^^^/^^ ^. ^r^z^. y -^1*8 §m%m^{^^. ym ^'^mf" '*^î^ hm 7» V (^ ^ — FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FORSCIENCE | LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY MÉMOIRES SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1892 MÉMOIRES UK I.A SOCIÉTÉ ZOOLOGKiyE DE FRANCE POUR L'ANNEE 1892 TOME V PA K I S AU SIEGE DE LA SOCIETE 7, rue des Grands-Augustins, 7 1892 '»f. ^Vfi>f4-'^e^ MÉMOIRES l)F. I.V SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE SECOND CONGRÈS ORNITIIOLOGIQUE INTERNATIONAL TENU A BUDAPEST EN MAI 1891, par l8 baron dHAMONVILLE. C'est à Budapest, en Mai 1891, que s'est réuni le secoud Conférés ornitliologique. Je vieus aujourd'hui rapportera notre société mes impressions sur cette importante réunion, en résumant brièvement les travaux, les études et les observations (jui en sont la cousé- ({ueuce. Bien que ce compte-rendu doive être assez court, je le partagerai néanmoins en trois chapitres. Le premier analysera les expositions ornithologiques, où je ne signalerai toutefois que les variétés locales et les espèces rares ou nouvelles pour la faune d'Europe; le second conqjrendra les travaux du Congrès lui-même, mais très résumés, puisqu'ils doivent être publiés in-extenso. Le troisième, enfin, par- lera des excursions auxquelles j'ai pris part, en indiquant les obser- vations, souvent très intéressantes, qui ont été faites pendant ces excursions. CHAPITRE 1 Exposition ornithologique hongroise. Oiseaux rares ou nouveaux Le lu mai, je quittai Nancy pour arriver à Vienne le 11 au soir; le 12 fut consacré à la visite des collections du Musée et de celles formées par le prince Rodolphe et par le docteur Holui» ; enfin, le 13 dans la soirée j'étais installé à Budapest. Les journées du 14, du 15 et du 16 mai étant consacrées à la préparation du Congrès, j'en profitai pour faire la connaissance de mes futurs collègues, et pour étudier à loisir l'exposition d'orni- thologie que je savais extrêmement intéressante. En efTet, elle C) L. d'hamonvillk comprenait : 1° une exjjosilion de la l'aune ornithologique complète (les pays de la couronne hongroise, sous forme de colleetion systé- matique; 2" une collection des Oiseaux de Bosnie et d'Herzégovine exposée par le gouvernement de ces pays, et 3« une autre des Oiseaux de Serbie et de Monténégro exposée par le Musée zoologicpie de Zagral) (Agram). Ces collections très complètes d'oiseaux, de nids, d'oMifs, étaient installé(!s d'une façon charmante dans une salle immense du palais du musée. Disposées soit en groupes, soit dans des verrières de diverses dimensions, elles présentaient un cou]» d'œil gracieux, tout en olîrantla plus grande facilité à l'observateur qui voulait les étudier. MM. les organisateurs s'étaient inspirés de la méthode adoptée par le prince Rodolphe, en représentant chaque espèce dans le milieu où la nature l'a placé. Les grands Hapaces étaient posés sur des roches ou sur des arbres, les Becs fins rive- rains grimpaient aux roseaux, les chanteurs reposaient sur les buissons, tandis que les Alouettes picoraient à terre; les Echassiers couraient autour des eaux sur lesquelles les Palmipèdes reposaient mollement. Chaque trou de roche, chaque arbre avait son habitant, en un mot, les règles harmonieuses de la nature étaient scrupu- leusement respectées. Ne pouvant tout énumérer, je citerai seule- ment les espèces les plus rares, les variétés les plus marquantes, et ne m'arrêterai qu'aux espèces nouvelles pour la faune européenne. Le centre de la salle est occupé par un magnifique groupe de Gypaètes (Gypaetus harbatus) monté sur une roche parfaitement imitée, l'un d'eux extrêmement adulte a les parties inférieures d'un blanc pur, sans la moindre apparence de fauve. Un beau Peuplier fourchu, dont le troue, coupé à deux mètres au-dcssusde sa bifurcation, mesuraitlm40decirconférence, supporte deux Pygargues (Raliaetus alhkilla) et leur aire. Plusieurs Moi- neaux fricjuets [Passer montanns) ont effrontément établi leur domicile dans les parois extérieures de ce nid. Ils connaissent sans doute l'histoire naturelle sans l'avoir apprise, car ou sait (lue les grands Rapaces ne commettent jamais de déprédation autour de leur demeure, et que c'est au loin qu'ils vont chercher leur nour- riture et celle de leurs petits. Un beau groupe d'.\igles royaux {.{((nila clirijsdclits). Un de Cigognes noires (r/f,o«/a ?i/y//a) et plusieurs autres, étaient représentés de même, soit avec leur aire, soit avec leurs poussins. La collection systématique de la faune hongroise, mise en ordre par M. le D'" J. de Madaràsz comprend, entre autres espèces, les raretés suivantes : le Vautour moine ( Vultur monarhus) dans tous ses étatsde plumage; la Buse féroee [Bvloo [cro.v); l'Aigle Mogilnik CONT.IIKS f)ll.\ITllOI,()(i|nn; INTKKN VIIONAI. / I. Moi/iliiiL) (|iii uiclie à Iciif chms les stcpiies: le l-'iiucou tic Kelde};^' [l'ako Feldei/f/i) avec st's deux puussius capturés à Adony le 3 mai 1848; la Çliouette de l'Oural {S. iiralensis) ; la Locustelle riverauK! (/.. IJni-idlilis); la Locustelle lusciuoïde (f.. luscinoïdfis); la Luciniole à moustaches noires {L. uwlanoimijnon), espèce des Kiri^liis, qui s'est abondamment cantonnée au petit Balalon et à Velenczé; le Merle Naumann (7'. Naninanni); le Rossiguol Philo- jnène {K. Philomena) ; la Rubiette de Caire (/?. Cairii), espèce de DOS Alpes (jue l'on retrouve sur le sommet des montagnes à Graviez avec le Cinde à ventre noir (£. melanfxjaster): la Mésange azurée (P. cyaniis); la Mésange lugubre (P. lugnhris); la Pie griècbe d'Homeyer {L. Homryrri) ; le Chardonneret gorge blanche (C. albi- r/uldris); le Bruant de Marais (£. palustris); espèce ou race qui se montre aiiondanjment dans la région hongroise; l'Alouette leu- coptère (.1 . U'uruptera) ; le Pic leuconote (P. leucoiiulus) ; le Syrrhapte paradoxal (.S. pamiloxits);\e Ganga brûlé (P. crtistusTem.) qui a été capturé en 18(>{, à Szany, est une espèce essentiellement asiatique, qui a dû arriver en Europe avec l'espèce précédente. J'en donne ici une courte description destinée aux amateurs d'oiseaux euro- péens ({ui ue le connaissent pas encore. Le mâle a les parties supérieures d'un roux isabelle, les scapu- laires de même nuance, mais plus pâles, sont bordées à leur extrémité d'un étroit liseré noir; les rémiges sont brunes, mais les plus courtes, largement bordées de blanc en dedans, sont cachées par les scapulaires. La gorge est d'un fauve pâle, la poitrine rousse unicolore, est coupée dans son milieu par une ceinture étroite presque noire ; le ventre est roux-brûlé, et les sous-caudales d'un blanc fauve. Les filets et le reste comme chez le Cata (P. alchata) qui est d'une taille un peu plus forte. La femelle est rayée étroitement de brun au-dessus, longitudi- nalement sur la tète et transversalement sur le dos et la queue. Celle-ci a les deux rectrices médianes prolongées en filets noirs, bien plus courts que chez le niàle. La poitrine est d'un roux pâle. Itonctuée de brun avec une fausse ceinture de petites taches de même nuance. Le ventre est orné d'une infinité de petites stries brunes et transversales. Le reste est comme chez le mâle. En continuant mes observations, je notai le Tétras Kackelhan (T. hyliridus): le Courvite isabelle (C. isahelUnus); la Glaréole de Pallas (G. Pa//«.s« Br.) ; le Courli à bec grêle (.V. tcnuirostris) ; le Chevalier slagnatile (r. .s/f/fy?j^//<7/6), représenté par mâle, femelle, jeunes, poussins et œufs; le Phalarope hyperboré (P. hiiperhoreus); le Canard \eucocép\iîi\e {A. leucocephala), représenté par adultes et » L. I) HAMONVILLK jeunos. Cette espèce, roniine l)eaucoup d'autres AïKitiiu's, se repro- duit dans les lacs et les marais hongrois; l'Oie à bec court (.1. hra- chyrlu/nchas); la Mouette pygmée (L. minutiLs); le Pélican frisé et le Pélican onocrotale {P. crispus et onocrotalns). Le catalogue des Oiseaux de Bosnie et d'Herzégovine de 1887 à 1891 a été dressé par M. le conservateur 0. Reiser, dont j'ai été heureux de faire la connaissance, car ce naturaliste, quoique fort jeune, est un observateur de premier ordre, qui a déjà beaucoup vu, et sait faire profiter la science de ses observations personnelles. Pour éviter les redites, je ne citerai de cette exposition que les pièces rares que je n'ai pas remarquées dans celle de Hongrie. J'y ai vu l'Aigle Bonelli( 1. BonelUi) ; l'Epervier à pieds courts (.4. bre- r'ipes). Cette race de l'Asie septentrionale et de l'Asie occidentale ne diffère de l'Epervier Bai de l'Inde (t. radius Gm.) que par une taille un jtou i)lus forte; la Buse des déserts {B. desertorum); la Chouette méridionale (N. nicridionulis); la Cettie soyeuse {E. sericea); rOtocoris à gorge blanche (0. pcniciUata); la Tourterelle rieuse (T. risoriii.s) si commune dans les cimetières de Constautiuople ; la Mouette de Michahel {L. MicJtahdlesi); l'Hirondelle rufuline (//. rufuhi); l'Accenteur du Kamsch.atka {C. kamschalkensis); le Traijuet Isabelle (S. isahdlina) ; le Canard de Steller (.1. dispar) et le Cormo- ran Desmarest {C. Dcsniaresti Peyr.). La faune de la Dalmatie et du Monténégro, en dehors de ses espèces propres, se complète avec des espèces plutôt méridionales qu'orientales. C'est un savant professeur d'Agram, M. Sp. Brusina, qui s'est chargé de cette intéressante partie de l'exposition. Je vais donner comme précédemment la nomenclature des espèces les plus remarquables; le Bruant crocote (E. inelanocephala), le Merle bleu {M. cyann.s) ; l'Hypolaïs dt^s oliviers (II. olicctorum), le Cincle commun, race méridionale {C. ineridionalis) ; une race locale de l'ilirondellc rustique H. luslica piu/orum Brehm); la Sittèle de Neumayer (SUla Xeinnayeri); l'Epervier à pieds courts {A. brevipes), (jui se reproduit assez fréquemment dans le Monténégro; le Cormo- ran ordinaire, race locale [P. fjracidus croaticus Bi'us.); le Flamant rose (P. rospus) et le Pluvier armé (//. spinosus). Pour compléter cette revue, il convient de parler encore d'une fort belle et fort complète collection oologi(pie, rangée avec beau- (•oup de goût dans des coupes basses et uniformes et (jui faisaient le plus joli effet, et de signaler deux grandtîs verrières ne contenant que des variétés dont (iueh|ues-unes sont fort curieuses. H y a en particulier un Bouvreuil commun (/*. nih/nris) avec le vertex blanc ; un Clwirdonneret élégant (T. rlfi//iiis) lapiié de noir: plusieurs Moi- CONGRKS OriMTIIOLnGlQUK I.NTKU.NATIONAL 0 neaiix fiiqueU (P. //(o/t/«/i«.s) entiènMiieiitoii paitiL-lloiiieiil albinos; un Fringille tarin (F. spiniis) pvein\[ie entièrement i^ris; des Moi- neaux doniesti([ues (/*. ilomcstlrtis) variétés albines et senii-albines, l'un d'eux avait la niandiljule inférieure prolongée en un long- tube corné; un Canard sauvage bui)pé (.1. hosclnifi); des Pies (P.camldla) atteintes partiellement ou coniplèteuient de inélanisnie ou d'albinisme, l'une d'elles est d'un gris souris ; un Geai {G. glan- (larius) est en partie blanc, mais avec son miroir bleu bien complet; plusieurs Hirondelles rustiques (//. /'«.s7/m ) entièrement albines, une autre est d'un joli gris bleuté; un Loriot (0. galhula) a la mandibule supérieure extrêmement allongée; trois Corbeaux freux i C. fn((jil('(/ns) sont frappés de la même abbération ; un Uruaut de roseaux (/;;. scliamirlus) de couleur cendrée, a la tète noire; une Locustelle luscinoïde {L. luscinuulcs) avec les rémiges blanches; une Hypolaïs ictériue (H. icterina) albine; une Bécasse rustique [S. rusticola) Isabelle, avec sept rémiges blanches; une Bécassine ordinaire [S. galiiiayo) de même nuance; un Pic cendré (P. canus) avec la mandibule supérieure croisant la mandibule inférieure, puis la dépassant d'environ quatre centimètres; un Merle draine {T. visciw7'us) et un Merle noir avec la tête blanche; une Mésange charbonnière (P. major) nègre, et une autre dans laquelle le noir est remplacé par du roux clair; un Hibou grand duc (0. bubo) avec ([uelques rectrices blanches; une Friugile niverole (M. nimiis) blanche; un Bruant jaune (F. cJUoris) avec une bande cendrée sur les rémiges, et plusieurs autres décolorés ; plusieurs Alouettes communes (.4. arc(msis),\es unes blanches, d'autres grises, quel- ques unes noires; trois Chouettes hulottes (S. aluco) nègres; un Pic épcicho (/*. major] cendré, un Pic vert (P. viridis) avec le bec croisé; un Jaseur de Bohême (fl. fiaruld) gris-clair, mais conser- vant l'intensité de ton de ses miroirs jaunes et de ses pointes rouge- vçrmillon; un Râle d'eau {IL (iqiu(ticiis) isaheUe, enfin, plusieurs Faisans communs (P. colchicus) plus ou moins tapirés de blanc. J'espère que ce court aperçu pourra donner une idée de la richesse de cette exposition locale, l'une des plus belles ({ue l'on puisse voir. On ne s'en étonnera pas d'ailleurs si l'on réfléchit que le pays renferme un grand nombre de naturalistes zélés et instruits, qui ont depuis longtemps déjà étudié à fond la faune du pays qu'ils habitent, et que cette région est d'autant plus riche qu'elle forme une étape de transition entre l'Europe et l'Asie. 10 L. d'ha-Mo.nmi.U': C H A T> I T H K 1 1 l^E Co\GHKS Le 17, à dix heures du luatiu, nous uous réunissions au Musée national houjj^rois et prenions séance un (juart d'heure après, à l'hémicycle des députés alors en congé, et que le gouverncimiil avait gracieusement mis à notre disposition. S. E. le comte Bethlem, ministre de l'agriculture, président d'honneur, prend la})arole en français, et, dans une courte allocu- tion, traite biièveuient du rùle scientifique du Congrès, des résultats précieux qu'il doit donner à la science, de son utilité pratique en indiquant le rôle des oiseaux dans la nature, et termine eu décla- rant ouvert le second Congrès ornithologique. Le bourgmestre de Budapest, M. Ch. Gerloczi, qui lui succède à la tribune, nous souhaite en hongrois la bienvenue au nom de la ville; il est accueilli par de nombreux vivats {djen). Le doyen d'âge fait ensuite procédera la constitution du (-ongrès pai- la noiiiinatiou des présidents et du secrétaire-général. M. le professeur V. Fatio, de Genève, est nommé [)ar acclamation premier président, il prend la j)arole pour remercier l'assemblée, et dit quehjues mots sur la protection qu'il est nécessaire d'accorder aux oiseaux dans tous les pays. M. Otto llerman, nommé deuxième président, remercie en hon- grois et entre dans ([uehiues détails sur l'organisation du comité hongrois. On procède ensuite à l'élection du vice-i»résident, du secrétaire- général, des secrétaires et du questeur, et on termine par la nomi- nation des membres honoraires, parnii lesquels figure le nom de notre collègue (îtami, l'honorable M. Vian. M. le Dr de Ilorvàth prend alors la parole pour donner lecture d'un mémoire du comité hongrois sur son fonctionnement et sur les mesures préparatoires (|u'il a prises pour la bonne organisation du Congrès (Nombreux applaudissements), M. le président V. Fatio donne ensuite communication des délé- gations des gouvernements et des sociétés scientifiques, puis des lettres d'excuses adressées par quelques membres malades ou empêchés. Il laisse ensuite la paiole au j)résid('ut du Comité orni- thologique international permanent, M. le professeur Blasius. (|ui entre dans quchpies détails au sujet des travaux du Comité, puis dépose un comptc-rciidu imprimé (|iii sera renvoyé à la section coNGiiKS ohmtiiologiqll: inteunationaf. 1 1 s|H''ciale en inrnio temps (|iie les coiuples (lu trrsoi-it'r, M. le D'" de Ilayek. M. E. Oiisl;iIcl inéseiite sur l'arlivilé scieiililiiiiie depuis le pieuuer (loniiii's, un lapiiort (|ui est conlié à la section de Biololiit' en coinpai;-ni(> dt^ nouihreux ouvra^jes oinillioloiiifiues olîerts au Congrès. M. A. de llonicyer iiiDule à la tiibunc et prononce en allcniaïul un long discours sur la vie des Oiseaux daus le ceutre de l'Afrique occidentale. Il raconte ses impressions de voyage sur les Oiseaux de celte région, sur leurs nueurs, leurs habitudes, et insiste particu- lièrement sur leur cri spécial, leur nidilication et leurs œufs. M. le président Katio ra|)pelle alors que les sept sections sont réduites à quatre; (|u'elles ont leur local préparé où elles se consti- tueront et s'assembleront chacune à leurs heures, mais il demande (|ue les réunions n'aient pas lieu simultanément, alin de jtermettre aux membres qui appartiennent à plusieurs sections d'assister à tous leurs travaux. Il lève la séance d'ouverture et annonce pour quatre heures, au Palais du Musée, une conférence de M. 0. Ilerman. Un certain nombre de dames et d'invités s'étaient joints à nous pour entendre l'intéressant discours qui nous avait été annoncé sur les observations du i)assage des Oiseaux en Hongrie. Le savant conférencier traça d'abord au tableau la topographie de la région; le large bassin du Danube et de la Theiss avec les Carpathes et les Alpes transyl vannes au Nord, et au Midi les Alpes styriennes et carinthiennes. Il explique alors clairement l'arrivée des Oiseaux d'Orient en Occident par les portes de fer et les autres gorges des montagnes qui sont leur route naturelle; et leur passage du Midi au Nord par les plateaux de la Dalmatie et de la Croatie. On a ]ieu d'observations faites avant 1848, époque troublée pendant laquelle la guerre a tout détruit ; mais depuis lors M. 0. Herman a étudié sans interruption le phénomène de la migration des Oiseaux dans son pays. Chaque année les jeunes Oiseaux augmentent la grande famille, et forment au printemps suivant de nouvelles colonies, imitant ainsi les espèces humaines qui s'accroissent progressive- ment. Cette heureuse progression continuera si l'on sait protéger ces auxiliaires de l'agriculture. Ici, l'orateur fait un parallèle entre la multiplication des Oiseaux, et l'augmentation des produits agricoles dans son pays. Il rappelle qu'un grand nombre de postes d'observations du passage des Oiseaux ont été établis en Hongrie ; les derniers l'ont été en 1890. En aucun pays ils ne sont aussi nombreux, ce qui a permis de dresser des tableaux aussi exacts que possible. Le conférencier entre alors dans le détail des \î L. d'ha.mo.w ii.i.i'; espèces, expli([ue où cluicuue se cantonne, et ([oniir un iir;iiKl noinl)re d'observations personnelles ])Our clore son excelhïnt dis- cours qui fut couvert d'applaudissements. Le 18, à 9 heures du matin, toutes les sections se réunirent pour se constituei' et nommer leui's présidents, vice-présidents, secré- taires et rapporteurs. Primitivement elles devaient être au nombre de sept, savoir : l" la section systématique ; 2° la section de Biologie; 3'' celle d'anatomie ; 4" celle d'Avi{^^éoj;raphie ; o'' celle d"Oolo<.çie ; 6° celle des migrations; 7" celle d'ornithologie économique. Mais, ainsi qu'on la vu plus haut, elles lurent réduites à quatre pour rendre plus facile la tâche des rapporteurs. On trouvera le détail de leurs travaux au conq:)te rendu du Congrès qui les publiera in- extenso. En dehors des sections, des comités spéciaux composés de trois membres et d'un commissaire hongrois reçurent les ditïérentes missions suivantes : 1» Vérifier les comptes du comité oruithologique international permanent, 2° Examiner le l'apport sur l'activité scientitique du Comité ornithologi(iue international permanent. 3" Fixer une classilication et la nomenclature des Oiseaux à adopter universellement. 4" Dresser un plan général de travail pour la détermination des grandes routes du passage des Oiseaux. o^» Arrêter l'organisation future du Comité ornitliol()gi(pie inter- national peimanent. Ce même jour, à six heures du soir, M. le professeur Robert Collelt, de Christiania, donnait, dans la salle des séances de l'Académie des sciences, une conférence publique sur la vie des Oiseaux dans la Norvège arctique. La journée du 19 fut remplie, comme celle du 18, par les travaux des sections et des comités, et se termina de même par une confé- rence publique h six heures du soir. Celle-ci fut donnée par M. Victor de Tschudi Schmidholïen, d'Autriche, qui i)rit la parole dans l'amphithéâtre de l'Institut zoologique de l'Université, pour raconter d'une façon charmante la vie si curieuse et si inté- ressante des Oiseaux dans les Alpes. Le discours de l'orateur fut accueilli par les plus vifs applaudissements. Le 20, à dix heures, nous nous réunîmes pour la dernière fois en assemblée générale el |iMl»li(iue dans la salle de pai-ade du Musée. Le président lit donner liés lapidemenl lectui'e du procès-verbal CONCItKS ltl!MTll()l,(((;iUl K l.\Ti;il NATION AI. I."! (If la iiieiiiirre assemhlt'c licnéi'ali', il fut adopté ; puis de la coircs- pondance et des télôgraiiiines. Kusuite il donua la parole aux dinVuents présidents et rapporteurs des comités spéciaux et des seclious ; leurs travaux furent lus et discutés assez longuement, en particulier celui qui a pour objet la protection à accorder aux Oiseaux dans tous les pays. Ces diiïérentes propositions furent enlin mises aux voix et adoptées par l'assemblée. Il fut ensuite procédé au choix des membres du comité orni- tlioloi;iipie permanent, parmi lesquels le roi Milan et le prince Kenliuand de Bulgarie furent nommés avec acclamations. Le président Katio proposa alors comme président de ce comité le U'" E. Oustalet, et comme trésorier le baron d'Hamonville. Ces messieurs demandèrent que le vote ait lieu par bulletin secret, mais l'assemblée décida qu'il se ferait à main levée. Les deux candidats furent nommés à l'unanimité et remercièrent de l'hon- neur fait à leur pays dans leur i)ersoune. Le président donna ensuite la parole à S. E. le comte A. Csaky, Ministre de l'Instruction publique, qui prononça un discours aimable pour tous. Il le commença en hongrois par quelques com- pliments bien mérités adressés au comité, puis en langue française il s'adressa aux membres du Congrès, pour les remercier du zèle et de l'activité qu'ils avaient apportés à leurs travaux, il énuméra ensuite les résultats obtenus en rappelant le rôle grandiose de la science à notre époque. Le ministre ajouta : « On peut adirmer que le Congrès a pleinement réussi » et il termina par cette phrase gracieuse. « Vous êtes venus au milieu de nous comme les Hiron- delles qui nous reviennent chaque année, nous souhaitons vous revoir bientôt, vous avez été pour nous un vrai printemps, le prin- temps des sciences naturelles. Que Dieu vous conserve et au revoir. » lue salve d'a[»plaudissemenls accompagnés de noml)reiix « Eljen » accueillirent ces dernières paroles. Le conseiller Szalay proposa ensuite, pour le président Katio, des rinnerciements qui furent votés avec enthousiasme. Le D'" Fatio, prenant alors la parole, rappela brièvement les travaux du Congrès, adressa de chaleureux compliments au comité hongrois sur l'organisation si parfaite apportée à sa préparation et sur l'hospitalité si large offerte à tous; il termina par tous ses remerciements aux membres de l'assemblée et aux ministres qui voulurent payer de leurs personnes pour la réussite de l'œuvre commune. De chaleureux bravos et de cordiaux adieux terminèrent la réunion. Avant de Leriniuer ce chapitre, jt; tiens à résumer en deux mots \\ ].. D'il \.\i().\vii,i.i': uuedes i)lus iiilrressantes (laeslions trailées au (luuj^iùs : la piutec- tiori dos Oiseaux utiles. En disant : une des plus intéressantes, je ne méconnais nullement l'importance de beaucoup d'autres, |>ar exemple celle des mii;rations dans tous les pays, traitée magistra- lemeut par M. le D' Pala(;ky, non plus que le savant système de classilication proposé par M. B. Sliarpe, et bien d'autres, mais l'utilité des Oiseaux et les mesures à prendre pour leur défense ont certainement primé toutes les autres dans l'esprit des congressis- tes, eu raison de leur actualité et de leur généralité. Kn elï<'t, chacun s'aperçoit de la diminulion rapide et graduelle du nombre des Oiseaux et comprend que si les services qu'ils rendent sont aussi nombreux et réels que beaucoui) le pensent, il est grand temps d'arrêter leur destruction dans tous les pays, et au besoin de les protégei'. Sans aller dans cette voie aussi loin que le Congrès de Vienne (et cette prudence se justilie, parce (jue l'utilité de certaines espèces est contestable en raison de la variabilité de leur régime), celui de Budapest n'en proclame pas moins très hautement (pi'il faut dans tous les pays : i' empêcher absolument la capture des Oiseaux en masse, 2° étudier partout le rôle des dilïéreiites espèces, alin de déterminer quelles sont celles qui doivent être plus particulièrement jirotégées. CIIAPITKK III Kxcuiîsioxs Ai: i.vc \'i;ij:n(:/.i'; ht ai; I'KTIT I)AI,\T(i\'. La plus grande partie des membres du Congi'ès prit paît aux excursions ornithologiques. Klles étaient au nombre de (|ualre el devaient avoir lieu de la manière suivante : J.a première allait au lac Velenczé et au petit Halaton, ajtpar- tenant à MM. de Meszleny et au comte ïassilo Festetich. avec MM. de Chernel et 0. Ileiman pour guides. La seconde avait pour but le lac Ferto et le Hansàg, |iropriété du (^'*^ Bêla Szèche et du b;iron (lus. de Berg. dirigée par M. de Madaràsz. La troisième se dirigeait vers .Mezôhegyes, propriété de l'Ftat, dont S. F. Jean llorviilh de Zalaltér, maréchal lieutenant (ie eamj), faisait les honiieiiis. j'iiilili la (|uatiièiiie preiiail la route de DiMValoli Itell ye el de Koldgyvâr, la |)remière de ces propriétés est à sou A. I. et 1». lar- cliiduc Albert; la seconde à M. Bêla de Nikolils, M. le prolesseiir (i. .S/.ikbi s'était cliaigé de l;i dii-iger. .le m'étais fait inscrire pour CONC.IIKS (H!MTII(U,0(il(jl i; INTKI'.NAIIONAI. I."» la première excursion, c'est de celle-ci seiileiiiciit dont jr donnerai le conipte-reudu. Le 2.i, à sept henres du malin, je rejoi|^uais mes com[)a^nons à la iirande gare, trente-cinq congressistes s'étaient lait inscrire, vingt senlement lurent lidèlesau rendez-vous. A[»rès avoir quitté Budapest à sept heures, nous arrivions à Neleuczé à neuf heures et, moins de vingt-cinq minutes après, nous étions sur le bord du lac qui se présentait à nous de la façon la plus pittoresque. Trente-cinq barques, puis(iu'on comptait sur trente- cinq voyageurs, étaient rangées côte à cote, vA nous attendaient. A notre approche, des milliers d'Oiseaux s'enlevèrent en poussant des cris aigus, la fusillade commença et les pauvres victimes tom- baient de tous côtés. Ce ne fut pas, je l'avoue, sans un véritable serrement de cœur que je vis troubler si cruellement ces i)aisibles couvées; mais nous n'étions pas là eu chasseurs mais en naliira- lisles, cherchant à nous instruire, c'était notre excuse. Je rapprochai involontairement notre conduite de celle de ces médecins vivisec- teurs (|ui, |)()ur faire progresser la science, ne «-raignent pas de promener leur scalpel dans les chairs palpitantes du meilleur ami de l'Homme. Petit à petit, j'oubliai ce sentiment pour me livrer à mes observations ornithologiques. Il me fut impossible de trouver le nid de la Sterne leucoptèi-e (S. niifia), dont quelques couples seulement passèrent au-dessus de nous, car nous nous trouvions au milieu d'une colonie de Mouettes rieuses dont les nids, placés les uns près des autres, couvraient littéralement cette partie du lac. Les parents, inquiets pour leur progéniture, passaient et repassaient sur nos têtes, on eût pu en tuer des milliers. Tous d'un commun accord nous estimâmes cette colonie à 12 000 ou lo 000 individus. Aussi ou se demande comment ils peuvent trouver à se nourrir en si grand nombre, bien (|ue leur vol puissant leur permette de se porter rapidement au loin pour chercher des vivres quand ils se font rares autour d'eux. Les nids sont assez étroits, formés sans art de quelques roseaux et posés à vingt ou trente centimètres au-dessus de l'eau, sur des toulïes de Joncs qui ont du être exploités à la faux l'aulomne précédent. Us contenaient généralement trois o'ufs, (|uel(piefois deux seulement; l'un de mes voisins en trouva uji (lui renfermait un œuf bleu sans tache, un autre vert-olive uni- colore et un troisième vert-clair maculé de brun. J'en découvris moi-même un autre avec deux (Pufs d'un joli bleu-clair sans aucune tache. Nous vîmes un grand nombre de poussins charmants dans leur duvet gris largement ponctué de brun. \(\ L. d'ha.monvifj.k Kq coiitiuuant nos recherches, nous aperçûmes plongeant devant nous un grand nombre de Grèbes (Podicepsj de différentes espèces, en particulier le Grèbe à cou noir fP. nigricollis). J'en trouvai plusieurs nids coujposés, comme tous ceux du genre, de Mousse et de Joncs, et lloltant sur l'eau, lis contenaient de quatre à six œufs, que l'Oiseau a l'habitude de cacher avec quelques brins d'herbes aquatiques lorsqu'il est obligé de fuir, en sorte que l'on passe auprès sans les apercevoir loisqu'on n'a j)as l'expérience de cette ruse. Peu apiès, nous trouvions une petite colonie de Sternes épouvantail (S. jhsipes), dont les nids et les œufs sont le diminutif de ceux de la Alouette rieuse. Jusqu'alors j'avais vu un certain nombre de Canards de diffé- rentes espèces, sans toutefois rencontrer leurs nids; mais en arri- vant dans une partie du lac couverte de Hoseaux touffus, j'en décou- vris (luehjues-uus; ils sont aussi peu soignés que ceux de la Mouette rieuse, mais mieux cachés, et presque à iïeur d'eau. Getle trouvaille me permit de faire une constatation très curieuse sur l'association de deux espèces fort différentes surtout i)ar la taille : le Canard nyroca (.1. nyrom), et le Canard milouin (.1. ferina) qui n'auraient souvent qu'un nid commun. En effet, je trouvai trois de ces nids, et mes collègues en observèrent plusieurs qui contenaient à la fois des œufs de nyroca, et des œ'ufs de Milouin. Les produits de ces deux espèces ne peuvent se confondre, les œ'ufs du nyroca sont petits et d'un blanc jaunâtre caractéristique, ceux du milouin sont très gros, d'un blanc plus ou moins teinté de verdàtre. Dans un de ces nids, il y avait cinq (eufs de milouin et huit de nyroca, à quelques centimètres plus loin, (juatre œufs de nyroca étaient jetés dans l'eau, repoussés peut-étie par la couveuse qui avait trouvé la ponte trop volumineuse. Il serait très curieux de savoir quelle est celle des deux femelles (pii couve, ou si elles gardent le nid alternativement, puis à (pii incombe la conduite et la direction des poussins. M. Benedic de Mezieuy ma assuré qu'il ferait les observations nécessaires pour élucider cette intéressante (juestion. C'est évidem- ment à cette association d'élevage entre des esj)èces différentes que l'on doit les croisements et les hybrides, si communs parmi les Canards. Cette particularité avait été remarquée, il est vrai, entre plusieurs espèces, mais jamais aussi fréiiuemment ipi'entre le .Milouin et le nyroca. Je jecommande celte constatation à notre collègue de la Société Zoologique, M. Suchetet, qui s'occupe d'une façon toute spéciale de la description et de l'étude des hybrides. Ouelque tem]»s après, nous arrivions dans une partie ccmverte (le Roseaux immenses, tellement serrés les nus contre les autres CONGHHS OIIMTIIOLOGIQUE INTERNATIONAL 17 qu'un homme à pied aurait éprouvé la plus grande difficulté à les traverser, mais on nous y avait ménagé des coulées au moyen desquelles nous pûmes engager nos barques dans cette forêt aqua- tique. Des Hérons pourprés (/l. purpurea) passaient et repassaient sur nos tètes, et leurs cris discordants nous indiquaient (jue nous approchions de leur colonie. Les nids ne se composaient guère que de Roseaux entrecroisés, posés à plat sur les grands Roseaux ([ui avaient été écartés ou cassés à une même hauteur pour former une sorte de plate-forme à un mètre ou un mètre cinquante au-dessus de l'eau. Ils contenaient en général quatre œufs, parfois cin(i, de ce joli vert-clair, qui distingue tous ceux de cette espèce ; de taille assez variable, ils étaient tantôt plus gros que ceux du llérou cendré {A. cinerea), tantôt plus petits, et tous en partie couvés. A six heures du soir, nous prenions possession d'un vagon qui nous était réservé, et le lendemain, à cinq heures du matin, nous arrivions à Keszthely. Après un assez long trajet en voiture, nous arrivions au lac vers neuf heures ; conformément à mon désir, le batelier me con- duisit tout d'abord à un grand massif de Roseaux où il connaissait une colonie de Hérons aigrettes (.4. alba), dont je ne tardai pas à apercevoir les nids. Ceux-ci, en tout semblables à ceux du Héron pourpré, étaient de même posés sur les roseaux, à deux mètres environ au-dessus de l'eau, et contenaient des poussins couverts d'un peu de duvet blanc , avec des plumes érectiles sur le sommet de la tète. Cette espèce est donc plus précoce que ses congénères qui, tous, n'avaient encore que des œufs plus ou moins couvés. Je trouvai au-dessous des nids quelques coquilles qui me permirent de constater que, chez TAigrette comme chez le Pourpré, la grosseur des œufs est très variable. M. Loreuz, mon voisin, eut bien voulu tuer un de ces gracieux Oiseaux pour le Musée de Vienne, mais ces Ardéidés, sagement méilauts, tout eu tournoyant au dessus de nos tètes, savaient se tenir hors de la portée du fusil. Nous dûmes nous contenter d'emporter chacun un poussin. Pendant que nous visitions la colonie d'Aigrettes, nos compagnons s'étaient dirigés vers celles des Spatules blanches (P. leucorodia) et vers celle des Falcinelles éclatants (F. igneus) dont ils rappor- tèrent quelques œufs. Nous nous réunîmes ensuite près d'une grande colonie de Hérons cendrés, pourprés, crabiers et bihoreaux [A. cinerea, purpurea, raUoides nycticorax) qui nichaient les uns près des autres, et paraissaient vivre en parfaite intelligence. Les nids des crabiers et des bihoreaux étaient sur des Saules immergés, placés à un, deux ou trois mètres au-dessus du niveau du lac, ils 18 L. DHAMONVILLE étaient construits exclusivement avec des brindilles sèches de Saule étroitement enlacées, et contenaient tous des œufs dont (juel(jues-uns passèrent dans les boites des collectionneurs. Je traversai ensuite rapidement une partie du lac sans Roseaux, où un grand nombre de Canards, de Grèbes, de Mouettes et de Sternes s'ébattaient à l'aise sans attirer mon attention, car je dési- rais surtout étudier sur place les rares Passereaux aquatiques du pays, particulièrement le Mélanopogon et quelques autres espèces qu'on ne rencontre nulle part ailleurs en Europe. Je trouvai d'abord des Mésanges à moustaches (/'. hiarmicus) dont le nid profond est suspendu dans les roseaux comme celui des becs lins aquatiques; elles commençaient seulement leur ponte; puis des Locustelles ordinaires {L. na'via) et quelques autres espèces communes; la luscinoïde (A. la.scinoidcs) qui est si farouche qu'on ne l'aperçoit que bien rarement, et seulement lorsqu'elle grimpe au sommet des roseaux pour y lancer son cri strident. Je cherchai vainement son nid ainsi que celui de la riveraine {L. fluoiaiiUs) dont je ne vis qu'un individu. Plusieurs fois j'avais rencontré la Calamodyte à moustaches noires, mais les nids étaient vides, à l'exception d'un seul contenant quatre jeunes Oiseaux prêts à prendre leur vol. Eu effet, la Mélanopogon niche vers la lin de février, et par conséquent les petits de la i)remière couvée étaient envolés, il ne me restait que la chance de tomber sur une deuxième couvée. Ce vrai bonheur pour un naturaliste m'était réservé pour plus tard, ([uand je retour- nerais à Dynni(''S. Cependant, les plus intrépides d'entre nous se mirent à battre les marais qui confinent à l'Ile. Ils y trouvèrent peu de chose, sauf une jolie Gorge-Bleue à plastron blanc (C. caerulecula) et une Bergeronnette de Ray {M flaveola), assez intéressante comme forme de transition, elle avait la coloration jaunâtre de la flavéole, mais le front gris et les traits oculaires blancs de la printanière. Le 25, au matin, nous partîmes pour le lac, avec les meilleures nacelles, et les bateliers les plus expérimentés, dirigés i)ar M. Beuedic de Meszleuy lui-même, et nous fûmes aussi heu- reux que nous pouvions le désirer. En traversant la colonie de Mouettes rieuses, nous pûmes constater le dégât qu'y avait causé la chasse du 21, des centaines d'Oiseaux étaient tombés çà et là, (piel- ques mères atteintes mortellement étaient venues mourir sur leurs œufs qu'elles n'avaient pu faire éclore ; mais, chose remaniuable, nous ne vîmes ])as de poussin abandonné quoique plusieurs aient du être privés en même temps de père et de mère. La colonie aura sans doute adopté les orphelins. CON(im":.S OUNITIIOLOGIQI'E INTKHN.VTIUNAL 10 I.e but de notre excursion était les grands Roseaux habités par de noinl)reux Passereaux. Nous trouvâmes une quantité de nids de Calanioherpes rousseroles (C. turdoïdes), de G. elïarvattes (C. anui- dinacea), de Mésanges à moustaches et de mélanopogons, mais ceux-ci avaient tous de jeunes Oiseaux. Les pécheurs de ce pays ont l'habitude de nouer une poignée de Joncs pour indiquer la place de leurs filets ; c'est sous ce nœud que le Mélanopogon établit en général le berceau de sa future famille; dei)uis que M. de Meszleny a remarqué cette particularité, il fait faire un grand nombre de ces nœuds, et les chantres de la foret aiiualique s'em- pressent de les utiliser. Ils y sont bien cachés par le faisceau de Roseaux, abrités de la pluie, et défendus contre les coups de vent. Mais o bonheur, en examinant une de ces places privilégiées, un Oiseau s'envole, c'est un Mélanopogon dont je trouve enfin un nid contenant quatre œufs. C'est, m'a assuré M. de Meszleny, le nombre habituel de la ponte. Ce nid, semblable à ceux que j'avais déjà ren- contrés, était bâti comme celui de l'Efïarvatte. 11 était très profond, solide, formé de tiges fleuries de graminées aquatiques et de quel- ques joncs très petits, parfaitement entrelacés, et mollement feutré de fleurs de roseau ; il était fixé par des petits œillets. Les œufs ont beaucoup de ressemblance avec ceux de la Phragmite des joncs {Calamodyta phrdijmitis) quoique un peu plus allongés ; ils sont presque ovalaires, mesurant au grand diamètre 17 1/4 mil. sur 13 1/2 au petit diamètre. D'une teinte générale blanc verdàtre, ils sont couverts de petits points peu détachés, très nombreux, d'un gris verdàtre, faisant parfois couronne au gros bout. L'un de ceux que j'ai pris porfe ([uelques traits noirs de la finesse d'un cheveu. Le Mélanopogon a, dans ses habitudes, beaucoup d'aflTinité avec la Phragmite, son chant est très agréable, modulé comme celui du Rossignol, mais plus doux et beaucoup moins sonore. Les petits, dès la sortie du nid, portent la môme livrée (lue leurs parents. Un bonheur n'arrive jamais seul; peu après, en cherchant dans un îlot couvert de Roseaux que je battais au pied, pour y avoir entendu le chant de la Luscinoïde, je découvris son nid garni de cin([ (enfs. Très différent de ceux des autres Turdidés aquatiques, il était profond, composé exclusivement de petits joncs enlacés sans art et sans cohésion, et posé sur un monticule couvert de Laiches où il était parfaitement caché. Les œufs, relativement gros et courts, mesurent de 20 à 20 1/2 millim. de grand diamètre sur 15 millim. faible. Ils sont assez semblables pour la coloration à ceux de la Locustelle ; mais sensiblement plus volumineux, d'un blanc grisâtre, ils sont couverts de nombreux petits points gris et 20 L. d'h.VMONVILLE. — CONGRÈS ORNITHOLOfilQlJE INTKUXATIONAL bruns. Ceux que je venais de trouver étaient teintés assez vivement tie brun rouge. En battant mou îlot, j'avais vu de très près un Bruant intermé- diaire {E. schœnida intermedia) dont malgré toutes mes recherches je ne pus découvrir le nid. Tout à coup j'aperçus, posé sur des joncs couchés, un œuf blanc, et en me baissant pour l'examiner, je reconnus qu'il était imité et servait d'amorce à un petit piège en fer très habilement dissimulé sous les joncs. J'appris que ce piège à palette était destiné à l'un des plus grands destructeurs des oiseaux aquatiques, le Busard harpaye (6\ ru[as). On en capture beaucoup, paraît-il, par ce procédé, cela m'explique pourquoi ce Rapace est si rare sur le lac giboyeux que nous explorions en ce moment. Je rejoignis bientôt mes compagnons qui, de leur côté, avaient fait quelques trouvailles. M. Julien Michel avait découvert l'un des nids les plus dil'licilcs à se procurer sans le secours d'un chien d'arrêt, celui du Râle poussin [H. iniuulas) ; l'heureux naturaliste l'avait aperçu à 3o centimètres environ au-dessus du niveau de l'eau, caché dans une épaisse toulïe de Laiches, et abritant huit œufs. Bàli en Roseaux plats simplement enhicés et arrondis, il avait, quoique sensiblement plus grand, beaucoup de ressemblance avec celui de la luscinoïde. Notre excursion du 26 fut beaucoup plus avancée dans le lac; elle nous ramena à Dyuniés et nous rapportâmes encore quelques belles i)ièces, en particulier la Glaréole à collier (G turqiKitd) et quelques jolis Echassiers. Cette dernière promenade compléta nos connaissances sur ce beau domaine, et nous expliqua en partie les causes de son incroyable fécondité. Le lac est générale- ment très plat, ses eaux stagnantes s'échauffent facilement au soleil, et permettent aux Infusoires microscopiques de s'y repro- duire en masse; les Daphnies et autres petits Crustacés d'eau douce qui s'en nourrissent, les Mollusciues et toutes les petites bestioles aquatiques peuvent donc s'y multiplier à Tintini et constituer ainsi un riche et succulent ordinaire, non-seulement à tous les Oiseaux d'eau, mais encore aux Poissons dont on ne pèche en général que les espèces carnassières. Ajoutons que les Rapaces sont piégés avec soin, que le nombre des chasseurs est restreint, que la chasse est bien gardée, et l'on s'expliquera cette merveilleuse abondance d'Oiseaux; elle est telle au moment des passages que, dans une seule chassa, MM. de Meszleny ont tué 498 Grèbes. J'ai vu la photographie où ils s'étaient fait représenter avec leurs victimes alignées à leurs i)ieds en un long chapelet. 21 EI»OX(.i:S I)K LA MI:H UOIGK, par Emile TOPSENT, Chargé de cours à l'École de Médecine de Reims. (Planciik I) Les Éponf»es qui t'ont l'objet de ce petit mémoire ont été recueil- lies par M. le D^ Jousseaume, au hasard de ses excursions zoologi- ques dans la Mer Rouge. Par un travail publié en deux parties, l'une en 18S9, l'autre en 1891 (1), M. Conrad Keller, de Zurich, venait de fournir une contri- bution tort importanteà l'étude, complètement négligée jusqu'alors, des Spongiaires de cette mer (88 espèces, dont 53 nouvelles, répar- ties en 0.3 genres, dont 3 nouveaux), lorsque M. le D"" Jousseaume eut l'amabilité de me confier, à l'état sec, les échantillons qu'il avait rapportés de ses voyages. Dans ces conditions, je n'éprouvai aucune difficulté à reconnaître que, des 23 types différents en présence desquels je me trouvais, il devait être fait trois parts : la première, de beaucoup la plus consi- dérable, comprenant des espèces signalées et, pour la plupart, décrites pour la première fois, par M. Keller; la seconde se compo- sant d'Épongés connues mais dont on ignorait la présence dans la Mer Rouge; la troisième, enfin, la plus intéressante à coup sûr, formée de quelques espèces nouvelles. Après avoir averti le lecteur désireux de se reporter aux types en question que toute cette petite collection est offerte par son proprié- taire au Muséum d'histoire naturelle de Paris, il ne me reste, je pense, rien de mieux à faire que de citer purement et simplement les noms des quinze Eponges qui se rangent dans la première de ces catégories, savoir: Acanihcllaaarantiaca Keller. PlujUmphonia intermedia (Ridley et Dendy) Lendenfeld. Phylosiplionia clamta Keller. Phylosiphonia piimila Lendenfeld. Pliylosiphonia conica Keller. (1) Conrad Keller. Die Spongienfauna dex rollien Meeres (1. Ilalfte). Zeitsch. f. wiss. Zoologie, XLVIII, p. 'Mi, pi. XX-XXV, 1889; (2. Ilalfte) Z.'itsch. f, wiss. Zoologie, LU, p. 294, pi. XVI-XX, 1891. 22 K. TOI'SENT Sclerochdlina crassa Keller. Ccraochalina densa Kellor. Knspon[/ia officinalis var. arabica F-E. Schulze. Phyllospongia pennatula (1) (Lainarck) Lendenfeld. Cacosponr/ia caveniosa 0. Schmidt. Àpl.ysiUa lacunosa Keller. PsammapltjsiUa arabica Keller. Heteronema erectum Keller. nircinia echinata Keller. Hircinia ramona Keller. A la seconde série appartiennent : Cijdonium arabicam (Carter) Sollas. Clathria frondijera (Bowerbank) Ridley. et Tedania sp. ? Il est nécessaire d'entrer dans quelques dévelopi)ements h leur sujet. Cydonium arabicum (Carter) Sollas (PI. I, fig. 5 et oa). Un échantillon, libre, légèrement concave en-dessous, bombé en dessus, long de 8 cent. 5, large de G, et, vers le centre, épais de 4 centimètres. Sa couche corticale mesure en moyenne 0™™,7 d'épaisseur (fig. 5 a.) C'est sur la côte S.-E. de l'Arabie, à la pointe N.-E. de l'ile Maséra, que, en 1869 (2), Carter a signalé celte espèce. Il est inté- ressant de la retrouver dans la Mer Rouge dont la faune ne comp- tait encore aucun représentant des Geodiidœ. Il semble d'ailleurs que cette famille en comjite bien peu sur toute l'étendue des cotes orientales de l'Afrique, puisque à la suite des explorations entre- prises jusqu'à ce jour, on ne peut encore citer comme habitant de ces régions, avec Cydonium arabicum, que Erylus cylindrifjerus Ridley, recueilli par l'Alert aux îles Mascareignes. Par suite de quelque erreur incompréhensible, W. J. Sollas, dans sa monographie des Tétractinellides (3), place C. arabicum dans la (1) c. Kellor désigne (1880) celle Éponge sous le nom de Carlerinspongia radiala liyall: c'esl un synonyme; von Lendenfeld, ayant reconnu (|u'elle a été îiiilérieurement appelée Spongia pennatula par de Lamarck.la plac<; {A Monogntph of llie horny Spotiges, p. 193, London, 1889) dans le genre Pliyllospungia, sous- genre Ciirterispnngia. (2) Aiin. and Mag. of nal. liislory, (4), IV, p. 4. (3) rhc Voyage uf Ihe ChuWcwger. Report 0)1 //(^ TchMctiiullida. XXV, p. ji(i2, 1888. ÉPONGES DE LA MER ROUGE 23 troisième section des Cijdoninm, celle des Ditriœna, réservée aux espèces dépourvues d'oxcs propres à l'écorce (1). Pourtant, Carter a décrit et ligure (2) ces oxes dont il donne les dimensions en les comparant à celles des grands oxes du choanosome. Ils abondent réellement et mesurent au moins 270 [j. de longueur sur une largeur de 7 il. J'ajouterai que, malgré les recherches les plus minutieuses, je n'ai réussi à voir dans le choanosome qu'une seule sorte de micro- sclères, des oxyasters à centrum petit et à rayons grêles et peu nombreux, correspondant à la ligure 13 de la planche I du travail de Carter; quant à la forme à gros rayons coniques et nombreux de la ligure 13 a, je ne l'ai pas aperçue une seule fois dans mes pré- parations. Clathria frondifera (Bowerbank) Kidley (PI. I, lig. 4). Cette espèce jouit, comme on sait, d'une vaste dispersion à tra- vers l'Océan Indien et le Pacillque. Sur la côte orientale de l'Afrique, le ChaUenfier l'a recueillie aux îles Amirautés GlVAlcrt aux Sey- chelles. Mais c'est une acquisition nouvelle pour la faune de la Mer Rouge. L'échantillon par lequel sa présence nous est révélée dans cette mer atteint les dimensions suivantes : longueur, 7 centimètres: lar- geur, 3 centimètres; hauteur maxima, 22™'", Tedania sp ? C. Keller a décrit et figuré (3), d'après deux échantillons conser- vés dans l'alcool et, par suite, décolorés, une nouvelle Tedania sous le nom de T. assabensis. Le caractère saillant de cette espèce réside dans sa forme rameuse à rameaux dressés, épais et papilleux. De mon côté, je trouve, lixés sur des Vubella, trois spécimens de Tedania: deux, encroûtants, épais au plus de 4mm., occupent entièrement les valves des coquilles, et le troisième, massif, est com- plètement informe. La dessiccation sans lavage préalable à l'eau douce a conservé à leurs parties internes une coloration orangée qu'il est utile de noter. (1) H est bk'n singulier (iii(\ à la même page, Sollas commette la même ciTiiir à propos de Cjjdonimn conchilegum (Schm.). 0. Schmidt a cependaiil parle ea termes très clairs flHe Spong-ien des Adriatischen Meeres, Leipzig, 1802), des oxes corticaux de cette Eponge et en a même dessiné un, pi. IV, lig. il (t. (2) Loco citato, pi. I, fig. il, b. c. (3) Loco citato (2 Hàlfte), p. 313, pi. XVI, lig. 11 el 12. 24 É. TOrSKNT A leur sujet, deux questions se i)Osent tout naturelleineul. S'agit-il de Tedania a.ssahensis? A ne considérer que les caractères extérieurs, abstraction faite de la couleur, puisqu'on ne la connaît que d'une part et non de l'autre, il semble impossible de se pro- noncer pour l'affirmative. La spiculation, au contraire, est la même de côté et d'autre dans la conformation et les proportions de ses éléments (styles, tylotes à tètes épineuses, raphides) ; mais elle se trouve aussi identique à celle de Tedania digitata Schmidt. Or, cette T. digitata ne revêt i)oint, comme on sait, de forme définis- sable, et sa coloration changeante varie dans les tons rougeâtres ou brunâtres. Cosmopolite, elle existe dans l'Océan Indien : dans les collections de VAlcrt et du Challenger, Ridley l'a vue « rallier reddisli, broirn », provenant du Canal de Mozambique et des îles Amirautés. Dès lors, ne s'agit-il pas plutôt de Tedania digitata? Eu présence de ces intermédiaires, cause de tant d'hésitation, on peut même se demander si Tedania assabensis ne serait pas simplement une variété de T. digitata? La troisième catégorie, enfin, comprend quatre espèces nou- velles, dont trois s'ajoutent à la liste, pourtant relativement fort longue, des Clialininœ de la Mer Rouge. ECHINODICTYUM JOUSSEAUJMEI, n. Sp. (PI. I, fig. 3). Les Ectyoninœ ne sont représentées, dans l'ouvrage de Keller, que par une espèce du genre Acarnus, A. Wulffgangi Kell. On n'en connaît que six en tout sur la côte orientale d'Afrique : Cla- thria decumbens Ridl. (îles Amirautés), C. mœandrina Ridl. (Ami- rautés), C. frondifera Ridl. (Seychelles), Acarnus ternatus Ridl. (Amirautés), Ectyon mauritianus Cart. (île Maurice) et Rhaphido- phlus graciiis Ridl. (Mascareignes). Il y faut ajouter désormais un Echinodictyum, E. Jousseaumei, n. sp. Comparé aux autres Echinodictyum, c'est à E. rugosum Ridl. et D. (1) qu'il ressemble le plus, principalement parce que ses rameaux ont une surface rugueuse chargée d'émiuences hautes et serrées (fig. 3). Mais bien d'autres Eponges offrent ce môme aspect, notamment Ptilocaulis graciiis Carter (2), qui ne peut certes pas, grâce à ses styles, être conionàu avec les Echinodictyum en question. (1) The Voyage of tlie Cluillcnycr. Report on Ihe Moiiiixonicla, XX, |). 105, pi. XXXII, lifî. I, I rt, 1887. (2) Ann. and Ma-, of nal. liisl., (ii), XII, p. \M\, pi. XllI, lig. 8, 1883. KPONGES DE LA MKR ROUGE 25 En les cxiiininaiit do près, ou reconnaît que, outre /•:. riKjnsuiii et E. Jousseauniei, il existe des différences à la fois de forme et de spicu- lation. On ne connaît encore Echiiiodirli/um rugnsmn que |)ar nu spéci- men unique rapporté par le Cludlrnucr du S.-O. de la Nouvelle-Gui- née. Il est haut de IHl^^, large de 131 et épais seulement de 4. Son pied cylindrique supporte une partie moyenne aplatie ([ui va se découpant en haut, mais dans un seul plan. Cet aplatissement carac- téristique, commun aux E. cancellalum Ridl. et E. nervosum Ridl., ne se retrouve pas chez noire espèce. E. Jous.^eauuiei, malheureusement représenté par un seul individu, brun-clair, affecte la forme d'un buisson rabougri. Son pied, court (3-4™™) et épais (6™™), fournit plu- sieurs branches naissant au môme point, serrées en bas, divergentes vers le haut, mais abondamment ramifiées, le tout composant un l)0u<{uet d'environ 35™"» de largeur dont les branches inégales varient de 1 à 3 cent, de longueur. La spiculation, spéciale au genre Echinodictyum par la nature et la disposition de ses éléments, comprend des organites de deux sortes, les uns, principaux, constituant les fibres squelcttiques, les autres, accessoires, hérissant ces libres. Les premiers sont des oxes lisses, pointus, normalement courbés au centre et variant beau- coup de taille, depuis 200 a sur 8 jusqu'à 400 sur 15. Les autres, tylostyles faibles, à pointe émoussée, entièrement couverts d'épines petites même au niveau de la tête et recourbées en arrière sur la tige, ne mesurent que 75 u. sur 6, au maximum 80 ;/.; ils se montrent peu abondants, et surtout fort rares dans les éminences superfi- cielles. Par leur faiblesse et leur rareté, ils se distinguent de ceux de E. rugosum, au sujet desquels on lit, dans la description tracée par Ridley et Dendy : « size about 0,J3 by 0,012"™, abondantly echinating the skeleton fibre, » Ces différences autorisent, il me semble, la création d'une espèce nouvelle à laquelle je me fais un réel plaisir d'attacher un nom illustré par des travaux sur la faune malacologiquc de la Mer SCLEROCHALINA FISTIJLARIS, U. Sp. (F>1. I, fig. 1). Pour justifier le classement de cette Eponge dans le genre Sclcro- chalina, il importe de faire remarquer qu'elle répond, de toute manière, à la diagnose de ce genre telle que C. Keller l'a formulée. Elle se compose d'une association de tubes creux, hauts, en 26 É. TOPSKNT moyenne, de 30'"™ et larges de (>, pour la plupart soudés entre eux latéralement suivant deux lignes principales, et rappelle, par son ensemble, l'aspect que prend fréquemment, sur nos cotes, la très commune HaUchondria panicea. La photographie, prise de manière à indiquer surtout cette disposition, à laquelle l'espèce doit son nom, ne montre pas, aussi bien que l'aurait pu faire quelque ligure de profil, les petites protubérances coniques qui marquent la sur- face. Ces protubérances sont cependant très nettes, nombreuses et pointues, et tout à fait caractéristiques. En revanche, la ligure 1, planche I, donne une idée fort exacte des mailles assez lâches que forme le réseau de fibres. L'échantillon est jaunâtre, ferme, incompressible, encroûté de sable par places. Malgré sa configuration, il ne paraît avoir été attaché que par un seul point, à une algue (la figure rend compte de cette particularité). Il mesure 8 centimètres de longueur, environ 4 centimètres de plus grande largeur et 3o°i«i de hauteur moyenne. Chacun de ses oscules donne accès dans un canal ({ui atteint presque la base commune d'où s'élèvent tous les tubes. Les fibres cornées constituent presque à elles seules le squelette de l'Eponge. Les spicules ne comptent, pour ainsi dire, à rien dans sa rigidité. Ces fibres ne sont pas très grosses, les plus fortes ne dépassant pas 100 ierres, dans les raides. Il se nourrit d'Insectes, de Vers et de très petits Poissons; il fraye au printemps. Famille des Gastéuostéides. Genre Gasterosteus. Gasterosteus leiurus Cuvier. — Epinoche à ((ueue lisse. Commune dans l'Anglin, l'Indre, la Théols et principalement dans les ruisseaux qui se jettent dans ces rivières; assez rare dans nos autres cours d'eau. Elle vit par petites bandes et se nourrit de Vers, d'Insectes et de très jeunes Poissons. Elle fraye en mai et juin; le mâle construit un nid dans lequel les femelles viennent déposer leurs œufs. Gasterosteus l^vis Cuvier. — Epinochette lisse. On trouve cette espèce dans la plupart des ruisseaux ; elle est très commune dans le Bouzanteuil, aux environs de Chasseneuil. Ses md'urs sont assez semblables à celles de l'Epinoche. Ordre II. — Malacoptérygiens Famille des Pleuronectides Genre Pleuronectes Pleuronectes flesus Linné. — Pleuronecte flet. Assez commun autrefois dans la Creuse, il est très rare aujour- d'hui. Ou ne le trouve plus qu'accidentellement près du Blanc. Il vit deVers, Mollusques, Insectes, et fréquente les endroits sableux. Famille des Gadidés Genre Lot a Lota vulgaris Cuvier.— Lote commune. Commune dans le Cher, moins commune dans la Théols et l'Arnon; on ne la trouve qu'accidentellement dans la Creuse. On la prend le plus souvent en novembre, décembre et janvier, à l'époque du frai. Elle mange des Vers et des Mollusques. 40 11. mautin et h. holll.nat Famille des Cyprinides Genre Cobitis CoBiTis BAiiBATULA Liuué. — Loclic fiauclic. Comniuue dans les raides, sous les pierres, près des rives. Elle fraye en avril et se nourrit d'Insectes, Mollusques, Vers. Cobitis t.ema Liuué. — Loche de Rivière. Moins commune que l'espèce précédente. Ou la trouve dans les eaux courantes, sous les pierres. Genre Gobio GoBio FLUviATiLis Valeucienues. — Goujon de rivière. Très commun partout. Il fréquente les gués et le voisinage des écluses et se plaît sur le sable et le gravier. Il fraye en mai et juin dans les raides, vit par petites troupes et gagne les creux aux approches de l'hiver. Genre Babbus Barbus fluviatilis Valenciennes. — Barbeau commun. Commun. Il vit par bandes de quelques individus dans les cou- rauts et vient se reposer, par petits groupes, dans les endroits profonds ; il se plaît sur le gravier et le sable, près des rochers, dans les cavités desquels il aime à se réfugier. Il fraye en mai et juin et se nourrit d'herbes aquatiques, d'Insectes, Mollusques, Vers et même de petits Poissons. Genre Tlnca TiNCA vulgaris Cuvier. — Tanche commune. Assez rare dans la Creuse, l'Indre, la Glaise, la Théols, le Cher, elle est commune dans la Bouzanne. Elle vit isolément dans les fonds vaseux et les endroits où poussent les plantes aquatiques. Elle est excessivement commune dans certains étangs et môme elle existe, de temps immémorial, dans quelques mares. La Tanche de rivière est jaune d'or, celle des étangs est noirâtre. Elle fraye en mai et juin. CATALOGUE DKS l{i:i' FILES, HATIIACIKNS ET I^OISSO.NS 41 (îriire Cvphlnus (IviMUNLs CAïu'io Liiiiit'. — CciTpe commune. Commune. Elle vit par troupes plus ou moins nombreuses dans les creux et les eaux calmes. Elle aime à se cacher dans les empier- rements des ponts. Pendant les fortes chaleurs, ou peut voir, à Argenton, près le pont du chemin de fer, des bandes considérables de Carpes de grande taille nager lentement près de la surface des eaux de la Creuse; à la moindre alerte elles disparaissent pour reparaître quelques instants après. Cette espèce se nourrit de Piaules, de Végétaux en décomposition et de Vers. Elle fraye en mai, juin et aussi eu août. On la trouve dans tous les étangs de la Brenne. Genre Cyi'rlxopsis Cyprlnopsis auratus Fitziuger. — Cyprinopsis doré. Le Cyprinopsis doré est plus connu sous le nom de Poisson rouge. Originaire de la Chine, il s'est parfaitement acclimaté en France. Dans le département, il se reproduit depuis longtemps dans une grande mare située près du domaine des Marauts, aux environs d'Argenton. Là on peut trouver des sujets rouges, blancs et rouges, noirs et rouges, d'autres entièrement blancs, d'autres de la couleur de la Carpe. On le trouve aussi dans les bassins de beaucoup de châteaux. Genre Rhodeus Rhodeus amarus Agassiz. — Bouvière commune. Assez commune dans l'Indre, elle paraît plus rare dans la Creuse et les autres rivières. Elle fraye en avril et mai et se nourrit d'herbes et de Vers. Genre Abramis Abramis brama Vaieuciennes. — Brème commune. Assez rare dans la Creuse et la Claise, commune dans l'Indre, le Cheret la Théols, très commune dans la Bouzanne. Elle vit par troupes, fréquente les creux et les faibles courants et fraye en nuii et juin. Elle mange des végétaux, des Insectes, Mollusques, Vers. Abramis BjœRKNA Linné. — Brème bordelière. Commune dans la Bouzanne et la Théols, elle est plus rare ailleurs. Elle a les mômes mœurs que la Brème commune. 42 H. -MARTIN ET R. ROLLINAT Geure Albuhnus. Alburnus lucidus Heckel et Kner. — Ablette commune. Très commune. On la trouve par troupes nombreuses dans les raides en été, dans les creux en biver. Elle fraye en mai dans les courants et vit d'Insectes, de Vers et d'berbes. Alburnus bipunctatus Heckel et Kner. Ablette spirliu. Commune. Elle aime les courants et fraye en mai. Genre Scardinius. ScARDiNius ERYTHROPHTHALMus Heckcl et Kncr. — Rotengle commune. Commune partout mais principalement dans la Creuse et la Bouzanne. On la trouve dans beaucoup d'étangs. Elle fraye en avril et mai. Genre Leuciscus. Leuciscus rutilus Yarrell. — Gardon commun. Commun dans toutes les rivières. Dans un grand nombre d'étangs il sert de nourriture aux Percbes et aux Brocbets. 11 vit par petites troupes, dans les parties calmes et profondes. 11 fraye en avril et mai. Mange des Vers, des Insectes, des végétaux. Genre Squalius. Squalius cephalus von Siebold. — Chevaine commune. Très commune partout, cette espèce, qui fraye en mai, est connue dans le département sous le nom vulgaire de Cliaboisseau. Les jeunes forment des bandes de dix ou quinze individus qu'on voit nager rapidement le long des bords. Squalius leuciscus Heckel et Kner. — Vandoise commune. Commune. Elle vit par troupes dans les raides, au moment du frai, c'est-à-dire en février, mars et avril ; elle va dans les creux en hiver et pendant les fortes chaleurs. Elle se nourrit d'berbes, Vers, Insectes et jeunes Poissons. Geure Piioxinis. Phoxinus l^evis Selys-Longchamps. — Vairon conmiun. Très commun dans nos rivières cl ruisseaux. On le trouve, près CATALOGUE DES REPTILES, BATRACIENS ET POISSONS 43 (les rives, formant des bandes nombreuses avides d'immondices de toutes sortes. L'hiver, il va dans les endroits plus creux. Il fraye en avril, mai et juin. l'AMlLLE DES SALMONIDES Genre Salmo Salmo salar Linné. — Saumon commun. Assez commun dans la Creuse et l'Anglin. rare dans le Cher, il ne se trouve pas dans la Bouzanne, la Glaise, l'Indre, la ïhéols et le Fouzon. Il monte en octobre, novembre et décembre, va frayer le plus haut possibh; vers les sources des rivières et descend ensuite vers la mer. Les Saumons capturés en automne et au début de l'hiver sont en mauvais état; les mâles sont Bécards, ont la laitance énorme et sont prêts à reproduire; les femelles sont pleines d'œufs, mais très rarement elles ont l'extrémité de la mâchoire inférieure recourbée comme chez les mâles. Les jeunes Saumons, nés dans la Creuse, sont connus à Argenton et au Blanc sous le nom de Tacots ou Tacons; on en capture quel- ques-uns en novembre, mais c'est en mars et avril de l'année sui- vante, lorsqu'ils descendent à la mer, qu'on en prend des quantités considérables : un pêcheur en a pris 840 en quelques heures. Genre Trutta. Trutta argentea Valenciennes. — Truite de mer. On trouve accidentellement la Truite saumonée dans la Creuse et le Cher. Trutta fario von Siebold. — Truite commune. Commune dans la Creuse et l'Anglin. Elle fréquente le voisinage des sources, des petits cours d'eau, et se tient de préférence près des déversoirs et des roues des moulins. Rare dans la Bouzanne, elle s'éloigne peu du confluent de cette rivière avec la Creuse. Rare dans l'Indre, sauf en amont de la Châtre où on la trouve assez communément. Rare dans le Cher, et extrêmement rare dans le Fouzon etlaThéols. La Truite fraye en novembre, décembre et janvier. Elle se nourrit de Vers, Insectes, jeunes Poissons, etc. Sa voracité la pousse jusqu'à avaler des Reptiles ; une Truite, capturée à Gargilesse, rendit une Couleuvre vipérine ! 44 n. mahtin kt r. hullinaï Famille des Clupéides. Genre Alosa. Alosa vulgaris Valenciennes. — AIo^l; commune. L'Alose est commune dans le Cher en mai, juin et juillet. Dans la Creuse, elle était autrefois commune, mais aujourd'hui elle n'y paraît qu'à de longs intervalles. Elle est encore plus rare dans la Bouzanne et dans l'Indre et n'existe pas dans la Théols, le Fouzon et la Glaise. Famille des Esocides Genre Esox Esox LLCius Linné. — Brochet comuiiiu. Assez commun dans la Creuse, l'Anglinet le Cher, il est commun dans la Bouzanne, la Glaise, l'Indre, la Théols et le Fouzon. Le plus souvent, il vit isolément et s'embusque dans les creux, les herbes, d'où il donne la chasse aux autres Poissons. Il fraye en février et mars. Il se trouve en Brenne dans beaucoup d'étangs, même sans qu'on y ait mis des reproducteurs. Ses œufs sont transportés, attachés aux pattes et aux plumes des Oiseaux migrateurs. Famille des murémdes Genre Anguilla Anguilla vulgaris Yarrell. — Anguille commune. Commune dans toutes nos rivières. Elle monte en mars et avril et descend vers la mer en octobre et novembre, principalement au moment des crues. Elle reste plusieurs années dans l'eau douce. Elle vit de Mollusques, Vers, Poissons, et aime à se cacher dans les cavités des rochers, sous les racines des rives et sous les pierres. POISSONS CARTILAGINEUX. Ordre I. — Cyclostomes. Famille des Pétromyzonides. (iciirt; Petho.mvzon. Petromvzon marinus Linné. — Lamproie marine. De temps à autre, on prend ce Poisson dans la Creuse; il ne vient pas dans les autres rivières. CATAF.OGUE DES HKPTJI.KS, MA TnAClKNS KT POISSONS V.) Petromyzon fluviatilis Liuué. — Lamproie lliiviatile. (loinimiiiu autrefois dans la Creuse et niènie dans l'Auf^liii, elle y est très rare aujourd'hui. ICI le remontait eu mars et descendait en septembre. On la trouvait dans les gués; là, elle se faisait une fosse dans le sable et il était facile de rai)ercevoir et de la prendre avec des pinces. pKTiio.MYzoN l'i.ANEiu lilocdi. — Lauipioic d(! Planer. Commune dans la Creuse, l'Angliu, la Bouzanne, la Théols et quelques ruisseaux qui se jettent dans ces rivières; moins commune dans la Claisc, l'Indre, le Fouzou et le Cher. Elle vit dans la vase et dans le sable et se nourrit de petits animaux. Elle fraye en avril, à cette époque on voit les Lamproies circuler à la poursuite les unes des autres, et on trouve de nombreux sujets qui viennent, en troupes de quinze ou vingt, se fixer aux pierres et aux rochers, non loin des rives. 46 VOYAGE DE M. CHAPER A BORNÉO. CATALOGUE DES FOURMIS ET DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES, par Ernest ANDRÉ. Sans parler de quelques descriptions isolées de plusieurs auteurs, la faune myrmécologique de Bornéo a déjà été étudiée, soit d'une façon spéciale, soit d'une manière accessoire par Smith (1), Mayr (2) et Emery (3), qui ont fait connaître une cen- taine d'espèces vivant dans cette grande île, mais dont beaucoup se retrouvent dans les autres îles asiatiques et australiennes, ou môme dans l'Inde continentale. La petite collection dont je présente le catalogue comprend 39 espèces récoltées par M. Chaper dans une rapide exploration du bassin du Kapouas et de ses affluents, et j'en dois la communication à l'obligeance de M. Charles Janet, auquel j'adresse ici tous mes remerciements. Le nombre des espèces rapportées par M. Chaper serait peut- être augmenté de deux ou trois, si l'on y comprenait quehiues mâles et femelles isolés dont je n'ai pu tenir compte, parce qu'il était impossible de les identifier dans l'état actuel de la science. L'intérêt que présente cette collection réside, d'ailleurs, moins dans son importance numérique que dans l'existence de (juclques types nouveaux et fort rem anjua blés qui n'avaient pas été rencon- trés par les précédents explorateurs et que je décrirai au furet à mesure qu'ils se présenteront dans l'ordre méthodique. Subfam. I. — Cami'O.notid.vk Forel. 1. Caiiiponolus ijiij"'< Lalr., var. bornccnsis Em., 3 major et <^ minor. 2. Cdiiiponolus palUdas Sm. " et ?, (1) Smith, (Jalalofjiie of Ihe IhjmcnopLerous Insects cnllecled al Suraicak, Bornéo; Mounl Ophir, Malaccn : and al Singapore hy A. H. Wallace, 18.')8. — Catalogue of Hymenoplerous Insecls in the collection. of the Brilish Muséum. part. VI. Formicidœ, 185J8. (2) Mayh, Adnotaliones in Monographiam Formicidaruin Indu-y'eerlandi- carum, 1807. — Formicidœ Borneensea, 1872. (3) Emehy, Catalogo dette Formiche esistenti nelte coltezioni del Museo civico di Genoca. Parle lerza : Formiche detta regione Indo-Malese e delt' An sir a II a, 1887. CATALOGUE DKS FOURMIS ET DESCRIPTION DES ESPECES NOUVELLES '\ I 3. Camiionotns sinijuidris Sm., var. cainelinus Sin., ';■ major et ^ miiior. 4. Colobopsi.'i pulK'scensMayr, ^ 9 cT- ;>. Colohopsis Idscidta Mayr, 9- (1. l'oli/rlutchia lœvissiiua Sin., ^. 7. Poli/rhdchis bihamata Drury, ^. 8. Polyrhiickis phyllophild Sra., 9. 1). Poiyrhdchis chalybea Sm.,^. 10. Poli/rhachis sculpturatd Sm., ^. 1 1 . roh/rlidchis Mayri Rog., §. 12. Kchinopki rugosd, Dova species. ç^. Tout le corps noir avec uu léger reflet bronzé, peu luisant, for- tement rugueu.K- ponctué; cette sculpture, qui n'aiïecte aucune apparence de direction longitudinale, est plus grossière sur la tête, le thorax et l'écaillé, plus superlicielle quoique toujours assez forte sur l'abdomen. Mandibules longitudinalement striées, avec de gros points enfoncés. Pubescence blanchâtre, assez abondante partout. Pilosité courte et clairsemée, rare sur le sca|)e des anten- nes et les tibias. Thorax fortement rétréci latéralement entre le mesonotum et le metanotum, suture pro-mésonotale nulle, suture méso-métanotale distincte et interrompant par une légère sinuosité le profil dorsal du thorax. Les angles antérieurs du pronotum sont très accentués et dentiformes ; les angles postérieurs du metanotum sont forte- ment arrondis ; les bords antérieurs et latéraux du thorax sont faiblement denticulés. Bords latéraux de l'écaillé armés chacun de trois fortes épines; son bord supérieur, qui est presque rectiligne, l)orte six dents aiguës et inégales. Le premier segment abdominal linement crénelé sur son pourtour postérieur et recouvrant comme une carapace tous les autres segments qui, par suite, sont lotit à fait invisibles en dessus. Long. 4 ™". Cette espèce, dont je n'ai vu qu'un seul individu, est bien dis- tincte de toutes ses congénères par son mode de sculpture qui n'offre aucune apparence de stries longitudinales. 13. Gesomynnex Chaperi, nova species. Le genre Gi'somyrntcx a été fondé par Mayr (1) pour une Fourrai fossile de l'ambre de la Baltique (G. Hornesi), et une autre espèce d'aspect assez dilTérent (r;. corniyn) i\ été décrite récemment par (1) Mayk, Die Ameisen des baltisclien liernsteins, if^'>8- 48 Emery (1) comme provenant de l'ambre de Sicile. La découverte de ce genre à l'état vivant est donc un fait très remarquable et d'au- tant plus intéressant que les auteurs n'étaient pas d'accord sur la place de ces fourmis dans la systématique. Mayr considérait les (H'soniy)'inp.v comme formant un genre de transition entre les Cam- ponotidat' et les Doiichodcrida', se rattachant aux premiers jiar la structure de l'abdomen avec l'ouverture du cloaque apical, et rappelant, au contraire, les DoUchoderidœ par l'épistome avancé entre l'insertion des antennes. Forel (2) les plaçait dans sa 3^ tribu des Camponolidœ nyani pour type le genre Brachymijnne.r. Emery {loco cit.), malgré la conformation de l'épistome, leur trouvait de grandes analogies avec les GitjiDiliops et avait ainsi prévu leur véri- table parenté. La détermination de la forme du gésier, impossible à étudier sur les espèces tertiaires, pouvait seule assigner aux Gt'.somynnex leur place naturelle dans la série des genres. 11 impor- tait donc de profiter de l'occasion offerte par la découverte de l'es- pèce vivante pour trancher la question; mais, me sentant trop inhabile aux disseclions microscopiques et ne voulant pas risquer de détruire sans résultat un exemplaire précieux, je priai M. le D"" C. Emery, qui a publié récemment un im- portant travail sur le gésier des Fourmis (3), de se charger de l'opération, ce qu'il voulut bien accepter. Cet habile anatomiste constata que le gésier du Gesomyrmex présentait tous les caractères des vrais Cnmponotidae, c'est-à- dire une forme étroite, allongée, avec le calice légèrement évasé en haut, tel d'ailleurs que le ^'^nrcâlavnu'yuHr •"^'^ - ' ^''•■^■'"" .'/'""'•'• rhnprri, Fig. 3. - Gésier du piTi représente la figure 3. dont je dois le croquis à M. Emery, ainsi (|ue celui des figures 1 et 2 (|ui montrent l'ensemble de l'Insecte vu de (1) EMKnv, Le Forwichr dcll' timlira siciliana nrl nni^ro iiniii'nih)f/ico delV Vniversilti di Bologna,WM. (2) FonKL, Klude:( iuyrinrrohKiiiinrn ni IS7S. i'.l) Emkky, ieher ilrn Hdfji'niniiilrii KniiiiKn/ni citiif/rr A iiii'i!<. CATALOGLK DKS FOUIIMIS KT DKSCFUPTION DKS KSPKCKS NOUVELLKS 49 f;ice et de prolil. Le genre fi<'soiin/nii(>.r doit donc prendre place dans le voisinage des genres Œcophulhi et Mijrnii'cojjsis. Voici maintenant la description de l'espèce nouvelle: ^. Très voisine de G. Ilurnesi, Mayr, mais la tète est un jteu moins rétrécie en avant, l'épistome et les mandibules sont moins proéminents, les ocelles sont indistincts, le mesonotum est étranglé en dessus et latéralement, la face basale du metanotum est assez plane, l'écaillé est étroite, assez haute, médiocrement épaisiîe, plus convexe en avant qu'en arrière. Entièrement d'un jaune de miel, avec la tète un peu rougeàtre, l'abdomen légèrement rembruni eu arrière, les yeux noirs, et les dents des mandibules d'un rouge brun. Corps luisant; mandibules, épistome et front très superficiellement et longitudinalement striolés, thorax très fine- ment coriace, abdomen paraissant lisse, microscopiriuement strié en travers. Pubescence extrêmement fine et presque indistincte, pilosité nulle, sauf quelques poils à l'extrémité de l'abdomen. Long. 3in™5 à 4'"'". DiMORPHOMYRMEX, novuui geuus (fig. 4 et D). Soldat. — Tète rectangulaire, d'un tiers environ plus longue que large (mandibules non comprises), ses bords latéraux parallèles, à peu près rectiligues, très légèrement sinués au niveau des yeux, ses angles postérieurs arrondis, son bord postérieur faiblement ar(juéen dedans. Mandibules de conformation ordinaire, non par- ticulièrement saillantes en avant, assez larges, à bord terminal denté, les trois dents antérieu- res fortes et bien accentuées. Epistome en triangle très ar- rondi, presque semicirculai- re, son bord antérieur pres- FiK 4 — Tète du ^ue droit, son bord posté- ^^^;..'^- ~. '^*^'^ *'" nimorplwmirrmrx neur fortement arqué. Il ne Janeli, onsvvve. Janeti, soldat. , ..,. ' s avance pas en sadlie angu- leuse entre les mandibules et est relevé, de chaque côté de son bord antérieur, en forme de saillie auriculaire. Eu arrière, il s'a- vance notablement entre les arêtes frontales. Ces dernières sont très courtes et s'élèvent en lames semicirculaires occupant l'espace compris entre l'épistome et le bord antérieur de l'œil. Aire froutale triangulaire, superficielle, mais bien distincte; sillon frontal lin et s'étendaut jus(ju'à l'ocelle antérieur. Yeux très grands, allongés, faiblement réniformes, situés à peu près au milieu des bords laté- 50 E. ANDRÉ raux de la tète, dont ils occupent euvirou le tiers de la longueur. Ocelles petits, l'antérieur moins distinct que les autres. Antennes de huit articles (chez l'un des exem[)laires que j'ai sous les yeux, le 2e article du lunicule est nettement divisé, de sorte (\iie l'antenne a 9 articles) ; scape court, u'alteiguant pas eu arrière le bord posté- rieur de l'œil; funicule épaissi graduellement de la base à l'extré- mité, sans former de massue limitée; son premier article est grêle et allongé, les suivants sont à peu prés aussi longs que larges. Palpes maxillaires assez courts, de 6 articles. Thorax à peu près de la longueur de la tète avec les mandibules, toutes ses sutures bien marquées, ses côtés non bordés. Prouotum assez large, son disque aplati et marqué en son milieu d'une large dépression longitudi- nale; scutellum distinct, grand, en ellipse à peine transverse; un étranglement sensible se voit entre le mesonotum et le metanotum, ce dernier iuerme, arrondi, sans limite entre sa face basale et sa face déclive. Ecaille étroite, assez épaisse, plus haute que large, très indistinctement échancrée à son bord supérieur. Abdomen ovale, avec l'orifice du cloaque rond, apical et cilié. Pattes courtes et robustes; éperons des quatre tibias postérieurs très petits et spini formes. Ouvrière. — Tète ovale, un peu plus longue que large, un peu plus large en arrière qu'en avant, ses angles postérieurs fortement arrondis. Epistome de môme forme que celui du soldat, mais les saillies auriformes de son bord antérieur sont plus effacées. Arêtes frontales peu saillantes. Aire frontale, sillon frontal et ocelles nuls. Yeux situés un peu plus eu arrière. Antennes, mandibules, thorax, écaille et abdomen comme chez le soldat, mais le prouotum est un pou moins déprimé et le scutellum est plus long (juc large. Pattes moins courtes et moins robustes, se rapprochant de la forme ordi- naire. Par son epistome prolongé en arrière entre les arêtes frontales, par la structure de ses antennes et de ses yeux, ce genre est très voisin des Gesomyrmex, auxquels j'ai d'abord été tenté de le réunir, mais la forme très différente de sa tète et de ses mandibules, son epistome sans saillie antérieure et la présence de deux formes de neutres très distinctes, m'ont paru nécessiter la création d'une nouvelle coupe générique dont la validité sera confirmée ou infir- mée par les découvertes postérieures et notamment par la future connaissance des sexes ailés. CATALCXil'K DKS FOURMIS KT OKSCrUPTION DES ESI'KCKS NOUVELLES i J l 14. DinKirpliDini/nncx Jiuu'ti, nova species. Solddt. — Man(lil)ules grossièrement, mais siipcrficiollemcnt ridées, parsemées de gros points enfoncés. Epislomc, joues et partie antérieure du front avec de fines rides longitudinales, le reste de la tète très linement pointillé et luisajit. Thorax en partie très linement coriace, luisant, la sculpture un peu plus distincte sur le mésotliorax et le mélathorax; pétiole et abdomen luisants et presque lisses. Pubescence blanchâtre, extrêmement lineetpeu distincte, plus serrée sur la tête, plus éparse sur le thorax, presque nulle sur l'abdomen. Pilosité courte et rare sur les mandibules, le devant de la tète et l'extrémité de l'abdomen ; elle est formée de soies tronquées avec l'extrémité bifide ou multifide, de sorte que la partie tronquée de ces soies paraît surmontée ou même couron- née de petites épines. Corps entièrement jaune, un peu brunâtre par places; mandi- bules, funicule des antennes, articulations des pattes et tarses d'un rougeàtre plus ou moins clair; dents des mandibules, yeux et les deux ocelles postérieurs d'un brun noir. Long. 6mm^ Ouvrin-e. — Sculpture de la tète et des nuindibules comme chez le soldat, mais plus effacée. Pronotum presque lisse, mesonotum. nietanotum et écaille finement chagrinés. Couleur uniforme d'un jaune clair avec les dents des mandibules et les yeux d'un noir brun. Pubescence et pilosité comme chez le soldat; les soies de la tète et de l'abdomen sont également courtes, tronquées et épineu- ses au sommet. Long, d'^^o. Un seul individu. 15. Pi'eiiolepis ohscuraMnYr 9- 16. Plagiolepis longipcs Jerdon (gracilipes Sm.) ^. Subfam. II. — Dolichoderidae Forel. 17. Technomyriiiex alhiprs Sm. 8 9- 18. Tapinouia melanoci'phalum F. ^. 19. Tapinouia flaiidum, nov. sp. ^. Tète courte, épaisse, cordiforme, très échancrée en arrière, où elle se divise en deux lobes arrondis, à peu près aussi large derrière les yeux que longue sur sa ligne médiane (abstraction faite des mandibules). Yeux relativement petits, situés très en avant des bords latéraux de la tête. Mandibules larges, armées de neuf à dix dents aiguës, dont les postérieures sont très courtes. Epistome profondément mais non anguleusement échancré au milieu de son bord antérieur. Antennes grêles; scape dépass;mt en arrière le jjord postérieur de la tète; tous ks articles du funi- cule beaucoup plus longs que larges. Thorax fortement étranglé entre le niesonotuui et le metanotum ; ce dernier arroudi, très gibbeux. Pétiole étroit et allongé. Entièrement jaune, tète un peu rougeàtre, dents des mandibules et yeux noirs, abdomen plus ou moins rembruni, surtout en avant. Mandibules lisses avec quelques points piligères. Tète linement et densément chagrinée, presque mate; thorax et pétiole avec une sculpture analogue, mais beaucoup plus superlicielle et assez lui- sants; abdomen presque lisse et luisant. Une pubescence blanche, très fine et peu visible, est répandue sur tout le corps; elle est plus longue, plus distincte et plus soulevée sur l'abdomen, les antennes et les pattes. Pilosité à peu près nulle, sauf quelques poils isolés sur les mandibules, lepistome et l'abdomen. Long. 4 l/2-5°i™. Par son thorax étranglé et son metanotum gibbeux, cette espèce rappelle le genre Technomyrmcx, mais le 5® segment de l'abdomen, non visible en dessus, la rattache aux Tapinoma, bien que l'orifice du cloaque soit très peu infère. C'est, en somme, une forme de transition entre les deux genres qui devront peut-être un jour être réunis quand les sexes ailés seront mieux connus. 20. Doliclioderus salcaliceps Mayr ^ 21 . Doiichoderus biluhercidatus Mayr ^ Subfam. III. — Poneridae Mayr. 22. Odontomachus rixosus Sm. ^ 23. Oilonlomdchiis haemalodes L. ^ 2't. Diacaiiuna intricatunt Sm. ^ M. Emery, dans sa révision analytique du genre Diacnmmn (1), place le D. intriculnm dans la division des espèces à nn'ud jtas plus long que large et transversalement ridé. C'est évidemment une erreur, carie véritable intriculnm a le nneud du pétiole comprimé, distinctement plus long ([ue largo et obliquement ridé, ainsi d'ail- leurs ((ue le décrit Smith (Cat. Brit. Mus., p. 88). (t) E.MKHY. Calaloyo dellc Foniiiclie esislcnli iwlle cullrzinni ild Musco riinco di Genovu, i;arte tcrza, 1887. CATALor.UE df:s Foriniis kt DKscrui'TioN r)f:s espèces nouvelles o3 25. liothrnponi'ru niji(i('s Jerdon ^ Le seul exemplaire de cette espèce rapport*' par M. (".Iiaper pourrait ùtre pris pour la B. tridcntata Sni., si l'on ne considérait (\\w ses pattes et ses antennes d'un brun foncé et la denticulation du bord postéro-supérieur de son écaille qui offre trois dents beau- coup plus saillantes que les autres. Je rapporte cependant cet exemplaire à la rufipes, parce que la tridentfUa, dont je possède deux ouvrières de Singapore, me paraît présenter d'autres carac- tères bien plus sérieux et dont Smitli ne fait pas mention. L'écaillé est bien munie, comme l'indique Smith, de trois dents spiniformes sans autres denticules intermédiaires, mais elle est en outre bien plus épaisse et moins large, paraissant (vue d'en haut) plus longue que large, tandis qu'elle paraît, au contraire, plus large que longue chez rufipes. Le thorax est beaucoup plus allongé, son prolil dorsal est sensiblement arqué d'avant en arrière, tandis qu'il est à peu près rectiligne chez rufipcs. Enfin, le metanotum, au lieu d'être largement et brusquement tronqué en arrière, est arrondi à l'extré- mité et présente seulement une petite troncature à sa partie la plus postérieure. La taille de la tridentata est aussi, comme le dit Smith, plus grande que celle de la rufipes et atteint 17™"^ chez les exemplaires que je possède. Subfam. IV. — MyrxMicidae Mayr. 26. Sima attenuata Sm. ^ 27. Ischnomijrmex longipes Sm.^ 28. Tetramoriuin guineense Fab. $ 29. Tctramorium pacificum Mayr ^ 30. Mijrmiraria subcarinata Sm ^ 31. Myrmicarin longipes Sm. ^ 32. Pheidole javana Mayr ^ 33. Phridologeton laboriosus Sm. ^ minor. 34. Pheidologetoyi ocellifer Sm. ^ 3o. Cremastogaster deformis Sm. ^ 36. Cremastogaster cephalotes Sm. ^ 37. Cremastogaster subnuda Mayr ^ 38. Cremastogaster biformis, nova species. ^ major. - Tète à peu près aussi longue que large, assez forte- ment échancrée en arrière avec les bords latéraux ar([ués et les angles. postérieurs arrondis. Antennes de 10 articles; scape robuste, 54 E. ANDRÉ n'atteignant pas le bord postérieur de la tête ; massue de trois arti- cles, presque aussi longue (|ue le reste du funicule. Mandibules longi- tudinalement striées, avec ({uelques gros points enloncés. Epislome, aire frontale, arêtes frontales et joues densémeut et lougiludinale- ment striées, l'épistome presque lisse en arrière; le reste de la tète presque lisse, finement pointillé et luisant. Sillon frontal bien marqué. Yeux assez grands, ovales, situés à peu près au milieu des bords latéraux de la tète. Trois ocelles bien distincts, placés chacun dans une dépression du vertex. Thorax non bordé latéralement. Prouotum large en arrière, rétréci eu avant, sans épaules mar- quées ; suture pro-mésonotale fortement empreinte; mesouotum sans carène, séparé du metanotum par un profond étranglement ; metanotum court, inerme, sa face déclive plane et à peu près deux fois aussi longue que la face basale. Le thorax est assez luisant, presque lisse en dessus, fortement et irrégulièrement ridé sur les cotés; la face basale du metanotum est longitudinalement striée-ridée. Premier article du pétiole ovale, un peu plus large en avant qu'en arrière, son bord antérieur et ses angles antérieurs fortement arrondis, sa face supérieure concave; second article légèrement transverse, sans sillon ni écliancrure eu dessus. Le pétiole ainsi que l'abdomen sont très finement et superficiellement pointillés et luisants. Pnbescence jaunâtre, fine, courte et éi)arse sur tout le corps. Pilosité très clairsemée, antennes et pattes avec des poils courts et obliques. Tout le corps d'un brun marron foncé, plus rougeatre sur la tète, presque noir sur l'abdomen ; pattes plus claires, massue des antennes et derniers articles des tarses testacès. Long, lj'^^1'6. ^ minor. Semblable à l'ouvrière major, sauf les différences sui- vantes : Le scape des antennes atteint le bord postérieur de la tète, qui esta peine échancré. Pas d'ocelles. Sillon frontal fin. Devant de l'épistome et des joues, ainsi que le bord interne des arêtes frontales, longitudinalement striés; le reste de la tète ainsi que tout le corps lisses ou presque lisses et extrêmement luisants. Tho- rax un peu déprimé en dessus, prouotum très obtusément bordé sur les cotés. Suture pro-mésonotale sui)erficielle. iMetanotum muni latéralement, en arrière, de deux dents spiniformes courtes et aiguës. Face supérieure du premier articule du pétiole plane, second article présentant des traces d'un sillon nu'dian. Tout le corps d'un brun noir très foncé avec les antennes et les |)attes i)lus rougeàlres; derniers articles des tarses testacès. Long. 2"""5 à 4'"'". Cette espèce fort remanjuable ne peut se confondre avec aucune CATALOniK DES FOrn.MIS I:T DESCniPTION DKS ESPÈCES NOUVELLES 00 de ses congénères. Ses antennes de 10 ailicles (caractère ([ni ne se retrouve que chez trois espèces de Madagascar), son metano- tum inernie et la présence d'ocelles chez l'ouvrière mdjor consti- tuent un ensemhle de particuhu-ités qui l'èloignent de toutes les espèces connues. Ses deux formes de neutres, entre les(iuelles je n'ai pas trouvé d'individus de transition, pourraient faire croire à l'existence d'un véritable soldat, comme chez les Phcidolr, mais je n'ai pas eu à ma disposition un assez grand nombre d'individus pour pouvoir atfirmer que l'espèce comprend réellement deux cas- tes distinctes. 39. Cataulxcus liispidulas Sm. ^. 56 DESCRIPTION DE LA GLOSSIPUONIA TESSELLATA par le D-^ Raphaël BLANCHARD, Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, Secrétaire général de la Société. Synonymie : Hirudo tessulata 0. F. .Millier, 1774; Gmelin, 1788; Braun, 1805; Johnson, 1816,- Fleming, 1824. //. tcssellala Bosc, 1802 ; Blainviiie, 1827. Erpobdella tessultila Fiemiiig, 1822. Ichthyobdella tessulata Blainviiie, 1828. Erpobdella vulyaris, var. tessdlata Blainviiie, 1828. Nepkelis tesselata Savigny, 1820; Brightweil, 1842. Clepsine tessulata Fr. Millier, 1844 et 1846; Diesing, 1850 et 1858; Gmbe, 1851; Malm, 1860; Ôrley, 1886 ; Apâlliy, 1888; Spoof, 1889. GlossiplioniatessellataMoqmn-T'cmdon, 1846 ; Hoiigliton, 1865. Gl. Eachana Thompson, 1856, Haemocharis Eachawi Thompson, 1856. Clepsine tesselata Weltncr, 1887. Noms vulgaires : Français : Samjsue marquetée (Bosc), Glossiphonie marquetée (Moquin-Tandon). Danois : Taernimj-iglen (0. F. Millier). Allemand : Der Spion (Braun). IcoNOGRAPmE. — Braun (4), pi. VI, fig. 6-10; Briglitweil (8), pi. I, fig. 15 et 16 ; Fr. Muiler (11), pi. VIII, fig. 1-4 et 7-13, anato- mie des organes génitaux; Thompson (14), p. 426; Malin (15), pi. IV, fig. 12. Historique. — Cette Sangsue a été découverte aux environs de Copenhague par 0. F. Millier (1). La description qu'il en donne est Assez précise : « Hirudo cinerea, margine tessulato, oculis octo : série dupiici' longitudinali. » Dan. Taerning-iglen, » Junior elonrjata 8 lin. long. 1 lin. lata. » Aetate provcctior dilatata 18 lin. long. 5 lin. lata. DESCRIPTION DE LA GLOSSIPHOMl Tr.SSI-LLITA 57 » Aetate adeo variât, ut nisi contiuuo obseivctur, diversam speciein crederes. » Situs et niimerus oculoniin a prima aetate ad uilimam constans, puiicta uempe quatuor nii^ra utrinque in capite loogitudinaliter disposita. » Juniures elongatae crassiusculae supra convexae, cioereo nigri- cantes, lineis longitudinalibus sex punctorum albidorura, absque margiue tessulato, vel liueis quatuor iougitudinalibus macularuni aurantiarum, inter quas minores sparsae sunt ; margine maculis griseis et aurantiis alfernis tessulato. Subtus planae, immaculatae. linea simplici vel duplicata pellucenti per mediam longitudinem ducta. Caudam versus parus obscurus. lîugae annulares supra et subtus distinctissimae. Raro quiescnut. Gcometrarum instar progre- diuntur et quidem festinante gressu. » Aetate provectiores dilatatae, tenues undique atomis nigris, supra maculis aurantiis vel albis conspersae; harum majores in quatuor vel sex lineas longitudinales dispositae. Margo supra et subtus maculis partim griseis, parti m aurantiis, vel omnibus albis, tessulatus. Subtus griseae, in medio antico pori sive maculae duae rotundae albae, postica major. Os et cauda, in orbiculum subtus plauum dilatata, adeo similia sunt, ut, quiescente Hirudine, vix distinguantur, nisi oculos spectator animadvertat. » Bosc (2) n'a pas vu cette Hirudinée; il en donne une très courte diagnose et l'indique comme se trouvant « dans les rivières du nord. » Scbrank (3) la mentionne en Bavière, mais évidemment à tort : il la confond avec la Nephelis ocAocnlata Bergmann, ou plutôt avec une Nephelis particulière, entièrement parsemée de points clairs et qui constitue, ainsi que nous en avons acquis la certitude, une espèce distincte dont nous publierons prochainement la description. La Glossiphonie marquetée a été retrouvée en Allemagne, à Neu-Ruppin, par Braun (4), qui en donne la diagnose suivante : '( Hirudo dilatata, ciuerea viridis, punctis octo nigris, série duplici digestis, lineis quatuor flavis punctata, disco punctis mar- ginala. » Braun ne l'a jamais vue atteindre les dimensions indiquées par 0. F. Millier. Elle ne sort jamais de l'eau; elle est d'ailleurs capable d'adhérer avec ses ventouses à la surface de l'eau, comme le fait la Glossiphonia hioculuta, mais se déplace alors bien plus rapidement que celle-ci. C'est une espèce rare : malgré des recherches répétées, il a pu rarement en recueillir plus de trois ou quatre exemplaires par été; on la trouve en juin dans les eaux courantes. Sa couleur 58 R. BLANCHARD est d'un vert sale ; sa face supérieure est convexe, comme chez toutes les Sangsues larges, et porte de chaque côté deux ligues longitudi- nales rugueuses, formées de petites papilles saillantes, solides et un peu plus claires. Le bord est aplati, mince comme une membrane et marqué de taches informes sombres et claires ; la ventouse posté- rieure, relativement grande et forte, a le bord orné détaches claires, semblables à celles qui bordent le corps. La tète est un peu plus large que les premiers anneaux. Fleming (5) se borne à citer cette espèce au nombre des Iliru- dinées anglaises. Audouin (6) reconnaît ses vraies afïinités et la rattache au genre Glossiphonia (Clepsine). De Blainville (7) ne l'a point observée par lui-môme. Il ne connaît pas le travail de Braun et se borne à résumer brièvement la descrip- tion d'O. F. Millier. Eu égard à l'existence de quatre paires d'yeux, 11 range Tanimal dans le genre Nephelis; il le considère tour à tour comme une espèce distincte de la Neplielis octoculata, comme une simple variété de celle-ci et même comme devant rentrer dans le genre Ichthijobdella. A cette même espèce appartenait l'unique exemplaire trouvé par Brightwell (8) dans une rivière, à Costessy (comté de Norwicii) ; l'auteur anglais le rattache encore au genre Nephelis. (tétait un Ver presque cylindrique, long d'un pouce environ, à ventouse posté- rieure plus grande que l'antérieure ; de couleur verte, il portait à la face supérieure deux séries longitudinales de taches blanches et indistinctes, et deux taches à la face inférieure. Celle-ci était cou- verte de jeunes au nombre de 143, qui y adhéraient seulement par la ventouse postérieure. L'animal ne nage pas, mais a « une démarche géométrique. » Fr. Midler (9, 10,11) a pu observer celte Sangsue dans le lac de Tegel, près de Berlin. Elle est très rare et se tient soit sur les bran- chages tombés dans l'eau, soit dans les coquilles vides d'Anodonte. Elle semble se nourrir du sang des Poissons ou des Batraciens et n'attaque pas les Mollusques qu'on lui présente. En juin, elle pond et porte sous le ventre plus de loOœufs. Le même auteur démontre que cette espèce appartient réellement au genre Glossiphonia et eu donne la description suivante : « Corpus moUissimum, quale in Medusis, in junioribus angus- tius, in adultis latissimum, cinereo-viride, rarius pallide violaceum, atomis fuscis adspersum. In dorsomaculae flavescentes séries duas V. plures longitudinales constituentes; in ventre aperturae géni- tales macularum alhidarnm instar conspicuae. Margo leviter cre- [DESCRIPTION DE LA f.LOSSlPIlOMA ITSSEI.L.ITA 50 nains. Caput orbiciilare, animali quiescente, ut jain 0. F. Miieller notavit, a cauda vix distinguenduin. Oculi 8, in séries duas longi- tudinales dispositi, atri, areis albis cincti. Intestini appeudicuni numéro cum Clepsine mar(jinatii congruit, forma differt. Vcntrieuli enini appendicum paria sex priora itemque paris ultinii appendices secundariae simplices neque raniosae vel bifurcae. Proboscis lam exigua ut vix ({uartam tertiainvo capilis partem longitudineaequet. TesticuloruMi paria sex amoris tcuipore exlrinsecus couspicua. » Mofiuin-Tandon (12) se borne à donner un court résumé des travaux précédents; il n'a pas observé cette espèce et ne la signale pas en France. Dans la première édition de son ouvrage (1826), il la confond avec VUinulo osciUatoria de Saint-Amans (1825), c'est-à- dire avec la Glossiphonia manjiiiata. Diesing (13) n'ajoute rien de nouveau à la description de cette Sangsue; il indique comme variant de deux à six le nonibre des rangées longitudinales de taches jaunes qui se voient sur le dos ; il signale sa présence aux environs de Vienne. Eu Irlande, Thompson (14) retrouve également notre espèce, mais la décrit comme nouvelle sous le nom de Glossiphonia Eacliana : « le corps est ovale, la partie antérieure n'est pas élargie en une tète distincte, le dos est lisse. » La longueur atteint communément 19°=»™ (9 lignes). Les lobes gastriques sont subpiunés. au nombre de huit paires, non compris la paire de grands caecums. Sur le dos, quatre rangées de taches blanches. La Glossiphonie marquetée a encore été vue en Suède, à Gothem- bourg, par Malm (15), qui n'a pu en rencontrer que deux exem- plaires. Le premier était un jeune long de llmm^ large de l^^To au maximum; le second était un adulte long de plus de 00°^'», large de 4'""'5, dont la ventouse buccale était large de I^^^^Id, la ventouse anale large de 3°ira5, et portant sous le ventre plus de 200 petits, clairs, grisâtres, longs de 4°!"»^ fixés par la ventouse postérieure et possédant déjà des yeux bien développés. Malm attire pour la première fois l'attention sur certaines parti- cularités que nous allons préciser plus loin; sa description mérite d'être résumée ici : Le corps est de structure assez dense. Les anneaux du corps sont très distincts et sont au nombre de 60. De trois en trois anneaux, on voit sur le dos des petites papilles disposées en six rangées longi- tudinales; sur le ventre, on ne compte que quatre rangées. La ventouse buccale proémine sous forme d'une lèvre obtuse, environ une fois et demie plus longue que large; l'anale est tournée 60 R. BLANCHARD en bas, circulaire, un peu voûtée et épaissie. Les huit yeux sont noirs, d'éi^^ale taille et disposés par paires : les deux paires posté- rieures sont deux fois aussi distantes l'une de l'autre que les deux paires antérieures. Les orifices génitaux semblent être percés, le mâle entre les anneaux 20 et 21, la femelle entre les anneaux 23 et 24. L'animal est d'une teinte brun olivâtre, qui s'éclaircit un peu aux extrémités ; la face inférieure est également plus claire. Les papilles signalées plus haut sont d'un blanc jaunâtre sur le dos; elles se montrent de trois en trois anneaux ; le premier anneau qui leur fait suite présente sur son bord latéral une grande tache marginale do même couleur ; le second anneau n'a ni papilles ni taches mar- ginales. Les papilles de la face ventrale sont d'un brun olivâtre clair; on n'y observe aucune tache jaune. La ventouse postérieure porte sur son bord 12 taches arrondies, blanc jaunâtre. L'anus s'ouvre immédiatement en avant de cette ventouse, sur une très petite verrue. Le Rev. Houghton (16) a recueilli plusieurs exemplaires de cette môme espèce dans le Shropshire Union canal, au centre de l'Angleterre. Il a eu affaire à la variété vert olive foncé « avec environ cinq rangées longitudinales de taches légèrement jaunes; les taches des bords sont de beaucoup les plus grandes. » Le corps a près d'un pouce de long : cette espèce est la plus grande de la famille des Glossiphonides et celle qui ressemble le plus aux Hirudo (the largest and most leech-like of the family) ; c'est également la plus prolifique, puisqu'on peut compter jusqu'à 200 petits attachés à la mère. Houghton n'a pas vu la Gl. Eachuna: il la mentionne d'après la description donnée par W. Thompson : « la figure de Thompson, dit-il, a quekfue ressemblance avec G. tessellata, mais semble être une espèce distincte. » Weltner (17) a retrouvé la Glossiphonie marquetée dans le lac de Tegel, où Fr. Mûller l'avait déjà signalée. II rapporte également que, dans une ferme de Wanzenau, près Strasbourg, les Canards et les Oies avaient été presque détruits par cette Sangsue, que l'on trouvait fixée dans le gosier : comme les Palmipèdes mangent les CiIossi[)honies, on peut supposer que celles-ci, n'ayant pas été avalées assez vite, ont eu le temps d'adhérer à la mu(iueuse du pharynx. Sous l'influence de ces parasites, les Oiseaux maigrissaient et s'en allaient lentement à la mort. La Glossiphonie marquetée n'a pas été vue en Hongrie par Orley DKSCUIPTION DE LA GLOSSIPHOMA Tl-SSI-LLAT.l 61 (18), mais Apâlhy (19) l'a trouvée assez souvent dans le Danube, à Haraszti, près Budapest. Elle se reconnaît aussitôt à la grande mollesse de son corps et à la vivacité de ses mouvements; elle ne se tient pas sur les feuilles fraîches des Roseaux, mais bien sur les parties mortes de ces plantes. Sa couleur est vert noirâtre ou gris sombre, avec quatre rangées transversales de cellules noires étoilées sur chaque anneau. Les yeux de la première paire sont portés par un somile à deux anneaux; ceux des autres paires sont sur des somites complets, c'est-à-dire formés de trois anneaux. Dans un autre ouvrage, Apathy (20) décrit et ligure l'extrémité céphalique de cette même Hirudinée. Enfin, la même espèce a été rencontrée en Finlande par Spoof (21). Cet auteur transcrit d'abord la diagnose donnée par Diesing, puis y ajoute d'importants caractères, tirés de l'examen du tube digestif chez l'animal vivant : « Pars œsophagea tractus cibarii sacculis iv caecis, quorum medii bipartili ; diverticula ventralia vu bigeniculata, fundo bi-1. triparlila ; septimum fundo suo fundo ultimi saccorum rectalium attiugens, latere exteriore diverticulis iv minoribus, praeter fundum diverticuliformem praeditum ; sacci rectales iv, quorum ii aulerioies antrorsum, postici retrorsum vergentes. Long. 18-25, lat. 3-5. » 11 signale cette espèce eu diverses localités de la Finlande (Nâdendal, Reso, Màntsala) et dans le sud-est de la Carélie; un spécimen du Musée universitaire d'Helsingfors proviendrait même de Kola. Description. — La Glossiphonie marquetée existe également en France, où aucun auteur ne l'a encore signalée. Je la connais de deux localités : 1^ Le 4 août 1890, j'en ai recueilli deux exemplaires dans l'Erdre, sous les pierres de la rive, à une quinzaine de kilomètres en amont de Nantes. Je rentrais le lendemain à Paris et devais en repartir aussitôt pour un long voyage, en sorte que je n'ai pas eu le loisir d'étudier ces exemplaires à l'état vivant. Dans l'alcool, ils sont de forme ovoïde et d'une coloration fauve. Leur corps est aplati, fortement bombé; la ventouse postérieure est allongée, elliptique; son bord présente des taches pâles à peine marquées. L'un d'eux mesure 7'^°^ sur 4^»^ ; l'autre 3™™ sur l°i°i75. Les taches ne sont pas apparentes, même à la loupe, chez le plus petit; elles sont à peine visibles à la face ventrale du plus grand, mais sont très marquées et d'un blanc jauuàtre à sa face dorsale. Ces deux Sangsues ont donc 62 n. BLANCHARD la forme générale des Glossiphouies et, sauf leurs dimensions beau- coup plus petites, sont semblables aux individus observés par Braun, Brigbtwell et Thompson; une forme analogue, grande et pâle, a été rencontrée aussi en Finlande par Spoof. 2" M. J. de Guerne m'a demandé récemment de lui déterminer trois petites Sangsues qu'il avait recueillies en 1888 à Vanault-les- Dames (Marne), dans le plumage de Palmipèdes sauvages : l'une d'elles provenait d'un Canard sifïleur [Mareca Pénélope), l'autre d'une Sarcelle d'hiver (Quei'quedula crecca) ; la troisième sortait d'un lot de Canards, de Sarcelles et de Pilets (24). Ces trois Sangsues étaient des animaux à corps rétréci, subcylin- drique, longs de Q"'"\ présentant une largeur uniforme de 2""". La ventouse postérieure est arrondie et ornée, à sa face supérieure, d'une série marginale de grosses taches blanches chez un individu, orangées chez les deux autres. Le corps est d'une teinte vert foncé et marqué sur le dos de taches, blanches chez un individu, orangées chez les deux autres ; à la face ventrale, plus claire, des taches blanches se voient chez les trois exemplaires. Ceux-ci appar- tiennent sans aucun doute à la forme observée par Malm en Suède, puis retrouvée par Houghton en Angleterre et par Spoof en Finlande. A première vue, ces Vers sont donc bien distincts de ceux qui proviennent de l'Erdre; et pourtant un examen comparatif m'a convaincu que ces deux formes appartiennent à une seule et môme espèce : le nombre des anneaux et la disposition des taches, autre- ment dit la métamérisation, sont exactement semblables dans l'une et l'autre forme. Si cette seconde forme diffère spécifiquement de la précédente, ce que l'étude des caractères extérieurs ne permet pas de constater, on devra trouver des caractères distinctifs dans l'organisation interne, spécialement dans le nombre des caecums intestinaux; sur des animaux conservés dans l'alcool, une sem- blable étude ne saurait être faite. Dans l'état actuel de nos connais- sances, on doit donc conclure ([ue la Glosùphonia tesselbita est une espèce dimorphe, capable de revêtir deux aspects différents. Cette manière de voir est d'ailleurs provisoire, puiscju'on doit s'attendre à ce que l'étude anatomifiue, faite dans des conditions favorables, vienne démontrer que les deux formes signalées plus haut repré- sentent réellement deux espèces distinctes. La description suivante se rapporte à la seconde variété ; elle est faite d'après les i)etits exemplaires (|ui m'ont été communi(iués par M. de Guerne. Les taches orangées qui ornent la face dorsale sont disposées suivant six rangées lojigitudinales, qui s'étendent sur toute la Ion- DESCUII'TKIX DK LA (ilJ)SSirilONlA Ti:SSi:i.l.ÀlÀ <1."{ giieur du corps. Ou peut donc distiDjiucr, de chaque côté de la li^ne médiane, une rangée interue, une rangée intermédiaire et une rangée externe. Les taches de la rangée interne sont en série linéaire avec les yeux, ce qui nous autorise à les considérer comme homologues aux papilles segmentaires des Gnathobdellides et à leur attribuer également la signification de papilles sensorielles. D'autre part, la répartition de ces papilles à la surface du corps est identique à celle des trois dernières paires d'yeux, c'est-à-dire qu'elles se montrent de trois en trois anneaux, sur le premier anneau des dilïérents somites. Les papilles de la rangée intermédiaire se voient toujours sur les mêmes anneaux que les précédentes. L'anneau qui porte la dernière paire d'yeux les présente déjà, ce qui achève de démontrer la nature sensorielle des taches orangées. Cela étant, il est intéressant de constater que les papilles de la rangée externe n'occupent point le même anneau que celles des deux autres rangées, mais bien l'anneau suivant, c'est-à-dire le deuxième anneau de chaque somite. Les Gnathobdellides ne pré- sentent jamais rien de semblable : chez eux, les papilles segmen- taires sont portées exclusivement par le premier anneau du somite. Dans la région céphalique, les papilles externes- sont, disposées normalement. Il n'en est plus de même à la région postérieure : les quatre derniers anneaux portant les papilles post-oculaires présentent également les papilles externes; nous verrous plus loin l'explication de ce fait. Les papilles externes sont très grosses, de forme irrégulière et situées à l'extrémité même de l'anneau; souvent même elles en contournent le hord pour empiéter sur la face ventrale; si l'animal est très contracté, elles peuvent enfin se trouver entièrement reportées sous le ventre. Nous avons dit plus haut que l'un des trois individus étudiés par nous avait des taches blanches à la face dorsale : cela n'est vrai que pour les papilles internes et intermé- diaires; les papilles externes avaient la coloration orangée normale. Un autre exemplaire présentait une anomalie représentée sur la figure ci-contre et consistant en ce que la papille externe gauche du somite vin, au lieu d'être sur l'anneau 22, se trouvait reportée sur l'anneau 23. La face ventrale est parcourue suivant sa longueur par quatre rangées de papilles : deux rangées internes et deux rangées externes. Ces papilles se voient de trois en trois anneaux ; même quand toutes celles delà face dorsale ont une belle coloration orangée, elles n'ont 64 R, BLANCHARD jamais qu'une teinte blanche. Elles sont strictement localisées au premier anneau de chaque somite, eu sorte que le troisième et dernier anneau des somites est normalement dépourvu de papilles segmenta ires. Les yeux ont une forme sensiblement triangulaire ; ils sont disposés suivant deux rangées longitudinales, en série linéaire avec les papilles dorsales internes, et augmentent de taille d'avant en arrière. Ainsi que Malm l'avait déjà noté, l'écartement qui sépare les deux premières paires d'yeux est bien moindre (jue celui qui sépare la deuxième paire de la troisième et la troisième de la quatrième. L'examen des anneaux rend compte de cette par- ticularité : on constate que les yeux des deux premières paires ne sont séprirés que par un seul anneau, tandis que ceux des autres paires sont séparés par trois anneaux. En d'autres termes et en admettant la terminologie proi)osée par Whitman, qui con- sidère comme le premier anueau l'anneau oculifère antérieur, on observe que le premier somite n'a que deux anneaux, tandis que tous les somites suivants sont déjà complets et possèdent trois anneaux. Les yeux sont donc portés par les anneaux 1, 3, 6 et 9. Le premier somite est raccourci, par suite de la fusion de ses deux derniers anneaux en un seul : l'anneau 2 représente donc en réalité les anneaux 2 ei 3 fusionnés, l'anneau 3 est l'ancien anneau 4 et ainsi de suite. Les somites ii à xxii sont normaux, c'est-à-dire constitués chacun par trois anneaux. Les somites xxiii et suivants sont raccourcis au contraire : pour les somites xxiii, xxiv et xxv, formés chacun de deux anneaux, il semble que la fusion se soit opérée entre les anneaux 1 et 2, et non entre les anneaux 2 et 3, comme cela ressort de la présence de la tache orangée marginale sur le premier anneau du somite. Le somite xxvi et dernier n'a plus qu'un seul anneau, résultant de la fusion des trois anneaux primitifs. D'après cela, on peut établir la concordance suivante pour les sept anneaux (]ui constituent les somites XXIII à XXVI : Somite xxm ! anneau )) 66 = 67 + 68 67 = 69 Somite xxiv 68 = 70 + 71 69 = 72 Somite xxv , 70 = 73 f 74 71 = 75 Somite xxvi )> 72 = 76 f 77 + DKSClill'TlON DK LA CI.OSSirilOMi TliSSIil.l.MA (io La Cilossiplioiiii' inai(|iiel(''C coini)reuait donc priinilivenienl H) suiiiiles et 78 auneaiix, réduits à 72 par le raccourcisseiiient (lu'outsuhi le premier el les quatre derniers somites. Wliitinaii (22) a déiuoiitré que, chez les Hirudiuides, les somites foudanienlaux sont au uombre de 20, saus compter ceux ([ui se sont modiliés ^...)» Scliéma de l'organisation de la Glossiphonia tesseUata. A gauche, face dorsale; à droite, face ventrale. Les chifTres arabes indiquent les numéros d'ordre des anneaux ; les chilTres romains, les numéros d'ordi-e des somites. Les somites .\ à xvn (partie moyenne du corps), composés comme ceux qui les précèdent ou les suivent immédiatement, n'ont pas été représentés. 66 n. BLANCHARD seconclaireincnt pour constituer la ventouse postérieure. Il est très remarquable de retrouver exactement ce mùme nombre chez les (Ilossiphonies qui, à tous égards, difïèrent si profondément des Gnathobdcllides. (^hez Glossiphonla plana et (il. chclfidrae, espèces américaines qu'il a décrites récemment (23), Wbitman arrive également à un total de 26 somites, mais il compte dans ce nombre le segment préoculaire que nous avons laissé de coté, conformément à l'usage adopté par lui-même, pour les Gnathobdellides : d'après notre méthode de numération, le nombre des somites se réduirait donc à 25 chez ces deux espèces ; à la partie postérieure, le raccourcissement porte également sur les quatre derniers somites. Revenons à la Glossiphonie marquetée. La ventouse postérieure est circulaire et en grande partie recouverte par le corps ; elle est très confusément divisée en anneaux par des lignes concentriques interromi)ues, trop indistinctes pour qu'on puisse sûrement en constater le nombre; Son bord est orné, dans sa partie libre, de huit grosses taches orangées équidistantes, homologues aux papilles marginales. A la face ventrale, la ventouse s'avance jusque sous l'anneau 62 ou dernier anneau du somite xxi. La ventouse buccale est de forme sensiblement demi-circulaire. Sa lèvre postérieure est constituée par un anneau à la surface duquel on remarque une Une ligne transversale, indice d'une ancienne séparation : cet anneau résulte, en elïet, de la fusion des anneaux 9 et 10, demeurés distincts à la face supérieure. Les anneaux 11 et 12, également séparés à la face dorsale, se fusionnent au contraire sur la plus grande partie de la face ventrale : l'anneau unique qui en résulte porte les deux papilles internes, mais est dépourvu de papilles externes. La moitié antérieure de la lèvre postérieure, correspondant à l'anneau 9, porte également deux papilles internes non indiquées sur la figure. Les anneaux 11 et 12, que nous voyons se fusionner ainsi, appar- tiennent à deux somites dillérents. Jusqu'à présent, on ne connaît chez les Gnathobdellides aucun cas de fusion entre anneaux n'appartenant pas au même somite; cela, en revanche, semble être fré(iuent chez les Glossiphonies, puisque Whitman signale une fusion analogue chez Glossiphonla plana, entre les somites ii et m. La petitesse et l'état de contraction des individus examinés ne nous a pas permis de reconnaître la situation des pores néphri- (liaux. Nous croyons en revanche avoir reconnu les orilices sexuels, l'oriiice mâle sur le somite ix, entre les anneaux 24 et 2j, l'orifice i»i;scitiPTi(».\ i)K LA ci.ossirno.Mi ri:ssi:i.i.iri (»7 iVinellt' sur le soiiiitc x, cuire les aiiiieruix il et 28 ; loiilefois, ce poiDl mérite d'être vérilit'. Distribution GÉocRAiMiiQut:. — La dosai phonin tcuscllata vit dans une grande partie de l'Europe. — France : environs de Nantes (R. Blanchard); Vauault-les-Dauies, département de la Marne (J. de Guerue). — Alsace (Weltner). — Irlande (ïliompsou). — Angleterre (Fleming, BriglihvcU, Houghton). — Dauemaik : envi- rons de Copenhague (0. F. Millier). — Suède : dans le sud, environs de Gothembourg (Malm). — Finlande : environs d'Âho (Spoof); sud-est de la Carélie (J. Sahlberg, cité par Spoof); i)resqu"lle de Kola. — Prusse : Neu-iUippin (Braun) ; lac de Tegel, iirès Berlin (Fr. Millier, Weltner); dans la Sprée, près Berlin (Weltner) (I). — Auti'iche: environs de Vienne (Kollar, cité par Dicsing). — Iloiigiie : Ilaraszli, près Budapest (Apàlhy). Bien que rare partout, cette espèce a donc une aire de distribu- tion très considérable. On doit s'attendre à la rencontrer dans toutes les eaux stagnantes de l'Europe septentrionale, centrale et occiden- tale. Son transport par les Palmipèdes migrateurs, mis en évidence par l'observation de J. de Guerne, contribue puissamment à sa dissémination. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — 0. F. MûLLER, Vennium terrestriiim et flid-idlilinin. . . . historia. Havuiae et Lipsiae, pars 2=', p. 45, 1774. 2. — Bosc, Histoire naturelle des Vers. Paris, an X. Voir I, p. 247. 3. — ScHRANK, Fauna boiea. Ingolstadt, 1803. Voir III, p. 1(31. 4. — J. Fr. Ph.' Braun, Systetnatische Beschreibung einiijer Eijelarten. Berlin, in-S» de 74 p., 1805. Voir p. 5G et pi. VI, (ig. 6-10. 5. — J. Fleming, l'hilosophy of zooloi/i/. Edinburgh, 1822. Voir II, p. 604. 6. — AuDouiN, Clepsine. Dictionnaire classique d'hist. nal., I\', p. 208, 1823. — ID., Sangsue. Ibidem, XV, p. 109, 1829. 7. — De Blainville, Sangsues. Dictionn. des se. nat., XLVII, p. 261, 1827. — Id., Vers. Ibidem, LVII, p. 558 et 564, 1828.— Id., Essai (Vane monographie de la famille des Hirudinées. Paris, 1827. Voir p. ;)9. 8. — ï. Brightwell, 0/t Hirudo geometra Linn., and some otlier species of hritish freshwater l.eeches. Anuals aiul mag. of nal. Iiislory, IX, p. il, 1842. (I) D'aprt's une lettre on diilr du 14 février 1892, reçue par M. «le Guerne qui me l'a obligeamment conimuiii(iuêo. (J8 li. lU.AiNCIIAlil). - DKSCHIl'TIOX DE LA CI.OSSIPIIONIÀ TESSIÎLI.AT.i 9. — Fr. Mi'iLLKR, Ui'bcr lliiLulo tessulala niul margiaata (>. /'. Minier. Arcliiv fiir Naturg., p. 370, 1844. 10. — 1d., De Ilinidinibus circa Berolinum Inicuscjuè observatis. lûaiig. Diss., Berlin, 1844. Voir p. 21. 11. — Id., Uebe?' GesclilechtsUieile von Glepsiiie nnd Neplielis. Miiiler's Ardiiv fiir Anat., p. 138, 1846. 12. — A. Moquln-Tandon, Monographie de la famille des Hirudinéen. Paris, 2e éditiou, 1846. Voir p. 379. 13. — G. M. DiKsiNG, Systenia helminlhuiii. Vindobouae, 1850. Voir I, p. 447. — Id., Révision der Myzhelminthen, Abtheilang : BdelUdeen. Sitzungsber. Wieuer Akad. der Wiss., malh.-nat. Classé, XXXIII, p. 473, 1858. Voir p. 495. 14. — Wm Thompson, Jfie natural history of Ireland. Londoii, 1857. Voir IV, p. 425. 15. — A. W. Malm, Stenska Iglar. Kongi. Vetenskaps och Vitte- rhets Samhalles Ilaudlingar, VIII, p. 153, 1860. Voir p. 213. 16. — Rev. W. HouGHTON, Snail-Leeches, nith a inoiiof/raph of llie british species. The intelleclual Observer, VIII, p. 81, 1865. 17. — Weltner. Sitzungs-Ber. der Ces. uaturf. Freunde zu Berlin, p. 85, 1887. 18. — L. Ôrley, a magyaror.'izàgi piôczdk fanndja {Fauna Jlirndi- aearntn Ilungariae). Math, es termeszett. kozlemények, XXII, p. 63, 1886. Voir p. 100. 19. — St. Apâthy, SûssicasHer Hirudineen. Ein systetnaliselier Essay. Zoologische Jahrbiicher, Abtheilung fiir Systeniatik, Ilf, p. 725, 1888. Voir p. 769 et 789. 20. — St. Apàthy, .1 nalyseder dusseren Kôrperform der Hirudineen. Mittheil. a.d. zool. Station zn Neapei, VIII, p. 153. 1888. Voir p. 198 et pi. VIII, fig. 14. 21. — A. R. Spoof, Notes about some in Finland fourni species of non parasitical Worms. Abo, in-S" de 28 p., 1889. Voir p. 16. 22. — C. 0. Whitman, The external morphology of tlie Leech. Proceed. of the american Acad. of arts and sciences, XX, p. 76, 1884. — Id., Tlic Leeches of Japan. Quarterly journal ofmicr. science, (2), XXVI, p. 317, 1886. 23. — C. 0. Whitman, Description of Clepsinci plana. Journal of morphology, IV, p. 407, 1891. 24. — J. DE GuERNE, Sur la dissémination des llirudinees par les Palmipèdes. Comptes-rendus de la Soc. de Biologie, (9), IV, p. 92, 1892. 09 AOyJDIA nLAXCHARDT, NOUVEIXE ESPECE DE COCIIENILI.K OU DATTIER DU SAHARA, par Ad. TARGIONI TOZZETTI, Professeur à rinstitiit des Études supérieures, à Florence. Lobjel de cette étude est une Cochenille des feuilles de Paliuiei- ch\[\,iev(l*lioeni.i'", pattes des pre- mière.deuxième cl! roisième paires; .s, écusson mésolhoracique ; s' scu- lelle. NOUVELLE ESl'KCE DE COCHENILLE DC DATTIEH 1)C SAILVIIA T.'î à l'origine des i);iltes de la troisième jiaire. Elles sont eoiiijiosées (le 10 articles : les deux premiers sont petits et f^dobnlaire.s, le deuxième un peu plus gros ([ue le premier; le troisième, le qua- trième et le cinquième légèrement claviformes ; les suivants elli|»- li([ues, plus ou moins tronqués à l'exlrémité; le dernier coniciue, plus court. Tous sont couverts de poils rares, courts et rigides ; le dernier porte en outre un ou plusieurs poils assez longs à son extrémité. Yeux, au nombre de 4 : deux supérieurs (o), plus grands, sphé- roïdes, proéminents sur les côtés et en arrière des antennes, à cor- néoles hémisphériques simples, placés sur une large masse de pigment noir; deux inférieurs plus rapprochés, plus petits, quel- quefois peu distincts (o'). Thorax (lig. 4, b) presque tétragonal, un peu plus long que large, plus long que la tète, carré en avant, tronqué oitliquement d'avant en arrière et de haut en bas, aux dépens du segment tergal, du côté de l'abdomen. Profhorax, excepté sur les côtés, peu dis- tinct. Ecusson tergal du mésothorax (*•) ample, rhomboïdal, tronqué en arrière et, avant d'être tronqué, sillonné transversalement. Métathorax (?) triangulaire, scutiforme, très petit (.s'). Abdomen (c) elliptique, renflé, comprenant douze segments ster- naux et dix tergaux ; par le premier et deuxième segments, qui manquent inférieurement, réuni largement au thorax. Les troisième, quatrième et cinquième segments sont annulaires, transversaux, pres(iue égaux; les sixième et septième se rétrécissent graduelle- ment; les huitième et neuvième se rétrécissent plus rapidement; le dernier est globuleux, presque bilobé et terminé par l'armure génitale (c). Pattes ip, p", }i"') équidistantes dans le sens transversal; la i)aire antérieure est plus éloignée de la seconde paire que celle-ci ne l'est de la troisième. Leur longueur augmente de la première à la troisième paire; elles sont robustes et assez grosses. Les hanches globuleuses, les trochanters coniques, tronqués obliquement et s'unissantà la cuisse par leur côté plus court. La cuisse est elliptique, un peu comprimée, incurvée latéralement et obliquement tronquée à l'extrémité tibiale. Le tibia est un peu plus court que la cuisse, comprimé, sans échancrure sur son bord inférieur, un peu dilaté de la base à son extrémité tarsienne, qui est coupée transversa- lement; il présente quelques spinules sur le bord inférieur interne, près de celle-ci. Le tarse est coni(|iie, plus court que le tibia, réuni transversa- AD. TARGIONl T07./.KTTI leiiient à celui-ci; il est aigu au souiuiot, onguiculé, ('piueux sur toute la longueur de sou bord interne, et muni de deux poils à extrémité renllée, ou diijiluli, près de l'insertion de l'onglet. Armure génitale {c), fine, subulée, un peu plus longue ({ue l'abdomen lui-même, et composée d'une gaine tergale et d'un stylet sternal. Larves. — Les larves de la femelle et du mâle sont conformes jus- qu'à la première mue; déprimées, elliptiques, distinctement segmen- tées, avec deux yeux, deux antennes et six pieds (fig. 1, /; (ig. 5 et 7). Le segment antérieur ou céphali({ue mesure envii'on le sixième de la longueur totale du corps; il est arrondi antérieurement, convexe en dessus, à bord entier sensiblement saillant sur les antennes; la lou- che inférieurement, au milieu, entre les deux premières paires de pattes. Les deuxième et troisième segments (tboraciques) sont trans- versaux, convexes en dessus, arrondis sur les bords, plus longs (jue les suivants. Les seg- ments abdominaux sont transverses au milieu, inclinés de dehors en dedans et d'avant en arrière sur les cotés ; les derniers progressi- vement plus étroits et le dernier scutiforme, échancré bilobé, sur le bord libre, à lobes inciso-denticulés, avec deux écailles arrondies, situées chacune en dehors d'un denticule submédian et côtoyées en dedans par une longue soie. Antennes (a) insérées sous le bord frontal, très écartées l'une de l'autre, courtes, for- mées de trois articulations basâtes et d'un fouet terminal. Les deux premiers articles (lig. G) sont annulaires, plus gros; le troisième est |)lus long et mince. Le fouet (/') est mince, cylindri{|ue, obli(juement tronipié au sommet, annelé trans- versalement, composé d'environ deux ou trois articles peu distincts, avec (|uelques poils sétiformes, dont deux plus longs à l'extrémité. Yeux ((ig. 5, o) simi)les avec une seule cornéole hémisphériiiue, reposant par sa base sur une tache pigmentaire plus interne. Rostre (r) composé comme chez l'adulte; les soies maudibulo- maxillaires sont souvent enroulées (même chez la larve déjà éclose Fin- (i. — Antenne de l;i larve. — h , l)ase; /, nagelluni. Fij,'. .'). — Larve de mâle ou de femelle. — a, an- tenne ; /, labre ; o, ocel- les; p' p", p'", pattes des première, deuxième et troisième paires; pg , |)yf;idium ; r, rostre (bouclier); sb , soies niandibuio -maxillaires repliées en anse. NOUVELLE ESPECE HE COCHENILLE DT DATTIER I)L' SAIIAHA et tont à fait libre) sur les cotés, en deux laires (fig. 7, mm), ou plus courtes et réunies en un faisceau au milieu et repliées en anse en arrière, sous l'abdo- men (fig. 5, sh). Pattes assez grosses ; dans les deux antérieures, le tibia est articulé sur la cuisse et dirigé en avant ; dans les médianes et les postérieures, il se dirige en arrière. Hanche courte; trochanter annulaire, petit; cuisse elliptique; tibia légèrement en massue, avec quelques poils; tarse conique, court, onguiculé. riches écheveaux circu- Fis. "• — Larve incluse dnns l'œuf. — H) w, soies inaiidi- bulo-maxiilaires contour- nées en hélice sur les côtés du rostre, disposition que certaines larves conservent encore après être sorties de l'd'uf. Les autres lettres comme dans la figure pré- cédente. Vie de l'Insecte ; formation des boucliers La larve se trouve déjà formée dans l'enveloppe des œufs ren- fermés encore dans le corps de la mère (fig. 1, / ; fig. 7) ou sortie de l'œuf (fig. 5); par la suite, elle ne grandit pas d'une façon notable, si ce n'est en largeur. Cela n'empêche pas qu'on ne trouve quelques larves encore pourvues de leurs appendices et beaucoup plus grandes. En général, la larve passe bientôt à un deuxième état (premier état postlarvaire) avec métamorphose régressive et, comme c'est ordinairement le cas pour les Diaspines, elle perd ses antennes et ses pieds, devient obovée, scutiforme, apode, semblable à l'adulte ; cependant, le bord postérieur du pygidium porte quatre dents terminales seulement, avec quelques dents latérales et les écailles correspondantes. Dans cet état, la larve cesse bientôt de croître : par une nouvelle mue, dont la dépouille reste en dessous et en arrière de la première, au cas oii celle-ci persiste, la larve passe alors à un troisième état, qui diffère du précédent parce que la larve est capable dun plus grand accroissement. Son corps devient plus allongé, s'arroudit largement au bord antérieur et s'échancresur les bords latéraux : ces échancrures sont plus espa- cées et peu profondes en avant, plus étroites et plus rapprochées en arrière et portent des dentelures et des écailles, qui rappellent celles du pygidium chez l'Insecte parfait. Au dos, on ne distingue pas de divisions transversales; mais, sur la face sternale, on reconnaît celles de la segmentation ordinaire. Cependant le tégument (fig. l,.s-, se) s'épaissif, il durcit davan- 76 AD. TARGIOxM TOZZKÏTI tage à la face supérieure qu'à l'iuférieure, devient jaune, puis brun, enveloppant le corps de tous les côtés. Le corps, plus ou moins rétracté, se dépouille encore une fois : cette mue accomplie, la troisième enveloppe forme ce qui paraît être le bouclier, à l'une des extrémités duquel adhèrent quelquefois les dépouilles de l'état précédent (spl), très rarement la dépouille larvaire. Mais, d'après ce qui a été dit plus haut, la troisième dépouille est plus qu'un simple bouclier, c'est bien une véritable enveloppe folliculaire composée de deux feuillets, l'un tergal, l'autre ventral, réunis sur les bords. Le corps, subissant sa quatrième mue, se dépouille encore, et la nou- velle dépouille (fig.l, «/)) se détache et se ratatine en arrière du corps, tout en restant avec celui-ci renfermée dans la troisième enveloppe. Depuis ce moment, le corps acquiert peu à peu les formes et les conditions de l'adulte : il engendre les œufs et les larves et s'en débarrasse, sans abandonner encore le follicule, se rétractant toujours davantage sur lui-même. L'histoire du développement du mâle est peu différente jusqu'au moment de la troisième mue. Cependant, la larve s'allonge sen- siblement avant de quitter sa première dépouille; après quoi le corps devient à sou tour scutifonne, apode, conservant d'ailleurs les antennes. Une deuxième et une troisième mues se suivent, mais la croissance est moins considérable que pour la femelle ; la dépouille folliculaire resteplus petite, à paroi assez épaisse, quoique plus mince en arrière. Le corps reste encore, mais seulement en partie, renfermé dans cette enveloppe; il est assez allongé, apode, segmenté, avec le pygidium sinué et dentelé, et orné d'écaillés comme le corps de la femelle. En même temps se fait la sécrétion résineuse amorphe, qui forme, sur le mâle et autour du follicule allongé de la troisième mue, le fourreau dans lequel on le trouve finalement. C'est dans ces enveloppes qu'il subit les transformations qui le conduisent à l'état de nymphe, puis à l'état adulte. La nymphe (fig. 8 et 9) est allongée dès le début : les divisions de la tête, du thorax et de l'abdomen , sont peu distinctes ; les segments postérieursde l'abdomen, diminués graduellement; ils sont sinijjles et sans dentelures ou aitpendices. Un peu plus tard, la segmentation s'accentue, les yeux se montrent sur les côtés du segment cépha- lique, et tandis que la bouche disparait intérieurement sur la ligne médiane, les rudiments des antennes se montrent en avant; ceux des pieds sont d'abord en forme de tubercules, puis allongés et repliés sur eux-mêmes, les antérieurs dirigés en avant, ceux du milieu et les postérieurs en arrière; la gaine génitale, repliée sur la face sternale de l'abdomen, apparaît aussi. NOIVKLLI': KSPKCK DK COCIIKNI [,LK IJI' DATTIKK Dl" SAIIAIIA Fijî. 8. — Fourreau du mâle avec la nymphe incluse. — A, tête de la nyMiplie; B, thorax; C, ai)il()nu'n; et, céralothè- que : pi', pt". pt'", po- (lolli(((ues des première, deuxii'me et troisième p lires : r, rostre ; sp, deuxii me dépouille; «s, armature génitale. Il l;iul encore uuc mue pour qut' le mâle devienne libre, avec ses altribuls délinitifs. D'après ce qui précède, nous ne saurions donc suivre ni M. Sclimidt (1), ni M.Willaczil (2), pour discuter si les métamorphoses des Diaspiues ou des Coccides doivent être considérées comme des métamorphoses complètes ou incom- plètes. En réalité, si le mâle se modi- fie complètement et de fond en comble , depuis son état de larve, et si la femelle subit des chani;e- nients moins no- tables, il n'en est pas moins impos- sible de faire ren- trer ces modilîca- lionsdanslecadre classique, qui est trop absolu et se montre d'ailleurs insuffisant dans plusieurs autres occasions. Nous ne pouvons tenir compte des phases ou périodes de développement, qui ne soient caractérisées par aucun changement apparent à l'extérieur, c'est-à- dire par un renouvellement des enveloppes, ([ui s'opère jusqu'à quatre fois pour la femelle et i)our le mâle, sans compter celui de la maturité. Car la séparation de l'enveloppe nymphale, qui précède le développement détinitif du mâle, a son correspondant pour la femelle dans le rejet de l'enveloppe de la (juatrième mue, que celle- ci laisse tomber dans l'intérieur de sou follicule parcheminé, qui est la dépouille de la troisième mue. Nous avons changé le mot de pupe en celui de nijmiihe, i)Our dési- gner l'état du mâle qui vient après le rejet de la troisième enve- loppe, eu égard à la liberté des membres sous leurs thèques, sans Fig. '.*. — Nymphe du mâle plus avancée et sortie du follicule. — ptr. plérolhèquos rudimentaires. Les autres lettres com- me dans la figure 8. (1) Ose. ScHMiDT, Melamorphose und Analomie des mànnlichen Aspidiolus Nerii. Archiv (. Naturgesch., Ll, p. 169, pi. IV-X, 188u. (2) WiTLAcziL, Zur Morphologie und Ànatomie der Cocciden. Zeitschrifl f. wissensch. Zoolog.. XLllI. p. 149, pi. V, 1886. 78 AI). ÏAFUJIOM ÏOZZETTI attacher d'ailleurs une importance considérable à l'une ou à l'autre de ces expressions. Les idées de V. Lemoine (1) sur le nombre des phases du développement du mâle sont aussi celles que nous avons exposées ci-dessus; mais, à la vérité, nous ne comprenons pas ce qu'on veut dire en déclarant que les observations de V. Lemoine fout disparaître les caractères exceptionnels de l'évo- lution du mâle de VAspidiotiis, qui cadrent d'ailleurs avec l'évo- lution du mâle des Goccines, telle que nous l'avons depuis longtemps ex|)Osée eii détail. Comme on l'a vu, c'est au cours de ces changements de la femelle ou du mâle, qu'aj)paraît la sécrétion de la substance céréo-résineuse qui recouvre le corps et les enveloppes, en les faisant adbérer forte- ment à la feuille. Celte substance est l)lanche, amorjihc, insoluble dans l'eau froide ou bouillante, soluble dans l'alcool absolu bouil- lant, duquel, parrefroidissement, se séparent des llocons blanchâtres composés de fines granulations; plus soluble dans la potasse bouil- lante, dont elle se sé{)are aussi en partie par le refroidissement. Elle brûle sans se fondre et sans donner de flamme, exhalant une odeur de substance azotée, (lui provient peut-être du corps des Cochenilles et des enveloppes qu'il est impossible d'en séparer. A ces stades encore jeunes, les organes sécrétant cette matière ne peuvent pas être les filières, éparses ou réunies, qui se voient chez l'Insecte parfait, puisque celles-ci n'apparaissent que tardivement et en petit nombre chez la femelle, et même manquent complète- ment chez le mâle. Si les véritables organes de la sécrétion n'apparaissent pas encore, on peut du moins distinguer les voies d'élimination du produit sécrété, en examinant par transparence le feuillet chitineux tergal de la dépouille folliculaire de la femelle d'une part, et celle du mâle d'autre part. Toutes les deux, en elïet, présentent sur toute leur surface un pointillé très-fin; en section verticale, optique ou réelle, on voit également des stries très-minces qui les traversent d'un coté à l'autre. 11 est donc facile d'admettre que ce pointillé correspond à des orifices et que les stries représentent autant de caualicules poreux, par lesquels le produit sécrété est charrié au dehors. Cela explique comment la sécrétion commence à l'état larvaire et se con- tinue dans les divers états successifs, et même cliez le mâle, après la mue de la dépouille folliculaire, pour former ensuite le fourreau proprenient dit, (pii l'engaîne, tandis (jue le corps de la femelle, (1) Virlor Li.moim;, Sur iorrjdtiisulit)!! cl 1rs ii)('l>tiiii)ri)lni!«'!i Jr /Asiiidiottis du Laurier ro)>e. Coiii|iles rendus de l'Acad. des se., Clil, p. l:iUU \2.o:i. NOUVELLE ESPECE DE COCHENILLE DU DATTIER DU SAHARA /9 après la troisirinc mue, cesse cette fonction, et |>eut-ètre. par ses filières, donne naissance à un antre produit, qu'il ua pas été pos- sible de retrouver. MESURES ÉVALUÉES EN iMILLIÈMES DE MILLIMÈTRE (1 ;7. =0mmfj01) Longueur Largeur Larve de femelle au sortir de l'œuf 20,0 10,35 » au 2"' état 24,75 10,50 Larve de mâle au 2°" état 24,75 12,10 Troisième enveloppe contenant le corps de la femelle 80,50 51,75 Corps de la femelle encore jeune inclus dans la 3""' enveloppe . . 74,75 49,45. I) » vieille et racornie 41.55 42,55 Fourreau du niàle (■)3,25 51,75 Troisième enveloppe du mâle 40,55 51 ,75 Nymphe du mâle 57.;)0 2;],00 Clypeus de la femelle Il ,50 1 1 ,."iO Labiuni 3,45 4 ,(10 Épaisseur de la paroi de la troisième enveloppe de la femelle, sur les bords 3,15 Malk Corps, de l'extrémité de la tète à l'origine de l'armure génitale. 4(i,7.') Tète 7,10 7,10 Tliorax (face slernale) 1(>.5() 1G,50 Abdomen 20,35 19,25 Tubercule terminal de labdomcn 3,85 3,90 Armure génitale 1<),50 Antennes 24,7.5 Hanche Trochanler Tibia Tarse el cuisse et ongles i antérieure 2,75 0,05 4,40 2,75 moyenne 2,75 0,00 0,00 4,95 postérieure 3,85 9,35 8,25 3,50 DÉTERMINATION TAXONOMIQUE DE l'eSPÈCE. Tâchons maintenant de rapporter notre Cochenille à un genre connu de la tribu des Diaspines, à laquelle elle appartient évidement. Ecartant les genres à formes linéaires [Mytilaspis, Chionaspis), etc., on a les genres Diaspis et Aspidiotm, auxquels seuls elle pourrait appartenir, et entre ces deux, sans aucun doute, à cause de l'irrégularité du follicule du mâle, il faudra viser le second; d'autant plus que, dans celui-ci, se trouvent déjà indiciuées trois espèces propres aux Palmiers, savoir : Aspidiotus Clmniœropsis (sic) Signo- ret, /l. Lalaiiiœ Signoret, et .1. palmarum Bouché. Cependant, en établissant et réformant les caractères du genre 80 AI). TARGIONI T0Z7.KTTI Aspitliohis, Signorel, uolre éniineul et regretté collègue et ami, était d'avis d'y conipreudre les espèces (jui, comme VAspIdiotKs iXerii, pris pour type, auraient le bouclier plus ou moins arrondi, avec les dépouilles, en général au centre pour la femelle, un peu de côté ou à l'une des extrémités pour le mâle, taudis que la femelle, d'autre part, porterait dans sou pygidium quatre, plus rarement cinq groupes de litières rassemblées. Il aurait pu ajouter, selon le type choisi, que la femelle devrait avoir aussi deux palées termi- nales au pygidium, et que le mâle devrait être pourvu d'ailes. Mais ni Siguoret ni d'autres n'ont eu l'idée que les boucliers de la femelle ne se forment pas toujours par simple sécrétion autour de la dépouille larvaire, ou tout au plus autour d'une seconde dépouille, que nous avons appelée aussi tectrice, précisément dans les Aspidiolas du type de l'A. Nerii et dans les Diaspis, totalement ou en partie, au moyen d'une troisième dépouille dans les Parlatona. Ces faits s'accentuent encore plus dans les espèces du genre Aonidia, fondé par nous, en faveur de ÏAspidiotiis laurii Bouché {Aonidia purpurea nobis) ; à cette espèce, nous en avons plus tard rapporté une seconde, vivant sur les Aurantiacées, notre Aonidia Gennadii {Aspidiutus aurantii Maskell), qu'il vaut mieux désigner sous le nom d'.4. aurantii, le nom proposé par Maskell ayant la prioriété. Une troisième espèce, Aonidia ilicis, a été rapportée encore à ce môme genre, mais non sans quehiue incertitude. Les Diaspines mytiliformes, à leur tour, renferment des espèces ressemblant à ces dernières, puisque, chez les Mi/tilaspiseux-mèmes, on a une dépouille folliculaire qui s'étend sur une assez grande partie du corps; cette même dépouille est encore plus, étendue dans les espèces des genres Leucaspisei Chionaspis et celui-ci, selon nous, ne devrait pas être séparé du genre Mytilaspis. Tous ces genres, basés sur les particularités de la formation du bouclier, sont néanmoins caractérisés par les dilïéreuces de compo- sition et de forme de celui-ci et par la déformation du cor[)S de la femelle, qui y reste inclus. L'espèce qui fait l'objet de ce mémoire, séparée des autres Dias- pines orbiculaires, doit, sans hésitation, être assignée au genre Aonidia, bien ([ue, par une exception rare, unique même jusqu'au- jourd'hui, parmi les Cochenilles, son mâle reste aptère. La nymphe présente d'ailleurs des rudiments de ptérothètiues (lig. 9, ptr) et, dans un cas, nous avons trouvé des ptérothè(|ues allongées et éten- dues, comme si elles devaient contenir des ailes parfaites. Du reste, il n'est pas rare de rencontrer des genres d'Insectes dont les espèces sont ailées ou ajjtères, suivant le srxe, et nous croyons NOIIVKLLK KSI'IICK l)H (;( ICIIKNILLK DC DATTIKI; DU SAIIAIt.V 81 ainsi pouvoir rapporUM- notre esi)ùce, quoitiue sou inàie soit a|)tt're, au seiii'e Aonidia, dout le uiàle est ailé chez deux espèces (.1. pur- (nirea, A. Aurantii). Voyous maiuteuaut si cette espèce peut s'identilier avec ({uel- ([u'uae de celles déjà connues. A l'exclusion d'autres espèces plus éloignées, nous ne devons envisager ici que les trois espèces suivantes : 1° AspiDiOTUS Palmarum Bouché, Signoret, Ann. de la Soc. eut. de France, (4), IX, p. 131. « Boucliers blanchâtres avec le centre jaune roussàtre ; celui des femelles arrondi, celui des niàles allongé. La femelle est largement arrondie, présentant quatre plaques de filières agglomérées, une dizaine aux supérieures, sept à huit aux inférieures, et entre le bord et ces dernières, des lilières isolées en forme de tube comme A. Nerii. Le mâle est plus grand : les pattes intermédiaires et pos- térieures sont plus sinueuses et plus échancrées ; les antennes comme pour .1. Nerii. Dans les serres, et dans le midi où se trouvent des Palmiers {Cliamaerops) en pleine terre, on trouve assez communé- ment cette espèce, qui ressemble beaucoup à A. Nerii. » 2° A. Chamaeropsidis (Ciiamaeropsis) Signoret, op. cit., p. 118, pi. III, fig. 6, (3^ « Elle est complètemeut différente de .1. palmarum ; celle-ci pré- sentant des lamelles à l'extrémité de l'abdomen, tandis que la notre offre (les poils assez longs (?); de plus, le nombre des filières à chaque groupe est beaucoup moins considérable : il n'y en a que trois aux groupes supérieurs, et quatre à cinq aux inférieurs. Le bouclier est allongé, transparent, avec les dépouilles d'un jaune clair et placées sur le côté. La femelle est allongée, jaune, offrant peu d'oeufs; l'extrémité est terminée par deux lamelles principales, et de chaque côté trois à quatre plus petites; de chacune part un poil assez long. Nous ne connaissons pas le mâle de cette intéressante espèce. Elle vit sur le Chamaerops anstralis. » 3=^ A. Lataniae Signoret, op. cit., p. 124, pi. III, fig. 12 b. '( Le bouclier est un peu allongé, d'un jaune clair, translucide au centre, et d'un blanc sale à la circonférence ou du moins au pourtour des dépouilles des larves. Celles-ci sont assez grandes, eu ovale allongé. La larve jeune est ovalaire, avec les deux poils de l'extrémité assez longs. La femelle adulte est ovalaire arrondie eu avant, très allongée vers l'extrémité ; les lobes médians assez grands ; les latéraux à peine visibles; les plaques composées de trois ouver- tures pour les su[)érieures et de six à sept pour les inférieures. Les filières isolées, assez remarquables, sont rares et formées d'une tète 82 AD. TARGIONI TOZZKTTI termiuée par uu poil {'!) lou;; ; au pourtour, un poil ou deux. Mâle iuconiiu. L'espèce vit sur des feuilles du Palmier Latania, eu même temps qu'un Coccus. » Il est assez évident qu'aucune de ces descriptions ne peut s'adapter à notre espèce, même en admettant quelques omissions ou quelque erreur d'observation, comme c'est probablement le cas pour ces poils, qui continueraient les filières, et qui nous paraissent être simplement des filaments formés du produit de leur sécrétion. C'est ainsi que nous nous permettons d'introduire un nom de plus dans le catalogue des Diaspines des Palmiers, en en faisant hommage au savant Secrétaire général de la Société Zoologique de France, M. le professeur Raphaël Blanchard, auquel nous sommes redevable d'avoir connu cette forme de (-ochenille, assez singulière à dilïérenls points de vue. Genus AoNmiA. — Femina : corpus in [olliculo exuviali-crustaceo, totuin inclusum, in primis obovato-fdlipticuni , deindc rhomhuidali transversum., pygidio denticulato squanuUoso. AoNiDiA Blanchardi Targioui Tozzetti. Folliculum exuviale, pergamenaceum , oboMto-ellipticiuii , anlice inieijnim, postice margine pygidiali denticnlato-squamulosum. Fe- mina inclusa, in primis obocata lutescens, deinde rhombea dongata, demum transversa, brunnea, margine antico Uite rotnndato, laterali antice sinuato, postice crispato lobato, lobis denticulato-spinnlosis ; pygidiumelliptico-transx)ersmn, seu rhombeum, margine postico denti- culato, medio brevissime inciso; dentés minuti ; sinus angusti, squa- mulis tenuissimis, apice et latere lacero-fimbriatis fulti; submediani, in quoque latere pakis duobus amplioribus integrisrotundatis praediti. Fusi sparsi s ub marginales, tenues, aggregati 4, duo antici 7-S, postici, 50 ostiola gerentes. Rostrum ampluiii, setibus maxillo-man- dib a la rib u s lo ng il u dine persp icu is . Mas. — Folliculum subcretaceum elongatum album, exuvia perga- vienacea, apice praeditum ; corpus elongatum ; antennis duobus subclavatis 10-articulatis, longitudine thoracis paulo superantibus. Oculi 4, duo superni, duo inferni ; superni majores submarginales. Thorace subprismatico elongalo. Abdomen ellipticum lentricosum, stylo genitali, valcula infera canaliculala, styloquc suprro, praeditum. Pedes validiuscuii, tibia minime emarginata. Habitat in foliis Phornicis dactylijerae Sahareu^is. 83 VOVAiiE 1)K LA (;()KL1:TTK MI:L1Tà aux CA^AM1KS ET AU SKNKliAL, 1889-1890. PiVGXJRIENS, par Ed. CHEVREUX et E.-L. BOUVIER. (1>LANCIIKS II, III el IV). Les recherches zoologiques effectuées par la goélette Mclita ont embrassé le champ relativement vaste qui s'étend de Cadix à la zone sénégambienne, en passant par les Canaries et dans le voi- sinage des côtes du Sahara. En réalité, du moins pour ce qui con- cerne les Pagures, elles s'étendent surtout à la Sénégambie et se localisent absolument dans la région côtière et siibcôtière, c'est-à- dire dans l'espace compris entre le niveau inférieur des marées et la profondeur maximum de 100 mètres. Malgré sa proximité des ports européens, le champ d'études de la MeUta est resté jusqu'ici à peine exploré et l'on connaissait mieux, à coup sur, la faune marine de beaucoup d'Iles perdues dans l'immensité du Pacifique que celle du Sénégal et des cotes avoi- sinantes. En ce qui concerne les Crustacés décapodes, nous ne voyons en effet qu'un seul travail particulier à la région sénégam- bienne, c'est celui que Miers a publié en 1881, dans les Aimais of natural Ilistorif, sur une collection de Crustacés recueillie à l'ile de Gorée par le baron Hermann Maltzan ; quand on fouille les travaux d'exploration qui embrassent des espaces plus étendus, on ne trouve qu'un très petit nombre de renseignements sur la faune carcinologique sénégambienne et c'est encore dans Vllistuire nutii- relie des Crustacés de Milne-Edwards qu'on peut avoir quelques notions sur un certain nombre de ses représentants. On verra plus loin, par l'étude de la faune des Pagures, combien riches sont les matériaux qu'on pourniit recueillir dans une exploration métho- dique de cette région, même en se bornant aux recherches près du littoral. Les Paguriens de la Melita comprennent 18 espèces réparties dans 10 genres différents; parmi ces espèces 7 sont nouvelles et appar- tiennent toutes aux mers sénégambiennes, d'autres étaient peu connues ou n'avaient été signalées que dans des régions différentes. 84 VA). CHKVREUX ET E.-L. BOUVIER Dans le uonibre total, ou compte 15 espèces pour le Sénégal et 2 pour les Canaries; la dernière, le Pnguristes maculât us Y{i?,&o, a été trouvée sur la côte d'Espagne, où elle était déjà connue. La faune pagurienne du Sénégal, telle qu'elle a été décrite par Miers, comprenait seulement 7 espèces; si l'on ajoute à ce nombre le I*(>h-ochirus pustulatus, signalé antérieurement par M. Milne- Edwards, on arrive au total peu élevé de 8. Trois de ces espèces, Paijurus I mpcralur Mievs, Isochek-sl gracil's et Kupayurus e.icamtus Herbst ne se trouvent pas dans les récoltes de la Mclila, si bien (jne deux séries d'observations, en somme assez rapides, ont permis de portera 21 le nombre des formes paguriennes de la Sénégambie. Si l'on observe que la faune française (et nous pourrions même ajouter la faune européenne) ne comprend pas un plus grand nombre d'es- pèces, après des recberches minutieusement poursuivies depuis un demi-siècle, on acquiert immédiatement la conviction que la faune pagurienne de la Sénégambie deviendra certainement bien plus riche (jue la nôtre lorsqu'on aura consacré à son étude de nouvelles explorations (1). L'étude comparative des espèces de la Mclitu prête dès aujour- d'hui à des observations intéressantes sur la distribution des faunes. A l'exception du Pagurus striatus Latr., qui est une esjjèce cosmo- polite, la faune pagurienne de Sénégambie ne paraît pas renfermer aujourd'hui, d'une manière précise, des espèces delà cott; africaine oiientale. Etant données toutefois les grandes analogies ([ui existent entre le Diogencs pugihdor Houx, le D. brecirostris Stimpson et le D. acarus Heller, il pourrait bien se faire, comme le pensent plu- sieurs carcinologistes, que ces deux dernières espèces soient plus tard identifiées avec la première, auquel cas le D. pugilator se trouverait représenté sur les côtes orientales et occidentales de l'ancien continent. L'étude des variations du D. pi//y?7rt^or permettra probablement d'arriver à ce résultat et, dans tous les cas, aura été singulièrejnent facilitée par les nombreux et très variés spécimens de l'espèce qu'a recueillie la Mclita dans sa première campagne (2). Mais si la faune pagurienne du Sénégal ne paraît pas s'étendre au sud jusqu'au Cap de Bonne-Espérance, elle s'avance au contraire beaucoup plug loin vers le nord qu'on n'avait pu le croire jusquici. D'après les recherches de la MciUa, elle comprend dès aujourd'hui (1) Nous avons déjà entre les mains d'anlrcs matériaux recueillis par divers voyafîeurs.el nons pourrons avec eux prochainenunt étendre la liste des espèces (|ui est donnée plus loin. (2) Voir l'étude de ces variations dans les Mvmuires de la Société zoologique de France, IV, p. :W(; à Wl , l,s<.t|. PAOr RIENS DE LA Mi:UT\ 8'i trois espèces inédilerranécmies, dont deux p.'iivtMit, iiièine rriiiontor dans rAtlauti(iiie jus(iii'à diverses latitudes septentrionales. L'espèce (|ui s'avance le plus loin vers le nord, est lo Diixji'uf's piif/ilator, que Miers avait déjà signalé au Sénégal et qu'on retrouve jusque sur les côtes méridionales de l'Angleterre; vient ensuite le Patjurus xlriatns que Brito (lapello a signalé au Portugal ; ([uantà la troisième esi)èce, VFAipaf/iirm scnlplimanus Lucas, ou la croyait tout à fait propre à la Méditerranée et voici que les dragages de la Mclita nous la font connaître, par 15 mètres de profondeur, dans la l):iie de Gorée. D'ailleurs, siau lieu de nous restreindreà la faunesénégambienne, nous embrassons l'ensemble des formes recueillies par la Mclita, nous arrivons à trouver aux Canaries des espèces considérées jus(|u'ici comme exclusivement européennes ; c'est le cas notam- ment du Calclniis ornatus Roux, qu'on n'avait pas encore trouvé en dehors de la Méditerranée, et c'est le cas aussi de VEupagurus cuanensis, qui remonte dans le Nord jusqu'aux îles Shetland et qui habite aussi la mer Méditerranée, où on l'avait décrit à tort sous le nom d'Eupagurus Lucasi. Un certain nombre d'espèces recueillies par la MeUla étaient fort rares ou peu connues : le Pagiinis granulimanua avait été signalé par Miers, le Petrochinis pustulatus par H. Milne-Edwards, la Glnucothoc carinata par Ilenderson, le Spiropagurus elcgims par Miers et Henderson, le Calcinus ornatus par Roux, H. Milne-Edwards et par Grube. L'étude de ces espèces rares nous a permis, non-seulement de compléter les descriptions antérieures qu'on en avait données, mais aussi de déterminer le genre, parfois mal fixé, de certaines d'entre elles ; c'est ainsi que le Pagurns granuUitus a dû être rangé parmi les Pctrochinifi et constitue la seconde espèce de ce genre peu étendu mais néanmoins fort naturel; c'est ainsi encore que le Pagurns ornatns, que l'on considérait comme un Clihanarius, a dû être rangé au contraire dans le genre Calcinus. Les Calciuus sont, comme les Clibauarius, des Paguriens de la faune tropicale; la présence jus- qu'alors inconnue d'un vrai Calcinus dans la Méditerranée concorde merveilleusement, avec les observations qui précèdent, pour donner à cette mer un caractère subtropical parfaitement accusé. Disons enfin, pour terminer cette entrée en matière, que les cinq spécimens de Claucothoe carinata capturés pendant la campagne, et ceux de Glaucnthoc Peroni recueillis par le Talisman, ont été mis en œuvre par l'un de nous pour déterminer la morphologie précise, l'or^ianisation géuéi-ale et la vraie nature des Glaucotlioés. Si cette 86 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER étude a mis fin, comme on peut l'espérer, aux discussions qu'avaient entraînées la connaissance incomplète de ces organismes, et si elle a montré d'une manière bien évidente leurs caractères essentiellement larvaires, la Melita peut revendiquer un rôle dans ces recherches et mettre à son acquit une partie au moins des résultats obtenus. Voici la liste des espèces (jui ont été recueillies pendant la cam- pagne : 1 Pm/uristes inacubitus Fabr. 2 Spirop(i du carpe de la patte antérieure droite . 4 )) de la main 5 N» 108, 15 mars 1890, baie de Dakar, dragage près de la pointe Belair, sable vaseux, 8 mètres. Un individu mâle scniblable aux précédents. Affinités. — L'.4. pusillus Henderson, dragué aux (Canaries par le Challenger, n'est pas sans analogie avec notre espèce; mais il a les pattes antérieures subégales en longueur, les écailles ophthal- miques étroites et acuminées, l'acicule plus long que les pédoncules oculaires et la partie médiane du front plus saillante que les dents latérales ; ces dernières ne sont pas acuminées. Genre EUPAGURUS Brandi. EUPAGURUS TRIANGULARIS, UOV. Sp. Planclic II, figures 9-l."i. Nous donnons le nom ô'E. triangularis à un pagurien dont la face externe des pinces, presque lisse et à peine voûtée, a sensi- 94 ED. CHKVHEIX ET E.-L. BOfVIEIl bleinent l;i forme d'au triauyie tlout la hase droite serait formée par l'articulation carpienne, l'un des longs côtés par le bord supérieur presque droit, et l'autre par le bord inférieur faiblement mais régulièrement arqué. La carapace est divisée en deux parties d'inégale longueur par la suture cervicale : la moitié postérieure, la plus longue, est peu profondément éohancrée en arrière ; elle est pileuse sur les lianes, mais très peu sur le dos ; sa région cardiaque est très étroite, et les deux sillons longitudinaux des aires branchiales sont fortement marqués. La moitié antérieure est tronquéeen arrière par une portion rectiligne de la suture cervicale, sa région gastrique est assez bien limitée sur les côtés. Le front est presque droit dans toute sa largeur; la saillie médiane frontale, presque obtuse et très peu marquée, s'avance presque au même niveau que les dents latérales qui sont subaiguës et réduites; en dehors de ces dents latérales, les bords du fi'ont sont très faiblement obliques. Les pédoncules oculaires, un peu inlléchis en dehors, ne sont pas sensiblement dilatés à lextrémité ; ils dépassent légèrementle milieu du dernier article des pédoncules antennaires et atteignent à peu près le milieu de l'article terminal (les pédoncules antennulaires. L'anneau ophthalmique est découvert, ses écailles sont courtes, assez larges, avec le lobe saillant peu prononcé, brièvement pileux sur les bords et aciculéen avant. — Le dernier article des |)édoncules antennulaires est d'un tiers plus long ([ue le précédent ; le fouet inférieur dépasse un peu le milieu du supérieur, il coin])te niuif ou dix articles et se fait remarquer par le long faisceau de soies qui orne son bord interne. — Le premier article du pédoncule des antennes est peu visible; le suivant a un prolongement externe médiocre et une très faible spinule à l'angle antéro-interae ; l'acicule, qui est pileux sur les bords, atteint presque l'extrémité de l'œil; le troisième article est iuerme. Le fouet atteint l'extrémité des pinces; ses articles sont courts et ornés sur le bord antérieur de très courtes soies. Les pattes antérieures sont inégales, la droite étant plus forte et un peu plus longue que la gauche. La face externe de la pince droite, dont nous avons décrit plus haut la forme, est régulièrement mais faiblement arquée d'avant en arrière ; sa largeur égale sen- sibleujcnt la longueur de la région palmaire ou des doigts. Elle est lisse, mais ornét; de très nombreuses petites dépressions poncti- formes dans chacune desijuelles s'insère un petit nombre de poils très courts; les deux bords sont occupés par une rangée de faibles denticuhjs qui disparaissent pres(iue totalement sur le bord supé- rieur du doigt mobile. La face interne est également lisse, mais PAGURIENS DE LA MEl.ITA 0;j elle pn-sciile des faisceaux de longs poils (|iii (Itîvieiiiiciil plii> Moiiihrcux au voisiuaj;e tles i)ords. Les doij^ts sont arnirs sur le bord interne de i)lusieuis (lenticules dont deux sout plus saillants r|ue les autres ; ils sont un peu croisés au niveau de leurs extn> niités ([ui sont faiblement mais nettement cornées. Le carpe est un peu plus long que la portion palmaire du propode ; il se rétrécit graduellement d'arrière en avant ; sa face externe est plane, armée d'une rangée de faibles denticules sur le bord supérieui", et ornée de nombreuses ligues sinueuses, à peine' saillantes, qui sont ornées de courts poils et qui deviennent plus allongées à mesure qu'on se rapproche de la face inférieure aplatie de cet article. La face supérieure, également aplatie, a des saillies courtes et isolées. Le méropodite a sensiblement la môme longueur que le carpe, et il est très comprimé latéralement ; il est complètement inerme, mais ou trouve cependant une épine sur la partie externe de son bord extérieur. — La patte gauche présente les mêmes caractères (|ue la droite, mais sa main est beaucoup plus étroite (elle atteint à peine la largeur du carpe) et se termine par des doigts beaucoup plus longs que la portion palmaire. Le bord interne du doigt fixe estlinement crénelé, celui du doigt mobile porte au contraire une rangée de soies courtes et rapprochées. Les pattes ambulatoires dépassent la grande pince des deux tiers delà longueur de l'article terminal ; elles sont ornées en dessus de soies courtes et raides, et armées d'une épine à l'extrémité antérieure du bord supérieur du carpe. Les doigts sont très com- primés latéralement, plus longs que le propode et se terminent par une griffe acérée. Les spinules cornés sont peu nombreuses et font défaut sur le bord inférieur. Les doigts des pattes de la première paire sont moins hauts que ceux de la deuxième. Les pattes thoraciques de la quatrième paire ont une râpe formée d'une seule rangée d'écaillés; la râpe des pattes thoraciques sui- vantes est assez large et dépasse en arrière le milieu du propode. Les pattes abdominales de la femelle ne présentent rien de parti- culier. Le telson a deux échancrures latérales et une faible échau- crure terminale ({ui détermine deux lobes asymétriques armés de 4 ou 5 épines sur les bords. l^es appendices buccaux présentent les caractères génériques ordinaires. Les sterna sont médiocrement développés en largeui- ; celui des pattes-màchoires externes est complètement inerme ; il en est de même de celui qui sépare les pattes ambulatoires pos- térieures. Les branchies sont formées de lamelles simples et assez 96 ED. CHEVREIX ET E.L. BOIIVIEH Habitat, variations. — N° 108, lo mars 1890, Anse de Dakar, sable fin, grande drajçue, prof, 8 mètres. Deux spécimens, un mâle et une femelle, parfaitement adultes, sans coquille. Dimension du spécimen femelle qui nous a servi de type : Longueur du céphalothorax 7'"™ — de la région gastrique (jusqu'au hout du rostre) 3 4 Largeur du front 3 3 Longueur des pédoncules oculaires 2 8 Longueur de la grande patte antérieure. ... 14 9 — du carpe 3 7 — (le la pince Go — des doigts ........ 35 Largeur maximum du carpe 2 8 — de la pince 3 1 Longueur de la petite patte antérieure . . . 14 — du carpe 3 7 — de la pince 5 — des doigts 3 3 Largeur maximum du carpe 2 2 — de la pince 2 2 Longueur de la première patte ambulatoire droite. 19 Le spécimen mâle a tous les caractères et à peu près les dimen- sions du précédent. 11 est dépourvu de fausses pattes sur le deuxièuie anneau abdominal. La couleur des deux spécimens est la suivante : pattes anté- rieures et moitié antérieure du céphalothorax orangé, avec de faibles aires blanches irrégulières sur la face externe des pinces et une légère saillie rouge près de l'articulation avec le doigt mobile. Pattes ambulatoires d'une couleur plus pâle, avec de grandes aires blanches. Fouet antennaire alternativement incolore et coloré en violet. Affinités. — Grâce à ses pinces tiiangulaires, l'espèce (jui nous occupe a une certaine allure de Payarisles, mais il n'y a là qu'une simple ressemblance et tous les caractères sont ceux des Eupagurus. Au point de vue des appendices, et notamment des pattes anté- rieures, il y a quelques analogies entre notre espèce et VKnpagurus hirsutiusculus Dana ; mais l'espèce de Dana a le rostre très saillant, les pédoncules oculaires courts et les pattes couvertes de poils assez longs. PACJUIUENS DE LA MELITA H7 EUPAGLRLS CL'ANICNSIS TllOmpSOD. Planche II, figures \i\-\~. ['(n/urus fiiane)i.sis W. 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La carapace est très sensiblement élargie au niveau des régions branchiales, et largement mais assez peu profondément échanerée eu arrière. La suture cervicale est fortement indiquée ; rectiliguc et transversale dans sa partie médiane, elle est très obli(|ue sur les PACiUKIENS DE LA MELITA 99 cotés et forme la limite postérieure ainsi ([u'une j,M'ande partie de la limite latérale de la ré^^ion gastrique. Plus en avant, cette région se sépare de chaque cùté des aires hépatiques par une ligne dépri- mée très nette, (jui oblique en dedans vers le front et présente sur sou parcours des faisceaux de poils jaunâtres. Des faisceaux pilifères semblables se rencontrent aussi sur les aires hépatiques, et en plus grand nombre sur les régions branchiales; l'aire cardia(iue est plus courte que la région gastrique mesurée à partir du bord frontal, mais elle est sensiblement lisse et nue comme cette dernière; elle est fort étroite en avant et se, dilate progressivement en arrière. Le bord frontal, dans sa partie comprise entre les pédoncules oculaires, est faiblement convexe en avant et moins saillant que les dents latérales, qui sont triangulaires et reliées aux flancs par un bord oblique et faiblement arqué. L'anneau ophthalmique est à découvert; ses deux écailles sont assez éloignées l'une de l'autre, bien développées dans leur moitié basilaire, mais beaucoup moins dans leur partie terminale (jui est ovalaire, terminée par un aiguillon et ornée d'assez longs poils sur le bord interne. Les pédoncules oculaires atteignent l'extrémité des pédoncules antennaires et antennulaires, ils sont un peu dilatés à l'extrémité, rétrécis au milieu et légèrement infléchis vers l'exté- rieur; la cornée a une faible échancrure à sa partie supérieure. — Le dernier article des pédoncules antennulaires est plus long que le précédent et un peu plus court que le fouet supérieur. Le 1er article des pédoncules antennaires est visible supérieurement; le 2'- a un prolongement externe allongé et denticulé sur sou bord supérieur, le 3^ et les deux suivants sont inermes. L'aciculo est recourbé en dehors; il atteint le milieu du dernier article pédon- culaire et présente sur son bord interne une bordure de poils serrés et assez longs qui se prolonge sur le bord interne du 2^ article. Le fouet est grêle et atteint ou dépasse à peine l'extrémité des pinces étendues ; il est formé de courts articles qui portent çà et là des poils allongés. Les pattes antérieures sont très inégales, couvertes de tubercules aigus et de longs poils sur les articles pénultième et antépénul- tième : la droite est i)lus longue et beaucoup plus forte que la gauche ; son méropodite a très sensiblement la longueur des yeux ; il présente une rangée transversale de poils en dessus vers le bord antérieur, 4 ou 5 denticules en avant sur le bord externe de la face inférieure, et un groupe de 3 ou 4 denticules un peu plus en dedans sur la même face. Le carpe a une longueur sensiblement 100 KD. CIIKVRKCX ET E.-L. BOUVIER égale, mais sa largeur, quoique assez graude eu avant, est un peu plus faible que sa longueur ; il est armé sur le bord supérieur d'une rangée de G à 8 denlicules plus acuminés et plus forts ; les autres denticules delà face externe sont beaucoup plus réduits et moins saillints; comme les premiers, ils porlenten avant ou sur les côtés des poils jaunes assez longs groupés en rangées ou en toulïes. Trois ou (juatre denticules assez semblables à ceux du bord supérieur se trouvent à l'angle formé par ce bord et l'articulation propodale, enOn on aperçoit des faisceaux de poils jaunes, semblables aux précédents, sur les autres parties de la surface, mais les tubercules font défaut. La main a le bord supérieur presque droit et le bord inférieur arqué et convexe; sa base externe est renflée vers la base mais beaucoup moins en avant et se déprime même au niveau du doigt immobile; il y a une rangée de tubercules aigus un peu plus forts sur le bord inférieur de la main, une sur le bord supérieur et une longitudinale sur le milieu de la portion palmaire ; une rangée annexe assez forte se trouve un peu en dedans du bord su|)érieur et forme une ligne saillante sur le doigt mobile ; les autres tuber- cules sont moins régulièrement sériés, plus faibles, mais présentent connue les précédents, dans leur voisinage, des toulïes de poils longs et ramifiés en massue qui retiennent ordinairement les grains de sable et la vase du fond où vil l'animal. Les doigts sont plus courts que la portion palmaire, et armés en dedans de tubercules calcaires arrondis et inégaux : ils sont dépourvus d'ongles cornés. Le doigt immobile est plus large que l'autre et il présente comme lui, au voisinage des dents calcaires, une rangée de toutïes de poils. La face interne de la main présente des toulT(;s de poils près des bords; mais elle est lisse et nue dans sa partie médiane. — Le méropodite de la patte antérieure gaucbe présente très sensiblement la même armature que celui de la patte droite, mais le carpe est très différent; sensiblement triangulaire, il est occupé vers le milieu de la face externe par une série de 4 ou 5 denticules puis- sants et aigus qui divisent cette face en deux aires qui se coupent à angle presque droit; le bord supérieur est occupé par une rangée de touffes de poils jaunes, mais ces poils se rencontrent aussi, en plus ou moins grand nombre, sur la face interne et sur la partie tournée en dehors de la face externe. La face externe de la main est elle-même divisée eu deux aires par une carène longitudinale, armée de denticules plus petits que les précédents et surtout moins aigus; des tubercules réduits et obtus se rencontrent en outre sur le bord inférieur et sur la partie de la surface externe comprise entre ce boni cl la carène; les tubercules sont moins nombreux PAOURIENS DE LA MEFJT.X 101 sur l'nutre partie de la surface, (iiii est d'ailleurs beaucoup moins étendue. Les doii^ts sont beaucoup plus lonjçs que la portion pal- maire ; ils se terminent par des ongles cornés et sont armés en dedans de fins denticules de même nature ; les poils sont distribués comme sur la main droite. Les pattes ambulatoires ne dépassent pas sensiblement les pinces ; elles sont ornées de faisceaux serves et nombreux de poils jaunes; le doigt est un peu plus long que le propode, il est armé d'une griiïe cornée et présente au bord inférieur une rangée de spi- nules cornées qu'on aperçoit dirticilement entre les poils (|ui ornent ce bord. Le carpe et le propode de la paire antérieure sont armés au bord supérieur d'une rangée d'épines qu'on aperçoit en écartant les poils; ces épines disparaissent dans la paire posté- rieure, à l'exception de celle qui occupe l'extrémité antérieure du carpe, et quelquefois d'une ou deux autres. Dans les pattes ambu- latoires de la l'^î paire, on trouve aussi deux ou trois spinules au bord inférieur du méropodite. Les pattes de la ¥ paire ont une râpe assez étroite, mais bien développée ; elles sont munies de poils longs et serrés sur leur bord supérieur. Les pattes de la paire suivante sont moins pileuses, mais la râpe de leur propode est relativement beaucoup plus étendue. Les fausses pattes abdominales sont au nombre de quatre dans les deux sexes, sans compter celles du pénultième segment. Celles des mâles sont très inégalement biramées, comme la 4'= de la femelle; mais les 3 pattes antérieures de la femelle ont deux rameaux bien développés, le postérieur servant seul à soutenir les œufs. Le fie segment est divisé en deux parties inégales par un sillon trans- versal, mais il ne présente pas de dépression longitudinale; ses appendices sont très asymétriques. Le dernier anneau est allongé et présente en arrière deux petites écbancrures latérales qui déter- minent, avec l'écbancrure terminale peu profonde, deux lobes un peu inégaux et armés de denticules fins et serrés. Les appendices buccaux et les branchies ne présentent rien de particulier; le plastron sternal est peu élargi, mais le sternum ((ui correspond aux pattes de la 4« paire se prolonge en une saillie assez longue qui présente quelques épines à l'extrémité. La coloration générale des pattes est rouge brunâtre, sur les trois articles terminaux et mêlée à des aires blanchâtres sur les autres. Leblanc i)ré(loniint> sur le rouge dans le thorax, il existe sur les 102 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER pédoncules oculaires et forme, sur les fouets anteunaires de courts anneaux blancs qui alternent avec de longs anneaux rougeàtres. Habitat. — N" 42,6 Janvier 1890, Port de laLuz (Grande Canariei. Deux spécimens femelles, dans une nasse mouillée près du bord, à 13 mètres de profondeur, sur fond sableux. L'une des femelles porte des œufs, l'autre est infestée par des Peltogaster. La femelle ovifère, qui nous a servi de type, a pour dimensions : Longueur du céphalothorax lOmm )) de la région gastri(]ue (jusqu'au bord froutal) (J Largeur du fiout 4 9 Longueur des pédoncules oculaires 4 3 )) de la grande patte aiitennaire droite . . 19 5 » de la première patte ambulatoire droite . . 21 o » de la grande pince 7 5 Largeur maximum de la grande pince o Les spécimens recueillis par M. de Guerne à Concarneau diffèrent peu du type que nous avons décrit ; ils ont les pattes ambulatoires plus grêles et plus comprimées latéralement et sont dépourvus de spiuules cornées aux doigts ambulatoires ; la couleur est devenue uniformément roussàtre dans l'alcool de bois qui a servi à conserver les spécimens. Il n'en est pas de même des très nombreux exemplaires que nous avons recueillis à Saint-Vaast, de 15 à 25 mètres de profondeur. Les uns sont secs et ont parfaitement conservé leur coloration naturelle; rouge brunâtre très foncé, rouge violet vif, rouge violacé pâle; du reste, ces teintes sont peu altérées dans l'alcool ordinaire faible. Toujours les fouets antennaires sont annelés de blanc et de rouge, mais l'espèce peut présenter les variations suivantes : 1° Saillie plus ou moins forte des tubercules qui forment des séries accessoires sur la main droite; 2» Apparition de faibles spinules cornés sur le bord inférieur des doigts des pattes ambu- latoires ; 3» Pédoncules oculaires plus ou moins infléchis en dehors, mais d'autant plus infléchis (jue l'animal est plus grand; 4'^ Tuber- cules épineux jjIus développés, plus aigus, plus nombreux et par coiisé(iueut moins distinctement sériés dans les grands spécimens ; ces modilications sont suitout frappantes sur le carpe et le propode des pattes ambulatoires, ainsi que sur le inéropodite des p;iltes antérieures ; 5" Extension variable des aires colorées sur le thorax; 6" Poils sont moins nombreux et moins agglutinants dans les espèces méridionales (jue dans celles du Nord. Ajoutons PAGU RIENS DE LA MELITA 103 (jne, dans rei't;iins spécimens jeunes, on voit parfois sur la face externe du carpe des pattes antérieures une lif^ne de tubercules épineux plus forte. A mesure que la taille augmente, les doigts des pattes ambulatoires deviennent relativement plus longs et plus grêles. L'abdomen de plusieurs individus est recouvert par plu- sieurs Peltogasters d'un beau rouge. Affinités. — Si l'on compare la description précédente à celle que C. Ilellera donnée de V Eupmjurus Lucasi (= Par/urus spinimanus Lucas), on constate une identité absolue dans tous les caractères. A noire avis, les deux espèces n'en fout ([u'une seule, à hujuelle on devra conserver le nom d'E. cuancnsis, ce nom spécili(}ue étant antérieur à ceux de si)i)iimanus et de Lucasi. Distribution géographique et bathymétrique. — Jusqu'à ce jour, VKupagurus cuanensis était considéré comme une espèce plutôt septentrionale et dans tous les cas absolument étrangère à la Méditerranée. On l'avait signalé depuis les îles Shetland (Norman) et les environs de Bergen (Sars) jusqu'au fond du golfe de Gascogne (de Folin) et notamment au Cap Breton, dans le département des Landes (P. Fischer). On l'avait trouvée en outre à Gullmaren (Loven), à Vaderoarne (Goes), à Risor (Sars) sur les côtes de Norvège, dans toutes les mers qui baignent les îles Britanniques, à St-Vaast-la-Hougue et à Cherbourg (Bouvier), à Jersey (Delage), à Concarneau (Barrois, Bounier), à Noirmoutiers (P. Fischer), etc. L'EupiKjnrus Luca.n, au contraire, était considéré comme une espèce surtout méditerranéenne, habitant aussi bien les côtes européennes de la Méditerranée (Heller, Stalio, Clément, Gourret) que celles de l'Algérie (Lucas); B. Osorio seul l'avait signalé dans l'Atlantique, sur les côtes du Portugal. Or, nous retrouvons, l'A', cuanensis sous une latitude beaucoup plus méridionale, à la Grande-Canarie (Melita). La lacune comprise entre le golfe de Gascogne et ces latitudes est comblée par VE. Lucasi qui est en réalité un vrai représentant de l'espèce qui nous occupe. En fait, VE. cuanensis a une distribution géographique qui rap- pelle jusqu'à un certain point celle du Diogenes pugilator, il s'étend un peu moins loin vers le sud toutefois, mais un peu plus vers le nord; on l'a trouvé jusqu'ici depuis la Grande Canarie jusqu'aux îles Shetlands et, comme le Diogenes pugilator, il traverse le détroit de Gibraltar et pénètre dans la Méditerranée. Ce n'est jamais une espèce côtière, croyons-nous (1); elle se trouve (1) Liin de nous l'a pourtant trouvée à marée basse dans les parcs à Huîtres situés entre Saint-Vaast et le Laboratoire de Tatihou. 104 ED. CHEVREUX ET K.L. BOUVIER par des fonds de 40 à 30 mètres, mais peut descendre beaucoup plus bas; un spécimen a été recueilli par M. G. Roche dans le golfe de Gascogne par 92 mètres de profondeur. EUPAGURUS SCULPTIMANUS LuCaS. Plaiifhc II, liirurc IS-20. Paguriis sculiilinuinus H. Lucas, ExpL scient. Ahjénr. Zool. I, Cnistacés, p. 32, PI, III, fig. 6. 1849. — L. Stalio, Catal. Crost. Adriatko, 1877, p. 84, n" 06. Eupayurus sculptimaniis W. Stimpson, Proc. Acad. Nat. Se. Phi- ladelpiiie, 1858, p. 74. — G. Heller, Cinst. sildl. Europa, p. 102, Pi. V, fig. 9. 1863; Verhandl. zool. bot. Gesellscb. Wieu, Vol. XIV, p. 50, n° 18, 1863. — J. V. Carus, Prodr. faunœ médit., p. 492, 1885. Nous n'avons que peu de chose à ajouter aux'diagnoses précises de cette espèce, qui ont été données par Lucas et par Heller. L'échancrure postérieure du céi)halothorax est étroite mais pro- fonde, cependant l'aire cardiaque est au moins aussi longue que la région située en avant de la suture cervicale. L'aire cardiaque est étroite, un peu dilatée au milieu ; le sillon longitudinal des régions branchiales est très fortement marqué; des dépressions limitent latéralement l'aire gastrique. Les dents latérales du front sont aiguës et plus saillantes que la partie médiane qui est obtuse. Les appendices céphaliques rappellent ceux de VEupar/urus cuanensis, toutefois on peut relever des différences importantes dans les pédoncules antennaires. Le deuxième article a un prolongement externe plus pauvrement denté et plus court, l'acicule dépasse à peine l'extrémité antérieure du pénultième article, enlin l'article terminal dépasse les yeux du quart environ de sa longueur; le fouet terminal est longuement pileux, mais beaucoup plus court que celui de l'A', cuanensis; le j)édoncule des antennes inlcrues, au contraire, est plus allongé. Les pattes antérieures ont été bien décrites, mais assez mal (igu- rées par Lucas et Heller; elles présentent ([uebpies variations indi- viduelles dont il sera fait mention plus loin. Sur le bord externe de la face inférieure du uieropodile se trouvent des denticules aigus PAGURIENS DE LA MFJ.ITA 405 (lii'on retrouve aussi sur le liord interne de la face inférieure dans la patte j^auche. Le carpe de cette dernière patte a sur la face sujié- rieure une rangée d'épines peu nombreuses qui se retrouvent encore au nombre de trois sur le bord antérieur. Une autre rangée de saillies plus petites délimite cette surface qui est longue mais étroite; les faces latérales ont aussi quelques saillies. Dans tous les cas, nous n'avons jamais aperçu de poils sur la face externe des deux mains. Les pattes ambulatoires dépassent sensiblement les pattes antérieures; celles de la l'»^ paire sont armées sur le bord supé- rieur du carpe et du propode d'une rangée de spinules; cette rangée disparait sur les pattes ambulatoires postérieures, sauf toutefois sur le carpe où elles persistent très réduites. Les pattes tlioraciquesdes deux dernières paires ressemblent beaucoup à celles de VE. cuanenais et, comme dans cette dernière espèce, ou trouve chez le mâle une fausse patte abdominale impaire, très inégalement bi ramée sur les anneaux 2, 3, 4, 5 de l'abdomen ; en outre la saillie que présente en avant le sternum des pattes ambulatoires posté- rieures est armée de 4 ou o épines. Le segment terminal de l'abdomen a deux échancrures latérales réduites et une très faible échaucrure terminale qui détermine deux lobes presque symétriques et finement dentés en arrière. Habitat. — No 109, 16 mai 1890. Baie de Gorée, ouest de l'île; coquilles brisées, lij mètres ; grande drague. Un spécimen mâle. Les dimensions sont les suivantes : Longueur du céphalothorax S'i^'^S — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) 4 4 Largeur du front 4 2 Longueur des pédoncules oculaires 3 8 — de la grande pince 8 Largeur maximum de la grande pince 4 6 Les gros tubercules ((ui sont situés sur la face externe des pinces ne sont pas épineux, comme dans les spécimens décrits par Lucas, mais recouverts de gros granules. Le reste de la face externe a aussi de gros granules qui sont bas. contigus et déprimés. Enliu, contrairement à Heller, ce sont des épines et des tubercules épineux qu'on trouve sur la face externe du carpe, et non de sinq)U'S tuber- cules. Les taches rouges que Lucas signale sur le côlé interne des pattes de la li'e paire se trouvent sur les deux faces latérales, notamment sur le niéropodite et sur le carpe. 