, mais fournissent de petits rameaux qui sortent de terre et fleurissent. Poterium diciyocerpum Spach. — Il.est commun, mais nain sur les dunes de Gàvres, de Kernevel et de Lar- mor ; sur les falaises de Port-Lay, à l’île de Groix. Alchemilla arvensis SCOp. — Com. dans les moissons et sur les dunes de la presqu'ile de Gàvres. ONAGRARIÉES. Epilobium lanceolatum Seb. et Maur. — Lieux incul- tes : com. à Lorient et à Port-Louis. Epilobium perviflorum Schreb. — Port-Louis, marais au bois de Kerduran. LYTHRARIÉES. Lythrum Salicaria L. — Bords des eaux douces : Lorient, à Villeneuve et à la tranchée du chemin de fer de Brest ; Port-Louis, vers le cimetière. Lytbrum Hyssopifolium L. — Vallon humide près de Locmaria, à l’ile de Groix. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 181 TAMARISCINÉES. Tamarix englica Webb. — Lorient, à Kérantrect près de la poudrerie; presqu'ile de Gàvres. PARONYCHIÉES. Polycarpon tetraphyllum L. — Com. dans les mois- sons et les lieux sablonneux de la région maritime; se retrouve dans les dunes. Herniaria glabra L. — Com. dans les lieux sablon- neux. Herniaria ciliata Bab. Man. of British Botany, London, in-12, 4847, p. 121. — Plantes à feuilles charnues, ova- les, arrondies à la base, rougeûtres, trés-brièvement pétio- lées, bordées de cils raides ; tiges très-rameuses, allon- gées, couchées sur le sol, à la fin radicantes, à mérithal- les allongés. — Com. sur les dunes entre Kernevel et Larmor et aussi sur celles de la presqu’ile de Gâvres. Herniaria hirsuta L.— Champs sablonneux : Lorient, à la baie de Kéroman et à Larmor; Port-Louis, à Locmalo et au Stang. Scleranthus annuus L. — Champs sablonneux. CRASSULACÉES. Sedum erglicum Huds. — Sur les murs et sur les falaises ; Lorient, à La Perrière, à la baie de Kéroman, à Kériado, Pen-Mané ; Port-Louis, sur les murs des fortif- cations ; île de Groix, au port Tudy. Les fleurs sont blan- ches ou roses. Sedum ecre L. — Com. sur les murs et les rochers ; sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres, il est nain, à fleurs bien plus petites et peu nombreuses. 182 HERBORISATIONS Umbilicus pendulinus DC. — Très-com. sur les murs et sur les falaises. SAXIFRAGÉES. Saxifraga tridactylites L. — Com. sur les murs, les levées de terre qui séparent les propriétés, et les sables maritimes. OMBELLIFÉRES. Daucus Carota L. — Com. dans les lieux incultes. Cette plante n’a pas toujours la fleur centrale de l’om- belle purpurine, comme l'ont dit tous les botanistes. J'en ai trouvé autour de Port-Louis, de nombreux échan- tillons qui en étaient dépourvus, bien que mêlés à la forme qui en porte. Daucus maritimus Lam. — (non With., nec Gærtn.). — J'ai décrit avec soin cette plante, dans notre flore de France (T. I, p. 665). La plante de Bretagne res- semble parfaitement à mes échantillons des sables ma- ritimes de la Méditerranée. J'ai trouvé cette espèce, en abondance, dans les lieux bas et sablonneux de la pres- qu'ile de Gävres, croissant au milieu des toufles de Joncs. Daucus gummifer Lam. — Sur les falaises de Port- Lay à l'ile de Groix. Torilis nodosa Gærtn. — Lorient, à Villeneuve, à La Perrière, à Larmor ; Port-Louis, à la Crozetiére, pres- qu'ile de Gâvres. Heracleum Sphondylium L. — Prairies : Lorient, à Villeneuve, Morville et Kériado. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 183 Crithmum maritimum L. — Sur les falaises, les vieux murs au bord de la mer: Lorient, Port-Louis, Ban- Gâvres ; ile de Groix. Silaus pratensis Besser. — Pelouses humides de la presqu'ile de Gàvres. CEnanthe crocata L. — Prairies humides: Lorient, entre les deux portes, La Perrière, Kériado, Kernevel et Larmor. CEnanthe Lachenelii Gmel. — Presqu'ile de Gâvres, dans les lieux humectés pendant l'hiver, au milieu des jones. CEnanthe pimpinelloides L. — Port-Louis, marais près du bois de Kerduran. CEnanthe peucedanifolia Poll. — Prés humides: Lo- rient, entre les deux portes, Merville, etc. CEnanthe fistulosa L. — Lieux marécageux. Bupleurum aristatum Bartl. — J'en ai recueilli une forme naine sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres. Apium graveolens L. — Lieux humides de la pres- qu'ile de Gàvres. Antbriscus vulgaris Pers. — Lieux sablonneux: Lar- mor ; Port-Louis et presqu’ile de Gàvres. Antbriscus sylvestris Hoffm. — Com. dans les haies. Conopodium denudatum Koch. — Com. dans les champs et sur les levées de terre qui séparent Îles pro- priétés. Smyrnium Olusatrum L. — Haies : à Pen-Mané. Conium maculatum L. — Com. dans toute la région maritime. 184 HERBORISATIONS Hydrocotyle vulgaris L. — Lorient, marais tourbeux près de Talouet; Port-Louis, levées de terre près de la Crozetière et le long du bois de Kerduran; île de Groix, dans un vallon près de Locmaria. Eryngium campestre L. — Commun sur les dunes et sables de la région maritime. Eryngium maritimum L.— Com. et mêlé au pré- cédent ; sur les dunes de Lomener, de Larmor, de Kerne- vel; de la presqu'île de Gâvres; île de Groix à Locmaria. ARALIACÉES. Hedera Helix L. — Com. sur les murs, les arbres, les falaises qu'il tapisse et notamment celles de Port-Lay et Port-Tudy, à l’île de Groix. CORNÉES. Cornus sanguinea L. — Haies autour de Lorient et de Port-Louis. CLASSE IT. — GAMOPÉTALES. ORDRE, I. — Gamopétales périgynes. CAPRIFOLIACÉES. + Sambucus Æbulus L. — Lorient, dans les haies à Ké- riado. Lonicera Periclymenum L. — Com. dans les haies et les bois. A EE de Cd de pin t Det SR D AUTOUR DE LORIENT, ETC. 185 RUBIACÉES. Rubia peregrina L. — Lorient, dans une haie à La Perrière. Galium arenarium Lois. — Très-com., mais exclusi- vement sur les sables marins et les dunes, à Kernevel, Larmor, Lomener et à la presqu'ile de Gàvres. Galium saxatile L. — Com. dans les landes et sur les falaises. Asperula cynanchica L. — Cette plante est essentiel- lement calcicole ; aussi ne l’avons-nous rencontrée, dans la circonscription que nous avons explorée, que sur les dunes qui renferment une suffisante quantité de carbo- nate de chaux. Mais elle ne s’y montre que modifiée, si on la compare à la forme que nous observons en Lorraine sur le calcaire jurassique et sur la dolomie du trias. Sur les dunes, ses tiges sont plus courtes, plus ramassées, plus couchées, avec des fleurs plus nombreuses et plus condensées au sommet des tiges. Sherardia arvensis L. — Com. dans les moissons. VALÉRIANÉES. Centranthus latifolius Dufr. — Plante introduite, mais extrèmement commune sur les murs de jardins à Port- Louis. Valeriana officinalis L. — Prés humides : Lorient, à Merville et à Larmor. Valerianella olitoria Poll. — Com. dans les moissons et sur les murs. Valerianella carinata Lois. — Lorient, moissons à La Perrière. 19* + Lou CAN EP r, 7 Polo OT 220 VO ON DUT ET M OTLN ITR UNIL AE Lu :0 MA Le Sc 213223 LORS ERSERE EE Se LP UC ed dé à sf. 1 + r ? : " 1: nt st er Au 3 pe 186 HERBORISATIONS Valerianella Auricula DC. — Port-Louis, à Locmalo ; presqu'ile de Gàvres. DIPSACÉES. Dipsacus sylvestris Mill. — Lieux incultes : Lorient, à Pen-Mané, Kernevel, Larmor ; Port-Louis, fossés de la ville, la Crozetière; île de Groix. Knautia arvensis Koch. — Champs et landes. Ilatteint rarement, dans la région maritime, 4 à 5 décim., et sou- vent moins. Scabiosa Succisa L. — Prés humides : Lorient, à Merville. SYNANTHÉRÉES. Solidago Virga-aurea L. — Com. dans les landes parmi les ajoncs. Erigeron canadensis L. — Lorient, au port militaire. Plante naturalisée. Aster Tripolium L. — Lieux humides et salés : Port- Louis, au moulin de Strevins ; anciennes salines de la presqu'ile de Gàvres. Bellis perennis L. — La plante de Lorient et de Port- Louis diffère sensiblement de celle de l’intérieur de la France. Les feuilles sont bien plus minces et plus profon- dément crénelées. Ses scapes sont beaucoup plus grêles. Ses calathides plus petites et ses fleurs ligulées plus étroi- tes. Les akènes sont les mêmes que dans le type. Elle est commune sur les pelouses herbeuses. Je l’ai aussi obser- vée sur les dunes de la presqu’ile de Gävres, mais elle s’y modifie bien plus encore : sa souche principale a des racines plus longues, comme on l’observe généralement AUTOUR DE LORIENT, ETC. 487 dans les plantes des dunes ; les rameaux de sa souche sont blancs et non fauves, rapprochés en faisceau et leurs subdivisions portent chacune une rosette de petites feuilles et les calathides qui en naissent sont très-petites. Senecio vulgaris L. — Com.: lieux cultivés, falaises, sommet des murs. — Dans les dunes de la presqu’ile de Gâvres, j'en ai rencontré une forme qui se rapproche beaucoup du S. vulgaris var. siculus Guss. Syn. T. II, p. 471. Senecio sylvaticus L. — Com. : champs et falaises. Senecio Jacobæa L. — Com., bords des routes. Artemisia Absinthium L. — Bords des chemins, à Pen-Mané et à Larmor. Artemisia crithmifolia L.— Sables humides de la pres- qu'ile de Gàvres. Tanacetum vulgare L. — Rare: Lorient, au port militaire. Leucanthemum vulgare Lam. — Com. dans les prai- ries. Leucanthemum Parthenium G. et G. — Remparts de Port-Louis. Chrysanthmeum segetum L. — Moissons : Lorient, à Kéroman, La Perrière, Pen-Mané; Port-Louis, à Locmalo, au Stang, à Locmichelic ; île de Groix. Matricaria Chamomilla L. — Com. dans les mois- Sons. Matricaria inodora L. — Moissons. Matricaria maritima L. — Sables maritimes à Larmor et à la presqu'île de Gâvres. HERBORISATIONS Chamomilla nobilis Godr. — Com. dans les landes, où elle forme de larges tapis. Anthemis arvensis L. — Moissons. _ Diotis candidissima Desf. — Dunes de la presqu'ile de Gâvres. Achillæe Millefolium L. — Com.; lieux incultes. ne Inula crithmoïdes L. — Lieux humides de la pres- qu'ile de Gâvres, dans l'enceinte des anciennes salines. Cupuleria graveclens G. et G. — Locmichelic et pres- qu’ile de Gâvres. Pulicaria vulgeris Gærtn. — £orient, au port mili- ; D taire ; Port-Louis, à la Crozetière, etc. Pulicaria dysenterica Gærtn. — Lorient, au port mi- litaire. Helichrysum Stæœchas DC. — Presqu'ile de Gàvres, dans l’enceinte des anciennes salines. Gnaphalium luteo-album L. — Lieux humides de la LME Ex ,4 A Es presqu'ile de Gâvres. 25 ‘Gnaphalium uliginosum L. — Champs humides ou . ; humectés pendant l’hiver. DS 4 ; 34 Filago germauica L., var. lutescens. — Moissons : 100 Pen-Mané, Locemalo, Gâvres : île de Groix, etc. 1 Filago minima Fries, — Com. dans les moissons. -# 4 Logfa subulata Cass. — Moissons : Kéroman, La Per- #1 rière, Loemalo, etc. 4 : js " 4 * L 1 Calendula arvensis L. — Champs à Pen-Mané et à +1 . Larmor. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 189 Cirsium bulbosum DC. — Landes : ‘Lorient, à La Per- rière; Port-Louis, près du cimetière. Cirsium anglicum Lob. — Prairies humides : Lorient, à la Perrière, Merville, Kéridflo ; Port-Louis, à Locmalo ; Gâvres ; ile de Groix. Carduus tenuiflorus Curt. — Com.; bords des che- mins, murs, lieux incultes. Carduus nutans L. — Lieux incultes : Pen-Mané, Gà- vres, île de Groix. Centeurea nigrescers Willd. — Le type et la var. deci- piens : Port-Louis, au Stang, à Kerduran, Locmichelic, etc. _ Centaurea microptilon Godr.— Lorient, à Karnel, La Perrière ;ePort-Louis, à la Crozetière. Centaurea serotina Bor. — Port-Louis, à Kerduran. Centaurea Cyanus L. — Cultures de trèfle incarnat, à La Perrière, Merville, Kéroman. Centaurea Calcitrapa L. — Port-Louis, Gàvres ; Lar- mor. | | Kentrophyllum lanatum DC.— Port-Louis, sur les gla- cis, Loemalo, Pen-Mané ; ile de Groix. Serratula tinctoria L. — Port-Louis, au bois de Ker- duran. Carlina vulgaris L. — Falaises de l’île de Groix. Leappa minor DC. — Ile de Groix. Arnoseris minima Gærtn. — Com. dans les champs sablonneux. | Thrincia hirta Roth. — Com. sur les pelouses. La ee 490 HERBORISATIONS var. arenaria DC. sur les dunes de la presqu’ile de Gàvres. Scorzonera humilis L. — Prés humides: Lorient, à Villeneuve; Port-Louis, au bois de la Crozetière. Tragopogon porrifolius L. — Assez com. près de Lo- rient, et notamment à Villeneuve, Merville et tranchée du chemin de fer de Brest. Taraxacum erythrospermum Andrez. — ‘Com. sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres. Lactuca saligna L. — Lieux sablonneux à Larmor. Lactuca virosa L. — Décombres et vieux murs: Lo- rient. Sonchus oleraceus L. — Com. dans les cultures. Sonchus asper Vill. — Peu com.: jardins ‘de Port- Louis. Sonchus arvensis L. — Moissons à Gävres et à l’üe de Groix. Sonchus maritimus L. — Marécages salés, à la baie de Kéroman. Crepis taraxacifolia Thuill.— Je l'ai recueilli sur les falaises qni dominent le Port-Tudy à l'ile de Groix. Hieracium umbellatum L. — Ile de Groix, au-dessus des falaises près de Locmaria. LOBÉLIACÉES. Lobelia urens L. — Très-com. dans les landes, au milieu des ajoncs et des bruyères. 1 Ad ONE "ARS EC. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 191 CAMPANULACÉES. Jasione montana L. — Com. dans les landes. Une for- me naine se trouve sur les dunes dela presqu’ile de Gâvres. Phyteuma spicatum L. — Landes: Lorient, sur la route d'Hennebon. Specularia hybrida Alph. DC. — Champs sablonneux à Larmor et à Gâvres. ORDRE II. — Gamopétales hypogynes. ÉRICINÉES. Calluna Erica Salisb. — Landes et bois. On en trouve une var. pubescens dans les landes de Pen-Mané, de Loc- malo et au bois de Kérostin. Erica vagans L. — Com. dans les bois et haies de Kérostin, de la Crozetière et de Kerduran. Il entoure sou- vent le pied des pins maritimes ou croît au milieu des ajoncs. Erica ciliaris L. — Com. dans les landes, au milieu des ajoncs ; falaises de l’île de Groix. Ericatetralix L. — Com. dans les bois de Kérostin, de la Crozetière et de Kerduran. Erica cinerea L.— Com. : landes. PRIMULACÉES. Primula grandiflora Lam. — Prairies et bords des haies : Lorient, à Kériado; ile de Groix, à la falaise de Port-Lay. 192 HERBORISATIONS Glaux maritima L. — Sables marins : Lorient, à Léze- nel; Port-Louis, au moulin de Stervin; presqu'ile de Gâvres. mA Asterolinum stellatum Link et Hoffm. — Dunes de la presqu’ile de Gàvres. Anagallis phœnicea Lam. — Très-com. dans les sa- bles de Larmor et deGâvres. Varie à grandes et à petites fleurs dans les mêmes localités. 14 | Anagallis tenella L. — Tourbières à Talouet, marais 34 de Kerduran ; sables humides à la presqu’ile de Gâvres. ‘3e Centunculus minimus L. — Lieux sablonneux et humi- h. des à Merville près de Lorient. Samolus Valerandi L.— Marais tourbeux à Larmor, ‘403 Talouet, Kerduran et sables humides à la presqu'île de ‘44e Gàvres. :( | GENTIANÉES. Erythræa pulchella Horn.— Dunes de la presqu’ile de vie Gâvres. nr Erythræa Centaurium Pers. — Com.: landes et champs humides. Erythæa maritima Pers. — Presqu'île de Gavres. Gentiana Pneumonanthe L. — Port-Louis, dans les landes au Stang. CONVOLVULACÉES. Convolvulus sepium L. — Haies à Merville près de Lorient. AN AS 0 Or TO RE APE Et TC Lu 7 A JT O LIN GE DANSE | dpt d at + AUTOUR DE LORIENT, ETC. 193 Convolvulus Soldanella L. — Dunes de Kernevel, de Larmor, de Lomener, de la presqu'ile de Gâvres. Convolvulus ervensis L. — Trop com. dans les champs. CUSCUTACÉES. Cuscuta Ulicis Nob. — Fleurs lavées de pourpre, plus rarement entièrement blanches, réunies en gloméru- les globuleux et serrés, placés chacun à l’aisselle d’une bractée ovale acuminée et demi-embrassante. Calice un peu charnu, à cinq lobes ovales-lancéolés, ne dépassant pas le tube de la corolle, à limbe formant une coupe évasée, à tube rétréci par le bas et soudé dans les trois- quarts de sa longueur à l'axe vert ou pédoncule interne de la fleur (1). Corolle campanulée, à lobes lancéolés acuminés et un peu plus longs que le tube; écailles spathulées, plus petites que dans les C. Epthymum L. et Trifolu Bab., moins profondément frangées, conver- gentes au sommet et couvrant la partie supérieure de l'ovaire (2), mais laissant entre elles latéralement cinq petites fenêtres ovales où l'ovaire est à nu ; ces écailles égalent en hauteur la moitié de l’espace qui sépare leur base du point d’où émergent les filets des étamines. (1) Si l’on coupe longitudinalement, à l’état frais, une fleur de Cuscute, on constate que le tube du calice est soudé à un axe vert, épais, qui supporte un disque vert sous-ovarien, et que la partie soudée du calice conserve son aspect et ses caractères anatomiques et forme la continuité du limbe. A l’état sec, la partie soudée du tube calicinal se contracte, se ride de plis saillants longitudinaux et simule un pédicelle. (2) C'est au moment de l’anthèse qu’on observe ce fait; mais, plus tard, Le développement de l'ovaire écarte les écailles de son sommet. 13 PU LS A RE RNA OO TE NE PATES 494 HERBORISATIONS Celles-ci sont saillantes hors du tube de la corolle et les anthères au moment de s’ouvrir sont ovales-orbicu- | laires. Ovaire turbiné, muni au sommet d’un petit ren- flement un peu saillant qui entoure la base des styles; à sa base l'ovaire repose sur un corps charnu, vert, discoïdal un peu épais (1). Graines ovoides, finement chagrinées, longues d’un millimètre et demi. Tiges fili- formes, purpurines, très-longues et très-rameuses, por- tant un grand nombre de glomérules floraux, souvent rapprochés ou contigus. Cette espèce se distingue par une vigueur de végétation remarquable et finit par enve- lopper comme d’un réseau les jeunes pousses des pieds d’Ulex europœus L. et Gall Planch. sur lesquels elle vit en parasite. Or ces arbustes atteignent jusqu’à un mêtre et un mètre et demi de hauteur; je ne l'ai vue, ni à Lo- rient, ni à Port-Louis, ni à Brest, ni à Cherbourg, se répandre sur les végétaux qui croissent autour des pieds d'Ulex qu’elle étreint par ses filaments. Le Cuscuta Epithymum Smith, que je n’ai pas rencon- tré sur les côtes du Morbihan où le Thymus Serpillum L. est très-commun, s’en distingue par ses glomérules flo- raux plus petits, plus làches, généralement pauciflores, très-écartés les uns des autres sur les tiges ; celles-ci s'étendent d’une manière irrégulière et diffuse sur le Ser- polet et plusieurs autres espèces végétales, sans couvrir jamais une grande surface ; il se sépare en outre du Cus- cuta Ulicis par ses fleurs fréquemment à quatre divisions; | par sa corolle à lobes triangulaires assez longuement acuminés ; par ses écailles bien plus grandes, largement (4) Ce corps vert et charnu est la base de l’ovaire, mais au- dessus les parois de celui-ci sont minces et se rompent circu— | lairement à la hase à la maturité du fruit. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 195 orbiculaires, plus profondément frangées, couvrant tout l’ovaire et atteignant la base des filets des étamines; par ses styles stigmatiféres dépassant ordinairement les étami- nes; par son ovaire arrondi au sommet, reposant sur un disque vert mince faisant saillie sur son pourtour; par ses graines plus petites. Le Cuscuta Trifolii Bab. se distingue du Cuscuta Ulicis par son calice à tube plus long, obconique; par sa corolle à lobes étalés horizontalement et même un peu réfléchis ; par son ovaire globuleux déprimé de haut en bas, arrondi au sommet, reposant sur un disque vert un peu épais, mais moins large que lui. Le Cuscuta Trifoli Bab. se sé- pare enfin des deux espèces congénères : 1° par son mode de végétation qui,commençant sur un point, forme bientôt un cercle qui s'agrandit successivement et concentrique- ment de manière à couvrir un espace de un à deux mètres carrés ; 2° par l'odeur de miel três-prononcée qu'exhalent ses fleurs ; 3° par la destruction des plantes (Trèfle et Luzerne) sur lesquelles il vit. BORRAGINÉES. Symphytum officinale L. — Bords des eaux à Ké- riado. Lycopsis arvensis L. — Dunes entre Kernevel et Larmor; champs à l’île de Groix. Myosotis palustris With. — Fossés et lieux humides à Merville, Kériado et marais près le bois de Kerduran. Myosotis versicolor Pers. — Champs sablonneux à Villeneuve et falaise de la Perrière, près de Lorient. Myosotis dubia Arrond. Cat. des plantes du Morbihan, p. 70. — Lorient dans les prés humides de Merville, de D #8 “ *. s © MOT , AU T° Q PRE ANNEE sue vw Vo 1 à 196 HERBORISATIONS :. Keriado, de Larmor, de Pen-Mané et de la presqu'ile de 4 "ar Gâvres. ‘> ART ; à à Myosotis Balbisiana Jord. (M. lutea Balb., non Pers., .$@ nec Lam.) — Lorient dans les champs sablonneux de Karnel, de Kéroman, de Merville. Myosotis hispida Schlecht. — Moissons près de la. baie de Kéroman et à Larmor. Myosotis Lebelii Gren. et Godr. — Lieux un peu :118 humides : Lorient au pied de la falaise de la Perrière et ‘44 au pied des digues des anciennes salines de la presqu’ile de Gàvres. SOLANÉES. Re: Solanum Dulcamera L. — Haies, bords des ruisseaux, ‘r] à Merville et à Kériado. Hyoscyamus niger L. — Com. dans les sables mari- +418 times, à Kernevel, à la presqu’ile de Gàvres ; île de Groix : 1e prè de Locmaria. : “à VERBASCÉES. te Verbsscum Thapsus L. — Lieux incultes : Lorient au 4 Port militaire, à la Perrière, à Kérantrect. E. Verbascum pulverulentum Vill. — Port-Louis, sur D, y à RE les fortifications. : 20 | Verbascum nigrum Vill.— Rare : Larmor. Verbascum virgatum With. — Lieux incultes : Lorient à la Perrière, Kéroman, Kériado; Port-Louis sur les forti- 44 fications, la Crozetière ; Kernevel et Larmor; île de FOR Groix. a 4 di - AUTOUR DE LORIENT, ETC. 197 SCROPHULARINÉES. Scrophularia Scorodonia L. — Bords des haies, fossés: Lorient, à la Perrière, Merville, Kériado, Pen- Mané ; Port-Louis, à Locmalo, Kerduran, etc. Scrophularia nodosa L. — Fossé à Kériado. Scrophularia aquatica L.— Lieux humides, à Kériado et à Larmor. Antirrhinum Orontium L. — Com. dans les moissons. Aatirrhinum majus L. — Sur les murs à Lorient et à Port-Louis. Linaria Elatine Desf. — Com. dans les moissons. Linaria vulgaris Mœnch.— Bords des chemins : Ker- nevel, Port-Louis, Locmalo, Auray. Linaria striato-vulgaris NOb. — Entre la gare d’Auray et cette ville le long d’une haie, entre les parents. Linaria striata DC. — Lorient au port militaire, Kériado, Auray. Linaria Pelisseriana DC. — Dunes de Gâvres. Linaria arenaria DC. — Com. sur les dunes de Lar- mor, de; Lomener, de la presqu’ile de Gâvres. La var. B. saæahhs(L. saxatilis DC. Ic. pl. Gall. rar. p. 5, tab. XIII), sur les rochers des fossés de Port-Louis. Veronica Chamædrys L. — Com. dans les landes. Veronica officinalis L. — Com. dans les landes et les bois. Veronica acinifolia L. — Dunes de la presqu'ile de Gâvres. Sibthorpia europæa L. — Lieux frais et ombragés, sur les sables de Kériado. he" PNA NT LAS D Cotes KG HAT MoN vo UE 1 198 HERBORISATIONS Digitalis purpurea L. — Com. sur les levées en terre qui séparent les propriétés et sur les sables des chemins de fer de Brest et de Nantes. Je ne l'ai pas vu sur les dunes. Euphrasia officinalis L. — Com. dans les landes. Odontites rubra Pers. — Com. dans les moissons. Odontites serotina Rchb. — Com. dans les mois- sons. Trixago apula Stev. — Ile de Groix, sur les falaises de Port-Lay. Euphragia viscosa Benth.— Prairies de Merville près de Lorient ; presqu’ile de Gàvres. Rhinanthus major Ehrh. —— Prairies de Merville. Rhinanthus minor Ehrh. — Prairies à Larmor. Pedicularis sylvatica L. — Dansles landes au milieu des ajoncs. Melampyrum pratense L. — Dans un petit bois près de Merville. OROBANCHÉES. Phelipæa ramosa C. A. Mey. — Sur le chanvre, à Loc- malo, la Crozetière, Locmikaelie, etc. Orobanche Rapum Thuill. — Sur le Sarothamnus scoparius, à Kériado et sur la route d’Hennebon. Orobanche Galii Dub. — Com. sur les racines du Galium arenarium, sur les dunes de Gâvres et de Lar- mor. Orobanche minor Sutt. — Com. sur le Plantago Coro- nopus, le Medicago striata, sur Îles dunes de Gàvres et dans les fossés de Port-Louis. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 199 Orobanche amethystea Thuill. — Sur les Eryngium maritèmum et campestre sur les dunes de Gâvres. LABIÉES. Mentha rotundifolia L. — Ile de Groix, prés Loc- maria. Mentha sativa L. — Même localité. Mentha Pulegium L.— Com.: fossés, lieux humides. Origanum vulgare L. — Landes, sur la route d’Hen- nebon. Thymus Serpillum L. — Com. dans les landes, fossés de Port-Louis. — La var B. angustifolius Pers. sur Îles dunes de la presqu'ile de Gâvres. Thymus Chamædrys Fries. — Landes à l'ile de Groix. | Calamintha menthæfolia Host. — Lorient, au port militaire; glacis de Port-Louis ; Auray. Calamintha Clinopodium Benth. — Haies à Locmi- kaelic. Salvia Verbenaca L. — Com. dans les prairies de la région maritime, où elle remplace le Salvia pratensis L. des prairies de la Lorraine. Lamium amplexicaule L.— forma nana. Glomérules floraux rapprochés au sommet de la tige; celle-ci très- courte ; fleurs très-petites. — Sur les dunes de la pres- qu’ile de Gâvres. Galeopsis dubia Leers. — Je ne l’ai pas vu autour de Lorient, ni dans les environs de Port-Louis, ni à l’île de Groix ; mais je l’ai observé abondamment près de Quim- perlé, toujours à fleurs jaunes. 200 HERBORISATIONS Stachys sylvatica L. — Fossés à Kériado. Stachys arvensis L. — Com. dans les moissons. Brunella vulgaris Mœnch. — Com.; j'en ai vu une for- me à fleurs blanches, près de Locmikaelic. Ajuga reptans L. — Prés humides à Merville, près de Lorient. Teucrium Scorodonia L. — Commun dans les haies ; il n’est pas rare à fleurs roses, près de Port-Louis et à l’île de Groix. VERBÉNACÉES. Verbena officinalis L. — Com. au bord des chemins. PLANTAGINÉES. Plantago major L. — Bords des chemins. Plantago Coronopus L. — Très-com. partout, même sur les dunes. Plantago maritima L. — Dans les marais et prés salés des bords dela mer. Plantago carinata Schrad. — Rochers maritimes à l’île de Groix. Plantago lanceolata L. — Landes et falaises. La var. lanuginosa Koch, sur les dunes de Larmor et dela pres- qu'ile de Gâàvres. Nota. — Le Plantago media L. paraît manquer complé- tement sur les côtes du Morbihan que j'ai visitées. PLUMBAGINÉES. Armeria maritima Willd. — Com. dans les pâturages salés et sur les falaises. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 201 Statice Limonium L. — Prairies salées de la pres- qu’ile de Gâvres et bords de l'étang de Stervins, près de Port-Louis. Statice ovalifolia Poir. — Lieux humides de la pres- qu'ile de Gàvres. Statice lychnidifolia Gir. — Vases salées de la pres- qu'ile de Gâvres et bords de l'étang de Stervins, près de Port-Louis. Statice Dodartii Gir. — Sur les falaises et dans les marais salés de la presqu’ile de Gàvres. CLASSE III. — APÉTALES. ORDRE I. — Apétales mon amentacées. SALSOLACÉES. Atriplex crassifolia C. À. Mey. — Sur les falaises de la presqu’ile de Gâvres. Atriplex littoralis L. — Marais salés à Gâvres; bords de la mer à l’île de Groix. Obione portulacoïdes Moq. — Lieux humides et salés à Larmor et à la presqu’ile de Gâvres. Beta maritima L. — Vases salées et falaises : Lorient, à la Perrière et à la baie de Kéroman ; Larmor; Port- Louis ; île de Groix. Chenopodium ficifolium Sm. — Je l’ai recueilli en 1868, à Auray, le long du chemin qui borde la riviére. Salicornia herbacea L, — Vases salées, com. Salicornia fruticosa L. — Lieux salés à la presqu'ile de Gâvres. Lusstiaai Fe PK ‘4 Ds 7. SN me À Os BR > > Op, ,. À à RE / ".eC IETC B° F2 PT TRE OEIL N PEER RER ER PT RS Er RTS TES PR RE 1 SE TR PE 7 PE CA RS Sn OEUF A Se LÉ San CS 5 202 HERBORISATIONS Suæda maritima Dumort. — Bords de la mer à la baie deKéroman, etc. Salsola Kali L. — Sables maritimes à Larmor et à la presqu'ile de Gàvres. POLYGONÉES. Rumex pulcher L. — Com.: bords des chemins et lieux incultes. Rumex rupestris Le Gall. — Au pied des falaises de Port-Lay, à l’île de Groix. Rumex Acetosella L. — Très-com. dans les lieux sté- riles et sablonneux, mais je ne l’ai pas rencontré sur les dunes. Polygonum maritimum L. — Dunes de la presqu'île de Gâvres et de Larmor. SANTALACÉES. Thesium humifusum DC. — Dunes entre Kernevel et Larmor; presqu'ile de Gàvres. EUPHORPIACÉES. Euphorbia Peplis L. — Dunes de Larmor et de la presqu’ile de Gàvres. Euphorbia Paralies L. — Dunes de Kernevel, de Lar- mor, de Lomener et de la presqu'île de Gâvres. Euphorbia portlandica L. — Dans la région maritime : dunes de Gâvres et de Larmor ; fossés de Port-Louis; île de Groix, au Port-Lay. Euphorbia amygdaloïdes L. — Haies à Kéroman et à Kériado. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 203 URTICÉES. Parietaria diffusa M. et K. — Fortifications de Lorient et de Port-Louis ; murs à Kéroman et à la presqu'île de Gâvres. ORDRE II. — Apétales amentacées. Salix aurita L. — Port-Louis au bois de Kerduran. Salix repens L. — Port-Louis au bois de la Croze- üière. CLASSE IV. — GYMNOSPERMES. GNÉTACÉES. Ephedra distachia L. — Dunes de la presqu'ile de Gàvres. Division I. — MONOCOTYLÉDONES. CLASSE I. -— CORONARIÉES. ORDRE I. — Superovariées. ALISMACÉES. Alisma Plantago L. — Port-Louis, marais de Ker- duran. Alisma ranunculoides L. — Dans une petite tourbière près de Talouet, au bord du chemin qui conduit de là à Pen-Mané. Alisma natans L. — Port-Louis, dans une mare prés de Locmalo. x : Aie A 4 DR té ec re y al p La Fa MEN Me Ge ARE 2 D 7 QU LT. 2 204 HERBORISATIONS JUNCAGINÉES. Triglochin palustre L. — Prés humides : Lorient entre les deux portes et à Merville. Triglochin Barrelieri Lois. — Lieux humides de la presqu’ile de Gàvres. Triglochin maritimum L. — Com. dans les marais saumâtres. LILIACÉES. Scilla autumnalis L. — Dunes de la presqu’ile de Gâvres, de Kernevel et de Larmor; glacis de Port-Louis; falaises de l’ile de Groix. Allium vineale L. — Dunes de Kernevel, de -la pres- qu’île de Gâvres et falaises de l’île de Groix. Endymion nutans Dum. — Très-com. dans les prés et les falaises herbeuses, autour de Lorient. Asphodelus occidentalis Jord. — Landes au milieu des ajoncs ; com. autour de Lorient et de Port-Louis. SMILACÉES. Asperagus maritimus L. — Sur les dunes de la pres- qu'ile de Gâvres. — Je ne pense pas que cette plante soit l'origine! de l’A. officinalis L., ni qu’elle en soit une va- riété ; elle est déjà en fruit alors qu’on mange encore ses turions à Lorient. J’ajounterai qu’au Jardin des plantes de Nancy, où les deux plantes vivent à côté l’une de l’autre, l'A. officinalis y est beaucoup plus tardif que sa congé- nère, et ses fruits, que les oiseaux transportent de nos cultures dans les bois, reproduisent notre plante alimen- taire, mais beaucoup plus grêle. Ur -s AUTOUR DE LORIENT, ETC. 205 Ruscus aculeatus L. — Dans les haies et dans les bois ; Lorient à Kéroman, Kériado, Pen-Mané, Locmiké- lic et presqu'ile de Gàvres. JONCÉES. Juncus acutus « L. — Lieux sablonneux et humides de larégion maritime, à Lomener, Larmor et Gâvres. Juncus maritimus Lam. — Lieux vaseux et salés de la presqu’ile de Gàvres. Juncus Gerardi Lois. — Lieux vaseux maritimes ; Lorient, à la Perrière et à la baie de Kéroman. ORDRE II. — EImferovariées. DIOSCORÉES. Tamus communis L. — Haies ; Lorient à Kériado. IRIDÉES. Trichonema Columnæ Reich. — Pelouses arides, à Plouharmel. Iris Pseudacorus L. — Marais ; Lorient, entre les deux portes, Merville, Kériado, etc. Iris fœtidissima L. — Landes un peu humides : Lo- rient, à Kéroman et Larmor ; ile de Groix à Locmaria. ORCHIDÉES. Spiranthes autumnalis Rich. — Pelouses sèches : Lorient, à Kéroman ; Port-Louis, au Stang. Orchis laxiflora Lam. — Prés humides : com. au- tour de Lorient, à Merville, Kériado, Larmor, etc. Orchis maculata L. — Mômes lieux que le précédent. LE EE SC TE Te SE nd Rs 2 4 ne 2) : à LR PE d'air. 206 HERBORISATIONS CLASSE II. — ATÉLANTHÉES. ORDRE I. — Hygrobiées. | Ruppia maeritima L. — Eaux saumâtres : Lorient, à la baie de Kéroman. Zostera marina L. — Vases saliféres, près de Port- Louis. ORDRE II. — Spadieifiores. Arum italicum Mill. — Haies à Pen-mané. ORDRE III. — Giumneéeg. CYPÉRACÉES.' Cyperus longus L. — Ile de Groix, près de Locmaria. Schœnus nigricans L. — Lieux marécageux, à la presqu’ile de Gàvres. Cladium Mariscus R. Br. — Marais de Kerduran, près de Port-Louis. Eriophorum angustifolium Roth. — Même localité. Scirpus Savii Séb. et Maur. — Ile de Groix, près de Locmaria. Carex arenaria L. — Com. sur les dunes de Kernevel, Larmor, Lomener : presqu'’ile de Gàvres. Carex extensa Good. — Sables humides de la pres- qu'ile de Gâvres. Carex punctata Gaud. — Lieux humides de la pres- qu’ile de Gâvres. GRAMINÉES. Anthoxanthum odoretum L. — Dans les prés autour de Lorient et de Larmor. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 207 Anthoxanthum Puellii Lecoq et Lam. — Très-com. dans les moissons et les lieux sablonneux incultes. Mibora verna P. Beauv. — Com. partout et notamment sur les dunes. Phleum arenarium L. — Com. sur les dunes de la presqu’ile de Gàvres. Alopecurus bulbosus L. — Lorient, prairie humide au bord de la mer à La Perrière. Setaria verticillata P. Beauv. — Port-Louis, dans les cultures. Panicum glabrum Gaud. — Plage de Kernevel et de Gâvres. Cynodon Dactylon Pers. — Très-com. sur les sables maritimes. Spartina stricta Roth. — Lieux vaseux et salés de la baie de Kéroman. Psamma arenaria R. et Sch. — Dunes de la presqu’ile de Gâvres. Agrostis setacea Curt. — Landes à Kéroman, La Per- rière, Pen-Mané, etc. Gastridium lendigerum Gaud. — Dans les champs sa- blonneux, autour de Port-Louis, à Locmalo, le Stang, etc. Polypogon monspeliense Desf. — Sables à Kéroman, Larmor, la presqu'île de Gâvres. Polypogon maritimum Willd. — Lieux humides et maritimes à Larmor et à Gâvres. Aira multiculmis Dumort. — Com. dans les landes et dans les moissons. 1 Ve € Mol à 5 EE ’ è ERA LS PAT de >. ps it re. ei Re Se Se LES ED 208 HERBORISATIONS Aira præcox L. — Com. dans les landes, les pelou- ses sèches, le sommet des murs. Aira uliginosa Weihe. — Port-Louis, marais prés du moulin de Stervins. Trisetum flavescens P. Beauv. — Pelouses sèches à Kaudan, près de Lorient. Koœæhleria albescens DC.— Dunes de la presqu’ile de Gâvres. Glyceria maritima Mert. et Koch. — Marécages mari- times, à Pen-Mané et à la baie de Kéroman. Glyceria distans Wahlenb. — Vases maritimes à la Perrière, à la baie de Kéroman et à la presqu’ile de Gà- vres. Glyceria procumbens Sm. — Vases salées, le long de l’appontement de Lorient, la Perrière, baie de Kéroman; Port-Louis. Poa pratensis L. forma nana. — Dunes de Gâvres ; tiges de un décimêtre de hauteur ; panicule petite et ser- rée; chevelu des racines fin, très-long, abondant. Briza minor L. — Champs sablonneux autour de Port- Louis, à Locmalo, le Stang, la Crozetière ; presqu'ile de Gâvres; île de Groix. Scleropoa loliacea Godr. et Gren. — Dunes de Gàvres et de Larmor. Vulpia pseudomyuros Soy.-Willm. — Com. sur les vieux murs, les falaises et dans les moissons. Vulpia sciuroïdes Gmel. — Landes, falaises, moissons autour de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix. Vulpia myuros Rchb. — Dunes de Gàvres, de Kerne- vel, de Larmor. AUTOUR DE LORIENT, ETC. 209 Vulpia bromoïdes Rchb. — Dunes de la presqu'’ile de Gàvres. Festuca tenuifolia Sibth. — Com. dans les landes et les moissons, autour de Lorient. Festuca duriuscula L. var. glauca. — Prairies mari- times : Lorient, à la Perrière et à Kéroman. Festuca sabulicola L. Duf. — Dunes de Kernevel, de Larmor, de Lomener et de la presqu'ile de Gàvres. Bromus rigidus Roth. — Port-Louis, au pied des murs. Bromus madritensis L. — Sur les murs et le long des chemins, à Port-Louis, presqu'île de Gâvres et île de Groix. Serrafalcus hordeaceus Godr. et Gren. — Dunes de Lomener, de Larmor, de Gâvres. Hordeum maritimum With. — Région maritime, à Port-Louis et à la presqu'ile de Gàvres. Agropyrum junceum P. Beauv. — Dunes de la pres- qu'ile de Gàvres. Agropyrum acutum DC. — Sur les bords de la mer à Larmor et à la presqu'ile de Gâvres. Agropyrum pungens R. et Sch. — Dunes de Larmor. Agropyrum pycnanthum Godr. et Gren. — Dunes de Larmor et de Gàvres. Lolium strictum Pres. -— Moissons autour de Lo- rient. Lolium temulentum L. var.macrochætum Al. Braun.— Assez com. dans les moissons à Lorient, Port-Louis et à la presqu’ile de Gàvres. 14 T4 : HERBORISATIONS AUTOUR DE LORIENT. ne Gaudinia fragilis P. Beauv. — Prairies près de Lorient, ‘0 à Kaudan, La Perrière, Merville, etc. -$ 3 Lepturus cylindricus Trin. — Com. sur les dunes de . Gâvres. Le PLANTES CRYPTOGAMES. 74 DIVISION L. — ACROGÈNES. ; #À ‘21 CLASSE IL. — Filicinmées. 2 4e FOUGÈRES. 4 Polypodium vulgare L. —- Com. au sommet et sur 48 : 4 les flancs des vieux murs, rochers des falaises et quelque- : 4 fois sur le tronc des vieux arbres. 4 Poiystichum Filix-mas Roth. — Com. dans les 7. haies. | 1 Asplenium Filix-fœmina Bernh. — Com. dans les :," 1980 x , nt) mêmes lieux. 1 Asplenium Adianthum-nigrum L. -— Vieux murs à 40 52 32 : , | :4 Kéroman, La Perrière, Merville, Kérantrect, etc. % Blechnum Spicant Roth. — Au pied des levées de 4 terre qui séparent les propriétés: près de Lorient, à Vil- v4 leneuve, Kérantrect, etc. P Pteris aquilina L. — Com. dans les landes et envahit Th même quelquefois les moissons. Je ne l'ai pas rencontré 13 sur les dunes. 4 \ 2 “À 0 ÉLECTROMOTEURS FORMULE GÉNÉRALE DES ACCOUPLEMENTS SÉRIE PAR Mr. Gustave CABANELEAS, Lieutenant de vaisseau, | Soit un nombre quelconque 4, de générateurs électri- : ques quelconques ayant respectivement pour force élec- # tromotrice et résistance intérieure les quantités : 4 b b “8 ! ’ (74 (74 Ua us 1 1 3 . FE ,R;, E,, 11 @) Arts 1h TO E; À (les forces électromotrices portant avec elles leur signe). Supposons ces D, générateurs associés en batterie. 4 Supposons de même une suite quelconque d’associa- Le tions en batterie composées des nombres de générateurs D Ch, : ba, les générateurs de ces divers groupes ayant respectivement pour caractéristiques les quantités : Ds | 1 R;' a Re AE R7 De cie La 2 1e = . : : b b PR Es, Re AA PP ENEANE LR À de D - $ * lt RÉ RAS AE ne. EE NS 7e 212 FORMULE GÉNÉRALE Supposons que ces diverses batteries se fassent suite l’une à l’autre et que la 1"° et la dernière soient liées par la résistance extérieure r, il s’agit de déterminer quel sera l'équilibre électrique de la machine ainsi constituée, c’est- à-dire de trouver la valeur de chacune des imtensités qui animeront chacune des résistances intérieures ou les quantités : b di. de pete EURNE PR À b b a RÉERES AR B : k 5 :b ta 1 AGREE ES A a * et surtout l'intensité I qui animerala résistance extérieure, laquelle intensité sera généralement l’intensité à utiliser, la raison d’être de la machine. L'on connaît les deux premières lois de Kirschoff qui sont si simples à démontrer qu'il est permis de dire que ces lois sont des relations évidentes plus longues à énon- cer clairement qu’à établir. On peut les exprimer ainsi: 4" loi. — La somme algébrique de toutes les intensités qui aboutissent à un point est égale à 0. 2 loi.— Dans tout circuit fermé (dépendant d’une façon quelconque d’un système quelconque), la somme des for- ces électromotrices animant chacune des résistances de ce circuit fermé est égale à la somme des forces électromo- trices qui y sont développées. Par circuit fermé, il faut entendre que toutes les résistances qui forment le circuit se font suite l’une à l’autre avec la condition expresse que les dérivations de résistances ne partent jamais que des extrémités des résistances considérées. La 1° loi nous montre que, dans notre machine, la somme des intensités partielles aboutissant à chacun des ‘2 À Ce du" i dont, els 00 1 2 end pb miel ED re ARE 5 ET + dm (RP) DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 213 points de liaison de nos batteries successives est une constante égale précisément à l’intensité HE. Donc nos groupes en nombre & nous fournissent en tout a équations de la forme D HUHI+ RU 1}: La seconde loi nous montre que, dans un groupe quel- conque, le mi" par exemple, si nous considérons le circuit fermé se composant de deux quelconques des résis- tances intérieures de ce groupe, les résistances d'ordre p et q dans ce groupe, nous aurons Ré nt Ra tn Ent En Or, puisque ce groupe comprend Ün résistances inté- rieures, 11 nous donnera &, — 1 équations de la forme ci-dessus. Appliquant la même loi de la même façon dans chacun des a groupes de la machine, la deuxième loi nous donnera (bi — 1) + (db — 1) + (ds — 0) +... + (ba — D) équa- tions de cette forme ou (b, + b, + bd, + + D) — a équations de cette forme. Enfin, reliant la résistance extérieure r à la machine en considérant un quelconque des circuits fermés qui com- prennent cette résistance r, par exemple le circuit fermé composé de r et la résistance (”) de chacun des gr Due nous aurons l'équation PRO RS RER En e EPA + Rou—=O0O+HEÉ +R +E) +... + Er Résumant, nous voyons que les deux lois nous donnent en totalité [a + (b, + 0, +b, +... 4+0)— a+ 1]équa- 4% ss ST 2: à Fe 214 ’ FORMULE GÉNÉRALE tions toutes dans les conditions d'indépendance parfai- tement convenables pour permettre de déterminer Îles intensités d'équilibre de circulation; or, ces intensités inconnues sont aussi en nombre [(b, + b, + b, + ne, + bd) + 1]. Cette résolution serait simpe, mais longue, et il est possible d’abréger le calcul par l’artifice suivant : Puisque l'intensité d'équilibre de circulation est con- stamment égale à I dans Ja résistance r et à chacun des points de jonction en tension des baîteries successives, nous pouvons considérer toute la machine comme un seul circuit fermé pourvu que nous remplacions l’ensemble des résistances de chaque groupe par une résistance uni- que équivalente. Si nous désignons par pi, ps, Pas... Pas ces résistances uniques tenant lieu successivement de la résistance de l’ensemble des résistances des groupes 1 ARNO RON a, nous aurons Ir + In + In + Los + sos» 0 re D Dee de pd) een en appelant E;, E,, E,, .... E, les forces électromotrices également inconnues qui devraient être développées dans les résistances équivalentes p1, p>, pa... pa, POur que la même intensité { continue à cireuler dans toute la machine. Là . , E E, E CE De cette équation on tire ; 1 — ur Ên-P Press TH pa + Pa ps PRE Pour déterminer les inconnues # et E, considérons un groupe quelconque, le nm bar exemple, les forces élec- tromotrices [144 b U En, A Ea RE | PAGE DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 215 développées par hypothèse dans les résistances inté- rieures | LA ur b ROME RARE sont capables de développer dans chacune de ces rêésis- tances les intensités ’ ’ C4 R à Re R R cd et, puisque les deux extrémités de toutes ces résistances du groupe se rejoignent en deux points, l’ensemble de toutes ces forces électromotrices du groupe possède en réalité une énergie intensitaire représentée par : Nous voyons donc déjà que, Si nous COnnaissiONS pu, nous obtiendrions immédiatement KE; en multipliant la somme ci-dessus par e, C'est-à-dire que E, = cer K', b que 7 25 Poe, Ko R; Ra Pour déterminer , remarquons que, par définition, les résistances du groupe n, L [14 LLL4 Ra , ln >» Ra ge... BR, cs FORMULE GÉNÉRALE leur ensemble entre les deux points communs représente | 2 donc une conductibilité : EEE. \ A 4 1 SU | ! de ja LL44 Ra R," R n Rn c’est dire que la résistance est l'inverse de cette somme, on a donc: PS L | PR met ee | dd À DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 219 Cette derniére formule, appliquée aux piles, est la plus générale qui se trouve dans le formulaire électrique de M. . Latimer Clark ; elle est citée par M. Du Moncel, page 445, 1% volume des applications de lélectricité. Elle deviendrait : | : —— —[E.. Supposons que tous les groupes 4, 2, 3, ....a, se rédui- sent chacun à un seul générateur, la formule générale devient : EEE 27. + E SORTIES formule également donnée par M. Clark, appliquée aux piles. Si E = E, = ...... —E,, cette formule devient W a E TrTr+HR +R + rs. + Ra La formule (4 ) donne donc l'intensité de la machine lors- que tous les générateurs quelconques, d’ailleurs, qui la composent sont réunis en tension. Snpposons que, dans la formule générale, nous fas- sions dans chaque groupe R° — R" — "Ra FORMULE GÉNÉRALE . valeur de F à pour numérateur E,+E" +... +E,"! : E,+E" +... HE (5 N) À CA 7 Pr 0 et elle a pour dénominateur 6 D) RDA MS en RE cette valeur (5) de I donne l'intensité de la machine quand la résistance intérieure est la même pour tous les géné- rateurs d’un même groupe. Supposons, dans la formule générale, E =E"=...