1^^ '3^' k ^•*;.s^^^^^-2* ,^^^' «l»l>.7^^ t^Si ^:S4*>^ W^*' .jr ,: -^'*fe^ V FOR THE PEUPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY (^ MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1898 MLLE — IMP. LE BIGOT FRERES. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ Z00L06I0UE DE FRANCE (RECONTMtJE D'UTIll^ITÉ PUBLIGiXTE 1 ANNÉE 1898 TOME XI PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7. rue des Grands-Augustins, 7 1898 V £ /*^^ éû. ^(yd^yj TUNICIERS RECUEILLIS EN 1896 PAR LA CHAZALIE DANS LA MER DES ANTILLES C. PH. SLUITER, Lector de zoologie à ITIniverPité d'Amsterdam. (Planches f ;i III). La collectioD des Tuniciers récoltée par la Chazalie renferme 36 espèces, dont 7 sont des Thaliacées et 29 des Ascidiacées. Les Thaliacées proviennent toutes de la Mer Athintique, à l'exception seulement de deux échantillons de Salpa cylindrira Cuv. obtenus près des îles « los ïestugos », et toutes sont des formes bien con- nues ne donnant point lieu à des remarques spéciales. Les Asci- diacées sont toutes des formes littorales (la plus grande profondeur où l'on a dragué n'étant que de 45 mètres), et toutes provenant de la Mer des Antilles, à l'exception d'une, seule espèce nouvelle (Diplosoma purpuren n. sp.), provenant des îles du Cap- Vert. Quoique déjà, à plusieurs reprises, des Ascidies de la Mer des Antilles aient été décrites, surtout par Heller, Traustedt, Verrill, Stimpson et autrefois par Lesueur, je n'ai pu identifier que huit espèces avec celles décrites par ces auteurs. Du reste, pour la Chazalie, le dragage et la récolte des animaux marins n'étaient pas le but principal et c'est surtout à la bienveil- lance et à l'intérêt de M. le comte de Dalmas et à l'énergie de M. J. Versluys, jeune zoologiste hollandais, qui, par la complai- sance de M. le comte de Dalmas, a pu prendre part à l'expédition, que nous devons cette récolte assez intéressante. Jusqu'à présent 23 espèces des Indes occidentales étaient con- nues, sans compter les formes parfaitement douteuses. Ce sont toutes des Ascidies holosomates (1), et seulement des formes solitaires. Je ne connais pas de formes composées ou sociales, (1) Pour la classiflcalion suivie dans ce travail, voyez: ?,imos. Zoologische Forschitngsreisen in Australien und dein malayischen Archipel, V, p, 163. Tunicaten, bearbeitet von C. Ph. Slciter. Jena. 1895. — Weber, Beitràge zur Kenntniss der Fauna vnn Siid-Afrika. — II. Sluiter, Tunicaten. Zoolog. Jahr- biicher, X, p. 1, 1897, li i:. l'Il. SLUITKH décrites dans ces régioas spéciales. Je doiiue ci-dessous la liste de ces formes déjà connues : * I . lihodoaomd semlniidum Heller. 2. iscidia curvata Traust. * ;{. Ascidid (itra Lesueur. 4, Ascidid sli/i'loides Ti-aus;t. ;i. Ascidin prostata Heller. * 6. Ascidid hmgiîubis Traust. 7. Ascidid tnterrupta Heller. 8. Ascidid hygomidna Traust. 9. Corcild minutd Traust. * 10. Cynthid lœcûjatd Heller. 11. Cynthid nodulosa v. brasche (?). 12. Cynthid riissidnu Traust. * 13. Uhdbdocynthid pdllidn Heller. 14. Microcosnius dnchylodeirns Traust. * 15. Microcosnius exdspcrdtus Heller. * 16. Micrucosmus distdns Heller. 17. Microeosmus variegdtua Heller (existe aussi dans la Méditerranée! ). 18. Polycdrpd spongidhUis Traust. * 19. Polycdrpd obtectd Traust. 20. Polycdrpd tnmida Heller. 21. MoUjuld Koreni Traust. 22. Molguld tcndx Traust. 23. Molguld occidentdlis Traust. Les numéros pourvus d'un astérisque sont aussi représentés dans la collection de la Chdzdlie, mais celle ci renferme plus de vingt espèces nouvelles, de manière que l'expédition a à peu près doublé nos connaissances des Ascidies de ces régions. Ci-joint la liste de ces formes nouvelles avec leur habitat e^xact : 1. — ASCIDIACEA HOLOSOMATA 1. Cinna abdominalis , n. sp. — lie Tortuga. 2. Botrylloidcs chazdliei, n. sp. — Ile Marguerite. 3. Styeld (Polycarpa) «nsu/sa, n. sp. — Santa-Marta (Colombie). 4. Styeld (Polycarpa) [aligined. n. sp. — lie Tortuga. 5. Stypla (Polycarpa) fridbiUs, n. sp. — Jamaïca (Kini^ston). 6. Styeld (Polycarpa) nivosd^ n. sp. — Ile los « Testugos ». TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 7 7. Styela (Polycarpa) brevipedunculata , n. sp. — Curaçao (Schottegat). 8. Styela (Polycarpa) cartilaginta , n. sp. — Santa-Marta (Colombie). 9. Styela (Polycarpa) asiphonica; n. sp. — Rio Nacha (Goajira). 10. Styela (Polycarpa) approplnquata, n. sp. — Ile Tortuga. 11. Styela (Polycarpa) seminnda.n. sp. — Ile Tortuga. 12. Cynthia torpida, n. sp. — Santa-Marta (Colombie). 13. Cynthia chazaliei, n. sp. — Santa-Marta (Colombie). 14. Cynthia discrepam, n. sp. — Santa-Marta (Colombie). 15. Microcosmus biconwlutus, n. sp. — Curaçao (Schottegat). 16. Molgula contorta, n. sp. — Rio Nacha (Goajira). II. — ASCIDIACEA MEROSOMATA 17. PsanimaplidiKin funginum, n, sp. — Ile Tortuga. 18. Diplosonia purpurca, n. sp. — Branco, Cap- Vert. 19. Leptoclinam conchyliatum, n. sp. —Curaçao (Schottegat). 20. Leptoclinum cineraceum, n. sp. — Jamaïca (Kingston). On voit donc dans cette collection que les Ascidies holosomates sont les mieux représentées. Il n'y a que cinq espèces d'Ascidies mérosomates, dont quatre des Indes occidentales et une des îles du Cap-Vert. Les Ascidies sociales font complètement défaut. Parmi les formes d'un intérêt plus spécial, je signale les sui- vantes : la nouvelle espèce Cynthia discrepans avec le sac branchial perforé irrégulièjement et plus ou moins rudimentaire, avec le tube digestif repoussé dans la partie postérieure du corps et avec les gonades encore séparés; la Molgula contorta, n. sp., avec le sac branchial comme chez le genre Eugyra et l'entonnoir vibratile aberrant; la Ciona abdominalis, n. sp., avec un abdomen long et parfaitement distinct, représentant une forme intermédiaire entre les Ascidies holosomates et mérosomates, et enfin le curieux Rho- dosonia sefninudum de Heller. Enfin, j'ai donné une description plus détaillée de quelques espèces autrefois décrites par Heller, mais trop superficiellement. 1. — Aseidiacea holosomata ASCIDIA ATRA LOSS. Traustedt, Vestindiske Ascidiae simplices. l''*" Afd. Vidensk. Medd. fra nalurh. Foren. i Kj0benhavn, p. 278, 1881. 8 C. PH. SLl'ITIIt Qufitre échantillons de Cmaçao (S(hottonp:at), sept de la lagune de Marj^uerita et un de la rade de Kin^^ston (Jamaïque), à une profondeur de deux mèlres. Le plus j,M-and échantillon de celte espèce bien connue, provenant de Marjïuerita, avait 11 cm. de lon- û^ueur et G cm. de larj^eui-. Entre les j)apilles primaires, à l'entre- croisement des côtes longitudinales et transversales, il n'y a pas de papilles intermédiaires sur les côtes longitudinales, comme on les trouve constamment chez VAscidia nigra Sav. de la mer Rouge et de l'Océan Atlantique, comme Traustedt l'a à bon droit remarqué. AsciDiA LONGiTUBis Traustedt (PI. I, (ii:. 1-2) Traustedt, Vestindiftke Ascidiae simplice^. l'« Afd. Vidensk. Meddel. fra den naturh. Foren. i Kj0benhavn, p. 283, 1881. Un échantillon de l'île Santa-Marta (Gairaco) est long de 42mi'> et large de SO'»™, les deu.x siphons mesurent 7»"™. Le siphon buccal dirigé en avant et l'orifice buccal ayant sept rayons. Le siphon cloacal est à peu près au milieu du corps et dirigé obliquement en arrière; l'orifice cloacal a six rayons. L'animal est fixé sur la face gauche et la base au moyen de plusieurs tractus, rayonnant de sa ba.se. La surface est glabre, transparente et colorée d'un blanc- grisàtre. La paroi conjonclivo-musculaire est pigmentée d'un violet très foncé et se laisse distinguer au travers de l'enveloppe transpa- rente. Chez un autre échantillon provenant de la même localité, mais beaucoup plus petit, le pigment était plus clair, d'une teinte rose-violacé. A tous les autres points de vue, nos animaux corres- pondent à la description de Traustedt. Seulement il faut remarquer que dans le sac branchial les cases quadrangulaires sont souvent partagées en deux parties inégales par une petite côte longitudi- nale secondaire, qui est encore réunie avec les côtes longitudinales primaires par une petite côte secondaire transversale. Aussi, les stigmates peuvent se diviser en deux petits stigmates. De plus, je donne une figure de l'entonnoir vibratile, non représentée par Traustedt, et une du raphé dorsal, qui est étroit sur toute la lon- gueur, lisse à la partie antérieure, mais pourvu de petites dentelles à la partie postérieure, ce qui n'est pas mentionné par Traustedt. ClONA ABDOMINALIS, n. Sp. (l'i. I, ng. .3-8). Caractèreu extérieurs. — Corps allongé, cylindrique, long de 3.0"»™, large de IS'"™, avec plusieurs entailles transversales; fixé TUNICIERS RECUEILLIS DANS [„\ MER DES ANTILLES 9 avec la partie postérieure. Les deux siphons assez rapprochés l'un de l'autre. Le siphon branchial terminal long de 6™™ et avec l'orifice à huit divisions. Le siphon cloacal un peu en arrière, plus court et avec l'orifice à six divisions. Surface glabre, blanchâtre, plus ou moins vitreuse. Tunique externe molle, gélatineuse et plus ou moins transpa- rente, comme les autres Gionae. Tunique interne avec une musculature assez bien développée, mais, probablement par suite de la contraction du corps, les fais- ceaux musculaires ne sont pas très distinctement marqués. Les faisceaux longitudinaux sont assez étroits, mais les faisceaux transversaux sont plus distincts que d'ordinaire chez les Cionae. Le sac branchial ressemble beaucoup à celui de Ciona FlemirKji Herdm. Les côtes transversales sont toutes presque égales. Entre deux côtes longitudinales se trouvent constamment deux stigmates disposés en rangée horizontale. Il n'y a pas de côtes transversales secondaires coupant les stigmates ; il n'y a pas de papilles sur les croisements des côtes transversales et longitudinales, mais les dernières sont soutenues par des supports, comme ,chez le genre Ecteinascidi'i . Endostyle assez large et avec le bord ent^iillé, résultat probable de la contraction. Tubercule dorsal oblong, allongé longitudinalement. Orifice de l'entonnoir vibratile également oblong, non courbé, en forme de fer à cheval. Raphé dorsal en forme de languettes assez courtes. Tube digestif se prolongeant beaucoup derrière le sac branchial, formant un abdomen presque aussi long que le thorax. fEsophage dirigé directement en arrière; estomac dans la partie postérieure du corps, se recourbant et se continuant dans l'intestin proprement dit, dirigé directement en avant mais sans croiser l'œsophage. Anus sur le bord postérieur du siphou cloacal, par conséquent bien loin en avant. Presque tout l'intestin est environné par le foie, volumineux. Le cercle coronal porte trente tentacules environ, toutes presque égales. Gonades, comme d'ordinaire, dans la courbure de l'estomac, mais s'étendant aussi sur la paroi de l'intestin. Habite l'île Tortuga, à 4£> mètres de profondeur. Cette espèce ressemble plus ou moins à la Ciona Flemingi de Herdmann des îles Ganaries(l), mais ne saurait être confondue (1) Report of H. M. S. Challenger, VI, p. 2.35. 10 C. l'H. SLLITER avec elle. Le sac branchial ressemble beaucoup à celui de cette espèce, mais il n'y a pas de papilles à l'eutrecroisemenl des côtes, et des supports assez lougs, comme chez le genre Ecteinascidia. Puis l'entonnoir vibratile a une forme très primitive, un seul orifice ovale, tandis que chez Ciona Fh'ininqi il est en forme de fer à cheval. Bien remarquable encore est le tube digestif, qui est long et placé entièrement derrière le sac branchial, condition qui ne se trouve ainsi réalisée que chez les Ascidies mérosomates et chez quelques Ascidies sociales (ClateUna, PoiJoclatella et Stereoclarella). Rhodosoma semlnudum Heller (Syn. Hh. p«/.rKs Traustedt) Hellkk. Sitzungsber. d. math. nat. Classe d. Kais. Ak. d. Wissen schaften, LXXVII, I Abth. Wien. 1878, p. 91. Traustedt. Vesîindiske Ascidiae simplices. Forstf Afdeling [Pliallu- Kiadae). Videnskab. Meddel. fra den naturh. Foren. i Kjôben- havn, 1881. p. 274. Deux échantillons : uu, peut-être libre, provenant de Gaïraca, baie près de Santa-Marta, et un de Kingston (Jamaïque), fixé sur une Hhabdocynthia pallida. Traustedt a donné une description très exacte de cette espèce, qui correspond sous tous les aspects aux deux animaux, recueillis par M. Yersluys à Gairaca et à Kingston. Toutefois, je ue comprends p:is bien pourquoi il doute de l'identité de ses échantillons de Saint Thomas et de Sainte-Croix, avec les animaux décrits par Heller et provenant des mêmes parages. Il est vrai que la description de Heller est bien incomplète, mais en tous cas suffisante pour reconnaître l'espèce, et je ue vois pas la nécessité de créer un autre nom. comme l'a fait M. Traustedt. BOTRYLLOÏDES CHAZAUFI, U. Sp. Caractère-^ edlérifurs. — Les colonies forment de petites masses, étendues horizontalement, irrégulièrement lobées, d'une couleur violet foncé. Les systèmes allongés ne se |ramifient que très peu. La plus grande colonie avait une longueur de 2.^™™ et une largeur de lO™°i. Les orifices cloacaux communs sont distincts et assez nombreux, circulaires ou en forme de fente étroite, selon l'étendue des systèmes. Les Asciiliozoides, longs de 2.5™°». perpendiculaires à la surface et larges de 1,5™™. Us ont l'aspect des Botrylloides. La tunique externe est molle, mais assez résistante. Sur les bords elle est un peu moins colorée qu'au centre. Partout on ren- TLNICIERS RECUEILLIS DAN^ LA MER DES ANTILLES H contre les vaisseaux sanguins avec leurs extrémités rentlées, dnns lesquelles s'accumulent les grains de pigment violet foncé. Dans la matrice homogène se trouvent des cellules très petites, arrondies ou en forme d'astérisque (Testa-Zellen). La tunique interne est mince, mais peu transparente et pourvue d'une musculature assez forte. Les faisceaux musculaires transver- saux sont plus forts que les longitudinaux. Le pigment violet se trouve aussi dans la tunique interne. Le sac branchial est grand, s'étend jusqu'à la partie postérieure du corps. Il y a quatorze rangées de stigmates, allongées et relati- vement grandes. De chaque côté se trouvent quatre côtes longitu- dinales, et il y a trois ou quatre stigmates entre deux côtes. Endostyle assez étroit. Le raplié dorsal étroit et sans dentelles ou languettes. Tube digestif typique des Botrylloïdes; estomac avec plis longi- tudinaux, situé dans la partie tout à fait postérieure du corps. Le cercle coroual porte huit tentacules, quatre grands, quatre petits. Les gonades forment une glande lobée de chaque côté du corps, un peu en avant du tube digestif. On ne trouve les ovaires que chez les individus jeunes, plus tard le testicule seul est développé. Habite la lagune de l'île Marguerita. Deux colonies de la même localité de ce Botrylloïde furent recueillies pendant l'expédition. Il est bien ditficile de trouver des caractères spéciaux pour distinguer les différentes espèces de Botrylloïdes, et ce n'est aussi qu'avec une certaine hésitation que j'ai décrit celte forme comme nouvelle, mais je n"ai pu l'identifier avec aucune forme connue. Stvela (Polycarpa) obtecta Traust. Traustedt. Vestimli^ke Ascidiae simplices. Vidensk. Medd. fra deu naturh. Foren. i Kjôbenhavn, 1882, p. 126. Deux échantillons provenant de Santa-Marta (Colombie) corres- pondent parfaitement à la description de Traustedt. Seulement, chez l'un, je trouve que le sac branchial n'a que quatre plis de chaque côté, tandis que chez l'autre, il y a quatre plis sur Je côté gauche et cinq sur le côté droit, comme cela est décrit par Traustedt. Dans les gonades, les testicules sont distinctement séparés, situés en demi-cercle autour de l'ovaire. Dans la figure de Traustedt il existe aussi quelque chose de semblable, mais beau- coup moins distinct. 12 C. PH. SLI'ITF.R Styela (Polycarpa) nmvosa, n. sp. (PI. I, ti^'. '.»: [)i. III. fin. W) Caractères ertcrinirs. — (]orps lonj? de 3;)™'", large de IS""" et épais aussi de 15™™. La forme ijénérale est ovoïde, mais un peu (enfoncée à la face dorsale. Les deux siphons sont courts, quoique distiucts. Toute la surface est couverte de petites branches de corallines, de bryozoaires, de corail et de di'îbris de coquilles. La tunique externe est mince et rendue extrêmement fragile par les nombreux corpuscules inclus dans son tissu. La tunique interne aussi est très mince et peu résistante, avec des faisceaux musculaires assez faibles. Le sac branchial est pourvu de chaque cotô de quatre plis assez larges. Surchacjue pli on compte dix à douze cotes longitudinales. Entre deux plis, il y a sept côtes longitudinales. Les côtes trans- versales sont inégales, mais sans qu'on puisse trouver une alter- nance régulière. Tantôt on trouve deux ou trois côtes grêles entre deux côtes de premier ordre, tantôt on en trouve quatre ou même cinq. Dans chaque rangée transversale se trouvent, entre les côtes longitudinales, ([uatre stigmates allongés. Ordinairement des côtes très grêles coupent les stigmates en deux, quoique quelquefois elles puissent faire défaut. Il n'y a pas de papilles sur les angles des côtes longitudinales et transversales. Endostyle peu proéminenL Tubercule dorsal et entonnoir vibratiie en forme de fera cheval. L'extrémité gauche un peu plus longue que l'extrémité droite et dirigée en dedans. Raphé dorsal étroit et à bord lisse. Le tube digestif commence par un œsophage court, qui se con- tinue dans l'estomac, qui a une forme ovoïde. L'intestin propre- ment dit s'étend jusqu'à la moitié du coi-ps, forme une anse ouverte et s'abouche dans l'anus situé assez en arrière. Le cercle coronal porte vingt-deux tentacules filiformes, de plus grands et de plus petits alternant régulièrement. Gonades en forme de polycarpes peu nombreux, assez longs et distribués irrégulièrement sur la tunique externe. Habite Gairaca, Santa-Marta, à 30 mètres de profondeur. Styela (Polycarpa) fultginea, n. sp. (Pi. I, fig. 10: pi. III. fig. 45). Caractères e.rtérievm. — Corps long de 30""™, large de 20™™ et épais de 13™™. Forme générale oblongue, mais la face dorsale un -.x ÏUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 13 peu concave, de sorte qu'elle est plus ou moins réuiforme. 11 n'y a pas de siphons distincts. Orifice buccal terminal ; l'orifice cloacal 10mm plus loin sur la face dorsale. Surface partiellement recouverte de sable, sans former pourtant une couche continue. A la face ven- trale tractus ramifiés, avec lesquels l'animal a été attaché. Coloration presque noire, avec un reflet brunâtre. La tunique externe est mince, mais coriace et tenace, et tachetée en dedans de sépia sur un fond moins clair. Tunique interne épaisse, mais peu résistante, parce que le système musculaire n'est que faiblement développé. Les deux siphons très courts. Sac branchial ferme et coloré d'un brun foncé. De chaque côté, quatre plis assez larges. Entre deux plis, il y a sept côtes longitu- dinales. Les côtes transversales sont inégales, mais on ne saurait trouver quelque régularité dans l'alternance. Dans chaque rangée transversale il y a quatre ou cinq stigmates allongés. A .''extérieur, le sac branchial est étage par des côtes solides, qui saillent large- ment dans la cavité péribranchiale. Il n'y a pas de papilles sur les angles des côtes longitudinales et transversales. L'endostyle est large et très proéminent, serpentant à la partie antérieure. Le tubercule dorsal est volumineux, en forme de carreau. Dans le milieu il y a une fosse presque circulaire, mais avec un lambeau recourbé, de sorte qu'il en résulte une fosse en fer à cheval. L'en- tonnoir vibratile proprement dit se trouve à la base de cette fosse et est lui-même aussi en forme de fer à cheval. Le raphé dorsal est étroit et avec le bord lisse. Le tube digestif commence par un œsophage assez long, qui se continue dans un estomac vaste, dirigé obliquement dorsalement et en avant, s'étendant presque jusqu'au milieu du corps. L'intestin proprement dit forme une anse étroite, presque fermée. Anus entier, situé sur le milieu du corps. Le cercle coronal porte vingt tentacules filiformes assez grands et quelques-uns de beaucoup plus petite taille. Gonades en forme de polycarpes hermaphrodites, médiocrement nombreux et distribués irrégulièrement sur la tunique interne. Il n'y a pas d'endocarpes. Habite la mer des Antilles, près des ïortugas, à 45 mètres de profondeur. Styela (Polygarpa) friabilis, n. sp. (PI. 1, fig. 11) Caractères extérieurs. — Corps long de 3o'""', large de 12""" et 14 <:. ru. st>i iTKii épais (le 10""". Forme j^'éin-rale ovoïde, siplious peu distincts. Orifice l>ranchial terminal, orilice cloacal sur le milieu du ror|ts. Surface couverte de déhris de cociuilles et de petites pierres. Tunique externe mince, plus ou moins coriace, mais assez fragile, par suite des nombreux corps étrangers renfermés dans son tissu. La tunique interne assez épaisse, mais la musculature n'étant que faiblement développée, elle est plus ou moins gélatineuse et peu résistante. Le sac branchial a quatre plis de chaque côté. Entre deux plis il y a quatre à cinq côtes longitudinales. Les cotes transversales sont inégales; il y a ordinairement trois ou quelquefois quatre côtes plus étroites entre deux côtes beaucoup plus larges Entre deux côtes longitudinales se trouvent, dans chaque rangée transversale, dix sligtnates allongés. Il ne se trouve que très rarement des côtes secondaires très grêles, qui coupent les stigmates. Endostyle médiocrement large. Tubercule dorsal d'une forme assez irrégulière, avec l'entonnoir vibratile également irrégulier, quoiqu'on puisse déduire sa forme de la forme typique en fer à cheval. L'extrémité droite s'étend beaucoup plus en avant que l'extrémité gauche et est recourbée angulairement. Extrémité gauche recourbée plus régulièrement. Raphé dorsal étroit et avec le bord lisse. Le tube digestif commence avec un œsophage court. Estomac peu volumineux et dirigé obliquement en avant. L'intestin proprement dit forme une anse peu développée qui n'atteint pas le milieu du corps. Le rectum, assez court, reste, ainsi que l'anus, aussi derrière le milieu du corps. Le cercle coronal porte environ trente tentacules, parmi lesquels il n'en existe que quelques-uns de plus petits. (ionades eu forme de polycarpes ovoïdes hermaphrodites, peu nombreux, surtout développés dans la partie antérieure du corps. Il n'y a pas d'endocarpes. Habite la rade de Kingston (Jamaïque). StYELA (PoLYCARPa) INSULSA, n. sp. (PI. III, fig. 43). Caractères extérieurs. — Corps long de 60™i", large de 30'"'" et épais de 20™™ Surface ridée, mais pour la plus grande partie couverte de sable et de débris calcaires. Les parties nues de la tunique sont d'un jaune-brunàtre. Les siphons sont courts, les deux orifices quadrilatères, l'orifice buccal terminal, l'orifice cloacal sur la moitié de la longueur du corps. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DliS ANTILLES l.") Tunique externe épaisse, ferme, plus ou moins cartilagineuse eL nacrée ou argentée en dedans. Tunique interne également ferme et épaisse, à faisceaux muscu- laires peu distincts ; faisceaux longitudinaux seulement séparés dans la partie antérieure. Les deux siphons sont courts mais dis- tincts et très musculeux. Le sac branchial est pourvu de quatre plis assez étroits de chaque côté. Entre deux plis on trouve cinq ou six côtes longitudinales. Les côtes transversales sont bien inégales. Entre deux côtes plus larges il y a ordinairement trois ou quatre côtes plus étroites, mais qui elles-mêmes ne sont pas non plus égales. Des côtes secondaires, qui coupent les stigmates, font défaut. Dans chaque rangée trans- versale on trouve entre deux côtes longitudinales voisines quatre ou cinq stigmates allongés. Point de papilles sur le croisement des côtes. Endostyle large, très étroit. Tubercule dorsal ovoïde, grand et composé d'un tissu conjonctif solide. Au milieu se trouve une fosse en forme de fer à cheval, à la base de laquelle est situé l'entonnoir vibratile proprement dit, également en forme de fer à cheval. Raphé dorsal étroit et avec le bord lisse. Le tube digestif n'occupe que le dernier tiers de la cavité du corps, n'est pas long, mais l'orme une anse, comme d'ordinaire. L'anus entier, au bord postérieur du siphon cloacal. Le cercle coronal porte vingt-quatre tentacules presque égaux, dont quelques-uns plus petits. Gonades en forme de nombreux polycarpes ovoïdes, distribués inégalement sur la face intérieure de la tunique interne. De nom- breux endocarpes répandus parmi les polycarpes. Habite les îles de Los Testigos. Styela (Polycarpa) brevipedunculata, n. sp. (PI. 1, fig. 12) Caractères extérieure. — Corps long de 30"'"', large de 20'""', épais de 10"^"\ pourvu d'un pédoncule court et ayant une forme irrégulière. Les deux orifices quadrilatères, les siphons très courts, presque nuls. Orifice branchial terminal ; orifice cloacal vers le milieu du corps. Surface presque entièrement dépourvue de corps étrangers, irrégulièrement ridée. L'unique échantillon était coloré par une éponge violette, de sorte que la couleur primitive était méconnaissable. 16 C. l'H. SLUriKK ïimique cxlornt' assez iiiiiicc, coi ijict;, mais \)ou ferme, d'un hlaiK- d'ar^^Mit an dedans. Tuuique interne obscure, probablemeut aussi par suite de l'extrait d'épongée. Musculature médiocrement développée, formant des faisceaux peu dislincls. Siplutu cloacaj louy seulement de 5"'"» et situé derrière le milieu du corps. Sac branchial pourvu de quatre plis de chaque côté. Entre l'eu- dostyle et le premier pli ventral, de même qu'entre le raphé dorsal et le premier pli dorsal, il y a trois côtes longitudinales. Entre ces deux plis et les deux du milieu il y a quatre côtes longitudinales. Les côtes transversales sont bien inégales; ordinairement on trouve quatre ou cinq côtes plus étroites entre deux plus larges, mais quelquefois il y en a aussi seulement trois, et encore celles-ci ne sont-elles pas égales. Dans les rangées transversales de stigmates on trouve, entre deux côtes longitudinales, dix à douze stigmates allongés, de manière qu'on en trouve douze près du raphé dorsal et de l'endostyle et dix dans la partie centrale du sac branchial. Il n'y a pas de papilles sur le croisement des côtes. Endostyle médiocre- ment large. Tubercule dorsal long et étroit. Entonnoir vibratile en forme de fer à cheval, avec les deux extrémités dirigées en dedans, celle de gauche contournée eu volute, celle de droite recourbée seulement en arrière. Raphé dorsal étroit et avec le bord lisse. Le tube digestif forme l'anse ordinaire, mais restreinte dans le tiers postérieur du corps. Aussi l'anus se trouve au bord postérieur du siphon cloacal. Le cercle corojial porte environ soixante tentacules filiformes de trois ordres : vingt grands alternant avec vingt plus petits et vingt très petits, et distribués bien irrégulièrement. Gonades en l'orme de nombreux polycarpes, distribués irrégu- lièrement contre la tunique interne. Habite la lagune « Schottengat » (Curaçao). Styela (Polycarpa) cartilaginea, n. sp. (PI. I, lig. 13, 14, 15). Caractères extérieurs. — Corps long de :22°i™, large de [2^^, épais de 9hi°i, fixé avec la partie postérieure. Surface avec des protubérances inégales, partiellement recouverte de sable et de débris de coquilles. Les deux orifices quadrilatères, éloignés l'un de l'autre d'environ 1/3 de la longueur du corps. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA iMER DES ANTILLES 17 Tunique externe plus cartilagioeuse à la face extérieure, plus coriace à la face interne, médiocrement épaisse et peu ferme. La tunique interne très peu transparente, avec des faisceaux musculaires assez faibles et peu distincts. Les deux siphons, spécialement le siphon buccal, deviennent très foncés, presque noirs, à leurs extrémités. Siphon cloacal vers le milieu du corps. Sac branchial pourvu de quatre plis. Entre deux plis les côtes longitudinales sont arrangées de manière qu'on trouve, à partir du côté dorsal, entre un pli et la première côte longitudinale, deux stigmates en rangée transversale; entre la première et la seconde côte il y a huit stigmates, et entre la seconde et la troisième côte on trouve ordinairement sept à huit stigmates. Ensuite on trouve encore quatre côtes longitudinales beaucoup plus rapprochées, de sorte qu'on n'observe qu'un ou deux stigmates entre les côtes. Les plis eux-mêmes sont assez étroits. Les côtes transversales sont alternativement plus étroites et plus larges. Des côtes transver- sales secondaires, coupant les stigmates, font défaut. 11 n'y a pas de papilles à l'entrecroisement des côtes. Endostyle étroit. Le tubercule dorsal est ovoïde, avec l'entonnoir vibratile en forme de petit orifice circulaire. Raphé dorsal étroit avec le bord lisse. Le tube digestif forme une anse très étroite, totalement fermée. L'œsophage, très court, se continue dans l'estomac, allongé, sillonné longitudinalement et dirigé obliquement, dorsalenient et en avant, atteignant presque le milieu du corps. L'intestin se recourbe et se couche sur l'estomac. Le rectum se recourbe en S et s'abouche avec l'anus entier sur le bord postérieur du siphon cloacal. Gonades sous forme de nombreux polycarpes distribués irrégu- lièrement. Point d'endocarpes. Le cercle coronal porte environ soixante tentacules de trois ordres : quinze grands, quinze plus petits et trente très petits. Habite Gairaca, Santa-Marta. Styela (Polycarpa) asiphonica, n. sp. (PI. I. r\fx. 16. 17, 18) Caractères extérieurs. — Corps long de 2t)""", large de 20"'"' et épais de 15""", fixé avec la partie postérieure et ventrale, prolongée en un court pédoncule qui se ramifie en plusieurs branches, mais le pédoncule, avec ses ramifications, peut être très peu développé. Orifice buccal quadrilatère et terminal; orifice cloacal également Mém. Soc. ZooL de Fr., 1S9S. xi. — 2 IS C. l'H. SLUITKIi (|iia(irilaU'ie el (iisl;inl du premier d'un tiers de la lon^Mieui* du corps. Les deux siphons liés courts. Surface sillounée très iiit''|;u liéreineut, plus ou moins couverte de corps étrangers. (Idulciir l)run-j;risàtre. Tunique externe coriace, assez leriiie. très épaisse eu avant et sur la face dorsale, naciée en dedans. Tunique interne épaisse, charnue, pourvue d'une forte muscu- lature. Les deux siphons très courts, à peine discernables. Le sac branchial s'étend jusqu'à la partie la plus postérieure du corps et est pourvu de quatre larges plis. Kutre deux plis, il y a quatre à six côtes longitudinales et entre celles-ci se trouvent quatre stigmates en rangée transversale, excepté entre le pli et la pre- mière côte, où se trouvent seulement deux ou trois stigmates. Côtes transversales de différents ordres, arrangées régulièrement de la manière suivante : a-d-c-d-b-d-c-il-a, en appelant a la côte plus grande et il la plus étroite. Les côtes secondaires, coupant les stigmates, font défaut. Endostyle médiocrement large. Tubercule dorsal pyriforme avec l'entonnoir vibratile en forme de fente irrégulière, au fond d'une dépression en forme d'oreille. Raphé dorsal médiocrement large à bord lisse. Le tube digestif comme dans l'espèce précédente, c'est-à-dire avec une anse tout à fait fermée. Gonades sous forme de nombreux polycarpes. Parmi ceux-ci se trouvent aussi de nombreux endocarpes. Le cercle coronal porte environ soixante tentacules, alternative- ment plus grands et plus petits. Habite Rio Hacha, Goajira, à 6 à 7 mètres de profondeur. Styela (Polyc.arpa) appropinquata, n. sp. (IM. I, lig. 19. -3). 21). Caractères extérieurs. — Corps long de 25""", large de 15™™, épais de 40™™. fixé avec la plus grande partie de la face postérieure qui est couverte de sable, La partie antérieure, sillonnée transversa- lement, est nue et de couleur brun-jaunàtre, mais la partie entou- rant les deux orifices est lisse et blanchâtre (peut être rougeàtre pendant la vie). Les deux orifices distinctement quadrilatères et éloignés l'un de l'autre de o™™ seulement. H ny a pas de siphons. Tunique externe coriace, assez mince mais ferme, lisse dedans, jaunâtre mais non nacrée. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 19 Tunique interne brun-clair, avec une musculature bien déve- loppée, non transparente. Siphons à peine discernables. Sac branchial pourvu de quatre plis assez larges. Entre deux plis de nombreuses côtes longitudinales (vingt environ), dont pourtant celles du milieu se sont rapprochées comme pour former un com- mencement de pli. Entre deux côtes longitudinales on trouve en rangée transversale deux ou au plus trois stigmates qui sont coupés régulièrement par des côtes transversales secondaires. Les autres côtes transversales sont presque toutes égales. Point de papilles à l'entrecroisement des côtes. Endostyle assez étroit. Tubercule dorsal circulaire, et entonnoir vibratile en forme d'S. Raphé dorsal étroit avec le bord lisse. Le tube digestif commence tout en arrière du corps par un court œsophage. Aussi l'estomac est-il situé dans la région tout à fait postérieure du corps et strié longitudinalement. L'intestin propre- ment dit est dirigé en avant, ne formant qu'une courbure assez faible, de sorte qu'on ne saurait parler d'une anse. L'anus à bord entier situé en arrière du premier tiers du corps. Le cercle coronal porte onze tentacules seulement, tous presque égaux ; mais, sur le côté gauche, il y a une partie toute nue, sans tentacules. Gonades sous forme de nombreux polycarpes, bien dilïéreuts comme grandeur, développés surtout dans la partie antérieure du corps. Dans la partie postérieure de nombreux petits endocarpes. Habite l'île de Tortuga. Styela (Polycaupa) semi.xuoa, n. sp. (PL II, fig. 22-23) Caractères extérieurs. — Corps long de 30™™, large de 15™°» et épais de 10™'". La plus grande partie du corps est couverte de débris de coquilles et d'épongés, seule la partie antérieure est presque dépourvue de corps étrangers et colorée d'un brun foncé et sale. Orifice buccal terminal : orilice cloacal vers le milieu du corps. Les deux orifices quadrilatères. Le corps fixé par des racines. Tunique externe mince et coriace, grisâtre en dedans. Tunique interne épaisse, mais gélatineuse et transparente parce que la musculature n'est que faiblement développée. Les deux siphons très courts et pourvus également d'une musculature faible. Sac branchial pourvu de quatre plis larges. Entre deux plis, on compte cinq côtes longitudinales. Dans chaque rangée transversale de stigmates, on trouve entre le pli et la première côte de chaque 20 <:. l'H. -^u iiKit cAlê ciii(| «Ml six slif^iiialt's, riitic les wiilros ccMes, ordinairemenl dix. Les slij^mates s«tiU lon^s el étroits. I^cs côtos transversales sont de trois ordres, en outre des côtes secondaires (jui coupent assez réj^ulièrenient les stigmates. Entre deux côtes de premier ordre, il en existe une de second ordre, et entre celle-ci et les deux de premier ordre, on trouve constamment trois de troisième ordre, de manière qu'il y a huit rangées de stigmates entre deux côtes de premier ordre. Il n'y i)as de papilles à l'entrecroisement des côtes. Kudostyle assez large. Tubercule dorsal ovoïde avec eutonnoir vibratile en forme d'S. Raphé dorsal étroit avec le bord lisse. Le tube digestif forme uue anse ouverte el ne montre rien de remarquable. Le cercle coroual porte viugl-quatre tentacules, qui sont alter- nativement plus petits et plus grands. Gonades sous forme de polycarpes assez longs, qui sont placés en une double rangée autour de la cavité cloacale, tons dirigés par leur oritlce vers l'orifice cloacal. Habite l'île de Tortuga, à 45 mètres de profondeur. Cynthia L.JiviGAiA Hellcr (?) C. Hklleh. Jieilrà(/r ziir niihern Kciinlniss ârr Tu/t/ca/en. Silzungsber. der K. Akad. d. ^Viss. Wien, LXXVII, p. 93, 1878. (PI. II, iig. 24) Caraclères extérieurs. — Corps plus ou moins ovoïde, long de 35""", large de 20""", fixé par la face ventrale droite, qui peut quel- quefois se prolonger en un pédoncule court et peu distinct. Surface ridée et sillonnée assez profondément en tous sens, mais presque sans corps étrangers. Les deux siphons courts et peu proéminents, tous deux dorsaux; les deux orifices quadrilatères. La coloration varie depuis le blanc jusqu'au brun-grisâtre. Tunique externe peu épaisse, coriace, blanchâtre en dedans. Tunique interne avec des faisceaux musculeux distincts et forts sur le côté droit, et surtout sur les deux siphons courts ainsi que sur la face dorsale entre les deux siphons, d'où rayonnent des faisceaux sur les deux côtés, mais ceux du côté gauche sont assez faibles et la tunique de ce côté est pellucide, permettant de discer- ner à travers les gonades et le tube digestif. Siphon buccal dirigé obliquement eu avajit; siphon cloacal rectangulaire; tous deux larges et assez courts. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 2[ Le sac branchial est pourvu de six plis de chaque côté. Entre deux plis il y a huit côtes longitudinales. Dans chaque rangée transversale se trouvent six à huit stigmates allongés, qui sont coupés régulièrement par des côtes transversales secondaires très grêles. Les autres côtes transversales sont de deux ordres, de manière qu'entre deux côtes de premier ordre se trouvent trois côtes de second ordre, mais souvent on rencontre des irrégularités dans cet arrangement, Endostyle assez étroit. Le tubercule dorsal est en forme de fer à cheval, avec l'extrémité gauche recourbée en dedans, mais non contournée en volute. Raphé dorsal en forme de nombreuses languettes très grêles, commençant immédiatement en arrière du tubercule dorsal. Tube digestif formant une anse largement ouverte, atteignant en avant presque le cercle coronal. Rectum largement renflé. Anus à trois divisions tronquées, mais non dentées. Le cercle coronal porte dix-huit tentacules composés, dont douze sont beaucoup plus grands que les six autres. Gonades presque égaux des deux côtés. Celui du côté gauche occupant toute l'anse de l'intestin. Habite (Iriraca, Santa-Marta. Profondeur. 0.15 mètres. J'ai donne ci-dessus une description plus détaillée de plusieurs Cynthia, que je crois être identiques, avec la Ci/nthia Uemgdta de Heller provenant de la Jamaïque, quoique la description que donne Heller soit si courte, et qu'il reste quelque doute sur l'identité Mais, en tous cas, je ne trouve aucun caractère qui ne fût en contradiction avec la diagnose donnée par Heller. Cynthia torpida, n, sp. (Fl. 11, (ig. 2.^-28). Caracth'es extérieuts. — La taille de l'unique inrlividu obtenu est de 23""™ sur Hmm L'animal était fixé par une large base.nofammeni par la face ventrale qui se prolonge eu un bord plat de quelques millimètres de largeur. La face dor.sale et les flancs sont nus, sans corps étrangers, mais ridés finement et assez régulièrement, le réseau devenant plus lin près des orifices. Les deux orifices peu ou point proéminents ; tous deux quadrilatères et situés sur la face dorsale. La coloration est d'un jaune ocreux. La tunique externe est peu épaisse mais ferme, coriace et faible- ment nacrée en dedans. La tunique interne aune charpente conjonctivo- musculaire assez 22 C. PH. SLUITEH mince et diaphaiii', nermettaot de discerner les organes internes. Faisceaux inusciilaircs distincls et anaii^^'s, coniine on le trouve souvent chez les Cyntliia. Les siphons sont courts et situés sui" la (ace dorsale ; le siphon buccal est dirigé ()bli(]uement en avant, le siphon cloacal forme un ani-lc droit avec la ligne dorsale. Le sac branchial est pourvu de six plis de chaque côté. Entre deux plis je compte sept côtes longitudinales. Entre deux côtes voisines se trouvent dans chatjue rangée transversale trois ou quatre stigmates allongés. Les côtes transversales sont de trois ordres, sans compter les côtes très grêles qui coupent les stigmates dans le riiilieu de leur longueur. Les autres sont arrangées réguliè- rement, de manière qu'entre deux côtes de premier ordre se trouve une côte de second ordre et deux de troisième ordre, alternant p;ïr ordre de succession : 1-3-2-3-1. Point de pa|)illes sur les angles, où les côtes longitudinales et transversales se coupent. Le tubercule dorsal a une forme triangulaire et porte l'entonnoir vibratile en forme de fer à cheval avec les deux extrémités con- tournées en volutes, dirigées toutes deux à gauche et en arrière. Le raphé dorsal a la forme des languettes grêles, réunies à la base par une membrane étroite. Le tube digestif forme une anâe, largement ouverte, commençant par un court œsophage, se continuant par l'estomac qui n'est pas beaucoup plus large que l'œsophage. L'intestin proprement dit, s'étendant loin en avant, atteint à peu près le cercle coronal. Anus entier. Le cercle coronal porte vingt-six tentacules composés, dont seize sont beaucoup plus grands que les dix autres. Gonades presque égaux des deux côtés. Les glandes bisexuelles, encore distinctement séparées, chacune formant un ovaire sphé- rique, entouré du testicule lobé. Le gonade de gauche sous l'anse de l'intestin. Habite Santa-Marta, Colombie. Deux exemplaires. Cynthia Chazaliei, n. sp. (PI. Il, II-. 29, 30 ) Caractères extérieurs. — Corps long de 52mQ\ large de 25mm^ fixé par un court et large pédoncule. La surface irrégulièrement ridée, formant un réseau près des orifices, et des rides longitudi- nales au milieti du corps. Oritice buccal sur un siphon assez proéminent, dirigé eu avant. Orifice cloacal distant d'un tiers de la longueur du corps en arrière, sur un siphon beaucoup plus petit. TLINICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 23 Les deux orifices quadrilatères. La coloration est d'un brun livide. Tunique externe médiocrement épaisse, blanchâtre en dedans. Tunique interne plus ou moins pellucide ; faisceaux musculeux (iisfincts, arrangés comme d'ordinaire chez les Cyuthia. Siphon l)uccal dirigé en avant et assez long ; siphon cloacal vers le milieu de la longueur de l'animal, dirigé obliquement en avant. Le sac branchial est pourvu de chaque côté de six plis assez étroits. Il y a 11 côtes longitudinales entre deux plis, dont trois ou quatre se sont rapprochées beaucoup plus que les autres. Dans chaque rangée transversale on trouve entre deux côtes voisines quatre ou cinq stigmates médiocrement allongés, tandis qu'entre les côtes plus rapprochées, il n'y en a qu'un ou deux. Les côtes transversales sont toutes à peu près égales, seulement les trémas sont coupés régulièrement par des côtes secondaires très grêles. Le tubercule dorsal a une forme ovoïde ; l'entonnoir vibratile est en forme de fer à cheval avec les deu.x extrémités contournées en volutes, toutes deux dirigées en dedans. Raphé dorsal en forme de languettes grêles au commencement, réunies seulement à la base. Le tube digestif forme une anse assez étroite, pour une Cyuthia, ne s'étendant que jusqu'au milieu du corps, mais ne s'appuyant pas sur lui même en revenant. Le rectum court, mais élargi au commencement, formant un ventricule, tandis que l'estomac est mince et presque entièrement enveloppé dans le foie. Anus entier. Le cercle coronal porte environ trente tentacules composés, dont seize plus grands, mais alternant irrégu- lièrement avec les autres plus petits. Gonades presque égaux des deux cotés. Les glandes, encore séparées distinctement, s'abouchent chacune dans l'oviducte qui suit du coté gauche l'intestin. Habite Sanla-Marta (Columbia). i ex. Cynthia discrepans, n. sp. (PI. II, Hs- 31-:Vt . pi. III, fit;. 44.) Caractères extérieurs. — Corps sans pédoncule, long de 45'""', large de 30™™ et épais de lOi^in^. Les deux siphons assez longs et distincts. Siphon buccal dirigé en avant ; siphon cloacal un peu avant le milieu du corps. Les deux orifices quadrilatères. Surface irrégulièrement et assez lincment ridée. Coloration d'un brun- rougeâtre. Tunique externe assez mince, coriace, blanchâtre en dedans avec un reflet brun. 24 <:. l'ii. sr.iiTKK Tunique interne très peu pelluc^ide avec une (.liarpente coojouc- livo musculaire épaisse. Les faisceaux niusculeux lonj,'itudinaux surtout sont lar|xes et distinctement séparés jusqu'au cercle corona!. La musculature transversale et celle des siphons est uniforme sans faisceaux séparés. A la face ventrale, les faisceaux lonj^ritudinaux manquent et les fibres transversales sont plus fortes. Les deux siphons loni;s et étroits. Les sacs fjénéraleurs se laissent discerner sous la tunique. Le sac branchial est pourvu de six plis étroits de chaque côté. Entre deux plis on compte cinq côtes longitudinales. Les C()tes transversales sont très incomplètes et même inconstantes et iiiauquent souvent entre deux rangées transversales de stigmates. Ceux-ci sont très petits, presque circulaires, quoique un peu plus longs que larges. Dans la partie antérieure les stigmates sont encore arrangés régulièrement, en rangées transversales, de manière qu'on trouve quatre ou cinq stigmates entre deux côtes longitudinales. Mais dans la partie postérieure, cette régularité se perd graduellement, les petits stigmates sont répandus sans ordre, et il y a des espaces où ils font tout à fait défaut. Dans les plis mêmes se trouvent d'ordinaire 9 côtes longitudinales avec un stig- mate seulement entre deux côtes. Eudostyle assez large. Le tubercule dorsal est cordi forme, mais la partie antérieure est recourbée en arrière. L'entonnoir vibratile est en forme de fer à cheval, suivant les bords du tubercule, les deux extrémités recourbées en dedans, mais non contournées en volutes. Le raphé dorsal en forme de nombreuses languettes grêles commençant immédiatement derrière le tubercule dorsal. Le tube digestif est repoussé vers l'extrémité postérieure du corps et forme une anse très courte pour une Cynthia. n'atteignant qu'au plus le tiers de la longueur du corps. L'anus sur le bord postérieur du siphon cloacal. Le cercle coronal porte environ quarante tentacules, tous de la même longueur. Les gonades forment des petits sacs qui, dans la partie postérieure du corps, sont réunis avec le tube ovarien et le tube testiculaire. chacun avec un canal spécial, mais les petits sacs générateurs, dans la partie antérieure, ne sont pas encore attachés et forment des polycarpes. comme chez les Styela, mais sans orillces. Habite le golfe de (^ariaco, Santa-Marta et Kingston (Jamaïque). Plusieurs échantillons de cette espèce, curieuse sous plus d'un aspect, furent lecueillis par la Chazalie. Le sac l)raiichial est eu train de se réduire comme fonction. Les stigmates sont petits et, pour une grande partie, irrégulièrement arrangés; les côtes TUNICIERS RECUEILLIS DANS L.\ MER DES ANTILLES 25 transversales sont devenus rudimentaires. La partie antérieure est encore assez régulière, mais la partie postérieure est perforée de plus en plus irrégulièrement, et les stigmates y sont souvent bien éloignés l'un de l'autre. Le tubercule dorsal avec l'entonnoir vibra- tile montraient, chez toutes les formes examinées, le même dessin. Le tube digestif aussi a une position anormale pour le genre Cynthia. Ordinairement on le trouve en forme d'anse largement ouverte et se prolongeant loin en avant. Chez notre Cynthia discre- pans, le tube digestif est tout à fait repoussé dans la partie posté- rieure du corps, ne formant qu'une anse bien petite. Enfin quant aux gonades, plusieurs d'entre eux sont encore des glandes séparées, attachées à la charpente conjonclivo-musculaire, mais pas encore réunies avec les tubes ovariens ou testiculaires. Quelques-uns, plus rapprochés de l'extrémité des tubes, y sont déjà soudés. Il semble que la jonction se réalise seulemeut peu à peu, avançant de l'extrémité distale vers l'extrémité proximale. Le cas communiqué par Roule (l) pour la Cifnlhia corallina, où les poches génératrices restent séparées et sont pourvues chacune d'un vas deferrens et d'un oviducte, ne saurait être confondu avec le cas présent, où les glandes se fusionnent secondairement avec les tubes ovariens et testiculaires communs. Rhabdogynthia pallida Heller. Heller. Sitzungsber. d. k. Wiss. Wien, LXXVII, p. 96. Herdman. Challenger. Report on ihe Tuidcala, p, 143. Plusieurs échantillons, provenant de Kingston (Jamaïque) et un de Curaçao, du « Schottegat ». Les animaux ressemblent presque complètement aux exemplaires de Billiton, que j'ai décrits il y a douze ans [1). Seulement la tunique externe des individus de l'Amérique est plus mince et d'une coloration d'ocre plus foncé que les exemplaires de Billiton, quoique parmi les exemplaires de l'Amérique, il en existe un aussi blanc que ceux des Indes. De même les siphons sont plus courts que dans les exemplaires de Billiton. La glande nerveuse (glande hypophysaire) chez cette espèce est toujours d'une couleur orange ou rose et placée à la face dorsale du ganglion nerveux, comme je l'ai décrit récemment (3). (1) L. Roule, Recherches sur les Ascidies simples. Ann. d. Sciences nat. Zoologie, (6), XX, fig. 183 (2) Sluiter, Urber einige einfachen Ascidien von der lasel Billiton. Natuurk. Kydschr. voor Nedeii. Indien. XLV, p. 183, 1885. (3) Weber, Beitrage zur Kenntniss der Fauna von Sild-Afrika. II. Sluiter, Die Tunicaten. Zool. Jaiirbucher, X, 1897. 26 <:. l'ii. si.ciTKU MicKorosMi s nisTA.vs llt'llcr llii.i.K», beilrdin' nnhern krnnhiiss ilnTuiiicatcn. S'\izun\^s\)ev. d. K. Ak. (1. Wiss. Wini. LXXMI. p. KK), IS7S. Je (l'ois devoir attribuer liois écliMiitillons d'un Mlirocostniis, |irovenanl de la lagune de Marguerila, à l'espèce Microcosmus dislans de lieller. Pourtant les caractères anatouiiques que dooire M. lieller sont si peu détaillés, ([u'il est bien dillicile d'être certain qu'on a sous les yeux l'espèce eu question. Sur l'entonnoir vibra- tile, lieller ne donne aucun renseignement ; je le trouve en forme tle fer à cbeval avec les deux extrémités recourbées en dedans et en arrière, mais non contournées en volutes. Tout le tubercule dorsal s'est éloigné beaucoup en arrière de la gouttière péricoronale. Le sac brancbial, en outre des buit plis ordinaires, en possède encore un neuvième, qui n'atteint cependant pas l'entrée de l'œsopbage et qui même peut être tout à fait rudimentaire. Entre deux plis il y a sept ou buit côtes longitudinales et dans chaque rangée transversale on trouve quatre à cinq stigmates fort petits et arrondis, qui ne sont coupés que rarement par des eûtes transversales secondaires. Les autres côtes transversales sont bien inégales mais sans alternance régulière. Les autres détails anatomiques ainsi que les caractères extérieurs correspondent avec les communications de M. C. Heller. Microcosmus exasperatus Heller. Heller, Beitriic/e, etc. Sitzungsber d. K. Ak. d. Wiss. Wien, LXXVII, p. 99, 1878. (PI. Il, lig. :fô). Quelques échantillons, provenant de Kingston (Jamaïque) et un de Santa Marta (Bolivie), correspondent sous tous les rapports avec la description que donne M. Heller de cette espèce. Outre les huit plis (dont six seulement atteignent l'entrée de l'œsophage) que mentionne Heller, j'en trouve encore un neuvième, qui ne s'étend que jusque la moitié du sac brancbial. L'entonnoir vibratile est en forme de fer à cheval, l'extrémité gauche est contournée en volute et dirigée en dedans, Textrémité droite se recourbe à gauche en avant de la volute gauche, mais sans se contourner soi-même en volute. Microcosmus biconvolutus, n. sp. (PI. Il, fig. L6-38). Caracfères extérieurs. — Corps irrégulièrement arrondi, long de 30mm^ large de 10™™ et épais de 6™°', distinctement pédoncule. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 27 Seulement le pédoncule et la face gauche sont couverts de débris de coquilles et d'autres corps étrangers. Du reste la surface est ridée, mais les tubercules eux-mêmes sont lisses. Siphon buccal long de 10mm et pourvu de quatre sillons longitudinaux. Siphon cloacal beaucoup plus court. Coloration blanchâtre avec des taches et des lignes jaune-brun. Tunique externe peu épaisse et coriace, blanchâtre en dedans et faiblement nacrée. A l'origine des deux siphons un bord étroit saillant en dedans. La tunique interne forme une charpente conjonctivo-musculaire assez mince et pellucide, quoique les faisceaux musculeux soient distincts et assez forts. Le siphon buccal surtout a une musculature transversale bien développée. Siphon buccal dirigé en avant, siphon cloacal loin en arrière, dirigé à angle droit avec le bord dorsal. Le sac branchial est pourvu de huit plis de chaque côté. Entre deux plis il n'y a que quatres côtes longitudinales. Dans chaque rangée transversale de stigmates, entre le pli et la première côte, il n'y a qu'un ou deux stigmates; entre celle-ci et la suivante, du côté ventral, il existe encore deux stigmates, puis dans les deux compartiments qui restent au milieu on trouve constamment ■quatre stigmates. Tous les stigmates sont des fentes ellipsoïdes très allongées. Les côtes transversales sont toutes presque égales, seulement les quatre stigmates situés entre deux côtes longitudi- nales sont coupés par des côtes secondaires très grêles. Le tubercule dorsal a une forme ellipsoïdale, il est allongé sui- vant l'axe longitudinal du corps. Les deux extrémités de l'enton- noir vibratile contournées en volutes et toutes deux dirigées à gauche, mais de manière que la volute droite est située en avant de la volute gauche. Le raphé dorsal forme une lame étroite sans languettes ou dentelles. Le tube digestif forme une anse très étroite, revient en s'ados- sant à lui-même et s'étend jusqu'à la moitié de la longueur du corps, y compris le siphon buccal. Anus loin en arrière, entier. Le cercle coronal porte vingt tentacules composés, grands, entre lesquels il en existe encore de plus petits. Gonades encore peu développés, égaux des deux côtés et formant des glandes nettement séparées. Habite Curaçao, dans le Schottegat. 28 C. PH. SLUITKU M(»L(irLA COMURTA, II. S|». (PI. II. lif;. :W, 40). Caractères extérieurs. — O^rps spliéiiiiue, petit, U'"'" de diymètre seulement. Surface presque entièrement couverte de petits grains de sable, attachés par de longs filamcnls très fins qui poussent de la tunique externe. Très probablement les animaux étaient libres dans le sable. Là où le sable est enlevé, la tunique est transpa- rente, de manière qu'on peut distinguer les viscères. Les deux orifices quadrilatères, rapprochés et situés sur de courts siphons tronqués. La tunique externe très mince, gélatineuse, très fragile et pourvue de nombreux tilaments. La tunique interne, également très mince et délicate et pourvue de faisceaux musculaires très faibles. Le sac branchial pourvu de sept plis de chaque côté. Sur chaque pli il existe quatre côtes longitudinales. Les stigmates sont arrangés comme chez le genre Eugyra et la Molgula eiiyyroides de Traustedt,c'est-à-(îire formant des infundibula qui correspondent en position avec les plis. Pourtant laspect de ces infundibula n'est pas très net et les circuits des spirales sont plus ou moins irréguliers et se divisant dichotomiquement. Le tubercule dorsal est en ovale allongé avec l'entonnoir vibratile en forme de fer à cheval court, mais l'ouverture est tournée en arrière et située sur le milieu du tubercule. Le ganglion nerveux immédiatement au-dessus du tubercule. Raphé dorsal étroit et avec le bord lisse. Le tube digestif commence par un œsophage court, tout en arrière du corps; l'estomac étroit, courbé vers le côté dorsal, où l'intestin forme une anse fermée, se couche sur l'estomac, qu'il quitte près de l'œsophage pour se terminer en un long rectum. Anus sur le bord de la cavité cloacale. Le cercle coronal porte huit grands tentacules alternant avec huit plus petits. Tous les tentacules avec des ramifications assez nombreuses. Gonades, comme d'ordinaire, développés des deux côtés, celui de gauche dans la courbure de l'intestin. Habite Rio Hacha, Goajira. à une profondeur de t» à 7 mètres. Deux échantillons. Cette espèce ressemble sous plusieurs aspects à la Molyula eugy- TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 29 roïdes Traust. (1) de Baliia. notamment dans la structure du sac branchial, qui a tant de rapports avec le sac branchial du genre Eugyra. Pourtant elle ne peut être confondue avec l'espèce de Bahia. parce que le cours de l'intestin est bien différent et l'enton- noir vibratile me semble bien curieux, par suite de l'ouverture du fer à cheval, tournée en arrière au lieu de l'être en avant. De plus, les deux siphons sont beaucoup plus rapprochés chez nos animaux de Cioajira. Toutefois il est bien curieux que ces caractères, rappe- lant le genre Eugyra, se rencontrent chez ces deux espèces de l'Amérique occidentale. II. — Ascidiavea nierosoinata Leptoclinum conchyuatum, n. sp. (PI. III, lig. 47). Caractères extérieurs. — La colonie forme une masse assez mince d'une constitution plus ou moins coriace et calcaire. La surface est colorée en violet marbré plus ou moins foncé, parsemée de points beaucoup plus clairs. Ascidiozoïdes distribués régulièrement, sans former des systèmes. Il n'y pas d'orifices cloacaux communs. Les ascidiozoïdes sont perpendiculaires à la surface; ils ont une longueur de 011^9 au plus, sont divisés distinctement en thorax et abdomen, l'abdomen étant un peu plus grand que le thorax. Orifice branchial avecsix lèvres. Tunique externe commune assez fragile, quoique les corpuscules calcaires ne soient pas assez abondants pour former une couche continue. Les corpuscules en forme d'astérisques avec plusieurs pointes aiguës, ont un diamètre de 0™°i03. La tunique interne est un peu transparente et pourvue d'une musculature assez forte. Le sac branchial a quatre rangées de cinq ou six stigmates de chaque côté. Endostyle très large et avec les bords onduleux. Le tube digestif commence parun œsophage court qui se continue par un estomac volumineux, situé dans l'axe longitudinal du corps. L'intestin se recourbe en avant et s'abouche dans l'anus près de la troisième rangée de stigmates. Gonades comme d'ordinaire. Le vas deferens forme une spirale de sept tours. Habite le u Schottengot (Curaçao) et Kinston (Jamaïque). (1) Traustedt, Vertindiskr Ascidiae simplices. Vidensk. Meddel. fra den iiaturh. Fioren. i Kjobenhavn, 1882, |i. 112. 30 C. l'H. SLUITEK Il est bien dillicile el peul-otie impossible de se décider sur l'idenlité des difléreules espèces de Irpldcliimm. Aussi, dtins le cas présent, je ne suis pas du tout certain que celte espèce ne soit iden- lique avec une des espèces décrites par Verril ou par Herdman, mais l'aspect de la colcnie entière surtout ne ine semble pas corres- pondre à une des descriptions de ces auteurs. LKPTOr.I.lNUM GINEHACEUM, R. sp. (IM. Il, fig. '.I, '.I" ; pi. 111, li-. 48. Caractères eitérifurs. — l.a colonie (orme uni; masse mince, éten- due horizontalement, irrégulièrement entaillée, très fragile et de couleur grisâtre. On peut discerner à l'œil nu les ascidiozoïdes comme des taches blanches d'un i/2'^m jy diamètre environ. Ils sont distribués régulièrement, sans qu'on puisse discerner de systèmes dans les échantillons conservés dans l'alcool. 11 n'y a pas d'orifices cloacaux communs. Les ascidiozoïdes sont assez grands pour un Leptoclinum, long de \^^D, perpendiculaires sur la surface, distinctement divisés en thorax et abdomen, mais le dernier beaucoup plus grand (presque deux fois), que le thorax. Un long faisceau de fibrilles conjonctives attaché à la partie postérieure du thorax se relie au tissu de la tunique externe. Tunique externe commune très fragile, cartilagineuse. La couche superficielle est tout à fait dépourvue de corpuscules calcaires, mais dans les parties plus profondes les corpuscules calcaires ne sont pas non plus très abondants. Les corpuscules eux-mêmes sont des astérisques avec plusieurs pointes aiguës, comme dans l'espèce précédente. Tunique interne très mince, avec une musculature très faible. Le sac branchial a quatre rangées de quatre ou cinq stigmates de chaque côté. Endostyle très large et formant quatre courbures profondes. Le tube digestif commence par un œsophage, dirigé en arrière. Estomac très grand, encore dirigé en arrière. L'intestin proprement dit, également très volumineux, se recourbe en avant et s'abouche dans l'anus, situé près de la dernière rangée de stigmates. Gonades comme chez la plupart des Leptoclinum ; le vas deferens avec une spirale de sept tours. Habite la rade de Kingston (Jamaïque). ÏUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES -'U Celte espèce est bieu ditïérente de la précédente, aussi bien sous l'aspect général de la colonie que par l'anatomie des a?cidiozoïdes. La grandeur du tube digestif surtout est bien caractéristique pour cette espèce, que je ne puis identifier avec uue des espèces décrites. Il n'y a qu'un seul échantillon assez grand de cette colonie. Leptoclinum TENUE Herdui. Herdman, Challenger's Report un ihe Tunirata, XIV, p. 281. Plusieurs petites colonies des îles Los Testugos.à une profondeur de 40 mètres. Elles correspondent sous tous les rapports avec la description et les figures de Herdman. Psammaplidium funginum, n. sp. Caractères extérieurs. — Les colonies forment de petites masses cylindriques, dont la plus grande n'était longue que de IS"»"^ et large de 8™™. La partie inférieure (c'est-à-dire la plus grande moitié) de chaque colonie est richement imprégnée de grains de sable et par conséquent d'une teinte grisâtre. La partie supérieure est presque dépourvue de grains de sable et par conséquent géla- tineuse et vitreuse, un peu blanchâtre. Les ascidiozoïdes sont reconnaissables comme de petites taches blanches, mais peu dis- tinctes. La tunique externe commune est gélatineuse, assez résistante et imprégnée de nombreux grains de sable diîns la plus grande moitié inférieure, qui est séparée assez nettement de la partie supérieure plus petite, qui est presque entièrement dépourvue de ces grains. Les ascidiozoïdes sont longs de 7 à 8°i'|', divisés en thorax, abdomen et postabdomen, dont le dernier est aussi long que les deux autres réunis, mais les limites de ces parties ne sont pas bien marquées par des sillons. L'orifice branchial a six lobes, l'orifice cloacal pourvu d'une languette. Tunique interne assez mince avec une musculature faible. Sac branchial court, peu développé. Il n'y a que six rangées de cinq à six stigmates de chaque côté. Endostyle médiocrement large, peu onduleux. Le tube digestif court, plus court que le thorax, commence par un œsophage large, qui se continue dans l'estomac, à paroi lisse, sans plis saillants, et non séparé distinctement de l'œsophage et de l'intestin proprement dit. Celui ci se recourbe en avant, est aussi très volumineux et s'abouche dans l'anus, vers la moitié du thorax. 32 C. l'H. smiTKR Gonades situés dans le posl-;il)(l()iii('ii. coihiih' on le Ironveordi- uaii-eiiipiit clu'z le fleure Aiiiaioiiciir.n. On tioiive souvent dans la cavité cloacale un ou deux embryons. Habite l'île de Tortuga, à 45 mètres de profondeur. DlPLOSO.MA PIIRI'URE.X, U. Sp. (l'I. II. li-i;. 42; |.l. 111, lif,'. 49). Caractères extérieurs. — Les colonies lormeut de petites masses gélatineuses, de forme irrégulière, longues tout au plus de 1'=™. La surface est glabre, d'une couleur violette ou pourpre foncé, quelquefois plus clair. Les ascidiozoïdes se manifestent comme de petites taches blanchâtres. Les orifices branchiaux sont pourvus de six rayons, ce qu'on ne peut voir qu'avec l'aide d'une loupe. 11 n'y a pas d'orifices cloacaux communs. Les colonies étaient fixées par leur base sur des débris calcaires et surtout sur des coquilles de globigérines. La base est aussi de couleur beaucoup plus claire. Les ascidiozoïdes ne sont longs que de lmm5 yj divisés en thorax et abdomen qui sont à peu près égaux. Ils ont une couleur brun- jaunâtre et ne sont pas transparents, de manière qu'on ne peut pas distinguer les viscères. Tunique externe commune gélatineuse, assez transparente, mais dans la partie inférieure imprégnée de nombreuses coquilles de globigérines, qui se trouvent eucore assez profondément dans le tissu de la tunique externe. La structure de cette tunique est remarquable par les nombreuses cellules vésiculaires semblables à celles que l'on trouve dans la tunique externe du genre Ascidia. A la surface de la colonie ces cellules vésiculaires sont pourvues de granulations de pigment violet foncé, au centre de la tunique ces cellules en sont presque totalement dépourvues, mais à la base les granulations se retrouvent. 11 n'y a pas de corpuscules calcaires, mais des coquilles de globigérines et aussi de petits grains de sable calcaire qui imprègnent la masse gélatineusedela tunique. Enfin on rencontre dans la tunique externe des faisceaux conjonctivo-mus- culaires rétracteurs et des appendices musculaires des ascidio- zoïdes. La tunique interne est opaque et épaisse, le tissu conjonctif étant très développé, quoique la musculature ne le soit que faiblement. Sac branchial assez grand avec quatre rangées de stigmates très longs. Endostyle médiocrement large. Raphé dorsal en forme de languettes. Le tube digestif forme une anse double, presque immédiatement Mcni. Soc. Zool. de France. .XL JS.%\ W:i=JA :\\\ ,\ i 'r~i 12. 19. 4. !!('' i 18. l^W "r 17. -^rli M H. C Ph.SIuiter ad nat del. PU 21. LithWenier &V/inter Francfort ^/.Vi Mém.Soc. Zooidc France. XI. IS9S. 26. 27. ^ ^_ V. 28. ^i. 59. C.Ph.Sluiter adnat.del. PL IL 29. 52. ^^^ 3^. 33. 0 00 OC OOOOC TOOOO 0 00 0 Todo 00 0 0 37. lith.Werner4WinTer,Francfori;S/M. Mém. Soc. Zool. de France . XI. 1S9S. PI. m. 4^. '±9. 'M' ^'4 \'>' \. ^ 45. Mad"* CH.SluiteradnatdeL lithWerner&Winter.Francfort^/M. TUNICIERS RECUEILLIS DANS LA MER DES ANTILLES 33 en arrière du sac branchial. Estomac volumineux et sans plis. Rec- tum long et s'embouchant près de rorifice cloacal. Gonades en partie à côté de l'intestin, en partie sur la paroi de l'intestin. Vas deferens droit, sans courbures. Habite Branco, Cap Vert, à 25 mètres de profondeur. III. — Thaliaeea Cyclosalpa pinnala Forsk. — Cinq échantillons de la Salpe agrégée. Mer Atlantique, lat. 37° 51' N., long. 36° 31' Ouest. Salpa scutigera confœderata Cuv.-Forsk. — Six échantillons de la Salpe agrégée. Mer Atlantique, lat. 37° 48' N., long. 33° 47' Ouest. Snlpa cotasta lilem Quoy-Gaim.-Cuv. — Six échantillons de la Salpe agrégée. Mer Atlantique, lat. 37» 51' N., long. 36° 31' Ouest. Salpa africana maxlma Forsk. — Deux échantillons de la Salpe solitaire. Une chaîne d'embryons peu développée. Mer Atlantique, lat. 37^51' N., long. 36«31' Ouest. Salpa runcinata fusiformis Cham.-Cuv. — Deux échantillons de la Salpe solitaire. Mer Atlantique, lat. 30° N., long. 70'J Ouest, et sept échantillons de la Salpe agrégée de Sauta Marta, côte de Colombie. Salpa cylindrica Cuv. — Deux échantillons ; une Salpe solitaire et une Salpe agrégée. Iles de « los Testngos ». Salpa flagellifera Traustedt. — Plusieurs échantillons de la Salpe solitaire. Mer Atlantique, lat. 37° 51' N., long. 36° 31' Ouest. Selon les recherches du D^ C. Apstein (1), il faut considérer cette espèce comme une forme distincte. Traustedt l'avait décrite comme une simple variété de la Salpa (lemocralica-mucroiiata, tout en supposant la possibilité qu'elle fût une espèce bien distincte. EXPLICATION DES PLANCHES Planche I Fi},', l. — Ascidia luitgitubis Traust. — Fragment du sac branchial. Fig. 2. — Idem. — Tubercule dorsal et raphé dorsal (partie antérieure et postérieure). Fig. 3. — Ciona abdoininalis, n. sp. — Animal un peu grossi. Fig. 4. — Idem. — Animal extrait de la tunique externe pour montrer la rouche musculaire de la tunique interne. Fig, o. — Idem. — Sac branchial et tube digestif. Fig. 6. — Idem. — Fragment du sac branchial. Fig. 7. — Idem. — Partie du sac branchial plus fortement grossie pour mon- trer les supports des côtes longitudinales. (1) C. .\psTEiN. Die Salpeii dey Berhner Zoologischcti Sammliinq . Archiv fur .Naturgcscliichte, &)<-' Jtihrg., 1, (i. 4y, 189'i. Mém. Soc. Zool. de Fr., 189.S. xi. — 3. J4 C. l'H. SLUriKU. — TUNICIEKS HKCI KILLIS DANS LA MKH DKS ANTILLES Kig. 8. — Idem. — Tubercule dorsal. V\ii. 'J. — Slijela (Pt)lycarpa) nivosa, a. sp. — Tuheniil»' doisal. Fig. I(». — Stijpin (l'olyciirpn) fulginea, n. sp. — Tiil)prciile doi-sul. Kl;;. 11. — Stijeld (PoUjcnrya) fridhilis, n. sp. — Tulierciile dorsiil. Kig. 12. — Styrlfi [l'olijrarpa) hievipcdunculata, n. sp. — Tubercule dorsaL Fig. 13. - Styelu (l'olyciirpa) carlilaginra. n, sp. — Animal siins U tunique e.xlerne, et tunique interne |)artiellement enlevée pour montrer le tube digestif. Fig. 14. — Idem. — Kra;;iniiit du sac bramliial. Fig. lo. — Idem. — Tubercule dorsal avec quelques tentacules. Fi^'. l(i — Styela iPolycarpn) dsi/jlKitiicn, n. sp. — .\nimal sans la luniquf externe, et tunique interne partiellement enlevée pour montrer le tube digestif. Fig. 17. — Idem. — l'^aument du sac branchial. Fig. I«. — Idem. — Tubercule dorsal. Fig. 19. — Stf/eUt iPnlycarpa) nppropiiKiuaUt. \\. sp. — Animal sans la tunique externe. Fig. 20. — Idem. — Animal coupe par la ligne ventrale. Le sac branchial est partiellement enlevé pour montrer le tube digestif, les polycarpeset les endocarpes, Fig. 21. — Idem. — Fragment du sac branchial. Planche II Fig. 22. — .S( articles de la tige sont munis d'un fort poil spinesceiit. Cliélipèdes très développés ; |)ropo(lite allongé (aussi long que rarlicle précédent) ; à partie dactyle muni de deux dents rapprochées ; dactylopodite long, courbé, muni du côté interne de neuf «lenticules serrés et poilus. Pereion à |)remier seg- iiicnt liltre deux fois plus court que le troisième. Première paire de péréiopodes ambulatoires à propodite grêle et allongé, plus court cependant que le dactylopodite qui est d'une extrême longueur. Pléon nor- mal, pleopodes à appendices longuement poilus. Uropodes à endopodite 6-articulés. Di mensioDS : Longueur o milli- mètres, largeur 1 millimètre. 9, Corps plus court que chez le d^. — Yeux petits. — Antennes de la première paire à tige tri-articulé et à fouet presqu'invisible. Chélipèdes de môme forme que chez L. algicoUi. Dimensions : Lon- gueur 6,2 millimètres, largeur 1 millimètre. cf 9, Bonifacio, dragué 10 mètres, sable (Chevreux. Melita, ^21 juillet 1890). — 9. Bonifacio, dragué 20 mètres, vase (Chevreux, Melita). — 9. Ile Rousse, dragué 12 mètres, sable (Chevreux, Melita, 10 juillet 1890). — 6, Ile de Djerha, marée, sur les Hircinia (Chevreux, Mdita, 21 septembre 1892). Cette espèce est bien voisine et n'est peut-être qu'une variété du L. algicola avec laquelle on la trouve associée sur les côtes de Corse. Elle s'en distingue surtout par le développement beaucoup plus grand de toutes ses parties : sa taille est de plus du double.' — La forme bien plus allongée des chélipèdes chez le cT, paraît cependant un caractère distinctif assez net. — Nous avions cru d'abord pou- voir assimiler cette espèce au Leptochelia Neapolitana, décrit par Sars et provenant de l'Italie méridionale, et qui présente aussi dans la première paire de péniopodes ambulatoires un dactylopodite d'une grande longueur. Mais Sars dit que les yeux chez le cT et la 9 sont de grandeur égale; ce n'est pas le cas dans notre espèce. Si l'hypothèse que nous avon.s émise tout à l'heure sur l'identité possi- ble de L. Samgnyi et algicola se trouvait justifiée, il faudrait peut- être y comprendre aussi cette forme majeure que nous décrivons ici. TANAIDAE RÉCOLTÉS PAR M. ED. CHEVRËUX 45 Leptochelfa inermis, nova species. Diagnose : cf , Corps médiocrement allongé, de petite taille. Cépha- losome égalant environ deux fois la longueur du premier segment pereial. Yeux un peu plus grands que chez la $. Antennes de la première paire à fouet 5-articulé, poilu. Chélipèdes petits, à propo- dite court et large, la partie digitiforme très large vers la base et pointue au sommet , présente du côté interne deux dents rapprochées mais très peu apparen- tes (bien moins déve- loppées que dans les espèces précédentes ) . Pereion et pleon nor- maux. — Uropodes à endopodite 4- articulé. — Dimensions : Lon- gueur 2,6 millimètres, largeur 0,5 millimètres. 9, Corps de même dimension que chez le cf. — Yeux à peu près de même grandeur. — Antennes de la première paire à tige tri-articu- lée et à fouet rudimentaire. Chélipèdes à propodite assez étroit, à bord interne non denté. Deux cT, deux $. — Dakai, chalut, 7 mètres (Chevreux, Melita, février 1890). Cette espèce est bien distiucte par la forme des chélipèdes et le petit nombre d'articles du fouet chez le cf , et par ses uropodes à endopodites 4-articulés. Fig. 7. — Leptochelia inermis Dollfus. — a, Chéli- pède, partie antérieure (a') ; b, Chélipède, partie antérieure (Q); c, .\nteanes (o^) ; d, Pleotelsoa et uropodes (o^9). Paratanais Batei g. 0. Sars (1). Quatre 9. — Saint-Jean-de-Luz, drag. 5 mètres (sable vaseux) (Dollfus, mai 1888). (1) G. 0. Saks, Revis, af. Gruppen Isop. Chelif , 1882. 46 ADRIEN IJOLLKIS Typhlotanais messinensis, g. 0. Sars (1). Une 9. — Golfe de Saint-Tropez, chalut 50 mètres (Clievreux, ^]elHa, i8 aoiU 1891). Leptognathia bhevimana Lilljeborf^. Tandis iremmanus, Lilljeborg (2). Leptognathia bremmana G. 0. Sars (1). Une $. — Baie de la Forest (Bretague), 16 juin 1887 (Clievreux). Espèce de dispersion très étendue : toute la côte Norvégienne jusqu'à Vadsô, Danemark, Méditerranée à Messine (Lilljeborg, Meinert, G. 0. Sars) Leptognathia crassimana, nova species. cT. — Corps très étroit. — Céphalosome assez court (très abimé sur l'exemplaire examiné). — Antennes de la première paire à tige tri-articulée (le troisième article court), et à fouet (juatri-articulé, muni de poils sensilifs assez courts. — Chélipôdes courts, robustes ; propodite large, presque tri- quètre, à bord interne si- nueux denté. Dactylopodite étroit, (lenticule du côté ex- terne. Segments pereiaux subégaux, les trois premiers un peu plus courts et plus larges que les suivants. Pléon normal, pléopodes bien déve- loppés et munis de poils allongés. Pleotelson plus long que les segments pléonaux ; uropodes allongés, à endopo- dite triarticulé (le premier article très court) et exopo- dite bi-articulé, grêle, égalant au moins la moitié de la lon- gueur de l'exopodite. — Di- mensions : Longueur, 2,8 millimètres, largeur 0,4 millimètres. Fig. 8.— Leptognathia craasiwana DoUfiis (c"). — o. Chélipède; b, Antennes; c, Pleotelson et uropode. (1) G. 0. Sars, Revision af Grvppen Isop. Chelif., 1882. (2) Lii.tJEBOR(i, Hidr till. Kannod. oui dr imm. Smiqt' re; les couidt's planent (irdiii;iii('iniMil;i iine^riindc hauteur et avec uue jçiandc rapidité. Narsovie, Olvolsk. Kiell/.i, Mcnlnt', Pélrokov. Kaielsliov , VIolii. Lifllaude (Karv.j, gouvcrni-nicnls de IN'tersl(Our;j: (IM.) Moscou (Oui.). V()l^'a-()ural (Ev.). 22. ./:'. jiinrca. — Doux exemplaires eaplurés le 7 septembre et le H octobre IS!)3, à (3tvotsk. Celte espèce se rencontre en Tialicie. où elle est peu répandue, suivant Dzendzelevitch. Gouvernements de Courlande (Karv.). Pétersbourg (PI.), Moscou, Smolentsk (Ould) et Kbarkov (Iv.), Volga-Oural (Ev.). 23. /.'. mlrt'i Lath. — Assez commune. .\oût, septembre. Kieltsil. Otvotsk, Novo-Alexandria. Gouvernements de Kharkov(lv.)elde Poltava(Rodz.), Volga(Ev.). 24. /Ji. viridiK Eversm. ~ Très rare. Quelques exemplaires nous ont été fournis par M. A. Bikov, provenant d'Otvotsk (2 et 27 sep- tembre 1892), aiFisi que par M. Prjesmitski, provenant de Burjets, en août. Donnée comme rare en Galicie et dans la Prusse Orieutrde. En Russie, trouvée dans les gouvernements de Pétersbourg (PI.), Moscou (Oui.), Kharkov (Iv.) et Kazan (Ev.). 2o. E. rufescens V. d. L. — Observée en quantité mo«e orientale (rare). Gou- vernements de Pélersbourg (PI. s .Mo.scou (Oui), Kazan (Ev.), Tau- ride (Oïd.), Kharkov (Iv. et Jar.) et Pollava (Rodz.). 33. /.. fusvti. — J'ai reçu deu.\ e.xemplaires de cette espèce de M. Silantiev. qui les avait capturés près d'Oytzov (iK L. (Oitzov. dans le gouverneuient de Kailetzki. En tenant compte de ces deux esptk-es. la fauue odouatologique de la contrée se trouve donc, d'après les données actuellement existantes, représentée par 44 espèces et 2 variétés. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. T. i)K Charpkntier. Ubellulinae europeac. 1840. 2. De Selys-Longchamps. Monngrapliie des Uhellulidees d'Europe, 1840. 3.*De Selys Lo.NGCHAMPs et Hagen. Hetne (les Odonntes. 18o0. 4. De Selys-Longchamps. Odoiiates de IWsie-Miiieure. Annales de la Société entomologique de Belgique, t. XXXI. 1887. 5. YvANOV. Description des Ijbellulex île la ville de Coupiansk, 1876 (en russe). 6. RoDZiANKo. Coulributioa à la faune odonalohgiijue des gouver- nements de Karkov et de Poltaia (en l'usse). 1888. 7. RonziANKc). Contribulion à l'tiistoire de la reproduction des Libel- lules du genre Diplax (en russe). Viestnik Jestestwoznania, 1891, n" I. 8. Majevski. Neuroptera polonica. 1885. 9. DziKNDziEi.EWicz. HrzegUid funnij Krajoicej owadôic siatkoskrzyd- lych.lSdl. 10. NoviCKi, .M. Insecta Halicia musei Dziednszyckiani. 186.5. 11. Vierzejsri, a. Dodatek do fauny sieciônck. Spraw. Kom. fizyiogr. 1883. 12. Majevski. Systematyczny icykaz ovadôu Zylkoskr-ydlyrk pols- kich. 1882. 13. Brauer. Neuroptera anstriaca. 1857. 14. Kaval. Les Orthoptères et les Névroptères de la Courlande. 15. Oulianine. Liste des Névroptères et des Orthoptères (en russe). Bulletin de la Société imp. des amis des sciences naturelles, t. VI, liv. 2. 1869. 16. Poletaieva. Olga. Odonales de Pétersbourg [eu russe). Travaux de la Soc. entom. russe, t. XI. 1880. LES ODONATES DE LA POLOGNE RUSSE 61 17. EvERSMANN. lÂbellulinac, Vol.gaiii fluviuin inter et montes Ura- lienses observatae. Bull, de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou, t. IX. 1836. 18. RoDZiANKO, V. N. Sur une migration de Libetlula quddrhnacu- lata L. observée en mai i 889 près de la ville de Loubese, gouvernement de Poltava, et des migrations de Libellules en général (en russe). Trav. de la Soc. des nat. de S'^-Pétersbour^, t. XXIII. 1892. 19. Jaroshevski, V. A. Enumération des Nécroptères qui se ren- contrent dans le goucernement de KharkoD (en russe). Trav. de la Soc. des nat. près l'Univei-sité de Kharkov, t. XX. 1887. 20. SoDziANKO, V. N. Liste des Libellules du gouvernement de Pol- tava (en russe). Trav. de la Soc. des nat. près l'Univ. de Kharkov, t. XX. 1887. 21. J. Ingenitzky. Sur la faune et l'organisation des Odonates du Royaume de Pologne. Bull, de l'Uuiv. de Varsovie. 1893. Les auteurs susnommés sont désignés dans le texte par les abré- viations suivantes : Yv. Yvanof ; Rodz. Rodzianko ; Oui. Oulianioe; PI. Polétaieva ; Ev. Eversmanu ; Karv, Karval ; Far. Farochevski. 62 CONSIDÉRATIONS SUR LA RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE (1) 1>A1« M. C. PIEPERS La première cliose qu'aura à faire, au quatrième Congrès iuter- uational de zoologie, la Commission chargée de rédiger un code général de nomenclature zoologique, sera assurément de se former une connaissance exacte de tous les travaux antérieurs qui ont été entrepris sur ce sujet. Car, ce n'est évidemment qu'après une étude critique de ceux-ci qu'elle pourra en mettre à profit les parties qui lui paraîtront dignes d'être adoptées. Et ce n'est qu'ainsi qu'elle pourra arriver à réunir un ensemble aussi complet que possible ; ce n'est que par ce moyen qu'elle parviendra à se mettre au courant des divergences d'opinions. Elle aura donc à (ixer sou attention non seulement sur les conventions admises aux deux (longrès de Paris et de Moscou, ainsi que sur les divers avis qui y ont été formulés ; mais aussi sur les vues isolées qui, depuis, se sont fait jour tant en Allemagne qu'en Angleterre. Les lieyeln fur die icissen- schaftUche Benennuny der Thiere, présentées eu 1894 par la Deutsche Zoologische Cesellschaft, et les Rules (or rcytilating noinenclature icUli a cieic to secure a strict applicatiun of thc laïc of priurity in cnto- mological icork, publiés par Lord Walsingham et John Hartley Durraut en 1896, ne devront donc pas échappera son attention. Et certes, elle fera bien de ne pas négliger non plus les mémoires analogues qui ont été composés sur la botanique, par exemple les JSomendaturreyelu fur die Beainten des kiJnUjlichcn botanischen (iartens und Muséums zu Berlin (2), publiés dans le Notizblatt des koniijl. botanischen Gartens und Muséums zu Berlin. Elle y trouvera, sur la classification en zoologie, mainte remarque bien digne d'une sérieuse considération. Mais elle ne se bornera pas à ces sources d'informations ; elle devra également faire bon accueil à toutes les communications, à tous les avis émanant de spécialistes (1) Mémoire présenté ;iii iiualriomc Congrès inlernalional de zoologie, à Cambridge (Angleterre). (2) Se Irouve aussi dans la NatiirwisscnisclKilt licite W(trlt('ii>icliril't , .\ll, n" 24, i:i juin 1897. RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 63 isolés. Plus elle comptera de collaborateurs, plus elle pourra espérer réussir. Ou peut même affirmer que cette collaboration multiple lui sera indispensable, lorsqu'il s'agira de juger ce qui a spécialement rapport à certaines subdivisions de la zoologie, par exemple celle de l'entomologie avec ses nombreuses ramifications. En efïet, ce n'est que par des spécialistes que les besoins spéciaux de chacune de ces dernières peuvent être convenablement appréciés. Ce n'est qu'en s'appuyaiit sur leur collaboration que la Commission pourra se dire avec conliance qu'elle a dûment tenu compte de tous les détails. Toutefois, ce n'est pas seulement sur ce terrain spécial qu'il lui importera de pouvoir connaître les idées d'hommes compétents. On se plaît à espérer ({u'elle voudra bien aussi prêter l'oreille à ces considérations qui regardent d'une manière plus générale le t^-avail qu'on lui a confié. Là du moins où celles-ci contiennent des vues ou des avis si importants, selon l'opinion de ceux qui les émettent, qu'ils n'hésitent pas à déclarer que le succès de ce travail devra dépendre en grande partie de leur observation. C'est donc afin d'éclairer la Commission dans ce sens, en lui soumettant des considérations de ce genre, en partie d'un intérêt plus général, en partie d'un intérêt purement entomologique, qu'on a cru devoir appeler son attention sur les paragraphes qui suivent. I Déjà le fait qu'en dépit des règles de nomenclature zoologique émises par les Congrès de Paris et de Moscou, les règlements indépen- dants susmentionnés ont vu le jour, fait voir à l'évidence que les premiers n'ont pas réussi à conquérir chez les divers peuples l'as- sentiment unanime qu'on en avait espéré. D'ailleurs, la nomination d'une nouvelle Commission chargée de préparer un code général là- dessus le démontre manifestement. Mais, si l'on veut que ce nou- veau code atteigne son objet, il conviendra de commencer par s'enquérir des causes probables des échecs précédents, afin que les défauts qui ont entaché les premiers essais, soient évités dans celui-ci. On ne croit pas se tromper en rejetant cet insuccès princi- palement sur ce que l'on n'a pas toujours tenu en vue assez stricte- ment, ce qui, en premier lieu, doit être le but d'une telle réglemen- tation. C'est à cause de cela que des développements superflus sur certains points sont survenus et souvent même en ont fait négliger d'autres réellement indispensables. En outre, ou n'a pas suffisamment 64 M. c. l'IKI'EKS tenu coiiiplc (If rv (|iii pouvjiil vi\ Jissiircr l'adoption dans le monde scienlili(|ue, faute de ([uoi toute K'^lenientation nouvelle demeurera ut'cessaiiemenl sans elïet pratique et sera mùme plutôt nuisible qu'utile. 11 semble donc extrêmement désirable qu'avant de con- stituer sou essai de législation zoologique, la susdite Commission s'occupe d'abord des principes (jui doivent y présider, chose trop négligée, à ce (|u'il |iarail, lors de la confection des règlements antérieurs. II Tout législateur doit toujours avoir nettement présent à l'esprit l'objet qu'il se propose d'atteindre et ne jamais le perdre de vue durant toute la durée de sou travail. 11 ne saurait rien admettre (|ui ne s'y rapporte directement ou qui y déroge si peu que ce soit. Une seule pensée doit pi'ésider à l'œuvre entière, s'il veut produire (luelque chose de bon, d'utile. En second lieu, le législateur se gardera d'oublier que son travail doit servir pour la pratique. Il tiendra donc toujours compte des circonstances et moyens qui peuvent assurer la pratique de ses préceptes. Là où les circons- tances s'y opposent, où les moyens font défaut, sa législation doit évidemment manquer son but ; il fera œuvre vaine. Kt puis, il faut absolument (|u'il ait bien arrêté dans sa pensée le système qu'il se propose de suivre. Car il y a deux systèmes : en politique et en jurisprudence, il y a longtemps qu'on les connaît. Or, cette différence, qui se retrouve dans toute espèce de législa- tion, s'applique parfaitement à la codilication en zoologie. Dans l'uQ d'eux le maintien de l'ordre est l'objectif principal. On s'y efforce de régler, de prescrire autant que possible, afin de parvenir ainsi à un état d'ordre uniforme. Les règlements militaires offrent l'application la plus étendue de ce système, bans l'autre, estimant que cette extrême uniformisation ne peut s'obtenir qu'au prix de l'initiative individuelle, dont cependant la valeur est au moins égale, on aime mieux moins réglementer; on pré- fère se borner à ce qui est indispensable au bien général, afin de laisser le plus de champ possible à celte initiative privée. En |»olilique, tel peuple donne la préférence au premier, tel autre au second de ces systèmes ; mais, ce qui est certain, c'est que, si l'on veut être pratique, il faut opter. Pareillement, le législateur zoologique aura à faire sou choix. Et une fois un de ces deux systèmes adopté, il devra y conformer rigoureusement chacune de ses ordonnances. RÉGLt.Vlli.NTATION DE LA NOMENCF.ATCRi: ZOOLOGIQUE 05 III Le but que se propose le nouveau code zoologique ue diffère pas de celui qu'ont eu les auteurs des règlements déjà mis à l'essai : c'est d'élever une digue contre l'arbitraire, qui va de plus en plus envahissant la nomenclature; or, cet arbitraire n'amène que trop souvent une confusion dont l'influence pernicieuse sur l'étude de la science est bien connue. C'est aussi surtout celui de mettre de cette manière un terme à cette confusion. Mais il ne faut pas aller plus loin. Sans doute, au point de vue de la beauté, de la commo- dité, l'uniformité peut souvent être recommaudable. Néanmoins cela ne représente pas pour la science un intérêt dont le besoin se fasse généralement sentir. Un tel intérêt seul peut cependant justifier une collaboration internationale. Quant aux moyens ou circonstances qui peuvent assurer l'obéis- sance aux prescriptions du législateur zoologique, celui-ci aura toujours à se souvenir qu'il ne dispose pas de mesures coercitives. L'oppression de la minorité par la majorité, le boycottage, métho- des qui, d'ailleurs, ne sont pas de mise dans les relations scientifi ques et ne peuveut évidemment que nuire à la science, ne sauraient même être appliqués ici ; surtout pas contre ceux à qui leur réputation scientifique assure une influence supérieure sans doute à celle de n'importe quel Congrès. Si, dans des écrits d'ailleurs d'une réelle valeur, un auteur quelconque s'écarte des règles fixées par un Congrès, comment pourrait-on pour cela les ignorer dans la science? Les travaux qui décèlent de brillantes recherches, des vues sagaces, auront tou- jours un prix supérieur à tous les préceptes. Quel homme de science se défendra de s'abreuver à une nouvelle source intellec- tuelle si rafraîchissante? Au reste, il ne le pourrait, le voulût-il. Ainsi, par exemple, M. le professeur Weissmann, dans ses écrits sur le dimorphisme de saison des Lépidoptères, néglige presque toujours de citer les auteurs des noms spécifiques. L'.lw- locharis Belia Cram. var. simplonica Freyer, il la désigne simple- ment comme VAntocharix simplonica. Toutefois, cela n'empêche pas que quiconque voudra étudier le même sujet ne pourra jamais se dispenser de prendre connaissance de ses mémoires et de les citer à l'occasion. Or, d'un tel manque d'exactitude surgis- sent souvent des difficultés pour l'étude ; celles que nous venons de relever sont peu importantes, sans doute, mais d'autres peuvent être beaucoup plus embarrassantes. L'obscurité, qui en résulte, Mem. Soc. Zool. de Fr.. 1898. xi. — n (i() .M. (.. l'Il.l'l.llS siitlit pîiifois ;i rendre iiiipo'^sible l'exjicte iiilelli;^nMire des observa- tions (lu texte. Il est doiK- lianteineiil desiiîiMe (pie la rédaction du code vise avant tout à prévenir tout ce (jui |»cul causer de telles confusions. Mais. ih)us l'avons déjà dit, jamais il ne pourra s'a;,nr d'imposer une loi d'autorité. Les rt'dacteurs du code devront iiien se pénétrer de ('elle véritt'. l'our ce motif, le choix du système à suivre ne saurait être douteux. En t^Cnéral, sur le terrain de la science, il convient ((ue la lilterlé personnelle soit restreinte le moins possible. Et même, ne fùl-ce qu'à cause de cela, un code dont les presciiptions se bornent au strict nécessaire, devra sans doute avoir la préférence. Mais encore, comme nous l'avons déjà démon- tré, dans le cas actuel, c'est le seul système raisonnable. Si, en matière de politique, on peut opter pour l'autre, cela tient à l'e.xis- tence iKiin j)ouvoir ayant la force de faire respecter la loi et d'en assurer l'exécution. Un Congrès zoologique ne l'ayant pas, devra donc limiter ses ordonnancesà ce qui peut s'obtenir sans contrainte. IV De ce qui a été dit ci-dessus quant à la législation zoologique, découle un principe capital dont on a trop peu tenu compte dans les règlements coniposés jusqu'à ce jour. Tout nom, une fois imposé à un animal par le premier qui l'a suffisamment décrit, doit être maintenu autant que possible. Ce n'est que dans des cas absolument exceptionnels qu'il pourra être changé. Ce n'est donc pas seulement sa priorité, c'est aussi le nom même qu'il faut respecter. Dans chacun de ces règlements, ou a donné une foule de préceptes dont la justesse semble très contestable ou dont l'observation exige au moins des connaissances très spéciales, ce qui ne peut manquer d'avoir pour résultat que souvent la pratique s'en écartera. Or, il semble bien qu'à présent toute personne, qui croit qu'une dénomi- nation nouvelle donnée de la sorte ne se trouve pas conforme à ces règles, soit censée avoir le droit de la modifier totalement ou partiellement afin de l'y assujettir. Car, quoique à la vérité le $ 5 des Règles allemandes susmentionnées contienne une restriction à cet égard, celle-ci est évidemment tout à fait insuffisante. Il est clair que le nom primitif, surtout s'il est emprunté à un idiome différant beaucoup de ceux de l'Europe, pourra devenir ainsi pres- que méconnaissable. Aussiles corrections serontloind'être toujours des améliorations. On y verra parfois de nouvelles fautes, tandis que de nouveaux correcteurs en ajouteront d'autres, soit à la déno- mination primitive soit aux corrections anlérieuies. Tout cela peut RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 67 amener cratïreuses confusions, c'est-à dire produire justement le contraire de ce que le législateur s'était proposé. Et cela, parce que la plupart des corrections ne viseront qu'à l'uniformité à tout prix, c'est-à-dire à un iûtérét purement secondaire, lequel ne devra jamais prévaloir dès que quelqueohscurité, si légère qu'elle soit, en peut résulter. Quelque inélégant, quelque mal formé qu'un nom puisse être, pourvu qu'il ne prête pas à la confusion, son change- ment ne saurait rendre à la science un service comparable à celui de bannir toute obscurité. Aussi, à notre avis, le code devra pres- crire formellement qu'en principe un nom, une fois donné par celui qui en a le droit, doit être maintenu tel qu'il est. Nul change- ment ne pourra y être apporté, sauf ceux qui auront pour objet d'en rétablir la concordance avec les règles du code, et ceci encore seulement dans certains cas expressément spécifiés, cas que l'on aura soin de restreindre le plus possible. Vraiment, on ne croit pas s'abuser en répétant ici les paroles suivantes du règlement botani- que berlinois, sur lequel nous avons déjà cru devoir appeler l'attention plus haut: (( Fiir uns ist der Name der Pflanzen nur ein Mittel zum Zweck, nicht ein Selbstzweck, dessen Betrieb zum Sport geworden ist, Wir wollen unsmitHiilfedesselbengegenseitigverstàndigen, und wollen nicht erst besondere Miihe darauf verwendenund dieZeitverspen- den um die unbekannten Bezeichnungen in die bekannte Sprache 7M iibersetzen. Desshalbmuss unserZiel sein, môglichstconservativ zu bleiben. und bei einer Reform von dem friiheren Restande zu retten was nurirgend môglich ist. » V De tout ce qui a été dit ci-dessus sur l'impossibilité de toute contrainte, il ressort que le législateur zoologique doit tout d'abord s'abstenir de toute réglementation dont il est à prévoir qu'elle ne sera pas librement acceptée ; ensuite, tâcher de convaincre de la haute importance de la mesure proposée ; qu'il faut enfin éviter même jusqu'à l'apparence de recourir à quelque aulorité. Pour cela on se posera toujours en exécuteur d'un besoin généralement reconnu, non en introducteur de vues personnelles ; en représen- tant delà volonté populaire, non en prince dictant sa volonté en vertu d'un droit divin. C'est ainsi que l'on fera sagement de passer sous silence tous les points au sujet desquels règne une notable divergence de vues parmi les zoologistes, sur lcs(|uels il est à prévoir qu'un règlement •i8 M. c. l'iiriii- (|ij('l(nsées, (ill^sellt cclli's ci n'j^ti»' coiiî^idoiôes (|in' comine de simples fai blesses. Kt l'on a^iia de iiit'iin' l(HS(|iii' Ion aiipirhcndera (jue ceilaiiis groupes iialionaiix, plus ou moins inipoilanls. ne s'y nioulrrnl hostiles. .Vinsi i)ar e\eni[de les Kranvais. les lloljaudais, peut (Hie d'autres jieuples encore, ont coutunie d'écrire par une majuscule les noms spécifiques, (juand ceu.x-ci sont des noms propres ou dérivés île noms propres, et par une minuscule dans le cas contraire (art. 7 des règles adoptées au Congrès de Moscou). Il y en a aussi qui emploient toujours la première. D'un autre côté les Anglais et les Augio Américains ainsi que la plupart des zoolo- gistes allemands à leur exemple, bien que les botanistes allemands susmentionnés aient adopté l'autre orthographe dans leur 2*^ règle, écrivent toujours ces noms par une minuscule. Selon ce que nous apprennent l'expérience et les » Deutsche Regelu >' déjà plusieurs fois citées, les zoologistes allemands tâchent même de propager celte orthographe. Eh bien ! Qu'on laisse simplement de côté ce point de discorde. Qu'importe à la science ce détail de grammaire? Tout le monde s'accordant à écrire par une capitale les noms géné- riques; étant admis encore que dans toute citation d'un nom spécifique, ce dernier devra toujours être accompagné de son nom générique, ni l'une ni l'autre orthographe ne sauraient amener la moindre confusion. Laissons donc à chacun le plaisir d'enfourcher son dada national. C'est ainsi que l'on évitera l'écueil qui a été cause que les botanistes susmentionnés eurent peur de recourir à un congrès. Ce qui ne les a pas empêchés du reste d'écrire dans la léglemeutation qu'ils ont projetée, les paroles suivantes. (]ui certes, Jionobstant cette exagération, sont encore bien dignes de notre attention : « Die Beamten des botanischen Muséums zu Berlin haben sich die Regeln selbst uur geselzl um eiuem dringenden Bediirfniss zu geniigen. Sie sind sich vôllig bewust, dass eine einheitliche Nomen- clatur zu gewinnen eine Unmôglichheit ist und erkennen auch keinen Schaden darin, dass manche Abweichungeu bestehen und bleiben vverden. Aus diesem Grunde sind sie auch weit davon entfernt dièse Regeln als Gesetzeansehen zu wollen, welche durch irgend eine Autoritiit den iibrigeu Botanikern auferlegt vverden solleu. und verzichten deshalb auch darauf gern sich dieselben durch einen sogenannten allgemeinen botanischen Congress sanc- tioniren zu lassen. » On fera donc bien d'énoncer formellement dès le début du code, RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 69 après avoir exposé le but général que la nouvelle réglementation se propose, qu'elle a surtout en vue de répondre par des règles universellement acceptées aux désirs légitimes de quiconque écrit sur la science zoologique, que d'abord le droit du premier nomen- clateur soit partout fermement maintenu, puis que son travail puisse toujours être parfaitement entendu des zoologistes étrangers. Car tout écrivain aspirant avant tout à être compris, il importe de faire ressortir nettement que c'est aussi à cela que la nouvelle réglementation doit surtout servir ; c'est ce qui pourra probablement portei- plus d'un à se conformer volontairement à ses préceptes. Et enfin, quant au système à suivre, ce n'est que dans les cas de stricte nécessité que le code devra se permettre de prescrire quelque chose qui ne soit déjà admis par l'usage général, qui ne soit en quelque sorte déjà devenu loi de par la puissance de la coutume. La Com- mission s'attachera donc à recueillir et à formuler les règles exis- tantes plutôt que d'en inventer de nouvelles. Aussi, chaque fois «lu'il s'agira de juger si tel ou tel principe peut être admis comme règle, elle fera bien, en général, de se décider, non d'après ses vues personnelles, quelque éminents que soient quelques-uns de ses membres, mais d'après le degré de conviction qu'elle aura que ces principes seront reconnus comme bienfaisants, que leur eodification recevra l'assentiment général. Ce n'est, à notre avis, que dans un petit nombre de cas de la der- nière urgence qu'elle pourra aller plus loin et adopter des règles dont le besoin ne soit pas entièrement reconnu. VI Or, jusqu'où devra s'étendre cette réglementation ; dans quelles limites devra-t-elle se confiner? Elle ne devra contenir, outre ce dont l'usage a déjà fait une loi, que ce qui est strictement indis- pensable pour qu'elle parvienne au but que nous lui avons assigné. Elle n'inscrira donc dans son code que ce qui est absolument requis pour prévenir de graves confusions dans les études zoologiques, pour assurer autant que possible, que tous ceux qui s'en occupenv se comprennent toujours parfaitement, sans avoir à perdre leur temps dans des recherches spéciales sur l'identité du nom de tel ou tel animal. Rien qui soit purement en vue de l'ordre, de la beauté ou même de la commodité, à moins que cela aussi ne soit déjà justi-fié par un usage généralement reçu. Les avis pouvant encore trop différer à ce sujet et l'adoption d'un tel principe étant ainsi 7U .M. t.. l'IKl'KHS douteux, il sera bou. eu pareil cas, de s'abstenir, au moius provi- soirement. \ Il L(jr8(|ii(' M. K. 11. Scluilzc f.