106 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER Affinités. — Parles ornements de sa pince droite, l'A', ffcidiiti- ?»fl/m,saune va^^uc ressemblance ^lyGcllCupagurus Gn*/?, Nicolet ; mais tous les caractères essentiels sont différents, et en somme, comme nous l'avons dit plus haut, c'est de l'y:,', caanrnsis que l'espèce qui nous occupe paraît le plus se rapprocher. Distributions géographique et bathvmétrïque. — Celte espèce paraissait être cantonnée jusqu'ici dans la Méditerranée, où elle avait été signalée à Oran (Lucas), èi Lissa, à Capocesto et à Lagosta (Heller), au Lido de Venise (Stalio) et à Nérésine (Grube). En réalité, comme le prouvent les recherches de la Mdita, c'est une espèce également propre au.x régions chaudes de l'Atlautifiue et on l'a rencontré jusqu'à Gorée. Il est probable que des recherches ultérieures permettront d'attribuer à celte espèce, comme à toutes celles de la Méditerranée, un habitat géographique plus étendu encore. L'exemplaire recueilli par Stalio au Lido de Venise avait été rejeté par la marée, ceux de Lucas avaient été trouvés dans la rade d'Oran et probablement à une faible profondeur, sinon sur la cote. Les exemplaires de Heller furent dragués de 50 à 100 mètres de profondeur, enfin ceux du Travailleur et du Talis)nan de 100 à 150 mètres. Le spécimen de la Mrlita habitait à une profondeur de 15 mètres. EUPAGURUS? MINIMUS, UOV. Sp. IManche II, ligures 21-26. Nous décrivons cette espèce de petite taille d'après un spécimen femelle, incomplètement adulte. Les orifices génitaux sont indiqués mais ne paraissent pas encore perforés, en outre les fausses pâlies abdominales, quoi(|ue assez grandes, sont encore très inégalement biramées. Nous la laissons avec doute parmi les Eiipagurus, mais elle n'est pas néanmoins sans présenter à un certain degré l'aspect des Anapagurus. La carapace est divisée en deux moitiés de longueur à peu près égale par le sillon cervical. L'échancrure postérieure est peu sail- lante, l'aire cardiaque s'élargit en arrière, enfin deux dépressions limitent la région gastrique, qui est carrément tronquée en arrière par le sillon cervical. Le rostre est faible, large, très obtus ; il s'avance à peu près au môme niveau que les dents latérales qui sont réduites et également obtuses à l'extrémité. Les parties du front situées en dehors des dents latérales sonlobtuseset laissent à décou- vert une partie du ]»remier article des pédoncules aniennaires. PAOURIENS DE LA MELITX 407 Les pcdoiiciilcs oculaires sont gros, courts, (lihilés à rexlréiiiilé et comprimés suivant un plan antéro-postérienr ilirip;é de haut eu bns et de dehors en dedans ; ils dépassent un peu la hase du der- nier article des pédoncules antenuulaircs et n'atteignent pas tout à fait l'extrémité des pédoncules antenuaires. La cornée estéchan- crée à son bord postérieur. L'anneau ophthaliuique est à découvert; ses écailles sont écartées, grandes, avec le lobe antérieur saillant, ovalaire et aciculé. — Le dernier article du pédoncule anten- naire est plus long que l'avant-dernier ; le fouet inférieur terminal se compose de cinq articles et le supérieur d'une douzaine environ. — Le deuxième article des pédoncules antennaires a un prolonge- ment externe allongé qui n'atteint pas cependant l'extrémité anté- rieure de l'avant-dernier article ; le troisième article est inerme et l'acicule atteint l'extrémité de l'œil. Le fouet a des articles assez longs qui présentent çà et là des poils de longueur médiocre ; il dépasse légèrement l'extrémité antérieure des pinces. Les pattes antérieures sont un peu inégales et dissemblables. La droite, qui est la plus grande, est plus longue que large, presque droite sur le bord supérieur, arquée sur le bord inférieur et assez renflée sur la région palmaire qui présente au milieu, vers la base, une série longitudinale de spinules qui s'atténuent de plus en plus à mesure qu'on se rapproche des doigts. Le reste de la surface est poli, mais présente des poils médiocres assez nombreux. Les bords sont armés d'une série de fortes spinules redressées qui s'atténuent sur le doigt mobile. Les doigts sont un peu plus courts que la por- tion palmaire ; ils sont calcaires aux extrémités et présentent sur le bord interne des denticules dont deux sont plus puissants que les autres. Il y a une épine sur chacun des tubercules qui servent à l'articulation de la main avec le carpe. La face externe du carpe est plate, relativement étroite et limitée par deux rangées de spinules qui sont plus fortes dans la rangée supérieure; on trouve çà et là quelques poils, ainsi que des rugosités sur la face inférieure. Le carpe est plus long que la portion palmaire de la main. Le méro- podite est triangulaire; à l'extrémité autérieure de son angle externe, il se termine par une spinule; on rencontre aussi une spinule à l'extrémité antérieure de son angle inféro-interne. Cette dernière spinule se rencontre encore sur le méropodite de la patte antérieure gauche, mais l'autre n'existe pas. Le carpe présente une rangée longitudinale de spinules inégales sur son bord externe et, plus en dedans, une indication de spinules rudimentaires. On trouve aussi trois spinules réduites sur la saillie que forme la main à sa base. Les doigts laissent un hiatus entre eux et ils sont beau- 108 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER coup plus longs que la portiou [):!lniairc; le doigt mobile est armé en dedans d'une rangée de très petits denticules cornés; les ongles terminaux paraissent manquer. Les pattes ambulatoires sont grêles, assez longues, polies, à peine ornées de quelques poils; il y a une spiuule rudimentaire à l'extré- mité antérieure et supérieure du carpe. Le doigt est très grêle, peu comprimé et presque aussi long que les deux articles précédents réunis; il présente des poils assez nombreux et se termine par une griffe très réduite. Les pattes thoraci([ues de la 4'^ paire sont subchélil'ormcs et armées d'une râpe unisériée ; celles de la 5me paire sont brièvement chéliformes avec une râpe peu allongée, mais large, et quelques poils très longs sur le bord supérieur au voisinage du doigt. Le telson a deux faibles émarginations latérales et une échan- crure terminale très prononcée; ces deux lobes sont asymétriques et se terminent par 3 ou 4 dents fortes et aiguës. Habitat. — N" 73, 31 janvier 1890, Chalut, vase verte, profon- deur 80 mètres. Lat. N. 17,02, Long. 0 IS.IJO. Dimensions : Longueur du céphalothorax 3'"™ — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) 1 0 Largeur du front 1 8 Longueur des pédoncules oculaires 1 15 Longueur du carpe de la patte antérieure droite. ..19 — de la main 3 2 Largeur de la main 1 8 Affinités. — Le spécimen étudié n'étant pas adulte, il est très difficile de déterminer le groupe générique (Cdtapof/nnis, Anaiia- (lurus ou FAiparjurus) auquel il appartient; toutefois la forme de la patte antérieure permet, croyons-nous, d'établir sans conteste, que c'est un Eapagurus ou un Anapai/nrus, et probablement même un EupaijuruH. Cette espèce ne présente aucune allinité un peu étroite avec celles jusqu'ici connues, sauf peut-être avec VK. Stinipsoni A. Milne- Edwards et E.-L. Bouvier, qu'a recueillie Stimpson dans la mer des Antilles. L'/;. Sllnipsoiti est d'ailleurs très distinct de notre espèce; il n'a i»as deux rangées d'épines sur le carpe de la patte antérieure droite, la rangée médiane de faibles spinules est rem- placée sur la face externe de la main droite par une rangée de grosses épines voisines du bord supérieur, enfin les doigts des pattes aniliulaloires sont loin d'être aussi longs (juc dans !'/•;. uii)ui)ius. PAGURIENS DE LA MELIT.X 100 EUPAGIIRLS? INKHMIS Sp. IlOV. Plaiiclic Iir, figures I-ii. f.a carapace de ce petit Pagure a une suture cervicale arquée, uue large mais peu profonde écliancrure postérieure et une région gastrique bien limitée; sa moitié antérieure est un peu plus longue que la postérieure. Le front forme une saillie arrondie (pii s'avance un peu moins en avant que les dents latérales acuminées. Les |)arties latérales du front sont très obliques. Les pédoncules oculaires sont gros, courts, un peu comprimés en dessus et légèrement dilatés à l'extrémité. Ils atteignent sensi- blement l'extrémité de l'avant-dernier article des pédoncules anten- nulaires et dépassent un peu celle du même article dans les pédon- cules autennaires. La cornée présente en dedans une large mais peu profonde échancrure. L'anneau ophtlialmique s'aperçoit à peine en diïssus, recouvert qu'il est par la saillie rostrale, qui est large et iulléchie vers le bas; les écailles oplilhalmiques sont assez peu éloignées l'une de l'autre, et leur lobe interne, large etovalaire, se termine en avant par- une très petite spinule. On trouve aussi une spinule sur le bord externe visible du l^'' article des pédoncules antennaires et sur le 2^ article du même pédoncule à l'angle antéro-interne ; le prolongement externe est faible et acuminé. L'acicule est très réduit et dépasse à peine l'extrémité du 3® article. Le fouet est relativement gros, nu et formé d'articles allongés; il dépasse l'extrémité des pinces et atteint à peu près l'extrémité des pattes ambulatoires. Les antennes internes sedistinguent parle petit nombre d'articles qui composent leurs fouets terminaux : il y a 8 articles au fouet supérieur et 4 au fouet inférieur. A part deux rangées de saillies spiniformes qu'on a bien de la peine à distinguer au microscope sur la face externe du carpe, les pattes antérieures sont complètement inermes; elles sont d'ailleurs ornées de quelques poils épars et médiocrement longs. La droite est un peu plus longue et légèrement plus forte que la gauche; son méropodite est triangulaire, de même longueur à peu presque le carpe, dont la face externe est arrondie ; la main est ovale, beaucoup plus longue que large, ses doigts sont denticulés en dedans et se terminent par de faibles ongles cornés et aigus. La pal te gauche diffère peu de la droite ; sa main, qui est relativement plus étroite, se distingue surtout par l'armature interne de ses doigts qui se compose de très lins (lenticules cornés. 110 Kl). CHKVRKL'X KT E.L. BOIVIKU Les pattes ambulatoires sout iuermes, presque nues, et se ter- miueut par des doigts faiblement arqués, comprimés latéralement et presque aussi longs que les deux articles précédents réunis. Les pattes des deux paires suivantes sont faiblement pubescentes. Celles de la 4^ paire sont à peine subcbéliformes et n'ont qu'une râpe formée par une série de spinules cornés. Dans les pattes de la 5" paire, la râpe est large et atteint le milieu du propode. L'abdomen manque au spécimen unitiueque nous avons étudié. L'animal est incolore ou décoloré; on observe néanmoins une grande aire jaunâtre sur le propode des pattes ambulatoires et une vague indication de la même teinte sur les pinces. H.\BiTAT. — N" 108, 15 mars 1891, anse de Dakar. Sable fin, 8 mètres, grande drague. Un spécimen mâle à orifices génitaux peu distincts et pro- bablement imperforés. Ses dimensions sont les suivantes : Longueur du cépiialotborax 3"™™ — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) . 1 G Largeur du front 18 Longueur des pédoncules oculaires 1 1 Longueur du carpe de la patte antérieure droite 1,7 gauclie 1 2 — de la main 2,1 » 18 Largeur de la main 0,9 » 0 65 Longueur des doigts 1 « 0 9 Afïinités. — Il est fort possible que le spécimen mâle que nous décrivons soit un Spiropaçjurus ou un Catapagurus jeune et encore dépourvu de son tube sexuel : il en a l'allure générale, et il pré- sente, comme les Paguriens de ces deux genres, des pattes anté- rieures subégales et peu dissemblables. Toutefois, dans le doute, nous le laissons avec les EiijKHjurus en attendant qu'une étude plus sérieuse puisse eu être faite. Il a les pattes antérieures iner- nies comme \l-Aip(u/urus romprcssipes Miers, mais d'ailleurs ne présente [)as d'autres analogies avec cette espèce : il se rapproche- rait surtout du Sp. carilibensis A. Milne-Edwards et E. L. Bouvier, n'étîuent ses pattes antérieures plus grêles, moins longues, peu pil(!usus, (ît la brièveté des pédoncules oculaires (|iii atteignent à peine le milieu des pédoncules anlenuaiies au lieu d'alteindre presque leur extrémité. l'AGURIENS DE LA MEUTA 111 Genio Petuociiiiu's StimpsoQ. Petrochirus W. Stiinpsou. Proc. Acad. nat. Se. Pliilad. p. 71, 1858. — C. IlcUer, Hel.se Nomm, Zool. Theil, 3. Abtli., C/'u.v^ p. 85. Le genre 7*r//"0(7î/ru.s réunit des ('aractères mixtes ([ui le ratta- chent à la fois aux Pai/iirus, aux Clihanarius et aux Eiipayunts. Les paguriens qui appartiennent à ce genre se rapprochent surtout des vrais Pcujurus dont ils possèdent l'armature buccale, les branchies et les fausses pattes abdominales ; mais ils manifestent leurs atïini- tés avec les CUbanarius par le diamètre relativement faibh) de leurs pédoncules oculaires et par leurs écailles ophthalmiques presque contiguës; enlin leurs i)inces ont des extrémités calciliées comme celles des Eupiu/urus et les doigts allongés qui terminent leurs pattes ambulatoires sont très nettement tordus comme dans cer- taines espèces de ce dernier genre. Si nous ajoutons que les doigts des pinces se meuvent dans un plan peu oblique par rapport à l'horizontal, que les axes d'articulations des doigts avec le propode etdu propode avec le carpe font un angle sensiblement droit, et que les pattes mâchoires externes ne sont pas tout à fait en contact à leur base, nous aurons relevé la plupart des traits essentiels qui indi- quent des allinités avec les Eiipagurus. Les pattes thoraciques 4 et 5 et le premier sternum abdominal présentent la disposition caracté- ristique commune aux espèces des genres Pagitrus et CUbanarius. C'est à tort, croyons-nous, que E. von Martens (1) et J. R. Hen- derson (2) ont rejeté comme sans valeur la coupe générique créée par Stimpsou ; en réalité, les espèces qu'elle renferme sont très faciles à distinguer des vrais Pagures et se caractérisent aussi nettement, vis-à-vis de ces derniers, que les espèces des genres voisins, Aniculus et Calcinus. Au reste, le genre /'<^/ro6'/t«nmm — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) . 7 Largeur du front 5 8 Longueur du pédoncule oculaire droit 5 » » » gauche 5 6 Longueur de la main gauche 10 8 Hauteur maximum 10 Longueur de la patte antérieure gaucho ('» — delà 2e patte ambulatoire droite 3 5 118 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER N» 103, 8 mars 1890, Dakar, marée daus la baie, derrière rainhii- lance, sous les pierres. Deux individus de moyenne taille, un mâle et une femelle, N° 79, (i février 1890, Rade de Corée, prof. 15 mètres; clialut, coquilles brisées. Une femelle de faible taille, adulte. N" 112, 19 mars 1890, Rulisque, dragage près de l'îlot de rochers, coquilles brisées, 6 mètres. Un jeune spécimen dans une coquille recouverte de Bryozoaires. N° 108, 15 mars 1890, baie de Dakar, dragage près de la pointe Belair, sable, 8 mètres. Deux femelles d'une faible taille. Affinités. — Cette espèce occupe une place à part dans le genre Pagurus, en raison de certaines dispositions anoruiales qui la caractérisent : subdivision antérieure des aires cardiaciues et bran- chiales, absence de lobes métagastriques, écailles ophthalmiques contiguës, pédoncules oculaires inégaux, pattes de la 5*^ paire très brièvement chéliformes, fausses pattes abdominales biramées (et non triramées) chez la femelle. Comme la suivante, dont elle se distingue par la plupart des caractères, et notamment par tous ceux qui précèdent, elle appartient aux espèces du genre Pagurus qui présentent des modifications particulières à la patte ambulatoire gauche postérieure. Cette espèce présente certains caractères des Pagures du genre Calcinus : pointe rostrale, écailles ophthalmiques contiguës, pédon- cules oculaires peu dilatés, pattes thoraciques de la 5" paire briève- ment chéliformes, fausses pattes abdominales simplement biramées (et non triramées). Mais elle a, comme les vrais Pagurus, des ongles cornés (peu développés il est vrai à gauche) aux doigts des i)inces, des doigts relativement longs aux pattes ambulatoires, et une branchie bien développée au-dessus des pattes de la 5" paire. Distribution géographique. — Signalée pour la première fois par Miers sur les côtes de la Sénégambie et de Corée, cette espèce n'a été retrouvée depuis que par le Talisman et le yacht Melita. C'est une espèce côtière ou subcôtière qui doit probablement avoir une aire géographi([ue très restreinte, car on ne l'a pas signalée ailleurs que dans les eaux de la côte sénégalaise. PAGURIENS DE I,.V MK!.1T.\ Pagurus striatus L;i treille 119 Cancer arrnsor Herbst, Krabhcn and Krebsc, II, Suppl., p. 170, PI. 43, (ig. 1, 1796. PiKjunis stri(j(>sus Bosc, Jlist. mit. Crust., II, p. 77, PI. XI, ng.3, tiii X. Pagurus striatus P. A. Latreille, Hist. nat. Crust. et Ins., Y, p. 163, an XI. — Olivier, Encyclopédie méth., VIII, p. 643, 1811. — A. Risso, Crust. Nice, p. 54, 1846 ; Ilist. nat. Eur. mérid., V, p. 38, iSm. — A. G. Desmaret, Consid. générales sur la classe des crustacés, p. 178, 1825. — P. Roux, Crust. Méditerranée, PI. V, 1828. — 0. G. Costa, Fauna Regno Napoli, Paguridœ, p. 7, 1836. — H. Milne-Edwai-ds, Ann. se. nat., (2), VI, p. 270, 1836; ///.S'?, nat. Crust., II, p. 218, 1837. — W. de Haan, Fauna japonica,Crust. p. 206, pl.XLIX, fi-. 1, 1850. — W. Stiinpson, Proc. Acad. nat. se. Pliilad., p. 71, 1858. — C. Heller, Crust. sikll. Europa, p. 174, 1863. — L. Stalio, Catal. Crost. adriatico, p. 81, 1877. — E. J. Miers, Ann. and. Mag. nat. Hist., (5), VIII, p. 274, 1881. — Studer, Abhandl. kôu. Ak. Wiss. Berlin, p. 23, 1883. — J. V. Carus, Prodromus faunœ Médit., p. 494, 1885. — J. R. HendersoD, .4 /îomwra. Challenger, Zoology, XXVII, p. 55, 1888. Pagurus incisus Olivier, Encyclop.méthod., Vlll, p. 641, 1811. Lamarck, Hist. nat. animaux sans certèbres, V, p. 220, 1818. — P. A. Latreille, £)tr//r;o/). méthotl., Atlas, pi. CCCX, 1818. — V. Audouin, in Savigny, Deseription de l'Egypte, 22, p. 272, pi. XI, fig. 1, 1827. Tous les careinologistes désignent cette espèce sous le nom de P. striatus que lui a donné Latreille, et cependant l'ideutifient avec le Cancer arrosor Herbst, dont Herbst a donné une description et une figure sutlisamment claires pour que tout équivoque disparaisse. 120 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER Il y aurait lieu, croyons-nous, de conserver le nom de P. nrromr, pour les mêmes raisons qui ont fait définitivement accepter, pour une espèce d'Eupagiu^us, le nom d'excdmtus également créé par Herbst. Habitat. — N° 103, 8 mars 1890, Dakar, dans la baie, derrière l'ambulance, sous les pierres. Deux spécimens adultes d'une faible taille, tous deux vivement colorés et armés de spinules sur les stries des pinces. Longueur du céphalothorax, 13^^. No 112, 19 mai 1890, Rufisque, dragage près de l'îlot de rocher, coquilles brisées, 6 mètres. Un mâle semblable au précédent, dans une coquille de Natice. N» 108, 15 mars 1890, baie de Dakar, dragage près de la pointe Belair, sable vaseux, 8 mètres. Un petit spécimen non adulte, d'ailleurs très normal. N" 109, 16 mars 1890, dragage à l'ouest de Corée, coquilles brisées, 15 mètres. Un très jeune spécimen semblable au précédent. Distribution géographique. — Le P. striatus habite communément la zone subcôtière dans la Méditerranée et sur la côte nord-ouest de l'Afrique. C'est une espèce qu'on peut rencontrer d'ailleurs dans toutes les régions chaudes du globe; elle atteint dans le grand Océan les mers du Japon (de llaan), et le Challenger l'a recueilli aux Phi- lippines. Sur les côtes européennes de l'Atlantique elle peut remon- ter jusqu'au Portugal. Genre DIOGENES Dana. ' DiOGENES PUGILATOR RoUX. Pagurus pugilaior P. Roux, Crust. Médit., pi. XIV, fig. 3 et 4, 1828. 7 — pwjillator 0. C. Costa, Fauna Regno Napoli, Pnguridœ, p. 11, 1836. Diogenes 7 pugilaior \N . Stimpson. Proc. Acad. nat. se. Philad., p. 71, 1858. Diogenes piujilator E. L. Bouvier, Mém. Soc. zool. de France, IV, p. 396, 1891. Paijurus varians 0. G. Costa, Fauna Regno Napoli, Paguridœ, p. 9, pi. II, fig. 3, 1886 — L. Stalio, Catal. Crost adriat., p. 87, 1877. Diogenes varians C. llcller, Crust. sûdl. Europa, p. 170, pi. V, fig. 13-14, 1863. — E. J. Miers, Ann. and Mag. nat. llist., (5), VllI, p. 272, 1881. PAGU RIENS DE LA MEUTA 421 Dio(jenes varians Cz(M-niavski, Catal. Cntst. Pont., p. 127, 18G9; Critst. dec. Pont, lit t.. p. 99, 1884. — J. V. Cariis, Prodr. fauna' Médit., p. 48, 1885. Pagurus arenariiis H. Lucas, Expl. scientif. Algérie, Zool.,l. Crust. p. 3:3, PI. III, fig. 7. 1849. Diogenes arenarius W. Stimpson, Proc. Acad, nat. se. Pliilad., p. 75, 1858. Pagunts Dillvyni Sp. Bâte, Annals and Mag. nat. Hist., (2), VII, p. 320, pi. X, fig. 11, 1851. — DiUnijni T. Bell., Brit. stalkeged Crust., p. 377 1852. — A. White, Popular Hist. brit. Crust. ,ii. 78, 1857. Pagurus Dihnjnnii Carrington and Lovett, Zoologist (3), VI, p. 386, 1882. Eupacjurus Diluijni W. Stimpson, Proc. Acad. nat. se. Philad., p. 74, 1858. Pagurus ponticus Kessler, Voy. zool. siir le litt. sept, de la mer Noire, p. 219, 1861. — Lafonti P. Fischer, Crust. décap. Gironde, p. 13, dans Actes Soc. linn. Bordeaux, XXVIII, 1872. — curvimanus C. Clément, Nouveau Pagure, p. 2. Bull. Soc. d'études se. nat. Nîmes, 1874. — Bocagii F. deBrito Capello, Append. lista Crust., p. 47. fig. 2, Journ. Scienc. Lisboa, 1875. — dlgarbiensis F. deBviio Capello, Append. lista Crust., p. 4. Journ. Scienc. Lisboa, 1858. ? Diogenes brevirostrisW . Stimpson, Proc. Acad. nat. Se. Philad., p. 83, 1858. ? — avarus C. Heller, Reise Novera, Zool., Zweiter Theil, III Abth., Crust., p. 83, PI. VII, fig. 2. 1868. L'un de nous a donné récemment, en se servant d'une partie des spécimens qui suivent, une étude comparée assez complète des variations très étendues que peut subir cette curieuse espèce. Il nous suffira de renvoyer à ce travail et de relever ici la liste des individus recueillis. Habitat. — 1» Variété? ovatus Miers. — N" 108, 15 mars 1890, baie de Dakar, dragage près de la pointe Belair, sable vaseux, 8 mètres. Une femelle adulte de petite taille; long, du céphalothorax, 4 niill. Le fouet anteunaire n'atteint pas tout à fait l'extrémité de la pince gauche. (I) E. L. BoiviE», Étude de quelques Paguriens recueillis par M. J. de Guerne, sur les côtes de France et de Norvège. Mémoires Soc. Zool., IV, p. 396, 1891. 122 ED. CHKVUEUX ET E.-L. BOUVIER N" 101, y inyrs 1890, baie de Dakar, dragage en rade, 5 nièlres, vase et ulves. Un très jeune spécimen beaucoup plus petit que le précédent. 2° Variété intennedius E.-L. Bouvier. — Même localité que ci- dessus, au n» 108. Une dizaine de spécimens adultes des deux sexes. Distribution géographique. — Cette espèce est signalée depuis les côtes méridionales de l'Angleterre jusqu'à Kolonou, sur la côte du Gabon ; elle se répand d'ailleurs sur toute l'étendue du littoral méditerranéen. DiOGENES DENTICULATUS, Sp. UOV. Planche III, figures 1(>2U. La suture cervicale décrit une courbe régulière très peu accen- tuée et se recourbe assez brusquement en avant à une faible distance des flancs. La ])artie de la carapace située en arrière de la suture est calcifiée dans presque tout l'espace compris entre les sillons branchiaux longitudinaux ; elle présente de nombreux poils sur les flancs et beaucoup moins dans la région calcifiée. L'aire cardiaque est large en avant et se rétrécit progressivement en arrière à partir du milieu; elle présente un faible étranglement et deux faisceaux de poils immédiatement en arrière de la suture. La partie de la carapace située en avant de la suture est à peu près de même longueur que la précédente; moins longue que large et très fortement calcifiée, elle est ornée de lignes transversales saillantes qui sont crénelées en avant et munies de poils raides assez allongés. Sur les bords ou voit la partie antérieure de la suture cervicale et, en dehors de celle-ci, les prolongements céphali(iues des aires branchiales; contrairement à ce qu'on observe dans la plupart des Diogenes, ces prolongements ne sont pas armés d'une rangée d'épines, mais présentent simplement un certain nombre de lignes oblicjues dont les crénelures antérieures peuvent être ])lus ou moins aiguës, mais ne sont jamais bien saillantes. Pas de limites à l'aire gastrique, sauf en avant où se voit une dépression qm dessine deux demi-cercles assez saillants. La saillie frontale médiane est arrondie et s'avance moins loin eu avant que les dents latérales acuminécs; les parties latérales du bord frontal sont obliques et rencontrent les flancs suivant un angle fort net; chacune d'elles est sensiblement aussi longue que l'espace compris entre les deux dents latérales. Le rostre mobile est lancéolé, aussi PAGURIENS DE LA MELITA 123 long que les ('cailles ophlhalniiifues (;t muni de chaque côté d'une légère échancrure ; il se rétrécit en un pédicule à sa hase. Les pédoncules oculaires sont cylindriques et juxtaposés; ils sont heaucoup plus courts que la largeur du bord frontal, atteignent exactement la base du dernier article des pédoncules antennaires et l'extrémité des pédoncules antennulaires; leur cornée est très courte et présente une profonde échancrure aiguë. Les écailles ophthalmiques sont larges, arrondies et armées de 10 à 12 denticules aigus sur le bord externe; sur le bord interne, elles sont d'abord rectilignes et séparées du rostre mobile, mais à la base elles forment une saillie qui vient se mettre en contact intime avec le pédicule rostral. Le dernier article des pédoncules antennulaires est un peu plus long que le précédent, mais plus court que le fouet terminal supé- rieur. Le premier article du pédoncule des antennes externes est très développé et se voit sur une grande étendue du côté dorsal ; le suivant a un prolongement externe peu saillant, mais terminé en pointe; le dernier mesure à peu près la moitié de la longueur des pédoncules oculaires. L'acicule n'atteint pas tout à fait la base de cet article terminal, il est fort, convexe en dehors et concave sur le bord interne qui est armé d'une série de dix dentkules au moins, sans compter l'épine terminale. Les fouets sont gros et longuement ciliés sur le bord inféro-externe; ils ne dépassent pas en avant la base de la main gauche et atteignent à peine l'extrémité de la droite. La patte antérieure gauche, qui est de beaucoup la plus déve- loppée, se termine par une main grande, peu dilatée extérieurement, convexe en dessus au bord supérieur, un peu concave en-dessous et en avcint, convexe en arrière sur le bord inférieur. Sur le bord supé- rieur du propode se trouvent deux rangées parallèles de denticules subaigus et sur le bord inférieur assez aminci deux séries peu régulières de denticules plus petits et plus obtus; la surface externe tout entière est occupée par de forts granules et présente, au voi- sinage du bord supérieur, une large mais peu profonde dépression longitudinale. Les doigts se terminent par des extrémités calcaires recourbées mais non croisées; leurs bords internes sont un peu éloignés quand la pince est fermée et armés de six ou sept dents obtuses. Sur la face externe du doigt mobile se voit une seule rangée longitudinale de granules, mais le bord supérieur arrondi est orné de trois séries de forts denticules aigus. Le carpe est beaucoup plus long que la portion palmaire; immédiatement, en dehors de la rangée fort régulière de denticules subaigus qui I2i ED. CHEVRELX ET E.-L. BOUVIER forme le bord supérieur, on observe une large et assez profonde dépression longitudinale. Celle dépression est ornée de quelques poils mais elle est dépourvue des très gros granules (pii ornent le reste de la surface et qui forment une rangée plus saillante au bord externe de la dépression. Les trois bords longitudinaux du méro- podite et une partie du bord antérieur sont armés de denticules plus ou moins aigus. Immédiatement en dedans du bord supérieur on voit une série presque parallèle de longs poils. — ]j\ patte droite est la réduction de la précédente; elle présente comme elle une dépression carpienne qui est limitée sur les deux bords par des denticules très saillants ; en outre les doigts de la main se croi- sent mais ne se ferment pas, et toute la surface est ornée de longs poils. Les pattes ambulatoires dépassent un peu les grandes pinces et sont ornées comme elles de poils épars et assez courts ; il y a des saillies irrégulièrement disposées sur la face supérieure des méro- podifes, une rangée de denticules subaigus au bord supérieur du carpe, quelques dépressions et des granules sur la face externe du même article, enfin, cinq séries longitudinales et parallèles de sail- lies sur la moitié supérieure et arrondie des propodites ; les séries les plus inférieures sont constituées par de simples granules et les supérieures par de faibles denticules subaigus. Les doigts sont pres- que aussi longs que les deux articles précédents réunis; arrondis sur les bords, très comprimés sur la face externe et un peu moins sur la face interne, ils sont parcourus sur toute leur longueur par trois étroites cannelures, l'une située sur la face externe, et les deux autres sur la face interne, l'une d'elles au voisinage presque immé- diat du bord supérieur. Quand on examine ces deux dernières can- nelures, on voit qu'elles ne sont pas complètement parallèles aux bords et que les doigts sont en réalité légèrement tordus suivant la longueur. Il y a une rangée de poils sur les cannelures internes et une autre sur le bord inférieur. Les pattes ambulatoires des deux paires sont peu différentes ; dans celles de la première paire, toutefois, les méropodites sont plus forts et les doigts plus hauts et moins arqués. Les pattes de la ¥ paire sont très remarquables par la longueur excessive du doigt, qui s'avance en faux en avant de la saillie propodale. Celles de la paire suivante font défaut. Les fausses pattes abdominales impaires de la fcnicllc (|ue nous étudions sont prrs([ue également et très longuement biramées; les dernières toutefois sont plus réduites et leur rameau interne ou PAGU RIENS DE LA MELITA 125 postérieur est peu développé. Le 6« segment est réduit et ses appendices sont très inégaux; celui du côté droit, qui est de ijeau- coup le plus petit, se fait remarquer par la saillie relativemeut énorme ([ue présente en arriére du rameau postérieur la partie l)asilaire. Le segment présente un sillon transversal et dans sa moitié antérieure un sillon longitudinal. Le telson est petit, à peine échaneré latéralement et divisé eu deux lobes ciliés et irré- gulièrement denticulés sur leur bord postérieur. La couleur générale de l'animal est blaucbe. La moitié anté- rieure du céphalothorax et la partie basilaire des trois derniers articles des pattes ambulatoires sont colorés en rose chair. Il y a aussi quelques taches de même couleur sur le carpe et sur la main des pattes antérieures. Habitat. — N» 135, 7 avril 1890, Rufisque, marée sur les roches du Phare, sous les pierres. Une femelle adulte dans une coquille de Natice. Longueur approximative du corps 16mm — du céphalothorax 7 8 — de la région gastrique (jusc^u'au bord frontal 3 9 Largeur du front 3 6 Longueur des pédoncules oculaires ^4 Longueur de la grande patte antérieure ... 15 Affinités. — Le D. denticidatus a l'allure générale du Diogenes miles, mais ne présente eu réalité aucune affinité directe avec cette espèce. Il faut le comparer aux Diogenes à rostre simple, même sur les cotés, c'est-à-dire auxZ). av(irusl{eller,h)efirustris Stimpson, Edicardsii De Haan, grauulalus Miers, guttatus Henderson, penicil- Idt us Slimpsou, rectimanus Miers, «p/wu' Heller, spinifrons De Haan, spinuliiiianus Miers, pugilator Roux. Les Diogenes senex et penicillatus sont des espèces dont les pédon- cules oculaires allongés dépassent les pédoncules autennaires, ce caractère sullirait seul pour les éloigner de l'espèce qui nous occupe. Les D. granulatus et spinulimanus, d'autre pari, sont des espèces à écailles ophlhalmiques entières et par conséquent fort difïérentes des écailles ophthalmiques richement denticulées da D. denticidatus. Dans les D. Kdwardsii, spinifrons, guttatus, ararus, rectimanus, les pédoncules antenuulaires dépassent de beaucoup les yeux ; il en est de même aussi dans le D. pugilator. Comme cette dernière espèce est très variable, il ne sera pas sans intérêt de mettre eu relief les caractères constants qui permettront de la dilïérencier du D. denti- 126 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER culalus; ces caractères sout les suivauts : 1» les pédoncules oculaires n'atteignent jamais l'extrémité des pédoncules antennulaires; 2° leurs écailles ophthalmiques ne présentent jamais des denti- culations aussi nombreuses que celles du H. dcnticulaliifi ; 3o les pattes ambulatoires ne sont jamais armées de séries longitudinales despiuules sur lespro|)odites; 4° les doigts et le pouce droit sont tou- jours armés d'un deuticule beaucoup plus fort que les autres ;5o les acicules n'ont jamais 10 ou 12 denlicules ; 6° le doigt des pattes de la 4« paire dépasse de très peu la partie saillante du pro|)odite(l). M. leD^Horst, conservateur du Musée de Leyde, a bien voulu comparer notre spécimen avec le type du />. Edicardsii de Haau ; outre la dilïérence signalée plus haut, il nous en indique plusieurs autres que de Haan avait déjà très explicitement décrites dans son travail sur la faune du Japon(surface extérieure des mains à peu près lisse, mais munie d'une forte crête dentelée sur le doigt immobile; dernier article des antennes extérieures aussi long que les pédon- cules oculaires, etc.). Calcinus Dana. Calcium J. D. Dana, Proceed. Acad. nat. Se. Philad., V, p. 268, 1831, U. S. Explor. Exped., XIII, p. 456, 18o2. — W. Stimpson, Proceed. Âcad. nat. Se. Philad., p. 72, 1858. — W. A. Haswell, Catalogue Amtralian Crustacca Malacos- traca, p. 158, 1882. J. R. Henderson, Anonuira, Challenger, Zool., XXVII, p. 61, 1888. Les Crustacés de ce genre ont la carai)ace fortement calcifiée en avant de la suture cervicale, le rostre aigu, les écailles ophthal- miques contigut's ou très rapprochées, les pédoncules oculaires longs et grêles, l'acicule et les pédoncules autennaires courts, le fouet terminal à peu près complètement nu. — On trouve sur l'exopodite des màciioires et des pattes-màchoires de la l»"'^ paire un palpe assez long et inarticulé, les pattes-màclioires externes sont contiguësà leur base, les branchies sont à deux rangées de lamelles et groupées suivant la formule : Pattes TiioRAciyUES Pattks-.maciioiuks v IV III Il I III Il 1 Arllir. 0 ■> ■) ■> 2. 2. 0 (1 l'ii-iir. U 1 1 1 0 U U u PAGURIENS DE LA MELITA 127 La patte antérieure droite est [)lus petite que la gauche, toutes deux se tenniiieutpar des pinces dont les doigts ont des extrémités calcaires excavées en cuiller et se meuvent dans un plan pres(iue vertical; leur axe d'articulation, qui est à peu près horizontal, fait un angle droit avec l'axe presque vertical que détermine l'articulation des pinces. Les pattes de la ¥ paire sont nettement suhchéliformes, celles de la o" paire se terminent par une pince et sont armées comme les précédentes d'une râpe hieu développée. Le sternum du piemier segment abdominal est séparé du dernier anneau tlioraci([ue, et les trois fausses pattes antérieures de la femelle sont longuement biramées. Par tous leurs caractères essentiels les Calcinas doivent être considérés comme des Clihanarius, à pattes antérieures modifiées. Ils présentent, en effet, tous les caractères propres aux Paguriens de ce dernier genre, mais les pinces s'articulent et se meuvent comme celles des Pagures et sont d'ailleurs dépourvues d'ongle terminal, malgré leurs extrémités excavées. Comme les Clihanarias, les Paguriens du genre ra/c?/iM6- sont vive- ment colorés et se tiennent près des côtes dans les mers tropicales. L'espèce la plus septentrionale est le Calcinas oniatas Roux, qui remonte jusque dans la Méditerranée. Calcinus ornatus Roux. Plaïulic III, figures 21-24. Payunis ornatus P. Roux, Crust. Médit., pi. XLIII, 1828. — H. Milne-Edwards,Ann. sc.nat.,(2),VI,p.277, 1836; Hist. nat. Crust., II, p. 228, 1837. — W. Stimpson, Proc. Acad. nat. Se. Philad., p. 71, 1858. — Grube, Crust. Adriat., p. 02 dans Jahresb. schles. Gesell vaterl. Cultur, 1861. Le Pagurus ornatas de Roux et de Milne-Edwards possède sans exception tous les caractères du genre Calcinus et doit être désor- mais désigné sous le nom de Calcinus ornatus. C'est la première fois, croyons-nous, qu'est assignée à ce joli pagure la position zoolo- gique qu'il doit occuper : Stimpson l'a considéré àtortcomme un vrai Pagurus, C. lleller et la plupart des carcinologistes le considèrent comme très voisin du P.misanthropus de Risso, c'est-à-dire comme un Clihanarius ; enfin C. Relier et Carus sont portés à l'identifier avec le Clihanarius Rouxi Relier qui, étant un Clihanarius typique, ne 12» ED. CHKVREUX ET E.-L. BOUVIER peut avoir d'affinités directes avec l'espèce qui nous occupe. En établissant les caractères génériques du Pdyuras ornatus, nous augmentons d'un genre la faune méditerranéenne et, comme ce genre est représenté par des espèces essentiellement tropicales, nous reportons sa limili^ géograplji(|ue vers le nord, en même temps que nous donnons une preuve nouvelle des caractères tropi- caux de la faune méditerranéenne. Le C. ornalus est resté jus([u'ici très insuffisamment étudié; Roux s'est borné à l'étude des couleurs qui sont variées et fort belles, H. Milne-Edwards a signalé quelques caractères morphologifjues dont la connaissance est insuffisante aujourd'iiui pour caractériser l'espèce. Il ne sera pas inutile dès lorsdedonuer ici une description détaillée de l'animal. La carapHce est allongée, peu dilatée, mais profondément échan- crée en arrière, plus longue en avant qu'en arrière de la suture cervicale qui est régulièrement et assez fortement arquée. L'aire car- diaque est relativement large, très rétrécie en arrière, beaucoup moins en avant ; elle est séparée du sillon longitudinal brancbial par un espace presque nu, où l'on observe un sillon longitudinal accessoire. Outre les faisceaux de poils qui s'observent sur les lianes, on trouve cinq faisceaux de poils symétriquement disposés en arrière de la suture cervicale. La région gastrique est vaguement limitée en avant, mais son lobe mésogastrique s'arrête en arrière à deux sillons très accentués qui se rencontrent et se prolongent dans un sillon longitudinal médian qui sert de limite interne aux lobes métagastricpies. Des ponctuations peu nombreuses, mais larges et assez i)rofondes, occupent ces deux derniers lobes, ainsi que les aires bépatiques. Le front a un rostre médian aigu, plus saillant que les dents latérales ([ui sont subobtuses; les bords latéraux du front sont un peu ol)li([ues et se rattachent aux lianes par une ligne courbe. Les pédoncules oculaires sont grêles, inégaux, à peine rétrécis au milieu, dilatés à la base et un peu pi us longs ([ue le bord frontal; leurs écailles ophthalmiques sont obliques, plutôt étroites, plus ou moins distinctement bidentées et séparées par un léger intervalle. La cornée est médiocre et ne présente pas d'échanerure bien visible. Les pédoncules des antennules atteignent à peine la cornée, et ceux des antennes ne dépassent pas le tiers terminal des pédon- cules oculaires. Le !«='' article des pédoncules autennaires n'est pas sensiblement visible en dessus, le suivant a une ou deux spiuules à son angle antéro-interne, et un prolongement externe médiocre- ment développé, mais armé aussi d'une ou deux spinules. L'acicule PAfiU RIENS DE LA MFJJIW 129 dépasse Deltemeul la base du dernier arlicle pédoiiciilaire ; il est terminé eu poiute, présente deux spinules sur sou bord externe et trois sur son bord supérieur. Une spinule se trouve également à l'extrémité antérieure de l'antépénultième article. La patte gaucbe est plus longue et sensiblement plus forte que la droite, comme ou le voit d'ailleurs dans les ligures de Roux. Sou méropodile est inerme, son carpe très court, armé au bord supérieur de quelques denticules et d'un petit tubercule sur le milieu de la face externe. La main est peu épaisse et par consé- quent peu convexe extérieurement, elle est armée d'une série de faibles denticules sur les bords, notamment sur le supérieur, et de saillies légères et fort peu nombreuses sur la face externe. Les doigts sont béants et à peu près de même longueur que la portion palmaire; le pouce a deux rangées de denticules obtus sur sa face supérieure. Le méropodite et le carpe de la patte droite sont peu différents de ceux de la patte gaucbe, mais la pince qui est plus réduite et encore plus comprimée, est ornée de poils longs, assez nombreux et armée de denticules beaucoup plus forts; ceux-ci, au nombre de cinq, for- ment au bord supérieur une rangée très saillante et sont en outre représentés à la base du doigt "mobile par une épine relativement énorme. Les doigts sont béants comme ceux de la patte opposée. Les pattes ambulatoires droites sont plus longues que celles de gaucbe, et celles de la seconde paire paraissent plus courtes que celles de la première ; elles sont toutes lisses, complètement iner- nies (à l'exception d'une légère spinule située en avant du bord supérieur du carpe), assez comprimées latéralement et ornées de quelques poils. Les doigts sont sensiblement plus courts que le propode ; ils sont armés d'un ongle corné, et de quelques soies raides sur le bord inférieur. Les pattes ambulatoires antérieures ont les doigts un peu plus longs que les postérieures et dépassent à peine l'extrémité de la grande pince. On voit sous le thorax une plaque sternale bilobée en avant delà base des pattes ambulatoires postérieures. L'avant-dernier segment de l'abdomen n'a pas de sillon longitudinal en avant du sillon trans- versal. Le telson est inerme, réduit, assez fortement échancré en arrière, mais à peine latéralement. Quoique conservé dans l'alcool, notre spécimen a conservé des couleurs très vives. La région du céphalothorax qui se trouve en arrière du sillon cervical, s'est vraisemblablement décolorée ; de couleur rouge fauve immédiatement eu arrière du sillon, elle 130 ED. CHEVI\liUX ET E.-L. BOUVIER passe rapidement au jaune très pâle à peine visible ut devient simplement blanchâtre sur les parties latérales des régions bran- chiales. La région antérieure, au contraire, est agréablement teintée de rouge cramoisi et de bleu ; le rouge, varié de quel- ques taches bleues irrégulières, occupe tout le i)onrtour du lobe mésogastrique et devient très intense et absolument pur sur les lobes protogastriques réunis ; le bleu colore à lui seul, sauf deux petites taches rouges symétriques, tout le lobe mésogastrique, ainsi qu'une languette allongée sur les aires hépatiques. Les écailles ophthalmiques sont rouge noirâtre, les pédoncules ocu- laires passent d'une teinte violacée au bleu clair et sont ornés, surtout dans la moitié antérieure, de taches rouges. Les doigts des trois paires de pattes antérieures sont blancs avec des taches rouges arrondies, groupées en séries transversales ; sur les pattes ambula- toires on observe eu outre une tache bleue à la base et les séries de taches rouges font le tour du doigt tout entier. Sur la région palmaire des pinces, c'est la teinte bleue qui domine et le rouge ne forme que des taches irrégulières et inégales ; sur les deux articles précédents, au contraire, c'est la couleur rouge qui occupe presque toute l'étendue de la surface. Le propode des pattes ambulatoires est rouge violacé en avant, avec des lignes longitudinales rouges sur le reste de la surface. Les deux articles précédents sont plutôt d'un brun violacé et les lignes rouges sont formées par des taches rouges peu marquées et discontinues. Les articles basilaires et les deux paires de pattes suivantes sont ornées de blanc et de rouge. Les antennules sont bleues, les pédoncules antennaires rougeàtres avec le dernier article bleu, le fouet antennaire est annelé de rouge. L'abdomen tout entier est complètement décoloré ; les pattes mâchoires externes présentent un mélange de bleu et de brun violacé. La description que nous venons de donner concorde sufTisamment, dans ses traits essentiels, avec celle de Roux, pour qu'il ne soit pas possible de douter de l'identité spécilique du spécimen de la lUelila. Ce spécimen, d'ailleurs, ressemble complètement aux exem- plaires de la collection du Muséum, recueillis à Oran par M. Bravais et étudiés par H. Milne-Edwards. Depuis fort longtemps dans l'al- cool, ces exemplaires présentent très manifestement la disposition et l'ai'rangcment des couleurs que Roux attribue à sou P. omahis, seulement le rouge passe à l'orangé pâle, et le bleu est devenu blanc ou présente parfois une très légère teinte violacée. PAGURIENS DE LA M EU TA J3l Habitat, variations. — N» 43, 7 janvier 1800, baie Coufitale (Grande Canaris), marée sur les rocliers. Un spécimen mâle adulte ; lon- gueur du céphalothorax, 0^°™ 1/2. Les spécimens de H. Milne-Edwards, au nombre de 10, dont 8 mâles, sont un peu plus ^l'^uds que le précédent ; leurs écailles ophthalmi([ues sont sensiblement plus étroites et le prolongement externe du '1" article des pédoncules anteiiuaires est toujours armé de deux spinules. Chez tous le pédoncule oculaire droit est un peu plus court ([ue celui de gauche. Nous relevons ici quelques dimensions d'un spécimen mâle : Longueur approximative du corps 25""" — du céphalothorax 8 5 — de la région gastrique (jus(iu'au bord frontal) 4 7 Largeur du front . 3 Longueur des pédoncules oculaires 3 G Affinités. — C'est évidemment à tort qu'on a voulu trouver des affinités étroites entre cette espèce et les Clihanarius misanthropus et Rouxi ; c'est avec les Calcinus, et à ce que nous croyons avec le C. j-osaceus Heller, qu'elle paraît avoir le plus d'affinités. Dans cette dernière espèce, toutefois, la couleur est différente, les pédon- cules oculaires sont beaucoup plus grêles, la face externe des pinces est unie, le doigt de la patte antérieure gauche est simple- ment granuleux, enfin les extrémités des pattes ambulatoires sont presque cylindriques. Distribution géographique. — Le C. oniatus est une espèce cùtière que fort peu de naturalistes ont observée ; elle a été seulement signalée par Roux à Marseille, et par Grube dans la mer Adria- tique; les exemplaires de H. Milne-Edwards, qui se trouvent dans la collection du Muséum, avaient été recueillis à Orau. — C'est la Melita, par conséquent, qui a observé pour la première fois ce joli Pagure en dehors de la Méditerranée. Genre CLIBANARJUS Dana. .. / Clibanarius senegalensis, sp. nov. Planche IV, figures 7-11. La suture cervicale de ce pagure forme une ligne transversale presque droite sur la partie dorsale de la carapace et se recourbe ensuite assez brusquement en avant. La partie située en arrière 132 KD. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER du sillon est médiocrement dilatée, mais foitemout échancrée ; son aire cardiaque est très rétrécie en arrière, et un peu aussi eu avant au voisinage de la suture ; le sillon longitudinal branchial est assez faiblement indiqué et, dans l'espace compris entre ce sillon et l'aire cardiaque, se trouve un sillon accessoire divisé. La partie située en avant de la suture est la pins longue ; elle est qnadrangulaire, très calcifiée, fortement ponctuée, sauf eu arrière, et est dépourvue de tout sillon autour de l'aire gastrique. Deux- petites lignes claires se trouvent vei-s le tiers postérieur, symétri- quement à droite et à gauche de la ligne médiane. Le rostre est étioit, assez long et fort aigu, parfois bilide ; les dents latérales sont obtuses et moins saillantes; les bords latéraux du front sont obliques et rencontrent les flancs suivant un angle assez nettement indi(jué. Les pédoncules oculaires dépassent à peine en longueur la largeur du bord frontal; ils sont un peu rétrécis au milieu, assez fortement dilatés à la base et beaucoup moins à l'extrémité antérieure. La cornée est courte et ne présente pas d'échancrure. Les écailles ophthalmiques sont contiguës et armées de 6 spiuules sur leur bord externe arrondi. De nombreuses ponctuations, munies de poils extrêmement courts, se trouvent sur les pédoncules. Les pédoncules anteunulaires et antennaires atteignent sensi- blement ie bord postérieur de la cornée. L'article basilaire des pédoncules antennaites est visible extérieurement; le suivant a un prolongement externe presque nul, mais armé d'une spinule parfois fort réduite ; on trouve également une spinule au bord antéro-interne du même article. L'acicule atteint la base de l'article terminal ; armé de deux spinules inégales en avant, il porte en outre trois spinules sur le bord externe. Il y a également une légère spinule au bord antérieur de l'antépénultième article. Les articles du fouet sont ornés de très courtes soies. Les pattes antérieures sont égales et semblables, d'ailleurs assez réduites, comme dans la plupart des espèces du genre. Elles sont ornées partout, en dehors comme en dedans, de courtes lignes transversales à peine saillantes, qui portent parfois de très courts poils. Ces lignes sont placées dans une petite tache bleue qui fran- che sur la couleur générale brun rongea tre. Il y a trois denticules aigus en avant sur le bord externe des méropodites et six denti- cules plus petits sur le bord interne. Sur le carpe, les ligues trans- versales sont plus saillantes (lue sur le méropodite, mais on ne trouve (|u'une épine, qui est située en avant sur l'article. Des épines ou plutôt des tubercules plus ou moins aigus se trouvent aussi sur PAGU RIENS DE LA MINUTA 1"Î3 la niaiii et peuvent rtre considérés comme le résultat d'uni' transformation de certaines des lignes transversales, car ils ont la même couleur hleue qu'elles-mêmes. Ou trouve ({uatre de ces tubercules au bord supérieur arrondi du propode, cinq ou six autres en divers points de la portion palmaire, un plus grand nombre sur le doigt immobile, et ({uelques autres sur le pouce. Les poils sont partout courts, peu nombreux et se trouvent surtout à l'extrémité des pinces. Les pattes ambulatoires du côté droit paraissent un peu plus longues que celles du coté gauche, et sont d'ailleurs tout à fait semblables. Elles ont la même couleur brun rougeàtre que les pinces et sont criblées de petites ponctuations colorées en bleu, qui correspondent aux lignes transversales des pinces. Les poils sont partout fort rares ; il y en a quelques-uns sur les deux bords des méropodites, surtout sur le bord inférieur, et sur le bord inférieur des doigts où ils constituent trois faisceaux ; on trouve aussi quelffues dépressions pilifères sur le reste de la sur- face des doigts. Dans toutes il y a deux denticules aigus en avant sur le bord supérieur du carpe des pattes ambulatoires antérieures et un seulement sur celui des pattes postérieures ; on en voit aussi de rudimeutaires sur le bord inférieur des méropodites, surtout eu avant. Les doigts sont hauts, peu arqués, assez com- primés latéralement, armés de cinq spinules au bord inférieur et d'une griffe noire à l'extrémité ; ils sont d'une teinte plus claire que le reste des pattes, surtout sur le milieu des faces latérales, où la couleur disparaît à peu près complètement. Leur longueur totale (grilles comprises) n'atteint pas les deux tiers de la longueur du propod(> ; les propodes sont un peu comprimés latéralement et par couséciuent subcylindriques; toutefois le propode de la patte ambu- latoire postérieure gauche présente des caractères particuliers, sa face externe étant comprimée, à peine convexe et séparée de la face supérieure par un bord subaigu. Sa hauteur maximum est égale à un peu plus du tiers de la longueur. Les pattes de la 4^ paire sont peu pileuses, sauf sur le bord inférieur du méropodite ; elles sont armées d'une spinule à l'extré- mité antérieure du bord supérieur du carpe et du propode. Le doigt dépasse un peu la portion digitale de ce dernier article; la râpe est très longuement ovoïde. — Les pattes de la 5" paire se terminent par une pince très longue dont les doigts sont extrême- ment courts. La râpe atteint à peu près la moitié de la longueur de la main. 134 ED. CIIEVREUX ET E.-L. BOUVIER Les quatre fausses-pattes abdouiinales impaires sont inégale- ment biramées. Le G^ segment est orné d'au faible sillon longitu- dinal eu avant du sillon transversal ; ses fausses-pattes sont très asymétriques. Le lelson est divisé en deux lobes transversaux ciliés et inégaux par une échancrure postérieure obtuse et peu profonde ; ses deux échancrures latérales sont réduites. Comme le segment précédent, il est en certains points lavé de rouge-orangé. La même coloration se retrouve sur les parties antérieures du céphalothorax et sur les pédoncules antennaires; les fouets antennaires et les antennules sont jaunes, les appendices buccaux et les cils des fouets antennulaires sont bleus ; les écailles ophthal- miques sont rougeàtres et les pédoncules oculaires jaune-verdâtre. Habitat. ~ N» 103, 8 mars 1890, Dakar, marée dans la baie, derrière l'ambulance, sous les pierres. Quatre spécimens, trois mâles et deux femelles. Le mâle qui nous a servi de type pour la descrip- tion précédente présente les dimensions suivantes : Longueur approximative du corps 24""' — du céphalothorax 11 — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) . 6 Largeur du bord frontal 4 5 Longueur des pédoncules oculaires. 4 7 Longueur de la patte antérieure droite 14 — — ambulatoire antérieure droite. . . 21 Affinités. — Cette espèce présente des affinités étroites avec le CL œquabilis Dana et le Cl. misanthropus Risso. Mais le Cl. œquahilis de Dana s'en distingue par les caractères suivants : pattes antérieures longuement pileuses, armées de tuber- cules nombreux, lobe mésogastrique limité en arrière, pattes ambulatoires non ponctuées, pédoncules oculaires un peu plus courts que le bord frontal et que les pédoncules antennulaires, propode de la patte ambulatoire postérieure gauche aplati sur la face externe, écailles ophlhalmi(iues séparées, armées de spinules très peu nombreuses, doigts des pattes ambulatoires à peu près complètement blancs. Localité très voisine : iMadère et îles du Cap Vert. M. le i)rofesseur A. Milne-Edwards a eu l'obligeance de nous communiquer un spécimen type de Cl. œquahiiis, tel que l'a compris le D' Miers. Les caractères de ce spécimen sont ceux du Cl. (rquahilia de Dana ; toutefois les écailles ophthalmiques sont contiguës, beaucoup plus larges que dans notre espèce et un peu PAOURIENS DE LA yrELITA 13,^5 dentées en avant ; d'ailleurs les pédoncules oculaires sont assez gros et la cornée présente une faible écliancrure à son bord posté- rieur; les doigts sont aussi plus longs que dans notre espèce. Comme le Cl. œqnahiUs, le Cl. misnnthropus présente un sillon en arrière du lobe mésogastrique, des angles latéraux antérieurs arrondis, des pédoncules antennulaires qui dépassent les pédon- cules oculaires, de nombreux tubercules sur les pinces, et des ponctuations très rares sur les pattes ambulatoires; comme il est d'ailleurs orné d'une raie longitudinale rouge sur les doigts de ses dernières pattes, on le distinguera toujours aisément du Cl. senr- f/alensis. Clibanarius Melitai, sp. nov. Planche IV, figures 1-0. Ce très joli Pagure est remarquable par sa couleur générale rouge marron, par les tacbes blanches nombreuses qui se détachent sur le fond rouge, et par les faisceaux de soies noires et raides qui ornent les diverses parties du corps. La couleur rouge marron est celle de la moitié antérieure du thorax, des quatre paires anté- rieures d'appendices thoraciques, des écailles ophthalmiques, enhn, des pédoncules oculaires, antennulaires et autennaires ; les soies noires se trouvent sui- toutes ces parties et sont d'ailleurs relative- ment peu nombreuses ; les taches blanches ont la même distribu- tion mais cependant n'existent pas sur les trois articles terminaux des trois paires moyennes d'appendices thoraciques. La partie pos- térieure du céphalothorax a une teinte beaucoup plus atténuée, mais on y retrouve encore les soies noires, et sur les parties colorées des traces de taches blanches. Les fouets des antennes sont jaunes, ceux des antennules sont blancs avec des cils bleu marine, les appendices buccaux sont blanc bleuâtre. Les soies noires sont remplacées par des poils blancs sur les pattes thoraciques de la dernière paire et sur l'abdomen. La partie antérieure de la carapace est limitée en arrière par la suture cervicale qui est régulièrement arquée, sur les côtés anté- rieurs par deux lignes droites obliques et divergentes en arrière, eu avant par le front qui présente des bords latéraux un peu obli- ques, deux dents latérales obtuses, et une dent médiane plus sail- lantes et aiguë. Les angles latéraux antérieurs sont à peine obtus. Les lobes métagastri((ues sont bien limités, en dedans par les sillons .convergents qui limitent les lobes mésogastiques et par le prolon- gement médian de ces sillons, eu arrière par la suture cervicale, et 136 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER en avant par une dépression irrôgulière qui est dirigée obliquement en avant et en dedans. Une dépression demi-circulaire, concave en arrière, etd'ailleurs assez peu marquée, limite en avant l'aire j::as- trique. Des ponctuations nombreuses se trouvent sur toute la sur- face, etquelques rares faisceaux de soies très courtes prèsdcs bords. La partie postérieure est plus courte que la première; son aire cardiaque s'atténue d'avant en arrière et présente deux étrangle- ments, l'un très prononcé en avant et un autre beaucoup plus faible au milieu ; de ces parties postérieures partent trois sillons arqués parallèles qui se recourbent en avant parallèlement au sillon longi- tudinal brancbial. L'échancrure postérieure est très profonde. Les régions branchiales sont dilatées et ornées de quelques faisceaux de soies; on trouve d'ailleurs une bordure de faisceaux plus importants immédiatement en arrière de la suture cervicale. Les pédoncules oculaires sont à peine plus longs que le bord frontal, ils sont très peu dilatés en avant, un peu plus en arrière, et ornés de soies noires extrêmement courtes. La cornée est médiocre, d'un gris-noiràtre et très peuéchancrée; les écailles ophtlialmiques sont triangulaires, étroites, aiguës et séparées par un assez faible intervalle. Les pédoncules antennulaires atteignent la cornée et se font remarquer par la brièveté de leur article terminal, qui est à peine plus long que le précédent. — Les pédoncules antennaires s'avan- cent presque aussi loin en avant ; leur article basilaire n'est pas visible du coté dorsal, mais on voit bien par contre la large articu- lation qui rattache cet article au suivant. Ce dernier est court, inerme et peu saillant du côté externe. L'acicule atteint la base du dernier article ; il est acuminé, porte deux ou trois denticules inégaux et variables sur le bord interne, et un seul en avant sur le bord externe. Il y a une faible spinule sur le bord antérieur de l'antépénultième artide. Le fouetest nu et comprimé. Des faisceaux de soies ornent quelques articles et l'acicule. Les pattes antérieures sont égales, semblables et à peu près complètement inermes. Le méropodite est dilaté inférieurement pour recevoir le bord inférieur de la main, qui est ordinairement recourbée; il est orné en cet endroit de longues soies. Des soies plus courtes se trouvent en dessus sur son bord antérieur et plus on arrière sur son bord supérieur qui est tranchant. Sur la face externe du carpe et de la main se voient de longues lignes liuement tuberculeuses bordées en avant de poils jaunâtres fins et très courts, puisçà et là des taches blanches arrondies qui correspondent à des tubercules plus forts, enfin, dans les intervalles, de fins tubercules PAQU RIENS DE LA MEUTA 137 qui persistent presque seuls dans la région des doigts. Pas d'épiues, qnel([ues rares spiuules seulement au bord supérieur arrondi du doigt mobile. La face interne est lisse, ornée de quelques faisceaux de longues soies; mais en dessus, immédiatement en arrière de l'articulation des doigts mobiles, se voient des séries de tubercules étirés en courtes lignes parallèles. Les doigts sont à peu près com- plètement fermés ; immédiatement en arrière des ongles cornés terminaux se voit sur chaque doigt une grosse dent calcaire blan- che, et un peu en arrière quelques denticules plus petits. Les pattes ambulatoires dépassent de très peu les pinces ; les antérieures sont plus fortes et ont leurs divers articles plus hauts (surtout le propode) que les postérieures; mais celles de droite ne sont pas sensiblement plus longues que celles de gauche, et les deux de la paire postérieure sont absolument symétriques. Les divers articles sont comprimés latéralement, mais restent néan- moins convexes ; ils sont ornés de faisceaux de longues soies au bord inférieur et de faisceaux de soies très courtes sur le reste de la surface. Il y a une épine en avant au bord supérieur du carpe. Les doigts sont peu arqués, hauts à la base, armés de trois faibles spinulesen dessous, et terminés par une griffe aiguë et noirâtre ; avec la griffe, leur longueur totale atteint les deux tiers à peine de celle du propode. Les pattes de la 4" paire se terminent par une pince à râpe longue et ovalaire ; le doigt dépasse à peine la partie saillante du propode. — La main des pattes de la 5^ paire est très longue ; sa râpe est large et dépasse le milieu de la longueur; les doigts n'atteignent pas tout à fait la moitié de la longueur de la râpe. Les quatre fausses pattes impaires du mâle sont biramées, à rameau postérieur assez bien développé. Le 6^ segment a un sillon longitudinal peu profond en avant du sillon transversal, ses appen- dices sont très asymétriques. Très asymétriques sont aussi les deux lobes postérieurs du telson, formés par les deux échancrures laté- rales et par la grande échancrure terminale ; le droit est beaucoup plus petit que le gauche, mais il est orné comme lui de poils sur les bords. Habitat, variations.— N» 103,8 mars 1890, Dakar, marée dans la baie, derrière l'ambulance, sous les pierres. Trois spécimens, deux mâles et une femelle. Dans la femelle, les quatre fausses pattes sont très longuement biramées. 138 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER Dimensions du spécimen mâle pris pour type : Longueur approximative du corps 28™™ — du céphalothorax 11 5 — de la région gastrique (jusqu'au bord frontal) 6 o Largeur du bord frontal 4 5 Longueur des pédoncules oculaires .... 49 Affinités. - Le Cl. Melitai ne présente d'airmités étroites avec aucun des Clibanarius jusqu'ici connus. Sa coloration n'est pas sans quelque analogie avec celle du Cl. cruentutus H. Milne- Edwards, mais tous les autres caractères essentiels sont dilTércnts : ornements et armatures des pinces, longueur des doigts ambula- toires, etc. Formes larvaires : les Glaucothoés. En étudiant de très près les glaucothoés recueillis par le Talisman et par la Mdita, l'un de nous a récemment établi : « 1° que les glau- cothoés des carcinologistes descripteurs sont dépourvues d'orifices sexuels et d'écaillés ophthalmiques, caractères qui sont l'un et l'autre larvaires ; 2» qu'elles sont franchement pagurieunes et n'ont que des analogies éloignées avec lesïhalassinidés; 3" qu'elles cons- tituent un groupe polymorphe et renferment probablement autant de formes qu'il y a de genres différents de Pagures ; 4° que les espè- ces jusqu'ici connues se rapprochent beaucoui) plus des Paguriens asymétriques que des Paguriens "^vhmWis^Pylocheles, Mlxtopai/urus), voisins des ancêtres du groupe ; 5" qu'elles présentent absolument tous les caractères essentiels des larves décrites par certains em- ])ryologistes sous le nom de glaucothoés » (1), et sont en réalité des larves pagurieunes de grande taille. Le but des zoologistes doit être par conséquent de chercher à quelle forme pagurienne se ratta- chent les quelques glaucothoés décrites jusqu'ici comme espèces autonomes, et c'est ce que nous allons faire pour une espèce de la Melita. Glaucothoe carinata Ilendersou. Planche IV, figures 12-24. G laucolhoe carinata J. R. Ilendersou, Anonuint, Challenger, Zool., XXVII, p. 84. — E. L. Bouvier, Ann. se. nat., (7), XII, p. 72et80, 1891. La carapace de cette grande larve est calcifiée dans toute son éten- (1) E.-L. BoLviER, Les Glaucothoés sont-elles des larves de Pagures f Ann. se. nat., (7), XII, p. 60, 1891. PAGU RIENS DE LA MELITA |3f) due et divisée en deux parties de longueur à peu près égale p;ir une suture cervicale qui estrectiligne dans presque toute la région dorsale. Les sillons qui paraissent correspondre aux sillons bran- chiaux longitudinaux des Paguriens adultes sont très marqués, mais forment sur la plus grande partie de leur étendue les limites laté- rales de l'aire cardia([ue, et se rencontrent en arrière à la pointe de cette aire, au milieu deTéchancrure postérieure. Les aulres régions de la carapace ne sont pas limitées. Le front est arrondi, très sail- lant et dépourvu de dent latérale ; en son milieu vient se ter- miner en pointe obtuse une saillie anguleuse de la partie antérieure et dorsale de la carapace ; cette saillie se rétrécit d'arrière en avant; elle est surmontée par une carène longitudinale et limitée latérale- ment par des dépressions obliques qui se poursuivent jusqu'au milieu du front; les angles latéraux antérieurs sont arrondis. Les pédoncules oculaires sont beaucoup plus courts que le bord frontal; rétrécis au milieu, ils se dilatent assez fortement en avant et se terminent par une cornée réduite, à bord supérieur concave en avant et oblique. L'avant-dernier article des pédoncules anteunulaires atteint la cornée; le suivant est plus allongé et se termine par deux [ouets pauci-articulés ; le supérieur est assez allongé et compte ordinai- rement 6 articles, l'inférieur n'en a que 5 et dépasse le milieu du précédent. Les pédoncules anteunaires dépassent de très peu les pédoncules oculaires; leur article basilaire n'est pas visible du côté dorsal, mais forme du coté ventral une forte saillie, au sommet de laquelle se trouve l'orifice rénal; l'article suivant est inerme et dépourvu de toute saillie externe ; il sert de base à l'acicule qui est assez grêle, subobtus et atteint à peine la base de l'article terminal. L'anté- pénultième article est inerme. Les mâchoires antérieures sont dépourvues de fouet sur l'exo- podite, mais les pattes-màchoires antérieures ont déjà un rudiment de fouet et présentent en outre à la base de l'exopodite une très faible saillie qui correspond probablement à un épipodite. Les pattes-màchoires externes sont contiguësà leur base ; leur 3^ article est armé sur le bord interne de 8 dents qui croissent en dimension d'avant en arrière; le fouet terminal qui termine l'exopodite de ces appendices, ne paraît pas articulé; il en est de même d'ailleurs pour le fouet des pattes-màchoires de la 2^ paire. 140 ED. CHEVREL'X ET E.L. BOUVIER La formule brauchiale est la suivante : PATTES TUORACinUES PATTES -MACHOIRES V IV III II I III II I Arthrobrancliies 0 2 12 2. 20 0 Pleurobranchies 0 1110 0 0 0 Les lamelles des branchies sont bisériées. Les pattes antérieures sont égales; leur doigt, mobile se meut dans un plan presque vertical et leur axe d'articulation fait un angle sensiblement droit avec l'axe d'articulation du propode; tous les articles sont lisses, brillants, inermes, et c'est seulement sur les pinces qu'on trouve çà et là quebiues poils d'ailleurs très courts. Le bord supérieur du méropodite est presque ti'anchant, mais le bord supérieur du carpe et les deux bords de la main sont arrondis. La portion palmaire de la main est plus longue que le carpe et plus longue aussi que les doigts; ces derniers sont croisés, armés sur le bord interne d'un denticule et en avant d'une grilïe cornée dont le développement et très variable; ils ne sont pas en contact sur leur bord interne. Les pattes ambulatoires sont nues, lisses, inermes, peu comi)ii- mées latéralement; leur doigt terminal estonguiculé, allongé, mais cependant un peu plus court que le propode; il a trois ou quatre spinules et quelques poils sur le bord inférieur. Les pattes des deux dernières i)aires sont réduites et ont des caractères paguriens fort évidents. Celles de la i" paire sont nette- ment subchéliformes ; leur doigt est onguiculé, inerme sur le bord interne et dépasse la longue saillie propodale du tiers au moins de sa longueur ; la râpe est longue et formée de trois rangées d'écaillés. Les pattes de la 5^ paire si^ terminent par une pince à doigts allongés qui présente deux râpes ])auci-sériées, une sur le doigt mobile et une autre sur le doigt immobile. L'abdomen est absolument symétrique dans toute sa longueur ; ses anneaux sont sensiblement constitués comme ceux des Macroures et portentsur la face ventrale, du 2eau4e, une paire d'appendices bira- més à rameaux plus courts que le pédoncule. Le rameau externe ou antérieur est aplati, ovalaire, cilié de longues soies pennées sur les deux bords ; le rameau interne est étroit, un peu plus court et orné de trois faisceaux de poils sur le bord postérieur. Le 6^ segment est muni d'une paire d'appendices biramés et largement lamelleux, qui forment avec le telson une nageoire caudale semblable à celles des Macroures; ces deux rameaux sont tronqués en arrière, surtout l'interne qui est plus large et beaucouj) plus grand que l'externe; PAGU RIENS DE LA MELlTk 144 ils sont ornés sur les bords de longues soies pennées et armés d'écailles pédonculées et ovalaires disposées sur un seul rang. Il y a une forte épine sur le bord postérieur de l'article basilaire des fausses pattes de cet anneau. Le telson est un peu plus long que large; il se rétrécit d'avant en arrière et porte une rangée de soies sur son bord postérieur brus([uenieiit troucjué. Les caractères anatouîiques jusqu'ici connus sont les suivantes: « les ciBCUins pyloriques sont courts, mais néanmoins fort nets; au nombre d'une i)aire, ils forment un tour de spire et mesurent, dans les spécimens que nous avons étudiés, à peu près un demi- millimètre de longueur. Le cœcum rectal ne paraît pas exister. Le système nerveux, franchement pagurien, est bien plus condensé dans le sens longitudinal que celui de la Glaucothoé de Péron ; les centres ganglionnaires pédieux sont encore assez nettement dis- tincts dans sa masse thoracique, où Ton n'observe plus d'ailleurs qu'une seule peiforation, celle de l'artère sternale. Du reste, les deux cordons longitudinaux de la chaîne abdominale sont séparés sur toute leur longueur, mais chacun des ganglions qu'elle porte est manifestement double et ne se présente pas sous la forme arrondie qu'on observe dans la Glaucothoé de Péron (1). » A quel genre du groupe des Paguriens se rattache comme forme larvaire la Glaacolhoe carinata? C'est avec les crustacés du genre Pagurus qu'elle parait présenter les affinités les plus grandes : pédoncules oculaires séparés à la base et dilatés en avant, doigts des pinces cornés aux extrémités et mobiles dans un plan presque verti- cal, pinces mobiles dans un plan presque horizontal, mâchoires anté- rieures dépourvues de fouet sur l'exopodite, un fouet (encore rudimeutaire) sur les pattes-màchoires antérieures, pattes-màclioires postérieures eu contact à la base, pattes de la 4" paire subchéli- formes, pattes de la 5« paire terminées par une pince à doigts assez longs, etc. Les pattes sont égales comme dans les Aniculus, mais elles sont subégales dans de nombreux Pcujurus; enfin la formule branchiale est la même que celle des CUbaiiarins et des Dioyenes, et ne diffère de celle des Pcujurus que par l'absence d'une branchie à la base des pattes de la 5« paire. Si la larve Glaucothoé carinata n'appartient pas au genre Pagurus s. str., c'est à coup sur dans un genre voisin, Aniculus, Dwgenes, etc., qu'elle doit se ranger. Notre Glaucothoé carinata est semblable ou peu s'en faut à celle décrite par Henderson; elle a toutefois le front moins saillant au (1) E.-L. BoLviER, loco cil., p. 73. 142 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER milieu, et les pédoncules oculaires un peu moins longs. Ces diffé- rences, peu importantes d'ailleurs, permettent peut-être de penser que la larve d'Henderson n'appartient pas au même pagurien adulte, les différences spécifiques réellement importantes n'étant pas encore dessinées au stade post-larvaire auquel appartiennent les glaucolhoés. Ce qui rendrait cette hypothèse assez prohahle, c'est que l'unique spécimen d'Henderson a été dragué par 120 brasses dans les mers australiennes, tandis que les nôtres se trouvent au Sénégal dans la région côtière ou sub-côtière. Habitat. — N" 109, Dragage à l'ouest de Corée, coquilles brisées, 15 m. Deux individus de même taille. Longueur du corps 12™m5 — du céphalothorax 4 6 Largeur du front 2 Longueur des pédoncules oculaires 14 Longueur de la pince droite 12 — de la première patte ambulatoire droite ... 77 N" 112, 19 mars 1890, Rufisque, dragage à l'ouest de l'ilot de rocher, coquilles brisées, G mètres. Un individu de même taille que les précédents. No 73, 13 février 1890, côte du Sahara, chalut, 80 mètres, vase verte; Lat. N. 17''2', long. 0. 18"59'. Un individu semblable à ceux qui précèdent. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE IL Spiropagurus elegans Miers. Fig. 1 . — Patle droite de la 4' paire vue par la face externe. A.NAPAGURUS CUHVIDACTYLUS, Sp. IlOV. Individu mâle qui a servi de type. Patte antérieure droite, face externe. Patte antérieure gauche, face externe. Front et appendices céphaliques, face dorsale. Pince droite vue par le bord inférieur. Patte droite de la 4« paire, face externe. Patte droite de la 5' paire, face externe. EUPAGUnt'S TRIANGULARIS, Sp. DOV. Fig. y. — Partie antérieure du céphalothorax et appendices céphalotlioraciqm's, face dorsale. Fig. 10. — Patte aniérieure droite, face externe. Fig. 11. — Patte aiilérieiire gauche, l'ace exlerno. Fig. 12. — Palle aiiilmlaldirc gauche de la 1" paire, face externe. Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. F i'^i- i:j, Fi 'n- it. 1-- 't>- i;!, F i^'- ic. Fi ig. 17. Fi-. l'.t. FiK- 20. Fig. 21. Fig. 22. Fif,'. 23. Fig. 24, Fig. 25. PAGU RIENS DE LA MËLITA 143 P;it,U' ^Miiclif (lo la 4' piiir*', face externe, l'aile gaiiclic tle la 5' i)aire, face exlerne. Extréinité de l'abiloinen. EuPAGURUS cuANENsis Thoiiipson. Front et appendices céplialiques, face dorsale, l'aile ambulatoire droite de la 1'^' paire, face externe. EuPAGunus scuLPTiMANus Lucas. Fig. 18. — Partie antérieure du cé|)lialolliorax et appendices céphaiiques, face dorsale. Patte droite de la 1" paire, face externe. Patte gauche de la i"' paire, face externe. EuPAGURUS? MINIMUS, Sp. DOV. Front et appendices céphaiiques, face dorsale. Patte droite de la \'' paire, face externe. Patte ambulatoire droite de la 1'^'^^ paire, face externe. Patte gauche de la o' paire, face externe. Extrémité de l'abdomen. PLANCHE m. EuPAGURUS? INERMIS, Sp. nOV. Fig. 1. — Partie antérieure du céphalothorax et appendices céphaiiques, face dorsale. Patte antérieure droite, face externe. Patte antérieure gauche, face exlerne. Patte ambulatoire droite de la l'" paire, face externe. Patte gauche de la 4° paire, face externe. Petrochirus pcstulatus h. Milne-Edwards. Fig. (>. — Partie antérieure du céphalothorax et appendices céphaiiques, face dorsale. Fig. 7. — Patte antérieure droite, face externe. Fig. 8. — Extrémité de la 2' patte ambulatoire gauche, face externe. Fig. 9. — Patte gauche de la 4' paire, face externe. Fig. 10. — Patte gauche de la 3' paire, face externe. Pagurus granulimanus Miers. Fig. 11. — Partie antérieure du céphalothorax et appendices céphaiiques, face dorsale. Patte ambulatoire postérieure gauche, face externe. Patte ambulatoire postérieure droite, face externe. Patte gauche de la 4' paire, face externe. Patte gauche de la 5' paire, face externe. DlOGENES DENT1CULATUS, Sp. nOV. Individu mâle qui a servi de type. Patte antérieure gauche, face externe. Patte ambulatoire gauche de la 1" paire, face externe. Patte gauche de la 4° paire, face externe. Partie antérieure du céphalothorax et appendices céphaiiques, face dorsale. Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4. Fig. ii. Fig. 12. Fig. 13. Fig. 14. Fig. lo. Fig. 16. Fig. 17. Fig. 18. Fig. 19. Fig. 20, 144 ED. CHEVREUX ET E.-L. BOUVIER CaLCINLS ORNATIS RoUX. Fig. 21. — P'ront et appendices céplialiques, face dorsale. Fig. 22. — Patte anlt'rieure gauche, face externe. Fig 23. — Patte antérieure droite, face externe. Fig. 24. — Patte giuche de la 4' paire, face externe. PLANCHE ir. CuBANAruus MKLrfAi, sp. nov. — Ct'jdialotliorax, vu du cùté dorsal. — Front et appendices céplialiques, face dorsale. — Patte antérieure gauche, face externe. — Patte ambulatoire gauche de la 2" paire, face externe. — Patte gauche de la 4' paire, face externe. — Patte gauche de la 5' paire, face externe. Clibanaiuus senegalensis, sp. nov. — Céphalothorax, vu du côté dorsal. — Front et appendices céphaliques, face dorsale. — Patte antérieure gauche, face externe. — Patte ambulatoire gauche de la 2'^ paire, face externe. — l'alte gauche de la 4« paire, face externe. (JLALCOTHOE CARINATA Heuderson. — Céphalothorax et appendices céphaliques, vus du côté dorsal. — Anlennule du côté droit. — Antenne gauche, face externe. — Mâchoire antérieure du côté droit, face inférieure. — Mâchoire de la 2« paire, face inférieure. — Patte mâchoire de la 1" paire, face inférieure. — Patte gauche de la 4' paire, face externe. — Patle gauche de la '6' paire, face externe. — Fausse patte gauche du 2" segment abdominal, face inférieure. — Moitié gauche de la nageoire caudale, face dorsale. — Système nerveux central. — Une p:iire de lamelles branchiales, dernière branchie gauche. — Le cœur et les troncs artériels qui en naissent du côté dorsal. Fig 1. Fig 2 Fig 3 Fig 4 Fig 5. Fig 6 Fig 7 Fig 8. Fig 9. Fig 10 Fig 11. Fig 12 Fig 13 Fig 14. Fig 1.5. Fig IG Fig 17. Fig 18 Fig 19 Fig 20 Fig 21 Fig 22 Fig 23 Fig 24 Mém. Soc.Zool.de France,V, 1892 -'" 23 PI. II. ,L .Bouvier del. Imp.Ed.Bry.Paris. Paguriens de la Melita. Ch. Richard lith. Mém. Soc. Zool, de France, V,1Ô92 ' y%^ 17 24 iff^fTTT^^ E.L Bouvier de!. linp.Ed,Bry,Paris. Paguriens de la Melita. Ch. Richard lith. Mèm. Soc. Zool. de France V, 1892 PI. IV. E.L. Bouvier del Imp.Ed. Bry, Pans. Paqunens de la Melita. Richard lith. 145 VOYAGE Di: M. ClIAl'Kll A BOIINKO. UNIONIDAK. par H. DROUET et M. CHAPER. {Pl.ANCIlKS V et VI). Jusqu'ici, un très petit nombre de Mollusques pélécypodes, appartenant à la famille des Unionidœ, ont ligurA dans les collec- tions comme provenant de Bornéo, ce qui s'explique par deux causes : d'abord parcequeles naturalistes ayant séjourné dans cette grande île malaise ont été clairsemés ; ensuite parce que la recherche des Bivalves fluviatiles est souvent hérissée de didicnltés pour les explorateurs. C'est donc à peine si quatre ou cinq espèces, se rattachant aux genres Unio et Pseudodon, ont été décrites ou indi- quées dans les catalogues comme originaires de cette île. Isaac Lea parait être le premier qui ait fait connaître un Unio, recueilli authentiquement à Bornéo, et appartenant à la collection de Cuming. Il le décrivit sous le nom d'L'. j)licatnlus{l) qui ne put être conservé dans la nomenclature, et auquel M. Issel substitua celui d'(;. borneensis (2), parce qu'il existait déjà un U. plicatnlus (du Mexique), créé par J. de Charpentier. Depuis, M. von Martens a retrouvé la même forme, parfaitement caractérisée, dans l'inté- rieur de l'île (lac Danau Sriaug), où elle est abondante, ainsi qu'à Mampawa, sur la cote, au nord de Pontianak, et à Sew.di (cote nord-ouest). Pendant son séjour à Bornéo, en 1803, au cours de son grand voyage en Malaisie, M. von Martens découvrit, dans le même lac de Danau Sriang, une deuxième espèce du même genre, à laquelle il donna le nom d'Unio caudiculatus (3). Nous ne la connaissons que par le dessin que l'auteur a bi^n voulu nous eu adresser et par sa description , qui nous semble pourvue de caractères excellents. Tout récemment, en juin de cette année, le même savant vient de publier la diagnose d'un troisième Unio recueilli à Tanah-laut (S.-E. de Bornéo) par le D>" Semmelink, médecin militaire hollandais (1) Lea, Obsen-. on the Genus Unio. Proc. Acad. nat. se. Pliilad., VII, 1859, pi. 37, fig. 120. (2) IssEï-, Molluschi borneensi, 1874. (:5) Von MvRTF.NS, MalaUozool. Blâller, 18G7. V. — 10 l'iC» DIIOUKT KT CIIAPEIJ ([.'. Seiiiiiielinki) (1), et qui |);ir;iît voisin de VU. sacrellus ci-après mentionné. Dès 1840, Lea avait décrit le MartjdrUana vonilemhuschiana (i) (Pseufhdon), recueilli dans l'île de Java (cabinet du D"" von deni Busch, de Brème). Plus tard, cette espèce fut indiquée comme ayant été retrouvée dans le lac Dauau-Sriaug, à Bornéo, par M. von Martens, et sur le territoire de Sarawak, par deux célèbres explo- rateurs italiens, MM. G. Doria et 0. Beccari, dont les matériaux récoltés à Bornéo ont été mis en lumière par M. A. Issel (3). Or, après avoir vu des types authentiques de Marf/aritana von'lembus- rhiana, de Java, venant de M. Mousson (collection Morelet), et après avoir comparé les lij;ures des ouvrages de Lea et de Kiister avec les spécimens recueillis par MM. Doria et Beccari (Musée civique d'histoire naturelle de Gènes), il nous a été impossible d'identifier le mollusque de Sarawak à celui de Java. Enlin Hanley a publié nu Monocundylœa Walpolei (4) {Psoitloilun), péché à Sarawak, selon M. Geale, mais nous ne pouvons en parler que par la description, d'ailleurs très précise, de l'auteur. Tels sont, à notre connaissance, les Unioiiiild' de Bornéo décrits jusqu'à ce jour. Metcalle, dans une énuinération de coquilles récoltées à Bornéo et reçues par M. W.-J. Ilamilton, de Londres, indique deux formes d'Unio non déterminées (5). Bock a publié une liste des Molluscjues recueillis dans le sud-est de Bornéo (province de Koelei). mais il ne cite aucune espèce de la famille qui nous occupe (6). Les huit esj^èces (VUnionidœ recueillies par M. Chaper, toutes nouvelles, sauf une, forment donc un appoint important pour cette partie de l'histoire naturelle des îles de la Malaisie. Plusieurs d'entre elles ont des formes originales. Si leur coloration n'est pas très vive, en général, mais plutôt empruntée aux teintes sombres, ({uelques-unes d'entre elles ont des contours ou des ornements dignes de remarque. Nous devons signaler, dans cet ordre d'idées, VUnio radidcmis, que ses rugosités et ses plis placent absolument en dehors des formes banales ; VUnio lingulatus, encore plus allongé (1) Von Martens, Silz-Ber. dcr Gesellscli. Naliirf. Freunde zu Borlin, 181)1, p. 111. (2) Lka, Ohserv. onlhegenus Unio. Trans. amer. Phil. Soc. I8'j(». III, pi. 18. fitr. :v.t, Kustor, pi. 98, fig. Il (3) IssicL, iVo/Zitsc/u bornecnsi, 1874. (4) IIanley, Proc. Zool. Soc, Lond., 1871, j.. U87. (.■;) Metcalfe, Proc. Zool. Soc Lond., .\IX, IS-ii. (G) Bock, Proc Zool. Soc Lond., 1881. USIOSIDAK DE B(Jl{Nl': dextrœ duo, compressi, elongati, inferior major; impressiones superficiales ; margarila pallide cœruleseens et aurantiaca, sub lente suhtilissime punetillata. — Long. 70; ait. 40-43 ; diam. 25 niill. Coqnille ovale, ventrue, mince, finement striée, souvent luisante vers le centre, d'un fauve brunâtre; bord cardinal droit ou douce- ment arqué; bord inférieur arqué, puis un peu sinué avant sa terminaison postérieure; bord antérieur largement arrondi; rostre court, subitement atténué, obtus; sommets renflés, plissés, granu- leux sous la loupe; crête postéro-dorsale plus ou moins développée, quelquefois élevée (surtout dans l'âge moyen), très déclive posté- rieurement; écusson traversé par des plis variqueux horizontaux, très visibles chez les jeunes, souvent presque détruits par l'érosion sur les adultes; ligament assez allongé, un peu saillant, blond: dents de la valve droite au nombre de deux, parallèles, comprimées, allongées, l'inférieure plus grande que la su|)érieure; lamelles arquées; impressions superficielles; nacre d'un bleuâtre très pâle, largement teintée de couleur orangée pâle, marquée de fines poin- tillures sous la loupe. Les sommets, et souvent le centre des valves chez les adultes, sont largement excoriés. Dans cet état, plusieurs exemplaires ont le faciès des Unios des ruisseaux des terrains granitiques. Chez les jeunes (depuis 25 mill. de longueur), le test est très mince, plus comprimé, très finement strié, d'un blond grisâtre, et orné autour des sommets de plis granuleux en zig-zag; chez eux aussi (et même sur les sujets d'âge moyen), la crête postéro-dorsale est plus développée, élevée, et l'écussou porte en arrière des sommets des plis transversaux, comme arborisans, plus fortement marqués que chez les adultes. Cette espèce a probablement quelques rapports avec VU. Seinme- UMOMDAli: DE BÔHiNlio J 49 Unki, voii MarleiiS ; mais clic nous parait en (iilïrrcr par son test plus mince, par la sinuositc du bord iufciieur^ et par sa nacre. Habite le Sebroean-;-, à Bornéo. — Nombreux exemplaires. Les écliantillons figurés appartiennent à la collection de l'Hcolc des Miues. Unio lingulatus, Diouet et Gbaper Planche V, fig. 7, 8, 9. C. valde elongata, valde inmquUatera, compressula, solidida, subtiliter striata, fusca ; marfjines dorsualis et cenlralis fere paral- leli; pars antcrior brevissima ; pars posterior elongatissima, in rostrum elongatumlingui forme vix truncatum producta; ligamentum tenue ; dentés valvce dextrœ duo, compressi, elongati, inferior trian- gularis ; lamellœ valde elongatœ ; margarita pallide cœrulescens. — Long. 75; ait. 30; diam. 17 mill. Coquille très allongée, très iuéquilatérale, convexe chez l'adulte, comprimée chez les jeunes, solide, finement striée, d'un brun vert tirant sur le noirâtre dans l'adulte ; bord supérieur faiblement arqué, bord inférieur rectiligne, tous deux à peu près parallèles; côté antérieur très court, arrondi; côté postérieur très allongé, terminé par un rostre allongé, linguiforme, faiblement tronqué; ligament mince, brun; sommets déprimés; deux dents sur la valve droite comprimées, allongées, parallèles, l'inférieure plus grande, triangulaire ; lamelles très allongées, rectilignes, peu saillantes; sinus ligamentaii'e très long; impressions musculaires superficielles; nacre d'un bleuâtre pâle, parfois couleur de chair, surtout près des crochets. L'individu cpie nous venons de décrire, et (|ne nous figurons, est l)arîaitement adulte : les autres exemplaires recueillis sont jeunes ou non entièrement adultes, aussi sont-ils plus comprimés avec un épidémie d'un brun clair. Les sommets de tous les échantillons sont fortement excoriés. Comme forme générale, VU. lingulatus peut être comparé à VU. borneensis, Issel (U. pUcatulus, Lea). 11 en diffère parce qu'il est encore plus allongé, et surtout par l'absence des plis caractéris- tiques de celui-ci. 11 appartient au groupe de VU. orientalis, Lea. {U. productus, Mousson) de Java ; mais l'espèce est distincte. Habite le Sebroeang, à Bornéo. — 5 exemplaires seulement ont été recueillis. L'échantillon figuré appartient à la collection de l'École des Mines. l^iO DKOL'DT ET CHAPKR Unio radulosus, Droiiet et CliapLM' Plancho V, fi-, 10,11, 12. (7. obsolète pentagoiia, comexa vel tiimidula, crassa, antice brems- sinui, eonfertim asperata, radutosa vel scobinosa, posticc obsolète trujona, fj rosse pUcata, fusca; margoventralisreetiusculus velretusus; sinus ligamentalis elongatus; crista data; dentés crassi ; margarita cœrulescens, livide maculata. — Long. 55-65; ait. 44-47; diam. 20-25 mill. Coquille vaguement subcirculaire, confusément pentagonale (les trois angles de la partie postérieure étant les plus visibles), épaisse, noirâtre dans l'adulte, blonde dans le jeune âge, très rugueuse sur toute sa surface : les rugosités de la partie antérieure et de la crête semblables à des dents de lime, celles de la partie postérieure formées par de gros plis inégaux et rayonnants ])artant de la crête, parfois très peu saillants; côté antérieur très court; côté postérieur peu allongé, ti-onqué inférieurenient, et présentant trois angles obsolètes ; crête postéro-dorsale bien développée, souvent élevée; bord inférieur droit souvent rétus, ou même sinueux; ligament blond; sinus du ligament très allongé; dent de la valve droite épaisse, confusément conique, très striée sur sa face antérieure et crénelée; lamelle située sur un autre plan que la dent, reliée à celle-ci par un appendice un peu arqué; dents de la valve gauche épaisses, striées, crénelées ; nacre d'un gris bleuâtre, parsemée de larges taches livides. Sa surface généralement très rugueuse (comme une râpe), et sa forme courte, confusément pentagonale, tendant à devenir subor- biculaire, son épaisseur, sont les traits principaux et saillants qui feront aisément reconnaître cette espèce remarquable. Sur quelques exemplaires, la décortication des sommets est très prononcée; sur d'autres, les aspérités du test sont moins accentuées. Chez les jeunes (long. 30; haut. 23; diam. 10 mill.) la coloration de l'épiderme est (l'un jaunâtre obscur, nuancé de tons verts; les ornements caracléristiqnes sont les mêmes que chez les adultes. La lunule est déjà bien visible. Les plis de la surface externe sont très visibles intérieurement. Habite le Sebroeang, à Bornéo. — Nombreux exemplaires. L'éciiantillon lignré appartient à la collection de l'Ecole des Mines. / USlOSlUAi: DE BORNÉO • • j I PSEUDODON CRASSUS, DlOUct Planche VI, fig. 1, 2, :}. C. uhluiujo-sabrlwinhoidcd, rcntricosa, cras^a, intciiuulilcr slrialo- siticata, medio nitida, niijrescens ; margo cardinalls leiiler cunccxm; margo i-entratis rectimculus; pars anlerior brevis, laie rotundala ; pars posterior in rostriim oblnsuni producta; natcs tumiduho ; dentés oaUœ dextrœ duo subœquales, crassuli, obsolète triangulares, obtusi; dons vabœ sinistrœ intercedens ; impressiones subumbonales 3-5 ; mai garita livide, candido-plumbea, ad oras iridescens. — Long. 78-80 ; ait. 45-48 ; diam. 27-30 mill. Coquille ohlongue-subrhomboïde, ventrue, épaisse, pesante, irivgulièrement striée-sillonnée, squameuse sur les bords, luisante vers le centre, noire ou noirâtre; bord cardinal très faiblement convexe; bord inférieur rectiligne, long; ])artie antérieure courte, largement arrondie; j)artie postérieure plus ou moins allongée, se terminant pai- un rostre court, subitement déclive, obtus ou à peine tronqué; sommets assez renflés ; corselet allongé, nettement limité par une arête bien marquée; ligament assez fort, noirâtre ; cartilage (ou ligament intei-ne) très développé; deux dents juxtaposées sur la valve droite et séparées par un intervalle assez profond, entre lesquelles vient s'intercaler la dent de la valve gauche, égales ou presque égales, assez épaisses, vaguement triangulaires, obtuses; impressions subombonales bien marquées, au nombre de 3 à 5 ; nacre livide, d'un gris de plomb faiblement bleuâtre, irisée sur les bords; impression palléale très distincte. Les sommets sont excoriés. Vers le centre de la surface externe, qui est très brillante, on aperçoit quelques traces très obsolètes de plis. Il est probable que chez les jeunes, ou chez les sujets d'âge moyen, des plis mieux marqués doivent exister. Les deux dents de la valve droite, l'épaisseur du test et sa forme subrhomboïde sout des caractères qui séparent nettement cette espèce de ses congénères, nièm(> du Pseudodon Walpolei, Hanley, indi(|ué comme provenant de Sarawak, et aussi du Pseudodon ZoUingeri, de Java, dont nous avons vu un bon type venant de Mousson, dans la collection de M. Morelet. Cette espèce a été mentionnée par M. Issel sous le nom de Alasmodonta londembiischiana, qui ne peut lui èti'e attribué, |)as plus ([ue les synonymes indiqués par ce savant. lo2 DROUET ET CHAI'ER Habite le Sarawak, près de la villedu iiièine uuni {Uoria et Beccari); musée civi(|ue de Gèues ; nombreux exemplaires. — Muséum de Berlin. — Collection Morelet). Un exemplaire du musée de Gênes a été obligeamment com- muniqué par M. le professeur Rafïaele Gestro. PsEUDODON /ENEOLUS, Drouet et Chapcr Planche VI, fig. 4, 5, G, 7. C. l'ilipliai, compressula vel subcumpressa, soUtIa, iiicdio sœpc obsolète piicata, fusco-œnea, nitida; crista post nmbones obsolète plicatula; margo superior arcuatus; margo ventralis rectiusculus vel coiuexus ; pars anterior laie rotundata; pars poster ior in rostrum late iruncatum producta ; nates depressœ; dentés obtmi; lamelhda adhœrens; impressiones subumbonales distinctœ,puncti formes; marga- rita carnea, vel œneola, rel liiida. — Long. 65-70; 38-40; diam. 18-20 mill. C. junior plerunique grosse piieata in parte centrali. Coquille ellipsoïdale, compriniée ou subcomprimée, solide, finement striée, i irrégulièrement traversée vers le centre par de gros plis verticaux (de cinq à dix) visibles surtout chez les jeunes, le plus souvent obsolètes et comme eiïacés chez les adultes, portant eu outre sur la crête postéro-dorsale des plis obliques, |)arf()is très visibles, parfois à peine sensibles, revêtue d'un épidémie brun foncé, luisant, à reliefs métalliques vers le centre ; bord supérieur arqué, anguleux dans le jeune âge ; bord ventral convexe ou subrectiligne ; |)artie antérieure largement arrondie; partie posté- rieure se terminant par un rostre tronqué on suliobtus ; crête assez développée chez les jeunes, triangulaire; sommets déi)riuiés, une dent sur chaque valve, assez petite, formant des tubercules obtus ; lamellule adhérente ; impressions antérieures bien marquées, sans être profondes ; impressions subombonales punctiformes ou lacrymiformes, au nombre de 5 à 8, l'approchées des sommets ; nacre d'une couleur de chair livide on cuivreuse, souvent maculée, irisée sur les bords. Sur tous les exemplaires, les sommets sont largement excoriés. Dans certains individus, les gros plis ([ni ornent la |)aitie cen- trale des valves sont très accentués. Le plus ordinairement, ces plis ne se continuent \y\s d;ins l'adulte. La môme remar([ue s'appli([ue aux plis vari(|uenx, pins petits, (|ui traversent ol)li([nement la crête postéro-dorsale. UMUNIDAE DE BORNÉO lo3 En somme, ce caractère des plis, chez cette espèce, est assez fugace et très variable. Habite le Sebroeauj;-, le Kapoeas (Semitaii), à Honiéi), — Seize exemplaires ; les échantillons ligures appartiennent à la collection de l'Ecole des Mines. Unio Trompi, Drouet et Ghaper Planche VI, fig. 8, 9, 10. C. p(Ui((, ohlfiwjn, rentricosa, soUdula, grosse striata, ad umhoncs rugosa, ad cristani transversim varicosa, nigricans; margo dorsualis vix nrcuatiis ; margo r.entralis retusus ; pars anterior angustata, posterior in rostrum obtusum producta ; areola conspicua, concava ; ligamentuin tenue; dentés vakœ dextrœ duo inœquales, compressi, elongati, ijwurvdii; margarita candido-cœrulea. — Long. 30-35; ait. 15; diam. 10-13 mill. Coquille très petite, oblongue, ventrue, solide, noirâtre, grosse- ment striée, ornée sur les sommets de menues granulations, sur la crête postéro-dorsale de gros {)lis variqueux transversaux et irrégu- liers ; bord supérieur très légèrement arqué; bord inférieur rétus vers le milieu; partie antérieure atténuée, faiblement anguleuse supérieurement; partie postérieure un peu dilatée, se terminant par un rostre obtus; lunule bien marquée, concave; ligament mince presque noir; deux dents sur la valve droite, comprimées, allongées, légèrement incurvées; l'inférieure |»Ius grande que la supérieure; celles de la valve gauche fortement striées, crénelées; lamelles allongées, assez fortes ; nacre d'un blanc bleuâtre, ou d'un bleuâtre pâle, uniforme. Le cortex de cette espèce est épais pour sa ])etite taille ; il en résulte des excoriations profondes ; tous les exemplaires ont les sommets largement érodés. L'aspect général de cette coquille, remarquable à tous les égards, fait penser à une fève, ou tout au moins à quelque graine exotique, à surface noire et rugueuse. On ne peut la confondre avec aucune autre. Nous dédions cette espèce à M. Tromp, Résident du Wester afdeeliug de Bornéo, en reconnaissance de son inépuisable obli- geance. Habite le Kajioeas (Seniitau), à Bornéo. — Nombreux exem- plaires. L'échantillon figuré appartient à la collection de l'Ecole des Mines. 154 DROUKT ET CIlAI'Kli Unio fulvaster, Drouet et Chapcr Planche VI, flg. Il, 12. 13. C. ubsolete snhorhicularis, ventricosa, tennis, ad oras tenuiter striatuhi, cœtcrum IcbDiuscula, nitida, pallide fulva; murgo superior arcuatus, post ligamentuni valde declicis; margo ventralis convexus ; pars posterior brevis, obtusa; crista elata, triangularis ; dens minov; lamella exserta ; inipressiones super ficiales ; margarita pallide cœru- lt;scens, livide maculata, iridescens. — Long. 38; ait. 28; diam. 45 raill. Coquille confusément subcirculaire, ventrue, mince, très finement striée sur les bords, lisse et luisante sur la partie ventrale, d'un fauve pâle; bord supérieur arqué, brus(|uement déclive à l'extré- mité postérieure du ligament ; partie antérieure arrondie, angu- leuse à son extrémité su})érieure; partie postérieure très courte, obtuse; bord inférieur convexe ; crête élevée, triangulaire, acuini- née ; arêtes dorsale et latérale bien marquées; sommets excoriés, dent cardinale petite, courte, triangulaire ; lamelle très saillante postérieurement; impression postérieure superficielle ; nacre d'un bleuâtre très pâle, rosé, parsemée de larges taches livides à la |)artie supérieure. Toutes réserves doivent être faites à l'égard de la description définitive de cette espèce, établie sur un seul individu, vrai- semblablement non adulte. Habite le Kapoeas (Semitau), à Bornéo. — Un exemplaire, appar- tenant à la collection de l'Ecole des Mines. Unio borneensis, Issel Unio borneensis, Issel, Mail. Boni., p. 113 (1874); Unio pliaitulus Lea, Proc. Acad. nat. se. Pliilad., 1850 p. 152 ; Obs. gen. Unio, VII, p. 65, pi. 37, flg. 126. Habite le Sebroeang, à Bornéo. — Un .seul exemplaire a été recueilli, non adulte (long. 43 mill.), eu tout conforme d'ailleurs aux types de Lea, et aux s|)écimens péchés dans le lac Danau-Sriang par M. von Martens (Muséum de Berlin). Les plis du corselet sont très visibles. I Mem.Soc.Zool.de France, V, 1892 1^^ iiiiiirrr II**" "1 — ^ w Ift^v « / 'x / i* ^i ^.«^i^^^rv \ Arnoul de! . PI V. \M'!- i \ ^i w Imp Becauei fr Pans DE BORNEO Mem. Soc.Zool.de France, V, 1892. \7 ■ «. Arnoul del. PI. VI L^ W ^) /^f- 1'^ fe Imp.Becq-uet fr. Pans. DE BORNEO UNIOMDAE Dt; UORNÉO 15o i:XPLlCATIO.N DES PLANCHES Planche V. Fig. 1, 2, v{. ihiio lugena, Droiiel et Chapcr. Fig. 4, 5. Unio saccellus, Drouet et Chaper. Fig. C. I.a iiu^mc, do tn-s grande taille, Fig. 7, H, 'J. Unio lingulatus, Drouet et Chaper. Fig. 10, 11, 12. Unio radulosus, Drouet et Ctiaper. Planche VI. Fig. 1, 2. Pxeudoilon crassus, Drouet. Fig. ',i. Le mènie, très adulte. Fig. 4, ;;, G. Pseudodon œneolus, Drouet et Chape Fig. 7. Le même, variété. Fig. 8, 9, lu. Unio Tronipi, Drouet et Chaper. Fig. 11, 12, 13. Unio fulcaster, Drouet et Chaper. 156 QUELQUES 11E.\L\RQUES SUll LES GYCLOI'IDES, par Adam LANDE;, de Varsovie. Au cours de mes études sur la faune des Copépodesde la Pologne, j'ai eu l'occasion de faire quelques observations de systématique qui ne seront peut-être pas sans intérêt pour ceux qui s'occupent de ces Crustacés. Voici les formes que j'ai trouvées, les principaux résultats de mes études, quelques renseignements bibliographiciues et quelques observations que j'ai faites après avoir publié mon travail (1). Cijdops signatus Koch (C. fascus Jurine, C. coronalus Claus) est si bien caractérisé par Claus qu'il est difficile de le méconnaître. Cj/clops temiicornis Cls (avec des épines). Cette espèce, comme l'indiquent les auteurs plus récents (Hoek, Vosseler, Schmeil, Richard) porte sur ses antennes, au bord distal des articles 8, 9, 10, 12, 13 et 14, des épines comme la forme précédente, mais ici elles sont beaucoup plus délicates, et à peine marquées chez les variétés plus petites de C. tenuicurnis {Ynr.annuliconiisSars). C'est en parti- culier ce qui arrive pour les é|)ines des 3 derniers articles et surtout pour l'article 14(2). Claus ne parle pas de ces épines. C'est ainsi qu'une des marques les plus caractéristiques (dans la pensée de cet illustre zoologiste) j)Our distinguer C. coronatus (qui doit son nom aux couronnes d'épines de certains articles des antennes), se trouve aussi chez C. tenuicornis. On comprend ([ue dans ces conditions les deux espèces ont pu être souvent confondues, car les maguitiijues travaux de Claus servent encore aujourd'hui d'ouvrage fondamental pour les diagnoses. C'est avec cette idée que j'ai fait dans mon mémoire une courte analyse des formes que quelques auteurs ont décrites sous les noms de (.'. signalas (c'est-à-dire coronatu.s)eide C. tenuicornis; mais le plus souvent je n'ai trouvé qu'une diagnose trop courte ou des dessins insuHisantsj)our résoudre la question. Ulianina ainsi, sans aucun doute, décrit sous le nom de (■. '^ignatus un vrai (1) .l'ai publié jiis(|irici un mémoire sur li's Cyclo|ii(los : ilalériaux pour Ut faune des Crustacés copépodcs de la Pologne. I. Cijrlopidœ. Pamietniit fizyjo- graficzny, X, Varsovie, 1890, avec 7 planches (en polonais). Ce travail n'est pas eompl<'t ; il ne contient que les espèces du genre Cyclups. (•2) C'est peut-être pour cela que Hoek cite seulement des épines aux articles 8, l), 10, 12 et 1:5. QUELQUES UEMAHQUES .SUR LES CYCLOl'IUES 157 ('. tomicornis (1); il siitHI pour s'en convaincre de jeteruii couit-d'd'il sur ses dessins parfaitement exécutés (pi. IX, lig. (î, 8, 9, 11, etc.). C'est sans doute aussi grâce à la circonstance indi(|uée plus haut que Clunaukiévitch, dans son travail minutieux, n'admettant pas que Clans se soit trompé, parle d'un C. tenuiconiis var. coronatus (jui n'est autre chose, comme son nom l'indique, qu'un C. tenui- cornis Claus, avec des éj)ines. L'erreur d'un naturaliste aussi renommé que Ulianin met à même de supposer ({u'elle a pu être commise par d'autres; c'est pounjuoi je me permets d'attirer l'atten- tion sur ce point. Le C. Clausi de Poggenpol peut être identilié, je pense, au C. tenukornis Cl. (avec épines) {2).CycIops annuiiconns, dont parle Koch et dont Sars et Richard ont donné une diagnose très exacte, ne peut pas être regardé comme une espèce distincte. Elle est, dans tous les détails, d'une structure si identique à celle de C. tenuicornis, que dans mon mémoire j'ai seulement donné des dessins de cette variété à peine marquée. Elle se distingue seulement par une taille plus faible (les longueurs relatives des différentes parties du corps res- tant ainsi presque les mêmes), et par une couleur jaunâtre beau- coup plus marquée. Je rappelle les termes de Sars «. antennœ. . . . pellucidaî, fasciis vero duabus obscure coloratis, altéra ai'ticulum 2-dumet3-ium, altéra articulum 10-mum etll-mum (3) occupante, insignes color fuseescens fasciis transversis 4-5 (4) abruptis colore nigrescente in cephalothorace, fasciaeque similes sed colore dilutiore partem anticam segmenti 1-mi et penultimum totum (5) abdominis colorant ». J'ai toujours trouvé les « fasci;e obscurae » sur les antennes, chez des C. tenuicornis proprement dits; elles sont plus ou moins distinctes. Les bandes noirâtres sur le corps présen- tent des états passagers (6), et c'est seulement dans les cas les plus (1) Uliauiu parle aussi d'un C. tenuicornis Cl., mais sous ce nom il décrit une forme dont la patte rudimentaire (3 fois représentée !) est d'une structure inconnue chez 1(! vrai C. tenuicornis et bien semblable à celle de C. simplex Pggpl. M. Schmeil l'idonUfie avec ce dernier. (2) Ulianin l'identilie avec son C. signatiis Koch, qui est un C. tenuicornis Cls (avec des épines). (3) D'après mes observations il faut 9-mum et 10-mum, ce que Schmeil a aussi observé. (4) Sur les limites des segments. (o) Souvent avec une partie de furca. (f)) J'ai observé que la var. annulicornis élevée dans les aquariums perd souvent la plus grande partie de son pigment et devient semblable à C. tenuicornis (avec des épines). 158 caractéristiques qu'on peut parler d'une variété amiulicornis (1). J'ai dit ailleurs que les auteurs récents parlent de l'erreur de Claus (jui n'a pas rcuianiué les épines sur les antennes de C. tenui- cornis. Peut-être n'y a t-il pas eu erreur de sa part, car j'ai vu un Cyclops complètement dépourvu de ces épines et qui est très voisin des formes précédentes, je l'ai nommé C. gracilkomis nov. sp. Peut-être (ce n'est là qu'une hypothèse de ma part), Claus avait-il devant lui mon C (jmcilicornis (2) ainsi que les auteurs qui parlent d'un C. tenuicornis Cls sans épines, par exemple Brady dont les dessins ne sont pas suffisants pour résoudre la question. Il est possible que quelques auteurs aient confondu mon T. (jracilicornis avec C. tenuicornis (avec des épines), comme Ulianin a confondu C. tenuicornis avec C. siç/natus. Pour éviter toute erreur désormais et faciliter la comparaison, je donne un tableau contenant les caractères les plus marqués qui distinguent ces trois espèces, d'après mes observations. Organrs Antennes antérieures C. signatus Koch C. coronatus Claus Epines très bien déve- loppés. Les 3 derniers arti- cles portent une mince lame hyaline longitudi- nale, dentelée sur la der- nière moitié dans le der- nier article. Pas d'orjiane de Leydig. Couleur très foncée. C. tenuicornis Cls (avec épines) C. tenuicornis Cls, Hoek, Vosseler.Schmeil, Richard C. tenuicornis Cls. var. distinctus Richard C. gracilicornis (mihi). Epines faiblement déve- Pas d'épines: Les 3 der- loppées. Les 3 derniers niers articles portent une articles portent une niiiicc mince lame hyaline Ion- lame hyaline longilndi- giludinalc Le long des nale (3). Quelques autres articles médians passeune •lides portent des ran- gées horizontales de toutes petites e|)ines (art. 7, une rangée, — art. XH, 3 ran- gées). Le long des articles mé- dians, passe une rangée de cils. Un organe de Ley- dig. Couleur transi)arente avec 1-2 bandes obscures plus ou moins intenses. rangée de cils. Un organe de Leydig (4). Couleur : rose-violet intense. An- tennes très grêles, indP nomen. (1) Sars en a fait une espèce distincte. Schmeil nrinfornie dans une lettre que cette [tigmen- tation est normale pour les C. tenuicornis d'Allemagne. (2) M. le D'^ Schmeil ne partage pas cette idée, en se basant sur la structure du « rccepta- culum seminis. » Je n'ai pas observé cet organe chez G. gracilicornis, mais je pense qu'il doit présenter des caractères intermédiaires entre ceu.\ des deu.x autres espèces. D'après une communication écrite, je dois ajouter que cette forme a été observée par Richard et décrite sous le nom C. tenuicornis var. distinctus en 1888. (3) Elle est souvent dentée sur le dernier article, mais avec une finesse extrême. (4) Richard le décrit ainsi : « il consiste en une partie basale de même longueur (jue l'organe proprement dit qui est cylindrique ; l'organe entier atteint seulement les 2/3 du 13* article, (luoique cette variété (disti)ictus) soit plus grande que le type (tenuicornis Cls) chez qui l'article basai de l'organe de Leydig est plus court (Rie l'organe proprement dit, qui est coni- que. L'organe entier chez le type atteint l'extrémité du 13"^^ article. QUELQUES REMARQUES SUU LES CYCLOPIDES 159 Aiilciiiios postérieures Soies furcalt's. I. Kxtcnie. II. Médiane externe III. Médiiine iiilerne IV. IllIlTMC. l'iillc •iidimcnla S""" article de la branche interne de la 4' patle. ovigeros C. signatus Koch r. coronalus Clans Le :{' article, très long avec des soies relative- ment peu développées. I. 2 fois plus longue (lue la furca. II. plus de 2 fois plus longue que la soie I. III. plus de 3 fois plus longue que la soie I IV. A peu près 1 fois ' /., plus longue que la soie ï Furca intérieurement ciliée. 2= article avec 2 grandes épines dentées latérales et une longue soie mé- diane , ciliée , beaucoup plus longue que les épines. Sur la limite du i" et du t' article et sur la surface du l"', des dents assez dé- licates. 2 soies au bord interne. 1 id. externe. 2 épines apicales : l'in- terne plus courte, grêle, non barbelée. « Lamina conjungens » ciliée à l'extrémité libre et avec un rang de dents presque au milieu de sa surface. Noirs, accolés complète- ment, paraissant ainsi un sac unique. C. tenuicornis Cls (avec épmes) C. tenuicornis Gis, Hoek, Vosseler.Schmeil, Richard Forme en général com- mune à presque tous les autres Cyclopides (1). I. environ aussilongue que la furca. 1 1 . plus de 4 foisj plus lon- III. id. 6 id. > piif que IV. presque 3 id. lia soie I. La longueur absolue des soies furcales (sauf I) cliezi les exemplaires robustes esta peu près comme chez C. signatus. Furca nou ciliée inté- rieurement. C. tenuicornis Cls. var. distinctus Richard C. g raci licornis {miUi) . Forme en général com- mune ù presque tous les autres Cyclopides (1). La structure du 2" arti- cle est presque la même que chez C. signatus. Mais les dents sont moins délicates (2). 1 soieau bord interne (la 2' est réduite à une petite épine rudimenlaire (3). Le reste comme C. signa- tus. Les dents de la lamina conjungens sont plus fines mais beaucoup plus lon- gues. Tous les appendices des pattes natatoires sont un peu moins développés que chez C. signatus. Gris allongés ovales, très écartés de l'abdomen. La longueur relative des soies est presque la même que chez C. signatus. La longueur absolue beau- coup plus grande, car cha- cune fait à peu près 1 '/s de la longueur de la soie analogue de C. signatus. C'est le maximum de lon- gueur des soies que j'aie observé. Furca non ciliée inté- ieurement. Le 2' article a 2 soies la térales ciliées et grosses et une soie médiane plus fine ciliée, la longueur de ces trois appendices est pres- que la môme. Les dents sont encore plus délicates (lue chez C. signatus. Comme chez C. signa tu s Lamina conjungens for- me par ses dents un pas- sage entre C. signatus al C. tenuicoi'nis. A peu près comme chez C. tenuicornis, mais un peu moins écartés de l'ab- domen. (i) Voir plus loin les observations sur C. hyalinus Rehberg. (2) On trouve la môme remarque chez Vosseler. (3) Sars indique le même fait très exactement pour son C. annulicornis. 160 A. LANDE Il faut iijouter encore que C. tenuiconiis, avec sa variété annuli- cornis, \)Ovle sur le bord postérieur du cinquième segment thora- cique une rangée de petites dents et un peu plus haut encore deux rangées, dont l'inférieure est plus forte. Les appendices de la bouche chez C. gracilicornis sont relativement moins développés que chez C. siynatus, surtout les trois grandes dents de la maxille. ('. gracilicornis est d'une belle couleur d'un vert soyeux, d'après laquelle je reconnais toujours immédiatement ce Cyclops, pendant que les antennes et les soies furcales sont d'une teinte rose violet. C.sigiKttus est bleuâtre dans la dernière partie du corps, (-. tenui- coDiis, blanchâtre. C.signatus et C. tenuiconiis sont très communs; j'ai toujours trouvé t'.^mc«7«cor»ù en petit nombre d'exemplaires et toujours en compagnie des deux Cyclops précédents, ou au moins de l'un d'eux. Nous voyous que ces trois espèces sont bien voisines (1), formant une sorte de petit groupe naturel. Des obser- vations plus exactes pourront peut-être permettre de diviser eu groupes analogues toute la famille, si riche en espèces, des Cyclo- l)ides. Ces groupes doivent leur naissance à uû croisenjent d'espèces voisines ou à des parents communs dont les caractères ont divergé dans des directions ditïérentes sous l'influence de certains facteurs extérieurs (2). Des études expérimentales sont nécessaires pour répondre à ces questions très intéressantes (3). Cyclops vn^iois .1 urine. C'est une forme bien connue, comme sa variété plus grande C. gigas Clans. (1) Sclimeil, dans une lettre personnelle, pense que mon C. gracilicornis est un hybride qu'il a observé aussi en AUenicigne. Il me semble qu'on doit traiter cette forme comme une espèce, lorsqu'elle peut se reproduire. La question doit être résolue expérimentalement. Dans les travaux minutieux de Sovinsky {Maleriaiw pour la faune des Crustacés d eau douce de la n'gion sud-ouest du gou vernewent de Kiev, 1888-1891), je trouve plusieurs fois nommée une forme C. inlermedius II. sp. avec la remarque suivante : « peut-être une nouvelle espèce ou une variété intermédiaire entre C. coronatus Cls el C. tenuicornis Cls » et rien de plus. Je pense que c'est mon C. gracilicornis. (2) .le pense que les C. strenuus, iucidulus, vicinus. pnIcIteHus. alnjssorum, etc.. l)euvent composer un autre groupe ; de même un autre comporte C. agilis, inacru- rus, alajensis, pentagonus ; un autre groupe serait formé de C. oithonoides, liyalinns, Dyhoioskii, etc. Quand nos connaissances sur ces animaux seront jtlus (•oni]ilèles, peut être pourra-ton tous les subdiviser en des groupes s<'iiibliil)lts. Kritcli et Reliberg ont tracé la roule se basant sur la forme de Nauplius. (3) Chmankiévilcli a commencé des éludes semblables en cultivant dans l'eau salée une variété qu'il a nommée C. odessanus et (jui dérive du C. pulcliellus Koch (= bicuspidaius Claus, comine le dit l'auteur). QUKLQUKS IJK.MAIIQIJES SUIl LKS (:VCL0[>1I)KS 1()1 CvcLOi's viciNL'S Lliaiiiii. Cette l'orme est très seinhlahle à (J. sculifcr Sars pnv la (orme du ((iiatrième et du cinquième segment thoracique et par sa patte rudimeutaire; mais sa furca est plus longue, et l'armure des pattes natatoires est différente. C. vichius nous parait ressembler aussi beaucoup à C. lucidulus Sars. Cette forme a été récemment citée en Bohême par Fritch etVâvra. Schmeil veut l'identifier avec C. strenuus Fischer. La description d'Ulianiu n'est pas complète. CVCLOPS PULCHELLUS Koch. Sars en donne une diagnose parfaite. Malgré l'avis de Rehberg : « Doch eine fiir dièse Art hochst eigenthiimliche Granulation auf deu ganzen Kôrper ist noch nirgends erwahnt, » je dois dire que cette granulation se trouve très distinctement marquée sur l'abdo- men et sur la furca. Fischer dit quelque chose d'analogue pour son C. venialis. Peut-être est-il identique avec C. piilchellus. Richard et autres auteurs considèrent le C. vernalis comme identique avec C. lucidubis Koch. Cyclops strenuus Fischer. Cette (orme est voisine de C. vicinnf; IJlianin, Son quatrième segment thoracique porte de chaque côté un petit mucron, le cin- quième est normal: la furca est plus courte et plus large. Cyclops simplex Poggenpol. Cette espèce est parfaitement bien décrite par Sars (1) sous le nom de C. Leuckarti. Mais comme Clans a décrit sous ce nom une forme dont l'identité avec C. Leuckarti Sars ne peut être établie (la patte rudimeutaire est différente), j'ai préféré le nom de C. simplex bien que la description et les dessins de Poggenpol ne soient pas satisfaisants. Je pense que C. crassus Fischer appartient aussi à cette espèce. (I) Sarsol Vosselcr pensent que Clans a fait nne erreur d'observation. Soviiisky rite souvent la forme C. Leuckarti Clans, je ne sais si elle correspond bien à celle de Claus ou à celle de Sars. k;:^ Cycloi's HYALiNus Relibeig. Cette forme u'est pas assez bien dédite par Rehbe^f,^ Il dit eutre autres choses : « die verhaltnissmassig gering behaarten Anteiinen tragen ani 1, 4, 9, 11, 15 undletztem Giiede besonders lange Borsten. i)as 2, 10, 13 uud 14 Glied scheint keiue Borsten zii besitzen ». ilicliard,qiii a décritcette forme plus exactement, dit : « les anten- nes portent au 1, 4, 7, 11, 14^ article des soies très longues, tandis (|u'il n'y en a pas aux articles 2, 10, 13. L'organe de I^eydig est présent au douzième article ». Je me permets de dire que ces obser- vations ne sont pas tout à fait exactes. J'ai observé plusieurs exem- plaires de divers Ci/clopi^ dont les antennes ont 17 articles ; la dispo- sition des soies est toujours la même. Les articles 10 et 13 sont tou- jours dépourvus de tout appendice. Le premier porte 8 soies dont 2. très longues; le deuxième porte 3-4 soies; le troisième, 2 soies ; le quatrième, 6 soies, dont une très longue ; le cinquième, 3-4 soies ; le sixième, 1 soie et 1 épine courte et grosse; le septième, 2 soies; les huitième, neuvième, onzième, chacun une soie; le quatorzième, une soie très longue; les articles 15 et IGontchacun 2 soies dont une plus petite à l'extrémité externe, l'autre plus grande à l'extrémité interne. L'article 17 porte une soie courte au bord externe et 6 ou 7 à l'extrémité. Quelques-unes de ces dernières sont très longues et d'autres plus ou moins rudimentaires. Le douzième article porte toujours (1) l'organe de Leydig avec une petite soie latérale. Les soies longues sont toujours ciliées. Par le fait de cette uniformité de structure des antennes à 17 articles, il semble que la disposition de leurs soies ne peut pas nous servir dans la systématique, comme le cioient quelques auteurs, Poggenpol par exemple. — Plus loin, nous lisons dans Rehberg : « die zweiten Anteunen sind schlank ; das erste Glied derselben triigt in der Mitte der Hinterseite eine sehr lange, das vierte Glied am Ende sechssabelformigegekriimmle Bors- ten )). Il faut dire que tous les Cyclops (du moins ceux ({ue j'aj observés) présentent les mêmes caractères. Le premier article porte à l'extrémité externe deux soies (souvent ciliées) et à l'extrémité interne une très grande soie dilîéremmenl ciliée (2); le deuxième a une petite soie; le troisième jmrte sept ou (1) C. signatus serait donc une oxcoplion unique. C'est pourquoi j'ai quelque doute à ce sujet. .le pense que la couleur foncée des antennes et la soie rpii couvre souvent cet organ(^ de Leydig rend sa présence difficile à constater. (2) .Je re;,'arde cette soie comme un rudiment de la brarrche inliirne. si développée «'liezlesCalanides et déjà 1res r.'diiiti" clnv. li's lOirpar-lides. KUe existe toujours. OLELQUKS KKM.\I«QUi:S SUIl LES CYCLOPIDKS l()3 neuf soies (1) im peucoiiibées, s'iiiséraiitsur de petites saillies, cinq d'eutre elles sont sur le bord exterue, et deux (ou quatre s'il y eu a ueuf) presque à l'extrémité externe. Le nombre neuf est le plus ordinaire. J'en ai trouvé sept, par exemple, chez C. Dyhowsldi, n. sp. Le quatrième article porte à son extrémité sept soies ensiformes, dont la plus grande, médiane, est souvent finement ciliée. Les articles portent encore sur leur bord interne de petites dents, des cils, etc. Richard dit. pour le dernier article de la branche interne des pattes de la quatrième |)aire, « l'extrémité de l'article se prolonge aux deux bords libres eu une petite épine, de sorte que les deux épines apicales contiguës sont placées entre deux autres très courtes. » Cela n'est pas caractéristique pour cette espèce, car on trouve la môme chose chez plusieurs Cyclopides. Pour finir, j'ajoute que les « laminœ conjungentes, » de toutes les pattes natatoires, portent des deux côtés une demi-circonférence garnie de petites dents mousses; cette demi-circonférence est placée sur une saillie chitineuse. C. hyalinus est très transparent. Cyclops oithonoïdes Sars. Ce Cyclops a les antennes presque aussi longues que le cépha- lothorax et l'abdomen très étroit ; les antennes postérieures sont comme chez C. Dyhoicskii; le reste est semblable à ce qu'on observe chez C. kyalinu s Rabberg. Je trouve ces deux espèces excessivement voisines. Cyclops Dybowskii, n. sp. Antennae I paris poster iorem fere marginem Ildi segmenti corporis attingentes; articulus tcrtius antennarum H paris setis J -{- 5 armatus. Pedes natatorii quam apud C. praecedenteni sed aliquid robustiores et cum aculeis (praecipue IV paris pedum) fortiorihas, Aculei apicalrs raini interni IV paris pedum ejusdem fere longitudinis. Pes rudinien- tarius aliquid latior et setaritm apicalium externa brevioret robustior quam apud C. praeced. Laminae conjungentes duabus dentium serie- bus hemicycliforniibus ornatae. Abdomen aliquid latior quam apud C. oithonoidem. liami caudales longitudinem segmentorum 2 antecedentium nonattingentes ; seta trans- versa in parte tertia inferiore furcae sita, setis apicalibus dense ciliatis, externa furcae 2/3, interna vero totam longitudinem ejus aequante (1) Chez mon C. gracilis Lilljeborg, je trouve seulfineiil '^ soies. 1()4 A. L\suk (etiam aliquid stipcraniojntcrmediarum inteniaquam externa aliquid longiore, longitudinein segmentorum antecedentium trium cum furca aequante. Sacci oi'iferi globosi ora magna et paucissima gerentes. C. Dyboicskii est d'une couleur rose-violette intense. Celte forme est très voisine des deux précédentes; elle est plus robuste que les espèces voisines. D'après une communication écrite, je dois ajouter que C. Dybouskii n été retrouvé par M. Schmeil en Allemagne et regardé par lui comme C. hyalinus Rehberg. Gyclops agilis Koch (C. serndatus Fischer). Cette forme est presque la plus répandue. Je pense qu'on en peut distinguer deux ou trois variétés, différant par la ciliation des soies terminales, par la lame hyaline dentée ou non des derniers articles des antennes, par de petites différences dans la structure de la patte rudimentaire, par la longueur de la furca (1), par la couleur, etc. Il faut tenir compte du milieu où vivent ces variétés. 11 me semble que (\.spinulosus Claus pourrait être attribué à une de ces variétés, quoique Rehberg l'identifie avec le Cyclops suivant. Cyclops macrurus Sars. L'auteur donne une diagnose excellente correspondant parfaite- ment aux dessins que j'ai donnés. La patte rudimentaire a un contour tout à fait autre que celui que Brady attribue à cette espèce. Je ne l'ai trouvé que dans de grajuls bassins d'eau douce. L'opinion de Rehberg : « Auch das rudimentare Fusschen ist verschieden von dem vorhergehenden {agilis Koch) Species iudem hier die mittlere Borste die gleiche Lange der beiden Seitenborsten bat, vahrend sie bei (,'. scrrulatus die kûrzeste ist » n'est pas tout à fait exacte, comme le montrent mes dessins. Cyclops varicans Sars. I^a description de Sars est aussi bien suilisante. Les pattes nata- toires ont bien deux articles, mais sur la surface du deuxième article des pattes de la deuxième à la quatrième paire, je trouve sur la branche externe un rang de petites dents, qui, sur la (I) Sovinsky distingue doux variétés : « furma lijpica » cl forma brevicaudata, qu'il a rencontré souvent ensemble dans les mêmes conditions. gUKLQCKS nKMAriQl'KS SLU LKS CVCI.Ol'IDKS IG.'j branche interne, sont ecntraliséi's (mi nn f;iiscean (1). Cela nous indique une forme de passage des i)attes à trois articles à celles (|ui n'eu ont que deux. Je trouve la môme chose chez C. hicolor Sars. C. orientalis Mliauiu est sans aucun doute identique à C. varicans. Cette espèce n'est connue qu'en Scandinavie (Sars), dans le Turkestan (Ulianin), en Pologne (Lande) et en Allemagne (Schmeil). Je pense que T. minutiis mr. dont parle Chmankiévitcli doit être inscrit ici. Cyclops bicolor Sars. J'avais faussement identifié dans mon travail en polonais le C. bicolor Sars au C. diaphanus Fischer = C. miniitiis Cls. Je complète la diagnose de Sars : Céphalothorax postice quam antice mar/is attenuatus, segmenta ultimo quam segmento abdominali imo vix latiore. Rami caudales longitudinem segmentorum antecedentium 'Sacquantes, seta transversa in parte inferiore tertia sita, setarum apicalium interna quam externa angustiore sed fere triplo longiore, intermediis 2 crassioribus (pra- cipue interior, fere aculeiformis) densissimeque ciliatis, interiore altéra parum longiore, vix dimidiam longitudinem abdominis supe- rante. Antennae I paris articulis modo 1 J compositae (quorum très pos- ter iorcs aliquid rotundati) animali natante lemtcr flexuosae et cepha- lothoracis 2/3 longitudinem aequantes. Articulus tertius antennarum II paris setis 5 + 2 armatus. Pedes ramis biarticulatis, aculeis {in ramo externo IV paris pednm) perbrecibus. Aculeorum apicalium rami interni IV paris pedum interior magnus, aller perrudimentarius. Pes rudimcntarius uni-articulatus angustatus, cylindricus, seta una ins- tructus, supra pedem scgmentum ultimum thoracis seta instructum. Céphalothorax albidus, antennae Iparis ac abdomen colore fulvo satu- ratissimo, sacci oviferi parvi, abdomini sat appressi. Longit. 0,6™"^. L'opinion de Rehberg « ohne Zweifel gehôrt C. bicolor zu dieser Art (C. diaphanus).... » qui identilie C. bicolor Sars avec C. diaphanus Hscher, opinion ([ue j'avais partagée aussi dans mon travail en polonais, se montre erronée. D'après mes observations récentes, C. diaphanus Fischer, que je décris plus loin, est une espèce bien distincte de celle de Sars. C. bicolor est connu en Norvège (Sars), ■ (1) .le (lois iijoulor (juc sur les limiles des articles des pattes nalaloires on trouve toujours des dents plus ou moins fines, des cils, qui peuvent loruier une rangée horizontale ou un faisceau. Ce n'est pas un fait caractéristique, comme l'indiquent eertaiiir^ Hulcurs pour quelques Cyrlops. lOCi A. LANUK f'U Pologue (J^aiidé), en Alleinagiie (Schiiieil) cl en Amérique dler- rick décrit im ('. diaphaniis Fischer, qui me semble identique avec C. bicolor, d'après un renseignement de Schmeilj. Il me semble que C. bicolor est I)eaucoup plus répandu qu'on ne le pense, mais grâce à sa petitesse il est dillicilc à trouver. Je l'ai recueilli bien souvent mais toujours en très petit nombre d'exem- plaires (3-4 par pèche). Cyclops affinis Sars. La diaguose de Sars, quoique incomplète, correspond bien à mes dessins. Les pattes natatoires se distinguent de celle des autres Cyrlopes un peu par leur forme, ce qu'on aperçoit sur les dessins et l'ornementation des « laminai conjungentes ». Je pense qu'on doit inscrire ici C. pygmaeus Rehberg, quoique le contour de sa patte rudimentaire dillère de celui que je donne. Cyclops gracilis Lilljeborg (?) Cette forme est bien curieuse. La description de Lilljeborg est trop courte pour pouvoir soutenir l'identité des deux formes. Je pense que les auteurs (1) peuvent avoir décrit mon C. ijmcHis Lillj (?) sous le nom de C. diaphanus Fischer. Pour éviter la confu- sion, je donne une diagnose latine de mon espèce : Corporis forma elongala, prœcipuè vero ahdominis. Céphalothorax ocatns, postice parum coarctatus, et hic abdomine latior. Antennœ primi paris refh'xœ secjmentum tertium corporis ferè superanles, articulis II composita;, quorum I-mus, 7-mus, S-vus longissimo; 2-dus vero, 4-tus et prœcipuè ô-tus minimi; articulus i-mus unam, articulus S-tius très selas perlongas ciliatas gerens ; articulus 7-mus, S-cus, iO-mus et JJ-mus setas minores gerens. Antennœ 2-di paris tenues, articulus S-tius setis .7 armatus. Labium superius S dentibus compo- situm. Pedcs natatorii 2-articulati, quorum aculei (praeùpuh in I-mo pari pedum) longiores quam apud ceteros Cyclopes ; aculeus apicalis rami interioris pedum 4-ti paris unicus. Pes rudimentarius ad latera magis remolus, l-artiru\atus, sat latus, seta longa et aculeo parvo instructus; supra pedem rudimeutarium segment um penultimum thoracis ad latera parum exstans, hic seta instructum. lîami caudales loagitudinem scgmenti antecedentis paulum (1 M) superantes, ad (I) Sel il mt'iril (|iicsuiir. (//(//)/(r/;/ ms KiscliiT rsl idcnl ii|iio à mon C. yruciii."! l.illjrl,. (V) OIKLOIKS UK.MAUOCKS SIR LKS CVCLOl'IDKS KIT nii'iliuin iiKinjinls si'lnin cilidlmn )iilii()rciii f/cri'ntcs, ml (ijiin'm srli^ ciliatis 4 (1), quarum mediœ inter .sv fcrè d-qualcs (in parte prima bm- (litudinis suce, prœcipm rero accunda (2) robusta-), interna anyastiur srd ferè bis lomjior qiiani externa, instructi. Coior albidus, oculus ruber, sacci ovifcri rotundati, nbdomini sat npn'ssi. Lougit. l™"i (feraiua). J'ai trouvi!' cotto loiiiu' transi)arc)ite avec des ovisacs bleus en nombre considérable dans un étang assez petit mais profond et clair. licmarqjd'. Sur cette forme j'ai reçu tout récemment une lettre de M. Schmeil qui m'écrit en outre : « Beziiglicb des ('. (jracilis habe icli mich an Lilljeborg mit der Bitte gewendet, er moge docli selbst ansprccbcn ol) seine Art der Form identiscbsei welclie Ibnen und niir vorgelegen bat. Er bat meine Frage bejagt. Das mii- gesandte .Material beweist vollkommen, dass Ibre Vermutbung ricbtiggewesen ist. » La (|uestion, grâce à M. Scbmeil, est donc résolue. Cyclops diaphanus Fiscber = C. minulns Claus. J'ai encore observé une forme dont les antennes ont onze articles et dont voici la diagnose : l'arma corporis C. bicoloris similis sed robiistior. Àntennœ t-mi paris 1 1-articulatœ, reflexœ segmenta i-mo corporis breciores, très ultimi articuli non tam quani apud Cijclopem bicolorem rotundati. Antennœ posteriores in ariiculo tertio J + 5 setas gerentes. Pedcs natalarii eadem fere formam quam apud C. bicolorem sed aliquid breviores et latiores praecipue quart us parpedum,acnlei eorum magis tenues. Pes rudimentarius brevis fere quadrifarmis seta una et aculeo instructus ; supra pedem rudimentarium segmentum penultimum tho- racis ad latera rotundutum et hic setà instructum, qund pede rudi- mentario visum organi biurticulati prœbet(3). Rami caudales longitu- dinem segmentorum antecedentiuni 2 œquantes (etiam aliquid superantes), seta in medio marginis exterioris instructi. Sctarum apicalium interna minima et tenuissima, externa fere longitudinem (1) Chez tous lus Cyclopidt's on Irouvi- toujours à rcxirémilû de la furra .'} soies, mais la iJ' est située un peu plus haut, on ne sVn scrl ipie fort pou en systématique, (2) Chez d'autres Cydopcs. la troisième soie est la plus forte. La soie externe mé- diane est ici courbée. (3) Nous trouvons la même eliose riiez C. vcirlrans Sars et Ulianiii s'est trompé en regardant son C. o/'icn^«/(.s comme ayant une patte rudimenlaire hi-articulée; il s'est même basé sur cette fausse observation pour créer une nouvelle espèce. Son dessin montre assez distimlement la chose. Il est bien facile de commettre celle erreur. Il ".8 .Nom u'espkck ET SA LONGUEn;. C. didiihatiits Ki cher moins de ],.')'" C. hicolor Sar 0,5°'-. C. nanus i^ars. 0,(16'""'. ANTi:.\NE;s(lel;i l'^' l'.Miu-; C. (/ntrilis lAUy. D.'passeiil le 3' seg, Ijory, l•lll^ de 1""". lliuracique libre. C. affinis Sars. 1' r. Clansii lleller. C. oriKtlu.^ l'i,'î,'i>l, A—. r. lonqicaudatus Pf;gl.i. l,;j'>". C. Poggenpoli So- viiiskv, 1,0'"'". C. riiiini)n SoviiiS' C. jxiluslrisSoxiii^- ky, i.ii-". r. brecisetosus So viiisky, 1,5™'". Un peu pins courtes que le céiilialolliorax, Atleignenlà peu près les 2/3 du cé|)hal()llio- rax. l*.\TTi;s N.\rAr()nu> 2 articles. IMus courtes que le •éphalolhora.x. Environ coniuie k céplialolhorax. Plus courtes (|ne !» ■cphalolliorax. Plus courtes (jue céphalothorax. ;} article !'■'' paire et la branche int. de la 2'"°paire.2arlicul. Pins courtes (jne le céphalothorax. Atteignent le milieu du 2«segm.thoraci(iue libre. Atteignent le milieu ihi P' segm. Ihoraci- :|ue libre. Atteignent le milieu du 2' segm. thoraci- qiie libre. 2 articles 3 articles. 3 articles. Aussi longues que; 3 articles, le céphalothorax. Patti: m iiiMK.NrAnu; 1 article, assezgrande avec une soie et un épine. i article, presque carrée, avec une soie et me épine. 1 article, étroite, cylindrique, avec une soie transversale. 1 article, plate et large, s"élargissant vers son extrémité libre ou elle porte 3 soies, dont l'interne, la plus robuste, est linemenl ciliée, la médiane la plus petite. 2 articles; l'apical, cylindrique avec un» soie apicale et une épine rudimentaire. articles; le basai large avec une soie, l'article apical beaucoui) plus étroit avec une soie et une faible épine. 1 arliele avec trois soies très courli 1 article avec trois longues soies sur de.^ protubérances. 2 articles; le basai large, I apical ovale avec une épine rudimentaire et une simple soie. 2 articles; le basai nu peu plus large que l'apical. L'épine interne assez bien déve- loppée et une soie simple. 2 articles, à contours rectangulaires ; l'aiiical avec trois soies dont la médiane, plus longue, es! silnée sur une protubé- mce. 2arlicles,J!;end)lableàeelle,lrr. r//f/«/>it.- l'article a|)ical irrégnlièninenl cylindrique. P. -S, — Lrs ()|pinioii5 dn aiilnirs sur raimiiro iIps sepiirnls du forps IMirloiil ilc l'alMlonirn) doivciil olrr iifrf|i|i'cs ii\tf iirrcniilioii, iiir 1rs lihrilif? niusrukirrf readrni snuvnil l'nbsrr\nlion diriirilc OUELQUES REMARQUES SUR LES CVCLOIMDES IC.Î) l.(iN(;tii;in HKI.ATIVK i)i;s sdiK r\lenie(l)eliiU.(IV) A |K'ii pn's 1 fois 1/2. plus longue (}uc ledornier sci^iii. abdotii. La soie transversale au milieu de la furca. I environ 2 fois plus courte ((ue IV. 2 fois plus longue que le dernier segm. abdom La soie Iransv. située au milieu de la furca. = Aux 2. derniers seg. abdom. La soie transv.au tiers inférieur de la furca. 1 fois \/2 pins longue que le segm. précédent, larirc avec un<' rangée obli(|ne d'épines sur la surface dorsale . Soie transversale rudiment, située vers l'extrémité. 2 fois plus longue que le dern. segm. abdom. soie Iransv. au milieu de la furca. fois plus longue que le dernier segm. ai)dom. 1 fois plus longue que le dernier segm. abdom. = Aux 2 derniers segm abdom. 2 fois plus longue que dernier segm. abdom. I fois 1/2 plus longue que le dernier segm. abdom. = An dernier segment abdominal. De un tiers plus longue que le dern. seg. abilom. I environ 2 fois plus long, (jue IV. 1 à peu près 3 fois plus courte que IV. I 2-3 fois plus longue que IV et large, exté- r i e u r e m e n t dentée , inté- rieurement ci- liée. I = IV très courtes. I 2 fois plus courte que IV. let IV à peine perceptii)les. I i.lus de 2 fois pi us courte que IV. I environ 3 fois plus courte que IV. I 2 fois plus courte (fue IV. I un peu plus courte ([ue IV. Lo.NGri;un hei.ativk dks son K X r I ; n n i: m i : i > i .v n k (II) ET I.MEH.M-: .\ii;i)iam; (111) m plus petite (|ue labdomen sans furca (3foisi»lus longue que celle-ci). II un peu plus courte que IV. L'une et l'autre bien large dans leur première moitié (II plus que III). III plus courte que l'abdomen sans furca, H un peu plus courte que la III ; l'une et l'autre ciliée lâchement. III presque aussi longue que II mais très large. L'une et l'autre densémenl ciliées. -Vii.Mini: OEs si:G.Mi;Nr> Les segments abdomin. lisses r!) Les segm. abdom. lisses, sauf le dernier. III plus longue que l'abdom. et presque 3 fois plus longue que 11 l'une et l'autre à moi lié épineuses à moitié ciliées. 111 2 fois plus longue que III 2 fois plus longue que l'ah- lomen sans furca, Il = à tout l'ab (Ionien. III presque aussi longue que l'abdomen. L'uneet l'autre très courte, III un peu plus longue que la furca. III abdomen sans furca. III abdomen sans furca. III beaucoup plus longue que labdoiiien avec la furca, II = abdomen. III plus courte que l'abdomei sans furca. Le dernier segm. abdom. fine ment denté. Les autres lisses (?) Les côtés du V segm. thoracique ornés de petites soies. Les segm abdom. finement dentés, le der nier denté fortement. Les bords lisses (?) Trois derniers segm. thoraci- qucs et tous les segm. abdom fortement dentés. II, III, IV. seg. thoraciques garnis de dents obtuses. Le der nier armé d'épines. Tous les segments lisses. Trois segments Ihoraciqui's el tout l'abdomen liiiement dentés. Les 2 segments abdom. médians seuls dentés. Les bords des segments lisses. Les bords des Muents lisses 170 A. LANDI-: mtiti c(mdidis u'ijHiins, intmiieilianim intrimt pdiilimi lonyior (juaiii l'.itcnni et fi'ii' diinididin lonyitiidiiu'in abdominis totius (+ furcœ) u'ijuaiifi, utriuinc )n(i(/i,s tenais (luain in C. bicolorem ol C. gracilein ac sparsim ciliata. Saeci oviferi parci, ylobosi. Celle forme est sans doute le C. diaplunius Fischer qu'on peut identilier avec C. niinutins Claus dont la diagnose est insullisaute. Klle est décrite par plusieurs auteurs (Fischer, Heller, Rehberg, Richard, Daday, Sovinsky) mais il n'est i)as toujours assez facile desavoir si c'est un vrai C. diaphanits. En général, il seml)le qu'il règne, chez les auteurs, une grande confusion dans la diaguose des Cyclops dont les antennes ont onze articles. Je suis convaincu que C. nanus Sars, C. birolor Sars, C. affinis Sars, C. gracilis Lillj. et C. diapliamis Fischer sont des espèces bien distinctes. On trouve encore décrites les formes suivantes : C. Clausi Heller, C. ornatus Poggenpol, C. bnijicaudatus Poggenpol, C l^ogi/enpoli Sovinsky, C. Ulianini Sovinsky, C. breviselosus Sovinsky, C. palustris Sovinsky, C. pygmœus Rehberg. Ci-dessus est un tableau qui per- met de comparer toutes ces formes, c'est celui donné par Sovinsky, modifié et complété sur quelques points. Je pense que C. pi/gniœns Rehberg est identique avec (.'. a/Jinis Sars. C. Clansi m'inspire quelque soupçon, surtout la lig. 2 (pi. I) de Heller (dont je dois une copie à l'amabilité de M. Schmeil). Elle représente l'abdomen avec la patte riulimentaire. H est composé seulement de trois segments (!) ce qui ne peut se trouver que chez les formes jeunes, bien que Heller parle des ovisacs, ce qui semble prouver qu'il avait devant lui un individu adulte; je trouve beau- coup de ressemblance entre un jeune C. brecicornis Clans (j'en ai observé plusieurs exemplaires) et C. C/aM.s/ Heller et je suis disposé à me prononcer sur cette espèce comme l'a fait Richard sur C. ornalns Pggpl., retrouvé par Moniez en France. Ce Cyclops res- semble beaucoup à un C. viridis qui serait arrêté dans le dévelo})- pemeut de ses antennes et de ses pattes natatoires, liehberg iden- tifie les deux espèces (C. i'iaud et C. ornalns) mais les diaguoses de Heller et de Poggenpol sont trop différentes pour se prononcer sur ce sujet sans aucun doute. Schmeil pense de même. En tout cas je crois que l'une et l'autre forme doivent être encore examinées de plus près pour i)ouvoir allirmer que nous avons ici des espèces iidnites el nonrellrs. QUELQUES REMAIIQUES SL'Il LES CYCLOl'lDES 171 C. Claiisi est sigualé eu Russie par Sovinsky. Les espèces uoiivelles de Poggenpol inc semblent suspectes, les formes bien décrites par Sovinsky inspirent plus de confiance, quoiqu'il ne parle pas non plus des sacs ovigères(l) et donne seule- mentles dessins de la patte rudimentaire. D'ailleurs le lecteur pourra seul se faire une opinion en examinant le tableau I. Gyclops phaleratus Koch. Cette espèce est très répandue mais toujours en petit nombre, c'est pourquoi on peut pécher plusieurs fois dans des endroits où il se trouve, sans le capturer. Koch l'avait bien observé : « Dièses nette Thierclien ist selir unruliig, steigt gerne wahrend niau es beobachtet ans dem Tropfen Wasser und kann geschwiud und geschickt an dem Uhrglase auch ausser dem Wasser sich fort- wegen » (2). Ce Ci/clops rappelle le genre (kmthocamptus par quelques singularités dans la structure de ses pattes et de ses appendices buccaux (3). Les antennes postérieures différent aussi de la disposition générale indiquée précédemment. J'ai observé des exemplaires blanc-laiteux et couleur de cannelle, vivant dans le même bassin. La coloration ne provenait pas des œufs contenus dans les ovaires. C. phaleratus est la seule espèce que j'aie observée, dont les anten- nes aient dix articles. Il y a cependant d'autres formes décrites : C. Kaufinanni Ulianin; 6\ Igncus Pogg.; C. lascicus Pogg. ; C. Helleri Brady; C. Trouchanoivi Sovinsky; C. Koroslijscheici Sovinsky. Le tableau suivant, emprunté à Sovinsky, mais complété, permet de comparer ces diverses espèces. (1) Avec les espèces dont les antennes ont 12, H et 10 articles il faut attaclier une grande importance à la présence des sacs ovigères. Je pense que certaines espèces nouvelles de Poggenpol ne sont que des formes jiMines. Quelques remarques de Poggenpol sur C. ig)i,eus et C. lascicus permettent d(> le penser; du reste ses dessins sont insuffisants. Toutes les espèces nouvelles décrites sans les ovisacs doivent être acceptées «i cum grano salis. » (2) Il en est de même pour C. fiinbrialus, comme l'a observé Richard {Recherches sur le sy st. gland., etc., des Copépodes libres d'eau douce, etc., 181)1) et Schmeil, pour C. bicolor Sars. (3) Dans un prochain travail sur les llarpactiiies, on trouvera le fait mis davantage en évidence. 17 2 A. L.VNDK f.. r' 1 m 2 s £ i ^i M II II Kl II Ç c -1 .1 i ai '^ "Il «ê^ Sa ^11 •^1 'z y. ~ i 1 f- 11=111 _3 § iî s r- S. S 1 =i ce m lui -=2 5 .. 1 = ï 1 IP l'if o CI s 2- 1 « Q. = II si t •y. -^ 3 ^ ij s l> II ^2 ; te — ' c S - te se -^ ^ = Jllill cs-o eSX! te ■E"5 — ^ o a II 1} V— - Crt il jl l| II il "^ •- • tniij S o ,2 l| a; 3 Ïi2 s'il = - £ 'i 'x " — j .- •• c ï ç î - s < 'ï: , ^ il! .pis i|îi il %'îi - 5 " 5 3.» m '■Il il II ^1 u s: ■ w Q 1 1. r: ■^ -M -M - a. ï 1 S « o - 3 lii i 2 n -i-2 ■ ity. F- b: 1 "^ î "^ e" _= i II 11- iî. m 1?.- = |5 ~ > = 1 QUELQUES REMARQUES SUR LES CVCLOLMDES 173 Brady décrit aussi uu (\ KaufiiKnini l'I., mais je ne crois pas (jiie ce soit la même forme. Le dessin de Brady ipl. ni, lig. 12) montie un abdomen avec 3 (!) segments, dont le dernier est le plus long (cela arrive toujours dans les individus non encore adultes); c'est une espèce douteuse. Sur les espèces nouvelles de Poggenpol, je me suis déjà prononcé plus haut. Sovinsky ne nous donne aucun ren- seignement sur les ovisacs. Cyclops flmbriatus Fischer. Il a été bien caractérisé par Sars sous le nom de C. crassicornis Muller. Schmeil a raison quand il pense qu'il est impossible de savoir quelle est l'espèce à laquelle il faut rapporter celle décrite par Muller sous ce nom, C. Poppei Rehberg, d'après Vosseler, appartient à ce type de même que C. Gredleri Heller et C.paupcr Fritch, comme le prétend Rehberg. C. crassicornis^iiiW&Y a, chez Brady, des carac- tères qui dilTèrent sur quelques points. Je n'ai observé jusqu'ici aucune forme dont les antennes antérieures ont six articles. Il a été décrit dans ce groupe C. œciuoreus Fischer, C. Fischer i Pogg., et C. Dumasti Joly. C. œquoreus a été observé et décrit assez bien [)ar Brady ; et récemment retrouvé en Algérie par R. Blanchard et J. Richard. C. Fischeri Pggpl (1) me paraît être un état jeune du C. phaleratus Koch, et C. Dumasti Joly, décrit tout à fait insunisamment, est peut-être simplement C. œquoreus, d'après l'opinion de Richaid. Ce dernier naturaliste, dans son travail récent, nous apprend que C. mayniceps Lilljeborg n'est autre chose que ('. œquoreus Fischer. (1) Les antennes sont à peu près les 2/3 de la longueur du céphalothorax. La patte rudiraentaire est comme une proéminence du o' segment Ihoracique avec 3 grandes soies ciliées (il iVy eu a 2 seulement chez le c^). La furca est un peu plus longue que le dernier segment abdominal. Les autres caractères se voient sur les dessins de Poggenpol. \1' DESCRIPTION D'UNE SERIE DE PONTES D'OISEAUX ANORMALES AU POINT DE VUE DE LA (X)LORATION ET DE LA FORME DES ŒUFS, par Xavier RASPAIL. Il n'est pas rare chez les Oiseaux de trouver parfois dans le môme uid, un ou deux œufs qui diffèrent des autres soit par la coloration, soit par la forme, mais ils n'eu conservent pas moins un air de famille qui, même en les prenant isolément, permet de reconnaître à quelle espèce ils appartienneut. En 1885, au cours de uies excursions ornitliologi([ues entreprises depuis une dizaine d'auuées dans le département de l'Oise, aux environs de Gouvieux, je récoltai treize pontes anoruiales provenant de huit espèces de Passereaux, dont les œufs s'éloignaient tellement sous tous les rapports de ceux qui leur sont ordinaires qu'il m'au- rait été impossible de les déterminer si je n'avais vu ou capturé les femelles sur le nid. Ces pontes présentent d'autant plus d'intérêt qu'elles ont été trouvées la même année et dans la môme contrée. L'origine exacte de la couleur et son mode de dépôt sur les œufs des Oiseaux étant encore enveloppés de profondes ténèbres, je crois utile de donner la description de ces pontes avec quelques remar- ques que me permettent de faire mes observations sur la nidifica- tion en général de ces mômes espèces. I. Corbeau Corneille (Corvus corone L.) Trois pontes de cette espèce trouvées en 1885. 1. — 2 mai. Nid établi à la bifurcation des dernières bran- ches d'un Chêne situé au centre d'un bois mitoyen de la forêt du Lys ; construit avec les matériaux ordinairement employés [)ar l'espèce, sauf le feutrage de l'intérieur qui était en partie composé de poils de Cerf, comme il l'est, du reste, dans presque tous les nids de Corneille que l'on trouve dans les bois fréquentés par ces grands animaux. 11 contenait quatre «l'ufs frais. Trois de ces œufs de forme ovée allongée ayant sensiblement les 43 mêmes diamètres -^ millim., sont d'un bleu verdûtre très pâle avec des salissures et des traits allongés dans le sens du grand dia- DESCRIPTION d'une SÉRIE DE 1>0NTES d'oISEAUX ANORMALES 17.'» mètre, d'un cendré olivâtre très ellacé et queUiues points noirs, les uns très petits clairsenjés sur toute la surface, d'autres plus forts au gros bout. La coquille donne à la transparence une belle teinte verte. Il semblerait que sur ces œufs, les grandes macules et les taches d'un olivâtre pinson moins brun et foncé ([ui recouvrent les oiufs de Corneille, se sont trouvées fortement essuyées dans le sens du gros au petit bout. Mais il est à remarquer que les points noirs habi- tuellement disséminés sur les œufs de (lorneillc s'y retrouvent nettement accusés et aussi foncés. Le quatrième œuf a la forme ovée mesurant — millim. Il est bleu verdAtre pâle avec des taches grandes et petites dispersées sur toute la surface mais plus nombreuses et plus rapprochées au gros bout, d'un cendré olivâtre superposé de taches olivâtres plus fon- cées. La coloration de cet œuf se rapproche de celle du type ordi- naire excepté pour le fond de la coquille qui reste découvert sur de larges espaces. 2. — 10 mai. Nid de construction normale, placé à la bifur- cation des maîtresses branches d'un Peuplier suisse dans les prés des Aulnes avoisinant le village, contenant quatre œufs frais ; très remarquables par leur décoloration prononcée surtout sur trois , ils sont d'une forme ovée allongée avec les gros bouts moins arron- dis, ce qui donne à l'un d'eux une forme presque elliptique. Ils ^ 42,5 à 44 .„. ^ •,,,,, t ' 1 mesurent — ^^— ^ — millim. La coquille, d un beau vert a la transparence, est superliciellemeut d'un bleu verdàtre pâle avec des traits irréguliers plus ou moins larges et espacés, d'un cendré oli- vâtre clair sur trois œufs, plus rapprochés et d'un olivâtre plus foncé sur le quatrième. Sur toute la surface se trouvent dispersés de très petits points noirs et sur le gros bout de trois œufs et sur le petit bout du quatrième quelques traits reliant des points également d'un noir profond. 3.-27 avril. Nid à la bifurcation des dernières grosses bran- ches d'un Chêne dans le bois des Aigles, ne contenant encore qu'un œuf. L'impossibilité pour moi de revenir de quelque temps dans ces parages me fit vivement regretter de ne pouvoir posséder la ponte complète, tellement le premier œuf ressemblait peu à tous ceux que je connaissais de la Corneille. Mis à côté d'œufs de Chou- cas {cortus monedula) il serait impossible de ne pas le confondre avec eux, si ce n'était son volume naturellement beaucoup plus fort ; c'est exactement la même coloration et la même disposition 17(i X. RASPAIL. des taches; la transparence seule diiïère : du même vert que chez tous les œufs de la Corneille, tandis qu'elle est d'un vert jaunâtre pâle chez les œufs de Choucas. Cet œuf sort également de la forme que présentent la généralité 39 5 des œufs de Corneille. Il est ové assez renflé mesurant '^— ^millim. Sa couleur est d'un gris bleuâtre pâle avec des points et des taches arrondies noirâtres et bistres, les unes pres(iue effacées, les autres plus accentuées et plus nombreuses au gros bout. C'est tout à fait la description des œufs de Choucas donnée par Degland et Gerbe; la seule différence notable consiste uniquement dans le volume et la transparence. II Geai oRDiNAmE (Garrulus giandarius Vieill. ex L). 4, — 4 juin. Nid sur un baliveau de Charme avec une ponte incomplète de cinq œufs non couvés. Les œufs de Geai sont fort variables sous le rapport de la teinte du fond qui passe par des nuances insensibles au gris foncé, au brun, au bleu, au vert et au roux vif; ils peuvent même être unicolores; mais, dans le plus grand nombre de cas, ils se rapportent à la description générale qu'en donnent Degland et Gerbe : a d'un gris olivâtre pâle avec un grand nombre de taches roussâtres peu foncées et presque confondues vers le gros bout. » J'ajouterai qu'ordinairement ces taches confondues et agglomérées dessinent soit une calotte, soit une couronne au gros bout qui porte, en outre, assez régulièrement, un trait plus ou moins fort, linéaire ou en zig-zag d'un noir profond. Quant à la forme, elle est particulière et assez constante pour être considérée comme propre à l'espèce. C'est un ové allongé dans le sens du petit bout, en même temps qu'il l'est légèrement du côté du gros bout, ce qui, chez certains de ces œufs, donne à leur forme celle qui résulterait de la juxtaposition au petit diamètre de deux moitiés d'ellipses. Enfin, les mesures indiquées dans Degland et Gerbe sont infé- rieures à la moyenne que j'ai obtenue par la mensuration des œufs d'un grand nombre de pontes : elle m'a donné '-J^jJ ™°». Du reste, il est évident que les mesures des œufs offrent de telles variations même dans une ponte, (lu'il ne faut leur attribuer (ju'une valeur relative pour leur détermination exacte. DKSCUIPTION n'ilNK SKUIK l)K l'ONTKS d'oISK VCX ANOIIMALKS 177 AÏDsi, dans la pont»^ anormale (|ul' j'ai trouvée le 4 juin 1885, il n'y a pas deux œufs offrant les mêmes mesures, et, par consé(iuenl, la même forme; quatre sont ovés plus ou moins courts, l'un est presque ové globulaire, le cinquième approche seul du type que j'ai indiqué pour l'œuf de Geai eu général. Les mesures de leurs diamètres respectifs permettront de s'en rendre compte : 29,5 31,5 32 32,5 33 .„. 2475' 2375' 25' -24:5' 25""'^""- Ces œufs sont au contraire exactement semblables par la couleur. Mais, sous ce rapport, ils s'éloigneut de tous les œufs de Geai que j'ai pu examiner jusqu'à ce jour au point que, n'eut été la capture de la femelle, je n'aurais pu les considérer comme tels, malgré leur présence dans un nid construit dans les conditions ordinaires. N'en connaissant pas l'origine certaine, on serait tenté de les attribuer à quelque espèce du genre Tiirdus; j'ai rencontré des œufs de Merle noir qui pouvaient parfaitement s'y rapporter. Ils sont d'un blanc bleuâtre très clair, cette teinte plus accentuée à la transparence, avec un semis espacé sur toute la surface de l'œuf de points et de petites taches arrondies d'un roussâtre peu appa- rent. Sur deux de ces œufs on retrouve le trait irrégulier noir dont j'ai signalé la présence sur la généralité des œufs de Geai. III Pinson onoiNAmE {Frin(jilla cœlehs L.) L'œuf de Pinson, tout en variant dans sa teinte du fond, du cendré roussâtre au cendré bleuâtre et môme olivâtre, conserve dans l'ensemble de sa coloration un aspect ({ui permet de le reconnaître facilement. Presque toujours, ce fond est surchargé de grandes taches d'un rougeâtre pâle, formant comme un glacis ({ui arrive souvent à dominer et à donner à l'œuf, à première vue, cette der- nière couleur atténuée ou accentuée par celle du fond même de la coquille; par dessus se trouvent quelques taches arrondies, très clairsemées, ainsi que quelques petits traits couleur de café brûlé superposés et formant le centre de taches d'un brun-rougeàtre clair. Sa forme la plus ordinaire est oblongue et la movenne des mesures 20 de ses diamètres donne — millimètres. U) Les descriptions ({ue l'on trouve dans les auteurs ne permettent certainement pas de reconnaître l'cruf de Pinson ordinaire. L'un le V. — 12 178 X. n.vsi'AiL représente coiiiiiie étant « d'un gris roussâtre avec des taches noi- râtres plus fréquentes au gros bout » ; uu autre a d'un blanc bleuâtre, tacheté de rouge brique etlinéolé de brun » ; un troisième d'un blanc bleuâtre avec des taches brunes rougeàtres ». Seule celle donnée par Degland et Gerbe se rapproche le plus de la vérité, mais encore, ces auteurs omettent-ils ces taches rougeàtres pâles surchargeant la teint(! du fond et constituant en quebiue sorte le meilleur caractère spécifique de l'œuf de Pinson ; j'allais dire géné- rique en constatant (ju'on les retrouve pres(|ue identiques sur l'o'uf du Pinson des Ardennes [Frinrjilla montifringiUa L.). En 1885, j'ai recueilli trois pontes qui, non seulement ne présentent aucun des caractères saillants des œufs du Pinson, mais encore sont si difiéreutes entre elles par la coloration ([ue je n'aurais jamais songé à les attribuer à cette espèce, si je n'avais vu les Oiseaux sur le nid de façon à ne pouvoir commettre une erreur. 5. — 3 mai. Nid ordinaire placé à 1 mètre 30 du sol sur une branche d'un jeune Epicéa. Le matin du cinquième jour de la ponte, le nid avait été jeté à terre par uu Chat. Je pus heureusement retrouver dans l'herbe deux œufs intacts. Exactement semblables, de forme 19 ovée, ils mesurent 7^ millim. Leur couleur est d'un cendré faible- lo ment bleuâtre avec de larges macules roussàtres à peine distinctes, mais donnant un reflet semblable à la teinte du fond. A première vue, ces oiufs i)ai'aissent unicolores,sauf l'un d'eux sur lequel existe vers le petit Ijout une tache irrégulière d'un brun noirâtre foncé. 6. — 8 mai. Nid ordinaire collé le long du tronc d'un Poirier en pyramide. Cinq œufs non couvés, identiques comme couleur, mais pas uu seul ayant la môme forme: l'un est ové globulaire, un second peut être considéré comme ovalaire allongé, les trois autres inter- médiaires à ces deux formes extrêmes. Les mesures suivantes en donneront une idée plus nette en même temps qu'elles feront ressortir les écarts qu'elles présentent avec la moyenne des œufs ordinaires de Pinson : 16 17 17,5 18 18,5 -ïr'-u-'^4-'i3:^'^3X"^^"""- Ces œufs sont d'un gris bleuâtre pâle avec quelques salissures roussàtres à peine visibles et des taches généralement rondes, clair- semées au gros bout d'un brun plus ou moins foncé. Certaines taches plus pâles, sembleraient reuq)reinte laissée dans la coquille par le lavage des taches brunes foncées. descuh'tion d'unk skuik dk pOxNTks i»'oisi;.vi;x anoh.malks 171) 7. — 14 mai. Ce ne sont pas seulement les (l'ufs qui ici sortent (le l'ordinaire; le nid, bien ([ue rappelant celui de Pinson, était cons- truit d'une façon négligée, formant une coupe plus évasée et moins profonde; composé en dehors, comme à l'ordinaire, de mousse, de lichen, de toiles d'Araignées, il s'y trouvait mélangés des matériaux nouveaux pour l'espèce tels que brindilles de bois et herbes sèches; pas de crins à l'intérieur, quelques plumes seulement garnissant les parois. De plus, il était suspendu entre deux branches horizon- tales à peu ])rès dans les mêmes conditions que le nid de Loriot, ce qui est absolument hors des habitudes du Pinson. La femelle me parut de petite taille avec le plumage ordinaire, sauf une teinte roussàtre assez prononcée sur la poitrine. Je n'eus malheureusement pas l'occasion de la capturer, mais il n'y avait pour moi aucun doute sur l'identité de cet Oiseau dont les momrs, à la vérité, en ce qui concerne la nidification, présentaient une exceptionnelle ano- malie. J'ai supposé (|ue cette femelle provenait peut-être d'un éle- vage en volière, ce qui pouvait expliquer sa taille inférieure et surtout son éducation incomplète pour la construction du nid. Ce nid particulier contenait cinq œufs non couvés, de forme fran- 17,5 — 18,0 .,,. , chement ovee et mesurant rpr-;:; millim. Leur volume 13,0 s'écartait donc, comme dans les deux pontes précédentes, du volume 20 de l'œuf de Pinson en général dont la moyenne est de — millim. Mais c'est surtout par leur coloration que ces œufs sont intéressants. On les prendrait pour ceux de la Linotte à bec jaune {Cannabinaflaci' rostris Brehm ex L.j Ils sont d'un blanc bleuâtre avec un pointillé et de larges taches vers le gros bout d'un ton de laque carminée plus ou moins accentué et quelques taches rondes ou traits d'un brun noirâtre. Sur un seul de ces œufs, on trouve une tache sem- blable à celles que porte ordinairement l'(euf de Pinson : d'un brun rougeàtre clair superposée au centre d'une autre tache d'sn brun noir ou café brûlé, si l'on veut. IV. Linotte vuLG.\mE (Cannabina linota G. R. GrayexGm.) L'œuf de la Linotte vulgaire est assez régulier comme coloration et de forme généralement ovalaire, bien que, dans la même couvée, il ne soit pas rare de trouver des œufs parfaitement ovés. Il mesure en moyenne -- millim. et est d'un blanc azuré avec de petits |S0 X. ItASI'AII. points et (It's taches d'un viohilre pâle on plus exactement de cou- leur lie-de-viu sécliée, rares sur la surface de la coquille, excepté vers l'extrémité du gros bout où, plus nombreux, ils dessinent une couronne et plus superliciellement accompagnées de quelques points, taches et traits linéaires ou irréguliers d'un brun-noiràtre. Je sais de longue date en présence de quelles dilTicultés se trouve le débutant oologiste lorsqu'un (ruf en mains, il tente de le déter- miner en lisant les descriptions données par les auteurs. Dans ma jeunesse, je recevais des (eufs (jue les enfants m'apportaient, mais sans les accompagner d'aucune indication sur leur provenance; loin de m'en plaindre, je i)référais de beaucoup le plaisir de les recon- naître moi-même et je m'adonnais avec conviction à l'étude com- parative de ces (cuis avec les descriptions que je compulsais dans les ouvrages ornithologiques en ma possession. J'arrivais invaria- blement à commettre les plus étonnantes confusions. Aussi, plus tard, eu révisant ma [)etite collection, ne fus-je pas peu surpris de trouver étiquetés pour des œufs de (Ihardonueret élégant, voire même de Sizerin Cabaret, des œufs de notre Linotte vulgaire. C'est que presque tous les ornithologistes n'indiquent qu'une sorte de taches alors qu'il en existe deux bien tranchées ainsi que je viens de le démontrer. En effet. Vieillot, dans la Faune frnnniise, dit d'une façon vraiment par trop laconique : « Sa ponte est de quatre à six œufs blancs et tachetés )). Plus tard, en 1885, LeMaout, dans sou Histoire naturelle des Oiseaux, décrit l'œuf de Linotte vul- gaire « d'un blanc azuré, pointillé et linéolé de brun. » Enfin, les meilleurs auteurs, qui font à juste titre autorité dans la science ornithologique, Degland et Gerbe, disent : « d'un blanc légèrement azuré avec de petits points et quelques traits d'un rouge de brique ou d'un brun foncé. » D'après eux encore, Tœuf ne porterait qu'une seule sorte de taches d'un rouge de bri(iue ou d'un brun foncé, ce qui n'est pas. De cette espèce, j'ai recueilli en 1885, deux pontes vraiment exceptionnelles. 8.-3 mai. Nid sur un Poirier en espalier dans un jardin à Précy-sur-Oise; placé et aplati d'un côté contre le mur comme un nid de Butalis gris, il était composé à l'extérieur de petites racines entremêlées d'herbes sèches et intérieurement d'un peu de mousse, de quelques plumes et beaucoup de crins tapissant les parois. Ce nid, construit dans les conditions de celui de la Linotte vulgaire, contenait cinq auifs couvés mais abandonnés dei)uis plusieurs jours peut-être par suite de la destruction d<' la couveuse i)ar un Oiseau DESCRIPTION d'uni-: SKRIK DE PONTES d'oISEAUX ANOH.MALKS 181 (It! proie. De l'orme ovée allougée, ils rUiicnt d'un hliinc très liiililc- ineut azuré et entièrement unicolores; pas une seule trace de taches. Je ne pus les attribuer à aucune des espèces d'Oiseaux nichant dans nos contrées et je serais encore dans la même ii^norance si, quelques jours |)lustard, le hasard ne m'avait mis en présence d'un autre nid contenant des œufs identiques et sur lequel je constatai la présence d'une femelle Linotte vulgaire occupée à couver. 9. — 18 mai. Nid construit avec les mêmes matériau.x que le précédent et placé au centre d'une haie sèche très épaisse servant de clôture à un jardin situé à Gouvieux. Il contenait cinti (pufs très J3 5 |() réguliers, de forme ovée allongée, mesurant ' — ^millimètres. lo,o Quatre d'entre eux d'un blanc faiblement azuré sans aucune tache; le cin(|uième de la même teinte avec des points et de petites taches arrondies d'un brun-rougeàtre clair, clairsemés sur toute la surface de la coquille, mais plus rapprochés au gros bout. Cet œuf ra})|)elle exactement, proportion gardée du volume, l'ceuf tacheté de Huppe vulgaire (|ue j'ai signalé à la Société Zoologique de France en 1888 (4). V Merle grive {Turdiis tnimcus L.) On rencontre assez souvent des œufs de Merle grive sur lescjnels les taches manquent tout à fait. Dans le département de la Somme, à Doullens entre autres localités, j'en ai rencontré des exemples très remarquables; mais jusqu'ici, dans les bois de Gouvieux aussi bien (jue dans les forêts voisines de Chantilly et du Lys, où cette espèce niche en assez grand nombre, j'avais toujours constaté que ses (pufs étaient beaucoup plus chargés que partout ailleurs, de points et de taches. La ponte que je cite ne présente donc un intérêt que parce qu'elle s'est produite la même année ({ue la série de pontes dont je réunis les descriptions. 10. — 15 mai. Nid sur une charmille à 2'"2odu sol, au centie d'un grand taillis du bois des Aigles; conqjosé des mêmes matériaux employés par l'espèce, mais avec les parois de l'inlérieur tapissées, au lieu de terre gâchée, par une couche de sciure de bois agglutinée à l'aide d'un enduit particulier. Il contenait quatre œufs de forme (1) Bull. Soc. Zool. Fiance. XIII. p. Si, ISSS. iS2 X. HASI'AIL 20 l) — 2.1,'ô ovve, mesurant " '.. ^ — inilliiii., d'uu beau IjIl'U vertlàlre, plus piououcé à la trauspareucf, avec (luelques rares et très petits ])oints noirs au gros bout. De plus, le volume des u'ufs de celte ponte est sensiblcmenl infé- rieur à la moyenne des mesures des diamètres d'uu grand nombre 28 dVpufs de Merle grive; elle est de— -millim. Dans Degland et (îerbe on trouve ~., millim., mais il est facile de comprendre qu'il \o ne i)ent exister un tel écart entre les deux diamètres et rpi'il y a là une simple erreur d'impression. VI. Merle dkaine iTimlus viscirorns L.) Le Merle Draine est un de nos Oiseaux sédentaires qui nichenl de très bonne beure, presque toujours dans le courant du mois de mars; il n'est devancé, sous ce rapport, que par le Merle noir dont j'ai vu des jeunes déjà hors du nid vers la fin de Mars. C'était donc une seconde ponte que j'ai trouvée le 17 mai 1885. 11. — Nid posé sur la bifurcation des maîtresses branches d'un Poirier isolé dans une prairie sur les bords de la Nouette et cons- truit comme à l'ordinaire avec quelques rares bûchettes servant de soutien à l'extérieur, de tiges et de feuilles d'herbes, les grosses entremêlées de fibres radicales formant l'épaisseur des parois, les plus fines tapissant la cavité; le tout fixé sur les branches à l'aide de terre fâchée servant exactement d'assise au pourtour extérieur de ce nid, du reste assez artistement construit. Il contenait cincj (pufs qu'il m'eût été de toute impossibilité d'attribuer au Merle draine si, pour sortir d'incertitude, je ne m'étais décidé à capturer la femelle sur le nid. Un instant môme j'avais espéré qu'une bonne fortune me faisait trouver la reproduction inespérée dans nos jtarages du Merle doré qui, en effet, vu à distance, peut être con- fondu avec le Merle draine. Ces o'ufs sont d'une forme ovée très renflée, c<' (|ui fait paraitic le petit bout plus acuminé; ils mesurent ^^, ,. milliin. Sous ce rapport, ils se différencient totalement des o'ufs ordinaires à l'espèce, dont la forme est toujours oblongue ou ovée plus ou moins allongée, et dont la moyenn(; des diamètres est de ^ millim. La DESCRIPTION I) UNE SÉRIE l>E PONTES DOISEAIX ANORMALES 183 coquille, tout eu ayant le mùme test, est moins unie cl peu luisante; la trauspareuce seule est exactement de la mèuKi belle teiute verte Comme coloration ils sont identiques : d'un blanc grisâtre très Iciicrement nuancé de bleuâtre avec quel(|ues taclies profondes comme éteintes dans l'épaisseur du test et d'autres superlicielles, plus rares, d'un brun-rouge plus ou moins foncé. Vil IIypolaïs POLYGLOTTE (llijitolms polijijlotta Z. Gerbe ex Vieil!.). Tous les ornilbologistes de nos jours admettent comme indis- cutable l'existence de deux espèces confondues jusqu'à Vieillot sous le même nom d'IIypolaïs. Cet auteur a, en effet, le premier déterminé la Sijlcia kli'rina en relevant quelques caractères dilîérentiels sur deux individus trouvés en Lorraine, dont l'un fai- sait partie de la collection du comte de Riocour et l'autre de la sienne. Ce dernier type fut acquis plus tard par Florent Prévôt, pour le Muséum de Paris. Un troisième exemjjlaire figurait dans le cabinet Degland et c'est après l'avoir examiné que M. Ed. de Selys-Longchamps écrivait en 1842 : « J'ai vu chez M. le D"" Degland sa Sylcia icterina (Vieillot). Je suis convaincu que ce n'est qu'un jeune Hypolaïs à bec plus court et un peu plus élargi que chez les vieux. » Au contraire, Z. Gerbe, après l'examen de ce dernier type, adopta l'opinion de Vieillot et resta convaincu de la légi- timité de cette nouvelle espèce; il en fit une notice qui parut en 1844 dans la liemie Zoolofjique ; puis, dans la seconde édition de l'Oniitholoyic i'uropéi'unc de Degland, qu'il publia en 1867, il catalogua sous le titre générique d'IIypolaïs, la Sijlvia icterina et la Sylcia j)i)lij(jlotta de Vieillot. Sa conviction se fortifia à la suite de l'étude qu'il put faire des deux Ictérines citées par Vieillot, et surtout à la lecture d'un mémoire inédit de ce savant que lui avait procuré P. Gervais; il reproduisit en les mettant en regard, les caractères que Vieillot y assignait à la Sijhiapohjylottn et à la Si/kia icterina, tout en constatant que ces « espèces sont tellement voi- sines, qu'il est difficile de les distinguer si on les voit séparément.» C'est donc uniquement sur la présence dans les collections de Vieillot, du comte de Riocour et du D'' Degland, de trois types montés présentant les mêmes caractères qui parurent différentiels de ceux de la Lusciniole des anciens (jue l'espèce Ictérine fut établie et acceptée, bien que plusieurs ornithologistes ne se déclarèrent pas convaincus, entre autre Schlegel. La question, par la suite, ne souleva plus d'objection, et dans le remar([uable travail sur Lex J'duct'tli's iri:iiioiH',]mh\i(' i»;ir M. F. de Schaeck, en iSilO, dans les Mémoires de la Société Zoolofjitjue (le France, on trouve l'histoire aussi complète de l'IIypolaïs ictériue que de l'Hypolaïs polyglotte. La première dans son aire de disjjersion s'étendrait plus au nord, la seconde resterait plus méridionale tout en fréquentant communé- ment les environs de Paris, Il est incontestable ({ne de nombreuses confusions ont dû ètie faites par les observateurs entre ces deux espèces, surtout en ce (jui concerne leurs mœurs; et j'avoue que pour moi il ne peut exister lo moindre doute à cet égard. Les auteurs eux-mêmes et les ])lus intéressés dans la question, n'y ont pas échappé. Ainsi, dans Degland et Gerbe, à l'histoire de l'Hypolaïs polyglotte, M. de Selys- Longchamps est cité comme l'ayant rencontrée une ou doux fois en Belgique: or, dans la Faune beh/e publiée à Liège en 1842, M. de Selys-Longchamps insère : « Hippolais polyglotta (Vieillot) — Hippolaïs contrefaisant. Arrive au commencement de mai; émigré en septembre. Très commun en Belgique. » Cet éminent zoologiste aurait donc, d'après Gerbe, qui est l'auteur de cette citation, pris tout simplement pour l'Hypolaïs polyglotte, l'Hypolaïs ictérine, laquelle, en effet, à l'article de VOrnitholoijie européenne qui la concerne, est bien indiquée comme fréquentant la Belgique. Mais, M. de Selys-Longchamps dans le même ouvrage, après avoir cons- taté que l'Hypolaïs polyglotte était très commune en Belgi({ue, n'émet-il pas son opinion très nette, très catégorique sur la Si/lria ieterind {y'u'iUoi) du cabinet Degland qui n'était à ses yeux ({u'un jeune Hypolaïs? H n'avait donc pu se tromper; il était au courant de la question. H est vrai que plus tard, il serait revenu sur son opinion première en signalant la i)résence à Helgoland de cette Ictérine dont il avait nié l'existence sur le vu même du type qui servit à Z. Gerbe pour établir cette espèce nouvelle. Que conclure au milieu de toutes ces contradictions. Je ne m'étendrai pas davantage, })Our le moment, sur l'histoire de l'Hypolaïs ictérine en tant ({u'espèce distincte de l'ancienne Hypolaïs ou I^usciniole des méthodes; mais il me paraissait néces- saire de rappeler son origine avant d'arriver à la ponte trouvée en 1885, et que je n'hésite i)as à attribuer à l'Hypolaïs polyglotte. En ce qui concerne les (r'ufs des deux espèces, il existerait, d'après les auteurs, une différence constante. Ceux de l'Ictérinc seraient d'un rose violet ou lilas avec des taches rondes noires très espacées; ceux de la Polyglotte, au contraire, tout en étant à peu près de la même teinte et portant également des taches et des points bnïnàtresou noirs, sont caraclériséspardes traits irrégnliers DKSGHll'TlON d'uXK SKIlIli DK POMKS DOISEAUX A.NORMALKS 18.") de même couleur, parfois d'un brun rougeàtre. Celle dilïérence a une cerlaiue valeur, et elle vieut évidemment renforcer le bien fondé de la séparation des deux espèces. Mais, c'est ici où s'élève pour moi une véritable confusion. J'ai reçu du Porluiçal cl du midi de l'Espagne des œufs répondant exactement à la description donnée de l'œuf de l'Ictérine; pas trace de traits irréguliers; ces œufs n'en ont pas moins été attribués, sans bi moindre hésitation, à la Polyglotte, par les amateurs distingués (|ui les avaient recueillis eux-mêmes. On pourra objecter que la présence de l'Ictérine a été constatée en Portugal, mais la Polyglotte doit y être plus com- mune puisqu'on indique précisément l'Espagne et le Portugal comme sou séjour habituel; il aurait donc fallu un bien grand hasard pour tomber dans ces deux pays sur les nids d'une espèce rare et n'avoir pas trouvé ceux de l'espèce commune. Des environs de Cadix, il m'est bien parvenu des oiufs portant des traits irréguliers et des taches rondes noires, mais ils étaient d'un gris violàtre sale et la notice qui les accompagnait en même temps que le nid, ne permettait pas de douter de leur provenance; ils appar- tenaient à l'Hypolaïs pâle (Hypolais paUida). Si maintenant je me reporte aux œufs trouvés dans les contrées plus au Nord, formant l'aire de dispersion attribuée parles auteurs à l'Ictérine, je constate chez presque tous, soit que je les aie reçus de Pologne, soit que je les aie recueillis moi-même dans les départements de la Somme, de l'Oise et de la Seine, le caractère distinctif assigné à l'œuf de la Polyglotte, c'est-à-dire, la présence de traits irréguliers. Là encore, faudrait-il mettresur le compte d'un hasard étonnant cette rencontre de nids de la Polyglotte dont la présence habituelle se limiterait aux départements de la Seine et de la Seine-Inférieure, à la place de ceux de l'Ictérine qui seule s'étendrait pour se reproduire aussi loin vers le Nord? Il est plutôt permis de se demander s'il n'y a pas là une véritable confusion qui se serait transmise successivement d'un auteur à l'autre, ce qui ne serait pas la première fois. Je ne poursuivrai pas plus loin cette disgression déjà longue et qui m'a éloigné de mon sujet principal, mais je dois signaler la varia- bilité que présentent plusieurs nids d'Hypolaïs, tant sous le rapport de la forme que de la façon dont ils sont confectionnés, et que j'ai trouvés dans la Seine et dans l'Oise. Chez, les deux espèces, le nid est indiqué comme étant à peu de chose près le même. Or, j'ai là sous les yeux six nids étonnants par l'énorme dissemblance qu'ils offrent entre eux; tous, néanmoins, contenaient des œufs se rapportant à la description donnée de l'œuf 18(i X. HASPAIL L'un est d'iiue élégante construction ofïrant une forme très régu- lière et presque spliérique ; il provient de Gif, près la vallée de Chevreuse. Un second est, au contraire, très allongé, reproduisant exactement la forme du nid de la Rousserolle turdoïde (Cala- moherpr tnrdoides Boie ex Meyer), trouvé à Cachan (Seine). Les quatre autres présentent des formes intermédiaires travaillées plus grossièrement et proviennent de Cachan et de Gouvieux (Oise). Parmi ces derniers figure le nid contenant la ponte anormale trouvée eu 4 880. 12. — 2 juin. Nid établi dans uu Cornouiller sanguin à 1™50 du sol, au milieu des roches de la côte escarpée des Carrières (hameau de Chaumont). A première vue, ce nid présente une forme allongée mais plus conique (|ue le second type que j'ai indiqué; il a 0"»,i3 de hauteur et 0^,08 de largeur au niveau de l'ouverture qui n'en porte que 0ni,05. Mais en l'examinant, on ne tarde pas à s'apercevoir qu'il est composé de deux parties à peu près à la moitié de la hauteur. L'une, formée grossièrement d'un amas de mousse, de brins d'herbes mélangés à quelques plumes, sert de soutien à la seconde partie qui constitue le véritable nid et qui est assez régulièrement construite eu forme de coupe profonde avec de fines tiges d'herbes sèches, des radi- celles, des toiles d'Araignées, quelques plumes et de nombreux crins servant à tapisser les parois de la cavité. Dans ce nid, la femelle couvait depuis un à deux jours, quatre œufs identiquement les mêmes comme coloration, d'une forme l'y M 1*^ plutôt ovalaire qu'ovée et mesurant '-rrrr. millim. Ils sont d'un blanc à peine nuancé d'une teinte lilas clair, sans aucune tache noire, portant seulement au gros bout un ou deux petits traits d'un brun noirâtre très déliés; ou y trouve également des marbrures à peine visibles et comme fondues dans l'épaisseur de la coquille, d'une teinte plus rembrunie que celle du fond. VIII BuTALis OMIS (lintulis (jiisold Hoic ex L.). 