i FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY 'Boundi i U N I MEiMOIRES DE FA f f SOCIETE ZOOLOGIOUE DE FRANCE RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE ANNÉE 1912 TOME XXV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, RUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1912 A é'^'ci^^^^'kM MATÉRIAUX POUR LA FAUNE DES ACTINIES DES CÔTES DE FRANGE LES ACTINIES DE ROSGOFF PAH 2IA GUSTAVE NAFILYAN INTRODUCTION Ce n'est pas une étude approfondie des Actinies de RoscolT que j'ai voulu entreprendre ici, ni établir une nouvelle classi- fication des espèces trouvées, mais simplement grouper les notes recueillies au jour le jour durant mon séjour de trois mois (juillet à septembre 1911) dans cette localité, et qui serviront peut-être plus tard à un travail d'ensemble sur les Actinies des côtes de France. Rien n'est plus difficile que la détermination de ces animaux dont l'extrènie variabilité a rendu la systématique fort em- l)rouillée. Il est arrivé trop souvent que les naturalistes can- tonnés dans l'élude des foi'mes régionales ont décrit la même espèce sous des noms différents pour avoir peut-être attribué une importance trop grande à la coloration et aux marques du disque et des tentacules. Celui qui voudrait entreprendre la révision des genres et établir la classification et l'étude des espèces sur des bases précises et scientifiques devrait avoir recours à l'anatomie comparée aidée de l'embryologie, l'étude de la morphologie externe ne servant qu'à compléter, ces carac- tères et confirmer la distinction des espèces et des variétés. Ainsi, en attendant qu'une étude plus approfondie sur l'ana- tomie comparée des Actinies m'ait permis de donner une plus grande précision à la classification et à la détermination des genres et des espèces, je me contenterai dans la présente étude, pour la répartition des espèces en genres et leur synonymie, des résultats des travaux de Gosse, Andres et surtout de Fischer et de HaddOxN, en suivant toutefois pour rénumération des genres l'ordre employé par MM. Delage et Hérouard dans la « Zoologie concrète ». On trouvera dans l'ouvrage d'AxoRES la synonymie et la bibliographie complètes jusqu'à 1884 bien quie la première ne doive être utilisée qu'après contrôle. Je n'ai point reproduit 6 ZIA HEY NAFILYAN la description des espèces actuellement bien connues et n'en ai redonné que pour les formes douteuses. Je me suis d'ailleurs limité aux Actinies sensu stricto, à l'exclusion des Cérianthidés et des Zoanthidés comme des Coralliaires. Parmi les auteurs qui ont étudié les Actinies de Roscoff, je citerai d'abord Lacaze-Duthiers, l'illustre fondateur du Labo- ratoire de Roscoff, qui, dans son magistral travail sur le développement des Coralliaires (1872), a cité comme ayant été étudiées par lui dans cette localité VActinia equina Linné, les Sagartia bellis Gosse et troglodytes Gosse, ainsi que la Bunodcs gemmacea Gosse. Grlbe nous a donné, en 1873, une liste sommaire de 9 espèces d'Actinies qu'il avait observées durant son séjour à Roscoff, du i" au 29 septembre 1869 : Edwardsia callimorpha Gosse, Peachia chrysanteUum Peach, Anemonia sulcata Pennant, Anthea para- sitica Gosse, Actinia equina L., Tealia crassicornis Mûller, Dunodes gemmacea Ellis et Solander, Sagartia bellis Ellis, Sagartia {Adamsia) sphyrodeta Gosse. Fischer, en 1887, nous donne également une étude et des renseignements très intéressants sur la morphologie externe et sur la faunistique des Peachia hastata Gosse, Halcampa chrysan- thellum Peach, Edwardsia callimorpha Gosse, Actinia equina Linné, Anemonia sulcata Pennant, Tealia felina Linné, Bunodcs verrucosus Pennant, Adamsia palliata Bohadsch, Calliactis efiœta Linné, Sagartia sphyrodeta Gosse, Cereus pedunculatus Pennant, Corynactis viridis Allman, Aureliana augusta Gosse. Je ne mentionne que pour mémoire les travaux embryolo- giques de Faurot (1895, 1910), qui n'a point cité d'autres espèces que celles comprises dans les listes précédentes. Quant au travail de Pruvot (1897), fondamental pour la faune de la Manche et l'étude de sa répartition, il renferme l'énumération d'un certain nombre d'espèces qui ne concernent pas exclusive- ment Roscoff. Je prie M. le professeur Y. Delage de vouloir bien agréer tous mes remerciements pour la large hospitalité qu'il a bien voulu m'accorder dans ses laboratoires de Roscoff et de la Sorbonne. Je remercie également MM. Caullerv et Hérouard qui ont bien voulu accepter de juger ce travail. Qu'il me soit aussi per- mis d'exprimer toute ma reconnaissance à M. P. de Beau- champ pour les conseils qu'il n'a cessé de me prodiguer. LES ACTINIES DE IIUSCUIF CATALOGUE SYSTKxMATIQUE EDW AliDSIlD.]-: Genre Euwardsia Qualrefagcs. Kdicardsia Bcautempsi Quatrefages. 18'i2. Jùlioardsia Beautempsi n. s\) Quatrefages, p. 09, pi. I, fig. 1. 1853. Scolantliiis callimorphus n. sp... Gosse, p. 157. 1857. Scolanthus callimorphiis Gosse. Milne Edwards, p. 286. 1857. Edwardsia Bcautempsi Quatre- fages AIiLNE Edwards, p. 285. 1860. Edwardsia callimorplia Gosse ... Gosse, p. 257, pi. vu, fig. 7. 1860. Edicardsia Beautcmpsii Quatre- fages Gosse, p. 262. 1873. Edwardsia caUimorphaGohSii ... Grube, p. 87, 108. 187i. Edwardsia Bcautempsi Gosse.... Fischer, p. 203. 187 'i. Edwardsia callimorpha Gosse ... Fischer, p. 203. 188'i. Edwardsia Beautempsii Quatre- fages Andres, p. 92. 1887. Edwardsia callimorpha Gosse ... Fischer, p. 387. 1889. Ediriiidsia Beautempsii Quatre- fages Haddon, p. 327. 1895. Edicardsia Bcautempsi Quatre- fages Faurot, p. 110. I.a distinction qu'on faisait de VE. Bcautempsi et de VE. calli- iiiorpha était basée sur le nombre des tentacules, ce qui ne paraît guère être un caractère spécifique bien établi, sachant que sou- vent ce nombre est sujet à des variations. Fischer a rencontre à Roscoff une E. callimorpha ayant 15 tentacules et Quatrefages lui-même mentionne des individus à 7 ou 8 sillons du scapus et par conséquent à 14 ou 16 tentacules. Il me semble également que VE. luci[uga Fischer ne présente pas des caractères assez particuliers pour jusliller une espèce à part. 8 ZIA BEY NAFFLYAN Cette espèce se trouve aussi bien dans le sable grossier que dans la vase grasse et molle de la baie de Pempoull; parfois aussi dans les fentes des blocs de granit en voie de décompo- sition. Elle paraît exister un peu partout dans les herbiers et le sable. On en trouve même devant le laboratoire, mais elle est particulièrement abondante en quelques points à l'île Blanche (baie de JMorlaix) dans l'herbier, au Pont du Cerf (près Gallot) dans le sable coquillier, à Pempoull dans la vase. L'endroit oîi elle est peut-être le plus abondante est le rocher du Four à l'entrée de la baie de Pempoull, où on en trouve de très gros exemplaires sous les pierres, enfoncés dans le gravier. Elle remonte jusqu'au niveau où descendent les Ascophijllum sur les rochers voisins (partie supérieure de la zone des Fucus). Les exemplaires trouvés dans la vase de l'herbier au même endroit sont plus petits. IIALCAMPID.^^: Genre Halcampa Gosse. Halcainpa chrijsanlhellum (Peach). 1847, Acliiiia chnjsaulhellum Peach, in Johnston, Brit. Zooph., I, p. 220, pi. xxx, fig. 10-15. 1855. Peacliia cliiijsuntheiium Pedi'h.. Gosse, p. 294. 1857. Peachia chrysanlhellum Peach.. Milne Edwards, p. 233, 1860. HalcmiipachrysanthellumPeRch Gosse, p. 2i7, pi. vu, fig. 9, 10. 1873. Peachin chiysantJiellum Peach.. Grube, p. 111, 115. 1874. Halcampa chrysanUiellumPeSiCh Fischer, p. 204. 1884. Halcampa chrysanthellumPeRch Andres, p. 101. 1887. Halcampa chrysanthellumPediCh. Fischer, p, 385. 1889. Halcampa chrysant}iellumPe3.ch Haddon, p. 335. 1895. Halcampa chrysanthellumPedich Faurot, p. 127. Il n'y a aucune remarque générale à faire quant à la coloration et à la présence des marques brunes sur les tentacules, les- quelles varient d'un individu à l'autre. Ces animaux se trouvent à Roscoff un peu partout, à l'horizon moyen et supérieur de la zone littorale, dans le sable un peu grossier des bords d'herbier et sous les pierres couvertes de Fucus qui y sont enfoncées (aux I,HS ACTIMKS \)\-: HOSCori' 9 l{(»iii'^uijj:n()iis. (Ic\;iiil le Lal)or;il(iir(' à Rocir ar Gaiirck, dans l'iiei'bicr à l't'iii|iniill a\ec les K. Brtiulcmpsi où j'ai rencontré un li("'s gros ('.\enii)laire, etc.). Mais ollc n'est abondante nulle part. Ilalcanipn microps Gosse. 1858. liai campa microps n. sp... GossE, p. 195. 1800. Ilalcampa micropfi Gosse.. Gosse, p. 252, pi. vn, lif;". il. ISS'i. l-jhrdidsia microps Gosse. Anores, p. 97. Colonne blanc; jaunàti'e pellucide, ^eI•mifol•me; 8 sillons cor- respondant à l'insertion léguinenlaire des septa et possédant de pcliles Ncntniises adhésjves; rcctodernie finement gi'anuleu.K mais transparent et laissant apei'cevoir ses organes internes. Disque plat, arrondi, autour duquel sont implantés les tenta- cules. Tentacules : 2 cycles de 8, un peu plus longs que le diamètre i\u dis(jue; ils sont à extrémité arrondie. l'onclic (''JcNcc SIM' un jtetit cône. Taille : à ])eine 1 centimètre (individu immature). Ct'l animal se déplace avec une grande rapidité dans un cris- lallisoir, à Tiiidc de mouvements péristaltiques, mais s'enkyste par moiiicnls avec du nuicus sécrété par la colonne. .l'ai découvert un seid exemplaire très jeune de cette espèce paiini les Stijrlopsis et autres Gynthiadés tapissant une paroi tie rocliei- à .Mean Moat (Callot). Genre Peachia Gosse. Pcachia hnslaln Gosse. 1855. Pcachia Itasiala n. sp Gosse, p. 294. 1857. Pcachia hastala Gosse Mu^ne Edwards, p. 287. 1860. Penchia haslata Gosse, p. 235, pl.vni, fig.S. 188'i. Siphonactinia hastata Gosse. Andres, p. 110. 1887. Pcachia hastata Gosse Fischer, p. 385. 1889. Pcacliia hastala Gosse..: Uaddon, p. 338. 1895. Peachia hastata Gosse Faurot, p. 136. .le l'envoie à la dcsciiption de Faihot qui l'a déjà observée à KoscolT. Son caractère le plus frappant est la conchula qui n'est que la continuation, à l'cxléi-ieur, du pharynx, se présentant sous forme d'une membrane évasée dont les bords forment plusieui's lobes papillaires bifides, pigmentés de brun. Ces lobes 10 ZIA BEY NAFILYAN contournent rorifice buccal sauf en un endroit qui correspond à un des sillons gonidiaux. Ces animaux ne se rencontrent pas plus haut que l'horizon moyen de la zone littorale. Ils se tiennent enfouis dans le sable Y>uv et fin. Ils se rétractent durant les marées basses au fond de leur trou circulaire qu'on peut facilement apercevoir sur la grève. Mais très souvent aussi on peut distinguer leur disque à fleur de sable sous forme d'une sorte de vésicule gris jaunâtre translucide à travers laquelle on aperçoit les cloisons radiaires. Je n'ai trouvé cette espèce qu'à Ijocquémeau et à Locquirec et dans cette dernière station en grande quantité. Elle est associée dans les deux points à Echinocardiumcordatum et éventuelle- ment à Sipunculus nudus qui, de même qu'elle, ne se trouve qu'exceptionnellement aux environs de Roscoff même; elle ne paraît pas exister dans les immenses plages sableuses de Santec et de l'île de Sieck. Lacaze-Duthiers l'a aussi signalée à Perros- Guirec et Faurot (1895) à Morgat. MESy\ClM/EIlXE Genre Mesacm.ka Andres. Mesacmsea stellata (Andres). 1880. llyanllms stellatus n. sp Andres, p. 330. 1884. Mesacmœa stellata Andres, p. 246, fig. 38, Base adhérente, moins large que la colonne. Colonne d'aspect varié, courte et ventrue, pouvant s'allonger et devenir cylindrique, ce qui dénote que celte bête doit vivre dans le sable. Allongée, la colonne est lisse; dans le cas contraire elle est ridée. Elle est de couleur brique ou orangé clair. Disque orange moins large que la colonne, avec lignes blanches distinctes, entourant les tentacules et formant un dessin assez curieux (fig. 1). Ces lignes n'arrivent qu'à la moitié du disque; à partir de là on voit des striations arriver jusqu'à la bouche. Tentacules courts, blancs, transparents, présentant sur la partie intérieure une fine ligne brune qui la coupe en deux. Leur disposition est aussi très curieuse; j'ai observé 7 d'entre eux qui se tiennent presque toujours inclinés vers la bouche, et les lignes entourant leur base, au lieu de se fermer à la face externe, se côtoient et viennent se terminer côte à côte sur le bord du disque. Le contraire a lieu pour les 29 tentacules qui LIvS y\(;TINIES DE IlOSCOFF 11 se loiirncnl vers roxtériciir cl qui sont disposés do la façon iti(li(iii(''f' par le diagramme ci-dessus. Ils repiesentent évidem- ment i)liisi('uis cycles que Tembryologie seule pourrait déter- miner. In des tentacules qui se rej-tlient vers la bouche est plus gi'and (pie les autres. {{(Miche orange f()nc('' à h(U'(ls lolx'S. I siplioiioglyiilie bien visible. Fl(i. 1. Disque et teiitaciik'.s ilc Mcsiuiiiu-a slrllala (Aiidres). Diagramme. Taille : colonne 0"'05 de longueur sur 0"'025 de diamètre à l'étal contracté. Cet animal fort rare, qui vit dans les grandes l>rofondeurs et qui n'a été signalé jusqu'à présent que par Anures à Naples, a été apporté au Laboratoire au mois d'août 19f)9 par des pêcheurs de Roscoff qui l'avaient trouvé au large sur un hameçon, lequel lui avait déchiré une partie du disque, mais il ne tarda pas à se régénérer et vivait en parfait état dans les aquariums lorsque je m'en suis occupé. ACTINID.F. Genre Actinma Linné. Actinia equina (Linné). 1758. Priapus equinus..'! Linné, p. 656. 1767. Actinia equina Linné, p. 1088. 12 ZIA BEY NAFILYAN 1775. Priapus ruber n. sp Porskâl, p. 101, pi. x\vii, fig. a. 1786. Actinia mesenib iijanth emum ii. sp ElLIS et SOLANDER, p. 4. 1788. Arlinia rufji Muller, I, p. 28. 1789. AcHnia rubra Brlguière. 1826. Actinia corallina n. sp Risso, p. 285. 1836. Actinia margaritiiera n. sp Templeton, p. 304, fig. 50. 1848. Actinia ccrasum Dalyell, II, p. 219, pi. XLVi, fig. 1, 4, 5. 1846. Actinia tabella n. sp Dana, p. 132, pi. ii, fig. 9. 1851. Actinia chiococca n. sp.. Cocks, p. 5, pi. i, fig. 14. 1857. Actinia cquina Linné AIilne Edwards, p. 238. 1857. Actinia Forskirli n. nom Milne Edwards, p. 241. 1857. Actinia chiococca Milne Edwards, p. 241. 1857. Actinia ccrasum Dalyell Milne Edwards, p. 241. 1857. Actinia tabella Dana Milne Edwards, p. 242. 1860. Actinia mesembryanthemuni Ellis et Solander Gosse, p. 175, pi. vi, fig. 1, 7. 1872. Actinia equina ou mesembryan- themum Lacaze-Duthiers, p. 303 1873. Actinia equina Linné Grube, p. 25. 1874. Actinia equina Linné Fischer, p. 206. 1875. Actinia equina Linné Fischer, p. 5. 1880. Actinia equina Linné Jourdan, p. 26. 1884. Actinia equina Linné Andres, p. 182. 1887. Actinia equina Linné Fischer, p. 389. 1889. Actinia equina Linné Fischer, p. 294. 1911. Actinia equina hinné Walton, p. 228. C'est l'espèce la plus commune de Roscoff et parmi les diverses variétés de coloration, qui vont du brun foncé au vert en passant par le jaune, j'ai cru en distinguer trois qui dominent toutes les autres. J'ai également constaté que plusieurs spécimens, quelle que soit la coloration, ont leur base liserée d'un beau bleu.. LES ACTIMKS I)K ROSCOFF 13 à) Vai'. rufa Gosse, tiui va du rouyc brunâtre au rouge écar- latc, est la plus conmuine. Je n'ai jxi trouvei' dans celle leinle celle (lue (lossE dés^ne sous le nom de chiococca donl les luber- cides uiari-inaux soiil blancs. Toutes les A. cquina (jue j'ai ren- coidrées à Uoscotl' dul leurs tubercules marginaux d'un beau iilcii d'oulrcuier. b) \'ar. oliracca Cîosse, chez huiuclle le vert domine, et quel- quelois le veii jaune. Celle variété est moins abondante (jue la précédente; elle est pourtant assez conunune à lloscolT et on la trouve surtout en grande abondance à Eslellen bihan, où elle tapisse la surface extérieure des rochers. c) Var. Inigacea Gosse, qui a élé décrite pour la première fois à Roscoff par Lacaze-Duïhieus (1872), moins abondante que les précédentes et de taille beaucoup plus grande; sa colonne est d'un brun foncé mouchetée irrégulièrement de vert. Cette espèce, très commune sur toutes les cotes rocheuses de la mer du Nord, de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée, se trouve toujours jusqu'à la hauteur qu'atteignent les plus fortes marées hautes, dans la zone sub-terrestre et l'horizon supérieur de la zone littorale (Prlivot 1897), qu'ils soient occupés par des Fucus, Lichina, Balanes ou Moules. Elle occupe ainsi les en- droits abrités et les endroits battus (Triagoz). Elle semble très abondante dans ceux-ci. Très souvent à la morte-eau ces bêles restent plusieurs jours à sec. D'autre part on les trouve aussi dans les cuvettes qui restent remplies d'eau. J'ai trouvé à Pempoull des A. cquina sur des pierres enfoncées dans le sable au-dessus des Fucus, rares, et il ne semble pas daprès mes observations que les variétés rouge ou verte soient loca- lisées dans des endroits spéciaux, non plus que les formes à liseré bleu. Quant à la variété mouchetée de vert, et ({ui est beau- coup plus rare, on la trouve en grande abondance à Locquirec, sur les rochers à Heur de sable au-dessous des Fucus et elle semble, ainsi d'ailleurs que Lac-aze-Duthiers (1872) l'avait déjà observé, descendre plus bas que les variétés précédentes. On sait depuis longtemps que celte espèce est vivipare. Durant les trois mois que je l'ai observée, les deux premières variétés étaient toujours en état de gestation. Lacaze-Duthiers qui avait fait la même observation dans la Manche n'a pas constaté le même phénomène pour toutes celles qu'il a renconti'ées en Méditerranée. R.-A. Todd (190'i) prétend que cette gestation se produit i]\\ mois de janvier au mois d'août. 14 ZIA BEY NAFILYAN Genre Anemonia Risso. Anemonia sulcaia (Pennant). 1706. Actinia sulcaia n. sp Pennant. 1786. Actinia cereus n. sp Ellis. 1826. Anemonia vagans n. sp Risso, p. 288. 1826, Anemonia ediilis n. sp Risso, p. 289. 1838. Anthea cereus Joiinston, p. 221. 1849. Actinia flagcllilcra n. sp. ... Dana. 1857. Anemonia sulcata Pennant. Mu.>ne Edwards, p. 233, pi. I, fig. 1. 1857. Anemonia vagans Risso Milne Edwards, p. 234, 1857. Actinia llagellilera Dana.... Milne Edwards, p. 236, 1860. Aîithea cereus Ellis Gosse, p. 160, pi. v, fig. 2. 1873. Anemonia sulcata Pennant. Grube. 1874. Anemonia sulcata Pennant. Fischer, p. 205, 1875. Anemonia sulcata Pennant, Fischer, p. 5, 1880, Anemonia sulcata Pennant. Jourdan, p, 25, 1884, Anemonia sulcata Pennant. Andres, p, 190, 1887, Anemonia sulcata Pennant. Fischer, p. 392 et 409, 1889, Anemonia sulcata Pennant. Fischer, p. 268. 1911. Anemonia sulcata Walton, p, 233, Cette espèce, fort répandue à Pvoscoff, offre deux variétés de coloration, ainsi que toutes les nuances intermédiaires : la variété smaragdina Gosse, dont les tentacules sont verts avec bout violacé, et la variété à tentacules brun ardoise uniformes. Ces deux variétés vivent souvent côte à côte et n'ont aucune tendance de localisation. Très répandue sur toutes les côtes de la Manche sauf dans le Roulonnais, où d'après Giard (1899) elle est rare, sur les côtes baignées par l'Océan Atlantique et dans la Méditerranée, cette Actinie se trouve ordinairement à l'horizon moyen de la zone littorale : faciès rocheux et faciès sableux. Dans le premier cas elle tapisse les cuvettes; dans le second, on la trouve dans l'herbier sableux ou vaseux; les vieilles sur les cailloux el les jeunes sur les Zostères. Gazonnant surtout dans les endroits battus, c'est là qu'elle semble prendre les couleurs les plus vives. Les endroits où elle ath int son plus grand développement paraissent être les plateaux couverts de cailloutis, dans des LES ACTI.N'IES DR ROSCOEF 15 endroits égalonienl assez battus où il reste (juclques contiiiiMres d'eau à la basse mer; elle accouipagiie des Mélobésiées eneioùtarit les cailloux en yiaudc abondance et des Oursins : Paracentrotus Uridus (Ijaniarckj cuniuie dans les cuvettes des rochers. Un beau tyi)e de; et; l'acirs se rencontre entre la presiju'île de Callot et rîlc Blanche et au lieclem, au sud de la grande meulière. Cette espèce avec la précédente sont les seules Actinies qui ne craignent à aucun deyré la lunnère et se montrent à décou- vert à tous les niveaux, tandis que les autres espèces ne se trouvent au niveau supéiienr que dans des l'entes ou sous les l'ochers. A IniNeise de \\\. equina elle se laisse diflicilement mettre à sec (inoiipreile puisse supporter une exondation assez prolongée. BUNODW.F. Genre Bunodes Gosse. Bunodes vcrrucosus (Pennant). 1766. Actinia verrucosa n. sp Pennant. 1786. Actinia gemmacea Ellis Ellis et Solander, p. 3. 183'*. Cribrina verrucosa Ehrenberg, p. 'lO. 1855. Bunodes gemmacea Ellis Gosse, p. 294. 1857. Cereus gemmaccus Ellis Milne Edwards, p. 265, pi. c. i, fig. 3. 1860. Bunodes gemmaceus Ellis Gosse, p. 190, pi. iv, fig. 2, 3. 1873. Actinia gemmacea Ellis et So- lander Grube, p. 81, 83. 1874. Bunodes vcrrucosus Pennant... Fischer, p. 228. 1880. Bunodes vcrrucosus Pennant... Jourdan, p. 29. 1884. Bunodes gemmaceus Ellis Andijes, p. 208, pi. i, ng. 13, 14; pi. VI, fig. 3. 1884. Bunodes verr^icosus Pennant... Fischer, p. 395. Je n'ai pas pu distinguer des variétés bien tranchées de cette espèce à Roscoff et les différents individus ne diffèrent les uns des autres que par l'éclat de leur couleur. Cette Actinie est assez connue pour qu'il soit inutile d'en donner une description. Elle est vivipare et les glandes de la colonne sécrètent une matière cuticulaire qui l'entoure comme un manchon et qu'on peut facilement détacher. On la trouve 16 ZIA BEY NAFILYAN un peu partout dans les fissure des rochers (horizon supérieur de la zone littorale) ainsi que dans les cuvettes remplies d'eau, à Algues calcaires, dans les endroits peu profonds, et dont le fond est souvent occupé par des graviers. Elle paraît se laisser rarement mettre k sec. On la trouve également sous les cailloux au même niveau et fréquemment aux endroits un peu ensai)lés, ce qui n'empêche pas qu'elle ne soit, sur les rochers battus, très abondante ainsi que dans les fentes tout à fait dépourvues de sable (Triagoz, etc.). Bunodes Balli (Cocks). 1849. Actinia Ballii n. sp Gocks, p. 94. 1800. Bunodes Balli Gocks Gosse, p. 198, pi. iv, fig. 4. 1874. Bunodes Balli Gocks Fischer, p. 229. 1875. Bunodes Balli Gocks Fischer, p. 7. 1880. Bunodes Balli Gosse Jourdan, p. 30. 1884. Bunodes Balli Gocks Andres, p. 210. 1889. Bunodes Balli Gocks Fischer, p. 300. Golonne très surbaissée, plus large que haute, même en complète extension, couverte de verrues de taille à peu près égale, disposées longitudinalement et plus ou moins régulière- ment jusqu'à la base. Ghaque verrue de couleur jaune paille et pointillée de rouge, les espaces intercalaires des verrues, égale- ment de couleur jaune, pointillés plus finement de rouge et don- nant ainsi à l'animal un aspect général rouge, les verrues les plus élevées formant sur le bord une dentelure. Les tubercules de la colonne forment ventouse et peuvent faire adhérer le corps latéralement. J'ai vu souvent quelques-uns de ces Bunodes faire des mouvements de reptation. Disque plat; contour presque circulaire, le plus souvent dépassant la colonne, blanc assez transparent avec de petits pointillés jaune opaque, les radii du premier cycle plus épais et se prolongeant jusqu'à la bouche. Tentacules coniques marginaux assez courts et cylindriques ayant toujours l'extrémité obtuse et recourbée en dedans; jaunâtres, pellucides, teintés également de pointillés plus opaques. Bouche souvent ouverte, placée sur un cône radié; autour de la bouche, radii gonidianx pai'tant des siphonoglyphes. Quel- quefois ces derniers sont moins accentués; au bout, bourrelets LES ACTINIES DE ROSCUFF 17 blancs épaissis. Sur 7 exemplaires que j'ai examinés à ce point de vue, aucun n'avait les tubercules des siphonoglyphes mar- qués de violet comme dans les U. verrucosus. Les glandes de la colonne sécrètent aussi comme dans l'espèce pi'écédenlc une matière visqueuse assez abondante. Clommc taille, la jilnpart des exemplaires que j'ai rencontrés, sont moins grands que ceux de l'espèce précédente. Cependant l^^iscm^R (1889) a recueilli un exemplaire dragué au large, en (Iciiois du bassin d'ArcacRon et dont le disque mesurait 38 milli- mètres. Ils sont aussi ovipares à rencontre des précédents; 1<3S œufs que j'ai recueillis de l'un d'eux (variété rosea) sont rouges. Parmi les variétés de coloration, à côté de celle que j'ai décrite et que Gosse a appelée rosea, j'ai encore observé : la variété lunesta Gosse dont la colonne présente un aspect brun violacé et dont le disque brun foncé est peu translucide, et la variété lirida Gosse dont le disque, les tentacules ainsi que la partie supérieure de la colonne sont teintés de vert et le reste de la colonne rosàtre. J'ai rencontré aussi une autre variété dont la colonne présentait un aspect entièrement vert et dont les ten- tacules et le disque étaient aussi verts, ce dernier si transparent qu'il laissait entrevoir les cloisons. Ces animaux, fort communs à Arcachon (Fischer 1889) et qu'on trouve assez souvent sur les côtes de la Manche et de la Méditerranée, sont rares à Roscoff. On les rencontre toujours sur les cailloux se trouvant au plancher des grottes situées assez haut, dans l'horizon supé- rieur de la zone littorale (Mean Moal près Callot) ou sous les pierres dans les cuvettes de l'herbier (Locquemeau et Tei'énez) et dans les cuvettes de roches à Algues calcaires (Estellen bihan). Fischer les a aussi rencontrés dans l'herbier. Il est aussi intéressant de noter qu'ils sont très mobiles et rampent sur leur pied ou sur leur colonne par des mouvements péristaltiques, les tubercules de leur paroi faisant ventouse. Genre Tealia Gosse. Tcalia IcUua (Linné). 1707. Aciinia [dind Linné, p. 1088. 177G. Actinia crassicornis MCi.ler, p. 2:U. 1829. Aciinia coriacea Guvier, p. 515. 18'i7. Rliodactinia Davisii n. sp \r.\ssiz, j). 677. M cm. Soc. Zool. de France, 191-2. XXV. — 2 18 ZIA BEY NAFILYAN 1857. Cereus coriaceus Cuvier Milne Edwards, p. 264, pi. c. i, Tig. 4. 1858. Tealia crassicornis Gosse, p. 417. 1860. Tealia crassicornis Gosse, p. 209, pi. iv, fig. 1. 1873. Tealia crassicornis Miiller Grube, p. 94. 1874. Tealia felina Linné Fischer, p. 231. 1875. Tealia felina Linné Fischer, p. 7. 1877. Uriicina lelina Marenzeller, p. 23. 1884. Tealia crassicornis Millier Andres, p. 199. 1887. Tealia felina Linné Fischer, p. 393. 1895. Tealia felina Linné Faurot, p. 174. 1907. Rhodactinia crassicornis 0. F. MuUer Walton, p. 218. 1911. Tealia coriacea. Walton, p. 233. Cette belle Actinie aux tentacules épais est assez commune sur les côtes de France. Elle présente une diversité de nuances dans la coloration, où le plus souvent le brun rouge et le vert dominent, ce qui rend bien difficile sa division en variétés; aussi à mon avis celle qu'a faite Gosse n'a aucun sens. J'ai "pu cepen- dant constater qu'il existe des individus qui ont des tentacules plus fusiformes et d'autres qui les ont plus gros. Ce phénomène est peut-être dij à la turgescence plus ou moins grande. Certains auteurs, et notamment Gosse qui avait eu l'occasion de voir les deux espèces, ont voulu considérer que VActinia tuherculata Cocks (T. coriacea Cuvier) et la T. crassicornis Muller ne faisaient qu'une même espèce. Mais Gunningham (1889), qui eut l'occasion d'examiner de nombreux individus, affirme que Cocks avait raison de répudier l'identification de Gosse et la seule différence qui sépare l'une des deux espèces de l'autre réside dans la disposition des tentacules et des tubercules : les tentacules de la T. felina sont disposés régulièrement et les ver- rues irrégulièrement sur la colonne, le contraire existe pour la T. tuherculata. Comme mon attention ne s'est pas arrêtée sur ces différences, je ne peux en donner une juste appréciation. Quoique Faurot (1895) ait l'air de croire que les T. felina sont vivipares, il est un fait avéré qu'elles sont ovipares, et j'en ai moi-même fait la constatation. On trouve toujours cette espèce dans les fentes des rochers et sous les cailloux; mais j'ai remarqué qu'elle adhère presque LES AHTINME.S DR ROSr,0|-F 10 toujours au plancher de. ces fentes plutôt qu'aux parois et s'entoure toujours, au moyen de ses verrues formant ventouse, de débris de coquilles et de grains de sable. Elle a en vïïv.l une prédileclidii |miiii' les fentes et interstices où s'amasse près de la ente le salilc cl. dans les points très battus, les débris de Moules. ('es Actinies se trouvent toujours aux niveaux moyen et infé- rieur de la zone littorale et semblent préférer les endroits sombres; même dans les grandes marées elles se laissent difTi- cHement exposer à la lumière. Pourtant il aiTive qu'elles soient mises à sec : Locciuirec, où j"(Mi ai li'ouvé en grande abondance de même (ju'à l^stcMlen bilian et dans tous les rochers très décou- pés par la mer. Elle semble pourtant manquer à Triag'oz où li. verrucosus est abondant. Les T. (elina ne {)eu\ciit vivre très longtemps dans les a(iua- riums : elles meurent soit en extroversant conq)lètenu'nt leur œsophage, soit par pourritui'e, s'il se produit quehjue lésion à la base ou sur la colonne. SA G M ni IDE (Jenre Sagaiitia Gosse. Sagartia elegans (Dalyell). I818. Actinia cl('gan<< n. sp Dalyell, I. p.225, pi. xi.vn. tig. 9, 10, 11. 1853. Actin'ui miniala n. sp Gosse, p. 127, 1853. Actinia nivea n. sp Gosse, p. 93, pi. i, fig'. 8. 185'i. Actinia venusia il sp Gosse, p. 281. 185 'i. Sagartia aurora il sp Gosse, p. 280. 1855. Bnnoch's rniniata Gosse Gosse, I, p. 29. 1855. Actinia vinosa n. sp Holdwortu, p. 172. 1857. Adanisia? clegans Uatyell... Mu. ne Edwards, p. 280. 1857. Actinia rniniata Milne Edwards, p. 279. 1857. Cereus venusia Gosse... Mu.ne Edwards, p. 273, 1857. Cereus aurora Gosse Milne Edwards, p. 2GG, 1800, Sagartia niirdata (Josse Gosse, p. 41, jil. n, lig. 2, 3, 'i. 1800. Sagartia rcnnsta Gosse Gosse, p. 00. 1800. Sagartia rosea Gosse Gosse, \). 'i8, pi. i, 11g. 'j. 5, 6. 20 ZIA BEY NAFILYAN 1860. Sagartia nivea Gosse Gosse, p. 67, pi. i, fig. 1, 8. 187-4. Sagartia pellucida Ilollard... Fischer, p. 214. 1874. Sagartia rniniata Gosse Fischer, p. 212. 1874. Sagartia venusta Gosse Fischer, p. 212. 1874. Sagartia nivea Gosse Fischer, p. 212. 1875. Sagartia pcUucida Hollard... Fischer, p. 6. 1880. Sagartia rniniata Gosse Jourdan, p. 32. 1880. Sagartia venusta Gosse Jourdan, p. 33. 1884. Adamsia Fischeri n. nom.... Andres, p. 172. 1884. Heliactis rniniata Gosse Andres, p. 141. 1884. Heliactis venusta Gosse Andres, p. 143. 