\|ilii|u;i an troisit'iiic (loiij^rrs de /oolo gie sa pr()|)()sili()ii de nouiiner une (^oiiiMiissiou ayaul pour but de réunir dans un seul code, avec le nii^uie lexte eu Iruis laui,'ues, les règles de la uouienclature des animaux, il exprima le désir que cette Commission s'occupât d'abord de rassembler tout ce qui est déjà universellement recoiiuu concernant ce sujet, puis de tâcher de tomber d'accord quant aux principes sur lesquels il subsiste encore difTérence d'opinion. Et,cequi seraitainsi décidé par laCommission, il le voulait voir aussi reconuu comme loi zooloyiqne dans le code. Quant aux points sur lesquels la Commission n'aurait pas pu se mettre d'accord, il désirait qu'où en fit simplement mention, mais en y ajoutant qu'ils sont encore controversés. Mais il semble bien aller là trop loin. Car, comme on l'a déjà fait observer, une telle décision ne saurait garantir eu aucune façou l'assentiment de la totalité ou même de la majorité des zoologistes, tandis qu'il est impossible aussi de l'obtenir d'autorité. Pour faire admettre quelque principe dans le code, il ne pourra donc sufïire que la Commission elle-même l'approuve; il faudra aussi que celle ci ait la conviction intime qu'une très grande partie des zoologistes seront d'accord avec elle à cet égard. Cependant, l'idée de publier, en même tejnps que ce code, ces points de controverse zoologique, mérite bien l'attention. VIII Le système qui se présentait alors à l'esprit de M. Schuize était probablement celui des uHegeln n allemandes dont il a été question ci-dessus. Dans celles-ci, chaque paragraphe se compose d'une règle imprimée en grands caractères et d'éclaircissements, d'exemples et de recommandations, imprimés en caractères plus petits. Ce système paraît, en efïet, très pratique, pourvu du moins que l'on ne fasse entrer dans le gros texte que les règles sur lesquelles tout le monde est d'accord et que l'on relègue tout le reste dans le petit texte. Et, pourvu qu'on n'oublie pas, d'ailleurs, d'ajouter que seule l'observation des prescriptions imprimées en grands caractères a été pour les motifs énoncés ci-dessus jugée absolument indispensa- ble à l'intérêt de la science. RÉGLEMEXTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 71 Ainsi, ce ne devrout être que les périodes eu gros caractères qui constitueront le code obligatoire : le reste ne devra être considéré que comme un simple avis sur ce qui, selon l'opinion de savants reconnus couipétents en cette matière, pourra servir le mieux aux progrès de la science. De cette inaoière, n'admettant le droit de changer les noms zoologiques que dans les cas où ils sont formel- lement contraires aux règles du code, on pourra s'opposer aussi avec force à tout essai de modification inutile. Dans les éclaircissements, etc., on pourra aller ainsi plus loin que le strict nécessaire; toutefois là encore, ou devra se poser cer- taines bornes. Aiusi, par exemple, on fera bien de passeï- sous silence les points sur lesquels il règne une grande divergence d'opinions, surtout entre les divers groupes nationaux. Eu général, on ne doit, du reste, prescrire ni même recommander ce qui semble être faux, superflu ou impraticable ; le législateur aura soin de s'abstenir de tout principe doctrinal, qui ne doit jamais entrer dans une législation aspirant à un but pratique. Jamais non plus il ne devra se servir de mots ou d'expressions qui ne soient pas encore autorisés par l'usage. IX A cet égard, les règlements existants semblent ne pas mal laisser à désirer. Ainsi, il est absolument iuexacl de parler avec les Congrès de Paris et de Moscou de « Nomenclature des êtres organisés », là ou il s'agit exclusivement d'animaux et non de |)lantes. 11 est superflu dédire expressément comme il est dit au § l'^' des a Regeln » allemandes, ou dans le premier article des « Rules » anglaises, qu'une nomenclature zoologique doit comprendre aussi les espèces éteintes. Personne a-t il donc jamais douté que la zoologie comprît aussi la paléozoologie ? D'ailleurs, où seraient les limites entre les deux sciences? Il existe encore à présent des espèces animales qui ont vécu dans des périodes géologiques antérieures ; d'autres vien- nent de s'éteindre ou semblent destinées à disparaître dans un avenir prochain. Dans quelle catégorie faudrait-il alors ranger ces dernières? Le fait que certaines formes végétales ou animales sont d'une grande valeur pour l'étude de la géologie, n'empêche pourtant pas qu'elles ne fassent partie de cet ensemble d'êtres organisés dont l'étude constitue la zoologie et la botanique. Il n'en va pas autre- ment de la circonstance que, ainsi que plusieurs autres subdivi- sions de la même science, elles peuvent faire le sujet d'une étude à pari. 72 M. C. l'IKI'I.U- Il t'sl piii'cilIciiK'iil sijp( rllii lie iiiciiliuiiii('i',('oiiiriiH on I'h Iriil dans If nn'^nu' ^5 l'"'. (lu'iine nointMiclaUirc /ooloiiicjuc n'a aucun rapport avec les noms liolani(|iit's. (Jimnl à la prescription conlenuL' dans rarlicle !«■ des « Hules <\ d'exclure les noms botaniques, elle est irréalisal)le.Même le comnientaire decev:j I ' allemand va enecue trop loin quand il donne en j^énéral le conseil de ne pas introduire en zoo- logie des noms employés en botanique. Ce conseil serait tout au plus applicable aux noms généri(iues et supérieurs (d'ordres, déclasses, de familles). Ouant aux noms spécifiques, il y en a une masse qui se retrouvent dans les deux branches de la biologie; et il en viendra sans cesse de nouveaux. En elïet, les adjectifs descriptifs ou dérivés de uoms géographiques, (jui forment une grande partie des noms spécifiques, doivent naturellement être identiques dans l'une et l'autre branche. Et ceci n'amène aucun risque de confusion, les appellations spécifiques devant toujours être accompagnées des génériques. L'expérience l'a suffisamment démontré. Même en ce qui concerne les noms des genres, l'article 10 des a Règles » du Con- grès de Paris a justement fait remarquer qu'il yen a (pielques-uns d'usités eu botanicjue et eu zoologie sans qu'il paraisse en résultei- des difficultés dans la pratique. Or, comme, pour obvier à la confu sion, il ne faut se décider à changer un nom que dans le cas d'absolue nécessité, il est préférable de conserver ces dénomina- tions, tout en recommandant de ne plus suivre cet exemple à l'avenir. Ainsi même ces appellations, bien qu'en soi peu importantes, méritent-elles de fixer sérieusement l'attention. Et cela ne sera pas moins nécessaire dans la fixation, bien plus importante, des règles concernant la formation des mots dans la nomenclature zoologique. X L'emploi du latin pour les noms zoologiqiies est ancien et univer- sellement i-ecu; l'article 1 'du Congrès de Paiis, le^:; 3 des » Regein » allemandes et l'article 7 des (( Ruies » anglais concordant à cet égard, on peut donc l'admettre comme une règle consacrée par l'usage universel. Mais il ne faut pas sur ce point aller plus loin que le précepte suivant de ces « Regelu » : « Die irissenschaf'tli- chen t\amen (jelten ah Jatcinischc W ôrtci- ». Ce que dit le 5; 13 : (( Der stets als cin Wort zii hehandelwle Artname stdu grammatisch im Ahhàngigkeitsrerhàltnisse zum Gatîunf/snainen », ou l'addition à l'article 7 des (( Rules » : « or, if adopted from other langnages must be formed in ticcordance with the rules of Latin orthography », RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 73 doit être rejetée. Il en est de même, à plus forte raison, des règles détaillées, formulées à ce sujet par les Congrès de Paris et de Moscou, surtout de celles où ces dernières, plus royalistes que le roi, atin d'assurer l'emploi du latiu, mis au premier plan par l'article T ^ du Congrès de Paris, par exemple dans l'article 12 I) en adoptant un génitif fixe, unique, nou conforme aux règles de la grammaire latine, prescrivent de véritables barbarismes et môme (comme nous l'alious voir) vont jusqu'à proscrire un mode fort pratique de formation de noms spécifiques, depuis longtemps en usage dans une des subdivisions de la science zoologique. En même temps, ou perd de vue que, pour pouvoir se conformer à de telles prescriptions, celui qui voudra donner un nom scientifi- que à quelque animal devra nécessairement posséder une connais sance au moins superficielle du latin, ainsi que certaines notions des lois de l'étymologie. Or, chez nombre d'explorateurs, d'observateurs et de descripteurs, surtout hors de l'Europe occidentale, ces notions feront souvent défaut. 11 en résultera des déviations à ces règles qu'on ne pourra jamais redresser à moins d'étendre beaucoup trop les limites des rectifications permises. Et cela pourquoi? Ce n'est certes pas un idiome cicéronien que l'on obtiendra de la sorte. Les règles latines de la formation des mots sont, du reste, déjà loin d'être toujours bien sûres. En voulant les appliquer aveuglément à toutes sortes de langues, il est clair que l'on s'expose à eu faire un emploi diamétralement en opposition avec la nature de cette langue. Un habitant de Sardes s'appelait en latin Sardius ou Sanlionus ; de Gades, Gaditanus. Dans le latin de nos jours, l'usage général est cependant de désigner les habitants des villes, même de celles qui se terminent en es ou ess, par le suffixe cnsis, ajouté au nom de la ville, ce qui était aussi d'un usage fort commun chez les Romains, mais seulement avec des noms de villes ou de pays ayant d'autres terminaisons. Ainsi Athenienùs àWthenae ; Acaricensia d'Avaricuni ; Hispaniensis de ffispaiiia. Or, si l'on adopte cet usage pour les noms des villes anglaises ou écossaises, Sheerncss ou fnDerni'ss ou du village hollan- dais Eenmea, il est douteux que l'on obtienne de bon latin ; et ceci deviendrait plus douteux encore, si l'on voulait {)rocéder de la même manière poui' désigner un animal que l'on nommerait d'après la localité de Hrehes, à .lava. Car la lettre c du mot javanais Brebes n'a pas le même son que celui que l'on entend dans Sardes, Gades ou Eenines ; c'est \'e muet du français de, ou de l'anglais the, ou dans la seconde syllabe de l'allemand Numen. Au reste, il n'est 74 M. C. l'IKI'KHS iiiillcmeiil iii(lis|K'iis;il(l(i (|iie l'on ;iit un latin imrct ('h'ijant ; ('(;la importe |ieii à la science ; ce i|iii ini|»(>rle, c'est le niainlien iln nom donné primitivement, en quelque mauvais latin (|ue ce soit. n'ailleurs. (|nel lalin parfois (jue celui des zooloi,Msles ! N'est-ce pas une coutume i;éuerale, (|ue |)oui' indiquer (|u'on est l'auteur du nom scienlilique de quelque animal, on fasse suivre ce nom de inihi V Kt pourtant ce datif du pronou) personnel ne saurait recevoir cet emploi en latin. Il vaudrait toujours mieux mettre m. a. {me aiictore), et encore ce ne serait pas là d'excellent latin. I.e mieux serait, en ce (;as, d'écrire son nom tout entier, ou son ahréviation. si celle-ci est déjà connue dans la science. Il n'y a vraiment [tas lieu de se montrer difïicile en zoologie sur la qualité du latin. D'ailleurs, ne trouve-t-on ])as dans toutes les langues des mots tout à fait fautifs, sans que personne y prenne garde? L'Allemand tient à ce que les |)oi'lions qu'on lui sert dans ce qu'il nomnie d'un mot copié du français une Ucstauration, jje soient pas trop [>etites, sans se soucier autrement que le terme français soit ici restaurant et non pas restauration. C'est à la couufryflanee des Anglais que la contredanse doit son origine. Cela a-t-il jamais empêché les Français, même aux temps où l'animosité entre les deux peuples était le plus forte, de s'en donner à cœur joie de ce quadrille favori'.^ Et l'on trouve des exemples analogues dans toutes les langues, line signi- fication une fois donnée et admise ne saurait nuire dans la pratique. Il en est de même des termes techniques, l'ne fois qu'ils ont reçu une acception déterminée, c'esl-à dire, dans le cas qui nous occupe, une fois qu'ils ont été admis à désigner scientitiquement une espèce animale quelconque, il n'y a plus aucune raison de les changer. Ainsi, quelque mauvais latin que soit Eemncnsis ou Brebensis, adjectifs dérivés des noms de lieux Eemnes et Brehes, ces termes valent beaucoup mieux que ceux que l'on forgerait à nouveau sur le modèle de Sardianusou de Gaditanus. En effet, ces dénominations géographiques ofïrant l'avantage de rappeler clairement la localité d'origine de l'animal, répondent à cause de cela même beaucoup mieux au but que l'on se i)ropose, d'en faire connaître la prove- nance. On n'attachera donc pas trop d'importance aux principes étymologiques là où ceux ci sont sans valeur pour la science, où ils ne peuvent même fournir aucune indication utile. Que l'on se garde toujours de cette conception de la science que les Français nomment celle des savants en m ! Au reste, ce qui paraît avoir échappé à l'attention, c'est que nom- REGLEMKNTATION DK LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE /O bre de noms barbares sont indéclinables en bon latin, et qu'il est par conséquent bien plus conforme au génie de cette langue de laisser intacts les noms spécifiques ou même les génériques tirés d'idiomes tels que le chinois ou le japonais, qui s'écartent par trop des langues européennes, que d'en forger des génitifs ou des. adjec- tifs barbares. La place même de ces noms, qui, d'ailleurs, resteront toujours exceptionnels, suffira pour prévenir toute confusion. XI Nous pouvons encore moins nous rallier à ce qui a été dit dans ces différents essais de législation quant à la transcription des noms empruntés aux langues étrangères, (^e que dit le § 3 des « Regeln » allemandes, sous la rubrique a, à l'égard des noms grecs ne souffre guère de difficultés, vu que c'est l'usage depuis longtemps et qu'il est ainsi bien peu prol)able qu'où veuille s'en départir. On peut encore admettre que celui qui veut avoir recours à des noms grecs ne sera pas tout à fait étranger à cet idiome ; il devra au moins savoir lire les caractères helléniques, c'est-à-dire être plus ou moins lettré, à moins qu'il n'emprunte ces noms sim- plement à des transcriptions latines en usage, ce qui se fait surtout avec les noms composés. Mais, si l'on veut admettre avec le Congrès de Moscou qu'en transcrivant des mots de langues qui ne se servent pas des caractères latins et qui ne possèdent pas d'écriture propre, on doit suivre les règles établies par la Société de géographie de Paris, on exige que tout homme si étranger qu'il soit à la géographie et à la langue française, connaisse ces règles; on exige en principe que toutes les nations suivent à cet égard les préceptes de cette Société française. Si l'on prescrit, avec h du paragraphe cilé plus haut des (( Regeln » allemandes, qu'en transcrivant des mots de langues qui ne possèdent point d'orthograplie latine fixe, ou se serve d'un alphabet phonétique, concordant avec l'allemand ou l'italien quant à la valeur des voyelles et avec l'anglais quant aux consonnes, on suppose par là même que tout le monde ait au moins quelques notions de ces langues. Ceci est aller trop loin et entraînerait d'ail- leurs beaucoup de difilcultés. Impossible de rendre les nombreux sons des langues étrangères au moyeu des voyelles allemandes ou italiennes. Il faudrait les distinguer alors en y ajoutant quautité de signes spéciaux. La simple lettre e doit s'écrire évidemment e, é ou è, si l'on veut en reproduire le son dans une langue étrangère. Et que de sons, dans les langues des peuples dont les organes de la parole diffèrent notablement de ceux des nations de l'Europe occi- 76 M. C. IMKI'KItS denlijle, ne sauraient être rendus e.xaclcnicnt de celle manière! Ainsi, un voyajïeur, un zoologisle atiialeui-, non linguiste, (|ui colleclionne et di^crit des animaux dans des parages habités par de tels peuples, devra néanmoins être bien au courant de tous ces signes; sinon, les noms, (|u'il aura écrits comme il les aura enten- dus, courront grand risque d'être modifiés par l'un ou l'autre correcteur zoologisle. Cet inconvénient se produira d'autant plus fréquemment que, chez des nations dilïérentes, le même son ne se perçoit pas toujours de la même manière. C'est ainsi, par exemple, que tous les Marseillais et d'autres Français du Midi établis à Batavia prononcent constamment le sou malais cr comme ar, ainsi que le perçoit leur oreille provençale. Il pourra arriver ainsi assez facilement soit qu'un premier descripteur perçoive mal quelque son, soit qu'un autre, venant après lui, entende ce même son autre- ment et s'arroge le droit de corriger son devancier. Quant aux consonnes, il restera toujours bien de l'incertitude. Les Anglais se servent, par exemple, toujours de leur ch pour ren- dre la consonne malaise (|ue les Français, les Allemands et les Hollandais écrivent tj, ce qui est bien exact. Le son de cette lettre diffère certainement beaucoup de celui que l'anglais fait entendre dans church. D'un autre côté, le même cha, en anglais, un sou tout dilîérent dans champafpie, champion ; de plus, on l'emploie encore pour rendre le x grec, ainsi que dans la transcription latine accep- tée de mots grecs, avec cette dilTéreiice toutefois que ce rli sonne comme k en chenns(ry et n'a pas l'aspiration gutturale de cette lettre grecque en allemand. Les Français transcrivent aussi ce x par ch ; en le prouonçant quelquefois comme h\ quelquefois comme dans chose, prononciation qui se rapproche le |)lus de celle que l'on entend dans l'anglais Champagne, mais qui dilîère de celle du ch, dans church par l'absence du son /, qui est cause que les Anglais cherchent à rendre ainsi le tj malais. Comment arriver à l'uniformité avec un pareil amalgame? Mais la substitution du ch ru tj malais offre un autre inconvénient. Vu la transcription ofTicielle hollandaise des noms de lieux sur tout le territoire de l'Archipel Malais, où le carac- tère tj est d'un emploi fréquent, 1res fréquent même dans l'ouest de Java, on se sert également de ce tj sur les cartes ou dans les ouvrages d'histoire naturelle ou de géographie publiés en hollandais ou d'après des sources hollandaises, de manière que le changement de /; en ch dans des noms d'animaux de ces contrées empêchera de reconnaître avec certitude le terme primitif dont le nom est dérivé, ce qui était justement le but d'une telle dénomination, des- tinée à indiquer ainsi la provenance de l'animal, RÉGLEMENTATION DF. LA NOMENCLATURi: ZOOLOGIQUE 77 Veut-on ol)tenir une trauscription vraiment exacte, on devra dans de tels cas soumettre les noms en question à la revision de quelque savant versé dans la langue à laquelle ils sont empruntés et dans son orthographe, bien que celle-ci ne soit même pas toujours cons- tante, et que les vues des philologues sur l'orthographe d'une telle langue, dont la grammaire n'est encore que peu étudiée, puissent changer beaucoup au bout d'un certain temps. Malheureusem.ent,ce secours fera presque toujours défaut au premier descripteur, et si quelque correcteur, désirant se servir d'une telle dénomination quelques aonées plus tard, veut par hasard en profiter, il sera bien à ci'aindre qu'il n'en résulte un tel changement de voyelles et de consonnes que l'appellation primitive en deviendra à peu près méconnaissable. C'est ainsi que le droit du premier descripteur de donner un nom scientifique à quelque animal sera rendu illusoire. Et dans quel but? Quel avantage la zoologie retire-t-elle de pareils procédés? Evidemment aucun ; tout cela ne sert qu'à augmenter les chances de confusion. XII En définitive, il y a au fond de ce système de transcription pour la nomenclature zoologique un principe qui est absolument erroné. On vise à arriver à ce que chaque zoologiste, entendant prononcer par un autre un nom scientifique quelconque d'animal, le comprenne sur le-champ ; on s'efforce dans ce but d'obtenir une certaine uni- formité phonétique, sans se douter, à ce qu'il semble, que les pro- nonciations si différentes des diverses races rendent ce but irréali- sable. Au reste, de quelle utilité cela serait-il? Lorsque, par exception, dans une de ces rares réunions interna- tionales, il se prononce des discours en français, en anglais ou en allemand, ceux-ci ne seront jamais intelligibles que pour ceux des zoologistes présents qui connaissent la langue dont l'orateur fait usage. Or, ces auditeurs, étant pour la plupart des spécia- listes versés dans la matière traitée, n'auront pas de peine non plus à comprendre les noms d'animaux cités, la prononciation de l'orateur dût-elle leur sembler tant soit peu étrange. En général, cependant, toute communication sur la zoologie se fait par écrit; donc il suillt que l'on puisse reconnaître le mot par la vue sans qu'on ait besoin de s'occuper de sa prononciation. C'est cette clarté aux yeux seule, qui est de rigueur. Ce qu'il faut au zoologiste, dans les termes techniques de sa nomenclature, ce ne sont pas des sons, mais des signes fixes dont la vue rappelle sur-le- champ à la mémoire l'objet signifié. 78 iM. <;. l'iKi'Kii- Les nomhreuses trilms qui li;il)il('iil lu vaste empire de la Chine, bien que parlaut de.> idicjiiies ou tlei^ dialecles dilïérenls et ue pou- vant par coDsé(|uent senleudie «le vive voix, se couipreuueiil par- faitement bien par écrit, jçràce à une écriture |)lus ou moins idéo- ;iraplii(|ue, où clia(|ue signe représente une itiée. i*areillenient, il faut aux zoologistes du monde entier, pour désif^ner, pour uom- mer les matériaux de leur élude, des signes spéciaux qui soient compris de tous. Kt ces signes sont les termes scientifiques de la nomeiiclalui-e zoologique, (iuoi(|ue dans ce cas ils ne se composent pas de dessins comme les caractères chinois, mais de lettres, ran- gées et coordonnées en mots, selon la manière d'écrire eu usage eu Europe. Ainsi, tout nom doit avoir la même valeur qu'un caractère chinois ; il doit avoir un seus fixe que tout zoologiste puisse sur-le- champ reconnaître. De même, par exemple, que les habitants de la Mandchourie, du ïhibet et de Kwanlung lisent tout de suite dans le même signe l'idée de riz, bien que le mot que chacun d'eu.s a pour exprimer cette idée dans son parler ue soit pas entendu des autres, de même des zoologistes anglais, russes el japonais doivent penser injmédialement au même animal eu lisant par exemple le nom de Melolontha mtlgaris L., quoique chacun donne peut-être à cet animal un nom différent dans sa propre langue et que même à cause de la dilîérence de leurs organes vocaux et de leurs diverses façons d'articuler, chacuu d'eux prononce ces mots latins d'uue telle manière (|ue les autres ne puissent le compieudre. Ce qu'il faut à une nomenclature zoologique iuterjialionale, c'est l'unité d'impression non sur l'oreille, mais sur l'œil. C'est pour cela qu'une fois une dénomination admise, il faut, autant que possible, s'abstenir de la changer. Pour la même raison, il est d'un assez mince intérêt que les noms soient grammaticalement et étymolo- giquement corrects. La formation du signe n'a, en zoologie, qu'une valeur puremeut accessoire, tant qu'il offre une représentation nette et claire de la chose signifiée et qu'il exclut toute confusion. C est ainsi que les botanistes écrivent, conformément à l'épella- tiou anglaise, Michelia chainpaca L., pour indiquer le tjempaca, arbre connu dans tout l'Archipel malais pour le parfum de ses fleurs, de même que les entomologistes désignent par le nom de Dehis clian- dica Moore, un certain Papillon. Dans un cas comme dans l'autre, le ch ne rend pas exactement la pronouciation ; il gagnerait à être remplacé par //. Qu'importe? Que ces mots restent épelés tels qu'ils sont et que l'on accorde à l'avenir pareille liberté à tout premier descripteur 1 Botanistes et zoologistes sauront bien tout de RÉGLKMEiNTATlON DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 79 suite, en lisant le mot, de quelle plante, de quel animal il est ques t.iou. C'est tout ce que l'on peut exiger d'une nomenclature. XIII Ni considérations, ni expressions, ni divisions doctrinales, ne sont à leur place dans un code, toute législati(m visant exclusive- ment à un but pratique. Sans doute, celle-ci est bien une consé- quence des principes; mais elle ne saurait prétendre les dévelop- per. Les Rules anglaises (voir par exemple les articles 19 et 3o à 40) pèchent fort à cet égard. Celui qui voudrait obtempérer à leurs préceptes, devrait faire des études spéciales, études peu ardues peut-être pour des zoologistes de cabinet, mais que l'on ne saurait raisonnablement exiger d'un explorateur non spécialiste, d'un de ces naturalistes en plein air (ficld-ndtaralist), à qm la zoologie est redevable de tant d'observations intéressantes et à qui ou ne sau- rait contester le droit de donner des noms à leurs découvertes. Que dire aussi de cette manie de grossir, sans que cela soit vraiment nécessaire, la liste déjà si longue des termes techniques? Pour peu que cela continue, il ne sera bientôt plus possible de lire un ouvrage de biologie sans le secours d'un dictionnaire spécial. Il est à souhaiter que les Congrès zoologiques s'élèvent contre cet abus. Maint écrit ne deviendra plus intelligible qu'au zoologiste de profession, à l'expérimentateur de laboratoire, au travailleur de cabinet, mais demeurera parfaitement inaccessible à tout autre qui cherche à étudier la nature, et en particulier au field-naturuliat. Et pourtant, n'est-ce pas sur leurs observations si précieuses que repose la connaissance d'une foule de faits biologiques ? Peut on se priver des lumières de leur critique pour contrôler des théories trop souvent fondées sur des observations imparfaites ou insutfi- santes ? Combien de fois, par exemple, un savant tel que le pro- fesseur Weissmann, ne s'est-il pas appuyé pour ses thèses sur des faits de mimétisme ? Et combien d'investigations ne faudra-t-il pas encore sur ce sujet, surtout de la part d'observateurs directs, qui vont en quelque sorte surprendre la nature sur le fait, qui ne sont pas cependant des savants de profession et qui, d'ailleurs, ne sauraient l'être? En effet, ce n'est qu'au moyen d'exercices assidus et de séjours prolongés loin de toute vie civilisée, prin- cipalement dans les régions tropicales, que l'on peut acquérir l'habileté raquise pour ces sortes de travaux. Or, tout cela cadre mal avec les études auxquelles se trouve astreint le vrai zoologiste professionnel. Quant à la valeur des travaux des 80 M. C. l'iKl'KKS hoiîinies pialiqucs pour la science îles véj,a'taux, les passages sui- vants, tirés des Règles b()laiii(|nes allemandes d«^jà citées, parlent assez haut : (( Die Krliallung der friiiieren Noinenclalur liai in der Botanik eine gauz auderc Bedeutung wie in jeder auderen Disciplin der Naturwisseuschaften. Keine dersellieu j;reift nanilich so lief in das iiewerhliche uud burgeiiiche Lebeu eiu wie die Botanik. Wàh- rend bei jeder Veriinderung in den Nanien der Objecte, welche die Zoologie. Minéralogie, Cliemie beliandeln, nur Facligelehrtc betrotïen werden, die in der Lage sind sicli jeder Zeit die Hilfs- (|uellen fur die EntzilTeruug der ihnen fremden Dingen zu beschaf- fen, und Liebbaher, die ebenso eifrig uach Erkenltnis sli-eben, wie jene, greift die wissenscliafllicbe Nomenklatur der Botanik tief in die Kreise der Gartnerei, Forstwissenschaft, Landwirthschaft und Arzneikunde ein und jede Slorung wird dort ujii so ('in|)findlicher gefiiblt als der ueue Naine ihnen nicht bloss frenid bleiben muss, sondern auch jede Neuerung verdriessliche Tauschungen, ja Verluste bereiten kanu. » Aus dem Zusammenwirken dieser practischen Berufszweige mit der wisseuschal'llichen Botanik, sind der letzteren ausser ordenlliche Vortheile erwachsen : es sei daran erinnert, welche Erweiterung der Erkenntnisse ûber die Orchidaceac, Cactaceae, Paimae, Amcceae, u. s. w. die Botanik den giirlnerischen Sammlern zu verdanken hat. Heisst es denn aber nicht eine volkommene Kluft zwischen beiden erôfînen, wenn eine fortdauernde Beunru- higung durch reformatorische Bestrebungen in der Nomenklatur erzeugt wird, ja wenn eine volkommene Révolution in der Benen- nungdroht? » Du reste, c'est à tort qu'il est prétendu dans ces lignes que la zoologie n'a nul compte à tenir de ces praticiens, qu'il n'importe ainsi dans cette branche de la biologie si les théories scientifiques leur deviennent inabordables. La zoologie n'olïre-telle doue pas d'utilité pour la pêche, l'élevage des bestiaux, l'agriculture, l'in- dustrie forestière, la médecine? Ne renseigne-t-elle pas sur l'emploi des Insectes utiles, sur les moyens à employer pour la destruction de ceux qui sont nuisibles? Et est ce qu'elle aussi n'en profiterait pas à son tour? Celui qui en douterait, n'a qu'à se rappeler l'importance pratique qu'a eue pour Darwin la sélection dans la reproduction des animaux domes- tiques. La science zoologique ne peut donc elle non plus se passer nÉGLEMENTATIOiN DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 81 de la collaboi'citiou non seulement du field-naturalist, mais eucore de l'amateur et même du simple collectiouueur. XIV Nous rejetons absolument le précepte qui se lit à rarlicle 25 des Rulea anglaises : « À naine ichich is offensice (ichether yolitimUy. moratly, or hy its irrévérence) is tnvalid and should be expunyed f'rom zoological nomenclature. » S'il arrive exceptionnellement qu'un tel nom soit donné à quelque animal, cela ne saurait nuire à l'étude de la zoologie et la pruderie ne doit pas se permettre de le changer. Snellen van Vol- lenhoven a donnée un Papillon, dont la partie des ailes inférieures qui se trouve près de l'extrémité de l'abdomen porte des taches rouges, le nom de Pieri'i hxniorrhiea. Pour des raisons analogues, deux Lépidoptères de la famille des Syntomides et, comme le docteur Everts me l'a obligeamment communiqué, rien que dans la faune néerlandaise et des contrées environnantes, pas moins de huit espèces de Coléoptères appartenant à autant de familles diffé- rentes portent encore le nom spécifique d' hasmorroidaUs . Or un tel nom n'est-il pas morally offensive '> Si l'on croit que non, que sera-ce si l'on donnait par exemple à un animal l'appel- lation de men.sf/'»a/is? N'a-t-on pas déjà, se fondant sur une cer- taine ressemblance, donné à des genres botaniques le nom de Phallus, tVOirhis'^ Pareil cas s'est du reste déjà produit dans la nomenclature zoologique. Le docteur Staudinger, entomologiste bien connu, n'a-t-il pas pour cette même raison donné à une variété du Papillon Chalocanipa aetiista Hb. le nom d'inipn(lira\^ Un papillon se nomme Callinaga Buddha Moore, est-ce que ce nom est irré- cérent'? Si non, que serait-ce si un zoologue japonais, par exemple, donnait à quelque animal le nom spécifique de Jésus '^ Qui est-ce qui tranchera la question ? Etqui est-ce qui décidera ce qui est bles- sant en politique? Les opinions politiques sont évidemment encore très peu internationales et ce qui paraît très permis sur ce sujet à un certain peuple, un autre le trouvera blessant. Trouverait-on un seul zoologiste compétent qui désirât que la fantaisie indivi- duelle pût justifier de pareils changements? Que de telles modifica- tions ne devront être autorisées qu'exceptionnellement, voilà au contraire ce qu'on a tâché surtout de démontrer. Mém. Soc. Zool. de Pr., 1898. .xi - H. >>:i M. C. l'IKI'KKS XV S'il est nécessaire de défendre le principe conservateur dans la réi,^leinentation de la nomenclature zoologi(iue quant au maintien du nom une fois donné à un animal, il ne l'cSt pas moins d'oppo- ser une digue à l'accroissement efiréné des noms spécifiques. Tous les jours on élève au rang d'espèces des variétés que l'on pourrait tout au plus considérer comme des races d'espèces connues. Aucun des règlements mentionnés ci-dessus ne s'est occupé de cette question. .\u contraire, l'expression des Premiss des lialts : (( .1 spcrJes is not a valid species, unless it cari he separafed spe- viaUij j'roni ciiertf otiier species », semble reconnaître la légitimité (le nouvelles dénominations spécifiques de cette sorte, dès que l'on peut apercevoir la moindre difiérence. Cependant, il est utile d'appe- ler l'attention sur ce point. Surtout en entomologie, cette manie de créer de nouvelles espèces est devenue un vrai fléau, qui en obscur- cit et en complique l'étude au point de produire souvent une nou- velle source de confusions. Trois facteurs ont contribué à propager ce fléau : 1" La vanité humaine, la chasse du « mihi. » Quant à ce faible, il devra, dans ces cas, se tenir pour satisfait d'avoir l'occasion de créer un nouveau nom de variété. 2° Les vues intéressées de certains naturalistes-commerçants, qui jugent pouvoir retirer un prix bien plus élevé d'une nouvelle espèce que d'une simple variété d'une espèce connue, parfois même peu rare. Ce facteur est évidemment négligeable. 30 La fausse conception scientifique qui s'est bientùt développée dans la doctrine évolutionniste que la formation des espèces est forcément liée à la séparation locale des individus, de manière que là où se produit celle-ci, il faut supposer que tout de suite aussi une espèce nouvelle a commencé de se former. Cette opinion, qui a fait attribuer la valeur de caractères spécifiques, non seulement aux plus légères dillérences, qui, eussent-elles été observées, par exemple, entre les individus d'une même espèce, dans des endroits divers d'une même ile, n'auraient été considérées que comme des distinctions locales de races, a été jusqu'à porter un auteur à baptiser du nom d'une espèce nouvelle certains Lépidoptères du geure ierias, recueillis dans quelque archipel de la Polynésie; non qu'il y eût constaté des caractères spécifiques nouveaux, mais parce que, se fondant sui' le fait qu'ils provenaient d'une autre RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 83 localité, il supposait qu'ils devaient difïérer spécifiquement de la Terias Flecabe L., si largement répandue. Au point de vue de la science actuelle, cette conception n'est cependant plus soutenable et ne mérite ainsi plus aucune considération. Sans doute, dans la nomenclature en zoologie, il est désirable que toutes les différences entre les formes animales soient marquées avec toute l'exactitude possible; mais il n'est pas pour cela néces- saire d'attribuer à ces formes une valeur que ne comporte point le système zoologique, surtout dans le moude des Insectes, si riche en formes variées, cela complique inutilement l'étude. Que l'on désigne de pareilles différences sous le nom de races locales, de variétés, ou de quelque chose d'analogue. Il est vrai que la science n'a pas encore netteuient, définitivement arrêté ce qu'elle entend par espèce; que les caractères qui distinguent plusieurs espèces sont encore douteux. Néanmoins, il ne parait pas impos- sible de parvenir à cet égard à une plus grande précision. Les découvertes faites dans ces dernières années touchant l'impor- tance des caractères spécifiques constatés dans l'appareil sexuel mâle des Lépidoptères font bien voir qu'à ce sujet sur aucun point le dernier mot n'a encore été dit. Ou reste, quant à la nomenclature, ces difficultés ne sont pas d'un grand intérêt pratique. Ce dernier exige impérieusement que, dans tous les cas douteux, on suive l'ancien usage, de considérer comme de simples variétés d'animaux connus les formes dont l'indépendance spécifique est encore incer taiue, plutôt que de céder à ce furor zoologicus de créer des espèces nouvelles, auquel nous sommes actuellement en proie. Ainsi, tout en prescrivant un respect aussi rigoureux que possi- ble de toute dénomination justifiée, il ne serait toutefois pas mal que le code énonçât formellement aussi ce principe que nul ne sera tenu de reconnaître une prétendue nouvelle espèce, tant que le droit à sa création, à son existence, ne lui paraîtra pas suffisam- ment démontré. Jusfiue-Ià on se bornera à mentionner la nouvelle appellation comme une variété; ou môme, comme un simple syno- nyme. XVI Si tout ce qui a été dit ci-dessus s'applique à la zoologie en général, cela est d'une importance particulière pour l'étude de l'entomologie. En effet, l'extraordinaire richesse de formes dont celle-ci a à s'occu[)er, ciugmeutc évideiniiiL'ut d'autant le danger de confusion. S4 M. (.. l'Ill'KHS Aussi l'sl-co bien dans \o doiiuiiiic de IV-iilomolo^ic (jiie la fureur de parer du nom d't'spècr (Je simples races se fait le plus sentir; c'est l»i»Mi là que la répartition du travail entre les savants (|ui s'occupent à classilier les Insectes, ceux (jui cherchent à en con- naîti'e surtout l'anulomie et ceux qui ('ludienl leur hioloj^ie a atteint ses dernières limites. C'est aussi sur ce terrain que les observations du franc tireur zooloffiste, du field-iiaturalist, simple amateur souvent plutôt que savant, ont fourni les résultats les plus importants, comme c'est là encore qu'ils nous donnent le plus à espérer. Or, celte branche de la zoologie, et plus spécialement encore la lépidoptérologie, a été tellement attaquée sur un point par les refiles admises aux Congrès de Paris et de Moscou, que l'adoption de ces dernières en est devenue impossible. Depuis Linné, il est d'usage en systématisant les Geometrae et les Mirroptrra de les distinguer au moyen de suffixes déterminés. C'est ainsi (jue l'on ajoute aux noms des Géométrides la désinence arin ou nta\ à ceux des Pyralides alis; ana, quand il s'agit d'un nom de Tortricide, mais oJa, quand celui-ci doit désigner une Tinéide. Cette coutume, il est vrai, a été sujette dans le cours des temps à divers changements; elle n'est d'ailleurs ni constante ni suivie par tous les auteurs. Cependant, elle régit encore une bonne partie de la nomenclature des Géométrides et des Microptères. Et comme elle permet de reconnaître du premier coup d'oeil la famille à laquelle un animal donné appaitient, cette méthode est, vu l'énorme quantité des espèces, si essentiellement pratique, qu'il serait bien désirable que l'on en rendît à l'avenir l'emploi obliga- toire ; cela vaudrait du moins mieux que d'en prohiber l'emploi, comme l'ont fait les règlements des Congrès sus mentionnés. Car l'addition de semblables afïïxes au nom servant à désigner l'espèce — peu importe que celui-ci soit un adjectif, un nom com- mun ou un nom propre — ne concorde pas avec les règles que l'on y donne touchant la formation des noms spécifiques. Il est plus que probable que celui qui a rédigé ces « Règles », n'étant pas lépidop- térologiste, ne connaissait pas cette particularité. Que ceci serve doncd'avertissement. Dans la confection du code attendu, il s'agit de tenir mieux compte des intérêts des subdivisions zoologiques. Veut-on maintenant, comme nous y avons déjà insisté plus haut, à l'instar des a Regeln » et des « Rules », et même plus complète- ment que ces dernières, s'affranchir de toute préoccupation étymo- logique, on ne courra plus le risque de tomber dans de semblables erreurs. Ainsi, cet exemple peut servir à montrer 1 importance RÉGLEMENTATION DE LA NOMliNCLATURE ZOOLOGIQUE 85 d'une pareille réserve. Quant au cas, qui nous occupe en ce moment, nous sommes d'avis, du reste, qu'une recommandation insérée dans le code de continuer à suivre cet usage ne serait pas hors de propos. Il se peut fort bien qu'il existe des cas semblables dans d'autres subdivisions de l'entomologie, peut-être encore dans d'autres bran- ches de la zoologie, ou que des usages existants ou des desiderata réels aient été négligés dans les règles en vigueur. Espérons donc que les spécialistes appelleront l'attention sur ce point, comme on l'a fait ici au sujet de la Lépidoptérologie, afin que la Commission du Congrès traite celte question avec tout le soin qu'elle réclame. Espérons qu'au besoin cette Commission ou bien le Congrès saura encore les y inviter. XVII Les règles émanées de ces Congrès sont encore incomplètes à un autre point de vue, qui intéresse le domaine entier de la zoologie, mais en particulier celui de l'entomologie, puisque c'est dans cette branche que ces lacunes se font surtout sentir. Le Congrès de Paris (art. 2, 'A et 4) ne connaît que le seul terme « variété » pour désigner les différences de forme entre les individus. Il est cependant haute- ment nécessaire, du moins dans l'intérêt de l'entomologie, de désigner séparément, comme dans les « Regeln » allemandes (§17 et 21), les formes locales constantes, les variétés, les races artificielles (Zuchtras^ien), les monstruosités, les espèces présentant le phéno- mène du dimorphisme de saison ou du polymorphisme, de même que les diverses périodes de développement de certaines espèces animales. La nomenclature aura à faire ressortir ces différences. Car, bien qu'en général le système trinaire de dénomination adopté par le Congrès de Paris suffise pour désigner toutes ces for- mes, il y a cependant beaucoup de cas où il sera bon d'indiquer avec plus de précision la nature de leur différence. Or, ceci ne peut se faire exclusivement par l'adjonction de var. Il faudra encore avoir recours à d'autres abréviations, telles que celles qu'énu- mèrent les « Regeln » : aberr., monstr., var. cuit., ou st., auxquelles il convient d'ajouter encore sais, pour désigner les formes du dimorphisme de saison. Quand il s'agit des stades de développe- ment des larves, c'est même indispensable. On ne peut même qu'approuver la distinction fondée sur les époques d'apparition de ces variétés de saison et indiquée par I, II, etc., comme le proposent les « Hules » anglaises; bien que cela ne 80 M. c. i'ii:i'Ki«s puisse p;is s'nppliciiicr ;iii\ forniPs dos irisions tropicales. Kii outre, il ne p:ir;iil pas supeilhi di' distinguer les divers groupes d'espèces. Ces groupes se composent de ces espèces dont, en raison de la communauté d'origine, la ressemblance saute encore aux yeux et les dislingue évidemment des autres. Ce sont en réalité les geures naturels, lesquels, les systèmes étant souvent basés sur des carac- tères plus artiliciels, ne concordent pas toujours avec les genres généralement reconnus. Ce sont cependant toujours des unités zoologiques dont l'étude aura souvent à tenir compte. La pratique suivie par Wallace. dans son célèbre mémoire sur les Papilionides indo-australiens, de désigner ces groupes d'après l'es- pèce la plus généraleuusnt connue, qui en fait |)ai-lie, mériterait également d'être recommandée. XVIIl Enfin, il semble encore à désirei- que la Commission songea revi- ser et à compléter la liste des abréviations conventionnelles des noms d'auteurs, adoptée par le Congrès de Paris. Celle-ci n'étant, d'ailleurs, pour une bonne partie qu'une reproduction delà « IJstr der Aiitoren zoologùchen Art- und Gattnngsnamen zusammenge- stellt von dm Zoolor/en îles Mu-'^euma f'iir Naturhunde in Berlin », laquelle avait déjà vu le jour à Berlin en 1888, était encore fort incomplète. Elle a été suivie d'une autre édition de cette liste alle- mande parue en 189G dans la même ville, notablement augmentée, et où se trouvent corrigées plusieurs inexactitudes de la liste de Paris; on peut la considérer comme un travail parfaitement réussi. Cependant, elle n'est pas encore complète. Comme il est naturel, il surgit constamment de nouveaux auteurs. La liste a donc besoin d'être de nouveau mise à jour. Parmi les auteurs cités s'occupant de Lépidoptérologie dont les noms manquent, ou peut citer entre autres : W. r. c'est à dire le u Systematisches Verzeichnis der Sch met ter linge der Wiener Gegend, von Denis und Schifîermùller, 1776. », depuis longtemps connu en lépidoptérologie sous le nom de « Wiener Verzeicitnis » et cité en abrégé comme il vient d'être dit plus baut. Toutefois, les règles du Congrès de Paris semblent rejeter des abréviations de ce genre; le § 9 des «Regeln » allemandes les auto- rise seulement quand l'auteur n'est pas connu. 11 semble cependant que, quand l'usage est déjà aucien, comme daus le cas que nous venons de citer, on peut l'admettre sans inconvénient. Mais à RÉGLEMENTATION DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE 87 l'avenir, on fera bien d'y renoncer, sauf dans les cas nécessaires, visés par le paragraphe cité. Maiti Mailland a été le premier descripteur entre autres du papillon Hebomoia Vossii. Dès l86o, Snelleu van VoUenhoven cite ce nom sous cette forme abrégée. tiatchett, c'est-à-dire J. Hatchett, qui, entre autres, dans les « Eut. Transactions » en 1812, a le premier décrit et dénommé le Papillon Nonagria geminipunctata. Fvesl., c'est-à-dire Fiiesly, à qui IWrcfia (Invia est redevable de sa dénomination scientifique. (îrosp-Smith, premier descripteur de plusieurs Lépidoptères, par exemple du Thestias flacipennis. Certainement, il y en aura encore d'autres ; il est d'ailleurs plus que probable que, dans les autres branches de la Zoologie, il y aura également un certain nombre de noms à ajouter. Sur ce point aussi, la Commission pourra faire appel à la colla- boration des spécialistes. 88 LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE J. PALACKY, Professeur ;i II iiivtrsitc de l'raj^iie. Nous allons tjailer de la distribulloii des Ophidiens sur le globe sous le double rapport sysléniatique (distribution des familles) et géograplii(iue (faunes des dillérents pays). Pour éviter des répéti- tions, désagréables lorsqu'il s'agit de 1600 espèces, nous nous occuperons des genres dans la partie systématique et des espèces dans la partie géographique. On verra qu'il existe des différences évidentes avec les lois de distribution des autres animaux. Il n'y a pas de Serpents arctiques ou antarctiques ; tous vivent dans les contrées tempérées ou chaudes. Il n'y a que trois familles endémi- ques, toutes paléotropiques : Uroplatides, Homalopsides et Hydro- phides. L'époque actuelle difïère peu des temps géologiques quant aux familles, mais il n'y a pas une seule espèce et très peu de genres communs aux deux hémisphères. Les régions sclatériennes si usuelles sont impossibles ici où il n'y a pas de région paléarctique ou néarclique. Nous avons donc pris les continents pour base, en dépit de l'extrême pauvreté de l'Europe ; mais ce sera plus pratique pour le géographe. On pourrait à la rigueur maintenir la région méditerranéenne, mais l'est et l'ouest diffèrent si profondément, qu'il vaut mieux la délaisser entièrement. La région néotropique possède de même au moins trois régions très différentes. Le lecteur en jugera du reste par lui-même. L'Amérique et l'Asie possèdent environ chacune un tiers des espèces. L'Afrique (comme le Mexique et l'Amérique centrale) possède les régions les plus riches relativement à l'étendue. L'Inde transgangétique est plus riche que le Dekan. L'hémisphère austral et en particulier l'.Australie possèdent le plus de Serpents venimeux ; la Tasmanie n'en a pas d'autres. La richesse relative de l'Océanie occidentale en Boïdes est frappante. En 1896 Boulenger comptait 1639 Serpents, mais décrits sous 7.335 noms, encore son catalogue n'est-il pas complet. Il lui manque, par exemple, la Lodia tennis Baird et Girard, de l'Orégon ou le Halsophis (Dromicus) Woodi Cope, des Bahamas. L'Erpétologie i/éné- Encarter page 88 J. PALACKV. — La distribution des Ophidiens sur le globe. ADDENDA ET ERRATA P. 90 et suivantes. — Lire toutes les altitudes en pieds anglais au lieu de mtMres. P. 91. — llysia au lieu de Hysia. P. 92. (ii). — Ti'opidonotvs compte deux nouvelles espèces aux Célèbes : cele- hicus et Sarasinorum . P. 93 (40). — Glyphoiycus possède une seconde espèce au Nyassa (G. Whilei). — (47). — Stegonotus compte deux nouvelles espèces à la Nouvelle Guinée (S. Giintheri et S. reticukUus Boulenger). P. 95 (78). — Ajouter VÂporophis corail ivot Iris du Paraguay. — (86). — Ajouter la Coronella [Oreophis] Bouleiigeri Dugèsde Guanajuato. — (91). — Ajouter le Simoles an(/uUfer de Bornéo. — (92). — Ajouter VOligndon Everetti de Bornéo. P. 96 (12Î). — Ajouter.') Calamaria : hogorensis et oariabilis de Java, lateralls de Célèbes (Sarrasin), halueiisis et EveretU de Bornéo (Houlenger). P. 9(). — Nous ne savons où placer Lepidognatlius rugosus et Diadophis hipuacLaïus de Sumatra. Nous avons donc en somme 15 Colubrines de de plus, sans compter VAcheroglaend cucuUalo (près Zaïnénis) de Bolivie, nouvellement ajoutée. P. 98 (20). — Ajouter Leptodira Wenteri de l'Usambara. P. 100 (67). — Ajouter Aparallactiis niger de Sierra-Leone et A. ubungiensis. P. 100. — Les Elapides comptent deux genres nouveaux : Hornea pulchella ih^, l'Austi'alie centrale et Toxicocalamus loiigissintus de l'ilc Woodlark (Nouvelle Guinée). P. 101 (8). — Ajouter Hoploceplialus Stiriingi de l'Australie centrale. — (28). — Ajouter Elaps suntatranus de Sumatra (coll. Weber). P. 102 (5). — Ajouter Leptognathus Pralti Medellin. P. 104. — Euboicus au lieu de enboicus. .. P. 105. — C. levis au lieu de Rhinechis. P. 106. — Ajouter à la distribution géographique : Kamerun 57 (Werner) ; Congo 43 (coll. belge) ; le Schiré 17 (Boulenger) ; au Nyassa 22(Whyte) ; coll. Donald son Smith 17. P. 107. — Ajouter : le Sahara libyen en compte deux (coll. Rohlfs) : Tele.-^copus obtusus et Viper a cérastes. P. 108. — Vbangensis au lieu de ubangencis. P. 109. — Thelnlornis Kirtlandi au lieu de Thelotormis, Kirllandi ; Miopis- thodon, Geodipsus, au lieu de Micropislhodon geodipsas; Allvadiiia au lieu de AUusdina. P. 110 (note 1). — Ajouter : Bornéo 110 ; Malaisie 109 (Stanley Smith), 49 (coll. Weber); Célèbes 47 (8 endémiques, 14 Calamaria); Caucase 21 (dont 12 en ïranscaucasie) ; Palawan 16; Sumatra 81 ; Java 82. 1'. m (Viuno 1). — Pelius herus =■ /'. Renardi. — (I. ")). — Sauroiuatrs, Parreysi au lieu de Soromule!< l'arrcysi. — (I. 11). — Cyclophia fa>>ciatus (tic Palosline) -= Coiilia. — (I. 15). — 2 Vipera {ohlusa et cera!ite:<\. — (1. 33). — r. ibenis. P. 114. — Aspidura au lieu di- Asidnnt. P. 115 (1. 12). — 8 en Malaisit^ — (1. 29). — Pseudo.rrnndon. P. 118 (I. Oi. — TrnpidnriDlvs [o.nd. nuchalis, etc."). p. \\s, — A |;i Malaisir ajouter 12 espères : .lava 78, lîorneo UT, r.ciehos IT. P. 11!) (1. 3). — Awelhyslinus. P. 119. — 19 Tropidonoius au lieu de 17; ~ Simoles (dont 3 i-nd. à Hdrnco) : 8 Oligodon (3 à Bornéo) ; Calnmaria : 13 à Java, %) à Honno (dont 14 end.), 4 à Célèbes ; Helicopsoides typicus à CélMxs. P. 120 (1. ij). — 23 espèces endémiques au lieu de 2i. — (1. 6). — 15 espèces au lieu de 11. — (1. 5 du bas). — 58 espèces en ajoutant llorncd pulcliella ri Hoplore- ptialus Stirlingi. P. 121 (1. 7). — 39 espèces au lieu de '.M't. — (1. 8). — 4 SLeyonotUs au lieu de 2. — (1. 9). — 9 Elapides en ajoutant Toxicocalanius. — (1. 15 du l)as). — A Roluma au lieu de et Hotuiua. — (I. 7 du bas). — Neelops neocaledonicus (douteux d'apns Vaillant). !'. 122 (1. 5). — Endémique cl 27 espèces, au lieu de endemicuir composé de 27 espèces, r- (1. 26). — Ajouter : Paraguay 24 (Boliisj ; Trinidad 31. — (1. 1 du bas). — Grands lacs au lieu de Grand Lac. P. 123 (1. 7). — 36 à 38 espèces sont communes. P. 125. — .\près Maranon ajouter : le Chaco argentin est néolropique (Rerg). LA IJISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 89 7'ale de Duméril et Bibrou comptait 531 espèces, Gray et Giinther {Cat. Brit. Mus., 1858) 544; Jan, (laos VElcnco, 789. Il y a 754 Colubrides uoq venimeux. Les Serpents venimeux (y compris les Opisthoglyphes) comptent 617 espèces. En Europe septentriouale ils constituent le tiers des espèces ; en Amérique ils sont 211 sur 544, mais dans l'Amérique du sud il eu existe 130 sur 266 (c'est à dire presque la moitié] ; de même en Afrique oîi il y en a 148 sur 331, mais en Australie ils forment les deux tiers : 61 sur 94. Comme il y a peu de Serpents fossiles (environ une cinquantaine) et qu'on ne les a rencontrés qu'eu Europe et dans l'Amérique du nord, il n'est pas possible de tracer leur histoire géologique. Les plus anciens semblent être les Typhlopides et les Boïdes, dont Boulenger fait dériver les autres. Gela nous expliquerait beaucoup d'énigmes aujourd'hui encore indéchiffrables : par exemple, pour- quoi les Serpents manquent à la Nouvelle Zélande, qui ue possède qu'un Serpeut de mer, et jiounjuoi ils man(|uent en Irlande, mais non euDauemarU, qui out également souffert de l'époque glaciaire. De même, nous ne pouvons expliquer la présence de deux Boïdes mouotypes, endémiques à l'île Round (près Maurice), d'une espèce endémique à l'île Rollas (Guinée), etc. 1° Systématique I. — Typhlopides. Pour des raisons géographiques et d'après les auteurs antérieurs nous y joindrons les Glaiiconides (Sténostomides) qui comptent 39 espèces. Boulengercompte 145 espèces de Typhlopideset auparavant il y en avait 200. Mais il donne 17 synonymes pour Tifphlops punc- tatus;, 13 pour /'. Ëschrichti et autant pour /'. hraniinus. Depuis, il a ajouté T. flnremis. Il y a 5 genres: Typhlops, Glaucoiiia, Helmintho- phis, Typhlopis e\ Anoinalepis .llsHonttropicâux, même subtropicaux; ils existent là où il n'y a pas eu d'époque glaciaire, uaturellement mortelle pour ces êtres sublerranéens, sans défense contre le froid. La frontière sud passe par la République Argentine, l'Australie et le Cap de bonne Espérance ; la frontière nord passe par Gorfou, la Crète, Conslantinople, le Caucase, l'Himalaya, la Chine, le Japon, la Californie, l'Arizona, le Texas, la Floride, le Sénégal et l'Egypte. Toutefois si SimoUophis Rochehrunei Sauvage, de la craie française 5n .1. l'AI.ACK^ el Oiloutomijphis du Ouen-y leur Jippaiiicnneiit. ils s'avançaient autrefois |iliis an nord. Ils existent dans les plus petites îles, sont très locaux et l'on compte à peine six espèces plus largement répandues. l/es|)èce la plus répandue est Ti/phlopa hratnùius que l'on rencontre au Japon, en Chine, d.ins l'Inde, en Malaisie, eu Araliie. à .Madai^asrar, aux Comores et à Maurice. Ils fornieut quatre j^roupes : africain, asiatique, australien et iiéotropique. La seule espèce européenne est éj^alemeot asiatique. I/.\frique, la plus riche, possède -i.S espèces, dont ;{| endémiques, y compris T. hrainlmis et filnucoiiia inacrorlujncha de la Nubie, répan- dues aussi en Mésopotamie. Ils manquent en Barbarie et dans le Sahara. L'Asie possède 40 espèceseudémiquesdont deux communes avec l'Afrique, trois avec l'Australie et TOcéanie et T. vrnnicularis avec l'Europe orientale du sud. L'Inde possède 16 espèces, la Malaisie 11, les Philippines 6, la Chine 2, la Perse 1, l'Arabie 'A, l'Asie .Mineure 2 et la Palestine 2. L'Australie compte 2,0 espèces dont 22 endémiques communes avec l'Océanie. L'Amérique en a 23 dont 9 Glauconia et 6 Typhlops. IL — Boïdes. Bouleuger n'en compte que 67 espèces et il semble peu probable qu'on puisse en trouver plus. Ils appartiennent aussi à la région tropicale et ont en général les mêmes lois de distribution que les Typblopides, avec cette difïérence qu'ils s'avancent jusque dans rOrégon et manquent en Chine, au Japon, au Cap de Bonne-Espé- rance, etc. On les divise eu Pytiionidae (20 espèces) et Boinae (47). Les premiers habitent l'Ancien Monde (à l'exception de Lo.rocemus hicolor du Mexique) et les seconds sont plutôt néotropiques (30 sur 47j. Eryx jacuins présente à peu près la même distribution que Typhlops oermicularis, c'est-à-dire qu'on le rencontre en Grèce, en Asie Mineure, au Touran et dans les steppes de la Russie méridio- nale. Eryx Johnii monte au Sikkim jusqu'à 9 800 m. Les Boïdes sont très nombreux aux Antilles, où il existe une différence entre l'ouest (Epicrates, Ungalia) et l'est {CoraUm, Coa). L'Amérique du sud ne possède que II espèces, autant que l'Océanie; la Nouvelle- Guinée, 9; l'Australie, 7. L'Asie compte 13 espèces, dont 7 en Malaisie, 4 aux Indes et A'/T/a; e/ef/an.s endémique en Afghanistan. L'Afrique possède 12 espèces, dont 6 pour le continent (3 l'y thon et 3 Eryx), 2 monotypes endémiques à l'île Round, près Maurice (Casarca et Bolieria), et 2 Boa et 1 Corallus (d'affinité néotropique) à Madagascar. LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 91 LesBoïdes forment aussi la majorité des Serpents fossiles connus ; Zittelen décrit 15 genres et 23 espèces. La Nardoa boa de la Nouvelle Irlande et des îles du duc d'York, vivait pendant le Pléislocène dans les cavernes de l'Australie (Nouvelles Galles du sud). A la même époque le Python moluni>; vivait, comme aujourd'hui, dans les cavernes de l'Inde. Dès TEocène, l'Amérique du nord possédait H Boïdes: Boaniis(3), Uîliophis, f.imnophis (3), TiLanopkis, Aphelophn, Ogmoplus et Calamagras. En Europe, il y en avait dix pendant l'Eocène et l'Oligocène : Bolhrophis, Scaphiophis, Hetei'opython, Palpopythou , etc. m. — Tortricides. Il en existe 3 genres et 7 espèces, tous indo-malais, à l'excep lion de VHtfsia scytnir (Guyane, Brésil, Pérou du Nord). IV. — Xénopeltides. Une seule espèce. Xenopellis nnlrolor, monotype indo-malais. V. — Uropeltides. C'est une petite famille endémique dans le Dekan et à Ceylan (7 genres et 42 espèces, dont 7 pour Ceylan). VI. — Colubrides. Cette énorme famille renferme, d'après Boulenger, plus des deux tiers de tous les Serpents. Cet auteur, en effet, y joint non seule- ment les Natricides, les Potamophilides, les Lycodontides, les Calamarides, les Coronellides, mais encore les Psammophilides, les Scytalides, les Dipsadides, les Dendrophilides, les Elapides, les Homalopsides, les Hydrophides, etc. Il la divise en trois tribus : Aglyphes (non vénéneux), Opisthoglyphes et Protéroglyphrs (vénéneux). Aglyphes Comprennent 718 espèces, qu'il divise en tro's sous-ordres : Acrochordides, Colubrines (plus de 700 espèces) et Rachiodon (monotype). Acrochordides. Ferments monotypes, dont 4 asiatiques (Acrochordus, Chersydrus, Xenodermux, Stolickaia) et un américain [Nothopns]. \)'2 j. I'\l\(:kv COLUBHINKS Eli y compreiiiint les Nalricides, les Potamopliilides, les Calarna- rides, les Coroiiellides et les Lycodoiitides, ils reuferment 117 genres, auxquels Bouleniior on a ajouté lui-même sept autres. Nous donnerous seulement une courte analyse de leur dislrihutiou géojj^raphique, en renvoyant, pour le reste, à la seconde partie de ce travail, afin de ne pas nous répéter. 1. l*()lyo(1ontoi)his ('omple 12 espèces : (» indo malaises, 3 au Mexique et dans l'Amérique centrale, 2 à .Madagascar et 1 à Mayotte. 2. Drontlroilri/ns, 2 à Madagascar. 3. Liophiiliuni irilineatiim, monotype de Madagascar. 4. Xenochrophis cerasogaster, monotype indien. 5. Tropidonotria comprend 78 espèces. Il est à peu près cosmo- polite ; il ne manque que dans l'Amérique du Sud. l'Australie méridionale et l'Océanie orientale L'Asie compte 46 espèces (dont 30 en ludo-Malaisie), le Mexique 20, l'Afrique 9, Madagascar 4, l'Europe 3 et l'Australie 2. On le rencontre juscju'aux Louisiades, au Lob-Nor, au lac Baïkal, au lac Winnipeg, à Cuba, etc 6. Macropisthodon (3), genre iudo-malais. 7. lAohelerodun (= Anomahulon, 2), Madagascar. 8. Pseudoxenodon (3), genre iudo-malais. 9. Contpsojihis alhicenlrh Moquard, monotype de Madagascar. 10. Hdicops compte 1 espèce dans l'Iode, dans l'Angola et 9 en Amérique (Floride et Brésil). 11 . Hiidracthinps mrlaiinf/duter, monotype de l'Afrique occidentale. 12. Tn-lanorhiiius compte 2 espèces' dans l'Amérique centrale et 1 à Cuba. 13. Opisthofropis comptu 2 espèces en Asie (Houg-Kong, Bornéo, Sumatra) et 1 dans l'Afrique occidentale. 14. Ischiioguatinis (7), Canada, Nouvelle- Ecosse, Mexique et Guatemala. 15. Ampliiardis ijiornntus, monotype du Texas. 16. Hahka striaUila, monotype du Texas et de la Floride. 17. Strcplophonis (3), Mexique, Equateur, Trinité. 18. Chersodromus Lichmanni. monotype du Mexique et du Guate- mala. 19. Hydraldabe^ (2). Bornéo. 20. Trachischium(6), Himalaya, monts Kliasia, Naga. 21. Rhdhdops, 1 espèce au Dekan et l'autre au Yunnan, en Assam et dans les monts Khasia. LA DISTKIBUTION DES OPHFDIKNS SUR LE GLUBE 93 22. Plagiopholis Rlakrimi/i, monotype du pays des Sliaii. 23. Trichinopholis nuclialis:, monotype des monts Khasia. 24. Oxyrhahdium (3), Philippines. 25. Xiflophis (2), Dekan. 26. Brachyorrhos alhiis, monotype de .Java et Sumatra. 27. Achalinus, 2 espèces en Chine et 1 au Japon. 28. Aspidura (4), Ceyian. 29. Blythia reticulaîa, monotype des monts Khasia. 30. Pseudoxyrkopus (7), Madagascar. 31 . Lycognathopsis. monotype des Séchelles. 32. Ablabophis, monotype de l'Afrique méridionale. 33. Tetralepis Frulistorferi, monotype de Java. 34. Lamprophis (4), Afrique méridionale. 35. Mlcropixthodon ochmceuK, monotype de Nossi-Bé. 36. Goniovotophis (4), Afrique occidentale. 37. BothwphthalmuK lineatus, monotype de la Guinée. 38. Bothrolynis ater, monotype du Kameroun. 39. Cycloconis lineatus, monotype des Philippines. 40. Cflyphotycus bicolor , monotype de l'Afrique centrale (lac Tanganyika). 41. Boodnn (9), du Sénégal et de l'Abyssinie jusqu'au Cap de Bonne-Espérance et aux Séchelles. 42. Lycophidium (H), Afrique tropicale. 43. Hormonotus modestus, monotype de l'Afrique occidentale. 44. Simocephalm (7), Guinée et Cap de Bonne-Espérance. 45. Lycodon (15), Asie tropicale depuis la Chine jusqu'au détroit de Flores et à Ceyian. 46. Dinodon (= Ophites auct., 5), Chine, Japon, Himalaya, Corée, îles Liukiu, Formose. 47. Stegonotus (1), Nouvelle-Guinée, Australie, îles du duc d'York. 48. Dryocalamas (8), indo-malais i Ceyian, Bornéo, Cochinchine). 49. Pseiidaspis cana (= Cornnclla chez Duméril et Bibron, Gûn- ther et Janj, monotype de l'Angola. 50. Zao('î/.ç(6),genre indo-malais s'étendant jusqu'aux Philippines. 51. Zamenis (34) compte 18 synonymes. L'Asie renferme 17 espèces, dont 11 pour les steppes de l'ouest. L'Afrique en compte 11, dont 7 endémiques: 2 en Egypte, 2 dans le pays de Somalis, 1 à Sokotra, 1 au Sénégal et 1 dans les pays Berbères. En Amérique, il existe au Mexique 9 espèces qui rayonnent jusqu'au Delavvare, dans l'Orégon et au Guatemala. Enfin l'Europe héberge 2 espèces, 94 .1. PALACKV dont l'une i'/.. grniovetials] commune avec l'Asie occideutjilc et l'aulre (/. hippocrrpis) commune avec l'Afrique septentrionale. 52. lAftorlu/nchus comj)le 2. espèces en Amérique (Basse Oalifoinie et .\ri/(>na) et 3 en Asie occidentale, dont l'une (/.. dimivmn) s'étend jusqu'en Alj^érie. 53. Xenelapliis hcragonatus. monotype indo-malais. 5'jr. nn/ntobius (8), genre néolropique s'étendant du Texas au Paraguay. 55. Phrynonax (7), également néotropique. 56. Spilotex ])ullniiis. monolypeaméricain ((iuyane, Brésil, Pérou). 57. Colnber (45), compte 33 synonymes dans Boulenger. Ce genre vit surtout dans les régions tempérées du nord. Des 16 espèces américaines, il y eu a 3 au Mexique et dans l'Amérique centrale, 8 aux Etats-Unis et 2 au Brésil. L'Asie et l'Europe ont 29 espèces communes, dont 5 endémiques: C. scalaria (occident), C. leopar- (liiius (Asie mineure), ('. .Esculapii, C. quatitorlineafus (Trans- caucasie) et C. dione (Bussie et Japon). C. Jaribeni est endémique à Celebes ; C. subradiatus s'étend jusqu'au détroit de Frores. L'Asie septentrionale compte 10 espèces, mais on n'en rencontre pas en Afrique. 58. Synchnlinus (2), Buenos-Aires et Costa-Bica. 59. Goniophis, monotype de Bornéo et de Singapoore. 60. Hcrpctodryas (5), genre néotropique vivant aux petites Antilles et en Amérique centrale (3) et s'étendant jusqu'au Para- guay (2). 61. Dendrophis (10) genre indo-malais : îles Peiew, îles Salomon, Australie septentrionale, Philippines, Louisiades, îles du duc d'York, Ceylan, Nouvelle-Guinée. 62. Dendrdaphu (6), Ceylan, Philippines, Nouvelle-Guinée. 63. Chiorophis (9-10), s'étend de Khartoum jusqu'au Garip, en Gambie et même jusqu'aux îles Bissao. 64. Philothamnus (5), du Cap de Bonne-Espérance jusqu'en Gam- bie et au Tanganîka, plus une espèce dans l'île ïhomé et une dans l'Annobon. 65. Gastropy.ris (smaragdina), monotype du Congo. 66. lihamnophia (2) dont une dans l'Afrique orientale et une au Gabon. 67. Hapsidophrys {lineatvs), monotype de l'Afrique occidentale. 68. Thrasops [flavignlaris), monotype de l'Afrique occidentale. 60. A.ep?op/ïi6' (14), huit dans l'Amérique centraleet six à Costa-Rica doul troiss'élendeut jns(|u'an Paraguay, au Guyarfuil et au Mexique. LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 93 70. Uromaces (3), Saiut-Domingue. 71. Hypsirhynchus (ferox), monotype de Saint-Domiugue. 72. Dromicus (9), Antilles, Bahamas, Galapagos, Pérou et Chili. 73. Liophis (M), surtout dans l'Amérique du sud et les Antilles. 74. Cyclac/ran, monotype du Brésil, de la Bolivie et de l'Argentine. 75. Xenodon (6), du Mexique au Paraguay et au Guyaquil. 76. Lystrophis (3) du Brésil au Chili et au nord de la Patagonie. 77. Héterodon, sud des Etats-Unis; une espèce (nasicus) pénètre dans le nord du Mexique. 78. Aporopliis (o), de la Guyane à l'Argentine. 79. Rhadinea {±'fi), néotropique ; 16 espèces dans l'Amérique du Sud, 3 au Mexique, 6 dans l'Amérique centrale ; pénètre jusqu'au Chili. 80. Uiolheca (3), de Cuba et du Mexique au Brésil. 81. Trimclopon (2), Costa-Rica. 82. Hydromorphfis [conaAor], monotype de Costa-Hica. 83. Dunades {'2) dont une en Bolivie et une au Brésil et en Guyane. 84. Hydix)ps (2), Brésil, Guyane, Pérou. 83 Sympholis {lippiens), monotype de Guadalajara. 86. Coî'unella (12 synonymes et 19 espèces), dont 12 pour le nord de l'Amérique, 3 pour l'Afrique tropicale, 2 pour l'Asie et 2 pour l'Europe. 87. Drepavodon (2), vallées du Maraùon et du Magdalena. 88 . Hijpsiglena (6), du Texas et de la Californie jusqu'au Venezuela. 89. Rhinocheilus(d), dont deux au Mexique et une au Venezuela. 90. Ceinaphoraycocciiien), n\onolY[>ti delà Caroline et de la Floride. 91. Simotes (22), genre indo-malais: Chine, Ceylan, Timorlaut, Nicobares et Philippines. 92. OUgodon (20), genre iudo malais dont une espèce {metano- ccphalum) vit en Syrie et Palestine, au Sinaï et en Egypte. 93. Leptocalamus (3), Mexique et Amérique centrale. 94. Arrhyton (3), Cuba. 93. Simophis (1), dont une au Paraguay et une au Brésil. 96. Scaphiophu {albopiinctatits), monotype de l'Abyssinie, de la Guinée et du Congo. 97. Contia (22 synonymes et 21 espèces) dont 13 pour l'Amérique et 8 pour l'Asie occidentale. L'espèce la plus intéressante est 6'. collaris qui vit à Constantinople, en Asie mineure, en Syrie, en Mésopotamie, dans le Caucase et la Palestine du nord. L'Amérique fournit 3 espèces au Mexique, 3 au Texas, 1 à Vancouver, 1 en Cali- fornie et 1 à Costa-Rica. 96 .1. PALACKV 1)S. Ficiniit (.'{), Mexique, Texas et Arizona. 1)9. Siffinphimus {leuatstoiiiftK), moiiolypedii .\Ie.\i(|iie. 10(1. l'Iiiliniienw-us (2), dont uue pour le nord-est du Me.xitjue et une dans la Nevada et lArizoua. lui. llomulosonia (4), Afrique orientale de l'Abyssinie au Cap de Bonne-Espérance. 102. AblnhcK (10 synonynu's et 14 espèces), Chine, Japon, Inde, Malaisie, Ceyian, îles Nicobar et iles Liu-Kiu. 103. Grayta (3) dont 2 au Congo et une au Tanganyika. 104. Xi'tiufophis {Civsar), jnonotype de l'Usambara. 105. Oli(/olepis (ttiacrops), nionotype de l'Usambara. lOH. Virginia (2), Etats-Unis (Maryland, Illinois et Texas). 107. Abastor {erytkrograniinns). monotype du Mississipi et de la Floride. 108. Farancia (abacura), monotype de la même région. 109. Fetnlo(/n(i thiis {nehu laf us) , inono\\ pa du. Mexique et du Brésil. 110. Tropidodipsas (6). Mexique et Amérique centrale. 111. Diroseina (4), mêmes contrées. 112. Attraclus (24) dont 19 dans l'Amérique du sud, 4 au Mexique et 1 dans l'Amérique centrale. 113. (jcophis (13), dont 7 au Mexique, 5 dans l'Amérique centrale et 1 au Brésil. 114. Agrophis {sarrasinorum), monotype de Celebes. 115. Carpophis (2), Etals-Unis (Massachussets, Illinois, Pensyl vanie). 116. Stilosema [extenuatum), monotype de la Floride. 117. Geagras {redimitus), monotype du Mexique. 118. Macrocalamua {lateralis), monotype des Molluques. 119. Idiopholis {colla ris), monotype de Bornéo. 120. Rabdophidium {Forslenl), monotype de Celebes. 121. Pseudorhabdiuni (2), Malacca et Celebes. 122. Calamaria (38), dont 18 à Bornéo, 11 à Java, 4 aux Philip- pines, 3 à Celebes et 2 dans l'Inde. 123. Tgphlogeopliis (brevis), monoty|)e des Philippines. Boulenger ne sait où placer : Amaslridium de Colombie et A)w plophalius maculatus de Taïti. Rachiodon 124. Dasypeltis {scalier), monotype africain s'étendant du Sen- naar et de la Guinée jusqu'au Cap de Bonne-Espérance. LA DISTRIBUTION DES Ol'HIDIENS SUH LE GLOBE 'J7 Opisthoglyphes. Colubrides vénéneux à dent postérieure perforée. Boulenger les divise eu trois sous ordres : Homalopsiués; Dipsadides; £/ac/iîs- todoii (monotype). HOMALOPSINÉS. Giinther et Jan les placent près des Tropidonotus ; Cope y joint des Colubrides et des Tropidonotides et en compte 29 genres. Bou- lenger coin|)te 10 genres (dont 8 monotypes) et 26 espères. Elles sont indo-malaises ; elles occupent surtout l'Inde transgangé- tique (16), d'où elles rayonnent en Malaisie (10), dans l'Inde anté- rieure (o), à Ceylan (3), eu Chine (6), en Australie (4), aux Philip- pines (2), en Nouvelle Guinée (3) et aux îles Nicobar (1). 1. Hypsirhina (15), indo-malais; s'étend jusqu'en Chine et en Australie. 2. Homalopsis {buccata), monotype indo-malais : Bengale, Bor- néo, Cambodge. 3. Cerberus (3), une espèce aux Philippines, une en Australie et la dernière répandue de Ceylan au Ceram et aux Iles Péleu. 4. Eurostus [Dussumieri), monotype du Bengale. 5. Myron [liichafdsoni), monotype de l'Australie. 6. Gcrardia [Prcwsiiana), Inde et Ceylan. 7. Fordonia (leucobalia), s'étend du Bengale jusqu'en Australie, eu Nouvelle-Guinée, eu Cochinchine, aux îles Nicobar. 8. Cantoria (violacea), Birmanie, Singapore et Bornéo. 9. Hypistes {hydriuus), Bangkok, Pinaug. 10. flerpeton (tentaculalum), Siam et Cochinchine. DiFSADIDES. Boulenger les nomme Dipsadomorphinées et range Dipsas parmi les Amblycéphalidées. Mais il vaudrait peut-être mieux débaptiser un genre qu'une famille de 68 genres. 1. Geodipsas (2), Madagascar. 2. Hologerrhum (philipijinum), monotype des Philippines. 3. Ithycyphus (2), Madagascar et Comores. 4. Lanijahd (3j, Madagascar. 5. Alluaudina (Bellyi), monotype de Madagascar. 6. Ueterûdipsas (colubriiia) , monotype de Madagascar et de Bourbon. Mém. Soc. Zool. de Fr., 18'J8. xi. - 7. 98 .1. l'ALACKV 7. Sletwphis (5), Madagascar. 8. Heternrus (3), Madagascar. 9. I.ycotlnjas (Johannis), monutype endémique de l'Aujuan (Coinoies). 10. l*i/thoiio (carinala), monotype de l'Afriijue méridiouale. 11. Ditifpophis {viv(ix), mouotype de Socotra. 12. Tarhophis (8) existe surtout eu Afrique (5 espèces, dont 3 endé- miques) où il s'étend jusqu'au Zanzibar, mais une espèce (rhino poma) vit en Perse et au Sind, et Boulenger dédouble le T. vivax en T. iberus du Caucase et 7'. faUa.r de la Méditerranée (de Trieste à l'Asie Mineure). T. Guntheri, de l'Afrique orientale, existe aussi en Arabie, de même que T.Savùjnyi de l'Egypte vit aussi en Palestine. Viennent ensuite 3 genres néotropiques : 13. Trimorphoilon (4), Mexique (3) et Amérique centrale (1). 14. Lycognathus (2), Brésil, Guyane, Bolivie, Trinidad. 15. Tiimpanurgos (compressus), monotype de la Guyane, de la Bolivie et du Brésil. 16. Dipsas (22 24) ; ce grand genre est surtout indo malais (H). Il s'étend jusque dans l'Afghanistan et le Belutschistan (1). On le rencontre aux Philippines (4), aux Moluques(l),en Nouvelle Guinée, aux Louisiades, aux îles Salomon et du duc d'York, en Australie (2) et en Afrique (2): pukerulcnta à Fernando-Po et Blaiidingi au Sénégal, au Gabon et au Zanzibar. 17. Dipsadobua (unicolor), monotype de l'Afrique occidentale. 18. Hhinobotryum {lenîiginosiim), monotype de la Guyane, de la Colombie et du Pérou. 19. Himantodes{l), Amérique centrale (4) et Mexique d'où H. cen- choa s'étend jusqu'en Bolivie. 20. I.eptodira (10) est surtout uéolropique (8) ; Amérique du Sud (2), Texas (1), Amérique centrale (3), Mexique (5), Afrique jnéri- dionale (2). 21. Chamaetortus {aulicus), monotype de l'Afrique tropicale (Zam- bèse, Tanganyîka), 22. Oxyrhopus (17) possède toutes ses espèces dans l'Amérique du Sud, mais on le rencontre encore aux Antilles(l), au Mexique (2) et à Panama (1). 23. Hhinostoma (2), Amérique du Sud. 24. Thamnodynastes (2), Amérique du Sud. 25. Tachyinenis, Pérou (2), Bolivie et Chili (1). 26. Hemirhagerhis [Kelleri], monotype de l'Afrique orientale (Somalis, Mombasa, Uganda, Ki-Kuyu). LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 99 27. Manolepis {Putnami), monotype du Mexique. 28. Tomodon (2), Brésil et République Argentine. 29. Conopkis (3), Mexique (2), Amérique centrale (1) et Brésil (1). 30. Amplorhinns (2) ou Psammophylax des auteurs ; Afrique méridionale. 31. Philodnjas {{i syaonymes), Amérique méridionale (13) jus- qu'en Patagonie et au Chili. 32. Jaltris (((orsalis), monotype de Saint-Domingue. 33. Triinerorhimis (3) ou Psummophylax des auteurs, vit dans l'Afrique tropicale. 34. Cœlopeltis (2) : monospessalanus de la Méditerranée (Espague, Caucase, Chiraz, Barbarie, Egypte, Chypre) et nwilensis (Sahara, Egypte, Nubie, Arabie méridionale, Buchire). 35. Haniphlopkis (5). Afrique tropicale. 36. Drotuophis (2), Zanzibar et Guinée. 37. Taplirometopon (lineolatus), monotype de la Sibérie occiden- tale, du Touran et de l'Afghanistan. 38. PsaDiniophis (17), genre déserticole surtout africain (13). L'Inde compte 4 espèces et deux espèces séparées par Boulenger du P. sihilans {P. Sckokari et P. punctatus) pénètreut de l'Afrique septentriouale dans l'Asie occidentale. 39. Mimophis (inahfali'iisis), monotype de Madagascar. 40. Psaunnodynastcs (2), genre indo-malais s'éteudant de l'Hima- laya jusqu'à Flores et aux Philippines. 41. Macroproiodun {cucnllatus), monotype d'Espagne, des Baléares et de l'Afrique septentrionale. 42. Dryopht!< (8), genre indo-malais : Ceylan, Ternate, Bornéo, Philippines. 43. Thelotonùs {Kirtlandi}, monotype de l'Afrique tropicale (Gui- née et Cafrerie). 44. Bucephains (typus), monotype africain. 45. Oxybelis (4), genre néotropique s'éteudant du Mexique au Brésil et au Pérou. 46. Dryophiops (2), Inde transgangétique, Malaisie et Philippines. 47. Chnjsupclcia (3), genre iodo-malais : Chine, Ceylan, Ceram. 48. Erythrolamprim (9), Mexique (6) et Amérique centrale : E. imperialis pénètre jusqu'au Texas ; E. droiniciformia jusqu'à Guaya- quil et E. ^EsculapL du Mexique et des Antilles jusqu'au Brésil et eu Bolivie. 49. Hydroealamus {quinquecittatus), monotype du Mexique et du Guateuiala. 100 .1. PAl.ACKV fiO. Srolcrojihis (3), Mexitiue [2) et (îuiileinala (I). ")1. Huinalocnniiuin (23), Aiiit-rique centrale (12), Mexique (8), Amérique iiiéridiouale (3) et Etats-Unis (3). 52. Oiiinins (anitns), inonolype du Mexicinc. 53. Steiwrhiiia (Degcnhardti), nijuotype s'éleutiaul du Mexique à l'Equateur. ai. Xi'tiopholis (si'al2 J. l'ALACK^ A.MBLVtÉPHALIDES (;> genres et 34 espères) Us vivent (J;ms les reliions m'Otrophinc orri (end. au Sénéjjjal). Puis ilyaor/(/oro/)/î?s,Iegenre Pliilotha)nnus{'),âo\\l Isur Annobon et 1 sur St. Thomé), le mon. end. Gaslropuxis smararfdinus, Ilapsi- dophrys lineatns, Thrasops flaviçpilaris, 2 Coronella (co7'onata et reyu- l(iris), Proxymna nudettyris, P. Bocuyei (end.). Scaphiophis alhopunc- tfilus (toute l'Afrique tropicale), 2 (irayia, le monotype Xfnurophis Caesar et Dasypeltis scabra. Il n'y a pas d'Homalopsides, mais 2 Tarbophis, 2. Dipsas (pulrerulenla et BUindiuyi), Dipsadnboa unirolor, Li'ptodira hotambeia (16 synon.), Triinerorhinus rhondieatus, 1 Ham- phiophiii,2 Dromophis, 7 Psamnwphis{sibilans)de l'Egypte au Zanzibar et dans l'Angola), Thelotornis Kirtlandi, Culamclaps unicolor, Xeno- calanius Méchoui, le genre Miodoii o. le monotype end. Polemon Barthi, 6 Uriechis et Elapops modestus. 11 y a 3 Aparallactus nouveaux a/finis (Kameroun), nhanyencis et myer (S. Leone). Enfin il y a 2 Elapcchin [llerzi et ni(ittrhieiisis), 5 ^aja, 3 Dendraspis et 16 Vipérides (2 Causus, 4 Vipera, 3 Alheris, 7 Attractaspis. Les contrées et les collections suivantes sont très riches : Libéria compte 2o espèces (Biittikofcr) ; le Togo 35; Majumba 19 ; le Congo français 30 (l'« collection Brazza); la collection Buttnerl7; l'exposition belge du Congo de 18!J7, 31, dont 2 espèces nouvelles. Mais la contrée la plus riche paraît être l'Angola. Barboza du Bocage y énumère 7i espèces terrestres, dont 44 se trouvent aussi au Congo, 35 dans la Guinée, 28 dans r.\frique orientale et 20 au Cap de Bonne- Espérance. Les plaines intérieures surtout sont plus riches que le bord de la mer ou les montagnes. Il y a une différence LA DISTRIBUTION DKS OPHIDIENS SUR LE ULOBE 1()9 remarquable entre le nord de l'Angola et le sud, qui passe peu à peu à l'Atrique méridionale. Le nord est plus tropical, le sud res- semble au désert (Kalihari) et le fleuve Quanza en forme la frontière. La pauvreté de la Kalihari a déjà été reniarquée, mais l'Afrique méridionale tout entière n'est pas riche, quoique depuis Smith le nombre des espèces ait doublé. Il y a 9 Typhlopides, dont un 7'. braviiims. Python Sebae (existe seulement au Natal), 35 Colubrides, 4 à5 Lamprophis. 4 Boodoti, Lycophkliuni cape/^s'^ (va jusqu'au Congo et au Nyassa), Simocephalus capensis, Psendaspis cana, !2 Chlornphis, 1 PliUothamnns, 2 Prosijmnu, puis Homalosoma lutrix et Dasypeltis scahra, communes toutes deux à toutes les régions situées au sud du Sahara. Il y a 16 Dipsadides (plutôt au nord), 5 Psammopliis, 2 Triinerorhiiius, Leptodira hoUunboia, Ainplorhimis, Pythonodipsas, Dipsina, Tiwlotonim, Kirtlandi, Bucephalus typiis, Calamelaps, Urie- chis, le monotype Macridaps microlepidotus (Natal). Enfin, il y a 8 Elapides : Elapechis Sundeualli, 2 Honiorelaps {lacteus et dorsalls), Naja flava, Sepedon haemachates, 2 Aspidelapa et 1 Dendraspis ; puis 9 Vipérides : Caums, 7 Bilis et Altraclaspis Ribroni. Il n'y a pas de Serpents antai-cliques. Madagascar est extrêmement riche, nous connaissons déjà oO espèces et peut être en trouvera t-on encore. Il y a 8 Typhlopides (le hraniinaa de llnde et 7 endémiques), 2 Boides endémiques {Pelophilus madagaficarienm et Yipfiosoina madagascariensis) , puis le monotype endémique Uophidiinit trlUneatum, 2 Polyodontophia. le genre endémique Droniicodryas 2, 4 Tropidonotm, le monotype Compsophis albiventris, 2 Lioheterodon (end.), 7 Pseudoxyriiopus, le monotype Micropisthodon geodipsas, puis 2 Ithycyphus/S Langaha, le monotype Allnsdina, Etelrodipsas (à Bourbon), Stenophis et le mono- type Mimophu: Psammophis sibilans n'est plus cité. Il y a donc 13 genres et 44 espèces endémiques, plus que partout ailleurs. La petite île Round, près de Maurice, possède 2 genres endémiques de Boïdes : Casarea dussumierl et Bolieria multicarinata. Nous manquons de données précises en ce qui concerne les Mascareignes. Eteirodipsas colabiina et Lgcodon aalicus existent à Bourbon, Typhlops braminus à Maurice. Aux Comores, nous notons 2 Typhlops : braminus et comorensis, Polyodontophis mayottensis, le genre monotype Lycodryas Johaniùs (Anjuan), Ithycyphus miniatus (Mayotte) et Stenophis Gaimardi. Les Seychelles nourrissent Leptoboa Dussumierl, Boodon geoinetricus et Lycognathopsis (end.). Socotra en compte 4 : le genre monotype endémique Ditypophis viva.r, Typhlops socotranus (end.), Zamenis socotraiuLs (end.) et Echis co/orafa (Boulenger, p. 507). 1 l et I\'fijii haje. La petite ile Rollas possède une espèce endémique : Typhlups Scwtoni et Fernando-Po 17 espèces de la ('iuinée(uon endémiques). Asie. — L'Asie u'est pas plus homogène que l'Afritiue (1). Elle a deux régions : une région tempérée au nord-ouest et une région tropicale au sud-est ou région indomalaisienne. Comme l'Afrique, elle offre des rapports avec l'Europe. Comme en Europe, le nord est appauvri par ré|)oque glaciaire ; l'ouest ressemble aux contrées méditerranéennes. 11 existe au Touran elau Belutscliislan une faune semblable à celle des steppes du Maroc, avec une prééminence marquée des Vipérides, Typhlopides et Boïdes au sud. Le Kamt- chatka et peut-être le pays des Tschuktschesu'eu ont pas, La richesse est au moins égale, sinon supérieure, à celle de l'Amérique. Bou- lenger compte 530 espèces terrestres et la plupart des espèces marines. Il y a 30 Typhlopides, 13 Boïdes, 4 Ilysides, le monotype Xenopi'Uis, tous les Uropeltides (41), 28G Colubrides, 23 Homalop- sides, 45 Dipsadides,24Elapides, H Amblycéphalides, 11 Vipérides, 25 (holalides. Auparavant on avait décrit 720 espèces. Les Uropeltides présentent le singulier exemple d'une famille locale au Dekan et à Ceyian, comme le mou, XenopeUis en Indoma- laisie. Les Vipérides et les Homalopsides distinguent la faune paléotropique de la faune néotropique, qui ne possède pas de famille qui lui soit propre. La faune des steppes est caractérisée par Eryx jaciilus, Typlilups cennicularis, Zamenis, Elaphis dione, Aaja, Taf'ro- iiu'topon et Echis. Le nord-ouest delà Sibérie est aussi pauvre que l'Europe septentrionale. Finsch y connaît 3 espèces : Elaphis diune (1) Ai>ie antérieure 4u (Bedriaga): Perse 134 (Blanford), 2<) (Hedriaga); Palestine .'il (Trislram) ; Asie Mineure 22 à i4 ; Araliie 2t ; Caucase 21 (Sliaucli) ; Traiiscaspie 19; ïouran 10 (Bôltgcr), •,( (Brandi) ; Btlulscliistan 7; Sibérie du nord-oue?t 'S (Kinscli) ; Sibérie occiilentale Ki (Slrauch); Sibérie orientale 10; Mongolie (i ; Himalaya 4U (Schlaginlweil) ; Asie centrale 11 (BôUger); Chine 77 (BôUgerj; Japon 9 (Hilgeii- dorlIJ; iles Liukiu 14; Ilainan 12; Inde 220 (ïheobald), 180 (Gùnlher), 274 (Bouleuger en 1881) et 284 (Boulenger en 1895); Cocbiuchine 87 (Tirant); Java (80-lÛ2)(Bleeker); Sumatra 76; Bornéo 78-93 (Giinlher); Ceyian 40 (Tennent); Philippines 82 (Bôttger); Salanga22: Andaman il: Mcohar 10; Sind 28 (Murrav) ; monts Khasia ICI ; Birma 70 (Mason) ; Malaisie 178, LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 111 (du Volga jusqu'au fleuve Amour), Pelias berus P. Renardi (de Zmeinogorsk jusqu'au Sachalin) et Halys Intermedia (Zmeinogorsk). Le Tourau (d'après Severtzov, Brandt, etc.) possède Enjx jaculus (autour du Lac Aral), Tropidonotus natrix (Emba), Hydrus tesselatus (Kachgar-Kuldja), Elaphis dione, Sauromatcs Parreysi, Zamenis Karelini, Z. Fedachcnkoi (end.), Choristodon sibiricum, Pelias berus (nord) et Trigonophahis hal^s. L'expédition au Jarkand y ajouta Zamenis Racergieri et Vipera euphratica. La Transcaspie est plus riche (chez Bôttger) ; elle renferme: Typklops ver miru lavis (Aschkabadj, Ëryx jaculus, Cijclophis fasciatus (de la Palestine-Gontia), Pseudocyclophis Walteri (end.). Lytorhyn- chus Ridgivayi, Zamenis Ravergieri, Z. Karelini, Z. ventrimaculatus. Z. driadema, le Ftyas mucûsus de l'Inde, les 2 Elaphis {dione etsauro- niates) et Tropidonotus natrix (en Sibérie jusqu'au Baikal), T. tesse- latus, Tafrometopon lineolatum, Naja tripudians (Aschkabad), 2 {obtusa et Cérastes), Erhls urenieola (très fréquente), Halys Pallasi Vipera (Mangyschlak). Chez d'autres auteurs on trouve encore Lyco- don striatus et Dipsas trigonata. La collection de V Afganislan boundary Survey Commission diffère par l'absence des Tropidonotus, Elaphis, Cyclophis et Pseudocyclophis , Ptyas, Halys, Vipera cérastes et la présence de Typhlops persicus, Zamenis rhodorhachis et Psammophis Leithi. La différence est encore mieux marquée en Perse. Blanford a observé le Typhlops vermiculuris à Lenkoran, le 7". persicus au Ker- man, Eryx jaculus partout, de même que o Cyclophis ; le nord possède Coronella austriaca (Talysch), Tropidonotus natrix (Enseli), tesselatus (Talysch), T. hydrus (partout), Elaphis Esculapi, E. sauro- matcs, Zamenis Dahli, Z. caspicus, Z. centrimaculatus, Z. Ravergieri (partout), Z. Karelini, Z . diadema et Sphalerosophis microlepis au sud. L'est possède Psammophis Leithi (du Sind), Coelopeltis lacertina (par- tout), moilensis (Buchire), Taphrometopon lineolatum, Tarbophis rhinopoma (end.). Le nord renferme Tarbophis mvax (Talysch), celui cVUrmia iberus, Vipera lebetina, V. euphratica (partout), V. xanthina au nord, Pseudocerastes persicus (mon. end. Buchire), Ecliis carinata à l'est et Halys Pallasi au nord (Mazenderau). Anderson y ajoute Zamenis persicus, Z. caudolineatus (Ispahan, Schiraz) et Halys himalayanus. Le Belutschistan possède 7 Serpents de la Perse et en plus l'espèce endémique Contia angusticeps, Dipsas trigonata (Gwadur), Psammophis Schokari et VOligodon griscus de l'Inde. L'Afghanistan possède exclusivement Eryx elegans. Toute l'Asie antérieure (y compris le Touran et l'Afghanistan) 112 .1. l'\I.A(.l\1 compte chez lk'(lriaj;a : .'{ /'///y/j/o/M- (Khassia el l'Affrliaiiistaii), Eryx jaculus, 5 Ahlihrs (Conlla, Cyclophis), (.'orunclla tiiist) tacd, i{ ('olalin' (Holif'ntib'rieud.eii Trauscaucasi(3),2 A'/rt///j«s,()/«///t'nix,.S. microlcpia, 3 TropiilonotHS, Coelopellis Idccrlind, Taph ro nu-topo n lineohUnin, 2 Psaminopliis [Leithi et prodiiclti en Arabie), 2 l'arbophis^ i\(ij(i o.ria)ia, A". Iripudians (monts lialkau), 7 Vipi'ra, 2. Kchis, llalys l'allasi. Bouleiiger nie la Vipira aspis eli\']OuiG V. liaddci (Avinéma). Slraiich cite l'iyas niucosus dans la Transcau'asie avec Vipera aiinnodytcs, Xanieiiis Uavcryleri, Z. Fi'dscliPiikoi, Z. Irahalis, 2 Contid, etc. ; du Coluhcr Uoheniikeri on ne connaît que 5 exemplaires. L'Asie Mineure est également pauvre, on y rencontre : Typhlops luinhncalis(Anr/ (Kurdistan), Tarbophis vivax, Coi'lopeltis luccrlina, Vipera aminodylcs (île de Delos, Tarsus), V. Haddei et l^ Ichetina. La Palestine est plus liche par suite dun mélange de ty[)es médi- terranéens, déserticoles et subtropicaux. Klle possède 2 Typblo- pides : T. syriacus et Onychocephalus Simoni (end. Jalla et Haifa), Eryx jaculus, lihynchocalainun inelanocephalus, Micrclaps Mulleri, Coronella auslriaca, o à (i Ablabes modeatus, colUiris,coronella{eud.), fasciatus, decemlineatm (end. pour Boulenger et A. rothi (end. chez Jan), 2 Coluber {KHcalapi et quadrilineatus). 7 Zamenis {Dahlii, ven- trlniaculal7is; diadcma, Havcryierl, viridiflavu^, caudaelini'atu.s et ahji- rus), 3 Tropidonotus [nalrix, liydrusel tessdalua), CoelopcltU lactrtina, Psannnophis Schokari, larbopkis civax, Naja haje (désert du sud), Vipera aniniodytes, V. lebetina, Cérastes cornutus et Ecliis urenicola (autour de la Mer Morte). L'Arabie est plus pauvre: Typhlops braininus{Mdskiit), T. lumbricalis (Sinai), Glauconia nursi (end. Aden), Eryx yajakari (end. Maskat), '6 Zamenis [diadema, Karelini, rhodorhachls, ladaccims, eleyantissimus end. Midian) , Lytorhjinchus diadema (Maskat), Rhynchocalamus melanoceplialus (Sinai), Tarbophis (idnlheri (Hadramaut, Maskat), Coelopeliis molloisls , Psammopliis Schokari (Aden, Maskat), punetatus, Cérastes cornutus (Smdi, Midian, Hadramaut), Bitis arietans (Hadra- maut), Echis carinata et colorata (ib.). Le Sind, chez Murray, montre une faune déserticole, mais plus LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 113 indienne : Tjiphlops braminus, T. porrectus, (jlmiconia Blanfordi, Python molurus, Eryx Johni, E. conicus, 3 Tropidonotus [stolatiis ; plumbicolor et quincunciatus), 4 Zamenis [diadema, venir imaculatus, arenarius et gracilis), Cyclophis frenata, Cifnophis Helena, Ptyas mucosns, OUgodon subgriseus, Cerberus rhynchops, Psammophis Leitlii, P. condanarus, P. Schokari, Lycodon aulicus, L. striatus, Dipsas trigonata, Naja tripudians, Bungarus cœruleus, Vipera Russelli et Echis carinata. Passons maintenant à l'autre extrémité de l'Asie, c'est à-dire au nord-est. Chez Straucli nous trouvons Tropidonotus vibakari (golfe de Posjet, Japon), T. tigrinus (1 ex. de Dybowski), Elaphis Schrenki (Cliingan, Wladivostok, Amour), E. txniurus (Posjet, Chine), £. rf/owe (Posjet, S-akïmUu), 3 Trigonocephalm: hnlysk l'ouest, intermedius (Argun, Amour, Tareinor) et Bloniho/[i. Sur les rives de l'Amour, Maak cite seulement Pelias berus (au GO» 1. n., le seul serpent du Sachalin, selon Nikolski). En Corée, nous ne connaissons que 3 Coluber : Schrenki, quadri- virgatus ei conspiciUatua (Japon), Elaphis dione, Tropidonotus tigrinus, Zamenis spinalis, Dinodon rujozonutus. Le Japon lui même paraît très pauvre, il n'y a que Trigonoccphalus Bloniho/fi, outre les Colu- brides suivants : Tropidonotus vibakari, T. tigrinus, Coluber dione, C. conspicillatus, C. virgatus, C. quadrivirgatus, Dinodon japonicus (end.), D. tesselatus, Ablabes seniicarinatus. Selon Bouleuger (III, 395), Achalinus spinalis (Peters) et Callophis japordcus proviennent des îles Liukiu, beaucoup plus riches. Celles-ci possèdent : un Typhlops indéterminé (Bottger), Tropidonotus Pryeri (end.), Ablabs seniicari- natus, A. henninx (Bottger end.), Coluber Schmakeri (Bottger end.), Ptyas mucosus (Jan), Dinodon rufozonatus, D. seniicarinatus (end), Achalinus spinalis, Hemibungarus japonicus, Callophis Bôttgeri (2 espèces marines) et au moins 4 Crotalides : Ancistodron Blomhoffi et 3 end. : Lachesis luteus (Bottger), L. okinavensis (Boulenger)et L. flavo- viridis (Hallowell). L'Asie centrale chinoise, au contraire, n'est pas aussi riche. Elle renferme Eryx jaculus (Hami, Satscheou), Coluber rafodorsatus, Elaphis dione (Kukunor, Ordos), Zamenis spinalis (AUaschan, Gobi), Tropidonotus orientalis, T. tesselatus, T. hydrus (Lobnor), Zamenis Ravergieri, Taphrometopon lineolatum (Hami), Vipera lebetina, Trime- resurus gramineus [Ladak), 3 Halys : Blomhoffi [Alaschan], hi^nalaya- nus (Thibet) et intermedius (Kukunor). Przewalski n'a trouvé aucun Serpent au Khotan, au Keria et à l'oasis Nia. Pratt ajoute au Thibet oriental Halyx acutus et Lachesis Jerdoni. Mais la collection Potanin Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 8 114 J. PALACKV en didèrc ih'jà heaiiooiip |t;ir la nouvelle dildinaria licre:ouski, Colulirr ]ih!