13. — 12 juin. Nid sur une vigne en espalier normalement cons- truit, contenant ciinj œufs couvés de quehjues jours, de forme plutôt oblongue que vraiment ovee ; us mesurent -7-, rj-^ millim. 14 — 14,0 Ce qui rend cette ponte des plus intéressantes, c'est que, non-seu- lement elle diffère complèlemeFit des pontes ordinaires à l'espèce, DESCRIPTION d'une SÉRIE DE PONTES d'oISEAUX ANORMALES 1S7 mais surtout que pas uu seul des œufs ([ui la composent ne ressemble à l'autre; il existe un tel écart de teinte dans leur coloration que, faute d'une indication précise sur leur origine, ou croirait qu'ils proviennent d'autant d'espèces diiïéreutes ou inconnues. Pour cette raison, il est nécessaire de les décrire séparément en commençant par le moins éloigné de la coloration typique de l'o'uf de Butalis gris. a. — D'un blanc grisâtre, avec de petites taches d'un rougeàtre sombre nuancé à l'état frais de laque carminée, très nombreuses et uniformément distribuées sur toute la surface de l'œuf, sauf vers le gros bout où, plus rapprochées, elles forment une légère couronne. b. — D'un blanc roussâtre avec une multitude de petites taches d'un roux rembruni régulièrement semées sur toute la surface de l'œuf, mais plus rapprochées vers lé gros bout où elles forment une couronne plus accusée que sur l'œuf précédent. c. — D'un blanc sale parsemé de très petits points assez espacés et d'une demi-douzaine de taches d'un brun-rougeàtre pâle comme à moitié essuyées. d. - Fauve rembruni avec des taches assez nombreuses vers l'extrémité du gros bout et quelques-unes seulement éparses sur le reste de la coquille, d'une teinte plus foncée. Ces taches peu apparentes sont profondes et comme surchargées par la teinte même du fond. e. — D'un beau blanc azuré avec une dizaine de petites taches profondes grises et superficiellement une tache et trois ou quatre points bruns. Les descriptions des œ'ufs ne peuvent donner qu'une idée bien imparfaite de ce qu'ils sont eu réalité; le pinceau seul peut le faire et encore, faut-il un habile coloriste pour reproduire avec une certaine exactitude, uue nuance que l'œil saisit bien, mais que le mélange des couleurs nécessaires à la composer ne peut rendre avec perfection. Puis il y a la forme et le mode de distribution des taches, des points, des traits qu'on ne peut reproduire par quelques mots qui sont forcément les mêmes pour indi(iuer Umr présence sur un grand nombre d'o'ufs d'Oiseaux faisant partie de familles souvent très éloignées. Comment, en un mot, reproduire à l'aide de la plume le caractère sni fieneris de l'œuf d'une espèce qui n'appa- raît qu'une fois celui-ci mis à côté de l'o-uf qui s'y rapporte le plus par la description? . En décrivant cette série de pontes exceptionnelles, je ne suis certes pas arrivé à les dépeindre tels qu'ils sont, j'ai cherché seu- 188 X. HASl'AIL Jement à l'aire ressortir les poiots les plus saiilai)I.S(iui les séparent (les (l'uls types de l'espèee. Les douze premières résultent évidem- ment d'une particularité individuelle (|ui s'est rencontrée la même année chez plusieurs espèces, soit du fait du simple hasard, soit pour toute autre cause plus difficile à présumer. On a attribué ces dégénérescences dans la coloration des o'ufs à l'âge avancé de l'Oiseau; or, j'ai pu constater sur la femelle Pinson qui avait pondu les œufs pres(iue unicolores décrits plus hauts, que son ovaire était largement pourvu d'ovules pour les années suivantes. Cette raison me parait donc devoir être écartée. Faudrait-il l'attribuer à un changement accidentel survenu dans la nourriture? c'est encore peu admissible, étant donnés les éléments mêmes de cette nourri- ture, ({ui sont si différents pour chacune de ces espèces, que la môme cause n'aurait pu les modifier en même temps. Les œufs composant la plupart de ces pontes étant exactement semblables entre eux, il est permis de supposer, faute de mieux, (lu'ils tenaient à la nature seule de l'individu et que par suite ils pouvaient se reproduire dans les pontes à venir que le même Oiseau aurait pu faire. Mais il n'en est plus ainsi pour la dernière, celle du Butalisgris. Elle présente un intérêt qui ne pourra échapper aux ornitho- logistes qui se sont occupés de rechercher l'origine de la couleur et surtout son mode de dépôt sur l'enveloppe calcaire de l'ieuf des Oiseaux. Si chaque espèce possède la faculté d'élaborer une ou i)lusieurs couleurs qui lui sont propres et, ensuite, par l;i structure parti- culière du tissu formant l'extrémité de leur oviducte, d'iniprégner la substance calcaire, soit dans toute son épaisseur quand elle est encore molle, soit superficiellement quand les produils colo- rants n'arrivent à être distribués que plus tardivement, puis d'y ajouter des taches souvent de teintes très difïérentes et de formes les plus variées, il n'y a là qu'une de ces admirables combinaisons (|ue la nature prodigue à nos yeux dans toutes ses (euvres et ([ui n'est pas plus surprenante que cette distribution des couleurs les plus éclatantes et les plus tranchées entre elles, non seulement dans les difïérentes parties du plumage d'un Oiseau, mais même réunies sur la mênu! |)lum('. Si l'on trouve des Oiseaux (|ui |)rodnisent iWi œufs différents de ceux de leur espèce, on en trouve également dont le plumage subit des modilications et des dégénérescences de l'oloration aussi importantes. Certaines espèces à la vérité jx'uveni produire ordinairement des pontes variées. Le Pipi des arbres {A)itlnis tirhorciis) en olïre un DESCRIPTION D LNK SKRIE DK PONTKS d'oISKAIX ANOHMALKS 189 reinarqiiahle exemple; ses œufs, en efïet, sont taiilot d'un louge passant du vif au pâle, tantôt d'un gris rose ou violet, souvent d'un gris pur et toujours couvert soit de stries, de joints, soit de taches plus ou moins grandes et nombreuses, rougeàtresou brunes; (juel- ([uefois ces taches d'un brun rouge assez intense, se confondent et couvrent pres(j ne complètement le fond de la coquille. Cette dernière variété est celle que j'ai rencontrée le plus fréquemment dans le département de la Somme, aux environs de Doulleus, jamais jusqu'à ce jour dans le département de l'Oise. Mais ce qu'il faut bien spécilier, c'est que dans chaque nid, les œufs sont exactement semblables. Il en est de même pour les douze premières pontes anormales que je viens de signaler. De cette constatation, il ressort que si, d'une part, ces variations considérables dans la coloration sont particulières à l'espèce chez le Pipi des arbres, que j'ai pris comme exemple parmi un certain nombre d'Oiseaux qui sont dans le même cas, de l'autre elles sont seulement particulières à l'individu chez les espèces dont les œufs s'écartent peu de leur type ordinaire. Pour les premiers comme pour les seconds, la similitude des effets est engendrée par la similitude des causes. Dans notre nid de Butalis gris, au contraire, pas un seul œuf ne ressemble à l'autre, soit dans sa coloration du fond de la coquille, soit dans la forme et la distribution des taches. Il est donc incon- testable ([ue la femelle qui a produit en cinilll-. Un spécimen. Même provenance. I(). IIO.MALOPSIS BUCCATA L. Deux spécimens. Pontianak et le Schroeaui;'. 17. Dendrophis pictus Gmelin. Deux jeunes spécimens delà vallée du Sebroeang. 18. Chrysopelea orn.vta Slunv. Un spécimen de Pontianak, 19. Tragops prasinus Reiuw. Trois spécimens. Pontianak et vallée du Sebroeang. 20. PSAMMODYNASTES PLLVERULENTUS Boié. Un spécimen. Vallée du Sebroeang. 22. DiPSAS DKNDROPHiLA Reiuw. Quatre spécimens. Sintaug et vallée du Sebroeang. 23. DiPSAS CYNODON Cuvicr. Deux spécimens. Vallée du Sebroeang. 24. Callophis BivmGATus, var. tetrataenia Bleeker. Un seul spécimen. Pontianak. 25. Trimeresurus Wagleri (Boié) Scblegel. Un spécimen. Vallée du Sebroeang. 11)4 F. MUCgiAHI) 2{\. Rana tigrina Daudin. Huit spécimens du Sebroeaug. 27. Rana macrodon (Kiihl) ïschudi. Six spécimens du Sebroeaug. , 28. OxYGLOSSus L;f:vis Giintlier. Un spécimen du Sebroeang. Chaperina, n. g. {Engystomatidamm). l^augue ellipti(|U(' entière, libre en arrière; pas de dents vomé- rienues; un repli transversal de la muqueuse palatine en avant de l'œsophage; tympan distinct; doigts et orteils libres, dilatés eu petits disques à leur extrémité; dernière phalange terminée en T; métatarsiens externes unis ; pupille horizontale. Apophyses sacrées dilatées; précoracoïdes présents, très grêles; sternum cartilagineux ; l)as d'omosternum. 29. Chaperina fusca, n. sp. PI. VII, fig. 2, 2a, th. La tète est petite, aussi large que longue, terminée par un museau assez étroit et arrondi à son extrémité, un peu plus long que le diamètre horizontal de l'œil. Il n'y a pas de canthus rostra- lis,et les narines s'ouvrent près de l'extrémité du museau. L'espace interorbi taire est presque deux fois aussi large ({ue la paupière supérieure; le tympan est petit, un peu plus du tiers du diamètre de l'œil. Les doigts sont libres, déprimés, le premier plus grêle et beaucoup plus court que le second. Les orteils sont également libres, et ils se terminent, comme les doigts, par de petits disques. Les tubercules sous-articulaires sont peu développés, de même que U' tubercule métatarsien interne (1). Le membre postérieur étant écimeii ne nous iiiTiiiel p;is (l'allirtiMT >'il (•Nis.lc ou non un ImIutcmI.' nirt;it;iisieM exlerne. KAINK lIKItl'KTULUliinUK DR IIOIINKO 195 veiilre, jauue orangé sous les cuisses, et (|ui soûl cucadivcs dans un réseau de lignes brunes en conliutiilé avec la teinte sombre des parties supérieures. Ce joli batracien, dont nous ne possédons qu'un seul spécimen, provient de Sintang. De taille petite et assez svelte, il mesure 22'Dm de l'extrémité du museau à l'anus. Ses caractères nous le font ranger dans la famille des Eiufystoma- tidœ, à cùté du genre Sphenophnjnc de Peters et Doria (1). 30. IxALUs NATATOR Guntlicr. Un spécimen, avec des traces de dents vomériennes. Vallée du Sebroeang. 31. IxALUS NATATOR, var. NUBiLUS Mocquard. Un spécimen de la vallée du Sebroeang, pourvu d'une i)apill(; linguale, sans trace de dents vomériennes. On trouvera plus loin les raisons qui me fout considérer Ix. nubilus comme une variété de fx. natator. 32. Calophrynus pleurostigma Tschudi. Un spécimen de même provenance. 33. BuFO ASPER Gravenhorst. Cinq exemplaires, jeunes et adultes. Sintang et vallée du Sebroeang. Parmi les espèces connues comprises dans la liste qui précède, trois ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum ; ce sont : Cyclemys platynota Giintlier, Zaocys carimtus Guntber et Calophrynus pleur ùstiy ma Tschudi. Les espèces suivantes ne s'y trouvaient représentées par aucun spécimen originaire de Bornéo : Gymnodactylus marmoratus Ki'ihl, Varanus salvator Laureuti, Tachydromus sexUneatus Daudiu, Pseudorahdion torquatum Dum. Bibr.. Ilomalopsis buccata L., Dendrophis pictus Gmelin, Chrysopelea ornata Shaw, Dryophis prasinus Boié, (I) Annali d. Miis.Civ. di Storia naluralc di Gcnova.XIII, \^.^•.V^. ISTS. r.H) K. .MUCUlAlîl) ])il)sas cijHoiion Cuvier, Callophis hiiirgatm (Boié) Schlegel, Trimeresurus Wagleri Schlegel, Rana tigrina Daudin, » macrodon Tschuài, Oxyglossus Icevis Gunther. Oxyglossus lœms, connu de diverses îles de l'archipel indien, n'avait pas encore élé rencontré à Bornéo. Cette collection vient iieureusement accroître le nombre déjà élevé des espèces provenant de Bornéo, que possédait le Muséum de Paris depuis l'acquisition, parcetétahlissement, de celle qui fut recueillie dans le Nord de l'ile par M. VVhitehe;id. Si l'on compare entre elles ces deux collections, provenant de régions et d'altitudes différentes, on remarquera qu'elles ne renferment qu'un nombre assez restreint d'espèces communes, ce qui porte à penser que certaines espèces sont cantonnées dans le Nord de l'ile, particulièrement au mont Kina Balu. Ainsi amené à parler des Reptiles de Kina Balu ou Baloe, en employant l'orthographe néerlandaise, je saisis cette occasion pour présenter les réflexions suivantes, ([ue me suggère la note publiée par M. Boulenger dans les Annals and Magazin of Naturnl llistory, avril 1891, p. 341, sous ce titre: Hemarks on the Hrrih'tological Fanna of Mont Kina Haloo, North Bornéo. Ainsi que le dit M. Boulenger, après la réception de mon mémoire, cité plus haut, sur la faune herpétologique de Bornéo, il m'écrivit pour me faire connaître sa manière de voir, qu'il reproduit dans sa note, relativement à la validité des espèces que j'avais considérées comme nouvelles. Après avoir énuméré celles de ces espèces sur lesquelles nous sommes d'accord, M. Boulenger établit les identi- fications suivantes : Peltaragonia cephalum = Japalura nigrilahris Peters, Tropidonolus maculatus, var. torquatm = T. chnjsargus Boié, Rana dccorata = R. lucluosa Peters, Rana obsoleta Mocq. (nec L.) = R. signala Gunther, Rana parndo.xa = R. Kiihli D. et B., Ixalus nubilus = H. natatvix Gunther. M. Boulenger ajoute qu'il m'informa, ce qui est parfaitement exact, qu'il considérait le genre Ilelicopsoidcs comme identique avec le genre Lepidognathus établi vers la même époque par M. van Lidth de Jeude, et qu'enfin le Rhacophorus rapporté par moi à l'espèce cruciger Blyth, était probablement identicjue à Rh. FAFNE HERl>KT0LOr,IQ[:F. DK BORNKO l!)7 wacrotis Blf^r, et non à /.'//. li'unmuishi.r, coniinc il l'aviiit cru d'abord (1). Je répondis immédiatement à M. Boulenger, ainsi qn'il le cons- tate lui-même, que j'avais déjà reconnu l'identité de Trnfndonotus maculatus, var. torqualus avec Tr. chrysarous Boié, de Uaiia décorai n avec I{. luctuosa Peters, de même que celle d'ilcllruiisoidcs avec Lepidounalhus de Jeude; que d'ailleurs je revendiquais la priorité en faveur de Hi'licopsoidi's, et que, quant au reste, je ne pouvais me prononcer sans une nouvelle étude des espèces en litige. Ces espèces sont : 1° Pelturagonea cephahim, 2° Rana obsoleta, 3° Bana paradoxa, 4° Ixalus nuhilu^-, dont on a vu ci-dessus les identifications par M. Boulenger. J'examinerai d'abord ce qu'il peut y avoir de fondé dans ces identifications, puis j'ajouterai quelques considérations relatives à Tropidonolus niaculaliis, var. torqKatits Mocquard, Ilelicopsoides Mocquard, Ablabcs periops, var. praefrontalis Mocquard, Hana Whiteheadi Boulenger. 1. Pelturagoma cephalum Mocquard. M. Boulenger est pleinement convaincu, dit-il, de l'identité de cet Agamidé, supposé nouveau, avec Japalura nigrilabris Peters. Entendons-nous: dans l'entretien que j'ai eu, lors de son dernier passage à Paris, avec mon savant collègue du British Muséum, et après quelques éclaircissements qu'il avait bien voulu me donner au préalable, nous sommes tombés d'accord pour admettre l'iden- tité de Pelturagoma cephalum avec Japalura nigrilabris Blgr (2), mais non avec /. nigrilabris Peters (3), dont l'identification nous a paru à l'un et à l'autre ne pouvoir être établie que de visu. Com- ment, en effet, dans la description du naturaliste allemand, recon- (1) Un nouvel fxamtn de co lilnimiilionis m";i cniivaiiHii i|ii"il ne |MPii\.iil cl identifié ni à l'une ni à l'autre de ces trois t>[pn;('s et (|ii'il dcvail rtre r;i|i|M»rlt Rh. Colletli Blgr. (2) Cat.Liz. Br. Mus. I, p. 311. (3) Mon. Ak. Wiss. Berlin, 1864, p. 385, lOS F. MOCULARD iiailre une espèce aussi iietlement ciiractérisée que Pi'Uuniijonia œp fia lu m ? (1). Suivant M. Boulenger, il y aurait une » trace » de repli iiulaire chez la femelle provenant de Jvina Baloe, qui a été envoyée au Britisli Musenni par celui de Paris. Cette femelle, ([ne j'ai moi-même choisie, ne difïère pas de celles qui sont restées dans la collection : elle présente en avant de l'épaule un léger repli, qu'il est impossible de considérer comme un repli yulaire et qui ne rappelle en rien le repli décrit par Peters chez J. nii/rilahris, ni le « strong transverse gnlar fold » signalé par M. Boulenger chez le jeune mâle qu'il a fait connaître et dont nos mâles adultes sont dépourvus, ce qui tend à faire supposer que ce dernier repli est artificiel. Les grandes écailles qui, chez Z'. ccp/ia/w/H, garnissent les arêtes latéro-supérieures de la hase de la queue et qui sont si développées chez le mâle, comme aussi les énormes renflements des joues dans le même sexe, me i)araissent des caractères extérieurs sudisanls pour séparer génériquement cette forme des Japalura. 2. R\NA OBSOLETA Mocquard. J'avais signalé dans mon mémoire (loco cit., p. 148) l'étroite j)arenté des deux espèces /{. obsoleta Mocq. et li. siijnnta Gthr., qui me paraissaient différer surtout par l'existence, chez la première, d'un repli glandulaire latéral dont la seconde, d'après Giinther et Ai. Boulenger lui-même (Cal. fiatr. sal. Br. Muséum, p. 13) est dépourvue. Toutefois, ce repli existe chez R. signala : « il est peu distinct, très i)lat, mais néanmoins présent », m'écrivait M. Bou- lenger, — et ce détail aurait gagné à être reproduit dans sa note, — après un nouvel examen de cette espèce. Dès lors, l'identité de /;. obsoleta avec H. signala ne fait plus question. 3. Bana paradoxa Mocciuard (nec L.). Je ne puis douter aujourd'hui (jne celle espèce ne soit identique avec li. Klihii I). B.; maison reconnaîtra que cette dernière était insullisammenl connue et (ju'une erreur était |)ossihh!. 11 ne me parait pas sui)erllu d'entrer à ce sujet dans quelques détails rétro- spectifs. (I ) Pour tranclicr la f|iiestion, M. Hocourl avait bien voulu, à uia prière, dcmaiulor au Musùede Berlin, avec lequel il est en relation, eomuuiiiication du type décrit par l'elers. Sa demande na jias été agréée. FAUNE FIERPKTOLOGIQUK i)l-: BOKNKO 191) Lorsijue j'eus à étudier les spécimeus qui ont servi de types à y;, paradoxa, c'est à R. Kûhli que je les avais d'abord rapportés, comme celui qui est inscrit sous le n° 156, dans ma liste des Reptiles de Bornéo; mais la forme particulière des mâles, avec leur tète énorme, et la saillie de leur intermaxillaire, éveillèrent des doutes en mon esprit et nie conduisirent à rechercher si des diffé- rences de ce genre avaient été sii^ualées chez /.'. hliltli. Eh bien! parmi les nomi)reux auteurs ([ui ont décrit ou cité cette espèce, aucun ne parle de ces dilïérences sexuelles; ni Giinther (1), ni Andersou (i), ni M. Houlenger (3), bien (jue ces naturalistes men- tionnent des mâles dans plusieurs de leurs descriptions. M, Boulenger, il est vrai, écrit dans sa note: «I hâve described maie spécimens from Burma with the same euormous head, in a paper(4) which bas been overlooked etc.... » Mais ce n'est pas tout à fait exact. Voici, eu effet, ce ({u'on lit dans le mémoire en (|uestion : « Full-grown spécimens (lOomillim. from snout tovent) hâve an enormously large head, and the lirst liuger does not extend beyond the second. » On le voit, il n'y est pas question de mâles ; il s'agit là, non de différences sexuelles, mais de différences indi- viduelles dépendant de l'âge et non du sexe. Je conviens sans peine que cette remarque — si elle ne m'a pas échappé — aurait dû me donner l'éveil ; mais il n'en est pas moins avéré (|ue les différences sexuelles sur lesquelles est basée l'espèce H.pavadoxa, n'avaient pas encore été signalées chez /{. Kiihli (5). M. Boulenger suppose qu'en éloignant, comme je l'ai fait dans ma liste des Reptiles de Bornéo, /•'. ptiradoxa de R. Kiihli, je me suis laissé égarer par le grand dévelopi»ement des disques termi- naux des orteils, sur lesquels il aurait appelé l'attention à diverses reprises. Il n'en est rien : //. parailoxti tei'iuine, dans ma liste, la série des espèces de Rana, ])arce que les différences sexuelles que j'avais observées dans cette espèce, l'éloignent, à mon avis, de toutes les autres et ne iiermettaient pas de l'intercaler entre deux espèces quelconques. (1) Gl'.nïhkr, Cat. Batr. Sal. Br. Muséum, p. 8, 18ii8. — Reptiles of Br. India, p. 204, 18Gi, — Proc. Zool. Soc. of f.ondon (Rana conspicillala), 1872, (>. 51)7. (2) Anderson, Zool. and Analoni. Res. Yunnan, p. 838, 1878. Ci) BoiLENGER, Cat. Batr. Sal. Br. Muséum, p. 20, 18S2. (4) Ann. Mus. Gonova, (2), V, 1887, p. 4.S2. (5) La première mention qui soit failo par .M. Houlengor de Icnorme tùle des mâles adultes de R. Kulilisc trouvt^dans son ouvrage: TlieFauna ofBritisli India, Reptilia and Batrachia, p. U8, «lui parut sur la fin de 1890, postérieurement à la description de R. paradoxa dans le .y'aluraliste du 1'^ juillet de eelte même année- 200 F. MOCQUAHD Relativement, à ces disques terminaux des doigts et des orteils chez II. Kiihli, — disques qui, avec la forme particulière des mâles, avaient motivé l'établissement d'une espèce nouvelle, — on voudra bien remarquer que le type de l'espèce, décrit dans l'Erpétologie générale, le seul spécimen qu'ait possédé le Muséum de Paris jusqu'à l'acquisition de la collection Whitehead, n'en présente aucune trace, comme aussi le spécimen de Kina Baloe inscrit dans ma liste sous le n" 156 ; qu'il en est de môme des spécimens décrits par Giinlher dans ses Reptiles of Britisli Imita, à l'exception d'un seul, dit cet herpétologiste, dont les extrémités des doigts sont légèrement arrondies, et que les types de H. eonspicilbtta Gthr (= R. Kiihli) (1) ont les extrémités des orteils simplement renflées. Cependant, M. Boulenger, dans son Catalogue of Batrachia salientia ei même dans sa Faiina ofBr. India, Reptilia and Batra- chia, semble regarder comme un caractère constant de R. Kiihli d'avoir les orteils terminés par de petits disques, les doigts étant obtus à leur extrémité. Mais, ainsi qu'on vient de le voir, certains spécimens ont les orteils aussi bien que les doigts sans disques terminaux et même sans renflement d'aucune sorte; tandis que d'autres, tels que les types de R. paradoxa, ont des disques termi- naux très petits aux doigts, bien développés aux orteils. Ces varia- tions dans la forme des doigts et des orteils sont-elles simplement individuelles ; ou bien caractérisent-elles des variétés ou même des races? C'est ce qu'il ne paraît pas possible de décider actuel- lement? On distingue aussi, chez R. Kiihli, deux types bien tranchés de coloration, qui sont sans relation avec la forme des doigts et des orteils, et dont la signification est égalementà déterminer. La i^art des variations individuelles serait sans doute facile à établir s'il était possible de suivre dans leur développement jusqu'à l'état adulte, tous les individus issus d'une même ponte. C'est une obser- vation qui ne manquerait i)as d'intérêt et qui se recommande au zèle des naturalistes voyageurs. 4. IxALUs NLiBiLUS Moc(iuard. Sur l'autorité de M. Boulenger (2), j'avais admis rideutitê de [.idlus giittutus Cithv iïvdc Ir. natatorGlhv. {Ijt. grnniilatii!< Hoettger). et c'est à la première de ces espèces, qui était seule représentée dans la collection du Muséum par deux spécimens venant du Kiang- (1) Pi'OC.Zool. Sor. of Lonrlon, 1S72, p. ."iOT. pi, XL. li^;. A. (2) fat. Rnir, Snl. nril. il/i/.svin«. ]). 71. FAUXK HERPKTOLOGIQUK DE BORNÉO 201 Si oriental, que j'avais comparé les Ixales recueillis à Palawan i):ir i\I. Whitehead. Ceux-ci ne pouvant lui iHre idenliliés, avaient dû être considérés comme les types d'une espèce nouvelle, qui reçut h' nom d'/j". niibilus Mocq. M. Boulenger reconnaît dans sa note, ensuite |d'observations (jui lui ont été communiquées par le D' Boettger et qui ont porté sur de nombreux spécimens d'/.r. nalalur provenant des îles Philippines, que c'est probablement à tort «[u'il a réuni en une seule les deux espèces précit(ies. Très désireux d'examiner moi-même des spécimens d'/.r. natalor, je m'adressai au D^' Boettger, qui voulut bien céder au Muséum de Paris deux de ses spécimens, et dont l'extrême obligeance me permit ainsi de comparer entre elles les trois espèces : Ir. natatorjx.guttatua et Ix. nubilus. Voici le résultat de cette comparaison. Chez Ix. guttatus, le tympan est notablement plus petit, le museau plus court et plus large, l'espace inlérorbitaire également plus large, et les dents vomériennes sont très apparentes, tandis qu'elles font ordinairement défaut chez fx. nulnlus et, ainsi que l'a observé le D»" Boettger, chez Ix. natalor. Je dois dire cependant, que deux des spécimens d'/.r. nubilus de Kioa Balou, pourvus d'une papille linguale, offrent des traces de dents vomériennes, et qu'il en est de même du spécimen sans papille recueilli dans la vallée du Sebroeang par M. Chaper, et que j'ai rapporté plus haut à Ix. natatov. De son côté, Ix. nubilus semltle ne différer de Ir. natator que par la présence d'une papille linguale, qui, d'ailleurs, l'éloigné également de Ix. guttatus. Quelle est la valeur de ce caractère? Une papille linguale n'a jamais été rencontrée, si je ne me trompe, que chez certaines espèces d'Ixales, et quelques observations qui, toutefois, ont besoin d'être complétées et poursuivies sur des séries plus nombreuses d'individus, m'ont fait voir que sa présence ou son absence est constante chez une espèce donnée. Ix. natator ferait donc exception à cette règle si Ix. nubilus lui était identique{l). Une telle différence ne peut, à mon avis, être considérée comme (1) Dans rune de ses lettres, M. Boulenger m'écrivail ; « Votre clescriplioii de Ir. nubilus n'indique pas une papille conique coininc chez certains Ixales, mais un renllemenl médian ; c'est ce que possèdent aussi les types de Ir. natator. » Cepen dant, ni Gunther {Cat. liatr.) ni M. Boulengei, dans la description qu'ils donnent delx. natalor, ne font mention de ce renllement médian. La papille linguale de Ix. nubilus ne diffère pas de celle que l'on observe chez d'autres Ixales. et le D-^ Boettger constate explicitement l'absence de papille chez les types de son Ix. (jranulatus, originaires, comme reuxde Ix. natator. des iles Philippines. 20ii F. MOCQUARD iiûe simple variation iudividuelle et me paraît devoir caractériser au moins une variété. Je conclus : I.r. mttntor et Ir. ijuttntus sont deux espèces distinctes ; Ix. nubilus est une variété de Tx. natator. Vil mol encore sur le «^enre auquel doit être rapporté Ix. natator. Se basant sur une particularité ostéologique signalée d'abord par Peters dans le genre Ilulainhates (Heise nach Mossanihiquc, III, Amphihicn, p. 159), M. Bouleuger, après s'être assuré.que cette par- ticularité ne se rencontre, dans le genre Ixale, que chez certaines espèces qu'il regarde comme les vrais Ixales (Proc. Zool. Soc, 1888, p. 205), tandis qu'elle fait défaut chez Ix. natator, range cette espèce parmi les liana. Je ne sais si le caractère auquel je viens de faire allusion a, au point de vue systémati(jue, toute la valeur que lui attribue M. Bou- lenger; mais s'il éloigne Ix. natator des Ixales, d'autres caractères éloignent bien davantage des Rana cette même espèce. Cette forme eî, d'autres alliées, rapportées également par M. Boulenger au genre Rana, telles que R. afghana Gthr (1) et R. Ikida (ibid. p. 484), dont les têtards ont un disque adhésif ventral et, au moins chez Ix. nubilus, — en regardant comme exacte la détermination (jue j'ai faite des larves à disque adhésif recueillies par M. Whitehead au moutKina Baloe — des dents buccah's particulières, ne sauraient être rangées parmi les Rana, où l'on n'observe rien de semblable. Ces larves sout- elles caractéristiques des Ixales ou d'une autre forme générique spéciale? c'est ce que je ne saurais dire, le Muséum de Paris ne renfermant pas de têtards d'Ixales, et aucune description, que je sache, n'ayant été donnée de ces larves. Quoi qu'il en soit, s'il est reconnu que ces Ranidaeh larves pour- vues d'uu discjue adhésif ventral et, au moins dans certains cas, de dents buccales particulières, ne sont pas des Ixales, comme ce sont encore moins des Rana, il deviendra nécessaire de les ranger sous un nouveau nom générique; et celui de Staurois, déjà emjjloyé par M. Cope pour Ix. natator, s'imposera naturellement. 5. ÏROPiDONOTUs MACULATus, var. TORQUATUs Mocquard. J'avais d'abord rapporté ce Troiiiilonotus à Tr. chrusanjas Boié, et pour ne laisser subsister aucun doute sur l'exactitude de cette (I) Ann. àtus. (ien., (2), V. p. 424, 1887-88. FAUNE HKRI'ÉTOLOGiyUH DK HORNÉO 203 déleriniuatioii, je lis venir des galeries du Muséum deux spéciuieus de cette deruière espèce, auxfjuels je le comparai. Il ne pouvait leur tHre assimilé, et c'est alors que je le rapprochai de Tr. macn- l(itt(s Edeling. Malheureusement les individus que j'avais pris pour terme de comparaison n'a{)partenaient [)as à l'espèce chrij-sanjns, d'où l'erreur dans laquelle je suis tomhé (1). Si j'indique ici les circonstances qui ont accompagné cette méprise, c'est que les deux spécimens dont je viens de parler sont mentionnés d'une manière sjjéciale dans V Erpétologie (jénéralc, tome VII, p. 741, à la descrip- tion dWmphicfiwa chnjsargum. Ce sont ceux qui proviennent des Célèhes, sont dépourvus de points blancs et possèdent vingt-et-une séries d'écaillés (p. 740). Je ne reconnus mon erreur qu'assez longtemps après, alors que l'impression de mon mémoire était terminée. Ces spécimens que, par une confusion qu'il est dilïicile de s'expliquer, les auteurs de VErpétologie générale ont compris sous une même description avec de vrais Tr. chrysargus, appar- tiennent à l'espèce Tr. chri/sargoides (Schleg. )Gthr ( Cat. Snakes, p. 71 ), ainsi que l'a reconnu M. Boulenger lui-même à son dernier passage à Paris. Ce sont d'ailleurs les seuls de cette espèce que possède la collection du Muséum. J'ajouterai que Tr. chrysargus ne paraît pas avoir jamais été lencontré aux Célèbes, bien que Schlegel {Essai, t. I, p. 167) men- tionne dans ces îles une variété locale de cette espèce. i\. Helicopsoides Mocquard. Kelalivement au genre Ilelicopsoides, M. Boulenger soulève à la fois une question de priorité et une question de nomenclature zoo- logique. La première me semble facile à résoudre, M. Boulenger constate, en el\ei,que Helicopsoides se trouve décritdans le numéro du premier juillet 1890 du journal le Naturaliste, et que ce n'est que vers la fin du môme mois que nous avons l'un et l'autre reçu, de M. de Jeude, un exemplaire du tirage à i)art de son mémoire renfermant la des- (I) Les alïiniU's que j'ai signalées (loc. cit., p. 139) entre Tr. maculalus, var. lorqualus (= Tr. chry: argus Hoié) et T. inacutatu.'} Edel. n'en subsistent pas moins, et je ne vois entre l'espèce de lîoi«' (1827) et celle d'Edeling (186iî), d'autres ditlérences (lue quelques détails de coloration, qui sont insuflisanls pour motiver une distinction spécifique. Jus(|u a preuve du contraire, je considère Tr. maculatus Edel. comme une variété de Tr. chrysargm Boié. 204 F. MOCQUARD criptiou (lu genre Lepidognathns (1). Ces dates ne sauraient être contestées. D'un autre côté, le fascicule des Zoologische Ergebnisse dans lequel a été inséré le mémoire de M. de Jeude n'a paru que beaucoup plus tard, à la tin de 1890 ou même au commencement de l'année 1891, dont il porte la date. La question de priorité me paraît donc indubitablement résolue en faveur de Ilelicupsoides. Reste la question de nomenclature. « the name Ueiicop- soides, dit M. Boulenger, dans sa note, is so defeclively construcfed that I for one would not besitateto employ the name Lepidognatitus if the genus should stand. » Je demandai à M. Boulenger en quoi la construction de Helicopsoides lui paraissait défectueuse. « J'ai, me répondit-il très obligeamment, plusieurs raisons de critiquer le nom Helicoinoides. 0\i signifie eu même temps œil et apparence et s'accouple mal avec oides. Le génitif de Oi étant Or.o;, c'est Helicopoidt's qu'il faudrait écrire. Enfin, ces formes adjectives ne se recommandent pas aux nomenclateurs modernes. » J'avoue que je n'avais pas prévu la première de ces critiques. Dans le cas actuel, en efïef, outre que 0]/ ne signifie pas apparence, il s'agit en réalité, non de ce composant, mais de IJelicops, nom générique latinisé, avec lequel, à mon avis, s'accouple fort bien oides. En second lieu, donner au nom déterminant, dans un nom com- posé, la forme génitive, lorsque le nom déterminé gouverne ce cas (2), c'est se conformer à une règle degrammairedont, jusqu'ici, les naturalistes ne s'étaient pas beaucoup préoccupés et que cepen- dant il est bon d'observer; mais j'estime tout aussi valables les noms formés en dehors de cette règle, et je regarde comme inad- missible qu'un nom générique ou spécifique soit, en violation de la loi de priorité, proscrit de la nomenclature zoologi(iue pour cette .seule raison, que sa construction ne serait pas rigoureusement (1) Repli H a from Ihe Malaij Arcliipehujo. — 11, Ophidia. in : Zooloi^ivclic Krgebnisse, etc., HoUS, p. 18(; (I8ÎI()). La lecture du mémoire de .M. de .Icudr me lit rcconiiailie à l'instant l'idinlité de Lepidognnlhus avec llt'Ucopx()lilr!<, et j'i-çrivis aussitôt à l'auleur iioiir lui communiquer mon opinion à ce sujet. Ma lettre se terminait ainsi : « Je vous serais tr(^s obligé de vouloir bien comparer nos descriptions et me dire si vous parlagiz ma manière de voir relativement à l'identité générique et la distinction spéciliqui' de nos deux types. » Elle est restée sans réponse. (2) Dans le cas particulier dont il s'agit ici, c'est encore la forme p;enilivc de Belicops, nom composé latinisé, qui doit être prise en considération, et non celle de O'J/- '^ela ne cbangera rien au résultat ; mais en sera-l-11 de même dans tous les cas analogues ? FAI NI-: IIKIU'KIOLOC.iniK DK HOUNKO 20.") conforme aux régies de la (;oiii|josiliou des mois ; loiil au plus, dans ce cas, pouirait-il admettre uue correctiou grammaticale. Quant à la forme adjective de Helicopsoidcs, il est bien vrai qu'on s'accorde assez généralement à tenir pour peu recommandable l'emploi de ces formes, que Linné avait en aversion, comme noms de genres, sans toutefois les proscrire; mais comment concilier ces scrupules, même atténués, avec cette règle, qui a reçu l'adhésion unanime des zoologistes, que des formes semblables seraient seules employées pour désigner les familles? Il y a plus: non seulement le nom de Lcpidognalhus a, tout autant que Ilelicopsoides, une forme adjective, mais il en est de même de la grande majorité des noms génériques composés formés du grec, qu'emploient journellement tous les naturalistes. Tels sont, pourcitei- quel([ues exemples, ceux de ces noms — et l'on sait s'ils sont nombreux — qui se terminent parles composants, latinisés ou non : cephalus, ophthahmis,gn(itlnis, rhynchas, dacti/las, podus, ptenis, urus, odon, somu, sloiim, etc. Si personne, comme je le suppose, ne songe à rejeter les composés dont je parle, il ne reste ([u'à renoncer au chiméri([ue espoir d'écarter de la uomenclalure zoologique les noms de genres à forme adjective. 7. Ablabes periops, var. praefrontalis Moctiuard. Je crois avec M. Boulenger que cette forme doit être regardée comme une espèce distincte, et je partage également sa manière de voir relativement à ses allinités. Elle devient donc, en adoptant le nouveau nom générique (|u'il propose, flijdrahlades praefrontalis Mocciuard. 8. Rana Whiteheadi Boulenger, J'ai élevé des doutes sur l'existence de différences spécifiques réelles entre R. Whiteheadi Bh^r. el R. jer boa Giintber. Après un nou- vel exauien comparatif des deux espèces, M. Boulenger maintient sa manière de voir, « la seconde ayant, dit-il, les choanae considé- rablement plus grandes, le repli latéral plus saillant et continu, enfin les membres postérieurs beaucoup plus longs. » Je confesse que je ne suis pas entièrement convaincu : chez R. Whiteheadi, les membres postérieurs sont déjà très longs (1), et le repli latéral, en général très variable d'aspect, comme l'on sait, (1) Voir la pi. X, figure 2, de mon mémoire Sur la faune lierpétulugique de Bornéo. 2.()i\ y. MocuuAirr. — falnk herpktologiqle de bornko dans une même espèce, est, chez certains de nos spécimens, forte- ment saillant et sensiblement continu. J^es différences signalées par M. Boulenger, à part peut-être celle relative au choaruie, orifices sur la variabilité desquels je ne suis pas suffisamment édiffé, pour- raient donc n'être dues qu'à des variations individuelles, et la com- paraison de deux séries d'individus appartenant aux deux espèces supposées distinctes me parait nécessaire pour écarter toute espèce de doute. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII. Fig. 1. Idiupliulis coUuris, n. g. et sp. Grandeui- ualurelh'. Kig. 1 a, 1 h, 1 c, le même, gross. : 2 diamètres. Fig. 2 et 2 a, Chaperina fusca, n. g. et sp. Grandeur naturelle. Fig. 2 b. Patte antérieure de la même, vue par sa face inlérieure. Gross. 2 diamètres. Mém. Soc. Zool de France ,V, 1892 PL. VII ^ .....^^vr^'-T^^y Virton ad.natdel.eUilh. Imp. Lemercier ,Pari3. 1. Idiopholis collaris, n.g. et sp. 2. Chaperina fusca, n. g. et sp. ^- 207 NOTE PRELIMINAIRE SUR LES FORAMINIFÈRES DRAGUÉS PAR S. A. LE PRINCE ALBERT DE MONACO, par G. SCHLUMBERGER. (Planche VIII). Les dragages que le prince de Monaco a exécutés en 1888 dans les parages des Açores, ont produit une riche moisson de Fora m in itères. Les stations 226 et 233 notamment ont donné des faunes très abon- dantes en genres et en espèces et sont très intéressantes à comparer. Quoique situées à peu de distance l'une de l'autre, la station 22G n'a qu'une profondeur de 130™, tandis que dans la seconde, la dra- gue est descendue à 1300™. Les deux faunes ont un certain nombre d'espèces communes, mais chacune est caractérisée par des genres et espèces spéciaux. Leur étude complète exige beaucoup de temps et fera l'objet d'un travail ultérieur ; aujourd'hui je viens seulement présenter à la Société une note préliminaire sur (jnelques faits intéressants que j'ai constatés au cours de mes recherches. La famille des Miliolidées n'est représentée que par un petit nombre de genres et d'espèces ; celles-ci sont peu abondantes en individus, mais deux d'entre elles sont remarquables. Triloculina aspergillum Schlumberger. — Fig. 1 ; pi. VIII, fig. 8 et9. L'étude de cette espèce n'a pu être complétée : les individus sont peu nombreux, il n'y en a pas de grande taille (de forme B) et dans ceux qui ont été sacrifiés pour des sections, les loges centrales étaient ou brisées ou rongées par les parasites. La seule section un peu acceptable (fig. 1) montre que c'est une Trilocu- line. Le plasmostracum (pi. VIII, fig. 8 et 9) est sphéroïdal, la suture des loges . ^ , , ,, est peu apparente et la dernière est si schiumberger, grossi :$u fois. embrassante que dans plusieurs indi- 208 C. SCHLUMBKRGEH vJdus on (lislingue à peine ruutépcuultièiiie loye. Le lèt est lisse. L'ouverture est formée par une série de trous de formes diverses et inégalement disséminés. Habitat. — Açores. Station 233, par 1300™. Collection du prince de AlonSco. PLAMSPmiNA BuccuLEiNTA Brady ( l)sp.— Fiijr.2-4 : pi. VHI. fig. (5 et 7. Fnniw A . — Fig. 2.— Les trois premières loges sont beaucoup plus petites que la mégasplière, de sorte (jue cette dernière est par ce fait entourée de cinq loges dont les deux der- nières forment un cycle hiloculinaire. Il en est de même pour les loges VI et V, mais avec la loge Vil le cycle devient trilocu- linaire et se continue jusqu'à la loge IX. Les siiivanlos se disposent dans un même plan comme dans les Planis- pirina, seulement, com- me l'a déjà remarqué Brady, les parois ne se prolongent pas sur les loges précédentes. • l'iariispirinii burculeula Hr Foi'inc A grossie îjU fois. Forme B. — Fig. 3 et 4. — La ligure 3 reproduit à un fort grossis- sement la partie centrale d'une section d'un grand individu de P. bucculenta dont l'ensemble est donné par la figure 4. On remarque qu'une nombreuse série de loges se disposent des deux côtés de la microspbère (dont on aperçoit le canal) dans un même plan et que leurs cloisons se prolongent au-dessus des loges précédentes jusques et au-delà de la microsphère. II est probable que dans ce plan médian il y a plusieurs loges dans un môme tour de spire, on voit en effet sur la lig. 3, à gauche de la microsphère, des loges successives qui devraient croître régulièrement s'il n'y en avait que deux par tour, présenter des dimensions alternativement faibles et plus fortes. C'est donc arbitrairement et pour faciliter la description que j'ai marqué du chiffre VI l'une des loges du plateau (1) Brady, Challenricr Rcporl, \^. 17(», pi. C.KIV, fi^'. :\: p. 171, pi. IV. lii:. I .1 NOIK l'IiKfJ.MINAlltK SI II [.KS I 1 1|{ AMIM Kl'.U K- 1()\) à partir de laquelle à droite et à gauche elles croisseul légulièieiiieuL. Ce disque central, inassit, disposé exactement sur le mode de Planispirina contraria d'Orb., serait donc formé d'environ quatorze loges, et la loge XV commence à s'écarter du plan général. Autour des loges XIII et XIV ou remarque des lambeaux de parois ((ui proviennent des prolongements latéraux des loges précédentes. La Fig. 3. — Planispirina bueculenta Brady. Forme B, partie centrale grossie 100 fois. loge XVII accentue un mouvement de rotation des loges autour du plateau médian, elle a été à peine effleurée par la section qui a coupé très obliquement sou épaisse paroi. A partir de la loge XVIII toutes les suivantes se disposent dans un môme plau perpendi- culaire au plau des loges centrales et la coupe montre pour chacune d'elles la section de la dent massive qui garnit l'ouverture. Caractères externes des formes A et B. — PI. VIII, lig. 6 et 7. La description des caractères externes correspond exactement à la diagnose que Brady a donnée de sa MilioUna bucculenta (1) si ce n'est que dans les grands individus de forme B quatre loges sont visibles à l'extérieur. Plasmostracum subglobulaire, comprimé sur les côtés qui ne sont pas absolument symétriques. Trois ou quatre loges séparées pardes (1) Bradv, loco cil. ^10 C. SCHLIIMBRRUER sutures bieu accentuées, sont visibles à l'extérieur. Tét lisse. Ouverture eu tente semilunaire garnie d'une forte dent. Ilaliitat. — Açures. Station 233 par 1300™ de {)rofondeur. Collection du prince de Monaco. Fig, 4. — Planispirina hucculenla Hrady. Forme B grossie 50 fois. Obsenation. — La même espèce a été rencontrée dans les dragages exécutés par le Travailleur dans le Golfe de Gascogne, à la profondeur de 2 à 3000". Parmi les Foraminiféres perforés, je ne mentionnerai (|up deu.\ espèces. POLYTREMA MINIACEUM Liuné. Depuis que Dujardin (en 1841) a déterminé les vrais caractères du Poly tréma miniaeeum, que l'on considérait jusqu'alors comme un Zoophyte, ce Foraminifère a été cité et décrit nombre de fois, mais aucun auteur n'a mentionné son état embryonnaire libre. Le dragage opéré par le prince de Monaco à la Station 22G aux Açores a ramené une quantité énorme de coquilles usées et perforées sur lesquelles jiullulent les l'ohitrema. Dans le sable de ce dragage ou trouve en NOTK l'ni'xiMINAIHK Slli I.KS 1 i ili AMINIPtRi'^ 2\ [ nombre de pt'tits or^iinisines i^loltiihiires de cuuk'ui' lougo mi rose ressemblant à de petites glol)i{>éiines et ([ui ne sont autre cbosc (|uc des embryons de VoUjlnnua. La section médiane (li\ comme chez les Bo^- ^^^^^7__ij ^ ^ > >^^^(^ mmf/ en articles limi- /y7~'^^^^'--~^ tés chacun par une A ♦•♦ Fi" 2. —(;rt/«a^dt"rt Bra::ai, antenne de la première couronne de petites ^^^- paire, denticulations. Ces articles sont ici au nombre de dix ; les cinq premiers, à peu près égaux, sont un peu plus longs que les suivants ; le troisième et le quatrième portent chacun à leur bord distal inférieur une petite soie spinuleuse qui atteinte peine la longueur d'un article. Le dernier article se termine par une couronne de cinq ou six fortes dents, et du centre sortent environ sept ou huit soies sensorielles à peu près toutes égales aux trois dixièmes de la longueur de l'an- tenne elle-même. Enfin, à la limite qui sépare le deuxième article du troisième, on voit, au côté externe, une petite fossette d'où sort une longue soie très grêle. Les antennes postérieures sont assez grêles. La branche externe a quatre articles, l'interne en a trois. Cette dernière est un peu plus courte que l'externe. Le premier article de la branche externe est deux fois plus petit que chacun des trois autres à peu près égaux en longueur. Le premier article de la branche interne est le plus 2I() J. RICHARD long de tous, il est un peu plus long que les deux suivants qui sont à peu près égaux. Comme chez la plupart des Lyncodaphnides, tous les articles portent quatre ou cinq rangées de lines deuliculations, la dernière est beaucoup plus apparente que les autres. Le dernier article de chaque branche se prolonge en une forte épine et en porte, à son extrémité, une plus forte, outre les trois soies biarti- culées qui la terminent. Le deuxième article delà branche externe porte à son bord distal et externe une petite épine. Le troisième article de la même branche porte une soie biarticulée. Dans la branche interne, le deuxième article porte une soie biarticulée ; le premier porte aussi une soie semblable mais très notablement plus longue que toutes les autres; cette soie, analogue à la grande soie, semblablement placée, des Macrothrix, est plus robuste et plus fortement ciliée que les autres. Toutes mes tentatives pour compter exactement le nombre des paires d'appendices sont restées infructueuses; je crois cependant qu'il y en a quatre, les deux premières seules dépourvues de vésicules. Comme chez les autres Lyncodaphnides, le postabdomen (fig. 3) forme un seul article distinct du reste du corps et mobile. Il est très développé et rappelle un peu par sa forme celui d'Acantlioleberis. Le bord ventral ^ \ --"^ if^"^ est court et droit; il aboutit à une griiïe terminale solide, aiguë, as- sez recourbée , mais courte rela- tivement à la taille du postabdomen. Cette griffe, fine- Fig. 3. — Grimnldina lirazzai, poslab.lomcn. ^^^^^^ ciliée sur toute sa lougueur, porte à sa base une dent secondaire grêle dont la longueur est environ le tiers de celle de la grilTo. Au-dessous de celle-ci et très rapprochés se trouvent deux groupes de deux épines très petites, séparés l'un de l'autre par une distance égale à la lon- gueur de la dent secondaire de la griiïe, mais qui sont peu impor- tants, car ils manquent quelquefois. Entre le dernier groupe et l'orifice anal se trouve une série de cinq ou six dents recourbées, dont la deuxième est généralement un peu plus grande que les autres (qui sont à peu près égales) et plus écartée de la première CLADOCÈRES NOUVEAUX DU CONCO 217 que des suivantes. Il y a en outre, à une petite distance du bord, sur la face latérale même du postabdomeu et sur le trajet du rec- tum, un groupe de quatre oucinci épines droites, aiguës, à peu près aussi fortes que celles du bord et qui rayonnent en se dirigeant vers le bord dorsal du postabdomen. La partie latérale comprise entre l'origine de ce groupe d'épines et lé bord du postabdomen, c'est-à-dire la région anale proprement dite, est garnie d'épines extrêmement courtes, fines et serrées. En ce point, le bord dorsal du postabdomen forme une sinuosité qui marque très nettement la place de l'anus. Depuis la griffe terminale jusqu'au sillon anal, le postabdomen est légèrement convexe. Immédiatement après le sillon nait une épine flexueuse isolée, dirigée vers le bord dorsal et plus grande et plus forte que les autres. A partir de cette épine jusqu'aux soies postabdo- minales le bord dorsal du postabdomen est très convexe, mais garni de petits cils excessivement courts, très serrés, à peine visi- bles à des grossissements assez forts, de telle sorte que ce bord parait seulement présenter de fines et très courtes striations paral- lèles entre elles et perpendiculaires au bord dorsal du postabdo- men; celui-ci est écbancré par un sillon assez profond qui le divise en deux parties, dont celle comprise entre l'épine post-anale et ce sillon est très notablement plus grande que celle située entre le sillon et les soies postabdominales. Celles-ci sont très longues et robustes; leur longueur dépasse celle de la ligue qui réunirait leur point d'insertion à l'extrémité de la griffe terminale. Au-dessus de cette insertion on remarque deux très petits prolongements coni- ques, obtus, sur les faces latérales desquels se trouvent quelques petites épines. Le parcours de l'intestin est direct et ne présente aucun enrou- lement. Il possède de chaque côté, au-dessus de l'œsophage, un cœcum large et court. L'œil est de taille médiocre, rapproché du bord supérieur de la tète; les lentilles crystallinessont peu apparentes. La tache oculaire petite est assez arrondie; elle est située i)rès de l'extrémité du rostre dont elle est environ cinq ou six fois plus rapprochée que de l'œil. Les individus de cette espèce sont assez transparents et peu colorés; la cuticule paraît assez molle. Aucun mâle n'a été observé. Les femelles adultes mesurent de 0"^'"66 à O^-^S^. Les œufssontgros, leur nombre est rarement supérieur à deux. Voici les dimensions des principaux organes mesurés sur une femelle adulte ovifère de Omm66 de longueur. 218 J. RICHARD Largeur inaxima de l'animal 0™rao4. Antennes antérieures : longueur, O^miG; largeur, 0^^01(3. Diamètre (le INeil, 0mm03. Diamètre delà tache oculaire, On^mOl. Dislance de l'œil à la tache oculaire, Ommio. Distance de la tache oculaire à l'extrémité du rostre, 0in™016. Longueur du postabdomen (de la naissance des soies poslabdo- minales, à celle de la grilïe), 0ram4. Largeur maxima du postabdomen On>°i21. Longueur des soies caudales, O'"'"50. Longueur des antennes de la 2^ paire (article basilaire compris), Longueur des embryons contenus dans la cavité incubatrice, Ommig; largeur, 0»°mio. GrhnaUJina Brazzai est évidemment une espèce limicole comme la grande majorité des Lyncodaphnides ; c'est dans de la vase pro- venant des localités nommées Mayoumba et Caca Mueca (Congo français) que j'ai observé un assez grand nombre de spécimens. Ce genre se distingue à première vue de tous ceux de la même famille par un ensemble de caractères importants, tirés non seule- ment de la structure extérieure mais aussi des organes internes, tels que le tube digestif. Tandis que la forme de la tète et du postab- domen en particulier, le séparent nettement de Lathonura et de llyocryptus, le tube digestif non enroulé, le distingue de Acantho- leheris, Drepanothrix, Strpbloccrus.. Ldi structure du postabdomen sufTit à elle seule pour difïérencier le genre Grimaldina de Mavro- ihri.r. C'est pour moi une. grande satisfaction de dédier ce genre extrêmement intéressant à S. A. S. le Prince Albert Crimaldi de Monaco en signe de respectueuse gratitude. Notre illustre explorateur M. Savorguan de Brazza me permettra d'attacher aussi son nom à cette même espèce, puisqu'il a bien voulu s'intéresser à la recherche des Entouiostracés du Congo. GUERNELLA RaPUAELIS, UOV. gCU. et Sp. L'animal vu décote (lig. 4) présente une forme ovalairc dont le grand axe estseulement d'un cinquième environ plus longque le petit axe; il rappelle ainsi un peu la formedu Strchlocerus. Le petit axe passe par le milieu de la longueur du corps. La lète n'est séparée du reste delà carapace par aucune impression. Au dessus de l'œil le bord supérieur est très légèrement renflé, puis il se continue avec le bord dorsal des valves, suivaut une courbe très régulière, jusqu'à l'extré- CLADOCERES NOUVEAUX DU CONGO 219 mité inférieure des valves, qui est maniuée par une pointe peu accen- tuée résultant de la réunion des parties intérieures du bord dorsal et du bord ventral. La ligne qui passe par l'œil et cette pointe passe aussi par le milieu du léger renllement situé au dessus de l'œil ; c'est le grand axe du corps de chaque côté duquel le bord ventral et le bord dorsal ont une posi- tion symétrique, leur cour- bure étant à peu près la même. Le bord dorsal est entièrement lisse dans toute son étendue. Au dessus du cœur, on voit sur la carapace une circon- férence nettement dessinée que le bord dorsal traverse suivautundiamètre. Quant au bord ventral des valves de la carapace, il est à peine plus incurvé que le bord dorsal et présente dans les deux premiers tiers de sa longueur une série de denticulations di- rigées en arrière, sembla- bles à des dents de scie, mais peu accentuéesetplus difficiles à voir à mesurequ'on se rapprochede l'extrémité inférieure. Chose remarquable, le bord libre des valves est complètement dépourvu de soies. Il ne possède que les denticulations indiquées ci-dessus. La surface de la carapace présente partout, mais plus ou moins distinctement, des mailles hexagonales régulières, assez grandes. L'extrémité antérieure de la tète est tronquée, comme cela se voit chezplusieursLyncodaphuides(3/rtf/'of/ir<.r,S7/T6/oc('rws,Gn/»«/rf?Hft, etc.) C'estàl'extrémitédece rostre largement tromiué que s'insèrent les antennes de la première paire. Ici, comme chez Grimaldina lirazzai, nous avons une fornix très marquée qui i)asse derrière la base des antennes postérieures, et va, suivant une courbe très accen- tuée, jusqu'à l'extrémité inférieure du rostre, où elle se termine dans une pointe obtuse. Elle passe au dessous de l'œil et de la tache oculaire. Le bord ventral de la tète descend obliquement en préseu- Fig. 4. — Guernella Raphaelis 220 .T. RICHARD tant, comme chez les Macrothrix par exemple, de légères saillies très obtuses pour se continuer par le labre. Les antennes antérieures (lig. 5) sont mobiles, droites et ([uatre fois pluscourtes que le corps entier. Leur face externe est convexe tandis que la face interne est presque plane. On peut compter sur le bord supérieur huit ou neuf incisures, indiquant la présence d'autant d'ar- ticles, à peu près égaux en lon- gueur. Chacun de ces articles porte sur sa face convexe sept ou huit Fiji. 0. — Guernella Raphaelis, côtes longitudinales , également antenne de la première paire. , ., ,, ,. , espacées, aussi longues que 1 article lui-même. Ces côtes fines et délicates sont assez difficiles à bien voir. Les antennes sont larges, à peine trois fois plus longues que larges. Leur extrémité proximale est atténuée pour prendre inser- tion sur le rostre, tandis que l'extrémité distale est tronquée et pas beaucoup moins large que le reste de l'antenne. Le bord qui termine la face convexe à l'extrémité distale, est formé de trois dents bien marquées. La face convexe porte vers son premier tiers, plus près du bord inférieur ([ue du bord supérieur, une soie grêle assez longue. Du bord inférieur, dans sa moitié distale, on voit partir deux épines dont la longueur égale environ la distance qui sépare leurs origines. Enfin l'extréuiité de l'antenne porte un bouquet de sept soies sensorielles dont la longueur égale à peu près la moitié de celle de l'antenne elle-inème. Les antennes de la deuxième paire sont peu robustes. La branche triarticulée est un peu plus longue que l'autre, et son premier article est plus long que les deux premiers articles réunis de la branche à quatre articles. Les deux derniers articles sont respec- tivement égaux dans les deux branches. Dans la branche triar- ticulée, les deux premiers articles portent chacun à leur extrémité une soie ; le dernier porte trois soies apicales ; dans l'autre branche le premier article ne porte rien, le deuxième et le troisième portent chacun une soie à leur extrémité; le quatrième porte trois soies apicales. Les soies sont toutes semblables et à peu près de la même longueur. Comme pour firiiinildiii'i lfr(i:.:ai , il m'a été impossible de compter exactement le nombre (que je crois être decinq), des paires d'appendices dont la structure paraît concorder avec celle qu'on connaîtchez les Lyncodaphnides voisins. L'abdomen présente au-dessus des soies post-abdominales un CLADOCKHKS NOIVKAUX DH CONCO •2i\ prolougeiiieiil peu iléveloppé. Le poslabdonieu (lig. (>) oÉire des carac- tères très ditïéreiits de ceux des autres Claducères du groupe. Chez tous les Lyucodaplinides, euefïet, l'armure postabdomiuale est très dévelopj)ée; ici, au contraire, le postahdonini l'st complètement inerme. Chaque grille terminale elle-même est réduite à un court prolongement conique aigu. Le postabdomen est court et trapu ; son bord ventral est fortement convexe; le bord ventral, entiè- rement lisse, est légèrement con- vexe. Les soies poslabdominales sont grêles, non ciliées, plus longues ([ue la distance ({ui sé- pare leur naissance de l'extré- mité de la grilïe terminale. Le parcours de l'intestin est direct, sans la moindre trace d'enroulement ; il est dépourvu de caecums dans la région cépha- lique. L'œil est grand, relativement à la taille de l'animal. Les lentilles crystallines sont peu dégagées du pigment. La tache oculaire, plus ou moins arrondie, est située près de l'extrémité du rostre dont elle est environ cinq fois plus rapprochée que de l'œil . Les plus grands spécimens observés ne dépassent pas 0'^™4 de longueur, ils mesurent en moyenne O^^'^So. Les femelles ne portent jamais plus de deux embryons. Je n'ai trouvé aucun mâle. Un petit nombre d'individus de cette espèce a été recueilli à Mayoumba et à l'endroit nommé « Caca Mueca » (Congo français). Guernelia lîaphaelis se distingue immédiatement de tous les autres genres de Lyncodaphnides par la structure de ses antennes anté- rieures, par son post-abdomen iuerme, par l'absence de soies aux bords libres des valves, enfin aussi par ce fait que le parcours de l'intestin est direct, ce qui le rapproche des Macrothrix dont il diflère à tant d'égards. Je suis heureux de pouvoir dédier ce Cladocère remarquable à mes excellents collègues de la Société Zoologique de France, MM. le Baron Jules de Guerue et le D"^ Raphaël Blanchard, en sou- venir de nos études communes sur les Entomostracés d'Afrique. 0. ■ Guernelln Raiiluiflis, poslabdomen. MOINODAPIINIA MOCQUERYSI, 11. Sp. La forme générale du corps (fig. 7) est lourde. Les espèces de ce genre se distinguent immédiatement des vrais Moina en ce que le bord dorsal et le bord ventral de la carapace se réunissent en formant un angle inférieur com- me chez les Duphnia, mais cet angle ne se coutiuue pas en un prolongement caudal comme dans la plui)art des espèces de ce dernier genre. De plus, comme chez les DapJnùa proprement dits, il y a une tache oculaire. Le postabdomen est semblable à celui ([ui caractérise si bien les Moina. Voici la description de notre espèce : La tète est de grandeur mé- diocre, redressée ; son bord dor- sal ne présente pas de sinuosité, mais elle est séparée du reste de la carapace par une sinuosité profonde. L'extrémité supérieure, qui contient l'œil, est légèrement projetée en avant. Le bord antérieur légèrement convexe, présente une dépression d'où sortent les antennes de la première paire, puis il se continue comme chez les Moina sans former de rostre. L'œil assez volumineux, à lentilles cristallines nombreuses et distinctes, occupe la partie supérieure et antérieure de la tête. La tache ocu- laire, très petite, plus ou moins arrondie, est située au-dessous et très près de l'œil. La foruix se prolonge jusqu'au-dessus de l'œil. Les valves de la carapace sont très larges. Le bord dorsal, moins convexe que le bord ventral, forme à son point de réunion avec lui un angle bien mar({ué et situé un peu en arrière de la ligue médiane. Le bord ventral, très convexe, ne présente guère ([ue dans sa première moitié des épines espacées très petites. Toute la der- nière moitié de ce bord ((jui aboutit à l'angle inférieur des valves) est lisse, comme aussi tout le bord dorsal. 11 n'y a (|u'uue petite série de cils courts et raides située près de l'angle inférieur des valves. La réticulation de la carapace n'est pas toujours très évi- Mninodaplniln MoaiHei'iJsi !^. CLADOCKUKS NOrVKAl'X DU CONC.O liii'.j (J(Mito, mais sous l'action de l'eau tle Javel ou voit que, au moins jus(|u'à une certaine distance du bord ventral, elle est formée de mailles liexai^onales plus ou moins régulières. Les antennes antérieures sont cylindri((ues, légèrement courbées avant le milieu de leur longueur et en ce point, le bord supérieur porte une petite échancrure d'où part une soie très grêle et assez longue, l'extrémité porte six (?) soies sensorielles très courtes. Je ne les ai pas vues ciliées, ce qui tient peut-être à ce que ces parties délicates sont moins bien conservées. Les cinq paires de |iattes paraissent conformées à peu près comme chez les Moina. Les antennes postérieures sont grêles. Cela est vrai aussi bien pour l'article basilaire que pour les deux branches qu'il porte. L'article basilaire porte à son extrémité une longue soie sensorielle biarticulée. La branche ([uadriarticulée porte une épine courte à l'extrémité du deuxième article, une soie biarticulée ciliée au troisième; trois soies semblables à l'extrémité du quatrième eu même temps qu'une soie simple. Les deux ]»remiers articles de la branche triarticulée portent chacun à leur extrémité une soie ciliée biarticulée et trois semblables à l'extrémité du dernier article eu même temps qu'une soie simple et courte. L'abdomen ne porte qu'un prolongement conique bien mar([ué, assez long et destiné à fermer la poche iucubatrice. Le postabdomen (fig. 8) est semblable à celui des Moina. La portion couique porte des griffes terminales longues, recourbées, très aiguës à l'extré- mité et garnies seule- ment de cils extrê- mement fins. Quand on examine de face la partie ventrale des grifies, on constate que chacune d'elles \ présente à sa base et sur cette face une ^^^- ^- ~~ ^foinodaplmn Mocqucrysi, poslabdomen. petite ligne chitiueuse saillante, courte, mais qu'on ne peut pas comparer à nue dent ou à une épine. Le bord dorsal du prolonge- ment conique porte une série de onze dents, dont la première (la plus rapprochée de la grilïe terminale), est bifide, longue et grêle; la première branche est notablement plus longue que l'autre. Les dents suivantes insérées sur les côtés du postabdomen sont longues, très aiguës, garnies de chaque côté de cils forts et serrés. Elles lil'l .T. lîlCHARI) diiiiiuueiit du longueur jusqu'au-dessus de l'anus. Eutre l'anus et les soies post-abdominales, le bord dorsal ne présente plus qu'une très légère sinuosité. A quelque distance au-dessus de l'insertion des soies post-abdominales, on voit une petite saillie peu marquée et plus haut encore, un prolongement conique allongé qui sert à obturer la cavité incubatrice. Les soies du post-abdoineu sont plus courtes que la distance qui sépare leur origine de la naissance des grilles terminales et à peine atténuées à leur extrémité libre qui est peu aiguë. Sur tous les exemplaires observés le post-abdomen était complètement retiré à l'intérieur des valves. Les plus grands spécimens mesurent O^^go avec une longueur maxima de 0"""o5. Le nombre des embryons est généralement de quatre. Je n"ai vu aucuu mâle. Moinodajthnia MocqKcri/si dilïère de M. ((htlximcnsis d'abord par sa taille beaucoup moins grande (M. alabaini'iiHh mesure l'"™()8) et aussi par les caractères suivants : ni l'angle postérieur des valves, ni aucune partie du bord dorsal de ces valves, ni la dernière partie de leur bord ventral ne sont garnis de dents, comme cela arrive dans l'espèce américaine (1). Les grifïes terminales ne portent pas de dent, comme cette dernière, au-dessus de leur naissance à la face ventrale. Les dents du postabdomeu sont toutes chez M. Moc- quenjsi plus aiguës et plus grêles. La fornix est moins accentuée dans l'espèce du Congo, espèce que je dédie à M. Mocquerys qui s'occupe avec succès de la faune de cette contrée. Si nous cherchons à faire l'historique des espèces de ce genre récemment créé par Herrick, nous sommes conduits à des remar- ques fort intéressantes. On connaît depuis longtemps déjà une espèce trouvée près de Sydney par King en 1855 et qu'il nomma Moina Macleayi. King ne parle pas de la tache oculaire, il ne l'a pas non plus figurée, de sorte qu'il peut rester encore un doute au sujet de savoir si King avait bien devant lui un Moinodaplmia comme cela est fort probable. La tache oculaire a été laissée de côté par King avec bien d'autres détails. Schœdler avait déjà remarqué les particularités de l'espèce de King (2) et Sars (3) regarde cette même espèce comme très analogue sinon identique à Moina (i) Herrick, Contribution to the fauna of the Gulf of Mexico and tlie South. Memoirs of the Denison scienlific Association. Granville, Oliio, I, no 1, 1887, pi. III, fig. 17. (2) King, On some species of Daphniadce found in New South Wates. Papers and Proc. Roy. Soc. Van Dicmen's Land, II, part IF, 1853, p. 251, pi. V, fig. A. (3) Sars, Additional notes on Australian Cladocera . raii^ed frow dried mud. Cliristiania Vidensk. Selsk. Forh., 1888, n» 7, p. 68. CLADOCKUKS NOUVKAIIX J)i; CONCO ÎZi} siihiiiKcroiiiild Brady. 11 propose de créer pour cette dernière le genre Piiminoina. Mais l'année précédente, llerrick établissait le genre Moinodaphnia qu'il faut conserver, car il a la priorité; Herrick fait même remarquer en môme temps la parenté qui unit Moina Madedijii à son M. alabanicnsis et il le range dans son nouveau genre. Quant au J/o/«// subiniicronala de Brady (h et ({ui provient de Ceylan, c'est hian un Muuwddphnla. Brady no parle pas de la tache oculaire, il ne la figure pas non plus. Mais sa description et ses dessins sont si rudimeulaires ([ue ce n'est pas là une objection. La forme seule de la carapace sulïit pour lever tous les doutes. Il y a encore une espèce qui appartient peut-être à ce genre et qui a toujours intrigué ceux qui s'occupent des Entomostracés. Je veux parler du Monocidus lomjiadlis Jurine (2). Saint-Hilaire (3) eu 1860 le considère comme identique à Daphnella braclujum. A première vue cette hypothèse paraît assez justifiée. Mais l'examen attentif des antennes postérieures suOit pour se convaincre qu'il n'en est rien. Leydig (4) constate (jue Munoculas lungicoUis est une espèce bien spéciale, qui cependant lui rappelle beaucoup le mâle de Moina hrachiata. Le dessin de Jurine montre qu'il s'agit au contraire d'une femelle ovigère. Scho^dler (5) pense que si les dessins de Jurine se trouvent justifiés, l'espèce en question appartient à un genre nou- veau. Eylmaun (6) s'exprime à peu près dans les mômes termes (|ue Schœdler. En regardant de près les dessins et le texte de Jurine je suis arrivé à cette conclusion ([u'il y a quelque raison de croire que son Monoculus longicollis appartient au genre Moinodaphnia. 11 en a bien le faciès, et les deux soies plumeuses qui terminent les antennes antérieures rappellent assez l'aspect des quatre soies analogues observées par Herrick sur M. alalnuiicnsis. Le corps ventral des (1) Bkady, Noies on Exlomosiraca coUectcd hy M. flalij in Ceylun. Linn. Soc. Jouiiial, XIX, 188o, p. 294, pi. XIX, fig. 4-:i. (2) Jurine, Histoire des iVonocles qui s3 troucenl aux environs de Genève, 1820. p. 13G, pi. 13, fig. 0-6. (3) Sai.nt-IIilairk, Matériaux pour une monographie des Daphnides (en russe). Tlièse inaugurale StPétersbourg, 1800, p. 68. (i) Levdig, Nalurgeschiclile der Daphniden, 1860, p. 1<.)I. (d) Schoedler, Zur Xalurgescliichle der Daphniden. Abh. zu dcin Jahrtsijer. ul)erdie Dorolheenst. Realscliulo, Berlin, 1877, p. t). (6) Eylmann, Beitrag zur Sijslemalik der europaischrn Daphniden. H^r. de Nalurf. Ges. y.u Freiburg i. Br., Il, fase. 3, 1886. p. 7!». 226 .1. RICHAHI). — CLADOGÈRES NOUVEAUX DU CONGO valves et le bord dorsal formeut à leur rcuoiou uu angle très marqué. On ne peut tirer de conclusion de ce que Jurine n'a pas indiqué la tache oculaire, car il ne l'a fait pour aucun de ses Monocles. 11 est bien évident néanmoins que les doutes ne pourront être levés que par l'examen des exemplaires, et c'est pourquoi il y aurait un grand intérêt à retrouver cette espèce que Jurine n'a ren- contrée que dans les mares de Champel aux environs de Genève. Il n'est pas inutile de répéter ici ce qu'il dit à son sujet : « Cette (îspèce ne diiïérant des deux précédentes {s.misutu.s el M. rectiros- liLs] que par le prolong(!ment du cou, la coupe de la partie infé- rieure (le la coquille et la longueur des barbillons, n'exige pas une description particulière Je n'ai jamais vu plus de quatre œufs dans la matrice pour chaque j)oule ». En résumé nous pouvons dresser le tableau suivant : MoiNODAPHMA llerrick, iSST (l'urniiioinaSnvs, 1888), 1. Moinodaiihnid IdiK/icollis Juviac, 1820. 2. — Madcayi King, 1853. 3. — sub-rnucronata Brady, 1885. 4. — (ilabamcnsis llerrick, 1887. 5. — Mocquerijsi Richard, 1892. D'après ce qui précède, les trois premières espèces sont mécon- naissables et doivent être rangées parmi les espèces incertœ acdis. DK L'APPARITION PROVOQUEE DES ÉPIIIPPIES CHEZ LES DAPHNIES (DAPHXIA MAGNA), par L. B. de KKRHERVÉ. Le problème de la paiihéiiogénèse chez les Cladocères comporte |)lus d'uu corollaire. Depuis Schafïer et Juriiie, la question princi- pale est trauchéej ams^les Daphnies sont fécondes par elles-mêmes. Née d'uu œuf abrité daus l'ephippium, la jeune vierge va produire des embryons et, si les conditions sont favorables, les générations pourront se succéder durant des mois, pendant des années raème(l), sans fécondation préalable, sans le secours d'aucun mâle. Dès lors, ce qui est la règle peut devenir ici l'exception : à savoir, l'apparition des générations sexuées. Mais déjà, il faut bien s'entendre sur ce terme. Faut-il comprendre et voir dans cette appellation, outre les mâles ne naissant que par parthénogenèse, une catégorie de femelles distinctes des autres, spéciales dans la série et seules capables de perpétuer et d'assurer l'espèce au moyeu des œufs d'hiver ou de durée ? Oui apparemment, si c'est là un fait inéluctable, dans le jeu régulier des phénomènes vitaux, que l'apparition pour ainsi dire prédestinée ou la seule présence à un moment donné, au sein de la colonie, des mâles et des femelles éphippiales. Non, si on admet que telle de ces dernières ne produit des œufs de durée {Daucreitr), qu'en raison de circonstances particulières sans lesquelles elle aurait donné ou continué à donner des embryons paragamogéuèse. Ainsi la sexualité n'apparaît plus que comme une phase possible, mais non obligée et nécessaire de l'organisme, chez les femelles de Daphnies. A quelles causes cependant faut-il l'attribuer? Sous quelles inllueuces, en vertu de quelles règles apparaissent les mâles, les éphippies, prélude de la sexualité, enlin les onifs propres à être fécondés ? La question n'est pas sans intérêt : elle a provoqué différentes recherches. Devant les allirmations contraires, elle est restée en suspens, en ballotage. Bien que déjà ancienne, ne redevient-elle pas en quehiue sorte inédite, a|)rès chaque interprétation nouvelle ? (1) Des Daphnia psitlacen BainI, arluelIrmiMit (W 18 généraUon, se comporleiil coiiime la première en dale, née d'ipiif de durée, il y a près de deux ans. 22S I.. 1!. I)K KKMHKHVK Pour It's nus, les é|»liij){»i('S, en particulier, soiil la coMsé(|ueiice directe (les iuflueuees (lu milieu; j)our d'autres, au eoiitraire, lo résultat de causes purement internes propres à l'organisme et nulle- ment déterminées par les agents extérieurs. Dire pour(|uoi cessent les générations agames, c'est bien répondre à la (|uestion, ce serait encore et indirectement élucider un des ctMés du i)rol)lème de la production ])artliénogénéti(|Ufi. On connaît la substance pi'opre à créjnr réphi])i)ium. Toutes les paities de l'ovaire avec les éléments formateurs et nourriciers de l'ovule, les moindres molécules de l'oeuf lui-même ont été scrutées avec soin. Après les ivrnarques de Baird, les observations de Lubbock, de Kurz et d'autres, a|>rès les travaux de Weismanu, comment le doute peut-il persister? Ktayés parles fails acquis, leurs moyens d'investigations iie sau- l'aient être incriminés, non plus être infécondes leurs méthodes basées, en dehors de la fragile hypothèse, sur les données positives de rexj)érience. (l'est cette dernière et non l'intuition i|ni mar(|ne les |)oints. Pour lo moins la lumière doit filtrer ou la vérité jaillir à travers les observations des savants et ingénieux pionniers (jue le problème a sollicités. Mais celle dernière, comment la découvrir et la glaner paimi cette moisson de fails dus aux uns et aux autres? La dilH- culté sans doute est plus apparente que réelle. Il est bon de répéter les expériences avant de les interpréter, de revenir à elles à récipis- cence avant de conclure. Familiarisé avec un certain nombre de Cladocères par des éle- vages, dans le but de provoquer l'apparition des éphippies, pour le projet de l'étude en elle-même de ces singulières productions, l'occasion pour moi, s'est offerte à diverses reprises, de faire quel- ([ues remarques à cet égard. Pour avoir la prétention de clore le débat, il faudrait interroger (le nombreuses espèces du groupe. Dans cette note il ne sera ce])en- (lant fait a|)pel qu'aux seules Dai)hnies : car il n'est pas impossible (ju'un exemple venant la i)réciser, bien (|ue limitée jiar les circons- tances et restreinte pour ainsi dire à la constatation et à l'apparition des éphippies, fertiles ou non, pourvues ou nondes reufstprelles doivent protéger, la question puisse gagner à être rappelée de nou- veau à l'occasion de (jnehiues formes et plus S|)écialement de l'une d'tdles (pii se prête très aisément à l'expérimentation. Ceci imi)orte : lorstprune es|)èce vend cher au biologiste chaiiue secret de sa vie, ([uchpie lambeau de sou existence, le doute peut planer sur la valeur des obsei'vations. (Juaud, après l'avoir observée dans la ni'; l'.u'I'Aiutio.n imiovoquke dks ki>iiii'1'ii;s cm:/, les daimimks :>:>0 iiatiirt', fiTiiiissaute de vie, on revoit dans un vivaiiiini ou dans un siini)le bocal l)ieu aménagé, la vijjration exubérante d'une colonie satisfaite, dans un infatigable enfantement de jeunes essaims, alors ou peut expérimenler avec garantie et répondre, semble-t-il, avec couviction. Tel est le cas pour la Daphnia nuu/ni pruductns, eu compagnie d'un autre l'hyllopode, le rare Urini- chipiix .■|)i;ilt's,l moiie) 4« « U-3i )) (20embiyog('ij»'s. '^ ^ '2!) (••|)lii|»|»iales, 1 stt'iile. :3« >, le 2 août. , ■'38 9. fie » le o » 39 emi)ivoiis. 7e )) le .S 1) 36 9 embryogèues. 8e » le 10 » 46 9 ' 0« ■ » I.' 13 )) 48 9 10e )) le 17 )) 32 lie » le 20 » 37 12e „ le 24 » 28 ( 20 eml)ryogènes(avecq.q. Branchipes) ( 12embi-yogènes. 136 (34 éphippiales, 2 mortes). (12 9 einbryogènes. (20 (avec des Apiis). (12 9 einbryogènes. (25 (avec des A pus). ( 6 einbryogènes. l22(5 embryogènes, lo éphippiales, 27). 13e » ie28 » 28 (26 embryogènes, 2?) Enfin, du 2 au 10 septembre, en trois pontes encore, cinquante embryons non suivis. Mort de la mère, prématurément, le 10 septembre. Le fait précis qui ressort de cette observation et de la statistique générale est le suivant : dans de bonnes conditions, (luand l'eau est bien aérée et abondamment pourvue de microorganismes (Infusoires et Microphytes), c'est-à-dire de provende en (luantité voulue, aucun éphippium n'apparaît. Si l'on se reporte aux pontes 4, 8, 0, 10, 11 et 12, c'est-à-dire à toutes celles qui ont été partagées en deux lots et aux numérateurs des fractions ainsi constituées, on voit (lue 88 germes, successi- vement mis à part et bien nourris, ont tous évolué en femelles embryogènes, ayant produit en consé(|uence des embryons |tar parthénogenèse, dès la première portée. C'était à prévoir. Au contraire, le dénombiement des dénominateurs 1, !l et 12, sur 88 germes également, pris dans la même série et parcimonien- sement nourris en vue d'avoir des éphippies, indi(|ue 78 9 éphip- piales. Des dix (lui maufiueut, pour parfaire lechidre précilé, tout disparu avant la maturité sexuelle, ii 9 seulement ont donné quelques embryons et une (U^ 4) est restée constamment stérile, seul et curieux exemple de la sorte qu'il m'ait été donné dr cons- tater. Il convient ici de rappeler (jue Kurz, en 1873. a observe un cas d'hermaphiodisme, chez la Ddiihniii SclKiffi'ri. i)K l'apparition provoquke des kphippies chez les daphnies 231 K\\ qiifl(jut's jours, [»;ir une iiouniturr ahonclniile, approprioe, la gelée royale (Ilubei), une larve d'Abeille ouvrière, neutre, peut èlre convertie en reine. Quebiues jours sutliseul pour transformer une Daphnie parthéiiofïénélique indifférente aux mâles, eu femelle éphippiale douée d'alïection sexuelle, en pondeuse d'œufs destinés à être fécondés. Le facteur principal de cette modiliealion, ici, je le répète, est la pénurie des vivres. Observation 5 Dix femelles éphi[)piales, filles de la précédente, nées le 2\ août, isolées, avec un mâle ajouté le 18 septembre, ont produit toutes ensemble : Le 11 septembre, éphippies. Le 15 » embryons. Le 18 » éphippies. Vers le 22 » embryons. Vers le 26 » éphippies et leufs de durée. A partir du 30, des embryous. En réalité, l'expérience a commencé avec 13 9 > '^ d'entre elles, avec (Pufs d'été dans l'ovaire, out été éliminées vers le lo. Le 26, la majorité des éphippies renfermait un nmi de durée (des deux ovaires, l'un n'ayant pas produit d'oeuf gamique). Observation 6. Daphma magna Straus. Née par parthénogenèse le 1«'" août, donne : Le 12 août, 17 embryons (7 9 isolées, toutes embryogènes) ; Le 16 août, 43 9 (34 éphippiales, les autres rien au moment de l'examen). Ainsi la forme typique se comporte en tout comme la variété Srlui/fcri. Je m'arrête à ces deux premières |)ontes : D'autres exem- ples ne seraient qu'un échelonnement d'observations seml)lal)les. Toutefois, empruntés à des Daphnies isolées, nécessaires pour rendre les faits saisissables, ce sont là des cas un peu artificiels sans doute et les expériences faites en bloc, sur un grand nombre d'individus, plus conformes à ce qui se passe dans la nature, peu- vent être préférées. 232 L. Li. UE KLlUlKUVl'. Obskrvation 7. Daimima .mac.na, var. Schaffkiu. l'i'épaiT (]U('l(|ucs jours à Tavauce avec un matelas de sable et de terre ari-ileuse et bieu améuagé avec des Oscillaires et un certain nombre de Cijiiris et de Macrothrix, locataires du fond, un seau en verre, d'une quinzaiue de litres, reçoit une Daphnie embryogène. L'eau prend vite une teinte légèrement verdàtre, la subsistance est largement assurée. En peu de temps les générations se sont mul- tipliées. Mais aliii d'équilibrer la ([uautité des aliments, en i)résence du nombre toujours croissant des Cladocères, à diverses reprises, j'en retire d'abord quebiues centaines, puis des milliers. De mâles, s'il en est apparu, ils mont échappé, mais de femelles éphippiales, jusqu'au milieu de novembre, époque des premiers froids, où l'ob- servation a pris lin, pas une ne s'est montrée. Certaines femelles examinées logeaient oO et oo embryons dans la cavité incubatrice. Ces derniers, on peut toujours, à coup sûr, les obtenir, ce nest ({u'une question de vivres. La nature des aliments n'est pas non plus indifférente. Déjà Baird avait remarqué ce fait que les Infu- soires activaient la reproduction par parthénogenèse. 11 est plus aisé de bien servir la table d'une Daphnie que de réduire la ration au strict nécessaire, en vue d'obtenir des éphippies et des i:s KlMlll'l'IKS {ME/. LKS DAI'IIMLS 233 facile (le prolonger à volonté l'éprenve. J'ai pn ainsi obtenir des centaines de t'einelles é|)liippiales, sans voir apparaître ancun embryon. On peut indilïéreinment répéter les expériences en tonte saison, mais eu été elles se simplifient beaucoup par la rapide évolution des Daphnies. Elles ne demandent alors pour ainsi dire pas de soins. C'est ainsi que dans l'observation suivante, faite en hiver, quelques portées n'ont pas donné ce (pTil fallait en attendre, les choses ayant ti-ainé en longueur. Néanmoins, pour l'ensemble, les résultats accusent encore sur 113, 82 femelles éphippiales (pontes soulignées). Observation 9. Daphnia mcujna née par parthénogenèse, le 18 sei)lembre. 1"^'^ portée le o octobre, 4 cf. 10 9 embryogénes. 1 cf , 3 9 embryogénes. 'J 9 ('*>' éphippiaU'!< , 1 accc cinhrijuiis awrtés). 50 » h' 'J// )) l'-J 9 ('/'/ éphippiales, i rien au iiioiiii'nt (le l'cxainen). 0 » le -2!) H l'J 9 [17 éphippiales, -J ciiihruoiihu'S]. ~r )) le 8novemb. 209 (non suivies). 8« » le ^'J » 229 {17 cphippiales, -J lien, o iiKUKiaenll. \)' » lel"décemb. 3 9 embryogénes. 10^ )) le 8 » 4 9 embryogénes. Ile „ 1,3 18 ). 4 9 embryogénes. 3 embryogénes. 2e » le 9 3e )) le 13 4e » le JS 12« » le :io )) 18 9 ( /J {9 enibrijofj., 4 éph., "J mortes). (3 embryogénes. ''•^'' '' ''' ''■'"'"'"''' '-'^ ' h; (15 éphippiales, ^ea,bryoghle.'- 14° » le 24 ^. 10 9 (3 éphipp., 7 embryog.) (2embryogène^^ ^■'^ ' '- - I''""''' ''^ ^ \ I l{î éph.le ll]mars,IOcmbr.tnimars). I 0 ephippiales. \T ,> le 23 )) 3 9 embryogénes, 18'^ )) le 1) mars 1 embryogène ? Mort de lu mère le li) mars, avant vécu six mois. 234 L. B. DE KEFUIKini': Pour les femelles réservées ou mises à pari et devaul douuer des embryons, uue seule a produit un éphippium (11 février). En elïet les deux jeunes Daphnies, indiquées dans l'observation, ont été laissées avec la mère et le vase se trouvait dans des conditions défa- vorables et la nourriture insulTisante. La multiplication agamogé- uétique de la mère, en général maigrement approvisionnée, est restée bien en dessous de la moyenne. C'est là un détail dont l'im- portance n'échappera pas, lorsque je reviendïai sur l'apparition des mâles ou sur la répartition des sexes, dans uue note géné- rale. On le soupçonne déjà : Ce n'est pas lorsque les portées sont nombreuses en embryons que ceux-là apparaîtront d'ordinaire, chez les Daphnies, où ils ne sont eu somme que rexce|)tion. J'ajoute encore qu'eu hiver, ils ne se sont pas montrés plus fréquemment (ju'en été, au contraire. Mais dans un autre genre l'inlluence do la temj)érature m'a paru se faire sentir réellement. Chez les Moiua, où la fréquence des mâles est de règle, on peut également obtenir à volonté des éphippies, ce que montre rexemi)le (|ui suit emprunté, non plus à .1/. )nacrocoj)ns Robin, comme dans ma note précédente, mais à .1/. ircHroslris (1). Observation 10. Moind iccliru.slrls, née par parthénogenèse, le 12 août, donne : l'ORTÉliS KMBRYONS l''|i. If 18 août 27 ^ (23 é[)liip|>iales, i oinbryogèncs). li' » le 2.2. » 42 c. (29 + épluppiales, le roslc ?). :V « \r :>(■, « /i-i c. (21 $ 24 o^) (^0 ('phippiales, 1 oiiilnyogi-nf). 4' . le 2'.) » '5:$ c. ( 6 rj^ 37 Ç) (37 éphippiales). .■■)' » le 2 sc|ttciiil.i'c '.I + (7 épliipp.. 1 eiiibryoj^i'iic, 1 ?). (■)■ » le (J " IS .'. (17 '+ 1 ?) ( 0 oinbryogcnos, 10rpliipp.„r.'). 7' )i le !» » 2i <:^ (l.'i cmbryo^'t'iies, 7 (•pliippiiilcs . S' Il 11- 12 II 1.") cf. .Mort de la mère li' 13 septembre, avec (|ii('lqii('S cnibryons dmis la cavité incubatrice. Je suis loin d'attacher ici, pour les éplii|)|)irs obtenues, la même importance qu'à la Dttphniii ni(Ujna. La chose s'expliquera mieux plus tard, dans le parallèle des espèces citées. Quoi (iiiil en >oit. les influences extérieures n'ont pas été étrangères au rrMill.il i|iii précède. (1) Celle espèce a élé reiicdiilrrr en al)Oiuianco, sur N- lei riloiro ilc l.àcrrs (l'as-(l<'-(",alais) el jusque dans une cour de ferme, en plein clé. La Daplutid VKH/nd provicnl lU i.iiiiihrcs (niènic cléparleiiicnl). i»i: i."ai'I'a1{1tion i'I'.ovoqukk dks kpiiii-i'iks cm;/. i,i;s daiminiks 23o L;i l('m[i(M"iilui'(' ('t, la liiiiiière agissant vivtMneiit siii' les Ali;iies, sm- les organismes auxquels les Daphnies empiuntent lems moyens d'existeiiee ont, il va sans dire, leur contre-coup nalnn-l sur la vie des Cladocères, qui est réglée sur leur évolnlion. Toiil est harmonie dans la nature, tout s'y enchaîne ; chez les èlres tout se tient, et l'étude des uns devrait suivre celle des autres. A défanl de ces renseignements précieux sur la faune d'un milieu, consi- gnons au moins les faits d'ensemhle. Lorsque les éphippies se montrent, examine/, les conditions de la fla([ue ou du marais ([ui a vu naître les Daphnies, voyez les organismes inférieurs, cherchez les Infusoires et d'avance je vous répondrai : La vie s'est raréliée ; elle est devenue diflicile pour les petits êtres en question, l^eur état me le dit, comme dans la pièce d'eau où depuis plusieurs années je surveille leur apparition, chez la Daphnia longispina Leydig. Dans les étangs, l'évolution périodique et à peu près régulière des microorganismes avait fait tenir l'existence des Daphnies dans la formule (1) bien connue : femelles naissant de l'œuf de durée, multiplication par aganu)- génèse pendantla belle saison, apparition enlin, versl'automne, des mâles sans lesquels les œufs gamiques souvent ne se développe- raient pas (Weisnianu, dès 1877, notant comme une exception à la nécessité de la fécondation préalable, Moina macrocopus (panulo.ra de l'auteur). C'était trop absolu. Chacun le sait. Cette régularité n'est pas la règle. L'auteur que je viens de ra|)peler, après avoir longtemps observé les Cladocères dans la nature, les avoir suivis dans son laboratoire, a cru devoir nier toute influence externe sur la reproduction. Herbert Spencer, fort des données de J. Lubbock, était, avant" lui, arrivé à une toute autre conclusion. Kurz de même. Actuellement encore la question n'est pas vouée à l'anémie ni le problème à la stérilité. Des travaux récents viennent de l'étendre à divers groupes. G. Klebs, pour les Algues, en étudiant VHydrodicti/on utricnhitiun, arrive eu somme à montrer les influences du milieu. M. Maupas, dans une note fori intéressante, accuse des résultats très précis chez un Rotifère, l'Hijdiitina senla, où il a pu, à volonté, par une simple modilication de la température, obtenir des pondeuses d'œuls mâles eu l'élevant, ou femelles en l'abaissant. Il va sans dire (fue chez h'S Daphnies, les modifications internes (I) Celte fonmile peul s'iiiipliquei- à ceilains Iiisecles, ;iii\ llyméiio|iléres, aux llalictes par exemple, clonl le mode de piopa^'atidii a ét<' dévoile par Kalu-e. 2:{(i L. I!. 1)K KKIUlKRVl';. — ÉFHll'l'IKS CHKZ LKS DAI'IINIKS pK'cèdent toute reproduction, mais celle-ci reste suhordouuée aux agents du deiiors qui sont la cause première et déterminante des phénomÎMies intimes. Tel est le fait maintes fois répété et constaté, facilement véri- fiable, aflirmé par les observations précédentes. Elles montrent chez une Daphnie, une des causes (la uulrition), ayant le plus d'iniluence sur la parthénogenèse qui réclame d'ordi- naire une surabondance de vie, au milieu des outrances de la nature en fôte; puis lorsque, par un défaut d'adaptation ou de résistance aux actions ambiantes, et quelle que soit réi)0(|ue, l'équilibre de l'organisme est l'ompu, les épliippies se forment, les générations sexué(!S aj)paraissent, pour sauvegarder l'espèce, jus- (ju'au retour des conditions premières ou des jours favorables. A consulter : Outre les travaux de Schafïer, 175y, de Straus, .lurinc, Baird Leydig, Schmitt, Bloclimann, 1888 (œufs des Insectes parthéno- génétiques) : W. KuRz, lU'.bcr (imlnujijne Missbilduiuj bel Clddoco'cit, 1874. II. Si^ENCER, Principes de Biolo;/i('. Trad. E. Cazelles, 1877. IIellich, Die Cladoccren Buhmens, 1877. Weismann, B. zur Ndtanjcsckicklt' dcr Daphnoiden, lS7r>-î). E. Blanchard, Discours in « Réunion annuelle des Sociétés savantes à la Sorbonue en 1880. » Paris 1881. (Bésiimé du tra- vail de Fabre sur les Halictes). ^VK1SMANN, NachlriKj zn dcr Ncdiz iibcr parlirllr Bcfruchtinui cbm- • daselbst. Berichte der iiaturf. (leseilschaft /u Ereiburg in B., B IV, 1888). A. Weismann und Ischikawa, Ueber die Pavacofndalion im Diipfmi- denei,.sauie iiber Ueif'uivj und liefrucliluni/ desselben. léna. Zoolo- gische Jahrbiicher, 1889. (j. Klebs, Ueber die Verm.i'lirnnij ion llijdrudirlijon nlnnihiliiiii [Ein. lU'ilmij zur Plitjsioloyie der Forlpllanzunfj). Flora, 18'J0. H. Blanchard et J. IIichard, Panne des lues subis dWli/érie. .Nléni. dr la Soc. Zool. de France, IV, 1891. Maupas, Sur b' déterminisme de la sexuaUlé chez rin/ddinu sriilu. Comptes-Rendus Acad. des Se, 1891. 237 iriTDi: siu IM-: coi.uicrioN m; i.i:i'ii)()PTi;iii;s FOUMKi; sri'. I.A COTE l)K MALAHAH Kl A CKYI.AN l'Ai? M. EMILE DESCHAMPS 1889-1890 par Ch. OBERTHUR. M. Emile Deschanips, voyageur scientili(|iie plein d'ardeur et de zèle, s'occupaut surtout d'anthropologie, mais ne restant i)oint indifférent aux antres parties de l'histoire naturelle, a utilisé sou séjour à Mahéet dans l'ile de Ceyian en recueillant des Oiseaux et des Insectes, en même temps qu'il étudiait les races humaines dissé- minées dans ces contrées. Les Oiseaux ont été examinés par M. le haron d'iiamonville et la détermination critique des différentes espèces a paru dans les Mémoires df la Société Zoolofjique de France. Les Lépidoptères m'ont été confiés et ont fait l'objet de tonte mon attention. D'ailleurs M. Deschamps leur a consacré un soin tout ])articulier. 11 a recueilli les Chenilles, les a dessinées sur le vivant, a écrit les particularités que leur éducation lui a révélées et avec un ordre et une méthode excellente, le voyageur a identifié aux insec- tes parfaits résultant des éclosions produites sous ses yeux, les états de larve et de chrysalide, de façon à éviter toute erreur et toute confusion. Or, c'est un ouvrage très louable; car rien ne préjudicie davan- tage aux progrès de la science ([ue les fausses désignations dans des cpieslions aussi importantes que les premiers états d'un insecte, au point de vue de la classification. Les anciens auteurs, tels ([ue StoU, le continuateur tie Cramer, et M«""^ de Mérian ont confondu les Chenilles de certains Léjùdop- tères de Surinam et attribué faussement à tel Papillon, telle larve d'où il n'était jamais sorti. On conçoit le trouble que causent aux théories scientifiques de pareilles méprises, cependant commises de bonne foi, mais dues à une insuffisance de précautions dans l'ins- cription des renseignements faite sur les lieux. M. Deschamps ne nous parait avoir fait aucune faute de ce genre, car ses dessins et ses descriptions ont toujours exactement cadré avec ceux que les auteurs anglais ont publiés sur les Lépidoptères des mêmes contrées. i38 CH. OBERTHUR A ce point de vue, il résulte du travail aucjuel s'est livré M. Deschaïups, des preuves très authentiques et lixant désormais l'histoire des premiers états de beaucoup d'espèces puisque ses observations se sont trouvées identiques à celles que MM. Horsfield et Moore ont publiées tout-à-fait en dehors du voyageur français et iiràce à dos documents provenant de naturalistes de leur nation. Mais dans un temps où on cherche avec un intérêt souvent passionné, à publier des choses nouvelles, M. Deschamps, malgré tout le mérite de l'étude la plus consciencieuse, n'a fait que glaner dans un champ bien connu et depuis de longues années trèscultivé. Les naturalistes anglais ont en effet poussé très loin leurs recher- ches dans la faune lépidoptérologique indienne. D'habiles chasseurs et de savants connaisseurs n'ont cessé d'explorer l'Inde anglaise depuis les frontières du Sikkim et du Cachemir jusiju'aux rivages deCeylan. De nombreux travaux illustrés ont été publiés à Londres et à Calcutta sur les Papillons des Indes et aujourd'hui MM. Moore, Elwes, de Nicéville, Wood-Mason, Butler, Swinhoë ne cessent pas d'écrire sur une spécialité où ils ont eu pour collaborateurs les rési- dents ou les voyageurs tels que MoUer, Môwis, Doherty et toute la quantité des « native coUectors » dont les pieds agiles et les yeux exercés ont fouillé si fructueusement les forêts, les vallées et les campagnes de l'empire indien. M. Deschami)s n'a donc pu faire de découvertes, dans le sens réel du mot. Il s'est borné à conlirmer les observations de ses devanciers et à donner la preuve de l'exactitude parfaite des notes qu'il a recueillies. Un pareil travail, accompli dans une terre plus neuve, eût cer- tainement i)roduit des résultats fort intéressants et encore inédits. On peut espérer d'un voyageur aussi patient et aussi dévoué à la science que l'est M. Deschamps, les meilleurs travaux et les progrès scientifiques les [ilus sérieux, lors(|u'il abordera une terre moins connue. 1. P'APIL.IONIUAK Ornithoi'tkra Mixos Cramer, l'ap. l'.iot., li)o A. Mahé. La Chenille tout hérissée d'épines est d un noir brillant avec des taches zébrées plus foncées moirées et une bande oblique blanc- rosé. L'extrémité de toutes les épines est rouge-orange. De plus on voit des taches roussàtres sur le tlos du premier anneau. Klle vit sur LÉPIDOPTÈRES DE LA COTE DE MALAHAR ET DE CEYLAN '249 le Muscadi(3r. La chrysalide (|ui s'altaclie au moyen d'un lil noir est entièrement couleur feuille morte avec (juelques marbrures bru- nâtres, sauf un plastron à peu près hexagonal qui est jaune orangé. Chez quelques exemplaires, la couleur feuille morte est remplacée par une teinte verte, plus ou moins salie de gris. La Chenille vit eu juillet, le Papillon éclot eu août. Lorsqu'on remue la chrysalide, celle-ci fait entendre comme un soufllement brusque produit par le mouvement des anneaux, à partir de l'extrémité de l'enveloppe des ailes. Papilio Polymnestoh Cramer, /V/p. c.ml., 53 A H. Mahé. La Chenille est vert foncé, avec une ligne assez blanche le long des pattes et une bande trausverse obli(ine un peu comme chez Minas. Quand elle est excitée, elle projette en dehors deux tenta- cules rouges fourchus très longs, qu'elle rentre ensuite parla fente qui leur sert de gaîne. La chrysalide est marbrée de gris-noir et de bleuâtre. Elle fait entendre, quand on la dérange, un petit biuit sec de soufflet au moyen de ses anneaux. La Chenille vit sur l'Oranger et le Citrus ilecnmann. Elle vit en juillet et août. Le Papillon éclot fin août. M. Moore a figuré (1) pi. 60, la chenille et la chrysalide du Papilio Parinda, race géographique de Pobjmmslor. Il donne aussi le Citrus deciunana pour nourriture à la chenille de Parinda: mais la chenille de Parinda parait difierer pour (jnelques détails de celle de Polymmstor, à en juger du moins par le croquis au crayon de M. Deschamps. Papilio Aristolochiae Fabr. Mahé. D'après M. Deschamps, les Chenilles des diverses espèces de Papilio habitant les environs de Mahé, vivant sur les Cilrus, se ressembleraient beaucoup et seraient difiiciles à distinguer. La Chenille attribuée à Aristolochiae, dans la collection des dessins, se rapproche l)eaucoup de celle de Pohjnmestor. Papilio Pammon Linné. Mahé. 11 y a à Mahé deux formes 9, l'une semblable au cf, l'autre se rapportant à la race Ceylanaise liomulus Cramer (2). (1) The Lepid. of fi'ijlon. (2) Pap. e.vol., ^^6 A. 240 CH. OBERTHUH La Chenille est vert tirs foncé, (liiniiiiiaiil d'inteusité sur les cùlés, avec des lignes claires un peu coninie chez Poli/iiineslor. Le manielon céphalique porte de chaque coté une tache noire arrondie cerclée de blanchâtre. La chrysalide a une forme angulaire assez particulière, la ligne ventrale étant d'abord, depuis la tète jusqu'à la moitié de l'enve- lop|te des ailes, très inclinée et se redressant ensuite brusquement. Horsiield a figuré la Chenille à la chrysalide dans l'ouvrage .1 tlvsviiptiri' Cnt(ilo;iiir, pi. III, lig. 2 et 2». Papu.io Agamrmnon Linné. Mahé. Le dessin de la Chenille du au crayon de M. Deschamps est exac- tement semblable, même comme pose, à la figure publiée par M. Moore(l). La chrysalide que j'ai sous les yeux et d'où est sorti l'un des papillons de la collection formée par M. Deschamps, paraît égale- ment bien conforme à la figure de. l'ouvrage de M. Moore. Par sa Chenille et sa chrysalide, le Pdpiiio Ar/aincninon diffère beaucoup dos espèces précitées et appartient non seulement par son état parfait mais encore par ses premiers états à un groupe bien distinct. L'éclosion a lieu en septembre. ir. pieridat:. PiEuis HiPi'o Cramer (Pap. c.rot., 195, 9 ^^- ^^J- Mahé. La (Chenille a la forme de nos Chenilles de Piérides ; elle est vert- grisàtre très linement pointillé; en bas, au-dessus des pattes, il y a une ligne blanchâtre longitudinale, suivie d'une ligne vert foncé. Les pieds sont vert-clair. Tout le corps est couvert de poils courts et très lins; sur beaucoup de ces poils, on aperçoit à contre-jour une gouttelette d'un licpiide blanc transparent, comme sur les jioils de la plante appelée Droacrn. La chrysalide est anguleuse ; la tête est surmontée d'une épine fine et un peu crochue ; la couleur gf'mérale est vert transparent avec les crêtes des parties anguleuses jaunes. On trouve cette chry- salide fixée horizontalement par des fils extrêmement ténus. La (Chenille vil sur le Lnucrslroemia l'ios-lietjinnr. L'éclosion du Papillon a lieu en septemi)re. (I) The l.rpi'l. of Cri/lan, pi. O:;, (ig. 2;i. LÉl'lDOPTKRES DK LA CÔTl-: DE MALAHAI? KT DE CEYLAN '241 III. LYCAENIDAK Tajuiua LoNGiNusFab. Mahé et Paudakel. La Cheuille est blanche ; mais la teinte est salie de gris-verdàtre. Les côtés sout marqués il'uue tache triangulaire; l'aspect général est huileux; la forme est celle de toutes les Chenilles de Lycaeuide, avec l'angle dorsal très accentué. La chrysalide semble un bourgeon desséché; la couleur générale est gris-noiràtre et les parties plus foncées paraissent des fentes ou des fêlures. Le Papillon éclùt en novembre. IV. DANAIDJ^E Danais Chrysippls Linné. Paudakel (Mahé). La Chenille est bien figurée dans l'ouvrage de M. Moore (1). Le dessin de M. Deschamps est tout à fait d'accord avec la figure précitée. La Chenille porte sur le dos trois paires d'épines roses assez longues; ces épines sont noires dans le jeune âge. On peut à contre jour apercevoir qu'elles sont très finement poilues. Le Papillon éclùt en octobre. Ilorsfield a donné aussi une figure très soignée des premiers états dans le Descriptif' catdloguc. EuPLŒA Sinhala Moore, Lepid. of Ccijlan, pi. 5, lig. 1. Mahé. La Chenille a 4 paires d'épines dorsales; la i)remière paire est longue et un peu courbe, les 3 dernières paires ont l'extrémité très recourbée en forme de crochet ; la base est noire; au-dessus il y a une ligne blanche ondulée, puis une bande rouge clair un peu sale d'où partent des stries serrées blanches et noires qui occupent toute la partie dorsale. La tête est noire, portant sur le milieu du front un /, blanc; les épines sont noires ou rougeàtres vers la base et noires à la pointe seulement. La chrysalide est vert sombre avec des plaques argentées très brillantes; au [)remier jour de sa transformation la chrysalide a un aspect gélatineux ; ce n'est que le lendemain qu'elle acquiert sou éclat métallique. Le Papillon éclôt en septembre. (1) Thp Lepid. of Ceijlon. pi, 3. 242 CH. OBERTHÛR V. NYMIPHALIDAE Messaras placida Moore, Lepid. of Cei/lon, pi. 32, lig. 1, Mahé. La Chenille est épineuse à la façon de nos Vanessides. Les épines sont tout barbelées; la tète est jaunâtre avec (juatre gros points noirs sur une ligne horizontale. La chrysalide est vert tendre, presque transparent, avec des taches argenté brillant; elle porte quatre paires d'épines fines, un peu courbées à l'extrémité, rouge carmin à la base et finissant en noir. Elle se suspend par le dernier anneau, au moyeu d'un tissu (in de soie. Le l^ipillon ôclôt en octobre. Ergolis Minorata Moore, Lepid. ofCeylon, ])\. 23, fig. 1, 1" et l^* et Ergolis Taprorana Moore, Lepid. of Ceylon, \)\. 23, lig. 2 et 2". PandakeletMahé. La Chenille des Ergolis a un aspect analogue à celui des Messdras: elle est é[)ineuse et ses épines sont barbelées. M. Deschamps a fait le dessin de YEnjoVi^ taprolxma ; la teinte générale delà Chenille est marron clair jusqu'à mi-hauteur et moire ensuite sur le dos. La chrysalide se suspend par le dernier anneau ; elle est verte avec des taches noires. Le Papillon est éclos eu novembre. LiMENiTis Procris Cramer. Mahé. La Chenille est gris de fer et marron foncé avec une série dorsale de bouquets de poils sur chaque anneau. Près de la tête, il y a deux longues pointes velues, blanchâtres, et la tête est entièremeut entourée d'épines très dures. La chrysalide est noir-marron, mat en dessus, luisant en dessous; elle se suspend par l'extrémité anale; elle porte sur la tète deux cornes dont le sommet est coupé droit. Le Papillon éclôt eu octobre. Les premiers états delà Limeiiilis Procris sont connus depuis fort longtemps. Horsiield a figuré la chenille et M. de Nicéville (The BaHerflies of india, Diirmah and Ceijlon) dit qu'il eu a fait l'éducation à Calcutta sur VÀntlioceplialus Cadamhu. LÉPIDOPTKKES Dli LA COTE DE MALABAR ET DE CEYLAN 2.^'-i EuTHALiA Gauuda Moore. Mahé. La (. 'M. (3) Loc. Cit., pi. 14H, lii:. I ii LÉPIDOPTKRES UE LA CÙTE DE MALABAR ET DE CEYLAN 249 Pluslv verticillata Guenée. Malle. L'espèce a été décrite, mais nou figurée par Guénéc, d'après la collection de la Compagnie des ludes et la collection Feisthamel. N'ayant pas les exemplaires types sous les yeux, j'ai déterminé d'après la ligure publiée par M. Moore (l^epid. of Ceijlon, pi. 152, lig. <3). Falaxa sordida Moore. Mahé. La Chenille blanche à bandes noires s'arrètant près des pattes au- dessus desquelles court une ligne longitudinale de points noirs, a la tête jaune-rougeàtre, suivie de deux lignes moniiiformes noires. Les trois anneaux sont jaunâtres, marqués de points uoirs. La Chenille a la forme demi-arpenteuse. Ophideres Cajeta Cramer. Ceylan. OiMiiDKRES Hypermxestra Gueuéc. Ceylan. OxYODEs Clytlv Gueuéc. Mahé. Patula alvcrops Linné. Mahé, Ceylan. NyCTIPAO CREPrSCCLARIS Liuiié. Mahé. HuLODEs PaluiMba Gucuée. Ceylan. Grammodes Am.monlv Cramer. Mahé. La Chenille tisse i)hisieurs feuilles entre lesquelles elle se chrysa- lide. Elle ressemble beaucoup à celle de (jeomclrica, dont Aniinonia est sans doute une race géographi(jue. ioO CM. OBERTHLR XII. PYRALIDAK. Sameodes pii'leisalis Walker. Maht'. Agathodes monstralis Guenco. Mahé. Ouenée (1) doone l'Amérique septentrionale pour partie à cette espèce. Il est vrai qu'il met à son indication un jjoint de doute. L'exemplaire apporté de Mahé par M. Deschamps est absolument identique avec récliantillon type de la collection Guenée. C'est donc de l'Inde que provient autheutiquemeut cette espèce, Glyphodes bivitralis Guenée. Mahé. Charmante espèce décrite par Guenée dans le Speciès général, VIII, p. 293. La Chenille est blanc légèrement verdâtre à la base, avec le sommet gris verdàtre. L'avant-dernier anneau a 4 points noirs. La tète est noire. Les trois anneaux qui suivent la tète sont |)lus foncés que les autres; le !*•• après la tête, a 3 points noirs, les deux autres ont 2 points noirs extérieurs avec 4 petits points blancs intérieurs. Phakellura cuclrbitalis Guenée. Mahé. C'est bien la même espèce que Guenée a décrite (2) et dont j'ai le type sous les yeux. Elle habite aussi Madagascar et la côte de Natal. La chrysalide est enroulée dans des feuilles en forme de cornet (|ue maintiennent en 2 ou 3 tours des doubles (ils eu haut et en bas. La Chenille est verte avec la tète noire. Margarodes glauculalis Guenée. Mahé. Je ne vois aucune dilïérence entre le type de Guenée et les exem- plaires rapportés par M. Deschamps. Guenée décrit une 9, sans indication de patrie. Il la croit cependant américaine (3). ii) Speciès général, VIII. p. 200. (2) Lépid. de la Réunion, p. r/i. (3) Spec. général, p. :îfHi. LÉPIDOI'TKKES UE LA CÔTL; bli MALABAR ET HE CEYLAN 251 C'est uue erreur (iii'il iiiij)orte fie rectilier. Du reste Gueuée avait reçu un seconil exeuiplaire (lei)uis la publication du Species ijéhéinl et l'étiquette de sa collection porte (( Ind. or? ». Il était donc revenu sur sa première indication de localité. Margahodes sericeolalis Drury. Mahé. Grande espèce répandue dans toute l'Afrique tropicale (Gabon, Bénin, Comores, Bourbon, Madagascar). Habite aussi l'Inde et l'île de Java. BOTVS MULTILLNEALIS GuCUée. Mahé. L'habitat deceUotys est encore plus étendu que celui de sericeo- lalis, en ce sens que l'espèce paraît s'avancer jus([u'à l'Amour. BOTYS AUREA Butlcr. Japon. Je la considère comme la forme asiati(iu(; de l'espèce européenne aurantiacalis dont elledifïère d'ailleurs fort i)eu. Kl le est eu Asie un peu plus pâle, avec l'apex moins aigu. Mahé. Salbia Medlnalis Guenée. Ebulea Catalaunalis Dup. Mahé. L'espèce habite le midi de l'Europe, la cote de Barbarie et l'Inde. Les exemplaires que nous avons sous les yeux, provenant d'Espagne et d'Algérie, sont plus grands que ceux d'Asie. XIII. PHALi^LENIDAE Hypochroma Crenarlv Guenée. Mahé. La Chenille est verte avec des bandes vertes plus foncées sur le dos et des bandes blanches qui en dessous s'étendent sur un fond vert à peu près uniforme sauf le long de la ligne latérale où la cou- leur est moins claire. Les lignes vert foncé se rejoignent sur le dos. i>.")2 CH. OHERTHiJR. — LÉPIDOPTÈRES DE MALABAR ET DE CEYLAX tandis qu'en dessous ce sont les bandes blanches qui apparaissent pour rejoindre, sans la toucher, une ligne sous-médiane blanche longitudinale. La Chenille se tient immobile, appuyée sur ses deux pieds, le corps dressé et la tète horizontale. KUMELEA AURELIATA Gueuéc. Ceylan. :io3 LES OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE, par André SUCHETET. TROISIEME PARTIR Les Passereaux. La plupart des croisements (luenous uous proposons d'énumérer dans cette étude, ainsi que ceux ({ui ont été cités dans nos deux précédentes publications, les Gallinacés et les Palmlpèdvs, n'ont point été constatés rfc v/sm, ils ne sont, presque tous, que présumés; souvent même ils demeurent très-hypothétiques. De l'examen de certains types anormaux, présentant des carac- tères propres à deux espèces ou à deux races distinctes, on a conclu que ces types empruntaient leur origine au mélange des formes dont ils présentent l'apparence ; mais Vappariage des parents supposés n\i point été généralement observé. Il peut donc se faire que les exemplaires réputés comme hybrides, c'est-à-dire comme le produit de deux formes distinctes croisées, soient simplement des individus aberrants ayant subi dans la colo- ration de leur plumage des altérations ou des modilications les rapprochant de certaines formes, sans toutefois que leur origine soit imputable au croisement de ces formes. Chez les variétés climatéri(|ues, ces variations peuvent sans doute se manifester d'une façon telle que le sujet (jui les subit passera pour intermédiaire entre deux races sans que celles-ci se soient aucunement croisées. Les mêmes phénomènes pourraient à la rigueur se produire chez certaines espèces ou du moins chez certains types auxquels, à tort ou à raison, les zoologistes appliquent cette dénomination. La chose, nous l'avouons, ne uous paraît cependant pas probable et, dans ce dernier cas, nous ne cacherons point nos préférences pour l'hybridation comme mode de formation beaucoup plus rationnel de ces types égarés. C'est donc sous les réserves les plus expresses que nous citons tous les croisements qui font l'objet de ces études (1) ; nous croyons (I) Les Gallinacés elles Palmipèdes oïd clé publiés dans les Mémoires de la Sociélé (années 1890 et 1891). 254 A. SUCHETET ({u'une très grande prudence s'impose à leur égard, car les obser- vations faites jusqu'alors ne sont pas encore assez étendues, et n'ont pas été assez de fois renouvelées, pour conclure d'une manière pro- fitable à la science. Une remarque d'un autre genre s'impose égalemiîut : c'est que beaucoup des types qu'on suppose avoir contracté les mélanges qui vont être énumérés, le tiers environ, doivent être considérés, non comme de véritables espèces fixes, mais comme de simples variétés ou races d'une même souche. Nous insistons sur ce point, car si on n'établissait point de dis- tinction formelle entre les espèces elles formes ou races locales, on arriverait à grossir notablement le nombre des croisements. Et, ici, on nous permettra de citer les savants travaux de M. Meuzbier, et môme ceux de M. Seebobm, qui , dans les études qu'ils ont faites de certains croisements, ont bien plutôt énuméré des mélanges de races que des mélanges d'espèces (1). Il est un fait à remarquer, c'est que depuis Linné, les naturalistes ont montré une tendance à diviser le Genre en un nombre considérable d'espèces dont les diffé- rences sont parfois si minimes qu'il devient presque impossible de les apprécier. Le nombre des espèces principales ou souches, suivant la pensée d'un naturaliste éminent (2), devrait sans doute être réduit et celui des groupes ou sous-genres augmenté; tandis (ju'on devait reléguer « au rang de races, ou mieux de formes locales, plusieurs d'entre elles qui sont signalées comme espèces. » Sous l'influence du climat, des conditions de l'habitat, de la nourriture, de causes diverses, certains individus d'une même souche se localisant, arrivent à contracter un faciès un peu différent de leurs ancêtres, qui, peu à j)eu, devient constant; ils ne se séparent point pour cela de l'espèce à laquelle ils se relient insensiblement, quelquefois par des croisements. Cela ne constitue donc en aucune manière l'hybridation de formes (1) Voir (( Du rôle du croUement dans l'exiinction des espèces ». Conférence (aile à la Société Zoologique de France par M. Michel Menzbier. CeUe conférence a été reproduite dans la Revue scientifique, n" 4, p. 51;i et suiv., 2(\ avril 1884. Pour M, Seebohiu, voir dillérenls ouvrages: A Hislory of hritish liirds, Siberia îh Asia, Siberia in Europa, et notaninient On Ihe interbrcediny of liirds. ll)is. p. 540 et suiv., 1882. Reconnaissons toutefois que M. Seehohni n'a point intitulé son travail u Inlcr- breeding of species » mais « Interbreeding of liirds », ayant soin d'indicpicr à lilre de sous-espèces la plupart des Oiseaux croisés ; M. Menzbiers'est servidu mol espèce, comme on vient de le voir. (2) De Selys-Lonchamps, Considéralions sur te genre lUcsangc. Riili. dt- la Soc. Zoolog. de France, p. 32 et p. 2."), 1884. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTVT SAUVAGE 255 spécifiquement dislinetes et ne i)eut entrer en ligne de compte dans les croisements (|ue nous allons présenter et augmenter leur nombre. Si nous faisons mention de ces mélanges, c'est parce qu'ils ont été signalés ou qu'ils pourraient donner lieu à (picUiue méprise si nous les laissions dans l'oubli. Enfin, l'observation attentive des faits qui vont être cités mon- trera que beaucoup de croisements ne sont i)as sulllsamment attes- tés parce que leur étude a été incomplète ou que les récits qui en ont été faits manquent de précision ; plusieurs sont certainement faux, au moins restent très douteux; puis aussi la capture à l'état libre ou l'origine sauvage de toutes les pièces considérées comme hybrides n'est point certaine, la rencontre à l'état sauvage d'Oi- seaux échappés de captivité n'étant pas absolument rare. Sous le bénéfice de ces circonstances, nous avons dressé la liste suivante, qui est un résumé des faits dans le détail desquels nous entrerons bientôt. Famille des FrinçjilUdœ. Genre Fringilla. l.iGURiNus CHLORis et Cannabina linota, paraît très authentique à cause des caractères réellement intermédiaires que présen- tent les pièces observées. Ligurinus CHLORIS ct Carduelis elegans, même observation. Chrysomitris spinus et Acaxthis (espèce non déterminée) probable. Carduelis elegans, var. major et Carduelis camceps, plusieurs spécimens intermédiaires entre ces deux types ont été décrits. Carduelis elegans et Cannabina linota, paraît aussi bien assuré. Chrysomitris spinus et Carduelis elegans, les exemplaires qui nous ont été montrés ne peuvent établir ce croisement. Fringilla canaria et Carduelis elegans, aurait été constaté. Fringilla canaria et Cannabina linota, môme observation. Loxia oryzivora et Fringilla (espèce non déterminée) vague. Emberiza brasiliensis et Passer domesticus n'est pas sufiisamment attesté. Ces cinq derniers croisements ne, sont pas h proprement parler des croisements naturels, puisque, quoique constatés à l'état sauvage, ils ont été contractés avec des hybrides élevés en captivité ou des Oiseaux exotiques importés. Serinus hortulanus et Carduelis elegans, n'est pas sufiisamment attesté. 256 Serinus hortulanus etCANNABiNA LiNOTA, mèmc observation, peut être à reporter au croisement du F. canaria X Cannahia; les formes F. canaria et /■'. hortulanus appartiendraient du reste à la même espèce. Chrysomitrisspinus etLiGURiNus CHLORis, nous laisse des doutes. AcANTHis LiNARiA et SpiNus piNUS, hypothéti([ue. ACANTHIS LINARIA Ct ACAiNTHIS EXILIPES, (ioutCUX, CU tOUS CaS dCUX variétés ou races d'une même espèce. Fringilla COELEBS ct Fringilla montifringilla, i)araîttrés authen- tique. Fringilla gœlebs et Fringilla spodiogena, simple appariage hypo- thétique. Genre Pyrrhula. l^iNicoLA ENULEATOR ct Carpodacus purpureus, semble bien certain à cause des caractères intermédiaires de la pièce capturée. Genre Emberiza. Emberiza citrinella et Emberiza schoiniclus, probable. Emberiza citrinella et Emberiza pithvornus (id.), mais l'origine sauvage de l'Oiseau n'est pas absolument certaine. Emberiza citrinella et Emberiza cirlus, vague, on ignore du reste si l'Oiseau a été prisa l'état sauvage. JuNCO hiemalis et Zonotrichia ALBicoLLis, paraît authentique [)ar ses caractères. Zonotrichia leucophrys, Zonotrichia Gambeli et Zonotrichia Gambeli intermedia (trois variétés d'une même forme), dou- teux, peut-être du à des variations climatériques? Spizella pallida et Spizella Breweri (n'a pas été contrôlé) ; notons que Breweri a été considéré comme race de pallida. Genre Passer. Passer domesticus ei Passer montanus, semble assez probable. Passer montanus et Passer Itall^:, nous n'oserions point nous prononcer, fait du reste, double emploi si Italiœ est race de (loiiieslicus. Passer domesticus et Passer Itali.e, ijrobablf, entre variétés si, comme ou vient de le dire, P. llaliiv est race de P. douwsticus.^ Passer salicicola et Passer Itali/E, pourrait être reporté au ])]-écédent si salicola est race de duineslicus ; salicnla parait OISEAUX HYBRIDES RENCONTIlÉS A l'kTAÏ SAUVAGE 2;J7 hii-môme n'èlie ([u'ime race d'Itnlid': nous iguoions du ifstc si la production des pièces iutt'rnirdiaiies est réelieuit'ut duc à uu croiseuieut. Genre Loxia. LoxiA cuRViROSTRA et LoxiA BiFASCiATA, ti'ès vaguo, liypotlirtlquc, ne mérite pas sans doute d'ôtre mentionné. Loxia curvirostra et Loxia pityopsittacus, ne nous |>aiaît pas sullisamnientaniruié,sansdoutedeuxvaiiétésdu même type'.' Entre deux genres. E.MBERizA BRASiLiENSis et PASSER DOMESTicus (cc cioisement a été mentionné plus haut, rappelé ici pour mémoire). Lir.uRiNUS ciiLORis et Passer Italie, n'est pas allirnu'. sullisam- ment, douteux. Kringilla coelebs et Passer domesticus, taux certainement dans un cas, très douteux dans le second. Chrysomitris spixus et Pvrrhula vllgaris, fort douteux. Famille (Us Muscapidœ. Genre Rhipidura. Rhipidura flabellifera et Rhipidura fuliginosa, parait bien attesté; reste à savoir si IhihelUfcrn et fuHijinoui doivent être considérées comme deux espèces distinctes l'une de l'autre? l'ii mille des Ilinuulinidœ. Genre Hirundo. lIlRUNDO ERYTHROGASTER, Var. HORREORUM et PeTROCHELIDON LUNiFRONS, probable. IllRUNDO ERYTHROGASTER Ct PeTROCHELIDOX S\VAINS0NI> pCUt être exact, mais n'est pas sumsamment attesté; peut-être aussi tait double emploi avec le précédent si Sirainsoni est le même que Innifrons ou variété de celui-ci. IIiRUNDO URBiCA et HiRUNDO RUSTiCA, parait authentique d'après les caractères que présentent les hybrides supposés. :J58 A. SUCHETET l'uni illr ih's l'diidd'. Genre Parus. Parus atricapillus et Pauls Gambeli, saus doute exact. Parus atricapillus et Parus bicolor, nous manquons de ren- seignements sur ce croisement qui peut n'être qu'un «sport. y> Parus cfHiRULEUs et P(jecile commums, parait bien établi. Parus palustris et Parus cyanus, semble authentique, mais on ne spécifie pas si l'Oiseau a été réellement pris à l'état sauvage. Parus palustris et Parus cristatus, paraît iùeu établi. Cyanistes cyanus et Cyanistes coeruleus a été contesté. Cyamstes cyanus et Cyanistes Pleskei, si le dernier type est race decœrulcKs, ce croisement est à reporter au précédent. Cyanistes cœrileus et Cyanistes Pleskei, n'est qu'une pré- somption. Cyanus flavipectus et Cyanistes cyanus var. Tian-Schanicus, sans doute deux variétés d'un môme type, assez obscur du reste. Cyanistes cyanus et Pqecile longicaudus, peut être exact? Acredula caudata et A. Irbyi, deux variétés d'une même espèce. AcREDULA ROSEA ct AcREDULA Irbyi i'id.). Y a-t-ll cu vérital)le croisement dans ces deux cas; nous l'ignorons. lùninllc lies Moidrillidœ. Genre Motacilla. Motacilla alba et Motacilla lugubris, semble certain, mais les deux types se rattachent plutôt à des variétés (ju'à des espèces. Budytes flava et Budytes melanocephala, probable, deux races d'un même type. Budytes flava et Budytes campestris, paraît bien attesté, tou- jours variétés d'une même espèce. Bi dytes flava et Budytes borealis, mêmes renseignements que pour le précédent, est peut-être le même que l'avant dernier? Des variations ou anomalies pourraient peut-être être invo- (piés pour expli(|uer les caractères intermédiaires des exem- plaiif's attribués à |)liisieurs de ces derniers croisrments. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 2oi) Famille des Tunlida-. Genre Sylvicola. llKi.MiNTHOFiiAGA iMNUs ct Helminthophaga chrysoptera, parait bien afliiiué. Uelminthophaga pinus et Oporonis formosa, moins aiitluMitifiuf. Dendr.eca striata et Perisiglossa'tigrina tout à fait liypollit'lique. Genre Cyanecula. Cyanecula Wolfi et Cyanecula leucocyanea. Cyanecula suecica et Cyanecula leucocyanea. Cyanecula Wolfi et Cyanecula suecica, ces trois types sont pio- hablement des variétés d'une môme espèce, et leurs croisc- tiieiits ne sont pas assurés. Genre Philomela. Philomela luscinia et Philomela major, ne nous iiaiait pas suflisammeut attesté, deux variétés du reste. Genre Petrocincla. Petrocincla cyanea et Petrocincla saxatilis, a été bien étudié, n'est cependant pas positivcnieut certain. Genre Turdus. TuRDUS ruficollis et Turdus atrigllaris, nous ne pounions nous prononcer. Turdus fuscatus et Turdus Naumanni, n'est pas sullisamment attesté (plusieurs de ces quatre espèces sont facilement confondues). Turdus MERULA et Turdus musicus, sans doute (|ui'i(|ues croise- ments se sont réellement produits. Turdus merula et Turdus viscivorusV Turdus torquatus etTuRpus merula douteux. Genre Regulus. Regulussatrapa et Iîegulis calendula liypdtliéliipie. 2(30 A. SUCHETET Genre Hydrobata. CiNCLUs cashmihii:nsis et Cinclus leucogaster. ChNCLUs CASHMiRiENSis et CiNCLUs soRDiDus, tfois vaiiétés d'iiu inème type. Genre Copsychus. CopsYCHus Musicus et (Copsychus amœnus, à |)eiut' si ces deux types peuvent être appelés des variétés. l'aïuille des Lcnuidif. Genre Lanius. Lanius rufus et Lanius collaris, paraît avoir été bien étudié. Lanius exçubitor et Lanius major, sous ces deux dénominations on doit peut-être entendre le môme individu? En tous cas deux simples variétés d'une même espèce. Lanius excubitor et L.leucopterus, deux variétés? Laxms excubibor et L. borealis, n'a pas été sutrisamnient observé. FtuiuUc (les Garrididtv. Genre Cyanocorax. CyANOCORAX cyanomelas et Cyanocorax cyanopogon (ou Cyano- corax CAYANUs) hypothétique. Genre Garrulus. Garrulus glandarius et Garrulus Krynicki, vague, du reste deux variétés d'un même type. Ffitiillle des Corcidœ. Genre Corvus. CoRvus coRAX et Corvus corone, n'est point sans doute exact. CoRvus CORONE et CoRVUs coRNix, Iticu étal)li, nuiis deux variétés d'une même espèce. CoRvus frugileus et Corvus cornix, très vague nieulion, et pro- Icibleiiient indi(|ué par erreur. OISEAUX HYRIUDES RENCONTIIKS \ l'ÉTAT SAUVACK 201 CORVUS CORONE L't CORVl'S FRUGILEGUS, illVrai-SiMU Mllbl»', ii'csl pas sérieux. CoRvus NEGLECTus el CoRvus DAURicus, piol)al)lemeut variétt's, certains croient même que uci/lectits est un premier âjj^e 1 CoRvus coRNix et (^ORvus ORiENTALis, deux variétés? lùiniillp (les Crrdiiild'. Genre Sitta. SrrTAEijROPEAet Sitta caesia.Ics quel(|ues renseigncïmenls touruis ne nons i)ermet,tent pas d'atUrmer ce croisement. FtimiUe des Melliphafjidœ Genre Jora. JoRA tyi'Hia et JoRA /.EYi.oNicA, tout-à-fait Iiypothétique. Faniillc des Parndisidœ Genre Paradisea Paradisea apoda et Paradisea racciana, parait prohahle, à moins donc que raijijiaan ne soit sujet à des écai'ts de (Coloration le rapprocliaut de P. apoda f Famille des Scenopiidtr, Genres Oriolus et Ptilorhynchus. Ptilonouvnchus holosericus et Sericulus chrysocephalus, con- testé, reste indécis. Failli Ile îles CoraeindiiUv Genre Coracias Coriacias indica et Coracias affinis, a été contesté, en tous cas deux variétés d'un même type, Coriacias garrula et Coracias indica, n'est point entouré de tontes les garanties désirables. 2(\2. A. SUCHETET l'a III i Ile ilrs l'icidif Genre Colaptes. (^OLAI'TES AI IIATUS L'I COLAl'TES MEXICA.NUS, CCS (leilX loilIlCS SUIlt |)eiit-ètre uoe seule es|)èce ? CoLvi'TES CHRYSOÏDES et CoLAPTES MExiCANis, |)ai;iît avoir été hiL'IÎ étudié, iiuiis chrysoiilcs est-il réellement es[)èce? DuYOFiATEs Ni'TTALLii et Dryobates PMBESCEiNS, probalilc. r.ntrc (Jeux l'iniiiHi's. Tnrdi/hr cl FrinullUdci'. Genres Ruticilla et Carduelis. S.WKXd.A lUIHHICOLA ct CaRDUELIS ELEdANS, (JeSCri |)U(111 iiisiilli- sante; très probablement, sinou assurément faux. Si ou déduit vingt-neuf ou trente croisements produits entre types pouvant sans doute être considérés comme variétés ou races, et non comme de véritables espèces zoologiques dans le sens propre du mot, croisements qui sont même loin d'être prouvés tous, restent soixante-deux croisements. Sur ce nombre, on l'a vu, trois sont faux ou paraissent l'être ; huit sont hypothéti^iues ; sept sont dou- teux, ou méritent à peine d'être mentionnés; dix ne sont pas sulTisamment attestés ou ont été décrits trop vaguement; un n'est (|u'uu simple appariage présumé, et non suivi de fécondité; (juatre dont la capture à l'état sauvage n'est pas certaine; quatre aussi dont le croisement, s'il a eu lieu, s'est effectué avec des hybrides ou des espèces exoti(iues échappées de captivité ; trois font peut-être double emploi, c'est-à-dire quMls ?ont à reporter à des croisements déjà cités. Enfin onze semblent probables; sept paraissent bien assurés et cinq sont sans doute aulhiMitiques. En résumé, vingt à vingt-cinq croisements d'espèces seulement doivent être retenus, si toutefois (notons- le bien encore) les hybrides pris à l'état sauvage ont été réellement produits dans cet état et ne sont point des échappés de captivité, dont la cajdure présente certainement beaucoup plus de facilités que celle de leurs congénères sauvages. Comme nous le disions en commençant, dans la plupart des cas, on n'a j)oint, en elïet, constaté de risn l'appariage des parents suppo- OISEAUX HYBllIDES nENCONTRES A l'kTAT SAUVAGE :i(i3 ses et suivi loin- postérité (1). Les hybrides les plus ;iullieuli(|ues. c'est-à-dire ceux dont les cnractères aniniieut une double ()ri;;iue, se trouvent doue eux mêmes sujets à caution ! Faut-il dire maintenant que pour rassembler ces vint;! à vin^4- cinq croisements p/'o/>a/>l('.s-, nous avons dû nous livrer à des recher- ches très étendues, à épuiser pour ainsi dire, comme nous l'avions tait iiour les Gallinacés et les Palmipèdes, toutes les ressources dont nous pouvions disposer : appel aux directeurs de Musées, aux i)ro- priétaires de collections particulières, aux ornithologistes, natu- ralistes, voyaiïeurs, amateurs, éleveurs, man-hands, etc., etc., sans compter de nombreuses recherches bibliographiques. Sans doute, si nous nous étions contenté des renseignements, plus ou moins vagues, qui nous arrivaient, toutes les réserves que l'on vient de lire n'auraient pas été émises; mais nous avons voulu, dans l'in- térêt de l'exactitude, éprouver tous les documents reçus, les con- trôler sérieusement, et bien nous en a pris, comme on le verra dans la suite. Nous ignorons cf uel peut être, dans la nature, le nombre des espèces appartenant à l'Ordre des Pttsserc lu.r. Sous ce rapport le catalogue des Oiseaux conservés au British Muséum fournit de précieuses indications. Malheureusement, cet ouvrage, en cours de publication, n'est point achevé. Combien de volumessontencore à publier, nous ne pouvons le dire. Actuellement on en compte quatorze s'occu- pant du groupe qui fait l'objet de cette étude (2). Or ces volumes nomment déjà 6860 espèces existantes dont 55 95G spécimens (représentant 6064 de ces espèces) sont conservés dans les galeries du Musée. Tel est au moins le total au([uel nous sommes arrivé en additionnant les chifïres donnés dans chaque volume. Ou sera peut-être surpris d'apprendre qu'après un examen attentif des pièces cataloguées, trois ou quatre seulement parais.sent avoir été notées comme hybrides (3); cette proportion infime n'est même point celle qui existe dans les autres Musées d'Europe et d'Amé- rique, où, le plus souvent, aucun Passereau hybride sauvage n'est conservé. C'est cependant dans les collections que l'on doit s'attendre à trouver des pièces curieuses et anormales. Des natu- ralistes (fui ont passé leur existence à chasser ou à collectionner nous disent n'avoir jamais rencontré aucun Oiseau hybride; une (1) CfUe réserve n'est cependant pas appliciible aux espèces r|ni ne penveni suj»- porter la captivité, mais c'est le petit nonil)re. (2) Car nous comi)tons dans les Passereaux les l'icidœ fSciinsores, auct. plur.). (;')) Il y en a (|ueiques autres, mais elles sont déclarées hybrides de variétés et suivies même souvent d'un point d'interrogation. 264 A. SUCHETET foule de iiiarchauds de zoologie, oiseleurs ou autres, ([ue nous avons consultés, nous ont fait la même réponse. L'unanimité de leurs réponses négatives est réellement surprenante ; le dépouille- ment de leur correspondance mériterait d'être cité pour montrer la concordance qui y règne sur ce point (1). Evidemment tout ceci prouve que l'hybridité à l'état sauvage est rare, fort rare, si elle existe même, puisque des gens du métier persistent à la nier, malgré les pièces que l'on a apportées en preuve. Afin d'éclaircir un sujet si obscur nous faisons appel aux bonnes volontés, à tous ceux qui, croyant avoir observé quelques faits de cette nature, ne les ont point publiés ; à tous ceux particulièrement qui, s'étant aperçus de lacunes dans notre travail, voudronfbien les combler en nous montrant nos oublis ou les erreurs que nous avons sans doute commises. Si beaucoup d'espèces, actuellement exis- tantes, ne sont point encore tombées sous l'observation, à plus forte raison les rares croisements qu'elles peuvent contracter restent-ils ignorés. Mais ce chiffre est restreint nécessairement, et l'on ne peut espérer enrichir désormais nos catalogues ornilhologiques d'un aussi grand nombre d'es])èces (pje déjà ils en contiennent; ainsi peut-on prévoir que les nouveaux faits d'hybridisme ne seront jamais nombreux et que les croisements d'espèce pourront toujours être réputés fort rares dans la nature. Ce fait rare de l'hybridation mérile-t-il de fixer l'attention ? est-il de nature à intéresser le naturaliste et le philoso|)be, à apporter une solution aux problèmes graves et non résolus, qui se posent en face des œuvres de la Création? Oui, certes, si ce que nous sommes convenus d'appeler Vespèce en éprouve quelques modifications assez importantes pour altérer son essence. Lorsque nous aurons énuméré et étudié dans leurs détails et dans leur (I) M. Paul d'IIaiilcrive, un naturaliste sagace, qui, depuis cinqiianto ans (lu'il observe les Oiseaux, n"a jamais rencontré un seul croisenienl d'espèce parmi ceux qui vivent en liberté, nous cite le fait suivant qui mérite, pensons-nous, d"èlre rapporté : Ayant remarqué la jalousie des Pinsons dont les màlcs, au monieni des amours, ne perdent jamais leurs femelles de vue, il eut l'idée un jour, après s'èlre approebé d"un couple établi dans son jardin, de tuer le mâle pour voir comment se comporterait la femelle restée seule et savoir si, en recommençant plusieurs fois le meurtre des époux légitimes qu'elle recbercberaitsans doute, elle ne se lasserait pas enfm et ne séduirait pas un étranger (piclconque, notamment un Cbardonneret dont \r nid est établi presque toujours d.ms le voisinage de celui du Pinson. Dix minutes après la mort du |)remier Pinson mâle, la femelle revint avec un nouvel époux (pii fut de nouveau abattu. Bientôt, n)éme conquête, mais aussi même déception. Enlin un (jualriéme mariage fut contracté toujours avec un niAle do l'espèce, tandis (|ue les Cbardonnerets avaient été laissés de côté. OISEAUX IIYBRIDKS RKNCONTUKS A l'ÉTAT SAUVAGE 203 ensemhlo tous les laits qui font l'objet de ces études, uous uons lierniettrons d'aborder seulement cette question ; nous ne croyons point devoir le faire avant d'avoir réuni et mis sous les yeux du lecteur toutes les observations recueillies jusqu'à ce jour. Avant d'entrer en matière, nous pensons aussi devoir lui pré- senter (juclques remarques qui, si elles ne sont point à notre avantage, sont cependant utiles à faire connaître. Et d'abord si nous avons étudié de notre mieux les espèces ou types qui se sont croisés, si de tous côtés nous avons pris des renseignements à leur sujet afin de bien connaître leur nature, nous ne sommes point cependant un ornithologiste ; nous avons donc pu commettre des erreurs de détail, quelquefois de véritables fautes, surtout lorsqu'il s'est agi d'examens comparatifs entre les diverses parties du plu- mage ou de la forme des hybrides et de leurs parents supposés, étude qui demande souvent une attention soutenue et un matériel de comparaison que nous n'avons pas toujours possédé en ([uantité suffisante. Peut-être aussi, la plupart des documents que uous avions à consulter étant écrits en langues étrangères, s'est-il glissé qnel([ues erreurs dans leurs traductions, pour les descrip- tions notamment(l). Puis nous devons reconnaître notre enibarras, nos hésitations, ])our le classement des dilïérentes formes, à cause de la divergence d'opinions de ceux qui ont entrepris des classifica- tions. Grande est la difficulté de préciser si le type que l'on envisage appartient à une espèce, à une race ou à une simple variété. Sa forme, son plumage, ses habitudes permettent souvent de le ranger indifféremment dans tel ou tel genre, même quelquefois dans telle ou telle famille ; il n'y a pas dans la nature de limites précises qui s'imposent et permettent de classer (suivant notre système) telle espèce dans tel genre, dans telle famille et même dans tel ordre; la preuve en est dans les désaccords si fréquents ([ue l'on constate dans presque tous les livres d'ornithologie. Il n'est pas besoin, croyons-nous, d'appeler l'attention sur ces divergences d'opinions ; elles sont malheureusement trop évidentes et trop connues. En dehors decesdilficultés qui se présenteront tant que les espèces dureront, et tant que les naturalistes essaieront de les classer, viennent se placer les nouvelles découvertes, les nouvelles obser- vations qui changent, modifient les opinions (jne l'on s'était for- (1) Celle remarque s'applique plulôl à nos deux dernières études : les Gallinacés el les Palmipèdes, car, pour les Pasftereaux, nous avons eu soin de faire relire tous les passages donl la traduction présentait certaines dillicullés «tii nous laissait quelques doutes sur son exactitude. 2Gfi A. SUCHEÏET mées. Eu voici un exemple entre; mille : ou sait quelle précision les ornithologistes américaius, constitués en comité, ont uiise dans l'étude (le la faune de leur pays et avec quelle couscieuce. quelle persévérance ils l'ont étudiée. Or, pendant Tintervalle de vingt deux années qui se sont écoulées depuis la publication du dernier catalogue Smithsonian, des changements nombreux ont été nécessités à cause de leur importance et il a paru utile à l'un de ces ornithologistes, M. Robert Ridgvvay, de substituer une nouvelle liste à l'ancienne. Si les modifications apportées ne portaient que sur l'addition d'espèces nouvelles, cela n'aurait rien d'étrange puisque chaque jour de nouvelles découvertes sont faites; mais elles portent aussi sur un point plus grave : l'élimination d'espèces classées pour telles et qui ont dû être descendues au rang de sous- espèces ou races. Si, six ans plus tard seulement, nous examinons la liste oiïîcielle du comité, nous trouvons de nouveaux chan- gements; telle forme qui figure sur le catalogue de M. Ridgway est rayée sur la nouvelle liste ou figure à un autre titre. Mais, sans doute, on pourrait rencontrer entre cette liste et celle d'un autre ornithologiste nou moins éminent, M. Elliot Coues, des divergences d'appréciations plus flagrantes. Chaque année du reste, le Comité révise ses listes et y apporte des modifications (1). Comme les croisements qui sont à énumérer se rapportent, en Amérique principalement, à des types nouvellement connus et peu étudiés, il ne serait point étonnant d'apprendre que nous ayons commis des erreurs en les portant comme croisements d'espèces; nous verrons que les ornithologistes sont divisés sur des points d'une haute importance quant au sujet qui nous occupe, les uns faisant de deux types de coloration bien tranchée une seule espèce à forme modifiée par climat, les autres au contraire donnant à ces deux types une origine distincte et les reliant insensiblement les uns aux autres à l'aide des croisements. Ne sait-on point encore que, de jeunes, ou de femelles, on a fait des espèces! Dans ce dédale, nous demandons donc toute l'indulgence du lecteur. Dans nos deux dernières études sur les Gallinacés et les l'almi- phles nous n'avions point examiné les diverses pièces hybrides (|ui ont été mentionnées, nous n'avions même point songé à les voir, persuadé (|ue le jugement (|ue leurs possesseurs ou leurs détenteurs |)ortaieut sur elles était exact; du reste nous les cilions (I) Voir Itîs deux siipplémeiils, Aiiiciican OrnilliolotJtisrs Uiiiitn, .NCw-Voik ISy;»-. llie Aiik, VIT, I. Janiiîiry, IH^KI. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE 2(57 pour cr qu'elles mlaient, laissant à ceux (jui les présentaient pour hybrides la responsabilité entière de leurs appréciations. Cette fois notre curiosité s'est éveillée et nous avons désiré étu- dier nous-mèine en nature quelques-uns des hybrides ou des sujets réputés comme tels. Une grande dilïiculté se présentait, ces divers spécimens étant dispersés dans plusieurs collections euro- péennes, américaines et même de l'Océanie. Un tel voyage autour du monde était impossible; nous avons donc demandé aux direc- teurs ou propriétaires de collections les plus rapprochées de nous la permission de faire sortir quelques instants de leurs vitri- nes les pièces curieuses y renfermées et de nous les adresser. Nous avons pu ainsi examiner de près un certain nombre d'exem- plaires intéressants, dont (jnelques-uns cependant nous ont paru suspects. Nous avons donc été obligé de constater des erreurs (qui se sont sans doute ])roduites déjà pour les Gallinacés et les Pal- mipèdes) et nous serons obligé de les signaler. Mais merci, et grand merci, à ces personnes généreuses qui se sont montrées assez désintéressées et assez courtoises pour nous favoriser de leurs envois ; notre reconnaissance leur est acquise et nous prions ceux que la nature de nos recherches intéressera de partager avec nous à leur égard ces sentiments de gratitude auxquels elles ont droit. Malheureusement ces envois ont été bornés à l'Europe ; encore est-il que beaucoup de spécimens ne nous sont point parvenus, les uns n'existant plus, les autres étant dispersés çà et là, on ne sait plus où. Ajoutons ([ue quehiues collec- tionneurs n'ont point cru devoir se séparer de leurs pièces rares et se sont contentés de nous adresser des aquarelles, les unes sntli- santes pour apprécier l'origine hybride du sujet qu'elles repré- sentent, les autres trop vagues et à l'état de croquis, ne nous permettant pas d'acquérir une opinion formelle sur la nature de l'Oiseau dessiné. Disons entin que, sans doute à tort, nous n'avons point osé adresser des demandes d'envoi à des natu- ralistes trop éloignés ; aussi au moment de publier cette nou- velle étude, éprouvons-nous quelque regret de n'avoir point tenté davantage; si nous nous étions adressé à tous indistinctement, sans doute aurions-nous été plus complet. Nous espérons que cet appel indirect sera entendu et que de nouveaux envois nous seront proposés. Il nous sera facile, dans les Additions que nous nous pro- posons de faire à nos précédentes publications et à la présente étude, de rendre compte en supplément des pièces qui nous seront présentées et que nous serons toujours trop heureux d'examiner. En attendant, nous remercions ici pour leurs envois de pièces 268 A. SL'CHETET moulées ou mises en peau : M. le D'" C. Kerbert, directeur du KoninkUjk zoolor/ish Genootschap,â' Amsterdam (Hollande) ; M. .T. H. Gurney, esq., de Keswick Hall, Norwicli (Angleterre); AL J. B. Nichols,esq., d'Holmwood, Dorkiug, Surrey(Angleterre); M.lecom- mandeur, prof. Henrico Giglioli, directeur du Miiseo zoologico dci Vertebrati, de Florence; M. Philipp B. Mason, esq., de Burton-ou- Trent (Angleterre) ; M. R. ïancré, d'Anclam (Poméranie); M. le docteur Mobius, dii-ecteur du koniglichcs Muséum fiir Naturkinidr, de Berlin; M. le D^^Reichenow, directeur de la collection ornitholo- gique et M. Paul Matschie, du môme Musée; M. Robert W. Chase, esq., de Southfield, Birmingham (Angleterre); M. le prof. Andréa Flori, professeur au Lycée de Bologne (Italie) ; M. Antoine Valle, directeur adjoint du Musée d'histoire naturelle de Trieste( Autriche); M. Marion, correspondant de l'Institut, directeur du Musée d'iiis- toire naturelle de Marseille ; M. le D"^ Ricardo Ferrari, de Trente (Autriche) ; M. le comte T. Salvadori, du Miisco zoologico de Turin ; M. Ad. Poggi, de Gènes (Italie) et enfin M. A. de Norguet, de Lille (Nord) et M. Gosselet, directeur du Musée d'histoire naturelle de cette ville. Puis pour leurs aquarelles ou leurs photographies exécutées à notre intention, M. le baron Edmond de Selys- Longchamps, sénateur, ancien président du Sénat belge, mem- bre de l'Académie des Sciences de Bruxelles (1), et M. de Selys- Longchamps, sou fils; M. le D''Embleton, un des vice-présidents de la « IVat lirai Ilistory Society of Neu-castleupon-Tyne » et le Comité de. Direction du Muséum ; M. W. Oxenden Hammond, esq., de Saint- Alban-Court, près Wingham, Kent (Angleterre); M.leD'deRomita, professeur à Vlnstitulo tecnico de Bari (Italie); M. Whitaker, esq., de Rainworth Lodge, Mansficld, Notts (Angleterre) ; M. le comte Arrigoni degli Oddi, de Padoue (Italie), et M. Francesco del Torre, de Cindale del Frioli (Italie). Nous devons également d(>s remerciements aux naturalistes (|ui nous ont fait des communications ou ont décrit les liybrides qui vont être mentionnés, ainsi qu'aux personnes qui nous ont fourni des indications l)il)liographiques ou d'autres renseignements ayant facilité considérablement notre tâche. Nous voudrions citer les noms de tous ceux (|ui ont répondu de la manière là plus graciiMJsc aux (luestious (|ue nous leur avions posées, mais c'est cIkjsc impos- sible ; les personnes dont les noms ne sont point portés sur la liste suivante voudront bien sans doute nous excuser. (I) .M. le baron Rd. de Sclys-Lonficliaiiips nous ii iulr.'^s.. ni .mlr m (oui.' .rin- ilicfilions très prt^r.ie.uses |Miiir nos hIiuJps, OISEAUX HYBIUDES HKNCONTHKS A l'ÉTAT SAUVAGE HW) Kii l'Hiucc: MM. Ouslalet , docteur os-sciences, assislnut au Muséum d'IIistoirt? naturelle (Ij; ])<• Penuetier, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Rouen (2); Olplie Gaillard, ornitiio- loj^Mste à Heudaye (Basses-Pyrénées); Charles van Kcnipen, de Saint- Ouier (Pas-de-Calais); Noury, directeur et fondateur du Musée d'Histoire naturelle d'Klbeuf-sur-Seine (Seine-Inférieure; (3j; A. Geolïroy-Saint-Hilaiie, directeur du Jardin Zoologi(iue d'accli- matation du Bois de Boulogne et président de la Société nationale d'acclimatation de France; L. Collot, directeur du Musée de Dijon; Deschamps, du Ouilly du Houley, près Lisieux (Calvados); deBeau- refous, château de Cerisay ; l'abbé David, correspondant de l'Institut; "le regretté M. Lemetteil, de Bolbec (Seine-Inférieure); Samuel Bon- jour, de Nantes; Etienne Rabaud, de Montauban ; Martin , avocat au Blanc; Alphonse Forest, naturaliste à Paris; le D' Marchant, de Dijon; Ch. Fontaine, propriétaire à Marcq-en-Barœul, près Lille (Nord); Robert Fontaine, iils; Louis Pitot, naturaliste à Neuville, près Vire (Orne); l'abbé Coutelleau,à Chazé Henry (Maine-et-Loire). En Angleterre : MM. le rév. Macpherson de Carlisle (4); James Hardy, secrétaire honoraire du Berwikshire Naturalisas Club; Mark Maunsell, late captain to the Royal Draijons, Oakly Park, Celbridge, Co. Kildare; P. L. Sclater, secretary of the zooloyical Society of Londun ; Stephen Salt(n', jun., arcliitect et surveyor, à Pondwell, prèsRyde ;0. V. Alpin, deBloxham(Oxon); OsbertSalvin, (rilawks fold (Hoslemere) ; Thomas Jilhn, rédacteur du Carlisle Journal; Sir Alfred Newton, professeur à l'Université do Cambridge; M. Miller Christy, dePriors Broomfield, near Chelmsford ; E. Dresser, le savant ornithologiste de Londres ; A. Boulenger, du British Muséum ; le regretté John Handcock, de Nevvcastle-upon-Tyne ; A.-D. Bartlett, directeur du Zoological Garden; le D"" Frédéric Dale, de Scarborough ; W. Aldridge, de Londres (5) ; J. H. Verrait, de Lewes; Andrew Maughan, de Dumbarton (Ecosse) ; G. Smith, naturaliste, Larus house, Great Varmouth ; Edmond Hicks, de Liskeard, Cornwall ; D. Houlton, d'Edimbourg ; Chas. Houlton, de Saint Helens ; H. Booth, d'Ipsevich : J. Kirkland, de Burton-on-Trent ; (1) M. Ouslalet nous a obligé de mille manières. (2) M. le ir Pennetier a mis à notre disposition toutes les pièces dont nous avions besoin et, avec une grande courtoisie, nous a ouvert son laboratoire pour les étudier. (3) M. Noury nous a donné accès dans sa magnifique collection qui renferme tous les Oiseaux d'Europe depuis l'œuf jusqu'à l'âge adulte. (4) Le rév. Macpherson, d'une complaisance excessive, nous a fourni une foule d'indications 1res précieuses. (5) Auteur de Birds ofNoncood, etc. 1270 A. SUCHETET S. Ilaywaid, de Cambridge ; Percy E. Frecke, de Dublin ; S. Deny Hunt, de Kiug's Linn ; G. Smart, de Durliam ; Joseph lïartson, de Haddon-Rudiey (York); W. Swayslaud, de Brightou ; Cleaver, de Leicester ; Chatvin, de Douvres ; George Davis, de Glocester ; J. Funston, de Liverpool; George Bell et lils, éditeurs ; Stevens, commissaire-prisenr ; G. W. Hill ; A. Cooper ; W. Cole, de Londres, etc. En Italie : MM. le professeur Sordelli, directeur-adjoint du Musée de Milan ; Enrico Tissi, sotto-ispcttore fûvfstale de Belluno ; Eugène Bono, de Portogruaro ; Guiseppe Pauer, de Florence ; le docteur S. Brogi, directeur de la llivisita italiana di scienze natu- rali, Sienne; Isolo Turchetti, de Fuecchio ; Carlo Béni, de Stia ; Vententino Délai to, soUo ispettore joreslale, à Feltre ; Madame la marquise Paulucci, au château de Cestaldo(Val d'Eisa); A.Ruggeri, de Messine ; le docteur Emery, professeur au Lycée de Bologne ; Desiderio GargioUi, de Montifauna (Fiesole) ; professeur Lamberto Moschen, de Rome ; le M'^ Doria, directeur du Museo ckico di storia naturale de Genova, et M. R. Gestro, sous-directeur du même Musée ; le docteur Silvio Calloni, de Pavia ; Pistone, de Palerme (Sicile) ; le professeur Camerano, dii-ecteur du Museo zoolo- (jico de Turin ; le docteur S. Romanese, de Levico ; prof, docteur A. Varisco, directeur du Museo zoolorjico de Bergame ; Brancaleone Borgioli, prépai-ateur au Musée zoologique de l'Université royale de Gênes ; Edoardo Ferragui, oruithologiste, de Crémone ; D. Niccolo Camusso, de Novi Ligure, uieuihio del Inclriesla oruitholoijiea internazionale, etc. En Suisse : MM. Ch. G. Brugger, professor der Naturgeschicitte an der Kantonsschule und Verwalter des naturhistor. Landesmuseums in Chili' ; Gustave Schneider, de Bàle; le D'" J. Winteler, professeur à l'Ecole cantonale et président de la Société ornithologique d'Aarau; le D'" L. Larguier des Baucels, conservateur du Musée de Zoologie de Lausanne; Jacob Sprecher, de Coire ; Vegmuller, pharmacien, à Morat; Louis Nicoud, de Chaux-de-Fonds; A. Dupuis, de Genève; H. Fisher Sigwart, de Zolingen, etc. En .1 UeiiiiKjne : MM. le D' Paul Leverkùhn, de Munich (1 ) ; le baron R. Kd'uig-Wartliausen, du Wurtemberg; Cari Parrot, cand. med., de Munich ; Ernst liarlert, auteur du Kalaloy des Muséum der Sen- ckenhergischeu iialurforschenden Gesellschaji, de Francfort-sur-le- Mein ; C. Kolde, hauptleher de Langeubielen, in Schl.; Friedliinder et (1) M. le D' Paul Leverkiilm s'csl inoiilré d'iint' tirs graiidu oblif,M>aiicc pour nous; qu'il reçoive donc ici en iiarliruliir Ions nos vifs remercienienls. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIIÉS A LKTAT SAUVAfiE 271 lils, libraires-éditeurs à Berlin; Krii-er Vettliiiseu . de l^raode- J)Ourg; voii Berlepsch, de Miieiideu (Hanovre) ; D' E. Rey, de Leipzig ; W. Heuch, de Kiel ; H. L. Ohl, président de la Société oruitholo^if|ue de liauau-sur-le-iMein; Peske, de Schlawe; J. iienner, de Stuttj>ard; F. Kiters, inspecteur des forêts du district de Brunswii;-. ; A. llelire, de Brieg; I)'' Ferd. Uudon, de Pericberg, D'l*aulsticli, reulschiUlehrar, Hauan-sur-le-Meiu, etc. Eu Danemark : M. A. von Klein, veneur, chevalier de l'Ordre de Damhourg, etc., membre de la Direction du Jardin Zoologi([ue de Copenhague, etc. En Autriche : MM. Ritter vou Tschusi zu Schmidofien, d'IIalleiu; le Di" Naupa, de Liuz; Gustavo Ferrari, de Calceramica, province de Trente ; Josef Kramar, de Pilzeu, Bohème; D' Lo. Lorcnz, rnstas iiiljiinctdu Musée de Vieune, etc. En Hussii^ : MM. Th. Pleske, conservateur du Musée de l'Académie de Saint-Pétershourg ; M. Meuzl)ier, professeur à l'Université de .Mos- cou ; Zaroudnoï, d'Orenbourg; Th. Lorenz, naturaliste à Moscou, etc. En Belgique : MM. Alfred Dubois, directeur du Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles ; Emile Ruhl, de Verviers ; l'abbé Bruienne, vicaire à Sainte-Véronique de Liège, etc. En Hollande : MM. A. A. van Bemmelen, directeur du .Jardin zoo- logique de Rotterdam, F. E. Blaauw de Graveland (Noord Ilollandj ; le très regretté van Wickewoort Crommelin, de Harlem ; A. C. Oude- inans, directeur àwkoninklijk zool. bot. Genootschai), à la Haye, etc. En Amérique : MM. Robert Ridgway, curateur du Department of Birds du Musée national à Washington; Manly Hardy, natura- liste de Brevver (Maine) ; Georges L. Toppan, de Chicago ; J. F. Whiteaves, directeur du Muséum d'Ottawa (Canada) et M. John Macones; J. A. Allen, curateur V American Muséum of Natural llistory, New-York; Franck M. Chapman , assistant curateur de ce Musée ; George N. Lawrence, de New- York : H. IL Brimley, de Ralegh, N. Y.; William L. Baily, architecte, de Philadelphie; W. E. Lewis, oologiste, d'East Liverppol (Ohioj ; Franck L. Burns, de Bewyn, Penn. ; R. G. Hazard, de Peace Dale, R. L ; J. W. Sure, actinrj Curator in charge of United States national Muséum, à Washington ; Ernest E. Thompson, ancien éditeur des Proeecdings of the ornithological suhsection ofthe Canadian Institute, de Toronto (Canada); Tnrner, d'Hammondeville ; S. P. Langley, secrétaire du Musée national des Etals-Unis, à Washington ; William Dutcher, de New-York; Franklin Benner, de Minneapolis iMinn.); G. H. Ragsdale, de Ganiesville (Texas) ; Belding, de Stockton (Cali- 272 A. SUCIIETET fornie) ; Brown (loode, (iclinij secrelary of Natioiuil Muséum, de Washiiigtou, etc. Enliii en Océanie : M. Ed. Rauisay, curateur de VAuslrulian Muséum de Sydney. Famille des Friïujillidœ Nous citons en premier lieu les croisements des Frim/iUidœ, non- seulement parce qu'ils sont les plus nombreux, mais surtout parce que, grâce à l'obligeance des ornithologistes, des collectionneurs ou des savants, dont la bienveillance pour nous vient d'être rappelle, nous avons pu examiner un grand nombre des spécimens (jui font l'objet de cette étude. Le N'erdier (Ufjurinus chloris) semble en quebiue sorte })ouvoir être comparé chez les Passereaux au petit telrix des Gallinacés ; du moins sou mélange avec deux autres espèces de son genre, le Ciiniuihina linola et le Cardueiis elegaiis, est-il fréquent. Cet Oiseau, en qualité de mâle, exerce-t-il autour de lui un charme l)articulier, ou plutôt, comme femelle, se laisse-t-il captiver ? Son rôle dans ses croisements. avec les deux espèces nommées ne nous est i)as assez connu; cependant, dans les très rares circonstances où l'appariage a été constaté, il représentait le sexe mâle. Nous parlerons d'abord de son mélange avec le Canuabina linola. Genre Fringilla. LiGURINUS CHLORIS ( I ) et C.V.NNARIXA LINOTA (2). Ce mélange est certes un des moins rares, il est sans doute aussi un des plus authentiques si l'on en juge par les caractères non équi- vo(|ues que présentent les hybrides supposés. En Angleterre (mais là presque exclusivement), on a rencontré de nombreux exemples. Les deux formes mères sont distinctes, il ne peut exister aucun doute à ce sujet; reste à savoir si les hybrides observés à l'état sauvage doivent être tous considérés comme originaires de cet état? C'est la seule question que l'on puisse se poser. Le croisement en captivité du Litjurinus chloris et du ("annalnna linota, sans être un croisement recherché des éleveurs, comme l'est (1) Autres noms scienlifiqucs : Loxia ckloris, Fringilla chloris, t'hloris. Scriitus chloris, Chlorospiza chloris, Chloris flavigasler. (2) Autres noms : Fringilla cannahina, Fiingilla linota, Cannabina, Linala cannabina, Cannabina pinetorum vl arbusloriim. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 273 par exemi)le celui du Pijrrhulti rnUjavis et du Cnrduelis clcgans, s'opère cependaut de temps à autre. MM. Mackelcy frères, de Norwich, et L. Curzou, de Loudres, uous ont assuré que les hybrides exposés par eux au Cristal Palace pendant l'année 1888 étaient nés en captivité. MM. J. H. Verrait, de Lewes, W. H. Booth, d'Ipowich, et Crossly, de Kendal, nous ont écrit qu'ils avaient obtenu les mômes hybrides. En Fj-ance, nous pourrions citer aussi quelques croise- ments. Il peut donc se faire que plusieurs des spécimens pris à l'état sauvage soient des échappés de captivité, en voici un exemple : En 1887, à l'Exposition du Palais de Cristal, M. G. Smart, de Durham, montrait sous le no 1274, un hybride entre le Greenfinch (A. clilori.s) et le Brown Linnet {Cannabinn Unota). Cet Oiseau avait été réellement pris à l'état sauvage (juatre ans auparavantà Durhaui, mais ayant été réclamé, on apprit qu'il avait été élevé dans le voisinage. L'Oiseau s'était échappé |)ar une fenêtre de la maison à un mille de laquelle il fut pris (1). Il serait néanmoins diOicile d'admettre pour tous les exemplaires rencontrés une semblable origine, et la production à l'état sauvage de plusieurs d'entre eux, au moins, paraît s'imposer. Grâce à l'obligeance de MM. le D^' Kerbert, J. II. Gurney, J.-B. Nichols et Philipp B. Masou, nous avons pu examiner en nature cinq de ces intéressants spécimens, MM. Oxenden Hammoud, .1. Whitaker, et le Musée de Ne\vcastle-on-ïyne (par l'intermédiaire de M. le D^ Embleton) nous ont envoyé des aquarelles des hybrides conservés dans leurs collections. Ainsi neuf spécimens chloris et Vannabina nous sont bien connus. Nous croyons devoir réitérer à ces éminents naturalistes l'expression de notre gratitude, car, en exposant leurs pièces précieuses aux aventures d'un assez long voyage, ils ont fait preuve d'un véritable désintéressement; faut-il dire que les hybrides de MM. Gurney et Mason étaient sous verre et par conséquent ne pouvaientvoyager sans inconvénient. L'examen de ces Oiseaux nous a permis de uous rendre compte de leur nature plus facilement que uous n'aurions pu faire par de simples descriptions. Avant de décrire ces diverses pièces, nous éuumérerous, à i)eu près dans l'ordre où ils se sont produits, les dilïérents hybridismes qui feront le sujet de cet article. 1. Un hybride pris à Eaton, près de Norwich, par M. Edouard (1) Cette communication nous a été aih'osséo par M. G. Smart qui nous a fait savoir en outre que trois jeunes avaient été obtenus du même croisement ; on ignore ce que ces Oiseau.x sont devenus. 2.1i A. SUCHETET FonUiiijf, peudaut l'année ISol, aujourd'hui dans la collecliou de M. .1. H. Guiney (1). 2. Un spécimen de sexe niàle, pris à Ilellesdon, en février 18()5 (2) par M. Carr, antiefois dans la collection de M. Stevenson, chez lequel il vécut en captivité. 3. Uu exemplaire $, capturé prés de Brigthon (nous ignorons la date), acheté à la vente de M. WhitaUer, esq., par M. Ew. Janson, pour .M. Philipp B. Mason, esq., quile possède actuellement. 4. Un autre exemplaire cf tle la même vente et chez ce dernier, l)ris à Londres en 18()8. Cet Oiseau et le précédent avaient été la prui)riété de M. Frédéric Bond et durent être décrits dans le « Zoologist ». L'individu de Brigthon porte en outre la mention « Swaysland » (."$). 5. Un hybride acli(;té il y a environ treize ans, par M. Steplieu Salter, jun., architecte de Poudwell, à M. G. Miller, de lleading, qui prit cet Oiseau dans ses filets à quelques milles du .lown parmi une bande de Linottes. Ce spécimen, après avoir été exposé, fut vendu à M. Sleep, de Jackbroock street, London, l'un des juges aux expo- sitions du Cristal Palace, lequel le revendit à son tour et ignore maintenant ce ([u'il est devenu (4). 6. Un hybride pris en 1882 à Denes, Great Varmouth, vendu en 1889 par M. G. Smith, de cette ville, à M. J. B. Nichols esq., qui le conserve empaillé dans sa collection (o). (L'Oiseau n'avait pas été gardé longtemps en cage, bientôt on l'avait tué pour l'empailler). 7. Vn autre hybride de même origine, pris à l'état sauvage dans le comté de Cambridge (nous ignorons la date), actuellement chez M. J. Whitaker, esq. (6). "* 8. Un si)écimen acheté en 1883 par M. Oxenden Hammond à un oiseleur du district de Wingham, qui l'avait obtenu depuis i)eu de temps (7). 9. Un exemplaire, qui; M. H. Koller a supposé provenir du Verdicr et de la Linotte, |)ris à l'étal sauvage à Harderwijk, pro- (1) Voy. TlK' Zoologisl, |). liHsS, jaiiviiT 18.Ï2. Voy. aussi Kinh of Norfolk, by Slev- vcnsoii. 1, ]). i3). Cl' croiseinenl a encorf été rappelé par M. (liiiiny dans Tlie Zoolo- gist, VII. p. iJT'M, 18S:i. (2) IHrds of Norfolk, I, p. 220; voir aussi The Zoologist, no81, p. 379, 1S83. (\S) Ci's deux Oiseaux étaient jiorlésan ratalogue de la vente sons le n" 103. ('») C.oinniunicatiim lie MM. Salli'r i-t Sleep. (-)) Cet Oiseau a élé cité par M. .1. II. (inrney. jun.. de Norw icli, dans le Zoologist. XI, n" 127, p. :«m;. ISS7, et aussi dans le n" dr Kéviier IS'.K). p. Vu. fC.) Cel exemplaire a élé égalenn'iil \\u\\i\\u- par M. Wliilaker, dans le /...ologist. VII, II" 7;». p. :i()2, iHs:!. (7; Zo()|o;;is|, p. s;t. ISSU. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 275 viiice (le Gueldre (Hollande), le 24 janvier 188;j, conservé an Mnsée d'Histoire uatnrelle (rAmsterdam (i). 10. Un hybride 9 (?) envoyé vivaul le lo novembre i88()àM.Gurney père, de Norwicli, par M. F. Dagget, de Cambridge (2), (jni dit avoir l»ossédé cinq on six spécimens de ce genre pris à l'état sauvage (3). 11. Un individu, montré à l'exposition du Cristal Palace de 1887, sous le n» 128Î), par M.M. Hartsou et Sidgwick, de Hulton Kndiey, près Yarm (comté d'York), pris vers l'année 1887, à West Hartlepoo, sur la côte nord-est il'Angleterre, environ vingt milles de Varm, depuis vendu à M.M. Mackley frères, de Norwick (4). 12. Un hybride, entrevu le 29 juin 1887, à Aberdeeu, dans les champs, parle révérend Macpherson et deux de ses amis (o). 13. Un exemplaire mâle pris à Kenton, près de Newcastle-on- Tyne, par M. Wardle, apjjorté le samedi 24 décembre 1887, à M.Handcock,auMuséede Northuml)er!and, Durhamaud Newcastle- on-Tyne, où il vécut jusqu'au 22 octobre suivant (6). 14. Un autre exemplaire, exposé en 1887 au Cristal-Palace, comme « Dark fJnnet mule, icild caïujlit » (7), par M. Walter Swayslaud, (jui le prit lui-même, nous écrit-il. 15. Un individu, exposé aussi an Cristal-Palace, en 181)0, par M. W. Cole, de Pembroke Gardens, Kensington, sous le n" 1812, et indiqué comme pris à l'étal sauvage, alTirmalion que nous a renou- velée par lettre M. Cole, (|ui ajoute « pris dans les champs, pendant l'année 1880. » M. Cole, malheureusement, ne sait ce que cet Oiseau est devenu. 16. Un j(!une individu tuéà Beerchurch.prèsdeColchestei-, Essex, pendant le i)rintemps de 1890, acheté à M. J. Pettitt, empailleur à Colchester, par M. J. Xichols escj. d'Holmwood, qui le conserve dans sa collection (8). (1) Cet Oiseau nous avait l'té iii0 et 207, 18S7. M. Gnrney déclarail M. Daggel « familier avec ce genre d'hybrides ><. (i) Communication de M. .losepli Ilarison. (5) Voyez le Zoologist, Xi, n», 128, p. 09, août 1887. (G) Communication du regretté M. Ifandcoek. (7) Voy. p. 3G du Catalogue. (8) Communication de ce dernier, M. Niilnds [lense que lOiseau n'a et- menlionne dans aiu'uni' revue. iTCi A. SUCHETET 17. Luc femelle, prise près de Carlisle, pendant l'hiver de 1890-91, encore vivante chez M. Georges Dawsou, de Carlisle (1). 18. Un cT exposé an Palace-Crystal en J891 (2) par M. S. Hayward, de Cambridge. 19 et 20. Deux hybrides entre le « Green et le Grey Linnet » capturés avec leur mère ([ui était un Grey Linnet, c'est-à-dire un Cannabina linotn, par M. Chatvin, à Douvres i3). En outre, Al. J. H. Verrall, de Lewes, nous assure que des Oisean.x de ce genre sont souvent pris près de Brighton et tués pour être empaillés, étant peu prisés des amateurs. M. Andrew Mau- gluin, deDumbarton (Ecosse), nous écrit aussi qu'il a connu l'Iiybride du Verdier et de la Linotte pris à l'état sauvage. Enfin, M. W. Aldridge, de Londres, se rappelle que l'hybride, exposé par lui au Palais de Cristal en 188o, était un Oiseau sauvage, et qu'il avait été capturé par un birdcatcher, M. A. Subwit, de Londres. M. W. Aldridge croit que le même Oiseau fut exposé une seconde fois par son clerc, M. Lancaster, auquel il l'a donné. Ce spécimen, encore vivant, montre, nous dit M. Aldridge, distinctement le plu- mage des deux espèces. Peut-être, si nos recherches avaient été plus étendues, aurions- nous pu citer d'autres croisements. Ce n'est cependant pas sans avoir pris de nombreuses informations, notamment en Angleterre, que nous nous sommes décidé à publier cette liste. Du reste, nous pensons encore faire connaître quehiues autres faits. Ainsi, d'après une comnuiuation de M. J. H. Gurney, toujours très obligeant pour nous, il doit exister dans la collection de M. Seebohm, à Londres, un ou deux hybrides du Ligurinus chloris et du Cannabina Unota; M. Gurney en avait vu un autre chez M. Gould il y a une dizaine d'an- nées (^i), à moins donc que cet Oiseau ne soit celui que possède actuel- lement.M. Phi li pp. B. Mason, car peut-être, à notre insu, faisons-nous quelques doubles emplois; la chose est possible, les pièces changeant très fréquemment de mains. Toutefois il existe un assez grand nombre d'exemples pour montrer que le croisement du Liyurinus chloris et du Cannabina linola doit se produire de temps à autre, au moins en Anghîterre. (Il Cuiiiiiiiiiii.-Mliuii «lu irv. Ma(|ilior (2.) Ou en 1S«). {'.]) D'après cv (iiio cclni-ri nous a écr (4) Voy. Zoolo-isI, p. :[''.», l!S.s:{. OISEAUX HYBRIDES URXCONTRRS A l'kTAÏ SAUVAGE Renseignements et Descriptions 1. — M. Gurney ne met pas eu doute l'origiue de cet Oiseau, mais, nous dit-il, ses ressemblauces avec le Cannabina linota sont plus accentuées que chez l'exemplaire envoyé à son père par M, Dagget. 2. — M. Stevenson éci'it de sou hyl)ride (I) qu'il moutre de la manière la plus décidée les principaux caractères du plumage du Verdier et de la Linotte, taudis que le bec et la forme générale sout intermédiaires entre les deux types. » Ces doubles traits sont si bien marqués, dit-il, qu'à la première inspection qu'il en fit, il ne put douter de l'origine mixte de cet Oiseau. M. Fontaine, qui l'examina ensuite, y reconnut le fac-similé de son propre spécimen (le n» 1 de M. Gurney). La voix même participait des deux espèces, la note aigre du chloris se combinant avec les douces roulades de la linota. La description suivante fut faite au mois de mai, lorsque l'Oiseau était retenu en cage près d'une volière où se trouvaient, comme points de comparaison, des Verdiers et des Linottes eu plein chant. « Bec couleur chair bleuâtre sur la mandi- bule supérieure, rose clair sur l'inférieure. La tète, le cou et le dos bruns, avec une teinte grisâtre sur les côtés du cou et autour des yeux. Iris brun clair. Couleur du dos châtain, moins riche que celui de la Liuotte en été, mais aussi moius mélangé que chez le même Oiseau en hiver, la tige de chaque plume très foncée. Les couvertures de l'aile châtain foncé. Les primaires presque noires ; les bords extérieurs, qui sout blancs dans la Linotte, sont, dans cet Oiseau, jaunes comme dans le Verdier. Les secondaires brun noi- râtre, largement bordées de roux. Les couvertures supérieures de la queue jaune soufre. Les plumes de la queue brun très foncé ; les deux du milieu, légèrement teintées de jaune, sur le bord extérieur jaune vif et les lames extérieures largement bordées de blanc comme dans la Linotte; le jaune occupant la même proportion que dans le Verdier. La gorge, le menton et la poitrine blanc brunâtre, fortement teinté de jauue, devenant presque blanc pur sur les parties inférieures du corps et à l'auus. Les pattes et les doigts rose l>runàtre, les griffes noires (2) ». M. 0. V. Alpiu, de Bloxham, veut bien nous écrire qu'il a vu lui- même l'Oiseau dans la collection de feu M. Steveusou et (pi'il n'a (1) Op. cit., p. 220 ot 221. (2) Birds of Norfolk, I, p. 220. Dans le Zoologist, VU. n» 81, p. 'M'.), septembre 1883, M. Gurney a rappelé les principaii.x traits de cet Oiseau. 278 A. SUCHETET aucun doute sur son orii;ino hybride. Nous n'avons pu savoir ce (jnc celte pièce était devenue. 3 et 4. I.a vitrine d;ins hMjnelle étaient renfernx-s ees deux spécimens ne portait aucune indication nous [)eruiollant de les distiu<;uer; nous avons snp[)osé que l'individu placé h; plus haut, à gauche, était la femelle prise près de Brighlon (Swaysland) et (jue l'exemplaire placé plus bas était le niAle capturé près de Londres eu l8(iS. Ces deux Oiseaux nous ont paru avoir la taille du r///n//.s ; le plus foucé (celui du fond delà vitrine) res.semble même très fortement à ce dernier. .Mais sa couleur i)eut passer pour un mélange de deux espèces. Son bec est intermédiaire. Sur la poitrine ou n'aperçoit ])as le jaune orangé roussàtre foncé et caillouté qui existe sur les exemplaires du Musée d'Amsterdam et de la collection Handcock. La femelle (du moins l'exemplaire que nous considérons ainsi i, montre davantage le plumage de la Linotte, le bec est petit. Cet Oiseau nous a paru ressembler complètement à l'exemplaire dont M. Whitakei- nous a envoyé l'aquarelle. Ces deux spécimens, appartenant anjouid'hni à M. Mason, semblent avoir incontestablement l'origine qu'on leur suppose. Dans le Zoologist (1), M. Gurney avait déjà dit, en p;irlant d'eux, qu'ils montraient « de la manière la plus décidée le plumage de la Linotte et du Verdier. » M. J.-B. Nichols, d'Holmwood, les avait vus à la vente de M. Frédéric Bond qui les avait possédés, comme nous l'avons expliqué plus liant. 5.— M. Sleep n'a jamais, nous dit-il, rencontré de plus bel Oiseau de ce genre, « vol jaune, plumes jaunes à la queue, poitrine et tôte ronges; tenant comme forme de la Linotte. » Lorsque M. Sleep s'en rendit possesseur, la capture du spécimen remontait seulement à quelques jours ; il parut être à M. Sleep un (U'oisement indubitable entre la linohi et le chloris. Il ne portait pas alors de traces de captivité; ses plumes étaient bien conservées '2). Nous avons dit que M. Sleep ignore ce que cet Oiseau est devenu. 6. — En nous adressant des renseignements sur cet emplaire, M. .1.-1!. Xiehols nous écrivait qu'il le croyait tout à fait un hybride entre le \'erdi(!r et la Linotte, dont il montrait clairemeiil les carac- tères. C'était également l'opinion exprimée par M. .1.-11. (iurney et celle de M. G. Smith de Créât Yarmonth Ci), l/exiiiiii-n i|iie nous (i)i'ii;;e :m, isya. Cî) l);ms Transactions ul .NoilolU S rirly, |>arl 1\ . \>. iMi'.t, ISscsT, le ri-v. .Mar- phersoM fait allusion à cot Oiseau cl rappelle que -< sa poitrine était i»einle n. (A) Voy. Zoologist, XJ, n» \2.7. pp. 2W et 2<;7, juillet 1^87. OISEAIX HYDRIDKS RENCONTIU:!; A l'kTAT SAUVAGE 270 en avous fait sur uature uous permet de partaj^^er complèttMiu'nt cette manière de voir. Lorsqu'on regarde l'Oiseau en dessus, l;i couleur du cou, du dos, des ailes (jusqu'à la moitié de la loui;ueun, est celle de la //no/(i, tandis que la couleur du chlorls se montre sur le croupion, la queue et l'autre partie des ailes; il y a là une démarccition très sensible et très curieuse de la coloration des deux espèces; en sorte que l'on peut dire que l'Oiseau (vu eu dessus) présente 3/5 de la coloration de la Linotte et i/b environ de celle du chloris. Ainsi, signe distinctif et très intéressant, les couleurs sur ces parties se heurtent sans se confondre, particularité qui se montre à d'autres places. La tète est Une et rappelle celle de la Linota; sur le front la couleur est brun roux mélangé de jaune; la poitrine et le ventre roux jaune sont un mélange de la couleur des deux types. Le bec assez fort se rapproche par ce caractère de celui du ^'er(lier; lorsque les ailes sont soulevées on aperçoit sur les flancs de larges i)astiches brunâtres foncés, rappelant la coloration de la J^iuotte, mais exagérant beaucoup, croyons-nous, cette teinte. En somme, plumage et conformation réellement iutermédiaires; il ne nous parait pas possible de mettre en doute la provenance de cet Oiseau, elle éclate au premier coup-d'œil. Quanta sa capture à l'état sauvage, M. G. Smith nous l'a allirmée. 7. — L'aquarelle de ce spécimen, que M. Whitaker a été assez gracieux pour nous envoyer, étant de très petite dimension et seulement esquissée, uous ne pouvons faire une description détaillée de la forme et du plumage de l'Oiseau qu'elle représente. L'impression (|ue ce dessin colorié nous a causée est que l'Oiseau est une Linotte avec la queue et les ailes rappelant par leur colo- ration jaune vif les ailes et la queue du Verdier. Les taches longi- tudinales du Cannabina sont bien accusées; l'Oiseau jtaraîtrait femelle. Il nous a semblé bien authentique et ressemi)lant encore au spécimen de M. Oxenden llanimond, dont nous aUous mainte- nant i)arler. 8. — M. Oxenden Hammond, ({ui n'est pas seulement un natura- liste, mais un peintre ûv talent, comme il nous l'a prouvé par la jolie aquarelle de son spécimen qu'il a exécutée à notre intention, nous a envoyé la description suivante de l'hyl^ride acheté par lui à un oiseleur des environs de Wingham, et qu'il croit à bon droit, d'après ce que nous avons pu juger par sou dessin, un produit réel du Ligurinus chloris avec le Cannnbina linota. « Bec brun rose, yeux bruns; front, menton, gorge et toutes les parties inférieures d'un brun clair jaunâtre, strié d'un gris brun. L'occiput, le cou et le derrière, le dos, les couvertures des ailes. 2H0 A. SL'CFIETET lesi)eliles et les grandes, (run l)rmi cliùlaiii foncé, slrié partout gris noirâtre. Les six premières plumes des ailes, aussi bien que la petite aile bâtarde, noires, avec bordure d'un jaune vif. Les plumes tertiaires gris noir, bordées gris clair. La croupe, aussi bien que la couverture de la (pieue, brun jaunâtre. La (|ueue gris noir, les quatre plumes extérieures bordées de jaune vif. Les tarses et les doigts bruns et les ongles noirs. Longueur de l'Oiseau empaillé du sommet delà tête au bout de la queue cinq pouces. En somme, l'Oiseau s'approche du Verdier par les plumes primaires de l'aile et les plumes extérieures delà queue, aux points des plumes ter- tiaires de l'aile; tandis qu'il ressemble au Cannahina dans toutes les i)arties inférieures, aussi bien par la tête, le cou et le dos. Le croupion est intermédiaire, étant d'un brun jaunâtre. La forme est plutôt celle de la Linotte, quoique l'Oiseau soit légèrement fort, le bec est aussi plus fort et plus épais que celui de la linota. » Lorsque M. Oxenden llammond acheta cet Oiseau, probablement le lendemain même de sa capture, toutes les extrémités des plumes et de la (lueue étaient parfaitement bien conservées, aussi M. llammond croit-il que l'Oiseau avait été sûrement pris à l'état sauvage (1). 9. — Nous avons quelques réserves à faire sur ce spécimen dont l'origine, nous l'avouons, nous a paru au premier abord suspecte. Longtemps même nous avons pensé que nous avions afïaire bien plutôt à une variété qu'à un hybride. L'Oiseau, par sa forme et sa taille, n'a rien en effet du Cannahina, c'est un véri- table chloris sous ces rapports; le plumage est plus roux grisâtre que ne l'est habituellement la coloration du chloris; mais il n'existe aucune trace des taches longitudinales caractéristiques de la linota, tant sous la gorge que sur \c devant du cou el sur les autres parties du corps. L'envoi gracieux de M. le D"" Kerbert, directeur du Musée d'Amsterdam, nous faisait voir pour la première fois le produit présumé du chloris nyec le Cannahina. k\i moment où nous l'avions reçu, nous n'avions encore examiné aucun exemplaire authentique de ce croisement, nous n'avions même pas, étant en déplacement, la facilité d'examiner les deux espèces pures. Ces circonstances sont-elles la cause d'une erreur? nous n'oserions le dire. L'examen attentif, fait depuis sur d'autres pièces non douteuses, nous permet aujourd'hui d'établir une comparaison entre cet exemplaire et ces dernières, et d'y trouver réellement (|uelques ressemblances avec (Il M. ll;iiiiiMi)nil avail rilr cd uis.-aii dans !<• Zoolo-isl, p. X.\. 1S83. OISEAUX IIYRRIDKS RUNCONTRKS A l'hTAT SAUVAGE 281 elles dans la colorât ion roux brun oraup^é martcU de la poitrine, sans toutefois pouvoir, du trop vague souvenir i\\\\ nous en reste, affirmer d'aucune façon son origine hybride (1). 10. — L'Oiseau nous a paru tellement bien dévoiler sa double origine ((|uoique ressemblant beaucoup plus à Chlnria comme conformation et plumage), f[ue nous avons noté seulement les carac- tères suivants : tète et bec intermédiaires, malgré la ressemblance de cette dernière partie avec chloris ; couleur du dos, et partie anté- rieure roux brun taché brun noir rappelant la linota; sur les flancs, lorsque les ailes sont déployées, couleur de cette dernière (quoique plus accentuée). Par cette mar([u:îet la couleur du doset de la moitié de dessus des ailes, ce Verdier indique son mélange avec la Linotte. La poitrine, comme chez plusieurs autres exemplaires, jaune brun. En parlant de cet exemplaire dans le Zoolor/ist (2), >L J. H. Gurney jun., le comparait à celui que M. Gurney père reçut de M. Dagget, et le reconnaissait « légèrement plus foncé » que l'exemplaire de M. Stevenson, ainsi que « d'une taille un i)eu plus forte ». 13. — L'aquarelle de grandeur naturelle, très fine et très travail- lée, que le Comité de direction du Musée de Newcastle-ou-Tyue (sur la demande de M. le D^' Embleton, l'un de ses membres) a bien voulu faire exécuter pour nous, nous a paru établir d'une façon évidente la nature mixte de l'Oiseau qui faisait partie de la collection du très regretté M. Haudcok. D'après cette a(iuarelle, ce (!) Ce qui nous fait hésiter à déclarer puremeni et simplement l'oiseau en question une variété, c'est que, dune part, nous lisons dans Stevenson {Op. cit., p. 221) que « les variétés sont rarement rencontrées » et, de l'autre, dans Degland, que lors- qu'elles se rencontrent elles sont « blanches ou jaunAtres ou maculées de blanc et de jaune ». L'exemplaire exceptionnel que cite Stevenson (exemplaire pris à Helles- don, en février 1862), est « de couleur gris clair, se changeant en brun sur les plumes de la queue et des ailes. Le dos, les couvertures des ailes, les côtés do la tète et de la poitrine, sont aussi plus ou moins teintés de jaune, enfin les bords extérieurs des primaires et les plumes de la qnoue avec les couvertures supérieures de la queue jaune vif ». Il n'y a donc lieu d'établir aucun parallélisme entre cette variété et l'exemplaire du Musée d'Amsterdam qui peut être réellement hybride"? Il figure comme tel, nous l'avons dit, dans « Naamlijst van in Nederland nalurirsiaat waargenomen Vogeh n. L'auteur de ce travail, M. Koller, décédé il y a quelques mois, était, nous dit M. le D'' Kerbert, « un des meilleurs connaisseurs en Oiseaux ». Il est bon toutefois de noter que le même spécimen nous avait été indiqué comme croisement du « Carduelis elegans et du Lignrinus chloris • par M. F.-C. Blaauw Au moment de mettre sous presse, M. Verrait, de Lewes (Angleterre), nous api.rend (ju'il vient d'acheter un ciniiamon Grcenfrinch, c'est-à-dire un Verdier de la couleur de la canelle ; cette communication renouvelle nos hésitations à recon- naître l'hybridité chez l'exemplaire du Musée d'Amsterdam. (2) XI, no 127, pp. 266 et 267, juillet 1887. 282 A. SUCHETET spécinioii. i)iis au mois df décembre 1887, on se le rappelle, est, connue (orme et comme taille, un véritable chloris au bec plus petit; mais fpiel(pies plumes teintées de lou.ne cramoisi sur le devant de la tète, sa poitrine martelée jaune orantié rouge, son dos et les cou- vertures de ses ailes montrent très suffisamment son mélange avec le Cannaliina dont il montre encore les marques sur diverses autres parties du corj)S, (Ihose à noter, iiendant sa captivité, c'est à-dire depuis le jnois de décembre 1887 jusqu'au mois d'octobre 1888, époque à laquelle il mourut, il ne mua pas (1) ». Les onze s|)écimens dont nous venons de donner la description, sauf l'exemplaire du Musée d'Amsterdan, |)0ur lecjuel nous avons fait(|uelques réserves, paraissent donc tous devoir être classés comme hybrides probables. A notre regret, nous ne pouvons donner les mêmes allirmations sur les spécimens 11, 12, 14, 15, 1(), 17, 18, 19 et 20. Nous n'avons en elTel reçu que fort peu d'indications sur ces divers Oiseaux. L'Oiseau de M. Hartson, d'après communication de ce dernier, aurait été vendu à MM. Mackley frères, de Norwich, mais ceux-ci ne nous ont point fait connaître la conformation et le plumage de ce spécimen sur lequel ils paraissent du reste avoir pende souvenirs. Le spécimen aperçu par le rév. Macpherson n'a pu être tué ; il fut vu dans uncliamp d(; navets, alors, il est vrai, que, mangeant très avidement, il se laissait approcher (2); mais un examen aussi superliciel ne peut établir son authenticité, au moins d'une façon absolue. M. Swaysland ne nous a donné aucun détail sur l'Hybride qu'il prit lui-même, il nOus dit seulement qu'il n'était pas (autant qu'on en pouvait juger) « un Oiseau échappé de volière. » M. C^olene nous a point fait connaître non plus les caractères de l'Oiseau exposé par lui au Cristal Palace en 1890 ; indications ([ui nous maïuiuent pour le jeune hybride acheté par M. Nichols à M. Pettitt, pour l'exem- plaire femelle vivant possédé par M. Dawson, pour le mâle exposé au Cristal Palace par M. S. Haywarden 1891 (ou en 1889), dont on ne connaît même pas le nom de l'acheteur, et pour les deux hybrides pris par M. Chatvin, de Douvres. Sans mettre aucunement en doute l'authenticité de ces diverses pièces, qui nous ont été indiquées si gracieusement par leurs propriétaires, nous nous abstiendrons d(î porter un jugement sur elles, puisf[ue, nous le ré|)étons, elles jie nous sont ni décrites, ni connues (3). (1) e célèbre ornithologiste raconte en elTet (2) qu'il posséda pendant longtemps un Oiseau [)ris au (ilet et qui paraissait être, d'après sa taille, ses couleurs et son chant, a le résultat de l'union d'un Verdier et d'une femelle Chardonneret ». Ce métis, pris au mois d'octobre, resta toujours très sauvage ct ne se familiarisa (lue peu (\) Aiilr<-s noms s(ii-iiliri(|ii{'s : Friuijilln cfirditrlla. l'a^i.frr oirihirlis. Cnnhicli.