=E"?, “14 | le numérateur devient \ ; | enr 1 a % Su + TS 5e 2e b MOTS + a Co “ty RAR, R,! RE URe 3 ci er EN le D'ou A: D re Es LAN ARE 4 Ri R R° \R° ’a à 6N FRE (G x) HR E Ra Ra a ? RC TA 1 ner + FETE + ie + b Ra R.' R a et le dénominateur ) ; fe diet 1 1 1 nf À 1 ÿ RE LU r MP R RÉ ANR PE ON OR R FA R, 1 R s R : 1 LES (6 D) à A À A 0 L. 24e de CMAL LEURS 5 Ra Ra Ra 2 M Léa La eo dv SU à *# Cu. DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 291 la formule donne alors l'intensité de la machine quand la force électro-motrice est la même dans tous les généra- teurs d’un même groupe. Faisons, dans la formule générale, R'— R"—...—R? EE — ... E'; elle devient : (7) 1— CR fa Po AS ; HT LA DC RUN h ne formule donnant l'intensité de la machine si la force élec- tromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes pour tous les générateurs d’un même groupe. Faisons, dans la formule précédente, E = E,=...=%; elle devient : a E (8) mm on à Rp ; 1 R Ra 2 RSI a SRE 2 ? formule donnant l'intensité de la machine lorsque la force électro-motrice est la même dans tous les générateurs de la machine et lorsque la résistance intérieure est la même seulement dans les générateurs d’un même groupe. eue ltreE —E,—:..—E,, faisons R, —R — … = Ra, la même formule devient : (9) I — E; + E: + .…. + FE: b, b, Va formule donnant l'intensité de la machine si la résistance intérieure est la même dans tous les couples de la FORMULE GÉNÉRALE machine, et si la force électromotrice est la même seule- ment dans les générateurs d’un même groupe Faisons à la fois E = B=:.:2= Det Re = … ie Ball VIEN : MOTTE se —— HR RE ESS formule donnant l'intensité de la machine quand la force électromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes dans tous les générateurs de la machine. Faisons de plus à, = b, — .… — ba, la formule précé- dente devient : : 44 a£ TRS (14) L=— A. j Au aR D: b ; 14 formule donnant l'intensité de la machine lorsque la force Fr 4 4 Q pie . » _»e LS pe: électromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes 128 dans tous les générateurs de la machine et que le nombre 1 des générateurs est le même dans tous les groupes. Si dans la dernière formule nous faisons « = 1, elle V4) devient D co) = 4 R 708 NT 4 formule donnant l'intensité de la machine lorsque les b ‘8 générateurs identiques qui la composent sont unis en C1 quantité. | ‘à Si au lieu de faire a — 4, nous faisons 6 — 4, la for- LE ” = + Var + ré Cds £ 5 Sa Log ns ee À pu ne RE à “met à ns | DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. mule devient : a E (43) Neon formule donnant l'intensité de la machine lorsque les d générateurs identiques qui la composent sont unis en tension. Enfin si a — 1 etb —1, la formule se réduit à E (14) qe = PAST formule donnant l'intensité de la machine réduite à un seul générateur. . La discussion de ces 44 équations offre un assez grand intérêt et je me propose de la produire par la suite, parti- culièrement celle relative aux formules 9 et 10, qui, avec le concours des lois de M. Joule, permet de traiter cer- taines applications de l'électricité avec une certitude mathématique. NOTE SUR DES EMPREINTES ATTRIBUABLES A UNE ACTINIE (? PALÆACTIS VETULA) DANS LES SCHISTES CAMBRIENS DES MOITIERS-D'ALLONNE PAR Mr. Gustave DOLELEFUS. Membre correspondant. ENS NON rt On observe, sur le plan de-délit des schistes micacés anciens de plusieurs localités de la Bretagne et du Coten- tin, des traces irrégulières, des empreintes variées, des formes singulières en relief ou en creux, qui appellent l'attention des voyageurs et excitent la sagacité de tous les géologues. Ce sont aussi des gaufrages, des sillons ondulés prolongés, des nodules aplatis, des traînées flex- ueuses où anguleuses, toujours bizarres et répandues sur toutes les surfaces : on est naturellement porté à y voir des traces organiques sans pouvoir spécifier l'être qui les a causées. Nous avons étudié dans les carrières de Carteretet des Moitiers-d’Allonne, comme dans les échan- tillons si bien choisis que notre confrère M. Levieux a bien voulu mettre à notre disposition, et venant des mê- mes localités, ces formes variées, et nous avons cru pou- voir les diviser en trois groupes : PER AMEN EURE 19 UMA ANNE RER) ACTINIES FOSSILES. 225 4° Des traces organiques en très-grand nombre, pro- venant de l’action métamorphique sur une sédimentation variée ; 2° Des trainées que nous avons cru devoir attribuer, à cause de leur longueur et de leur constance, à des pistes de vers marins sur la surface de l’ancien fond; 3° Des formes incontestablement organiques en nom- bre plus restreint, à caractères spéciaux, que nous allons étudier particulièrement dans cette note. Nous ne savons que peu de chose sur l’âge des schistes de Hattainville-les-Moitiers, tout fossile y ayant jusqu’à présent fait défaut. Nous savons seulement qu’ils repo- sent sur le granit au Sud du Cap du Rozel, et que, plon- geant au Midi, ils supportent, après de nombreux acci- dents aux Moitiers-d’Allonne, en stratification discor- dante les grès siluriens à Faune de May et toute la série dévonienne de la Manche. M. Bonissent (4) a attribué au Cambrien les schistes et les phyllades qui nous occupent; il y signale les mêmes empreintes variées, et affirme qu'ils sont azoïques ; mais il attribue le grès silurien de la Chibard, qui est au- dessus, à la zône des schistes à Calymene Tristani, gré- seuse, d'après lui, en ce point (2). Les mêmes trilobites, qui sont pour lui des Calymene Tristani, sont pour nous des Homanolotus : il y a eu là erreur évidente. M. Dalimier, assez bref sur ce point, ne semble pas avoir observé la grande faille qui fait buter, au Nord du Val-Fontaine , les schistes cambriens contre le calcaire (1) Essai Géologique sur Le Département de la Manche, (Mém. Soc. Sc. nat. de Cherbourg, T. IX, p. 13). (2\ Essai Géologique sur le Département de la Manche, (Mém. Soc. Sc. nat. de Cherbourg, T. IX, p. 266). 15 226 ACTINIES FOSSILES. dévonien de Baubigny ; il place les schistes de Hattain- ville à la base du Silurien. Nous adoptons provisoirement la classification de M. Bonissent, et nous disons les couches de Hattainville d'âge cambrien, sans pouvoir cependant l’affirmer positi- vement. Comme composition minéralogique, les schistes des Moitiers et de Carteret subissent bien des variations. Vers le Val, ils forment un plissement remarquable ; ils sont traversés de filons de quartzite et peut-être de feldspath; très-foliacés ils renferment de l’amphibole et passent au micaschiste. Aux Douits, ils renferment un calcaire dur, bleuâtre, sans fossiles, incliné 10° S.-E., et que nous étions disposé à regarder depuis longtemps comme cambrien. À Hattainville même, les schistes, presque horizontaux, sont brunâtres, ferrugineux, terreux ; cer- tains feuillets sont d'argile pure, et d'autres compléte- ment micacés. Des traces inorganiques, semblables à celles des phyl- lades du Cotentin, se rencontrent dans des terrains d’âges très-divers, soit accompagnées de fossiles caractéristiques, soit situées entre des couches qui permettent d’en fixer la date relative avec certitude, comme les schistes à Chon- drites du Terrain Jurassique ou le Flish tertiaire à Fucoïdes de la Suisse, en sorte que leur apparition semble liée à la nature minéralogique des couches argileuses métamorphi- sées, à sédimentation peu homogène, quelle que soit leur ancienneté. Les débris minéralogiques triturés par la mer, et qui ont fourni les matériaux des couches que nous étudions, étaient très-variés suivant les points, cer- tains endroits étant plus argileux, d’autres plus sableux, quelques-uns calcaires, et les flots ont souvent classé ces éléments suivant leur volume et leur nature, certains ACTINIES FOSSILES. LE Y à points étant plus micacés, d’autres ferrugineux, d’autres sableux. L'action métamorphique, s’exerçant sur une masse aussi dissemblable, a produit des effets très-difiérents, des points peu compressibles, sableux, restant en bosse sur la base argileuse qui perdait de son volume en deve- nant moins aqueuse, etc., et de là des plissements, des gaufrages, des fissures, etc., accidents qui se sont soli- difiés et fixés tels que nous les observons. Ces différences de sédimentation, que nous voyons encore sur nos côtes, n'apparaissent que peu dans les terrains ordinaires et normaux; elles s’accusent ets’exagèrent dans les terrains métamorphiques. Quelques traînées, avons-nous dit, sont attribuables à des empreintes du passage d'animaux marins des ancien- nes plages ; leur conservation, du reste, ne doit pas nous étonner, car nous observons, sur certains schistes, les plus minutieux détails admirablement conservés des anciennes Faunes. Ces marques, ou pistes, ont été décri- tes et cataloguées surtout dans les travaux anglais, et on a supposé des genres et des espèces nombreuses d’Anné- lides pour répondre aux sillons variés qu'on a rencon- trés; ce sont les genres dits: Myrianites, Arénicolites, Néréites, Helminthoïdes, etc. Nous croyons que ces attri- butions sont fondées, mais qu’il ne faut en faire l’applica- tion qu'avec une grande réserve. N'ayant pu dessiner, Jors de notre excursion à Carteret, des empreintes suffi- santes, et n'ayant pas rencontré d'exemplaires satisfai- sants dans les échantillons de M. Levieux, nous n’indi- quons affirmativement aucune espèce, et on nous per- mettra de ne pas nous appesantir sur ce sujet. Nous arrivons aux formes actinoïdes étranges que M. Levieux nous signalait dès l’origine comme nettement PRO Tee Ter = 24 + HP CR Er. à TES 298 ACTINIES FOSSILES. organisées et semblables à « des Actinies fossiles ». Assez abondantes en quelques points, les formes actinoïdes sont constantes malgré quelques déformations dues à des écrasements et à des différences de taille. Ce sont des troncs de cône de la grosseur moyenne d’une noix, fixés par leur base, déprimés au centre de la surface supé- rieure, s’isolant de la roche complétement sous le mar- teau, et présentant des surfaces de délimitation de toutes parts, quoiqu’elles soient cependant plus adhérentes vers la base. Il est difficile de croire à un simple nodule; la constance exceptionnelle de la forme, la station verticale normale, la nature de la section minéralogique, nous en éloignent. Il ne saurait s'agir que très-difficilement ici d’un jeu fortuit de la nature; c’est le moule exact d’un estomac d’Actinie, c’est exactement la représentation de ce que nous pouvons nous figurer d’une cavité interne de Zoanthaire Malacoderme. Il est arrivé à chacun, en se promenant dans les ro- chers du rivage, de rencontrer une de ces petites fleurs animales marines, une de ces anémones dont les tentacu- les, richement colorés, rentrent au moindre choc. L’ani- mal contracté ne présente qu’une sorte de demi-sphére, un tronc de cône noir, brunâtre ou coloré, qui, lorsqu'il se contracte davantage, rejette en un jet d’eau une partie duliquide qu’il renferme. C’est à un animal semblable que nous croyons avoir affaire. Etudions-le de plus près, essa- yons de le détacher : sa tunique gluante constitue à la base un pied par lequel l’adhérence aux corps sous-marins est très-grande; il faudra être très-adroit pour ne pas déchi- rer totalement l’animal : n’hésitons pas à le sacrifier, fen- dons la peau : nous découvrons une cavité dans laquelle il reste toujours de l’eau, et dans laquelle flottent, atta- chés aux parois, des organes variés ; au milieu on rencon- Lu ACTINIES FOSSILES. 229 tre une masse assez considérable de sable, de cailloux, de débris inorganiques, de coquillages, etc. La cavité étant à la fois l'estomac et l'intestin, elle doit renfermer les élé- ments de la nourriture de l'animal ; ses parois absorbent, sucent les débris ingurgités et ne les rendent qu'après les avoir longtemps conservés. Nous avons cherché et trouvé des Rissoa en abondance dans les Actinies de Cherbourg; celles d'Arcachon nous ont fourni le Cerithiopsis scaber, etc. Eh bien, dans les moules d’Actinies des schistes de Hattainville, la tunique gluante, garnie d’une couverture argileuse, a formé la surface de délimitation extérieure ; le bol alimentaire interne est resté ; il est apparu différent de la roche encaissante, différent des schistes qui l’entou- rent, chargé de débris calcaires, sableux, alimentaires, etc., classés par ordre, et ayant servi à la nourriture de l'animal. Devant ces faits, peut-il s’agir encore d’une sim- ple coïncidence de forme ? Dans l’état de fossilisation de notre espèce, on com- prendra cependant qu'il n’ait pas été possible d'indiquer auquel des nombreux genres de la grande famille des Actinides (Milne-Edwards et Haine, Hist. nat. des Coral- haires, T. 1) elle peut se rapporter. Les caractères sail- Jlants des espèces vivantes : nombre, ordre, couleur des tentacules, rugosité, porosité, coloration de la surface, ne sont point appréciables. Cependant, par analogie de la forme du pied qui écarte les Cérianthés, par l’état lisse du revêtement argileux superficiel et l'étude des autres caractères, nous avons été conduit à placer notre forme dans la section des Actinies vulgaires, au voisinage du genre Actinia. Mais comme l'habitat, vraisemblablement profond sur une argile sableuse médiocrement solide, a pu être diffé- ACTINIES FOSSILES. rent, comme la dépression annulaire du tronc a pu cor- respondre à une disposition différente de l’appareil géni- tal, nous avons cru devoir, dans l'incertitude où nous sommes, plutôt que d'affirmer que notre espèce si an- cienne appartienne à un genre encore vivant, créer un genre nouveau, le genre PALÆACTIS, en harmonie avec ceux adoptés aujourd’hui, rappelant sa situation géologi- que ancienne et sa parenté avec les autres Actinies. Le nom spécifique, vetula, se rapporte également à la haute … antiquité de nos spécimens, et au nom de notre collègue qui en a fait la découverte, M. Levieux. ? PALÆACTIS, (Nov. Gen.) Les caractères du genre sont provisoirement ceux dé l'espèce unique : ? PALÆACTIS VETULA, G. Dollfus. PI. IF. Fig. 4 à 7. Forme générale. — Tronc conique, subeylindrique, peu élevé ; surface générale limitée par une couche argi- leuse peu épaisse; face supérieure bien limitée, circulaire, déprimée au centre, bords arrondis ; surface inférieure pénétrante, liée au schiste, moins bien limitée, sableuse; une légère dépression arrondie, circulaire, au 2/3 de la hauteur. Paroi schisteuse plus épaisse à la base et au centre de la dépression supérieure. Dimensions. Hauteur : de 9 à 44 "/". Diamètre inférieur : de 20 à 22 »/m: Diamètre supérieur : de 48 à 20 mm. Profondeur dela dépression: de 243 j": Formes particulières. — Exemplaires trés-droits en station normale assez rares; exemplaires les plus abon- dants penchés, un peu inclinés, obliques sur un des côtés. Quelques échantillons étalés, écrasés ou renversés. Eee ’ + - nn . " So ee hr, à D — ie r- M Ad LS RE ee des ECS DEAD Ve Side 8 LP tte +" CR Re ut Pod: ALI PE. EX PE NP ER FO 7e VAN" 4 ‘ N ACTINIES FOSSILES. 231 Section verticale. — Elle montre un mode particulier de groupement des éléments, inverse de celui indiqué par l’ordre de la pesanteur, débris différents de ceux de la roche encaissante. A la base, grains fins de quartz rosé, anguleux, gréseux, peu consistants, et parcelles fines de mica : au-dessus, vers la mi-hauteur, les éléments de- viennent plus gros et plus variés, les débris schisteux apparaissent. Dans la zône supérieure et au contact des bords arrondis, gros éléments polis, usés etc., petits cailloux dans un grès ferrugineux grossier, toujours usés, fusiformes ou cylindroïdes, en phtanite ou calcaire ancien, ayant de 3 à 5 "/" de longueur sur 1/2 à 1 "/" de diamé- . tre, en nombre variable dans chaque échantillon. Les débris organiques sont des fragments spathiques de Crinoïdes, articles ou tigeiles d’ailleurs génériquement indéterminables, à perforation axillaire ou non, à cassure caractéristique, de 0 "/" 75 à 1 "/" 5 de diamètre. La Palæactis n’est pas un type isolé dans la Faune cambrienne; c’est un très-proche parent des Polypiers Zoanthaires Sclérodermes qu'on y rencontre. D’autres ordres de Rayonnés, les Crinoïdes et les Stellérides y apparaissent également. Cet ensemble est accompagné d'animaux inférieurs Spongiaires, et de formes plus élevées, Bryozoaires, Brachiopodes, Annélides, etc. L’Actinie est ici à sa place, au milieu d’une Faune dont les membres se retrouvent partout liés ensemble, et sont parvenus jusqu’à nos jours dans des conditions vraisem- blablement identiques. Aucune objection de possibilité ne pourrait donc êtreélevée de ce côté; on peut arguer qu’au- cune Actinie n’a encore été signalée jusqu’à ce jour à l’état fossile, mais le caractère négatif de cette raison, qui en diminue la portée, disparaîtra prochainement, nous en CR CR AR LE LA er à ACTINIES FOSSILES. sommes persuadé, quand l'attention des recherches des paléontologistes sera dirigée de ce côté ; notre forme ne v restera pas isolée dans la série géologique. Enfin, lapré- sence d'animaux mous, bien constatée, n’est pas nouvelle dans les terrains anciens ; les Graptolites ne sont-ils pas des représentants bien plus faibles, bien plus étranges, bien plus inattendus, des Sertulariens de nos mers ? EXPLICATION DE LA PLANCHE II. . Echantillon vu obliquement, grandeur nat. . Autre échantillon vu de côté, id. . Le même vu en dessus, id. . Autre échantillon un peuécrasé, id. . Section verticale d’un autre échantillon, grandeur nat. . Petits cailloux fusiformes de l’intérieur du même, grandeur nat. . Débris de Crinoïdes de l’intérieur d’un autre échan- tillon, a grandeur nat., @ un peu plus grand. MÉLANGES ZOOLOGIQUES PAR Mr. Henri JOUAN. Capitaine de vaisseau. Les quelques notes que je réunis sous ce titre se rap- portent à diverses communications faites dans les séances des dernières années. J'ai pensé qu'il y aurait peut-être quelque intérêt à rappeler, au moins d’une manière som- maire, ces communications dont la plupart ont trait à l’histoire naturelle locale : ainsi les espèces de poissons signalées ici, que je n'avais pas encore rencontrées, doi- vent s'inscrire à la suite de la liste publiée en 4859 dans le T. VII de nos Mémoires, et des « Additions » insérées l’année dernière dans le T. XVI. D’autres communications, quoique se rapportant à des faits observés dans des régions éloignées, m'ont cepen- dant paru devoir être rappelées également, parce que les questions qui y sont posées me semblent de nature à atti- rer l'attention des naturalistes et à provoquer peut-être d'intéressantes discussions. Décembre 1875. 234 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. BALEINES FRANCHES DES ILES SAINT-PAUL ET AMSTERDAM. Sur le planisphère joint à la notice de M. J. P. Van Beneden sur les Baleines et leur distribution géographi- que (1), l’espace de mer compris entre le Cap de Bonne- Espérance et le sud de l'Australie est laissé en blanc, non parce qu’il n’y a pas de baleines franches dans cette éten- due, mais parce que le savant professeur de Louvain n’en connaît pas l’espêce. « Si nous osions, dit-il, émettre un » avis à priori, nous dirions que la baleine que l’on prend » depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu’en Australie, » doit être nouvelle pour la science ». De même que le Nord-Kaper, Balæna biscayensis Eschr. est (ou était, car elle est à peu prés détruite de nos jours) l'espèce de la zône tempérée dans l’Atlantique Nord, la Balæna austra- lis Desm. l'espèce fempérée de l’Atlantique Sud, la Balæ- na antipodum celle du Sud du Pacifique, la Balæna Aleou- tensis Van-Beneden celle du Pacifique Nord , la baleine pêchée entre le cap de Bonne-Espérance et le sud de l'Australie serait « l’espêce tempérée de cet Atlantique » perdu dont la mer des Indes est un restant » (2). Cette baleine est-elle l’espèce Bal. emarginata, Gray, établie sur trois fanons, ou la Bal. australiensis du même auteur, laquelle était d’abord le Macleayius australiensis, espèce créée par Gray d’après la photographie d’une région cer- vicale conservée au musée de Sydney ? Est-ce tout simple- ment la Bal. australis, Desm., la même que celle qui habite la zône tempérée dans l’Atlantique Sud? Les pêcheurs (1) Bulletin de l'Acad. Roy. de Belgique, 2e série, t. XXVI, n° 7, 1867. (2) Van Beneden, loc. cit. 2» 7 à CTI (Ve 4 ‘ LD MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 239 taine d'années, dans la traversée du Cap à la N.-Zélande, ne lui donnaient pas de nom particulier : ils l’appelaient | black whale comme les autres. Dans l'incertitude, M. Van | Beneden a préféré attendre et ne rien marquer sur sa carte qui « ne donne, dit-il, que la distribution géo graphi- » que des baleines franches bien connues ». D’après lui et d’autres naturalistes, aucun musée ne possédait de débris de cette espèce au moment de la publication de sa notice (1867), ce qui ne laisse pas que d’être assez éton- nant, quand on considère la richesse de ces parages à une autre époque. Les baleiniers les regardent comme ruinés aujourd’hui. Cependant, d’après la description que donne M. Tinot, capitaine au long cours, des îles St-Paul et Amsterdam, les baleines franches auraient, à une époque plus récente, fréquenté ces îles situées sous le 39° parallèle austral, à mi-chemin entre le Cap de Bonne-Espérance et l’Austra- lie. « Un baleinier, il y a peu de temps, dit-il (4), y laissa » deux pirogues armées pour chasser la baleine pendant » qu'il allait parcourir la côte N.-0. dela Nouvelle-Hollan- » de : à son retour, il trouva 600 barils d'huile prêts à » être embarqués... La baleine franche se montre aux » alentours de S'-Paul et Amsterdam vers la fin du mois » de mai; elle y demeure jusqu’au commencement d’oc- » tobre. Elle y est tellement abondante pendant cette épo- » que que c’est à ne pas croire ce que l’on pourrait en » dire». Pour ma part, dans une traversée du Cap à la N.-Calé- donée, je n'ai rencontré qu'une baleine franche — et en- core je n’oserais pas trop affirmer que c’en était une, — qui en faisaient d’abondantes captures, il y aune quaran- | : (1) Nouvelles Annales de la marine, T. X, 2e semestre, 1853. poto TI di CE La a 2306 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. le 8 juin 1860, à environ 2690 lieues dans l’0.-S.-0. de la Terre de Van-Diemen. La mission française envoyée à l’ile S'-Paul à la fin de 1874, pour l'observation du passage de Vénus, y a trouvé de nombreux débris, provenant de baleines dépécées peut- être par les pêcheurs dont parle M.Tinot, car, à juger par l'état déjà avancé de dégradation d’une vertébre que j'ai pu me procurer sur le navire de l’Etat la Dives (4), à son retour à Cherbourg au mois d’avril dernier, ces osse- ments avaient dû rester assez longtemps exposés aux intempéries. J’adressai des photographies de cette verté- bre, avec l'indication de ses principales dimensions, à MM. P.J. Van Beneden et P. Gervais, à Paris. Le premier re- connut une vertèbre dorsale du milieu de baleine fran- che, mais, pour se prononcer avec certitude sur l'espèce, il aurait fallu comparer la pièce à l’australis et à l’antipo- dum; sur le Simple examen des photographies, il était tout disposé à croire qu'elle appartenait à l'espèce nouvelle cherchée. M. P. Gervais, sur l'invitation duquel j’envoyai ma vertèbre au Muséum d’Hist. Nat., m'écrivait à la même date (39 avril 1875) qu’elle provenait de la même espèce que deux vertèbres rapportées par M. Velain, naturaliste attaché à la mission de S'-Paul, qu'ils avaient examinées ensemble, espèce qui serait voisine de Bal. australis et de Bal. antipodum, se rapprochant davantage de la pre- mière (2). Il faut espérer que parmi les débris recueillis à S'-Paul, possédés aujourd’hui par le Muséum, 1l s’en trouvera d’as- sez caractéristiques pour trancher la question : comme on le voit, jusqu’à présent M. Van Beneden semble avoir été (1) Ce navire avait conduit la mission à l’île St-Paul. (2) Comptes-rendus de l’Acad. des Sc., T. LXXX, p. 1002. Dé MÉLANGES ZOOLOGIQUES, 237 bien inspiré en supposant une baleine franche particulière dans le Sud de l'Océan indien. OISEAUX. Le 10 juillet, on apporta à Cherbourg un grand Vau- tour fauve mâle qui avait été tué dans les falaises de Jo- bourg. D'où pouvait-il venir? Ses intestins contenaient des débris d'agneau tout frais. En février 1875, notre collègue M. Levieux me fit voir les ailes d’un gros oiseau qui avait éte tué aux Moitiers- d’Allonne. Le gésier très-développé était plein de feuilles vertes avec quelques bourgeons de ronces. D’après la description du bec et des pieds, et l’examen des ailes, cet oiseau devait être un Tetras, ou une Gélinotte de la région Pyrénéenne ; dans tous les cas, c’était une espèce étran- gère au pays. Un individu semblable avait été tué à Biville à la même époque. Dans le courant de février 1875, un très-bel exemplaire mâle du Grand Harle (Mergus merganser, L.), a paru sur le marché. Ce bel oiseau, des contrées du Nord, se mon- tre quelquefois dans notre pays en hiver, mais beaucoup plus rarement que le Harle couronné (Mergatus serrator, L.), connu chez nous sous le nom de Canard bec-scie, et que le Harle piette (Mergus albellus, L.). POISSONS. Capros aper, Lacép. Le 9 octobre 1874, je remarquai sur le marché de Cherbourg une assez grande quantité de petits poissons que j'y voyais pour la première fois, et queles marchandes offraient comme de jeunes Poissons S'-Pierre (Zeus faber, : d'td nÉe + + , VER A À RÉ SE ae Re SE ES VER ee AN PP DE Re EP à + PAT ET} LENS T A te , LEA SE CPE, PTS L2 PTT D ENT EE. MS Me 4 4 JEU - 238 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. L.). Ils avaient en effet des rapports de forme avec cette espèce, mais leur couleur rose et d’autres caractères les en éloignaient à la première vue. Ces poissons appartenaient à l’espêce Capros aper, Lacép. (Zeus aper, L.), vulgairement Sanglhers en Pro- vence, l'unique espèce connue du genre Capros, formé par Lacépède aux dépens du genre Zeus. Selon Cuvier et Va- lenciennes (Hist. générale des Poissons, T. X.), cette es- pèce serait peu abondante, quoique répandue dans toute la Méditerrannée dont elle sortirait quelquefois, mais très- rarement. Ces deux auteurs ne citent que deux exemples de la rencontre de ces poissons dans l'Océan Atlantique, une fois également au mois d'octobre (1833). Les San- gliers restent de petite taille: il est rare qu’on en voie ayant de15 à 18 centimètres de longueur; les plus grands, parmi ceux qui étaient au marché, ne dépassaient pas (09. Ph. H. Gosse, dans son Manual of Marine Zoology for the British Isles, 1856, signale cette espèce sans aucun commentaire. M. Eug. Lemarié (Poëssons des départements de la Charente, de la Charente-Inférieure, etc. Mém. de la Soc. de Statist., Sc. et Arts des Deux-Sèvres, 1866), la cite comme très-rare, remontant accidentellement, au printemps, de la Méditerranée sur les côtes de la Sain- tonge. Quelques jours après, je retrouvai encore quelques individus au marché. Le 10 mars 1875, on en apporta un grand nombre, pris par un des grands bâteaux qui pêchent au large, et depuis lors l’espèce a paru assez sou- vent sur le marché, représentée quelquefois par des lots comprenant peut-être plus de 300 individus, notamment en octobre et en novembre 1875, ce qui porterait à croire qu’elle ne se montre pas dans nos parages aussi rare- ment,'et en aussi petit nombre qu’on l’a dit. MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 239 Monochirus variegatus, Thomps. Ce Pleuronecte ressemble à la Sole commune, mais il est un peu plus ovale et plus épais. La forme de la tête est aussi différente, la bouche est petite et tordue. Le côté sombre est brun rougeâtre avec de nombreuses taches noires irrégulières, qui s'étendent sur la dorsale et la ven- trale. Les pectorales sont très-petites, surtout celle du côté non coloré qui est à peine visible. Les plus grands individus n’atteignent guère que 0" 25 de longueur. Cette espèce, assez commune en Angleterre, parait très-rarement sur notre marché : cela vient-il de ce qu'elle habite à de plus grande profondeurs que la Sole ordinaire ? Je n’en ai vu qu'un seul exemplaire, en dé- cembre 1874. Echinorhinus spinosus, Bp. Dans le courant du mois de novembre dernier, on à promené par les rues de Cherbourg un grand Squale ap- porté par une barque de Grandcamp qui l'avait pris à la côte d'Angleterre, près de Torbay. Les capteurs, pas plus que les pêcheurs et les marchandes de Cherbourg, ne con- naissaient ce poisson. Il appartient à l’ordre des Plagiostomes, à la famille des Scymnidés, au genre Echinorhinus établi par Blainville, et, à n’en pas douter, à l'espèce Echinorhinus spinosus, Bp. Gosse le signale sous ce nom, et sous le nom vul- gaire de Spenous Shark, Requin épineux, dans son « Ma- nual of Marine Zoology for the Brishsh Isles, 1856. » Bonnaterre et Lacépède l’enregistrent sous le nom de Squale bouclé(Sq.sbrucus, Bonn., Sq. pinosus, L., Scym- nus Spinosus, Risso), et répétent la description donnée, en 1780, par Broussonnet sur un exemplaire conservé au Cabinet du Roi. D. L { La y 4 # É 4 2e É ue Sida PE - MPa "+ _. F MÈRE TT Le SORA AT ee EE CR PT a A 240 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. MM. Jose Vicente Barboza Du Bocage et Félix de Brito Capello, dans leurs Apontamentos para a Ichtyologia de Portugal, Lisbonne 1866, citent ce Squale comme n’étan] pas très-rare, et bien connu des pêcheurs de la côte por- tugaise sous le nom de peixe prego (poisson-clou). Ils établissent ainsi sa synonymie : Echinorhinus spinosus, Bp., Faun. Llal.; Mull. et Henle, Plagiost.; Gray, Cat. Chondropt. Brit. Mus.; A. Du- méril. Squalus spinosus, L. Pez clavo, D. Anton. Machado, Cat. pez. de Cadiz. ? Sq. spinaæ, Peixe prego, Vandelli. Teinte générale noirâtre-violacé ; la peau lisse, garnie de tubercules pointus à base circulaire et aplatie ; dorsa- les sans aiguillons, la première très en arrière ; museau large et arrondi. Le Muséum de Lisbonne possède un individu long de 4%75, mais les deux auteurs cités disent en avoir vu de beaucoup plus grands. Celui qui a été montré à Cher- bourg mesurait 2"30. Il est à remarquer que l’Echinorhinus spinosus est le deuxième Squale des côtes de Portugal que l’on ait vu depuis deux ans sur notre marché où l’on a apporté, le 27 juillet 4874, un jeune individu de l'espèce Oxyrhuna gomphodon, Mull. et Henle, Annequin des pêcheurs por- tugais. (1) Trigla lyra, L. Notre marché offre tous les jours à la consommation un grand nombre de Grondins des espèces Trigla lineata, (1) Voir le T. XVIII des Mém. de la Soc. des Sc. nat. de Cher- bourg, p. 359. MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 241 T. gqurnardus, T. hirundo, ete. Je n’ai vu le Trigla lyra, L. représenté qu’une seule fois, par un seul individu, au mois de juin 4875. Les marchands ne connaissaient pas cette espèce. D’après M. Eug. Lemarié ( Poissons des départ. de la Charente, de la Charente-Inférieure, etce.), le Trigla lyra serait très-rare sur les côtes de la Saintonge et de l’Aunis où on le pêcherait quelquefois au printemps, venant des mers chaudes. Lepadogaster Cornubiensis, Flam. Dans une excursion à l'Ile Pelée au mois de mai 1875, J'ai trouvé dans les mares, et blottis sous les pierres, un assez grand nombre de poissons appartenant au genre Lepadogaster, dont les espèces sont encore mal détermi- nées, mal décrites. L'Ile Pelée me semble être une station favorite pour ces petits poissons ; du moins ils paraissent y être beaucoup plus communs que sur d’autres points rocailleux de notre littoral : je n’en avais jamais rencon- tré, et le seul individu que j’eusse vu, conservé dans l’al- cool, provenait de l'Ile Pelée. L'espèce me paraît être le L. Cornubiensis, Flam. CAS DE COMMENSALISME ANIMAL. Le 26 octobre 1871, je me trouvais dans la mer d’'Oman à 180 lieues environ dans l'Ouest des Iles Laquedives. La mer était calme ; le navire passait au milieu d’une grande quantité de Méduses qui étaient pour la plupart, sinon toutes, escortées par plusieurs petits poissons tournant constamment autour d'elles. On réussit à prendre, dans un filet, un de ces poissons, du genre Ostracion, dont voici la description sommaire : Longueur du bout du museau à la naissance de la cau- 16 gS CR A 2 | 249 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. dale 0035. Le corps triangulaire. Les yeux trés-saillants; au-dessus de chaque œil, deux aiguillons courts, acérés, dirigés enarrière. Sur l’arête du dos, qui est très-bombée, on remarque deux aiguillons pareils. Un troisième, moins acéré, couché en arrière, se trouve à mi-distance entre la dorsale et la caudale. De chaque côté, quatre aiguillons dirigés en arrière sur l’arête qui sépare le ventre des flancs. La dorsale est très-petite, placée en arrière ; la caudale arrondie. La teinte générale de ce poisson est terne ; le ventre est blanc, les flancs brunâtres avec des hexagones à peu prés réguliers. Cette association des Méduses et de ces petits Ostra- cions ne serait-elle pas un cas de commensalisme dans le Règne Animal, à ajouter à ceux que signale M. P. J. Van Beneden ? (1). MORTALITÉ SUR LES POISSONS A LA COTE DE MALABAR. Des circonstances de service m'ont conduit deux fois, en 4870 et en 1871, à Mahé sur la côte de Malabar où les traités de 1815 nous ont laissé un petit établissement. La première fois, à la fin de novembre, la mousson du Nord- Est était bien établie; le temps était magnifique’; de jolies brises de terre et de mer, se succédant alternativement la nuit et le jour, rendaient la température très-suppor- table. Cette côte est excessivement poissonneuse. La pêche, la salaison et la dessication du poisson, constituent la (1) Bulletin de l’Acad. Roy. de Belgique, 2e Série, T. XXVIIHI, n° 12, 1869. — Revue des Cours Scientifiques, n° du & février 1870. -LETE MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 243 principale industrie des habitants de Mahé, de sorte que, sur certains points du rivage, l’odorat est assez pénible- ment affecté ; mais, à cette époque-là, ce n’était rien en comparaison de ce que nous éprouvàmes à notre second séjour l’année suivante, à la fin d'octobre et dans les pre- miers jours de novembre. Une horrible et affadissante odeur de poisson pourri, soulevant le cœur, nous pour- suivait partout et nous forçait, pendant la nuit, à fermer portes et fenêtres, malgré une chaleur accablante. La mousson du Nord-Est n’était pas encore faite ; le temps était lourd, étouffant. Il pleuvait abondamment toutes les après-midi, et le plus souvent, le soir, il y avait un fort orage. L'eau de mer, grasse et huileuse, pleine de matiè- res animales en décomposition, devenait infecte au bout de quelque temps de séjour dans les seaux : il fallait renoncer à laver les ponts du navire. Partout on voyait flotter des poissons morts; le rivage en était bordé, surtout de grandes Murënes dont quelques unes avaient près de deux mèêtres de long. Pendant la nuit la mer était très- phosphorescente, et il est à présumer que cet effet n’était pas dû seulement à de petits animaux lumineux, mais encore à la présence des matières animales décomposées. Dans le calme de la nuit, le passage rapide des poissons se marquait en traits de feu, et on pouvait suivre long- temps les ondulations des Serpents d’eau extrêmement nombreux. Dans le trajet du navire à terre, nos embarca- tions rencontraient toujours de ces Hydrophis, nageant paresseusement à la surface de l’eau et dressant parfois leur tête au-dessus. L'un d’eux poussa la familiarité jusqu’à s’enrouler autour d’un des avirons de la balei- nière, mais on ne put le prendre, d'autant plus que cette capture exigeait quelques précautions, la morsure de ces 244 MÉLANGES ZOOLOGIQUES. serpents aquatiques étant, avec raison, réputée dan- gereuse (1). Cette mortalitè parmi les poissons se reproduit tous les ans à la fin de la mousson du Sud-Ouest, etmême, paraît- il, plus souvent. Doit-on l’attribuer au volume d’eau douce apporté par la rivière de Mahé, gonflée par des pluies torrentielles ? Personne n’a pu m'en dire la cause. Le D" A. Chanot, qui a séjourné longtemps dans le pays, ne l'explique pas da- vantage. « Plusienrs fois, dit-il (2), j'ai remarqué un fait » que l’on m'a dit se produire indifféremment pendant les » deux moussons : à certains jours, l’eau de la mer près » de l'embouchure, et l’eau de la rivière jusqu’à une » grande distance dans l’intérieur des terres, se présen- » tent troublées comme par un sable boueux, et alors » une quantité extraordinaire de poisson vient se débat- » tre à la surface et mourir asphyxiée. Les indigènes ne » craignent nullement de faire usage de ce poisson qui, » se débattant ainsi contre la mort, peut être facilement » pris en trés-grande abondance. Je ne m'explique pas » ce qui peut produire ainsi la mort d’une si grande quan- » tité de poisson, car l’eau‘plus ou moins troublée nesuf- » fit pas pour rendre compte de ce fait, vu que les » violents courants qui existent à l'embouchure de la » rivière, etla barre, quelquefois si mauvaise, que forme » la mer à cette embouchure parsemée de rochers, déter- » minent souvent une altération profonde de la limpidité (1) Dans certains parages, ils semblent perdre cette funeste propriété ; ainsi le Platurus fasciatus, qui la possède au plus haut degré dans les merde la Malaisie, ne l’a pas à la Nou- velle-Calédonie où il est très-commun. (2) Notes sur Mahé (Inde française), par le Dr Chanot. Archi- ves de la Médecine navale, juillet 1872. Y Y » » » » » » » Y » » NCA MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 245 de l’eau sans que le poisson paraisse en souffrir. Je ne vois, dans cette particularité accidentelle, rien de ce qui ressemble à ce que l’on dit être pratiqué, en cer- tains points, au moyen de la Coque du Levant (drupes desséchés du Cocculus menispermum, l’arbuste sarmen- teux du Malabar et des Moluques), pour obtenir des pêches abondantes et faciles ; il m’a été assuré que, par- fois, on emploie, à quelques milles de l'embouchure dans l’intérieur sur la rivière de Mahé, une espèce de graine (j'ignore si c’est la Coque du Levant), pour agir par enivrement sur le poisson, et le prendre aisément en grande quantité. » QUELQUES OBSERVATIONS FAITES A DORD DE LA LOIRE PENDANT UN VOYAGE EN NOUVELLE-CALÉDONIE PAR Mr. A. MOTTEZ, Capitaine de vaisseau. — RL RNER DONS Le déplacement normal de la Loire est de 4000 ton- neaux. Étant à la cape le 2 août 1874, le vaisseau recevait la mer droit par le travers. Il ne tanguait pas et roulait peu. La mer était très-douce. Les lames avaient 8 métres au moment de l’observation. Âu centre de la batterie basse, je suspendis un poids de 40 kilos à un dynamomètre. L’aiguille du dynamomètre oscillait sans cesse. Quand le” vaisseau était sur le sommet de la lame, elle marquait 8 kilos ; quand le vaisseau était dans le creux de la lame, elle marquait 42 kilos. Puisque pendant une des phases du phénomène le poids de 10 kilos ne pressait sur le ressort de l'instrument qu'avec une force de 8 kilos, il fallait tirer la conclusion que le vaisseau ne pressait l’eau TR FAITES A BORD DE LA LOIRE. 247 qu'avec une force représentée par les 8/10 de son poids. Le poids du navire entrant comme facteur dans l’expres- sion de la stabilité, la stabilité du vaisseau n’était que les 8/10 de la stabilité calculée. La mer était longue et douce. Je ne crois pas me trom- per en disant que, dans une mer courte et aussi haute, l'écart entre la stabilité calculée et la stabilité réelle eût été doublé. Quand la houle venait de l'arrière, je mettais à la traine un faubert sur une longue ligne de pêche que je fixais à un dynamomètre. Quand le faubert était-sur le sommet de la lame, la ligne prenait du mou. Quand il était dans le creux, elle devenait très-raide. Sur le dynamométre, je lisais les différentes tensions de la ligne. Sur le sommet, le courant alternatif de la houle marchait dans le même sens que le vaisseau; dans le creux, il marchait en sens inverse. Par suite, en appelant V la vitesse du vaisseau et V’ celle du courant alternatif, le faubert était dans un courant égal à V + V'dans le creux, et dans un courant égal à V — V'sur le sommet. Comme les résistances dans l’eau d’un même corps sont proportionnelles aux carrés des vitesses et que ces résistances m'étaient données par les deux forces P et P' que je lisais sur le dynamomètre, je pouvais poser P=K(V + V Yet P—K(V— V'}ÿ. D'où en éliminant K, je trouverais V = V es Pendant le cours de la campagne, j'ai pu observer les courants suivants : MÉRAGMEMMÈINES: 7 24e 3 nœuds. RS UE id a LU 3:3 115 AMEN AE 1e ARR PE n 4.8 1e BARS NL ET EPS ER Det A 7.0 PAST RIT PENSER MI TN BRUT Po NOT Me SET TI he * 4 C ? EPS 248 QUELQUES OBSERVATIONS Tenant la ligne à la main je suivais le faubert des yeux. Je voyais quel point de la houle le faubert occupait quand la tension de la ligne était la plus grande ou la plus petite. Ce n’était pas en B que la résistance du faubert était la plus grande, mais bien en B, point situé au vent de B de 1/6 environ de À B. Il en était de même pour le point A. Le point où le faubert résistait le moins était en A’. Je ne me suis pas expliqué ce fait, mais je l’ai constaté et j'ai mis d'autant plus de soin en répé- tant cette expérience que j’arrivais à un résultat inexplica- ble pour moi. Quand on est dans le rayon d'action d’un ouragan, entre les tropiques, on sait toujours trouver le centre du météore. Il est dans une direction perpendiculaire à celle du vent. Sa distance au navire est en raison inverse de la baisse barométrique. En suivant cette règle on peut con- struire la trajectoire du météore. Par une latitude plus éle- vée cette construction ne réussit pas. Sous les tropiques, la force du vent est proportionnelle à la baisse baromé- trique. Plus loin de l’équateur il n’en est plus ainsi. Cependant, par beaucoup de points, certains coups de vent que l’on reçoit par des latitudes élevées ressemblent trop aux ouragans des tropiques pour n’être pas comme eux des vents tournants. Un officier de la marine militaire a émis cette opinion : « Quand le baromètre baisse beaucoup, il y a mouve- ment tournant. Mais le direction du vent et sa vitesse sont la résultante du mouvement tournant et du mouvement +, = FAITES A BORD DE LA LOIRE. 