/tl(>})lns, /docys (ihuwiiiades, Tiopiiloiiotus litjriuus (luiie), T. UHici'ophtlinlnius, Lycodnti rufozondtus, Trimeresurus monticola, Halfis lilanihoffi est la seule espèce coniinutie aux deux colhM'tions. L'iiule est le centre de la faune paléotropique orientale, (\u\ se répand de là en Malaisie, en Chine et jusqu'en Papuasie. L'Inde transiîanjiîétique est plus riche que le Dekan, et les monts Khasia sont peul-ùtre le lieu le plus riche du monde (comme aussi le plus pluvieux). L'Inde entière n'a que 14 Typhlopides, dont 1 dans l'île de Cocos {o(itesii), i aux Andamanes, 2 à Ceyian. Une seule espèce (branihids) est répandue très loin : en Chine, en Malaisie, en Arabie, à Madagascar et jusqu'au sud de l'Afrique. L'Inde transgangétique en a moins (3) que le Dekan (7). L'Inde n'a que 4 Boïdes : 2 Python {reticnlatus dans l'Inde transgangétique et molurus dans le Dekan et Ceyian), Eiijx conicns et E. Johni au Dekan, au Sikkim (Schla- gintweit). Les Ilysides ou Tortricides comptent 2 espèces : maculatus à Ceyian et r?//î/s dans l'Inde transgangétique. Les Uropeltides (au moins 40) appartiennent exclusivement au Dekan (dans les mon- tagnes) et à Ceyian (6). Les monts Anaraallay en possèdent 15, les Nilagiris 7, mais le nord-ouest du Dekan une seule espèce (Ellioti Gray). Le monotype isolé Xenopeltis unicolor vit en Malaisie et dans l'Inde transgangétique. Boulenger, dans la Faune Ind. brit., énumère HO Colubrides, mais Gûnther en distingue les Calamaridées, Lycodontides, Horaa- lopsides, Psammophides, Dryophides, etc. D'abord, il reconnaît 15 Calamariides : 2 Calamaria (le genre appartient plutôt à la Malaisie), 1 Xylophis, 5 Trachischium,\e mon. end. Blythia, 4 Asidura (Ceyian) et Uaplocercus (Ceyian). Trachis- chium rugosam monte à l'Himalaya jusqu'à 7.000 m. La seconde famille, les Lycodontides, compte 5 genres : Lycodon (10), Ophites, Cercaspis, Hydrophobus (5). L'espèce la plus répandue est Lycodon avlicus du Timor, de Java et des Pliilippines jusqu'à Ceyian et Bourbon (Mus. Par.). Puis suivent les Coronellides, Natricides et Colubrides (53 espèces) dans l'ordre suivant : 4 Polyondontophis, 7 Ablabes, 1 CoroneUa, H Simodes, 9 Oliyodon, 1 Lylorhynchus^ 9 Zamenis, 1 Zaocys, 9 Coluber et le monotype Xenelaphis. Gunther considère les Polyondontophis comme des Ablabes, sauf P. subpunctatus qu'il regarde comme un Oligodon. Ils montent dans l'Himalaya jusqu'à 10.000 m. (coUaris). P. sagittatus vit au Kangra. LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 115 P. bistrigatus de la Birmanie existe aussi aux Nicobares. Les Ablabes sont répandues partout ; A. frenatus des monts Khasia existe même en Mésopotamie et dans l'Afghanistan. .4. nicobaricnùs est endé- mique aux Nicobares ; .1. porphyracevs va de l'Himalaya au Junuan et jusqu'à Sumatra. La seule Coronella (brachyura) vit au Dekan. Des Simotes, trois espèces sont rares : S. planiceps est connu seule- ment par un exemplaire (Birma) ; S. splendiilus, 1 exemplaire au Wynaad, S. Beddonii, 2 exemplaires au Wynaad et le S'. octoUneatus de la Malaisie, trouvé une seule fois aux monts Anamallay. Il y en a 8 dans l'Inde transgangétique et 3 au Dekan. Ollfjodon, au contraire, compte 3 espèces à Ceylan, 1 aux monts Khasia et 0. trmancoricus dont un seul exemplaire fut trouvé à Tinevelly(il y en a 7 en Malai- sie). 0. subgriseus va du Sind à Ceylan et au Bengale. Lytorliynckus possède l'espèce, déjà mentionnée, au Sind {paradoxus). Zamenis compte trois espèces endémiques [arenarius Sind, gracilis Dekan et Sind et fasciolatus Shav\^) ; puis 4 déserticoles, déjà nommés : ventrimaculatus, ladacA-nsis, Karelini, diadema et deux espèces tro- picales : Korros et mucosus. Zaocys compte une espèce tropicale, mais qui monte aux monts Khasia jusqu'à 7.000 m. Le genre Coluber compte deux espèces dans le nord : Hodgsoni dans l'Himalaya (c'est, selon Schlagintweit, le Serpent qui monte le plus haut au Ladak) et tieniurus (nord-est), le reste est tropical, 2 aux Andamanes, 3 aux monts Khasia. Le monotype Xenelaphis hexagonatus appartient à l'Inde trans- gangétique et à la Malaisie. Puis viennent 6 Dendrophides (5 Den- drophidium et 1 Dendrelaphù),3 endémiques à Ceylan, 3 dans l'Inde transgangétique (dont 1 end.), 2 au Dekan (dont 1 end.). Ensuite il y a 20-21 Natricides : Tropidonotus et 1 Pseudocenodon dans l'est, tous endémiques à l'exception de 4 Tropidonotus répandus aussi en Malaisie et en Chine. L'Himalaya en a 4, T. plalyceps jusqu'à 10.000 m.St-Johannis end. à Kachemire, 3 aux monts Khasia (dont 1 end.). Ici se place le monotype Xenochrophis cerasogaster de l'Inde irsLRSgSingéliqueei Ilelicops schistosus, qui est partout, de Ceylan au Junnan. Les Serpents inolîensifs finissent avec deux Acrochor- dides : Stolickaja khasiensis (mon. end.) et Chersydrus granidatus, répandu jusqu'en Nouvelle Guinée. Les Serpents opisthoglyphes (faiblement vénéneux) appartiennent à 4 familles : Dipsadides (10), Psammophides (3), Dryophides (7) et Homalopsides (10). 116 .1. r'ALACKV Diysaf! compte 4 espaces ;i Ccylau (2 end.), 4 au Dekan, 4 dans rinde transgan^étique. I). viullinmculalus pénètre dans la Chine, /). trignnata au Helutcliistan. Le monotype hUascfiislodon Wester- nunini n'est connu (pie par i exem|)laires (Hanj^'oiin et IJengale). Psdnnnodyftdsti's piilcerulcntus va de l'Himalaya par l'Inde transgau- {îétique jusqu'en Malaisie. Des 3 l'sdiinnoiihis, l'un, /'. lontiifroua n'est connu que par une seule tète, P. Leitlii estconliné à l'ouest (Kacli, Kajputanajel le seul P. co7idanarus s'avance jusqu'au Pegou. Des Dryophides, 4 sont à l'ouest, 2 à Ceylan, 3 à l'est jusqu'en Birmanie, seul, /). prasinus pénètre dans la Malaisie. Chrysopeleia ornata va de Ceylan au Siani et dans la Malaisie. Relativement mieux représentés sont les Homalopsinées puisqu'il en existe 7 genres et 10 espèces, parmi lesquelles 6 monotypes : llomalopsis buccata (lude transgangétique, Malaisie), Cerherusrhyn- c/î(>/).s (jusque dans la Nouvelle Guinée), Fordonia Icurohalia (Inde transgangétique jusqu'en Australie), Gcrardia prevostiana (Pegou), Cantoria viulacea (Birmanie) et Hypistes hydrinus (Inde transgangé- tique). Les 4 Hypsirrhinn sont toutes dans l'Inde transgangétique et 2 aussi au Dekan. C'est donc une famille qui olTre son maximum d'extension dans l'Inde. Il y a enfin o familles protéroglyphes : Hydrophides, Elapides, Amblycéphalides, Vipérides et Crotalides. Boulenger énumère 27 Hydrophides, dont 15 endémiques, toutes marines (v. s). La plus petite de ces familles est celle des Amblycéphalides (aupa- ravant rangée parmi les Dipsadides), qui ne compte que 5 espèces, dont 4 dans l'Inde transgangétique et Ambtyœphalus dans l'Hima- laya oriental et aux Nicobar. Les Elapides (4 genres et 15 espèces) ont la part principale dans les 20.000 décès annuels dus à la morsure des Serpents venimeux dans l'Inde. L'espèce la plus connue est Naja tripudians Merrem, le Serpent dansant des Charmeurs, répandu de la Chine et de la mer Caspienne à travers la Perse et l'Inde jusqu'à Ceylan et aux Anda- maues. Le plus dangereux Serpent est Bungarus cœruleus, répandu partout au Darpiling même à 6.800 m. d'altitude. Naja bunqarna est le plus long, il atteint jusqu'à 7 m. et s'avance jusqu'aux Phi- lippines. Il y a encore 4 5(/w^an/s (1 end. à Ceylan, lend. en Assam), 2 AdeniophisilwdÇi transgangétique, Malaisie) et 6CaUophis. Il n'y a plus que 3 genres et 4 espèces de Vipérides qui trouvent ici leur frontière orientale : Vipera RusseUi existe au Siam ; le monotype Azemops Feae est du pays des Kakhyens ; Vipera lebetina LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 117 et Fxhis carwata appartiennent seulement à l'ouest (Ketta, Concan et Bengale). Mais les Crolalides comptent 12 espèces répandues un peu par- tout, par exemple : aux îles Andaman et Nicobar (1 end), 2 aux monts Anamallay ( 1 end. ). Ancistrodon himalmianus monte à 10.000 m.; Trimeresarus grnmineus au Ladak monte à 11.000 m., etc. La richesse des contrées varie singulièrement : Ceylan n'a que 49 espèces terrestres chez Boulenger (43 chez Tennent), dont 2 Typhlopides (1 end.), Cylindrophis maculahis end.; 6 Uropeltides (1 end.), mais pas de Calamaria ; 4 Aspidura (end.), Lycodon cari- natus (end.), 3 Oligodon (end.), 2 Dendrophis (end.), 1 Tropidonotus (end.), 1 Dipsas (end.) et 1 Lachesis (end.); en somme, 22 espèces endémiques. Le Dekan (l'Inde antérieure ou prégangétique) compte 101 espèces, dont 41 endémiques ; 34 Uropeltides, 2 Simotcs, 4 Oligodon, 1 Callo- phi s. L'Him jlaya compte 54 espèces (40 chez Schlagintweit), dont 2 endémiques : Lycodon Caniici (Sikkim) et Tropidonotua Joannis (Kacheniire). Les monts Khasia ont 101 espèces, dont 17 endémiques : Typhlops jt'nloni,3 Lycodon, 2 Ahlahes, 4 Simotes, 1 Dendrophis, 4 Tropidonotus, le monotype endémique Stolickaja khasiensis, Ancistrodon hima- layanus. L'Inde transgangétique en compte 142 :3 Typhlops, 12 Tro- pidonotus, 7 Lycodon, 3 Zamenis, o Coluber, 11 Simotes, 4 Calamaria, 3 Ahlahes, 8 Llipsirhina, 8 Dipsas, 4 Bungarus, 8 AmhUjcephalas, 6 Lachesis, etc. Les Andamanes possèdent 11 espèces, ainsi que les Nicobares et le Junnan 10. La Chine ressemble beaucoup à l'Inde au sud, tandis que le nord est paléarctique. Nous connaissons au moins 80 espèces terrestres certaines (Bôttger, en 1887, en compte 67). 11 y a 2 Typhlopides (le braminus déjà cité et lineatns de la Malaisie), Python molurus et Eryx jaculus (nord-ouest), Xenopeltis unicolor (à Peking, selon Wai- lace). Des 50 Colubrides, nous notons 3 Calamaria : siamensis [Canton) septentrionalis (Boulenger) et Berezowskii ; puis 2Achalinus : Bracon- nieri (Sauvage, end.) et rufescens (Boulenger, end.). On a des doutes sur Oligodon sublineatus D. B, rapporté par la Novara d'Amoy (intro- duit de Ceylan). Il y a 6 Sinntes, mais les déterminations de Bou- lenger diffèrent de celles de Bôttger en ce qu'il réunit 3 espèces endémiques : sicinhonis, bicatenatus et trinotatus à d'autres espèces ; il en reste 3 end. : chinensis et formosanus (Giinther), Vaillanti (Sauvage). Outre VAblabes major, il y a au moins 12 Coluber : lis .1. l'ALACKV Diaiititinuus, i/unu(inu'nsi:<, Ihiriili, .Utillnulur/fi, puis iliniii\ sduro- mad's, riifodorsalKS, idruinnis, iiirhniunts et nulidtus, Icorros et mucosus (Inde), ariuili. Au nord, il y a 2. /(iiiwnis {spinalis et Hater- (jirri). Puis viennent /aocys dhumnadcs, Opitkotropis Andersoni (end. Hongkong), 2 Pseudo.renodon (wacrops end.), Helicops schistoaua et il à 13 Tropiiloiiotiis (E. nitchalis, sirinfiouft, anniilurin, hallratus (Boul.). Le reste est indien. Puis 2. Lycudun (auUcus, Hongkong), 2 Dinodon, Hhahdops bicolor. Les deux Ophiles manquent chez Bou- lenger, qui a 0. liiihstrati sous le nom de Dinodon aeptenh'ionalis. Il y a au moins a Homalopsides : i Ilypsii hina [Bennclli end.) et lluina- lopsis buccata. Wallace énumère aussi Ferania Sleboldi. Il y a au moins 7 Dipsadides {Tapliromi-lopon, PsamodynasWs pulverulentna, 1 Chrysopeleia, 'l Dendrophis, Trngopsprasinus, Dipaas multiniaculata, D. bubalina). Boulenger réunit ÏEuophrys modestus (Gùnlher) au Plulodryas Scholti (néotrop.)) II y a 2 Amblycôphalides : Pareas MoUendorf/i (end.) et Pseudo- pareas vagns (end.) (Boulenger doute de la provenance). Puis vien- nent 5 Elapides Naja tripudians, Ophiopkayus etaps, 2 Bungarits, et 7 Crotalides (3 Halys et 4 Lachesis). Tout n'est pas encore connu. Les Philippines sont encore plus riches (82 esp. chez Boulenger, 85 chez Bottger en 1886 (9 marines), 3 genres et 36 espèces endémi- ques, c'est-à-dire presque la moitié des espèces terrestres. On compte 6 Typhlopides (end.), 7 Tropidonotits (4 end.), 3 O.ryrhabdium, le mon. end. Cyclocorus lineatiis, 3 Lycodon {i end.), 3 Stegonotus (1 end.), Zaocys luzonensis {end.), 3 Cohiber, 2 Dendrophis, 2 à 3 Den- drelaphis, 2 à 3 Simotes (1 end.), 3 Oligodon (end.) 2 Paeudorhabdium (1 end.), 6 Calamaria (5 end.) et le mon. end. Typhlogeophis brevis. Enfin, il y a 3 Homalopsides (Cerberus rhynchops (end.), micro- lapis et Gerardia Prewstiana), Psammodynastes pulceridentiis, Chry- sopeleia ornata, Dryophiops philippina (Giinther, end.), Tragops prasinus et 5 à 6 Dipsas (Philippina, guiraonis, angulata), 3 Naja (tripudians, bungarus, samarensis), Ophiophagus fasciatus (Peters), 2 Hemibungariis end. (collaris et calligaster), 2 boliophis end. (bilineatus et phiiippinus] , Haplopellura boa, 4 à 5 Lachesis (Schadenbergi, end.) et le Serpent de mer Hydrophis Semperi dans la lagune Taal (Luzon). Enfin, la Malaisie, prise dans son ensemble, est très riche (178 espèces), mais surtout les grandes îles de l'ouest : Java (76), Bornéo (78 à 93), Sumatra (76 à 80), tandis que l'est s'appauvrit graduelle meut. Mais il n'y a pas beaucoup d'endémisme, le type est indien. Naja LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 119 tripudians et Lycodon aulicus, par exemple, vont jusqu'à Horès. Il y a 10 Typhlopides (3 à Java, 3 à Sumatra, 2 à Bornéo, 4 end.). Il n'y a que 7 Boides : Liasis Makloti (Timor), Python amethyctinus (Timor, Ceram, Moluques), reticulatus (le seul Boïde de Bornéo, selon Gùnther, jusqu'au Florès), molariis (Java), curtus (Bornéo et Sumatra), Enygrus carinatus (MoUuques, Java 2, Sumatra 2, Ter- nate 4) ; Cylindropliis rufus (à l'ouest jusqu'à Célèbes), le nouveau C. opisthorhodus Boul. (end. à Lombok); Xenopeltis anwolor(à. l'ouest jusqu'au Nias). Il y a 3 Acrochordides : Cheraydrm granulatus (ouest à Célèbes), Xenodermus javanicus (Java et Sumatra) et Acro- chordus javanicus (Java et Bornéo). Parmi les Colubrides, il y a : Polyodontophis geininatus (ouest, à Lombok), 17 Tropidonotus, dont 9 endémiques : 2à Halmaheira, 3 à Bornéo, 2 à Célèbes ; en somme, 9 à Bornéo, 6 à Java, 4 à Sumatra. Puis 2 Macropisthodon (ouest), Pseudoxenodon inornatus (Java), 2 Opisthotropis (end., Bornéo et Sumatra) Bornéo possède exclusive- ment le genre Hydrahtabes (2). Brachyorhos albus est en Java, Amboina à Timor; Elapoïdes fuscus à Java et à Sumatra, Tetralepis fruhstorfferi (mon. end.) à Java. Il y a 5 Lycodon (stonni, end. à Célèbes, albofmcuii end. à Sumatra, Bornéo, Nias), puis Stegonotus batjanensis (end.), S. modestus au Céram et à Amboina ; Dryocalamus mbannulatus à Sumatra, 2 Zaocys (ouest, fuscus end., Bornéo, Su- matra), 3 Zamenis {mucosus Java, Sumatra; korros, de même), dipsas (end. à Célèbes), Xenelaphis liexagonotus (ouest), 8 Coluber {janseni end. à Célèbes, enganensis à Sumatra, subriidiatus à Timor et Florès), enfin le monotype end. Gonyophis à Bornéo et à Singa- pore, 4 Dendrophis (jusqu'à Florès et D. inornata à Sumbawa), 3 IJendrelaphis (modestus end. à Ternate). Puis il y a 6 Simotes (2 end. à Bornéo), 7 Oligodon tous end. (2 à Célèbes, 2 à Bornéo), Agrophis sarasinorum mon. end. à Célèbes, 3 à 4 Ablabes (2 end.), le mon. end. Idiopholis coUaris à Bornéo, le mon. end. Rhabdophidium Forsteni à Célèbes, 1 Pseudorhabdium et la majorité des Calamaria (27 dont 24 end., 18 à Bornéo (12 end.), 11 à Java (2 end.), 9 à Sumatra (1 end.), 3 à Célèbes. Il y a 9 Homalopsides (2 Hypsirhina end. à Sumatra), puis 17 Dipsadides : 8 Dipsas (3 end.), Psammodynastes pukeridentus, P. pictus, 3 Dryophis, 1 Dryophiops, 3 Chrysopeleia. Nous trouvons 10 Elapidcs : Pseudelaps MiUlcri. (Céram, Mysol), Acanthophis antarcticus (Céram), 3 Bungarus (ouest), 2 Naja (tripudians jusqu'à Flores, bun- garus à Bornéo), Callophis gracilis (ouest), 2 Doliophis. Puis 4 Amblycéphalides : tlaplopeltura boa et 3 Amblycephalus (ouest). 120 J. l'ALACKV l*:iriiii les Vi|K'ii(lt'S, l;i seule \ . /fusse/// ;"i Siim;ilr;i. Kiiliii il y a 8 (iroliiiitles, toutes des /.^/6'//('.s/.s\ à roxceplion d' 1 nristrodoii rlnnlosUmm (Java). /,. yramturu.ç s'étend jusqu'à Florès. Les espères eudérniques sont plus rares à l'est, Bornéo compte 3 genres et :24 espèces en(lénii(iues ((iiintliei- en a '20), Sumatra seule- ment 7, Java 5 (et 1 jçeure), mais Célèbes 2 j^enres et il espèces, puis il yen a à Ternate, Florès, Lomhok. Ilalmaheira, etc. .Mais le nombre absolu des espèces décroît : la colleclion Kverett (jui comp- tait 3 nouveautés, n'avait que 15 espèces (Florès, Lombok, Sum bava, etc.). Ce sont surtout les Colubrides qui disparaissent, puis les Ambly- cépbalides et les Vipérides, mais les Typldopides, les Boïdes et les Crotalides se maintiennent aux confins de l'Asie. Australie. — L'Australie se signale par une abondance extraor- dinaire des Serpents venimeux qui forment plus de la moitié et, avec les Serpents marins, les deux tiers des espèces. Le nord de l'Australie, qui a des Boïdes, des Dendroplm, des Tropidonotus, diffère du sud, où les Elapides dominent exclusivement, à ce qu'il paraît, en Tasmanie. Nous connaissons déjà 18 Typhlopides (M'Leay 7), dont IH endémiques, une aussi à Timor, la dernière aux Moluques et aux Philippines. De même, nous notous 7 Boïdes (M'Leay 11), dont 4 et le genre Aspidites endémiques. Ces deux familles sont plutôt au nord, mais les îles Houtmans Abrolbos ont le Python spiloldi, qui est aussi en x\ouvelle-Guinée ; Enyyrus aiis- tralis {Montrouzieri B.) est à Rotuma. Les Colubrides dans le sens de Boulenger, mais sans les Hydropbides et Elapides, sont ici au nombre de 9 (M'Leay 17) : Tropidonotm picturaùus (M'Leay È), Steyo- notm cucullatus, S. plumbeus (Queensl.), .S. modestus, Dendrophis pimctulatus, l). calligaster (îles de la Torrestrait; M'Leay 6), tous au nord-est (end.); Dipsas fusca (Essington, N. S. W ; M'Leay 3) et 4 Homalopsides (M'Leay 3), Hypsirhina M'Leayi (end.), Cerberus aus- trnlis (end.), Myron IHckardsoni (mou. end. du nord-ouest) et la seule espèce indomalaise Fordonia leucobalia (au nord). Chez Boulenger il y a 10 Hydropbides (3 espèces end.), dont un genre monotype : Hydrelaps darwiniensis. M'Leay en compte 5. Les Elapides sont au nombre de 11 genres et 56 espèces, dont 51 endémiques (M'Leay 57). Les espèces sont très locales, le Queens- land, par exemple, en a 20, dont 13 endémiques, et plus nombreuses à l'ouest (12, dont 8 end.) qu'au sud (8). il n'y a pas d'espèce com- mune à toute l'Australie. Pseudoelaps diadema manque au sud. LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 121 Pseudechis porphyriacus au nord. Les espèces non endémiques sont, en ïasmanie : Notechis scutatus et 2 Denisonia et en Nouvelle Guinée les Boïdes et les Colubrides. L'île Norfolk possède une espèce de l'Australie orientale : Diemenia textilis D. B. La Nouvelle-Zélande n'en a pas, ni la Polynésie, mais la Papouasie est relativement riche, surtout la Nouvelle Guinée, qui ressemble à l'Australie septentrionale, mais compte 36 espèces terrestres : 4 Typhlopides (1 end.), 9 Boïdes (1 end.), 15 Colubrides (end.), '2 Stegonotus, 2 Dendrophis, iJendrelaphis papuensis) et 8 Elapides (1 end.), puis 6 espèces marines. Il n'y a plus qu'une seule Homa- lopside : Fordonia leucohalia et une seule Dipsadide : D. irregularis, mais 4 Stegonotus, 4 Dendrophis et plusieurs espèces malaises : Brachyorlios dlbus, Acrochordus javanicus, Chersydrus granulatus. Les petites îles environnantes elles-mêmes ne sont pas dépour- vues d'Ophidiens (îles Kei, 6 espèces), même endémiques {Dipsas aruana Gûnther, par exemple). Les îles du duc d"Yorkenont 10 endémiques : Typhlops depressus, 3 Boïdes, 3 Dendrophis, Tropidonotus hypomelas (même à la Nouvelle- Bretagne), 1 Stegonotus (de même) et une Elapide : Diemenia Mïilleri. Les îles Salomon ressemblent davantage à l'Australie, car elles ont 4 Elapides à côté d'un Typhlops end. (Salomonis) et de Dipsas irregularis de la Nouvelle-Guinée. Les îles Viti en diffèrent, car elles possèdent un genre mono- type end. Ogmodon vitianus (Elapide), un Ophites septentrionalis (de Chine), Dipsas nuchalis, Enygrus Bibroni, Trimeresurus Jordani. La limite septentrionale paraît être aux îles Pe\ew -.Typhlops acuticauda, Enygrus carinatns, Cerherus rhynchops, Dendrophis lineolntus et Hotuma ; la limite orientale possède des Enygrus : carinatus (Loui- siades, Nouvelle-Irlande, Nouvelle-Bretagne); Bibroni et Montron- 2zm (îles de Tonga, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Irlande, Loyalty); australis (ile de Loyalty, Samoya); Nardoa boa mon. end. en Nou- velle-Irlande. On ne sait ce qu'est Megalops maculatus Hallowell de Taïti. Peters cite un Typhlops angusticeps en Nouvelle-Calé- donie, où Bernard (d'après Bavay) nie l'existence de tout Ophidien terrestre. Trouessart y cite un Neelaps neocaledonicus (d'après Vaillant). Amérique. — L'Amérique ne possède plus le maximum des Serpents. Boulenger en énumère 524 espèces terrestres et 2 marines, mais auparavant on avait décrit plus de 800 espèces ; il y a donc eu ici une contraction assez forte (par exemple Tropidonotus ordinatus a 22 synonymes, Crotalus terrificus 17). i22 J. l'ALACKV l'ii fait exlraonlinaire, c'est (|iie rAiin''ii(|ue tlii Sud ii'csl pas, relaliveiiieiil à son étendue, aussi riche (jue i'Aincriciut; C(;nlrale et le Mexique qui sont relativement les pays les plus riches du monde. On y observe le maximuu) d'espèces endémiques, par exemple à Costa Uica, qui a un i^enre endémiciuc (^omjjosé de 27 espèces. Les deux contrées sus-nommées ont 170 espèces et 16 genres endémiques, surtout des (lolubrides (Boni.), des Oalamarides et des Coronellides. L'expédition française du Mexique a décrit 48 Gala- marides (Kabdosominées). Malheureusement notre connaissance est incomplète, surtout en ce ({ui concerne les frontières du nord et du sud, mais certainement il n'y a pas de Serpents néarcliques ou néantarctiques. Nous donnons le nombre des espèces énumérées par quelques auteurs: Lac supérieur 4 (Agassiz) ; Canada 19 (Ross); Maine 11 ; Etats-Unis du nord 44 (Jordan) ; Amérique du Nord 112 (Baird et Girard), 14U (Heilprin), 144 (Cope), 169 (Garman), 98 (Bouleuger) : Californie 30; Etats-Unis mexicains 42 {Boinidary commisaion) ; Dakota 12 {U. S. North Bonnd. coin. Cope); Bahamas 8; Mexique et Amérique centrale 315 (Cope), 266 [liiologia ccutrali americana), 287 (Boulenger); Antilles 60 (Boulenger); Domingo 15; Cuba 14; Amérique du Sud 266; Guyane 73 (Schomburgk 33) ; Brésil 151 ; Paraguay 41 (24 Bôttger) ; République Argentine 31(Burnieister 18) ; Uruguay 25; Amérique andine 143; Colombie 37; Venezuela 36; Equateur 58 ; Pérou 72 (Ischudi 17) ; Bolivie 32; Guyaquil 13 (Bou- lenger), 40 coll. Castelnau, 51 (coll. d'Orbigny),32(coll. Page), 11 coll. Orton), 41 (2^ coll. Orton) ; Chili 7 (Gay) ; Rio Grande do Sud 19. Pour toute l'Amérique, Boulenger énumère 22 Typhlopides, 32 Boïdes, Hysia, 1 Acrochordide, 177 Colubrides non vénéneux, 123 Dipsadides,28 EIapides,22 Amblycéphalideset 38 Crotalides(plus 1 /f?/(//'op/!?s).LesCrotalides vrais sontaméricains. L'Amérique du Sud possède le maximum des Dipsadides et des Amblycé|)halides. 11 n'y a pas d'espèce commune avec l'ancien monde et fort peu de genres (Tijphlops, Glauconia, Tropidonotus, Zamenis, Coronelia, Coiuber, Contia, Ancistrodon, Lachesis). Il n'y a pas d'alfiuité avec l'Asie orientale. Le Canada est seule- ment plus pauvre que les Etats Unis, mais il n'offre rien de parti- culier, par exemple, chez Boulenger : Tropidonotus leptocephalus, T. vagans (Colombie, Californie), T. ordinatns (Lac Winipeg- Mexique), T. fasciatus (Canada, Costa Rica), Ischnognathus Dekayi (Canada, Guatemala), Coronelia punctata (Canada, Nouvelle-Ecosse, Mexique), Sistrurus catenatus (Grand Lac, Mexique). LA DISTRIBUTION DES OPHIDIENS SUR LE GLOBE 123 Chez Boulenger, les Etats-Unis ne comptent que 98 espèces, parce qu-il a réuni une foule d'espèces à d'autres -.Crotalus horridus a 10 synonymes, C. confluenlus 14, etc. Ils comptent 62 espèces endémiques et 8 genres et pas moins de 79 Golubrides, dont seule- ment 6 vénéneux (Dipsadides dans le sud). Les familles tropicales sont confinées dans le sud (Elapides 2, Typhlopides 2) ou dans l'ouest (Boïdes 3 à 5 genres) et 36 à 38 espèces communes aux Etats- Unis et au Mexique, dont 27 s'avancent jusque dans l'Amérique centrale. Les Serpents des Antilles sont très différents, de même que ceux de l'Amérique du Sud. Les familles caractéristiques sont les Natri- cides (Tropidonotides), les Coronellides, moins les Calamarides et Crotalides, plus nombreuses au Mexique (12 à 24). Les genres les plus riches en espèces sont : l ropidonotus 16, Coronella 11, Crotalus 9, Coluber 8 et Contia. On peut y distinguer trois subrégions : le nord-ouest, le sud-est et louest. Le nord-ouest n'a pas de Typhlopides, Boïdes, Dipsadides et Elapides, mais une foule de Nalricides, Coronellides et Crotalides, surtout d' Eutainia (Tropidonotus). Le sud-est commence en Caroline avec Elaps fulvius. Il n'y a pas de Boïdes, 2 Glauconia seulement dans l'ouest, mais 5 Dipsadides. Les genres typiques sont les anciennes Rabdosominées (Calamarinées). Le sud -ouest renferme : Amphiardn, Ualdea, Ficimia, Heterodon, Cemapliora, Virginia, Abastor, Farancia, Liophis, Slilosoina. L'ouest, plus sec, est aussi plus pauvre, dès les steppes du Dakota et du Nebraska. L'est n'a pas de Boïdes qui sont plus près de la mer (Char' ina, Lichanura). Le sud a déjà des Elapides [Elaps, Tri- morphodon) et des Typhlopides [Glauconia). 11 y a fort peu d'espèces très répandues comme Bascanion cona- trictor, Tropidonotus sirlalis, T. sipedon, Ophibolus triangulum, le type le plus ancien, d'après Cope, est aussi le plus répandu, puis- qu'il a jusqu'à 8 petits, mais il pai'aît très variable (11 variétés décrites auparavant comme des espèces. En somme, la variation individuelle parait considérable. Le Mexique et l'Amérique centrale, qui eu difTèrent seulement par un peu plus d'espèces néotropiques, sont les pays relativement les plus riches au monde et ils possèdent ensemble 42 espèces. C'est surtout la richesse en Golubrides (Boulenger 204, dont 50 end., Cope 215, Gûuther (Biologia) 214), qui est étonnante. Il y a là 19 124 .J. l'ALACKV Hoinoluntinion, \:]('oluher, \2(irnj)ltis, llli(nlinr(i{C.a\)('), Tropidonolus (|{(>iil('iii;(^r, (]()|)e 17), M) Lcptafiliis. Il y a 'J Typlilopides (Houlenger, Cope i^), G Boides (Houlenger, Cope 12, dont o au Mexique), 1 Acrocliordide (Nothop>rovince du Kaii-Sou, ce n'est qu'une succession de vallées étroites l'I |trofoudes, et de liautes chaînes de niontaj];ues dont les princi- pales, orientées du nord-ouest au sud-est, sont les prolon^^ernents de celles que nous avons vues séparant les dillércntes terrasses du Tibet (monts Gan^^ri, Tang-la, Baïan-Khara-Oula, Bourkhan-Houd- dha, nioiita^nies sud Koukou-Nor). Dans le récit de son voyage d'exploration dans la i)rincipaulé de Moupin, M. l'abbé A. David (i) s'exprime ainsi : « La vraie Chine linit et trouve ses limites naturelles à trois journées à l'ouest de Tchentou, capitale du Se-Tchouau. Kn dehors de la plaine de Tchen- tou, la fertile province du Se-Tchouan est montueuse partout mais les grandes montagnes sont seulement sur les limites du Houpé, du Chensi, du Koukou-Nor et du Tibet ». Pour le Kan-Sou, M. Biichner (2) nous fait également remarquer que cette province comporte deux faciès essentiellement différents dénature etd'aspect; l'un, septentrional, qu'il nomme .4/«v/o, formé de hautes terres montagneuses, ne serait que l'extrême partie nord- est des plateaux du Tibet ; l'autre, méridional, formerait une région de montagnes, et un réseau de chaînes élevées, séparées et traver- sées par des vallées étroites et profondes où la végétation revêt des caractères mixtes des plus hétérogènes. En résumé l'on peut dire que la limite géographique entre le Tibet et la Chine ne coïncide nullement avec les frontières politiques, et qu'elle traverse diago- nalement, suivant une ligne sinueuse, les provinces de Khara, du Se-Tchouan et du Kan-Sou. Dans ces régions, la bordure orientale du plateau tibétain forme comme une arête dentelée en scie qui n'est autre que la continuation, vers le nord-est, de la chaîne centrale ou axe principal de l'Himalaya. 11 semblerait que la crête de cette haute digue, d'abord intacte mais plus faible en certains points, ait cédé (inalement sous lelïort puissant, sous la pression prolongée et l'action corrosive du trop-plein des eaux accumulées dans la partie déclive des hauts plateaux, et que, par ces brèches ouvertes, des torrents déchaînés, roulant impétueusement sur ses longues pentes orientales, vallonnant et ravinant profondément le sol, aient creusé les étroites vallées abruptes, au fond desquelles coulent actuellement, d'un flot plus tranquille, les grands fleuves tibétains. (1) A. David, Nouvelles Archives du Muséum, VII, Bullct. p. 7o-100, 1871. (2) BocHNEK, Mélang. biolog. Bull. Acad. Scienc. Sl-Fétersbourg, XIII. liv. 1, p. 143. 1890. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 133 2" DÉLIMITATION DE LA FAUNE Le mot Ruminants est pris ici dans son sens le plus large ; il ne s'applique pas seulement aux Artiodactyles cotylophores, mais désigne en général tous les Artiodactyles qui ont l'estomac conformé pour la rumination, qui ruminent. C'est du reste la seule acception sous laquelle ce qualificatif soit encore admis de nos jours, et son emploi comme terme ordinique a été universellement rejeté, comme ne répondant pas aux besoins de la classification. Ainsi entendus, les Ruminants comprennent trois sections des Ongulés Artiodactyles ; les Pecora, les Tylopoda et les TraguUna. Cette dernière section ne compte aucun représentant dans l'Asie ceutrale; les deux autres, au contraire, fournissent à cette région des types génériques assez nombreux qui peuvent être groupés de la manière suivante : Tyi.opoda. Camélidés Camelus L. / Bovines Bas L. l Ovines Ovi>i L. ) ( Pseudois Hodgs. , „ • / Caprines } „ , / BoviHKs. .{ ' ) Capra L. ■^ H i [ I I Saiga Gr. < I \ 1 AnUlopinés | Panlholops Hodgs. { \ ' Gazella HIainv. Pecora . j Moschidés Mosclius L. , ( Plésiométacarpiens . . Cerinis (slr. s.) L. \ Cervii>es .| Téléméfacarpiens. . . Capreolus H, Sm. La seule inspection de ce tableau montre que les Ruminants de l'Asie centrale appartiennent à des genres pour la plupart paléarc- tiques ou holarctiques; deux seulement de ces genres, Gazella et Bos, comptent des espèces éthiopiennes et orientales; mais encore les formes spécifiques des hautes régions de l'Asie centrale se distinguent elles par des caractères particuliers, assez importants môme pour que certains zoologistes aient cru devoir les séparer génériquement sous les noms de Procapra et Poephagus; ce dernier type soi-disant générique étant d'ailleurs plus proche allié des Bisons holarctiques que des Bubalus et des Bihos de l'Afrique et de l'Inde. La nature paléarctique de la faune mammalogique de l'Asie centrale et en particulier du Tibet n'a, du reste, été contestée par aucun zoologiste sinon par A. von Pelzeln, qui reculait vers le nord jusqu'à la chaîne du Kouen-Lun, les limites septentrionales de sa région zoologique malaise. Mais cette théorie a été victorieu- sement combattue par le mammalogiste le plus compétent et le 134 K. m: pousarguks plus i'\|i('rl (le iiutic f|i(>(|iif cil crllr iii;ilii'ii\ M. W. T. IU;iii|i>r(l (i). Ce n'est pas toutefois <|U(', sur ((Mtiiins points du périmètre des hauts plateaux de l'Asie, les limites (|ue l'on doit assij^tier à la faune mammalogique soient bien tranchées et aussi nettes f|u'OD pourrait le souhaiter. Comme le . De nos jours les zoologistes ont repris la question, espérant pouvoir l'élucider plus aisément par l'examen direct des dépouilles encore rares rapportées en Europe par les explorateurs; mais ces recherches comparatives n'ont donné jusqu'ici aucun résultat bien probant ni dans un sens ni dans l'autre. A vrai dire, du reste, je doute que l'on puisse résou- dre cet embarrassant problème à l'aide des seules données zoolo- giques, eût-on même à sa disposition tous les matériaux d'étude désirables et des séries bien complètes de crânes et d'ossements. 2me Section. — PECORA. Les Pecora ont été nommés aussi Cotylophores ou vrais Ruminants, en raison de leur mode de placentation cotylédonnaire et de la forme de leur estomac plus compliqué que chez les Tytopoda et les Tragulina qui d'autre part ont un placenta diffus. On a divisé les Pecora en cinq familles distinctes dont deux, 138 E. DE POLSARGLES Giro/Jidt-s. [nlilocapi itles. lune américaiue. l'autre africaine, ne rentrent pas dans le cadre de ce travail. Quant aux trois autres familles, BovuJfs. Uoschidt's. Crrtidés, elles fournissent à l'Asie centrale un fort contingent de genres et d'espèces caractéristiques. 1 Famille des BOVIDÉS Les Botidéa appelés aussi Cavicornes on Ruminants à carnes persis- tantes, renferment un nombre considérable d'espèces et de genres qui ont été groupés en plusieurs sous-familles (Bovines, Ovines, Caprines, Antilopinési toutes représentées dans l'Asie centrale et qui contribuent pour la plus large part à peupler les hauts pla- teaux et les montagnes de cette partie du globe. Sons-famille des BOVINES Le grand genre Bos de Linné, qui forme à lui seul cette sous- famille, a été morcelé en dilïérents petits genres ou sous-genres qui sont. Probubnlus, Buhalns. Bison. Pnephagus, Bibos et Bos. Ces distinctions ne reposent en réalité que sur des caractères différen- tiels de faible importance, et le moins bien fondé peut-être de tous ces genres est précisément celui dont nous avons ici à nous occu- per ; le genre Pofpbagus de Gray. A l'exemple de MM. Flower et Lydekker. j'ai préféré ne pas tenir compte de ces divisions et rete- nir le genre linnéen Bos dans sa plus large acception. 2. — Genre BOS Linné. 2. — Bos GRUNMKNS Linné. 176G. Bos grunniens Linné, Syst. uatur., Edit. XIL 1S27. Bos poephagusQ. Smith, Gri/f. anim. kingd. [Mamm). IV, p. 404. 1841. Bison poephagus Hogdsox, Journ. asiat. Soc Beng. X, pt. I, p. 469. 1843. Poephagus grunniens Gray, Cat. Mam. Brit. Mus., p. 133. 1850. Bison grunniens Turxer. Proc. zool. Soc. London, p. 177. 1853. Poephagus gi^nniens Gray, Proc. zool. Soc. Lond., p. 191, pi. XXXV (jeune). 1858. Poephagus grunniens Leith. Adams, Proc. zool. Soc. Lond., p. 529. 1875. Poephagus grunniens Przewalsky, Voy. Mong. (^ texte russe), I, p. 311 à 321, pi. VIII. 1877. — — Id. Voy. Mong. trad. allem. A. Kôhn. p. 404 à 417. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 139 4879 . Poi'i)liagu!<(jnmnieiis Przevvalsky, Froni Kuija tu Loh-Xor, p. 07. 1884. Poephagus mutus Id. Reis, in Tibet, pp. 72, 110, 117, 128, 129, 164. Gray considérait les Yacks comme formant à eux seuls, parmi les Bovines, un genre ou sous-genre spécial (Poephagus), mais cette distinction ne repose que sur des bases peu solides, et comme l'avaient démontré. Hodgson d'abord, Turner ensuite, c'est proche des Bisons et dans le même groupe qu'il faut ranger ces animaux. Par sa nature laineuse, le pelage du Yack a beaucoup d'analogie avec celui des Bisons ; quant à la présence des longues et épaisses franges de poils qui garnissent le bas des flancs, la partie supé- rieure des membres et Textrémité de la queue, et d'autre part aux dimensions plus réduites du rhinarium, ce sont là des caractères qui doivent être considérés comme d'ordre purement spécifique. Du reste, la structure de la charpente osseuse dénote également des affinités très étroites entre le Yack et les Bisons. Chez ces deux types de Bovines, il y a même nombre de côtes (14 paires] ; dans la région scapulaire, les apophyses épineuses extrêmement développées surélèvent beaucoup le garrot, mais la crête ainsi formée, diminue rapidement en arrière et ne s'étend pas de beaucoup aussi loin le long du dos que chez les Bibos de l'Inde. Les os frontaux sont vastes, bien développés en longueur comme en largeur et légèrement bombés dans leur partie supérieure; les orbites sont saillantes; le plan occipital de forme triangulaire présente de chaque côté une échancrure pariétale assez profonde; enfin, si les cornes sont plus longues chez le Yack, elles ont du moins sensiblement la même forme arrondie, la même courbure et le même mode d'insertion que chez les Bisons. Cependant Rutimeyer, tout en supprimant le genre Poephagus, range le Yack dans sa section Bibovine, à côté du Gaur et du Gayal (vide Trolessart, art. Bœuf, grande Encyclopédie, vol. VIli. Je partage plutôt l'avis de M. Lydekker, qui considère le Yack comme un Bison tendant vers les Bibos. Les arguments que l'on peut tirer du mode de distribution géographique de ces diffé- rents Bovines, sont encore en faveur de cette thèse; en etTet, les vrais Bibos sout confinés dans l'Inde continentale et archipéla- gique et caractéristiques de la région orientale de Wallace, tandis que les Bisons ne se rencontrent que dans les régions paléarctique et néarctique (région holarctique de M. Schartï) (1); or le Yack est essentiellement paléarctique. (i) Mémoires de la Soc. Zoolog. de France, VIII, p. 436-472, 1895. 140 K. OK POUSARGUES Au point (le vuo spécifique, la distinction proposée par Prze- walsky l'iili'c le Vack saiivai^^e [Poi'iiIkkjus nintus) cl h; \,n-k doiiiesti- que (Poephaffus gntnniens) me parait aussi dinicileinentacceptable. Il est prouvé en elTet que ce dernier n'est qu'une race issue du pre- mier; ses prétendus caractères dilTérentiels absolument liclifs et instables ne sont que les elTels d'une domestication datant d'une époque très-reculée. Les Yacks sauvages sont des animaux |)ropres au Tibet, et n'babi- lent exclusivement que les bauts plateaux qui s'étendent : du sud au nord, de la chaîne centrale de l'Himalaya jusqu'à l'Altyn- Tagb et aux monts Nau-Cban; de l'ouest à l'est, du Karakoroum à la crête des premières pentes orientales du Tibet et du Kan-Sou et au bassin supérieur du fleuve Jaune. Vers l'ouest, Leitli Adams et plus récemment Kinloch ont signalé les Yacks sur le versant sud du Karakoroum, dans les vallées de Nobra et de Cliang Cbenmo et sur les hauteurs du Ladak; on ne les a jamais vus sur le versant méridional de l'Himalaya. Nous devons à Przewalsky des indica- tions précises sur les limites que ces animaux atteignent vers le nord et l'est. Hs fréquentent, mais en petit nombre, le Kouen Lun, le Togouz-Daban et l'Altyn-Tagh, deviennent moins rares dans les hautes vallées des monts Nan-Chan et du Kan-Sou, près des sources de l'Edzina et du Tatung gol, mais évitent le bassin du Koukou-Nor et les steppes salines du Tsaïdam. C'est surtout au sud de ces régions, vers l'origine des grands fleuves de la Chine et de rindo-Chine, et de là, vers l'ouest jusqu'au Karakoroum, vers le sud jusqu'à l'Himalaya que les Yacks sauvages sont particuliè- rement abondants. C'est par troupeaux de plusieurs centaines et même de mille têtes que Przewalsky les a vus dans les parages des monts Bourkhan-Bouddha, Baïan-Khara-Oula et Schouga, sur les hauts plateaux compris entre les dilîérenfes chaînes des monts Marco-Polo, Koukou-Tschili, Dumbere et Tang-La, et enfin dans les hauts bassins du fleuve Jaune et du fleuve Bleu. Ce dernier cours d'eau est môme désigné par les Tibétains sous le nom de Dy-tchu = Fleuve des Vaches, à cause précisément de l'aftluence extraordinaire des Yacks sauvages qui se rassemblent le long de ses rives. Sous-famille des OVINES Severtzov divisait les Orinés en deux genres nu sous genres : l'un, Ovis, comprenant les espèces de forte taille, caractérisées par la forme des cornes qui, chez les mâles adultes, décrivent un tour de spire complet et dont les extrémités sont toujours dirigées en ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE L'aSIE CENTRALE 141 dehors et en avant ; l'autre, Musimon, réservé aux espèces de plus petite taille, ditïérant en outre des précédentes par leurs cornes qui ne forment jamais un tour de spire complet, et dont les extré- mités sont toujours dirigées en dedans, et le plus souvent en arrière. Sans vouloir conserver ces divisions subgénériques, je dirai cependant, pour fixer immédiatement les idées, que tous les Ovines de l'Asie centrale, sans exception, relèvent du sous-genre Oins de Severtzov; car, par suite d'observations récentes, le Nahoor du Tibet, que l'on rangeait autrefois parmi les Musimoncs, doit être exclu du groupe des Ovines et passer, comme genre spécial [Pscudois], dans celui des Caprines, ainsi que nous aurons occasion de le démontrer. Au même groupe des Ovis (1) (str. s.) se rattachent les grands Moutons sauvages de l'Amérique du nord, 0 montana Desm., ceux de l'extrême nord et nord-est de l'Asie : 0. borealis Sev., Sibérie nord, et 0. nivkola Eschl. des montagnes de Kamtchatka; mais ces espèces habitent en dehors de la zone géographique dont nous nous sommes proposé l'étude, nous les laisserons donc pour n'en- visager exclusivement que les types qui se rencontrent sur la ceinture de montagnes et les hauteurs du plateau central de l'Asie. Voici, par ordre chronologique, les espèces nominales qui ont été proposées et décrites par les auteurs pour cette seule région. 1766. OcisammoriL. 1873. Ovis Hcinsi Sev. 1776. Ovis argali Vall. 1873. 0ms niijri monta 7ia Sev. 1840. Ocis sculptorum Blyth. 1873. Ocis collium Sev. 1840. Ovis Poloi Bl^tu. 1874. Onis Brookei Ward. 1840. Ovis Hodgsoni BhYTU. 1876. Ovis jubata Pet. 1841. Ovis ammonoides RoDGs. 1884. Ocis Darwini Przew. 1873. Ocis Blythi Sew. 1888. Ocis Dalai-lamœ Przew. 1873. Ocis Karelini Sev. 1892. Ocis Henri A. M.-Edw. Toutes ces formes peuvent être ramenées à trois types spécifiques bien distincts, Ocis Poloi, Ocis ammon et Ocis Hodijsoni, dont nous nous occuperons successivement. 3. — Genre OVIS Linné. 3. — Ovis PoLoi Blyth. 1840. Ocis sculptorum Blyth, Proc. zool. Soc. London, p. 12. (1) Les espèces de ce groupe sont aussi désignées parfois sous le nom d'Àrgalis, du nom du type le plus anciennement connu. 142 E. DE POUSARGUES 1840. OrtK Poloi Rlyth, Proc. zool. Soc. Loiidou, 62. 1841. — — il). Aim. liât. hist. (l), VII, p. 19o, pi. IV, fig. 1 et 2. 1841. — — lu. .lourn. ;i.si;it. Soc. Beug., X, p' 2, p. 858. 1842. — — Id. Ihid., XI, p^ 1, p. 284. 1847. — — Id. Ibid., XVI, p' I, p. 357. 187;i. — — Severtzov, Tiirkest. .h'm(n, pi. 11, 111, V, (ig. 1 »'t2, pi. VI, lig. 1. 1876. — — Id. Traducl. Aun. Mag. iiat. hist., (4) XVIII, pp. 210, 220. 1876. Oris Karcimi Id. Ibid., pp. 171, 210, 217, pi. I et V, fig. 3, pi. VI, fig. 3 et 4. 1876. Ovis lleinsil Id. Ibid., pp. 171, 211, 325. 1876. Ovis nignmoni a lia Id. Ibid., pp. 171, 211, 326. iOvis Polui , ,, -, _ i ^ • , ( / ^- V. Brooke y,. , o , , Ovts karelun f M^roc. zool. Soc. Lond., Ovù Heinsi \ ^, J^ l p. 512 à 518. ,, ■ ■ ■ , 1 B. Brooke \ ()\is mijvimontana j j 1874. Ovis Poloi D. Forsyth, Proc. zool. Soc. London, p. 324. 1874. — — Stolickza, ibid., p. 425, pi. LUI. 1875. — — BiDDULPH, ibid., p. 157. 1875. — — Blanford, ibid., p. 540. 1879. — — BiDDULPH, Proc. Asiat. Soc. Beng., p. 280. 1879. — — Przewalsky, From Kutja la Lob-Nor, p. 45. 1879. Ovis Poloi, i Bl\:\ford, Scient. res. sec. Yark. Miss. {Mainm.)^ 1879. Ovis Kareiini, i pp. 80-83. 1881. Ocis Poloi, Scully, Proc. zool. Soc. London, p. 209. 1884. — — Blanford, ibid., p. 326. Signalé pour la première fois dans le courant du XlIP siècle par Marco Polo, le Mouton du Pamir fut reconnu en 1840 par Blyth qui dédia cette espèce au célèbre voyageur vénitien et fit paraître en 1841 de bonnes ligures des magnifiques cornes qui lui avaient servi de type. Pendant plusieurs années, Blyth défendit la validité de VOris Poloi contre les insinuations incrédules d'Hodgson, mais on peut dire que cette espèce ne fut parfaitement bien établie que vers 1873, époque à laquelle Severtzov publia une description complète et des planches de l'animal entier. S'appuyant sur des différences réelles mais peu importantesdansla longueur et la forme des cornes, et le plus ou moins d'écartement de leur spire, le savant russe crut devoir distinguer de VOvis Poloi du Pamir, les Ovines du massif du ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 143 Thian-Chan, de l'Ala-Taou et du Kara-Taou pour lesquels il créa les espèces 0. Karelini, 0. Heinsii et 0. nigrlmontana. Actuellement, les auteurs s'accordent pour la plupart à ne considérer ces espèces que comme des races locales d'un même type Ocis Poloi. 11 serait trop long d'entreprendre ici la discussion des caractères différen- tiels extrêmement complexes et minutieux invoqués et exposés par Severtzov avec un grand luxe de détails; il est préférable de laisser la parole à M. Blanford qui a résumé et tranché la question d'une façon très nette et concluante en ce qui concerne VOcis Kare- lini. « Les détails donnés par Sir V. Brooke semblent indiquer que les seules différences essentielles entre ÏO. Poloi (Yi\y th.) et VO. Karelini (Sev.) résident dans la forme des cornes. Les autres caractères dis- tinctifs sont la plus grande taille de VO. Poloi et quelques légères différences dans la coloration du pelage que les recherches de MM. Brooke ont démontré n'être pas constantes. Suivant Severtzov, l'os lacrymal est plus développé chez 10. Poloi que chez VO. Karelini, et il n'y a pas similitude pour les proportions des diverses parties du crâne; mais il est douteux que ces distinctions aient réellement une valeur spécifique, La différence de taille est peut-être plus importante : VO. Karelini n'a que 1 m. 78 à 1 m. 83 de longueur et 1 m. 07 de hauteur au garrot, alors que chez VO. Poloi, ces mêmes mesures sont respectivement 2 m. et 1 m. 17; cependant, il est à noter qu'il existe des écarts aussi prononcés entre certaines races de Bovidés sauvages, tel que Capra œgagrus, par exemple. La diffé- rence la plus importante ne réside donc que dans les cornes. Celles de l'Oins Poloi sont plus longues, et divergent beaucoup plus de chaque côté de la tête, aussi l'écartement maximum mesuré en ligne droite de l'extrémité d'une corne à l'autre est-il plus grand relativement à la longueur de la corne suivant la courbure et aux autres dimensions de l'animal. Ainsi pour quatre spécimens adultes d'O. Karelini mesurés par MM. Brooke, la longueur de la corne sui- vant la courbure varie de 42 pouces 1/2 à 48 1/2, la moyenne étant de 45, et la distance en ligne droite de l'extrémité d'une corne à l'autre oscille entre 31 et 36 pouces, la moyenne est donc de 33 p. Pour 6 spécimens adultes d'O. Poloi, la longueur des cornes, varie de 49 à 63 pouces (moyenne 55 m. 25), la distance entre les extré mités, de 43 pouces 1/2 à 55 pouces, la moyenne étant de 48,25. Le rapport moyen est donc pour l'O. Karelini -r^et pour l'O. Poloi— ^. » Ces prémisses étant posées, M. Blanford donne ensuite les mesures des cornes de 11 spécimens d'O. Poloi authentiques, provenant tous 144 E. DK POUSAIIGUES du Snrikol au sud esl du plateau du l'aniir et trouve pour cette série couune rapports extrônies île la ioiij^ueur à l'euverj^ure -^ et . Il est iimlilc, ajoute M. Blanford, de faire remarquer que cette série de tiHes coiiilde rintervall(M]iii séjinre VO. PoUn de i'O. Karelini au poiut de vue de la courbure des corues, et réunit les deux espèces. Le savant zoolofïiste anglais continue : « Les autres caractères distiuctifs auxquels Severtzov attache de l'importance sont les suivants : « 1" Chez I'O. Po/oi, les cornes sont comprimées latéralement et excavées, particulièrement la faceorbitaire ; chez I'O. Kurclini, cette face est plane et la face frontale très convexe. Chez I'O. Foloi tous les angles sont arrondis; ils le sont également chez 10. Karelini, sauf le fronto nuqual. » Les détails donnés par MM. Brooke montrent que ces diffé- rences ne sont pas constantes; chez les deux formes, les faces et les angles deviennent de plus en plus arrondis avec l'âge, ainsi que l'indique également la série examinée. » (( 2'^ Chez VO. Karelini, l'axe de la portion terminale des cornes est parallèle à celui de la portion basale; tandis que chez I'O. Poloi l'axe de la portion terminale diverge et s'écarte de la tête plus que celui de la portion basale. » Cette différence dépend essentiellement du degré de divergence des cornes; or, nous venons de voir que cette divergence varie et passe par gradations insensibles d'une espèce à l'autre. » (( 3° Chez I'O. Karelini, les cornes dessinent une spire s'adaptant à un cône dont la base est tournée vers le crâne; chez I'O. Poloi c'est le sommet du cône inscrit dans la spire qui est tourné du côté du crâne. » Il est douteux que ce caractère ait quelque importance et Sir V. Brooke n'en fait pas mention; du reste, s'il y a là une différence, elle dépend probablement, comme la précédente, du degré de diver- gence des cornes. » « 4° Chez VO. Poloi, les cornes ont plus de quatre fois la longueur du crâne; elles ne l'ont que trois fois chez I'O. Karelini. )) Chez certains spécimens d'O. Karelini mesurés par MM. Brooke chaque corne avait plus de trois fois et demie la longueur du crâne, et parmi les têtes du Sarikol, certaines cornes, ayant la courbure de celles de I'O. Karelini, mesurent 63 pouces de long, soit plus de quatre fois la longueur des plus grands crânes que l'ont ait jusqu'ici mesurés. » ÉTUDE SUR LES RUMINANTS &E L'AS^IE CENTRALE 145 (( La seule coiielusipn que l'on puisse tirer est qu'il n'y a pas de différence constante et d'importance spécifique entre l'O. Karelini et l'O. Poloi. )) De l'espèce 0. Heinsl ou ne connaît que les cornes d'individus non adultes, types de la description de Severtzov, qui ne sont très probablement que des jeunes Ovis Karelini. Quant à VOvis nigrimontana, il est à présumer que ce n'est en somme qu'un diminutif et une race réduite de l'O. Poloi du Pamir, localiséedansla chaîne moinsélevée des monts Kara-Taou. Severtzov n'en a décrit également que les cornes qui, par leur épaisseur basale assez forte, rappellent un peu celles du véritable Argali 0. ammon, auxquelles M. Lydekker les a même assimilées. Mais on trouve aussi des individus, appartenant incontestablement à l'es- pèce 0. Poloi, dont les cornes sont assez massives à la base, témoins celles représentées par M. Blanford, p. 328, lîg. 2, des Procerdings de 1884. Étant donnée d'autre part la situation géographique de l'aire d'habitat de l'O. nigrimontana, passablement distante de celle de l'O. amnion, attenante au contraire à celles de l'O. Heinsi et de VOvis Karelini, je suis plutôt porté à admettre son identité spéci- fique avec ces deu.x dernières espèces, et partant avec l'O. Poloi. En réunissant en une seule les aires d'habitat de ces différentes races, on voit que l'O. Poloi peut être nommé à juste titre l'Argali du Turkestan. Il occupe en effet les montagnes qui dominent au nord et à l'ouest le bassin du Tarim, c'est-à-dire le massif du Thian- Chan et le plateau du Pamir qui séparent naturellement le Turkes tau oriental du Turkestan occidental. Dans ce vaste système orogra- phique sont englobés : la haute et large cuvette de l'Issyk-Koul et les bassins supérieurs de l'ili, du Tchou, du Naryn, du Syr-Daria, de l'Amou-Daria et du Kachgar-Daria. Les points extrêmes que visite l'O. Poloi sont : à l'est, les chaînes parallèles du grand et du petit Youldouz, dernières ramifications du Thian-Chan dans le désert de Gobi (Przewalsky), à l'ouest la chaîne des monts Kara-Taou jusqu'à sa terminaison occidentale (Severtzov). Au nord, VO. Poloi ne dépasse pas les frontières de la Dzoungarie et les hauteurs situées à l'est de Kopal et de la province de Semiretchié; vers le sud, il s'avance à travers le Pamir, le Sarikol, le Wakhan et le Dardistan pour ne s'arrêter que sur les premières pentes du bassin del'lndus, au nord des districts de Gilgit, Hunza, Nagar et Yassiu iScully). Przewalsky avait aussi indiqué la présence de l'O. Poloi sur les crêtes de l'Altyn-Tagh, mais il y a lieu de croire à une erreur de Mém. Soc. ZooL de Fr., 1898. xi. — 10 146 E. DE l'OIiSAROUES délerniination ; les Ovines de celte rëtrion ;i^|);iit!ftin(Mit iilulAt. k l'espèce (). Hodgsoni que nous étudierons [dus loin. 4. — Ovis AMMON Linnf''. 1766. Capra ammor} Linné, Syst. natur., édit. XIl, p. 97. 1776. Ocis fera sihirica milgo Argali Pallas, Spicil. zool., fasc. XI, pp. 1 à 31, pi. 1 et 2. 1811 . ^goceros argali Pallas, Znograpli. ross. asùil., I, p. 231. i)l. XX et XXI. 1840. Ovis ammon Blyth, Proc. zool. Soc. Londou, p. 65. 1862. /Egoceros (Ovis) argali Radde, Rets. Sud. r. Ost-Sihir., p. 238, pi. IX, fig. 1 et 2. 1873. Ovis argali Severtzov, Turkestansk. Jeootn., pp. 85 et 86. .^„„ . . ,. ( vav. monrjolica) „ ,, . , 18/3. Oins aniali \ ,, Severtzov, Ibidem, p. 154. ^ ( var. altaica ) ' 1873. ? Ovis collium Severtzov, Ibidem, pp. 86 et 154. 1876. Ovis jubata Peters, Mouatsber. Akad. Wiss. Berlin, XLI, p. 177, pi. 1 à 4. 1877. Ovis argali Przewalskv, Reis. Mongol., p. 121-124. 1884. Ovis Darwini Przewalskv, Reis. Tibet, pp. 252 et 269, fig. 1896. Ovis ammon Blanford, Proc. zool. Soc. London, p. 787. L'Ovis ammon ou Argali proprement dit est le plus grand des Ovines actuels. Ses cornes sont plus courtes et de moindre enver- gure que celles de l'O. Poloi, mais elles sont beaucoup plus épaisses dans leur partie basale, et vont en s'amincissant graduellement jusqu'à leur extrémité. Le pelage est d'un brun plus sombre et les poils du dessous du cou, complètement ras en été, un peu plus développés l'hiver, ne forment jamais qu'une frauge médiocre, ce qui permet de distinguer facilement cette espèce de la précédente et de la suivante. Sur le dessus du cou et principalement sur le garrot, les poils s'allongent parfois en un semblant de crinière de teinte plus claire que sur le reste du corps. Peters s'était principa- lement basé sur cette particularité pour distinguer spécifiquement les Argalis du nord de Pékin sous le nom d'Ovis jubata, et le même argument a été réédité ensuite par Przewalsky pour son espèce Ovis Darwini des monts Kour-Kou et du désert de Galbyn-Gobi. Je doute que ce caractère ait réellement une importance spécifique, pas plus que les différences secondaires invoquées par Peters, soit eu ce qui concerne les dimensions du disque circumcaudal, soit pour la coloration de la partie inférieure des pattes. MM. V. et B. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 147 Brooke nous apprennent en effet que, chez les vieux Argalis, le pelage se nuance fortement de gris sur le dessus du cou et des épaules et que le disque uropygal, large et nettement dessiné pen- dant l'hiver, disparaît pour ainsi dire complètement en été. Quant à la partie inférieure des membres, elle n'est pas toujours, chez les Argalis des monts Altaï, d'un blanc aussi pur que Pallas et Severtzov l'ont représenté pour les spécimens de la Daurie. Pallas lui-même dit que pendant l'hiver le bas des pattes est légèrement nuancé de brun; « levi a calcaneo fuscescenti umbra dilïusa». Dans les galeries de zoologie du Muséum de Paris, l'on peut voir des Argalis provenant de l'Altaï (MM. Chaffanjon et Mangini) dont les pattes sont marquées latéralement d'un liseré sombre aussi net que chez un autre spécimen rapporté par M. l'abbé A. David, des montagnes de la Mongolie, c'est-à-dire des mêmes régions que le type de VOvisjubata. Sur cet exemplaire les poils du garrot sont de même teinte et à peine plus longs que sur le reste du corps et ne forment pas une crinière bien évidente; cependant l'animal est bien adulte. Du reste M. Matschie, qui a pu examiner de près le type de l'espèce O.jiibata, le considère comme synonyme probable de VOvis argali. Il convient d'ajouter toutefois que cet auteur distingue VOvis argali de Mongolie de l'Ovin ammon de l'Altaï; mais la plupart des zoolo- gistes contemporains ne comptent, avec raison, qu'une espèce unique, Ovis ammon, sans même admettre, à titre de variétés, les deux races altdica et mongollca créées par Severtzov. L'aire d'habitat de VOris ammon est aujourd'hui assez restreinte relativement à l'étendue de pays que cette espèce occupait à la fin du siècle dernier. Au temps de Pallas, vers 1772, les Argalis abon- daient sur toutes les montagnes de la Transbaïkalie, particulière ment dans les monts Apfel et Adontscholon, près du Téraï-Nor, et peut-être s'avançaient-ils vers l'est jusqu'au cours inférieur de l'Amour, dans les chaînes du grand Khingan, des monts Stanovoï et des monts Boureïa. Vers 1831, dit Radde, les Argalis avaient déjà abandonné ces dernières contrées, mais on en trouvait encore en assez grand nombre près du Dalaï-Nor, sur les hauteurs arides situées entre Soktoui et Abagatoui; l'hiver rigoureux de 1831 1832 les fit périr en masse et les quelques rares survivants furent exterminés par les chasseurs cosaques et mongols. Depuis cette époque, les Argalis ont complètement disparu de la Daurie russe, du massif du Kenteï et des montagnes du Baïkal. On ne les rencontre plus actuellement qu'au sud du Kenteï, des Alpes de Tounka et de la pointe sud- 148 K. DE l'OUSAIlGUKS onost (lu \:\r H;nk;il, dans les hauts bassins de la Selenga et de, riénisei, dans la cliaine ch's inouïs Saïan et dans tout l'Altaï. De là, en suivant les crêtes de l'Altaï méridional, les Ar},'alis tra- versent diagonalcnient le désert de (îobi du nord ouest au sud-est, atteignent les monts Kour-Kou (0. Dann'ni), et se répandent dans tout le système de rin-('.hau,au nord de la boucle du lleuve .lauue. Przewalsky signale en etïet l'Argali dans les monts Souma-Hada et Khara-iNaryn-Oula, et même dans l'Ala-Cban. Vers l'est, ils s'éten- dent jusqu'au nord immédiat de Pékin (0. juhata) Peters; peut-être même outils gagné cette région autrefois en descendant directe- ment du nord-est par les monts Kliingan. A l'ouest, l'Argali s'ar- rête aux dernières pentes occidentales de l'Altaï et ne pénètre pas dans le Turkestan. Toutefois, il n'est pas improbable (jue les Ovines signalés par Severtzov dans les montages au nord du lac Balkach, près de Karkaralinsk, ne soient également des Argalis; cette race désignée par le savant russe sous le nom d'Onis coUium, serait à VO. amiiion ce que l'O. nigrimontana est à ÏO. Poloi. 5. — Ovis HoDGSONi Blyth. 1833. Ovis ammon (var.) Hodgson, Proc. zool. Soc. London, p. 105. 1833. — /laj/aur (partim) Hodgson, Asiat. research, XVIII, pp. 133, 134, pi. X (crâne). 1840. — Hodgsonii Blyth, Proc. zool. Soc. London, p. 65. 1841. — — Blyth, Ann. nat. hist., vol. 7, p. 199. 1841 . — — Blyth, Journ. as. Soc. Bengal, X, pt. 2, p. 803. 18il. — ammonoid es Hodgson, Ibid. X, pt. 1, p. 230, pl. I, fig. 1. 1842. — — Hodgson, Ibid. XI, pt. 1, p.283. 1846. — — Hodgson, Ibid. XV, p. 338 (3 planches). 1847. — Hodgsonii Blyth, Ibid. XVI,pt.l, p.358. 1847. — ammonoides Hutton, Ibid. XVI,pt.l,p.568. 1847. — ammonoides HohGsoN, Ibid. XVI, pt. 2, p. 701. 1858. Caprovis argali LErrn Adams, Proc. zool. Soc. London, p. 527. 1860. Ovis Hodgsonii Ph. L. Sclatek, Ibid. , p. 129. 1873. — — Severtzov, Turkestansk. Jevot nie {[exte russe) p. 154. 1873. — Btythi Severtzov, Ibid. p. 154. 1875. — Hodgsonii Sir V. Brooke, Proc. zool. Soc. London, p. 520. 1875. — Poli Przewalsky, Mong. Tang. Solit. Xord. Tibet. (Texte russe), I, p. 321-323, pl. VI et VII. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 149 1884. Om Hodgsoiii Przewalsky, Reis. Tih. ober. Lauf. Gelb. Fluss, pp. 73, 110, 118, 163, 175. 1888. — /)a/aï-/amœ Przewalsky, d"^® voyage en Asie centrale, texte russe, p. 276 (fig.). 1892. — Henrii A. Milne-Edwards, Rev. générale des Sciences, p. 672. 1896. — //Of/^son? W. T. Blanford, Froc. zool. Soc. London, p. 787. L'existence d'un véritable Argali sur le versant nord de la chaîne de l'Himalaya fut signalée pour la première fois par Hodgson en 1833. « D'après des observations faites sur des spécimens vivants, je puis assurer, dit ce zoologiste, qu'il existe deux espèces de Mou- tons sauvages dans la région himalayienne ; l'un est une variété de VOvis ammon, appelé Ban-bhêra par les indigènes, l'autre est une race de VOnis musmon nommée Nayour ou Na'hoor. » Vers cette époque, Hodgson eut entre les mains des dépouilles de l'un et l'autre de ces deux Ovines; le crâne et les cornes d'un jeune Ban-bhêra mâle, et la peau entière avec les cornes d'une femelle de Nahoor. Trompé malheureusement par la non maturité du premier de ces exemplaires, Hodgson crut avoir affaire aux deux sexes d'une seule des deux formes sus-mentionnées, qu'il confondit en les décrivant sous le nom d'Ores nayaur. Blyth ne tarda pas à remarquer cette méprise ; dans son remarquable mémoire sur les Moutons sauvages, publié successivement dans les Proceedings de Londres (1840) dans les Anyials natural hhtory et le Journal aMatic Society of Bengal (1841), ce savant zoologiste remit les choses au point et distingua spécifiquement le Ban-bhêra sous le nom d'Ocîs Hodgsonii. Entre temps, Hodgson lui-même reconnaissait tacitement son erreur en dénommant de son côté l'argali himalayien Ovis ammonoides, terme qui indique clairement les affinités de l'espèce, mais qui doit le céder pour l'antériorité à celui qu'avait déjà pro- posé Blyth. Il faut reconnaître, toutefois, que c'est à Hodgson que nous devons les premiers détails précis sur les caractères de VO. Hodgsoni qu'il décrivit d'une manière complète, eu 1846, d'après la dépouille d'un beau mâle de huit ans en pelage d'été. Voici d'ailleurs un résumé de sa description. La tête est haute et large au niveau de l'insertion des cornes, le front concave, le chanfrein droit ou à peine arqué. Les larmiers sont assez grands, profonds, non mobiles et masqués par les poils qui garnissent leur cavité et leur orifice. La queue et les oreilles sont très courtes. Les cornes sont massives relativement à leur 150 K. 1>K rOLSAlU;UKS louiiueiir; leur t'|»;nss('iii' hasilaire est double de leur l.iiueur el leur forme est trii^one, sauf à la base où les anjjles sont arroudis et la section ovoïde. La face frontale est plane, la fronto-uuquale légère- ment concave et l'orbitaire nettement convexe. Ces cornes sont marijuéesde replis et de sillons transverses bien accusés et de.ssinent une spire assez ample, mais d'un axe court, et serrée contre la tête et l'encolure ; aussi leurs extrémités sont-elles peu distantes. En élé, la livrée n'a pas de sous-poil laineux et se compose uniquement de poils secs, rudes et cassants, très courts sur le corps, pre.sque ras sur la tête et les membres, plus lonjçs sous le cou depuis la gorge jusqu'au poitrail, mais non pendants et ne formant qu'une frange peu apparente. I^e dos est d'un brun sombre, cette teinte se mélange abondamment de gris-blancliàlre sur la tête, le cou, les flancs et le devant des membres qui sont de couleur poivre et sel. Le ventre, la face interne des membres, le derrière des cuisses, la queue et un grand écusson uropygal vaguement délimité sont d'un blanc roussàtre. Sur les parties les plus élevées du corps, la teinte très sombre, presque noire, dessine comme une bande le long du dos jusqu'à l'extrémité de la queue. La robe d'été des femelles est semblable à celle des mâles; les cornes très compri- mées sont moitié moins fortes, plus lisses, et s'incurvent en haut et en dehors eu décrivant un peu plus d'un demi-cercle. Les dimensions chez les deux sexes sont les suivantes : o' Q Longueur du nez à l'anus 1"73 l^Ga Hauteur au garrot 0,% 0,88 Longueur ries cornes suivant la courbure ... 0.94 0,49 Circonférence à la base 0,40 0,20 Largeur à la base 0,087 0,04 Epaisseur ries cornes à la base . 0,15'2 0,070 Dislance entre les extrémités 0,52 0,40 Longueur de la queue sans les poils 0,0o8 0,032 Longueur rie la queue avec les poils 0,083 0,058 Longueur ries oreilles 0,114 0,114 Nous trouvons d'autre part, dans le mémoire du capitaine Hutton, des détails complémentaires sur la robe d'hiver de cette même espèce. Chez le mâle, le dessus du corps est d'un brun foncé mêlé de gris, avec une bande dorsale plus sombre bien marquée qui, en arrière, ne forme plus qu'une ligne étroite traversant le disque de la croupe jusqu'à l'extrémité de la queue. Les flancs sont d'une couleur brune lavée de blanchâtre ou de gris ardoisé; le disque uropygal est bien délimité et d'un blanc sale. Sous la gorge et le cou jusqu'au poitrail, les poils, longs de 15 à 18 centimètres. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 151 toiillus et pendants, sont blancs, entremêlés de quelques rares filets bruDs. Sur le corps les poils n'ont pas plus de 5 centimètres de loDg, sur la bande dorsale 7 i/2, et sur la crête du cou 9. Les parties inférieures sont d'un blanc sale avec une ligne médiane noirâtre. Sur la face externe des membres se voit uo liseré sombre; les lèvres sont blanchâtres, et la face est d'un brun plus clair que le corps. Les femelles sont plus claires et plus grises que les mâles. La gorge et le devant du cou, dépourvus de la longue frange pendante des mâles, sont ardoisés et non pas blancs. La bande dorsale sombre s'arrête au bord antérieur du disque de la croupe, qui est d'un blanc jaunâtre, comme la queue. Le long de l'arête du dessus du cou, à partir de la base des cornes, court une crête de poils laineux longs de 16 à 17 centimètres, formant une crinière qui diminue graduellement pour se perdre dans le pelage rude de la bande dorsale. La face externe des membres, d'un blanc jaunâtre, est dépourvue de liseré sombre. Dans les deux sexes, pendant la saison d'hiver, on trouve sous le poil une laine fine et douce, de couleur souris claire. L'O. Hodgsoni est incontestablement très proche allié de l'O. ammon; certains auteurs ne le considèrent même que comme une race ou variété géographique de ce dernier, d'autres au contraire, plus nombreux, en font une espèce bien distincte. Pour Blyth (1847) les deux espèces n'en faisaient qu'une et les caractères sur lesquels on se basait pour les distinguer n'étaient que des différences indi- viduelles dont on avait exagéré l'importance. Hutton (1847) inclinait au contraire à la distinction spécifique eu s'appuyant sur la forme différente des cornes. M. Sclater n'a fait qu'efïleurer la question sans la résoudre. Sir V. Brooke admet sans conteste la dualité spécifique, opinion qui est également celle de Przewalsky. Ce célèbre voyageur avait même d'abord confondu l'Argali du Tibet, qu'il nomme Argali à poitrail blanc, non pas avec l'O. ammon, mais avec l'O. Poloi,eX c'est sous ce dernier nom qu'il le désigne et le figure dans la narration de son voyage en Mongolie (1875); mais quelques années après (1884), dans le récit de son troisième voyage au Tibet, il lui restitue son véritable nom,0. Hodgsoni, elle distingue nette- ment de l'Argali des montagnes du Nord de la Chine. Severtzov va plus loin; non seulement cet auteur distingue l'O. ammon de l'O. Hodgsoni, mais il divise à son tour cette dernière espèce en deux autres, l'une, 0. //orf^sonu, correspondant au type de Blyth, l'autre qu'il nomme 0. Blythi ou Argali? var. tibetana. Enfin tout récem- 1.">2 F. riK POUSARGUKS int'iit, M. Bliiiiford, dont la coiiipétence sur ce poiut est iudéiiialjle, considère rAru:ali lihétaiu comme bien distinct de \0. iimmon. (( Chez ce dernier, écrit l'émincmt zooloj^iste, les cornes sont plus épaisses, pins longues et beaucoup plus tournées en dehors à leurs extrémités, elles sont intermédiaires, pour la courbure, entre celles de l'O. Uodfjnoni et celles de la forme O. Karelini de l'O. Poloi. De |)lus on ne trouve pas sur les côtés et le dessous du cou de IV). ammon, les poils allonjçés en frange qui ornent, paraît-il, en tontes saisons, les mâles adultes de l'O. Ilodii^oni. » Le Tibet doit être considéré comme l'habitai spécial de VOms Hodgsoni. Cette espèce n'a jamais été vue sur le versant sud de l'Himalaya. Dans le nord du Népaul ou la connaît sous le nom de Ihui hhèra ou Bharal, c'est le i\yan des indigènes du Boutan et le Nyen des Tibétains. Leith Adams nous apprend que la frontière nord du Ladak et ses lacs forment la limite méridionale de l'aire d'habitat de ces Moufïlons qui errent par grands troupeaux sur les montagnes bordant la haute vallée du fleuve Yarkand, au nord de la rivière Nobra. De rares individus auraient été signalés près des sources du Gange, et M. Sterndale (1) cite un vieux mâle qui aurait été vu rôdant au sud de l'Indus près de Zanskar, c'est-à-dire dans le domaine d'une autre espèce, VOcis Vignei, avec laquelle il aurait fait souche. Nous verrons du reste plus loin ce qu'il faut penser de ce transfuge. C'est à Przewalsky surtout que nous devons des renseignements bien précis sur l'habitat de l'Argali à poitrail blanc. Au cours de son premier voyage dans le nord du Tibet, ce hardi voyageur rencontra l'O. Hodgsoni dans les monts Bourkhan- Bouddha, la chaîne sud du Koukou-Noretles montagnes du Kan-Sou, près des sources de l'Edzina. Quelques années plus tard, dans sa course au Lob-Nor, il signala dans la chaîne de l'AltynTagh quel- ques rares Argalis qu'il prit pour des O.Po/oi, mais qui appartiennent très probablement à l'espèce qui nous occupe (2). Enfin dans la relation de son .> voyage dans le Tibet et le l)assin supérieur du Hoang-Ho, Przewalsky indlcjuc successivement la présence (ieVOvis Hodgsoni dans les monts Bourkhan-Bouddha et Schouga, puis sur les rives du Nomochum-gol, dans la passe Tchium-tchium des monts Marco-Polo, sur la crête des moûts Baïan-Kara-Oula, Koukou- Tschili , Tolaï et Gurbu Gundsouga, et enfin dans les passes des monts Dumbere;en un mot dans tout ce chaos inextricable de montagnes et de pics qui constitue l'extrémité orientale de la grande chaîne du (1) Sterndale. Pr. zool. Soc. London, p. 205, 1886. (2) Voir la note additionnelle (1) au bas de la page suivante. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIK CENTRALE 153 Kouen-LuQ(l). Vers le sud-est, VO. Hodgsoni s'avance dans le Tibet oriental jusque près des frontières du Se-Tchouan et du Yun-Nan; témoin la jeune femelle prise dans ces parages, entre le Tengri-Nor et Batang par M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans, pour laquelle M. A. M il ne- Edward s avait proposé le nom d'Ocis Henrii, mais dont les caractères concordent avec ceux que Hutton assigne aux femelles de VO. Hodgsoni en pelage d'hiver. En résumé l'on peut dire que, du sud au nord, VOins Hodgsoni descend de terrasse en terrasse à travers le Tibet, du versant nord de l'Himalaya jusqu'à la crête de l'Altyn-Tagh. De l'ouest à l'est, il part des hauteurs du Karakoroum (2) faisant face au Tibet et de la haute vallée de l'Yarkand, longe la bordure nord du bassin de rindus, suit les monts Tang-La et Gangri,et parcourt toute la vallée du Tsan-Po pour se répandre dans le massif montagneux du Tibet oriental et sur les premières pentes tournées vers la Chine. Au nord, les chaînes du TogouzDaban de l'Altyn-Tagh et du Kouen- Lun le conduisent aux monts Nan-Chan, sur la crête du bassin du Koukou-Nor et dans le massif du Kan-Sou jusqu'au bassin supé- rieur du fleuve Jaune, Ovis Brookei \Vard, = 0. Hodgsoni cf X 0, Vignei 9 Sternd, 1874, Ovis Brookei Edw. Ward, Proc. zool. Soc. London, p. 143. 1873. — — SirV. Brooke, Ibid. p. 321. 1886. 0. Hodgsoni cf X 0. Vignei 9 Sternuxle, Ibid., p, 203, Sur les confins sud-ouest de l'aire d'habitat de VO. Hodgsoni, vivent d'autres Ovines, 0. Vignei (Blyth) qui, vers l'est, ne dépassent pas la haute vallée de l'Indus et le Ladak où on les désigne sous les noms de Sha ou Shapoo. De ces régions élevées ces Moufïlons des- cendent vers l'ouest, gagnent les chaînes du Soulaïman et de (1) Ajoutons que. pendant son quatrième voyage dans l'Asie centrale, Przewalsky rencontra dans l'Altyn-Tagli, le Tchamen-Tagh, et dans la vallée du Kbatyn-Zan à l'ouest du versant sud de la chaîne du Tsaïdam, un Ovine qu'il nomme Ovis Dalaï-lamœ. Cet Argali est, à n'en pas douter, le même que celui nommé Oois Poloi par Przewalsky dans son voyage au Lob-Nor, mais n'est autre aussi que l'Argali à poitrail blanc Orf.s //or/(/.hapoo = 0. Vignei.) 11 ressort de ces faits bien précis que l'O. Hodgsoni peut se croiser avec d'autres espèces congénériques (1), et donner naissance à des (1) M. Lydekker signale également un cas d'hybridation entre Ovis Vignei r^ et Ovis Hodgsoni y. Ce produit ne diffère donc de VOvis Brookei que par l'inversion des sexes des deux facteurs. Royal natural history, II, p. 220, 1894. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE L'aSIE CENTRALE lo5 produits féconds. J'insiste sur cette conclusion, car elle n'est pas sans importance au point de vue de la distinction plus que géné- rique du Nahoor que nous devons étudier dans le chapitre suivant. Ce type de transition que l'on avait jusqu'ici rangé parmi les Ovines en le considérant soit comme un véritable Oris, soit comme un Mouton aberrant Pseudois, appartient en réalité au groupe des Caprines, comme l'ont prouvé les recherches récentes des zoolo- gistes. Nous avons pu constater, d'après cette étude, que les trois espèces d'Ovines de l'Asie centrale occupent chacune une aire d'habitat parfaitement définie, à ce point que l'on peut les désigner et les distinguer par le nom des contrées dont elles caractérisent la faune. Ainsi VOvis Poloi est l'Argali du Turkestan, VOvis nmmon, l'Argali de Mongolie, VOvis Hodgsoni, l'Argali du Tibet. En considérant dans leur ensemble ces aires de distribution par- tielles, on voit qu'elles forment une vaste zone circulaire, englobant tout le Tibet, le Turkestan oriental et les parties occidentale et cen- trale du désert de Gobi. Du coté du nord-est, cette zone est plus distante qu'autrefois des régions occupées par l'espèce congéné- rique du Kamtchatka Ocis nimcola Esch.; à l'ouest, au contraire, elle confine au domaine des Musimones de la région méditerra- néenne. En effet l'habitat de VOris Hodgsoni attient à celui de l'Ovis Vi(/nei et d'autres formes à peine distinctes de ce dernier Ociscyclo- ceros Hutton et Oris Blanfordi Hume ; d'autre part la patrie de VOvis Poioi tend vers la Transcaspie habitée par I'Obis arfca/ (Br.) (1) espèce mal connue, formant comme un trait d'union entre les sous- genres Ovis et Musimon de Severtzov, et présentant des caractères mixtes dont la nature et l'origine n'ont pas encore été bien éluci- dées, mais qui ne sont peut être que la résultante d'une hybrida- tion analogue à celle dont VOois Brookci Ward nous a offert un exemple ; ces caractères s'étant conservés et perpétués par suite de la séparation et de la retraite des deux espèces souches. A part ces quelques considérations, il n'y a rien à ajouter aux admirables conclusions qui terminent le savant mémoire de MM. Victor et Basil Brooke, conclusions que les quelques nouveaux faits réunis dans ce travail ne font que confirmer de la manière la plus complète. (1) Suivant M. Daiivergne, VO. arkal (Br.) et l'O. Blanfordi (Hume) seraient identiques. Bull. Mus. hist. nal., p. 217, 1898. 156 K. IIK l'OlJSARGLKS Sous-famille des CAPRINES Le lerme Caprinea est soiiveul l'iiiployé ilaiis une acception plus large ((ue celle que uous lui ullriltuons ici, el bien des Zoologistes englobent sous ce titre les Ovinéa. Je crois cependant qu'il serait utile de maintenir celte division. Il est incontestable que les Ovittés se ratlaclienl par des liens très étroits aux Caprines, el l'on consi- dère avec raison le Nalioor du Tibet et le Moufïlon à maocheltes de Barbarie comme un double trait d'union reliant ensemble ces deux sous-familles. Ces deux tyi)es de transition présentent en etiel des caractères réellement mixtes et intermédiaires dont on ne peut niéconnaîlre l'importance. Mais aussi, ne tient-on pas trop faible compte de ceux, moins hétérogènes, moins hybrides si l'on peut dire, fournis par la nature el les teintes du pelage, par le genre de vie, les mœurs et les habitudes de ces animaux, par cet air de parenté, de famille qui, à défaut d'autres indices plus sûrs, ])euvent éclairer sur les véritables afïinilés des êtres? Sous ce rapport le Moufïlon à manchettes 0. tragelaphus n'est-il pas plus 0ms que Capra, et ne doit-on pas convenir qu'il ressemble à VO. cydoceros plus qu'atout autre type caprin? Les tendances du Nahuor, au con- traire, ne sont-elles pas visiblement dirigées vers les Capra et n'est-ce pas dans ce groupe des Caprines qu'il doit être rangé comme on l'a proposé récemment? C'est cette dernière question que nous nous efforcerons de résoudre dans ce chapitre. 4. — Genre PSEUDOIS Hodgson. 6. — PsEUDOIS NAHOOR HodgSOU. 1833. Ovis na!/ttu?-( parti m) Hodgson Âsiat. research. Calcutta, XVIU, pt. 2, p. 135, pi. 9. 1834. — nalioor Id. Proc. zool. Soc. London, p. 107. 1841 . — — Id. Journ. As. Soc. Bengal, X, pt. 1, p. 231, pl.I, fig. 2 et pi. II. 1841. — — Blyth Ann.nat. hist., VII, p. 248, pi. V,fig. 7. 1841. — burrhel Id. Ibid. pi. V, fig. G. 1846. Pseudois nahoor Hodgson, Journ. as. Soc. Bengal, XV, p. 343. 1847. _ _ Id. Ibid., XVI, pt. 2, p. 702. 1858. — — LeithAdams, Proc. zool. Soc. London, p. 527. 1868-1874. Ocis nahoor A. Milne-edwards, Recherch. s. les Manimi- fères, p. 357, pis. 68 et 69. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE L'aSIE CENTRALE 157 1875. Pseudois nahoor Przewalsky, Reis. Mongolie, p. 219 et 392, pi. VI, fi-. 1. 1875. Pseudois hurrhel Id. Ibid. pi. V. 1879. Pseudo-nnhoor Przewalsky, From Kulja ta Lob-Nor, p. 85- 1879. Ovis nahura Blanford, Scient. Rcsult. sec. Yarkand Miss., p. 85, pi. XIV. 1880. Pseudois nahoor Lydekker, Journ. as. Soc. Bengal., XLIX, pt. 2, p. 13i. 1884. — — Przewalsky, Reise in Tibet, p^p. 72, 110, 119, 163, 175, 218, 236. 1891 . Ovis nahoor W. L. Sclater, Catal. Mam. Indian Muséum, II, Calcutta, p. 140. 1896. Capra? nayaur Matschie, Sitz- Ber. Ges. naturf. Freunde Berlin, n" 6, p. 97. Le plus ancien nom donné à l'animal qui fait le sujet de ce cha- pitre est celui de Nayaur, mais comme dès le début Hodgson avait par erreur attribué la même dénomination à l'O. Ilodgsoni, il est préférable, afin d'éviter toute confusion, d'employer, ainsi que l'ont fait du reste la plupart des zoologistes, le nom de Nahoor proposé ensuite par Hodgson. Le Nahoor, appelé aussi Bharal, est trop connu pour qu'il soit nécessaire d'insister ici sur les caractères de sa livrée et la forme de ses cornes, et je renverrai pour cela aux des- criptions et aux nombreuses figures publiées par les auteurs cités dans la bibliographie. Il est au contraire une autre question plus intéressante, controversée pendant de longues années, et dont l'étude n'a été reprise qu'à une date relativement récente; c'est celle du rang générique et sous-familial du Nahoor, qui nous occupera exclusivement. « Le Bharal de la région tibétaine, écrivait M. Lydekker, est un de ces animaux particulièrement intéressants, mais en même temps particulièrement embarrassants pour les naturalistes, en raison des affinités qu'il présente avec deux groupes distincts, et ce n'est pas chose facile que de déterminer avec précision le rang qu'il doit occuper dans l'échelle zoologique. Le Bharal présente en effet des points de ressemblance, d'une part avec les Moutons, d'autre part avec les Chèvres ; et ces caractères mixtes semblent avoir été la cause de l'extrême divergence d'opinions des naturalistes con- cernant le genre auquel cet animal doit être rapporté. » Pour résoudre définitivement cette question, il est nécessaire d'en exposer complètement l'historique. Quelques uns des caractères qui distinguent le Nahoor des vrais 1.S8 K. PI l'OUSARGUES Ovines n'avaieut pas échappé à la |)erspicacilé cl'iIO(l};soii (jui, peu de temps a|)rès avoir décrit cet animal comme un Oris, proposa de le distihf^uer p;énéri(jiiement sous le non» de Pseutlois, en raison de la forme et de la direction particulière des cornes, de l'absence de larmiers, du manque de crinière, et de la lonjs'ueur notable de la queue. Cette opinion fut partaj^ée |)ar certains auteurs, entre autres (iray, Leith Adams, Przewalsky, mais rejetée par le plus grand nombre. Le désaccord des zoologistes sur ce point de nomen- clature durait depuis longtemps et menaçait de s'éterniser, (fuand parut, en 1880, une note très documentée de M. Lydekker sur ce sujet en litige. Dans ce travail, M, Lydekker reconnaissait la jus- tesse des observations d'Hodgson, puis, reprenant sous une inter- prétation nouvelle les arguments émis par cet auteur et fournissant pour sa part des preuves craniologiques de première importance et complètement inédites, M. Lydekker établissait un savant parallèle entre les atïinités ovines et caprines du Nahoor. Ce paral- lèle peut être résumé de la manière suivante : CAPRA Pas fie hinniors. PSEUDOIS Os lacrymnl no prosontant aucune dépression. Basi-occipital de forme oblongue, à tubercules postérieurs plus forts et plus proéuiinents (jue les antérieurs, mais situés sur la inén\e li;.'ne antéro-postérieure. Cornes d'un brun noirAtre sombre, marquées seulement de fines stries transversales, avec ou sans nodosités antérieures ; extrémité de la première courbure dirigée en arriére et en haut. Queue relativement assez développée et garnie de longs poils. Pores interdigitaux aux membres antérieurs seulement. O VIS Des larmiers. Os lacrymal présentant une dépression pro- fonde. Basi-occipital beaucoup plus large en avant qu'en arriére, à tuber- cules antérieurs plus forts et plus écartés que les postérieurs. Cornes d'un brun jau- nAtre clair, marquées de replis transver- saux complets, extré- mité de la première courbure dirigée en avant et en bas. Queue très courte à poils ras. Une barbe mentonnière. Odeur caprine. Pores interdigitaux à tous les membres. Pas de barbe mentonnière. Pas d'odeur. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 159 Comme on le voit, les caractères caprins l'emportent en nombre et surtout en importance sur les caractères de nature ovine; néanmoins M. Lydekker concluait à leur équivalence; car, tout en maintenant le genre Pseudois, il ajoutait : (( Le Nahoor est incontestablement le véritable trait d'union entre les genres Ovis et Capra, et il est difficile de dire auquel des deux il est le plus étroitement apparenté >). M. Lydekker est revenu depuis sur cette manière de voir, et renonçant au genre Pseudoi^, a replacé le Nahoor parmi les Ovis (1). C'est également cette dernière dénomination générique qui a été adoptée par M. W. L. Sclater dans son Catalogue des Mammifères du Musée de Calcutta; bien que, rééditant les arguments d'Hodgson et de M. Lydekker, ce savant zoologiste insiste sur l'extrême res- semblance du Nahoor avec le Capj'u cylindricornls Blyth (2) à tel point que l'on peut, dit-il, considérer ce Bouquetin comme repré- sentatif du Nahoor dans le Caucase. Cette ressemblance est en efiet des plus frappantes. La taille et le port du Nahoor plus bas sur pattes que les Moufflons, la couleur, la forme et la direction de ses cornes, les taches noires qui marquent sa livrée sur le chanfrein, le dessous du cou, le poitrail, le bas des flancs et la face antérieure des membres, sont autant de caractères qui, de prime abord, dis- tinguent cet animal des Moutons, et lui donnent un air de parenté indéniable avec les Caprines et surtout avec le Bouquetin du Cau- case C. ciiHndrkornis et celui des Pyrénées et des montagnes de l'intérieur de l'Espagne C. pyrenaica Schinz. Tout récemment, M. Matschie vient de donner à cette question controversée un regain d'intérêt et d'actualité en excluant défini- tivement le Nahoor du groupe des Ovines pour le ranger dans celui des Caprines. A l'appui de cette thèse, M. Matschie fait valoir la prédominance incontestable des caractères caprins ci-dessus indi- qués, et produit en outre de nouveaux arguments dont on ne saurait méconnaître la valeur. Le savant mammalogiste de Berlin invoque ensuite le témoignage et l'autorité de Przewalsky eu ce qui concerne les mœurs essen- (1) Mamm. living and extiucl, p. 35i, et Royal natural liistory, II, p. 2.31. (2) Blyth avait tout d'abord considéré ce Bouquetin comme un véritable Ot'is proche allié du Biirrhel (Journ. as. Soc. Bengal, X, pt 2, p. 870, 1841). Quelques années plus tard, dans sa réplique à Hodgson, Blyth écrivait encore: <( Thèse two himalayan species (Nahoor et Burrhel) instead of being complète Mouillons, are, so far at least as their horns are concerned, most pai ticularly unlike 0. musimon, and form a lilllegroup per se, unless 0. cylindricorais should prove lo range with them. » {Jour. as. Soc. Bengal, XVI, pt 1, p. 363^ 1847.) KiO K. I)K l'Ul SAHGIKS lielleiiHMit caprines dos Nahoois, (jiii hiMeiil comiiu^ des Bou(|iio- tiiis, siirienl comme eux lorsrm'uii dauber les menace, se jjusent sur les étroites corniches des rochers et fjjrinipeut sur les arbres inclinés : ce que ne font jamais les Mouillons. Aussi Przewalsky désigne-t-ille Nahoor comme un Hous7^ni/^ocA-), à l'exemple des Moni^ols qui le nomment Koukon yanan, ce qui veut dire [Houe bien). Enliu M. .Matschie discute les conclusions que l'on peut tirer du mode de distribution géosraphicjue des espèces de Moulions et de Bouquetins, et démontre qu'on ne trouve jamais vivant dans une même région qu'une seule espèce de Moulllon, auquel se trouve souvent associé un Bouquetin. Or le Nahoor, considéré en tant qu'Ouînt', ferait exception à cette règle par sa cohabitation avec l'O. Hodgsuiù dans le Tibet; il la confirme au contraire en tant que Caprine, et suivant cette dernière interprétation, le Tibet posséderait son Bouquetin tout comme les autres chaînes de l'Asie centrale. A tontes les preuves que nous venons de rappeler, on peut en ajou- ter une dernière. Sur le seul point de son aire d'habitat confinant à celui d'un autre Moufflon, dans le Ladak, nous avons vu VOvis Hodgsoni s'allier à l'O. Vignei et de ce commerce naître des pro- duits féconds 0. Brookci ; d'où l'on doit déduire la possibilité du croisement de l'O. Hodgsoni et de l'O. Vignei ii\ec toute autre espèce véritablement ovine. Or jamais ce fait n'a été observé ni entre le Nahoor et l'O. Vignei que le D'" Cayley affirme cependant avoir vus paissant dans les mêmes vallées du Ladak, ni entre le Nahoor et l'O. Hodgsoni qui pourtant vivent cùle à côte sur toute l'étendue du Tibet. Les assertions d'Hodgson sur ce dernier point sont formelles : (( Jamais, écrivait-il, les Moutons sauvages proprement dits ou Nyens, 0. Hodgsoni, ne se mêlent aux Nahoors. » Et plus loin : « Jamais les Nahoors et les Nyens ne se mêlent ni ne s'approchent ; jamais non plus les Nahoors mâles n'ont eu de commerce sexuel avec les Moutons domestiques, aussi longtemps qu'on ait pu les faire vivre ensemble eu parfait état de domesticité. » Que conclure de ces observations et de tous ces faits significatifs sinon qu'il y a une difïérence plus que spécifique entre les Ovis et le Nahoor, et déplus que ce dernier, comme le dit M. Matschie, doit être retiré du groupe des Ovines pour être rangé dans celui des Caprines. Est-ce à dire pour cela qu'il faille considérer le Nahoor comme un véritable Capra, ainsi que paraît l'insinuer M. Matschie qui le nomme Bouc du Tibet (Steinbock von Tibet) ou Chèvre aber rante (etwas aberrante Ziegej? Je ne le crois pas. Une telle solution ETUDE S[JR LES RUMINANTS DE L ASIE CENTRALE JBl serait trop radicale, et cette ideutificatioD générique irait plus loin que ne le permettent les caractères du Nahoor qui ne concordent pas tous absolument avec ceux du genre Capra. Je proposerais plutôt de faire rentrer le Nahoor dans le groupe des Caprines, tout en lui conservant son indépendance générique {Pseudois). Ce groupe comprendrait dès lors 3 genres : l'un typique, Capra, le second, Pseudois, reliant les Caprines aux Ovines, le troisième, Hemitragus, tendant vers les Némorhédiens ou Antilopes-Chèvres. Ces trois genres pourraient être distingués de la manière suivante : PSEUDOIS CAPRA HEMITRAGUS 1. Poies interdigitaux à tous les membres. Pores inlerdigitaux aux membres anté- rieurs seulement. Pas de pores interdi- gitaux. 2. lieux mamelles. Deux mamelles. Quatre mamelles. 3. Cornes très inégales dans les deux sexes. Cornes très inégales dans les deux sexes. Cornes presque égales dans les deux sexes 4. Pas de barbe inenton- tonnière. Une barbe menton- nière. Pas de barbe menton- nière. r^. Pas de rhinarium. Pas de rhinarium. Un rhinarium. 6. Pas d'odeur. Odeur caprine. Odeur caprine. D'après ce tableau, l'on peut se convaincre que le Nahoor diffère moins des Capra que V Hemitragus, et il serait à désirer que des essais de reproduction fussent tentés eutre le Nahoor et des repré- sentants du genre Capra, comme on l'a pratiqué avec succès pour VHemitragus. La réussite de cette contre-épreuve serait la confir- mation définitive des affinités et de la nature caprines des Pseudois. Le Nahoor est essentiellement tibétain, et l'on peut dire qu'on le rencontre partout où vit le Nyen, Ocis Hodgsuni. Son aire d'habitat est même plus vaste que celle de l'Argali du Tibet et s'étend davan- tage vers le nord-est et le sud-est. A l'ouest, le Nahoor habite les pentes du Karakoroum ; on l'a signalé à Tain, près de Sandjou (Stolickza), dans les hautes vallées de l'Yarkand et du Khotan-Daria, ainsi que dans le Nobra et le Ladak (Leith Adams). De ces points les plus occidentaux de leur aire d'habitat, les Nahoors se dispersent à travers tout le Tibet. Au sud, ils suivent les hautes vallées de l'indus, du Sutledj et du Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. XI. — li, 162 E. DE POUSARGL'ES Tsaii-Po, et piircoureiil le Népaul, le Sikkirn el le Boulîm sur les deux versîints de la rhaîne de l'Iliunilwya (Hodjxson, Blylli, .Icrdon). Au nord, les Nalio(»rs lonp:eut les nioulagues qui forment la limite méridionale du Gobi (Togouz-Dahan, Altyn-Tagh, \au Chan), d'où ils remontent par les monts Ala-Chan et Khara-Naryn-Oula jusqu'au nord de la grande boucle du Hoang-Ho et du |)ays des Ordos (Przewalsky). Entre ces deux limites extrêmes nord et sud, ou signale encore le Nahoor sur les différentes chaînes intermédiaires qui forment les échelons des principales teirasses tibétaines. Le Kouen-Lun les amène jusque dans les montagnes du Koukou-Nor, du Kan-Sou et de la principauté de Moupin (R. P. A. David). Enfin, par les monts Tang-La et Gangri, ils atteignent le massif du Tibet oriental et pénètrent dans les provinces chinoises du Se-Tchouan et du YuQ-Nan jusqu'à Ta-tsien-lou et Tsékou, où ils doivent être abondants, à en juger par les nombreuses dépouilles que le Muséum de Paris a reçues de ces localités. 5. — Genre CAPRA Linné. 7. — Capra sibirica Meyer. 1776. Ibejc alpium sihiiicarum Pallas, Spicil. zoolog., fasc. XI, p. 31. 1794. Capra sibirica Meyer, Zool. aun., I, p. 397. 1811. /Egoceros ibex Pall., Zoograph. ross.-asiat., I, p. 224, pi. XV, fig. 1 et 2. 1840. Himalaga ibex Blyth, Proc. zool. Soc. London, p. 80. 1842. Capra ibex Hodgs., Jouru. asiat. Soc. Bengal., IX, pt 1, p. 283. 1842. Capra sakeen Blyth, Ibidem. 1844. .Egoceros sibiricus Wagner, Schrrb. Savyelh. Sappl., IV, p. 490, pi. 281. 1844. .Egoceros skyn Wagner. Schreb. Sàngeth. SuppL, p. 491. 1858. Capra himnlayana Leith. Aoams, Proc. zool. Soc. London, p. 523. 1862. jEgoceros (Capra) sibiricus Radde, Heis. im Sud u. Ost-Sibir., p. 243, pi. X. 1873. Capra sibirica, Capra skyn Severtzov, Turicest. Jerotn,, p. 102. 1876. — — — — Id. traduct. Ann. Mag. nat. hist., (4) XVIII, p. 334. 1874. Capra sibirica Jerdon, Mamm. of. India, p. 292. 1877. Capra sibirica Lydefîker, Journ. as. Soc. Beng., XLVI, pt 2, p. 286. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 163 1877. Capra sibirica? Przewalsky, Reis. in Mongolei, p. 489. 1879. Capra skyn Przewalsky, h'rom Kulja ta Lob-Nor, p. 45. 1879. Capra sibirica Blanford, Scient, res. sec. Yark. Miss. (Mamm.), p. 86. 1881. Capra sibirica Scully, Proc. zool. Soc. London, p. 209. 1884. Capra sibirica Sterndale, Mamm. of India, p. 444. 1884. Capra sibirica Przewalsky, lieis in Tibet, pp. 252, 272. 1886. Capra sibirica Ph. L. Sclater, Proc. zool. Soc. Londou, p. 316. Pallas confondait en une seule et même espèce tous les vrais Bouquetins {Ibex) connus de son temps, tant ceux des Alpes que ceux des monts Altaï et de l'Himalaya (les Bouquetins d'Egypte et d'Arabie C. nubiana (Cuv.) et ceux d'Abyssiuie C. walie (Rupp) étaient alors ignorés. (De Africa enin nondum constat.) Spicilegia 1776). Nous lisons en effet dans la zoograpliie russo-asiatique de cet auteur : (( .Egoceros ibex in summis cacuminibusalpium sayanensium prae- sertim, rarius altaicarum pascitur. . . in summis jugis, inter Son gariam atque Tarlariam magnam finesque Indiae et Tibetum sitis, frequens esse dicitur... in Helvetia (juoque hanc ipsani specieiu dari. . . satis confirmatur (1811). » Entre temps, Meyer avait reconnu dans les Bouquetins du sud de la Sibérie une espèce Capra sibirica différente de celle des Alpes, et plus tard (1840', ceux de l'Himalaya furent à leur tour distingués spécifiquement par Blyth, sous le nom de Capra sakeen. Le Sakeen ou Skyn de l'Himalaya, écrivait Blytb, a la barbe rudi- mentaire et les teintes du Bouquetin des Alpes C. ibex L., mais ses cornes sont plus longues, moins divergentes, plus massives à la base, plus grêles dans leur portion moyenne, plus effilées à leur extrémité (1840). Quant à la distinction du Capra sakeen d'avec le Capra sibirica, Blyth ne l'ait que l'affirmer sans fournir aucune preuve et se contente de dire que le Sakeen diffère plus encore du Bouquetin de Sibérie que ribex des montagnes de la Suisse (1842j. Depuis cette descrip- tion bien insuffisante, aucun auteur, ainsi que le fait remarquer avec raison M. Ph. L. Sclater, n'a comparé sérieusement les Bou- quetins de l'Himalaya à ceux de l'Altaï. Le Muséum de Paris ne possède malheureusement aucun spécimen provenant de l'Himalaya, de sorte qu'il m'est également impossible, faute de terme de comparaison, d'établir si les types himalayieus diffèrent réellement des types sibériens. Je me contenterai donc d'exposer ici brièvement les diverses opinions émises par les 164 E. DE POUSARGUKS Hiileurs, et les ohsoivalions que j';ii pu faire sur les exeuiplaires sibériens de la collection du Muséum de Paris. \Vai;ner esl à peu près le seul zoolo:;iste qui ail admis la distinc- tion des deux espèces de Bouquetins asiaticjues; mais il ne joint aucune preuve nouvelle à la description trop sommaire de Blytli qu'il ne fait que reproduire. Au cotilraire la plupart des auteurs, entre autres ceux de l'Inde, dont le temoij;na}j:e est ici d'un grand poids et particulièrement précieux, ne partagent pas celte manière de voir. Leilli Atlams, il est vrai, désigne le Bouquetin de l'Himalaya sous un nom spécial C. himalayana, mais il ajoute avoir vu au Musée de Derby à Liverpool un spécimen de C.sihiriccules monts Altaï qui lui •( paru être identique à la variété du Ladak. (lontrairemenl à ce qu'avait énoncé Blylb, Jerdon donne au Bouquetin de l'Hinifilaya une longue barbe (15 à '20 centimètres), et l'assimile au C. aibiriva. Toutefois, cet auteur signale les spécimens du Baltistan comme constituant une variété à teintes d'un brun sombre avec, sur le milieu du dos. une large tache d'un blanc jaunâtre en forme de selle traversée par la bande spinale plus foncée, mais dont les cornes ne diffèrent en rien de celles des individus de teinte ordinaire. M. Blaiiford, qui a pu comparer des peaux provenant de Kacbgar et des sources de l'Yarkand à la description que Pallas donne des Bouquetins de Sibérie, ne constate d'autre difïérenceque les teintes plus sombres du pelage. ScuUy donne au Bouquetin de Tiilgit le nom de C. sibirica, et fait entendre que les individus à livrée sombre, pour la plupart vieux mâles en pelage d'hiver, ne sont nullement localisés dans une région spéciale. M. Sterndale, enfin, confirme les assertions de Jerdon, et ajoute que Kinloch, l'intrépide chasseur des contrées himalayienues, tua un jour au nord d'iskardo, sur le haut Indus, un Bouquetin mâle dont la livrée était presque noire. Severtzov signale, d'une manière douteuse, l'existence des deux espèces C. sibirica et C. skyn dans la chaîne du Thian-Chan, mais il n'étaie ses présomptions que sur des raisons d'analogie avec le mode de distribution géographique, dans les mêmes régions, des différentes espèces d'Ovines créées par lui. Przewalsky pense que les Bouquetins de la région des Youldouz doivent appartenir à l'espèce C. skyii, vu que les cornes sont tournées en dedans et rapprochées à leur extrémité. Je dois faire remarquer immédiate- ment que ce soi-disant caractère est éminemment variable, et que d'ailleurs on le retrouve tel que l'indique Przewalsky chez des C. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSTE CENTRALE 165 sibirica de provenance sibérienne parfaitement authentique. On lit en effet dans la description de Pallas : « Cornua extremo apice paululum introrsum declinato »; et dans le savant mémoire de Radde : « Chez les vieux Bouquetins, les cornes ne sont pas toujours recourbées en faucille dans le même plan; j'en ai rencontré chez lesquels elles divergeaient dès la base, devenaient ensuite parallèles dans leur plus grande portion moyenne, puis s'inclinaient fortement en dedans et convergeaient à leur extrémité. Lorsque de telles cornes étaient placées sur un plan du côté de leur face externe, la partie basilaire se relevait ainsi que l'extrémité. » Enfin Scully observe que dans une nombreuse série de cornes, provenant toutes du district de Gilgit et de la vallée d'Astor, les unes convergeaient, les autres divergeaient au sommet, et que par conséquent ces variations n'impliquent aucune différence spécifique. Le Muséum de Paris possède une magnifique série de Bouquetins sibériens provenant du récent voyage d'exploration de MM. Chaf- fanjon et Mangini à travers le nord de l'Asie centrale. Un de ces Bouquetins, mâle adulte en pelage d'hiver pris dans les monts Altaï, répond rigoureusement à la planche et à la description si complète publiées autrefois par Radde. Deux autres exemplaires mâles de la même région, mais en robe d'été, ont le pelage ras, d'un brun-jaunàtre uniforme; la raie dorsale noire est très nette- ment dessinée, mais les marques sombres de la face antérieure des membres, du poitrail et de la région scapulaire ne sont que faible- ment estompées. Le dessous du corps et la face interne et postérieure des membres sont d'un blanc un peu jaunâtre. Enfin trois autres spécimens (une femelle adulte et deux jeunes mâles) tués en hiver dans le Ïhian-Chan, près du Tengri, diffèrent sensiblement des précédents par la couleur de leur livrée. Leur teinte générale est d'un brun-jaunàtre pâle, à peine plus sombre le long de la face antérieure des membres, et passant au blanc presque pur sur le dessous du corps et la face interne et postérieure des pattes. Sur toute la région dorsale, depuis le garrot jusqu'au milieu de la croupe, se voit une large zone d'un blanc crémeux, un peu jaunâtre, qui rappelle les taches claires en forme de selle signalées par Jerdon chez les spécimens à pelage sombre du Baltistan. J'insiste sur cette dernière particularité, car elle éloigne les Bouquetins du Thian- Chan de ceux de Sibérie, pour les rapprocher des individus du Lndak et de l'Himalaya et tend à prouver que, si le C. sibirica diffère réellement du C. sakeen, la limite de l'aire d'habitat de ce dernier doit être reportée au nord jusqu'au Thian-Chan et à la bordure IGC» K. Di: iMir sli'|i|te.s .siibltjnueuscs le sépareraient de son conj^'éiière de l'Altaï et des monts Saïau. Toutefois, n'ayant à forniulerque ce seul ar^^Minient hypothétique en faveur de la dualité spécilique des Bouquetins de l'Asie centrale, en opposition à toutes les considérations énuniérées antérieure- ment, j'ai cru devoir adopter ici les idées admises par la plupart des zoolofçistes actuels, (jui fusionnent le C. suL-rm et le C. sihirica en une seule espèce dont la livrée serait sujette à des variations considéraldes, suivant les lieux et les saisons. i.'aire de distrihution géographique de l'espèce C. sihirim ainsi entendue est extrêmement vaste, et les récentes explorations de Pr/ewalsky ont contribuée l'étendre encore d'une manière notahle. Je ne citerai ici que pour mémoire le fait encore inexplifjué de la présence d'un véritable Ibex à longue barbe et à grandes cornes noueuses dans les monts Nilghiri vers la pointe méridionale de la péninsule de l'Hindoustan. 11 est plus que probable que celte indi- cation donnée autrefois par Blyth (1) repose sur une erreur d'obser- vation. L'on doit également considérer le C. sihirica comme exclu de la i)artie orientale de l'Himalaya et du Tibet, car ni les asser- tions d'Hodgson, ni celles de M. Blanford, qui signalent l'existence d'un Bouquetin dans les montagnes au nord de Lhassa et de Chigatsee sur le Tsan-Po, n'ont été confirmées. L'aire d'habitat reconnue du C. sibirica s'arrête, vers le sud-est, au district de Koumaon et ne pénètre pas dans le Népaul ; Hodgson, du moins, n'indi(iue pas ce Caprine dans son Catalogue des Mammi- fères de cette région. On en trouve de rares individus près des sources du Gange, mais ils deviennent plus abondants dans les hautes vallées du Sutledj et de l'Indus, dans le Ladak, le Baltistan, la vallée d'Astor, le district de Gilgit et les montagnes qui bordent à l'est et au nord la vallée de Kachmir. A l'ouest de cette vallée et de la rivière Djhilam. dans le Pir-Pandjal, ces Bouquetins sont remplacés par le Markhor Capra ialconeri \\'agn. Du Kachmir, les C. sibirica s'avancent au nord à travers les passes du Karakoroum, poussent une pointe à l'est vers l'amorce occidentale de la chaîne du Koueu Lun et se dispersent sur les pentes et dans les ravins où prennent leurs sources le Kara-Kach, l'Yarkand et le Kachgar-Daria. Du côté du nord-ouest ils s'enga- gent dans le Sarikol et le Wakhan, escaladent le Pamir dont ils par- courent les hauts plateaux et s'étendent vers l'ouest, par l'Hindou- (1) Blyth. Ann. nat. hist., IX, p. 62, 1842. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 167 Kouch et les moûts Paropaniisades, jusqu'au uord de Hérat, extrême limite occidentale de leur aire de dispersion. Du Pamir, de l'Alaï et des montagnes à l'ouest et au nord de Kaclîgar dominées par le Tchatyr-Koul, les Bouquetins de l'Himalaya pénètrent dans les hauts bassins de l'Aksay et du Naryn, arrivent au sommet des hauteurs du Tengri et de la ceinture montagneuse du lac Issyk-Koul, puis se répandent dans la haute vallée de l'Ili et dans tout le massif du Thian Ghan qu'ils suivent à l'est jus- qu'à l'extrémité des Youldouz. On retrouve les vrais C. sibirica typiques au nord de la Dzoungarie, dans l'Altaï, tout le long des frontières sibériennes, sur les deux versants des monts Saïan, de la chaîne Ergik Targak, du pic Mounkou-Sardyk, et desmontai^nes qui encerclent le lac Koso-gol au-delà duquel on ne trouve plus, vers l'est, que de rares individus disséminés. Enfin, il faut égale- ment regarder comme appartenant à l'espèce C. sibirixa les Bou- quetins vus par Przew^alsky dans les monts Kour-Kou, en plein désert de Gobi, un peu au nord de la boucle du fleuve Jaune et de la chaîne de l'In-Chan. Le fait assez inattendu de la présence de ces animaux dans cette région n'est pas l'un des moins intéressants que nous ait fait connaître le célèbre explorateur russe et ne s'explique, comme il le dit lui-même, qu'en admettant la prolonga- tion vers le nord-ouest du système orographique des monts Kour- Kou, et la continuité de cette chaîne avec celles du Khangaï et de l'Altaï méridional (1). Gette étude desGaprinésde l'Asie centrale nous montre (|ue toute la partie nord-est de cette région que Ton peut appelei- Mongolie orientale ou Gobi mongol ne nourrit aucun représentant de ce groupe. Deux types caprins, appartenant à deux genres différents {Capra, Pseudois), se partagent le reste de ces vastes contrées. — L'un, véritable Bouquetin C. sibirica, port du Népriul et de l'Hi- malaya occidental et contourne à l'ouest el au nord lout le Gobi, depuis le Kachmir jusqu'au lac Baïk;il, poussant deux pointes au milieu du désert le long des chaînes parallèles du ThianChan et de l'Altaï méridional. L'autre, Bouquetin faux Mouton Pseudois nahoor, est au contraire essentiellement tibétain; partant du Kara- koroum et du Kachmir, il traverse tout le Tibet et le contourne au sud et à l'est en suivant l'Himalaya et le chaos de hautes mon- tagnes et de profondes vallées qui séparent le Tibet de la Chine pro (1) Au dire des Mongols, il cxisLerait également des Bouquetins, siu' les monts Ygrai-Oula, dans Tiingle nord-ouest du désert d'Ala-Chaii iPrzkwalsky, Mongolie, p. 489). 168 DK l'OlSAIlGUES preiiitMil (iilc pour ne s'arrjMcr vns le nord (in'.in sonnnt'l des crèles montagneuses qui forment lii limite méridioii.de du (i()l)i el le sépa- rent du Tibet, (les deux types bien distincts viennent pour ainsi dire se mettre en contart et sitlTiiuder aux deux extrémités de leurs domaines respectifs eu forme de demi-cercles. Leurs aires de dis- persion prises ensemble dessinent une vaste zone circulaire qui enj^lobe tout le Tibet, le Turkestan oriental el le (îobi occidental et central. Ce mode de distribution rappelle celui que nous ont déjà présenté les Argalis. Si, grâce aux explorations futures, la réelle indépendance spécifique du (■apra aakecn vient à être conlirmée, la similitude sera complète, el l'on pourra établir un parallélisme rigoureux entre les Cnprinés el les Ovines de l'Asie centrale ; dans chaque système orograpbique cohabiteraient un Argali et un Bou quetin, comme on peut s'en rendre compte d'après le tableau suivant. Sors- Familles Pamir, Thian-Chan Ai.TAï, Mongolie TiBKT, Himalaya CAPRINES. [ OVINES. 1 Caprn xakeen Blyili. Ovis Poloi Blytii. Cnpra sibiricn Mey. Ovis ammon L. Pseudnix nuhoor HODGS. Ovis Hodgsoni Blyth. Sous-Famille des ANTILOPINÉS Cette sous-famille ne fournit à l'Asie centrale que 3 genres : Sàiga, Pantholops, Gazella; les deux premiers unispécifiques, le troisième multispécifKiue. D'autres Antilopinés du groupe nériio- rhédien vivent dans les montagnes qui forment la ceinture méri- dionale et orientale des hauts plateaux de l'Asie, mais ces animaux d'origine himalayienne {Budorcas), indo-malaisienne et mandchou- rienne (Nemorhsedus), n'ont rien de commun avec la faune du Tibet et du Gobi ; ce sont de ces types que nous avons appelés incursion- nistes, venus des provinces zoologiques limitrophes, et que nous avons de prime abord écartés de notre sujet, au même titre que les Hemitragus dans la sous-famille des Caprines. 6. — Genre SAÏGA Gray 8. — Saïga tatarica (Linné) 1766. Capra tatarica Linné, Syst. natur., édit. Xll, p. 97. 1774. Antilope scythica Pallas, Spicileg. zool., fasc. I, p. 9. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 1G9 1777. Anlilope saïga Pallas, SpicUeg. zooL, fasc. 12. p. 21. 1811. — — Pallas, Zoograph. ross. asiat.,l, [^.'èd'^. 1827. — colus H. Smith, Griff, anim. kittgd., IV, p. 226. 1841. — saiga Abbott, Proc. zoo). Soc. Loudon, p. 70. 1844 . — — Wagner, Schreb. Sàvg. SuppL. IV, p. 420, pi . 276. 1850. Saïga tatarica 3.-E. Grav, Proc. zool. Soc. Londoii, p. 112. 1850. Gazella coluH Turner, ibid., p. 168. 1865. Antilope saiga G.Glitsch, Bull.Soc.nat. Moscou, (2) XXXVIII, pt 1, p. 213. 1867. Saiga tatarica Sclater , Proc. zool. Soc. Londou, p. 240, pi. XVII. 1870. — — J. Mûrie, Proc. zool. Soc. London, p. 451. 1876. — — Sevërtzov, Ann. Mag. nat. hist., (4) XVIII, p. 171. 1884. — — Przewalsky, Rm. m r?7/et, p. 23 et 252. 1889. — — Radde et VValter, Zoolog. Jahrljuch. (Syst.), IV, p. 1061. Bien que le Saïga soit plutôt un habitant des steppes du sud- ouest de la Sibérie, il a droit cependant à une place dans ce tra- vail, car il relève de la faune de l'Asie centrale par l'extrême partie orientale de son aire de dispersion, la Dzoungarie, qui, dans un avenir peu éloigné, sera sa seule et dernière retraite. L'histoire, les mœurs, l'habitat, la forme extérieure et les principaux traits d'or- ganisation interne de ce singulier animal ont été étudiés avec grand soin et divulgués pour la première fois par Pallas puis réobservés, bien longtemps après, par G. Glitsch ; mais c'est aux travaux plus récents de James Mûrie que nous devons la connaissance complète des caractères auatomiques et morphologiques assez complexes et hétérogènes qui font du Saïga un type très curieux, mais en même temps d'un classement des plus difficiles. Pour les anciens auteurs, Pallas, H. Smith, Wagner, le Saïga n'était qu'une Antilope. Il faut ajouter toutefois que Pallas s'était rendu parfaitement compte de sa nature aberrante, car il ajoutait : « Saiga ab Antilopibus reliquis omnibus adeo couspicuis dilîert characteribus, ut etiam Bufïonius eam specie distinguere haud dubitaverit. Nasi cartila ginei,ventricoso-didymi, extremitate quasi truncati forma et ossium nasalium septique ossei defectus, absque omni iuter Ruminantia exeraplo sunt. A congenerihus evidentissime discrepat, cornuum remoto situ et substantia pellucide cornea, pallida, pura, quai ad ovinum et bovinum genus vergit. » Ge fut uniquement en rééditant ces arguments de Pallas et pour les mieux faire ressortir que J. E. 170 K. IIK l'OllSAROUES Giiiy t'tahlil le ^tnire .Sf/z^r/ (|ij'il liitliicliail dailleurs à la famille des Antilopes. Tiiniercninbatlit celte opiuiori; contestant l'iinpoitaDce que Gray altaciiail à la couleur des cornes, et considérant la forme particulière des chambres nasales comme une sim[)le adaptation physioloj,n(|ue insullisante pour établir une distinction },^énérique, il fit du Saïga une Gazelle (d. coins). J. E. Gray défendit la raison d'être de sa manière de voir, et son opinion avait été adoptée par la plupart des zoolo-^Hstes, quand parut le savant mémoin; de J. Mûrie. Après avoir fouillé jusque dans ses moindres détails l'anatomie du Saïj,^a, et fait ressortir les affinités multiples et hété- rogènes de son organisation, ce savant zoologiste nous le montre comme un animal bizarre et énigmatique auquel il est difficile d'assigner une place bien définie dans l'échelle des êtres ; il recon- naît que la distinction générique est parfaitement motivée et même s'impose, mais se déclare incapable, malgré ses minutieuses recher- ches, d'établir dans quel groupe naturel un tel genre pourrait être introduit sans en forcer le cadre, et, se refusant à créer pour lui seul une sous-famille spéciale, il le laisse pour ainsi dire suspendu entre les Ovines et les Antilopinés. Pour les détails de cette intéres- sante question, je renverrai au remarquable mémoire de J. Mûrie ; mais les conclusions de ce savant aiiatomiste sont trop intéres- santes pour ne pas être relatées ici : « Le résultat final de cette accumulation de preuves tirées de l'anatomie du Saïga laisse encore des doutes sur la place de cette créature dans l'un des groupes actuels des Bovidés. On ne peut pas dire que ce soit vraiment une Antilope; bien que par certains traits il montre sa parenté avec les Gazelles, il est impossible cependant de l'admettre dans ce genre. Par beaucoup d'autres caractères, il est plus étroitement allié à la tribu des Moutons, néanmoins, on ne peut que l'exclure des divers genres d'Ovines établis par Gray (Ovis, Caproms, Pscudocis et Annnotragus). Le Saïga semble balancer et hésiter entre ces deux sous-familles, et masque sous une apparence d'Antilope tout ce qui en lui tient de la race ovine. D'autre part des particularités anatomiques et physiologiques d'une importance réelle le rattachent aux quadricorues disparus (Siva, Titanotlwre). » La non-position du Saïga, si l'on peut s'exprimer ainsi, dans l'un quelconque des groupes actuels étant établie, reste la tache difficile de lui assigner une place et des caractères systématiques définitifs; mais ici l'on se bute à l'écueil de la subordination de ces caractères, et à la question de leur importance relative. Si l'on admet les cornes comme critérium, la place que Gray et Turner donnent ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 171 au Saïga ne saurait être coutestée. Si ou précouise avec Ogilby la forme de la lèvre supérieure et la distribution des glandes cutanées, ou avec Sundevall la forme des sabots, le Saïga peut prétendre à une parenté avec plusieurs tribus extrêmement disparates. Si l'on prend comme règle la dentition et la structure des viscères, le Saïga est de famille inconnue. Si c'est le squelette, et en particulier le crâne qui doivent décider de son rang, nous retrouvons de l'équivoque en admettant cette priorité. » Ce que j'ai dit déjà du Prongbuck, Antilocapra americana (Ord.) est applicable au Saïga ; tous deux constituent des formes de posi- tion intermédiaire et bravent les lois des systématiciens qui pré- tendent circonscrire les groupes par des barrières rigides. Ces deux animaux proclament eu termes énergiques combien les tribus et sous-tribus des Ruminants se mêlent et se confondent. Chaque nouveau fossile que l'on découvre eu fournit la preuve irréfutable, et enlève à la délimitation des genres toute stabilité. Dans l'état actuel de la science les distinctions génériques ne sont que des conventions utiles. « A tout événement et pour la commodité, on peut regarderie Saïga comme un Moalon anlilopin. Ce n'est pas absolument un Mouton, mais un rejeton dérivé du genre Gazelle, et non, comme le pensait Turuer, du genre Nemorhxdas. 1) Avec cette transposition d'alliance entre tribus.on doit conserver la distiuction générique proposée par Cray, en y ajoutant les carac- tères anatomiques que j'ai signalés )). Ces conclusions de J. Mûrie prouvent que si, pour les besoins de la classification, l'on range actuellement le Saïga parmi les Antilo- pinés, à côté du genre Gazella, comme l'avait proposé Cray, ce n'est que par mesure provisoire, faute de pouvoir mieux faire jusqu'à ce qu'une découverte paléontologique fournisse de nouvelles données qui permettent d'éclaircir davantage ou de résoudre complètement le problème. L'aire de dispersion des Saïgas, très étendue aux temps géologi- ques, s'est considérablement modifiée et réduite et n'occupe plus, à l'heure actuelle, qu'un espace relativement restreint. Durant la période pleistocène, ces animaux s'étendaient à l'ouest jusqu'aux dernières limites de l'Europe; des fragments de crâne ont été recueillis dans les cavernes du centre et du midi de la France, dans la Belgique et jusqu'en Angleterre dans la vallée de la Tamise; le professeur Nehring,de Berlin, pense qu'il faut aussi rapporter à ce type spécifique les débris d'Antilopes trouvés en Allemagne dans 172 I'. I»K IM){ SAIUJUKS les iiionls ilii ll;ii/. et de l;i !• r;in((iiii('. ainsi (|ir('ii Hongrie (1). I)e|»iiis les temps pr(^historiqiies, les Saïf^ns ont complètement disparu de rpiiropo occidentale ; niais, vers la fin du siècle dernier, en 1777, Fallas nons les montre peuplant encore de leurs innombrables troupeaux tout le sud de la Russie à partir du ."i^- degré de latitude, s'avançanl à l'ouest jusqu'aux frontières de la Polof^iie et de la petite Russie, le lonj^ du pied des Carpathes et des montagnes du cours inférieur du Danube, et suivant au sud le littoral de la mer Noire et les premières pentes du Caucase. De là. contournant la Caspienne et les monts Ourals, ces animaux se répandaient en Asie à travers les steppes kirghizes, jusqu'aux monts Altaï, remontant au nord dans la Tartarie jusqu'au cours inférieur de l'Irtysch, arrêtés au sud par les montagnes du ïurkestau et les sables des déserts aralo-caspiens. Mais déjà en 1811, Pallas lui-même pouvait constater que les limites occidentales qu'il avait tracées trente ans auparavant avaient notablement rétrogradé vers l'est, car il écrivait : « Citra VolgaB alveum nunc rarius apparet, populosa loca fugiens ; tamen, vix ante decennium, numerosis gregibus per glaciem fluvii transgressai biennio vagabantur ». Ce mouvement de retraite vers l'est n'a fait que s'accentuer depuis, et nous devons à C. Clitscb des observations intéressantes et extrêmement précieuses sur la répartition de ces animaux en Europe vers l'année 1865. On ne trouvait déjà plus alors aucune trace des Saïgas ni sur les bords du Dnieper, ni dans l'Ukraine, et l'on ne rencontrait à l'ouest du Don que de rares individus errants et égarés. Vers cette époque les immenses troupeaux des Saïgas furent coupés, entre l'Oural et le Volga, par les pasteurs Kirghiz qui couraient la steppe avec leur bétail, et les colons russes qui vinrent s'établir le long des rives plus fertiles de l'Atchouba. Un nombre assez considérable de Saïgas parqués et emprisonnés pour ainsi dire entre le Manitsch, et le cours inférieur du Don et du Volga, continuèrent à vivre là, séparés du troupeau ancestral. Suivant les calculs de Clitsch, cette petite colonie comptait encore eu 1865 environ 10000 tètes; mais ces malheureux animaux de jour en jour plus resserrés dans cet étroit espace, décimés par les intempéries des hivers rigoureux qu'ils ne peuvent plus fuir, et surtout poursuivis à outrance et impitoyablement traqués par les chasseurs, sont voués à une complète destruction : aussi Glitsch prévoyait-il dans un avenir prochain la radiation définitive des Saïgas de la liste des Mammi- (1) Smith Woodward. Proc. zool. Soc. Lon.lon, p. 613, 1890. ÉTUDE sua LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 173 fères européens. Quaul aux individus formant le gros de la troupe refoulée en Asie, ils errent actuellement dans les steppes kirghizes, émigraiit vers le sud aux approches de l'hiver, remon- tant eu été vers le nord, et poussant à l'est jusque dans la Dzoun- garie et le bassin de l'Ouroungou entre l'Altaï et le Thian-Chan, ne s'arrêtant qu'à la bordure des déserts sableux du Gobi central. Bien que les Saïgas soient encore très nombreux dans ces plaines du sud-ouest de la Sibérie, il faut reconnaître pourtant, à des indices certains, des symptômes non équivoques de décadence et une réduction progressive de l'étendue de leur aire d'habitat. Ainsi, en 1841, le capitaine Abbott signalait l'existence de grands troupeaux de Saïgas entre l'Oxus et la Caspienne; or, en 1889 ils avaient disparu de cette région. Ni Walter, ni Radde ne les indi- quent dans leur liste des Mammifères transcaspiens, et ils ajoutent qu'en hiver on en voit encore sur le plateau d'Oust-Ourt, mais jamais plus au sud. D'autre part, Severtzov les dit assez communs dans toul le Turkestan jusqu'au lac d'Aral, excepté cependant dans les districts du Zarav-Chan et les steppes sablonneuses du Kyzyl- Koum. Progressivement les Saïgas reculent devant l'homme; pendant le dernier siècle, l'étendue de leur aire d'extension a diminué de plus de moitié, et bientôt ils seront acculés aux montagnes qui forment la ceinture des plateaux de l'Asie centrale ou refoulés dans les déserts inhosi)italiers du Gobi. Dès qu'il sera chassé de la steppe, ce type zoologique si étrange, mais en même temps si intéressant aura vécu. 7. — Genre PANTHOLOPS Hodgson 9. — Pantholops Hodgsoni Abel 1827. Antilope Hodgsoni Abel, Edinb. Journ. Se, p. 163. 1834. Pantholops Hodgsoni Hodgson, Proc. zool. Soc. London, p. 80. 1843. — — Id., Journ. As. Soc. Beng., p. 256, (planche). 1875. — — Przewalsky, Koya^.Monyo/. (Texte russe I. p. 323-326, pi. III). 1877. — — Id., Voyag. Mongol., {trad.aWem. A. Kohn, p. 421-424). 1879. — — Id , Fr. Kulja to Lob-Nor.,85. 1879. — — Blanford, Scient, res. sec. Yark. Miss. (il/awm.), p. 89, pi. XVI. \1\ E. DE POL'SARGUES 1884. l'u)iihi)l()ps floilifsnni Piizevvalskv, Heise in Tibet, pp. 109, 118, 129 et 166. (Pour le complément de la hiblinifraphie, je renrerrai nu Mémoire (le M. nianford). Sans être aussi aberrant que le Saï}.!;a, le Pantholopa Hoilijsoni, appelé coMimuuéiiicnt Orougo ou Chiru, n'en présente pas moins un certain nombre de particularités importantes, principalement dans la structure du crâne et de la dentition, (|ui nécessitent égale- ment sa distinction générique d'avec les (iazelles. Les orbites sont fortement saillantes; il n'y a aucune trace de glandes lacrymales ni de fosse correspondante sur la tète osseuse; on ne trouve pas davantage de sinus préorbitaire, de cbaque côté, le lacrymal, le maxillaire et le frontal convergent vers un même point, et ces deux derniers os s'articulent et se soudent intimement au nasal sans laisser entre eux la moindre solution de continuité. Les prémaxillaires, élargis à leur extrémité antérieure, sont plus développés que chez le Saïga, mais cependant ne remontent pas assez haut en arrière |)Our arriver en contact avec les os nasaux. A la mâchoire inférieure, les incisives et les canines, uniformes comme aspect et comme dimensions, sont cylindriques et leur cou- ronne ne s'étale pas en spatule lamelleuse ; de plus, par suite de ce mode de conformation, elles ne divergent pas en éventail de chaque côté de la ligne médiane, mais sont droites et dirigées eo avant et en haut parallèlement à l'axe du crâne. Une autre jiarticu- larité bien caractéristique nous est offerte par le nombre des molai- res dont la formule peut s'écrire PM. 2/2., M. 3/3; en d'autres termes, la première prémolaire manque en haut comme en bas, soit qu'elle n'évolue pas, soit qu'elle tombe prématurément. Chez le Saïga, il n'y a que la première prémolaire inférieure seule, extrêmement réduite et d'une caducité précoce, qui disparaisse presque cons- tamment chez les adultes; la formule des molaires pour ce genre PxM. 3/2, M. 3/3 s'applique également, comme on le sait, au Spring- bok sud africain Gazella euchore Licht., pour lequel Gray avait même proposé le genre Antidorcas. Nous verrous plus loin que, sous ce rapport, la (jazella picticaudata Hodgs. présente une cer- taine analogie avec les deux derniers types ; quant aux autres Gazelles, elles obéissent à la règle et ont 3 prémolaires à chaque mâchoire. Les cornes chez l'Orongo sont noires commes celles de la plupart des Gazelles, mais elles en diflèrent notablement par leur longueur, leur forte compression basilaire, leur courbure peu sensible et leur direction presque verticale. L'extrémité du museau ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 175 tronqué carrémeat et renflé latéralement trahit au dehors la com- plication interne de l'appareil nasal dont les fosses sont doublées de chaque côté d'un diverticule supplémentaire et adventif en cul- de sac, caractère qui tend à rapprocher l'Orongo du Saïga. Les nombreuses descriptions et les figures publiées par les auteurs me dispensent d'insister sur les particularités du pelage; il me suffira simplement de faire remarquer ici que les teintes sombres et pres- que noires que l'on observe sur tout le dessus de la tête et sur la face antérieure des membres chez les Orongos mâles adultes, sont encore autant de traits particuliers inconnus chez les Gazelles. Comme les Saïgas, les Panlholops aiment les vastes espaces découverts, mais si les premiers ne fréquentent que les steppes kirghizes, immenses plaines basses à peine ondulées et d'un abord facile, les seconds habitent exclusivement les plateaux élevés et presque inaccessibles du Tibet, accidentés de hautes montagnes et entrecoupés de profonds ravins. Suivant Leith Adams, on trouve les Pantholops par grands trou- peaux dans cette partie aride et déserte du Ladak arrosée par la Nobra et le Chayok. Les habitants de ces contrées les nomment Sous, et prétendent qu'ils abondent aussi dans la haute vallée de l'Yarkand; mais cette dernière assertion n'a pas encore été confir- mée. Le célèbre chasseur Kiuloch a également rencontré les Orongos un peu à l'est du Ladak dans la vallée de Chang-Chenmo, et l'explo- rateur G. Bogie (1) les a signalés au nord immédiat du Boutan, à l'est du Sikkim, près des lacs Sham Chou et Calo-Chou. D'après M. Blanford, ces animaux s'étendraient à travers tout le Tibet, à l'est jusqu'aux environs de Lhassa, au nord jusqu'au Kouen-Lun. S'il faut en croire Przewalsky, ils franchiraient même celte chaîne et traversant les steppes salines du Tsaïdam, attein- draient le Tchamen-Tagh et rAltyn-Tagh, limites septentrionales de leur aire d'habitat. Nous devons encore à Przewalsky d'autres renseignements plus précis, recueillis au cours de son troisième voyage au Tibet. Dans le récit de cette aventureuse expédition si féconde au point de vue des sciences naturelles, l'Orongo est signalé à maintes reprises sur les hauts plateaux du nord-est du Tibet, entrecoupés de montagnes abruptes telles que les chaînes de Bour- khan-Bouddha, Shouga, Marco-Polo, Koukou-Tschili, Baïan Kara- Oula, Dumbere, et enfin près des monts Tang-La, non loin des sources du fleuve Bleu. Sur ces hautes steppes désolées et inhabitables, les Orongos ont (1) Markham, Miss. G. Hugle la Tibet, p. 72, 1876. 17(> K. lit l'OlS.VIlOlîKS vécu jusqu'ici dans une sécuiilc pour ainsi diif^ parfaite, et point n'est à craindre de longtemps pour eux l'aneanlissenieut fatal qui nieuace les Saïgas. S. — r.enre (lAZKM.A Blainville. Plusieurs zoologistes, à la suite d'IIodgson, avaient distingué géuériquement les Gazelles de l'Asie centrale sous le nom de Procapra, en raison de la forme particulière de la queue, de la présence d'un disque circumcaudal, de l'absence de larmiers, de pores inguinaux, de brosses aux genoux, des bandes ordinaires de la livrée et, chez les femelles, de la disparition complète des cornes. Tous ces caractères sont très nets chez le type procaprin par excellence Gazella picticaudata, mais nous verrous, au cours de cette élude, qu'ils deviennent moins marqués chez les types intermédiaires, Gazella gutfurom, Gazella l'rzeamlskyi, et que, fina- lement, le dernier seul subsiste chez la Gazella subgutturosa, type de Iransiliou qui relie intimement les Gazella aux Procapra et rend absolument vaine cette dernière distinction générique. L'absence de cornes chez les femelles est donc le seul caractère dislinclif bien constant des Gazelles de l'Asie centrale. On pourrait, de ce chef, les séparer des formes méditerranéennes et éthiopiennes sous le nom de Gazelle^i procaprines, mais en n'attachant à ce qua- lificatif que la seule importance et l'intérêt réel qu'il présente au point de vue zoogéographique. 10, — GaZKLLA PIGTIGAUDATA (HodgSOn) 1846. Procapra picticaudata Hodgson, Journ. As. Soc. Beng., XV, p. 334, pi. II. 1847. Antilope picticaudata Blyth, Journ. As. Soc. Beng., XVf,ptl, p. 365. 1847. Procapra — Hodgson, Journ. As. Soc. Beng., XVI, pt 2, p. 696. 1850. — — Gray, Proc. zool. Soc. London, p. 116. 1867. — — Grav, ibid. p. 245, iig. crâne. 1873. Gazella picticaudata Brooke, Proc. zool. Soc. London, p. 547. 1875. Procapra picticauda Puzewalsky, Voy. en Mong. (Texte russe, p. 326-328, pi. II). 1877. — — Przewalsky, t o^. en Mow^. (Trad. allem. A. Kolin, p. 425-427. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 177 1884 . Procapra picticauda Przewalsky, Reùe in Tibet, p. 1 10, 1 18,129. 1884. Gazella picticaudata Sterndale, Mamm. ofindia, p. 467. Cettp petite espèce est, sans contredit, la moins Gazelle de toutes les Gazelles, et celle qui se rapproche le plus du Pantliolops. Elle ne possède ni glandes lacrymales, ni pores inguinaux, ni brosses aux genoux. La queue, très courte, déprimée, triangulaire, est garnie, au dessus seulement, de poils rayonnants dont la couleur noire tranche fortement sur le fond blanc du disque uropygal bien développé, bordé d'un liseré jaune orange clair. Sur le corps, la teinte générale est d'un gris finement tiqueté de jaune passant au blanc sur le haut de la tète, le dessous du corps et les membres. On ne voit, ni sur les flancs, nisurlaface, aucunedes bandes claires ou sombres si caractérisées chez les vraies Gazelles. Comme chez rOrongo, le chanfrein est de couleur plus sombre que les côtés de la tête, le museau court, épais et comme tronqué en avant. Hodgson, n'ayant eu entre les mains que des dépouilles de ces Gazelles, s'était mépris sur ce dernier point et avait indiqué le museau comme étant atténué et mince à son extrémité : « The head much attenuated to the nose which is neither blulï nor bristly as in the Dseren and Ghiru. )) Przewalsky, qui eut si souvent l'occasion de tuer de ces animaux et d'en examiner de près des spécimens en chair, est d'un avis tout contraire; il décrit et figure la Gazella picticaudata comme ayant le museau épais et comme tronqué (Maul stumpf, dick), il signale une protubérance nasale (die Nase und der Nasenvorsprung dunkelbraun), et sur l'excellente figure qu'il a publiée, l'on peut voir, près de la commissure des lèvres, des poils plus allongés dessinant comme des n)Oustaches qui exagèrent encore la largeur du museau. Le crâne est plutôt conformé sur le type Gazelle; les prémaxillaires, très développés en arrière, s'articulent largement avec les os nasaux et se terminent en pointe en avant. Il existe en outre une vacuité ou sinus préorbitaire entre le lacrymal et le nasal, mais il est à noter que l'os lacrymal ne présente, pour ainsi dire, aucune dépression. D'autre part, les cornes sont longues relativement à la petitesse du crâne, et à peu près dans les mêmes proportions que chez l'Orongo. Comme chez ce dernier, elles sont fortement comprimées latéralement, à section elliptique, peu diver- gentes; leur courbure est très prononcée, mais ne rappelle que vaguement, chez les adultes, la forme lyrée de celles de la plupart des Gazelles, elle peut être comparée, ou, comme le dit Hodgson, à celle des Bouquetins, ou bien encore à celle des Antilopes cheva Unes, IJippotragus, sauf pour leur pointe légèrement recourbée vers Méin. Soc. ZooL de Fr., IWlis. xi. — 12 MS E. I>K POI SARGUES le haut H hold ibox-liko nirvt\ llic hisl iiicli and a lialf only lnMiig soinewath rocurvi'd. . . foi-\vanls nol iinvards. n (Hodj^soii). En réalité ces cornes sont plutùl celles de l'Oiouj^o, mais dirijj'ées et recourbées en arrière dans leur tiers teriniual. Euliu, la deiililiou m'a paru présenter un caractère (|ui mérite d'être signalé. Sur le seul crâne (|iie j'ai eu l'occasion d'étudier, celui d'uu mâle dont les cornes lont;ues de .'Î2 C(;ntimèlres étaient mar(|uées de 2o anneaux, par conséquent |)arfailenient adulte, la dentition supérieure était normale (PM. 3 et M. 3) soit 0 molaires en pleine activité fonctionnelle; mais il n'y avait à la mâchoire inférieure que o molaires apparentes, c'est à-dire 3 vraies molaires et 2 prémolaires; on ne voyait aucune trace de la première prémo- laire qui paraissait manquer. Aussi avais-je cru tout d'abord à une complète similitude avec le mode de dentition que j'ai fait remar- quer plus haut chez le Saïga; extrême réduction, atrophie et cadu- cité précoce de la première dent de la série. En réalité, il n'en était rien; la première prémolaire inférieure existait parfaitement for- mée, mais encore profondément enfouie dans l'épaisseur du maxil- laire, complètement recouverte par une forte lame osseuse, dure, ininterrompue, ne présentant aucun indice de dégénérescence ni de résorption, et sans le moindre oritice indiquant une cavité alvéo- laire sous-jacente. Cette dent crypte ne trahissait sa présence que par un léger renflement latéral de la mandibule, et ce n'est qu'en détachant un éclat de la paroi mandibulaire externe que je pus la mettre à découvert. Peut-être n'est-ce là qu'une anomalie tout-à- fait individuelle ; cependant si pareil fait était de nouveau observé, il faudrait, pour la Gazella picticaiidata, conclure à un phénomène inverse de celui qui se produit chez le Saïga, c'est-à-dire à l'appari- tion tardive, sinon à un arrêt complet dans l'évolution de la pre- mière prémolaire inférieure qui n'émergerait du maxillaire qu'à un âge avancé, ou même resterait toujours cachée dans son épais- seur, et serait peut-être résorbée. Quoi qu'il en soit, cette particula- rité, anormale ou non, n'en indique pas moins des affinités avec le Saïga et le Pautholops, La Gazella picticaudata, Goa ou Ragoa des Tibétains, Ada-dseren des Mongols, peut être justement appelée la Gazelle tibétaine, et caractérise la faune des hauts plateaux qui descendent en terrasses depuis le versant sud de l'Himalaya jusqu'au Kouen-Lun et aux monts Nan-Chan. Vers l'ouest, elle s'arrête aux frontières orien- tales du Kachmir et Leith Adams ne la signale pas dans cette contrée ; mais elle abonde dans le Ladak, comme nous l'apprend ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 17D Kinlocli qui s'est livré à la chasse de ces Gazelles sur le haut pla- teau situé au sud-est du lac Tsomoriri, sur les collines à l'est de Haulé et dans la haute vallée de l'Indus, depuis Demchok, village frontière du Ladak, jusqu'à Nyinia. Ce même explorateur les a également aperçues dans la passe Nakpogoding, au nord du Tso- moriri, et en a trouvé une corne sur les rives du Sutledj, au-delà de la passe Niti (Sterndale). Les Tibétains disent que le Goa fré- quente les plaines du Tibet moyen et oriental, entrecoupées de collines basses et de profonds ravins. Ces observations concor dent avec celles de Przewalsky, qui écrivait : « Comme l'Orougo, l'Ada habite les plateaux élevés, mais il préfère les vallées entou- rées de montagnes où l'eau abonde ». L'extrême point nord-est de son aire d'habitat est l'étroite vallée du Talung-gol, ou Oulan-Mouren, affluent du Hoang-Ho, située au nord du bassin du Koukou-Nor et sur la limite du désert d'Ala- Chan. Suivant Przewalsky, la (i. picticaudata évite le Koukou-Nor et le Tsaidam, soit à cause des cristaux salins qui hérissent le sol et blesseraient ses sabots, soit par impatience des piqûres des innombrables diptères qui infestent cette dernière région à certaines époques de Tannée. Ces observations semblent indiquer que l'Ada est plutôt une espèce montagnarde, et en elTet le célèbre explora- teur russe eut souvent l'occasion de le rencontrer dans les hautes terres du Kan-Sou, sur les pentes des différentes chaînes qui encais sent les hauts bassins du lleuve Jaune, du fleuve Bleu et de leurs premiers affluents, et dans les monts Marco-Polo dont la haute barrière sépare les steppes du Tsaïdam des plateaux du Tibet. Enfin il n'y a nul doute que l'Ada ne s'avance vers le sud-est dans les provinces tibétaines de Oui et de Kham, et qu'il ne pénètre ménie assez loin dans le Se-Tchouan, comme le prouvent plusieurs dépouilles envoyées récemmeut de cette province de la Chine au Muséum de Paris par les missionnaires résidant à Ta-tsien lou. 11. — Gazella gutturosa (Pallas). 1777. Antilope gutturosa Pallas, Spicileg. soolog., fasc. XII, p. 46, pi. 2. 1811. — — Pallas, Zoogroph. ross.'UMaf., l, p. 2,"il. 1827. - — U. Smith, Griff. anim. kingdom, IV, p. 229. 1847. — — Blyth, Journ. As. Soc. Bengal, XVI, 1, p. 365. 180 K. I)i; l'Ol'SARGUES IS'iO. rniniiirit i/iittiirosfi .1.-1']. (îuay, I^roc. zool. Sor. Loudon, p. ll.i. 18G2. \ntitoj)e gutlitrusd Hadkk, licis. Sud. OsISiInr., p. :il\ï, pi. IX, li^^■7, pi. XI, fij;. 1. 1S07. Procdpra (jullurosa J.-E. (Ihav, IMoc. /ooI. Soc. LoiuIuii, p. :i't5 (lig. crâne.). I87;{. (iiizt'Ua f/nlturomi IJhookk. Proc. zool. Suc Lundun, p. iiiG. 187.). — — (j)ailiin) I'hzewalsky, Voyage Mongolie (texte russe), pp. 73, 82, 97, 98, 379. 1877. — — (parliin) Piuewalskv, Voyagi- Mongolie trad. alliMM. A. Kohu, pp. 89, 101, 120, 121, 495. La livrée de la Gazclla gutlurom décrite avec grand soin par l»ad(le, sous ses deux aspects d'été et d'hiver, présente beaucoup d'analogie avec celle de la Gazella pieticaudata, par l'existence d'un disque blanc circumcaudal bien dessiné, parla forme de la queue courte, large, déprimée, garnie seulement à sa face supérieure de poils jaunâtres, et enfin par l'absence de tonte bande claire ou sombre sur la face et les flancs. Aussi, H. Smilb rangeait-il cette espèce dans sou Antelopine et non pas dans son Gazellinp grnup, et Gray l'admettait dans son genre Procnpra. Par certains autres caractères, cependant, la (i. gnttm-osa est, si l'on peut dire, plus Gazelle que l'Ada. Ainsi l'on remarque une légère tendance à la formation de brosses aux genoux. Suivant Pallas, au niveau de l'articulation un coussinet de poils plus serrés et pins denses, mais à peine plus longs, suppléerait à l'absence de brosses : « scopis nnllis instructa est, densitate pilorum defectum compensante, pilis in loco scoparnm vix elongatis ». II. Smith différencie égale- ment ces brosses courtes, des longs pinceaux de poils particuliers aux vraies Gazelles ; a their knees are furnisbed with short brushes, but not lenghteued tufts as in Dorcades ». De plus il existe des glandes lacrymales, petites il est vrai et presque cachées par les poils, et les cavités inguinales sont très apparentes. Enfin les cornes, beaucoup moins longues que chez r.\da, petites même relativement au volume du crâne, ont une courbure lyriforme très nette. A ce propos, j'attirerai l'attention sur le dessin que Gray a publié du crâne de la (i. gutturosa, pour le mettre en parallèle avec celui de la G. pieticaudata, dessin qui ne parait nullement correspondre à l'es- pèce qui ûous occupe. Sur cette figure [Proceedings, 1867, p. 246, fig. I), la longueur, la forme, la direction et la courbure des cornes, sont tout autres que chez la G. gutturosa; d'autre part, le museau est étroit et comme pincé latéralement, le chanfrein droit et peu ÉTUDE SCR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 181 élevé, et une ombre fortement accusée, presque uoire, semble indiquer une fosse lacrymale profonde. Or, chez la Gazclla giittn- rosa, l'os lacrymal ne présente qu'une dépression à peine marquée, la ligne du chanfrein est haute et arquée, enfin le museau est large, épais et renflé. Je ne crois pas me tromper eu affirmant que ce dessin représente le crâne d'une vraie Gazelle de la région méditerranéenne, et je doute fort que ce soit l'une des têtes rappor- tées de Péking par le D'' Lockhart et que Gray avait l'intention de faire figurer. Il y a eu là une méprise qui jusqu'ici avait passé inaperçue et qu'il importait de signaler. Au temps de Pallas, la Gazella gutturosa s'étendait à l'est jusqu'à l'océan Pacifique ; la ligne limite nord de son aire d'habitat était formée par les monts Altaï et Khangaï et longeait ensuite les cours de l'Ingoda, de la Chilka et de l'Amour. Cette Gazelle abondait sur les plateaux situés entre les rivières Onon et Keroulen mais deve- nait de plus en plus rare vers l'ouest dans le bassin de la Selenga et aux approches des monts Saïan (Pallas 1777). Depuis cette é|>oque, la Gazella gutturosa a disparu du territoire de l'Amour et de la Mandchourie et ne dépasse plus à l'est la chaîne du grand Khingan. Vers le nord, elle ne visite plus qu'excep- tionnellement la rive droite de l'Onon et, dans ses migrations hiver- nales, s'arrête sur les bords du Ïeraï-Nor, du Dalaï-Nor, et de la petite rivière Ourouloungoui, affluent de la Keroulen. Elle a été refoulée depuis longtemps hors de la Transbaïkalie jusqu'au sud des monts Apfel et du Keutei, et on ne la connaît plus guère que de nom dans le bassin supérieur de la Selenga dont elle évite les pentes boisées. Vers ce point on ne la rencontre plus qu'à 375 kilomètres au sud du poste frontière russe de NorounChoroisk (Radde 1862;. En longeant les contreforts occidentaux du grand Khingan, ces Gazelles descendent vers le sud jusqu'au versant septentrional des chaînes de montagnes situées au nord de Pékin et de la Chine proprement dite. Ce sont elles que M. l'abbé A. David a vues en si grande quantité au nord des montagnes près de Kalgan et dont les innombrables troupeaux fréquentent les plateaux des monts Suma- Hada et les abords du Dolon-Nor et du Dalaï-Nor, dans l'extrême est de la Mongolie (Przewalsky). Si, grâce aux observations de ces différents explorateurs, nous connaissons bien les frontières nord, est et sud de l'aire d'ha- bitat de la G. gutturosa, il n'en est pas de même pour l'ouest et surtout le sud-ouest. De ce côté vivent deux autres types congéné- riquesqui nous restent à examiner, l'un bien différent, G. subgut- 182 I • i»K l'orxAiuuiES turusii, l'aulie ;iu i'uiili;iiit'. |)t'iiil;iiil lonj^U'iiips coiifomlu avec la fi. gutturosa, et qui u'eu acte (iisiinirin- (jiie depuis peu sous le Dom de C. HrzeiraUkyi. Autant toutefois que l'on peut préjuf^er, il est iiioltahle que la (',. f/nniini^fi reste confinée dans la Mon^^olie orientale ou (îolii uionj^ol et ({u'elle ne dépasse pas à l'ouest la chaîne qui, traversant dia^'onaleuient le désert de Gol»i, relie rAllaï méridional aux monts Kour-Kou et au système de rin-Chan, 12. — (iAZKLLA Fhzkwalskyi Bucliner 187;j. Aiililoiir (^ultnrosa (partim) Pkzkwalsky, Viiif. en Mongolie (texte russe),!, pp. 18. 187. 282,341, pi. 1, (i-. 1 (pela-ed'été). 1877. Anlilopc gnlturosa (partim) I^rzkwalsky, To//. en Mongolie (traduct.allem. A. Kohn, pp. 22, 238, 365, 445). 1884. Antiloije gui (urom Priv.wxl^ky. lieisen. in Tibet, pp. 178, 243,252 (lîg.dans le texte, pelage d'été). 1888. Antilope Cuvierl Przewalsky, Quatrième ooy. en Asie centrale (texte russe, p. 110, figure dans le texte, pelage d'hiver). 1890. (kizella Przenalsliyi Bûchnkk, Sdugctii. Ganssu-Expedit. Mél. biolog. Bull. Acad. Scienc. S'^-Petersbourg, XIII, livr. I, p. 161. Cette Gazelle n'est connue que depuis les mémorables expéditions de Przewalsky; cet explorateur l'avait mèmeconfondue toutd'ahord avec la précédente espèce. Dans son premier et son troisième voyage, il la désigne et la ligure comme Antilope gutturosa, et ce n'est (|u'à son quatrième voyage qu'il la distingue sous le nom d'Antilope Cumeri. AI. Biichner nientionne également cette Gazelle dans son intéressant mémoire sur les Mammifères du Kan-Sou; mais en changeant son nom spécifique en celui de Gazella Prze- nabkgi, le terme Cumeri ayant été appliqué depuis longtemps par Ogilby à une Gazelle d'Algérie. Le savant mammalogiste de .Saint- Pétersbourg se propose de faire connaître bientôt complètement cette nouvelle espèce d'après les dépouilles provenant des expédi- tions de Przewalsky et de Potanin. Je lui laisserai d'autant plus volontiers ce soin, que je ne saurais m'en acquitter avec autant de compétence, car je n'ai encore pu examiner de cette Gazelle qu'un seul exemplaire femelle gracieusement offert il y a peu de temps au Muséum de Paris par S. M. le Tsar Nicolas H. Je me bor- nerai donc à donner ici quelques détails très succincts, d'après ce spécimen et d'après les trois figures publiées successivement par Przewalsky. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 183 La G. Przeivalskyi présente de uouibreux traits de ressemblance avec les deux espèces de l'ancien genre Procapra et plus particuliè- rement avec la G. picticaudata, sauf pour la taille qui est un peu plus élevée. Les larmiers sont à peine visibles et l'os lacrymal n'otïre qu'une dépression peu sensible. Les pores inguinaux manquent, la queue est courte, élargie, déprimée; il n'y a pas de brosses aux genoux et la livrée ne présente aucune trace de bandes faciales, latérales et pygales. Cette livrée paraît subir des modifications assez importantes suivant les saisons, autant du moins qu'on peut en juger d'après les figures sus-nientionuées. En hiver, les poils de la commissure des lèvres et du dessous de la mâchoire s'allongent en une soi te de barbiche, le cou paraît garni d'une crinière plus sombre que le reste du pelage, enfin autour de la queue se voit un disque blanc ou miroir assez étendu et bien marqué. Pour la robe d'été, d'un jaune fauve brillant assez intense, il n'y a plus ni barbiche ni crinière, de plus le disque circumcaudal a disparu; les deux figures publiées par Przewalsky n'en présentent aucun indice et, sur le spécimen femelle du Muséum de Paris, la couleur blanche de la face postérieure des cuisses remonte à peine de chaque côté de la racine de la queue dont la face supé- rieure est en continuité de teinte avec la croupe. J'insiste sur ce point, car il indique une tendance indiscutable vers la livrée des Gazelles ordinaires typiques. Quant aux cornes des mâles, elles sont moins longues mais plus épaisses à la base, plus fortes et plus divergentes que chez la G. picticaudata et leur courbui-e lyriforme rappelle celles de la G. subgutturosa. En un mot, la G. l'rzeicalskyi vient se placer tout naturellement entre la G. picticaudata d'une pari et la G. subgutturoaa de l'autre, participant des caractères de l'une et de l'autre, plus proche alliée pourtant de la première. Vu la proximité et même la communauté partielle des aires d'habitat de ces difïérentes Gazelles, on est presque tenté de supposer entre les deux premières plus anciennement connues un croisement dont la (/. Przeaalskyl serait le produit. Ce n'est là, je me hâte de l'ajouter, qu'une simple présomption qui ne repose sur aucun fait bien prouvé, une liypothèse toute gratuite qui réclame l'appui d'observations précises et suivies. La nature mixte des caractères de l'espèce qui nous occupe nous permet simplement de constater une fois de plus combien l'ancien genre Procapra se relie intimement et par gradations insensibles au genre Gazella. Le principal foyer d'habitat de la G. Przewalskyi se trouve au Sud- Ouest de l'aire géographique occupée par la G. gutturosa. Suivant 184 I'. I»l l'Ol'SARGlIKS M. Hùclmer, celle (iazelle vit |»:ir j,M;m(les lioiipes diins le sud du plaleau déserlique el sablonneux du pays des Ordos, Dans ces mêmes régions errent également des (i. suhi/ulturosa dont les habi- tudes diflèreut, car elles ne vont jamais (pie par troupes peu nom- breuses, ou par couples, ou isolées. On rencontre encore la G. Frzeiialskiil dans le sud du désert de l'Ala Clian, sur le plateau situé au nord immédiat de la vallée du Tchagriu-CJol ; elle pénétre enlin jusque dans le bassin du Koukou-Nor en traversant probable- ment les passes de la cliaîne des Nan-Clian et des montagnes du nord du Kan-Sou; c'est de cette région alpestre que provient l'exem- plaire du Muséum de Paris (Expédition Roborowsky et Koslovj. Quelle est la limite nord de l'aire de dispersion de la fiazelle de Przewalsky? Il m'est impossible de l'indiquer, même approxima- tivement, à l'aide des seuls matériaux d'étude et des documents dont je dispose. Ne serait-ce pas cependant ces Gazelles que M. l'abbé A. David aurait aperçues errant par centaines sur les hauts plateaux situés à l'ouest des montagnes de l'Ourato, et qui lui ont paru d'iififi couleur plus foncée que celles qu'on vend à Pékivg (1) ? Vers le nord-ouest la (i. Przeiralskyi s'avance peut-être jusqu'au seuil du Galbyn Gobi et jusqu'à la chaîne des monts Ygrai-Oula que Prze- walsky indique comme formant de ce côté la lisière naturelle du plateau désertique de l'Ala-Chan. Ce sont là autant de questions que je ne puis que poser sans les résoudre, mais qui seront, sans aucun doute, élucidées par M. BOchner dans ses Mammalia Prze- uahkiana. 13. — (Iazella subgutturosa (Gûldenstàdt) A part le manque de cornes chez les femelles, cette espèce pré- sente tous les caractères des vraies Gazelles. Il n'existe pas de disque blanc circumcaudal, la queue est longue et grêle, les brosses des genoux bien développées sont formées de longues mèches de poils d'un brun sombre presque noir et la livrée montre des indices faibles, mais évidents des bandes latérales et pygales. Les bandes faciales, toujours bien marquées dausle jeune âge. sont persistantes ou fugaces à l'état adulte: ces variations du masque jointes à d'autres différences dans la direction des cornes et la localisation de l'habitat ont permis de distinguer dans cette espèce deux formes ou variétés que nous examinerons successivement; Tune ly[)ique, Gazella subguttnrosa Gûld., l'autre (iazella subgutturusa, var. yarkan- densis Blanf. (1) A. David, Nouvelles Archives du Muséum, IV, p. 19, 18(J8. KTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'asIE CENTRALE 183 a. — Gazella siibguttnrosa Giildenstàdt. Une bibliographie très complète de cette forme typique a été donnée par Sir V. Brooke jusqu'en 1873. A cette première liste on peut ajouter : 1778. Antiloiie subgutturoaa GÙLDEJ^STCEDT, Acta. Acad. Petropolit., Il, part. I, p. 251, pi. 9 à 12. 1873. Gazella snhguttiirosa, Brooke, Proc. zool. Soc. Loudon.p, 545. 1875. — — Przewalsky, Voyage en Mongolie [Texle russe, pp. 141, 143, 187, 21 0,21 1,297); pi. l,tig. 2. 1877. — — PRZEWALSFiY, Voyage en Mongolie (Trad. allem. A. Kobn, pp. 177, 179, 238, 270, 386). 1876. - — Blanforo, Eau. Persia, p. 91. 1876. — — Severtzov, VurA^sf. /etofn. (Trad. Ann. Mag. uat. hist., (4), XVIII, p. 170). 1877. — — D.ANFORD et Alston, Proc zool. Soc. LondoQ, p. 276. 1880. — — Danford et Alston, Proc. zool. Soc. London, p. 55. 1889 . A ^ îilope mhgulturosa Radde et Walter, Zoologisch. Jahrbucli . (System.). IV, p. 1060. 1890. Gazella auhgutlurosa Biichner, !^àug-Ganssu- Exped. (Mél. biol. Bull. Acad. Se. Saint-Pétersbourg, XllI, livr. I, p. 160). Chez cette forme les bandes faciales, bien marquées chez les jeunes, s'effacent graduellement avec les progrès de l'âge et finale- ment disparaissent devant l'envahissement de la teinte blanche : (( Hac fasciïe quae in adultis junioribns sat évidentes sunt, in senio- ribus magis magisque evanescunt adeo ut fere nuUae sint, tandem- que in grandaevis faciès tota uniformiter albida, deletis non solum fasciis, sed etiam extincla omni lutei tiuctura. » (Giild.). Les cornes longues, massives, marquées d'anneaux largement espacés, diver- gent fortement dès leur base jusque vers leur extrémité, qui s'in- curve en avant et en dedans. L'exposé de ces seuls caractères suffît pour nous permettre de distinguer cette forme typique de la variété d'Yarkand. Pour de plus amples détails je renverrai aux nombreuses descriptions et aux figures publiées par les auteurs, et je passerai immédiatement à l'étude de la question moins bien connue du mode de distribution géographique de ce type intéressant. Aucune Gazelle n'occupe une aire d'habitat aussi étendue qua la 186 K. |)K l'OCJSARr.UKS (iazfllii suht/iilliirosd. ,]usq[iv dans ces (ieniiers leiups, on n'en coii- uaissail (jup la portion ocridenlale, et c'est enconi aux précieuses observations de Przewalsky que nous devons de nombreux détails sur la larjje dissémination des re|)résentanls de celte espèce sur les bauts plateaux de l'Asie centrale. Dans l'extn^me ouest de leur aire de dispersion, les (i. fnibguttu- rosa s'avancent le \01v2: de la base méridionale de la chaîne du Cau- case jusqu'aux environs de Tiflis et occupent toute la vallée de la Koura jusqu'à son embouchure dans la mer Caspienne dont elles fréquentent les côtes de IJakou ù Lenkoran. Vers ce dernier point, pour éviter les pentes boisées des provinces persanes sud- caspiennes. elles quittent le littoral, et remontant le bassin infé- rieur de l'Araxe, se répandent dans la Perse |iar Tabriz. Suivant Danford et Alston, quelques-unes de ces Gazelles visiteraient les bords du Tigre et même la Mésopotamie jusqu'à la rive franche de l'Euphrate; mais elles sont plus abondantes sur les hauts plateaux désertiques de la Perse et de l'Afghanistan. Vers le sud, elles ne dépassent pas les montignes de Chiraz et de Kirman et s'arrêtent par conséquent à une assez grande distance des côtes du golfe Per- sique et de la mer d'Oman. Vers l'est elles viennent se heurter, près de Kandahar et de Kaboul, contre les hauteurs de l'Hindou-Kouch et du plateau de Pamir et refluent vers le nord dans les districts transcaspiens. Elles pénètrent ainsi, le long du littoral est de la mer Caspienne, jusque dans l'Oust-Ourt, traversent les déserts du Kara- Koum et du Kyzyl-Koum et sillonnent eu tous sens les steppes du Turkestan russe. Poursuivant leur route vers le nord-est en lon- geant la base occidentale du Pamir et du massif du ThianChan, elles atteignent les bords du lac Balkach, franchissent le bassin de rili, contournent les hauteurs du Tarbagataï et arrivent jusqu'à l'Altaï près des lacs Zaïzan et Oulioungour (Radde et Walter). Mais là ne s'arrêtent pas, comme on l'a cru longtemps, les incursions de ces Gazelles vers l'est; elles continuent leur course à travers les vastes étendues qui s'ouvrent devant elles, et en suivant les diverses pérégrinations de Przewalsky sur les hauts plateaux de l'Asie cen- trale nous retrouvons les G. subyutturosa à chacune des étapes de ce hardi voyageur : d'abord dans le bassin de l'Ouroungou, les steppes de la Dzoungarie et la terminaison orientale de la chaîne du Thian-Chan; puis dans le désert de Gobi, à Khami, près du puits de Koufi, sur les deux rives du Boulounghir, dans l'oasis de Sa-tscheu et jusqu'au pied des monts Nan-Chan. Là, ces Gazelles contournent sans y pénétrer le bassin du Koukou- ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 187 Nor. Quelques-unes, assez peu nombreuses, continuaut leur route vers le sud, franchissent les passes de la chaîne des Nan-Chan, entre les monts Humboldt et l'Altyn-Tagh, et par le plateau de Syrtyn se dispersent dans le Tsaïdam dont elles parcourent les steppes arides jusqu'au Baïan-gol et au Tosso-Nor, en dépit des piqûres d'innombrables diptères, et de l'action corrosive du sol encroûté de cristaux salins. Mais la plupart de ces Gazelles longent le versant nord des Nan-Chan, et poussant vers l'est à travers les contrées arrosées par l'Edzina et ses affluents, envahissent les déserts de l'Ala-Ghan et pénètrent jusqu'au fond du pays des Ordos. Dans toute cette région comprise dans la boucle du Hoaug-Ho, elles fréquentent les mêmes pâturages que leurt^ congénères les Gazella Przeicalskyl, et remontent vers le nord jusqu'aux déserts sablon- neux du Kousouptchi sur la rive droite immédiate du fleuve Jaune. Enfin Przewalsky les a également rencontrées sur la rive gauche de ce grand cours d'eau, dans les steppes de son ancien lit l'Oulan- Chatun et jusqu'au pied du versant sud des chaînes Khara-Naryn- Oula et Scheiten-Oula, à l'ouest des montagnes de l'Ourato. b. — Ccizella subgutturosa, var. yarkandensift Blanford. 1874. (iazella gutturosa, Douglas Forsyth, Proc. zool. Soc. London, p. 324. 1875. (ïazf'lla subijuiiurosa. var. yarkamlensh Blanford, Journ. As. Soc. Beng., XLIV, pt. 2, p. 105-11 2. 1879. Gazella suhguilnroan, var. iiiuktmdi'naia Blanford, Scient. resuis. Sec. Yai'k. Miss. p. 88. pi. XV. 1879. Antilope subgutturosa. Przewalsky, Froin Kulja to Lob-Nor, p. 60 et 160. Chez celte variété distinguée pour la première fois par M. Blan- ford, la taille est plus grande que chez la forme typique, les cornes ont sensiblement la mèiiie courbure, mais sont beaucoup moins divergentes ; le pelage est plus long et plus grossier, d'une teinte jaune moins brillante et fortement mêlée de gris ; les poils noirs de la queue sont plus longs et plus fournis, de même ceux que l'on remarque entre les sabots et les ergots; enfin les bandes faciales restent nettes et bien marquées à tous les âges. La bande centrale sombre, presque noire.élargieen une tache oblongue un peu au-dessus des narines, remonte en se rétrécissant le long du chanfrein, puis se bifurque à la hauteur des yeux, chacune des branches se dirigeant vers la corne correspondante dont la base disparaît au milieu des 188 K. DK l'or^Amii Ks I)«)ils |)liis loniïs cl |>res(nic ii()irs (|iii rentoiirent. De cliafiiif côté, imc hauile faciale claire dim hiaiic jaiiiiàlrc loiii^e iiifcrieiiremenl la liainle centrale d'un boni à l'aulre; plus bas naît de l'angle anté- rieur de l'd'il la bande faciale sombre qui vient se perdre vers la cuuiniis'^ure des lèvres. Les mêmes caiactères se remanjuent cbez la femelle et les branches de bifurcation de la bande centrale vien- nent se terminer en tourbillon sur le dessus de la tête inerme. La (j(t:. subijiuttiirosa var. yarkandeufiis abonde dans les environs de Kach<,'ar (D. Forsyth), de Maralbachi (Sloliczka) et d'Varkand (Shaw). Plus à l'est, entre Kourla et le Lob-Nor, Przewalsky en a relevé de nombreuses pistes, dans les plaines du bas Tarim, et c'est de cette dernière région que proviennent les exemplaires assez nombreux et admirablement conservés que possède le Muséum de Paris (Bonvalot et prince Henri d'Orléans). Il semble donc que la Gazelle d'Varkand soit absolument localisée dans cette dépression occidentale du désert de (Jobi arrosée par le Tarim et le Tch(!rchen- Daria, tributaires du Lob-Nor. Cette vaste arène du Takla-Makan, bien délimitée au sud par l'Allyn-Tagh, le Togouz-Daban et le Karakoroum, à l'ouest par le plateau du Pamir, au nord par le massif du Thian-Chan, l'est beaucoup moins du côté de l'est, et communi(iue largement, par le désert de Kouip-Tagli, avec les parties orientales plus élevées du Gobi. Aussi, est-il assez dilïicile de tracer d'une manière bien précise la limite orientale de disper- sion de la Gazelle d'Varkand. On peut présumer cependant, de son adaptation au régime climatérique spécial et à l'altitude relative- ment faible de son principal foyer d'habitat, qu'elle ne remonte pas les pentes qui conduisent vers les hauteurs du Beï-Chan signa- lées par Przewalsky entre Kbami et leNan-Chan. En certains points, ce pli de terrain le plus accentué du désert de Gobi compte 1130 mètres d'altitude, par exemple au puits de Koufi, et s'élève même jusqu'à 1680 mètres au puits de Ma lan-tchouan. Or, l'altitude moyenne de la vaste cuvette du Lob Nor est bien inférieure, et sur les bords du lac, le niveau s'abaisse à 671 mètres. Si maintenant nous réunissons en une seule les aires partielles d'habitat des deux formes de la Cazella subgutturoso, nous obtenons une vaste zone du milieu de laquelle émergent, presque comme un îlot, les hautes cimes de l'Hindou Kouch du Pamir et du Thian-Chan qui la divisent en deux parties à peu près égales se reliant au nord dans la Dzoungarie et s'étendanl du 42^ au 108^ degré de longitude est et du 30»^^ au 48« degré de latitude nord. Cette bande d'une ÉTUDE SUR LES HUMINANTS DE LASIE CENTRALE 189 étendue immense s'étale sur presque toute la largeur du continent asiatique, et confine vers chacune de ses extrémités aux domaines de différentes espèces congénériques. En efiet, vers l'est, la G. sub- gutturosa vient longer et même, sur certains points, entamer les frontières des G. picticaudata, G. guttarosa et G. PrzewaUkyi; vers l'ouest, elle se met pour ainsi dire en contact avec les G. Bennetti (Syk.) G. fuscifrons (Blanf.) et G. dorais (L.). Géographiquement aussi bien que zoologiquement, la G. subijut- turosa sert donc d'intermédiaire entre les vraies Gazelles des déserts de l'Asie sud occidentale et de l'Afrique, et les Gazelles procaprines des hautes steppes de l'Asie centrale ; elle constitue le véritable chaî- non qui permet de rattacher ces forcnes extrêmes à un même type générique, Gazella, dont l'immense royaume s'étend aujourd'hui, sans interruption, du voisinage de l'Océan Pacifique au littoral de l'Atlantique, et devait autrefois, en suivant l'Afrique orientale, se pro longer jusqu'au Cap, englobant l'aire d'habitat du Spring-bok sud- africain G. euchore (Licht.) actuellement séparé de ses congénères, et, comme un rameau détaché du tronc, menacé dans sa vitalité. Famille des MOSCHIDÉS Les recherches de Gray (1836) de Pucheran (1852) (i) et surtout celles plus récentes de M. A. Milue-Edwards (1864) et de sir W. Flower (1875) ont permis de fixer exactement le rang zoologique des Chevrotaius porte-musc. On sait maintenant que ces animaux n'ont que des affinités lointaines avec les autres Chevrotains ou Tragulidés et sont plus proche-alliés des Cervidés. D'après certains auteurs, les Porte-musc forment une subdivision particulière [Mos- chinés) de la famille des Cervidés; suivant d'autres, ils constituent une famille spéciale (Moschidés) qui doit être rangée parallèlement à celle des Cervidés, avec la même valeur ordinique. Cette famille ne renferme que le seul genre Moschus, qui, jusque dans ces derniers temps, ne comptait lui-même qu'une seule espèce à livrée très variable, M. inoschiferus {L.) mais à laquelle il faut adjoindre aujourd'hui un nouveau type récemment décrit le M. sifa- nicus (Bûchn.). 9. — Genre iMOSCHUS Linné 14. — MoscHus MOscHiFERUS Linné. 1766. Moschus moschiferus F^inné, SystPmn naturpe,l2«éd\L,l,p.9i. (1) FucuEKAN. Arch. du Muséum, VI, p. 28.', 1852. 190 K. I)K l'OUSAIlGUES I77S. Mosrhils sthirinis P.vllas, Sjiicil. zoolut).. fasc. Xlll. p. ^9, pi. IV. 1830. — (ilinifitx KscHscHOLTZ, Isis, p. (lUfi. 183(). — niutic Inféras (îuay, l'roc. zool. Soc. Loodon, p. 63. 1842. — mtnralus Hodgson, Joiirn. asiat. Soc. Beng., VI il, p. i03(i8:U)), XI, |.. 2s:;. 1842. — f/(/'j/.sr;('/f/.s7(7' Hodgson, Jourii. asicil. Soc. Beng., VIII, p. 203(1839), XI, |). 28:.. 1S42. — leucof/dster Hodgson, .lourn. asiat. Soc. Beug., VIII, p. 203 (1839), XI, p. 28.). — kacharensis HoDGSoy, Cal. mauiiscril. — niieiroiter Hodgson, Id. 4839, — uionchiferun OG\LBY,Y{oy\ii. i\at. Il ist. ofUimal. tnouiit. 1858. — — Leith-Adams, Proc. zooi. Soc. Loodon, p. 528. 1859. — — ScHRiiNCK, /?c«.s. und Forarh. im. Aninr- Land, pt. I; Saiigeth., p. 161. 1862. — — Radde, liek. Sud. von Ost. Sihir. pt I; Saiajetli, p. 274. 1864. — — A. M. -Edwards, Recherches sur 1rs che- vroUdns. 1868-1874. Moschus moschiferus A. M. -Edwards, Rech.surles Mam- mifères, p. 176. 1871. — — A.David, N. Arch. iMuseum, VII, Bullet. p. 75. 1872. — — V. Brooke, Proc. zool. Soc. LoQdon, p. 522, 1875. — — W. Flower, Proc. zool. Soc. Lon- don, p. 159. 1875. Moschus moschiferus (partimj Przewalsky, Voy. en Mongolie, texte russe, p. 174, 240. 1877. — — (partira.) Przewalsky, Voy. en Mongolie, trad.all.A.Kohn, p. 220,310. 1876. — — Bell, Proc. zool Soc. London, p. 182. iS77. — — Gahrod, Ibidem, p. 287, 791. 1877. — — Lydekker, Journal asiatic. Soc. of. Ben- gal, XLVI, pt 2. p. 286. 1880. — — Lydekker, Journal asiatic. Soc. of Ben- gal, p. 4-6. 1881. — — ScuLLY, Proc. zool. Soc. London, p. 209. 1882. — — Forbes, Ibidem. p. 636. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 191 1884. Moschus moschiferus Przewalsky, Reis in Tibet, pp. 17o, 202, 203, 218, 236, 256. 1890. — — BûGHNER.Mél.biol.Bull.Acad. Se. Saint- Pétersbourg, XIII, p. 163. Hodgson, s'exagérant riniportance des variations que l'on observe dans les teintes du pelage du Chevrotain porte-musc, avait créé de nombreuses espèces nominales, doot la validité avait été immédia- tement mise en doute par Ogilby. Mais c'est à mon savant et vénéré maître, M. A. Milne-Edwards, que revient l'honneur d'avoir complè- tement élucidé cette question litigieuse dans ses recherches si docu- mentées sur la famille des Chevrotains. Le sujet ayant été complè- tement épuisé, il me sutFira de noter ici les conclusions de ce travail auquel je renverrai pour de plus amples détails. (( En résumé, dit M. A. Milne-Edwards, il me parait nécessaire de rayer de nos catalogues zooiogiques, toutes ces espèces réputées nouvelles, et de réunir en un seul type spécifique tous les Chevro- tains moschifères (1). Cette espèce unique renferme évidemment plusieurs variétés que l'on pourrait appeler la variété maculée, la variété rubanée, la variété cnncolor et la variété leucogaster ». « Peut-être trouvera-ton que dans les parties sud de la vaste région habitée par ces animaux, une ou plusieurs variétés, la variété concolor par exemple, est plus commune que dans le nord où les individus adultes, conservant davantage les caractères du jeune âge, offriraient plus souvent les particularités qui se trouvent chez la variété maculée ou la variété rubanée ; mais il ne faudrait pas en induire que ces variétés constituent de véritables espèces, et, dans l'état actuel de la science, les séparer spécifiquement me semblerait contraire aux principes fondamentaux de la zoologie. » L'aire d'habitat du Porte-Musc est extrêmement vaste; à l'excep- tion des montagnes du Turkestan (Rarakoroum, Pamir, Thian- Chan) elle couvre toutes les chaînes qui encerclent le plateau cen- tral de l'Asie, et s'étale même assez loin le long des contreforts qui s'en détachent vers le sud-est et le nord-est. De Gilgit, du Kachmir et du Ladak (Scully, Leith Adams, Blan- ford), les Porte-Musc suivent l'Himalaya (Hodgson.), le grand Tibet et le bassin supérieur du Brahmapoutre (Lydekker) qui les conduit dans le massif montagneux du Tibet oriental et des provinces chi- noises du Yun-Nan et du Se-Tchouan. De ces régions, quelques (1) [1 fniit excepler, bien entendu, l'espèce récente, également moschifère, M. sifanicus. dont nous traiterons dans le paragraphe suivant. 19i K. Dli l'Ol'SAHGUKS rares individus s'aventuronl dans \o sud le lon^^ dos rhaînes ()ui for- ment l'ossalure du nord de la Birmanie el de l'Assam (Andersonj ; d'autres, eu bien plus grand uombre, remontent dans la direction du nordesl, au milieu du chaos de montaj^nes d'où s'échappent les grands tleuves de l'Indo Chine et de la Chine, dans le Moupin, le Koukou-Nor, le Kan Sou et les monts Nan-Chan (A. David, Przewalsky, Herezowski), et par l'Ala-Chan et le Khara-Naryn-Oula, gagnent le système orographiqne de l'In (Ihan el du (Jrand-Kliingau, en longeant le sud et l'est de la Mongolie. Les Porte-musc fré quenteut aussi, d'ailleurs, le nord des vastes plateaux de cette dernière région; partant de l'Altaï, ils suivent les hautes montagnes où prennent leurs sources les grands lleuves sibériens, contournent le Baïkal, se répandent dans la Transbaikalie et, par les monts Apfel et lablonovyi, rejoignent le grand Khingan. Poursuivant leur course vers l'est, les Moscluis se dispersent sur les crêtes du bassin de l'Amour et de la Mandchourie, jusqu'au littoral de la mer du Japon (Pallas, Radde) et même on les retrouve encore dans l'Ile Sakhalin (Schrenck). Plus au nord, ils paraissent éviter les rivages de la mer d'Okhotsk, mais dans l'intérieur, ils abondent dans les monts Stanovoï et les chaînes qui, prolongeant au nord les monts du Baïkal, limitent étroitement le cours moyen de la Lena jusqu'à Iakoutsk. Eutin, passant de là dans les bassins supérieurs de l'iana et de rindigirka (Pallas), ils atteignent, franchissent même le cercle polaire et pénètrent jusqu'aux environs de Werkhoïansk (amiral Wrangel) (1). Suivant Pallas ce serait là l'extrême limite nord-est de la dispersion des Porte -musc, et ces animaux seraient inconnus dans la presqu'île du Kamtchatka et l'angle oriental extrême du continent asiatique. lo. — MoscHus siFANicus Biichner Mof;rhiis sifntucus Buch.nkr, Sdugeik. Gaiissu-Exped . Mélang. biolog. Bull. acad. Scienc. S'-Pétersbourg, XIII, livr. I, p. 162, 1890. Le Moschiis silanicus n'est encore connu que par la courte diagnose publiée par M. Biichner, qui se propose d'en faire paraître ultérieu- rement une description plus complète. Voici dans quels termes le savant zoologiste russe expose les principaux caractères distinclifs de cette nouvelle espèce. (( L'oreille du M. sifanicus est une fois et demie plus longue que celle du M. mosclnfenis, et d'un noir plus ou moiris intense sur sa (1; W RANCEL, le ^ord de la Sibene, II, p. 341, 1^4;}. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 193 face externe, moins lextrémité marquée d'uue large tache jaunâtre ; à l'intérieur elle est garnie près de ses bords de poils jaunâtres parfois lavés de roux et ourlée, le long du bord de sa moitié supé- rieure, d'un liseré bien marqué, noirâtre ou noir-brunâtre. Chez le M. moschiferus, au contraire, la face externe de l'oreille est de la même teinte que la tète, parfois plus sombre et noirâtre à l'ex- trémité. Cette teinte caractéristique de l'oreille du M. sifanicus constitue déjà à elle seule un trait bien distinctif de cette nouvelle espèce qui, pour le reste, ressemble à la variété coocolore du M. moschiferas. Le M. sifanicus se distingue encore très nettement du M . moschiferus ipHv son crâne plus massif et beaucoup plus long, principalement dans sa portion antérieure. Les os nasaux du M. sifanicus, même les moins développés, sont incomparablement plus longs que chez le F'orle-musc ordinaire et se rétrécissent à peine en pénétrant entre les frontaux, de telle sorte que leur bord frontal paraît être coupé carrément. » Jusqu'à présent celte espèce n'a été signalée que dans les mon- tagnes du Kan-Sou, qu'habite également l'espèce ordinaire; c'est dans celte région qu'elle aurait été vue pour la première fois, en 1872, par Przewalsky (M. moschiferus?), puis plus lard par le même explorateur au cours de ses troisième et quatrième voyages, et enfin plus récemment par l'expédition Potanin et Berezowski (1884 1887). Famille des CERVIDÉS On sait que, d'après le mode de conformation des pattes anté- rieures et la position proximale ou distale des rudiments des méta- carpiens latéraux, les Cervidés actuels ont été divisés par Sir V. Brooke en deux groupes ou sous-familles distinctes; les Plé- sioméiacaryiens et les Télémétacarpiens. Chacun de ces groupes est représenté dans l'Asie centrale ; le premier par plusieurs espèces du genre Cervus {str. s.), le second par une variété de l'unique espèce du genre Capreolus. I" PLÉSIOMÉTACARPIENS 10. — Genre CERVUS Linné. Les représentants de ce genre abondent sur les pentes boisées des montagnes qui bordent ou traversent les plateaux de l'Asie centrale. Ils appartiennent tous au groupe élaphien; ce sont donc Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — i:^ 194 E. DE POUSAROUES des Cerfs |)rnpr(Mîient dits, daus le sons restreint du mot, mais l'on peut reconnaître parmi eux plusieurs types parfaitement dilîé- reuciés, soit au point de vue morpliolo^i(|ue, soit au point de vue géo^^raphiiiue. i^e nombre de ces coupes sitécifiques a été singuliè- rement exai^éré par les auteurs. Depuis le commencement de ce siècle, et pour la seule région qui doit nous occuper ici, on n'a pas décrit moius de quinze espèces nominales (jui, suivant l'ordre chronologique, donnent la liste suivante : 1811. Cenus elaphus, Pall. 187."^. Cen-ns eustephanus, Rlanf. 1812. C. Wallichi, Cv\ . 1880. C. Luhdorfi, Holau. 1839. C. cashmeerinnus, Falc. 1884. C. albirontrù, Pr/.ew. 1841. C. afl'mi'i, Hodgs. 1884. C sellatns, Przew. 1850. C. tibetanus, Hodgs. 1892. C. yarUandensis, Blanf. 18ol. C. narijianus, Hodgs. 1893. C. Thoroldi, Blanf. 1867. C. xantltopiifius, A. M.-Edw. 1896. C bedfnrdianns, Lyd. 1873. C. nuirai, Sev. (nec Og.i. Il est évident, a priori, que ce nombre est excessif pour la seule Asie centrale, si vaste que soit ou que l'on suppose cette région. Ces errements de la part des zoologistes ont eu pour cause prin- cipale l'insuffisance des descriptions pour les espèces types, établies souvent sur des documents ou des sujets d'étude imparfaits, tels que dessins, dépouilles incomplètes, ramures trop jeunes, etc. Du reste, même à l'heure actuelle, il est encore bien peu de musées européens qui puissent montrer la série complète des Cervidés de l'Asie centrale. Ceci n'a rien de surprenant, quand on songe aux difficultés de pénétration dans ces contrées défendues à la fois par la nature et par l'Homme, et aux moyens de transport si défectueux dont disposent les explorateurs pour faire parvenir en Europe des dépouilles d'animaux d'aussi grande taille que ces Cerfs dont les bois sont parfois énormes et encombrants. D'autre part ces ramures elles-mêmes leur sont disputées avec un incroyable acharnement par les habitants du Céleste Empire, pour on ne sait quelles préparations pharmaceutiques dont ils gardent le secret avec un soin jaloux. La revision de toutes ces espèces, commencée par M. Sclater (1) et continuée par Sir V. Brooke (2), a été dans ces derniers temps mise au point par M. R. I.ydekker (3), qui en a notablement diminué le nombre. L'étude des spécimens de la collection du iMuséum de Paris, et en particulier du type de l'espèce C. xanthopygus, ra'a (1) Sclater, Trans. zool. Soc. Loiulon, VII, p. 3W, IS69-1872. (2) Sir V. BnooKE, Proc. zool. Soc. Undon, p. S8:î, 1878. (3) U. Lydekker, Proc. zool. Soc. London, p. 933, 18%. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE L'aSIE CENTRALE 195 permis d'élucider quelques points restés obscurs pour M. Lydekker et de satisfaire à quelques questions posées par ce savant zoolo- giste. De cette étude est résultée pour moi la conviction que l'on peut encore pousser plus loin la simplification et la réduction des espèces; et j'aurai occasion de le démontrer au cours de ce travail. 16. — Cervus Wallichi Cuvier. 18i2. Cervus Wallichi G. Cuvier, Recherch. ossem. fossiles. 1823. — — F. Cuvier, Hist. nat. Mammif. livr. 39, pi. 356. 1827 . — — H. Smith, Griff. anim. kimjd, IV, p. 103, pi. IX. 1835. — elaphus (var.) Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, IV, p. 648, pi. LUI, (fig. 5, ramure). 1838. — [Harana] Wallichi Hodgson, Ann. natur. hist., I, p. 154. 1841. — affinis Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, X, pt. 2. p. 721. 1841. — Wallichi Blyth, Journ. asiat. Soc. Bengal, X, pt. 2, p. 745. pi. (fig. 7, ramure jeune). 1841. — (Pseudocervus) IV'tt//ïc/ii Hodgson, Journ. asiat. Soc. Ben- gal, X, pt. 2, p. 914. 1850. — al/inis Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, XIX, p. 466 pi. (ramure). 1850. — tibetanus, Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, XIX, p. 466 pi. (ramure). 1850. — a/finis Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, XIX, p. 518, pi. (tête et rainure). 1851. — — Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, XX, p. 388, pi. VII (animal). 1851. — nariyanus Hodgson, Journ. asiat. Soc. Bengal, XX, p. 392, pi. VIII (ramure jeune). 1852 — Wallichi Blyth, Journ. asiat. Soc. Bengal, XXI, p. 341. 1867. — a/finis Jerdon, Mamm. of India, p. 251. 1869-1872. Cervus allinis Sclater, Trans. zoolog. Soc. London, VU, p. 343. Ce Cerf de grande taille mesure à l'âge adulte 2"'o0 à 2™70 de longueur et l'"30 à l'^50 de hauteur au garrot. La ramure grande et forte peut atteindre 1di50 de longueur suivant la courbure, et 28 ceutim. de circonférence à la base; elle présente nettement le type élaphien, mais ne compte normalement que cinq pointes pour chaque bois, même chez les vieux individus, soit : deuxandouillers 196 i:- lit l'eiUSARGUKS de liasc {hrou-tmc (-1 hcz-tinc), un médian (rniial) et une couronne simplement bifurquée. Le deuxième andouiller de base est inva- riablement le plus lon^ de tous. Ces bois ont une courbure parti culière très prononcée; ils s'inclinent tortemeut en arrière et en dehors dans leur moitié basale pour remonter ensuite presque verticalement à partir du troisième andonillcr en conservant leur écart ou eu se rapprochant plus ou moins. Du reste, Hodgson signale, pour des individus de même âge ou à peu près, de grandes variations soit dans la longueur, l'épaisseur et l'envergure des perches, soit dans l'écartement des deux andouillers de base. Ceux-ci d'ordinaire sont distants de 4 à 5 centimètres, mais parfois de lu dans des cas anormaux et principalement dans le jeune âge; témoins l'un des types du C. afj'inis, et une jeune ramure pour laquelle Hodgson avait créé l'espèce C. nariyanits qui, suivant Blyth. n'est autre que le C. Wallichi. Le rhiuarium est étroit et plus réduit que chez le Cerf d'Europe, la queue est très courte, par contre les oreilles sont longues, étroites, pointues et bien garnies de poils à leur intérieur. Les pattes sont fortes, les sabots larges et il n'y a aucune trace apparente de brosses métatarsiennes. Le pelage bien fourni n'a sur le corps que 5 à 6 centimètres de long; sur le cou les poils prennent plus de développement, ils mesurent de 14 à 15 centi- mètres et forment une maigre crinière. La couleur générale est d'un brun terreux plus ou moins jaunâtre; la tête et le cou ont la même teinte que le dos, mais les flancs sont plus pâles et le ventre est sombre. Les membres sont plus clairs que le dos, mais plus foncés que les flancs; la face postérieure des cuisses est blanche et cette teinte remonte sur le croupion pour former un disque circum caudal d'assez faibles dimensions, mais bien visible par contraste avec les teintes sombres du dos. La queue est également blanche ainsi que les poils qui garnissent l'intérieur de l'oreille. Le lourdes yeux et les lèvres sont blanchâtres. Les femelles sont plus petites que les mâles, leur crinière est moins développée et leurs teintes sont plus pâles, surtout sur la face inférieure du corps qui est blan- châtre. Tels sont les caractères qu'Hodgson attribue aux individus adultes de cette espèce en pelage d'hiver. Malheureusement on ne connaît de ce grand Cerf d'autres figu- res complètes que celles bien insuffisantes publiées autrefois par F. Cuvier, H. Smith et Hodgson. C'est là une lacune regrettable, étant donnée la rareté, pour ne pas dire l'absence presque totale, des spécimens dans les Musées d'Europe, et qui explique pourquoi. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 197 depuis la polémique autrefois engagée entre Blyth et Hodgsou, les auteurs ne sont pas tombés d'accord sur la synonymie que l'on doit établir entre le Cerf figuré par Duvaucel et décrit par les deux Guvier sous le nom de C. Wallichi, et le Shou tibétain ou C. afpnis de Hodgson. H. Smith considérait le type du C. Wallichi de Cuvier comme un vieux Cerf dont les bois déformés étaient en voie de dégénéres- cence. Cette opinion fut réfutée par Blyth, qui n'accorde au con- traire à l'animal représenté par Duvaucel que deux ou trois ans d'âge, et le considère avec raison comme un jeune du C. afjinis. Hodgson lutta constamment contre cette assimilation qu'il consi- dérait comme erronée, et l'àpretédela discussion l'entraîna jusqu'à considérer, contre toute évidence, le type du C. Wallichi comme un animal bien adulte, à ramure parfaite et définitive, pour lequel 11 créa successivement les sous-genres /forana et Pseudocermis caracté- risés par la forme des bois, ramifiés à la base comme dans le genre Cfirvuset au sommet comme dans le genre Rusa, c'est-à-dire àquatre pointes, Plus tard, Hodgson abandonna ces idées excessives et préconçues mais sans vouloir admettre pourtant la synonymie des deux espèces. « L'identification entre le C. Wallichi et le C. affinis, écrivait-il, est plus que douteuse, elle n'est ni démontrée, ni démon- trable avec les seuls matériaux d'études qui existent. L'espèce C. Wallichi établie par Cuvier ne repose que sur un dessin ; on n'a pu, et on ne pourra jamais la confirmer qu'en se rapportant à cette seule paire de cornes qui manifestement ne donne pas les caractères de l'espèce puisqu'on l'attribue, tantôt à un jeune animal, tantôt à un vieux cerf décrépit ». Ce statu quo fut adopté et maintenu depuis par la plupart des Zoologistes qui se retranchèrent derrière la soi-disant impossibilité énoncée par Hodgson. Quelques auteurs pourtant, Jerdon et M. Sclater entre autres, sortirent de cette réserve en inclinant à unifier les deux types. On peut invoquer, à l'appui de cette manière de voir, l'opinion émise par Ogilby et par Blyth; à savoir, qu'il n'y a aucune raison pour admettre l'existence, dans les mêmes régions, de deux espèces de Cerfs du type élaphien, hypothèse qui ne repose sur aucune base solide. D'autre part, en comparant attentivement la description du C. Wallichi de F. Cuvier à celle du C. ajjinis de Hodgson, on trouve des caractères parfai- tement concordants : pelage d'un gris-brun jaunâtre chez le premier, d'un brun terreux lavé de jaune chez le second ; absence de brosses métatarsiennes, queue très courte et blanche chez les deux types, entourée d'un disque de même teinte dont les dimensions, assure 198 K. 1)1. l'orsMUJUEs Blylli, oui t'it'i cx.i^^fii'ts |i;ir niiVMiict'I. On coiislale une orietifation similaire pour les audouillns (le liasc Kiiliii, chez le C. UdUn-hi, dit F. Cuvier, les bois s'écartent à droite et à 2;auche de manière à dépasser heaucoiip les rAtés de la tête, se renversent en arrière jiprès h's premiers andonillers, et i-emontenl cnsuile presque verti- calement, (^elte disposition de la ramure dans le jeune à^e, ne fait-elle pas pressentir la forme qu'elle prendra chez l'adulte où, comme l'a déiîrit et figuré à maintes re[trises Hodf^son pour le C. aIJinis, les bois s'étalent largement dans leur course ascendante, mais s'inclinent fortement en arrière avant de remonter. Le C. WaUichl est, à n'en pas douter, une espèce essentiellement tibétaine, et le terme spécifique tihctnnua proposé ultérieurement par Hodgson, lui serait parfaitenient applicable ; mais il est encore impossible, dans l'état actuel de la science, de tracer avec précision les limites de son aire d'habitat. L'individu vu et dessiné par Duvaucel provenait du Isépaul, et plus spécialement, d'après Hardwicke, des environs de .Muktinah, près du mont Dhavalaghiri. L'on peut admettre qu'au nord immédiat de l'Himalaya, cette espèce ne s'étend pas beaucoup plus loin vers l'ouest. Hodgson doute de son existence dans le Ngari, et d'après M. W,-T. Blanford, cette province de l'ouest du Tibet ne nourrirait aucun Cervidé. (( Les vallées supérieures du Tsan-Po et du Sutledj qui forment cette région ne sont qu'un désert aride, sans arbres, presque sans buissons ni halliers, dont la nature diffère essentiellement de celle des contrées que fréquentent ordinairement les Cerfs (1). » Hodgson afTirme en outre que le Shou ne se rencontre dans aucun district sud himalayien, pas même dans la vallée de Chumbi, comme il l'avait tout d'abord avancé. Le Shou, dit-il, est largement répandu dans le Tibet, principalement dans les provinces de Dsang et de Kbam, et doit être considéré comme un animal tibétain et non himalayien. Cette assertion a été confirmée récenimentpar M.VV.-T. Blanford (2). Mais Hodgson va plus loin dans ses déductions et recule les limites de l'aire d'habitat de celte espèce vers le nord- est jusqu'à l'Altaï et la Mandchourie pour la relier à celle du Wapiti canadien ou Cerf du nord-ouest américain. Sans suivre aussi loin cet auteur, on peut admettre l'existence du C. WalUchi dans la région montagneuse qui sépare la Chine des plateaux du Tibet, et probablement le long des contreforts qui s'en détachent vers l'ouest. (I) Hi.ANFORi), Pror. zool Soc. Lonrion, p. 44S, 1893. (t) Blanford, Proc. lo-A. Soc. I.ondon, p. 449, 1893. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE L'aSIE CENTRALE 199 Daus ses notes sur le Tibet oriental, le D"" Campbell (1) signale l'existence d'un grand Cerf nommé Simoo, qui ne peut être que le C. Wallkhi. C'est probablement à la même espèce qu'il faut rap- porter, comme l'avait soupçonné M. l'abbé A. David (2), l'un des deux grands Cervidés dont ce savant missionnaire a pu voir de nombreuses ramures entre les mains de voyageurs traficants dans la principauté de Moupin et la partie sud-est du bassin du Koukou- Nor, Enfin, dans les relations qu'il a publiées de ses différents voyages, le célèbre explorateur Przewalsky (3) parle d'un Cerf, qu'il laisse indéterminé, aperçu à maintes reprises dans les monts Tang-La et Schouga, près des sources du fleuve Jaune, aux environs de l'oasis de Guidi, dans les montagnes du Koukou-Nor, dans la partie est des monts NanChan, et le sud-ouest du Kan-Sou. Faut-il également assimiler au C. WaUichi, ou rapporter à l'espèce C. bed- fordianus les nombreux Cerfs qui vivent sur le versant ouest de la chaîne de l'Ala-Chau et dont Przewalsky (4) a pu se procurer la dépouille d'un vieux maie. Ce sont là autant de questions que je ne puis trancher d'une manière certaine, faute de matériaux d'études, mais dont nous aurons prochainement la solution dans le magnifique travail [Mammalia Przewahkyana) que publie actuel- lement M. E. Bûchner. 47. — Cervus cashmeerianus Falconer. 1839. Cervus cashmeerianus Hugh Falconer, Manuscrit. 1840. — Walliclii Blyth, Proc. zool. Soc. London, p. 79. 1841. — — Blyth, Journal asiatic Soc. of Bengal, X, pt. 2, p. 747, pi., fig. 8 et 9. 1858. — cashmeriensis Leith Adams, Proc. Zool. Soc. London, p. 529. 1867. — WaUichi [partim) Jerdon, Mamm. Ind., p. 250. 1868. — cashmeerianus H. Falconer, Palœont. mem., I, p. 576, fig. J5et 16. 1869-72. — — P.-L. ScLATER, Trans. zool. Soc. Lon- don, VII, p. 339, pi. XXX. (1) D' A. Campbell, Journal Asialio Soc. of Bengal, 1855. (2) Rév. P. A. David, Nouvelles Archives du Muséum de Paris, VII, Bull., p. 75-100, 1871. (3) Przewalsky, Reis. Tib. und nber. Lauf. Gelb. FI. Traduct. aliéna. Slein- Nordheim, 1884, p. 111, 118, 175, 218, 236. (4) Przewalsky, Mongol. Tangut countr . and so lit. Norlh. Tibet, I, p. 261, 1876 200 i:. r)K porsAnr.UKS 1S77. <'ri rus rdshmrrirnsi!; f.YDKKKER, .Idiii'iiiil :isi;itic Sor. of Ben- gal, XLVI. |)12, |). :iS(;. 1884, — ciixhmiriditiis Sterndale, Maviiii. oj inihd, p. ï)\2,. 1,S87. — — .1. SciiLLY. Anii. Mn:,'. Nal. Ilist., (5). XX. p. 388. En r»^iililé, le Cerf du Kaclmiir {Ihnti/ool {)\i Ihirn ainghi] M'a|tpai- tient pas à la faune de l'Asie ceiilrale, el sou hal)itat est exclusive- meut sud-hinialayien ; si j'ai cru devoir lui accorder une place dans ce travail, c'est alin d'insister sur sa distinction d'avec l'espèce précédente C. Walliclii, à laquelle plusieurs auteurs l'avaient autre- fois assimilé. La publication tardive des nianuscrils de Falconer jointe à la rareté des spécimens dans les collections (ut la cause de cette confusion qui ne prit fin ((u'à l'époque où M. Ph. L. Sclater fit paraître son niéinoire sur les Cerfs d'Asie. Dans ce beau travail, l'historique du C. cashmeerianns a été complètement débrouillé, et il me suffira de consigner ici quelques détails sur le pelage, la ramure et la distribution géographique de cette espèce. Comme le Shou tibétain, le Cerf du Kachmir est un type fran- chement élaphien, mais il est moins grand et sa robe est plus sombre. D'après la planche coloriée de M. P. L. Sclater qui corres- pond parfaitement aux descriptions de Falconer et de Leith Adams, le dessus du corps est d'un brun foncé, la face interne des membres d'un roux jaunâtre, le ventre blanc ou blanc sale. Le disque uropy- gal est petit et pour ainsi dire nul ; en effet, la teinte blanche de la face postérieure des cuisses ne remonte pas plus haut que la racine de la queue. Celle-ci, assez longue, ne présente qu'un étroit liseré blanc, et la teinte sombre de la croupe se continue largement sans interruption sur sa face supérieure. Suivant Leith Adams, les teintes de la livrée varieraient peu suivant les sexes et les saisons ; cependant d'après Blyth, les dessins de Vigne montrent une robe d'été d'un roux brillant. Sur ces mêmes dessins, l'on constate la présence de brosses méta- tarsiennes longues et épaisses. La rainure est bien développée, mais diffère par certains caractères de celle du Shou du Thibet. Les bois se renversent beaucoup moins en arrière, et les deux andouillers de base sont plus relevés. Suivant Falconer, et d'après la figure publiée par Blyth, la couronne ne formerait qu'une simple fourche, particularité sur laquelle se basaient autrefois les auteurs pour assimiler le Shou tibétain au Cerf du Kachmir; mais des observa- tions plus récentes ont montré que chez ce dernier les andouillers terminaux se multipliaient avec les progrès de l'âge. « Le capitaine ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 201 Cimningham, écrivait Hodgson, me dit que le Cerf du Kachmir a parfois une double fourche à ses bois, ce qui eu fait un animal à 12 cors ou Bara-singha » (1). Leilh Adams, à qui l'on doit de pré- cieux renseignements sur ce Cerf, indique les bois comme grands, très massifs, pourvus de 10 à 15 pointes et plus suivant l'âge; sur la plus grande ramure qu'ait observée ce voyageur, chaque bois mesurait [^12, en suivant la courbe, l'un avait 7 pointes, l'autre 6. Sur le dessin publié dans le texte du travail de M. Ph. L. Sclater (fig. 5), l'un des bois porte 6 cors, l'autre o. D'après Jerdon enfin, on aurait vu des spécimens ayant 15, 16 et même 18 audouillers, et cette assertion est confirmée par Sterndale. Tous ces détails montrent que le Cerf du Kachmir est bien distinct du Cerf du Tibet, et que, par la forme de ses bois et le nombre de ses audouillers, il montre au contraire des affinités plus prochaines avec le Cerf du Thian-Chan, C, eustephanus (Blanf.) et surtout avec le Cerf de Perse C. maral (Og. nec Sev.). Du reste, ainsi que nous l'avons dit déjà, la zone d'habitat du C. cashmeerianus est exclusivement sud-himalayienne, elle est donc nettement séparée de celle du C. Wallichi, et tend au contraire vers celle du C. maral. « Le capitaine Cunningham, dit Hodgson, m'assure que le Cerf du Kachmir est le même animal que le Shou du Tibet, mais Gray et Falconer jugent autrement; et comme il est avéré maintenant que le Shou ne se rencontre dans aucun district cis-himalayieu, pas même dans le Chumbi dont le climat est moitié hymalayien, moitié tibétain, je tiens également cette ideutilication pour très contestable ». Suivant Leith Adaras, les forêts qui couvrent les chaî- nes de montagnes de l'ouest du Kachmir et le versant nord du Pir- Paudjal seraient le principal foyer d'habitat du C. cashmeerianus. Cette opinion est partagée par M. Blanford qui assure qu'au nord de la chaîne qui sépare le Kachmir du Ladak, on ne trouve de cette espèce que des individus errants, égarés et perdus (2), et que son aire d'habitat ne s'étend pas, vers le nord-est, au-delà de cette chaîne. Les reuseigoements font presque entièrement défaut en ce qui concerne les limites de l'extension de ce Cerf vers l'ouest, et nous ne pouvons citer à cet égard que le témoignage de Scully qui rapporte à l'espèce C. cashmirianus, un bois incomplet et brisé, trouvé par le capitaine Yate près de Balkh sur la rive gauche de rOxus, dans le nord de l'Afghanistan. Si cette hypothèse parfaite- ment admissible, mais n'ayant encore pour b.ise qu'un fait isolé et (1) Hodgson. Journ. asiatic. Soc Bengal, .XX, p. 393, 1851. (2) Blanford. Proc. zool. Soc. London, p. 633, 1876. 