^. Spinus carduelis, Aaintltis carduclis. (2) Kniivpfin Diclionnnirr d'ilii^loirc tuiliirrllr niipliqurr nu.r itrh.. Ml, \>\u ICiirl 1G:{. Drlrrvillo, Paris, 1817. OISEAUX HYBRIDES REiNCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 285 avec la cage. Malgré son caractère farouclic, il céda cependaut aux inipiilsious de l'aiiiour et s'apparia avec une 9 canaria ; mais cet accouplement demeura stérile. Vingt ans plus tard, un auteur anglais, Macgillivray (1), faisait connaître un exemple remarquable d'une femelle de Goldrinch (Cliardonneret) se croisant à l'état sauvage avec un mâle Green Linnet (Verdier). Ces deux Oiseaux, dit l'éminent naturaliste, bâtirent d'abord leur nid dans une haie d'épines d'un jardin qui avoisinait Batligate, où ils nourrirent quatre petits ; mais bientôt les jeunes furent pris et élevés par une personne de la ville. Les parents construisirent alors un deuxième nid dans une vieille haie de hêtres sur les propriétés de MM. Marjoribanks, de Balbardie, et réussirent à élever une autre couvée, dont ils furent encore privés. Ces nouveaux jeunes furent donnés à un tisserand chez lecjuel ils vécurent plusieurs années. Macgillivray dit avoir connu un autre exemple du môme genre (jui fut constaté celte fois dans la partie nord du jardin du château d'Edimbourg, propriété devenue la possession de MM. Eagle et Ilenderson. Vn mâle Verdier et sa femelle, un Chardonneret, furent attrapés par un oiseleur, qui garda cette dernière pendant quel- que temps pour s'en servir d'appeau. Macgillivray vit les deux parents (pendant l'année 1838?) et un jeune de leur couvée qu'un ébéniste d'Edimbourg acheta dans la suite. Ni Macgillivray, ni Vieillot n'ont donné de détails sur la couleur du plumage et la forme de ces divers hybrides. Isidore Geolïroy Saint-Hilaire a rapporté le fait cité par Vieillot dans son Hisloire (jénérale des Rèfjnes organiques (2), et le Rév. Macpherson a fait allusion aux exemples de Macgillivray dans le Zoologist (3). Le révérend cite du reste, dans la même revue, un autre exemple de cette sorte qu'il tient de M. Traviss, le gardien de la volière occi- dentale du Zoological Garden. Celui-ci lui a assuré avoir pris un nid de jeunes Chardonnerets placé près d'un autre nid de Verdiers. Dans la couvée de Chardonnerets, il se trouvait un intermédiaire entre le (iCarduelis elef/ans et le Ligurinus chloris)) que M. Traviss éleva et conserva un grand nombre d'années. L'Oiseau, dit leliév. Macpherson, devait ressembler à un hybride obtenu eu captivité possédé par lui au moment où il discutait sur ces faits avec le gardien de la volière de Regent's Park. (1) Ilistory of Brilii^h liirds, I, iS'M. (2) III, p. Wt. (:}) VII, n^ S, p; 3:î.s, août 1883 280 A. SUCHETET Plusieurs autres hybrides sout uieutionuésdaiis le n-eeut ouvrage de M. le professeur Gi^lioli, de Florence ( 1 1. D'ahord un exemplaire observé par M. l'auerdaus le district de Florence, puis un deuxième cité par M. Kuggeri, de iMessine, enfin un individu ^f venant de S. Maria in Moute, celui que nous avous déjà imliqué et qui îiurail été donné au Musée royal par M. Scarainucci (2). L'Oiseau dont parle M. Paner avait été trouvé sur le marché de Florence et envoyé à la collection italienne, mais il paraît n'avoir jamais été remis à la Direction et sans doute a-t-il été i)erdu dans le labora- toire de taxidermie, car on parait ignorer ce qu'il est devenu. 11 était, nous écrit M. Paner, très semblable à celui que l'on conserve aujourd'hui, tant par le plumage, les couleurs et la forme. Sa giusseur était celle du L. chloris, auquel il ressemblait par sa (lueue et la forme de sa tête; mais les ailes et la queue montraient dans leur couleur des maniues non équivoques du CardiuiiH. Cet Oiseau avait été pris dans les filets. L'hybride indiquéparM. A. Ruggieri, de Messine, n'existe peut-être plus. 11 avaitélé porté à un avocat de cette ville, M. Joseph Pagano, par un prêtre des environs, il y a déjà quatre ou cinq ans, et M. Ruggieri avait fait alors tout son possible pour l'obtenir, mais ses tentatives avaient échoué. L'Oiseau présentait des marques évidentes des deux espèces, il avait la forme grossière du chloris, qu'il rappelait encore par son bec gros et cylindrique. Son plumage était vert, l)lutot foncé; sui- les rémiges il portait une tache jaune comme le Canlnelis dedans; son masque rouge était saupoudré de cendré. Nous ignorons tout à fait si M. Joseph Pagano a [tris soin de <-onserver cet intéressant exemplaire. D'autres exemples nous sont encore connus, ils concerneni : lo, — lu individu exposé au Cristal Palace pendant deux années successives, 1884et 1885, par M. J. H, Hillyer, de Leicester, (|ui nous alhrme l'origine sauvage de cet Oiseau capturé par un oiseleur à quehiues milles de Leicester. 2o. _ Un autre individu exposé également au Cristal Palace en 1887, par M. Arthur Waterman, de Londres. > et 4". — Deux hybrides du même croisement pris avec le ijrécé- dt'ut dans les environs de Londres. ;)o _ i],i individu capturé, avec des Chardonnerets, dans les lilets d'unoiseleur, M. J. Chalvin, de Douvres, iieudant l'hiver de I890-'J1, (l> (iKii-ioi.i, l'riiiKi rrxocuiild (Ici rrsiilldti ilrW iitrhir^hi (irnilnlogiru in italia, parle lerza ni ulliiiKt, pp. W cl 7(1, Kloionti', IS'.ii. {•2) D'après une comiiiiiniculiuii ik' M. l'auei-. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIIKS A l'ÉTAT SAUVAGE 287 et envoyé ;iii mois (le janvier p;ir M. SalkT jiiii., de INjuclwell, au British Muséum ; (')0. — Un autre exemplaire $ pris au nid dans le coinlé de Dnnibarton, exposé au Cristal Palace par M. Ainlrew .Manchon, ([ui a bien voulu nous olïrir cet Oiseau aujourd'hui empaillé. Dans le nid où le jeuue fut pris existaient trois autres i)etits. Les parents auiaient été eux-mêmes capturés, c'étaient nu Cardiielis 9 et un chloris cf nourrissant leurs jeunes. 1°, 8° et 9°.— Trois hybrides du ioxia chloris et du Carduiiis, vus au commencement de l'automne de 1891, par des tendeurs des envi- rons de Verviers( Belgique), paraissant tous, d'après M. Emile Kuhl, qui nous cite ce lait, appartenir à une même couvée et avoir voyagé ensemble après la mue sans s'être jamais (|uittés. .M. Ruhl possède vivant l'un de ces Oiseaux, les deux antres s'étant échapi)és (1). 10'. — L'exemplaire pris près de Londres en 18(38, appartenant aujourd'hui à .M. Philipp B. Mason, de Bnrton, dont il a été parlé, hybride provenant de la vente faite au Covent Garden en 1890 par M. Whitaker esq. llo, 12% 13° et 14".— Entin nos quatre exemplaires reçus vivants et sur lesquels M. \V. W. Fowler, de Pontefract, qui nous les a vendus, nous a donné les indications suivantes. Le premier, arrivé à notre propriété d'Antiville le 10 octobre 1891, fut pris au sud d'Elcusal, à huit milles sud de Pontefract, il y a quatre ans. L'oiseleur qui l'attrapa avait vu ses parents le nourrir : c'étaient un Verdier et un Chardonneret. Le jeune Oiseau était en compagnie d'autres petits dont on ne put s'emparer. Il a une aile brisée et pendante, l'aile gauche. Le deuxième, reçu le même jour, quoique pris plus récemment, en 1889, avait les griffes perdues. Il fut capturé à la lin de l'année à Baluc-Moor (7 milles de Pontefract) par M. G. Gildersome. Les deux autres, reçus seulement le 17 octobre, seraient encore, (1) M. Ruhl nous adresse les détails cuiniiIOmenlaires suivants : « F.es trois iiybrides Chardonneret et Verdier ont été vus enscinijh- i)lusieurs fois. l)eu.\ oiseleurs du village, les deux frères, ont tendu leurs lilels -rands de 2™ sur 1™. Les Oiseaux ont été tous les trois pris sur une plante de chardon, malheureusement le filet ne s'est qu'imparfaitement fermé et au moment de le baisser avec la main, les trois Oiseaux se sont envolés. Ils se sont dirigés en ligne droite sur les buissons de l'autre tendeur à cent mètres environ du premier endroit, mais celui-ci, en tirant son filet, ayant mis trop de lenteur, deux hybrides se sont échappés. On assure nue c'étaient trois mâles ». Tout ceci, ajoute M. Ruld, dans la nouvelle communication «lu'il veut bien nous faire, s'est passé comme il nous l'expliiiuc Au di'i)ul on lui avait bien raconté que le tendeur conservait les deux i)lus beaux sujets, mais ce ren- seignement n'est pas exact, M. Ilulil et son fils ayant interrogé les deux frères. 2S8 A. SUCHETET d'après M. Fowier, deux mâles. L'un des deux est manchot, il ne possède que l'aile droite, la gauche ayant été enlevée par le lil télé- graphique contre le^iuel l'Oiseau s'était frappé dans son vol. Il fut pris en rlTct le long de la ligue du chemin de fer d'Hensall, située près de Balue-AIoor. Depuis sa capture, il était devenu la possession de M. J. Hygins, de Poutefract, qui, sur les sollicitations de M. W. W. Fowier, consentit à nous le vendre. Malheureusement, il mourut le leudcmain de son arrivée à Antiville. L'Oiseau qui l'accompagnait avait été pris aussi dans le district de Balue-\Ioor, par un sieur Burton, avant l'exposition du Cristal Palace de 18'J0 où il fut montré sous le n^ 1801. Ces trois derniers avaient été aper- çus avant leur capture volant ensemble à la lin de l'année 188D accompagnés d'un quatrième hybride femelle que M. W.-W, Fowier eut l'occasion de voir lorsqu'il était dans son premier plumage. Celte femelle avait été prise également par M. S. Burton, de Knos- tingley et au même endroit, c'est-à-dire à Balue-Moor. Depuis elle fut vendue au Leeds Market pour une livre sterling et six pence. On ignore ce qu'elle est devenue; M. Fowier a bien voulu faire pour nous des recherches qui, malheureusement, n'ont point abouti. En outre M. Geo. Davis, de Glocester, veut bien nous faire savoir ([u'un hybride Verdier-Chardonneret fut pris par M. Coxà Newent, mais il y a de cela longtemps, et M. Gustave Caniot nous écrit de Lille que le métis du Chardonneret et du Bruant (1) a été pris au (ilet dans les environs de cette ville. Cet Oiseau, acheté par M. Courbe, son prédécesseur, a été revendu ensuite et on ignore ([ui le possède maintenant. C'est peut-être à cet Oiseau que fait allusion M. Chirez, de la môme ville, qui nous informe qu'il a vu des « Yermontants (2.) couver eu plein air avec des Chardonnerets. » Description de pluHieurs pièces que l'on vient de citer. — Le phnnagt! cl la forme des quatre individus présumés mâles, aujourd'hui en noire possession, sont presque semblables, en sorte qu'une même description peut s'appliquer aux quatre exemplaires : taille du chloris, tout au moins bien plus forte que celle du Carduelis ; le jilumage rappelle davantage ce dernier. Le bec est très fort, mais il l'st long ; il se trouve ainsi être un mélange des.dcux espèces. Le rouge de la tête est terne, plutôt orangé foncé. Le dessus de la tête, la nuque, le dessus du dos, brun gris assez uniforme, un peu de la U'inte du Yerdier çà et là. Devant et poitrine : mélange bien (1) C't'8t ainsi i|ii'uii ihuihiic diiiis le Nord el ilaiis l)e;uic()ii|)(l"aiiliH'S (ioparlciiiciils (le la France le Venlier, appelé encore Vernionlaiit. (i) Se reporter à la noie ci-dessus. OISEAUX IIYBHIIJKS RK.NCONTllKS A l'kTAT SAI'VAGli 2.Hd accentué des deux espèces. La inauicre dont la ([ueue est colorée montre l'influence exercée par les deux fadeurs ; la teinte jaune des rectrices du chloris y est bien visible. Cette queue est plus forte que celle du Carduelis, elle nous a môme paru assez longue. Le croupion est verdàtre, jaune doré. Le trait qui nous a le plus frappé, et qui a servi surtout à distinguer ces Oiseaux des hybrides canariaX Carduelis, est la tache jaune vif sur le bord supérieur de l'aile près de l'épaule. Sous les rectrices de la queue une teinte jaune, qui mauque coniplètenieiit aux canaria x Carduelis, s'aperçoit aussi facilement chez les hybrides chloris x Carduelis. Le dessus du dos de ces derniers, ainsi que la poitrine, sont d'une teinte plus uniforme; on y sent l'iniluencedu chloris. M. Giglioli ayant été assez gracieux pour nous envoyer de nou- veau l'hybride du Musée de Florence, pris à Santa-Maria in Monte en 1878, nous avons reconnu chez cet exemplaire, (dans un deuxième examen), sur le bord supérieur de l'aile, la teinte jaune vif à lariuelle, on le voit, nous attachons une assez grande importance; le bord supérieur des rectrices est également teinté de jaune; enfin la barre jaune des rémiges est très apparente. Cet Oiseau, quoique de cou- leur générale pâle, nous a donc paru présenter des caractères propres aux deux espèces. Sur la poitrine de l'individu de la collection Mason, existent des plumes jaunes assez nombreuses ornant cette partie, mais ressem- blant aux plumes de nos hybrides canaria x Carduelis. Sans vouloir aucunement nier son origine chloris, nous ne voudrions point non plus l'anirmer d'une façon absolue. 11 est regrettable que cette pièce nous ait été envoyée sous verre ; placée dans une vitrine avec d'autres Oiseaux, nous ne l'avons pu examiner aussi comi)lètement que nous l'aurions désiré. Nous n'avons point vu l'hybride (ou les hybrides, s'il s'agit de deux exemplaires dilTérents) exposés i)ar MM. Hillyer et Waterman en 1884, 1885 et 1890. Au sujet de l'hybride envoyé par M. Salter au British Muséum et pris à l'état sauvage par M. J. Chatvin, de Douvres, M. Sharpe nous fait savoir que l'Oiseau porte des marques évidentes de captivité « les ailes et la queue sont déjà sales ». M. Chatvin, près duquel nous avons pris des informations, nous assure cependant que cet hybride avait été capturé à l'état sauvage ; sauvagerie bien facile du reste à reconnaître, nous dit M. Salter qui posséda vivant cet Oiseau, car on ne pouvait réussira le nourrir ; il n'acceptait que des graines de Chardon, et mourut au bout d'une semaine de cage. iîJO A. SUCHETKT Ces marques de captivité doivent donc être rapportées, non à uue origine domestique, mais au court séjour que l'Oiseau fit dans sa prison. ('(nnparaison de plusieurs spécimens sauvages axec des hybrides ohlenus en captivité. — Les caractères mixtes des hybrides du dernier croisement nous avaient paru si nettement accusés chez presque tous les exemplaires que nous avons examinés, que nous n'avions j)oijit trouvé utile de les confronter avec des spécimens obtenus en captivité, dilliciles du reste à se procurer à cause de leur rareté et à cause aussi du prix excessif qu'en demandent ceux qui ont réussi à les élever. Quoique l'origine des supposés Ligurius rhlorin X Canhu'lis elegans nous parût également bien établie, nous avons néanmoins préféré nous confirmer dans notre opinion par l'examen de pièces nées en cage, par conséquent authentiques. M. Andrew Maughan, de Dumbarton, Ecosse, a bien voulu nous offrir un spécimen çf , spécimen qui, exposé au Cristal Palace (soit par lui, soit par miss Howisou) obtint, pensons-nous, le premier prix. Nous avons acheté également un autre sujet (réputé ?) à M. Dewar, d'Edimbourg, qui nous a dit connaître le hreeder (éleveur). Or, après examen comparatif, si nous croyons devoir faire quelques réserves, au sujet du spécimen du Musée de Florence et de celui de la collection Mason, nous pensons pouvoir déclarer bien authentiques les quatre spécimens qui nous ont été envoyés vivants par M.W. W. Fowler, de Pontefract, ainsi que l'individu $ , pris au nid, et que nous a encore offert M. Maughan. M. Emile Ruhl, de Verviers, nous écrit qu'ayant reçu lui-même de M. Dewar, d'Edimbourg, un mâle hybride, né en captivité (le frère sans doute de la $ achetée par nous), et l'ayant comparé avec l'Oiseau pris par les tendeurs des environs de sa ville, il a reconnu de très grandes ressemblances entre les deux Oiseaux, à l'exception de la structure et de l'aspect plus robuste (|ue pré- sente l'exenqjlaire sauvage. Ou est donc en droit de sup|»ôser une origine mixte chez ces six derniers spécimens. lieste à savoir si beaucoup des individus rencontrés à l'état libre ne sont pas des échappés de captivité? Le croisement en cage du r/i/o/v.s et du r«/7/(a'//.s- est en elTet chose commune en Angleterre; nous pourrions citer un grand nombre d'exemples de ce genre. Il suMit d'ouvrir les catalogues de l'exposition du Cristal l*alace jK'mlanlcesdix dernières années pour s'en convaincre. MM. T. Alvin, (le Dcplfdid ; W. liodili. (ripswich; .1. IJrighton, du Yorkshire, OISKAUX HYHIUDKS UKNCONTUKS A l'kTAT SAL'VAGK :1\)[ R. Freemau, de Hull ; C. Millersh (Ij, de Cliulteiiliain ; S.-IJ. lluiit de Kiiig's Liun; MacMey brotliers, de Noiwicli ; Sargeut et Ilicks, de Liskeard; W. Swaysland, de Brighton; W. Veale, de Scarho- rougl), nous assurent que les Oiseaux (ju'ils exijosèrent au Cristal Palace pendant les années 1884, 1885, I88G, 1887, I88S, 1889 et 18ÎJ0, étaient nés en captivité. MM. Th. Fnnston, de Livcrpool, Crossiey, de Keudal, comme MM. Devvar d'Kdimbourg et Mauchan de Diim- barton, nous ont encore parlé d'Oiseaux obtenus en cage. Eu France, nous connaissons plusieurs exemples de ce croise- ment; des amateurs ou éleveurs ont chez eux croisé le Chardonneret avec le Verdier (2). En Allemagne, le D^' Ferd. Rudon, de Perleberg (Prusse), nous dit avoir vu à Rosthock, en 1873, dans le magasin d'un marchand, un hybride Carduelis X chloris (3). Du reste, le croisement du Verdier et du Chardonneret à l'état captif a été mentionné depuis longtemps. Lucas en parle dans son traité de physiologie (4) d'après le Dictionnaire des Sciences médi- cales (5). M. A. Geolïroy Saint-Hilaire a signalé aussi un exemple que lui a fait connaître M. de Lamangarny (6). Le croiseuient des deux espèces est donc très fréquemment obtenu; il parait même, quoique de second ordre, assez recherché des ama- teurs; par conséquent il peut se faire que plusieurs (ou peut-être même beaucoup) des hybrides rencontrés à l'état sauvage soient des échappés de captivité. Cependant cette hypothèse doit être écartée pour les exemples dans lesquels l'appariagededeux espèces mères a été constaté de visu ou chez lesquels les circonstances qui ont accompagné leur capture ont été telles qu'elles ne permettent pas de supposer une telle oiigine. Quant à savoir si les pièces qui sont indiquées comme prises à l'état sauvage l'ont été réellement, nous ne pouvons rien affirmer ; les renseignements que nous donnons s'appuient sur la bonne foi de ceux qui nous les ont envoyés. Mais quel intérêt auraient-ils donc eu à nous tromper ? (1) Pour miss Havison (défunte). (2) Ce dernier (en cage) servant toujours, ou presque toujours, de femelle. (3) Cet Oiseau aurait été au contraire produit par un Carduelis '^ et un chloris (f. (4) Traité philosophique el physiologique île l'hércdiU' nalurelle, II, j). 5, Paris, 1850. (5) Voy. : liullelin de la Société d'acclimatalion, p. 789, 1875, XXVII, p. 2G4. (G) M. A. Geoiïroy-Saint-Hilaire a bien voulu faire reciiercher par nous la corres- pondance qu'il avait écliangée avec M. de Lainangaruy et nous l'a adressée. Celui-ci parle il est vrai d'un Jannin $ croisé avec un Clianionneret, mais il faut entendre jiar là le Verdier ((u'on appelli' aussi, rn;iis iini>ro|)remenl, Bruant dans beaucoup de départements de la France. 2.92. A. Sl'CHKTET Lorsque uous avons demandé à M. W. W. Fowler, de Pontefract, des indications sur l'origine de l'hybride exposé par lui au Cristal Palace en 1889, il ignorait certainement alors nos préférences pour les hybrides sauvages. Avant son dernier envoi (si toutefois nos sou- venirs sont exacts), nous lui aurions même manifesté le désir de posséder (|uelques spécimens nés en captivité pour examen compa- ratif. Quant à M. Andrew Maughan il nous a oiïert à titre gracieux le spécimen femelle pris à l'état sauvage dans le nid, ainsi que le mâle élevé en captivité (1). Ce n'est que sur des instances réitérées qu'il s'est décidé à accepter une faible somme d'argent. L'intérêt n'avait rien à voir dans cette alïaire. Nous devons donc supposer que parmi les exemples, assez nombreux, du reste, que nous avons cités, il se trouve réellement des hybrides nés à l'état sauvage. Chrysomitris spinl's (2) et Acanthis (espèce non déterminée). M. J.-H. Verrall, de Lewes, le « fancier » bien connu, annonçait le 23 octobre 18t)l, dans le « Feathered World, » la capture, par un oiseleur de Worthing (Sussex), d'un Oiseau qu'il croyait être cer- tainement le produit du Redpoll et du Siskin, c'est-à-dire du Sizerin et du Tarin {Linaria X Chrysomitris Spiiius). « Le Field » du len- demain publiait en ces termes la description de cet Oiseau : « Trifle larger than a Redpoie, greenish grey colour over ail the body, faint line of yellow on outside edges of wing feathers, faint yellow on sides of tail, greenish colour on rump, and withe on the abdomen and lowcrs parts, with the dark streaks on the sides like a Siskin, bill i)oinledand dark legs and feet also dark, but not so dark as a Hcdpoll's. » M. Yerrall ajoutait : « It bas the attitude of a Siskin with tiie iîedpole call-note, and looks like a Redpoie about the eyes (3). » Quebjues jours après l'annonce de cette importante capture, M. Chas. Houlton, de S. Helens (Lancashire), demandait par la voie du journal, The feathered World (4), si M. Verrall connaissait un (1) Cel Oiseau élanl iiioii. (2) Autres noms: Fringilla .. 4C, (i>ii iioli'i. Carlisie, ISSC. (A) Voy. U- /,(.(. li)-is|. VII, II" T'.t. p. :«i:i, lss;j. OISKAL'X HYBRIDES RENCOXTUKS A f/kTAT SAUVAGE .'^03 avoir eu vivaut pendant plusieurs années un petit liyhride hiiin très foncé du F. cannria dom. >r Carduelis qui rapjielail cet Oiseau. Le fait suivant, concernant l'appariage à l'état libre d'un Chardon- neret et d'une Linotte nous a été cité par M. Daniel Descliamps, de Ouilly du Houley, près de Lisieux (Calvados); celui-ci en a été le témoin. Il trouva dans un poirier de son jardin un nid de Chardon- neret sur lequel une Linotte $ couvait, tandis qu'un Chardonneret cf voltigeait aux alentours. Les œufs des deux espèces étant semblables, nous dit AL Deschamps, aucune anomalie ne s'était produite. Quant à la forme du nid, c'était exactement celle du nid de Chardonneret, elle ne rappelait en rien la forme du nid de la Linotte qui, formé de brins de foin et garni à l'intérieur d'un peu de crin et de laine, est toujours placé dans une toufïo d'ajoncs ou dans un buisson de ronces. M. Deschamps fut assez heureux pour trouver quelques jours après les jeunes éclos. La femelle couvait toujours et le mâle Chardonneret apportait des Insectes au nid. Le départ de M. Des- champs de la campagne ne lui permit pas de suivre plus longtemps cette intéressante nichée, il ne put voir les jeunes arriver à l'âge adulte. Depuis, il a observé des couples semblables, mais jamais il ne trouva leur nid; M. Deschamps n'a donc pu com])léter ses observations sur ce point. Voici quelques autres exemples : M. Lougal, marchand d'Oiseaux, à Paris, 33, rue Chariot, nous dit avoir vu, il y a une dizaine d'années, « un Mulet de Chardonneret et de Linot » pris à l'état sauvage sur lequel il ne peut malheureusement nous donner aucun détail. La personne qui le posséda est morte depuis quelque mois. M. J. H. Hillyer, de Leicester (Angleterre), nous dit aussi avoir connu des hybrides sauvages de Carduelis et Ccmnabina. M. Emile Ruhl, de Verviers (Belgique), nous informe qu'un de ses amis, grand connaisseur, habitant la campagne près de Paris, lui a envoyé un Linot-Chardouneret pris au filet pendant l'année 1890 ; M. Ruhl conserve cet Oiseau vivant. M. Phillip B. Alason, de Burton-sur-Trent, nous a envoyé sous cette dénomination deux pièces empaillées qui furent autrefois possédées par .M. Bond, puis vendues en 1890, au Covent-Garden par M. Whilaker, esq. Ces deux Oiseaux, qui sont conservés dans une vitrine avec les trois autres pièces dont nous avons déjà parlé, sont les seuls exemplaires sauvages que nous ayons vus en nature, malheu- reusement ils ne portent aucune étiquette pouvant servir à les distinguer. D'après une note manuscrite, placée derrière la vitrine. :\0\ A. SLCHETET l'uu (les deux aurait été tué à Brighton Racecource, en 18G8, par M. Pratt; le second viendrait de Pliœnix Park, Dublin; en outre on lit : William. On ne spécilie pas si ce dernier spécimen fut pris ou tué à l'état sauvage. L'individu placé au milieu de la vitrine dévoile nettement sa douille origine, car il présente des caractères communs avec quatre spécimens tinota X Cdrduelis nés en captivité que nous avons achetés et dont trois sont encore vivants; donc pas de doute sur sou hybri- dité. Mais l'exemplaire placé au-dessus (à droite) montre au con- traire d'une façon bien évidente son origine F. canaria X Cardui'lis l'U'ijans, du moins il est en tout semblable à une quantité d'hybrides de cette origine que nous avons possédés, taudis (ju'il ne ressemble pas aux hybrides Linota x Carduelis dont on vient de parler (1). Si le premier exemplaire de la vitrine de M. Mason préseule liii-mème quelques ressemblances avec les hybrides sombres si communs et si répandus du Chardonneret et du Canari, il indifiue son origine Cnnnabina par le rouge cramoisi, et non orangé, du front, puis aussi par le mélange du gris brun de la linota avec les teintes i\u Carduelis, mélange qui existe sur le dos et tout particulièrement sur la poitrine. Ouanl au deuxième exemplaire de la môme collection, il semble montrer sa provenance canaria, dom X Carduelis par les marques suivantes : le rouge du front, qui descend jusque sur lagorge, n'est jias ce rouge cramoisi que possèdent sans doute, au moins à leur |)remière mue, tous les hybrides linota X Carduelis (2) ; c'est le rouge jaune (|uelqiie peu grisâtre, mélange inévitable du jaune vert du (I) Ces (|uatre hybrides onl clé achetés par nous à M. .1. Clarté, de Baccarat (Meiirlhe-el-Moselle), (iiii les avait obtenus diez lui. Deux d'entre eux, qu'il suppose avfc raison o^ t'^ 2 (cette dernière a pondu dans nos volières en 18'.X), mais ses iiufs étaient inféconds), sont nés en 1889 d'un Chardonneret o^ «"t d'une ienielle Linotte, lesijuels, nous dit M. CUirlé, donnent chatiue année, et ce depuis (jualre ans, une nichée de deux à quatre jeunes. En 1890, époque où nous achetions ces deux exemplaires, M. Clarté possédait un troisième individu du sexe mule, né en 1880, Depuis nous lui avons acheté les deux autres individus qui sont encore cy et^'; le mAle a été envoyé empaille, la femelle vivante; ils proviennent du même couple que les précédents et sont nés chez lui. (i.) Nous disons « à la première mue », car, en captivité, nous avons constaté que celle teinte (h; beau rouge sang s'amoindrissait. Du moins, ayant examiné cet hiver un hybride de celle provenance, nous avons reconnu que le rouge du verlex était devenu en quelque sorte presque orangé, changement dû peut-être à la saison? nous nous proposons du reste d'examiner (tendant le printemps le même Oiseau, Nous savons (|ue le rév. Macpherson a décrit un hyliride -■'", ex|)osé au Cristal Palace en 1H.*<7, comme ayant « llie forpltcdd ijoUlen ijclluw as in luuny (joldflnches-Canary OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 305 (Jauari avec le rouge du Chardonneret. Une (luantité d'hybrides canaria X CardwUs, montrent tous cette couleur identique (1). La provenance cmuiria de cet individu est encore indiquée, et d'une manière plus décisive, par les plumes jaune citron qui se montrent sur la poitrine, quoique faiblement, ainsi que cela se produit dans les hybrides des canaria x Cardueli^. Le poitrail du Chardonneret brun foncé, et celui de la linota, brun rouge flam- mèche, pourraient-ils, dans leur mélange, aboutir au jaune citron? Ce spécimen étant : 1° en tout semblable aux hybrides communs du canaria et du Cardiielis ; 2" différent d'hybrides authentiques Cannahina x Cardueiis, on doit logiquement conclure que son origine estdueau premier croisement dont il porte les caractères. Cependant comme cet Oiseau est aussi très semblable à trois spécimens pris à l'état sauvage qui nous ont été indiqués comme Chrysoniitris spinus X Cardueiis elegans, dont nous parlerons bientôt, nous avons prié M. Philipp B. Mason, esq., de bien vouloir permettre à une personne de sa ville, M. Kirkland, qui avait obtenu en captivité plusieurs fois le produit de ces deux der- nières espèces, de l'examiner. Le résultat de cet examen con- firme entièrement notre manière de voir. M. Kirkland a trouvé l'Oiseau beaucoup trop gros pour pouvoir être considéré comme né d'un Siskin {('hnj. spinas), il lui manque aussi le jaune de la queue. M. Kirkland l'a donc déterminé comme provenant du F. canaria dom. et du Chardonneret. Une pièce que l'on conserve au British Muséum (2) comme hybride de L. cannahina x C.elegana ne serait encore autre, d'après le rév. Macphersou, qu'un k Goldfinch cananj mule », c'est-à-dire un hybride du Canari et du Chardonneret. mules .. (Voir Transactions of Noi-foliv Naturalisfs Society, 111, p. 308, 1886-1887). M. Verrait, que nous avons consulté, croit aussi que la couleur de la tète de l'hybride de la Linotte et du Chardonneret est plus rouge que la couleur safran de l'hybride du Canari avec le Chardonneret. Quant à savoir si cette teinte rouge appa- raît sous la gorge, nous pensons qu'elle peut s'y rencontrer. Nous l'avons constatée chez l'exemplaire empaillé de M. Clarté', et M. Fontaine, de Marcq-en-Barœul, nous informe qu'un hybride Linolle-Chardonnerel qu'il possède a « l'aurore au-dessous de la gorge en trois endroits, un rond à gauche, un rond à droite el une barre au milieu». Le rév. Macpherson a décrit dans le Zoologist (p. 3iJl, septembre 1888) de jeunes hybrides du même croisement, nés en captivité dans une des volières de M. Verrall. (1) Toits les hybrides du Canari el du Cliardonneret ne sont pas uniformément semblables; il existe des individus presque jaunes, d'autres^presque blancs; nous en possédons un ainsi. Mais nous parlons des produits communs et très répandus qui naissent du croisement de ces deux espèces. (2) Voy. p. 189. vol. Vil, 1888. v. - ±0 300 A. SUCHETEÏ 11 est à renian|uer ((ue le croisement de la linota et du Carduelis a douué lieu à d'autres interprélatious. Eu 1886, on aunouçait dans le .\alitialisU' (1) qu'un oiseleur des environs de Montauban venait de i)rendre au filet un Liuot-Chardonneret dont le plumage et le chaut dévoilaient la double origine. Cet Oiseau n'était autre (ju'un Sizerin (Linariu}. L'auteur de celte coniniuuication ayant bien voulu, avec une rare courtoisie, nous procurer l'hybride supposé, nous le fîmes voir ù deux ornithologistes compétents de la Seine-Inférieure, M. Nouryr directeur et fondateur du iMuséed'Ell)euf,etle regretté M. Lemetteil, de Bolbec ; tous deux le reconnurent immédiatement pour appar- tenir au genre que nous venons d'indiquer (2). Les erreurs qui se sont produites et que nous venons de signaler ne viennent pas cependant, croyons-nous, inlirmer le fait du croi- sement réel du Canluelis eU'uans et du Cannalnna linota, puisque l'un des individus que nous avons vus dans la vitrine de M. Philipi». B. Mason, présente les caractères de nos hybrides authentiques Cannabina X Cardttelis. Reste à savoir si cet hybride, et les quel- ques auti'es dont nous avons parlé, c'est-à-dire les trois pris dans les haies à Carliste, ceux que nous ont indiqués M. Lougal et M. llillyer, et le spécimen de M. Ruhl pris aux environs de Paris, ue sont point des échappés de captivité? Le cioisement en cage de la Linota cannabina et du Canluelis est fré(|uent; on nous a cité de nombreux exemples tant en France qu'à l'étranger. Les Oiseaux exposés au Cristal Palace, en 1884, 188o, 1880, 1887, 1888, 18V)0, 1891 par MM. Crossley, Parker, J. H. Verrall, miss Howison, llunt, Mackley brothers, étaient tous des produits domestiques, plusieurs nés chez des personnes qui les avaient exposés, celui de M. Verrall entre autres (3). M. W. II. Boolh, d'Ipswich, a également croisé les deux espèces. M. Fontaine, (1; N" du I.) octobre, p. 3î)l. (2) Il y eut cf'pcndanl ilivergence d'opinion quant à l'espèce, l'un le prit pour un Sizerin boréal (l.inaria horealis); l'antre, avec plusde raison, pour un Sizerin cabaret {Linaria rnfescens). On ne peut èlre surpris de celle contradiction, car les deu.x espèces (si espèce il y a) sont lellonienl voisines cpi'en hiver on ne peut les distinguer (pie par la coloration du croupion, cpii est de couleur blanche llammachée de brun noir chez la première, tandis cpic chez la seconde, cette couleur est plus roussàtre (voy. Degland). Nous avons eu l'occasion de parler de ce fait dans le Naturaliste de 1S88, pp. m et ;;it. {'.)) Ulackston, de Suuilierland, cite dans le livre de Cassel « Cfl/JC Wt'n/s • un hyl)ridc de ce genre ay»int appartenu à M. .lohn Hrown, de Penrik. Cette communi- cation nous est faite par M. Andrew A. Maughan. de Durabarton; nous n'avons point consulté l'ouvrage en queslion. OISEAUX HYnniDKS RKXCONTRKS A l'kTAT SAUVAGE .'i07 fie Marcq-en-Bani'iil, pi es de Lille (Nord), possède un exemplaire vivant et nu antre empaillé. M. Raymond (ils, d'Angoulème, un métis de Chardonneret cf et de Linotte $, provenance de ceux de M, Clarté; chez M. Emile Huhl (Belgique) existent d'autres exem- plaires du même croisement. Au Musée de Francfort-sur-le-Mein, on conserve un individu Cannabina $ Carduelis cT etc. (1). On pourrait donc encore prétendre, à la rigueur, comme pour ([ueUiues-uns des croisements précédents, que les individus ren- contrés à l'état libre sont des échappés de captivité? Il semble toutefois que l'on doive faire une exception pour la nichée observée par M. Deschamps, de Ouilly, prèsLisieux. Chrysomitris spiiNus et Carduelis elegans Sous cettedéuominalion,nous avons reçu deux pièces, l'une venant d'Italie, l'autre d'Angleterre. La première nous a été envoyée par M. le comm. prof. Henrico Giglioli, de Florence, la seconde par M. Robert W. Chase, esq., de Birmingham, qui l'avait reçue de M. G. Smith, naturaliste à Great Yarmouth. Ces deux Oiseaux ont en tout l'aspect de l'individu désigné comme Linota cannabina et €arduelis de la collection Mason ; ils ressemblent à cet exemplaire par la forme du corps, par la colora- tion générale et la disposition du plumage. Nous avons dit que l'Oiseau de M. Mason, présenté à l'examen de M. J. Kirkiand, avait été reconnu par celui-ci comme étant un hybride de caiiaria dom. et Carduelis, ainsi que nous l'avions déjà déterminé. Nous pensons que les deux nouveaux spécimens reçus comme Chrysomitris spinus X Cardaclis ont la môme origine. Ces deux pièces, fort ressemblantes, ne dillèreut en rien des hybrides canaria et Carduelis, déjà cités, à ce point i|ue, placées près de ces derniers, il est impossible de les en distinguer. L'exemplaire du Musée de Florence fut obtenu à Salona, Dalmalie, en mars 1879 (2) ; le second fut pris dans les filets eu 1889 dans les environs de Créai Yarmouth, en compagnie de Ligurinus chloris. C'était, nous dit M. Smith, « un des plus indump- tahles » Oiseaux qu'il ait rencontrés; très farouche, il se laissait voir difficilement dans sa cage, cherchant par tous les moyens à se (1) Kalalog der Vogelsammiung in Muséum, p. r>S, Franckfiirl, I8'.»l. M. Eins^l Ilai-U'l, auteur ilu catalogue, a trouvé cet Oiseau dans une colleelion ; il ne doute pas que cet Oiseau ne soi! né en captivité. (2) Primo irsocnnto, etc., III, \). 70, IS'.ll, 308 A. SUCHETKT soustraire aux regards. Cette sauvagerie dura longtemps. Aussi M. Smith ne conserve aucun doute sur la nature de cet Oiseau véritablement iotrailable ; il ne saurait ôtre pour lui un échappé de quehiue volière. M. Oiglioli nous assure également que la per- sonne qui lui a remis l'hybride de Salona est digne de confiance; on peut être certain que l'Oiseau a été pris à l'état sauvage. Ayant précisément à notre disposition plusieurs hybrides fa/ia/ù/ et Cardnclis (en tout semblables à ces deux Oiseaux), nous avons voulu faire examiner deux de nos spécimens par M.Kirklandqui,on le sait, obtint en cajjtivité plusieurs fois le croisement du Chry. :^piniis et du Cnrdnelis. Sans lui faire connaître aucunement l'origine de nos Oiseaux, nous lui avons demandé de bien vouloir en faire une com- paraison avec les hybrides .s7)/?iï(s et Carduelis qu'il avait possédés. M. Kirkland nous a répondu qu'il ne les croyait point le produit du spinus X ('(Il duelis, mnis plutôt des hybrides decanaria X CurdiieUs, opinion partagée par un de ses amis auxquels il les a montrés. Le jugement de M. Kirkland doit être juste, car il a su reconnaître le sexe dans nos deux exemplaires empaillés. Nous avons poussé notre curiosité plus loin. M. Kirkland ayant vendu un de ses hybrides à M. Cleaver, de Leicester (1), nous avons prié ce dernier de bien vou- loir examiner à son tour l'un de nos spécimens, puis de nous faire connaître son appréciation. Or, M. Cleaver nous fait savoir que ce spécimen ne ressemble aucunement à l'hybride spinus et Carduclis qu'il a possédé (2). Même réponse de M. F. Funston, de Liverpool, après l'examen d'une de ces pièces. Du reste il nous fut permis de nous livrer à un examen plus sérieux. Ayant pu, après de longues recherches, nous procurer deux exem- plaires authentiques Carduelis et spinus, c'est-à-dire des Oiseaux nés et élevés en captivité, nous avons demandé à MM. Giglioli et Chase de bien vouloir nous envoyer une deuxième fois les deux spéci- mens déjà examinés. Ce nouvel examen, fait en regard des hybri- des authenfi([ues, nous a confirmé dans notre manière de voir; il nous a été impossible de reporter au croisement spinus X ^''"■- duclis les Oiseaux pris à Salona et à (îreat Yarmouth. Ce sont, répétons-le, par la forme, la coloration, la dis|)osilion du {dumage, de véritables /•'. canariK doni. X Carduclis. Les deux hybrides sj)inus x Curduclis (jui ont servi à notre examen nous ont été gracieusement envoyés par M. Ch. Fontaine, (1) Propriùlaire .le l'iiôlel Vicloiia. (2) Cel liyliride a t'-lr voiidii au l'alais do Ciislal. M. KirKIand ne iiusscdc plus lui n'-rnc ;iii(un df >.cs livliridfs. OISEAUX HYBRIDES HENCONTIIKS V l'ktAT SAlVAr.E '{Oî) propriétaire à Marcq-oii-Bani'ul, [)rt's ]À\\o (Nordi. M. Fonlaiiie nous a donné sur ces deux spôcimens cT et $ les renseigOLMiienls suivants. Il les a reçus vivants et obtenus d'un prêtre des environs do Segré (Maine-et-Loire), (jni possédait un Chrysnmitris spinus $ familier lui servant d'appelant. Le passage des Tarins étant ter- miné, l'Oiseau 9 fut mis dans une grande volière à air libre avec un Carduelis elegam cidisenienl que nous allons rappeler et les quatre suivants, quoique s'étant produits à l'état libre, ne peuvent être mis au rang des hyljridismes naturels ; mais nous les citons pour confirmer ce que uous venons de dire: à savoir qu'à l'état sauvage on rencontre de temps à autre des échappés de captivité, hybrides ou non, s'appariant qiiehiuefois avec d'autres espèces. L'exemple, (]ui fait l'objet de cet article, présente d'autant plus d'intérêt, qu'il a été observé en Angleterre, la terre par excellence des FrhvjUUdœ hybrides. Dans le courant de l'automne de 1838, un Oiseau cT, is?" d'un Chardonneret et d'une femelle de Canari, s'échappa de la volière de de .M. George Cookson. C'Oiseau ne fut revu qu'au printemps sui- vant, mais alors il se trouvait en compagnie d'un Chardonneret avec lequel on le vit bientôt rassembler les matériaux nécessaires à la construction d'un nid. Le nid fut découvert, il était placé dans un Cèdre, près de la volière où l'hybride avait vécu. Quatre œufs furent pondus, ils furent recueillis avec soin par M. Cookson qui les plaça sous un Canari, mais ces œufs ne purent éclore. Quelques jours après leur désenchantement, les Oiseaux bâtirent un second nid dans le même arbre. Celte fois, on ne les dérangea point et le résultat fut plus favorable; cinq jeunes naquirent de leur union. M. Cookson, qui s'intéressait toujours vivement à ce croisement, retira les cinq petits du nid dix jours environ après leur naissance ; sur ce nombre deux mâles et deux femelles vivaient encore lors- qu'il |iul)liait sou récit en 1840 (1). (I) AiiriMls (i( Naliii-iil llistucy oc M;ij,';i/.ine of Zoolofjy, Bol.iny niid fiODlnj^y, coii- • liicled l.y sir \V. Janliiie, 1'. d. Sfll.y, ('S(|. de. V, p. 424, 184(1. Il ne sera pas sans intf^rèl de suivie les expériences i|ue lit M, Cookson avec ces jeunes. Au conimenremenl An printemps il accoupla un des niàles Irois (juarls san;; Chardoiinerel el un quart Canari avec une femelle de Canari,, mais le nid était mal fait et il fallut fiiire beaucoup d'elTorts pour sauver les œufs n outie, M. Pistone a pu constater son sexe qui est mâle (.'Jj. Les indications que M. Pistone nous donne sur les caractères (1) M. Ernest, ll;irlot ;i «'cril 1<> Kalaloi] ilcr Vogelsainmlinig in Mitsrum, Frunkfurl-am-Mein : il travaille cii ce moment à Londres an Catalogne des Oiseaux du Musée Brifannilenu à Walliiani, Mass. par M. William Brewster, de Cambridge. Aucun des quatre-vingt-dix spécimens préparés par celui-ci pendant l'hiver ne ressemble, disent les auteurs des « Oiseau.r de l' Amé- rique du Nord (5), à cet Oiseau, qui en diffère complètement. Le type dont il s'approche le plus près est V/E. [lariroslris $ d'Europe (6). {Fringilla so'inus). M. Bree n'indique pas l'ouvrage de Crcspon où il a pris ce i-cnseigneinciil ; il ne dil pas non plus si le croisement a lieu en captivité ou à l'état sauvage. On lit seulement ces mots : « According la M. Crespon il {Citi'il fincli) irill bred wilk llie Serin Finch. » iJans VOrnithologie du Gard de cet auteur (c), nous n'avons pas trouvé l'asser- tion que M. Bree lui prête; Crespon dit seulement, en parlant du Veuturon, que cette espèce peut être appariée avec le Serin des Canaries. Nous n'avons point été plus licureux en consultant la Faune méridionale [d). Far Serin ou Finch, le feu auteur des 7iïrds o/'/:ttro/»« a-til voulu désigner le fn/ir/i^/a canaria et non le /'. sej'i/i its :^ Ceci nous paraît très supposable. M. Dresser, que nous avons consulté, est de cet avis. (a) Autres noms : Cilrinella alpina, Serinus italicus, Serinus citrinella, Fringilla alpina, Cilrinella serinus, Cannabina cilrinella. (b) Jiirds of Europa, IV, p. 24. Georges Bell et Sous, London. (c) Nîmes, 1840. (d) Nîmes, 1844. (1) Autres noms : .Egiolhus linaria, Passer limtria, Spinus linaria, IJnola linaria, Linaria minor, Fringilla borealis, Linaria americana, /Egiolhus furcescens, Linaria rubra minor? (2) Autres noms: Linariapinus,ChrysomHris pinns, Chrij.^oniiiris macruplera, Aslragalinus pinus, Fringilla pinus. (3) Nuit, ornilhological club, VI, p. 223, 1881. (4) Page 3:34, édit. de 1886. (:i) Il,p. .'KJ!. (6) .AsTRAGALiNus piNLS et AsmAtiM-iN I S psaltiua M. L. Bflding, de Slockton (Californie), nous a fait savoir que pendant l'hiver de 1878 à 1!S80, il tua dans cet état un Chardonneret parmi une volées de Chrysomilris pinus (aujourd'hui connus des ornilhoiogisles sous le nom d'Aslragulinus pinus). .M. !.. Bciding supposa que OISEAUX HYBRIDES RENCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE .'J21 ACANTHIS LINARIA et ACANTHIS EXILIPES M. Ridgway fait figurer, dans sou Catalogue des Oiseaux du Nord, publié en 1880 (1). V.l-jjiothus exilipcs comme race ou sous-espèce de V.KgiQthus canescens (appelé aussi Iloniemani). M. Leonhard Stej- neger partage cette manière de voir (2). Dans la Check-LIst, adoptée par l'Union des Ornithologistes américains en 1886, VÀcanthU cxilipes ligure aussi comme variété de l'Acanthis Iloniemani (3). Or, si M. Stejneger ne fait point erreur, l'hybride de ces deux formes aurait été observé à Alarka par M. E. W. Nelson. M. Brooks a cité lui-même quatre exemplaires du genre Acanthis qui, avec toutes les apparences d'exilipes (sauf les plumes du croupion et celles de la queue de couleur un peu plus accentuée) paraissent être ou hybrides d'exilipcs X linaria, ou d'une espèce distincte. Cependant les caractères intermédiaires que ces quatre individus présentent sont si faibles qu'il serait peut-être plus rationnel de les considérer comme des exilipes. Chez tous les adultes cT que M. Stejneger eut l'occasion d'examiner, un seul présentait des caractères légèrement intermédiaires, mais si faibles également, qu'il n'hésite pas à le considérer comme un vrai petit linaria. M. Stejneger fait remar- quer à cette occasion qu'cxilipes devient graduellement plus petit au fur et à mesure qu'on va de l'est à Alarka et au nord-est de l'Asie. La différence de taille est si graduelle que l'on ne peut séparer les Oiseaux de l'orient de ceux de l'occident, il est impos- sible d'accuser chez eux la plus légère dilTéreuce dans la colora- tion (4). La plupart des espèces du genre Sizerin {Linaria), peu nom- breuses du reste, sont si peu distinctes les unes des autres qu'elles ont souvent donné lieu à diverses interprétations. Les faibles gra- dations qui existent entre cxilipes et linaria ne sont donc pas une preuve du croisement de ces deux types ; ces gradations ne sont ce Chardonneret venait du croisement de .4. ;)/«».s- X -t •^•■>"«''''i«- M. i{id\vay.(iui le reçut pour le Musée national, nous a appris depuis que cet Oiseau n'était ni un hybride, ni une variété. La couleur jaune qui avait pu le faire passer pour tel était due à son frottement contre des boutons de saule ; cette couleur ne tarda pas du reste à disparaître. (M. Belding aurait informé lui-même M. Ridway de celle particularité). Dans une lettre, reçue tout dernièrement, M. Beldmgnous conlirmait cependant sa manière de voir ! (1) Proceedings of United States national Muséum, p. 177, 1880. (2) The Auk, I. n" 2, p. 14C, avril 1884. (.3) Voy. The Code o(^nmenclaturc, p. 259 et 2G0, New-York, ISSO. (4) Voy. The Auk pour ces renseignements. V. - 21 42.2. A. SUCHKTET peul-èlre dues qu'à des iuflueuces climatériques ou à l'âge des Oiseaux. Daus l'ouvrage de M. Seebohm (1), V.Fùjiolhus exilipea est du reste synouynie de Frinffilla Unaria. D'après les observations que put faire le savant ornithologiste dans la vallée de la Petchora (2), il se convainquit qu'exilipes n'est que l'adulte de Unaria en plumage complet d'hiver. Dans ce cas le croisement en question ne se serait jamais produit (3) ! Après avoir énuméré, en commençant le genre Fringilla, une série de croisements authentiques, peu à peu nous sommes tombés dans le domaine de l'hypothèse, nous avons cité tantôt des hybrides douteux, tantôt des croisements entre de simples variétés, revenons à des croisements mieux alTirmés et entre espèces mieux définies, quoique encore fort rapprochées. Fringilla ccklebs et Frlngilla montifrlngilla Si nous en croyons les nombreux exemples qui nous sont cités de divers côtés, le Pinson ordinaire (Fringilla cœlebs) et le Pinson des Ardenues (F. mon li fringilla) contracteraient fréquemment des alliances entre eux. Nous avons pu examiner un certain nombre des exemplaires dont nous allons parler dans ce chapitre, plusieurs nous ont paru authentiques. Voici les renseignements qui nous ont été communiqués sur cet hybridisme , nous donnons les faits dans l'ordre où ils se sont produits : M. le baron Edmond de Selys-Longchamps a vu à Paris, il y a environ quarante ans, dans la collection du Maréchal Vaillant, un mâle liybride dont la coloration était celle d'un exemplaire qu'il possède actuellement et dont nous avons reçu la photographie. M, Marion, directeur du Muséum de Marseille, nous a adressé (l).l History of british liirdx, II, p. 116. (2) Stberia in Europa, ].. ol. Cil»- par M. Brooks, Ibis, III, p. 382 et 383. (3) Kecoiinaissons toutefois que M. Brooks conteste vivement l'assertion de M. Seebohm : In Stray orniUwlogical Noies (Ibis, III, n» 12, p. 382, octobre 1885). M. Brooks indique les points de distinction entre les deux types Ces points seraient : 1° différence de voix ; 2» croupion sans tache ; 3" couvertures sous les ailes non rayées de blanc ; 4» le peu de raies étroites sur les flancs ; 5° le rouge pourpre très i)àle de la poitrine et du croupion faisant conlrnste avec le rouge vif de /-. Unaria ; G» les 1res larges bordures blanches aux tcrlialres et aux plumes de la r|ucne ; 7° le Ion beaucoup plus blam- ou fiiriiu iix du |iliiiiiat:e sn|)crieur ; 8" le bec formellemeiil plus cour! et |ilus petit. OISEAUX HVyRIDKS UENCONTRlis A l'kTAT SAUVAGE Mli deux exemplaires inàles provenant de la collection de M. Laiirain et qui, nous dit M. Marion, paraissent avoir été achetés sur le marché de Marseille à une époque où l'on ne recevait sur ce marché que le gibier de la région (1). Degland cite, dans sa collection, deux hybrides de Pinson ordi- dinaire et de Pinson des Ardennes, l'un mâle, l'autre femelle, pris tous deux aux environs d'Anvers, le premier durant l'hiver de 1852, le second pendant l'automne de la môme année (2). Dans la collection du regretté M. van Wickwort Crommelin, se trouve un spécimen mâle, pris le 13 octobre 1859, dans des tilets tendus aux Pinsons sur le versant oriental et boisé des dunes qui longent la côte maritime de la Hollande. Ces dunes se trouvent près du village d'Overvem, situé à un quart de lieue à l'ouest de Harlem. Dans la collection de M. de Selys-Lonchamps on voit un individu cf dont la capture, d'après l'éminent naturaliste, remon- terait à plus de dix-huit ans. Cet Oiseau avait été pris au tilet dans les environs d'Anvers. M. le comte Arrigoni degii Oddi, de Padoue, conserve un Pin- son 9 adulte, venant de Caoddo (Montfelice) 15 octobre 1875. M. Oddi a bien voulu peindre pour nous ce spécimen. Pendant l'automne de 1879, M. le D^ Silvio Romanse, de Levico, prit un exemplaire mâle ({ui fut examiné et décrit par le D'' Lamberlo Moschen (3). En 1881, à Borgo S. Sepolchro (Italie), le 15 octobre, fut capturé un individu cf , aujourd'hui conservé au Musée de Florence. En 1884, à Fiesole, le 4 novembre, on prenait un autre mâle, également conservé au Musée de Florence. Le 15 novembre 1885, à Palaia (Toscane), c'était une femelle qui orne aujourd'hui la même collection (4). Ces trois Oiseaux nous ont été envoyés par M. Giglioli. Un mois plus tôt, en Hollande, on trouvait au milieu de milliers de (1) Le D' Jaubert (Magasin de Zoologie, mars 187.3, p. 117) parle d'un liyijride pris en octobre 1851 dans les environs de Marseille, il en donne la description. C'est sans aucun doute l'un de ces deux exemplaires, car, dit le docteur, cet Oiseau, mort en 1852, ornait la collection de son ami, M. Laurain. Degland et Gerbe {Ornilh. européenne, I, p. 272) font mention de ce spécimen. (2) Urnilh. européenne, I, p. 272. (3) Voy. Df Lamberto Moschen, Sopra un hybrido di Fringilla cœlebs e Frin- gilla monti/ringilla. BoUettino délia Societa veneto trentina di Scienze naturali in Padova, pp. 99-103, 1880. (4) Communication de M. le comni. prof. Giglioli. [i2.'l A. SUCHETKT Piusous jiris daus les dîmes près de La Haye, deux hybrides cf ? dont un vécut au Jardin zoologique de cette ville jusqu'au commen- cement de 1891 ; l'autre mourut bientôt en captivité (1). Également dans la môme année de 1885, pendant l'automne, M. Ah, Poggi, de Gènes, tuait dans les collines de Bolzaneto, éloi- gnées de celte ville d'environ 10 kilom., un sujet mâle qu'il trouvait dans un bois de Châtaigniers. Cet Oiseau nous a été indiqué par M. Brancalione Borgioli, pré- parateur au Musée zoologique de l'Université de Gènes; M. Poggi a bien voulu nous donner les détails complémentaires que nous citons. L'Oiseau est aujourd'hui conservé dans sa collection. L'année suivante, le iiG octobre. Madame la Marquise Paulucci, de Certaldo (Val d'Eisa) per Monte (Italie), prenait elle-même au Paretaio (chasse aux lilets) un exemplaire cf qui fut préparé le même jour i)ar M. Magnelli, de Florence, et que l'on voit aujourd'hui dans la coUecliou ornithologique italienne de la Manjuise dans sa propriété de Monte. On conserve au Musée d'Histoire naturelle de Trieste (Autriche) une femelle prise à l'état sauvage daus une campagne prés de cette ville, à Servola, le 6 octobre 1888. Cet Oiseau vécut jusqu'au lîi décembre de la même année (2). M. Antonio Valle, directeur- adjoint du Musée, a bien voulu nous adresser cet intéressant spécimen. Pendant la première moitié du môme mois d'octobre 1888, dans un petit roc situé près d'une colline de la vallée de l'Addige, à envi- ron 220 mètres au-dessus du niveau de la mer, M. le d'' Ricardo Ferrari, de Trente, prenait lui-même avec deux autres Friiujuelli comniuniuD. hybride paraissant mâle. L'endroit où l'Oiseau lut pris, ajoute le docteur dans la communication qu'il veut bien nous faire, s'ap|)elle Vadena, petite commune du district politique de Balzano (Bozeu) éloigné de 58 lui. de Trente. Nous avons reçu à Rouen cet intéressant spécimen. Deux ans plus tard, en 1890, M. D. Lougal, marchand d'oiseaux à Paris, 33, rue Chariot, achetait, moyennant une très faible somme (0 fr. 75 c), au marché aux Oiseaux, « un iitulrt de Pinson ordinaire et de Pinson des Ardennes » qu'il conserva jus(|u'au printemps de 1891, épo(|ue où l'Oiseau mourut. (1) Corniminkati.m de M. «h- (iiaaf, tic la Haye, il de M. A.-C. OiKlcuiaiis, do la Hay.'. (i) Cmnimmicalioii dr .M.(i. Valhm.de l{..v.it(. (Tn-ntin, Aiilriilic)cl do iM. Aiilonio Valle, .linTl..|ir adjoiiil du .Mu^oc do Trioslo. OISKAUX IIVimiDES lŒNCO.NTr.KS A l'KTAT SALVAr.K liH) Kj^alcment pendant l'amiùe 1890, M. A. (^oopcr, de l'eiizf (Londoii) exposait au Cristal Palace, sous le n" 1700, un hybride de Braniblefinch (/*. cœlcbs) et de ChafTlnch (/•'. Montifriiujilla} \n\s à l'état sauvage, nous dit-il, par un oiseleur de sa contrée. Après avoir passé par les mains de M. le D^" Dale de Scarborougli, l'Oiseau fut vendu à M. S. Deuy Ilnnt, de Kings' Liun, qui l'exposa de nouveau en 1891 au même Palais. Cet individu avait été montré à l'exposition de Nortliampton (22 et 23 octobre 1890), En outre, M. Gustavo Ferrari, frère du docteur de ce nom, et habitant Calaranica (province de Trente), se rappelle avoir pris, il y a un an, à Valsugana, un très joli mâle hybride qu'il conserva en cage pendant quelque temps et qu'il remit ensuite en liberté. M. Gustavo Ferrari ajoute, dans la lettre qu'il veut bien nous adresser, que l'on prend dans son pays, à peu près tous les ans, quelques sujets hybrides. Notons aussi, d'après M. Camusso, que le croisement de cœlcha X montifringilla ne serait pas absolument rare dans les montagnes de Novi Ligure. Un de ses amis, chasseur, mais digne de confiance, âgé aujourd'hui de quatre-vingts ans, observa deux lois cet hybri- disme, mais, comme le fait lui était tout à fait étranger, il négligea de consigner ses observations. M. Desiderio Gargiolli, deMontefanna (Fiesola), nous a cité lui- même deux individus hybrides qui furent en sa possession il y a longtemps et qui avaient été pris dans ses filets pendant le mois d'octobre, en compagnie de quelques Fringilla cœlebs avec lesquels ils voyageaient. Ces deux Oiseaux, mis en cage, vécurent ainsi pendant quelques mois (1). M. Turchetti aurait observé un autre exemplaire dans le district de Fucchio (2), nous ignorons à quelle époque. Au Musée de Bergame, on conserve trois individus, deux cT et une 9 (3) et au Musée de Milan un autre exemplaire venant de la Ligurie (4). Enfin M. D. Niccolo Camusso, de Novi Ligure, veut bien nous apprendre qu'un hybride F. cœlebs X F. montifringilla a été pris le 27 septembre dernier à Bleggio (Venise). On lit en efïet dans le (1) Une montion ûv ces Oiseaux a ^tc faite dans Primo reftoconlo dei resuUati délia inchiesta ornilhologica in Ilalia du prof, docteur Enrico Hillyer Giglioli, 3' partie, p. (i9, Firenze, 1891. (2) Voy. le même ouvrajjre, ruèmc jia^e. Ci) Communication de M. le comte Arrigoui deftU Oddi, de Padoue. (4) Communication de M. le professeur Sordelli. 32fi A. SUCHETET Bolk'ttinn (Ici Ndlnralisti de Sienne (1), (ju'uii tel Oiseau capturé en cet endroit par M. Giacomo Salvadori est conservé au Musée de Rovereto. La plupart de ces Oiseaux ont donc été obtenus à l'état sauvage. Cette indication nous manque cependant pour l'exemplaire vu par M. de Selys dans la collection du Maréciial Vaillant à Paris, l'indi- vidu acheté par M. Lougal au marché de Paris, eu 1890, et les trois exemplaires du Musée de Bergame. M. le comte degli Oddi, qui nous a indiqué ces derniers spécimens, nous dit bien que, d'après une communication qui lui a été faite, ils furent tous pris à l'état sauvage, mais M. le professeur d"" A. Varisco, directeur du Musée zoologiiiue, « regrette de ne fournir aucun renseignement sur ces pièces qui furent originairement possédées par un collectionneur amateur, mort depuis près de trente ans. » Comme rarement on a obtenu en captivité le croisement des deux espèces et que ce croisement ne parait point être recherché des éleveurs, il y a lieu de croire que la plupart des Oiseaux cités ont été produits à l'état sauvage. Reste maintenant à savoir si toutes ces pièces sont bien authentiques, c'est-à-dire ont réellement l'ori- gine qu'on leur attribue ? M. le Di-Turchetti ne se rappelle que vaguement les caractères pré- sentés par l'hybride dont il a fait mention dans Primo resoconto{2). Il l'a tué, nous écrit-il, à une époque où il ne faisait guère attention aux hybrides et où ceux-ci, jetés pêle-mêle avec les autres Oiseaux tués à la chasse, étant tous mangés. M. Lougal n'a point pris non plus le soin de décrire soigneuse- ment son hybride; comme le docteur italien, il parle de souvenir. L'exemplaire exposé primitivement par M. Cooper au Cristal Palace en 1890 a, paraît-il, été critiqué dans une revue. On aurait mis en doute sa provenance hybride, d'après un renseignement que veut bien nous envoyer M. le D»" Dale qui posséda cet Oiseau pondant (juelque temps. Pour le docteur toutefois, il ne peut être ici question de variété (3). Sur les autres spécimens, nous possédons les descrii)tions et renseignements suivants : Le spéciw m appartenant à M. van Wickrvort CroninieUn: « Un peu plus grand que le Pinson, se rapprochant par la taille de montifrin- (1) N" (lu i:; mars 18'.)2. (2) Page C.O. CJ) D'après le Zoologisl, p. 106, Mars 1800, le rév. Macphcison a parlé d'un inté- ressant spécimen de Brambling et Chaffinch, sans doute le spécimen en question? OISEAIX KVIîRIDKS [{KNCONTIIKS A L KTAT SAUVAGK 'Ml (filla (lout il aie bec plus fort, les jambes plus faibles f|ue celles du Pinson, la poitrine de la belle teinte propre au Pinson, mais plus intense, le dessus de la tèle d'une teinte bleue comme ce dernier, à laipielle est môlée, surtout vers le devant, une teinte rousse commi; chez le Fr. monlifvintjUla ; les plumes du Iront sont noires, bordées de roussàtre comme chez cette espèce en automne; la nuque, le derrière du cou, le dos et le croupion comme chez le Pinson, mnis le ciràtain du dos a une teinte ronssAtre qui rappelle celle d(îs bordures des plumes de Fr. montifrinfiilla, et le vert du croupion est moins intense que chez le Pinson ; la queue et les couvertures sont, tant par la forme que par la coloration, pareilles à celles du Fr. montifrini/Hla, toutefois la tache blanche sur les deux rémiges externes (propre au Pinson) s'y retrouve, mais presque nulle; les ailes rappellent par la forme, ainsi f[ue par la teinte des [)lumes surtout, le Fr. montifringilla, particulièrement aux scapulaires et aux secondaires, mais on y retrouve les deux bandes caractéris- tiques du Pinson, lesquelles, toutefois, sont d'une couleur rousse, ce qui rappelle l'Oiseau des Ardennes; sur les rémiges, on remarque une faible teinte verdàtre qui manque chez cette dernière espèce ; le ventre et l'abdomen sont d'un blanc pur comme chez leFr. mon- tifringilla, mais on ne retrouve pas sur les flancs la teinte roussàtre ni les taches noires qui distinguent cette espèce » (1). Hybride de M. le baron Ed. de Se lys- Long champ s (2) : « Tout le dessus du corps et les ailes comme m ont i [ri ny il la (le dessus de la tète noirâtre, plumage d'été), mais le croupion noirâtre sans blanc en dessus. Tout le dessous du corps jusqu'au cuisses rappelant cœlebs par sa nuance uniforme, mais d'un roux ferrugineux plus foncé, moins vineux, sans aucun vestige de flammèches obscures des flancs du monlifrinyilla. Chez montifringilla le roux de la |)oi- trine est clair, plutôt jaune chamois, et ne descend pas bas sur la poitrine, qui est blanche. La première bande des ailes est blanche comme chez cœlebs, à peine salie sur son extrême base ; bec inter- médiaire. » La double provenance de cet Oiseau parait évidente à M. de Selys-Longchamps qui ajoute à celte description les rensei- gnements suivants : « Le montifringilla arrive ici en octobre et part au printemps, c'est un Oiseau d'hiver. Très accidentellement il reste des individus égarés; la production des hybrides de cette espèce semble due à ces exemplaires restés accidentellement eu été. » (1) Celte description nous avait été envoyée, il y a quelques années, par M. van Wickevoort Cronimeliii. (2) La deseripUon suivante a été faite pour nous par le savant académicien. 328 A. SUCHETET M. (le Selys-Lon^a-li;iin[)S lils a bien voulu exécuter pour nous une photoj;raphie de cet Oiseau; nialheureusemeut, comme on nous le fait ()l)server, dans la photographie le jaune et le ver- dàtre sont transformés en noir et se confondent avec les parties qui sont réellement noires. Nous ne pouvons donc aucunement nous rendre compte de la coloration du plumage. Ilyhridc $ de M. le comte Arrigonidctjli Oddi de Padoue (1) : « Bec jaune fort avec la pointe foncée ; iris noir ; plumes de la tète, nuque, dos, gris olivâtre moins chargé que celui delà femelle du F. cadebs; croupion et couvertures de la queue vert jaunâtre assez terne. Quelques couvertures gris brun. Gorge, gosier et poitrine gris, légèrement clair. Le reste blanc teinté de jaune. Les couvertures des ailes clair vif. Les rémiges brunâtres bordées nettement de jaune verdâtre. Les rectrices noires, les deux latérales blanches portant un petit trait auprès de l'extrémité de l'éventail externe et une tache allongée à la base interne, les deux suivantes ont une tache blanche à l'exlrémité de l'éventail interne. Tarse, pied, ongles brunâtres. » Hybrides dit Jardin zoologique de la Haye : « L'un de ces individus avait la stature d'un Fringilla montifringilla, mais le plumage d'un Frimjilla cœlebs, avec cette exception que la tète entière avait la couleur de la poitrine, et que les deux bandes transversales sur les ailes étaient d'un roux orangé, comme chez le Fringilla monlifrin- gilla. Le second avait la grandeur, la stature, le bec et le cri d'appel du Fringilla cœlebs, mais portait le plumage d'hiver du Fringilhi niouti- fringilla, avec cette exception que le croupion blanc était entremêlé de plumes vertes et que la première l)ande transversale sur les ailes était d'un blanc pur ». (2) Hybride de Madame la Marquise Paulucci : « C'est un Fringilla cœlebs cf i»our tout ce qui se rapporte à la coloration générale de la poitrine, de la tète et du dos, y compris le vert jaunâtre près de la (|ueue. Le dessus de la tête, les joues et la partie supérieure et latérale du cou présentent des taches ondulées noirâtres, propres au Fringilla montifringilla. Quant aux ailes, elles ont la coloration fauve du F. montifringilla, de sorte que, vu en dessous, cet Oiseau représente un F. cœlebs, vu en dessus, il a tous les caractères d'un F. montifringilla, la tache vert jaunâtre de dessus de la queue exceptée ». (1) Description faile pour nous par M. degli Oddi. (2) Ces renseifjnemenls nous sont envoyés par M. A.-C. Oudeiiians, mais la des- cription (lu deuxicnic exciiiplaiie a été faite par M. de Graaf, de la Haye. * OISEAUX HYBRIDES IlENCONTRÉS A e'ÉTAT SAUVAGE 320 Cette description faite par la marquise elle-même nous est con- firmée en tous points par M. Magnclli, préparateur au Musée de Florence. Ilijhrides de ]f. Dcsidcrio Garfjiolli : Ces deux spécimens, confondus d'abord avec F. inonlifrinijillu Ç à cause de la {)arfaite rcssemhlance de leur couleur et de leur forme avec cet Oiseau, furent mis en cage pour servir de pâture à des oiseaux de proie; mais leur chant, qui ressemblait à F. cœl(d)s, les fit reconnaître ; M. GargioUi s'aperçut bientôt de son erreur et se convainciuit ((ue les deux exemplaires étaient certainement des hybrides provenant des deux espèces ci- dessus indiquées. C'est alors que, par une curiosité bien naturelle, il voulut conservei- prés de lui les deux prisonniers afin de faire quel([ues observations sur leur nature. Pendant leur captivité qui fut courte, car ils moururent après ({uelques mois de cage, M. Gar- giolli n'observa d'autre changement (fuedans la couleur des plumes qui devinrent un peu plus sombres après la mue du printemps. Ils ne changèrent pas leur chant pendant la saison des amours. Ces Oiseaux ne purent malheureusement être envoyés après leur mort au Musée royal d'Histoire naturelle de Florence, leur état ne permettant pas de les empailler. Nous voyons, par ces quelques renseignements que M. Gargiolli a eu la complaisance de nous envoyer, qu'ils ne différaient point par leur couleur et leur forme du Fringilla 9, leur chant seul les faisait distinguer de cette espèce. Est-ce sulfisant pour établir leur origine hybride? M. Gargiolli, (jui les a étudiés en captivité, ne la met pas en doute cependant. Hybrides du Musée de Bergaine : Individu c"' adulte : « Tète, nuque et côté du cou mélangés de noir, de grisâtre et de jaunâtre. Dos châtain olivâtre. Croupion noir, à l'extrémité jaune verdàtre vif. En dessous comme le Fringilki cœlebs. Ailes et queue presque sem- blables à Fr. cadebs ». Autre individu c^ adulte : « Comme le précédent avec le crou- pion beaucoup plus jaune soufre et jaune verdàtre. La tète plus teintée avec rosace. Les ailes avec les bords et les séparations, au lieu d'être blancs, sont d'une couleur plus claire vineuse. Les rémiges plus petites avec le bord couleur soufre. » Troisième individu: «Bec allongé ressemblant à celui deF/'. /nom-' tifrinr/illa, corné foncée, iris noir. Front gris rosâtre. La tête de même couleur tachetée de noir à la base des plumes. « Une bande noire passant au-dessus des yeux descend sur les côtés du cou eu se rapprochant vers les épaules. L'espace, compris 330 A. Sl'CHETET entre la mniue, verdàtre mélangé de gris rosàtre. Dos iioii', Iciuté de bai foncé snr les bords et à l'extrémité. ((Cronpion jaune soufre mélangé de noir et de noir bordé et tacheté de gris rosàtre sur les couvertures supérieures de la queue. Côtés de la tète gris rosàtre mélangé de vert jaunâtre. Côtés du cou plus verdàtres. Gorge et poitrine couleur de lion, mélangé de jaune légè- rement soufre. Abdomen blanc et soufre mélangés. Flancs lion soufre, sous-code blanc mélangé de soufre etd'isabelle lion. Scapu- laireset petites couvertures noires avec l'extrémité lion soufre, les médianes noires, avec l'extrémité largement entourée de blanc soufre, avec la tige de la coloration uoire qui continue en noir sur la coloration blanc soufre; les grandes noires, bordées de bai, plus particulièrement et plus largement sur l'éventail externe. Les rémiges et les rectrices bordées de jaune serin çà et là légèrement, coloration plus vive sur les rémiges près du corps. La première rectrice à la base jusqu'à la moitié de la longueur bordée à l'exté- rieur de blanc avec pénombre serin brunâtre * dans la partie médiane vers l'extrémité, chose peu visible. La coloration de cet individu est celle de Fr. montifringilla ? excepté la couleur soufre du poitrail et celle de la croupe. Il n'y a rien de remarquable, à l'exception peut-être des deux timonières qui sont semblables à celles de monti f ri nfjl lia comme l'est généralement l'Oiseau (1). » Hybride autrefois dans la collection Laurin (2) : « Demi-collier bleuâtre, exactement comme chez le Pinson ordinaire; dos d'une teinte rouillée à peu près uniforme; croupion vert jaunâtre; cou- vertures supérieures de la (pieue gris plomb. La tète ressemblerait assez à celle d'une femelle, sauf quelques teintes verdàtres sur les joues; le bec, unicolore comme chez le Pinson ordinaire, se rappro- cherait, par sa forme, de celui du Pinson d'Ardennes. La coloration de la poitrine est d'une nuance intermédiaire entre le rouge vineux du cœlebs et le jaune du montifringilla; seulement, cette teinte ne s'arrête pas au poitrail, comme chez celui-ci, elle envahit une partie de l'abdomen ainsi que les flancs qui tournent au gris. On ne remarque pas sur les flancs ces lunules noires (|ui caractérisent le mâle du Gros-Bec d'Ardennes; la queue et les ailes ressem])lent à celles de cet Oiseau, mais les taches blanches y occupent un (1) La rlescriplion do ces trois exeinplaires, faite par M. le comte l)ej,'li Ocidi de Padoue, nous a été envoyée gracieusement par celui-ci. (2) La description suivante, donnée par le D'' J.-B. .laulurl dans le Magasin de Zoologie (mars 18r)3, p. 1i7), se rapporte, sans aucun doute, h un des deux exem- plaires aujourd'hui au Musée d'Iiistoire naturelle de Marseille (>t venant de cette • oliiTtion. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS X l'ÉTAT SAUVAGE 331 espace plus grand. » Le cri de cet hybride, que ledocteurJaubert a eu l'occasion d'entendre à diverses reprises, était identique au cri bien connu du Pinson ordinaire. Exemplaire 9 du Musée de Milan: L'Oiseau est noté sur le cata- logue comme FrinfjUln média Jnuh. M. le prof. Sordelli a cru inutile de nous adresser cette pièce ([u'il a bien voulu examiner lui-même et comparer avec F. montifrim/illa et avec les deux sexes de cœlehs. Le résultat de cette étude, ([ue le savant professeur a faite à notre intention, a été que l'indication : « Fr. monlifrinrjilla hybr. cum cœlebe », également inscrite sur l'étiquette, n'est pas exacte et que l'Oiseau en question n'est qu'une femelle de cœlehs dont les couleurs diffèrent en partie seulement de celles qui caractérisent cette espèce. En eiïet « la coloration qui distingue montifrinqilla n'apparaît nulle part. Les dimensions de la forme du bec, ainsi que celles de toutes les autres parties du corps, sont les mêmes que chez les femelles de cœlehs. Le vertex a les deux raies brunes qui se rejoignent sur l'oc- ciput; rémiges brunes, liserées de jaune et de blanc; bande blanche étroite, scapulaires roussâtres là où cœlehs $ les montre blanches, pennes de la queue exactement les mêmes que chez le Pinson ordi- naire, y compris les deux plus externes avec leurs parties blanches. Tout le reste est d'un roussâtre qui rappelle tout à fait celui de la poitrine et des joues de cœlehs cf; cette couleur tourne un peu au vert olivâtre sur le dos ; croupion roussâtre, ainsi que la poitrine, ventre plus pâle avec quelques taches brunes, ainsi que cela se voit chez la $ de cœlehs. » Il s'agit donc, ajoute M. Sordelli, d'un simple eus (Vallochroisme. M. le comte Arrigoni degli Oddi, de Padoue, qui connaît ce sujet, nous avait prévenu également ([u'il ne devait pas être un hybride, mais plutôt une anomalie de couleur. Cette nouvelle appréciation confirme les renseignements que veut bien nous envoyer M. le prof. Sordelli. Exemplaire du Musée de Uovereto (Italie). Nous ne pouvons repro- duire que les quelques indications données sur la couleur et la forme de cet Oiseau par le Bollettino del Naturalisti de Sienne, car notre article sur le croisement du F. montifrin. Gloucester, nous fait aussi savoir qu'il a maintenant en sa possession un Oiseau né en captivité du croisement du monliirinçiilld et du avlebs. .S40 A. SUCHETET M. D. Niccolo Cainusso, de Novi Ligure, membro de l'Incliiesto ornitohxjica internazionali', nous a fourni du reste des indications très-précieuses sur l'appariage constaté de visu des deux parents supposés. C'est la seule fois que nous ayons rencontré pour le croi- sement du F. cœlcbs et du F. montifriiKjilla une observation de ce genre ; M. Niccolo Camusso ne l'a point encore publiée (ce qu'il se propose de faire dans un prochain ouvrage); nous pensons donc qu'elle sera d'un grand intérêt pour nos lecteurs (1). C'est au mois de juin 1S70, à Rochetta-Ligure, que M. D. Camusso fit cette observation. Dans un arbre (un Utinus), à la hauteur de cinq mètres du sol, dans l'enfourchure d'un tronc, était placé un nid de la forme commune F. cœlebs, de mêmes composition et confi- guration que ce nid tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il ren- fermait quatre jeunes âgés d'environ six jours, plus un œuf qui n'était pas éclos; cet œuf était de la couleur de celui du cœlebs, (luoi([u'avec beaucoup de taches obscures sur sa partie obtuse. Seule la femelle couvait; elle fut reconnue pour un monlifrimjilla; le màlo était un beau cœlebs. Malheureusement des gamins avaient aperçu M. Camusso grimpant à l'arbre et cette couvée intéressante fut prise; l'œuf lui-môme fut détruit. La femelle néanmoins resta encore quelque temps près du nid désert, quatre jours environ, puis disparut. L'hybridisme cœlebs X montifringiUa, comme on le voit, présente un réel intérêt, l'examen des caractères des deux espèces mères mérite donc de fixer l'attention. Ces caractères sont-ils assez tranchés, assez distincts, pour permettre de déclarer cœlebs et iiumlifriiu/illa spéciliquement séparés, nous soumettons la question aux ornithologistes. Fringilla coelebs et Fringilla spodiogena. Un beau mâle /'. spodiogena, en plumage de noces, (juc M. Degland examina dans la collection de M. Laurin, au moment où l'Oiseau venait d'être dépouillé et monté, avait été vu avec une femelle de Pinson ordinaire (/•'. cœlebs) avec laquelle il i)araissait accouplé. 11 arrivait toujours aux cris de cette dernière et la suivait constam- (i) Elle n'a point été publiée dans Primo resoconto dei resultalu delta incliiesta ornilhologica m //a7/'a (parle terza) Florence, 1891, parce qu'elle fui faile hors du (lislrict (|ue M. Oaniusso s'élail assigné dans celle enquête ornili)ologiqut' (Voir H, [inrl. ilu Resnconlo du prof. Giglioli, p. 38 et suiv.). OISEAUX HYGHIDliS RENCONTIIKS A L KTAT SAL'VAIJE .Tl | meiil ( I). Oïl ne dit pas cependant ([ue les Oiseaux construisirent un nid; du reste, le mâle fut tué au mois d'avril 18(51. C'est un appariage présumé. Genre Pyrrhula. PiNICOLA ENUCLEATOR (2) et CaRPODACUS PURPUREUS (3) M.Ridgway a vu chez M. Ernest E. Thompson, deTorento(Caiiada), un Oiseau mâle adulte paraissant provenir, malgré la grande dis- parité de taille qui existe entre les deux espèces (4), du Vinkola cmideator et du Carpodacuspurpurem. Le savant curateur du Musée national de Washington ne met môme point en doute sa provenance. Le Df J. A. Allen, le directeur de l'Auk, a vu également ce spé- cimen et l'a déclaré de même : « a clearbj Injbrid betiren common Purple Finch and the Pine Grosbeak. U is cèrtainly, ajoute-t-il (o) a niost intcresting captan', combinincj equaUy the cliaracters of the Pine Grosbeak and the Purple Finch. U is just half u-ay betn-een iheni in size and, rery nearly so, in ail other features. » Cet hybride fut pris dans une bande de Fine Grosbeaks (Pinicoln enucleator) le 22 janvier 1890. M. Ernest E. Thompson, qui le possède dans sa collection privée à Toronto en a donné une description dans les Proceedings de la section ornithologique de l'Institut canadien (6), revue dont il fut le directeur. Celui-ci, en ce moment à Paris, n'ayant pu nous communi([uer un exemplaire de son journal, nous nous bornons à reproduire la description de M. \V. Cross (7). « Mâle ad. 16,75, ailes 3'75, queue r2o pouces ; couleur géné- rale comme celle du Pinicola dans son plus beau plumage, le rouge sur la poitrine étant riche tout particulièrement. Le dos, les ailes, les côtés de la poitrine et le ventre se rapprochent de la couleur (1) Dix.i.AND et (îERBK, Omilkologie européenue , I, p. 274. (2) Autres noms scientiliqiies : Lnxia enucleator, Corythus enucleator, Coccolliranstes canaden^is, Slrohilopfutga enucleator, Loxia psittacea, Loxia flamengo, Pyrrhula enucleator, Fringilla enucleator. (ii) Autres noms scientifiques : Fringilla purpurea, Pyrrhula purpurea, Erythrospiza purpurea. (4) Les deux facteurs ne pourraient être considérés comme races d'une même espèce, ils appartiendraient plutôt à deux genres? (ii) In Tlie transactions of the Canadian Institut, Second meeting, I, p. 2, 28 Janvier 1890. (()) Proceedings of the Ornithological subsection of the Canadian Institute. (7) In Transactions of the Canadian Institute, I, p. 2, 1890. 342 A. SUCHETET chaude du Carpndacm, saus les teintes schisteuses du Pinkula, et rayé comme dans les espèces les plus petites; les couvertures infé- rieures sont douhlées (lincd) comme dans Carjiodacus Cassinii; le bec avec ses plumes anlrorsc est intermédiaire en dimensions et en couleur, mais il est plus large que celui de quelques Piiiicola adultes. » Il nous paraît diflicile, après l'avis de MM. Uidgway et Allen, de mettre en doute la double origine de cet Oiseau. Uesle à savoir s'il n'est point un échappé de captivité. M. Erjiest E. Thompson veut bien nous communiquer les renseignements suivants : « \e Pinicola est très rare dans les aviares (volières), le Capodacus y est très commun, on élève facilement cet Oiseau en cage. Le Pinicola visite Torontou seulement pendant l'hiver ; ce n'est pas un visiteur régulier. Pendant la saison de 1889-1890 l'espèce était très abondante. » Genre Emberiza P]mberiza citrinella (1) et Cynchramus schœniclus (2). Dans la collection des Oiseaux d'Angleterre de feu M. Handcock, collection réunie aujourd'hui au Musée de la Société d'Histoire naturelle de Northumberland, Durham etNewcasUe-upon Tyne, on voit un hybride entre le Yellow Bunting (Emberiza ritrineUa)el le Reed Bunting [Emberiza schamiclm). D'après les renseignements qui nous ont été communiqués par M. Handcock, cet Oiseau fut pris à VVhitley Benis (Northumberland) le 30 janvier 188(;. Il vécut en captivité au Musée jusqu'au 11 juin 1887; il mua une fois pendant ce temps. Après sa mort il fut envoyé à M. Handcock à Oatlands et préparé par celui-ci. Sur la tète, le cou et le dos il présente les caractères du lieed Bunliiu/, le reste du i)lumage se rapproche du Yellow Bunlim/. Depuis nous avons appris par M. Salter, jun., architecte à l'ond- well (Angleterre), que M. Miller, de la « Brewery », à Reading, prit près de cette ville un Oiseau qui lui parut être le croisement entre VE. citrinella et le C. schœniclus. Cet Oiseau, qui fut envoyé à M. Salter, jun., ressemblait aux deux espèces; il mourut, il y a douze ans environ, chez M. Salter. Malheureusement celui-ci (1) Autres noms : Emberiza sylveslris, Emberiza .^rplenlrionaliSy Citrinella, Citrinella, Emberiza Emberiza. (2) Autres noms : Emberiza schœniclus, Emberiza passerina, Ilurltilanus arundinaceus, Chyncramus stagnalis et septenlrionalis, Emberiza Durazzi, Buscarla pilyornis, etc. OISEAUX HYBRIDES RENGONTitES A L ÉTAT SAUVAGE '.Vi'.i n'attachant point à cette époque une grande importance aux hybrides ne fit point préparer la malheureuse bête amaigrie par la diarrhée et peu acceptable pour le montage; mais il ne conserve, nous dit-il, aucun doute sur son authenticité. Nous croyons qu'il serait impossible de reconnaître un hybride E. citrinella X sclurniclus d'un autre hybride do K. citri- nelln X palustris, car, sauf par la taille et par le cri ((ui les distingue, ces deux espèces sont pareilles. Il existe dans le genre Emhcrizd certains types qui ofïreni de grandes ressemblances de coloration, de taille et de conformation; (ju'ils viennent à se croiser entre eux, ou avec E. citrinella, il sera sans doute impossible, en maintes cir- constances, de déterminer leurs produits. Emberiza citrinella et Embï:riza pithyornus (1) L'hybride de ces deux espèces a été signalé par M. Th. Pleske (2); il fut pris le 8 mars par le professeur Eversmann aux environs de Kasan et est aujourd'hui conservé au Musée Zoologique de l'Aca- démie de Saint-Pétersbourg. « D'après son caractère varié, dit M. Pleske, cet Oiseau est incontestablement le produit d'Emberiza citrinella et d'Emheriza leucocephala. » Le savant naturaliste croit même pouvoir affirmer avec certitude que son père fut ÏEnibrriza citrinella et la mère le leucocephala. Nous ne suivrons pas l'éminent académicien dans cette voie. En outre M. Pleske remarque que le plumage assez usé de cet Oiseau porte à croire qu'il a été retenu prisonnier pendant quelque temps? (Ne serait-ce pas plutôt un Oiseau échappé de captivité, état dans lequel il serait né)? Le sexe n'ai)as été constaté, mais il paraît mâle par les traits particuliers de sa couleur. Voici les principaux caractères qu'il présente : « Sommet de la tête gris blanc, avec des traits noirs plus nombreux au front et aux côtés de la tête, formant une espèce d'encadrement foncé qui s'étend du côté jusqu'au derrière du cou et prend à cette place une tonalité brunâtre Bande superciliaire intense s'étendant jus- qu'aux côtés du cou. Les joues et la gorge blanches, les joues encadrées de deux raies d'un gris foncé et toutes les parties avec de rares taches noires. On remarque nettement des traces de la (1) Autres noms : Emberiza leucocephala, Fringilla dalmatica, Emberiza Bonapartii. Buscarla pilhyornu^. Passer sckivonicus, etc. (2) Deschreibung einiger Vogelbaslarde, von Theodor Pleske, conservator ara Zoologischen Muséum der kaiserlichen Akademie der Wissenschaflen (Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, (7), XXXV, n» 3, 1887). 34'l A. SUCHETET baude roui;e de rouille de VKmherùa cHrinella cf. Tout le côté infé- rieur est blanc, cette couleur ne se montre pure que sur le milieu du ventre, tandis qu'elle est marquée sur la poitrine supérieure par des taches larges d'un gris de cendre et sur la poitrine inférieure par des taches pareilles rouge de rouille et par des raies d'un brun foncé. Les marques de la jjoilriue inférieure s'étendent sur le côté du ventre et sur les plumes tectrices du dessous de la ((ueue, cepen- dant les taches ainsi que les raies sont plus minces. « Le derrière du cou est d'un gris de cendre avec quelques taches d'un rouge de rouille. Les plumes du dos et des épaules sont rouille brunâtre avec des raies d'un brun foncé; le croupion d'un rouge de rouille, chaque plume bordée de blanc. Toutes les parties sans trace d'une teinte jaunâtre. Les tectrices supérieures des ailes d'un brun foncé; les petites et les grandes bordées de brun pâle et munies d'une teinte jaunâtre à la bordure extérieure. Celles du milieu avec des bordures rouge de rouille. Les primaires d'un brun foncé, bordées d'un jaune mince. Les secondaires d'un brun foncé, bordées largement d'un rouge de rouille. La courbure (le plii des ailes d'un jaune assez intense; les tectrices inférieures des ailes d'un blanc jaunâtre. » Les plumes rectrices d'un brun foncé, les extérieures avec des bordures blanchâtres et avec la barbe intérieure presque blanche, la deuxième avec une tache blanche sur la barbe inté- rieure (jui ne renferme qu'un quart de la longueur de la plume de la queue, les autres sont bordées paiement sans teinte jaune des bordures. Le bec noir de corne sur le dessus, bleu de corne en dessous (d'après Eversmann). Culmen, là""". Les pieds couleur de chair brun clair (d'après Eversmann). Longueur des ailes, 88'"'» )> (1). M. Pleske donne une figure coloriée de l'Oiseau (2). (^ette figure, quoi(iue bien dessinée, ne nous paraît pas assez finie, assez précise, pour juger de la nature de l'Oiseau d'une façon absolue, quoique sur le sommet de la tête on aperçoive le blanc qui caractérise le vertex du pithyornus ; le large collier roussàtre qui orne le devant du cou et la gorge de ce dernier chez l'espèce |)ure fait complètement défaut chez l'hybride représenté, le reste du corps paraît se rapporter à E. cilrinella. (1) CeUc description se trouve dans les Mémoires cités. (2) Fig, 4 de la planche coloriée. OISEAUX IIVBRIDES RENCONTRES A L'ETAT SAUVAGE '.Vil') EmBERIZA CITRINELLA et EmBERIZA GIRLUS (1). M. le B»" Ed. de Selys-J.ou^champs se rapi)elle avoir vu autrefois dans la collection de M. Bovy, à Louvaiu (collection qui n'existe plus aujourd'hui), un Oiseau hybride d'Eniheriza citrinellaeld'E. cirlus. M. de Selys-Longchamps ne peut toutefois préciser si l'Oiseau avait été pris à l'état sauvage ou obtenu en captivité. C'est par la face que les mâles de ces deux espèces se distinguent principalement, mais ils offrent sur les autres parties du corps de très grandes ressemblances; quant aux femelles, un œil exercé peut seul les différencier. Un produit c/' entre les deux types serait donc assez difficile à reconnaître, à moins donc qu'il ne soit franchement intermédiaire dans ses parties supérieures ; quanta un hybride $ nous nous demandons comment on pourrait afffrmer sûrement sa double origine. Cependant si nous en jugeons par un individu $ du Musée de Rouen indiqué comme r//7(^s• et un citrinella $ authen- tique que nous possédons, il existerait dans cette collection un sujet quelque peu intermédiaire entre les deux espèces. Cet indi- vidu, étiqueté comme E. citrinella, a les dimensions de cette espèce ainsi que la longueur des pennes de la queue. Vu de dos, c'est un eitrinelln 9 à cause de son croupion brun rougeàtre. Sur le front, le jaune du citrinella est également visible; mais vu de face, par la finesse du dessin et un peu parla coloration, il présente certaines ressemblances avec l'individu du Musée de Rouen désigné comme cirlus 9. Toutefois, ayant mis ce sujet en présence de nombreux spécimens conservés au Musée d'Histoire naturelle de Paris et dans la collection Marmott.an, ses caractères intermédiaires ne nous ont |)lus paru aussi sensibles et nous n'oserions le présenter comme hybride. (1) Appelé aussi : Einberiza sepiaria ou Emberiza clœathorax. Emberiza INTERMEDIA. — Les autcups de l'Ornithologie européenne n admet- tent, point comme espèce VEmheriza inlermedia de Michahelles. Ils n'ont vu jusqu'ici, • dans un assez bon nombre d'exemplaires déterminés Emb. inter- media que Cynchr. pyrrhuloides au bec un peu moins fort que chez les vieux individus, ou des Cynchr. i^chœniclua dont le bec, un peu plus arqué et un })eu plus obtus, sortait de la forme ordinaire. L'hybridité a-t-elle produit quelques unes de ces formes intermédiaires ? Il n'y aurait rien là d'impossible, » disent-ils ; toutefois, ils remarquent, et peut-être avec plus de raison, que « l'âge est certainement pour beaucoup dans les modifications qu'éprouve le bec de ces Oiseaux. » MM. Degiand et ficrbe ont observé et tué très souvent, dans le Midi de la PVance, les schœniclus et les pyrrhuloides en compagnie de tous leurs intermédiaires possibles; aussi ils ne craignent pas d'aflirmer (ju'il n'y a eu entre ces Oiseaux aucune ditlérence de mœurs, d'habitudes. Quant aux œufs, ils sont 34ri A. SUCHETET ■JllNCO HIEMAUS (1) ZONOTRICHIA ALBICOLLIS (2). Le 12 décembre 1882, M. William Baily tua près de Haverford CollejiB, Mont?;oniery Coiiiity, Pa., un Oiseau qu'il soupçonna être le fruit d'un croisement entre le White-Throated Sparrow (Z. albicolUs) et le Snow Bird (/. hicmaUs). Il le remit à M. Charles H. Towhsend pour en faire l'examen. Celui-ci, après l'avoir comparé avec des spécimens des deux espèces pures, a pensé, comme M. William Baily, que cet Oiseau est bien un hybride parce (lu'il porte fortement accentués les caractères de ces deux espèces. M. J. A. Allen, le direc- teur de l'Auk, examina aussi ce spécimen « (lui joint, dit-il, à un degré presque égal,lescaractères à^Junco hi/oiiaUs et de /onotriachia albicolUs. Les bandes noires de chaque côté du haut de la tète sont plus étroites et moins distinctes que dans le dernier et la ligne superciliaire est simplement représentée par une tache blanche au- dessus des lores. Il y a une faible tache blanche maxillaire. Les raies noires de la région interscapulaire sont beaucoup plus étroites que dans Z. albicolUs et les bordures frisées des plumes sont couvertes de gris ardoisé ; il y a aussi moins de frisé sur les ailes et sur le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue sont plus olivâtres et la queue plus foncée. » Voici du reste la description qu'en a donnée M. Charles H.Town- send : (( Taille intermédiaire entre Z. albicolUs et J. hieniaUs. Bec presque de la grandeur de Z. albicolUs, mais coloré comme celui de Z.hiemaUs. La gorge comme dans albicolUs, la poitrine et le ventre comme dans hiemalis. La queue de dix plumes, la paire intérieure blanche, avec le tiers de la base foncé, la seconde paire avec une petite tache blanche sur la vane intérieure ; autres plumes de la queue foncées, bordées de clair au-dessus. Le plumage supérieur principalement comme celui de Z. albicolUs, mais couvert d'une nuance ardoisée de /. hiemalis ; tache blanche des narines aux Icllomonl seinblaljlcs quf, si on les iiK-hingc, on s'exposi» à les confondre, l'ne 1res légère dillérence de volume, dillérence qui n'est point générale, n'est |ias toujours propre à les faire distinguer (Op. cit. I, p. 320 et 327). M. Salvadori fil savoir à M. de Selys-Longchamps (On ranoMS Birds observed in Ualian Museutna, Ii)is, p. 4.oO, 1870) que dans le Piémont on ne rencontre ni VEmheriza pyrrhuloides ni VEmberiza xclKPniclus, u\ais seulement 17:. in/f-r/çcrfiO « uilli (he bill sirolien, rather rarinblr, and often passing into Ihat of E achœniclus. n (1) Autres noms : FringiUa hudsonica, P(iK>>er nivalis, Emberiza hyonialift, Fringillahyemalis, Emberiza hyemalis, Nipliœa hyemalis, Slrulhun kyemaUs. (2) Autres noms : Fringilln ulbicoUii^, Fringilla fiisca, Zonolricliia pennsyl- vanica. Fringilla pennsylvanica, Spiza jiennsylvanica. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE IVi l yeux. Les couvertures des ailes marquées légèrement de blanc comme dans Z. (dbicoUis, et le bord des plumes légèrement jau- nâtre. Longueur 7,50; aile et({ueue 3. » L'Oiseau fut tué en compagnie des espèces mères qui étaient très conimunes dans le Montgomery pendant l'hiver de 18S2-1883. Ce spécimen est du sexe màle (1). M. R. L. Hazard, de Peace Dale, R. I., (jui nous a indiqué ce croisement, nous dit qu'il n'a peut-être rien de surprenant, attendu (lue les deux espèces vivent dans les mêmes endroits, et que souvent on a trouvé leurs nids tout près les uns des autres. Ces Oiseaux sont à peu près de la même grosseur, mais d'un plumage bien diiïérent ; l'un porte des taches noires, l'autre est tout à fait uni. L'hybride tué par M. Lloyd Baily a reçu, comme on le voit, la sanction d'ornithologistes autorisés (2). ZONOTRICHIA LEUCOPHRYS (3) ZONOTRICHIA GaMBELI (4) et ZONOTRICHIA GaMBELI INTERMEDIA (5). Le nombre des Oiseaux de ces trois types, reçus eu 1889, au Musée national des États-Unis à Washington, a montré une série de formes passant d'un type à l'autre. Aussi, dit M. Ridway, curateur du Musée, « devient-il nécessaire de les considérer comme de simples races géographiques d'une espèce. En même temps, con- tinue le savant naturaliste, on a vu ((uehiues exemples vraiment intermédiaires entre Z. intermedia etZ. kucophrijs, mais en considé- rant le grand nombre de spécimens de ces deux formes qui ont été réunis dans dilîérentes parties de l'Ouest, la proportion relative- ment faible de tels spécimens est étonnante. Il est possible que ces Oiseaux soient hybrides, mais il est encore plus probable qu'ils indiquent une vraie intcrgradation entre les deux espèces sup- posées (6). » Dans le Catalogue que M. Ridgway a dressé en 1880, Z. Icii- coplirys et Z. Gambeti figurent à titre d'espèce (7), toutefois ces (1) Pour tous ces renseignements, voy. Hiillolia of thc Nuttal oriiilhological Club, VIII, pp. 78 et 79, avril 1883. (2) Ce croisement a été aussi mentionné dans Forest and Stream, où il est dit que l'Oiseau fut présenté aux membres de l'Académie de Philadelphie (N» du 30 avril 1883, p. 84). (3) Ou Emberiza leucophrys. (4) Ou E. leucophrijs, var. intermedia. (5) Ou FringiUa Gambeli. (6) The Auk, VII, n» 1, p. 196, 1890. (7) Proceedings of United State National Muséum, p. 177, 1880. 348 A. SL'CHETET Oiseaux auraieul été auparavant cousidérés comme variétés (1). Dans le Catalogue des Oiseaux du British Muséum, M. Sharpe, après avoir iudifiué Z. Icucuphnjs comme bonne espèce, y réfère /. intermedia tout en reconnaissant que ce type dilTère un peu du précédent. /. Gainbeli intermedia est aussi identifié à Z. Icucophrys. M. Sharpe ne voit pas de raison de séparer les deux races. SpIZELLA FALLIDA (2) Ct SPIZELLA PALLIDA Var. BrEWERI (3) M. Gro. L. Toppan, de Chicago (Illinois), nous écrit que pendant un voyage qu'il fit au Nouveau Mexique, il tua un Oiseau qui lui parut être le croisement de la Spizella pallida avec la Spizella Bre- iceri. L'Oiseau fut abattu le 15 mai I880 dans la contrée de San Miguel et fait aujourd'hui partie de la collection de M. Toppan où il porte le no 580. M. Gro. L. Toppan a tni la bonté de nous en faire une description très détaillée que nous traduisons littéralement : « Sommet de la tête gris cendré foncé ou nuancé argile avec des raies noires rapprochées devenant d'un brun légèrement jaunâtre sur le bord des plumes. Les raies sont clairement définies, beau- coup plus que dans .9. palUda.Les lignes au-dessus des sourcils pas aussi distinctes que dans S. pallida, mais plus (|ue dans S. Breneri. Les marques et les couleurs sur toutes les ])arties supérieures ressemblentde près à celles de S. pallida, mais elles sont plus sombres et aussi plus foncées. La gorge d'un blanc pur, ombrée sur la poitrine, tandis quelle balance sur les parties inférieures dans un blanc cendré, la poitrine sur les côtés est de couleur ])ait'. « La queue uniformément plus sombre que dans la plupart des spécimens de S. pallida, les plumes remarquablement bor- dées de blanc. Le bec d'un brun noir et tout à fait resserré. Le tarse brun. L'iris était brun clair et l'estomac contenait de petites graines et un peu de gravier. Les mesures en pouces et centimètres sont : longueur 0.20, étendue des ailes 7.20, longueur de l'aile 2.50, queue 2.35, tarse G9, culmen 30.» Nous pensons que cette description n'a point encore été publiée et nous ignorons complètement si d'autres ornitiiologistes partagent les vues de M. Topi)an sur l'inté- ressant spécimen qui vient d'être décrit. Nous croyons devoir faire (1) Voy. lUillclin of llio Esse.K Inslilut, V, p. 11)8. (léccnibro 1S7:!, où on lit : « Zonolrichia leucophri/s, var. intermedia, » (d'apn's the Check-IAH de IS-SCi, p. 271.) (2) Le même que £/M&eri:rt pallida, ou que Spizella Hreweri. (3) Appelé aussi ; Zonotricliia (Spizella) Breiceri. oisK.ux iivnmDKS rkncontuks a i/ktat sauvack 349 icmaïquer que la Spi:.rllii Hvcuini ligure daus Elliot Coues à tili-c de variété de la Spizclla pdlUila doutelle a les mômes ruduirs, aiusi f|ue M. Elliot Coues a pu l'observer dans le sud-est (1). MM. Baird, Brewer et lîidgway (2) observent aussi (|ue cette race est très semblable à S. pnilida et réclame une comi)araison critique et très serrée pour l'en séparer (3). Les dilïérences, disent-ils, sont peut-être celles d'une race plutôt (jue celles d'une espèce, quoique elles soient très-appréciables. Ils ajoulent cependant: « Thisspecies hears a very close to the S. pallida in external appearance, but there are certain constant différences wbicb, with their pecularities of their distinctive distributions and habits, seem to etablish their specidc séparation )>. Les œufs difïéreraient un peu de ceux de S, pallida :n the ground is more of a green than in those of S. pallida.» Nous n'avons point vu en natuie ces deux Oiseaux, mais les deux tètes dessinées (4) sont tellement seuiblables (pi'il est presque impossible de les distinguer l'une de l'autre. Les marques de pallida sont un peu plus foncées sur le front et sur la tète que chez Breueri. La Spizi'lla Breueri figure à titre d'espèce dans la Checli-List (5) ainsi que dans le Catalogue des Oiseaux de l'Américiue du Nord dressé en 1880 par Robert Ridgway (6), également aussi dans le Catalogue des Oiseaux du Musée Britannique, ([uoique M. Sharpe, en parlant d'un mule adulte, s'exprime ainsi : « vert/ similar lo S. pallida » (7). Genre Passer Passer domesticus (8) et Passer montanus (9) Le regretté M. Lemetteil, de Bolbec (Seine-Inférieure), abattit, le 10 décembre 1868, un Moineau qui, « par la taille, les caractères zoologiques et le mode de coloration, » lui parut être un intermé- diaire remarquable entre le Passer domesticus et\e Passer monlanus. {\) À hislory of North american liirds, II, p. 13, i874. (2) Itirds of Ihe NortIucRSt, Washington, 1874, {:i) « Requires close and crilical comparaison ta separale il. » (4) PI. XXVII, n»- 3 et 4. (5) The code of Nomenclature of North american Birds udoplcd bij ihe ame- rican Ornilhotogists' Union, p. 173, New-York, 1886. - (G) Proceedings of United States national Muséum, p. 78. (7) Page 668, 1888. (8) Appelé aussi : Fringilla domestica ou Pyrgita domestica. (9) Autres noms scientiliques : Fringilla monlana. Passer montunus et cum- pestris, Pyrgita montana, Passer montannica. 3n0 A. SUCHETET Il l'a considéré comme hybride (1) et eu a donué la description suivante : «Taille 15 centimètres; bec moins gros (jne celui du Moineau domestique, plus fort que celui du Friquet, avec une teinte jaune à la base comme chez ce dernier; rémiges tertiaires étagées comme celle du premier; tête roux vineux sur les côtés, lavée de cendré olive au verlex ; une petite raie blanche partant du front •et s'étendant sur l'œil ; gorge d'un noir pur, bordé de cendré sur le haut de la poitrine ; une tache noire peu apparente et comme effacée sur la joue ; point de demi-collier, seulement un peu de blanc plus pur que chez le Moineau franc; manteau comme chez le Friquet; bandes blanches de l'aile tenant plutôt du Moineau commun; rectrices brun noir comme celles de ce dernier. » Le cri particulier de cet Oiseau avait frappé M. Lemelteil, c'est pourquoi il l'avait tiré. Eu le ramassant il le prit tout d'abord pour un Moineau commun, mais à un second examen il crut avoir affaire à un Friquet en remarquant toutefois, à chaque inspection, (ju'il avait dans le faciès quelque chose d'insolite dont on se rendait compte dinicilement. M. Lemetteil tua alors un Oiseau de chacune de ces deux espèces alin de les com])arer au premier dans la livrée de la même époque, et, après avoir trouvé entre eux « les différences et les rapports » qui viennent d'être signalés, il crut devoir mentionner dans son ouvrage ce très -rare métis. C'est en effet le seul que nous ayons à citer. Nous n'en avons point trouvé d'autres exem])les à l'état libre. Une vague mention de ce croisement a cependant été faite par le rév. .Macpherson, de Carlisle, mais le révérend ne peut rien allir- mer à ce sujet (2). Lorsque M. Lemetteil nous avait fait voir son exemplaire, nous nous occupions alors des Gallinacés hybrides et nous n'avions donné que peu d'attention à cet Oiseau, cependant fort intéressant. l)e[)iiis nous avons demandé à la veuve de M. Lemetteil la permission de l'examiner de nouveau, nous étant préparé à cet examen par l'étude des caractères des deux espèces pures supposées parentes. Malheureusement, l'habile collectionneur de Bolbec n'ayant point étiqueté les pièces de sa collection (|u'il préparait lui-même, (1) CalaluQue raisonné des OiseuiLi de la Seine-Inférieure, II, p. 83. (■À) Voy. The sparrow in the lake district, The Natiiralist, pj). 1)2 cl •»:$, Londri's, 1H cil.. I. p. -IW. OlSIvVt'X HVmUDKS HKNCONTIIKS A L'kTAT SAUVAGE ^M la l.o.rid i-iihrifitsciala, dout M. Schlei,^el donne une excellente figure (1), qu'en supposant une Lo.rùi bifasciata dont la double l)ande et la pointe des rémiges seraient rougeàtres, au lieu d'iHre blanches; en sorte que, si les deux Oiseaux ne différaient pas par les proportions, on serait tenté de rapporter la ruhrifascùitn à la hipisriata plutôt qu'à la niroirostra. Peut-être même, la f.o.ria ruhrifasciatd est-elle le produit d'un accouplement fortuit du Bec- croisé ordinaire et du Bec-croisé bifascié. » Néanmoins les auteurs de VOrnitholor/ie européenne, après avoir considéré que « le prince Cil. Bonaparte, qui en avait d'abord- fait une espèce (2), n'y a plus vu en dernier lieu (3), qu'une race de la Lo.ria curvirostra, » ter- minent en disant qu' « elle ne constitue probablement qu'une variété accidentelle, à laquelle il n'y a par conséquent aucun rang à assigner. » Ce croisement reste donc tout à fait hypothétique. Les deux fac- teurs supposés doivent-ils même être considérés comme appar- tenant à deux espèces distinctes ? Certains l'ont pensé à cause des deux barres blanches de l'aile qui difïérencient bifnaeiala de curvirostra, chez laquelle ces bandes blanches fout défaut (4). Mais M. le D"" Baron Richard Kœning VVarthausen ne reconnaît qu'une seule véritable espèce de Becs-croisés (5). LOXIA CURVIROSTRA et LOXIA PITYOPSITTACUS (6) Christian LudwigBrehm dit que parfois les deux es[)èces s'accou- plent et produisent des hybrides fertiles, lesciuels, par la grandeur et la forme, tiennent le milieu entre les deux espèces. Mais il n'in- dique pas dans son ouvrage (7) si ces croisements se produisent à l'état libre. (1) Monographie des T.o.viens, PI. ',]. (2) Consp. Gen. Ar., p. l>2.1. (.3) Cat. Parzud. (4) Trois exemplaires curciroalra aiiuUesel en pluinaj^'c île noces de la collerfion Noury, (riUlienf. ont la couleur rouge du corps dilTéreiile de celle de bifascinto, qui est plus rosée cramoisie chez ce dernier. Chose étonnante, nous n'avons point trouvé parmi les nombreux exemplaires Loxia du Muséum d'Hist. nat. de Paris, tme seule pièce étiquetée bifasciata; un individu portant deux barres blanches sur l'aile est indiqué comme leucoptera. .Même i)arlicularité au Muséum de Rouen. (.o) Le savant baron a bien voulu nous envoyer son travail : Uif Krruzschnabel tind ilire Fortpllanziing in Jahrcsheften des Vereins fiir vaterl. NaUirknnde in Stuttgart, 1889, où. page 10. il indique les variétés ou races diverses des Becs-croisés. (6) Ou Lo.ria curvirostra major, Crncii-ostrapityopsiUacus, Cntciroslra pinr- lorum. (7) Lehrbuch der Naturgeschichle aller europàischen Yïnjel. Ei-sler Theil, p. 168, 182.3. 358 A. SL'CHETET La chose est possible, car dans im autre livre (i) auquel il renvoie, il écrit (2) qu'il a eu en sa possession un véritable Oiseau nain de Currirustra pilijopsittacns, un cT âgé d'un an qu'il considère comme un hybride de Loxid curvirostra, et qui fut tué au milieu d'une bande de Becs-croisés (Curn'rostra pityopsittacus). Dans sa ionne l'Oiseau ressemblait à ce dernier dont il avait la tête et les pieds, mais non entièrement le bec et la grandeur, car il ne pesait que 2 1/2 d'une sonde (3) et avait seulement 7 pouces 1/2 de long, dont 3 1/8 pour la queue et 12 1/2 de largeur ; la plus longue penne était de 3 1/G pouce. M. Jacob Sprecher nous écrit aussi de Coire (Suisse) qu'on a cru apercevoir dans la forêt de Fôhrenwald des Loxiapityopsiltacus appa- riés avec des Loxia curtirostra, cependant comme les deux types se ressemblent beaucoup, l'observation n'est pas absolument certaine. Nous rappelons ici la remarque du précédent article : à savoir que, d'après M. le baron Kœning Warthausen, il n'existe qu'une seule véritable espèce de Becs-croisés; du reste il nous paraît dilficile de séparer spôciliquement pitijopsittacus de curvirostra. Si, en effet, le premier n'était de taille plus forte et ne présentait un bec plus gros (4) que celui de curvirostra, comment distinguerait-on ces deux types dont le plumage est à 'peu près identique, tant par sa dispo- sition que par sa coloration. Dans la collection Marmottau, aujour- d'hui léunie au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, tous les Loxia sont étiquetés sous un même nom ; curvirostra (5). Entre deux genres. F.MHKlîlZA KRASILIENSIS Ct PASSER DOMESTICHS Nous rappelons ici pour mémoire cet hyln-idisme déjà cité (p. 2'i0) parce que les deux espèces croisées appartiennent à deux genres dilT(''reiits, le genre Eaihcriza et le genre l'nss<'r, il est vrai, très rapi)rocliés. M. T>ouis Pitot, de Neuville, qui nous a signalé cet exeMi])lr, n'a (1) HcUriifjc znr Vogrlluindc. (■>) I'a«p (lli. (.'{) La sonde ol;iit un poids d'niic «Ipini-oncp. (^t) La niaiulibiilp infi^rienir' notaiiimonl est plus épaisse, et la supérieure ne la dépasse pas autant que ••liez curi'iJ'osira. Ci) M. (le Selys-Lonf,'cliamps {Notice sur les Becs-cnnsf^s leinopli're et hifascié. nulli'lin de l'Aradémie royale df Belpiipie, XII L n' ii), «onsidore pili/opsiltnruft i-oninie es|)èce (voir p. 12): lonN'fois il rccnnnail la •-'i;iimI(' allinilé des dilTéi-mlfs irsprVcs de j.oxia (p. '.)). OISEAUX HYBRIDES RENCONTIIKS A l'kTAT SACVACK XVJ jamais pu savoir où les Oiseaux avaient fait leur nid, ni attraper les jeuues qui en proviendraient. Cependant, il ne doute nullement de la provenanci; de la nichée qu'il a observée. « Les Oiseaux sont pres(iue tous hii^arrés, nous dit-il, et ont les couleurs vives soit du père, soit de la mère. L'un d'eux a la tète et les ailes de la couleur du Moineau, tout le reste du corps est jaune; en sorte qu'on ne saurait se tromper ». Depuis la neige dernière M. Pitotn'a plus revu que deux on trois de ces hybrides dans son jardin. Que sont devenus les autres, sont-ils morts, ont-ils été tués, ou ont-ils changé de ([uar- tier? il l'ignore. Il se propose de les observer attentivement. On se rappelle que l'un des deux parents était un Oiseau exotique échappé de cage, par conséquent un Oiseau importé ne pouvant rencontrer pour s'apparier aucune femelle de son espèce. Néan- moins, on nous permettra de faire des réserves sur la provenance des jeunes Oiseaux observés tant qu'ils n'en auront pu être capturés, l'albinisme qui affecte souvent le plumage du Moineau pouvant se traduire par une couleur jaune et non blanche, comme cela arrive chez les Perruches inséparables ou les Pinsons d'Ardennes. LiGURINUS CHLORIS et PASSER ItALI.E. M. Eugène Bono, de Portogruaro (V'enezia) a fait connaître (1) un Oiseau rappelant le Verdone {IJgurinns chloris) et le Pasàero {Panser Ft(iliœ): grandeur d'un Canari, couleur des plumes (pennes) ressem- blant de loin à celles d'une femelle de Verdier; la partie supérieure vert grisâtre, la tête et la gorge jaune olivâtre bordé de gris sombre, ventre blanchâtre, queue et ailes gris très foncé; bec et pattes du Moineau et la structure générale du Verdier. Les plumes jaunes du Verdier adulte faisaient défaut. Cet Oiseau avait été pris au filet dans les premiers jours du mois d'octobre 1890; misencageil commença à chanter aussitôt. Son chant ni varié, ni agréable rappelait celui du Passera scoparola (2). Comme particularité, il avait l'iialtitudede chanter la nuit. Ce singulier spécimen, qui servait d'appeau à l'oiseleur qui l'avait pris, vécut en cage environ deux mois et ne fut envoyé qu'après sa (1) Bollettino del Nahiratisln colleltore, alleratore, coUivntore, n" 6, p. 71, ,T guigno, 1891. Sienna. (2) Nous ignorons qut>l peut être cet Oiseau, nous ne lo trouvons pas dîin? la Synonymie du prof. Ciiglioli lÀrifmiiia italien): nous supposons i(u"il existe une faute d'impression et qu il faut lire Scopaiolu, qui est VArcentor inorlularis I.inn. îHiO A. SLCHETET mort à M. Kiiiièiie Bono; il ;ivait été si mal empaillé (iii'il iio larda pas à se détériorer et il fut impossible de le conserver. Les quelques notes sur sa couformation et sa couleur que nous venons de transcrire ont été prises par M. Bono lorsque l'Oiseau était encore vivant, lin professeur de sciences naturelles qui vit ce spécimen empaillé chez M. Bono, à Portogruaro, le considère comme hybride du Verdone et du Passero, c'est aussi l'avis de ce dernier qui le suppose même provenir d'un Verdone r> et d'un Passero 9. Il est regrettable que cet exemplaire ait été perdu, car, pensons- nous, c'est le seul spécimen de ce genre que l'on connaisse. Le croise- ment des deux espèces supposées mères nous paraît cependant difTicile à admettre. Elles n'ont, en effet, ni les mêmes uKeurs, ni la môme nidification. Une description beaucoup plus détaillée nous paraît nécessaire pour afïirmer l'origine que M. Bono a déclarée; nous remercions néanmoins ce dernier des renseignements ({u'il nous a très obligeamment envoyés. Si l'Oiseau était réellement un hybride des deux genres nommés, ce dont nous doutons vivement, son origine devrait, dans ce cas, être attribuée à un croisement accompli sans doute en captivité, la femelle Verdone couvant assez facilement en cage. Fringilla cœlebs et Passer domesticus. M. H. L. Ohl, Président de la Société ornithologique d'Hauau-sur- le-Mein, a bien voulu nous faire savoir qu'on avait tué dans la localité, il y a quelques années, un « Ihfstnrd)) de Fringilla cœlcbs et Pass;i'r flonicsliciis. ;M.leD'"Panlstich, maître à la Realschule (Realschullebren, nmisa communiqué les renseiguementssuivants : «L'Oiseau en (piestion fut pris il y a environ vingt ans, il fut considéré comme provenant des deux espèces nommées par un ornithologiste très capable, mort depuis déjà une dizaine d'années. Malheureusement le spécimen n'a point été conservé dans le Musée d'Hanau et M. Paulstieh ne peut nous dire(|uels étaient ses caractères. Peut-être était-il simi)le- ment m\o anomalie de coloration ? Nous avons peu de confiance dans ce genre d liylnidcs, les deux espèces ayant des inu-urs dilTércntes et leur mode de iiidilication n'étant point surtout le même. Un exemple, semblable à celui ([ui nous a été cité j)ar M. L. Ohl, nous a été in(li(|ué à Paris, et, l'allir- mation était telle (pie l'on aurait pu sui)poser (pi'elle fiU vraie. (>('p('iidant nu examen de ce sujet nous a j)ermis de reconnaître OISK.UX nVlilUDKS UKNCO.NTUKS A L'kIAT SAUVAGr: 301 chez lui. lion le Iriiil (l'uii eroiseiiienl des deux espèces nonmices, mais lin albinisme partiel, alïectaut notamment les i^raudes pennies des ailes. Cet Oiseau, qui vit encore dans une maison du boulevard Voltaire, avait été ramassé, il y a quatre ans, dans un jardin dépen- dant de l'hôtel Sully, près la place des Vosges; il était alors tout jeune et on l'avait élevé à la becquée. Jusqu'à de nouvelles observa- tions, nous croyons donc devoir mettre eu doute le croisement à l'état sauvage du /•'. cii'lcbs et du P. (louicslicus. Chrysomitris si'iNiJS et Pyrrhula vulgaris (1) Sous la dénomination de Siskin-Bullfinch, M. Geo. Davis, de Glowcester, exposait en 1890 au Cristal Palace un Oiseau capturé à l'état sauvage. L'Oiseau avait été pris dans un grand lilet près de Nevvcastle (Glowcestershire) par un biriicatclicr (2) nommé Cox. Ce spécimen se trouvait en compagnie d'autres petits Oiseaux avec lesquels il preuait sa nourriture. M.G.Davis pensa tout d'abord avoir alïaire à un Si-skin-(iireiifhicli, c'est à dire à un Tarin-Verdier ; mais après l'avoir comparé quelque temps avec d'autres croisements, il arriva à cette conclusion que c'était un produit du Chnjaomitris spinus et du Pyrrhula ruh/nris. M. Geo. Davis, après l'avoir exposé, le vendit donc comme Oiseau hybride à M. Cook, de Barton Street, Glowcester, lequel le revendit à son tour à M. Mauning, de Portsmouth. Nous ignorons si cet Oiseau est encore entre les mains de ce dernier acheteur; quant aux renseignements que nous avons pu obtenir sur sa conforma- tion et la couleur de son plumage, M. Davis s'est contenté de nous dire qu'il était de plus petite taille qu'un hybride Verdier-Bou- vreuil qu'il avait élevé et ressemblait davantage au Tarin ; en outre ce soi-disant hybride portait sur le dos des plaques bleues comme le Bouvreuil c". C'est la première fois ({iie nous voyons le Pyrrhula contracter à l'état libre un mélange avec une autre espèce. Aussi comme le (^hrysoiuitris spinus, qu'il aurait choisi pour se croiser, diiïère nota- blement de son genre, il faudrait, il nous semble, pour établir la réalité de l'hybride exposé au Cristal Palace, des indicalions beau- coup ] tins précises que celles (|ui nous on tété communiquées; à moins donc, chose fort possible, que l'Oiseau capturé ne soit unéchappéde captivité; on sait qu'en Angleterre, les éleveurs (/>/w^//'/\s) emploient (1) Appelé aussi : Ijj.ria pijrrhiila, Pyrrhula Eurnpœ, Pi/rrliuln ruhririlltt. (2) Oiseleur. 362 A, SUCHETET très fréquemment pour leurs croisemenlà la femelle Pi/nhiila l'iil- garis, celle-ci, comme le Verdier $, couvant assez facilement en cage (1). Les croisements à IV'tat sauvage de Passereaux ajjpartenanl à deux genres différents ne sont donc pas prouvés par ces quatre exemples que nous venons de présenter, nous les mettons même fortement en doute. Famille dca Muscicapidœ (2). Genre Rhipidura. Rim'i:i)URA FLARELLIFERA et RhIPUDURA FULIGINOSA. D'après M. Thomas H. Potts, les Gobe-mouches noirs et les Gohe- mouches bigarrés de la Nouvelle-Zélande {Black and Rai Flijcat- cfiers) se croisent ensemble fréquemment (3). Cet auteur dit qu'il trouva le l^r octobre 1870, sur un jeune Fagus, un nid d'union (union m'st) sur lequel était un mâle /?. flahcllifrra ; (1) Emberiza nielanochephala et Clirysomilris spinus. — Ainsi que nous avons eu l'occasion de le dire (p. 240), il nous a été envoyé, d'une collection importante du Pas-de-Calais, un Oiseau considéré comme étant l'hybride de ces deux espèces. L'Oiseau avait été lue à l'état sauvage dans les environs de Marseille ; mais il fut reconnu par M. Oustalet, auquel nous l'avons nionlré, comme appartenant à l'espèce Chi'isomilris notala du Bus: cesl sans douli» un Oiseau éciinppé de quelque volière après son exportation du Guatemala ou du Mexique en France. Fringilla linota et Loxia curviroski. — M. Tissi, sous-inspecteur forestier de Belluno, nous écrit de Zolto Alto, à la date du 31 Septembre 1891, que l'on a pris, il y a peu de temps, un Fringilla linola dont le rouge est celui de Loxia curvi- rosla. M. Tissi se demande avec hésitation si cet Oiseau peut être considéré comme hybride de ces deux espèces? Cette iiypolhèse n'est pas vraisemblable. Nous n'avons point <-ru devoir faire figurer ces deux derniers exemplaires sur notre liste. Peut-être pourrions-nous encore mentionner, au seul titre de curiosité, un Oiseau assezextraordinaire de la grosseur d'un Pinson de hêtre (Fringilla iitontifringilla)'f qui fut a|)porté à M. .Iakob Sprecher de Coire. Ce spécimen avait, parait-il, quehiue chose du Bouvreuil, les ailes étaient jaune doré, la tète noir de velours, la poitrine rouge, le dos et la queue brunâtres. L'Oiseau, mort bien vite m cage, n'a point été em|)!iillé. M. .Iakui) S|tre(her n'avait pu déterminer rr-spccc à lacinelle il apparlonail et avait snpiiosé qnil avait |)Put-èlrf une origine hyhride. \o serait ce point encore un Oiseau exotique échappé? (2) Il est bon de noter que Lesson a classé les .Muscicapidees dans les Denti- rostres, tandis qu'il place les Ilirondinidées dans les Latiroslres. Bonaparte met les unes et les autres dans la même tribu, celle des Oscines. Cil (hl tlir Itirds of Nrir/rhuul htj Th. l'otls, Ti;msaclion>; nnd l^-ocoedings ol Ihe N(!\v-Zeland Instilute. Vol. Il, l'ait. Il, p. i;:i, ISC,',». OISEAUX lIVUUIDliS RENCONTRIJS A LKTAT SAUVACK 3(l3 le 2 octobre on aperçut uuo ftunelle ]t.fnliiiiiiiis(i. Ce nid, et les trois œufs qu'il contenfiit, furent pris. La femelle étaitsi familière qu'elle se laissa enlever avec le nid et ne se retira que lorsqu'elle fut poussée avec le doigt; son compagnon bigarré voltigeait auprès d'elle en gazouillant vivement, semblant ainsi protester contre cette cruauté. Le 7 janvier il fut trouvé un autre nid d'union dans le(piel élail de jeunes Oiseaux ; le père était une R. fuliginosa. Le 10, les petits avaient cjuitté le nid et volaient avee grande vivacité autour de l'arbre dans lequel le nid avait été construit; ils ressemblaient exactement aux petits de H. flnhcllifcra. (]ette couvée de Gobe-mouebes fut la plus vigoureuse que M. Potts eut à noter durant la saison ; ce grand développement d'énergie était-il dû au croisement des parents? M. Potts remarqua que le mâle H. fulii/i- no.m était aussi assidu dans ses attentions envers la jeune famille que la mère, quoique les Oiseaux fussent d'un plumage difïérent du sien (1). Vers le 20 octobre 1872? le même observateur paraît avoir vu un Oiseau, qu'il prit pour une R. flahellifera, donnant ses soins à trois jeunes qu'elle surveillait et qui semblaient cependant en état de se nourrir seuls. Ces jeunes, selon toute apparence, étaient des R.fuli- fjinosa noirâtres ou d'un 'brun olivâtre sombre ; la tête était d'un noir nuancé de gris, les poils à la base de la mandibule étaient gris (2) ou d'un noir argenté (3). Enfin le 28 et le 29 août, à Obinitaki, pendant le printemps de l'année suivante, il put observer deux nids d'union, la fondation de la construction étant établie. Dans le premier cas l'Oiseau noir allié, R. faliginosa, se distinguait par sa tache blanche sur chaque oreille, dans le second exemple l'Oiseau foncé n'avait aucune ta(;he blanche. Comme les nids avaient été bâtis simultanément, la saison n'avait rien à faire, ajoute M. Potts, avec la supposition de la chute des plumes blanches (4). Plus tard, en 1884, l'Ornithologiste australien envoyait à la Société zoologique de Londres, afin qu'on pût l'examiner, un nid trouvé le 10 septembre au matin. Ce nid contenait trois œufs. Avant de l'em- porter, M. Potts avait vu le mâle et la femelle s'occuper de l'incu- bation en se remplaçant tour à tour à de rares intervalles. Le cT (1) On the Birds of \e>i-Zrlnnd, mô.ine journal, III, p. xo, |K7(i. Ci) Ou grisonnants. (3) Mêmes Procporlings, V. p. 182. (i) Vol. VI, p. l'i.;;. n" r{7-S, dos iiKMiiPsTi-îinsaflions pour IS7:?. 364 A. SUCHKTET était une H. fuliuinosa aux plumes de l'oreille très petites, mais très distinctes, la femelle était uue H. flabcllifira (1). Des nids-joints {joinl-nrats) se trouvent dans la collection du musée deCnntorbery. Ils présentent, dit M. Potts (2), des caractères d'un j-rand intérêt pour tous ceux qui s'intéressent à l'arcliilecture des Oiseaux. Dans le nid-joint dont la femelle était une llaheltifcrn, la structure du nid montrait l'influence exercée par la fejnelle (3). Les trois (eufs faisant partie du nid pris le 2 octobre 1870, seraient, d'après M. Buller (4), semblables à ceux de Ilh. fuligimhsd, ayant une ceinture (zone) très distincte de taches brun pourpré prés du i;:ros bout. Les (eufs des deux espèces sont, d'après le même, pareils en dimension et forme. Diiïgles, dans son ouvrage illustré sur les Oiseaux de l'Australie, ne parle pas de ces deux espèces; Gould nomme seulement jhibclli- fi'ni. Fiilir/innsa est-elle une bonne espèce? ce type n'est représenté au British Muséum que par un seul individu 9. M. Sclater, (pie nous avons consulté à ce sujet, ne voit aucune raison de mettre en doute la distinction spécifique établie par Buller qui a rapporté leurs croisements d'après 1S[. Potts; M. Oustalet nous dit aussi que les deux types sont très distincts par le mode de coloration ; fuliginosa porte une livrée beaucoup plus sombre et n'a pas comme (labelU- fpva les pennes caudales externes en majeure partie blanches, etc. Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède l'une et l'autre de (1) Voy.: .1 case of cross-hreeding belween tuo sperirs of Flijcalchcrs o/' llir genus Rhipifiura h}' ThnmdS, H. Poils of Ohiiiilaki. in Proiecdini^s of llic Zoolo- gicfil Soficly of London, p. ;J30, 1884. (2) Tnins. of Now-Zeland. V, p. 182. i'.\) M. i'olts ;ivail dil cftpciidanl (Vol. II, p. (>{) (jik^ les driix i'S|)i>t('s couvaient dans des condilions lellcnienl somlUablcs (|ue la description d'un nid d'une des deu.\ élail sullisante : « Le nid de la flabellifera, 1res bien conslruil et très com- l)acl, varie légèreinenl en forme. Les matériaux sont feutrés ensemble, la mousse, les herbes, les racines fibreuses avec des toiles daraignées, etc. La construction est lixée sur quelque branche ou branchage, la fondation commence très fréquem- ment avec des copeaux de vieux bois... Les o-ufs, au nombre de quatre, sont légèrement blancs avi^c des taches brunes vers le plus gros bout, ils ont 8 lignes de longueur Sur (i de large. » Le rédacteur des Proceedings de la Société Zoologique de Loiidris. en rappor- tant la note de M. Poils, remar(|ue que les faits cités par ce deinier ne sont pas mentionnés dans le Maniial of the Jiirds 0/ Ncu-Zeland, publié en 1882 par ordre du Colnnial Muséum and geological Surtcey Deparleinent. M. Pr)tls aurait encore parlé des croisements des Rhipithira dans .\eu-/el(ind Jdurutil i)f Science, Juillet 1884. Cl 1 llisinii/ (if Ihf nirih iif \rir-/rhiii(ls. y). l'iT ISTi!. OISEAUX IIVniUDKS P.HNCONTHKS A L'kTAT SALVA(;k iJO.'i ces espèces, mais aucune fonuo inteniiédiaiie ou n-sultanl en appa- rence d'un croisement. La Vieil faut ail ou Piwakawaka {Ihibcllifcra) lial)ite, d'ai)rès BuUer (1), les deux iles ; la Black-fantail ou Ti wakawaka (fitli;/i)wsa) liahito au contraire « south island Cliatham island ». Nous nous proposons d'étudier, en terminant, ces deux types (jui nous pa- raissent plutôt appartenir;! des variétés (|ii'à de véritahles es|»èces. Faniillc ih's llimnilinidii' Genre Hirundo HmUNDO ERYTHROGASTKIl Vai'. nORHEOUUM {2} et PETROCHELIDON LUNH'RONS (3j. Le 22 mai 1878, M. C.-l). Wood tuait à Linwood, D(;la\vare County, Pa., une Hirondelle présentant, dit M. Spencer Trotter (3), les traits bien distincts de Vllirundo Iwrreorum et du Pctroclwlidon bniifroiis. Cet Oiseau, examiné par plusieurs ornithologistes com- pétents, aurait été reconnu comme un hybride incontestable. Malheureusement son sexe n'a pas été déterminé par la dissection, M. C.-l). Wood le prit cependant pour un mâle (4). M. Spencer Trotter, qui l'a décrit pour la première fois, lui a donné le nom (ï Hirundo liorrcori-ln nifrons. Description : « Bec semblable à celui de la Barn SwdWow (Il i ni lulo l'njlhroijasler, var. horrcorwm, mais un peu plus fort. Les narines s'ouvrant latéralement en partie avancée près de la membrane, quoi- que pas autant que dans l'espèce citée ci-dessus. Le tarse environ aussi long- que le doigt du milieu sans l'ongle, couvert de plumes à l'intérieur de l'extrémité supérieure. Les doigts divisés comme dans horreorum. La queue fourchue jusqu'à environ un quart de sa lou- (1) Manual uf Ihe lilrds of New-Zealand, 1882. (i) Autres noms : Hirundo rufa, Hirundo americana, Hirundo riiHica, ox Amer., Hirundo cijanopijrrha. D'après Sharpe fCat. Bril. Muséum, X, p. 137, 1885), 17/. erijthrog aster d'Amérique ne serait qu'une race ou sous espèce de notre rM.s'ftca d'Europe. La var. horreorum est chez lui la même ([ue H. erliijtro- gasler. Ce dernier type nous a paru dilïérer très peu de rustica. Ci) Autres noms : Hirundo lunifrons, Hirundo respuhlicana, Hirundo pacci- lonta, Hirundo opifex, Hirundo fuira, Herse f'ulvu, Pelrochelidon Sicainsoni, Hirundo cyanopijrrha, Hirundo pijrrhonola. (4) Description of a liijbrid Hirundo liorreori-lunifrons belireeu tico north americanan Sivalloics, in Bulielinof tlie Nullall orniUiologicalCIub, III, p. VSi, 1878. (o) Op. cil. 3G(J A. SUCHETET Kiieur avec des taclies blanches sur les penues reclrices, mais {)oiut aussi fortcineut nianiués que dans horreorum et les plumes exté- rieures ue sont pas prolongées et linéaires comme dans cette espèce. Les ailes, quand elles sont ployées, atteignent pres([ue le bout de la queue. La tète et le dos bleu acier avec un bandeau châtain foncé comme dans horreorum, l'étendue châtain plus eu arrière sur la tète que dans cette espèce. La croupe blanc rougeàtre, la nuance plus pâle que dans le Clifï Swallow {Pctroclididou lunifrons). Les ailes semblables à celles de horreorum. « La gorge et la poitrine châtain foncé avec une légère partie cen- trale noire comme dans lunijrons et une bande pectorale comme dans horreorum. Les côtés sous les ailes et les parties au-dessous généralement d'une nuancé variant entre celle de horreorum et celle de lunifrons. Crissum blanc rougeàtre avec une légère teinte fumée. Lores bruu sombre; rictus légèrement hérissé. Les joues bleu acier comme dans horreorum, mais avec une légère tendance de châtain, comme dans lunifrons. Dimensions (de la peau sèche) : longueur o.SS, aile 4.G3, queue 2.69. » IllRUNDO ERYTHROGASTER Ct PeTROCHELIDON SvVAINSOXI M. Elliott Coues semble identifier au Pelrochelidon lunifrons, nommé dans l'article précédent, le Pelrochelidon Sirainsoni (1). Le croisenieut que nous allons citer se rapporterait donc au pré- cédent. Cependant .MM. Baird, Brewer et Uidgway, dans leur ouvrage sur les Oiseaux de l'Amérique du Nord (2), parlent de ce dernier comme une espèce alliée (a///ef/ s/fcr/Vs). M. Philipi) Lutley Sclater, qui l'a décrite pour la première fois, l'a considérée comme une bonne espèce (3). Au mois de mai J88;j, M. Gaumer tuait, sur l'île Cozumel, un Oiseau offrant certaines particularités avec Hirundo crythrogasler et Pelrochelidon Sumnsoni. Cet Oiseau qui réunit, paraît-il, les caractères des deux types, pourrait liien être un liybrldc, d'après le cai)itaine Salvin (4). (1) Voy. liirds of the NorlhuesL, A lland-Book of Lhc Oniilholuyij of Ihe vvtjion drained hy Ihe Missouri river and trihulnries, p. SU, Washington, 1.S74. (2) Norlh American Birds, p. 3154, 1874. Ç\) l.ist of liirds rollrrlrd hy M. A, Boucard in the Sicile of l'rt.vuca in SouUi- Weslern Mexico, irilh description of nexr spécimens. Frocoedings of llie Zoological Society of Loiidoii, p.2*.)0, lHJj8,et On some new or Utile Knoicen species ofTanagers from Ihe collection ofM. Verreaux of Paris, mémos Procoetlings, p. .376, ISiJO. (4) Uns, p. .'iod, 18W. Cit in Monograph. llirundinidœ, by Sliirpc, pari. XIII, XIV. Nous n'avons point nous-nième consulté l'ouvrage du savant ornithologisle, ouvrage en cours de publication ; un txlrait nous a été obligeamment envoyé par le rév. Macpherson, de Carlisle. OISEAUX HYRIUDES RENCONTIIKS A l'ÉTAT SAUVAGE 'Mu Celui-ci en a douué la desniptioii suivanle : « les couvertures de l'oreille et le collier sont hleu acier comme dans //. eryllu-ogasli-r, la queue est aussi fourchue, quoi([ue moins étendue, et les plumes latérales ont les taches hlanclies caractéristiques; les ailes sont aussi longues que celles de 17/. cri/llironaslcr, et les couvertures du dessons de la queue sont teintées de roux: Les caractères avec I'. Siminsoni sont : le coloris de la surface inférieure, conqirenant la l)laque noire, le croupion gris roux. » M. Sharpe a reproduit cette description (1) en ajoutant <* (jue la couleur du plumage participe des deux espèces caractéristiiiues, les traits généraux du Pelroclwlidon étant conservés, pendant que la queue, légèrement fourchue, et i)ar dessus tout les taches blanches sur le dernier, sont les caractères d'une vraie Iliruntlo. Nous remarquerons que la distinction entre l'hybride P. Sicainsoiii X P. erijlhrogaster et le produit de 7'. lunifrons X /*. erythrogaslei-, doit sans doute présenter des difficultés, puisque /*. lunifrons a été identifié avec P. Sivainsoni (2). M. Salvin est du reste loin de se montrer alfirmatif : « a little doubt is a hyhrid », dit-il en parlant de l'Oiseau tué par M. Gaumer sur l'île Cozumel. HmuNDO URBICA (3; et Hhiundo rustica (4) Sept exemplaires de ce croisement paraissent seuls observés jusqu'alors. Grâce à l'obligeance de ceux qui les conservent, nous avons pu examiner en nature quatre d'entre eux ; le cinquième nous est connu par deux aquarelles qui ont été exécutées à notre intention, l'une montrant le sujet de face, l'autre permettant de le voir sur le dos ; le sixième nous est également connu par une fort jolie peinture représentant l'Oiseau de profil ; le septième n'a pu être conservé ni décrit. Tous nos remerciements à M. le prof. Giglioli, de Florence, à M. R. Tancré, d'Anclam (Poméranie), à M. le D'" Fiori, de Bologne, à M. Paul Matshie de Berlin (o), qui ont bien voulu nous envoyer leurs spécimens empaillés ; à M. le prof. Ilomita, de Bari (Italie), qui a été assez complaisant pour faire exécuter à ses frais les deux aciuarelles dont nous venons de (1) Monograph. Hirundinidd' . (2) Nous ne connaissons pas cette (U'ruière espèce. (3) Le même que Chelidon urbica, Hirundo minor Ki'unistica, Clielidon feues- Iratrum et rupeslna. (4) Autres noms : Hirundo domestica, Cecropis ruslica, Cecropis pagoruin. (o) Ce dernier avec l'autorisation de MM. les docteurs Môbius et Reichenow. 368 A. SUCHETET parler; euliii à M. le comle Airigoui de<çli Oddi, ilc P;idoue, qui a agi d'une manière aussi gracieuse. 1" E.n'inplaire du Mméc (le Berlin, le plus aiicienneniont connu. C'est pendant l'été de 182o, alors que Gloger se trouvait par hasard dans sou village natal, à Kasischka, près de Neisse (Haute Silésie), (lue cet exemplaire fut pris. Voici dans quelles circonstances : le 1() septembre, pendant une courte absence de ce dernier, le frère cadet du savant ornithologiste, désirant nourrir son Épervier, retira d'un nid (Vlliramlo rastica, construit dans l'étable aux brebis de l'exi)loitatiou, deux jeunes Hirondelles prêtes à s'envoler et dont les frères ou sœurs étaient déjà partis. Un seul œuf restait dans le nid, c'était un œuf clair. Déjà l'un des Oiseaux capturés avait servi de pâture à l'Epervier, lorsque le jeune frère de Gloger s'ai)erçut, à son grand étonnement, que le deuxième Oiseau qui restait était de couleur blanche sur le croupion. Tout d'abord il pensa qu'il avait alïaire à une jeune urbica, entrée par hasard dans le nid d'une rusllca. Cependant, ayant remarqué que la coloration de la partie inférieure ressemblait entièrement à celle des autres Hirondelles de cheminée, il crut devoir conserver cet Oiseau pour le faire voira sou frère aîné aussitôt le retour de celui-ci. U enferma donc sa pré- cieuse trouvaille dans une cage qu'il accrocha au mur de l'étable. Mais les parents qui veillaient sur leur jeune prisonnier parvinrent à le faire sortir et à l'emmener avec eux; heureusement le cri inac- coutumé de ce dernier le fit bientôt reconnaître parmi les autres Hirondelles; on le suivit, et ayant été découvert sur les branches d'un arbre où ses parents le nourrissaient (à la manière des ;»*- iicd) (■[), on le tira et il fut abattu. Sa voix, bien difïérente de celle du père et de la mère présumés, ressemblait presque complètement à la voix d'appel du Chardonneret (2). La description de cet intéressant spécimen, donnée i)ar Gloger (3), est la suivante : « Plumage du,nid, forme et couleur intermédiaires entre les jeunes du môme âge des deux espèces pures. A la partie inférieure, même aux ailes, il est, par la couleur, entièrement Hiron- delle de cheminée, à peine un peu plus clair à la gorge. Par le sommet etsa forme un peu plus élancée, il ressemble àrilirondelle uiliica, cependant il lui man(|ue les bords blanchâtres des bouts (1) \.'}irhica no se perche (iiic rareincnl. (2) Pour ces dt-lails, voy. N'aiimann f\aliirfjr.servé en cage. Or, nous venons île voir que M. Degland a rapp(uté son liyl>ri(le, non au croisement du Parus major avec la Pirrile palu^^lris, mais au Paru.< r(rrulr)is X P'i'cih' cniiniiuuU. Du reste, M. Monjoui- ne sait si lOiscau av;iit été pris ou tué à l'élal sauva ire. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE Til Parus cyanus et I'.kcile borealis (1). M. Julius V. Mndarasz dit avoir vu, chez M. Meuzbier, uu liybridi- très intéressant qui ne serait autre que le produit du djanisirn cyaneiis et de la Pœcile borealis. « Toute la partie supérieure des côtés de cet exemplaire, écrit M. Madarasz (2), est gris cendré avec une légère teinte bleue. Les ailes sont comme celles de ci/anisles cj/anens. Le dessus de la tête est blanc de neige avec une tache noire ovale au milieu. La bande du bec qui va jusqu'à la partie de l'oc- ciput est noire, tout le dessous du cor[)s est blanc. La queue (!st comme chez P. borealis, mais de couleur un peu moins nette. La longueur de cet Oiseau, de sexe mâle, est de \2,^v"^; les ailes 0,8; les pattes 1,8; le bec J/2cm. » L'Oiseau a-t-il été pris à l'état sauvage ? M. Madarasz ne rindi(iiie pas, il dit seulement qu'il a été trouvé près de Moscou le 5 septembre, par le savant professeur lui-même. Nous pensons cependant qu'il ne s'agit point ici d'un Oiseau né en captivité. Parus cristatus (3) et Paris borealis (4) M. Pleske a fait connaître (5) un hybride cT de Parus borealis el de Loph. crislatiis acheté le 15 septembre 1880 sur le marché aux Oiseaux de Saint-Pétersbourg, cette pièce est aujourd'hui devenue la possessiondu Musée zoologique de l'Académie impérialedes sciences. Nous ne savons point exactement si le spécimen avait été pris ou tué à l'état sauvage; l'éminent conservateur du Musée de l'Aca- démie n'a pu nous fournir d'indications précises sur ce sujet qui, suppose-t-il, n'est point né en captivité. D'après une com- munication de M. Meuzbier, il aurait été pris dans les environs de Saint-Pétersbourg (6). M. Pleske en a donné une description (1) La môme que /•. palusiri.-^. dont les antres noms scientiliiiues viennent dV'lre donnés. (2) Deutsche ornilhologische Geaellschafl, Journal fiir Ornilholoj,'ie, p. 2'.Mi, Inn'i. (3) Autres noms : Parus uiUratus, Lophap lianes cristatus. (4) Le même que Pœcile paluslris, Linn. (o) Beschreibung einiger Vogelbastarde in Mémoires de rAcadémie impériale des Sciences de Sainl-Pélersbourg, VII" série, XXXV, n" ii, 1887. Cel Oiseau aurait été cité plusieurs fois par M. Pleske. Voy. Bùchner n. Pleske, Beilr. z. Ornith. de St-Petersh. Goiiv. Beitr. z. Kenntn. A. Russ. II, Folge, Bd IV, p. ;î8 et 'LiixHept, riTiini,!. C-IIcTepo. ryo. Tp. Gno. Ooin. K( t. XIV, ( rp. 41î). Xous n'avons pu consulter ces deux ouvrages. (tj) Nous n'avons point consulté Biicliner et Pleske, Beitr. z. Ornithologie de St-Petersbourg Gouv. p. 4.H, où, peut-être, cette indication a été donnée? 378 A. SUCHETET détaillée en comparant ses rapports avec les deux types purs. Nons nous contenterons de signaler ses caractères : Plumes recouvrant le nez blanches tachetées de noir. Sommet de la tùte et devant noirs, chaque plume avec pointe blanche. L'occiput, la nuque et le derrière du cou (cervix) d'un noir pur. La huppe manque complète- ment. Bandes superciliaires d'un blanc pur, sur un côté, tacheté de noir clairsemé. Joues i)lanc pur ; vers les côtés du cou, claires, colo- rées de brun. Gorge et devant du cou noirs, la gorge d'un noir pur; le cou plus bas avec ])ointes d'un gris blanc. Le champ noir de la gorge est considérablement plus grand que chez /*. horcaUs et plus petit, notamment à la partie antérieure du cou, que chez L.cristatm. Dos (partie supérieure et parties inférieures), ainsi que le crou- pion, brun de terre, cependant avec une teinte nette de gris, en quoi la couleur devient un peu moins intense. Rectrices supé- rieures dos ailes gris de cendre, chaque plume est bordée de brun. Poitrine et ventre blancs, les côtés sont fortement colorés de brun. M. Th. Pleske fait suivre sa description d'une planche coloriée représentant seulement la tète et le cou de cet hybride (1). C'est, en effet, par ces deux parties, que les deux espèces se distinguent à pre- mière vue; sous ces rapports, on peut dire que le dessin colorié (2) présente des caractères mixtes entre les deux types. Point de huppe, quoique les plumes soient teintées comme chez cristdtus, sur la nuque et le dessous du coula teinte noire propre à l\ pabisiris, l'iris est du brun roussâtre du cristatus. Nous aurions été heureux de voir l'Oiseau dans sou entier, quoique la distinction du reste du corps entre les deux espèces soit bien moins tranchée que dans les deux parties rei)résentées. P.-S. — M. Menzbier veut bien nous écrire {|u'un autre hybiide delà même provenance, capturé aux environs de Moscou, t'ait partie de sa collection. Cyamstes cy.\i\us (3) et Cyanistes cœnuLEUs (4). En 1877, M. Severtzow adressait à la Société Zoologique de France (5) la description d'un Oiseau qu'il disait être « un hybride inédit de Parus cyanns et de P. ccrrulcm, » acquis en chair à Saint-Pétersbourg, mais mort en cage : « Sommet de la tète d'un (i) Fig. :5. (2) Mémoires de l'Académiti. (3) Autres noms : Parus cœruleus major, Cyanistes: cynnetis. (4) Appcl6 aussi Parus ca-rulms, ou Parus cœrulcscrns. (.H) Voy. le Miill.'liii p. -.VIW et p. :t2l, in-orès-verhanx, s.-:ince liii 20 juilirl 1877. OISEAUX HYBRIDES RENCONTUKS A L ETAT SAUVAGE .'JT'.I bleu pàk' grisâtre ; une marque bleuâtre sur la gorgi', coniiiie chez le P. rœndens, mais pâle; une teiute jaunâtre, à peine sensible sur la poitrine, tout le bas du corps blanc, comme cbez b; Parus nja- ncus; dos gris bleu, comme celui de ce dernier; ailes et (|uem! intermédiaires entre les deux espèces, ayant plus de marques blan- clies que \e ca'ndeus, mais beaucoup moins que le cuancus. » M. de Selys-Longchamps a contesté l'origine de cet Oiseau (1). Pour lui la diagnose donnée par M. Severtzow désigne sans le moindre doute le P.Plcsilii'i. Cyanistes cyanus et Cyanistes Pleskei. Dans une conférence faite à la Société Zoologique de France en 1S(S4 (2), M. le professeur Micbel Menzbier fit savoir qu'il avait recueilli une série d'exemplaires qui, d'une part, présentaient « les produits du croisement des C. Pleskei et et des C. cyanus, » et, d'une antre, « ceux du croisement de ces hybrides et des C. cijanus)). M. Menzbier trouvait inutile « de donner la description de tous ces exemplaires », (quatre, pensons-nous), (3) il mention- nait seulement qu'ils avaient été capturés « dans la contrée où les Ç. cyanus et les C. Pleskei nichent ensemble et disait qu'ils pré- sentaient une série de formes intermédiaires entre les C. cyanus et les C. Pleskei ». Après avoir fait connaître que, sur cinq cents exemplaires à coloration normale, se trouvaient dix exemplaires C. Pleskei et cinq de ceux que l'on peut envisager comme hybrides, le savant conférencier continuait ainsi : ((Comme je possède des exem- plaires intermédiaires entre les hybrides de C. Pleskei et de C. cyanus et de ces derniers, et (jue je connais la relation numérique entre les C. cyanus et les C. Pleskei, je me vois en même temps obligé.de con- venir que les C. Pleskei s'accouplent avec les C. cyanus, en formant des hybrides qui, à leur tour, se croisent avec les C. cyanus, et, après plusieurs générations successives, se confondent com[)lètement avec les C. cyanus. » Disons tout de suite qu'un naturaliste de Russie, (|ui reçoit dans ses magasins un grand nombre d'Oiseaux, ne partage point cette manière de voir et ne croit point aux hybrides de C. Pleskei X C. Cyanus. Nous ne contesterons point cependant, jusqu'à de nouvelles observations, l'assertion de M.Menzl)ier; ce qu'il indique (1) Voy. Sur le genre Parus. Bull. Soc. Zooio-;. de France. 1884. (2) Voy, : Revue scientifique, p. liio el oiti, n" du 2() avril 1884. (3) Voir : Mémoires sur les Paridœ. I. Le groupe des Mésanges bleues. Fîulielin de la Société zoologlcjne de France IX, I88i (p. 28, 29 et TO du lirape à part.) 380 A. SUCHETET est peut-ôtrc très exact, nous ignorons absolument ce fini se passe dans la nature à ce sujet. Mais si réminent professeur base son assertion sur les ((uatre exemplaires uniques décrits dans son Mémoire sur les Paridœ (1), ce chiffre est-il suffisant pour prouver que les deux types purs se croisent d'une manière constante d'abord entre eux, puis dans la suite avec leurs produits? Il faudrait, il nous semble, recueillir un très grand nombre d'exemplaires croisés pour que cette opinion fût probable ; peut-être M. Menzbicr les pos- sède-t-il aujourd'hui? Eu 1884, M. Zaroudnoi', ornithologiste dis- tingué d'Orenbourg, disait avoir dans sa collection un hybride r. Ph'skei X C. cyaniis (2), ce qui portait à cinq les exemplaires hybrides décrits et sans doute alors seuls connus. En effet, sur le tableau des formes décrites des Mésanges bleues, tableau récapitulant, pensons-nous, toutes les Mésanges que M. Menzbier a vues dans les divers Musées d'Europe, quatre formes hybrides de Cyaniis PlesJîei (celles qu'il possède) figurent seules. M. Menzbier les a déterminées ainsi : une 9 (16 avril Moscow), croisement direct, soit Cijan. cyano X Pleskei ; une autre femelle (22 oct., Moscow) l'origine Cijan. cyano X Pleskei X C. cynnus; un cT (16 avril, Moscow légalement C. cyano X Pleskei X C. cyanus ; enfin un autre individu cf C. cyanus Pleskei x C. cyanus X C. cyanus (3). Si les caractères des hybrides suivaient des règles fixes, c'est-à- dire si les demi-sang étaient de plumage et de forme mixtes, si les trois-(piarts sang n'étaient plus dans leur aspect extérieur qu'un fiuarl d'une espèce et trois ([uarls de l'autre, et ainsi de suite, il serait certainement possible de déterminer la part des facteurs qui les ont produits. Mais les caractères des hybrides sont-ils invariables ? leur coloration et leur forme peuvent-ils servir à indiquer sûrement le rôle des deux parents ? nous ne voudrions le dire, car un individu réellement demi-sang, ayant eu pour parents deux types d'espèce j)ure, peut se rapprocher sensiblement d'un seul de ses auteurs ; au contraire un individu trois (luarts sang [tourra demeurer mixte, entre (1) Le gro^ipe da^ Mésanr/es bleues, in nullclin de la Socirt*' zooloijiciiie df France, IX. 1884. (2) \oir Reuiftrqiie^ complémentaires pour connaître la Faune ornilhologiqne du pays d'Orenhourg. Bnlletin de la Sociélé des Naturalistes de Moscou, n» 4, 1888. Celle cornniunication nous a été faite directement par M. Zaroudnoi, car nous n'avons pu consulter son mémoire écrit en lanfïue russe, pensons-nous. ('.\) Mémoires sur les Paridip. I. Le ç/roupe des Més(tnges bleues, où ces quatre exemplaires sont décrits avec beaucoup de détails que nous re^'rellons de ne pou- voir reproduire ici. à cause de l'étendue de la ilescriplion. (Voir p. 28. 20 et .'50 du liull.de la Soc. Zool. de France), OISEAUX HYBRIDES RENCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE HHi l(.'s deux espèces pures ; nous avons observé ces phéuoinèues. On se tromperait donc eu atlrihuant la naissance du i»reniier à uu inhride avec l'espèce pure ; la production du second à un croisement de deux espèces pures. Les caractères que présentent les hybrides ne peuvent indi(iuer toujours la part des parents; nous revenons souvent sur ce point parce que nous le croyons d'une certaine importance. Ainsi les trois derniers exemplaires, sur lesquels se fonde M. .Menzbier i)our indi(iuer « les résultats du croisement de plusieurs générations de l'hybride avec l'espèce pure », ne sont peut-être que les frères et sœurs du premier et descendus directement d'un couple composé d'un Cyanus eX d'un Plesketl Quant à l'extinction des C. Pleskei par leurs croisements avec les ('. cyanus et les hybrides qui résultent de cette union, nous admet- Ions fort bien avec M. Menzbier que, si ces croisements se répétaient constamment, ils élimineraient peu à peu le premier type pour faire place enfin et délinitivement au second. Il est certain que le mélange répété d'hybrides (féconds) avec des individus d'espèce pure doit aboutir fatalement à l'elîacement complet des caractères du type dont le sang n'entre plus que dans d'infimes proportions. Toutefois, dans le cas présent, il faudrait encore, jmur aboutir à l'extinction des types purs C. Pleskei, que ces derniers ne s'alliassent jamais entre eux (1). Et, du reste, les C. Pleskei forment-ils une véritalde espèce? Dans un mémoire très étendu sur le genre Mésange (Parus) (2), M. Edm, de Selys-Longchamps, après de savantes considérations et de très compétentes observations sur les races nombreuses des espèces souches de ce genre, conclut que le Cyanistcs Pleskei, observé, on le sait, pour la première fois, par M. Th. Pleske, sur le marché de Saint-Pétersbourg au printemps de 187G, n'est qu'une race de C. cœruleus. Il est persuadé que c'est, en effet, nue i-ace constante, mais en l'examinant de près, en considérant la similitude absolue de la stature et des dessins avec ceux du cœruh'us et de ses races peisicus et Teneri/j'œ, il est d'avis que ce n'est qu'une race clinmlérique, remplaçant le c-œ/w/t'us, précisément dans ces contrées, où habite le Parus cyanus, avec lequel elle aura toujours été (1) M. Menzbier a intitulé sa conférence : d Rôle du croisement dans l'extinction des espèces », c'est pourquoi nous nous permettons ces réflexions. (2) Bulletin tle la Société Zoologique de France, p. U à p. 80, 1884. 382 A. SUCHETET confondue (1). M. Alf. Dubois veut bien nous dire qu'il considère également C. Pleskci comme simple race ou variété climatéri([ue. Nous pensons qu'il ne peut eu être autrement si nous en jugeons par deux individus que nous possédons et qui nous ont été adressés de >[oscou; à moins donc que C. Plcskei ne soit un hybride de r. c!/((nt(s X C. cœruh'us, comme nous l'expliquerons plus loin. Il ne sera pas sans intérêt de rappeler ici brièvement dans quelles circonstances le type nouveau C. iHcsIcci fut érigé au rang d'esi)èce. L'Oiseau obtenu, comme on vient de le dire, au marché de Saint-Pétersbourg, n'avait vécu chez M. Pleske qu'un seul soir et, comme il venait d'être pris, il était impossible d'imputer à un aussi court séjour en cage un changement de couleur qui permettait de le distinguer de P. cœrulcus. Eu 1877, le docteur Cabanis crut donc devoir attirer l'attention (le ses collègues sur ce si)écimen, disant qu'il s'agissait probable- ment d'une nouvelle espèce destinée à enrichir la faune ornitho- ti(iue du Nord-Est de l'Europe et du Nord-Ouest de Sibérie [È). Les captures du nouveau type depuis cette époque paraissent toujours rares, plus rares même, nous dit M. Menzbier, que les hybrides Cyaii. Plcskei X C. q/anus. En 1884, celui-ci ne men- tionne encore sur son tableau des dimensions des Mésanges bleues, ([ue six exemplaires, un seul de la variété A se trouvant à Paris au Muséum d'Histoire naturelle; les cinq de la variété B répartis ainsi : un au Musée britannique, un autre à Vienne, et les trois derniers dans sa collection. Nous avons appris par M. Paul Matschie (qui considère Pleskci comme une snbspecies) que le Musée de Berlin cons(;rvait deux seuls exemplaires (3). M. Alfred Dubois nous dit que le Musée de Bruxelles n'en possède point, mais que les deux sujets ligures dans le derni(;r fascicule de sou ouvrage appartiennent (1) Sur le genre Parus. — On se ra)3pelle qu'à propos d'un exemplaire aciielésur le marché de St-Pétersbourg et signalé par M. Sewortzovv comme hybride de cœriileus et de cyanus, M. de Selys avait dit que la diagoose très claire ((ue celui-ci en donne désignait sans le moindre doute le /'. Pleski. In Bull, de la Suc. Zool. de France, p. 330, J877. (2) Voy. Journal fur Ornilhologie, p. 213, avril 1K77, rai)port pour février, ou une ligure de lOiseau a été donnée pour la première fois. En 1881, M. Menziiier, dans la Revue comparative de la Faune ornilhnloqique du (îoucernemenl de Moscou, indique C. Pleskei Cah. à titre d'espèce. Voy. Bulletin de la Société des iXaluralisles de Moscou, n» 3, p. 212, 1881. (3) Os deux exemplaires son! sans doute ceux dord iM. Oïdjois ,i pailè dans le Journal fiir (Mnilliologie 1877, et dans le même journal, p. lUi», 1878. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 383 à M. le baron do Selys-Longchamps (1). Le .\[uséum de Paris ne s'est point enrichi de nouveaux exemplaires, il n'en conserve qu'un seul, rapporté il y a quelques années du gouverneuient de Moscou par M. Ujfalvy. Le catalogue des Oiseaux du Biitisli Muséum ne men- tionne ([ue le sujet $ déjà indi([ué par M. Menzbier. M. Taczanowski ne fait i)oint figurer T. l'IcsL-ci dans la liste des Oiseaux observés depuis cin(]uante ans en Pologne (2). Dans la liste des Oiseaux des gouvernements de Saint-Pétersbourg (3), M. Eug. Biichner dit que ce type n'a été observé qu'en petit nombre. C'est en vain que nous avons cherché des mentions de nouvelles captures de C. Pk'skei dans les grands journaux ornithologiques européens, l'Omis, le Journal fur Ornithologie, l'Ibis n'en parlent point ou fort peu (4). Nous pen- sons que la plupart des collections ornithologiques ne possèdent pas encore ce nouveau type. Le Musée de Vienne (Autriche) en serait même dépourvu (o) ? M. Loreuz, naturaliste de Moscou, nous a cependant signalé trois pièces en sa possession; nous lui avons acheté deux de ces pièces. Dans une nouvelle communication que M. le prof. Menzbier a la bonté de nous adresser, nous appre- nons ([ue le Ctjfin. Ph'skei, type toujours rare, se rencontre actuelle- ment en Russie dans les trois localités suivantes : environs de Saint-Pétersbourg, environs de Moscou et environs d'Orembourg ; c'est à Moscou qu'on le voit le plus souvent, tandis ([ue c'est à Orembourg qu'il est le plus rare. Dans celte communication M. Menzbier nous dit qu'il est mainte- nant d'avis que la variété B est le résultat d'un croisement d'un hybride Cyan. Plcskei X C. cijanas avec un r. l'h'skt'l typi(|ue ; dans ce cas on aurait trois sortes de formes : A) Cyan. Pleskei typique. B) Première génération des hybrides C. Plcskei X C. ci/anus et génération résultant du croisement de ces hybrides avec les Cyan. cyanus. C) Premièn; génération des Cyan. Pleskei X C. cyanus et généra- tion provenant du croisement de ces iiybrides avec les Cyan. Pleskei. Ceci pourrait expli(]uer, d'après Menzbier, pour({uoi les carac- (1) Le a* vient de Moscou, la '^ a éLé prise en 13elgi(|ue (IJège). (2) Omis, p. 405, 1888. {:{) Journal ftir Ornilhologie, p. 1%, 188;'i. (4) Nous ne voyons guère figurer ([u'un seul sujet, encore douteux, parmi les s.'pt Parus ugareus tués par M. Alexandre Nielialovits. Ornilhologischt' (iesclls- chaft za Berlin. Voir Caijanis-Journal fur Ornithologie, p. 98, 1885. Voir aussi lu même journal, p. 2G7, 1880, où une vague mention de Pleskei a été également faile, (ii) D'après une communication de M. le D^ L. Lorenz, Cuslos-adjunct. 384 A. SUCHETET tères (listinctifs de la variété B sont moins constants que ceux de la forme typi(jue et pourquoi aussi cette même variété est moins fréquente que les hybrides Cyan. Pleskei X Cyan. cyanus. L'étude du type Pleskei est donc d'un grand intérêt pour les zoologistes; mais M. Menzbier nous permettra de lui rappeler res- pectueusement qu'il n'est pas prouvé, comme nous le disions tout à l'heure, que les produits demi-sang revêtent nécessairement des caractères intermédiaires entre les deux espèces mères desquels ils tirent leur origine; pas plus qu'il n'pst prouvé que dans un produit trois quarts sang ces caractères intermédiaires s'affaiblissent aussitôt. Il ne vieudra à l'idée d'aucun ornithologiste, pensons-nous, d'attribuer la naissance des hybrides Li;j. cliloris X Linotacannalnna ou FruKjilla eœlebs X F. inontifringiUa, rencontrés à l'état sauvage, les uns à un croisement direct, les autres à un mélange de l'espèce })ure avec un hybride; l'origine de tous indistinctement est imputée à un croisement d'espèces pures. Or, si nos souvenirs sont exacts, tous les hybrides que nous avons vus ne sont pas absolument sem- blables; pour le dernier croisement, nous avons vu des individus revêtant presque entièrement les caractères d'une seule des deux espèces pures. Nous possédons un hybride trois quarts sang {Columba] qui ne présente pas de différence avec d'autres produits demi-sang de la môme origine. Les jeunes provenant du croisement des Rhipidura ressemblent tantôt à l'un des parents, tantôt à l'autre; si le mélange des espèces mères n'avait été constaté de cisu, il n'aurait donc point été pos- sible de les déclarer demi-sang. Chez les Léporides (si toutefois ces hybrides existent réellement?) on constate toujours une forte ressemblance au type Lapin (L. cimiculus). M. Gurney a cité des cas curieux parmi les Palmipèdes et les Oiseaux de cage où des individus hybrides demi-sang ne tenaient, pour ainsi dire, (|ue d'une seule espèce. Le renversement des termes père et mère est-il mônje capable d'opérer un changement dans les caractères des produits. Nous possédons deux cf demi-sang Euplucainus ineldiiolas cT X l.ineahts liaynaudi 9 semblables entre eux et sem])lables aussi à un autre cT provenant d'une melanotus 9 et d'un /;. Rnynaudi cf. Si quel- ques légères dilïérences existent, elles sont plus sensibles entre les deux exemplaires du premier croisement qu'entre ceux-ci et l'exem- plaire du second mélange. Au contraire, un cT demi-sang E. Sirinhai d" X E. iiyctlienierus 9 diffère en une certaine jiiaiiièrc d'un cT pro- venant d'un E. Siciiihuei 9 X E. nycthemerm cf. L'étude des caractères des hybrides demi-sang, trois quarts sang, OISEAUX HYIÎRIDKS UliN CONTRÉS A l'ÉTAT SAUVACK 3S.'j cinq liuilièines, etc., obtenus eu (;ai)tiviU'', s'im[)Ose doue d'une manière toute particulière; car lorsque deux espèces se mélangent accidentellement dans la nature, leurs produits ne peuvent sans doute emprunter exactement autant de parties à une espèce qu'ils eu empruntent à l'autre. Un des types purs qui se croise aura, dans certaines circonstances, une action plus grande que son conjoint n'en aura une sur lui, d'où il s'en suivra ([ue son intluence sera prépondérante. Cyanistes cokruleus et Cyanistes Pleskei Dans sa conférence faite à la Société zoologique de France, M.Menzbier dit encore (lue les C. cœrulem, d'après leurs stations et leurs habitudes, « se rapprochent à un tel point des C. iHcskci » que l'on ne devra point s'étonner si des observations ultérieures (( prouvent que ces Mésanges se croisent entre elles et produisent des hybrides. » M. Menzbier remarque toutefois que ces deux formes sont si voisines dans les traits typiques de leur coloration, qu'il est souvent très difïicile d'indiquer les caractères d'après les- quels on pourrait distinguer les hybrides. « C'est la comparaison seule de ces exemplaires avec ceux des C. cœruleus qui pourrait faire remarquer peut-être que le dos est d'un bleu plus intense, les parties inférieures plus pâles et le blanc de l'abdomen plus déve- loppé. » M. Menzbier possède dans sa collection un exemplaire 2 de ce genre recueilli près de Moscou 26/14 janvier. M. Menzbier ne dit pas par là que les C. cœruleus se croisent certainement avec les C. Pleskei, c'est une hypothèse qu'il émet ; elle est du reste possible (et même probable) si \eC. Pleskei , comme le croit M. de Selys-Lougchamps, n'est ([u'une race de C. caTuleus. Semblant conUrmer cette opinion, M. Zarouduoï nous écrit qu'il possède dans sa collection d'Orembourg (Russie), un exemplaire auquel il attribue l'origine C. cœruleusX C. Pleskei X C .cœruleus {\) . Cyanus flavipecteus (2) et Cyanistes cyanus var. Tiax-Schanicus. D'après M. Menzbier (3), le prof. Severtzow possédait dans sa collection des exemplaires de Cyanistes du district limithrophe de la région des ('. flavipeetus et des C. cyanus tian-schanirus « avec dé- (1) Nous pansons que la descriplion de cet Oiseau a été donnée dans le Bull, de la Société des Naturalistes de Moscou, n» 4, 1888. (2) Ou Parus flavipeclus, ou encore Cyanestes {lavipeclus. (3) Les Mésanges bleues. Bull, de la Soc. ZooIok- de France, 188i, 380 A. SUCHETET veloppeiiient plus ou moins faible de jaune sur la poitrine et avec tous les autres caractères de la forme typique des C. flaxipi'clm ». M. Menzbier se demande si ou ne doit pas admettre que ces exem- plaires, de même ({ue ceux des C. ctjamis lUni-schankus à couleur jaune sur la poitrine, soient des hybrides des C. cyanns lidn-srhunicus et des C. Haclpcflus'} » C'est une simple conjecture à huiuelle se livre réminent naturaliste; du reste s'il admet à titre d'espèce C. jlaci- licclas (considéré comme race de cyanus par M. de Selys-Long- cliamps), il reconnaît que C. tian-schanicus n'est qu'uue variété ou lace de C. cyanus, il s'agirait donc ici du croisement hypothétique de fldcipcctus avec cyanm, ainsi que cela résulte, du reste, de l'opi- nion que M. Menzbier a émise dans sa conférence faite à la Société Zoologique de France (1). Or, pour M. de Selys-Lonchamps, le llavipectus est encore au cyanus ce (]ue le cœruleus est au Plcskei II ne trouve chez flavipectus aucun caractère assez important pour le séparer de cyanus. Il eu donne hi raison et cite, à l'appui de son opinion, un exemplaire femelle de cyanus du Nord de la Russie faisant partie de sa collection « chez lequel les lianes, depuis la base de la poitrine jusqu'à la queue, sont très légèrement, mais distinctement, lavés de jaune pâle (2) ». Tn exemplaire obtenu à Ferghanah, provenant de la collection Severtzow, actuellement en notre possession, ne diffère que |)ar le jaune de cyanus dont il se raj)proche par tous les autres |)oints,ce qui nous l'ait partagci' la manière de voir de M. de Selys-Longcliamps. Honariiuc. \a' piésent croisement C. IJaripcclas >( C. cyanns, et le précédent C. cwitUcns X ('• y/cs/.r/jSe produiraient donc entre variétés et non (.'utre espèces. Nous devons toutefois ici faire mention d'une opinion émise pai- M. Vian. Dans une communicition que celui ci avait bien voulu nous adresser il y a (luelques années, il disait « qu'il était convaincu que les deux formes iHeskei al llavipectus sont des métis de la Mésange bleue {cœruleus) et de la Mésange azurée icyanus). Il possède quelques exemplaires qui tiennent plus ou moins de ces deux types, variant dans leurs emprunts qui leur font et sont Pleskei ou flavipectus suivant qu'ils ont pris plus ou moins à Parus caruleus ou à Parus cyanus; enlin ils sont rares partout ». (t) Voy. Ucvue scit'nli(i(|ii(', |i. iilC, ISS'i. (2) Vaw 1-1. OISEAUX IIYimiDKS UENCONTRKS A l'kTAT SAIVAGK ."^87 En 1884, alors que ciiKi exemplaires Pb'sLri paraissaient seuls eonnus, M. Menzbier (1) disait d'eux que le plus jçrand nombre étaient des mâles et présentaient deux variétés : l'une à bec bleu, à tache d'un jaune très prononcé sur la poitrine, plus voisine de cœndeus; l'autre, plus pâle, a la tète d'une coloration bien moins prononcée se rapprochant de cyanus. Si les observations faites de{)uis conlirment ces renseignements (ce que nous ignorons), il y aurait quelques probabilités à admettre les Pleskei à titre hybrides, peut-être même pourrait-on attribuer leurs deux variétés au ren- versement de termes père et mère dans le croisement des espèces pures, si toutefois ce renversement est capable d'accomplir des changements dans la coloration des produits, chose, nous l'avons vu, très discutable. Aussi, nous ne voudrions aucunement soutenir cette thèse, et le C. Pleskei, comme le dit M. Selys-Longcliamps, ciui a étudié longuement ce sujet, n'est probablement autre qu'une race locale de eœruleas, tandis que jlacipeclus se rattache à l'espèce souche, cyanus. C'est tout à fait notre avis. Les derniers croisements que nous venons d'énumérer restent donc très obscurs, puisqu'on ignore la véritable origine de Pleskei et de jhuipectiis, et ([u'on ne sait s'ils sont de bonnes espèces, des races ou des hybrides? Qui sait encore si les pièces considérées comme hybrides ne sont point des variétés de coloration ? Il serait très désirable qu'un amateur d'Oiseaux insectivores voulût bien entreprendre dans ses volières le croisement du Cyanistes cœndeus et du Cyanistes cyanus, on verrait ainsi si, du croisement présumé, naissent les C. Pleskei et même les C. (lacipec- tus ; ainsi serait tranché le débat. Eu cas de négative, il faudrait voir dans ces deux derniers types des races ou variétés des espèces souches. Cyanistes cyanus et PoI'Xile longicaudus (2) M. le prof. Menzbier dit (.'{) qu'il possède dans sa collection un exemplaire de Mésange bleue recueilli près de Moscou, lequel « ne peut être qu'un hybride deT. cyanus et de Pœeile lunnicandus. ))\oici la description de cet Oiseau d'après le savant professeur de Moscou : (1) Page 315 (le sa Conférence, in Revue Scicnliûque. (2) Autres noms : Parus caudatus, Parus longicaudus, Mecislura lagaiis, MgUhalus caudaim, Acredula cundala, Mecislura caudata, l'aroides cuudaliis et longicaudus. Çij .Mémoires sur les Paridœ. I. Le groupe des Jlésanges bleues. I5iillc-t. Soc. Zool. de France, IX, 1884. 388 A. SUCHETET « La coloraliou de cet hybride est d'uu gris pâle, iutermédiaire entre la coloration du C. cyanus et celle du Pœcile longicaudus. Le sommet de la tète est entouré d'une large bande blanchâtre; une bande noire prend son origine à la base du bec, traverse l'œil et se prolonge jusqu'à la nuque, comme dans les C. cyanus, mais elle n'y forme point les deux embranchements. Le dos et les scapulaires d'uu gris pùle, moins intense sur la partie supérieure du manteau, à l'endroit où nous observons une tache blanche chez les C. cyanus. Les couvertures alaires d'un bleu grisâtre foncé. Les grandes cou- vertures, un peu plus foncées que les autres, sont terminées par du blanc |mr, qui (orme une bande transversale sur l'aile. Les rémiges primaires noirâtres, blanches sur les pages externes; les rémiges secondaires d'un gris noirâtre, avec bordures blanches plus larges sur les pages externes et avec pointes ressemblant à celles des C. cyanus. Les rectrices sont noires, à teinte d'un gris bleuâtre, la plus latérale à page externe et à pointes blanches ; la seconde liserée de blanc sur la page externe; la troisième un peu moins lisérée; sur les quatrième, cinquième et sixième, le blanc disparaît tout à fait et c'est le gris pâle qui le remplace. Le dessous du corps, d'un blaiu- pur, excepté la gorge, qui est marquée d'une tache noire (uininic chez le Pœcile longicaudus.y> M. Menzbier note encore « que k' bleu propre au C. cyanus est très faible dans l'exemplaire cité et (ju'il est remplacé par le brun du Pœcile longicaudus. La teinte si pâle de la couleur bleue du C. cyanus est pour ainsi dire elTacée parle brun plus prononcé du Pœcile longicaudus. » ACREDULA CAUDATA et ACREDULA IrBYI Ce croisement ayant été cité par M. 11. digiioli, à titre hypothé- tiijue (1), dans la liste des cas d'hybridité de l'Avifauna italienne représentés dans la collection centrale des Animaux vertébrés de Florence {'!], nous croyons devoir en faire mention; il Jie i)eut toutefois être qu(!stion ici que d'un croisement entre l'espèce souche et une variété locale, le genre Acirdula (ou Orite) n'étant représenté en Europe que par une seule espèce : VAcrrdula caudata. Dans la variété Jrhii ipii se trouve en Espagne, dans l'Italie centrale et (1) La citiiliuii (le M. Gi^lioli esl, |)récéd(>e d'iiii ? (2) l'riino rcsocoriLo (Ici Itesulliili di'lla Iiirliii'!il(i nnulhiilmiird in Ilaiin, l'iirtc terza ed iiltiiiia, Noiizic il'liidolr (jciirralr, cniniiilala ilal (h.lloro ileiiricn llillj,'cr lii!,'lioli, p. 70, Klorenro, ISVII. oisEArx iivnniDHs iîkncontkks a l'ktat sauvac.k :\H\] méridionale, dans la Sicile, la couleur violclle di's scapidaii-cs est remplacée par le gris (1). Le sujet du Musée de Florence |)rovienl. de Turin el fui pris (ou tué) le 19 octobre 1884. M. II. Giglioli se contente de din? «[ue a la tète est presque hlanclie » et |ilace devant sa citation, comme nous l'avons dit, un |)oint d'interrogation. ACREDULA ROSEA et ACREDULA IrRVI D'après M. SeebolimJ' 1. Irhi/i se mélani;erait en Lombardic avec r.l. rospa, la forme britannicpie dt; l'.l. cauilata{2). Le D"^ Gadovv (3) parle de trois exemplaires du Piémont, c(»ns('rvés dans la collection du British Muséum, intermédiaires entre 1. Irhi/I eX A. rosea (4). M. Tommasso Salvadori dit également (4) (|u'en Piémont, en Lombardie et en Toscane on trouve des exemplaires intermé- diaires entre .1. rosea et .1. Irbyi, Iesf|uels ont le dos (tendre en grande partie, mais taché de noir. « Probablement, ajoute le savant comte, ce sont des hybrides. » Que sont les deux types? Jusqu'en 1886, dit M. Alphonse Dubois, tous les ornithologistes ont considéré les diiïérences de coloration que présente l'espèce A. caudata, soit comme un caractère sexuel, soit comme une distinction d'âge ou de saison.... Plusieurs auteurs anglais viennent d'admettre trois espèces aux dépens du Parus caudata. Pour eux, les individus à tête blanche appartiennent seuls au type de Linné, tandis que ceux pourvus d'une bande sour- cilière forment deux espèces : A. rosea et .4. Trbyi (5). L'émiueut conservateur du Musée royal de Bruxelles ue partage pas cette manière de voir; tout en i-econnaissant l'existence de ces trois formes de Mésange à longue queue, il ne les admet (ju'à titre de races ou variétés climatériques (6). D'après cela, si les deux (1) Voy. Seebolim. .4 history nf briLish Birds, I, p. 't87. iM. Oiloardo l'ei-ni^ni la signale dans son Avifauna creiiionese, p. 90. Crémone 1885. Il dit l'avoir Ironvée en compagnie de sa proche alliée A. caudata. 11 en fait une espèce. M. Tommasso Salvadori ne la mentionne point d;ms sa Faïuia it'Ilalia. (2) Que l'on voit aussi dans le nord de la France et l'Allemagne occidentale, (d'après le morne.) Op. cit. I. p. '18?. (3) Catalogue of Birds of Brili.^h Muséum, VIII, I88:î. (4) Nous en trouvons seulement deux indiqués dans la liste. (5) Elenco degli Uccelli italiani, p. 90, 1886-87. (6) Remarques sur les Mésanges du genre Arredula. Bulletin de la Société Zoologique de France, p. 437, 1883. 390 croisements Jissez liy|)Othéli(|ut's (jue nous iiienlioiinoiis se sont, réalisés, ils seraient donc produits entre types apparlen;int à une niônie souche. FdiniUi' (le Molacillida-. Genre Motacilla. MOTACILLA ABBA (1) et MoTACILLA LIIOURRIS (2). Tenimiuck (3) dit avoir « acquis la certitude ([ue, dans nos con- trées occidentales, la Bcrijeronnette luouhre s'accouple avec la Ber- fieronnette grise et produit des individus ta pires de noir et de cendré clair. » Serait-ce parce qu'elle ne trouve pas toujours à s'unir avec des individus de son espèce, se demande le célèbre ornithologiste? Quoiqu'il en soit, ajoute-t-il, le fait est certain. Le rév. Macpherson dit qu'il a vu lui-môme les deux espèces appariées (4). Un des Musées d'Histoire naturelle d'Angleterre ren- ferme un individu qui proviendrait de ces deux types? (5) Pour M. Degland, la Hochequeue grise (Motacûla Inguhru) n'est qu'une race de la Motacilla alha, ainsi (jne pour beaucoup d'orni- tiiologistes. M. Sharpe l'a portée cependant au rang d'espèce (6). .M. Sclater la distingue également de M.alba, mais il ne précise pas à quel titre (7). Ces deux Bergeronnettes sontassurémentdeux types bien rapprochés et leurs hybi-ides (si hybrides il y a), doivent être difficiles à reconnaître. D'après ce que nous avons pu juger par l'examen de plusieurs exemplaires, M. lur/ubiù ne se distingue d'aWa (|ue |)ar son aile présentant moins de blanc, et par son dos plus noir. Aussi de si faibles différences sont-elles suflisantes pour ériger ces deux types au rang d'espèce ? (1) Autres noms : Motacilla cinera. (2) On Motacilla Yarrelii, ou Motacilla aibn. ou Motacilla alha hiqiihri.^. (3) Manuel (ï Ornitholoqie ou Tableau si/^lnnali'iac des ()i,) Ornithologie européenne, I, p. :Wi. (7j Catalogue dis Oiseaux du Musn- brilaimiqur, p. 'ido, \HK->. (H) Voy. : Ibis, p. 173, 1874. OISEAUX HYnninF.s nRxr.oNTRKS A l'ktat sauvage 301 BUDYTES FLAVA (1) et BuDYTES MELANOCEIMIALA (2) M. Th. Pleskea figuré (3) une Lavandière jaune ((u'il croit prove- nir de la Motacilla fîava Lin. et de la Motnrilln nrrhnwci'phnla Licliln. Cet Oiseau fut pris le 8 avril 1854, près de Gurgew. M. Pleske pré- sume que la Motacilla flam est le père de cet exemplaire « parce que ses régions molaires sont toutes blanches ». Le sexe n'a pu être distingué, M. Pleske croit cependant cet Oiseau mâle, ses couleurs étant très vives. Le savant académicien en a donné une descriplion détaillée m ayant soin d'établir ses rapports avec les deux types purs; nous nous contenterons de noter les caractères suivants: « dos, plumes des épaules et croupion d'un vert foncé olive; petites tectrices des ailes brunâtres, bordées largement d'un vert jaune d'olive, celles du militMi et les grandes d'un brun foncé, bordées largement de jaune vei'dàtre, les plumes axillaires d'un jaune vif. Plumes rectrices les plus extérieures, toujours deux ensemble, blanches avec taches noires, la troisième plume rectrice noire, les autres plumes de la queue sont noires. Bec et pieds noirs. La nuque, le derrière du cou, la tache de l'oreille d'un gris noirâtre. Joues rougeàtres avec rpielques plumes noirâtres et jaunâtres. Gorge blanche, mélangée de jaune vers le cou. Culmen 13™™, ailes 76™™. La nudjitrs melanocrphala n'est, d'après Degland, (pi'une race de B. flava (4). La mcnocephala nous paraît différer de flava par le dessus de la tête qui est noir, par ses joues et le dessus du cou qui sont de cette couleur, ce noir descend sur les épaules en forme de collier. Chez la femelle melanocephala le bleu cendré est à ces par- ties aussi plus foncé que chez la f(;melle jlava. La jlaxia variant beaucoup suivant l'âge et les saisons (o), comme sans doute la wenoci'phala, il doit être difficile de reconnaître l'hybridation lorsqu'elle se présente. (1) .\n\ve?> noms : Motacilla finrn. Mnlacilta fîavrola, Motacilla verna, Mola- cilla neglecla. (2) Autres noms : Motacilla inrlanocrphala , Motacilla /laça melanocophaht, Motacilla flavawar.borea lis. Ci) Mémoires de l'Académie des Sciences de Sl-Pélersijnuri,'. ï. XXXV. n' .i, VII' série. (4) Op. cit., I, p. 3S1. (.H) D'après une communication vi'riiaie de M. N'onry el d'a|)rés de nondn-eux exemplaircs formant série exposés dans les vitrines du musée d'Elbcuf et que nous avons examinés. 392 A. SUCHKTKT BUDYTES FLAVA et BUDYTES CAMPESTIS (1) La Bitilijles [lava s'accouple encore avec son autre variété B. Rniji. « Il paraît hors de doute, dit Degland (2), que la Diuh/tes flara et ses variétés s'apparient entre elles. » On a tué près de Lille, ajoute cet auteur, un rnàle de nudt/tcs flara, des mieux caractérisés, accou- plé avec une femelle de Bwhjtes Rayi. M. Zaroudnoï nous écrit d'Orembourg cfu'il connaît lui-même des hybrides entre ces deux types; il en connaît aussi entre i5. p.ami>i et le changement de B. liayi que M. Severtzow a marqué comme B. flavifrom. Il croit pouvoir attribuer à certains individus l'origine suivante : B. (lavus X Rayi typica X B. flavus, B. fJavusXB. Rayiflavi- frons X B. flmyus. Ces divej-s Oiseaux, tués au milieu du cours de l'Oural, ornent sa collection. Nous regrettons de ne pouvoir donner une analyse du mémoire de M, Zaroudnoï dans lequel ces divers croisements sont relatés et où l'auteur parle aussi de Budytcs flava, var. heema X Biidyles C.flavi- frons. Le mémoire de M. Zaroudnoï est écrit en russe. Il s'agit du reste tout au plus de croiseuKîuts entre variétés; nous devons cepen- dant reconnaître que ^i campcstris est cité à titre de race de fUna par Degland, M. Sharpe la porte au rang d'espèce. Ces caractères intermédiaires pourraient peut-être également être attribués à des variétés de coloration ; les traits qui distinguent ces deux types n'étant pas considérables. BuDYTES FLAVA et BuDYTES BOREALIS M. Zaroudnoï nous a encore indiqué le croisement de B. flaca X B. horealis, qu'il se propose d'étudier ultérieurement. Il a tué un exemplaire de ce genre au milieu du cours de l'Oural. Dans la Collection centrale des Animaux vertébrés d'Italie, à Florence, il existe un individu cf indiffué comme (lamis X horealis obtenu à Fana le 26 avril 1887 (3). M. Sharpe (4) inscrit /;o/(7///.s' comme bonne espèce, M. Degland (.'>) en fait, au contraire, une simple variété de la race mplanoci'phala à laquelle môme il semble l'identifier de sorte que, si son opinion (1) Autres noms : liudyles liaiji, MolnciUa pacn, Mohicilln ranipr^lri.^, Mnln- cilla para Rnyi cl Motacilla paveoln. (2) Op. cil., I, :m. (3) Primo resoconlo dei resullale, elc, Florence 1S91. (4) Catalogue des Oiseau.\ du Urilish Muséum, PI. VII, fig. I cVA, 18S.Ï. (il) Op., rit., I, p. 380. OISEAl'X HYRRIDKS HKNCON Tl! KS A l'kTAT SArVAGK .'V.),) est juste, ce croisement devrait être rapporté à cpIiiI de Ihimx nirhi- noa'phala dont nous avons déjà parlé. M. Sharpe constate lui-inéuie ( 1 ) ([ue (luehiues spéciim-us de la Rero-eronnette jaune de la Méditerranée se distinguent peu de la vraie. U. horcalis. Les appariages ou accouplements des deux races auraient sans doute besoin d'être constatés pour déclarer hyhiide^ les individus à coloration mélangée. Fa m il II' des Tunllihr Genre Helminthopliila lÎELMINTHOPHILA PI.NUS {'2) et HeL.MINTHOPHILA CHRVSOPTERA (3) Si le Colaptes (turnto-me.ricaniis, que nous étudierons plus loiu, doit être considéré comme une variation climatéri([ue et non comuie un hybride, voici peut-être l'hybridisme le plus intéressant et le plus curieux dont nous ayons à parler pour l'Amérique du Nord, quoiqu'il n'existe encore, reconnaissons-le, que de simplfs conjec- tuira sur la véritable nature des hybrides supposés et que la double origine de la plupart de ceux-ci soit même contestée. Le 18 mai 1870, M.William Brewster tuait à Newtonville, Mass., un Oiseau du genre Helminthophaga, mais d'une espèce jusqu'alors inconnue. L'Oiseau était en plein chant lorsqu'il fut surpris et voltigeait çà et là dans un fourré marécageux planté de chênes et d'érables. Autant M. Brewster peut se le rappeler, il ne différait pas (I) Op. cit.. X, p. 257. (i) Synonymie : Cerlhia pinus, Sylvia pinu.<:, Sijlria ^olilriria f]plinillieru:> solilarius, Ilellnuia solilaria, Vermivora solitaria, etc. (3) Autres noms : Molacilla chrijsoptera, SijUicoUt chrysoplera, Molacilla flavifrons.Sylvia flavifrons, Hehinitheros chrysoplera, Yermirora chrysoplera, Helinaia chrysoplera, etc. r>es deux espèces pinus et chrysoplera, quoique |)rést'nt9nt un air de pan'ulr indiscutable, dirent cependant des caractères dilTérentiels assez tranchés. .Mnsi on ne trouve point dans pinus la gorge noire de chrysoplera. Pinus est d'un lieaii jaune chrome sur toutes les parties inférieures; chrysoptera est gris blanc sombre à ces parties; ce dernier na point non plus l'œil entoure de noir à la manière de pinus, mais la conformation du corps et la (aille est la nu^me chez les deux espèces. Sur le dos il existe un rapprochement entre les teintes des deux types, car le dos de chrysoplera est lavé de jaune verdàtre gris dans le genre du dos de pinus. On voit donc que certaines relations unissent les deux formes, mais aussi certains carac- tères différentiels semblent les séparer. 