1887. Sagartia rniniata Gosse Fischer, p. 421. 1888. Sagartia venusta Gosse Dixon, p. 111. 1888. Sagartia nivea Gosse Dixon, p. 115, 1889. Sagartia rniniata Gosse Fischer, p. 279. 1889. Sagartia Fischeri Andres .... Fischer, p. 280. 1907. Sagartia rniniata Gosse Walton, p. 215. Ayant eu Toccasion d'observer à Roscoff un grand nombre de spécimens des espèces décrites par Gosse sous le nom de Sagartia rniniata, nivea, venusta et rosea, j'ai constaté que toutes ces espèces ne différaient entre elles au point de vue de la morphologie externe que par la coloration, qui n'est guère un caractère spécifique à cause de sa variabilité, et les marques du disque et des tentacules; pour ces dernières une comparaison de plusieurs individus d'une môme espèce m'a fourni la certi- tude de leur extrême variabilité; ces marques comme la colo- ration ne suffisent guère à caractériser une espèce. Andres (1884) avait déjà réuni les rosea et nivea à la venusta. Dixon, en 1888, en redonnant une description extérieure très approfondie de venusta et nivea, a considéré qu'elles devaient être maintenues distinctes entre elles et distinctes aussi de la rniniata; mais il n'en a point donné de preuves bien formelles, la variabilité de la taille, le nombre des tentacules, l'aspect plus ou moins lobé du disque étant comme nous l'avons dit de faible importance spécifique. Un caractère très curieux est l'absence occasionnelle de l'un des deux siphonoglyphes qu'il a observée dans les trois formes. D'autre part, d'après FIaddon (1889), l'étude anatomique de rniniata, venusta et nivea ne met en évidence aucune différence. LES AC/ilMIOS UK UoSCuFF 21 J'ai conclu par conséquent, poin- ma part, que toutes ces espèces de Gosse ne sont ([ue des \;iriétés d'une même espèce, que je nommerai Sagnrtia clcyaus (Dalyell), ce nom ayant la priorité. Voici une nouvelle diagnose générale de cette espèce. Base adhérente, à contour souvent irrégulier, prenant la forme rubanée lorsque l'animal, lequel est très artil', se déplace. Colonne unie, garnie à la moitié supérieure do ciuclides et de ventouses, disposées plus ou moins régulièrement en traînées longitudinales de petits points blancs, continuées souvent jus- qu'à la base par des raies claires. La colonne exsude, comme chez la plupart des autres espèces, une matière visqueuse qui l'entoure et qu'on peut facilement détacher. Tentacules coniques relativement courts, très nombreux; ceux de la première rangée sont environ aussi longs que le diamètre du disque, les autres diminuent graduellement. J'ai remarqué souvent, dans les exemplaires de la variété rosca au moins, que deux tentacules, qui semblaient être les deux tenta- cules directeurs correspondant aux siphonoglyphes, s'allongent d'une façon considérable, plus de deux fois et demie leur lon- gueur ordinaire et servent peut-être à explorer les alentours et à ramasser les particules qu'ils peuvent rencontrer. Le même phé- nomène a été constaté par Gosse (1860) dans deux exemplaires de la variété roscoides de sa miniala, ainsi que dans les Sagartia heUis et IroQlodytes et par Fischer (1874) dans la Sagartia {Aiptasia) rnjthrochila. Bouche quelquefois élevée sur un cône, lèvres avec petites papilles; quelquefois aussi le pharynx, qui est strié, se dévagine. Aconties blancs, émis facilement à la moindre excitation. Ovijjiires. L'extrême vari;d»ilitc et surtout l'abus de la descii|ili<>ii des variétés comme espèces rend la tâche malaisée pour celui (jui désirerait y mettre un peu d'ordre. Pour éviter l'inconvénient qu'il y aurait à employer de nouveaux noms, je me contenterai d'indiquer les principales combinaisons de caractères que j'ai observées et les noms de Gosse qui s'appliquent à certaines d'entre elles. Les variations que j'ai pu observer me conduisent à noter que : La colonne varie entre le brun orangé et le jaune tirant sur le vert, la moitié supérieure étant toujours plus foncée que le 22 ZIA liEV ,\AFILYAN reste; les petites laclies des ventouses peuvent être aussi plus ou moins accusées. Le disque a toujours des stries radiai res bien marquées; il peut être d'une teinte orange uniforme, jaune paille ou encore gris clair uniforme, mais le plus souvent les radii sont alter- nativement de ces deux nuances dont l'intensité peut varier dans une large mesure; parfois aussi il y a des marques blanches à l'extrémité d^s radii. Tentacules blancs sans marques ou quelquefois deux points ombrés; ou lilas avec légère marque ombrée à la base ou sans marque; ou blancs transparents sans marques ou avec deux marques blanches et une bande noire à la base des tenta- cules; ou vieux rose, quelquefois plus clairs souvent avec anneau blanc sur chaque tentacule, au tiers supérieur; base des tenta- cules barrée de noir, un peu plus haut tache foncée; souvent aussi cette dernière manque; enfm base des tentacules de la rangée externe orange, ou jaune paille, les uns un peu plus foncés et groupés de manière à former des touffes foncées, alternant avec des touffes claires; le plus souvent ces tentacules sont marqués par des bandes longitudinales foncées parallèles, se réunissant habituellement au sommet, mais interrompues le plus souvent par une bande pâle; deux bandes noires à la base des tentacules. Mais connne toutes ces marques sont sujettes à varier, une de ces deux bandes peut prendre l'aspect de deux croissants noirs ou peut-être interrompue en son milieu. J'ai noté par une série de ligures quelques-unes de ces variations que j'ai pu observer et qui sont fort étendues d'un individu à l'autre et menie chez le même individu (fig. 2). Les individus à colonne soit brun rouge, soit jaune verdàtre avec disque gris alternant avec orange, et à tentacules dont la base de la rangée externe est orange et les autres jaune paille, avec marques, correspondent à la S. niiniata Gosse. Gosse donne au type de sa miniata le nom de variété ornata pour l'opposer à, la variété venustoïdes qu'il réunit à la même espèce; mais comme il existe une ^S. ornata, ce nom peut prêter à confusion. Les individus à colonne jaune tirant sur le brun ou sur le vert, ou brun orange, à disque gris alternant avec de fines radia- tions orange, à tentacules roses, correspondent à la variété rosea Gosse. Et quand il y a deux barres à la base des tentacules, à la variété roseoïdes de la miniata. IJ:S ACTIMlvS Dlù lUJ.SCOFF 23 Les individus ;ï colonne brun orange, à (lis(|ue orange avec manjucs blanches au pied do la, bande iioice des tentacules, à tentacules blancs avec inai'(jues, cinresiKuidcnt à la variété vcnustoïdes Gosse des miniata. '^îs-^ i^h ni^-i gjjBsitt,,^ FiG. 2. Diagramme des variations des tentacules chez S. miniata Gosse. ÎjCS individus à colonne brun jaune lransi)arenl, à disque jaune paille, à /-«(/n visibles, à tentacules blancs, sans marques, ne cor- respondent à aucune variété de Gosse. Les individus à colonne orange, à disque gris ou jaune i)aille avec radii visibles et tentacules blancs, correspondent à la variété obscui'dla Gosse de la nivea. Les mômes avec disque blanc, à la variété immaculala Gosse de la nivea. Les individus à colonne brun orange, même dis(]ue que les précédents, tentacules lilas, ne correspondent à aucune vai'iété de Gosse. Les individus à colonne brun orange foncé ou clair, ou crème tirant sur le brun, à dis(pie orange et radii distincts, et dont les tentacules sont blancs plus ou moins transparents, sans marques, correspondent à la venusta. On trouve cette espèce aussi bien sur les côtes de la Manche que sur celles de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée. A Roscoff elle se trouve en grande abondance à Estellen, au Cerf 24 ZIA BEY NAFILYAN (grotte sous la mer du Trépied jaune ou de rEnfei-). On la trouve sur les parois des couloirs et à l'entrée des grottes à un niveau assez élevé; elle s'établit dans les anfractuosités et principale- ment dans les Balanes vides ou entre elles, mais peut aussi se trouver à nu sur les rochers ou sur les Moules. Presque toutes les variétés de coloration se trouvent côte à côte. La variété iH'nustoïdcs a été trouvée une fois parmi les Cynthiadés tapissant une petite grotte à Mean Moat près de Gallot. D'autre part j'ai trouvé l'espèce à un niveau tout différent (au Bistarz entre l'île Verte et le chenal de l'île de Batz) sous les pierres dans la zone des Himanthalia; elle appartenait aux variétés venusta et nivea et elle était d'assez grande taille. ^ Sagartia coccinea Gosse. 1860. Sagartia coccinea Gosse, p. 84, pi. v, fig. 4. 1893. Sagartia coccinea Gosse... Carlgren. 1907, Sagartia coccinea Gosse... Walton, p. 208. Carlgren (1893) a démontré que la S. coccinea de Gosse n'était pas identique à VAclinia coccinea Mûllcr (1788) et que cette dernière correspondait à la Storaphia Churchiœ Gosse (1859). Dans deux dragages faits au large de Roscoff, j'ai recueilli deux Actinies qui répondent à la description de la S. coccinea Gosse : base irrégulièrement lobée, colonne lisse, couleur orange chamois avec nombreuses lignes longitudinales jaune clair, disque orange avec radii comme dans la description de GossE. Les tentacules sont courts, marginaux, pas très nom- breux et de couleur jaune pâle. Comme je n'ai eu que deux spécimens à ma disposition, dont l'un fort petit, il m'a été impossible de faire de plus amples observations. Cette espèce, dans les deux dragages, a été pêchée dans un fond de sable coquillier à Pecten opercularis, Echino- cyamus pnsillus, etc., et le plus grand des deux spécimens, lequel mesurait 10 millimètres environ en état d'extension, était attaché sur un gros bloc de pierre recouvert de Nemertesia, Ser- tularella, etc. Ce dernier avait été pris dans un dragage fait à 36 milles N.-O. de l'île de Batz à 80 mètres de profondeur. Genre Actinothoe Fischer. Actinothoe sphyrodeta (Gosse). 1853. Actinia candida n. sp Gosse, p. 430, pi. vni, fig. 11, 12, 13. 1858. Sagartia sphyrodeta n. n Gosse, p. 415. LKS ACTIiNIES DK HOSCOFF 25 18»)0. S>i(ju distinguer à RoscolT trois variétés bien définies, basées toujours sur la coloration. La variété candida Gosse, dont le disque est blanc circulaire iiianpié de lignes rayonnantes d'un blanc opaque; |ji variété ranthopis Gosse, dont le disque est orange plus ou moins clair. La variété décrite par Fischer (1887) sous ce nom n'est pas celle de Gosse dont le fond n'est nullement verdàtre mais blanc sale et quelquefois tirant sur le brun, et c'est juste- ment : La variété que je nommerai olivacea, qui j)résentc sur lu colonne des bandes d'un blanc opaque sur fond gris verdàtre et dont le disque, dans tous les spécimens que j'ai rencontrés, est blanc avec radii légèrement gris verdàtre. Ouant à la variété roseola Fischer, je ne l'ai pas trouvée. Cette petite .\ctinie assez commune à Roscoff se trouve un peu partout, à un niveau assez bas, correspondant à la zone des liinianthalia et des Laminaires, mais elle est particulièrement abondante sous les rochers surplombant, et dans les grottes. J'ai eu l'occasion de la voir dans ces conditions à Triagoz, à Lstellen, au Beclem, etc.; elle adhère soit sur les parois des rochers, soit sur le plancher des grottes, soit sur des Moules ou parmi les Styelopsis; mais on la trouve aussi sous les pierres et sur les Laminaires. 26 ZIA FiEY NAFILYAN Gosse (1860) a admis que la candida n'était qu'un état morbide de la janthopis; pourtant les deux m'ont paru parfois étroite- ment localisés. A Triagoz, je n'ai pu trouver que des individus de la variété candida, tandis qu'à Estellen au contraire ces der- niers faisaient complètement défaut et je n'ai pu trouver que des spécimens de la variété xanthopis. D'autre part j'ai trouvé les deux variétés côte à côte dans une grotte au Beclem et sur les rochers et les pierres du Bistarz. Quant à la variété olivacea, elle est de beaucoup la plus rare et je ne l'ai rencontrée qu'à Primel, zone des Himanthalia, en abondance et de grande taille. Nous pouvons conclure que si les deux variétés sont souvent localisées, cela n'est guère une condition expresse. L'animal est ovipare. Il est très mobile et rampe sur sa base qui prend alors une forme rubanée; il est très sensible et émet des aconties en grande abondance. Actinotlwe palUda lloldsworth. 1855. Actinia pallida n. sp Holdsworth, p. 235, pi. V, fig. 4. 1857. Actinia pallida Holdsworth.... Mu.ne Edwards, p. 251. 1857. Actinia pellucida n. sp Alder, p. 133. 1858. Sagartia pura n. nom Alder, in litt. 1860. Sagartia pallida Holdsworth... Gosse, p. 78, pi. m, ng.5. 1860. Sagartia pura Aider Gosse, p. 82, pi. ni, ng.6. 1884. Sagartia pura Aider Andres, p. 166. 1884. Sagartia pallida Holdsworth... Andres, p. 167. 1907. Sagartia pallida Holdsworih... Walton, p. 222. La. différence qui existe entre la Sagartia pallida lloldsworth et la Sagartia pura Aider ne réside que dans le nombre des cycles des tentacules qui serait de 4 chez la première et de 3 chez la seconde. Or comme le calcul des cycles est très difTicile (Walton 1907 se demandant même s'il n'y aurait pas 5 cycles) chez ces petits animaux éminemment contractiles, et d'autre part sachant que l'anneau bleuâtre qui entourerait les tentacules chez la pallida ne peut être un caractère distinctif, ces marques n'étant pas constantes et souvent difTiciles à apprécier, j'incline à croire que les individus décrits par Alder sous le nom de S. pura ne sont que de petits individus de pallida rencontrés dans des dragages à une certaine profondeur. i,i;s ,\c.TiMi:s i>i': uoscoi r 27 L('s oxciiiplaircs nonihreiix ([iic j'.ii IroiiNrs h RoscolT r6|)oii(|ciil à la (Icscriplioii du Gossk iiiii |i(miI se rrsiiiiici' ainsi : Bas(^ adhérente à conloiir oiididé (rès vaiiable et soiivunl l'iibaué, considérablenieid plus large que la colonne cl servant à la hèle ;i se déplacer jtar nue 1res active rephilion. Colonne lisse, substance d'un blanc plus ou moins trans- |)arent suivant que ranim;il est en extension ou rélradé. laissant \()ii- les insertions longitudinales des septa. Foimc |)liis on moins cylindi'ique à, l'état d'extension et même (jueliiuelois ovalairc. Lorscpie la base embrasse une grande étendue la colonne est très peu hante; dans le cas contraire elle est i>lus hante (jue le diamètre. A l'état de contraction complète, l'animal loi'ine une tache très iri'égulière et complètement aplatie tandis (pie la splifirodeta reste toujours circulaire et hémisphérique. Tentacules transi)arents, très nombreux, peu longs, extrémité terminée en pointe et diminuant progressivement de longueur de l'intérieur à l'extérieur; leur ensemble formant une collerette évasée. Aconties émis en grande abondance. iiouche sui- un cùne plissé et siphonoglyplies visibles. J'ai pu distinguer trois variétés de coloration au lieu de deux mentionnées piir Gosse (18(30) : La variété cana Gosse, étant loulc l)lanche li\ide; » rnfa Gosse, rose ou brunâtre; » resedacea n. var., couleur verdâtre. •l'ai lr(iu\é plusieurs (wemjtlaires assez grands de celle dernière variété, ayant le l)ùrd du discjne bien lobé. .l'ai également eu l'occasion de constater un cas de scissiparité longitudinale assez curieux et (jni ne doit peut-être pas être très rare dans cette espèce, .le l'ai observé sur deux exemplaires rapportés d'h]stellen bihan, appartenant aux deux dernières variétés, .lai vu chez l'un des exemplaires, variété rit/a, le bord du disque s'étrangler puis i)eu à peu les deux côtés arriver à se rencontrer: et chez l'autre exemi)laire, variété resedacea, j'ai observé que la scission était accomplie, que sur une même colonne l'animal possédait deux disques et que la division de la colonne était aussi en train de s'accomplir. Tandis que la divi- sion longitudinale chez l'exemplaire de la variété rw/fl était inégale, chez la variété resedacea au contraire elle était égale, .lai aussi remarqué que l'individu de la variété resedacea était plus jeune que celui de la variété rw/a; ils avaient à peu près comme diamètre de la base étalée respectivement l""" et 1'='" 1/2 28 ziA hp:y nafilyan de diamètre sur 6 et 8 """ de hauteur, tandis que les indi- vidus arrivés à leur degré moyen d'accroissement atteignent facilement deux centimètres. L'étirement de la base en ruban qu'on observe chez beaucoup d'individus est sans doute le pré- lude d'une semblable division. Ayant trouvé un jour dans mon cristallisoir de très petits exemplaires à côté d'un grand et qui n'existaient pas auparavant, cela me permet d'affirmer que l'espèce est vivipare. Cette espèce très peu mentionnée par les naturalistes se trouve sur les côtes de l'Angleterre. Fischer (1889) l'annonce dans sa liste des Actinies de la Gironde. Elle est très rare à Roscoff; on la trouve dans les fentes ou sur les rochers, sur les Moules et les Balanes, donc à un niveau assez élevé mais plus bas que la Sagartia elegans (Primel, Estellen bihan). Les individus de la variété ru(a sont plus nombreux que ceux de la variété blanche et surtout de la variété à bords lobés. Il est aussi extrêmement difficile de détacher ces bêtes sans les déchirer. Genre Aiptasia Gosse. Aiptasia Couchi (Cocks). 1840. Actinia biserialis n. sp Porbes, p. 182, pi. m, fig. 1. 1851. Anthea Couchii n. sp Cocks, p. 11, pi. n, fig. 30. 1857. Dysactis biserialis Porbes... Milne Edwards, p. 262. 1860. Aiptasia Couchi n. nom Gosse, p. 152, pi. v, fig. 3. 1874. Aiptasia Couchi Cocks Fischer, p. 206. Cette espèce a une certaine ressemblance avec de petits indi- ^idus cVAncmonia sulcata, variété brune et se trouve fréquem- ment dans les mêmes conditions. La différence consiste en ce que toujours VA. Couchi a le disque fort large et circulaire et la colonne inférieure rétrécie et comme pédonculée. Les tenta- - cules sont aussi moins nombreux que ceux de l'A. sulcata, ceux des cycles internes plus grands et en général différents d'un cycle à l'autre. Ils forment des cycles de 6 + 6 + 12 + 24 + 48, les tentacules des cycles 12 et 24 sont égaux. On aperçoit sur le disque des radii d'un gris bleu et sur la colonne des lignes longitudinales de même couleur. De plus sa couleur brune n'est pas tout à fait la même que celle de VA. sulcatn; elle est d'un brun plus chaud et les tentacules sont de même teinte que la colonne. LES ACTINIES DE ROSCOl'F 20 Lorsqu'on rexoile, l'animal émet des aconties blancs, fort nombreux el très longs, co qui prouve bien qu'il appartient à la famille des Sagartiidés, et l'animal prend en même temps un aspect llascjue et llétri. Il se distingue cependant des genres voisins parce (pic, coinine dans l'.l. sulcata, ses tentacules sont très peu rétractiles. L'A. Couchi a été trouvée dans les Gornouailles en Angleterre (Gosse 1800), à Plymoutli (G. -G. Bolune et R.-A. Todu lOOi), dans les îles Anglo-Normandes (Kqchler 1885) et sur les côtes de rOcéan Atlantique; on ne l'a pas rencontrée dans la Médi- terranée mais on a décrit des espèces voisines {A. mulabilis Gravenhorst). Elle n'est pas très rare à Roscoff où on la trouve assez bas, dans l'horizon moyen de la zone littorale, sur les parois des rochers situés au milieu des herbiers et sur les Zos- tères eux-mêmes (Pempoull, llaque au pied du Turc, Locque- meau, le Gerf.) Genre iMetridium Oken. Metridium dianthus (EUis). 1767. Actinia dianthus Ellis, Phil. Tr., XLVII, p. 428, pi. XIX, fig. 67. 1815. Metridium dianthus Oken, III, p. ^49. 1830. Actinoluba dianthus Blainville, p. 288. 1857, Metridium dianthus Milne Edwards, p. 253. 18G0. Actinoloba dianthus Gosse, p. 12, pi. i, fig. 1. 187 'i. Metridium dianthus Ellis... Fischer, p. 208. 1884. Actinoloba dianthus Andres, p. 133. Je mentionne ici cette espèce bien que, ni les auteurs anté- rieurs ni moi, nous ne l'ayions observée à Roscoff. M. le pro- fesseur Del.\ge m'a dit pourtant qu'elle avait été rencontrée autrefois dans des dragages, bien qu'on ne l'ait pas revue depuis de longues années. Son extrême rareté est un caractère curieux de la faune de Roscoff, étant donné qu'on la rencontre même dans la zone des marées, à la fois à Saint- Wast, à Goncarneau et sur la C(Me anglaise de la Manche. Genre Gylista Gosse. i'ijlista undata (Millier). 1788. Actinia undata Muller, II, p. 30, pi. LUI, fig. 4, 5. 18'i7. Actinia troglodytes u. sp Tounston, p. 210, fig. 47. 30 ZIA BEY NAFILYAN 1855. Sagarlia troglodytes Johnston.. Gosse, p. 294. 1857. Paradis undata Muller AIilne Edwards, p. 282. 1857. Actinia troglodytes Milne Edwards, p. 282. 1858. Cylista (Sagarlia) troglodytes ' . Price Wright Perceval, p. 1 18 1860. Sagartia troglodytes Johnston.. Gosse, p. 88, pi. i, fig. 3. 1874. Sagartia viduata (var. troglo- dytes) Muller Fischer, p. 217. 1880. Sagartia troglodytes Gosse Iourdan, p. 30. 1884. Cylista undata Muller Andres, p. 148. 1889. Sagartia (Cylista) viduata O.-F. Millier (var. troglodytes) Fischer, p. 275. 1907. Sagartia viduata O.-F. Millier.. Walton, p. 221. Cette espèce a été souvent confondue avec Cereus pedunculatus Pennant à cause de la fameuse marque en B à la base des ten- tacules que Gosse (1860) donnait comme une marque caracté- ristique de l'espèce et qui n'en est pas une, puisqu'elle se trouve dans d'autres espèces. Il n'est pas impossible que ce soient des variétés de S. elegans qui aient été confondues avec les siennes. On trouve cet animal sur toutes les côtes de la France et de l'Angleterre. M. WiETRZYKOWSKi a trouvé un exemplaire d'assez grande taille à Locquirec et correspondant à la description de Gosse (1860) et de Fischer (1875). Il était enfoncé dans le sable, la base attachée à un caillou et présentait la même condition d'habitat que Cereus pedunculatus. Il est plus que probable que cette espèce ne doit pas être rare à Roscoff, mais qu'elle m'a échappée précisément en se confondant avec la précédente. D'ailleurs Lacaze-Duthiers (1872) semblait aussi l'y avoir ren- contrée. Fischer la regarde comme une variété de la. Cylista viduata; elle paraît dans tous les cas intermédiaire entre cette espèce et Cereus pedunculatus. Cylista viduata Millier. 1776. Actinia viduata n. sp Muller. 1855. Sagartia viduata Muller Gosse, p. 294. 1857. Paradis viduata MnWer Milne Edwards, p. 250. 1860. Sagartia viduata ViùU^'T Gosse, p. 105, pi. m, fig. 3. LES Af'.'lIMI'.S 1>K HOSCOFl' 31 187'i. S(i(jaili(i l'iduiild M QHcr (variété tljpus) FlSCHEH, p. 210. 1875. Sogarlia viduata{\aviélé typus). Fischer, p. 0. 188'i. Cijlista viduntd Mdllor Andres, [). l 'lO, pi. v, 1887. Sayartia viduata O.-F. MuUer., Fischer, p. 'i2(). 1889. Sagartia viduata O.-F. Millier (variété tupus) Fischer, jt. 27 'i. 1907. Sarjarlia viduata U.-F. MuUer.. Walton, p. 221. Je [ciids II cioire que cette Actinie (pii nr,i été l'ajtpoiléc de la baie de Morgat par M. Bourcart, qui Ty avait troiivéi; en grande abondance, doit se trouver aussi plus près de lloscolf. Sur trois exemplaires que j'ai pu observer, deux avaient la colonne jaune verdàtre et le troisième fauve, parcourue par des bandes longi- tudinales plus foncées. L'animal pouvait s'allonger énormément, comme il est naturel pour une espèce vivant dans le sable. Tentacules nombreux, translucides, minces, tlexueux et de coloration intérieure plus foncée, marqués de deux lignes longitudinales qui ne sont pas toujours apparentes. Disque légèrement concave, radii jaunes ou bordés de blanc. Cette espèce vit dans le sable à Donar, la base i)robal)lement fi.xée sur une coquille ou sur un caillou comme les précédentes. Genre Gereus Agassiz, Cereus pedunculatus (Pennant). 1776. Actinia pcdunculata Pennant. 1780. Aciiuia bdlis Fllis Ellis et Soi.ander, p. 2. 1855. Safjartia bcllis Gosse. 1857. Cereus bellis Ellis Milne Edwaiu^s, p. 209. 1858. Ileliactis bellis Ellis Thompson, p. 233. 1800. Sagartia bellis Ellis Gosse, p. 27, pi. i, rig.2. 1873. Sa(jailia bellis Ellis Grure, p. 109. 1874. Cereus pedunculatus Pennant.. Fischer, p. 211. 1877. Sagartia troglodytes IIeider, p. 370, pi. i, fig. 1. 1880. Sagartia bcllis Gosse Jourdan, p. 35. 1884. Ileliactis bellis Ellis Andres, p. 137. 1888. Cereus pedunculatus Pennant.. Fischer, p. 300. 1895. Sagartia bellis Gosse Falrot, p. 46. 32 ZIA BEY NAFILYAN J'ai trouvé deux variétés bien caractéristiques parmi les nombreuses variétés de coloration : la variété qui vit dans le sable ou sur les rochers sableux, fixée sur les cailloux, prenant quelquefois la longueur de plusieurs centimètres pour venir s'épanouir au-dessus de la grève; et la variété qui vit parmi les Algues calcaires, dans les cuvettes des rochers battus, et qu'ANDRES (1884) a érigée en espèce sous le nom d'Heiiaclis minor, chose que je ne pourrai admettre qu'après une étude ana- tomique de celle-ci. La colonne qui, s'évasant à la partie supérieure, donne à l'ani- mal un aspect caliciforme et peut s'allonger beaucoup, peut être de couleur rose chair ou jaune pâle se fonçant graduellement à la partie supérieure; elle peut être aussi jaunâtre, gris pâle à la base et violacée à la partie supérieure ou rose à sa partie inférieure et violacée ou vineuse à la partie supérieure; elle peut encore être d'un jaune orangé à sa partie inférieure" et olivâtre sur le reste, ou enfin blanc rosé allant graduellement au bleuâtre au sommet. Les tubercules adhésifs sont le plus sou- vent blanchâtres, irrégulièrement disposés. Disque jaune pâle, brun olivâtre, ou brun rougeâtre, plus ou moins uniforme. Tentacules presque marginaux, jaunâtres, transparents ou bruns, ou brun clair, le plus souvent ornés de petites taches. Un tentacule gonidial, peu extensible, blanc ou jaune pâle et un peu plus rapproché de la bouche que les autres. Quant à la variété minor Andres, qui a toujours un aspect pédoncule, la colonne est rose se fonçant graduellement à la partie supérieure; disque plat, brun foncé, violacé; tentacules coniques avec petite tache claire au sommet et tache blanche formant un B sur la base. A rencontre de la première variété, le plus souvent lorsqu'elle est épanouie, le disque ne prend pas une forme lobée mais circulaire. Cet animal vit ordinairement, soit enfoncé dans le sable et sa base fixée sur un caillou, sur les plages parmi les Zostères, ou encore dans les anfractuosités des rochers sans sable et se trouve à un niveau variable, aussi bien dans l'horizon supé- rieur que dans l'horizon moyen de la zone littorale. Pour revenir à la variété minor, celle-ci se trouve toujours dans les petites anfractuosités des rochers comme nous l'avons dit plus haut et presque toujours parmi les Algues calcaires (Estellen). L'espèce est vivipare. i.KS .\r.TiNiFS i)K nosr.oi'F 33 Genre Galliactis Verrill. Calliactis efiœta (Linné). 17G6. Aclinia eHœta n. sp Linné, p. 1088. 1825. Aclinia Rondcletii n. sp Delle Ghiaje, III, p. 72, 73, pi. XXXV, Vig. 18. 1834. Cibrina eHœta aiict Ehrenberg, p. 40. 1838. Aclinia parasilica n. sp Guucii, III, j). 80. 1857. Aclinia Rondeleti Delle Ghiaje. iMilne Edwards, p. 27U. 1857. Adamsia cflœla Linné Milne Edwards, p. 278. I8()0. Sa (jar lia parasilica Couch Gosse, p. 112, pi. n, fig. 6. 1873. Anthea parasilica Gosse Grure, p. 88. 1874. Sagarlia ef^œta Linné Fiscrer, p. 222. 1875. Sagarlia éjecta Linné Fischer, p. 6. 1880. Calliaclis efiœta Linné Jolrdan, p. 37. 1884. Adamsia Rondelelii DeWe Chïa.']e Andres, p. 153, pi. ni, fiff. 4. 1887. Calliaclis eHœla Linné Fischer, p. 390, 418. 1888. Calliactis eHœla Linné Fischer, p. 273. 1895. Sagarlia parasilica Faurot. 1910. Sagarlia parasilica Faurot. Getle espèce est assez commune sur toutes les côtes de la France. A Roscoff on la trouve habituellement sur les coquilles des Gastéropodes de grande taille comme le Buccinum unda- tura. Falrot (1910), dans son travail sur la symbiose des Pagures et des Actinies, émet l'idée que les C. ejlœta vivent sur des fonds de 40 à 80 mètres, et il explique que la C. c(iœla trouvée sur le littoral le plus souvent non associée et fixée sur des pierres provient des Pagures recueillis au large par les pêcheurs qui les utilisent ultérieurement comme appâts après avoir jeté leur coquille sagartidée sur le littoral. Je ferai observer que Veila-la est plus fréquente à Roscoff sur le littoral que dans les grandes profondeurs. Je ne puis discuter le fait que les pêcheurs ne l'aient importée sur le littoral, ce qui me paraît fort douteux. Leur abondance même sur la plage de Pempoull, fixée sur les coquilles de Buccin, habités par des Pa'gures ou par l'animal lui-même, n'est guère compatible avec cette hypothèse. Je l'ai également trouvée sur les pattes de Maïa squinado et aux dragages sur les coquilles des Lamellibranches et parfois sur les Mi^m. fioc. Zool. de France. 191-2. XXV. — 3 34 ZIA BEY NAFILYAN cailloux. Enfin dans la zone des marées on ne la trouve guère fixée sur des rochers de la zone des Fucus qu'à la pointe de Per- rohan près de Terenez. Je me conforme pour la synonymie très embrouillée de cette espèce à l'avis de Fischer sans avoir moi- même vérifié toutes les sources. RiojA Y Martin (1905) a créé (en attribuant la paternité à LiNARÉs) pour C. elfœta trouvée libre sur des Zostères une variété libéra, qui n'est pas justifiée car il n'en donne pas de caractères morphologiques bien spéciaux. Genre Adamsia Forbes. Adamsia palliata (Bohadsch). 1761. Médusa palliata n. sp Bohadsch, p. 136. 1800. Actinia maculata n. sp Adams, p. 8. i823. Actinia carciniopados n. sp Otto, p. 288, pi. xl. 1826. Actinia picta n. sp Risso. 1831. Cribrina palliata Ehrenberg, p. 41. 1840. Adamsia maculata Porbes, p. 180. 1860. Adamsia palliata Gosse, p. 125, .pi. m, flg. 7, 8. 1874. Adamsia palliata Bohadsch Fischer, p. 225. 1880. Adamsia palliata Bohadsch Jourdan, p. 38. 1884. Adamsia palliata Bohadsch Andres, p. 156. 1886. Adamsia palliata Bohadsch Durègne, p. xxviii. 1887. Adamsia palliata Bohadsch Fischer, p. 396, 417. 1889. Adamsia palliata Bohadsch Fischer, p. 272. 1895. Adamsia palliata Bohadsch Paurot, p. 195. 1910. Adamsia palliata Bohadsch Paurot, p. 436. Iille est assez commune à Roscoff où on l'obtient par dra- gage au large à une certaine profondeur. Colonne blanchâtre ou jaunâtre, tachetée de rose ou de carmin violacé. Aconties blancs très abondants; quelquefois ces aconties peuvent être aussi violacés. Cette espèce est presque toujours fixée sur des coquilles de Natica Alderi Forbes habitées par Eupagurus Prideauxi Heller. On la trouve abondamment dans le mgerl des baies de Pempoull et de Morlaix; elle ne semble pas exister dans la zone littorale et je ne l'ai observée en dehors du mœrl que dans un dragage sur fond coquillier à l'île de Sieck. Parmi ces produits se trouvait un individu assez jeune, fixé sur une pierre et peu déformé. LES ACTINIES DE ROSCOFF 35 J'ai aussi observé qu'une de ces Actinies avait vécu durant tout le temps de mon séjour à Roscoiï depuis que je l'avais prise, c'est-à-dire durant deux mois environ, sur une coquille sans son Pagure, lequel avait été dévoré par un de ses congé- néi'os de i)lus grande taille, ce (jui seinbh; jM-ouver contraire- lut'iit à l'avis (l(! Kauhot (1910) (iircllc pciil se passer de Pagure pi'inlaiil, (|ii(>l(pie tenqis. Genre Gephyra von Koch. Gcphyra Dolnnl von Koch. 1878. Ucijlitjra Dolirnii von Koch. 188 'i. Sagartia Dohrnii v. Koch Andres, p. 160. 