202 F.. DK l'fKJSARGnES peu probuul, veuail à cire conlirmee, il faudrait eu conclure (jue le Cercus citslnneerianus gafçne vers le nord-ouest le massif de l'HintJou- Kouch cl de là les inouïs Paiopauiisiides d'où il descendrait, sur le versant noid. dans le bassin supciieur de l'tJxus ou Auiou-lJaria et probablement aussi, sur le versant sud, le long de la cliaîne de Soulaïuian Dagli, et dans les baules valléesoù pi-ennenl leurssources les nombreuses rivières (jui arrosent les contrées afghanes, et vont se perdre dans les déserts du nord du Béloulchislan et les maré- cages de Hamoun. 18. — Cervus varkandensis Blanford. 1874. Cerriis ap. Sir Douglas Forsyth, Proc. zool. Soc. London, p. 324. 1875. — — W. T. Blanford, Journ. As. Soc. Beng., XLIV, pt2. p. 112. 1879. — — 1d., Se. lies. .sec. Yark. Miss. (Mamm.), p. 92. 1879. — maral Przewalsky, Fr. Kulja ta Lob-Nor, p. 166. 1892. — yarkandensis W. T. Blanford, Proc. zool. Soc. Lon- don, p. 116, fig. des bois. Le Muséum de Paris possède de cette espèce deux spécimens pris entre Kourla et le Lob-Nor par M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans. L'un d'eux est une femelle bien adulte, l'autre un jeune mâle dont les bois, encore au stade Rusa, ne présentent que trois pointes chacun, un andouiller de base et une fourche terminale. La robe de ces deux individus est remarquablement claire et repré- sente ce que l'on est convenu d'appeler une livrée désertique. Chez la femelle, la tête, le cou, le dessus du corps, les flancs et le haut de la face externe des membres sont d'une teinte jaune pâle, faiblement tiquetée de brun-jaunàtre clair, un peu plus sombre le long de la ligne médiane dorsale; le dessous du corps, la face interne et tout le bas «les membres sont d'un blanc légèrement lavé de jaune. La queue est très courte et d'un blanc jaunâtre. Le disque circumcaudal de même teinte est bien développé; sur le dessus de la croupe il ne présente pas de bordure sombre bien évi- dente, et se perd insensiblement dans la teinte jaune tiquetée du dos, mais le long de la face postérieure des cuisses, il est encadré d'une bordure assez large, d'un brun foncé. Les oreilles sont lon- gues; il n'y a aucune trace de brosses métatarsiennes. Le rhina- rium est réduit; entre les narines et la lèvre supérieure il se rétré- ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DR l'aSIE CENTRALE 203 cit notablenieut el forme un isthme étroit qui s'étale à peine le long du bord antérieur de l'ouverture buccale. La livrée du jeune mâle se distingue de celle de la femelle par l'allongement marqué des poils du cou qui forment une crinière dont la teinte brunâtre, tiquetée de jaune est plus foncée que sur le reste du corps. Sur le front on remai-que une large tache sombre, brunâtre. Le disque uropygal n'est pas mieux délimité sur le dessus de la croupe, mais sa bordure post-fémorale est large et d'un brun presque noir. La face externe des membres est également moins pâle et toute la région ventrale médiane se sépare nettement, par sa couleur d'un brun-jaunâtre sombre, de la teinte claire du bas des flancs. Les bois, longs de 61 centimètres eu suivant la courbe, sont pâles, peu grenus et presque lisses ; leur courbure, la longueur et la direction des andouillers rappellent beaucoup les bois du C. nariyanus, mais leur épaisseur est moindre, et comme nous l'avons déjà fait remarquer, le deuxième andouiller de base [bez-Une] est absent, particularité que l'on constate souvent, comme on le sait, pour la ramure des jeunes Cerfs d'Europe. La taille de ces deux individus est grande. La femelle adulte mesure 1™20 de hauteur au garrot et le jeune mâle 1^15; mais, d'après Sir Douglas Forsyth, cette mesure atteindrait 1™3.") chez les mâles adultes. C'est sans aucune hésitation que je rapporte ces deux exemplaires à la variété décrite par M. W. Blanford sous le nom de Cermis ynrkamhiuis, mais cette variété n'est-elle pas plus proche alliée du Shou tibétain C. Wallichi que du Bara-singha du Kachmir C. cashmeerianus ? La taille est grande et la livrée, bien que plus claire, rappelle dans les détails de sa coloration celle décrite par Hogdson pour le C. nffinis. Comme l'avait tout d'abord fait remar- quer M. Blanford, les bois ressemblent beaucoup à ceux du Shou du Tibet, et pour se convaincre et être frappé de cette similitude, il suffit de comparer la figure publiée par M. Blanford aux nom- breuses planches des mémoires d'Hodgson, particulièrement celle de la page 518 du volume 19 du Journal asiatique du Bengale. Chez le C. cashmeerianus, la couronne est multifide ; chez le C. Wallichi, il n'y a jamais, même chez les vieux individus, qu'une simple fourche pour couronne. Or, sur toutes les têtes de C. yarkandensis, assez nombreuses et parfaitement semblables entre elles, que signale M. W. Blanford, il n'y a également que 5 pointes pour cha- que bois : 2 andouillers de base {brow et hez-tine), un andouiller médian (royal) et une bifurcation apicale; enfin l'orientation verticale et presque parallèle des deux branches de cette fourche semble bien iUÏ i:. 1»K l'OlJSAMGUKS indiquer une foniu! (léfniitive et parfnilc pour la couronne. L'enver- gure et l'expansion latérale t\v,s hoissctnt moindres chez lef. ijarkaii- (lensis, mais Hodgson nous apprend que ce caractère est variable chez l(ï ('. Wallichi, (|ue les bois sont plus ou moins écartés suivant les individus, et (jue leurs extrémités sont tantôt assez rappi-ochées, tantôt au contraire très distantes. 11 faut admettre pourtant que chez le Cerf d'Varkand, les perches se renversent moins en arrière dans leur portion basale et c'est là, en somme, la seule particula- rité qui permette de les distinguer des bois du C. Wallichi. Les déductions (jue l'on peut tirer du mode de distribution géogra- phique de l'espèce qui nous occupe ne sont pas moins suggestives et viennent à l'apjjui de notre manière de voir. Le Cerf d'Yarkand fut signalé pour la première fois par quelques- uns desofliciers delà mission envoyée en 1873 par le gouvernement de l'Inde, sous la direction de Sir Douglas Forsyth, dans l'Yarkand. Ces explorateurs le rencontrèrent successivement près d'Yarkand, de Kachgar et de Maralbachi, dans les hautes herbes et les forêts qui bordent le cours du Tarim au milieu de la plaine. Quelques années plus tard (187G) Przewalsky, et récemment (1890) M. Bon- valot et le prince Henri d'Orléans l'aperçurent à maintes reprises le long du cours inférieur du Tarim, entre Kourla et le Lob-Nor. Dans les environs de ce lac il est, parait-il, très abondant, et de là remonte sans doute la vallée du Tcherchen Daria jusqu'à l'Altyn-Tagh, contournant ainsi complètement les solitudes arides et sablonneuses du désert de Takia-Makan, qu'il traverse peut-être vers louest eu descendant le cours du Khotan-Daria. Le Cerf d'Yarkand est donc l'espèce propre au Turkestan oriental et son habitat reconnu com- prend tout le bassin fermé du Tarim. Au nord, les pentes raides, nues et désolées de la chaîne du Kourouk-Tagh et du Thian-Chan le séparent de son congénère des monts Célestes Ceivus emtephamis (Blanf.); à l'ouest et au sud, il vient se buter contre les hauteurs inaccessibles du plateau de Pamir et les infranchissables glaciers du Karakoroum qui l'isolent complètementdu Cercuscashmeerianus. Dans l'état actuel de la science, on ne peut encore rien avancer de bien certain sur l'extension de cette espèce vers l'orient ; cependant différentes cliaînes parallèles, relativement peu élevées au-dessus du niveau des plateaux tibétains (le Togouz Daban, l'Altyn-Tagh, le Kouen Lun et le Tang-La), ne sont-elles pas autant de voies prati- cables, faciles et naturelles qui permettraient au Cerf d'Yarkand de gagner les chaînes du Nan-Chan et du Koukou-Nor et d'atteindre les massifs montagneux du Tibet oriental qui, ainsi que nous l'avons ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 205 VU, sont le domaine du Shou tibétain C. Wallichi? Ou bien, inverse- ment, ne peut-on pas supposer une migration de cette dernière espèce vers l'ouest, en suivant les mêmes voies, comme je le donnais à entendre dans un précédent paragraphe ? En résumé, étant donné le régime orographique de toute cette partie de l'Asie centrale, je ne trouve aucun chaînon, aucune passe qui permettent de rattacher le C. yarkandensis au C. cashmeerianus, tandis qu'au contraire de nombreux traits d'union le relient d'une manière logique et naturelle au C. Wallichi. Les explorations et les découvertes futures nous apprendront qu'il ne faut probablement regarder le Cerf du Tarim que comme une forme et une variété désertique du Shou tibétain. 19. — Cervus xanthopygus a. Miine-Edwards. On peut considérer comme appartenant à un même type spéci- fique les nombreux Cerfs qui vivent tout le long de la limite méridionale de la Sibérie, sur les deux versants des chaînes de montagnes qui séparent cette immense plaine des hauts plateaux de la Mongolie et du désert de Gobi, depuis le massif du Thian- Chan à l'ouest jusqu'à la Mandchourie et au cours inférieur de l'Amour à l'est. Ces Cerfs diffèrent du C. elaphiis par leur robe plus claire, leur queue plus courte, leur taille plus grande et la forme de leurs bois. Sur la tête et le cou, les poils sont d'un brun-grisâtre assez sombre ; sur les épaules, le dos, les flancs et les cuisses, ils sont au contraire d'un gris brunâtre, plus ou moins lavé de jaune suivant les saisons, et beaucoup plus clairs que sur le cou. La poi- trine, le ventre et les membres sont d'un brun franc. Autour de la queue, sur le croupion et la face postérieure des cuisses se voit un large disque dont la teinte peut varier du blanc jaunâtre au jaune roussâtre ; ce disque est encadré d'une bande d'un brun-noirâtre plus accusé latéralement, et qui diminue graduellement d'intensité d'arrière en avant pour se perdre dans les teintes du dos et des cuisses. La queue très courte est de même couleur ou un peu plus pâle que le disque. Les femelles n'ont de crinière en aucune saison, mais chez les mâles en hiver, les poils du cou s'allongent notable- ment et forment une crinière qui disparaît presque complètement en été. La hauteur au garrot oscille entre li^40 et l^SO et la ramure, pour des individus de même âge, varie également beaucoup comme force et comme dimensions. De même qu'Hodgson l'a constaté pour le Shou du Tibet, le maximum et le minimum de longueur 206 K. I>K l'UUSARGUES des bois peuvent être entre eux connue :i/l. Nous verrons plus loin, du reste, ce que l'on doil penser de ces dilTérences; il nous suffit pour l'instant de faire reniarcpier que, quelles que soient leurs dimensions, les bois parfaits sout invariablement conformés d'après le mode suivant. Chacuu d'eux porte deux andouillers de base assez rapprocbés {hrow et hez-lint's.), un andouiller médian {royal) et une couronne de 3 ou 4 pointes: soit pour la ramure entière 12 cors ou 14 au maximum. Les andouillers de la couronne, ordinairement de grandeur décroissante, sont disposés parallèle- nient, à la file et à une assez grande distance les uns des autres, dans un même plan dont l'orientation didère de celui des andouil- lers inférieurs; de plus, à la naissance de chacune de ces pointes supérieures, on constate un aplatissement et une compression sensibles de l'axe principal, et une légère tendance à la palmature. C'est donc surtout par la forme de la couronne que la ramure du C. xanthopygus diffère de celle du C. elaphus, et par suite ce Cerf asiatique doit être raugé parmi les espèces du groupe élaphien chez lesquelles les andouillers de la couronne ne forment pas coupe (Section B. système Lydekker) (1). Ces Cerfs de Sibérie furent signalés tout d'abord par les géogra- phes au commencement du siècle dernier, puis étudiés quelque temps après par les zoologistes ; mais ce n'est qu'à une date relative- ment récente que l'on a reconnu leurs véritables atTinités et que les auteurs, en particulier M. A. Milne-Edwards, Severtzov et M. Blan- ford ont mis en pleine lumière les particularités qui les distinguent du Cerf d'Europe C. elaphus, et les rapprochent au contraire du Wapiti de l'Amérique du Nord, C. canadensis. Pallas (1811), le pre- mier zoologiste qui ait eu l'occasion de les observer, les indique comme étant de plus grande taille, mais de même espèce que le C. elaphus, et les assimile aux Cerfs du Caucase, de l'Arménie et même de l'Inde. Les idées émises à ce sujet par H. Smith (1828j et Wagner (1844), ne sont qu'une répétition de celles de Pallas. Pour Hodgson et Blyth (1841 à 1851), les Cerfs du nord de l'Asie étaient cospécifiques, soit du C. Wallichi du Tibet, soit du C. cushineerianus du bassin moyeu de l'Iodus. Nous trouvons plus de détails dans les travaux de deux zoologistes, Schrenck (18a8j et Radde (1862) qui, vers le milieu de ce siècle, explorèient successivement et à peu d'intervalle les régions du sud et de l'est de la Sibérie. Ces auteurs, néanmoins, considèrent encore le Cerf de ces contrées comme un C. elaphus, mais en faisant remarquer toutefois qu'il n'en (I) Proci^eil. zool. 6w. of Luiidon, p. 'J33, IS'JII. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 207 diffère pas seulement par sa taille, mais aussi par l'élongation de sa tête, la brièveté de sa queue, les teintes de sa livrée, et la forme particulière de la couronne de ses bois. L'importance réellement spécifique de ces caractères ne fut appréciée à sa juste valeur qu'en 1867 par M. A. Milue-Edwards qui, ayant eu l'occasion d'examiner un jeune Cerf de Mandchourie envoyé au Muséum par M. Fonta- nier, reconnut le type signalé par Schrenck et Radde dans le bassin de l'Amour, et proposa de le distinguer du C. elaphus sous le nom de C. xanthopygus. Enfin, peu de temps après (1873), Severtzov sépara définitivement le Cerf de Sibérie de celui d'Europe, en démontrant que les caractères qui distinguent la première de ces deux espèces, qu'il nomme C. maral, décèlent des afTinités étroites et une unité d'origine avec le Wapiti du Canada. « Je pense, écrit cet auteur, que le C. maral et le C. canadensis ne formaient autrefois qu'une seule et même espèce habitant le Nord de l'Asie et de l'Amérique, à l'époque où ces deux continents étaient réunis par les régions aléoutiennes qui formaient alors une longue et étroite langue de terre ininterrompue; les particu- larités qui distinguent actuellement ces deux types ne se sont montrées qu'après la séparation des deux continents. Les caractères qui différencient le C. maral d'avec le C. elaphus sont d'origine plus ancienne. Leur apparition date de l'époque où l'Europe et l'Asie étaient séparées par la mer qui, pendant la période pliocène, occupait les déserts actuels de la Perse, de la Turcomanie et des steppes kirghizes et unissait entre eux l'Océan arctique et l'Océan indien. Il fut un temps où l'habitat du Cerf d'Europe s'étendait jusqu'aux monts Ourals, et à cette même époque, le Cerf maral s'avançait probablement vers l'ouest jusque dans les vallées du Tobol, du ïargaï et du Sari-sa. Puis vint l'Élan qui se répandit dans les immenses forêts situées entre la Vistule et l'Altaï, refoulant le C. elaphus à l'ouest et au sud, vers la Baltique et la mer Noire, et le C. maral du côté du sud-est. » Severtzov conclut en réunissant en une même espèce (C. maral) le Cerf de Sibérie et le Cerf du Canada, qu'il ne distingue que comme de simples sous-espèces, l'une américaine, l'autre asiatique. Sans suivre aussi loin le zoologiste russe dans ses conclusions, il est préférable, je crois, de considérer les Cerfs du nord de l'Asie comme formant actuellement une espèce distincte qui, suivant la loi de priorité, doit porter le nom de Cercus xanthopygus. Poursuivant ses déductions, et s'appuyant sur des différences assez sensibles dans la taille, la coloration du pelage, les dimen- 208 K. I)K l'OlSAMOUKS sioiis (lo la ramure, el sur lliahilal liiuii disliucl des iudividus qui diffèrent à cet égard, Severtzov divise ensuite son Maral asiali(|ue en deux variétés : Tune pitis grande, var. aonijnrica, spéciale aux jjautes régions niontagneusiîs du Miassi[ du Tliian-dliau el des chaÎDes qui en dépendent; l'autre, var. sibirica, plus faible mais plus largement répandue sur les flancs des montagnes (|ui litnitent au sud la grande plaine sibérienne. Il me [)araîl avantageu.x de maintenir cette division subspéciliiiut^ ijui concorde parfaitement avec les faits et avec les observations des explorateurs tant anciens que récents. Déjà Strahlenberg (1) avait signalé très explicitement deux formes distinctes parmi les Cerfs du sud de la Sibérie, l'une qu'il nomme Irbisch ou grand Cerf, l'autre Isiibrisseu ou Cerf commun. De même Atkinson (2) paraît avoir observé dans ces mêmes régions deux races de Cerfs qu'il désigne chacune sous des noms différents. « Les Cerfs (Deer) sont nombreux, dit- il, dans les vallons boisés de l'Houchan entourés de hautes montagnes, vers l'extrémité occiden- tale de l'Altaï : plus haut, dans les montagnes, vit un autre Cerf (Sfar/) de grande taille, c'est V Alain ». Ailleurs, Atkinson revient sur cette distinction, et signale l'Alain dans les montagnes delà Dzoungarie. Comme on le voit, Tlrbisch de Strahlenberg et l'Alain d'Alkinson correspondent bien à la variété i'OH^a?"ica de Severtzov, etl'Isubrissen n'est autre que la variété sibirica de ce même zoologiste, celui que Pallas et tout récemment M. le D' Bolau nomment Isubra. Quanta l'unité spécifique de ces deux races, il n'y a pas à en douter; Severtzov n'a pas manqué d'insister sur ce point essentiel, en écrivant : « Les marques du pelage, la forme des bois, la disposi- tion des andouillers, en un mot toutes les différences qui séparent le C. maral du C. elaphus existent aussi bien chez les spécimens de Sibérie que chez ceux du Thian-Chan ». 11 ne reste donc plus qu'à préciser quelles sont, parmi les déno- minations assez nombreuses qui ont été proposées, celles que l'on doit choisir pour désigner ces deux sous espèces, et à établir leurs synonymies respectives. Sur ce point, je soumettrai à l'approbation du Congrès la nomenclature suivante. (1) Strahlenberg, HLator. geofjr. descript. of Nord and easl. jtart^ uf Europa and Asia, p. 371, 1738. ['!) Atkinson (fide Blyth) .Journ. asialic Soc. I3engal, XXX, p. 191, 1801. ÉTUDE SUR LES HUMINANTS DE LASIE CENTRALE 209 a. — Cervus xanthopygus, var. typicus X. M. Edwards. 1738. Isubrisscn Strahlenberg, Historié, géograph. descr. North and east. parts Europa and. Asia, p. 371. 1811. Cervus elaphus (partim.) Pallas ([subra ad Baicalem.) Zoogr. ross.-asiat. p. 216. 1859. Cerims elaphus Schrenck, Reis. und Forscli. im Amur-Lande. l, l'^e part. Mammif. p. 171. 1862. — — Radde, ReiseSad v. Ost-Sibirien, pt. I, Saiigeth., p. 284. 1867. — xanthopygus A. Milne- Edwards, Ann. Se. natur., (5), Vlll, p. 376. 1868-1874 Cernas xanthopygus A. Milne-Edwards, Rech. sur les Mammif. p. 181, pi'. XXI. 1873. Cervus )naral (B. asiatica (a. sibirica.) ) Severtzov, Turkes- tanskie Jewtnie, p. 103 à 109. 1876. — — ( — ( — )) Severtzov, Turkes- tanskie Jevotnie, traduct. Ann. Mag. nat. hist. p. 377. 386. 1880. Cerims Lûhdorfi D^ Bolau, Abhandl. Geb. Naturwiss. Ham- burg, p. 33, pi. IV. Comme je l'ai déjà fait remarquer précédemment, le spécimen qui a servi de type à la description de M. A. Milne-Edwards, était loin d'être adulte et d'avoir pris tout son développement. Sa ramure est faible et, comme il arrive fréquemment dans le jeune âge, asymétrique. L'un des bois, celui de droite, en est encore au stade Rusa, et n'a que trois pointes, un andouiller de base et une fourche apicale à branches très inégales, la portion terminale de la perche étant beaucoup plus longue que l'andouiller supérieur; le bois gauche présente au contraire la forme Pseudaris et diffère de celui de droite par la présence d'un andouiller de plus, peu développé, assez écarté de l'andouiller de base, mais qui n'est autre incontes- tablement qu'un premier rudiment malvenu du 2* andouiller de hase {bez-tine). Ces caractères de la ramure indiquent bien clairement un jeune Cerf du type élaphien dans sa 4^ année. Il est également nécessaire de signaler, dans la planche qui accompagne le travail de M. Milne-Edwards une inexactitude assez grave qui seule a fait naître les doutes émis par certains auteurs sur la validité de l'espèce C. xanthopygus. Sur cette ligure, la longueur de la queue a été exagérée; en réalité cet appendice est très court et ne mesure que 8 centimètres jusqu'à l'extrémité des poils terminaux. Cette con-ec- Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 14 210 *:. DF. l'OrsARGUES tiou iiest pas sans importance et répond précisément à la question jxjst'e tout réceuinïoiit p;ir M. LydekkiM- qui, dans sa revision des Cerfs du |j;roupe olapliien, sexpriuie connue il suit : « Je présume que la planche de M. Milne Edwards est exacte en ce qui concerne les dimensions de la queue : sinon l'espèce C. xanthnpifgns serait plus distincte du C. elnphus qu'on ne l'a jusiju'ici supposé )) (l). Ces observations sullisent également à prouver que le Cerf décrit il y a quelque temps par. M. le D^ Bolau sous le nom de Cpitus l.nhdorfi, n'est autre qu'un C. .ronthopyynsà un âge plus avancé que l'individu type et que, chez ce dernier, la ramure à l'Age bien adulte aurait été conforme à celle qui a été décrite autrefois par Schrenck et ligurée plus récemment par M. le D^" Bolau. Par suite, dans la liste des espèces de Cerfs du groupe élaphien de M. Lydekker, le C. .Taniliopygnn doit être retiré de la section A pour être reporté dans la section B à la place du C. Luhdorfi qui passe au rang de synonyme. Le Cerf Isubra, suivant M. le Dr Bolau, est intermédiaire, comme taille, au Cerf d'Europe et au Cerf Wapiti et mesure l'"i2 de hauteur au garrot ; mais je doute que les bois soient très développés propor- tionnellement aux dimensions du corps. D'après Schrenck et Radde la force et les dimensions de la ramure varieraient notablement, et ce dernier zoologiste nous apprend que, dans la partie est des monts Saïau, elle est d'ordinaire plus courte et plus massive chez les indi- vidus qui habitent les régions élevées, plus longue et plus grêle chez ceux des plaines. D'autre part, le nombre normal des pointes chez les adultes ne paraît pas dépasser 6 pour chaque bois ; c'est du moins le nombre maximum qu'indiquent les auteurs précités (Zicolf-ender) et la couronne ne formerait jamais qu'une double fourche. Malheureusement ni Schrenck ni Radde ne donnent les dimensions des bois qu'ils ont été à même d'observer et le D"" Bolau se contente de dire que ceux de son C. Liihdorfi sont plus faibles et à andouillers plus rapprochés que chez le Wapiti. Le Muséum de Paris ne possède malheureusement pas de spécimen tout-à-fait adulte de cette espèce et je ne puis donner ici que les mesures que j'ai pu prendre sur les bois du spécimen type, et sur ceux de trois autres exemplaires (un daguet, un huit-cors et un dix-cors) tués dans les environs d'Irkoutsk, et dont les dépouilles ont été récemment offertes au Muséum par M. H. Mangini. (1) Voir à ce sujet les notes additionnelles sur le Cervus hedfordianus, p. 215 et 219. ETUDE SUR LES RUMINANTS DE L ASIE CENTRALE 211 Longueur totale de la perche en suivant la courbure, depuis la meule jusqu'à la pointe terminale. Id. du premier andouiller de base (brow-tine) Id. du deuxième andouiller de base (bez-tine) Id. du troisième andouiller (royal) . . Id. du quatrième andouiller Id. de la portion terminale de la perche, au-dessus du dernier andouiller. Circonférence à la base, au-dessus de la meule. . Dix-cors liuit-cors TYPE DAGliET H6 (brisé) 25 23 20 20 17 64 19 19 11 » 30 13 54 15 5 16 » 30 13 C-' 2S » » » 7 Comme oq le voit, la loDgueur des bois pour un Cerf dix-cors n'est que de soixante-six centimètres, l'on peut présumer, que chez un douze-cors, elle n'excéderait pas quatre-vingt-dix centimètres. L'extrême limite occidentale de l'aire d'habitat du C. xantbopygus paraît être la terminaison est de rAllaï proprement dit. De là, ces Cerfs se répandent sur les deux versants de la chaîne des monts Saïan et traversent les diflférents bassins de l'Iéniseï, de l'Angara et de la Selenga: ils sont extrêmement abondants dans les monts du Baïkal et de la Transbaikalie, et plus loin aussi dans le bassin de l'Amour et de ses affluents jusqu'au cours inférieur de ce grand fleuve et aux côtes de l'océan Pacifique. Au nord, la trop grande abondance des neiges les arrête, de plus ils se butent de ce côté aux Élans et aux Rennes ; leur ligne limite polaire serait les chaînes des monts Stanovoi et lablonovyi et le plateau de Vitim. Dans la partie occidentale de leur aire de dispersion, ces Cerfs s'avancent vers le sud jusqu'à la lisière des solitudes sableuses du Gobi, mais vers l'est on est encore mal fixé sur leurs empiétements dans celte même direction. On les a signalés et suivis assez loin dans la Mandchourie et le long de la chaîne du grand Ivhingan, mais bientôt on perd leurs traces faute de documents et d'observations bien précises. b. — C. xANTHOPYGus, var. EUSTEPHANUs Blauford. 1738. Irbiscl) Strahlenberg, Hist.-geogr. descr. North. and east. parts Europa and Asia, p. 371. 212 K. I)K l'OI'SAHGl'ES ISJ 1 . Orriir. elaphus (partiin) I*ai,las, Zongr. rnss. naiat. 1801. Alain Atkinson ficlr Blvth, Joiirn. As. wSoc. Beng., XXX, p. 191. 187.'î. Ccrvus tnaral (H. (isintira (h.songarica)) ( 1) Sevkrtzov, Turhcsf. Jcvotnie, p. 1U3 à lUU. 1876. Cervus maral (B. asiatica (b. songaricti) ) Sevkhtzov, traduct. Anii. Mag. uat. Iiislory, j). 377 t!t 380. l87o. — eiifiti'iihaiiufi Iîlanford, Proc. zool. Soc. Loodon, p. 637. 1879. — — Id. Scient, tesults. sec. Yarkand Mis- sion, p. 91. 1879. CVr/TazEWALSKY, rroni Knlja tu Loh-Nor., p. 40. 1895. Cervus euslephanus de Pousargues, Bullet. Muséum d'Hist. liât., Paris, n» 7, p. 206. Cette variété occidentale du C. .Tanfhopugus atteint une taille supérieure à celle de la race type de l'est, et le cède à peine sous ce rapport au Wapiti. Suivant Severtzov, les mâles adultes auraient 5 pieds anglais soit environ 1 m. 52 de hauteur au garrot et, d'après Przewalsky, cette même mesure serait de 1 m. 30 pour une biche adulte et pour un jeune mâle de deux ans. La ramure prend égale- ment des proportions colossales. Les bois de t m. 25 à 1 m. 30 de longueur ne sont pas rares, et quelques-uns de ceux examinés par Severtzov dépassaient 1 m. 40. Aussi ne saurait-on trouver un terme subspécifique mieux approprié que celui de eastrphanus, pro posé par M. Blanford. Ces magnifiques ramures ont été décrites et ligurées avec trop de soin par les deux auteurs précités pour qu'il soit utile d'y insister, et il suffira de noter la présence de quatre pointes à la couronne, ce (jui donne 14 cors pour la ramure entière. Nous venons de voir qu'on n'en a jusqu'à présent signalé que 12 pour le C. xanthopygus typique. Signalons enfin comme dernier caractère distinclif, les teintes plus foncées du pelage. La variété C. xaiitliopijgas eustephanus habite tout le massif du Thian-Chan et les chaînes qui s'en détachent; c'est à dire à l'ouest, la haute vallée du Naryn, la ceinture du lac Issyk-Koul, les monts Ala-T;iou, Alexandrowsk et Kara-Taou ; à l'est, les deux chaînes parallèles du grand et du petit Youldouz. Vers le sud le C. eustepha- nus s'arrête sur les crêtes élevées des pentes abruptes, désolées et inhospitalières du versant méridional du Thian Chan, qui domi- nent les vastes solitudes du désert de Takla-Maklan, domaine invio- lable du Cerf d'Yarkand. Vers le nord-est, il pousse au contraire (I) Voir plus loin la note additionnelle, page 215. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE LASIE CENTRALE 213 jusqu'aux inouts Altaï, en franchissant le bassin supérieur de l'Ili et les montagnes qui encerclent à l'ouest et au nord le plateau de la Dzoungarie. * 20. — Cervus bedfordianus Lydekker Cervus bedfordianus R. Lydekker, Proc. zool. Soc. London, p. 930, pi. XLVIII et XLIX, 1896. Cette espèce a été établie provisoirement vers la fin de 1896 par M. R. Lydekker pour un Cerf du nord de la Chine qui est encore actuellement vivant et eu observation en Angleterre dans les parcs du duc de Bedford,à Woburn-Abbey. Le pelage de ce Cerf présente des caractères tout particuliers de coloration. En été, il est d'un roux bai brillant uniforme, sans aucune trace de crinière plus sombre ni de disque circumcaudal plus clair; en hiver apparaît sur la croupe un large écussou jaunâtre, cependant que sur le corps, le pelage passe au brun gris bleuté et que les poils du cou s'allongent en une crinière tiquetée de fauve, de noir et de blanc. Il est à souhaiter que ce type intéressant vive encore quelques années pour permettre à M. Lydekker de poursuivre ses observa- tions sur la forme et les dimensions de la ramure à l'âge adulte. D'après la première étude du savant zoologiste anglais, l'on peut cependant présumer déjà que le C. bedfordianns est très proche allié du C. xanthopijgus, qu'il n'est probablement qu'une forme particulière et une simple variété de cette dernière espèce, n'en différant que par la teinte uniformément rousse de sa livrée et la disparition du disque uropygal pendant la saison d'été. Nous avons vu, en effet, dans l'un des articles précédents, qu'il ne doit être nullement question de différences dans les dimensions de la queue qui, chez ces deux types, est d'une extrême brièveté. D'autre part, la localité d'où provient le C. bedfordianus, capturé non loin de Pékin, se rattache orographiquement du côté du nord- est par l'intermédiaire de la chaîne du grand Khingan, aux régions de l'Amour et de la Transbaïkalie, principal foyer d'habitat du C. xanthopygns. Vers l'ouest, le C. bedfordianus s'avance le long des chaînes et des terrasses qui forment la limite naturelle entre les plateaux de la Mongolie et la Chine proprement dite. Des détails très intéressants que j'ai relevés dans le récit que M. l'abbé A. David (1) a publié de ses deux campagnes d'exploration dans (1) R. P. A. David, Nouvelles Archives du Muséum, II, p. 1 à 83, 1868. 214 I-. Ui; l'ODSARGIÎKS l'Uuralu ou Uula (lliaii, au iKud iunucdial de la {^^raude houclc du fleuve .lauue el du pays des Ordos, ne laissent pas le moiodre doute à cet éij;ard. H I.'Ourato occidental, ('ciit ic savant missionnaire, nourrit en grand nombre le Chevreuil et lu ijnind Cerf {\). l>). . . C'est là que se rendent les chasseurs pour tuer les (ItTfs et s'en pi-ocurer les cornes neuves, qu'ils vendent aux médecins » (p. 7). Plus loin, ou noie cette phrase suggestive : « Le Frère Chevrier a|»erçoit un giand Cerf roux. » (7 juillet), (p. 40). Finalement, l'on trouve cette conclusion des plus significatives : « Les Mongols d'Oula-Chan me confirment encore que la chaîne de ces montagnes ne nourrit qu'une seule espèce de Cerf dont le pelage est ruux eu été et uoirâtrr en automne o ([). 77). Tous ces détails concordent rigoureusement avec les observations de M. Lydekker. C'est aussi à l'espèce C. bediordianus qu'il faut dès lors rapporter les nombreux Cerfs que Przewalsky (1) a rencontrés dans les mêmes régions, sur les pentes des diflérenles chaînes de Muni-Oula, Scheiten-Oula et Khara-Naryn-Oula. Or, nous savons par les observations de l'explorateur russe Pievlzov (2), que ces différents systèmes orogra|)hiques partiels, réunis par les géogra- phes sous le nom collectif d'In-Chan, se prolongent vers le nord- ouest, à travers le désert de Galbyn-Cobi, jusqu'à l'Altaï méridio- nal, en prenant successivement les noms de monts Kour-Kou, Gourban-Saïkhat. Artsa Bogdo, Iké-Bodgo et Irdyn Oula. De part et d'autre, comme on le voit, vers le nord-ouest comme du côté du nord-est, le domaine du C. bedfordianus se relie intime- ment à celui du C. xanthopijgm. Aussi, suis je porté à croire qu'il en est de ces deux espèces comme du C. yarkandensis et du C. WaUi- chi et que le premier n'est probablement qu'une variété du second, dont les couleurs de la livrée se seraient modifiées sous l'influence du régime climatérique d'une autre aire d'habitat, de la nature différente du sol et des produits de la végétation, et de la proximité immédiate des terres arides et sablonneuses du désert de Gobi. Quant à l'identité des Cerfs qui habitent le versant ouest de la chaîne de l'Ala-Chan (Przew^alsky) la question reste pendante entre le C. bed[ordia)ius et le C. Wallichi. HI:M ARQL K IM PORTANTH Depuis la rédaction de ce chapitre, M. Lydekker a publié, dans le der- (1) Przewalsky, Mongol. Tangut countr., I, p. 164. (2) PiEVTzov, Reis. Tibet und ober Lauf des Gelb. Fluss, \>. 268, 4884. ÉTUDE SUR LES RUMINANTS DE l'aSIE CENTRALE 215 nier fascicule des Proceedings de Londres de 1897, paru seulement en avril 1898(1), une note succincte dans laquelle il reconnaît l'identité spéci- fique du C. bedfordianus et du C. xanthopygus, ce qui concorde entière- ment avec nos conclusions. Le C. bedfordianus doit donc disparaître aussi bien comme variété que comme espèce et passer au rang de synonyme du C. xanthopygus, mais le temps nous a malheureusement manqué pour faire cette rectification. 21, ~ Cervu-s albirostris Przewalsky. 1884. Cervus albirostris Przewalsky, lieis. Tlb. ober. Lauf Gelb. Fiuss, p. 73et76(fig.). 1884. Cervus sellatus Id. Ibidem. 1889. Cervm Dyboivskvi? W. L. Sclater, Journ. As. Soc. Bengal. LVIIl, pt. 2, p. 186, pL XI. 1893. Cervus Thoroldi VV. T. Blanford, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 444, pi. XXXIV. 1896. — - R. Lydekker, Ibidem, p. 930. 1897. — albirostris de Pousargues, Bullet. Mus. d'Hist. Datur., no 7, p. 284. Bien que la découverte de ce Cerf ne remonte qu'à une date récente, on peut dire cependant que c'est, de toutes les espèces qui habitent l'Asie centrale, la mieux établie en raison des caractères tout spéciaux de sou pelage et de sa ramure, caractères d'une originalité et d'une constauce telles, qu'ils ne donnent pas la moin- dre prise à la confusion. J'ai eu l'occasion, dans le courant de l'année 1897, de soulever et de discuter une question de priorité concernant ce Cerf, et de faire observer qu'il y avait lieu de changer la dénomination spécifique sous laquelle il était inscrit dans les catalogues zoologiques ; il me suffira de soumettre à la compétence du Congrès, la solution que j'avais proposée, en reproduisant l'ar- ticle que j'avais fait paraître à ce sujet. En 1889, M. W. L. Sclater signala à l'attention des Zoologistes un Cerf provenant du Tibet, dont la ramure comptait 10 pointes, et se (t) Proc. zool. Soc. London, p. 81.^, 1897. Dans cette même note, M. Lydekker considère le C. eustepliaaus comme une simple variété du Wapili et lui donne le nom de Cervus canadensis asiaiicus. L'association de ces deux termes n'est pas des plus heureuses. Severtzov lui-même, qui, le premier, l'avait proposée, en avait immédiatement reconnu les inconvénients et avait eu soin d'ajouter : « It now seems to me tliat it would be unadvisable to l'elain ttie name C. canadensis var. asiatica, and I think it would be more correct to name it C. nuirai or. C. wapiti ». Sur ce point de nomenclature, je renverrai à la solution toute différente que je soumets à l'approbation du Congrès. 216 K. 1)1 l'OUSARGUES faisait rt'inaniiicr par ralisfiic,»' des (leiixirmus aiidouilk'rs de hase (hrz-tiiie). S'a|)piiyant principaleinenl sur ce dernier caractère, et n'avîiut d'ailleurs à sa disposition qu'une lAte isolée, M. L. Selater rau^ea provisoirement ce (>er( dans le jçroupe des l'>ii>ii(liirlx en rassiniilant avec doute au Cerviis Df/hunshii (Tacz). Kn ISiKi, M. \V. T. lilanford reriil du 1)^ Tliorold la dépouille complète d'un Cerf tué dans le Tibet, ilont la tête et la ramure pré- sentaient exactement les particularités indiquées quatre ans aupa ravant par M. W. L. Sclaler. M. Blanford niconnul dans ce Cerf une nouvelle espèce, qu'il nomma Ccrnis Tliorolili, voisine des ('. cashmirianus (Kalc.) et (\ a///;us (Hodgson), appartenant par consé- quent au genre Ccrnis (str. s.) et n'ayanl, malgré l'altsence des deuxièmes andouillers de hase, aucune allinilé avec les l'sriida.vis. Cette manière de voir, absolument correcte, est partagée par M. Lydekker qui, dans sa classilicalion des Cerfs proprement dits ((poupe élaplnen) range le C. Thoroldi pai-mi les espèces dont les andouillers de la couronne ne forment jamais coupe ou chandelier et le considère comme type d'une section spéciale en raison de l'absence constante des deuxièmes andouillers de hase. Dans une courte diagnose, M. Blanford résume ainsi les princi- paux caractères de cette intéressante espèce. « Le C. Thoroldi est à peu près de la taille du C. elaphiis, brun, sans taches, marqué d'un champ circumcaudal d'un roux pâle; le pelage est rude, dressé, assez long; sur la ligne médiane dorsale un courant de poils se dirige en avant depuis la croupe jusqu'au garrot; les cornes sont fortement courbées et portent cinq andouil- lers [la pointe terminale comprise); le deuxième andouiller est très distant du premier ou basai ; le troisième est le plus long ». Ajoutons, comme autre caractère bien particulier, la couleur blanche du museau, du menton et du dessous de la mâchoire infé- rieure. Malheureusement, il ne me paraît pas possible de conserver le nom spécifique proposé par M. Blanford; car, en 1884, Prze- walsky avait déjà décrit et figuré, sous le nom de Cervus alhirostris, un Cerf des monts Nan-Chan qui est certainement de même espèce que le C. Thoroldi. Pour lever tous les doutes à cet égard il me suffira de traduire textuellement la description publiée par le célèbre explorateur russe. (( Le cosaque Kalmynin tua un jour deux exemplaires d'un Cerf nouveau pour nous, que nous désignâmes comme C. albiroUris à cause de son museau blanc. L'un d'eux, bien adulte, figure actuelle- ment dans le Musée de l'Académie des sciences de St-Pétersbourg. ÉTUDK SUR LES RUMINANTS DK l'aSIE CENTRA LK 217 La longueur de ce Cerf, du bout du iimseau à rexti-éinité de la queue, est d'environ 2™10, sa hauteur au garrot de l"i28. La robe d'été était d'un brun roux, chaque poil étant d'un brun sombre, passant au roussàtre à l'extrémité. A partir du garrot jusqu'au milieu du dos, se voyait un courant de poils ascendant dessinant comme une selle. Ce caractère ne doit pas être individuel; aussi pourrait-on encore désigner ce Cerf comme Cercus sellatus. La queue, longue de O^^OS, était garnie de poils d'uu jaune clair; le miroir était formé de poils plus clairs avec une bordure noirâtre peu apparente. La poitrine et le ventre étaient d'un roux clair, la moitié supéro-externe des membres d'un brun roux, leur face interne de même couleur que la poitrine et le ventre, mais par contre leur moitié inférieure était plus sombre. La tête petite et sombre, le museau et le dessous de la gorge jusqu'à la poitrine blancs; sur les côtés de la tête et autour des yeux, se voyaient aussi quelques poils blancs épars; à 35 millimètres en arrière de l'angle externe de l'a^il, se trouvait une tache blanche. L'oreille sombre, ourlée de blanc. Les bois de notre exemplaire tué en juillet étaient recouverts d'un épais velours gris sale, gorgé de sang. Leur longueur suivant la courbure approchait de 0°"97. Le premier andouiller se trouvait à 0f"03 au-dessus de la meule, le second O'"10 plus haut, puis la perche se terminait par deux pointes ». Il est inutile d'insister sur la concordance pour ainsi dire parfaite de cette description avec celle du C. Thoroldi. La saule ditïérence appréciable est celle que l'on peut relever dans le nombre et les dimensions des andouillers; mais, dans le cas présent, elle est absolument de nulle valeur. Il ne faut pas oublier, en elïet, que nous mettons ici en parallèle, d'un côté un individu, C. alhirostris, dont la ramure revêtue de son velours est en pleine croissance et conséquemment imparfaite, de l'autre, des exemplaires à bois finis, complètement dénudés, C. Thoroldi, ou même usés et près de tomber, C. Dyboicski ? (W. Sel.). Le point capital à noter, en ce qui concerne la ramure, est l'absence des deuxièmes andouillers de bnse ; or, ces andouillers manquent chez le C. albirostris, car, au stade de croissance où en étaient les bois décrits et figurés par Przewalsky, ils ne pouvaient plus apparaître ; toute la région basale de la ramure ayant déjà pris sa forme définitive, les modifications ultérieures n'auraient porté que sur la couronne, qui du reste, pour le nombre des andouillers, concorde déjà avec celle de l'un des types du C. Thoroldi. La priorité revient donc de droit au terme spécifique albirostris, plus particulièrement choisi par Przewalsky ; 218 K. I)K l'OlJSAHGllES les autres dénominations, sellatus, Tharobli, passent au rani; île syuonyn>es. Par suite de cette rectilication, nous pouvons indiquer d'une manière assez précise, du moins suivant la latitude, les limites de l'aire d'habitat de cette intéressante espèce. Le type du ('. alhirostris a été rencontré par Przewalsky vers la terminaison occidentale des monts Nan-(llian,au point où cette chaîne se relie à r.Mtyn-Ta^h et au Tchamen-Taj^h |)ar l'intermédiaire des monts Humholdt et des monts Uitter, par environ SU» de latitude nord et 95' de longitude est. Nous savons d'autre part que les types du (\ ThoroUU ont été tués au noril-est de Lhassa, par environ 31°40' de latitude nord et 93o30' de longitude est, c'esl-à dire près de la rive droite du Kara-Oussou (Haute Salouen ?). On peut donc alfirmer la présence du ('. alhirostris entre ces deux points extrêmes bien déterminés, par conséquent dans les montagnes qui ferment à l'ouest et au sud le bassin du Koukou-Nor, et dans toute cette série de chaînes courant parallèlement de l'ouest au sud-est (Bourkhan- Bouddha, Kouen-Lun oriental, Baïan-Kara Oula, Tang-La), où pren- nent naissance les grands tleuves de la Chine orientale et de l'Indo- Chine. Le second des Cerfs dont M. l'abbé A. David a vu des bois entre les mains de trafiquants chinois dans la partie orientale du Koukou-Nor nappartiendrait-il pas plutôt à cette espèce qu'au genre Jiusa, comme le supposait ce savant missionnaire? Pour résumer cette étude des Cerfs de l'Asie centrale, on peut conclure que le nombre des espèces proposées et décrites par les auteurs doit être notablement réduit. En réalité, toutes ces formes viennent se rallier, soit comme synonymes certains, soit comme siujples variétés géographiques, à trois types bien définis qui sont : 1° Cervus WaUicIn Cuv. — Identique au Shou tibétain, C. affinis HoDGs.. C. tihetavns Hodgs. Solution vers laquelle incli- naient la plupart des zoologistes, sans jamais lavoir admise définitivement. Habitat : Tibet oriental. a. var. yarkandensis Blanf. — N'est probablement qu'une forme désertique du précédent et n'a rien de commun avec le C. cashmeerianus Falc. Habitat : Bassin du Tarim. 2<' Cerxjus xanthopygtis A. M.-Edw. — Le plus proche allié du Wapiti ou C. canadensis. a. var. typicus A. M.-Edw. — Habitat : monts Saïan, Baïkalie, bassin de l'Amour, nord de la Mandchourie et du grand Khingan. ÉTUDE SUK LES RUMINANTS DE LASIE CENTRALE 219 b. var. hedfordtatiua Lyd. (1) — Habitat: Mandchourie et Khiu- gan sud? chaîne de l'Iu-Cban. c. var. eustephanus Blanf. — Habitat : Thian-Chaii et Altaï. 30 Cercm albirostris Przëw. — Type incoutestablemeut élaphien mais, par l'absence coustaute du deuxième audouiller de base, formant la transition entre le genre Cernua et le genre Pseuda.vis. — Habitat : Nan-Chan et Tang-La, Tibet oriental. H est difTicile encore, vu la pénurie des sujets d'étude et l'insuf- fisance des observations, d'établir si le C. cashmcerianus, dont nous avons eu à nous entretenir incidemment, se rattache, soit au type C. Tanthopyyus par l'intermédiaire de la variété C. eustephanua, soit plutôt, comme sembleraient l'indiquer la situation sud-hima- layienne de son aire d'habitat, la multiplicité et l'orientation des andouillers de sa couronne, au C. maral (Og. uecSev.) de la Perse, ce dernier n'étant probablement, suivant M. Lydekker, qu'une variété de grande taille du C. elaphus de l'Europe occidentale. Si cette dernière hypothèse venait à êlrecoulirmée, ne pourrait-on pas considérer les hautes terres himalayienues comme le berceau des Cervidés du groupe élaphien (genre Ct'rous). D'un type ancestral deux espèces souches seraient issues, dont les rejetons- auraient effectué leurs migrations dans des directions opposées, en prenant graduellement un plus grand nombre d'andouillers à la couronne de leur ramure; les formes les plus extrêmes étaut les plus diffé- renciées sous ce rapport. L'une de ces' espèces souches, C. Wallichi, originaire du versant nord de l'extrémité orientale de l'Himalaya, se serait propagée vers le nord-est, pour se répandre ensuite le long des chaînes de montagnes, autrefois ininterrompues, qui for- ment actuellement l'ossature des régions septentrionales de l'Asie et de l'Amérique, et aurait successivement donné naissance aux espèces C. xanthopygus et C. canadensis, par suite d'une différen- ciation progressive d'avec la forme ancestrale. L'autre espèce souche, C. cashmeerionus, native du versant sud de l'extrémité occidentale de l'Himalaya, aurait émigré vers l'ouest jusque dans l'Europe, largement reliée autrefois à l'Asie mineure par les terres Egéennes. De ce type, seraient sorties les formes C. maral (Og.)et C. elaphus (L.). Quant à l'espèce C. alhirostris, elle constitue actuellement un (1) On a vu d'après la note ci-dessus (p. 215), que le C. bedfordianus ne doit même plus compter comme variété et passe au rang de synonyme du C. xantho- pygua typique. -li^ K. IH-: IMUISAMdUKS type /'^/" .sv, foiiii.inl un de ces cliiiiimiis iiil('r>;t''ii»''ii(|iit's (Iciiil l'nri giiie est toujours si dillicile à (IcIdouilliT. mais |)lus voisin du ('. W'aUichi i|ue ilu ('. r(i!'i 1 tli 1(1 iii' ■ ... . . . 126 i Délimilalion de la faune i.VA STstémaliqne. Tjiln- podn (".AMKMitKS Cniitelus hnririanus 13o l'eioin . . licniDKS BoviNKs 1 Hos fiiunnietis . . . \:\H ' OviNKS. . 140 141 Ocis Polni 0. nmninn ..... 146 0. Hodgsoni .... 148 0. Brookei 153 Caprines 156 Pseudois nahoor 156 Capra sibirim . . . 162 Antilopinks 168 Saiga tatarica . . . 168 Pantholops Hodfisnni 173 Cazelta picticaudata 176 G. gutturosn .... 179 G. Przeurilsliiii . . . 182 G. mbgutturosa . . 185 G. — garliandensis 187 MOSCHIDF.S. . . . Moaclius mosch i férus 189 M. sifanicus .... 192 Cervidés PlkSIOMÉTAGARI'IENS 193 Cervus 193 C. Wallichi .... 195 C. cayhmeei'innus. . 199 C. yarknndensû . . 202 1 (\ .ranthopygus . . 205 G. — typicus . . . 209 C. — eustephamis. 211 C. bedfonlianux . . 213 C. albirostris. . . . 215 TÉLÉMÉTACAKPIENS 220 Capreolvs 220 C. caprœa, var. py- gargus 220 1 223 ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES. {Première série). E. TOPSENT, Professeur à l'Université de Rennes. L'exploration des Açores par le yacht Princesse- Alice durant ces trois dernières années (1895 97) a fourni une riche collection de Spongiaires dont S. A. S. le Prince de Monaco m'a fait l'honneur de me confier l'étude. Elle comprend naturellement nue bonne proportion de types déjà recueillis dans ces mêmes parages au cours des campagnes de V Hirondelle; puis un assez grand nombre d'Epongés connues qui n'avaient été signalées que dans des localités plus ou moins loin- taines; enfin, une grande quantité de formes nouvelles, dont beau- coup fort curieuses. Parmi les plus intéressantes des espèces de Vtlirondelle (t) retrou- vées dans ces conditions, je citerai : Hyalonema infundibuluin Tops., d'abord rapportée à H. Thomsoni Marsh., puis récemment (2) con- sidérée comme espèce distincte, Calthropella simplex Soll., Chara- cella Sollasi Tops., Pœcillastra amygdaloides (Cart.) dont était syno- nyme ma Pachastrella debllis, Erylus nummulifer Tops., Coppatias Johnstoni var. incrustans (nom ancien Dorijpleres iiicrustans) ; LatruncuUa insignis Tops., L. biannulata Tops., Polumastia corticata Rdl. et D., Axinella flustra Tops., Sollasella hystrix Tops, (primiti- vement Trackya hystrix), Syringella liuntilis Tops., Suberotelites demonstrans Tops., liaspailia falcifera Tops., Stylostichon Dendyi Tops., Hymeraphia tuberosocapitata Tops., Dendoryx pectinata Tops., Joyeaxia inrldis Tops., Esperiopsis polymorpha Tops , Gelliodes fayalensis Tops., Biemma Grimaldii Tops., Rhaphisia spissa Tops, (d'abord Thrinacophora ? spissa), Metshnikovia Filholi Tops., Hali- (1) E. TopsENT, Contribuiion à l'étude des Spongiaires de l'Allanlique Nord, Monaco, 1892. (2) E. TopsE^T, Eponges, Rcsiiltats scientifiques de la campagne du « Caudan » dans le Golfe de Gascogne, août-seplenibre 189o. Annales de l'Université de Lyon, 1896. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. .\i. - 15 22G K. TOI'SBNT rhoudriu Icuconoiilcfi Tops, cl //. iKirhii'^lrflloKlcs T(t|is., ciiliii, sous un nspprt (lilÏÏM-euf, retroaid clurnid ! (H;ils. (liiv.). Les Eponges connuos, nouvelles i)onr la faune des Armes, sont : Hrijailn'Ud plnvni.r Sclun.. Sffwpaf/rlla 7iu.r Schm., Rhahihpertclla tinli)unt.'< Sclnn., Ddiirniclla aimplcr Tops., Munindrcnia clarnlrlld (Schm.), l'ihchrold hirtca (Cart), Callliropclld geoilioidrs ((/,\rl.), ParhastrcUd ncistcDKild j.end., Sphinclrdla t/racilis Soll.. StclIcUa /)////.s-.sr/(.s- Sollas, Thrtdiihds iilnissi ((larlcr) \';\v.,Spoiif/()soril('!< placenta Tops., cliond Idliyrnithini Hanc, Dototia pnUhcUa Cart., Thoosa nrmata Tops., Akxtona M illari Cm'l., iliimedesmia tristcllata Tops., Hitlleid ovifonnis Dend., lihdhdrrcinid minutula (Cart.), Plocdmia dinhii/ua (Bow.), Anlella syri/nularia Sclnn., (iuitarra finibriata Cart., Acdrnus lorlilis Tops., Leptosia lacicmis Tops, (primitivement Doidorij.r Juciensis), Arteniisina ApoUinii^ Rdl. et D., Rapeviopsis riUom Carter, Mel>ih)iikovia spinispiculum (Cart.), lieniera impirxa Schm., et les deux curieuses Espérellines que j'ai décrites en 1896, dans le Bulletin de la Société sous les noms de Pozziella clacisippta et (ioinpfwsteyia loricata. Quant aux espèces nouvelles, j'ai pris la décision d'en faire con- naître quelques-unes, par séries, en attendant la publication du volumineux mémoire accompagné de planches, qui sera consacré à l'ensemble de la collection. La première série se composera des douze espèces suivantes. J'y ajoute une élude sur ma lihaphisia spis^a, dont l'unique spécimen recueilli eu 4888 ne m'avait pas donné une idée suffisante. Genre Petromica n. g. .l^or/c<(/at' massives, en forme de cônes dressés, à surface conu- leuse, à pores dispersés, à oscules membraneux, à ectosome déve- loppé aspiculeux, à desmas peu ornés et faiblement reliés entre eux. Petromica Grimaldii, n. sp. (Fig. 1. (t). Cette intéressante Lithistide est commune dans la région des Açores. Le yacht Princesse- Alice en a recueilli près de 50 spécimens dans diverses localités: auprès de Terceira(Stn. 587, par 597'» et Stn. 866, par 599™), deux spécimens; dans le détroit entre Pico et Sào Jorge (Stn. 600, par 349™), une douzaine de spécimens; sur le Banc de la Princesse-Alice (Stn. 899, par 200™), une trentaine de spécimens. ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 227 En l'absence de microsclères comme de mégasclères propres à l'ectosQme, on voit d'abord qu'on a affaire à une AnopHa. Ses desmas mouocrépides et ses oxes marquent sa place dans la famille des Azoricidae ; mais elle se distingue de tous les genres d'Azori- cides qu'admet Sollas à la fois par ses caractères extérieurs, par sa structure et par les détails de sa spiculation. Petroniica fîrinialdii est une Eponge massive, mais non point informe. De quehjue lieu qu'ils proviennent, tous les spécimens ont même faciès : larges à la base, ils vont s'amincissant vers le haut; ce sont des cônes dressés tout droit sur le support, tantôt plus trapus, tantôt plus élancés. Leurs dimensions varient beaucoup. Les plus grands dépassent quatre centimètres de hauteur et trois centimètres de diamètre ; les plus petits ont à peu près la grosseur d'une noisette. Plusieurs ont pour base un petit caillou roulé. La plupart ont été détachés de leur support par l'engin, mais la déchirure s'est faite franchement et leur partie inférieure se montre plane ou même un peu arrondie. La couleur, dans l'alcool, est toujours blanchâtre. La surface, lorsqu'elle est intacte, se hérisse de conules raides et pointus, hauts de 0"i"\") à 1™™, distants de 1,5 à 2^^. Entre leurs bases, l'ectosome s'étend, sous forme d'une membrane aspiculeuse et translucide. Il recouvre ordinairement un seul pore, rarement deux ou trois, dans chaque maille du réseau conuleux. Ces orifices, assez grands, inégaux (0™™o à 1™™ de diamètre) et de contours irréguliers, se percent ainsi sur tout le pourtour du corps. Cependant, en plusieurs endroits, la surface se creuse aussi de vallées longitudinales profondes sur lesquelles passe, très mince, la membrane ectosomique. Cela constitue autant de larges canaux exhalants, superliciels. Naissant à une distance variable de la base, ils s'élèvent jusqu'au voisinage du sommet pour s'ouvrir, tantôt séparément, tantôt après s'être fusionnés, par des orifices à bords membraneux, qui représentent par conséquent les oscules. L'intérieur de l'Eponge est compact à partir d'une certaine pro- fondeur et ne contient plus de ces grands canaux aquifères. Avant d'examiner ses spicules au microscope, il est impossible de prendre Petromica Grimaldii pour une Lithislide. Elle offre un aspect tout différent de celui que revêtent d'habitude les Eponges de ce groupe ; elle possède en outre une consistance toute particu- lière. On dirait plutôt quelque iMonaxonide. Elle se laisse tailler au scalpel, déchirer à la pince, tout-à-fait comme une Halichondria , 228 K. lOI'SRNT mil' nrmliiri/r, un Drsintiritlon^ pur cxciiipl»'. |/illiisif>ii est cowi pliMt'. L'cxMiiicn (le ses dosniMs et l'rliKh! dr leur riin(!i' (rimiuii nous foiirnisseiil l'explication de sa lia^ililé ; en nirnu' lenips. ils nous |)(M-nielU'nl dt^ déclarer l'.(iriiii(tlilli un [xmi pins fciinc (piand nn^nie (jue plusieurs autres Lithistides également reniar(|uables sous ce rapjiorl, Xeojicltd iirifrcla Sclim., dont les desnias présentent des lioinls de zY^ose moins dilïérenciés, Discoilrniild dissobila Sehm., a desnias sans zygose du tout, eiilin A'(///V;/).s/s pcriiioUis Tops. (I), dont les desnias ne se louchent même pas entre eux. Spiculalion. — I. Méga.sclères : 1. I),'sin(is monocrépides, de forme Vi'^. 1. — a, desmas de l'elritnnca Griiiinlilii, X •"■'; '', !>', "lesmas de iJonocrepidiaiii ccrmiculaliun, X •"■J- très irrégulière, généralement ramifiés dans tous les sens. Leurs branches sont longues, épaisses (45 a en moyenne) et lisses; elles ne produisent qu'un petit nombre de ramuscules, courts et grêles (15 à 18 [X d'épaisseur), dont la terminaison s'orne de petits tuber cules coniques non pointus. Le canal axial du desma se montre dans l'une des branches principales comme un filet simple, assez court et plutôt mal marqué. La zygose s'établit seulement par l'extrémité d'un petit nombre de branches de chaque desma; ces extrémités zygiales tantôt s'aplatissent et tantôt s'incurvent en (1) E. TopsENT, Etade.^ de Spongiaires. Hevue biologique du Nord de la France II, n» 8, p. 9, Lille, 1890. ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES t'IU cuilleron; souvent lisses, elles portent fi-équemiiient sur leurs bords des sortes de denticules, correspondant de toute évidence aux tubercules de ramuscules qui auraient dû se développer à leur place. La longueur et la simplicité des branches, le petit nombre des extrémités zygiales de chaque desma et la faiblesse de ren;;re- nage aux points de contact, tout contribue à ne donner à la char- pente squelettique qu'un minimum de solidité. Aussi 1 ebullitiou d'un fragment de Pi'tromica dans l'acide azotique amène-t elle une assez prompte dissociation de ses spicules. Les desmas ne prennent pas part à la constitution des conules; ils s'arrêtent, eu général, au niveau des pores. 2. 0.n-s lisses, fusiformes, légèren^ent courbés, à pointes gra- duellement etlilées. De dimensions variables, ils atteignent 1'»™ de longueur sur 25 jx d'épaisseur au centre. On les trouve par tout le corps, dispersés dans les membranes. Ce sont eux qui forment l'axe des conules, mais, pour cette fonction spéciale, ils subissent une intéressante modification : l'une de leurs pointes s'alrophie et ils se transforment en styles purs ou fusiformes, c'est-à dire com- plètement ou par à peu près. Ils se disi)osent dans ces éminences superficielles par faisceaux longitudinaux et tournent constamment vers le haut leur pointe acérée. Pas de microsclères. Genre MoNocnEpmiLM n. g. Desmanthidae encvoùlnuh'^ î\ desmas mouocrépides, non ramifiés, diversement tordus, charges de tubercules arrondis, et à styles lisses hérissant la surface. Monocrcpidiitui rrnniculation n. sp. (Pig. 1, hh). Trois représentanis de cette Lithistide, basés sur des débris de polypiers, ont été recueillis en 1897 (Stn. 866), non loin de Terceira, par 599'". de profondeur. Ils forment des croûtes assez étendues, minces (0™™5), grises dans l'alcool, très hispides, sur lesquelles ne s'aperçoit aucun orifice aquifère. Leur spiculalion est des plus caractéristiques. Spiculaiion. — 1 Mégasclères : L Desmas de forme très particu- lière. Ils sont mouocrépides, nullement ramifiés, allongés, capri cieusement tordus et chargés de tubercules nombreux, arrondis, 230 K. roi'SENT |u'ii ('Icvi^s. Les lunncs jtMinos se iiKiiiln'iil lisses cl cllih'cs aux deux bouts. Lh canal axial demeure loujouis siuiple. Leur lorsiou supplée les chutes absents et leur peiiuet de constituer une char- pente réticulaire. Los desnias avoisinant la péri|iliérie sont ^énéra- leuieiil (dus grêles (jue ceux des couches profondes. I^a zygose s'établit entre desmas qui se croisent par enj^renage de leurs tubercules aux |toinls de rencontre; elle n'est pas extrêmement solide, aussi rébullition dans l'acide azotique réussit-elle à dissocier sans trop de dilhculté un certain nombre de ces spicules. Leur aspect constant ne rappelle rien de ce (jue l'on connaît jusqu'ici. Chez certaines Azorica. on peut voir quelques desmas niarquer une tendance à s'allonfj;er dans un seul sens sans presque se ramilier; mais la ressemblance entre eux et les desmas de Monocrcpidium reste bien lointaine. Ceux-(M mesurent, (juand ils sont bien déve- loppés, environ ;J00 a de longueur sur ^2^\ y. d'épaisseur. 2. Styles lisses, à base ordinairement courbée, à pointe libre acérée. Ils ressemblent tout-à-fait aux styles de Dcsmanthus inrnis- tans et occupent la même position ([u'eux. Ils s'implantent, solitaires, mais assez près les uns des autres, verticalement sur la charpente de desmas et fout longuement saillie au dehors. Leurs dimensions varient b(;aucoup ; tantôt courts et gros, longs et grêles, longs et forts, ils mesurent de 250 [j. à 1'"'" de longueur et de 10 à 25 [JL d'épaisseur à quelque distance au-dessus de la base. Leur ensemble rend la surface du corps densémeut et inégalement hispide. Pas de microsclères. La découverte de Moïiocrepidium vernuculatum vient modifier mes vues au sujet de la famille des Desmanthidae que j'ai créée pour recevoir d'abord Dcstnantltits incrnstiuis et qui s'enrichit de ce nou- veau type. Rien n'est facile comme de mettre en évidence les affinités étroites de ces deux Eponges. Elles ont le même aspect et la même structure. Elles possèdent la même spiculatiou. Elles manquent à la fois de microsclères et de mégasclères tétractinaux propres à l'eclosome et prennent, pour ce motif, place parmi les Anoplia de Sollas ; elles arment leur surface de styles lisses dressés, sembla- bles jusque dans le détail de leur courbure; elles Reproduisent qu'une seule sorte de desmas, car les desmas de deux tailles de Desnunillins iuciuslaiis ne peuvent, à tout prendre, être considérées que comme représentant une catégorie unique de spicules, les plus ÉPONGES NOUVELLES DIÎS AÇORKS 231 grêles étant simplement les plus superficiels ; enfin, ces desmas présentent la même ornementation. Toute difïérence entre elles réside exclusivement dans la forme de leurs desmas : ceux de Dt'^manthus sont tétracrépides, avec rhabdome et clades, ceux de Monocrepidium sont monocrépides, simples, vermiculoïdes. Ce caractère constitue, il est vrai, l'un des principaux éléments de la classification des Lithistides proposée par Sollas ; mais, capital dans un système artificiel, il peut bien diminuer d'iuiportance lorsqu'il s'agit d'etïectuer des groupements naturels. Et, dans le cas présent, je ne crois pas devoir lui reconnaître plus qu'une valeur générique. Les Desmanthus et Monocrepidium composent l'un de ces groupe- ments. Ce sont des Anoplla^ distinctes des Azoricidac par l'infériorité de leur structuie, par la variabilité du type de leurs desmas et par le type mouactiual de leurs mégasclères de défense externe. Ce sont, en un mot, des Des niant hldac. définies comme suit : Famille des Desmanthidaiî. — Anoplia à desmas d'une seule sorte, monocrépides ou tétracrépides, chargés de tubercules arrondis et constituant une charpente réticulaire sur laquelle s'implantent des mégasclères monacticaux hérissant la surface. Pas de inicrosclères ni de spicules tétractinaux propres à l'ectosome. Deux genres actuellement conuus : G. Desmanthus. — Desmanlhidae encroûtantes à desmas tétracré- pides présentant rhabdome et cladome ramifié, couverts de tubercules arrondis, et à styles lisses hérissant la surface. Type : D. incrustans. Ci. Monocrepidium. — Desmanlhidae encroûtantes à desmas mono- crépides, non ramifiés, diversement tordus, couverts de tubercules arrondis, et à styles lisses hérissant la surface. Type : M. termi- culatum. Genre Heteroxya n. g. Aciculida revêtantes, sans microsclères, à choanosome à peu près aspiculeux, à ectosome en revanche ditïérencié en une écorce solide armée d'oxes de deux sortes disposés verticalement : les uns très nombreux et serrés, ornés d'épines ; les autres, bien plus grands, lisses, solitaires, se projetant au dehors sur une bonne partie de leur longueur et déterminant l'hispidation de la surface. Heteroxya corticata n. sp. (Fig. 2, a). Il en existe dix spécimens dans la collection, dragués tous aux 2;i2 Kil'SKNT Açoros : trois provioiinent de la campagne dt; 18'.l.) (Sln. ;i78, par ll(i:i ). ciiui (le la campagne de 1N% (Slu. 702, par 13()0'"), les deux autres de la campagne de 1897 (Sln. 801), près de (iraciosa, par 124(»'» de profondeur). Ils forment sur des pierres des plaques grisâtres, hispides, peu étendues et ne dépassant guère 2'"'" d'épaisseur. Le plus grand ^viîr n () ë Qi' Fig. 2.— a,Heleroxya corlicata,y_ 180; b, isochiiiirij)ini^icrs lisses, épaisses, Irî's coiiloiirnées, décrivant jusqu'à r\\\(\ lours de spire, de diineiisious fort variables, depuis 15 a sur \ jus(|u'à 130 et uit^nie loO [x sur S ; les |)lus gran- des se Irouvenl surtout dans la cliair, les plus petites dans les papilles. 4. Sfiirastcrs épineuses, courts bâtonnets droits, longs seulement de 7 à 10 ;x, épais de 2 a, présentant en leur milieu un verlicille d'épines relativement fortes et aux deux bouts une petite couroune d'épines moins marquées; elles se continent sur le plateau supérieur des papilles. La découverte de Cliona Icrispira jette un jour nouveau sur Dotona pulcliclla Carier. Les conclusions que je tire de leur comparaison sont d'autant mieux fondées que le yacht Princesse- A lice a recueilli aussi aux Açores (Stn. 837, prof. 880™), perforant des polypiers, cette même Dotona pulchella signalée jusqu'ici seulement dans le golfe de Manaar. D'après la description et les ligures données par Carter, il sem- blait que Z>. /Ju/c/jc/Za fût pourvue de mégasclères diactinaux cou- verts de tubercules disposés par bandes annulaires, de microxes linéaires et d'amphiasters. Le rapprocbement avec Airctona Ilifigini s'établissait alors facilement. J'avais été conduit de la sorte (1) à supprimer le genre Dotona au prolit du genre Alectona. En réalité, la spiculation de Dotona pulchella doit être considérée d'une façon bien différente. Les spicules diactinaux à verticilles de tubercules sont des spirasters, diversement courbées ou flexueuses mais non spiralées, homologues des spirasters lisses de Cliona lecis- pira et sensiblement de même taille qu'elles. Les spicules grêles acués correspondent aux oxes modifiés des papilles de ('. kmspira- plus grêles que leurs homologues et à pointe basale encore mieux effacée, ils se localisent comme eux dans les papilles, côte à côte, la pointe effilée terminée en dehors; quel(|ues-uns seulement se montrent épars dans la chair. Enfin les petits microsclères ne sont pas des amphiasters mais des spiraster.s, puisqu'ils n'ont qu'un seul cercle d'épines et que ce cercle est plus développé que les couronnes des deux bouts delà tige; par leur forme et par leurs dimensions ils ressemblent trait pour trait aux spirasters épineuses de C. Icrispira et, comme elles, se localisent pour la plupart sur le (t) Loc. cil., p. 587, ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 239 plateau supérieur des papilles. Le parallèle est donc tout tracé. Cependant, Dotona pulchella se distingue de Cliona levispira par un caractère qui conserve toute l'importance d'un caractère géné- rique : les mégasclères du choanosome ont complètement disparu. Une telle constatation démontre une fois de plus combien les Clionidesse relient intimement entre elles et combien leur biologie spéciale rend capricieux le développement des divers éléments de leur spiculation typique. Ainsi compris, le genre Dotona comporte la définition suivante : Clionidae, dont les mégasclères choanosomiques fout défaut; les seuls mégasclères présents, destinés aux papilles, sont des styles grêles, provenant d'oxes par réduction; les microsclères sont des spirasters de deux sortes, l'une d'elles se localisant au sommet des papilles. Les espèces du genre Alrctona (.1. Millari, A. Hiijgini, A. Wallichi) possèdent au contraire des amphiasters véritables. Genre Sceptrintus n. g. SpirastreUidae massives dont la spiculation comprend une faible quantité de styles un peu épineux, plus ou moins fascicules, ayant la signification de mégasclères, et se compose surtout de discasters gigantesques à verticilles d'épines nombreux, non dressées dans l'ectosome, répandues à profusion et sans ordre dans tout le choano- some. Les discasters du type Sceptrintus Richardi diffèrent considéra- blement de celles des Latranculia par leur taille et par leur orne- mentation. Le genre Sceptrintm est bien caractérisé par ce fait que les discasters ne se localisent pas dans l'ectosome, ne s'y accumu- lent pas en une croûte dense superficielle et ne s'y dressent pas verticalement. Sceptrintus Richardi, n. sp. (Fig. 2, h, h'). Cinq spécimens en ont été recueillis en 1897 sur le Banc de la Princesse-Alice, l'un par 208^ (Stn. 889), les autres par 200°" (Stn. 899). Une discaster à pointes vives, retrouvée dans une prépa- ration de spicules de Ilalichondria leuconoides draguée par le yacht l'Hirondelle en 1888, par 318^, au S.E. de Pico (Stn. 247), semble indiquer dès maintenant que l'Eponge ne se cantonne pas exclusi- vement sur ce banc. Il s'agit toujours d'Epongés assez volumineuses, massives, 240 K. TOI'SKNÏ iiiloi iiif-, ^iiii> >u|i|i((rl, iii;iis |i|t'iiics de |(cli|s iNihris de toutes sortes qu'elles (loivt'iil iiicoriiorer eu eroissiuit et eu |(;iilie revêtues d'iiulres S|)oui:i;iires uiiuees. I-Illes s'iuiprèi^ueul diius toutes leurs parties d'une belle coloration jaune d'ocre. De structure (;on)pacle et de consistance ferme, elles sont quand môme très friables. Nulle part on n'y découvre d'orilices aciuifères. Leur surface, sans la moindre tMninence pa|>illiforuie, se montre unie et glabre [tarlout où l'on peut la trouver libre et intacte. Il n'y a pas d'ectosome détachable. Le corps se limite par une mince membrane où se reconnaissent des éléments cellulaires ; par endroits, cette mem- brane est remplacée par une délicate cuticule anhiste et jaunâtre. La chair du choanosome est granuleuse et jaune. La distribution des spicules paraît uniforme dans tous le corps : c'est partout un mélange de quelques styles fascicules et de très nombreuses discasters de toutes dimensions. Seulement, au niveau de la membrane limitante, les discasters restent de taille plus faible et les styles existent en proportion un peu plus élevée. Ils se couchent les uns et les autres dans celte membrane, en tous sens, sans s'y presser, ni sans nulle part la dépasser. L'état parfaitement lisse de la surface dépend de cette disposition qui ne rappelle en rien ce qu'on observe chez les Latrumulia. Dans la profondeur dominent les discasters les plus fortes; plus abondantes que la chair même, elles s'y entrecroisent sans ordre et ne se relient entre elles par aucun lien de spongine; ainsi s'expli- que la consistance à la fois ferme et friable de la masse. 11 n'existe que deux sortes de spicules, des styles et des discas- ters. Il est à remarquer d'ailleurs que les styles ae sont ici autre chose que des discasters modifiées pour jouer le rôle de mégas- clères. La transformation s'accomplit à la fois par élongation de la tige, par réduction du nombre des épines, par atténuation en pointe de l'une des extrémités. Tous les termes de passage se ren- contrent à souhait. C'est à peine si l'on devrait parler ici de mégas- clères et de microsclères, tant ces derniers sont robustes et prépon- dérants ; mais, outre qu'ils varient beaucoup de forme et de dimen- sions, qu'ils ne constituent aucune charpente digne de ce nom et que pour servir de mégasclères ils doivent se transfigurer, leur comparaison avec les spicules de Spongiaires de groupes divers conduit à les considérer comme des microsclères véritables et à les assimiler aux discasters des Latruncutia. De tels organites, cylindri- ques, ainsi régulièrement verticillés, à bouts semblables et difïé- ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 241 renciés en un bouquet d'épines, n'existent, en effet, nulle part ailleurs que chez ces Spirastrellidae. Il est vrai de dire que les dis- casters des Latrunculia n'atteignent jamais de pareilles dimensions (pas même les amphiclades de L. insignis) ni ne comptent à beau- coup près autant de verticilles d'épiues. Appliqué aux longs micros- clères de Sceptrintus Richardi, le terme de discaster est forcément impropre. De tous les spicules signalés jusqu'à ce jour, c'est peut- être celui de la figure 68 du volume premier de la monographie de Bowerbank qui leur ressemble le plus; il provient malheureuse- ment d'une Eponge marine inconnue. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles longs et grêles, plus ou moins courbés, avec un bout (la base) arrondi sans renflement, l'au- tre bout en pointe graduellement effilée, acérée; jamais parfaite- ment lisses, ils portent au moins quelques faibles épines au voisinage de leur base ; d'habitude aussi, des épines se distribuent sur leur tige, mais de loin en loin, souvent à des intervalles égaux, comme pour rappeler les verticilles des discasters ; elles ne se disposent réellement en verticilles que sur les styles les plus courts et, dans ce cas, il arrive quelquefois que la pointe du mégasclère se trouve remplacée par un bouquet de deux ou trois épines ; de la sorte le passage des discasters grêles aux styles est réalisé. Les dimensions des styles varient depuis 300 a de longueur sur 5 [j. à peine d'épais- seur jusqu'à 700 jx et plus sur 7 à 10. Ces spicules se groupent généralement par petits faisceaux. On les rencontre surtout au voi- sinage de la surface ; ils ne font pas saillie à l'extérieur. II. Microsclères : 2. Discasters. Ces spicules, auxquels ce nom ne convient guère, sont sensiblement cylindriques, plus ou moins courbés, davantage quand ils sont petits que lorsqu'ils grossissent beaucoup, à bouts semblables armés d'une couronne de fortes épines, à tige couverte de verticelles généralement équidistants. Les épines des verticilles sont droites pour la plupart, ou bien recourbées mais sans orientation définie de leur pointe ; les épines des deux bouts sont toujours en crochet. Le nombre des verticilles varie ; il est de 6 à 9 sur les plus faibles discasters ; il monte à 12, 15 et 18 sur les plus robustes. Les verticilles se composent le plus souvent de 6 épines ; mais ils peuvent n'en comprendre que 5 ou même 4 seulement. Le canal axial se voit très bien, surtout sur les plus grosses discasters ; il s'arrête de part et d'autre brusquement à peu de distance des extrémités. Les discasters les plus petites mesurent 150 u. de longueur sur 7 a d'épaisseur, sans compter les épines ; les plus grosses atteignent et dépassent 530 [l sur 40. Il y a Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 16 l'iZ K. TOI'SENT des formes jrnMes, à verlicillcs ilistanls el à é|)ines 1res pelilos, qui iiu'snreiil .'{00 à .'iOOa de longueur sur li à 10 a il'ép;iisseur seule- ment. Les variations sont donc infiniment nomltreuses. En règle générale, on ne trouve ([ue des discasters faihles au voisinage de la surface; dans la profondeur, les discasiers énormes s'y mêlent en forte pro|K)rtion. Nulle [)arl elles ne prennent une disposition régulière. La comparaison du genre Sceplri)iiiis avec le genre Suheroteliles écarte toute velléité de rapprocher ces Eponges. Chez les Suhcroff- lilcs, les spicules é[)iueux sont tous égaux entre eux, ont les deux bouts dissemblables, ne se couvrent pas de verticilles d'épines et, afïectant une disposition régulière, constituent une charpente en réseau sur la(iuelle s'implantent des mégasclères lisses de projec- tion; ces tylostrongyles épineux ne peuvent donc pas, eux, passer pour des microsclères. Genre Tylexocladus n. g. ClavuUda massives, sessiies, sans papilles, à écorce difïérenciée et à charpente rayonnante. Mégasclères de trois sortes : tylostyles de différentes tailles suivant leur distribution dans l'organisme; oxes centrolyles dispersés sans ordre dans le choanosome; enfin dadotyloslyU's caractéristiques, dressés dans l'écorce, le cladome en dehors. Pas de microsclères. Far l'écorce difïérenciée, dépourvue de microsclères, et par la structure rayonnante de la charpente, le genre Tylexocladus prend place dans la famille des Polyniastidde, à côté du genre Proteleia, dont il se distingue surtout par la possession d'oxes centrotylotes et par la qualité de ses spicules de défense externe. Tylexocladus Jouhini n. sp. [Vï'i. 2, f/, (/' d"^^ Cette espèce est établie d'après trois spécimens recueillis en 1896 (Stn. 702), par 1360™ de profondeur (39o 21' 20" lat. N. — 33" 26' 08" long. 0.). Le plus beau est une Eponge grisâtre, sessile, massive, à contours arrondis, basée sur un Polypier dans toute son étendue et mesu- rant seulement 20"^™ de longueur, 15™"" de largeur et S"^" d'épais- seur. Il ne porte d'autre éminence qu'un oscule étroit (1™"^ de diamètre), demi-clos, très légèrement surélevé. La surface, égale, se montre finement hispide et souillée d'impuretés, sauf au voisi- nage de l'oscule où elle devient parfaitement glabre. Les pores ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 243 restent indistincts. L'ectosome se différencie eu une écorce spicu- leuse coriace; le choanosome est plutôt charnu. Dans le choanosome, la charpente se compose surtout de fibres primaires polyspiculées, sans spongine, s'élevant de la base jusqu'à l'écorce et faites de longs tylostyles à pointe dirigée vers la péri- phérie; puis, croisant ces fibres en tous sens, de tylostyles courts et épais, isolés ou groupés par deux ou par trois au plus; enfin, d'oxes centrotylotes de faibles dimensions, bien plus abondants que les tylostyles trapus, et dispersés sans ordre dans toute la chair. Dans l'ectosome, une couche compacte de tylostyles courts et épais, dressés verticalement côte à côte, la pointe en dehors, est traversée à des intervalles assez réguliers par des spicules solitai- res, longs et gros, les cladotylostyles qui, d'une part, s'implantent par leur base assez profondément dans la chair au-dessous de l'écorce, et, de l'autre, font saillie hors de l'Eponge sur un bon tiers de leur longueur, leur cladome assurant ainsi une véritable protection à distance. Au voisinage de l'oscule, l'écorce est soutenue par des tylostyles qui s'allongent et se couchent presque tangentielleinent à la sur- face ; les cladotylostyles font défaut dans cette région, qui, par suite, paraît glabre et sans souillures. Enfin, les bords de l'oscule ont uniquement pour charpente des tylostyles grêles disposés ver- ticalement la pointe en haut. Les deux autres spécimens, également fixés sur des Polypiers, sont de taille plus petite et ne possèdent pas d'oscule apparent. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylostyles. Ils ont tous une tête bien marquée et une i)()inte graduellement effilée ; mais on peut les répartir en trois catégories. Ceux qui forment les lignes primaires, grands, forts et effilés, ont une tête allongée et mesurent V^^ et davantage de longueur et 15 [x d'épaisseur maxima. Ceux qui bor- dent l'oscule, grêles et effilés, ont aussi une tête allongée, mais ne mesurent que 375 à 400 |jl de longueur et 5 [x d'épaisseur. Ceux enfin qui se dressent côte à côte dan» l'écorce et qui se disséminent dans la chair entre les lignes ascendantes polyspiculées, courts et épais, ont une tête globuleuse et mesurent seulement 230 à 300 a de lon- gueur tout en atteignant 10 à 12 [x d'épaisseur. 2. Cladotylostyles. Ces curieux spicules de défense externe représentent une modifica- tion des tylostyles trapus de l'écorce ; leur tête, en effet, ressemble plus à la leur qu'à celle des tylostyles des lignes squelettiques. Ils sont grands et gros, espacés à des intervalles assez égaux. Us mesurent 580 à 640 [/. de longueur et 20 à 23 [x d'épaisseur. Leur 244 K. TOPSINT li<;(', à son cxlifinilt' «listale. se rcndo no pou cl so découpe en une dizaine de dcnliculcs poinlus et hrcis dans chiicun desquels se ramifie l'axe du spicule; souvent ces branches de l'axe deviennent conlliUMitos et enii)êchent alors de compter les donlicule«;. La pro- tection assurée |)ar ces exotyles robustes doit ôlre plus ellicace évidemment que celle (jue l'rotrleia Sollasi doit à ses « ji;rapnel- spicules ». 3. Oxrs renfroti/lotcs. L'existence de cette sorte de mégasclères n'avait encore été constatée chez aucun membre de la famille des l*olyinnstitl(ic; mais elle n'est pas exceptionnelle chez les Clafidida, puisque beaucoup de (Uionidar possèdent aussi des oxes. Conlinés dans le choanosome de Tiile.rocladus Joubini, oîi ils abondent, ils sont de petite (aille, ne mesurant que 70 à 120 |j. de longueur et 3 à 5 u. d'épaisseur : leur tige, faiblement courbée, est lisse, présente constamment un renflement central plus ou moins accusé et se termine en pointe acérée à ses deux extrémités. Pas de microsclères. Si l'on emploie, comme je l'ai proposé, les termes iVexotyles pour désigner d'une façon générale les spicules de défense externe des Monaxonides dont rextrémité libre se ditlérencie en une boule, en un plateau, en un groupe de muerons ou de crochets, etc., on peut dire que, des Clavulides connues, trois seulement possèdent des exotyles : Prolekia Sollaai Dendy et Ridiey, Tylexocladus Joubini, ici décrite, et l'Eponge qui a reçu de Vosmar (1885) le nom de Polyinastia capilata et de Sollas (1880) celui de liadiella schœnus. Cette dernière a pour exotyles des tylostyles dont la pointe dislale se renfle en une boule rugueuse. C'est, comme Proteleia Sollasi, un proche parent des Polyinastia, mais elle en ditîère. elle aussi, par ses exotyles et mérite également pour ce caractère d'en être séparée génériquement. Je propose donc de l'appeler Sp/jccrof^/us capitatus (Vosm.), avec cette déiiuilion simple du genre : [Sphœrotylus n. g. := Polymastidae massives pourvues d'exotyles sous forme de sphérotylostyles. Genre Rhaphidorus n. g. Polymastidae possédant dans le choanosome des oxes linéaires rhaphidiformes, solitaires ou fascicules. L'existence d'oxes dans le choanosome des Clavulides n'a encore été constatée que chez Tyle.rocladus Joubini et chez les Clionidae. 11 est à remarquer que chez Rhaptiidorus sctosns ces spicules ressem- ÉPONGFS NOUVELLES DES AÇORES 245 blent par leur forme, leur taille et leur disposition, aux oxes linéaires de Cliona celala (1). Hhaphidorus setosus n. sp. Le spécimen-type provient de la campagne de 1895. 11 a été recueilli par4 020ni de profondeur au large delà pointe orientale de Sào Miguel. Il est lixé sur une pierre ponce. C'est une petite Eponge blanche, ferme, hispide, sessile dépri- mée, mesurant 12'"™5 de longueur, 7mm5 de largeur et 2 à 3^'" d'épaisseur. Elle est malheureusement déchirée du côté supérieur sur les deux tiers de son étendue, de sorte qu'il est impossible de dire si elle possédait des papilles ni de parler de ses orifices aquiîèrcs. La partie de sa surface restée intacte se couvre d'une hispidation fine devenant un peu plus haute au pourtour de la plaque, de manière à rappeler vaguement ce qui se voit sur les Trlchostemma. La comparaison vient à l'esprit d'autant mieux que le corps de l'Eponge n'est pas fixé au support sur toute sa longueur; la partie qui s'en détache est lisse en dessous et spiculeuse, de longs tyloslyles s'y couchant les uns contre les autres tangentiellement à la surface. L'écorce a une spiculation compacte, faite de tylostyles courts et gros, dressés côte à côte la pointe en dehors. Le choanosome a une charpente de lignes rayonnantes polyspi- culées, faites de longs tylostyles qui tournent tous leur pointe vers l'extérieur. Dans la chair, entre ces piliers squelettiques, s'entre- croisent en forte proportion des oxes linéaires, pour la plupart groupés par faisceaux d'une dizaine ou davantage. La structure est donc bien celle d'une Polymastide, avec addition d'oxes dans le choanosome. Spiculation. — L Mégasclères : 1. Tylostyles. Il y a lieu de les diviser en deux catégories : d'abord ceux des lignes primaires du choanosome, grands et relativement minces, à tète allongée, ellip- tique, à pointe effilée, longs de 1"'^ à \mmi, épais de 20 à 24 [i. ; puis ceux de l'écorce, courts et épais, à tète globuleuse, à tige fusiforme, n'atteignant en moyenne que 300 a de longueur pour une épaisseur de 12 à 13 [x. 2. Oxes linéaires, lisses, ordinairement fascicules, légèrement courbés ou flexueux, à pointes acérées, longs de 260 a. Pas de microsclères. Hifiginsia Thielei n. sp. Jusqu'à ces derniers temps, le genre lliggiiisia ne comptait comme (I) E. TopsENT. Contribulion à l'élude des Clionides. Arch. de Zool. exp. et gén. (£' sér.) v bis, 4« méra., p. 22, 1887. 246 K- TOPSKNT repn''s(>nl;iiits que : //. cdrdlldKh's \\\tHind(x viir. nntalrnsia (larter {(]i\[) de Honne Espé- ranrc), //. cornlloiih-s var. massdlix Carier (Australie nirridionale, Ainhoine), II. liiniitd Carier (Australie inéridiouale) et //. buivnlife.va Hidley el Dendy (Cap de Honue Espérance), celle dernière espèce établie connue type du genre inutile DriulropKif; (1). J. Thiele (:i) vient de faire connaître quatre espèces nouvelles des côtes du Japon : //. clavata, //. expansa, IL crccta et H. ramosa, pour lesquelles il a proposé le genre Cerntopaif:. Pour lui, les Crratopsis se distingueraient de Dcndropsis, soit, par conséquent, de Higijin- sia, parce que leurs microxes ne sont pas épineux et se confluent presque exclusivement dans l'ectosome. Ces deux caractères peu- vent dillicilement être acceptés comme ayant une valeur générique. D'abord, dans beaucoup d'Epongés possédant des microxes, on voit varier rornementalion de ces microsclères, non-seulement d'une espèce à l'autre, mais souvent même d'un individu à l'autre; on va jusqu'à trouver dans un même genre des espèces où les microxes sont remplacés par des oxyasters, comme je l'ai montré récem- ment, sur de proches parents des Higginsia précisément, sur les Halicncmia paiera et IL couatellata. En second lieu, chez les IJiggin- sia, les microxes ne font pas défaut dans l'ectosome. De sorte que Thiele n'a plus à arguer que de la rareté relative de ces micros- clères dans le ciioanosome des Ceratopsù, ce qui ne suffit évidem- ment pas à consacrer une coupe générique nouvelle. Vffigginsia dont je vais parler a été recueillie à propos pour appuyer cette argumentation. Ses microxes sont couverts d'épines si faibles qu'il faut une certaine attention pour les découvrir; de plus, ils se distribuent dans toutes les p:irties du corps, se mon- trant seulement un peu plus abondants dans la membrane ectoso- mique que dans les parois des canaux du choanosome. Trois spécimens de celte Higginsia Tliielei ont été dragués aux Açores par le yacht Princesse-Alice; l'un, à l'état de fragments, près de Prainha de Pico (Stn. 597, 1893), par 523"^ les deux autres entiers, sur le Banc de la Princesse-Alice (Stn. 899, 1897), par 200" de profondeur. De ces deux derniers, l'un n'a plus de support, l'autre est fixé sur deux fistules parallèles d'un Oceanapia. (1) Voy. E. TopsENT. Sur le genre Halicnemia Bow. Mém. Soc. Zool de France, X, p.' 248, 1897. (2) .1. Thiklf, Studiea iiber pazifische Spongieii. Zoologica. Original Abhandlun- geii aus dein Gesammtgebiete der Zoologie, Stuttgart, 1898. ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 247 Ce soDt de petites Eponges massives, informes, de couleur jaune verdâtre pâle dans l'alcool, à surface irrégulière, entre les aspérités de laquelle se tend une membrane ectosomique très mince, trans- parente. Pas d'oscules visibles. Toucher rude; consistance ferme. Des styles lisses, disposés par deux ou par trois de front, forment pour soutenir l'ectosomeun réseau assez solide, à grandes mailles, perceptible à l'œil nu. Ces spicules sont les mêmes que ceux du choanosome; il s'en rencontre aussi, en faible proportion, dont la tige demeure assez grêle. Dans les mailles, la membrane se perce de larges stomions; elle se charge en outre de microxes fine ment épineux, assez abondants, distribués sans ordre, et de très nombreuses cellules sphéruleuses incolores, de 15 a de diamètre, composées de sphérules brillantes mesurant 2 à 3 [x. Le choanosome est ferme, non compact. Sa charpente consiste en un réseau irrégulier, très solide, de styles robustes disposés par paquets épais et reliés aux entrecroisements par un lien très faible de spongine incolore. 11 contient des microxes en assez grande quantité. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styh's robustes, lisses, fusi- formes, courbés vers leur tiers basilaire, à base à peine renflée, à pointe courte, acérée ; ils mesurent 600 à 700 a de longueur sur 23 à 40 a d'épaisseur en leur milieu. De place en place, dans l'ectosome surtout, on en trouve d'autres aussi longs, mais dont l'épaisseur n'est que de 8 à 12 [x. II. Microsclères : 2. Microxes épineux, grêles, paraissant plutôt finement rugueux tant leurs épines sont petites, courbés en leur milieu d'une façon plus ou moins brusque, acérés aux deux bouts, longs de 90 à 100 [x, épais de 2 [x environ. On n'a pas encore signalé dans l'Atlantique d'autre Higginsiaque H. coralloides, aux Antilles. Il n'y a pas de confusion possible entre elle et H. Thielei, qui ne possède ni son mélange d'oxes et de styles dans le choanosome, ni surtout ses tornotes. //. Thielei se rapproche davantage de //. ramosa par la simplicité de son squelette et par la forme et les dimensions de ses spicules ; mais elle s'en écarte nettement par ses caractères extérieurs: dessé- ché, un spécimen de //. Thielei prendrait plutôt un aspect compa- rable à celui d'un fragment de fï. erecta. Genre Cerbaris n. g. Buharinae revêtantes caractérisées par des spicules basilaires 248 É. TOl'SKNT (liaclinaux de foiiin- iiailiciiliiTe, des n'roxes, cousliliiaiil au coiilact du supporl une croule d'où s'élèvent de longs niégasclères niouac tinaux hérissant la surface libre. Chez Cerharis tor(iH(itus, le premier représentant du genre, il n'existe ni niégasclères propres de l'ectosouie, ni niicrosclères. Les spicules présents sont de même type et allectcnt la même disposition (jue chez liubaris vrrmiruldtus ; mais les spicules basi- laires sont assez spéciaux pour nécessiter la création d'un genre à part. Le genre Cerharis est évidemment proche parent du genre Hubaris, stricto sensu. Cerbaris torquatus n. sp. (Fig. 2, g). Un seul spécimen en a été recueilli, en 1897 (Stn. 8iî6), près de ïerceira, par 599"" de profondeur. C'est une curieuse petite Eponge en croûte mince, hispide, gri- sâtre, pas plus grande qu'une pièce de cinquante centimes. Tout l'intérêt qu'elle offre réside dans sa spiculation. Spiculation. — L Mégasclères : 1. Céroxes, spicules diactinaux entièrement couverts d'épines faibles, composés de deux branches coniques dressées du jnème côté et reliées en bas par une tige aussi épaisse qu'elles, tordue en S ou, plus rarement, en spirale. Les deux branches droites, longues de 115 ;x, se tiennent à peu près parallèles ou fort peu divergentes, distantes d'environ 80 [j.; épi- neuses jusqu'au bout, elles se terminent par une pointe tronquée plus richement ornée. La portion enroulée du céroxe n'est pas mesurable dans sa longueur; son épaisseur atteint 18 a. Il n'existe que de très rares céroxes lisses, état grêle de cette sorte d'organites. Fréquemment, le canal axial s'élargit et se distingue sur toute la longueur du spicule. Les céroxes s'enchevêtrent les uns dans les autres, sans lien de spongine, en une croûte mince au contact immédiat du support. 2. Subtylostyies à tige lisse effilée, à base peu renflée, lisse aussi ou parsemée de quelques petites tubérosités; ils mesurent lmm5 à 2"^"^ de longueur sur 20 a d'épaisseur et, s'im- plaulant verticalement de loin en loin parmi les céroxes, ils déter- minent une hispidation haute et lâche de la surface générale. Pas de microsclères. Yvesia Alecto n. sp. (Fig. 2, c, e', e"). C'est certainement la plus curieuse des Yvesia connues, à cause de la forme bizarre de ses mégasclères de l'eclosome et de la trans- ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 249 figuration qu'ils subissent pour servir aussi de mégasclères acces- soires du choanosome. Pour le reste, elle présente bien tous les caractères des Yijcsia. En elïet, les mégasclères ectosomiques sont épineux, des acanthoxes; abondants et serrés, entrecroisés en tous sens dans la membrane dermique, ils s'y orientent tous tangentiellement à la surface du corps, rendant cette membrane lisse et facile à détacher. Les mégasclères propres du choanosome sont lisses, diaclinaux, des strongyles, disposés en faisceaux allongés qui constituent la char- pente principale de l'Eponge. Il n'y a pas de microsclères, mais les spicules de l'ectosome se sèment dans la chair eu assez grande abondance entre les piliers des strongyles et, pour ce rôle secondaire, se transforment en asters. Le spécimen type provient de la campagne de 1897 (Stn. 866, profondeur 599™), auprès de Terceira. C'est une petite Eponge établie à l'aisselle de deux branches d'un polypier. Elle consiste en une peau grise, mince, translucide, glabre, parcheminée, et en une chair brunâtre, caverneuse, assez molle, peu épaisse. Pas de papilles linguiformes. Pas d'orifices visibles. Spiculation. — L Mégasclères : 1. Strongyles lisses, droits, longs de 540 [JL, épais de 7 a; leurs deux extrémités ne sont pas absolu- ment identiques : l'un des bouts est un peu plus gros que l'autre et présente presque toujours, à quelque distance de son sommet, un léger renflement annulaire; c'est un acheminement vers leiype monactinal qui s'accuse davantage sur les mégasclères choanoso- miques, styles mucronés, de Ycesia Gaernei. Ils se localisent dans le choanosome, s'y disposant en faisceaux pour constituer les lignes de la charpente principale. 2. Acanthoxes de l'ectosome. Ce sont des oxes plus ou moins coui-bés, mesurant en moyenne 120 (X sur 6, remarquables parce que, au lieu de se couvrir simple- ment d'épines comme les mégasclères ectosomiques des autres Yvesia, ils se chargent sur presque toute leur longueur de forts tubercules coniques, droits, peu serrés, inégaux, et dont les plus grands, qui atteignent 15 à 18 jx de hauteur, occupent d'ordinaire le milieu de leur tige. Ces tubercules, eux, s'ornent à leur som- met de très faibles épines qui leur donnent l'aspect rugueux. Les deux pointes de l'acanthoxe, fréquemment incurvées, pré- sentent la même ornementation. Les acanthoxes acquièrent de la sorte une certaine ressemblance avec les spicules les plus abondants de Alectona Millari. Ils remplissent l'ectosome, s'y 2o() fS;. TOPSKNT croisaiil en lixites direclioiis, s;nif (l;ms le sens île sou ('paisseiir. 3 Asiers par déformation d'acauthoxes. On observe «;;i et là dans l'ectosome quelques aranllioxes dont les tubercules médians ten- dent à devenir pres(jue éj^Mux à la moitié de la tij^e qui les porte. Dans le cboauosome, on en retrouve de tout pareils, mais, pour la plupart, les acanthoxes (jui s'y sont formés se modifient davantage ; leur tige se raeeourcit, (jualre de leurs tubercules s'allongent beau- coup et l'ensemble ligure une aster à six actines pointues, longues de 27 à 30 a et couvertes soit uniformément de très |)etiles épines qui les rendent rugueuses, soit en même temps de quelques courts tubercules, sans qu'on puisse distinguer parmi elles à ce caractère celles qui représentent les deux moitiés de la tige primitive du spicule diactinal. Ces oxyasters abondent dans la cbair autour des faisceaux de strongyles et surtout au voisinage du support. Des exemples de réduction d'asters en spicules diactinaux s'obser- vent assez fréquemment chez les Eponges; l'exemple de transfor- mation inverse offert par Yresia Alecto constitue une véritable rareté. Leptosia Schmidti n. sp. (Fig. 2, h). Parmi les nombreuses Leptosia, pour la plupart nouvelles, recueillies aux Açores durant les campagnes du yacht (.