304 A. SUCIIETKT seiisil)lenien[. soit dans la voix ou dans ses mouvements de ff. chnj- soptrrn (\). Qu'était cet oiseau? M. Brewster n'osa rien décider sur son ori- fïine. Les dillérences du coloris avec le type ordinaire étaient si Jurandes et de telle nature que toute théorie «le variatiou acciden- telle (ou de variation due à la saison) lui parut impossible à émettre; riiypotlièse d'un liybridisme ne lui parut point non plus devoir être prise eu considération, vu la grande rareté des hybrides à l'état sauvage. La nouvelle espèce, dépourvue de noir ou de cendré sur les joues et sur la gorge, reçut donc un nom particulier, celui de ir. leiicohronchinlis, du gr. Xe-jxo? blanc et ppcy/oç bronches ou poitrine. Voici sa description, telle que l'a faite M. William Brewster: « Mâle adulte, plumage d'été; sommet de la tête jaune vif légère- ment teinté d'olive sur l'occiput. Les plus grandes et les moyennes couvertures de l'aile jaune, au sommet moins vif. La ligne sourci- lière, les joues, la gorge et toutes les parties inférieures, blanc soyeux, avec une légère teinte de jaune pâle sur la poitrine. Surface dorsale, à l'exclusion de la nuque, qui est cendré clair lavé de jaune, comme sont aussi les bords extérieurs des secondaires. Une étroite ligne de noir clair passe de la base de la mandibule supérieure à travers et à une petite distance derrière I'omI. inter- rompue cependant par la paupière inférieure qui est distinctement lilanche. Aucune trace de noir sur les joues ou sur la poitrine, même sur les plumes naissantes. Bec noir, les pieds brun foncé. Dimensions : Longueur, 5.19; étendue, 7.88 ; aile, 2.4.') ; tarse, 71 ; queue, 1 .80; culmen, o3. On verra, d'après la description ci-dessus, continue AT. Brewster, que cet Oiseau resseml)le de plus près à la Fauvette à aile dorée (Golden Winged Warbler ou Hplmlnthopluifia rJiri/soplera. L'absence entière de noir ou de cendré sur les joues et la gorge, le caractère particulier delà ligne sourcilière, et le blanc de la paupière inférieure présentent cependant des difïéreuces qui ne s'accordent avec aucune variation connue accidentelle ou de saison de cette espèce. La ligne restreinte du noir sur l'œil donne ■h la tête une similitude remarquable à celle de Hclmlntliophdt/n pinuii, mais la ressemblance ne va pas plus loin. » M. Ridgway, le savant curateur de la collection oiiiilhologique (1) Voy : Dpscriplioli ofa nt-ir aprrirs of I1rhniiilhi)i>lmf]a. Iiy W'". Ilrowslci-, in niiUolin nf llif .Niittall ornilholoi,'ica1 rlub, I. n» I, pp. I il ■>, ;iviil 187(1. ol (lie Atnorii-an Sporlinan, VI. p. %S, journal dans lequel ccito rapliiip a iHé mentionnée pour in pretnji'Te fois, mais ipio nous n'avons pn consnitor. OISKAIX HYIHUni'.S nj'.NCONTRKS A l'kTAT SAl'VAf.K OîKi (lu Musée de Washinj^ton, ont bieiitùt l'orcasion de piirlor di' (•> nouveau type (1), mais, comme M. Brcwster, il ne voulut |»oint se prononcer sur sa nature, tout en éloiiinant cependant la possibilité d'une hybridation, cet (exemplaire ne pi-ésentaut aucune combinai- son de la coloration des d(n]x esj)èces les plus rapprochées, c/z/v/so/*- tt'ra et pinus, mais simplement un développement impaif-aif jioiir ainsi dire de la coloration d'une seule des deux (2). Sept ans se passèrent sans qu'on rencontrât aucun s|)écimen du même genre; dans raprès-din(?e du 12 mai 1877, dans une localité très éloignée de celle où le ])remier exemplaire avait été obtenu, près de Clifton (Delaware County. Pa), M. Christophe D. Wood aperçut dans un pommier un deuxième Oiseau qu'il fut assez heureux pour abattre. Comme le précédent il était mâle, et corres- pondait à la description donnée par M. Brewster, ce qui semblait confirmer la validité de l'espèce. Ce fut du moins l'avis qu'exprima à son sujet M. Spencer Trotter, de Philadelphie (3). Bient(>t. du reste, celui-ci ne tarda pas à découvrir un troisième sp(''cimen, tué sans doute depuis longtemps, mais qui était demeuré inaperçu pendant plus de quinze ans dans la collection de l'Académie des Sciences de Philadelphie. M. Trotter était occupé un jour à examiner des Fauvettes (Sylvicolidœ), lorsque, par hasard, il aperçut parmi elles un spécimen de l'Oiseau à gorge blanche, le White Throated Warbler ou Hclininthophar/a leurobronrhidlis de Brewster. L'inscription que cette pièce ])ortait était la suivante : (( J. r. '20 octobre JS6^, ^ot. of Bill. » autant qu'on put lire, car les trois derniers mots étaient très efïacés. Les initiales /. C. furent reconnues pour être celles de John Cassin, montrant ainsi qu'il poss(kla autrefois ce sp(^cimen, au moins qu'il s'en occupa (4). Malheureusement cette étiquette ne portait aucune indication de la localité où l'Oiseau avait été obtenu, non plus aucune indication ni de son sexe ni de son espèce; toutefois, à cause des ressem- blances qu'il montrait avec les deux premiers spécimens, on pouvait le supposer mâle. Informations ayant été prises par M. Lawrenc(^ auprès de M. Bell, celui-ci déclara se rappeler avoir tué, vers 1832, pendant le prin- (1) Ibis, VI, 1). 188, 187(1. (.2.) Le noir de la région jii;^nilaire et s joiiiics annnrs. de rcconniiitii' los div*>rs<'s espèces h leur rluiiil. (2) Pour Ions ces délails, voir les RiiUeUns du Chili oiiiilliolou'i<|iie, 111. ii" 1, p. 44. janvier 1878 el IV, ii" 1, |). ii'.t, ja;ivier !S7',I. (3) Le môme Bullclin, III, n» 1, p. 4i, 1878. (4) Bull. III. n" 4, p. 1!)'.», octobre 1878. (:>) linll. IV, n" :$, p. \M, jnillel 1870. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 'AWl cendré pur. Le deuxième s'éloigue du type daus la marche du jaune sur les parties supérieures et inférieures. Sur la poitrine existe une large bande ou tache de cette couleur avec légère .S-////W- sion sur le menton. Tout le plumage dorsal, depuis le sommet delà tète, est failtlement recouvert de la même teinte. Le troisième est exceptionnel, il montre une plaque jaune vif sur la poitrine, depuis la courbure des ailes. AL Chirk pensa avoir affaire à un pinua, lors([u'il Ir tua, l'Oiseau avait les notes et les habitudes de cette espèce. Le neuvième exemplaire, H. leiœobronchialis, tué par M. (iunn,à Ottawa, Conn., a été décrit par le D'" Gibbsdans les « Grand l{a|»ids Daily Democrat(l) «comme nouvelle espèce (VJIrlntinlhopluKjn, sous le nom deGunnii. Présenté ensuite connue appartenant à Icucobron- cliidUs par M. J. H. Purdie (2), il fut envoyé à la Smithsonian Insti- tution à M. Ridgway qui l'examina et déclara (3) que la validité d(ï l'espèce //. leucobronchiaUa pouvait être considérée comme définiti- vement acquise à la science, cette nouvelle forme, dans tous ses degrés, se distinguant réellement par l'absence totale de noir ou de gris sombre sur la gorge (4), ainsi que par l'absence de la plaque auriculaire gris sombre, ou noire. L'année suivante, le savant curateur du Musée de Washington portait à ce titre //, leucobron- chldlis sur sou catalogue (5). A ces neuf captures viennent, pendant les années 1879 et 1881, s'ajouter trois nouvelles, toutes trois obtenues par \l. A. K. Fisher, de Sing-Sing, N. Y., dans les circonstances suivantes : (1) l"juiii 1879, cit. par M. H. A. Purdie. (■>) Bull. IV, n' 3, juillet 1879, i». 185. (3) Bull. IV, n" 4, octobre 1879. (4) Les bases des plumes étaient quehiuefois grisâtres. (ô) Cat. of Ihc IHrils nf Nortli America. Proceedings of U. S. i\alioii;il Muséum, p. 1(j:$, 1880. M. Hidf-way (Bull. Nuit, ornilli. club, IV, n" 4, p. 233, octobre 1879), avait fait les remanjues suivantes sur le spécimen décrit d'abord daus les « Grand Bapids ». Le spécimen recueilli par M. dunn est, dans tous ses rapports essentiels, comme type de //. leiicohronchialis., à l'exception de la poitrine sur latpielle existe une grande plaque jaune gomme gutte vif bien délinie, tandis que les parties supérieures sont moins vivement colorées, le jaune du sommet de la tête et le gris bleuâtre de la nuque, le dos et les ailes étant obscurcis par un recouvrement de vert olive. La plaque jaune de la |)oilrine, qui est très fortement définie antérieu- rement contre le blanc pur du pirulum, ne s'étend pas en arrière aux flancs et à l'abdomen, mais est strictement limitée au milieu de la poitrine, dont les côtés sont d'un gris bleuâtre foncé, presque aussi sombre que le dos. La partie supérieure de la gorge (pas le menton) est fortement teintée de jaune pâle. Les mesures sont comme suit : ailes, 2,40; queue, 2,10; bec, de la narine, 35; tarse, Go; doigt du milieu, 142, 398 A. SUCHETET Celui-ci était eu traiu de colleetiouuer dans uu lieu bas et maré- cageux, uu fourré composé d'Aunes, de petits Erables et d'autres essences, lorsqu'il remarqua paruii diverses Fauvettes un H. leu- rohronchlalis. L"Oiseuu, uu mâle adulte, fut abattu. « Il ressemblait au spécimen de M. W. W. Coe (cité par M. Pardie) ayant la bande jaune sur la poitrine et une très légère mjfasion à la gorge, caractère différent des autres spécimens en ayant les barres des ailes blancbàtres, plus blanches môme que dans IL pinm. Le dos comuie celui de U'ucobronchiaUs typique (1). Les deux autres individus furent tués, le premier, paraissant femelle, le 14 juillet 1881, au milieu de Pins, alors qu'il s'envolait à la poursuite d'un Insecte (2;; le second, le 3 août de la même année, dans quelques petits buissons bordant un cours d'eau, près de l'en- droit où M. Fischer avait tué son premier exemplaire deux ans au- paravant, le 24 août 1879. 11 ressemblait à ce spécimen ayant une ])ande jaune pectorale, mais différant par les bandes des ailes qui sont jaune normal, nou blanches (3). C'est alors ({ue M. Brewster, ayant reçu de M. le D' A. xMearns et de M. Eugène P. Biknell plusieurs spécimens douteux paraissant être des individus égarés de IL pinus et de //. ckrysoplera, crut devoir émettre des doutes sur la validité de l'espèce présumée //. IcucohronchiaUs, et considérer les spécimens sur lesquels elle s'ap[)uyait connue hybrides des deux espèces ([u'on vient de nommer. Avant d'exposer les vues de M. Brewster sur ce sujet, nous devons parler d'un autre type douteux d'ik'liiiinthophnijd, le //. Lawtrncei, dont l'histoire se trouve intimement liée à relie de son congénère //. UtucobronchùiUs . Dans les Proceedings de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, il est en effet question d'un Oiseau d'un type nouveau (|ui fut trouvé par M. Herold Herrik daus la collection de son ami M. D. B. Dickinson, de Chatham, New-Jersey, et dont voici, d'après M. Hèrrick, la description : « Parties supérieures et croupion d'un vert olive, teinte plus foncée que dans pinus. Ailes d'un gris bleuâtre avec deux bandes blanches, mais la supérieure pas aussi nettement définie que dans /)/?iu.s-. Queue d'un gris bleuâtre, trois plumes extérieures de cette queue ont la plus grande partie de leur palmure blanche, il existe aussi une petite jilace blanche (1) Bullel. IV, no 4, 187'), p. ZVt. (2) Il uiffèn; des autres ayant une iilaqiie noire anriiiilairi'. (:jj IJiill. iNiill. uniidi. club, VI, n» 'i, p. :i'i5, ..clol.re KsM. OISEAUX HYBIUDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 31)9 sur l'extréinilé de la (luatiième plume. Couronne et parties infé- rieures de la poitrine de couleur orange. Une large marque noire s'étend du bec à travers l'œil et par derrière. Menton, gorge et partie située en avant de la poitrine noirs. Une raie jaune, com- mençant sous le bec, s'étend en arrière entre l'œil noir et les taches de la poitrine et augmente en largeur sur l'épaule. Longueur 4.50, aile 2.0O, queue 2,, mesures prises sur l'Oiseau monté. » Une planche, habile dessin de M. Ridgway, montre l'Oiseau (1). « Ce spécimen, évidemment un mâle adulte, disait M. Herrick, est marqué d'une manière si nette et si tranchée qu'il exclut la possibilité de son classement parmi les formes rares de pinns ou clinjsoptera, ses alliés les plus proches, ou parmi les hybrides. Si sou apparence générale est à première vue celle de pinus avec l'œil noir et les taches de la gorge de clirysoptera, en l'examinant attenti- vement on aperçoit de petites particularités qui n'existent ni dans l'une ni dans l'autre des deux espèces. »Aussi M. llerrick, qui le faisait connaître pour la première fois, lui donna un nom particulier : celui de //. Latcrencei (2). Sa capture, autant il pouvait se le rappeler, avait eu lieu en mai 1874, sur les rives du Passaic, près de Chatham, New-Jersey, section complètement explorée au point de vue oruithologique. Eu janvier 1877, M. Herrik mentionnait un second spécimen, obtenu d'un marchand pendant l'automne de 1876; ce marchand l'avait reçu au printemps précédent de Hoboken, N. J., dans un lot varié de Warblers (Fauvettes). Si les partisans de l'hybridité avaient élevé quelques doutes sur la validité de la nouvelle espèce //. laurencii, ce second spécimen, s'accordant avec le premier, devait, d'après M. Herrick, faire cesser toutes les hésitations. Nous voyous, en 1880, M. Ridgway lui-même porter Laurencii à ce titre sur son Catalogue des Oiseaux de l'Amérique de Nord (3jj après toutefois, quelques années auparavant, l'avoir soupçonné d'être un hybride entre pinus et clinjsoptera à cause de sa coloration « exactement intermédiaire entre les deux (4). » M. Herrick a décrit le second spécimen de la manière suivante : « Parties supérieures et croupion vert olive, d'une couleur plus (1) PI. XV. (2) En reconnaissance de plusieurs faveurs qui lui furent rendues par M. Georg W. Laurence, esq. (û5) l'roceedings of tlie U. S. National xMuseuni. (4) Ibis, VI, p. 1G8, 187G. Un seul exeruplaire, le premier, était alors luiiuu. 400 A. SUCHKTET foucée que dans pinus. Les ailes gris IjJeuàtre, avec deux bandes ijlanches, la supérieure pas aussi clairement définie que dims pinus. La queue gris bleuâtre, les trois plumes extérieures de la queue avec plus de blanc sur les lames, une petite tache blanche aussi sur le bout de la quatrième plume. Le sommet de la tète et les parties inférieures de la poitrine à l'issue orange. Une large plaque noire s'étend du bec sur l'œil et derrière cet organe. Le menton, la gorge et la partie avant de la poitrine noirs. Une raie jaune, com- mençant sous le bec, s'étend entre les plaques noires de l'a'il et de la poitrine et augmente en largeur sur l'épaule. Longueur 4.50 ; aile 2.50; queue 2.00; mesures de l'Oiseau monté. » Les choses en étaient là, c'est-à-dire douze spécimens Jl. Icucu- lironchiatis et deux spécimens //. Lawrcncei étaient connus et considérés comme appartenant à deux espèces bien définies, lorsque M. Brewster, nous venons de le dire, crut devoir, sur la présentation de quehiues types égarés, placer au rang d'hybrides les deux espèces présumées. M. Brewstei- appuie ses raisons, en ce qui concerne //. leucohronchialis, sur cinq spécimens dont (juatre de la collection Fischer, et un de sa collection ; en ce (|ui concerne //. Lawrencd sur deux spécimens lui appartenant. Les quatre spécimens //. leiicobronchialis de M. Fischer, N*^^ 1235, (105, 1210, 1208, se décomposent ainsi : deux mâles, une femelle et un Oiseau, qu'on pense de ce sexe, obtenus le premier cf le 3 août 1881, le deuxième cT le 24 août 1879, le troisième $ le 24 juillet 1881, et le (luatrième ( 9 ?) également le 24 juillet 1881. Le spécimen ( $ ?) de M. Brewster, daté de mai 1878, fut présenté par M. Eugène E. Bicknell et obtenu à Nyack, New-Jersey; il est indiqué sous le n" 2G20. Les spécimens //. Lairrcncei sont les suivants : une femelle de liighland Falls, New- York, 7 juillet 1879, présentée par M. le D'' Mearns, N° 4607 ; un jeune Oiseau dont la capture et l'origine ne sont pas indiqués, N" 46()8 (1). M. Brewster indique de la façon suivante les caractères de ces divers Oiseaux : No 1208 « en tout genre semblable au type Imcahronchidlis, à l'exception des loves plus noires dans leur largeur et de l'endroit noii- posl-oculaire qui s'étend en arrière et en bas entourant pres- que toute la région auriculaire. » N» 1235 « difïère du type leiico- (I) D'après un lut-iiioire publié en 1S&') par M. Ridgway (Ihc .\uk, II, ii» 4, p. 'M\, •tobri" iMKj), <•(• jeune Oiseau aurait élé capluré par M. le l)' K. A. Mearns, éj^ale- lent à Mijs'liland Talls. N. Y. le jour même ou fui pris le précèdent. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE iUl hroncltifilis seule:iiL'iit par une i)Uiqu(' jaune pâle sur la [)oilriiie. (Beaucoup de spéeiuieiis nioutrent cette particularité.) » N" OOo (( uionlre une faible teinte jaune citron sur la gorge, tandis qu'un large espace traversant la poitrine est d'un jaune doré foncé, les bandes des ailes sont blanc pur. » N" 2G20, « menton d'un jaune franc; la gorge, les joues et un petit espace sur l'abdomen blancs, le reste des parties inférieures jaune doré, les bandes des ailes blancbes, la nuque d'un cendré teinté de vert, l'occiput, le dos, les ailes d'un vert olive aussi pur que dans pinus. » N° 1210 « tout entier jaune verdàtre pâle en dessous; dos semblable à celui de pinua, mais la nuque est très cendrée et les bandes des ailes sont aussi jaunes que chez chnjsoptera; la raie bruu sombre de l'œil est restreinte aux loi'cs et à l'endroit post-orbitaire » (1). M. Brewster considère le noGOo comme probablement i)lus impor- tant parce qu'avec ses barres blanches des ailes, son dos cendré, sa poitrine et sa gorge blanches, il réunit les caractères respectifs de U'ucobroncliialis et de piniifi. Viennent ensuite les n^s 2620 et 1210 qui se rapprochent même de plus près de pinuf;, mais le premier a « la gorge et les joues blanches de leucobronchialis )), le second a « la nuque cendrée, les bandes jaunes aux ailes, et est, en général, d'une couleur plus pâle en dessous » (2). Le n" 1208 montre une variation plus importante dans un autre ordre : « l'étendue de la raie de l'œil indiquant une increased affniity avec chnjsoptera. » Enfin le n" 1235 est « appa- remment semblable au type de Gibbes, le H. Gunni. » Ainsi, prise dans son ensemble, la série //. leucobronchialis « joint parfaitement leucobronchialis à pinus, tout en faisant voir une tendance du pre- mier \ers chnjsoptera. » Quant à Lawrencei, le n°4667 (d^ Mearus) a a le dessus de la tète jaune; le dos et les ailes d'un cendré foncé teint de vert olive; les bandes des ailes jaunes; les joues et la gorge cendrées; le menton et les cotés de la gorge ainsi que le reste des parties inférieures marquées fortement de jaune verdàtre. En considérant que le plu- mage de cet Oiseau est considérablement passé et terni, il présente presque les caractères de relation que l'on cherchait dans Ijuc- rencii 9, les marques de la gorge et des joues sont celles de (1) Remarquons que le Docteur Kisrhei" n'a nicnlionné qu une seule femelle tuée le 24 juillet 1881 (avec plaque auriculaire). M. IJrewster parle cependant d'une deuxième femelle tuée le même jour et au même endroit, à Sing-Siag. Les deux mâles furent tués aussi à cette place. (2) i< An asky nape, yellow wing-bands and gonirally p;ile colorinL: bcnc.illi. n 402 A. SUCHETET chrysoiileiit $, taudis que lu reste des plumes est coloré presque couMue chez pinus. Les baudes des ailes sont cependant jaunes au lieu d'être blanches, et le dos n'est pas vert olive i)ur, mais les variations sont de près parallèles à celles que l'on rencontre chez li'itcobronclunlis. D'après cette analyse, il semble tout à fait naturel à M. Brewster de rapporter le présent exemplaire qui a les bandes des ailes jaunes au Ijurrencei, comme le spécimen n° i\0o avec les bandes des ailes blanches au Icucobronchiaiis. Cette supposition étant faite, .M. Brewster passe au jeune Oiseau (le u" 4G68) de sa coUeclion. Son jdumage est sutrisammeut développé pour montrer « que le j;iis des parties inférieures est remplacé, au travers de la poi- trine et le long des côtes, par des placiues de plumes jaune vif, tandis que la pousse du second plumage de la gorge est blanc ])iir, les /o/r.s- sont noires, mais les quelques secondes plumes qui appa- raissent sur les auriculaires sont, comme celles de la gorge, blanches. Cette individu aurait certainement montré après la mue des « /o/r.s noires, la gorge blanche, les côtés et la poitrine jaune, c'est-à-dire un état presque semblable au n» 605. » Or, M. Brewster explique la parenté du jeune Oiseau avec le n" 4G()7 eu supposant que la femelle, portant ce numéro, s'est appariée avec un c^ //. pinus ou avec un cf //. chrysoplcnt car « si la femelle avait été ou Laicrencei on chrysoplera, les plaques noires de la gorge et du cou auraient été inévitablement reproduites. » En associant les uns aux autres ces dilïérents cas, M. Brewster trouve « 1° que les caractères dominants de Lau-vencei et de leuco- hronchialis ne sont joas originaires, mais essentiellement empruntés à leurs alliés; 2" que les caractères de kucobronchialis sont incons- tants, et que cette espèce se relie à pinus; 3" que les caractères de J.auirnci'i sont aussi inconstants, que celui-ci se croise avec quchpie allié inconnu, probablement //. pinus, produisant des des- cendants qui ressemblent aux spécimens peu connus de Icucohron- chiaiis. Les conséquences (jue l'on peut tirer de tout ceci, ajoute-t-il, ne sont pas é) Mtiine Bullelin, VIll, n" 2, p. 1S, avril 188.1 C.i) In llie Auk, II, n" 4, p. SIJ'J (4 siiiv., octobre 1885. (4) Voy. Tbc Auk, 1, ii" 1, p. ÎH, janvier 1884. li)l Menu- Revue, iiiOiiif miiiifni, inrine puye. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 40") 2" Un spécimeu U. leurohronchialis, vu à Snybrook, Conii , pen- dant le printemps de 1880, mais non capturé (1). 3° Un autre, du même genre, tué dans la Virginie le UJ mai 1885 par M.William Palmer, près du Fort Meyer, ArJington, Alexandrie Co. Va. (2). L'Oiseau, raconte M. Palmer, s'agitait vivement dans les broussailles d'un bois bas et humide lorsqu'il le tira, il sautait de haut en basa la Jiianièrede //. chrysnptrra. M. Palmer n'entendit pas son chant, l'ayant tiré aussitôt après l'avoir aperçu, car il pensait que c'était une Fauvette à aile dorée (Golden Winged Warbler) très rare en ces lieux. Cet individu, qui est un mâle, s'accorde de près avec la description du type qui fut donnée pour la première fois par M. Brewster (3). à l'exception de l'olive mélangé avec le jaune sur le sommet de la tête lequel se trouve en plus grande quantité. Ce spécimen est aujourd'hui la propriété du Musée national des Etats- Unis et porte le n^ 104,684. 4° Un nouvel exemplaire //. U'ncohronrliialis, du Connecticut, présenté encore à M. Jno. H. Sage par M. Harry W. Flint qui tua cet Oiseau à New-Haven, le 19 mai 1885. C'est un mâle, « il montre un léger recouvrement de jaune sous chaque œil et sur le menton, aussi bien qu'une légère barre de la mêrîie couleur sur la poitrine; le reste des parties inférieures est blanc. Les barres des ailes sont très restreintes, et le blanc est teinté de jaune, sur le dos existe une tache de la même couleur (4). Telles sont les nouvelles captures qui eurent lieu depuis la publi- cation du mémoire de M. Brewster jusqu'à l'impression du travail de M. Ridgway. Or celui-ci, tout en constatant qu'aucune explication ne peut être présentée comme certaine, soulève une hypothèse qui, selon lui, contient une solution plus acceptable sous certains rapports que celle qui reconnaît comme suflisant l'hybridisme de chri/soptern et pinus pour expliquer la formation du type II. leucohronchialh. Dans son mémoire sur « la parenté d'ff. Laicrencei et de /Y. loirn- lironchialis(o) », M. Brewster, après avoir montré parallèlement les caractères les plus tranchés des quatre types, piniis, chr\imptcrn, f.airrencei et Irucobronchialis, avait fait remarquer que les deux rî) Hplminlhophila leucohronchialU by J. Clark. Raiidon notes of Naliiral History, Record publiclied by Soûl h-Wick and Jencks of Providence. P. 1, 1884-188.^. Cit. in Ibe Auk, n». 2, p. 270, 1880. (2) Cité in the Auk, par M. Palmer, IF, n» :5. p. .'M. juillet 188.";. (:i) I, no 1, p. 1 et 2 du même Bulletin. (4) The Auk, II, n» 3, p. \m, juillet 188;i. ip) Voy.le Bulletin of the NuU, Ornith. Cluli, VI. n" 4, [t. 218 et suiv., octob. IS,S|. 406 A. SUCHETET derniers ne possèdent aucun caractère distinctif important : Lnurencci n'ayant aucune marque ou coloris i)articuliers, unissant simplement le noir de la gorge et les raies principales de chry.sop- tera aver les bandes blanches des ailes et la couleur générale de pinus; leucohronchiaJis empruntant son dos cendré et les barres jaunes des ailes ta chrysoptera, sa raie restreinte de VœWk pinus, tandis que la valeur difïérentielle de sa gorge blanche et les deux parties inférieures est matériellement affectée par la présence ordi- naire de plus ou moins de jaune sur la poitrine ; en somme simple- ment une combinaison spéciale de caractères d'emprunt dans l'un et l'autre cas. Or, M. Ridgway a fait observer que si on a cru devoir refuser à H. leucobronchialis et à //. Laicrencei des caractères originaux im- portants, ceci n'est exact que pour Lawrencei qui est d'une façon très évidente un hybride entre pinus et chrysoptera ; mais la remar- que n'est pas vraie pour H. leucobronchialis qui, « dans sa gorge blanc pur, en opposition très frappante avec la gorge gris foncé ou noir de l'un et la gorge jaune vif de l'autre des parents supposés, présente certainement un caractère original très important qu'on ne peut imputer au croisement des deux espèces en question. » Quant à l'objection qui a été avancée contre la validité de H. leucobronchialis en tant qu'espèce distincte, et qui consiste à dire (( que les spécimens types constituent une faible proportion parmi ceux qui ont été obtenus, ceux restant se rapprochant dans un rapport ou dans un autre de H. pimis » (1), M. Ridgway répond que « si au lieu de prendre deux éléments en considération, c'est-à-dire /A /)/»«« et H. chrysoptera, on en ajoute un troisième, JL leucobronchialis, la disproportion devient moins importante. » En conséquence, M. Ridgway suppose que //. leucobronchialis est lui-même une espèce distincte qui s'hybridise avec ses alliés.' Ainsi s'expliqnerait l'origine de la série des spécimens embarrassants. Aussi croit-il ([ue M. Brewster avait raison lorsque, avant d'émettre sa théorie nouvelle, il déclarait (2) que If. leucobronchialis consti- tuait une espèce distincte bien caractérisée. La classification suivante des spécimens rapportés à //. I.aurencei ou à //. leucobronchialis exprime les vues de M. Ridgway quant à leur nature et à leur origine. Cet arrangement, purement supposé, donne, d'après lui, une solution beaucoup ])liis satisfaisante du (1) Sf|)t (1rs viiij,'t-(lcii.\ oxciiiiilaircsqiii oui ('h' r;i|i|iiiil(''s (ycimiiMis lo l.awrcucei) sont soiilcmont (lu v(;rit,al)l(' lypc H. Inirnhrotirhidlis. (2) Bull, m, p. W. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 407 problème que ne donne la tliéorie ([ui admet la série entière des spécimens comme provenant par hybridisme de //. pinus et chry- soptcra seuls ou de leur progéniture inter se. Spéciinrns typiques de H. leucohronrhialis : Le ç^ adulte de Xcw- towille, Mass., 18 mai 4870; le ^f ad. obtenu près de Clifton, Delware Conn. Penn., 12 mai 1877 ; le cT de la collection de l'Aca- démie des Sciences de Pbiladelpbie, que l'on suppose avoir été tué par M. J. G. Bell à Rockland ; le ^f ad. tué à Wauregan, Conn., 25 mai 1875, N.-V, par M. Carpentier; le <^ ad. obtenu à Sullield, Conn., 5 juillet 1875, i)ar M. Shores ; le c/" ad. (coll. W. Collège) obtenu à lludson, mai ou juin 1858; le cT ad. tué près d'Orlington, Va. 15 mai 1885, par M. Palmer. Ifi/hrides supposes entre H. leucobronchialis et pinus, ou ce dernier avec l'hybride piiius et clirysoptera= Lawrencci, de trois genres : A. Wing-band or patch yellow. Le cT ad. pris à Portland., Conn., le 22 mai 1885, par M. Coc; le cf ad. pris à Saybrook, Conn., le 30 mai 1879. par M. Clark; le jeune Oiseau (sexe inconnu) pris à Higblaud Falls, N. Y., le 7 juillet 1879, par M. Mearns; l'adulte (sexe non reconnu) obtenu à Sing-Sing N. J., 3 août 1881, par M. Fiscber; lec/'?ad., obtenu à Ottawa. Co., le 25 mai 1879, par xM. Gunns; le cf ad. pris à Sing-Sing N. .1., 3 août 1881, par M. Fischer; la $ adulte, prise au même endroit et par le même, le 14 juillet 1881. B. Winy-bands white. La $ adulte, recueillie à Sing-Sing le 24 août 1879, par M. A. K. Fischer; la $ ? adulte, recueillie à Nyack, N. J., en mai 1878, par M. Bicknell. C. Winy-bands mixed uhite and yeUou\ Le ^f ad. tué à Ncw-llaven, Conn., le 19 mai 1885, par M. Flint. Hybrides présuinés entre H. Icucobrnnehiulis et II. ehrysopleni. La 9? adulte obtenue à Sing Sing. N. Y., le 24 juillet 1881, par M. Fischer; la 9 adulte obtenue au même endroit, le même jour et par le môme. Hybrides supposes entre H. chrysoptera et //. pinus = l.au-reneii, Ilerrick, de deux genres : A. Winy bands white. Le J" adulte (le typei obtenu à Passaic, N. J., en mai 1874, par M. Herrick; le cT ad. de M. Habokeu, N. J., pris au printemps de 1870. B. Winy-bands yellow. La 9 adulte prise à lligland Falls, N. .1., 7 juillet 1879, par M. Mearns. A ces quatre catégories, M. Ridgway a assigné les caractères sui- vants, à la première : « Throat and chceks pure white; posloeular hlack or dusky streak very narrow, not inroUiny theauriculars; breast 408 A. SUCHETET irhitc, or but v.crij fditillij tiivjcd icith ijellow ; iring palch, or biinds yellow)). A la deuxième: « Throat ivliile, sometiinrs faintly, tinged icith ycMow; breast yellow; fjray of opper parts tinged icith olice green ». A la troisième : « Entireley irith beneath (except on sidcs) as in H. leiicobronchialis, but with black auriculars of II. chrysop- tera. » A la quatrième : « Black or gray throat and auriculars of chrysoptera, icith rest of head and the coicer parts yellow, as in pimis ; upper parts olive, green as inpinus, iving-hands or œhite. » (1). Nous remarquerons ici que dans les vingt-deux spécimens en uniérés fipfurent trois femelles obtenues à Sing Siug, N. Y., le 24 juillet 1881, par M. le D' A.-R. Fischer, et deux mâles tués le 3 août au même endroit et par le même, tandis qu'une seule femelle et un seul mâle sont mentionnés par ce dernier (2); deux femelles et un cf avaient été cités par M. Brewster (3). Il n'est ])oint question de l'exemplaire Q ? tué par M. Harry W. Flint, à Deep River, le 18 m'ai 1880 (4). Nous ignorons si M. Uidgway a examiné en nature tous les spécimens dont il parle, ou s'il les a classés d'après la description qui en a été faite. La contradiction qui existe entre la manière de voir de M. Ridgway et celle de M. Brewster au sujet de //. leucobronchialis ne nous permet pas de donner une solution satisfaisante concernant la nature de ce type, d'autant plus que M. Brewster a persisté dans sa manière de voir, après la publication du mémoire de M. Ridg\vay(5), manière de voir qui semble aussi partagée par M. Spencer Trotter (6). Le comité de l'Union des Ornithologistes Américains n'a point voulu trancher le débat et, portant sur la liste hypothétique de son « Code of Nomenclature » //. leucobronchialis, il l'a fait suivre de cette remarque : « Supposed ta be a hybrid betwen H. pinus and 11. chrysoptera, but possibUg a distinct species », renvoyant aux deux mémoires opposés de MM. Brewster et Ridgway. Dans ces dernières années, c'est-à-dire depuis 1885 jusqu'en 1801, un bon nombre de spécimens //. leucobronchialis typiques ou variétés, ainsi que quelques //. Lan-rencei, ont été de nouveau ren contrés. Mais les observations les plus intéressantes sont assuré- ment cfîlles (pii portent sur ra))pariage constaté de risu de //. pinus (1) Tons ci's rensoigiiemiMits soni doiinrs in Aiik IHS.'i, M, n» 4, pp. ;U>0 el siiiv. ii) nullflin ot llic Nuit, ornilli. dnh, VI, n» 4, j). 218, oflobre 1S81. Ci) In tlio Bulletin of Nnllal. ornilli. rlub, VI. no/i, p. ':>M\ orlol.re 1SS1. (4) Mentionné par M. Jno H. Sap;e, in Ihe Aiik, I, n" 1. p. 'M, janvier 18Si. (li) Voy. The Auk, III, n» '.i, p. 411, juillet 188('). ((■>) Voy. The signification of certaim phases in ihe geinis llrlnniilhnphihi , by Spencer Trotter. The Auk, IV, n» 4, p. :i08, octobre 1887. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIlÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 400 avec //. leucobronchialis et sur Tappariage supposé de //. leucohron- chialis avec //. pinus. Voici les faits : 1" Le 4 juillet 1885, pendant (|ue M. A. K. Fis- cher, de Sing-Sing, New-York, était occupé à recueillir des Fau- vettes dans un épais taillis, il surprit une femelle à ailes dorées à la poursuite d'insectes. Comme il la surveillait attentivement, il la vit s'envoler vers un cèdre duvoisinage, où elle donna de la imurri- ture à un jeune Oiseau. Aussitôt M. Fischer lit feu et abattit le jeune taudis que la mère s'enfuyait. Au bruit ([ue fit la décharge, un autre petit s'envola des buissons qui étaient proches et fut rejoint par la femelle. M. Fischer ne réussit pas à tuer celle-ci du premier coup, il la blessa seulement, mais bientôt revue à quelque distance, elle fut abattue d'une seconde décharge. En revenant sur ses pas, M. Fischer fut assez heureux pour apercevoir le jeune qui ressemblait de très près à sa mère, il n'avait point de jaune sur la poitrine, tandis que le premier tué, avec sa poitrine jaune et ses barres blanches sur les ailes était « l'exacte copie d'un jeune de Fau- vette jaune à ailes bleues. » Selon toute probabilité, dit M. Fischer, le père de cette intéressante couvée était un pinus (1). 2° Le 26 juin 1887, M. Franck M. Ghapmann, du Muséum de New-York, venait à peine de capturer à Englewood une femelle leucobronchialis, ([ue son attention fut attirée par les cris de jeunes Oiseaux qui étaient au-dessus de sa tète et qu'un mâle typique pinus nourrissait. M. Frank M. Ghapmann ayant observé attentivement cette fauvette pendant une heure (entre quatre et cinq heures) crut s'apercevoir que l'Oiseau qui manquait était sans doute le spé- cimen qu'il venait de capturer. Il prit trois des jeunes, tous pinus, le quatrième lui échappa. En considérant que le plumage de la femelle est usé par l'incubation (l'abdomen est dénué de plumes), on peut dire qu'il s'accorde avec le type leucobronchialis. Cet Oiseau orne aujourd'hui, sous le u^ 903, la collection de M. Chapmann (2). 3° Au mois de mai 1888, M. Edvvin H. Eames, de Seymour (Connecticut), fut attiré vers un Pommier par le chant d'un //. lenco- bronchialis qu'il trouva seul dans cet arbre. La localité où cet arbre était planté était aride aux alentours, un maigre pâturage avec peu de terrain boisé. Le 21) mai, le chant de l'Oiseau s'étaut de nouveau fait entendre, M. Eaines le découvrit dans les branches (1) lA'idciice concerninri intcrbreeding of Helniinlliopliilu chrii-^opLera and H. pinus. The Auk, II, n" 4, p. 379, octobre 188.;. (2) Captures additionnelles de Helmintfwplula leucobronchialis, (Jie Auk. IV, n" 4, p. :348, octobre 1887. 410 A. SUCHKTET d'un Noyer blanc (ou Noyer d'Amérique) (i) ; il paraissait timide, mais peu désireux do quitter sa position. Le 31 l'Oiseau fut encore aperçu alors qu'il se nourrissait et chantait dans le même arbre. Tne patiente surveillance pendant trois heures ne révéla rien autre chose que des vols courts et apparemment dirigés vers plusieurs petits Uickories croissant autour d'un taillis de Coudriers. La curio- sité de l'observateur, étant de plus en plus attirée par les gestes de cet Oiseau, qui paraissait bien plus occupé à quelque chose d'insolite qu'au propre soin de sa nourriture, le 3 juin, après s'être assuré de sa présence, il se cacha et attendit patiemment. Plusieurs fois la petite hôte vint dans son voisinage, mais sans intention que l'on pût préciser, toutefois elle faisait certainement des rondes autour des jeunes Noyers. Enfin, avec plus de vivacité qu'à l'ordi- naire, elle descendit et disparut dans les buissons où apparcmmrnt elle remplaça sur son nid une H. plniis qui s'envola en toute hâte. Ce pinus était le premier que M. Edwin Eames rencontrait dans le voisinage. Tout ceci se passait au coucher du soleil et l'obscurilé arriva sans que leucohronchialis se fît voir de nouveau. Plusieurs jours s'étant écoulés, le sagace observateur visita le taillis aussi consciencieusement qu'il le pût; une fois il aperçu! un pinus, mais sans avoir l'heureuse chance de découvrir son nid. Il vit aussi leucohronchiaUs (en compagnie de ce dernier) s'a p] (ro- cher avec précaution et le considérer un instant, puis les Oiseaux s'envolèrent sans crainte apparente. Lorsque M. Eames faisait quehiue mouvement, Imcobronchialis venait en reconnaissance, puis, satisfait sans doute, il reprenait ses occupations comme auparavant. M. Edwin H. Eames ne put visiter de nouveau l'endroit rpie le 17 juin ; il n'y rencontra plus leucobronchialis, mais il trouva une couvée de plusieurs petits qui étaient nourris par H. pinus, le résultat possible, dit-il, entre les deux Oiseaux qui étaient, du rest(î, les seuls de leur genre qu'il ait jamais vus dans la localité (2). 4° Jusqu'alors le croisement de H. pinus avec clirj/soplera d'une l)art, de tl. IcncohronchifiJis avec pinus de l'autre, n'est encore que ])résumé,mais, dans l'exemple qui va suivre, ra[)|)ariag(' de //. pinus avec chrijsoplt'm est constaté de visu. M. Jno. H. Sage, de Portland, Conn.. raconte en elTet (3) (|ue M. Samuel Hobiuson, qui collectionna avec lui pendant plus de l\) nickori/. (2) Pour Ions ces ilélails. que nous avons reproduits m extcnst). voy. .Vo/^n on Uelminlhophila leucobronchialis. The Aiik, V, n" 4, p. 427, octobre 1888. (:\) The Aiik, VI, n" .'{, p. 279, jnillel 1880. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L ÉTAT SAUVAGE 'î i I quinze ans, observa un jour un ç^ IL piiuis qui disparut au pied d'un petit Aune en tenant de la nourriture dans son bec Bientôt après il aperçut une 9 //. chrysoptcra, cs^'lsment avec de la pâture dans son bec, qui fut perdue de vue au nn^nie endroit où le premier Oiseau était entré. En s'ap|)rochant de l'arbuste, M. Robjnson vit cinq jeunes Oiseaux s'envoler du nid; ces cinq Oiseaux s'abattirent dans le voisinaj^e le plus proche, où les deux parents continuèrent à les nourrir. M. Robinson tua les deux vieux et prit les jeunes Oiseaux avec le nid qui, tous, sont aujourd'hui dans le cabinet de M. Jno. H. Sage, de Porlland. « L'endroit où ce fait se passait était un terrain s'abaissant vers un fourré marécageux, quelques Erables croissaient dans le voisi- nage. Le nid était sur la terre au pied du petit Aune dont on vient de parler ; et se trouvait caché en partie par des Fougères et de mauvaises herbes qui le recouvraient; il était entièrement com- posé de feuilles de Chêne et entouré d'écorces de Vigne, aucune autre matière n'avait été employée, n Le mâle ;jmws, d'après ce qu'écrit M. Sage dans VAak (1), « est un très brillant spécimen avec les barres blanches des ailes bordées de jaune. La femelle chnjsoptpra est fortement marquée de jaune en dessous, les barres des ailes exceptionnellement riches de la même couleur. Les jeunes, deux mâles et trois femelles, sont tous sem- blables, et ont la tète, le cou, la poitrine, les côtés et le dos vert olive; l'abdomen jaune olive, les rémiges comme pinus à l'âge adulte ; deux barres visibles de l'aile olive clair bordé de jaune. » M. Sage ayant négligé de dire s'ils représentent le type/f. Lairrencei, (ceci étant du plus haut intérêt), nous lui avons écrit à ce sujet. M. Sage a bien voulu nous répondre que les jeunes ne sont pas assez avancés en âge pour qu'il soit possible de déterminer leurs caractères. L'un d'eux cependant est lout-à-fait jaune en dessous et pourrait être référé à Laivrencii. 5° Au commencement de juin 1889, M. J. K. .\verville, jun.. de Seymour, rencontra un leucohronchldliseu train de chanter. L'ayant cherché deux jours ajjrès, il ne put le trouver. Le 24 juin, M. Edvin H. Eames l'ayant accompagné, ils eurent bientôt le plaisir d'ob- server l'Oiseau à une très courte distance de la place où ils se trouvaient, trois à dix pieds; leur observation dura tout le temps qu'ils le désirèrent. L'Oiseau, du sexe mâle, nourrissait des petits; on ne put voir combien, un seul probablement. Il fré(iuentait le même massif par intervalles de une à cinq minutes, cha(iue fois (1) VI, no 3, p. 17. (2) The .\nk, VII. 11»:^, p. l'M. juillet lS'.»n (:{) rnptiires (Khiilidimrllr^. Tho Auk, IV, 11» i, i>p. 'VtX et 'M'.), octohri' 1887. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE W'.i torale jaune et une légère apparence de la inrnie couleur existe sur les parties inférieures. » Dans la collection de M. Chappmann, sous le n» 932, figure un mâle, capturé le 31 juillet 1887 : « surface dorsale et les barres des ailes comme chez pinus, avec un collier cervical d'un grisâtre extrêmement faible. La poitrine jaune, réapparition de la même couleur sur le blanc de la gorge et de l'abdomen. » Cet Oiseau fut pris dans le voisinage de celui qui figure dans la même collec- tion sous le u» 903 et qui était né incontestablement dans cet en- droit; il peut être considéré, dit M. Cha])pmann, comme le qua- trième Oiseau manquant dans la couvée mentionnée ci-dessus. Dans la môme revue et dans le môme numéro (1), M. E. Garletou Tliurber, de Morristown, signale un beau spécimen mâle //. leu- l'ohronchialis, tué près de cet endroit le 15 mai 1877 ?, différant du type par une tache jaune citron sur la poitrine et par une légère teinte de la môme couleur sur l'abdomen et sur le dos. Le 31 août 1887, dans la partie centrale de Chester. Co. Penn., sur le bord d'un marais rempli de broussailles, on prenait un autre spécimen s'écartant du type 7/. Irticobronchialis « étant plus lavé de jaune en dessous et d'olive en dessus (2). » Le I)'' Fischer, auquel M. Witmer Stone, de Germautown, Pa., envoya l'Oiseau, fit savoir à ce dernier qu'il ressemblait à son spécimen d'Englewoud. N. J. (3). Cinq exemples sont rapportés par M. Edwin H. Eames, de Seymour, Connecticut (4). Le 2G mai 1888, celui-ci prenait un mâle leucohronchiaUs qui lui parut typique après l'avoir comparé avec l'original ; long. 4.80, grandeur 7.60. Les testicules avaient 5.16 de longueur, l'estomac contenait seulement des insectes. Pendant le temps que dura l'observation de M. Eames sur la nichée qui a été décrite plus haut, celui-ci vit quatre autres leucobroncliiaiis. D'abord le premier juin un individu entrevu un seul instant dans un Noyer d'où il s'envola vers un Aune du marais voisin ; puis un deuxième observé plus longtemps sur le bord d'un terrain boisé et aride. Le 14 juin M. Eames et un de ses amis aperçurent les deux autres, le premier parmi les branches de hauts arbres plantés dans un pâturage situé près d'un bois de maigre apparence, revu le 19 juin et le 7 juillet ; le second à trois quarts de mille plus loin et qui fut encore aperçu le 22 juin, toujours en i)lein chant, ce qui permit (1) P. WJ. (2) The Aiik, V, n» 1, p. 115, janvier 1888. (3) Se reporter à llic Auk, IV, p. 348. (4) Noies sur Helininthopfiila Icitcohroncliiali^. Tlio Auk, V. m" 4. p. 427. octobre 1888. 414 A. SLCHKTKT de le découvrir. M. Eames a entendu parler d'un autre Iciirohron- chialis pris en 1888 dans le Connecticut par M. llayt. Pendant le printemps de cette môme année, d'après ce que rap- porte -M. Louis B. Bishap, de New-Haven, Connecticut (1), M. Fiit vit un exemplaire à New-Haven, le 15 mai ; M. Clark un autre à Sayl)rak, le 13 mai ; le 10 mai M. Sage avait capturé un mâle à Portland. Pendant la saison de 1889, M. Eames eut à enregistrer de nou- velles captures ; préparé par les observations qu'il avait faites l'année passée sur le chant de leucohronchiaiis, il i-econnut d'abord, le () mai, un Oiseau typique qu'il aperçut dans un Pommier dont les branches touchaient presque à sa maison. L'Oiseau était si fa- milier qu'il aurait presque pu être saisi dans un filet à main. Quoi(iue plusieurs fois dérangé, il ne manifestait aucun désir de prendre sa nourriture autre part que dans les Pommiers. Puis le 14 mai, dans la matinée, M. Eames tua un mâle leucohronchiaUs en ]»lein chant. Le 17, il ne lit que blesser un troisième individu qui ne put être rapporté, quoiqu'on vit distinctement la place où il était tombé. Cet Oiseau était bien marqué de jaune sur le devant de la poitrine et d'un lavis plus pâle partout ailleurs, à l'exception (lu bas de la poitrine qui était d'un blanc pur, sans quoi il aurait été ty[)ique. Le 22, M. Eames vit un autre leucohronchiaUs qui, malheu- reusement, était hors de son atteinte, se trouvant dans un terrain conservé par le gardien des machines hydrauliques de la ville. Toutefois, ayant obtenu de ce dernier la permission de le tirer, le lendemain l'Oiseau tombait en sa possession. C'était un très beau spéciuien du type. M. Eames n'en prit fju'un autre le 11 juin, ce dernier se trouvait très ressemblant à pinu.s (2). Le 11 mai 1890, M. Eranck Ghappman crut voir à P^nglewood un individu typi({ue d'ilclnunlhophila k'ucohronchidlis. Se trouvant hcui-(!usement sans fusil, la tentation de le tirer lui fut épargnée;, et pendaut les dix ou (|uinze minutes que l'Oiseau demeura sous sou observation, il put l'entendre chanter, le voyant même, particu- larité (jui mérite d'être notée, ouvrir son bec lorsqu'il faisait entendre son chant. Ce chant ressemblait exactement aux notes ('levées et aux notes basses de //. pinus, mais il était moins fort que le cliaiil moyen de cette espèce (3). (I) The AuU, VI, iio 2, p. 193, avril 1880. {2)t\oteii SU7' la Faiivetle h ailes bleues, elc, (lt'j;i lilt-. Tlic Aiik, VI, ii" I, |i. :iO:> el suiv., octobre 1880. (3) The Auk, VII, u" 3, p. 201, juillet 180J. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE lli) Au printemps de 1891, un Ilcliiiinlliophila U'iicobrunchialis fut encore observé à Mandeville, La. Ce spécimen, dont le, sexe n'a pas été déterminé, mais ({ui i)araît màlc, s'accorde cornme marques (1) avec llelininlhoplnla pinus. Par sa coloration, il est intermédiaire entre pinus et Icucobronchialis tijpus, les parties inférieures sont blanches avec une plaque jaune sur la poitrine, il existe une plus ou moins grande quantité de cette couleur sur le menton et l'abdomen; les parties supérieures sont bleuâtres avec un lavis verdàtre. Les bouts des couvertures de l'aile sont plus fortement marqués de jaune que dans les spécimens normaux de pinus. Enfin MM. H. H. Bimley, de Ralegb, nous ont fait savoir qu'ils avaient pris un spécimen du Whilc ihroaled Warbler, qui fut vendu depuis; mais ils ne nous indiquent ni le lieu ni la date de la capture; [teut-étre est-ce un des exemplaires que nous avons nommés ? Les nouveaux spécimens //, Laurencei, observés depuis 1877, sont beaucoup plus rares. C'est à peine si on en conii)te quelques- uns. M. Elliot Coues, en 1884, se bornait à signaler (2) les deux exemi)lair*>s que nous avons mentionnés. Cependant, si nous en croyons M. Louis B. Bishap, de New-Haven, Conu. (3), trois beaux spécimens //. Laicrencei auraient été pris dans le Connecticut pen- dant le printemps de 1889 : une femelle, capturée à New-Haven le 21 mai par M. Flint, une autre femelle à Stamford, le 23 mai, par M. Ilogt, et un mâle, le 2o mai, au même lieu et par le même? M. Jno. Sage nous dit qu'il prit lui-même à Portland, Conn., un mâle le 14 mai 1887. M. Bishap fait observer que « le jaune des parties inférieures de la femelle prise par M. Hogt s'approche du jaune gomme-gutte du H. pinus, et est beaucoup plus vif que celui des parties correspondantes du spécimen de M. Flint. » Un septième exemplaire çf Lawrencei paraît encore avoir été obtenu le 16 mai de l'année suivante dans le Connecticut méridional, tout au moins M. Edwin H. Famés mentionne dans sa collection cet individu qu'il avait entendu chanter une heure ou deux dans uu petit j lia rai s très boisé. Sans dire précisément à quel type il appartenait, M. William Brewster avait iiarlé, dès 1880 (4), d'un siiécimen intéressant du genre lldminlhophila qui lui avait été envoyé par M. E. Carleton Thurber, de Morristown, et qu'il supposait être l'hybride de //. /.«((•/v'Hcr/ et du //. p/H«,s' typique. Cet Oiseau avait été tué, le 15 (1) « As pattern of niarking. » (2) In Ihe Key, éditée en 1884. (3) Voy. the Auk, VI, n» % p. 193, avril 18S9. (4) Tlie Aulv, III, no 3, p. 411, 188G. 446 A. SUCIIKÏET mai 1884, à deux milles de .Moriislowu (New-Jersey), à quatre milles et demi de l'endroit où le type de Lawrencei avail été obtenu. Le sexe n'a pas été déterminé, mais l'Oiseau serait incontestablement un mâle, d'après M. Brewster. En voici la description : « Presque semblable au mâle piniis adulte, les marques des ailes et de la queue et le coloris général au-dessus et au-dessous sont essentielle- ment les mêmes. Mais à travers le jugulum il y a une large l)ande de taches noires épaisses, et la raie uoire de l'œil, courte et bien définie dans />m(/.s-, est dans cet Oiseau limitée antérieurement et postérieure- ment à une simple ligne (jui s'étend jusqu'aux auricula}\'i formant une|)la(iue sombre ou noirâtre plus ou moins rompue ou recouverte l)ar un mélange abondant de jaune. L'espace tacheté de noir sur le jugulum est plus large dans le milieu, se rétrécissant graduelle- ment en approchant des côtés; sa plus grande largeur est d'un peu plus d'un (fuart de pouce. Les taches sont sous-terminales, toutes les ijlumes étant couvertes et beaucoup se trouvant bordées par le jaune riche ordinaire des parties inférieures. Ici, dit M. Brewster, le noir tend à se cacher naturellement, mais aucun arrangement des plumes ne peut l'absorber complètement; aussitôt les plumes dérangées on aperçoit un trait visible. L'effet n'est pas dilîérent de celui qui se produit chez les jeunes mâles d'automne de Deiulroica ciirm, lesquels ont le noirdela gorge et du jugulum recouvert plus ou moins de la môme façon de jaune. En un mot, on peut dire que cet intéressant Oiseau est à peu près intermédiaire en marques et couleur entre le typique pinus, avec sa barre courte et étroite de reuvenl s'appliquer au genre Helininthopkila, groupe formé de huit espèces, dont aucune de ces espèces n'est très abondante quand on les comjjare à certains aidres groupes, tel celui des Dendroicœ. Chacune des espèces Helminthopkila a comme habitat une surface plus ou moins bien définie, l'habitat des deux types chrysoplcra et pinus et de leurs alliés est le plus restreint de tous. Or. c'est précisément dans cette dernière section que l'on trouve Tévidence de la décadence. « Strictement insectivores, dit l'émi- iient natiii-aliste, les Uelniinlhophilœ sont entrées en concurrence directe avec les autres formes insectivores, et parmi elles, sont leurs proches alliés et le genre dominant Dendroica, composé de plus de trente espèces bien définies, dont les habitudes et la nature ressemblent de près aux Swamp Warblers (Fauvettes des marais). La pression exercée par Dendroica serait beaucoup plus grande dans l'Est que dans l'Ouest, à cause de la prépondérance de ces individus et des espèces dans leur premièie surface, par coiisè(iuent les espèces orientales plus restreintes de llelniinthophila se ressentiraient forlemenl do celte rivalité. » Les Dendroicœ, toujours d'après M. Tiotter, sont plus habiles à capturer les mouches que le Swamp Warblers (elles le font avec plus de promptitude et de persistance") el comme cela a lieu dans la même localité, les llrlminthopliagœ, moins bien ada|>tées, doivent née. ssairement leur céder le |)as et diminuer en nombre, tandis que h!S deux autres augmentent. L'espèce II. liachmani en serait un exemple fra|)panl: elle se montre excessivemrni rare dans la limilée d'cxtinclion, (pioiiiuVIle existe cMion- daii- b'S IncaliN^s fav(.ialdes à sa propaL'aliun. ywv exemple, les oiSKALX iiviîuiDi;-^ i!i:.\c()Nriu:s v l kt.vt sacvagi; '\\\\ HkLMINTIIOI'HILA l'INLS t'I Ul'OHOIlNIS FORMOSA (1). M. Frank. W. I.angdou a décrit (2) comme espèce nouvelle, sons le nom de Ifel'iiiinthoiilKiija cincinnatienais, un spécimen jusqu'alors inconnu du genre Hclmlnthophutia qu'il tua le l»'" mai 1880 à Madi- sonville, Hamilton County, Ohio. Cet Oiseau, disait-il, dilïère de //. pinits, son plus proche allié, par sa taille plus grande, le noir taché du vertex, les parties auriculaires noires, l'absence totale de barres blanches sur les ailes bleu cendré au-dessus ainsi que la queue, par les taches blanches de cette dernière partie, etc. H s'éloigne d'O. forniosa (avec laquelle il semble a priori nécessaire de le comparer) par sa taille plus petite, ses proportions, son tarse "court, son front jaune, le bord blanc aux plumes extérieures de la queue. Ainsi, tout en éloignant la pensée d'hybridisme, M. Langdon avait soin de comparer le nouveau type avec IL pinns et 0. foriiiosd, comme si sa parenté avec ces derniers se faisait soupçonner. M. liidgway a signalé (3) chez cet Oiseau d'autres marques (|ui le rapprochent de ces deux espèces. « A première vue, dit le savant ornithologiste de Washington, le coloris parait uniiiue, mais en le regardant de plus près on y trouve une combinaison du plumage de llelminthophatja piuus eid'oporonus formosa. « Les ailes et la queue sont de couleur unie, comme chez la dernière, mais les ailes montrent un faible rapport avec les bandes de l'aile du pre- mier dans l'olive plus pâle des bouts jusqu'au milieu et les plus grandes couvertures. Le front est jaune, comme dans 11. pinns, vastes tnarais des Elals du Sud. Le myUie carbonata est peut-être le dernier représentant d'une autre forme? M. Spencer Trotter est cependant obligé d'avouer que chrysoptera el pinus « restent néanmoins très abondants. » Nous ne voyons donc quelle raison peut forcer ces deux formes « à se croiser écidenniienl ensemble, ii comme il le dit. De la théorie que pose M. Trotter (si elle est vraie), il doit ressortir loul le contraire. Ce serait chez les espèces restées peu noin- Itreuses, telles que bdchmani, que l'on devrait constater Ihyljridisme et non chez pinus ou chrysoptera, très abondants au dire de M. Trotter. (1) Autres noms : Sylvia f'ormosa, Myiodiocles forniosiis, Oporornis fornio-* sus, Sytvania formosa. (2) Description of a New Warbler of the Genns Helininlhojiliaga, hy Frank W. Langdon. Journal of the Cincinnati Sociely of Natural History, |'p. llil et 120, juillet 1880. L'article de M. Langdon a été reproduit tout au long, avec son autorisation, dans le Bulletin of Nultall orailhological Club, V, n" 4, pp. 208, 209 et 210, octobre 1880. (:$) In the Bulletin of the Nuttail Ornithological Club, V. n- 4, pp. 237 et 238, octobre 188U. 420 A. SUCHIiTET mais derrière et le loug du bord posléro-latéral de ce jaune on voit une portion du couronnenienl qui caractérise 0. fonnosa. Les marques noires du coté de la tète sont intermédiaires en étendue entre la raie étroite du lorum et post-oculaire de llclminlltupluuja et la pla(iue plus large du lorum avec continuation sous-orbitaire, comme ou le voit cbez Oporoniis. Eu forme, l'Oiseau est pres(iue intermé- diaire entre les deux types, le bec incline davantage vers Opurornis, les pieds se rapprochent de ceux d'ih'lminthopluuja. Toutefois M. Ridgway ne le déclare pas sûrement un hybride; il peut avoir une double origine, mais aussi il peut appartenir à une véritable espèce? Ce qui engage à croire que la première hypothèse est vraie, c'est que dans beaucoup, sinon dans la plupart des parties de la vallée du Mississii)i, notamment dans la latitude de Cincinnati, les deux espèces produisent abondam- ment dans les mêmes lieux, et toutes deux nichent sur le sol ayant souvent leurs nids situés à quelques pieds de distance les uns des autres. L'hypothèse de l'hybridisme, soulevée par M. Ridgway, est acceptée par M. William Brewster (1) et sans doute aussi par M. J.-A.-A. Allen (2). M. EUiot Coues ne s'est pas prononcé, au moins d'une manière significative (3). Le cincinnaticnsis h^uve dans le Code of NofiKniclature (4) sur la liste hypothétique. Voici sa description d'après M. Frank W. Laugdon : « Toutes les parties supérieures, excepté le front, claires, les plumes et les rectrices d'un brun plombé foncé, leurs lames extérieures frangées de vert olive comme celle du dos. Au-dessous, y compris le crissum jaune cadmium brillant et presque la même nuance i)artout. Le front jaune brillant, cette couleur reliée antérieurement par une ligue très étroite noire du /o/'«?/?. et derrière se fondant graduellement dans le vert olive clair du haut de la tète ; les plumes du vertex avec une surface au milieu, cachée de noir. Le lorum noir velouté, auricnltira noirs, parsemés de vert jaunâtre, leur donnant une apparence mélangée. Une surface jaune au-dessous de l'œil sépare le noir du lorum de celui des aurkulars. Les plus grandes cou- vertures des ailes ainsi que les plus petites garnies de jaune ver- dàtre formant deux barres indistinctes aux ailes; les primaires extérieures bordées de blanchâtre. Les lames extérieures des deux plumes extérieures de la queue étroitement bordées de blanc près (I) Voy. Biillelii). VI, p. 22."; (en noie), 1881. (i) Même liullelin, VII, ii' 2, p. 78 (en note), avril 188:$. (3) Voy. The Key ta .\or//i Aiiicriran nirds. p. 2'.i:t, Loiuion d Ho>i|oii, iXX't. (4) Edil. de 18SG. OISEAUX HYBUIDKS Kli.NCONTRKS A L KTAT SAIVACK Ml (lo l'extrémité. Le bec noir, excepté l'extrémité du bout et la hase de la mandibule inférieure qui sont couleur corue bleuàt rr; |i- culmeu légèreuKiut ^Icccrvcd, avec la trace d'une entaille au houl. Le nctus avec les soies bien développées (1) s'étendant presque tout à fait aux narines, dilïérant ici des autres espèces. Les yeux brun foncé, tarses et doigts d'un pâle brunâtre; griffes plus pâles. Dimensions: Longueur, 4.7o; aile 2.50; queue 1.85; culmen 44; de la narine 34, tarse 70 » (2). On trouve une planche représentant l'Oiseau dans li' BuUrlin df the Nuttall ornithological Club (3). Dkndrœca striata (4) et Perissoglossa tigrixa (5) Dans l'état du Kentucky, pendant le mois de mai 1811, le célèbre ornithologiste américain Audubon tua, près du village d'Henderson, les deux Oiseaux dont nous allons donner la description. Audubon dit que lorsqu'il les tua, ils étaient, tous deux, très occupés à chercher des insectes le long des branches et parmi les feuilles d'un Cornouiller (Dog-wood); leurs mouvements étaient ceux de toutes les es|)èces du genre Sylxia. En les examinant, on constata (pi'ils étaient du sexe mâle. L'opinion d'Audubon est qu'ils n'avaient vraisemblablement aucune partie de leur plumage complet, sauf la tête. Ce sont les seuls de ce genre qui furent tués (6). Depuis aucun autre Oiseau de leur espèce n'a encore été observé. Ils furent dessinés après leur mort et reçurent le nom de Sijln'n carboiuita ou Carbonated Warbler(7). Dans le Catalogue des Oiseaux de l'Amérique du Nord, dressé en 1880 par M. R. Ridgway, la Sf/b-ia carhonata d'Audubon figure à titre de bonne espèce sous le n" 91 (8) et est appelée Perissoglossa carhonata. (1) M. L-.indgoii observe ici que la présence de ce caractère » wouldhe by some antbors l)e deemed sufllcient reason for Ihe insUlution of a ncw gemis or siih- geniis, » avis que ne partai^e pas M. Landffon. (2) Journal of Ihe Cincinnati Society of Natural Hisiniy. p. 11!), ISSU. Ci) Plate IV, vol. V. n" 4, octobre 18S(>. (4) Appelée aussi : Sylcia striuta, Moniolilla slriald. Sijlvicola slrintn. Rhin- nanphus slrialus, etc. (.")) On Dendroicai tigrimi ou Molacilla liyriiin. (0) Voy. Biol. orniifin., p. ;«)8. Philadelphia, Dessin LX, le mâle; Check-IAsl, p. :$oG, 1886, et Nortli (imerican Birds h\ Haird Brewer and Ridiiway. p. 214, I, 1874. (7) Proceeding of United slates .National Muséum, p. Ul\. (5) Voy. p. 172: voy. aussi |>. Mii. 422 A. SUCHETET Comme cet Oiseau réunit certains cai'aclères propres à la l). striata et à la P. titjrina (trait de la tête noir, bandes doubles des ailes et le dos rayé de D. sir/r/fa avec le coloris général de P. lirjrinn) et qu'en plus « il ne possède aucun caractère individuel qui ne puisse avoir été tiré d'une telle parenté », M. Brewster a cru pou- voir émettre l'opinion (1) qu'il provenait peut-être de ces deux espèces. M. Spencer Trotter s'est au contraire demandé si « le mythe Carbonata » ne pourrait être considéré comme « le dernier représentant d'une forme inconnue. » Ou voit (|ue rien n'est certain sur l'origine de. cet Oiseau, c'est sur la « l.UU' hijpothétiqne » qu'il a été inscrit dans le « Check-f.isl )> adoptée par l'Union des Ornithologistes américains (2). Description d'après Audubon: « Bec delongueur ordinaire, presque droit, subulato conique, aigu, presque aussi profond (3) que large à la base, les bords aigus, la ligne d'interstice légèrement déclinée à la base. Les narines basales, latérales, elliptiques, à demi fermées par une membrane, tête unj)eu petite, cou court. Corps mince, pieds de longueur ordinaire, grêles; tarse plus long que le doigt du milieu couvert antérieurement par quelques scutelles aiguës en jjointe derrière; doigts scutellate au-dessus, l'intérieur libre ; le doigt de derrière de taille modérée ; les ongles minces, comprimés, aigus, recourbés. Plumage mélangé et touffu. Ailes de longueur ordi- naire, aiguës ; les secondes plumes plus longues, queue courte. Bec brunâtre, noir au-dessus, bien clair au-dessous, iris brun clair. Pieds couleur de chair claire. Les parties supérieures de la tête noires. Le dos supérieur, les plus petites couvertures de l'aile et les côtés, foncés, tachetés de noir. Le bas du dos gris jaunâtre, sombre comme la queue. Bouts du second rang des couvertures blancs, de la première rangée jaunes; plumes foncées, leui's lames exté- rieures teintées de jaune, les côtés du cou et de la gorge, jaune vif. Une ligne sombre derrière r(eil. Le reste des parties inférieures jaune sombre, excepté les côtés. Longueur 4 pouces 3/4 : bec le long du sommet .")/12 ; le long de l'interstice 7/12 ; tarse 3/4. » (1) In Hulletin of (lie Nul lai (tmilliolotiical Chili, p. 221. f.ainlirifl.-c (Mass.), ISSI. (2) The code of Nomenclalure, p. .^'jO, Ni-w-York, LstSC. D/îji'i, mais sans soulever l'iiypollièse d'un liybriiiism<\ los autours des Oi.^ottu.r dp l'Ainrrùiiie du Nord avaient dit, en parlant de celto pivlendiie espèce, ronnne sciilenuMit par la description et le dessin d'Audnlwn n //.s" .7rn»i.< to hr rogorded (is a f/ood and. dislinr.l sperics nrr innilrrrl //i dmihl „ Norlh Ainerjran )?irds, 1, p. 218, 187(;, {?,] Ank, IV, n» 4, p. .'$08,1887. OISEAUX HYBRIDES nENCONTRES A L ETAT SAUVAGE \2'A Genre Cyanecula (1) Cyanecula Wolei et (;ya.\ec[jl.\ leucocyanea D'après M. le i)mfesseur Menzbior (2) on trouve des individus aux caractères intermédiaires entre les ('. Wolfi et les (\ Icuvo- cijauea: ces individus intermédiaires ne se rencontrent que dans les régions où les deux types séjournent ensemble. « En France, de même (jue dans l'Kurope occidentale, en général, dit le pro- fesseur, ou trouve les formes typiques des C. Woljl et des C. leuco- cijanea de même (ju'un grand nombre de formes intermédiaires; mais ces dernières ne se rencontrent point dans les endroits qui ne sont habités que de l'une des espèces typiques. » Cyanecula suecica (3) et Cyanecula leucocyanea D'après le même (4) on trouve également des individus intermédiaires entre les C. leucocyanea et les C. suecica et là encore seulement où les deux formes séjournent. » Dans la Russie centrale, par exemple, existent les représentants typiques des C. leucocyanea et des C. suecica, et ceux-ci exceptés, on y trouve un grand nombre d'individus intermédiaires, à com- mencer par ceux chez lesquels la tache blanche sur le fond ocreux roux est à peine à remarquer et à Unir par ceux chez lesquels la bande rousse au bas de la tache blanche disparaît tout à fait. » Cy^vnecula Wolfii et Cyanecula Suecica. M. le prof. Giglioli, de Florence, indique dans la liste des Oiseaux hybrides du Musée (4), (eu ayant soin de le faire précéder d'un point d'interrogation ), un cT adulte Cyanecula Wolfi X C. suecica de Prato, 3 mai 1885, avec les plumes de la tache de la gorge blanche rouges à leur extrémité, et un autre mâle adulte du 10 avril 1883, Montepulciano, semblable au premier. M. .Menzbier envisageait autrefois les C. Wolfi, les C. cyane- cula et les r. suecica comme des variétés d'une seule et même (1) Appelé aussi : Mnlacilla, Syivia. Cyanecula, Sijlvin, elc (2) Conférence faite h la Société Zoologlqne de France, Renie Srienliliifue. p. :)17, 20 avril 1884. (3) Ou Syivia cyanecula, ou Sa.ricola .•^necia, ou encore Fice. 9(î et 97) fait cependant deux espèces du Philomela luscinia et du Philomela aedon. .M. Giglioli (Avifauna italica, pp. lOi et 105), semble également les distinguer spécifiquement. 42fi A. SUCHETET Nous ii^iiorons si le croisement de ces deux types se trouve men- tionné dans quelques ouvrages d'ornithologie (1). Il nous a été indiqué plusieurs fois. M.A.IIehre.de Brieg,entre autres, nous a fait savoir qu'on prit, il y a trois ans, un « bastard » provenant d'un Sprosser {Ph. major) et d'un Rossignol ordinaire (IVachtifiall), lequel fut vendu à Neisse à un M. Bahnbcamter. M. Josef Kramar, de Plzen, en Bohême, nous dit également qu'il a tiré souvent des Rossignols hybrides de la Hongrie, et un marchand d'Oiseaux de Neustadt nous a cité des faits de ce genre. Il faut croire qu'il y a ([uelque chose d'exact dans ces dires; des renseignements plus précis nous semblent cependant utiles pour affirmer le croisement, d'autant plus que, si nous en croyons M. Kramer, ces hybrides sont très difficiles à distinguer car ils ressemblent beaucoup au Sprosser (le gros Rossignol). La couleur serait un peu plus claire et le corps plus effilé. Ces hybrides supposés ne sont peut-être que des variétés du Sprosser ? Genre Petrocincla Petrocincla SAXATiLis (2) et Petrocincla cyanea (3). Le 28 décembre 1840 fut tué, sur le Mont-Saint-Loup (près de Mout|)ellier). un Merle qui était toujours en société d'un autre Oiseau lui ressemblant en beaucoup de traits. Le berger qui le tua cherchait depuis plus de quinze jours le moyen de l'appro- cher, car il se montrait très méfiant. Au milieu du jour, il faisait entendre, lorsque le soleil brillait, un petit ramage cadencé comme celui des Fauvettes (4). M. Crespon en a donné la description suivante : « Le front, le dessus de la tête et toutes les parties supérieures d'un bleu mêlé de brun; mais les plumes du haut du dos jusqu'au croupion et les couvertures des ailes sont presque toutes terminées de blanc; les côtés de la tête et les joues blanchâtres, teintés d'azur; gorge, M) ncchslciii iXalurf/eschichiP drr Stuhentliierr. p. S07, ISOT), pailc («•["''"'aiil ;tfird-i\achtigall (le Rossignol hybride). Nous itriinrcms ii'>~. (3) Conspechis genr.ruin nriunt. (^) p. 21)7. (ii) In Cdlnlogiie Parziiflald, p. .">, ipio nous n'avons pu consiillcr. 428 A. SUCHETET (d'après MM. De^land el Gerbe : « Ifi/hriihis mm moiUirola sa.m- Genre Turdus. TuRDus RUFicoLLis (2) et Turdus atrigularis (3i. Dans uu récent travail (4) M. Tli. Pleske a fait connaître plu- sieurs hybrides du Turdus ruficolUs et du T. atriijularis qui se trouvent dans les collections de M. N. M. Przewalski. « L'hybridité doit arriver très fréquemment, dit M. Pleske, chez ces deux espèces dont les descendants ressemblent tantôt plus à Merula ruficollh, tantôt plus à M. atrigularis. Les hybrides en question sont cepen- dant de deux types, soit qu'ils s'approchent davantage de l'une ou de l'auti-e espèce. Dans la collection Przewalski il se trouve des exem- plaires de ces deux types. » Les individus qui, d'après le savant académicien, peuvent être considérés comme ayant une double origine, sont les suivants : Type (Je Merula ru fieollis, unique exemplaire. « Ne se distingue de Merula ruficnllis typique que par la couleur de sa poitrine qui n'est point rouge de rouille mais de couleur beaucoup plus foncée, presque châtain. Si le dessin ressemble davantage à celui de Merula atrif/ularis, il s'en éloigne par la couleur. Ce sont les seuls signes qui le distinguentdu Merula ru ficollislYpiqixe. Dimensions: Culmen 24mm^ ailes 13;j'"°i, queue 105™™, tarsus 34™™. Cet Oiseau, de sexe mâle, fut acquis par M. Przewalski dans le premier voyage qu'il fit en 1872 au Muni-ula. Il porte le n» 10,749. (1) Le Merle bleu Q el le Merle de roche c^ jeune ofirent de notables ressem- blances; ce sont principalement, d'après deux échantillons conservés au Musée de Rouen, les pennes de la queue brnn roux du mâle jeune saxatilis (dilTérant de celles de la 9 cyanea, qui les a de couleur noir bleuté) qui peuvent servir principalement à différencier les deux types, ainsi que les lianes plus roux du premier, lesquels sont gris clair bleuté chez la femelle. Il serait donc sans doute dilTicile, si l'on venait à rencontrer soit un jeune mAle hybride, soit une femelle hybride, de reconnaître positivement leur iloiil»le oii,i,'ine. Devant plusieurs exem- plaires exposés au Musée de M. iXonry, à Elbeuf, nous avions également noté qu'un « hybride jeune de ces deux espèces paraîtrait dillicile ù décider. » (2) Ou Turdus erijLhrurufi, ou Merula ruficolUs, ou Plane^ticus rufirollis. (3) Autres noms : Merula atriiiularis, riancslicu., oiSK.vrx iivBmi)i:s iu'.ncontuks a i/i';iat sAuvAnic \Xi L'aimée siiiv;iiito diiiis i;i iiirmi' reviii; iudieimu (li cl dans le journal oi'nilliûlogi([nc anglais « l'Ibis » (2), le major, après avoir comparé avec uu grand nombre de spécimens du Musée briUuiui(iue et d'autres collections, le spéciuicn, classé comme niliroliis dans sa précédente publication (3), pense que cette pièce ne peut conserver cette dénomination, les maripies étant essentiellement les mêmes que celles de T. rufïcoUh et de T. alro- (jnluris, à l'exceptiou de la couleur de la poitrine et de la queue. Cette dernière partie est rousse, à peine aussi brillante que dans les spécimens du type 7'. ruficoUis, mais beaucoup plus brillante que chez les exemplaires T. of/w/u/am ; la poitrine est d'un beau brun van Dyck foncé, beaucoup plus sombre que chez 7'. rupcollis, que l'on distingue aisément de celle de 7'. airngularis. (le serait en délinilive un spécimen T. In/cmalis (l)ybowski) que le major aban- donne toutefois à l'appréciation de M, Secbohm, afin que celui-ci le range à son choix ou dans la classe des hybrides ou bien dans celle des espèces pures (4). Est-ce parmi les trente spécimens à coloration dilïicile à expliquer (|ue M. Pleske a vu des hybrides, ou plutôt a-t-il constaté l'hybri- disme seulement dans le dernier exemplaire ([ue n'a pu classer le major, nous l'ignorons. De mèuKï dans les Oiseaux de la Chine (5) nous ne voyons aucune mention concernant les croisements de T. ruficnlUs et de T. atrt(/n. laris, dernière espèce que les auteurs ne mentionnent môme pas. Nous lisons seulement (6) ([ue M. l'abbé David possède un mâle adulte de T. vujkoUU dans lequel, « par un phénomène de mélanis- me analogue à ceux que l'on observe également dans le T. \'au- manni, les teintes rousses du cou et de la poitrine sont remplacées par du noir, la queue et le dessus des ailes conservant la même couleur rousse que dans l'Oiseau normal. C'est peut-être dans cet exemplaire ([ue M. Pleske croit reconnaître l'hybridisme? Cependant, le savant missionnaire, que nous avons consulté, n'ayant jamais rencontré le T. atrogularis en Chine ne pense point (1) X, no 4, pp. 262 et 263, juillet 1882. Furlher notes on llw Binls ofGilijil. (2) Ibis. p. 271, 1882. (:i) Ibis, p. o3, 1881. (4) La collection de M. Seebolim contient un spécimen senibl.iide provenant du lac Baikal et un autre ayant encore été tué par le major dans le VarUand, Mais M. Seebohm ne fait allusion à aucun liybridc dans son Catalogue of Birds of liritish Muséum. (;■)) Les Oiseaux de la Chine, par l'abbé Armand David, correspondant de l'Ins- tiliit, et F. Ouslalet, docteur ès-sciences, avec allas, p. 157, Paris, C. Masson, 1877. (G) Page 157. V. — '2H MVi A. SUCHETKT avec niisou que le cas de niélanisme du ruiicollls qu'il cite ])ui.sse être pris pour une marque certaine de croisement avec nlrigularis. Néanmoins, il avoue qu'il conserve quelques doutes à cet égard ; et il admet que les ornithologistes qui ont en main d'abondants éléments de comparaison puissent trouver les deux formes typiques passant facilement de l'une à l'autre « ces fornjes, en définitive, n'étant peut être que des manières d'être de races géographiques d'une seule et même espèce. » M. ïaczanowski, en rendant compte des recheiches ornitholo- giques du D'' Dybowski dans l'Est de la Sibérie (1), dit « que le T. riif'icul.lis montre de nombreuses variétés de couleur; ces couleurs ne sauraient être attribuées ni à l'âge ni aux saisons, car à toute époque ou trouve les variétés les plus distinctes. Ces distinctions ne se remarquent en général et pour la plus grande partie que sur l'écussou de la poitrine. Celle-ci est chez (juelques Oiseaux mâles d'un brillant jaune de rouille dans tout son contour, sans une seule trace de taches ou d'autres changements; d'autres individus, au contraire, ont sur chaque côté de la gorge de petits traits formés par un assemblage de petites taches noires. D'autres sont plus ou moins distinctement tachetés au cou ; les uns possèdent cette parure seulement sur la poitrine supérieure, d'autres Tout sur l'écusson entier de la poitrine et d'une manière plus ou moins visible. Les plumes jaunes de rouille sont encadrées chez quel- ques individus par une bandelette blanche, ce qui fait paraître toute la partie supérieure plus ou moins écaillée; chez quelques individus cet encadrement est tellement grand que le fond rouge de rouille disparaît presque devant la couleur claire avec ses diffé- rentes taches. La couleur du fond rouille rougeàtre de l'écusson delà poitrine est plus bième chez quelques individus, chez d'autres plus ou moins foncée, la couleur du trait de l'œil y est analogue aussi, chez quelques-uns elle est partout couleur de chocolat. Il y a des exemplaires qui, sur un fond clair ou foncé, possèdent des taches brunes en forme de nuages, assombrissant le fond plus ou moins fortement. Chez (juelques mâles, le devant du corps est également plus ou moins ressemblant à celui des femelles, c'est-à- dire clair tacheté de cette teinte foncé qui se présente de différentes façons. De tels mâles sont probablement de jeunes Oiseaux. . . » « Parmi les nombreuses variétés, la plus intéressante de toutes (I) Journal furOrniUiologie, III, Ilcfl 7, p. 437 à p. 440, novembre' 1872. L'arlide csl ihlilult- : Ilerichl iiber die ornithologischen Unlersuchungen in OstSiherien (les h' I)i/hoii'ski von T. Tar/anowski. OISEAUX HYHRIDRS RKiNCONTRKS A l'kTAT SAUVAGK 4.3."> est un exemplaire mâle avec le devant du corps comme ciiez l'Oiseau typique du 7'. [mcatus. Il a une gorge d'un clair jaunâtre, une large baude en forme d'arc ; le manteau entier, les côtés et la queue sont au contraire comme à l'ordinaire. Les femelles ne montrent pas moins de variétés, soit par la couleur du fond, soit par celle des taches ; cependant ces variétés ne sont pas groupées comme chez les mâles... Un jeune Oiseau, recouvert de son dernier? habit, tué dans les monts de Chamardaban, le 15 juillet 1870, ressemble au petit du T. pilaris, seulement la queue est jaune de rouille, à part les deux rectrices médianes qui sont olivâ- tres. Quant aux autres, la partie externe de la bordure est couleur olive et l'extrémité brune. La couleur principale du dos est gris olivâtre, mais sans taches de rouille, seulement tachetée de blanc comme chez T. pilaris. Les taches toutefois sont plus courtes, i)lus larges et comme faites au pinceau. Des taches analogues se retrou- vent sur les couvertures des ailes. La partie inférieure des cotés du corps est comme chez la jeune Grive. » Enlîn, dit toujours M. Taczanowski (1), « le d'' Dybowski consti- dère la variété avec l'écussou foncé en forme de nuage comme une espèce ou race distincte sous le nom de T. hyemalis en faisant remar- quer ce qui suit : cette espèce vient ici en hiver et séjourne durant cette saison sur les bords des ruisseaux et des sources, où elle se nourrit en abondance de larves de Diptères et de Névroptères; au milieu d'avril elle s'envole. Par contre, le D^" Dybowski et le D"" Cabanis considèrent comme hybrides les variétés qui se distinguent des Oiseaux typiques, et cela par la queue, qui est à sa partie supé- rieure brun foncé, même presque noire, par le dessous de la gorge, le devant du cou et la raie des yeux [aiujenatreif] presque noirs, comme le spécimen cité plus haut et ([ui a une bande (ou raie) analo- gue à celle de T. [mcatus. Des renseignements qui nous ont été fournis, il paraît ressortir que les exemplaires obtenus par M. Dybowski près du lac Baïkal se trouvent au Musée de Berlin. Or, plusieurs d'entre eux se rappor- teraient : les uns au croisement du Turdus fascatus avec le T. Nau- inanni, les autres, au contraire, au croisement du Tunius nificollis et du T. atrogularis. C'est du moins la communication que nous a faite M. le D^ Reichenow et M. Paul Matschie. On trouve une indication de ce geûre dans l'ouvrage de M. Seebohm (2). « Le plus proche allié du Black throaled Ouzel [T. atrigularis), dit cet (1) Page 439. (2) .1 Ilislorij nf Drilish Birds, I, p. 251. iîf. A. SUCHKTKT auteur, est indubilaljlcuient le Rod throated Ouzel(7'. ruficolUs); les espèces sont si jiroclws purcnti's qu'il y a des raisons de croire (|u'elles se croisent; dans le Muséum de Berlin, il existe une série complète de formes intermédiaires, de l'une à l'autre forme, mon- trant les deux extrêmes, toutes collectionnées par M. Dybowski sur les rivages méridionaux du lac Raïkal, en avril et mai. » Il n'est pas sans intérêt de remarqu(!r que T.riificollis se rapproche aussi de très près de 7". Xautnanni ; les deux espèces n'ont même pas toujours été distinguées l'une de l'autre; M. Uadde (1), si l'on en croit M. Severlzow (2), les aurait confondues. Les produits du T. ru/icolUs X Naumanni seraient donc sans doute faciles à confondre avec les hybrides T. aln'fjularis X Xan- iiKinni si de tels hybrides venaient à se produire. Les explications données par le major Biddulph nous ont paru assez confuses; celles de M. Taczanowski ne nous ont pas paru absolument précises; cela vient sans doute de ce que nous nous ne connaissons point d'une façon suflisante les types purs. Du reste, lorsfjue deux espèces sont aussi voisines que le sont 7'. atrlyularls et T. ruficollis et que ces espèces sont sujettes à des variations, il serait peut-être utile, pour déclarer sûrement hybrides les indi- vidus à coloration mélangée, de constater de cisn les croisements des espèces pures ? Nous avons vu dans le laboratoire de M. Oustalet un jeune nificolUs rapporté des voyages du prince Henri d'Orléans (1) Reine in Siid ron Ost-Sih., VIII. (2) E.virdit (les .\oles (le Dresser sur la F) l'I. col. 514. ((1) Voy. : Fauna d'ilalia, ynr T. Salviiilori, p. s.",. IS74. (7) Ibis, 1879. (8) I/abbé David, Op. cil., p. l.Vi, (9) lierirht iiher ornilhologisclic inlrrsurlniiidcn. (10) Op. cit., pp. I;m cl lot;. OISEAUX IIVBIUUKS HENCONTRÉS A l'kTAT SALVAdE Ï-V.) spéciiiieus de 7'. fusaitus et de T. .\aiim(inni, il a |)ii reiiiai(iiit'r « des transitions jnesqne insensibles entre ces deux esi)èces ou tr.s ih'it.r races (|ui vivent cote à côte, dans les mûmes conditions, qui ont les mt^mes mœurs et 1<; môme cri d'appel. » Il croit pouvoir cependant établir (jue « dans la plupart des cas, le T. (iiscatas dilïère de T. Nninnauni : [° \ydV une taille un peu plus faible; 2'* par la couleur de la ((ueue qui est noirâtre dans la plus grande i)artie de son étendue; 3^ par les taches de ses parties inférieures (jni sont brunes et non pas rousses. » II ajoute ({ue les deux Oiseaux doivent se croiser avec uuc; grande facilité. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris conserve un assez grand nombre d'exemplaires T. rufkollis, T. atrifiularis, T. fuscatus {\); on peut constater de très grandes variations de coloration chez les individus d'un même type. Si l'hybridité à l'état sauvage n'était aflirmée que par les deux derniers croisements que nous venons de citer, elle resterait, pensons-nous, très problématique. Et du reste les quatre formes (jue nous venons de nommer peuvent-elles être considérées comme des espèces; ne sont-elles point plutôt de simples races d'une même souche? TURDUS MERULA (2) et TURDUS MUSICUS (3) Depuis cinquante ans, on a cité dans les livres d'histoire naturelle un certain nombre de faits concernant l'appariage de la Grive et du Merle et la naissance de leurs produits. Cependant, la plupart de ces exemples ont été critiqués, et l'existence des hyl)rides n'est point suffisamment attestée. M. Miller Christy, esq., dePriors Broomfield, a, parait-il, dans un mémoire très étendu, parlé d'un grand nombre de faits de ce genre. Nous regrettons vivement de n'avoir pu lire son travail qui a été publié dans les Transactions of Norfolk and Norwich Naturalist's Society (4) ; malgré les demandes que nous avons faites successive- ment au président de cette Société, au secrétaire de la même Société, à l'auteur lui-même, nous n'avons pu nous le procurer; notre libraire n'a pas été plus heureux. Les Transactions ne sont point reçues à la Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, elles ne sont point davantage envoyées à la Bibliothèque jiationale, à la (1) T. lyaumanni n'est représenté que par trois exemplaires. (2) Synonymie : Sylvia tnerula, Merula merula. (3) Autres noms: Turdus pilaris, Sylvia musica. Turdus pldloinelos. (4) On Ihi' inlerbreeding of Blackbird and Thrusli, III, p. o88, 1884. 440 A. SL'CHETKT Sorbonne ou à la Société zoologique de Frauce. Nous aiuions cepeu- dant à croireiju'ellesnesout point la propriété exclusive des meuibres qui la rédigent et que quelques Sociétés correspondantes étrangères peuvent les consulter, satisfaction qui ne nous a point été accordée. Nous craignons donc d'être très incomplet, car M. Miller Christy aurait cité dix-huit cas (plus ou moins satisfaisants) de croisements entre le Merle et la Grive. Nous sommes loin d'arriver à ce chiffre, tout en ayant mis à contribuiion le a Supideiiientarij atiicle » (1) de l'auteur, que celui-ci a eu la gracieuseté de nous adresser. Nous pensons que c'est Henry Berry, de Bootle, près Liverpool, qui a parlé, |)0ur la première lois, du croisement de la Grive et du Merle; le fait qu'il cite dans le Magasin ofNatural History (2) de i8r}4 et qui, deux ans plus lard, a été rappelé dans la même revue (3), est devenu en quelque sorte classique. Ou le trouve rapporté dans une quantité d'ouvrages (4). M. H. Berry raconte que dans le jardin de James Hankin (5), jardin situé à Oruiskisk, dans le Lancasliire, une Grive et un Merle s'accouplèrent et que pendant deux années successives, ces Oiseaux élevèrent des jeunes qui avaient bien les caractères d'hybrides ; ce fait, dit Henry Berry, était connu de bon nombre de personnes. » Macgillivray, quelques années plus tard, rapporte un exemple du même genre, d'après une communication qui lui fut faite par M. Weir. M. Bussel de Moss-Nide, voisin de campagne de ce dernier, et son frère, firent savoir à M. Weir que, vers la fin de l'hiver de 1836, un Merle mâle et une Grive femelle, après avoir pris par hasard leur nourriture ensemble, s'attachèrent l'un à l'autre au commencement du printemps et finirent par s'unir. Après une assez longue délibération, le couple se résolut à construire un nid. M. Bussel ne vit pas leurs , 111, p. 1S2, par .1. GfofTroy-Saint-Ililairt'; prof. Newlon, inYai'reU'n liritish liirds,], p. 282, 'redit.. Giirnoy, in Zoologist VH. n" 78, p. 2;:G, 1883: llie Fiolrt, [). .'180, n" du 10 avril IS;H); M. Clirisly in Norfolii ad Norwicli NaUiralisl Socioly, 111, p. 88, 1884, fil Im Ww Zoologisl., VIII, n"88, p. 14(i, avril 188'i, poiit-èlre aussi in Tlit« American .IuiiimmI of Science and arls, 1^-^ série, vol. III, p. 203, mai 1884? (ii) A Jiursery-vians (un pépiniérislf). OISEAUX HVlUUUi:S HKNCONTRKS A l'kTAT SAUVAGK Vil l)ar de jeunes dénicheurs de nids, malgré toutes les précautions que l'on avait prises pour les conserver. En avril 4850, M. Robert M. Anstin faisait connaître à M. Thomp- son le fait suivant dont il fut le propre témoin: « A Waterloo (Vol- tage, un mille d'Ayr, une femelle T. mmicusel un mâle T. mcrnla s'apparièrent pendant l'été de 1849, bâtirent un nid dans un petit arbrisseau, et donnèrent trois jeunes en juin, lesquels étaient pdrti-colourcd, htivinij somc black spots, the size of a six pence, on their brensts n. Les cris (notes) de ces jeunes Oiseaux étaient souvent entendus et difïéraient de ceux du Merle et de ceux de la Grive en étant i)lus détachés. On constate que les parents avaient nourri et accompagné leurs jeunes. » L'attention de M. Austin fut appelée sur ce fait par le rév. W. M. Ihvaiue, de Belfast, qui était venu rendre une visite à un ami en cet endroit (1). (( Pendant le printeyips de 1853, on trouva dans un laurier un nid de Grive sur lequel une Grive (supposée femelle) couvait assi- dûment. Elle était nourrie par un Merle mâle, on ne vit aucun Merle de l'autre sexe. Les petits furent élevés. Lorsqu'ils eurent quitté le nid, la Grive se mit à chanter et attira un autre compa- gnon, mais de sa propre espèce; elle éleva encore deux couvées dans le même jardin pendant ce même printemps. Le Merle $ et sa compagne perdirent tant de temps par ces procédés de la part du premier (2), qu'ils furent très troublés durant toute la saison. Pour élever leur première couvée ils prirent possession d'un vieux nid de Grive de l'an passé. Leur second nid était également très pauvrement construit et le troisième encore plus mal. Le dernier ne contenait que deux œufs dont un seulement vint à éclosion (3). (1) ^'alurul Hislory of Ireland. IH (Apperidix), p. 4o6. Nous n'avons pu nous procurer cet ouvrage, il est cité par M. Hobert Miller Cliristy. in Zoologist. IX, n» 98, p. 69, Février 1883. M. Cliiisly doit «'ette indication à M. J. H. Gurney, jun. de Keswich Hall, Norwicii. Il avait omis, païaît-il. déparier de ce fait dans son premier mémoire sur « The interhreding of IHackbird and T)ut>li n (pic nous nous n'avons pu, nous l'avons dit, consulter. (2) Nous avouons que nous ne comprenons point bien ce que cela veut dire, voici le texte :« The rock lilttrkhird and his maie lost so much lime by thèse proceedinga on the part of the former. . . » (3) Nous trouvons ce récit dans On Ihe interbreeding of Dlackbird and Trush, Supplementary article by Miller Christy csq., que celui-ci a eu la complai- s.mce de nous envoyer. Il a été donné par M. Edwards Newman in Zoologist. XVII. p. 6722, 18L'9. revire que nous n'avons point consultée. .M. Miller Cliristy remarque à ce sujet que le récit de ces faits, donné jiar M. Edward Newn.an, ncsl point à proprement parler un cas de croisement, quoi(|ue s'y rapi)orlant. 442 A. SUCHETET Lv Rév. J.-C. Atkisoii rapporte qu'eu ISoO il vit uu Merle s'envo- ler (l'une haie où uu nid typique de Merle garni d'herbes fut observé par le révérend. Ce nid conteuait quatre œufs éj^alemeut typiques mais incontestablement de Grive (1). En novembre 18()i, M. le D' ïbomasso Salvadori acheta à Florence un Oiseau vivant ayant l'ajjpareuce d'une Grive (Tlirusli) et dont la taille, la couleur du bec, les pattes, les pieds et les parties supé- rieurs étaient tout à fait semblables à la SongThrus(7'mai 181)1. (3) M. If \)' Paul Lovcrknhn a dû menlionnor des cxomplps de ce genre dans un «iivrage iini>nrlant : Frenide lAcrin Nest, ein Itdtrag zur Biologie der Vijgel, jiar Paul Leverkiihn, |{»'ilhi. Luiidres, Paris, etc., IS'.ll. OISEAUX HYBllIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE \M') Merle et nue Grive prireut possession d'un uiùuie uid où ils pou- direut l'un et l'nutre. il y eut trois œufs de Grive et trois œufs de merle. Par accident les œufs furent détruits eu jurande partie, il ne resta plus qu'un o'uf de Merle et un œui de Grive, lesquels furent couvés quelque temps encore par le Merle, puis furent aban- donnés (1), En avril 1887, M. F. R. Fitzgerald trouva dans un buisson de Houx sur la Savage Farm, à llarrogate, un nid typi(iue de Grive contenant quatre œ^ufs de Merle et d'où un Merle s'envola en effet. Un voisin informa celui-ci ([u'un de ses fils avait, l'année précé- dente, rencontré un exem[)le semblable près du même endroit. Un fait de ce genre a encore été signalé à Nidderdale (2). Les deux exemples dont a parlé le rév. .1. C. Atkison ne nous semblent point être non plus de véritables croisements, mais plutôt rentrer dans cet ordre de faits. De nombreuses objections se sont du reste produites sur ces croisements présumés. M. J. H. Gurney (3), un connaisseur émérite en fait d'hybrides, « ne croit que faiblement aux hybrides de la Grive et du Merle » et pense qu'eu beaucoup de cas les mélanismes partiels dans la Grive ont été pris pour des hybrides. » Il cite l'exem- ple » d'une Grive qui devint presque noire en captivité, à ce point que le possesseur pensa que, pendant une absence qu'il fit de chez lui, on avait changé son Oiseau; cependant, avec une nourriture convenable, cette Grive reprit sa couleur ordinaire. » M. Gurney a vu aussi « un Merle, tué à Reigats, et qui portait de larges plaques brunes, niar(|uées d'une manière très singulière (4). Un Merle cf, (lit-il, peut parfois conserver les marques de la première livrée jusqu'au printemps qui suit sa naissance, ainsi pourrait-on sup- |)Oser qu'un Merle dans cet état fût un hybride? » La manière de voir de M. Gurney a été partagée par M. Cam- bridge Philipps, qui semble tout à fait disposé à douter des hybiides T. inernla et T. municus. Il voudrait, comme preuve de leur authenticité, autre chose que la simple couleur bruni; du Merle, par exemple les plumes tachetées de la poitrine et la queue plus courte de la Grive (5). (1) Fiekl, p. ;)70, i" mai 188G (cité par M. Miller Christy). ' (±) Zoologisl. p. 194, 1887 (cité par M. Millor Christy). (-.)) Voy. Zoologisl, Vll, n« 78, p, 21H\, juin 1883. et n» 7'.), p. :{U1, jiiillel ilc li inèine année. (4) Le brun n'était cependant pas le brun mélangé de la (irive. (:;) The Zoologisl, VII, n' 79. p. lUjI. .liiitlet 188:5. 440 A. suc II ET ET Le rév. M;icpl»ersou a fait les mômes rései'ves (jue ces derniers (1) et a déclaré n'avoir jamais trouvé un hybride de telle sorte, ni vu ([uelqu'uu qui en ait obtenu. Si nous en jugeons par les critiques de son « SupplemmUary article », M. Miller Christy a sans doute, dans son premier mémoire, cri- tiqué également beaucoup des faits cités par lui. Dans l'exemple relaté par Thompson (celui qu'il avait omis de citer), il est encore incliné à penser que c'est un de ces cas dans lesquels une femelle Merle peut avoir été prise pour une Grive (2); chose bien possible, nous l'avouons, et qui probablement s'est réalisée dans plus d'un des exemples que nous avons rappelés. M. Miller Christy fait la même remarque au sujet de l'appariage rapporté dans le Zoologist (3). Peu de personnes, sauf les ornitho- logistes de métier, dit-il, savent que la poule Merle n'est pas entièrement noire comme le mâle. Or, dans ce cas encore, une femelle T. incrula, avec son plumage brun et sa poitrine tachetée, peut avoir donné lieu à une méprise ; le récit des faits n'est pas du reste concluant. Comme nous il pense que le cas cité par M. Fitzge- rald (4), s'expli([ue par la ponte d'un Merle $ dans un nid aban- donné de Grive. 11 cite à cette occasion l'exemple rapporté par M. T. 0. Hall (5) de deux T. inernla qu'on aperçut dans un nid où déjà une Grive avait pondu et qui continua à couver. M. Miller Christy a lui-même publié un livre où il fait connaître les résultats qu'il a obtenus en changeant de nid les œufs et les petits des diffé- rentes espèces (6). Il rappelle (7) qu'à Marly, il y a peu de temps, trois œufs de Merle, ayant été placés dans un nid de Grive, furent couvés avec succès par cette dernière. Cependant il admet (quoique l'évidence soit bien faible) que, dans quelques cas, on peut supposer que des Merles et des Grives se soient croisés, et tout en critiquant beaucoup d'exemples, il croit qu'une certaine présom|)tion existe en faveur de l'hybridisine dans certaines cir(;onstances (8). Depuis la publication de son travail, le rév. Macpherson semble (1) The Zoologist, VII, n» 80, p. 338, août 1883. Hemarquons co|»en(Jaiil que MM. (jiirney et Philipps elle rév. Macplierson écrivaient avant la publicalion du mémoire de M. Christy. (2) Mémo revue. IX, ii» 98, p. V,[). Février 1885 (n" *>!», p. \ii, IS8:5?) (3) XVIII, p. 0722, 18:)'J. (4; Zoologist, p. 19i, 1887. (.^j) Field, 10 juin 1870. (0) Procoedings ol tiie lisscx Field Club, III, p. XCIV, 1883. (7) D'après la « Esscx County Chronicle » du 2.") niai 1888. (H) Cette o|iinion avait déjà été émise par lui dans le Zoologist, IX, 18.8;). OISEAUX HYHUIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE H"] lui-même être revenu sur sa première ojtinion (1) et, tout en admettant (|ue dans les exemples cités par l'auteur il y ait « plus de mythologie que d'histoire » il se sent porté à aduiettre la réalité d'hybrides entre le Merle et la Grive. Pour notre part, et en attendant des laits mieux avérés, nous préférons ne point nous prononcer. De tels appariâmes toutefois ne devraient point nous surprendre, les Grives et les Merles sont dans les jardins l'objet de fréquentes poursuites, beaucoup de leurs couples se trouvent ainsi dépareillés. Les deux espèces ont aussi les mêmes mœurs, les mômes habitudes et à peu près la même nidifi- cation (2). TuuDus Merula et Turdus torquatus (3) Le rév. Macpherson cite (4) un Turdus fort intéressant (pie lui donna dernièrement M. Gurney pour le Musée de Carlishe. Si. dit le révérend, l'Oiseau est un hybride, et non une variété, il provient d'un croisement entre le Ring Ouzel (T. torquatus) et le Blackbird (T. merula). Le fait que les axillaires sont comme couleurs auxiliaires inter- médiaires entre le Merle ordinaire et le Merle de montagne, semble pour le révérend, favoriser l'opinion d'une hybridation, « car dit-il, si c'était seulement une anomalie du Merle, les axillaires devraient être conformes à celles de cette espèce. » Le révérend ajoute dans une communication qu'il veut bien nous adresser, que M. Ste- venson, qui était un naturaliste perspicace et auquel appartenait cet Oiseau tué dans le Norfolk, pensait qu'il était indubitablement un hybride entre les deux espèces mentionnées; cependant M. Gur- ney le considère comme une variété du merula. L'origine reste doue douteuse. Turdus merula et Turdus viscivorus (5) Un individu çf que M. Vallon croit provenir du Turdus uierula et du T. viscivorus fut pris le 25 octobre 1885, près d'Udine. (1) Voy. Field, 31 mai 18'JO, Hybriditij in Hinls. (2) Le nid de la Grive est cependant enduit intérieurement de boue. (3) Autres noms : Merula montana, Copsichus torquatus, Sylvia torquata, Merula collariset alpeslris. (^^ Hybrulity in Birds, Field, 31 mai 1890. (:i) Synonymie : Turdus major, Turdus arboreus, Sylvia viscivora, Ixocossy- phus viscivorus. 4*48 A. SL'CHETET « L'hyljride, dit M. \';ill()n (1), lient du i>reinier les parties infé- rieures du corps et sa taille, quoi(]ue celle-ci soit légèrement plus petite. Il tient du second la marque des ailes, ou i)our mieux dire, les bordures claires des pennes des ailes et des couvertures et les plus petites plumes claires et caractéristiques de la région de l'oreille. La couleur des parties supérieures du corps est très sombre mais rappelle, sous certains rapports, celle des Grives, comme aussi le coloris des plumes de la tète, coloris qui ressemble à celui du risciwrus, mais la coloration sombre en fait la différence. Le front, le devant de la tète et l'occiput et toutes les autres parties supérieures, sans en excepter lès plumes recouvrant la queue, sont d'un noir brun gris avec une apparence presque imperceptible de vert jaune... Le dessin (ou le coloris) rappelle sous ce rapport celui du T. viscivorus, à l'exception des couleurs beaucoup plus sombres. Les parties inférieures du corps, les couvertures de la (|ueue comprises, sont d'un noir brun, presque noir, avec des bordures très étroites (à peine visibles), les([uelles sont d'un brun gris et manquent à la gorge, aux parties supérieures de la poitrine et à la région posté- rieure. La partie postérieure est d'un blanc sale touchant au jaune. Il existe encore une raie qui est de la couleur de la partie inférieure; cette raie, qui commence aux narines et enclôt les yeux, se dirige vers les régions de l'oreille ; et à cette place elle s"étend considéra- blement, eu sorte qu'elle s'unit à la couleur des parties inférieures et se termine à la région des épaules. Les régions des oreilles rappellent dans leur ensemble le 7', tisdxorus; il existe à cette place des petites plumes claires; çà et là apparaissent également quebjues plumes claires sous les couvertures supérieures des pre- mières pennes des ailes. La couleur de l'anneau de l'œil ressemble aussi à celle de la grande Grive iciscivonis), mais il est beaucoup plus étroit. « Les couvertures des ailes du premier et du second rang ont les mêmes couleurs que les parties supérieures du corps, avec de larges bordures un peu rouge jaune et contrastent fortement avec les bor- dures claires par la couleur sombre du fond. C'est sur ce point (jue riiybride se rapproche le plus du T. visdvorus. « Les pennes des ailes ont en général la couleur sombre des couvertures des ailes, mais les bordures sont également beaucouj) plus étroites. Les i)lumes anguleuses des ailes sont brun presque noir avec de larges bordures jaunes touchant sur le rouge. (1) Monalschriflen, p. 211, 188o. Nous n'avons [iii nous niùme consnller celte rcvne, c'est, M. le D''Paulslicli, maître à la Realscliiile, qnia été assez aimable poui- nous adresser une cojtie de l'article de M. Vallon. OISE.Vl'X HYBHIDKS HENCONTRÉS .V l'kTAT SAUVAGK 4^9 « Les plumes qui recouvrent les jiarties inférieures des ailes sont d'un noir hrun; les pennes des ailes en-dessous sont, à la base, d'un blanc d'argent et, vers les pointes, d'un noir gris ; les plumes des épaules d'un blanc pur soyeux. L'œil est noir brun, la mandi- bule supérieure brun de corne, les pattes jaun»; couleur de chair, les ongles bruns. « M. Vallon n'a pu donner la description des rectricos parce que la queue, ayant été arrachée, ne repoussa pas tant que l'Oiseau vécut en cage. Nous pensons que ce spécimen est conservé au musée d'L'dine. M. Vallon parait en avoir fait une étude très attentive et très sérieuse, mais l'Oiseau est-il réellement un hybride? Genre Regulus. Regulus satrapa et Regulus calendula. Le spécimen dontnous donnons ladescriptionci-dessousfutobtenu le 7 juin 1812, par Audubon, dans les plantations de Fatland Ford, sur la rivière Schnykill, en Pensylvauie, plantations appartenant à son beau-père, M. William Bakerrell. L"Oiseau fut tué sur une branche de Kalma latif'olia, au moment où il cherchait des insectes et des larves au milieu des feuilles et des fleurs de ce végétal. Le célèbre ornithologiste, en le tirant, croyait avoir affaire à un simple Roitelet à huppe rouge (/?»/a/7/ crestnd Wren); c'est en le ramassant qu'il s'aperçut de son erreur. Nulle part il ne rencontra d'autre Oiseau de ce genre qui peut être pris pour le liuhnj crow ir/'6'ndont il paraît avoir les habitudes. Le prince Charles Lucien Bonaparte, ami d'Audubon, ayant vu ce curieux spécimen à Londres, proposa de l'appeler Regulus carbun- culus, mais Audubon préféra lui donner le nom de lier/ulus Cuvieri, par un sentiment de reconnaissance envers le savant baron dont il avait reçu des marques d'attention, et surtout pour rendre hommage à celui quiétait alors sans ri val dans l'étude de la zoologie géuérale(l). MM. Baird, Brewer et Ridgway, en faisant observer que cette neapèce)) continuée être connue par le seul exemplaire d'Audubon, remarquent qu'elle diffère principalement du llcfjulm satrapa par deux bandes noires visibles sur le vertex (2), lesquelles sont séparées par une autre bande blanchâtre, l'extrémité du front étant noire au lieu d'être blanche, comme chez satrapa. (J) Biol. Ornith., p. 288, 1831. (2) Crown anteriorly. V. — 29 M\() A. SUCHKTKT Dans le Catalogne des Oiseaux de l'Améii(|ne dn Nord, de .\[. Hidfrway (1 ), le Ucgiihia Cuvieri iliinre toujours à titre d'espèce sous len'^.'i^; mais M. Brewster, considérant « la plaque vermillon du sonimet de la tète bordée de raies noires, la raie noire de I'omI et les bandes blanches des ailes, qui reproduisent de très près les caractères dominants du ]{ef/ulus calendula et du Ji. satrapa, » a éuïis l'opinion qu'il pouvait être un hybride de ces deux espèces (2). Cet Oiseau ligure sur la liste hypothétique du Code o( Nomenda- tarc (3), M. Klliot Cônes l'a identilié au Hcf/nlns s(ttra))ii, il a cependant en soin di' l'aiie suivre son assertion irnii point d'inlcr- rogalion (4). Voici sa description d'après Audubon (o) : « Les parties suj)é- rieures sont d'un olive grisâtre, monotone (ou sombre); la partie supérieure de devant de la tête (du front) est lorée, avec une ligm; noire derrière l'o'il ; il y a une bande d'un blanc grisâtre à travers le Iront sur I'omI; une bande semi-lunaire de noir sur le devant et les cotés de la tète, bande qui renferme un espace de vermillon; les ailes et la queue sont sombres, bordées d'un jaune verdàtre; les |(lumes secondaires et la première rangée des petites plumes sont garnies de blanc grisâtre. Dimensions : 4 î4 — 6 ». La véritable origine de cet Oiseau parait donc ignorée, peut-être est-ce un hybride, mais peut-être appartient-il aussi à une espèce (jui ne compte (jne peu de représentants ou (|ui est dispariu' depuis l'arrivée des Européens en Amérique? Genre Cinclus CiNCLUS CASHMIRIENSIS et CiNCLUS LEUCOO ASTER. D'après M. Seebohm (6) on trouverait vers le nord des Monts Altaï des individus intermédiaires entre ces deux formes. Dans l'Est de la Sibérie chaque forme intermédiaire se rencontre entre le ('. ('(ishiiiiriensis et le C. Icucofjaster (1). Le ('inclus rashmiriensis fut rapporté par M. I*rze\valski avec le (1) Proc(;('(liii5,'S of Uie United slales national Muséum, p. I(;.'{. Voiraussi p. KJ't. (2) Hullelin of Iho .N'iiUal oinilholngical Clul). VI, p. 22'i el iï:,. IK,S|. (iJ) Ailopteil i)y llie .American ornitholofîist's Union, iXHV,. (4) ISirds oflhe NorUiwest, p. 17. Wasiiinglon, 1874. (;■>) Sjjnopsis oflkc llirds of Norlli America, p. 82, n» i:U, pi. LV. , \ ls:{'.i. (Cl) On iiilerhreetliud oj Hinlx. lliis, p. VM\ et suiv., iSS2. La nuMiie ailiiiiiiilion <'sl (i lée ilans .1 llislori/ of brilish IHrds, t. I, p. ilio, et .iaiis l'Iliis, j.p. P.H» .1 l'.M, IHSO (0/( llte Ornilltoloyij of Siheria). (7) On Ihr ornilhnlofjji of Siheri't. pji. l'.M) .-1 l'.tl. Ihis, IHSO. OISEAUX HYBHIDES HKNCONTRKS A l'kTAT SAUVAGE M')\ ('. ('uroijdsterde ses voyages ivcenls dans l'Asie (1), mais le savant voyageur ne parait pas avoir observé de croisements. Les deux types en question forment-ils deux véritai)les espèces? M. Pleske remar((ue que « si ces deux Oiseaux n'avaient nu habitat diiïérentet si les parties du ventre d'un des exemphiires de cashniiriensis ([ui furent rapportés par M. Przewalski, ne laissait voir des plumes sombres (2), il serait dilficile de dire avec ce dernier, que le jeune appartient à des espèces différentes (3). Du reste M. Seebohm ne voit lui-même dans le « Palaeartic Dipper » (junne seule espèce se subdivisant en races locales (4). ClNCLUS CASIIMIIUENSIS et CiNGLUS SORDIDUS M. Seebohm a eu, il y a quelques années, l'occasion d'examiner une grande (juantité de Dippers (Merles i)lougeurs) envoyés des Monts Altaï par un collectionneur sibérien, Herr Tanere, d'Anclam; il apprit (jne dans l'extrémité de ces monts le Cindns cashmiricmis est en contact avec le CincliLs soididu.s, avec lequel il paraît s'unir, car on rencontre, dit-il, aussi bien les formes intermédiaires que les formes extrêmes (5). Le Cincliis soididus ne ligure poiut dans le Conapcctus (jenenini Aviunt. On sait que M. Przewalski le rencontra dans le Tibet en compagnie du ('indus cashmiriensis, mais M. Przewalski ne fait mention d'aucuns croisements. Le C. snrdidus ne peut être qu'une race du caslDniricnsis (6). Genre Copsychus CopsYCHUS SAULARis (7), var. Musicus et Copsychus saularis, Var. AMOENUS Chez les Oiseaux de Dhayal la transition d'une espèce supposée à une autre est si graduelle, et les caractères spécifiques sont si (1) Wissenschaflliclie Resultale der von N. M. Przewalski nach Central-Asien, beai-beilet von Th. Pleske, II, Vô|iel. Saint-Pétei-sbourg, 1889. (2) (ou foncées). (:j) Op. cit., p. l}-2. (4) .1 Hislory of JiriHsh liirds, p. 2^)4. (:)) 0)1 Interbreeding of nirds, lljis, pp. 540 et sniv., 1882. Voy. anssi : A Ilisturi/ of Britinh liirdA, où la même adirmalion est donnée. ((1) Voy. Seebohm : A Hislory of liritisli Birds. p. 254. (7) Synonymie : Grafwto saularis Linn., Turdus amœnus UovsL, Lanius mu- sicus, Gryllivora saularis Swain, Gryllicora brevirostra, Cryllivora tuagni- roslra, Copsychus mindanensis, Copsychus l'iuto, Copsychus amcptius, etc., etc. 4o2 A. SUCHETET incertains, que M. R.-B. Sliarpe a jugé utile (I) de ne reconnaître qu'une seule espèce, quoique dans la liste des spécimens du British Muséum il ait pu indiquer des races ou variétés. « L'Oiseau indien de Dhayal, dit-il, peut être distingué de son congénère l'Indo- Malayan par les axillaires d'un blanc pur et par trois plumes exté- rieures de la queue généralement blanches, la quatrième blanche aussi en grande partie. Dans l'Indo-Malayan les axillaires ont les bandes noirâtres très visibles, en sorte que dans la plupart des Oiseaux la couleur dominante des axillaires est noire avec un large bord blanc ; les deux plumes extrêmes de la (jneue sont blanches, la troisième a nne large mar([ue basane sur la lame intérieure, tandis que la quatrième a seulement une plaque blanche à l'extérieure. Cependant, ajoute M. Sharpe, lesmarques ne sont pas sullisammenl constantes i)0ur donner toujours un critérium absolu. M. Sharpe donne encore ({uelques indications pour reconnaître ces deux variétés et dit avoir vu seulement une femelle de ïenasserim en mauvais état qu'il n'a pu préciser; est-elle C. srnilliul(.-ii|ue Suisse, ].:>■ pari., |.. :jl ctsiiiv.. ISMl. OISEAUX HVBFUOKS RK.NCONTKKS A l'kTAT SAUVAGK V.}^ M. BastJan, pivpaïalciir du Musée de Lausaiiuc, tua, dans une localité où il trouvait habituellement le fjinins ntfas (1), une Pic- i;rièche qu'il prit d'abord jiour un jeune de cette espèce. Mais en la considérant avec plus d'attention, il lui trouva des dilTérences si notables avec cette dernière, qu'il s'empressa de la monter, sans toutefois prévoir tout l'intérèl (ju'elle pourrait exciter plus tard. Il néiiligea malheureusement de constater le sexe et de noter exacte- ment la couleur des |)attes et de l'iris ». L'Oiseau ne fut point montré aussitôt après sa mort à M. De- pierre. Celui-ci, après l'avoir examiné avec la plus scrupuleuse attention, et espérant toujours pouvoir le déterminer d'une façon un peu certaine, dut se contenter des conjectures les plus plausi- bles, « tout en laissant le champ parfaitement libre aux recherches et aux opinions ultérieures. » Quoique les diverses colorations bien assurées donnent à cet Oiseau un faciès caractéristique, il paraît ditlicile au docteur d'admettre que cet exemplaire isolé appartienne à une espèce non décrite. Un Lanius,k première vue si dilïérent desesconi;énères, n'aurait pu eu elTet échappera l'atten- tion de ceux qui s'occupent d'ornithologie. Il ne semble pas davan- tage probable à M. Depierre que cette Pie-grièche soit une simple variété, il la croirait plus volontiers un hybride de fjinius riifiia et i\cf.((Hlus ruUurio, les Ijnu'ns e.rciihitor el niinoiiim vivent eu Suisse ne présentant aucun rapport ni de taille, ni de coloration, avec le sujet en question, tandis que cet exemplaire possède des caractères communs avec les deux autres petites espèces, le /.. rufioi et le L.coUurio. « Avec le Lanius ruliis, le large bandeau frontal, le trait sourciller blanc, les traces de rougeàtre à la nuque et derrière la tête, le cendré foncé du bas du dos, le miroir blanc des ailes, enfin la bordure extrême des rémiges secondaires. Avec le Lanius coUurio, l'absence de blanc au bas du front, le gris du vcrtex, le gris du croupion et le large liseré brun roux des couvertures et des rémiges. » On y remarque en outre « certaines colorations qui ne peuvent être regardées que comme intermédiaires. Ainsi, le brun bronzé qui occupe la nuque et le sommet du dos rappelle un peu la couleur de ces parties de la femelle du Lanius rufiis, et semble parfaitement un mélange, à doses égales, du brun clair du fMiiius collurio et du noir de Lanius ru fus dans ces parties. Le gris clair de ses couvertures supérieures provient aussi probablement (I) Celle localité serait, d'après une communication de M. le D'^ J. Larguierdes Ban- cals, les bords du lac Léman. C'est également au milieu d'avril que l'Oiseau aurait été tiré. d'uu mélange de brun nuancé de gris du Lanins coflnriu et du Ijuiius rufus. La teinte i)run noirâtre de ses pennes et de ses rémiges paraît encore un composé du J)run foncé de ces parties chez le Lanius Cnllurio avec le noir du l.anius rufus. Enfin, la distribution du noir et du blanc sur les pennes externes de la queue du Lanius (en ques- tion) tient parfaitement le milieu entre ces répartitions dans nos deux espèces. « Le seul caractère spécifiquf que Ton pourrait attrii)uer à cette curieuse Pie grièclic, remar(iue en terminant le docteur, est donc sa coloration d'un roux foncé à la poitrine et aux lianes. » La présence de ce caractère particulier a engagé M. Depierre à donner un nom «^ ce Lanius; il l'a appelé duhius, malgré ses preuves d'hybridité, dit-il, mais i)lutot pour attirer l'attention des ornitho- logistes sur cette forme (}ue pour en faire une espèce nouvelle. 11 en a donné la description détaillée suivante : « Un large bandeau noir profond occupe tout le front depuis la base du bec, sous forme de forte moustache, en dessous de l'œil, pour venir se perdre dans la teinte foncée du bas de la nuque. Le sommet de la tète, ou vertex, est d'un gris bleuâtre assez foncé. Le tour de l'œil est blanc, ainsi qu'un large sourcil qui se prolonge passablement en arrière. L'occipuf, la nuque et le sommet du dos sont d'un brun foncé et légèrement bronzé. Derrière la tête et à la nuque se remarquent quelques stries transversales d'un rouge brique. Le bas du dos est d'un gris bleuâtre foncé; le croupion est plus clair, mais de même couleur. La queue est d'un brun noirâtre foncé avec un liseré blanc au bord des pennes les plus externes. De ces deux dernières, la première est blanche sur les deux tiers environ de sa longueur à partir de sa base, et la seconde, sur la moitié seulement. L'aile possède une teinte fonda- mentale d'un brun-uoiràtre, sur laquelle se détache, soit le gris- clair des couvertures supérieures, soit le liseré roux des scapu- laires, des rémiges secondaires et de quehjues rémiges primaires. Un assez fort miroir d'uu blanc pur occupe le sommet des rémiges primaires ou externes, et (piobiue peu de la même couleur Ijorde encore l'extrémité des secondaires. La gorge et le milieu du ventre sont d'un blanc-jaunàtre; et les côtés du cou, la poitrine et les flancs sont d'un roux-jaunàtre assez foncé. Le bec est noirâtre; les pattes semblent avoir été d'un brunâtre foncé. » L'Oiseau mesure à peu i)rès toutes les dimensions du Lanius rufus mâle. M. Depierre le considère comme un mâle adulte. M. le D"" J. Larguier des Bancels, directeur du Musée de Zoologie de Lausanne, nous informe ((ue ce curieux Oiseau est encore OISEAUX IIVBIUI)i:S HKNCONTKKS A L KTAT S.\IIVA{;K 'r.")M aujourd'hui conservé dans la collecliou p iiLiculière de M. Cli. Bastiaii. LaNIUS KXCUBITOK (I) <'t I.AXHIS MA.IOK Sous ces deux noms il ne faut, suis doute, comprendre qu'une seule espèce, tout au plus deux variétés d'un n»èmc type. Sur ce thème les oruilho!oj;istes se montrent dans un grand désaccord. Le /-. major de Pallas a môme été, dans ces dernières années, porté au rang d'espèce ! Sa difïérence spécilique de L. e.rcubilor ne paraît cependant pas soutenable ; l'étude du sujet mène involontairement à cette conclusion. L'étendue des documents que nous avons con- sultés ne nous permet pas d'entrer dans tous les détails des observations qui ont été laites de i)art et d'autre, mais de l'analyse (pie nous présentons il nous paraît ressortir que L. excubitor et L. major ne sont même point deux races. L. e.rcubilor, type unique, serait sujet à des variations plus ou moins caractérisées, peut-être même au dimorpbisme, ce qui a donné lieu à de fausses interpré- tations. L. major (variété de L. excubitor suivant les uns, espèce ou sous-espèce suivant les autres) ne présente point, eu elïet, comme nous allons le voir, des caractères absolument fixes et assez difïé- rentiels de /.. excubitor pour permettre d'en faire une race ou une espèce. Ces soi-disant caractères différentiels, sur lesquels s'appuient les partisans d'une origine spéciale chez L. major, reposent générale- ment sur l'absence, chez ce dernier, d'une double barre blanche sur l'aile, que possède A. excubitor. M. le Df Gadow (2) donne ainsi la kei/ (la clef ou signe distinctif) des deux espèces : excubitor, « spéculum divisé en deux barres lorsque l'aile est pliée, flancs teintés de gris h; « major, base des barbesde toutes les secondairesnoiràtre, plumageblanc; un trèspetit spéculum » (3). En somme, d'après ce dernier, le /,. uiajor diffère du L. excubitor par le bas du dos et les couvertures supérieures de cou- leur blanche, par la diminution très sensible de cette couleur blanche à la base des secondaires, diminution ([ui aboutit à un seul spéculum. D'après M. leD^Jean Cabanis, qui paraît, après Pallas, avoir attiré (1) Autre nom scientifique : Laniiis rAneren^. {'!) Catalogue of Ihe Passiformes or perching Birdi^ in the Collcclhyn of llir nritish Muséum, p. 233, VIII. 1P83. (3) « Alar spéculum brokenup inio lira alar hnrs in llic [oldcd oing: /Idnl^s linge uilh grey. Base of the uebs of ail the secondaires blackish, plumage ichite; very sm ail a lar spéculum. » 456 A. SUCHETET l'atteution dt^s oruilholugistes sur le Laniiis iiiujor, presque louihù dans l'oubli, cette foruie difïère complèteineat de /.. i\rcul>itor(iivec lequel il n'aurait rien de conunuu), « par sou miroir qui est simple- ment blanc et qui ne se montre que parle miroitement de la main. » Pour M. Seehohm, qui s'est occupé aussi de cette question, le L. major (ou Pallas'grey Slirike; difïère du L.e.rcuhitor (on Greatgrey Shrike) «. par son croupion blanc et la base blanche des primaires d'une moindre étendue, tandis que la base blanche des secondaires manque complètement (1). » La quantité de blanc sur la base des deux lames des secondaires ne lui paraît pas devoir être rapportée à l'âge, ce qui lui semble suffisamment prouvé par le caractère que présente un jeune Oiseau de Bade (de la collection Dresser), dans lequel la barre sur les secondaires est aussi développée que dans les faux types de L. excuhitor (2). Deux exemplaires semblables sont dans le Muséum britannique (3). M. Seebohm croit le Lauier gris de Pallas aussi distinct du grand Lanier gris que la Corneille mantelée l'est de la Corneille noire; il ajoute que sa différence avec ce dernier, si elle est niée en Angleterre, est reconnue par presque tous les ornithologistes du continent. Nous ne voudrions pas être aussi adirmatif. En tous cas si le Pallas grey Shriice n'est point plus distinct du Great grey Shrike que le C. cortus ne l'est de cornix, il n'y a point lieu, dans ce cas, d'établir une différenciation spécifique, comme nous le verrons. Voici, d'après lui, quelques indications sur l'habitat en Europe de la Pie-grièche grise de Pallas. Le Pallas grey Skrike ou /.. major serait un hôte accidentel de l'Ouest de l'Europe, il s'y montre cependant assez pour qu'il puisse être considéré comme un voyageur régulier, quoique rare. Plusieurs exemplaires sont conservés au Musée d'Edimbourg. Gray (4) aurait vu « au moins deux douzaines » de Lanier gris tués en Ecosse « ayant seulement une barre sur l'aile. » Dans la collection de M. Borrer existent deux exemplaires tués dans le Sussex. Il en a été aussi abattu près deCardifï. M. Backhouse, ami de M. Seebohm, possède un spécimen dans sa collection qui fut obtenu près de York, tandis que dans le Musée Britannique on conserve un individu tué dans le même pays. Autant que M. Seeboiim a pu le savoir, tous ces (1) A history of british Birds, p. 597. (2) Ibis, IV, p. 185el18G, 1880. Consulter .loiinial fur OniillioloKio (p. IM;, .Ijinvii'r 1878) sur la recliorche, par M. Tscliusi, d'expuiplaires L. Major. (.3) .1 History of brilinh Bird^. p. ul)."). (4) Oiseaux de l'Ouest de l'Iicosse, cité par M. Seebohm. OISEAUX HYBRIDES RENCONTHES A L ETAT SAUVAGE i.)7 exemplaires out été pris en automne, en hiver ou au commence- ment du printemps. Sur le continent il en a été trouvé à Sarepta eu Mars; dans la Grimée en décembre, dans les provinces Balti([ues à la fin d'août, près de Stockholm eu automne; près de Bergen en octobre; outre beaucoup de localités d'Allemagne, d'Autriche, etc. (1). Le Lanier gris de Pallas se reproduirait dans tout le Midi de la Sibérie (65" lat.), où il est un émigrant partiel hivernant en Turkestan (2). M. Severtzow a donné des indications sur l'habitat du L. major dans celle contrée (3). Le /.. major se rencontrerait aussi au Japon (4). Benoist Dybowski l'a rencontré au Kamtschatha; on le verrait aussi à l'île de Behring (,")). Voyons maintenant ce que, contrairement aux opinions émises par M^L le Dr Cabanis, Seebohm et D"^ Gadow sur la distinction du L. major et de L. excuhitor, pensent d'autres ornithologistes et en premier lieu M. E. von Homeyer qui a pu comparer entre elles, et sans doute simultanément, cinquante et une pièces de différentes provenances. M. von Homeyer dit en effet avoir reçu de M. l'Ins- pecteur Meves, de Stockholm, vingt-trois belles pièces empaillées. A. excuhitor et L. major, et onze autres de la collection de M. Tancré d'Anclam, lesquels, avec les dix-sept qu'il possède, passèrent entre ses mains et purent être examinées avec les spécimens du Musée de Berlin, sans compter les autres nombreuses pièces vues auparavant et déjà étudiées. Ce nouvel examen a complètement confirmé M. von Homeyer dans sa première manière de voir, à savoir que la distinction de L. excuhitor de L. major n'était poin.t possible, « attendu que le miroir du bras qui consiste chez le La.nias excuhitor typique en une grande tache blanche, diminue peu à peu chez un nombre d'Oiseaux, à ce point que, finalement, il se change en une petite tache mélangée de blanc et de noir qui se trouve près de la (1) Tous ces exemples sont cités dans .4 History of Brilish Birds, p. 595. On signale également dans une petite collection de Granwiirger, envoyée de la Hongrie supérieure à M. vonTschusi, un Lanius major Pall. qui serait le onzième constaté par M. Tschusi. Egalement, dans cette petite collection, se trouve une autre pièce se rapprochant de /.. Homeijeri Cab. (Journal fur Ornithologie, p. 360, octobre 1878). (2) A History of Brilish Birds. (3) Dresser, Ibis, p. 184, 1876, (4) Même revue, p. 34, 1884. Voir aussi p. 19o. (5) Bulletin de la Société Zoologique de France, p. 361, 1883. Sur l'habitat de /,. major, on pourra encore consulter D'^ Gadow, Catalogue Passe- ri for m es, p. 23ÎI, 1883. 4o8 A. SUCHKTKT raciue des i»luines, lâche qui, chez inaiuls Oiseaux, disi)arait presque totalement, en sorte qu'on ne peut distinguer à lacjuelle des deux espèces l'Oiseau appartient. » En outre, M. von Ho- rneyer remaniue que certains vieux mâles montrent les mêmes degrés successifs de blanc et de transition très parfaites, et d'autres marques de vieillesse. Les cinquante et une pièces dont on vient de parler, et qui proviennent des pays les plus divers, com- prennent, en outre des types rapportés à /,. excubUor et à A. major, d'autres individus rapportés à la forme L. Homcycri. Il ne serait point sans utilité de les passer tous en revue, comme M. von llomeyer a eu soin de le faire, mais celte étude nous entraînerait trop loin ; remarquons seulement (jue parmi huit pièces de la Laponie et de la Suède, (jui ont la tache plus ou moins cachée, se trouvent des Oiseaux chez lesquels il est difficile de remarquer la trace d'une tache sur l'humérus; à ce genre se rattachent encore trois Oiseaux de la même contrée parmi lesquels un vieux mâle sur lequel on ne découvre guère qu'une plume montrant un endroit marbré de blanc et de noir. Tout à fait semblable est un Oiseau de Baïkal reçu de M. Dybowski comme I.anius mollis. Les Oiseaux du Volga, /.. homeyeri, ressemblent tellement à certains vieux mâles de r.. excubitor, ajoute M. von Homeyer, qu'on ne saurait établir entre eux et ce dernier type une différence spécifique. Chez bon nombre de L. major leur maintien seul indique si on doit les classer comme !.. excubitor ou /.. major, etc., etc.; bref, aucune distinction solide ne permet d'établir la valeur spécifique des uns et des autres, tel est l'avis du savant ornithologiste (1). Le professeur CoUett, de Christiania, (jui n'a pas moins étudié le sujet que M. von Homeyer, a cru devoir critiquer aussi, et très vivement, le D"" Gadow,(2) d'avoir rangea litre d'espèces de simples variétés ou races cliinatéri(iues de /.^na«s qui, en somme, après avoir présenté des degrés variés de transition, finissent par s'iden- tifier complètement en une seule espèce, pouvant servir de ty|)e; parmi ces variétés se trouvent le /.. major, Pall. Le professeur de Christiania a essayé de montrer (1^) « que la présence ou l'absence des bases blanches sur les secondaires ne fournil f<»cun moyini de direction, et qu'ainsi !.. major ne peut être distingue de /.. excubitor par des caractères méritant (fuelquc confiance. » C>hez des indi- (1) L'éliidt'de M. K. F. von Horiu-ypr a paru dans le .loiirnal tiii' Oinilliolopio dn prof. D- Jean Cal anis sons le titre D/c eurnpaischcn firosarn Witryer, |>p. 148, 149, ItlO eli:il. (2) Voy. : Ibis, IV, n" i:{, p. :«), ISSC. (.'i) Archiv for Malheiiiatiii og Natiirvidenskab, 1879. OISEAUX HYBHIDES HENCOM'ItKS A LKTAT SAUVACK i'iî) vitlus (les districts méridionaux de la Norvège, coiiipreuaiit également les spécimens les plus typiques de L. major, les secou- daires ne montrent aucunes traces de bases blanches; chez d'autres les premières indications de cette marque ont fait leur apparition; chez d'autres enfin ces indications sont étendues à une tache dis- tincte d'environ 15™"" de largeur. On pourrait avec une parfaite indifférence nommer de tels individus L. major ou L. c.Tcuhitor. On peut trouver une série non interrompue de transition jusqu'à ce que la tache extérieure sur les secondaires devienne la marque blanche dans L. excuhilor typi([ue. M. Collett fait en outre savoir que M. Meves, de Stockholm, a dans sa collection deux jeunes Oiseaux, tous deux tués le 12 août à Quickjock, en Lapmark, probablement de la même couvée, dont l'un est un mâle à double tache L. excubitor, l'autre une femelle avec une seule tache, L. major. Afin, du reste, de montrer les variations auxquelles est sujet A. excubitor, M. Collett énumère vingt-six spécimens de la Norwège conservés dans le Musée de l'Université de Christiania, la plupart tués ou réunis par lui, ce qui lui permet d'indiquer pour presque tous le sexe, la date de la capture et la localité où elle eut lieu. Ces spécimens pourraient être rangés aussi bien en sept catégories qu'en deux seules. Nous remarquerons parmi les spécimens en plumage de printemps : un mâle typique /.. excubitor sans vermi- culations, avec tache basale de 29°^™ sur les secondaires. Deux femelles du môme type, l'une sans vermiculations, l'autre possé- dant de faibles marques basales normales sur les secondaires; (9 petits 18-20™"!), le blanc sur les premières plumes mélangé de noir. Puis un mâle presque typique L. major, avec vermiculations compHiativement distinctes ; l'indication de la tache basale sur les secondaires montre comme une petite tache gris blanchâtre (10™") sur la troisième plume. — Un autre mâle typicjue /.. major, sans aucunes vermiculations, la tache basale sur les secondaires manque absolument. — Une femelle du même type, également sans aucunes vermiculations, la tache basale sur les secondaires est seulement indiquée par un pointillement presque imperceptible de blanc sur une seule plume. Parmi les spécimens en plumage d'été, M. Collett parle d'un mâle typique L. excubitor, abdomen blanc de neige, le croupion presque d'un blanc pur, la plume de la queue la plus extérieure presque entièrement blanche; la marque basale sur les secondaires nor- male. Ensuite une femelle typique I. major (s'étant alliée avec le deuxième spécimen) qui présente de faibles traces de vermicula- 460 A. SUCHETET lions; la plume la |)lus extérieure de la queue a une grande et large tache noire ; la tache basale sur les secondaires manque abso- lument. — Comme spécimens en premierplumage,lesavaut profes- seur cite encore deux mâles, type excuintor, couvés ensemble, avec taches basales normales sur les secondaires ; une femelle type L. major, de la même couvée, dont la tache basale sur les secondaires manque totalement. — Puis, comme spécimens en plumage d'au- tomne, un mâle typique eicubitor sans vermiculations, avec grande tache sur les secondaires, plume la plus extérieure de la queue presque entièrement blanche ; quatre autres spécimens avec traces de vermiculations et tache basale sur les secondaires normale. Un mâle presque typique L. major avec des traces de vermiculations et une faible indication de tache basale sur la seconde plume des secondaires, etc., etc. — Enfin nousnoterons parmi les spécimens en plumage d'hiver, deux mâles, types L. major, avec traces de vermi- culations; dans un de ces spécimens la tache sur les secondaires manque absolument, dans l'autre elle est indiquée par un point blanc. Nous ne pourrions rendre compte de toutes les savantes obser- vations que cite le professeur, et nous renvoyons, pour plus de détails, à son étude (1). On trouve encore de précieuses indications sur le même sujet dans un travail de M, le D^ Otto Finsh (lui, avec les matériaux du Musée de Berlin, s'est livré à une étude du genre de celle de MM. von Homeyer et Collett. Après avoir rappelé que l'absence des taches blanches plérygoïdes sur les plumes des ailes propres à L. excubitor caractérise L. major, il observe que cette marque dis- tinctive est très variable Deux spécimens sibériens ont la base de l'omoplate des ailes blanche sur les deux côtés des plumes, mais ce blanc est tout à fait caché chez l'un par les plumes brunâtres et pointues quand les ailes sont croisées ; ce blanc devient visible chez le second dont les bordures brunes de l'extré- mité sont déjà émoussées ; celui-ci devrait donc être classé comme /,. excubitor et celui-là comme L. major. Le /.. major n'est aux yeux de M. le D'' Otto Finsh qu'un excuhUor dans la livrée d'automne après la sortie de la mue. Un L. Ilomeyeri, Cab. (i. Icucopteraf;, Severtz.), uni(|ue spécimen rapporté par le docteur, pourrait ne représenter ((u'un L. excubitor daus la livrée usée du printemps(2), etc. (1) Ibis, IV, no i:$, p. 3(), janvier I88G. (2) Voir •• Reise nach West-siberien in jahre 1816, p. 188. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 461 La série presque complète d'un L. major jeune de TAmor à /.. l'.vcuhitor R été consultée par M. Seebohm lui-même (1). M. le D»" Finsh aurait aussi rencontré des séries de transition entre les deux types (2). Sous le bénéfice de ces observations, nous parlerons des soi-disant mélanges que l'on a cru constater. D'après M. Seebohm, un grand nombre de spécimens L. major, obtenus à Hiligoland et près de Constantinople, à l'époque de la migration, sont le résultat d'un croisement avec la Great grey Shrike (L. e.rcubitor), croisement ayant pu s'opérer dans le Nord-Est de l'Europe. Il est cependant possible, ajoute le savant ornithologiste, que les Oiseaux, se reproduisant dans le Nord-Est de l'Europe, ou môme dans le Nord occidental de la Sibérie, soient de race intermédiaire, mais les deux exem- plaires obtenus par Finsh dans la vallée de l'Obb paraissent être l'un demi-sang et l'autre quarteron. En thèse générale, M. Seebohm admet que les deux types se croisent « là où leurs ordres [ranrips] géographiques se rencontrent (3). » M. Gollett a cité des faits beaucoup plus précis. Lorsque, en 1884, il était à Dovre-Fjeld, il rencontra, le 30 juin, dans une forêt de sapins, à une haute altitude, près de Hjerkin, une famille de Laniers comprenant, avec les parents, toute une couvée de petits venant d'avoir leurs plumes et revêtus en conséquence de leur pre- mier plumage. Il tua trois de ces petits; le reste s'envola en com- pagnie des parents. Or, deux de ceux qui furent tués étaient des mâles et se rapportaient en tout à des spécimens typi- ques de L. e.rcubitor; la tache sur les secondaires était très grande et blanc de neige avec la longueur normale de 26™"i, dans un de ces jeunes elle était même de âT^m. Le troisième exemplaire, une femelle, était au contraire un individu typique de /,. major n'ayant pas la plus légère marque de bases blanches sur les secon- daires. Sous d'autres rapports les différences entre ces trois indi- vidus étaient extrêmement légères. Pendant l'été de 1883, M. Gollett fit une observation semblable en Finmark ; il tua dans une nichée un mâle et une femelle dont le premier était, sous tous rapports, un spécimen typique de L. excuhitor ; la femelle, au contraire, avait une seule tache /.. major, sans trace d'aucune tache intérieure sur les secondaires. Le 30 juin, en compagnie de M. Landmark, M. (1) Voy. : Ibis, IV, pp. 114 et 183, 1880. (2) Verli. k. k. zool. bot. Ges., p. 188.Vienne, 1879, cité par le prof. Colletl. iii Ibis, 188G. (3) .4 nistory ofBrUish Birds, I, p. oîi5 et 596. Londres, 1883. 462 A. SLCHETET Colletl trouva encore, près le Lana-Elv, un nid de Pie-grièche con- tenant six petits. Ce nid était placé dans un Bouleau à environ quatorze milles de l'embouchure de la rivière. On voyait facilement le nid, dit M. CoUett; il était construit de rameaux secs et unis avec de la paille, fortement garni de plumes blanches du Willow- Grouse, et aussi d'un peu de laine et de coton de Salix lanata. Les petits étaient environ de la taille du Moineau et nus, quelques plumes poussaient. Les parents qui montraient une grande anxiété furent tués facilement. Le mâle était un A. excubitor normal, de couleurs très pures, il n'avait aucune trace de vermiculations sur l'abdomen blanc ; la femelle était, au contraire, L. major typique et montrait dans son ensemble des couleurs un peu plus foncées que le mâle, le croupion était seulement un peu plus clair (lue le dos ; dans le mâle cette partie était d'un blanc pur. Ces exemples (1) qui montrent que la forme à une seule tache et la forme à deux taches peuvent se trouver simultanément dans une même couvée, et aussi que les deux types se croisent, sont avec- raison, pour M. CoUett, une preuve que L. major ne peut être con- sidéré comme une espèce distincte de /.. excabitor. Mais peut-être, commenous avons eu soinde l'indiquer encommençanf, u'existe-t-il même point une variété ou race stable ; on est en droit de sui)poser plutôt que /.. excubitor, sujet au dimorphisme, offre deux variantes dans les taches blanches des ailes, particularité ayant été la cause des erreurs qui se sont produites. Il n'y aurait donc point, dans ces divers exemples, de croisement à proprement parler, même entre deux variétés d'un seul type ! Nous n'avons pu, dans cet article, donner une analysedu mémoire, également très important, de M. J. Reinhardt (2), la traduction qui nous avait été faite du texte danois ayant été perdue. Du reste, nous croyons nous être assez étendu sur un sujet qui, certes, ne mérite pas une étude plus longue etavoir fait sullisamment connaître L. major (pie certains ornithologistes ont encore considéré, mais à tort sans doute, comme un état d'âge ou simplement une femelle de la Pie-grièche grise (3). Si nous voulions on terminant faire con- naître l'opinion de MM. de Selys Longchamps, Alf. Dubois et von Zschuzi de Schmidofîen (4), ce serait pour nier de nouveau la (1) Tous rapportés par M. le prol. CoUett (Uns, IV, n» 13, p. 30, janvier 188()). (2) Om I.anius major, Pall. Kog deus Fore Komst herilandet of J. Reinliardt (Meddelt den ."i" maris 188S, pp. 387 à 'M'>) in Videnskalielige fra NaliirliislorisU Foreningi Kji|>l)enliavn, III, 1879-80. (3) Voy. sur ce sujet Deglaiid et Gerbe, Ornilhologir européenne. (4) D'après leurs communications reçues. OISEAUX HYBRIDKS RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 403 valeur spécifique de ce type que M. Sclater qualifiait dernièrement, dans une lettre qu'il voulait bien nous adresser, de « (louhtfulspecies » (espèce douteuse), et ((ue M. Blasius a sans doute bien déterminé eu l'appelant « un caprice de la nature » (ein Natursspiel in dieser Variai i(w) (I). Lanius ExcuBiTOR et Lanius leugopterus M. Seebohm dit (2) que dans le sud-est de la Russie, les lignées (the ranges) du White-winged grey Skrike (7.. leucopterus) et du Great-grey Skrike (/.. cxcHhitor) se rencontrent (3), et que sur le bas du Volga (4), le plus grand nombre des exemplaires sont des formes intermédiaires. Ces types ont été décrits comme une nouvelle es|)èce sous le nom de Lanius Homeyeri et se trouvent rarement en Sibérie. Il y a tout lieu de croire, ajoute AI. Seebohm, que ces formes intermédiaires sont le résultat d'un croisement. Il ne faut voir encore dans le leucopterus qu'une race du L. e.rcu- Iritor (si race il y a). Ce Lanius, d'après M. Seebohm, a le blanc de l'aile plus développé que chez le grand Lanier gris ; ceci serait prin- cipalement remarquable sur les plumes secondaires qui ont la moitié de la base des deux barbes, et presque la barbe intérieure, entièrement d'un blanc pur. Le D"^ Gadow a donné une description détaillée de ce type qui prête, sans doute, à quelque confusion, car M. Dresser parle d'un Lrtums leucopterus devant être assimilé au Lanius Homeyeri (5). Les croisements indiqués par M. Seebohm ne le sont du reste qu'à titre hypothétique. Lanius excubitor et Lanius borealis (6). D'après M. Seebohm, le /.. excubitor parait (7) se croiser en Asie avec le L. borealis Vieil, sur toute la ligne de démarcation qui le sépare de ce type et qui devintla forme dominantedans l'est delà Sibérie. « En Amérique probablement, ajoute M. Seebohm, la race (1) Journal fur Ornithologie, p. 46, janvier 1882. Voir sur le même sujet la note qui termine l'article /.. excuhitor et L. borealis. (i) À History of British Birds, par H. Seebohm, 1, p. 97. (3) Impinge. (4) Lower Walga by far. Catalogue of Birds ofBrilisti Muséum, VIII. (:i) Voy. Oresser, Notes on Severtzoïc, etc. Ibis, VII, pp. 183 et 184, 1876. (()) Synonymie : Lanius excubitor, Fort. Wils. Aiul. (7) Ibis, IV. pp. 185-186, 1880. 4G4 A. SUCHETET pure horealis se rencontre seule, tandis qu'en Asie existent non seulement des Oiseaux de pure race des deux espèces, mais aussi des hybrides de leurs croisements et entre-croisements ». Quoique le borcalis dilTère de Vexcubitor par la coloration de son poitrail maculé de gris, ce n'est encore là, sans doute, tout au plus, qu'un croisement entre variétés d'une même espèce, si même ce croisement existe? car si le horealis est relié à Vexcubitor par des gradations insensibles servant de passage du type européen au type américain, il paraît plus naturel d'attribuer ces modifications aux influences climatériques qu'à de véritables mélanges de deux types purs. Dans ces dernières années, on a érigé au rang d'espèces bon nombre de formes douteuses de Lanius qui, certes, ne méritent pas ce titre. Aussi, est-ce probablement avec raison que M. Seebohm, considérant que les parcours géographiques de tous les Laniers gris (Grey shrikes) sont reliés les uns aux autres, dit qu'il ne serait pas surpris d'apprendre qu'en beaucoup de cas où ces formes habi- tent les mêmes districts, elles se croisent habituellement. Dans ce cas, d'après lui, une ou plusieurs des formes ainsi croisées, devraient être descendues au raug de sous-espèces ; mais, ajoute-t-il, on ne pourrait les réunir comme MM. Sharpe et Dresser paraissent l'avoir fait (1). L'article de M. 0. V. Alpin, de Blowham, publié dans le Zoolo- gist (2), et que nous reproduisons en note, montrera, les difli- cultés qui se présentent lorsqu'on veut déterminer certains types, vu sans doute le pou d'importance ou môme le peu de stalulilé des caractères de ces derniers, ce qui vient encore en faveur de l'unité spécifique (3). (1) Ibis, IV, pp. 184 et 18u, 188(i. (2) Vif^e 28, 1890. (3) M. 0. V. Alpin, après avoir rappelé que le D'il. Cladow dit que le !,. e.vculiilor est d'un gris bhinchàtre s(ir le croupion et les couvertures supérieures de la queue, et que le L. major en diflère par le blanc du bas du croui)ion et des couvertures su{)érieures de la queue, remarque que le gris blanchâtre i)âle décrit bien la couleur de ces parties dans L. excubitor, quoique la tonalité varie dans certains spécimens. Mais il est fort surpris d"a|)i)rendreque L. major ait les couver turcs de la queue blanc |>lus pâle que chez L. excuhilnr. Dans ses deux spécimens approchant du type L. Homeyeri (chez lequel type le blanc sur les secondaires et la queue est beaucoup plus étendu que chez L. excubitor), les couvertures sui»é- rieures de la (|ueue sont blanc pur, le croupion plus pâle que dans cette espace. Sans doute faut-il reconnaître quelque chose suivant l'âge ou le sexe. .Vinsi L. borealis dans le plumage d'été (adulte) est décrit par le D' Gadow comuje ayant un croupion et les couvertures supéri Ce ne sont là que des (-onjectures (3). Genre Garrulus GaRRULUS GLANDARHJS (4) et (iARRULUS KRYNICKI (5) j\I. Nordmann aurait vu en Crimée, pendantle mois de septembre, des spécimens tenant le milieu entre le G. glandariiis et le G. Krij- nicki. MM. Degland et Gerbe, (|ui citent ce fait (G), ne disent point cependant que M. Nordmann attribue ces individus intermédiaires entre les deux types à un croisement de ces derniers. Ils se deman- le .lounial fiir Ornitliologie (XIII, p. \)1 et 98, janvier 1885), le croupion blanc seniil l:i n\ar(iiie caractérislique du Lanius Uoineyeri. Dans ce numéro, on dit (jne M. Sclialow acceple comme douteuse l'existence delà forme Homcyeri en tant que considérée comme genre à part , tandis que M. Heiclienow n'admet pas qu'on refuse à /.. excubitor un vêtement, de vieillesse. On pourra encore consulter une note de M. Sliadow dans l'Auk (I, n° :{. p. 189, 1884), où des erreurs de classement de L. borealU sont signalées. Voir aussi un article de MM. Drosser et Sliarpe (Proceeding of zoological Society of London, pp. 591 et suiv., 187G. etc.). Dans le journal fur Ornithologie (p. 247. avril 1884), on parle d'un Liuiius borealis mentionné dans un travail dont on rend comi)t,e et qui pourrait probablement être classé comme L. major Pall., M. Cabanis ayant été d'avis qu'un Oiseau présenté par M. Hartlaub comme L. borealis {.\. i. 0., 1882, p. 27U) apjiartient encore à l'espèce de Pallas. Enlin sur le même sujet, lire le Journ. fur Omit., avril 1884, p. 2ul, où on verra les ditllcultés que présente le classement du L. major, et où M. Cabanis dit que si /,. major doit être référé à une espèce, ce doit être à l'espèce L. borealis Vieill. et non à L. excubitor. Nous avons vu au Musée d'Histoire naturelle de ï'aris un individu rap|)orté de Chine par l'abbé David et étiqueté comme !.. major. Cette pièce nous paraîtrait en effet mieux classée comme borealis, avec li^iuel il pré- sente de nombreuses allinités. (1) Proceediugs Pliilad. Acad., p. 90, 188."). Il a sur les parties supérieures, pour la plus grande partie, la couleur pourpre suiiihic cl la (|ueue a une bande terud- nab! blanche. (2) Proceedings of llie Academy of Nal. Se. uf Philadelpliia, p. l'ili, 1S92. {'.\) C'est M. Robert Uidgway, de Washington, ([ui a eu la complaisance de nous indiquer ce croisement, tout à fait hypothétique, comme on le voit. (4) Autres noms : Corvus glandurius, Glandarius piclus, Lanius gknularius. (;j) Autres noms : Corvus glandarius, var. pileo nigro, Corons ilieeiUi, (iar- rulus glandarius nulanocepliales, Corvus iliceli. (0) Ornithologie européenne, I, p. 21G, 18a7. OISEAUX HYBRIDES HENCONTUKS A l'kTAT SAIVAGE 407 deut au contraire s'ils ue seraient pas des jeunes de l'année. Du reste, M. Nordmann, qui a pu comparer un grand nombre de Geais à tête noire et de Geais ordinaires, s'est convaincu (\ue les premiers ne sont qu'une variété de ceux-ci, opinion que partagent MM. Degland et Gerbe. « Lorsqu'on examine, écrit à son tour M. de Selys (1), ce que dit M. Seebohm des Garrulus glandarius, atriaipiUns, Krynicki, Anatoliœ, caspius, sy)-iacus, qui sont cantonnés dans le sud de l'Europe et dans les parties avoisinantes de l'Asie, on constate que ces formes i)assent de l'une à l'autre et l'on reste persuadé que le système qui les considère comme des races locales dépendant toutes de l'espèce linnéenne, G. fjlandarius, est l'ex- pression de la vérité. » M. Sliarpe n'aurait donc pas eu raison de ])orter le G onl été consignés dans le Catalogne des Oiseaux de la CôLe-d'Or, \nihUv par le je Mai- cliant en 18GÎ), j». fM. Voir aussi le Catalogue des Oiseaux du Douhs el de la Ilaule-Saône, par M. Lacordaire, publié par M. Marclianl en 1877. (4) Monor/rapliie des Corvidés. Nous n'avons point consulté cet ouvrage. (Vi) Communication de M. A. van Bemmelen. Le journal de la Société zoologiipie Néerlandaise a fail meulion de cette capture. OISKAUX HVllRIDKS RKNCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE Mlj liou (le Naunianiî) : deux coiiiplèlement semblables à la mère, deux tout à fait semblables au père, le cinquième teuaut des deux parents par sou plumage. .1 litres ji'uncs du mnni' c?-o/.sv'//(('nf (observation de Paul iMatsehie) (1): trois d'un même nid presque tout noirs comme la $, la (juatrième tout comme la Corneille mantelée. Autre jeune du nièine croisement '^ Un individu acheté par nous à M. Cari Bieber, de Gotha, ne nous paraît point pouvoir être diffé- rencié d'un corone, il est noir et ne montre pas de traces du manteau gris de C. cornix. Les deux exemplaires (que possède encore M. Bieber et qu'il suppose du même nid) ne se distingueraient que peu du nôtre. Un exemplaire (présenté à M. le I)"^ Rudou) (2): « grosseur du Connis corone (plus petit habituellement que Corcis cornix l) Vu de devant, la couleur est celle du corons ; la tête, le dos, les ailes, la queue d'un noir bleuâtre; sous les ailes, plusieurs plumes grises qui se trouvent cachées lors(iue l'Oiseau est en repos. La poitrine, au contraire, ressemble plus à celle de cornix, la gorge est de couleur gris noir; de la gorge jusqu'à la queue s'étend une teinte gris clair, au milieu de laquelle une large tache noire La cou- leur grise se sépare sans transition de la couleur noire du dos, les jambes ont aussi la couleur foncée du cornix. » Hybride (de la collection de Madame la marquise Paulucci, à Certaldo, Val d'Eisa, par Monte); couleur générale noire, mais la poitrine, au-dessous du collier noir, est entourée d'une large bande gris cendré nuancé de noir (3). Les deux exemplaires (conservés au Muséede Dijon), de la taille de la Corneille ordinaire, ont, sur le cou et à la naissance du dos, un manteau de plumes mi-parties brun foncé et grises, rappelant le manteau gris de la (Corneille mantelée (4). Le Musée de Cluir possède, d'après M. Briigger, un exemplaire de cornix qui, par sa couleur foncée, rappelle le Rabenknihe {C. corone); M. Briigger est porté à croire que cet Oiseau est un hybride. La (Corneille hybride ? que tua M. Seebohm dans la vallée de Yenesay le 26 juiu, « parais- sait être aux trois quarts une Corneille corone. Les plumes de chique côté du cou et de la partie inférieure de la poitrine (gosier) et du ventre étaient grises avec des centres de couleur foncée. Le mâle, (ju'il ne put tuer (mais (jui fut examiné au travers de son téles- (1) Journal fiir Ornithologie, p. Ml, 1887. (2, Décrit dans Monatscliriflen, p 173, 1888. (ij) Ces renseignements nous sont envoyés par M"' la niar(|uise Paulucci et sont contirmés par M. Magnelli, préparateur au Musée de Klorcnce. (4) Renseignements de M. L. CoUot, directeur actuel du Musée. 476 A. SUCHETET cope), avait plus de san;; do cornix que n'en avait la femelle, ayant autour du cou un grand anneau gris et montrant beaucoup de gris sur la gorge et sous les ailes (1). Le spécimen de la collection Turati (porté au catalogue comme hybride) « ne diffère pas de corone, soit par les proportions de toutes les parties du corps (autant on peut relever sur le sec) et la forme de la tête, soit i)ar la coloration noire à reflets violacés ; la région ventrale est seulement un peu plus pâle que dans le type, cette particularité est due aux plumes qui sont noirâtres le long de la tige seulement. Le dessous de la queue est presque noir (2). » Les quatre, exemplaires (du Musée de Florence), le cf de Grève : « Dos presque entièrement noir; le gris se voit à la marge de quelques plumes et à la base de toutes; plumes des parties inférieures d'un gris noirâtre et largement tachetées de noir au centre. Prévalence de C. corone. » — Le cf de Turin : « Les plumes grises du dessus et du dessous ont simi)Iemeut une tache noire plus ou moins grande au centre. Prévalence. C. cornix. » La $ de Cuneo « ressemble beaucoup à ce der- nier, mais le gris sur le dos et sur le ventre est plus clair, les taches noires centrales étant plus petites, sur le dessus simplement des traits longitudinaux. Prévalence C. cornix. » — Le çf d'Oris- tano : La partie inférieure du dos, de l'abdomen et les sous-cau- dales sont noires. Le gris au milieu du dos et du ventre est clair, mais les plumes de la nuque sont terminées de noir. Prévalence C. cornix i^)'? L'Oiseau (pris au Jardin zoologique d'Anvers) est de petite taille (entre C. cornix et C. coronel) noir à l'exception du haut du dos qui est plus ou moins gris varié de noir, les côtés du corps (les flancs) au dessous de la poitrine et du ventre qui sont gris avec quelques raies noires éparses. Bec et pattes noirs (4). Enfin, d'après Naumann, ou trouve « des hybrides tout à fait noirs, mais le noir est différent des espèces pures, il n'a pas de brillant; sur quelques autres la couleur grise apparaît seulement un peu sur la poitrine et sur le dos; chez d'autres encore sur la poitrine seulement; chez (juclques-uns enfin seulement sur le dos et alors, dans ces parties, les i)lumes sont noires au bout. 11 eu a) A llUlory of liriUsh Birds, I, p. 548. (2) Ceflo description nous est, envoyée par M. SordelJi, (liiT-ns corone nous paraît évident. Quelques auteurs, mal informés sans doute, ont cru cependant pouvoir émettre quelques réserves à son sujet. Ainsi, on lit dans le Mai^azin of Natural History (2) que « les cas d'union supposée entre la (Corneille noire et la Corneille mantelée ne sont pas concluants ; dans Godron (3) (|ue ces faits, « quoique possibles, sont loin d'être démontrés; » dans Faivre (4) « que ces exemples exceptionnels méritent confir- mation. » Pour nous nous ne le mettons point en doute; mais que chaque type ait une valeur spécifique réelle, ceci ne nous paraît point admissible. Nous croyons, tout au contraire, d'après les examens faits sur les deux formes, que celles-ci doivent être ratta- chées à une seule espèce; cette opinion semble du reste prévaloir aujourd'hui en zoologie. Sans s'occuper de leur plumage, Naumann, voulant absolument trouver quelques marques sûres pour les dis- tinguer, ne put y arriver. Voici le résultat de ses recherches pen- dant plusieurs années. Si on laisse, dit-il, la couleur des plumes, la conformaiiou du corps est identique dans les deux espèces, aucun signe de leur structure ne peut les différencier, et si on fait porter ses obser- vations, non seulement sur des pièces de cabinet, mais sur les Oiseaux qui vivent à l'état sauvage, on remarque la parfaite ressem- blance de ces deux Corneilles dans leur manière de vivre, dans leurs mœurs, dans leur voix, dans leurs œufs (5), bref, dans leur (1) Nous ignorons toutefois si le docteur parle d'ajirès des oljservalions person- nelles ou (ra|)rès Naumann? (2) I, p. 81, 1837. CJ) De l'espèce, p. 181. (4) De la cariahilité des espèces, p. 129. (5) Ceci est confirmé par M. Seebolim, qui dit (History nritish Hirds, I, p. 542), qu'il est impossible de distin},'uer les œufs de la Carrion crow et de la liooded- crow. Nous avons vu dans la collection ornitliologi(iuedu Musée d'Histoire naturelle d'Elbeuf-sur-Seine un certain nnmbre d'œufs des deux espèces que M. Noury, le directeur et le fondateur de celte s|>lendide collection, avait choisis parmi un grand nombre d'o'ufs récoltés par lui-même. 11 nous a jKiru |)rcs(|ue impossible de les diflérencier par la couleur; il existe, sous ce rapport, jibis de dilTérence entre cerlains (iHifs de corone, qu'il n'en existe entre les œufs des deux types. Reconnaissons tou- tefois que M. W. R. IS'atliasius, dans un mémoire très étendu (Nachtreis des Species- i'nlerschiedes von Corrtis corone und Corvus cornij, nnd iltrer liùiiligen Ver- baslnrdirung an den Eischalen. Journal fiir Ornithologie, janvier 1874), a cru pouvoir distinguer les ir-iifs du V. cornix des oMifs de (\ corone. Il a indiqué le moyen de les reconnailn' : le plaiiimélie lui p;iraîl èlrc le MH'illciir mode de OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAl'VAGE 479 uature tout eutière; eiiliu le croisement jourualier des deux types, et la fécondité de leurs produits, portent indubitablement à croire (lu'ils appartiennent à une seule espèce, uniquement variable quant à la coloration. M. le professeur Sordelli, de Milan, sur notre demande, a bien voulu faire un examen attentif des deux formes. Ayant comparé uncertaiu nombre de Corneilles coriiix etcoronc, il n'a pu, pas plus que le célèbre ornithologiste de l'Allemagne, découvrir des carac- tères bien marqués pour les distinguer, abstraction faite de la couleur. Taudis que fruf/ik'fjus s'en éloigne par jilusieurs bous caractères, les deux autres espèces, admises jusqu'alors par les naturalistes, se ressemblent eulil'rcment : ce sont les mêmes pro- portions, la même forme de la tète et du bec, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes. Kn outre, les plumes foncées ont, chez les deux, les mêmes reflets bleu violacé. Aussi, M. Sordelli |)artage-t-il l'oj)!- nion de M. Martorelli, un des meilleurs ornithologistes d'Italie, à savoir que corone n'est peut-être qu'un mélanisme du curviis cornix? La Corneille mantelée, remarque M. Sordelli, varie souvent {quoi([u'assez faiblement) dans les parties cendrées ; ainsi le noir s'étend plus ou moins sur le cou et sur la poitrine. La plupart des individus tués en Lombardie ont les plumes du dos plus foncées au ujilieu, presque noirâtres à bord cendré; celles de la gorge marquées de même d'une tache longitudinale noire. En cela ils paraissent s'éloigner du type et établir un passage au C. corone tout noir (1). D'après Deglaud le C. corone olîre même des nicnsiiralion. L'auteur de ce travail a rei.u un !,^ran'l nombre d"(i'ufs de dillérenls cotés, les uns sous le le nom de corone, les autres sous le nom de cornix ; d'après les mesures et la ditïérence qu'offrent les œufs des deux types purs, il croit pouvoir dire que quelques-uns de ces œufs étaient hybrides; seul M. von Tschusi lui a envoyé une ponte Indiquée comme hybride. Les œufs hybrides sont de couleur vert olivâtre foncé. M. Paul Matschie (.lournal fiir Ornithologie, p. ()47, 1887) dit aussi que dans le nid d'un coraiw c" et d'un cornix ^ les œufs étaient plus beaux que ceux du corone (Habenkrâhe), le fond plus clair, la couleur et les points plus éclatants. Ces (l'ufs, dénichés de ses propres mains, ornent aujourd'hui sa collection. M. Paul Matschie établirait-il une distinction entre les nids des deux types'.' Il dit que «ce nid était tout semblable à celui de la Rabenkràhe, quoique un peu moins étendu, et jiaraissait être construit plus négligemment.» (1) M. Sordelli n'admet pas, comme certains auteurs, que la différenciation spécifique puisse s'établir par les rapports de longueur des rémiges ; il n'a point poussé ses recherches jusque-là, mais il doute fort, et à bon droit, que d'aussi minimes différences soient capables de fournir de bons caractères de différenciation. Nous avons fait voir à M. Sordelli l'exemplaire jeune hybride acheté par nous à .M. (;arl Bieber, de Gotha. Après avoir comparé cet individu, dès son arrivée, avec les C. corone et les C. cornix du Musée de Milan et avoir tout récemment 480 A. SUGHETET variétés à plumage presque uoir. Le D»' Altun (1) dit counaître des spécimens de Syrie et d'Egypte qui se distinguent des Nebelkriihen (C. cornix) ordinaires par leur taille un peu moindre et aussi par la trace remarquable du manteau gris qui se change chez elles en couleur de rouille d'argile rouge. Lors([ue M. de Selys-Lougcliamps visitait les musées d'Italie (2), M. Salvador! lui lit aussi remarquer que des spécimens de C. cornix sont souvent noirs avec du gris sur la poitrine seulement, tandis que d'autres ont du gris sur le dos, les couvertures supérieures et inférieures de la queue étant noires. Au musée de Rouen il existe un exemplaire de cornix dont le manteau gris s'étend peu avant sur le dos. Enfin on sait que le idumage du fond de la Corneille noire est gris cendré, à l'excep- tion des pennes rectrices et des rémiges. Mais la remarque la plus importante sur ce sujet est celle faite par le D^" Gloger : à savoir que d'une paire de Corneilles entièrement noires, et par conséquent pur sang, il peut naître des Oiseaux à coloration mélangée. Par tontes ces raisons, on ne saurait donc toujours considéier les individus présentant des traces de mélanges comme de vrais hybrides; très probablement bon nombre de sujets conservés dans les Musées, et considérés comme tels, ne sont que des variétés de corone ou de cornix. D'un autre côté, puisque beaucoup d'hybrides ressemblent à l'une des deux espèces pures (3), bien des individus considérés comme étant de cette sorte, peuvent être des hybrides. Quant à la valeur spécilique de chaque type, elle ne nous paraît point établie; toutefois il serait dillicile de dire s'il faut écrire C. corone var. cornix ou plutôt C. cornix var. corone, car si cornix peut être considéré comme albinisme partiel de corone, corone peut sans doute tout aussi bien être considéré comme un mélanisme de cornix. renouvelé son examen pour faire de notre Oiseau l'objet d'une élude plus attentive, M. Sordelli nous écrit que « malfçré tous ses soins » il n"a pu découvrir aucune diilérence enlre lui et les soi-disant espèces corvus et cornix. « La coloration noire à rellets blcuAtres est l)ien celle de corone et des parties foncées de cortiix : les plumes du cou sont les mêmes et la forme du hec ne dlITère aucunement de celle du C. cornix. (i Aussi, ajoute M. Sordelli, « la conclusion de tout ceci est, pour moi, que corvus et cornix ne sontcpie deux races d'une même espèce. >■ (1) Op. cit.,l,p. 200. (2) On larious Jtirds observed in ilalian Muséums. Ibis, p. 'i,")0, 1870. (li) b'apiès le uièuie oriiiiiiolo^'isle. OISEAUX HYUrUDliS HK.NCONTllKS A l'kTAT SAUVAà une seule espèce (1). Familk des Certhidœ Genre Sitta SlTTA EUROP.IÎA (2) et SiTTA CAESIA (.3) M. le professeur Menzbier croit [)ouvoir considérer (iu(*lques (1) I^etnarquons cependant que M. l'abbé David, qui, colle fois, ne se iiionlrc pas (l'accord avec sou savatil collè;j:ue, semble séparer le Corvus sincnsis du C. corone « dont il ditïère, dit-il, |)ar sa taille plus forte, son bec beaucoup plus gros et plus convexe en dessus, par les plumes de sa gorge acuminées et |>ar le rellet vert de son plumage. » Oiseaux de la Chine, p. 308. (2) Autres noms : Silta sericea, Sitta uralensis, Sitta asialica, Sitta sericea'. (3) Autres noms : Silta europaea, Sitta afflnis. exemplaires de Sittelles provenant de la Russie centrale, qu'il possède, comme produits par le croisement de Sitta caesia et S. europœa, et de ces deux formes typiques avec leurs hybrides (1). Le professeur fait remar(iuer que les Sittelles, pareilles à celles qu'il possède, ne se trouvent que dans les endroits habités par les deux formes typiques; il ne les a point décrites à notre regret (2). Il nous paraît difficile d'établir une différence spécifique entre la Sitta europœa et h\ Sitta caesia (3), le principal caractère de colora- tion qui les distingue, consistant, pensons-nous, dans Ja couleur des parties inférieures, qui est blanche, dans europœa, et rousse, dans caesia. Or cette couleur blanche se colore déjà quelque peu en roux vers l'anus chez europœa. Que cette couleur rousse gagne peu à peu le blanc de la poitrine, elle pourra faire supposer un croisement entre les deuxtypes. Mais nous ignorons complètement si c'est à ce signe que M. Menzbier a cru reconnaître des mélanges (4). Famille des Melliphagidœ Genre Jora. JORA TYPHIA (5) et JORA ZEYLANICA (6) Blyth (7) a émis l'opinion que le Jora tijphia et le Jora zei/lanica pouvaient se croiser, il ne cite néanmoins aucuns exemples; c'est une simple hypothèse émise par le savant naturaliste. (1) Conférence faite h la Société zoologique de France, Revue scientifique, 1884. (2) Ces exem|)les ont été remis, il y a fort longtemps, nous écrit M. Menzbier, à feu M. Taczanowski. Celui-ci aurait fait mention de ces formes intermédiaires dans un article publié dans le Buil<;tiii do l;i Société Zoologitiue de France vers la fin de 1822 ou de 188:5. Nous avons eu vidu feuilleté les volumes correspondant à ces deu.\ années. {'.i) Beaucoup (rornitliologisles, notamment Blasius.sout de cet avis. Voir Salvadori (Fauna d"Italia, p 71, 1872), qui, toutefois, ne pirtage pas cette minière de voir. (4) Le roux de caesia serait sujet à certaines variantes. Voir un exemple cité par L. Taczanowski : Contribution h ht faune ornilliologiiiue du Caucase. Bull. Soc. zool. de France, p. G2I, 1880. (ij) Autres noms : Ficedula bengalensis, Jora scapularis, Motacilla subviridis. ((i) Autres noms : JEgilhino quadricolor, Muscicapa canibayensis ? Motacilla zeylonica, Jora lypliia, var., Jora mclace})n. (7) Journal of tlic asiatir Society of Bengal, MX, ji. :i22. OISEAUX FIYUrUliES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE \H1 FiniliUc (les l'arailisida- Genre Paradisea Paradisea apoda (I) et Paradisea raggiana Il nous parait utile de dire (luelques mots sur le Paradisea apoda et le Paradisea. rai/ijiana avant de parler de leurs croisements pré- sumés. Le Paradisea apoda est une espèce d'Afrique connue depuis longtemps. Si les observations de M. d'Alberlis sont exactes, cette espèce habiterait les îles Ara, et la Nouvelle Guinée au sud des mon- tagnes Charles-Louis (2). Elle est ainsi décrite (3j : « çf adulte. A peu |)rès de la taille du Geai, mais les formes plus élancées. Longueur totale : 0"'38 à Oi^-iO. Dos, cou, ailes, queue et dessous du ventre couleur marron foncé uniforme. Tète garnie de plumes courtes, très denses et d'aspect velouté, front, lorums et gorge d'un beau vert foncé, brillant et lustré, à reflets d'émeraude; nuque d'un jaunâtre brillant. Plumes des lianes, dans la saison des noces, pro- longées en deux grands panaches latéraux, très allongés de plumes molles d'un jaunâtre rouillé éclatant à la base, blanches vers leur extrémité, qui se termine par un rachis nu à la pointe; les deux rectrices médianes prolongées en deux filets, ou currhes allongées et très fines, décrivant un arc très étendu et dépassant de trois fois au moins la longueur de la queue. Iris brun, presque noir. Le cf. en hiver, perd ses longues et belles parures des fiancs, qui ne se produisent que durant la saison des noces. Femelle adulte. Couleur générale d'un brun marron, pi us- foncé sur la tète, le cou et la poi- trine. Plumes de la tète serrées et veloutées, teintées de jaunâtre paille, sur la nuque. Plumes des lianes lâches et un peu allongées, de la couleur du ventre. Les deux plumes du centre de la queue plus pointues que les autres, mais non terminées en filets subulés. La livrée du jeune âge ressemble tout à fait à celle de la vieille 9 ; les deux Oiseaux ne peuvent être distingués que par la taille. Après la première mue, on voit apparaître le jaune du dessus de la tête, le vert émeraude et les grandes couvertures des flancs; en même temps, les deux plumes du centre de la queue commencent à s'allonger en filets. » (l)Ou Paradisea major. (2] \'o\.: Oiseaux procenant de l'exploration de d'Aberlis sur le fleuve Fin, traduction et notes de T. Snlvadori. Annali Miiseo riviro di storia nalurale di Genova, XI, pp. i'6 et Kl, 1877. (3) In Annuaire du Musée d'Histoire naturelle de Caen, p. 21, 1880. 488 A. SUCHETET Le /'. rafjtjiand est, au contraire, une espèce nouvellement observée. Elle fut découverte à Orangerie Bay, en 1873, par M. d'Albertis, pen- dant ses explorations sur le fleuve Fly; cette espèce habiterait la partie centrale et la péninsuleorientalede la Nouvelle Guinée (1). Sa description est la suivante (2) : « c-^ Taille du précédent, O^'i^^. Tète et cou de couleur corne jaunâtre, avec les plumes de texture serrée et veloutée; une bande frontale, joues, couvertures des oreilles et gorge d'un vert brillant, métallique, foncé; menton d'un noir ver- dàtre velouté. Parties postérieures brun châtain rougeàtre ; les ailes de même couleur, un peu plus pâles. Petites couvertures des ailes bordées de couleur de buffle paille. Queue brun rougeàtre, avec les deux plumes médianes disposées en filets minces très allongés et filiformes. Plumes des flancs formant deux larges touffes d'un cra- moisi brillant; les antérieures plus pâles et d'un brun blanchâtre. Pieds brun rougeàtre. Iris jaune. La femelle plus petite que le cf. Couleur générale du dos, ailes et queue rouge brun. Parties posté- rieures de la tête et cou couleur jaunâtre. Cotés de la face, gorge et poitrinebrun pourpre. Parties inférieures brun pourpre très pâle. Iris jaune. Jeune cf, semblable de couleur à la 9, mais de taille un peu plus grande et de nuances un peu plus vives. A la seconde mue, les plumes vertes de la tète commencent à apparaître. « Le pointsuivanteslà noter; il existeaussi, d'après M. d'Albertis (3), « une ressemblance notable entre les jeunes mâles et les femelles des deux espèces. » Les jeunes P. mrji/iana se distinguent seulement par la teinte jaune de l'occiput et de la tète. Après la première mue cette distinction s'établit par une étroite bande jaune traversant les couvertures supérieures des ailes et aussi par un collier jaune qui se trouve dans la région qui, chez les adultes, partage le vert de la gorge et la couleur châtain purpurin foncé de la imitrine, c'est seulement après la première mue fpie le jaune de la tète et le vert de la gorge se trouvent complètement développés. » Cependant chez un jeune individu (/'. rn(/ginna) on n'a point trouvé de traces de la bande jaime des ailes, et il eût été impossible de le distinguer d'un autre individu de P. apoda, du même âge, s'il n'eût possédé un commencement de collier jaune. En outre, M. d'Albertis a aperçu chez un P. apoda, également du même âge, une légère teinte de jaune décorant les extrémités des couvertures des ailes. Chez un (1) Voy. : Annali imiseo civico di sloria nnlnralt', XI, p. 1.") ol IC, IS77. (2.) h'apvbs l'Annuaire du. Muane de Cacn, [>\^. Tt cl l.i, isso. (;}) Voy.: Annali niust'O, l-Ic, |);i. lu cl 10, 1877. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 489 autre individu plus jeune de la môme espèce, la teinte du dessus de la t(He tournait léi;èrement an jaunâtre. Ces observations montrent évidemment la très proche parenté des deux types, dont nous nous sommes rendu compte plusieurs fois en examinant très attentivement les divers spécimens conservés au Muséum d'Histoire naturelle de Paris (J). Du reste les ({uatre types ntinur, apoda, ra(j(jiana et rubra ont entre eux les plus jurandes relations, mais apoda et rar/fiiana sont les deux types les plus rapprochés ; ru^ra s'éloigne davantage des trois autres. On peut trouver chez les quatre formes de véritables gradations de couleur. Toutefois ces gradations ne suivent point toutes un ordre régulier. — Trois couleurs notamment caractérisent les quatre types, le brun violacé, le jaune et le vert. Le brun violacé est la couleur générale de tous et à peu près iden- tique chez les quatre formes. Il affecte tout le corps et les ailes, sauf la tète. Le jaune se voit aux parties supérieures: chez apoda il couvre la tête, les joues et le dessus du cou, il se termine brusque- ment à la naissance du dos; chez minor, après avoir teinté les mêmes parties, il descend sur le dos en se mélangeant avec le brun violacé, il apparaît aussi sur les couvertures des ailes en deux barres indistinctes et confuses; chez raggiana il est limité comme chez apoda cà la tète, aux joues et au dessus du cou, ne s'étendant pas sur le dos, mais il forme collier en venant se montrer sur le devant de la gorge en une raie fine. Sur les couvertures des ailes la barre jaune est distincte, bien définie, non confuse comme chez minor. Enfin, chez rubra, le jaune se trouve ]»lacé de la même façon que chez ce dernier, mais il s'élargit beaucoup, quoique très nettement, sur le devant du cou (où il forme un très large collier), la barre des ailes est également très agrandie. Le vert émeraude brillant garnit chez les quatre le devant de la gorge, mais chez rubra il monte davantage au dessus du bec et couvre le front. Quanta la couleur des parements la transition d'un type à l'autre est on ne peut mieux accusée ; on le voit de minor in rubra par apoda et rarjgiana et cette fois d'une manière très régulière. D'abord blanc crème avec quelques taches brunes chez minor {'du moinsd'après les (1) Voy. aussi d'Alhertis, On Birds collecling during the Exploration ofihe Flij river. Ibis, pp. 3()9 et 370, 1877. M. Stone, qui pénétra dans rialérieur du Port Moresby (environ 2o milles), est le premier qui. après Wailace, aurait tué le Paradisea raggiana. \h\?,, p. 344, 188i. 4U0 A. SUCHETET exemplaires conservés au Muséum de Paris, car sur la plauche colorée, publiée par Gould, les parements sont déjà quel([ue peu brun violacé chez minor et ressemblent à ceux (V(tpoda), ils prennent chez apoda à leur extrémité un ton brun violacé au vineux, ils deviennent couiplèleuieut rouge vineux chez rang iana. Chez ruhia ils sont d'un brun rouge brique très vif ou même cramoisi ; c'est une transition réelle, au moins à pnrlir d'apoda. C'est donc le jaune seul qui suit une marche irrégulière (|uoi(iu'il soit possible de suivre ses modilicatious, mais alors il faut commen- cer par apoda (jauue seulemeut sur la tète, les joues et le dessus dn cou), puis suivre par r«f/y/ a ?ia, présentant en outre une barre jaune sur les ailes, en venir ensuite à nibm où le jaune, aux mêmes par- ties, s'élargit considérablement, quoique très nettement, et terminer enfin par minar, où le jaune formant collier n'existe plus, et où la même teinte s'atténue progressivement sur les barres des ailes en s'étendant et eu se mélangeant sur le dos avec' le brun violacé. Quoique dans ces marques jaunes on reconnaisse assez facilement une même empreinte, leurs modifications s'expliquent beaucoup plus difficilement, on le voit. A part cela chez les quatre: une même couleur générale qui est le brun violacé (très foncé sur le poitrail d'apoda et de raggiana): uumême vert émeraude brillant garnissant le devant de la gorge disposé d'une même façon chez tous; une gradation très nette et très accusée dans les teintes du parement passant du blanc crème de »<«?tor (peut-êtredéjà un [um brun vineuxcommechez«po^/^<),au rouge brun cramoisi de rubra, ou si l'on aime niieux(en commençant par ruhra) descendant du brun rouge cramoisi de ce dernier au blanc crème quelque peu vintîux de nnnor ou d'apoda. Nous constatons toutefois que ?'uy>m est visiblement i)lus petit (|ue les trois autres types qui sont à peu près d'égales dimensions, et se sé|>are d'eux quehfue peu par sa physionomie particulière; signe caractéristique: ses filets sont surtout b('auct)up plus largcset i)lus longs. Néanmoins, lorsqu'on peut établir de tels rapprochements entre certaines formes d'Oiseaux, (|uand au moins ces rapprociiements sont tels, ({u'enlre apoda et nuigiana les dillérences (|ui les séparent ne consistent plus que dans l'absence chez le premier d'un collier jaune et d'une barre que j)ossède le second, doit-on séparer ^prcifi- (jurmenl ces deux types? Nous ne le pensons point. Certes il peut exister, il existe sans doute, en dehors de ceux que nous avons constatés, d'autres petits caractères dillérentiels (ju'un OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 4î)l d'il exercé reconnaîtra facileiiicMit, mais ces caraclères ne sont point si importants (|u'iis s'imposent à première vue. Sous le bénélice de ces observations, nous reproduirons la description (jue M. Salvadori donne de nombreux exemplaires rap- portés par M. d'Albertis de son voyage au (leuve Fly et fjui, d'après le savant comte, « présentent les caractères qui peuvent les faire considérer comme des hybrides des deux espèces. » Nous pouvions penser que ces exemplaires, au nombre de dix- huit, portant tous des numéros d'ordre, étaient conservés au Musée de Gênes ; mais M. le D"" B. (îestro, sous-directeur du .Musée, en l'absence de M. le mar([uis Doria, directeur, nous a lait savoir que la collection génoise ne possédait que douze des spécimens décrits par M. L. M. d'Albertis et ïommasso Salvadori. Ce sont les no» 553, 554, 388, 309, 75, 555, 450, 466, 763, 479, 600 et 383. M. le D"" B. Gestro n'a pu nous procurer d'indications précises sur les six spécimens manquant, nous supposons qu'ils sont répartis dans les musées de Turin, de Milan, de Paris, car d'après MM. Oustalet, Sordelli et Camerano, ces trois collections en possèdent. Voici la description de ces dix-huit pièces telle qu'elle a été faite par le comte Salvadori : Mâles adultes à constitution parfaite, comi)renant les no^ 601, 384, 383, 307 et 359, tous mâles : « Yeux jaune tirant sur le vert » (d'A). Tous ces exemplaires ressemblent aux mâles adultes du P. apoda par les longues plumes jaunes des flancs; outre qu'ils ont les bords marginaux (margini) des couvertures des ailes légèrement dorés, ils ont une sorte de collier jaunâtre. » No 600 cf : « Yeux jaune vert (d'A). Les bords marginaux dorés des couvertures des ailes sont plus apparents ({ue chez les individus que l'on vient d'énumérer et le collier est aussi plus distinct, bien qu'interrompu dans le milieu, n N° 466 cT • « Yeux jaunes (d'A). Individu semblable aux précé- dents avec une bande large et bien marquée sur les couvertures des ailes, bien que moins large et moins distincte (jue chez le P. raf/giana. » N° 763. cf : « Yeux jaunes tirant sur le vert » (d'A.). Semblable au précédent mais avec les longues plumes des lianes de couleur jaune orange plus vif. » N° 560. cf : « Yeux jaune verdâtre » (d'A.). Semblable au précé- dent, mais avec le collier jaune sans interruption, étroit, surtout dans le milieu ». 41)2 A. SUCHETET iN» 479. cf : « Yeux jaunes tircinl sur le vert » (d'A.). Semblable au précédent, mais avec les longues plumes des flancs de couleur orange rouge; collier jaune, presque aussi large que dans les exemples pur sang du ]\ Wigijiana; mais la bande sur les cou- vertures des ailes est moins apparente que chez les précédents. N" 450 cf : « Yeux jaune tirant sur le vert » (d'A). Les longues plumes des lianes de couleur rouge orange très vif; collier jaune parfait, bande jaune sur les couvertures des ailes très apparente. Les cinq individus mentionnés en dernier lieu présentent une parfaite gradation pour ce qui est de la couleur des longues plumes des flancs, depuis le jaune du Paradisea apola jus(iu'à la couleur presque rouge du P. Uaggiana; il y a aussi une grada- tion pour le collier jaune qui n'a qu'une bande dans le premier individu, et qui va toujours en s'élargissant justpi'à devenir dans le cinquième aussi large que dans le P. Uaggiana pur sang. La bande jaune sur les couvertures des ailes présente une certaine variété. La couleur de l'iris est jaune verdàtre et se rapproche davantage de la couleur de l'iris du l\ apoda que de celle de la P. liaggiana; toutefois, le n° 466, la couleur est indiquée jaune comme dans cette espèce. Pour ce qui est des dimensions, elles tiennent le milieu entre les exemples pur sang des deux espèces. » M. le comte Salvadori décrit ensuite les mâles adultes à consti- tution (abito) imparfaite. N° 545 cf : « yeux jaune tirant sur le vert » (d'A.). Semblable aux deux premiers spécimens hybrides, mais sans les longues plumes des flancs. Ressemble à quelques individus du P. upoda dans le stade correspondant, mais en dilïère par les bandes du collier qui sont jaunes. N» 75 cT .■ « Y'eux jaunes » (d'A.). Semblable au précédent, mais avec les bandes du collier non apparentes. Puis les mâles jaunes ayant la constitution des adultes. N° 309 cf : « Semblable au n" 543, mais avec deux rectrices moyennes incomplètennmt développées et terminées par de longues barbes vers le sommet, ce qui leur donne la forme de spatule ou de ranie. Le jaune de la nu(|ue est mélangé de châtain. » N" 553 cT : « Yeux jaune verdàtre » (d'.\.). Individu jeune, front et gorge vert; un |)eu de jaune apparaît dans le châtain du sommet (vcrticr). Les deux rectrices moyennes de même forme (|ue l(>s laté- rales, mais un peu plus larges et plus pointues. Il a une bande du collier jaune et les yeux jaune verdàtre, ce qui fait croire que «-'est un hybride. OISKAUX IIVBIIIDKS nKXCO.NÏRÉS A l'iÎTAT SAliVAGF-: 4!)3 L'cmelk ii» 618 $ : « Yeux jaunes » (d'A.)- Seuiblahleà hi femelle du Paradisea apoda de lariuelie elle diffère seulement par une bande peu apparente de jaune sur l'occiput et aussi par les yeux qui sont jaunes. » N" 388 9 : « Yeux verdàtres (d'A.). » N° 546. $ : « Y'eux jaune verdàtre ;) (d'A). Ces deux exemplaires, avec les bandes du collier non ai)parentes, sont tout à fait sem- blables aux femelles du P. Ha(j(jian((, il n'y a (jue la couleur des yeux qui les a fait considérer comme liybrides ». N^o.^. 