249 de translation. Au fur et à mesure que le météore se manifeste plus loin de l'équateur, la vitesse du mouvement tournant diminue et celle du mouvement de translation augmente. La direction du mouvement de translation paraît être la continuation de la branche polaire des oura- gans des tropiques, à moins que, par leur présence, des terres ne modifient la marche naturelle du météore. La composante du vent due au mouvement de rotation est proportionnelle à la baisse barométrique ; la composante due à la translation du météore est la même dans toute l'étendue du météore. » Pendant le voyage de la Loire, j'ai vérifié cinq fois l'exactitude de cette hypothèse. Les deux premières fois, je n'ai fait que vérifier, après le coup de vent, que tout s'était passé suivant l'hypothèse. Mais, à partir de ce moment, j'ai admis l’exactitude de l’hypothèse et je m’en suis servi pour prévoir le temps. Je n’ai pas été trompé une seule fois ; j'ai toujours su, une heure à l'avance, ce qu'allait devenir le temps. Il suffit de connaître la direc- tion du mouvement de translation pour être suffisamment renseigné sur la manœuvre à faire. En effet, le vent que l'on ressent étant la résultante de deux composantes, si l’on connaît la direction de celle qui est constante, les variations du vent font connaître les variations de l’autre composante. Par suite, on suit le météore dans sa marche. On voit où il doit passer par rapport au navire. On sait exactement le temps que l’on va avoir. Tous les traités de navigation disent qu’il faut prendre les distances lunaires de 90 degrés de préférence aux TL, ht LEA * LÉ mL Pl Te Pl 2 RTS LCL d PAS 10 250 QUELQUES OBSERVATIONS autres. Pendant le voyage de la Loire, j'ai été amené, faute d’autres, à prendre, pour attérir, des distances de 41 degrés à Vénus. J’ai obtenu un très-bon résultat. Ce qui m’a frappé dans cette observation, c’est la facilité avec laquelle on prend de bons contacts. Plus tard, quand l'occasion s’en est présentée, j'ai comparé les résultats de petites distances à ceux des distances de 80 degrés. Les petites distances sont meilleures. Des distances de 9 degrés à Jupiter m'ont donné d'excellents résultats. Selon moi, c’est à tort que la Connaissance des temps ne donne pas les petites distances, car cela fait croire aux navigateurs qu’elles ne sont pas bonnes. Elles doivent, en effet, varier moins si la lune ne passe pas très-près de l'étoile ; mais l'exactitude des contacts est tellement plus grande que cela compense, et au-delà, la moindre variation de la dis- tance. Coke) &. EXCURSION LICHÉNOLOGIQUE L'ILE D'YEU, SUR LA COTE DE LA VENDÉE PAR Mir. HE.-A. WEDDELX, de l'institut, Membre correspondant de la Société. ER A La région maritime de la Normandie et de la Bretagne, envisagée au point de vue de sa flore lichénique, contraste d’une manière frappante avec celle de l’Aunis, de la Sain- tonge et de la Gascogne. Autant la première est riche en Lichens saxicoles, autant la seconde est pauvre sous le même rapport. La raison de cette différence est facile à donner. Au sud de l’embouchure de la Sévre, les rivages de l’Océan sont complètement dépourvus de rochers, ou n’en présentent qu'un très-petit nombre qui puissent servir de substratum aux plantes dont il s’agit. Les côtes de la Normandie et de la Bretagne, au contraire, héris- sées de roches primitives, offrent abondamment les con- ditions nécessaires à leur développement complet. Grâce aux recherches persévérantes des Delise, des Lenormand, des De Brébisson, des Le Jolis, le littoral normand nous a livré déjà une grande partie de ses ri- chesses. Les Lichens de la Bretagne ont été moins étudiés, mais les collections que j'ai eu occasion d'examiner, de divers points de la côte, démontrent que cette région, tout en étant moins riche que celle qui la continue vers le 252 LICHENS Nord, a néanmoins avec elle les plus grands rap- ports. Quant au littoral de la Vendée, ou si l’on veut, la portion de côte occidentale comprise entre les embou- chures de la Loire et de la Sèvre, elle n'avait pas encore été explorée, que je sache, à ce point de vue. Il était néanmoins présumable, par suite de la grande analogie de leur constitution géologique, que bon nombre de Lichens observés dans les départements situés plus au Nord, se présenteraient également dans celui-ci.C’est pour m'en assurer que j'ai dirigé, au printemps dernier, mes pas de ce côté, et les renseignements divers (1) que j'avais réunis m’ayant convaincu qu'aucun point ne pourrait m'offrir un champ plus favorable à mes recherches que l'ile d'Yeu, je m'y rendis tout d’abord. Mon attente ne fut pas trompée, et les résultats de mon excursion m'ont paru assez intéressants pour que je me sois décidé sans peine à les faire connaître. L'ile d’Yeu (2) est située à environ 45 kilomètres de la terre ferme, en ligne droite; mais il faut, pour y aborder, faire par mer un trajet d'au moins 20 kilomètres, le petit port de la Barre-de-Mont, où on s’embarque habi- tuellement, se trouvant bien plus au Nord, c’est-à-dire non loin du passage du Goa, qui fait communiquer, à (1) Renseignements dont j'ai été tout d’abord redevable à M. de Sourdeval de Fontordine (Vendée), à M. J. Lloyd, à mon excellent ami M. le professeur Viaud Grand-Marais de Nantes, et à M. Auger, juge de paix à Port-Joinville, auxquels je renou- velle ici mes biens vifs remerciements. (2) On n’est pas d'accord sur l’étymologie de ce mot. Il paraît cependant assez probable qu’il est dérivé du nom celti- que Oia (changé plus tard en Ois), sous lequel l’île était connue autrefois. D’autres étymologistes prétendent que l'ile d'Yeu tire son nom du grand nombre d’'Yeuses qui y croissaient à une certaine époque, et dont il existe encore des traces aujourd'hui. Quelques uns, enfin, au lieu de: le d’Yeu, ont écrit : Ile Dieu, croyant avoir affaire à l’{nsula Dei des anciens, mais à tort. DE L'ILE D'YEU. 253 mer basse, la côte de Bouin avec l’île de Noirmoutier. Elle à une longueur de 8 kilomètres, et 3 kilomètres de largeur, son grand axe se trouvant dirigé un peu obli- quement d’Est à Ouest. Le point où l’on débarque, sur la côte Nord, porte le nom de Port Joinville (autrefois Port Breton); c’est le chef-lieu de l’île qui a, en outre, vers son centre, un gros village appelé le Bourg, son ancienne capitale, et deux ou trois lieux habités de moindre importance. L’extrémité orientale doit son nom de Pointe-du-Corbeau à la forme bizarre d’un des rochers qui s’en élève. Près de l'extrémité opposée, appelée Pointe-du-Sémaphore, se voit le Phare. Des gneiss plus ou moins micacés, quelquefois un peu schisteux, des granits à texture fine ou grossière, telles sont les roches qui composent le sous-sol, ou la partie fondamentale de l’Ile. Sur une étendue assez notable de la côte, entre le Port et la Pointe-du-Corbeau, ces roches sont recouvertes presque en totalité par des dunes, sur lesquelles se rencontre à profusion le Rumex bucephalo- phorus (1). Plus à l’Ouest, sur la même côte, elles sont au contraire à nu, et le rivage y étant partout en pente douce, la plage se montre hérissée, à mer basse, d’innom- brables petits écueils exondés. Le Sud de l’île, qui porte le nom de « Côte sauvage, » présente un coup-d’œil bien différent. Le rivage battu sans cesse, de ce côté, par une mer furieuse, s’y élève abruptement, et d'immenses rochers déracinés par la violence des flots, s’y entassant depuis des siécles, offrent à la vue un spectacle des plus grandioses. Enfin, l’intérieur de l’île, bien que peu accidenté, n’en (1) Cette plante a été signalée pour la première fois dans l’île d’Yeu par M. Lloyd qui y a découvert en même temps une autre sentinelle avancée de la flore du Midi: le Plantago carinata, très-commun sur la côte Sud, Ad. * 254 LICHENS présente pas moins, en une foule d’endroits, des amas plus ou moins considérables de rochers qui s'élèvent au- dessus de la couche de terre arable, et offrent au liché- nophile autant de mines intéressantes à exploiter. Il faut y ajouter de nombreux murs en pierre sèche, localités un peu artificielles, mais non moins utiles à étudier. Ces indications suffiront, je pense, pour donner une idée sommaire du site que je m'étais proposé d'explorer. La liste présentée plus loin des Lichens saxicoles que j'y ai recueillis montrera d’ailleurs jusqu’à quel point il méri- tait de l’être, tant à cause de la variété des espèces qui y croissent, que de la rareté de bon nombre d’entre elles ; quelques-unes par exemple, n’ayant encore été observées dans aucune autre partie de la France, et d’autres étant complètement inédites (1). L'intérêt principal de cette petite flore découle, on le comprend, du caractère particulier que lui imprime le voisinage de la mer : une fraction importante des Lichens qui la composent, vivantnormalement dans des milieux plus ou moins imprégnés de chlorure de sodium. Il s’en faut du reste, que les conditions dans lesquelles ces plan- (1) Je me suis facilement résigné à laisser de côté les Lichens corticoles de l’île d’Yeu, les espèces que j’y aiobservées n'étant que celles qui se montrent ordinairement autour des lieux habi- tés. Il n’y a, en effet, nulle part de végétation forestière pro— prement dite, à moins qu’on ne regarde comme telle, un pauvre petit taillis de pins maritimes rabougris, planté, il y a quelques années, sur la côte Nord, à quelque distance à l'Est du port. J’ai omis dans mon énumération, pour des raisons analogues, les Lichens développés sur lesmurs calcaires ou à ciment de chaux. Mais ma liste n’en comprend pas moins un petit nombre d’espè- ces qui passent ordinairement pour calcicoles ; ce sont celles recueillies sur les pierres ou rochers affleurant le sol, où, par conséquent, il a pu se glisser une certaine proportion de cal- caire provenant de débris de coquilles, matière qui forme, sur le littoral de l’île, en particulier, un des éléments constitutifs du terrain. DE L'ILE D'YEU. 955 tes végètent soient partout les mêmes ; aussi peut-on les rapporter, d’après leurs stations, à trois groupes ou caté- gories. La première de ces catégories comprend les espèces habitant les roches que la mer recouvre à chaque marée, qui passent par conséquent une partie de leur vie sous l'eau; ce sont les Lichens «marins» proprement dits. Le second groupe renferme les Lichens qui, sans avoir besoin d’une immersion complète, se trouvent bien de l'aspersion qu'ils reçoivent des vagues qui viennent se briser au pied des rochers dont ils tapissentiles parois (1); ce sont des Lichens «semi-marins », que l’on peut aussi appeler « surmarins ». Enfin, à la troisième catégorie serapportent les espèces « littorales » ou « maritimes », c’est-à-dire toutes celles qui vivent en dehors de l'atteinte de la vague, mais sous l'influence de la brise saline, qui peuvent dès lors se ren- contrer à une certaine distance du rivage . Les plus intéressants parmi ces Lichens sont sans con- tredit ceux qui se rapprochent, par leur manière de vivre, des Algues avec lesquelles plusieurs d’entre eux ont même été longtemps confondus. Ils ne sont pas du reste en grand nombre, bien que plus nombreux cependant que les plantes phanérogames, végétant dans les mêmes con- ditions. Je ne trouve par exemple que six Phanérogames sous-marines, citées par M. Lloyd pour tout l'Ouest de la France, tandis que l’île d’Yeu possède à elle seule envi- ron une dizaine de Lichens marins ; c’est peut-être, parmi les localités restreintes, celle qui en a le plus. Les espé- ces auxquelles je fais allusion ici sont comprises dans deux genres, les genres Zichina et Verrucaria : le pre- (1) On sait que l’eau de mer, pulvérisée par le bris des vagues, porte le nom d’embrun. PROD TU Late, A ATEN RUE PV RS HSM EEE TENN QMCTO TT ARS SNS à ; q x LC IMIy AU 256 LICHENS mier représenté par 2 espèces, le second par toutes les autres. Les Lichens marins les plus communs sont incontesta- blement les Zichina et le Verrucaria maura. Les premiers offrent une particularité intéressante signalée d’abord par Sir W. Hooker; elle est relative à leur stationnement. Le L. pygmœæa occupe constamment, sur les rochers de la plage, une zône inférieure à celle qui est habitée par le L. confinis; d’où il résulte que celui-ci se trouve exondé plus tôt que sa congénère, quand la mer descend, et recouverte plus tard par la marée montante. Il arrive même fort souvent, dans les petites marées, que le Z. con- fims ne soit pas submergé du tout, ce qui n’a pour ainsi dire jamais lieu pour le L. pygmæa. La zone occupée par le Verrucaria maura est moins tranchée que celle des Zichina, à l’un et à l’autre desquels la Verrucaire se trouve associée. Elle s'étend en outre volontiers, aussi bien que le Zichina confinis lui-même, sur toute la petite région habitée par les Lichens sur-marins (zone sur-marine). Les autres Verrucaires marines vivent soit dans la zone du L. pygmæa , soit dans celle du Z. confints. | J'ai déjà fait remarquer ailleurs (1) que la qualifica- tion de Lichens maritimes n’était acquise à ces plantes qu’en raison de la nature du milieu dans lequel elles vivent, et nullement en vertu de la nature de leur sub- stratum. Aussi pourra-t-on constater que presque aucune d’entre elles n’a son habitation limitée à une seule caté- gorie de rochers, aux roches calcaires par exemple, mais qu’elles se développent indifféremment sur celles-ci et sur les roches siliceuses, pour peu que les unes et les autres soient de nature à résister à l’action des agents qu pourraient en altérer la surface. (1) Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 14 juin 1875. .. LICHENS SILICICOLES DE L'ILE D'YEU LICHINET. LICHINA — pygmæa Agardh, Syn. Alq. Sc. 9; Nyl. Syn. Lich. 91; L. Sc. 24 ; Le Jolis, Lich. env. Cherb.7; Malbr. L. Norm. 16. — Fucus pygmœæus Lightf. FI. scot. ; DC. FT. fr. V, 5. — Sur les rochers submergés à haute mer. Répandu sur toute la côte nord ; très- abondant en particulier à la Pointe du Sémaphore. — confinis Agardh, Spec. Alq. 105; Nyl. Syn. 92; I. Se., L.c.; Le Jolis, L.c.; Malbr. . c.— Fucus pyg- mœus var. minor Turn. — Distribution générale du L. pygmœæa, mais occupant partout une zône un peu plus élevée de la plage. M. Nylander a décrit, dans ces derniers temps (in Flo- ra, 1875, p. 440), sous le nom de ZLichina transfuga, « Super saxa Calcarea maritima, vVix vero unquam a fluctibus inundata, prope Marennes », ce qu'il regarde comme une troisième espèce de ce curieux pe- tit genre (1). Grâce à l’obligeance de son inventeur, (1) Je ne résiste pas à la tentation de citer ici, en le tradui- sant, un passage du très-intéressant ouvrage, publié aux Etats- Unis, par M. Edw. Tuckerman, sous le titre de Genera Liche- Rum: passage paraissant se rapporter à une nouvelle espèce de Lichina, et présentant, en outre, un intérêt assez palpitant au 17 ee en ” # 258 LICHENS | M. O1.-J. Richard, j'ai pu étudier quelques échantil- : lons de ce Lichen, et, frappé tout d’abord de leur ressemblance avec certains spécimens de L. confinis recueillis dans l’île d’Yeu, sur les rochers couverts par chaque marée, j'ai voulu suivre la comparaison jusque dans les détails de la structure des deux plan- tes. Il en est résulté, pour moi, la conviction que les dissemblances signalées par M. Nylander, comme ayant ï une valeur spécifique, n'étaient qu'individuelles. Je | n'ai trouvé en somme d'autre différence entre le L. transfuga de Marennes et le L. confinis type de la plupart des localités de la côte occidentale, que celle du substratum. Quant à l’'émersion presque permanente du L. confinis, je l'ai observée assez fréquemment sur les bords des plages de l’île d'Yeu. Il m’a suffi d’ail- | leurs d'appliquer la langue aux fragments de calcaire qui portaient le Lichen « transfuge », pour me convain- ; cre que, si la plante n’était pas souvent baignée par l’eau de mer, elle devait au moins, comme les Lichens surmarins, auxquels elle est souvent associée, en être fréquemment aspergée. D’après les observations de ù M. Le Jolis, le L. confinis des côtes de la Manche est toujours exondé, si ce n’est peut-être lors de marées exceptionnellement hautes. N point de vue de la théorie algo-lichénique. « Je rapporte ici provisoirement un Lichen de la Nouvelle-Angleterre que j'ai trouvé sur des rochers, en dehors de l'atteinte des marées, mais à portée de l’aspersion des vagues dans une tempête .......... Lichen dont les caractères s'accordent en général avec ceux du L. confinis, mais qui s’en distingue néanmoins constamment, et de la façon la plus remarquable, par la présence de ce qui sem- ble être une algue microscopique intruse,qui supplante presque complètement le système gonimique propre de la plante, au- quel il se subtitue en quelque sorte » (4.c., p. 69).— Le fait est, comme on le. voit, bien digne de note; mais il n’est pas aussi exceptionnel que M. Tuckerman paraît le croire. Il est, en effet, difficile d'examiner attentivement quelques parties du thalle de nos Lichina, sans s’apercevoir qu’il s’y passe quelque chose d’extrèmement analogue à ce que l’auteur cité a vu dans son Lichen de [a Nouvelle-Angleterre. RCD PR MLOE VON YEN 92 LA HAVE ANNTIN rEES L'ON DE L'ILE D'YEU. 259 COLLEMEIT. COLLEMA SECT. I. EUCOLLEMA. — pulposum Ach. Syn. 311; Nyl. Syn. 109; L. Sc. 30.— Sur les murs en pierre sèche, à l’ombre; rare. —— crispum Ach. Z. c. 312; Nyl. Syn. 112; L. Sc. 30.— Sur la mousse des rochers à fleur de sol ; rare et stérile. — cheiïleum Ach.,— var. platyphyllum? Nyl. L. Sc. 34. — Sur les pierres affleurant le sol du revers d’un fossé ; stérile. SECT. II. LEPTOGIUM. — lacerum (Sw.) Ach., — var. fimbriatulum Wedd. — Sur la mousse des rochers à fleur de sol ; rare et stérile. Forme le passage entre le type et la variété sinuatum Schær. SECT. III. POLYCHIDIUM. — Schraderulopsis (sp. nov.). — Sur la mousse des rochers à fleur de sol; rare. Pusillimum, conferte pulvinatum; thallo (vix mil- limetrali) fruticuloso teretiusculo lævi parce breviter- que ramoso superne obscure fusco s. piceo, ramis (0,040-0,120 millim. crass.) erectiusculis v. subdivari- catis, terminalibus obtusissimis interdumque subcapi- tato-inflatis. — Plus petit de moitié que le C. (Polych.) Schraderi, formant des coussinets compacts, larges d'environ un centimètre. Thalle d’un vert obscur infé- rieurement, brun dans sa partie supérieure ; rameaux courts et épais, souvent renflés. Structure anatomique du C. Schraderi, Apothécies inconnues. 2: 5 I sg x, RON ENCORE : | RER AT NEA er CT QUE me ET SAUT 4° ar: £ ali : + FN nr | Le LR 260 LICHENS CLADONTIEIT. CLADONIA — alcicornis (Lightf.) FIk. Clad. 23; Nyl. Syn. 190; Th. Fr. L. Se. 93. — Mêlé à la mousse des rochers, affleurant le sol; çà et là. — pyxidata (Linn.) Fr. L. eur. 216; Nyl. Z. c. 192; Th. Fr. /.c. 88. — Stations de l'espèce précé- dente. — furcata (Huds.) Fr. /. c. 229; Nyl. 2. c. 205; Th. Fr. L. c. 78.— Avec les précédents ; commun. — macilenta (Ehrh.) Hoffm. F2. germ. 126; Nyl. L. c. 993. — CI. digitata * macilenta Th. Fr. /. c. 68. — Cà et là, dans la mousse des rochers. — scaberrima Wedd. — Cl. cornucopioides var. sca- berrima Wedd. L. Lig. p. 10. — Dans les mêmes stations queles précédents. C'est à tort que j'ai rapporté ce Lichen, à titre de variété, au Cl. cornucopioides. Lorsque je le signalai pour la première fois, dans mon énumération des Lichens graniticoles de Ligugé, je n’en avais pas en- core vu les podéties bien développées. Leur forme se rapproche quelque peu de celle des podéties du CL. macilenta, tandis que les appendices qui en hérissent toutes les parties rappellent les squamules de l’une des formes du Cl. cornucopioides (Cl. coccifera Th. Fr.) ou, mieux encore, celles qui caractérisent à un degré si remarquable le CZ. bellidiflora. En réalité c'est une espèce distincte, tenant à la fois des trois types que je viens de nommer. Je la crois exclusive- ment silicicole. STEREOCAULON — nanum ACh. Meth. 315; Th. Fr. Monogr. Ster. 64 ; Nyl. Syn. 253. — Dans les fissures de quelques vieux murs; assez rare, TER n Re DE L'ILE D'YEU. 261 RAMALINET. RAMALINA — pollinaria (Westr.) Ach. L. univ. 608; Nyl. Syn. 296; Monogr. Ramal. 52; Th. Fr. L. Sc.38.— Sur les murs en pierre sèche, où 1l est assez rare et constamment stérile. — scopulorum (Retz.) Ach. /. c. 604; Nyl. Syn. 292; L. Sc. "15; Th. Fr. L. c. 39. — R. scopulorum et R. cuspidata Nyl. Monogr. Ramal. 58 et 59. — Com- mun sur les rochers exposés de tout le littoral. — — var. crassa Del. — R. scopulorum var. incrassata et R. cuspidata var. crassa (Del.) Nyl. LL. cc. — Rochers du littoral, où il est rare. — — var. cornuala Ach. Meth. 262 ; L. univ. 605; Le Jol. L. Cherb. 26. — Assez abondant sur quelques vieux murs. — — var. cuspidata Ach. L. umv. 605; Syn. 207. — Abondant sur les rochers de tout le littoral. — — — subvar. pygmeæea. — Çà et là, mêlé au précé- dent. — — var. nigripes Wedd. — Avec les précédents et encore plus fréquent. Thallus in triente v. quarta parte inferiore ater, cæterum var. cuspidatæ similis. — — var. subfarinacea Nyl. ap. Cromb. in Journ. bot., n.s., [, 74; Leight. L. f{. 476. — R. scopulo- ‘rum * subfarinacea Ny1. in Flora, 1872, p. 426. — Rochers de la côte sud ; très-rare. Ogs. — Si on mouille le tissu médullaire du R. sco- pulorum avec une solution de potasse caustique {K }), TRE r ? 262 LICHENS on voit ce tissu prendre, chez certains individus, une couleur jaune qui passe plus ou moins rapidement au rouge ferrugineux (1), tandis que, chez d’autres, il n’éprouve aucune modification. On peut obtenir ainsi deux groupes d'individus différant entre eux par un caractère chimique, mais parfaitement identiques sous tous les autres rapports. Or, il est naturel de se de- mander si des groupes ainsi caractérisés sont de na- ture à mériter, en botanique, la qualification d’Espèces. Je suis de l’opinion de ceux qui croient le contraire, et je ne puis, en conséquence, me résoudre à adopter le dédoublement du R. scopulorum, proposé par M. Nylander. — Tout le premier, je suis prêt à soutenir que le moyen de diagnostique dont ce savant a doté la science lichénologique donne, dans une foule de cas, les indications les plus précieuses ; mais il ne s’ensuit nullement que ces indications aient partout la même valeur ; et je résumerai ma manière de voir en disant que les caractères chimiques des Lichens, qu'il sera d'ailleurs toujours bon de constater, ne devront être admis comme caractères diagnostiques des espèces ou de leurs variétés, qu’autant qu'ils coincideront avec quelque caractère morphologique. On rencontrera dans le courant de cette énumération plusieurs autres exem- ples venant à l’appui de la thèse que je viens d’énon- cer (2). (1) Quelquefois même, le contact de Ia potasse ne produit qu’une coloration jaune plus ou moins intense, sans rubéfac- tion subséquente. (2) L'occasion s'étant offerte, dans ma < Nouvelle Revue des Lichens de Blossac», de toucher à la question de l'emploi des réactifs K et Ca CI (C), comme moyens diagnostiques, j'ai dit qu'il y avait, « dans la nouvelle méthode, à prendre ou à laisser, mais que, somme toute, en nous l’enseignant, M. Nylander nous avait rendu un très-grand service n...... ..... — Les doutes que j'exprimais de la sorte, sur son infaillibilité, avaient cepen- dant besoin d’être appuyés de quelques preuves. Les observa- tions diverses publiées dans la présente notice serviront à combler cette lacune, et seront en même temps la réponse la meilleure que je puisse faire aux paroles suivantes de M. Nylan- É née eh 4 SN ON PARA OP COR id. LM CT à F EL] \ #7, FL if m0 La ] | DE L'ILE D'YEU. 263 _ ROGCCELLA — phycopsis ACh. Z. univ. 440; DC. F1. fr. VI, 179; Nyl. Prodr. 43; Syn. 259; Le Jol. L. Cherb. 24; Malbr. L. Norm. 80. — Sur les rochers de la Pointe du Sémaphore et de la côte Sud, où il est rare et peu développé; fort abondant au contraire et de belle venue sur quelque vieux murs. PARMELIET. PARMELIA SECT. Ï[. IMBRICARIA. — caperata (L.) Ach. Meth. 216; Nyl. Syn. 376 ; L. Sc. 98 ; Th. Fr. L. Sc. 127. — Sur les rochers de l’in- térieur, mais peu répandu. — conspersa (Ehrh.) Ach. /. c. 205; Nyl. Syn. 3M ; L. Sc. 100; Th. Fr. {. c. — Rochers bas de l’in- térieur. — — var. 2sdiosa Nyl. L. ce. — Avec le type. — — var. stenophylla Ach. L. c. 206 ; NUE ces Th. Fr. L. ce. 128. — Sur lesrochers moussus; rare. —— perlata (L.) Ach. £. c. 216; Nyl. Syn. 379; L. Sc. 98; Th. Er. Z. ce. 441. — Commun sur la mousse des rochers. — perforata (Wulf.) Ach. Meth. 217 ; L. univ. 459; Nyl. Syn. 377; Leight. L. fl. 134. — P. reticu- der, insérées dans la critique qu'il a faite (in Flora, 1874, p.62) . de ma Revue : «Expectemus et experientia auctoris discamus quæ, €0 judice, rejicienda sunt, quæ contra probanda v. reti- nenda ». = CRE PT PPS ET EL PSM LR nr ne v DE ail 4 dr dE AO 4 PAL ECS Ne BP T0 RG PP EE CET AYANT (EMEA ’ "| af. M vf 264 LICHENS lata Tayl. in Mack. F1. Hib. 148. — Sur les ro- chers moussus, où il n’est pas rare, mais, comme le précédent, constamment stérile. — — subvar. ëncrassata. — Avec le type. Thallus subcrustaceus, sordide albescens, sorediis onustus et passim rimosus. — scortea Ach. Meth. 215; L. univ. 4G1. — P. tiliacea var. scortea Nyl. Syn. 383; Leight. Z. c. 131 ; Th. Fr. L. Sc. 113. — Rochers de l’intérieur; rare. — revoluta (FIk.). — P. lœvigata var. revoluta Nyl. l. c. 385. — P. tihacea var. revoluta Leight. L. c. 132. — Sur la mousse des rochers, où il n’est pas très-rare. — sulcata Tayl. in Mack. FT. Hib. 145. — P. saxathlis var. sulcata Nyl. L. c. 389 ; L. Sc. 99; Leight. L c. 138; Th. Fr. £. c. 114. — Sur les rochers de l'intérieur; rare. — saxatilis (L.) Ach. Meth. 205; Nyl. Syn. 388, excel. var. — P. saxatilis «retiruga (DC.) Th. Fr. L. c. 114. — Sur les rochers de l'intérieur de Pile; rare. — — var. horrescens (Tayl. L. c.). — P. furfuracea Hepp, F1. Eur. n° 862. — Avec le type. — omphalodes (L.) Ach. Meth. 204; L. univ. 469. — P. saxæatihs Var. omphalodes Fr. L. eur. 62; Nyl. L. ce. 138; Th. Fr. /. c. — Rochers moussus de la côte Sud; rare. — prolixa (Ach.) Nyl. Syn. 396 ; L. Sc. 102 (subspec.). — P. ohivacea var. prolixa Ach. Meth. 214; L. DE L'ILE D'YEU. 265 univ. 463 ; Leight. Z. c. 123; Th. Fr. /. c. 422. — P. dendritica Schær. Enum. 48. — — var. subfuliginea (Ny1). — P. Delisei (Dub.) var. subfuhginea Nyl. in Flora, ann. 1873, p. 67. — P. prolixa var. verrucigera Wedd. L. 4Agd. 12. — Rochers bas de l’intérieur de l’île; rare. Le P. Delisei constitue, pour M. Nylander, une espèce distincte du P. prolixa, à cause de la réac- tion rose qui à lieu dans son tissu médullaire, au contact de l’hypochlorite de chaux ; mais je ne pense pas qu'il soit plus permis d’admettre cette distinction que celle des Ramal. scopulorum et cuspidata dont il a été question plus haut ; les cas sont analogues à tous égards. Il est d’ailleurs facile de voir que cette variété subfuliginea forme un passage assez naturel entre le P. prolixa et l'espèce suivante. fuliginosa (Fr.) Nyl. in Flora, ann. 1868, p. 346. — P. olivacea var. fuliginosa Fr. in Dub. Bot. qall. 602 ; Nyl. L. Sc. 102 ; Th. Fr. L. c. — Rochers à fleur de sol dans l'intérieur de l'ile; rare. — var. alerrima Wedd. — Rochers exposés de la côte Sud où il esttrès-rare. Thallus aterrimus, velutino-isidiosus. SECT. II. PHYSCIA. aquila Ach. Meth. 201; L. umv. 488 ; Fr. L. eur. 78 ; Kœærb. Syst. 89. — Physcia Nyl. Prodr. 309 ; Syn. 422 ; Leight. [. c. 153 ; Malbr. Z. c. 118; Th. Fr. L. c. 134. — Commun sur les rochers du littoral. — var. shippæa Ach. Meth. 202; L. univ. 489. — Sur quelques rochers abrités de la côte Sud. De GR Li CRRRR SE SE ES LL LG ER er 266 LICHENS — obscura (Ehrh.) Fr., — var. scastra (Ach.) Nyl. Syn. 428, sub Physcia.— P. sciastra Ach. Meth. 49 ; L. univ. 471. — P. obscura var. saxicola Schær. exs. n° 485. — Commun sur les rochers à fleur de sol, sur les murs, etc. — stellaris (L.) Ach., — var. tenella (Web.) — P. tenella Ach. £. ce. 250.— Physcia Nyl. Prodr. 64; Syn. 426. — Ph. stellaris & adscendens (Fr.) Th. Fr. {. c. 138. — Commun dans les mêmes lieux que le précédent. — cæsia (Hoffm.) Ach. Z.c. 197; L. univ. 479. — Physcia Nyl. Prodr. 308 ; Syn. 426. — Imbrica- ria DC. F1. fr. U, 386. — Çà et là sur les murs et les rochers ; rare. SECT. III. XANTHORIA. — parietina (L.) Ach., — var. aureola (Ach.) Fr. L. c. 13. — Xanthoria Th. Fr. L. Arct. 67. — Physcia Nyl. Syn. 411. — Très-répandu, surtout sur les murs dont quelques-uns en sont parfois entière- ment recouverts. — — var. rulilans (Ach.). — P. rutilans Ach. L. univ. 415; Syn. 210, excl. var. ectanea.— Physcia Nyl. {. c. GYROPHORET. UMBILICARIA , — pustulata(L.) Hoffm. D. FI. II, 111; Nyl. L. Sc. 413 ; Leight. Z. c. 154 ; Th. Fr. L. Sc. 149. —. Abondant sur quelques rochers de l’intérieur, entre le port et la Pointe du Sémaphore, trés- rare ailleurs. DE L'ILE D'YEU. 267 LECANOREL. LECANORA SECT. I. AMEROSPORA. (|) A. —Eulecanora. — atra (Huds.) Ach. L. univ. 344, excel. varr. B et 7; Nyl. L. Sc. 170. — Très-commun. — subfusca (L.) Ach..— var. campestris Schær. Enum. 75. — L. argentata Ach. var. saxicola. — Com- mun sur les rochers affleurant le sol. — — var. atrynea Ach. L. univ. 395; Nyl. L.Sc. 164. — L. subfusca, var. cenisea Ach. L. c.; Th. Fr. L. Sc. 240. — L. atrynea Nyl. in Flora, 1872, p. 549 ; Wedd. L. Lig. 13. — Rochers de l'in- térieur ; rare. — — var. coilocarpa Ach. l.c., — subvar. gangaleoides (Nyl.).— L. gangaleowdes Nyl. in Flora, 1872, p.354. — Cà et là sur quelques rochers à fleur de sol. Facile à confondre, à première vue, avec le L. atra, dont on le distinguera par ses spermaties ar— quées (2). (1) C'est-à-dire : «spores indivises». Cette première section du genre Lecanora comprend, pour moi, toutes les espèces à spores unicellulaires, ou dépourvues de cloisons. Quelques lichénographes pourront y placer aussi les Aspicilia et les Aca- rospora, que j'aime mieux, pour mon compte, grouper, comme l’a proposé M. Kærber, au voisinage des Urceolaria. (2) La courbure des spermaties chez cette plante est beaucoup moins prononcée que dans le L. subfusca type; j'ai même eu affaire à un échantillon non douteux de coilocarpa dans lequel ces petits organes étaient si faiblement arqués qu’ils pouvaient 268 LICHENS — albescens (Hoffm.) Th. Fr., — var Flotowiana Spr. Neue Entd. 1, 221 ; Kæœrb. Parerg. 283. — L. dis- persa (Pers.) Flk. D. F1. IN, 4; Th. Fr. L. c. 254 (subspec.). — Z. galactina var. dispersa Ach. L. univ. 424. — Abondant sur les rochers à fleur de sol. On trouve souvent les apothécies de ce Lichen sur un thalle étranger qui lui sert de substratum organi- que. C’est à cette condition de la plante que j'ai appli- qué (L. Agd. 14) le nom un peu hasardé de parasi- Lans. — polytropa (Ehrh.) Th. Fr.L. Arct. 110; Leight. L. fl. 197. — L. varia var. polytropa Nyl. L. Sc. 164; Th. Fr. L. Se. 259. — Sur les rochers bas de l’in- térieur de l’ile ; rare. — — var tlusoria Ach. L. univ. 380; Nyl. L. ce. — Mêmes stations que le type et également rare. — actophila (sp. nov.) — Très-abondant sur les ro- chers bordant les plages de presque tous les points de la côte, mais assez rarement bien fructifié. Thallus tenuis, areolatus, albidus v. pro parte palli- dissime æruginosus, reagentibus K et GC vix colore mutatus, effusus v. hypothallo æruginoso limitatus et passim subeffiguratus. Apothecia (sat rara) semimilli- metrum vix diametro metientia, sessilia, disco atro- æruginoso convexiusculo, margine angusto nitido thallo concolore demumque subexcluso. Hypothecium incolor. Paraphyses conglutinatæ, apice obscure cæru- presque passer pour droits. On comprendra que je puisse, après cette constatation, avoir quelques doutes sur la filiation du Li- chen que j'ai rattaché (L. Agd. 13) au L. atra, sous le nom de var. endochlora. DE L'ILE D'YEU. 269 lescentes. Sporæ ellipsoideæ, 8 -14 X 5— 6 mm. (1) Hy- menium iodo cærulescens. Spermatia arcuato-flexuosa, 20 — 25 mm. long. — Ge lichen est si commun dans les points signalés que j'ai eu quelque peine à croire que ce püt être une espèce encore inédite,et je ne la publie comme telle qu'après avoir épuisé les moyens à ma disposition pour arriver à la vérité. M. Th. Fries signale (L. Sc. 261), une forme de Z. varia qui n’est pas sans analogie avec ma plante. Il l'appelle f. halo- genia (Lecan. oreina f. macrior Nyl. L. Sc. 148) ; mais la couleur du thalle {séraminea vw. sulphurea), en est différente. Il n’est d’ailleurs pas douteux que le L. actophila ne soit proche parent du L. polytropa. — sulphurea (Hoffm.) Ach. L. univ. 399; Th. Fr. L. Sc. 258. — L. varia * sulphurea Nyl. L. Se. 165. — Lecidea sulphurea Ach. Syn. 37, excel. b. — Zeora sulphurea Kœærb. Syst. 136. -— Commun sur les rochers du littoral. — glaucoma (Hoffm.) Ach. Z. c. 362 ; Nyl. Z. c. 459. — L. sordida (Pers.) « glaucoma Th. Fr. L. c. 246. — Assez commun. — — var. subcarnea (Sw.) Nyl. L. c. — L. subcarnea Ach. Meth. 59; L. univ. 365. — L. sordida var. subcarnea Th. Fr. /. c. — Rochers de l'intérieur, où il est rare. N. B. — Si c’est le nom le plus ancien qui doit être adopté pour désigner cette espèce, il semble que c’est à celui qui lui a été appliqué par Swartz (Lichen sub- carneus) que l’on doit donner la préférence. Le nom de Lichen sordidus dû à Persoon et édité trois ans plus tard ne lui étant d’ailleurs guère applicable ; reproche qui ne peut être adressé à celui de ,Lecan. glaucoma que j'adopte ici, avec la plupart des auteurs français et anglais. (1) Pour abréger, j'indiquerai ainsi, à l'avenir, la longueur et la largeur des spores. — Un micromillimètre (mm.) = un mil- lième de millimètre {millim.) EN 0, “e- SORT CAPE RER Er drugs delta dE Gr Do 270 LICHENS — badia (Pers.) Ach. Z. univ. 407 ; Nyl. Z. e. 170 ; Th. Fr. /. ce. 267. — Abonde sur les rochers du littoral Sud. — — var. cinerascens Nyl. /. ce. — Avec le type, mais moins fréquent. Cette forme devrait peut-être plutôt être considé- rée comme sous-variété que comme variété. Elle a son équivalent dans la var. suivante. — — var. psarophana (Ny1.).— L. psarophana Nyl. in Flora, 1872, p. 429. — Avec le type, mais un peu moins fréquent. — — — subvar. pallida Wedd. — Avec le précédent et croissant parfois côte à côte avec lui. J'ai recueilli sur les rochers de l’île d’Yeu des formes intermédiaires qui relient si parfaitement Le L. psaro- phana au L. badia, que je n’ai aucun doute qu’ils ne doivent être rapportés à un seul et même type. La réaction de l’'iode sur l’hyménium, indiquée par M. Nylander comme un des moyens de distinguer son L. psarophana, ne s’est sans doute montrée qu’acciden-— tellement ; car les échantillons vendéens, aussi bien que ceux que j'ai eu occasion de récolter à Forza Real et en d’autres points des Pyrénées-Orientales m'ont tous donné des résultats identiques (J + intense cærul.). B. — Ochrolechia. — parella (L.) Ach. L. wmv. 370; Nyl. Z. c. 156. — L. pallescens g parella Schær. Enum. 78 ; Th. Fr. L. c. 253 (8). — Ochrolecha Kœrb. Syst. 149. — Commun sur les pierres et les rochers de l’inté- rieur de l'ile. — tartarea (L.) Ach. Z. c. 371; Nyl. L. c. 158; Th. Fr. !. c. 233. — Ochrolechia Kœrb. L. ce. 150. — Assez commun sur les rochers du littoral sud ; très-rare ailleurs ; stérile. DE L'ILE D'YEU. 271 C.— Placodium (1). — gaxicola (Poll.) Ach. L. univ. 431 ; Th. Fr. L. Sc. 226. — Placodium Kœrb. Syst. 115. —- Squa- maria Nyl. L. Se. 130, p. p. — Çà et là sur les rochers à fleur de sol. SECT. II. LECANIA. — erysibe (Ach.) Nyl. Enum. 114; L. Sc. 167. — Lecania cyrtella var. erysibe Th. Fr. L. ce. 295. — Commun, surtout sur les rochers bas et les pierres à fleur de sol. — rimularum (sp. nov.) — Sur les rochers bordant la | plage de la Pointe du Sémaphore. Thallus parcus s. vix ullus, in rimulis minoribus scopulorum subabsconditus, areolato-granulosus, albi- dus (K —, G —). Apothecia 0,5 — 4 millim. lata, initio planiuscula et subinconspicue albido-marginata, dein convexa s. subhemisphærica v. undulato-cephaloidea et lecideina. Hypothecium incolor aut vix sordidulum. Hymenium (50 mm. alt.) iodo persistenter cærule- scens ; paraphysibus gracilescentibus, jconglutinatis, apice vix incrassatis, epithecio fusco-atro ; thecis nume- rosis, clavato-cylindricis, octosporis. Sporæ oblongæ, rariusve fusiformi-oblongæ, 10 -16 X 4-5 mm., rectæ v. subarcuatæ, uniseptatæ aut vage (spurie ?) triseptatæ, incolores. Spermogonia apotheciis intermixta, conspi- Cua, nigra ; spermatiis 20 — 35 xX 1 mm., Varie undulatis arcuatisve. — Parmi les espèces appartenant au groupe erysibe, décrites jusqu’à ce jour, je n’en trouve aucune (4) A l'exemple de beaucoup de lichénographes de nos jours, je ne comprends, sous ce nom, que les Lecanora à thalle lobé et à spores simples ; les espèces dont le thalle, également lobé (ou effiguré) est de couleur jaune ou rouge et dont les spores sont biloculaires, prenant place dans la section, ou sousgenre, Caloplaca. 272 L A DER de CII NAT UE 4 APRES DER VAUT Z VEN A chi. là per GTS rl à À LICHENS à laquelle il me paraisse possible de rapporter celle-ci. Lorsque je la recueillis, rien en elle ne pouvait d’ail- leurs me faire soupconner à quelle souche elle devait être rattachée. Son thalle peu apparent, la couleur de ses apothécies, sa manière de croître 1), tout en elle devait me laisser supposer que j'avais affaire à un vrai Lecidea. Aussi n'est-ce que après l’avoir soumise à une analyse attentive que j'ai pu arriver à reconnaître la place qui lui appartenait réellement. Les spermaties de ce Lichen sont d’une longueur remarquable, beau- coup d’entre elles mesurant jusqu'à 35 millièmes de millimètre ; elles offrent d'autre part un exemple frap- pant de la variété de formes que ces petits organes peuvent revêtir dans une seule et même espèce, aucu- ne variété de courbure n’y faisant défaut, depuis la plus simple jusqu’à la plus compliquée. — prosechoides Nyl. in Cromb. L. Brit. 51( subspec. L. umbrinæ) ; in Flora, 1872, p. 250 ; Cromb. L. Brit. exs. n° 67. — L. umbrina f. prosechoudes Leight. L. fl. 208. — Abondant sur les rochers qui bordent la plage de la côte Nord, et recevant à chaque marée l’aspersion des vagues; moins fréquent sur d’autres points. Thallus sat tenuis v. passim crassiusculus, inæqua- liter areolato- v. subverrucosc-rimosus, areolis sæpe diffractis, albidus v. sordidescens, colore reagentibus solitis K et C non mutato; hypothallo obscuro, parum conspicuo. Apothecia 0,5 — 0,8 millim. lata, primum plana et margine albo tenui subintegro cincta ; disco fusco vel serius fusco-nigricante, persistenter plano v. demum convexo, margine simul plus minus demisso. Hymenium (60 —-70 mm. alt.) iodo cærulescens ; para- physibus mediocribus, conglutinatis, superne inerassatis et dilute infuscatis, epithecio interdum obseuriore ; thecis numerosis, subcylindricis, 8 - sporis. Sporæ (1) Les apothécies s’implantent, ainsi que cela a lieu égale- ment pour beaucoup d’autres Lichens, sur le trajet des fissures les plus délices de la pierre. DE L'ILE D'YEU. 973 ellipsoideæ v. oblongo-ellipsoideæ v. oblongæ, 9 - 47 X 4-6 mm., simplices aut uniseptatæ, incolores. Spermatia valde arcuata, 146 — 25 mm. longa, quædam forsan etiam longiora. — — var. œæruginascens Wedd. — Aussi répandu que le type dans la zone surmarine, mais se déve- loppant de préférence sur le quartz. Thallus subplumbeo-albidus, hypothallo ærugino- so dendritice fimbriato limitatus, hocce etiam inter areolas sæpe admodum diffractas conspicuo. Cette plante qui n’avait pas encore été signalée en France, semble, à première vue, appartenir au groupe du L. subfusca, mais ses spores typiquement uni- septées la rapprochent en réalité d’avantage du LZ. erysibe. Il faut néanmoins y regarder de près pour ne pas être induit en erreur, car il y à des apothécies dans lesquelles la majorité des thèques ne renferment guère que des spores simples, et il faut croire que c’est ainsi qu’elles ont été jugées dans le principe, puisque, dans les ouvrages cités de MM. Crombie et Leighton, ce Lichen est donné comme variété du Lecan. umbrira, dont les spores sont constamment simples. Heureusement, j'ai été à même, grâce à l'obligeance de M. Crombie, d’en examiner un échan- tillon authentique, dans lequel les spores sont la plu- part uniseptées, et correspondent d’ailleurs sous les autres rapports avec celles de bon nombre de mes spécimens de l’île d’Yeu. M. Nylander a décrit dans le Flora (1873, p. 290) sous le nom de Lecanora spodophæiza, un Lichen qui me paraît avoir de grands rapports avec celui dont il vient d’être question. Les spores y sont dites : « sim- plices aut sæpe (subspurie) 1 - septatæ w, définition qui s'applique également (pr.p.) à celles de la plante de l’île d'Yeu. De pareils exemples ne démontrent-ils pas que les groupes qui les présentent ne peuvent raisonna- blement recevoir un titre plus élevé que celui de section ? 18 LICHENS SECT. III. CALOPLACA. A. — Amphiloma. — murorum (Hoffm.) Ach.,— var. éhallincola Wedd. — ? Caloplaca murorum f. scopulorum Th. Fr. L. Se. 171. — Sur le thalle du Verrucaria maura tapissant la face verticale des rochers qui bordent la plage, et recevant à haute mer l’aspersion des vagues ; assez fréquent, sur toute la côte Nord. Thallus mediocris, vulgo orbicularis, flavo-vitellinus, adnatus, epruinosus, Centro verrucoso-areolatus, am— bitu radiato-plicatus. Apothecia centripeta, disco fulvo- aurantiaco Convexo, margine subintegerrimo. Sporæ pleræque ellipsoideæ, 10 - 45 X 6 —7 mm., paucis subcitriformibus intermixtis. Spermatia linearia, 4 — 6 mm. longa.— Cette plante, qui a le faciès général de la forme typique du L. murorum, a, par cette raison, une assez grande ressemblance avec la variété Heppiana du L. callopisma, si souvent confondue avec elle. Rien de plus facile du reste que de distinguer ces espèces voisines par l'examen des spores ; la dernière étant en outre essentiellement calcicole. Partout où j'ai rencontré le Lichen décrit ci-dessus, dans l’île d’Yeu, il croissait presque exclusivement sur le thalle du Verrucaria maura. Il en est de même des échantillons recueillis dans l’île de Noirmoutier par M. le Dr Viaud Grand-Marais, et de ceux que M. le professeur Bureau m'a envoyés de la côte de la Breta- gne. La prédilection montrée par cette plante pour le substratum que lui fournit la Verrucaire n’est donc pas douteuse, et paraît assez singulière au premier abord. Je ne crois pas néanmoins qu’il faille lui attri- buer une grande importance, rien n'étant plus fré- quent, chez les Lichens silicicoles, que la coincidence de leur stationnement sur un substratum organique. La forme du L. murorum dont il vient d'être ques— tion appartient, ainsi que les deux espèces suivantes, au groupe des Lichens surmarins. hr né à LE LE à DS À Éd nat. Le ï 1 ' L DE L'ILE D'YEU. 975 — marina Wedd. — Placodium murorum var. lobula- tum Le Jol.L. Cherb.46.