( Princes!se- Alice)), Leplosia Schmidti se distingue parla singularité des micros- clères dont s'orne son ectoson)e. Au premier abord, ces organites pourraient être pris pour des spirasters épineuses, mais l'existence d'une telle sorte de micros- clères chez une DencJoricine serait tellement inopinée que l'idée vient d'en chercher une autre interprétation. Je me suis arrêté, pour les motifs que j'exposerai plus loin, à celte opinion qu'il s'agit d'isochèles étrangement modifiés. L'espèce est établie d'après deux spécimens s'étendanl en croûtes blanchâtres, minces, lisses, irrégulières, sur des fistules û'Oceana- pin recueillies entre Pico et Sào Jorge (Stn. 600, 1895) par 349"», et près de Terceira (Stn. 866, 1897), par599m de profondeur. La structure est bien celle des Leptosia : la charpente choanoso- mique se compose d'acanthoslyles dressés isolément sur le support, inégaux, mais d'une seule sorte, au contraire de ce qui existe chez les Hymeraphia ; les mégasclères ectosomiques sont des strongyles assez grêles, plus ou moins fascicules, couchés tangentiellement à la surface. Sous le rapport des microsclères, je constate une variation inté- ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 251 ressante. Le spécimen de la Sfn. 600 en possède de deux sortes bien différentes et parfaitement localisées : dans la chair, entre les pointes des acanthostyles, on y trouve en bonne quantité des iso- chèles d'assez petite taille n'offrant de remarqual)le que le nombre de leurs dents; dans l'ectosome se localisent parmi les strongyles les microsclères épineux caractéristiques. Le spécimen de la Stu. 86G ne contient que ces derniers. Dans les deu.K cas ils abondent, distribués dans la membrane à des intervalles très faibles et presque égaux, à la façon des isochèles de Esperiopais poliimorpha, par exemple, et, en général, des Pœci- losclérides qui en produisent beaucoup, nullement à la manière des spirasters des Spirastrellides. Cette disposition sert de premier indice. Il faut remarquer en second lieu que ces organites, fortement incurvés eu U, restent constamment lisses du côté de la coucavité de leur tige, et enfin que les épines qui Us terminent aux deux bouts se montrent par- ticulièrement développées. On connaît déjà une Dendoricine à isochèles épineux, l'Eponge du voisinage du Bukenfiord décrite par 0. Schmidt, en 1875, sous le nom de Deamacido)! crux. C'est même une Leptosia aussi ; la brève description de Schmidt et une préparation de spicules que M. le Rév. A. M. Norman a bien voulu prélever à mon intention sur un spécimen par lui obtenu en 1882 sur la côte de Norvège, ne me laissent aucun doute à cet égard. Ses mégasclères sont des acan- thostyles inégaux, d'une seule sorte, et des tornotes lisses, plus ou moins y)olytylotes, à pointes peu acérées. Ses isochèles, plus forte- ment arqués que ne le représente le dessin de Schmidt, ont leur tige armée de fortes épines du côté convexe, lisse, au contraire, du côté concave; les trois dents de chaque extrémité se développent en de larges cuillerons. A ne considérer que leur tige, les curieux microsclères de Leptosia Schmidli ressemblent donc trait pour trait à ceux de sa congénère. La différence ne réside que dans leurs extrémités. Je suppose que les dents qu'on y devrait trouver se sont transformées en ces grosses épines terminales, elles-mêmes épineuses, qui, observées d'en haut, se montrent généralement au nombre de trois, l'une médiane, plus longue, et deux latérales. Il s'agirait, en somme, d'isochèles tridentés, de position normale, mais modifiés au point de devenir presque méconnaissables. f>picvlation. — I. Mégasclères : 1. Acanthostyles courts et épais, à tète renflée, à tige droite conique, pointue; de longueur inégale, 2S2 K. TOI'SKNT (U^piiis lUO jus(|irà :i."»0 a. ils ne (lilTc'iciil ciiîrc; l'ux (|ii'cii ce (jue les plus petits sont cpincux jusqu'au hoiit, latulis (|ue les plus grands restent lisses sur le dernier tiers de leur li^e; les épines, robustes ;"i la hase, vont en diminuant de force vei'S le haut et accusent une tendance à se récurver. 2 Sironfiylrs lisses, droits, grêles, à extrémités un peu dissemblables; ils mesurent ':iOO 5 220 [i de longueur et 'A a d'épaisseur. 11. — Mierosclères : 3. IsochHrs epineiu- de l'ectosome; leur tige arquée eu U porte des épines raides sur sa faee convexe, reste lisse sur sa face concave et se termine à chaque bout par trois fortes épines composées, l'une médiane, la plus longue, prolongeant la branche de l'L', les deux autres latérales, obliques; l'ouverture de riJ est de 12 à 14 a; la tige, sans compter les épines, a 7 |x d'épaisseur. 4. hochèlca du choanosome; assez faibles, lisses, à tige atteignant moins de 2 [i d'épaisseur, courbée en demi-cercle, et portant à chaque extrémité cinq dents acérées très grêles; ils attei- gnent seulement 15 à 17 a d'envergure; assez abondants chez cer- tains spécimens, ils peuvent, chez d'autres, faire totalement défaut. Il n'existe aucun terme de passage entre eux et les isochèles épineux. lihaphisia spissa Topsent. Syn. Thrinacophora? spissa Topsent, 1892. (Fig. 2, c). Le spécimen type, recueilli, durant la campagne du yacht Hiron- delle aux Açores, en 1888, à la pointe orientale de Pico (Stn. 247, profondeur 318™), n'était qu'un fragment massif, brunâtre, impro- pre à fournir une connaissance complète tant des caractères exté- rieurs que de la spiculation de celte Eponge. A titre provisoire et avec les restrictions indispensables, j'en fis une Thrinacophora (1). De nouveaux spécimens, obtenus aux Açores également par le yacht Princesse- A lice, me permettent de combler les lacunes et de rapporter cette curieuse espèce au genre lihaphisia. Disons de suite qu'elle se distingue sans peine de ses congénères connues (lî. laxa Tops, et H. anomjma (Carter) Dendy) par les détails de sa spicula- tion et principalement par la possession de toxes, qui m'étaient d'aljord passés inaperçus à cause de l'inégalité de leur répartition. Le nom de spma convient bien aux individus les mieux déve- (1) E. Topsent, Contrihution à l'élude des Spongiaires de l'Atlantique Nord p. 124, pi. VI, fig. 12, et pi. IX, fig. 9. Monaco, li'dL ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 253 loppés; mais on constate, au point de vue de la consistance de cette Hhaphisia, des variations individuelles fort intéressantes. Un spécimen, pris en 189o (Stn. 597), par 523"! de profondeur, près Prainlia de Pico, forme sur une grosse branche de Polypier un revêtement étendu, assez épais, d'un blanc pur, remarquablement glaireux. Spicules à part, il ressemble beaucoup au type de Rka- phisia la.ra, de Banyuls (Cap l'Abeille). Un autre, le plus beau de tous ceux que j'ai vus, dragué au cours de la même campagne (Stn. 600) entre Pico et Sào Jorge, par 349'", est massif, irrégulier, sans support, long de 48""", large de 28, épais de 5 à 20 ; de couleur gris jaunâtre, il a une structure compacte et une consistance assez ferme ; on peut quand même en déchirer sans le moindre effort des fragments avec une pince fine ; il n'est visqueux dans aucune de ses parties. Deux autres, provenant du Banc de la Princesse-Alice, ont été recueillis eu 1897 (Stn. 899), par 200'» de profondeur, ils s'étalent en plaques larges, assez minces, sur des pierres. L'un d'eux est jaunâtre, assez mou et gluant ; l'autre est brunâtre, visqueux encore, mais de structure moins lâche et un peu plus solide. Je n'ai pas observé de cellules sphéruleuses comparables à celles de R. laxa, mais partout j'ai trouvé, comme dans cette Eponge, une substance fondamentale claire parsemée d'une multitude de sphé- rules incolores réfringentes, assez grosses (3 [x). C'est sans doute à l'abondance relative de cette matière semi-fluide que les spécimens doivent leur degré variable de viscosité. Elle existe en de telles proportions dans celui de Prainha de Pico qu'elle masque totale- ment la coloration jaunâtre des éléments pigmentés du choanosome. Quant à la consistance des individus, elle dépend de l'agence- ment des mégasclères en un réseau irrégulier lâche ou plus ou moins serré, dont les nœuds, dans les cas de structure un peu compacte, se renforcent d'un faible lien de spongine incolore. Le spécimen de la Stn. 600 est le seul dont j'aie pu voir les orifices aquifères, la surface des autres se trouvant endommagée ou chargée d'impuretés qui nuisent à l'observation. Il a servi de support à plusieurs Eponges revêtantes qui l'ont en partie recouvert; mais dans les points où elle est demeurée libre, sa surface se montre lisse et tendue d'une pellicule délicate ayant pour tout soutien des trichodragmates extrêmement nombreux qui mesurent en moyenne 70 a de longueur et 30 [i. d'épaisseur. Cette pellicule représente sans doute l'ectosome, car, en la sou- 254 K. TilPSKNT lev;iiil, (Ml iiK'l à nu It's |>(»ri's : ils ;i|>|)iiiiiisst'iil coiiinu; des poiic- lualioiis inégales de 0"""2 à 0""»j de diamètre. Il n'exisle qu'au seul oscule, orilice béaut, lar^Mi de l"""ij, divisé en deux par une eloison interne cl silué au sommet d'une l'Uiincnee coniiiue plus large que haute. Le sciueletle se compose île niégasclères diaetinaux, des oxes, et de deux sortes de microselères, des trieliodragmates et des toxes d'une forme assez spéciale. A ne considérer que le spécimen de Prainlia de Pico, il semble- rait y avoir uniformité dans le développement des oxes ; on n'y reucontre, en ellel, dispersés sans nul ordre ap])arent au milieu des tissus clairs et glaireux, que des niégasclères diaetinaux épais et assez grands, plus ou moins courbés, à pointes toujours plus ou moins émoussées, tels en un mot que ceux dont j'ai donné la figure en 1892. Mais ailleurs on découvre vite, en outre de ces oxes, qui sont de beaucoup les plus nombreux, des oxes très grands et très gros, fortement courbés, à pointes acérées, qui constituent dans le réseau spiculeux irrégulier quelque chose comme les grandes lignes de la charpente, et aussi, çà et là, sans situation définie, quelques oxes plus faibles, également à pointes acérées. Les trichodragmates sont répandus partout à profusion. Quant aux toxes, ils ont une distribution capricieuse, abondant dans certaines régions périphériques ou centrales, manquant tout-à-fait dans d'autres, au point que j'avais d'abord méconnu leur existence et que j'ai ûù. multiplier les préparations pour me convaincre de leur constance. Spicidatlon. — L Mégasclères : 1. O.vcn. Dans les échantillons les plus favorables, ils se répartissent eu trois catégories : de grands oxes à pointes acérées atteignant et dépassant 1""" de longueur et 40 {X d'épaisseur; des oxes moyens, les plus nombreux, à pointes émoussées, variant de 400 p. sur 15 à 000 [j. sur 25 ; enfin des oxes relativement grêles, longs de 300 à 400 [x, épais seulement de 5 à 8. II, Microselères : 2. Trichodragmates composés de rhaphides très fins en faisceaux compacts. Il y en a trois catégories : les ujis, grands, extrêmement abondajits et dispersés eu tous sens dans le choanosome, mesurent 110 à 160 [jl de longueur sur 10 à 12 ix d'épais- seur; les autres, moyens, soutenant en nombre considérable la pellicule ectosomique, mesurent 70 a de long sur 30 de large; d'an- tres enfin, petits, épars un peu partout, n'ont que 20 à 30 a, sur 7 à 8 u.. 3. Tuxes. Ce sont ici des spicules à lige épaisse, coudée une ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 255 fois seulement, à branches droites et acérées, longues de 130 a, larges de 7; ces branches sont le plus souvent écartées à angle obtus, et l'envergure mesurée entre les deux pointes atteint jusqu'à 220 a, mais quelquefois elles se rapprochent bien davantage. La grosseur et la direction rectiligne de leurs branches donnent à ces toxes un aspect inusité. La découverte de toxes chez une Hhaphisia m'engage, malgré la critique de Dendy (1), à maintenir ce genre auprès des Gellins, où je l'ai placé lors de sa création; les Hhaphisia pourraient presque être considérées comme des GeUius à rhaphides et sans sigmales. (1) A. Dendy, Catalogue uf non-calcareous Sponges collected by J. lirace- bridge Wilsnii in Ihe neiglibourhood of Port Philiip Head. Proceedings of Ihe Hoyal Society of Victoria, VII, part. I, p. 256, Melljouine, 189o. 256 CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE L'AUSTRALIE ERNEST ANDRE .l'iii déjà, (iiins un pnMiiier Iravnil (1), étudié les Miitillidns d'Australie d'après les matériaux que je possédais alors et doul la majeure partie avait été recueillie à Mackay, dans le Queenslaiid, par M. (iilbert Ti rnkr, qui m'avait libéralement abandonné ses intéressantes récoltes. Depuis, M.Tlrnkr a continué ses recherches dans le même pays et m'a adressé un nouveau lot de Mutilles, plus important que le premier et contenant un certain nombre d'espèces qui ne figuraient i)as dans son précédent envoi. J'ai donc à faire connaître ces formes inédites qui sont également entrées dans ma collection, grâce à la générosité de mon aimable correspondant, à qui je renouvelle mes plus sincères remerciements. Je profiterai de l'occasion pour comprendre dans cette notice un petit nombre d'autres Mutilles australiennes reçues de divers côtés, et je terminerai en donnant un tableau d'ensemble de toutes les espèces d'Australie et de Tasmanie qui me sont connues en nature. Ce Synopsis facilitera, je l'espère, la détermination de ces Insectes encore peu répandus dans les collections, même les plus impor- tantes, bien que beaucoup soient remarquables par l'élégance de leur dessin ou l'éclat de leurs couleurs. ' Toutes les espèces nouvelles ci-après décrites font partie de la division caractérisée par les yeux arrondis, très convexes et entiers chez les deux sexes. Cette division correspond à peu près au sous- geure américain Eplmta Say (= Sphacrophthdhita Blake), et j'avais, dans mon premier travail, employé cette dernière dénomination que je crois devoir abandonner aujourd'hui, comme n'étant pas absolument justifiée. En ellet, les véritables Ephiita américaines ont, chez les deux sexes, les yeux lisses, très luisants, à peu près sans facettes apparentes, tandis que, chez la plupart des espèces australiennes, ces organes sont munis de facettes très (1) E. André, MuùUidi's d'Australie nouvelles ou imparfaileiitenl connues. Mém. Soc. Zool. Fr., Vlil, 18'.)o, p. 475-517. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 257 distinctes. D'autre part, ce groupe, qui comprendrait la presque totalité des Mutilles d'Australie, comme il comprend déjà plus des quatre cinquièmes des espèces américaines, me semble beaucoup trop vaste et englobe une quantité de formes très disparates. Il y aurait donc lieu d'établir uû certain nombre de subdivisions, mais cette entreprise ne deviendra possible qu'au fur et à mesure de l'avancement de nos connaissances, surtout en ce qui concerne la concordance des sexes, encore ignorée pour la majeure partie des espèces du Nouveau-Monde et même pour un grand nombre de nos espèces européennes. Je m'abstiendrai donc de tout essai de ce genre, qui serait aujourd'hui prématuré, et je laisserai aux ento- mologistes de l'avenir le soin d'établir ces coupes nécessaires mais irréalisables dans l'état actuel de la science. 1. Mutilla BuRKEi André. Mutilla [Spliœrophthalma] Burkei André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 493 9. 9 La taille de cette espèce varie dans d'assez notables propor- tions, les plus petits individus dépassant à peine 5 mill., tandis que d'autres atteignent 14 mill., tout en restant d'ailleurs parfai- tement identiques les uns aux autres. 2. Mutilla scutifrons nov. sp. 9 Nigra, abdominis segmenta secundo supra et infra rufo-castaneo. Capnt par mm, thorace multo angustius, vertice argcntco-sericeo, fronte spatio magno, eleimto, scutiformi, nitido, rugis paucis tran- sversis rude pHcato prœdita; oculis rotundatis^ eonvexis, nitidis. Thorax brevis, antice et postice angustatus, post médium coarctatus, dorso rude reticulato. Abdomen sessile, segmenta secundo vittis duabus longitudinalibus, arcuatis, argenteo-sericeis ornato; ejusdem margine apicali segmentisque 3-5 macula média argentea-sericea signatis; segmenti dorsalis sexli area pygidlali dense et longitudinaliter striata. Calcaria pallide testacea. Long. 14 mill. Noire, avec le bord apical du premier segment de l'abdomen et la majeure partie du second d'un rouge brun, un peu moins foncé en dessous et sur le disque de l'arceau dorsal; les segments sui- vants paraissent noirs, mais montrent cependant une tendance à passer au brun marron. Vertex revêtu en entier de poils couchés, longs et serrés, d'un blanc d'argent; une pilosité également longue et blanche hérisse l'occiput, le dessous de la tète, la saillie médiane Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 17 258 E. ANDHK des (laiics (lu tlioiîix, Iti dessous du corjis l'I les |);ill('s; le froiil, le tlessiis du lliorax et tie l'abdouien sont plus ou uioitis garnis de poils noirs. Disijue du premier segment abdominal avec une tache médiane assez vague, second segment parcouru dans toute sa longueur par deux bandes artjuées eu dehors, éloignées l'une de l'autre, peu nellement dessinées, circonsciivant un large espace plus rouge que le reste du segment, et formées de pubescence d'un blanc d'argent ; des taches assez étroites, de môme pubescence argentée, se voient au milieu du bord apical du second segment et des trois suivants, formant par leur réunion une bande médiane longitudinale ; les côtés des cinq premiers segments dorsaux et le boni apical des second et troisième segments ventraux longuement ciliés de poils blancs. Pattes hérissées de pilosité blanche, épines des tibias noirâtres, éperons d'un testacé pâle. Forme robuste et trapue. Tête petite, beaucoup plus étroite que le thorax ; arêtes frontales très saillantes, arquées, se prolongeant jusqu'en haut du bord interne des yeux et circonscrivant une aire scutiforme, élevée, arrondie, luisante, traversée par quatre à cinq grosses rides transverses, irrégulières et sinueuses ; yeux très convexes, arrondis, luisants, presque lisses, situés aussi loin de l'articulation des mandibules que de l'occiput ; mandibules étroites, acuminées au sommet, peu distinctement unidentées après le milieu de leur bord interne ; troisième article des antennes à peine plus long que le quatrième. Thorax large et court, peu rétréci en avant, beaucoup plus en arrière après un brusque étranglement vers le milieu de ses bords latéraux ; pronotum rectiligne en avant avec les angles antérieurs bien marqués et deutiformes; metanotum brusquement tronqué en arrière; pas d'onglet scutellaire; le thorax est très grossièrement ridé réticulé en dessus, avec les mésopleures et les métapleures fortement concaves, presque lisses et luisantes ; la face tronijuée du metanotum est densémeut et longitudinale- ment ridée-chagriuée. Abdomen sessile, ovale ; premier segment aussi large que le suivant, sa carène ventrale assez saillante eu son milieu ; second segment grossièrement et irrégulièrement ridé-réti- culé sur le disque, dans la partie circonscrite par les deux bandes arquées, devenant ponctué-réliculé sur les côtés et irrégulièrement ponctué en dessous; dernier segment faiblement convexe, muni d'une aire pygidiale bien limitée eu arrière et sur les côtés et dont la surface est couverte de stries longitudinales, régulières, fines, serrées et un peu divei'gentes postérieurement. Australie, sans autre indication. Un seul individu. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 259 Cette Mutille est très remarquable par la saillie clypéiforme de soD front, qui suffit à la distinguer de toutes ses congénères. 3. Mutilla aurata Fabricius. Mutilla aurata Fabricius, Syst. Ent. 1775, p. 397 $. — Mutilla [Sphœroplithalma) aurata André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 489 9. $ De petits exemplaires de cette espèce, que M. G. Turner a cap- turés à Mackay, diflèrent de ceux de son premier envoi, en dehors de la taille plus faible, par la tête un peu plus large, moius pro- longée et plus arrondie derrière les yeux, ainsi que par ces derniers relativement plus grands et plus convexes; mais tous les autres caractères étant absolument les mêmes, je ne puis attacher d'im- portance à ces faibles divergences, qui ne sont pas sans exemple chez les grands et les petits individus d'une même espèce. La taillB de l'aurata doit, par suite, être indiquée comme variant de 7 à 14 mi 11. 4. Mutilla Fabricii, nov. sp. $ Nigra, vertice parce (lavo-pubescente, abdominis segmento primo aureo-ciliato, secundi dimidio postico, tertio, quarto et quinto totis, pubescentia densa, aureo-sericea veUitis. Caput haud thorace latius ; thorax subpiriformis , metanoti lateribus postice denticulatis. Abdo- men sessile, ovatum, segmento ultiiuo area pygidiali dense et longi- tndinaliter rugoso-striata prœdito. Calcaria brunnea. Long. 9 mill. Noire, avec les mandibules à peine rougeâtres en leur milieu ; vertex éparsement garni de pubescence d'un jaune pâle ; premier segment de l'abdomen cilié à son bord postérieur de poils dorés, formant une bande étroite et un peu prolongée en pointe en son milieu ; moitié postérieure du second segment et la totalité des suivants densément revêtus d'une belle pubescence d'un doré soyeux, laissant un peu à découvert les bords latéraux du second segment et n'ayant pas, sur ce même segment, de limite antérieure bien définie ; en dessous, les segments de l'abdomen sont ciliés de poils blancs. Dessus de la tête et du thorax éparsement hérissé de poils noirs; dessous et derrière de la tête, saillie médiane des flancs du thorax, face déclive du métalhorax, devant du premier segment abdominal et pattes hérissés de longs poils blancs; épines des tibias noirâtres, éperons bruns. Tète de la largeur du thoi'ax, arrondie en arrière, densément 200 E. ANDHK ponctiiéo réliculôi; : yeux loiid^^. tics ((iiivcxt's, liiisjinls, assez éloignés de la hase des mandibules; aréles frontales prolongées jusqu'aux yeux ; inandihulos acuininées au sommet ; antennes robustes, seeond article du funieule sensihlemtuit plus long (jue le troisième. Thorax assez court, suhpiriforme, un peu étranglé derrière son milieu, faiblement rétréci en avant, beaucoup plus en arrière; pronotuuï presque rectiligne en devant, avec les angles antérieurs peu accusés ; metanotum brusquement tronqué en arriére, Tarôte latérale de sa face déclive faiblement denticulée, avec une dent plus ac<'entuée eu dessus, de chaque côté de la tron- cature; le thorax est densément ponctué réticulé sur le dos et sur les saillies des lianes, avec les pleures concaves, luisantes, mar- quées seulement de quelques points épars. Abdomen sessile; pre- mier segment ponctué en dessus, muni en dessous d'un tubercule assez saillant; second segment densément couvert en dessus de points allongés, plus éparsement ponctué en dessous: dernier seg- ment muni d'une aire pygidiale plane, densément et longitudinale- ment ridée-striée. Mackay, Queensland (M. G. Turner), un seul exemplaire. Par l'ornementation de son abdomen, cette espèce rappelle beau- coup Vdurata Fab., mais elle s'en écarte par sa couleur foncière qui est entièrement noire, par son thorax plus court et autrement conformé, par son second segment ventral non transversalement impressionné après son milieu, ainsi que par sou aire pygidiale striée. 5. MUTFLLA PULCHELLA Smith. Mutilla puichella Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 29, 9. Malgré la brièveté de la description de Smith, cette espèce est parfaitement recounaissable aux caractères indiqués, que je vais rappeler en les complétant. 9 Tète et thorax ferrugineux, avec un beau reflet d'un violet métallique sous diverses incidences; antennes ferrugineuses; pattes violettes ou ferrugineuses lavées de violacé ; le plus souvent les hanches, les Irochanters, la base des cuisses et l'extrémité des tarses sont simplement ferrugineux ; abdomen d'un bleu-violacé foncé, avec le premier segment plus ou moins largement testacé en arrière et cilié de poils jaunâtres ; une large bande médiane et longitudinale, de pubescence jaunâtre, s'étend du tiers antérieur du second segment à l'extrémité de l'abdomen. Pattes éparsement hérissées de poils blanchâtres ; éperons blancs. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILLIDKS DE l'aUSTRALIE 261 Forme liés allongée ; tète arrondie, densément ponctuée, un peu plus large que le thorax, assez prolongée derrièreles yeux qui sont plutôt petits, ronds, très convexes, et situés plus près de l'articu- lation des mandibules que de l'occiput ; second article du funicule des antennes environ une fois et demie aussi long que le troisième. Thorax allongé, piriforme, convexe en dessus, très rétréci en arrière, à peine contracté derrière son milieu, assez deusément ponctué, non réticulé ; les pleures planes, luisantes, avec quelques points épars ; metanotum insensiblement déclive en arrière, mais non tronqué et sans limite entre sa face supérieure et sa face posté- rieure ; abdomen sessile, en ovale très allongé, peu densément ponctué en dessus, plus éparsement en dessous; second segment ventral nettement et transversalement impressionné après son milieu ; dernier segment dorsal convexe, sans aire pygidiale, deusé- ment revêtu de longs poils qui en cachent la sculpture. Long, 6 12 mill. Le type décrit par Smith provenait d'Adélaïde ; M. G. Turner m'en a envoyé plusieurs exemplaires de Mackay. 6. Mutilla hospes Smith. Mutilla hospes Smith, Descr, new sp. Hym. Coll. Brit. Mus., 1879, p. 202, 9- — Mutilla (Sphceroplithalma) hospes André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 494, $. 9 D'après de nouveaux individus que M. G. Turner m'a envoyés de Mackay, la laille de cette espèce varie de 7 à 10 mill., mais ses autres caractères paraissent assez constants. 7. Mutilla morosa Westwood. Mutilla morosa Westwood, Arcana ent. II, 1843, p. 19, pi. LIV, tig. l,cr. — Mutilla (Sphœrophthalma) morosa André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 189o, p. 495, 9 d^. 9 En décrivant la femelle de cette Mutille, dont le mâle seul avait été signalé par Westwood, je disais que la couleur des taches abdominales était très variable, pouvant passer d'un blanc d'argent au jaune d'or et au fauve doré. Une série d'exemplaires faisant par- tie du nouvel envoi de M. Turner est venu me démontrer que cette espèce est encore plus variable que je ne l'ai indiqué, car non seulement la couleur des taches mais leur forme et leur étendue subissent des écarts assez importants. C'est ainsi que la bande 262 K. ANDRI'l lonj^iUidiiiiilc. qui i»;irc(tiirt le second sr^qiiciil. en snil |);iif(»is toute la longueur ou se laccoiiicil plus ou moins en avant, en étant tantôt étroite et prestjue linéaire, et tanlùt lieaucoup jtlus large, surtout en arrière. Chez les individus à dessin argenté, cette hande est généralenienl plus allongée et plus étroite que chez ceux à ornementation dorée, où elle s'épaissit et se raccourcit souvent d'une façon assez notable. Mais tous les passages existent entre ces extrêmes et l'on ne peut douter qu'ils appartiennent bien à une seule et même esi)èce. La taille oscille entre 5 et 10 mill. c/* La grandeur de ce mâle, dont j'ai reçu également quelques nouveaux exemplaires, varie de 7 à 12 mill. Var. .\LB0CALC.\RATA nov. var. — Trois n)àles, que M. Turner m'a envoyés de Mackay avec les précédents, se distinguent du type par les éperons blancs. Comme je n'ai pu trouver aucune différence entre eux et ceux à éperons noirs, je les considère comme consti- tuant une simple variété à huiuelle je donne cependant une déno- mination particulière pour la signaler à l'attention. 8. MUTILLA FALLAX nOV. Sp. 9 Nigra, tuherculis antennalllms, scapi apice funiculique hasi vix rufescenlilms. Caput punctato-reticulatum, post oaUos rotundatum, thorace vix hitius. Thorax subtrapfzoidnlis, antice reclus, postice angustatus, supra rude punctato-reticulatus, angulis anlicis suh- dentatis. Abdomen sessile, primo segmenta postice testaceo et aiireo- ciliato, secundo macula apicali, tertio, quarto et quinto macula média, transversa, aureo-sericcis ornatis. Area pygidiaUs longitudinaliter striata. Calcaria pallida. Long. 5-S mill. Noire, tubercules antennaires, extrémité du scape et premier article du funicule à peine un peu rougeàtres, tarses brunâtres. Premier segment de l'abdomen avec le bord apical d'un lestacé un peu rougeàtre et cilié de poils d'un jaune d'or ou d'un fauve doré; second segment orné, au milieu de son bord postérieur, d'une assez grande tache, vaguement triangulaire, de semblable pubes- cence, se réunissant à des taches transversales qui occupent le milieu des troisième, quatrième et cinquième segments, pour former une bande longitudinale décroissant de largeur de la base au sommet. Tête et thorax hérissés de poils noirs, devenant blan- châtres sur le métathorax et le premier segment abdominal; second segment de l'abdomen assez densément revêtu de pubes- cence noire, couchée; pattes éparsement hérissées de poils blancs; éperons d'un jaune pâle. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 2G3 Tête faiblement plus large que le thorax, assez prolongée en avant des yeux, fortement arrondie en arrière, sans angles posté- rieurs distincts, deusément et assez fortement pooctuée-réticulée en dessus; yeux grands, arrondis, très convexes, éloignés de la base des mandibules d'uue longueur presque égale à leur diamètre, à facettes très fines et peu distinctes. Fossettes antennaires limitées en baut par une arête fine qui s'étend jusqu'aux yeux; second article du funicule des antennes seulement un peu plus long que le troisième. Thorax trapézoïdal, faiblement rétréci d'avant en arrière, à peine contracté derrière son milieu, rectiligne en devant avec les angles antérieurs bien marqués et un peu dentiformes ; il est très grossièrement ponctué-réliculé en dessus, avec les pleures concaves, peu luisantes et marquées seulement de gros points êpars ; métathorax brusquement tronqué en arrière, non denticulé sur les bords et sans onglet scutellaire. Abdomen sessile, premier segment large et court, peu deusément ponctué en dessus, faible- ment caréné en dessous ; second segment deusément couvert en dessus de points allongés ; segment apical avec une aire pygidiale plane, finement, densémeut et lougitudinalement striée. Mackay, Queensland (M. G. Turner). Cette espèce est très voisine de morosa Westw. ; elle s'en distin- gue par la tête relativement plus large, plus brusquement rétrécie et arrondie derrière les yeux, plus fortement sculptée, par le tho- rax moins court, plus étroit, plus régulièrement trapézoïdal, à peine contracté derrière son milieu, beaucoup plus grossièrement ponctué-réticule, plus rectiligne à son bord antérieur ; par son pre- mier segment abdominal plus largement cilié à son bord postérieur et par sou second segment muni seulement d'une tache apicale et non d'une bande longitudinale s'avançant plus ou moins en avant. L'ornementation de son abdomen la rapproche beaucoup de M. hospes Sm., mais la forme de son thorax est toute différente. 9. MuTiLLA Australasiae Fabricius. Mutilla Australasiac Fabricius, Syst.Piez. 1804, p. 433 9. — West- wood, Arcana ent. II, 1843, p. 18, 9 = Mutilla dorsigera Westw., loc. cit., p. 18, pi. 53, fig. 4, 9. 9 Je rapporte à M. Australasiae Fab. quelques individus de Tas- manie que j'ai vus dans la Collection du Muséum de Paris et qui s'accordent tout-à-fait avec la description que j'ai donnée de la M. Edmondi, alors que ïAustralasiae ne m'était pas connue en nature, 204 K. ANDUÉ niais toiileluis aveck's dilléreiices déjà si|:;Malées par moi l'ii liu de cette description et qui se résument dans la couleur blanche et non dori'c (les l»anii'i)mi'Hti ijimiîi iipire rix lestacro. Arcti pi/giilmlis hrris, nitUhi, aithdlissintc pnnriulald. I.uiuj. j,.) .'i imll. Tête d'un lirun-noir un peu rouf^eAtie, joues, épistome, maocll- biiles, tubercules antcnnaires, scape des antennes et les deux premiers articles du funicule d'un row^c ferrugineux ; thorax d'un brun noir, plus ou moins rougeàtre sur les côtés et marqué sur son disque d'une grande tache mal définie, d'un rouge ferrugineux. Pattes noirâtres avec la base des cuisses et les tarses rougeàtres. Abdomen noir en dessus, avec le bord apical de son premier seg- ment plus ou moins largement testacé ou ferrugineux ; sommet du second segment avec une tache transversale de même couleur, occupant le milieu du bord aj)ical, formée comme la précédente par une décoloration de la chitine et éparsement revêtue de pubesceuce jaunâtre ; cinquième segment plus indistinctement marqué, au milieu de son bord postérieur, d'une semblable tache testacée. Pilosité assez éparse, noirâtre sur la tête et le thorax, blanchâtre sur les côtés de la tête, le métathorax, le premier segment abdo- minal et les pattes, noire, plus couchée et plus abondante sur l'abdomen. Tête en rectangle transverse, notablement plus large que le thorax, son bord postérieur et ses bords latéraux à peu près recti- lignes, avec les angles postérieurs bien accusés, mais non denti- formes ; elle est luisante, densément ponctuée, mais à peine réticulée; fossettes autenuaires limitées en dessus par une arête tranchante qui s'étend jusqu'aux yeux; ces derniers arrondis, assez convexes, à facettes fines mais distinctes, situés beaucoup plus près de l'articulation des mandibules que de l'occiput ; mandi- bules étroites, paraissant bifides au sommet ; antennes robustes, second article du funicule sensiblement plus long que le troisième. Thorax trapézoïdal, à peine contracté après le milieu, rétréci en arrière, son bord antérieur rectiligne avec les angles bien marqués et un peu dentiformes, ses bords latéraux faiblement crénelés; métathorax obliquement tronqué en arrière avec le bord supéro- latéral de la troncature muni de petits denlicules aigus. Le thorax est densément et longitudinalement ridé-ponctué en dessus, avec les pleures lisses, luisantes et assez concaves. Abdomen sessile, premier segment à peu près aussi large que la base du suivant, éparsement ponctué et luisant en dessus, chargé en dessous d'une CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILUDES DE L'AUSTRALIE 267 carène basse et sans caractère particulier. Second segment fine- ment et densément ridé-ponctué eu dessus, les segments suivants finement pointillés. Dernier segment muni d'une aire pygidiale assez plane, lisse, luisante, avec une ponctuation extrêmement fine et peu serrée. Epines des tibias rougeâtres, éperons blanchâtres. Mackay, Queensland (M. G. Turner); deux exemplaires. Cette Mutille est extrêmement voisine de la précédente, mais elle en est cependant bien distincte par sa tête plus rectangulaire avec les angles postéi'ieurs bien accentués, par son avant-corps plus luisant, moins fortement sculpté, par les segments trois et quatre de l'abdomen dépourvus de tache médiane et par l'aire pygidiale lisse, luisante, sans rides longitudinales. 12. MuTiLLA sANGUiNEicEPs André. Mutilla{Sph3eroplithalma] sanguineiceps André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 503, 9. 9 Le mauvais état de l'abdomen de l'unique exemplaire sur lequel j'ai basé ma description ne m'avait pas permis d'en recon- naître suffisamment la vestiture. Deux nouveaux individus en très bon état, que M. Turner m'a envoyés de Mackay, me permettent aujourd'hui de combler cette lacune et d'ajouter que le second seg- ment de l'abdomen est orné en arrière de deux taches longitudi- nales, convergentes postérieurement et se continuant sur les trois segments suivants en une bande graduellement rétrécie d'avant en arrière; ces ornements sont formés depubesceoce assez éparse, d'un blanc d'argent. 13. MUTILLA GiLBERTI UOV. Sp. 9 Caput et thorax rufo-caatanea vpI nigro-brunnea, antennis fuscis, scapo et funiculi baffi ferriigineis, pedibus lerrugineo et fusco variegatis, calcaribuH pallidis; ahdominis segmenta secundo prope apicem vitta transversa, nigra, nuda, postice emarginata ornato. Thorax subpiri- formis, antice rectas, postice angustntus et coarctatus; abdomen ses- sile, cijUndricum, postice attenuatum, arca pygidiali deplanata, lœvi, nitida. Long. 4-6 mill. Tête et thorax d'un brun marron plus ou moins rougeàtreou noi- râtre; antennes d'un brun noir avec le scape et la base du funicule ferrugineux; pattes ferrugineuses avec l'extrémité des cuisses, des tibias et des tarses plus ou moins rembrunie et les éperons blan- châtres; abdomen ferrugineux; second segment orné, après son ii\S K. ANhUK milieu, il une liii'^c Itaiidi; Ininsvcrsalc, noii-e, i;lai)r(3, irallci^^uant pas le bord api«.'al, aiif^uleuseineiit échancrée au milieu de son bord postt'rieur. IMIosih* courte et (^|tarse, eu uiajcuccî iiailic lilanclM^; pattes béiissées de poils blancs, éperons blaiicliàlres. Tète arrondie, un peu plus étroite (jue le thorax, avec les angles postérieurs indistiiicis, fortement et densément [lonctuée réticu- lée ; yeux de {grandeur moyenne, arrondis, assez convexes, situés vers le nnlieu des bords latéraux ; antennes courtes, très robustes, tous les articles du funicule Iransverses, sauf le diTuier, qui est un peu plus long que large; second article pas plus long que le troi- sième. Thorax assez court, son bord antérieur rectiligne avec les angles bien mar((ués et dentiformes ; ses bords latéraux, également recliligues sur leur première moitié, divergent faiblement en arrière jusque vers le milieu, après lequel ils se contractent assez fortement pour redevenir à peu près parallèles à la partie rétrécie du metanotum ; les bords latéraux sont munis d'une petite dent après la contraction médiane et d'une autre de chaque côté de la troncature postérieure du metanotum qui est abrupte et verticale ; le thorax est densément ridé-réticulé en dessus et sur les côtés, sauf les pleures qui sont superficiellement rugueuses et luisantes. Abdomen cylindrique, atténué en arrière, tout-à-fait sessile ; son premier segment aussi large que le suivant, assez fortement ponc- tué en dessus, sa carène ventrale bien accentuée ; second segment densément ponctué en dessus, marqué en dessous de gros points assez serrés ; les segments suivants finement et éparsement ponc- tués; dernier segment muni d'une aire pygidiale plane, lisse et luisante. Mackay, Queensland (M. G. Turner). Petite espèce bien reconnaissable à sa coloration et à son abdo- men cylindrique, tout à-fait sessile, dont le premier segment est aussi large que le second. 14. MUTILLA BIPLAGIATA UOV. Sp. $ Nigra, mnndibuHs, tuberculis antennalibiis, sœpc etiam scapi ajnce et funicuU articulo primo fcrrugineis ; rarhis pedihus obacure ruf(hbrunneis ; abdoniinis seg menti prinii apice, secundique nittis duabus longilndinalibus, paraUeUs, antice et poatice abbremutis, rufo- testaceis aut rufo-ferrugincis, nudin, vel piibe tenui, pallida , sparsissime vestilis; sogmentis !2-5 inacula parca, apicali, albo-sericea ornatis. C'iput thorace vix latius; thorax subtrapezoidalis, postice angustior; CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE L'aUSTRALIE 269 abdomen suhpetiolatum , segmenti secundi dorso deplanato, fiegmenti ultimi area pygidiali lacvi, nitida. Calcaria alba. Long. 5-7 mill. Noire, avec les mandil>Liles, les tubercules antennaires, souvent aussi le sommet du scape et le premier article du funicule, ferru- gineux ; pattes d'un noir brun, rarement d'un brun rougeâtre. Bord apical du premier segment de l'abdomen ordinairement ferrugineux ; second segment orné sur son disque de deux bandes longitudinales, parallèles, raccourcies en avant et en arrière, un peu dilatées en dehors, à leur sommet, et d'une couleur ferrugi- neuse ou d'un lestacé rougeâtre. Ces bandes sont nues, ou très éparsemenl revêtues d'une fine pubescence blanchâtre, et sont uu peu plus éloignées l'une de l'autre que chacune d'elles du bord externe du segment. Sur le milieu du bord apical du second segment et des trois suivants se voit une tache de pubescence blanche, dont la réunion forme une ligne médiane, continue, à peu près de la largeur des bandes du second segment. Tête et thorax avec une pilosité noire, oblique, assez courte et éparse ; face déclive du métathorax, dessus du premier segment abdominal, côtés des segments suivants et pattes hérissés de longs poils blancs ; segments ventraux deux à cinq ciliés de poils semblables ; épines des tibias noirâtres, éperons blancs. Tête à peu près de la largeur du thorax ou à peine plus large, très arrondie derrière les yeux, fortement pouctuée-réliculée; yeux ronds, très convexes, presque lisses et luisants, situés vers le milieu des côtés de la tête ; arêtes frontales bien distinctes et prolongées jusqu'aux yeux ; mandibules courtes, médiocrement larges, acu- minêes au sommet; antennes robustes, second article du funicule à peine plus long que le troisième. Thorax en trapèze allongé, plus étroit en arrière, indistinctement contracté après son milieu ; pronotura faiblement arqué en devant, avec les angles antérieurs accentués et un peu dentiformes ; metanotum brusquement tron- qué en arrière, avec le bord supérieur de la troncature finement denliculé, la dent latérale, de chaque côté, étant un peu plus forte que les denticules médians; le thorax est grossièrement et longi- tudinalement ridé en-dessus, plus ou moins réticulé en avant et sur les côtés, avec les mésopleures et les métapleures planes, presque lisses et luisantes. Abdomen subpétiolé; premier segment court, beaucoup plus étroit que le suivant, faiblement contracté à son articulation postérieure; il est ponctué en-dessus et muni en des- sous d'une carène assez élevée ; second segment subcylindrique, peu convexe sur les côtés, déprimé sur le dos, fortement et longi- 270 E. ANDHK liuliiialcint'ul ponclui' rt'licuU' en dessus, simplement ponctué en- dessous; les se{4;nienls suivants plus linement et plus éparsement ponctués; dernier segment muni d'une aire pyj^idiale limitée en arrière et latéralement, faiblement convexe, lisse et très luisante. Mackay, Queoiisland (M. (i. Turner). Hieu distincte par les deux bandes nues, d'un jaune plus ou moins rougeâtre, qui ornent le second segment abdominal. 15. MUTILLA MIMULA nOV. Sp. 9 Nigra, mandilnihiruni parte média, (ibdoniinis priini scginenli apice, feinorumque basi fcrnujincis ; abdominu segmcnto secundo vitLis ditabus longitudinalibus.paralkliH, antice abbreùatis, argenteo sericeis ornato; segment is quarto et quinto macula média, se.rto macula basait, argenteo-sericea signatis. Caput thorace vix latius ; thorax pin for mis, postice angustior ; abdomen suhpetiolatum, segmenti secundi dorso deplanato, segmento apicali sat co7ive.ro, hevi, nitido, sine area pygi- diali distincta. Calcaria pallida. Long. ;')-S mill. Noire, avec le milieu des mandibules et la base des cuisses ferru- gineux. Premier segment abdominal plus ou moins ferrugineux en arrière et étroitement cilié de pubescence argentée à son bord apical ; second segment orné sur sou disque de deux bandes longi- tudinales, parallèles, à peine plus éloignées l'une de l'autre que chacune d'elles du bord externe, raccourcies en avant et atteignant en arrière le bord apical du segment, où elles se recourbent faible- ment en pointe en se rapprochant; quatrième et cinquième seg- ments, ainsi que la base du sixième, marqués en leur milieu d'une petite tache dont la réunion forme une courte ligue longitudinale; toutes ces bandes et taches sont produites par une pubescence soyeuse d'un blanc argenté, passant parfois au doré très pâle. Tête et thorax, dessus de l'abdomen et côtés des derniers segments épar sèment hérissés de poils noirs; pattes hérissées de poils blancs mélangés à d'autres plus foncés ; segments ventraux deux à cinq éparsement ciliés de poils blancs ; épines des tibias noirâtres, éperons pâles. ïéte à peine plus large que le thorax, très arrondie derrière les yeux, densémeut ponctuée-réticulée; yeux arrondis, très convexes, luisants, situés vers le milieu des côtés de la tète; arêtes frontales tranchantes et prolongées jusqu'aux yeux; mandibules acumiuées au sommet; antennes robustes, second article du funicule à peine plus long que le li-oisième. Thorax piri forme, rétréci en arrière, CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 271 assez contracté après son milieu; pronotum légèrement arqué à son bord antérieur avec les angles un peii dentiformes; metanotum brusquement tronqué en arrière, finement denticulé au bord supé- rieur de la troncature, avec la dent latérale de chaque côté plus accentuée que les dents médianes; le thorax est grossièrement ponctué-réticule sur le dos, avec les mésopleures et les méta- pleures un peu concaves, lisses et luisantes. Abdomen subpétiolé; premier segment court, bien plus étroit que le suivant, faiblement contracté à son articulation postérieure, ponctué en dessus, muni en dessous d'une carène fortement échancrée en son milieu et rostriforme en avant; second segment subcylindrique, peu arqué sur les côtés, déprimé sur le dos, ponctué-réticule en dessus, simplement ponctué en dessous; segment apical assez convexe, lisse, luisant, sans aire pygidiale distincte. Mackay, Queenslaud (M. G. Turner). Se rapproche beaucoup de la précédente, mais s'en distingue facilement par son thorax plus piriforme, non longitudinalement ridé mais réticulé en dessus, par les deux bandes dorsales de l'abdomen formées de pubescence pâle et non produites par une décoloration de la chitine, non raccouicies en arrière, où elles atteignent le bord apical du second segment, par ce même segment et le troisième dépourvus de tache médiane, et par le dernier seg- ment sans aire pygidiale. 16. MUTILLA FRINCEPS UOV. Sp. $ Caput îhorace haud lalius, violaceum, tubercidis antennalibus, epistomate, genis, mandibulis, apice excepta, ferrugineis. Thorax mola- ceus, in disco cijaneus vcl viridi-cynneasi, pone médium conlrnctus, postice iiiigustalus. Peden rnfo-hrinmel, femoribnsviokiceis, calcaribiis pallidis. Abdomen sub.sessile, nigruin, primo segmento postice ferru- gineo, secundo vitlis duabua longitudinalibus, parallelis, antice et postice abbreviatis, nrgenteo-sericeis, ornato; segmentis 3-5 macula média, argcnteo-sericea, sig7iatis ; segmento ultimo area pygidiali lon- gitudinaliter dense striataprœdito. Long. 6-10 mill. Variât thoracis dorso viridi, abdominisque segmento secundo obscure cyaneo-virescente. Tête d'un violet métallique, avec les tubercules antennaires, l'épistome, les joues et la majeure partie des mandibules, sauf le sommet, qui est noir, d'un rouge ferrugineux; antennes brunes, plus ou moins rougeàtres, avec le dernier article du funicule ferru- 272 K. ANOHK f^iiieiix. 'riioiJix lilt'ii ou il'iiii lilcu plus (mi moins vt'rdàtre sur son disque, violet en avant «M sur 1rs lianes, l'allés d'un brun plus ou moins ron|i;eAti'e avec les cuisses en majeure partie; violacées et les éperons d'un jaunâtre |>àle. Alidomeii noir-, premier se'lont/<émenl ponctué en dessus, sa carène inférieure peu saillante; second segment deu- sément ponctué en dessus, plus éparsementen dessous, les suivants finement et plus éparsement ponctués. Ailes subhyalines à la base, largement enfumées en arrière; stigma opaque, cellule radiale tronquée au sommet; trois cellules cubitales et deux nervures récur- rentes, dont la première est reçue vers le milieu de la seconde cel- lule cubitale et la seconde près de l'extrémité de la troisième cubitale. Mackay, Queensland (M. G. Turner). Cette espèce se rapproche par sa coloration de M. elegans Westw., mais elle en est bien distincte par la forme de sa tête, brusquement rétrécie en arrière, par son thorax fortement arrondi en avant; par les segments trois à sept de son abdomen noirs et par la conforma- tion difïérente du premier segment abdominal. 30. MUTILLA UMBROSA UOV. Sp. cf Caput, proiiotum, mesonotum, scatellum et squamulae cyaneu, metanotum, abdomen, antennac pedesque nigra. Abdomen sessile, seg- mentis secundo, tertio et quarto parce albido-cilialis, reliquisi^iigro- pilosis. Calcariaalbida. Alae subhyalinae, apice fumatae,cellula radiait haud truncata, cellulia cubitalibus tribus. Long. 7-8 mill. Tête, pronotum, mesonotum, scutellum et écaillettes d'un bleu foncé luisant, parfois avec des reflets verdàtres sur la tête et le pronotum, le reste du corps noir ainsi que les antennes et les pattes, éperons blancs ; premier segment de l'abdomen étroitement testacé à sou bord postérieur, le second, le troisième et le quatrième épar- sement ciliés à leur bord apical de longs poils blanchâtres, les suivants ciliés de poils noirs. Dessus du corps hérissé de poils noirs, derrière de la tête, metanotum et devant du premier segment abdominal avec des poils blancs; pattes hérissées de poils blancs mélangés à quelques poils noirs. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 285 Tête transversale, à peu près de la largeur du thorax, brusque- ment et fortement arrondie derrière les yeux, sans angles posté- rieurs distincts, assez éparsement ponctuée en dessus; yeux grands convexes, entiers, assez voisins de l'articulation des mandibules qui sont aiguës à l'extrémité, inermes en dehors et armées d'une dent subapicale à leur bord interne; ocelles de grandeur moyenne ; antennes avec le second article du funicule un peu plus court (jue le troisième. Thorax très arrondi en avant, avec les angles anté- rieurs indistincts, assez éparsement ponctué sur le pronotum, le mesonolum et le scutelluni, ridé-réticulé sur le metanotum; pro- notum très arqué mais à peine obtusément anguleux à son bord postérieur, mesonotum sans sillons médians ; scutellum plan, sub- triangulaire, arrondi en arrière, sans lobes latéraux dentiformes ; écailleltes assez grandes, lisses, luisantes, avec quelques points épars. Abdomen sessile, premier segment plus étroit que le suivant mais non contracté à sou articulation postérieure, marqué en-des- sus de gros points peu serrés, sa carène intérieure basse et sans caractère particulier; second segment densément ponctué en-des- sus, plus éparsement en-dessous, les suivants finement et éparse- ment ponctués. Ailes subhyalines, largement enfumées au sommet, stigma opaque, cellule radiale courte, arrondie au sommet, trois cellules cubitales et deux nervures récurrentes dont la première est reçue un peu avant le milieu de la seconde cellule cubitale, et la seconde près de l'extrémité de la troisième cubitale. Mackay, Queensland (M. G. Turner) ; deux individus. Par sa forme générale cette espèce est très voisine de la précé- dente, mais elle s'en distingue par son métathorax et son abdomen entièrement noirs, par la ponctuation de la tête et du dorsulum plus éparse et par sa cellule radiale non tronquée au sommet. 31. Mutilla viridiceps André. Mutilia (Sphœrophtalmaj viridiceps, André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 515, cf. cT De nouveaux exemplaires, que M. Turner m'a envoyés de Mackay, démontrent que la taille de cette espèce varie de 8 à 13 mill. J'ajouterai aussi que les écaillettes,qui étaient rongeâtres chez l'in dividu typique, sont noires ou d'un noir bleuâtre chez ceux nouvel- lement entrés dans ma collection. 286 K. ANhUK 32. -Mltilla semicci'hka nov. sp. cf Corpus metallicuni ; rnpnt et thonix dnise rcticulnta-piiurtata, aureo-cuprm, purliin viresccntia; nntcnnanim scapo, feinoribus tihiis- quc cynyicis, funiculo picco, tarsis rufo-testaceis, calcaribus albis. Scutclluni modicr cnuve.rnin. Abdomen pi'tioltitiim, primo segmrnto viridi-aiirco, secundo cyanro, cel l'iriiii-cijanco, tertio et se(iuenlibus magis viï'cscentibus. Alac hyalinae, stigmate opnco, nerois brunneis, cellula radiait apice truncata, cellutis cubitalibus tribus, nervo récur- rente secundo paulo post médium cellulae tertiae cubitalis inserto. Long. 7-9 mi IL Tout le corps de couleur méUillique; tête et thorax d'un cuivré doré avec des reflets verts par places; mandibules acurainées, d'un vert métallique à la base, rougeâtres au sommet, non dentées extérieurement, mais dilatées sur leur premier tiers en un appen- dice lamelliforme. Antennes d'un brun noir avec le scape d'un bleu verdàtre. Pattes d'un bleu foucé métallique avec les hanches d'un vert doré ou cuivré et les tarses rougeâtres; éperons blancs. Premier segment de l'abdomen d'un vert doré ou cuivreux, le second d'un bleu passant parfois au verdàtre, les suivants plus franchement verts en dessus, violacés en dessous. Tout le corps hérissé, ainsi que les pattes, de poils blancs assez longs, ceux du scutellum devenant noirâtres ainsi que ceux des second et troi- sième segments dorsaux de l'abdomen. Tête en ovale transverse, à peu près de la largeur du thorax au niveau des ailes, fortement ponctuée-réticulée; yeux ronds, très convexes, entiers, lisses et luisants; ocelles médiocres; antennes assez allongées, second article du funicule subégal au troisième. Thorax grossièrement ponctué-réticule, même sur les flancs, sauf les mésopleures,qui sont étroitement lisses et luisantes; metanotum ridé-réticulé à larges mailles. Pronotum à angles antérieurs peu marqués, son bord postérieur échancré en angle obtus ; mesono- tum avec deux sillons médians distincts seulement à la base ; scu- tellum peu convexe; écaillettes lisses, luisantes, avec quelques gros points épars. Abdomen pétiole, premier segment beaucoup plus étroit que le suivant, faiblement contracté à son articulation pos- térieure, assez plan et grossièrement ponctué-réticule en dessus, muni en dessous d'une faible carène indistinctement crénelée ; second segment densément mais plus finement ponctué-réticule en dessus, fortement et peu densément ponctué en dessous, avec la base assez gibbeuse; les segments suivants finement et éparsement CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 287 ponctués. Ailes hyalines, avec le stigma opaque et les nervures brunes ; cellule radiale assez grande, nettement tronquée au som- met; trois cellules cubitales dont la deuxième et la troisième reçoi- vent les nervures récurrentes vers leur milieu. Nouvelle-Hollande ; communiqué par M. Henri de Saussure. 33. MUTILLA ALBOCAUDATA nOV. Sp. cT Nlgra, ahilomine seasile , cyaneo, parum molascente, negmentis tribus ultimis sat dense albo-pilosis, antennis, pedibus calcaribusque nigris ; mandibulis externe unidentatis. Aix obscurse, hasi hyalinœ, cellula radiait truncata, cellulis cubitalibiis tribus. Long. iO mill. Corps noir, ainsi que les mandibules, les antennes et les pattes avec leurs éperons; abdomen d'un bleu foncé, plus ou moins vio- lacé ; premier segment très éparsement cilié de poils pâles à son bord postérieur, second, troisième et quatrième avec des poils noirs, les trois derniers assez densément ciliés de poils blancs. Tête assez abondamment hérissée de poils pâles, mélangés à quelques poils bruns; dessus du thorax hérissé de poils noirs, sauf le post- scutellum etlemetanotum qui portent quelques poils blancs; pattes hérissées de poils blancs, avec quelques poils noirs sur les cuisses. Tète à peu près de la largeur du thorax, densément et fortement ponctuée-réticulée, faiblement arquée en arrière, sensiblement pro- longée derrière les yeux avec les angles postérieurs très arrondis, mais distincts ; yeux grands, très convexes, entiers, assez voisins de l'articulation des mandibules qui sont de largeur moyenne, aiguës à l'extrémité, munies intérieurement d'uue dent subapicale et pourvues d'une forte dent arrondie vers le milieu de leur bord externe; ocelles petits, peu saillants et très rapprochés l'un de l'autre; antennes robustes, leurs articles pas ou à peine plus longs que larges, second article du funicule transverse, un peu plus court que le troisième. Thorax arrondi en avant avec les angles antérieurs iiidislincts, densément ponctué-réticule sur le pronotum, le mesonotum et le scutellum, ridé-réticulé sur le metanotum ; pronotum très arqué, mais à peine obtusément anguleux à son bord postérieur; mesonotum sans sillons longitudinaux sur son disque; scutellum plan, subrectangulaire, arrondi en arrière, sans lobes latéraux dentiformes ; écaillettes petites, lisses, luisantes, mar- quées de quelques gros points en avant. Abdomen sessile, fusi- forme, également rétréci en avant et en arrière: premier segment étroit, mais non contracté à son articulation postérieure, gros- 288 E. ANDHÉ sièi'ciiM'iil iKmchic fil dessus, sa ciirriic iiift'-riiMiir hassc el sans farach're parliculicr; second s('ml)l;ihl(' à hi varif'tr jjrôrr'donte, mais avec les éperons noiis. .'^'i. .MuTii.LA MiNuscuLA Audré. Miitillii (!^iih;vropltilialma) minuscula André. Méni. Soc. Zool. Fr., VIII, 18î)5. \). èiOI, cf. d^ J'ai décrit cette espèce d'après un seul exemplaire dont le scutelluin était détruit par l'épingle, ce qui m'a empêché d'en donner les caractères. Deux nouveaux individus, que M. Turner m'a envoyés de Mackay, me |)ermettent de combler cette lacune en disant que le scutellum est plan, triangulaire, arrondi en arrière, ponctué comme le mesonotum, avec les lobes latéraux non pro- longés en saillie deutiforme. La taille varie de 6 à 8 mill. 36. MUTILLA EMGUA UOV. Sp. cf Corpua nif/ruw, ititidum, tuberoilis anlennalihiis inandihuUsque, apice excepta, saepe fer rugineia.Capul transcersuni , postice rohmdatum, sparse punctalum, mandihulis extus edentatis. Thorax ovatus, pronoto et metanoto sparse punctatis, metanoto reticula.to, scutello inerme. Abdomen sessile, sefimentis sparsissinie albidu-ciiiatis. Pedes fusci, albo-pilosi, calcaribus albidis. A lae subhyaiinae, stigmate opaco, cellula radiali haud truncata, cellulis cuhitalibus tribus. Long. 5-ô,o. m Noire, avec souvent les tubercules antennaires et le milieu des mandibules plus ou moins ferrugineux ; antennes et pattes noires ou d'un brun noir, ces dernières hérissées de poils blancs ; éperons blancs. Tout le corps luisant, très éparsement hérissé de poils blanchâtres, mélangés à quelques poils noirs ; le bord apical des segments abdominaux à peine cilié de quelques poils blancs. Tête transversale, immédiatement arquée derrière les yeux, sans angles postérieurs distincts; elle est à peu près de la largeur du thorax ou à peine plus large que lui, assez éparsement ponctuée ; yeux grands, arrondis, convexes, entiers, peu éloignés de l'articu- lation des mandibules ; ocelles relativem.ent grands et saillants ; mandibules aiguës au sommet, munies à leur bord interne d'une dent subapicale, et inermes à leur bord externe ; antennes robustes, second article du funicule un peu plus court que le troisième. Thorax ovale, un peu plus étroit en arrière qu'en avant; pronotum CONTRIBUTJON A LA CONNAISSANCE DES MUTILLLDES DE l'aUSTRALIE 291 avec les épaules presque eiïacées, largemeDt échaocré en arc à son bord postérieur, éparsement ponctué; mesonotum très éparsement ponctué eu dessus, avec les sillons médians fins mais distincts et prolongés jusqu'au bord antérieur; écaillettes assez graodes, lisses, luisantes, parfois décolorées en arrière et raarquéesde quelques points à leur bord interne; scutellum, plan, triangulaire, arrondi en arrière, ponctué-réticule sur les côtés, avec seulement quelques gros points sur le disque ; lobes latéraux non prolongés en saillie dentiforrae; nietanotum ridé-réticulé en dessus. Abdomen sessile, premier seg- ment assez plan et éparsement ponctuéen dessus, sa carène inférieure terminée en avant par un petit tubercule; second segment assez densément mais superficiellemeat ponctué en dessus, plus éparse- ment en dessous ; les segments suivants finement et éparsemeat ponctués. Ailes subhyalines, faiblement enfumées dans la région caractéristique; stigma opaque, cellule radiale arrondie au sommet j trois cellules cubitales dont la seconde reçoit la nervure récurrente vers son milieu ; la seconde nervure récurrente est interstitiale avec la troisième nervure transverso-cubitale, ces deux nervures fines et peu distinctes. Mackay, Queensland (M. G. Turner). Cette espèce se reconnaît facilement à sa petite taille, ainsi qu'à son mesonotum luisant et très éparsement ponctué. TABLEAU DES MUTILLES D'AUSTRALIE qui me sont connues en nature Comme je l'ai annoncé dans l'avant-propos, je donne ici, sous forme dichotomique, un tableau général de toutes les Mutilles d'Australie et de Tasmanie qui me sont connues en nature, ce qui représente à peu près les deux tiers de celles signalées par les divers auteurs. Le numéro qui précède le nom de certaines espèces est celui sous lequel elles sont décrites ou mentionnées dans les pages précédentes. FEMELLES 1. Thorax rectangulaire ou subrectangulaire, non ou à peine plus étroit en arrière qu'en avant, à bords latéraux rectilignes; yeux peu convexes; abdomen sessile 2 — Thorax trapéziforme, piriforme, cunéiforme, triangu- 2n2 K. ANDIIK hiiro OU en tu^iie ;ill()ii}i;i\ S(!iisil)leiiH'nl plus clioil eu arrière qu'en avant, ses bords latéraux rarement reclili^nes: yeux ordinairement très convexes; abdomen sessile on péliolé. 3 2. Tôle et thorax ferrujj;inenx ; tôle jurande, beaucoup plus larii^eque le thorax, (|ui est char^'é en dessus de cAles Ion jïitudinales saillantes; abdomen noir, oi-né de taches et de franj^es de jnibesi^ence jaunàtie, second segnient dorsal ridé-costulô. Long. 15 mill. — Australie, multigostata André. — Tout le corps noir, sauf le disque du thorax, (|ui est sou- vent rouge; tùte arrondie, pas plus large que le thorax; abdomen orné sur son second segment de deux taches rondes, de pubescenee blanche, et sur le troisième segment d'une bande de même couleur, fortement interrompue en son milieu. Long. 8 mill. — Queensland. . . . Cooki André. 3. Thorax allongé, muni latéralement d'expansions denti- formes bien accentuées; abdomen sessile ou subsessile; taille relativement grande 4 — Thorax sans expansions latérales, tout au plus avec des tubercules peu saillants, de fines crénelures ou de très petites dents o 4. Tout le corps noir, ainsi que les antennes; thorax très profondément sculpté; abdomen orné d'une rangée longi- tudinale de six taches blanches, dont une sur le premier segment, deux sur le second et une sur chacun des trois suivants. Long. 13-17 mill. — Queensland, Nouvelle Galles du Sud RUGiGOLLis Wcstwood . — Corps noir avec les antennes testacées, thorax beaucoup moins fortement sculpté; second segment de l'abdomen orné d'une bande apicale sinueuse; troisième, quatrième et cinquième segments avec chacun une tache médiane, le tout formé de pubescence blanche. Long. 16-18 mill. — Queensland, Nouvelle-Galles du Sud. . ruficornis Fabricius. 5. Corps de couleur foncière noire, rouge, brune, ferrugi- neuse, ou varié de ces couleurs, sans parties bleues, vertes, violettes ou métalliques 6 — Corps en totalité ou en partie de couleur bleue, verte, bronzée, violette et cuivrée 24 6. Tête rectangulaire, sensiblement plus large que le thorax, notablement prolongée derrière les yeux, avec les angles postérieurs bien marqués, quoique souvent émoussés ou arrondis 7 CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILLIDES DK l'aUSTRALIE 293 — Tète pas plus large et souvent plus étroite que le thorax ; dans le cas où elle serait faiblemeut plus large, elle n'est pas notablement prolongée derrière les yeux, mais rétrécie et arquée presque iuimédiatement après eux et sans angles postérieurs distincts 9 7 . Tête rouge ainsi que la majeure partie du second segment de l'abdomen ; tubercules anteunaires dentiformes ; le reste du corps noir, métathorax bidenté en arrière; corps très luisant. Long. 8 mill. — Queensland. 12. sanguineiceps André. — Tète noire ou d'un brun rougeàtre, second segment de l'abdomen noir comme les suivants; tubercules antennaires arrondis ; corps moins luisant; taille plus petite 8 8. Tète nettement rectangulaire, avec le bord postérieur rectiligne et les angles à peine émoussés, d'un brun rou- geàtre ainsi que le thorax ; sommet du second segment de l'abdomen et milieu du cinquième ornés d'une tache transversale testacée ; aire pygidiale lisse, luisante, non ridée. Long. 4,5-5 mill. — Queensland. 11. RECTANGULICEPS UOV. Sp. — Tète moins carrée, son bord postérieur plus arqué et ses angles beaucou|) plus arrondis, noire ainsi que le thorax dont parfois le disque est ferrugineux ; sommet du second segment et milieu des segments trois à cinq de l'abdomen ornés d'une tache testacée; aire pygidiale longitudiuale- ment ridée-striée à la base, chagrinée au sommet. Long. 4,5-5 mill. — Queensland 10. Henrici nov. sp. 9. Tète beaucoup plus étroite que le thorax, front muni d'une élévation scutiforme, luisante, chargée de quatre ou cinq grosses rides transverses irrégulières ; abdomen sessile, second segment orné de deux lignes longitudinales arquées, et les trois suivants parés de taches médianes, le tout formé de pubescence argentée. Tout le corps d'un brun marron foncé. Long. 14 mill. — Australie. 2. scuTiFRONS nov. sp. — Front sans élévation scutiforme 10 10. Disque du second segment de l'abdomen orné de deux bandes longitudinales de couleur claire, situées l'une à côté de l'autre de chaque côté de la ligne médiane ; corps noir ; segments trois à cinq avec une série longitudinale de taches argentées 11 — Second segment de l'abdomen sans bande longitudinale 294 R. ANDUK OU. s'il en existe uno, ello est sitii<''e sur l;i lii;iii' iiiédiaiic. 12 11. Bandes du secoud scf^ment de couleur foiicièi'e ferruj,^- neuse, presque glabres, raccourcies en avant et en arrière; bord a|)ical du second segment et les trois suivants ornés en leur uiilieu d'une tache d(^ i)ubescenc(î blanche. L. — Bandes du second segment formées de pubescence d'un blanc argenté, non raccourcies en arrière, où elles attei- gnent le bord apical ; quatrième et cinquième segments, ainsi que la base du sixième, marqués en leur milieu d'une tache de pubescence blanche. Long. 5 8 mill. — Oueensland 15. mimula nov. sp. i2. Corps noir; second segment de l'abdomen paré, sur sa ligue médiane, d'une bande de pubescence soyeuse, argen- tée ou dorée, parcourant toute la longueur du segment ou plus ou moins raccourcie en avant; premier segment ainsi que les segments trois à cinq ornés, au milieu de leur bord apical, d'une tache pubescenle de même couleur que la bande du second segment. Aire pygidiale longitudina- lement striée. Long. 5-10 mill. — Queenslaud, Australie Occidentale 7 morosa Westwood. — Second segment de l'abdomen sans bande longitudinale de pubescence soyeuse 13 13. Second segment de l'abdomen orné, sur sa ligne médiane, d'une tache discoïdale et d'une autre apicale, formées de pubescence argentée; premier, troisième, quatrième et cinquième segments ornés également d'une tache apicale de semblable pubescence dont l'ensemble forme, avec celles du second segment, une série longitudinale. Corps noir, tête moins large que le thorax, recouverte en dessus d'une belle pubescence argentée ou dorée 14 — Second segment de l'abdomen sans tache discoïdale, mais pouvant être orné ou non d'une tache apicale. ... L5 14. Tache discoïdale du second segment plus rapprochée de sa base que de sou sommet. Long. 15 mill. — Queens- laud AURicEPS Smith. — Tache discoïdale du second segment plus rapprochée de son sommet que de sa base. Long. 13 mill. — Queens- laud QUEENSLANDiCA André. 15. Bord apical du premier segment, la seconde moitié du suivant et la presque totalité des segments trois à cinq CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 295 recouverts d'une belle pubescence soyeuse, d'un jaune d or. Corps noir; aire pygidiale longitudinalement striée. Long. 9 rnill. — Queensland 4, fabricii nov. sp. — Abdomen non recouvert en majeure partie de pubescence dorée 16 16. Second segment de l'abdomen orné d'une tache de pubescence pâle au milieu de son bord apical 17 Second segment sans tache apicale, mais pouvant être pourvu d'une bande transverse à son bord postérieur. . , 20 17. Segments trois à cinq de l'abdomen pourvus d'une tache médiane de pubescence claire 18 — Troisième et quatrième segments sans taches, parfois le cinquième est orné, ainsi que le bord apical du premier et du second, d'une tache médiane de pubescence blanchâtre ou jaunâtre. Corps en entier d'un ferrugineux sombre ou d'un brun marron ; second segment creusé en dessus d'un sillon médian longitudinal , et en dessous d'une impression transverse ; aire pygidiale longitudinalement striée. Long. 8-19 mill.— Queensland. furruginata Westwood. 18. Tranche latérale de la face déclive du métathora.x armée d'une série de petites dents spiniformes ; second segment ventral transversalement impressionné en arrière. Corps noir, les cinq premiers segments abdominaux ornés, au milieu de leur bord apical, d'une tache de pubescence blanche, dont l'ensemble est disposé en série longitudinale. Eperons généralement bruns. Long. 5-14 mill. — Queens- land 1. Burkei André. — Tranche latérale de la face déclive du métathorax inerme; second segment ventral non impressionné trans- versalement; éperons blanchâtres; corps noir 19 19. Thorax piriforme, fortement rétréci en arrière et con- tracté en son milieu ; les cinq premiers segments de l'abdo- men marqués, à leur bord apical, d'une tache médiane de pubescen(;e jaunâtre dont l'ensemble est disposé en série longitudinale. Long. 7-10 mill. Australie occidentale, Queensland 6. hospes Smith. — Thorax trapéziforme, faiblement rétréci en arrière et non contracté en son milieu ; premier segment abdominal cilié de poils dorés, second segment orné, au milieu de son bord apical, d'une assez grande tache qui se réunit à des taches transverses occupant le milieu des troisième, qua- 29() K. ANMIIK trième et (,'iii(|iiii'me sej^meuls, iioiir foiiiirr une liaiidi- lon- giludiiiali- lie i)iibesceiR'e dortk'. Loug. ."i-H iiiill. (Jueeus- laiid iS. lALL.vx, iiov. sp. :iO. IMcmier et second segments de rabdomeii ornés, à leur l)i)rd a|>ir;d, d'une étroite bordure de pubescence claire; aire pyi;idiale lon^Mtudinalenieut striée 21 — Preniiei- et second segments de l'abdomen non bordés de pubescence claire à leur boni apical ; aire pygidiale lisse et luisante 23 21. Troisième segment de l'abdomen sans bande de pubes- cence claire à son bord apical; tête et thorax d'un brun rougeàtre, abdomen noir. Long. 8-10 miil 22 — Tout le corps noir ; troisième segment de l'abdomen orné, ainsi que les deux premiers, d'une bande apicale de pu- bescence dorée. Long. 4 mill. Queensland. trifimbriata André. 22. (linquième segment avec une bande apicale, formée, ainsi que celle des premier et se(;ond segments, de pubescence argentée ; pas de tache indéterminée sur le quatrième et le cinquième segments. — Tasmanie, Nouvelle-Galles du Sud, Nouvelle Bretagne 9. Australasiae Fabricius. — Bandes abdominales dorées; pas de bande sur le cin- quième segment, mais une tache indéterminée, d'un jaune d'or, sur les quatrième et cinquième segments. — Australie occidentale Edmondi André, 23. Tète et thorax d'un brun rougeàtre ; abdomen ovale, d'un brun noir, avec le troisième segment peu densément revêtu d'une bande de pubescence cendrée; corps luisant. Long. 5,0 mill. — Queensland Variipes André. — Tète et thorax d'un brun marron ; abdomen cylindrique, ferrugineux; second segment orné, après son milieu, d'une large bande noire, glabre, n'atteignant pas le bord apical et anguleusement échancrée à son bord postérieur. Long. 4-0 miil. — Queensland 13. Gilbkrti nov. sp. 24. Tète et thorax d'un ferrugineux clair, avec un beau reflet violet; abdomen d'un bleu violacé foncé, orné d'une large bande médiane de pubescence jaunâtre, qui s'étend du tiers antérieur du second segment à l'extrémité de l'abdomen. Long. 6-12 mill. — Queensland, Nouvelle- Galles du Sud 5. PuLCHELLA Smith. — Caractères difïérents 2o 25. Tête bleue ou noire, thorax eu totalité ou en partie d'un CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DF.S MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 297 rouge vif OU d'un ferrugineux clair ; corps luisant .... 26 — Thorax autrement coloré 27 26. Tête noire, thorax entièrement rouge, abdomen bleu sur ses deux premiers segments, les autres bruns ou rougeâ- tres ; second segment orné de deux bandes longitudinales de pubesceuce blanche, qui se continuent sur les segments suivants. Loug. 5-8 mill. — Queensland . 25. Turnkui André. — Tète bleue, pro mesonotum en majeure partie rouge, métathorax bleu, ainsi que les deux premiers segments abdominaux, le reste de l'abdomen noir; second segment orné de deux grandes taches rouges, glabres, luisantes. Long. 7 mill. — Queensland rubromaculata André. 27. Second segment de l'abdomen avec une ou deux taches apicales, de couleur foncière testacée et presque glabres; tète et thorax d'un bleu plus ou moins foncé, parfois ver- dâtres 28 — Taches abdominales, quand elles existent, exclusivement formées de pubescenceclaire 29 28. Abdomen bronzé-pourpré avec le second segment orné, à une petite distance de son bord postérieur, de deux taches rondes, d'un jaune pâle. Long. 10 mill. — Queensland, Nouvelle-Galles du Sud bicolorata Smith. — Abdomen d'un bleu noir, comme le reste du coi-ps ; second segment orné, au milieu de son bord apical, d'une grande tache bilobée, d'apparence cordiforme et de cou- leur foncière testacée; tous les segments portent en outre une tache apicale, assez vague, de pubescence jaunâtre. Long. 9 mill. — Queensland 17. bilobata nov. sp. 29. Tête violette, thorax bleu, plus ou moins varié de vert ou de violet; abdomen noir, second segment paré de deux bandes longitudinales, raccourcies en avant et en arrière, de pubescence soyeuse blanche ou jaunâtre; les segments trois à cinq ornés d'une tache médiane de môme pubes- cence. Long. 7-10 mill. — Queensland. 16. princeps nov. sp. — Abdomen avec une seule bande médiane ou sans banties longitudinales de pubescence claire sur le second segment . 30 30. Tèle et thorax d'un bleu noir, abdomen noir ou faible ment bronzé ; bordure apicale du premier segment, une grande tache plus ou moins semicirculaire, occupant la majeure partie de la moitié postérieure du second segment, et d'autres taches transversales couvrant en partie les 298 K. ANOiu"; S(\u;iiienls siiivaiils, le tout forint' d'iiiu' IkîIIc pulicsccnce dorée. Loii^. 7-14 iiiill. — (Jueeuslaïul . .'{. aihata Fal)rii'ius. — Second sc^niinit et les suivants non recouverts en ma jeure partie d(! pnhescence dorée 31 31. Second segment de l'abdomen avec une hande longitu- dinale médiane de puhescence claire, raccourcie en avant et se continuant sur les segments suivants 32 — Second segment sans bande médiane, mais seulement avec une bordtire ou une petite tache apicale de pubescence claire 33 32. Tout le corps en majeure partie d'un vert doré, mélangé de violet, pattes rougeàtres, plus ou moins lavées de violacé ; bande médiane de l'abdomen étroite et d'un jaune pâle ; tète notablement prolongée derrière les yeux, thorax arrondi aux épaules, forme allongée. Long. 6-8 mill, — Queeusland 18. ghrysochlora André. — Tête noire, thorax d'un bleu noirâtre, pattes ferrugi- neuses, abdomen d'un bronzé bleuâtre, sa bande médiane plus large et d'un blanc argenté ; tète brusquement arron- die derrière les yeux, thorax avec les épaules anguleuses, forme courte. Long. 4-0 mill. — Queensland. 19. lauta nov. sp. 33. Télé et thorax d'un brun marron, abdomen avec le second segment vert, plus ou moins violacé, et les suivants bronzés ou cuivreux ; une série longitudinale de petites taches de pubescence blanche part du bord apical du second segment poui* se continuer sur les segments trois à cinq ; aire pygidiale du sixième segment nettement et longitudinalement striée. Long. 5 mill. — Queensland. 22. CONFRATERNA nOV. Sp. — Tète et thorax bleus, verts, violets ou bronzés ; aire pygidiale lisse, luisante, ou nulle 34 34. Une tache médiane ou une bande transverse de pubes- cence claire se voit au bord apical des segments deux à cinq de l'abdomen ; second segment ventral sans impres- sion transverse 35 — Bord apical du premier et du second segment seuls pourvus d'une petite tache médiane de pubescence blan- che; abdomen subpétiolé, second segment ventral muni d'une forte impression transverse vers son tiers postérieur. Tète bleue ou verte, thorax d'un vert bronzé, abdomen d'un vert doré pourpré. Long. 10-12 mill. Nouvelle-Galles CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 299 du Sud METALLiCA Smith. 35. Tête et thorax d'un violet pourpré ou d'uu violet bronzé métallique, abdomen d'un bleu sombre ; pattes ferrugi- neuses; une série de quatre taches de pubesceuce jaunâtres, disposée en ligne longitudinale à partir du sommet du second segment. Loog. 4-8 mill. — Queensland 21 . AMŒNA André. — Thorax bleu ou vert 36 36. Abdomen d'un beau violet pourpré ainsi que les pattes; tète et thorax bleus, lavés de vert; bord apical des cinq premiers segments orné de taches de pubescence blanche, parfois peu apparentes sur les derniers segments. Long. 8-9 mill. — Queensland ignita Smith. — Abdomen bleu, vert ou bronzé, pattes en grande partie ferrugineuses 37 37. Tête très arrondie derrière les yeux, avec les angles pos- térieurs indistincts ; thorax subtrapézoïdal, faiblement rétréci en arrière ; métathorax avec le bord latéral de sa troncature postérieure denticulé ; tête bleue, verte ou vio lette, thorax bleu, verdàtre ou violacé, abdomen avec le premier segment noir, le second vert, bleuâtre ou noirâtre, les suivants d'un bronzé obscur; une tache médiane de pubescence blanche orne le bord apical du second segment et des trois suivants. Long. 4-5 mill. — Queensland. 20. VARiABiLis nov. sp. — Tête non brusquement arrondie mais un peu prolon- gée derrière les yeux, avec les angles postérieurs dis- tincts; thorax subtriangulaire, fortement rétréci en arrière, raetanotum inerme. Tète et thorax bleus, abdomen bronzé. 38 38. Forme allongée, abdomen subpétiolé; de grandes taches transverses de pubescence blanche, en forme de bandes raccourcies latéralement, occupent le bord postérieur des cinq premiers segments. Long. 11 mill. — Australie. 24. AUSTRALis nov. sp. — Forme courte, abdomen sessile, orné de taches moins larges de pubescence blanchâtre, formant une ligne lon- gitudinale du sommet du second segment à celui du cin- quième. Long. 6 mill. — Queensland. 23. .eneiventris nov. sp. 300 E. A. NU mi MALES Veux ;ill()ii|4t's, iicii coiivt'xes, iictlfiiicnl (''(•liîiiicrt's à li'iir IkuiI iiiteruc. Noir, avec les second et tioisii-ine seg- ments (le rabdoiiieii et parfois aussi tout ou |)artie tlu premier, rouges; le troisième et le (juatritMiie segments ornés, à leur bord a|)i(al, d'une bande de pubesceuce d'un blanc jaunâtre, fortement interrompue au milieu. I.ong. 11-15 mill. — Oueensland Cook» André. Yeux ronds ou en ovale court, très convexes, non éclian- crés à leur bord interne 2 Une seule nervure récurrente reçue par la seconde cellule cubitale. Premier segment de l'abdomen très long, très étroit, nettement en forme de pétiole; tète et abdomen lisses, luisants, obsolètement ponctués ; pilosité longue et éparse, pubescence nulle. Tête, thorax, antennes, pattes et premier segment de l'abdomen testacés, le reste de l'abdomen brun. Long. 8-9 mill. — Nouvelle-Galles du Sud iMBKLLis André. Deux nervures récurrentes reçues l'une par la seconde, l'autre par la troisième cellules cubitales. Parfois la seconde récurrente est faiblement indiquée, mais elle est toujours visible. Corps nettement et souvent fortement sculpté ; pubescence toujours distincte sur telle ou telle partie du corps, formant souvent des bandes ou des taches 3 Corps en totalité ou eu partie de couleur bleue, verte, violette ou métallique 4 Corps noir, brun, rouge, ferrugineux, ou varié de ces couleurs, sans aucune partie bleue, verte, violette ou métallique 18 Corps entièrement d'un vert doré métallique ; le troisième segment abdominal et les suivants recouverts en dessus d'une longue villosité blanche, assez épaisse ; cuisses et tibias bleus, funicule des antennes et tarses bruns, éperons blancs. Long. 10 mill. — Australie . . . vmioiAURKA André. Corps non entièrement d'un vert doré métallique. ... 5 Tète et thorax d'un cuivré doré métallique avec des reflets verts par places ; pattes en majeure partie bleues ; abdomen pétiole, son premier segment vert doré, le second bleu, les suivants verts; éperons blancs. Tout le corps, sauf les deiniers segments de l'abdomen, densément ponctué- CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILUDES DE l'aUSTRALIE 301 réticulé. Long. 7 9 inill. — Australie. 32. seaiicuprea nov. sp. — Thorax bleu ou noir 6 6. Thorax bleu en totalité ou en partie 7 — Tête et thorax entièrement noirs ; abdomen bleu. ... 16 7 Abdomen noir ou d'un noir faiblement bronzé, au moins à partir de son second segment inclusivement 8 — Abdomen bleu ou violet, au moins sur les deux premiers segments 10 8. Tête et thorax bleus, les quatre pattes postérieures et le premier segment de l'abdomen ferrugineux, le reste de l'abdomen noir, ses trois ou quatre premiers segments et le segment apical ciliés de poils jaunâtres; éperons pâles. Long. 12 mill. ^ Australie, Tasmanie vivida Smith. — Pattes entièrement noires, éperons blancs 9 9. Tête, thorax et premier segment de l'abdomen bleus, les - autres segments d'un noir faiblement bronzé, le sommet du second segment et les trois suivants densémeut ciliés de longs poils jaunes. Long. 8 mill. — Queensland . SEMICYANEA André. — Tête, pronotum, mesonotum, scutellum et écaillettes bleus, metanotum et abdomen noirs; premier segment abdominal étroitement testacé à son bord postérieur, les deuxième, troisième et quatrième segments ciliés de longs poils blancs, les suivants ciliés de poils noirs. Long. 7- 8 mill. — Queensland 30. umbrosa nov. sp. 10. Tête d'une belle couleur d'or vert, thorax et premier segment de l'abdomen bleus, les suivants d'un violet pourpré. Le second et le troisième segments sont ciliés, à leur bord apical, de poils blancs, serrés, formant des bandes étroites, mais distinctes. Pattes violacées, tarses et éperons noirs. Long. 8-13 mill. — Queensland. 31. viRiDicEPS André. — Tête bleue comme le thorax, rarement avec un faible reflet verdàtre; éperons blancs 11 11. Trochanters postérieurs munis, à leur extrémité infé- rieure, d'une forte dent aiguë. Corps d'un bleu foncé, avec la partie antérieure du premier segment abdominal rou- geâtre; sommet du second segment, ainsi que les segments trois à cinq ornés de bandes de longs poils jaunes. Pattes d'un brun noir. Long. 9 mill. — Queensland. 27. DENTiPES André. 302 E. ANDRE — TiocliantiMs poslciiciirs iiiennes 12 12. SecoDd sepmeiil dr rjilxloim'ii vi les suivants d'un l»e;iii violet pour|)ré; trie, lliorax, pieinicr sefjjmoiit altdoiiiinal et pattes bleus, tarses bruns; boni postérieur des deux premiers segnieuts abdominaux, ainsi que le segment apical. ciliés de i)ubescenee blanche. Long. 10-12 mill. — Queensland ignita Smith. — Abdomen entièrement bleu, ou l)leu et noir 13 13. Abdomen entièrement bleu 14 — Les deux premiers segments de l'abdomen seuls bleus, les autres noirs. Tète et thorax bleus, parfois lavés de verdàtre, le premier segment bordé de testacé en arrière; pattes bleues, tarses noirs; second, troisième et septième segments abdominaux assez éparsement ciliés de longs poils blancs. Long. 8-11 mill. — Queensland. 29. GYANESCENS UOV. Sp. 14. Tète fortement arrondie derrière les yeux, avec les angles postérieurs nuls; thorax également très arrondi en avant, avec les épaules non marquées; abdomen subpétiolé; pre- mier segment allongé et nodiforme. Corps d'un bleu ver- dàtre sombre, passant au noirâtre sur le metanotum et les pattes.Tous les segments abdominaux éparsement ciliés de longs poils blancs entremêlés de poils bruns. Long. 7 mill. — Queensland aeruginosa Smith. — Tète peu arquée en arrière, plus ou moins prolongée derrière les yeux, avec les angles postérieurs bien distincts quoique très arrondis. Thorax presque rectiligne à son bord antérieur, avec les angles huméraux bien marqués. 15 15. Tète prolongée derrière les yeux d'une longueur égale ou supérieure au grand diamètre de l'œil ; pronotum arqué et non anguleux à son bord postérieur ; abdomen subpé- tiolé, premier segment assez allongé et nodiforme en arrière; tous les segments éparsement ciliés de poils blan- châtres ; corps entièrement d'un bleu foncé, assez faible- ment sculpté. Long. 10 mill. — Queensland, Tasmanie. 28. ELEGANs Westwood. — Tète à peine prolongée derrière les yeux qui atteignent presque les angles postérieurs ; pronotum échancré en angle obtus eu arrière ; abdomen sessile, avec le premier segment court et non nodiforme ; tète et thorax d'un bleu azuré, plus ou moins lavé de vert, abdomen d'un beau bleu, CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE LAUSTKALIE 303 parfois un peu violacé ; tout le corps plus fortement sculpté. Long. 8-10 mill. — Queensland .... mira André. 16. Bord antérieur du prothorax rectiligne, avec les angles saillants et prolongés extérieurement en une dent bien accentuée. Abdomen subpétiolé, second segment ventral marqué, vers son tiers postérieur, d'une forte impression transverse ; pattes annelées de pubescence blanche et noire, éperons noirs ; front et souvent aussi le vertex densé- menl revêtus de pubescence blanche ; côtés des second et troisième segments abdominaux el dessus du septième ciliés de poils blancs. Long. 10-13 mill. — Queensland. RUGicoLLis Westwood. — Bord antérieur du prothorax plus ou moins arqué, ses angles arrondis et non dentiformes. Abdomen sessile ou subsessile ; second segment ventral sans impression trans- verse ; pattes non annelées de blanc et de noir; front et vertex sans dense pubescence blanche 17 17. Eperons uoirs ; les trois derniers segments de l'abdomen densément ciliés de poils blancs ; les deuxième, troisième et quatrième avec des poils noirs. Long. 10 mill. — Queensland 33. albocaudata nov. sp. — Eperons blancs ; second et troisième segments de l'abdomen densément ciliés de poils blancs à leur bord apical, les suivants éparsement ciliés de poils blancs et de poils noirs mélangés. Long. 7-11 mill. — Queensland. 34. SENiLis, nov. sp. 18. Abdomen orné d'une série longitudinale de six taches de pubescence blanche ou jaunâtre, dont nue sur le disque du second segment, une autre à son bord apical et les quatre dernières au milieu du bord postérieur des quatre seg- ments suivants; le second segment porte en outre une autre tache semblable de chaque côté de son bord apical. Front el vertex densément revêtus de pubescence jaunâtre. Corps entièrement noir ainsi que les éperons; abdomen sessile. Long. 15-16 mill. — Queensland. . auriceps, Smith. — Abdomen sans série longitudinale de taches paies sur sa ligne médiane 19 19. Bord antérieur du prothorax rectiligne, avec les angles saillants et prolongés en dehors en une dent bien accen- tuée; front densément garni de poils blancs; éperons noirs 20 — Bord antérieur du prothorax plus ou moins arqué, ses 304 K. ANDHK niijj;l('S ;iii()ii(lis et iioii (Iciilifdiincs 21 20. Corps iioif. ;ili(l()iiKMi suhpëliolé, second s('<;tiioiil ventral marqué, vers son lici's |)osl(''rienr, d'uno forte ini|»r(>ssion Iransverse ; pattes annelées de |)nbescence l)lanclie et noire ; eûtes des second et troisiiMue segments abrlominaux et dessusdn seplit'meeiliésde poils hianes. f.ong. 10-1.3 mill. Uueensland. luciicoi.Lis Weslw., var. obscuiuvknteus André. — Corps noir, sauf l'abdomen qui est d'un rouge marron plus ou moins foncé ; abdomen sessile ou subsessile, se cond segment ventral marqué d'une impression trausverse plus ou moins oi)solète; pattes non annelées de noir et de blanc; bord apical du premier segment abdominal, celui du second seulement sur les côtés, et le bord postérieur du cinquième segment et des suivants, ciliés de poils blancs. Long. 9-15 mill. — Queensland . . . castaneiventius André. 21. Les pattes ou les antennes ferrugineuses ou testacées. . 22 — Pattes et antennes entièrement noires; corps noir . . . 23 22. Antennes testacées; corps entièrement noir, ainsi que les pattes et les éperons ; abdomen subsessile, quatrième à septième segments éparsement ci liés de poils blancs, second segment ventral avec une forte impression transverse. Long. 14-18 mill. — Queensland, Nouvelle-Galles du Sud. RUFiGOHNis Fabricius. — Métathorax, scape, premier arti(;le du funicule, pattes, écaillettes et premier segment de l'abdomen d'un ferrugi- neux clair, éperons blanchâtres, le reste du corps noir; second, troisième et septième segments de l'abdomen ciliés de poils blancs ou jaunâtres. Second segment ventral sans impression transverse. Long. 9 mill. — Queensland. FRAGiLis Smith. 23. Bord apical du second segment et la totalité des seg- ments trois à six de l'abdomen densément revêtus d'une longue pubescence d'un jaune d'or; éperons bruns. Long. 7-10 mill. — Queensland 26. aurovestita André. — Abdomen avec des bandes ou des franges de pubescence blanche ou cendrée, ou simplement cilié de poils blancs, parfois très épars 24 24. Eperons noirs 25 — Eperons blancs 27 2o. Lobes latéraux du scutellum prolongés en arrière en saillie dentiforme; premier segment abdominal large, plus CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 305 large en arrière que long sur sa ligne médiane. ..... 26 — Lobes latéraux du scutellum non prolongés en saillie denliforme; premier segment abdominal étroit, pas plus large en arrière que long sur sa ligne médiane, second et troisième segments densémeut ciliés de poils blancs à leur bord apical; les suivants éparsemeut ciliés de poils blancs et de poils noirs mélangés. Long. 7-11 mill. — Queensland . . 34. senilis nov. sp. var. calgarina nov. var. 26. Premier et second segments de l'abdomen ornés, à leur marge apicale, d'une bordure étroite, mais bien dessinée, de pubescence blanche. Long. 7-12 mill. — Queensland, Australie occidentale 7 morosa Westwood. — Abdomen beaucoup plus éparsement cilié de poils blan- châtres au bord apical des premier, cinquième et sixième segments. Long. 12 mill. — Queensland. . . egena André. 27. Premier et second segments de l'abdomen ornés, à leur marge apicale, d'une bordure étroite, mais nettement des- sinée, de pubescence blanche. Long. 7-12 mill. — Queens- land. ... 7. MOROSA Westw., var. albocalcarata nov. var. — Premier segment abdominal sans bordure nettement dessinée de pubescence blanche à son bord apical. ... 28 28. Abdomen subpétiolé, sou premier segment nodiforme, sensiblement contracté à son articulation postérieure. . . 29 — Abdomen sessile ou subsessile, premier segment non nodiforme ni contracté en arrière 30 29. Premier segment de l'abdomen nettement et assez lon- guement pétiole en avant; bord postérieur du pronotum échancré en arc ou à peine anguleux; bord apical des second et troisième segments de l'abdomen assez densé- ment cilié de poils blanchâtres. Long. 10 mill. — Queens- land MISERA André. — Premier segment de l'abdomen non ou à peine pétiole en avant; bord postérieur du pronotum échancré à angle vif ; bord apical de tous les segments abdominaux très éparsement cilié de poils blancs. Long. 6-8 mill. — Queensland 35. minuscula André. 30. Pronotum et mesonotum densément ponctués-réticules ; second et troisième segments de l'abdomen densément ciliés de poils blancs à leur bord apical, les suivants éparsement ciliés de poils blancs et de poils noirs mélangés. Long. 7-11 mill.— Queensland. 34. SENiLisnov.sp.,var. transienshov. var. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 20 :\{M\ K. ANMHK — l'iunuluiM el iiiesoiioluiii luisants, liés cpai-SL'iniMil ponc- tués ; abdomen avec le bord apical de ses segments à peine cilié de quelques poils blancs. Long. 5,5-5 mill. — Queens- land 36. exigua nov. sp. Aux espèces comprises dans le tableau précédent il faut ajouter les suivantes qui ne me sont pas connues en nature et dont je donne le catalogue par ordre alphabétique : ACicuLATA Kohi, Vcrh. zool. bot. Ges. Wien, XXXII, 1882, p. 477, 9. — Australie. AFFiNis Weswood, Arcana ent. II, 1843, p. 18, 9. — Australie. ALBOLiNEATA Suiilh, Dcscr. Dew spec. Hym. Coll. Brit Mus., 1879, p. 205, 9. — Champion Bay. APicALis Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 23, cf. — Nou- velle-Galles du Sud. AUROPiLOSA Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus., 1879, p. 204, 9 — Champion Bay. BiPARTiTA Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus., 1879, p. 205, 9. — Chatnpion Bay. BLANDA Erichson, Arch. Naturg. VIII, 1842, p. 262, 9. —Tas- manie. CARBONARiA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. 111, 1855, p. 30, cT. — Tasmanie. coNCiNNA Wesvi^ood, Arcana ent. n, 1843, p. 19, Ç, — Tasmanie. coRDATA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 28, 9. — Australie. DEPRKSSA Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus. 1879, p. 203 9. —Champion Bay. DisTiNGUENDA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 25, 9 — Australie occidentale. Elderi Froggat, Trans. Roy. Soc. South Austral. XVI, 1893, p. 70. Australie. FORMiCARiA(l)Fabricius, Syst. entom. 