9 : « Y'eux jaune verdàtre » (d'A.). Individu semblal)h; aux précédents, mais avec le collier formé de points jaunes, large et bien apparent. » M. le comte Salvadori qui considère ces individus à caractères mélangés comme une preuvede croisement des deux types, s'est demandé si ces hybrides étaient féconds, et a répondu alïirmative- nient en considérant les différences qu'ils présentent entre eux, attribuant (probablement) ces différences au croisement des hybri- des avec les espèces mères. Il a môme émis cette opinion que le résultat final du croisement entre les deux espèces pourrait être « une forme avec des caractères constants, c'est-à-dire la formation d'une nouvelle espèce » (1). Jusqu'alors cette nouvelle espèce avec des caractères mixtes constants n'a pas encore été constatée, tout au contraire, comme on vient de le voir, M. Salvadori n'a rencontré chez les hybrides supposés que des formes non stables et variables. Nous ne connaissons qu'un seul de ces exemplaires, celui qui est conservé au Musée d'Histoire naturelle de Paris. Nous avouons bien franchement que nous ne sommes point convaincu de sa double origine, il nous a paru, à bien peu de chose prés, un véritable apoda. Du reste, cette coloration mélangée, qu'indique AI. le comte Salvadori, n'est peut-être qu'une transition, un commencement d(! passage d'un type à l'autre, dû entièrement à des causes natu- relles et non à un croisement des deux formes. Nous allons voir bientôt à l'article Colaptes auratiis et C. nicxicanus des exemples bien plus étonnants de ces gradations presque insensibles d'une coloration à une autre, changements ([u'on expli(jue aujourd'hui sans croisements (2). (1) Voy. Op. cit , t. XIX, p. mX 1S77. (2) Le raggiana parait, du reste, sujet à quelques variantes. MM. les docteurs 0. Finsh et A-B. Meyer citent des exemplaires de Milne Bay,qui senihlent avoir Cl llie brownish-vioiet brest shield ralher darker and the parts immediatUy helow, also darker Ihan the exemple from Astrohale mountains, etc. Voir k On soiiie neic Paradise Birds, n Ibis, p. 2;)1, July. 1880. 494 A. SUCHETKT Les Oiseaux supposés hybrides, dont on vient de faire mention, présentent néanmoins un grand intérêt scientifique. Nous ignorons si de nouvelles découvertes de ce genre ont été faites depuis le voyage de M. d'Alherlis au fleuve Fly. Nous n'avons trouvé, dans les divers journaux d'ornithologie que nous avons consultés, aucune mention de ces formes intermédiaires, mais quelques spécimens ragfjiaiia sont seuls cités (1). Les collections d'Oiseaux de la Nouvelle Guinée envoyées au Musée de Gènes par M. le D''L. Loria, depuis les voyages de M. d'Al- bertis, ne contiennent également que des rafjyiana; M. leD*" Gestro nous écrit qu'il n'y a point vu d'hybrides. Ki'i.MACHUs MAGNincLS et Sei.elciuks alua. — En 18'.)0, M. Alphonse Forest, naturaliste plumassier à Paris, en réponse à une demande que nous lui avions adressée, nous faisait savoir qu'il possédait un exemple remarquable de rroisement d"Epimaque promelil (Epimaque gorge d'acier du commerce (Epimachus magni- ficus Vieill. et de Seuieucides multilil. fSeuleucides alba ou resplendensj, deux espèces de la Nouvelle-Guinée. La description qu'il voulait bien nous donner îlors était la suivante : « le dos de l'Epimaque. les ailes et la queue du Seleucides; la gorge et la poitrine ni de l'un ni de l'autre, tout en reproduisant les raracléris- tiques des deux Oiseaux: le ventre et les lianes comme chez 1 Epima(iue. » M. Alphonse Forest ajoutait qu'il était tout disposé à nous laisser étudier à loisir ce produit et qu'il nous le confierait, si nous le désirions, avec des sujets purs des parents supposés, ce (jui nous permettrait sans doute de reconnaître les traces du croisement. Nous n'avions point accei)té son offre parce qu'à celle époque nous nous occu- pions principalement des croisements des Gallinacés. Mais, celte année, ayant appris (jue M. Forest conservait encore cet Oiseau à titre de curiosité, nous lui avons nianifesié notre désir de l'examiner. La pièce, préparée en peau plate, est incomplète, elle manque de pattes. En nous l'adressant, M. Forest nous disait qu'afin de se rendre compte de son authen- ticité et de savoir si des parties n'avaient point été rajustées (les Papous sont très habiles au raccommodage d'Oiseaux mutilés, mais s'inquiètent peu de mettre un membre d'une espèce d Oiseau à un sujet d'une autre espèce), il lui avait arraché une aile et avait reconnu cju'elle lui appartenait réellement; la queue, ((ue l'on jiouvait croire collée, ne l'était aucunement; bref, l'Oiseau pouvait être considéré entier, à l'exception des pattes manquant. M. Forest appelait également notre attention sur les rectrices externes, ayant la forme de celles de rE|»imaque (tandis que celles du milieu ou de couverture de couleur roux brun le rapprochaient comme forme du Seuieucides), puis aussi sur l'aile, qui présentait dans sa forme les caractères de l'Epimatiue, étant, par son coloris, un amalgame des deux gt nres. Kn outre, il nous indifiuait un sujet ra|i(ielanl ce! Oisemi il ddiiiié récemment au (1) Voir : On a small CoUeclion nf liirds from the loxisiade and d'Enlrecas- leauxlslands, by II. B. Tristram, Ibis, I, p. olY-i, 188λ. Voir aussi Notes on Ihe Para- dise Uirds of British New Gitinea, by A. P. Goodwin (.f Lismore. The ll)i^, 11. p. liil, imi OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SALVACE 49.) MnséLiiii par M, Maiitoii, sujet (|iii avait été désigné par M. Ousialet sous le nom lie Miinlnui. Ne pouvant apprécier nous-mème la nature de ce curieux spécimen, nous avons cru devoir le conamuniquer à plusieurs savants ornilholoyisles M. Oustalet étant alors en vacances et absent de Paris, nous Tavons d'abord envoyé à M. le prof. Giglioli, de Florence, qui n'a pas voulu se prononcera cause du mauvais étal delà pièce, tout en reconnaissant qu'elle présentait des caractères embarrassants. M. Bidgway, de Washington, qui l'a vue ensuite et l'a examinée avec une grande attention, ne la croit nullement hybride, « mais une espèce distincte de Ptilorhis, alliée à /'. mag)ii/lcus, pouvant être facilement reconnue par ses caractères. » M. Paul Matschie, qui l'a vue également en compagnie de M. le D' Ueichenow, du Musée de Berlin, ne la croit pas davantage hybride de Seleucides X Epiinachus, mais i( un \'Và\ Craspodophora iEpimachus) àWU'^^rcnl du Cr. magnifica interce- dfus, appartenant à une espèce nouvelle très bien caractérisée. » (M. Paul Matschie constatait la présence, sur le corps, de (juelques plumes indiquant un état de jeunesse, comme M. Foresl l'avait déjà reconnu). Enfin, M. Oustalet s'est convaincu que roireau apparlientà l'espèce du spécimen donné au Muséum (au mois de juillet 1891) par M. Mantou, espèce nouvelle qu'il a décrite dans le Naturaliste M) sous le nom de Plilorhis ou plutôt de Craspodophora Manloui. Nous avons fait connaître à M. Forest les appréciations de ces quatre ornitholo- gistes, néanmoins M. Forest persiste dans sa première manière de voir et considère l'Oiseau comme produit par le mélange des deux espèces qui ont été nommées. H est persuadé que si des voyageurs ou des négociants habitués à manipuler et con- naissant les Oiseaux de la Nouvelle-Guinée le voyaient, ils seraient de son avis. .Nous n'avons point cru néanmoins devoir faire figurer sur notre liste le croisement diiVEpimachus magnificus et du Seulecides alba, quoique cette liste, remarquons-le encore, contienne bien d'autres croisements qui, sans doute, n'ont pas plus de valeur. Famille des Scoiopiidu' Genres Oriolus et Ptilorhynchus Serigulus chrysocephalls (i) et Ptilorhynculs holosericeus (3) Nous avons éprouvé un léel enibari-as pour reconnaître la famille d'Oiseaux à laquelle appartiennent les deux espèces Sericulus chni- socpphalus et Pliiorhynchus holosericeus; la difficulté du classement a été d'autant plus grande que divers ornithologistes placent les deux espèces dans deux familles distinctes. Ainsi, le prince Charles Bonaparte classe le genre PtilorhiincJvts dans la famille des Garru- liens; Lesson, au contraire, le place dans la famille des Corvidés, et Gould (ainsi qu'EUiot) dans celle des Paradisidés. (1 ) N» du 1" novembre 1891 , pp. 200 et 2G1 . (2) Autres noms : Oriolus regius, Oriolus regens, Meliphaga ohrysocephala, Sericulus viagniroslris, Turdus uiellinus, Sericulus inellinus. Ci) Corvus squamulosus, Pyrrhocorax violaceus, Ptilorlujnchus macleayi, liitta holosericea. 490 A. SL'CHETET Le genre Si-ricnlm, ;i sou tour, est admis parle prince Bouaparte parmi les Oriolidés, taudis ({ue Lessou le range dans la famille des Turdusiuées; mais Gould le croit appartenir à la famille du Plilo- rhynchns, c'est-à-dire aux Paradisidés. Il est bon de noter ici que, d'après Degland, les Garruliens et les Corvidés sont des Déodactyles cultirostres, alors que les Oriolidés et les ïurdidés sont des Déodactyles subulirostres. Or, les Paradi- sidés appartiendraient aux Tenuirostres suspenseurs. M. Sharpe, comme M. Gould, a rangé les deux genres ({ui nous occupent dans une seule famille, toutefois dans une famille différente de celle choisie par le célèbre ornithologiste australien, dans celle des Timeliidés M. Ramsay, curateur du Muséum de Siduey, qui s'est occupé du croisement des deux espèces, S. chrysocephaius et Pt. Iiolosericcus, veut bien nous faire connaître sa manière de voir. Il ne voit aucune raison de les assimiler aux Paradisidés, il les met au nombre des ScpnopiiiUv (1 ). Ceci montre les divergences d'oi)inions dans le clasement des espèces, divergences ((ue nous avons signalées en commençant et malheureusement trop fréquentes parmi les naturalistes. Mais passons à l'hybride hypothétique que plusieurs ont supposé prove- nir des deux espèces nommées, et dont le classeuieul a donné lieu lui-même à des opinions contraires. Ce remarquable spécimen fut envoyé à M. Gould par M. H.-C. Kawnslay, esq. de Brisbane, en Queensland. Depuis deux ans déjà l'Oiseau était devenu d'un grand intérêt pour les Ornitho- logistes d'Australie, qui discutaient sur sa nature. D'après les lettres que M. Gould reçut alors, MM. Coxen et Rawnslay le suppo- saient hybride. Après avoir soigneusement comparé le spécimen avec les exemples du Satin Bird {Pt. holosericeus), M. Gould ue put arriver à une conclusion satisfaisante, quoique inclinant vers l'hybridisme. Comme le Régent Bird {S. melinus) et le Satin Bird ont tous deux des endroits de divertissement (2) et habitent les mêmes taillis, il pouvait en efiet se faire que les lieux de réunion des premiers aient été visités par les seconds, d'où lorigine de l'Oiseau soumis à son examen ? (1) Kariiillcqiii comprend d'après lui les genres: Scenopacus Bamsay, Amhlijurnis r.llk.l, Ailurd-iliis Cal)anis, Sericulus Svvaison, Pliluiwrhi/nclnt:^ Kiilil, rrionii- liiira (If Vis el peiitèlro aussi Cineiupliius de Vis, niais ce dernier n'a pas élé exauiiné par Ramsay. (2) Sorle de Ijerceau où les individus do races ditlérenles se rencontrent el où les luàlcs combat lent, pendant i|ue les fcnu'iles coqueltenl. OISEAUX IIYBRIDKS RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 497 Les circonstances dans lesquelles il fut tué sont les suivantes (1). Un grand nombre de Satin Birds prenaient leur nourriture dans le jardin de la maison de M. Ravvuslay, située à Wilton, près de Brisbane, le 14 juillet 1807, et M. Rawnslay venait de tuer un mâle noir adulte, quand son attention fut attirée sur un autre individu qui s'était abattu sur un arbre à une courte distance. (Ibargeant son fusil aussi vitejfu'il put, il fit feu et fut assez heureux pour abattre le nouveau venu. Lorsfju'il tomba, la partie jaune de son plumage attira son attention et l'étonna vive- ment, car il avait cru tirer sur un Regeut Bird. L'Oiseau était mort sur le coup; en soulevant sa paupière le gentleman de Brisbane trouva que l'iris était d'un vert pâle de mer, sans aucune trace de cette belle teinte magenta ([ui entoure la pupille du Satin Bird et rayonne autour de cette pupille. M. Rawnslay, fort surpris, porta rOiseau chez M. Gregory, esq., inspecteur général de Queensland, qui le reconnut immédiatement comme une espèce vue déjà par lui vers le mois d'octobre 18oG, sur la route du golfe de Garpentaria, à la baie Moreton. La localité, où cette espèce avait été vue, était la rivière Sutter, une branche du Burde Kine. M. Rawnslay note ici que M. Gregory prit toujours un grand soin de distin- guer les différents chants des Oiseaux ou les cris divers des ani- maux de buissons, sachant que les indigènes les emploient fréquem- ment pour leur propre usage, soit comme appât ou signaux de (communication. Aussi l'attention de celui ci fut-elle attirée vers la nouvelle espèce à cause de son chant particulier, qui était un Ohoii répété i)lusieurs fois très distinctement... M. Gregory avait observé si soigneusement le plumage de cette espèce qu'il put discuter avec M. Elsey, le chirurgien et le naturaliste attaché à sa compagnie, sur la question de savoir si on devait la placer dans le genre Ptilorhyn- chus ou bien dans le genre Sericidas. Cette espèce, toutefois, ne fut point observée par M. Helsey, qui s'imagina un moment que M. Gregory avait vu simplement le Régent Bird. Mais M. Gregory ne doute pas de son assertion et est persuadé de n'avoir fait aucune méprise ayant eu tout d'abord sou attention attirée par le chant inusité de l'Oiseau (2). Diggles a décrit ainsi, dans son ouvrage sur les Oiseaux d'Aus- tralie (3), l'hybride supposé. « La tète, la gorge, le cou, la poitrine, (1) Elles ont clé racontées par M. Rawnslay. (2) Tout ceci se tronve dans (ionld, JSinh of Australia, que nous n'avons fait que traduire. Voy. partie XVI et pi. 23 pour la ligure coloriée de l'hybride supposé. (3) Companion ta Gould's Hnndbook or Synopsis of the liirdsof ÀHSlraliahy Silvester Diggles, Brisbane, 18G8. V. — 32 498 A. SUCHETET l'abdomen, le dos, les couvertures inférieures et supérieures de la (lueue, d'un beau noir bleuâtre luisant, les couvertures de l'aile et la fausse aile noir jais, bordées de la première couleur, les primaires noires, à l'exception d'une petite partie des lames extérieures et une f^rande partie des lames intérieures près de la base qui sont d'uue couleur jaune vif; les secondaires sont orange brillant pour la grande partie de leur longueur, les parties de la base étant bordées de noir, elles ont une grande plaque noire arrondie ou ovale près des bouts, une étroite raie d'orange foncé s'étend dans une forme ondulante à travers le ceutre des lames extérieures des tertiaires, les lames intérieures étant entièrement noires; les deux plumes du milieu de la (|ueue, noir jais, le reste, de même, légèrement tacbeté de bruu doré, les pieds, uoir olive, le bec de même, mais plus clair au bout, les irriiles, bleu verdàtre. Longueur 11 K pouces; aile 6, (jueue 4, tarse iH, bec 14. n (( Cette spleudide espèce nouvelle, dit cet auteur, doit être cou- sidérée comme une addition fort iutéressaute à la faune de Queeus- land. La forte ressemblance de couleur au Satin Bird commun et aussi à l'Oiseau Régent pourraient faire supposer qu'il s'agit d'un hybride, mais l'important témoignage de l'explorateur, M. Gregory, est d'un grand poids et amènera le naturaliste à une juste conclu- sion. » Diggles rejette donc l'hypothèse d'une double origine, mise également en doute, quoiqueavecun peu d'hésitation, parM. Gould. M. Kamsay a repris la question pendante, et n'a pas hésité à se déclarer |»artisande i'hybridité chez le Ptllorhynchus Rawnslaiji{\) ; il a adressé à la Société zoologique de Londres plusieurs remarques sur ce curieux Oiseau (2) où il conclut (|ue tout naturaliste sans prévention doit admettre un hy])ridisme. Le Ptiloiwrhj/nchns Ikurnslaiji est si intermédiaire en forme, en taille et en couleur entnî les mâles adultes Hegent et Satin Bower Birds, dit-il, (ju'on ne peut avoir de doute sur sa descendance. La forme et le contour du bec notamment, la couleur de l'iris, la manière dont l'Oiseau est marqué, la forme mèmodecesuiar([ues tendent toutes à ])rouver son origine mixte. M. Ramsay rappelle eu outre que l'Oiseau fut tué dans une bande de Satin-Bower Birds dans le voisinage des Oiseaux Régent, à ({uelques milles de Brisbane, circoustances qui l'amènent à penser que c'est un produit des deux espèces. Si le (l)C'est ainsi (iiic Diygles appelé celle nouvelle espèce en riioniifiii' de M. llawiislay esq. (2) Noies sur le spécimen original Piilonorynchus llutrusl(ii/i,\ii\r K. 1*. Uiiinsiiy. Proceediiigs of the scienlific meetings of llie /oological Sociely. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L ETAT SAUVAGE 409 Piilonorhjjnchu.i Rmcnshtyi était réellement une espèce valide, dit- il, d'autres exemples auraient assurément été trouvés près do la même localité; mais d'après ce que M. Ramsay a pu apprendre, jusqu'à présent aucune preuve sérieuse n'est donnée sur l'exis- tence en Australie d'une sonil)lal)le espèce. Aussi a-t-il cru devoir attirer de nouveau l'attention sur le plumagede /V. Hatcnslayi qu'il a décrit ainsi : « Tout entier d'un noir bleuâtre brillant intermédiaire en teinte entre celui de l'Oiseau mâle Régent {Sericulus chnjsoccpluilus) et celui de l'Oiseau salin {Phtilorhyuchu s holosericeus); gur les primaires est une large bande de jaune doré brillant commençant à 2-5 pouces du bord supérieur de l'épaule ; cette bande ou plaque jaune s'étend aux bouts des secondaires; les lames extérieures des plumes de la septième primaire sont divisées comme dans l'Oi^au mâle adulte Régent, Les deux plumes extérieures de la queue sont marquées de jaune pâle sur leur bord extérieur; les trois proches de chaque côté sontmaniuées de la même manière, excepté les deux du centre, . (."1) .Vnires noms : Coracias pilosa, Coracias iiacvica, Coracias affinis. OISEAtX HVIUUDKS MKNCO.N THKS A L KTAÏ SAt VA(iK ."JOl individus ;iy;iiit le |)liiiii;ii;(' pur do l'dffnu's, pliisicMirs spéciiiieiis proseiitfint une îi:ra(lali()n de coloration entre ce type et le (\ indica. M. Blyth conclut de là que dans les lieux où ces exemplaires furent trouvés, les deux formes r. affinia, C. ùu//a( s'accouplent assez sou- vent et tendent à se fondre dans une race particulière môlée. M. Blyth n'a jamais rencontré un exemple de vrai C. af'fmis avec la large bande pourpre à la queue qui Cc-H-actérise l'adulte C. indica, mais il a trouvé cette hande développée dans la racemélangée(l). Dans plusieurs districts des contrées situées à l'Est, il est diiïicile, dit encore Blyth, de se procurer des Coracias affniis ou des Coracias indica avec la coloration tout à fait typique (2). Ces croisements ont été signalés par le capitaine L. H. Orby, qui indique dans le Muséum de Calcutta des spécimens « évidemment hybrides (3) ». Legge (4) constate aussi que « les deux formes C. indica ei C. af/inis se fondent tellement l'une dans l'autre, qu'il est impossible de dire où Vindica finit et où Va/finis commence (o). » Enfin M. L. Hume (6) remarque que c'est dans le Terai, entre Darjiling et le Beugal, que les deux races commencent à s'accou- pler (7). Sommes-nous ici eu présence d'un véritable croisement (qui tout au plus s'opérerait entre deux variétés d'une môme espèce)? Il n'est point certain ([ue ces spécimens à plumage intermédiaire entre les deux types soient de véritables hybrides (8); certains considèrent que la diversité des nuances doit plutôt être attribuée à la sépara- tion incomplète des espèces dans les lieux où ces variétés se rencon- trent ainsi que cela se produit chez les Euplocomes : E. lineatus et E. horsfieldi (9), ou bien encore chez les Colaptcs C. auratus et C. me.ri- canus (10). Ce n'est pas dans une collection, remarque-t-on dans la (1) Notices and Dcsrriplions nf rariovn neir or liitle knoirn sperirf; of liirds. Journal of the asiatic Society of Bengal, XIV, p. 1110, 18'i;'). (■J.) M.'iiie journal, vol. XIX, p. 228. (;i) Un llie lUrds uhserved in Oudh and Ku)na.nt. Uns, [>. 22s, juillet ISC.I. (4) History Birds of Ceylan, p. 282, London, 1880. (.")) Le Coracias indica, qui se trouve, dit Legge, dans pres(iue toutes les parties (le rinde, ne va pas jusqu'à Burmahoù il est rem|)lacé i)ar la race C. affhiis. (G) Cité par Legge, op. cit., même page. (7) Voy. sur les mômes croisenieuls: Siiaiu'i:, O» Ihe Coraciadidœ of Elhiopan Région, Ibis, p. 185, 1871. (8) Voy : Ibis, p. 18G (en note), 1871. (9) Sclater, in Proceedings of the zoological Society of London, p. 120, 1SG.'3. (10) Baird, Birds of Norih America, p. 122. 502 A. SUCHETET même revue, que l'ou peut chercher la preuve de rhybridismc (1). Peut-être beaucoup de croisements supposés, répétons-le, ne sont autres que des variations de coloration. Il faudrait constater l'accou- plement des deux types pour affirmer sûrement leur mélange, même chez les variétés. CORACIAS GARRULA (2) et CORACIAS INDICA Dans une réunion de la Société asiatique du Bengale (3), M. Bell exposa, avec plusieurs autres Oiseaux pris dans le voisinage de la mer Rouge et dans l'Arabie, une espèce de Roller {Coracias), dis- tincte de resi)èce indienne et de l'espèce européenne. Cet Oiseau, disait le rapport, se rapproche de cette dernière espèce, mais il en diffère par quelques détails de plumage. « D'une façon générale, il a une coloratiou plus adoucie, et le bleu violet des couvertures inférieures des ailes ne se continue pas comme dans C. garniln sur les épaules. I^a tête et le cou sont aussi d'un gris sale, plutôt d'un gris bleuâtre. » L'auteur de cette communication notait qu'il n'avait point eu le temps de s'assurer si ce spécimen appartenait à une espèce connue. M. Blyth semble l'avoir considéré comme un hybride de C. (jarrulaei C. indica{^); le savant ornithologiste cite en outre un spécimen de Coracias (jarrula, obtenu dans le Ivashmire, et sur lequel on aperçoit « une trace de croisement très visible avec C. indica; ce qui montre, ajoute-t-il, que le C. indica s'unit à C. garrula dans l'Ouest comme il s'unit au C. affniis dans l'Est. » M. Blyth n'avait point cependant osé affirmer ce croisement lors de sa première publication (5), faite en 1845, dans le journal de la Société asiatique du Bengale. M. Seebohm le conteste (6) ; (1) Le Bui-nu'sf roller, c'esl-à-dirc le Coracias af/inis. «lilK'ro de Vliuiidii roller {C. indica) « in the uppcM* pari benig greener ; llie ncck and brcasl witliout any reddish brown, being dusky purplisb, varied wilh brigbl purple, and in tlie wing Ix'ingdiii) pnrplc; il also wants the broard terminal purple bard o[ Ibe tail. » Mais il n'en dillére pas « in its babils or voice. » The Ilirds of Indian heing a nalunil hislory of ail the liirda knoœ to inhabil continental indica. etc., by llie laie T. C. .lerdon, reprinled under supervision of major II. II. (iodwin Ansten. 1, p. iW. Calcutta, 1877. (2) Autres noms : Galgulus garrulus, Coracias loijuar, Calguliis galguliis. (.3) Voy. Froceedings of tbe asialic Society of Bengal, p. 24'.). IS7I. (4) Voy. Addenda lo the Arifauna of India. Ibis, p. 8(1. I,S7;{. (ii) Voy. en ellel vol. XIV, p. 190, el aussi vol. XIX, p. :12>^. ((i) A Hislorij of British. Birds, II, p. 3^8. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE ."JOS Jerdou 1 1) iiVn a pas parlé, mais nous lisons dans Le«;j;e (2) quo « la classe de cet Oiseau (('. indien) s'étend à travers la Perse jusqu'à l'Asie Mineure, se mélangeant avec son allié d'Kurope (\ f/arnila. » Dans ce croisement il s'agirait plutôt du croisement de deux espèces, que du croisenient de deux variétés, comme cela s'est produit dans le précédent exemple; ce mélange, toutefois, ne nous paraît pas entouré de garanties sufïisantes pour établir son authenticité. Notons aussi que la diiïérence de coloration entre le C'oracms benga- lensis et le ('. ganula n'est pas très considérable quoique cette colo- ration ne soit pas absolument la même en plusieurs points; ainsi, cliez le premier, la gorge et la poitrine, au lieu d'être vert veronèse bleuté clair comme elles le sont chez garrula, sont brun roux clair (rosé) taché longitudinalenient de raies jaunes déterminées par la couleur delà tigedela i)lume principalement blanc jaune. Les pennes de la .\. n" I, p. 'di et VI, 1881, no 4, p. 247. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE oOO COLAPTES CHRYSOÏDES (1) et COLAPTES MEXICANUS Un jour que M. Herbert Browa eollectionnait des Oiseaux dans le voisinage de Trenton, notaninieut des Piverts dorés {chrijfioidrs) (2), il tua un Oiseau (jui présentait les marques de cette espèce et celles de (\ me.ricanns. D'abord, M. Brown le crut appartenir au type chri/soïdcs, mais en le ramassant, il s'aperçut que, tout en portant quelques marques caractéristiques de cette espèce, l'Oiseau, dans son ensemble, ressemblait davantage au Pivert à plumes rouges, c'est-à-dire au r. mexicanus. En effet, ce spécimen possé- dait « tous les traits caractéristi(iues d'un mâle adulte C. mexicanus, à l'exception des plumes secondaires d'une des ailes, de quatre plumes dans l'autre aile, et des trois plumes extérieures de chaque côté de la queue, qui étaient identiques en couleur et en carac- tères généraux avec celles du Pivert doré. » Aussi, M. Brown vit qu'il avait devant lui le produit de C. chrysoïdes et de C. mexi- canus. Plusieurs raisons l'empêchent en effet de référer cet exem- plaire au Pivert hybride, le Colaptrs Injhridus : « D'abord, parce que C. chnjsoidcs et C. mexicanus vivent cote à cùte dans la saison des amours, les deux espèces nichant dans le Cactus géant sur le haut Misas, environs de Tusson. Secondement, parce que le spécimen en question ue montre aucune fusion de couleur sur les tuyaux ou les barbes des plumes de la queue; il n'existe aucun mélange de plumes noires sur la pla([ue des joues, ce qui, d'après M. Brown, est le trait caractéristii^ue d'fujbridus. Les quelques plumes que l'on vient de nommer, et qui sont semblables à celles de chrysoïdes, sont aussi claires et du jaune le plus brillant que l'on puisse trouver, tandis que le reste des plumes des ailes et de la queue sont celles de mexicanus d'une manière typique, étant rose rougeàtre et ne montrant aucune tendance à la nuance orange ou jaunâtre. De même et très exactement les plumes de chrysoides, que porte cet Oiseau, ont bien les dimensions de celles de ce type et forment ainsi un vif contraste avec les plumes auxquelles elles sont associées et qui sont beaucoup plus grandes. (M. Herbert Brown remarque ici ([ue, peut-être, ces plumes ne sont pas arrivées à leur pleine croissance, quoique cela ne soit pas très vraisemblable, le reste dé la mue étant accompli et la saison très avancée). Enfin le reste du plumage, même la nuance de la tète, est d'une manière typique celle de mexicanus. » Ces notes ont été prises par M. Brown, (1) Appelé aussi Geopirns chryaoides. (2) Du grec /.pwoç et eîSoç. 510 A. SUCHETET après avoir comparé ensemble deux spécimens appartenant aux deux espèces (1), Le Colaptes chrysoides figure à titre de bonne espèce dans divers ouvrages (2) ; MM. Baird, Brewer et Ridgway, tout en remarquant qu'il est intermédiaire entre auratus et mexicanus (3), que sa parenté avec mexicanoïdes est encore plus accentuée (4), et qu'un hybride entre cette dernière espèce et aiiralus, dans quelques variétés, rappellerait de très près le clirysoïdes , pensent néan- moins (|u'il n'y a aucune raison de le considérer comme tel, attendu que mcriranoides n'appartient pas à sa région (5) et qu'il n'existe aucune transition d'une espèce à l'autre dans aucuns spécimens (6). D'autre part Charles J. Sundevall a écrit au sujet du Picus chrijsoïdes : « inmmtus in CaUfurnia, Malli ; ad limites mericanos, Baird. « Incertum videtur an hcec etiam avis sit hyhrida. Corpus P. auratum, P. mexicanum rejert. » L'analyse de C. Chrysoïdes se résume ainsi (7) « red moustaches in cT ; non red on nape in çf 9 ; wings and tail golden yellow under- neath ; cap lilac-brown ; throat asky ; yellow on belly, back um- ber brown. » (1) Oiseau mulet. Foresl and Stream, j). '84, 15 juillet 1884. Nous supposons •lue c'est le même Oiseau qui a été cité sous le titre : A cross between Colaptes mp.ricanus and C. chrt/soïdes, in the Arizona Daily Star Tueson, IG décembre 1884, et aussi in Forest an Stream, 31 janvier 1884, cités tous deux in the « Auk » et que nous n'avons point consultés. (2)Voy. i)ar exemple : The catalogue of the Birds of Norlh ÀmericaûeM. IMà'^way , 1880; the Keij to North American liirds, by Elliol Cowcs, \k 4U3, Boston, 1884 The Code of nomenclature and Check List of North American Birds, adopled by ttio American OrnithologisfsUnion, ]). 218, New-York, 188G. (3) Parce qu'il a les tuyaux et les barbes jaunes du premier, une plaque rou}j;e mauve, la gorge cendrée et le croissant de la nuque comme cliez le dernier. (4) Puisque les deux sont roux brun sur le dessus de la tète. (5) C. chrysoïdes habite le Colorado, le fleuve Gila, le Nord du fort Mohave. Les auteurs of North american Birds assignent à C. chrysoides l'habitat suivant : « Colorado and gila River north to fort Mohave, south lo cape S' Lucas. « (0) Qu'est-ce que mexicanoïdes? Un auteur très compétent, M. Elliol Coues, rapporte le Colaptes mexicanoïdes de Woodii. au C. mexicanus, MM. Baird, Brewer, Ridgway (North american Bii-ds) disent (p. 579) que le Mexicanus « is distinct f'rom the C. mexicanoïdes de Lafresnaye. Le C. mexicanoïdes n'est point mentionné dans la Check List (1880) ni dans Elliol Coues ('/"/(C Key, 1884). (7) D'après Elliol Coues (The Key, p. 492, 1884). OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE oll Dryobates Nuttalli (1) et Dryobates pubescens Gairdneri (2) D'après M. Robert Ridgway (3) le n° 39,450 de la collection orni- thologique tlu Musée National des Etats-Unis, indiqué comme Picus Nuttallii, a toujours passé i)Our tel. Mais il résulte d'un récent examen critique des nombreuses pièces de cette espèce et de ses dilïéreuts alliés, que cet individu ne peut être rapporté à ce type et ni à aucune autre espèce connue à cause des nombreux caractères anormaux qu'il présente. M. Hidgway ne pense point cependant qu'il appartienne à une nouvelle espèce non encore décrite, parce ([ue chaque fois qu'il s'éloigne du D. Nuttalli il se rapproche de D. pubescens, « chaque trait de taille, de forme, était exactement intermédiaire entre les deux espèces ». D'après lui, cet Oiseau est donc un hybride entre les deux espèces mentionnées. Afin de faire ressortir ses caractères mélangés, M. Ridgway a dressé un tableau comparatif où l'hybride et les deux espèces pures, supposées parentes, sont décrites parallèlement; nous nous conten- terons de donner la description de l'hybride. « Sommet de la tête noir avec quelques raies blanches près de la partie rouge de l'occiput. Dos irrégulièrement barré et transver- salement tacheté de blanc, les barres blanches beaucoup plus larges que les noires et à la partie antérieure rompues ou modifiées en larges taches dont quelques-unes ont une direction longitudinale. Couvertures moyennes de l'aile entièrement noires. Les plus grandes couvertures, les trois ou quatre plumes du milieu, chacune avec une petite tache blanche, le reste noir. Tertiaires, irrégulièrement tachetées de blanc, aucune des taches ne touchant le tuyau. Côtés de la poitrine, marqués d'un très petit nombre de raies noires presque indistinctes. Côtés, rayés de place en place et indistinc- tement comme les côtés de la poitrine. Flancs, tachetés indistinc- tement et rayés de noirâtre. Couvertures inférieures de la queue, les plus longues plumes, plus étroitement barrées de noir que chez Nuttallii, les plus courtes marquées de taches. (1) Le nic^ine que : PicMS Nuttalli. (2) Le même que : Picus Gairdneri, EUiotCoues rapporte à celle variété : Picus meridionalis Nuit., Picus turati Malh., Picus homorus Cab. et Heine, Picus {Dryobates] homorus Gray. (3) On a probable hybrid between Dryobates Nuttalli (Gamb) et D. pubescem Gairdnerii (And.) by Robert Ridgway. Proceedings of U. S. national Muséum, pp. 521 et 522, 1886. 512 A. SUCHETET Le D. Nuttalli a été mentiouué par Gainl)el pour la première fois eu 1843 : « Je tuai cette espèce, dit l'éminent ornithologiste, daus un taillis de Saules, près de Pueblo de los Angeles, dans la haute Californie, le dO décembre. L'Oiseau était vivement occupée donner des coups de bec dans un des arbres, jetant de temps à autre un cri singulier que je n'ai jamais entendu d'aucun Woodpecker » (1). Le P. i\ullalU est porté dans le Code of nontcnchUtur {2) à titre d'espèce. Elliot Coues la mentionne du reste dans son nouvel ouvrage (3). Ouant au P. puhescois on le divise généralement eu deux races, le /*. pnhcscens, proprement dit, et le Picii^ Gairdneri. Les deux formes passent de l'une à l'autre par une graduation insensible (4) ; i\L llargitt (o) fait du dernier une s idfspecics du. P. fubt'scens. Entre deux pimilles Turdidu! et FringillidiV. Genres Saxicola et Carduelis Saxicola ucbricola (G) et Carduelis elegans M. Anatole Carterou, auteur du Guide pédestre de ht Bourgogne aux Pyrénées {!), attribue l'origine de « beaucoup » de variétés à des croi- sements à Vétat libre! Il alïirme avoir vu à Tarsul (Côte-d'Or;, chez le sieur Couturier, garde chef de M. le marquis de Courtivron, « un Oiseau très curieux », et qu'il suppose provenir « du croisement du Chardonneret et du Traquet pâtre! Le nid établi sur un Poirier et que l'on pensait être celui d'un Chardonneret, raconte M. Carterou, avait été déniché, au mois de juin 186G, à la ferme Jument de Cour- tivron. Les petits ressemblaient du reste « à de jeunes Chardonnerets, et en avaient le rappel caractéristique » ; mais « avec l'âge », le plu- mage des (lualre Oiseaux se modifia d'une manière étounante, « à peu près d'une façon identiciue chez les quatre frères ou sœurs. » Trois (1) Proceedings of llie Acadeiny of Xalional Sciences Pliila(l<'l|)liia, ji. 279, avril 1883. ('2) Ed. de 188(1. (3) Kftj to North America Birds, p. 482, London cl Boston, 1884. (4) Voy.: EUiol Coues, A Iland-hook, p. 283. .\ndubon {Synopsis of Itirds, p. 180) semble avoir considère /'. pubescena el Ir P. Oairitneri comme des formes dislincles, ce sérail une erreur. (.■)) Cdlalogue of Pici((œ,X\\\], p. 241,1890. (0) Autres noms : Molacillu rubricola, Sylvia rubricola, Pralincola ntbricola etc. (7) Causeries sur Ihisloire nalnrelle, Oiseaux et Papiltons, l'aris, 18(;8. OISKAIX IIVHUIDKS liKNCONTItKS A [.'kTAT SA( VAdK .')1.'5 iiiuiirureut [)eiKl;inl riiivfi' du 1807; aussi l'ûcrivahi ue put décrire (|ue le survivant, (|uoiqu'il l'ait vu au moment de la mue, alors que les plumes de la queue étaient en partie salies ou tombées. u Le bec, les pattes et les ailes à miroir jaune doré, étaient, dit-il, c.Mix du Chardonneret. Le mas([ue, au lieu d'être rouge, était com- plèlenient noir avec reflet marron sous la gorge; le collier blanc, très peu large, se prolongeait comme chez le Tracjuet, jus(iu'à la nais- sance de l'aile; le dos était brun foncé, et la poitrine terreuse était lavée de noir. » Je n'ai pu entendre, ajoute M. Carteron, léchant de cet Oiseau qui était un mâle; le garde m'a assuré que c'était le chant du Chardonneret, un peu moins éclatant et avec d'assez fréquentes suspensions (l). « ^I. Anatole Carteron ne i-evendique pas la découverte de ce métis. « Albin et Brisson, dit-il, ont tons les deux indiqué le Chardonneret à Capuchon noir comme une variété accidentelle du Chardonneret en liberté..., Albin appelle son Chardonneret thc Sicalloir Gold-fincli (le Chardonneret Hiron- delle). » C'est là efïectivement et sans connaître la dénomination d'Albin, continue l'auteur, l'impression que m'a produite ce sin- gulier Oiseau, à cause des reflets marron de la gorge, qui rappellent celle de l'Hirondelle de cheminée; mais, en réfléchissant (juc; le rouge et le noir produisent le marron et en comparant la différence de mœurs et de constitution, le bec, la ([ueue et les pattes du Chardonneret de l'Hirondelle, on reste parfaitement convaincu de l'impossibilité d'une pareille supposition, et de la vraisemblance beaucoup plus grande, justifiée par les formes, d'un croisement avec leTraquet. » Nous ignorons ([uelle est la variété Ctirdiu'Hs que M. Ali)in a nommée Swallow-Goldlinsh, mais certainement dans l'exemple que cite M. Carteron il ne s'agit (jue d'une variété. On sait que le plu- mage du Chardonneret est sujet à de nombreuses variations; on connaît des variétés à tète noire, d'autres marquées de raies oblon- gues (2); on a même décrit comme espèce nouvelle, sous le nom de C. alboijulariti, sans doute une simple variété à poitrine blanche (3). Dans le Musée Noury, à Elbeuf-sur-Seine, il existe un Chardonneret marron auquel M. Carteron aurait certainement attribué la même origine qu'au spécimen qu'il décrit. Dans la même collection on en voit un autre entièrement blanc, à l'exception du masque rouge et de la barre jaune de l'aile. Les hybrides Chardonneret-Hirondelle (1) Voy. |)p. ;;9 el (iO. (2) Voy.: Deglandet Gerbe, Op. cit., I, [>. 280. (3) Voy. : Seebobm., Op. cit., II, p. 88. V. - :w. 514 . A. SUCHETKT lie sont pas du reste absolument rares, car M. Vegmiiiler, pluiriiia- cieu à Morat (Suisse), daus une conmiunication qu'il veut bien nous adresser, nous apprend qu'un paysan de sa contrée lui vendit autre- fois, sous cette dénomination, un Oiseau, en effet assez curieux « dont la tète, le dos et une bonne partie de la gorge étaient entière- ment noirs. » On s'étonnait beaucoup en voyant cet Oiseau ; mais peu àpt?u ses couleurs se modilièrent et dès le commencementdu prin- temps qui avait suivi sa capture, on apercevait de petites plumes rouges à la tète, et insensiblement, il devint h un Glianlonncret d'une grande beauté (1). » Mrincs l'dniilh's : Genres Ruticilla et Carduelis. — M. A. Bonvin- Cliap|)uis, de Sion (Suissej, nous a* écrit, il y a (quelques années, (pi'il avait observé (ou qu'on avait observé) dans son canton* un Cbardonueret croisé avec un Rouge-({ueue » dont tout le plumage était pres(|ue complètement du dernier, tandis qu'il avait toutes les formes du premier. Nous avons prié M. Bonvin-Chai)i)uis de bien vouloir nous donner quelques plus amples renseignements et de nommer l'esjjèce de liiilicilUi qui se sei'ait croisée, mais nous n'avons point reçu de réponse (î). Quand et par qui l'Oiseau a-t-il été tué, a-t-il été soumis à un examen sévère, sa description détaillée a-t-elle été faite, nous l'ignorons. Nous ne pouvons donc enregistrer à aucun titre un Oiseau sur lequel d'aussi vagues indications nous ont été données et dont l'origine n'est pas vraisemblable. Ces deux exemples sont les seuls qui nous ont été iudi(iués comme mélanges de Passereaux appartenant à deux familles dillé- rentes, à moins donc de parler d'un autre fait qui ne mérite davantage de fixer l'attention, et que nous a fait connaître un mar- cliand de gibier de Dunkerque. Pendant l'hiver, au moment du passage des Alouettes, on trouverait quelquefois, parmi les Oiseaux l)ris, des spécimens u paraissant avoir du Vert-Linot et de l'Alouette, ('.orps de cette dernière, bec et pattes du premier, parfois brunes. » Des indications aussi peu précises ne nous permettent pas de prendre an sérieux des mélanges de ce genre qui sont, .sous tous raiiports, peu croyables. (1) M. lo D' V.'inlfler, «["Aariiu, avait lji<'n voulu nous imli«iiier co fait. (2) On sait qu'il fxislo en Kurope trois csimti's de Uouir('-(infn.-, I(> Houjif-queu.' \il\tys (Hulicilla lilltjjs), le Mout,'e-(iuPUC de murailles {HuUciUn pluniicunt . et le Uou^e-qiieue à ventre roux {nitticiUa erythroiiii^lrin: mais ce (Inuirr parait n'habilerque l'Kurope orientale. OISKAUX llYBrUDKS HKNCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGK îîlo CONCLUSIONS I.es croisements entre Pnssereaux de famille (iilïérent(\ même de laiiiille peu éloignée, comme le seraient les deux derniers cités, ne sont donc pas ]»ronvés, ils ne sont même i)as vraisemblables. Les mélanges entre deux genres distincts, fort peu uombreux, ne sont pas non plus sullisamment attestés ; celui qui i)arait avoir élé constaté a été contracté avec une espèce exotique échappée par hasard de captivité (1). Si l'hybridité se manifeste (juelquefois chez les Passereaux à l'état libre, c'est donc parmi les espèces rapprocJiées qu'il faut la chercher et [)riucipalemeut parmi les variétés d'une même espèce. — Tel est le résultat auquel amènent les études que l'on vient de présenter. Deux ordres de faits s'en dégagent: ou les hybrides sont acciden- tels, dus à des circonstances qui ne se reproduiront pas dans la suite ; ou, au contraire, leur production semble, si non régulière, du moins assez fréquente et devoir se continuer. Dans le premier cas, les hybrides, ainsi formés, sont à négliger, ils ne sont d'aucune importance; en supposant (hypothèse peu probable) leur fertilité, leur mélange forcé avec les espèces pures ferait bientôt retourner leur progéniture au type des ancêtres. Dans le second cas, ils doivent attirer sérieusement l'attention du naturaliste, car ils semblent dus à une sorte de nécessité, provoqués par des causes naturelles. Pour se i-endre compte de ces faits, il est utile de classer dans deux catégories les croisements ({ni ont été énumérés et dont on vient de parler en détail. On a en elïet, cité : 1° des croisements entre types que les zoologistes considèrent presque unanimement comme des espèces; 2" des croisements entre types que Ton peut sans doute ranger au nombre des variétés climatériques ou des (1) Nous ne venons point dire par là ((uo le croisement de Passereaux apparte- nant à deux genres distincts soit nécessairement Infructueux. En captivité, on parvient à obtenir de tels mélanges. Le Mentor agricole, de Bruxelles, donnait der- nièrement la cliromolitliographie d'un hybride né au Jardin Zoologique de Copenhague du croisement du Verdier ordinaire avec le Bruant jaune, hybride qui nous avait été déjà signalé par M. .\. von Klein, veneur, membre de la direction du Jardin Zoologique. Nous serions à même de citer bon nombre de faits de cetle catégorie. La femelle Bouvreuil fPyrrhula vulgaris', enire autres, se croise volontiers avec d'autres FringiUidii; d'un genre un peu dilïérenl du sien, tels que le ('itrduclis elegans, le Cunnabina linota, l'Acaulhis litutrid. etc., eU*., mais tous ces croisements se sont produits en captivité. 510 A. SUCHETET races locales et qui. du reste, ont été classés ainsi, quoique les ornithologistes se montrent souvent en désaccord à leur sujet, vu la tendance actuelle à séparer spécifiquement les individus sur lesfiuels on ne rencontre quelquefois que de très légères dillérences décoloration. II y a lieu aussi de retrancher, dans ces deux classes, les mélanges (jui sont, ou trop douteux, ou peu vraisemblables, ou très hypo- thétiques, car il n'est pas nécessaire de tirer des conclusions de faits qui ne se sont peut-être jamais produits. Parmi les types considérés presque unanimement comme espèces, nous trouvons les croisements probables suivants, quelques-uns même paraissant authentiques : 1 I.Kjarhin-s chloris X Cannahina liiwla, •1 Li(jnrinus ch loris X Carduelis clcfians, 3 Chrysotnitris spinus X fAnaria (sp. ?), 4 CttrdueUs elegans X Cannabina linola, 5 fringiUa cœlebs X FringiUa montifringilla, (i Pinicoki enucleator x Carpodacus purpurciis, 7 Emberiza citrineUa x Emberua schœnidiis, y .lunco hyemaUfi X Zonotrichia albicollis, y rasscr dorneslicus x Pci-^ser montamis, IJ'''^ l'asser montanus x Passer ItaUœ, 10 llirundo ergtlirogaster X PetrocheUdun Innilrons, 11 llirundo rustica X Hirundo urbica, il Parus atricapilus X Parus Gambeli, 13 Parus cœruleus X Pœcik communis, 14 Parus palustris X Parus cristatus, 15 Cyanistes cyanus X Cyanistes Plcskei, 10 <'yanistes cyanus X Pœcite iongicaudus, 17 Ucbninlhopliagapinus X Helniiulhoplvigit rhrysn])lcrii, 18 llelmintlwpkaga pinus X Oporomis formosa, 19 Pclrocincla cyanus X Petrocincla saxalilis, 20 Tardas merula X Tardas visicoras, 21 Lanius rafus X Lanius collaris, 22 Colaptes chrysoides X Colaptes mexicanus, 23 Dryobates Nutlalli X Dryobates pubescens. Ne «ont (loue |ioint inoulioniK's dans colle liste, (iii()i(|iic a|>|iarLenaiil à du boniifs espèces : 1» Carduelis ele{ian>i X l'ringilla cunariit, Canuahimi liiiota X FringiUa riinaria, l.n.ria onjzicora X l'ringiUa (sp. iiic), Emhcriza hrasUiensia X Vaau-r (loiiu'Almua, parce que ces croisemenls, s'ils se sont réelleuieiil loiis pro- OISEAUX HYRRIDES RFACONTRKS A l'kTAT SAUVAGE l\[~ (Juits, nosmil point, à proprement jtarler, des mélanges d'espèfes vivant à Télat sauvage. 2" ChrynDiiiitris sjnnus X Citrduelis elegans, Serinus hortulanus X Cartluelis elegans, Serinus IwrtulannsX Cannabina linnla, Chrijsnniilris spinm X Ligii- rinua cliloris, Ligurinus chloris X Posxer Italiœ, lliriindo erylhrogasler X Petrocheiidon Sicainsoni, Parus atricdpilius X Pcivus bicolor, Turdus werulu X Turdus musicus, Turdus lorqualus x Turdus merula, Coracias garrula X Coracias indica, parce que ces mélanges supposés ne sontpas suflisamment prouvés et que quelques-uns même sont très douteux. > Àcanllns linariaXSpinuspiuus. Demlrœca striai» X Perissiglossa tigrina, Regulus satrapa X Régulas calendula, Cganocorax cyanoinelas X Cyanocorax cyanopogon (ou Cyanocorax cayanus), Jora lyphia X Jora zeylanica, p;irce que ceux-ci sont tout à fait hypothétiques. 40 Fringilla cœlebs X Fringilla spodiogena, |>arce qu'il s'agit d'uM simple appariage présumé. no Emberizfi citrinella X Emberiza pithyortius, Emberiza cilrindla X ^'"'- beriza cirius. Parus paiusMsX Pff^'fii^ cyanus, parce que la capture à l'étal sauvage des hybrides rencontrés n'est pas absolument certaine ou que ce renscigne- luent n'a pas été donné. 0" Loxia curvirostraX Loxia bifasciata, Cyanistes cyamis X Po^cile longi- caudus. Cor eus frugileus X Corvus cornix, parce que la mention qui en a été faite est trop vague. 70 Fringilla co'lebs X Pf^'^'^^^' (i(>"i^'^ti<'-i^^^ Chrysoinitris spinus X Pyrrliula vulgaris, Corous corax X Corvus corone, Corvus corone X Cor rus frugilcg us, Saxicola rubricola X Carduelis elegans, parce que ces croisements ne sont fias l>robables et restent fort douteux, l'un deux est même certainement faux. 80 Cyanistes cyainis X Cyanistes cœruleus, Plhilonorynchus holosericus X Sericulus clirysocephalus, parce que ces mélanges ont été contestés. '.10 Eni\n Colaptes auratusX (^olaples mexicanus, pnrce que ces deux types appartiennent probablement à une seule espèce et que les hybrides supposés ne sont (pie des modifications climatériques. Parmi les types que nous rangerons pai-nii les races ou variétés, ou trouve : 24 Spizclla jiallida x Spizelia lirewcri, 2.") Passer flotnesticus x Pfift^cr Italiœ, 2o'''s Passer salicicola x Passer Italiw, 20 Lo.ria curvirustra x Loxia pili/opsittacus, 27 Cijaniis fïaxipcctus x Ci/'Uiistcs eijanns var lian-schaxini'^, 28 [rredula randatu X Acredula Trhi/i, 28'''"^ Acredula rosea X Acredula Irlnji, 25) Motacilla alba X Motacilla hujnbris, ,30 Budytps flava x Budijtes melanocepliala, 30'^'"^ Budyles flava X Budijtes campestris, 30'e'- Bndytes flami X Budj/tes horealis, 31 Cijanecula Wolfi x Cyanecula leucocijanea, 311'''' Cyanecula suecicax Cyanecula leucocyanea, ois A. SUCHETET 32 Cinclus coshmiriensis X Cinclus leuconaslrr, 32^'-* Cmf/u.s cashmirivnsisX Cinclus .sonlidns, 33 Lanius cxmhitor X Lanius major, 33^'* Lanius excuhitor X Lanius bucoptcrus, 34 Cormis neijlcctus X Coî^vus dauricus, 35 Sitta curopea X Sitta cœsia, 36 Coracias indica X Coracias a/finis. N'ont, donc ]»oinl été nommés dans celte liste : i° Àcanthis linaria\ Acanlhis exilipes, Zonolrichia leitcophnjs, /.oitulricliKi Gambeli et Zonolrichia Gawbeli interinedia, (îan-ulus glandariu^ X (■arralns Krynicki, parce que leurs croisements restent trop douteux. 2" Philoinela luscinia X l'hilomela major, Copsychus musicus X ('opsichas amœmis, Laniua exctibitor X Lanius borealis, parce que ces mélanges ne sont passuHisamment afTirmés. 'A" Enfin Cyanistes cœruleus X Ci/anistef: Pleskd, |iari-c (pic ce n'est (|u'unc présomption. 4" Cyanecula Wolfi X Cyanecula stiecica, parce que la mention ipii en a été faite est très vague et que la cilalion est du reste suivie d'un point d'inlerrogaliou. Par les motifs (iiii ont été expliqués dans le coins de ce travail, lions croyons devoir l'aire rentrer dans cette liste, et non dans la précédente, les croisements suivants oubliés à dessein : 37 Canliu'Us elcgans var. major X ('arduclis canici'P'^, 3S nfiipidura llabellifera x Hhipidara ftiUi/inosa, 39 Corvus corone X Cornus cornix, 30bis Corvus cornix X Corvus orientalis, 40 Paradisea apoda X Paradisea raggiana, 41 Tardas ruficoUis X Tardas atrigularis, /ilhis Turdiis fuscatus X Tardas Naumanni. Ainsi y aurait-il nécessité d'augmenter (juelque peu le nombre des croisements entre variétés (jue nous ennuierions en conimen- rant(l). Or, sont tout à fait accidentels : les n»-^ (;, 7, S, 1», '.)'"% 10, i'2, 13, 1 , 1(), IS, 11), 20, 21, 22 et 23 apj)arleuant à la |)remière catégorie; les u"** 24, 2."), 30 de la seconde catéi;orie. Ces mélanines n'ont été (1) .Nous serions même autorisés à ajouter à ceUc liste ('(/(ni i.s/cs- lyitniis X Cyanisles Pleskei ; cnr cœruleus, i\on[ Pleslœi val variété, peut aussi être consi duré comme race de cyamts. Un ornithologiste de très grand mérite, ipie nous avons en l'occasion de citer bien des fois dans le cours de cet ouvrage et avec les plus grands éloges, M. Ouslalel, dont l'autorilé ne sera certes ftoint conlestée, ne voit dans (' cyaniis, C. cœruleus, ('. Tenrriffœ, ('. ultrdinaritnis, (pu- des races on formes dérivées d'un même type. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAÏ SAI'VAGE ;)ll) constatés qu'une seule fois; ils sont donc, comme nous l'avons dit, à néjiliger, n'étant d'aucune importance. Plusieurs des croisements portés sous les autres numéros pour- raient encore être considérés comme accidentels, quoi([ue observés plusieurs fois, parce qu'ils l'ont été à de très rares intervalles ; quel- ques autres semblent se produire de temps à autre, plusieurs même appaitenant spécialement à la dernière catégorie d'une façon assez réi^iilière, tels sont ceux du Corrua corone et du CorKus cornix. Nous porterons plus particulièrement noti'e attention sur les n°^ 1,2, .'{,4, 0, 11. 15 et 17 de la première catégorie; sur les n»** 25'''s, 29, 3i, 31i'is, 32. 32^''^ 33, 36 de la deuxième; ainsi que sur les nos r{7, 38, 39, 40, 4i et 41^'^ qui ont été indi(|ués en dernier lieu et que nous croyons devoir rattacher à la dernière classe. — On remarque que c'est paritii les races ou les miriétés, presque exclusivement, que l'on rencontre des croisements en qurhjue sorte suivis, quoiqiic heauroup restent très problématiques. Les mélanges se produisant entre races ou variétés n'ont rien de surprenant ; il paraît même naturel que des individus appar- tenant à une même espèce souche, quoique différant par la colo- ration, se croisent lorsque leurs ranges (suivant l'expression angbuse) se rencontrent. On n'est point certain, du reste, nous l'avons dit, que les sujets à coloration mélangée soient toujours et nécessairement des produits d'un croisement dans les variétés où les races des changements de coloration peuvent être produits par des causes naturelles, notamnient par les influences du milieu, ([uelquefoispar la propre inhérence des Oiseaux aux variations. On se rappi'llequeGloger a cité un couple de Corneillesentièrement noires, d'où sortirent des jeunes à coloration mélangée et qui, certaine- ment, auraient été considérés par tous les ornithologistes comme réels hybrides de ('. cornix si ces Oiseaux se fussent rencontrés dans les environs. Mais le croisement de types aux((uels nous attachons l'idée d'espèce nous frappe davantage, nous choque même en quelque sorte. A leur sujet, nous présenterons les remanjues suivantes : Les nos 1 2, 3, 4, appartiennent à des espèces dont beaucoup de représentants vivent en captivité où ceux-ci se reproduisent (|uel- quefois en se mélangeant les uns avec les autres, en sorte, on l'a vu, qu'on ne peut point être absolument sur que tous les hybrides lencontrés à l'état sauvage soient nés dans cet état. Mais, y seraient-ils nés, comme cela est vraisemblable pour plusieurs, (|u'ils ne paraissent pas devoir s'y reproduire inter se à cause de leur petit nombre, de leur éloignement les uns des autres, et .")20 A. SrCHETKT surtout de leur iufécoudité probable, si l'on en ju,L;e ])ai' leurs sem- blables retenus en captivité. Du reste, il n'a jamais été parlé dans ces croisements de produits trois-quarts sang, cinq liuitièmes, etc., mais simplement d'hybrides directs; elenefïet, lorsque dans quelques rares occasions l'appariagc des parents a été constaté, c'était entre espèces pures. Si fréquents (|u'ilsi)uissent être, ils ne sont donc point appelés à modifier les types établis. Il en est de mémedun"o, soit F.cœlehaX iiionliln'nijiUa: on n'a jamais rencontré de couples appariés de leurs hybrides (jui vivent isolés çà et là et sont comme perdus au milieu des espèces pures sans les altérer (1 ). Il faut en outre remarquer que beaucoup de croisements |KMivenl être provoqués par l'action de l'homme; les mélanges du L'niurinns fhloris X Cannahina linota, du Lir/nrinus clilaris X rn)(hielis clcfidiis et de ce dernier avec Cannahina linota, sont surtout constatés en Angleterre, où, si l'on en juge par la fréquence des expositions orni- thologi(iues, les oiseleurs doivent être fort nombreux et désapparier une quantité de couples établis. Tous les hybrides du croisement portant le n" 1 1, //. ntsiira X If. urhira, que nous avons vus en grande partie et qui ne dé|)ass!'nt pas le chiffre de sept ou huit, sont, dans leur physionomie, sauf l'e-xem- plaire appartenant à M. Taucré, de véritables rmtica à croupion mélangé de blanc (2). La large bordure noire qui encadre sur la poitr'ine le roux de la gorge fait généralement défaut chez elles; cette absence de coloration et le blanc du croupion seraient-ils dus à un albinisme partiel? Non point que nous cherchions à mettre en doute leur double origine qui semble s'annoncer par d'autres caractères, notamment par le duvet blanc qui garnit les pattes de plusieurs échantillons. Mais les croisements d'espèces pures ont pu encore être déterminés par des circonstances fortuites, (les deux espèces, construisant leurs nids dans les lieux habités par l'homme, sons le toit et contre le mur des maisons, tout ])articulièrement dans les corj)s de ferme où fréquemment elles se trouvent déran- gées, peuvent être amenées à coutractiîr des mélanges (|ui ne se produiraient point si leurs nids étaient toujours établis le long des '!) .N'<)ii> JiiiiKMs, (lu rosif, à fxainiinT iill(''iiiiM-cinciil l;i (lislim-lion s|n''cili(|iie <|ii (in a clalilic cuire vinritifringilla el cœlehs: nous no iii>iivnii> le fiiirc (l''^s iiiijmiid hiii, parce, (|u'il nous nian(|iie Jes renseiîînemenls .^iir les imniis, les hahi- liides, la riidilicalion, les (l'ufs (le ces deux l,y|tes, préscnlaiit déjà de grandes alli- nilés en ce tpii concerne la inanicro dont leur plnniai;c est dispose. l'I) Nous n'avons pu lontcfois npin-écicr l'exemplaire du Mnsc'-e de Merlin, 1res ilétérioré. OISKAl X HYniUni-.S HKNCONTUKS A l'kTAT SACVACK .■)2I côtes, sur les rochers, les (alaises ou autres lieux déserts. C'élail, on se le rappelle, l'opiuiou du savant Glogersurle premier exemplaire observé. On ne peut sans doute attribuer aux mêmes causes les croise- ments supposés des deux Mésaniçes, l'arns cijanus. Parus iHcshri (n" 1.')). Si nous considérons iHcsh-ei comme race de cœrnh'iis dont il dilïère fort peu (i), cueruleus s'éloigne réellement de cnnnus (lti()i(|ue encore très proche allié de cette espèce. Nous avons conservé longtemps devant nous des échantillons de ces deux types, les regardant fréquemment et les examinant avec soin. Certaines dispo- sitions de la coloration nous ont paru dilTiciles à expliquer par de simples modifications graduelles dues à l'albinisme qui alïecte cer- tainement une grande partie du plumage de cyanus elle différencie ainsi de celui de rœrulcus. Toutefois cij((nus pourrait être dérivé de ('wnilcus (2) et par conséquent ne point s'en sé[)arer spécifiquement. Lescroisements decesdeux mélanges peuventaussinepoints'étendre sur une grande échelle, comme l'a supposé M. Menzbier. Nous n'avons pu enregistrer jus(iu'alors que cinq spécimens présentant, d'aprèsle savant professeuret M. Zaroudnoï, des caractères mélangés. Probablement depuis la publication du mémoire de M. Menzbier et de celui de M. Zaroudnoï, peu de nouveaux hybrides sont venus grossir le nombre très restreint indiqué dans ces travaux; nous n'avons point trouvé de mentions de ce genre dans les revues ornithologiques. On se souvient en outre que ces quelques exem- plaires, quoi(iue différant les uns des autres, ne prouvent point pour cela l'existence de croisements des esi)èces pures avec les hybrides ou des hybrides entre eux ; ils peuvent provenir de mélanges directs des deux types. L'origine que M. Menzbier leur attribue est du reste niée par un naturaliste qui croit à l'infécondité du type Picskei. En ce qui concerne H. pinus et //. crtjsoptera, qui sont maintenus dans la première liste, quoique plusieurs des traits distinctifs chez chri/soptera puissent s'expliquer, les uns par un albinisme, les autres par un mélanisme, nous remarquerons que l'origine de leur i)foduit supposé //. li'ucohroncliialiH n'est pas certaine, elle a été et est encore vivement contestée, //. leiicohronchialis pouvant (Il Le jaune îles parties inférieures de cœrulcus est très atténué ehez Ple.^kei, il n'y est j^uère visible que sur les lianes et à la région de l'anus ; le reste du dessous du corps est i)lanc gris. Sur le dos de Plet^kei la couleur bleu vcrdàlre grisai re de coTuleus se change en bleu grisAtre. Nos exemplaires Pleakei ont la (|ueue un peu plus longue que chez cœruleiis. (2) C'est l'avis de M. Oustalet, couinie onvieni de le liire à la page précédente. SJ.Z A. SUCHETET tMre Ini-mèine une race ou uue espèce (1) s'hybridisant avec eux. Il est donc prudent d'attendre de nouvelles observations pour conclure, i)uis(iue Ldurencei, leur hybride plus cerlain, est. accidentel. Telles sont les explications que uous croyons devoir donner sur les huit croisements entre types de la première catégorie, c'est-à- direentreformesconsidérées unanimementcomme espèces, quoi([ue, nous l'avouons, les types se rattachant aux croisements 3, 5, 15 et 17 nous laissent des doutes sur leur valeur spécifique. Suivant notre manière de voir, nous ne voyons guère, méritant bien le titre d'espèces, que Liçiurinua chloris, Cannahina linota, Canliieli.s elrgans, Hirundo urhicaet Hintndorusticn, car ii existe de grandes aHinités entre Chvysonnlris spinus et les races du genre Linuria, et la dispo- sition du plumage de Fringilla cœlebs et de FrinrjiUa inontifrbKjilbi est identique quoique la coloration des pigmentsdiffère notablement. Au sujet des croisements de la seconde catégorie, il est tout naturel, on l'a dit, que deux variétés, provenant d'une même espèce, se mélangent lorsqu'elles se rencontrent ou lorsqu'elles ne trouvent point, pour s'apparier, des individus de leur propre variété ; ces croisements ne se rapportent pas du reste directement au sujet (jue nous désirons traiter : le mélange des espèces. Toutefois, comme les types que nous avons nommés eu dernier lieu, et ([ue nous rattachons à cette dernière catégorie, ont été jusqu'alors considérés comme espèces par beaucoup de ceux qui eu ont parlé, il est bon de présenter quelques remarques sur leurs croisements (|ui ont été constatés ou supposés plusieurs fois. Ces mélanges concernent principalement les n"" 38, 40, 41 et 41 bis, car la forme Carduelis caniceps, indiquée au n^ 37, a été ])ortée comme sub-specics par M. Seebohm, et la valeur spéciluiue de Corcus cornir {n" 39) n'est i)lus guère reconnue, d'où il résulte que C. orientaiis (n° 39'^'«) devient au même titre variété de T. rontir |)uisqn'il l'est déjà de C. coronr. Happelous d'abord que les formes Tanins (ilrifjiildris et Tnidns nifu-ollis ne sont peut-être, suivant la pensée d'un savant, (pie « des manières d'être de races géographiquesd'une seule et même espèce, » et, d'après le même oi'uithologisle, ([ue y. fuscnlus et 7". Xauniaiini '( prés(;ntent des transitions insensibles les reliant les uns aux autres. » On ronnaît du r<'Ste les grandes allinitês de ces quatre formes, la (!) .Noms n'iivnns |piiinl vu //. Iriirtihrduclnulis. OISEAUX HYBRinKS RKNCO.NTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE ' '.')23 (lidiciillé qu'il y a aies recoiiiiaitre ainsi que leurs aptitudes aux variations. Les |)rodMits des croisements et entre-croisements des quatre espèces, s'ils existent, ne sont donc pas à proprement parler des hybrides dans le sens où nous les entendons, ne prenant en considération que les hyi)ri(les d'espèces. Quant aux croisements des nhipidura flahdlifcra et des Hliipidani fnli avril 1890. — Mêmes indications ((ue pour la station ll;j. Station 143. — 21 avril 1890.- Rivière M'bao, entre Dakar et Rulisque, à environ 3 kilomètres de la mer. Station 14o. — 8 mai 1890. — Fontaine de Haun, puits d'eau douce situé à 100 mètres du rivage de la baie de Ilann, à environ 5 kilomètres de Dakar. C'est la meilleure eau du pays ; les navires de guerre viennent s'y ravitailler. L'eau arrive presque à llcui- de terre dans le puits, ce qui a permis d'y pécher au lilet lin. CLADOCÎ^KES Les Cladocèi'esde Rurisqu(? ajjparlieiiiieiil aux (1 genres suivants : Moi lia, Macrothrix, lli/ocruptus, Moud, l'irnro-viis. ('Iiijdorns ; il y a lieu de noter l'absence de genres cosmopolites tels quv, Duphnin et Siniori'iilKiliis. Plusieurs es|)èces se trouvent malheureusement CLADOCKRKS ET COPKl'OltES I> EAU DOUCE :)27 en trop petit iioiiihre, ou daus un état de (léveloppeineut insullisaut jiour pernieltre une étude approfondie ; cela est d'autant plus regrettable, que ([uel([u«'S-unes sont des formes intéressantes et presiiue sûrement nouvelles. Nous préférons cependant, et de beau- coup, nous borner aux indications ci-après (]ue de décrire d'une manière insullisante des types nouveaux dans des genres déjà très encombrés et où la distinction des es|)èces présente de sérieuses dillicuilés, comme dans le genre Mona, par exemple. l. MoiNA DUBiA, n. sp Par la forme générale du corps (fig. 1), cette espèce ressemble à Moina rcctirostris. Les plus grands spécimens observés dépassent à peine O^n^To. La partie cépbalique est grande et atteint les deux tiers de la longueur des valves, elle est relevée. La partie anté- rieure qui renferme l'œil est la partie la plus supérieure. Elle est séparée du reste de la carapace, du cùlé dorsal, par une sinuosité très mar- quée. Une autre sinuosité également très nette sépare la région cépbalique du reste du corps. Entre ces deux sinuosités s'en trouve une beaucoup plus faible, bien apparente néanmoins sur l'animal vu de coté. Le bord ven- tral de la tète ne présente pas de rostre. Les valves sont courtes, et chez la plupart des femelles gravides, leur largeur dépasse leur hauteur. Le bord ventral, peu convexe, porte depuis sou origine supérieure jusque vers son milieu de petites épines courtes, grê- les, espacées; au-dessous, on ne remar- que plus que des cils serrés très courts. La carapace est partout lisse et ne présente pas de réticulation. L'o3il, placé dans la projection antéro-supérieure de la région cépbalique, est de grandeur médiocre. 11 contient un très grand nombre de corps crystallins ovalaires (jui entourent une masse centrale de pigment dont ils sont bien dégagés. Pas de tache oculaire. Les antennes antérieures naissent sur une légère saillie du bord ventral de la tète. Leur longueur n'atteint pas la distance qui sépare leur origine de la [larlie la plus concave de la sinuosité Fig. 1. — Moiïia dubia J. 528 J. DE C.UKHNE KT J. RICHARD supéro-clorsale de la région céplialique. Elles sont fiisiforines, légè- reineiit renflées dans leur partie moyenne. A peu près au milieu de la longueur de l'antenne, près du bord supérieur, on trouve une soie sensorielle grôle dont la longueur atteint environ les deux tiers de celle de l'antenne elle-même. La face externe de celle-ci porte sur tout sou bord inférieur un grand nombre de cils longs et très (lus. Les soies sensorielles terminales, au nombre de six ou sept, attei- gnent environ le tiers de la longueur de l'antenne. Les antennes de la deuxième paire sont robustes; étendues, elles atteignent presriue le dernier quart de la carapace et ne présentent lien de particulier L'abdomen ne porte pas de prolongement mar(iué pour fenner la cavité incubatrice. Le bord dorsal du postabdomen (lig. 2) est droit à partir des soies caudales jusqu'à l'anus. Mais on y dislingue, en regardant de près, sur l'animal vu de côté, une série de 10 à 12 petites saillies Moina dubia ^, iiostahrioiiicii. formées par des épines disposés sur autant de lignes courbes qui s'étendent sur cliaque cùlé du postabdomen en passant sur le bord dorsal de ce dernier. A partir de l'anus, le postabdomeu prend la forme conique ordinaire chez les Moina et se termine par deux grifïes peu courbées, dont la longueur atteint les trois quarts de la distance qui sépare l'anus de leur point d'origine. De chaque côté de cette partie conique se trouve une série de dents triangulaires, barbelées, dont le nombre, compté sur des femelles ovigères, varie de 4 à 7. (^ette série se termine en outre du côté des grifïes, par une dent bifide, lisse, dont la l)ranche distale est beaucoup plus longue cpie l'autre. Les grilles terminales portent le long de leur premier tiers un peigne formé d'environ 9 à 12 dents égales, |)eu longues et déli- cates. Sur le reste de leur longueur, les grifïes sont garnies de cils CLADOCÈRES KT COI'KPODES d'eAC DOUCK 529 très lins et courts. Kiiliu à l'origine des grilïes, sur le bord ventral, se trouve sur chacune d'elles un prolongement cliitinenx denté de façon (jue, vue de cùlé, cluKiue grille parait ornée sur ce bord et dans son premier quart, de 4 ou o épines parallèles, obliques sur la grille, et plus langues que les dents du peigne. Le dernier article des soies abdominales est le plus long et très ténu à l'extrémité; il porte de longs cils lins. Le premier article est lisse. Chaque soie dépasse la longueur totale du postabdomen. Mâle inconnu. Parmi les nombreux spécimens recueillis, pas un mâle n'a été rencontré. Chez la plupart des femelles, comme chez M. rectirostris, la cavité incubatrice étant remplie d'embryons, le bord dorsal, devenu très convexe, formait une grosse bosse hémisphérique. Un grand nombre de femelles gravides ne dépassaient pas 0"""65 de longueur dans la station 145 (8 mai 1890, fontaine de Hann), tandis que la plupart des individus atteignaient 0'""'75 dans la station 128(5 avril 1890, dans un étang près de Counoune). M. diibia est commun dans ces deux stations. Comme on le voit par la description qui précède, M. dubia ne présente aucun caractère bien particulier qui permette de le séparer immédiatenient des autres espèces connues du genre. Il diffère de M. bmchiata Jurine et de M. rectirostris Jur'me par le nombre rela- tivement faible des dents barbelées du postabdomen et par celui des dents du peigne des griffes. Il en diffère aussi en ce que les faces latérales du postabdomen présentent ces rangées depines disposées suivant des lignes courbes parallèles. Il diffère de M. azo- rica Moniez, de M, salina Stepauow, de M. propinqua Sars, de M. micrura Kurz, par l'absence, chez ces espèces, de peigne aux griffes terminales, sans parler d'autres caractères. II se distingue immédiatement de .]/. Banfj'yi Daday, par l'absence totale de cils sur la région céphalique; de M. Webcri Richard, qui a la tète beaucoup plus surbaissée et dont les antennes de la première paire sont dépourvues de cils; de /)/. macrocopus Robin, qui présente seul un crochet aux pattes de la première paire chez la femelle. .]/. dubia diffère de M. micrura Hellich (nec Kurz) en ce que les dents du peigne sont très fortes et au nombre de 6 seulement dans cette dernière espèce. La petite taille des exemplaires n'a pas d'impor- tance, car nous savons que ce caractère est très variable. Bien qu'il ne soit pas possible d'identilier M. dubia avec une des espèces connues, il nous reste encore quelques doutes (de là son nom) sur sa valeur spécifique. L'examen des mâles, qui font malheureusement défaut, permettrait peut-être de les lever. Autant il est facile de V. — 34 530 .1. DE GUEHNK KT .1. RICHARD reconnaître qu'un Cladocère appartient au genre Moina, autant il est difficile de dire à quelle espèce de ce genre il se rapporte. Une révision sérieuse et complète des Moina est très désirable. 2. Macrothrix Chevreuxi, n. sp. La forme générale seule de cette espèce (fig. 3) permet de la distinguer immédiatement de toutes les autres. Les deux portions contiguës du bord dorsal de la région céphalique et du bord dorsal des valves se suivent en ligne droite, même chez les femelles gravides, ce qui donne à l'animal un aspect caractéristique. Ce bord dorsal est au contraire convexe chez les autres Macrothrix. La longueur du corps est environ une fois et demie plus forte que la largeur. Le bord dorsal des valves est garni dans sa dernière partie de denticulations extrê- mement fines, qui deviennent de plus eu plus difficiles à voir à mesure qu'on observe un indi- vidu plus âgé. Le bord ventral est beaucoup plus convexe que le bord dorsal. Ces deux bords se réunissent postérieurement sur la ligne médiane suivant un angle assez marqué , surtout chez les femelles encore jeunes bien que portant déjà des em- bryons développés. Le bord ven- tral est garni, jusqu'à une petite distance de son point de réunion avec le bord dorsal, de dents fortes, colorées en brun foncé, Ces dents sont beaucoup plus serrées au commencement des valves. Les soies, ciliées, du bord ventral, sont espacées, courtes et robustes, plus longues du côté antérieur que du côté postérieur. La striation de la carapace se compose de lignes courbes trausver sales, se rencontrant parfois de façon à produire un aspect analogue à ce qui se voit chez les Siniocephalus. Cette striation est quelque- fois peu appareute. Fig. 15. — MavroUirix Cheirev.vi î^. CLADOCEI{KS ET COPEPODES D EAU DOUCE 031 La tête est très large, par ce lait même que daus sa dernière por- tion, son bord dorsal est recliligne. Vue de côté, elle présente une forme quadrilatère. Les antennes antérieures sont insérées sur un rostre assez proéminent. Le bord ventral de la lète est dirigé obli- quement comme le bord antérieur des valves et porte un petit nom- bre d'incisures (4 ou 5j. 11 n'y a pas de dépression entre la tète et le bord dorsal des valves. Un rebord chitineux (fornix), très marqué, naissant derrière la base des antennes postérieures, remonte vers le sommet de la tète, puis se continue transversalement jusqu a l'extré- mité du rostre en passant au-dessus de l'œil et de la tache oculaire. L'œil a son centre (sur des exemplaires conservés dans l'alcoolj situé à une distance de l'extrémité du rostre égale à la moitié de la longueur des antennes antérieures, il est de grandeur médiocre et muni de nombreux cristallins réfringents mal . dégagés du pigment central. / y La tache oculaire est petite, de forme arrondie. / âL Son centre est 3 fois plus rapproché de l'origine des antennes antérieures que du centre de l'œil. Les antennes antérieures (lig. 4) sont longues, à peine plus épaisses à l'extrémité que sur le reste de leur longueur. Elles sont légèrement incur- vées, et environ 4 fois moins longues que le corps de l'animal. Leur bord ventral présente une série de 6 à 7 petites incisuresd'où partent des rangées de cils très fins, visibles surtout à la face interne. A l'extrémité distale de ce bord ventral, on voit une épine très distincte, et deux autres semblables se suivent vers l'extrémité du bord dorsal. De l'extrémité de l'antenne s'échappent 8 ou 1) lila- raents sensoriels inégaux, dont deux sont plus longs et plus forts que tous les autres. Très près de sa base rétrécie, on voit l'antenne former sur son bord dorsal une tubérosité du sommet de laquelle part une soie très grêle assez longue. Les antennes postérieures sont médiocrement développées; les articles des deux branches (qui fi^. 4 — JWacroi/inx sont à peu près de même longueur) ne présentent rien de particulier. Toutes les soies sont biarticu- lées et portent à leur point d'articulation une épine bien distincte insérée à l'extrémité du premier article. Le dernier est linement cilié et beaucoup plus long que l'article basilaire. La branche à quatre articles porte à l'extrémité du deuxième une petite épine, Chevreuxi antenne antérieure. 532 .!. \)E ('.VERSE KT J. RICIIARU A une soie à l'extrémité du troisième, trois soies et une épine à l'extrémité du dernier. Dans la branche triarticulée, le premier article porte la grande soie caractéristique du genre ; puis on trouve une soie à l'extrémité du deuxième article, enliu trois soies et uue épine à l'extrémité du dernier. Les articles basilaires des soies sont pour la plupart garnis d'un côté de cils assez lougs très lins et de l'autre de spinules plus marqués. La soie recourbée (fig. 5j qui est insérée à Textré- mité du premier article de la branche triarticulée, est très remarquable dans cette espèce ; sa colo- ration d'un brun foncé permet à elle seule de faire reconnaître M. Chexreiui ; mais elle présente eucore d'autres particularités, son dernier article n'est guère plus long que le premier ; il s'elïile très peu vers sou extrémité qui est presque mousse. Tout le long du bord ventral de cette grande épine et cela sur les deux articles, se voit une série de fines épines, interrompue seulement à la base du deuxième article. Eu outre, une épine beaucoup forte que les précédentes se trouve vers le dernier tiers du premier article, à son extrémité, et sur le dernier article se voit une série de neuf ou dix épines insérées à des intervalles assez réguliers et tout à fait indépendantes des petites épines beaucoup plus serrées du bord ven- tral, car elles naissent de la face externe de la soie. L'article basilaire qui porteles deux branches des antennes postérieures est muni à son extré- mité externe d'une petite épine. Le postabdomen (lig. 6) est allongé. Sou bord ventral se termine par deux griffes recourbées très petites. Le bord dorsal du post abdomen forme une ligue à courbe peu accentuée, avec une dépression très faible au-dessous de l'anus. La Fig. .">. — Marrolhri.r Checreu.vi ^_.iiran(U' soie iU' l'anlenne postérieure. Fig. (•). — Macrothrix CliPcrciixi +, |iosl;il)doinen. CLADOCÈRES ET COPEPODES d'eAU DOUCE 533 partie comprise entre cette petite sinuosité et les griffes terminales présente une série de six à huit épines inclinées en arrière, très grêles jusqu'à leur base et très peu plus longues que celles qui garnissent le bord dorsal compris entre la dépression anale et l'origine des soi(>s abdominales. Ces dents, dirigées également en arrière et inclinées sur le bord dorsal du postabdomen dans les trois premiers quarts sont aiguës, mais assez larges à la base comme des dents de scie ; tandis que les six ou sept dents qui pré- cèdent les soies abdominales sont plus grêles et beaucoup moins inclinées sur le bord qui les porte. Les soies abdominales ont leur premier article assez long, lisse et coloré en brun comme la grande soie des antennes postérieures. Tous les exemplaires examinés jusqu'ici avaient perdu le deuxième article. Nous n'avons pu nous assurer qu'il n'y a pas d'appendices dorsaux dans la cavité incubatrice, mais il nous a paru qu'il en était ainsi. Les organes internes sont semblables à ceux des autres espèces du genre. Les femelles portaient de deux à quatre embryons. Elles mesu- raient de O^mTo à O^i^So. Aucun mâle n'a été rencontré. Cette espèce possède, comme on vient de le voir, des caractères si particuliers qu'il est superflu d'essayer de la dégager des autres. M. Chevreux, à qui nous nous faisons un grand plaisir de la dédier, n'en a recueilli que deux exemplaires dans la station 115, le 25 mars 1890, Rio Fresco, près Rufisque. La môme espèce se retrouve au Congo français en un lieu dit « Caca Mueca », près Majumba (1). Des spécimens de cette dernière localité ont servi à compléter la description précédente, les deux exemplaires des environs de Rufisque n'ayant pas permis d'arriver à ce résultat. 3. Macrothrix sp.? Il s'agit ici d'une petite espèce dont la longueur ne dépasse pas 0™™,55 et qui ressemble assez à M. laiiconiis. Il est fort probable (1) C'est grâce à rintervention de S. A. S. le Prince de Monaco que M. Savorgnaii de BrJizza a bien voulu faire exécuter des pêches dans celle région. .M. Mocquerys, qui s'est chargé de ce soin, a recueilli en même temps que Macrothri.v Clievreuxi, divers Cladocères très intéressants dont la description a été donnée récemment par l'un de nous (J. UicnARO, Grimaldina Brazzai, Guernella Raphaclls, Moinodaphnia Mocquerysi, Cladoch'es nouveaux du Congo. Mém. Soc. Zool. France, V, 1892).- Diaptomus Loveni, dont nous avons publié la diagnose en i8tK) (Bull. Soc. Zool. France, XV, p. 177) a été découvert également par M. Mocqueiys. 534 J. DE GUERNE ET J. RICHARD qu'elle est nouvelle, mais nous n'en avons vu que des débris et deux exemplaires, dont un seul adulte, ce qui est tout à fait insulfi- saut pour permettre une description complète. Station 125, 4 avril 1890. Rufisque Deux exempt. Station 128, 5 » Etang près Counoune. . Débris. Station 145, 8 mai 1890. Fontaine de Hann Débris. 4. Ilyocryptus sp.? Quelques exemplaires très jeunes d'un fhjocri/ptus indéterminable spécifiquement proviennent de la station 115, 25 mars 1890, Rio Fresco, près Rufisque. 5. Alona sp.? Cette espèce, sans doute nouvelle, mesure 0^^,'60 ; elle se rapproche beaucoup par la forme générale et surtout par la forme du post- abdomen de Alona diaphana (King) Sars (1), espèce australienne. Elle en diffère néanmoins par la réticulation de la carapace et d'autres caractères que le petit nombre d'exemplaires observés ne nous a pas permis de préciser. Station 125, 4 avril 1890. Rufisque. Très rare, surtout à l'état adulte. 0. Alona sp.? Voi(;i encore un A lona indéterminé. Il mesure 0mm,40 et ressemble assez par sa forme générale et celle de son post-abdomen à Alona costald Sars. La carapace ne paraît pas avoir le même genre de striation. C'est sans doute aussi une espèce inédite. Station 115, 21 mars 1890, Rio Fresco, près de Rufisque. 7. Pleuroxus l^vis Sars. C'est avec quelque hésitation que nous inscrivons sous ce nom un Cladocère dont nous avons observé deux individu dans la récolte provenant de la station 129 (5 avril 1890. Hio Fresco). Nous devons nous borner à dire que par leur forme générale et |)ar la structure du post-abdomen, ces exemplaires rappellentabsoliiinenl Pleuroxus lœvis, leur taille atteint 0'""',52. (1) (1. 0. Saiis, Addilional notes on Auslnilian CUtdoccra raii^cd from dried mud. Christ, vid. selsk. Forliand., I.SSS, ii" 7. CLADOCÈRKS ET COPKPODES D EAU DOUCE 535 8. Chydorus sphorricus Jurioe. Cette espèce cosmopolite, parfaitement caractérisée, se trouve en très petit nombre dans une seule localité, qui est la même que pour Pbniroxus lœi-is Sars. Station 129. COPÉPOJDES Les Copépodes recueillis par AT. Chevreux comprennent 6 espèces, 4 Cyclopides (Ciidops Lcuckarti Sars, C. hijalinus Rehberg, var., C. serrulatus Fischer et C. penta(/onus Vosseler), un Calanide {A cartia Clausi Giesbrecht) et un Ergasilide indéterminé. Il est à remarquer que malgré tout le soin apporté aux pêches, aucun Harpactide n'a été pris. 1. Cyclops Leuckarti Sars. Ce Cyclops qui se présente ici avec tous les caractères spéciaux permettant de toujours bien le reconnaître, a déjà été signalé dans la région. C'est une espèce cosmopolite (1). Le D' G. Colin l'a recueilli dans le Sénégal à 276 milles de l'embouchure de ce fleuve Station 125, 4 avril 1890, Rufisque. Rare. 2. Cyclops hyalinus Rehberg. Il faut rapporter à cette espèce, qui paraît être très variable au Sénégal comme en Europe, et qui n'est sans doute elle-même qu'une variété du C. oitho- mides Sars, les nombreux exemplaires recueillis par M. Chevreux. Ils diffèrent à peine des C. hyalinus de France par les petits caractères suivants : la soie furcale interne (tig. 7) atteint seulement la moitié /l ' I î de la longueur de la plus externe des deux M t I soies médianes, au lieu d'être presque aussi ^ Il longue qu'elle. La soie latérale est insérée un peu au-dessous du milieu delà furca. Le D»" Schmeil nous a écrit, voici long- .F'S; ''• temps déjà, qu'il a trouvé en Allemagne, Cyclops hyalinus, furca. (t) J. Richard, Entomoslracés d'eau douce de Sumatra et de Célèbes. — I. Phyllopodeii, Cladocères et Copépodes, Zoolog. Ergeb. einer Reise in niederl. Ost-Indien, herausgeg, von D' Max Weber. Leyde, 1891, II, p. 125. .1. DE Gdernf. et .1. Richard, Sur quelques Entomostracés d'eau douce de Madagascar. Bull. Soc. Zool. de France, XVI, p. 223. S3fi J. DE GUEUNE ET J. RICHARD près de Halle-sur-Saalo, un Cijclops voisin de C. hijnlimis et qu'il se propose de décrire sous le nom de C. similis. Or les deux caractères ci-dessus indiqués se préseutent chez ce (\ similis, qui nous semble être une simple variété de C. hyalinus. Comme chez ce dernier, le troisième article (fig. 8) de la branche interne de la ([uatrième patte nata- toire est allongé, et son extrémité porte une courte épine externe et une longue interne, recourbée en dedans. Cette épine est moins longue que chez C. oithonoules, mais plus lon- gue que chez C. hyalinus. La grandeur des exemplaires oscille autour de l""". Pour tous les autres caractères, nous trouvons une simi- litude complète avec ce que l'on observe chez C. hyalinus, la forme du receptaculum seminis, en particulier, est la môme. Cette espèce se rencontre dans les localités suivantes, où elle se rapproche le plus de C. hyalinus type. Station 125, 4 avril 1800, Rufisque. Station 128, 5 avril 1890, étang près de Couuoune. Station 145, 8 mai 1890, Fontaine de Hann. Dans les deux autres localités ci-dessous,nous avons des C. hyalinus plus grêles, plus voisins de C. oithonoules. Station 115, 21 mars 1890, Rio Fresco, près Rufisque. Station 129, 5 avril 1890, Rio Fresco. Il semblerait (ju'en ces deux derniers points, les ('//(7o/).s vivent dans l'eau plus pure d'une petite rivière. Fig. 8. Cyclops hyalinus , article tenninal de la 4" paire de patles natatoires, branche intorno. 3. Cyclops serrulatus Fischer. Les individus de cette espèce ne diiïèrent guère du C. serrulatus type. La furca est plus longue et les épines de son bord externe sont moins fortes. On observe du reste les mêmes variations dans les spécimens européens. Pour tous les autres caractères l'ideutilé avec ces derniers est complète. Station 115, 21 mars 1890, Rio Fresco, près de Rufis(iue. Assez commun. Station 128, 5 avril 1890, Etang près Couuoune. Très rare. CLADOCKRES ET COPÉPODES D'eAU DOUCE 537 Sliitioii 120, 0 avril 1890, Rio Fresco. Très rare. Station 145, 8 mai 1890, Fontaine de Hann. Comme on le voit, (\ srrrnldlus se trouve fréiiuemmont dans cette partie du Sénégal. 4. CvcLOPS PENTAGONcs Vosscler. Quelques exemplaires, très rares d'ailleurs, de cette élégante espèce, ont été trouvés à la station 115, 21 mars 1890, Rio Fresco, prés Rufis(iue. Ils étaient semblables aux spécimens européens, et avaient encore conservé une partie de la couleur vert bleuâtre qui est particulière à cette forme. 5. AcARTiA Clal'si Giesbrecht. La famille des Calanides n'est représentée que par cinq individus femelles d'un Acnrtia provenant de la station 143. Il s'agit d'une pêche faite par M. (-hevreux dans la rivière M'bao, entre Dakar et Rufisque, à environ 3 kilomètres de la mer. La rivière disparaît à une centaine de mètres en aval de l'endroit où les Crustacés ont été pris. Son lit reste sec jusqu'au rivage pendant la saison sèche. L'eau dans laquelle vivaient les Acartia est assez douce pour que les indi- gènes la boivent ; ils y prennent beaucoup de petits Poissons lluviatiles. Les bords de la rivière sont d'ailleurs garnis de nom- breuses plantes palustres. Nous rapportions avec quelque doute l'espèce qui nous occupe à Acartia Clausi, dont une courte diagnose à été publiée par Gies- brecht. (]et auteur a signalé l'espèce comme ayant été recueillie à Gibraltar pendant l'expédition du Veltor Pisani. Suivant Giesbrecht, cette forme est identique (pro parte) à celle que Claus a décrite sous le nom de Dias longiremis. Voici, du reste, tout ce qu'en dit Giesbrecht : « A. longiremi affini spinarum coronis abdominis scymentorum anteriorum et breviori crassiorique ungui quinti pedis feminœ differt; $ 1,17-1,22; cT 1-1,07 milllm. (1) ». Heureusement Canu (2) ayant retrouvé celte espèce à Wimereux (Pas-de-Calais), en a donné des ligures que Giesbrecht lui-même a déclaré se rapporter à .1. Clami. Ces dessins correspondent entière- ment à l'Acartia de la rivière M'bao; les femelles observées mesu- rent environ l'nmlo, leurs antennes antérieures atteignent presque la fin du premier segment abdominal. (1) Giesbrecht, Elenco dei Copepodi pelagici, etc. Rendic. délia R. Accad. dei Lincei, clas. di Se, V, fasc. 11, p. 6, 1889. (2) Canu, Les Copépodes marins du noulo7}nais, IV. Les Calnnides pélagiques, Bull, scient, delà France et de la Belgique, XXIII, p. 32G, pi. XXIV. fig. l-o. 538 J. DE GUERNE ET J. RICHARD. — CLADOCÈRES ET COPÉPODES d'EAU DOLCE Les spécimeus du Sénégal ne diffèrent des types observés par Cauu que par le man([ue de transparence crystalline. C'est là, selon nous, un caractère de très peu de valeur. Si les individus de la rivière M'bao sont peu transparents, s'ils se montrent même plus ou moins souillés de détritus, c'est qu'ils vivent dans un milieu très diflérent de celui de la pleine mer. Une quantité de vase a été en elïet recueillie en môme temps qu'eux. Il n'y a pas lieu, du reste, d'être étonné de trouver un Acartia au Sénégal dans l'eau à peine saumàtre ; plusieurs espèces du môme genre sont dans ce cas etNordqvist ena citéuotauimenlen Finlande. 6. Ergasills sp. ? Une espèce iVKnjasHus a été recueillie avec Acartia Clausi. Elle vit sans doute en parasite sur les petits Poissons d'eau douce de la rivière M'bao. 11 ne nous a pas été possible jusqu'ici de la déterminer. Nous avons rappelé ci-dessus la capture de Cyclops Leackarti faite par le Dr G. Colin, dans le fleuve Sénégal, à 276 milles de l'embou- chure de ce fleuve. Dans la même pêche se trouvaient une douzaine d'exemplaires d'un Diaptonms trop jeune pour être déterminé. Toutefois, l'appendice de l'article antépénultième de l'antenne droite du mâle le rapprocherait beaucoup de /). Lovem de Guerne et Richard, du Congo, la seule espèce du genre connue juscju'à ce jour dans l'Ouest africain. Signalons enfin, toujours dans la même pêche, la présence d'un Aryulus trop jeune également pour être déterminé. 539 DESCRIPTION 1)K LA \ l'.noilhKLLA LKCOMTEI, par le D"^ Raphaël BLANCHARD. Synonymie. — XerohtleUa Lcromti G. von Fraiienfeld, 1868. Etymologie. — Hr,pô;, scc, aride, et par extension ;r,pà, terre; [îoéXXa, Sangsue. Iconographie. — G. von Franenfeld (1), p. 149. Historique. — Cette Sangsue terrestre a ('té découverte par Th. Lecomte, précepteur dans une famille autrichienne; les exem- plaires qu'il recueillit furent adressés à G. von Frauenfeld, qui en a donné la description. « Ces Hirudo, écrit Lecomte, se trouvaient isolées sous des pierres, à l'endroit d'une petite carrière abandonnée depuis long- temps, au tiers environ de la hauteur d'une montagne des environs de Leoben, haute Styrie. Elles étaient enroulées sur elles-mêmes, dans une petite cavité sphérique ou plutôt ovalaire d'un centimètre et demi, sur un centimètre, à paroi lisse et comme foulée. L'humi- dité était celle ordinaire à la terre. Au repos dans leur trou, elles avaient un aspect gélatineux. Extraites de leur demeure, leurs mouvements étaient lents, le temps, il est vrai, était un peu frais ce jour-là. Le lendemain en ouvrant la boîte de fer-blanc, où elles avaient passé la nuit en compagnie d'Hélix frutkum, que l'une d'elles était encore occupée à sucer, je les trouvai d'une vivacité extrême, s'attachant fortement à la boîte ou à la main. » Leur forme est très élancée, leur longueur de 5 à 6 centimètres et leur couleur d'un noir foncé. » A l'endroit où elles se tenaient cachées, la terre n'était que peu humide; il n'y avait point d'eau dans la localité, si ce n'est à une grande distance. G. von Frauenfeld reconnut que ces curieuses Sangsues apparte- naient à un genre et à une espèce encore inédits. Il créa pour elles le genre Xerobdella, dont il donne la diagnose suivante : « Corpus snbcylindricum , antrorsum anqustatum , annulis ad 90 aequalibus, mlde distinctis, tessellatis. Caput corpore conthiuum. Os amplum, oblique terminale, iabio supero semielliptico , producto, infero subnullo, maxilUs inteniis tribus, mediocris, semieireularibus, compressis, octodecim dentatis, plicis tribus œsophar/ris. Ocelli octo. Acetabulum subbasilare centrale, sessile, circulare. Androgyna; pénis 540 R. BLANCHARD ad'i,') .,apertura fienitalis femina interSS.et ^O.iinnuhim. Anus dorsalis supra acetalmlum linearis. » Celte espèce reçut donc le nom de Xero(Mlclla I.ecomti'i: nous en reproduisons textuellement la description : « Corps assez aplati, peu rétréci en avant et en arrière; tète non distincte; 90 anneaux nettement indiqués; face dorsale treillissée à la façon d'un pavé, par desincisures longitudinales ; de même à la face ventrale, mais pourtant la subdivision en treillis s'y trouve moins accentuée. Ventouse buccale arrondie, à lèvre supérieure demi-circulaire et proéminente, à lèvre inférieure faisant presque entièrement défaut. Huit yeux noirs : quatre disposés par paires sur les côtés du premier anneau; un de chaque coté de l'anneau sui- vant ; puis la quatrième paire également de chaque côté du cin- quième anneau. Les trois mâchoires situées dans le pharynx, au commencement des trois replis, sont molles, demi-circulaires, munies sur leur arôte de 18 dents robustes. Orifice mâle sur l'anneau 25 chez deux exemplaires, entre les anneaux 24 et 25 chez le troisième. Orifice femelle entre les anneaux 28 et 29 chez les deux premiers exemplaires, entre les anneaux 27 et 28 chez le dernier. Ventouse anale circulaire, tournée vers la face ventrale ; au-dessus d'elle, l'anus en forme de fente transversale. A la face ventrale, en avant de la ventouse, un pore assez large. D'un gris brunâtre uniforme, un peu plus clair sur leventre(d'après Lecomte, uniformément d'un noir intense pendant la vie). » Longueur 31^^; largeur 4"Qm5 au milieu du corps. » La description est faite entièrement d'après des exemplaires conservés dans l'alcool. » Cette description est accompagnée de trois croquis, représentant la disposition des yeux, le profil d'une mâchoire avec ses dents et l'aspect treillissé do trois anneaux. A part von Frauenfeld, aucun auteur n'a étudié jusqu'à ce jour la Xérobdelle ; von Marenzeller (2) la rapproche des Néphélides. « Une étude nouvelle de cette Sangsue, dit-il, basée sur les idées nouvelles, donnerait sans doute d'intéressants résultats, car elle possède trois mâchoires dentées, comme Ilirudo et les formes voisines, mais n'a que huit yeux, comme les genres sans mâchoires Trocheta et Nrplu'lis. Elle a été trouvée d'abord près deLeoben, en Styrie, mais doit être répandue dans les Alpes en général, car R. Latzel l'a ren- contrée en plusieurs endroits, en cherchant des Myriapodes. » Description. — Les exemplaires àe Xcrnhdellu Lecnntiri ([ue j'ai eus à ma disposition sont au nombre de huit : DKSciupTioN i)i-, L\- \i:i{(nii)i;i.n i.i:ci»itei o41 1° L'un (les trois exeinpl;iires donnés par Lecomte à G. vou Franenfeld et ol)ligeamnient eoniniuni(iué par M. von Marenzeller, le 23 mai 1890; ces trois exemplaires font actuellement partie des collections du Musée de Vienne ; 2° Trois exemplaires recueillis par M. le D'' R. Latzel, directeur du gymnase de Klagenfurt, et transmis également par M. von Marenzeller, le 23 mai 1890; 3° Un exemplaire recueilli à Aflenz (Styrie) par M. I. Kaufmann, trésorier de la Société zoologico-botauique de Vienne, et transmis également par M. von Mazenzeller, le 27 octobre 1890; 4° Deux exemplaires du Musée zoologique de Kouigsherg, recueillis à Leobeu en août 1886 et transmis par M. le professeur Max Braun ; 5" Un exemplaire vivant, recueilli avec plusieurs autres sur la Petzen, montagne voisine de Bleiburg (Carinthie), par M. L. Ganglbauer, conservateur-adjoint du Musée devienne, et transmis par M. von Marenzeller, le 10 juin 1892. La teinte générale du corps est d'un noir uniforme, très foncé à la face dorsale, un peu plus clair à la face ventrale et surtout dans cette partie de la face supérieure qui porte les yeux. On ne distingue '■iK. 1. — Exlromilé anlérioure vue lie piolil et iiionUanllepalpu ou lobe tentaculaire, p. A B Fig. 2. — Extrémité antérieure d'une Xerob- clella fixée par sa ventouse Inircale. a, face ventrale; u, face dorsale. Les chiilres indi- quent le numéro d'ordre des anneaux. ni taclies, ni bandes, ni raies d'une autre teinte. Les yeux ne sont visibles que grâce à la teinte plus claire de la partie qui les supporte. A l'état de repos, l'animal est un peu aplati ; il est lové, ou plutôt enroulé sur lui-même comme un Iule ou comme une coquille de Planorbe; l'extrémité antérieure occupe le centre; quelquefois, les tours de spire s'entrecroisent et se superposent. Il reste ainsi des heures entières, sans accomplir aucun mouvement; le lendemain, on le trouve dans la même posture que la veille. En cet état, il occupe OiZ R. BLANCHARD très peu de place et cela est en complet accord avec la descriptiou de Lecomte. Quand ou excite l'animal, il se déroule et se met eu marche. Ses mouvements sont alors très actifs; il est tout aussi agile sur le sol ou sur une table que dans l'eau, pourvu qu'il ne se déplace pas au milieu de la jmussière. Il s'étire considérablement, devient long de 70°!'", large de 3™"" au plus et prend une forme à peu près cylin- drique; il s'efTde légèrement à s'on extrémité antérieureet présente, de chaque côté de la ventouse buccale, une sorte de petit lobe tenta- culaire (fig. 1), mousse et d'une teinte grisâtre, notablement plus claire que le reste du corps. Quand il se lixe par la ventouse buccale (fig. 2), le pourtour de la tête s'arrondit et se creuse même d'une très légère échancrure sur la ligne médiane. Le nombre total des anneaux est constamment de 9G, en les comptant par la face dorsale et en commençant par le premier anneau oculifère. Cette méthode, préconisée par Whitman, a ici l'inconvénient de nous faire laisser de côté deux anneaux préocu- laires, dont l'importance exceptionnelle, discutée plus loin, nous montrera précisément le défaut de cette manière de faire. Les sillons séparant les anneaux sont toujours bien marqués, que l'animal soit à l'état d'extension ou à l'état de contraction, qu'il soit mort ou vivant : ce caractère différencie déjà nettement la Xérobdelle des Néphélides {Nephelis, Trocheta, Dîna), dont les sillons sont parfois très peu accusés, et souvent même s'effacent complètement après la mort. Les anneaux çx^^^-s sont parcourus suivant leur longueur par T« ' T un grand nombre de sillons parallèles les L ^ j uns aux autres et à peu près é(iuidistants, / js qui se mettent plus ou moins exactement eu / ' \ rapport avec ceux de l'anneau précédent ou ^ ^ suivant, et qui donnent à l'animal l'aspect ( S trelUissé déjà mentionné jiar von Fraueufeld. ? \ L'animal prend parfois une curieuse pos- ' \ ture : il se contracte, sauf à l'extrémité y^^ ;{ antérieure, en sorte que cette extrémité prend l'aspect représenté par la figure 3. Tué par un réactif tel que l'acide picro-suHurique, (jui a pourtant la précieuse propriété de fixer les Hirudinées dans un étal de demi- extension, l'animal perd à peu près la moitié de sa taille maximum : de 10^'^ de longueur, il tombe à 40"»™ et sa jjIus grande largeur ne dépasse pas 3°>ni2. Même après action du réactif, ou ne découvre pas, à la surface des anneaux, la moindre trace de papilles segmen- DESCIUI'TION l)i: I,A MinoiiDKU.A LhCOMTKI m:\ lalies: mais les pores uéphridiaux deviennent assez apparents pour qu'on puisse reconnaître la limite des somites, formés de cinq anneaux dans la partie moyenne du corps. Les yeux, au nombre de quatre paires, sont portés par les anneaux 1, 2, 3 et 0; en avant de l'anneau 1, caractérisé parce qu'il porte la première paire d'yeux, on compte deux an- neaux hors série. Contraire- ment à l'opinion exprimée par le Dr von Marenzeller, cette disposition dilïère totalement de celle que présentent les Néphélides : celles-ci, en eftet, ont leurs paires dyeux grou- pées deux à deux, l'anneau 1 portant les deux premières paires, l'anneau 4 portant les deux dernières paires. Ou peut donc affirmer dès main- tenant que la Xerobdella n'est pas une Néphélide. On est d'ailleurs frappé d'un fait, qui trouvera son explication plus loin, à savoir que les deux premiers yeux sont notablement plus écartés l'un de l'autre que cela n'a lieu d'ordinaire pour ceux de la première paire (fig. 2, 3 et 4). Tous les anneaux de l'ex- trémité antérieure sont dis- tincts à la face dorsale (lig. 4). Au contraire, les anneaux 3 et 4 se fusionnent en un seul à la face ventrale, pour former la lèvre postérieure de la ventouse ; les anneaux o et 6 se fusionnent également en un seul à la face inférieure. En comptant par cette face, le troisième anneau est donc en réalité l'anneau 7, d'où il résulte que les pores sexuels, indiqués par von Frauenfeld comme s'ouvraiit sur l'anneau 25 pour l'organe mâle et entre les 32-33 ;. 4. — Exfrémil bdella. \, vue pai la face ventrale. 544 R. BLANCHARD anneaux 28 et 29 pour l'organe femelle, débouchent réellement sur l'anneau 29 d'une part, entre les anneaux 32 et 33 d'autre part. La ventouse antérieure est un peu allongée d'avant en arrière chez l'animal à l'état de repos; elle s'allonge transversalement quand l'animal se fixe à quelque objet (fig. 2). Elle est infundibu- liforme et son contour se perd en avant sur les cAtés de la lèvre supérieure, qui présente dans sa portion antérieure des replis rayonnants jouant, selon toute apparence, le rôle d'organes tactiles. Ce même rôle est encore dévolu aux deux palpes ou lobes tentacu- laires, (jui sont des expansions de l'anneau 2, prenant naissance à la face inférieure et capables de certains déplacements. Les mâchoires sont dans la même situation que chez les Hirudi- nides, c'est-à-dire que l'une d'elles est supéro-médiaue, taudis que les deux autres sont inféro-latérales. Ce caractère encore sépare nettement la Xerobdclla des Néphélides, dont les mâchoires rudi- mentaires et sans denticules occupent une tout autre situation. D'après von Frauenfeld,le nombre des dents estde 18 par mâchoire; mais nos observations nous permettent d'aiïirmer que leur nombre est beaucoup plus grand et n'est pas inférieur à 35 ; les dents sont serrées les unes contre les autres et très pointues. L'un des exem- plaires reçus du Musée de Konigsberg présente la singulière dispo- sition que reproduit la figure 5 : l'animal a littéralement vomi tout son pharynx et, au lieu de la ventouse buccale, montre une masse charnue relative- ment volumineuse, dans laquelle il est aisé de reconnaître les trois mâchoires conservant encore leurs relations réciproques normales, mais portées par un court et gros pédoncule ; entre elles se voit l'orifice pharyngien. Sur l'animal vivant, nous n'avons observé aucun indice qui pût faire croire qu'il soit normale- ment doué de la faculté d'évagiuer ainsi sou appareil pharyngo-mandibulaire. Il est du inoins certain que cet appareil est ici plus mobile que chez les Hirudinides et que les mâchoires sont plus indépendantes de la paroi buccale. Cette particularité est en rapport avec le genre de vie de la Xérobdelle qui. autant qu'on le sait, ne suce pas le sang, mais est carnassière et se nourrit de proies vivantes à téguments i)lus ou moins durcis par la chitine, tels que les Vers de tene. Fig. 5. — Extréiuité an- térieure, vue de pro- lil, d'une Xcrobdella ayant vomi son apjta- reil pharyngo-mandi- bulaire. DESCMIPTIOX 1)K I.A M-noiiDI-I.I.A IKCOMTEl 345 Exaininousmainti'iiniit l'extivinitr postérieure (tig.O). La ventouse est petite, circulaire, déprimée; elle s'insère sur une surface taillée en biseau aux dépens de la face inférieure: la plus grande partie de son étendue est donc cachée sous le corps. Tous les anneaux restent distincts jusqu'à l'anneau 93 inclusivement; les anneaux 94 et 95, séparés l'un de l'autre à la face dorsale, se fusionnent à la face ven- Fig. 6. — Exlrémilé postérieure de Xerobdella, vue par la face dorsale (a), |.ar la face ventrale (b) et de profil (c). — a, anus. Les chiffres iiidiquont les numéros d'ordre dos anneaux. traie en un seul anneau, qui a sensiblement la largeur d'un anneau normal. De même, Tanueau 90 se rétrécit de plus en i)lus eu gagnant les cotés et la face ventrale. L'anus débouche constamment sur la ligue médio dorsale, au milieu même de cet anneau, sous forme d'une fente transversale. Très fréquemment, la limite postérieure du dernier anneau est peu distincte de la ventouse, mais l'anus con- serve toujours sa situation. Le somite normal est formé de cinq anneaux, comme le démontre l'étude des pores néphridiaux. Ceux-ci occupent la situation bien connue chez les Hirudinides. La première paire s'observe entre. les anneaux 21 et 22, la dernière paire entre les anneaux 86 et 87. Mais il est à peu près certain que l'étude anatomi(iue révélerait l'exis- tence de deux autres paires d'organes segmentaires dans la région antérieure, et débouchant l'une entre les anneaux 11 et 12, l'autre entre les anneaux lGetl7; ou pourra sans doute aussi constater l'existence d'une autre paire d'organes segmentaires en arrière de l'anneau 87. Le nombre des organes segmentaires est donc sûrement de 14 paires, probablement même de 17 paires. V. — 3u ;j4() R- BLANCHARD Les pores génitaux présentent des particularités très remarqua- bles. Ils sont au nombre de trois et répartis sur deux somites, que nous désignerons tout de suite sous les noms de somites X et XI : la figure 7 montre leurs principales variations. Le somite X ne porte jamais qu'un seul orifice, qui est l'orifice mâle et qui débouche le plus souvent sur le troisième anneau ou anneau 29 ((ig. a, b, g, e), mais parfois aussi entre les troisième et quatrième anneaux ou anneaux 29 et 30 (fig. d). Le somite XI porte presque toujours deux orifices médio-ven- traux. L'antérieur s'ouvre entre les anneaux 32 et 33 {ûg. a, b, c, d), mais fait parfois défaut (fig. k). Le postérieur débouche soit entre Fig. 7. — Schéma indiquant les diverses situations des pores sexuels. Les cliifTres romains indiquent le numéro d'ordre des somites : les chidres arabes, le numéro d'oi'dre des anneaux. les anneaux 35 et 30 (fig. a, e), soit sur l'anneau 35 (fig. c), soit encore sur l'anneau 36 {f\g. b); il manque quelquefois {tig. d). L'orifice percé sur le somite X est sûrement eu rapport avec l'organe mâle; sur l'un de nos exemplaires, le pénis se montre entre les lèvres de ce pore. Quant aux deux orifices percés sur le somite XI, leur interprétation est beaucoup inoins certaine: remar- quons du moins que, dans les cas où ils existent tous les deux, ils sont constamment de dimensions très inégales et (lue l'un d'eux devient large et bien apparent, tandis que l'autre reste étroit et peu visible; c'est tantôt l'antérieur et tautùt le postérieur qui tend ainsi à prédominer. lIorst(3)a décrit une Sangsue (Néphélide?) de Sumatra, chez laquelle l'intestin communique avec l'extérieur au moyen de deux porcs s'ouvrant à la face ventrale, en arrière de l'anneau 40; l'orifice mâle se voyait derrière l'anneau 26, l'orifice femelle derrière l'an- neau 31. La duplicité des pores intestinaux et leur situation sur un somite aidreqiie celui (pii jtorle l'orifice femelle nous semblent i)i:sr.iui'Ti().\ DE LA \i:i\t)iu)i:Li.\ i.uomiA 547 tHre des caractères sullisaininent nets p()ur'([u'ou ne puisse songer à établir im rapprochement entre l'observation de Horst et la notre. Nous devons donc cherclier ailleurs la signillcation des deux orilices i)ortés par le soniite femelle. On se trouve alors en présence d'une trii)le hypothèse : 1" L'un de ces orilices servirait à raccouplcnicut et l'autre à la ponte. Dans celte hypothcse. ou devra admettre pour l'appareil génital femelle une constitution anatomi(iue très dillérente de celle qui est connue chez les autres Hirudinées; le développement inégal des deux orifices s'expliquerait par leur fonctionnement saisonnier. 2" L'appareil génital femelle est construit sur le type normal, et l'un des deux orifices est le pore excréteur d'un appareil glandu- laire qui lui est annexé. Comme aucun des exemplaires que nous avons étudiés ne nous a présenté trace de clitellum, on pourrait admettre que cet ai)pareil glandulaire remplace les glandes cuta- nées du clitellum. 3" L'appareil génital femelle et le clitellum sont normalement constitués, et l'un des orifices portés par le somite XI sert de pore excréteur à un amas de glandes copulatrices, analogues à celles que présente la MacrobddUi sestcrUa (4, 5). Nous pensons qu'alors le pore antérieur, percé entre les anneaux 3î et 33, doit être considéré comme la vulve. De ces trois hypothèses, laquelle est exacte? C'est un point que nous n'avons pu encore élucider, en raison du nombre trop restreint il 'exemplaires de Xerohik'Ua dont nous ayons pu disposer. Pour aujourd'hui, nous nous contentons de poser la question, dans ce travail consacré exclusivement à la description extérieure de l'ani- mal; une étude histologique ultérieure nous permettra de trancher la question, vraisemblablement dans le sens de la troisième hypothèse. Pour en finir avec la description de la Xerobdetla Lecomtei, il nous reste à signaler encore un orifice particulier, déjà mentionné par G. von Frauenfeld et dont nous ne connaissons l'analogue chez aucune autre Hirudinide. Il s'agit d'un pore infundibuliforme qui s'ouvre sur la ligne médio-ventrale, au voisinage immédiat de la ventouse postérieure, eu arrière de l'anneau d'ô. DisTuiDUTioN GÉOGRAPHIQUE. — La Xcrobdclla LeconUei n'est encore connue que dans les Alpes d'Autriche. — Basse-Autriche: dans le Nassthal et le HoUenlhal, près Payerbach (R. Latzcl). — Styrie : Aflenz (L Kaufmannj, Leoben (Lecomte, Musée de Konigsberg, 548 n. BLANCHARD R. Lalzel). — Garinlliie : Millstatt(R. Lalzel), ïarvis (H. Latzel); sur la Petzen, près Bleiburg (L. Gauglbauerj. — Carniole : Krain- burg (R. Latzel). — Kûstenlancl : Gorice (R. Latzel). En septembre 1890, j'ai fait le voyage de Leobeii, dans l'espoir de trouver cette espèce ; malgré deux jours de recherches, je n'ai i)u en découvrir un seul exemplaire. Cette Sangsue n'a pas encore été signalée dans les Alpes du Tyrol et de Suisse. Elle ne semble pas exister dans les Alpes fran- çaises, où je la cher- che vainement de- puis plusieurs an- nées. Rapports et diffé- rences.— Comme on l'a vu, la Xérobdelle a été rapportée à tort aux Néphélides : ses relations étroites avec les Ilirudinides ne sauraient faire le moindre doute. Et pourtant, à première vue , elle s'éloigne notablement de cel- les-ci , puisqu'elle n'a que quatre paires d'yeux. Je crois pou- voir démontrer ci- dessous que, néan- moins , c'est bien avec les Hirudinides (|u'elle a ses ailiuités les plus naturelles. Les Sangsues ter- restres sont répan- dues dans bon nom- bre de pays extra- européens : c'est par- mi elles (|u'il con- y.îf/i A KijT 8.— Schéma comimratif delà nii-laiiK-iisalion clioz Haeniadipsa japonica (a) et chez XerobiU'lla le- ' comlci (b). - I^es diilïres romains iiidniiiLMil IfS imiiKTOs (l'ordre des somiles ; les chilTres arahes, h'S iiiiiiirnis d'ordre des anneaux. — (1 ), anneau oculaire aposlal ou ancien premier anneau : H, porc népliridial intersiiliel ; n?. siliuilion |)robaIde d'un pore nc- phridial IH:SC1UI»TI(».\ I)K LA XEROHDLLLi LECOMUA ;•)!'.) vient (le rechercher les relations de la Xérohdelle avec les Ilirudi- iiides. La Xérol)delle a une ressemblance manifeste avec les Cylkuhdçlla Grube, Sangsues terrestres du Brésil et de la Trinité : cela ressort avec toute évidence de la description et des dessins publiés par Kennel (6). Toutefois, comme cet auteur ne donne aucun rensei- i^nement sur la position des yeux, qu'il doit n'avoir pas vus, et sur la métamérisation, il nous est impossible d'établir un parallèle entre les Cylicobdelles et notre espèce. Les Haeiiiadipsa Tennent, de Malaisie, des Philippines, du Japon et des Indes, et les Moqninia W. Bl., d'Australie, soutiennent encore plus sûrement la comparaison. IJUiwmadipm japonicd, par exemple, a cinq paires d'yeux portées par les anneaux 1, 2, 3, 4 et 7 (lig. 8). Supposons que la premièi e paire d'yeux disparaisse, et nous aurons une disposition identique à celle présentée par la Xerabdella; comme chez celle-ci, il y au- rait alors, en avant des yeux, un anneau hors série, non J^^^^ IV oculifère. De plus, en comp- tant les anneaux à partir du jo.')- ^ ^ dernier anneau oculifère, on ^ -^ yj constate que les pores néphri- /,.v- diaux occupent une situation ^-^"-j | ^ identique dans les deux es- i i / \^-> pèces. Cette conclusion s'im- " '- 2û pose donc : 1 extrémité anté- ^ \ vin 1 f i 2o rieure de VHaemadipsa est ,, J: homologue à celle de la 2j.y ^ Xerobdclla, si ce n'est que [ . \ ^ ] 'y.zs l'anneau préoculaire de la ^ Xérobdelle a perdu les yeux ^^'^"-■^Jih^ j Y ) 1.6^ dont il était primitivement ^ h Si l'on compare la Xero- \ } -^ bdella lA'comlei et Vllirudo me- dicinalia (fig. 9), on arrive à ^^ une semblable conclusion. ^^ ^ Nous remarfiiinns fniif d'-i !"''?•'*• — Schéma compaialif de la parlie iNOUS lemarquons tout d a- ;„itciieiiie du corps chez llirudo medici- bord que, dans l'une et l'au- nali)^ (a) et chez Xerohdella Lecomlei (b). . „ >. „ „ IL — '-'"S chiffres romains indiquent les nu- tie espèce, en comptant par „,é,.os dordie des somlles; les chiffres la face ventrale, les deux aivibes, les niiméros donlre des anneaux. », pDif nêpiiiidial inlersiiliel; n.', situation liremiers anneaux sont con- probable d'un pore néphridial. o50 R. BLANCHARD slitués (l'une façon identique : chacun d'eux se dédouble à la face dorsale et porte une paire d'yeux identiquement située. On peut donc en conclure que ces deux, ou plutôt ces quatre anneaux sont homologues. D'autre part, la première paire de pores néphridiaux de la Xérob- delle (du moins la première que nous ayons pu reconnaître) s'ouvre après le quinzième anneau en arrière de la dernière paires d'yeux. Or, chez la Sangsue médicinale, une paire de pores excréteurs occupe celte même situation. Cette étroite similitude se poursuit jus(|u'à rextrémité postérieure, c'est-à-dire jusqu'après l'anneau 80 pour la Xérobdelle et jusqu'après l'anneau 88 pour la Sangsue médi- cinale. Il en résulte clairement que la porlion du corps comprise entre les deux dernières paires d'yeux et la première paire de pores néphridiaux est également identique dans les deux espèces. Eu d'autres termes, les anneaux 3, 4, 5, 6. . . 84, 85 et 8G de la Xéro- bdelle sont respectivement homologues aux anneaux 5, 6, 7, 8... 80, 87 et 88 de la Sangsue médicinale. Chacun des anneaux 3 à 8(5 de celte derjiière retarde donc de deux numéros d'ordre sur l'anneau correspondant de la Xérobdelle. Cela revient à dire que celle-ci a perdu deux anneaux (1) à son extrémité antérieure, en avant de l'anneau 3. Pour en revenir à rexein])le des Hémadipses, invo(iué tout à l'iieure, on peut dire de même que chacun de leurs anneaux, à partir du troisième et dans les régions antérieure et moyenne du corps, est en avance d'un numéro d'ordre sur l'anneau correspon- dant de la Sangsue médicinale. 11 est aisé de concevoir comment s'est faite cette transformation. L'anneau 2 de la Xérobdelle porte une paire d'yeux homologue à la troisième paire d'yeux de l'Hémadipse et de la Sangsue médici- nale; nous n'avons pas à discuter spécialement au sujet de la coalescence en un seul des deux anneaux du somite 111 de la Sangsue, puis(iue cette fusion se trouve déjà réalisée chez l'Héma- dipse. Par conséquent, l'anneau 1 de la Xérobdelle est honu)logue à l'anneau 2 de la Sangsue, tout comme nous avons reconnu déjà son homologie avec l'anneau 2 de l'Hémadipse. D'où il résulte (|ue l'anneau 1 des Ilirudo est encore représenté chez la XerohdcUa par l'anneau hors série qui se voit en avant de la première paire d'yeux. (I) Nous raisonnons ici (hins l'iiypotlirsc on lin(';:alili- di's sfMnitos résnllerail pati(ines antéiieui- et postérieur ; 0, cloison antérieure ; .M.i, mésentère inférieur ventral ; M. S, nn'sen- tère supérieur dorsal; M.p, mésentère pédoncnlaire ; ]) !>', lacunes sani;iiines; t., plis épithéllaux situés dans la région du cœur sujjpléuienlaire. RECHERCHES SUR L'ANATOMIE DE WALDHEIMIA VI-NOSA 557 Dans la portion nioyenue de l'iutestiu deux larges lames sou- tiennent les organes segnicntaires, et s'insèrent latéralement, en lace l'une de l'autre. Ce sont les bandes il6o-pariétales de Hancock. {/. p., lig. 1, 2 et3j. Vers le haut de l'intestin, au dessus du cœur, et vers le bas, ces deux membranes se rapprochent et viennent se rejoindre. C'est aussi en ces deux points {m et m' fig. 1 et 3) qu'elles se soudent à la membrane médiane (jui sépare les deux moitiés symétriques de la cavité générale. Fig. 2. — Vue du tube digestif par la tace ventrale, grossiss. lûdiani environ. I.p., bande ilio-pariélale; 0, G, organe segmcntaire; G. g., glandes génitales. Les autres lettres comme dans la ligure 1. Fig. 3. — Vue du tube digestif par la face dorsale, montrant le rapport des ban- des pariétales et le mode de fixation de l'intestin. Grossiss. 10 diani. environ. Mêmes lettres que dans les figures 1 et 2. A la partie supérieure de l'estomac on trouve encore deux petites brides supplémentaires qui vont à la voûte de la cavité générale et s'insèrent d'autre part sur la région cardiaque. Ces deux bandelettes fort étroites, mais fibreuses et solides, sont symétriques {h, fig. 1 et 3). Elles .sont mieux développées ici que chez beaucoup d'autres Brachiopodes articulés. b. — Œsophage. — La bouche de Waldheiniia venosa s'ouvre comme chez tous les autres Brachiopodes sur la ligne médiane ventrale, entre la lèvre et les cirrhes. Ce n'est pas une ouverture bien définie, c'est simplement le sillon brachial devenant peu à peu plus profond et finissant par s'ouvrir dans le tube digestif. L'œsophage remonte d'arrière eu avant, présente un renflement assez sensible dans sa première portion (fig. 1) et vient aboutir à 558 L. JOUBIN l'estomac après un léger étranf>iement. Il est dans toute sa longueur plougé au milieu de nombreuses lacunes séparées par de minces cloisons, et est fort adhérent à la paroi antérieure du corps (o, fig. 1). Toute cette région est extrêmement vasculaire, et joue un rôle important dans la circulation. c. Estomac. — C'est une grande poche, large et longue, à parois fort épaisses, un peu plus rentlé au milieu qu'à ses deux extré- mités. Il reçoit en avant l'œsophage dont l'ouverture est assez étroite et les deux canaux hépatiques (fig. 1). 11 donne attache aux diverses cloisons dont il a été déjà question. A sa surlace, on voit en arrière, avant l'entrée de l'intestin, de gros plis ondulés qui dépendent de l'épithélium digestif, et des épaississements spéciaux du mésoderme stomacal sur lesquels nous reviendrons plus loin. L'estomac, porte le cœur qui a tout à fait la même structure que celle du tissu de soutien de cet organe et qui sera étudié à part. L'estomac renferme un épithélium très développé et à très grands cils vibratiles. Son contenu est formé de masses de mucosité disposées, sur des coupes en spirale, comme si les cils vibra- tiles, faisant toujours tourner les alimeuts dans le môme sens, l'en roulaient peu à l»eu (fig. 4). Les aliments au centre de la spirale sont plus tassés qu'à la périphé- rie; ils s'engagent dans l'intestin où ils perdent bientôt cette disposition particu- lière. J'ai retrouvé cette disposition dans trois individus. (/. — l)U('sli)i. — il est allongé, étroit, terminé en cul-de- ■■ ,r ,^ sac, à peu près de p; .. ,, Ki^r. 4._ Coupe Iraiisversale de nièuie Calibre Sur sale de la région moyeii- r.stomiic pour montrer la inntp «an ('^tPnfliiP "<''Iel'inlesiin;grossiss. disposition spiraléequepren- ^^".^^ ^^^ CteudUL, ^idiam. A/, i. mésentère ncnl les niJilières alimentai- mais Cependant UU "iféncur; /. /), bande res; grossiss. 24 diam. j^^^, ^.^^.^. ,^ ^^^ ^, •_ Hio-p^nc^lale; S, sillon. gine. Il présente partout la môme structure. Sur les coupes on peut se convaincre qu'il est pourvu d'un sillon longitudinal qui intéresse l'épithélium sur la ligne médiane ventrale, à peu près le long de l'insertion de la cloison septale de la cavité générale (fig. 5). Hien de particulier à signaler dans son extrémité postérieure. liKCHKIlCtlES i^UH L'A.NATO.MIK DE U '. 1 /./)///:/ J/M VI-MlSA 559 B. — .1 natomic du [oie. — Le foie de Waldlwlmia renom est remar- qiial)lemeut développé; c'est un des Brachiopodes où cet organe atteint les dimensions les plus considérables relativement à la lon- gueur du tube digestif. Lorsque l'on ouvre l'animal et qu'on l'examine par la facedorsale on voit les deux grosses niasses du foie, séparées par le septum médian, et formées d'une quantité innombrable de petits tubes. — Ce foie s'étend depuis le cœur, c'est-à-dire tout à fait en arrière de l'estomac jusqu'à la paroi antérieure du corps. Il contourne les deux grosses insertions musculaires dorsales, et pénètre dans le grand sinus de la base des bras oii il s'enfonce profondément (fig. 6). Les canaux liépatiques sont au nombre de deux de cliaque côté (fig. 1) ; l'un est plus gros que l'au- tre, c'est l'antérieur, tandis (^ue le postérieur est plus court et plus grêle. Ces canaux s'ouvrent dans le tiers antérieur de l'estomac, pres- que au dessus de l'entrée 'de l'œso- phage dans cet organe. Chacun d'eux dessert un des grands lobes du foie. Il est inutile d'insister davantage sur les rapports généraux du foie avec les organes voisins; ils rap- pellent absolument ce que l'on observe chez les autres Brachio- podes. r, TT- t 1 ■ 1 r • T i FiR- 6. — Région antérieure du corps C.HlStolofllC du joie. — La struc- r^ontrant la disposition générale du ture intime de l'appareil hépatique foie ; ip muscle occiuseur antérieur chez Waldheimia venosa est assez différente de ce qui a été décrit ailleurs. Les coupes montrent immédiate- ment que chacun des culs-de-sac hépatiques est ]>ourvu, à l'intérieur, de replis longitudinaux parallèles très saillants, au nombre de 5 à 10 (fig. 7), dont la section donne un aspect dentelé. Ces replis vont jusqu'au fond des culs-de-sac, et plusieurs d'entre eux en suivent la voûte arrondie pour passer d'un côté à l'autre. Ces plis se poursuivent, mais moins saillants, dans toute la longueur des canaux excréteurs, mais ils ne continuent pas R a été rejeté sur le côté pour mieux faire voir la disposition du foie, il devrait être placé dans léchancrure de cette glande. — Grossiss. 24 diam. B, bras; B. c. axe calcaire du bras: ('. b, cavité générale prolongée dans le bras ; F. a, F. p, lobes antérieur et postérieur du foie ; .1/, manteau. Les autres lettres comme dans la ligure 1. 560 L. JOUBIN dans restomac, ou tout au moius ils ne correspondent i)as aux dentelures plus larges de l'épithélium de (;et organe. Les cellules liépati- - î'^ ^^'•''"'' ,,<î«^*^'^ ' X Fig. 7. — Coupe du foie. Cul-de-sac glandulaire et canalicule excréteur. (îrossiss. 130 diam. C, canal excréteur; .4, cul-de-sac hépatique; a, cellules muqueuses; e, épitliélium sécrétant ; h, méso- derme conjonctif; '/, épitliélium de la cavilé générale. ques sont de diverses sortes et présentent plu- sieurs caractères parfai- tement tranchés : 1° Dans les interval- les des dents, sur les ('ou])es, et par consé- quent au fond des replis dans le cul de-sac in- tact, on trouve de gros- ses celhilesévidemment muqueuses. Elles sont cantonnées exclusivement dans le fond des replis [a (ig. 8). Chacune d'elle possède un gros noyau enfoncé dans une masse com- pacte de protaplasma qui se colore assez facilement. Le tout n'occupe guère que le tiers de la cellule, et le noyau est appliqué presque contre la paroi, près du fond. La cellule est ouverte au dehors par un goulot plus ou moins long. C'est le type de la cellule mu- queuse, calyciforme, dépourvue de granulations, et plus ou moins remplie de mucus non colorahle. 2» Le long des replis, sur les faces épithéliales adossées l'une à l'autre, par conséquent des deux côtés des dents sur les coupes, on trouve de lon- gues cellules, un peu courhées suivant leur grand axe, et qui contiennent toutes, vers leur tiers supé- rieur, un amas de grosses granulations (jui se colorent vivement par divers réactifs et surtout i)ar Ihématoxyline. Ces cellules ont un contenu protoplasmi(iue d'aspect lilamenteux et un noyau grêle situé à leur pointe inférieure. 3» La partie supérieure des dents, celle ((ui occu])c par consé- quent la ligne des crêtes des replis hépati(iues, est composée de cellules qui, par leur forme, se l'approchent heaucouj) des jjrécé- dentes, mais qui cependant (ui dilTèrent |);ir le diamèhe [tins petit Fig. 8. — Difîéren- tes cellules du foie. Grossiss. :i1.") diam. ; «, cellule mu(iueu- se, h, cellule à grosses granula- tions; c, cellule à petites granu- lations. RF.CIIKRCIIKS SUH i.ANATO.MIi; l»K WM.DIII-IMIA COOS-l 5G1 des j^niiiiiliitions qu'elles renferment; en outre, ces petits grains sont répandus dans toute l'étendue de la cellule (c, fig. 8). Il nie paraît vraisemblable que ces deux sortes de cellules sécrè- tent deux ferments digestifs distincts, et que les cellules calycifor- mes sécrètent le mucus. iMais le liciuide ainsi produit est évidemment peu dilué dans les culs-de-sac hépati([ues; il doit acquérir de l'eau et (lu mucus le long des canaux excréteurs delà glande, qui sont riches en (('llules mucipares. Ce liquide hépatique n'a certainement pas les caractères de la bile telle qu'on l'entend chez les animaux supé- rieurs; il a, au contraire, un caractère digestif dont la bile vraie est dépourvue et contient en outre des ferments qui font aussi défaut dans la bile. Pour ces diverses raisons, il serait préférable de changer le nom de foie, qui ne rappelle par aucun point celui des vertébrés, en celui de glande stomacale. Le produit de cette glande est proJjablement le seul (|ui soit déversé dans l'intestin entier ; ou verra plus loin, en elïet, que l'épithélium de l'estomac et de l'intestin ne contient aucune glande ni à ferment ni à mucus, et que ce dernier commence à être rencontré en abondance seulement dans la région où s'ouvrent les conduits hépatiques en avant de l'estomac. Entre ces diverses cellules actives se trouvent de nombreuses cellules de soutien qui se terminent par un plateau probablement couvert de fins cils vibratiles mais dont je n'ai pu arriver à cons- tater avec certitude la présence. Chacun des culs-de-sac hépatiques, de même que les canaux excréteurs formés par leur réunion, est constitué par Tépithélium interne sécréteur. Celui-ci repose sur une même membrane basi- laire (fig. 7) qui s'épaissit au niveau des crêtes longitudinales Cette membrane, comme d'ailleurs celle qui constitue le mésoderme de tout l'animal, est creusée de petites lacunes très peu développées dans le l'oie. Ces lacunes dépendent du système général nourricier en relation avec les réseaux intestinaux absorbants. Elles l'ont partie du système lymphaticiue. Enfin tout l'extérieur de l'organe est tapissé par l'épithélium de la cavité générale; il est probablement pourvu de cils vibratiles. Les cellules ({ui le composent sont assez basses et ne paraissent pas toutes être en contact les uns avec les autres. Elles ne forment qu'un é})ithélium incomplet. Les particules alimentaires que contient l'estomac pénètrent dans le foie, mais ne vont jamais au-delà de la première bifurcation des canaux excréteurs. D. Histologie de rinlestin. — !« EpitlirliiDit intestinal. — V. — 30 'M'y! L. .louBiN L'euseinhle du liibe digestif est tapisse iatérieurcmeul par un épithélium dont la caractéristique est d'être formé par une seule espèce de cellules. Elles sout toutes semblables les unes aux autres, et ne subissent que des variations sans grande importance dans les diverses régions intestinales; et encore ces variations ne sout- elles autre chose qu'une plus ou moins grande longueur, les autres caractères restent immuables. Une cellule présente l'aspect de celles qui ont été figurées ici (llg. 9). Elle est excessivement grêle, a un plateau très petit ,/ surmonté d'un très long cil vibratile. La plupart du / ' temps ce cil est détaché de la cellule qui le porte, ou se 1 brise pendant les manipulations, aussi n'en reste-t-il / pas beaucoup eu place. Les cils de cet épithélium sont intimement mélangés aux aliments qui sont cou- tenus dans l'estomac ou dans l'intestin. On dirait que ce sont les innombrables pseudopodes d'une membrane protoplasmique nettement limitée et arrêtée par les plateaux de toutes les petites cellules qui se touchent. Chaque cellule porte une région supérieure exclusi- \ vement protoplasmique, se colorant en rose par le 11' picrocarmin, immédiatement sous-jacente au plateau j I qui, lui, se colore par le même réactif en rouge vif, ce / // qui lui donne l'aspect d'une toute petite barre tranchant Fiff.<).-Coi- g^^j. |g j.ggj.g ^|g j^ cellule par sa coloration. Toutes ces Iules (le ' l'iiites- petites barres se touchent et forment sur les coupes une sIss.^'Too ligii« continue (voir (ig. 10) au-dessus de laquelle sont diain. les cils vibratiles, au-dessous la région du protoplasma homogène. Tout le reste de la cellule se colore en jaune par le picrocarmin, et renferme le noyau, fort petit, situé à des hauteurs très variables, mais n'atteignant jamais la pointe inférieure de la cellule, ni la région rose supérieure. Ces cellules sont tellement lines que même sur les plus minces coupes on en voit plusieurs plans, de sorte que {'épithélium semble renfermer une quantité innombrable de noyaux. Ce n'est (pi'au moyen de dissociations que l'on arrive à se rendre compte de la forme exacte de ces cellules. En bien des points elles atteignent une longueur de plus d'un millimètre, tandis (ju'en largeur elles ont à peine un à trois mil- lièmes de millimètres. C'est dans l'estomac (qu'elles sont le plus longues. Dans l'œsophage, il faut distinguer une première région où les cellules sont bien plus courtes et plus larges; elles passent insen- UKciir.nciiKS si ii i/anatomie di: w mdueimia venosa .■)63 sibleinciil à colles (l(! la goiiUièrc hivKîliiah; et no peuveut èlre con- sidérées comme faisant partie de réi)itliéliiim dij;estif. Vers le milieu de cet organe, elles prennent le caractère qui vient d'ctre décrit, tout en n'étant pas aussi élevées que dans l'estomac. Comme on a pu le remarquer dans la figure 4, l'épithélium stomacal présente des plis et des ondulations qui se traduisent très nettement sur les coupes. Ces plis sont très nombreux dans l'estomac ; ils le sont moins dans l'œsophage, ils ont complètement disparu dans l'intestin moyen ou postérieur. On n'y trouve plus alors ((u'un sillon longitudinal médian et ventral, (|ui n'est [)as dû à autre chose qu'à un abaissement de l'épithélium en ce point. J'ai déjà donné son aspect macroscopi(iue dans la ligure 5. La ligure 10 donne l'image plus grossie de ce sillon. On voit la direction inclinée que prennent les cellu- t les épithéliales plus courtes (jue celles ' ->> des environs. Mais il est aussi à noter que de ce sil- lon sortent deux touffes de longs cils vi- bratiles , bien plus développés que partout ailleurs. Cette disposition se retrouve sur toute la longueur du sillon. Ces longs cils sont tout chargés de fines granulations qui ressemblent assez aux petites perles protoplasmiques que l'on observe sur les pseudopodes fora mi ni- fères. Je ne sais si ce sillon, à cause de ses longs cils, autorise le rapproche- ment avec les raphés des ascidies; cela me parait peu probable, et il y manque en tous cas un élément essentiel, ce sont les glandes à mucus. Or, dans tout l'épithélium intestinal de ce brachiopode, il n'y a pas une seule cellule à mucus sauf dans le foie, comme il a été dit plus haut. On peut donc conclure que la mucosité qui englobe toutes les particules alimentaires renfermées dans l'intestin, provient soit du foie soit des glaudules qui se trouvent le long du sillon brachial aboutissant à la bouche. L'épithélium digestif est donc absorbant, mais non sécréteur. L'épithélium digestif présente cependant en un point une modifi- cation fort intéressante et qui, peut-èlre, doit être considérée comme une papille gustalive. Je n'ose alfirmer ce fait, il est trop en dehors des moyens ordinaires de constatation ; mais la structure de cette Fifi. 10. — Coupo (In sillon i nies li liai de la lii^iire ;>. (irossiss. 110 diam. M. r., misenlère venlr;d ; 2", touf- fes de cils vibraliles; p, plateau des cellules épithé- liales; c, épiUieii.im de la cavité i^énérale. :i()4 petite région est assez spéciale pour iudiijuer iiue a(laj)tatioii cer- taine à uue fonction dilTéreute du reste de l'épithéliuui digestif. Sur des coupes en série pratiquées en avant du cœur on trouve une région arrondie, médiane, qui forme une petite fossette, au fond de laquelle s'élève une papille. Les Lords de la fossette sont cons- titués par un bourrelet épithélial de cellules ordinaires, de môme que, dans le fond, la papille centrale ne présente rien de particulier. Mais la série de cellules qui entoure cette dernière est assez différente du reste. On y voit deux sortes de cellules ; les unes sont semblables au reste de l'épithélium, les autres ont leur région protoplasmique vers le bas {n, lig. il). Au premier abord , la dilîérence ne semble pas bien grande, mais elle est cependant assez sensible, surtout si l'on rélléchit que c'est la seule région de tout le tube digestif où les choses soient ainsi disposées. A la base de la papille centrale on trouve la coupe de deux petites masses qui ont tout à fait l'aspect de nerfs (.1, lig. 10). Malheureusement il est impossible de les sui- vre en avant ou en arrière et de voir d'où ils viennent. Ils sont renflés eu ce point, mais cela jieut être deux masses terminales faisant suite à deux lilets très grêles regagnant le cerveau. Cette papille se trouve juste en-dessous du vaisseau afférent du cœur ; il est possible (\ue ces deux organes soient en relation, mais je me garde de rien allirmer sous ce rapport. Il n'est pas davantage prouvé que ce soit un organe du goût. 2° Mésodcrme hitestinaL — Chez tous les Brachiopodes, l'épi- thélium de la cavité générale et celui des canaux digestifs et excré- teurs sont séparés par un mésoderme tout à fait spécial ({ui se continue directemeut avec celui qui forme la paroi du corps. C'est en quelque sorte le s(iuclette, le moule de tous les organes ; rien ne serait changé à leur forme et à leurs ra[)ports si les épithéliums étaient supprimés et le mésoderme seul conservé. Il n'y aurait que ifî. 11. — Papille epillieliale slomacale. dros- siss. 130 (liain. P. papille vcnlrale ; n, cellu- les spéciales ; E, épilluMium stomacal; T./i, vaisseau elTéreut ; A, coupe de nerfs ("?). Mi;r.m;iu;iii:s srR i/a-natomik \n: Wif.Drii:i)in r/'A'OS.i 565 les muscles à disparaître. Ceux-ci sont en elïel des uiodilications de l'épitliélium de la cavité fiénérale. Dans l'intestin, ce mésoderme garde les mêmes caractères que dans le reste du corps, mais cependant il se modifie un peu en vue des fonctions s[)éciales qu'il est chargé de remplir. On peut dire que si l'épitliélium digestif est chargé d'élaborer les produits de la nutrition, c'est le mésoderme qui est chargé d'as- surer la répartition du fluide nourricier par l'intermédiaire des innombrables lacunes dont il est creusé. Ce réseau lacunaire, parti- culièrement développé autour du tube digestif, est en communica- tion avec toutes les parties de l'organisme, et il constitue une véritable éponge dont les canaux sont remplis des sucs de la nutrition. Ce mésoderme consiste en une substance homogène, plus ou moins compacte, d'aspect cartilagineux ou fibreux, avec des cel- lules étoilées répandues çà et là dans son épaisseur. Ce tissu n'est facile à observer que dans certains points des bras où il est plus épais, et dépourvu de grandes lacunes. Partout ailleurs il est tellement spongieux qu'il est impossible de se rendre exacte- ment compte de ses éléments. Dans les bras, à la base des cirrhes, on le voit formé de couches cartilagineuses concen- triques, qui ressemblent à des zones d'accroissement. Diverses matières colorantes, telles que le picrocarmin, mais surtout la picro-nigrosine, mettent cette disposition en évidence. Si l'on examine la G0Uf)e d'une région de l'estomac, par exemple la (Ig. 12, on voit que sous l'épi- thélium digestif (E) il y a une forte couche de tissu spongieux (S) divisée en deux régions dis- tinctes par une bande fibreuse où nous trouveronsde nombreux faisceaux musculaires (Mj. Enlin le réseau lacunaire estlui-inèine recouvert par l'épithélium de la cavité générale (G). Fiir. \2. — Coupe de la rcs'on mécliuin; supérieure de l'iulesliii. (Jrossiss. 130 L, épilhélium intesUnal; //. zone (liai spéciale; S, tissu lymphoïde ; .W, muscles lisses; (;, épithcliuui de la cavité géné- rale; r.l, vaisseau antérieur; i, lacunes sanj'uines. 566 L. JO[BIN '!/v Les laciinos qui sont si ;il)oiidaiUes daus ce tissu sont dé|)Ourvnes d'épitliéliuni. On y voit cependant de noml)reuses cellules, mais elles ne sont pas autre chose que des globules sanguins ((ui sont répandues sans ordre, aussi bien sur les bords (jue dans le milieu de ces espaces. Les libres musculaires sont aussi disposées sans ordre spécial. Elles constituent un feutrage plus ou moins serré, creusé lui aussi de lacunes, (lui est particulièrement riche autour de l'estomac, mais qui se trouve aussi dans l'intestin et eu ([uel([ues autres par- ties très spécialisées du corps. Ce sont des fibres lisses, immergées en quel- que sorte dans ce tissu con- jouctif cartilagineux, et bien différentes des libres des vrais muscles moteurs des valves qui sont nette- ment striés. On retrouve donc là aussi la distinction si nette des muscles lisses etstriés, involontaires et volontai- res des vertébrés, et leur môme répartition. Entre l'épi t hélium diges- tif cl, la /oiic conjonctive, il y a une bandelette très vivement colorée qui sem- ble au piemier abord éta- blir une limite parfaite- ment tranchée entre ces deux tissus. C'est ce (|ue l'on pcutvoirdansla ligure 12(11). Mais si l'on examine cette région à un très fort grossissement, on observe alors une disposition tout autre ; c'est ce que montre la figure 13. Les coupes qui intéressent l'épithélium de l'estomac i-encontrent deux régions assez diiïérentes : dans l'une la petite lame colorée qui, séparant les cellules épithéliales du mésoderme, semble ininterrom|)ue ; dans l'autre, qui correspond aux éminences, au sommet des plis épilhéliaux, cette lamelle est tout à fait discon- Fig. 13. — Coupo de l'épithélium de la cavité stomacale montrant ses rapports avec les cellules r^ous-jacentes. Grossiss. iiCO diam. (Les cils vibraliles onl élé figurés trop courts). /:, épltliéliuMi stomacal; L, lacunes; C, épi- lliéliumde la cavité générale. HECIIKUCIIKS SrU l/ANATiiMIK ItK W .il.DIII-IMl.i yi:.\(fSA :j(J7 liniie.ot l'on voiteii cITetiiue, là, les petites lacunes mésodermiques sont béantes sous l'épitliélium. Ces cellules de répithélium digestif sont directement apjdi(piées par leur pointe inférieure sur ces innombrahles lacunes. Or, toutes ces petites lacunes communiquent entre elles, puis ensuite avec les lacunes plus grandes qui sont situées plus profon- dément et se mêlent aux libres musculaires intestinales; il en résulte que ces espaces lacunaires sont en relation directe avec les cellules digestives. Ces lacunes sont, comme nous l'avons dit, remplies de globules blancs. Ceux-ci se retrouvent avec tous leurs caractères dans les interstices des cellules épithéliales où ils ont pénétré, grâce à leurs pseudopodes. Il est impossible de les confondre avec les noyaux des cellules épilbéliales; ils ne se comportent pas de la même façon envers les matières colorantes, et ils n'ont point le même aspect ni la môme position. d. Absorption. — Il me paraît donc parfai- tement justifié d'admettre que ces globules l)lancs pénètrent soit directement, soit par diapédèse entre les cellules épithéliales de l'intestin et au moyen de leurs pseudopodes absorbent les granules alimentaires. Une fois chargés de globules nutritifs, ils émigrent dans les petites lacunes du tissu lyinpboïde, et de là se répandent dans toutes les parties du corps où ils se débarrassent peu à peu de leurs matériaux en procédant à l'alimen- tation de tous les organes. Ils s'y rendent par les lacunes des membranes qui fixent le tube digestif et le mettent ainsi en relation avec les divers organes. La figure ci contre repré.sente le point de départ de la membrane ^'\- i4.-0oiipo de la région .,/..' ' ou la niftiiiln-ane ilio-parie- ilio-panetale. taie s'atlaclie à rinteslin. Grossiss. iilO diam. Mip, membrane iléo-pariètalc ; £', épitliélium de la cavité générale; m, couche mus- culaire inleslinale. Cette manière de comprendre le mode d'absorption \)i\v l'intermédiaire d'un réseau de lacunes lymphatiques et des globules blancs, à l'exclusion de l'épithélium du tube digestif qui ne joue ((u'un rôle absolument passif, est encore appuyée par la façon dont les particules alimentaires sont traitées dans'.restomac.'i 568 L. JOUBIN Connue on l'a vn, les granules alimentaires sont soumis dans l'esloniac à l'action du liquide provenant du foie, et des très longs cils vibratiles de l'épithélium qui brassent ensemble le liquide et les particules solides. Le tout se meut dans l'intérieur de l'es- tomac de façon à décrire une sorte de spirale (voir fig. 4) dont la surface est constamment en contact avec l'épithélium. Les cils, en se groupant, recueillent de petites quantités de ces granulations, les amassent en petites i)elotes, et ce sont celles-ci (jui sont destinées à être directement absorbées. Sur des coupes de l'animal fixé en pleine digestion, on retrouve toutes les phases éii iilMk II ^*^ ''' pénétration de ces pelotes dans l'épaisseur llWfPf \'l *'l de l'épithélium, et de la marche des globules lihuics à leur rencontre. On en voit ({ui com- in(,'nccnt à échancrer la surface des cellules, puis les écarter; celles-ci se referment bientôt sur elles, et on la voit descendre le long de l'épithélium. La figure 15 est la réunion de ces diverses phases choisies à différents niveaux, entre les milliers de semblables que l'on trouve disséminées partout. Il est impossible d'admettre que ces pelotes pénètrent dans l'intérieur d'une cellule épithé- liale, elles sont trop grosses et le diamètre cel- lulaire trop petit; puis on voit nettement au- dessus et au-dessous de la pelote les cellules s'écarter. Ou ne peut admettre non plus ([u'il y ait des cellules spéciales chargées d'intro- duire dans leur corps et d'élaborer les matières nutritives. Ces cellules seraient forcément plus grosses que les autres et ou les retrouverait sur les coupes. Or, on n'en trouve ])as d'autres que celles qui ont été décrites; toutes sont absolument semblables. Il est fort possible que l'épithélium intestinal puisse encore servir à l'absorption directe des liquides, mais je ne crois pas pou- voir admettre qu'il absorbe les éléments solides. Il ne sert qu'à les véhiculer, après triage par les grands cils vibratiles, justpi'au niveau où les globules blancs se les incorporent. Cette théorie est plus générale qu'elle ne semble tout d'abord. Il est fort probable qu'il faut, en outre des Brachioijodes, l'appli(|uer aux Mollus((ues, ou du moins à plusieurs d'entre eux, et à beau- coup de Vers. Il semble, d'après la disposition (jui vient d'èlic déciile, (|ue l'absorption doit (Mrc i)lus active dans les points où les lacunes viennent s'ouvrir directement dans la base de l'épithélium digestif, — Coupe mon- trant la descente des pelotes alimentaires a travers l'épitlié- lium stomacal. Gros- siss. 230 diam . UKCIIKHCIIKS Sri{ I/A.NATo.Mli; DH WM.IIIII-DllA VlùXOS.i •Wô c'est-à-dire le loug des crêtes stomacales formant le sommet des plis épithéliaux. C'est, en elîet, dans ces régions que l'on voit le plus de globules blancs. Dans le fond des plis, où la couche épider- mique est continue, et où les lacunes ne semblent pas s'ouvrir directement sur l'épitiielium, on voit moins de globules blancs, les lacunes sont plus petites, et il est probable que ces globules amil)oïdes ne peuvent franchir cette mince cloison que par diapé- dèse, ce qui, forcément, ralentit leur activité. Dans l'estomac où il y a de nombreux plis, où les cils sont très longs, on voit sur les coupes de très nombreux globules blancs, et d'innombrables petites lacunes sous-épithéliales ouvertes. Eu même temps, on voit en foule des pelotes de granules alimentaires en train de traverser l'épithélium. Au contraire, à mesure que l'on pénètre dans l'intestin, on voit les plis diminuer, puis disparaître, les pelotes aussi devenir moins nombreuses, et la couche mésodermique complètement unie et dépourvue de lacunes ouvertes. Celles-ci sout aussi bien plus grêles. DEUXIEME PARTIE APPAREIL DIT DE LA CIRCULATION Jusqu'à présent j'ai employé les termes de circulation, cœur, vaisseaux, sans les définir exactement. On se rendra compte, par la suite de ce chapitre, ce qu'il faut entendre par là, et quelle distinc- tion capitale il faut faire entre un vrai appareil circulatoire et celui des Brachiopodes. 11 est nécessaire d'exposer très rapidement l'état de la (jnestion en indiquant sommairement les opinions principales ([ui ont été émises à ce sujet. 11 est d'abord inutile d'insister sur les anciennes théories de (Aivier et d'Ovven qui prenaient les oviductes pour des cœurs. Pour Hancock, il y a un véritable cœur avec des artères et des veines elïérentes et afférentes. Ce CŒ'ur est placé sur le dos de l'estomac, il reçoit le sang de l'aorte antérieure, et le renvoie par les vaisseaux latéraux vers la périphérie. 11 trouve le loug de ces vaisseaux des cœurs accessoires (pii servent à compléter l'action du CŒ'ur central. En outre, Hancock reconnaît parfaitement l'existence des lacunes péri-intestinales, sans trop savoir cependant si elles ont une paroi 570 I- JOUBIN propre, qu'il recoiinaîl dans les artères principales ; il voit aussi l'aorte antérieure recevoir des vaisseaux gastriques. La description qu'il donne du cœur est presque absolument exacte, ix part quelques appréciations sur la disposition des fibres musculaires. Enfin Hancock a mis en relief la distinction ([u'il faut faire entre les vrais vaisseaux et les dépendances de la cavité générale. Nous verrons plus loin, cependant, que cette séparation n'est pas aussi traucbée (lu'il le dit. 11 en est de même pour le revêtement que cet auteur avait cru voir autour des glandes génitales et des muscles; en réalité il n'existe pas. Il ne s'est pas rendu un compte exact de la nature des lacunes intra-mésodermiques, qu'il paraît considérer, sans toutefois l'affirmer positivement, plutôt comme des sortes de capillaires terminaux que comme l'origine réelle de l'appareil vasculaire. Le mémoire de Hancock (.1), absolument remarquable sous beaucoup de rapports, est de 1857. A la suite de cette importante étude, les naturalistes qui étu- dièrent les Brachiopodes se montrèrent excessivement partagés quant à leur opinion sur la circulation de ces animaux. H faut d'ailleurs arriver aux auteurs tout à fait modernes pour voir la ((uestion reprise à nouveau. Les uns admettent purement et simplement l'opinion de Hancock; les autres nient absolument Texistence de l'appareil circulatoire. Les intéressantes recherches de de Lacaze-Dutbiers sur la Thécidie restent en deliors de ces deux catégories, car cet animal étant excessivement petit, il était presqu'impossibled'en tirer la solution du problème. On pourrait en dire autant des mémoires de Schulgin et de Shipley sur le genre .Ir^z/oy^^', animal à peine plus gros ({ue Thécidie. Ces deux auteurs n'ont pas vu grand chose à la circulation et ne font qu'efileurer la question. Van Bemmelen lui-même, qui a cependant publié des rechercbes si intéressantes et si précises, se tient sur la plus grande réserve au sujet de l'appareil circulatoire. Etudiant moi-même un groui)e très inférieur. le genre Crania, je n'ai rien trouvé ([ui fût comparaldc à riiiipiircil circulatoire décrit par Hancock. En 1886, Vogt et Yung ont publié le fascicule de leui- Tidllr il'nun- tomie pratique, relatif aux Brachiopodes. Ils commeucent par exposer l'opinion de Hancock, eu y ajoutant, à ce qu'il me semble, une erreur f[ui n'est pas dans le mémoire de cet auteur; c'est l'ou- V(Tture de l'aorte supra-stomacale, dans la cavité générale par (1) Pliilosophicalliansailions, CXLVII. HKCIIEIICIIES Sni LANATd.MIK l>K ]\M.I)lli:iMl.i VliNOSA oli plusieurs petites ouvertures, l'uis, eux aussi, étudiant le Cd'ur, n'y ont vu aucune contraction. Mais ils font une grave confusion, en mùlant le système des lacunes avec celui des sinus palléaux, (pii dépendent de la cavité générale. Cette confusion est rendue mani- feste par le renvoi qu'ils font, d'un texte fort obscur (page 720j à deux figures de leur mémoire (fig. 326 et 327, pages 097 et 698). Ces deux figures sont celles de la terminaison des sinus palléaux, et non pas du système circulatoire de Hancock. Dans tous les auteurs, du reste, tout cela est fort peu clair (;t donne lieu à bon nombre de confusions. En 188o, Blochmann publie une courte note dans le Zoologiscber Anzeiger. Cette note n'a malheureusement pas (à ma connais- sance tout au moins) été suivie du mémoire explicite qu'elle annon- çait. Mais les résultats énnmérés de recherches faites sur des Brachiopodes vivants, sont fort importants. Cet auteur a constaté que le cduir décrit par Hancock est un organe parfaitement et régulièrement pulsatile chez TerehratuUna et chez Wabiheimia ; il en a compté les battements. H a vu qu'il y avait dans ce cœur une « musculature ramifiée », qu'il n'a point figurée. Il a constaté l'existence de l'aorte antérieure qui n'est ({u'une fente entre deux feuillets méseutériques, et pense que les artères génitales décrites par Hancock sont de môme nature. Je montrerai que pour ces dernières c'est une erreur. Enfin il admet l'existence de vaisseaux spéciaux pour les cirrhes, indépendants des lacunes qui y pénètrent. Van Bemmelen avait déjà dit que ces vaisseaux vus l»ar Hancock n'étaient que des fibres nerveuses; Bloclimann, repre- nant l'opinion de Hancock, prétend que ce sont des vaisseaux. J'avoue n'avoir pas trouvé l'apparence de vaisseaux à ces cordons, et je crois l'opinion de Van Bemmelen juste, au moins eu ce qui concerne le Brachiopode qui nous occupe actuellement. On voit, d'après ce très rapide exposé, que la question se résume en ceci : Y a-t-il, oui ou non, un cœur? Je crois pou- voir répondre nettement oui, il y a un cœur. Mais je me pose ensuite cette question nouvelle ; est-ce un vrai cœur et l'appareil vasculaire qui en dépend est-il formé de vaisseaux, en attachant à ce terme l'idée de canaux comparables à ceux des Vertébrés, des Mollusques, de beaucoup de Veis, etc. C'est à quoi va répondre la suite de ce mémoire. 1" Le cnnir. — Le cœur n'est qu'une vésicule pyriforme, renflée en arrière, un peu pointue en avant où elle se continue avec un gros vaisseau. Elle est libre de toute adhérence avec la surface de l'estomac sur laquelle elle repose, et ce n'est que par sa partie 572 antérieure qu'elle y est attachée. La partie active du cœur, la vésicule ventriculaire est complètement isolée. Un léger étraugle- nieut délimite en avant la partie ventriculaire de la région adhé- rente ou oreillette (lig. l). Ce ventricule u émet aucun vaisseau, et n'en reçoit aucun, car les deux troncs latéraux et l'aorte antérieure semblent plutôt partir de l'oreillette. Gomme l'a indiqué Blochmanu, cette aorte antérieure n'est pas autre chose qu'une lacune entre deux membranes, mais cette lacune est fort importante, car elle reçoit presque tout le liquide nourricier provenant du tissu lymphoïde de l'estomac. La surface externe du cœur est lisse, quelquefois un peu plissée et ridée lorsque la lixation a eu lieu pendant la contraction. La surface interne du cœur est lisse et dépourvue de piliers ou de cloisons, ainsi que l'avait fort bien indiqué Hancock. Cette vésicule est contractile comme l'a bien vu Blochmann, et l'appareil musculaire qu'elle renferme, démon- tre anatomiquement ce fait qui avait été mis en doute. En relation par sa partie antérieure avec la paroi stomacale, il n'est pas étonnant d'y re- trouver les mêmes couches constituantes de sa paroi, et disposées à peu près de la même façon. Sur une coupe observée à un faible grossis- sement (tig. 16j, ce cœur montre une charpente musculaire plissée, recouverte en dehors par une épaisse couche de tissu lymphoïde, et en dedans par une couche plus mince de ce même tissu. En dehors on trouve (Uicore ré[)ithélium de la cavité générale, et en dedans un autre épithé lium, beaucoup moins net, sorte d'endocarde à [)eu près confondu avec le tissu lympluVide sous-jacent. Peut-être même n'est-il pas autre chose ([ue des gh)- bules blancs de la lymj)he, appliqués contre la paroi. Prenons maintenant successivement ces différentes couches. a. — L'épithélium de la cavité générale ne présente rien de particulièrement intéressant dans cette région. Les cellules qui le composent sont assez plaies, à gros noyaux, et cons- tituent un éi)ithélium discontinu en certains points, coutiiui ailleurs (a, (ig. 17). Fig. 17. — Coupe du cœur, faiblement grossie, 85 diam. e, endocarde ; p, épi- I hélium de la cavité générale; m, couche musculaire ; s, cou- cho de soutien ; /, tissu !y inplioïdc externe. iu:(.iii.i{(,iii;s sii{ i.'ANAToMii: w. \\\u)iii:nii.i vi-sosa im h. — La couche lymplioïde oxterue est cd rebitioii avec celle de l'estomac (voir tijjf. 18). Elle est creusée de nombreuses lacuues, séparées par des cloisons dirij^ées per|)(Midiculairement à la sur- face du cœur. La zone externe est plus com[)acte, l'interne plus lacuneuse trahéculaire. On y trouve (juclques i^lobules isolés et ramiliés, provenant évidemment des lacuues correspondantes de l'estomac. La fig. 17 représente deux épaisseurs dilïé- reutes de cette couche prise en deux points du cœur (a et b, fig. 17). c. — La couche musculaire est com- l)osée de deux parties : Les libres mus- culaires à l'extérieur {<; fig. 17) ; à l'in- térieur une mince lame amorphe se colorant très vivement par les réactifs, à ramifications arborescentes externes {(I, fig. 17), contre lesquelles sont appli- quées les fibres musculaires. Elle cons- titue en quelque sorte la charpente qui soutient le système musculaire et lui donne son aspect ramifié tout à fait spécial. Il n'y a jamais de branches de cette couche vers l'intérieur du cœur. Les libres musculaires du cœur m'ont paru lisses, elles sont dirigées longitudinalement ou obliquement. Je n'en ai pas vu de circulaires. c. La couche lymphoïde interne est bien moins lacuneuse que l'externe, remplie de granulations de matières grasses, provenant évidemment de la lymphe. C'est ce qui me fait penser que proba- blement la couche endodermique interne n'est pas continue, si même elle existe. 11 résulte de cette description que l'on peut considérer le cœur comme une simple dilatation d'une des cavités du tissu lymphoïde stomacal. Cette dilatation, par ses rapports avec la paroi de l'estomac, par sa structure, semble bien ne pas former un organe indépendant de l'appareil digestif. C'est une lacune spécialisée des- tinée à mettre en mouvement la lymphe provenant de l'absorption. C'est quelque chose comme une poire en caoutchouc aspirant des innombrables lacunes stomacales le liquide nourricier, et le cha.s- sant ensuite par les vaisseaux que nous allons voir s'ouvrir dans le vestibule de cet organe. Fig. 17. — Coup»" de la paroi du cœur. Grossiss. 450 diani. La nioilié droite JS passe par une réi,'i()ii où le (issu jyniplioïde est épais. en .1 il est plus mince. a, épilhélium de la cavité ^'éné- rale ; b, tissu lymphoïde à globules sanpuins ; c, couciie musculaire; (/. lamelle de sou- tien ; e, couche lymphoïde interne. 574 Le schéma ci-contre (Fig. J8) inoulre l)ien, à ce qu'il ine semble, les relations du cœur avec la paroi de l'estomac. La coupe idéale qu'il représente passerait par le point de jonction du cœur et du mésoderme stomacal. On voit y arriver les orilices des lacunes du tissu spongieux absorbant. 2° Les cœurs accessoires décrits par Hancock, et destinés selon lui à venir eu aide au cœur principal, eu ajoutant leur impulsion à la sienue, manquent absolument chez Waldheimia venosa, au moins dans les échantillons observés. — .J'ai tout lieu de croire, d'après ce qui a été observé chez les autres brachiopodes par divers auteurs et par moi-même, que ce sont des vé- sicules accidentelles et absolument inconstantes. Ces dilatations ne se trouvent que sur les vaisseaux géni- taux, et comme elles sont à l'état normal dans toute la partie de ces organes, où le tissu reproducteur s'est développé, il est à croire que ce sont de simples anomalies, lors- qu'elles apparaissent sur des points du vaisseau où l'épithélium géni- tal n'a point proliféré. 30 Mais si les cœurs accessoires décrits par Hancock doivent être considérés comme de nulle valeur, il n'en est pas de même d'autres dilatations des lacunes péristoma- cales, qui, elles, jouent absolument le nMe de cœurs supplcinenlaires. Ainsi donc, s'il n'y a point chez Waldheimia venosa de cœurs accessoires dans le sens indiqué par Hancock, il y a en réalité des cœurs supplémentaires, mais complètement dilïérents des premiers par leur situation et leurs relations. Ces cœiu's supplémenlaires méritent bien ce nom si on considère l'organe principal comme un cœur; ils ont, en ellet, la même structure, les mêmes rapports et reçoivent de la lymphe ayant la même origine intestinale. On trouve deux de ces organes, situés symétriquement à droite et à gauche de la région postérieure de l'estomac à peu près au point où l'on voit dans la ligure 1 des plis épithéliaux ondulés (/', lig. 11. Chacun d'eux nest pas autre chose ((u'une lacune plus grande que les autres, ovale, très dilatée, généralement remplie des globules blancs, (]ui, par l'action des réactifs, s'agglomèrent en une masse jaunâtre r('m])lissant toute la lumière de cette cavité. Fig. 18. — Coupe schémalique mon- Iraiit. les relations de la racine du ccf'ur avec l'estomac, /i, esloinac ; C, cœur; me, niuicle cardiaque; VIS, muscle stomacal ; a, tissu lymphoïde externe du cœur; a', de Testomac ; b, tissu lymphoïde in- terne du cu'ur ; b', de restomac. nEciiEiiCiiKs suii i;a.nat()iMii: de w.\ldiii:imià viînosa 57^ 11 serait impossible d'assigner à cette lacune une limite exacte et (les parois nettes; elle est i)lon};ée au milieu d'un tissu lymphoïde absolument spongieux, si bien ([u'il n'y a plus guère d'autre tissu que les parois des lacunes environnantes. Plus on s'éloigne de la vésicule, plus on voit les parois des lacunes devenir épaisses, et les lacunes elles-mêmes se rétrécissent et rei)rennent l'aspect qu'on leur a déjà vu dans plusieurs figures. Ce cœur latéral est comme une sorte de déversoir où se dirigent tous les canaux du voisinage. Le cœur principal et l'aorte qui en sort en avant, servent à recueillir la lympbe de toute la région dorsale de l'estomac; les deux cœurs supplémentaires sont destinés à col- lecter la lymphe des régions inférieu- res et latérales de l'estomac, et proba- blement aussi de l'intestiu postérieur. On sait en outre f[ue toute la lym})he nourricière ne passe pas par ces trois orgaues, car on a vu de nombreuses petites lacunes passer directement de l'intestin et de l'estomac dans les dif- férentes membranes méseutériques pour se répandre daus les diverses par- ties de la paroi du corps et des orga- nes. Comme nous le démontrerons tout à l'heure, ces deux cœurs laté- raux sont affectés spécialement à la nutrition des glandes génitales, et le co'ur principal est préposé à l'irriga- tion du système brachial. Examinons rapidement la coupe d'un de ces cœurs latéraux supplé- mentaires. La figure ci-jointe (19), est faite d'après une micro-photographie de cette région. On pourrait penser au premier abord que ce sont là des lacunes produites par déchirure du tissu ; mais je les ai toujours retrouvées sur tous les individus examinés, avec les mêmes caractères. Au centre est une vaste lacune remplie de matière grasse et de globules blancs agglutinés. Au-dessus et au-des'sous un tissu lymphoïde excessivement caverneux, et rempli de très nombreux globules graisseux de diverses dimensions. Enfin, autour de la Kifï. (9. — Coupe longitudinale d'un des cœurs supplémen- taires latéraux. Grossiss. 50 diam. — Fig. A: v, cœur; a, amas de matière grasse; e, éplMiélium de la cavité géné- rale; », lacune sous-épithéliale; li, épitliélium stomacal ; l, lacunes alTérentes ; m, libres musculaires. — Fig- B : coupe (les lacunes alTérentes, grossiss. o7."j diam. 576 L. .lOUBIN lacune, le tissu lymphoïde devient plus dense et est entremêlé de libres musculaires, surtout vers la face interne, sous l'épithélium intestinal. Comme on le voit, cela constitue une forme de cœur intermédiaire entre la lacune ordinaire et le cœur central, mais ce dernier est plus perfectionné. De ce cœur supplémentaire part un vaisseau, ou plus exactement ce cœur se déverse dans un vaisseau qui provient du cœur principal. 4° Les vaisseaux. — Nous avons déjà vu qu'il ne fallait pas pren- dre pour des vaisseaux les prolongements de la cavité générale qui se ramifient dans le manteau. 11 y a une différence capitale entre ces branches qui renferment les glandes génitales et s'ouvrent lar- gement dans le cœlômo et les vrais vaisseaux à épithélium interne. Les lacunes péri-intestinales et celles qui se répandent dans toutes les parties du mésoderme ne sont pas non plus des vaisseaux, ce sont les lacunes lymphatiques, sans paroi propre, et renfermant le produit de l'absorption intestinale. Restent alors les vaisseaux qui partent du cœur et qui sont : en avant, le tronc médian ou aorte; en arrière, deux vaisseaux descen- dants. L'aorte n'est pas autre chose qu'une longue lacune aboutissant à la région pré-œsophagienne criblée elle-même de nombreuses lacu- nes sur la structure desquelles nous reviendrons tout-à-l'heure. L'aorte est limitée par deux membranes mésentériques (voir fig. 4 et 12) et est dépourvue d'épithéliunr caractérisé. Déjà dans le cœur nous avions eu assez de peine à reconnaître la présence dun épithélium proprement dit; dans cette aorte, l'épithélium est encore moins net, et il est fort probable qu'il n'existe pas. Ce sont des membranes qui le limitent, tout à fait pareilles à celles du tissu lymphoïde péristomacal. Dans cette aorte viennent se déverser par de nombreux pores les espaces lymphatiques de la région dorsale de l'estouiac; c'est quel- (|ue chose d'absolument semblable à la région environnante des deux cœurs latéraux. Nous reviendrons un peu [)lus loin sur les tenants et alioutis- sants de cette aorte antérieure. Restent les deux vaisse;»ux latéraux. Ceux-ci sont les seuls vrais vaisseaux de notre Brachiopode. Ils ont un épithélium externe qui n'est pas autre que celui de la cavité générale; une couche moyenne qui est le tissu conjonctif amorphe général, et enfin un épithélium interne absolument net et caractérisé. Ces deux vaisseaux sont symétriques, ils parlent en avant du cœur, descendent sur la surface de l'estomac, obli(|uement, d'avant iu;(;iii:iu;iiKs suis i;anatumik di: \\.ii.i)Hi:i.]iiA roos.i 577 en arrière et de haut en bas, ils sont reliés sur ce parcours à l'estomac par un court mésentère (lig. 20), puis ils se bifurquent; une branche monte en suivant la membrane gastro-pariétale vers les glandes génitales dorsales; l'autre branche descend en passant près des organes segmentaires vers les glandes génitales ventrales. Ce sont donc des vaisseaux exclusivement génitaux, qui se ramilient dans les glandes génitales, et s'y dilatent en des branches de formes très variées suivant les espèces. Sur les côtés de l'estomac ces deux vaisseaux viennent en contact avec les deux cœurs latéraux qui s'y ouvrent par plusieurs orifices. Sur une coupe longi- rauxèntrele tudinale (lig. 20), on cœur central pg^^ y^jjp que la Ca- vite des vaisseaux est béante dans le cœur supplémentaire, la lymphe peut y péné- trer facilement, sur- tout si, comme il est probable, elle y est poussée par les contractions des muscles de la paroi de ce cœur. 11 faut, du reste, que la circulation de cette lymphe soit considérable, car les glandes génitales sont très volumineuses, très actives, et ont besoin d'une nutrition particulièrement abondante. Il m'a paru (jue dans la portion de ce vaisseau comprise entre l'estomac et le commencement des glandes génitales, il y a quelques libres musculaires longitudinales, dépendant de l'épithélium interne, dont ce sont des modifications. On peut schématiser comme il suit, de face et de profil, la disposition relative des cœurs et des vaisseaux. On peut ainsi se rendre plus facilement compte de leurs rap|)orts (fig. 22). Ou voit que les deux troncs communs latéraux mettent en communi- cation les trois cavités cardiaques, et que le tronc qui en sort, se bifurque en deux, une branche pour les glandes génitales dorsales (V. g. s.), l'autre pour les glandes génitales ventrales (V. g. i). Fiy. 20.- Coupe Iransversalo des vais- seaux lalé su|>iilomen- taire, gros- siss. 100 (liam. F, vais- seau ; M, nié- senlère ; P, paroi de ies- loinac. Fig. 21. — Coupe montrant le rapport d'un des cœurs latéraux avec le vais- seau superliciel. Grossiss. 40 diam. IJ, épitliélium de la cavité générale ; C, coupe du cœur latéral ; Ep, épithé- lium stomacal; M, muscle stomacal; r, vaisseau en coupe longitudinale. i78 L. JOUBIN Voyons maiiileiiniit commeul ces deux vaisseaux (cela en fait quatre eu toul) se couiportent avec les glandes génitales, et coniuieut ils se lenninent. La glande gruitale n'est pas autre chose ([u'une riche proliféra- tion de l'épithélium de la cavité générale recouvrant le vais- seau. Celui-ci se di- late dans l'intérieur (le la glande, (hïvient anfractueux, très ir- régulier, et pénètre dans chacun de ses lobes. Il y conserve son épithélium, pro bablement cilié. La coupe ci-jointe (fig. 23) montre très nettement les rapports du vaisseau et de l'épithé- lium glandulaire. La glande est plongée dans une des ramilications arborescentes de la cavité générale, où ses produits tombent directement. A l'ex- Fig. 22. — Schémas montrant le rapport des vaisseaux et (les cœurs. À, \n-(}\\\; K, face postérieure; Ao, aorte; C, cœur central ; C.s, cœur supplémentaire; i', estomac ; F, va sseau commun : V.g.a, v g.i, vaisseaux génitaux supérieurs et inférieurs : /, in- testin. Mg. 23. — Coupe demi schématique à travers la glande mâle rnoninint la disimsilion du vaisso^iu interne et ses ra()p()rls avec lépilhélium génital. .1, glande génitale: H, épilliéiiuni de la casité générale ; t', cavité générale; P, épithélium externe palléal; /., mésentère s:ii)porlant le vaisseau cl la glande génitale ; V, vaisseau. trêmité de leur«^ branches, ces canaux ramiliés aboutissent à un sinus circulaire, suivant le bord du inauteau, et c'est là, presque dans le sinus périphérique, que viennciil aiinutir les vaisseaux à leur sortie des glandes reproductrices. Ils se termineut par disparition successive de leurs parois, HKCIIKIU'.IIES SLI{ l/ANATOMIE DK HA /./>// A7A//.1 KAWO.SM 579 ^^é^M d'abord de 1 epilhéliiim externe puis du tissu conjonctif, et fmale- iiient de rrpillK'liuni interne, Dès lors la lymphe qui est arrivée jusqu'à ce niveau sans être utilisée pour le fonctionnement de la glande génitale, tombe dans la cavité générale et se mèleau liquide que celle-ci renferme. En résumé, la lymphe quitte le cœur central pour se rendre dans l'aorte antérieure, où nous allons la retrouver bientôt, et dans les deux vaisseaux latéraux, puis elle reçoit en route l'appoint des deux cœurs supplémentaires, passe par les vaisseaux génitaux où elle suit toutes les anfractuo- sités internes des glandes géni- tales, et tombe, après ces glan- des, dans la cavité générale où elle baigne l'extérieur des orga- nes. Le schéma ci-contre (fig. 24) résume ces dispositions. Voyons maintenant comment se termine l'aorte antérieure. Elle marche tout droit sur l'a ligne médiane dorsale de l'es- tomac, elle se dirige vers l'œso- phage ; mais dès son départ du cœur, il est facile de voir que ce n'est pas un vaisseau compa- rable à ceux ({ue nous venons d'étudier. C'est unesimple lacune entre deux feuillets membra- neux, sans épithelium propre- ment dit, et où viennent s'ou- vrir les très nombreux petits pores du tissu lymphoïde péii- stomacal. Cette aorte, en arrivant à la partie antérieure de l'estomac, se jette dans les nombreuses lacunes (jui entourent l'œsophage. Ces lacunes sont coupées dans tous les sens par desi-loisons, qui sont pour la plupart tapissées par un épithelium tout à fait parti- culier, car ses cellules sont des libres musculaires courtes, mais parfaitement nettes. 11 eu résulte que ce tissu spongieux péri- - Figure demi-schéiiiatique montrant la face dorsale de l'estomac, la base dos bras, un fragment du man- teau dorsal et rap|)areil circulatoire. .4 (>, aorte; S B, Sinus brachial; U, cirrhes ; E, estomac; /, intestin; i, cœurs latéraux ; V g s, V g i, vais- seaux génitaux supérieur et inférieur ; V g, vaisseau génital dilaté; G g, glande génitale; M, manteau; Cav. g, cavité générale ; T, terminaison du vaisseau ; Vp, lacune périphérique ; C, soies ; C H, canal du bias ouvert dans la cavité générah'. 580 œsophngien très développé est susceptible de iiiouvemeiits qui peuvent avoir pour but de diriger là lymphe dans une direction déterminée, soit seulement de le brasser et de le faire circuler dans toutes ces lacunes. Enfin ces lacunes viennent s'ouvrir dans le canal longitudinal des bras où plonge la racine des cirrhes; en sorte que le sang qui provient de l'aorte, après avoir passé par les lacunes péri-œsopha- gieuues pénètre dans les bras, j)uis dans les cirrhes. Ceux-ci, grâce à un système musculaire épithélial coutenu dans leur cavité, peuvent se mouvoir, se contracter et faire aller et venir le sang à leur inté- rieur, où il repire. Enfin, ce sang peut sortir du canal des cirrhes pour tomber dans un autre canal paral- lèle dépendant de la cavité généra- le. C'est encore au moyen d'un tissu spongieux extrêmement développé dans les bras que se fait la commu- nication entre le canal afférent des cirrhes, et le canal efïérent du bras qui n'est pas autre chose lui-même (pi'un prolongement de la cavité générale. Il est fort propable que le système musculaire des lacunes i)éri-œso- piiagiennes a pour but de régler la tension du li<[uide nourricier dans les sinus brachiaux. Par sa plus ou moins forte contraction, il peut faire passer par les lacunes brachiales une plus ou moins grande quantité de lyuqjhe. Quoiqu'il en soit à cet égard, il me semble que l'on doit considérer le système vasculaire de Waldliciinia ccnusa comme s'ouvrant à la périphérie dans la cavité générale, d'une part dans les bras, comme on vient de le voir, et d'autre part à la sortie des glandes génitales dans le sinus circulaire péri-palléal. Il est donc absolument incomplet et seuls les canaux génitaux sont de vrais vaisseaux. Quant au cœur central il est chargé de mettre la lymphe en mouve- ment, à mesure qu'elle suinte des innombrables pores de l'estomac et de l'intestin. C'est donc à proprement parler un co-ur lympha- tique, essentiellement lié à l'appareil digestif (k)nt il n'est (lu'une dérivation. ■j. — Coupe longitudinale mé- diane de rd'sopliatçe. Grossiss. 9;> diam. lir, base des bras; f, cinlic; /:. épilhéliuni exléiieur ; M, mus- cles épjtiiéliaux ; Œ, œsosophaye ; /., lèvre ; L a, grande lacune péri- œsophagienne. HKC.nKKCIlKS SIU L'ANATd.MlK Dl- W.\ [.DIlf-IMlA Vl-NOS.l- oSl TROISIK.MI-: PARTIE QUKLQL'ES MOTS SUR l'aPPAREIL MUSCL'LAIRK VOLOXTAIRK. Au point deviieauatomiquo, il u'y a rien de particulier à signaler dans les muscles de Wiihlhelinia cenosa, qui sont les mêmes que dans les autres Brachiopodes du même genre. Mais l'histologie m'en parait intéressante, et je crois que plusieurs points en sont nouveaux. Van Bemmelen a déjà signalé la présence de stries dans les fibres musculaires motrices de Waldheimin Craniuni. Chez notre espèce les libres sont aussi très nettement striées. Van Bemmelen indique dans la fig. 3, pi. IX, de son mémoire, que la fibre se compose d'an- neaux empilés alternativement sombres et clairs, mais d'égale épaisseur. — Ici nous trouvons des disques sombres extrêmement minces, séparés par des disques clairs beaucoup plus épais. Pour mettre en évidence la disposition de ces libres musculaires, et surtout leurs rapports avec les tendons, il faut les colorer sur plaque par la picro-nigrosine. Elle teint très vivement en bleu les tendons, et en vert jaunâtre les libres striées. Les terminaisons ner- veuses se colorent aussi en bleu, et tranchent sur le jaune des fibres. On peut ensuite colorer, après la picronigrosiue, par l'éosine qui se fixe seulement sur les fibres et laisse les tendons bleus. On obtient ainsi de très belles préparations. On peut constater que les stries sont en moyenne au nombre de 7 à 800 par millimètre de long. Les fibres ont à peu près l/loO" de millimètre d'épais- seur; mais leur longueur est très variable selon les muscles et les parties de muscles où on les a recueillies. Chaque fibre musculaire est entourée d'une très mince membrane, le sarcolemme. qui n'est visible qu'à la pointe de la fibre muscu- laire. Mais son existence est mise en évidence tout le long de la fibre musculaire par un artifice de préparation. Nous avons vu que la picro-nigrosine colorait le tendon, et on peut dire tout ce qui est conjonclif en bleu, et les fibres striées en vert jaunâtre. C'est le sarcolemme qui produit celte teinte verte. La fibre elle-même se colore en jaune, et son très mince sarcolemme en bleu, d'où la teinte verte, (jui redevient (ranchement jaune partout où il y a une déchirure supprimant le sarcolemme. On trouve dans chaque fibre un noyau arrondi, très net, avec un nucléole brillant. Est-ce le noyau du sarcolemme? est-ce o82 celui de la libre musculaire proprement dile? Il m'est impossible de résoudre la question. On sait en outre, que les fibres musculaires des Braehiopodes et de bien d'autres vers, ne sont que des modifications de répitbélium de la cavité générale. On pourrait alors considérer le sarcolemme comme l'enveloppe de la cellule, dont le contenu strié est contrac- tile, et le noyau comme celui de la cellule musculaire ainsi cons- tituée. Le tendon des muscles n'est pas autre chose que l'ai^glomération ^^ des sarcolemmes de toutes les fibres qui comjjosent le muscle. On voit très bien cette structure fibrillaire dans les préparations à la picro-nigrosine. — Il peut arriver que ces fibres conjoncti- ves soient tellement soudées les unes aux autres que le tendon a l'air cartilagineux. Cette dispo- sition est à son maximum chez les Brachiopodes inarticulés où le cartilage est franchement compact. Les fibres musculaires s'in- sèrent sur les tendons par petits faisceaux situés à différentes hauteurs, et le tendon devient de plus en plus épais à mesure que l'on se rapproche de son insertion. Il n'y a pas fusion de ces fibrilles tendineuses, elles sont simplement juxtaposées, de sorte que le muscle est formé dans toute sa longueur d'un même nombre de fibrilles, ((ui sont musculaires sur une partie de leur étendue, tendineuses sur le reste. Sur des coupes longitudinales de muscle et de tendon, on l)eut suivn! ainsi certaines fibrilles du sarcolemme dans toute leur longueur. On trouve parmi les fibres musculaires des cellules tout à fait particulières, très allongée, pourvues d'un gros noyau avec les nucléole, et qui se colorent en bleu par la picro-nigrosine. Elles se Fig. ii). — Détails de Tappareil mus- culaire volontaire de Waldheimia Ycnosa. Fig. A : grosslss. 750 diain., deux libres musculaires striées avec leurs noyaux, iniplanlées dans le pro- longement du sarcolemme (.S); fig. B, schéma des houppes musculaires {H) constituant ])ar raccollement de leur sarcolenne le tendon musculaire T (grossiss. 2;)0 diam.) ; fig. C, cellnlc nerveuse terminale (grossis. 7î)0diam.); lîg. 1), longue cellule nerveuse paral- lèle aux liiires musculaires (grossiss. 820 diam.) ; lig. E, rapport normal des fibres striées avec leur tendon ; dans la fig. A, les tendons étaient écartés par les réactifs (grossiss. 480 diam.). liKClILKCIlKS SrU I.ANATO.MIi: DK WMDUI-IMH VI-SOSA 083 .lerinincnl en pointe à Icnrs dcnx extréniilés et semblent être des renncnieuts g;in,ulionnaires de nerfs. Ces cellules sont très j;ra- nnleuses. On eu trouve d'autres plus courtes, a|)pli(iuées contre la paroi d'une fibre striée, avec un noyau analoi^ue au précédent. Il nie semble que ces cellules sont les terminaisons nerveuses spéciales de l'appareil musculaire. Je n'ai pu voir comment la (ibrille ner- veuse se comportait à leur intérieur. 58 i CONTRIBUTION A L'HISTOIRE NATIRELLE DU TYROGLYPIIUS MYCOPIIAGUS iMÉGNIN, par R. MONIEZ, Professeur à la Faculté do médecine de Lille. Il y a quelque temps, M. Xavier Raspail, dont on connaît les très intéressantes observations sur des sujets variés d'histoire naturelle, voulut bien m'adresser des Hannetons en voie de décom- position, et couverts d'Acariens dont il me dem;ind;iit le nom. Dans sa lettre d'envoi, M. Raspail me faisait connaître qu'il avait trouvé cette Arachnide en (luanlité, sur les cadavres de nymphes et d'insectes parfaits, dans la terre, à une profondeur variant de 0™25 à 0°i45; que les Hannetons vivants n'étaient point attaqués. « Il faut « à l'Acarien, m'écrivait-il, l'humidité pour vivre et se développer; « dans la terre sèche il meurtet disparaît. La reproduction me sem- « bletrès rapide; j'ai vu, sur des Hannetons commençant à se décom- « poser, quelques Acares seulement, que leur grosseur indi([uait « pourdes femelles, puis, quelques heures après, je remarquais une « multitude de points blancs, que je prenais au premier abord pour « des (l'ufs, et que la loupememontrait à l'état d'individus complets. « Sur ce point il y aurait un rapprochement à faire avec le Sphœ- « rogyna ventricosa(i). » M. Raspail a observé ces animaux depuis le commencement de décembre jusqu'aujourd'hui, lin mars. Il me fut facile de reconnaître un Tyroglyplie dans cet envoi de M. Raspail : plusieurs caractères d'observation superlicielle me firent songer de suite au Tyrorj. iiiycopharjus, mais la taille des indi- vidus que j'avais sous les yeux, considérable, môme pour cette espèce, et leur genre de vie me les firent examiner de plus près : je n'ignorais pas, cependant, que les animaux de ce genre peuvent se trouver sur les débris organiques les plus différents, et à Lille même, je rencontrais en abondance le Ti/r. wycophnijusi dans le fumiei' des couches, mais les individus provenant de celtt' dernièic observation étaient de taille très petite, relativement anx individus envoyés par M. Raspail. Une étude plus approfondi!! me montra brauroup de dllférences (I) M. l{;is|.;iil n, on le voit, drcdiiverl le fait, sur leiiiicl nous nous étendons pins loin, df j'ovov ivi|>:irité de celle espèce. IIISTOmK NATIIIKI.LK DK TYfiOCI.YrilUS MYCOI'IIAGt S .