1887. Sagartia Dohrnii v. Koch Fischer, p. 415. 1889. GepJiijra Dohrnii v. Koch IIaddon, p. 325. 1911. Gcpinjra Dulirnii v. Koch Walton, p. 232. Base se repliant autour du subslraluin mais sans soudure des bords du disque basai, l'animal vivant en commensal sur les Gorgones, les Tubularia, etc., sécrétant une membrane basale comme les A. ptdliata de laquelle on peut les rapprocher. Colonne courte, conique, uniforme, lisse et délicate; elle est de couleur rose orangée avec bandes longitudinales plus claires. Disque orange pâle transparent, dépassant la colonne et sillonné de lignes radiales indiquant les cloisons. Tentacules coniques et marginaux, apparemment disposés en trois cycles de 12+12 + 24. Les deux premiers cycles égaux, ceux du troisième plus courts et translucides. Tous ces tenta- cules se tiennent épanouis droit et en bas.. Au moment où l'Actinie avait été prise, ses tentacules avaient des marques rouge-orange. Bouche proéminente à bords orange, portée sur un cône, ayant des striations radiaires blanches, hnes et opaques. Celte bête a été décrite d'abord dans la Méditerranée et retrouvée dans la Manche. J'ai trouvé trois exemplaires de cette espèce attachés sur une Gorgone recueillie au large de RoscolT; et j'ai eu l'occasion d'observer un cas curieux de bourgeonnement. Chez une d'elles une parcelle de la base étalée sur la Gorgone s'isole, ouvre une bouche et pousse des tentacules. Quand l'animal se déplace sur la Gorgone, il laisse la pellicule jaunâtre qu'a sécrétée sa base et dont nous avons parlé plus haut. Ayant observé qu'un môme animal avait produit trois bourgeonnements, j'ai conclu que ce 36 ZIA BEY NAFILYAN , cas de reproduction, qui n'a pas encore été signalé dans cette espèce, doit lui être habituel. Le même phénomène a été constaté par Fischer (1887) sur sa Sagartia Fischeri { = S. elegans), phé- nomène qu'il a appelé bouturage. Pour cette Actinie von Koch, qui l'avait décrite, avait créé un genre nouveau sous le nom de Gephyra, lequel ne peut être valable ayant été employé trois ans avant pour un Arachnide. Andres l'a remise dans le genre Sagartia, mais elle ne paraît pas y entrer au sens restreint que nous lui donnons. En attendant qu'une étude anatomique ait montré si elle mérite réellement qu'on rétablisse un genre spécial, je laisse subsister le genre Gephyra. MM. Delage et Hérouard (1901) l'ont classée dans la famille des Amphianthidœ (Hertwig) formée d'animaux com- mensaux dans les mêmes conditions et caractérisés par l'absence d'aconties. Néanmoins Fischer ;a observé que, dans les cas d'extrême irritation, ces animaux expulsaient par la bouche des aconties grêles et d'un blanc légèrement rosé. CORALLIMORPHlD.^ Genre Gorynactis Allman. Corynactis viridis Allman. 1846. Corynactis viridis n. sp Allman, p. 417, 419, pi. xi, fig. 1-12. 1851. Corynactis Allmanni n. sp. Gocks, p. 4, pi. i, fig. 6. 1857. Corynactis viridis Allman... Milne Edwards, p. 258. 1860. Corynactis viridis Allman... Gosse, p. 285, pi. ix, fig. 1,5. 1874. Corynactis viridis Allman... Fischer, p. 234. 1875. Corynactis viridis Allman... Fischer, p. 8. 1880. Corynactis viridis Allman... Jourdan, p. 31. 1884. Corynactis viridis Allman... Andres, p. 266. 1887. Corynactis viridis Allman... Fischer, p. 403. 1889. Corynactis viridis Allman... Fischer, p. 290. Différents points des environs de Roscoff, Primel, Duon, lo Cerf, etc., possèdent des colonies de cette espèce. Parmi les variétés de coloration que j'ai rencontrées, je citerai : La variété vert émeraude, ou vert tirant sur le jaune, tenta- cules pellucides brunâtres à extrémité perlée ou non de lilas, qui correspondrait à la variété smaragdina Gosse; La variété lie de vin foncé, à tentacules plus clairs; lf:s AcriNiKs dk fiosc.di-F 37 La variété à colonne (ii;mgc cl disiiuc vcrdàtre, tentacules grisâtres; La variété vieux rose ou rouge violacé. La variété jaune pâle bordée de rose, ciui se trouve seule aux dragages. Mais toutes ces nuances de coloration sont fort variables. Les Corijnactis sont certainement parmi les Actinies de la zone des marées, celles qui remontent le moins haut. Elles ne dépassent pas ou exceptionnellement le niveau des Laminaires et ne peuvent être recueillies qu'aux fortes marées. On ne les trouve presque jamais sur les Algues ou sur des cailloux mobiles, mais toujours sur les parois des grottes, sous les rochers surplombants et aussi à la surface des Moules et des Balanes vivant dans ces conditions, où elles sont plus confluentes que sur les rocs nus. On les trouve aux endroits qui leur offrent des conditions de ce genre : en première ligne à Estellen bihan (presque toutes les variétés de couleur) puis à Primel, au Cerf (grotte sous l'amer de l'Enfer et rocher le long de l'île Verte : variété rose et verte). Dans un rocher un peu au sud de l'amer en question se rencontre la variété verte à tentacules brunâtres que je n'ai trouvée que là. M. Krempf, dans une note communiquée à l'Académie des sciences (lOO'i), a démontré par une série de considérations ana- tomiques et embryologiques que les Corijnactis viridis et les genres voisins sont en réalité des Goralliaires sans polypiers (Asclerocoralliaires). J'ai cru devoir les citer ici, pour me conformer à l'usage bien que je n'aie pas eu l'occasion de m'occuper des Goralliaires de la région de Roscoff. AURELIANIDM Genre Aureliania Gosse. Aureliania augusta Gosse. 1860. Aureliania augusta n. sp... Gosse, p. 283, pi. ix, fig. 11. 1887. Aureliania augusta Gosse... Fischer, p. 403. Fischer (1887) relate que les pêcheurs de Roscoff avaient apporté au Laboratoire un magnifique exemplaire pris au large de cette Actinie, qui n'a point été revue depuis. 38 ZIA BEY NAFILYAN CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA RÉPARTITION DES ESPÈCES ÉTUDIÉES Je ne m'attacherai pas à établir clans le groupement des. Actinies des concordances avec la distribution des autres espèces végétales et animales qui peuvent se rencontrer. Leur répartition dépend de plusieurs causes, telles que le niveau, la nature du substratum : vase, sable plus ou moins gros et plus ou moins pur, roches compactes ou découpées et criblées de fentes, abritées ou exposées aux lames ou à l'ensablement, etc. Les conditions physiques du milieu peuvent être les mêmes à deux niveaux différents, en un mot la notion de faciès prime jusqu'à un certain point celle du niveau, comme l'a établi Prdvot; mais dans les faciès mêmes établis par Pruvot il y a à reconnaître des variations importantes à notre point de vue. 1° Rochers. — Nous avons tout d'abord à exposer les différents groupements des Actinies des côtes rocheuses pour lesquels nous distinguons le niveau supérieur (zone subterrestre de Pruvot) oi^i l'on peut distinguer les rochers à sec, tapissés de ClitJinmaJns et de Patelles. Ces endroits peuvent être abi'ités ou battus. On n'y trouve que des Actinia equina seulement, en très grande abondance et de toutes les variétés de coloration. Au même niveau nous trouvons également des endroits possédant des cuvettes qui restent remplies d'eau quand la mer se retire et dans lesquelles gazonne VAnemonia sulcata. Quelquefois même ces cuvettes sont tapissées d'Algues calcaires, surtout dans les points battus. Nous pouvons en déduire que ces deux espèces ne craignent pas la lumière. U Actinia equina ne descend qu'exceptionnellement (Locquirec) à des niveaux plus bas, où au contraire Anemonia sulcata, forme qui ne se laisse guère exonder, continue et devient exubérante, dans les cuvettes et cailloutis étendus; elle s'y trouve alors associée toujours aux Algues calcaires et souvent à l'Oursin commun Paracentrotus Uvidus (Lamark). Nous y trouvons également dans les cuvettes tapissées d'Algues les Cereus pedunculatus, var. rninor, forme très caractéristique et éventuellement des Bunodes Balli. Dans les fentes mouillées et plus ou moins obscures des horizons supérieur et moyen de la zone littorale et souvent dans les points battus, nous trouvons les Bunodes verrucosus occu- pant le plus souvent les bords de ces fentes, associés aux Tealia felina qui occupent presque toujours le plancher. Cependant les LES ACTINIES UE ROSCOIF 39 Bunodes gemmaceiis paraissent rcnionU'r plus haut (jue les Teulia Iclina, mais dans des lentes conseivant un peu d'eau, car elles se laissent rarement mettre à sec. Le sable et les débris de coquilles de Moules s'amassant dans ces fentes paraissent favo- riser rétablissement des Tcalia Icliiui (jui s'en recouvrent et s'y enterrent parfois complètement. Il nous reste encore à parler des couloirs et parois des rochers surplombant qui ne sont intéressants que sur les [xiinls exposés, et des grottes proprement dites. Nous pouvons distinguer sur les parois de ces rochers et dans les couloirs et grottes une succession d'espèces d'Actinies qui se présente de la façon sui- vante. En partant d'en haut on trouve des Actinia equina au milieu des Chthamalus comme partout et, un peu plus bas, de grosses Balanes auxquelles commencent à se mêler des Safjartia elegans qui se ti'ouvent souvent à l'intérieur des Balanes vides. Les Sagartia cicgans Imissent par succéder aux Actinia equina mais elles cèdent à leur tour leur place parmi et sur les Moules aux Actinothoe paUida. Vu peu plus bas encore on rencontre les premières Actinothoe sphijrodeta, qui de la même manière que les précédentes cèdent leur place aux Corynactis viridis. Cepen- dant il ne faut pas s'imaginer que ces diverses successions se font d'une façon régulière et sans s'entremêler. Toutefois il n'en- est pas de même pour les Corijnactis viridis lesquelles, si elles se trouvent presque sur un même niveau, vivent en colonies voi- sines mais séparées. Très souvent les Actinothoe sphijrodeta tapissent le plancher des grottes tandis que les autres recouvrent les Moules et les Balanes de leurs parois et remontent plus haut qu'à l'entrée en raison de l'obscurité plus grande. Bien entendu on retrouve également les Tealia lelina au plancher de ces grottes. 2° Herbiers et plages. — Dans l'herbier il faut distinguer les animaux qui s'y trouvent fixés sur les zostères eux-mêmes, les pierres ou les Algues qui s'y trouvent mélangées, et les animaux proprement fouisseurs, enfoncés dans le sable et la vase. Parmi les premiers nous rencontrons les Ancmonia sulcata dont les jeunes sont souvent fixées sur les Zostères tout comme les Lucernaires, les plus âgées se rencontrent sur les cailloux au milieu de l'herbier. Une autre espèce et qu'on confond sou- vent avec VAnemonia sulcata se trouve dans les mêmes condi- tions mais seulement à des marées assez fortes : c'est VAiptasia Couchi qu'on trouve soit sur les Zostères, soit sur les rochers au milieu de l'herbier (Pempoull). On y trouve également les 40 ZIA BEY NAFILYAN Bunodcs Balli sous les pierres au milieu de l'herbier (Locquirec et Terenez). Il faut citer ici la Calliactis cflœta si abondante sur les coquilles habitées par les Paçures de l'herbier et de la plage de PempouU et quelquefois adhérant directement aux pierres. On trouve faisant passage fiux animaux fouisseurs les Cercus pcdunculatus très communs partout, enfoncés dans le sable, mais toujours adhérents à de petits cailloux, et comme animaux purement fouisseurs et appartenant au groupe des Actinies pivotantes, chez lesquelles ce caractère est général, Edwardsia Beautempsi et Ilalcampa chrijsanthellum. La première est très abondante en certains points; 17/. chrysanthcUum comme VE. Beautempsi se trouve partout, mais n'est guère abondante comme cette dernière. Ces différentes formes se trouvent également dans les herbiers à fond de sable et de vase plus ou moins grossier, et aussi dans le sable des plages sans Zostères et même parmi les cailloux assez gros. Enfin une dernière espèce, la Peachia hastata, beaucoup plus rare, est caractéristique des plages de sable pur à un niveau assez bas; encore ne l'a-t-on trouvée que dans la région de l'est (Locquirec et Locquémau). La Cyîista viduata et la Cylista undata, dont le mode de vie est celui du Cereus pedunculatus, paraissent se trouver aux mômes points. 3° Dragages. — Il ne me reste plus qu'à parler des Actinies des dragages, qui me paraissent assez nombreuses et que je n'ai pu étudier qu'accessoirement. Je ne mentionnerai qu'en passant la Mesacmsea stellata Andres et ïAureliana augusta Gosse, cette dernière citée pai- Fischer, chacune de ces deux espèces n'ayant été trouvée qu'une fois à une certaine distance et à une grande profondeur; Gephyra Dohrni von Koch, com- mensale des Gorgones ainsi que la Sagartia coccinea Gosse, laquelle paraît être fréquente dans les fonds à sable coquillier. C'est dans des conditions semblables qu'on rencontre Cory- naetis viridis très fréquent et formant une variété de couleur spéciale et Calliactis effœta répandue partout. Quant à Adamsia palliata avec son Pagure commensal, c'est une espèce caracté- ristique du maerl, bien qu'elle n'y soit pas localisée. M. WiETRZYKOWSKY a également trouvé dans le plancton de Roscôff quatre larves d'Actinies différentes comme coloration et taille, lesquelles larves étant très jeunes ne présentaient aucun caractère spécifique permettant de les rattacher à des espèces définies. l,i;S Af/IINIKS \)K UdSCOlF 41 Nous Noyons ]iar là iiiu; la faune do IluscolT uc diffère yiicre (sauf par nu caractère négatif, la (juasi absence de Metridiuni ilumtlius) de celle des autres points de la Manche et de TOcéan Atlanti(iue, oîi l'on trouve la plupart de ces espèces lorsque des conditions identiques se présentent, sans parler de celles des grandes profondeurs qui sont plus rares à cause de la difTicultc (lu'on éprouve à les avoir et que le hasard de la drague peut seule ramener. CONCLUSION l" (1\ l'ALOr.l !•: DKS ACTINIES TROUVÉES A ROSCOFF. — Voici UMC liste de toutes les espèces trouvées jusqu'ici à RoscoCf. I^es espèces citées par moi pour la première fois seront marquées d'un astérisque et celles que le hasard ne m'a pas permis de retrouver, entre parenthèses. Edwardsiid/e Edwardsia Deautempsi Quatrefages. / Halcampa chrysanthellum (Peach). Halcampid/E ] *Ualcampa microps Gosse. ( Peachia hastata Gosse. Mesacm/eid^ *Mesacmœa slellala (Andres). C Actinia equina (Linné). *' ( Anemonia sulcata (Penns.nt). l Bunodes verrucosus (Pennant). BuNODiD^t: I *Bunodes Balli (Cocks). ' Tealia (elina (Linné). *Safjartia clegans (Dalyell) S. miniata Gosse \S. vcnusta Gosse )S. rosea Gosse. S. nivea Gosse. *Sagartia coccinea Gosse. Actinothoe sphyrodeta (Gosse). *Actinothoe pallida (Holdsworfh). Sagartiid.>e < *Aiptasia Couchi (Gosse). (Actinoloba dianthiis [EllisJ). *Cylista undata (O.-P. Millier). *Cylista viduata (O.-F. Mûller). Cereus pedunculalus Pennant. Calliaclis effœta (Linné). Adamsia palliata (Bohadsch). *Gephyra Dohrni von Koch. 42 ZIA BEY NAFILYAN GoRALLiMORPHiD.E Corijucictis vividis Allman. AuRELiANiD.E {AureUana augusta Gosse). 2° RÉSULTATS FAUNisTiQUES. — ■ A la liste déjà connue des Actinies de Roscoff j'ai ajouté dix nouvelles espèces, dont la Mesacmœa stellata, qui semble n'avoir été vue par Andres que dans la Méditerranée. J'ai également indiqué d'une façon plus précise et plus développée la répartition des espèces ainsi que leurs associations dans les différents niveaux et faciès, suivant la nature de leur substratum et les conditions du milieu dans lesquelles elles se trouvent. 3° RÉSULTATS SYSTÉMATIQUES. — J'ai démontré la variabilité des espèces par l'étude comparative des marques des tentacules chez les Sagartia elegans, variabilité qui a porté les auteurs précédents et notamment Gosse à multiplier le nombre des espèces. J'ai donc réuni dans une même espèce les quatre variétés que Gosse avait érigées en espèces, à savoir les S. mi- niata, venusta, rosea et nivea; j'ai également distingué de nou- velles variétés dans les Actinothoe pallida (variété resedacea), dans les Actinothoe sphyrodeta (variété olivaceo). 4° RÉSULTATS BIOLOGIQUES. — J'ai eu l'occasion d'étudier chez certaines espèces des modes particuliers de reproduction, tels que la scissiparité longitudinale chez les Actinothoe pallida (variété rosea et resedacea), division par bouturage dans les Gephyra Dohrni, phénomènes qui étaient observés pour la pre- mière fois chez ces espèces. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 188-i. Andres (A.). — Le Attinie {Fauna und Flora des Golfes von Neapel, IX-1, Leipzig). 1893. Carlgren (O.). — Studien uber Nordische Actinien {Svenska Ak. Handl., XXV, n° 10). 1907. CuÉNOT (L.). — L'origine des nématocystes des Eolidiens {Arch- Zool. Exp. (4), VI, p. 73-102, pi. m). 1889. CuNNiNGHAM (J.-T.). — Tealia tubercidata (Cocks). 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Walton (Chas.-L.). — On some Colour variations and adap- tations in Actiniœ (/. Mar. Biol. Ass., IX, p. 228-235). TABLE DES MATIEEES Pages Introduction 5 Catalogue systématique. Edwardsiidas 7 — — Halcampidse 8 — — Mesacmwidœ 10 — — Aclinidse 11 — — Bunodidss 15 — — SagariiidcP 19 — — CoraUiinorphidx 3G — — Aurelianidœ 37 Considérations générales sur la répartition des espèces étudiées... 38 Conclusion : 41 Index bibliographique 42 40 FAUNE DES MOLLUSQUES PLÉISTOCÈNES DES LIMONS ET ALLUVIONS CAILLOUTEUSES DE LA VALLÉE INFÉRIEURE DU VAR PRÈS DE SON EMBOUCHURE, ET DE QUELQUES AUTRES POINTS DU MÊME HORIZON GÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DES ALPES-MARITIMES FAR MM. CAZIOT et MAURY Dans une étude antérieure (i), nous avons déjà l'ait eunnailre toute la faune des Mollusques terrestres pléistocène de la Riviera et particulièrement celle des Alpes-Maritimes; nous avons men- tionné toutes les espèces qu'on trouve dans les différents dépôts de cette époque, dans des conditions plus ou moins analogues, en indiquant leur âge relatif; nous complétons aujourd'hui cette étude en indiquant d'autres espèces reconnues depuis, çà et là, dans les environs de Nice et dans les limons qui reposent, en grande partie, sur les poudingues pliocènes qui ont été déposés dans l'ancien delta du Var. Nous avons déjà publié (2) une étude sur les limons de la vallée inférieure du Var, dans lesquels on trouve une faune dont nous avons donné les conditions de gisement, la physionomie générale et la liste dans chaque gisement particulier. Nous rappelons ici ce que nous avons déjà dit dans les caractères généraux de cette faune. Considérations générales sur la faune. La liste des Mollusques, (lue nous donnons ci-après, présente un mélange d'espèces de la zone tempérée; certaines d'entre elles, néanmoins, accusent un habitat notablement plus septentrional, telles que la Ilyalinia olivetorum et les Hélix cenisia, hortensis, hispidosa et strigella. Il y a lieu cependant de faire remarquer que, sur les bords de la Méditerranée, on trouve actuellement. (1) Caziot et Maury. Tableau récapitulatif et raisonné des Mollusques terrestres du pléistocène de la Ligurle occidentale et du département des Alpes-Maritimes (/. Conchyl.. 1909, no 67. p. 317-341). (2) Caziot et Maury. Limons et alluvions pléistocènes de la vallée inférieure du Var {Bull. Soc. Géol. France. 1911). 46 CAZIOT ET MAURY dans la région niçoise par exemple, à côté de Mollusques ne quittant pas le voisinage de la mer, d'autres espèces spéciales des régions septentrionales, qui vivent dans des ravins plus ou moins profonds, exposés au nord et où règne l'humidité par conséquent. C'est ainsi que l'on trouve près de Nice, dans ces conditions : Hélix obvoluta^ telonensis, Clausilia crenulata^ etc. Les espèces recueillies dans les limons vivent encore, pour la plus grande partie, dans la région considérée ;, quelques-unes ont émigré vers le nord. Nous n'avons pas constaté d'espèces éteintes; tout au plus, rencontre-t-on quelques espèces que l'on ne connaissait pas encore et que l'on pourrait peut-être retrouver, en cherchant bien, dans les environs des points où nous les avons recueillies. Ces espèces constituent une mutation dans la série des petites espèces caractéristiques de cette période. Toutes les espèces normalement un peu grandes font défaut, de même que dans les argiles qui constituent le sous-sol de Nice ; c'est à peine si nous en exceptons ïUelix nemoralis et VHelix vermiculata. Ces deux derniers sont représentés, d'ail- leurs, par des formes minor. UHelix apcrta, si commun actuel- lement, manque totalement. Il n'est réellement que d'acclimata- tion relativement récente. Toutes ces espèces devaient donc vivre dans un milieu moins favorable pour leur développement que dans les temps actuels. D'autre part, les différences individuelles qu'elles manifestent sur les points où elles se trouvent en colo- nies, sont plus accusées et peut-être plus sensibles que dans la faune actuelle. C'est le propre de toute espèce en voie de forma- tion et dont le développement n'est pas encore parfaitement fixé, et LocARD a fait remarquer que les espèces les plus riches en individus sont, plus que les autres, sujettes au polymorphisme. On trouve, en effet, en grande quantité, des espèces petites du groupe des Hélix heripensis et unifasciala vivant presque tou- jours en colonies et l'on sait que les formes de ces groupes, très polymorphes, vivent dans des endroits secs, rocailleux et déserts. Cette faune, comparée à celle que nous observons actuelle- ment, présente de grandes lacunes. Nous remarquons d'abord le petit nombre dlhjalinia, aujourd'hui si répandues. Il est vrai que les coquilles de ce genre sont très fragiles et se détériorent, par cela même, facilement. Le genre Leucochroa, maintenant si commun, n'a pas encore apparu ; il en est de même des Hélix elegans, pisana, conspurcatn^ qui pullulent actuellement dans les Alpes-Maritimes, ainsi que les Hélix de la section Zenobia, dont nous n'avons trouvé qu'une seule espèce. Les Euconulus l'Ar.NK l)i:s MOLLUSQUES PLÉISTOCÈNES 47 font défaut. Les Cluusilics, maintenant si répandues, surtout les Clausilia solida et crenulala (cette dernière beaucou[) moins commune) constituent des raretés. Par opposition, le Pupa similis type se trouve souvent en grande quantité, presque tou- jours en colonies. On voit apparaître quelques petites espèces de la grande famille des Vuriabiliana qui a pris, on le sait, une extension considérable dans la faune des temps présents. Les espèces de moyennes et de grosses dimensions font absolument défaut ; pourtant nous avons recueilli, dans la poche pleistocène de Saint-Roman, près Monte-Carlo, une espèce de taille moyenne que M. L, Germain, qui a bien voulu l'examiner, reporte à V Hélix limbiiera Locard. Nous avons dit que nous n'avions pas vu, dans les limons, une seule espèce fluviatile. Cela tient à leur mode de formation, ainsi que nous l'avons déjà expliqué. Ce n'est que dans les argiles sableuses de Saint-Laurent-du-Var, au-dessous d'une terrasse d'alluvions, que nous avons trouvé les deux espèces lluviatiles que nous citons plus loin. Elles se rapportent à un phénomène concomitant à la formation des limons. Toute cette faune, quoique distribuée dans de nombreux gise- ments, offre une parenté sufïisammcnt grande pour que nous ayons attribué le môme âge à tous les limons. Nous avons signalé quelques formes nouvelles dont nous don- nons la description et la figuration, ainsi que celles qui ont été décrites par d'autres auteurs, mais qui ne les avaient pas repré- sentées. La plupart de nos déterminations ont été contrôlées et vérifiées par M. L. Germain qui, outre sa valeur personnelle incontestée, peut consulter les grandes collections du Muséum et établir ainsi des comparaisons qu'il nous est impossible de faire à Nice; qu'il veuille bien agréer nos remerciements les plus vifs et les plus sincères. Genre HYALINLV Agassiz lUjalinia olivetorum Ilermann, in Rossmiissler, pi. xxxix. Hijalinia leopoldiana Charpentier, qu'il ne faut pas confondre avec le Zonites olivetorum, cité par Moquin-Tandon (i855, p. 73), lequel est synonyme de la Hijalinia incerta de Draparnaud. La Hyalinia olivetorum est une espèce de l'Italie boréale. Nous 48 CAZIOT ET MAURY l'avons trouvée dans les limons qui existent entre le village de Gros de Gagnes et Gagnes, et dans les brèches du pleistocène de BeauIieu-sur-Mer. Elle n'existe plus actuellement dans la région. Hyalinia Blauneri Shuttlew^orth. 1843, Mit. Ges. Bern, p. 13. Hyalinia Blauneri Gaziot. 1910, Moll. Monaco, Alpes-Mari- times, p. 35, pi. IV, fig. 33, 39. Entre Saint-Isidore et Gurti. Hyalinia sp. Trouvée sur les bords du Magnan, rive gauche, près de Saint- Pancrace, à 300 mètres d'altitude environ, dans les dépôts argilo- sablonneux étalés sur les poudingues pliocènes. Ges dépôts sont surmontés d'un tuf crayeux sans coquilles. G'est une très jolie forme, malheureusement en partie brisée. Elle diffère de la Hyalinia lucida de Draparnaud (1801, Tabl. Moll., p. 96, (espèce bien connue, répandue actuellement dans la partie considérée), par sa forme plus déprimée, une ouverture plus arrondie, des stries plus fortes et flexueuses, enfin par son ombilic plus large et plus profond : H. 9 1/2; D. 16 '"'". Nous ne l'avons pas baptisée parce qu'elle s'est brisée en grande partie en voulant la reproduire. Genre HELIX Linné Hélix aspersa MûUer. Nous n'avons pas trouvé cette espèce dans les limons. Nous n'en avons vu que dans les dépôts provenant du ruissellement : une variété minor dans les dépôts argileux du petit Piol, près Nice, puis la forme suivante : Hélix aspersa Muller, var. antiqua var. nov. (fig. 1). Cette variété, trouvée dans les dépôts argilo-sableux de Mon- talban, à Nice, associée avec des coquilles marines remaniées du pliocène supérieur, dil'fèro du type par son galbe non trapu et sa forme élancée. Elle a une très grande analogie avec VHelix pyrgia Bourguignat (in Locard, Goq. terr. France, 1894, p. 75, FALNt: DES MOLr.lJSQUES PLÉISTOCÈNES 49 fig. 79); elle est conique élevée ; son dernier tour est beaucoup moins globuleux que celui du ty[)e; son ouverture, plus petite, l)lus ol)li(pie, est beaucoup plus luiute que large. Section Archelix PleilTer, Hélix verniiculala Muller. L'ilt'lii vcnniculata est, comme ïHclix aspersa et VHelix aperla, d'introduction récente. On le trouve plus ordinairement à l'état ininor : II. 15; D. 23 ""■". Limons entre Saint-Aubin et Sainte-Marguerite ; à Pabron ; sur la route de Gaucade au Var et dans le domaine du Petit-Piol. Route de Gurti; vieille route de Villel'ranche, etc. Section Tachea Leach. Ilclix nemoralis Linné (fig. IG). Cette espèce se présente, le plus souvent, sous la forme major. Klle est très commune sur les bords du Var, dans les limons entre Saint-Isidore et Gurti ; sur la route de Gaucade au Var ; dans le ravin de la Lanterne, sur la route de Fabron, et à Gapan, près le moulin de Gontran ; entre Saint-Pancrace et le Vallon obscur. Tufs sur la route de Saint-Jules, au pont de Fabron : II. 19 ; D. 27 """. lleiix Jiortensis Muller (fig. 9). L Hélix hortensis a déjà été signalé à l'état fossile en Ligurie, par M. le chanoine Morelli, mais n'avait pas encore été ren- contré dans le département des Alpes-Maritimes. Bourguignat le signale toutefois dans la caverne Mars, à Vence, mais à une époque plus récente. La forme que l'on trouve dans les limons est bien globuleuse, avec un dernier tour bien arrondi et une ouverture relativement petite. Elle a pour dimensions : H. 16 ; D. 19 """. Limons sur la route de Saint-Isidore à Gurti, dans le ravin de Fabron et sur la route de Gaucade au Var. Section Macularia Albers Nous profitons de la publication de cette étude pour faire connaître une sous-variété de la variété pntnitiva Nevill de VHelix niciensis Férussac, variété décrite, mais non figurée par Mém. Soc. Zool. de Fiance, 191Q. XXV. — 4 50 . CAZIOT ET MAURY l'auteur anglais, dans ses Coquilles éteintes et vivantes des envi- rons de Menton (1). Nous l'avons recueillie dans la poche à osse- ments et à Uelix que nous avons signalée à Saint-Roman, près Monte-Carlo, dans un précédent travail (2). Elle se rapporte aussi au pleistocène moyen. C'est la forme la plus petite du groupe de VHelix niciensis : H. iO ; D. 17 "•■" (fig. 15). Ses six tours sont étages et presque plats ; sa forme est nette- ment surbaissée et conique ; son dernier tour est aplati, mais néanmoins bien arrondi ; son ouverture, bien oblique chez le type, est droite, étroite, ovale court : enfm elle est imperforée et ornée de stries grossières. (On les voit encore à la partie infé- rieure; la partie supérieure, sur l'échantillon que nous figurons, est privée de son épidémie, ce qui rend le test lisse.) Nous l'avons baptisée : sous-variété Neviîli. hUelix niciensis Férussac se trouve aussi dans les tufs de la route de Saint-André, au pont de Pabron. Section Trigonostoma Fitz. Hélix angygyra Ziegler. Argiles de Saint-Pancrace. Hélix obvoluta Mûller. Dans les limons des ravins de la Mantega et du Magnan. Section Zenobia. Hélix cemenelea Risso. Limons de Fabron. Section Gapu.lifera Hartm. Hélix sirigella Draparnaud. Espèce absolument septentrionale, trouvée en assez grand nombre de spécimens dans les limons de Sainte-Marguerite. Section Xerophila Held. Hélix rugosiuscula Michaud Limons de Lingostière. (1) Nevill. 1880. P. Zool. SOC. London, p. 116. (2) CAZIOT et Maury. Mollusques terrestres pléistocènes de Saint-Roman, près Monte-Carlo {Bull. Soc. Géol. France (4), VI, p. 281). (•'MNE DRS MOIJAISQUES l'LÉISTOCÈNES 51 Hélix Jeanbernati Bourguignat, In Locard, i882, Prod., p. Ii2 et 330. Cette espèce n'a pas été encore figurée; elle est plus déprimée que VHelix Paladilhei Bourguignat, bien connu, avec une carène convexe plus accentuée et une ouverture moins arrondie. H. 3 ; D. 5 '""•. Limons de Lingostière (fig. 7). Ilelix Groboni Bourguignat. in Servain, Moll. Esp., 1880, p. 83. Limons de Saint-Augustin (fig. 6). Hélix Mouqueroni Bourguignat. In Locard, Prodrome, 1882, p. 112 et 337. Limons de Saint-Augustin (fig. 14). Hélix valcourtiana Bourguignat. In Servain, 1880, Moll. Esp., p. 80. Hélix valcourtiana Gaziot. 