— P.murorum var. oblite- ratum quorumd. — Très-commun sur les rochers bordant la plage et*humectés par l’embrun, à marée montante. Thallus vulgo parvus, adnatus, vitellinus rariusve flavo-vitellinus (K + purp.), typice orbicularis, sed haud raro (rosulis pluribus confluentibus) plus minus expan- sus, Centro verrucosus, ambitu subeffiguratus s. bre- viter plicato-lobulatus, lobulis extus s. ad peripheriem abrupte depresso-attenuatis veluiique diffluentibus, hy- pothallo nullo visibili. Apothecia =- 4 millim. lat.) Sparsa, rotundata aut passim conferta et angulata, ses- silia, disco quam thallus nonnihil intensius colorato mox convexo, margine (thallo subconcolore) integro v. subcrenulato demum excluso. Paraphyses apice toruloso-clavatæ. Sporæ oblongo-ellipsoideæ, 10 — 16 X 4-7 mm. Spermatia oblonga v. ellipsoideo-oblonga, 2 —- 3 mm. long. — — var. effusa Wedd. — Abondant sur quelques rochers très-exposés de la Pointe du Corbeau. Thallus vage limitatus s.effusus, e granulis sæpe mi- nutis passim discretis lobulisque oblongiset depres- so-attenuatis intermixtis confectus. Apothecia rara. — — var. flavo-granulata Wedd. — Mêlé au type, mais beaucoup moins fréquent que lui. Thallus subeffusus, flavicans v. sordide citrinus, undique granulato-verrucosus et sæpissime inter ver- rucas nigro-conspurcatus. Apothecia sparsa, figura etcolore ut in typo aut margine in vetustioribus ex- tus granulis crenisve citrinis aucto. La plante dont je viens de donner la description, est connue depuis longtemps des botanistes. Elle a été prise pour une forme de L. murorum dont elle diffère cependant par des caractères assez constants pour qu'il soit difficile, une fois qu'on les a bien saisis, de se tromper sur son compte. A l’île d'Yeu ? LS s ss Te À EN TTE _ PR RS PE RS RS ee EE SE à has] LC 22 ; ee es 276 LICHENS en particulier, la valeur des caractères en question devient d'autant plus évidente que les deux types croissent ensemble, et je puis affirmer que je n’y ai observé aucun exemple de passage de l’un à l’autre. Comme caractère distinctif accessoire, on peut ajouter que le L. marina de l’île d’Yeu, bien que croissant sur les mêmes rochers que le L. murorum, ne végète pas comme lui sur le thalle du Verrucaria maura, avec lequel il est néanmoins souvent associé. Il oc- cupe alors de préférence les points de la pierre sur lesquels la Verrucaire ne s’est pas étendue. — microthallina (sp. nov.). — Sur le thalle du Verru- — citrina (Hoffm.) Ach.,— var. Uitioralis Wedd. — Çà caria maura, où il est associé à la variété thal- lincola du L. murorum ; assez commun. Perpusilla : thallo adnato, læte citrino (K + purp.) rosulas typice orbiculares 1 -3 millim. latas centrifugas efformante, centro minute granuloso s. squamuloso, ambitu e squamulis majoribus radiatim lobulatis s. effi- guratis constante. Apothecia persæpe supra thallum Ver- rucariæ fere absque thallo proprio nascentia, 0,5 — 0,8 millim. lata, disco depresso v. convexiusculo vitellino, margine parum prominente pulchre crenulato. Paraphy- ses clavatæ, laxe cohærentes. Sporæ octonæ, oblongo- ellipsoideæ, 12-18 X 6 —-8 mm. Spermatia hucusque non visa. — L’exiguité de ce Lichen lui permettrait de passer facilement inaperçu, n’était le fond noir du thalle sur lequel il est appliqué. Les apothécies, naissant le plus souvent isolées et presque sans thalle propre, peuvent fort bien être prises tout d’abord pour des fruc- tifications détachées du L. murorum à proximité du- quel le L. microthallina se rencontre assez constam-— ment ; mais leur couleur citrine et leur marge fine- ment crénelée sont plus que suffisantes pour enlever tous les doutes qui pourraient s'élever sur leur origine. B. — Callopismella (1) 3 (1) Je substitue cette désignation à celle de Callopisma, due à De Notaris, mais déjà employée antérieurement pour un genre de plantes phanérogames. DE L'ILE D'YEU. 977 et là sur les rochers du littoral, mais rarement fructifié. Granula thalli citrina (K + purp.), paullo majora quam in forma typica calcicola. Apothecia omnino similia. Sporæ minores, 9 - 12 X 4 - 5 mm. — — var. fallax Wedd. — Sur les pierres et les ro- chers à fleur de sol. Thallus vix ullus visibilis, tenuissime leprosus, citrinus. Apothecia (K + purp.) subsolitaria v. plura agcregata, vitellina, margine subnullo. Spo- ræ utin præcedente. N'ayant jamais observé auparavant le L. citrina sur un substratum siliceux, j'ai eu, un moment, quelques doutes sur l'identité des Lichens que je rapporte ici à ce type, d'autant que, dans toutes les apothécies que j'ai examinées, j'ai trouvé les spores plus petites que dans le ZL. citrina du calcaire. La présence d’un thalle citrin, bien que peu développé, empêchera de confondre la variété fallax avec le L. pyracea, dont les apothécies sont d’ailleurs plus petites et les spores plus grandes. — aurantiaca (Lightf.) Nyl., — var. erythrella (Ach.) Nyl. Prodr. 76. — Caloplaca Th. Fr. L. Sc. 178. — Assez commun sur quelques murs en pierre sèche. — ferruginea (Huds.), — var. festiva (Fr.) Nyl. L. Sc. 143. — Caloplaca Th. F. L. c. 183. — Rochers de l’intérieur, où il est peu répandu. — — var. obscura Th. Fr. L. c. sub Caloplaca — Avec le précédent, mais plus rare encore. — — var. cœsiorufa Ach. L. univ. 203 ; Wedd. L. Agd. 16. — Caloplaca Th. Fr.L. Arct. 123. — Assez commun sur les rochers bas du littoral. — — var. ecrustacea Wedd. — Cà et là. LICHENS €. — Gyalolechia. — vitellina (Ehrh.) Ach. L. univ. (a); Nyl. L. Se. 141. — Caloplaca Th. Fr. /.c. 187. — Très-commun sur les pierres et les rochers à fleur de sol. — — var. athallina Wedd. — Çà et là dans les petites dépressions des rochers du littoral. | Thallus nullus s. omnino inconspicuus. Apothecia (K—) illis typi nonnihil minora, citrina, subdia- phana, margine tenuissimo. Sporæ numerosæ. SECT. IV. RINODINA. — exigua (Ach.) Nyl. in Flora, 1874, p. 197. — L: sophodes var. exiqua Nyl. L. Sc. 150. — Rino- ‘-dina exigqua « Th. Fr. L. Sc. 201. — Très-com- mun sur les pierres à fleur de sol. — confragosa (Ach.) Nyl. in Flora, 1872, p. 247. — L. sophodes var. Nyl. L. Sc. 149. — Rinodina exiqua var. Th. Fr. /. ce. — R.cæsiella (FIk.) Kœrb. de Syst. 126. — Sur les rochers bas de l’intérieur ni de l’île; assez commun. 1 — — var. glaucescens Nyl. in Flora l. e., p. 248. — L. subglaucescens Nyl. L. c. 1874, p. 197. — Commun dans les mêmes lieux que le pré- br cédent. L n — atrocinerea (Dicks.) Nyl. L. Par. exs. n. 43. — Avec 3180 les précédents, mais moins répandu 1% ACAROSPORA à 13 — fuscata (Schrad.) Th. Fr. L. Sc. 215; Arn. Ausfl. in 4 f Tirol, VI, 4. — Lecanora cervina * fuscata Nyl. | #4 L. Sc. 175. — L. fuscata Leight. L. lor. 186% 54 Nyl. in Flora, 1872, p. 369.— Fissures des rochers ‘24 de l'intérieur de l’île ; rare. "NE EN CNE Ent À 9 t ir \ 1 ÿ 1. 1 \ b ? CET PONT RE C'ATRA ; £ 11ERRR 1@ û { ; DE L'ILE D'YEU. 279 Il est souvent assez difficile de distinguer de prime abord, ce Lichen, de ceux qui lui sont immédiatement voisins. Un des meilleurs caractères à consulter se trouve dans la forme des spores qui sont linéaires- oblongues dans le fuscata et d’une longueur de 3 -6 mm., sur une largeur de 14 mm., tandis que, dans l’'admissa, p. e., ces petits organes sont oblongs-ellip- soides, un peu plus courts que ceux du fuscata et d'une épaisseur double. La réaction rouge produite par l’hypochlorite de chaux sur l’épithalle de PA. fus- cata est également un assez sûr moyen de distinguer cette plante, mais, ainsi que l’a fort bien fait remarquer M. Arnold {4.c.), la simple application du réactif sur le thalle ne suffit pas pour la laisser entrevoir. M. Nylander recommande d'opérer sur un petit lambeau d’épithalle placé sur l’ongle du pouce gauche. Un mo- yen qui réussit aussi très-bien est de mettre ce lam-— beau d’épithalle dans un peu d’eau sur une lame de verre placée sur du papier blanc. En y laissant couler alors, de la pointe d’un cure-dents, une gouttelette d'hypochlorite, on peut, l’œil armé d’une loupe, obser- ver avec une extrême netteté, les progrès de la réac- tion. — amphibola (sp. nov.). — Sur les pierres à fleur de sol, près de la Pointe du Corbeau. Thallus (C —) areolato-squamulosus : squamulis vix numerosis, contiguis aut discretis dispersisque 1 — 1+ millim. latis, adnatis, rotundatis v. obtuse angulatis, testaceo- v. badio-cervinis, crassiusculis, turgidulis, opacis. Apothecia in singulis areolis vulgo plura, mi- nuta, rotundata, impressa, obscure colorata, margine inconspicuo vel obtuso et plus minus prominulo. Hyme- nium J pallide et persistenter cærulescens. Paraphy- ses conglutinatæ, apice fuscescentes. Thecæ ventricoso- cylindricæ, myriosporæ. Sporæ oblongæ, 2-4 X _ —1 mm., sæ&pe nonnihil curvulæ et utroque apice ut vide- ur incrassatæ necnon guttula oleosa farctæ. — Ce Lichen a le faciès de l’4. photina Massal., qui serait, d’après M. Arnold (£. c.), une variété de l’A. fuscata, et dont l’épithalle partage à ce titre la propriété de rou- MR A) à SRE een AR 280 LICHENS | gir sous l'influence de l’hypochlorite de chaux. L’4. amphibola, au contraire, est complètement insensible à l'influence de cet agent, et se distingue d’ailleurs de l’4. photina, ainsi que de toutes les autres espèces du genre, par l’aspect particulier de ses spores qui, vues sous les plus forts grossissements, semblent être ren- flées ou comme terminées en boule à chaque extrêmité. Je ne saurais dire au juste d’où résulte cette apparence, l'extrême exiguité de ces spores et le mouvement de trépidation auquel elles sont incessamment soumises, par suite de leur immersion, rendant l'observation des détails de leur structuro assez difficile. Il me paraît toutefois que la présence d’une gouttelette de liquide oléagineux à chaque pôle de ces petits organes suflrait \ jusqu’à un certain point pour l’expliquer. La figure des spores ne subit aucun changement sous l'influence de la potasse. | ASPICILIA — cinerea (L.) Kœrb. Syst. 164. — Urceolaria Ach. L. univ. 336. — Lecanora Sommerf. Suppl. F1. | Lapp. 99 ; Nyl. L. Sc. 153 ; Th. Fr. L. Sc. 280. — | Parmelia Fr. L. eur. 142, p. p. — Rochers bas de l’intérieur ; peu répandu. — — var. alba (Schær. Enum. 86). — Moins fréquent encore que le type, dans les mêmes lieux. — — var. mastoidea Wedd. — Sur les rochers de l'intérieur de l’ile, où il est rare. Thallus expansus, 1 - 2 millim. Crassus, areo- lato-rimosus, fuscescenti-cinereus (K + sanguineo- rub.), hypothallo { vix ullo visibili) subobscuro ; areolis 4 —- 2 millim. latis, angulatis, supra undu- \ lato-verrucosis lacunosisque, dentes molares con- +10 gregatos quodammodo referentibus. Apothecia À primitus omnino immersa, urceolata, dein sub- { elevata, 1/2 — 1 millim. lata, disco plano nigro, | margine tenui acuto prominente. Paraphyses conglutinatæ. Sporæ ellipsoideæ, 25 - 30 x 12 DE L'ILE D'YEU. 981 _- 45 mm. — Tout d’abord j'ai cru avoir affaire ici à quelque forme de l’Asp. gibbosa, mais la réaction très-nette de K sur le thalle (1) m’a promp- tement porté à changer d'avis, et peu s’en est fallu que je ne donne à cette forme remarquable le titre d'espèce. La découverte de quelques échantillons, pouvant être regardés comme formant un passage entre ma plante et l’Asp. ‘'cinerea, m'a cependant décidé enfin à ne la regarder, au moins provisoi- rement, que comme variété de ce dernier. — gibbosa (Ach.) Kœrb. Syst. 163. — Urceolaria Ach. Meth.144 ; L. univ. 334.— Lecanora cinerea var. gibbosa Nyl. Prodr. 82 ; L. cinerea * gibbosa Nyl. L. Sc. 154. — L. gibbosa Leight. L. fl. 209; Th. Fr. L. Sc. 276. — Sur les rochers bordant les plages et exposés à l’aspersion des vagues ; assez rare. Plante peu développée et échappant facilement à la vue. (1) M. Th. Fries fait remarquer (L. Sc. 281), au sujet de la réaction de la potasse sur le thalle de l’Asp. cinerea, que, bien que se manifestant très-généralement, elle fait néanmoins par- fois presque entièrement défaut. Les observations que j'ai eu occasion de faire, dans ces derniers temps, sont d'accord avec celles de l’éminent lichénographe suédois, et je puis citer, à l'appui de ce que je viens de dire, une erreur que j'ai été amené à commettre par suite de ma trop grande foi dans le réactif en question. Je veux parler d'un Aspicilia des laves d'Agde, qui a été rapporté par moi (2. c.) à l’Asp. calcarea, com- me sous-variété Vulcani, parce que certains échantillons, sou- mis alors à l’épreuve de K, n’ont donné ni à M. Arnold, ni à moi, aucune réaction sensible, tandis que d’autres de la même récolte, traités depuis par le même agent, ont donné une colo- ration rouge évidente. Revenant donc sur ma première déter- mination, je rattacherai aujourd’hui, de préférence, ce Lichen à l’Asp. cinerea, en qualité de sous-variété Vulcani de sa variété alba. Jusqu'ici, en effet, je n’ai jamais vu l’Asp. calcarea fournir avec K une réaction quelconque. ; 4 UP Ce LS er. : CAS no CPC ee Lam %ù D Vs DÉNR CR ES VA + D RC er DC ZX = dr En." TS me 282 _ LICHENS URCEOLARIA | — scruposa (L.) Ach. L. univ. 338; Nyl. L. Sc. 176. — Sur les rochers de l’intérieur de l’île, mais peu répandu. PERTUSARIEI. PERTUSARIA — Westringii (ACh.), — var. pseudocorallina (Sw.). — Isidèum Ach. L. univ. 577 ; Syn. 282. — Pertusa- riæ Î. Th. Fr. L. Sc. 320. — Çà et là, sur les rochers exposés. | Le P. Westringii isidié est un lichen très-répandu. Il n’en est pas de même de la plante fertile qui n’a été rencontrée que rarement en France. Elle paraît être plus fréquente en Angleterre. LECIDEET. GYALECTA — cupularis (Ehrh.) Fr. L. eur. 195; Schær. Enum. 94; Mudd, Man. 166. — Lecidea Nyl. Enum. M9 ; | L. Sc. 189. — A la base ou sous la mousse des rochers, mais nulle part en abondance. LECIDEA SECT. [. HAPLospora (1) A.— Eulccidea. — macrocarpa (DC.) Th. Fr. L. Sc. 505. — Patellaria D C. FT. fr. I, 347. — L. platycarpa Ach. L.untv. 348. — L. contiqua & platycarpa Fr. L. eur. 300 ; Nyl. L. Se. 224. — Rochers bas ou à fleur de sol de l’intérieur de l’île; rare. (1) Je réunis dans cette section tous les Lecidea à spores non cloisonnées. DE L'ILE D'YEU. 283 — contigua Fr. /. ec. 298 (4); Nyl. L. ce. excl. varr. plur. — L.cinereo-atra Th. Fr. /. €. 509. — Mêmes stations que le précédent. — vorticosa (Flk.) Kœrb. Syst. 251 ; Th. Fr. Z. c. 515. — L. sublatypea Leight. L. fl. 271. — L. laty- podes Nyl. in Flora, 1872, p. 356; Cromb. Z. Brit. exs. n. 88. — Assez commun sur les murs en pierre sèche. M. Th. Fries dit des spores de cette espèce qu’elles sont oblongues ou ellipsoides-oblongues. Dans mes échantillons de l’île d’Yeu, je trouve un passage insen- sible de la forme oblongue à la forme ellipsoide. — — var. asema. — L: asema Nyl. L. ce. 356. — Avec le type, et beaucoup plus fréquent. La description de M. Nylander : «Thallus albidus, inæqualis, subdispersus. Apothecia nigra (s. livido- nigra), sæpe subplicata. Sporæ ellipsoideæ, 13-16 X 6-8 mm., etc., » correspond très-exactement aux caractères que m'ont offert les nombreux specimens que j'ai recueillis de ce Lichen. — sarcogynoides Kœærb. /. c. 252; Nyl. in Flora, 1866, .p. 418. — Sur un mur en pierre sèche, entre le Port et le taillis de Pins maritimes ; rare. — sarcogynopsis Nyl. Armor. 409 ; in Bullet. Soc. bot. Fr. VIII, 756, sub Lecanora; in Flora, |. c. — Sur un mur en pierre sèche, entre le Portet le Vieux Château. Ma plante ne correspond pas de tout point à la des- cription de l’auteur cité, mais les différences qu’elle présente ne m'ont pas paru assez importantes pour m’autoriser à en faire même une variété. L’hyménium donne avec l’iode une réaction bleue franche et persis- tante. 284 LICHENS — subducta (sp. nov.) — Sur un rocher à l’ombre, au voisinage du Vieux Château. Thallus evanescens, albidus s. ochraceo-albidus. Apothecia <—-+- millim. lata, discreta, rariusve plura aggregata, adpressa, atra, disco plano nudo, margine crassiusculo prominulo persistente demum flexuoso ; hypothecio sordidulo; paraphysibus gracilescentibus, incoloribus, apice fusco-clavulatis, laxiuscule cohæ- rentibus. Sporæ 8-næ, ellipsoideæ, 12-16 X 7 -8 mm. Hymenium iodo intense persistenterque cærules- cens, epithecio violascente. — Ce Lichen a des rap- ports marqués avec le L. sarcogynopsis, dont il diffère par l’absence presque totale de thalle, par ses paraphy- ses claviformes, son hypothecium à peine coloré et par le plus grand dévelopement de ses spores. Le premier de ces caractères le rapproche, d’un autre côté, du L. diducens Nyl. L. c. 1865, p. 148 { L. auriculata var. Th. Fr.) chez lequel on trouve également des paraphyses en massue; mais celles-ci ont une épaisseur double {3 — mm.) et s'élèvent d’un hypothecium coloré. Dans le L. diducens les spores sont également beaucoup plus petites (8-9 X 3+- 4— mm.). — fuscoatra (L.) Fr., — var. subcontiqua Fr. L.c. 317; Th. Fr. 2. c. 526. — L. fuscoatra £ grisella Kœærb. Syst. 253. — Rochers bas de l’intérieur ; assez rare. — intumescens (Flot.) Nyl. Prodr. 127; L. Sc. 231; Th. Fr. L.c. 528. — L. insularis Nyl. Bot. Not. 1852, p. 177. — Lecidella Kœrb. Syst. 239. — | Forme des îlots au milieu du thalle du Lecanora glaucoma, sur lequel il semble être parasite; assez rare. — trochodes (Tayl.) Leight. L. fl. 257; Th. Fr. L. Sc. 531.— L. inferior f. subgyrosa Nyl. Not. Sallsk. | XIII, 339. — L. inconcinna Nyl. in Flora 1872, p. DE L'ILE D'YEU. 285 357. — L. subgyratula Nyl. L. c. 1873, p. 296. — Rimularia limborina Nyl. L. c. 1868, p. 346; Leight. Z. e. 406. — Sur un mur d’enclos en pierre sèche, entre le Port et le taillis des Pins mariti- mes. Je donne la synonymie de ce curieux petit Lichen d’après M. Th. Fries. Ses apothécies, bien que souvent rondes, rappellent plutôt celles d’une Graphidée que d’un Lecidea ; mais les spores sont tout-à-fait celles de ce dernier genre. — elæochroma (Ach.) Th. Fr., — var. latypea (Ach.) Th. Fr. L. Sc. 543. — L. sabuletorum Sommerf.; Kœrb. Syst. 234.— L. parasema var. latypea Nyl. L. Se. 217. — Sur les rochers bas de l’intérieur de l'île, mais fort peu répandu et imparfaitement ca- ractérisé. J'ai soumis, dans ces derniers temps, un grand nom- bre d'échantillons de cette plante, à l'épreuve des réac- tifs, et les résultats que j'ai obtenus n’ont été rien moins que satisfaisants; aussi en suis-je venu à la conclusion que les espèces ou variétés établies à ses dépens et à la faveur de ces seuls caractères, doivent être regardées comme non avenues. Les échantillons recueillis ensemble donnent, il est vrai, habituellement, des réactions semblables, mais d’autres, identiques à tous autres égards, offrent des réactions tellement divergentes que l’on arrive à former de la sorte des assemblages d'échantillons qui ne diffèrent, pour le botaniste, que par les noms qui leur ont été imposés en vertu de ces réactions. — — var. sulfurella. — L. parasema Wedd. L. Agd. 19. — Rochers exposés de l’intérieur; assez rare. — — var. prasinula.— L. parasema var. Wedd. {. c.— Rochers bas ou à fleur de sol de l’intérieur de l’île; beaucoup plusrépandu queles précédents. LICHENS O8Bs. — Le nom d’elæochroma que j'adopte pour ce type avec M. Th. Fries, lui appartient au même titre que celui de parasema, que je propose de mettre de côté. Ce serait, je pense, le moyen le plus simple de faire dispa- raître la confusion regrettable qui existe aujourd’hui entre cette espèce (le L. parasema des lichénologistes de France et d'Angleterre) et le L. (Buellia) disciformis, auquel les lichénographes les plus autorisés de Suède et d'Allemagne appliquent le même nom. Puisque cha- cune de ces plantes a reçu d’autres désignations, au sujet desquelles il n’y a aucun dissentiment, ne vaut-il pas mieux donner la préférence à l’une de ces désigna- tions, et reléguer celle de parasema parmi leurs syno- nymes. B.— Biatora. — lucida Ach. Meth. 74; L. univ. 209; Nyl. L. Sc. 195; Leight. L. fl. 258. — Biatora Fr. L. eur. 279 ; Kœrb. Syst. 208. -— Sur un rocher ombragé, au voisinage du Vieux Château ; stérile. — coarctata (Sm.) Nyl., — var. elachista (Ach.) Leight. lc. 278; Th. Fr. /. c. 447. — Sur la terre et les petites pierres à fleur de sol; rare. SECT. II. BIATORINA. — lenticularis ACh. Syn. 28 ; Nyl. L. Sc. 242. — Bia- torina Kœærb. Syst. 191. — Catillaria Th. Fr. L. Se. 567. — Lecidea chalybeia Borr. in Engl. Bot. suppl. n. 2687; Nyl. Prodr. 131. — Catillaria Mass. 161, f. 161. — Bilimbia Mudd. Man. 180. — Commun sur les rochers de l'intérieur. {— — var. nubila (Norm. ?) — Biatorina Norm. (?) Vet. Ak. Fôrh., 1870, p. 804 (Th. Fr. Z. c. 569). — Dans les mêmes lieux que le type, mais moins fréquent. Thallus multo magis evolutus quam in typo, crust- DE L'ILE D'YEU. 281 oso-scaber et hic illic rimosus, cinerco- vel fus- ecidulo-nigricans. J'ai eu, en maintes fois, l’occasion de constater des différences frappantes dans la couleur de l’hypothe- cium du L. lenticularis ; mais, d’après les observa- tions de M. Th. Fries, il serait tantôt incolore et tan- tôt brun sur le même individu. La séparation opérée par M. Leighton (4. c. 312 et 315) entre cette plante et le L. chalybeia, d’après ce seul caractère, n'aurait donc pas de raison d’être. Les spores du L. lenticularis sont très-rarement bien développées. Ce n’est que tout dernièrement que je les ai rencontrées, pour ma part, à cet état, bien qu’il me soit souvent arrivé de les rechercher. Jus- ques là, elles m’étaient constamment apparues avec des contours mal arrêtés, une forme étroitement oblongue et une longueur qui ne dépassait guère 41 mm., telles en un mot qu'on les décrit habi- tuellement ; tandis que, dans les échantillons re- cueillis dans l’île d’Yeu, j'ai trouvé, parmi les thè- ques contenant des spores mal formées, un petit nom- bre de thèques où ces organes, ayant atteint une ma- turité complète, présentaient une forme oblongue- ellipsoide et une longueur de 12 - 146 mm. sur 4à 7 mm. de largeur. SECT. III. BILIMBIA. — carneofusca (sp. nov.).— Au pied des murs et des rochers ombragés, entre le Port et le Vieux Château. Thallus tenuis, effusus, leproso-crustulatus, sordide albidas, hinc et inde evanescens ; hypothallo nullo con- spicuo. Apothecia 0,2-0,5 millim. lata, sessilia, pri- mum Carneo-luteola plana margineque pallido vix pro- minente instructa, mox autem fuscescentia margine simul excluso demumque convexa et obscure fusca, opaca. Paraphyses conglutinatæ, dilutissime fuscidulæ, apice incolores. Thecæ numerosæ, clavato-cylindricæ. Sporæ octonæ, oblongæ v. fusiformi-oblongæ, 10 — 14 X 3-4 mm., rectiusculæ rariusve nonnihil curvulæ, 288 A OR LE LA PS ice A LL de AS à Le ddr LICHENS utroque apice obtusæ, 1 —- 5 - septatæ. Hymenium io- do intense et persistenter cærulescens. — Des spores typiquement 5 — septées et relativement petites distin- guent cette Lécidée de toutes celles avec lesquelles on pourrait être tenté de la confondre. Parmi les saxicoles à spores 3 — septées, celles qui paraissent avoir avec elle le plus d’affinité sont le L. chlorotica (Mass.) et le L. violacea Crouan. Le premier s’en rapproche surtout par la couleur et la grandeur de ses apothécies ; mais les spores bien qu'ayant des dimensions presque sembla- bles, en diffèrent par, leurs contours. Le L. violacea s’en distingue, de son côté, par la couleur des apothé- cies, surtout lorsque celles-ci ont acquis tout leur développement, par les dimensions plus considérables des spores, par la réaction de l’iode sur l’hymenium, etc. SECT. IV. TONINIA. — aromatica (Sm.) Ach. Z. univ. 168; Syn. 19; Nyl. Prodr. 193; L. Sc. 216. — Toninia Mass. Syn. 54; Mudd, Man. 174 ; Th. Fr. L. c. 332. — Com- mun sur les rochers à fleur de sol, ainsi que sur le sol même, dans les lieux un peu humides. SECT. V. BACIDIA. {(Scoliciosporum) — umbrina Ach., — var. compacta (Kærb., Th. Fr.) — Scoliciosporum compactum Kœrb. Syst. 268. — Bacidia umbrina var. compacta Th. Fr. L. c. 365. — Sur un mur, à l'ombre, entre le port et le Vieux Château. SECT. VI. BUELLIA. A. — Diploicia. — canescens (Dicks.) Ach. Meth. 84; L. univ. 216; Nyl. Prodr. 119. — Buellia DN. Framm. 197; Th. Fr. L. c. 587. — Diploicia Kœrb. Syst. 174. — Sur les murs et les rochers abrités ; assez rare. | s | ; DE L'ILE D'YEU. 289 B.—Eubuellia. — disciformis Fr. (1), — var. saxorum (Mass.). — Buellia saxorum Mass. Ric. 82 ; Hepp, FI. Eur. 732. — B. leptochine Mass. Gen. 20, non Flot. nec Koœærb. (cnfr. Kœrb. Par. 184). — Lecidea saxorum Leight. L. fl.302; L. subdisciformus ejusd. l. c. 308. — L. disciformis Nyl. Prodr. 140 ; L. Sc. 236. — LL. superans et leptoclinoides ejusd. in Flora, 1873, pp. 72 et 201. — L. disciformis var. leptocline Wedd. L. Lig. 15; L. Agd. 20. — Assez commun sur les rochers, en particulier du littoral sud. Les échantillons en assez grand nombre de ce Lichen que j'ai recueillis à l’île d'Yeu ne diffèrent entre eux que par des caractères botaniques peu importants; mais leur épithalle traité par la potasse et l’hypochlo- rite de chaux m’a présenté des réactions variées, per— mettant de les rapporter à trois types (chimiques), dont chacun a recu, pour cette raison, un nom spécifique different, ainsi : K + flav. ! 4er — . pe) PR Lecideasaxorum (Mass.) L] L2 2 2e D) po D ds l= L. subdisciformis Leight. 3e 2) PLIS = L. leptoclinoides Nyl. Je me contenterai, en signalant ces distinctions, de renvoyer à ce que j'ai dit plus haut au sujet des réac- tions tout-à-fait analogues présentées par le L. elæo- chroma; en ajoutant que si tous les individus de la for- me saxicole du L. disciformis caractérisés par une réac- (1) Buellia parasema (Ach. pr. p.), Kærb., Mull. Argov., Th. Fr. etc. — B. punctata Schær., Anzi. (2) Le signe > indique le passage d’une couleur à une autre. 19 290 LICHENS tion spéciale doivent recevoir un nom spécifique diffé- rent, il n’y a pas de raison pour qu'il n’en soit pas de même de ceux de la forme corticole, chez lesquels les résultats de l'application des réactifs K et C varient également. Je ne puis mieux faire que de citer, à ce propos, les résultats que j’ai obtenus sur les échantil- lons corticoles de mon herbier; ils sont au nombre de trois : 40 K — flav. > rub. ; C —. 20 K — flav.; C —. 30 K —; C —. Les réactions 1 et 2 sont, comme on le voit, pareilles à celles que j’ai notées dans le L. disciformis saxorum sous les numéros 2 et 3. Je n’ai pas encore rencontré d'échantillons de la forme saxicole où les deux réactifs donnassent un résultat négatif. Par contre, je n’ai pas trouvé non plus de spécimen de la forme corticole qui donnât, avec GC, une réaction bien caractérisée. — myriocarpa (D C.) Nyl. Z. Sc. 237. — L. parasema var. Ach. L. univ. 136. — Buellia myriocarpa Mudd, Man. 217 ; Th. Fr. L. Sc. 595. — B. punct- alta Kœrb. Syst. 229. — Commun sur les rochers et les pierres. — — var. pallescens Th. Fr. /. c. — Sur les vieux murs en pierre sèche et les rochers de l’inté- rieur de l’île ; assez rare. — stellulata (Tayl.) in Mack. F1. Hibern. II, 118 ; Leight. L. fl. 304. — Buellha Th. Fr. L. c. 603. — B. stellulata et B. minutula Arn. in Flora, 1872, p.292. — Assez commun sur les rochers du littoral et de l’intérieur. La potasse agit d’une façon assez capricieuse sur le thalle de ce Lichen. Dans un certain nombre de cas il n’y a aucune réaction ; dans d’autres il y a une réac- tion jaune plus ou moins marquée ; dans d’autres enfin le contact du réactif donne naissance à une couleur D dite, 64 OP SE an DE L'ILE D'YEU. 2091 jaune passant plus ou moins promptement au rouge. C’est cette dernière réaction qui caractérise le L. atro- albella Nyl., qui ne me paraît pas être spécifiquement distinct du L. stellulata. — badia Fr. Z. eur. 289, a; Nyl. Prodr. 139; L. Sc. © 938. — Puellia Kœrb. Syst. 226; Th. Fr. L. c. 588. — (à et là sur les rochers de l’intérieur; parasite apparemment sur le thalle de plusieurs espèces de Lichens. — coniopta (Nyl.). — ZLecanora Nyl. in Flora, 1873, p. 19. — Abondant sur les roches du littoral sud, entre le Vieux Château et la Pointe du Corbeau. Thallus latiuscule expansus, errca millimetrum cras- sus, obscure cinereus, hypothallo fusco-nigro limita- tus, rimoso-areolatus, areolis planis v. convexiuscu- lis. Apothecia 0,5 - 4 millim. lata, rotundata v. (2 - 3 in eadem areola congregata) varie angulosa, primitus et haud raro persistenter innata interdumque nonnihil prominentia,nigra v. obscure fusca (præsertim humida), margine proprio in junioribus latiusculo fuscescente et sæpe bene conspicuo, disco plano aut demum (mar- gine demisso) convexo. Hypothecium subincolor v. leviter fuscidulum. Hymenium 60 — 70 mm. altum, iodo intense cærulescens; paraphysibus mediocri- bus, apice subclavatis et obscure infuscatis, conglu- tinatis ; thecis clavato-cylindricis. Sporæ octonæ, ellip- soideæ v. suboblongæ, 18 - 25 X 8 - 42 mm., obs- cure fuscæ v. maturæ nigricantes, uniseptatæ, medio non constrictæ. Spermogonia minima, puncCtiformia, nigrescentia, ore vix prominulo ; sterigmatibus pauci- articulatis; spermatiis linearibus 4% -5 mm. longis. — J'ai donné la description de ce Lichen d’après mes échantillons, non-seulement parce qu'il est nouveau pour la France, mais parce que la plante de l’île d'Yeu semble différer par quelques particularités du type écossais. Il ne m’a pas paru cependant que les carac- tères qui la distinguent fussent assez importants pour qu'il y eût lieu d'en faire même une variété. Elle est 292 PI ALU NT CT CON ES NET 17 DUR CPS LL RE “ L u | ET A ne dei ? ut LICHENS très-abondante dans les localités où je l’ai recueillie, et y forme sur les rochers des plaques qui ont souvent plusieurs décimètres de largeur ; mais il est présuma- ble que son aire est très-limitée, sans quoi sa présence eût déjà été constatée sur quelque autre point de la côte. Le Buellia coniopta est rapporté par M. Nylander au genre Lecanora (e stirpe L. confragosæ) à cause de ses stérigmates articulés ; mais cette raison ne me semble guère suffisante, car à ce compte il faudrait également faire un Lecanora du B. disciformis et même de plusieurs vrais Lecidea, dont les spermogo- nies sont munies de stérigmates de nature presque identique. Le Lecanora sciodes Nyl. (l. c. p. 68), des Pyrénées Orientales, est également un vrai Buellia, et n’est même vraisemblablement qu’une sous-espèce ou une variété du coniopta. « Je diraiici, en passant, que les observations déjà assez nombreuses que j'ai eu occasion de faire sur les spermogonies et les organes qu’elles renferment, me portent à croire qu’on pourra s’en servir très-utile- ment, dans beaucoup de cas, pour la distinction des espèces, mais qu’on n’en tirera qu’un assez maigre parti au point de vue de la délimitation des genres, et a for- tiori des groupes plus élevés. C. — Catocarpus. — badioatra (F1k.), — « vulgaris (Kærb.). — Buellia Kœærb. Syst. 223. — Rhizocarpon Th. Fr. L. Sc. 613 (B). — Lecidea atroalba Nyl. L. Sc. 232. — Cà et là, sur les rochers bas de l’intérieur et du littoral. D. — Dactylospora. — parasitica FIk. Deut. L., n. 101; Schær. Enum. 136; Nyl. Prodr. 144. — L. inspersa Tul. Mém. 118. — Dactylospora Flærki Kœærb. Syst. 271 ; Arn. in Flora, 1874, p.107. — Parasite sur le thalle du Lecanora parella ; rare. DE L'ILE D'YEU. 293 Dans le seul échantillon de ce Lichen que j'aie re- cueilli à l’île d'Yeu, la plupart des spores sont unisep- tées. SECT. VII. RHIZOCARPON. A.— Diplotomma. — alboatra (Hoffm.) Fr., — var. ambiqua(Ach.). — L. ambiqua Ach. L. univ. 161. — L. alboatra var. ambiqua Ny1. L. Sc. 236. — Buellia Th. Fr. L. Sc. 608. — — var. glaucoatra (Nyl.).— L. alboatra * glaucoatra Nyl. in Flora, 1873, p. 198 (?). — Assez com- mun dans les petites dépressions des rochers de la zône surmarine. Thallus crassus, contractus, in sinubus minoribus lapidis latens, verrucoso-areolatus, cinereo-albidus, nitidulus. Apothecia primum innata urceolata margi- ne thallode fisso s. dentato coronata, demum emersa adnato-sessilia + - + millim. lata, omnino lecideina nuda, margine proprio crasso diu persistente, disco persistenter plano aut (margine simul demisso) con- vexo ; hypothecio infuscato ; paraphysibus mediocri- bus, facile liberis, apice fusco-clavatis. Sporæ ellip- soideæ, 12-22 X 7 - 10 mm., fuscæ, nonnullæ 4 - loculares at pleræque murali-divisæ. Spermatia li- neares, 9-10 mm. longa. — La description donnée par M. Nylander de son L. alboatra * glaucoatra, bien que se rapportant bien, telle qu’elle est, au Lichen que je viens de décrire, est néanmoins trop courte pour qu'il puisse y avoir certitude absolue quant à l'identité des deux plantes. Si, plus tard, il devient opportun de les séparer, celle de l’île d’Yeu pourra prendre le nom de maritima, que je lui avais donné dans mes notes. Cette variété du L. alboatra est d’ailleurs fort remarquable et aurait certaine- ment mérité de constituer une espèce distincte, si certains échantillons de la var. ambigua ne sem- blaient relier entre elles les formes en apparence si € NOT D A A A LC TRE TRE AP PR TM RU UT 1 y dE : GERS APE pe DFE Eee ca de A Dur 94 LICHENS dissemblables ; j'y ai trouvé des apothécies dont toutes les thèques ne renfermaient absolument que des spores murales. B.— Eurhizocarpon. — petræa (Wulf.) Ach. L. univ. 455, pr. p.; Nyl. L. Sec. 233; L. atroalba Ach. L. c. 162, pr. p.; Fr. L. eur. 310. — Rhizocarpon petræum Kœærb. Syst. 260 ; Anzi, Cat. 91. — Sur les cailloux, les pierres etles rochers à fleur de sol. — — yar. obseurata Ach.{. c..156, pr. p.> NylPre: 234. — L. obscurata Schær. Spicil. 130, pr. p. — L. concreta Leight. L. fl. 351. — Rluzo- carpon obscuratum Kœærb. L. c. 262; Anzi, L. c. 92; Th. Fr. {. c. 628. — Avec le type. Les échantillons de L. petræa que j'ai rapportés de l’île d’Yeu varient non moins par la grosseur des spores que par la présence ou l'absence complète, chez elles, de halo. — geographica (L.) Schær. Spral. 124; Fr. L. eur. 326; Nyl. L. c. 248. — L. atrovirens Ach. Meth. 45.-— Rhizsocarpon geographicum DC. F1. fr. KE, 365; Kœærb. L. c. 262; Th. Fr. /. c. 622. — Assez commun sur les rochers de l’intérieur et du littoral. =— — var. ocellata Wedd. L. Lig. 1%. — Avec le type; rare. SECT. VIII. SARCOGYNE. — Clavus (DC.). — Patellaria DC. FI. fr. W, 348. — Sarcogyne privigna var. Clavus Kœrb. Syst. 266. — Biatorella Th. Fr. L. Sc. 409. — Lecidea eucarpa Nyl. Bot. Not. 1853, p. 163. — Lecanora cervina * eucarpa Nyl. L. Sc. 176. — Çà et là sur les rochers à fleur de sol. DE L'ILE D'YEU. 295 — simplex (Dav.) Nyl., — var. sérepsodina (Ach.). — Opegrapha Persoontit var.strepsodina Ach. L. univ. 247. — Sarcogyne privigna var. simplex f. stre- psodina Kœrb. Z. c. 266. — Lecanora privigna var. complheata Nyl. in Flora, 1872, p. 235. — L. Strepsodina Wedd. L. Lig. 13. — Assez com- mun sur les pierres à fleur de sol. — — var. chloroclinella Wedd. — Sur les rochers de l'intérieur de l’île ; assez répandu. Thallus bene conspicuus, leprosus, chlorinus. Apothecia illis typi similia, hypothecio sordidulo. Sporæ lineari-oblongæ, 3 - 6 X 1 — 1 1/2 mm. GRAPHIDET. LECANACTIS — premnea (Ach.).— Lecidea Ach. L. univ. 178; Nyl. Prodr. 138 ; L. par. eæs. n. 67 ; Leight. L. /!. 337. — Biatora Hepp, F1. Eur. n. 515. — Lecanacths plocina Mass. Cat. Graph. 678 ; Arn. in Flora, 1862, p. 306 ; Exs. n. 292 a et b. — L. scabrida Zw. Exs. n. 301. — Opegrapha plocina Kœærb. Syst. 280. — Sur un mur ombragé, entre le Port et le Vieux Château. Thallus effusus, tenuissimus, obscure cinereus v. evanescens. Apothecia plana, disco vix pruinoso, mar- gine crasso radiatim plicatulo demum undulato. Hyme- nium iodo intense fulvo. Sporæ fusiformi-oblongæ, 16 — 22 X 5-7 inm., 3-5 septatæ. — La réaction rouge- de-Sienne produite par l’iode sur l’hymenium est fort remarquable. OPEGRAPHA SECT. I. EUOPEGRAPHA. — confluens (Ach.) Stizenb. St. Opeg. 22; Leight. L. jI. 318 ; Malbr. L. Norm. 230. — 0. lithyrqa 6 con- Hat MAL > à à KR LÉ UE HT DS AU ndle ne : Lu hé à Hit Let note d le ci, re + 296 LICHENS fluens Ach. L. univ. 247. — O0. vulgata var. steriza Nyl. L. par. exs.n. 144; Prodr. 159 ; Le Jol. L. Cherb. T9. — O0. conferta Anzi, Exs. Etrur. n. 36. — 0. atra var. confluens alior. — Assez commun sur les murs en pierre sèche et les rochers du littoral et de l’intérieur. 4 | 4 | 4 À 7. SECT. II. LITHOGRAPHA. — petrophila Wedd. — O0. petræa DR. Crypt. F1. Alger. 278, non Ach. — Sarcogyne Nyl. L. Alger. 337. — Lithographa Ny1. Prodr. 147 ; Leïght. L. c. 360. — Rochers de l’intérieur de l’ile, où il est rare. C’est tout simplement par erreur que MM. Durieuet Montagne, ont appliqué à cette plante le nom spéci- fique de petræa. Ils croyaient avoir affaire à l'O. petræa d’Acharius (0. tesserata DC.; Lithographa Nyl.; Placo- grapha Th. Fr.), plante qui en diffère à tous égards. Il m'a donc paru utile, sinon indispensable, pour éviter la confusion, de modifier le nom de la plante publiée dans la Cryptogamie algérienne. M. Nylander a d’abord (L. Alger. L. c.) éloigné ce Li- chen du groupe des Graphidées, pour le placer parmi les Sarcogyne. Ses apothécies sont cependant si bien celles d’un Opégraphe qu’il s’est vu tout naturellement obligé | plus tard (Prodr. L. c.) de l’y ramener. L'analogie qui existe entre l’O. petrophila et le Sarcogyre est néan- moins si grande, qu'il y a bien lieu de se demander si l'indication fournie par la nature du conceptacle de | l’Opégraphe en question ne prouve pas une plus grande | affinité des Sarcogyne pour le groupe des Graphidées que pour ceux où on le range habituellement. On sait | du reste qu'une espèce non douteuse de Sarcogyne (S. simplex strepsodina) a fait pendant longtemps par- À tie du genre Opegrapha. L’O. petrophila a d’abord été trouvé en Algérie, par M. Durieu de Maisonneuve, et ensuite dans les îles de Un dé nl mais tr D nee oéS De dé de) SD ed Sd) Li a té. DE L'ILE D'YEU. 297 la Manche par M. Larbalestier, mais iln’avait pas encore été vu, que je sache, en France. Les spores de mes échantillons de l'Ile d’Yeu, de forme linéaire, ont une longueur un peu supérieure (4-6 mm.) à celle attri- buée par M. Nylander (Il. ec.) à celle du Lichen algérien, et l’hypothecium ne pénétre pas, chez ma plante, dans le substratum, dont la texture est plus dense. Les spermogonies, assez développées et munies de stérig- mates simples, portent des spermaties qui sont envi- ron de même longueur que les spores, mais un peu plus étroites. ARTHONIA — varians (Dav.) Nyl. Z. Sc. 266; Leight. L. fl. 402. — À. glaucomaria et A. parasemoïdes Nyl. Arth. 98 ; Prodr. 168. — Celidium Arn. in Flora 1862, p. 312; Es. nn. 210 et 211. — C. grumosum Kœærb. Par. 457. — Lecanora glaucoma var. varians Ach. L. univ. 363. — Parasite des apothécies du Lecan. glaucoma ; assez fréquent. PYRENOCARPET. ENDOCARPON (Sect. DERMATOCARPON) — pallidum Ach. L. univ. 301. — E. pusillum var. pallidum Fr. L. eur. 411; Schær. Enum. 234. — Verrucaria Nyl. Pyren. 20 ; L. Sc. 268 ; Le Jol. L. Cherb. 85. — Sur la terre, dans les endroits un peu humides. LIMBORIA — actinostoma (Pers.) Mass. Roc. 455, f. 301 ; Kærb. Syst. 377; Garov. Quat. L. Ang. gen. 8. — Urceo- laria Pers. in Ach. Z. univ. 288 ; Schær. Enum. 87 ; Nyl. Prodr. 96. — Verrucaria Ach. L. c.: Mont. in Arch. bot. IT, 308, t. XV, f. 5. — Thelo- Lan ur] + EN Jen WE NN "Vire OLIS AT NE AD Per [sut US LD MENU Jere ER 1 298 LICHENS trema radiatum Pers. in Act. Wett. IT, 13. — Çà et là, sur les rochers bas du littoral et de l’inté- rieur. VERRUCARIA (|) SECT. Î. EUVERRUCARIA. — margacea Wahlenb. Lapp. 495; Th. Fr. L. Arct. 269 ; Nyl. Pyren. 25; L. Sc. 272. — Sur les par- ties ombragées des rochers ; rare. — — var. œthiobola (Wahlenb.) Nyl. ZE. ce. — V. œthobola Ach. L. univ. 292 (x). — Sur quel- ques blocs de quartz, entre le Port et la Pointe du Sémaphore. — scotina (sp.°nov.). — Sur les rochers de la zûne sur- marine de divers points du littoral. Thallus fusco-nigricans v. umbrinus, sat tenuis, effu- sus, continuus, scabridus v. passim areolato-rimosus interdumque fere omnino obsoletus, opacus. Apothecia nigra, prominula, conoidea v. hemisphæriCa, 0, 4-0, 7 millim. lata, opaca, perithecio atro integro v. subin- tegro ; paraphysibus nullis ; thecis ventricoso-clavatis ; gelatina hymenea iodo pallide vinoso-rubente v. colore subimmutata. Sporæ octonæ, oblongo-ellipsoideæ v. ellipsoideæ, rarius nonnullæ ellipsoideo-rotundatæ, 10- 47 X 5-9 mm., utroque apice obtusissimæ. — A été recueilli également, sur les rochers calcaires du littoral de Marennes, par M. Richard, qui me l’a communiqué sous le nom de V. microsporoides, Nyl. ! ; il m'a été impossible toutefois de lui conserver cette désignation, après avoir pris connaissance du signalement de cette (4) L'intérêt spécial qui s'attache aux Verrucaires marines m’a engagé à donner la description de toutes les espèces que j'ai observées dans l’île d’Yeu, en y ajoutant les détails qui m'ont semblé devoir en faciliter l'étude. DE L'ILE D'YEU. 299 espèce, dans le Bulletin de la Société Botanique de France (t. VIII, p. 759); « Similis V. mucosæ, sed sporis majoribus ». La plus simple comparaison m'a suffi, en . effet, pour constater que le Lichen de Marennes et de l'ile d'Yeu ne diffère pas seulement du V. mucosa par les spores, mais sous beaucoup d’autres rapports, aussi bien que par son habitat. Persuadé dès lors qu’il avait été l’objet de quelque confusion, et ne trouvant aucun autre type auquel il pût être rapporté, je n’ai pas hésité à lui appliquer un nom nouveau. Le Lichen dont le V. scotina semble se rapprocher le plus est celui dont M. Nylander a donné {L. c.) une diagnose sous le nom de V. prominula, et dontil dit «thallo macro obscuro evanescente v.nullo conspicuo »; mais Mudd, qui a décrit la plante typique, puisque c’est dans son livre (Man. Br. L. 291) qu’elle est signalée pour la première fois, assigne au thalle des caractères diffé- rents (1) et apparemment plus en harmonie avec la res- semblance que M. Nylander reconnaît exister entre sa plante etle V. pyrenophora dont, au reste, le V. sco- tina n’a pas plus la physionomie qu’il n’a celle du V. MUCOSA. La Verrucaire que j'ai décrite rappelle encore, à plu- sieurs égards, le V. margacea, qui s’en distinguera toujours sûrement par ses spores de grosseur double. J'ai remarqué plusieurs fois qu’elle exhalait un parfum de Violette, provenant sans doute de quelque Algue à laquelle elle se trouve associée. — nigrescens Pers., — var. subleprosa Wedd. — Sur la mince couche terreuse enduisant çà et là les les pierres à fleur de terre; rare. Thallus nigrescens, subleprosus, maculas rotunda- tas inter muscos efformans, ambitu pallidior vageque limitatus. Apothecia 0,3 —-0,4millim. lata ; paraphysibus diffluentibus; gelatina hymenea iodo pallide vinoso- rubente. Sporæ 12 - 22 X 8 - 15 mm., simplices, matu- ræ luteolæ. -— C’est une forme terricole du V. nigre- scens. (4) Thallus thin, subdeterminate, effuse, tartareous, conti- nuous, rugulose, greyish white or pale brown (Mudd, /. c.). 