1775, p.397, 9-— Australie. (1) Il est singulier que cette espèce, encore litigieuse, mais cinq fois décrite par Fabricius dans la série de ses ouvrages, puis par Olivier dans l'Encyclopédie méthodique, ait été complètement passée sous silence par le D' von Délia Torre dans son grand Catalogue universel des Hyménoptères. Il ne semble pas moins étonnant que cette même espèce exclusivement australienne, décrite et figurée par Westvvood dans les Arcana enLoiiiologica, nil élé. dans le susdit Catalogue, réunie CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 307 iNSTABiLis Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 27, 9. — Australie. jucuNDA Smith, Descr. new spec. Hym, Coll. Brit. Mus. 1879, p. 203, 9. — Adélaïde. LAGiNiA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. lil, 1855, p. 25, d^. — Aus- tralie. LATERALis Westwood, Arcana, eut. II, 1843, p. 18, 9 • — Tasraanie. LUTARiA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 25, 9. — Aus- tralie. MACULATA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 28, 9. — Aus- tralie. MODESTA Smith^ Cat. Hyui. Brit. Mus. III, 1855, p. 29, 9. — Aus- tralie. NEPHELOPTERA Kohl, Vedi. zool. bot. Ges. Wien, XXXII, 1882, p. 485 cf. — Australie. NiGROAENEA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 24, 9.— Aus- tralie. xiTiDissiMA Dalla Torre, Catal. Hym. hucusque descr. VIII, 1897, p. 6(), 9 (= nitida Sinith. Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus. 1879, p. 205, 9 [nec Cresson]). — Champion Bay. NOTABiLis Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus. 1879, p. 204, 9. — Tasmanie. PACiFicATRix Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus. 1879, p. 204, 9.— Champion Bay. PALLiDicoRNis Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus., 1879, p. 202, 9. — Nouvelle-Galles du Sud. PERPLEXA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 26, 9. - Aus- tralie. QUADRATA Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. III, 1855, p. 29, 9. — Aus- tralie. QUADRiGEPs Smith, Descr. new spec. Hym. Coll. Brit. Mus., 1879, p. 206, 9. —Adélaïde. comme synonyme à la Methoca ichnewmonides Latr. d'Europe, avec laquelle elle n'a pas la plus légère analogie. Loin de moi la pensée de vouloir diminuer en rien, par cette critique de détail, le mérite du colossal et consciencieux ouvrage de M. le D' von Délia Torre, qui a droit à la juste reconnaissance de tous les Hyménoptérologistes pour les services que leur rend j jurnellemeut son grand Catalogue, mais il est bon, je crois, de signaler à l'occasion les lacunes ou les erreurs dont l'œuvre la plus parfaite ne peut jamais être exemple, surtout quand elle embrasse un sujet aussi vaste et encore aussi peu connu. .108 K. ANDHK. — Miril.l.lDKS 1)1. l'aISTKAIJE HoiJLSTA Smilli, Cal. llyiii. IJrit. .Mus. lll, 185.», p. 24, cf. — Ans Iralie. lUBKi.LA Siiiilh, Cal. Hym. Hril. Mus. III, IS;).";. |». 20, 9. — Ans- Iralie. SCABROSA Sinilh, I)es(;r. uew spcc ilym. Coll. Hril. Mus., IS71), p. 202, 9- — Auslralie occidentale. scRUTATA Smilli, Descr. uew spec. Hym. Coll. Hrit. Mus., 1870, p. 206, 9. — Melbourne. SOLUTA Ericlison, Arch. Naturg. VIH, 1841, p. 201, 9. — Tasmanie. STRiGOSA Smilli, Cal. Hym. Hril. Mus. IH, IS.kI, p. 27, 9- — Aus- lralie. VENUSTA Smilli, (^at. Hym. Mril. Mus. III, 1855, p. 26, 9. — Aus- lralie. viRiDATis Smith, Cal. Hym. Brit. Mus. III, 18oa. p. 2o, d^. — Aus- lralie. 309 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE ALPHEUS Fabr., APPARTENANT A LA SECTION DONT L'ALPHEUS ED W A RDS I Aud.. EST LE REPRÉSENTANT, LE D^ J.-G. DE MAN, à lerseke (Hollande). (Planche IV). VAlpheus Edwardsi Aud. est le représentant d'une section de ce genre qui est caractérisée parles voûtes orbitaires ayant leur bord antérieur arrondi et sans épine, par la grosse main présentant une échancrure aussi bini sur le bord supérieur que sur le bord inférieur de la paume et par les méropodites des pattes de la troisième et de la quatrième paire n'étant pas armés en dessous d'une épine préapicale. Dans mon travail sur les Crustacés recueillis par M. Brock deu.x espèces indopacifiques seules ont été indiquées comme appartenant à cette section, savoir VAlpheus Edwardsi Aud. et VA. japonicus Miers ( I ). Depuis ce temps-là deux espèces nouvelles ont été décrites par Orlmann, une par Coulière et deux par moi-môme, qui toutes appartiennent à cette section, c'est-à-dire VA. mncrodactylus Ortm., r.4. dolichodactylus Ortm., VA. hoplocheles Coût., VA. Euphrosyne de M. et VA. microrliynchus de M., tandis que M. Coutière vient de démontrer en outre que l'.4. lobidens de H. et r.4. strcnuus Dana sout de bonnes espèces différentes de 1*4. Edwardsi Aud. (2). VA. gracilidigiius Miers, (|ui provient des îles Fiji, de l'île Totoya et des îles Sandwich, paraît appartenir également à cette section; malheu- reusement Miers ne caractérise cette espèce qu'en quelques mots, de sorte quesadiaguose est insuffisante, mais malgré cela il me paraît prob;ible que VA. gracilidigitus est ideutique avec r.4. dolichodac- tylus Ortmaun (3). Une question reste douteuse, à savoir si VA. Lineifer Miers des îles Samoa appartient à cette section, parce que l'auteur anglais (1) Miers, Àrchiv fiir Naturgesckichte, Jahrg. 53, 1888, p. 498. (2) Coutière, Noies froin tlie Leyden Muséum, XIX, 1897, p. 199. Çi) Voir de Man, dans: M.ix VVehrr, Zoolog. Ergebnisse eiiier Reise in Niederl. Ost-lndien, 2, 1892, p. 40(5, PI. XXV, lig. 32 (pelile main du mâle). 310 j.-o, m, MAN jirésmne querelle espèce ne sernit en r<'';ililé (|iriiii iiidividti jeune (le l'A. parnrostris Dau;i, chez lequel les in«''n)|K)(liles des pâlies de la troisième et de la «luatrième paire sonl armés d'une épine (1). Une nouvelle étude des espèces de celle section (jui ont été décrites \y,\\ de llaan. Dana et lleller, me fait dcjuter maintenant si l'on a le droit de les regarder tontes comme des synonymes de l'A. Ed ir ardsi Aud., comme l'a fait Miers dans l'ouvrage cité (p. 28i), opinion partagée j)lus tard par d'autres auteurs et par moi-même. 11 est à présent hors de doute que chez qu(!l(|ues espèces de cette section le âoiqt mobile de la petite nidin présente une autre forme chez le inàle et chez la feitielle. Savigny déjà pai-ait avoir observé cette différence sexuelle : en effet la figure /"de sa planche 10 représente la petite pince du nulle de l'espèce figurée par lui. En 186y, Heller indique ce caractère dans la description de son A. crassimanus des îles Nicobares, en 1881 je le soupçonnais moi-même pour l'A. Kduardsi (2), et enfin en 1884 Miers le décrit positivement pour cette espèce (3). Chez le mâle de ces Alphées on observe de chaque côté du doigt une arête oblique garnie de poils serrés, dirigés en bas ; les deux arêtes se rencontrent sur le bord supérieur du pouce, à quelque distance de l'extrémité, et constituent une pièce lancéolée ou ovalaire, qui couvre la plus grande partie du doigt. Ces espèces sont VA. Edwardai Aud., l'A. lohidens de H., 1'^. Euphrosyne de M. et VA. microrhynchus de M. Chez VA. macrodnctylus Ortm., espèce observée à Sydney et à Hué, le doigt mobile de la petite pince n'offre pas cette différence sexuelle, le doigt a la même forme chez le mâle et chez la femelle et il est dépourvu des deux arêtes piiifères : chez 1'^. strenuus Dana au contraire la petite pince a également la même forme chez les deux sexes, mais ici les deux arêtes piiifères garnissent le doigt mobile tant du mâle que de la femelle (4). Pour les autres espèces, il n'y a rien de certain. Quant à VA. bis-iîicisusôe Haan, je veux remarquer que le rostre, d'après l'auteur de la « Fauna Japonica », serait aplati en dessus (rostrum acutum planum, trigonum, basi oculos tangens), ce que l'on n'observe pas chez l'.l. Edwardsi Audouin. Le doigt mobile de la grosse pince paraît avoir eu outre une forme différente. Je consi- (1) Miers, Report on the Zoological Collections made in llie Indo Pacific Océan during tfte Voyage of H. M. S. « Alert », London, 1884, p. 287. (2) De Man, Noies from Uie Leyden Muséum, 1881, p. 106. (3) Miers, /. c, p. 285. (4) COUTIÉRE, /. C, p. 199. NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE ALPHFJS FABR. 311 dère VA. minor de Haan comme une espèce différente de VA. Edicardsi Audouin (1). Va. lerUiscidas Dana de l'île de Wakes, située dans la mer Pacifique septentrionale, est, à ce qu'il me semble, une autre espèce que celle figurée par Savigny. La grande main et en parti- culier le pouce, ont une autre forme, le rostre est plus court et les antennes internes paraissent un peu plus larges en proportion de leur longueur. Va. paci/icus Dana des îles Sandwich diffère sans doute égale- ment. Le rostre est plus court, les pédoncules des antennes externes dépassent les scaphocérites ; le deuxième article des antennes internes est plus long par rapport au premier et les doigts de la grande main ont une forme différente, de même que la petite pince. VA. crassiinanus Heller (1865) des îles Nicobares doit être consi- déré probablement comme une variété de VA. Edwardsi Audouin, quoique la forme du rostre semble différer légèrement (2). La por- tion interoculaire du rostre paraît plus comprimée, mais j'ai indiqué déjà (3) que le rostre est plus distinctement caréné chez les vieux individus que chez les jeunes. Quoique je ne désire pas parler maintenant des espèces améri- caines de cette section, je veux seulement ajouter que l'espèce qui habite les côtes des îles du Cap-Vert et que Dana et Spence Bâte ont décrite et figurée sous le nom d'.4. Edicardsi, est, selon moi, différente de celle qui a été figurée par Savigny. La grande main a une forme un peu différente, les doigts sont notablement plus courts, seulement moitié aussi longs que la portion palmaire et la forme de la petite pince est également différente (4). A ce qu'il me semble, celte section du genre comprend par consé- quent les espèces suivantes de la Région indopacifique : 1° Alpheus Edwardsi Audouin. 2° )) lohidens de Haan. — Japon, océan Pacifique, océan Indien, mer Rouge. 3® » strenuus Dana. — Région indopacifique. 4° » minor de Haan (= Haanii Ortm.). — Japon. (1) De Man, Zoolng. Jahrbucher von Spcngel, Ablh. fur System., IX, 1897, p. 751, pi. XXXVI, fig. Uf). (•1) De Man, The Journal of the Linnean Soc. of London, XXIF, 1888, p. 267. (3) Id., l. c, p. 268. (4) Dana, p. 542, pi. XXXIV, fig. 2. — Spenck Bâte, Report on the Macrura of the Challenger Expédition, 1888, p. 542, pi. XCVII, fig. 1. /" » 8« » 9° » lOo » 3i2 J-fî- HK MAN ;»" Alplieiis pacilicus Dana. — Iles Saiidwii'li. Il" )) jiiponicHS Miers {= tungimanus Sp. M.). — .lapou. (/rarili(litjilns MitM-s. — lies Fiji, îles Sandwich. macrudacti/lus Urtiuann. — Sydney, Hué. microrhynclius de Man. — Ponlianak, Banjjjkok. Eiiphrostjni' de Man. — .Mer de Java, liaugkok. Les deux espèces suivantes sont encore douteuses : Alpheus bis-incisuf! de Haan. — Japon. » b'i'iuscitlus Dana. — Iles de Wakes. L' Alpheus (loHchodactiflus Ortmann du Japon est petil-AIre iden- tique avec r.l. gracilidigitus el VA. liiieifcr Miers a|)partient peut- être à la section de VA. parvirostris Dana. Il en résulte qu'une revision des espèces de cette section est désirable, mais dans ce cas une étude des exemplaires typiques existant encore et d'un grand nombre d'individus provenant de parties différentes de la Région indopacifique me semble absolu- ment nécessaire. J'espère bient(M donner une description nouvelle de VA. lohidens de Haan et de VA. strenuns Dana. Alpheus Edwardsi Audouiu. (Planche IV, fig. 1). Alpheus Edwardsi Audouin {E.rplic. sommaire des planches de Crus- tacés de l'Egypte et de la Syrie, publiées par J. C. Savigny, p. 274, pl. X, fig. 1). Alpheus Edwardsi de Man (\otes from the Leyden Muséum, III, 1881 , p. 105. — The Journal ofthe Linnean Society of l.ondon, Zoology, t. XXII. Loudon, 1888, p. 266. — Archiv fiir Naturgeschichte,Ji\hrg. 53. Berlin, 1888, p. 516. — ZoologischeJahrhilcher von Spengel, Abth. fur System. T. IX. Jena, 1897, p. 745, pl. 36, fig. 64, e). Alpheus Edwardsi Miers {Report on the Zoological Collections made in the Indo-Pacific Océan during the Voyage of H. M. S. Alert, Lon- don, 1884, p. 284). Il résulte suffisamment de ce que j'ai dit ci dessus, qu'une descrip- tion nouvelle de V Alpheus Edwardsi n'est pas superflue, c'est pourquoi je vais l'écrire d'après quelques individus de ma propre collection; ces individus proviennent des îles Mergui et faisaient partie de la collection décrite par moi en 1888. Ces quatre exem- plaires sont d'abord un mâle mesurant 33'"i" de l'extrémité du rostre jusqu'au bout du telson, une femelle portant des œufs et longue de 37™™, un mâle de 23™™ et une femelle longue de 25™™. NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE ALPIIEUS FARR. 313 Cette espèce atteint cependant une taille plus considérable : en effet j'ai fait connaître, dans deux mémoires indiqués ci-dessus, un exemplaire recueilli aux îles Mergui et qui mesurait 38™"» et un autre provenant d'Atjeh, long de GS""™, j^es individus figurés par Savigny étaient de taille moyenne, ce qui résulte de la fig. 1, 1' ; des individus mesuraut 60 65™™ sont évidemment rares. L'Alpheus Eduardsi appartient à ces espèces chez lesquelles le doigt mobile de la petite pince présente une autre forme chez le mâle et chez la femelle; celui du mâle ressemble pour cette raison kVAlpheus strenuus î)?iiVc\, mais la petite pince paraît un peu plus haute chez l'espèce décrite par le savant américain. Dans le dernier de mes mémoires cités (1), la figure 64 p de la Planche XXXVI a été empruntée à la femelle longue de 37™™. Le rostre pointu dépasse un peu le milieu du i^'" article des anteuues internes et se continue en forme de crête obtuse jusqu'en arrière des yeux, s'élargissant légèrement. La portion interoculaire est séparée par des sillons assez profonds des voûtes orbitaires. Chez les trois autres individus la portion interoculaire du rostre est moins distinctement carénée, plus arrondie ; j'ai déjà démontré auparavant que cela dépend de l'âge (2). Les voûtes orbitaires qui sont arrondies et inermes, dépassent notablement les parties laté- rales du bord antérieur de la carapace, plus que chez VA. micro- rhynclms, et leurs bords latéraux sont à peu près parallèles. Le telson de la femelle longue de 37™™ est presque deux fois aussi long que large à la base ; la surface est transversalement arrondie et lisse. Les deux spinules antérieurs sont placés un peu en avant du milieu et les spinules postérieurs sont un peu plus rapprochés que les premiers. Le telson des jeunes individus est un peu plus court en proportion de sa largeur. L'article basilaire des uropodes est armé en dessus de deux épines pointues, dirigées en arrière. Le 2™e article des antennes internes est, chez tous les individus, d'un tiers plus long que le premier, tandis que le 3™^ article est moitié aussi long que le second. Chez l'.l. strenuus Dana, le 2™^ article est deux fois aussi long ([ue le premier (3). L'épine basilaire atteint l'extrémité du l^^' article. L'article basilaire des antennes externes est armé d'une très petite épine, longue de 1/4 ou 1/3™™ : elle est placée sur le bord antérieur de la face inférieure, et n'est pas (1) De Man, Zoologische .Jalirhiicher. (2) De Man, The Journal ofthe Linnean Soc, XXII, '1888, p. 268. (3) Dana, pi. XXXIV, tlg. 4a. 314 .1. (1. hK MAN visilili' (I Vil haiil. Che/. la femelle loiii^ue de .'{7""", le pédcmeiiie est aussi ioiii; que celui des auleiines internes, chez les aulres individus il le (h'passe léijft'reinenl. Le Ixtrd externe des seaplioeérilxis est concave au milieu et se lennine par une épine pointue (/ut dépasse leur l'.iiirmité. La largeur des scaphocériles à leur base ne mesure que deux cin(|iiiômes on nn tiers de leur lon;;uenr; ils se rétré- cissent assez fortement V(^rs leur extiémité. de façon que ces appendices présentent une autre forme <|ue chez VA. Eiiphrosyrie, \'A. wicrorinfnchus et l'.l. macrodactijlus. Chez la femelle de .'17'"™, les ()attesniàchoires externes s'étendent jusqu'au milieu du .*{i">^ article des antennes internes, chez les auti-es exemplaires elles dépassent légèrement le bout de leur pédoncule. La grosse patte se trouve tantôt au coté droit, tantôt gauche. Le bord interne du bras porte iine petite épine a pi cale ; le bras de l'autre patte est éijalentent armé d'une petite épine près de l'extrémité de son bord interne, mais celle-ci est plus petite et parfois même rudimentaire. Le bord supérieur aigu est inerme au bout. La grande main est moitié aussi longue que le corps et a la même forme chez le mâle et chez la femelle (Fig. 1). La largeur de la main, c'est-à-dire de la paume, n'est que peu plus grande qu'un tiers de sa longueur; ainsi la grande main du mâle de 33"i"i est longue de IH'""" et large de 6^^3/4 ; celle de la femelle de 37nim^ longue de 17'nm et large de 6m"'l/2; la grande main du jeune individu mâle est longue de IS™"» et large de 5"™, tandis qu'elle est large de 4'»"n3/4 et longue de i^mmi/^ chez la jeune femelle. La grande main de l'A. strennus (1) paraît un peu plus courte par rapport à sa largeur. Chez le mâle long de 33™"^, les doigts mesurent deux cinquièmes de la longueur de la pince, de même que chez la jeune femelle; chez la femelle longue de 31^^, les doigts ne sont guère plus courts que la paume, la proportion étant la même que sur la ligure de Savigny (lig. 1). Le bord supérieur de la paume est arrondi et présente une échaucriire près de l'articulation du doigt mobile ; il se termine, au-dessus de cette échancrure, en forme de dent plus ou moins aiguë. On observe au bord inférieur une incision plus ou moins triangulaire et le bord se termine, en arrière de cette incision, aussi par une dent plus ou moins aiguë. L'échancrure du bord supérieur conduit, tant sur la face externe que sur la face interne de la maiu, dans une cavité peu profonde; celle de la face externe est quadrangulaire et occupe à peu près le (1) Dana, pi. XXXIV, fig. i b. NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE ALI'HFMS FABR. 315 tiers supérieur de la portion palmaire, étant bordée en arrière par la ligne ovalaire. La cavité interne est de forme plus triangulaire et s'étend moins loin en bas. On nobserve pas, sur la face interne de la paume, la crête transversale, du reste peu marquée, qui existe chez r^. Euphrosyne et VA. microrhynchm. La face interne de l'index, qui est un peu plus court que le doigt mobile, paraît légèrement convexe. Le bord externe fortement courbé du pouce est caréné et les doigts sont un peu poilus ; ils sont ensemble moins hauts que la paume. La main est lisse aussi bien sur sa face externe qu'interne, ce n'est que sur la face interne du doigt mobile que l'on observe parfois quelques petites rugosités près du bord supérieur. Ou voit par-ci par-là quelques ponctuations, dans lesquelles les poils sont implantés. La petite main du mâle (lig. 1 a, 1 h) est un peu plus courte que la grande, chez l'exemplaire long de 33^™ elle mesure les deux tiers, La lanjear {hauteur) de la portion palmaire ne mesure à peu près qu'un cinquième de la longueur de la pince, de façon que celle-ci paraît assez grêle. Chez VA. strenuus Dana (1) la hau- teur est au moins un quart de la longueur. La portion palmaire est environ aussi longue que les doigts qui sont en contact sur toute leur longueur ; chez le mâle de 33™™ comme sur la ligure de Saviguy, les doigts sont un peu plus courts, chez le jeune mâle, au contraire, un peu plus longs que la paume. Ordinairement, la por- tion palmaire ne présente d'échancrure ni sur le bord supérieur, ni sur le bord inférieur, parfois cependant on en observe une sur les deux bords et un tel exemplaire parait avoir été décrit et figuré par Heller sous le nom d'.L crassimunus ; on observe cependant toutes les transitions entre cette forme et le type, ainsi nous n'avons affaire qu'à une variété. La ligne ovalaire sur la partie proximale de la paume est bien distincte. La portion palmaire, qui est à peu près cylindrique, étant presqu'aussi épaisse que haute, est lisse partout. Parfois il existe une trace peu marquée de la cavité quadraugulaire que l'on voit sur la face externe de la grande main au-dessous de l'échancrure de son bord supérieur. Le doigt mobile porte à chaque côté u)te arête oblique s'étendant de l'articulation vers le bord supérieur; les deux arêtes qui sont garnies de poils dirigés en bas, constituent ensemble une pièce de forme triangu- laire allongée, plus ou moins lancéolée, qui s'étend au-dessus de deux tiers du doigt et qui est à peu près trois fois aussi lougue que large (Fig. 1 b). La surface lisse en est carénée, la crête obtuse (1) Dana, pi. XXXIV, fig. 4 c. 316 .1. o. m; man élJinl le hord sii|iéiieur du doi^t ; la partie externe de lu surface est deux fois aussi larj^e (|iie la partie interne, parce que le bord supé- rieur du doigt S(> dirijîe vers l'angle interne de l'articulation. Les bords de la face préhensile du doigt immobile sont garnis de poils et les extrémités courbées des doigts se croisent. Quel([ues poils longs el fins sont distribués sur la face interne de la pince et sur le bord supérieui- du pouce. La petite main de la femelle (Fig. \ c) a la même longueur que celle du niàle en proportion de la longueur de la grande, el comme chez le mâle, la hauteur de la pince mesure un ciiujnièine de sa longueur. Les doigts (|ui sont eu contact sur toute leur longueur, sont tantôt un peu plus courts, tantôt un peu plus longs que la portion palmaire; chez la femelle longue de 37"^'" la portion pal- maire mesure 5'"'"3/4 et les doigts ont une longueur de 6'n"»l/2. Chez la jeune femelle doigts et paume ont la même longueur. La paume est cylindrique, étant presque aussi épaisse que haute, et il n'existe d'incision ni sur le bord supérieur ni sur le bord inférieur; elle paraît tout-à-fait lisse et Ton ne voit que de rares poils sur la pince. Chez les individus typiques, le 2™* article du carpopodite des pattes de la seconde paire est moitié aussi long que le l^r ou guère plus long, à peu près deux fois aussi long (|ue le S™*-' ou i^^ article et une fois et demie aussi long que le 5™«. La main est presque deux fois aussi longue que le dernier article du carpopodite et la portion palmaire, qui est plus courte que les doigts, est un peu plus courte que le 5^^ article du carpopodite, justement comme l'a figuré Savigny. Une variété que l'on voit (|uelquefois, se caractérise par le S""® article du carpopodite ayant presque la même longueur que le l«^r (1). Les méropodites des pattes de la 3'"« el 4'"« paire ne sont pas armés d'une épine préapicale au bout de leur bord postérieur. Les œufs sont petits. L'A. iobidens de H. est l'espèce la plus voisine de l'.l. Eduanlsi, mais d'après l'examen de la femelle d'Amboine citée parCoutière(2), les deux pinces de la première paire paraissent un pmi moins allon- gées, à peu près comme chez l'.l. strcnuus Dana, et présentent quel- ques caractères différents. D'après les auteurs cités à la tête de cette description, les prin- cipales localités de la distribution géographique de VAlpheus (1) De M.\N, The Journal of Ihe Linnean Soc. of London, XXII, 1888, p. 267. (2) COUTIÈKK, /. c, p. 199. NOTK SUR QUKLQUKS ESPÈCES DU GENRE ALPHEUS FABR. 317 Edwardsi sont les siiivautes : mer Rouge, océau Indien (Zanzibar, îles Seychelles, îles Mergui), archipel Indien (mer de Java, Célèbes, Amboine, Florès), îles Philippines, Japon, océan Pacifique (îles Sandwich, Nouvelles-Hébrides, Tahiti), côtes septentrionales et orientales de la Nouvelle Hollande. Alpheus Euphrosyne de Man. (Planche IV, fig. 2). A Ip II eus Euphrosyne de Man (Zoologische Jahrbiicher von Spengel, Abth. fiir Systematik, IX, 1897, p. 743, pi. XXXVI, fig. 64). Un mâle de Bangkok, appartenant, comme les exemplaires des deux espèces suivantes, décrites dans cette note, au Muséum de Paris. Cet exemplaire, qui est de taille moyenne, me urant à peu près 34mm depuis l'extrémité du rostre jusqu'au bout du telson, s'accorde avec la description originale faite d'après deux individus femelles de la mer de Java ; ainsi il ne me reste à décrire que la petite pince. Elle se trouve au côté droit. Le bras ressemble à celui de la petite patte de la femelle et est inerme tant au bord supérieur qu'au bord interne de sa face inférieure. La main (fig. 2, 2a), dont la forme ressemble à celle de l'.l. lohidens de Haau du Japon, est longue de i2™'"l/2 et mesure ainsi à peu près un tiers de la longueur du corps. Les doigts (7'"™ 1/4), qui sont en contact dans leur longueur entière, sont presque une fois et demie aussi longs que la portion palmaire (5'"'"I/4). De même que chez l'.4. lobidens et chez d'autres espèces de cette section, une arête s'étend, de chaque côté du pouce, depuis l'articulation vers le bord supérieur ; ces deux arêtes, qui sont garnies de poils dirigés en bas, constituent ensemble une pièce lancéolée (fig. 2a) qui couvre à peu près trois cinquièmes du doigt. Cette pièce, qui est rétrécie à la base, paraît assez étroite, quand on la regarde d'en haut, sa largeur ne mesurant qu'un tiers de sa longueur; la face supérieure est lisse. L'extrémité pointue du doigt est fortement courbée, de même comme l'extrémité du doigt immobile et les pointes effilées et aiguës des doigts se croisent comme chez la femelle. Les bords préhensiles des doigts sont tran- chants et l'on voit de chaque côté les poils fins ordinaires ; le bord externe et le bord interne de l'index sont garnis de poils depuis l'articulation jusqu'au milieu. La portion palmaire est longue de 5™™l/4, haute de 2^^4/3 et épaisse de 2^^2/3 ; elle est ainsi moitié aussi haute que longue. Le bord supérieur est échancré près de l'articulation du pouce et le bord inférieur également, à peu près de 318 J. G. 1)K MAN In inr-iiH' inaiiièi'c (|ut' rhv/. la i/rande |)iiice. (>uiiiiih^ chez celle-ci, on voit tant sur lu face exlcrue que sur la face interne une cavité peu iirofoiidc. triangulaire, situc^e au-dessous de l'échaiicrure du bord supérieur et eu ((Uiunuuication avec elle; la cavité delà face externe s'étend, près de l'articulation des doij^ls, juscju'au milieu de la main, mais l'autre ne s'étend pas si loin. La face interne de la portion i)almaire est finement ™. (-etle main paraît par conséquent un peu plus baute cq proportion de sa longueur que chez la femelle adulte de la Mer de Java, décrite auparavant. Les articles du carpopodite des pattes de la seconde paire ont la longueur suivante : 2™in6, i^^^l, 0^'^?^, O'^^SG et l^n™, tandis que la pince est longue de 2"i"^; les doigts sont un peu plus longs que la portion palmaire. La petite main de VA. lobidena de Haan (1) présente quelque ressemblance, mais les doigts sont un peu plus courts que la portion palmaire ou, d'après de Haan, sont d'égale longueur (manus minoris digitus mobilis mauus margini superiori aequalis). Du reste cette espèce est certainement différente. Le rostre, en effet, se continue en forme de crête obtuse entre les yeux, séparée de ceux-ci par des espaces parallèles et le bras des deux pactes antérieures est armé d'une épine préapicale à son bord interne. Alpheus microrhynchus de Man. (Planche IV, lig. .3j. Alpheus sp. [mkrorhynehus] de Man {Zooloyische Jahrbiichcr von J. W. Spengel, Abth. fur System. , IX,1897, p. 752, pi. XXXVI, fig. 65). Une femelle sans œufs provenant de Bangkok. Dans le même tube se trouve une patte antérieure détachée, c'est la petite patte d'un mâle. Dans le travail cité, une espèce de ce genre a été décrite par moi (1) Oht.mann, Zoolum. Chez ceux-ci, l'article basilaire des antennes externes portait une très petite épine, longue à peine de 1/4 de millim, sur le bord antérieur de sa face inférieure; chez la femelle de Bangkok cette épine manque complètement, le bord antérieur étant arrondi. Du reste cette femelle se rapporte tout-à-fait conformément à la description originale. Les deux pattes antérieures sont présentes, je vais les décrire, parce qu'elles faisaient défaut chez les exemplaires de Pontianak. La grosse patte se trouve au côté gauche. Le bord supérieur du bras est obtus et son extrémité est tronquée, inerme; le bord interne est également inerme. Le carpopodite, qui est très petit, est arrondi en dessus. La main (fig. 3) présente la forme et les caractères propres à cette section du genre. Elle est longue de 23™™l/2, la portion palmaire est longue de Vi^^V/i, haute de 9™™ et épaisse à peu près de 6™i°. Il résulte de ces dimensions que la pince est environ moitié aussi longue que le corps, qu'elle est deux fois et demie aussi longue que haute et que la paume est d'un tiers plus longue que les doigts; ceux-ci sont un peu moins élevés que celle-là. Le bord supérieur arrondi présente, près de l'articulation du pouce, une échancrure lisse, mais ne se termine pas au-dessus de celle-ci par une dent ou épine que l'on observe chez VAlpheus Edicardsi Aud. et chez d'autres espèces. La cavité quadrangulaire sur la face externe de la main s'étend un peu plus loin que le tiers supérieur de la paume. Le bord infé- rieur de la pince présente au milieu une échancrure triangulaire, (I) De Man, L c, fig. 65 a, 65 ft. 320 J.-K MAN large de .'{'"'", tandis (pie chc/, l'autre es|)è('e la iiroporliori est comme 4 : 3. Le 2® ai"licle des ;mteiiiies iiiteiMies est prescjne deux fois aussi long que la portion visiltle du premier, d'après Orlniann, à peu près une fois et demie; le 2« article est deux fois aussi long que large. Le 3" est i»res(iue aussi long que le premier. L'épine hasilaire n'atteint pas l'extrémité du i""" artiele. L'article hasilaire des antennes externes porte, au même endroit que chez l'A. Kduanlsi, c'est-à-dire au bord antérieur de la face inférieure, une très petite épine, qui ne mesure que ()"""2o. Le pédoncule a la môme longueur (jue celui des antennes internes. Le bord latéral légèrement concave des scaphocérites (fig. 4) se termine par une épine très rowtc, qui, comme chez l'.-l. Euphrosyne, ne dépanne pas l'extrémité obtuse de ces rt/)/)enJ/r<'.s' ; les scaphocérites sont un peu moins larges que chez cette espèce, leur largeur mesurant à peine la moitié de leur longueur. Les scaphocérites dépassent légèrement les pédoncules des antennes internes et externes. I^es pattes mâchoires externes s'étendent jusqu'à l'extrémité du pédoncule des antennes externes. La grosse patte se trouve au côté gauche. Le bord supérieur du bras est inerme au bout, le bord interne est armé d'une petite épine préapicale. La main, longue de 25™"!, paraît un peu plus grande, en comparaison des espèces voisines, parce qu'elle est plus que moitié aussi longue que le corps. Quant à sa forme générale, elle présente quelque ressemblance avec la grande main de VA. Edwardsi Aud., mais les doigts ne sont pas plus courts qiœ la portion palmaire et la hauteur des doigts pris ensemble est presque égale à la hauteur de la paume. Comme chez VA. Edwardsi Aud., la hauteur (9™™l/3) de la portion palmaire mesure un peu plus d'un tiers de la longueur de la pince ; la paume est longue de llin"ïl/2, les doigts mesurent 13™'» et sont ainsi un peu plus longs que la paume ; chez les trois espèces précédentes les doigts de la grande main sont toujours plus courts que la pauriie. Le bord supérieur est obtus à son extrémité, ne se terminant pas par îme dent qui surmonte l'échancrure près de l'arti- culation du doigt mobile ; la cavité quadrangulaire de la face externe est semblable à celle de VA. Edaardsi Aud. La cavité triangulaire que l'on observe à la face interne de la main, au con- traire, est moins distinctement limitée en dessous que chez l'espèce figurée par Savigny. L'incision au bord inférieur de la main ressem- ble à celle qui existe chez 1'^. Euphrosyne, le bord inférieur de la paume n'aboutissant pas en une dent, mais l'incision est limitée en NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE ALPHEUS FABR. 323 arrière par un bord tronqué, comme chez VA. Euphrosyne. Comme chez celui-ci, cette incision se prolonge le long du bord inférieur de la paume en un sillon longitudinal, tandis qu'une cavité peu profonde sépare la portion palmaire du doigt immobile ; le bord postérieur de cette cavité est très finement granuleux et porte quel- ques petits poils. Une granulation très fine se voit aussi sur la face interne légèrement convexe de l'index, surtout le long du bord pré- hensile poilu, mais chez VA. FAiphrosyne la face interne de ce doigt est plus aplatie et la granulation est beaucoup plus marquée. Chez Va. Euphrosyne et chez VA. microrliynchus on observe à peu près au milieu de la face interne de la paume une crête surnumé- raire, du reste peu marquée et obtuse, qui se dirige du bord infé- rieur vers le bord supérieur ; cette crête surnuméraire manque tout-à-fait chez VA. EdKuirdsi Aud. comme chez VA. macrodactylus. La ligne ovalaire est bien distincte. La face externe de la main est presque partout lisse, ce n'est que sur la moitié inférieure du doigt immobile que l'on observe une très fine granulation; la face interne de la paume est également lisse, une granulation extrêmement fine se voit, toujours moyennant la loupe, à la face interne du pouce près de son bord supérieur. Les extrémités des doigts sont un peu poilues. Le bras de la petite patte (fig. 4b) est un peu plus long, mais moins large que celui de l'autre, le bord supérieur est inerme au bout, le bord interne porte une très petite épine apicale, encore plus petite que celle de la grosse patte (cette épine n'est pas visible sur la fig. 4b). La petite main dont le doigt mobile a la même forme et les mêmes caractères chez le mâle et chez la femelle, présente quelque ressemblance avec celle de la femelle de VA. Edwardsi Aud. (fig. le), mais les doigts sont un peu plus longs. La main est longue de lo™in|/2, les doigts ont une longueur de 10™™, tandis que la paume a une hauteur de 2^^4/5 et une épaisseur de 2™™t/2. Ces chiffres indiquent que cette pince mesure trois cinquièmes de la longueur de la grande main et un peu plus d'un tiers de la lon- gueur du corps. Les doigts sont presque deux fois aussi longs que la portion palmaire. D'après Ortmann les doigts seraient en contact dans toute leur longueur, mais chez le mâle de Hué, ils sont un peu courbés, laissant entre eux un espace vide, qui, au milieu, est aussi haut que les doigts eux mêmes ; cet espace est rempli de poils implantés sur les bords préhensiles. Le doigt mobile est armé d'un lobe triangulaire denticulé et placé près de l'articulation, quelques petits denticules se voient à la base de l'index. Les bords préhensiles '.\1\ .i.-c. i)i; M.w sttiil liiuicliiiiils ciilii' ces (Iciils cl les ('\li(''iiiiU;s des doif^ts i|iii se critisenl. La porlian palmaire est drur fois aussi lonf/nc (jhc haute et c\iHn(lri"»o, ^'n^G, 0'"n^8, ()"""8 et l'"'"l ; le 2""« article est ainsi un peu plus court que le premier, qui est trois fois aussi long que le 5™^ et le 2"™^' article est précisément aussi long que le 3™«, 4"i« et 5""^ pris ensemble. La main, dont les doigts sont une fois et demie aussi longs que la paume, est presque deux fois aussi longue que le dernier article du carpo|)odite et un peu plus courte que le 2'ne. Les méropodites de la '6'^'^ paire sont cinq fois et demie aussi longs que larges et inermes ; les carpopodites ne sont guère plus que moitié aussi longs que les méropodites et portent quelques poils à leur bord antérieur. Les propodites légèrement comprimés sont presque une fois et demie aussi longs que les carpopodites; leur bord postérieur un peu concave est armé de 4 à 5 spinules et légè- rement poilu. Les doigts sont presque moitié aussi longs que les propodites. Les méropodites de la 4™® paire sont 0 fois aussi longs que larges et sont également glabres et inermes; les deux articles suivants se rapportent comme ceux de la 3™" paire, les doigts man- quent. Les pattes de la dernière paire présentent les caractères ordinaires par rapport à celles des deux paires précédentes. .l'indique pour conclusion quelques différences entre cette espèce etr.4. gracilKlUjitus Miers (1). ayant reçu du Musée d'Amsterdam le plus grand des trois exemplaires d'origine inconnue, décrits par moi dans ce travail. L'épine au bord antérieur de la face inférieure (le l'article basilaire des antennes externes est un peu plus longue et la forme des scapliocérites est différente; ces appendices sont plus étroits, leur largeur à la base mesurant à peine un tiers de leur longueur. L'épine terminale de leur bord externe est beaucoup plus grande, s'étendant en arrière jusqu'au milieu des scaphocérites (1) Voir de Man dans : Max Weber, Zoologische Ergebnisse eiiier Reise nach Mederlandisch Oit-Indien, U, lSO:i, p. 'lOfi, |)1. XXV, lig. M. PL IV. .^"fl^fÊ^ B 3 A : ;i L_âî/ 4 a -, ,/l«J^ *:^ 5 a A .1. (;. petite patte de la femelle, X 2. Fig. 2. — Alpheus Euplirosyne de M., petite main d'un mâle, recueilli à Bangkok, X '^; 2a, la petite patte du niftle, vue d'en haut, X ^^^ Fig. 3 — Alpheus inicrorhynchKS de M., grosse patte de la femelle provenant de Bangkok, X 2; -Ut, petite patte de la même. X 2. Fig. 4. — Alpheus macrodactylus Ortm., mâle adulte recueilli à Hué, bord anté- rieur de la carapace et Hutennes, X 6; 4a, grande palte, face externe, X 2; 4^, petite patte, face externe, X 2, l'épine préapicale très petite du bras n'est pas visible. Fig. 5. — Alpheus gracilidigilus (Miers) de M., individu mâle, long de 28""" et provenant de l'Archipel Indien, bord antérieur de la carapace et antennes, X ^'y 5a, grosse patte du même individu, face externe, X 2. 326 SUR LA FAUNE DES EAUX DOUCES EXPLORÉES EN 1898 PENDANT LA CAMPAGNE DU YACHT l' H l NC ES S H -A 1. 1 C E {Lo/utcii, Spitshcri^', J/cs liccrcn. HofW, de liarc/its et F < X J •2 a' Ol o lî s. o < a m + Z S a a + "aï < a c AMSrt tr. bj < a a ..- 2 H < y. j lo K RUA M Z z = < a a u r < ~ o ■El |3 J-' < CO a aj z s il + ri ii s. s ^^ ce + K U O a c: ag z . o z c: > ii o E H + 4- + + + + + + + + Amphipodes Gainiiiaru^ Diieheni Lillj Phyllopodes Lepidurus glacialis Krôyer .... Cladocères Pnlyphemus pediculus de Geer. . . Daplinia pennatd 0. F. M Daphnia longispina (var.?) 0. F. M. Macrolhrix hirsulicnrnis arctica Lillj. llyncrijptus sp Bosmina obtusirostris Sacs . . . Alonopsis elongaid Suis Alono, affinis Leydig Alona QUttata Sars. ... ... + Pleuroxus excisus Fischer Pleuroxus nanus Baird Cliy doras sphfvrLcus 0. F. M. . . . Copépodes Cyclops biselosus Hehberg? .... » viridis J urine » serrulatus Fischer » sp. 1 )) s p. 2 + + + +? + » sp. :j Mesochra Hntcei n. sp -f- + + Harpacticide indét Eurylemora afjlnis Raboti Ricii. . . Ostracode Herpetocypris glacialis Sars. . . . + + 4- + + + 334 j. iiiciiAnu (|ir;nix environs de rr;ii;iM'. df W'iiiv.hiiii; fldc l'iiiis. .le l'ai si};iialé vu clTel l'année deriiicic aux fiiclies d'AigremonI (t) .'). Kla(|m'S d'raii douces prés de la fahriquti d'huile de (ilobicé- phales, à Tliorsiiavn : (idiiniKuits y>j/r^r/(?, d'après la délerniination de M. (lIieMtMix. Mesochha Buucei n. sp. 9- — <''e Copépode mesure Qn'GO sans les soies c;mdales et ()"i70 fivec les soies. Le rostre est à j)eu j)rès nul. Le premier segment du corps, dans la partie antérieure du({uel on dislingue un petit d'il rouge carmiu, est un peu plus long que large et aussi long que les trois segments suivants réunis. Ces derniers sont à peu près égaux entre eux. Le cinquième est le plus court. Des quatre segments abdominaux le premier est le plus long; les suivants sont à peu près égaux. L'opercule anal est armé d'environ \0 dents fortes et espacées. Tous les segments de l'abdomen portent une rangée circulaire d'épines, continue sur le dos et dont les extré- mités avancent peu sur la face ven- trale, sauf à l'a vant-dernier segment abdominal, où ces extrémités se rapprochent davantage du milieu. En outre le dernier segment pré- sente à la face ventrale une série oblique d'épines (une douzaine de cha(iue coté) plus robustes à mesure qu'elles se rapprochent de la ligne médiane. La furca est allongée, à peu près aussi longue que le dernier segment abdominal (V^oir la fig. 1 pour les détails de la face dorsale). La face ventrale porte, vers l'extrémité libre, une série d'environ 15 épines fortes, disposées suivanfune'ligne courbe qui part au-dessus de la naissance de la soie apicale externe et remonte vers le côté interne. Je n'ai pas réussi à voir la petite soie apicale interne. Des deux grandes soies apicales, l'externe, garnie Fin. i. - M. lirucei; furca, face dorsale. X / l .V/7// S. M \|S COMMKTTAN'I hATKS nUHKK il.' roiisiT- v;iti(tn in .Mi;.\(M'Ti;itK.s f IJ.I'lMui'TKitKS Juill<-1 1 '"■ 1 1 l'irlns nipdc 3 lh.30' 1 5 ,„. j i (5 Oh. 30' j 8 H,. ' 1 Andrena paroula .... ii 1 h. l.'i' 11 1 h. 20' 1 Macroglossa slellalarum. . . 15 Oh. 43' j 10 ... j 17 1. { 18 Ih. iO lh.30' J 21 1 h. 13' ' 1 Macroglossa stPllutaniin. . ^ 1 Pieris napi 2 Vanessa urticae '12. 1 h. 13' j 1 Aporia crataegi 1 24 1 h. 1 Pieris rapae 2o 1 h. 40' ' 1 1 Vanessa nrticae . . . . m 1 Pieris rapae 1 1 Pieris rapae ....... 1 Macroglossa stellatarum. Il 26 ,„ DES ERREURS VIS-A-VIS DES BRACTÉES DE SALV[A HORMINUM DIPTÈRES NOMBRE D'ERREURS NATURE DES ERREURS 1 Syrphus corollae ... ? 1 Posé sur un bourttoon de Ijractées. Vol a.scendant devant une tifj:e de Salina. 1 Syrphus pyrastri 1 Idem. 0 i Syrphus Sp.? 1 Plane un instant devant des bractées sans se poser. 1 Courte hésitation. 3 Syrphus corollae 3 Planent devant des bractées sans se poser. I Courte erreur sans tentative de succion. 0 0 0 0 0 1 1 2 Courte hésitation douteuse. Posé longtemps sur des bractées. Posées un instant sur des bractées. 4 Sur des bractées basses rencontrées en visitant les Dianthus. 4 Posé en quatre bonds successifs sur quatre panaches de bractées. 1 Eristalis arbuslorum. 1 Eristalis arbuslorum. . . 1 1 5 3 2 1 Erreur évidente. Posé un instant. Erreurs évidentes. Erreurs rapides. Erreurs rapides. Posée un instant. 0 33 1 3o0 F. rLATK.Vl! (in'il lit' s'en ('(miiiiL'l ircIlciiuMil. Il faiidiiiil pouvoir (It'trriiiiiier la proportion d'erreurs vis à-vis de bractées de Saloia par rapport du noiiihri' (le jleurs réelles de Dùintlius r/.sZ/f'M. C'est la faron dont j(; me suis elTorcé de |)rocéder pour certains Insectes déterminés, tel le Macroglossa stcUdluriiDi, (jui m'a donné ce qui suit : Los naturalistes qui ont (picliiue peu ohservé les Insectes vivants connaissent la vivacité d'allures de ce Lépido|)lère qui, hien que faisant partie du groupe des Sphingides, vole en plein soleil, plon- geant sa longue trompe dans les corolles et passant de l'une à l'autre avec une rapidité extraordinaire. Au cours de mes investigations, j'ai eu l'occasion d'observer attentivement six individus dilïérents visitant le cercle de Dianthua barhatus, cercle le long duquel était plantées les Sahia horminum dont les panaches de bractées dépassaient quelque peu. Tous, à l'arrivée, se précipitaient directement sur les Dimithiis, et si certains d'entre eux commirent soit une, soit quelques erreurs relativement à des bractées de Salvia, ce ne fut qu'en passant de fleur d'( H<]illet en fleur d'OEillet. Voici le relevé de ces six cas : 0 juillet. — Un Macrogloasa butine exclusivement sur les Dianlhus et ne s'inquiète pas des bractées de Sabla. 14 juillet. — Un individu butine de même exclusivement sur les Dianthus ; il exécute un seul crochet rapide vers des bractées de Salvia qu'il abandonne aussitôt sans tentative de succion. 16 juillet. — Un individu visite exclusivement les Dianthus, suçant un grand nombre de fleurs et ne se préoccupe pas des brac- tées de Salvia. 18 juillet. — Un individu visite une trentaine d'inflorescences de Dianthus sans s'inquiéter des Salvia. 21 juillet. — Un individu visitant de vingt à trente inflorescences de Dianthus a paru, un instant, commettre une erreur rapide à l'égard des bractées de Salvia ; mais j'étais cette fois mal placé pour bien voir. 25 juillet. — Un dernier Macrof/lossa butinant sur les Dianthus commet trois erreurs rapides vis à-vis de panaches de bractées. Ainsi, en admettant seulement vingt fleurs de Dianthus visitées par cas, ce qui est inférieur à la vérité, on arrive au total de cinq erreurs ou mieux cinq hésitations pour 120 fleurs d'OEillets, c'est à- dire une erreur sur vingt-quatre fleurs vraies. C'est déjà peu pour un Papillon auquel ou a fait la réputation de RECHERCHES SUR LES l«.\I>PORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 351 visiter des fleurs peintes sur des murailles (1) ; mais d'autres Insectes plus intelligents que les Lépidoptères, les Abeilles, les Anlhidiums, les Authophores, se laissent encore moins tromper par l'aspect floral des panaches de bractées colorées. o" Le groupe D, composé en majeure partie d'Hyménoptères et comprenant les Insectes butinant exclusivement sur les Salcia hor- minum, est de beaucoup le plus intéressant. J'exposerai d'abord les résultats généraux, puis je résumerai tous les faits dans le tableau II. Les observations effectuées en vingt-quatre jours ont duré en totalités? h. 30'. Les Hyménoptères fort abondants étaient des Abeilles, des Bour- dons, des Anthidiums et des Anthophores. La grande quantité d'Abeilles et d'Anthidiums ne m'a presque jamais permis de les compter avec quelque exactitude. La manière de se comporter de ces Insectes dans mon jardin, où la présence de la Salvia horminum était cependant chose entière- ment nouvelle, prouva, d'une façon indiscutable, comme au Jardin botanique, que les bractées colorées ne les attirent pas ou les atti. rent fort peu. En effet, si ces bractées possédaient réellement une action attractive sérieuse, j'aurais dû voir les Hyménoptères qui arrivaient au vol de points éloignés se précipiter d'abord sur les bractées roses, voyantes, nombreuses, dépassant les autres plantes, puis, l'erreur reconnue, se porter seulement alors sur les fleurs réelles. Or, pres- que jamais (2) les faits ne se passent de cette façou. Les Insectes Hyménoptères commencent, au contraire, par aller tout droit aux véritables fleurs de Salvia et les courtes erreurs ou mieux hésitations, du reste peu nombreuses, qu'ils peuvent com- mettre, n'ont Heu que pendant leurs pérégrinations de fleur en (1) Voyez à ce sujet : R. Vallette. Comptes-rendus des séances de la Société entomologiquc de Belgique, 3 avril 1875. R. Blanchard. Erreur des sens chez un Lépidoptère. Bulletin de la Société zoologique de France, XVI, p. 23, 1891. Bernard Pérez dans J. Pérez. Notes zoologiques. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, série V, t. VII, p, 246, 1894. J. ScHNABL. lUustrierte Wochenschrift fur Entomologie. 1 Jahrg. n° 9, p. 147, 1896. A. GoRKA. Zwei biologisclie Erscheinungen. Rovartani Lapok., IV, p. 197. Analysé dans liluslrierte zeitschrift fur Entomologie, IIF, p. 270-271, 1898. Concerne une forme voisine, le Deilephila elpenor. (2) Sur des centaines d'observations, je n"ai vu que trois fois en tout lAbeille domestique agir comme il vient d'être dit. 352 V l'LATI.AI' tleui- cl smivt'iil ;i|iifs (jn'ils oui visilr un |^r;iii(l iiomlucdc llciirs réelles. Pour piTciser iliiv.iiil.i^c je iciivoic à l;i (ij^nrc 1. Sauf dans des cas exccssivonicnl raies, rilyni('no|»U''i(; n'arrive doue pas suivant la ligne poinlillée A. Presque toujours il arrive suivant la trajec- toire n, c'est à-dire (ju'il s'adresse en premier lieu à une fleur vraie, puis passe de Heur eu fleur en décrivant des courbes la plupart du temps ascendantes a, p..., etc., et, continuant ce mouvement en quelque sorte automatique, décrit autour du panache des bractées terminales une dernière courbe 7. Cette courbe finale y n'est pas le résultat d'une erreur; c'est un mouvement que l'animal ellectuera généralement, (pi'il y ait des bractées colorées ou qu'il n'y eu ait pas. En efïet : a. Comme me l'a fait remarquer J. Mac Leod et comme j'ai pu le constater moi-même, les Hyménoptères se comportent à très peu près de la même manière sur les grappes d'une autre Labiée, le Teucnuin scorodonia L. (vulg. Germandrée), dont les boutons floraux terminaux absolument verts ne peuvent jouer aucun rôle attractif par leur coloration. Les Insectes remontent de fleur en fleur et exécutent une dernière courbe, au vol. au bout de l'inflorescence. b. Ainsi que j'ai eu l'occasion de l'observer nettement sur quel- ques tiges de Salvia horminum dont un accident avait supprimé l'extrémité supérieure et qui n'avaient donc plus de bractées termi- nales, les Abeilles visitant les fleurs situées le long de ces tiges effectuaient la même courbe caractéristique autour de l'extrémité tronquée. En moins d'une heure j'ai assisté cinq fois au phénomène. Le tableau 11 suivant qui contient le résumé de tous les faits constatés montre combien les Hyménoptères ont été peu trompés par les bractées colorées. En évaluant le nombre total de ces Insectes observés à 250, je suis certainement bien en dessous du chiffre réel. Or je n'ai assisté de leur part qu'à 24 erreurs en tout, dont 17 n'étaient que de courtes hésitations, ce qui donne la proportion d'une erreur ou hésitation par un peu plus de dix individus seule- ment ; manière de compter du reste illusoire comme je l'ai déjà dit. Dans onze des périodes d'observation aucune erreur n'a même pu être relevée. Les Lépidoptères diurnes se sont, au contraire, trompés fréquem- ment, commettant un peu plus d'une erreur par individu. La proportion est analogue pour les Diptères. Cependant les Insectes de ces deux derniers ordres n'étaient pas assez abondants pour permettre des conclusions certaines. RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 353 Un tableau tel que celui ci-coiitre ne peut renseigner sur tous les détails curieux dont l'expérimentateur a tenu note. C'est pour- quoi j'y ajouterai encore quelques remarques à propos des princi- paux Hyménoptères. L'Abeille domestique était, en général, représentée par un assez grand nombre d'exemplaires oisUant chacun une longue série de {leurs vraies. Cependant, en vingt- trois heures d'observation atten- tive durant lesquelles j'ai suivi les allures de plus de cent individus, je n'ai vu commettre que huit erreurs vis à-vis des bractées colorées; savoir trois erreurs à l'arrivée et cinq hésitations pendant les passages d'une tige à l'autre. Chose importante à remarquer, les erreurs à l'arrivée n'ont pas eu lieu les premiers jours, mais le treizième et le dix-huitième de l'apparition des Abeilles. Je puis, en outre, signaler ici un autre fait probant. L'ensemble de mes observations a commencé dans mon jardin, le l*?!' juillet, premier beau jour succédant à une longue période de pluies pen- dant laquelle les Insectes restaient cachés. Les Abeilles n'ont apparu sur les Sauges horminelles, plantes absolumentnouvelles pour elles, que le o ; or, ce n'est ni le 5, ni le 6 que j'ai vu la première erreur sous forme d'hésitation, mais le 8. Ce qui montre, avec d'autres faits, que rien n'autorise à considérer le faible nombre d'erreurs comme résultant d'une expérience acquise. L'Anthidium nianicatum L., bel Hyménoptère commun dans nos environs, était encore plus abondant que l'Abeille. Ses allures sont excessivement rapides, aussi les individus visitaient-ils un grand nombre de fleurs de Sauge en un temps relativement court, ne restant que quelques secondes à chacune d'elles. J'ai observé plus de cent exemplaires en quinze jours, soit dix- huit heures d'examen, et n'ai constaté en tout que sept courtes hésitations à l'égard des bractées ; jamais d'erreurs à l'arrivée. Comme dans le cas des Abeilles, aucun Antliidium ne s'est posé sur des bractées et n'a fait la moindre tentative de succion. Comme pour les Abeilles aussi, la première erreur ne s'est montrée que le troisième jour de visite. Enfin l'Anthophora quadrimaculata Pz. (1) fut aussi fort intéres- sante à observer. L'Insecte, d'une vitesse de mouvements encore plus remarquable que celle des Anthidiums, passe rapidement de fleur en Heur. Comme il était peu commun j'ai pu compter assez (1) Anthophora subglobosa et valpina Kirby, A. mixla Lepeletier de Saiat- Fargeau. Méra. Soc. Zool. de Fr., 1898. xii. — l'a 3o4 F. IM, VTEAU 1 ■ - 1 : .lu —. NATUR DKS ERREUF suiiauua.a aHuivo.v; 1 1 1 1 1 ^ .^ V 'rj co •^ Cd =n ce B, ■ùH H i;^ a. ^ a Si r. ^ ce SHfi3«Ha,a aaaivox 1 m Cd rt -a H eu O û •— 1 a. 'H .j ^ [£1 «3 "Ti. 3 à s^ ce t- o ? -^ Z sanaHH3,a aHHivov o O i ^ - o c 1 o o - vs .^ : -i ; 1 (d .a, • « • "m" •^^ § ■•? e : .2 sL en « 3 ~ . \ ë: si II «J cfi s ^ C 2; • \ o |i "S o S *" s 2 -S s = c -es S î — o ^ g ■2 13 s § =«5 «î S S » >^ "::; S, a, to a S sa,^' "^ aS ^ •^ ^ -t: iS ^JO^ '^ sq t — -0 ^^^O^ ^-*-.^«-^ '■"c^' — >^-.»^ "~^'lo""'~' ~ ^^ co r: 'M uonBiJ3sqo_[ 9p 9ajii(j j£ ^ ^ _; — o — ■« saiva 1 = - ro :- 1 ~ X ol - 1 -5 1 k RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 355 O 2 ce n ai -0) CL V3 O a ■'^ îî; e ■■^ a, SJ ^ ^ s -^ fs §- Oh â- _ _ •~ ; ^ Ç1 ^ "> j en ^ - OJ 3 : ?=i-^ s s î: ^ ■« =: G a, te S _j- 'a; .13 -^ v_ -*■ ^ 'S S S ^~ b. ^ î^ ■ 'fitXS _^ • O) «CJ2 • ^ o i •43 5S ^ O s '. ^ o -g ~ ^ s _ a o i- s c 5C oj <; ~ >r a,çn ç: ~ a o c- S O s o ■§ ~ ^3 3o6 F. l'LATEAU sunauiia.a auHivoj^ j c t. o 9 2 te -&} H CL C ^ ») O a. o V5 ce 5; 2; p^ -=: ~, a. =M =^ '■Cl «/2 sunau«a,a jHaivojij I ^ 1 1 •o -o ^ ■"■ -6 s a S c t. o 3X5 3"J2 « O sanaaHa,a aaaivojij I ~"^ ce M PC 'M H eu O Z a a; P a s uoiie.vj)sqo,| ap 39jng S3iva V3 I < «8 2 S'a ~ •o c- ~ s .2 ->2 w ^ -. ■ a. t« ^ ~ -c: . ■S i Cl -^ ~ RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 357 re 3 a >■ O) oita o O! ;4 n n n ^^ ce c _aj _ji^ lU e ô ^î a o o 3 "^ - .5 J3 .£2 ^ S u -a a. a 3 ■§ o5-g a -' NAÏUHK DES EHRELHS n KM ARQUES Bombus terrestris . . 3 0 Id. 3 0 Id. 3 1 hésitation. Id. 3 0 Id. :w 1 hésitation. après avoir visité un tiers Id. 18 0 au moins des inflores- Id. 2S 0 cences. Id. 'J 0 Id. 8 0 Id. 6 0 Id. 102 0 M. 63 2 prises de points Id. 82 0 d'appui. Id. 3 0 Id. G 0 Bombus lapidarius. 8 0 Apis mellifica . . . 1 0 cas unique, partie pres- Megachile ericetorum 8 0 que aussitôt. Id. 3 1 à la deuxième ombelle Id. 3 0 seulement. Odynerus parietum 1 0 mangeant le pollen. Id. 1 0 Id. 397 0 DIPTÈRES Syrphus corollae. . . 2 0 Id. 1 0 Id. 1 0 Id. 1 2 ht. 2 0 Id. 2 0 Id. 2 0 A REPOUTER. . . H 2 RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 373 Report . Syrphus corollae Id. Ici. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Syrphus balteatus Id. Id. Syrphus pyrastri Volucella honihylans Eristaiis arbustonim Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Eristaiis tenax Id. Id. Id. Id. Id. Helophilus floreus Id. M M -OJ 11 2 1 2 1 4 1 2 93 NATURE DES ERREURS REMARQUES courte hésitation légère hésitation erreur réelle 374 1'. PLATKAU s^ î). Conclusions pour L'IlvnnANnKA opuloides. 1» Chez le type i)rimilil. les grandes Heurs périphériques stériles n'ont pas de nMe allradif s|)ccial: les Insectes ai-issanl, en général, comme si elles n'existaient i)as et se rendant directement aux peti- tes Heurs fertiles centrales. 2° Les erreurs que les Insectes commettent parfois à r(''}j;ard des grandes lleurs sont rares et peu importantes (Tableau V). 3" Lorsque comme pour le type cultivé habituellement dans les jardins, les inflorescences ne se composent que de grandes lleurs, leurs masses colorées n'attirent presque pas les Insectes. Les indi- vidus peu nombreux qui s'y rendent ne se portent que sur celles de ces fleurs possédant des étamines. 40 Si, chez le type primitif, les grandes lleurs périphériques étaient absentes, la fécondation des petites fleurs centrales fertiles par les Insectes serait cependant parfaitement accomplie. Chapitme 111 Conclusions générales. Cette étude sur le rôle de deux espèces d'organes colorés, les bractées de .So/um horminuiii et les grandes lleurs périphériques stériles d'Hydrcmgea opuloides, choisis parmi les plus voyants et, en apparence les plus attractifs, a montré, pour tout esprit impartial, que ces parties végétales attirent eu réalité si peu la plupart des Insectes, et d'une façon si minime les Insectes à instincts dévelop- pés tels que les Hyménoptères, que la fécondation des végétaux en question ne souffrirait aucunement de l'absence de ces parties. On n'a donc plus le droit de les (considérer comme enseignes, signaux ou organes vexillaires. Dans ce cas, quelle valeur peuvent avoir pour l'attraction des Insectes les organes voyants de moindre importance, feuilles colo- rées, pédoncules colorés, poils colorés, etc., cités par Delpino et d'autres? aucune probablement. Les partisans des causes finales, et ils sont encore aujourd'hui fort nombreux, diront peut-être : (( Rien n'est inutile dans la nature; si les organes voyants colorés n'ont pas pour but l'attraction des Insectes fécondateurs, à quoi servent-ils ? » RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES INSECTES ET LES FLEURS 375 Je ne me charge pas de répondre, en ce moment, à la question ; j'ai constaté qu'ils ne possédaient pas la fonction attractive prépon- dérante qui leur a été attribuée. C'est à ceux qui s'occuperont expérimentalement de biologie végétale, dans la suite, à déterminer si la coloration de ces organes a une autre fonction et quelle elle est. Sans entamer de polémique, je dois faire remarquer que ce tra- vail répond accessoirement à quelques-unes des objections formu- lées contre mes recherches antérieures. On m'a reproché d'avoir basé plusieurs de mes conclusions sur des nombres d'observations insuffLsants, c'est-à-dire de ne pas avoir fait assez de statistique comparative. Cette fois les observations se rapportant à deux cas seulement ont duré une grande partie de l'été et ont donné lieu à de multiples noies réunies dans divers tableaux. Malgré cela les résultats sont, dans leur ensemble, abso- lument contraires à la théorie de ceux qui admettent l'attraction dominante des Insectes par l'éclat des organes colorés. On a fait, en outre, à mes longues observations à l'aide de fleurs artificielles qui, d'une façon générale, n'attirent pas les Insectes, l'objection que ces animaux voyaient immédiatement la différence entre les fleurs véritables et de grossières imitations en papier. Je dis toujours scrupuleusement la vérité, comme en témoignent les descriptions consciencieuses d'insuccès ou de cas défavorables à ma manière de voir, et lorsque j'ai afTirmé que mes fleurs artifi- cielles (en tissus très divers) étaient de bonnes copies, parfois de petits chefs-d'œuvre faisant parfaitement illusion pour l'œil humain, j'exprimais un fait exact qu'on n'a pas le droit de dénaturer. Du reste, les bractées colorées de Salvia horminum en tissu végé- tal réel et vivant, avec un aspect floral tel qu'il trompe les per- sonnes intelligentes ne connaissant pas la plante, n'attirent pas non plus, ou attirent fort peu les Insectes. Je n'en dirai pas davantage, cette fois, me réservant, par d'au- tres travaux déjà entamés, de répondre aussi par des faits au reste des critiques. 376 CONTRIBUTION A LA MORPHOLOGIE ET A LA CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS CLAPARÈDE (1) PAU JOS. RYBKA (Planche V) Dans les eaux douces du iMexique vit uu petit Ver, dout on se sert pour amorcer les Poissons ; il s'y trouve en quantité tellement considérable, qu'il suffît seul à cet usage. M. Dugès, consul de France au Mexique, envoya ce Ver, par l'entremise de M. le pro- fesseur Blanchard, de Paris, à M. le professeur Vejdovsky, de Prague, qui me donna gracieusement tout le matériel pour en faire la description. Je présente donc ici le résultat de mes études sur le genre Limnodrilus . M. le professeur Vejdovsky, en me remettant le matériel, attira mon attention sur la ressemblance frappante avec les espèces décrites par Eisen sous le nom générique Camptodrilus. Les questions controversées touchaient surtout les organes géni- taux, et ensuite la détermination d'une nouvelle espèce de Campto- drilus. La structure des organes génitaux des Tubifîcides était depuis longtemps problématique. La voie que suivaient les œufs était incertaine, c'est pourquoi d'Udekem et Claparède pensaient déjà que les œufs sortaient du corps par la même ouverture que les spermatozoïdes, c'est-à-dire par l'orifice des organes copulateurs. Eisen, tenant à cette opinion, décrivit et représenta autour des organes copulateurs certaines membranes, tenant lieu d'oviductes. Ainsi, chez le genre /./mnorfW/us, il parle d'oviducte simple etd'ovi- ducte double, et chez l'espèce qu'il nomma Camptodriluii spiralis, il dit que l'intérieur de l'oviducte est chitineux. Que voulait-il dire par là? Cela est difficile à expliquer; il n'est pas possible d'admettre qu'il ait voulu parler du pénis de chitine, car, plus loin, il parle clairement de la gaîue du pénis. De plus, ce tube de chitine est (1) Travail de l'Institut d'Anatumie et d(> Zoolofjie comparées de M. le professeur Vejdovsk;^, à Prague. MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILfJS 377 commun à toutes les espèces, donc il ne pouvait pas le citer comme un caractère spécial. Vejdovsky, qui ne pouvait d'abord certifier par où les œufs sor- tent du corps, admit l'opinion qu'ils sortent par la même ouver- ture que les spermatozoïdes ; et ce n'est qu'après l'observation anatomique et embryologique des Tubificides de Bohème qu'il s'éleva contre l'opinion précédente et donna l'unique bonne expli- cation des prétendus oviductes avoisinant le pénis. Stolc (8) représente et décrit les oviductes dont il certifie l'exis- tence chez tous les Tubificides de la Bohème. Voilà pourquoi je désirais comprendre les rapports des organes sexuels chez cette espèce du Mexique, apparentée avec les espèces de Eisen, qui sont la cause des confusions. Il est nécessaire de rappeler brièvement les caractères généraux des organes copulateurs de Limnodrilus, tels qu'ils ont été décrits par Vejdovsky. La partie la plus mar- quante est le tube de chitine du pénis, d'une grande longueur, droit ou différemment contourné. La première invagination du tégument forme au commencement un sac volumineux, le conduit éjacu- lateur, que l'on interprète comme étant la poche du pénis. Dans le pénis vient déboucher l'atrium. Tout cet organe est embrassé par une forte couche musculaire, dont j'aurai à reparler. Je trouvai aussi la même disposition chez l'espèce américaine (PI. V, fig. 4, de, pe, pi, tr). J'ajouterai seulement quelques obser- vations. La première partie de l'organe copulateur me semble avoir été nommée injustement conduit éjaculateur (PI. V, fig. 4, de). Cette partie n'est pas essentiellement musculaire, mais c'est seulement une invagination normale de toutes les couches du tégument et outre cela elle ne remplit pas les fonctions d'appareil éjaculateur, parce que le pénis s'évagine au dehors pendant la copulation. C'est évidemment l'invagination primitive ainsi modifiée et renflée, pour pouvoir saisir l'extrémité du pénis. La seconde observation touche le prétendu pénis mou, que Eisen représente dans le tube de pénis et que Vejdovsky conteste dans son travail (9). Pour expliquer ce fait je montre que la couche de chitine se sépare, chez cette espèce, de la matrice ; voilà pour- quoi le prétendu pénis mou se forme au milieu du tube. On ne connaît aucun orifice femelle; les œufs sortiraient par l'orifice mâle et de là au dehors. Je portai donc mon attention sur la recherche des oviductes et des orifices sexuels, mais sans aucun résultat. Il est facile d'expliquer ce fait depuis les recherches de 378 JOS. RYBKA Stolc. D'uprès lui, l'iipp-ueil feiiKiUe cllureul se forint; eji ileruier, quand les œufs soûl déjà dans le dernier stade de maturité. Or, les orj;anes uiàles elléreuls sout totalement dévtdoppés, les spermato- pliores sont pleins de spermatozoïdes à tous les stades de déve- loppemeul, et les spermatothèques sout reniplis de spermatophores, mais les ovaires se composent eu jurande partie de protoplasme iuditlérencié, et ce n'est seulement que sur les bords que commence la dillérenoialion des cellules ovulaires. J'ai trouvé, d'ailleurs, les mêmes relations chez Limnoilrilus lluffiiieisteri. Comme chez tous les Tubificides, les produits mâles mûrissent et sortent de l'organe excréteur, à une autre époque que les produits femelles. Il y a donc protandrie. J'ai essayé aussi d'étudier à cette occasion la structure du nou- veau genre Camptodrilus de Eisen : celui-ci trouva que les fibres musculaires entourant la gaîne du pénis sont ordonnées en un faisceau spiral. Voilà pourquoi il diagnostiqua ainsi le nouveau genre : « The copulative organs are much elongated and partly surrounded by spiral muscles, one end of which is attached to the exterior oviduct, the olher to the interior surface of the body wall, near to the génital porus. In other respects this genus resembles Limnodrilus », il a doue aussi « only forked spines ». Assurément, il est possible de douter que la disposition des muscles du pénis soit un signe générique suffisant. Cela perdit toute importance, quand Vejdovsky (9) constata à la fois l'existence de muscles spiraux et de muscles longitudinaux chez les Limnodrilus de Bohême et voilà pourquoi il rapporta les formes de Eisen au genre Limnodrilus, opinion qui fut univer- sellement acceptée. Vejdovsky dit dans ce travail (9, p. 43) : « Die Angabe Eisens ist richtig, nur habe ich die Anordnuug der Fasern in deu von mir beobachteten Fàllen so gefunden wie Tafel XI, fig. 3, 4, o verans- chaulicht». L'enveloppe musculaire du pénis de Limnodrilus clapa- redianus qu'il représente est entièrement différente des descriptions et tableaux de Eisen, de manière que si quelqu'un croyait à la justesse des tableaux de Eisen, ou eut l'occasion de pouvoir observer une ordonnance semblable, il inclinerait facilement à l'opinion que le genre doit être révisé ou du moins doit former un sous- genre du genre Limnodrilus. C'est ce qui m'arriva. En comparant les dissections de ( et organe et les séries de coupes, je reconnus que la disposition des fibres musculaires ne répond pas aux figures de Vejdovsky, mais (lu'elle est d'accord avec celles de Eisen. Sui- MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS 379 vant les figures de Vejdovsky, les fibres forment autour du pénis un sac compact parcouru par des fibres circulaires. Mais sur mes préparations on voit que chaque faisceau musculaire contourne en spirale la gaîne du pénis jusqu'à l'embouchure de l'atrium, puis revient sur lui-même en sens contraire en formant une nouvelle couche superposée à la précédente. Vers la moitié du pénis s'insère un faisceau musculaire re qui va d'autre part s'insérer à la paroi du corps. Les fibres musculaires spirales servent évidemment à l'évagination du pénis; le muscle oblique semble au contraire agir comme rétracteur. Il me semblait donc qu'il fallut créer pour ces formes un sous- genre. D'ailleurs, M. Vejdovsky disait lui-même dans un travail plus récent (Note sur un Tubifex d'Algérie) : « à la première caté- gorie appartiennent les genres Tubife.r . . . . et, peut-être aussi, les genres Camplodrilus et Lophochœta », après quoi il émet l'opinion que « ce genre est étroitement apparenté avec le genre Limno- drilus ». Sur ces indications j'essayai donc de me procurer quelques Limnodrilus indigènes pour en faire l'étude comparative. M. le Dr Mràzek voulut bien m'envoyer quelques exemplaires adultes du Limnodrilm Hoffmeisteri Claparède, et, à ma grande sur- prise, j'observai chez cette espèce la même disposition des muscles que chez l'espèce américaine. La figure 5 montre précisément la coupe longitudinale de l'enveloppe musculaire. Chez les Limno- drilus d'Europe il n'y a donc pas non plus de sac musculaire rigide, mais les faisceaux musculaires contournent simplement le pénis comme je viens de le décrire. Le faisceau musculaire du pénis se compose de fibres dont chacune se présente sous la forme d'une cellule allongée, avec un noyau au milieu. Est-il vrai que la fibre se compose d'une seule cellule ou de plusieurs cellules se joignant pour former une fibre? Je ne puis sûrement résoudre cette question, mais je pense que plusieurs cellules se joignent en une fibre, parce que, dans les préparations colorées, on voit un grand uombre de noyaux disproportionné avec le nombre des fibres. Le genre Camptodrilus proposé par Eisen ne peut donc être accepté, et les formes décrites par Eisen, comme appartenant au genre Camptodrilm appartiennent en réalité au vieux genre Limno- dîilus de Claparède. J'en arrive maintenant à la seconde partie de ce travail. Je vais décrire la forme que je me suis proposé d'étudier, mais je profi- terai naturellement de l'occasion pour ajouter quelques considéra- 380 .I0><. KYRKA tions relatives an ijenre l.inin<>drihi>^ en j^f^néral et au f.imnodrilitt llojfmristrri en particulier. LIMNODRILUS DUGESI, n. sp. DÉFINITION. — Le lobe frontal n'est pas très allongé et est arrondi à la partie antérieure; le cerveau est plus large que lon^j avec une incision profonde eu arrière; le pharynx occupe le deuxième et le troisième segment. Les néphridies situées en avant de la ceinture sont pourvues de glandes unicellulaires dont manquent celles de la région postérieure. La longueur du pénis est environ douze fois plus grande que la largeur, et il est incurvé en son milieu. La forme se rapproche beaucoup de celle du lÀmnodriius Hoffineisteri, mais il est toujours facile de l'en distinguer par la courbure cons- tante et caractéristique du pénis (fig. 2), et par sa longueur, ainsi que par d'autres caractères difïérentiels que j'aurai l'occasion de citer au cours de ce travail. La grandeur du Ver adulte varie de 4 à 7 cm. (fig. 1). Les seg- ments sexuels peuvent déjà se reconnaître à l'examen macrosco- pique. Le tégument est constitué par l'hypoderme formé de cellules cubiques peu élevées, par une mince couche de fibres musculaires circulaires et par une couche plus épaisse de fibres oblongues. Dans l'hypoderme se trouve un grand nombre de glandes unicellu- laires à contenu hyalin et à noyau rejeté vers la base. Dans le lobe frontal l'hypoderme est formé de cellules cylindriques parmi les- quelles on observe beaucoup de cellules sensitives, ce qui tient à la nature nerveuse de la région. Par suite de la mauvaise conservation des exemplaires, je n'ai pu étudier les organes des sens. Les relations des soies sont les mêmes que chez les autres Tubi- ficides. Dans un même sac se trouvent ordinairement six soies (fig. 2), mais on peut aussi en trouver cinq ou sept. Chaque soie (fig. 3) est grêle, en comparaison des autres espèces. Vers le tiers antérieur on observe un renflement à arêtes acérées ; l'extrémité antérieure est divisée en deux portions : l'une grosse et courte et l'autre longue et mince, mais toutes deux légèrement recourbées. Les soies dorsales et ventrales sont identiques et je n'ai pu constater de différence soit à l'avant, soit à l'arrière du corps. Appareil digkstif. — La bouche ventrale se trouve au-dessous du lobe frontal. Elle présente la forme d'une fente transversale et se continue par un pharynx conique qui occupe le deuxième et le MORPHOLOGIE^ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS 381 troisième segment. L'organisation de ces parties est identique à ce qui a déjà été décrit. Toutefois, dans la couche musculaire, outre les fibres longitudinales et les fibres circulaires, il existe de nom- breuses fibres obliques s'entrecroisaut en tous sens et allant s'insérer sur les parois du corps. Il en résulte un système très compliqué de protracteurs et de rétracteurs du pharynx. Parmi ces derniers, le plus puissant est la paire de muscles qui part de l'extrémité postérieure du pharynx pour aller s'insérer sur la paroi du corps à la limite du quatrième et du cinquième segment. Après le pha- rynx viennent l'œsophage et l'estomac, qui ne sont pas nettement séparés. Le premier segment de l'œsophage (4« segment du corps) ne possède ni réseau vasculaire, ni glandes chloragogènes. Mais dans le reste de l'œsophage, réseau et glandes sont beaucoup plus déve- loppés qu'au niveau de l'estomac. Je crois donc que c'est au niveau de l'œsophage que s'oxyde le sang d'où le développement du réseau vasculaire et en outre le sang s'y débarrasserait par résorption des substances déjà utilisées et des substances nuisibles, comme semble le prouver l'énorme développement des glandes chlorago- gènes à ce niveau. Vejdovsky a indiqué le premier l'origine de ces glandes et leur rôle physiologique. Il a montré que ce sont de simples cellules péritouéales modifiées qui absorbent par osmose les substances nuisibles ou inutiles contenues dans le sinus ou dans les vaisseaux lymphatiques ; elles grossissent alors et l'on peut observer à leur intérieur des granulations excrémentitielles jaunâtres. Dans un travail récent (5), Kûckenthal constate que c'est dans ces glandes qu'on doit trouver l'évolution terminale des cellules errantes ou phagocytes, dont l'origine se trouve dans les parois du vaisseau ventral. La seule différence est, on le voit, que pour Kiickenthal la cellule errante est un simple stade intermédiaire entre la cellule péritonéale et la cellule chloragogène. C'est une cellule péritonéale qui devient amœboïde pendant un certain temps et plus tard se fixe de nouveau sur ua vaisseau pour constituer une cellule chlo- ragogène. Ce mode de développement est très possible, mais de grandes difficultés s'opposent à l'observation directe de cette migra- tion. Il a l'avantage d'expliquer l'origine et le rôle des cellules errantes, et ce qu'il y a de certain, c'est que les cellules chlorago- gènes proviennent des cellules péritouéales du tube digestif. J'ai, en effet, observé la transformation directe des cellules péritouéales en glandes chloragogènes, non seulement au niveau de la portion 382 .lOS. RYHK.V Iprniiii.ile de l'intestin, roninio Vejdovsky, mnis aussi (l;ins la n''p:ion moyenne du corps. Le péritoine reste normal, mais venlralenieut on voit quelques cellules s'hypertrophier et se remplir de corpus- cules jaunes d'excrétion. Je dois également faire mention des prétendues {^landes unicel- lulaires décrites par Stolc (8) dans répitliéliuni intestinal. Il les décrit comme de j,^randes cellules sphériques occupées presque entièrement par le noyau. J'ai observé également des formes cor- respondantes dans l'épithélium intestinal et dans certains exem- plaires je les ai même trouvées en grand nombre. Mais en me servant de l'orange G et de l'bématoxyline, j'ai pu obtenir les pré- parations représentées dans les figures 7, 8 et 9. On observe deux formes principales: L'une (fig. 7) spbérique, entourée d'une cuticule épaisse, préseule un protoplasme de coloration bleu-clair dans lequel on observe des granulations bleu-foncé ; celles-ci sont le plus souvent périphériques, mais on peut également les observer au centre. La seconde forme (bg. 8) est en croissant et entourée également d'une enveloppe cuticulaire; au niveau d'une zone claire on observe de petites granulations bleues. Mais une partie de la membrane d'enveloppe peut se détacher comme un clapet et le corps se trouve mis en liberté dans l'intestin. Dans la cavité intes- tinale je n'ai jamais trouvé toutefois que des corps en croissant. C'est évidemment une forme parasitaire dont je ne puis préciser la place dans la classification, ne m'en étant pas autrement occupé. Il est possible que ce soit une forme de Sporozoaire, comme ce peut être aussi le stade d'un animal plus élevé en organisation et se développant dans l'intestin des Tubificides. Ce que je puis du moins affirmer, c'est que de vraies glandes unicellulaires sphé- riques n'existent ni chez Limnodrilus Dugesi, ni chez les exemplaires très bien conservés de Limnodrilus HofJ'meisteri. Il est donc possible que les formes décrites par Stolc comme glandes unicellulaires soient des formes semblables à celles que je viens de décrire. Système nerveux. — Je ne m'attarderai pas non plus à la descrip- tion de ce système. Ou connaîtra la forme du cerveau et de ses lobes eu jetant les yeux sur la planche V, fig. 10. Je veux simple- ment ajouter quelques mots au sujet de la division du lobe antérieur. Vejdovsky a montré qu'il se divisait en deux branches : une supé- rieure et une inférieure. Cette observation fut du reste confirmée par Stolc qui en fait un caractère générique des Limnodrilus. Enfin j'ai observé le même fait aussi bien chez Limnodrilus Dugesi que chez Limnodrilus Hoffmeisteri. Le lobe antérieur se divise dès son MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS 383 origine en deux branches : la supérieure (I) qui se dirige vers la partie antérieure du lobe frontal, et l'inférieure (II) beaucoup plus courte qui se dirige vers la bouche Ces deux branches sont réunies par les commissures ventrales {coniA, corn.-). Eisen n'ayant pas mentionné cette division, Bedard la considère comme caractéristique des espèces européennes. Mais comme j'ai observé aussi la division chez mon espèce américaine qui est une forme très voisine, j'estime que la division du lobe antérieur est bien caractéristique du genre Limnodrilus, et qu'il y a lieu de corriger les données de Eisen à cet égard. On doit également accepter sous toutes réserves les données de Eisen en ce qui concerne les lobes antérieurs de quelques espèces qui se diviseraient en trois branches, comme nous en ferons men- tion dans la partie spéciale. Je dois également faire remarquer que dans la zone ventrale du Limnodrilus Dugesi, il existe une forme bien particulière de gan- glions (fig. 11). J'ai cru au premier abord qu'il s'agissait ici d'une analogie avec les ganglions spinaux. Ils sont piriformes et unis par une large base à la couche des cellules nerveuses sous-jacentes. De la substance fibrillaire médiane part un filament nerveux qui tra- verse le ganglion et pénètre immédiatement dans l'épaisseur de l'épiderme où il se ramifie. Chez Limnodrilus Hoffnieisteri j'ai pu observer que les ganglions étaient tout aussi nettement divisés, mais présentaient une forme plus conoïde par suite de la non existence du pédoncule. La forme des ganglions du Limnodrilus Dugesi provient donc de la différenciation plus parfaite des gan- glions. Organes d'excrétion. — Je dois tout d'abord faire connaître mon opinion sur ce que l'on nomme les glandes septales. On trouve peu de choses dans la littérature sur ces organes, chez les ïubificides et spécialement chez les Limnodrilus. Ils ont été bien décrits, par contre, chez les Enchytraeides et les Lumbriculides par Vejdovsky, Michaelson (1) et plus récemment par Hesse. La première note sur ces organes chez les Tubificides est de Stolc, qui dit tout simple- ment qu'ils se composent d'agglomérations de grandes cellules piriformes à gros noyau, et qui se vident isolément dans le pha- rynx, sans canal excréteur. Il dit également que ces cellules ressemblent aux glandes unicellulaires des organes d'excrétion. Il (i) Michaelson, Unlersuchungeii uber EnchytrEeus Mœbii. Kiel, 1886, p. 23-24; taf. I, fig. 13, ag. 384 JOS. HYHKA les conslala chez tous les Tubilicides iiv. Bohi-iiie. Hesse montre que ce sont des aj^fg'loinérations de glandes unicellulaires et que chacune est une cellule de l'épitliélium du pharynx qui s'est allongée et enfoncée au-dessous des autres. L'extrémité distale conserve sa forme arrondie, tandis que l'extrémité proximale s'élire en un canal très fin et très \on^ qui reste en connexion avec le pharynx. Les cellules glandulaires s'appliquent l'une contre l'autre comme les fleurs d'un bouquet, formant ainsi des masses piriformes occupant les deux ou trois segments qui suivent ceux du pharynx. Mais dans un travail plus récent il ajoute : « Eine derartige Zusammensetzung der Drûseu konnte ich bel den von mir untersuchten Enchytraeiden ferner bei Tnhifcr, Ps(niion/cti's, Limnodrilus und bei Lumbriculus feststellen. Fùu uik Art dkr AusMiiNDUNG liefert mir ausser Pachydrilus auch Psamoryctes untrû- gliche Reweise ». Il a donc vu chez Limnodrilus des glandes de même structure, mais sans avoir pu constater, comme chez les autres, leur mode de terminaison. Arrivons maintenant à mes observations. J'ai vu également dans les 7e et 8« segments, aussi bien chez Limnodrilus Dugesi que chez L. Hoffmeisteri, des groupes de cellules semblables à celles décrites par Hesse dans les glandes septales (fîg. 12). Dans ces glandes je ne vis pas tout d'abord de canaux, ce qui me fit croire que c'était bien les glandes septales dont Hesse avait fait mention. Ces glandes sont placées au niveau des dissépiments des segments précédemment indiqués, c'est-à-dire des segments qui suivent le pharynx chez les espèces dont le pharynx occupe aussi le 5® segment. Je n'étais pas étonné de ne pas voir de canaux excréteurs, car j'étais convaincu que Hesse et moi, nous n'avions pas su obtenir une conservation suffisante de ces canaux extrêmement fins. Je ne croyais pas que ces glandes fussent en rapport avec les organes d'excrétions parce que je voyais les canaux excréteurs plus au-dessous et sans connexions avec elles. Mon erreur s'est augmentée de ce fait que je n'ai vu rien de semblable dans les autres segments et que je supposais, à tort, que les glandes devaient se développer au niveau de tous les organes excréteurs. Mais après une étude plus attentive de ces prétendues glandes septales, et en usant de grossissements plus forts, je ne tardai pas à apercevoir dans ces glandes des canaux semblables à ceux des organes excréteurs. Ces canaux ne sont pas toutefois aussi évidents qu'ils ont été représentés sur la fig. 12, et on pourrait très bien ne pas les remarquer. MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMJ^ODRILUS 385 Il est certain que ce sont là les glandes unicellulaires des organes d'excrétion. On peut naturellement se demander si Hesse n'a pas été l'objet d'une erreur, lorsqu'il a parlé de glandes septales chez Limnodriliis sans avoir pu constater leur mode d'excrétion? Je crois mon opinion plus vraisemblable, car je n'ai pu trouver aucune forme semblable, malgré de nombreuses recherches. Or, le grand développement de ces organes tels que les ont décrits les auteurs précédents, empêche qu'un observateur puisse les perdre de vue ou qu'ils puissent disparaître à la suite d'une mauvaise conservation, ce qui du moins était impossible pour moi dans le cas du Limnodrilus Hoffmeisteri . Je crois donc que les auteurs n'ont pas vu de glandes septales, mais ont décrit comme telles les glandes unicellulaires des organes excréteurs, qui ressemblent d'ailleurs beaucoup aux glandes septales. D'après mes observations, les organes excréteurs de Limnodrilus Hoffmeisteri et de L. Dugesi sont de deux types. Ceux du premier type sont placés dans les 7« et 8® segments. Ceux du second type sont les néphridies qui se rencontrent dans tous les segments à partir du IS^ segment. Dans la partie antérieure du corps et du 9« au 12e segment, elles sont dégénérées. Les organes du premier type sont constitués par un entonnoir vibratile dépassant le dissé- piment du segment précédent; il se continue par un canal à paroi mince couvert par les glandes unicellulaires piriformes à gros noyau, agglomérées en une grappe gélatineuse; après de nombreux détours la paroi du canal excréteur s'épaissit et celui-ci se renfle en une volumineuse bourse contractile piriforme. Dans l'organe excréteur du second type le canal excréteur se renfle en ce que Vejdovsky a nommé une « glande postseptale », puis il s'épaissit également et se termine par une bourse contractile. Je n'ai vu de glandes postseptales que chez Limnodrilus Dugesi; L. Hoffmeisteri en manque. Enfin, je dois mentionner que Eisen avait déjà décrit ces deux types d'organes excréteurs chez Campîodrilus corallinus. Il dit en effet : « The segmentai organs in front of the cingulum are ail furnished with globular cells, but those in the segments behind the same hâve no globular cells ». Organes génitaux. — La position des organes génitaux est la même que chez tous les Tubificides. Pour ne citer que le plus important, je ne décrirai que les organes mâles et les spermathè- ques. L'entonnoir est souvent de forme aplatie, à cils courts mais nombreux. Il se continue par un canal déférent très contourné qui débouche dans l'atrium ; celui-ci présente une forme caractéristique pour chaque espèce, comme j'ai pu du moins l'observer chez les Mém. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi, — 25 386 Jos. nvMKA formes par moi (MiKlif'cs. (Ilioz l.itiiiiodrilus DKfji'ni ratriiim osf de forme cylindrique; le can;il déférent se rentle sondain pour lui donner naissance, tandis qu'il s'atténue projçressivement à l'autre extrémité. Chez l.imnotlriliix IfofJ'tnrisieri l'atrium est fusiforme l>arce qu'il est formé par le renllenjenl j)rO|;ressif du canal déférent et s'atténue de même lentement vers l'extrémité externe. Chez I.innioilrihts Dxgt'si l'atrium forme un coude dans la concavité duquel débouchent les ^^landes accessoires. L'épitliélium est très modifié à cause de sa fonction glandulaire, le protoplasme et le noyau se trouvant repoussés vers la périphérie. On se trouvera bien, comme colorants, du paracarmin et du carmin d'alun, mais l'orange et l'hématoxyline donnent au contraire de mauvais résultats. Le restant des cellules est occupé par une substance linement granu- leuse dans laquelle s'entrelacent de fins tractus protoplasmiques (zs). A l'état de développement parfait l'atrium ne possède pas de cils vibratiles ; la couche musculaire est au contraire fortement déve- loppée, surtout les muscles circulaires. Les cils vibratiles n'eussent sans doute pas été suflisants pour faire avancer l'épaisse sécrétion et les spermatozoïdes qu'elle renferme, aussi l'atrium s'est-il trans- formé en appareil éjaculateur. La sécrétion est poussée en avant par la contraction péristaltique de la couche musculaire. Dans l'atrium vient également se déverser le contenu de la glande accessoire ou glande cémentaire (cement- driise). Je vais faire mention de la composition de cette glande chez Limnodî'Uus. Chez les deux espèces par moi observées c'est une glande très grande, de forme inconstante, mais toujours lobée, souvent aussi digitiforme. Cette glande n'est pas recouverte par l'enveloppe péritonéale qui finit chez Limnodrilus Diicjcsi au niveau de l'embouchure de cette glande. Ce phénomène frappant pourrait permettre Tinterprétation, que cette glande est d'origine péri- tonéale et qu'elle est correspondante aux glandes de l'atrium chez les genres Stylaria, lihynchelmù, etc., si les travaux de Vejdovsky n'avaient montré avec certitude son origine épithéliale. Chez Tubifex, cette origine est très nette sur toutes les planches où elle a été représentée. Les cellules de l'épithélium de l'atrium se prolongent en perçant la couche musculaire et péritonéale et par la partie rétrécie, restent en rapport avec leur lieu d'origine, de même que pour les glandes hypodermiques des Lumbricides. La composition de ces glandes est beaucoup moins claire chez Limnodrilus . Ici les cellules sont disposées en lobes digitiformes de manière à limiter un petit canal qui ne se colore pas sur les prépa- MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS 387 rations. On pourrait donc croire à une forme transitoire vers les vraies formes polycellulaires. C'est là l'erreur de Nasse, qui s'exprime ainsi : « Die Kittdrûse ist vielfach gelapt ; jedes Lappchen hat ein feines Lumen, welches von den stark granulirten Driisenzellen umgeben ist. » L'opinion que professe Diefïenbach sur la composi- tion de cette glande est également fausse lorsqu'il dit : a Die Kitt- driise besteht aus einzelnen làngliclieu Drûsenlappen, die von der Mûndungs stelle aus sich fàcherfôrmig ausbreiten uncl in deren Mitte ein feiner Kanal und mit Kornkorpchen verschenen Driisen- zellen aufsitzen. » Je n'ai pu rien trouver d'autre dans la littérature, concernant la structure de cette glande chez Limnodrilus. Mais j'ai pu l'étudier sur de bonnes coupes, car dans ce que l'on croit être la lumière des canaux, on peut voir de très fines fibrilles qui ne sont pas autre chose que les canaux excréteurs de chaque cellule. La glande n'est donc qu'un simple amas de glandes unicellulaires. Je n'ai pu étudier directement le développement de cette glande, mais selon toute vraisemblance, il se fait de la façon suivante ; une cellule de l'atrium grossit, traverse la couche musculaire et le péritoine et s'étire en une longue cellule piriforme présentant une portion excrétrice et une portion glandulaire. Ceci répond bien du reste à un fait déjà connu, à savoir qu'il n'existe pas de glandes polycellulaires chez les Oligochètes. Toutes les portions excrétrices des glandes unicellulaires se rassemblent en un faisceau commun, qui vient déboucher dans l'atrium. L'embouchure de la glande est bien particulière chez Limno- drilus Hoffmeisteri, où elle n'a pas encore été décrite (fig. 13). Sur une coupe transversale, nous voyons un diverticule très singulier d'atrium, dont les parois sont formées par l'épithélium glandulaire, par une forte couche musculaire et par une couche péritonéale. Cette forme ressemble absolument à l'organe décrit par Stolc chez Bothrio7ieuron vejdovskyanum et que Vejdovsky a nommé para- trium. Stolc pense que cet organe est équivalent à la glande cémen- taire des Tubifex. Quand à Vejdovsky, il dit : « Je crois qu'il est raisonnable de considérer les diverticules de l'atrium comme des organes particuliers aux dépens desquels les glandes prostatiques (glande du cément chez Tubifex, etc.) se forment secondairement. » Pour moi je considère cette formation comme une simple évagina- tion latérale de la paroi de l'atrium. En même temps que certaines cellules s'allongent pour donner la glande, on observe l'évagina- tion de la paroi voisine de l'atrium. Mais la glande s'étant déve- loppée plus vite, a traversé les couches musculaire et péritonéale, ce qui explique cette structure. 388 JOS. RVBKA L'extrémité rétrécie de ratrimii vient déboucher dans l'organe copulateur. Le pénis de l.iiiinodhlns Dut/rsi est re(îuiiiijé paraboli- quenieul de fa(;on caractéristique et environ douze fois plus long que large. L'exlréinité antérieure a une tout autre loiine que celle que ligure A'ejdovsky chez Liinnoilrihis claparcdianns. 11 a décrit, en etïet, une sorte de couvercle qui peut venir protéger le pénis lors- qu'il se retire. La lig. 4 nous montre en coupe la disposition de rexlrémilé du pénis et la fig. 14 nous la montre en relief. On peut voir que le tube de chitine se recourbe en un bord plat en dessous et en forme de capuchon en dessus. Cette disposition favorise, à mon avis, la pénétration du pénis dans les spermathéques. La partie inférieure plate et recourbée en arrière, fonctionne alors comme appareil fixateur et empêche la séparation prématurée des individus. Eiseu avait du reste dessiné déjà un appareil très sem- blable chez son Camptodrilus californicus. Je dois encore faire mention de l'assymétrie des organes excré- teurs. Ces organes sont trop volumineux pour être contenus dans le Xle segment seulement, ce qui explique pourquoi une partie est contenue dans ce XI® segment, tandis que l'atrium et la prostate sont situés dans le XIl« segment. Les derniers organes dont nous devons encore parler sont les spermathéques et les spermatophores. A l'entrée de la sperma- thèque on observe un curieux appareil valvulaire (fig. 15, chl) formé par un repli de l'épithélium qui empêche les spermatozoïdes de ressortir, sans toutefois les empêcher d'entrer. Le sac de la sper- mathèque est constitué par un épithélium formé de cellules aplaties. Autour s'observent des fibres circulaires isolées (fig. 15 et 16), mais pas de cellules glandulaires comme j'en ai observées chez Linino- drilus Hoffmeisteri. A quoi bon cette singulière disposition des fibres musculaires? Parce que les spermatophores ne pourraient se mouvoir suffisamment à l'intérieur du sac s'ils n'étaient mus que par le tourbillonnement des queues de spermatozoïdes. Ces grands muscles ont donc pour fonctions, en rétrécissant la lumière du sac, de pousser son contenu vers le col à travers la valvule et de donner au spermatophore une forme constante (fig. 17 a) Le bord antérieur arrondi se termine par un bec allongé. Sur des coupes longitudinales ou transversales on voit une cavité cen- trale renfermant une substance granuleuse (eg) ; puis vient l'assise de sécrétion renfermant les têtes des spermatozoïdes dont les extrémités effilées rayonnent librememt autour du spermatophore. La fig. 18 (a et h) représente le spermatophore de Limnodrilus Hoffmeisteri qui n'était pas encore connu. 11 est claviforme avec un MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE UMyODRlLVS 389 petit rostre émoussé et diffère du précédent en ce que les queues des spermatozoïdes forment une assise spiralée et en ce que le spermatophore est entourée d'une mince couche homogène, non colorée. Le mécanisme de l'origine des spermatophores est encore problématique. SYSTÉMATIQUE Je vais donner maintenant la liste des différentes espèces du genre Limnodrikts. La synthèse du genre a été faite par Beddard, mais son travail n'est nullement critique. On n'y trouve rien d'ori- ginal dans la partie générale qui se base surtout sur l'ouvrage de Vejdovsky (1) et sur les travaux des autres savants, sauf toutefois en ce qui concerue la sous-famille des Megascolicidae. Mais en somme le travail manque de raisonnement. La partie systématique est tout aussi médiocre en ce qui concerne la division des familles, des genres et des espèces. Il accepte sans réflexion toutes les espèces placées par Eisen dans le genre fAmnodrilus et dans le genre Camptodrilus. Or toutes les espèces de Limnodrilus, saut trois espèces européennes, ont été faites par Eisen. Mais il ne faut pas les accepter sans réserves, car Eisen les créa en se basant sur des faits qui sont aujourd'hui refutés. Beddard accepte toutes ces espèces, sauf Camptodrilus spiralis et C. caUfoniicus dont Vejdovsky avait déjà montré la ressemblance avec les espèces d'Europe. Il essaie dans ses diagnoses de prouver l'exactitude des espèces d'après différentes formations du cerveau, d'après la forme des spermathèques et d'après la longueur du pénis. Mais pour bien montrer l'insutTisance de ces diagnoses, je montre dans l'édition tchèque de ce travail (2), que plusieurs caractères se répètent chez plusieurs espèces et que par suite les diagnoses de Beddard sont mauvaises. Voilà pourquoi je présente aussi une systématique personnelle du genre Limnodrilun. Je considère la forme IJmnodrilus (Campto- drilus) corallinus Eisen comme étant identique au Limnodrilus Hoffmeisteri Claparède. Beddard citait comme seule différence la présence de glandes monocellulaires dans les organes excréteurs situés en avant de la ceinture de Camptodrilus corallinus; mais comme j'ai montré dans ce travail que le même caractère se retrouve chez Limnodrilus Hoffmeisteri, il en résulte que la première doit disparaître. (1) Vejdovsky, Sijstem und Morphologie der Oligochseien. ('2.) Vëstink Kràl. ces. spolecnosti nauk : Morfologic a systém. rodu Limno- drilus Clap. 1898. 