1910, Mollusques Monaco (Alpes-Maritimes), p. 150, pi. I, fig. 15-16. Argiles de Saint-Pancrace. Hélix lufjduniaca Mabille. In Locard, Prod., 1882, p. 109 et 334. Limons de Saint-Augustin (fig. 13). Hélix mauriana Bourguignat. In Servain, 1880, l. c, p. 83. Limons sur la route de Caucade au \'ar (fig. 8). Hclix scrupea Bourguignat. In Servain, 1880, /. c, p. 83. Variété minor dans les tufs du Ray (fig. 20). Hélix scrupellina Fagot. In Locard, 1883, Contrib., VI, p. 61. Tufs du Ray (fig. 22). 52 CAZIOT ET MAURY Hélix Canierei sp. nov. (fig. 3). Coquille petite, déprimée, très peu conique, six tours de spire presque plats, à croissance lente et progressive, le dernier presque le double plus grand que l'avant-dernier, vaguement subanguleux à sa naissance, bien arrondi, plus convexe dessous que dessus, déclive à son extrémité. Sommet obtus; suture nettement marquée sans être profonde. Ombilic médiocre, , en forme d'entonnoir, laissant voir le déve- loppement des tours (i """ de diamètre). Ouverture très peu oblique, ovale, bord supérieur droit, court; bord inférieur peu arqué, assez grand, réfléchi vers l'ombilic qu'il laisse complètement à découvert. Péristome tranchant, assez robuste, bourrelet blanc, large, proéminent à une certaine distance de l'ouverture; bords un peu convergents. Test blanc, non luisant en dessus, luisant en dessous ; stries très fines, très rapprochées, très serrées, irrégulières, un peu llexueuses. H. 5 1/2; D. 8°"". Cette petite espèce appartient au groupe de VHelix hervpensis Mabille. Elle diffère de VHelix gesocribatensis Bourguignat par sa forme moins conique, ses tours non convexes, son ouverture non circulaire ; De VHelix 'pldlora Berthier, par ses tours non convexes, son ouverture non circulaire ; De VHelix nomephila Bourguignat pour les mêmes raisons, sa suture moins profonde, son ombilic plus ouvert ; De VHelix heripensis Mabille pour les mêmes raisons et son dernier tour vaguement anguleux, son ouverture non arrondie; Enfin de VHelix rugosiuscula Michaud par ses dimensions, sa forme plus déprimée, son dernier tour plus brusquement déclive, son ouverture beaucoup moins oblique, ses stries moins fortes. Dépôts tuffeux, sur le chemin de Saint-Augustin, entre la gare du Var et Carras. Hélix Thuillieri Mabille. In Locard, 1894, Coq. terr. France, p. 176, fig. 227, 228. Tufs entre pointe de Contes et le château de la Palarea. iwr.NK i)i:s Moi.i.rsMi Ks [m.kistocènes 53 Hélix unilasciala Poiret. Espèce très commune aussi bien à cette époque qu'actuelle- ment. Nous avons rangé sous ce nom un grand nombre de petites formes ayant beaucoup d'analogies entre elles. Certaines se rapprochent de YHelix gratiosa de Studer, d'autres ont une forme plus aplatie, mais toutes possèdent les principaux carac- tères de Tespèce-type. Nous avons toutefois reconnu une variété bien caractérisée baptisée aJta (fig. 2'i bis), une autre plus déprimée, à ouverture ronde, que M. Germain rapproche de VII dix invicta Locard (1) (pioiqu'elle en diffère beaucoup, baptisée var. depressa (fig. 24); toutes deux en colonies; tufs à Colamars. Hclix cenisia Gharp. var. minor. 1857, Moll. Suisse, p. i2, pi. i, fig. 2i. Limons, des chemins de Gaucade à Saint-Augustin. Hélix acosrnia Bourguignat. In Locard, 1882, Prodrome, p. 119 et 336. Limons sur la route entre Saint-Isidore et Gurti, et dans les argiles de Saint-Pancrace (fig. 2). Hélix Isnardi sp. nov. (2) (fig. 10). Goquille petite, bien globuleuse, conique, un peu renllée en dessous; six tours de spire très convexes, à croissance rapide et régulière, le dernier tour double de l'avant-dernier, subangu- leux à sa naissance, bien arrondi à son extrémité, très fortement déclive à son extrémité. Suture profonde. Sommet obtus. Ombilic petit, peu profond. Ouverture oblique, absolument circulaire ; péristome discon- tinu, bien tranchant, épaissi en bas, à bords reliés par un très faible callum, un peu convergents : bord columellaire court, réfléchi et cachant à moitié l'ombilic. Test blanc porcelanisé, d'une teinte crétacée jaunâtre, ou bien orné d'une bande large au-dessous de la moitié du dernier tour et de deux ou trois bandes plus petites, l'une en dessus, les deux autres en dessous, avec des stries irrégulières, grossières, iné- gales sur tous les tours : H. 5 ; D. 6 1/2 """. (1) HpUx invicta Locard, 1896, Coq. terr. France, p. 165 (non figuré). (2) Dédié à notre ami, le naturaliste niçois M. P. Isnard. 54 CAZIOT ET MAURY Cette espèce, des limons de Saint-Isidore, sur la route de Curti et sur la route de Caucade au Var, du groupe de VHelix uniiasciata Poiret, diffère de celle-ci par sa forme plus globu- leuse, en forme de boule comme YHelix codia Bourguignat du Portugal; par le développement plus rapide de ses tours de spire et par la décliviité de son dernier tour et ses stries beaucoup plus grossières. Hélix cespitum Draparnaud. Limons, près le Vallon obscur. Tufs de Cimiez ; tufs sur la route de Saint-André au pont de Falican. Hélix cespitum var. dismasthia Nevill. 1880, Pr. Zool. Soc. London, p. 120. Hélix cespitum, var. dismasthia C. Pollonera. 1893, Studi sulle Xerophila, p. 21, pi. i, fig. 5, 6, 7. Limons entre Saint-Aubin et Sainte-Marguerite. Hélix cespitum, var. mauriciensis G. Pollonera. L. c, p. 23, pi. I, fig. 3, 4. Limons au sud du Vallon obscur. Hélix mantinica Mabille, 1881, Bull. Soc. Philom.. Hélix mantinica G. Pollonera. 1883, l. c, p. 31, pi. n, fig. 1, 2, 3. Limons de Fabron, Hclix trepidula Sei^vain. 1881, in Locard, 1894, /. c, p. 191, fig. 245-246. Route de Gaucade au Var. Hélix ericetorum Mûller. Nous n'avons rencontré cette espèce, qui ne vit plus dans le département des Alpes-Maritimes, que dans les tufs voisins de l'Hôtel Impérial, bordant le chemin de fer du sud, à Nice. Hélix trepidulina Locard. 1894, l. c, p. 191. Limons sur la route de Gaucade à Saint-Augustin. FAUNE DES MOLLUSQUES PLÉISTOCÈNES 55 Ilelix ericetella Jousseaume. 1878, Fauno malacol. des environs de Paris, p. 226, pi. ni, fig. 9, 10. Coquille plus aplatie et à ombilic plus large que VHelix nrglecta Draparnaud, que nous n'avons vu nulle part fossile, quoique cette espèce soit commune actuellement dans les envi- rons de Nice. Limons, route de Caucade. Hélix maritima Draparnaud, var. fabroniana var. nov., (flg. 11). Nous n'avons pas trouvé d'IIelix pouvant se rapporter à la description et à la figuration de l'espèce de Draparnaud, mais nous avons constaté l'existence d'une forme qui peut être consi- dérée comme une variété de cette espèce ; elle est moins régu- lièrement conique, plus étagée ; ses tours sont beaucoup plus convexes ; l'ouverture est plus grande, plus solide, moins allongée, plus oblique, plus arrondie; la légère carène est moins prononcée encore et le trou ombilical est plus étroit. Limons de Pabron. Hélix hispidosa. \jHclix hispidosa Bourguignat, décrit par Fagot en 1879, dans la Société d'histoire naturelle de Toulouse, p. 19, n'a pas été figuré ; VHelix fossile que nous avons trouvé dans les limons entre Saint-Augustin et Caucade se rapproche de la description de Vhispidosa^ sauf les différences suivantes : il a les tours presque plats au lieu d'être légèrement convexes, l'ombilic est plus grand; il laisse voir le développement des tours de spire, avec ouverture non ronde mais ovalaire, irès oblique, ayant un bord supérieur très court, un bord inférieur plus long, plus arqué, légèrement réfiéchi vers l'ombilic qu'il recouvre très peu : H. 4;D.6'°"»(fig. 5). Hélix submendrnnoi Caziot. 1910, Moll. Monaco (Alpes-Maritimes), p. 193 = Hélix meti- dranoi Locard {non Servain). 1894, Coq. terr. France, p. 226, fig. 297, 298. Limons entre Saint-Augustin et Sainte-Marguerite (fig. 23). Hélix avenionensis Bourguignat. In Locard, Coq. terr. France, 1894, p. 216, fig. 281-282. Tufs du Ray. 56 CAZIOT ET MAURY Ilelix pilula Locard. 1894, Coq. terr. France, p. 229, fig. 303-304. Limons sur la route de Caucade à la plaine du Var. Section Pyramidatiana Gaziot. Hélix pyramidata Draparnaud. Forme type de l'auteur dans les limons de Sainte-Marguerite. Hélix suhpyramidata Gaziot. 1910, Moll. Monaco, Alpes-Maritimes, p. 298, pi. vi, lig. 3 = pyramidata Locard, non Draparnaud. Limons entre Saint-Augustin et Sainte-Marguerite ; entre Saint-Isidore et Gurti ; sur la route de Gaucade à la mer ; dans les tufs du Ray, etc. Hélix subpyramidata, \ar. Marceli var. iiov., (flg. 21). Gette variété a, pour dimensions : H. 7 ; D. 10"™, tandis que l'espèce type a : H. 7 1/2; D. 9 1/2™™. Elle a donc une hauteur de spire moindre pour un diamètre plus grand; la croissance des tours de spire est très lente (7 à 8 tours). Geux-ci sont étages, très convexes, le dernier réguliè- rement arrondi, boudiné, pas du tout subanguleux comme chez le type. Suture profonde ; ombilic petit (1 1/4 '°™ de diamètre), peu profond, laissant ^oir le développement des deux derniers tours de spire; ouverture très peu oblique, arrondie; bord colu- mellaire cachant un peu l'ombilic ; bourrelet très fort, assez large et assez épais. Test crétacé, brillant, orné de stries très fmes, très serrées, très régulières. Argiles sableuses de la Golle, près des bords du Loup. Hélix vardeorum Bourguignat, In Locard, 1894, Goq. terr. France, p. 235. Hélix vardeorum Gaziot. 1910, Moll. Monaco Alpes-Maritimes, p. 302, pi. vi, fig. 4. Ravin du Gapan. Route de Gaucade au Var (fig. 17). IMNK DKS MdLl.l SnlKS I'l.l':iS'l( tCKNKS 57 llclir Ificdhcticd L('l(Hiriieiix. //( Locanl. ISD'i, /. r., p. 236. Ildii liicdhcl'tcii (iii/iut. 1910, /. c, p. 30a pi. VI, liy. 27, 28. Ravin du Capan. Chemin de Saint-AuyusUii à Caucadc (lig. 12). Section Tropidocochlis Locard. ïleUx ci'cmildta Millier, var. minor Gaziot. 10 10, Moll. Monaco, Alpes-Maritimes, p. 288. Chemin de Fabron {l\g. 4). Uelix conica Draparnaud. Limons de Pabron (propriété Borriglione). Genre RUMINA Risso Bumina decollata Linné. Dans tous les limons des bords du Var (Saint-Isidore, Saint- Augustin, Fabron, etc.). Rumina decollata, var. elongata var. nov. Cette variété est caractérisée par sa forme élancée, grêle et subcylindrique. Elle a 7 tours de spire, tandis que le type n'en a que G au ma.ximum, et, de plus, un ombilic absolument caché, au lieu d'avoir une fente très étroite. Flic a, i)onr dimensions : H. 21-25 ; D. 9-10 '"™. Limons de Saint-.Vugustin et dans les dépôts argilo-calcaires situés au nord de la fontaine du Temple, près Nice (fig. 19). Genre ZUA Leach /am snhcylindrica Linné. Limons à l'entrée du village de Cagnes. du côté de Nice. Genre F\A Leacu Ena quadridens Muller, var. maior. Limons de Sainte-Marguerite; entre Saint-Isidore et Gurti, et à Lingoslière, dans le ravin de la Tour. 58 gaziot et maury Genre PUPA Draparnaud Pupa similis Bruguière. Nous n'avons trouvé que la forme type, à l'exclusion des var. pachygastra, major^ etc., si communes maintenant dans toutes les Alpes-Maritimes jusqu'à plus de 1,200 mètres d'alti- tude, nombreux dans les limons, par colonies, principalement sur la route de Gaucade au Var; entre Saint-Augustin et le tor- rent; à Saint-Isidore; Lingostière, Saint-Pancrace, vallon de la Tour; Golomars et sur la route de Saint-Laurent à Gagnes. Pupa variabilis Draparnaud. Espèce très commune dans les limons. On en voit de toutes dimensions, mais qui n'atteignent pas, toutefois, la grosseur de la variété polita Risso, que l'un de nous a admise comme une véritable espèce. On trouve, néanmoins,, une variété à péristome très épais, comme on peut en recueillir de nos jours sur les rochers qui protègent Saint- Jeann et, sur la rive droite du Var. Route de Gaucade au Var; à Saint-Isidore et Gurti; Lingostière; ravin de la Tour; bords du Var. Genre GHONDRULUS Beck Chondrulus quadridens Mûller. Limons entre Borlet et la Lanterne. Genre GLAUSILIA Draparnaud Clausilia solida Draparnaud. Espèce excessivement commune actuellement, présentant quelques variétés. Très rare à l'état fossile; nous n'avons cons- taté sa présence que dans les limons de la Lanterne. Clausilia punctata Michaud. Nous n'avons trouvé qu'un seul spécimen de cette espèce, que l'on ne trouve, actuellement, que dans la haute vallée de la Roya, près de la frontière italienne. Dépôts tuffeux de Saint-Pancrace, sur la rive droite du Magnan (fig. 18 [brisée]). Nous avons aussi recueilli une autre espèce dans les dépôts du torrent du Magnan. Nous avons cru reconnaître la Clausilia crenulata Risso, mais c'est douteux. lAlM': DES MOI.USnl KS l'l,l':iSTOCÈM!:.S 59 (iKNUK C. Bien plus remarquable encore est la faune ichtyologique du lac Victoria, dont les Poissons s'écartent notablement de ceux du cours du Nil, fait assez singulier puisque cet énorme lac s'y déverse et en constitue en quelque sorte une des sources principales. Peu de formes sont communes à la fois au fleuve et au lac; en revanche quelques genres et de très nombreuses espèces sont exclusivement propres à ce dernier (fig. 6). On ne peut guère citer en Afrique que le Tanganyika qui présente avec le fleuve qu'il alimente, c'est-à-dire le Congo, des différences encore plus grandes que le Victoria avec le Nil. En 1909, j'ai montré (3) que sur 65 espèces connues du Victoria 49 lui étaient exclusivement spéciales, la plupart de ces dcr- (1) G. A. BorLENOER. Zoolop>- of Egypt : The Fishes of Nile (London. 1907,2 vol.). (2) G. A. BOTJLENGEK. Ann. Xat. Hist. (7) VIII, 1901, p. 445. (3) D' J. Pellegrin. Sur la faune ichtyologique du lac Victoria (C R. Ac. Set., CXLIX, 1900, p. 166). 74 J. PELLEGRIN nières appartenant à la famille des Gichlidés. C'est là comme le Tanganyika un centre d'évolution pour ce groupe qui y compte 31 représentants. Ces faits paraissent indiquer que le Victoria est resté jusqu'à une période récente séparé du cours du Nil et que les chutes de la sortie actuellement existantes mettent encore un obstacle aux migrations entre le fleuve et le lac lui-même et vice-versa. De plus les grandes profondeurs de cette énorme étendue d'eau sont également un des facteurs qui ont le plus influé sur la différenciation si remarquable des formes iclityologiques qu'on y rencontre. Le bassin fermé du lac Rodolphe présente par contre les affmités les plus grandes avec la faune du Haut-Nil. Ogôoué. — Les rivières du Cameroun et celles du Congo français, dont la plus importante est l'Ogôoué, possèdent une faune excessivement riche qui renferme un fort grand nombre d'espèces distinctes spécifiquement et parfois génériquement de celles des grands fleuves précités. M. Boulenger a fait connaître celles de Cameroun, A. Gunther, le D"" Sauvage et moi-même avons décrit les principales de l'Ogôoué (fig. 7, 8, 13 et 15). Un FiG. 7. — Synodontis Haugi Pellegrin, Siluridé de l'Ogôoué. fait remarquable, que j'ai signalé à propos des envois au Muséum de M. le pasteur Haug, c'est que d'assez nombreuses formes marines remontent dans l'Ogôoué jusqu'en des points où l'eau LKS l'OISSONS d'eau DOUCE D'AFRIOUE 75 est coni|)lrl('iii('iit (louée. (Ml reli'oiiNc Mil plK'nonièiio analogue, (le raiitre côlé de r.\llaiili(iiie, d.iiis rAiiia/oiic i)riiicipalement. FiG. 8. — Udihiis" nnizziii Pellegrin, Cypriiiidé de l'Ogôoué. Congo et Tan(juinj'iUa. Il va lieu de disLinguer d'une i)art le fleuve lui-même et ses affluents, et d'autre part le Tanganyika, qui comme on sait s'y déverse par la Lukuga. En outre certains grands lacs comme le Moero et le Bangouelo, tributaires du Congo établissent une certaine liaison avec la faune du Zambè/e. C'est à G. -A. Boulenger que revient la part principale dans la connaissance des Poissons du Congo. Il a décrit dans ces dernières années un nombre véritablement extraordinaire de formes nouvelles de ce vaste bassin. J'ai pu signaler aussi plu- sieurs types intéressants provenant principalement des belles récoltes faites en 1886 par la mission de M. Jacques de Brazza, frère du fondateur de la colonie française. D'après Boulenger (1), en 1901, le nombre des espèces était de 320, aujourd'hui il est de 467, soit un accroissement de vn en dix ans. C'est le Congo qui, de beaucoup, se montre le plus riche des neuves africains par sa faune ichtyologique. Il est vrai de dire que le Tanganyika qui s'y rattache contribue pour une part à produire ce total élevé; néanmoins le nombre des espèces habi- tant le fleuve même et ses affluents, 352, est incontestablement le plus élevé qu'on rencontre en Afrique. En outre beaucoup non seulement d'espèces (fig. 9, 10 et 14), mais encore de genres y sont spéciaux et ne se retrouvent point dans d'autres bassins. (1) G. K. Boulenger. L'état actuel de nos connaissances sur la faune Ichtyolo- gique du bassin du Congo (Rev. zool. africaine, I, fasc 1. 1911, p. 12). 76 .1. r'ELI^EGRIN Trois des principales familles des eaux douces africaines, les Mormyridés, les Characinidés (fig, li), et surtout les Sikiridés FiG. 9. — Lainprologus MocqtianU Pellegrin. Cicîilidé du Congo. présentent là incontestablement leur maximum de différencia- tion. C'est dans le bassin du Congo notamment qu'on trouve ces bizarres Siluridés au corps plus ou moins armé, recouvert de séries de boucliers comme les Phractura, par exemple. Fig. 10. — Haplochllus Chevalieri PeUegrin, Cypriuodontidé du Congo. Quant au lac Tanganyika, c'est lui qui présente au plus haut degré la faune la plus particulière d'Afrique (1). Découvert il y a un demi-siècle, ce vaste lac, situé à l'altitude de 812 mètres, mais dont le fond descend jusqu'à 800 mètres, ce qui ramène celui-ci presque au niveau de la mer, est peut-être le plus pro- fond du monde entier. Il doit sans doute à cette cause de posséder une faune des plus singulières et des plus riches, surtout en ce qui concerne les Poissons et les Mollusques. On sait que l'intré- pide et savant voyageur anglais J.-E. S. Moore explora à deux reprises ce lac. Dans un ouvrage (2) publié à la suite de ces expé- ditions, se basant surtout sur l'étude des Mollusques Gastéro- podes, il crut pouvoir affirmer que les formes relativement nombreuses qu'on y rencontrait se rapportaient à deux groupes bien distincts, le premier appartenant à la faune générale des (1) Dr J. Pellegrin. La faune du lac Tanganyika {Rev. scientiftqve, 30 mai 1908, p. 680). (2) J.-E. S. MOORE. The Tanganyilia Problem {Londre.s, 1903, 1 vol.). I.KS POISSONS OKAU DOLiCL: I) Al'l{inlil': 77 (Miix douces africaines, le second tout spécial aïKiuel il donne le nom de haloliuiui> fur welchen wegen des Mangels eines Cirrusbcutels den Namen Gymnophallus in Vorschlag bringe. » (1900, p. 13). 00 ROBERT DOLLFUS l'intestin de Oidemia nigra Plem. ex Linné. Le rapprochement de ces deux formes était difficile, Jameson l'avait fait néanmoins. L'adulte ayant une taille moitié moindre que la méta-cercaire (0.2 à 0.55 pour l'adulte, 0.45 à 0.75 pour la larve) (1902, p. 159 et 151), Odhner jugea leur réunion inadmissible dans la même espèce et rejeta les explications proposées par Jameson. Selon Jameson, en effet, la diminution de la taille serait due et se ferait parallèlement à l'acquisition de la maturité sexuelle. Odhner montra que cette forme larvaire n'était autre que celle qu'il avait décrite auparavant sous le nom de Gijmnophalhis bursicola [loc. cit.) et dont il avait aussi trouvé des individus entre le manteau et la coquille de Sajicava rugosa où en avait déjà trouvé Levinsen. La forme adulte de l'intestin û'Oidcmia nigra L. ne pouvait pas non plus appartenir à Gymnophallus somaterids Levinsen : les dimensions relatives des ventouses étant tout à fait différentes et les circonvolutions de l'utérus s'étendant comme chez Gym- nophallus bursicola en avant de la ventouse ventrale. Le Distome adulte décrit par Jameson serait donc probablement une espèce nouvelle. Max LÛHE [(4), p. 81], à propos de cette même spécification de l'adulte trouvé par Jameson dans la Macreuse, fait ressortir les différences entre celui-ci et celui trouvé par Levinsen dans l'Eider, remarquant que, chez celui-ci, les circonvolutions de l'utérus restent en arrière de la ventouse ventrale, remplissant la partie postérieure du corps, alors que, chez celui-là, elles s'étendent dans la région située en arrière de la ventouse. La grosseur des œufs contenus dans l'utérus différerait dans les deux cas. A la forme larvaire trouvée chez la Moule, Max Lijhe (ibidem) et GiARD [(8), p. 419] sont d'accord pour rapporter Gymnophallus marqaritarum Raphaël Dubois, 1901. L'adulte décrit par Jameson est donc peut-être une espèce nou- velle, mais à quel adulte appartient alors la forme larvaire (pearl Trématode de Jameson, 1902) T'Les auteurs ne sont pas d'accord sur ce point. Nous avons vu que Jameson, à tort, l'attribua à G. so- materiœ Levinsen tout en la cherchant dans Oidemia nigra L. Odhner la réunit à Gymnophallus bursicola, adulte aussi, selon lui, chez Oidemia. W. Nicoll en 1907 [(2), p. 265] découvrit chez Oidemia fusca L. et Oidemia nigra L. un autre Trématode -.Gym- nophallus dapsilis Nicoll qu'il pensa être l'adulte du « pearl Tré- matode » de Jameson. G. dapsilis adulte se distingue de G. bur- UNE MÉTA-CERCATRF, MARGARITIGÈNE PARASITE 91 sicola adulte on ce (ju'il a ses vitcllogènes devant la ventouse ventrale, la bifurcation de son appareil excréteur plus près de la ventouse ventrale, un (rsophage qui a même long^ueur que le pharynx et nn utérus qui se répand dans l'espace situé entre les ventoifses. Tons caractères que Ton ne i)eut retrouver inté- g-ralement chez une forme larvaire. Sans le secours de l'expé- rience, il n'est pas possible de prendre parti : le môme hôte hébergeant des espèces de Gymnophallus très voisines. Marie V. Lerour [(4), p. 'i2n] classe actuellement la forme larvaire (méfa-cercaire) de la Moule comme une « species inqui- renda » sous le nom de Ccrcarxa margariltC. Sur les côtes du Boulonnais, je n'ai moi-môme jamais ren- contré dans les Moules le Gymnophallus bnrsicola Odhner, non plus ses sporocystes dans Cardium edule et Tapes dccussata, mais peut-être n'en ai-je pas examiné un assez grand nombre. GiARD cependant (8) a signalé G. bursicola Odhner dans les Moules, mais comme y étant rare. Ce n'est en tous les cas pas le môme Gymnophallus que l'on trouve chez Donax. La seule figure ayant paru de la forme larvaire du Donax du Boulonnais « inter pallium et conchas » est, à part la mienne (1911, p. 423), fig, 1), celle donnée en 1906 par Paul Pelseneer (pi. x, fig. 22). Pour Pelseneer, c'était l'état avancé de Cercaria syndosmyx Pelseneer sp., parasite d'un petit Lamellibranche du port en eau profonde de Boulogne-sur-Mer : Syndosmya olba. Voici le pas- sage de Pelseneer concernant cette espèce : « Sporocystes courts (3/4 de mm.) quelquefois seulement longs de un millimètre, cylindriques (sans étranglement) incolores et trans- parents, renfermant de nombreuses cercaires (fîg. 23). » Cercaires à queue bifurquée dans la plus grande partie de sa longueur. Ventouses presque subégales, la ventrale k peine plus grande que l'antérieure et située vers le milieu du corps. Tube digestif avec deux gros Cifcums courts, presque globuleux, glandes sali- vaires étroites et modérément allongées. Organe excréteur bifide à deux branches antérieures étroites, à partie commune postérieure, large et longue, concrétions petites. » Un jeune Distome immature correspondant se rencontre fréquem- ment entre le manteau et la coquille de Donax et de divers autres Lamelllhranclies dans la même localité » (1906, p. 172 et pi. ix et x, fig. 20, 21, 23). La correspondance entre les deux formes proposées par P. Pel- seneer n'est plus admise depuis que l'on sait que les Gymno- phallus ont des cercaires anoures. Il est à croire que ce fait 92 ROBERT DOLLFUS échappa toujours à Giard, car Giard crut que la forme larvaire du Donax avait eu, précédemment à sa venue dans ce Mollusque, une queue; c'est pourquoi il rappelle « Distome immature » el non cercaire. Giard, en effet, inclinait encore en 1907 (8) à croire « que la Cercaria syndosmyx parasite de Syndosmya alba pourrait être la forme larvaire précédant l'état distome chez G. somateriœ. » Il crut même trouver une confirmation de l'hypothèse de Pel- seneer dans un dessin de la forme larvaire de G. someteriœ donné en 1905 par Marie V. Lebour [(1), pi. ni, fig. 8] sous le nom de Brachycœliuin luteum, fide Giard. Marie V. Lep.our avait retrouvé en 1905 snr )a côte du Northum- berland, dans les Donax vittatus et Tellina tenuis des sables de Alnmoutb, la même méta-cercaire que Giard et Pelseneer dans les Donax vittatus des sables du Boulonnais. Sur le dessin qu'elle en avait donné alors, on remarque, à la partie postérieure du corps de l'animal, un petit prolongement qu'elle prit pour un fragment de queue incomplètement développé. Giard y vit un court appendice bilobé, probablement fragment de queue non détaché. Ce prolonge- ment était tout simplement une apparence de préparation due à la saillie de l'orifice excréteur. Marie V. Lebour ne savait pas alors qu'elle avait affaire à une méta-cercaire du genre Gymnophallus. En 1908 cet auteur étudia à nouveau ce parasite du Donax vittatus, en donna une description plus complète et un dessin plus précis sous le nom de Cercaria strigata M. V. Lebour n. sp. [(3), p. 7, 8, 9 et pi. i, fig. 3]. (( Tbis cercaria pre- viously referred to Brachycœlium luteum, is now considered by Giard to be the larval stage of Gynuiophallus somatcrise Levinsen ». La description qui suit, la comparaison de ses dimensions et de celles données par Giard, montrent bien qu'il s'agit de la même espèce. « This alluded to by Giard and Pelseneer figures and describes evidently tbe same cercaria wich he considers to be pro- bably the young form of bis fork-tailed Cercaria syndosmyse ». Marie V. Lebour n'a pas de mal à écarter le rapprochement proposé par Giard et Pelsencer; elle rappelle qu'à aucun moment de leur exis- tence, les cercaires du genre Gymnophallus n'ont de queue ainsi qu'en témoignent les observations de Jameson (in Tapes decussalus et in Mylilus edulis), de Nicole et d'elle-même (in Cardium edule, Tapes decussatus, puis Macoma balthica, Tellina tenuis, Donax vittatus, etc.) (1). (1) Je me suis personnellement rendu compte de cette particularité par l'examen de cercaires encore dans des sporocystes parasitant Cardium edule et dont Mlle Marie V. Lebour a bien voulu m 'envoyer quelques exemplaires. UNE MKTA-CKUCAIUL: MAIlGARITlCiÈNE PARASITE 93 Marie V. Lebouii ne croit pas non i)lus (jue Giard ait eu raison de rapporter cette forme larvaire de Gijmnopliallus à Gipnnophallus somatcriœ Levinsen. On ne connaît pas avec certitude la cercaire de Gymnopliallus somatcriœ Levinsen, et toutes les cercaires ou méta-cercaires qui lui ont été rapportées ne l'ont été que par comparaison avec l'adulte (connu par les descriptions de Levinsen (1881, p. 71-73, et pi. III, fig. 2) de OdHiNEr [(2), 1905, p. 311-313 et pi. ii, fig. 8J, etc.). Ainsi Marie *V. Leboir iudi(iue comme forme larvaire pro- bable de Gymnopliallus somateriœ : Cercaria glandosa nov. sp. (de Paludcstrina sUirjnalis Baster sp.) de préférence à Cercaria margaritœ sp. inq. et en écarte Cercaria strigata, à la fois pour des raisons de morphologie et d'cthologie. Voyons d'abord les caractères de Dislomum somalerix Le- vinsen sp. adulte, nous lui comparerons les méta-cercaires décrites par Marie V. Lki'.oir et Giard. Nous verrons les rappro- chements possibles. G. somalerix a un cor()S armé de petifes épines, ovale, un peu aplati, arrondi en avant, subacuminé en ai'rière et de couleur jaune clair. La ventouse postérieure est située au tiers posté- rieur du corps. La bouche est au centre de la ventouse anté- rieure, dont le diamètre est à peu près le double, plutôt plus du double, selon Levinsen, de celui de la ventouse ventrale. Le pharynx aboutit à un œsophage, à peine plus long que lui, selon Levinsen, auquel fait suite un intestin constitué par deux branches symétriques, courtes, écartées presque à angle droit, et atteignant au plus le bord antérieur de la ventouse ventrale. L'organe excréteur se bifurque un peu au-dessous de la ventouse ventrale, les branches atteignent la partie antérieure du pha- rynx, le tronc médian est court. Les deux testicules sont ovales allongés, symétriques, leur bord antérieur au niveau du milieu de la ventouse ventrale. L'ovaire a la même forme que les testicules ; il dépasse peu le bord supérieur de la ventouse ventrale, il est contigu par son bord inférieur au testicule droit. La vésicule séminale est divisée en deux par une constriction assez forte. La bourse du pénis est allongée et piriforme. Les circonvolutions de l'utérus sont groupées, selon Odhner, dans la région postérieure; la figure de Levinsen ne serait pas exacte sur ce point, les circonvolutions de l'utérus y étant figurées jusque dans le voisinage du pharynx. 