300 LICHENS — viridula (Schrad.) Ach. L. univ. 675; Kærb. Syst. 343 ; Mudd, Man. 289; Leight. L. fl. 424. — V. nigrescens * viridula Nyl. Pyren. 23; L. Sc. 271 ; Le Jol. L. Cherb. 85. — Sur un mur en pierre sèche. — maura Wahlenb. in Ach. Meth. suppl. 19; Fr. L. eur. 442 ; Kœrb. Syst. 340; Le Jolis, Z. c. 86; Nyl. L. Sc.273; Leight. L. fl. 4&19. — Très-com- mun sur les rochers submergés ou mouillés par le flot, à haute mer; s'étendant ordinairement de la partie supérieure de la zone du L. pygmæa jusque dans celle des Lichens surmarins. Thallus niger v. anthracinus s. adspectu carbonaceo, effusus et varie expansus, rarius maculiformis, sat te- nuis v. passim crassiusculus, areolato-rimosissimus, opacus aut vix nitidiusculus ; gonidiis (diam. ë- 8 mm.) viridibus. Apothecia in protuberantiis thalli plus minus elevatis immersa, sparsa; ostiolo sæpe minimo; peri— thecic integro v. dimidiato; paraphysibus nullis ; the- cis ventricoso-clavatis ; gelatina hymenea iodo vinoso- rubente. Sporæ oblongo-ellipsoideæ v. ellipsoideæ, 10-18 X 7 - 8 mm., simplices, subincolores. — — var. aractina (Wahlenb.) Th. Fr. L. Arct, 268; Kœærb. Syst. 346. — V. aractina Wahlenb. in Ach. Meth. suppl. 17; Ach. L. univ. 292; Nyl. L. Sc. 273; Cromb. L. Br. 113. — Beaucoup moins répandu que le type; se rencontrant ordinairement dans la zone la plus élevée de la plage et parfois dans les stations où il est pres- que hors de l'atteinte de l’embrun. Thallus quam in typo tenuior, subtilissime areo- latus minuteque punctato-scabridus. Apothecia in protuberantiis thalli elevatis vulgo conoideis inclusa, ostiolo impresso v. excavato, margine varie dif- formi. he DE L'ILE D'YEU. 301 — — var. memnonia (Flot.) Kærb. Syst. 340; Parerg. 365. — Sur les rochers recouverts par la ma- rée, mais habitant ordinairement une zone moins élevée de la plage que le type; assez commun. Thallus minus expansus quam apud typum, te- nuis, fuscoater, facie gelatinosa s. mucosa, siccitate hince inde tenuiter rhagadiosus, nec areolatus; goni- diis viridibus v. luteolo-viridulis. Apothecia sæpe fere omnino deficientia, raro crebra, cæterum ut in a plus minus prominula. Sporæ magnitudine et figura sat variabiles: in speciminibus plerisque fere utintypo, in quibusdam longiores et angustiores (12 — 20 X 5-7 mm.) in aliis pro longitudine latiores s. fere rotundatæ (10 - 15 X 7 - 9 mm.). — — var. symbalana (Ny1.). — V. symbalana Nyl. in Flora, 1873, p. 204. — Çà et là sur les ro- chers submergés à haute mer, en particulier au bord des flaques d’eau. Thallus expansus, niger v. anthracinus, tenuis- simus, continuus, sub lente rugulosus. Apothecia sat crebra, in protuberantiis thalli difformi-hemi- sphæricis v. crateriformibus inclusa,margine ostio- li sæpe inæqualiter fisso-crenato ; cæt. ut in typo. Les variétés du V. maura reposentessentiellement sur des différences de conformation du thalle. Dans le type celui-ci est très-distinctement aréolé. Dans la variété aractina, les aréoles existent également, mais elles sont plus fines et scabres. Dans les va- riétés memnonia et symbalana, au contraire, le thalle est dépourvu d’aréoles, bien que parfois un peu fen- dillé, et, examiné à la loupe, il présente assez cons- tamment des petites rides ondulées caractéristiques. La continuité du thalle dans les variétés memnoria et symbalana, en particulier, dépend, si je ne me trompe, de ce que l’une et l’autre sont moins sou- vent exondées que les formes à thalle aréolé. C’est par cette raison que l’on voit la première de ces for- LICHENS mes associée fréquemment au Lichina pygmæa, sur les plages de l’île d’Yeu, tandis que le type se trouve au contraire le plus souvent dans la zone du L. confinis. Les conditions dans lesquelles végète le V. maura symbalana : « imam partem scopulorum aqua ma- rina lavatam v. submersam illiniens » (Nyl. L. c.) sont. faciles à rencontrer sur les bords de la Méditerranée, par suite du défaut de marées. Sur l’Océan, au con- traire, où les plages se trouvent tous les jours à sec, cette forme ne peut se présenter que accidentelle- ment. La saillie formée par le thalle autour du périthèce est très-variable. Dans le type elle est quelquefois à peine sensible ; d’autres fois elle s’y présente sous la forme d’un cône surbaissé. Dans la variété arac- tina, elle prend ordinairement celle d’un tubercule conoide ou irrégulierèment hémisphérique; confor- mation qui s’exagère encore, en se modifiant, dans la variété symbalana. — antricola (sp. nov.) — Tapisse l’intérieur de quel- ques grottes de la côte Sud, noyées à haute mer. Thallus obscure smaragdinus, effusus, tenuis, conti- nuus, lævis, opacus, gonidiis (diam. 5 — 6 mm.) viridi- bus. Apothecia nigra, conoideo-prominula, 0,3 — 0,8 millim. lata, raro quædam minora intermixta, nitidiu- scula vel opaca, basi lata immersa, perithecic dimidia- tim nigro ; paraphysibus diffluentibus s. nullis distinc- tis , thecis ventricosis, pariete tenui ; gelatina hyme- nea iodo cærulescente. Sporæ ellipsoideæ 8 — 16 X 6-9 mm., simplices, incolores. — Cette Verrucaire, bien que voisine du V. maura, et en particulier, de sa variété memmnonia, s'en distinguera néanmoins sans difficulté par la couleur du thalle, dont la surface est, en outre, opaque, n’est jamais fendillée, et ne présente pas l’aspect muqueux ou gelatineux que l’on remarque dans la forme du mawra à laquelle je l’ai comparée. Ses spores sont également plus larges relativement à leur longueur. Ce n’est pas sans quelque hésitation DE L'ILE D'YEU. 303 que j'y rapporte la variété suivante que j'avais d’abord rattachée au type précédent. — — var. diffracta Wedd. — Sur la paroi constam- ment humide d’une grotte accessible aux marées. Thallus niger v. versus peripheriem nigro-sma- ragdinus ; tenuissimus, dendritice diffractus, rugu- losus. Apothecia crebra, vix immersa, crateriformia. — microspora Nyl. Addit. fl. erypt.Chil. in Ann. sc. nat. 4° sér. III, 175 ; Prodr. 185 ; Cromb. L. Br. 1153. & halophila (Nyl.) — V. mucrospora f. halophila Nyl. Cul. l. c.; Prodr. L. c.; Cromb. Z. c.— V. mi- crospora Nyl. Pyren. 29; Malbr. L. Norm. 252. — V. halophila Leight. L. fl. 413. — Cà et là sur les rochers recouverts à chaque marée, surtout dans la zone du Lichina pygmæa, mais nulle part en abondance Thallus maculiformis s. limitatus, olivaceo v. nigri- canti-virescens, tenuis,{continuus, nitidulus, facie gela- tinosa, gonidiis globosis ellipsoideisve (diam. 5-6 mm.) pallide viridibus. Apothecia subgregaria, nigra, hemi- Sphærica apiceque nonnihil depressa, rarius oblonga, 0, 2—0, 3 millim. lata, nitida, basi solum immersa ; perithecio dimidiatim nigro; paraphysibus nullis s. diffluentibus ; thecis ventricosis, pariete tenui; gelatina hymenea iodo vinoso-rubente. Sporæ ellipsoideæ v. oblongo-ellipsoideæ, 7 -10 X 4-5 mm., simplices, incolores. Spermogonia punctiformia, apotheciis inter- mixta; sterigmatibus subsimplicibus ; spermatiis oblon- go-ellipsoideis, 2 1/2 - 3 mm. longis. — — Var. lœlevirens Wedd. — Avec le type. Thallus maculiformis, quam in typo tenuior, fere hyalinus, colore prasino ; cæt. ut in præcedente. — — var, mucosula Wedd.— Çà et là sur les rochers $ AT 7. ” | re 4 CPE A OT UORNN DE PIRE PAT RER TORRES] s OP UT: 304 LICHENS submergés à haute mer, fréquemment associé au Lichina confinis. Thallus effusus, tenuissimus v. fere obsoletus, fuscidulus v. pallidissime virens v. nigricans. Apo- thecia 0, 14 — 0, 2 millim. lata, parum prominula v. subdepressa ; perithecio dimidiatim nigro ; para- physibus nullis ; gelatina hymenea iodo non aut vix (vinose) coloratum. Sporæ ut in typo v. latio- res s. fere rotundatæ, 7 —- 9 X 4-7 mm. Dans son travail sur les Lichens du Chili (2. c.), M. Nylander donne les diagnoses de deux variétés ou formes du V. microspora, mais il ne définit pas le type lui même. Ce n’est que plus tard, dans sa Monographie des Lichens pyrénocarpes, qu'il pré- sente comme tel la forme halophila, qui semble, en effet, avoir tous les droits à cette position. A première vue on serait assez tenté de prendre la variété lœtevirers pour une espèce particulière, mais on ne tarde pas à reconnaître qu'elle tient au type par une foule d’intermédiaires. La variété mucosula relie, jusqu’à un certain point, le V. microspora au V. mucosa (1), se rapprochant de la dernière de ces espèces par la petitesse de ses apothécies, mais appartenant à la première par la sail- lie de ces organes au-dessus de la surface du thalle, par la couleur noire du périthèce et par {a forme et le moindre développement des spermaties. (1) J'ai vainement cherché ce Lichen sur les plages de l’île d’Yeu ; mais je ne vais pas moins en donner la diagnose, afin d’en faciliter la découverte dans d’autresilocalités. V. MUCOSA Wahlenb. in Ach. Meth. suppl. 23; L. wriv. 282; Th. Fr. L. arct. 269; L. Scand. exs. n. 75; Nyl. Pyrer. 28; L. Sc. 275; Le Jol. L. Cherb. 86; Cromb. L. Br. 113; Leigh. L. fl. 413. Thallus fusco- v. subolivaceo - niger, effusus, sat tenuis v. crassiusculus, lævissimus, subopacus, continuus ; gonidiis (5-8 mm. latis) fuscidulo-virentibus. Apothecia minima (0,1 - 0,1 1/2 millim. lata) immersa. Spermatia linearia 4-5 mm. longa.— Le V. mucosa rappelle assez, par son faciès, le V. maura mem- ln ét it de ot te Le en ts D ns me D = | ; 4 DE L'ILE D'YEU. 305 SECT. II. ARTHOPYRENIA — littoralis (Tayl.) Leight. Br. angioc. L. 46, tab. 20, f. 2; L. fl. 440 ; Cromb. L. Br. 120. — V. mura- ls var. httoralis Tayl. in Mack. F{. Hib. IT, 92. nonia ; il a été observé sur les plages du Nord de l’Europe, et ensuite sur les rochers maritimes de plusieurs points de la côte de la Grande-Bretagne et dans l'île de Jersey. Mais la seule localité non douteuse actuellement connue en France, est aux environs de Cherbourg, où elle a été découverte, il y a longues années, par notre zélé et savant confrère M. Augte Le Jolis. La Verrucaire y croît, selon l'inventeur, sur les cailloux roulés tapissant le fond des petites rivières ou ruisseaux qui se jettent à la mer dans la partie montueuse de l’ouest de l’ar- rondissement de Cherbourg (Hague), là où le courant est le plus rapide. Les échantillons provenant d'Urville-Hague, qui m'ont été envoyés par M. Le Jolis, correspondent assez exacte- ment, sous presque tous les rapports, à ceux de l’exsiccata de M. Th. Fries. J'y ai noté cependant quelque différence dans la forme et la grandeur des spores, la plupart de celles-ci étant largement elliptiques ou presque globuleuses, et n'ayant guère que 6 à 8 mm. de longueur, sur 6 à 7 de largeur. Des variations tout à fait analogues se trouvent aussi, comme on a pu le voir, dans d’autres espèces de Verrucaires marines. Une particularité intéressante de l’histoire du V. mucosa des environs de Cherbourg est celle qui se rattache à sa station dans l’eau douce, lorsque, ailleurs, la plante semble donner la préférence à un milieu salin. Le fait n’est cependant pas excep- tionnel. C’est ainsi que M. Kærber, en parlant du V. maura (Parerg. 365), dit: « Es unterliegt keinem Zweifel, dass diese Species nicht bloss, als Th. Fries glaubt, am Meeresgestade vor- kommt, sondern auch in Gebirgssgesenden des Binnenlandes ». — M. Nylander, de son côté (in Flora, 1864, p. 357), paraît assez disposé à croire que son V. consequens pourrait n'être qu'une forme saxicole du V. epidermidis. Les apothécies du V. mucosa étant fort petites par elles-mé- mes et ne faisant au-dessus de la surface du thalle qu’une très- faible saillie, passent facilement inaperçues. Aussi a-t-on pu croire, pendant un temps (vid. Fr. L. eur. 412 et Kærb. Syst. 341), que ce n’était que le V. maura incomplètement développé. 20 306 LICHENS « consequens (Nyl.). — V. consequens Nyl. in Flora 1864, p. 357. —- V. sublittoralis Leight. /. c. 435. — Commun sur la coquille des Balanes vivantes. Thallus obsoletus s. nullus distinctus. Apothecia 0,1 — 0,2 millim. lata, sparsa, nigra, prominula v. substrato {calcareo; plus minus immersa; perithecio atro, dimidiato v. subintegro ; paraphysibus distinctis, gracilibus, vix numerosis, inæquilongis, simplicibus v. parce ramosis ; thecis cylindricis v. ventricoso-fusifor- mibus, pariete apice præsertim s. in parte supera valde incrassato (1); gelatina hymenea iodo fuscescente. Sporæ octonæ, oblongo-ovatæ, 42 - 46 X 5-7 mm., incolores, uniseptatæ, altero apice sæpe crassiore. D’autres lichénographes l’ont confondu avec le V. hydrela ; il paraît même assez certain que le V. mucosa signalé par M. Duby (Bot. gall. IT) comme se trouvant aux environs de Falaise, n’est autre que cette plante. Je ne saurais dire s’il en est de même de celle indiquée par le même auteur, d’après Prost, au voisinage de Mende. (1) L’épaississement de la paroi des thèques, très-analogue à celui qui s’observe chez les Arthonia, est un caractère important à noter dans cette section; en l’absence des spores, il permet de reconnaître à première vue, sous le microscope, les espèces qui lui appartiennent. — La couleur jaune intense des goni- dies, chez les espèces marines, n’est pas moins caractéristique. O8s. — Ayant appris de M. Le Jolis que M. le D' Bornet avait étudié sur place, à Cherbourg, le V. halodytes, et reconnu la nature de ses gonidies, j'ai prié notre savant et obligeant algologue de vouloir bien me communiquer le résultat de son examen, et je m'empresse de mettre sous les yeux de mes lec- teurs ce qu'il m'a écrit à ce sujet : — « L’algue qui fournit les gonidies du V. halodytes est le Glæocapsa crepidinum Thur. {Protococcus crepidinum Thur. olim). Elle appartient au groupe des Cryptophycées (Phycochromophycées), et non à celui des Chlorophyllophycées, comme la plante qui se trouve dans le V. maura. Si mes souvenirs sont exacts, j'ai observé ce même Glæocapsa crepidinum dans le Synalissa conferta Born.; il était inclus dans le tissu de cette plante à titre de gonidie accessoire... », On trouve en effet une mention de ce fait dans DE L'ILE D'YEU. 307 — — var. halodytes (Ny1.). — V. halodytes Nyl. Enum. 142; Pyren. 61 ; Le Jol. L. Cherb. 90. — y. fluctigena Nyl. in Flora, 1875. p.14. — Assez commun sur les rochers immergés à haute mer ; souventassocié au F. maura et au Lichina confinis. Thallus fuscus v. fusco-nigricans, sat tenuis, nitidiusculus v.opacus, effusus, continuus; gonidiis luteis, diam. 5 —- 8mm., sæpe glomerulatis. Apothe- cia vulgo 0,2 millim. lata, prominula, sæpe macu- latim congregata et spermogoniis numerosis punc- tiformibus intermixta, nigra v. nigricantia, perithe- cio dimidiatim nigro. Spermatia oblongo-ellipsoidea, 2 1/2 — 3 1/2 mm. longa. — — — subvar. tenuicula Wedd. — Mèmes stations que le précédent et beaucoup plus ré- pandu. Thallus tenuissimus, fuscidulus, hyalinus. Apothe- cia 0,15 — 2 millim. lata; cæt. ut in præcedente. Je n’ai aucun doute sur la parfaite identité des VV. halodytes et fluctigena Nyl. F’ai examiné avec soin des échantillons typiques de ces plantes recueillis, les pre- miers sur les schistes de Cherbourg {1} par M. Le Jolis, le 4er Mémoire de M. Bornet sur les gonidies des Lichens (p. 49); et l’auteur ajoute que, chez ce Synalissa pourvu d’apothécies, « les cellules de toute une portion du thalle étaient changées en spores, de sorte que cet échantillon offrait à la fois la fruc- tification d’une Algue et celle d’un Lichen ». (4) La station ordinaire du Lichen est, me dit M. Le Jolis, au fond des flaques d’eau peu profondes des hauts rochers nus, découverts à chaque marée, flaques qui se réduisent tellement par l’évaporation, en été, que l’eau en devient sursaturée de selmarin. C’est dans ces mêmes flaques que M. Le Jolis, en récoltant la Verrucaire, a découvert également l’Ochthebius Lejolisii Muls., avec ses larves, Coléoptére appartenant à un genre dont les espèces ne se rencontrent habituellement que dans les eaux douces. PET, DER TA eee POST 0 PE OA ES SE NP RER OURS TER 308 (1) Il est à remarquer que les spores du V. littoralis ne pré. LICHENS et les seconds sur les roches calcaires de Marennes par mon ami M. Richard, en les comparant, d'autre part, avec ceux provenant des roches granitiques de l’île d'Yeu, et je n'ai trouvé entre eux aucune différence appréciable, si ce n’est dans le développement du thal- le, dont la couleur se montre d'autant plus claire que son épaisseur est moindre : différences qui peuvent se présenter, du reste, sur un même échantillon. A Pile d'Yeu, où cette Verrucaire est très-répandue, le thalle est souvent si mince qu’il ne forme, pour ainsi dire, qu'un vernis semi-transparent à la surface de la pierre, dont un léger frottement le fait même quelquefois dis- paraitre. C’est l’état de la plante auquel j'ai donné le nom de fenuicula. Il est intermédiaire entre la forme à thalle plus développé, et celle où le thalle fait (du moins en apparence) complètement défaut. Si j'ai présenté cette dernière comme type, c’est simplement parce que elle est la plus anciennement connue. A Pile d’'Yeu, elle se montre bien cà et là sur les rochers, mais c’est surtout sur la coquille des Balanes qu’elle prend une physionomie tout-à-fait caractéristique, puisque l’on voit alors les apothécies qui n'étaient que sessiles sur la pierre siliceuse, s’enfoncer plus ou moins complète- ment dans la substance du substratum calcaire qui s’y trouve accidentellement implanté. M. Leighton signale {{{. cc.) cette plante en Angle- terre, 14° (V. littoralis) sur les rochers maritimes ; — roches calcaires, ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'examen d’un échantillon authentique en ma posses- sion, provenant de la côte du comté de Devonshire ; 20° {(V. sublittoralis) sur la coquille des Patelles. J'ai con- staté sa présence de mon côté, en France, loin de l’île d’Yeu, sur les rochers calcaires maritimes des environs de Marennes, où elle croît en société avec le Lichina transfuga, et s’y montre, diminutif du V. fluctigena, tantôt avec un thalle très-maigre, et tantôt avec cette partie réduite à zéro, avec apothécies calcivores. Je ne quitterai pas cette Verrucaire sans faire remar- quer que, s’il venait à être démontré qu'elle n’est pas spécifiquement distincte du V. epidermidis (1), nous sentent pas, au contact de l’eau, le halo qui se montre habi- DE L'ILE D'YEU. 309 aurions en lui l'exemple d’un Lichen à la fois corticole, silicicole, calcivore et marin. — leptotera Nyl. (in Flora, 1865, p. 212 (1), — var. marmorans Wedd. — Assez comm'n sur les ro- chers baignés par la marée ; souvent associé au 1. littoralis tenuicula, plus rarement à l’halophila. Thallus fusco- s. piceo-nigrescens, tenuis, nitidius- culus, maculas parvas v. mediocres passim Confluen- tes depingens ; gonidiis ut in præcedente. Apothecia sparsa, immersa,0,15—0, 2 millim. lata, vix prominula, nigricantia, perithecio dimidiato, paraphysibus nullis ; thecis fusiformibus s. ventricoso-cylindricis, pariete præcipue in parte supera incrassato ; gelatina hymenea iodo non mutata. Sporæ oblongæ v. lineari-oblongæ, 6 - 12 X 2 - 4 mm., incolores, uniseptatæ v. interdum/{?) iriseptatæ. Spermatia illis spec. præcedentis similia. — Ce Lichen est assez abondant dans les lieux où je Pai observé, mais les apothécies en sont assez rares et échappent facilement à la vue par suite de leur exiguité et de leur presque complète immersion dans la sub- tucellement, alors, autour de celles du V. epidermidis. Je dois avouer toutefois que je ne suis pas bien fixé sur la valeur de ce caractère. Je rappellerai iti qu'ayant eu à étudier, tout récem-— ment, l’Aréhopyrenia saxicola Kærb., je n’ai pu constater entre lui et le V. (Arthop.) littoralis Tayl., aucune différence impor- tante. (1) Voici la diagnose donnée {{. c.), par M. Nylander, de la forme typique. V. leptotera Nyl: « Thallus obscure olivaceus v. olivaceo-nigrescens lævis subnitidiusculus determinatus sat tenuis; apothecia nigra minuta subinnata ; sporæ incolores oblongæ 1 - septatæ {altero apice paullo crassiore) longit. 0,016- 18, crassit 0,005; paraphyses nullæ. — Ad scopulos in insuka Jersey (legit Larbalestier). — Facie externa fere V. mucosæ. Forte varietas V. consequentis Nyl., differens apotheciis mino- ribus, sporis angustioribus. » Une autre forme du Y. leptotera (inconspicua Lahm.) est indi- . quée par l’auteur comme venant sur les pierres du jardin bota- nique de Munster. LICHENS stance du thalle. Les spores ne sont pas non plus d’une étude facile, car restant presque toujours enfermées dans les thèques, dont les parois ne se rompent que difficilement, par suite de leur épaisseur, on ne peut, le plus souvent, juger de leurs formes que d’une manière approximative. — La plante de l’ile d’Yeu ne forme pas des plaques comparables à celles présentées par le V. mucosa, mais des taches peu étendues, souvent confluentes, constituant des marbrures dont les inter- valles sont ordinairement occupés par le V. littoralis tenuicula. Elle se trouve aussi, mais plus rarement, associée à la variété halophila du V. littoralis dont on a souvent de la peine à la distinguer par la couleur du thalle. M. Leighton a décrit dans son « Lichen flora » (p. 438), sous le nom de V. halizoa, une plante qui, d’après la diagnose, ne me semble différer en rien du V. leptotera. Il est vrai que M. Leighton assure, d’un autre côté (L. c. 414}, que ce dernier n’est qu'une for- me du V. halophila, mais il sera évident pour tous ceux qui compareront les descriptions des deux Li- chens, que le savant lichénographe anglais a été trom- pé, en cette circonstance, par une confusion d’éti- quettes. — marinula (sp. nov.) — Sur les rochers de la zone surmarine, associé à l’Amphiloma marina; rare. Thallus obscure s. nigricanti-fascus, tenuissimus, effusus, continuus, passim subleprosus aut evane- scens ; gonidiis luteis. Apothecia minima (0,1 millim. lata) sparsa, subimmersa, thallo concolora, spermo— goniis fere ejusdem magnitudinis intermixta; peri- thecio dimidiato (?); paraphysibus gracilescentibus ramosis, multiarticulatis, thecas ventricoso-cylindricas, pariete incrassato superantibus. Sporæ 8næ, oblongo- ovatæ, 40-43 X 5-7 mm. Sterigmata multi-articu— lata, spermatiis ellipsoideis, 4/2-1 mm. longis. — Cette Verrucaitre se distinguera facilement de ses congenères par les caractères signalés. Les apothécies sont fort difliciles à découvrir, et se confondent aisément avec les spermogonies, dont l’aspect est le même. La con- formation des paraphyses est caractéristique. Mais. PT IR er DE L'ILE D'YEU. 311 | SECT. III. SAGEDIA. — Thuretii (HePp), — var. saxicola Garov. Tent. 136, tab. VII, f. 5, B’. — V. Gunther Flot. in Flora, 1850, p. 575. — Au pied des rochers et des murs, à l'ombre ; assez rare. Ne diffère du V. (Saged.)chlorotica Ach. (V. macu- laris Wallr.) que par ses spores à 5 ou 7 cloisons au lieu de trois. TABLE ALPHABÉTIQUE N. B. — Les noms des genres, sections, sous-sections, espe- ces, etc., admis par l’auteur, et faisant partie de l’énumération, sont en caractères romains ; tous les autres sont en italiques. ROLROSPORA. 45.0... 278 Biatora (Subsect.)......... 286 RES ONYI Se 279 Biatora lucida Fr........ — amphibola Wedd........ — premnea Hepp.......... 295 fuscata (Schrad.)........ 278 Biatorella Clavus Th. Fr.. 294 photina Mass........... — Biatorina (Secé.).......... 286 Amerospora fSect.)....... 267 BiatorinalenticularisKrb. — Amphiloma (Subsect.)..... 2740nubula Norme. 00 — DAMAUNIA -...:...:...... 297 Bilimbia chalybeia Mudd. 286 glaucomaria Nyl....... — Buellia (Sect.).........4.. 288 parasemoides Nyl....... — Buellia alboatra v. ambi- MARS (Day)... LL. — De ANS RDA RTE 293 Arthopyrenia (Sect.)...... 305, : badia Kœærb.......... 294 ArthopyreniasaxicolaKrb.309 canescens DN.... ....... 288 LEE LORS 280 Leptocline Mass... tt 280 calcarea v. Vulcani Wed. 281 minutula Arn.......... 290 LL QUCE ANS RP AAARERS 280 myriccarpa Mudd..... ns MAalhaPSCHer it ne. — parasema (Ach.)...... ... 289 s.v. Vulcani Wedd..... 281 punctata (Schær.)....... — v. mastoidea Wedd..... — saxorum Mass.......... — MIDDOSA ACT eee etes à — stellulatæ Th. Fr........ 290 Bacidia (Secé.)!:.-........ 288 Callopisma DN.......... 276 Bacidia umbrina %. com- Callopismella {Subsect.)... — Dacia Fr: 52005, — Caloplaca (Sect.)...... sc... 2714 312 Caloplaca aurantiaca ®%. erythrella Th. Fr.. .... 2 ferruginea v. festiva{Fr.). v. cæsiorufa (Ach.)..... ©. obscura Th. Fr... .…. À FL ES CANAL SE EE vilellina Th. Fr......... Catillaria chalybeia Mass. lenticularis Th. Fr...... Celidium grumosum Krb. 2 DOPLONS MEN ARE USE COLLEMAR LR L2 ARE . $ Eucollema cheileum v. platyphyllum Nu PERR ORReS 2 : Crispum AC 2e . pulposumAcheire 00 $ Leptogium lacerum v. fimbriatulum v. sinuatum Schær.... $ Polychidium Schraderi (Bernh.)...... NOTA NET Le |: LES Ph LS AP ONE ASS TRE A TOR LICHENS Schraderulopsis........ — CÉSDONTA EEE ELE 260 alcicornis (Lightf.)....... — bellidiflora (Ach.)....... — Coccifera (Le)... si — cornucopioides v. scaber- rime) Nedde, 012 st TRS digilata s. sp. macilenta DR Er UE ATRE JA 9 or e iurcata (HUASDE LES — macilenta{Ehrh.)........ — DyYxidata (Lo enr — scaberrima Wedd....... — Dactylospora(Sect.)....... 292 Dactylospora Flærkei Krb. — Dermatocarpon (Sect.).... 297 Diploicia (Subsect.)....... 288 Diploicia canescens Kærb. 288 Diplotomma {Subsect.).... 293 ENDOCARPON. «se. 0 0 202 pallidum Ach......... . — pusillumo.pallidum Fr. — Eubuellia (Subsect.)...... 289 Eucollema (Sec£.).....,.... 259 Eulecanora (Subsect.)..... 267 Eulecidea (Subsect.)...... 282 Euopegrapha (Sect.)...... 295 Eurkhizocarpon {Subsect.). 29% Euverrucaria (Sect.)...... 298 Fucus pygmœus Lightf. . 237 D. Minor TUrD..:. 00e GYABECTA EL. 00. cupularis Ehrh.......... — Gyalolechia (Subsect.).... 278 Haplospora {Sect.) ....... 282 Imbricaria (Sect.)........ 263 Imbricaria cæsia DC..... 266 Isidium Westringii Ach.. 282 LECANACTIS...:.. 0 placina Mass.:.....0.% . — premnea (ACh.)....4 00 scabrida ZW..... BA — Lecania. (Sect.) :... 1000 Lecania cyrtella (Ach.) v erysibe Th:Fr..:: 106000 LEGANORA. 4.00 se... 267 $ Eulecanora actophila Wedd..... .... 268 albescens v. Flotowiana SDES A eve ee D PR s. ©. parasitans Wedd... — argentata®.saxicola ACh. 267 atra (Huds.). ER — v. emdochlora (e) 4 ed. ue . 268 atrynea Nyl..... s «0 0 NE badia {Pers.).:.4. 6.66% 0, 270 v. cinerascens Nyl..... — V. psarophana {Nyl.).... — S. v. pallida Wedd....., — dispersa: (Pers)... .. 268 galactina v.dispersa Ach. — gangaleoides Nyl....... 267 DE glaucoma (Hoffm.)....... v. subcarnea (Sw.)..... oreina f. macrior Nyl... pallescens ». parella Sch. parella (L.).. polytropa (Ehrh.)........ vaillusoria Ach........ 2 psarophana Nyl........ sordida « glaucomaT.Fr. v. subcarnea Th. Fr... subcarnea (SW.)......... subfusca v. campestris Gone NM Aiynea AChe 2.5. D. cenisea Ach....,..…. V. Coilocarpa S.v. gan- galeoides (Nyl.}...... ‘ sulphurea (Hoffm.)...... umbrina f. prosechoides LLENL T EREEE SR ENRRERE = s. sp. prosechoides Nyl.. varia f.halogenia Th. Fr. v. polytropa Nyl...... - s. Sp. sulphurea Nyl... $ Lecania ÉD ACh).....,.:... 971 prosechoides Nyl....... 2 v. æruginascens Wedd.. rimularum Wedd....... spodophæiza Nyl........ 273 $ Galoplaca aurantiaca v. erythrella A. callopisma v. Heppiana HN tient . aus citrina v. fallax Wedd... 277 v. littoralis Wedd...... ferruginea v. festiva (Fr.) v. cæsiorufa Ach....... v. ecrustacea Wedd.... v. obscura Th. Fr...... marina Wedd...ss,s,t. 275 venus Weddii rater A. flavogranulata Wedd. D'YEU. murorum v. VOUS Ati CREER pyracea (Ebrhi).. 24:00: vitellina.(Ehrh.).:..:.... v. athallina Wedd...... $ Rinodina atrocinerea (Dicks.)...... confragosa (Ach.)........ v. glaucescens Nyl..... exiguas (AC neo rer sophodes v. confragosa N. DACRIQUOEINYL he reeaee subqglaucescens Nyl..... . Species exclusæ cervina s.sp. fuscata Nyl. s. sp. eucarpa Nyl...... cinerea v. gibbosa Nyl... s. sp. gibbosa Nyl..... à coniopla Nyl....... fuscata Leight.....,.... gibbosa Leight.... glaucoma v.varians Ach. privigna ©. complicata sarcogynopsis Nyl....…. De strepsodina Wedd....... LECIDEA.... $ Haplospora ses. se asemaNyl....:1. FN auriculala %. diducens Three coarclata v.elachista (ACh.) cinereogira Th Fra, contigua Fr..... PRET SAC v. plalycarpa Fr....... diducens Nyl...... ee elæochroma v. latypea A. 2 v. prasinula Wedd. .... v. sulphurella Wedd.... fuscoatra v. subcontigua LUE DORE CE NE LTREX v. grisella Kœ@rb....... 31% LICHENS inconcinra Nyl......... 284 myriocarpa (DC.)........ 290 inferior f.subgyrosa Nyl. — v. pallescens Th. Fr... — insularis Nyl........... — parasemat.myTiocarpa A. — intumescens (Flot.)...... — parasitica FIk.....: UPS latypodes Nyl........... 283 saxorum Leight......... 289 lucida Ach ..... Hseseor 285) Nscioues (NY) CMErE .+3321202 macrocarpa (DC.)........ 282 stellutata (Tayl.)........: 290 parasema v. latypea Nyl. 286 subdisciformis Leight... 289 0. prasinula Wedd..... — superans Nyl..... sons — v. sulphurella Wedd .. — $S Rhizocarpon platycarpa Ach......... 282 alboatra v. ambigua (Ach.) 293 sabuletorum Sommerf... 285 v. glaucoatra (Nyl.)..... — sarcogynoides Kœærb..... 283, ambigua Ach:25.7.20: . — sarcogynopsis Nyl....... — atroalba Ach.. . ....:. 294 subducta Wedd...... ... 284, “atrovirens ACHATS subgyratula Nyl...... ..285 concreta Leight.. 2.4 sublatypea Leight....... 283 geographica (L.j......... — trochodes (Tayl.)........ 284 v. ocellata Wedd....... — vorticosas{(lik ie. "reuer 283 obscurata Schær........ — v..asema (Nyse — petræa/{Wulf.)..... ste — $ Biatcrina v. obscurata Ach....... — chalybeia Borr.......... 286 $ Sarcogyne lenticularis Ach......... — ‘(Clavus (DC) 294 y. nubila (Norm?)...... — eucarpa Nyl...... 0 .. — $ Bilimbia simplex v. strepsodina A. 295 carneofusca Wedd...... 287 Species exclusæ chlorotica Mass......... 288 cupularis Nyÿl. ......... 282 violacea Crouan......... — : premneaACh.....2 002 . 295 $ Toninia sulphurea Ach....... 269 aromatica (Sm.)......... 288 Lecidella intumescens Krb. 28% $ Bacidia .… Leptoginm (Sect.).. 260208 umbrina v. compactaAch. — Lichen subcarneus SW.... 269 $ Buellia LICHINA: 60000 0 CNRS atroalba Nyl............ 292 confinis Ag........1tme badia KT ER RL 291 pygmæa Ag....... PER badioatra (FIk.) ......... 292 transfuga Nyl...... .. — canescens (Dicks.)...... 288” LIMBORTA. RS RE RAC TRS ré coniopta (Nyl.).......... 291 actinostoma {Pers.)...... — disciformis v. saxorum Lithographa (Sect.)....... 296 (Masse) les. RUE 289 Lithographa petræa Ny1.. — vw. leptocline Wedd..... — Ochrolechia {Subsect.).... 270 inspersa Tul.. .... .... 292 Ochrolechia parella Kœ@rb. — leptoclinoides Nyl....,... — tartarea Kærb.......... — DE DPCHAPHA TRES. e. atra v. confluens (Ach.).. conferta Anzi..... PRPEPT confluens (Ach.)........ lithyrga v. confluens Ach. Personiiv. strepsodina A. deiræd ACh............. petræa DR........ ROEPE petrophila Wedd........ SsSenaiiDE vulgala ©. steriza Nyl... LUE ON l'ENS EPPIEENEET $ Imbricaria paperdtai(l.)::.:..... de conspersa (Ehrh.)....... Waasidiosa Nyl.. 42... v. stenophyila Ach...... MERS DUDe sus w.subfuliginea Nyl...... dendritica Schær........ fuiginosa tFr.)...:....:. v. aterrima Wedd....... furfuracea Hepp......... lævigata v. revoluta Nyl. olivacea t. prolixa Ach.. L'ILE D'YEU. 295 296 295 296 olivacea ©. fuliginosa Fr. 265 omphalodes (L.)......... 26% perforata (Wulf.)........ 263 s. v. incrassata Wedd... 264 molaire esse 263 tronsar(Ach,):2. . 264 v. subfuliginea (Nyl.)... 265 v. verrucigera Wedd.... — reticulata Tayl.:e....... 263 revoluta (RE). 264 RAS ARE ses ds — v.horrescens(Tayl.).... — v. omphalodes Fr...... —- LH 10 BUT (1 D] DRE — DSC NY, Se 550 — EAN ARE We (0 DAMSAIERRERT EE — SP ANCE CPS APE RRRENNRe — hihiacea v. scortea Nyl..…. 315 $S Physcia AQUALA- AC SR ne 265 V. Stippæa Ach......... — cæsias(Hoffni} nres 266 obscura v. sciastra (Ach). — ©. saxicola Schær...... — SOS TRGNAGNA TS LENS — stellaris v. tenella (Web.) — v. adscendens Th.Fr... — $S Xanthoria parietina v. aureola (Ach.) 266 v. ectanen Ach........s — v. rutilans (Ach.)....... Patellaria Clavus DC..... macrocarpa DC........ . 282 PERTUSARIA T2. m ae sn Westringii v. pseudocor- aline (Sw) ee ReERnre — Physcia aquila Nyl..... d CES NY Sa RTE obscura vw. sciastra Nyl.. — stellaris ©. tenella Nyl... Placodium (Subsect.)..... 271 Placodium murorum ©. Polychidium (Sect.)... ... RÉNUTINAN IR er Ent "201 pollinaria (Westr.)...... — scopulorum (Retz.)...... — v. Cornuata Ach...... . — v. crassa Del...... CES ANNEE v..cuspidataAch.. 41 . — s. v. pygmæa Wedd.... — v. nigripes Wedd....... — v. subfarinacea Nyl.... — scopulorum Nyl......... v. incrassala Nyl...... Sn Rhizocarpon badioatrum Morse Jodecoc «+ 292 geographicum DC....... 294 obscuratum Kærb.....,. — petræuwm Kærb.......... — HOTTE: EM LL Lits L 316 LICHENS DE L'ILE D'YEU. Rimularia limborina Nyl. 285 Rinodina cœsiella (FIk.).. 278 ELEQUAMEN TETE... — v. confragosa Th. Fr... — ROCCELEAL Rte mies ses 1209 phycopsis Ach.......... — Sagedia (Sect.)........... 311 Sarcogyne petræa Nyl..... 296 privigna v. Clavus Kœærb. 294 v.simplex strepsodinaK. 295 Scoliciosporumcompactum 288 Squamaria saxicola Nyl.. 271 STEREOCAULON. «esse. 260 fanum AC 2e eee Toninia. (Sect.)........... 288 UMBILICARIA 0 de 2.1 260 DUSIUTAt I ROM ARS TURE URCEOLARIA ee sosconcsos 282 actinostoma Pers....... 297 Cineren ACh....,.5.4,2..11280 gibbosa Ah: 4... 281 sCruposa ACh...... den Le 082 VIRRUGARIAS: eee Mee0208 $S £Euverrucaria æthiobola Ach....... = antricola Wedd..... énn-0t 302 v. diffracta Wedd....... 303 aractina Wahlenb..... + 300 consequens Nyl.......... 306 halophila Leight........ 303 margacea Wahlenb...... 298 v. æthiobola Wahlenb.. — maura Wahlenb...... 300 v. aractina Wahlenb.... — v. memnonia (Flot.).... 301 v. symbalana(Nyl.)..... — microspora (Nyl.)........ f. halophila Nyl........ v. lætevirens Wedd.... v. mucosula Wedd..... mucosa Wahlenb....... ; nigrescens v. subleprosa Wedd..:..,4473540e Me s. sp. viridula Nyl.... prominula Nyl......... pyrenophora Ach....... Scotina Wedd. 520008 symbalana Nyl......... viridula Schrad......... S Arthopyrenia epidermidis Ach........ fluctigena Nyl........... halizoa Leight 25 halodytes Nyl... 0% leptotera:Nyl.::5°°104008 v. inconspicua Lahm... v. marmorans Wedd.... littoralis (Tayl.) « conse- quens Nyl.:.25. 58 v. halodytes (Nyl.)...... s. v. tenuicula Wedd... marinula Wedd......... muralis ©. littoralis Tayl. sublittoralis Leight..... $ Sagedia chlorotica Ach..2080e GuntheriFlot...,s...0 macularis Wallr..... .. Thuretii v. saxicola Garov. Xanthoria (Sect.)........ : Xanthoria parietinaTh.F. Zeora sulphurea Kærb... 310 305 306 SUR LES PREMIERS RELEVYÉS DE VAGUES ET DE ROULIS FAITS AVEC L'OSCILLOGRAPHE DOUBLE, PAR NEr. HE. BERTIN. FERA e— L'oscillographe double, dont le principe a été exposé dans les séances de la Société du 41 Décembre 1868 et du 8 Octobre 1869, et qui, construit par les soins de la Marine, a été présenté à la réunion de la Société linnéenne de Normandie et de la Société des sciences naturelles en 1874, a été expérimenté en 1875 à bord du Crocodile. Les courbes relevées font connaître à chaque in- stant la valeur trés-exacte de l'angle de roulis absolu ; le mouvement propre du grand pendule est, en effet, facile à discerner en raison de sa longue période, et on en corrige sans peine les observations. Le degré de pré- cision, avec lequel est donné le roulis relatif, ne peut pas s'établir d’une manière certaine ; toutefois, quand la mer a été assez grosse, l’inclinaison des vagues telle qu’elle s’estime par l’évaluation directe, n’a pas paru s’écarter beaucoup de la différence entre le roulis relatif et le roulis absolu enregistrés par l'instrument. La demi-période des vagues T, dans trois journées d'expériences, a été successivement de 3° 1, de 2 8 et de 4°; la même valeur moyenne se retrouve toujours pour cette période dans les observations prolongées fai- tes à divers instants d’une même journée, bien qu’entre pe NON LS: Alert de GNT ELS ES ARS ES ATER D LUE PV NT AA TA 0 ANS CO LP STONES, RO 4 À LL ( 318 OSCILLOGRAPHE DOUBLE deux vagues qui se suivent, l'instrument indique parfois des différences de durées marquées. Les inclinaisons relevées n’ont pas dépassé 5°. Dans toutes les expériences, le roulis absolu a conservé sensiblement la demi-période constante des oscillations en eau calme, T— 3,5; le roulis relatif a présenté des durées beaucoup plus irrégulières et sur les vagues de 15, il était tout-à-fait synchrone avec la houle. 11 faut bien remarquer, pour expliquer ce résultat, que la durée des vagues à constamment été inférieure à la durée propre du roulis. Il a été possible de tracer le profil des vagues, à l’aide des inclinaisons relevées, en déduisant les longueurs L des temps T, d’après la formule habituelle. Le navire a ensuite été représenté roulant sur les vagues. La figure ainsi obtenue a fourni des vérifications très-concluantes de la loi établie par le raisonnement entre le sens de la rotation de l’eauet du navire et l'accroissement ou le décroissement d'amplitude du roulis. | Pendant toute la durée des essais, les amplitudes de roulis totales, d’un bord à l’autre, sont restées inférieures à 44°, bien que la mer ait été parfois assez grosse. Ce résultat, dû à l’adopjion de quilles latérales, était prévu d’après la valeur du coefficient d’ecclisité observé en eau calme, mais 1l dépasse notablement ce à quoi on s'attendait d’après les expériences de 1872 sur un cha- land amphidrome. L'efficacité des quilles latérales paraît croître avec leur hauteur, suivant une progression plus rapide que la simple proportionnalité; cette loi, si elle se confirme, rendra l’usage des quilles latérales très- pratique pour les plus grands bâtiments. SUR LES EFFETS COMPARATIFS DES JETS DE VAPEUR D'EAU ET DES JEIS DE GAZ COMPRIMÉ POUR METTRE UNE COLONNE GAZEUSE EN MOUVEMENT ET SUR LE TRAVAIL MÉCANIQUE NÉCESSAIRE DANS LES DEUX CAS, PAR NEr. Home BERTEN. La dépense de vapeur nécessaire pour activer le tirage d’une cheminée et permettre de brûler sur les grilles une quantité de charbon donnée a été mesurée à diverses reprises ; elle a été, en particulier, l’objet d'expériences très-soignées faites à Indret en 1870. La donnée corres- pondante pour le cas où l’air comprimé serait substitué à la vapeur n’est pas connue, mais il est facile de la dé- duire par le calcul, des chiffres obtenus pour le cas de la vapeur ; les résultats auxquels on arrive offrent un grand intérêt. Ainsi, par exemple, pour brûler 450% de charbon par mètre carré de grilles, il faut lancer, par heure et par mètre carré de grilles, 200* de vapeur (exactement 499*1) à la pression de 430 ‘/", par un orifice de 115"/"9 de sec- tion. Le poids du mètre cube de vapeur étant, à cette pres- sion, de 1“6, la vitesse d'écoulement est de 300" par seconde, et la quantité de mouvement par heure, en pre- nant le poids au lieu de la masse, est 200 X 300 = 60000; 320 TIRAGE PAR L’AIR COMPRIMÉ. nous négligeons la quantité de mouvement conservé par la vapeur. Supposons que l’on veuille faire abandonner la même quantité de mouvement à un jet d’air lancé à 50" de vites- se,'qui abandonnerait 40" de vitesse, de manière à obtenir avec le jet d’air le même tirage artificiel qu'avec la vapeur. Il faudra dépenser par heure 60.000 10 — "4500" d'air Or, le travail mécanique utile, nécessaire pour impri- mer par heure 50" de vitesse à 1,500". d'air, est, en kilo- grammètres, 1500 I K 507 — 214.000. Re nl 14.000 et en chevaux vapeur, 0 À 8 seulement. Ainsi avec un ventilateur du rendement de 0,30 ül faudra 2* 7, et, avec une machine soufflante du rende- ment 0,70, il fauda 4% 4, pour obtenir le même résultat qu'avec un jet de vapeur représentant en travail 40 à 45 chevaux ; l'augmentation de puissance réalisée, pour a. 4 de grille, avec une machine marine ordinaire, sera de 50 chevaux. Des essais avec une machine soufflante seraient par- ticuliérement intéressants, parce qu’ils permettraient de connaître exactement les quantités d’air lancé et les lois du mouvement d'entraînement obtenu. On pourrait déter- miner expérimentalement le travail minimum à dépenser pour obtenir les résultats indiqués ici dans des condi- tions arbitrairement choisies. 