>S;) •^ toutes légères, d'ailleurs, — eulre cet animal et ceux qui avaient été vus et ligures par Mégnin et par Rerlese; uiais ces dilTérences, eu résumé, sont toutes réductibles, comme on le verra plus loin, et il nous parait que le Tyroglyplie du Hanneton doit être rapporté au Ti/roi/lyphus nnjcophtigns. Nous établirons, dans la première partie de ce travail, les caractères extérieurs de notre Tyroglyplie, tels que nous les avons vus, et nous comparerons ensuite notre description à celles que Mégnin et Berlese nous ont donnée de celte espèce, puis nous exposerons nos observations sur les moHirs de cet animal, et nous terminerons par quel(|ues réilexious sur la forme larvaire dite hyiniiii', souvent observée chez les Tyroglyplies. 1 Le Tyrogl. mijcophagiis est de beaucoup la plus grande espèce du genre : nous avons mesuré des femelles qui atteignaient couram- ment 2 mill. et même 2,262 .a de longueur totale, de l'extrémité du rostre à l'extrémité du corps, avec une largeur maxima de l,30o a. Les mâles, presque aussi abondants que les femelles, sont de taille sensiblement plus petite : les plus grands que nous ayions vus avaient 810 les dimensions du plus grand diamètre transversal et le numérateur indique la longueur); les o-ufs sont généralement un |»eu aplatis d'un côté, un jjcu plus larges à un bout; ils sont pondus çà et là, par petits amas, avant d(î présenter le plus légei- travail embryonnaire; ilssont chargés de grauides réfriu- iiisl'oiiii: NATrm:i,i.i: di' Ditocivi'iii ^^ mycoi'IIici s o89 gcnts; sous riiilluence des réactifs, ils ont tendance à s'onibili([uer d'un côté. Les œufs />y/.v à l'intérieur du corps îles fetiidles sont aussi très variables comme dimensions et peuvent d'ailleurs présenter une évolution avancée; ils oscillent euti'e a ; ou eu voit (lig. o) 90 à 133 (jui sont envelopi)és d'une sorte de coque, souvent irrégulière, (jui l)eut dépasser uuc épaisseur de o i>.. — Cette dernière i)articularité est sans doute eu relation avec les dilTérences que présentent les œufs au i)oint de vue de leur évolution chez les dilïércntes femelles" Nous avons observé les Hi/popes du Tijroijlijphiis iinjntpJKupis soit libres dans le milieu où vivent leurs parents, soit inclus dans des nymphes octopodes, à l'intérieur du corps de certaines femelles, soit encore sur des jeunes Hannetons (Melolonlha lyuhjaris), au milieu des poils qui revêtent le corps, ou serrés contre les nervures des ailes. Nous ne répéterons pas la longue description qui a été donnée par Mégnin à propos de cette phase de l'existence du Tyro- (jhjphns uujcopliafjus. Nous devons relever deux I)articularités qui ont échappé à cet auteur ainsi qu'à Berlese : 1" l'existence, à la partie postérieure du corps, de trois larges vésicules transparentes, tout à fait analogues, par leurs caractères, à ces deux glandes (?) sans communication avec l'extérieur, que l'on observe dans la région thoraclque et (|ui restent attachées à la carapace de la nymphe octopode, quand l'hypope s'est formé : ces glandes sont de moitié plus petites que les glandes thoraciques; t' la j)résence à côté de l'hypope, sous la carapace de la laive octoi)()de, d'une matière non utilisée pour sa transformation et(iue l'on peut api)eler niasse résiduale, que ses caractères optiques (absence de coloration, "réfringence) empêchent de considérer comme formée par les excréments de la larve octopode. C'est par la partie antérieure de l'octopode, en en arrachant la tête et la portion thora- clque, ([ue rhypoi)e quitte la nymphe au sein de laquelle il s'est formé. II Malgré la grande analogie que révèle un examen sommaire entre les ïyroglyphes que nous a envoyés M. Ilaspail et ceux (|ui ont été étudiés par Mégnin (I) et par Berlese (2), nous avions d'abord (1) P. Mkg.mn, Mémoire sur les Hypopes. Journ. de l'Anal, et de la Phys., 1874. (2) A. Berlesk, Acari, Myriopoda et Scorpiones hueusque in Italia reperta. fasc. 58 (1891). 590 R. MOMKZ hésité, avous-DOiis dit, à ideulitier ces animaux : diUérentes parti- cularités pouvaient être observées chez nos individus, qui autori- saient cette manière de voir. Nous allons montrer par une élude plus approfondie, ({u'il s'agit très vraisemblablement d'une seule et même espèce et que les divergences des caractères dont nous parlons, peuvent assez facilement se réduire, d'autant que, pour plusieurs points, la description de l'un de ces auteurs rectifie celle de l'autre. En effet, si, d'après les dessins de Mégnin, l'extrémité des ven- touses copulatrices est située au niveau de l'extrémité de la fente anale et non sensiblement plus bas comme nous le figurons (tig. 3), les dessins donnés par Berlese, pour la même espèce, concordent parfaitement avec les nôtres; à la vérité, ces deux auteurs ne figurent qu'une soie sur les ventouses copulatrices, alors que nous en avons vu deux sur tous les mâles que nous avons étudiés, mais cette dernière particularité, plus difTicile à voir, a dû échapper à ces savants observateurs; ce même caractère se retrouve d'ailleurs chez d'autres espèces du même genre. De même, le pénis est donné comme obtus par les deux acarino- logues, alors que nous le figurons très pointu (fig.3), mais il nous a paru qu'il s'agissait seulement là d'une interprétation d'optique, due à ce que cet organe est bombé en avant : suivant la mise au point, il peut paraître, en effet, plus ou moins mousse. D'autre part, d'après Mégnin, les ventouses spéciales du tarse de la quatrième paire de pattes qu'on observe, chez le mâle de beaucoup de Tyroglyphes, seraient absentes chez le T. mycophagus, mais Berlese les a obser- vées, comme nous-môme, et il ne s'agit là ({ue d'une erreur du savant français. Pour ce qui concerne la femelle, les difiérences peuvent paraître plus accentuées. Il faut d'abord considérer la taille : les individus les plus volumineux que nous avons observés atteignaient, avons- nous dit, la taille de 2 mill. 262, or, Mégnin indique pour la femelle du T. inycnpluifjus une taille environ moitié moindre (1 mill. à 1 mill. 25), mais cet auteur n'a certainement pas vu de femelles arrivées au maximum de leur développement, car, dans son travail, d'ailleurs très soigné, il ne mentionne pas le fait si curieux de l'ovoviviparité chez ces animaux (1), fait (pie nous avons constaté, (I) Nous avons d il que les œufs de noire Tyroglyplie ne |»rés(Mil(>nl encore aucun dévcloiipeaienl embryonnaire lorsqu'ils sont iiondiis; d'aulrc part, Mégnin dit (loc. cit. p. 2;5(),i que « les femelles montrent, par transparence, dans leur abdomen, des (eufs à dilTéi-enls d(/tésde développeiiieni, an nombre di' Su \i, et des ovules IIISI(H1U: NATrUKI.LK Dl' TMiOdl.Y PHI S Mïdll'IIUil S ."l!)! et il ue parle que de femelles ovigères, toujours beaueoup plus petites que les premières, d'après nos observations, et qui corres- pondent à peu près, poui- la taille, aux dimensions données par Méj;nin (1). Par suite de l'augmentation de volume des œufs pendant leur évolution et par le fait du développement des larves, le corps de la mère doit nécessairement augmenter considérablement de volume, comme cela arrive aussi, pour des formes assez voisines appartenant au genre Pediculoidcs (Sphd'vogyna), par exemple. On peut se demander, toutefois, comment il se fait que Mégnin n'ait pas observé ces femelles ovovivipares au cours de recherclies suivies : peut-être le pliénomène de l'ovoviviparité est-il dû au genre d'alimentation des individus que nous avons observés et ne se rencontre-t-il pas dans toute son ampleur chez les individus qui vivent sur les Champignons ; comme nous le verrons plus loin, nos ïyrogly])hes, à nous, ont vécu, soit du produit de la décomposition du corps de Hannetons, soit de fromage de Gruyère placé dans de certaines conditions, et non pas aux dépens de Champignons, comme les individus qui ont été étudiés par Mégnin. Le fait cei'tain c'est que, en outre des grosses femelles ovipares et mélangées avec elles, nous avons pu observer quantité de femelles ovigères, dont la taille est à peu près celle indiquée par Mégnin pour son Tyro- glyphus mycophagus. Si nous ne citons pas Berlese au sujet de la taille de notre animal, c'est qu'il a commis à son sujet un lapsus calaini: tout en disant qu'il est « inter congénères maximus, » il n'assigne à la femelle qu'une taille de 130 u (2). fécondés; » il nous paraît éviilciit, our empêcher cette cause possible d'insuccès. — Des nymphes octopodes avec Hypopes en voie de formation, furent placés sur le fromage : 12 jours après, les hypopes, complètement développés, n'étaient pas sortis des octopodes. Au contraire, des morceaux de fromage semblables, placés dans le récipient même qui contenait, dans la terre humide, des corps de Hannetons en décomposition, sur lesquels pullulaient les Tyro- glyphes, furent vite attaqués par eux ; on les vit d'abord en nombre relativement petit: ils devinrent très nombreux sur le fromage, aussitôt qu'ils eurent détruit toute la matière animale provenant des corps d'Insectes contenus dans le récipient. Les Acariens paru- rent alors se complaire sur le fromage presque aussi bien que sur les Hannetons et s'y reproduisirent très rapidement; toutes les femelles restèrent blanches et il nous a paru que ces femelles pouvaient atteindre i)resque les dimensions énormes que nous avons indiquées au commencement de ce travail; dans ces condi- tions elles peuvent être aussi ovovivijjares (1). (I) Oïl voit, jiar la iJinic'ultéque j'ai eu pour faire il6v<'loi)|)er mon Tyroglyi)lie sui- des Cliaui|iigiions, coinnic on i)ourrait facilement être induit en erreur dans des expériences de ce genre et couime l'insuccès ne prouve rien. Au reste, connue nous IllSTOIKH NATClJKI.Li: DM TYllOCIVrill >i MY( (H'fllCUS o97 MtMiie le corps de foincllos mortes, que leur couleur et leur taille nie faisaient reconnnître pour des ovovivipares encore remplies de leurs petits, ayant été placés sur ces morceaux de fromage de gruyère, se trouva au bout de très peu de jours, vide de son contenu, alors que, conservés pendant plus d'un mois dans un même milieu humide, mais sans aliment, les petits n'avaient pas quitté leur ahri, même ([uand la tète, détachée du corps, semblait leur avoir ménairé une issue facile. J'ai fait la remarque (pie certains individus femelles, de taille relativement petite (1150 à l£)0;i, par exem|>lc), contiennent à leur intérieur de nombreux œufs (35 environ), de volume assez variable; d'autres, de même taille ou plus volumineuses, chez lesquelles les petits atteindront le stade hypope, n'en présentent qu'une douzaine, au milieu d'une matière abondante, d'aspect protoplasmique, con- tenant de nombreux granules réfringents et qui provient sans doute de la régression des autres œufs ; c'est ainsi que j'ai vu un jour une femelle de taille moyenne, morte, quoique intacte à l'extérieur, qui contenait quatre petits seulement à l'état de larve hexapode : ces petits, au lieu de rester enfermés dans un cul de sac de l'ovaire, nageaient en liberté, baignés de toute part par le liquide protoplas- mique dont nous venons de parler et qui leur sert sans nul doute (raliment, car quoique dépourvus d'anus, leur corps contenait des matières excrémentitielles. Aucune trace des organes internes de la mère ne persistait, ils avaient été dévorés par les larves; au reste, l'avons déjà dit, Ions ces animaux sont assez indifférents pour la [lonrritiire, quand ils rencontrent des conditions d'humidité et de chaleur convenables. Nous avons vu le T. iiiycopliagus pulluler sur le fumier d'une couche très chaude et nous avons montré, dans ce travail, qu'il se dcvelopiiail aussi bien sur des cadavres d'Insectes, sur du fromage, mieux même que sur les Champignon*, que l'on pouvait croire son aliment favori. lien est de même pour le Tyrogl. faritiae, bien plus fréquent sur les fromages que dans la farine et qui se rencontre également sur des pommes de terre pourries, sur le houldon quand il s'altère, sur le tabac, au moment de sa fermentation dans les magasins, sur des viandes de charcuterie, sur des champi- gnons conservés secs, etc. On i)eut dire la même chose pou rie T. entotiiophag us, connu |iour attaquer les collections d'Insectes, qui a été trouvé aussi sur les gousses de vanille, dans les magasins où l'on trie ces fruits et auquel on a attribué les acci- dents du canillisine : nous avons rencontré, en nombre énorme, cette même espèce dans du safran altéré, à Lille (R. Moniez, Acariens observés en France) et, depuis, nous l'avons vu pulluler aux dépens de l'Ergot de seigle — on avait indiqué un Acarien comme s'attaquant à l'Krgot, mais il n'était pas déterminé. — 11 est inutile de mulliidier les exemples. Sy» R. MONIEZ par une particularité curieuse, les femelles mortes depuis trois ou quatre semaiues, dont les téguments sont même tout ridés, peuvent néanmoins abriter une douzaine de larves vivant aux dépens de la masse nutritive dont nous venons de parler et qui reste parfaitement fluide. — Ce sont là tous faits intéressants qui ont échappé aux précédents observateurs. L'observation que nous avons rapportée plus haut, au sujet de Texistonce d'une matière nutritive abondante à côté d'un nombre d'œufs restreint chez certaines femelles, alors ({ue d'autres individus de taille beaucoup plus petite manquent de ces réserves et engendrent un grand nombre d'œufs, nous parait trancher la question qu'on aurait pu se poser, à savoir si, dans l'espèce du Tijroij typhus myco- phagus, il existe deux sortes de femelles, l'une vivipare, l'autre ovovivipare, ou si le même individu, après avoir pondu une série d'œufs, ne laisserait pas développer à son intéiieur et à ses dépens les œufs restants en petit nombre. Cette dernière hypothèse nous semble tomber, en effet, devant cette constatation que des femelles de même taille contiennent les unes rien que de nombreux œufs, les autres un petit nombre d'œufs au milieu d'une masse nutritive abondante. Il reste à se demander la signification du fait de l'existence de deux sortes de femelles qui contribue à assurer la conservation de l'espèce et nous avouons n'avoir point d'explications à en donner. IV Pour Mégniii, qui a montré le premier leurs rapports avec les Tyroglyphes, les Hyi)opes proviennent de la transformation des nymphes octopodes sur le point de devenir sexuées. Ils apparais- sent seulement dans des conditions particulières, lorsque le milieu nutritif aux dépens duquel vivent les Tyroglyphes va leur man- quer, soit parce qu'il est épuisé, soit parce qu'il se dessèche. Pour ce savant, en somme, l'Hypope « est une nymphe cuirassés, ndrcntire, hétéromorphc, chargée de la conservation et de la dissémination de l'espèce acarienne à laquelle elle appartient (1). » Ces idées de (1) P. MÉGNiN, Mémoire analomique et, zoologiijue sur un nourri Acaricn de la famille des Sarcoptides, le Tyroglyphua roslro-scrraius et sur son Ihjpope. Journ. del'Anat. et de la IMiys., 1873.— Dr mAmi:, Mémoire sur les Ihjpopcs. Ihid., 1874. lilSTOllU-: NATURELLE DU TYRIIGLypillS V) TO/'fl IGT.S 599 Mégnin ont été adoptées par diiïéreiils auteurs, mais elles avaient été récemment combattues. Il est indubitable que, par ses caractères extérieurs, sa petite taille, ses ventouses spéciales, la résistance de ses téguments, l'occlusion des orifices naturels, l'IIypope est dans des conditions excei)tionnelles pour résister très longtemps, dans les milieux qui lui sont le plus défavorables, et pour se faire convoyer à distance par des animaux de toutes sortes. Alors que les autres larves de la même espèce, aussi bien que les adultes, doivent périr sur place, par défaut de nourriture et dans la quasi impossibilité où elles sont de se pouvoir déplacer au loin pour aller trouver d'autres aliments, les Hypopes assurent la continuité de l'espèce et vont fonder ailleurs de nouvelles colonies; mais s'ensuit-il, cependant, que cette forme soit bien adventive, accidentelle, et ([u'elle ne se produise que lorsque les conditions de milieu sont défavorables pour l'espèce? Déjà Michael, en 1884, avait affirmé, d'après ses propres obser- vations, que la transformation en llypope de la nympbe octopode n'était nullement déterminée par des circonstances défavorables, qu'il ne s'agissait pas là d'un procédé extraordinaire ou excep- tionnel, mais bien « d'une précaution de la nature pour assurer la conservation de l'espèce dans les conditions défavorables » (1). Dans un travail plus récent, dans lequel il redresse ce que l'on avait écrit sur les transformations des Glycypbages et annonce la fort intéressante découverte de véritables Hypopes chez ces animaux, le très savant acarinologue revient sur cette question, pour affirmer de nouveau que l'état hypopial n'est nullement déterminé par la dessiccation ou par toute autre circonstance défavorable ; au contraire, il conclut de ses expériences que c'est alors que les colonies d'Acariens prospèrent le mieux, quand elles se trouvent dans les meilleures conditions possibles, que la production des Hypopes se fait avec la plus grande intensité ; pour Michael (2) « the change to this stage is normal although not existing in the life-history of every individual; » il ajoute d'ailleurs : « I do not deny that a créature may remain longer in the Hypopial condition after it bas been formed when the surroundings are more suitable to tlial stage than to tiie ordiuary nymphal stale, tlian it will when (1) A. I). Michael, On the Hypopi Question or life-history of certain Acarina. Liiinfoan Socicty"s Journal, Zoôlogy, XVil, 1884. (2) Michael, Reaearches inlo the life-histories of Glycyphagus domeslicus. and a. itpinipes. Linnsean Society's Journal, Zoôlogy, XX, 1888 600 H. MONIEZ Ihe converse in Ihe case. I Ihiuk tliis not improbable, altoiigh I bave notseen any évidence to prove that sucb is tbe fact. » Nous ne pouvons que confirmer les observations et les conclu- sions de Michael : dans les nombreuses colonies de T. niycopliagus que nous avons observées, nous avons toujours vu la formation des Hypopes marcber de pair avec la multiplication des individus; plus les colonies étaient prospères, plus nombreux étaient les Hypopes et ceux-ci diminuaient dans la même proportion, lorsque le milieu nutritif s'épuisait ou se desséchait. Alors que, aux moments d'activé reproduction, les Hypopes fourmillaient sur les parois du vase, ils devenaient fort rares, quand la reproduction s'ar- rêtait par suite de conditions de milieu défavorables : les Hypopes se transformaient donc rapidement en individus sexués dans ce dernier cas et ne persistaient pas normalement sous cette forme. Notre observation corrobore donc absolument celles de Michael et eu somme, il faut admettre que le stade bypo])e est un stade normal, qui n'a rien à voir avec les conditions de milieu et qui, par conséquent, ne se montre pas seulement lors de la dessic- cation ou de l'épuisement du milieu nutritif; toutefois, — et c'est là la raison d'être et la propriété de cet état larvaire, — quand ces conditions défavorables se produisent, seuls les individus qui, à ce moment précis, S(; trouvent au stade Hypope, peuvent les subir et y résister pendant un long temps, alors que tous les autres individus sont détruits. Comme nous l'avons dit plus haut, les Hypopes ne se forment pas seulement aux dépens des nymphes octopodes qui ont subi toute leur évolution à l'intérieur du corps de leur mère; ils se for- ment aussi dans les nym])hes qui proviennent des œufs pondus et, contrairement aux observations formelles de Michael pour les Gly- cyphages, je mt; deniande, tant les Hypopes libres sont nombreux, si toutes les Nymphes octopodes indistinctement, ne donnent i)as naissance à cette sorte de larve; je ne puis malheureusement, toute- fois, rien affirmer à ce sujet. Toujours est-il que, alors que les Hypopes libres se transforment rapidement en Tyrogly})lies sexués, ceux qui se sont développés dans le corps de leur mère peuvent rester fort longtemps sous cette forme, et il nous a i)aru (|u'ils ne (luilb'ntqu'au boutd'un assez long temps renveloppc niatci lu'Ile (1 1. (1) J'ai noté aussi que les Hypopes ne servent pas seuls à disséminer l'espèce et (|ne ce rôle appartient également à la nympiie octopode, bien (|u"elle procède d'une façon ditlérente : toujours j'ai trouvé que ces dernières (juiltaient en grande quantité les cadavres de Hannetons ou les morceaux de fromage sur lestjuels elles étaient nées et gagnaient, pour s'édiapiier, les parois du vase (|ui les contenait; au liout d'un certain temps elles (levenaienl immoliiies. cl l'iiypope se formait à leur intérieur. lIlSTOIliK NATI liKI.I.K Dr TMiOt.l.YPIUf^ MYCOPUAGIS 001 Disons pour tenniuer (|u»' Mégiiin a trouvé l'Hypojje du Turoijlij- phns nn/copliiK/us « sur les petits Coléoptères, les Scolopendres et Arachnides qui rcclierchent les détritus humides » Berlese l'a trouvé sur le MeloUmtha fnllo et sur VOri/ch's nasiconiis ; nous-même l'avons constamuient trouvé sur les llannclons vivants que nous a envoyés M. Raspail. La présence d(! cette larve sur ces grands ('(déoptères semble normale; il est curieux de constater que l'Insecte adulte en sortant de terre, après sa dernière métamorphose, porte ainsi, à l'état d'Hyi)Oi)e, les Acariens (|ui le dévoreront plus lard, après sa mort, aussitôt la ponte elîectuée. Ou comprend très bien que le Tyroiïlyphe, qui s'est multiplié aux dépens de ce cadavre, aux dépens aussi des œufs et larves de Hannetons qui n'ont pu se développer, reste à l'état d'Hypope, quand il ne trouve plus à se nourrir, sur les larves vivantes, d'où il passe sur l'adulte. Nos observations ne nous ont malheureusement rien appris sur la signification morphologicjue des Hypopes ; un instant nous nous étions demandé, par suite de l'analogie qui existe entre les deux grandes ventouses centrales de la plaque d'adhérence de la larve et les deux organes de même fonction situés dans la même région chez le niàle, si les Hypopes ne donnaient pas naissance aux mâles seulement : cela aurait expliqué ce fait observé par Michael chez les Glycyphages, (jue toutes les nymphes ne donnaient pas naissance à des Hypopes : les nymphes sans hypopes auraient pu être de jeunes femelles; mais j'ai dû abandonner cette hypothèse, en con- statant que des Hannetons porteurs d'Hypopes, mis à mort et placés de suite dans du terreau qui ne contenait pas de Tyror/lyphiis mijcnphafjm, ont bientôt été couverts de Tyroglyphes des deux sexes qui ne pouvaient provenir (jue des Hypopes. 602 DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX (1), par J. M. F. BIGOT. GKNRE CHRYSOPS C, Iranensis +, long, = 10 milliin. Antennarum segmento 2° sulciolalo. Anteniiis, apice fusca- nis, facie et fronte pallidè flavidis ; callosilate frontis fiilvidà, transversû oblongà ; lergo cinereo, nigro nitido Irivittato, scu- tello cinereo; abdomine pallidè flavido, incisuris fulvis, lineis quatuor nigris, interruptis, ornato; calyptris pallidè flavidis, halte- ribus fuscis; pedihus flavidis, coxis, geniculis tarsisque nigris, femoribus poslicis superuè fuscis, tarsisbasi flavidis: alis hyalinis, basi et costà angustè fuscanis, vittâ latà transversa quadrifenes- tratâ, notatis. Antennes d'un jaune pâle, brunâtres à l'extrémité, le 2^ segment cisiblemenl annelé; palpes, face et front de même nuance, une callosité roussâtre, ovaloïde, sise transversalement au-dessus des antennes; barbe presque nulle; tergum gris, avec quatre bandes d'un noir luisant, écusson d'un gris pruineux ; abdomen d'un jaune pâle, les incisions roussàtres, et (juatre bandes longitudinales noires, interrompues aux incisions ; cuilleronsd'un blanc jaunâtre, balanciers bruns ; pieds d'un jaune pâle, hanches, dessus des fémurs postérieurs et tarses, noirâtres, tarses postérieurs à base d'un jaune pâle; ailes hyalines, brunes près de la base, ainsi que le long du bordexterne, jusqu'à une certaine distance de l'extrémité, une large bande transversale, médiane, n'atteignant pas le bord interne, brune, toutes les cellules qu'elle recouvre pâles en leur milieu. Perse septentrionale. — "J spécimens. C. ciNCTus +, long. = 10 millim. Antennis, capiteet thorace simul sum|)tis fciiuilongis, nigris, basi et palpis, pallidè fulvis: facie, flavido pollinosà, in medio, latè nigro (1) Toutes les espèces décriles iri font iiarlifdc iiips roljcclions. l'nc inlindiiclion au présent travail a été pMi)lirc datis les ,1/////. dr In Sor. /.ool. de France, IV, p. 4(JS, 1801. DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 603 iiili(l(t, fioiilc, pariter pollinosà, iiigio iiitido hicallosà; tlioraceiiiyro, iitriu((uti tlavido lomeiitoso; sciitello nigro; ahdoinine nigro, segiiieiilis anj^ustè flavo marginatis, secundo hasi, latè, flavo-albido tineto; calyptris ciuereis, halterihiis, apire, (iiscaiiis; coxis nigris, femorihiis ruiis, posticis iiifuscatis, tihiis latis, rufis, externe fuscis, tarsis riilis, apice nigris; alis albidis cosla, usque ad apicem, hasi angustè, et vitta intégra, latà, transversâ, obscure fuscis. Antennes, égalant la tète et le thorax réunis, noires, le premier segment d'un jaune fauve, le deuxième de môme longueur, palpes d'un jaune blanchâtre; (ace et front couverts d'une prui- nosité jaunâtre, sous les antennes, une macule cordiforme, une callosité arrondie au bas du front, une autre transversale au vertex, toutes d'un noir luisant; thorax noir, un peu de duvet jaunâtre sur les bords; écusson noir; abdomen noir, avec les segments très (inement bordés de blanc jaunâtre, une large bande de la même couleur à la base du deuxième segment; hanches noires, fémurs rougeàtres, les postérieurs noirs extérieurement, tibias dilatés, roussàtres, noirâtres extérieurement, tarses rougeàtres avec l'extré- mité noirâtre; cuillerons grisâtres, massue des balanciers brune ; ailes blanchâtres, noirâtres extérieurement, depuis la base jusques et y compris l'extrémité, une large bande médiane, transversale, de même nuance. Iles Philippines. — / spécimen. / C. ATRicoRNis cT 9, loug. = 10 milliin. cT Antennis nigris, basi, facie et vertice, utrinque, nigro villosis ; palpis ferè albidis, nigro villosis ; fascie pallidè llavidà, maculis duabuslunulatis, nigris; barbà pallidè tlavidà ; thorace scutelloque nigro nitido, utrinque, sat dense, flavido villosis; abdomine Uavido, segmento 1", basi, angustè nigro; 2° macula, basi, obtuse bilidâ ; 3° macula transversâ longà, basi quadridentatâ; 4° vittà baseà longà intégra, ceteris basi late limbatis, nigris; calyptris ferè albis, halte- ribus a|)ico nigris; pedibus flavidis, femoribus, basi et apice, nigro tinctis, tarsis nigris, posticis, basi, tlavidis; alis hyalinis, extrin- secùs, ferè usque ad apicem, auguste fuscanis, cellulis, basalibus, apice, discoidali, basi, pallidis, venulà longitudinale sextà fusco marginatâ, vittà transversâ latà, trigonà, fuscà. $ simillima; facie maculis duabus sub antennis locatis, macula latà superà, vertice (luoque, nigro nitido pictis ; tarsis omnibus, basi, pallidè flavidis; 604 J. M. F. BIGOT vittis segmentoruin ;il)domiuis, 3« et 4°, inaciilis ferè contigiiis formatis. çf.Antenues uoires, les deux premiers segments inégaux, à longs poils noirs, ainsi (jue les cùtés du haut de la face et le vertex ; palpes blanchâtres à poils noirs ; barbe et côtés iuférieurs de la face à poils jaunes; tergum, écusson, d'un noir luisant avec une villosité jau- nâtre, plus épaisse sur les côtés; abdomen d'un jaune fauve, lef segment noir à la base, 2" avec une macule basilaire, formée de deux géminées, 3"" avec une bande plus longue, formée de quatre macules géminées, les suivants avec une lai-ge bande basilaire, noires; cuillerons d'un blanc jaunâtre, massue des balanciers noire ; pieds jaunâtres, des antérieurs avec la base des fémurs, les genoux, l'extrémité des tibias, largement noirâtres, les tarses noirs, les pieds postérieurs semblablement coloriés, sauf la l)ase des tarses largement jaunâtre, les intermédiaires avec l'extrémité des fémurs, celle des tarses et les genoux noirs ; ailes presque hyalines, bord externe, depuis la base jusqu'à l'extrémité, base des cellules basi- laires, la discoïdale presqu'eutièrement, une large bande médiane, trigonale, bords de la sixième bande longitudinale, le tout d'un brun grisâtre. — 9, semblable au ^f ; si ce n'est que la face, au- dessous des antennes, porte deux callosités d'un noir luisant, une autre au-dessus, elle vertex, de même couleur; les bandes de l'abdomen sont remplacées, sur les 2^ et 3« segmeuts, par de larges macules arrondies; tous les tarses sont largement teints de jaunâtre à la base. Amérique du Nord, Colorado, — I cf, l $. C. NiGKiVENTRis 9 loug. = 8 milliui. Antennis nigris, basi parum fulvo tiuctis, nigro villosulis; palpis fulvis, basi infuscatis; facie et fronte pallidé (lavidis, macula cordatâ subantennale, supernè vittà transversâ, nigro nitido, vertice cinerascente, nigro villoso ; barbâ albidâ ; tergo et scutello nigro nitido, pleuris albido villosis; abdomine nigro, incisuris albidotomentosis; calyplriset halteribus fuscanis ; pedibus nigris ; alis hyalinis, basi usque ad médium cellularum basalium, costA usque ad apicem, vittà latà transversâ aiite marginem postican» evanescente, nigro, tinctis. Antennes noires, brièvement villeuses, un peu de rougeâlre à la base du l^r segment ; palpiîs jaunâtres à base brune; face et front d'un blanc jaunâtre, une callosité snb-cordiforiiie, sise au-dessous DtlSCRIl'TIONS DE UII'TKRliS NOUVEAUX GOiJ (les antennes, une large bande transversale, également calleuse, sise au-dessus, d'un noir luisant ; les joues seniblablenient colorées ; front avec une villosité noire; barbe blancliàlre; teiujum, écusson, d'un noir assez luisant, le premier avec des bandes grisâtres duve- teuses pins maninées, lianes à poils blancs ; abdomen noir, un peu de duvet blaucliàtre au bord des segments ; cuillerons et balanciers bruns; i)ieds entièrement uoirs ; ailes byalines, la base avec une petite partie des cellules basilaires, le bord externe jusqu'auprès de l'extrémité où la couleur s'élargit légèrement, une large bande irré- gulière joignant le bord externe mais n'atteignant i)as l'interne, le tout de couleur noire. Améri(iue du Nord, Washington territory, — 7 spécimens. I C. CoLORADENSis cf ?, loug. — 8 milUm. . Antenuis nigris, basi breviter nigro viliosulis, segmento l», secundo parum longiore; palpis castaneis; facie llavidà, utrinque puncto nigro elongato nolatà ; tergo cinereo pruinoto, nigro auguste trilineato, scutello nigro; abdomine pallidè flavido, segmentis, basi, vittà obtuse quadridentatà, nigrà, nolatis; calyp- tris obscure flavis, lialteribus infuscatis; pedibus anticis nigris, tibiis, basi, plallidè llavis, iutermediis et posticis flavidis, coxis, geniculis, tibiis et apice tarsorum, nigris ; alis-fuscis, cellulis basalibus apice, anale externe, discoïdale et quartâ posticà, subhyalinis, lunulà transversà apicali hyalinà. — $ Antennis glabris, basi fulvis; callositate transversà frontis lividà, nitidà, vertice tuberculo vellifero, fusco, munito; vittis thoracis, nigris, latioribus ; abdominis segmento 1^ maculis binis, ecterit, maculis quatuor nigris, notatis; pedibus llavidis, coxis, tibiis apice, tarsis que nigris, tarsis posticis basi llavidis; alis ferè byalinis, costà usque ad apiceni, vittà latà medianà, intùs evanescente, fusco, pallido tinctis, stigmatis fuscanis. cf- Antennes noires, brièvement villosules, 1" segment un peu reullé et un peu plus long que le 2« ; palpes roussàtres ; face jaunâtre, avec, de chaque côté, sous les antennes, une petite macule noire en forme de croissant ; barbe fort courte et fort rare ; thorax pruiueux, d'un gris obscur, avec trois ligues noires ; écusson noir ; abdomen d'un blanc jaunâtre, à la base de chaque segment une large bande noire, obtusémeut quadridentée en arrière ; cuillerons d'un gris obscur, balanciers bruns; pieds antérieurs noirs, avec la base des tibias jaunâtre, l;'s autres jaunes, avec les hanches, les genoux et 606 J. M. F. BIGOT l'extréniitédes tarses noirs; ailes noirâtres, excepté vers l'extrémité, une bande transversale, étroite, convexe en dehors, blanchâtre, le sommet des deux cellules basilaires, le bord interne de l'anale, le milieu de la discoïdale et la 4^ postérieure, blanchâtres. — Ç. Antennes glabres, largement jaunâtres à la base; au-dessus, une callosité luisante, ovaloïde et livide, le tubercule ocellifère noirâtre; les lignes noires du tergum beaucoup plus larges ; le l*^"" segment abdominal avec une double macule basilaire noire, les autres avec 4 macules semblables, plus petites, les macules latérales des 1" et 2"= segments moins grandes; pieds jaunâtres, hanches, genoux et tarses noirs, les tarses postérieurs à base jaunâtre; les ailes claires, avec le bord externe brunâtre, ainsi que le stigmate, une large bande transversale, irrégulière, n'atteignant pas le bord interne, d'un brunâtre pâle. Amérique du Nord. Colorado. — 5 cT, o $. C. ocuLATUS 9. long. = 6 millim. Antennis, capite thoraceque aequilongis, llavis, apice fuscanis ; palpis, facie et fronte flavis, callositate transversà, super auten- nas et, altéra verticale, fuscis ; thorace pallidô llavido, latè nigro (juinque vittato; scutello llavido; abdomiue llavido, segmento 1°, apice, fusco uotato, deiude vittisduabus nigris, apice dilatatà et bifurcatis, ornato; calyptris pallidé llavidis, halteribus fuscis, apice fulvo notatis ; pedibus fulvis, coxis intermediis et posticis, tarsis, apice, nigris ;alis, albidis, basi,sat angustè, extrinsecùs, et; dimidio apicale, fusco tinclis, apicem versus, macula rolundatà, maculis que duabus subtrigonis, propèmarginem internam locatis, albidis. ornatis. Antennes d'un jaune pâle, avec l'extrémité i)ruii;Ure, aussi lon- gues que la tôte et le thorax réunis, les deux premiers segments égaux entre eux; palpes et face jaunes, une callosité frontale ovaloïde, transversale, une autre au vertex, brunes; barbe nulle; thorax d'un jaune blanchâtre, avec cinq larges bandes noires; écusson jaune, teinté de brun à la base ; abdomen jaune, i^'' segment avec une j)elite macule transversale sise au milieu du bord posté- rieur, à partir du 2' jusqu'aux derniers, deux bandes longitudi- nales, étroites à la base, élargies et bilides en arriére, noires ; cuillerons blanchâtres, balanciers bruns, avec un point fauve à l'ex- trémité de la massue; pieds fauves, extrémité des tarses, hanches intermédiaires et i)ostérieures noires; ailes blancluUi'es, le bord DESCRIPTIONS DE DIPTKRIÎS NOUVEAUX 607 exterue à la base, la base des deux cellules basilaires, toute la base de l'aile, y compris la cellule discoidale, d'uu brun foncé, un point blanc sis vers le milieu de la partie brune basilaire et deux larges macules subtrigonales, de même nuance, au bord interne. Brésil. — / spécimen. C. TRi.MACiLATus, $, loug. = 9 millim. Antennis uigris, imà basi parce rufo tinctis, gracillimis, capite et Ihorace, simul sumptis.HMiuilongis, segmentis tribus (l'qualibus; l>alpis nigris; facie nigrà, nitidissimà : tliorace nigro nitente, rétro auguste, et, utrinque parce aureo velulino, scutello nigro nitente; abdomiue nigro nitido, utrinque, basi, late llavido pallido bimacu- lato, dorso macula latà medianà, trigonà, fulvidà, notato; halteribus nigris, pedibus nigris, breviter nigro ciliatis, tarsis pallidè flavidis, apice nigris; alis hyalinis, costà, auguste, basi, vitta que trans- versà, latà, medianà, nigris. Les antennes noires, fililornies,éga]ant à peu près la longueur de la tète et du thorax réunis, les trois segments égaux entre eux, le pre- mier légèrement teinté de roussàtre à sa base; palpes noirs ; face et front d'un noir très luisant, un point grisâtre aux bords internes des orbites ; thorax, écusson, d'un noir luisant, le premier, de chaque côté, ainsi qu'au bord postérieur, muni d'une courte villosité jaune d'or, les flancs avec une villosité semblable ; abdomen d'un noir luisant, l^' segment avec, de chaque côté, une large macule fauve pâle, 4e et o^, en leur milieu, marqués d'une autre large macule sub- trigonale de même nuance; balanciers noirs; pieds noirs, très brièvement ciliés de noir, tarses d'un blanc jaunâtre, avec l'extré- mité noirâtre ; ailes hyalines, la base étroitement teintée de noirâtre, le bord externe, dans toute son étendue, étroitement teint de noir, une large bande transversale, médiane, également noire. Sénégal. — 2 spt'cimens. GENKH: IVIVCTEROMYIA. M. NiGRiFACiEs $ loug. = 20 uiillim. {prœtcr hausteUiiin). Haustello antennis que [incompletis] uigris, palpis nigris; facie nigro nitido ; fronte nigrà ; barbà sordide albidà ; Ihorace et scutello nigro opaco ; abdomine nigro nitido ; calyptris et halteribus obscure fuscis pedibus nigris; alis fuscis, furcà vena' longitudinalis (juartaB inappeudiculalà. 008 J. M. F. BIGOT Pipette ci anienne» {incomplètes), noires; palpes noirs; froiil d'un noir opaque, face d'un noir luisant, barbe d'un blanc grisâtre; thorax, écusson, d'un noir opaque; abdomen d'un noir luisant; cuillerons et balanciers noirs; pieds noirs; ailes noirâtres, l)ifur- cation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) inappeu- diculée. Inde. — / spéciwcn. y M. ENSATA, $ long. = IT) niillim. {pra-lcr haustcliani). Hauslello nigro, corpore longiore; oculis nudis; alaruni furcà venaî 4° longitudinals (Rondani) appendiculatà ; antennis rufis, basi et apice nigris; palpis rufis; facie albidà et albido villosà ; fronte cinereà; barbâ albidà; thorace et scutello, nigro cinerascente pictis, lulvo villosulis, pleuris parce albido villosis; abdomine rufo, segmentis, basi, nigro-limbatis, 2'^ albido niarginato; calyptris et halteribus all)idis; coxis nigris, pedibus pallidè fuivis; alis hyalinis, extrinsecùs, basi, pallidissimè fuivis. Pipette noire, notablement plus longue que le corps; antennes rougeàtres, noires à la base et à l'extrémité; palpes rougeàtres; les yeux glabres; face blanche, couverte de poils blancs; barbe blanche; front à duvet gris; thorax, écusson, noirs, couverts d'une villosité roussâtre; flancs à longs poils blancs, une toulTe de poils blancs au- dessus de l'insertion des ailes; abdomen rougeàtre avec une courte villosité blanchâtre, "1" segment bordé de blanchâtre, base des 1er et 2e segments avec une large macule noire, les suivants avec une large bande basilaire également noire : cuillerons et balanciers blanchâtres ; hanches noires, pieds d'un fauve pâle; ailes hyalines, teintées à la base, extérieurement, d'un roussâtre pâle, cette cou- leur bordant aussi les nervures transversales, bifurcation externe de la 4e nervure longitudinale (Rondani) longuement api)endiculée. Cap de Bonne-Espérance — 2 spécinwm (Peringuey). M. ELEGANS, cT $, loug. = cT li>, $ 1"7 millim. {puclcr lutuslclluin). cf. haustello nigro, corpore ferè a-guilongo ; oculis nudi-^; alarum furçâ vena^ quartœ lougitudinalis brcviter appendiculatà; antennis fuivis, apice fuscis, basi cinereovillosis; palpis pallidè flavis; facie albidà et albovillosà; barbâ longâ, albidà; fronte llavo obscuro pilosâ, thorace fulvo obsciiro velutino, utrinque albido piloso, retrorsum cinereo (lavido, pleuris ciuereo pilosis; scutello cinerascente; alxlomine j)allidè fulvo, segmentis 1" et 2o. basi, nigro DESCRIPTIONS l>K DIl'TÈHES NOUVEAUX 601J limbatis, 3°, 4° et o% uigro bipunctalis, apice, utriuque, fusco tinctis, incisuris, segmentorunî, '1° et 4° albido breviter villosis, 3, 4, et, ceteris, utrinque argeuleo villosis; calyptris ferè albis, halte- ribus fuscauis; pedibus pallidè liilvis, coxis anticis fuscis, ciuereo- pallido longé pilosis; alis ferè hyaliuis, basi pallidissiniè fulvo tinctis, $, siinillima; fronte cinereà, vertice fulvo; punctis abdo- minis miuus disliuctis. cT. Pipette noire, à peu près aussi longue que le corps; palpes d'un jaune pâle; antennes fauves avec l'extrémité brunâtre, les deux premiers segments plus pâles, avec de longs poils jaunâtres ; barbe blanche, longue et épaisse; les yeux glabres; front à poils gri- sâtres; face grise à poils gris pâle; thorax fauve à reflets grisâtres, veloutés, les flancs couverts de poils blanchâtres ainsi que les bords du tergiim, le bord postérieur d'un blanc grisâtre ; écusson gris; abdomen d'un fauve pâle, 1^'' et 2^ segments avec une large macule transversale noire à la base; chacun des autres avec deux points noirs, les derniers bordés de brunâtre, et le 3^ brunâtre latéralement, le 2e et le 4"= bordés de duvet blanc jaunâtre, le 4^ et les suivants, de chaque côté, avec des touffes de poils d'un blanc argenté, ventre d'un jaune pâle; cuillerons blanchâtres, balanciers brunâtres ; pieds d'un fauve pâle ; hanches antérieures noirâtres, à longs poils blan- châtres ; ailes presqu'hyalines, légèrement grisâtres à la base ; bifur- cation externe de la 4'' nervure longitudinale (^Rondanij longuement appendiculée. Gap de Bonne-Espérance. — 1 cT, 1 ?• M. NiTENS $, long. = IG millim. {prœter hauslelium) Antennis [incompletis], haustello vix corpore œquilongo, palpis et fronte, nigris ; oculis tomentosis; facie nigrâ, nitidâ ; barbâ albidâ; corpore nigro nitente, abdomine, apice, parum albido mar- ginato ; calyptris et halleribus nigris, clavà rufâ ; alis obscure infumatis, furcâ ven^e quartjc longitudinalis (Rondani) appen- diculata. Antennes {incomplètes) noires; pipette noire, à peu près aussi longue que le corps ; les yeux tomenteux ; palpes et front noirs ; face d'un noir luisant ; barbe blanche, très courte ; tout le reste du corps et pieds d'un noir luisant, extrémité de l'abdomen bordé de duvet blanc ; massue des balanciers rougeâtre ; ailes obscurément enfumées, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) brièvement appc-ndiculée. Brésil. / spécimen. V. - 39 (ilO .1. M. F. BIGOT M. l'ENiciLLATA $, lout;. = IG mllliiii. (jinrlcr lidustclluin). Hauslello uigro, dimidiâ parle corporis circiter œquiloiigo ; oculis viilosis : alarum furcà \eusd 4® longitudinalis (Houdaui) broviter appendiculatà ; anteuiiis rufis, basi et apice nigris; paipis uigris; facie nigro nitido; fronte, ciuereo nigro, pruinosà ; barbà albidà; tergo nigro, et, utrinque, nigro piloso, scutello obscure caslaneo peclore pleuris que lougè et deusè albido villosis ; abdoniiue nigro nitido, incisuris parce aureo tomentosis, apice, utrinque, albido et flavo aureo penicillato ; calyptris f uscis, halteribus ruJis, clavà fuscà; femoribus (uscis, tibiis fulvis, tarsis apice f uscis ; alis fuscanis. Pipette noire, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps ; les yeux villeux ; ailes, bifurcation externe de la i^ nervure longitudinale (Rondanij brièvement appendiculée; antennes obscui'ément rougeâtres, la base et l'extrémité noires ; palpes noirs ; face d'un brun noirâtre luisant ; front d'un gris obscur ; barbe épaisse et blanche ; tergum noir, presque glabre, mais avec des poils noirs sur les côtés; écusson brun noirâtre; flancs et sternum couverts d'une épaisse villosité blanchâtre; abdomen d'un noir luisant, un peu de duvet jaune d'or au bord des segments, et deux touffes blanches sur les côtés, à l'extrémité, entremêlées de poils d'un jaune doré ; cuillerons bruns, balanciers rougeâtres, massue brune; fémurs noirâtres, tibias et tarses d'un rougeâtre pâle, les derniers avec l'extrémité brunâtre; ailes brunes. Brésil. 4 spécinicn.s. M. ciNERASCENS 9, loug. = 12 millim. (pnvtrr hnu^lelhiiii). Haustello nigro, corpore ferè œquilongo ; fronte latâ ; facie conicà, nigrâ; corpore obscure cinerascente, parce, sat longé, cinereo villoso; paipis antennis que nigris ; fronte et barbà pallidè cinereis, tergo cinereo, fusco quadrivittate; scutello utrinque cinereo ; abdo- mineobscuro, lineis duabus interruptis, cinereis; calyptris sordide albis, halteribus pallidè fuscanis; femoribus nigris, subtùs cinereo pilosis, tibiis pallidè fulvis, alis pallidè cinereis, venis transversis parùm fusco marginatis, furcà venaujuarta' longitudinalis (Rondani) longé appendiculatà. Pipette noire presqu'aussi longue que lout le corps; front gris, à longs i)oils gris, l'extrémité de quelques soies est noire; face coniijue, noire, à villosité semblable, palpes et antennes, noirs: DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX (H 1 barl)e louguc, blauchàtre ; U'ii/iim gris, avec des poils grisâtres clairsemés, mêlés de soies noires et quatre ligues brunes, inter- rompues à la suture, les médianes presque fontigues ; écusson gris avec les bords noirâtres; lianes à poils blanchâtres ; abdomen gris, clairsemé de courts poils grisâtres, plus denses aux incisions, et mêlés latéralement de longues soies grises, deux lignes noirâtres interrompues aux sutures, celles-ci noirs ; cuillerons blanchâtres, balanciers d'un brunâtre livide; cuisses noires, garnies en dessous de longs poils gris, genoux, tibias et tarses d'un fauve pâle; ailes un peu grisâtres, nervures transversales légèrement bordées de brun ; bifurcation externe de la 4" nervure longitudinale (Rondani) longuement appendiculée. Chili. — 1"J spn'iinens. M. ALBiPECTUS *, long. = 22 millim. {prœter haustelliim) Haustello corpore feré œquilongo; antennis obscure fuscis, segmento primo obscure rufo; palpis, facie elongatà conica, fronte, obscure castaueis ; oculis villosis ; corpore et capite latis ; alarum furcà venœ quartœ longitudiualis inappendiculatâ; barbà albidà; thorace obscure fusco, lineis duabus cinereis, obscuris, notato; lateribus et pectore albido sordido longé villosis ; scutello castaneo; calyptris fuscanis, halteribus obscure fulvis; abdomine fusco, segmeutis angustissimè castaneo marginatis, u trinque apicem versus et, apice, fulvo villosulo, segmento, tertio, angustè, fulvo pallido, margine, tomentoso; pedibus castaneo rufo; alis cinereo obscuro. Pipette, noire, à peu près égale à la longueur du corps, face conique, allongée, brunâtre, ainsi que le front et les palpes; antennes noirâtres, premier segment rougeâtre; barbe blancbe; tergum d'un brun noirâtre, avec deux lignes griséitres peu distinctes, flancs et poitrine densément couverts de longs poils blanchâtres, une toufïe de poils blanchâtres au dessus de l'insertion des ailes ; écusson d'un rougeâtre obscur; cuillerons brunâtres, balanciers d'un fauve obscur; abdomen noirâtre, le bord externe des segments, principale- ment vers l'extrémité, et, les derniers, couverts d'une courte villosité roussâtre, un peu de duvet jaunâtre au bord postérieur du troisième segment; pieds d'un brun rougeâtre; ailes d'un brunâtre très pâle, un peu plus foncé à la base et au bord externe ; corps large; tète aussi large que le thorax; les yeux villeux; ailes, bifurcation externe de la quatrième nervure longitudinale (Rondani), inappen diculée. Brésil. — 2 spécimens. G12 J. iM. F. BIGOT M. ERYTHHONOTATA, 9> lOUi^'. = 13 lllillilll. Ilaustello ferè diiplo altitudiue capitis; oculis liirtis; anteunis, palpis, baihà, facie et f route, nigris; tergo scutello que dense rufo villosis, pleuris nigris, retrorsûm cinereo obscuro linclis; abdo- mine nigro niteule, dorso segmeutorum, dikitè, et, apicè, rufo pictis, ventre nigro, villosulo; calyptris, halteribus, apice, rulîs; femoribus nigris, tibiis sordide albidis, tarsis ejusdum coloris, apice fuscis: alis pallidè fuscanis. Pipette à peu près deux fois aussi longue que la hauteur de la tête; les yeuxvilleux; palpes, antennes, barbe, face et front, noirs ; tergum, écussou, densément couverts d'une courte villosité d'un roux vif, flancs noirs, teintés en arrière d'un gris rougeûtre ; abdouien noir luisant, dos des segments et extrémité teintés obscurément d'une nuance rougeàtre pâle; cuillerons et balanciers roux; fémurs noirs, tibias d'un blanc un peu jaunâtre; tarses de la même nuance, bru- nâtres à l'extrémité; ailes d'un brunâtre pâle, bifurcation externe de la 4<' nervure longitudinale (Rondaui) coudée à angle droit. Brésil, Theresopolis. — / spécimen. GENRE P^NGONIA l\ Bahiana 9, long. = ÎO millim. Antenuis, haustellovix capile longiore, labrisobsoletis, palpis et facie, rulis; oculis uudis; fronte, pallidè tlavido, pruinosà, callosi- tate fulvà; toto corpore rufo, pruinoso; alis fuscis, furcà veiia) quarta" longitudinalis longé appendiculatâ. Pipette à peine un peu plus longue que la hauteur de la tète, lèvres atrophiées; palpes, antennes et face, rougeàtres; front d'un jaunâtre pruineux, callosité roussàtre; les yeux glabres; tout le corps rougeàtre, légèrement pruineux; ailes brunes avec les ner- vures roussâtres, bifurcation externe de la 4™^ longitudinale (Ron- dani) longuement appendiculée. Bahia {Brésil). — / spécimen. GENRE CORIZONEURA C. ANNIJLATA, $. lOUg. = 10 luilllui. llausteHocastauco, capitc diiphj longiore; palpis fulvis; anteunis DKSCIUI'TIONS DK DIl'ÏKnKS NOUVEAUX 6Î3 luscis, hasi tlavido anice, latè nigro tincto; pedibus et alis pallidè fulvis. Pipette brune, un peu plus longue (|uo la hauteur de la tète; palpes d'un fauve i)âle, à poils noirs; antennes d'un fauve très pâle, le 1er et le 2^ segments avec de longs poils bruns; moustache brunâtre, barbe blanche ; thorax, écusson, fauves ; abdomen fauve, chaque segmeut, avec une macule latérale noirâtre, peu distincte, et teinté de brunâtre sur le milieu; la moitié jtostérieure du ventre noirâtre; cuilierons et balanciers fauves; pieds fauves; ailes DESCRIPTIONS OK DIPTKRKS NOIÎVEAUX T» 1 7 jaiiiiàlres, avec les iieivures transversales légèreineiit bordées de brimàtre. Australie. — / spirinifii. C. RL'Bir.iNosA. cf , long. = S millim. Haustello fusco, capite parùin longiore ; palpis fiiscis; antennis fiilvis, summoapice iiigris; t'acie rufà; barhà pallidè cinerea; tergo nigro (us;,o,retrorsùm, utriiu|ue, riifo; scutello iiigrofusco, utrinque riifo obscuro ; |»leiiris fulvis, ciuereo pilosis; abdoinine castaneo riifo, incisuris, latè, pallidè fiilvidis; calyptris et balterii)iis i)allidè fulvis; pedibus pallidè fulvis, posticis tarsis que fusco pallido tiiu'tis; alisferèbyalinis, externe fusco pallido marginatis, stigmatis uiiuiuiis, fuscis. Pipette brune, un peu plus longue que la hauteur de la tète, lèvres fort étroites; palpes bruns; antennes fauves, avec l'extrémité noire, face rougeàtre ; barbe d'un cendré pâle ; tergum d'un noir brunâtre, bordé en arrière d'un fauve rougeàtre, flancs fauves à poils gris ; écusson brun, teinté de rougeàtre latéralement; cuillerons et balanciers d'un fauve pâle; pieds de même nuance, les postérieurs brunâtres extérieurement, tarses bruns ; ailes presqu'hyaliues, les nervures, costale, Ir^ et 2» longitudinales, légèrement bordées de roussàtre, stigmates fort petits, bruns. Australie. — / spécimen. C? ANGUSTA, 9, long. =11 millim. Angusta et elongata ; haustello, obscure fulvo, capite duplo lon- giore, labris paruni dilatatis ; palpis, facie, fronte, et, antennis pallidè fulvis, apice nigris; barbà brevissimà ; corpore fulvo; calyp- tris et halteribus fulvis, clavâ fuscà; tarsis parùm infuscatis; ails pallidissimè flavidis. Corps étroit, allongé. Pipette, d'un fauve obscur, au moins double de la hauteur de la tête, lèvres assez élargies; palpes, face et front, d'un fauve pâle; antennes noires, fauves à la base; barbe presque nulle ; tout le corps d'un fauve pâle, excepté la massue des balanciers et l'extrémité des tarses qui sont noirâtres; ailes d'un jaunâtre très pâle. 1/étroitesse du corps, la nudité de la face, laissent subsister quel({ues doutes sur la localisation de cette espèce. Australie. — / s péri m rt}. 618 GENRE ERKPHOSIS E. VERTEBRATA, O, long. = 10 inilHiii. iprœtcr hansti'lluin). Haustello nigro, diraidio corpore œquilongo; palpis et antennis rufis; facie rufà, albido villosâ; barbà albidâ; fionte albido prui- nosà; vertice ocellifero; thorace cinereo tomentoso, lateribus, vittis que tribus, nigris, notato ; pleuris ciuereo villosis; scutello rufo; abdornine roseo cinereo liocto, vittà medianà iocisuris que nigris ; calyplris albidis, halteribus fuscis ; pedibus obscure rufis; ails hyalinis, stigmatis angustis, castaneis. Pipette noire, égalant eu longueur la moitié du corps; palpes et antennes roussàtres; face rougeàtre à poils blancs ; barbe blancbe; front prnineux, blanchâtre ; ocelles très distinctes; (juelques soies brunes et rigides à l'extrémité des l^^ et 2^ segments des antennes; tergiiin gris, avec les côtés et trois larges bandes, noirâtres ; flancs à poils gris ; écusson rougeàtre; abdomen d'un gris légèrement rosé, une rangée de macules dorsales, trigonales et contiguës, brunes, les incisions de môme couleur ; cuillerons blanchâtres, balanciers bruns; pieds d'un rougeàtre foncé; ailes hyalines, stigmates étroits, petits, roussàtres. Australie. — / spécimen.. GENRE niATOMINEURA. y, D. Californica, cf, long. = 14 millim. Haustello nigro, capite vix aequilongo ; palpis pallidè fulvis ; antennis, ejusdun coloris, apice nigris ; facie et fronte albido villosis ; barbà albidà ; tergo, scutello, pleuris que cinereis, et fulvo pilosis ; abdomine rufo, segmentis tribus jiosticis tomento llavo marginatis, et, basi, nigro latè limbatis; calyj)tris et halteribus fulvis; pedibus fulvis; coxis cinereo tlavido villosis, tarsis a|)ice fuscis; alis hyalinis, extrinsecùs, auguste fulvo pallido marginatis. Pipette noire, à peu près égale à la hauteur de la tête; italpes fauves, antennes de même couleur, avec l'extrémité noire; face et front couverts de |)oils blancs; barbe blanchâtre; tenjum, écuss(m, gris, avec une très courte villosité roussâtre, lianes à poils d'un roussàtre pâle; abdomen rougeàtre, les trois derniers segments bordés d'un duvet jaune et teints de noir à leur base ; cuillerons et DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 619 halauciers d'un fauve pâle; piods fauves, tarses bruns à l'extrémité, des poils blauchàlres aux hanches; ailes hyalines étroitement bordées de fauve pâle. Californie. — / spécimen. D. HiRTiPALPis, cT, lon^-. = Il millim. Haustello capite longiore, antennis {incomph'tin}, basi, nigris ; palpis nigris, nigro longé setosis ; facie et froute cinereo pallido villosis, selis nigris intermixlis ; barbà albidà ; tei'go cinereo, vittis quatuor nigris ad suturam interruptis, notato, pleuris cinereo pallido villosis; scutello cinereo, pruinoso, et parce piloso ; abdo- mine obscure fusco, scgmento 1 " cinereo marginato, 2-o, in medio, retrorsum, albido notatis ; calyptris ferè albis, halteribus fulvis; pedibus fulvis, femoribus, basi, tarsis, apice, laté nigro tinctis ; alis pallidè cinereis, venis plerumque fusco limbatis. Pipette noire, au moins double de la hauteur de la tête; antennes (incotuplHi'-s) à base noire ; palpes noirs, couverts de longues soies noires ;face et front gris, à poils gris entremêlés de soies noires; barbe longue, épaisse et blanchâtre; tcrgum gris, avec quatre bandes noires, interrompues à la suture, n'atteignant pas les bords, flancs densément couverts de poils gris pâle ; écusson pruineux, d'un gris noirâtre; clairsemé de poils grisâtres; abdomen d'un brun foncé, 1er segment bordé de grisâtre, 2" et suivants, avec, chacun, au bord postérieur, une petite macule de poils blancs; cuillerons blanchâ- tres ; balanciers fauves; pieds fauves, base des fémurs, extrémité des tarses, largement noirâtres; ailes d'un gris fort pale, avec les nervures transversales et la plupart des longitudinales bordées de brunâtre, stigmate petit, brunâtre. Chili. — / spécimen. D. CARNEA, $, long. = 10 millim. Oculis dense villosis; haustello castaneo, parùm capite longiore, palpis rufis; antennis fuscanis, basi pallidè rufis, et nigro hirsutis; facie pallidè rufâ, aibo pilosâ, fronte cinerascente ; barbâ albidà: thorace et sculello carneis, tergo fusco quadrivittato, vittis ad suturam interruptis, pleuris cinereo villosis; abdomine carneo- violaceo, segmentis, basi, maculis trigonis, nigris, notatis, tribus ultimis, utrinque, angustè fulvo tinctis; calyptris cinereis, halteri- bus fuscis ; pedibus anticis et intermcdiis fulvis, posticis fuscis; alis hyalinis. 620 J. M. F. BIGOT Les yeux villeux ; pipette rougeàtre, un peu plus longue que la hauteur de la tête; palpes rougeàtres; antennes noires, les deux premiers segments fauves à poils noirs; face d'un rougeàtre pâle, avec une villosité blanche; front gris; barbe blanche; thorax, écus- son, d'un rougeàtre pâle, violacé, tergiim avec quatre bandes noi- râtres, interrompues à la suture et n'atteignant pas le bord posté- rieur, flancs couverts de poils gris; abdomen de même nuance que le thorax, chaque segment, avec une macule basllaire noire trigo- nale, les trois derniers, de chaque côté, liserés de rougeàtre ; cuille- rons gris, balanciers bruns; pieds antérieurs et intermédiaires rougeàtres, les postérieurs noirs; ailes hyalines. Australie, — / apccimen. D? TzAGATiNA, 9, long. = 8 iiiillini. Haustello nigro, capite œciuilongo, labris hitis; palpis obscure fulvis; antennis, basi, nigris {incomplclis); facie et fronte obscure fuscis ; corpore nigro nitido, thorace, utrinque, albido penicillato ; calyptris et halteribus fuscis, clavà, apice, rufà ; alis fuscis, furcà veuie quartae longitudinalis inappendiculatà. Pipette noire, égale à la hauteur de la tête, lèvres assez élargies; palpes rougeàtres; antennes [incomplètes] à base noire ; face et front noirâtres, avec des reflets gris ; barbe grise ; pas de moustaches ; tout le corps d'un beau noir luisant; de chaque cùté, au-dessus de l'insertion des ailes, existe une touffe de poils blancs ; cuillerons et balanciers bruns, extrémité de la massue rougeàtre; pieds noirs» ailes noirâtres, bifurcation externe de la 4*^ nervure longitudinale (Rondani) inappendiculée. La mutilation des antennes ne me permet pas de rapporter avec certitude, cette espèce, au genre DiaioniiiiPum (Rondani). Australie. — / spécimen. OKîCRK vp:prius V. RUFOPiLOSUs, cf, long. = '.t millini. Antennis palpis et haustello nigris; segmeulis loet2''antennarum longè cinereo villosis; facie longé ciniueo pallido villosà ; barbà ferè albidà; tergo nigro, nil(>ute, lateribus, fulvido, pleuris, albido, longe villosis; scutcllo nigro nitente; abdominc nigro opaco, parce cinereo llavido |)il()So; calyptris cinei-eis, fusco in;irginalis; lialtc- DKSCIUI'TIONS DE DII'TÈHKS NOUVEAIX V)2[ libus fiilvis; pedibus fulvis, femoribus, geniculis, tarsis, ;ipice, nigris, femoribus, infernè, longé albido villosis; alis Iiyalinis, externe, anguslè, fulvo pallido tinctis. Palpes et pipette noirs ; antennes noires, avec les !<-*'■ et 2® segments couverts de longs poils gris; face couverte de longs poils denses, grisâtres; barbe blanchâtre; tergiun d'un noir un peu luisant, à peu près glabre en dessus' mais avec les côtés couverts de poils d'un jaune grisâtre, flaucsà poils blancs; écusson d'un noir luisant: abdomen d'un noir opaque, clairsemé de poils gris jaunâtres; cuilleions gris, bordés de noir, balanciers fauves; pieds fauves; hanches, genoux, extrémité des tarses, noirs, fémurs avec de longs poils blancs en dessous; ailes claires, le bord externe liseré de jau- nâtre i)àk'. Chili. — / speriini'ii. M? Maohiorlm, cf , long. =: 8 millim. et 1/2. Haustello, palpis antennisque nigris, segmentis 1° et 2° cinereis; facie fuscà, parce cinereo pilosulâ; fronte cinereà; thorace et scu- tello nigro opaco; abdomine nigro, incisuris, obscure cinereo mar- ginatis; calyptris et halteribus pallidè fulvis; pedibus ejusduu coloris; femoribus, tibiis, apice, latè, tarsis omninibus, nigro pictis, alis ferè hyalinis, stigmatis minimis, fuscis. Pipette, palpes et antennes noirs, ces dernières avec le lei" et le 2e segments gris; face noirâtre, avec quelques poils gris; front gris; thorax, écusson, d'un noir opaque ; abdomen noir, segments bordés de gris obscur; cuillerons et balanciers d'un fauve pâle; pieds de même nuance, fémurs, extrémité des tibias largement, et, tous les tarses, noirs; ailes presqu'hyalines, stigmates bruns. Je rapporte, mais avec doute, cette espèce, au genre Mesuniijia (Macq. et Auctor). Nouvelle-Zélande. — / spécimen. GENRE DASYBASIS D. TRiSTis, cf, long. = 9 millim. Haustello nigro; palpis nigris, fusco longé et dense villosis; facie cinereà, infernè, l't barbà, fusco longé villosis; oculis birtis; tho- 622 J. M. F. BIGOT race sculelloque iiigro parùm nitido, utriuque, et pleuris, ciuereo obscuro villosis; Ihorace nigro; scutello fusco, niteute, utriuque liigro villosulo ; calyplris sordide albidis, halteribus fuscis ; alis obscure cinereis ; pedibus castaoeis, feiiioribus ciuereo obscuro longé villosis. Pipette noire; palpes noirs, revMus de longs i)oils noirâtres; face grise, densément garnie inférieurement de poils brunâtres; barbe de même nuance; bords postérieurs des orbites à poils gris; les yeux villeux ; thorax, écusson et abdomen, d'un noir brunâtre assez luisant, cotés du tcrgum et flancs à poils gris brunâtres, écusson avec une très courte villosité latérale noirâtre; cuillerous d'un blanc sale, balanciers bruns ; pieds brunâtres, fémurs garnis inférieurement de poils gris-brunâtres; ailes d'un gris brunâtre, plus foncé vers la base. Chili. — 3 spécuncns. GENRIG DliVCHX^ORl/S (olim Diabasis) D. BARBATus, cf , loug. = 9 millim. Haustello nigro, capite œquilongo; palpis fulvis; anteunis fiilvis, apice longé nigris, segmentis 1° et 2°, longé, dense, cinereo llavido villosis; mystace barbàque cinereo flavido tinctis; thorace nigro, utrinque flavo pallido villoso; scutello nigro; abdomine llavido, supernè, basi, macula latà trigonà, elongatà, uigrà, notato; calyp- tris et halteribus pallidé (lavis, clavâ fuscâ; pedibus pallidè fulvis, femoribus anticis, basi, tarsis apice, fuscis; alis fuscanis, interne et apice cinereis. Pipette noire, à peu près égale à la hauteur de la tète; palpes fauves; antennes fauves, avec le 3^ segment presqu'entièrement noir, le !'='■ et le 2" couverts de poils longs et denses, d'un jaunâtre pâle ; thorax noir, latéralement couvert, ainsi que les lianes, d'une villosité jaunâtre; écusson noir; abdomen d'un jaune fauve, une large macule triangulaire, noire, allant de la base du l^"" segment jusqu'au près du bord postérieur du 4«; cuillerous et balanciers d'un fauve pâle, la massue brunâtre; pieds d'un fauve pâle, hanches, base des fémurs antérieurs, extrémité des tarses, noirâtres; ailes d'un grisâtre pâle, avec la base largement teintée d'un brunâtre assez foncé. J'inscris cette espèce dans le genre Difichlorns, mais avec hésita lion. Piémont. — / siiéciiiwii. DKSCRIPTIONS DK DIl'TKHES NOUVEAUX (123 I). Maroccanus, cT, lonj--. = 9 iiiillim. Haustello nigro, capite a'fiuiloiij^o; palpis villosis, pallidè fulvis ; anteuDis, ejusdeiii coloris, l)asi pilosis, seginento 3» ferè tolo uigro; facie, villosà, pallidè tlavidà ; barbà albidà ; oeulis hirtis ; thorace cinereo et cinoreo piloso, nigro latè triviltato ; pleuris ciuereo villosis; scutello nigro, siiiiililer villoso ; abdoinine, loineatoso, pallidè fulvo, segmeulis, basi, latè nigris, et, dorso, cinereo obscuro notatis ; calyptris pallidè flavidis, fusco marginatis, halteribus pallidè flavis, clavà nigrà ; pedibus pallidè fulvis, femoribus, basi et apice, tibiis et tarsis, apice, nigris; alis hyalinis, externe, angustè fulvo pallido tinctis. Pipette noire, égalant la hauteur de la tête ; palpes, d'un jaunâtre pâle, couverts de poils de même nuance ; antennes d'un fauve pâle, troisième segment presqu'entièrement noir, les deux premiers couverts de poils jaunâtres; face d'un fauve pâle, villosité jaune pâle ; barbe blanche ; les yeux villeux ; tcrgutn gris, avec une villosité gris jaunâtre, les flancs à poils gris et trois larges bandes noires ; écussou noir, bordé de poils d'un blanc-jaunâtre ; cuillerons blanchâtres à bord noir, balanciers de même couleur à massue noirâtre ; abdomen d'un fauve pâle, avec un duvet clair semé, gris jaunâtre ; tous les segments, à base noire, avec une macule dorsale d'un gris obscur ; pieds d'un fauve pâle, hanches, base et extrémité des fémurs, extrémité des tibias et des tarses, noire ; ailes pres- qu'hyalines, nervures longitudinales externes d'un jaunâtre très pâle. Maroc. — / spécimen. D. NOTATUS, 9, long. = 9 millim. 1/2 Haustello nigro, capite œquilongo ; palpis fulvis ; antennis nigris, segmento basis obscure tlavido, dimidià parte tertii circiter aequi- longo; facie, fronte latâ, ferè albidis; genis, maculis binis lunulatis, lunulâ frontis latâ, tuberculo, ocellifero, nigris, nitidis; tergo cinereo, nigro quinque-vittato, scutello cinereo ; abdomine ciuereo, segmentis, basi, nigro quadrinotatis ; calyptris albidis, halteribus fuscis; coxis nigro cinerascente pictis ; pedibus fulvis, femoribus, basi et apice, tibiis, apice, tarsis, omniuo; nigris; alis hyalinis, stigmatis venisque transversis fusco tinctis. Pipette noire, égalant la hauteur de la tête, lèvres étroites, palpes fauves : antennes noires, ler segment, grêle, glabre, au moins aussi C)24 J. M. K. BIGOT lougque la moitié du 3e d'un jaune sale; face et front d'un blanc pâle, le premier aussi large que les yeux, face, avec, de chaque cùté, une petite macule Innulée noire, au-dessus de la base des antennes, unegrande macule ovalaire, enfin, un tubercule ocellifère, d'un noir luisant; tergum gris, avec cinq bandes noires; écusson gris; flancs gris à poils blancs; abdomen gris, chaque segment orné à la base de quatre macules, arrondies au bord postérieur, noires, les latérales beaucoup plus petites que les intermédiaires; cuillerons blancs, balanciers bruns, hanches d'un noir grisâtre; pieds fauves, base et extrémité des fémurs, extrémité des tibias et tous les tarses, noirs; ailes hyalines, stigmates bruns, nervures transversales bordées de la même nuance. Malgré le faciès de cette espèce, qui la rapproche des IJœinatupola, la (/racilité du premier segment antennal et la bifurcalion externe de la quatrième nervure longitudinale (Rondani) inappendiodée, me portent à la classer dans le genre Diaclilnrus Osten-Sacken, assez mal défini par Mac(juart sous le nom de Diah/isis. Californie. — / spéeimen. 1 D.? II/EMATOPOTIDKS, $ , long. = 9 millim. cl demi. Haustello nigro, vix capite ;equilongo ; palpis albidis ; anteunis nigris, nudis, segmentis 1° et 2^ aiqualibus, simul sumptis œqui- longis, tertio brevioribus, sectione prima tertii indata, seciuentibus simul sumptis, longiore; facie, f route angustà, albidis, froute, nigro nitido, bicallosà, tuberculo ocellifero nigro nitido; barbà minimà, albidâ; tergo nigro, cinereo obscure quadriviltato, pleuris albido pilosis; scutello nigro; abdomine nigro, incisnriscinereis, segmentis cinereo trii)unctatis; calyptris cinereis, nigro marginatis, lialte- ribus fuscis; femoribus fuscauis, tibiis, pallidè flavis, apice nigris, tarsis apice, latè ejusdem coloris, basi obscuri flavis; alis hyalinis, stigmatis angustis, fuscis. Pipette noire, à peine égale à la hauteur de la tète, palpes blancs; antennes glabres, noires, les deux premiers segments, égaux entre eux, et, réunis, beaucoup moins longs que le troisième, la première dimsion de ce dernier notablement renflée et beaucoup plus longue que les suie antes réunies, lesquelles sont d'ailleurs peu distinries; iront beaucoup plus étroit que les yeux, ceux-ci glabres; face presque nue et front d'un blanc pruineux, avec deux callosités, ainsi que le tubercule ocellifère, d'un noir luisant; barbe rare et blanche; thorax noir, avec trois ou (juatre lignes grisâtres fort peu dis- tinct(!S, lianes à poils blanchâtres; écusson noir; abdomen noir, DliSCRIPTIONS DK DIl'TKUKS NOUVEAUX (',25 avec les incisions, et, sur chaque segment, trois points gris; cuiile- rons blanchâtres à bords bruns, balanciers bruns; lianches et fémurs bruns, tibias d'un jaunâtre pâle, avec l'extrémité noire, tarses noirs, à base jaunâtre; ailes hyaliues, stigmates bruns. Mômes observations que pour l'espèce précédente, mais la con- formation particulière des antennes pourrait, peut-être, motiver ici l'établissement d'un geure nouveau? Amériipie du Nord, Wdshingtun Icrrilorii. — / spdrimnt. D. MKLAS. 9, long. = 9 milliin. llaustello nigro, vix capite œquilongo, labris latis; oculis bre- viter villosulis; fronte uigrà, iiand callosà; antennis nigris, seg- mentis basalibus a^quilongis, nudis; palpis, facie, nudà, nigris. Tolus Diger; calyptris et halteribus fuscis, clavâ rufà; alis fuscis, exleruè et apice fuscioribus, stigmatis nigris. Pipette noire, à peine égale à la hauteur de la tète, lèvres élargies; palpes noirs; les yeux brièvement tomenteux; face nue, noire; front étroit, noir, dépourvu de tubercules; antennes noires, les deux premiers serments nus, é(jau.r entre eux, et, reunis, beaneoup plus eourls que le troisième. Tout le corps noir, tergum nii j)eu luisant; cuillerons et balanciers bruns, massue rougeàtre; ailes brunes, plus foncées vers l'extrémité, stigmates noirâtres. Sydney. — / spécimen. GENRE SILVIUS S. BicoLOR, 9, long. = 11 millim. Antennis fulvis, apice nigris; haustello nigro, palpis, facie et fronte, pallidè fulvis, fronlc macula nigrà nitidà notatà ; tergo nigro nitido, humeris vX angulis posticis fulvis, [deuris nigris, cinereo pilosis; sculello nigro nitido; abdomiue fulvo, segmentis, utrinque et apice, fusco-nigro tiuctis; calyptris ferè albis, halte- ribus fulvis; coxis nigris, pedibus pallidè fulvis; alis hyalinis. Antennes fauves, extrémité noire; pipette noire, palpes, face et front, d'un fauve pâle, vertex plus foncé; tubercule ocellifère noir; au-dessusdes antennes une callosité d'un noir luisant; teryuin d'un noir un peu luisant, épaules, angles postérieurs, fauves; écusson d'un noir luisant; lianes noirs; abdomen fauve, cha([ue segment teinté latéralement de brunâtre; cuillerons blanchâtres, balanciers V. — 40 G2() J. M. F. BIGOT fauves; hanches noires, pieds fauves avec les articulations tar- siennes noires; ailes hyalines, nervures costales jaunâtres. Maroc. — 1 spécimen. GENRE II^T^:MA^TOPOTA (1) H. LiMBATA, $, long. = 11 niillim. Antennis, palpis et hauslello obscure fui vis; l'acie infernècinereà, supernè nitidà, castaueà ; fronte cinereà, utrinque fusco notatà, segniento primo antennarum vix incrassato; tergo sordide l'ulvo, ()l)scurè (usco quadrivittato; scutello fusco, pleuris cinerascentihus; ai)doniine castaneo, dorso latè cinereo univitlato, utrinque uigro seriatini maculato; calyptris et halteribus pallidè fulvis; pedihus omnino fulvis ; alis fulvis pallidè tinctis, obscure all)ido variegatis, venis pallidè fusco inargiuatis, stigmatis fulvidis. Antennes, palpes et i)ipette d'un fauve obscur; barbe grise; face blanchâtre inférieureaieut, d'un châtain foncé luisant en dessus; front blanchâtre, avec deux points latéraux noirs; le premier segment des antennes à peine épaissi; thorax d'un roussâtre obscur ; Icnjn»! avec quatre bandes noirâtres dilïnses, écusson noirâtre, lianes blanchâtres, à poils de même nuance; abdomen i)runàtre avec une large bande dorsale, très régulière, d'un blanc grisâtre, tous les segments linement liserés de jaunàtra avec une macule latérale noirâtre; cuillerons, balanciers, d'un fauve pâle: pieds unifor- mément d'un fauve pâle; ailes d'un jaunâtre fort pâle, avec les stigmates étroits, roussà très, et tontes les nervures bordées d'un rous- sâtre pâle, quelques marbrures indécises d'un blanchâtre fort pâle. Indes. — y spécimen. H. conoiGEUA, $, long. = !) milliiu. Antennis fulvis, cai)ite duplo longioribus, segniento 1° cylindrieo, 3", apice, latè fusco; palpis pallidè lia vidis, hauslello fusco ; facibar- bàquealbidis; frontèpallidôcinereà, macula lalà, nigronilido pi(;tà, super antennas locatà, et, supernè, macula cordatà nigerrimà ins- lructà.Tergocastaneorufo.Iineistril)uscinereisornato,pleurisalbido lomeiitosis, scutello castaneo, in medio cinerascente; calyptris cine- (1) .). IJiGOT, Tableau synopHijur des espi'cesilii rjeiire Hii'inalopola. Itiillfl. Soc. Zooir.-. (le France, XVI, p. 74, IS'.ll. DKSCRIl'TIONS I)K DIPTKIIES NOUVEAUX 027 reis, luilterihiis |)alliclè fiilvis; alxloiniiie fiisco ohscuro, se<'nneDlis aiigiislèalhido iiiargiuatis; l'einorilius fiilvis, basi et apice infuscatis, aiUei'iorildis oiniiiuo kiscis, libiis aiiticis iiigris, hasi albidls, tarsis iiigris, tihiis i)oslicis et intermediis falvis, Ijasi, apice, et, auuulo inedio, iilgris, albido latè, basi, tinctis, tarsis uigris, l)asi lulvis; alis, cioereis, punctis numerosis catenatis, albidis, et, apice, viltà concavà, angiistà, albidà, uotatis. Antennes fauves, l^- sei;nieut cylindrique, 3^, nullement renllé, noirâtre vers son extrémité, environ deux fois plus longues que l'axe de la tète; palpes blanchâtres, {)ipelte brune; face et barbe blanches; au-dessus des antennes, une large macule d'un noir lui- sant, et, au dessus de celle-ci, une grande macule cordiforme, d'un noir opaque, vertex teinté de brunâtre; ter(juind\ui roussàtre obscur, avec trois lignes grisâtres, lianes à duvet blanc, écusson châtain, grisâtre eu son milieu ; cuillerous grisâtres, balanciers d'uu fauve pâle; alidomeii noirâtre, un peu luisant, tous les segments très finement bordés de blanc ; fémurs fauves, avec la base et l'extrémité brunâtres, Ifs antérieurs noirâtres, tibias autérieurs noirs, avec la base blanche et les tarses noirs, tibias iutermédiaires et postérieurs avec la base, lextrémité et un anneau médian, uoirs, blancs au- desiius du dit anneau et roussàtres au-dessous, leurs tarses noirs à base fauve; ailes grises, avec de nombreuses macules, disposées en chaînes irrégulières, blanchâtres, et, à l'extrémité, une bande transversale concave, droite et simple, de même nuance. Bengale. — / spécimen. II. IxDiANA, 9, long. = 8 millim. Autennis, capite duplo longioribus, segmentis 1° et 2° fulvis, 3° fusco,basi parum fulvo tiucto, lo i;ylindrico, > haud incrassato; palpis castaneis, haustello fusco ; genis et facie, infernè albidis; fronte cinereà, nigro bimaculatà, interne, macula uigrà, nitidà, anchoratà, munilà ; tergo castaueo, ciuereo quadriviltato, scutello castaneo, pleuris cinereis ; abdomine fusco, incisuris albidis, vitta medià, latà, albidà, femoribus anticis et intermediis pallidè castaneis, apice pallidioribus, poslicis obscure fuscis, tibiis, haud annulatis, uigris, basilalè albidis, tarsis anticis nigris, intermediis et posticis basi albidis; calyptris fuscanis, halleribus fulvis, apice nigris; alis pallidè cinereis, apicè bitè, pallidè infuscatis, punctis et strigiis numerosis, albidis, ornatis. G28 J. M. F. BIGOT H. TiusTis, ?, long. = 10 iiiilliin. Aiileuuis uigris, segineuto 3^ basi fulvo; palpis obscure fulvis; facie Jiigiù; froute latà, cinerasceute , callosilale nigrà, ui- tidà, puiiclis tribus uigris supernè locatis; thorace scutelleque iiigris; calyptris et halleribus pallidè cinereis, clavà fuscà; abdo- luiiie iiigro, iucisuris cinerasceotibus; pedibus sordide albidis, coxis, feinoribus, apice, ti-biis auiiulo et apice, tarsis, ajjice, uigris; alis luscis, marinoratis, stigmatis uigris. Anlenues uoires, base du 3^ segiiieut fauve; palpes d'un fauve obscur; face noire, front large; grisâtre, une large callosité trans- versale, d'un noir luisant, sise au-dessus des antennes avec trois points noirs placés au-dessus; thorax, écusson, noirs ; cuillerons et balanciers grisâtres, massue brune; abdomen noir, les incisions d'un gris blanchâtre; pieds d'un blanc sale, hanches, extrémité des fémurs, noires, tibias avec un anneau et l'extrémité des tarses noirs; ailes d'uu gris foncé, finement vermiculées de blanchâtre, stigmates noirs. Japon. — / spcriincn. 11. RL'IH'ENMS, 9, long. ^ H IlliUilll. Autennis, palpis, facie, fronle latâ, uigris, callositate latà, nigrà, nitidà, segmeuto 3" auteunarum, basi, rufo; (detrild) coi'i>ore omnino nigro; calyptris et halteribus pallidè fulvis, clavà fuscà; (îoxis uigris, pedibus fulvis, femoribus anticorum et intermedio- rum, tibiis apice, latè, tarsis quoque, uigris, femoribus posticis, basi et apice, tibiis posticis, annulo, et, a^jice, tarsis, apice, uigris; alis castaneo rufo, albido llavidoque punctulatis, stigmatis uigris. {Délérioré et déiiiidé). Antennes, palpcïs, front élargi, noirs, une large callosité transversale, d'un noir luisant, sise au-dessus (les antennes, 3^ segment de cesderuières rougeàtre à la base; tout le corps noir; cuillerons et balanciers d'un fauve très pâle, massue bruue; hanches noires; pieds fauves, antérieurs et intermédiaires avec les fémurs, l'extrémité des tibias largement, et les tarses, noirs, postérieurs avec les fémurs noirs à la base et à l'extrémité, les tibias avec un anneau, et l'extrémité, ainsi (|ue l'extrémité des tarses, noirs; ailes roussàtres, couvertes de points blancs et jaunâtres, stigmates noirs. Japon. — J spécimen. DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 629 H? PUNCTIFERA, 9, lont;'. = 8 iiiilliin. Anlennis (i nco m p le li s) h;\s\ fuscaiiis.seginento I " ahbreviatà; pal pis ferealbis; facie albidà ; Ironie riigrà, cinereo parimi [)ruinosa, callo- sitate super auleunas latà, uijzrà, uitidà; tergo obscure caslaneo, cinereo pallitlo quadrivittate, pleuris cireneis; scutello castaneo, cinero limbato; abdominecastaueo nigro, lineà medià, interruptà, lateribus, punctis duobus segmeutorum, cinereo paliido pictis, calyptris cinereis, halteribus fuscis ; pedibus fuscis, tibiis fulvo- llavido, anticis nigris ; alis fuscis, albido marmoratis. Antennes (//ia)/»/j/f^/é'.s), noirâtres à la base, 1^^ mitnoit trh court ; palpes blancbàlres ainsi que la face; front large, d'un noir foncé, avt^c pruinosilé grise, et, au-dessus des antennes, une large callosité d'un noir luisaut ; ti'n/uni. cbàtain foncé, avec quatre bandes d'un blanc grisâtre, lianes gris; écusson brun, grisâtre en sou milieu; abdomen d'un brun noirâtre, côtés des segments, une bande dorsale étroite, interrompue, et, sur chacun desdits segments, deux points, le tout grisâtre; cuillerons gris, balanciers bruns; hanches brunes, tibias d'un fauve pâle, avec l'extrémité et les tarses noirs, tibias antérieurs presqu'entièrement noirs; ailes grises, linement verini- culées de blanc [spécimen détérioré). La brièveté du l^r segment antenual laisse subsister quelques doutes sur l'exacte localisation de cette espèce. Java. — / spécimen. OENRE BELLARUIA. B. SiNiCA, 9, long. = 14 millim. Antenuis [incompletis] basi pallidè tluvis [palpis et haiistello desunt); facie barbà que albidis: fronte cinereâ, callositate elon- gatà, basi leniter dilatatà : thorace et scutello fuscis. cinereo obscuro pruinosis, humeris callosis, obscure ruris;ai)domine fusco, incisuris auguste cinereis, lineà medià obscure cinereâ, segmentis obliqué cinereo notatis: calyptris et halteribus fulvis: coxis temoribusque nigris, cinereo pruinosis, tibiis fulvis, tarsis fuscanis; alis feré hyalinis. Antennes (incomplètes), d'un fauve pâle à la base: les yeux nus' (palpes et pipette manquent); hice el barbe blanches; frout cendré, callosité bruue, étroite, en forme de massue; ^thorax, écusson, 630 J. M. F. HIGOT noirâtres avec priiinosité d'iiii gris foncé, callosités luiniéralcs roiigeàtres, lianes et poitrine gris; abdomen noirâtre avec une ligne dorsale peu distincte, et, sur chaque segment, deux petites macules obliques d'un gris obscur; hanches et fémurs noirâtres avec une pruinosité grise, tibias fauves, tarses noirs ; cuillerons et balanciers fauves; ailes presqu'iiyalines. Chine. — / spécimen. B. AxNAMiTA, cT, long. = 14 millim. Autennis fulvis, apice nigris; oculis nudis; palpis ferè albis; facie et barbà albidis; tergo sculelloque cinereo pruinosis, pleuris albido villosis; abdomiue fulvo, vittà et apice pallidè fuscanis; calyptris albis, halteribus pallidè llavidis; coxis et femoribus castaneis, tarsis nigris, tibiis pallidè fulvis, anticis, apice, fusco tinctis; alis hyalinis. Les yeux glabres avec deux zones brunes, bien distinctes ; antennes fauves, noires à l'extrémité; palpes d'un blanc-jaunàtre; face et barbe ])lanches; terguni, écusson d'un gris foncé pruineux, flancs à poils blancs; abdomen d'un fauve pâle, avec l'extrémité et une bande dorsale peu mar(|uée, noirâtres ; cuillerons blancs, balanciers iVuii jaunâtre fort j)àle; hanches et fémurs d'un brun foncé, tarses noi- râtres, tibias fauves, les antérieurs brunâtres à l'extrémité; ailes hyalint'S. Saigon. — / spccittu'ii. B. luiiiiîiBAHHis, ,9 long. = K) millim. A\\U'U\ns(i}tc()ui])l('li!<) basi fulvis; palpis castaneis ; facie et froide fulvis, cinereo pruinosis, callositate rufà elougatà, supernè angiis- talà, interne parum dilatalà; barbà rubrà ; thorace scutelloque castaneo rufo, thorace obscure cinereo bilineato ; abdomine nigro ; calyptris fuscanis; halteribus tesfaceis, clavà pallidè llavà; femo- ribus fuscis, tibiis tarsis que obscure rulis, tibiis anlicis, basi, lalè albidis; alis iiyalinis, basi, vittà transversà, latà, fuscà. Antennes à base fauve f/r n'-sle i)ian(iiii'); palpes brunâtres, plus clairs à la base; face et front rougeàtres, couverts d'une pruinosité blanchâtre; callosité frontale rougeàtre, étroite, allongée et acu- minée en haut, en bas dilatée en massue; l)arbe d'un lougcàlre foncé; les yeux glabres; thorax, écusson, d'un châtain rougeàtre, le premier avec deux lignes grisâtres peu distinctes; abdomen noir: DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 031 cuilleroiis bruns, balanciers jaunâtres, massue blanchâtre; hanches et fémurs noirâtres, tibias et tarses rougeàtres, les tibias antérieurs avec la base largement blanchâtre; ailes hyalines, la base, une large bande transversale, médiane, noirâtres. Amérique méridionale. — / spcciiupu. Xota. — Chez ces trois dernières espèces, la pipette, noire, est, au plus, à peine aussi longue que la hauteur de la tète, avec les lèvres bien distinctes. B. FURCATA, $, long. ='? (Ahdominc incompleloj. Haustello castaneo, capite œquilongo, palpis pallidè fulvis, facie, fronte, autennis, apice, nigris, ejusdem coloris, et, longé bifurcatis, callositate rufâ, augustissimâ; barbâ flavidâ; tergo, scutello, abdomine basi, pallidè fulvis; calyptris et halteribus pallidè fulvis, clavâ rufâ; pedibus fulvis, tibiis anticis apice, tarsis omnibus, nigris ; alis hyalinis, basi externe tlavis, apice, latè, obscure cinereis, et, albido fenestratis; stigmatis ferè nigris. Pipette brune, égalant la hauteur de la tète, lèvres très distinctes ; antennes d'un fauve pâle, noires à l'extrémité, 5^ segment profon- ilétnent bifide; palpes, face et front, d'un fauve pâle, callosité roussâtre, fort étroite; barbe d'un jaune fauve; les yeux glabres; thorax, écusson, base de l'abdomen, d'un fauve \)àL\Q [le reste manque) ; cuillerons et balanciers d'un jaunâtre très pâle, massue roussâtre ; pieds fauves, tibias antérieurs largement, et tous les tarses, noirs; ailes hyalines, teintées extérieurement, vers la base, et le long des nervures, d'une couleur jaune fauve, extrémité d'un gris foncé, avec deux macules transversales, blanches, sises au bord externe, stigmates noirâtres. Exotifiue. /*a//s? — / spécimen. Cet insecte pourrait servir à former un genre particulier, ayant les plus grands rapports avec le genre Dichœbicera ? I). PACHVPALPus, 9, long. = IS millim. Furcâ alai-um ven;e quarta' longitudinalis (i^oudani) apjiendi culatâ; oculis nudis ; antennis nigris; palpis, parùm dilatatis obscure fulvis; barbà albido (lavo; facie et fronte pallidè castaneis (i32 .1. .M. F. BIGOT callositatc castauoà, auiiiistè, inleinè ohlougè dilatatà; teri;o lusco, parùm rufo pruinoso; scutello pleurisque fiiscis; abdomine rufo obscuro; ealyptris ùiscaiiis, halteribus fulvis; pedibus obscure fuscis, til)iis anticis et iutennediis, basi, latè rufo obscuro tinclis; alis pallidè rufis, apice pallidioribus. Ailes, bifurcation externe de la 4° nervure lougitudinale(Rou(laui) appeudiculée ; les yeux nus ; antennes noires; palpes, légèrement renllés, d'un fauve obscur; pipette un peu moins longue ffue la hauteur de la tète ; barbe un peu jaunâtre ; face et front rougeàlres; callosité d'un brun rongeàtre, linéaire, iuférieurementbrusquement dilatée et de forme ovaloïde ; tergum noirâtre, avec un peu de prui- uosité roussâlre, ilaucs noirâtres, des poils gris vers leur milieu ; écussou noirâtre ; abdomen pruineux, d'un rouge brunâtre; cuille- rons brunâtres, balanciers fauves; pieds noirâtres, base des tibias antérieurs et intermédiaires d'un rougeâtre obscur; ailes uu peu roussâtres, plus claires vers l'extrémité. Mexique. — / siiccimcn. D. Japonica, 9, long. = 15 millim. Antennis fulvis, apice nigris; palpis fulvis ; fronle ciuereà, r:',\\o- sitate angustâ nigrâ; barbâ albidà; thorace scutelloque nigris, pleuris cinereo flavido villosulis; abdomine fulvo, basi s:'gmento- rum castaneo rufo tiucta, segmentis apicalibus nigro limbatis; calyptris et balteribus f ulvidis ; pedibus nigris, tibiis fulvis; alis ferè hyalinis, extrinsecùs pallidè, angustè, fulvido (iiictis. Antennes fauves, les derniers segments noirs; pal|)L's fauves; les yeux tomenteux; front gris, callosité étroite, allongée, noire; barbe blanche; thorax, écusson, noirs, clairsemés de duvet jaunâtre, flancs à poils d'un gris jaunâtre, abdomen d'un fauve rougeâtre, la base des segments teinte d'un brun rougeâtre, celle des derniers noirâtre; i)ieds noirs, tibias fauves; ailes presfiu'hyaliues, le bord externe légèrement teinté, de jaunâtre, stigmates d'un roux ])àle. Japon. — y spécimen. D. SATANiCA, 9, long, = 17 iiiilliiii. 1/2. llauslclb» nigro, |iarum capilc longiorc: jialpis fnscis ; antennis jiigris; facie et fioute obscure cinercis, callositate nigrâ, elongalà. supernè angustatà, interne dilatatà ; barbà cinereo llavido tiiicta ; oculis glabris; tergo nigro, utrin(|ue plenris(iue ruiobreviler |»ilosis; DKSCHII'TIONS DI-: DirTKRKS NOUVEAUX G'iiJ sciitollorulo; ahdoiniuc nigro ;caly|>tris fiiscaiiis, halterihus fulvis; pedihus iiigiis; alis ciuereis, l)asi, extriasecus, venis(iue, rufo tiuclis. Pipette noire, égalant la hauteur de la tète, lèvres bien disliuctes, pal[)es noirâtres; antennes noires; face et Iront d'un gris obscur; callosité noire, étroite en haut, graduellement dilatée vers le bas ; barbe rare, d'un gris jaunâtre: les yeux glabres; tevf/um noiv, les cotés et les flancs couverts d'une courte villosité rougeàtre; écusson rougeàtre; abdomen noir, glabre; cuillerons petits, obscurs, balan- ciers fauves; pieds noirs; ailes grises, la base et le bord externe, étroitement teintés de roussàtre, les nervures étroitement bordées de même couleur. Brésil. — '2 spécimpn.s. D. CASTANEA, $, loug. = 10 milHm. Haustello fusco, capite (pquilongo ; palpis pallidè fulvis ; antennis ejusdem coloris, apice fuscis; facie et barbà pallidè fulvis; fronte cinereà, callositate nigrà; elongatà , angustà, infernè dilatatà; oculis nudis; tergo caslaneo rufo, nigro breviter trivittato ; pleuris fuscis; scutello et abdomine pallidè castaneis ; calyptris, minimis, obscuris, haitcribus fuscis; pedibus nigris : alis pallidè ruiis. Pipette noirâtre, égalant la hauteur de la tète, lèvres bien dis- tinctes; palpes d'un fauve pâle; front gris, callosité noire, étroite, allongée, dilatée carrément en bas; les yeux nus; tergum, écus- son et abdomen, d'un châtain rougeàtre clair, le premier, avec trois lignes noires qui n'atteignent pas les bords, lianes noirâtres; cuilleions fort petits, brunâtres, balanciers bruns ; pieds entièrement noirâtres; ailes d'un roux pâle. Brésil. — / spécimen. I). ALBOPiCTA, 9, long. = 18 millim. Haustello nigro, capite lequilougo ; palpis obscure ruIis ; antennis fuscis; facie et fronte pallidè cinereis, callositate piriforme rufâ; barbà albidâ ; oculis nudis; tergo obscure castaneo, parce cinereo villosulo, vittis, margiue poslicâ, macula posticà quadrala, albidis, pleuris albido villosis, castaneo obscuro limbalis ; scutello castaneo, ulrinque albido villoso; abdomine, ob.scurè castaneo, fusco tomen- toso, incisuris cinereo tomentosis, et, maculis trigonis albido villosis, rétro locatis, m'aculà segmenti secundi rufâ, albido 634 J. M. F. BIGOT tomentosù; calyptris et halteribiis obscure fuscis, pedibiis quocjue obscure fuscis, libiis basi rufis; alis hyalinis, viltà transversà, obliqua, et, macula posticà parvà, fusco nigro, tinctà, nolalis. Pipette Jioire, égalant la hauteur de la tête, lèvres bien distinctes ; palpes d'un rougeàtre foncé; antennes, tubercule ocellifère, noirâ- tres; face, front et barbe, blanchâtres, callosité piriforme, raccour- cie, rougeàtre; les yeux glabres; len/iDU d'un châtain foncé, clair- semé de duvet grisâtre, deux lignes blanches, s'unissant en arrière aux angles d'une large macule de même couleur, et duveteuse, divisée par une ligne brune, bord postérieur d'un blanc duveteux, flancs à poils grisâtres, avec une large zone longitudinale, irrégu- lière, formée par des poils bruns; écusson chàtfiiu bordé de duvet blanchâtre; abdomen brun, couvert d'un duvet noirâtre, segments bordés d'un duvet blanc qui s'élargit au milieu, de façon à former une macule triangulaire, le duvet de cette macule, sur la S^ segment, laisse transparaître une teinte d'un rouge presque cramoisi (or, ceci n'est peut-être qu'un cas exceptionnel) ; cuillerons et balanciers noi- râtres ; pieds noirâtres, tibias largement rougeâtres à la base ; ailes hyalines, marquées d'une large bande oblique, irréguliére, trans- versale, et d'une petite macule postérieure, brunâtres, la bande n'atteignant pas le bord postérieur. Brésil. — / spécimen. D. MARMOR.\T.\, 9, long. = 15 millim. Antennis palpis((ue nigris; facie, barbâ et fronte, albidis, callo- sitate nigrâ, nitidâ ; thorace, albido cinerasceule, nigro latè tri- viltato, vittà intermediâ antè valdè dilatatâ; pleuris albidis, albido villosulis; scutello nigro, cinereo pallido marginato; abdo- mine nigro segmeutis cinereo flavido angustè marginatis, 1", 2', '•S° et 4", apice, macula trigonâ cinereâ notatis; calyptris albidis, nigro marginatis, halteribus fuscis; ventre pallidè cinereo, ulrincpie nigro latè limbato; femoribus anticisetintermediis rulis, tibiis car- neis, apice, tarsis nigris, femoribus posticis fuscis, tibiis pos- ticis obscuris, apice tarsisque nigris; alis, hyalinis, costâ pallidè castaneâ, stigmatis obscure castaneis, imà basi uigrà, vittà trans- versà, latâ, ante marginem internam evanescente, et, macula nigrâ, ante apicem locatâ pictis. Antennes et palpes noirs; i)ipette grêle, assez allongée; face, barbe et front, blancs; callosité frontale jiiriforme, d'un noir luisant: Icriiiiiii blaiicliàlre, avec; trois larges bantirs noires, l'inlenurdiain' DESCRIPTIONS DK niPTKRKS NOUVEAUX G3lj rôtrécieen arrière; lianes hlaiicliàtres à poils blancs; écusson noir, avec un liseré hlancliàtre; ciiillerons blancs, veloutés, bordés de uoir, balauciers noirâtres; abdomen noir, bords postérieurs des segments liserés de grisâtre au milieu, lesdits segments sont ornés chacun, au bord postérieur, d'une macule trigonale blan- châtre; ventre blanchâtre, avec, de chaque côté, une large bande noire interrompue aux sutures; fémurs antérieurs et intermédiaires roussàtres, avec les tibias d'une nuance cornée, noirs à l'extrémité ainsi que leurs tarses, fémurs postérieurs noirâtres, avec les tibias noirs, teintés à la base de roussâtre obscur, les tarses noirs; ailes hyalines, la base, une large bande transversale fort irrégu- lière; allant du bord externe jus(|u'aui)rès de l'interne, enfin, une macule, sise avant l'extrémité, le tout d'un uoir brunâtre, bord externe un peu jaunâtre, stigmate roux. Brésil (Theresopolis). — 4 .spcci)iiens. D. Peruviana, 9, long. = 16 niiiliui. llaustello fusco, capite îï-quilongo; palpis sordide fui vis, et, supernè fuscanis, antennis pallidè fulvidis, apice fuscis ; facie fulvâ; fronte pallidè castaneâ, callositate angustâ obscure rufâ, l)asi abrupte dilatatâ; barbâ pallidè flavidâ ; oculis nudis; thorace pallidè castaneo, fulvo pallido biliueato; scutello pallidè castaneo; l)leuris cinereo tlavido villosis; abdomine rufo, incisuriscastaueis; calyptris miuimis, halteribus, pallidè fulvis ; coxis fuscis, pedibus rufis, tarsis apice fuscis; alis, pallidè cinereis, basi, vittâ latâ, transversâ, diffusa et fuscanà, tinctis. Pipette noirâtre, au moins égale à la hauteur de la tête, lèvres bien distinctes; palpes, d'un jaunâtre obscur, bruns en dessus; antennes d'un fauve pâle, teintées de brunâtre à l'extrémité des segments; face fauve, front d'un châtain pâle, callosité roussâtre, étroite en haut, brusquement dilatée inférieurement; barbe d'un jaunâtre pâle; les yeux nus; tergum d'un châtain pâle, avec deux ligues jaunâtres peu distinctes; écusson également d'un châtain pâlej flancs couverts de poils gris jaunâtres; abdomen rougeâlre, inci- sions brunâtres; cuillerons petits, d'un fauve pâle, ainsi que les balanciers; hanches brunes: pieds rougeâtres, tarses brunâtres; ailes d'un gris très pâle, la base, largement grisâtre aiusi (lu'une large bande transversale médiane et dilTuse. Pérou. — J spécimen. 03G j. M. r, BIGOT gk]s-riî; stibasoma S. PACHYCKPHALUM, 9, loilg. = i\ mil 11 111. CapitemagûO, li(3inisplierico; oculis nudis; haustello nijiro, capitc breviore; palpis nigris, nigro villosulis, auteuuis, facie, froate l)arl»à(iue nigris; tergo iilgro, utrinque obscure flavido, huineris albido penicillatis; sciitello nigro; pleuris obscure fuscis ; abdomiiie pallidè livido, segmeutis 3'-* et 4'% utrinquc nigro notatis, villosls, posticis nigris; calyptris cinereis, nigro niarginatis, halteribus fulvis, clavà fuscà, apice albido notatà ; pedibus castaneis, nigro cilialis; alis hyalinis, vit.lis dtiabus lalis, inalè delenninatis, obscure fuscanis. Tète grande, hémisphérique; les yeux glabres; pipette noire, plus courte que la hauteur de la tête, lèvres bien distinctes; palpes noirs à poils noirs; antennes, face, front et barbe noirs; tcrgum noir cotés, roussàtres, une touffe de poils blancs près de l'insertion des ailes, flancs noirs, ainsi que l'écusson ; abdomen d'une couleur livide pâle, côtés des 3^ et ¥ segments marqués de noir, les suivants noirs; cuillerons gris à bords bruns, balanciers jaunâtres à massue brune marquée d'un point blanc; |)ieds bruns ciliés en arrière de poils courts et noirs ; ailes prestiu'hyalines, avec deux larges bandes transversales, diffuses, ii'réguiières, d'un brun uoiràtn;. Mexique. — '■J spécimcim. S. BicoLOR, Ç, long. r=: 13 vcl 10 millini. Haustello nigro, vix capite aequilongo; oculis nudis; palpis, facie, fronte bicallosà, nigris; barba fuscanà ; corpore nigro nilido, abdo- mine, basi, latè utrinque flavido notato ; pleuris supernè, albido penicillatis; pedibus nigris, nigro breviter ciliatis; alis (lavidis, apice cinei'eis; calyptris fuscis, halteribus albidis. Pipette noire, égalant à peine la hauteur de la tète; les yeux nus; palpes, antennes, face et front, d'un noir foncé, deux tubercules noirs peu marqués; barbe brunâtre, (lorjis d'un noir luisant, base de l'abdomen avec deux larges macules latérales d'un jaune fauve; une touffe de poils blancs près de l'iosertiou des ailes; cuillerons bruns, balanciers blanch.àtres; ailes grises, base et bord (^xlcrne IJESCIUPTIONS Dl': DII'TKRKS NOUVKAUX 637 largement teintés de jaune fauve; jtieds noirs, très brièvement ciliés de noir. La taille paraît varier notablement. Brésil. — "J spi'ciniens. O KJSr KK 'PI L KK, I O FL. KCr K S T. .ETHEREUS, K DIPTKRES NOUVEAUX 030 ailes hyaliues, toutes les uerviircs de la hase et les externes tein- tées de fauve pâle. Peut-être le cT de l'espèce ci-dessus décrite ? Maroc. — / spécimen. T. Batxensis, 9, long-. = 10 milliiii. Haustello nigro, capilc [lan'iin bniviore; palpis albis, alhido tonieutosis; oculis brevissimè tomentosis ; autennis nigris, vix (lentalis ; alarum furccà vena? (juartcr longitudinalis (l\ondani) brevissimè appendiculatà ; tuberculo verticis nigro; Ironfecinereà, nigro bitubeiTulatà, callositate inferà, ti'ansversà, quadratà, et, sii|i(M-M. sulciolis duabus parlità; facie et barbà albidis; Ihorace nigro. utriu(|ue i)arcè albido i)iloso; scutello nigro : abdoiuiue cinert'O, liiieis quatuor nigris, nolalo ; calyptris albis, balteribus liiscis; pedibus nigris, tibiis, basi, latè albido linctis; alis byalinis, stigmatis angustis, fuscis. Pipette noire, un peu moins longue que la hauteur de la tète, lèvres bien distinctes, palpes blanchâtres, à poils blancs; tubercule ocellifère et ocelles, noirs; front giis, bicalleux, callosités noires, l'inférieure (piadrangulaire et transversale, la supérieure avec deux sillons longitudinaux ; antennes noires, 3« segment à peine échancré, dent peu saillante; face et barbe blanches; les yeux brièvement tomeuteux; thorax noir, avec quelques poils blancs sur les côtés; écusson noir, abdomen g'-is, avec quatre rangées de macules obliques et noires ; cuillerons blancs, balanciers noirâtres; pieds noirs, base des tibias blanchâtre; ailes hyalines, stigmates étroits, bruns : bifur- cation externe de Ja 4^ nervure longitudinale (Rondani) très briève- ment appendiculée. Batna. — (Découverte par M. le conseiller Letourneux, ISS'Jj. — / spécimen. T. CALOPSis, cf, long. = 12 millim. Antennis nigris, segmento tertio breviter dentato ; oculis albido villosis ; haustello uigro, vix capite longiore; palpis albis; facie albido dense villosà ; barbà albidà ; (apud vivum) oculis smaragdinis, fusco quadri limbatis ; thorace, scutello que nigris, lateribus cinereo villosis; abdomine nigro, incisnris cinereis, utrin(iue, parce, cinereo villosis ; calyptris albidis, clavà halterum albidà ; pedibus nigris, tibiis pallidè fulvis ; alis hyalinis, stigmatis parvis, fuscis, furcà veucu longitudinalis 4=^ (Rondani), breviter appendiculatà. 640 .1. M. r. HicoT Anleuues noires, 3° segment, très médiocrement échfincré, avec dent très i)eu saillante; villosité ocnlaire blaucliàtre (sur le vicant, les ycu.v sont d'au cert brillant, avec quatre zones brunes); pipette noire, à peine aussi longue que la hauteur de la tète, lèvres élargies ; palpes blancs ; face couverte d'une villosité blanche ; lerfjain, écusson, noirs, flancs à poils gris ; abdomen noir, incisions bordées de gris, côtés à poils gris; cuillerons blancs, massue des balanciers blanchâtre; pieds noirs, tibias d'un fauve pâle; ailes hyalines, bifurcation externe de la 4<^ nervure longitudinale (Kondani) très brièvement appendiculéo, stigmate brun, fort petit; ocelles indistincts. Batna. — / spécimen (Découverte par M. le (lonseillei* Letourneux). '/T. LEUCOPHORis, 9, long. = il milliin. llaustello nigro, capile aupiilongo: palpis Jiigris; auleuuis nigris, dente seginenti terlii haud prominenle ; fronle fuscà, fusco tomen- tosà, callositale, infernè, ovoïdà, supernè, elongatà, facie et barbà albidis ; vertice ocellifero ; tergo nigro, retrorsùm, utrinque, albido penicillato, pleuris, subtùs, nigro, supernè, albido, pilosis; scutello nigro; abdomine nigro, incisuris,maculis utrinque trigonis, albidis, toinenlosisornatis; calyptris fuscis,aIbo limltatis, halteribus nigris; pedibus nigris, femoribus, subtùs, nigro villosis; alis hyalinis, stig- male, fusco, veuis transversis et furcû quarta^ longitudinalis, basi, fusco tinctis. Pipette noire égalant la hauteur de la tète, lèvres bien distinctes; palpes et antennes noirs, dent du 3° segment très peu saillante; des ocelles; front brunâtre à poils bruns ; face et barbe Itlancbes; callosité noire, ovalaire inférieurement, terminée en dessus par un longue pointe acuminée; tenjuni noir, garni latéralement en arrière de duvet blanc, lianes à poils blancs en dessus, noirs en dessous; écusson noir ; abdomen noir, de chaque coté, les incisions bordées de duvet blanc, une série dorsale de macules trigonales, formées par du duvet blanc; cuillerons bruns, ainsi (pw les balanciers, les premiers bordés de blanc; pieds noirs, fémurs avec des poils noirs eu dessous; ailes hyalines, stigmate, nervures transversales, angle de la bil'iir- calion de la 4^- longitudinale iRondaui), teintés de brun. Améri(pie du Nord {Mont Uood). — / spécimen. UESCIUPTIONS l)K IJIPTi:i{i:S NOL'VKAUX 641 T. MACULiFEii, 9, long. = Il lllillilll. llMiislelIo iiiyro, vix capite a'quiloDgo; pylpis albis; oculis paiùm tomentosis; tubcrculo ocellif(.'ro vix distiiicto ; froiite cine- reà, callosiUUe, Qigro opaco, quadratà; facio et harbà albidis; auteunis iiigris, deute segmenti tertii parùiii prominulâ; thorace et sciitello nigris, pleuris, ejusdein coloris, cinereo villosis; abdomine nigro, iucisiiris cinereis ; calyptris cinerels, balterlbus pallidè liilvidis; vautre, basi, latè fulvo ; lemori!)us nigris, ferè nudis, libiis anticis basi fulvis, apice, tarsisque uigris, intermediis et pos- ticis fulvis, tarsis apice fuscanis ; alis hyalinis, costà auguste fulvo ])allido tiuctà. Pipette uoire, presqu'égale à la bauteur de la tète, lèvres dilatées, jialpes blaucbàtres ; front gris; face et barbe blanches; tubercule ocellifère, presqu'atrophié, noirâtre; les yeux microscopiqueuient touienteux; callosité d'un noir opaque, de forme carrée; antennes uoires, 3 segment sans échaucrure, dent peu saillante et obtuse; thorax, écussou, noirs, flancs garnis de poils noirâtres en dessous, eu dessus à poils gris; cuillerons grisâtres, balanciers d'un fauve très pâle ; abdomen noir, un peu luisant, incisions grises ; fémurs noirs, presque nus, tibias et tarses antérieurs noirs, les premiers à base rougeâtre, pieds intermédiaires et postérieurs rougeâtres, avec l'extrémité des tarses brune; ailes hyaliues, bord externe étroitement teinté de jaunâtre. Amérique du Nord, Washinglon terri tori/. — / spécimen. /T. HmruLus, $, long. = 14 miiliui. Auteunis nigris, segmento .>, supernè, breviter dentato; palpis pallidè fulvis; facie albido villosâ, barbâ albidâ; fronte cineras- centc, in medio, et, superuè, fusco nigro vilIosà, callositate vix distinclâ; tergo fusco nigro, cinereo villoso, obscure quadrivittato; scutello nigro, cinereo villosulo ; abdomine nigro, segmentis cinereo marginatis; pleuris cinereo pallido villosis; calyptris fuscanis, lialteribus nigris; pedibus uigris, cinereo dense villosulis, tibiis obscure rufis; alis ferè hyalinis, stigmatis parvis, rufo, furcâ venœ quartœ longitudinalis (Rondani) longé appeudiculatà. Antennes noires, 3' segment sans échaucrure visible, avec une dent fort peu saillante; palpes d'un fauve très pâle; face blanche à poils blancs, barbe blanche, front d'un gris foncé, uoirâtre eu dessus et eu sou milieu, deusémeut villeux {calloai té cachée par cette rillo- Y. — 41 64^ J. M. F. BIGOT site); terguin, d'iiu bruu très foncé, quatre bandes noires peu distinctes, couvert d'une villosité peu dense et grisâtre ; écusson noir à poils gris; lianes gris, à poils blancs; abdomen noir, les segments bordés d'une courte villosité grisâtre ; cuillerons bru- nâtres, balanciers noirâtres; pieds noirs avec une courte villosité grise, tibias d'un rougeàtre foncé à la base ; ailes presqu'byalincs, stigmate i)etit, rougeàtre, bifurcation externe de la 4^ nervure lon- gitudinale (Kondani) louguement appendiculée. Améri({ue du Nord, ]Vashi)ujtO)t. terrilonj. — / spcciiiicn. T. LiMBATUs, cf 2, long. = Il millim. cf. Haustello nigro, capite a-quilongo; palpis, facie et fronte, albi- dis, albido villosis, barbà albidà ; $ fronte cinereà,callositate fuscà, transversà, supernè lineà miuimà desincnte ; thorace scutelloque, obscure fuscis, flavido parce tomentosis, pleuris cinereo pilosis ; abdominc cunico, fulvo, segmentis, basi, nigro notatis, duohus ultimis, bàsi, latè nigro limbatis; calyptris ferè albis, halteribus pallidè fulvis; coxis pedibusquepallidè fulvis, tibiis anticis, apice, tarsis totis, obscure fuscis, tarsis intermediis et posticis, apice latè fuscis; alis albidis, niargine externâ, vittà, sat latà, obliqué trans- versà, marginibus posticis, obscure fuscis. cf. Pipette noire, aussi longue (pie la liauleur de la tète, lèvres bien distinctes; palpes tomenteux, fncc et front, blancs, à duvet blanc; barbe blancbe; les yeux glabres; thorax, écusson, d'un brun noirâtre, avec un rare duvet jaunâtre, lianes couverts de poils gris; abdomen conique, étroit, fauve, chaque segment, portant à sa base une macule triangulaire noire, les deux derniers avec la base large- ment teintée de noir; cuillerons presque blancs, balanciers d'un fauve pâle; hanches et pieds de la même couleur, extrémité des tibias antérieurs, leurs tarses, entièrement, noirâtres, les autres tarses teints de noirâtre seulement à leur extrémité; ailes blan- châtres, bord externe brun, auprès des bords internes et postérieurs existe une bande brunâtre peu nettement marquée; $ semblable aucf;fi""iit gris; callosité transversale brune, surmontée d'une courte ligne perpendiculaire. Buenos-Ayres. — 2 cT, 1 $• T.? MELANORHiNLS, $, loug. = 12 uiilliui. et 1/2. Oculis parce et brevissimè tomentosis; anlennis nigris, segmento tertio supernè excavato et dentato; i)ali)is, facie toineutosà, barbà(jue DESCRIPTIONS DK DIPTKHKS NOUVEAUX 043 albidis; fronte cluerascente, supernè parce uii^ro villosulà, callo- sitate nigrà, ferè cordatà, et supernè lineà abbreviatà tenniDatà lliorace iiigm tomoutoso, ciiiereo ([iiadriliiioato, pleiiris cinereis, albido pilosiilis ; sciitello l'usco; abdoiiiinc nigro, soi-mentis albido llavido anguslc marginatis ; calyptris cinereis, fusco margi- natis, halteribus fuscis, clavà, apico, albidà; coxis, femoribus et tarsis, fuscis, tibiis fulvis, parùni apice infuscatis; alis pallidù cinereis, costà obscuriore. Les yeux avec un duvet presque imperceptible. Antennes noires, 3' segnieut notablement écbancré et denté ou-dessus ; palpes, face villeuse, et bai'be, de couleur blancbe; front grisâtre, callosité noire, irrégulièrement cordifornie, terminée en dessus i)ar une ligne sail- lante fort courte et très étroite; quelques soies noirâtres en haut du front; thorax noirâtre, lomenteux, avec quatre lignes grises, flancs gris, à poils blanchâtres; écusson noirâtre; abdomen noir, les segments étroitement bordés de blanchâtre ; cuillerons gris, bordés de brun, balanciers bruns, extrémité de la massue blanche; hanches, fémurs et tarses, noirâtres, tibias rougeàlres, légèrement teintés de brunâtre à leur extrémité, les postérieurs bordés en arrière de deux rangs de cils très courts et noirs; ailes grisâtres, plus foncées au bord externe. Amérique du Nord, Washington territory. — / spécimen. La villosité, à peine distincte, des yeux, m'oblige à ne classer qu'avec doute, celte espèce, parmi les TheriopU'ctt's {propriè dict.). GENRE ATYJL,OTtJS. Nota. — Chez tous les Atyloti el Tauani décrits ici, la pipette ne dépasse pas en longueur la hauteur de la tête; et, pour éviter d'allonger les descriptions, on ne mentionnera l'appendice de ta bi(n,rcation externe de la r nervure longitudi- nale (Rondani) que lorsqu'il existera; en outre, la pipei/e étant ici presque constamment noire ou noirâtre, il n'en sera question que lorsqu'elle sera diffé- remment colorée. A. Letourneuxi, $, long. = 12 inillim. 1/2. Apud cii'uni, oculis smaragdinis; antennis, palpis, fronte, nigris, segmenlo 3° supernè valdè concavo, dente i)rominulà : facie, villosà, cinereo pallido, barbàejusdem coloris; callositate castaneà, infernè ovoidà, supernè angustatà, elongatà ; thorace, scutello, pleuris et abdomine, nigris, breviter et parce cinereo tomentosis ; calyptris albidis, clavà halterum nigrà; pedibus nigris, tibiis latè albido flavido tinctis; alis ferè hyalinis. 1)44 .). M. F. BIGOT Chez le vii'((nt, les yeux sont d'un beau vert énieraude. Antennes noii'es, 3*^ sejïnient profondément écliancré et notal)k'nient denté eu dessus; palpes et front noirs; face à duvet gris, barbe grise; callosité frontale noire, ovale inférieurenieut, brusquement atténuée, et allongée eu dessus; tout le corps noir, parsemé d'un fin duvet grisâtre, flancs à poils gris; cuillerons blancs, massue des balan- ciers noire ; pieds noirs, tibias largement teints de blanc jaunâtre à la base; ailes pres(|u'byaliues, légèrement teintées de roussàtre au l)Ord externe. Batna {Algérie), découvert jifir M. le ronseillrr LeUmr- neiix, 1SS9. — / spécimen. A. Camaronensis, 9, long. = 21 millim. Antennis fiiscis, segmento 3'' supernè. sat concavo, sat longé dentalo: pal[)is pallidè flavidis; facie et fronle pallidè cinereis, callosilate castaneâ, longà, angustà, interne dilatatà; barbâ albidà; tergo castaneo pallido, viltis duabus, laleribus pleurisque cinereis, scutello castaneo pallido; abdomine, similiter tiucto, maculis cinereis tri-seriato; calyptris haUeril)usque f.uscis, clavà albidà; lemoribus anlicis et intermediis fuscis, albido tomentosis; tibiis anticis, apice, tarsisque, fuscis, tibiis intermediis et pedil)us i)Osti- cis omniuo fulvidis; alis fulvo pallido tinclis. Antennes noires, 3^ segment notablement concave et denté eu dessus; palpes d'un fauve jaunâtre pâle; face et front d'un blanc giisàti'e; callosité frontale brune, étroite, allongée, dilatée inférieu- renieut en forme de massue; barbe blancbe ; tcrgiiin d'un châtain clair, pruiueux, avec les côtés gris, flancs gris à poils gris; écusson d'un châtain clair; abdomen d'un fauve rougeàtre pâle, trois rangées de macules trigonales et peu marquées, grisâtres; cuille- rons et balanciers bruns, massue blanchâtre; fémurs antérieurs et intermédiaires bruns, avec une courte villosité l)lanchàtre, tibias antérieurs bruns, à base rougeàtre, tarses bruns, tibias intermé- diaires, fémurs postérieurs, tarses intermédiaires et postérieurs, rougeàlres; ailes d'un roussàtre fort pâle, teintées de brunâtre le long des l"" et 2^ nervures costales. Madère (('(imiirones). — / spécimen. :A. CEiîEOLUS, cT, long. = Il miiliui. Antennis aurantiacis, segmento 3" haud concavo, dente [)arvà ; l)al[)is et barbà i)allidè llavidis; facie effronté rulis, callositate rufà, DESCRIPTIONS DE DIPTÈUES NOUVEACX 6413 angListà, iufernè ovatà; Ihoraco et scutcllo nigris, l'ulvo pallido sat deiisè villosis; pleuris et pectore cinereo pariter pilosis; abdomine fiilvo riifo ; calyptris et liallerihus pillidô fiilvis; pedibiis t'ulvis; alis liyaliuis, stiginatis aiigtistis, pallidr tljividis. Antennes de nuance oi-angée, 3e segment sans échancrure, et brièvement denté eu dessus; palpes et barbe d'un blanc jaunâtre; face et front rougeàtres, callosité, de môme couleur, étroite en haut, dilatée et arrondie intérieurement; terguni, écusson, noirs, cou- verts d'un épais duvet jaune fauve; abdomen d'un fauve rougeàtre; cuillerons et balanciers fauve pâle ; pieds fauves ; ailes hyalines, étroitement teintées de jaunâtre pâle vers la base elle stigmate. Afrique orientale. — / spécimen. A. NivEiPALPis, 9, long. = 16 millim. Xniennis (incomplet is) basi fulvis; palpis, barbu, facie pilosâ, albidis; fronte cinereo flavido pruinosà, callositate castaneà, elon- gatà, supernè dilatatâ et subquadrata ; thorace scutelloque obscure fuscis, tergo auguste cinereo bilineato, lateril)us pleurisque cine- reis, parce cinereo villosulis: abdomine nigro fusco, incisuris obscure fulvis; calyptris albidis (luilteribus.^); pedil)us fulvis, femo- ribus, tibiisapicè, tarsis anticis, fuscanis; alis pallidissimè cinereo tinctis, furcà venjB quarta^ longitudinalis (Rondaui) appendiculatà. Ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) longuement appendiculée. Antennes (incomplètes) à base fauve; face blanche à poils blancs, barbe blanche; palpes blancs; thorax, écusson, noirâtres, flancs et côtés du tergum gris, avec quelques poils grisâtres, deux lignes peu distinctes grisâtres; abdomen noirâtre, ])ords imstérieurs des segments d'un jaunâtre obscur; cuillerons blanchâtres (/>r/ian6'?>?-.s/); pieds fauves, les tarses bruns à l'extrémité, aux pieds antérieurs, les fémurs, l'extrémité des tibias et les tarses en entier, d'un brun foncé ; ailes d'un gris très pâle, stigmates petits, jaunâtres. Cap de Bonne-Espérance. — / spécimen. l/A. RUFiCEps, $, long. -— 14 millim. Antennis uigris, segmento . '5" supernè pari'im concavo et hreviter dentato ; furcâ alarum venfe (luart^e longitudinalis (Rondaui) vix appendiculatà; palpis, facie et barbâ, albidis; fronte rufâ, cinereo ^')iC^ .T. M. F. BIGOT pruinosA, transversè bisulcata '{callositalel); Ihorace ciiiereo obscui'O quinque vitlato, sculello ejusdem coloris, ciiiereo inar- ginatis; abdomine cinereo, maculis nigris quadriseriato; calyptris albis, balteribus fuscis, clavà albidà ; pedibus fuscis, albido tomen- tosis, tibiis, basi, pallidè fulvis; alis hyalinis, stiginatis fuscanis, augustis. Anleniios noires, 3" segment médiocrement échancré et briève- ment denté; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitu- dinale (Rondani) à peine appendiculée; palpes, face et barbe, blancs; front rougeàtre, avec un peu de duvet gris {callosité?), transversalement marqué de deux sillons peu profonds; tborax noir avec cinq lignes grises, écusson noir bordé de gris ; cuillerons blancs, balanciers bruns à massue blanche; flancs gris à poils grisâtres ; abdomen gris avec quatre rangées de macules noires allongées: pieds noirs à duvet blanc, base des tibias rougeàtre; ailes hyalines, stigmate étroit, allongé, d'un roussàtre pâle. Cap de Bonne-Espérance (récolté par le professeur Perin- guey). — / spéci)nen. A. Namaql'inus, $, long. = 20 milliin. Antennis nigris, segmento 3° supernè profundè concavo et longé dentato ; paljjis pallidè fulvis ; facie barbà que llavidis ; fronte ejusdem coloris, in medio parùm infuscatà, callositate castaneà, infernè subquadratà, supernô lineà angustà terminatà; thorace CMstaneo rufo, vittis obsoletis duabus pallidè rufis, picto ; scutello obscure rufo; abdomine fusco, maculis cinereis, trigonis, supernè, et, vittis duabus latis, obscure rufis, utrin(|ue, notato; pleuris cinereo obscuro villosis. calyptris fuscis, balteribus fulvis, clavà albidà; pedibus fulvo rufo tinctis, tarsis, apice, parùm infuscatis; alis pallidè cinereis, basi, costà, venisque transversis, caslaneo inarginalis. Antennes noires, 3« segment, à base rougeàtre, notablement concave et denté en dessus ; pali)es d'un fauve pâle ; face, front et baibe, jaunâtres, le milieu du front teinté de brunâtre, callosité brunâtre, élargie et pres(iue carrée inférieurement, terminée en dcîssus par une ligne fort étroite ; thorax d'un brun rougeàtre, avec deux bandes plus pâles et peu distinctes; écusson rougeàtre ; lianes avec villosité d'un gris foncé; abdomen d'un brun foncé avec une rangée dorsale de macules trigonales, grisâtres, el, de cluuiue côté, une large bande dilhise, rougeàtre, iutt'iioinixic aux sutures: DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 647 ciiillerons bruns, balanciers jaunâtres avec la massue blanchâtre; pieds d'un fauve rougeàtre, avec l'extrémité des tibias et des tarses antérieurs bruncàtre ; ailes grises, la base, le bord externe, jus- qu'auprès de l'extrémité, et les nervures transversales, bordés de brun pâle. Port-Natal. — / spécimen. "'A. ZouLOUENSis, 9, long. = 11 millim. 1/2. Antennis (incompletis), basi fulvis; palpis pallidè fulvis; facie et barbà flavo pallido tinctls ; fronte rufà, pruinosa, caliositate angustà, infernè dilatatà, rufà; tergo, rufo, vittis quinque nigris, latis, rétro abbrcviatis, notato; scutello obscure rufo: pleuris rufis, cinereo flavido parce villosis; abdomine rufo; calyptris cinerasceutibus, balteribus fulvis ; pedibus fulvis, femoribus nigris, tibiis anticis, apice, tarsis, omnino, nigris; alis pallidè flavidis. Antennes (incomplètes), les deux premiers segments fauves; palpes d'un fauve pâle ; face et barbe blanchâtres ; front pruineux, rougeâtre, callosité de même couleur, fort étroite, mais brus- quement dilatée iuférieurement ; tergum, écusson et flancs, fauves, avec une courte villosité jaunâtre et clair semée, le premier marqué de cinq larges bandes noires, n'atteignant pas le bord postérieur ; abdomen d'un fauve rougeâtre; cuillerons gris-pâle, balanciers fauves ; fémurs noirs, genoux, tibias et tarses, fauves, les tibias antérieurs noirs à l'extrémité, avec leurs tarses entièrement noirs ; ailes d'un jaunâtre fort pâle, stigmate roussâtre. Cap de Bonne- Espérance. — -/ spécimen. A. Alazinus, 9, long. = 10 ou 11 millim. Antennis nigris, segmento 3<^ basi dilatato, dente obtusâ, vix proininente; palpis pallidè fulvis; barbâalbidâ; facie albido villosâ ; fronte cinereâ, caliositate nigrâ, elongatâ, angustâ, infernè dilatatà ; thorace scutelloque nigris, pleuris albido parce villosis; abdomine nigro, incisuris cinereis; caly[)tris albidis. balteribus fulvis, clavâ fuscâ ; femoribus nigris, tibiis fulvis, apice fuscis, tarsis fuscanis; alis hyalinis. Antennes noires, -y segment, un peu dilaté à la base, dépourvu d'échancrure distincte, dent fort obtuse et très peu saillante; palpes d'un fauve pâle, à duvetgris ; barbe blanche, face à poils blancs ; front gris, callosité noire, linéaire, brus(|uement dilatée inférieurenient ; 648 J. M. F. BIGOT tmjum, écusson, noirs, lianes couverts de poils blancs, abdomen noir, bord des segments gris; cuillerons blanchâtres, balanciers fauves à massue noirâtre; fémurs noirs, tibias fauves, avec l'extré- mité et les tarses brunâtres, ailes hyalines. Caucase. — / spécimen. A, POLVZONATUS, ç^ Qt $, loug. = 17 milliui. cf. Antennis fuscis, segmeutis basalibus fulvo tinctis, 3' supernè concavo, dente parùm, prominulà ; palpis ferè albis ; facie et barbà albidis; fronte cinereo obscuro; oculis, infernè nigris; tergo et scutello nigris, flavido pulverulentis, callo humerali obscure rufo; pleuris longé cinereo villosis; abdomine fusco, incisuris, et latè cinereo llavido obscure trifariato; calyptris et halteribus fuscanis, clavà pallidè flavidà; coxis nigris, cinereo villosis; pedibus anlicis fuscis, femoribus lougè cinereo pilosis, tibiis, basi, obscure rufis, pedibus intermediis et posticis fulvis, femoribus, infernè, cinereo villosis, tarsis obscure fuscis; alis ferè hyalinis, extrinsecùs flavido pallido tinctis, — $ facie et fronte cinereo flavido pruinosis, vertice parùm fusco tincto, callositate nigrâ, infernè ovatà, supernè, liueà angustà longà, in medio parùm dilatatà, lerminatà; oculis, iufeniô, liaud nigro tinctis. cf. Antennes noirâtres, avec la base des segments roussàti-e, 3e médiocrement échancré en dessus, avec une dent peu proémi- nente ; palpes blanchâtres ; face et barbe blanches; front gris, avec des reflets bruns; la moitié inférieure des yeux noire (sur un spécimen desséché); tergum, écusson, noirs, avec uue pruinosité jaunâtre; flancs avec de longs poils gris; abdomen noir, les inci- sions et trois rangées de macules peu distinctes, d"un gris jaunâtre ; hanches et fémurs noirs avec une longue villosité grisâtre, les pieds antérieurs avec la base des tibias rougeàtre, les autres rou- geàtres, avec l'extrémité des tarses brunjilre ; cuillerons et balan- ciers brunâtres, massue d'un blanc jaunâtre; ailes presqu'hyalines, bord cxlerne très légèrement teinté de jaunâtre, — $, sembbible au cf, excepté, les yeux unicolores; la face et le front couverts d'une pruinosité gris jaunâtre, vertex un peu brunâtre, callosité noire, ovaloïde inférieurement, terminée en dessus par une ligne étroite, allongée et légèremeiil dilatée eu sou milieu. Perse. — 1 cT, 1 9 • DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 649 A. CAXiPALPis, $, loug. = il iiiillim. Antenuis {incomplelis}, hasi fulvis, palpis, facie et barbà, albidis; froiitc nigrà, callositatc, infcrnr cordatà, supernè, auguste ovatà; tliorace scutelloque fusco-uigro, utrin([ue, fulvo calloso, pleuris deusè albido villosis, abdomiue uigro, segmeutis auguste fulvo luargiuatis,, 2" et 3°, utriuque, rufo notatis; calyptris albidis, halte- ribus l'ulvis, clavà albidà; pedibus uigris, geuiculis tibiis([ue, ])asi, latè pallidè fulvis; alis byaliuis. Antennes {incomplètes), les deux premiers segments fauves ; palpes, face et barbe, blancs; front noir, callosité noire, inférieu- rement cordiforme, ovaloïde allongée en-dessus; /(T^yî^m, écusson, noirâtres, une callosité fauve au-dessus de la base des ailes, lianes couverts de longs poils blanchâtres ; abdomen noir, le bord posté- rieur des segments étroitement teinté de fauve, 2^ et S% avec, chacun, deux larges macules latérales rougeàtres, côtés garnis d'un fin duvet grisâtre; cuillerons blanchâtres, balanciers fauves à massue blanche; pieds noirs, genoux et tibias largement teints de fauve pâle; ailes hyalines. Perse. — / spécimen. A. MACER, (-f, long. = 10 millim. Antenuis (incûmpletis), basi fulvis; haustello fulvo, palpis et facie pallidè fulvis; l)arbà ferè albà; thorace et scutello fuscis, ciuereo pruinosis; abdomiue ciuereo, maculis lateralibus fuscis et ciuereo bivittato; calyptris cinereis, halteribus albidis; alis hyalinis; pedibus pallidè fulvis. Antennes (incomplètes), les deux premiers segments fauves ; pipette fauve; palpes et face d'un fauve très pâle ; barbe blanchâtre ; thorax, écusson, bruns, couverts d'une pruiuosité grise; abdomen d'un grisâtre foncé avec deux bandes longitudinales d'un gris pâle, et, de chaque côté, des macules brunâtres peu distinctes ; cuillerons gris pâle, balanciers d'un blanc jaunâtre ; pieds fauves, tarses posté- rieurs brunâtres à l'extrémité; ailes hyalines; nervures, costales, Icr et 2"ie longitudinales, jaunâtres [Echantillon très détérioré). Inde. — / spécimen. A. ALBOCOSTATUS, +, loug. = 20 milliui. Antenuis {incompletis), basi castaneis; palpis castaneis; facie et barbà obscure cinereis; f route fuscA, callositate nigrà, elongatà, 6o0 J. M. F. BIGOT angustâ, infernè clavatà ; thorace scutelloque castaneis, utrinque ciuereis, pleuris fuscanis; abdomine nigro, incisuris, utriuque et subtùs, angustè albido tomentosis ; calyplris fuscanis, halteribus pallidè fuscis; pedibus uigris; alis ciuereis, costà et stigmatis fuscanis. Antennes f incomplètes), avec les deux premiers segments d'un châtain foncé, ainsi que les palpes ; barbe d'un gris jaunâtre foncé; la face de même nuance, mais laléralement teintée de noir au niveau des antennes; front brunâtre, callosité noire, allongée, étroite, inférieuremeut en forme de massue; thorax, écusson, pruineux, d'un châtain obscur, gris sur les côtés; cuillerons bru- nâtres, balanciers d'un fauve pâle; abdomen d'un noir opaque, les incisions finement bordées de duvet blanc, ainsi que les côtés en dessous; pieds noirs; ailes d'un brunâtre pâle, plus foncé au bord externe, stigmate brun foncé. Inde. — / spécimen. A. coNicus, cf, long. = 14 millim. Antennis fuscis, segmento 1°, supernè, 3°, apice, nigris, 3° supernè valdô coucavo , dente parum prominulà, oculis fuscis, cinereo bilimbatis ; palpis, facic et fronte, pilosis, albidis; barbà albidà; thorace fusco, parum pruinoso, nigro obscure vittato ; scuteilo fusco; pleuris albido villosis ; abdomine castaneo, maculis dorsalibus seriatis, cinereis, notato, incisuris, utrinque, cinereo pictis; calyptris et halteribus pallidè fuscanis, clavà cinereà; pedibus fulvis, femoribus, interne albido tomentosis, tibiis anticis tarsisque, apice, fuscis; pedibus intermediis fuscis, tibiis omniuo pallidè fulvidis, posticis fulvis, femoribus et tarsis, apicè, fuscis; alis ferè hyalinis, stigmatis lougis, pallidè fulvis. Antennes fauves, dessus du l^r segment, extrémité du 3«, noirs, ce dernier largement échancré en dessus avec la dent peu saillante; les yeux sont ici bruns, avec deux larges bandes grisâtres ; palpes blancs ; face et front villeux, blancs ; barbe blanche ; thorax prui- neux, noirAtre, avec des bandes plus foncées, à peine distinctes; écusson noirâtre: tlaucs couverts de poils blancs; cuillerons et balanciers d'un blanc grisâtre, massue blanchâtre; fémurs bruns, garnis en dessous d'une courte villosité blanciiàtre, tiltias fauves, les antérieurs avec l'cxlrémilé et les tarses noirâtres, les inter- médiaires avec les tibias fauves, les postérieurs avec les tibias et la base des tarses pareillement fauves, de ces derniers les tibias sont DKSCRIPTIONS DE DIPTKRES NOUVEAUX 651 munis en arrière d'une frani;e noirâtre très courte; ailes hyalines, stigmates jaunâtres. Inde. — / spécinicn. A. MEL.VNOPYG.VTUS, 9, loug. = U) niilliui. Antennis rufis, segmento 3o apice fuscano, supernè sat concavo et dcntato ; alaruni furcà vena^, quarta^ longitudinalis (Rondani), brevissimè appendiculatà ; haustello capite (equilougo, labris latis ; palpis, facle, barbàque cinereis; fronte rufà, callositate nigrà, latà, in niedio coarctatà ; tergo et scutcllo tuscis, cinereo pruinosis ; abdoniine fulvo rufo, segmentis tribus apicalibus nigris, incisuris auguste et pallidèfulvis; pleuris cinereo villosis; calyptris cinereis, halteribus fulvis; pedibus nigris, tibiis fulvis(///y//.s anticis desunt) ; alis pallidissimè fulvo tinclis. Antennes rougeàtres, l'extrémité du 3" segment brunâtre, ce dernier assez profondément échancré, avec une dent saillante; pipette aussi longue que la hauteur de la tête, avec les lèvres nota- blement élargies; ailes, bifurcation externe de la ¥ nervure longi- tudinale (Rondani) très brièvement appendiculée. Palpes brunâtres; face et barbe d'un gris pâle; front rougeàtre, callosité noire, large, médiocrement allongée, rétrécie en son milieu ; tcrgum, écusson, noirâtres, avec une pruinosité grisâtre ; abdomen rougeàtre, bords postérieurs des segments étroitement teintés de jaunâtre, les trois derniers noirs; flancs gris, à longs poils gris; cuillerons grisâtres, balanciers fauves; pieds noirs, tibias rougeàtres {les tibias antérieurs manquent) ; ailes très légèrement teintées de jaunâtre. Indes. — / spécimen. A. LEUCOPOGON $, long. = U millim. et 1/2. Antennis nigris, dente haud prominente; haustello palpis que castaneis, barbà albidà; facie et fronte cinereo llavido pruinosis, callositate nigrà, interne ferè quadratà, auguste acuminatcà supernè: thorace et scutello fusco nigro, pleuris fuscis, cinereo pilosis; abdo- niine fusco, nigro, dorso segmentorum albido tomentoso retrorsum notato, et, màrgine posticà fusco breviter villosulà; calyptris et halteribus cinereis, clavà pallidiore; pedibus sordide fulvis; femo- ribus posticis castaneis; alis pallidè cinerascentibus. Antennes noires, 3« segment médiocrement échancré en dessus, avec la dent peu saillante; palpes brunâtres; barbe épaisse et blanche; 652 .T. M. F. BIGOT face et front rouverts d'une pruiuosité jaunâtre, callosité noirâtre, presque (luadrangulaire inférieurement, terminée en haut par une ligne courte et ténue; thorax, écusson et flancs, noirâtres, ces derniers à poils gris; abdomen tomenteux, noirâtre, avec une courte villosité latérale brunâtre à son extrémité, au bord postérieur des segments une petite macule trigonale formée de duvet blanc; cuillerons et balanciers grisâtres, massue plus pâle; hanches, fémurs, noirâtres, fémurs postérieurs obscurément roussàtres, tibias fauves, extrémité de tous les tarses noirâtre ; ailes d'un gris très pâle. Inde. — / spécimen. A. ANGUSTUS, 9, long. = 12 millim. Antennis fulvis, segmenti 3' dente proniinulà: palpis fulvis; facie barbâque pallidè fulvis; fronte pailidè liiscà, callositate castaneà, elongatà, infernè parùm dilatatà: thorace scutelloque fuscis, cinereo pruinosis, pleuris cinereis; abdomine castaneo, flavido tomentoso ; calyptris pallidè fulvidis, halteribus fuscis; pedibus pallidè fulvis ; alis pallidè cinereis. Antennes fauves. 3*^^ segment à peine échancré, mais avec uue dent notablement saillante; palpes d'un fauve pâle, ainsi que la face et la barbe; front d'un brunâtre pâle, callosité brunâtre, étroite, allongée, légèrement dilatée inférieurement; thorax, écusson, noi- râtres, avec une pruiuosité grise, lianes gris, peu villeux ; abdomen d'un châtain clair, avec un duvet jaunâtre; cuillerons d'un fauve très pâle, balanciers bruns; pieds d'un fauve pâle, extrémité des tarses un peu brunâtre; ailes d'un gris pâle. Inde. — / spécimen. A. oxYCKRATus, +\ loug. •= 12 milliuî. Antennis nigris, segmento 3" l»asi parùm riifo-tincto, supernè vix concavo et vix dentato, apice valdè acuto; palpis, facie et fronte, fuscis; barbâ parvâ,albidâ ; callositate l'rontis nigrâ, infernè dilatatà, ferè quadratâ ; thorace et scutello nigris, pleuris nigris, cinereo parùm villosis; abdomine nigro, segmentis cinereo pallido auguste margiiuitis, latins in medio; ealyi)tris albis, halteribus fuscis, clavâ fulvâ ; pedibus nigris, tibiis lalè albidis; alis ferè hyalinis, furcâ vena' qiiart;r hingitiidiiialis (lîondani) ai)peii- diculatâ. DESCRIPTIONS DE DIPTKRKS NOUVEAUX 653 Anteunes noires, 3' segment roussàtrc à sa base, niédiocrenieiit échancré, brièvement denté en dessus, et fortement acuminé ; palpes, face et front, noirâtres, barbe blanche, très peu fournie; callosité frontale noire, foit étroite en haut, dilatée carrément eu bas; fc/v/wm, écusson et flancs, noirs, ces derniers avec quelques poils gris; abdomen d'un noir opaque, le bord jjostérieur des segments d'un blanc grisâtre, celte teinte s'élargit au milieu ; cuille- rons blanchâtres, balanciers bruns à massue fauve; pieds noirs, base des tibias i)lanchàtre; ailes prcs(|u'hyalines , bifurcation externe de la 4"^ nervure longitudinale (iiondani), appendiculée. Inde. — 1 spécimen. A. AssAMENSis, +, long. = IG millim. Anteunis fulvis, segmento 3", apice, parùm infuscalo, sui>ernè hand concavo, dente minimà; palpis pallidè fulvis; facie et barbà albidis; fronte cinereà, callosilate castaueà, latà, in medio valdè coarctatà ; tergo scutelloque castaneo-rufo tinclis; pleuris cinereis, cinereo villosulis ; abdomine rufo, segmeutis, basi, nigris, auguste rufo marginalis; calyptris et halleribus fuscis, clavà allùdà ; pedibus nigris, tibiis, basi, fulvo-pallido pictis; ails fulvo palli- dissimo tinctis. Antennes roussàtres, 3e segment, brunâtre à l'extrémité, pas d'échancrure en dessus, très brièvement denté; palpes d'un blanc jaunâtre ; face et barbe blanchâtres ; front gris, callosité roussâtre, large, fortement rétrécie en son milieu; tergum, écusson , rou- geàtres, flancs gris, à poils gris; abdomen rougeàtre, chaque segment avec, à la base, une zone noire échancrée et rétrécie eu son milieu, le bord garni d'un court duvet fauve pâle; cuillerous et balanciers brunâtres, massue blanche; pieds noirs, tibias largement teints d'un fauve très pâle à la base; ailes d'un jaunâtre fort pâle. Assam. — / spécimen. A. BiRMANicus, +, long. = M millim. Antennis rufls, segmento 3" supernè vix concavo, dente parvâ; palpis, facie et fronte, fulvis; callosita te castaneâ, elongatâ, angustâ ; tergo, scutello, pleuris, obscure rufls, pruiuosis; abdomine fusco, parce flavido tomentoso, lineâ medià obscure cinerascente ; calyptris castaueis, halleribus fulvis; pedibus nigris, tibiis omnino albidis ; alis pallidè infuscatis. 654 .1. M. F. BIGOT Antennes rougeatres, 3^ segment fort peu concave en dessus, et brièvement denté; palpes, face et front, fauves, callosité étroite, allongée, à peine dilatée intérieurement, d'un rougeàtre foncé; loujHin, écusson et flancs, d'un rougeàtre obscur légèrement prui- neux ; abdouien noirâtre, avec les vestiges d'un duvet jaunâtre et une bande dorsale plus pâle à peine distincte; cuillerons bru- nâtres, balanciers fauves ; pieds noirs, tibias blancs ; ailes légèrement enfumées. Birmanie. — / spécimen. , A. PAGODiNus, 9, long. = 14 vel V6 millim. Antennis rufis, segmentis, apice, parùm infuscatis, 3°, supernè, valdè concavo et dentato; palpis fulvis ; facie et barbà pallidè llavidis; fronte, pallidè rufà, pruinosâ, callositate nigrà, in medio valdè coarctatà , callo verticis minimo, nigro , instructà ; tergo et scutello fuscis, fulvido pruinosis, pleuris cinereo villosis; abdomine fulvido, segmentis 1 — 4, dorso, sat latè nigro unima- culatis, ceteris, basi, plus minus, latè limbatis; calyptris pallidè cinereis, halteribus fulvis ; femoribusnigris, geniculis, tibiis, basi, latè fulvis, apice tarsis que infuscatis; alisferè hyalinis,exlriusecùs parùm falvido tinctis. Antennes fauves, l'extrémité des segments brunâtre, le 3' profon- dément échancré et notablement denté en dessus; palpes fauves : face et barbe d'un gris jaunâtre; front, ordinairement roussàtre, pruineux, callosité noire, allongée, fortement rétrécie au milieu; en liaut du front existe une autre petite callosité arrondie, d'un noir luisant; tergum, écusson, noirâtres, avec une pruiuosité jaunâtre, flancs couverts de poils gris; abdomen fauve, bases du lei- au 4^^ segments largement maculées de noir en leur milieu, les suivants avec la base plus ou moins largement teintée de noir; cuil- lerons blancbàtres, balanciers fauves ; fémurs noirâtres, genoux et tibias fauves, extrémité de ces derniers et tarses, noirâtres ; ailes presqu'hyaliues, les nervures jaunâtres, le bord externe étroi- tement teinté d'un jaunâtre pâle. Inde. — 2 apéchuens. A. MONiLiFER, $, long. = 10 mililn). Antennis castaneis, segmcnto 3", supernè concavo et dculato, basi obscure rufo; pal|)is et haustello obscure rufis; barbâ aihidà; facie et fronte ilavido ciuerascente; callositate elongatâ, anguslâ, interne, DESCRIPTIONS I)K DIPTÈRES NOUVEAUX 655 dilatatà et oblongà ; tergo lusco, utriuqao rufo obsciiro; scutello pallidè castaneo; pleuris ciiierois, cinereo flavido villosulis ; abdo- ininerufo,segiiieutis ultimis,basi, castaneo tinctis,maculistrigouis. seriatis, iiotato; calyptiis cinereis, fusco margiuatis, halteribus castaueis, clavà apice albidà; femoribus fuscis, tibiis obscure rufis, apice tarsisque fuscis; alis pallidlssiinè cinereis, venis fulvo pallido marginatis. Antennes brunes, 3= segment, à base rougeàtre, notablement concave et denté en dessus ; palpes et pipette d'un rougeàtre obscur; barbe blanche, face et front d'un gris jaunâtre pâle; callosité bru- nâtre, étroite, allongée, dilatée et de forme oblongue inférieure- ment; tergiim noirâtre, largement rougeàtre sur les côtés; écusson noirâtre; flancs gris, avec des poils d'un gris jaunâtre; abdomen d'un fauve rougeàtre, les derniers segments plus ou moins brunâtres à leur base, une ligue dorsale, formée de macules grises, trigouales, (parfois partiellement soudées les unes aux autresj; cuillerons gris, bordés de brun, balanciers roussâtres, avec le sommet de la massue blanchâtre; fémurs bruns, tibias rougeàtres, avec l'extrémité brune, tarses noirâtres ; ailes d'un gris très pâle, les nervures étroitement bordées d'un jaunâtre pâle, bifurcation externe de la 4« nervure longitudinale (Rondani) longuement appendiculée. Indes. — 1 spécimen. A. MONOT/ENiATUs, $, loug. = 17 inillim. Antennis fuscis, segmento 3° supernè concavo, dente promiuulà; palpis castaueis; barbà albidà; facie et fronte pallidè cinerasceu- tibus ; callositate nigrà, angustà, infernè parum dilatatà et oblongà ; thorace obscure castaneo; pleuris pallidè cinereis; scutello fusco; abdomine castaneo, cinereo univittato, utrinque cinereo punctato; calyptris pallidè castaueis, halteribus fuscis; pedibus nigris, tibiis, basi, castaueis; alis pallidè fuscanis. Antennes noirâtres, 3^ segment notablement échancré et denté en dessus; palpes d'un brun rougeàtre, barbe blanche: face et front d'un blanc grisâtre ; callosité noire, grêle, intérieurement dilatée et ovaloïde; terr/um, noirâtre, latéralement d'un roussâtre obscur ; flancs d'un gris pâle, écusson noirâtre ; abdomen d'un brun rous- sâtre, avec une longue bande dorsale grise, sur chaque segment, une macule grise arrondie; cuillerons d'un roussâtre pâle, balan- ciers bruns; pieds noirâtres, tibias obscurément rougeàtres à la base ; ailes d'un roussâtre pâle. Indes. — 3 spécimens. (336 J- M. F. BIGOT A. NEPHODES, +, lonj;. = 17 inillim. Antennis fiilvis, sci^aiento 3" apice obscuiiore, suporiiè i)aruiii coucavo et hreviter denlato; palpis obscure lulvis; liauslello castaneo ruto; barhà albidà; facie infernè ciuereà, superuè pallidè lufà ; froute cinereà; callositale rufà, augustà; tergo rufo, disco latè fusco; scutello rufo, basi fusco; pleuris pallidè castaiieis ; calyplris et halteribus fulvis, clavà paliidà; abdomiiie castaneo, iiicisuris angustissimè cinereis; pedibus pallidè castaueis; alis pallidè rufis. apieein versus, latè fusco uubeculosis, furcà veujB 4=*^ loogitudi- ualis (Roiidaiii) lougje appendiculatà. Antennes fauves, 3" segment médiocrement concave et médiocre- ment denté en dessus, palpes d'un fauve obscur ; pipette d'un rous- sàtre foncé; barbe blanche; face grise iuférieuremeut, d'un fauve pâle en dessus; front gris, callosité rougeàtre, linéaire, fort étroite; ten/uw noirâtre avec les côtés et le bord postérieur rougeàtres; écusson rougeàtre à base noirâtre; flancs d'un roussàtre pâle; cuil- lerons et balanciers fauves, massue blanchâtre ; abdomen d'un brun roussàtre, le bord postérieur des segments (inement liseré de gris; pieds d'un châtain clair; ailes d'un roussàtre pâle, une large bande transversale dilïuse, brune, sise avant l'extrémité, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Kondani) longuement appendiculée. Indes. — J spécimen. A. LEUCOCNEMATUS, 9, loug. = 10 millim. Antennis rulis, segmento 3° supernè haud concavo, vix et obtuse dentato; palpis et haustello castaneis; barba albidà ; facie et fronte cinereis; callositate nigrà, interne cordatà, supernè angustè oblongà; lergo fusco, humeris, callosis, fulvo tinctis ; scutello fusco; pleuris cinereis, abdomine rufo, segmentis primis, basi, castaneo tinctis, ceteris, ad margines, parum flavido tomentosis ; calyplris castaneis, halteribus rulis; femoribus tarsisque nigris, tibiis albidis, a])ice nigris; alis pallidè flavidis, sligmalis rulis,' furcà venae quarta' longitudinalis {Rondani} ai)pendiculalà. Antennes rougeàtres, 3^ segment sans échaucrure eu dessus, et avec unedent obtuse à peine saillante; palpes et pipette brunâtres; barbe blanche, face et front gris; callosité noire, presque cordiloriue en bas, très étroite au milieu, ovaloïde en haut ; /cr//»//// uoiràlie, callosités humérales fauves; écusson noirâtre; lianes gris; abdomen DESCIUl'TIONS Dli Dll'TKRKS NOCVEAUX 657 rougeàtre, base des segments teintée de brun, ces derniers bordés et clairsemés d'un duvet jaunâtre; cuillerons d'un châtain clair, balanciers rougeàtres; fémurs et tarses noirs, tibias blancs avec l'extrémité noire; ailes d'un jaune pâle, plus foncées au bord externe et à l'extrémité, stigmate roussàtre, bifurcation externe de la (luatriéme nervure longitudinale (liondani) appendiculée. Indes. — y sprciincn. A. JoÏDUS, $, long. = 16 millim. Antennis fulvis, basi castaneis, segmento 3" superné concavo, beviter et obtuse dentalo ; palpis et haustello pallidè castaneis; barbà pallidè llavidà; facie et fronte tlavidis; callositate rutà, an- gustà, infernèleniter dilatatà; tergo scutelloque fulvidis, pruinosis; pleuris flavidis; disco infuscato ; abdomine castanco, basi et ad inci- suras ruto lincto ; calyi)tris et balteribus fulvidis, clavà fuscanà ; femoribus et tarso, ol)SCurè fuscis, tibiis basi fulvis, anteriorius latè albido tinctis; alis pallidè rufis, apice et externe obscurioribus. Antennes fauves, brunâtres à la base, 3^ segment concave en dessus, mais avec une dent peu saillante ; palpes et pipette d'un roux obscur; barbe d'un blanc jaunâtre; face et front d'un jaunâtre pruineux; callosité rougeàtre, allongée, étroite, légèrement dilatée intérieurement; thorax fauve, tergum brunâtre; lianes pruineux, jaunâtres; écusson d'un fauve obscur; abdomen brun, roussàtre à la base ainsi qu'au bord postérieur des segments, ce dernier garni d'un duvet jaunâtre; cuillerons et balanciers fauves, massue brune; fémurs et tarses noirâtres, tibias largement teintés de fauve pâle, les antérieurs blanchâtres, avec l'extrémité noirâtre; ailes d'un roux très pâle plus foncé au bord externe et à l'extrémité. Indes. - '2 spécimens. A. FLAViVENTRis, î, loug. = 12 millim. Antennis fulvis, basi infuscatis, segmento 3", apice uigro, su- pernè concavo, dente prominulâ; palpis pallidè fulvis; barbâ albidà; facie et fronte cinereis; callositate castaueâ, angustâ, iuferuè parùm dilatalâ ; thorace scutello que fuscis, llavido pruinosis; pleuris cinereis, albido villosulis; abdomine fulvo, segmenlis ullimis, aut basi infuscatis, aut segmento primo breviter, basi, fusco univittato; calyptris pallidè cinerascentibus, balteribus pallidè fulvis; alis hyalinis, stigmatis pallidè flavidis. Antennes d'un fauve rougeàtre, les deux premiers segments 638 J. M. F. BIGOT brunâtres; le troisième, noir à l'extrémité, concave en dessus, avec une dent assez saillante; palpes d'un fauve pâle; barbe l)lauche ; face et front gris; callosité frontale étroite, allongée, légèrement dilatée intérieurement; tcn/uni, écussou, noirâtres, avec une légère pruinosité jaunâtre; flancs gris à poils blanchâtres; abdomen fauve, parfois la base des derniers segments brunâtre, parfois aussi, le premier porte, à sa base, une courte bande dorsale noirâtre; cuillerons d'un gris jaunâtre, balanciers d'un fauve l)àle; ailes hyalines, stigmates un peu jaunâtres. Indes. — 4 sijécimens. A. FusciCAUDA, $, long. — 14 millim. et 1/2. Antenuis pallidè ruiis, segmento 3°, apice nigro, supernè parum coucavo et dentato; palpis pallidè llavidis; fronte, facie inferà et barbà, albidis, fronte, supernè pruinosà, cinereo flavo, callositate castaneâ, angustà , inferuè paiùm dilatatâ; tergo et scutello castaneis, pleuris supernè nigro ciliatis, infernè cinereis ; abdomine castaneo rufo, dorsoet apice parùm infuscato, segmentis tomento flavido marginatis; calyptris obscure cinereis, lialteribus fuscis, clavà, apice, llavo pallido tinctà; pedibus nigris, tibiis, basi latè, albidis, posticis obscure llavidis, apice infuscatis ; alis ferè Il ya Unis. Antennes rougeàtres, 3« segment, noir à l'extrémité, en dessus, médiocrement concave et brièvement denté; palpes d'un blanc jaunâtre ; face, barbe et partie inférieure du front, blancs, ce dernier en-dessus, pruineux et d'un gris jaunâtre, callosité fort étroite, brune, légèrement dilatée intérieurement en forme de massue; terfium, écusson, noirâtres, le premier avec quehiues cils noirs sur les cotés, flancs gris, abdomen rougeûtre, légèrement teinté de bru- nâtre à son extrémité, ainsi que sur une ligne étroite dorsale, segments bordés de duvet jaunâtre, cette bordure plus large au milieu; cuillerons gris, balanciers bruns, massue un peu jauuàlre à sou sommet; pieds noirs, tibias largement blanchâtres à la base, les postérieurs presqu'enlièivmeul d'un blanc jaunâtre; ailes presqu'hyalines. Ceyian. — / spécimen. A. l'ALLiDEi'KCTOuATUS, f+', loug. = IG millim. Antennis fulvis, segnu'uto 3" supernè concavo et acutè dentato; palpis, barbà, facie, pallidè llavidis ; fronte pruinosà, llavidà, callo- DliSCIUl'TIONS l)K Dll'TKRES NOUVEAUX Go9 sitate fuscà, ani;uslà, iiili'i'iiè leiiiter dilalalà ; tliorace et scutello tlavido priiiuoso liiictis; calyptiis cinereis, l'usco inargiiiatis.halteri- bus fulvis; abdomiae riifo, j)ruinuso, scgmeiitis, basi, iitriu*iiie, fiisco tiuclis, apicalibus liisciorihus ; pedibus ui|^ris, libiis, basi, latè albidis; alis [)allidissiinè llavido liuctis. Autennes fauves à base grise, 3'- segment notablement concave eu dessus, avec une dent saillante, acuminée ; palpes, barbe et face, blanchâtres; front d'un jaunâtre pruineux ; callosité brune, grêle, s'élargissaut graduellement, inférieurement, en forme de massue; thorax, écusson, d'un jaune rougeàtre pruineux, un peu de duvet blanc en avant de l'insertion des ailes; cuillerons d'un gris pâle, balanciers fauves ; abdomen rougeàtre, segments teintés de noirâtre latéralement à la base, cette nuance s'étend davantage sur les derniers ; pieds noirs, hase des tibias largement blanchâtre ; ailes d'un jaunâtre très clair, plus accentué le long du bord externe. Saigon. — / spécimen. A. BiTUBERCULATUS, $, loug. = 14 milliiu. Antennis fulvis, segmento 3", supernè parùni concavo et brcviter denlalo; palpis fulvis; facie cinereo pallido; barbà albidà; fronte, cinereo ilavido, nigro bi-maculatà, macula superà lunulatâ, inferà ({uadratà; tergo et scutello flavidis, cinereo pruinosis, pleuris pallidè cinereis, humeris obscure rufis ; abdomiue fusco, basi, utrinque, latè rufo tincto, incisuris angustè fulvis ; calyptris et halteribus pallidè llavidis ; pedibus pallidè fulvis, tarsis anticis, omnino, ceteris, apice, nigris ; alis hyalinis, furcà venae quartae longitudinalis (Rondani) longe appendiculatà. Antennes fauves, 3^ segment médiocrement échancré et denté en dessus; palpes d'un fauve pâle; face d'un blanc grisâtre; barbe blanche ; front d'un gris jaunâtre, pruineux, muni de deux tuber- cules noirs luisants séparés, le supérieur lunule, l'inférieur à peu près carré ; tergum, écusson, couverts d'une pruinosité jaunâtre, épaules rougeàtres, flancs à poils blancs; cuillerons et balanciers d'un blanc jaunâtre; abdomen noirâtre, avec les incisions jaunâtres, et deux grandes macules basilaires, latérales, d'un fauve rougeàtre; pieds d'un fauve pâle, tarses antérieurs entièrement, intermédiaires et postérieurs seulement à l'extrémité, noirs; ailes hyalines, nervures d'un jaunâtre pâle, bifurcation externe de la 4*^ longitu- dinale (Rondani), longuement appendiculée ; tibias postérieurs munis de deux rangées de très courtes et très fines soies noires. Chine? — / spécimen. 660 J. M. F. BIGOT A. Tenessensis, +\ loiii;-. =18 millim. Anleiiiiis [incomplet is), basi fuscis; [jalpis obscure fulvis, facie, frontc, barbà, ciuereis, rallositate latà, castaueà, in iiiedio valdè coarctatà; tergo obscure rufo, fusco latè quin(j[uevittato, vittis ferè obsoletis; scutello rufo; pleuris, obscure rufis, albldo parce villosis ; abdomiue obscure rufo, segmeutis, basi, latè fusco tinctis; calyptris obscure cinereis, halteribus (incms) ; pedibus fuscis, geniculis pallidè fulvis; alis cinereis, venis, angustè, fusco pallidè iiiarginatis. Anienues {incoinpU'tcs), les deux premiers segments noirâtres; palpes d'un fauve obscur; face et barbe d'un gris pâle, front gris, callosité brunâtre formée de deux saillies ovalaires superposés; tergum et flancs d'un cbàtain rougeàtre, le premier avec les vestiges de cinq larges bandes diffuses, noirâtres ; écusson rougeàtre; al)domen d'un châtain rougeàtre, base des segments largement noirâtre ; cuillerons d'un gris obscur {balanciers /) ; pieds noi- làtres, genoux d'un fauve pâle ; ailes d'un gris pâle, nervures bordées étroitement de brun rougeàtre. Amérique du Nord (Tennessee). — / spécimen (détérioré). A. ACUTUS, $, long. = 17 millim. Aniemïis (incom pie ti s), basi fulvis; palpis fulvis; facie et barbà ciuereoflavido; froutecastaneà, callositale ejusdem coloris, supernè angustà, inferne dilatatâ et quadratà ; tergo scutelloque fuscis, cinereo flavido pruinosis pleuris cinereo flavido ; abdomiue fulvo- cinereo univittato; calyptris et halteribus pallidè fulvis ; alis palli- dissimè flavidis. Anleunes {incomplètes), les deux premiers segments fauves; palpes fauves; face et barbe d'un blanc jaunâtre ; front roussàtre; callosité f»runàtre, intérieurement carrée, terminée en haut par ime ligne courte et étroite; tergum, écusson et flancs, noirâtres, cou- verts d'une pruinositéd'un gris jaunâtre: abdomen étroit, conique, allongé, fauve, avec une bande dorsale grisâtre ; cuillerons et balan- ciers d'un fauve pâle ; pieds fauves; ailes d'un jaunâtre fort pâle, bord externe plus foncé. Améri(]ue du Noj-d (Nourelle-Orléaiis). — J spécinien. A. OBESUS, cT, long. = 14 millim. Aniennis fulvis, liasi fuscanis, segmenlo 3° sujjernè parùm nrSCRIPTIONS de niPTKRES NOUVEArX fiCil coucavo et dentalo ; i)ali)is pallidè lulvis ; facie et harhà cinereis ; tergo scutelloque pallidè castarieis : ahdoniine lato, ahhre- viato, obscure fulvo, sej;iiieiUoriim niarginibus, in medio, macula tonieutosà, pallidè llavidà, notatis, tomontosis, lateribus tOMiento ejusdem coloris munitis : calyplris pallidè castaueis, halteribus fiilvis ; pedibiis fulvis, alis hyalinis, stigmatis flavidis. Tète épaisse et large: corps large et raccourci; antenues fauves, les deux premiers segments obscurément rougeàtres. le 3o concave en dessus, avec une dent assez saillante; palpes d'un fauve pâle ; face, barbe et front, grisâtres; tcrguni , écusson, d'un cliàtain clairet pruineux, flancs, à duvet grisâtre, d'un rougeàlre obscur ; abdomen élargi, raccourci, d'un fauve obscur, avec une petite macule formée de duvet blanchâtre, sise au milieu du bord postérieur des segments, les bords latéraux de ces derniers garnis d'un duvet semblable ; cuillerons brunâtres, balanciers fauves ; pieds fauves; ailes hyalines, jaunâtres au stigmate. Mexique. — / spécimen. A. ERYTHR.EUS, +, long. = 13 niillim. Antennis fulyis, segmentis ])isalibus apicc,' iufuscatis, 3" supernè parùm concavo, dente parvà, obtusà; palpis pallidè llavidis: lacie et barbà albidis; fronte infernè cinereà, supernè obscure rufà, callositaterufà, subtùs oblongà, latà, supernè angustissimà ; tergo obscure rufo, ante nigro piclo ; scutello i-ufo, pleuris cinereis et ciuereo pilosis : abdomine obscure rufo, segmentis posticis, bas!, latè nigro limbatis: calyptris cinereis, halteribus fulvis : pedibus rufis, femori])us, basi, tarsis, apice, iufuscatis; alis ferè hyalinis. Antennes rougeàtres, l'extrémité des segments brune, 3^ à peine concave en dessus, dent épaisse et fort courte; palpes d'un blanc jaunâtre ; face et barbe blanches ; front gris au-dessus des antennes, en haut, rougeàtre foncé, callosité d'un fauve rougeàtre, élargie, oblongue inférieuremeut, se terminant brusquement en dessus par une ligne très étroite ; tcrfjuni d'un rougeàtre foncé, avec quatre larges demi-bandes noires, diiïuses, sises vers le bord antérieur; écusson rougeàtre: lianes grisâtres à poils gris ; abdomen rougeàtre, les derniers segments à base noirâtre ; cuillerons gris pâle, b.iian- ciers fauves; pieds rougeàtres, base des fémurs, extrémité des tarses, noirâtres: ailes presqu'hyalines. Mexique. — / ^ipér'niwn. 062 J. M. F. BinoT A. FUSCiCRURA, :^, long. = 10 inilliin. Anionms (i)iconip1etis),]m^i fulvis; palpis fulvis; facio et barbà pallidè fulvis ; fronte rufà, callositate fuscà, angiistà , iuferuè leniter dilatatà; tergo scutelloque fuscis, ciiiereo flavido |)riiinosis, pleuris sordide cinereis; abdoinine rufo, incisuris pallidiorihus; calyptiis cinereis, fusco marginatis, lialterihiis pallidè fulvis; pedibus fuscis, tibiis, basi, latè rufis; alis pallidè fuscanis, apice pallidioribus. Antennes {incomplètes) , les deux premiers segments fauves; palpes fauves; face et barbe d'un jaunâtre paie; frout rougeàtre, callosité brune, étroite, linéaire, graduellement dilatée inférieure- meut; tcrgiun, écusson , d'nn brun foncé, avec une pruiuosilé roussàtre, flancs villosulesetd'un gris obscur; abdomeu rougeàtre. le bord postérieur des segments plus pâle; cuillerons blanchâtres, bordés de brun, balanciers d'un fauve pâle: pieds noirâtres, tibias largement teints de rougeàtre vers la base ; ailes un peu roussàtres, plus claires vers l'extrémité. Mexitpie. — / spécimen. A. PiCTicoRNis, cf, long. = 11 iniilim. et 1/2. Furcà vente longitudiualis quarttc alarum (Kondanij appcndicu- latà ; antennis pallidè flavis, apice nigris, segmento 3° supernè liand concavo, dente obtusà, vix perspicuà ; palpis pallidè flavis; facie villosà, barbà et frontë albidis; tergo cinereo. pleuris albido vil- losis; scutello cinereo, apice parum flavido tincto; abdomine pallidè castaneo, vittà cinereà obscure notato ; calyptris et halteril)us ferèalbis; pedil)us flavido pallido, femoribus cinereis, tibiis tarsis(iue posticis, apice, fuscanis; alis hyalinis, stigmatis veniscjne transversis parùm castaneo pictis. Ailes, bifurcation externe de la 4<" nervure longitudinale (Kon- dani), brièvement appendjculée ; antennes d'un jaune pâle, les dernières subdivisions du 3« segment noires, celui-ci à peine concave en-dessus, avecunesimplesaillie, peu distincte, au lieu d'une dent; palpes blanchâtres; face villeuse, frout et barbe, blancs; tergum et flancs gris, ces derniers couverts d'une villosité blanche; écusson gris, un peu roussàtre à l'extrémité ; abdomen d'un châtain clair, une bande dorsale grise, très peu distincte, cuillerons et balanciers blanchâtres; pieds d'un fauve très pâle, fémui-s gris, tous les tarses, et l'extrémitr des til»ias postérieurs, brunâtres; DESCRIPTIONS DE DIPTERES NOUVEAIX 603 ailes hyalines, stigmales el nervures transversales teintés d'un roussàtre pâle. Haïti. — / .'iprciiiicn. A. UNIPUNCTATUS, _;,, loug. = 13 millim. Autennis {incompletis), hasi pallidè fulvis; palpis fulvis; facie et barM albidis: fronte cinereo llavido ; callositate fulvà , interne clavatà; tergo f ulvo , pruinoso; scutello, ejusdeni coloris, l)asi nigro: abdomine fulvo rufo, apice parùin infuscato; calyptris cinereis, halteribus pallidr fulvis, pedibus fulvis, tarsis, apice, fuscanis, pedibus auticis fuscis, tibiis, basi, pallidè fulvis; alis pallidè llavidis. Antennes (incomplètes), les deux premiers segments d'un jaunâtre pâle; palpes fauves; face et barbe blanches; front d'un gris jau- Dfàtre, callosité fauve, dilatée graduellement en bas; tergum couvert d'une pruinosité fauve, écusson, de môme couleur, avec une large macule basilaire noirâtre: abdomen roux, teinté de brun vers l'extrémité ; cuillerous grisâtres, balanciers d'un fauve pâle ; pieds fauves, extrémité des tarses ])rune, pieds antérieurs bruns, avec la base des tibias d'un fauve pâle ; ailes très légèrement teintées de jaunâtre. Amérique méridionale. — / spécimen. A. RUBESCENS, :^, loug. = lo milliui. Antenuis, rufis, segmento 3'^, valdè dentato, apice infuscato; palpis pallidè fulvis; facie et fronte pallidè rufis, callositate ({ua- dratà. rufâ , supernè angustà ; barbà ferè albidà ; tergo scutello et abdomine, rufis; calyptris, clavâ halterum, albidis ; pedibus pallidè rufis, femoribus, tibiis, apice, et tarsis anticis, nigris, tarsis intermediorum et posticorum, apice, infuscatis ; alis ferè hyaliuis, furcà venœ quartce longitudinalis (Rondani) appen- diculatà. Antennes rougeàtres, brunes à l'extrémité, 3<^ segment notable- ment échancré, avec une forte dent en dessus; i)alpes d'un fauve pâle; face et front d'un rougeàtrepàle, callosité rougeàlre, inférieu- rement presque carrée, terminée en dessus par une ligne courte et fort ténue; barbe blanchâtre; tout le corps d'un fauve assez pcàle, sauf le tenium et l'écusson rougeàtres; en outre, une bande médiane blanchâtre et peu distincte sur l'abdomen; cuillerous et fifii .1- M- F. BIGOT massue des balanciers blanchâtres; pieds d'un rougeàtre pâle, les antérieurs avec les fémurs, l'extrémité des tibias et les tarses, noirs, les autres, d'un roui^eàtre pâle, avec l'extrémité des tarses brunâtre: ailes i)resqu'hyaliues, stigmates petits, jaunâtres, bifurcation externe de la 4i^« nervure longitudinale (Rondani). appeudiculée, Uruguay. — 2 spécimens. A. EUT.ENiATUS, cT, loug. = 10 uiillim. 1/2. Antennis fulvis, segmento 3° supernèexcavalo et dentato; palpis, fronte et facie, albidis, albovillosis; thorace scutelloque obscure fuscis, cinereo pruinosis, pleuris albido pilosis ; abdomine pallidè custaneo, supernè albido cinereo uni-vittato, et, utrinque, obscure fulvidolineato; calyptris, pallidè fulvis,fusco margiuatis,halteribus ])allidôfulvis ; pedibus auticisnigris, tibiis, basi, latè fulvis, ceteris fui vis, tarsis apice nigris, tibiis posticis,retrorsùm, itrevissimè nigro ciliatis : alis hyalinis, stigmates fulvis, furcà veuie quart;i> longitu- dinalis breviter appendiculatà. Antennes fauves, 3^ segment notablement échancré et denté en dessus; palpes et front blancs, face blanche à poils blancs, barbe blanche; tergum, écusson, noirâtres, avec une pruinosité grisâtre, flancs couverts de poils blancs; abdomen d'un châtain-clair, une bande dorsale d'un blanc jaunâtre, et, de chaque côté, une autre bande diffuse roussâtre; cuillerons blanchâtres à bords bruns, balanciers d'un jaunâtre pâle ; pieds antérieurs noirs, avec la base des tiltias rougeàtre, les pieds intermédiaires et postérieurs rougeâ- tres, avec l'extrémité des tarses noire, tibias postérieurs frangés en arrière de deux rangées de cils noirs fort courts ; ailes pres- ([u'hyalines, avec les stigmates petits et jaunâtres; bifurcation exteruede la 4" nervure longitudinale (Rondani) brièvement appeu- diculée. Brésil. — / spécimen. A. MALETECTUS, O loUg. = 11 mllliui. Antennis fuscis, basi fulvis, segmento 3", supernè, sat concavo et sat dentato; palpis pallidè fulvis, facie, pilosâ, pallidè ilavidâ, barbà alhidâ ; fronte nigro opaco, callositatc cordatà nigro nitido; corpore omnino nigro opaco, tergo utria(|ue, retrorsum, rufo ohscuro calloso, pleuris cinereis, cinereo pilosis, calyptris cinereis, fusco marginatis, clavâ balterum infuscatà ; pedibus pallidè ruiis, DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 665 tihiis, apice, auguste, tarsis, ferè totis, infuscatis : alis hyalinis, stigmatis parùm infuscatis. Antennes brunes, les deux premiers segments rougeàtres, le 30 noir, assez profondément concave et assez longuement denté en dessus ; palpes blanchâtres : face jaunâtre, couverte de poils Idancs ; barbe blanche: frout d'un noir opaque, callosité, d'un noir luisant, presque cordiforme ; tout le corps d'un noir opaque, si ce n'est une saillie rougeâtre sise à la base supérieure des ailes, les flancs gris, à poils gris ; cuillerons blanchâtres, massue des balanciers brunâtre; pieds d'un fauve pâle, extrémité des tibias et tarses, noirâtre ; ailes hyalines, nervures très foncées, stigmates petits, allongés, bruns. Brésil. — / spécimen. A. PULVERULENTus, 9, loug. = 16 inilliui. Antennis castaneis, basi parùm rufo tinctis, segmento Sosupernè valdè excavato et dentato ; palpis paliidè fulvis ; facie cinereâ ; barbâ albidâ ; fronte cinereo llavido, callositate rufâ, elongatâ, angustâ, interne clavatâ; tergo, cinereo pulveruleuto, scutello castaneo pallido ; abdomine fulvo livido, sub radiée alarum albido peuicillato, ventre, utrinque, angustè albido tomentoso ; calyptris et halteribus ferè albis ; pedibus rufis ; alis pallidissimè fluvido tinctis. Antennes brunâtres, base des segments rougeâtre, le S*', profon- dément concave et longuement denté, en dessus ; palpes d'un fauve très pâle ; face cendrée ; barbe blanche ; front d'un gris jaunâtre, callosité rougeâtre, étroite, allongée, terminée inférieurement en massue; tergum, écusson, d'un châtain pâle, et couverts d'une pru inusité grise, flancs grisa poils gris, une touffe de soies blanches, sous l'insertion des ailes, à la ])ase de l'abdomen, ce dernier d'nn jaunâtre livide ; cuillerons et balanciers blanchâtres, ventre avec un liseré latéral de duvet blanc ; pieds rougeàtres : ailes très légèrement teintées de jaunâtre. Cayenne. — -/ spécimen. A. AURisQUAMMATus, +, loug. = 14 milliui. 1/2. Antennis pnllidè auranliacis, segmento 3", superiiè, valdè concavo et dentato; palpis paliidè llavidis ; facie albidâ, barbâ ferè albâ: fronte ilavidâ, tomentosâ {callositate obsolctû) ; tergo scutelloque 666 J. M. F. BIGOT nigris, Havido pruiiiosis, pleuris iiigris, llavido villosis ; abdomine nigro. tomento squammoso fulvo-rufo tecto ; calyptrlsel halteribus fulvis ; pedibiis iulvis, anticis, coxis, tibiis apice, tarsis omiiino, infuscatis, tarsis intermediis et posticis apice fuscis: alis hyalinis, Costa augustà, llavidà, furcà venae quart;B longitudiiialis (Rondani) longé appeiidiculatà. Auteunes d'une nuance orangée pâle, 3o segment notablement échancré et denté en dessus; palpes d'un blanc jaunâtre; face blanchâtre ; front couvert d'une épaisse pruinosité jaunâtre, cachant entièrement la m//os/?e; barbe d'un jaunâtre pâle; terguni, écusson, noirâtres, couverts d'une pruinosité jaunâtre, flancs noirs à pojls jaunes; abdomen noirâtre, entièrement recouvert d'une courte villosilé d'aspect squammeux, et d'un jaune fauve doré; cuillerons, balanciers, fauves: i)ieds fauves, antérieurs avec les hanches, l'extrémité des tibias, et les tarses en entier, noirâtres, les autres fauves, avec seulement l'extrémité des tarses brunâtre : ailes hyalines, nervures, costale, l''^ et 2™© longitudinales, jaunâtres, bifurcation externe de la 4™° longitudinale (Rondani) longuement appendiculée. Brésil. — / speciiiien. A. iNDECisus, o, long. := 15 millim. Antennis nigris, basi rufo tinctis segmento 3° supernè valdè excavato et dentato ; palpis flavidis : facie ciuereâ ; barbà albidà; fronte flavocinerascente, callositate nigrà, infernè sub-quadratà, supernè lineâ angustà et interrupta termiuatà ; tergo rubigiuoso, vittis quatuor fuscis, malè determinatis, notato, scutcllo pariter tincto, pleuris cinereo villosis; abdomine rufo, apicem versus dilïusè fusco tincto; calyptris rufis, fusco marginatis, halteribus fulvis; pedibus fusco-nigro, tibiis, basi, lalèrulis: alis pallidè cinerascentibus. Antennes noirâtres, base des deux premiers segments rougeàtre, 3« notablement échancré et denté en dessus; palpes et face gris: barbe blanche; front d'un gris jaunâtre, callosité noire, presque carrément dilatée inférieurement, se terminant en-dessus f)ar une ligne étroite interrompue en sou milieu ; lerf/nm, écusson, rou- geàtres, le pn^mier avec quatre bandes courtes, noirâtres, un peu diffuses, interrompues à la suture ; flancs couverts de poils gris: cuillcions jauuiitn's, bordés de brun, balanciers fauves: pieds d'un DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 667 brim noirâtre, tibias largeineiit teiutés de rougeàtre à la base; ailes d'un grisâtre fort pâle. Amazonie. — / sprcinirn. A. siMPLEX, y, long. =17 niilliin. Antennis nigris, basi pallidè fulvis, segniento 3" supernè valdè exeavato et longe dentato; palpis, facie et barbà, pallidè llavidis, callositatefrontis nigrà, elongatà. angustà, infernè parùin clavatà ; tergo, scutello, castaueo pallido, pruinosis, pleuris albidis, cinereo pilosis; abdomine sordide rufo, apice fusco tincto, vittà cinereà notato ; calyptris albidis, clavà sordide albidà ; coxis cinereis, femoribus fiiscis, supernè nigro, infernè cinereo, villosulis, tibiis fulvis, tarsis fuscanis; alis cinereis, basi et extrinsecus obscurioribus. Antennes noires, avec les deux premiers segments jaunâtres, le troisième notablement échancré en dessus, dent notablement sail- lante; palpes, face et front, d'un jaunâtre pâle, callosité frontale, noirâtre, étroite, allongée, terminée intérieurement en forme de massue ; tcrgum, écusson, pruineux, d'un brun roussàtre ; abdomen d'un rougeàtre pâle, légèrement teinté de brunâtre à l'extrémité, et marqué d'une bande dorsale grisâtre peu distincte, cuillerons blan- châtres, balanciers à massue d'un blanc verdâtre ; lianes et hanches gris, avec une villosité blanchâtre ; fémurs rougeâtres, garnis de poils très courts, noirs en dessus, blanchâtres en dessous, tibias rougeâtres, avec l'extrémité et les tarses noirâtres ; ailes d'un gris pâle, plus foncées à la base et le long du bord externe. Amazonie ; Cayenne. — 3 spécimens. A. P0LYTyi':NiA, +, long. = 12 millim. Antennis fulvis, segmento 3°, haudconcavo et vix dentato supernè; haustello castaneo, palpis pallidè fulvis; facie et l)arbâ albidis; fronte pallidè cinereâ, callositate rufâ, infernè quadratâ, supernè angustissimà ; tergo rufo, rubro quadriviltato, scutello rufo, pleuris cinereis; abdomine, pruinoso, ci nereollavido, supernè fusco bivittato, et, utrinque, castaneo rufo limbato ; calyptris et halteribus albidis : pedibus pallidè fulvis, tibiis et tarsis anticis apice infuscatis ; alis hyalinis, stigmatis longis, fulvidis. Antennes fauves, 3^ segment sans échancrure en dessus, avec une dent obtuse et très peu saillante; pipette brune; palpes d'un 668 J. M. F. BIGOT fauve Pelle ; face et barbe blauches ; front d'un gris jaunâtre pâle, callosité fauve, inférieurenient ((uadraugulaire, terminée en dessus par une ligne courte et ténue; tliorax d'un roussàtre pâle, avec quatre bandes brunes ; lianes gris ; écusson roussàtre ; abdomen d'un gris jaunâtre, côtés brunâtres, deux lignes médianes noirâtres; cuillerons et balanciers blancbâtres ; ailes hyalines, stigmates fauves pâles, allongés; pieds d'un fauve paie, l'extrémité des tibias et des tarses antérieurs teintée de brunâtre. Buenos-Ayres. — / spécimen. A. ERYTHROCEPHALUS, +, loug. = 13 miUilU. Antennis rubris, palpis nigris ; facie et fronte rubris; barbà brevissimà fuscà ; segmento 3° antennarum, supernè, haudconcavo et vixdentato; callositate froutis rotundatà, rubrà ; corpore toto nigro opaco ; alarum apice albido ; tarsis intermediis et posticis ferè albidis. Antennes rouges; palpes noirs; 3« segment sans échancrure visible en dessus, dent obtuse et à peine saillante ; barbe très courte brune ; face et front d'un rouge de cinnabre ; callosité de même couleur et de forme arrondie ; corps entièrement d'un noir opaque ; extrémité des ailes, tarses intermédiaires et postérieurs, blancs. Panama. — 7 spécimen. A. Andamanicus, 9, long. = 15 millim. Antennis fulvis, segmento 3° fusco, supernè concavo et dentato, basi fulvo : palpis pallidè llavidis; barbà albidà; fronte supernè fuscà, infernè rufà ; facie rufà ; callositate frontiscastaneà.angustà, subtùs leniter clavatà ; thorace nigro opaco, utriuque rufo; scutello nigro; pleuris cinereis : ahdomine rufo, in medio, et, apice. nigro tincto, incisuris pallidè fulvis; calyptris cinereo obscuro, halte- ribus flavidis : pedihus fuscis l'emoribus intermediis et posticis, apice, fulvis, tibiis fulvis, apice parùm infuscatis ; alis ferè hyalinis. Antennes à base fauve, 3^ segment brun, teint de fauve à sa base, en dessus largement échancré, avec une dent saillaut(; ; palpes d'un blanc jaunâtre; face et bas du front rougeâlres, haut du front brun, callosité roussàtre, étroite, allongée, dilatée inté- rieurement en massue; barbe blanche; thorax, écusson, d'un lioir un peu luisant, tergum latéralement rougeàtre: lianes gris, abdomen rougeâtre, lavé de noirâtre en dessus et à l'extrémité, un liseré DESCIIII'TIONS DE DIPTKRKS NOUVEAUX 669 jauuàtre au l)ord postéricu r des . segments, un peu élargi au milieu; cuillerous (peu cisildcs) '^riSidvGs; balanciers d'uu jaunâtre pâle; fémurs antérieurs bruns, les autres, de même nuance, avec l'extré- mité fauve, tibias fauves, un peu brunâtres à l'extrémité, tarses bruns; ailes presqu'byalines. Iles Andaman. — / spécimen. A. ciNERASCENS, +, loug. == 1 1 millim. Antennis fui vis, apice parùui infuscatis, segmente 3° parùni superné coucavo et dentato; palpis, facie, barbâ, albidis; fronte, pruinosà, cinereo tlavido ; callositate parva, castaneà, interne leniter clavatà, supernè acuminatà; thorace et scutello fuscis ; cinereo tomentosis, pleuris albidis, albido pilosis ; a])domine fusco, seg- mentis cinereo latè marginatis; calyptris cinereis, balteribus fulvis ; pedibus fulvis, segmentis, tarsorum, apice, fuscis, antcrioribus, omniuo, ejusdem coloris; alis hyalinis. Antennes fauves, extrémité du 3^ segment brunâtre, ledit seg- ment médiocrement concave en dessus, avec une dent peu saillante; palpes, face et barbe, blancs; front jaunâtre, pruineux, callosité petite, rougeâtre, en forme de larme; thorax, écusson, noirâtres, saupoudrés d'un duvet gris, flancs blanchâtres, à poils blancs; abdomen brun, bords postérieurs des segments largement teints de grisâtre; cuillerons gris, balanciers fauves; pieds fauves, tarses antérieurs bruns, les autres fauves, avec l'extrémité des segments noirâtre; ailes hyalines, stiguiates d'uu jaunâtre fort pâle. Java. — J spécimen. A. LACRYMANS, ■^, loug. = 17 millim. Antennis nigris, segmento 3° supernè parùm concavo et breviter dentato; palpis llavido cinerascente ; facie, fronte et barbâ cinereis; callositate fuscâ, supernèangustâ, infernè valdè dilatatâ et quadratâ ; tergo obscure rufo, cinereo quadrilineato; scutello obscure rufo; abdomine rufo, vittâ superâ tessellisque lateralibus obscure cine- rascentibus; calyptris et balteribus obscure cinereis, clavâ albidâ ; pedibus, pallidè fulvis, cinereo pruinosis, tarsis, apice, nigris; alis ferè hyalinis. Antennes noires, 3*^ segment largement, mais, médiocrement con- cave en dessus, dent peu saillante; palpes d'un blanc un peu jau- nâtre; front, face et barbe, gris, callosité noirâtre, linéaire, brus- 670 J. M. F. BIGOT quenieiit élargie et de forme prestiue carrée inférieui-einent; terguiii roussâtre avec quatre lignes grises, flancs gris à poils gris ; écusson roiissàtre; abdomen rougeàtre, avec une bande dorsale, et, sur chaque segment, une macule oblongue d'un gris pâle ; cuillerons et balanciers d'un gris obscur, massue blanche; pieds d'un fauve rougeàtre, couverts d'une pruinosité grisâtre, tarses noirâtres à l'extrémité; ailes presqu'hyalines. Java. — / spécimen. A. ABBREViATUS, ''^, loug. = 14 millim. Antennis (incompletis), basi fulvis ; palpiset barbà albidis; Ironte albidà, supernècinereâ, callositate castaneà, angustà.infernèparùm et abrupte dilatatà ; thorace scutelloque fuscis, cinereo pruinosis; pleuris cinereis, cinereo pilosis ; abdomine rufo-livido, apicè parùni castaneo, dorso cinereo univittato; calyptris pallidè cinereis, halte- ribus fulvis ; pedibus anticis fuscanis, tibiis, basi, fulvis, ceteris fulvis, femoribus, basi, tarsis, apice, fusco tinctis; alis hyalinis. Antennes (incomplètes), à base fauve; palpes, barbe, face et bas du front, blancs, ce dernier gris eu dessus, callositébrunâlre, étroite, brusquement dilatée inférieurement ; thorax, écusson, noirâtres, à pruinosité grise, flancs gris à poils gris ; abdomen rougeàtre pâle, ou bien, d'une nuance rougeàtre obscure et livide, légèrement teinté de brunâtre vers le milieu des segments, ces derniers brunâtres; cuil- lerons d'un gris pâle, balanciers fauves ; pieds antérieurs brunâtres, avec la base des tibias rougeàtre, fémurs des intermédiaires et des postérieurs à base brune, avec l'extrémité des tarses un peu bru- nâtre ; ailes iiyalines, stigmates d'un jaunâtre pâle; corps raccourci, élargi : — Cette espèce ressemble au Tabanus manillensis (Schin). Java. — 5 spécimens. A. ALBONOTATUS, $, long. =18 millim. Antennis fuscis, segmento 3» falcato, dente haud prominente; l)alpis pallidè fulvis; barbà brevissimâ, cinerascente; facie cinereo flavido; fronte, infernè, ejusdem coloris, supernè castaneo nitente, callositate fuscà, subtùs quadratà, supernè lineà angustâ desiiiente; thorace scuttîUoque flavido dense velutinis, lineis (juatuor pallidè llavidis, pleuris Jiigris; ajjdomiue nigro oi)aco, segmentis auguste cinereo marginatis, et, utrin(iue, maculis tomentosis albescentibus ; calyptris fuscis, tomento cinereo marginatis, halteribus sordide fulvis; pedibus nigris ; alis fuscis, cellulis in medio cinereis. DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 671 Anteunes noirâtres, 3« segment étroit, falciforme, avec une dent médiocrement saillante ; palpes d'un fauve pâle, barbe, rare et courte, grisâtre; face et bas du front gris jaunâtre, haut du front brun, un peu luisant, callosité brune, fort étroite, linéaire, dilatée carrément iuférieuremeut; thorax, écussou, couverts d'un épais duvet gris jauuàtre, tcnjuni avec quatre lignes jaunâtres très fines, lianes noirs; abdomen d'un noir opaque, le bord imstérieur des segments étroitement marginé de gris, et, de chaque côté, avec une macule de duvet blanc; cuillorons bruns, frangés d'un duvet grisâtre, balanciers d'un fauve livide; pieds noirs, ailes brunes, avec toutes les cellules teintées de grisâtre en leur milieu. Nouvelle-Calédonie, — -/ spécimen. A? PiGTiGORNis, 9, long. = 12 millim. Antennis fulvis, segmentis, apice, nigro tinctis, 3° valdè concavo etdentato; palpis pallidè fulvis ; facieetbalbàalbidis ; f route nigrà, angustâ, callositate castaneà, leniter infernè clavata; tergo obscure castaneo, angustè rul'o bilineato; scutello castaneo-fusco ; pleuris nigris, parce albido villosis; abdomine pallidè castaneo, cireneo uuivittato; calyptris et halteribus pallidè fulvis; pedibus anticis fuscanis, tibiis basi fulvidis, ceteris pallidè fulvis ; tarsis apice nigris; alis hyaliuis, furcà vente quartae longitudinalis tRondani) brevissimè appendiculatà. Antennes fauves, extrémité des segments noire, le troisième notablement concave, avec une dent saillante; palpes d'un fauve 1res pâle; face et barbe blanches; front étroit, noir, callosité rou- geâtre en forme de massue allongée; tergurn noirâtre, avec deux lignes rougeâtres très peu distinctes; écusson noirâtre; flancs de même couleur, avec une rare villosité blanchâtre ; abdomen d'un roussàtrepàle, avec une bande médiane, peu distincte, grisâtre ; cuil- lerons et balanciers d'un fauve très pâle ; pieds antérieurs noirâtres, avec la base des tibias rougeàtre, les autres fauves, avec les tarses noirâtres à l'extrémité; ailes presque hyalines, bifurcation externe de la quatrième nervure longitudinale (Rondani) microscopique- ment appendiculée. Je rapporte, avec quelques doutes, cette espèce, au genre Aty- lutus. Nouvelle-Guinée. — / spécimen. 072 .(. M. F. BICOT A. SoNNERATi, cf, loug. = 13 iiiilUm. 1/2. AiitcDuis l'Lilis, basi et apice nigris, segmeiito 3° superiiè valdè, coucavo et deiitalo; palpis fuscanis; facie, barbà et froiite pallidè cinereis, callosilate nigrà, anguslâ; tergo sculelloque cinereis; abdomiue, fiisco nigro, parce tomcntoso; calyptris et balteribus fiiscis, clavà ferè albidâ ; pedibus nigris ; alis obscure ciuereis, intùs et apice pallidioribus. Antennes rougeâtres, les deux premiers segments et l'extrémité du 3« noirs, ce dernier profondément échancré en-dessus, avec une dent saillante; palpes bruns; face, barbe et Iront, gris, callosité noire, étroite, linéaire; tborax, écusson, noirâtres ; abdomen fauve et légèrement tomenteux; écusson et balanciers bruns, massue d'un blanc jaunâtre; pieds noirs, ailes d'un gris noirâtre, plus clair aux bords internes et postérieurs. Nouvelle-Guinée. — 3 spécimens. A. Alfourexsis, $, long. = 12 millim. Antennis (incoinplelis), basi pallidè fulvis; palpis fuscis; facie barbàque albidis; fronteciuereà,callositate nigrà elongatà,angustà, vix iufernè dilatatà; tliorace scutelloque fuscis, cinereo pruinosis; abdoinine castaneo, albido univittato, incisuris auguste cineras- centibus ; pleuris cinereo pallido villosis; calyptris pallidè cineras- centibus, balteribus fulvis; pedibus fulvis, tarsis apice fuscanis, femoribus pedum anlicorum, basi et supernè, tibiis, apice, tarsis, oinnino, fuscanis ; alis pallidissimè cinereis, extriusecùs flavido pallido tinctis. Antennes {iiicomplètes), les deux premiers segments d'un fauve pâle; palpes bruns; face et barbe blancbàtres: front gris, callosité noire, étroite, à peine dilatée inférieuremeut: tborax, écusson, noirâtres, avec une pruinosité grisâtre; abdomen d'un cbàlain clair, avec une bande dorsale, légèrement dentelée sur ses bords, et d'un blanc sale, les incisions liserées de grisâtre ; flancs gris à poils d'un gris pâle; cuillerons grisâtres, balanciers fauves; pieds fauves, avec l'extrémité des tarses noirâtre, pieds antérieurs avec la base et le dessus des fémurs, l'extrémité des tibias, les tarses entièrement, noirâtres; ailes presque hyalines, le bord externe très légèrement teinté de roussàtre. Nouvelle-Guinée. — / spn-inicn. DESCHIPTIONS DK Dll'TKHIiS NOUVEAUX (JT-'i A. Laglaisei, cT, long, lo iiiillim. 