94 ROBERT DOLLFUS Les glandes vitellogènes sont petites, allongées transversale- ment et situées devant la ventouse ventrale. Les œufs sont nom- breux, petits et jaunes lorsqu'ils sont mûrs. Nous ne pouvons tabler pour nos comparaisons sur tous les caractères de cette description (dont j'ai emprunté les éléments à Levinsen et à Odhner). Les caractères des organes génitaux, notamment, sont peu apparents encore chez les formes méta- cercaires, et, pour tous les caractères, il faut tenir compte de leur variabilité, du sens et de l'amplitude de cette variabilité entre l'état méta-cercaire et l'état adulte. Le caractère variant le moins est en premier lieu le rapport du diamètre des ventouses, c'est le plus important point de repère. Il faut considérer naturellement que la taille s'accroît : l'adulte est forcément plus grand que la cercaire dont il vient, il ne faudrait pas tomber dans l'erreur de Jameson (Voir plus haut, page 90). La surface du corps a une ornementation, une armature voi- sine de celle de l'adulte : il n'y a pas de mue entre l'état méta- cercaire et l'état adulte. Dans les exemples de Gymnophallus connus, tout au moins, il y a correspondance entre la spinula- tion des formes adultes et des formes larvaires. L'appareil excréteur varie peu dans ses grandes lignes, la forme et les rapports de la vessie restent les mêmes. La crois- sance des régions moyenne et postérieure du corps est plus marquée que la croissance de la région antérieure, une vessie en U ou en V pourra souvent devenir une vessie en Y : la branche impaire de l'Y correspondant à la dernière portion de l'appareil excréteur de la cercaire, celle qui aboutit à Textérieur. Le tube digestif change peu de forme, il ne s'y surajoute pas d'œsophage ou de prépharynx, les rapports des branches peuvent seuls changer en raison de l'allongement du corps, et d'autant moins que la région antérieure est celle qui s'allonge le moins, n'ayant pas comme les régions moyenne et surtout pos- térieure à loger un volumineux appareil génital. Dans la forme méta-cercaire du Donax les ébauches génitales ont déjà à peu près leur répartition défmitive, mais la constance de leur emplacement chez les différents Gymnophallus adultes ne permet pas de tirer grand secours de cette constatation. Les seuls caractères qui pourraient avoir de Fimportance : position de l'utérus et des vitellogènes n'existent pas encore chez la méta- cercaire, leurs ébauches se déplacent au cours de la croissance. UNE MÉTA-CERCAIRE MARGAniTIGÈNE PARASITE 95 Cercaria strigala iMaiie V. Loboiir, de Donax villalus, (ju'il vienne de AlnniouLli ou du Boulonnais, se rapproche de Gymno- pliallua 6uinaleruv J^uvinsen adulte [)ar divers caractères : prin- cipaleuieiil le rapport des diamètres des ventouses est le même, ou sensiljleiiicnl, (jiicltjiKj soit Tubservateur et le lieu d'obser- vation. La taille de la l'oriiic larvaire est plus pcti'e que celle de Tadulte, ce qui est nécessaire. Les exemplaires mesurés par (JiAUu atteignent cependant la taille de l'adulte, mais il est très possible que Giaru ait mesuré une méta-cercaire de très grande taille et que l'exemplaire de Levinse.n fût de petite taille; les exemplaires décrits par Odiiner sont un peu plus grands. (Voir les tableaux comparatifs.) La position des testicules est la même, mais nous avons vu qu'elle variait i)eu d'une espèce de Gymno- phallus à une autre. Les différences que signale Marie V. Lebour sont les sui- vantes [(3), p. 9j : 1° La forme larvaire {Cercaria strigata) est plus large que Gyttinophallus sotnaleriœ adulte. Cette différence est en réalité minime et dépend des indixidus considérés; la croissance du corps a plutôt lieu en longueur «{n'en largeur; 2° la striation est beaucoup plus visible; 3" la vésicule excrétrice a une courbure plus délinie et constante dans sa forme; 4" les lobes de l'intestin qui sont très larges atteignent le bord antérieur de la ventouse ventrale. Ces trois derniers caractères sont insuffisants pour constituer soit ensemble, soit séparément, un critérium spécifique : si l'on s'adresse à la description de l'adulte donnée par Levinsen, elle présente des différences de même ordre avec celle donnée par Odhner et il est très possible que ces caractères soient de ceux qui se modifient par le passage à l'état adulte. Les différences morphologiques invoquées par iMarie V. Lebour ne sont donc pas assez fondamentales pour écarter la comparaison ; voyons les différences éthologiques. L'Eider est rare à Alnmouth, s'il y vient; il n'est pas non plus commun à Boulogne-sur-Mer, mais Gymnophallus somatcria' n'est pas forcément un hôte exclusif de l'Eider, il habite peut- être aussi un Larus, un Oidemia, un Fuligula, dont les para- sites intestinaux, surtout dans les régions qui nous occupent, sont peu connus. 96 ROBERT DOLLFUS Marie V. Lebour, nous l'avons dit, préfère rapporter à G. so- materiœ Levinsen Cercaria glandosa de Fenham Plats m Palu- destrina stagnalis Baster sp.; en effet ; FEider étant plus fré- quent dans cette localité, mais Cercaria glandosa est très peu différente de Cercaria strigata. Ces deux méta-cercaires diffèrent surtout par le présence de glandes dans la. région céphalique chez Cercaria glandosa ; les autres différences sont faibles, la taille, le diamètre des ven- touses peuvent se ramener aux mêmes chiffres en tenant compte de la variabilité de la taille individuelle. Marie V. Lebour donne comme taille de Cercaria glandosa 0.20 mm. mais dit en avoir rencontré de plus grands et de plus petits. J'ai moi-même, dans Donax vittatus de Boulogne, trouvé des méta-cercaires de cette taille et aussi de plus petits, avec tous les intermédiaires jusqu'aux plus grands atteignant presque 0.50 mm. Au début de septembre 1911, beaucoup des méta-cer- caire de Donax que j'ai examinées présentaient dans la région céphalique des glandes comme Cercaria glandosa, mais en plus ou moins grande abondance, quelques-unes n'en présentant que fort peu, et cela, que l'individu soit grand ou petit. Je crois que le développement des glandes dans la région antérieure du corps influe sur la position plus ou moins antérieure des branches de l'appareil excréteur, et si la forme de lyre de la vessie est la plus habituelle, elle est néanmoins variable et dans d'assez grandes limites. Si, d'une part, Cercaria glandosa se rapproche beaucoup de G. somaleriœ par l'obliquité des branches de son intestin, obli- quité qui est plus grande que chez Cercaria strigata, d'autre part Cercaria strigata se rapproche plus'de G. somaterise par la position des branches de son appareil excréteur, lesquelles atteignent les côtés de la ventouse buccale, tandis que chez C. strigata elles atteignent à peine le pharynx. Ce ne sont pas là, comme je l'ai dit, des critériums spécifiques, surtout lorsqu'il s'agit de formes larvaires. Cercaria glandosa Marie V. Lebour et Cercaria strigata Marie V. Lebour ne sont peut-être que des variétés de la même espèce; elles n'appartiennent peut-être ni l'une ni l'autre à Gijmno- phallus somateriae Levinsen, mais jusqu'à preuve expérimen- tale du contraire, leur attribution à cette espèce ne doit pas être repoussée, et je propose d'appeler la méta-cercaire du Donax vittatus de Boulogne Gymnophallus somaterise Levinsen var. UNE MKTA-r.RRCAIRK MAIIC AltlTIGÈNE PARASITE 97 slrigalua Al. \". Lobuur sp., iiuiii qui lappclli' que. I;i iiictii-cci- caire du Boulonnais est connue sur les côtes du Noiiluiiiiliii liinl sous le iiuiii de Ccrcdvui slvUjala iM. \'. Lcbour. CllAi'ITRI': 11. Structure de la méta-cercaire de GymnopliaUus somateriœ Levinsen sp. var. slrU)atus Marie V. Lebour sp. N'ayant ni rencontré de cercaire dont j'aie pu rapprocher avec certitude la niéta-cercaire ici décrite, ni été à niônie de me pro- curer le matériel nécessaire à la recherche de l'adulte en lequel elle se transforme, je ne pi'ésenle au lecteur que la description de la forme méta-cercaire, espérant la compléter plus tard par celle des autres formes du cycle évolutif. Je reviens tout d'abord avec un peu plus de détails sur ce que c'est qu'une méta-cercaire. Ce qui, morphologiquement, distingue la méta-cercaire de la cercaire, c'est surtout qu'elle ne possède pas d'organes d'adap- tation à la vie libre. La cercaire, telle qu'elle est issue du sporocyste, est une forme qui essaime; elle mène, en général, quelque temps une vie libre pendant laquelle elle possède des organes sensoriels, tels que des yeux, des papilles sensitives, un organe perforateur, l'aiguillon, facilitant l'entrée dans le deuxième hôte intermédiaire si le cycle évolutif en comporte un, ainsi que dans la plupart des cas, une queue (1), organe aidant à sa locomotion, et des glandes kystogènes lorsqu'il y a enkys- tement après la vie libre. Aucun de ces organes apparus avec ce genre de vie ne persiste après un changement de milieu : ils disparaissent comme cela arrive chez le miracidium devenant sporocyste. Une cercaire, qu'elle s'enkyste ou non, par le seul fait qu'elle ne mène plus sa vie libre, cesse d'être une cercaire : elle n'en possède plus les caractères morphologiques ni l'éthologie né- cessaires pour répondre à la définition. La forme larvaire qui liabitf entre le manteau et la co(|uillc de Donax villalus et qui ne possède aucun des organes spéciaux à la forme cercaire, n'est donc plus une cercaire; ce n'est pas encore non plus un (1) Cercaire vient de y-i^fi-., queue. A/»J//i. Soc. Zool. de Fiance, 1912. XXV. — 7 98 ROBERT dollfus Distome, car, là où elle est, elle ne peut acquérir son dévelop- pement complet permettant la reproduction, elle ne sera distome que dans l'hôte définitif ; le terme de méta-cercaire se trouve donc justifié. On pourrait m'objecter que l'absence de queue et de glandes kystogèncs, qui marquent surtout la différence entre les formes cercaire et méta-cercaire étant normale chez les cercaires du genre Gijmnophallus, le terme de méta-cercaire devient inutile, au moins dans le cas présent. Cette objection perd sa portée en raison de ce que des cer- caires, appartenant au genre Gymnophallus, sont connues telles qu'elles sortant du sporocyste (voir par exemple les figures de cercaires publiées par Jameson, attribuées à G. somaterise Lev. (1902), pi. XVI, flg. 9 et 10); celles publiées par W. Nicoll [(1), pi. IV, fig. 3]; par Marie V. Lebour [(4), pi. xxv, fig. 8]. Elles montrent toutes des yeux, des soies tactiles, servant seulement pendant la vie libre, ainsi qu'à l'une de leurs phases initiales de développement, des ébauches d'organes, fonctionnels seule- ment chez l'adulte. La disparition des premiers et le dévelop- pement progressif des secondes caractérisent suffisamment la nouvelle forme pour permettre de la désigner sous un terme autre que celui de cercaire. Il y a là une nouvelle étape nettement marquée dans l'acheminement vers l'état adulte. Extérieur. Dimensions. Orilices. Coloration. La méta-cercaire du Gymnophallus du Donax, se présente sous la forme d'un corps ovoïde légèrement aplati dorso-ventra- lement, l'extrémité antérieure étant plus renfiée que l'extrémité postérieure. La longueur du corps est ordinairement de 0 mm. 25, mais on trouve des individus n'ayant que 0 mm. 19, tandis que d'autres, selon GiARD, atteignent 0 mm. 5. La largeur du corps des indi- vidus moyens est environ de 0 mm. 17 et leur épaisseur de 0 mm. 15. A l'extrémité antéro-ventrale se trouve la ventouse buccale qui s'étend presque sur toute la hauteur du premier tiers du corps. Son diamètre est environ de 0 mm. 07. Entre la moitié du corps et la limite inféiieure de son second tiers se trouve la ventouse ventrale, dont le diamètre est d'environ 0 mm. 04; elle est légèrement saillante. A l'extrémité postérieure du corps, sur une légère saillie, est l'orifice excréteur, La bouche et l'orifice UNE Ml'rrA-CEHCAIRR MARGARITIGÈNE PARASITE 99 excréteur sont les seuls orilices que piésenle la niéta-cercairc; il y a aussi quelques orifices glandulaires, mais ils ne sonl pas ordinairement visibles. Le porc génital n'est pas encore percé. La coloration génri'alc du corps est jaune verdàtre très clair et l'animal est très lransj)aronl. Le conlonu coloré en brun de l'appareil excréteur est très bien visible. Lorsque la méta-cercaire est envaliie par un Sporo/.oairc ^dctiiL un lira la description plus loin), elle prend un aspect blanc et crayeux. Culicule. La méta-cercaire est recouverte uniformément pai' une culi- cule qui pénètre asse?^ loin dans le tube digestif et aussi dans la dernière partie de l'appareil excréteur; elle a 2 [x d'épaisseur moyenne. De nombreuses théories ont été proposées pour expliquer l'origine de celte cuticule, j'en publierai ultérieuremenl une élude historique; en attendant, je considère celte cuticule [d'accord avec Young, 1908, et Pratt, 1909 (2)] comme un produit de sécrétion et de transformation du parenchyme péripliéricpie. Sur les coupes, celte cuticule se montre irrégulièrement striée normalement à sa surface, mais les stries s'arrêtent au voisi- nage de la surface externe (jui est occupée par une pellicule homogène. Les stries semblent dues à la slrueture fibj'illaire du parenchyme qui a donné la cuticule : les interprétations de BiJTSCïfLi (2) et de Hein (2) expli(juent la variabilité des aspects de la slriation culiculaire. Epines. La cuticule est armée, ce qui est une des caractéristiques du genre Gymnophallus. Les épines dépassent peu la surface de la culicule vers l'extérieur; vers l'intérieur, elles sont implantées très profondément et peuvent même franchir la limite inférieure de la cuticule, mais sans jamais s'en rendre indépendantes. La structure des épines est la môme que celle de la cuticule (voir BuTSCHLi, op. cit., et Hein, op. cit.). Les épines ne sont pas produites par des cellules spéciales sous-jacentes, ce sont, comme la cuticule, des dérivés des fibrilles du parenchyme. l\ n'y a aucune disposition, dans les tissus sous-jacents à la cuti- cule, qui rappelle la disposition régulière des épines. Les épines de la méta-cercaire du Donax ont une base assez large, une lOÔ tlOBÉRT DOLLFUS extrémilé dislale aiguë et sont courbées de façon à ce que leur pointe ne soil pas perpendiculaire à la surface du corps. Elles sont disposées en quinconce et séparées sur une même ligne horizontale par un espace de 3 [x 5 dans la région moyenne du corps. Leur longueur dépasse peu 3 [x. De même que la cuticule, les épines recouvrent tout le corps, même les ventouses. La surface de la cuticule examinée sur un animal in toio paraît couverte de petites stries fmes, obliques, très serrées, d'où le nom de Cercaria slrigata donné par Marie V. Lebour. Cette striation est une apparence due à ce que la cuticule possède autant de petites saillies qu'il y a de point d'in- sertion d'épines à sa surface. Selon la mise au point, la surface de la cuticule prend des aspects très différents. Il est mênjo possible que la musculature cutanée, selon son état de contrac- tion, contribue pour une large part à ces différences d'aspect. Les figures 4 et 7 (pi. Il), la première obtenue par coupe tangen- tielle, la seconde par coupe oblique, permettront de se faire une idée de la disposition réelle de la spinulation du corps. Basale [Bas almem.hr an de Blochmann). La couche protoplasmique qui s'étend immédiatement au- dessous de la cuticule, entre celle-ci et la musculature, est appelée « sous-cuticule » par quelques auteurs, Rœwer par exemple (1906). Ce n'est qu'une modification de la couche la plus externe du parenchyme [ectoparenchyme de Brandes, 1892 (1), p. 565]. Cette assise a été considérée par Butïel Reepen (1902) comme consistant en fibres élastiques. D'après Rœwer, c'est un feutrage de fibres du parenchyme, épaississement pa- renchymateux formé par la disparition graduelle jusqu'à la cuticule, des lacunes intercellulaires et des noyaux. Vers l'in- térieur, la sous-cuticule passe peu à peu au parenchyme. Chez la méta-cercaire du Donax, les tissus sont assez peu différenciés et l'examen histologique n'y laisse pas voir la structure en ré- seau qui a été observée par Butschli (op. cit.), comme dans la cuticule et les épines, se continuant dans la profondeur, entre les couches musculaires. L'absence de « cellules sous-musculaires » typiques explique pourquoi, dans le cas présent, la basale n'est pas traversée par des traînées protoplasmiques allant se perdre dans la cuticule. UNE MHTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 101 Parenchyme. Dans le parenchyme, on peut ordniairement distinfruer : 1° Le parenchyme proprement dit ou tissu conjonctif; 2° Les cellules sous-musculaires; 3° Les g:raiides cellules; 4° La musculature. 1° Parench\]me proprcincnl dit. — Le parenchyme ou tissu conjonctif, remplit le corps entre les organes et est traversé par de nombreux faisceaux musculaires. Les auteurs qui en ont fait la description sont extrêmement nombreux, depuis G. Walter (1858) qui employa le premier le terme de parenchyme (Korperparenchym) pour désigner ce tissu. Suivant les espèces, l'âge, les individus, la région du corps considérée, les conditions d'examen, sa structure apparaît variée. Je publierai à part une étude histori([ue de la question du parenchyme. Sur le vivant, le parenchyme de la méta-cercaire du Donax se présente comme une niasse facilement dcformable, d'éléments globuleux semblables à de grosses vacuoles, pressés les uns à côté des autres et à contenu hyalin. Entre ces éléments globuleux qui ne sont probablement que de grosses vacuoles, paraît quel- quefois exister une masse homogène élastique qui les relie et n'est peut-être constituée que par la soudure des parois entre elles. Le décollement des parois de ces éléments sphériques, observé facilement tout autour des néphridies, chez l'animal en train de mourir, montre bien la soudure des cloisons ou tout au moins leur rapprochement très intime au moins sur le vivant, par suite de pressions réciproques. V. Willem (1910), qui a très bien décrit ce phénomène chez Distomum clavigerum Rud., a rapporté le parenchyme de ce Distome au type III de Walter (1893, p. 202) et à* la deuxième modification de Lang (1884, à propos des Polyclades). Le parenchyme de la méta-cercaire du Donax me paraît se rapprocher très étroitement de celui à struc- ture vacuolaire décrit par V. Willem chez Distomum clavi- fieruni Rud. 2° Cellules s ou s -musculaire s (Subcuticularzellen des auteurs). — Chez les Dirjcnea adultes et les cercaires à partir d'un âge variable, selon les espèces, on observe souvent (toujours pour 102 ROBERT DOLLFUS certains auteurs) dans le tissu conjoncLif sous-jacent à la couche musculaire la plus profonde, des éléments cellulaires chroma- tophiles disposés en une seule assise et formanl une couche plus ou moins serrée et discontinue selon les espèces et la région considérée. Les discussions sont sans nombre au sujet de la nature de ces cellules. Les hypothèses les plus diverses ont été formulées à leur sujet. Pour les uns, elles sécrètent la cuticule [Brandès, 1892 (1); Blochmann, 1896-1897 (2) et (3); Hein, 1904 (2)], pour d'autres, elles sécrètent une substance préservatrice [Pratt, 1898 (1)], pour d'autres enfin, elles ne sont autre chose que du parenchyme non déterminé (tissu embryonnaire) [Leuckart, 1886 (2); Loos, 1893 et 1894 (3) et (4), p. 120] (1). Chez la méta- cercaire du Donax, je ne puis affirmer la présence de cellules sous-musculaires typiques. Il y a bien à la périphérie du paren- chyme des éléments plus colorables, à contours nets, à proto- plasma granuleux (S. A/., fig. 2 et fig. 3, pi. Il), mais rien qui rappelle les prolongements cellulaires traversant la musculature et la basale pour aller se perdre dans la cuticule et qui sont un des caractères les plus constants des cellules sous-musculaires. 3° Les grandes cellules. — En outre des cellules sous-muscu- laires (avec lesquelles on les a quelquefois confondues) on trouve généralement dans le parenchyme des Trématodes des éléments assez grands, multipolaires ordinairement et irrégu- lièrement distribués à travers tout le parenchyme, le pharynx et les ventouses. Ils ont un noyau gros ou ovale, vésiculeux, à contenu ordinairement granuleux, un protoplasme qui semble plus ou moins spumeux, un grand nucléole et sont souvent visibles sur le vivant. Après de nombreuses confusions, il a été reconnu [Betten- dorf, 1897, p. 324; Blochmann, 1895 (1); Havet, 1900; Hein, 1904 (2), p. 558 note et (1)] qu'il s'agissait de myoblastes et de myocytes. Chez la méta-cercaire du Donax, par l'emploi du bleu de méthylène, j'ai réussi à les mettre en évidence in vivo mais je n'ai pu les caractériser sûrement sur les coupes. (1) La sécrétion glandulaire n'a jamais pu être prouvée, et la cuticule n'a pas besoin de glandes pour être sécrétée. L'hypothèse de l'origine épithéliale ectoder- mique de ces cellules n'a pu être soutenue par des arguments ontogéniques, ce qui amène, et c'est là l'opinion que j'ai adoptée, à considérer ces cellulçs, lors- qu'elles sont dûment caractérisées, comme d'origine parenchymateuse, pouvant évoluer selon les besoins, en éléments à fonctions spécialisées au cours de l'ontogénie. En tous les cas, leur indépendance de la formation de la cuticule est aujourd'hui reconnue [voir Pratt, 1909 (2)]. UNE MKTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 103 4° Musculature. — Un pou au-dessous de la cuticule, se trouvent des fibres musculaires réparties en deux couches : une circulaire externe, une longitudinale interne. Chez la méta- cercaire du Dona.r il n'y a pas de couche musculaire diagonale. Outre cette n!uscul;i(uio cutanée, il existe des fibres muscu- laires dorso-ventrales et d'autres unissant les organes à la paroi du corps et permettant leurs mouvements relatifs, tout en les restreignant à certaines limites. Des fibres musculaires per- mettent à la ventouse de saillir ou de s'invaginer plus ou moins profondément, au pharynx et de se déplacer dans le sens anté- rieur, aux branches de l'intestin et de l'appareil excréteur, d'être mobiles dans le parenchyme tout en restant à des distances normales de la paroi du corps. Il est possible que quelques-unes des fibres unitives ne soient pas musculaires, mais élastiques. Je ne ferai ici aucun historique de la musculature : les travaux de Bettendorf (1897) en renferment un très complet depuis les origines et les travaux parus depuis n'ont apporté que peu de matériaux et d'idées nouvelles. Les fibres musculaires dépendent d'un corps cellulaire à gros noyau et gros nucléole, « grosse Zelle » des auteurs. Les pro- longements protoplasmifiues d'un même corps cellulaire sont chacun en rapport avec une fibrille musculaire; une seule cellule commande ainsi à plusieurs fibres. L'innervation des muscles a lieu en partie par les myocytes eux-mêmes, en partie par les fibres. L'insertion des fibres musculaires superficielles se fait nu sein du tissu à peu près homogène et élastique oii elles sont plongées. Ce tissu, nous l'avons vu, est un parenchyme modifié dont les fibres sont très serrées et en partie fusionnées. Les fibres musculaires qui traversent le parenchyme allant d'une paroi du corps à la paroi opposée, ou d'un organe à la paroi du corps, s'insèrent contre la basale par le moyen de fibrilles divergentes qui se perdent dans la substance conjonc- tive compacte qui s'étend entre les fibres circulaires au-dessous de la cuticule. Mouvements de la mcta-cercaire du Donax. Retirée du Donax et examinée au microscope sur un porte- objet, la méta-cercaire présente des mouvements de reptation rappelant ceux des cercaires privées de leur queue : étirement du corjjs dans le sens de la progression et ramassement sur soi-même avec, comme point d'appui, l'une ou l'autre des ven- 104 ROBERT DOLLFUS toLises. Les déplacements par ce procédé n'alteignenl forcément qu'une faible amplitude. A l'intérieur du Donax les mouvements doivent être encore plus réduits; les méta-cercaires y adoptent rapidement une place dont elle ne s'écartent que peu et diffici- lement. Elles sont le plus souvent réunies par groupes de quatre à six environ, ce qui rend leur résistance au Donax plus facile. FiG. 1. — L'animal s'est allongé et a FiG. 2. — Le corps s'est ramassé vers fixé sa ventouse orale dans la direc- la ventouse orale avant de fixer sa tion de laquelle il va se ramasser, ventouse ventrale, x 120. lâchant l'appui de sa ventouse ven- trale. X 120. Ventouses. Chez les Digenea, les ventouses sont toujours au nombre de deux : l'une antérieure qui est orale dans le sous-ordre des Prosostomata auquel appartient la méta-cercaire du Donax, l'autre ventrale, qui est seulement organe de fixation et de .loco- motion. Les ventouses sont les organes les plus anciennement connus des Trématodes et elles s'écartent peu, au point de vue de leur structure, du type classique décrit par Leuckhart, 1863 (1). Ce sont des organes en forme de cupule plus ou moins hémisphé- rique et composés presque uniquement de fibres musculaires, principalement de fibres radiaires. Il s'y trouve aussi des fibres méridiennes, équatoriales, ces dernières surtout vers la surface externe, près des bords, et diverses autres fibres dont le dé\c- UNE .Mi':TA-ci:i{r.\iiU': margaritujène parasite 105 loppcniciil n'est pas consUml (1) mais caractérise peut-être des groupes ou des espèces. En observant les mouvements effectués sur le vivant par la ventouse, on se rend compte des muscles qui y sont surtout développés. La surface de la venlouso, recouverte par la même cuticule que le reste du corps, peut être lisse, mais dans le cas présent elle est armée d'épines (pi. H, fig. 2). Les ventouses sont tout entières enveloppées par une tunique élastique continue, formée de libres orientées dans des directions déterminées, ainsi ((ik^ 1';i montré Pouiieu (1885, p. 418). Vers l'extérieur, les fibres ladiaircs qui forment la masse principale de la ventouse s'insèrent par faisceaux à la cuticule, et, vers l'intérieur, à la membrane basale. . Les espaces entre les différents faisceaux musculaires ra- diaires, équatoiiaux et autres, sont remplis par du parenchyme plus ou moins abondant selon les espèces, dans chaque ventouse considérée, et dont les noyaux sont très bien visibles sur les coupes. Sur le vivant et sur les coupes on voit, çà et là, à travers le tissu musculaire de la ventouse, de grandes cellules dont les accep- tions ont varié avec leur auteur. Grety (1892, op. cit.); Poirier (1885, op. cit.); Otto (1896); Brandès [1897 (2)|, les considéraient comme des éléments nerveux présidant aux mouvements mus- culaires, mais les travaux précis de Blochmann [1895 (1)] et Bet- tendorf (1897), séparément et en collaboration (1895) ont prouvé qu'il s'agissait là de myoblastes, corps des cellules musculaires auxquelles appartiennent les fibres musculaires de la ventouse. Leuckart [1886 (2), p. 21], avait déjà conclu dans ce sens. Il y a aussi un riche plexus nerveux avec de nombi'cuses ter- minaisons près de la surface de la ventouse (cf. Bettenoorf, 1897, et IIavet, 1900) et des terminaisons sensorielles, princi- palement dans la ventouse orale, mais difficilement observables sans technique spéciale. Appareil digestif. Chez les Dioenca, la bouche se trouve dans le fond de la ventouse antérieure {Gaslerostoumta exceptés); elle aboutit par un prépharynx peu développé chez la méta-cercaire du Donax (1) Il est facile de le voir en comparant les diverses descriptions de ventouses données par Ziegler (1S83): Jean Niemic (1885): Poirier (18S5); Loos [1885 (1)]; Wright et Macallum (18S7); Crety U892); S. Goto (1894), et beaucoup d'autres. 106 ROBERT DOLLFUS FiG. 3. Coupe transversale d'un lobe de l'intestin, x 750. dans un pharynx à parois fortement musciileuses, au({uel fait suite un œsophage à peu près nul chez notre méta-cercaire, et un intestin à branches panes et symétriques, se terminant en cul-de-sac. Chez notre méta-cercaire, ces branches sont simples, non ramifiées, en forme de massue; leur bord inférieur n'atteint pas le niveau de la ventouse ventrale. Au point de vue histolo- gique, l'examen de coupes pas- sant par les diverses régions du tube digestif m'a montré que la cuticule recouvrant le corps, descend dans le tube digestif jusqu'à la bifurcation de l'intestin. Je n'ai pas re- marqué de cellules sous-mus- culaires accompagnant la cuti- cule dans cette invagination (alors que W. Hein y croit leur présence générale et en donne la description chez D. lanceolatum (1), p. 571). Au-dessous de la cuticule se trouve une couche plus ou moins fibrillaire de parenchyme condensé et formant tunique. En outre, des fibres musculaires et des terminaisons nerveuses accompagnent le tube digestif, permettant les mouvements péristaltiques et de trituration. Le pharynx est formé d'un manchon de fibres ra- diaires fixées d'une part à la face profonde de la cuticule, et, d'autre part, à une membrane anhiste limitant le pharynx vers le parenchyme. Il y a dans le pharynx, en outre des fibres mus- culaires radiaires, quelques fibres annulaires et longitudinales. Les myoblastes (grosse Zellen) sont toujours nettement visibles au sein des fibres musculaires. Leuckart [1863 (1)1 les avait pris pour des glandes. Je n'ai pas trouvé traces de glandes annexes telles que les glandes unicellulaires décrites par Havet (1900, p. 367); mais il est possible qu'elles n'existent pas dans tous les genres ou bien n'y soient décelables que très difficilement. La cuticule à l'intérieur du pharynx est denticulée, ce qui facilite la mastication. L'œsophage, à peu près nul chez notre méta-cer- caire, ne s'y montre que comme un tube doublé par la cuticule, ne lassant pas voir d'éléments musculaires ou nerveux dans sa paroi, et qui met en rapport le pharynx et la bifurcation de l'in- testin. L'intestin est formé de deux sacs à paroi contenant des fibres musculaires et nerveuses et garnies d'un pet/it nombre de très grosses cellules irrégulièrement distribuées sur une seule UNE MI•:T.\-CEn^.