41 Février 1876. En DL EP INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES PAR Nr. le Profr J. BARANENZHME Membre Correspondant de la Société. — CI IER LP ——— Tous les observateurs qui ont examiné au microscope le mode du mouvement des plasmodia de Myxomycètes, n’ont point trouvé toute leur masse sujette à un mouve- ment uniforme; au contraire, ce n'étaient toujours que des courants distincts où la masse protoplasmatique se présentait en circulation. Ces courants, au milieu de la masse immobile du protoplasme, surgissent, changent de vitesse, même de direction, cessent enfin de nouveau, et tout cela, même dans les courants qui communiquent directement entr'eux, a lieu d’une maniére tout-à-fait indépendante et sans régularité visible, de telle sorte qu'il est impossible de prévoir le lieu de l'apparition, ou la direction des nouveaux courants. C’est pourquoi, si à la suite de la prédominance des courants dans une cer- taine direction, on avait remarqué la translation de toute la masse du protoplasme dans cette même direction, la 21 PU CP ER TR RER 3 nc INFLUENCE DE LA LUMIÈRE dépendance du mouvement des plasmodia de certaines influences extérieures, — ainsi que la dépendance du mouvement des courants séparés de ces mêmes influen- ces, — ne paraît pas même avoir été soupçonnée. Jus- tement, vu l'indépendance apparente de l'apparition et du mouvement des courants distincts de la masse proto- plasmatique, on attribuait les conditions de leur exis- tence et de leur disparition, à des propriétés moléculaires du protoplasme lui-même, — propriétés encore complé- tement inconnues. Ce n’est qu'il y a quelques années que feu S. Rosanoff fit remarquer le premier que les plasmo- dia des différents Myxomycètes, au moins dans une cer- taine période de leur vie, montrent une tendance à se diriger constamment en haut sur des surfaces verticales. à Par les expériences directes sur les plasmodia d’Ætha- } lum septicum, Rosanoff démontra (1) que le mouvement | des plasmodia dans une direction déterminée, par rap- port à l’horizon, dépend de l’attraction terrestre, et cela . dans le sens d’un mouvement tout-à-fait actif de la masse | semiliquide du protoplasme dans une direction opposée à l’action de la force de gravité. Vu le peu de connaissan- ces qu’on a jusqu'à présent sur le mécanisme du phéno- mène de géotropisme des cellules munies de membranes, la découverte d’un mouvement analogue par rapport à la force de gravité de la masse protoplasmatique libre, devait exciter un grand intérêt et promettait en même temps de jeter quelque lumière sur le mécanisme du phé- nomêne ci-dessus nommé. — Il me paraît done d’autant plus intéressant d'étudier les mêmes plasmodia aussi (1)S. Rosanorr. — De l'influence de l'attraction terrestre sur la direction des plasmodia des Myxomycètes. Mém. Soc. sc. nat. de Cherbourg, T. XIV, p. 149. SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 323 dans leurs rapports avec la lumière. Cette étude m'a démontré que la lumière avait, en effet, sur les plasmo- dia, une influence analogue à celle qu’elle exerce sur les cellules héliotropiques munies de membranes, au moins sous ce rapport, qu'elle détermine la direction de leur mouvement. Malgré l’apparition fréquente des plasmodia de diffé- rents Myxomycêtes dans la nature, la difficulté de trans- porter ces objets délicats sans altération, et par consé- quent, la difficulté de s’en procurer une quantité suffi- sante dans le laboratoire, sont, je crois, un des prinei- paux obstacles à l'étude des plasmodia vivants. C’est pourquoi jJ'indiquerai avant tout la possibilité d’écarter facilement cet obstacie, en établissant dans le laboratoire même des cultures de Myxomycètes dans des conditions tout-à-fait naturelles. Très-souvent dans les serres on entoure les pots à fleurs d’écorce de chêne provenant des cuves à tanner. Sur cette écorce (le tan) encore frai- che, les plasmodia de Didymium et d’Æthalium apparais- sent infailliblement et en grande quantité ; le tan paraît donc être un des substrata les plus favorables au développement de quelques Myxomycètes. J'ai mis le tan frais, auquel on avait préalablement mêlé des spores d’Æ- thalum septicum, dans une cuve en bois, de 3/4 de mêtre cube environ de capacité, de manière à ce quela surface du tan fût de 25 à 30 centim. plus bas que les bords de la cuve. Je recouvris cette dernière de planches et la laissai dans un coin de mon laboratoire. Le tan doit être constamment humide, mais non mouillé, et pour cela il suffit d’en asperger seulement la surface tous les trois ou quatre jours. Après 1 1/2 ou 2 mois (mais pas aupara- vant), les plasmodia commencent à paraître en abondance sur la surface de l’écorce. De même qu’on observe tou- 324 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE jours dans la végétation des champignons sur le fumier une certaine succession constante dans l’apparition de diverses formes, on remarque également la même succes- sion dans la culture des Myxomycèêtes. Du moins, dans les deux cultures que j'ai établies à diverses époques, appa- raissaient toujours, les premiers les plasmodia blancs d'un Didymium (quoique les spores n’eussent pas été introduites artificiellement dans le substratum), et seu- lement quelques jours plus tard les plasmodia jaunes de l’Æthalium — même succession qui a été remarquée aussi dans l’apparition des plasmodia sur le tan des serres. Le plus ou moins d'humidité de l'écorce exerce une influence visible sur l'apparition des plasmodia. Si l'écorce n’est que modérément humide, les plasmodia apparaissent à la fois et en grande abondance ; lorsqu'il y a plus d'humidité, ils ne sortent que peu à peu en ne se montrant que dans les endroits où la surface de l'écorce est plus sèche. Mais il suffit alors d’arroser l’é- corce à l'endroit où un plasmodium est apparu, pour qu'il rentre dans le substratum et n’en ressorte qu'après vingt-quatre heures ou même davantage. La question de savoir en quoi consiste une telle influen- ce de l'humidité sur la direction du mouvement des jeu- nes plasmodia est restée pour moi sans solution. On peut penser que la masse semiliquide du protoplasme est en- traînée passivement par l’eau qui s'écoule; mais on peut croire aussi que, selon la quantité de l’eau renfermée, le même protoplasme peut être doué d’un géotropisme tan- tôt positif, tantôt négatif. Cependant cette dernière suppo- sition ne pourrait se rapporter qu’à une certaine période (la plus jeune ?) de la vie des plasmodia, puisque les nombreux objets que j'ai cultivés ensuite sur du papier très-humecté ne présentaient que le géotropisme négatif. ‘rt: SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 325 Je démontrerai plus tard qu’effectivement dans de certai- nes conditions, les plasmodia d’Æthalium septicum peu- vent devenir positivement géotropiques, mais qu'un tel changement des propriétés physiques n’est pas provoqué par l’humidité du substratum ou de l'air, mais par des influences d’une autre nature, Pour mes expériences ultérieures, J'ai cultivé les plas- modia, recueillis de l’écorce, sur des bandes de papier buvard mouillé, posées sur des plaques de verre de 20-22 centim. de longueur ef de 6-7 centim. de largeur. La culture sur papier est beaucoup plus commode que celle sur verre (comme le faisait ordinairement Rosa- noff), puisqu'ici l'humidité uniforme du substratum peut être soutenue plus réguliérement et qu’on peut enlever très-facilement le plasmodium à chaque instant avec le papier pour le transporter et placer à volonté. — Quant à ce qui est de transporter les plasmodia en grande quantité de l’écorce sur le papier, cela est très-facile, en mettant à profit leur géotropisme négatif. J’ai opéré de la manière suivante : j'ai étendu sur la surface du tan, à l'endroit où était apparu un plasmodium, un morceau de tissu très-làche (dans le genre d’un canevas serré) au- dessus duquel j'ai suspendu des bandes de papier buvard mouillé, pliées en deux, de manière à ce que leurs bords inférieurs touchâssent la surface du tissu. Tout cela était disposé dans l’espace, saturé de vapeurs d’eau, situé entre la surface du tan et le couvercle de la cuve, où le papier, sans être humecté de nouveau, pouvait rester suffisamment humide pendant 12 heures et davantage. Le plasmodium, passant à travers les trous du tissu, s'étale sur sa surface (plus égale que la surface de l’écorce elle-mème) et rencontrant sur son chemin les surfaces verticales des bandes de papier, passe sur ces dernières 326 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE en en couvrant ordinairement les deux côtés. Les bandes peuvent être ensuite séparées et chacune d'elles pla- cée avec le plasmodium sur la partie inférieure d’une plaque de verre, posée verticalement et couverte sur toute sa longueur de papier mouillé. En général, on ne réussit à cultiver un plasmodium pendant un temps tant soit peu long, que sur des surfaces verticales, où il ne ce divise pas en s'étendant de tous les côtés, mais conserve constamment la forme d’un seul éventail, qui se transporte de toute sa masse dans la direction en haut, le long de la plaque (fig. 1, 5). Il faut seulement, cela va sans dire, chaque fois que le plasmodium est arrivé au bord supérieur de la plaque, l'enlever avec le papier pour le remettre de nouveau sur la partie inférieure de la plaque recouverte d’une nouvelle bande de papier. Avec mes plaques, de la longueur indiquée plus haut, et à la température ordinaire, 18° à 20° (car de celle-ci dépend surtout la vitesse du mouvement des plasmodia), j'ai dû répéter ordinairement cette opération une fois par jour. Sans doute, 1l eût été bien plus commode de retourner simplement chaque fois la plaque, mais alors la forme du plasmodium ne se conserverait plus aussi régulière, c’est pourquoi je préférais le premier moyen. Pour entretenir constamment dans une humidité suffisante et égale le papier supportant le plasmodium, je fis usage du moyen suivant, déjà indiqué par Rosanoîf : j'arrangeai des siphons, consistant en bandes de papier buvard dont l'extrémité inférieure touchait le papier de la plaque tandis que lextrémité supérieure trempait dans l’eau d’un vase placé au-dessus de la plaque. — Je démontrerai plus tard quelle influence exerce la lumière sur la forme extérieure et l’état général des plasmodia ; maintenant je ferai seulement remarquer que, pour que les plasmodia SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 327 conservent plus longtemps leur forme d’éventails mo- biles, d’une texture fine et serrée, il faut qu'ils restent constamment hors de l'influence de la lumière. Toutes mes expériences et observations ont été faites presque exclusivement sur des plasmodia d’Æthalium septieum. Les plasmodia blancs de Didymium, malgré leurs grandes dimensions, se montrèrent si délicats, qu'il fut presque impossible de les cultiver tant soit peu longtemps sur des bandes de papier. Dans une de mes cultures il apparut, en même temps que l’Æthalium seplicum, un autre plasmodium qui m'était inconnu (Physarum ?). Par sa forme générale et le mode de sa ramification il ressemblait à un Æthalium, sinon que sa masse était encore plus compacte et d’un blanc-sale ou plutôt d’une couleur chocolat très-pâle. J’ai pu cultiver ses plasmodia assez longtemps (plus de huit jours) sur des bandes de papier et j'ai réussi à vérifier sur eux quelques observations concernant l'influence de la lu- miére. Les expériences qui m'ont démontré l'influence de la lumière sur le mouvement des plasmodia, ont été faites à l’aide de l'appareil suivant : dans une capsule de porcelaine, à fond plat, je plaçai horizontalement une plaque de verre de manière à ce que sa surface fût de 2-3 millim. plus bas que les bords de la capsule. La surface de la plaque fut couverte de papier buvard mouillé, dont les bords pendaient et trempaient dans l’eau versée au fond de la capsule — ce qui avait pour but de tenir le papier constamment humide. La capsule pou- vait être recouverte d’un couvercle opaque, consistant en une feuille d’étain dont le dessous (qui se trouvait très-près de la surface de la plaque) était noircei ; les bords de la feuille surplombaient et étaient pliés en bas. Dans 328 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE . ce couvercle était pratiquée une fente radiale de 2-2 1/2 millim. de large et de 5 centim. à peu près de long. — Cet appareil fut placé devant une fenêtre ; par derrière on disposa un miroir plan, incliné de manière à ce que les rayons réfléchis tombassent verticalement sur la sur- face horizontale du couvercle en formant sur la plaque de verre, vis-à-vis de la fente, une seule raie éclairée, bien déterminée. Sur la plaque, à peu près à son milieu, je plaçai un plasmodium d’une forme aussi régulière que possible, après quoi le couvercle fut posé sur la capsule de manière à ce que la bande de lumière coupât la ligne du bord antérieur de l'éventail du plasmodium. La lu- mière diffuse était seule réfléchie sur la fente. — Voici les changements observés constamment dans ces condi- tions sur les plasmodia d’Æthalium septicum. Après 45 ou 30 minutes, selon l'intensité de la lumière, à l'endroit éclairé la masse du plasmodium devient extrêmement raréliée. Si elle était jusqu'alors presque compacte, il n’en reste maintenant à cet endroit qu'un lâche réseau de grosses branches, tandis que l’épais enchevétrement des ramifications les plus fines a complétement disparu. Il se forme par là dans la masse jaune du plasmodium, étendu sur le papier blanc, une éclaircie bien prononcée, correspondant à la bande de lumière. On peut pratiquer la fente en forme d’une figure quelconque et on recevra sur le plasmodium une empreinte précise de la même figure. Les fig. 4 et2 sont les copies d’un seul et même ‘plasmodium, la première le représentant dans son état primitif, la seconde après 1/2 heure d’action d’une lu- miére diffuse intense ; la fente avait ici la forme d’une croix, dont on voit l'empreinte sur la fig. 2. Si l’action de la lumière se prolonge encore, le protoplasme dispa- rait complétement de l’endroit éclairé pour se réfugier SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 329 dans les régions obscurcies du plasmodium; trois quarts d'heure ou une heure à partir du commencement de l'expérience (si, en général, la forme du plasmodium ne parvient pas à changer trop pendant ce temps), les éclaircies se transforment en solutions de continuité dans la masse du plasmodium. Si la lumière, réfléchie sur l'appareil, est assez intense, la disparition du proto- plasme de l'endroit éclairé s’effectue ordinairement avant que le bord d’accroissement du plasmodium ait eu le temps d'avancer visiblement. Mais lors de l’action d’une lumière moins intense, on remarque souvent, avant la formation visible de l’éclaircie dans la masse du plasmo- dium, le mouvement du bord antérieur de son éventail dans la direction précédente (1); alors pourtant il ne s'avance qu'aux deux côtés de la bande éclairée, à la suite de quoi, sur la place occupée par cette dernière, il se forme dans le plasmodium une échancrure de plus en plus profonde. Cependant les parties saillantes du plas- modium ne s’avancent presque Jamais parallèlement aux bords de la bande éclairée, mais elles s’éloignent de plus en plus de l'endroit éclairé (aux bords duquel se trouve toujours une pénombre) pour se réfugier dans les endroits plus complétement obscureis. On voit, par conséquent, que l'influence de la lumière du jour sur le protoplasme mobile des plasmodia d’Æthal. sephieum est en général très-prononcée. Les rayons curects du soleil agissent dans le même sens que 4) Pour suivre d’une manière facile le changement de posi- tion du bord d’accroissement du plasmodium, on peut tracer {au crayon) sur le papier qui lui sert de substratum des cercles concentriques distants de 2 millim. environ et placer le plas - modium de manière à ce que son bord antérieur (ordinairement arqué) soit plus ou moins parallèle aux lignes. 330 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE la lumiëre diffuse, seulement leur action est encore bien plus énergique : tandis qu'avec la lumière diffuse il faut une demi-heure ou même davantage pour déterminer un changement visible de la partie éclairée du plasmodium, avec l’action des rayons directs du soleil il n’est besoin que d’un quart d'heure pour que le même changement puisse être clairement remarqué. La lumiére agit 1e1 évidemment comme une irritation directe : chez les plas- modia peu mobiles, quelquefois leurs parties obscurcies parviennent à peine à changer de position, que déjà le protoplasme a plus ou moins complètement disparu des endroits éclairés. L'influence de la lumière exercée sur l’Æthalium septi- cum s'exerce également sur les plasmodia gris, obtenus en même temps que les premiers, quoique sur Ceux-ci son action ne paraisse pas être aussi énergique : l’influence visible de la lumiëre (diffuse, mais intense), ne se montrait ici ordinairement qu'une heure après le commencement de l’expérience. Cela peut pourtant dépendre de ce que la masse grise de ces plasmodia est bien plus difficile à distinguer sur le fond du papier buvard mouillé que le protoplasme d’un jaune-vif de l’Æthal. septicum, et à cause de cela il est beaucoup plus difficile de constater ici les différences moins notables dans la densité de la masse protoplasmatique. Les expériences décrites démontrent que la lumière influe sur la direction des plasmodia de Myxomycètes (au moins de ceux qui viennent d'être étudiés, mais proba- blement d’autres aussi) non moins énergiquement que la force de gravité, et que ces plasmodia en possédant le géotropisme négatif sont en même temps doués d'un hétiotropisme négatif très-prononcé (1). Ce remarquable (1) Dans l'ouvrage de M. Hofmeister « Lehre von der Pflan- SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 391 parallélisme entre les rapports de la masse protoplasma- tique libre, et des cellules munies de membranes, à la for- ce de gravité et de lumière devient plus remarquable encore après qu’on reconnait que le héliotropisme des uns et des autres n’est déterminé que par certains rayons du spectre solaire et que ces rayons sont les mêmes dans les deux cas. Cela se montre aussitôt, si dans l'appareil décrit plus haut, on éclaire la fente, sous laquelle se trouve le plasmodium, d’une lumière bleue ou jaune. J'y suis parvenu en recouvrant simplement la fente, sur laquelle tombait la lumière du jour, réfléchi par le miroir, d’un morceau de verre jaune ou bleu. Comme mon verre était d’une teinte trop pâle, j'employais toujours deux plaques de l’un ou de l’autre superposées (1). La lu- zenzelle », si riche en observations, se trouve, entr’autres, la remarque suivante: « Les plasmodia très-mobiles {au moins dans certaines périodes de leur développement) se dirigent sur- tout vers les endroits les mieux éclairés » (p. 20-21). Cette re- marque, qui d’ailleurs n’est accompagnée d'aucune explication, contredit les résultats de mes expériences ; il faut supposer que M. Hofmeister l’a faite en se basant sur le fait connu, qu'avant la formation des sporanges les plasmodia sortent toujours sur les surfaces découvertes du substratum. J'aurai plus tard l’occasion de parler encore de ce phénomène. — Tout au contraire de M. Hofmeister, M. Sachs paraît avoir remarqué déjà d’une ma- nière tout-à-fait juste l’héliotropisme négatif des plasmodia d’Æthalium. (Sachs Lehrbuch der Botanik, IV Auf. p. 721). (1) L'examen spectroscopique des verres à la lumière intense mais diffuse, a démontré que deux plaques superposées de verre jaune absorbaient complétement tous les rayons bleus et violets ; l’absorbtion commencait déjà presque à partir de laligne B de manière que la lumière jaune ne contenait que tous les ray- ons rouges, jaunes et'la plupart des rayons verts. — Les deux plaques superposées de verre bleu, au contraire, laissaient passer, presque sans les affaiblir, tous les rayons bleus et violets avec une partie des rayons verts à peu près à partir de la ligne E. Dans la partie du spectre moins réfrangible, comme Da A Ad En At à: PA Dune de 7 a qe GAS CEE a à LL LU © A LL NET MONT A 42 K { à WWUE NM] f m 9832 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE mière du jour, passant à travers le verre jaune, n’était que très-peu affablie, mais les parties du plasmodium soumises à l’action de la lumière jaune se comportaient néanmoins tout-à-fait de la même manière que ses autres parties, qui étaient plongées dans l'obscurité. Si le bord d’accroissement du plasmodium a continué à s’avancer pendant l'expérience, sa partie, éclairée par la lumière jaune n’était point en retard sur le mouvement des par- ties obscurcies et ie contour du plasmodium conservait sa régularité primitive. Dans différentes expériences l'action de la lumière jaune, quelquefois même très-intense, durait pendant 4 1/2 à 2 heures sans déterminer au- cun changement visible dans les parties éclairées du plas- modium. En un mot la lumière jaune n’agit pas du tout sur la masse mobile du protoplasme d’Æthalium septicum et par conséquent l'influence qu’exerce sur celle-ci la lumière du jour doit dépendre de ses rayons les plus réfrangibles. En effet on remarquait tout autre chose si une raie de lumière bleue tombait sur le plasmodium placé dans l'appareil : dans ce cas se reproduisaient les cela est d’ailleurs connu pour le verre de cobalt, elles ne pré- sentaient pourtant que trois raies distinctes où l’absorption füt complète ; la première occupait l’espace entre les ligne B et C, la seconde, moins large, se trouvait presque sur la ligne D, et enfin la dernière absorbait une partie des rayons verts, commençant à peu près entre les lignes DetE et s'étendant un peu au-delà de la dernière de ces lignes. De cette manière, entre les raies distinctes d'absorption passaient quelques rayons rouges extrêmes, orangés et jaunes-verts, mais toute- fois en si petife quantité, que les espaces entre les bandes d'absorption ne se présentaient que comme une faible lueur. Cette circonstance d’ailleurs n’a aucune importance, Vu que, d’après ce qu'ont démontré les expériences, les rayons de la partie du spectre moins réfrangibles n’exercent aucune influence sur le phénomène ici étudié. SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 333 mêmes phénomènes qui sont provoqués par la lumière du jour et que j'ai décrits plus haut. La lumière passant à travers les plaques de verre bleu était déjà très-affaiblie à l'œil, mais son action sur les plasmodia ne le cédait en rien à l’action de la pleine lumière du jour : ordinaire- ment après une demi-heure la disparition du protoplasme des endroits éclairés était déjà très-prononcée. Ainsi il paraît exister une entière analogie entre l’influ- ence de la lumière sur le changement de la position rela- tive dans l’espace (héliotropisme) des cellules munies de membranes et celui du protoplasme libre, au moins sous ce rapport que dans les deux cas cette influence n’est exer- cée que par les rayons bleus et violets. Quant au change- ment immédiat produit par l’action de la lumière dans ces deux cas, j'aurai l’occasion plus tard de revenir sur ce sujet. Le mouvement des plasmodia sur des surfaces horizon- tales peut s'effectuer indifféremment dans toutes les direc- tions possibles ; c’est pourquoi dans les expériences faites sur des plaques horizontales,rien ne s’oppose à l’action de la lumière sur le mouvement du protoplasme dans telle ou telle direction. Mais sur des surfaces verticales, la force de gravité provoque le mouvement des plasmodia dans une direction déterminée et la question concernant l'énergie relative de l’action de la force de gravité et de la lumière sur le mouvement des plasmodia peut être de même résolue par voie d'expérience. Déjà d’après la lenteur avec laquelle le plasmodium s’élève sur les surfaces verticales, en com- paraison de la vitesse avec laquelle le protoplasme disparait des endroits éclairés des plasmodia, on peut conclure que l’action de la lumière doit être plus énergique que celle de la gravité. Ceci a été confirmé par des expériences directes faites de la manière suivante : une plaque avec un Et ie LE pe PO po à) M Ang AUS a 334 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE 1 plasmodium fut placée verticalement dans un cylindre étroit, à parois opaques, dont l’orifice fut recouvert aussi d’un couvercle non transparent. Le cylindre fut laissé à la lumiére et lorsque le plasmodium se fut élevé jusqu'à la moitié à peu près de la hauteur du cylindre (ce dernier avait 20 centim.), le couvercle opaque fut ôté et remplacé par une plaque de verre ordinaire (pour que les conditions d'humidité à l’intérieur du cylindre ne fussent pas chan- gées), de telle sorte qu’une faible lumière pénétrait par en haut dans l’intérieur du cylindre. Le mouvement du plasmodium en haut fut à l’instant ralenti et le plus sou- vent même complètement arrêté, en se renouvelant pour- tant chaque fois que l’intérieur du cylindre était de nou- veau obscurer. Le mouvement ascendant du bord antérieur (supérieur) du plasmodium était marqué par sa position relativement aux lignes horizontales tracées sur la bande de papier où se trouvait l’objet observé. Dans d’autres expériences, un peu modifiées, il y avait des fentes hori- zontales pratiquées dans l’enveloppe opaque du cylindre de verre; les fentes étaient de 3 millim. de largeur et étaient disposées en un rang vertical où l’une se trouvait au dessous de l’autre à un demi-centimêtre de distance. Chaque fente était couverte à part d’une bande de toile noire, non transparente, qu’on pouvait ôter à volonté. On plaça dans le cylindre la plaque avec le plasmodium de manière à ce que ce dernier fut tourné du côté des fentes ; en ouvrant l’une ou l’autre à de différentes hauteurs, selon la position de l’objet sur la plaque, on pouvait éclai- rer une seule zone horizontale du plasmodium (1). Si l’on (4) On remarquera qu’il eût été beaucoup plus commode d’avoir une seule fente mobile sur une des parois d’un récipient obscur où on aurait pu placer la plaque avec le plasmodium ; mais je n’ai pas eu à temps un semblable appareil à ma dis- position. | Cr: # HE LES ni SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 33 n'avait éclairé que le bord d’accroissement lui-même du plasmodium, qui était tourné vers le haut et avançait dans cette même direction à cause de son géotropisme négatif, le protoplasme ne tardait pas néanmoins à disparaître de la zone éclairée pour se retirer en bas, dans des parties plus obscures du plasmodium. La fig. 3 représente un plasmo- dium dans une position verticale, dont le bord antérieur avait été éclairé d’une lumière peu intense, et la fig. 4 un autre objet, sur le bord supérieur duquel avait été dirigée la lumière de deux fentes adjacentes (les fentes étaient ici trop courtes pour éclairer le plasmodium dans toute sa largeur, c’est pourquoi le côté droit de celui-ci est resté inaltéré). Le contour primitif du bord antérieur est encore visible dans la partie qui avait été éclairée, mais cette partie est devenue maintenant très-pauvre en protoplasme, dont la plus grande partie s’est retirée dans les régions obscures. Cependant le protoplasme des parties éclairées n’a pu passer ici que dans les parties plus basses du plasmo- dium (comme c’est évident surtout pour le plasmodium fig. 3 et comme on peut en général conclure de la direction des plus grosses veines des plasmodia) en se dirigeant, par conséquent, dans une direction contraire à son géotropisme négatif. Les mêmes expériences démontrent de plus, que le géotropisme des plasmodia n’est même que très-faible en comparaison de leur sensibilité à l’action de la lumiëre. En effet, pour faire passer la partie éclairée du plasmodium de haut en bas sur une surface verticale il ne faut pas, paraît-il, plus de temps, que lors de l’action de la lumière sur un objet étendu dans une position horizontale. Ainsi la préparation représentée sur la fig. 3, a été obtenue après 40 minutes et celle de la fig. 4 après 30 minutes d'action de la lumière diffuse. VO CPP ST MUR DER SET RELEASES APR TU OT OP à O ETO EAU j Get 6 ù # 1 du de | A, PEL 2 we 336 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE La lamiëre agissant si énergiquement sur la masse mobile du protoplasme, il est à prévoir que la forme et l'état général des plasmodia ne resteront pas les mêmes selon que les objets seront cultivés à la lumière ou dans l'obscurité. À ce sujet il existe déjà une remarque de M. Hofmeister (1. c. p. 21), qui avait observé que les plas- modia de différents Myxomycêtes, et surtout ceux d’Ætha- lium septicum, présentent à la lumière un réseau d’ana- stomoses grosses et peu serrées, tandis qu’à l'obscurité ils se montrent sous des formes plus délicates et plus rameu- ses. Dans le travail déjà cité de Rosanoff on trouve pour- tant une remarque qui énonce le contraire: « J'ai fait mes cultures à la lumière et dans l’obscurité et je n’ai pu remarquer aucune différence entre les résultats obtenus dans les deux conditions diverses. Du reste, dit-il plus loin, je n’insisterai pas sur cette observation, car cette question de l'influence de la lumière n’entrait pas dans le plan de mes recherches » (p. 153-154). Men tenant à la remarque de Rosanoff, J'ai laissé mes premières cultures à découvert dans une chambre éclairée, mais bientôt j'ai dû me convaincre que l'observation de M. Hofmeister concernant l'influence de la lumière sur la forme et l’état des plasmodia n’était que trop juste. Avant tout il faut remarquer que les plasmodia d’Æthal. septicum dans leur état jeune et mobile, quand ils apparaissent même sur la surface de leur substratum, présentent toujours sur des surfaces planes verticales, cette forme élégante dont la fig. 5 de la planche (ainsi que les autres figures, excepté les fig. 6 et 7) peut servir de type: l'éventail du plasmodium présente ici un réseau extrêmement délicat, à ramifications minces et serrées, et cela d'autant plus qu’on approche de son bord antérieur ; le bord opposé n’en consiste pas moins en anastomoses relativement courtes et qui sont RNA ce OU NOT a SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 331 rapidement absorbées à mesure que le bord antérieur du plasmodium s’avance. Mes objets cultivés sur des plaques verticales et exposés à la lumière, conservérent d’abord pendant quelque temps un aspect assez normal, en mon- tant assez vite le long des plaques. Mais après 8 ou 10 jours ils commencèrent à prendre un aspect tout-à-fait maladif: leurs éventails se transformérent en plaques compactes, qui n'étaient percées que d'ouvertures larges et présentaient plutôt un tamis grossier, qu'un réseau délicat comme à l'ordinaire. Les parties inférieures des plasmodia présentérent en même temps un système simple de tiges longues, sinueuses, fortement épaissies, très-sou- vent même en forme de chapelet. La fig. 7 caractérise très-bien un pareil état du plasmodium. Dans d’autres cas la partie compacte du plasmodium disparaissait même complétement et tout le protoplasme s’amassait en un simple système de veines peu rameuses, mais longues et sinueuses, système semblable à ce qui constitue la partie inférieure seule de l’objet représenté dans la fig. 7. Les plasmodia dans un tel état devenaient déjà presque complètement immobiles et leur protoplasme prenait à sa surface une nuance brun-verdâtre. À un excès d'humidité de tels plasmodia périssaient d’ordi- naire définitivement. Il est à regretter qu'on ne trouve pas dans le travail de Rosanoff une exposition plus détaillée des conditions, dans lesquelles étaient cultivés ses plasmodia ; aussi, est-il difficile d'expliquer de quelle manière l'influence si prononcée de la lumière sur l’état général des plasmodia a échappé à l'attention de cet observateur. Cependant, si les dessins de Rosanoff reproduisent bien exactement l'aspect de ses objets, on peut dire seulement qu’il n’avait 22 338 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE pas eu sous la main des plasmodia tout-à-fait sains et mobiles. Le réseau de veines aussi grosses et aussi peu ramifiées qu’on les voit représentées dans les dessins de Rosanoff (dessins qui rappellent beaucoup ma fig. 7), caractérise justement cet étatmaladifet peu mobile auquel arrivent les plasmodia sous l'influence de la lumière. L'abondance des matériaux que j'ai obtenus de ma seconde culture (en novembre 4875), m'a donné la possi- bilité de me convaincre, par des expériences comparées, que le changement maladif des plasmodia se reproduit régulièrement eten même sens chez tous les objets culti- vés à la lumière et qu’il n’est provoqué que par l'influence de cette dernière. Les plasmodia obtenus cette fois de l'écorce furent placés aussitôt dans l’obseurité où ils sont constamment restés. Parmi plus de vingt magnifiques objets, de toute la largeur de la plaque, cultivés dans l'obscurité pendant à peu près deux mois, aucun ne lais- sait remarquer ces changements pathologiques qu'on a observés constamment sur tous les plasmodia de la pre- mière culture, faite à la lumière. Après 40 jours, neuf des plus beaux plasmodia cultivés dans l’obscurité, (mis, comme tous les autres, chacun sur sa plaque dans un cylindre de verre à part), furent exposés à une lumière diffuse assez intense. Ce n’est que cinq heures après qu'ils se montrèrent déjà fortement changés (la fig. 7 est la copie de l’un d’eux faite à ce moment) et ils conservèrent le même aspect pendant tout le temps qu’ils sont restés à la lumière. Les fig. 5 et 6 présentent des copies d’un seul et même plasmodium, la première en l’état où 1l se trou- vait dans l'obscurité, la seconde — trois quarts d'heure après son exposition à une lumiéredifluse, mais très-inten- se. Dans ce dernier état le plasmodium ne présente, pour LAPS te, cal 4 SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 339 ainsi dire, qu'un squelette du premier, où on ne retrouve plus que les veines les plus grosses, tandis que les fines anastomoses sont complètement absorbées. — En géné- ral, si l’action de la lumière sur les plasmodia n’a pas été trop forte et trop soudaine, le protoplasme qui formait les plus minces ramifications est aspiré peu à peu dans les veines principales, qui, elles-mêmes, conservent en même temps plus ou moins leur disposition primitive. Mais lors de l’action très-vive d’une lumière intense sur des plasmodia très-sensibles (mobiles), le protoplasme s’accumule souvent en forme de renflements sphériques, qui atteignent parfois le volume d’un pois; la couche extérieure plus solide de ces renflements finit ordinaire- ment par se déchirer en laissant s’écouler le protoplasme qui se montre pour la plupart désorganisé. En général, sous l’influence de la lumière, le protoplasme tend visi- blement à prendre des formes moins disséquées, à s’accu- muler en masses plus volumineuses, et sous ce rapport, l’action de la lumière sur le protoplasme est complête- ment analogue à l’action qu’exercent sur lui divers agents irritants d’une autre nature. Il est évident que c’est jus- tement à ce rapport avec la lumière, que les plasmodia des Myxomycètes doivent leur héliotropisme négatif et, vice versa, il faut conclure que lirritation exercée ici par la lumière ne dépend que des rayons de plus grande réfrangibilité. Dés que le protoplasme du plasmodium s’est accumulé sous l'influence de la lumière en masses plus volumineu- ses, ce n’est plus que ses couches supérieures qui restent exposées à l’action irritante de la lumière, tandis que toute sa masse, qui se trouve à l’intérieur des aggloméra- tions, en est plus ou moins complètement abritée. Cela 340 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE explique un phénomèëne observé constamment, au moins pendant les premiers jours de l'exposition des plasmodia à la lumière, et dans des cultures suffisamment humides. Précisément, à peine la masse des plasmodia est parve- nue à se contracter, que des endroits où l’agglomération du protoplasme est plus considérable, ce dernier com- mence de nouveau à se répandre sur la surface du sub- stratum en forme de petites plaques semicirculaires, très-minces et délicates, qui ont la forme et l’organi- sation de petits plasmodia mobiles (de semblables forma- tions sont visibles en beaucoup d’endroits dans la fig. 6). La formation de ces excroissances s'opère ordinairement très-vite et souvent les veines les plus épaisses du plas- modium se montrent garnies des deux côtés comme d’une frange de petits éventails très-élégants. Ces derniers crois- sent pendant quelque temps, atteignent parfois les dimen- sions d’un centimètre et même davantage, mais pourtant leur existence n’en est pas moins éphémère : sous l’influ- ence de la lumière, le protoplasme de ces plaques délica- tes commence de nouveau à se contracter et après quel- que temps, elles se transforment à leur tour en simples rameaux des veines principales. — Après un séjour plus prolongé sous l'influence d’une lumiére assez intense, toute la masse protoplasmatique du plasmodium devient évidemment trop peu mobile etl’apparition de nouveaux éventails cesse complètement. Mais si un pareil objet est alors remis dans l'obscurité, tout le protoplasme reprend de nouveau la forme d’un plasmodium mobile, d’un aspect tout-à-fait naturel. Les objets, qui n'étaient soumis préa- lablement à l’action de la lumière que pendant un temps relativement court (pas plus de quelques heures), plus tard, après avoir été transportés de nouveau dans l’obseu- SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. "841 rité, ne diffèrent effectivement en rien d’autres plasmodia qui n’ont pas du tout éprouvé l’action de la lumière. Mais ce n’est plus le même cas avec des objets qui sont restés sous l’influence de la lumière pendant quelques jours : il est vrai que dans l'obscurité il ne tardent pas aussi à se transformer en plasmodia mobiles, délicatement ramifiés, mais, comme nous le verrons plus tard, les propriétés physiques de leur protoplasme ne s’en montrent pas moins essentiellement modifiées. Le protoplasme des plasmodia ayant doncune tendance si prononcée à s’accumuler en masses sous l'influence de la lumière, il me paraît vraisemblable que la lumière est un des plus forts agents qui influent sur le procédé de la transformation des plasmodia mobiles en sporanges. En effet, les plasmodia ne paraissent conserver leur for- me typique de réseau délicat, qu'autant qu'ils restent dans l’intérieur d’un substratum opaque ; en sortant à sa surface, ils semblent au contraire présenter toujours des formes déjà plus massives, quoique encore mobiles. de ne sais si l’on a jamais observé la possibilité de la forma- tion des sporanges dans l'obscurité, mais il est hors de doute que cette formation s'effectue ordinairement à la lumière, c’est-à-dire sur la surface découverte du sub- stratum et cela, d'ordinaire, assez vite après que la masse du plasmodium s’est répandue au dehors. Il est possible, du reste, que dans le procédé de la formation des spores un certain degré d'humidité joue un rôle non moins im- portant ; mais, dans tous les cas, la conformation exté- rieure elle-même, c’est-à-dire laccumulation du proto- plasme en forme de pelotes qui doivent se transformer en sporanges, doit être attribuée sans doute à l'influence de Ja lumière. Je ne suis pas parvenu à éclaircir ces ques- 74 342 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE tions par des expériences directes, quoique je n’aie pas manqué de faire des expériences dans ce but. Dans la cu- ve à tan, où avait été établie la culture d’Æthal. septicum, ‘les plasmodia de ce myxomycèête apparurent en abondan- ce à plusieurs reprises ; les derniers n’étant plus recueil- lis, on les laissa à leur place, tandis qu'en même temps la cuve fut recouverte soigneusement de manière que la surface du tan fût mise complètement dans l'obscurité. Dans ces conditions les plasmodia conservèrent pendant plus de quatorze jours la forme d’un réseau mince et serré, qui recouvrait la surface du tan en s’y transportant sans cesse d’un. endroit à l’autre. Pendant tout ce temps la surface du tan était cependant très-humide et proba- blement plus humide que ne le sont dans des conditions naturelles les surfaces des substrata sur lesquels s’ef- fectue la formation des sporanges. Outre cela, l'air qui entourait les plasmodia était saturé continuellement de vapeurs d’eau. — Ensuite, les planches qui recouvraient la cuve furent écartées l’une de l’autre et les espaces for- més (de 3-4 centim. de large) recouverts de morceaux de verre ; alors une faible clarté penétrait dans l’intérieur de la cuve (éloignée de 5 mètres environ de la fenêtre), tandis que les conditions d'humidité étaient restées les mêmes. Cependant le plasmodium demeura encore pendant quin- ze Jours dans le même état ; on put remarquer seulement que chaque fois qu'il s'était trouvé dans un endroit un peu plus éclairé (directement vis-à-vis d’une fente), la masse de son protoplasme s’agglomérait visiblement, quoique plus tard les agglomérations se dissipassent de nouveau. Pendant tout ce temps le substratum ne fut plus arrosé du tout, de sorte que sa surface devint sensi- blement sèche; néanmoins, la formation des sporanges po. . SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 343 n'eut point lieu et le plasmodium, perdant de plus en plus en volume, disparut définitivement, après qua- rante jours à peu près à partir de sa première appari- tion. — Peut-être que la lumière à été ici trop peu intense pour exercer une influence prononcée, mais 1l se peut aussi que le trop d'humidité dans le substratum (au moins pendant les premier temps) ou dans l'air environnant, ait mis obstacle à la transformation des plasmodia en sporanges. Au premier abord il peut sembler difficile de compren- dre de quelle manière l'apparition des plasmodia sur la surface éclairée du substratum est possible malgré leur héliotropisme négatif si prononcé. Il faut pourtant pren- dre en considération, d’un côté le fait que les plasmodia sortant à la surface éclairée du substratum n'apparaissent que sous la forme d’agglomérations plus ou moins volu- mineuses de la masse protoplasmatique, et d’un autre côté que (comme l’ont démontré mes expériences sur des plasmodia exposés à la lumiére) le protoplasme, qui for- me les couches intérieures des agglomérations et qui est protégé par les couches extérieures, conserve encore pendant assez longtemps toute sa mobilité active. En tenant compte de ces faits on peut, jusqu'à un certain degré, s'expliquer la possibilité de l'apparition des plas- modia sur les surfaces éclairées. Avec la tendance du plasmodiam à monter, une de ses ramifications atteint enfin la surface éclairée du substratum. Le mouvement actif en haut de la partie éclairée du plasmodium cesse à l'instant, mais cette partie est liée à d’autres qui, à cause de leur situation à l’intérieur obscur du substra- tum, n’ont point perdu leur tendance à monter ; le pro- toplasme de ces dernières parties ne cessera d’affluer dote pan qu À dE A Av 7 AAC CINE CAP nu CUS cl D NS ne BEA 344 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE vers les parties situées sur la surface pour les remplir peu à peu ou peut-être même les entrainer mécanique- ment encore plus au dehors. De cette manière, tout le protoplasme peut passer de l’intérieur du substratum dans les amas situés en dehors, dont les couches exté- rieures seules sont irritées par la lumière, tandis que la masse protoplasmatique qui se trouve à l’intérieur peut conserver toute sa mobilité. En faveur d’une telle ex- plication parlent quelques observations sur le mode de mouvement que présentent les plasmodia d’Æthalium sephicum sur la surface éclairée des substrata, dans des conditions favorables d'humidité et de température. Ain- si M. le prof. Borscow (1) a observé le mouvement des masses mobiles du protoplasme du Myxomycète ci-dessus nommé, répandues comme une couche com- pacte et épaisse de pâte liquide sur une surface de quelques décimèêtres carrés du substratum. Ces masses, qui apparaissaient quelquefois subitement pendant le jour, ne changeaient presque pas de place sur la surface du substratum, mais leur protoplasme contenu sous la couche extérieure se trouvait incessament dans un mou- vement ondulatoire; par endroits il s’enflait subitement en forme d’une vague, qui s’abaissait aussi vite, tandis que dans d’autres endroits se formaient de nouveaux ren- flements,— mode de mouvement que M. Borscow compare au bouillonnement d’une masse demi-liquide. Enfin, dans quelques endroits, sous la pression du flot montant, la couche extérieure du plasmodium se déchirait et une (4) E. Borscow, Ein Beitrag z. Pilzflora d. Provinz Cernigov. Mélanges biolog. de l’Acad. des sc. de St-Pétersbourg. T. VI, p. 755. PP SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 345 partie du protoplasme liquide s’écoulait brusquement au dehors. En observant ce phénomène, M. le prof. Borscow est déjà arrivé à la conclusion que la tendance au mou- vement actif n’est propre qu'à la masse intérieure du protoplasme, tandis que sa couche extérieure (exoplasme Borscow) présente plutôt un obstacle aux mouvements de l’endoplasme. Cette conclusion (au moins pour les cas observés directement) est sans doute complétement juste et, à son tour, le phénomène décrit par M. Borscow est entièrement d'accord avec les résultats de mes expé- riences directes concernant l'influence de la lumière sur le protoplasme des plasmodia ; justement, d’après mes observations, la couche extérieure du protoplasme d’un plasmodium éclairé se