1/2. Aulcnnis iniconiiili'lis) fiiscis, palpis pallidè llavidis : barbà iniiHiiià, cinereà ; facie et froule fulvis, i)riiiDOsis, callositatu rufà, aiii^ustà, iuleruè oblougà; lergo riilo, ante uigro latè tiiviltalo, viltis retrorsùiii abbreviatis ; scutello riifo; i)leuris cinereo villo- sis: abdomiue rufo: calyptris et halteribus fuscis, clavâ ferè albidà; pedibus ruiis, tarsis fuscis, feiiioribus anticis, basi, tibiis, apice, fuscis; alis pallidè fusco flavido tinctis. Antennes (incompUies) , les deux premiers segments bruns; palpes d'un jaunâtre très pâle: barbe, rare et courte, grisâtre; face et front roux, pruineux; callosité rougeàtre, linéaire, inférieu- renient élargie et de forme oblongue; tenjum, écusson, rougéàtres, le premier marqué en avant de trois larges bandes noires, s'arrè- tant à la suture; flancs à poils gris; cuillerons et balanciers brunâtres, massue blancliàtre ; abdomen rougeàtre, pruineux, avec une bande dorsale plus pâle et peu distincte: pieds rougéàtres, base des fémurs antérieurs, le tiers des tibias, brunâtres, tarses noirâtres; ailes d'un jaunâtre pâle, le bord externe un peu plus foncé. Ile Waigiou. — / spécimen. A. AviDus, $, long. = 13 millim. 1/2. Antennis fulvis, segmento 3", supernè valdè concavo et dentato; palpis pallidè fulvis ; fronle, facie et barbà, flavido pallido tinctis ; callosifate frontis fuscà, augustà, infernè parum dilatalà; tergo scutelloque fuscis, parce cinereo pruinosis; pleuris cinereis et cinereo villosis ; abdomiue fulvorufo; calyptris et halteribus obscure fulvis; pedibus pallidè ruIis; alis pallidè cinereis, stigmatis minimis, fulvidis. Antennes fauves, 3e segment notablement concave et fortement denté en-dessus; palpes d'un fauve très pâle; front, face et barbe, d'un blanc jaunâtre: callosité frontale brune, linéaire, étroite, légèrement dilatée inférieurement; tcrgiim, écusson, d'un brun fauve, avec une pruinosité grise; flancs gris, à poils gris; abdo- men d'un fauve obscur: pieds d'un rougeàtre pâle: ailes d'un gris très pâle, stigmates petits, jaunâtres. Australie. — ^ .sfitrinicns. A. nuFiNOïATUs, ?, long. = 12 millim. Furcà vena' (luarta' lougitudiualis alaruiii ilioiidaui) appendi- V. - « 674 J. M. F. BIGOT (•iilalii : anleunls iiigris, seginento 3° supeniè valdè concavo et hreviler dentato; palpis pallidè fulvis; barbà albidà; facie dense alltido pilosà: (route castaneà, callositate.fiiscà, latà, in medio valdè foarctatà; thorace rufo, latè nigro trivittato, vittà medià rétro abhreviatà; scutello rufo; pleiiris all)ido villosis; abdomine nigro opaco, segmentis rufo triuotatis; calyptris cinereis, haherilius pallidè fulvis; femoribus, basi, larsis, omnino, nigris, feuioribus [•oslicis fulvis, tibiis pallidioribus, tarsis nigris ; alis ferè liyalinis, stigmatis infuscatis. Bifurcation externe de la ¥ nervure longitudinale (Kondaui) ajtpcndiculée; antennes noires, S'^ segment notablement concave en- dessus, dent saillante; palpes d'un fauve pâle; face couverte de longs j)oils blancs; barbe blanche et épaisse; front châtain, callosité brune, courte et large, fortement rétrécie au milieu; tcrtjum, rougeàtre, avec trois larges bandes noires, n'atteignant pas le bord ])0stérieur, l'intermédiaire la plus courte; écusson rougeàtre; flancs gris à poils blancs; abdomen d'un noir opaque, chaque segment avec trois macules étroites, d'un fauve rougeàtre; cuillerons gri- sàties, balanciers d'un fauve pâle; pieds antérieurs noirs, avec les tibias d'un fauve pâle à la base, intermédiaires également d'un fauve pâle, avec la base des fémurs, noire, postérieurs fauves, tibias plus pâles, tous les tarses noirs; ailes presqu'hyaliues, stignuites petits, roussàtres. Australie. — / spécimen. A. HYPERYTHRKus, cT, loug. = 13 milliui, Antennis fulvis, segmente 3° supernè hand concavo, dente parvà et obtusà ; palpis fulvis, nigro pilosulis; barbà et facie cinereis; fronte rufà, pruinosà, callositate castaneà, infernè graduatim dilatatà : corpore omnino fulvo, abdomine pallidiore ; pleuris albido villosis; calyptris pallidè fulvis, clavà fuscà; pedibus fulvis; alis ferè hyalinis, venis fulvo tinctis. Antennes fauves, 3" segment sans échancrure en-dessus, dent très peu saillante et fort obtuse; palpes fauves, parsemés d'une très courte villosité noire; face et barbe grisâtres; front, pruineux, fauve, callosité brune, courte, et graduellement dilatée intérieu- rement; tout le corps d'un fauve rougeàtre, abdomen d'une nuance plus pâle; flancs couverts de poils blancs; cuillerons d'un fauve très pâle, massue des balanciers brune; pieds fauves: ailrs |)res- qu'hyalines, avec les nervures jaunâtres. Australie. — / spéciinca. DKSCIUPTIOiNS DK DII'TKUES NO[:VEAUX 075 A. SANGUINARIUS, $, loûg. = 15 milUiii. Auteniiis fiilvis, basi et apice fuscaiiis, dente parvà; Iiaustello castaueo; palpis pallidè fulvis: facie fiilvù; froute ciiicrascente, callositaterul'à, basi dilatatà, superiiè eloiigatà et acuiiiiuatà; barbà cinereà ; tergo riilo, nigro latr quadrivittato, vittis, ad suturam iiiterruplis, et, retrorsum, evanesceutibus; sciitello, abdomine, calyptris et balteribus, rulis: pedibus ojusdeni coloris; alis pallidè rulis, externe obscurioribiis.. Antennes rougeàtres, les deux premiers segments et l'extrémité du 3e bruns, ce dernier médiocremenf concave en dessus, avec la dent peu saillante; pipette brune; palpes d'un fauve pâle; face fauve; front gris, callosité rougeàlre, piriforme, très amincie et acuminée en haut; barbe grise; corps entièrement rougeàlre, sauf le tcnjum qui porte quatre larges bandes noires, interrompues à la suture, et n'atteignant pas le bord postérieur ; lianes avec (piebjues poils gris: ailes d'un roussàtre très pâle, plus foncé au bord externe. Australie. — .V sixkiniens. A. CLARiPENNis, 9, long. = 10 millim. Antennis (incomidclh), basi, facie etfronte, fiilvis; palpis albidis; barbâ albà ; callositate frontis, sulciolatà, rufà, nitidà, subqua- dratà; thorace pruinoso, obscure cinereo, vix i)erspicuè fusco trilimbato; scutello obscure rufo; pleuriscinereis, albido villosulis; abdomine obscure rufo, apice parum infuscato, maculis cinereis biseriato: calyptris et balteribus albidis; pedibus pallidè fulvis, coxis, tibiis anticis, apice, tarsis, fuscis, prœter intermedios et posticos basi pallidos, alis hyalinis, furcà vente ([uartte longitu- dinalis (Rondani) vix perspicuè appendiculatà. Antennes (incomplètes), les deux premiers segments, face et front, fauves; palpes blanchâtres ; barbe blanche; callosité frontale lui- saute, rougeàtre, paraissant irrégulièrement quadrangulaire et transversalement sillonnée ; thorax d'un gris obscur, pruineux, avec trois bandes noirâtres peu distinctes; écusson rougeàtre, un peu luisant; flancs grisa poils blancs; abdomen roussàtre, extré- mité brunâtre, deux séries de macules grisâtres; cuillerons et balanciers blanchâtres; hanches brunes, pieds fauves, extrémité des tibias antérieurs et leurs tarses, noirâtres, base des autres tarses notablement pâle; ailes hyalines, bifurcation externe de la 676 J. M. F. BIGOT in^e nervure longitudinale (Roudani) avec un appendice presque microscopique. Australie. — / spécimen. A. ERRATicus, $, long. = 20 niillin). Aniennis nigris, segmento 3° supernè valdè coucavo et dentato ; palpis nigris; facie cinereà ; harbà alhidâ; fronte cinereo flavido, callositatê nigrà, angustà, vix infernè dilatatà; thorace scutelloque obscure fuscis ; pleuris fuscis, cinereo pruinosis : abdomine obscure rufo, sogmentis basi luscanis, iocisuris, pallidè fulvis, in medio paruni dilata tis; calyptris et balteribus pallidè fuscis, clavà pallidè lui va : i)edibus obscure rufis, fenioribus et tibiis apice, tarsis, nigris; alis cinereis, venis obscurioribus. Antennes noires, S" segment fortement échancré en dessus, dent notablement saillante; palpes noirs; face grise; barbe blanche; front d'un gris jaunâtre, callosité noire, allongée, fort étroite, à peine dilatée inférieurement en forme de massue; thorax, écusson, noirâtres; flancs liruns, avec une pruiuosité grise ; al)domen rou- geàtre;la base des segments teintée de noirâtre, le bord posté- rieur d'un fauve pâle, cette nuance un peu élargie au milieu ; cuillerons et ])alanciers brunâtres, massue d'un l)lanc jaunâtre; pieds ol)SCurément rougeâtres, avec les fémurs, l'extrémité des tibias, et les tarses, noirâtres; ailes grises, les nervures et le bord externe d'un brunâtre pâle. Exotique. Paysl — J spécimen. A. RUBRixoTATUS, $, loug. = 19 millim. Antennis luscis, basi i'ul)ris, segmento 3" supernè valdè concavo, dente prominulâ; palpis, barbâ, facie et fronte, ferè albidis; callo- sitatê l'uscâ, elongatâ, angustâ, infernè parum clavatâ ; thorace scutidloque castaneis, cinereo pruinosis, tergo (ad unum latiis), scutello, in medio, macula unicâ, rubrâ, nitente, notatis ; abdomine castaneo, cinereo pruinoso, segmento, 2° macula, rubrâ, nitidâ, rotundatâ, albido ])ruinosâ, supernè instructo ; calyptris et balte- ribus fuscis, clavâ llavidâ; pedibus fuscis, tibiis obscure ruiis ; alis cinereis, basi, parùm rufo tinclis, stigmatis fulvis. Antennes noirâtres, rougeâtres à la base, 3" segment assez pro- fondément échancré en dessus, avec une dent notablement saillante; palpes, face, barbe et front, blanchâtres; callosité brune, allongée, DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 677 étroite, claviforme ; thorax, écussou d'un brun un peu rougeàtre, couverts d'une pruinosité brune mr l'un des côtés; le tergum porte une large macule rougeàtre et luisante, et, l'écusson en son milieu, une macule pareille, de même que la face dorsale du 2^ segment abdominal, toutefois cette dernière est légèrement couverte d'une pruinosité grise ; abdomen brunâtre, avec une pruinosité grise, à la face dorsale une bande grisâtre peu distincte ; cuillerons et balan- ciers bruns, massue d'un jaune pâle ; pieds noirs, tibias d'un rou- geàtre obscur; ailes d'un gris pâle, plus foncé vers la base, stigmates petits, fauves. Les macules rougeâtres pourraient fort bien n'être i{\\' accidentelles, car, celle du tergum est unique. Exotique. Pays ? — / spécimen. T. Oritensis, (f, long. = 14 millim. Autennis nigris, basi fulvis, segmento 3° supernè vix concavo, dente brevissimà; furcà vena^. quarlaî longitudimilis alarum (Rondani), longé appendiculatà; palpis cinereis, cinereo setosis ; facie, froute et barbà, cinerascentibus ; thorace nigro, cinereo quin- ({ue vittato; scutello nigro, apice cinereo villoso, pleuris cinereo villosulis; abdomine fusco, basi, utrinque, obscure rufo, cinereo parce tomentoso, iucisuris obscure rufis ; calyptris cinereis, halte- ribus fulvis, clavà fusca ; pedibus fulvis, tarsis anticis parùm infus- catis; alis ferè hyalinis, venis transversis pallidè rufo marginatis. Antennes noires, les deux premiers segments fauves, le 3° à peine un peu concave en dessus avec une dent obtuse fort peu saillante ; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) longuement appendiculée ; palpes gris à poils gris; face, front et barbe, grisâtres ; thorax noir, avec une légère pruinosité grise et cinq lignes de même nuance, la médiane fort étroite ; écusson noir, avec des poils blanchâtres à l'extrémité ; lianes à poils gris; abdomen noirâtre, avec un peu de duvet grisâtre, les incisions obscurément rougeâtres, et les deux {)remiers segments latéralement teintés d'un rougeàtre obscur ; cuillerons blanchâtres, balanciers fauves à massue brune; pieds fauves, les tibias anté- rieurs teintés à leur extrémité de brunâtre, les tarses bruns : ailes 678 J. M. F. BIGOT presqu'hyalines, les nervures transversales étroitement bordées d'un roussàtre pâle. Caucase. — / spécimen. T. GLABER, $, long. = 13 niilliin. Antennis nigris, segniento3" superué vix concavo et vix dentato: palpis et haiistello ])alli(lè fulvis : faeie et fronte pallidè cinerascen- tibus: l»arbà albidà : callositate frontis uigrà, angustà, infernè abrupte quadratà, supernè oblongâ : callo vcrticis, ocellis vix perspicuis ; tergo scutelloque nigro nitente ; picuris sordide cinereis ; calyptris albis, balteribus fuscis, clavà albidà : abdoinine nigro nitido, utrinque lato rufo ; femoribus tarsisque nigris, tibiis pallidè ruiis, anticis, apicè infuscatis ; alis hyalinis. Antennes noires, 3*^ segment à peine concave en dessus et peu visiblement denté; palpes et pipette d'un fauve pâle; l)arl)e blanclic: face et front grisâtres, callosité noire, fort étroite, brusquement élargie et de forme quadrangulaire intérieurement: tubercule du vert(îx noir, ocelles à peine distincts; tergum, écussou, d'un noir luisant; lianes grisâtres; cuillerons blancs, bordés de brunâtre, balanciers bruns à massue blanclie; abdomen rougeâtre, avec une large bande dorsale d'un noir luisant; fémurs et tarses noirs, tibias d'un rougeâtre pâle, les antérieurs bruns à l'extrémité : ailes byalines, stigmate roussàtre à peine distinct. Inde. — y spécimen. T. YoFiOAMKNSis, $, loug. = 14 vol 17 niillini. Antennis fuscis, segmento 3" rufo, su])ernè sat concavo, dente obtusâ, parùm prominente ; palpis pallidè fulvis; barbà et facie albidis ; fronte cinereâ, callositate nigrà, supernè angustâ et acu- niinatà, infernè valdè dilatatâ et subquadratâ; callo verticis fusco, parùm perspicuo; tergo fusco nigro, obsolète cinereo trivittato : scutello nigro-fusco ; pleuris cinereis, cinereo villosis: abdominis segmentis l*^»" et 2«, utrinque, latè nigro uotatis, ceteris nigris, incisuris angustè rufo tinctis; calyptris albis, fusco marginatis, balteribus fulvis, clavâ fuscâ apice pallidâ : pedibus nigris, tibiis, basi, latè ferè albis ; alis byalinis : stigmalis |)ailidè fulvis. — Var? ab(h)miii(' nigro, viltâ cinereâ, utrin(iiie, senalâ, piclo. Antennes noires, base du 3'' segment rougeâtre, ce dernier nota- blement concave en dessus, avec une dent saillante; |)alpes d'un DESCRIPTIONS DE DIPTKRES NOUVEAUX 670 fauve très pâle; face et l)arbe blanches; front gris, callosité noire, étroite, acuminée en haut, fortement élargie inférieurement ; sur le vertex, un tubercule, fort peu distinct, brunâtre et pas d'ocelles ; tenjum noirâtre, avec trois larges bandes grisâtres peu distinctes; écusson noirâtre; lianes gris à poils gris; les deux premiers segments de Tabdomen gris, avec, de chaque côté, une large macule noirâtre, les autres noirs, étroitement bordés de roussàtre ; cuille- rons l)lanchàtres bordés de brun, balanciers fauves, massue brune avec l'extrémité blanchâtre ; pieds noirs, base des tibias largement teinte de blanchâtre ; ailes presqu'hyalines, les stigmates légèrement teintés de jaunâtre, — Fa7"? Abdomen noir avec une bande dorsale formée de macules triangulaires grisâtres; la taille plus petite. Je range cette espèce dans le genre Tahanus (proprii^ (lictiis). mais avec quelques doutes fondés sur le très médiocre développement du tubercule verticinal. Japon (Yokohama). — rLspécimnis. T. NITUDULUS, $, long. = 12 millim. Antennis [inroDiplctis;) ])asi fulvis; palpis, facie et barbà, nigris; fronte nigrâ, supernè pruinosà, callositate angustâ, interné quadra- tà; callo verticis parvo, nigro, parùm nitente,ocellis nullis. Corpore nigro parùm nitido ; tibiis larsis que, basi, albidis, tibiis anticis, apice, tarsis que anticis, nigris ; calyptris fuscauis, halteribus fuscis, clavà apice flavidà ; alis hyalinis. Antennes {incomplètes), les deux premiers segments fauves ; palpes, face et barbe, noirs; front noir, pruineux en dessus, callosité noire, linéaire, fort étroite, dilatée carrément inférieurement, tuber- cule du vertex fort petit, d'un noir luisant, pas d'ocelles distincts; corps entièrement d'un noir luisant avec des poils noirs disséminés ; cuillerons brunâtres, balanciers bruns, extrémité de la massue jaunâtre; tibias et base des tarses blancs, tibias antérieurs noirs à l'extrémité avec les tarses entièrement noirs; ailes hyalines, bord externe, près du stigmate, légèrement teinté de roussàtre. Java. — / spécimen. T. RUFOCALLosus, $, loug. = Il milliiu. Antennis fulvis, segmeuto 3", apice, parùm infuscato, suporuè concavo, dente |»rominenle; palpis pallidè fulvis ; facie villosulà, barbà, ferè albis; fronte pallidè cinereà callositate rufà inferuè 680 -T- M- F. niGOT sub-qiiadratà, in niedio valdè angustalà, superuè dilatatà ; callo verticis rnfo, ocellls nullis; tergo castaueo uigro quadrilineato; pleuris cinereo villosis ; scutello castaneo ; abdoiniiie fusco, lalè, siipernè, albido llavo univittato, vitlà retrorsùin ahbreviatà, inci- suris, et, utrirniue, fulvo-llavido seriatiim inaoulalo, maculis obli- quis ; calyptris ferè albis, fiisco marginatis, balteiibus sordidr albidis ; pedibus (incompletis) ; feraoribus auticis uigris, tibiis anlicis rulis, apicc fuscis; alis ferè hyalinis. Antennes fanves, 3" segment brunâtre à son extrémité, fortement concave en dessus, avec une dent notablement saillante ; palpes d'un blanc jaunâtre ; face villeuse, blancbàtre, ainsi que la barbe; front grisâtre, callosité rougeàtre, inférieurement quadrangulaire, fort étroite au milieu, ovalaire en haut; tubercule du vertex, très peu distinct, rougeàtre, pas d'ocelles; tergiim rougeàtre, avec quatre larges bandes noirâtres; flancs couverts de poils gris; écusson rougeàtre; abdomen brun, avec une large bande dorsale blancbàtre, qui se termine au bord postérieur du 3« segment, tous les segments bordés de fauve pâle, et, sur chacun, deux petites macules latérales roussàtres et obli(iues, les deux derniers, presqu'entièrement noi- râtres, bordés de roussâtre [les pieds manquent, sauf une partie des antérieurs), fémurs antérieurs noirs, tibias fauves, avec l'extrémité noirâtre ; ailes presqu'hyalines. Java. — / spécimen. T. Leonum, $, long. = 18 millim. Antennis {incomplelis) basi rulis ; palpis sordide fulvis; facie, et, fronte, super antennas, obscure rufis ; barbà brevissimà, albidâ ; fionte superà nigrà, callositate nigrâ; angustà, interne dilata et sub- quadratà ; callo verticis vix distincto, ocellis nullis; tergo scutel- lo({ue nigris; pleuris obscure rufis, parce cinereo villosulis : abdomine castaneo rnfo, apice obscuriore; calyptris cinereo obscureo, halteribus fuscis, clavà fulvà; pedibus rulis, tibiis auticis et intt'rmediis, a|)ice, infuscatis, tarsis fuscis; alis pallidè rufo tinctis. Antennes {incouipli'tes), avec les deux |iremiers segments rou- geàtres ; palpes d'un fauve obscur; face, front, au-dessus des antennes, rougeàtres ; barbe blanche et très courte, partie supé- rieure du front noire, callosité noire, linéaire, étroite, brusquement dilatée et (|uadrangulaire inférieurement: tubercule du vertex peu distinct, allongé, noirâtre, i)as d'ocelles: /<7///n//, écusson. noirs, DESCRIPTIONS DE DIPTÈRES NOUVEAUX 681 côtés du premier et flancs, d'un rouij;eàtre obscur, avec quelques poils grisâtres; abdomen d'un châtain rougeàtre, légèrement teinté de brunâtre vers son extrémité: cuillerons grisâtres ; balanciers bruns, massue fauve; pieds rougeàtres, tarses noirâtres, extrémité des tibias antérieurs et intermédiaires de cette dernière nuance ; allés légèrement teintées de roussàtre. Sierra-Leone. — / spécimen. T. FusciPALPis, 2, long. = 16 millim. Antennis nigris, segmente 3' supernèsat concavo, dente, obtusà, prominulà ; palpis fuscis; facie barbà quealbidis; fronte cinereâ, callositate uigrà, supernè angustatà, interne graduatim dilatatà; callo verticis fuscano, ocellis nullis ; tergo nigro, parce nigro puberulo, rétro, utrinque, albido villosulo; scutello nigro, nigro villoso, apice albido tomentoso; abdomine nigro, segmentis, supernè et retrorsùm, cinereo obscuro tomentosis, ad inargines, cinereo pallido villosis; calyptris albis, nigro marginatis, halteribus fuscis; pedibus nigris, tibiis, basi, obscure cinereis; ails ferè hyalinis, venis transversis et furcâ venœ quartœ longitudinalis, basi, parum fusco tinctis. Antennes noires, 3^ segment concave en-dessus, avec une dent obtuse et saillante; palpes noirâtres; face et barbe blanches; front d'un cendré jaunâtre, callosité noire, linéaire, étroite en-dessus, graduellement dilatée inférieurement; tubercule du vertex, peu distinct, brun, pas d'ocelles; tergum, écusson, noirs, avec une courte villosité noirâtre, le premier, au-dessus de l'insertion des ailes, muni d'une touffe de poils blancs; flancs noirs; des poils blancs sous les ailes et à l'extrémité de l'écusson ; abdomen noir, une rangée de macules villeuses, d'un blanc grisâtre, sises vers l'extré- mité des segments, ces derniers bordés de chaque côté par un duvet blanc; cuillerons blanchâtres, bordés de brun, balanciers bruns; pieds noirs, la base des tibias d'un gris obscur; ailes presqu'hya- lines, bifurcation de la 4<= nervure longitudinale (Roudani) et les nervures transversales, teintées d'un brunâtre pâle. Amévique du ^ord (W'asliinfi ton territorij). — / sprcinien. T. TETROPSis, cf, long. = 12 millim. \/2. Antennis nigris, segmento 3° supernè vix concavo, et, obtuse dentato; oculis nigris, supernè cinereo latè limbîitis; ocellis mini- mis ; palpis, facie, albidis, albido villosis, barbâ albidâ ; tergo nigro. 082 .1. M. F. BIGOT cineroo quiuque vittato; sculello iiigro; pleiiris cinereis, albido villosis: ;»l)doiniiie nii^ro, supernè cinereo uuivittato,et, seginentis, utrinqut', ol)li(iuè cinereo maciilalis: calyptris et halterihus albi- dis: pedibus iiigris, tibiis anticis et intermediis, bnsi, latè albidis: alis liyalinis, sliginatis eloui-atis, fiiscis, liircà veuœquartœlongitu- diualis (Roudani) apjjeiidiculatà. Auteiines noires, 3-^ segment peu concave en-dessus, avec nue dent peu saillante et très ol)luse; les yeux noirs, avec une très large bande transversale grisâtre; ocelles extrêmement petits; palpes et face blancs, à poils blancs; barbe blanche; im/um noir, avec cinq bandes d"uu gris obscur ; écusson noir ; lianes gris à poils blancs: abdomen noir, une ligne dorsale, et, sur cbaque segment, une petite macule obli(iue, grisâtre; cuillerons et balanciers Idancs; pieds noirs, tibias antéiieurs et intermédiaires largement blancs à la base, fémurs garnis de duvet blanc en-dessous ; ailes hyalines, stigmates étroits, brnnàtres, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Roudani) appendiculée. Amérique du Nord (Géorgie). — I spéci)iuni. T. SEXViTTATUS, 9, 'oug. = l-'J uiillim. Antennis nigris, segmento 3° supernè concavo et obtuse dentato: pallidè ilavidis : facie albido villosâ ; barbâ albidà ; fronte cinereà, callositate castaneà, in medio angustatà ; callo verticis, vix perspi- cuo,castaneo, ocellis nullis; tergo rufo, nigro sex vittato; scutello rufo: pleurisrufis, cinereo villosis; abdomine nigro, segmentis fulvo obscuro marginatis; calyptris albis, nigro limbatis, halteribus ruiis, clavà [)allidè fulvà ; pedibus nigris, cinereo tomentosis, tibiis, basi, latè ruIis; alis hyaliuis. Antennes noires, 3° segment concave en dessus, avec une dent courte et obtuse; palpes d'un blanc jaunâtre; face à poils blancs, barbe blanche; tubercule du vertex rougeàtre, à peine distincte, pas d'ocelles; front gris, callosité rougeàtre, fort étroite en son milieu; li'r(jum. rougeàtre ainsi que l'écusson, le premier avec six larges bandes noires, atténuées en arrière; flancs gris à poils gris; abdomen noirâtre, les segments bordés étroitement de rougeàtre; cuillerons blanchâtres bordés de brun, balanciers châtains, avec la massue d'un fauve pâle; pieds noirs avec un duvet grisâtre; tibias largement teintés de rougeàtre à la base; ailes hyalines. M(^xi(iue. — 2 spériiinnis. DESCRIPTIONS I)F, HIPTÈRE-S NOUVEAUX C)S3 T. ATRIGORNIS, ^, loiig. = 19 iiiilliin, Antennis nigris, segmenlo •>, siiperiiè, valdè coiicavo, sat longé (Icntato; palpis pallidi' fulvis; lacie all)ido villosà; harhà alhidà; fronte cinereà: callositat(îangiistà,eloiigatà,castaneà ; callo verticis castaiioo, ocellis vix perspifuis; thorace, ulriuciiie, supernè, fiisco nigro, pleiiris, sculello, ruto ohscuro ; ahdomine casfaneo, seg- inentls, utriuque, hasi, niaculis cinereis et tonientosis notato; caly|)ti-is ciuoreis, halterihiis fiiscis, clavà, apice, pallidô llavidà; pedihiis iiigris, lihiis ol)sciirè castaneis; alis pallidissimè cinereis. Antennes noires, 3<= segment profondément concave en dessus, avec une dent notahlement proéminente; palpes d'un fauve pâle; face blanche à j)oils blancs; barbe blanche; front grisâtre, callosité brunâtre, étroite, allongée, à peine dilatée inférieurement; vextox brun, callosité é-f oct'/l('.s ? à peine distincts; tcrifum noirâtre, les côtés, les lianes, l'écusson, d'un rougcàtre obscur ; abdomen châtain foncé; chaque segment portante sa base, de chaque côté, une macule d'un gris pruineux ; cuillerons gris Itordés de brun, balanciers l)ruus, massue avec l'extrémité d'un blanc jaunâtre; pieds noirs, tibias d'un brunâtre foncé; ailes très légèrement teintées de grisâtre. Amérique Méridionale. — / spécimen. T. PRUiNOSUS, cf, long. = 17 millini. Antennis nigris, segmentis, basi, l'ulvo tinctis, tertio, supernè, valdè excavato et longé dentato ; palpis i)allidè fulvis, albido tonien- tosis; facie barbà que albidis; fronte infernè nigrà; thorace obscure rufo, et, latè, fusco obsolète (juinque vittato; scutello nigro, uno et altero cinereo pruinosis; pleuris albido villosis; abdomine, parùni pruinoso, obscure rufo, maculis, iitrinf|ue, obliquis, albido tomenlosis, cinercîo supernè uuivittato ; calyptris albidis, fusco mar- ginatis, halteribus fulvis, clavà fuscà: pedibus fulvis, albido tonien- tosis, tibiis, apic(;, tarsis, nigris; alis hyalinis. Antennes fauves, l'extrémité des segments largement teintée de noir; le troisième notablement échancré en dessus, avecunedentsail- lante; palpes d'un fauve pâle, couverts d'un duvet blanc; face et barbe blancs; front noir au-dessus de la base des antennes ; thorax, d'un rougcàtre obscur, avec cinq larges bandes noirâtres assez peu distinctes; écusson noir, l'un et l'autre couverts d'une légère prui- nosité grise; flancs couverts de poils blancs; abdomen roussàtre» 684 J. M. F. BIGOT pruineux de gris, une bande dorsale, peu distiucle, l)lancliàtre, chaque segment marqué de deux macules obliques formées par du duvet blanc : cuillerons blancs bordés de brun, balanciers fauves à massue brune: pieds rougeâtres à duvet blanc, extrémité des tibias, principalement celle des antérieurs, et tarses, noirs; ailes hyalines. Mexiciue. — / spécimen. T. viLLOSULUs, cf, long. = 13 millim. Antennis nigris, basi ruiis, segmento 3« supernè haud concavo, brevissimè dentato; palpis fulvis, nigro villosulis ; facie, fronte et l)arbà, cinereis; thorace nigro, cinereo quinque lineato, fusco parce villosulo; pleuris longé cinereo villosis ; scutello nigro, margine cinereà et longé villosà ; abdomine fusco nigro, incisuris tomento cinerascente munitis; calyptris et halteribus cinereis, clavâ fuscà; pedibus fulvis: alis fcrè hyalinis, venis transversis castaneo lim- batis; furcà alarum vena? (piartae longitudiualis (Rondanii appen- diculatâ. Antennes noires, les deux premiers segments fauves, le troisième sans échancrure en dessus, avec une dent très peu saillante ; palpes d'un fauve pâle avec quelques soies noires fort courtes ; face, front et barbe, gris ; lergum noir, avec une courte villosité noirâtre et cinq lignes grises, l'intermédiaire la moins large; flancs à longs l)oils cendrés; écusson, noir, bordé de longs poils gris : abdomen noirâtre, les segments marginés d'un épais duvet grisâtre, parfois, ;i la base, latéralement, un peu de roussâtre obscur; cuillerons et balanciers grisâtres, massue brune; pieds d'un fauve obscur; fémurs, garnis en dessous de longs poils gris, teintés de brun en dessus, de même que l'extrémité des tarses; ailes presquhyalines, nervures transversales l)ordées de roussàtie, la bifnrcation externe de la quatrième longitudinale (Rondani) appendiculée. Californie. — 2 spécimens. T. Disc[FER, $, long. = 11 millim. Antennis {inconipletis), hasi fulvis; palpis pallidé tlavidis; facie barbâ(|ue albis; fronte pruinosâ, cinereo fulvido, callositate rufâ, abbreviatà, subquadratâ ; callo verlicis rufo, iiiinimo, ocellis nullis; tliorace et scutello rufis, /c/v/o nigro; abdomine fulvo, viltâ latâ, fuscà, lineà cinercâ bipartità, ulrinque cinereo pruinoso pariler viltato; segmentis, basi, utrinque fusco notatis; caly|)tris albis, fusco marginatis, halteribus pallidé fulvis. tibiis anticis, apice, DESCRIPTIONS DE DIPTERES NOUVEAUX (i8o tarsis, oinuiuo, iiigris, taisis interiiiediis et poslicis lulvis, apice fuscis ; alis ferè hyaliuis. Antennes {incomplètes), les deux premiers segments fauves; palpes d'un blanc jaunâtre; face et barbe blanches; front, pruineux, d'un gris roussâtre, callosité courte, presque (juadrangulaire, roiis- sàtre ; sur le vertex un point calleux rougeàtre; pas d'ocelles; thorax, écusson, rougeàtres; tergum noir; abdomen fauve, une large bande dorsale, noirâtre, divisée par une ligne de duvet gris, de chaque coté, une autre large bande de duvet gris, chaque segment avec une petite macule latérale et basilaire noirâtre; cuillerons blancs bordés de brun, balanciers d'un fauve pâle ; pieds rougeà- tres, fémurs antérieurs avec un peu de duvet gris, tibias anté- rieurs à l'extrémité, leurs tarses en entier, noirâtres les autres tarses brunâtres à l'extrémité ; ailes presqu'hyalines. Amazonie. — / spécinioi. T. VENOsus, cT, long. = 10 millim. Anlennis pallidè rufis, segmento 3" apice infuscato, supernè hand concavo, vix obtuse dentato ; palpis pallidè castaneis ; facie et barbà pallidè fulvis; fronte obscure cinereà, callositate fuscâ, supernè angustissimà , infernè ferè cordatà ; vertice ocellifero; thorace et scutello rufis; pleuris cinereo villosulis; abdomine fulvo ; calyptris, sordide albidis, fusco marginatis, clavâ obscurà ; coxisnigris; pedibus rufis, tarsis, apice, fuscanis, tibiis, anlicis apice fuscis; alis pallidè rufis, venis transversis castaneo limbatis, stigraatis ejusdem coloris; furcâ veuie quartcf longitudinalis (Rondani), appendiculatà. Antennes roussàtres, brunes à l'extrémité, 3'= segment à peine concave en dessus, avec une dent obtuse et fort peu saillante ; palpes d'un brunâtre pâle ; face et barbe d'un blanc roussâtre ; front grisâtre, callosité brune, linéaire et fort étroite en haut, dilatée et subcordiforme inférieurement ; vertex brun, avec des ocelles assez distincts; thorax, écusson, d'un fauve rougeàtre; fiancs à poils gris; abdomen d'un fauve rougeàtre; cuillerons blanchâtres bordés de brun, balanciers ol)scurs; hanches noires, pieds rougeàtres, extrémité des antérieurs et leurs tarses entièrement brunâtres, les autres tarses un peu brunâtres à leur extrémité; ailes d'un roussâtre fort pâle, les nervures transversales bordées de brunâtre, stigmates roussàtres, bifurcation externe de la 4Miervure longitudinale (Rondani) longuement appendiculée. Brésil (Para). — / spécimen. 080 J. M. F. BIGOT T. CALLiCERA, $, loiig. = !) milliiii. 1/2. Anleuuis fulvis, apice nigro liuclis, seginento 3" supernè liaud concavo, vix obtuse dentato; palpis fulvis, apice infuscalis; facie, obscuiè rufà, parûm villosulà ; barbà albidâ; fronte cinereà, callo- sitate uigrà, supernè anguslà, infernè dilata ta et subquadratà ; ver- tice oceliis minimis munito; thorace, scutello et abdomine, ruiis; pleuris parûm albido tomentosis; calyptris et halteribus rufis, clavà, apice, pallidè lulvà ; pedibus rufis, tibiis, apice, latè, tarsis, omnino, nigris; alis pallidissimè cinerascentibus, stigmatis pallidè rufo, furcà veuœ quartœ longiludinalis (Roudanij, brcvissime a[)peu(iiculalà. Antennes fauves, 3" segment, noir à l'extrémité, sans écliancrurc en dessus, et avec une dent obtuse fort peu saillante ; palpes fauves, brunâtres en dessus et à l'extrémité; face d'un roussàtre obscur, parsemée de poils blanchâtres; barbe, courte, blanche; front d'un gris obscur, callosité noire, étroite, linéaire, brusquement dilatée et presque quadrangulaire inférieurement ; vertex muni d'ocelles fort petits; thorax, écusson, d'un fauve rougeàtre ; flancs avec un duvet blanchâtre ; cuillerons et balanciers roux, massue d'un fauve pâle à son extrémité; pieds rougeâtres, extrémité des tibias et tarses, noirs; ailes d'un grisâtre très pâle, stigmates un i)eu roussâtres, bifurcation externe de la 4* nervure longitudinale (Rondani), très brièvement appendiculée. Brésil. — 1 spécimen. T. ALBmociNCTus, 9> loug. = S millim. 1/2. Antennis fulvis, segmento 3° apice nigro, supernè haud concavo, dente obtusâ, vix prominente; palpis fulvis, summo apice nigris; facie ciuereâ; barbâparvâ, albidâ; fronte, supernè, cinereo obscuro, infernè, rufo, tinctâ, callositate nigrâ, subtus ferè rotundatà, su|)ernè ovoidâ, in medio valdècoarctatâ ; oceliis minimis; Ihorace castaneo; scutello fulvo ; abdomine fusco, albido univittato, inci- suris albidis, segmentis \° et 2" rufo obscuro tinctis; calyptris albidis, fusco marginatis, halteribus fulvis, clavâ fuscâ ; feuioribus fulvis, geniculis fuscis, tibiis, sordide albidis, apice nigris, tarsis fuscis, intcrmediis et posticis basi fulvidis; alis hyalinis, apice cinereo pailido tinctis, stiguiatis rufis, furcâ vente quartte longilu- dinalis [Rondani) appeudiculatâ. Antennes fauves, 3'" segment noir à l'extrémité, droit cm dessus, DESCRIPTIONS DK DII'TKHES NOUVEAUX 087 avec une dent obtuse, à peine saillante; palpes fauves, avec l'extré- mité noire; face grise, barbe, fort courte et rare, blanchâtre; au-dessus des antennes existe une saillie rougeàtre, luisante; front gris, callosité noire, arrondie inférieurement, fortement rétrécie au milieu, ovaloïde en haut: tubercule du vertex d'un noir luisant, ocelles fort petites; thorax d'un châtain rougeàtre: lianes à pruiuosité grise; abdomen noirâtre, une ligne dorsale et les inci- sions, blanchâtres, le"- et 2" segments teints de rougeàtre en leur milieu; cuillerons blancs, balanciers roussàtres, massue l^rune: fémurs fauves, genoux noirs, tibias blanchâtres, avec l'extrémité noir, tarses antérieurs bruns, les autres fauves, avec l'extrémité brune; ailes hyalines, un peu grisâtres vers l'extrémité, stigmates roussàtres, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) appendiculée. Brésil. — 5 spécimens. T. -MACROCERATUS, $, loug. = lo mlllim. Antennis nigris, elongatis, segmento 3' supernè vix concavo, dente obtusâ ; palpis nigris, facie, barbâ brevissimà, albidis ; fronte nigrà, callositate nigrà, parvà, iufernè dilatatà : ocellis minimis; tergo uigro, nitente, utrinque rufo obscuro et, paruin albido pruinoso : scutello nigro ; pleuris nigris, albido pruinosis; abdo- mine nigro, niteute, incisuris aliquibus breviter albido tomentosis; calyptris fuscanis, halteribus fuscis ; pedibus nigris, tibiis, basi, latè albidis, posticis nigro brevissimè pectinatis ; alis ferè hyalinis, extrinsecùs auguste marginatis. Antennes longues, grêles, noires, 3« segment à peine concave en-dessus, avec une dent obtuse et fort peu saillante ; palpes noirs ; face blanche, ainsi que la barbe, celle-ci très courte et peu fournie; front noir, callosité noire, courte, piriforme: tubercule ocellifère noir; ocelles très petites; tenjuni d'un noir luisant, côtés d'un brun rougeàtre, avec un peu de duvet blanc; flancs noirs à pruiuosité blanchâtre; cuillerons brunâtres, balanciers ^iràtres; abdomen d'un noir luisant, quelques-uns des segments bordés de duvet blanc; pieds noirs, tibias largement teints de l)lanc vers la base; ailes presqu'hyalines, avec le bord externe étroit, noirâtre. Brésil. — / spécimen. T. ERYTHR.Eus, $, loug. = 18 luiUim. AnienQh (inconipleiis) basi rufis; palpis (desunt); facie rubes- ()88 J. M. F. BIGOT cente; barbà parvA, rui'à ; fronle rufà, callositate, pariter tiiictà, loDgà, angustà, vix inferuè dilatatà ; callo verticis, bifido, miuinio, rufo; ocellis nullis; thorace et scutello ruiis; pleuris parce nigro pilosis; abdomiue obscure rufo; calyptris et halteribus fuscanis, clavà albidà ; pedibus castaneo rufo, tarsis fuscanis; alis pallidè rufo tinctis, margine externà, basi, stigraatis venisque rufo obscuro tinctls. Antennes (in('()ii}i)l('[es), les deux premiers segments rougeàtres {les pdipes inaïuineiif); face rougeàtre; l)arlje,très courte, roussàtre; front roussàtre, callosité linéaire, allongée, rougeàtre, très légère- ment dilatée en bas ; tubercule du vertex se réduisant à deux j)etites saillies rougeàtres, pas d'ocelles distincts; tliorax, écusson, d'un rougeàtre foncé; flancs avec quelques poils bruns; abdomen d'uu rougeàtre obscur; cuillerons et balanciers brunâtres, massue blanchâtre; pieds d'un châtain rougeàtre, bordés en dessus de brunâtre ; tarses bruns ; ailes d'un roussàtre très pâle, bord externe, jusqu'au stigmate et nervures d'un roussàtre foncé. Cet Insecte serait peut-être mieux à sa place dans le genre A ty lotus? La Plata. — / spéciinen. T. LUNULATUS, $, loug. = 10 millim. 1/2. Antennis fuscis, segmento 3°, supernè parum concavo et denlè parùm prominente, palpis ((ies-iin/) ; facie cinereà; barbà brevis- simâ albidà; fronte cinereà, supernè fuscâ, callositate nigrà, angustà, infernè sub quadratà, supernè leniter dilatatà, in medio angustissimà ; callo'verticis nigro, ocellis vix perspicnis ; tergo obscure fulvido, cinereo quinquevittalo, vittis mediis angustis et rétro abbreviatis; pleuris fuscis, albido pilosis; scutello pallidè castaneo; al)domine cinereo, segmentis, i)asi, lunulis nigris notatis; calyptris ciuereis, halteribus fulvis, clavà fuscà : pedil)us obscuiè fiilvis, femorihus, supernè, tibiis, apice, tarsis deinde, fuscis; alis [•alJidissimè ciuereis, sliginatis rufis. Antennes noirâtres, .'> segment médiocrement concave en-dessus, avec la dent peu saillante r/^'s palpes manijuenl); face grise; barbe très courte et blanche ; du gris sous les antennes, front noirâtre au-dessus, callosité noire, presque carrée inférieurement, fort étroite au milieu, ovaloïde en haut; tubercule du vertex noirâtre, ocelles peu distinctes; lenjum d'un fauve obscur, avec cinq bandes grisâtres, les intermédiaires fort étroites et n'atteignant pas le liord DKSCRII'TIONS DK DIPTÈRES NOUVEAUX (180 postérieur; flancs bruus à poils blanchâtres; cuillerous d'un châtain foncé, grisâtres en leur milieu, balanciers fauves, massue brune: abdomen gris, chaque segment avec une grande macule basilaire uoire, lunulée ; pieds d'un roussàtre obscur, le dessus des fémurs, l'extrémité des tibias et les tarses, noirâtres; ailes d'un gris très pâle, avec une macule stigmatique ovale, jaunâtre. Australie. — / spécimen. T. LiFUENSis, cT, long. = IG millim. Antennis (incumpletis), basi, palpis, facie, barbà et fronte, fulvis ; ocellis invisis; tergo fulvido, tomentoso, obsolète nigro vittato; scutello castaneo rufo; abdomine rufo obscuro, apice parùm infus- cato; calyptris pallidè fulvidis, halteribus fulvis; pedibus rufis, tarsis, apice, infuscatis; alis ferè hyaliuis, stigniatis elongatis, llavidis. Antennes {incomplètes), les deux premiers segments fauves; palpes, face, front et barbe, fauves; terijum, d'un fauve rougeàtre, avec de larges bandes noirâtres très diffuses ; écusson, d'un châtain rougeàtre, abdomen rougeàtre avec l'extrémité obscure; cuillerous d'un fauve pâle, balanciers fauves ; pieds rougeâtres ; tarses bru- nâtres à l'extrémité; ailes presqu'hyalines, stigmates allongés, jaunâtres. Ile Lifu. — / spécimen [découxerl par le Père Monlrousier). T. iNDisTiNCTUs, $, loug. = 13 millim. Antennis fuscis, segmento 3» supernè concavo, dente parum prominente; palpis fuscis; facie obscure cinereâ; barbà parvâ cinerascente; fronte fuscà, callositate nigrâ, angustâ, elongatâ; callo verticis, et ocellis vix perspieuis; tergo scutelloque obscure livido, cinereo pjuinosis ; pleuris cinereo villosis; calyptris cinereis, fusco margiuatis, halteribus fuscis i abdomine (detrito) obscure f uscano ; pedibus obscure fuscis; alis pallidissimè cinereis, furcâ vena^ 4^ longitudinalis (Rondaui) appendiculatâ. (Notable nient détérioré). Antennes noirâtres, 3^ segment un peu concave en dessus, dent peu saillante; palpes noirâtres; face d'un gris obscur; barbe fort petite, grisâtre; front noirâtre, callosité noire, allongée, linéaire, médiocrement élargie inférieurement, 090 J- M. I'. RIGOT tubercule du verlex et ocelles peu distincts; /(';v//////, écusson, d'un livide obscur, couverts d'une pruinosité grise ; flancs couverts de poils gris; cuillerons grisâtres, bordés de brun, balanciers bruns; al)donien d'un noir brunâtre; i)ieds d'un brun noirâtre, ailes un peu grisâtres, bifurcation externe de la quatrième nervure longitu- dinale (Rondaui) l)ri»'venient appendiculée. Nouvelle-Guinée {Dorcij).— I spériiiifn {recollé par M. Laglaise). T. Raffrevi, 9, long. = 8 inillini. Anleunis fulvis, segniento 3'^, apice nigro. superuè vix concavo, dente niinimà, pali)is obscure fulvidis ; facie cinereà; barbà albidà; fronle cinereà, angustà, callositate nigrà elongatà; callo verticis inininio, nigro, ocellis obsoletis; tliorace et scutello fulvo-rul'o; pbuiris albido parùin tomeutosis; abdomine (detrilo), castaueo obscuro, nitido; calyptris obscure cinereis, halteribus fuscis; pedibns pallidè fulvis, fenioribus, basi, tarsis, apice, i)arriin infus- catis; alis hyalinis, macula stigmaticà elongatà fulvà. Antennes fauves, 3^ segment noir à l'extrémité, légèrement concave en dessus, avec une dent peu saillante; palpes d'un fauve obscui-; face grise; barbe hlancbé; front fort étroit, grisâtre, callo- sité noire, allongée, linéaire, tul)ercule du vertex noir, fort petit, ocelles indistinctes; tborax, écusson, d'un roux pâle, flancs couverts d'une pruinosité blancliàtre; abdomen [dèlérioré), noirâtre, luisant, cuillerons d'un gris très obscui', balanciers bruns; pieds d'un fauve pâle, la l)ase des fémurs, l'extiémité des tarses, teintées de bru- nâtre; ailes hyalines, macule stigmatique allongée, jaunâtre. Nouvelle-Guinée. — / spécimen (recollé par M. Ralïrey). DESCRIPTIONS DE DIPTERES NOUVEAUX 691 GENRES PAGES iNOMBRE l)i:S ESPÈCES DÉCRITES Clirysops , . Mycteromyia Pangonia . . Curizonoura . Erepliosis . . Uiatomineura Veprius . . . Mesoiiiyia . . Dasybasis . . Diachlorus . Silviiis . . . lla-nialopota. Hcllardia . . Die h (Placera. Slibasoma. , Tlierioplectes Atylolus . . Tabanus . . 602 G07 G12 012 G18 (ilS G20 (•.21 621 622 625 62(j 02'J 031 cm 637 043 077 7 8 10 5 4 8 2 9 00 22 18 Genres liiO Espèces. m Il A P P O H 1' CONdKKS ORXITIIOIXH-.IOI K INTEHXATIONAL l)K H( DAl'KST par E. OUSTALET, Doctciii' ('S-scienct's, Vicc-Présidt'iil el Déléj^ué île la Sociélc' Zooloj;i(iiie de France. M. le Ministre de l'Iustruction publique m'ayant fait riiouueur (le me choisir comme délégué de sou Département au Congrès oruilliologique international qui s'est réuni à Budapest, du 17 au 20 mai 1891, la Société zoologique de France a bien voulu me chai-ger également de la représenter à cette assemblée, où se sont traitées un certain nombre de (juestions qui l'intéressent directement et dont quelques-unes avaient déjà été agitées au Congrès de Vienne en 1S84. J'aurais dû l)eaucoup plus tôt rendre compte à la Société de la mission qu'elle a bien voulu me confier, mais des circonstances indé[)eu{iantes de ma volonté m'en ont empêché. J'espère toutefois que mes collègues me pardonneront d'autant plus aisément le retard qui m'a été imposé, qu'ils ont pu lire, dans le premier fasci- cule des Mémoires de la Société zoologique pour 1892, une inté- ressante notice de M. le baron L. d'Hamonville sur le deuxième (Congrès ornithologique. Notre honorable collègue, que j'ai eu le plaisir de trouver à Budapest, s'est empressé, en efïet, de vous donner ses impressions sur l'Exposition ornithologique installée au Musée national de Budapest, de vous rendre compte de l'excursion qu'il a faite au lac Velencze et au Petit-Balaton et à laquelle je n'ai pu prendre part. 11 a même consacré quehjues pages de sa notice aux travaux du Congrès dont je désirais vous entretenir.de telle sorte que ma tâche se trouve considérablement simplifiée. Je vous (ItMiianderai donc la permission de passer rapidemeut sur le compte- rendu de la séance d'ouverture, en me bornant à relever deux légères erreurs qui se sont glissées dans le travail de M. d'Hamon- ville. La première est relative au nombre des vice-présidents. Ceux-ci avaient été, comme au Congrès de Vienne, choisis parmi les délégués des diflérents pays et étaient au nombre de douze, savoir : MM. de Szalay, le ÏV R. Blasius, Sp. Brusina, H. Collett, J. de Czato, le D' Finsch, A. de llonicycr, le D' A. B. Meyer, CONGRÈS ORNITIIOLOGIOUK LNTKRNATIONAL DE BUDAPKST 093 E.de Middeudorf, E. Oustalct, le D' W. B. Sliarpe et M. de Tcîiiisi- SchinidhofTeD. C'est à tort aussi que mou lioiioral)le collcj^iie m'attribue la pré- sentation d'un Rapport sur l'activité scientifique depuis le premier Congrès. Ce Rapport a été, en réalité, rédigé et lu par M. le D'' R. Blasius, à qui cette tâche incombait naturellexnent comme Prési- dent du Comité oruithologique international. Le Rapport qui m'avait été demandé par le Comité d'organisation du Congrès et dont j'ai donné lecture à une des séances de sections, à laquelle assistait M. d'Hamonville, avait trait, au contraire, à la biologie des Oiseaux. Les sections, dont le nombre, primitivement fixé à sept, avait été d'un commun accord réduit à quatre, ont tenu leurs séances simultanément et maliieureusement daus des bàtinjents différents, de telle sorte que plusieurs d'entre nous n'ont pu prendre part à des discussions qui présentaient pour eux un très vif intérêt. La première section, Susténiatifjiw et Anatomie, présidée par M. le D"" Clans, a d'abord entendu la lecture d'un Rapport dans lequel M. le D'" R. B. Sharpe, assistant au British Muséum et membre honoraire de la Société zoologique de France, a passé en revue les systèmes de classifications ornithologiques proposés depuis Linné jusqu'à nos jours, en insistant particulièrement sur les tentatives récentes de Huxley, de Garrod, de Forbes, de Sclater, de Reichenow, de Newton, d'Elliott Coues, de Stejneger, de Fiir- bringer, de Shufeldt et de Seebohm. En tirant parti des travaux de ses devanciers, des recherches anatomiques et paléontologiques effectuées dans le cours de ces dernières années et de ses observa- tions personnelles, M. Sharpe a été amené à établir d'une part un arbre généalogique des Oiseaux, de l'autre une sorte de plan où les groupes ornithologiques se trouvent disposés selon leurs affinités. Enfin, comme une classification rayonnante, la seule qui permette de se faire une idée des rapi)orts véritables des familles et des genres, ne peut être appli([uée pratiquement dans un Musée. M. Sharpe a donné, en terminant son intéressante communication, un aperçu d'une classification eu série dans laquelle il s'est eltorcé de respecter, autant que possi])le, les relations naturelles des Oiseaux de la faune actuelle. M. le Dr Reichenow, assistant au Musée de Berlin, a présenté ensuite un Rapport sur les règles de nomenclature zoologique qui ont été adoptées par la Société oruithologique allemande, sur sa proposition et sur celle de MM. de Berlepsch, Blasius et .\. B. Meyer. Les ornithologistes dont je viens de citer les noms commeu- 694 E. OUSTALET cent par admettre les principes suivants que j'ai déjà indiqués dans mon Rapport à M. le Ministre de l'Instruction pul)li(iu(^ (I) : 1" La nomenclature zoologi(|ue doit être assez claire et assez précise pour permettre à tous ceux qui s'occupent de l'étude des groupes et des espèces du règne animal de concevoir, d'après le nom seul, une idée-exacte de la valeur de ces groupes et de ces espèces, ainsi que de leurs relations. Cette nomenclature doit être régie par des lois immuables auxquelles tous les naturalistes sont obligés de se soumettre; 2" Le principe de la priorité absolue, avec toutes ses conséquences, doit être inscrit en tête du code de la nomenclature zoologique; 3« Comme il est dit dans le codex zoologique américain, un nom n'est qu'un nom et n'a pas nécessairement de signification: 4" Dans la nomenclature systématique, à côté des noms latins ou ayant revêtu la forme latine, il sera permis de faire usage de noms barbares ; 5° La nomenclature binaire établie par Linné sera maintenue; toutefois la nomenclature ternaire pourra, dans certains cas, être employée pour faciliter l'étude. Dans aucun cas le chiffre de trois noms ne pourra être dépassé; G" Ces règles s'appliquent aussi bien aux noms déjà donnés (prà ceux qui pourront être donnés à l'avenir. Passant ensuite au mode d'application des principes énoncés ci-dessus, les auteurs du projet analysé par M. Reichenow rangent les noms employés en zoologie en deux catégories, savoir : 1° les noms de groupes, c'est-à-dire les noms appliqués aux classes, ordres, familles et genres, et 2" les noms d'espèces et de sous-espèces; puis, ils établissent, pour cliacune de ces deux catégories, les règles suivantes : a. Les noms de familles doivent avoir la désinence id(t\ les noms de sous-familles la désinance inœ ; ils doivent être tirés du nom d'un des genres de la famille ou sous-famille et, autant que pos- sible, du nom de genre qui présente au plus haut degré les carac- tères du groupe (ex. : MniotHtidœ de Mniotilla) ; Les noms de genre seront toujours écrits en un seul mot, même lorsqu'ils seront formés de plusieurs mots. On ne devra employer ])Our noms de genre que des mots latins ou des mots grecs latinisés et on évitera les noms barbares; Tous ces noms de groupes devront être' écrits avec une lettre initiale majuscule ; (1) Archives des Missio7is scienlifiques cl liUéraires, 1S<»2. CONGRKS ORNITHOLOGIQUE INTERNATIONAL DE BUDAPEST GOo b. Les noms d'espèces doivent toiijonrs rtre écrits en un seul mot, lors môme quils sont formés de deux mots, Tusage d'un trait d'union n'étant autorisé ([ue lorstiuc la réunion des deux mots prêterait à la confusion (ex. : Vanessa c-albnm). Ils devront tou- jours être écrits avec une lettre initiale minuscule et s'accorderont avec le nom de genre qui les précède. Ils pourront être formés du nom d'une personne pourvu de la désinence du génitif ou décliné régulièrement (ex. : gouldi, gouldœ, cœsaris, baldami , annœ). Les titres et particules seront rejetésdans la formation des noms spécifiques ; c. Les formes locales qui ne présentent que des différences légères dans la couleur, les dimensions et l'aspect général, et pour la connaissance desquelles il est nécessaire d'avoir, soit l'indication exacte de la provenance, soit des termes de comparaison, ne seront considérées que comme des sous espèces et seront dénommées en ajoutant, sans interposition d'aucun signe particulier, un troisième nom aux deux noms qui désignent l'espèce à laquelle chaque forme locale peut être rattachée. Au contraire, les variétés individuelles et non fixées seront désignées par le nom de l'espèce, suivies de l'indication var., les formes bâtardes sur les noms des deux espèces génératrices séparées par le signe X et accompagnées, autant que possible, de l'indication des sexes des progéniteurs (ex. : Tetrno urogallus cf X tetrir $) : d. Pour l'application de la loi de priorité, on remontera jusqu'à l'année 17o8, date de la publication de la dixième édition du Systema natuiœ de Linné ; toutefois il ne sera point tenu compte des noms employés, postérieurement à cette date, par les auteurs qui n'auront point admis le système de nomenclature binaire, lors même que ces noms répondraient, par hasard, aux règles de cette nomenclature. Par suite, les noms spécifiques de Brisson seront rejetés, tandis que ses noms génériques seront acceptés ; e. Le nom d'espèce ou de genre dont la piiorité sera reconnue, sera conservé tel qwJ, avec son orthographe primitive; le seul chan- gement permis en principe étant celui de la dernière syllabe du nom spécifique pour faire accorder celui-ci avec le nom généritjue; toutefois, par exception, un nom spécifique ou générique pourra être remplacé par un autre, pourvu que la substitution soit opérée par l'auteur lui-même, dans l'année de la publication du premier nom et dans le même recueil; en outre, un nom spécili(|ue pourra être modifié légèrement, soit par la suppression d'une lettre ou d'une particule, pour le rendre conforme aux règles établies ci-dessous 690 E. OLSTALET (ex. : (jDuhll ;m limide (/tntlilii, filippii au lieu de de filippii) soit par la correction d'une faute d'impression ; La loi de priorité n'est pas ai)plical)le aux familles ou aux j^roupes plus élevés; toutefois ou s'efforcera de conserver pour ces groupes les noms déjà établis ; f. La prise de date pour un nom devra être faite par un document imprimé (description ou figure); cependant un genre pourra être considéré comme suffisamment établi si l'auteur a pris soin d'indi- quer comme type de ce genre une espèce bien connue ou décrite d'une manière satisfaisante. En vertu de ces principes les noms manuscrits ou qui ne seront pas accompagnés d'une description ou d'une ligure publiée soit simultanément, soit antérieurement, seront considérés comme nuls et non avenus; A l'avenir, la publication de descriptions de genres nouveaux ou d'espèces nouvelles dans des recueils n'ayant pas un caractère scientilique, et notamment dans des journaux politiques, devra être interdit et il sera recommandé expressément aux auteurs de joindre à chaque dénomination nouvelle une diagnose latine, résumant les caractères du nouveau genre ou de la nouvelle espèce, ou les parti- cularités qui distinguent ce genre ou cette espèce des formes déjà connues ; //. Si plusieurs noms sont publiés siniuitaiiéiiiciit, la priorité est reconnue à celui qui se rapporte à un type nettement iudirpié ou qui est accompagné de la diagnose la plus claire ; h. Si une même espèce est désignée sous plusieurs noms dans le même ouvrage, celui de ces noms qui est mentionné le premier sera seul conservé; si les noms difiérents sont insérés dans divers ouvrages publiés simultanément, la priorité est acquise au nom ({ui est accompagné de la meilleure diagnose, de la description du mâle ou de l'individu le plus complètement développé; /. Dans le cas où ]»lusieurs espèces, primitivement réunies dans un même genre, viendront à être séparées généri(iuement, celle de ces espèces qui peut être considérée comme le tyi)e du genre ainsi démembré conservera le nom de ce genre. A défaut de type l'auteur de la subdivision du genre a la faculté de choisir une espèce comme type ; j. Un nom générique; qui sera reconnu couiiiic ayant été ajipliiiué autérieureme>nt à un autre genre sera rejeté et leni placé par un noui ])lus récent. On devra même, pour la désignation de nouveaux genres, éviter les noms (jui ne diffèrent (jue par la dernière syllabe de noms déjà usités en zoologie ou même en botani(|ue; on devra également éviter les noms liop longs; CONGRKS OnMTIIÔLOr.lOrK INTKIINATIONAL DK HUDAI'KST (i!)7 /r. l'ii nom s|)é('ili([ue ([ui aura déjà été employé dans le même genre, même à titre de synonyme, devra être rejeté et remplacé par un autre nom plus récent. En revanche, il n'y aura pas lieu de rejeter un nom si)éci(i(jue lorsque, par suite d'un nouvel arran- gement systématique, il viendra à se trouver accolé à un nom géné- rique (ex. : Butco huteo, L). Toutefois il conviendra d'éviter à l'avenir l'emploi d'un nom d'espèce identique à un nom de genre et vice-versà. On devra également s'abstenir d'imposer à des espèces nouvelles des noms trop longs ou déjà usités dans des genres voisins ; L Un nom spécilique pourra être remplacé par un autre nom plus ancien toutes les fois que l'on reconnaîtra avec certitude que celui-ci s'applique à la môme espèce : m. Une espèce ou un genre sera toujours attribué à l'aiiteur qui l'a fait connaître le premier dans un travail imprimé, et le nom de cet auteur sera placé immédiatement après le nom générique ou spécifique dont il ne sera séparé par aucun signe de ponctuation (ex. : Fako tinnunculus L.). Cependant, lorsque le nom spécifique se trouvera accolé au nom d'un genre autre que celui dans lequel l'espèce avait été primitivement placée, le nom d'auteur sera mis entre parenthèses. Ex. : AquUa chrysactusL. Lorsqu'il s'agira d'une sous-espèce, le nom de l'auteur ne sera placé qu'après le troisième nom et jamais après celui de l'espèce (ex. : Nucifraga caryocatactes macrorhyncha Brehm) ; de même, lorsqu'il s'agira d'une espèce, le nom de l'auteur ne figurera qu'après celui de l'espèce, jamais après celui du genre. Le nom de l'auteur sera écrit en abrégé. Pour les abréviations on pourra consulter les tables publiées par le Musée de Berlin en 1888 et par le Congrès de Paris en 1889. » Ces règles de nomenclature furent adoptées avec de légèi-es modi- fications, non seulement par la Section de nomenclature, mais par le Congrès dans sa dernière séance générale; toutefois, à la suite de quelques observations formulées par mon collègue, .M. le D'"P»iichner, de Saint-Pétersbourg, et par moi, il fut entendu (lu'elles seraientsou- mises de nouveau au Congrès zoologique international qui doit se tenir à Moscou au mois d'août 1892. Nous fîmes riîinarquer en effet que, si l'ensemble du projet concordait assez bien avec les règles de nomenclature adoptées par le Congrès de Paris, il y avait cependant des diiïérences qui nécessitaient uu nouvel examen, de nouvelles discussions. Ces différences portent surtout sur les principes à suivre pour la formation et la manière d'orthographier les noms de genres et d'espèces. Enfin il faudra définitivement trancher la ques- 698 E. OUSTALET tion de savoir si, la nomeoclature binaire étant adoptée en principe, l'admission d'un troisième nom devra être acceptée, avec ou sans l'interposition du mot vatietas ou de son diminutif rar. pourdésigner les variétés et les races locales. Dans la première séance delà Section de biologie, qui avait pour Président M. le D^ R. Blasius, pour Vice-Président M. le baron d'îlamonville, tous deux nos collègues, et pour Secrétaire M. 0. Reiser, directeur du Musée de Sarajevo, j'ai donné lecture d'un Rapi)ort dans lequel je me suis efforcé d'indiquer les lacunes qui existent encore dans nos connaissances relativement au régime, aux mœurs, au mode de nidification, aux changements de plumage des Oiseaux. Ce Rapport d(;vant paraître incessamment dans les comptes-rendus oOiciels du Congrès, je me bornerai à le résumer en relatant ici les dilïérentes (jnestions qui me paraissent mériter d'appeler plus spécialement, dans cette partie de l'ornithologie, l'attention des naturalistes. Ces questions sont les suivantes : 1° Existe-t-il, d'un groupe ornithologique à un autre groupe, des différences constantes sous le rapport de la nature du duvet du jeune? 2° La livrée du poussin est-elle dans un certain rapport avec celle de l'adulte? 3° La nature du duvet dépend-elle des conditions dans lesiiuelies le poussin se trouve placé au moment de sa naissance ? 40 Quelle est la cause du dévelopixMuont tardif de certains Oiseaux? 50 Existe-t-il, parmi les Oiseaux de mer, Albatros, Ossifrages, Pétrels, Putnns, etc., deux types de plumage parallèles, un type nègre et un type blanc, analogues à ceux dont M. le !)•■ Louis Bureau a constaté l'existence chez l'Aigle botté ? 6"^ Les jeunes Albatros sont-ils nourris par les parents durant l'année presqu'entière qu'ils passent dans le nid ? 7° La mue totale, au printemps, ne constitue-t-elle (|u 'une excep- tion ? 8» La chute des rémiges ou des rectrices se i)ro(luit-elle d'une façon générale chez les Palmipèdcis et chez les Echassiers, à des épo(|ues (ixes ? y° A- t-on observé chez d'au très oiseaux des mues du l»ec semlilables à celles des Macareux (Mormonidés) ? 10" La mue des ongles se produit-elh; d'une faron géuerale et régulière chez les Tétraonidés au comnieucement de l'été ou ;i la lin de l'hiver? CONGRtS ORNITIIOLOr.lQLK INTKRNATIONAL DE RUDAPKST 699 11° Coniinent peuvent s'introduire dans l'organisme certaines substances minéralesdonton a constaté la présence dans les plumes des Oiseaux et quelle est notamment l'origine du cuivre ([ue l'on a rencontré dans les plumes rouges des Toucans? 12'' Quelle est la cause de la coloration ferrugineuse des plumes des parties Inférieures du corps des Gypaètes et d'autres Oiseaux? 130 Quelles sont les causes du flavisme et de l'albinisme, e^, en général, des altérations de couleurs chez les Oiseaux? 14° Pourquoi ces phénomènes se produisent-ils plus fréquemment dans certains groupes que dans d'autres ? lo" Pourquoi, chez les Oiseaux, lemàleremporte-t-il fréquemment sur la femelle sous le rapport de la beauté du plumage et pourquoi ofïre-t-il souventdes ornements rpi'on ne rencontre pas chez celle-ci? En d'autres termes, quelle est la cause du dimorphisjne sexuel chez les Oiseaux ? IGo Trouve-t-on dans la nature des exemples fréquents de croi- sements entre espèces sauvages et ces croisements ont-ils pour effet, comme on l'a prétendu, de créer de nouvelles races ou même de nouvelles espèces, ou bien, au contraire, de faire disparaître d'an- ciennes espèces? 17° Y a-t-il des principes immuables qui président, dans chaque espèce, à la construction du nid? 18° Pour une espèce déterminée le mode de construction du nid a-t-il changé dans la suite des temps? 19° A quelle cause faut-il attribuer l'anomalie de mœurs qu'on observe chez les Coucous et chez les Molothnis américains, et sur laquelle, dans un mémoire récent, M. le D"' Paul Leverkubu a réuni de si intéressants documents? 20° Cette anomalie est-elle en rapport avec des habitudes polygames ? 21" La femelle du Coucou brise-t-elle un œuf dans le nid étranger, et, en ce faisant, agit-elle dans l'intention d'intimider les possesseurs du nid pour leur imposer son œuf? 22° Peut-on citer un seul exemple de Coucou ayant couvé ses œufs? 23° N'y aurait-il pas lieu de mar(}uer sur une carte les empla- cements des grandes colonies d'Oiseaux existant actuellement en Europe et d'en dresser l'inventaire? 24° Possède-t-on des renseignements jjrécis sur la durée de l'incubation dans les différentes espèces, outre ceux qui se trouvent consignés dans les ouvrages anciens et dans le mémoire récent de M. William Evans ? 700 E. OUSTALET 25° A-t-on recueilli de nouvelles observations indiquant pourquoi le Megace[)halon maleo et le Mégapode de Wallace déposent leurs œufs dans le sable au lieu de les placer dans un tuuiulus de feuilles sèches et de terre, comme les autres Mégapodiidés? 20" Comment les Oiseaux s'y prennent- ils pour traus|)orter leurs poussins d'un endroit à l'autre en cas de danger pressant? 27° En pareil cas la même espèce procède-t-elle toujours de la même façon ? J'ai fait remar([uer en outre qu'il y aurait lieu : 1' D'étudier, d'une manière plus précise qu'on ne l'a fait jusqu'ici, le régime des différentes espèces d'Oiseaux et des individus de la môme espèce aux différents Ages; 2° De relever la vitesse du vol dans un grand nombre d'espèces et de rechercher quelle est l'influence exercée par la forme des premières rémiges sur la nature du vol ; 3" D'instituer des expériences pour déterminer chez un grand nombre d'espèces le degré de perfection de l'odorat, de la vue et de l'ouïe; 4» D'étudier le chant des Oiseauxpar les procédés dont la science moderne disi)ose ; 5" D'établir une théorie de la phonation chez l'Oiseau; 6° De rechercher à quelle cause est due la faculté (riiiiilatiou dont certains Oiseaux sont doués; 70 D'examiner encore si, comme ou l'a prétendu, le bruit de |)ompe |)roduit par certains Butors américains prend naissance, non dans la trachée, mais dans l'œsophage, et de rechercher si pareil phénomène s'observe chez nos Butors européens; 8° De rechercher encore ce que produit le rlirrrottcinciil de la Bécassine; î)o D'étudier les instincts des Oiseaux, de rechercher comment des habitudes peuvent se transformer en instincts, par voie d'hé- rédité, et d'accorder une attention toute particulière à l'élude des instincts artistiques des Oiseaux. Quelques-unes des questions posées ci-dessus, et en particulier celles qui sont relatives aux habitudes parasites des Coucous pfMivent paraître déjà résolues; mais il suffit, je crois, de recourir ;iu\ nombreux ménmires où elles sont traitées pour se convaincre que leur solution n'est qu'apparente, que nombre d'auteurs se sont contentés de rééditer des alfirmations d'auteurs plus anciens et que, dans une foule de cas, les observations sur lesquelles on s'est appuyé tour à tour- sont absolument contradictoires, de telle sorte fpii' de? COiNGRÈS ORiNITHOLOr.IQUE INTERNATIONAL DE BIDAPKST 701 nouvelles iiivestii;atious sont nécessaires. J'en dirai autant pour ce qui concerne les mues des Oiseaux. Quant à l'étude du chant des Oiseaux, je crois qu'elle pourrait constituer un sujet de recherches pres(|ue entièrement neuf et des plus intéressants. A l'aide du phonographe, il serait désormais relativement facile d'enregistrer les chants des dilïérentes espèces d'Oiseaux exotiques et indigènes que l'on peut trouver réunis dans les jardins zoologiques ou chez des amateurs. L'étude du vol laite dans ses grandes lignes et d'une façon magistrale par le professeur Mai-ey pourrait être reprise d'une façon j)lus détaillée au jioint de vue zoologique, et les recherches sur la coloration des plumes ainsi que sur les rapports existant entre le régime de l'Oiseau et la pré- sence de telle ou telle substance dans ses téguments devrait être poursuivie de concert par un chimiste et un ornithologiste. Relativement aux grandes colonies d'Oiseaux, j'ai eu la satisfaction de voir que, selon mon désir et sur la proposition de M. le con- seiller Màday, le (Congrès émettait le vœu qu'il fût dressé une carte générale donnant l'emplacement de ces colonies ou rookcrics. Egale- ment sur la proposition de M. Màday, le Congrès a émis un autre vœu tendant à ce qu'il fût établi, le plus promptement possible, au moyen des renseignements fournis sur les différents États, une liste des espèces utiles ou n-uisibles à l'agriculture et des espèces indilïé- rentes. 11 est inutile de faire observer de quelle importance sera, pour l'établissement de cette liste, une étude méthodique du régime des différentes espèces indigènes aux différents âges, étude que je réclamais tout à l'heure et qui avait été commencée par le savant et modeste Florent Prévost. D'autres parties de mon Rapport ont provoqué d'intéressantes observations de la part de MM. de llorvâth, Fatio, Blasius, d'Hamon- ville, Csato, E. de Middendorf, Russ et 0. Reiser. M. le D^" Blasius a communiqué ensuite à la section le résultat de ses recherches sur le mode de formation de la cotiuille et sur les caractères zoolo- giques fournis par les dimensions, la forme, le grain et la coloration des œufs. 11 a insisté également sur les variations que Ton observe, d'une espèce à l'autre, dans le nombre des (eufs d'une même couvée, dans l'époque de la nidification, dans la situation des nids et le mode d'alimentation des jeunes. M. de Csato a fourni quelques renseignements sur les mœ'urs des Rapaces des Siebenburgen, M. 0. Reiser a fait une très intéressante communication sur les Aigles nichant en Bosnie; M. Russ a lu un mémoire sur la livrée des poussins et des jeunes des espèces exotiques élevées en captivité, avec des détails sur le 702 E. OUSTALET mode de nidification et les changements de plumage des adultes. MM. de Wildburg et le D' Talsky ont traité des Oiseaux du comitat de Bihar et de la Moravie et M. le D^ Raoul, délégué de Tahiti à l'exposition des Colonies et membre du Conseil de santé de la marine, nous a entretenu des tentatives faites, il y a quelques années, pour acclimater le Martin triste et le Martin rose, dans plusieurs de nos colonies, pour arrêter les ravages des Sauterelles. J'ai eu le plaisir de pouvoir déposer sur le bureau des mémoires imprimés de M. Cretté de Palluel sur la Caille et le Loriot et sur les Oiseaux acridiphages,de notre collègue M. le D^ Uabé sur la protection des Oiseaux et les passages des Oiseaux dans l'Yonne, et un travail manuscrit de notre collègue M. de Scha'ck sur les variétés de cou- leurs individuelles (albinisme, flavisme et mélanisme) que pré- sentent divers spécimens du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. La section de biologie a reçu d'autre part un travail de M. Henri E. llatt sur les (eufs à coloration anormale et une notice, accompagnée de pliotogra})hies, de M. A. J. Campbell, sur les anifs de quelques Oiseaux d'Australie. La section de géographie ornithologique, présidée par M. le D»" Palacky de Prague et ayant pour secrétaires MM. E. de Czynk et le D'" Lorenz, a entendu d'abord la lecture d'un rapport de M. Palmén sur les méthodes adoptées pour l'étude des déplacements annuels des Oiseaux, Le savant professeur d'Helsingfors a montré les services que pourraient rendre des faunes locales, rédigées en plusieurs langues, aux personnes spécialement chargées du tracé des lignes de passage des Oiseaux. M. Palacky a fait inscrire une communi- cation sur les migrations et après avoir établi la distinction entre les déplacements accidentels comme ceux des Syrrhaptes et les migratious régulières qui s'effectuent toujours suivant les mêmes directions. D'après M. Palacky, l'un de ces courants migrateurs se dirige du nord-ouest et du nord-est de rAméri(iue vers le Mexique, les Antilles, l'Amérique centrale et la partie septentrionale de l'Amérique du sud et vice-versà, un autre va de la Sibérie, de la Chine sei)tentrionale et du Japon dans le sud de l'Inde, les iles de la Sonde et l'Australie et vice-versà ; un troisième coupe la partie occidentale de la région paléarcti(iue, et se divise en plusieurs courants secondaires, franchissant les mers: a le courant franco- espagnol qui pénètre eu Afri(iue à travers le Maroc, h le courant européen central (Suisse, Italie, Barbarie), c le courant européen oriental (Russie, Péninsule des Balkans, Asie-Mineure, Syrie, Egypte, Perse), d le courant asiatique occidental (Inde, Turkestan, Sibérie). CONGRÈS ORNITHOLOGIQL'K INTKRNATIONAL DE BUDAl'KST 703 M. l'alacUy admet ([lie dans rAiicieii comme dans le Nouveau- Monde, les espèce? des régions tropicales n'ellectueul point de migrations, mais que beaucoup d'Oiseaux des régions boréales atteignent dans leurs voyages Madagascar, l'Indi; méridionale ou le Cap de Boune-Espérance. A propos de cette communication, M. le 0'' Blasius a fait remar- quer qu'outre les courants longitudinaux, c'est-à-dire dirigés du nord au sud, énumérés par M. Palacky, il y avait certainement, dans la région poléarctique, un courant transversal, allant de l'ouest à l'est et vice-versà, courant dont M. Gaetke a pu constater l'exis- à Heligolaud. J'aurais pu faire ol)server, de mon coté, si, à ce moment, je n'avais été retenu dans une autre séance, que, par l'étude des magnifiques collections rapportées par la Mission du Cap Horu et leur comparaison avec celles de la llépubli([ue Argentine et du Chili, j'avais été conduit à admettre l'existence d'un couraut améri- cain antarctique amenant des oiseaux de la Patagonie australe et de la Terre de Feu du côté de l'équateur et vice-versâ, et que d'autre part l'examen des Oiseaux du Sahara recueillis par M. J.Dybowsky n'avait paru démontrer que certains Oiseaux de l'Afrique septen- trionale ne traversaient pas la Méditerranée, et se bornaient à passer de la région des oasis à la région des cotes. Le Dr Lorenz a demandé que les observations sur les Oiseaux migrateurs fussent poursuivies régulièrement et simullauément, jusqu'en 1894, dans le plus grand nombre de pays possible et que les observateurs fissent usage des mômes signes conventionnels. Pour obtenir les fonds destinés à couvrir les frais de ces observa- tions et créer des stations ornithologiques sur quelques points importants, M. Lorenz voudrait (juil fût adressé un appel pressant aux gouvernements des dillereuts pays, aux sociétés savantes et à de riches particuliers. L'examen de ces propositions a été renvoyée au Comité ornithologi(iue permanent. A propos de l'une d'elles le Comité ornithologique hongrois a présenté à la section un tableau renfermant les signes très simples dout il fait usage pour désigner les Oiseaux migrateurs, de passage, hibernants, sédentaires, etc. Le Président de la section a donné ensuite une traduction d'un Rapport de M. le professeur Giglioli, de Florence, sur les progrès accomplis dans le domaine de la Géographie ornithologique. Ce Rapport paraîtra dans le compte rendu olbciel du Congrès en même temps qu'un travail de M. Biittikofer sur la distribution géogra- phique des Oiseaux et une communication de M. le D^" Reichenovv sur le même sujet. 704 E. OUSTALET Les questions relatives à la protection des Oiseaux qui avaient, et à si juste titre, été l'objet de discussions approfondies au Congrès de Vienne, en 1884, n'ont pu ilialheureusenient cette fois être traitées d'une façon aussi comidèle et la section d'Ornithologie économique, qui avait pour président M. le major Alexandre de Ilomeyer et pour secrétaire M. le D"" J. Szalay, a adopté la proposition de M. le conseiller Maday, conçue dans les termes suivants : « Le deuxième Congrès ornithologique international prie S. E. le Ministre de l'Agriculture de Hongrie de vouloir bien faire, de con- cert avec S. E. le Ministre de l'Agriculture d'Autriche et par l'entre- mise de S. E. le Ministre des Affaires étrangères d'Autriche-Hongrie, les démarches nécessaires pour la conclusion, avec tous les Etats que l'on pourra intéresser à cette question, d'une convention inter- nationale destinée à assurer la protection des Oiseaux utiles à l'agriculture. » Comme base des négociations (lui ont été entamées et qui devront être poursuivies à ce sujet, le deuxième Congrès ornitho- logique international accepte les principes énoncés dans la conven- tion conclue entre l'Italie d'une part et l'Autriche-Hongrie d'autre part, convention qui a été signée à Budapest le 5 novembre 1875 et à Kome le 29 novembre de la même année. Il accepte également le texte du protocole (pii a été rédigé, en vue de conventions à inter- venir ultérieurement, par les soins du Ministre des Alfaires étrangères d'Autricbe-Hongrie. « Lorsque, dans une séance générale, cette question fut soumise au vote du Congrès, M. le D^" A. B. Meyer, M. le D^' Russ et moi-même crûmes devoir faire des réserves. Nous fîmes reman|uer notamment ([ue le Congrès de Vienne, en 1884, était allé plus loin dans la voie de la protection des Oiseaux qu'on ne nous proposait de le Taire actuellement, qu'il avait demandé : l*' l'interdiction, durant la première moitié de l'année, de la chasse aux Oiseaux au moyeu de tous autres engins que les armes à feu; 2" l'interdiction, en tout temps, de la capture en masse des Oiseaux. Des observations analogues ayant été déjà formulées, dans la réunion de la section, par .M. Liebe et M. le D' Eatio, le Congrès, tout eu adoptant, à une forte majorité, la proposition de M. Màday, émit en outre le vœu que la capture en masse tant des Oiseaux utiles que du gibier à plume, fût interdite à l'avenir et que, comme consé- quence, le commerce des Oiseaux captuivs dans ces conditions fût formellement défendu. Le Congrès adopta également diverses propositions (|ui lui fiiri'iil soumises par des Comités spéciaux chargés d'examiner les rcsiillals CONGRts ORNlTHOLOr.IQUK INTERNATIONAL DE BUDAPEST 70o scientifiques oijteuus par le Comité ornitiiologiqiie international permanent élu à Vienne en 1884, l'état des finances de ce Comité et les modilications ù introduire dans sa constitution. Il fut décidé notamment qu'un nouveau Président du Comité ornithologique international serait élu dans cha(|uc Congrès; qu'un Secrétaire serait chargé des publications du Comité, qu'un autre Secrétaire, choisi par le Président, s'occuperait de la correspondance ; qu'un Trésorier tiendrait, sous le contrôle du Président, les comptes des recettes et des dépenses, et qu'une commission spéciale aurait à examiner le projet du D»' A. B. Meyer relatif aux attributions et au fonctionnement du Comité. Les élections d'une partie du bureau ayant eu lieu immédiatement après, le Congrès désigna, par acclamation, M. d'Hamouville, comme trésorier, et l'auteur de ces lignes comme Président du Comité ornithologique international, Toutefois, comme, par. suite des cir- constances sur lesquelles je n'ai pas à insister ici, il s'est élevé dans ces dernières années, entre l'éditeur du journal VOrnis, M. le D'' Blasius, Président (depuis 1884), et M. de Hayek, Secrétaire, des difficultés qui ne sont pas encore aplanies, je n'ai pas cru devoir accepter d'entrer immédiatement en fonctions. Pour éviter tout malentendu, j'ai demandé au Congrès, en le remerciant du grand honneur qu'il venait de me faire, de vouloir bien sanctionner par un vote les principes suivants : « l» Le Président du Comité ornithologique international aura pour fonctions exclusives de présider aux travaux scientifiques du Comité et de s'occuper de la préparation du prochain Congrès. Il sera aidé dans ses travaux et sa correspondance par un Secrétaire de la correspondance choisi par lui; 2° Le Secrétaire du Bulletin, qui ne sera pas le même que celui de la correspondance, s'occupera de la publication du Bulletin; 3» Le Trésorier aura seul le pouvoir de régler les dépenses; 4° Les pouvoirs du nouveau Bureau, c'est-à-dire du Président, des Secrétaires et du Trésorier ne commenceront qu'à l'époque où les difTicultés actuellement pendantes, et notamment celles qui peuvent exister avec l'éditeur de VOrnis, seront entièrement apla- nies. Jusqu'à cette date, c'est-à-dire pendant trois mois, six mois ou même un an, le Congrès priera l'ancien Président du Comité de bien vouloir conserver ses fonctions ; o" Il est décidé en principe qu'à moins d'obstacles qui pourraient survenir, le prochain Congrès aura lieu à Paris. » Ces propositions furent adoptées à l'unanimité et M. Blasius accepta de demeurer provisoirement en fouctious. De nouveaux 706 E. OUSTALET membres du Comité ornilhologique fureat élus pour s'adjoindre à ceux qui avaient été nommés à Vienne en 1884, et actuellement la Société zoologique de France compte douze de ses membres français et étrangers au sein de ce Comité, savoir : MM. A. Milne- Kdwards, E. Oustalet, baron L. d'IIamouville, ])•■ L. Bureau, Cadeau de Kerville, D^^ V. Fatio, Rudolph et Wilbelm Blasius (de Brunswick), J)i' Alph. Dubois, baron E. de Sélys-Longcliamps, Barboza du Bocage et Sp. Brusina. Après un discours dans lequel M. le comte Czâky, ministre de l'Instruction publique, adressa de cbaleureuses paioles d'adieu aux délégués des diflérenls États et des Sociétés savantes, et aux orni- thologistes accourus de tous les points de l'Europe, M. le Président Fatio résuma en quelques mots les travaux du Congrès dont il prononça la clôture. Des remerciments unanimes lui furent votés pour la manière si courtoise dont il avait dirigé les débats durant ces trois journées si bien remplies, je dirai même trop remplies, car, s'il m'est permis de formuler un regret, que j'ai entendu d'ailleurs exprimer par plusieurs de mes collègues, c'est qu'un ou deux jours de plus n'aient pas été consacrés à l'examen des ques- tions importantes portées au programme. De cette façon les séances générales auraient pu être plus nombreuses ; les séances des sections n'auraient pas eu lieu simultanément ; une nouvelle orgauisatiou du Comité international aurait pu être discutée; le nouveau bureau aurait pu être entièrement choisi, tandis que les questions non résolues devront maintenant être réglées par correspondance ou remises au prochain Congrès ; enfin, et j'insiste encore sur ce point, les mesures internationales à prendre pour assurer la protection des Oiseaux auraient pu être discutées plus à fond. Je ne suis i)as, en effet, complètement de l'avis de mon honorable collègue M. d'IIa- mouville ; je crois que les questions de nomenclature, de distribution géogra])hique et de classilication dont, en ma (qualité d'ornitholo- giste, je suis loin de méconnaître l'intérêt, ont celte fois primé la question de protection des Oiseaux. J'estime aussi qu'il y avait avantage à prendre pour base des conventions internationales à conclure les principes si nets et si simples adoptés au Congrès de Vienne, mais je reconnais volontiers que des arrangements analo- gues à ceux qui ont été conclus entre l'Autriche-Hongrie et l'Italie constitueraient déjà un grand progrès sur l'état de choses actuel. Le fait important c'est que, comme les Congrès de Vienne, de Paris et de La Haye, le congrès de Budapest ait reconnu la néces- sité d'introduire des modilications dans la législation des dillérents CONGRÈS ORNITHOLOGIQUE INTERNATIONAL DE BUDAPEST 707 pays et d'arriver à une euteule internationale pour empêcher la capture en masse des Oiseaux et leur destruction pendant la saison des nids. Des règles pour la nomenclature ornitliologi(iue ontété également posées et celles d'entr'elles qui se trouvent en contradiction avec les règles adoptées par le Congrès de Paris seront de nouveau discutées à Moscou en 1892. Des tentatives sérieuses ont été faites pour mettre la elassilîcation des Oiseaux au niveau de la science moderne; les résultats de nombreuses observations sur les migra- tions des Oiseaux ont été exposés; il a été donné des résumés de l'état de nos connaissances sur la distribution géographique, les mœurs, les changements de plumage et la nidification des Oiseaux. Le rôle du Comité ornithologique international a été mieux défini, la nécessité de donner à ses publications un caractère moins exclusif a été reconnu et une Commission a été nommée pour examiner le projet de réorganisation de ce Comité, présenté par M. le D^' A. B. Meyer. Ce sont là des résultats considérables et que je suis heureux de constater. Comme Français, j'ai été heureux de voir qu'à l'unani- mité la ville de Paris était adoptée comme lieu de réunion pour le troisième Congrès ornithologique international, et si les circonstan- ces me permettent de mener à bien la préparation de ce Congrès, de concert avec quelques-uns de mes collègues, j'ose espérer que la Société Zoologique de France, qui a si puissamment aidé au succès du Congrès de zoologie en 1889, voudra bien, dans cette circonstance, seconder nos efforts. Je ne puis, sans dépasser les limites de ce rapport, rendre compte ici de conférences très intéressantes qui ont été faites, durant la session du Congrès, par M. R. Collett, M. de Tchusi-Schmidhoiïen et M. A. deHomeyer, ni des visites si instructives qu'en compagnie de quelques-uns de mes collègues, j'ai rendues aux Musées de Vienne et de Budapest, mais en terminant je tiens à exprimer encore aux représentants du gouvernement hongrois et de la ville de Budapest ainsi qu'aux membres du Comité ornithologicfue hongrois ma profonde gratitude pour l'accueil si courtois dont j'ai été l'objet. (08 ETUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWICH, par C. Félix ANCEY. § 5. — Rkvision du Genre Papa Les Pupa des îles Sandwich peuvent èlre divisés en plusieurs groupes ; je vais les énumérer ci-après en donnant leui'S caractères dilïérentiels et la description des espèces nouvelles, provenant des recherches de deux zélés collectionneurs, MM. D.-D. Baldwin et le professeur Lyons. On peut tout d'abord diviser ces coquilles en espèces dextres et espèces sénestres. Plusieurs d'entre elles, notamment celles ([ui appartiennent à cette seconde série, devront être sans aucun doute classées parmi les Veitigo; mais ne connaissant pas l'animal qui les habite, je ne puis émettre cette opinion qu'en me basant sur l'analogie qui existe entre la forme de l'ouverture, les lamelles ou denticules et la sinuosité médiane du péristome, anguleusement projeté eu avant, comme chez les espèces européennes et nord-américaines. 1" Espèces dextres a. — Groupe de la Pupa admodesta. Les espèces de ce groupe sont remarquables par leur forme écourtée et leur ouverture édentule ; elles ressemblent beaucoup, au moins l'une d'elles, la seule que j'aie pu examiner, à Vllelix aculeala et devront sans doute constituer une section à part dans le genre Vertifjo. Pupa admodesta. P. (idmndesta Mighels, in Proc. Soc, 1845, p. 19. Cette espèce, qui provient de l'ile d'Oaliu, est très insutlisamment décrite par son auteur; elle est plus allongée et moins globuleuse (]uc Vaeanthiniila, dont la description est donnée plus loin, car Mighels lui attribue les dimensions suivantes : Long. 1/20, larg. 1/40 de pouce anglais. C'est une petite espèce ovalaire, d'un brun-verdàtre; elle possède ÉTUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWICH 709 3 tours et demi, convexes, et sa surface est gravée de très fines stries d'accroissement; son ouverture, circulaire, est édeutule; le péris- tome est simple, mince, subréfléchi (probablement plutôt un peu évasé, comme chez sa congénère). L'ombilic est petit. N'ayant jamais eu la bonne fortune de rencontrer Vadmodesta dans les envois qui m'ont été faits des îles Sandwich, je ne puis me prononcer sur le point de savoir si le type de Mighels était réellement adulte. II pourrait fort bien n'être que l'état jeune d'une autre espèce dentée. Quant à V amnthinula , il est hors de doute qu'elle ne soit très distincte, tant de Vadmodesta que des autres Pupa connus jusqu'ici comme originaires de^ce groupe d'îles. PUPA ACANTHINULA. Testa perforata, tennis, pellucida, intense cornea, globosa, mx pupoidea, lamellis acutis sat distantibus et tenuibus sculpta, in inter- vallis tenuissinie et oblique rugulosa (oculo valida lente armato). Spira globoso-elei^ata, obtusissima. Anfractus 4 convexi, sutura impressa, regularitcr crescentes, supremi glabrali, ultimus globosus, magnus, subobliijuus, saccatus, liaud ascendens. Apertura obliqua, magna, edentula, latere dextro subdeplanata et angulatim ante médium antice lemssinie producta, oblique truncato-omta, edentula. Peristoma expans iusculum, ad columellam regulariter dilatatum. Long. I //5, diam. î //5, ait. apert. 3/4 mill. Makiki, Oahu (Baldwin). Cette petite espèce, qui est bien adulte, bien que l'on puisse en douter au premier coup d'oeil, est tout à fait globuleuse, ce qui ne se présente chez aucune autre espèce de l'Archipel. Ce caractère, ses costulations lamelleuses, légèrement sinueuses supérieurement, l'obliquité de son ouverture édentule, de droite à gauche, et son bord libre légèrement anguleux vers son quart antérieur, la distin- gueront aisément de Vadmodesta. Elle ressemble à Vllelix aculeata, Miill. b. — Groupe de la Pupa Newcombi. PuPA Newcombi Pupa iVeiccombiPieilhir, in: Proc. Zool. Soc, 4852, p. 69 (descrip- tion incomplète), et in : Monog. lielic. III, p. o30; — Kiister in : Pupa, p. 172, n" 167, pi. 20, fig. 23-24 ; — Pupa (Vertigo) Nencomln PfeilTer, Vers., p. 177, et Mon. lielic. vie, IV, p. 682; — Cibbus Xewcombi, H. et A. Adams, Gen., II, p. 167. 710 CF. ANCEY Comme pour la lyrata, il existe deux cliagnoses de cette forme, toutes deux élaborées par L. Pfeiffer et que l'on pourrait croire devoir s'appliquer à des espèces totalement différentes, si suivant l'auteur lui-même, la première n'avait été mise au jour que par suite d'une observation incomplète de la co(iuille dont il n'avait pas tout d'abord remarqué lesdenticules profondément situés dans l'intérieur de l'ouverture. Voici cette description : Coquille subperforée, ovalaire, mince, pourvue de côtes longi- tudinales, sans éclat, diaphane, d'un brun foncé. Spire renflée, léfièrnnent aiguë au sommet; quatre tours convexes, le dernier égalant à peu près les 2/5 de la longueur totale, arrondi à la base^ ouverture oblique, semi-circulaire, édenhile; péristome mince, à peine évasé, le bord columellaire un peu réfléchi. — Long. 2, diam. 1 mill. Iles Sandwich (Newcomb). La diagnose ci-dessus, si elle n'était pas basée sur une coquille armée de denticules non visibles pour son auteur, au moment de son premier examen, ne serait pas sans rapports avec celles des Pupa admodesta et acanthinula, qui ne paraissent pas posséder de vestiges de dents, mais, outre ce caractère, cette dernière est une petite espèce globuleuse, à peu près aussi haute que large et à sommet fort obtus. Voici les caractères que Pfeifïer a, par la suite, assignés à sa coquille : Test subperforé, ovale, mince, pourvu de côtes un peu arquées, sans éclat, diaphane, d'un brun foncé. Spire renflée, légèrement aiguë au sommet, -4 à 5 tours convexes, le dernier égalant environ les 2/1) de la longueur totale, arrondi à sa base. Ouverture obliciue, semicirculaire, resserrée par la présence de 4 dents situées à une certaine profondeur dans l'intérieur: une pariétale comprimée; une subtransversale sur la columelle, deux dans la région palatale. Péristome mince, peu évasé, avec le bord columellaire réfléchi. Je crois cette espèce propre à l'ile d'Oahu. Pupa costata. F(?rf /f/o cos/am Pease, Proc. Zool. Soc, 4871, p. 4()2; Pupa ( Vcrlino) coslala Pfeiffer, Mon. Hdic. vw., VIII, p. 391). « Cociuille oblongue cylindracée, assez solide, dexlre, ])erforée en forme de fente, vigoureusement costulée dans le sens de la lon- gueur, ces costulations flexueuses ; rougeàtre, 4 liuirs convexes ÉTUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWICH 711 arrondis, le dernier marqué de deux forts sillons concentriques; sommet obtus ; suture profonde. Ouverture campanulée, arrondie à la base, munie de 4 dents : deux sur la face pariétale, l'une d'elles continue avec le bord extérieur, l'autre médiane, rentrante; une troisième dans l'intérieur du bord basai; enfin, une dernière placée postérieurement dans l'intérieur du bord droit. Ce bord llexueux, Péristome mince, à bords distants. » — Long. 2, diam. 1 mill. Ile d'Hawaii. Paraît apparentée au P. NeiccombL PUPA COSTULOSA. Vertigo costulom Pease, Proc. Zool. Soc, 1891, p. 462; Pupa (Vertigo) costulosa Pfeiffer, iJ70H.. Helic. vh\, VIII, p. 408. « Coquille obtusément ovalaire, quelquefois presque globuleuse, mince, perforée, dextre, peu brillante, ornée de costulations filifor- mes, obliques et éparses; 4 tours arrondis convexes, renflés, le dernier marqué parfois, près du bord externe, de deux courts sillons. Sommet obtus. Suture profonde; ouverture presque circu- laire, accidentée par la présence de 5 à 6 dents : deux pariétales, dont l'une près du bord extérieur, l'autre très-grande, proéminente, lamelliforme, rentrante; une sur le bord columellaire ; deux à trois profondément situées à l'intérieur, à la base et dans le bord externe ; péristome légèrement réfléchi, assez épais, ses bords réunis le plus souvent par une callosité. Teinte de la coquille d'un rouge ou d'un jaune corné. » Long. 1 3/4 ; diam. 1 mill. Ile d'Hawaii. Cette espèce, que je ])lace provisoirement dans le groupe de la Xeircoinbi, m'est inconnue, mais le caractère des costulations irrégu- lières de sa surface parait ôtre saillant. Pupa perlonga Vertigo perlonga Pease, Proc. Zool. Soc, 1871, p. 462 : Pupa (Vertigo) perlonga, Pfeiïer, Mon. Helic. vii\, VIII, p. 377. « Coquille allongée, cylindrique, pourvue d'une perforation ressemblant à une fente, et de costulations longitudinales, filiformes, obliques et écartées, flexueuses. Spire obtuse; 5 tours à suture bien marquée, aplatis, le dernier creusé d'un sillon médian et impres- sionné près de la base, comprimé en celle partie, munid'un angle arrondi autour de la région ombilicale. Ouverture légèrement qua- drangulaire, à peine projetée en avant, contractée à la base, arron- 712 CF. ANGE Y die, pourvue poslériourement de deux lamelles. Bord externe sinueux à sa portion supérieure, unilamellé ; pérlstome continu, peu évasé. » Long. 2 1/2, diam. 1 mill. (Pease). Ile d'Oahu. Je ne connais pas du tout cette espèce, qui paraît valable, malgré rinsuffisauce de la description, dont les termes présentent passa- blement d'ambiguité. c. — Groupe de la Pupa nacca. PUPA NACCA. Vertigo nacca Gould, Proc. Bost. Soc, VIII, 1862, p. 280; Otia Conch., p. 237. Cette petite coquille (long. 1/10, diam. i/12 de pouce anglais), serait une espèce voisine, par ses denticulations, des Pupa Gouldi et tantilla, qui sont des Vertigu. Elle est ovalaire, d'un blanc d'albâtre transparent, très finement striée; ses tours, au nombre de 4, sont ventrus, à suture profonde: le sommet est obtus; l'ouverture, presque circulaire, est ])ourvue d'une dent pariétale (4), parfois bifide, d'une columellairc, d'un denticule basilaire et d'un autre dans l'intérieur du bord droit. Le péristome est très réfléchi et l'ombilic en forme de fente. N'a été rencontré jusqu'ici que dans l'île d'Hawaï. Pupa bacca. Vertigo hacca Pease, Proc Zool. Soc, 1871, p. 462; — Pu]ni (Vertigo) hacca Pfeilïer, Mon. Uelic. viv., VIII, p. 374. (( Coquille cylindrique écourtée, assez mince, dextre, perforée, lisse; sommet obtus: 4 tours arrondis, le dernier portant deux sillons concentriques; ouverture presque circulaire, armée de deux lamelles pariétales; columelle munie d'une dent peu apiiarcntr. Péristome à peine évasé. Coloration d'un brun paie. » Kalapana, île d'Hawaï. Cette espèce que W. H. Pease a décrite assez succinctement, et dont il ne donne pas les mensurations, paraît être une forme très distincte. Je crois que son auteur a raison en en faisant un Vertigo; c'est, du moins, ce que semblent indiquer les caractères de son (Iciiiier tour et la disposition de ses lamelles ou denticulations (1) F.l 11(111 palahilc, l'omiiio rindifiiit' la ilescri|ili(in iW rautciii' aim''ri(aiii. ETUDES SIR LA FAUNE MALAC()L0GIQ[;E DES ILES SANDWICH 71.'} aperturales. Je crois éi^aleinciit (juc, parmi les formes décrites des Iles Sandwich, c'est de la nacra qu'elle se rapproche le plus. d. — Groupe de la Pupa pediculus PuPA Lyonsiana. Testa de.rtrorsa, nitida, sub valida lente oblique striatuUi, oblonga, subcylindmcea, oblique rimato-perforata, tenuis, lœte cornea. Spira plus minusvegracilis, subcylindracea, ad summum obtusum attenuata, anfraetns J - .7 //i, convexi, regulariter crescentes, sutura impressa, ultimus subattenuatus, haud constrictus. Apertura truncato-ovalis, lamellata, scilicet : parietali una, prope marginem iniens, sed hic rix perspicua, deinde subite erecta, validaque et leviter tortuosa, columel- lari una, denticulum acutum simulante, simpiici, et palatalihus 2 guttiformibiis. prima minore, secunda elongata, a margine paulo magis remota. Peristoma e.rpansum, haud incrassatum, ad marginem colu- mellarem dilatatum. Long. 2 1/3, Int. I, long, apert. S/S mill. Punahou, Oahu. Il est remarquable que l'on n'ait point encore signalé aux îles Sandwich, le groupe largement répandu, tant dans l'Amérique du Nord qu'en Océanie et même dans l'Asie orientale et aussi sur d'autres points du globe, auquel appartient le l\ Lyonsiana. Celle-ci a pour proche parentes les P. rupicola Say etpellucida Pfeifïer. Les principales espèces qui les composent sont les suivantes : Pupa rupicola Say. — Etats-Unis de l'Est et du Sud; Pupa procera Go[i\(\. — id. id. Pupa peliucida Say. — Texas, Cuba, etc. ; Pupa imligena Ancey. — Guadeloupe; Pupa hordeacea Gabb. — Arizona, Texas, Nouveau-Mexique ; Pupa hordeacella Pilsbry. — Même distribution ; Pupa Pilsbryan'i Sterki. — Arizona, Nouveau-Mexique; Pupa pediculus Shuttl. — (P. Artensis Montr.) Polynésie : îles Samoa, Nouvelle-Calédonie, iles Tonga, etc.; Pupa Lyonsiana Ane. — Oahu ; Pupa armigerella Reinhardt. — Japon, Chine ; Pupa monas Heude. — Chine ; Pupa Margaretœ Cox. — VVallaroo, Nouvelles-Galles du Sud ; Pupa Strangei Pfr. — Port Jackson (espèce sénestre) ; Pupa Lhtmar ira Xnc. — Pays des Damaras; Pupa Iripunclum Morelet. — Mayotte, etc., etc. 714 c. f: ancey Comme ces espèces, pour lesquelles a été établi le vocable subgé- nérique de LencochiJd fMartens, 1860, in : Albers Helic, p. 296), sont extrêmement nombreuses et qu'une étude comparative serait nécessaire, je préfère borner là mon énumération. Parmi les sujets de la Lyonsiana que j'ai étudiés, j'ai remarqué deux exemplaires qui me paraissent se rapporter à la pcdiculus Sbuttl., répandue, non seulement dans la plupart des petites îles Océaniennes, mais même en Nouvelle-Calédonie et dans les Archi- pels Mélanésiens situés à l'Est de l'Australie. (Viti). PUPA PEDICULUS p. pediculus Sbuttl., Bern. Mittheil., 1852, p. 296. Vertigo pediculus Ad., Gen., etc., etc. Coquille petite, ovale-oblongue, mince, à peine striée, pellucide, d'un blanc hyalin ; spire obtuse ; 6 tours convexes, le dernier légèrement comprimé à la base ; suture profonde : ouverture subauriforme-arrondie, à 5 plis : un pli près de l'angle d'insertion, robuste et sinueux, lentrant et subémarginé antérieurement ; une dent columellaire assez forte ; trois plis palataux, dont le médian plus fort que les deux autres. Péristome mince, brièvement évasé, le bord droit subflexueux-arrondi à sa partie supérieure, subparal- lèle avec le bord columellaire, vers son milieu. Long. 2 1/2, diam. 1 1/4, hauteur de l'ouverture, 1 mill. J'ai reproduit ici la description du Shuttlewortb : le jipdiculus paraît variable sous le rapport du nombre des denticnlations ou lanK^lles palatales. Tantôt il existe des denticules supplémentaires, tantôt, au contraire, il manque celui qui, habituellement se trouve êtriî le plus rapproché de la base. Les individus de Punahou (île d'Oabu), se distinguent donc du P. Lyorniana par leur coloration blanche et hyaline, par leur coquille un peu plus grande, semblable pour la taille à celle qui a servi de type à Shuttlewortb, par leur forme plus ovale, moins élancée, leur dernier tour légèrement ascendant, leur lamelle pariétale comme doublée par la juxtaposition antérieure d'une seconde Inmelle qui s'épanouit près du bord de l'ouverture, ce qui fait paraître la lamelle pariétale unique et légè- rement bifurquée et tordue près de son extrémité. Ce caractère a été observé aussi sur des /'. pediothis, provenant d'autres localités et sur des /». Artensis. S^\ Shutlleworth n'a pas insisté à ce sujet, c'est probablement par suite d'une observation in(()in|ilète. ÉTUDES SUn LA FAUNK MALACOLOGIOll': DES ILES SANDWICH 71o Les deux sujets des îles Sandwich n'olïrent aucune trace de la lamelle palatale inférieurç, à rencontre de la variété Samoensis de Mousson, qui présentent des denticules en plus p;rand nombre que le type. 2« Espèces sénestres Groupe de la Pupa 1 y rata. PUPA LYRATA. Pupa hjmla Gould, Proc. Bost. Soc, I, 1843, p. 139. — Pfeifïer, Mon. Helic. riv., III, p. 560, et IV, p. 686; et in: Verz., p. 177 (Vertigo). — Vertir/o lijrala H. et A. Adams, Gen., II, p. 172. Il existe deux diagnoses de cette espèce. La première, celle de Gould, reproduite par Pfeifïer (in : Mon. III, p. 561), est la suivante : Coquille petite, le plus souvent sénestre, de couleur châtain, largement ombiliquée, 5 tours convexes, ayant jusqu'à 20 côtes flexueuses, formant comme d'élégantes cloisons. Ouverture subor- biculaire, campanulée, possédant deux dents lamelleuses posté- rieures (1) et deux autres dans l'intérieur du bord droit. — Long. 22/200, larg. 13/200 de pouce. Habite les îles Sandwich. Cette diagnose, qui n'est i)as très claire, ni très étendue, a été amplifiée par Pfeifïer (,Vo/l, IV, p. 686), qui attribue à l'espèce les caractères qui suivent : Coquille sénestre, subomhiliquce, ovalaire, assez solide, très obli- quement costulée, d'un brun foncé. Spire renflée conoïde, un peu aiguë au sommet; 5 tours, renflés au-dessous de la suture, le dernier sillonné latéralement, pourvu à la base d'une crête com- primée. Ouverture légèrement arrondie, resserrée par 4 plis : le premier pariétal, lamelliforme ; un second sur la columelle et deux profondément situés dans l'intérieur du bord externe. Long. 3, diam. 1 2/3, long, de l'ouv. 1 mill. L'île du groupe où se trouve la hjrata n'est pas spécifiée. D'après la description donnée en dernier lieu, ce serait une espèce très voisine de la Magdalenœ, seulement elle est un peu plus petite, moins écourtée et, caractère important ([ui n'aurait pas échappé aux auteurs, elle ne possède qu'une lamelle pariétale, tandis que la Magdalenu' en a deux : la première près de l'insertion du bord (1) I/auleur vcul pr<)l)al)I('iiii'nl désigner sftiis C(> nom la laiiicllc pariétale et la columellaiic. 716 C. F. ANCEY droit, la seconde plus profondément placée, très grande et très apparente, distinctement séparée de la première et submédiane, située même un tant soit peu plus près de la columelle que du bord opposé, ce qui n'est pas le cas chez la mirahilis, où ces deux lamelles sont très rapprochées, bien que nettement séparées. Ces caractères ont été vérifiés sur une douzaine au moins d'échantillons de la Magdalenœ, recueillis à Palama (île d'Oahu) par M. D. I). Baldwin. Je donne ci-après une diagnose étendue de cette espèce. PuPA Magdalenœ, n. sp. Testa sinistrorsa, oimta, ahbreviata, aperte et oblique rimatoper- forata, interne fusca, fere haud nitida, suhopaca, tenuiuscula, summo excepta liris lamellosis obliquis et inter se distantibus sculpta. Spira ocata, valde obtusa ; anfractus 5 convexi, sutura vàlde iinpressa, regulariter crescentes, in mtervallis lirarum tenuissime sub valida lente striatuli, ultimus pone aperturam constrictus, deinde inflatuius, impressione laterali lata et crista obtusa circa perforatiunem, indis- tincta initia, deinde versus aperturam conspicua prœditus, darso transverse scrobiculato-impressus. Apertura subobliqua, haud saluta, sed continua, irregiilariter ovalis, supra extus angulata, deinde sinuata et ad d extram penultima appressa, lamellis et plias obstructa, scilicet : 2 laminis parietalibus, una submediana profunda et marginem haud attingente, et secunda marginali satis brevi propius angulum exterum, in peristama desinente ; — plica columellari profunda guttiformi {oblique intuenti tantum conspicua) et palataiibus 2, ambobus iongis, supera marginem exterum attingente, infera magis remota, sulco extero carrespandenti, armata. Peristama expansiusculum, fuscum. Long. 2 2/3, lut. I 2/3, ail. apert. J mi H. PuPA MmABILIS. p. mirabilis Ane, Bull, de la Soc. Malac. de France, 1890, p. 339. Cofjuille sénestre, d'un brun châtain, cylindracéc-oblongue, régu- lièrement costulée, sauf sur le sommet ; costulations aiguës, obli- ques, assez distantes, un peu flexueuses; peu brillante, munie d'une perforation en forme de fente. Spire obtuse : six tours convexes, à croissance régulière, à suture bien marquée; le dernier resserré derrière l'ouverture, puis renflé, peu atténué, marqué en son milieu d'une dépression peu profonde et transversale, mais très-visible, subcomprimé vers l'ombilic, (lui est, par ce fait, entouré par un ÉTUDES SUR L.\ FAUNK MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWlCIf 717 angle mousse. Ouverture légèrement oblique, pourvue (chez le type unique jusqu'ici) d'une légère déviation de gauche à droite et pro- longée extérieurement vers le bord supéro apertural. Une lamelle dentiforme et courte, ne se prolongeant pas très loin sur la paroi aperturale, près de l'angle d'insertion, et une autre très-grande, profonde, nuitrante, commençant à peu près à la hauteur où se termine la première et située vers le milieu de la région pariétale. Un gros pli columellaire interne, visible seulement en regardant la coquille obli(|uement et diiïicile à apercevoir. f^nrin,deux palatales; l'inférieure transversalement allongée, courte, presque ponctiforme; la supérieure très longue, atteignant le bord externe. Péristome évasé, un peu épaissi, rougeàtre, continu. — Long. 2 \/l, diaui. 1 1/3 hauteur de l'ouverture 3/4 mill. Ile d'Oahu. Cette charmante espèce est très aisée à distinguer de la Mafjdalcnœ, dont elle se rapproche le plus. Toutes deux dérivent évidemment du même type, mais la mirabilis est plus petite, plus allongée, plus cylindracée ; ses tours sont plus nombreux ; ses costulations, plus délicates, sont moins distantes ; les lamelles sont très analogues dans les deux espèces et le pli columellaire identique, mais la palatale inférieure, chez la mirahilis, est réduite à un simple den- ticule, petit et allongé, au lieu de se développer en une lamelle longue, rentrante et parallèle à la supérieure, comme chez la Mdiidalenoi. Les deux lamelles pariétales sont aussi plus rapprochées. La série Hawaiienne à laquelle appartient cette espèce se rap- proche beaucoup, à certains égards, de celle pour laquelle le Di' V. Sterki a proposé le nom d'anpistula et qui comprend les Veiiigo angustior et MiUum, mais toutes les espèces des îles Sandwich sont fortement costulées. PUPA STRIATULA. Vertigo striatula Pease, Proc. Zool. Soc, 1871, p. 4G1 ; Pupa (Vertigo) slriatula Pfeifter, Mon. Helic. vir., VIII, p. 411. « Coquille cylindracée, oblongue, assez solide, sénestre, ombili- quée, pourvue de costulations robustes, obliques et llexueuses; les intervalles finement striés transversalement. 3 tours convexes- arrondis, le plus souvent pourvus d'un angle arrondi vers leur milieu ; le dernier à peine projeté en avant, largement sillonné dans sa partie médiane, muni d'un angle obtus et arrondi autour de l'ombilic, comprimé à la base. Sommet obtus. Suture bien marquée. Ouverture subquadrangulaire, arrondie à sa base, obstruée par 718 C. F. ANCEY trois lamelles, savoir : deux pariétales, la première grande, attei- gnant le bord supéro-apertural, la seconde médiane, interne ; une columellaire, située à la partie supérieure et réunie au bord libre. Péristome continu, assez épais, à peine évasé ou rédéchi, avec le labre sinueux postérieurement. Coloration d'un chàtain-rougeâtre, avec les coslulations blanclies. )) — Long. 21/2, diam. 1 1/2 mill. Ile d'Hawaï. Ce Pupa appartient, sans contredit, au groupe du li/rula: il est aisé à distinguer par ses costulatious blanches et l'absence de lamelles palatales. § 0. — Cv-EGILIANEI.LIDvi:. C/ECILIANELLA BaLDWINI Testa imperjorata, tcnuissima, albido-liijalina, vcl leviter coniea, (liapluina, nitens, polita, apice magno obtiiso. Spira (jracilis, subcy- lindiacea, attarnen attenuata. An frac lus 4 //i, regulariter arescentes, sutura vaille obliqua, impressa, linea peUucida marginata divisi, ullimus oblongus, amplior. Aperlura pirifortais, maryine dexlro aulice arcuatim producto. Peristoina simplex, acutum, haud crassuni HCC incrassalum, marginibus callo opaculo janctis; columella sub- callosa, haud pUcala, aiitc basin levissime Irnucattila, iiiargine basali rotuiidato. Long. 8 3/4, diam. J, ait. apert. 1 mill. Manoa, Oahu (Baldwin). La découverte d'une espèce de Geostilbia, dans l'Archipel Sand- wich, est des plus intéressantes. Des espèces appartenant au même groupe ont été récoltées à la Nouvelle-Calédonie [G. caledonica), à Mayotte {G.Mariei), à Cuba (G. Gundlaclii), à Maurice et aux Séclielles {G. Mauriliana), dans Vlnde anglaise [G. balanus). Ce qui caractérise le genre créé par M. Crosse (Journ. de Conch., 18G7, p. 184), c'est une coquille imperforée, de petite taille, fusi- forme-cylincracée, mince, hyaline, un sommet l)rus([ueinent arrondi, très obtus; des tours de spire en pelil nombre; une ouver- ture allongée-pyriforme ; un péristome simple, droit, un peu épaissi, un bord columellaire muni à l'inJérieur d'une lame longitudinale, iliaphanc, brillante, simulant à sa base une troncature, natteignant pas la base de la coquille; un bord inférieur largement arrondi. La délinition ainsi faite du bord columellaire peut paraître sufTi- sant pour motiver la séparation généri([ue des Geostilbia. On remanjuera cependant que ce boi'd chez les Geostilbia ressemble ÉTUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWICH 719 beaucoup à celui de certains CœciUaneUa, qui très certaiuemeut étaient inconnus de Al. Crosse, quand il a établi son genre, et qui liabitent le pourtour de la Méditerranée. Le C. raphidia commence à fournir un exemple à l'appui de mon assm-tion. En réalité, il n'existe à proprement parler pas de lame longitudinale, mais la columelle allongée et un peu épaissie, n'est tronquée que si l'on étudie la coquille de prolil, en la considérant sur le cùté opposé au bord droit; c'est ce qu'on observe, je le répète, quoique à un degré moindre, chez des espèces circà-méditerranéennes. Le bord extérieur un peu épaissi chez l'espèce type (peut-être ce caractère même n'est-il pas constant chez tous les individus de la caledonica), ne l'est pas chez d'autres, notamment chez la BaUhciui. Il ne reste donc plus, pour séparer les Grostilbia des vraies CœciUa- neUa que des tours en plus petit nombre et un sommet plus obtus que chez la majeure partie de ces dernières. On conviendra que c'est peu et que M. Crosse s'est trop hàlé en s'exclainant sur la nouveauté de sa caledonica au point de vue générique. Quand on pourchasse avec une si âpre ardeur les incorrections des autres et que l'on tombe à bras raccourcis sur les créateurs de genres et de sous-genres, on ne devrait pas se laisser entrainei' au même courant et créer non seulement de mauvais genres, mais encore des sous- genres (voir le recensement des Volutes de cet auteur), contre Tadoption desquels on a à maintes reprises protesté eu principe, par respect des lois de la nomenclature. A cùté de la famille des Ccecilianellidœ, viendrait se placer celle des Ferussacidœ, mais cette dernière est vraisemblablement étrangère à l'Archipel, car l'unique espèce des iles Sandwich, VAchatina mauiensis Pfeiffer, rapportée plus tard par Pfeifïer aux Ferussacia, doit au contraire avoir des afTinités avec le genre Leptackatina. § 7. Descriptions u'IlELicTEuiD.ii nouveaux. Amastra Frosti Testa minute et anyustissime rimata, conoideo-lurrila, nitida, striis incrementi minutis pliciforinihus plus minusve obsoletis iinpressa, luteo-straminea vel fulùdo-lutea, lineis spiralihus numerosis varie disposais, exilihus, persœpe conjunctis, badiis cincta. Spira elongata, cohoideo-attenuata, acuta. Anfraclus 8, primi concolores, planulati, sequentes paulatim concexiasculi, sutura impressa, ultimus major, subatlenuatus, rotundato-omdis. Apertura distincte obliqua, haud ampla, irregulariter ovalis^ supra attenuala. Columella modice incras- 720 C. F. ANCEY sala, albida, piica acuta^ promiiumte, unica^ a hast remolo oblique armata. Perisloma simplex, acutum, marginibus callo niiido in (ulaltis junctis. Long. 20, diam. S J/!2, ait. apert. 7 iiiill. Waianae, Oaliu (Baldwiii). Cette belle espèce, dont je ne connais aucune congénère bien voisine, est remarquable par sa coloration paille sur laquelle se détachent une multitude de lignes spirales fauves, très variables en nombre, eu largeur et en disposition; par l'éclat assez brillant de son test, à sa forme allongée, par sa spire conoïde-allongée, pointue, à contours presque absolument rectiligues. Elle a été découverte en nombre par M. D. D. Baldwin, dans une localité du dis^trict de Waianae, qui, m'écrit-il, n'avait pas été, avant lui, explorée par les Malacologistcs. Je lui conserve le nom (ju'il m'a manifesté le désir de lui voir attribué. CaRELIA SlNCLAmi. Tesld snbfossilis, rubcUo-albidavel carneo-alhida, ciun apicc et parle anii-apeiiumli ultimi anfractus sœp'ius molaceo-rubelUa, haud nitida, Holida, junior angmtissime perforata, serins imperforata, oblongo- (Utenuuta. Spira conoidea, ambitu sub convexa, parhm obtusa. An- fractus 8, primi 4 lœvigati, sequentes oblique et confertim subirrcgu- lariter pliculosi, superiores applanati, infcriores convexiusculi, uUimusovatus, rotundatus. Sutura infràplus minusve distincte mar- ginuluta, supra simplcx. Apertura subobliqua, atlenuato-omilis, suprà infràque angustata, superne angulata. Columella arcuata, incrassata, subtorta, vixoblique ante basin truncata. Margo basaiis cum columella angulum formans, exterus regalariter ellipticus. Perisloma simplex, acutum, rectum. Long. 32-37, diam,. 14-16, ait. apert. I2-J4 mill. Ile de Niihau, au Sud de l'île de Kauai. C'est la seule coquille qui ait été jusqu'ici recueillie dans l'ile en question, au propriétaire de laquelle elle est dédiée et où elle est communément répandue; toutefois, bien (|ue sa disparition soit récente, si même elle est éteinte complètement, on n'a pu en trouver un seul individu vivant. La Carelia Sinclairi, qui appartient bien à ce genre, a pourtant une grande analogie comme galbe, avec VAinaslra violacea, de l'ile de Molokai. Le genre Carelia disparaît petit à petit de la faune actuelle : il est ETUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SANDWICH 721 localisé (laus l'île de Kauai et daus celle de Niihau, et les exem- plaires vivants devienueat de plus en plus rares. § 8. — Additions et Rectifications. PSEUDOHYALINA KaUAIENSIS. Charopa (?) Kauaicnsis Ancey, Bull. Soc. Ma lac. de Fr., 1889, p. 174. — Hélix Kauaicnsis Pfeilïer, Proc. Zool. Soc, 1854, p. '62,, etc. (pour la synonymie : Ancey, loc. supra cit., 1889, p. 174). Cette petite espèce est alliée à la minuscula Binney. Elle a été trouvée à Kauai, et depuis redécouverte par M. D. D. Baldwin, dans 'CS îles de Maui et d'Oaliu. Auriculella Westerlundiana. .4. Westerlundiana Ancey, loco supra cit., p. 218. Cette espèce très distincte habite aussi le district de Waimea, dans l'ile d'Hawaï (prof. Lyons). Dans ces parages, elle n'est plus d'un gris corné uniforme, mais présente les variétés suivantes : a. cornea, late fusco fasciata ; h. unicolor lutea, sichcornea, pellucida ; c. badia, absque [asciis. Auriculella umrilicata A. umbilicala Aucey, loco suprà cit., p. 232. D'après le nombre des sujets qui me sont parveuus, je suis porté à croire maintenant qu'ils appartiennent bien à une coquille adulte ; seulement, dans ce cas, ce serait une Tornatellina d'assez grande taille, voisine de la Neiccombi et non une Auriculella. La T. utubilicata augmenterait donc d'une espèce les formes Hawaiiennes de ce genre. Auriculella obliqua M. Baldwin in'a fait remarquer qu'il existe dans l'île d'Oaliu, deux espèces n'habitant pas les mêmes districts et toutes deux désignées sous le nom d'auricula Férussac. Je propose donc le nouveau nom à'obliqua pour celle qui est presque toujours sénestre, d'une couleur blanche ou jaunâtre uniforme, a une spire assez courte, mais est surtout remarquable par la grande obliquité de son péristome fortement épaissi, anguleux près de son milieu et possé- dant une sinuosité caractéristique en ce point. La base de l'ouverture V. — 46 r22. C. V. ANCEY. — ÉTUDES SUR LA FAUNE MALACOLOGIQUE est forleincut rétrocédente, et le péristome très palulescciit à l'extrémité inférieure. AURICULELLA SINISTRORSA. Voir : Bull. Soc. Malac., 1889, p. 213. A la ligne quinzième de la page précitée, remplacez les mots : « Telle est la description de la coquille... «, qui peuvent faire croire au lecteur que la phrase s'applique à V Auriculella urmata, par les suivants : « Voici la description de la coquille. . . », et sup- primez également les ligues 23, 24, 25 et 26 de la page 212, qui indiquent la synonymie de VAuriculeUa sinistrorsa pour les inter- caler, p. 213, immédiatement après le nom d'AuricidcUa sinishwsa (ligue 23). TORNATELLINA NeVVCOMBI. Cette espèce, profondément perforée, à spire parfaitement conicpie et pyramidale, à tours serrés, dont le dernier, un peu auguleux, surtout près de l'insertion, est court et peu développé en hauteur, possède une lamelle pariétale forte pour le genre et deux pctils plis columellaires. Elle habite les îles de Maui et d'Oahu (Baldwin). L'Unihilicala possède une lame pariétale extrêmement développée, et deux plis columellaires aigus et saillants, s'épanouissant à l'exté- rieur, ce qui n'a pas lieu chez la Neiccombi. TORNATELLlNA OBLONGA Toniateliina oldonija Pease, Proc. Zool. Soc, 18C)4, p. 073. — T. hdcillarls Mousson, Journ. Conch., 1871, pi. III, lig. o. — T. oblotujdla Pfeifïer-Clessin, Nomcncl. Ilelic.r/iv., 1881, p. 342. Cette espèce bien connue, qui habite les Archipels de la Société, de Cook, les îles Tonga, etc., a été retrouvée aussi à Manoa (Oahu), par M. Baldwin. SUCCINEA NeWCOMBIANA. S'. Ni'iiconibiana Garrett, Proc. Cat. Acad. Se, 1857, p. 103. Je n'ai pu me procurer la description de cette espèce, passée sous silence par tous les auteurs, et omise par moi dans mon travail sur les Succincd des îles Sandwich. Elle habite Waimea (ilawaï), d'où j'ai reçu de M. Baldwin deux Succinées, que je n'ose publier à cause de l'incertitude où je suis sur l'état-civil de la Ncirconibuina. L'une d'elles, très fragile, est particulièrement remarquable par sa coloration. D'un corné un peu verdàtre, elle est teintée de rouge à la base, ce qui est exceptionnel pour une Succinée. 723 ÉTUDES SUR L'ÉCRIVAIN OU GRIBOURI (Adoxw'i vitis Ivirby), par H. JOLICŒUR et E. TOPSENT. (I'lanchk IX). 1° La Femelle Les premières notions sur l'histoire biologique, auatoniie et physiologie, de l'Ecrivain ou Gribouri, Acloxas vitis Kirby, remontent à l'année 1863. Antérieurement, ce vieil ennemi des vignobles français, qui est peut-être le plus redoutable après le Phylloxéra, n'a point été suivi pas à pas, dans ses transformations : viticulteurs et vignerons l'ont observé sous le rapport des ravages que ses multiplications pério- diques causent à la Vigne, et le résultat de leurs observations aboutit à quelques formules assez vagues, comme la suivante,, par exemple : une Vigne gribouriée, si elle ne périt, est en suufj'rance et improductive pour trois ans. Les naturalistes, jus(iu'à cette même époque, se sont bornés à l'étude morphologique du Chrysomélien et à la détermination pré- cise de sa position systématique. Audouin, en 1840, répétait, sans doute d'après les dires des vigne- rons, que la larve de l'Ecrivain, non encore observée par lui, vivait aux dépens des racines. En 1849, M. Demermety, dans le Journal d'Agriculture de Dijon, affirme avoir trouvé en terre des larves de Gribouris assez semblables, comme configuration extérieure, à celles du Hanneton considérablement réduites en volume. Le baron Thénard, en 1854, sans décrire encore cette larve, parle de lésions importantes qu'elle fait aux racines. En 18()3, M Vinas, agent-voyer à Béziers, publie à Dijon dans un article de la Revue viticole, le récit, malheureusement incomplet, de l'observation des pontes et des éclosions de larves, de la descente de celles-ci aux racines, des sillons qu'elles tracent dans ces dernières et dans lesquelles elles se tiennent cachées. En 1873, M. Horvath, de Budapest, complète le travail de M. Vinas en donnant une bonne description fie la larve; et, en 1878, MM. Valéry Mayet et LicJitenstein, avec de nouveaux détails sur la 724 H. joLia»i:uR et e. topsent larve, font connaître le Chrysomélieu à l'état de nymphe et assistent à sa transformation en Insecte parfait. Dans toutes ces études, les auteurs ont eu pour objet la démons- tration de l'évolution de l'Insecte : aucun n'a abordé l'examen de ses organes internes. Plusieurs cependant notent comme un fait étrange les pontes successives d'œufs féconds, par des Insectes eu captivité depuis plus de 20 à 30 jours. Vers 1874, M. le D^" Jobert, de Dijon, frappé de ce fait, entreprit une série de recherches pour servir à l'histoire de la génération du Gribouri. Dans ce but, de 1874 à 1881, épO(]ue à la(iuelle il commu- niqua le résultat de ses études à l'Acadénjie des sciences, il autopsia .'{728 Ecrivains, sans jamais trouver un mâle, sans jamais observer de spermatozoïdes dans la « poche copulatrice », et il vit toujours ces Insectes, isolés, poudre des œufs féconds. L'un de nous, le D"" Jolicœur, en rédigeant eu 1889-1890 une série d'articles sur les ennemis de la Vigne, pour la Cliampagne agricole (i), résolut de vérifier les conclusions du travail de M. Jobert. En 1890, il se procura de grandes quantités d'Adoxus utis qu'il éleva dans des flacons. De la fin de mai aux premiers jours d'octobre, plus d'un millier de Gribouris furent ouverts; tous ces Insectes présentèrent sensiblement la même disposition anatomique de l'appareil géné- rateur; tous étaient des femelles pourvues d'organes reproducteurs qui, dans le plus grand nombre, se trouvaient en pleine activité fonctionnelle. Au cours de ces examens multiples, plusieurs notions anatomiques importantes, non indiquées par le D»' Jobert, furent relevées et précisées. UAdoxus vilis, comme tous les Chrysoméliens, possède un appareil reproducteur femelle composé : 1" des ovaires; 2^ d'un oviducte avec glandes annexes ; 3° d'un réceptacle séminal ; 4° d'un conduit excréteur avec armure génitale. Ovaires. — Les ovaires sont pairs, composés de 18 à 20 tubes, limités par une membrane propre, anhiste. Chaque tube offre une région terminale prolongée en une pointe fine qui se réunit aux extrémités filiformes des tubes voisins. A l'intérieur se trouvent des granulations en continuation avec de semblables éléments histo- logiques qui, dans une deuxième région, région moyenne ou germigène, sont plongées dans une gangue protoplasmique sous forme de noyaux. A la partie inférieure du germigène, ces éléments, plusdifierenciés, prennent la forme de cellules. Dans une troisième et dernière région, région ovulaire, dans les ovaires eu pleine (I) h' Jou(;(ii-:uu, Les Ennemis; ries Vignes champenoises. Reims, ISOU. ÉTUDliS SUR l'KCRIVAIX OU (ÎRIBOURI 72S activité, se troiivoiit des (ruis dont le développeineiit esl d'iiutaut plus avancé que l'œuf est plus rappioclié de l'orilice terminal du tube ovarique ; d'ordinaire les tuhes ne sont occupés que par deux ou trois œufs bien nettement en voie de formation. Ociducte. — Les tubes ovariques s'ouvrent inférieuremenl dans deux conduits membraneux, latéraux, obliques (les trompes de quelques auteurs), qui, après un court trajet, se réunissent pour donner naissance à un canal unique, l'oviducte. C'est un conduit de sortie, membraneux, en forme de cylindre aplati, plus ou moins élargi à sa partie inférieure, qui joue le rôle de vagin, revêtu à l'intérieur d'une membrane mu([ueuse et cbeminant dans l'abdomen au milieu d'un ricbe réseau de trachées et de nerfs. De son origine à sa terminaison, l'oviducte décrit deux courbes alternativement convexes et concaves. Un peu au dessous de son origine, il est, dans une étendue de 1'°'" à Imm^ environ, coloré en jaune, et irrégulièrement parcouru dans le sens transversal par des rides ou stries profondes, incomplètes, c'est-à-dire n'intéressant pas la totalité de sa périphérie. Cette courte région ainsi dilïérenciée est imprégnée de chitine et recouverte de fines denticules. Elle répond au sommet de la concavité de sa i)remière courbure, qui est dirigée à gauche, et embrasse un important annexe de l'appareil génital, le réceptacle séminal. Réceptacle séminal. — Cet organe, dont l'absence est absolument rare chez les Insectes, varie dans sa disposition selon les groupes. Chez les Chrysoméliens et chez VAdo.rus vitis, il consiste en un corps chitineux, en forme de poche courbe, situé sur la gauche de l'ovi- ducte, entouré d'un tissu adipeux, de nombreuses trachées et pourvu de fibres musculaires qui lui constituent un muscle con- stricteur. Ce réceptacle peut être considéré comme composé de deux cônes d'inégal volume, en continuité par leur base et infléchis à angle aigu à ce point de contact. La partie inférieure, qui appartient au cône le plus petit, se termine en un sommet ou pointe mousse, parfois bifide : elle ne porte aucun orifice. La partie supé- rieure du réceptacle séminal représente un cône plus volumineux, plus allongé, et prend, dans sa partie libre, la forme d'un mamelon, surmonté, en dehors de sou axe médian, d'une petite éminence étranglée à sa base, légèrement dilatée à son extrémité libre. Sur cette extrémité s'ouvrent deux conduits : le plus élevé est le canal d'une lougue glande aveugle plusieurs fois repliée sur elle même, à direction ascendante et adossée à l'ovaire correspondant. Cet annexe glandulaire, dont on n'a pas encore pu avec certitude déterminer la nature chez les Insectes, déverse le produit de sa sécrétion dans 720 H. joLiCf*:uu et e. topsent le réceptacle séminal. Selon toute vraisemblance, celui-ci, seul ou accomi)agné d'un contenu propre au réceptacle, s'en échappe par un canal efïérentqui, né de la partie inférieure de la même éminence, vient s'ouvrir dans l'oviducte immédiatement au-dessous de la portion chitineuse. L'ouverture constante en ce point du canal elïérent du réceptacle séminal est démontrée par de nombreuses dissections de M. le D'' E. ïopsent. Ses préparations ne laissent aucun doute sur ce point; c'est bien immédiatement au-dessous de la portion chitineuse de l'oviducte que s'ouvre le canal efïérent et non (ui-d('S!iUs du point de jonction de l'ovaire à l'oviducte, ainsi que l'a dit M. Jobert dans sa communication de 1881. Le Grii)Ouri, comme la plupart des autres Chrysoméliens, ne possède pas de poche copulatiice. On ne trouve en effet, ni sur le trajet de l'oviducte, ni dans le voisinage de sa portion vaginale, aucun diverticule capable de recevoir les organes copulateurs du mâle. En appliquant le nom de vésicule copulatrice au réservoir séminal, M. le T>^ Jobert a impropre.ment traduit le nom de Sainen Kdpsel donné par Stein à ce dernier. 11 lui était d'autant plus facile d'éviter cette erreur, que M. Jobert dit, quelques lignes plus loin, qu'il n'existe pas de cul de sac ou poche copulatrice. Glandes sébifiques ou agghitinatives. — Au niveau de la partie terminale de l'oviducte, ou vagin, immédiatement au-dessus de l'armure génitale, existent deux dilatations amj)ullaires, amygda- loïdes, à grand diamètre antéro-postérieur ; la cavité de ces ampoules est occupée par un nombre variable de boules réfringentes qui exis- tent également dans la partie inférieure, pi-incipalement excrétrice, d'une longue glande sinueuse, en communication d'une part avec ces ampoules et terminée de l'autre en un cœcum légèrement dilaté et plongé dans une masse adipeuse. Les cellules sécrétantes de ces glandes sont vésiculeuses, claires, et leur ensemble donne à l'organe entier un aspect gddroné. Ces glandes débouchent latéralement à la partie inférieure de chaque ampoule et participent à la constitution de ses parois ; de l'extrémité inférieure des ampoules naissent des canaux évacuateurs, courts, rectilignes ou à peu près, qui conduisent les globules réfringents jusqu'à l'extrémité du vagin. En ce point, les corps l'éfringents de consistance agglutinative, s'appli(iuent, selon deux bandes incomplètes, étroites et latérales, à la surface de l'œuf, au moment de son passage du vagin dans le cloa(|ue. (À) produit de sécrétion est assez abondant pour laisser au centre du tube cloacal un amas parfois considérable de boules réfriuj'entes non utilisées. ÉTUDES SUR l'Écrivain ou gribouui 727 M. le D'" Jobert, s'appuyaiit sur des dissections antérieures de Léou Dufour, teud à considérer ces tubes et ces ampoules auiyg- daloïdes comme « des cpidklymes provenant de Venrcidcmcnt des canaux déférents des testicules » ; il fait observer « qu'au moment des pontes ces glandes sont très développées et que l'on trowoe dans leurs conduits et particulièrement dans ces pelotonnements en forme d'épi- didymes intrauujinaires des amas d'une substance réfringente, qui, examinés à nn très fort grossissement, se résolmnt en une prodigieuse quantité de petits bâtonnets vibrants de l centième de millimètre environ. » Nos dissections, et surtout celles de M. ïopsent, démontrent que ces tubes ne sont pas des glandes testiculaires, ni les ampoules amygdaloïdes des épididymes. Une môme substance, de nature adhésive, se trouve toujours configurée en globules dans les tubes et les ampoules ; ces tubes au niveau de leur dilatation ampullaire, sont simplement dilatés et non enroulés sur eux-mêmes : les ampoules enfin sont toujours situées en debors du vagin, soit extra- vaginales : ce ne sont pas des organes mâles, mais simplement des glandes agglutinatives ou sébifiques dont le produit de sécrétion a pour objet la fixation des œufs, (le but final explique aussi la coïncidence de leur maximum de développement avec la ponte. Ces globules réfringents examinés à un fort grossissement se sont résolus en bâtonnets vibrants, mais le mouvement vibratoire sutTit-il à caractériser un élément spermatique? et M. Jobert n'a-t-il pas eu sous les yeux des corps animés d'un simple mouvement brownien? L'étude anatomique des organes génitaux de VAdoxus vitis, de juin à septembre, ne révèle l'existence d'aucun des éléments constituants des organes mâles : Ces Insectes ne sont donc pas des bermaphrodiles. Armure génitale. — Au-dessous du point de jonction du vagin et de l'intestin terminal commence le canal cloacal renfermant une armure génitale destinée à la ponte. Cette armure se compose d'un stylet et de trois tubes chitineux emboîtés, au repos, les uns dans les autres comme les tubes d'une lunette d'approcbe. Le stylet cbitineux, rouge, en forme d'aiguille allongée, vas'effi- lant vers son extrémité inférieure; il s'élargit, au contraire, à son origine pour donner insertion à des faisceaux de fibres musculaires, disposées en éventail et s'attacbant d'autre part aux parois de l'intestin terminal et du vagin. Ainsi fixé, ce corps chitineux, situé en dehors des gaines de l'armure génitale, occupe la plus grande étendue du cloaque et vient se perdre dans l'épaisseur de la gaine externe. 728 H. .iolic()i:l'r et e. topsent Des trois gaines de l'armure génilale, rextérieure (3 g.) est, par son orifice supérieur, fixée aux parois internes de l'aljdonien à l'aide de muscles assez puissants. Cette gaîne fixe se continue en dedans par une gaine moyenne (l g.), de nature également chitineuse, munie de nombreuses petites épines à pointes dirigées en dedans : celle-ci est mobile et se termine eu baut immédiatement au-devant de la partie inférieure des vésicules sébifiques. Une troisième gaîne (2 g.) située encore en dedans de la précédente, et composée de chitine avec striations transversales, est mobile également et pré- sente quatre tiges ou contre-forts chitineux, épais, qui prennent en haut leur origine au niveau de l'union de cette troisième gaîne avec la seconde. La coloration de ces quatre bandes de chitine, disposées par paire de chaque côté du cloaque, est rouge. Dans la majeure partie de leur trajet, elles présentent un volume égal et viennent se perdre par eu bas, et de chaque côté, au voisinage d'un bouton conique fortement coloré en noir, convexe en dehors, légèrement concave en dedans et hérissé de poils courts et raides. Quand la troisième gaîne (véritable cloaque) descend, la seconde se dévagine et ses épines chitineuses deviennent externes; celle-ci entraîne les organes insérés sur son bord, c'est-à-dire l'intestin terminal, le vagin et les ampoules sébifiques, au dehors du tégu- ment à travers la première gaîne qui reste fixe grâce à ses muscles propres ou tout au moins ne sort que peu. Quant à la chute de l'intestin et du vagin, elle se trouve limitée par les muscles du stylet qui s'insèrent sur leurs parois. Inversement, quand on arrache par l'intérieur du corps l'appareil femelle du Gribouri, on enlève la seconde et la troisième gaîne dans leur position normale, tandis que la première gaîne, maintenue fixe par ses muscles, se retourne comme un doigt de gant. Si les muscles cèdent, le stylet attaché d'une part à l'intestin et au vagin et d'autre part fixé dans la première gaîne, apparaît alors infléchi. En résumé, du mois de juin au mois de septembre, tous les Adoxus vilis qu'on rencontre sont des Insectes femelles; nous n'avons jamais trouvé, sur plus d'un millier d'autopsies, aucun vestige d'organes reproducteurs mâles. Dans les Coléoi)tères de la même division, l'appareil sexuel mâle, avec testicules, glandes accessoires, canaux déférents etc., existe le plus souvent. Le Criocère du lys, Crioceris merdù/era, Insecte très voisin de V.idoxus et que nous avons pris comme type de comparaison, montre des sujets mâles, munis de ces appareils, en même temps que des individus femelles (|ui olïrcnt une disposition anatomi(iue assez semblable ÉTUDES SUR L'kCRIVAIN OU GRIBOUUI 729 à celle du Gribouri ; comme chez ce dernier, la poche copulatrice fait défaut. MM. Valéry Mayet et Lichtenstein, dans leur mémoire de 1878, affirment que les Gribouris qui se montrent d'ordinaire eu juin, s'accouplent dès leur apparition, et ajoutent que le mâle a une exis- tence très courte. Nous avons assisté aussi très fréquemment à ces prétendus accouplements : un Gribouri monte sur son congénère et pendant un certain temps, parfois très court, semble chercher, mais en vain, à faire pénétrer dans l'orifice sexuel de l'Insecte infé- rieur, les pièces de son armure génitale. Nous nous sommes d'ailleurs assurés par de fréquentes dissections que deux Gribouris pris en cette situation ne possédaient jamais l'un et l'autre que des organes générateurs femelles; seulement, suivant une remarque de M. Topsent, les ovaires et les glandes sébifiques du Gribouri faisant fonction de mâle étaient en général dans un état de maturité très avancée, de sorte qu'il est naturel d'admettre que cet accou- plement sans copulation manifeste simplement une excitation génésique des femelles prêtes à pondre. Mais si, de juin à septembre, VAdoxus citis est parthénogénétique, un autre fait d'observation (il est malheureusement isolé) autorise à penser que le mâle, si courte que soit sa vie, existe à un moment déterminé. En effet, en disséquant un Insecte capturé le 12 avril 1892, M. Topsent s'est trouvé en présence d'un individu femelle offrant cette particularité que son réservoir séminal était rempli de nom- breuses granulations. Ces éléments, vus pour la première fois, étaient- ils des spermatozoïdes? Le fait est infiniment probable, mais difficile à démontrer sur un animal disséqué trois mois après son immersion dans l'alcool. Il y a dans ce fait une réelle indication de recherches pour arriver à découvrir le mâle : il suffirait peut-être de soumettre à l'examen anatomique des individus du premier printemps ou même de la fin de l'automne. L'œuf pondu par toutes ces femelles parthénogénétiques donne issue, dix à douze jours après son émission, à une jeune larve très vive et agile. Dans les bocaux d'observation, ces jeunes larves, toujours fort nombreuses, gagnent les fragments du pétiole et des tiges de préférence à la feuille et s'en nourrissent. En 1890-91, nous avons réussi à en conduire deux jusqu'au mois de janvier et elles mesuraient alors 6 à 7 millimètres. Placées dans de mauvaises conditions, elles périrent. 11 serait intéressant cependant d'élever des larves, de les conduire à l'état d'Insectes parfaits, et de constater 730 II. JOLICOiaiR ET E. TOl'SEiNT. — ÉTUDES SlIK l'ÉCUIVAIN OU GKIBOURI si ces Insectes sont ou exclusivement des femelles ou des sujets tantôt mâles et tantôt femelles. Nous nous proposons de poursuivre ces recherches, non-seulement dans le but de fixer les naturalistes sur la sexualité des Adoxus, mais aussi avec la ferme conviction que la connaissance du mâle du Gribouri donnerait aux viticulteurs des moyens de ti-aitement plus efficaces; c'est un des plus vieux ennemis de nos vignobles, et c'est aussi, comme le prouve cette première étude, le moins bien connu dans son évolution biologique. EXPLICATION DE LA PLANCIIK iX LeUrcs communes h toutes les figures: 0,0, ovaires; OV. ovidiide ; Och, portion cliilinisée de l'oviducte; ]', vagin; R, réceptacle séminal ; G, glande en tube, annexe du réceptacle séminal; K, canal d'union de l'oviducte et du réceptacle séminal ; OS. orilice de ce canal au-dessous de l'oviducte chilinisé; T,T, glandes sébifiques (leur portion en cul de sac est enveloppée d'un panicule adipeux); A, À, ampoules amygdaloïdes del'appareil sébifique ; CIi, con- duit elTérent de l'appareil sébifique ; B, boules réfringentes agglutinatives ; IT, intestin terminal ; ST, stylet ; 1 g, gaine moyenne de l'armure génitale ; 2 g, gaine cloacalc ; MR, muscles rétracteurs du stylet: Mf'', muscles fixateurs de l'armure génitale à l'abdomen ; 3 g, gaine fixe. Fig. /.— Ensemble de l'aiipareil reproducteur femelle de r/l(/o.r((,s' cilis Kirby. Fù/. i. — Détails du réceptacle séminal à l'élat de vacuité ; MC, muscles conslric- leurs de l'organe. Fig. .•). — Détails des ampoules amygdaloïdes et des tui)es (jui y aboutissent. Fig. i. — Portion grossie de la glande sébifi(|ue au voisinage de l'amitoule, pour montrer les pelotes sébacées, B, et l'aspect tracbéiforme de la paroi du canal excré- teur, /'. Fig. .ï. — oEuf pondu, portant latéralenuMit deux cordons incomplets de pelotes sébacées destinées à sa fixation. Fig. C— Armure génitale dévaginéc. Œ, œuf en voie d'expulsion, engagé dans la portion inférieure du vagin et près de recevoir la sécrétion de l'appareil sébificiue; la gaine moyenne, 1 g, est retournée et ses épines sont devenues externes; la gaine fixe, 3 g, n'est qu'en partie exserte, retenue qu'elle est par ses muscles propres et par le stylet cbitineux ; le rectum et le vagin s'ouvrent au niveau de l'unioM de la gaine moyenne et du cloaque, 2 g. Fig. 7.— Réceptacle séminal de la femelle du Griocére du Lys. Le diverticule latéral du réceptacle séminal de VAcloxus s'allonge ici considéraidement en un tube égale- ment cliitincux qui se renfie j)lus ou moins, suivant les individus, avant de s'ouvrir dans le canal d'unictn à l'oviducte. La glande annexe du réceptacle ol, au c(iiilr.iii-e, beaucoup plus courte que celle de l'Ado.iu.'i. Mém.Soc. Zool.de France.V. 1892. PI. IX. i^ ,^^ Fu;. os ' Fia 2 % ^ ^ If %m^. ». Figi. ■■ov . MR I , "* :m. % K^.'r Fùf a vv ^.nnaBauler del. Litli.C.Erst^Leipzig 731 ÉGHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, par G. COTTEAU, Correspondant de l'Institut. 11" ARTICMC (Planches X et XI). 96. Gyphosoma engolismense Arnaud, 1877. PI. XI, fig. 2 et 3. Nous ne reviendrons pas sur la description du CjjpJiosomaeufioUs- mense, dont M. Arnaud nous a donné les caractères, eu 1877, et que nous avons fait figurer, eu 1883. L'exemplaire que vient de nous communiquer M. Arnaud a cela de remarquable que son appareil apical présente une grande partie de ses phuiues génitales, ocellaires et anales. Bien que quehiues-unes des plus importantes fassent défaut, il nous a paru intéressaut de faire dessiner cet appareil, tel qu'il existe, avec ses imperfections. L'ensemble de l'appareil offre l'aspect d'un pentagone allongé ; le côté antérieur est le plus étroit; les deux côtés postérieurs, plus étendus que les autres, forment aussi un angle plus aigu. Les plaques génitales, médiocrement déve- lopi)ées et largement perforées, oc(;upent les angles et alternent avec les plaques ocellaires, très étroites et allongées. Le milieu de l'appareil est recouvert par un très grand nombre de petites plaques subpentagonales, inégales, souvent en forme de losange allongé, d'autant plus nombreuses et étroites qu'elles se rappro- chent sans doute de l'ouverture anale qui n'est pas visible, mais devait se trouver sur la partie inférieure de l'appareil. Dans notre exemplaire, malgré l'absence d'un assez grand nombre de plaques, celles qui ont persisté ne peuvent laisser de doute sur la disposition générale que présentait la structure de l'appareil du Cyphosoma engoUsniense. L'appareil apical des véritables Cuphosoma, bien caractérisés par leurs tubercules crénelés et im])erforéset le dédou- blement des pores ambulacraires à la face supérieure, n'était pas connu jusqu'ici ; ce qui s'explique d'autant plus facilement qu'un des caractères du genre est précisément, à côté du dédoublement des pores, l'étendue de l'appareil apical et son peu de solidité qui, dans les nombreux exemplaires du genre, l'a toujours fait dispa- raître, ne laissant que son empreinte pentagonale. Chez d'autres 732 G. COTTEAU genres déiiieinlji'és des Ci/phosoma, les Coptnsoma, Itdcliiosnnui, (iau- thieria, l'appareil a été étudié et figuré. Chez les liachiosoma, bieu voisins des Coptosoma, cet appareil, moins développé et plus solide que dans les véritables Cijpliosoma, existe souvent. Nous connaissons depuis longtemps celui du RarhiosomaDelaman'er, plus récemment, M. Gauthier, dans son beau travail sur les Echiuides fossiles de Tunisie (l),a décrit et figuré l'appareil apical du liarhiosoma Peroni, plus complet et mieux conservé que le nôtre. Tout en présentant quelques points de ressemblance avec celui des véritables Cypho- soma, il en (liiïère par plusieurs caractères essentiels : sa forme est moins développée, moins allongée; ses plaques ocellaires alter- nent, comme celles de l'appareil des Cyphosoma, avec les plaques génitales et aboutissent directement sur le périprocte, mais elles sont plus larges et bien moins allongées. Les plaques anales occupant l'intérieur sont plus grandes au pourtour, plus réguliè- rement pentagonales surtout dans la région antérieure, et munies de tubercules que nous n'avons pas constatés dans notre espèce. Sur l'appareil décrit par M. Gauthier, les plaques paraissent moins nombreuses, et l'ouverture anale semble plus centrale. Quant à l'appareil apical du genre Gaathieria, de M. Lambert, il difière assu- rément des deux appareils précédents (2) ; mais s'il parait, au premier abord, par des plaques anales subhexagonales, régulières et largement développées, placées comme les plaques suranales des Acrosukma à l'intérieur des plaques génitales et ocellaires, se rapprocher des appareils qui caractérisent les genres de la famille des Salénidées, ce rapprochement est plus apparent que réel. C'est, il nous semble, avec l'appareil apical des Cj/phosomidécs que l'appa- reil des Gaulhieria olïre le i)lus de ressemblance. Les plaques que M. Lambert cousidère comme des plaques suranales sont probable- ment de véritables plaques anales; leur petit nombre et leur forme régulière peuvent suffire pour caractériser le genre (UnUhierin et le conserver dans la méthode, mais il nous parait naturel, comme l'a fait iJuncan (3), de le retirer des Salénidées et de le placer près des Cyphosoma. (1) (iaulhicr, Desn'iption des Échinides fossiles recueillis, en ISSS et 188G, élans la région sud des Ilauls-plateaux de la Tunisie, par M. P. Tho)nas, p. 75, pi. IV, fiy. 2G-:M, 1880. (2) LamhiTt, Piole sur le genre Oaiilhirria. lîull. .Suc dos Se. hist. ot nat. de l'Yonne. 1888. (3) Duncan, Revision of Ihc gênera and greal groups of Ihe Kchinodea, p. 88, ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 733 Localité.— Boulevard de la Républi(iue,à Angoulème (Charcute). Très rare. Etage sénouieu inférieur. Collectiou Arnaud. Explication des figures. — PI. XI, fig. 1, face supérieure du Cyphosoma cngoUsmense ; lig. 2, appareil apical, grossi. 97. Hemipneustes Arnaud: Cotleau, 1892. PI. XI, (ig. 3 et 4. Espèce de taille moyenne, subcirculaire, un peu allongée échancrée eu avant, tronquée eu arrière. Face supérieure renflée, élevée, déclive eu forme de toit, marquée d'une double et forte carène dans la région antérieure. Face inférieure plane, tranchante sur les bords, déprimée en avant du péristome, émarginée dans la région antérieure et en arrière. Sommet ambulacraire subcentral. Sillon antérieur presque nul près du sommet, s'élargissant au fur et à mesure qu'il s'en éloigne, profond et resserré près de l'ambitus, se prolongeant jusqu'au péristome, bordé d'une carène saillante, un peu arrondie, subuoduleuse, très accentuée surtout au tiers de son étendue, disparaissant à la face inférieure. Aire anil>ulacraire antérieure à fleur de test, assez large. Zones porifères étroites, formées de pores simples, presque égaux, d'autant plus espacés qu'ils s'éloignent du sommet. Aires ambulacraires paires à fleur de test, flexueuses. Les aires antérieures subtransverses, les aires postérieures plus rapprochées et formant un angle plus aigu. Zones porifères très inégales, les zones antérieures composées de pores petits, presque simples, les zones postérieures beaucoup plus larges, avec des pores étroits, unis par un sillon, les externes très allongés, lés internes beaucoup plus courts. Tubercules petits, serrés, homogènes, épars, abondants sur toute la surface du test, un peu plus gros et plus espacés sur la carène qui s'étend sur le bord du sillon antérieur. Péristome très excentrique en avant forte- mentlabié,s'ouvrantdansune dépressionsensibledu test. Périprocte assez grand, transversalement elliptique, placé sous une excavation du test, au milieu de la troncature de la face postérieure. Appareil apical allongé, à fleur de lest, granuleux; porcs génitaux bien ouverts. Hauteur, 31'""',- diamètre antéro-postérieur, GG""" ; diamètre trans- versal, Gl""i'. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de ses congénères par sa forme subcirculaire échancrée en avant et tron- quée en arrière ; par sa face supérieure très gibbeuse en avant, for- teinenl drclivc en arrière; par sa face inférieiii-e plane et tranchante sur les bords ; par son sillon antérieur bordé d'une double carène, arrondie, très saillante et subnoduleuse. Localité. — Sergeac (Dordogne). Sénonien supérieur. Très rare. Coll. Arnaud. Explication des figures. — PI. XI, fig. 3, Ucmipncusles Ainaudi, vu de cùté ; fig. 4, face supérieure. 98. Hemipneustes Cotteaui Lambert, 1887. Dans nos Echinides du sudouest, en 1883 (1), nous avons réuni au Cardiastrr tenuiporus, de Saint-Paterne (Sarthe), deux exemplaires de la Dordogne, le premier communiqué par M. Arnaud et le second faisant partie de la collection de la Sorboune. En 1891 (2), tout en laissant à cette espèce le nom de lenitiporus et en maintenant son identité avec l'exemplaire de la Sarthe, nous avons reconnu que l'espèce appartenait au genre Hemipneustes. Le nouvel examen que nous venons de faire, de cette belle espèce, dans la collection de M. Arnaud et à la Sorbonne, nous engage à la séparer de l'espèce de la Sarthe; nous lui rendons le nom de Cotteaui, sous lequel M. Lambert l'a désignée, en 1887 (3). Nous ne reviendrons pas sur la description donnée en 1883. L'espèce présente quelques rapports avec Vllemipneustes Aruaudi, de la craie supérieure de Sergeac (Dordogne), qui s'en distingue par son aspect plus cordiforme, par sa face supérieure plus déclive en arrière; par sa face inférieure plus plane, plus tranchante vers l'ambitus ; par son sillon antérieur plus large et plus renflé, plus gibbeux sur les bords, plus étroit et plus resserré vers la base. Localité. — Lus Tugues, Le Bugue (Dordogne). Etage sénonien supérieur. Coll. de la Sorbonne ; coll. Arnaud. 99. CiDARis Rejaudrvi Arnaud, 1892. l'i. XI, fig. ;; ("1 c. Test inconnu. Uadiole allongé, renflé, subglandiforme, acuminé à sa partie (1) Cotteau, licliinides jurassi'iues, crélacéa, éocènesdu sud-ouest de la France, p. IV.), 1S83. (2) ColtPau, Note sur VHemipneusles oculatus el les autres espèces du genre Ileniipneusles, \). 10, ISiU . (:i) Lamlicrl, in Peron, Gaiilhier et Lambert, Terrain de craie du bassin anglo- parisien, y>. 2.T.), 1887. Bull, de la Soc. des se. hist. et nal. de rVonno. ECIIINIDES NOUVEAUX OIJ PEU CONNUS Tiio supérieure. Tige garuie de granules saillants, épineux, disposéseu eûtes régulières et comprimées, dont le nombre diminue lors({ue la tige se rétrécit aux approches du sommet. Ces côtes descendent en s'atténuant jusqu'à la collerette qui est courte et paraît lisse. Bouton peu développé ; anneau très atténué ; facette articulaire ne paraissant pas crénelée. Nous rapj)ortons à cette même espèce un autre radiole plus allongé, beaucou[) moins reullé et moins acuminé au sommet, (pi'on rencontre associé; bien ([ue ses côtes un peu usées soient moins saillantes et moins épineuses, ce radiole nous a paru présenter les mêmes caractères ([ue le type. Longueur du radiole, 44™™; épaisseur, 11™"», R.\pi'ORTs ET DIFFÉRENCES. — Cette cspèce rappelle, par sa forme et la description de ses granules, certaines espèces de radioles, de la craie, Cidan's gihhenila (1), Dironi, C. Sorigneti ; elle en didére par ses granules plus épineux. Cette espèce ne saurait non plus être confondue avec une des nombreuses variétés que présente le Cidaris clncigera, si fréquent dans la craie supérieure du nord de la France ; aucune d'elles n'offre la forme renflée et acuminée au sommet qui caractérise le C. Rejaudnji. Localité. — Atlas Bocage (Charente-Inférieure). Très rare. Collection Arnaud. Explication des figures. — PI. XI, lig. 5 et G, radioles du Cidaris Jicjaudriji. 100. Cidaris Felici.e Cotteau, 1892. PI. Xf, lif,'. 7-10. Test inconnu. Radiole allongé, comprimé. Tige garnie décotes lisses, saillantes, sublamelleuses, régulières, plus ou moins espacées, s'atténuant et disparaissant, en se rapprochant de la collerette. Ces côtes, lisses et comprimées sur une des faces du radiole, perdent ce caractère sur l'autre face et quelques-unes, tout en conservant leur aspect longitudinal et régulier, se composent de granules espacés et aplatis ; l'intervalle assez large et inégal qui sépare les côtes paraît lisse, comme les côtes elles-mêmes. Collerette très étroite, fortement étranglée. Bouton peu développé; anneau à peine distinct; facette articulaire profondément creusée. Longueur du radiole, 29™"; épaisseur, 6™™. Rapports ET différences. — Il ne nous a pas été possible de rapporter cette espèce à l'un des nombreux radioles que l'on rencontre dans (1) D'api-ès (le nouvelles indications que nous a fournies M. Arnaud, il se pourrait que le C. Rejaudryi no fut qu'une variété du C. gibberula. 736 G. COTTiiAÙ les différentes couches de Biarritz, et ({ue nous avons fait figurer dans la Paléontologie française. Sa forme allongée, comprimée, les côtes aplaties, lisses, lamelleuses qui garnissent une des faces du radiole, sa collerette étroite et étranglée, sou bouton relative- ment très peu développé en forment un type particulier que nous avons été heureux de dédier à M°'i8 Félicité Vidal, qui a recueilli avec son frère, l'abbé Vidal, aux environs d'Anglet, près Biarritz, une très riche collection de fossiles nummuliti(|ues. LocALiTK. — Biarritz (Basses-Pyrénées). Très rare. Kocène supérieur. Collection de l'abbé Vidal. Explication des figures. — PI. XI, lig. 7, radiole du CiJaris Feliciiv, vu sur une face: fig. 8, facette articulaire ; lig. 9, le même radiole, vu sur l'autre face; fig. 10, portion de la tige, grossie. 101. CiDARis TRiBULoiDES Laïuarck, 1816. PI. XI, Jig. 11-14. M. Maurice Gourdon nous a communiqué de petits radioles provenant du pliocène des Pyrénées-Orientales; ils sont allongés, cylindriques, acuminés au sommet ; la tige est garnie de granules serrés, aplatis, disposés en séries longitudinales assez régulières, au nombre de seize ou dix-sept vers la base de la tige, mais ce nombre diminue au fur et à mesure que le radiole devient plus étroit. Lorsque les granules sont un peu usés, ils présentent de petites stries rayonnantes qui s'unissent les unes aux autres et remplissent l'espace intermédiaire entre les séries. Cet aspect est dû sans aucun doute à l'usure et à la fossilisation, car sur certains points d'un même radiole, les granules ne présentent aucune trace de stries, tandis que sur d'autres points, les stries très apparentes forment un réseau compliqué. La tige, dans les exemplaires les mieux conservés, est annelée par des bandes brunes. Collerette assez épaisse, lis.se, vaguement limitée; anneau lisse, tranchant: facette articulaire non crénelée, profondément creusée. Longueur du radiole, 12mm; épaisseur, 2""^ Rapports et différences. — Ces radioles nous paraissent se rapprocher beaucoup par leur forme, par leurs granules épais et serrés, par leur tige annelée de brun, des petits radioles qui se montrent autour du péristouie du Cidnris trihuloidcs; \\s en diffè- rent un peu par leur collerette moins nettemout limitée, par leur anneau i)araissaut lisse au lieu d'être linement crénelé, mais il est possible que ces dillérences soient dues à la fossilisation. Le Cnlaris ÉCIIINIDES NO[,Vli;AUX 01' l'KU CONNUS l'M Irihiiloiili'^ csl une espèce assez .'ilMUidaiile dans les mers aeluellcs. M. Agassiz in(li(iiie sa présence à Tortiigas, à llaïli, dans la Floride, à Cuba, dans le i;olfe du iMexicjue, au cap Paluias, au cap Vert, etc., et il était intéressant de signaler sa présence, en France, à l'épofpie pliocène. LocALiTK. — Millas NelTriach, près de Prades (Pyrénées-Orien- tales). Uadioles assez communs. Pliocène marneux ou post-pliocène. Coll. Maurice Gourdon. Explication des figures. — PI. XI, fig. 11 et 12, petits radioles du Cidaris Irihuluides ; lig. 13, radiole grossi ; lig. 14, portion du même radiole, plus fortement grossie. 102. Hemiaster prunella Desor, 182G. PI. X, fig. 1 et 2. Celte petite espèce a déjà été mentionnée dans nos EchiniJes du sud-ouest. L'exemplaire que nous a commnniciué M. Boreau, parfai- tement caractérisé du reste par sa petite taille, par sa forme globu- laire et par la disposition de ses aires ambulacraires, présente une singulière anomalie qui n'a été signalée jusqu'ici chez aucune autre espèce de Spataitgidée : la partie supérieure des aires ambulacraires paires latérales et de l'aire interambulacraire postérieure est marquée de doubles sillons subcirculaires et flexueux très appa- rents, qui semblent suivre le contour de certaines plaques. Cette anomalie correspond à l'atrophie et à la disparition du fasciole péri- pétale. Ce fasciole, très distinct chez notre exemplaire sur la partie droite de la face antérieure, après avoir traversé l'extrémité de l'aire ambulacraire impaire, se perd au milieu des tubercules, il n'est plus visible nulle part. 11 est probable que le fasciole n'est pas étranger à la formation dessillons contournés qui occupent la partie supérieure des aires interambulacraires et semblent composés de granules plus fins que les autres. Cet exemplaire, malgré l'atrophie du fasciole, paraît avoir suivi un développement très régulier, et tous ses autres caractères sont parfaitement visibles. Localité. — Baigne (Charente). Très rare. Coll. Boreau. Explication des figures. — PI. X, fig. 1, Hemiaster prunella vu sur la face supérieure ; fig. 2, face supérieure, grossie. Genre Strictechinus Cotteau, 1892. Test de taille petite ou moyenne, subglobuleux, plus ou moins renllé en dessus, plan eu dessous. Zones porifèrcs un peuonduleuses, V. — M 738 G. COTTE AU à lleur de t.esl, composées de pores simples, arrondis, sép;irés par UD reiillemeiit grauulilorme. Quatre ou cinq p.iires de pores corres- poudenl à une plaque ambulacraire. Tubercules anibulacraires et interambulacraires de même nature, non crénelés ni perforés. Pas de tubercules secondaires bien apparents, mais des granules abondants, inégaux, quelquefois mamelonnés, groupés en cercle plus ou moins régulier autour des scrobicules. Péristome assez grand, subcirculaire, marqué de légères entailles. Rapports et différences. — Il ne nous a pas été possible de rapporter ce type à l'un des genres que nous connaissons. Ses tubercules non crénelés et imperforés le placent dans le voisinage des P.sammechinus, cependant il s'en distingue très nettement par la disposition de ses pores, non rangés par triples paires, mais formant une ligne presque droite, un peu onduleuse. Ce genre, bien qu'il s'en rapproche par sa petite taille et ses zones porifères presque droites, ne saurait non plus être réuni aux Arbaciiia Pomel; il s'en éloigne certainement par ses zones porifères non placées dans un sillon, par la disposition toute différente de ses granules interambulacraires et par l'absence des petites incisions caracté- ristiques du genre Arhacina. Le genre Striclcchinus parait propre au terrain crétacé ; nous n'eu connaissons jusqu'ici qu'une seule espèce. 103. Strigtechinus Pouechi Cotteau, 1892. l'I. X, fig. ;3-7. Espèce de taille petite, subcirculaire, globuleuse. Face supérieure renflée, déprimée et subtronquée vers le sommet, plane en dessus, non concave autour du péristome. Zones porifères presque droites, légèrement onduleuses, surtout vers l'ambitus, composées de pores petits, arrondis, rapprochés les uns des autres. Quatre paires de pores correspondent à une plaque ambulacraire. Les pores ne se multiplient pas autour du péristome. Aires anibulacraires étroites et un peu arrondies près du sommet, garnies de deux rangées de tubercules saillants, non crénelés, ni perforés, scrobicules, espacés, placés près des zones porifères, au nombre de douze à treize par série. Granules intermédiaires abondants, inégaux, groupés en cercle incomplet autour des scrobicules. Les paires de pores sont séparés par une suture bien marquée, mais (jui n'est plus apparente sur la phuiue ambulacraire. Aires interambulacraires pourvues de deux rangées de tubercules de même nature que les tubercules anibulacraires, cependant un peu plus gros el plus espacés à la face ÉcniMDKs SOI vi:Ar.\ ol i'i;i; connus 730 supérieure surtout. Poiut de tuhercules secondaires inopreiiieut dits, seulenieut des granules interiiiédiaires abondants, ideuti(iues aux granules anibulacraires, comme eux inégaux et groupés en cercle incomplet autour de clia(|ue scrohicule. Quelques-uns de ces granules, plus gros ([ue les autres, visiblement mamelonnés et scrobiculés, se montrent çà et là sur le bord des zoues porilèi'cs et au milieu de la zone miliaire, tenant lieu de tubercules secondaires; parfois de petites verrues délicates formentun cercle autour des plus gros et se prolongent horizontalement entre les plaques. Le milieu de l'aire interambulacraire est presque lisse et dépourvu de granules aux approches du sommet. Péristome assez grand, subcir- culaire, à fleur de test, marqué de petites entailles. Nous connaissons cette espèce à différents âges et ses caractères restent les mêmes. Un exemplaire, beaucoup plus gros que le type que nous venons de décrire, nous a été communiqué par M. l'abbé Pouech, mais il est trop frustre pour que nous puissions le réunir à notre espèce d'une manière certaine. Hauteur, 9™™ ; diamètre, IS'"'". Individu de taille plus forte : hauteur, 10™™; diamètre, 17™™. R.viM'ORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette cspèce est bien caractérisée par sa forme subglobuleuse et arrondie; par sa face inférieure plane; par ses zones porifères presque droites, un peu onduleuses; par ses tubercules médiocrement développés, non crénelés ni perfo- rés, accompagnés de granules abondants, inégaux, groupés en cercle autour des scrobiculés, quelquefois mamelonnés et tenant lieu alors de tubercules secondaires ; par son péristome assez ouvert, à fleur de test, circulaire, marqué de légères entailles. Cette espèce n'est pas, au premier aspect, sans avoir ({uelque ressemblance avec les individus jeunes du Garjurin Leiinicrici [Micropsis Lci/ineriri), rangé parmi les Echinides crétacés d(; la Haute-Garonne (1). En dehors du gisement qui pourrait être douteux, les deux espèces paraissent différentes, et le Strictechinus Pouechi se reconnaîtra toujours facilement à ses pores ambulacraires autrement disposés ; à ses tubercules imperforés et non crénelés, au lieu d'être imper- forés et crénelés; à l'absence de tubercules secondaires; à son péristome relativement plus grand. Localités. — Entre Salies et Marsoulas, Souteillane, près Mont- birand (Haute-Garonne); Montardit à Camarade (.Vriège). Assez rare, terrain crétacé supérieur, zone à ErhinantliKx gmiilis (M. Roussel). (1) CoUeau, Palronl. française, terrain crétacé, l. II, |). Tu't, pi. 1173. 710 G. COTTKAU Coll. Maurice Gourdon, Roussel, abbé Poucch, Cotleau. Au niomeutoù nous termiuous cette description, nous apprenons la mort de l'abbé Pouech; nous nous faisons un devoir de rendre une fois encore bonimage à la mémoire de ce savant distingué, qui a recueilli taut d'espèces intéressantes dans l'Aude et l'Ariège, et depuis plus de trente ans les a toujours mises à notre dispositiou avec une exti'êmc bienveillance. Explication DES FIGURES. — PI. X, fig. 3, Slrlctechinus Pouechi, de ma collection, vu de côté ; fig. 4, face supérieure ; fig. o, face inférieure; fig. fi, plaques ambulacraires grossies; fig. 7, plaque ambulacraire, plus fortement grossie ; fig. 8, plaque interambula- craire, grossie. 104. EcHiNOLAMPAS ovALis (Bory de St-Vincent) Des Moulins, 1836. PI. X, lig. 9 et 10. Nous ne reviendrons pas surlasynonymie et le caractère de celte espèce que nous avons décrite et figurée dans tous ses détails et avec ses diverses variétés, dans la Paléontolojie française. Parmi les exemplaires qu'on rencontre à Vertheuil, dans le calcaire de Saiut-Estèphe, M. Boreau a recueilli un individu présentant un cas de monstruosité rare et très remarquable. L'aire ambulacraire antérieure est double, et chacune des deux aires descend vers le bord avec une régularité parfaite. Maliieureusement.la partie supérieure fait défaut et ne permet pas de reconnaître, ce qui était surtout très intéressant, comment se terminaitcctte aire ambulacraire dédoublée, si la plaque ocellaire était double ou simple et si, dans ce dernier cas, elle était munie de deux pores ou d'un seul. L'aire ambulacraire de droite est un peu moins large que l'autre, les deux zones porifères sont de dimension égale, ce qui n'existe pas ordinairement. Mais dans l'aire ambulacraire de gauche, les deux zones sont, comme elles le sont toujours, inégales, la zone externe ayant sept ou huit paires de pores de plus que l'autre; les six aires ambulacraires se poursuivent dans toute leur étendue; les pores sont visibles au milieu des tubeicules, et le péristome, un peu plus allongé ([u'il ne l'est ordinairement, présente six phyllodes et six protubérances buccales distinctes et très régulièrement disposées; seulement la sixième protubérance, placée eu avant, est un peu plus étroite que les autres. Malgré cette monstruosité qui a persisté pendant toute la vie de l'animal, cel EchinoUimpcLs, dont la taille est moyenne, est régulièrement ovale et a suivi son développement normal. Le péri- procte est de petite dimension et un peu éloigne du bord. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 741 Hauteur, 20"^™; diamètre autéro-postérieur, ^t2^ra ; diamètre trausversal, 3;3™"». Localité, — Vertheuil (Giroude). Coll. Boreau. Explication des figures. — PI. X, fig. 9, Echiiiolampas ovalis, vu sur la face supérieure, moutraut le dédoublement de l'aire ambulacraire antérieure; fig. 10, péristome un peu grossi. 105. CœLOPLEURUS IsABELL.i: Cotteau, 1892. IM. X, (ig. 11-14. Espèce de taille moyenne, subcirculaire, légèrement pentagonale, renflée, subconique eu dessus, plane en dessous, épaisse et arrondie sur les bords, concave autour du péristome. Zones porifères larges et droites à la face supérieure, plus étroites et subonduleuses à partir de l'ambitus et à la face inférieure, formées de pores presque égaux, les externes cependant un plus larges et plus trans- versalement ovales que les autres, ne paraissant pas se multiplier autour du péristome. Aires ambulacraires presqu'à fleur de test à la face supérieure, légèrement bombées vers l'ambitus, garnies de deux rangées de tubercules assez gros, serrés, saillants, lisses, imperforés, s'élevant du péristome au sommet, diminuant de volume à la face supérieure et disparaissant avant d'arriver au sommet, au nombre de quatorze ou quinze par série. Les deux rangées sont très rapprochées et laissent seulement la place à une rangée sinueuse et incomplète de petits granules inégaux, qui se glissent en outre çà et là entre les scrobicules. Aires interambula- craires larges, pourvues de six rangées de tubercules de même nature que ceux qui couvrent les aires ambulacraires; ces rangées ne s'élèvent pas au-dessus de l'ambitus, les deux séries du milieu, bien que parfaitement distinctes, sont un peu moins hautes et composées de tubercules moins développés. Les deux rangées externes ne disparaissent pas complètement et sont remplacées, à la face supérieure, par une série de tubercules moins gros, plus espacés, remplacés eux-mêmes par des granules atténués et for- mant une sorte de cordelette. Granules intermédiaires inégaux, peu abondants, si ce n'est dans la région supérieure, où ils sont serrés, atténués et groupés autour des petits tubercules sur la partie des plaques la plus rapprochée des zones porifères, et qui est séparée de la zone médiane par une carène peu apparente; cette zone médiane, paraissant lisse, est marquée en réalité de stries obliquement transverses très faibles, à peine 742 G. COTTEAU. — ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS distiûctes. Péiistome subcirculaire, un peu enfoncé. Périprocte grand, irrégulièrement circulaire. Appareil apical subpentagonal, lisse en apparence, ofïrant çà et là quelques granules eiïacés. Plaques génitales pentagonales, largement perforées à une ])elite distance du bord; la plaque madréporil'orme, de même ilimension que les autres, est bien visible. Plaques ocellainîs subtriangulaires, égales entre elles, insérées à l'angle externe des plaques génitales (i). Hauteur, IS^met demi; diamètre, 27mm. Rapports et différences. — Cette espèce a été rencontrée en Espagne, associée au C. coronalis; elle nous a paru s'en distinguer d'une manière positive par sa forme moins épaisse, moins déprimée en dessus, plus élevée au sommet; par ses pores ambulacraires plus inégaux; par ses aires ambulacraires moins saillantes et garnies, aux approches du sommet, de tubercules moins déve- loppés; par ses tubercules interambulacraires formant, vers l'ambitus et à la face inférieure, six rangées au lieu de quatre ; par sa zone médiane présentant sur les côtés une bande plus granu- leuse et séparée de la zone médiane par une carène moins saillante. Nous ne connaissons qu'un seul exemplaire de cette espèce, mais il forme assurément un type bien distinct de C. coronalis. Localité. — Gurp (province de Barcelone, Espagne). Très rare. Coll. Maurice Gourdon. Explication des FIGURES. — PI. X, fig. 11, Cœlopleurus Isabellœ, vu de coté; fig. 12, face supérieure ; lig. 13, face inférieure ; lig. 14, portion supérieure de l'aire ambulacraire, grossie; fig. 14, portion de l'aire interambulacraire, grossie. 106. Salenia Grasi Cotteau, 1861. Voyez Echinides nouveaux ou peu connus, 2« série, n° 87. Dans le précédent fascicule, sous le nom de Salenia Vilanovœ, nous avons décrit et figuré une espèce recueillie dans l'étage aptien de la province d'Alicante (Espagne), et que nous croyions nouvelle. Le nom spécifique de Vilanomv doit être abandonné et remplacé par celui de Grasi, que nous avions donné, en 1861, à cette même espèce, Paléontologie française, terrain crétacé, t. VII, p. 142, pi. 1033, fig. 10-16. Les deux espèces sont tout-à-fait identiques et ne sauraient être séparées. (1) Cest par erreur que le dessinateur, fig. 11, a ropréscnlo ces plaipios oomiue aboutissant directement sur le périprocte. Mém. Soc. Zool. de rrtmoe 1^9. r3m<^ Humbert ad n;il.rlel et lith. Imp.Ed.Brv^Pans. 1 et 2. Hemiastsr prunpJla,Desor. 3 et 8. Strictechinus Pouechi CotiMi], 9eii(J. Lciiiïioiampas o^ra lis,, Des Moulins. 1let14 Cdopleurus Isabelle, Cotteau. Mem.Soc.Zool.de France 1892. Pi. XI. Hymbert ad. lu 1 et 2. Cyphosoma engolismense, Arnaud. 3 et 4. Hemipneustes Arnaudi, Cotteau. iinp.Eci. Bry, Paris. 5 et 6. Cidaris Rejaudryi, Arnaud. 7 et 10 C_ Felicias, Cotteau. 11 et 13. Cidaris trihuloides. Lamarck. 743 ERRATA DU TOME V Page 228, ligne 3 en remontant, lire : Lorsqu'une, Page 229, ligne 18, ajouter : « dayis l' » et lire : dans l'ouvrage d'Hellich. Page 232, ligne 6, lire : reçoit, en Août, une Daphnie embryogène. Page 233, avant-dernière ligne, lire : 18' « le 9 mars, 1 embryon. Page 234, ligne 14, ajouter une virgule, après autre genre. Page 23y, ligne 12, en remontant, lire : arrivé à une tout autre conclusion. Page 230, ligne 4, lire Guenée, au lieu de Guencé. 744 ESPECES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LE TOME V DES MÉMOIRES, 1892. FORAMINIFÈRES Amphicoryne parasitica Schlumberger 211 Spongiaires Ceraochalina implexa E. Topsent 27 Sclerochalina fistularis Topsent. 25 Echinodictyuni JousseaumeiTops,. 24 Sel. >tinuosa Topsent 26 ÉCHINIDES Cidaris Feliciae (î. Cottcau 735 Uemipneustes Arnaudi G. Cotteau 733 C. Rejaudryi G. Cotteau 734 Strictechinus, G. Cotteau, n. g .. 737 Cœlopleurus Isahellae Cj.CoiicdiVi 741 S^r. Powyc/it G. Cotteau 738 Gastéropodes Amaslra Frosii Ancey 719 Pupa acanthinula Ancey 709 Carelia Sinclairi Ancey 720 P. Lyon siana Ancey 713 Cœcilianella Baldwini Ancey . . . 718 P. Magdalenae Ancey 716 Lamellibranches Pseudodon aeneolns Drouet et f/. Zitg'eHS Drouct et Chaper 147 Chaper 152 î/. radutosws Drouet et Chaper. . . 150 Ps. crassus Drouet et Chaper .... 151 U. saccellus Drouet et Chaper 148 Unio fulvaster Drouet et Chaper. . 154 U. Trompi Drouet et Chaper 153 V. lingulatus Drouet et Chaper. . 149 Cladocères Grimaldina J. Hiehard, n. g 214 Macrotlirix ChevreuxiJ. deGuorne Gr. Brazzai 3. nichavd 214 et J. Richard 530 Guernella J. Richard, n. g 218 Moina dubia J. de G. et J. Rich. . 527 G. Raphaelis J. Richard 218 Moinodaphnia Mocquerysi J. Rie. 222 Copépodes Cyclops bicolor\.n\\ùé 1G5 C. Dyboicskii LamU 1G3 Crustacés décapodes Anapagurus curvidady lus Che- Dioge7}es deniiculalus Ch.oiBouw 122 vrcux et Bouvier 91 Eupagurus ? inermis Ch. et Bouv. 109 Clibanarius Melilai Cli. et Bouv. 135 Eu. ? tninimus Chevr. et Bouvier 106 Cl. seneguleiisis Cher, et Bouvier. 131 Eu. ? iriangularis Chcv. et Bouv. 93 Hémiptères Aonidia lilanchardi TarL'ioni-Tozzelli 69 KSl'KCKS KT GENRKS NOUVEAUX 743 J)ll>TÈnES l'uiir liJO ospL'ces nouvelles (i()2-(i'Jl Hyménoptères Cremrt.-itngaslerbiformiaE. Andvé IVA Echinnpln rugo.'id André M Diniorphninunnex André, n.g... \\) (ipsotnijrinc.v ('/niprri André 47 I). Jdiif'li A\\(\i-c ."il Tdinnoina ll(iri — Description de la Xerobdella Lccomlei "hi9 E.-L. BorviEn et Eu. Chevueux. — Voyage de la goëielle Melila aux Canaries et au Sénégal, 1889-1890. — Paguriens S;} .M. CiiAi'KR et II. Drouet. — Voyage de M. Chaper à Bornéo. — l'nionidae . I'i5 Ed. Chevreux et E.-L. Bouvier.— Voyage de la goëletle Melila aux Canaries et au Sénégal, 1889-1890. Paguriens 8.3 G. CoTTEAU. — Echinides nouveaux ou peu connus. — M' article. ~',][ 11. Drouet et M. Chaper. — Voyage de M. Chaper à Bornéo. — Unionidae. . l'ili J. DE (iuER.NE tïl J. HicHARD. — Voyagc ds la goëlette Melila aux Canaries el au Sénégal, 1889-1890. — Cladocères et Copépodes d'eau douce des environs de Bufisque.. 520 L. dIIamonvim.e. — Second Congrès ornithologique international tenu à Budapest en mai 1891 1 11, .loLi(;t*;uit el E. Topsent. — Études sur l'écrivain ou (iribouri (,l(/o,rH.s- vitis Kirby) 72:5 !.. .louRiN. — Recherches sur l'analouiie de Waldheinna renoua (Sol.) ."io'i 1. -B. Keuiiervé. — De l'apparition provoquée des éphippies chez les Dapiiuies (Daphnia magna) 2:i7 A. Ea.ndé. — Quelques remarques sur les Cydopides IfjO B. Martin el B. Rollinat. —Catalogue des Reptiles, Batraciens et Poissons du déparlement de l'Indre :iO F. .MocQUARD. — Voyage de M. Chaper à Bornéo. — Nouvelle contribution ;'i la faune herpélologique de Bornéo 190 n. MoNu;z. — Contribution à l'iiistoire naturelle du Tyroglyphus ni)/copli(t(/iis Mégnin ;)8i Cil. OnERTiiuR. — Elude sur une collection de Lépidoptères formée sur l;i côte de Malabiir et à Ceylan par M. Emile Deschamps, 1889-1890 2;{7 F. (M:sTAi.ET. — Rapport sur le Congrès oniilhologiqne intornalioiial de Budapest ('(92 -X. Baspail. — l)escri|)lion d'une série de poules d'Oiseaux anormales au lioint de vue de la coloration el de la forme des œufs 174 TABLE DES MATIKRES 747 .1. I!u;iivui). — (iriiiKtldiiKi ISnizzai, Guirnclla lUiphaelig. Moinoiluplniia Mocquerijsi, Cladocèrcs nouveaux du Congo 2KJ .1. IticiiAitii et .1. m; Gukrne. — Voyage de la goideUe Melita aux Canaries et au Sénégal, 18tf"J-1890. — Cladocères et Copépodes d'eau douce des environs de lUilisque ."iiiC» U. Hoi i.iwr tl 15. Martin. — Catalogue des Itepliles, IJatraciens el Poissons du déparlement de l'Indre :i(J C. S(.ui,i'.Miii;iu;KR. — Note préliminaire sur les Foraminifères dragués jtar S.A. le Prince Albert de Monaco 207 A. ScciiF.TiiT. — Les Oiseaux hybrides rencontrés à l'état sauvage 2u3 Ad. Tahiuom-Tozzktti. — Aonidia Blanchardi, nouvelle espèce de Cochenille du Dattier du Sahara (19 E. TopsENT. — Éponges de la mer Bouge. 21 E. Toi'SENT el II, JoucoEUR. — Eludes sur l'écrivain ou Gribouri (Ado.rus vitu..v.K. niiflqncs rriiiiiriiiic.'< sur les Ci/clopidci-; Illti X. Rasi'aii., Description d'une série de pontes d'Oiseaux (Diornuilcs (tu point de vve de la coloration et de la forme des (rufs I7î D" F. Mor.ouAUD, Voyage de M. Chaper ii liornco. Nouvelle coiiirihulion if la faune herpétologique de Bornéo (Pljinclio Vil) lin» • :. SciiM MiiKRdER, Note préliminaire sur les Foraminifircs dnifjurs pur S. A. le prince Albert de Monaco (Vhmrhi-WW) :i07 ^. HiciiAKD, Grimaldiaa Brazzal, (ùieriiella Haphaelis. Moiiiodaphiiia Moc'(|ik'- rysi, Cladocères nouveaux du Congo i.\:\ L. B. de IvERHKnvÉ, De l'apparitipn provoquée des éphippies chez 1rs Daphnies (I)aphnia magna) -m Ch. OiiEUTiiuR, Iitude sur une colleclion de Lépidoptères formée sur la cnip de Malabar et à Ceylan par M. Emile Deschamps, isfiU-lsno . . i?,- A. SuciiETET, Oiseaux hybrides rencontrés ii l'élal saiinnjc ('l"r(iisiriiii. \y,\v\iG : Les Passereaux) i\\:\ ^VI S Les l^laïK'lics II à IV ]tar;iîlr()iil dans le luocliaiii lasciciih i>?:;^V>n 5- ANNÉE MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUIÎ DE FRANCE POUR L'ANNEE 1892 10 M K V Qu A nu f: M !•: Par ri i: iMMiilIcs 23 à «. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQIE DE FRANCE 7. rue des Grands-Augustins, 7 1892 Les Mémoires paraissent tous les deux mois SOMMAIRE : Pages E. OvsTALET. — Rapport sur le CongrPfi ornithnlogique international de Budapest 092 C.-F. Ancey. — Eludes sur la Fuinie malaco logique des îles Sandwick . . 708 H. JoLicœuR et E. TopsENT. — Etudes sur_ l'écrivain ou Gribohri (Adoxus vilis Kirby) (Planche IX) 723 G. CoTTEAu. — Hchinides nouveaux ou peu connus, 11= article (Plandies X et XI) 731 Liiiu. — imp. Lk limoT '.-sf /l /g Co o o o ■V AMNH LIBRARY il|ii!|iiiiiiiiiiiir 100046125 >-;^ià.: I 4- iM^'^'^^^^'^dâ 'M^Jmxjk^ u .*iî ■i^ ^.^^^^^ ^A^