\IRI^ MAHGARITKÏÈNE PARASITE 107 coucho cons(ilii;iiit l'('i)illir!itini nbsorbani, ù i)roloplasmG gros- sièrement gr.iiiiilriix, il noyau volumineux et clair. Il est possible (pie toute la surface interne de Tintostin soit ciliée mais je n'ai pu niettie en évidence cette ciliatiou. Dans aucun des individus que j'ai examinés, je n'ai trouvé de matériaux nulritifs ayant une forme me permettant d'en déter- miner exactement la nature. Dans les mouvements de protrac- tion du pharynx dans la ventouse buccale, il est probable que des fragments solides appartenant au manteau du Donax sont arrachés et que ce sont eux qui se présentent sous l'aspect de grains réfringents et hyalins dans le pharynx et l'intestin, chan- geant de place avec les mouvements antéro-postérieurs du pharynx et latéraux de gauche à droite et de droite à gauche des caecums intestinaux. Certains de ces grains réfringents avaient un aspect de globules peut-être graisseux semblables à ceux contenus dans la paroi intestinale. Il semble qu'il y ait là une absorption directe analogue à celle observée par Taschenberg [1872 (2), p. il], chez Onchocotyle. Organes génitaux. Il est rare tpie chez une cercaire les organes génitaux aient atteint un développement voisin de celui qui est normal chez l'adulte. Des ébauches génitales ou mieux des masses génitales existent seulement. Les auteurs en donnent de nombreuses descriptions : de Fu.ippi [185'i (2)]; Leuckart [1863 (1)]; Zeller [1872 (1)]: ZiEGLER a883); Schwarze (1885), et plus récemment Loos [1894 (4), pi. IV, fig. 88 et pi. vi, fig. 129], et Warren [1903- 1904, p. 288 et fig. xiii]. Chez une méta-cercaire, enkystée ou non, l'appareil génital est naturellement plus développé que chez la cercaire corres- pondante de la même espèce. Pour savoir quel était le cours de la différenciation organique entre l'état de cercaire libre et l'état adulte dans l'hôte définitif, quelques auteurs ont eu l'idée de briser des kystes de cercaires à des intervalles connus, après leur ingestion par l'hôte délinitif. Ils se rendirent compte que la différenciation des ébauches génitales se poursuit parallèle- ment ù l'accroissement de la taille. On peut citer à ce sujet les expériences de Pagenstecher [1857 (2)], sur une méta-cercaire de Distomum cchinatum, de la Paludinc, avalée dans son kyste par un Canard et où cet auteur vit la formation des premiers œufs gagnant l'utérus. Des re- 108 ROBERT DOLLFUS cherches furent également poursuivies par Leuckart [1863 (1)]; P. J. VAN Beneden (1858) ; Zeller [1874 (2)] ; Heckert (1889) ; Thomas [1881 (1) et 1882 (2)1, et Schvvarze (1885). Le processus de différenciation paraît généralement se pour- suivre ainsi : les testicules sont les premiers organes qui se séparent, ils gagnent leurs emplacements respectifs, puis l'ovaire s'individualise ensuite et se place ordinairement au- dessus du testicule droit. Dans l'ovaire s'individualisent rapide- ment et de manière très précoce des cellules représentant les futurs ovules. L'ootype se montre ordinairement beaucoup plus tard, du côté gauche. La masse de l'utérus, courte et repliée, d'abord pleine, s'allonge et se développe dans l'espace compris entre les testicules et l'ovaire, puis, s'il y a lieu, au delà de la ventouse ventrale dans la région antérieure du corps. De côté et d'autre, les testicules sont réunis par les canaux afférents à la vésicule séminale qui ne s'individualise que très tard, en môme temps que la poche du pénis et l'appareil copulateur. Chez notre méta-cercaire du Donax, sur le vivant, on peut déceler les testicules, placés symétriquement en position latéro- ventrale à droite et à gauche. Leur bord supérieur dépasse un peu le niveau du centre de la ventouse ventrale et leur bord interne est contigu aux branches de la vessie. A leur intérieur on voit très nettement qu'ils sont remplis complètement d'élé- ments globuleux serrés les uns contre les autres. Au-dessus et au niveau de la ventouse ventrale se voient aussi quelques masses à contours arrondis qui appartiennent aux ébauches génitales. Par la coloration in toto, on peut facilement mettre en évidence, outre les testicules, l'ovaire qui est placé du côté droit, au-dessus du testicule droit, auquel il est contigu par sa base; antérieurement, il n'atteint pas le niveau du bord antérieur de l'intestin. Le reste des organes génitaux est peu distinct, il se compose d'une masse plurilobée qui comprend les ébauches de vitello- gènes, du pénis et de sa poche, de la vésicule séminale et de l'utérus et qui s'étend derrière et un peu au-dessus de la ven- touse ventrale. Sur des coupes, les testicules montrent de grandes cellules à contour sensiblement polygonal, à protoplasme très colorable et d'aspect homogène, à gros noyaux avec grains chromatiques et nucléole (pi. II, fig. 3). L'ovaire montre dans son intérieur des éléments globuleux et beaucoup plus petits. Dans la masse des autres ébauches UNE MKTA-CEftCAIRE MARGAniTKJÈNE PARASITE 109 géiiiliile les éléments cellulaires ne m\nû paru avoir encore qirun aspect einbrNomiairt' mal différencié, exception faite pour rél)aiiclie rejjliée de l'ulérus (|ui, dans le voisinage du lobe gauche de l'intestin, entre lui et la vessie s'est montré sur les coupes comme un lube plein avec deux ou trois cellules dans la môme section transversale. Système nerveux. En se bornant à la forme cercaire, les descriptions doimées par ZiEGLER (1883); Scuwauze (1885); Heckert (1889); Greitz- BOLRG (1890); I.oos [1894 (4) et 189G (5)], donnent une idée des différences qui existent entre le nombre et la position des nerfs et des ganglions. La morphologie du système noi'vonx des Trématodes com- prend essentiellement : 1° une pailic ((iilralc formée de deux ganglions réunis par une commissure (jui passe dorsalement entre la ventouse et le pharynx, 2" une partie périphérique formée par les nerfs qui parlent de (cs ganglions cérébroïdes. Leur nombre varie avec les espèces, les uns se dirigent vers la partie antérieure, les autres vers la partie postérieure. Pour donner un exemple, il ya de chaque côté du corps, chez la cercaire de Diplodiscus tcmporalus Stafford, suivant la descrip- tion donnée par Cary (1909, p. 605-606), deux troncs nerveux antérieurs se distribuant à la ventouse buccale et au pharynx, trois troncs postérieurs en rapport avec les différents organes et plexus nerveux. Des plexus nerveux ont été décrits un peu partout dans le corps des Trématodes, principalement sous la musculature périphérique : une partie en est en rapport avec les fibres musculaires, c'est la partie motrice, l'autre avec les appa- reils sensoriels, c'est la partie sensitive (cf. Hettendorf, 1897, pi. XXXI, fig. 30). Chez la méta-cercaire du Donax. la moipliologie générale du système nerveux est difhcile à observer. Les ganglions céré- broïdes sont réunis par une commissure très large qui passe dorsalement au tube digestif, et est presque contiguë à la ven- touse; des nerfs s'en détachent dans diverses directions. Sur des coupes j'ai pu observer la structure des ganglions cérébroïdes, ils présentent une masse claire finement granu- leuse (1) et flbrillaire formée par les prolongements des cellules, (1) Les granulations me semblent n'être autre chose que les sections de fibres nerveuses. 110 ROBERT DOLLFUS leurs collatérales et leurs branches terminales (cf. Havet, op. cit., p. 374). Les prolongements des cellules nerveuses forment, en s'échappant du cerveau, les nerfs. Havet distingue aussi dans les nerfs les prolongements internes des cellules nerveuses péri- phériques. Sur les coupes des ganglions cérébroïdes, la périphérie du tissu nerveux est occupée par de gros noyaux à chromatine dispersée en grains fms et qui sont les noyaux des cellules nerveuses. Ces noyaux appartiennent nettement au système nerveux et ne sont pas comparables à des noyaux de tissu conjonctif tels que ceux attribués par Ziegler (1883) au système nerveux et qui ont été reconnus plus tard par Schwarze (1886), Tennent (lOOô), Cary (1909), comme appartenant au parenchyme envi- ronnant. Appareils sensoriels^ sensibilité aux agents externes. Il a été décrit chez les Trérnatodes de nombreux et très différents appareils sensoriels : les travaux de Fischer [1884 (pi. i, fig. 13)]; Wright et Macallum (1887, p. 8 et 10 et fig. 2); Monticelli [1891 (1), pi. v, fig. 13J; Crety (1892, p. 20); Blochmann et Bettendorf (1895, p. 218-219); SsiN'iTziN [1901 (1), p. 707-770], en renferment des descrip- tions montrant leur variété tant chez les formes adultes que chez les cercaires et les rédies, mais la spécialisation de leur rôle récepteur est encore mal connue. Selon Ssinitzin {op. cil.), il existerait des appareils qui « whol den gemischten Character des Gehor- Geruchs- und ïastorganc haben miissen ». Il existe aussi souvent, chez les cercaires, des appareils sensoriels qui paraissent nettement spécialisés pour la sensibilité à la lumière. Ciiez certaines espèces, ces yeux rudimentaires possèdent même un cristallin. Je rappelle aussi Foeil en X assez constant chez les divers miracidium. Il est naturel que les organes sensoriels existent surtout chez les formes libres (miracidium, cercaire). Les descriptions de cercaires de Gijmnophallus (cf. Marie V. Lebour, Nicole) men- tionnent des yeux et des poils ou papilles sensitifs. Je n'ai pas eu dans mon matériel de cercaires libres du genre Gijmno- phallus et chez les méta-cercaires ces appareils ont disparu. Tout au plus, chez la méta-cercaire du Donax, ai-je pu remar- quer sur les ventouses de petites proéminences que je crois être des papilles tactiles ou gustatives. Des expériences répétées m'ont montré l'insensibilité à la lumière de notre méta-cercaire; UNE MKTA-CKIICAIHE MAKGAlUTICiÈNE PARASITE Hl je liai pu iiicUrc en (''vidciice aucun ])lHjliiti'(Ji)isnie, niriiic fuible. En résuinû, la seiisibililc chinii(iii(' est la seule (jui se luaiiil'este nettement chez la niéla-cercaire du Donax : une substance so- luble mise à diffuser même en quantité très faible dans de l'eau de mer où ont été rassemblées ces méta-cercaires, provoque leur contraction immédiate. Appareil excréteur. La connaissance de l'appareil excréteur des Trématodes ne s'est faite que par ti'ès petites et très lentes étapes, comme peut le montrer l'historique de la découverte. Cet appareil a doimé lieu à toutes sortes de confusions tant à propos de sa moi'j)ho- log'ie qu'à propos de sa fonction excrétrice. En se liniilant stricteinc-nl à la forme cercaire, ce n"est guère qu'à partir de Ad. de la Valette Saint-Georges (1854-1855), Guide Wageneu (1855-1857) et Pagenstecher [1857 (1)], que de bonne figures d'appareils excréteurs ont été publiées. Ces auteurs observèrent même, dans les canaux des cercaires, les courants signalés chez les adultes par M. El. Bloch (1779, p. 54^, pi. xiv, fig. 4), Ehrexberg [1831 (1)] et A. von Nordmann (1832) et considérés depuis EunENBERG [1835 (2), p. 128], comme dus à un mouvement ciliaire; mais la première obser- vation d'ampoules à Ilaninie vibratile en des points déterminés du corps d'une cercaire est duc à Butsculi [1879 (1)]. Il est à peu près sûr que plusieurs des (( Flimmerlappchen » observés chez des cer- caires jeunes par Guido Wagener (op. cit.) n'étaient autre chose que des ampoules à flamme vibrulile, mais leur description et surtout leur localisation n'ont pas été relevées avec assez de précision pour permettre de lui en attribuer la découverte originale. C'est, d'après Bi'.ts<.hi.!, la lecture d'un mémoire de B. Hatschek (1878) sur le développemenl des Annélides, où allusion est laite aux Trématodes {ibidem, p. 103;, qui lui domia l'idée de rechercher si réelle- ment, comme le croyait B. Hatschek, les Trématodes n'ayant pas de cavité générale ne pouvaient avoir d'entonnoirs vibratiles. D'après B. Hatschek, l'extrême ramification des canalicules excré- teurs des Trématodes était une conséquence de cette absence de cavité générale et il déclarait ne pouvoir admettre sans une confirma- tion sérieuse l'existence des appareils néphridiens vibratiles signalés chez les Trématodes larvaires. Après quelques tâtonnements, O. Butschli (1879) découvrit chez Cercarid armata von Siebold que les dernières ramifications de l'appaieil excréteur se terminaient par des entonnoirs où il vit battre une liamme vibratile. 11 fut frappé de leur ressemblance avec les organes correspondants des Rotifères et crut qu'ils s'ouvraient directe- ment dans les cavités et méats du parenchyme. 112 ROBERT DOLLFUS (( Depuis BuTSCHLi, ai-je dit clans une note sur l'appareil néphridien des cercaires (1911, p. 422), l'étude des flammes vibratiles chez les cercaires n'a fait aucun progrès ». Je m'em- presse de rectifier ce que cette affirmation a d'absolu. Lorsque je l'ai formulée, je n'avais pas une connaissance suffisante de la bibliographie de la question. Les grands travaux sur l'appareil néphridien des Trématodes ont en effet porté sur des Trématodes adultes [Fraipont, 1880 et 1881 ; Pintner, 1880 et 1881 (1) et (2), etc.], mais en même temps qne des progrès s'accomplissaient dans l'étude de l'appareil néphridien des adultes, les mêmes progrès étaient acquis pour celui des cercaires, qui est absolu- ment semblable. Des observations de néphridies chez des cercaires sont à citer chez ZiEGLER (1883); Schvvarze (1886); Loos [1892 (2), 1894 (4), 1896 (5)]; Sviluppo Sonsino (1894, p. 13), et principalement SsiNiTziN [1905 (2)], dont le mémoire, malheureusement écrit tout entier en russe, contient des descriptions et des figures très précises. J'ai déjà donné (1911) une descrii)tion sommaire de l'appareil excréteur de la méta-cercaire du Donax, que j'appelais alors cercaire ou Distome immature. Je la répéterai ici avec quelques détails complémentaires. C'est sur le vivant que l'observation est la plus intéresssante. A un faible grossissement la vessie est seule visible. Elle se présente sous forme d'une cavité large, à deux branches remon- tant symétriquement de chaque côté du corps vers la ventouse orale dont elles atteignent la partie moyenne. La courbure régu- lière de ces branches a fait comparer la forme de la vessie de cet animal à une lyre : « The excretory vesicle is regularly and gracefuUy curved, somewhat in the shape of a lyre » [Marie V. Lebour (3), p. 8]. La vessie est ventrale par rapport à l'intestin et à son niveau et occupe la majeure partie de la région posté- rieure du corps. Dans la vessie se trouvent, nageant au sein d'un liquide clair et transparent d'un jaune un peu verdàtre, des granulations de calibres différents, les unes très petites, les autres beaucoup plus grosses et formées de couches concen- triques. Les grosses granulations paraissent augmenter de vo- lume par suite du dépôt qui se fait à leur périphérie; elles sont d'un jaune brun avec des régions concentriques plus claires ou plus foncées. La substance qui les forme est solide, dure, trans- parente, réfringente et aussi hyaline. Entre lame et lamelle, ces UNE MÉTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 113 grains de concrétion so brisent en doiiiiaiit des fragments anguleux. Ces granulations nie semblent n'être autre chose que de la guanine, comme chez tous les Trématodes (1); elles sont inso- lubles dans l'eau, l'alcool, réllici', le ( lilurororme, mais j'ai pu les l'aire dissoudre dans les acides niiiiéraux forts et concentrés; elles réduisent l'acide osniique, mais m'ont paru résister à peu pi'ès complètement à l'annnoniaque, même à chaud. Il est pos- sible que la guanine ne soit pas le seul produit d'excrétion contenu dans la vessie ; d'autres dérivés de la puriiie : acide urique, ou urales, et xanthine qui se produit dans l'iiydi'olyse des nucléincs en même temps que la guanine, sont probable- ment en dissolution dans le liquide où baignent les concrétions. Dans les colorations in vivo de l'animal par le rouge neutre ou le bleu de méthylène, ces concrétions prennent très bien les colorants, probablement en raison de la forte quantité d'eau qui les imprègne. La vessie s'ouvre à l'extérieur par un court canal à parois tapissées par une cuticule, munies d'un sphincter, et dont la portion terminale ou pore excréteur, plus ou moins invaginable et dévaginable, est à l'extrémité postérieure du corps. Dans chaque branche de la vessie se jette un canal dit « canal gros » ou collecteur qui a recueilli les produits d'excrétion fournis par les néphridies, par l'intermédiaire de capillaires ou canaux Ans. A l'origine de chaque « canal fin » se trouve une néphridie. Chaque néphridie consiste essentiellement en un renflement conique en entonnoir et légèrement globuleux du fond du canal qui lui fait suite. Ce renflement, absolument clos du côté du parenchyme, est coiffé d'un capuchon qui se présente sous forme d'un rein lorsqu'il est vu par le côté et qui en obture complètement le fond, ne laissant aucune communication di- recte avec le parenchyme environnant. De la concavité du capu- chon s'échappe un faisceau de cils formant une flamme, qui bat dans la cavité de l'entonnoir clos, imprimant an liquide qui en a traversé par osmose les parois, un mouvement qui l'entraîne dans la lumière du capillaire. Les parois de l'ampoule sont renforcées par un épaississement annulaire équatorial qui leur permet de résister à l'écrasement ou à l'éclatement par reflux de liquide {op. cit., fig. 2). Cette disposition, que j'avais crue {op. cit.) nouvelle pour les Trématodes, est au contraire très (1) Guido Wagener, 1S5-2 (1), spécifia le premier que ces granulations étaient formées de guanine. grâce à une analyse dont il avait confié le soin à LieberkOhn. Méni. Soc. Zool. de France, 1912. XXV. — 8 114 Robert dollfus répandue, tant chez les Trématodes (voir Bugge, 1902, W, Ort- MANN, J908) que chez les Cestodes [voir Pintner, 1880 (1), F. Bloch.mann, 1896 (2) ; R. T. Young, 1910]. Normalement, les cellules à grosses vacuoles du parenchyme sont accolées aux parois de la néphridie, mais au fur et à mesure que l'animal en observation entre lame et lamelle se désagrège, en même temps que les battements de la flamme se ralentissent et deviennent plus facilement visibles, on voit se former tout autour de la néphridie une cavité éloilée due au décollement des parois cellulaires et que Fraipont (1880) avait pris pour un aspect normal (canaux étoiles). V. Willem a donné une très bonne description de ce phénomène (1910). Les canaux fins, à un très fort grossissement, se montrent pourvus de parois à double contours, le contour interne étant peu régulier. Ordinairement deux canaux fins se réunissent en un seul qui se jette dans le canal gros ou canal collecteur, à parois plus épaisses et dont la dernière portion, voisine de la vessie, est ciliée, ou mieux, garnie de fouets vibratiles. Dans les parois des canaux comme dans celles de la vessie apparaissent par place de petites granulations réfringentes qui ont le môme aspect que celles qui sont libres dans leur lumière. Il est probable qu'il s'agit là de grains d'excrétion qui sont li- bérés directement par une petite déchirure de la paroi, dans la lumière des canaux ou de la vessie. En observant les mouvements de notre méta-cercaire, on peut remarquer que, lorsqu'elle se rétracte, les canaux excréteurs se trouvent être lâches et forment des boucles sinueuses au sein du parenchyme, tandis que, lorsqu'elle s'allonge, les canaux deviennent localement droits. D'un côté à l'autre du plan sagittal du corps, l'ensemble de l'appareil excréteur est symé- trique : gros canaux, capillaires, ampoules, se retrouvent sem- blablement disposés, ce qui facilite leur recherche d'un côté à l'autre. Sur les coupes, les ampoules vibratiles sont facilement reconnaissables (pi. II, lig. 2, 5, 8), mais leur capuchon ne laisse pas voir s'il est constitué tout entier par un noyau avec nucléole ou bien s'il représente à lui seul une cellule dont ne font pas partie les parois de l'ampoule. Sur des préparations favorables j'ai pu voir nettement que les cils formant la flamme vibratile sont issus de centrioles, ce qui était naturel de supposer a priori et ce que montrent bien, par exemple, des figures données par RossBACH (1906) pour les néphridies des rédies de Cer caria arrnata et les figures de Ernest Warren (1904, p. 280) pour celle UNE MIÎTA-CERCAIUE MAllUARITKJÈNE PARASITE 115 de Distuinuin c'iriigcrum. La pailic considérée coiiuiie la cellule capuchon pur certains auteurs et considérée par E. Wauken comme le noyau : « The cytoplasm of tths cell is not readily separable Irom the surrounding parenchyma ». Dans la concavité du noyau, Wauiien décrit une u interniediate pièce » qui conipruiul les yrains chroinatitiues se trouvant à la base des cils qui l'uinient la llaninie. A côté de ces observations qui paraissent correspcnidre à la réalité, le mémoire de Wàrren (lUOoj contient beaucoup d'invraisemblances manifestes. Je n'ai pu suivre sur mes préparations les canaux gros ou collecteurs; quant aux canaux fms ou capillaires, là où je les ai retrouvés, je n'ai pu distinguer la structure de leurs parois, en raison de leur extrême petitesse. La structure des parois de la vessie m'a paru se borner à une simple membrane à double contours, contenant quelques grains d'excrétion. J'ai observé quelquefois contre cette membrane des éléments interprétables conmie des sections de fibres musculaires et d'autres éléments assimilables à des restes de noyaux, mais mes préparations ne m'ont pas semblé assez concluantes pour en affirmer la fonction Pour pouvoir comprendre quelle est la structure de ces diffé- rentes parties composantes de l'appareil excréteur, il me semble indispensable d'en suivre l'ontogénie (1), ce que je me propose de faire lorsque j'aurai pu me procurer le matériel nécessaire. Glandes. Il n'y a pas, à proprement parler, de glandes annexes de l'appareil digestif chez les Trématodes en général et notre méta- cercaire en particulier. Tout au plus pourrait-on y rattacher des glandes s'ouvrant dans le voisinage de la ventouse orale. Ces glandes, qui sont unicellulaires, ont été décrites chez Cercaria glandosa M. V. L. du Donax vittntus, par Marie V. Lebour [(3), (1) L'embryologie de l'appareil excréteur des Trématodes est encore mal connue et discutée. Sans entrer dans le détail, je crois qu'il est devenu difficile d'admettre l'origine épitliéliale des cellules à flamme vibratile (théories de Pintner, ISSl (2); Lang, 189'« (2); BLOCHHANN. 1896 (2); BuGGE, 1902), que n'a jamais pu appuyer l'emhryologie. n est probable : 1° fiue les néphridies ont la même origine que les cellules du parenchyme; 2° que les capillaires se sont formés initialement à partir de cellules perforées bout à bout, dont le corps cellulaire a disparu, et dont il ne reste plus qu'un simple manchon formé par les membranes cellulaires; 3° que les collecteurs et la vessie résultent de la disparition des cellules centrales d'un massif cellulaire d'abord plein. Ces données paraissent être celles de l'em- bryologie. Elles fournissent en tous les cas une explication rationnelle de la structure des différentes parties de l'appareil excréteur des Trématodes, là où cette structure a pu être observée. La bibliographie de ces questions est trop considérable pour que j'y fasse allusion ici. Il6 ROBERT DOLLFUS p. 5] et se présentent comme des cellules piiiformes à proto- plasme granuleux très colorable et gros noyau. Je les ai re- trouvées chez la méta-cercaire du Donax vittatus de Boulogne, mais en moins grande abondance que chez Cercaria glandosa M. V. L. et encore pas chez tous les individus. Je n'ai pu suivre leurs canaux excréteurs, comme Marie V. Lebour l'a fait, jus- qu'à leur ouverture au pourtour de la ventouse orale. Leur présence chez la méta-cercaire de Boulogne est une des raisons principales qui me font supposer que Cercaria glandosa M. V. L. et Cercaria strigata M. V. L. appartiennent à la même espèce, car c'est à Cercaria strigata que se rapporte indubitablement la méta-cercaire de Boulogne et la présence de ces glandes, crité- rium spécifique le plus certain de Cercaria glandosa, me paraît avoir perdu sa valeur. Je ne crois pas qu'il puisse exister de glandes kystogènes chez la méta-cercaire du Donax; en effet, de semblables organes, existant chez les cercaires qui s'enkystent, par exemple {Disto- mum hepaticum, Diplodiscus temporalus Stafford, cf. Gary, 1909, p. 606), ne peuvent plus exister chez une méta-cercaire et a fortiori chez une méta-cercaire du genre Gijmnophallus, genre dans lequel il n'y a jamais d'enkystement au cours du cycle évolutif. CHAPITRE III. Action réciproque du Donax et de la méta-cercaire. 1. Le phénomène de margarose. En soulevant le manteau de Donax vittatus on aperçoit presque toujours, entre lui et la coquille, un grand nombre de petites masses blanches, plus ou moins opaques, sphériques, qui sont soit des perles, soit les méta-cercaires qui leur donnent naissance. La plus grande partie des méta-cercaires ne circule pas libre- ment dans la cavité conchopalléale, elle est localisée par groupes dans le manteau, dans de petits espaces en forme de godets. Localement, l'épithélium de la paroi externe du manteau est invaginé et les méta-cercaires s'y logent au nombre de une à dix environ, ordinairement quatre à six. UNE MÉTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 117 Dans cette situation, il semble que la méta-ccrcaire se nourrit du sang des tissus du manteau. J'ai constaté que la méta-cer- caire attire fortement à elle la paroi de la cupule d'épithélium où elle est logée, en se fixant par sa ventouse buccale. Y a-t-il osmose ou simplement alimentation directe par déchirement de l'épithélium du manteau ? L'examen de Tépithélium du manteau et du tube digestir de la méta-cercaire ne m'ont pas renseigné avec certitude sur ce point. La défense de l'épithélium du man- teau consiste en une sécrétion de conchyoline et de calcaire. L'épithélium palléal sécrète normalement ces substances, nTais cette sécrétion s'exagère suivant le mécanisme général de la sécrétion par irritation. Il y a deux cas à considérer : 1" la méta-cercaire reste séden- taire entre coquille et manteau, elle ne donne lieu à un dépôt régulier de conchyoline et de calcaire que si elle est morte ou déjà malade; c'est le cas chez le Donax, où la perle reste presque tout entière extérieure au manteau : le manteau est moins épais que la méta-cercaire ; 2" la poche d'épithélium palléal s'isole et forme une cavité close en soudant ses bords; toute comnmnica- tion est supprimée avec la cavité conchopalléale et il n'est pas impossible que la méta-cercaire englobée soit encore quelque temps vivante; c'est le cas ordinaire des perles de nacre. Chez le Donax, la poche d'épithélium palléal communique toujours largement avec la cavité conchopalléale. En face de chacune des voussures du manteau où sont logées les méta- cercaires, ou en face de chaque méta-cercaire isolée, il y a, à la surface interne de la cocjuille, une petite dépression en forme de cupule, correspondante, qui complète la loge où la méta- cercaire vit prisonnière. Comment expliquer cette dépression à la surface interne de la coquille ? Le mouvement de la méta-cercaire et sa présence en un point y faisant localeirient obstacle à l'uniformité du dépôt de calcaire, suffisent peut-être à son explication, mais le seul fait que la méta-cercaire est vivante et qu'elle se défend est important à considérer. Le mécanisme de résistance de la méta-cercaire me paraît complexe (1), mais, quoi qu'il en soit, la simple observation montre qu'une méta-cercaire robuste et bien portante à l'exté- rieur du manteau résiste à son englobement par le calcaire et la (1) n est possible que la méta-cercaire produise une sécrétion attaquant le calcaire. 118 ROBERT DOLLFUS conchyoline. Qu'elle soit parasitée, ce qui arrive au bout d'un temps plus ou moins long, elle meurt et devient fatalement le noyau d'une perle, au même titre que n'importe quel corps étranger (1), que le Mollusque isole, ne pouvant pas le rejeter. Selon le lieu, l'individu et l'espèce de Lamellibranche à laquelle il appartient, le corps étranger pourra être un grain de silice, un Trématode, un Cestode, un Acarien, un Grustacé, etc.. Si, par suite d'encapuchonnement, une méta-cercaire est englobée vivante dans une perle, elle meurt rapidement, à moins d'être à temps la proie d'un Oiseau où elle pourra sortir de sa prison et continuer son évolution. Les perles extérieures du manteau, que l'on trouve chez le Donax, restent toujours très petites; elles peuvent ne pas rester libres et se fixer à la coquille, et, d'autres couches de calcaire et conchyoline se déposant et les recouvrant, ne plus se déceler que par un petit renflement. Chez certains Donax^ où les méta-cercaires étaient très nom- breuses, la surface interne de la coquille était recouverte d'un enduit brunâtre partiellement et dilîicilement soluble dans les acides, même les acides forts : chlorhydrique et acétique, inso- luble dans Teau, l'alcool, l'éther, l'ammoniaque. Des coupes dans cet enduit, souvent assez épais, ne m'y ont pas montré d'élé- ments cellulaires venant du Donax ; rien qui fut caractéristique d'un amas de phagocystes issus du manteau pour sa défense, ou qui ressemblât à des cellules migratrices calcarifères telles que celles décrites par R. Dubois (5), mais seulement une accu- mulation de matières d'excrétion de la méta-cercaire (guanine, urate de Ga ?) imprégnant un dépôt irrégulier de conchyoline et de calcaire (2). Ge dépôt a une structure vacuolaire, avec stra- tification irrégulière des couches qui le forment. Les méta-cercaires de Gymnophallus envahissent parfois le Donax en très grand nombre : j'ai trouvé à l'intérieur de plu- sieurs coquilles de véritables crêtes formées par l'agglomération de centaines de méta-cercaires mortes et entourées de calcaire. L'irritation trop forte de l'épithélium palléal empêche la sécré- tion normale de croissance de la coquille, celle-ci se trouve déformée. La partie postérieure du bord externe de la coquihe est la plus affectée par ces déformations, dont les flexions, plis, (1) C'est un fait avéré depuis longtemps que les perles n'ont pas exclusivement une origine parasitaire. La question a été maintes fois reprise, dernièrement encore par R. Dubois [19û6 (2)], et Rubbel [1912 (2)]. (2) A. GiARD [(3), p. 956] prit cet enduit jaunâtre pour un pigment. UNE MÉTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE li9 courburos du bord cxlcinc simulant un étranglement de la coquille au niveau de son tiers postérieur, recourbements de l'extrémité postérieure des valves, sont les formes les plus fré- quentes (pi. II, fig. 9 c et 9 d). J'ai rencontré dos formations perliéres dues à des méta-cer- caires de Gumnophallus chez divers Lamellibranches autres que Donax viltntus, par exemple chez Cardium cdule L., Tapes piiUastcr Mont., Sjindosmija alba Wood, Mactra siultorum L., Tellina solidula Pult, (? = T. balthica Linné), Tellina fabula Gro- nov., Tellina tenuis Da Costa, lesquels, comme Donax, ne pro- duisent pas de nacre, et chez Mijtilus editlis L. qui en produit. Chez Tellina fabula et Tellina tenuis, chez qui la coquille est très mince, Giard [voir (3), p. 056] sig'nale que la présence des Trématodes perliers est reconnaissable de l'extérieur. Je n'ai jamais observé de différences importantes dans la for- mation de ce genre de perles, le processus observé chez Donax est général, il est au fond le même que chez la Moule où les perles séjournent dans l'épaisseur du manteau, l'invagination épithéliale devenant cavité close. Les cellules sécrétant le cal- caire et la conchyoline sont fournies probablement par pullu- lation des cellules entraînées par la méta-cercaire au cours de son englobement. J'ai de même rencontré toutes sortes de posi- tions et de formes de perles : quelques-unes rattachées à la paroi de la coquille par un pédicule très court, d'autres soudées par une large surface, d'autres sous forme de simples excrois- sances de la couche interne de la coquille. La nacre, ou le simple calcaire avec conchyoline, recouvre indistinctement tous les corps étrangers contenus dans la cavité conchopalléale. J'ai maintes fois remarqué des amas de sable ou de vase isolés par une cloison de calcaire (principalement chez Mactra siultorum) avec, lorsque ces amas de vase commu- niquaient encore avec l'extérieur, des hôtes de fortune, par exemple de jeunes Plujllodocc maculala O.