390 jos. innKA SPECIES CERTAE LiMNODRiLis UDKKKMiANUs CljipiiivcJ»'. — I.obe fioutiil allonj^é; phiiryux allaul jusqu'au V"sej,Mneut; pénis trois fois plus long que large. Longueur de l'animal : .'i à 6*"'». L. HoFK.MKisTEiu Clapaiède. — Lobe fronlal énioussô ; cerveau présentant une petite échancrure inférieure. Pharynx allant jus(iu'au lir segment. Né|)liri(lies de la région antérieure du corps munies de glandes uuicellulaires. Pénis six à sept fois plus long que large. Longueur : 2 à 5cin. L. DuGESi n. sp. — Lobe frontal court, arrondi et émoussé ; cerveau présentant une profonde échancrure inférieure. Pharynx allant jusqu'au III' segment. Néphridies de la région antérieure du corps munies de glandes uuicellulaires. Pénis recourbé parabo- liquemenl, au moins douze fois plus long que large. L. CLAPAREDiANUs Ratzcl. — Lobe frontal allongé; cerveau présentant une échancrure profonde de forme carrée. Pharynx allant jusqu'au ¥<= segment. Pénis droit, huit à dix fois plus long que large. Longueur 5 à 7cra. L. Sylvam Eisen. — Cerveau plus large que long, plus large à la partie inférieure et souvent trilobé (?j. Spermathèque évasée aux deux extrémités. Néphridies avec glandes unicellulaires. Pénis trois à quatre fois plus long que large. Eisen cite deux variétés : une grande dont nous venons de donner la diagnose et une plus petite dont le cerveau est plus long que large et dont la partie infé- rieure n'est jamais trilobée. La première forme mesure 18cm et la seconde 5cm. L. ALPESTRis Eisen. — Cerveau plus large vers la région inférieure souvent trilobée. Néphridies avec glandes unicellulaires. Sperma- thèque globuleuse se terminant par une extrémité lancéolée et tortillée en forme de limaçon. Pénis huit fois plus long que large. L. iGXEUS Vejdovsky [Camptodrilus igneus Eisen). — Cerveau présentant une profonde échancrure inférieure ; lobes antérieurs renflés et lobes postérieurs de forme conique. Pénis au moins dix fois plus long que large. Quant aux espèces suivantes elles n'offrent rien de certain et je vais citer les diagnoses telles qu'elles sont données par Eisen et Beddard. SPECIES INCERTAE SEDIS L. ORNATUS Eisen. — Cerveau avec une échancrure peu profonde. Spermathèques piriformes. Néphridies avec cellules glandulaires. Pénis cinq à six fois plus long que large. Longueur: 3cm. Cette MORPHOLOGIE ET CLASSIFICATION DU GENRE LIMNODRILUS 391 espèce est peut-être identique à L. Hoffmeisteri. La diagnose ne présentant évidemment aucun caractère vraiment spécifique. 11 faut citer aussi L. monticola Eisen qui ne se distiugue de L. ornatus que par la longueur du pénis qui serait huit fois plus long que large et serait nettement sectionné à l'extrémité. Le caractère vraiment spécifique pour Eisen consisterait dans les concrétions étoilées caractéristiques que l'on observerait à l'extrémité interne du pénis chez L. ornatus. L. Steigerwaldi Eisen. — Cerveau avec une échancrure profonde ; lobes antérieurs trilobés (?). Les autres caractères sont les mêmes que pour l'espèce précédente. Selon Eisen le caractère spécifique consisterait dans le renflement globulaire de l'extrémité externe du pénis. Longueur : 80^^™. Il est évident par ce travail que les espèces de Eisen, acceptées par Beddard, n'oftrent rien de certain et qu'il serait nécessaire, pour lever toute controverse, d'en reprendre l'étude et d'en faire l'examen comparatif avec les espèces certaines. J'adresse eu terminant mes chaleureux remerciements à M. le prof. Vejdovsky. C'est dans son laboratoire que ce travail a été fait et c'est avec une entière bonne grâce qu'il m'a toujours prodigué ses conseils. BIBLIOGRAPHIE 1. F. Beddard, .4 monograph oftlie order of OHgochseta. Oxford, 189o. 2. VV. Blaxland Benham, Xote on some aquatic OHgochseta. Qua- terly Journal of microscopical science. 3. G. Eisen, Oligochœtolugicat researchcs. Annual report of the commissioner of fish and fisheries. Washington, 1883. 4. 0. DiEFFENDACH, Aïiatomische und systematische Studien an OligochcEtae iiinicolae. Inaugural Dissertation. Giesseu, 1885. 5. KÛKENTHAL, Ubei' die lymphoiden Zellcn der Annelidcn. Zeitsch, fur iNaturwiss. XV.lll und XIX 1885. 6. R. Hesse, Uber die Sepkildriisen der Oligoctiœten. Zool. Anzeiger Jahrg. XYII, 5, 317-321. 7. D. Nasse, Beitrdge zur Anatomie der Tuhificiden. Inaugural Dissertation, Bonn, 1882. 8. A. Stolc, Monografis ces. Tubificidû. Rozpr.k. ces. spol. nauk. Praha, 1888. 9. F. Vejdovsky, System und Morphologie der Oligochœten. Prag,1884. 10. — Note sur un Tubifex d'Algérie. Paris, 1891. 392 MORPHOLOGIE KT CLASSIFICATION DU GRNRE LIMSÛDRILUS EXPLICATION DE LA PLANCHE V Fii:. 1. — Liinnodrilus Duijrsi n. sp. (li> f^Tiimliiu- Maliir<-lli-. Fiu". i. — L;i partit: iintrrii'urf du inrinc, vm- par la face vt-nlralo et jrrossie, pour montrer la fornu; du lobe frontal / et la position des pénis Ir ; u, bouche ; op, oriGcos niàles; sp, sporiiiatiic(iut's; xt. sacs d('s soies. Fif^'. 3. — Soie de LiiniiDiirilus DiKjrni, {grossie. Fi^. 4. — Ortrane oxcnHeur inAlo ilu nn'ini' : at, atrium; eu, ruticulo; d, con- duit éjaculatour; ca, épitlicliuin de l'alriuiu; ep, (''pilliéliuui ; t'pz, ('•pithéliuin renflé; hp, hypodrnnc; hz, f,'landi's unici-liniaircs de riiypodormc; /*, entonnoir vibratile; pr, un inbrano i-xlemc du pénis; f>i, membrane interne du pénis; pr, prostatiï; pi, ptsritoino: ri\ muscle cdiliqucî du pénis; se, muscles circulaires; s/, niuscles (lon,L,'itudinaux) oblon^rs; .sr, jonction di' l'atrium avec la pocbe du pénis; li. partie aplatie de l'extrémité du pénis ; ^^^ partie recourbées du pénis; sp, libres spirales; rj, canaux des jy:landes unicellulaires de la prostate; up, embou- cbure des {jlandes dans l'atrium; -s, traclns protoplasmiques dans la matière filandulaire. Fig. 5. — Coupe longitudinale d'une assise musculaire autour de pénis; ri, noyau. Fig. 6. — Faisceau de fibres musculaires, spirales grossies. Fig. 7. — Partie d'épithélium intestinal ; ep, cellules épithélialos ; ep', cellules épithéliales de remplacement; clil, glandes cblaragogènes ; cz, parasite enkysté dans l'épithélium ; :;/•, granulations pigmentaires. • Fig. 8. — Partie d'épithélium avec une forme parasitaire en croissant; ep, épithôlium; es. cuticule; cz, parasite avec un espace clair dv au milieu. Fig. 9. — Formes parasitaires du tube digestif :«, forme glandulaire; /), forme en croissant; ot, adhérence cuticulaire. Les autres lettres ont la môme signification que dans les ligures 7 et 8. Fig. 10. — Cerveau de L. Dugesi. 1, branche supérieure du lobe antérieur; II, branche inférieure du lobe antérieur; III, lobes postérieurs; g, ganglion prccerebral; com^^, commissure principale; com,, commissure accessoire; nr, neurochorde; sv, substance flbreuse; bn, cellules nerveuses ; iic, nerf. Fig. 11. — Partie de la zone alvéolaire de L. Dugcai en coupe horizontale et longitudinale; g, ganglions isolés avec base rétrécie bg ; nb, cellules nerveuses; rs, substance filireuse; vn, branche nerveuse au milieu du ganglion. Fig. 12. — Glandes unicellulaires des organes excréteurs en coupe transver- sale ; zi, glande uniccUulaire ; n, noyau ; , flnns iiii nnm';m, pour la limite morphologique (les deux arceaux qui le coniitosenl. Par liuiilc morphologique de deux anneaux successifs j'entends ce que devient cIhv. l'imago la ligne s»';parative virtuelle, située dans le fond du silUtn inlerannulaire qui sépare deux anneaux du corps des jeunes larves, lesquelles, déjà pourvues d'une puissante muscu lalure qui contribue à produire ce sillon, ont encore un tégument uniformément épaissi, pour lequel il ne peut être question ni de pièces squelettiques rigides, ni de membranes articulaires. Examinons, par exemple, du côté dorsal, la limite morpholo- gique des anneaux poslcéphaliques dont le squelette tégumentaire et la musculature sont représentés Note 7, fig. 1 et .3, et Note 16, fig. 3, 4, 7 et 9. Chaque anneau comprend, morphologiquement : 1" La grande pièce squoleltique qui forme l'écaillé dorsale ; 2° La membrane articulaire qui fait suite à cette écaille ; 3° Une bordure rigide très réduite qui reçoit les insertions muscu- laires et est solidaire de l'écaillé rigide de l'anneau suivant. Cette bordure rigide peut être nulle ou assez développée comme on le voit dans le cas représenté Note 16, fig. 4. C'est immédiatement à la suite de cet ensemble que se trouve la limite morphologique des deux anneaux successifs. Déterminons, par analogie, la limite morphologique qui, dans un anneau, sépare l'arceau dorsal et l'arceau ventral. A l'arceau dorsal j'attribue (Note 16, fig. 7) : i° La grande pièce squelettique qui forme l'écaillé dorsale ; 2° La membrane articulaire qui fait suite à cette écaille ; 3° Une bordure rigide plus ou moins réduite située à l'extrémité des insertions musculaires et solidaire de l'écaillé rigide (jui forme l'arceau sternal. C'est immédiatement à la suite de cet ensemble que se trouve la limite morphologique des deux arceaux notai et sternal de l'anneau. Si, des anneaux moyens de l'abdomen, où rien ne vient compli- quer la division en un arceau notai et un arceau sternal, nous passons aux anneaux thoraciques, nous trouvons, par suite de la présence des pattes et des ailes, une disposition beaucoup moins simple. Dans le prothorax, j'attribue à l'arceau notai la grande écaille qui forme la partie dorsale des coupes représentées par les figures 15 A à D (p. 422). J'attribue à l'arceau sternal : 1° La surface comprise entre les articulations coxales, surface ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 399 qui porte la lame sagittale et la furca, et fournit les insertions musculaires internes des pattes ; 2° Les pattes ; 30 Les deux surfaces comprises entre les pattes et la grande écaille notale, surfaces qui reçoivent les insertions musculaires externes des pattes. La répartition se fait d'une façon tout à fait similaire dans le mésothorax (p. 429, fig. 18 ; p. 430, fig. 19) et dans le métathorax (p. 432, fig. 20). Dans l'anneau médiaire la limite est plus difficile à établir. Elle passe soit en arrière de la chambre de la glande GL 4 (p. 397, fig. 2), soit (p. 435, fig. 21) quelque part dans l'intérieur de la chambre aérifère où cette glande déverse son produit. L'arceau notai du prothorax [Se. i. : Ar. not.), assez étroit dans le sens longitudinal du corps, est si embrassant de l'arceau sternal {Ar. ster.) qu'il cache presque complètement ce dernier sur la vue de côté. Une membrane articulaire continue assure la mobilité du pro- thorax par rapport au mcsothorax. Cette mobilité est très prononcée pour l'arceau sternal et très faible pour l'arceau notai. Du côté sternal, la membrane articulaire appartient morphologiquement au mésothorax ; du côté notai, la membrane articulaire appartient morphologiquement au prothorax : cela résulte de l'examen des insertions musculaires (pi. VI). Sur le mésothorax, la limite des arceaux sternal et notai [Se. 2 : Ar.ster. ; Ar. not.) est marquée extérieurement par un sillon [Sill. n. s.), repli interne tout à fait comparable à un apodème dont les deux lames seraient restées écartées (p. 427, fig. 17 et suivantes). Il n'y a, dans ce sillon, aucune membrane articulaire. L'arceau sternal est modérément développé. La distinction, sur cet arceau, de plusieurs parties (sternum, epimerum, etc.), est sans importance au point de vue anatomique. Cet arceau forme, ici, un tout rigide et il est également uni, d'une façon rigide, aux pleurae de l'arceau notai correspondant. Les deux arceaux sont, ainsi, réunis d'une façon rigide et c'est auprès de l'aile que se trouvent les parties membraneuses qui permettent les mouvements relatifs de l'ensemble du sternum et des pleurae du notum par rapport à la portion médiane du notum. L'arceau notai est, par suite de la présence d'ailes à musculature puissante, extrêmement développé. L'articulation del'aile (.4/.S('.5) et un sillon articulaire dorsal [Sill. art.) justifient, ici, la distinc- 400 CH. JANET lion inorplioloi^iciiit» do (H\n\re rt^gioiis l)ien (lislincles. Ce sont le scutunt, le snitrllinii cl deux pleurdc {Seul., SculcIL, Plr). Vers leur |iarlie supérieure les pleurae s'élendenl cousidérable- nienl vers l'arceau slenial au point d'arriver à ôlre visibles sur la vue de la face vculrale (lig. .'3. \r. not., Se.'i.). Ils porlenl, près de leur bordure supérieure, un sillon que l'on peut appeler stigma- lique {SïlL st.) car, parlant de l'articulation alaire, il passe sous le premier stigmate {St. Sc.'J), vers lecjuel il émet une ramification et, se prolongeant vers l'arceau ventral, il se termine, eu s'invaginant, comme un doigt de gant, dans l'intérieur du corps, pour former ïupuplujsi' d'insertion du muscle de fermeture du stigmate (.Apoph. ferm. st.). Les stigmates (St. Sc.H) sont situés sur la bordure supé- rieure des pleurae, mais ils sont recouverts par un prolongement du prothorax (p. 429, fig. 18). Les pleurae sont limitées, en bas, par le sillon articulaire méso-métathoraci(iue, et, dorsalement, par l'articulation alaire et ses dépendances. La partie de l'arceau notai qui est située dorsalement par rapport à l'articulalion alaire est divisée, en deux parties, par un sillon articulaire (PI. VI, Memb.; fig. 2, Sill. art.) permettant de faibles mouvements de charnière. Ces parties sont eu rapport avec les insertions des muscles vibrateurs longitudinaux (pi. VI, M. vib. /.) ; ce sont le scutum et le sculellum {Seat., Scutell.). Le développement, si considérable, que ces parties montrent à l'extérieur du corps n'est pas encore assez grand pour leur per- mettre de fournir aux muscles du vol des aires d'insertion d'uue surface suffisante et d'une situation convenable, et nous les voyons émettre, vers l'intérieur du corps, des apodèmes importants (fig. I, 2 et PI. VI). Le scutum émet, en haut, un apodème médian {Phr. scut.) formé de deux lames soudées dont la lame supérieure est, morphologiquement, formée en partie par l'anneau prothoracique. Le sculellum émet, en bas, sur ses côtés, deux apodèmes (Phr. i. m. /.) qui se soudent en une pièce impaire, en forme de gouge. Cette pièce prend un développement considérable et s'étend jusqu'auprès de l'extrémité inférieure du corselet. Des deux lames soudées qui forment cet apodème, la lame inférieure paraît être formée, au moins en partie, par l'anneau raétathoracique. Le sculellum est raidi par une nervure interne {ISerc.) située un peu au-dessous du sillon articulaire {Sill. art., Memb.). Les parties latérales des arceaux sternal et notai du mésolhorax (Se. 5)sont séparées du métathorax (Se. 5) par un sillon accompagné d'une membrane articulaire (fig. 1, SilL art.). ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 401 Les ailes du métathorax reçoivent leur mouvement des ailes mésothoraciques auxquelles elles s'accrochent et sont dépourvues de musculature : le métathorax subit, en conséquence, une réduc- tion extrêmement considérable. La trace, visible de l'extérieur, de l'invagination d'une apophyse (ipop/i.) marque la limite qui sépare l'arceau sternal de l'arceau notai. L'insertion alaire limite des pleurae à la partie supérieure desquels on voit, immédiatement au-dessous de la limite méso-métathoracique, un stigmate méta- thoracique [St. Se. 3) réduit au point d'avoir perdu, chez les Myrmi- cinae, son appareil de fermeture. La partie médiane de l'arceau forme un arc étroit, plissé et très fortement chitinisé qui donne une grande raideur à cette région du corselet. Tandis que chez Vespa et chez Apis on voit, à la surface du cor- selet, la limite séparative du 3«^ et du 4^ anneau, cette limite n'est pas marquée chez Myrmica. La ligne pointillée suivant laquelle ces deux parties sont séparées dans la figure 2 a été tracée, approxi- mativement, d'après ce que l'on voit chez Vespa. On a, comme point de repère, pour tracer cette ligne, le point d'invagination de l'apo- physe interne (Apoph.) qui se trouve vers l'extrémité inférieure de la ligne séparative des arceaux notai et sternal du métathorax, point qui est très nettement marqué par une profonde dépression chez Vcspa et qui est encore assez net chez Myrmica. Quant à la limite séparative des deux arceaux du 4" anneau, elle ne se traduit, sur la surface extérieure du corselet, par aucune ligne visible. Le trait pointillé par lequel je la représente approxi- mativement (fig. 2) part de l'extrémité de la limite séparative des arceaux du métathorax, passe entre la chambre aérifère qui paraît appartenir à la partie latérale de l'arceau sternal et le stigmate qui appartient à la partie latérale de l'arceau notai, et, enfin, se dirige vers l'extrémité de la limite séparative des deux arceaux de l'an- neau suivant {Se. J : Ar. ster., Ar. not.]. Face ventrale La figure 3 représente le squelette chitineux du corselet vu par sa face ventrale. L'arceau sternal du prothorax, qui est supposé enlevé dans cette figure, est représenté à part (fig. 4). Il est formé de trois pièces, à savoir deux pièces latérales [Pis.) réunies par une membrane articulaire sagittale, et, plus bas, une pièce impaire qui porte une robuste furca [Furc. 1, voir p. 424, fig. 1(5 E). La bordure inférieure de ces trois pièces squelettiques forme la majeure partie du cadre Méni. Soc. Zool. de Fr„ 1898. xi. — 2B '^(l2 cil. .lANKI articuhiire tic la roxa i)r(»lli()ra('i(|U(' (C.r. /). |,a vaste ouverture (lij;. 3) que l'eiilrviMnenl de cet arceau produit sur le corselet y)er- niel de voir, au-dessous de l'arceau notai {Se. /. \r.iiol.), une lame saillante (jui esl le |)lira^uia du seiiluin (s'r. -J : l'hr. sent.). Fiy. 3. — Myrinica ruhra reine. Corselet vu par la face ventrale. L'arceau sternal ). Les ganglions, a|)partenant niorph()logi(|ncnu'nt aux trois anneaux suivants : (d. Se, 3, ganglion du niétalhorax; d. Se. 1, de l'anneau niédiaire ; G. Se. J, du i*^^' nœud), sont accolés en une masse unique logée dans l'anneau métathoracique. Le ganglion (G. Se. 6), logé dans le 1" nœud(S(?. .7), appartient, morphologiquement, au 2« nœud (.Se. 0) qu'il innerve. A la partie antéro-supérieure de chacun des deux ganglions qui forment la paire prothoracique, il y a un renflement qui est le point de départ d'un prolongement nerveux dans lequel se trouvent des corpuscules scolopaux et qui, par conséquent, doit être consi- déré comme étant un orf/ane cfioi'dotonaKOrfi.r.). Cet organe aboutit aux côtés de la membrane d'union des deux moitiés du plastron de l'arceau sternal du prothorax (voir p. 422, fig. 45 C), De la partie supérieure de chaque ganglion mésotlioracique part un nerf qui se bifurque en une branche verticale et une branche horizontale. Celte dernière est le nerf alaire N. al qui pénètre dans l'espace compris entre les muscles vibrateurs longitudinaux et les muscles vibrateurs transversaux (p. ^27, fig. 17) et se ramifie pour innerver ces muscles. Trois petits ganglions sympathiques {G. symp.) sont accolés à la masse des trois ganglions logés dans le métathorax. Pour traverser le cou, le canal de la glande labiale [Gl. Ihi) se loge entre les deux connectifs (voir p. 420, fig. 14). Peu après son entrée dans le prothorax, il se bifurque, et ses branches, après être passées chacune en avant de l'un des connectifs (voir p. 422, fig. 15 B), reviennent en arrière, en passant à droite et à gauche de l'œso- phage et de l'aorte et près de deux corpora incerta [Corp. inc. 2), sortes de glandes internes qui ont perdu toute relation avec l'hypo- derme et qui paraissent dériver, chez l'embryon, de la portion sternale de l'anneau labial, comme les deux corpora incerta logés dans la tête (Crp.inc. /) dérivent de la portion sternale de l'anneau maxillaire. Chacune des branches se ramifie et les rameaux se ter- minent par des petits groupes de cellules qui sont les acini de la glande labiale (67. Ibi). Un certain nombre de ces groupes de cellu- ÉTUDES SUR LES FOURMIS. LES GUEPES ET LES ABEILLES 411 les se trouvent à peu de distance du plan sagittal, mais le plus grand nombre se logent dans l'espace libre situé en dehors des muscles vibrateurs longitudinaux [M. vih. L), au-dessus des muscles vibrateurs transversaux (j/. inb. t.). L'œsophage {Or), qui est très étroit dans le trou œsophagien, sous le cerveau, ainsi que dans le cou, se dilate un peu dans le corselet pour se réduire de nouveau au passage de l'articulation du corselet avec le premier nœud. Les muscles circulaires qui l'entourent sont bien visibles ainsi que les deux nerfs sijnipathiques (/Y. symji.) qui l'accompagnent à droite et à gauche. L'aorte, caractérisée par ses deux files latérales de noyaux est, dans le prothorax, accolée à la l'ace dorsale de l'œsophage. Elle passe, peu à peu, sur le côté droit de ce dernier et franchit, dans cette situation, l'articulation inférieure du corselet (fig. 18 à 23), mais elle ne tarde pas à reprendre, daus le pétiole, sa position dorsale par rapport au tube digestif. Les deux troncs trachéens ventraux traversent le corselet, un peu en arrière de l'œsophage, en ligne presque directe. Les troncs trachéens dorsaur, au contraire (fig. 16 à 23), s'éloignent en arrière, passent en dehors des muscles vibrateurs longitudinaux, entre ces derniers et les vibrateurs transversaux. Ils descendent ensuite dans l'anneau médiaire et viennent, à la partie tout à fait inférieure du corselet, se réunir aux troncs ventraux. Les désignations (( tronc ventral )) et « tronc dorsal » signihent simplement que le premier tronc est placé ventralement par rapport au second et que le second est placé dorsalement par rapport au premier. Cela ne signifie nullement que, au point de vue morpho- logique, un des troncs appartienne à l'arceau ventral et l'autre à l'arceau dorsal. Les trachées ne sont, en définitive, que les ramifi- cations, anastomosées, des invaginations métamériqiies qui forment les Istiginales, et ces invaginations se produisent sur une région de l'hypoderme qui est destinée à appartenir à l'arceau notai : le système trachéen appartient donc, morphologiquement, tout entier aux portions notales des métamères. H me paraît utile, dans les descriptions anatomiques des Arthropodes, d'employer les qualifi- catifs ventral et dorsal simplement pour distinguer, sur chaque anneau, les deux portions morphologiquement variables qui sont séparées par le contour apparent de l'anneau vu de face, ainsi que pour désigner les parties internes qui, par leur situation, se rappro- chent plus ou moins de ces deux portions, taudis que les qualifi- 412 r,n. .ianf.t califs stcnial el notai doivciil Olre réservés, avec une signilicaliuii plus en rapport avec la constitution morpholop^ique du niétamère, pour désigner les deux arceaux que l'on peut distinguer dans chaque anneau, Les muscles vibialeiirs trau^ivcrsau.r du vol sont situés sur les côtés du corps, et aucune de leurs fibres ne se trouve dans la tranche sagittale représentée par la planche VI ; cependant j'ai llguré, par deux lignes poinlillées, le contour apparent que présen- tent ces muscles dans les tranches voisines. Quant aux muscles vih'ateurs loru/itudinaur on voit bien, ici, comment ils sont disposés et quelle place énorme ils occupent dans l'intérieur du corselet. La tranche sagittale que nous examinons ne montre, en outre des muscles vibrateurs longitudinaux, qu'un petit nombre de muscles. Examinons d'abord ceux qui appartiennent au prothorax. Le muscle releveur de la tête (.1/. 35) se fixe sur la face supérieure du phragma du scutum, face qui appartient morphologiquement au prothorax, et s'attache, par un tendon impair et médian, sur la bordure inférieure du cou. Les muscles croisés [M. 40) sont extenseurs des pattes prothora- ciques. Le muscle de droite passe au-dessus du muscle de gauche. Ils se fixent à ces apophyses latérales de la partie supérieure du prothorax qui fournissent l'articulation en charnière de la tête (voir p. 422, fig. 15 B et 15 C). Ils s'attachent sur le côté externe du bord articulaire de la coxa. Un muscle abaisseur de la tête {M. 39) se fixe sur la furca pro- thoracique {Furc. i) et s'attache sur la bordure articulaire du col de la tète. Un muscle longitudinal [M. il) s'insère, d'une part, à l'apophyse prothoracique qui fournit l'articulation en charnière de la tête, et, d'autre part, à la furca [Furc. 1). Ce muscle produit le mouvement des pièces sternales paires par rapport à la pièce sternale impaire. Enfin, nous voyons, sur la partie inférieure de la furca {Furc. 1) et sur la lame sternale sagittale [L.m.i) l'insertion de muscles moteurs des pattes qu'il sera plus facile d'étudier dans les coupes transversales du corselet. Dans le mésothorax, deux paires de muscles longitudinaux [M. 56 et M. 53), se fixent sur la partie postérieure du collier chitineux qui entoure la chaîne nerveuse et forme la base des branches de la furca mésothoracique (Furc. 2) (voir p. 430, fig. 19). Ils vont s'at- tacher, les premiers, à la furca prothoracique [Furc. /), les seconds. ETUDES SUR I.ES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 413 sur le bord inférieur de la pièce prothoracique sternale impaire qui porte cette iurca. La lame sternale sagittale (L.m.2) fournit une vaste surface d'insertion aux muscles moteurs des pattes méso- thoraciques. Dans le niétathorax, la lame sagittale est couverte par l'insertion des muscles moteurs des pattes métathoraciques. Dans l'anneau médiaire, ou voit, du côté ventral, les muscles lon- gitudinaux latéraux (M. v. a) fléchisseurs et rotateurs du pétiole, les muscles longitudinaux médians {M. v. m) fléchisseurs du pétiole et, du côté dorsal, le muscle longitudinal médian {il. d. m) extenseur du pétiole (Voir ces mêmes muscles, chez l'ouvrière, Note 16, p. 24, lig. 9). Coupes tangentielles parallèles au plan sagittal C'est dans les tranches parallèles au plan sagittal, passant dans le voisinage de l'un des côtés du corselet, que se trouve la majeure partie de la musculature du méso et du métathorax. Fig. 9. — Mijrmica rubra reine. Tranche sensiblement parallèle au plan sagittal et voisine de la paroi latérale du corps. Gross. 50. Figure 0. Mésothorax. — Sur la partie du mésonotum {Not. 2) comprise dans la tranche représentée par la figure 9, on voit la membrane articulaire [Mb. a), qui unit le scutuin [Scut.) au scutel- luin {ScutL'IL). Ce dernier montre la nervure interne (Nerc.) qui 414 ni. .lANKT ni id il sa partie supôriiMirc cl les re|)lis saillants transversaux (pii bordent extérieurement sa partie inférieure. Les (aiseeaux des musciesvihraleurs transversaux du V(»l iM.rih.f) se tixeiit sur les eûtes du iiiésosleniiiiii (s7rr/<. V) et voiil s'allaclier sur les ctHés du niésouotuin. Les libres inférieures de ees faisceaux s'insèreut à cheval sur la membrane articulaire (j1/. /;. a) qui, en léalilé, forme, (Mitre le seutmii et ]i\ seiilelluni. jilutot une simple charnière ((u'une véritable membrane articulaire. La deuxième coxa (Cx. t?) montre, sur la partie supérieure de son col articulaire, l'un des i,MOupes d'organes seosilifs (0. .s) qui se trouvent dans cette région. Sur la brauche de la furca mésothoracique {Furc. 2) se fixe un muscle M. 02 dont le long tendon part du trochanter et traverse toute la coxa. Ce muscle est fléchisseur du fémur. Sur cette même branche de la furca mésothoracique, mais du coté opposé, se fixent deux muscles dorso-ventraux. L'un {M. S2) passe parallèlement au-dessous des muscles vibrat(;urs transver- saux et va s'attacher à la partie supérieure du sculellum. L'autre (.1/. Si) se fixe auprès du précédent, mais va s'attacher à l'extrémité de l'apophyse crochue (Apoph.) qui termine latéralement le grand phragma, en forme de gouge (p. 397, fig. 2, Phr. i. m. /.), sur lequel s'insère l'extrémité inférieure du muscle vibrateur longitudinal du vol. Le muscle M.5S, qui se fixe à la partie supérieure de la lame sagittale du mésosternum et s'attache sur le bord supéro-interne du col de la coxa mésothoracique, sert à porter la coxa, et par consé- quent la patte, en dedans et en avant. Enfin, un muscle mésothoracique dorso-ventral (M. Sô) se fixe, du côté ventral, sur la lame transverse qui forme apodème entre le méso et le métasternum et s'attache, du côté dorsal, près de la bordure du cadre articulaire qui entoure l'aile mésothoracique. Métathorax. — Le stigmate St. Se. 3 (deuxième stigmate ou stigmate métathoracique) fournit, ici, un point de repère intéres- sant. Comme il est situé morphologiquement à la partie supérieure des pleurae du métanotum, les parties du squelette chitiueux et les parties de la musculature qui se trouvent immédiatement au- dessous de lui appartiennent non plus au méso-, mais au méta- thorax. Du côté dorsal, le métanotum [Not. 3) est très réduit et bien limité par deux membranes articulaires [M h. a). Du côté ventral, au-dessous de l'apodème séparatif (Se. 5, Se. 3), le métasternum ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 415 fournit un butoir d'arrêt pour les coxa (Cx. 2) de l'anneau précé- dent et porte, à sa partie inférieure, l'encoche articulaire de la troisième patte (Cx. 3) dont nous voyons plusieurs muscles moteurs. Le muscle métathoracique M. 03 est homostique du muscle M. 62 du mésothorax et se fixe sur la furca [Furc. 3) située à la partie inférieure du métasternum. Ce muscle est fléchisseur du fémur. Le muscle M. 60 correspond, dans le métathorax, au muscle M. 58 du mésothorax et sert, comme lui, à porter les coxa en avant et en dedans. Les muscles M. 64 et ^f. 65 qui s'attachent, sur le bord du col de la coxa, en des pomts plus externes et plus postérieurs ont, au contraire, pour action de porter la coxa, et par conséquent la patte, en arrière et en dehors. Le premier se fixe sur la région ventrale du métasternum. Le second se fixe, sur la région pleurale du métas- ternum, en partie sur un apodème latéral (Ap. plr. 3) qui part de la ligne de soudure du métasternum et du métanotum, et qui se traduit, à l'extérieur du tégument, par une petite cavité d'invagi- nation. Un muscle, réduit, pour ainsi dire, à un ligament {M. 84), unit l'extrémité de la furca métathoracique à l'apodème situé à la limite du métasternum et du métanotum. Ce muscle atrophié est homos- tique du muscle si développé [M. 83) que nous voyons dans la figure 19 (p. 430). Sur la lame transverse qui, du côté ventral, forme apodème à la limite du méso- et du métathorax [Se. 2 et Se. 3) se fixe, à côté du muscle mésothoracique M. S5, un muscle métathoracique dorso- ventral (M. 86) dont le long tendon passe au-dessous du tronc stigmatique et va s'attacher près de la bordure supérieure du méta- notum. Sur l'apodème (Ap. plr. 3) se trouve l'insertion de l'un des muscles dorsaux du métathorax [M. 87) qui se retrouve dans la figure 20. Anneau médiairc. — Dans l'anneau médiaire, le notum est bien plus développé que le sternum. Sur le notum la coupe passe par l'une de ces épines {Ep.) qui limitent, latéralement, le logement dans lequel le premier nœud vient s'abriter lorsqu'il se relève fortement. Le sternum forme un butoir d'arrêt (But.) pour la coxa métathoracique. La coupe nous montre la glande [Gl. Se. 4), l'appa- reil de fermeture du stigmate St. Se. 4 et trois des muscles moteurs du premier nœud, à savoir : le muscle ventral longitudinal (M.v.}i).4), le muscle dorsal latéral {M.d.a.4) et le muscle dorsal longitudinal [M.d. m.. 4), qui sont figurés en entier, pour l'ouvrière, Note 16, p. 24, fig. 9. 416 en. .iANi;r Fiijurc l(K Mcsothorti.r. — (lettc (ij^iire représente une IraiiclK! |)nral- lèle t;l conligiu' à la précédeule. J.a nM'nil)rane arli(ulaii-e(.l//;.a./.i'), qui se trouve à la partie supérieure, appartient au inés(>tliorax et sert à assurer la mobilité du protlioiax. Ouelques acini de la glande labiale ((il.lhi.) se trouvent dans sou voisinaj^e. Au pr«'niier stigmate ou stigmate mésothoracique {St. Se. :2) origine du tronc stigmatique [T. si.) aboutit un muscle de fermeture (M. ferm.). Du stigmate [)art le sillon (Sill. s{.) qui, s'intlécliissant vers le haut et s'invaginaut dans le corps avec une forme comparable à un doigt de gant, fournit l'apophyse de lixation du muscle de ferme- ture du stigmate (Apoph.). C'est au voisinage de cette apophyse que se trouve (voir fig. 1 et 3) le carrefour où aboutissent le sillon stigma- tiqne (SiU. st.), le sillon poilu transversal {SiU. transv.)Gt le sillon noto-sternal {Sill.n. s.). Plusieurs muscles se fixent sur ce dernier, Ce sont, d'a- bord, du côté ventral, un grand muscle {M. 57) qui s'at- tache sur la bordure externe de la coxa mésothoracique et un muscle {M. 91) qui va s'at- tacher à une forte apophyse du scutum, au voisinage de l'articulation alaire (voir p. Fig. 10. — Mijrmica rubra reine. Corselet. ' »' '" Tranche voisine de la précédente, prise ^ Y », ensuite, deux mus- tout à fait sur le côté du corps. Gross. 30. cles qui servent à la mise en place de l'aile mésothoraci- que : le muscle M. 'JO, qui s'attache, en avant, aux pièces basales de l'aile, est abducteur, et sert à amener l'aile dans la position du vol; le muscle à deux chefs {M. 9^, M. 93), attaché plus en arrière, est, au contraire, adducteur, et amène l'aile dans la position de repos. Le chef M. 92 se fixe contre le sillon stigmatique, tandis que le chef.]/. 93 se fixe contre le sillon noto-sternal. Un grand muscle, M. S3, qui s'attache à l'extrémité de la furca {Furc. 2), va se fixer (voir p. 430, lig. 19) sur la région pleurale ETUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 417 du notum, c'est-à-dire sur la région située entre l'articulation alaire et le sillon noto-sternal. Enfin, à la partie tout à fait inférieure de l'anneau, nous retrou- vons le muscle dorso-ventral {M. 85) qui se fixe à l'apodème situé à la limite du méso- et du métasternum {Se. 2, Se. 3) et s'attache au notum, auprès de la partie inférieure de l'articulation alaire. La coupe passe par la base [Apoph., Plir.i.m.l.) de l'apophyse latérale du grand phragma qui fournit l'insertion inférieure du muscle vibrateur longitudinal. Métathorax. — Le troue stigmatique(Sî.Sc.^) nous fournit encore ici un repère voisin de la limite supérieure du métathorax. Fi^'. II. — A, Formica rufa reine. Tranche similaire de celle représentée figure 9 pour la Myrmica. Gross. 3o. B, Formica rufa ouvrière. Glande de l'anneau inédiairc. Gross. 70. [-e squelette interne nous montre, en outre de la lame transverse ventrale située à la limite du méso- et du métasternum {Se. S, Se 3) une apophyse métathoracique(4/30j3/î.) reconnaissable à l'extérieur du corps par la trace de sa cavité d'invagination et située à la limite du métasternum et du métauotum. Nous retrouvons le muscle métathoracique dorso-ventral M. 86. Le groupe de muscles dorsaux M. 87, M. 88, M. 89 est moteur des parties mobiles du métauotum et le muscle à plusieurs chefs M. 65 est extenseur de la troisième coxa. Mém. Soc. Zooi. de Fr., 1898. XI. — 2,1 418 CII. .lANKT Anneait môilinire. — Les pailics (}iii se Iroiivenl plus bas que le chef le plus long tlu muscle [M. Ct^t) apparlieimeiit U)ul(;s à l'anneau niédiaire. C'est le muscle dorsal latéral (M . d. a. 4) rotateur et rele- veur (lu i)éliole, le sti^nnate (Sf. Se. 4), et, eulin, la glande (07. Se. 4) et sa chambre aérifère [Ch). Fonitica rufa reine. — Les organes oui tout à fait la même dispo- sition chez les Formicinae. Les ligures M el 12 représentent deux Fig. \i. — l< or mica rufa reine. Tranche similaire de celle représentée, ligure 10, pour la Myrinica. Gross. 35. tranches taugentielles occupant, dans le corselet de la Formicarufa, la même situation que les tranches qui viennent d'être décrites pour la Myrmica rubra. Dans la figure 12, nous constatons que le stigmate mésolhoracique St. Se. 3 qui, chez la Myrmica, est réduit à un simple pore dépourvu, à cause de sa ténuité, d'appareil de fermeture est, ici encore, très réduit, mais cependant pas au point d'avoir perdu sou appareil de fermeture. ETUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 419 Chambre de la glande de Tanneau médiaire (Mj/r/iiicaj Lasiiis, Formica) J'ai décrit, dans la Note 17, la disposition que présente cette cavité chez la Mynnica : ses parois portent un faisceau convergent de rigoles : elle est très vaste et s'ouvre, au dehors, par un oriftce linéaire très étroit. Je représente, ici, la disposition, notablement différente , que cette glande présente dans la sous-famille des Formicinae, où elle a déjà été examinée par Meinert ( "60, pi. 3, fig. 6, 7, 8, Lasius fuliginosus) et par Lubbock (" 79'= , pi. 12, fig. 7, Lasius fiai- as). Chez le Lasius (ouvrière, fig. 13), cette cavité (Cb) est encore bien développée. Elle s'ouvre largement à l'extérieur et son ouverture (Or) est simplement protégée par quelques poils recourbés (P. s.). Au fond de cette cham- bre on voit le cribellum (Cri) de la glande. Il est comme coitïéd'une touffe de poils sen- sitifs dont l'ensemble cons- titue un trichode (Tri.) en for- me de pinceau creux. Les cel- lules nerveuses des poils de ce pinceau forment un gros ganglion (G. sens.). Les cellu- les de la 'glande sont volumi- neuses, pourvues d'un gros noyau et serrées les unes con- tre les autres. Fig. 13. — Lasius flavus ouvrière. Glande de l'anneau médiaire. Gross. 160. Chez la Formica (ouvrière, fig. il B), cette cavité est bien réduite. Elle contient une petite toufïe de poils qui font saillie au dehors {Tri.). Cette glande qui se retrouve, ainsi, chez les Formicinae et chez les Myrmicinae, avec des caractères différents dans chacune de ces deux sous-familles, existe aussi bien chez les mâles que chez les deux formes de femelles. Les animaux myrmécoxènes, et en particulier les Claviger, les Lomechusa, les Atemeles, etc., présentent, à la surface de leur corps, des trichodes ou touffes de poils, généralement jaunes ou rougeàtres, qui semblent avoir pour fonction d'étaler et de faire 420 eu. .lANET v;iporiser un liiiuidc qui pnr;ut ('^lic nu éthor f;ras volatil. I.ep poils (jiii, chez les Foriniciuae, accompa^ueiil la i^land»^ du corselet, rappellent ces trichodes et semblent avoir le même but. Chez les Mi/riiiira l'organe semble avoir encon^ la raùme fonction évapora- trice. mais sa disposition est bien dilTérentc (voir Note 17, p. 10). Coupes transversales L'étude de tranches comprises entre des cinipes transversales est indispensable pour donner une description plus détaillée de l'ana- tomie du corselet. Les coupes de la série que nous allons examiner sont toutes parallèles entre elles. On se rendra compte de la direc- tion qui m'a paru être la meilleure, et que j'ai adoptée, en se reportant à la ligure 22 (p. 436) et à la planche VI. La coupe supé- rieure de la tranche représentée par la ligure 22 passe, du côté dorsal, entre la membrane {,)femh.) et la nervure {:\erc.) qui se trouvent à la partie supérieure du scutellum et, du côté ventral, un peu au-dessous de la bordure supérieure de l'arceau ventral du premier nœud. La direction des coupes se trouve, ainsi, être celle qui est représentée, approximativement, par la ligne AB, dans la partie inférieure du corselet, sur la planche VI. Avant d'aborder l'étude du corselet examiuojis d'abord le cou, partie rétrécie de la tète, qui sert à articuler cette der- nière avec le corselet (fig. 14 ). Le sque- lette chitineux du cou appartient à l'an- neau labial. La région notale (Se. lab. d) ne présente rien de particulier et il n'y a Fig. 14. — Myrinica rubra , ^- ^ ■ . ,. , , . aucune membrane articu aire au voisi- reme. Coupe transversale de la partie très rétrécie qui nage de sa jonction avec l'arceau sternal constitue le cou. Gross. 160. (Se. lab. V.). Deux invaginations fortement chitinisées forment deux apophyses laté- rales [Apoph.) qui constituent la partie la plus importante pour la consolidation de l'articulation céphalique. Cette articulation permet surtout des mouvements de charnière, c'est-à-dire de relèvement et d'abaissement de la tête. Quant aux mouvements de rotation de la tête, ils sont amplifiés par des mouvements de rotation de l'en- semble de la tête et de l'arceau ventral du prothorax. Auprès des apophyses, il y a, de chaque côté, une traverse tubuleuse (Trav."^ pourvue, dans toute sa longueur, d'une fine lumière. Cette traverse correspond au tentorium des anneaux précédents. De chaque côté ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 421 du plan sagittal il y a une rangée longitudinale d'organes sensitifs en ombrelle (0. s.) et, plus extérieurement, des poils sensitifs. Les viscères qui traversent cette partie rétrécie sont, dans le plan sagittal: le canal impair de la glande labiale [Gl.lfn. can.), l'œsophage [Oa.) et l'aorte ('/. f/.). Les deux connectifs (N.c.) de la chaîne nerveuse passent de chaque côté de l'intervalle compris eutre l'œsophage et le canal de la glande labiale. Plus extérieure- ment ou voit, à droite et à gauch ■ de l'œsophage, les deux nerfs longitudinaux (A'', sijmp.) du tube digestif. L'aorte est flanquée des deux troncs trachéens longitudinaux ventraux (Tr.?. /. v.), tandis que les deux troncs dorsaux [Tr.t.l.d.) passent devant les apophyses. Sur la bordure tout à fait inférieure de l'arceau dorsal s'attachent quatre paires de muscles releveurs et rotateurs de la tète, muscles que nous retrouverons dans les tranches suivantes. Avec la figure 15 A nous abordons le prothorax. Son arceau dorsal (Se./(/.)et les deux demi-plastrons qui forment la partie supérieure de son arceau ventral [Se. I.v.) se prolongent en un col protecteur de la membrane d'articulation du prothorax avec le cou. Chacune des deux parties de l'arceau ventral émet une apophyse interne qui s'articule, par son sommet et par son pour- tour, avec l'apophyse correspondante du cou, apophyse qui est représentée dans la figure précédente. Les viscères occupent à peu près les mêmes positions relatives que dans la partie inférieure du cou. Nous voyons les tendons de tous les muscles moteurs qui agissent directement sur la tète, à savoir: une paire dorsale médiane de releveurs [M. 3Ô) qui vont se fixer sur la face supérieure du phragma du scuturn {Phr. i'cuî., pi. VI, et fig. 16 E), trois paires dorsales latérales [M. 30, M. 37, M. 3S) qui, suivant leur mode d'ac- tion, servent soit à relever, soit à faire tourner, soit à incliner latéralement la tête; enfin une paire ventrale (M. 30) de muscles abaisseurs qui s'attachent vers le milieu de la bordure ventrale du cou (pi. VI). La tranche, fig. 15 B, montre la membrane articulaire sagittale qui unit les deux demi-plastrons de l'arceau prothoracique ventral (Se. y. y.) et aussi la membrane articulaire qui unit cet arceau à l'arceau dorsal. C'est dans cette tranche que se trouve la bifurcation du canal impair de la glande labiale {Gl. Ibi.). Les deux muscles M. 30 et M. 37 des mouvements latéraux de la tête se fixent par une vaste surface sur chacun des demi-plastrons \'\ii. i;i. — Mj/riiiica ruhra n'ino. Cursflet. Cette tigure et les suivantes (Flg. 15 k 23) donnent une série de 13 tmn- chfs (A il M> comprises on- Irr (li's roupt's transversales ayant approximativement la direction ilu plan transversal dont la traci' AU i-sl indi- quée, à la partie inférieure du corselet, sur la planche VI. Le grossissement do toutes ces figures est 70. La légen- de qui accompagne chacune d'elles permet de reconnaî- tre, en se reportant aux figures 1 à G et à la planche VI, quelle est la situation de la tranche représentée. A, Tranche passant par le col protecteur de la mem- brane articulaire du cou. B, Tranche passant au ni- veau de la bifurcation du canal de la crlande labiale {Gl. Ibi.). C, Tranche contenant la partie supérieure du gan- glion prothoracique (G. Se ■!). D, Tranche passant par la partie supérieure do l'arti- culation dos coxa prothora- ciques (Cx. t.). ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 423 de l'arceau ventral. On voit en N les ramifications du nerf protho- racique qui innervent ces muscles. Dans la tranche fig. 15 C, les apophyses {Apoph.) d'articulation de la tête s'infléchissent en bas et leurs extrémités donnent inser- tion à trois paires de muscles : M. 40, M. 41, M.4'2. La paire M. 42 va s'insérer sur l'arceau dorsal et la paire M. 41 sur le milieu de la furca prothoracique (fig. 16 E). Les deux muscles qui constituent la paire M. 40 se croisent entre l'œsophage et la chaîne nerveuse et vont s'attacher sur la bordure supérieure du bord articulaire de la coxa. Les deux muscles M. 44 et M. 46 sont également moteurs de la coxa. Cette tranche contient, de plus, la partie supérieure du ganglion prothoracique, l'organe chordotonal qui part de la face ventrale de ce ganglion (pi. VI) et le nerf qui innerve les parties prothoraciques autres que les pattes. La tranche fig. 15 D passe par l'articulation de la coxa protiiora- cique (C'.r. /) et contient le nerf (N.p. 1) et les deux troncs trachéens (T.e.ri.cx., T. int. ex.) delà patte. L'arceau dorsal du squelette est très embrassant. On voit, encore, sur le côté externe de chaque coxa, la partie inférieure des demi-plastrons sternaux et, entre les coxa, la partie supérieure de la pièce impaire qui porte la lame sagittale (L. m. L). Deux muscles (M. 45 et .)/. 4S) qui sont fixés sur les côtés de l'arceau dorsal vont s'attacher sur la furca prothora- cique (Fnrc. /, fig. IGEetF) que le premier tire en haut et eu arrière et le second en haut et en avant. Ils contribuent, comme tous les muscles qui s'attachent à la furca, à mouvoir un ensemble formé par la tête, par l'arceau sternal du prothorax et par les pre- mières pattes. Cette tranche contient plusieurs muscles moteurs des pattes. Ce sont les muscles M. 43 et M. 40 qui agissent sur la bordure de la coxa, le muscle M. 47 qui est fléchisseur du fémur. D'autres muscles extenseurs ou fléchisseurs du fémur se fixent, dans l'intérieur de la coxa, à sa partie supérieure. Près des deux canaux de la glande labiale {Gl. Ibi.) se trouvent les deux corpora incerta {Crp. inc. '2) dont il a été question ci-dessus (p. 410). On voit l'un des groupes d'organes sensitifs (0. s.) accompagnés de gan- glions [G. s.) qui se trouvent sur la partie proximale de la coxa. Tandis que les quatre tranches que nous venons d'examiner ne montrent, relativement au squelette, que des parties du prothorax, nous voyons apparaître, dans la tranche fig. 16 E., le scutum [Se. 2. cl., Sent.) et son phragma {Phr. Scut.). La membrane articulaire qui se trouve près du phragma et la face supéro-exterue du phragma 424 cil. .lANKT l^fÛ.K Im. Mr.< fn, ici. Ci.; SaU Fig. 16. — E, Tranche passant par la furca prothoracique {Furc. ■!) et la partie supérieure ilu scutuni tSoit.). F, Tranche contenant le sillon transversal (Sill. Iransv.) et l'apophyse d'inser- tion du muscle de fermeture du premier stigmate ou stigmate méso-thoracique (Apoph. ferm.'st.}. ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 423 appartiennent au prothorax, tandis que la face inféro-interne du phragma appartient au mésothorax. Cela résulte de l'examen des insertions musculaires : la face supérieure du phragma, en effet, fournit la surface de fixation du muscle releveur de la tète M. 33, qui est morphologiquement un muscle prothoracique, tandis que sa face inférieure fournit des surfaces d'insertion aux faisceaux des muscles vibrateurs du vol, muscles qui appartiennent morpholo- giquement au segment mésothoracique. Le phragma est ainsi pro- mésothoracique. La coupe supérieure de la tranche passe par la cavité de la furca [Furc.i). Nous voyons s'insérer, sur cette furca, une série de muscles que nous avons déjà rencontrés dans les tranches précédentes. Ce sont, eu partant du milieu du bord dorsal de la furca, les muscles M. 41, M. 39, M. 38, M. 45 et M. 48. La tranche contient, en plus, un muscle prothoracique dorso- ventral {M. 52) qui se fixe près de la bordure pro-mésonotale et s'attache près de l'extrémité distale de la furca, et, s'insérant également sur la furca, un extenseur et un fléchisseur de la coxa (M. flécli. ex., M. ext. ex.) et un fléchisseur du fémur {M. fléch. fm.). Dans l'intérieur de la coxa s'insèrent un extenseur et un fléchisseur du fémur {M. ext. Jm., M. fléch. fm.). L'insertion du muscle longitudinal M. 53 (pi. VI) se trouve sur la partie externe de la base de la furca [Furc. 1). Ce muscle traverse les tranches suivantes et son insertion inférieure se trouve au sommet de l'anneau de la furca mésothoracique (fig. 19). La partie supérieure du muscle vibrateur longitudinal du vol [M. vil), l.) apparaît, ici, sous la partie enlevée du phragma du scutum. Nous commençons aussi à rencontrer les premiers acini de la glande labiale (G/. Ibi.). L'œsophage s'est notablement élargi et l'aorte est accolée à sa face dorsale. Les deux invaginations qui forment la furca sont venues se souder en arrière et entourent, comme un anneau, les connectifs vV.c. de la chaîne ganglionnaire. Les trachées qui se trouvent au voisinage de ces connectifs envoient des ramifications dans le ganglion prothoracique qui se trouve au- dessus, et une trachée dans la coxa (fig. 13 D, G. Se. 4, T.int. ex.). La tranche fig. 16 F comprend, du côté dorsal, la partie inférieure des côtés du phragma du scutum {Plir. seul.), et, du côté ventral, le sillon transversal (Sill. transv.). Ce sont des repères qui per- mettent, en se reportant à la figure 1, de se rendre bien compte de la direction des coupes entre lesquelles la tranche est comprise. La partie dorsale du tégument est formée par le scutum {Se. 2. d. Scut.), les côtés, par l'arceau notai du prothorax (Se.-l.d.), et la 426 cil. JANKT partie vcntiak' par l'arceau stornal du mésothorax (Se.^. v). L'apo- physe en forme de doii,'t de ^^aiit {Apoph. ferm. st.) qui fournit l'in- sertion du muscle de fermeture du premier stigmate ou stigmate mésolhoracique (Af. ferm. at. /) marque, sur cet anneau mésothora- cique j)ar analogie avec ce qui se voit dans l'ahdonien, la limite des arceaux notai (Se. S. d) et sterual (.SV*. 2. v). Sur ce dernier, nous voyons le grand sillon transversal qui est divisé, dans le plan sagittal, |)ar une cloison médiane, et doni toute la surface est cou- verte de poils sensitifs très fins. La furca se prolonge, vers le bas, en une lame pleine (Furc. 1) sur laquelle s'étendent les insertions de muscles vus dans la tranche précédente [M. 39, M. iS, M.e.rt.cx], Cette lame donne, de plus, insertion à un muscle longitudinal mésollioracique (M. 66} qui converge, avec le muscle 3/. 55, pour aller se fixer au sommet de l'anneau de la furca mésothoracique [Furc. 2) (Voir p. 430, lig. 19 et pi. VI). Un muscle [M. ô1)8e fixe, très bas, sur l'arceau dorsal du pro- Ihorax et s'attache à la partie inférieure du cadre articulaire de la coxa : il contribue à porter la patte en arrière. Les troncs trachéens longitudinaux dorsaux émettent de nom- breuses ramifications [T. m. vit.) sur les faisceaux du muscle vibrateur longitudinal du vol [M. vib. /.). Les troncs trachéens lon- gitudinaux ventraux (Tr. t. l. v.) qui se raccordent, un peu plus bas, avec le tronc stigmatique que nous verrons dans la tranche suivante, émettent, ici, chacun, une branche qui va fusionner avec sa congénère dans le plan sagittal. Les acini de la glande labiale, qui sont, en réalité, un peu plus nombreux que ne l'indique la figure, se logent dans l'espace libre qui se trouve, sur les côtés du muscle vibrateur longitudinal, au- dessus du muscle vibrateur transversal que nous allons voir appa- raître dans la tranche suivante. Dans la tranche représentée par la figure 17, l'arceau prothora- cique dorsal (.S^'. /. d) se voit encore sur une petite partie des cotés du corps, et la membrane articulaire qui le borde et qui lui appar- tient morphologiquement, est logée au fond d'une dépression pro- tégée par des saillies chitineuses. Tout le reste du tégument appar- tient à l'anneau mésothoracique. A l'arceau mésothoracique dorsal appartiennent d'abord le scutum {Se. 2. d.Scut.) et ensuite deux portions pleurales (Se.2.d) qui s'avancent jusqu'au sillon noto-sternal [SiU. n. s.) dont on comprendra bien la situation en se reportant à la figure 1. Ce sillon, ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 427 dépourvu de toute membrane articulaire flexible, se trouve à la limite de l'arceau notai et de l'arceau sternal. C'est un véritable apodème dont les deux lames sont restées largement séparées, tandis qu'elles sont accolées, à la façon habituelle, chez d'autres Hyménoptères. Ce sillon fournit une surface de fixation, du côté Fig. 17. — G, Tranche contenant la partie supérieure du ganglion mésothora- cique (G. Se. 2) et la partie proximale du nerf des muscles du vol (V. al). dorsal, au muscle M. 92 et, du côtéventral, au muscle M. .>7, muscles que nous retrouverons dans la coupe suivante. Dans le plan sagittal, l'arceau ventral (Se. 2. v.) porte une forte lame médiane {L.m. 2) sur laquelle se fixe le grand muscle M 5S moteur de la coxa mésothoracique. 428 CM. .I.VNET A côté du tronc tracli<^en longitudiual ventral {Tr. i. l. i\), nous voyons le tronc sli^'inatique (Tr.st.) qui s'en est séparé un peu plus haut, et le muscle qui ferme le stiijjmate mésothoracique par adducliou d'un opercule visible dans la tranche suivante. Près du tronc sliymatique se trouvent les derniers acini de la glande labiale (Gl. Ihi). C'esl dans cette tranche que nous voyons apparaître, coupés un peu obliquement, les premiers faisceaux des muscles vibrateurs transversaux du vol {HI. vih. t.). Ces muscles se fixent, d'un côté, sur l'arceau mésothoracique ventral {Se.2.v.) et s'attachent, de l'autre côté, sur le scutura [Scut.] qu'ils ont pour rôle de déprimer. Les troncs trachéens longitudinaux dorsaux {Tr. t. /. d.) sont coupés très obliquement parce qu'ils s'intléchissent vers la région dorsale. Ils émettent des ramifications (T. m. vib.) du côté interne, pour les muscles vibrateurs longitudinaux et, du côté externe, pour les muscles vibrateurs transversaux. Du côté ventral, le tronc trachéen impair, dont nous avons vu l'origine dans la tranche précédente, se ramifie sur les muscles moteurs des pattes et, surtout, sur les muscles vibrateurs transver saux du vol. Le vaisseau dorsal qui est accolé à la face dorsale de l'œsophage tend à passer sur son côté droit. La partie supérieure du ganglion mésothoracique [G.Se. 2) émet un nerf dont une branche, qui va innerver les muscles vibrateurs du vol. suit le trajet indiqué dans la planche VI, tandis qu'une autre branche, qui est verticale, innerve les autres parties du mésothorax. Dans la tranche représentée par la figure 18 la partie dorsale appartient au scutum {Se.2d; seul). Immédiatement à la suite du scutum nous trouvons encore une petite portion de l'arceau notai prothoracique [Se. 1. d) qui vient recouvrir le premier stigmate ou stigmate mésothoracique {St. Se. 2) (Voir p. 396 et 397, fig. I et fig. 2). Ce stigmate qui, chez la larve, est bien nettement situé sur le méso- thorax est, chez l'imago, situé près de la bordure supérieure de l'arceau auquel il appartient et se trouve, comme nous venons de le voir, complètement recouvert par un repli de l'anneau précédent {Se. i. d). C'est ce qui explique pourquoi on l'attribue, parfois, par erreur, au prothorax. La partie du mésothorax qui porte le stigmate et celle qui s'étend jusqu'au sillon noto-sternal {Sill. n. s.) appartiennent à la pleura de l'arceau dorsal. ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 429 Toute la partie du squelette tégumentaire située ventralement par rapport à ce sillon noto-sternal appartient à l'arceau sternal raéso- thoracique. Sur le flaac dorsal du sillon noto-sternal (Voir p. 416, fig. 10 {Myrmica) et p. 418, fig. 12 [Formica) se fixe le muscle M. 90 qui Ch.Jan^t di-L Fig. Ib. — II, Ti'anclie passant par le stigmate mésothoraciquc S7. Se. 2. sert à ameuer l'aile mésothoracique dans la position du vol. A côté de ce muscle sont les deux chefs M. 92 et M. 93 du muscle qui sert à ramener l'aile dans la position de repos. Le muscle M. 57, qui se fixe sur le flanc ventral du sillon iSill. n.s.) et le muscle M. 58. qui se fixe sur la lame sagittale mésothoracique {L.m.2), sont deux muscles moteurs de la coxa mésothoracique. 430 CM. .IANI.T Les muscles lorii^itinliiiaiix M. 'l'î et M. HCt, que nous avons vus dans les tranohos pircédentes. arrivent, en converi'eant, entre l'œsophage {Oe) et le ganglion niosothoracique {G. sv. 'J). Fig. 19. — I, Tranche passant par l'articulation de Taile et par l'articulation de la coxa du mésothorax, et comprenant l'anneau fermé de la furca méso- thoracique(Ai.Se.2, Cx.2, Furet). La tranche représentée par la ligure 19 comprend l'articulation de l'aile (Al. Se. 2) et l'articulation de la patte mésothoracique (Cx. 2). Toute la partie dorsale comprise entre les articulations alaires appartient au scutum (Se.2.d, SciU). Au-dessus de l'articu ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 431 lation alaire se trouve une petite tégula protectrice (7'^^ fortemeut convexe. L'aile est un véritable sac tégunientaire formé par évagiuation des parois du corps. Au point de raccordement le tégument pré- sente des plissements nombreux et compliqués, localement épaissis et fortement chitinisés. Ces parties solides sont amenées, par les muscles extenseurs de mise en place pour le vol, dans une position telle, qu'elles transmettent intégralement à la nervure principale de l'aile les vibrations que les muscles vibrateurs impriment à l'ensemble du scutum, du scutellum et de l'apodème qui est arti- culé aux côtés inférieurs de ce dernier. Dans l'intérieur de l'aile on voit les trabécules qui relient l'hypo- derme de la face supérieure à l'hypoderme de la face inférieure et qui, au moment de l'éclosion, lorsque le sang est comprimé pour le déplissemeut de l'aile, lui conservent sa forme plane et empêchent ses parois de s'écarter. La partie comprise entre l'articulation alaire et le sillon noto- sternal est la pleura de l'arceau dorsal. La partie située ventralement par rapport à ce sillon, et sur laquelle se trouve l'articulation des pattes, est l'arceau sternal. La furca [Furc. 'J) qui part, un peu plus haut, de la paroi du corps, et qui, pour cette raison, se trouve ici coupée, forme un anneau complet pourvu de deux grandes branches latérales. Auprès de l'articulation alaire nous retrouvons le muscle M. 90 et le muscle M. U2, M. i)3 dont les deux chefs ne sont plus distincts dans le voisinage du tendon. Un muscle dorso-ventral il/. 9î se fixe sur le sillon noto-sternal et s'attache à une apophyse du scutum voisine de l'articulation alaire. Lorsque ce muscle agit indépendamment de son symétrique, il produit un mouvement de bascule de la bordure articulaire alaire du scutum et du scutellum. Comme ce mouvement influe certainement sur la direction des ailes et sur les vibrations qui leur sont transmises, la paire de muscles qui le produit doit jouer un rôle important dans les changements de direction que l'Insecte veut effectuer pendant le vol. De l'extrémité de chaque branche de la furca part un grand muscle M. 83, qui va se fixer sur la pleura de l'arceau notai. Sur la partie proximale de la branche s'insèrent : du côté dorsal, deux muscles, M. 81 et M. 82, que nous retrouverons dans la tranche suivante et, du côté ventral, le muscle M. 62, qui traverse la coxa et agit sur le fémur. Sur le sommet de l'anneau de la furca se 432 CM. .lANKT trouvent les insertions, sous forme de tendons, des deux paires lnnp:itu(linnles ventrales M. ~)S et M. 50. que nous avons vues tra- verser les tranches précédentes. D'un apodènie qui se trouve à la limite des arceaux ventraux Fig. 20. — .F, Tranche passant par le stigmate, la furca et la coxa métathora- cique [SI. Se 5, Furc. 5, Cx. 5). mésothoracique et métathoracique (Voir p. 413 et 416, fig. 9 et 10) partent deux muscles do rso- ventraux : l'un mésothoracique (M. 85), qui va s'attacher sur la bordure du cadre qui entoure l'articulation ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 433 alaire semble jouer un rôle dans la direction du vol ; l'autre, méta- thoracique {M.S6) qui va s'attacher sur la bordure supérieure de l'arceau notai du métathorax. Les autres muscles : M. 57, M. 60, M. 61 sont des muscles moteurs de la coxa mésothoracique. Les connectifs de la chaîne nerveuse (iV. c.) passent dans cette sorte de bague que forme la furca et nous voyons, entre ces con- nectifs, le ganglion sympathique (G. symp.) qui se trouve à la partie supérieure du ganglion métathoracique. Dans la coxa pénètrent le nerf (N. ex. 2) et les deux trachées {T.ext.cx.2, T.int.cx.2) de la patte. Dans la tranche représentée par la figure 20, la partie tout à fait dorsale appartient encore au sculum {Scut.), mais on voit, de plus, séparé de ce dernier par une articulation membraneuse [Memb.), le scutellum {Scutell) et sonapodème {Phr. i. m. /,). Tout cela appar- tient à l'arceau notai du raésothorax. Sur la membrane, ici assez longue parce qu'elle est coupée très obliquement, qui fait suite à l'apodème du scutellum, débouche l'orifice, extrêmement réduit et dépourvu d'appareil de fermeture, du stigmate métathoracique [St. Se. 3). Cette membrane et la partie du squelette qui va de la saillie de recouvrement du stigmate jus- qu'à cette apophyse qui se dirige à la rencontre de la furca (Fiirc.3) appartiennent au métanotum (Se. 3. d.). Toute la partie ventrale comprise au-delà de cette apophyse appartient au métasternum [Se. 3. v.) et c'est sur elle que nous voyons l'articulation de la coxa métathoracique {Cx. 3). La furca mésothoracique est formée d'un tube bifurqué, dépourvu d'anneau et dont les branches s'élargissent à leur extrémité. Comme pour les deux furca précédentes, une certaine portion de sa face inférieure (anale) doit être considérée comme formée par des élé- ments tégumentaires appartenant, morphologiquement, à l'anneau suivant, parce qu'elle donne insertion à deux muscles, M. 68 et M. 69, qui appartiennent à l'anneau médiaire Se. 4 et sont moteurs du pétiole Se. 5. Des deux muscles M. 81 et M. 82 que nous avons vus, dans la tranche précédente, s'insérer sur la branche de la furca mésotho- racique, le premier va s'attacher sur une apophyse de l'apodème du scutellum, tandis que le second va, dans la tranche suivante, se fixer à la partie inférieure du scutum. Tous deux sont ainsi des muscles dorso- ventraux. Le muscle M. 81 semble, par son action Mena. Soc. Zool. de Fr., 1898. xi. — 28 434 CM. .lANET sur rapodèino (lu scutellum, avoii- ii jouer un certain rùlc dans la direction du vol. Les tendons des muscles M. 85 (mésothoracique) et M. Sfi (méta- thoracique) dont il a été question précédeniment passent : le pre niier, au-dessus, le second, au-dessous du troue trachéen stigma- tique métathoracique [Tr. st.). Les muscles M. S7 et M. 8H, qui se fixent sur la lace dorsale de l'apophyse noto sternale Apoph., sont des muscles métathoraciques dorsaux qui vont s'attacher à la |)artie moyenne de l'arceau notai et servent à produire les mouvements de cette partie par rapport à ses régions pleurales. La tranche J contient toute la musculature motrice de la coxa métathoracique. Un muscle à tendon très développé {M. O.'i) sert à porter la coxa en avant et en dehors. Ce muscle a plusieurs chefs, et l'un d'eux se fixe sur les côtés de l'arceau ventral et remonte jusqu'à l'apophyse noto-sternale (Apoph.). Un muscle M. 04, s'at- tache auprès du précédent et se fixe sur la lame médiane sagittale qui précède la furca (pi. VI, Lm. 3) ; il est également extenseur de la coxa. Deux muscles,.!/. 66^^ et M. 06^ , sont, au contraire, fléchis- seurs. Le muscle M. 63, fléchisseur du fémur, se fixe vers l'extré- mité de la furca, traverse la coxa et va s'attacher au fémur. Un muscle M. 84, homodyname du muscle M. 83 de l'anneau précédent (fig. 19), relie l'extrémité de la furca à l'apophyse noto- sternale Apoph. Ce muscle est très court et est, pour ainsi dire, réduit à un simple ligament. Les deux muscles M. 68 et M. 69 qui se fixent aux parties infé- rieures de la furca, et appartiennent morphologiquement au segment médiaire, montreront leurs tendons d'attache dans la tranche suivante. Vers la coxa, se dirigent, en outre de la musculature que nous venons d'examiner : le nerf iV. ex. 3, la trachée interne T. int. ex. 3, la trachée externe T. ext. ex. 3 et enfin, un organe chordotonal Org. e. que j'ai reconnu bien nettement, surtout chez l'ouvrière, à ses corpuscules scolopaux, mais dont il m'a été impossible de suivre le trajet. La partie de la chaîne ganglionnaire qui se trouve dans cette tranche appartient au ganglion qui va innerver le premier nœud (G. Se. .7) (Voir pi. VI). A la partie tout à fait inférieure de ce gan- glion, sur sa face ventrale, se trouve un petit ganglion sympathique G. syinp. Dans la tranche K (fig. "21) se trouve la partie tout à fait inférieure ETUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 435 du scutuiii (Scut.), la partie moyenne (Memh.) de sa charnière d'ar- ticulation avec le scutellum {ScutelL) et les derniers faisceaux des muscles vibrateurs transversaux (M. vib. t.). Plus bas, se trouve la partie latérale de la nervure {Nerc.) qui raidit la partie supérieure Fig. 21. — K, Tranche passant par l'articulation de l'aile métathoracique (.4/. Se. 3) et par le cribellum (Cri) de la glande de l'anneau niédiaire {(jl. Se. 4). du scutellum. La partie inférieure de ce dernier est encore plus efficacement raidie par un bourrelet tubuleux {ScutelL t) dont nous verrons le prolongement dans les deux tranches suivantes. A la suite du scutellum vient son apodème (Pkr. i. m. L). L'articulation de l'aile métathoracique se trouve près de la limite 436 eu. JANET su[)prieiire du métîmotuiii. La parlie ventrale; (|iii vient à la suite de cette arlitMilatioii appartient d'ahord à la région pleurale du niéta- notum, puisa l'anueau raédiaire; mais rien n'indique, ici, où peut se trouver la limite des deux anneaux. l"-//cei.id.. Fig. 22. — L, Tranche comprenant la partie inférieure de l'apodcme du scutelluin (Phr. i m. L) et le stigmate de l'anneau médiaire {St. Se 4). La coupe supérieure de cette tranche passe à peu près par la ligne AB tracée à la partie inférieure du corselet sur la planche VI. La chambre aérifère (Chb) de la glande Gl. Se. 4 est coupée longi- tudinalement et montre bien le cribellum (Cri) des canaux glandu- laires {Ca7i) et la fente extrêmement étroite qui livre passage aux produits volatilisés {[. Gl. 4). ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 437 La partie ventrale médiane de la figure appartient à l'arceau ster- nal du premier nœud {Se. 5. v.). Nous avons, dans cette coupe, les tendons du muscle ventral longitudinal M 6S (pi. VI, M. v. m.) et du muscle ventral latéral M. 09 (pi. VI, M. V. a.). La coupe supérieure de la tranche L (fig. 22) est dirigée suivant la ligne A B tracée sur la planche VL La partie dorsale de cette tran- che appartient au scutellum (Scutell.) et montre encore sa nervure supérieure [Nerv.) et sa partie tubuleuse inférieure (Scutell. î.) qui servent, toutes deux, à donner une grande raideur à cette région du thorax. L'apodème du scutellum. (P/^r. i. m. l.) montre toute sa partie inférieure coupée suivant sa longueur, tandis que sa partie supé- rieure se trouve dans la tranche suivante. Nous voyons les faisceaux vibrateurs longitudinaux venir se terminer sur ces deux parties. Le métathorax est fort réduit et replié en bourrelet. L'anneau médiaire est pourvu d'un large stigmate St. Se. 4, suivi d'un puis- sant appareil de fermeture, du type des appareils abdominaux, pourvu d'un levier obturateur sur lequel agissent un muscle de fermeture (M. ferm.) et un muscle d'ouverture (M. ouv.). Ce dernier passe contre la glande Gl. Se. 4. et va se fixer en un point du sque- lette chitineux qui, par analogie avec ce qui existe dans l'abdomen, doit être considéré comme appartenant à la bordure noto-sternale de l'anneau médiaire. Le muscle M. 67 (Note 16, ouvrière, p. 24, M. d. a.) se fixe sur les côtés de l'arceau notai (Se. 4. d.) et s'attache sur les côtés de la bordure supérieure de l'arceau notai du premier nœud. Deux gan- glions sensitifs bien développés innervent les organes et les poils sensitifs qui sont situés sur la partie supérieure de l'arceau ventral du premier nœud et veillent à la sécurité de cette partie qui est la plus fragile du corps de la Fourmi. La tranche représentée par la figure 23 comprend encore, du côté dorsal, une partie du scutellum (Scutell.), de son bourrelet tubuleux (Scutell. t.) et de l'articulation de l'apodème d'insertion des muscles vibrateurs longitudinaux (Phr. i. m. /.). Le métathorax se montre, comme dans la tranche précédente, et comme dans la tranche sagittale (pi. VI), extrêmement réduit. L'anneau médiaire est bordé, à sa partie supérieure, d'une ner- vure qui vient, elle aussi, contribuer au raidissage de cette partie renforcée du corps. La région dorsale de cet anneau fournit l'inser- tion de l'un des muscles les plus importants, le muscle M. 75 rele- 438 en. .ÎANKT veur (lu premier nœud et. piir constMincnt, de l'ensemble du piMiole et de l'abdomen. C'est une paire d(^ muscles à plusieurs chefs dont les deux tendons.se fusionnent eu un tendon impair attaché à la saillie articulaire de l'arceau dorsal du premier nœud Se, 5. (Le muscle homologue, chez l'ou vrière, est représenté Note 7. fig. 1, 2 et 3, A/. 7.7). Les vi.scéres, que nous avons vus si resserrés les uns contre les autres dans l'étroit passafi^e que leur fournit le cou, à l'endroit où ils arrivent dans le corselet, se sont, pour eu sortir, groupés à nouveau, en un faisceau minuscule et ils se sont, de plus, alignés dans un plan frontal. Ils peu- vent, ainsi, franchir, sans obstruer la cavité générale dans laquelle passe le courant descendant du sang, le rétré- cissement si prononcé qui se trouve à l'articulation du cor selel et du pétiole, et, de plus, ils peuvent, sans être tiraillés, se prêter aux grands mouvements de charnière de cette partie, si mobile, du corps. Dans la partie où il est appliqué contre la paroi dor- Fig. 23. — M, Tranchf comprenant la partie sale du pédOUCUlc du pétiole, le faisceau viscéral comprend, entre les deux troncs tra- chéens longitudinaux [Tr. t. /.), l'aorte {V. d.), les connec- tifs de la chaîne nerveuse fu- sionnés en un seul cordon {;V. c.) et enfin, l'œsophage (Oe) flanqué de deux filets nerveux sym- pathiques (Y. symp.). dorsale, tout à fait inférieure, du méso- thorax (ScutelL), la partie dorsale média- ne, du métathorax {Sp. .'î), le grand muscle releveur du pétiole (il/. 7.5) et passant par le. pédoncule du premier nœud du pétiolr (Se. S). ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 439 Avec l'examen de la tranche représentée par la figure 23, nous avons terminé la description du corselet. Complétons cette étude en montrant, schématiquement, comment le mésothorax se comporte pendant l'acte du vol. Schéma des mouvements du squelette tégumentaire DU mésothorax pendant le vol M. Marey a constaté, expérimentalement, que le mouvement imprimé aux ailes des Insectes, dans le vol, est peu compliqué : c'est un simple mouvement de va-et-vieut dans un plan perpendi- culaire à l'axe du corps. Cette simple oscillation suffit à tout expliquer, la résistance de l'air produisant la déviation en lemnis- cate de la pointe de l'aile et les changements d'inclinaison de sa partie membraneuse. Si on enlève cette dernière et si l'on réduit l'aile à sa nervure costale, on peut constater la simplicité de ce mouvement de va-et-vient. Comment les muscles vibrateurs du vol, qui s'insèrent sur le squelette tégumentaire du mésothorax et n'agissent pas directement sur l'aile, peuvent-ils produire ce mouvement de va-et-vient? Chez les Hyménoptères, les ailes inférieures sont dépourvues de musculature motrice et, pendant le vol, elles resteraient immobiles si elles n'étaient accrochées aux ailes antérieures et entraînées par elles. Cela se voit bien, en particulier, dans les premiers mouve- ments des ailes des Guêpes qui viennent de quitter leur cocon (Note 9, p. 93). Il suffit donc, pour l'étude du mouvement des ailes dans le vol chez les Hyménoptères, d'étudier les mouvements des ailes antérieures. Ainsi que cela a été reconnu par les auteurs qui ont étudié cette question, et en particulier par Chabrier (' 22, p. 9 et suiv.), les vibrations du scutum et du scutellura, vibrations qui sont si sen- sibles sous le doigt lorsque les ailes fonctionnent, jouent un rôle important dnus l'acte du vol. Si l'on expérimente sur un Diptère ou sur un Hyménoptère récemment mort, on constate que, lorsque les ailes sont écartées, il suffit d'exercer une légère pression sur le milieu de la charnière d'union du scutum et du scutellum pour faire soulever les ailes, c'est-à-dire pour produire un mouvement à peu près identique à celui qui, dans une demi vibration, est produit par la constriction des muscles vibrateurs dorso-ventraux (M. vib. t.). Si, sur un Hyménoptère vivant, tel qu'un Bombus, on enlève très 440 ce. JANKT soigneusement toute la partie inférieure de l'arceau not;il de l'an- neau niédiaire, ou met à découvert le grand pliiagma (jiii fournil l'insertion inférieure des muscles vibrateurs longitudinaux. Cette mutilation n'empêche pas l'animal de faire vibrer ses ailes, et on constate, lorsque cela a lieu, (|ue le phragma est animé de fortes vibrations. Au repos, les ailes sont couchées longitudinalement le long du l' ii,'. 24. — Squelette chitineux du mésothorax vu de côté. L'articulation alaire est schématisée par une plaque de forme allongée m n articulée sur tout son pour- tour. Des traits discontinus et ponctués indiquent le contour du muscle vibrateur longitudinal M. vib. l. et du muscle vibrateur transvei'sal M. vib. t., ainsi que la déformation subie, par le mésothorax, sous l'influonco de la contraction vibra- toire alternative de ces deux paires de muscles. corps. Si, dans celte position, les muscles vibrateurs entrent en fonction, les vibrations du scutum, du sculellum et du grand phragma se transmettent bien aux ailes, mais elles ne produisent que des vibrations très faibles. Sous l'influence des petits muscles de mise en place que nous avons vus dans notre étude anatomique du mésothorax, les ailes peuvent être étendues et amenées dans la position voulue pour le ETUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES AREILLES 441 vol. Lorsqu'elles ont été amenées dans celte position, les vibrations du scutum, du scutellum et du grand phragma se transmettent aux ailes avec l'amplitude relativement considérable qui est néces- saire pour le vol. Cette transmission se fait par suite de l'engrenage et de la trac- tion de parties fortement chitinisées et des parties membraneuses qui se trouvent à la base des grandes nervures de l'aile, et sur le Fig. 25. — Coupe transversale du squelette chitineux du mésothorax et des deux paires de muscles vibrateurs du vol. Comme dans la figure précédente l'articu- lation alaire est schématisée par une plaque mil articulée sur tout son pour- tour. L'aile est schématisée par un axe rigide a b fixé sur cette plaque. pourtour du cadre articulaire que le corselet forme pour les ailes. Ces parties fortement chitinisées présentent des formes très com- pliquées et si on voulait reprendre leur examen détaillé (Bombus, Chabrier "22, pi. 9 à 11) on serait entraîné à une description longue et compliquée. On peut se rendre assez bien compte de la façon dont les choses se passent en représentant schématiquement (fig. 24 et 25) : 1° l'ar- ticulation de l'aile étendue, par une plaque mn articulée sur tout son pourtour; 2° l'aile, par une tige ab solidaire de la plaque mn. Sous l'influence de la contraction (fig. 24) des muscles vibrateurs 442 CH. JANET longiludinaiix du vol iM. rlh.l), grâcfi A la chaniiiTe gtelk la poussée vers l'avant produite par les deux cornes du phragtna du scutelluni (l'hr. i. ni. /.), la partie antérieure du scutum et la partie imstérieure du scutellum se rapprochent et le contour rghicd devient c'g'li k'd'. Le résultat de cette déformation, à laquelle l'élasticité du tégument ne prend guère part et qui se fait, à peu près entièrement, aux dépens de la charnière r//, est d'amener cette charnière en^'r'. Toute la partie moyenne de la région dorsale du mésothorax se trouve, ainsi, soulevée en bloc et passe (fig. 2u) de p 7 en /)' q\ Ce soulèvement entraîne le bord dorsal de l'articu- lation, l'amène de n en n' et la ligne ah prend la position a h' : c'est la demi-vibration d'abaissement de l'aile. Lorsque les muscles longitudinaux (M. vib. I.) ont cessé de se contracter, les muscles transversaux {M. vih. t.) se contractent à leur tour et, ramenant l'articulation mn et, par conséquent, la ligne ah dans leur position primitive, produisent la demi-vibration de soulèvement. Chabrier ("22, p. 10) n'attribue pas à la charnière gt l'importance que je lui attribue ici. Voici comment il explique les choses : « Supposons une feuille de matière élastique quelconque courbée )) en forme de tuile creuse; en cet état si on veut la courber aussi » d'avant en arrière de manière à rapprocher ses extrémités, il est » clair que la première courbure disparaîtra, du moins en partie, ^> et surtout vers le milieu de la feuille; que, par conséquent, les » bords latéraux s'écarteront; c'est là précisément ce qui a lieu à » l'égard du dorsum des Insectes par l'intermédiaire des muscles » du vol ; par là et par quelques autres moyens, le corps est allerna- )) tivement comprimé et dilaté, et les ailes élevées et abaissées tour » à tour. Le dorsum tient en arrière au corps et aux deux branches )) d'une pièce demi circulaire [scutellum] exerçant l'ofïice de levier )) et susceptible de ressort à laquelle il est uni intimement dans » tous les ordres d'Insectes, excepté dans quelques Hyménoptères » où cette pièce peut être séparée. Je l'appelle postdorsum à cause » de sa position ; et quelquefois bascule (c'est l'écusson dans quel- )) ques ouvrages), tant à cause de son genre de mouvement que de » celui qu'elle imprime aux osselets de la base des ailes »). Ainsi donc Chabrier attribue les mouvements de soulèvement et d'abaissement des ailes de l'Hyménoptère à l'élasticité d'une seule pièce, le dorsum [scutum], qui s'élargirait transversalement par suite d'un ploiement résultant du rapprochement de son extrémité antérieure avec son extrémité postérieure. ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 443 Pour moi le dorsum [scutum] est rigide aussi bien que le scutel- lum qui lui fait suite, mais ces deux pièces rigides sont mobiles, l'une par rapport à l'autre, grâce à une charnière située entre elles, et la contraction des muscles vibrateurs du vol produit non pas un élargissement transversal de la première de ces pièces, mais un soulèvement des deux extrémités de la charnière située entre elles. Chabrier {"22,, p. 32) a constaté que, après la mort récente d'un Insecte, si l'une des ailes est remuée au moyen d'une action exté- rieure exercée sur elle, ce mouvement peut être communiqué au dorsum et par suite à l'aile opposée. On peut expliquer cela en se reportant au schéma ci-dessus (fig. 25). Si l'aile a 6 de gauche est abaissée en «' // la surface articulaire mn prend la position m' n', le point p est soulevé en // et la charnière tg (lig. 2i) se ferme sur le côté et se soulève de manière à prendre la position t' g'. Ce mou- vement de fermeture de la moitié gauche de la charnière entraîne la fermeture de la moitié opposée, et, par suite, un soulèvement qui imprime ù la surface articulaire droite un mouvement à peu près identique à celui qui a été imprimé à l'aile gauche. Les muscles qui produisent l'ensemble des mouvements relatifs au vol des Hyménoptères sont ainsi au nombre de 9 paires. Il y a 7 paires de muscles, de structure histologique ordinaire, que l'on peut appeler muscles de mise en place des parties mobiles du m éso thorax : 1° Une paire M 90 qui, avant l'acte du vol, amène les ailes dans la position d'extension ; 2" Une paire à deux chefs M 92, M 93 qui, après l'acte du vol, ramène les ailes dans la position de repos ; 3» Une paire M 85 qui paraît jouer un certain rôle dans le main- tien de l'aile étendue et dans ses variations de position ; 4° Une paire M 91 qui sert à enfoncer ou à faire basculer latéra- lement le scutum et doit agir considérablement sur la nature et la direction du vol ; 0° Une paire M S'J qui produit un effet analogue en agissant sur le scutellum ; G*» Une paire M Si qui sert à modifier la position du grand phragma qui fournit les insertions postérieures des muscles vibra- teurs longitudinaux ; 7» Une paire M 83 qui, reliant les extrémités des branches de la furca avec les côtés du mésonotum, agit sur la position de ces derniers. \ii CH. JANET Il y a ensuite deux énormes paires de muscles de structure spéciale produisant les vibrations du vol, à savoir : 8» Une paire dorso-ventrale dont la contraction produit la demi- vibration de soulèvement de l'aile ; 9* Une paire notale longitudinale, dont la contraction produit la demi-vibration d'abaissement de l'aile. Dans une Note ultérieure, j'e.xposerai le résultat de mes observa- tions sur les phénomènes d'histolyse que subissent les muscles vibrateurs du vol lorsqu'ils sont devenus inutiles, par suite de la chute des ailes. Les produits de l'histolyse fournissent pendant la fin de la saison et pendant le premier hivernage une partie de l'ali- ment nécessaire à la formation des œufs qui donnent les premières ouvrières de la colonie. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI Myrmica rubra reine. Corselet. Tranche comprise entre deux coupes voisines du plan sagittal. Grossissement 80. J'ai représenté, en outre du corselet, la région postérieure de la tête, le pre- mier nœud et la partie antérieure du deuxième nœud. La ligne A B, tracée vers la partie inférieure du corselet, indique, approximativement, la direction des coupes qui ont fourni les tranches représentées par les figures il à 23 intercalées dans le texte. La disposition des organes à la partie inférieure du col de la tête est indiquée par la figure 14 ip 420). La partie inférieure de la figure 23 (p. 438) indique la disposition relative des organes dans le pédoncule ou partie rétrécie du pétiole. Mém. Soc. Zool.de France. XI 1898. PL VI. ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUEPES ET LES ABEILLES 445 EXPLICATIONS DES ABRÉVIATIONS (Les abréviations sont les mêmes pour la planche VI et pour toutes les figures intercalées dans le texte). k •/■.Appareil de fermeture d'un stigmate. Acr. Portion terminale supérieure du corps (acron) précédant le métamère antennaire. A l. Se. 2. Aile mésothoracique. Al Se. 3. Aile métathoracique. Aj). Apodème. Ap.n.s. Apodème noto-sternal. Ap.plr.5. Apodème pleural métathora- cique. Apoph. Apophyse. Apoph.fcrm.st. Apophyse d'insertion du muscle de fermeture du stigmate mésothoracique. Ar.not. Arceau notai. Ar.ster. .Arceau sternal. Aï t. al. 2. Articulation des ailes méso- thoraciques. Art. al. ù. Articulation des ailes méta- thoraciques. But. Butoir d'arrêt. Can. Canaux excréteurs. Cer, Cerveau. Cb., Chb., ch. Gl. 4. Chambre aerifère de la glande Gl. 4. Cri. Cribellum. Crp.inc.1. Corpora incerta situés à la base du cerveau. Crp.iiic.2. Corpora incerta logés dans le prothorax. Cx.1. Coxa de la première paire de pattes. Cx.2. Coxa de la deuxième paire de pattes. Cx.3. Coxa de la troisième paire de pattes. Ep. Épines du dos de l'anneau mé- diaire. f. Gl. 4. Fente de la chambre aerifère de la glande de l'anneau médiaire. Fm. Fémur. Furc. y. Furca prothoracique. Furc.2. Furca mésothoracique. Furc. 3. Furca métathoracique. G.gl. Ibi. Ganglion de la glande labiale. G.lbi. Portion du ganglion sous-œso- phagien appartenant au métamère labial. G. S. Ganglion sensitif. G. s. 0. Ganglion sous-œsophagien. G. Se. I. Ganglion prothoracique. G. Se. 2. Ganglion mésothoracique. G. Se. 5. Ganglion métathoracique. G. Se. 4. Ganglion de l'anneau médiaire. G. Se. 3. Ganglion du premier nœud. G. sens. Ganglion sensitif. G. syivp. Ganglion sympathique. G. syinp. p. Ganglions situés à l'ori- gine du système nerveux viscéral pair. Gl. Ibi. Glande labiale. Gl. Ibi. can. Canal de la glande labiale. Gl. Se. 4. Glande de l'anneau médiaire ou 4' anneau du corselet. L. m. 4. Lame sagittale ventrale du prothorax. L. m. 2. Lame sagittale ventrale du mésothorax. L. m. 5. Lame sagittale ventrale du meta thorax. M. Muscle. M. d. a. II. Muscle dorsal latéral anté- rieur du n° anneau postcéphalique. M. d. m. 4. Muscle dorsal longitudinal du 4« anneau postcéphalique. M. d. p. II. Muscle dorsal latéral posté- rieur du n' anneau postcéphalique. M. ext. Muscle extenseur. M. ferm. Muscle de fermeture. M. ferin. st. I. Muscle de fermeture du premier stigmate ou stigmate méso- thoracique. M. fléch. Muscle fléchisseur. M. ouv. Muscle d'ouverture. M. ph. dil. i. Muscle dilatateur infé- rieur du pharynx. M.V.m.n. Muscle ventral longitudinal du n' anneau postcéphalique. 446 CH. JANET M.vih.l. Musclt" vibratcur longitudinal du vol. if. i'»7>. t. Musrif vibralnir liMnsvtrsal du vol. M..")"). Musclo prnlliorariquf ilorsal lon- yiluilinal (impair, médian) fixé prés de la limite inférieure du prothorax et attaché à la bordure du eol de la tête. Est relevcur de la tête. M. .'tii. Muscle fixé très en avant sur l'une des moitiés du pla.^^tron pro- tboracique et attaché à la bordure inférieure du col de la tète. Est rele- vcur rotateur de la tête. M. 57. Muscle situé en dehors du mus- cle M. 56 et ayant ses insertions auprès de celles de ce dernier. M. 58. Muscle fixé à la furca prutho- racique et attaché à la bordure du col de la tète. M. 39. Muscle abaisseur de la tète. Se fixe sur la furca prothoracique. S'at- tache sur la bordure articulaire du col de la tète. M. iO. Paire de muscles croisés, exten- seurs des pattes prnthoraciques. Le muscle de droite passe au-dessus du muscle de gauche. Se fixent à ces apophyses latérales de la partie supé- rieure du prothorax qui fournissent l'articulation en charnière de la tète. S'attachent sur le coté externe du bord articulaire de la coxa. M.H. Muscle prothoracique longitudi- nal s'insérant, d'une part, a l'apophyse prothoracique qui fournit l'articula- tion en charnière de la tête et, d'au- tre part, à la furca prothoracique. ]U.i2. Muscle attaché à la partie inféro- postérieure de l'apophyse prothoraci- que qui sert à l'articulation de la tète et fixé sur la partie latérale de l'ar- ceau dorsal du prothorax. 21.4 i. Muscle fixé, très en arrière, sur le plastron prothoracique et attaché sur le bord supéro-externe du bord articulaire de la coxa prothoracique. il. 43. Muscle prothoracique. Attaché sur l'angle externe de la furca pro- thoracique et fixé sur le côté de l'ar- ceau dorsal du prothorax. M. Ui. Musclo fixé sur la lame sagittale de la pièce sternale impaire du pro- Ihorax et attaché sur la partie externe du bord articulaire de la coxa. M. il. Muscle moteur de la premién- patte fixé près du bord postérirur du plastron prothoracique et pénétrant dans In coxa pour aller s'attacher au fémur. il.iS. Muscle protlinraci(iue dorso-ven- tral fixé sur le ccHé antérieur de l'ar- ceau dorsal et attaché h l'extrémité de la furca prothoracique. M.âl. Muscle fixé très bas sur le côté de l'arceau dorsal du prothorax et attaché à la partie inférieure du bord articulaire de la coxa prothoracique. Sert à porter la patte du côté de l'ab- domen. M. 51. Muscle prothoracique dorso-ven- trai, fixé près de la bordure latéro- inférieure de l'arceau dorsal du pro- thorax et attaché à l'extrémité laté- rale de la furca prothoracique. M. 05. Muscle mésothoracique ventral longitudinal fixé sur la furca méso- thoracique et attaché à la base de la furca prothoracique. M. 56. Muscle mésothoracique ventral longitudinal fixé sur la furca méso- thoracique et attaché à la furca pro- thoracique. M. 57. Extenseur de la coxa; se fixe auprès du sillon (apodème ouvert) noto-sternai ; s'attache sur la bor- dure externe du trochantinus méso- thoracique. M. 58. Se fixe à la partie supérieure de la lame sagittale du mésosternura et s'attache sur le bord supéro-externe du cadre articulaire de la coxa. Sert a porter la patte en avant et en dehors. M. 60. Muscle fixé auprès du point de bifurcation de la 2" furca et attaché au côté interne du bord articulaire de la 2' coxa. Est fléchisseur de la coxa. M. 61. Muscle voisin du muscle M. 00 et également fléchisseur de la 2* coxa, qu'il fléchit toutefois dans une direc- tion un peu différente. ÉTUDES SUR LES FOURMIS, LES GUÊPES ET LES ABEILLES 447 M. 6S. Muscle mésothoracique fixé sur la branche de la furca et attaché sur un long tendon qui part du trochanter et traverse toute la coxa. M. 63. Se fixe sur l'une des branches de la furca du meta thorax et s'at- tache à un long tendon qui part du trochanter et traverse toute la coxa. M. 64. Se fixe sur les côtés de la région ventrale du métasternura. S'attache sur la partie extérieure et postérieure de la bordure du col de la coxa méta- thoracique. Est extenseur de la patte. M. 65. Ce muscle, extenseur de la coxa métathoracique, comme le muscle M. 64, s'attache au voisinage de ce dernier. Il se fixe sur la région pleu- rale du raétasternum et en particu- lier sur un apodème situé entre ce dernier et le métanotum. il/. 66. Se fixe à la lame transverse qui se trouve à la partie supérieure de la lame sagittale métathoracique. S'attache sur le bord supéro-intcrne du col de la coxa métathoracique. Est fléchisseur de la coxa. M. 67. Muscle attaché en haut et sur le côté de l'arceau ventral du pre- mier nœud, fixé sur la face dorsale de l'anneau médiaire. M. 75. Muscle attaché par un tendon au milieu du bord supérieur de l'ar- ceau dorsal du premier nœud, fixé à l'arceau dorsal de l'anneau médiaire. M. 81. Muscle dorso-ventral (reine) qui se fixe sur la furca mésothoracique à côté du muscle M. 8i et s'attache à l'extrémité de l'apophyse crochue qui termine latéralement le grand apodème, en forme de gouge, sur lequel s'insère l'extrémité inférieure du muscle vibrateur longitudinal du vol. M. 8^. Muscle dorso-ventral (reine) qui se fixe sur la furca mésothoracique et s'attache sur la partie supérieure du scutellum auprès de la charnière qui unit le scutum avec le scutellum. M. 85. Muscle mésothoracique dorso- ventral, fixé sur les côtés du méso- notum, attaché près de l'extx'émité de la furca mésothoracique (reine). M.8i. Muscle métathoracique dorso- ventral, fixé sur l'apodème situé entre le métasternum et le métanotum, attaché à Textréniité de la furca méta- thoracique (reine). M.S5. Muscle mésothoracique dorso- ventral, fixé du côté ventral sur la lame transverse qui forme apodème entre le méso et le métasternum, attaché, du côté dorsal, à l'une des pièces chitineuses de l'articulation de l'aile mésothoracique. il. 86. Muscle métathoracique dorso- ventral, fixé, du côté ventral, sur la lame transverse qui forme apodème entre le méso et le métasternum, attaché, du côté dorsal, à l'une des pièces chitineuses de l'articulation de l'aile métathoracique. M. 87. Muscle métathoracique parais- sant être homostique du muscle mé- sothoracique dorso-ventral M. 91. M. 88. eiM.89. Muscles métathoraciques dorso-ventraux. M. 00. Muscle extenseur (abducteur) de l'aile mésothoracique. Est fixé contre le sillon noto-sternal. M. 9t. Muscle mésothoracique dorso- ventral, fixé sur le sillon notosternal, attaché à une apophyse du scutum située au voisinage de l'articulation de l'aile. M. 92. Partie supérieure de l'adducteur de l'aile mésothoracique. Se fixe près du sillon stigmalique. M. 93. Partie inférieure de l'adducteur de l'aile mésothoracique. Se fixe sur le sillon sterno-notal. M. h. a. Membrane articulaire. M.h.a.i.i Membrane articulaire per- mettant le mouvement du prothorax par rapport au mésothorax. N. al. Nerf des ailes. N. c. Connectifs de la chaîne nerveuse. N. œ. Paire de nerfs accolée aux côtés de l'œsophage. iV. rec. Nerf récurrent ou nerf impair supra-œsophagien émis par le gan- glion frontal. N. Se. 1. Nerf du prothorax. 448 CH. JANET M. syiiiii. .\rrl syinpallii Sceptrintiis (n. i,'.) Richardi T Tylexncladus (n. g.) Joubini T Rhaphidorus (n. g.) setosus T Higginsia Thielei T. . . . Cerbaris (n. g.) turguatus T l'cesû/. alecto T. ..... Leptosia Scliiiiidli T . . . . 239 242 244 245 247 248 250 Vers Limnodrilus Dugesi Rybka Crustacés Tandis Chevreuxi A. Dollfus T. testudinicola A. D. . . . Heterotanais algiricus A. D fl. provincialis A. D 30 Leptochelia corsica A. D. ... 43 37 i. ineruris .\. 1) 45 38 Leptognathia crassiinana A. D. 4G 39 ÏUNICIERS Ciona abdoininalis Sluiter ... 8 Botryltoïdes Chazaliei S lU Styela {Polycarpa)mvnsaS. . . 12 — — j'uliginea S. . . . 12 — — friabUis S. . . . 13 — — insulsa S 14 — — brevipeduiiculataS. lo — — cartilaginea S. . 1(> — — asiphonica S. . . 17 — — uppropinquata S. 18 Siyela (Polycarpa) seniinuda S Cynthia torpidd S — Cliazaliei S — discrepans S. . . . Microcosmus biconcolutus S. Molgula conlorta S Leptoclinum couchyliatuin S — cineraceum S. . Psammapiidiuni funginum S Diplosoina piirpurea S. . . 19 21 22 23 26 28 29 30 31 32 M\2. TAIJLK DES MATIKUES PAR ORDRK AMMIAI'.KTIOUK n'AlTHirUS K. Andui;. — Ci>nli'il>utitni à la (•onnaissaiirc des Mutilliih-s .1. P.vL.vcKY. — La distribution des Ophidiens sur le globe . . 88 C. PiKPEKS. — Considérations sur la réglementation ^^^>^