trouve, pour ainsi dire, dans un état de contraction, en retenant la masse intérieure, qui ne cesse cependant de manifester une grande tendance au mouvement actif. Aux changements dans la forme, auxquels sont sujets les plasmodia d'Æthalium septicum sous l'influence de la lumière, se joignent encore d'autres changements, qui démontrent que l'influence exercée par la lumière n’est pas limitée au temps de son action immédiate, mais qu’elle provoque en outre des changements durables dans les propriétés physiques du protoplasme. Ce qui frappe avant tout, c’est le changement de couleur que subit le protoplasme jaune-vif de l’Æthalium septicum sous l’in- fluence de la lumière. Chez divers exemplaires ce change- ment exige un temps différent, mais parfois 1l avait suffi de l’action de la lumière durant un seul jour pour pro- duire un degré de changement trés-considérable. La cou- leur des plasmodia devient notamment plus pâle : d’un jaune-limon vif, quelquefois même avec un reflet orange, Ne re OR LES à be 212 0 CN a ne ie te Pi A rel Doe de n "1 C “ ‘ 4 CA = ENT 346 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE les plasmodia prennent une couleur jaune de soufre avec une nuance verdâtre. La couleur primitive ne se restitue plus, même après un séjour prolongé dans l'obscurité ; ainsi, un des plasmodia, qui, après avoir été exposé pen- dant trois jours à la lumière, était devenu d’un jaune de soufre, séjourna ensuite durant plus d’un mois dans l'obscurité en conservant jusqu’à la fin sa teinte pâle. Un changement analogue de couleur n’a jamais été observé par moi sur les objets cultivés constamment dans l’obscu- rité. MM. Hofmeister et Rosanoff avaient déjà observé le changement de couleur, auquel sont sujets parfois les plasmodia d’Æthalium septicum, sans que leurs observa- tions sur ce phénomène aient été cependant bien exactes. Ainsi, Rosanoff croyait « que ce changement se produisait aussi bien dans l'obscurité, qu'à la lumière diffuse » (1. ©. p. 154). Quant à la remarque de M. Hofmeister rela- tive à ce sujet (1), celle-ci ne peut être expliquée que par une faute de rédaction. En effet, après avoir remarqué tout-à-fait justement le rapport direct qui existait entre l'action de la lumière et la teinte des plasmodia d’Ætha- lium sephicum, M. Hofmeister dit pourtant que c’étaient des plasmodia cultivés à la lumière qui apparaissaient d’un jaune vif, tandis que les mêmes plasmodia devenaient dans l'obscurité d’un jaune-verdàtre ou même blanchâtres, ce qui, précisément , est directement contraire à la vérité. Mais le plus curieux changement que subissent les plasmodia d'Æthalium seplicum dans leurs propriétés physiques sous l'influence de la lumière, consiste dans une altération profonde de leurs propriétés géotropiques. (4) Dans sa « Lehre von der Pflanzenzelle », p. 24, SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 9347 J'ai déjà dit plus hautque, lors de ma première culture (en hiver 1874), les plasmodia avaient été exposés d'abord (pendant 10 jours environ) à découvert dans une chambre éclairée. Lorsque ensuite ils furent transportés dans l'obscurité, leur protoplasme reprit de nouveau la forme d’éventails mobiles ; cependant je fus frappé de voir que ces derniers sur des plaques verticales ne se dirigeaient plus en haut, comme à l'ordinaire, mais dans le sens directement opposé, c’est-à-dire en bas. Si l’on retournait la plaque avec le plasmodium, dont l'éventail était dirigé * en bas, il ne manquait pas de changer aussitôt de direc- tion pour redescendre de nouveau. En un mot, ces plasmo- dia présentaient alors non plus le géotropisme négatif, mais le géotropisme positif. Le même phénomène se fit observer aussi lors de ma seconde culture, en sereprodui- sant chaque fois sur des objets transportés dans l'obscurité après un séjour plus prolongé sous l’influenre de la lumière. Cette fois, cependant, les plasmodia ne conser- vèrent ordinairement leur géotropisme positif que pendant peu de temps, (il faut remarquer aussi que la durée de l'exposition des plasmodia à la lumière n’était plus cette fois que de deux ou trois jours); quelques-uns après 24 heures regagnaient déjà leur géotropisme négatif et, après avoir changé de direction, recommençaient à s'élever le long des plaques verticales; chez d’autres le retour aux propriétés géotropiques normales n'eut lieu qu'après un temps un peu plus long. Quelquefois le plasmodium se divisait en deux parties, dont l’une montait sur la pla- que, tandis que l’autre descendait. Il semble que cer- taines propriétés du protoplasme qui déterminent son géotropisme positif, après avoir été provoquées par l'influence de la lumière, ne peuvent pourtant se 348 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE maintenir dans l'obscurité que sous de certaines con- ditions déterminées. Ainsi il a été observé très-sou- vent qu'un seul et même plasmodium se trouvant dans l’obscurité, présentait alternativement plusieurs fois le géotropisme tantôt positif, tantôt négatif, quoique je n’aie pas réussi à préciser les conditions dont dépen- dait ce changement. Cependant il me semble que le degré d'humidité joue, entre autres, un grand rôle dans ce cas : lorsque le plasmodium, qui avait descendu jusqu'alors, venait à reprendre la direction opposée, — cela semble toujours être arrivé lorsque la bande de papier était hu- mectée moins abondamment, et dès que le courant d’eau devenait plus abondant, lePlasmodium reprenait souvent aussi sa direction précédente. De cette mamière un de mes plasmocia, dans l’espace de 10 jours, présenta 4 fois tour à tour le géotropisme tantôt positif, tantôt néga- tif. En tous cas le dégré d'humidité n’est pas l’unique condition qui ait de l'influence sur le géotropisme des plasmodia, altérés préalablement dans leur propriétés par l’action de la lumière. Je puis indiquer encore la température comme un autre facteur qui agit probable- ment dans ce cas. Autant que J'ai pu le remarquer, une température plus basse (qui ne dépasse pas 16 à 17° C.) maintient chez ces objets une tendance au géotropisme positif, tandis qu'à une température plus élevée les mêmes plasmodia, sous des conditions identiques dhu- midité, reviennent facilement à leurs propriétés géotro- piques normales. Le héliotropisme des plasmodia d’Æthal. sepheum ne paraît pas être sujet à des altérations analogues à celle qui vient d’être décrite pour leur géotropisme. Ainsi, dans l’état de géotropisme positif, de même que dans tel et CO AN AE CA ON Lu Ds ei dB APCE ut ae are ie D AU 4 0 LA] Le ( . 1 y AUS 4 Î UWS (7: De. Lo | COAS List SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES, 349 celui de géotropisme négatif, le héliotropisme de ces plasmodia était toujours négatif. Parmi les objets cultivés constamment dans l’obscu- rité, le changement des propriétés géotropiques ne fut observé que sur un seul plasmodium, et cela après qu’il avait été pendant 40 jours déjà cultivé sur la plaque. Ce plasmodium ne demeura pourtant dans l’état de géotropis- me positif, que pendant deux jours (pendant ce temps et quelques jours précédents la température de la chambre avait été plus basse que d'ordinaire — de 17° C. environ); après quoi il commença de nouveau à monter. — Le fait, que les plasmodia peuvent être sujets à des changements analogues de propriétés sans l'intervention de la lumière, mais après une culture prolongée sur le papier, par exemple, donne, à ce qu'il paraît, quelques indications pour qu'on puisse se former une idée plus juste de la nature des influences qui déterminent ces changements. Ces derniers paraissent être provoqués en général par des influences qui agissent défavorablement sur la vita- lité du protoplasme des plasmodia. Telles sont, sans doute, l’action irritante de la lumière, celle d’une tem- pérature insuffisante, et aussi celle d’une culture pro- longée dans des conditions sous lesquelles la nutrition régulière du protoplasme est à peine possible (4). (4) Pourtant il est à remarquer que le protoplasme des plasmodia semble agir d’une manière dissolvante sur le papier qui lui sert de substratum; du moins le papier suédois (dont je me suis toujours servi), en se trouvant pendant 3 ou 4 jours sous une couche épaisse de protoplasme, se contracte très- sensiblement et se ramollit de manière à se convertir en une masse presque gélatineuse. L'examen microscopique de ce papier ne me fit cependant remarquer aucune altération visi- ble de ses fibres. 350 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE En m'étant servi, pour désigner le mouvement des plasmodia dans la direction de la force de gravité, de l'expression géotropisme positif, établie, dans un sens déterminé, pour des cellules d’une organisation plus parfaite, J'avais justement en vue que ce mouvement semble présenter un phénomène non moins actif que le géotropisme positif des racines ou que le mouvement des mêmes plasmodia dans la direction opposée. Je me crois autorisé à cette conclusion, parce que la forme et la construction des éventails des plasmodia qui se diri- gent en bas, ne différent en rien de celles des plasmodia qui s’avancent dans la direction contraire à l’action de la force de gravité. De même que dans ce dernier cas, la forme générale des plasmodia doués de géotropisme positif est également celle d’un éventail, dont la texture est d'autant plus fine et serrée qu'on approche davantage du bord d’accroissement (qui est ici le bord inférieur), dont le contour général présente aussi une ligne arquée. Si le mouvement des plasmodia de haut en bas n’avait lieu qu'à cause de l’obéissance passive de la masse semi- fluide du protoplasme aux lois de la gravité, la forme des plasmodia n'aurait pu dans ce cas rester la même que lors de leur mouvement actif de bas en haut ; et pourtant, c’est précisément cette entière ressemblance dans la forme et l’organisation des éventails mobiles, que présen- tent les plasmodia dans leur état de géotropisme positif et dans celui de géotropisme négatif, qui, à mon avis, fait conclure que dans les deux cas leur mouvement aussi doit être également actif. SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 351 Comme je l’ai déjà fait remarquer plus haut, l’analogie qui existe entre l'influence de la force de gravité et celle de la lumière sur le changement de la situation relative dans l’espace, d’un côté des cellules munies de membra- nes, et de l’autre, des masses protoplasmatiques libres, — doit frapper le physiologiste. Cette analogie doit paraître d'autant plus étrange que d’après la manière de voir qui domine encore aujourd’hui, les phénomènes du mouve- ment provoqués par l’action de ces agents devraient ré- sulter dans l’un et l’autre cas de procédés moléculaires différents. En même temps que le mouvement des plas- modia (influencé, comme il est dans sa direction, par la lumière et la gravitation), est accompagné sans doute d’un déplacement des molécules, l’une par rapport à l’au- tre, les mouvements héliotropiques et géotropiques des cellules ne dépendent que de modifications dans la vi- tesse de l’accroissement de leurs parois, c’est-à-dire de l’intercalation plus ou moins facile de nouvelles particu- les dans la masse de ces parois. Car, c’est précisément dans le sens d’une influence directe sur les propriétés moléculaires des membranes croissantes des cellules, qu'on paraît entendre habituellement le mode d’action de la force de gravité et de lumière sur les phénomènes de héliotropisme et de géotropisme. On doit avouer, pour- tant, qu'une telle manière de voir ne nous approche point de l'explication de la question et n’est que la périphrase du phénomène lui-même. Que les phénomènes du hélio- tropisme et du géotropisme dépendent de l’accroissement inégal des parois de cellules, lorsque celles-ci se trouvent dans une certaine position par rapport à la direction dans laquelle agit la force de gravité ou la lumière — c’est là le fait; maisrien ne nous indique que la vitesse inégale de 352 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE l'accroissement des membranes cellulaires, dépende en ce cas d’un changement dans leur constitution molécu- laire plutôt que d’un changement, par exemple, dans les conditions de leur nutrition. En adoptant même pour l'instant cette manière de voir, on n’en rencontre pas moins de nouvelles difficultés. Dans les phénomènes de héliotropisme, les deux parois d’une cellule éclai- rée d’un côté, se trouvent en effet toujours dans des con- ditions différentes par rapport à l’agent actif, mais ce n’est plus le cas dans les phénomènes provoqués par l’in- fluence de la gravitation. Toutes les parois longitudi- nales (et parallèles entre elles) des cellules d’un organe axile posé horizontalement, se trouvent, par rapport à l’action de la force de gravité, dans des conditions tout-à- fait égales ; l'influence inégale (et aussi asymétrique, malgré la symétrie parfaite de la structure de l’organe) de la gravitation sur les diverses cellules paraît donc ici tout-à-fait énigmatique. Quelques autres phénomènes, comme, par exemple, l'influence qu’exerce, d’après la découverte de M. Ciesielski, l’amputation du point de végétation sur le géotropisme d’une racine — ne sont pas moins difficiles à saisir. — Ainsi donc, l’opinion suivant laquelle la lumière et la gravitation agissent en vertu de leur influence directe sur les propriétés moléculaires des membranes des cellules, ne peut pas même pré- tendre au rang d’une théorie; elle ne se maintient plutôt que grâce à l'impossibilité de lui substituer une théorie tant soit peu fondée, après que quelques expli- cations proposées (surtout pour le géotropisme) se sont montrées insuffisantes. Il y a peu de temps, une nouvelle tentative d’une telle théorie a été publiée par M. Ciesielski dans son mémoire HN » SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 353 sur le géotropisme des racines (1). Cette théorie présente décidément un progrès, sous ce rapport que son auteur ne fait agir la force de gravité que par voie de l’influence qu’elle exerce sur les conditions qui déterminent à leur tour la nutrition des membranes cellulaires. Mais les idées de M. Ciesielski sur l'influence qu’exerce la gravi- tation sur les qualités du contenu des cellules, ainsi que sur la dépendance de la nutrition des membranes cellu- laires de ces mêmes qualités — paraissent trop arbitrai- res. Ses idées sont fondées sur l’analogie prétendue qui existe entre le phénomène de l'accroissement des mem- branes organisées de cellules végétales et des fameu- ses pellicules minérales que M. Traube a obtenues en mettant en contact les solutions de sels qui donnent entre eux des précipités (2). La théorie de M. Ciesielski est basée sur l'expérience suivante de M. Traube: si Pon plonge un cristal de sesquichlorure de cuivre dans une solution de ferrocyanure de potassium, la surface du cristal se couvre à l'instant d’une pellicule de ferrocya- nure de cuivre; cette pellicule croît constamment en entourant, sous la forme d’une vessie tout-à-fait close, le cristal de sel de cuivre; ce dernier continue en même temps à se dissoudre dans l’eau qui y pénètre de la solu- tion ambiante, de manière que l’intérieur du sac reste tou- jours rempli d’une solution de sesquichlorure de cuivre. Il faut remarquer que l'accroissement de la pellicule ne s'opère jamais d’une manière régulière, mais comme par explosions ; cela provient de ce que cet accroissement est (1) Beiträge zur Biologie der Pflanzen, herausgegeben von F. Cobhn. II* Heft. (2) Reicherts und Dubois-Reymond’s Archiv. 1867. NC RIINTONC" EE" de Le GG E CRE TER CAPE PP ps dv dE: TRS ST Fe TAYE hé, PN ef CPP DIS Dee PRO EME RS "£ 1 . + r 354 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE déterminée uniquement par des ruptures mécaniques, qui se forment dans la pellicule, à cause de la pression du liquide intérieur, augmentant sans cesse de volume par l’eau attirée de la solution ambiante. Tant que ces ruptu- res se forment, la solution de sesquichlorure de cuivre (qui, elle-même, ainsi que la solution de ferrocyanure de potassium, ne peut pénétrer la paroi du sac)se met en contact direct avec la solution ambiante, — ce qui amëne l'intercalation momentanée de nouvelles portions de pelli- cule. La circonstance qui a attiré l'attention particulière de M. Giesielski, c’est que les vésicules minérales en ques- ton croissent surtout dans une direction verticale, pour prendre enfin la forme de cylindres verticaux allongés. Met-on un tel cylindre sur le côté, sa partie en accroisse- ment (qui est toujours le sommet) ne tarde pas à se cour- ber dans la direction précédente. Dans cette ressemblance extérieure des phénomènes, M. Ciesielski voit une si complète analogie entre l'accroissement dans une direc- tion déterminée par rapport à l'horizon des soi-disantes « cellules artificielles » de M. Traube et le géotropisme des organes axiles des plantes, qu'il n’hésite pas à appliquer directement à ces derniers l'explication donnée par M. Traube pour le géotropisme de ses « cellules ». L’accrois- sement des vésicules minérales dans la direction verticale dépend, suivant l'opinion de M. Traube, de ce que l’eau, qui pénètre dans leur intérieur, rempli de la solution concentrée de sesquichlorure de cuivre, s'amasse surtout (comme un liquide plus léger) dans leur partiesupérieure; c’est donc dans cette partie quela solution du sel de cuivre sera le moins concentrée; or, selon M. Traube, l’accrois- sement de la pellicule s’accomplit plus énergiquement quand la concentration de la solution cuivrée est moins SES fi Lie ANS Un Ain ge NS AE BA AS) PA 6 d $ ‘ A L Ç D 8 To ,. CA a . CEE 1 ñ NN, rx ps \ Û , \ SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 395) considérable. Cela suffit encore à M. Ciesielski pour croire que l’accroissement de la membrane d’une cellule végétale s'opère aussi d'autant plus vite, que le contenu cellulaire est moins concentré ; d’où 1l conclut, plus loin, que l'ac- croissement rapide des cellules du côté supérieur d’une racine placée horizontalement, a pour cause la dilution du contenu de ces cellules, puisque les matières les plus pesantes s’écoulent dans les cellules inférieures. Un phy- siologiste à pourtant raison de mettre en doute la possibili- té d'appliquer directement aux cellules végétales l’expliea- tion donnée pour l’accroissement des pellicules minérales. Au surplus, c’est à peine si cette dernière explication est même juste. Si l'accroissement des vésicules de M. Traube à leur extrémité supérieure dépendait en effet de la con- centration plus favorable de la liqueur qui remplit cette extrémité, 1l n’y à aucune raison pour que cet accroisse- ment S’accomplisse presque exclusivement dans la direc- tion verticale ; au contraire, la partie supérieure des vésicules devrait s’accroître non seulement en haut, mais en partie aussi sur les côtés et les vésicules au lieu de s’allonger en forme de cylindres verticaux, prendraient la forme de cônes renversés. D'autre part, certaines obser- vations conduisent en même temps à une autre explica- tion du phénomène de l'accroissement en sens vertical des cellules minérales de M. Traube. Sile cristal, plongé dans une Solution convenable, contient des bulles d’air, à mesure qu'il se dissout sous la membrane qui se forme autour de lui, les bulles d'air, devenues libres, montent pour s'arrêter sous la partie supérieure de cette mem- brane. Dans le cas où celle-ci est très-fine (telle que celle qu'on obtient, par exemple, en plongeant un cristal de chlorure de calcium dans la solution d’un carbonate d’al- VAE MRE AO TS U DR DEP VPN A OS RM - F ie = - 356 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE cali), chaque bulle d’air exerce sur lui une pression suffi- sante pour y déterminer, à l'endroit du contact, des rup- tures et par suite un accroissement rapide. Aussi voit-on au dessus de chaque bulle, lamembrane du sac s’accroître promptement pour former un mamelon cylindrique d’un diamètre égal à celui de la bulle, qui occupe toujours l'extrémité supérieure de ce mamelon. Ceux-e1 s’allongent rapidement dans la direction verticale, en obéissant évi- demment à la tendance des bulles d'air à monter dans Île liquide ; l’allongement de ces jets cylindriques ne cesse qu'après que leur extrémité supérieure (occupée par la bulle d'air) a touché la surface du liquide. Les vésicules, qui se forment autour des petits cristaux de sesquichlorure de cuivre, plongées dans une solution de ferrocyanure de potassium, tant qu’elles croissent, reposent toujours au fond du vase; mais après que leur accroissement s’est arrêté, qu’elles ne contiennent donc plus de solution cuivrée, si l’on agite légérement le vase elles sedétachent du fond pour monter à la surface du liquide. Cette dernière circonstance démontre que le liquide qui pénètre à l’intérieur des vésicules est spécifiquement plus léger que la solution cuivrée qui remplissait d’abord ces vésicules, et plus léger aussi que la solution ambiante(1) ; en pénétrant donc dans l'intérieur des vésicules tant qu’elles se trouvent encore à l’état de croissance (qu’elles contiennent, par conséquent, la solution cuivrée), le liquide doit occuper leur partie supérieure en y effectuant sur la membrane une pression hydrostatique semblable à celle qui, dans d’autres cas (1) En effet, comme l’ont démontré les expériences de M. Traube, c’est l’eau seule qui peut pénétrer la pellicule formée de ferrocyanure de cuivre. SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 997 analogues, est effectuée par des bulles de gaz renfermées dans la vésicule ; c’est donc cette pression qui doit pro- duire nécessairement l’allongemeut des vésicules dans une direction presque exclusivement verticale. Mais, si l’on admettait même que l'accroissement de la membrane d’une cellule végétale s’opérât en effet plus énergiquement dans le cas où le contenu cellulaire est plus dilué, il n’en resterait pas moins à M. Ciesielski à prouver, que la position horizontale d’une racine détermine effectivement la raréfaction du contenu des cellules qui constituent la moitié supérieure de l'organe. En ayant montré que les cellules accrues de la partie supérieure d’une racine déjà courbée, contiennent de grandes vacuoles, tandis que les petites cellules de l’autre moitié sont remplies d’une masse épaisse de protoplasme, M. Ciesielski n’a rien prouvé, car l’accroissement des cellules est accompagné toujours de la raréfaction de leur contenu. — Enfin, il faut ajoûter que la théorie en question ne prétend expliquer que le phénomène de géotropisme positif, tandis qu'elle n’est plus du tout applicable aux organes auxquels est propre le géotropisme négatif ; or, en vue du parallélisme qu’on trouve entre les phénomènes du géotropisme positif et ceux du géotropisme négatif, un degré suffisant de pro- babilité ne peut être accordé qu’à une théorie qui saura embrasser à la fois les deux catégories du phénomène. Le mérite de la théorie de M. Ciesielski ne consiste donc qu’en l’effort que cet auteur a fait pour voir la ma- nière d'agir de la force extérieure sur l’accroissement des membranes des cellules sous l'influence qu’exerce cette force sur l’état du contenu cellulaire. En effet, quant au prétendu changement des propriétés moléculaires, auquel doivent être soumises les membranes de cellules 358 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE sous l'influence de la lumière ou de la gravitation, — un tel changement est tout-à-fait hypothétique ; tandis que, d'autre part, il est certain que l'accroissement (comme fonction de la nutrition) de la membrane d’une cellule doit dépendre directement des conditions qu'offre son contenu, essentiellement le protoplasme, lequel doit fournir le matériel pour la construction de la mem- brane cellulaire. C’est donc précisément en vue de cette dernière considération qu’un certain parallélisme qu’on remarque entre l’influence de la force de gravité ainsi que celle de la lumière sur l’accroissement des mem- branes cellulaires et sur le mouvement du protoplasme libre des plasmodia, apparaît assez significatif pour autoriser la question suivante : l'accroissement inégal : des membranes cellulaires sous l’influence des agents ci-dessus nommés, ne dépend-il pas d’un certain chan- gement dans la disposition du protoplasme à l'intérieur des cellules, — changement qui, à son tour, peut être provoqué directement par l'influence de la lumière ou de la gravitation ? En faveur d’une telle manière de poser la question parle beaucoup le fait, établi par les tra- vaux de MM. Boehm, Famintzine, Borodine, Frank, à savoir, que la lumière agit précisément de cette mamière sur le protoplasme des cellules de diverses plantes, en le faisant s’amasser tantôt sur une paroi de la cellule, tantôt sur une autre. Dans ce cas, aussi bien que dans les plasmodia des Myxomycètes, ce sont exclusivement les rayons les plus réfrangibles de la lumière qui pro- voquent et dirigent le mouvement du protoplasme, c’est- à-dire ce sont aussi les mêmes rayons qui possèdent seuls la propriété de produire les phénomènes du hélio- tropisme des cellules ou des organes qui en sont formés. SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 399 Si le mouvement du protoplasme des cellules à mem- brane sous l’influence de la gravitation n’a pas encore été observé jusqu’à présent, il n’y a pas non plus de raison pour nier la possibilité d’un tel phénomène. Enfin, il ne serait pas impossible de croire, que l'influence de la lumière et de la gravitation ne s’étendit que sur certaines couches de la masse protoplasmatique ; — une telle supposition trouverait même de l’appui dans quelques observations de M. Frank, exposées dans un de ses nom- breux mémoires (1). Les phénomènes du héliotropisme et du géotropisme, positif ainsi que négatif, peuvent dépen- dre également des propriétés correspondantes du proto- plasme, car rien ne s’oppose à la supposition que le . protoplasme des cellules de divers organes soit doué de différentes propriétés par rapport à la lumière et à la gravitation. — A présent il ne serait pas opportun de parler davantage en faveur de la supposition qui vient d'être émise; en la formulant ici, je n’ai eu pour but que d'attirer l'attention des physiologistes sur une série de questions qui surgissent d’elles-mêmes et qui peuvent être résolues par voie de l’observation directe. Kieff, février 1876. (1). A. Frank. Über die Veränderung der Lage der Chloro- phyllkürner und des Protoplasma’s in der Zelle. Jahrbücher für wiss. Botanik.T. VE. 360 PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. EXPLICATION DES PLANCHES IV et V. : Mon très-honoré collègue, M. le Prof. Borscow, a bien voulu avoir l’obligeance de photographier quelques objets choisis parmi ceux qui ont servi à mes expériences. Les gravures sont exécutées soigneusement d’après les photographies et ainsi les figures présentent des copies exactes des plasmodia au 2/3 a peu près de leur grandeur naturelle. PLANCHE IV. FiG. 4. Plasmodium pris d’une culture dans l'obscurité. Fic. 2. Le même objet, après avoir été exposé dans une posi- tion horizontale, pendant une demi-heure, dans lappareil obscur sous une fente en forme de croix. F1G. 3. Plasmodium dans une position verticale, dont le bord supérieur seul était éclairé pendant 40 minutes, et Fi. 4. Un semblable plasmodium, sur le bord supérieur du- quel était dirigé la lumière diffuse de deux fentes adja- centes (durée de l’expérience 30 minutes). : PLANCHE V. FiG. 5. Un plasmodium pris directement de la culture dans l'obscurité. FiG. 6. Le même plasmodium, après qu’il avait été exposé du- rant 3/4 d'heure à la lumière du jour diffuse, mais très-in- tense. De toute la masse du plasmodium il ne reste que les ramifications les plus grosses, dont le protoplasme com— mence à se répandre de nouveau en formant de petites plaques qui sortent des veines les plus épaisses. FiG. 7. Plasmodium qui avait séjourné pendant à peu près 5 heures dans une lumière diffuse assez faible. . OUVRAGES RECUS PAR LA SOCIÉTÉ de Mani 4894 à Décemnibre 1995. mn A Ci 0 Sier. — Ouvrages donnés par le Gouverrement. MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. — Revue des Sociétés savantes des départements, 5e série, VE (nos 3 à 6) 1873; VII (nos 4 à 6) 1874 ; 6esérie, I (n° 1 à 6) 1875. 80. — Dictionnaire topographique du département de l'Aube. 1874. 49. — Dic- tionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle. 1874. 40. — Répertoire archéologique du départe- ment de la Niévre. 1875. 40. $ 2e. — Publications des Sociétés correspondantes. France. ABBEVILLE. Société d'Émulation. — Mémoires, IV, 1838-40 ; N, 1841-43; VI, 1844-48; VII, 1849-52 ; VIII, 1852-57 ; XI (2e part.) 1866 ; XII, 1867-68. 80. AGEN. Société d'agriculture, sciences et arts. — Recueil des tra- vaux, 2e série, IV, 1875. 8°. ALGER. Société algérienne de climatologie, sciences physiques et naturelles. — Bulletin, 11° année (nos 4 à 8) 1871 : 126 année (trim. 4 à 3) 1875. 8°. Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. — Bulletin mensuel, nos 20 à 42, 1874-75. 80. ANGERS. Société académique de Maine-et-Loire. — Mémoi- re$ XXIX et XXX. 1874. 80. ANGERS. Société d’études scientifiques. — Bulletin, 3° année 1873. 80. j'dis RD el 362 BULLETIN ANNECY. Sociélé florimontane. — Revue savoisienne, 16° année (nos 1 à 12), 1875. 40. AUXERRE. Sociélé des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. — Bulletin, XXXVIII, 1874; XXIX (1er sem.) 1875. 80. Besançon. Société d'Emulation du Doubs. — Mémoires, 4 série, VII, 1872. 80. ÿ Borpeaux. Académie des sciences, belles-lettres et arts. — Séance publique du 143 mai 1824. 80. — Actes, XXXIV (nos3 et 4). 1873-74. 8°. BorpEaux. Société des sciences physiques et naturelles. — Mémoires, IX (n° 2); X (nos 1 à 3) 1874-75. — 2e série, I (n° 1) 1875. 80. CAEN. icadémie des sciences, arts et belles-lettres. — Mémoires, 1872, 1874, 1875. 80. CAEN. Société Linnéenne de Normandie. — Mémoires, XV, 1869 ; XVI, 1872. 40. — Bulletin, 2e série, V à VII, 1871-73. Cannes. Société des sciences naturelles et historiques. — Mé- moires, III (n° 3) 1873. 8°. CuamBéry. Académie des sciences, belles-lettres el arts de Savoie. — 3e série, I et IL. 1875. 80. CHERBOURG. Société académique. — Mémoires, 1875. 80. CLERMONT-FERRAND. Académie des sciences, belles-lettres el arts. — Mémoires, XIV, 1872 ; XV, 1873. 80. Dison. Académie des sciences, arts et bellcs-lettres. — Mémoi- res, 2e série, I. 1873. 8°. Dion. Société d'agriculture. — Journal d'agriculture de la Côte-d'Or, 1874 (2e à 4e trim.); 1875 (1er à 3e trim.). GRENOBLE. Société de statistique, des sciences naturelles et des arts de l'Isère. — Bulletin, 3° série, IV. 1878. 80. La RoCnELLe. Académie, section des sciences naturelles. — An- nales, X.1870-73 ; XI, 1875. 80. Le Havre. Société géologique de Normandie. — Bulletin, I (n° 2); II (n° 3). 1874. 80. Lize. Société des sciences, de l’agriculture et des arts. — Mémoires, 3° série, XII et XIII. 1874. 80. Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts. — Classe des sciences, XX. 1874. 80. — Classe des lettres, XV et XVI. 1870-75. 80. Lyon. Sociélé d'agriculture, histoire raturelle et arts utiles. — Annales, 4e série, V et VI. 1872-73. 80. Lyon. Sociélé Linnéenne. — Annales, nouv. série, XX et XXI. 1873-74. 89, M Re a 7 BIBLIOGRAPHIQUE. 363 MarsElLLe. Sociélé de statistique. — Répertcire des travaux, XXXV et XXXVI. 1873. 80. MONTBÉLIARD. Société d'Emulation. — Mémoires, 2e série VI et VII. 1874. 80. MonTrEezLier Académie des sciences et lettres. — Mémoires de la section des sciences, VIT (1er fase.) 1868; VIII (2e fasc.) 1873. 40. Nantes. Société académique. — Annales, 1874 (4er et 2e sem.) ; 1875 (1er sem.). 80. Nice. Société des lettres, sciences et arts des Abe marilimes. — Annales, II. 1873. 8°. Nimes. Société d’études des sciences naturelles. — Bulletin, 2e année (n° 1). 1874. 80. ORLÉANS. Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts. — Mémoires, XVI et XVII. 1874-75. 8°. Paris. Académie des sciences de l’Institut. — Comptes-rendus hebdomadaires des séances ; LXXVII à LXXIX. 1873-74. 4°. Paris. Société d’acclimatation. — Bulletin mensuel, 3e série, I (n°s 4 à 12), 1874; IL (n°5 1 à 11), 1876. 8°. Parts. Association scientifique de France. — Bulletin hebdoma- daire, n°5 1 à6, 8 à 48, 249, 258, 340 à 495. 1865-75. 80. Paris. Société botanique de France. — Bulletin, XVIII (table des matières); XX (sess. extraord.); XXI (nos 4 à 3; Revue bibliog. A à E); XXII (no 1 ; Rev. bibl. A, BR). 1874-75. 80. Paris. Société de géographie. — Bulletin, 6° série, VII (nos 4 à 6); VIII (nos 1 à 6) ; IX (n°5 1 à 6) ; X (nos 1 à 6). 1874-75. So. Paris. Société centrale d'horticulture de France. — Journal, 2e série, VIII (nos 4 à 12) 1874 ; IX (nos 1 à 12) 1875. 80. Paris. Société Linnéenne. — Balletins nos 1 à 4, 1874. 80. Paris. La revue scientifique de la France et de l'étranger, 2e série VI (nos 45 à 52) 1874; VIL (nos 1 à 26) 1874 ; VIII (nos 27 à 52) 1875 ; IX (ns 1 à 16) 1875. 40. Ponx-4-Mousson. Société philotechnique. — Mémoires, {re fasc. 1874. 80. Privas. Société des sciences naturelles et historiques de l’Ardè- che. — Bulletin, VIII. 1874. 80. RocugrorT. Société d'agriculture des belles-lettres, sciences et * arts. — Travaux, années 1873-1874. 80. ROUEN. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. — Précis analytique des travaux pendant les années 1832 à 1841, 1853-54, 1872-73, 1873-74. 80. ROUEN. Société des amis des sciences naturelles. — IX (2e sem.) 1874; X (1er et 2e sem.) 1874 ; XI (1er sem.) 1875. 80. DÉn LEE L L QN dhde Ler Lu dos 364 BULLETIN ST-QUENTIN. Société académique des sciences, arts et belles- lettres, agriculture et industrie. — 3e série XI et XII. 1874- 78. 80. TouLouse. Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres. — Mémoires, 7e série, VI. 1874. 80. TouLouse. Société d'histoire naturelle. — Bulletin, V, 1871 ; VI, 1872 ; VII (n° 4) 1875 ; VIII (nos 4 à 4) 1874; IX (nos 4 à 3) 1875. 80. TouLouse. Société des sciences physiques et naturelles. — I (n°5 1 et 2). 1872-73. 8°. Tours. Société médicale du département d’Indre et Loire. — Re- cueil des travaux,années 1873 (2e sem.) et 1874 (19r sem.).80. TROYES. Sociélé académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l’Aube. — Mémoires, 3e série, X et XI. 1873-74. 82. VANNES. Société polymathique du Morbihan. — Bulletin, 1873 (26 sem.); 1874 (1er et 2e sem.). 8°. VERSAILLES. Société des sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise. — Mémoires, XI. 1875. 80. VITRY-LE-FRANGÇAIS. Société des sciences et arts. — NI. 1874. 80, Iles Britanniques. Dugzin. Académie Royale d'Irlande. — The transactions of the Royal Irish Academy, XXIV. Antiquities (n° 9). 1874; XXV. Science (n° 4 à 6). 4872-74. 40. — Proceedings of the R. Irish Academy, 2e série, I {n° 14, 7 à 10). 1870-74. 80. Dugzin. Association biologique de l'Université. — Proceedings of the Dublin University Biological Association, I (n° 1). 1874-75. 80. EpimBourG. Société Royale. — Proceedings of the Royal So- ciety of Edinburgh, VIII (n° 87 à 89). 1874. 80. EpimBourG. 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Société malacologique de Belgique. — Annales, I à VILE, 1863-73. 80. — Procès-verbaux des séance III. (Janv. à nov. 1874). 8°. GAND. Fédération des Sociétés d’horticulture de Belgique. — Années 1860 à 4870 (11 vol.) 80. — Bulletin du congrès inter- national d’horticulture à Bruxelles, des 2%, 25 et 26 avril 1864. 80. LièGe. Société Royale des sciences. — Mémoires, 2e série, V. 1873. 80. LièGE. Société géologique de Belgique. — Annales, I. 1874. 80. LièGe. Société Royale d’horticulture. — Bulletin, 1864-68. 80. LièGe. Belgique horticole, IV, VII à IX, XIV, XVI à XXIIL. 1853- 73. 80. Mons. Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut. — Mémoires et publications, 3e série, IX et X. 1873-75. 80, ET til” DIN AREE TS sv FA AL SE rs à 0 5 Jp 3 M ra € + \ LA 366 BULLETIN Pays-Bas. AMSTERDAM. Académie Royale des sciences. — Verhandelingen der Koninglijke Akademie van Wetenschappen, XIT, 4871 ; XIV, 1874. 40. — Verslagen en Mededeelingen, afdeeling natuurkunde, 2e série, IV à VI, VIII. 1870-74; afdeeling letterkunde, 1re série XII, 1868-69 ; 2e série, I, IT, IV. 1871- 74. 89 — Jaarboek, 1869, 1870, 1871, 1873. 80. — Processen- verbaal van de gewone Vergaderingen, afdeeling natuur- kunde, 1869-72. 80. AMSTERDAM. Sociélé de mathémathiques. — Archief, uitgegeven door het Wiskundig Genoostchap, onder de zinspreuk : Een onwermoeide Arbeid komt alles te boven, I à LITE. 4856-74. 80. GRONINGUE. Société des sciences naturelles, — Een en veertigste Verslag van de werkzaamheden en den Staat van het Ge- noostchap ter bevordering der natuurkundige Wetenschap- pen te Groningen over het jaar 1841. — Twee en veertigste Verslag etc. over het jaar 1842. — Drie en veertigste Verslag etc. over het jaar 14843. — Vijfenveertigste Verslag etc. over het jaar 1845. — Drie en zeventigste Verslag van het natuurkundig Genootschap te Groningen over het jaar 4873. — Vier en zeventigste Verslag etc. over het jaar 4874. — Eenige Bijdragen tot de geschiedenis der natuurkundige wetenschappen in de Nederlanden sedert het jaar 4813. 80. HARLEM. Société hollandaise des sciences. — Archives néerlan- daises des sciences exactes et naturelles, VIII (n° 5) ; IX (nos 4 à 5); X (nos 4 à 3). 1873-75. 80. HarLem. Société industrielle. — Tijäschrift uitgegeven door de Nederlandsch Maatschappij ter bevordering van Nijverheid, XXX VII (nes 3 à 6); XXXVIII (n°8 4 à 6). 1874-75. 80. — Han- delingen en Mededeelingen, 1874; 1875 (n°s 1 et 2).— Hande- lingen der acht-en-negentigste algemeene Vergaderingen van het negentiende Nijverheid Congres gehouden te Breda op 43,14 en 15 Julij 1875. 80. HarLem. Musée Teyler.— Archives du Musée Teyler, I (nos 2 à 4), II et III. 4867-74. 8°. LuxemBourG. Institut Royal Grand-Ducal. — Publications ; section des sciences naturelles et mathématiques, XIV et XV.1874-75. 80. LUXEMBOURG. Sociélé botanique. — Recueil des mémoires et des travaux publiés par la société de botanique du Grand-Duché de Luxembourg, n° 1.1874. 80. BIRLIOGRAPHIQUE. 367 MipDpELBOURG. Société des sciences. — Wet van het Zecuwsch Genootschap der Wetenschappen, opgerichtte Vlissingen in 1760, in 1801 verplaatst naar Middelburg. 4874. 8°. — Naam- lijst van Directeuren en leden. Verslag van het verhandelde in de algeemene Vergadering, 1869-74. 8°. NIMÈGUE. Société botarique néerlandaise. — Nederlandsch KruidkundigArchief. Verslagen en Mededeelingen der Neder- landsch botanische Vereeniging, 2e série, I (n° 4). 1874. 8°. UTrEcuT. Institut Royal météorologique néerlandais. — Neder- landsch meteorologisch Jaarboek voor 1870, XXIIe année (2e vol.) ; - id. voor 1872, XXIVe année {1er vol.) ; id. voor 4873, XXVe année (1er vol.) — id.voor 1874, XXIVe année. 4°. Urrecar. Société des arts et sciences. — Verslag van het ver- handelde in de honderste algemeene Vergadering van het Provinciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Weten- schappen gehouden den 24% juin 1873; — id. gehouden den 30 juin 1874. — Aanteekeningen van het verhandelde in de Sectie-vergaderingen, gehouden in het Jaar 1873; — id. in het Jaar 1874. 8°. — Geschiedenis der Noordsche Compa- gnie. 14874. 8°.— De vita et scriptis Petri Wesselingii. 1874. S.— Het Kloosterte Windesheim en zijn invloed, I. 1875. 8°. Danemark. COPENHAGUE. Académie Royale. — Mémoires, 8e série: Classe des sciences X (n°5 3 à 6). 1873. 40. — Oversigt over det Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs forhandlinger og dets medlemmers arbejder i Aaret 1868 (n° 6); 1869 (nos3 et 4) ;, 1870 (n° 1) ; 1873 (nos 1 à 3); 1874 (no 1). 80. COPENHAGUE. Société botanique. — Botanisk Tidsskrift, 2e série, IL (n° 4) ; III (nes 2 et 3); (IV n° 1 et 2). 1872-75. 8e. COPENHAGUE. Sociélé d'histoire naturelle. — Videnskabelige Meddelelser fra Naturhistorisk Forening i Kjobenhavn for Aaret 1873, 3° série, V. 1873-74. 89. Suêède et Norvège. CHRISTIANIA. Institut météorologique de Norvège. — Norsk meteorologisk Aarbog for 18614 (V° année); for 1872 (VIe année); for 1873 (VIL° année). 1872-74. 40. CHRISTIANIA. Société des sciences. — Forhandlinger i Videnskabs- Selskabet i Christiania, 1872 et 1873 (n°5 1 et2). 1873- 74. 80, EE A € NN MP ER OR PR M PPT SU ENT 368 BULLETIN CHRISTIANIA. Université Royale de Norvège. — Det Kongelige Norske Frederiks Universitets Aarsberetning, 1873 et 4874. 80, — Nyt Magazin for Naturvidenskaberne, XIX (n°5 38 et 4), XX (nos 1 à 4). 1873-74. 8°. — Programmes de l’Université pour le 2 semestre 1872, et pour les 1er et 2° semestres 1874. 8° el 40. DRONTHEIM. — Société Royale des naturalistes norvégiens. — Det kongelige Norske Videnskabers-Selskabs Skrifter i det 19de Aarhundrede, VIT (nos 4 à 3). 1872-74. 8°. GOTHENBOURG. Société Royale des Sciences. — Güteborgs Kon- gliga Vetenskaps och Vitterhets Samhälles Handlingar; nouv. série, I à VI, VIII, X, XII à XIV. 1850-74. &. LunD. Université. — Acta universitatis Lundensis. Lunds Uni- versitets Ârs-skrift, (Theologi, Philosophi, Spräkvetenskap och Historia; — Mathematik och Naturvetenskap), Années 1869, 1870, 1871 et 1872. 4°. — Lunds Universitets-Biblio- teks Accessions-Katalog, 1872 et 1873. 8°. UrPsaL. Observatoire. — Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l’Université d'Upsal, IV (n°s 4 à 42); V (nos 4 à 6). 1872-73. 40. UPsaL. Société Royale des sciences. — Nova acta regiæ Societatis scientiarum Upsaliensis, 3e série, VIII (n° 2). 1873.40. Russie. DorpaT. Société des naturalistes. — Sitzungsberichte der Dorpater Naturforscher Gesellschaft, I (pp. 367 à 424); II (pp. 205 à 266); III (nos 1, 4 à 6). 80. — Archiv für die Na- turkunde Liv-, Ehst- und Kurlands, 1re série, V (n° 4)3 VI (no 4); VIT (nos 2 à 4) ; — 2e série, VII (n° 2). 1870-74. 80. HELSINGFORS. Observatoire. — Observations faites à l’Obser- vatoire magnétique et météorologique de Helsingfors, V. 1873. 40. HELSINGFORS. Sociélé des sciences de Finlande. — Üfversigt af Finska Vetenskaps-Societetens fôrhandlingar, XEV à XVI. 1872-74. 80, — Bidrag till kännedom af Finlands Natur och Folk, XVIII, XIX, XXI à XXIII. 1871-73. 80. HELSINGFORS. Société d'histoire naturelle. — Notiser ur Säll- skapets pro fauna et flora fennica fürhandlingar, XIII. 14871- 74. 80. Moscou. Société Impériale des naturalistes. — Nouveaux Mé- moires, XIII (n° 4). 14874. 40, — Bulletin, 1873 (n® 3 et4); 1874 (n95 1 à 4). 80. BIBLIOGRAPHIQUE. | 369 OpEssa. Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie. — Zapiski Novorossiiskago Obchtchestva Estestvoispitateley, IL (nos 2 et 3); III (n° 1). 1873-75. 80. — Protocoli zasiédanii, 1873 et 1874. 80. Rica. Sociélé des naturalistes de Riga. — Correspondenz-Blatt der Naturforscher-Vereins zu Riga, XX. 1874. 