-P. Millier. Certains autres accidents de la coquille m'ont paru imputables cà Polydorn ciliata (1), mais je ne veux pas entrer ici dans trop de détails. Les productions calcaires anormales ne sont jamais, en somme, que des cas particuliers du processus général em- ployé par l'organisme contre des parasites : isolement par enkys- tement et calcification [cf. Pagenstecher, 1858 (3)]. W. A. Herdmann et James IIornel, à propos des Huîtres de Ceylan, ont publié une étude très complète des différentes pro- (1) Cf. Giard [(1), p. 70] et Marie V. Lebour [(2), p. 15]. 120 ROBERT DOLLFUS ductions perlières et de leurs causes [classification en : Ampullar pearls, Muscle pearls, Cyst pearls (1), (2), (3)]; il n'y a pas que les méta-cerca.ires de Gymnophallus qui soient en question : elles sont seulement un cas particulier du phénomène de mar- garose, dont les quelques notes d'Alfred Giard donnent à la fois un historique, une bibliographie et un exposé critique jusque vers 1908 [4 à 8]. Je citerai seulement les travaux de T. South- WELL (1), de Seurat, et surtout ceux de H. L. Jameson (1902), oii cet auteur étudia la formation des perles à partir d'une méta- cercaire du genre Gijmnophallus, par un épithélium dans une poche à l'intérieur du manteau (1). Jameson ne spécifia pas que l'épithélium ectodermique sécréteur de la coquille était le même que celui tapissant les poches perlières du manteau. Cette identité semble évidente et l'est en effet de la seule observation des faits et des descriptions et figures de Jameson. Giard la considérait comme devenue banale depuis longtemps lorsque parurent une note et un mémoire de Louis Boutan (2) sur la question où se trouvait exposé comme un fait nouveau l'iden- tité d'origine des divers points du même épithélium margariti- gène : qu'il s'agisse de l'épithélium ectodermique tapissant les invaginations ou les cavités oii se sécrètent les perles ou de l'épithélium ectodermique normal sécrétant la coquille. Je ne reviendrais pas sur ce mémoire de Boutan si le matériel que j'ai étudié ne m'avait permis quelques observations nouvelles qui rendent difficilement admissibles les idées de Boutan, prin- cipalement au sujet de la pénétration de la cercaire dans le Lamellibranche et de son établissement sous forme méta-cer- caire. Gomment une cercaire de Gymnophallus entre-.t-elle dans un Lamellibranche qu'elle va parasiter ? Il semble naturel de croire, et c'est là l'opinion des auteurs, que « le Distome a pénétré dans la cavité conchopalléale en venant de l'extérieur et en s'insinuant entre la coquille et le manteau ». Mais Boutan considère que « le Distome a pénétré dans la cavité concho-palléale en venant de l'intérieur du corps et en traversant la paroi du manteau ». Boutan se fonde sur trois raisons dont je vais examiner la valeur. (1) A reraarauer aussi pour la genèse des perles les travaux de von Siebold (1857); Garner [1S56 (1), 1S63 (2), 1871 (3)]; MAC INTOSH [1903 (1). 1902 (2)]; Raphaël DUBOIS [igOl (1), 1906 (2), 19Û9 (4), 1912 (5)]. UNE MI^TA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 121 Première raison : « On ne trouve ni parasites ni perles sur la périphérie de cette cavité (concho-palléale), extérieurement aux muscles palléo-coquillicrs : si les parasites que l'on trouve dans la cavité concho-palléale essayaient de pénétrer entre la coquille et le manteau en venant de l'extérieur, un grand nombre, sinon tous, devraient ôtre arrêtés au niveau du rempart musculaire qui se dresse sur leur passage » (ibidem, p. 79). Or, j'ai très souvent constaté que des méta-cercaires de Gym- nophaUna pouvaient séjourner et s'étKiblir en dehors du muscle palléocoquillier. Je possède de nombreuses coquilles, principa- lement de Donax viltatus (chez lequel j'ai plus particulièrement étudié le phénomène), à l'intérieur desquelles se voient des for- mations perlitres en dehors de l'empreinte musculaire. Les méta-cercaires sont évidemment moins fréquentes à l'extérieur qu'à l'intérieur du muscle palléocoquillier, cela est naturel ; d'abord la surface h occuper y est moindre et les actions méca- niques peuvent plus facilement les en déloger qu'à l'intérieur d'une cavité close, mais le fait qu'il s'en trouve et qu'ils laissent leur marque sur la coquille, infirme la première dés raisons donnée par Boutan (pi. 11. fig. 9 e et 9/). Deuxième raison : « Si on trouve des parasites libres dans l'intérieur du corps de l'animal, au milieu du tissu conjonctif, ces parasites ne peuvent venir, comme le croyait Jameson, de l'intérieur de la cavité conchopalléale, puisque nous connaissons le stade d'encapuchonnement et que nous savons que les para- sites, une fois logés dans la cavité, ne perforent pas l'épithélium puisqu'ils sont englobés par lui » (ibidem, p. 79). De ce que très rarement on trouve des individus isolés de méta-cercaires de Gymnophallus en d'autres endroits qu'entre le manteau et la coquille ou dans le manteau, cela ne peut être un argument pour prouver que le Distome ne pénètre pas direc- tement entre la coquille et le manteau. Il peut y avoir pénétra- tion à l'extérieur et à l'intérieur du manteau, voilà tout ce que l'on peut en déduire. Chez les très nombreux Donax vittatus et les quelques Ma- coma (Tellina) balthica que j'ai plus spécialement étudiés, la présence de méta-cercaires en dehors des espaces compris entre le manteau et la coquille est exceptionnelle : il ne s'agit alors que de cercaires ayant pénétré accidentellement entre le man- teau et le corps du Mollusque et n'ayant pas encore été rejetés. En tous cas, il n'y a pas de raison d'admettre, avec Boutan, que ce sont les Distomes ayant pénétré entre le manteau et le 122 ROBERT DOLLFUS corps qui vont traverser le manteau et s'établir soit dans son intérieur, soit dans la cavité palléale, ce qui obligerait à admettre également cette hypothèse jamais vérifiable : que le Distome ne peut traverser le manteau dans les deux sens, mais seulement de l'intérieur à l'extérieur, alors que nous avons vu qu'il est probable qu'il ne le traverse pas du tout. BouTAN lui-même reconnaît la faiblesse de sa deuxième raison. Vers la fm de son mémoire il admet comme difficilement com- préhensible qu'un même parasite soit incapable de perforer un même épithélium de dedans en dehors et soit capable de le per- forer de dehors en dedans (voir page 80 du même ouvrage de Boutan). Troisième raison ; « Les parasites que l'on trouve dans la cavité concho-palléale sont, il est vrai, des formes jeunes, mais présentent cependant une organisation voisine de l'adulte. Si, à cet état, ils pénètrent dans le corps des Mollusques pour y achever leur évolution, ils ne méritent plus le nom de somate- riss et ce n'est plus chez les Oiseaux qu'il faudrait chercher la forme adulte du Distome » {ibidem, pi. 79). Cette raison tombe devant l'examen morphologique du Tré- matode margaritigène. Nous avons vu que cette forme larvaire était une méta-cercaire (ce n'est pas GymnophaUus somateriœ chez la Moule, mais une forme voisine) qui ne termine pas son évolution dans les Lamellibranches où on la rencontre, mais bien dans un Oiseau marin, le séjour dans le T^amellibranche remplaçant seulement l'enkystement. Les Distomes adultes du genre Gyinnophallus se trouvent seulement dans les Oiseaux et la cercaire toujours dans un Mollusque. Toutes les espèces du genre correspondent à un type bien déflni d'organisation, incompatible avec un hôte défi- nitif appartenant à un groupe éloigné où les conditions de vie sont différentes (Poisson ou Batracien, par exemple). T^es trois raisons invoquées par Boutan tendraient donc à prouver le con- traire de ce que leur auteur se proposait de démontrer. J'ai eu entre les mains trop peu de Moules parasitées pour y étudier le phénomène de margarose, mais, peut-on en conclure que les méta-cercaires du GymnophaUus de la Moule se con- duisent de façon différente de ceux du Donax ? Si oui, les argu- ments de Boutan gardent provisoirement une partie de leur valeur, mais, de l'avis même de Boutan, les choses se passent dans la Moule absolument comme chez les autres Lamelli- UNE MKTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 123 branches, et Boitan n'a choisi la Moule que parce qu'il croyait mieux connaître ce qui s'y passait. L'hypothèse de Boutan relativement à la pénétration de la cercaire de Gymnophnllus doit donc être rojetée. Boutan lui- même se trouve « obligé de constater qu'il n'existe aucune preuve directe et absolue qui vienne donner pleine certitude h. la deuxième hypothèse » (la sienne) {ibidem, p. 81). En résumé, le Donax est envahi par une cercaire du genre Gymnophallus ; la cercaire se transforme en méta-cercaire, pro- voque localement l'irritation de l'épithélium palléal, se nourrit aux dépens du Mollusque et gêne la sécrétion normale de la coquille, d'où réaction du Mollusque, sécrétion de calcaire et de conchyoline isolant les parasites lorsqu'ils sont dans des condi- tions de vie où ils ne peuvent résister, et déformation de 'a coquille. Les figures 9 c et 9d (pi. II) donnent bien une idée de la déformation habituelle de la coquille des Donax parasités (1). Avant de terminer ce chapitre, je crois utile de revenir sur certains points mal précisés par les auteurs. J'ai dit plus haut qu'une méta-cercaire vivante n'était pas englobée par la conchyoline et le calcaire; on peut rapprocher de ce fait ce qui se passe dans les Lamellibranches où vivent, entre manteau et coquille, les sporocystes du « pearl Trema- tode » ou de tout antre Gymnophallus. Dans le Tapes, par exemple, l'irritation donne lieu à des concrétions irrégulières de calcaire, mais jamais à un englobe- ment (cf. Jameson, 1902). Chez le Donax, il est bien évident que la méta-cercaire n'y peut vivre toujours, elle n'est pas plus éternelle que son hôte, mais la durée de sa vie est sûrement moindre, de plus c'est une forme larvaire, incapable de se reproduire, et comme telle, il est vraisemblable qu'elle a une sénescence rapide et une mort à brève échéance. Nous allons voir que (chapitre IV) si les perles du Donax étaient ducs seulement à des méta-cercaires mortes sans intervention d'un facteur nouveau, elles seraient exception- nelles; les méta-cercaires mortes de ce que j'appellerai leur mort naturelle, ne se retrouvent pas chez Donax ; elles s'y décom- posent rapidement. Quelques méta-cercaires, et c'est là une minorité, continuent leur vie dans l'hôte définitif, le plus grand (1) A propos de la sécrétion normale de la coquille, voir entre autres travaux ceux de Félix MCLLER (1885); MOYNIER DE VILLEPOIX (1892); BIEDERMANN (1901); JAMESON (1902); Kaphaël DUBOIS [1909 et 1912 (4) et (6)]. 124 ROBERT DOLLFUS nombre meurt d'une maladie parasitaire. On peut donc conclure en disant que : si les perles sont fréquentes à partir des méta- cercaires du Donax comme de la Moule et de divers Lamelli- branches, c'est en raison de la généralité d'une maladie patho- gène qui les prive de leur faculté de résistance au milieu. Cette association d'un Trématode et d'un Sporozoaire n'avait pas échappé à l'observation de Giard (3) et (7) ; elle a de même été remarquée par Raphaël Dubois (3) qui retrouva même des spores des Sporozoaires dans le nucléus des perles de Margari- tiiera vulgaris Jam. On ne peut dire que cette association soit une symbiose : c'est purement et simplement une maladie. Raphaël Dubois croit, et c'était là aussi l'idée de Garner, que si le Ver contenu dans une perle n'était pas mort, il pourrait sortir de sa prison. Raphaël Dubois croit que la perle peut n'être qu'un séjour temporaire, jusqu'au début de l'été ; il y aurait alors gélification de la perle et mise en liberté de la méta-cer- caire. Raphaël Dubois s'apppuie sur ce qu'il trouve au début de l'été, dans les Lamellibranches perliers, des morceaux de cal- caire cariés qu'il attribue à des vestiges de perles. Il faut évidemment pour qu'une méta-cercaire puisse vivre après un séjour dans une perle, qu'elle ait pu y rester vivante, ce qui est exfjlicable par deux hypothèses : 1" Hypothèse R. Dubois. — La cercaire s'enkyste elle-même dans le Lamellibranche, le dépôt de calcaire se fait à l'extérieur du kyste produit par la cercaire (4). Or cette hypothèse est diffi- cile à soutenir car les cercaires du genre Gymnovhallus sont dépourvues de glandes kystogènes et leur séjour dans un Lamel- libranche tient lieu d'enkystement. 2" Hypothèse courante. — La perle est un kyste produit par l'hôte afin d'isoler un parasite vivant (1). Malgré que le fait de la présence d'un GymnophaUus vivant dans une perle n'ait jamais été constaté, il n'est pas a priori impossible, pour une perle en formation dans le manteau, d'en contenir un vivant. Si le fait était vérifié, il se produirait conformément à la deuxième hypothèse. La libération de la méta-cercaire dans la perle ne me paraît pas possible de soi-même, le tube digestif (1) Des parasites vivants ont été constatés maintes fois dans les perles (scolex de Tetrarhynchus -. cf. Seurat, 1906), mais l'observation a montré que lorsqu'un parasite ne s'enkyste pas. lorsqu'il est mobile, la formation de perles à partir de lui est rare et difficile. De Filippi [1856 '3). p. 491] avait déjà remarqué que là où des parasites de Mollusques étaient très communs, des perles les renfermant pouvaient êtrp excessivement rares. UNE MÉTA-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 125 de riiûtc définiLif est indispensable; on ne voit du reste pas bien les causes (}ui feraient gélifier la perle au début de l'été. A p;trl donc cette libération exceptionnelle d'une méla-cer- caire incluse récemment, les niéta-cercaires contenues dans les perles sont mortes, et elles étaient déjà mortes, la plui)art du temps, à l'origine de leur onglnbcment, et transfonnéos en un sac de spores. CHAPITRE IV. MiCROSPORIDIE PAHASITE DE LA MÉTA-CERCAIRE. Presque toutes, sinon toutes les méta-cercaires parasitant un même Donax sont elles-mêmes parasitées par une Microspo- ridie déjà signalée par Giard [1897 (3)] et sommairement décrite par Louis Léger [1897 (1)]. Cette Microsporidie n'étant pas trans- missible au Donax, agit de façon avantageuse pour le Donax puis(ju'elle réduit le parasitisme de la méta-cercaire. En examinant l'ensemble des méta-cercaires extraites d'un Donax, il est facile de remarquer, ainsi que le firent les premiers observateurs, que beaucoup d'entre elles ont « une teinte blanc mat, crayeuse » (Louis Léger, op. cit.) alors que les autres sont presque transparentes et à peu près incolores. Il existe toujours des formes à aspect intermédiaire. Il est facile à un faible grossissement, sous le microscope, de voir que les méta-cercaires translucides sont animées de mou- vements assez actifs et contiennent dans leur intérieur des organes à contenus nets, tandis que les méta-cercaires opaques et blanches sont immobiles et ont un contenu uniformément granuleux; elles sont ordinairement mortes. Les individus intermédiaires ont des mouvements plus ou moins faibles et des organes plus ou moins visibles, selon qu'ils sont plus ou moins parasités, opaques et crayeux. Les petits individus sont ordinairement à peu près normaux, les gros le sont rarement. Lorsqu'ils sont complètement para- sités, ils ont une forme sphérique et sont alors déjà morts : ce sont des sacs de spores. Ces faits me semblent apporter la preuve que les méta-cer- caires grandissent à l'intérieur du Donax, ce qui a son intérêt au point de vue du cycle évolutif du Trématode. Les méta-cer- 126 ROBERT DOLLFUS caires les plus grandes seraient les plus âgées et leur infection se ferait au cours de leur croissance. Dans ces conditions, il semble admissible que la contagion a lieu dans le Donax, de méla-cercaire à mëla-cercaire, et non que chaque méta-cercaire a apporté avec elle de l'extérieur le parasite qui va pulluler en elle. Sur ce point, Targ-umcnt histologique est trop problématique pour faire foi : il est impossible, de l'examen de coupes faites dans une méta-cercaire d'aspect normal, de dire si elle contient ou non un élément d'infection capable de multiplication endo- gène par la suite. En effet un élément parasitaire isolé est trop petit et trop peu caractéristique à lui seul par sa forme, pour être discerné parmi les tissus de la méta-cercaire, à moins qu'il ne soit sous forme de spore. En supposant même qu'il soit sous forme de spore, rien ne prouverait que cette spore existât déjà dans la cercaire libre avant son entrée dans le Donax. II est bien évident qu'une môme méta-cercaire, entre le début et l'achèvement de son infection, ne contient pas toujours que des spores. Il doit y exister des formes issues de spores propa- geant l'infection et se multipliant, mais il est très difficile de les Voir : elles sont très petites et leurs éléments se distinguent mal de ceux de la méta-cercaire. Il est souvent impossible, même en employant une bonne technique, de différencier les noyaux de la méta-cercaire de ceux des mérontes ou des sporontes. C'est pourquoi, n'ayant pas pu consacrer à l'étude de ce Sporozoaire un temps suffisant, je ne donne ici que les pi'emiers résultats de l'examen de prépa- rations; ceux-ci auront besoin d'être confirmés et complétés par une étude minutieuse avec le secours de très diverses techniques comme en comporte ce groupe de Protistes (1). Un frottis de méta-cercaires infectées montre une très grande abondance de petits corps ovoïdes ou arrondis, très réfringents, qui ont l'apparence habituelle des spores de Microsporidies, avec une vacuole claire vers l'extrémité la plus renflée. Sur des coupes de méta-cercaires infectées, les spores montrent la même forme ovoïde avec une extrémité claire, l'autre forte- ment colorée. La vacuole se détache très bien du reste de la (1) J'ai surtout examiné des préparations obtenues par fixation au liquide chromo-platino-osmique de Borrel et coloration au rouge magenta et picro- indigo-carmin pour différencier. Dans le cas présent, cette technique ne me paraît pas permettre de tirer le parti le meilleur du matériel à étudier. UNE META-CERCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 127 spore et paraît en remplir complètement une moitié. L'autre moitié, qui paraît souvent séparée de la première par un anneau très foncé, ne laisse pas voir les divers noyaux qu'elle contient, elle est unilormément homogène. Cet aspect optique des spores est celui de toutes les spores de Glugéides non traitées par une technique spéciale. Je n'ai pu déceler ni capsule polaire, ni lilament dévaginable, ni noyau des parois. Les dimensions de ces spores ont déjà été données par LÉGER {op. cil.), elles s'écai'lenl peu de 2 [x 5 de large sur 5 [x de long. Dans des méta-cercaires non encore complètement bourrées de spores, j'ai observé des éléments dilTérents de ces spores près de la ligne de propagation de l'infection, un peu en dehors des ré,:^\oiis totalenienl infeclées. Ces éléments étaient ovales, à peu près de la dimension des spores. Ils avaient un contenu clair, comporlant un certain nombre de corps chromatiques .repré- sentant peul-èd'c de très petits noyaux. (Je n'ai pu compter exac- tement combien il y avait d(î ces corps chi'omaliques et si leur nombre était constant). 11 pourrait s'agir là de sporontes. Leur groupement dans des cellules en dégénérescence du Tré- matode, dans des régions où sont répandues seulement çà et là quelques spores, me fait incliner vers cette mterprétation, plutôt que leur étude hislologiiiuc qui est très dillicile et que je n'ai pu encore iiiener à bonne hn. Sur des coupes de méta-cercaires à infection à peu près géné- ralisée, dans lesquelles les organes ont presque disparu, et où toutes les cellules sont en dégénérescence, lorsipie des corps chromatiques se détachent avec netteté et n'ont pas l'aspect habituel des noyaux de la méta-cercaire, leur atlribution au Sporozoaire est vraisemblable. J'ai pu, dans ces conoitions, observer des éléments chroma- tiques qui m'ont semblé caractériser des mérontes, soit au repos, soit en schizogonie simple ou multiple, mais sans en distinguer le détail. Un point me semble bien établi : le pansporoblaste se réduit à un simple sporoblaste donnant une seule spore. Les spores ne sont pas, en effet, groupés dans une capsule kystique : leur infil- tration est diffuse à travers les tissus des méta-cercaires. Autour des régions où fourmillent les spores, on trouve fréquemment des spores isolées, avant-garde du gros de l'infection, même dans des régions dont l'envahissement est difllcile, comme par exemple les ventouses. 128 ROBERT DOLLFUS Il est très rare de trouver une méta-cei'caire complètement exempte de Glugéide, à ce point qu'il peut être quelquefois difficile d'étudier l'histologie de la méta-cercaire normale; mais, même dans les cas des plus jeunes infections, il n'y a pas de kystes sphériques. L'infection gagne d'abord le parenchyme, qui est remplacé peu à peu par une masse très dense de spores. A peu près en même temps a lieu l'envahissement et la destruction de la vessie et des canaux excréteurs. La progression du parasite est dirigée par les contours des organes et les fibres musculgiires traver- sant le corps. Dans les régions de la méta-cercaire où les tissus sont de structure serrée et compacte : système nerveux, glandes de la partie antérieure du corps, l'infection avance moins faci- lement. J'ai remarqué exceptionnellement des masses de spores localisées en gros amas à peu près sphériques par suite de la résistance des cellules en\ironnantes, celles-ci ayant un aspect rappelant celui des tissus réactionnels. Un tel obstacle ne peut être que tout à fait transitoire : peu à peu la Microsporidie arrive à se substituer aux ébauches génitales, puis à l'appareil digestif, aux organes néphridiens, au système nerveux et même, en partie, aux ventouses. Il ne reste plus alors que la cuticule et son armature, avec les ventouses encore visibles, car leur infec- tion n'est jamais complète. Au bout de combien de temps l'infection arrive-t-elle à être totale ? Je n'ai pu rassembler aucune donnée sur ce point, mais je crois que des semaines, peut-être des mois sont nécessaires. Presque toujours, dans les méta-cercaires devenues des sacs bourrés de spores, se voient des amas cristallins jaunâtres, sphériques, formés de cristaux rayonnants. Peut-être s'agit-il là de carbonate de calcium, premier stade de la calcification commençante. Quelle est la position systématique de cette Microsporidie ? Louis LÉGER, en 1897, dilacérant les tégument des méta-cer- caires parasitées, y reconnut que les spores étaient « réunies en petites masses à peu près sphériques de 15 à 20 [j. de dia- mètre, comprenant un nombre variable de spores et protégées par une membrane extrêmement frêle ». Ces masses à peu près sphériques correspondraient chacune à un pansporoblaste à n spores résultat de la transformation d'un trophozoïte et jus- tifieraient l'attribution de ce parasite au genre Pleistophora. Telle était, du moins, la première approximation de Léger. UNE MÉTA-CEnCAIRR MARGARITIGÈNE PARASITE 129 Or je n'ai jamais pu retrouver ces paiisporublastes à n spores, jamais ces amas de spores de 15 à 20 (i. de diamètre, observés par LÉGER. En me bornant à mes observations personnelles, il me semble que tout se passe comme s'il s'agissait de l'infection dilTuse et de l'inliltralion monosporée (pi. Il, lig. 6) caractéris- tique du genre Nosema, tel qu'il a été employé par Nàgeli en 1857 et repris et discuté par Ch. Pérez en 1905 et 1908 (1) et (2) (1). La Microsporidie de la méla-cercaire du Donax serait à rap- procher de l'agent pathogène de la pébrine du Ver à soie {Nosema boiahiicis Nageli) et à éloigner de celui des tumeurs de l'Epinoche {Glugca anomala Moniez). Je propose de la nommer Nosema Leyeri (n. sp.), en souvenir de la première description qui en a été donnée par Léger. Nosema Legeri (n. sp.). — Spores ovoïdes de 2 [j. 5 de largo sur 5 [x de long; elles parasitent abondamment par infiltration diffuse tous les tissus des méta-cercaires de Gymnophallus somateruc Lcv. var. strigatus M. V. L. Comme on le voit, les caractères spécifiques sont donnés ainsi que pour les antres espèces du genre surtout par les dimensions de la spore et son habitat. C'est peut-être à la même espèce, en tous les cas à une espèce très voisine qu'appartiennent les Sporozoaires parasitant les méta-cercaires de Gymnophallus bursicola et G. marri arllarum. Il est remarquable que H. L. Jameson, croyant peut-être figurer des larves normales de Trématodes chez Mytilus edulis (2), ait figuré des méta-cercaires parasitées par un Nosema (1902). Il figure une infection à son début (pi. xv, fig. 6 et 7) et deu.\ infections totales, ou presque (pi. xiv, fig. 1, et pi. xvi, fig. 8). Dans celle-ci, la Microsporidie n'a épargné que les ventouses et rempli tout le corps. II. L. Jameson s'aperçut néanmoins qu'il avait affaire, dans ce dernier cas, à un individu mort, mais il ne vit pas qu'il avait été tué par une maladie parasitaire. (1) Voir aussi W. Stempeix (l), (2) et (3). (2) H. L. Jameson {op. cit., p. 150) dit avoir trouvé un Protozoaire parasite dans un des spécimens dont il a fait des coupes; il est d'avis que, s'ils sont en très grand nombre, ils peuvent jouer un rôle dans la production de la perle « but they are not essential, any more than the présence ol the dead Distoma In the sac Is necessarj- lor pearl-formatlon. • Mém. Soc. Zool. de France, 1912 XXV. — 9 130 ROBERT DOLLFUS CHAPITRE V. Quelques probabilités sur le cycle évolutif. — Conclusion J'ai montré dans le chapitre I quels étaient les caractères du genre Gymnophallus existant déjà dans la méta-cercaire du Donax. Je ne reviendrai pas sur ce point, mais, pour ce qui est des caractères spécifiques, il est ordinairement très difficile de les retrouver chez une forme larvaire. Il ne s'agit jamais, pour la méta-cercaire d'un Distome, d'un type d'organisation très différent de celui de l'adulte et à mor- phologie entièrement renouvelée comme cela a lieu dans le cas de l'Insecte, dont l'imago ne possède souvent plus aucun des caractères ayant permis de déterminer sa larve. Cependant il n'existe la plupart du temps pas encore chez une méta-cercaire assez des caractères qui serviront à spéciher la forme adulte pour permettre sa détermination. Dans la recherche du cycle évolutif, la comparaison de la méta-cercaire du Donax du Boulonnais avec les formes larvaires et les formes adultes des diverses espèces du genre Gijmno- phallus pourra être précieuse. On peut admettre que l'espèce à laquelle appartient la méta-cercaire du Donax a, dans le Bou- lonnais, un cycle évolutif parallèle à celui qu'elle possède dans les autres régions et que possèdent toutes les espèces du genre ESPÈCE ET AUTEUR de L'OBSERVATION HOTE ORGANE PARASITE PROVENANCE Gymnophallus somaleriœ. Levin 1881. Somateria moUissima L. iiitcslio. Groeuland . G. — somaterine Levinsen. Odhner 1904f. ~ — Bârcninsel. — — Somateria spectabilis L. — — G. — deliciosus. Olsson 1893. Lartis marinus L. Vésicule liiliaire. Suède. — — — avgenlalus Briinn. — — — — fuscus L. — — G. — deliciosus. Odhjjer 1904. — marhius L. — Ouesl Spilzberg. — — — argentatus^v'ùuu. — — — — — fuscus L. — — — — — glaucus Briinn. — — G. — bursicola Odhner 1900. Somateria moUissima L . Bursa Fabricii. — G. — choledocus Odhner. — — Vésicule biliaire. — — Somateria spectabilis L. — Est Groenland. G. — choledoais Odhner. Vulpanser iadurna L. — G. — dapsilis. Nicoll 1907. Oidemla nigra Flem. ex L. Bursa Fabricii. Saint-AndreHS. — — — /7/sc« Flem.cxL. — — Gymnophallus sp. Jameson 1907 — nigra?\e.m.ex'L. — Biiliers. G — micropharyngeus. Max Luhe1898(1) Phœnicopterus ruber L. Vésicule biliaire. Tunis. UNE MÉTA-CERCAIRE MARGARITIGENE PARASITE 131 Gymnophallus, c'est-à-dire que ses sporocystes vivent dans un Mollusque marin, ainsi que sa méta-cercaire, l'adulte étant un Oiseau marin faisant sa nourriture du dernier Mollusque. On peut se rendre compte, d'après ce tableau, vers quel groupe d'Oiseaux il est natui'cl, par analogie, de pousser plus spécialement les recherches. Dans le Boulonnais, les recherches du Mollusque où vivent les sporocystes devront élre dirigées vers les Lamellibranches et les Gastéropodes vivant dans le même milieu que le Donax. La recherche de l'Oiseau (ou des Oiseaux) où vil l'adulte vers ceux qui s'abattent à marée basse sur les bancs de Donax du port en eau profonde de Boulogne-sur-Mer, c'est-ù-dire princi- palement : la Macreuse brune {Oidemia fusca Flem. ex Linné), la Macreuse ordinaire (0. nigra Plem. ex Linné), l'Eider {Soma- teria mollissiina Boie ex Linné), le Puligule milouinan {Fuligula marila Steph. in Linné), le Goéland rieur ou Mouette rieuse {Larus ridibundus Linné), etc.. D'autres Oiseaux tels que le Mergulus aile Linné (1) sont très rares; ils ont donc peu d'intérêt pour nos recherches (2). Il ne faudra pas perdre de vue qu'un même Oiseau peut héberger des Gymnophallus appartenant k différentes espèces ayant une morphologie très voisine les unes des autres. Les rapprochements devront tenir compte de la taille et du diamètre des ventouses. Le tableau suivant donne une idée des compa- ti) M. Casimir Cépkde a réussi à en tuer un dernièrement (1er septembre 1911) aux alentours du laboratoire de Wimereux. J'ai pu examiner les Trématodes parasites qui se touvaient dans la bourse de Fabricius, mais l'énorme abondance des œufs et l'extension des circonvolutions de l'utérus en masquant les organes m'a obligé à renoncer à une détermination précise. (2) Cette comparaison de la méta-cercaire du Donax aux Distomes adultes des Oiseaux en faisant leur nourriture avait déjà été tentée par Giard. Dans un exemplaire interfolié et annoté du « Compendium der Heimintliologie » de G. von LiNSTOW, Giard a indiqué en regard de D. covs(rictu>n Meblls {signalé comme parasite de Oideinia nigra, 0. fusca, SornatevLa molUssima, par Creplin, 1846) était sans doute synonpme de Brachycœlium soinateriœ Levinseu. Cette indication fut publiée par Giard en 1904 [(7), p. 49]. En remontant aux origines, j'ai trouvé, comme Giard, qu'il s'aigissait là d'un « noinen nudum ». Dist. constrlcluni n'est, en effet, mentionné nulle part dans les oeuvres de Meulis; il existait seulement dans sa collection qu'il transmit à Creplin en 1830. Creplin, comme Mehlis, s'abstint d en donner la diagnose. Diesing, en 1840 (p. 377), cite D. constrictuin Melilis comme une « species inquirenda ». Giard reconnut que l'assimilation qu'il avait laite de cette espèce avec un Gymnophallus était erronée et il publia, en 1907 (8), que Dlstomiim cnnstrictum Meliiis paraissait mieux s'appliquer à un autre parasite de l'Eider : Spelntrenia pyuniœuiii Levinsen, dont le corps est en effet plus ou moins contracté. Giard donne ce renseignement sans Indication d'origine; il est emprunté à Fr. Sav. Monticelli, qui a discuté en 1896 (2) la synonymie de D. constricluni Mehlla. 