80. . Sr-PéreRsBOURG. Académie Impériale des sciences. — Commen- tarii Academiæ scientiarum imperialis Petropolitanæ, 1 à XIV, 1726-46. 4. — Novi Commentarii, I à XX. 1747-75. #. — Acta, I, II, IV, VI à XII. 1777-82. 4°. — Nova acta, I à VI, XI à XIII, XV. 1783-1802. 4°. — Mémoires, IE à VI, VIII à XI. 1807-1830. — Mémoires, 7e série, XIX (n°s 6 à 10); XX (nos1 à 5), XXI (nos 4 à 12); XXII (nos 4 à 3). 1872-75. 4°. — Bulle- tin, XVIII (nos 3 à 5); XIX (nos 4 à 5) ; XX (nos 1 et 2). 1872- 74. 4°. — Arc du méridien de 25° 20’ entre le Danube et la Mer glaciale, mesuré depuis 1816 jusqu’en 1855, I, II, et planches. 1857-60. 4. — Repertorium für Meteorologie, III et IV (n° 1). 1874. 4. ST-PÉTERSBOURG. Observatoire physique central de Russie. — Annalen des physikalischen Central-Observatoriums, 1869, 4873, 1874. 40. — Jahresbericht für 1871 und 1872. 4°. ST-PÉTERSBOURG. Jardin ‘botanique. — Troudi Imperatorskago S.-Peterburgskago botanitcheskago Sada, IIT (nos 1 et 2). 1874-75. 8°. Allemagne. BERLIN. Académie Royale des sciences. — Monatsbericht der kün. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1874 (Mars à Décembre); 1875 (Janvier à Août). 8. — In- haltsverzeichniss der Abhandlungen der Kk. Akademie der Wissenschaften zu Berlin aus den Jahren 1822 bis 1872. 80. — Register für die Monatsberichte der kônigl. preuss. Aka- demie der Wissenschaften vom Jahre 1859 bis 1873. 8°. BERLIN. Société des Amis des sciences naturelles. — Sitzungs- Berichte der Gesellschaft der Naturforschender Freunde zu Berlin im Jahre 1873 ; id. aus dem Jahre 1874. 8°. BERLIN. Société botanique. — Verhandlungen des botanischen Vereins für die Provinz Brandenburg und die angrenzenden Länder, V, 1863 ; XVI, 1874. 8°. BERLIN. Sociélé de géographie. — Zeitschrift der Gesellschaft für Erdkunde, VIIT (nos 5 et6); IX (n°5 4 à 6); X (nos 1 et 2). 2% PRE OT et PT EN MERE ON ET ET 310 BULLETIN 1873-75. 8°. — Verhandlungen 1874 (n°5 4 à 10) ; 1875 (nos 4 à 5). 8°. BERLIN. Société africaine. — Correspondenz-Blatt der Afrikan— ischen Gesellschaft zu Berlin, n°5 6 à 13. 1874-75. 8°. BERLIN. Société géologique. — Zeitschrift der deutschen geolo- gischen Gesellschaft, XXV (n°, 4); XXVI (n® 2, 4); XXVII (n° 2). 1873-75. 8. BERLIN. Société d'horticulture. — Monatsschrift des Vereins zur Befürderung des Gartenbaues in den kün. preuss. Staaten für Gärtnerei und Pflanzenkunde, XVII (Mai à Décembre 1874) ; XVIII (Janvier à Décembre 1875). 8°. BERLIN. Société de physique. — Die Fortschritte der Physik im Jahre 1869, XXV (1 et 2). 1873-74; — im Jahre 1870, XXVI (4 et 2). 1874-75 ; — im Jahre 1871, XXVII (1). 1875. 8. BERLIN. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen aus den naturwissenschaftlichen Vereine von Neu-Vorpommern und Rügen, II, II, V et VI. 1870-74. 8°. Bonx. Société d'histoire naturelle. — Verhandlungen des na- turhistorischen Vereines der preussischen Rheinlande und Westphalens, XXX {n° 2) ; XXXI {n° 1 et 2); XXXII (n°1). 1873- 152187: Brême. Sociélé des sciences naturelles. — Abhandlungen her- ausgegeben vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bre- men, IV (n° 2 et 3).1874-75. 8. — Beilage n° 4 zu den Abhandlungen. 1874. f°. BREsLAU. Société silésienne. — Abhandlungen der schlesischen Gesellschaft für vaterländische Cultur. Philosophisch-histo- rische Abtheilung 1873-74. 80. — Einundfünfzigster Jahres- Bericht. 1873. 8°. CoLmar. Société d'histoire naturelle. — Bulletin, XIV et XV. 1873-74. 8°. Danrzick. Société des sciences naturelles. — Schriften der Na- turforschenden Gesellschaft in Danzig, II (n° 2 et 3). 1873- 14087 DARMSTADT. Sociétés de géographie et de géologie. — Notizblatt des Vereins für Erdkunde und verwandte Wissenschaften zu Darmstadt und des mittelrheinischen geologischen Ve- reins, 3e série, XII. 1873. 8°. Drespe. Société de géographie. — Jahresbericht des Vereins für Erdkunde zu Dresden, I à IL, VI et VII, XI et XII. 1865-75. 80. Drespe. Société d'histoire naturelle « Isis. » — Sitzungsbe- BIBLIOGRAPHIQUE. 371 richte der naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis zu Dresden, 1874 (Janvier à Décembre). 8°. Empen. Société des sciences naturelles. — Jahresbericht der Naturforschenden Gesellschaft in Emden, LIX et LX. 1873- 74. 89. — Kleine Schriften, XVIL. 1875. 40. FRANCFORT. Sociélé des sciences naturelles. — Abhandlungen von der Senckenbergischen Naturforschenden Gesellschaft, IX (n°5 1 à 4). 1873-74. 40. —- Bericht, 1873-74. S0. FriBourG. Société des sciences naturelles. — Berichte über die Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Friburg i. Br. VI (nos 2 et 3). 1873. 80. GOERLITZ. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Gürlitz, XV. 4875. 80. GoxrLiTz. Société des sciences de la Haute-Lusace. — Neues Lausitzisches Magazin, L (n° 2); LI. 4873-74. 80. GOETTINGUE. Société Royale des sciences. — Nachrichten von derK. Gesellschaft der Wissenschaften und der Georg-Augusts- Universität aus dem Jahre 1873 ; — aus dem Jahre 1874. 80. HaLLe. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft zu Halle, XIE (nos 3 et 4), XIII (n° 2). 1873-74. 40, — Bericht über die Sitzungen, 1873 et 1874. 4°. HazLe. Société des sciences naturelles de Saxe et de Thu- ringe. — Zeitschrift für die gesammten'Naturwissenschaften, nouv. série, V à VIII, IX (4er sem.), X. 1872-74. 80. HamBourG. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen aus dem Gebiete der Naturwissenschaften, herausgegeben von dem naturwissenschaftlichen Verein in Hamburg, V (n°4); VI (no 1). 1873. 40, HamBourG. Société des amateurs de sciences naturelles, — Verhandlungen des Vereines für naturwissenschaftliche Un- terhaltung zu Hamburg, I. 1871-74. 80. Hanau. Société des sciences naturelles. — Bericht der Wetterau- ischen Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau über dem Zeitraum vom 1 Januar 1868 bis 31 December 1873. 80. Hanovre. Société d'histoire naturelle. — Erste Jahresbericht des Vereins zur Gründung eines naturhistorischen Museums zu Hannover von Michaelis 4850 bis dahin 1851. — II. Jahres- bericht der naturhistorischen Gesellschaft zu Hannover von Michaelis 14851 bis dahin 1852 ; V, 1854-55 ; VI, 1855-56. 8°. — IX, 1858-59 ; XIII, 1862-63; XV, 1864-65; XVI et XVII, sal »/|] NS Ang cs di 1 EVA, » ." MCE RS PET LN à nel EE > ET 1e BULLETIN 1865-67 ; XX, 1869-70. 4°. — XXIII, 1872-73 ; XXIV, 1873— MANS HEIDELBERG. Société d'histoire naturelle et de médecine. — Verhandlungen des naturhistorisch-medizinischen Vereins zu Heidelberg, nouv. série, I (n°5 1 et 2). 1874-75. 8°. KiEL. Commission pour l'exploration des mers d'Allemagne. — Ergebnisse der Beobachtungsstationen an den deutschen Küsten über die physikalischen Eigenschaften der Ostsee und Nordsee und die Fischerei, I {nos 5 à 12 ; IL (n9S 1 à 6,8 et 9, 12 et suppl.). 4°. — Jahresbericht der Commission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere in Kiel. I (1871); II et III (1872-73) n° 1. 1873-75. fe. KieL. Université. — Schriften der Universität zu Kiel aus dem Jahre 1873, XX. 1874. #. Leipzick. Journal botanique. — Botanische Zeitung, XXXIV (nos 19 à 32); XXXV (nos 1 à 52). 4874-75. 40. MErTz. Académie. — Mémoires de l’Académie de Metz, 3e série, let II. 1871-73. 80. — Table générale des deux premières séries 1819-71. 8°. MuLnouse. Société industrielle. — Bulletin de la Société indus- trielle de Mulhouse, XLIV (Mars à Déc. 1874); XLV (Janv. à Déc. 1875). 8. Municx. Académie des sciences. — Abhandlungen der mathe- matisch-physikalischen Classe der küniglich bayerischen Akademie der Wissenschaften zu München, XI (n° 3). 1874. 40, — Sitzungsberichte, III (no 3) ; IV {nos 4 à 3); V (n° 1). 1873-75. 80. Municu. Observatoire. — Annalen des küniglichen Sternwarte bei München, XX. 1874. 80. — XIII. Supplementband zu den Annalen. 1874. 80. OFFENBACH. Société des sciences naturelles. — Dreizehnter Be- richt über die Thätigkeit des Offenbacher Vereins für Naturkunde im Vereinsjahre vom 14 mai 1871 bis 12 mai 4872; Vierzehnter Bericht... vom 12 mai 1872 bis 11 mai 1873. 80. STUTTGARD. Société des sciences naturelles. — Württemberg- ische naturwissenschaftliche Jahreshefte, XXX (n°5 1 à 3); XXXI (n° 4 à 3). 1874-75. 80. WIESBADEN. Société des sciences naturelles. — Jahrbücher des Nassauischen Vereins für Naturkunde, XXVII et XXVIII. 1873-74. 80, L 1. BIBLIOGRAPHIQUE. 313 WurzBOURG. Sociélé de physique et de médecine. — Verhand- lungen der physikalisch-medicinischen Gesellschaft in Würsburg, VIT; VIII (nos 1 à 4). 1874-75. 80. Autriche-Hongrie. Brun. Société d'agriculture. — Mittheilungen der kaiserlich- küniglichen mährisch-schlesischen Gesellschaft zur Befür- derung des Ackerbaues, der Natur- und Landeskunde in Brünn, LIII. 1873. 40. BRunn. Sociélé des sciences naturelles. — Verhandlungen des naturforschenden Vereines in Brünn, XII. 1873. 80. GRATZ. Société des sciences naturelles de Styrie. — Mittheilun- gen des naturwissenschaftlichen Vereines für Steiermark. 1874. 89. HERMANNSTADT. Société des sciences naturelles de la Transyl- vanie. — Verhandlungen und Mittheilungen der Siebenbürg- ischen Vereins für Naturwissenschaften zu Hermannstadt, XXIII, XXIV et XXV. 1873-75. 80. InnsBruck. Ferdirandeum. — Zeitschrift des Ferdinandeums für Tirol und Vorarlberg, 3e série, XVIII. 14874. — Vier-und- dreissigster Bericht des Verwaltungs-Auschusses über die Jahre 1871, 1872 und 1873. 80. Pesru. Académie hongroise des sciences. —. — À Magyar Tudo- manyos Akadémia Evkünyvei, XIII (nos 1, 4). 1869-70. 40. — Mathematikai és Természettudomanyi Küzlemények. Vonat- kozolag a hazai viszonyokra, V. 1867. 8°. — A Magyar Tudomanyos Akademia Ertesitüje, IL (n°s 9 à 49); III (nos 4 à 20); IV (nos 4 à 12). 1868-70. 80. — Ertekezések a Ter- mészettudomanyi Osztaly Kürébül, XITI à XIX. 1868-70. 80. — Ertekezések a Természettudomanyok Kürébül, 1870 (nos 4 et 2). 80. — Ertekezések a Mathematikai Osztaly Küré- bôül, (nos 3 à 5). 1868-69. 80. — Magyar Tudom. Akadémiaiï Almanach, 1869 et 1870 {n° 1). 80. — À Magyar Tudom. Aka- démia Alapszabalyai. 1869. 8°. PoLa. Marine Impériale. — Jahrbuch der kais. kün. Kriegsma- rine 1871. 80. — Almanach der üsterreichischen Kk.k. Kriegs- Marine für das Jahr 1869. 80. — Mittheilungen aus dem Gebiete des Seewesens, herausgesgeben vom K. k. hydrogra- phischen Amte, II (n°* 4 à 12). 1874. 80. — Meteorologische Beobachtungen am hydrografischen Amte S. M. Kriegsma- rine zu Pola, Janv. à Déc. 1872. 12 fes 40, — Witterungs- . 31% BULLETIN Übersicht pro 1872, 1873. 2 fes plo. — Reise des üsterreich- ischen Fregatie Novara um die Erde in den Jahren 1857- 59. Nautisch-physikalicher Theil. 1862-65. 40. | PRAGUE. Académie Royale des sciences de Bohême. — Abhand- lungen der Kküniglichen bühmischen Gesellschaft der Wis- senschaften, 5e série, VII, VIII, X, 1851-59. 40. — 6e série, VI, VIL (n°8 4 à 5). 1874. 40. — Sitzungsberichte der kün. bühmischen Gesellschaft der Wissenschaften in Prag, 1873 et 1874. 80. PRAGUE. Observatoire. — Magnetische und meteorologische Beobachtungen an den Kk. k. Sternwarte zu Prag, XXXIII à XXXV. 1872-74. 40. PRESBOURG. Société des sciences naturelles et médicales. — Verhandlungen des Vereins für Natur- und Heilkunde zu Presburg, nouv. série, II. 1871-72. 8°. VIENNE. Académie Impériale des sciences. — Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. Mathema- tisch-naturwissenschaftliche Classe, LXI (1, n°5 2 à 5; II, nos 2 à 5); LXII (I, n° 1 à 5; II, n° 1:à 5); LXIIL (I, nos 1 à 5; II, nos 1 à 5); LXIV (I, n°5 4 à 5; II, nos 1 à 5), LXV(I, nos1 à 5; IL, nos 1 à 5 ; II, nos 1 à 5); LXVI (II, nos 1 à 5 ; LIL, nos 4 à 5); LXVIL (I, n°5 4 à 5; II, nos 1 à 3); LXVIII (I, nos 3%à 5 ; Il, n°5 3 à 5; III, nos 4 à 5); LXIX (I, n° 1 à 5; IL mes à 55 III, -n68 4 à 5); LXX.(L, n°5 4:et-2: 11, n°3 4061020 nos 4 et 2). 1870-74. 80. — Register zu den Bänden 61 bis 64 der Sitzungsberichte der mathematisch-naturwissen— schaftlichen Classe der Kkais. Akademie der Wissenschaften, VII. 1872. 80. — Anzeiger der kais. Akademie der Wissen- schaften : math.-naturw. Classe, 1874 (nos 40 à 29); 1875 {n9s 4 à 10, 1% à 28). 80. — Archiv für ôsterreichische Ge- schichte, XLIX (n9s 1 et 2). 1872. 8o. VIENNE. Institut Impérial et Royal géologique d'Autriche. — Jahrbuch der kais.-kün. geologischen Reichsanstalt, XXIIE (nos 3 et 4); XXIV (n°5 4 à 4). 1873-74. 40. — Verhandlungen, 1873 (n°5 14 à 18) ; 1874 (nos 4 à 18). 40. VIENNE. Sociélé Impériale et Royale de géographie. — Mittheil- ungen der kais. und kün. geographischen Gesellschaft in Wien, XVI et XVII. 1874. 80. VIENNE. Sociélé Impériale et Royale de zoologie et de botanique. — Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesell- schaft in Wien, XXIV. 4874. 80. BIBLIOGRAPHIQUE. 319 suisse. Bazr. Jardin zoologique. — Zoologische Garten. Erster Ge- schäftsbericht der Verwaltungsrathes. 1874. 40. BALE. Société des sciences naturelles. — Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft in Basel, VI (n° 2). 1875. 80. BERNE. Société helvétique des sciences naturelles. — Verhand- lungen der Schweizerischen naturforschenden Gesellschaft in Einsiedeln (LIT). 14868. — id. in Frauenfeld (LIV). 1871. — Actes de la Société helvétique des sciences naturelles réunie à Fribourg (LV). 1872. — Verhandlungen etc. in Schafi- hausen (LVI). 1873. 80. BERNE. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen der na- turforschenden Gesellschaft in Bern, nos 654% à 683, 745 à 827. 1868-74. 80. Coire. Société des sciences naturelles. — Jahreshbericht der na- turforschenden Gesellschaft Graubündens in Chur, XVIII. 1873-74. 80. — Naturgeschichtliche Beiträge zur Kenntniss der Umgebungen von Chur. 1874. 8°. GENÈVE. Institut national génevois. — Bulletin de l’Institut national génevois, XIX et XX. 1875. 80. GENÈVE. Société de physique et d'histoire naturelle. — Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, XXIIL (n° 2) ; XXIV (n° 1). 1874-75. 40. LAUSANNE. Société taudoise des sciences naturelles. — Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, XIII (nes 72 à 74). 1874-75. 80. NEUFCHATEL. Société des sciences naturelles. — Bulletin de la Société des sciences naturelles de Neufchâtel, X {nos 1 et 2}. 1874-75. 80. St-GALL. Société des sciences naturelles. — Bericht über die Thätigkeit der St-Gallischen naturwissenschaftlichen Ge- sellschaft während der Vereinsjahres 1871-72; — id. 1872- 19190: Zuricu. Société des sciences naturelles. — VNierteljahrsschrift der naturforschenden Gesellschaft in Zurich, XVIII {n 51 à 4). 1873, 80. Italie. BOLOGNE. Académie des sciences. — Memorie dell Accademia delle scienze dell Istituto di Bologna, 3e série, IIL (nos 3 et 4); IV (n° 1 à 4). 1873. 4. — Rendiconto delle sessioni dell’ Accademia delle scienze, anno acad. 1873-74. 8°. 1 TAC OR NOT + JREN AS TT, APE + | due 7 A6. À ÉD ne ANT A TA L'une Een "AA EN di" REP: AR LÀ 4 F d'AATIES CARTES F4 PR ; / pa UE 4 EN rare 3106 BULLETIN Carane. Académie des sciences naturelles. — Atti dell’ Accade- mia Gioenia di scienze naturali di Catania 3e série, IL à IV, 1869-70.40. — VII et VIII. 1872-73. 80. FLORENCE. Société entomologique italienne. — Bullettino della Società entomologica italiana, VI (n9s 4 à 4); VII {nos 4 à 3), 1874-75. 50. MiLax. Institut Royal des sciences et lettres. — Memorie del Reale Istituto Lombardo di scienze e lettere. Classe di scienze matematiche e naturali, XIT {n°5 4 à 6); XIII (n° 1). 4872-74. 4°. — Rendiconti, 2e série, 1 (n° 17); V (nos 4 à 20); VI (nos 4 à 20); VII (n°5 4 à 16). 1868-74. 80. MiLan. Observatoire de Brera. — Pubblicazioni del Reale Osservatorio di Brera in Milano, EE, IV, V, VII (n° 3), VILL, IX, X. 1873-75. 40. MiLan. Société italienne des sciences naturelles. — Atti della Società italiana di scienze naturali, XIV (ns 3 et 4); XV (nos 4 à 3); XVI (nos 1 à 4); XVII (nos 4 à 3). 1871-75. 80. MopÈne. Académie Royale des sciences, lettres et arts. — Memo- rie della Regia Accademia di scienze, lettere ed arti in Modena, XII à XV. 1871-75. 40. MopÈxe. Société des naturalistes. — Annuario della Società dei Naturalisti in Modena, I, ILE, V, VI, VIII (n° 2 à 4), IX (n1et 2). 4866-75. 80. — Statuto e regolamento della Società dei Naturalistiin Modena. 1874. 80. MoncaLiERI. Observatoire. — Bullettino meteorologico dell Osservatorio del R. Collegio Alberto in Moncalieri, VIL ‘nes Bà7); VIII (n°° 11 et 12); IX (n°5 1 à 9). 1872-74. 40. Napzes. Institut Royal d'encouragement pour Les sciences, etc. — Atti del Reale Istituto d’ Incoraggiamento alle scienze naturali, M Li e tecnologiche di Napoli, 2e série, X et XI. 1873-75. PALERME. Société one el d agriculture. — Atti della Società di acclimazione e di agricoltura in Sicilia, XI (n9s 1 à 1 U XII (nos 1 à 12), XIII (nos 1 à 12), XIV (nos 4 à 12), XV (nos à 11). 1871-75. 80. RP: RO. Académie agricole. — Esercitazioni dell” Accademia agra- ria di Pesaro, XV (n° 1). 1874. 80. Pise. Journal botanique. — Nuovo giornale botanico, VE (nos 2 à 4), VII {nos 4 à 4). 1874-75. 80. Pise. Société des sciences naturelles. — Atti della Società tos- cana di scienze naturali residente in Pisa, I ‘n°5 1 et 2). 1875. 80. BIBLIOGRAPHIQUE. 311 Pise. Universités toscanes. — Annali delle Università toscane, XII et XIII. 1872-73. 40. Roue. Académie des Lincei. — Atti della Reale Accademia dei Lincei, VIEIL et IX, 1854-56 ; XXVI (nos 2 à 8). 1874. 40. Roue. Comité Royal de géologie. — Reale Comitato geologico d'Italia; Bollettino, 14874 (nos 3 à 12); 1875 (nos 4 à 8). 80. Rome. Société de géographie. — Bollettino della Società geo- grafica italiana, XI (nos 5 à 12); XII (nos 4 à 9). 1874-75. 80. Venise. Institut Royal vénitien des sciences, lettres et arts. — Memorie del Regio Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, JII, IV, V, XV (n° 1), XVII (nos 2 et 3), XVIII (nos 1 et2). 1847-75. 40. — Atti, 3° série, XII (n°s 6 et 7), XV (nos 1, 8, 10); XVI (nos 1 et 2); 4° série, I (nos 6, 9), IL (ns 7 à 10), LIL (nos 4 à 10) ; 5e série, I (nos 4 à 6). 1866-74. 8°. Espagne. Maprip. Obsertatoire. — Anuario del Observatorio de Madrid, XI et XII. 1871-72. 80. — Observaciones meteorologicas efectuadas en el Observatorio de Madrid, desde el dia 1° de diciembre de 1868 al 30 de noviembre de 1869 ; — id. desde el dia 4° de diciembre de 1869 al 30 de noviembre de 1870. 1870-71. 80. — Resumen de las observaciones me- teorologicas effectuadas en la Peninsula desde el dia 40 & de diciembre de 1868 al 30 de noviembre de 1869 ; — id. desde el dia 4° de diciembre de 1869 al 36 de noviembre de 1870. 1871-72. 80, Yf SAN FERNANDO. Observatoire de la Marine. — Almanaque nautico para 1875, calculado de orden de la Superioridad À en el Observatorio de Marina dela Ciudad de San Fernando; — id. para 1876; — id. para 1877. 1874-75. 80. — Anales del Observatorio de Marina de San Fernando, seccion 2: Observaciones meteorologicas, año 1873; año 1874 ; suple- mento : Conferencia sobre meteorologia maritima cele- brada en Londres en 1874. 4°. PFortugal. LisBONNE. Académie Royale des sciences. — Portugaliæ monu- menta historica a sæculo octavo post Christum usque ad quintum decimum jussu Academiæ scientiarum olisiponen- sis édita : Scriptores, I (nos 4 à 3). 4856-61 ; Diplomata ct A 4 A Na LE * a AL EN LAON / AE Du 318 BULLETIN chartæ, I (n° 4). 1873; Legum et Consuetudinum vol. I. Index generalis, 1873. fo. — Jornal de sciencias mathema- ticas, physicas e naturaes, publicado sob os auspicios da Academia real das sciencias de Lisboa, IV (Juillet 1872 à Décembre 1873). 80. Afrique. Care Town. 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Warburton from the cen- tre of Continent to Roebourne, Western Australia. 4874. plo. — Cart of the Country west of the telegraph line in the interior of Australia explored by Mr. E. Giles. 14874. plo. — Map of route travelled and discoveries made by the South Australian Governement central and western exploring Ex- pedition under command of W. Chr. Gosse, showing natu- ral features and description of country, 4 feuilles. 14873. plo. — Diary of colonel Warburton’s exploring expedition to Western Australia in 1872-73. 1875. 40. -- Sketch show- ing route traversed by exploration party commanded by BIBLIOGRAPHIQUE. 379 J. W. Lewis under authority of the Crown Lands Departe- ment, 1874-75. plo. — Plan of exploration by J. Ross. 1874. pl. MELBOURNE. Société Royale de Victoria. — Transactions and Proceedings of the Royal Society of Victoria, X. 1874. 8°. Amérique du Nord. Boston. 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HaAL1FAx. /rstitut des sciences naturelles de la Nouvelle Ecosse.— Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of natural sciences of Halifax, III (n° 4}. 1874. 8°. HarTrorD. Bureau de l’Agriculture. — Annual Report of the Secretary of the Connecticut Board of Agriculture, I à VI. 1866-73. 80. Harrrorp. Société d'Agriculture. — Transactions of the Con- necticut State agricultural Society, for the year 1854 ; do 1856. S°. PHiILADELPHIE. Académie des sciences naturelles. — Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1873, 1874. 80. PmiLADELPHIE. Société américaine des sciences. — Proceedings of the american philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful Knowledge, I (nes 4 à 4, 6 à 14), I (no 18); IIT (n° 27, ; IV (nos 33 à 39); V (nos 40 à 43, 45, 47 à b Ÿ PRE RER , à CRM ANA SL Ée à chti M CN FIM, AU 0 ré . AU he RL LE PRO ONE te PR Ne ON ER h Ë “ ‘ cv PAL ? Ja 7 Le \ 380 BULLETIN 30) ; VI (nos 51 à 60); VII (n° 61 et 62); VIII (n° 65 et 66) ; IX (n° 67 à 72); X (n°5 73 à 80) ; XI (n° 81 à 85) ; XII (n° 86 à 89) ; XIII (n° 90 et 91) ; XIV {nos 92 et 93). 1838-74. 80. SAINT-LOuiIs. Académie des sciences. — The Transactions of the Academy of sciences of St-Louis, III {n° 2). 1875. 82. SALEM. Académie des sciences.-— Memoirs of the Peabody Aca- demy of science, I {n° 1). 14869. 40. — Annual Report of the Trustees of the Peabody Academy of science, I, If, EI, Y. 4869-72. 80. — The American Naturalist, a popular illus- trated Magazine of Natural History, I (nos 4 à 12); IL (n°5 4 à 9, 11 et 12); III (nos 2 à 19); TV. (n®" 1342), Ne, VI (no 12) ; VII (n° 1 à 12); VIII (n° 1). 1867-74. 8°. SALEM. Institut d'Essex. — Bulletin of the Essex Institute, V et VI. 1873-74. 8°. SALEM. Association américaine pour l'avancement des sciences. — Proceedings of the American Association for the advan- cement of Science, I à XXII. 1848-73. 8°. SAN—FRANCISCO. 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S. geological Survey of the Territories for the year 1867, 1868 and 1869 ; Preliminary Report for 1870; Preliminary Report for 1871 ; Supplement to the fifth an- nual Report for 4871; Final Report for 1872 ; Annual Re- port for 14873. 80. — Report of the U. S. geological Survey of the Territories, I{n° 1), V et VI. 1873-74. 40. — Catalo— gue of the publications of the U. S. geological Survey of the Territories. 4874. 80. WASHINGTON. Institution Smithsonienne. — Smithsonian Con- tributions to Knowledge, XIX. 1874. 4°. — Smithsonian Miscellaneous collections, XI et XII. 1874. 80. — Annual BIBLIOGRAPHIQUE. 381 Report of the Board of Regents of the Smithsonian Institu- tion for the year 1872 ; id. for the year 1873. 80. Amérique du Sud. BuÉNOS-AYRESs. Musée public. — Anales del Museo publico de Buenos Aires, XII. 1874. 40. Corpova. Académie nationale des sciences exactes. — Boletin de la Academia Nacional de ciencias exactas existante en la Universidad de Cordova, nos 4 à 4, 1874-75. So. 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Entwickelungs-Tafel der anzuwendenden richtigen Epakten für die goldene Zahl I in jedem Jahrhundert. 5 tableaux encadrés. — Kesselmeyer’s Stellbarer Universal- Kalender der Christlichen Zeitrechnung von Anno 1 bis 2000, alten und neuen Styls.— Kesselmeyer’s Datum-Zeiger für 3000 Jahre. Kicxx (J.) — Biographie de Anselme Boece ‘de Boodt. 8 Liège 1857. — Notice sur François van Sterbeeck. 8° Gand 1857. KseruLF (Theodor). — Om Skuringsmærker, Glacialformatio- nen, Terrasser og Strandlinier samt om Grundfjeldets og Sparagmitfjeldets mægtighed i Norge : IL. Sparagmitfjeldet. 4 Christiania 1873. * KozziKkEer (Albert) — Die Pennatulide Umbellula und zwei 4 neue Typen der Aleyonarien. 4 Wurzbourg 1875. ‘ Kraus (Gregor) — Zur Kenntniss der Chlorophyllfarbstoffe und ihrer Verwandten. 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PETTENKOFER (Max von). — Dr Justus Freiherrn von Liebig zum Gedächtniss. 4° Munich 1874. | * PLATEAU (J.). — Sur une récréation arithmétique, 2e note. 8° Bruxelles 1874. — Sur les couleurs accidentelles ou sub- jectives. 8° Bruxelles 1875. * PLATEAU (Félix). — Recherches sur les phénomènes de la digestion chez les Insectes. 40 Bruxelles 1874. — Sur la vision des poissons et des amphibies. 4° Bruxelles 1866. — Recherches sur les Crustacés d’eau douce de Belgique, I à III. 4° Bruxelles 1868-69. — Recherches physico-chi- miques sur les Articulés aquatiques, I et II. 4° et 8° Bru- xelles 1870-72. — Qu'est-ce que l'aile d’un insecte ? 80. — Matériaux pour la faune belge : Crustacés isopodes terres- tres ; Myriapodes. 8° Bruxelles 1870-72. — Un mot sur le mode d’adhérence des mâles des Dytiscides aux femelles pendant l’acte de l’accouplement. 80 1872. — Un parasite de Cheiroptères de Belgique (Nycteribia Frauenfeldii Kol.). 8° Bruxelles 1873. — Note sur un procédé pour donner ou pour rendre leur couleur rouge aux muscles conservés dans l’alcool. 8° Bruxelles 1874. Porter (Thomas C.) et John M. CourTEr. — Synopsis of the Flora of Colorado. 8° Washington 1874. * PRESTEL (M. A. F.). — Ergebnisse der Witterungs-Beobach- tungen von 1864 bis 1873. 4° Hanovre 1875. * PREUDHOMME DE BORRE (A.). — Note sur les Géotrupides qui se rencontrent en Belgique. 8° Bruxelles 14874.— Du Dory- 398 BULLETIN phora decemlineata. 8° Bruxelles 1875. — Notes sur des empreintes d'insectes fossiles découvertes dans les schistes houillers des environs de Mons. 8° Bruxelles 1875. — La possibilité de la naturalisation de la Leptinotarsa, exami- née au point de vue de la concurrence vitale. 8° 1875. * [QUETELET (Ad.)] — Funérailles de Lambert-Adolphe-Jacques Quetelet, secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de Bel- gique. 8° Bruxelles 14874. — voir Observatoire de Bruxelles. * QUuETELET (Ernest). — Note sur l’aurore boréale du 4 février 1874. 80 Bruxelles 1874. — Les Observations météorologi- ques simultanées sur l'hémisphère terrestre boréal. 80 Bruxelles 1874. * RaDLKOFER (Ludwig). — Serjania Sapindacearum genus mo- nographice descriptum. 4° Munich 1875. Raspaiz (Xavier). — Mémoire sur les premiers états de l’Hépiale Louvette (Hepialus lupulinus). 8° Paris 1875. * REED (E. J.). — voir Naval Science, Londres. RENARD (Lucien). — Petit guide du Cultivateur normand pour l'emploi de la chaux grasse en agriculture. 46° St-Lo 1875. * ReuTER (F.).— Observations météorologiques faites à Luxem- bourg, IT. 8° Luxembourg 1874. ROBINEAU-DESVOIDY, — voir MONCEAUX. * ROSTAFINSKY (J.). — Versuch eines Systems der Mycetozoen. 80 Strasbourg 1873. — Floræ Polonicæ prodromus. Über- sicht der bis jetzt in Künigreich Polen beobachteten Phanerogamen. 8° Berlin 1873. — Quelques notes sur l’'Hæmatococcus lacustris et sur les bases d’une classifica- tion naturelle des algues chlorosporées. 8° Cherbourg 1875. — voir JANCZEWSKI. Rorx (Wilhem). — Laubmoose und Gefäss-Kryptogamen des Eulengebirges, nebst einer Übersicht des Floren-Gebiets. 8° Glatz 1874. * ROUMEGUÈRE (C.). — Une visite au jardin d’acclimatation et d'expériences botaniques de Collioures. 8° Perpignan 1873. — Correspondances autographes inédites des anciens botanistes {méridionaux: 14° Pierre Barréra, 2° Ramond et Picot de Lapeyrouse. 8° Perpignan 1873. — Une confusion dans les fleurs poétiques que distribue l’Académie des Jeux floraux. 120 Toulouse 1874. SAFARIK. (A.). — Über die chemische Konstitution der fnatür- lichen chlor- und fluorhaltigen Silikate. 4 Prague 1874. * Sars (Ossian). — Beskrivelse af de paa Fregatten Josephines Expedition fundne Cumacecer fra Vestindien og det Syd- atlantiske Ocean. 4° Stockholm 1873. BIBLIOGRAPHIQUE. 399 SAUNDERS (J.). — List of the books, memoirs and miscella- neous papers by Dr John Edward Gray, F. R. S., with a few historical notes. 8° Londres 1875. * SCHIAPARELLI (G.-V.). — Osservazioni astronomiche e fisiche sulla grande Cometa del 1862, con alcune riflessioni sulle forze che determinano la figura delle comete in generale. & Milan 1873. — Le sfere omocentriche di Eudosso, di Callipo e di Aristotele. 4° Milan 14875. — et G.-CELORIA. Resoconto delle operazione fatte a Milano nel 1870, in corrispondenza cogli astronomi della Commissione geode- tica svizzera per determinare la differenzia di longitudine dell’ Osservatorio di Brera coll” Osservatorio di Neuchâtel e colla stazione trigonometrica del Sempione. 4° Milan 1875. * SCHOMBURGK (Richard). — Catalogue of the plants under cul- tivation in the Government Botanic garden Adelaide, South Australia. 8° Adelaide 4871. — Papers read before the Philosophical Society and the Chamber of manufactures. 8° Adelaïde 1873. — The grasses and fodder plants which may be beneficial to the squatter and agriculturist in South Aus- tralia. 80 Adelaide 1874. — Report on the progress and condition of the Botanic garden and Government plantation 1873, 1874. 49 Adelaide 1874-75. * SCHUEBELER (F. C.). — Pflanzengeographische Karte über das Künigreich Norwegen. pl° Christiania 1873. * SCHWENDENER (S.). — Das mechanische Princip in anatomi- schen Bau der Monocotylen, mit vergleichenden Aus- blicken auf die übrigen Pflanzenklassen. 49 Leipzig 1874. — Über die Verschiebungen seitlicher Organe durch ihren gegenseitigen Druck. Ein Beitrag zur Lehre von der Blatt- stellung. 8° Bâle 1875. SIEBER (L.). Q. B.F. F. F. S. Viris doctissimis amicis integer- rimis Eduardo Hagenbach physices professori et Julio Piccard chemiæ professori Universitatis Basileensis lumini- bus atque ornamentis Bernouillianum Institutum physicæ ac chemiæ sacrum feliciter exædificatum omnibusque nume- ris absolutum D. IT. Junii A. MDCCCEXXIV solemni celebra- tione inaugurandum lætissimo animo gratulatur Ludovicus Sieber Universitatis Basileensis Bibliothecarius. — Inest Johannis Bernoulli ad Johannem Jacobum de Mairan epis- tola ex autographo basileensi edita. 8° Bâle 1874. SIEBKE (H.). — Enumeratio Insectorum norvegicorum, fascicu- lus I Catalogum Hemipterorum etOrthopterorum continens. 8° Christiania 1874. 400 BULLETIN * SIRODOT. — Conférence faite le 47 mai 1873 à la Société d’E- mulation des Côtes-du-Nord, sur les fouilles exécutées à Mont-Dol (Ille-et-Vilaine) en 1872. 40 Saint-Brieuc 1874. — Observations sur les phénomènes essentiels de la féconda- tion chez les algues d’eau douce du genre Batrachospermum. 4° Paris 1874. SocaRD (Emile). — Voir BOUTIOT. STimPsON (William). = Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulfstream in the Straits of Florida, by L.F. de Pourtalès, part I : Brachyura, by W. Stimpson. 8° Cam- bridge. * STONE (E. J.). — The Cape Catalogue of 1,159 Stars, deduced from observations at the R.fObservatory, Cape ofGood Hope, 1856 to 1860, reduced to the epoch 1860. 8° Cape Town 1873. STRUVE (F. G. W.).— Arc du méridien de 25° 20, entre le Da- nube et la Mer Glaciale, mesuré depuis 1816 jusqu’en 1855, sous la direction de C. de Tenner, N. H. Selander, Chr. Hansteen et F. G. W. Struve, rédigé par F. G. W. Struve, I, II et planches. 4° Saint-Pétersbourg 1857-60. * TEMPEL (G.). — Osservazioni astronomiche diverse fatte nella Specola di Milano 1871-1874. 89 Milan 1874. Taomas (C.). — Acrididæ of North America. 4° Washington 1873. Urivi (Giotto). — La partenogenesi e semipartenogenesi delle Api. 8° Florence 1874. * VAN TIEGHEM (Ph.). — Observations sur la légèreté spécifique et la structure de l'embryon de quelques Légumineuses. 89 Cherbourg 1875. VAUSSENAT. — Installation d’un observatoire météorologique au sommet du Pic du Midi de Bagnères de Bigorre. 8° Bagnères de Bigorre 1874. VERRALL (G. H.). — List of british Syrphidæ. 8° Londres 1870. VERRILL (A. E.). — The external and internal parasites of man and domestic animals, their effects and remedies. 8° Hart- ford 1870. Vipaz (Adriano-Augusto de Pina). — Curso de meteorologia. 8° Lisbonne 1869. * VIEILLARD (E. KF.). — Le terrain houiller de Basse-Norman-— die, ses ressources, son avenir. 8° Caen 1874. — et G. DozLrus. Etude géologique sur les terrains crétacés et ter- tiaires du Cotentin. 8° Caen 1875. ViLLERS (G.). — Rapport fait le 14 février 1874 à la Société d'agriculture, sciences, arts et belles lettres de Bayeux, sur le projet d'élever en cette ville un monument à M. Arcisse de Caumont. 16° Bayeux 1874. BIBLIOGRAPHIQUE. 401 * VIMERCATI (Guido). — Rivista scientifico-industriale delle principali scoperte ed invenzioni fatte nelle scienze e nelle industrie, III à VI. 8° Florence 1871-1874. — Intorno alla prima idea delle Caldaie tubolari. 8° Florence 1873. — Sulla posizione del centro di gravità negli insetti, e sulle ricerche . Sperimentali del sig. Rateau per determinarla. 8° 1872. VogeL (August). — Justus Freiher von Liebig als Begründer der Agrikultur-Chemie. 4° Munich 1874. WARREN (G. K.). — An essay concerning important physical features exhibited in the valley of the Minnesota River and upon their signification. 8° Washington 4874. WARBURTON (P. Egerton). — South &ustralia. Diary of Colonel Warburton’s exploring expedition to Western Australia in 4872-73. 40 Adelaide 1875. * WepDELL (H. A.). — Remarks on a paper published (Jan. 1874) by Dr. W. Nylander, in the « Flora » and lately re-issued in « Grevillea ». 8° Londres 4874. — On a new african genus of Podostemaceæ. 8° Londres 1874. — Les Lichens du massif granitique de Ligugé au point de vue de la théorie minéralogique. 8° Paris 1873. — Florule lichénologique des laves d'Agde. 80 Paris 1874. — Les substratum neu- tres. 4° Paris 14873. — Remarques complémentaires sur le rôle des substratum dans la distribution des Lichens saxi- coles. 40 Paris 1875. * WENDLAND (Hermann) et Oscar DRUDE. — Palmæ australasicæ. Præceditdissertatio de Arecinarum generibus gerontogæis.8°. Weyr (Emil). — Grundzuge einer Theorie der cubischen Involutionen. 4° Prague 1874. Wex (Gustav). — Über die Wasserabnahme in den Quellen, Flüssen und Strômen bei gleichzeitiger Steigerung der Hochwässer in den Culturländern. fo Vienne 1873. * Wizp (H.). — Repertorium für Meteorologie, III. 4° St- Pétersbourg 1873. — Voir Observatoire physique central de St-Pétersbourg. * WooLLEy. — voir Naval Science, Londres. Youx& (William). — Zur Anatomie der üdematüsen Haut. 8° Vienne 1868. ZIEGLER (Johannes). — Jahrbuch der kais. kün. Kriegsmarine 1871. 89 Vienne 1870. 2 . LISTE DES MEMBRES 2 SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES :. DE CHERBOURG. Bureau de la Société. Fordateurs. MM. Cte Th. Du MONCEL, O0 x, directeur honoraire. Aug. LE JOLIS, Oéÿ, directeur ‘et archiviste-perpétuel. Emm. LIAIS, %, secrétaire-perpétuel honoraire. Bureau élu pour 1875. D° GUIFFART, président. Aug. LE JOLIS, O&ÿ, vice-président. BERTIN, #4, &}, secrétaire. LEVIEUX, trésorier. Bureau élu pour 1876. Aug. LE JOLIS, Ofÿ, président. H. JOUAN, O %, &ÿ, vice-président. BERTIN, %, &ÿ, secrétaire. LEVIEUX, trésorier. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 403 Membre honoraire. Cte Th. Du MONCEL, O x, membre de l'Institut, à Paris. Membres titulaires. 4e Section des sciences médicales. D" GUIFFART, directeur de la Santé. Dr MONNOYE fils. Dr RICHAUD, O %, médecin en chef de la Marine, officier de l’ordre de Charles III. Dr RENAULT, président de la Société d’horticulture. Dr LEFRANÇOIS, médecin de la Santé. 2e Section d'histoire naturelle et agriculture. Aug. LE JOLIS, OËÿ, docteur ès-sciences, commandeur et chevalier de plusieurs ordres. Cte H. DE TOCQUEVILLE, %, %, sénateur, président de la Société d'agriculture. Dr LEBEL, à Valognes. LEVIEUX, propriétaire. JOSEPH-LAFOSSE, propriétaire à St-Côme-du-Mont. LEMOIGNE-DULONGPRÉ, propriétaire. 3e Section de géographie el navigation. H. JOUAN, Ok, &ÿ, capitaine de vaisseau. ARNAULT, %X, lieutenant de vaisseau. CHABIRAND, x, lieutenant de vaisseau. FOURNIER (Ernest), æ, lieutenant de vaisseau. MOTTEZ, C%, capitaine de vaisseau. VIGNES, OX, capitaine de vaisseau. BONAMY »E VILLEMEREUIL, O0 %, capitaine de frégate. CABANELLAS, O %, lieutenant de vaisseau. CLOUÉ, GO%, vice-amiral, préfet maritime et comman- dant en chef. 40% LISTE DES MEMBRES 4 Section des sciences physiques el mathématiques. Emm. LIAIS, X, directeur de l'observatoire de Rio-Janeiro. L. L. FLEURY, physicien. VIBERT, OËÿ, principal du collége. JOFFRÈS, &ÿ, professeur de physique et chimie. BERTIN, x, éÿ, docteur en droit, ingénieur des Construc- tions navales. : COURNERIE, (G.), chimiste. FAUVELLE, :%, ingénieur des Constructions navales. LEBARBÉ, Of, professeur de mathématiques. BODEN, :%, ingénieur des Constructions navales. DE MAUPÉOU D'ABLEIGES, %, ingénieur des Construc- tions navales. CARLET, O %, ingénieur des Constructions navales. LESTELLE, ingénieur des Ponts et chaussées. Membres correspondants NOMMÉS DEPUIS L'IMPRESSION DU XVIII VOLUME DES MÉMOIRES. MM. ANTOINE (Charles), ingénieur de la Marine, à Brest. BARANIECKI, professeur de botanique à l’Université de Kieff. BIESIADECKI, professeur d'anatomie à l'Université de Cra- covie. CARRUTHERS, botaniste au British Museum, Londres. COLBEAU, secrét. de la Soc. malacologique de Bruxelles. CONTEJEAN, professeur à la Faculté des sciences de Poi- tiers. CORNU (Maxime), botaniste, à Paris. COULON (Louis), président de la Soc. des sciences natur. de Neuchâtel CRIÉ, préparateur à la Faculté des sciences de Caen. DE LA TOURNERIE, ingénieur en chef, à Alençon. DUBRUEIL, naturaliste, à Montpellier. DURAND (Abbé), bibliothécaire de la Société de géographie, Paris. DE LA SOCIÉTÉ. 405 ERNST, directeur du Jardin botanique de Caracas. FAMINTZIN, professeur à l'Université de S'-Pétershourg. FARLOW, professeur de botanique, à Boston. FAUVEL (Albert), inspecteur des Douanes, à Chefoo (Chine). GIEBEL, professeur de zoologie, à Halle. GILKINET, botaniste, à Liège. GODLEWSKI, professeur à l'École polytechnique de Lem- berg. KESSELMAYER, ingénieur, à Manchester. KICKX, professeur de botanique, à Gand. KJERULF (Théodor), professeur de Minéralogie, à Chris- tiana. JENSSEN-TUSCH (Colonel), à Copenhague. JULIEN (Félix), ancien officier de marine, à Toulon. JUST, professeur au Polytecnicon de Carlsruhe. LINDEN, horticulteur, à Bruxeiles. LORENTZ, professeur à l’Université de Cordova. MERRIFIELD, secrétaire de l’Institut d'architecture na- vale, à Londres. NYMAN, botaniste, à Stockholm. PLATEAU (Félix), entomologiste, à Gand. - RICCARDI, secrétaire de la Société des sciences de Modène. STONE, directeur de l'Observatoire du Cap de B.-Espérance. VIMERCATI, à Florence. 2j) 406 ERRATUM DES DONNÉES THÉORIQUES ET EXPÉRIMENTALES SUR LES VAGUES ET LE ROULIS. (Tomes XVII et XVIII des Mémoires de la Société). ’ PAS Tome XVII, page 250, lignes 13 et 14; page 259, dernière ligne, etenfin page 295, ligne 8, au lieu de lang ©, lire sin®. tang @, ,. sine. Page 252, ligne 7, au lieu de ———, ir - ÿ AE tang © ? ‘ -sme Tome XVIII, page 11, ligne 17, au lieu de comme la courbe des centres de carène n’est pas un cercle, lire comme la courbe enveloppe des flottaisons ne se réduit pas à un point. Page 54, lignes 20-21, au lieu de dans le même sens, lire en sens inverse. Page 105, ligne 8, au lieu de sa tangente, lire son sinus. Nota. — Les deux angles d’inclinaison de vagues, 80,75 et 470,45, qui figurent dans les tableaux des nos 34 et 35, corres- h pondent, pour le rapport FA aux valeurs 0,048 et 0,097 et non pas aux valeurs 0,08 et 0,10. L'angle ©, dans les équations du n° 39, (Tome XVIII, pages 52 et 53), est l’angle d’inclinaison à mi-hauteur de la vague. Cet angle est égal à 80,75 et 170,45, lorsque l’inclinaison au point d’inflexion est de 90,0333 et de 18°,3166 ; il conviendrait de l’appeler @; pour le distinguer de l’inclinaison maximum ©. LL re PE Fam D a ps RS 007 D Agen TE el 7 NN TABLE. Observations sur la légèreté spécifique et la struc- ture de l'embryon de quelques Légumineuses, RE PH VAN TIRGHEMOM LS Ceres Note sur les théories du mouvement des fluides et de Ja houle de la mer, par M'. C. W. MERRIFIELD, OR s: (Planche: Dee EE Les plantes alimentaires de l'Océanie, par M. HENRI AN 2 SN AT LU AN etats cheats Observations de vagues et de roulis faites à bord de la frégate cuirassée La Belliqueuse, par M'. RON ad ere dr ss pe Pa Note sur le prothalle de l’Hymenophyllum Tun- bridgense, par MM. Ep. DE JANCZEWSKI et J. LA EIRE AOEN NME RER rene ane Observations sur l'accroissement du thalle des Phéosporées, par M'. Ep. DE JANCZEWSKI. . ... Sur la résistance des carènes dans le roulis, par M'. WiLLiAM FROUDE, F. R.S. (Planche IT)... Quelques mots sur l’Hæmatococcus lacustris et sur les bases d’une classification naturelle des Al- gues chlorosporées, par M". J. ROSTAFINSKI. . Herborisations autour de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix, par M'. D. A. GoDRON........ Electromoteurs. Formule générale des accouple- ments sériés, par M'. GUSTAVE CABANELLAS. . .. Note sur des empreintes attribuables à une Actinie (? Palæactis vetula) dans les schistes cambriens des Moitiers-d’Allonne, par M'. GUSTAYE DOLLFUS Le RO A LR RO IR ARR FR RES CE 17 33 84 RENE = EEE 408 | TABLE. Mélanges zoologiques, par M'. HENRI JouAN... .... Quelques observations faites à bord de la Loire, pendant un voyage en Nouvelle-Calédonie, par RPC URL MORTE 7 IN SUR se Excursion Hd ee he l’île d'Yeu, sur la côte de la Vendée, par M". le D' H. A. WEDDELL, HE IIS PRE. Re A A OR 74 Sur les premiers relevés de vagues et de ronlis faits avec l’oscillographe double, par M'. L. E. BERTIN Sur les effets comparatifs des jets de vapeur d’eau et des jets de gaz comprimé pour mettre une colonne gazeuse en mouvement, et sur le tra- vail mécanique nécessaire dans les deux cas, par M'. L. E. BERTIN....... So ose ND Influence de la lumière sur les plasmodia des Myxo- ae par M'. J. BARANETzxI (Planches IV F4 RAR AO NE Une Se nue MR RU DS Ouvrages recus par la Société, de Mai 1874 à Dé- cenbre 4875.10... A LE DAS Liste des membres a # Société Sa a ES 0 DENIERE Erratum des Tomes XVII et XVIII. ...... LS CEE able des maltenes "AIN CARRE RTE Re. : 233 X, 251 317 319 PL.1. cle des SC. n1aL de Cherberzr: ? de la Je r : PHLOLr'es Île. PCT, | | | | | NW — Memoires de la Socièté des SC, naE.de Cherbourg, L XIX. MEM de la SOC des SC. NAT de CHERBOURG 1 D DELAHAYE DEL & LITH IMP. BECQUET PARIS PAPER C DIS WERUEAN, C'DOLLEUS Mém. de la Soc.des Sc.natur. de Cherbourg. T. XX . PI.IV. Fig. Lith.Laue Berlin. Mém. de la Soc.des Sc natur de Cherbourg MX PI.V. y . Lith .Laue,Berlin ut à 2, COS | " & “ à = 6 - k 22 4 \ : -. ‘ k 3 + = ; È Es * er 1 : . g » = 4 * N a + ï £ æ : ñ ‘ : ‘ : k \ = . 122 “ < LS re . = ‘ 4 = 5 # a A 3 : £ ’ 4 , ; \ e : L _ c = \ = Lex? SJ : D - > + _ Le + e - ’ : JE È - €" : Es = ( + ’ 2 Ve in s ne Ge L< A LE" hi 4 \ | ! Ks