132 ftOBËRT DOLI.FUS FORMES ADULTES FORMES LARVAIRES « g .2 TH B 9 00 K CJ ** g lO CO (- • CC' 50 00 01 Q CO ^ - ~ io^-r> 05 lO, <}<^^ ce lO lO • t^;_av _ >q lOcc 0 s ^ S ^ T^''^ oj N îm" t^Toj Cl itH C-i '. tH iZ 'S 900 0^ ë :§Sâ î^ a 8 2 i 0 ^ CO -* 'î' c 0 T^ tH_ ■^ 0" ; :-o ~ -oocr "ë B 2 ^ ■§ - 000 cT : * * 5 •Oi tH Cl (^ o ^ d c« ÇC 3 ai p. ■« >■ S - 0 tH 0 CO 0 • -as ic • -oe: .oo«*-^ sa, •000 -S • * * 1 a Oi ai Oi a en e Oi — > £-( 0 t- 0 0 ?» S - ai 0 ■ai a ai ô ai 05 0- 1 • 'lOg ^^ : :9o CO 0" r^ ! C5 ir 0" : . .rH ro îM «~; •o'o'o c^ -2 CO -^ CT -a! c ' : :^=^" . * * _05 ai 0 .a û5 .V 9 T' T' 0 ^' cS c 0 lOO ^ — ^ 5" Oi iC ce c: 0 P. M . CO o"= "Oi lO Os -* n'j rrH (^ IT 5i^ ^ ce 2 O 0" o'o 0 g c3 0 ê^i '""^'7*^ .... . 0 0) 1=-^.^- i^-i 03 0 Ss Si 8 S; ^ rt th rr< s *ai ^ 2 0 w s •M 0 * a s 0 Oi 4^ j» td o « Oh y: w Z O in 1 c 0. tr C "> a. b z tr (= C J-- s 05 z a C3 C 0, œ 'S 0 _ S c < c c 0. S U <« OC 3 e- - "43 c S ^ a 7 1 ? a- > . —à- ■^ ai ^ >- M c . z; — -CI a, == T Si. .0 s 'S 0 Si ai 0 ai "Ôi 3 C ai •a fl ai a ai 1^2| di ^ '^ •»■ Cj aJ 2 ^^ «ai 0 Q a ii§ 1-5 H ai aj ai 3 ^ — M _■ = ««". oioiS m a . ac H oi'^'âi fH «* 3 . s CO r-i ^ ai.^.§S Z O •1 ï t. c se s ec ??; m .^ ?. ■1 i.?3sH ■ ■ c > ~ Oi — -Je 1! « 'S 0 .S* s ?3 a c £^ 0 > ai 0, J Oi ,^ , « Se 1-1 ce X Oi tn oj P. *S c s -« « =^ 5i 2 ^ 0 c " s « « 0 Oi ■= a §,g ^ 'r* ^ e" Op,iJàQS II 5Ï 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 S ? 1 § 1 ^ ~'« s 1 ! 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 1 -^ 1 Ss OC: CD eJodcst^ d dc! C! 0-^ d Ho ^ . - ^i^" ^^ ^^ ^^^^ ^^ ^^ n Oi ^ 1:3 i-r* p a; 0 0 ft ^ r/) c O) 0 Oi Si «3 ■<1> rn ■01) Oi «D .— * ILh -*-5 m C a S-( crt es S m C c es 0 r— 4 m C ^3 C ;3 CJ cr U) ri O) ■^ <1) 0 Lh G =3 es 'O 0:1 a> ^ 1> u, 1) Vi S ai rs 0 iu Cl) t- 13 "S 0 0 '"■* Cû c M 0 (V ,^ ^ P C Oi tr c ai S <11 0 U{ H- ( 4) m 1 C/l C3 w u 0 0 < 'S a) >-: i-yi M tf S (-1 G L'NE MKTA-CEUCAIHE MARGARITIGÈNE PARASITE 133 raisons de lornies adiillcs, entre elles et avec les formes lar- vaires, permises par les données numériques. Considérée en elle-même, la description d'une forme quel- conque présentée au cours de sa vie par un Trématode est de peu d'intérêt : une telle étude morphologique ne peut constituer à elle seule une direction de recherches. Je l'ai entreprise seu- lement dans la pensée qu'elle était la préparation indispensable à une recherche biologique telle que celle d'un cycle évolutif. Si le lecteur veut bien trouver ici la marque d'un effort en vue d'étudier un parasite non pas isolément mais dans son milieu et dans ses rapports avec son hôte, il aura compris l'idée qui a guidé l'auteui' dans ce travail. 134 ROBERT DOLLFUS EXPLICATION DE LA PLANCHE II FiG. 1. — Méta-cercaire de Gymnophallus somateriee Levinsen, var. strigatus M. V. Lebour, telle qu'elle vit dans le Donax. L'individu est figuré in toto sur le vivant et par sa face ventrale, x 534. FiG. 2. — Coupe longitudinale de la partie gauche d'un autre individu un peu plus petit. Le plan de la coupe fait un angle de 30« environ avec le plan sagittal, à partir de la face ventrale, ce qui explique pourquoi elle ne rencontre pas le pharynx, mais l'intestin et deux fois la vessie (Ex,, Ex^) et laisse à l'extérieur, sans le rencontrer, le testicuie gauche, x 534. FiG. 3. — Coupe transversale à travers un individu de petite taille, passant par la ventouse ventrale (tiers inférieur), une branche de la vessie et un testicule, x 1000. FiG. 4. — Cuticule vue de face sur une coupe tangentielle. Les parties foncées sont plus épaisses que les parties claires, étant vues par transparence. X 1435. FiG. 5. — Fragment d'une coupe à peu près transversale du corps à la hauteur du pharynx pour montrer la structure du système nerveux, x 1435. FiG. 6. — Coupe à travers une méta-cercaire très parasitée par Nosema Legeri n. sp., l'intestin et la ventouse orale n'ont pas encore été envahis. X 180. FiG. 7. — Coupe oblique dans la région antéro-dorsale du corps montrant à la fois l'ornementation de la cuticule et l'envahissement par la Micro- sporidie. Les tissus sont en dégénérescence et le parasite s'y substitue peu à peu. FiG. 8. — Coupe oblique passant par la ventouse orale et le système nerveux, montrant la résistance des néphridies, ventouses et système nerveux à l'envahissement par la Microsporidie. En divers points de la figure, notamment dans le bas à gauche, corpuscules pouvant être des stades de schizogcnie et de sporogonie. FiG. 9 a. — Coquille de Donax vittatus montrant à son intérieur quelques petites perles et un amas irrégulier de calcaire et de conchyoline imprégné de substances brunes venant des excréta des méta-cercaires. FiG. 9 b. — Coquille de Donax vittatus avec nombreuses perles. FiG. 9 c et 9 d. — Déformations dues à la grande abondance des méta-cercaires. FiG. 9 e et 9 f . — Coquilles montrant à leur intérieur des marques de méta- cercaires ayant séjourné en dehors de l'empreinte du muscle concho- palléal. A Ampoule à flamme vibratile. C Cuticule Co Canal collecteur (canal gros). Cp Canal capillaire (canal fin). E. G Ebauche génitale. Ex Vessie. G Glande unicellulaire (peut- être salivaire). / Intestin. N Système nerveux. 0 Ovaire. Q? Œsophage. P Empreintes laissées en dehors du sinus palléal par des groupes de méta-cercaires. Ph Pharynx. P. Ph... Prépharynx. S Stades divers de l'évolution de la Micro.sporidie. S. M Cellules attribuables aux cellu- les dites «sous-musculaires ». T Testicule. V. 0 Ventouse orale. V. V Ventouse ventrale. Màn^.S.Z.F..A'XÎ^, l.OJL' R.DoUfij.s,del. JMÉTA-CER CAIRE ( Cri/,imophalliu<^ .fonui^rijjuîy Levinscn ,VAR. /'/ // HHI'll pI'C.V Itu^-r M.V. T.eboUP SP. ) P>\RA>S1TE de Doruur-XJiUatus da Costi UNE MKTA-CKHCAIRE MARGARITIGÈNE PARASITE 135 BIBLIOGRAPHIE Bettendorf (H.)- •••••• 1897. Ueber Muskulalur und Sinneszellen der Trematoden (Zool. Jahrb. Anal. X). BiEDEHMANN (W.) 190J. Unlersuchungen uberBau und Entstehung der Molluskenschalen (Jena. Zeitschr. XXXVI, 1902). Bloch (M. El.) 1779. Beytrag. zur Naturgeschichte der Wiir- mer welche in anderen Thieren leben {Beschdft. berlin. Ges. natur{orsch. 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Argulus salmini Kroyer (5), Wilson, p. 720 (10). Un seul échantillon g trouvé sur les branchies d'un « Dou- rado », Salminus brevidens (kiv., péché dans le fleuve Jaurû, dans l'Etat de Matto-Grosso. Cet échantillon est resté pendant quelque temps à sec dans le tube où il était conservé, par l'évaporation de l'alcool, ayant été attaqué de moisissure de telle façon qu'il n'a pas été possible de lui rendre sa forme primitive, ses dimensions ayant été altérées; pour cette raison, je n'en donne pas les mesures. Outre cet échantillon mal conservé, il y a dans la collection quatre autres en bon état de conservation, trouvés sur les branchies d'une espèce de Salminus connue dans la localité Mém. Soc. Zool. de France, 1912. XXV. — 10 146 CARLOS MORÈIRA SOUS le nom de « Piraputanga », pêchée dans le fleuve Jaurû, au Salto Grande, dans lEtat de Matto-Grosso, au mois de novembre de 1908. Dimensions des quatre échantillons qui sont tous des cT : a. — Longueur totale 0,5 mm. — du céphalothorax 5,5 — — de l'abdomen 1 — Largeur du céphalothorax 5 h. — Longueur totale 6 mm, — du céphalothorax 5 — — de l'abdomen i — Largeur du céphalothorax 4,5 c. — Longueur totale 5 mm. — du céphalothorax 4 — — de l'abdomen 1 — Largeur du céphalothorax 3,5 d. — Longueur totale 4,5 mm. ■ — du céphalothorax 3,5 — — de l'abdomen 1 — Largeur du céphalothorax 3 ■ — Tous ces échantillons ont les ventouses grandes; chacune de celles de réchantillon a mesure 1 mm. de diamètre; elles sont écartées l'une de l'autre d'à peu près 1 mm.; on note la même chose dans les autres échantillons, proportions gardées. Argulus nattereri Heller, Avfjulus nattcrein Heller (3), Wilson, p. 720 (10). Cette espèce a été trouvée au Brésil sur la peau et sur les branchies du « Dourado », Salminus brevidens Cuv. Argulus elongatus Heller. Argulus elongatus Heller (3), Wilson, p. 722 (10). Trouvé au Brésil, mais l'espèce dont il est parasite n'est pas connue. Talaus, gen. nov. Ce genre diffère profondément des trois genres d'Argulidés, Argulus, Chonopellis et Dolops, par l'absence complète d'an- tennes. Les ventouses sont placées très en avant du bord antérieur du céphalothorax et se projettent sensiblement en avant. Les yeux sont seulement visibles sur la face dorsale, près du bord CRISTACÉS DU BRÉSIL 147 antérieur du céphalothorax. Les lobes du (-('phalothorax sont très longs, ses bords sont parallèles et le sinus qui les sépare est large et profond. Talaus : nom mythologique. Talaiis ribeiroi, s]). nov. PI. IV, lig. 4, 5, 6. Le Talaus ribeiroi est long, ayant de longueur, jusqu'à l'ex- trémité des lobes abdominaux, plus de trois fois la plus grande largeur, prise du bord externe des lobes du céphalothorax ; sinus postérieur large, aussi long que la moitié du céphalo- thorax, droit à la base, ayant les bords légèrement sinueux et parallèles. Abdomen long, aussi long que la moitié du reste du corps, sinus anal large, en angle aigu, coupé jusqu'à la base, laissant les lobes étroits, allongés et acuminés. Ventouses grandes, sail- lantes, projetées en avant, oblongues (contiguës dans Téchan- FiG. 1. — Dolops dtscoidalis Bouvier. — a, antenne droite de la première paire; b, antenne droite de la seconde paire; c, dent de la ba.se de celle-ci. x 24. tillon conservé dans lalcool), peu écartées en vie, les deux ont deux tiers de la longueur du céphalothorax; maxillipôdes posté- rieurs forts, ayant les premiers segments basilaires courts et robustes et le terminal digitiforme. Pas d'antennes. Pattes natatoires longues, pourvues de rares poils, même à l'article terminal. Lobes de la paire postérieure grands, allongés et courbés en arrière et en haut. Il n'y a pas d'épines sur aucune partie du corps. Le thorax présente sur la face dorsale de nombreuses petites taches irré- 148 CARLOS MORËIR gulières, rougeàtrcs, sombres ; il y a dans toute sa longueur une aire médiane dépourvue de ces taches. La couleur du thorax est jaune, beaucoup plus sombre que le reste du corps. Un seul échantillon q de 13 mm. 5 de longueur totale; le céphalothorax a 7 mm. 5, les lobes du céphalothorax 6 mm. 5; la largeur du céphalothorax est de 3 mm. et la longueur de l'abdomen est de 6 mm. Cet échantillon unique a été trouvé sur une « Piranha », Pijgocenlrus piraya Cuv., pochée dans le fleuve Paraguay, à Caceres, dans TEtat de Matto-Grosso, le 15 octobre 1908. Je dédie cette espèce au zoologiste de la Commission, M. Ali- pio DE MiRANDA RiBEiRo, à qul la science doit des travaux de grande valeur sur la faune brésilienne et les abondants maté- riaux qu'il a collectionnés pendant la traversée de la zone où la Commission a opéré. DoLOPs iJiscoiDALis Bouvier. PI. III, fig. 2, et lîg. 1 du texte. Gyropeltis kollari Bouvier, p. 13-19 (2). Dolops discoidalis Bouvier, p. 12-40 (1), Wilson, p. 739 (10). Deux échantillons cf et un Q. Vivent adhérents à la peau des « Pirarâras », Phractocephalus hemiliopterus Gast., péchés dans le fleuve Gy-Paranà, dans l'Etat de Matto-Grosso. L'échantillon q a le céphalothorax de 12 mm. dans sa plus grande largeur et 10 mm. 5 de longueur; un échantillon çf a les mêmes dimen- sions que la g et l'autre 10 mm. dans sa plus grande largeur et 8 mm. 5 de longueur. Wilson (Bouvier), loc. cit., donne cette espèce comme ayant été trouvée dans le fleuve Uruba, sur une espèce de Platysonia (probablement Platystoma), connue des indigènes sous le nom de « Doncella ». Il ne m'a pas été possible de trouver un tel fleuve au Brésil, ni une espèce de Poisson d'eau douce nommée « Doncefla » (qui devrait être en Portugais a Donzella »), et pour cela, outre mes connaissances personnelles, j'ai consulté les meifleures sources d'information. DoLOPS kollari Heller, Gyropeltis kollari Heller, p. 102 (3). Dolops kollari Bouvier (1), Wilson, p. 732 (10). Trouvé au Brésil, mais l'espèce dont il est parasite est in- connue. CRUSTACÉS DU BRÉSIL 149 DoLors LuNLiiCAUDA llellcr. PI. m, fig. 3. (iijii>i)cltis lonrjicauda llellcr, p. 101 (3). Dolops longicauda Wilsoii, p. 732 (10). Quatre écliantillons Q trouvés adhérents aux branchies du (( Dourado », Saliuinus brcvidens Guv., pochés dans le llcuve Paraguay, à Caceres, dans l'Etat de Matto-Grosso, en octobre de 1908. Le plus petit échaiilillon a de longueur totale 18 mm.; lon- gueur du céphalothorax 7 mm., largeur 7 mm. et longueur de l'abdomen 11 mm. Le plus grand échantillon a la longueur totale de 27 mm.; longueur du céphalothorax 11 mm., largeur 11 mm. et longueur de l'abdomen 18 mm. Il parait que celte espèce se localise de préférence sur les branchies du Poisson dont elle est parasite, ayant été trouvée seulement sur celles du Salminus brevidens Guv. DECAPODA MACRURA PAL.^MONID^: BniiYXis AMAzoNicus (Hellcr). Pahinnon amazoniens Heller, p. 418 (4), Carlos Moreira, p. 12 et 77 (8). Un échantillon cf avec 102 mm. de longueur, de l'extrémité du rostre h celle du telson, et 24 échantillons d'individus très jeunes de 26 à 39 mm. de longueur, de l'extrémité du rostre à celle du telson. ' Le plus grand échantillon a été capturé à Tabatinga, dans le Ileuve Amazonas, par M. le capitaine Francisco Machado, de la marine de guerre brésilienne. Get échantillon a l'extrémité du telson usée. Les plus petits échantillons ont été capturés à Caceres, dans le neuve Paraguay, dans l'Etat de Matto-Grosso, le 3 octobre 1908, par le zoologiste de la Commission, M. Alipio ni: Miranda RiBEiRo; ces échantillons ont l'extrémité du telson parfaite, les deux épines latérales de la seconde paire sont plus longues que la pointe terminale du telson. Cette espèce a été trouvée dans tout l'Etat de l'Amazone, au Pérou, à l'Equateur, dans le neuve Oyapock, à la Guyane française, au Surinan, à la colonie Risso, dans le fleuve Apa, dans le Haut-Paraguay. 150 CARLOS MOREIRA DECAPODA BRACHYURA POTAMONID^ Trichodactylin^ Clef des espèces du sous-genre Trichodactylus : a. — Carapace aplatie en arrière; une crête transversale sur les régions branchiales; bords latéraux entiers ou avec des écbancrures au nombre d'une à trois... Iluviatilis . a'. — Carapace très convexe antéro-postérieurement ; pas de crête transversale sur les régions branchiales : b. — Dents latérales petites, pas plus de trois (en plus de Tor- bitaire) crassus. b'. — Dents latérales de bonne taille, quelques-unes ou toutes spiniformes : c. — Une seule dent (épine) parvus. c'. — Dents au nombre de trois (en plus de l'orbitaire). edwardsi. c". — Dents au nombre de cinq (en plus de l'orbitaire) quinquedentatus . Cette clef est celle de Miss Mary Rathbun, p. 35 (9), avec le Trichodactylus {Trichodactylus) parvus mihi en plus. Trichodactylus (Dilocarcinus) pictus Milne-Edwards. Dilocarcinus pictus Milne-Edwards, p. 216 (7). Trichodactylus {Dilocarcinus) pictus Mary Rathbun, p. 62 (9). PL VI, fig. 9, 10 et 11. Un échantillon cf et une q jeune de Caceres, dans l'Etat de Matto-Grosso,» sur la rive gauche du fleuve Paraguay. Ces deux échantillons ont cinq épines aux bords latéro-anté- rieurs du céphalothorax, y compris l'orbitaire externe. Quatre (S de divers âges et une q jeune, aussi de la même localité, avec quatre épines aux bords latéro-antérieurs du céphalothorax, y compris l'orbitaire externe, tous capturés le 23 août 1908. Un éctiantillon cf et une q adultes capturés le 22 novembre 1908 dans le lleuve Jauni, port Esperidiào. Tous les échantillons ont les taches rougeâtres, qui ont valu à cette espèce la dési- gnation de pictus^ bien visibles au céphalothorax, aux chéli- pèdes et aux péréiopodes. Cette espèce se trouve dans la partie centrale de l'Amérique du Sud, dès la Colombie et la Guyane française jusqu'au Para- guay. CRUSTACÉS DU BRÉSIL 151 Trichouactylus (Dir.ocARCiNus) ORBiciLARis Meuschen. Cancer orbicularis (Meuschen) (6). Trichodactylus {Dilocarcinus) orbicularis Mary Rathbun, p. 58 (9). PI. V, fig. 7 et 8. Les deux échantillons femelles que j'ai examinés sont des adultes bien développés et de dimensions supérieures à celles données pour cette espèce par Miss Mary Rathrun (1), qui a eu l'occasion d'examiner 34 échantillons mâles et 16 femelles. La relation trouvée par Miss Rathhun entre la longueur et la plus grande largeur du céphalothorax est de 1/5; la plus grande largeur entre les extrémités de la dernière épine latérale de chaque côté est plus grande d'un cinquième que la longueur du bord antérieur au postérieur. l'n des échantillons que j'ai en mains, une q bien développée, présente la relation de 1/10 et l'autre, aussi bien développée et du même sexe, a le céphalothorax avec autant de largeur que de longueur. Tl semble qu'avec l'âge le céphalothorax tende à devenir aussi long que large. Deux échantillons q de Caceres, sur la rive gauche du fleuve Paraguay, dans l'Etat de Matto-Grosso (Brésil), pris au filet et dans l'eau plus calme près de la rive du fleuve. Dimensions de l'échantillon a : longueur du céphalothorax, prise du bord anté- rieur du lobe frontal droit au bord postérieur : 54 mm., mesurée sur l'arc que fait le céphalothorax dans sa convexité d'avant en arrière. Plus grande largeur entre les extrémités des dernières épines latérales : 52 mm., mesure prise exactement comme celle de l'échantillon a. Cette espèce a été trouvée au Paraguay, au nord de l'Argentine, en Bolivie et au Brésil septentrional et occi- dental; c'est une espèce propre aux grands fleuves du nord et du centre de l'Amérique du Sud. Trichodactylus (Trichodactylus) parvus, sp. nov. PI. VI, fig. 12 et 13. Céphalothorax (fig. 2 du texte) sous-orbiculaire, faiblement plus large que long, plus convexe d'avant en arrière que d'un côté à l'autre, dépressions bien accentuées, principalement la centrale en forme d'H, ponctué et garni de poils. (1) p. 59 (9). 152 CARLOS MOREIRA Le Iront est entier, bilobé, assez déclive, mais visible en vue dorsale, avec le sinus frontal assez profond. Angles orbitaires externes dépourvus de dent ou d'épine. Bords latéro-antérieurs tranchants, garnis d'une seule épine grande et saillante dirigée en avant, avec le sinus antérieur en U, placé à peu près au FiG. 2. — Céphalothorax du Trichodaclylus {Trichodactylus) parvus sp. nov. x 6. milieu du bord latéro-antérieur; après et avant cette épine il y a deux saillies anguleuses, celle de devant plus écartée que celle de derrière. Bord orbitaire inférieur entier; à l'angle inférieur interne il y a une grosse épine émoussée. FiG. 3. — Abdomen du Trichodactylus {Trichodactylus} parvus sp. nov. 9x6. Chélipèdes subégaux, petits ; doigts sillonnés longitudinale- raent, carpe avec une épine aiguë dirigée en avant, doigts des CRrSTACÉS DU BRÉSIL 153 criiripôdos iioKompnl on alènc. Tous les péréiopodes garnis de poils, 1 abdomen de runifiuc rchanlillon (Qg-. 3 du texte) a tous les si'g-monts libres. Cet uriicpie échantillon a été capturé dans le lleuve Jaurû, au port Esperidiâo, dans l'Etat de Matto-Grosso. Dimensions : longueur du céphalothorax, 9 nnn.; largeur, 9 mm. 5. BIBLIOGEAPHIE 1. Bouvier (E.-L.). — Les Crustacés parasites du genre Dolops Au- douin {Bull. Soc. Philom. (8), X, 1899). 2. Bouvier (E.-L.). — Sur les Argulidés du genre Gyropcllis recueillis récemment par M. Geay dans la Guyane {Bull. Mus. Paris, 1897-1899). 3. Heller (Camil.). — Beitrâge zur Kenntnis dcr Siphonostomen {S. B. Ak. Wiss. Wien, Mathematisch-naturwissenschafliche Classe XXV, I, p. 103, 1851). 4. Heller (Camil.). — Beitriige zur nàheren Kenntnis der Macrouren (S. B. Ak. Wiss. Wien, XLV-I, p. 389, 1862). 5. Krover (Henrik). — Bidrag till Kundskab cm Snyltekrebsene {Naturh. Tidskr., 3 die Baekke, II, 1863). « 6. Meuschen. — Index continens nomina generica specierum propria, trivialia ut et synonyma {in : Zoophylacii Gronoviani, fasciculus tertius n° 957, 1781). 7. Milne-Edwards (A.). — Observations sur la classification des Crustacés {Ann. Soi. Nat. (3), XX, p. 163, 1853). 8. MoREiRA (Carlos). — Crustaceos do Brazil {Arch. Mus. Bio Jan., XI, p. 1, 1901). 9. Ratftbun (Mary). — Les Crabes d'eau douce {Arch. Mus. Paris (4), VIII, 1906). 10. WiLSON (Charles-B.). — North American parasitic Copepods of the family Argulidae, with a bibliography of the group and a syste- matic review of ail known species {Pr. U. S. Nat. Mus., XXV, p. 635, 1903). 154 CARLOS MOREIRA EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE III FiG. 1. — Argitlus salminl Kroyer, face dorsale, x 9. FiG. 2. — Dolops discoictalis Bouvier, face dorsale, x 5. FiG. 3. — Doloi)s longicauda (Heller), face dorsale, x 6. PLANCHE IV FiG. 4. — Talaus ribeirot sp. nov., face dorsale, x 8. FiG. 5. — Talaits ribeiroi sp. nov., partie antérieure du céphalothorax, face dorsale, x 17. FiG. 6. — Talaus ribeiroi sp. nov., partie antérieure du céphalothorax, face ventrale, x 17. PLANCHE V FiG. 7. — Trichodactylus {Dilocarcinus) orbicularis (Meuschen), face dorsale 9, grandeur naturelle. FiG. 8. — Trichodactylus (Dilocarcinus) orbicularis (Meuschen), face ventrale 9, grandeur naturelle. PLANCHE VI FiG. 9. — Trichodactylus (Dilocarcinus) pictus (Milne Edwards), face dorsale d", grandeur naturelle. FiG. 10. — La même espèce 9, face ventrale, grandeur naturelle. FiG. 11. — La même espèce cf, face ventrale, grandeur naturelle. FiG. 12. — Trichodactylus (Trichodactylus) pnrvus sp. nov., grandeur naturelle. FiG. 13. — Trichodactylus (Trichodactylus) parvus sp. nov. x 3. Mnn. S. /. F., A'AT, nji2. PI. iir. Ctrlos Morciri, ctel. IMP. LECERF.ROUEN. Méiii. S. Z. F., XXV, 1912. PI. IV. V V— y^' / Ciirlos Moreira, Jel IMP. LECER^ROUE Mciii. S. Z. F., A'.Y// /y/2. PI. \' C.irlos Moreir;i, pliot. IMP. Lecerf.Rouek r .■ \ CARDISOMA UUANHUMI 155 EMBRYOLOGIE DU CARDISOMA GUANHUMI LATR. PAR Carlos MOREIRA Fritz MÛLLER, dans sa monographie bur une esi)è('o tic Tri- chodaclijlus (1) sans métamorphose (2), avant de terminer son étude complète des jeunes de cette espèce qui sortent de l'œuf à peu près avec la forme des adultes, légua aux naturalistes brésiliens la mission d'étudier l'embryologie des autres espèces de Crustacés d'eau douce, d'eau saumâtre et terrestre, afm de vérifier si celles-ci sont aussi dépourvues de métamorphose, c'est-à-dire si en sortant de l'œuf elles présentent plus ou moins la forme des individus adultes, si elles suivent la règle générale des Décapodes sortant de l'œuf à l'état de zoé, ou si elles pré- sentent en naissant quelque forme de transition entre ces deux types. M. Eduardo de Siqi'eira, ancien naturaliste voyageur du Muséum national, connaissant l'intérêt que j'avais pour l'étude de la forme larvaire du Cardisoma guanhumi Latr., s'intéressa vivement pour obtenir le matériel dont j'avais besoin, réussis- sant à obtenir une femelle de cette espèce chargée d'œufs. Le Cardisoma guanliinni î^atr. est l'espèce dont l'étude m'in- téressait le plus au point de vue de son évolution embryolo- gique, parce que cette espèce est presque terrestre. Ce Crustacé passe généralement sa vie sur les rivages boueux oîi croissent les Mangliers, Rhizophora jnangle, Laguncularia racernosa et autres. Il creuse des trous profonds dans la boue jusqu'au niveau *de l'eau qui n'est pas, principalement quand les trous sont loin du rivage, aussi salée que celle qui baigne celui-ci; dans la zone boueuse des Mangliers vivent et creusent des trous non seulement le Cardisoma guanhumi, mais beau- coup d'autres Décapodes comme Ucides cordatus (L.), Sesarma recta Randall, Chasmagnathus granulatus Dana, Uca vocator (Herbst), Uca maracoani {Latr.) et quelques Grapsidés comme Goniopsis cruentalus Latr., Aratus pisoni Milne-Edwards et Pachygrapsus gracilis (de Saussure), qui ne creusent pas de (1) Trlchodactylus {Trtchodactylns) fluviaUlls Latr. (2) Arch. Mus. nto Jan., VIII. p. 125, 1892. 156 CARLOS MOREIRA trous mais vivent dans ceux qu'ils trouvent creusés par d'autres Grapsidés et par des Gecarcinidés et Ocypodidés. De toutes ces espèces communes dans les zones boueuses des Mangliers de la côte du Brésil, la seule qui tende à devenir franchement terrestre est le Cardisoma guanhumi Latr., qui se trouve loin du rivage, dans des trous qu'il creuse dans les terrains oii il n'y a pas d'eau. Les habitants de ces lieux élèvent le « Guanhamû » ou « Goyâmû » = Cardisoma guanhumi, dans des cages, les alimentent bien pour les engraisser, leur donnant à peine un peu d'eau douce dans des soucoupes. J'ai placé l'échantillon femelle de Cardisoma guanhumi que M. Eduardo de 8iqueira m'avait fourni, dans une cage, lui donnant des aliments et de l'eau dans deux petites soucoupes. Au bout dune journée de séjour dans la cage, le Cardisoma guanhumi, le 29 mai 1911, s'était débarrassé de presque toute sa masse d'œufs. J'ai exa- miné toute la cage, cher- chant les œufs, et j'ai pu retrouver dans les deux vases contenant de l'eau qui étaient dans la cage, de nom- breuses larves que le Crustacé y avait dé- posées et qui étaient mortes parce que l'eau était douce. J'ai recueilli et con- servé celles-ci et celles qui étaient encore sous l'abdomen de la fe- melle. Les Crustacés g, au moment de la nais- sance des larves, doivent se diriger vers le rivage, cherchant de l'eau salée ou saumâtre bien salée, nécessaire à la vie des larves. Il semble que ce soit la règle générale chez les Potamonidés que le manque de métamorphose ou une métamorphose très abrégée. Westwood, Wh^lemoes-Suiim et Mercanti ont trouvé FiG. 1. — Zoé de Cardisoma guanhumi Latr., sortie de l'œuf à terme, vue de côté dans sa position naturelle, x 28. C:AKI)IS().M.\ (il'ANHUMI 157 sous rabdonicii de Polnnion {Potnmon) cdulis (Lalr.) des j(3unes de celte espèce à peu près avec la forme des adultes ; Mary Rathbln constata le même fait chez six espèces du genre Pota- mon, une espèce du sous-genre Potamonautes, deux du sous- genre PamtliclpJiusa, une du genre Plutijthelpliusa et six du genre Pseudothelphusa; Fritz Muller vérifia que le Trichodac- tylus {Tnchod(iclijlus) lluvialilis Latr. n'a pas de métamorphose; Fio -2. — Zoé (le Cardiisoina guanhunii Latr., sortie de l'œuf à terme, vue du côté dorsal avec l'abdomen étendu, x -28. GoEi.Di vérifia que la môme chose arrive avec le Trichodactylus {Dilocai'cinus) castelnaui Milne-Edwards ; Mary Rathbun observa le même fait avec le Trichodactylus {Dilocarcinus) den- tatus Randall, et moi-même constatai que les jeunes du Tricho- dactylus {Dilocarcinus) orbiculoris Meuschen, du Trichodactylus {Dilocarcinus) dentatus Randall et du Trichodactylus {Tricho- dactylus) lluvialilis- Latr. naissent avec la forme des adultes, n'ayant pas de métamorphose. 158 CARLOS MORËIRA Les mœurs presque terrestres du Cardisoma guanhumi me portaient à espérer sinon le manque de métamorphose, comme il arrive avec des espèces d'eau douce, au moins une métamor- phose abrégée. La larve du Cardisoma guanhumi sortie de l'œuf à terme (fig. 1 et 2) est une parfaite zoé de Brachyure du type dépourvu des prolongements spiniformes frontal et laté- raux du céphalothorax. Les œufs (fig. 3 et 4) de cette espèce ont un demi-millimètre de diamètre, sont très nombreux, sphériques et disposés en grappes, adhérents aux pléopodes (appendices abdominaux). On voit l'embryon, à travers la coque et la membrane externe de l'œuf, recourbé sur lui-même (fig. 3 et 4). Fig. 3. — Œuf de Cardisoma guanhumi x 30. A travers la coque et la membrane de l'œuf on voit l'embryon replié sur lui-même. Fig. 4. — Grappe d'œjifs. x 14. Fig. 5. — Embryon de Caidlsoma guanhumi Latr. retiré de l'œuf avant son complet développement, x 30. J'ai ouvert quelques œufs immatures, retirés de la pellicule qui leur sert de coque, et j'ai vérifié que l'embryon se présente enveloppé par une mince membrane transparente, espèce de tunique qui accompagne à peu près tous les contours du corps, comme Spence Bâte observa sur le Carcinus maenas L. (1); le prolongement spiniforme dorsal est dirigé en avant et couché sur le céphalothorax, les cils des articles terminaux des maxil- lipèdes sont courts et le telson ne présente pas encore les pro- longements spiniformes latéraux développés ; ils sont obtus et (1) Phil. Trans., CXLVIII, p. 590. 1858. CARUISOMA GLAMIL.MI 159 pourvus d'une grosse épuie tumunale avec deux cils à l'exlré- niilé (lig. 5). La zoé du Cardisoma yuanJiuini sortie de l'œuf à terme (fig. 1 et 2) est recourbée, connue en général sont les zoés, avec l'ab- domen distendu; elle a un millimètre de longueur. Le céphalothorax a seulement le prolongement spiniforme dorsal. Le Iront est concave, les yeux sont grands, du type commun aux zoés; le prolongement spiniforme dorsal est long, il a à peu près trois dixièmes de la longueur totale de la zoé, dirigé en arrière; sa base se prolonge en deux plis saillants qui se dirigent dans la direction des bords latéraux du céphalo- thorax, contournaiit les yeux par la partie postérieure; les bords latéraux du céphalothorax, vus de côté, cachent la base des maxilles de la seconde i)aire, les maxilles de la première paire, les mandibules et la base des deux paires de maxillipèdes. 10 F, g. 6 Fig. 6. — Antenne de la première paire de zoé du Cardisoma (juanhutnl Latr. x G6. Fig. 7. — Antenne de la seconde paire. — a, article basilaire; b, antenne pro- prement dite (endopodite); c, exopodite. Fig. 8. — Mandibule, x 66. Fig. 9- — Maxilles de la première paire, x 66. — a, exopodite; h, endopodite. Fig. 10. — Maxilles de la seconde paire, x 66. — a, exopodite; b, endopodite; c, article basilaire. Comme les zoés typiques, celle-ci a les antennes de la pre- mière paire (fig. 6) avec un seul article conique, allongé, pourvu de quatre cils à son extrémité; celles de la seconde paire (fig. 7) sont constituées par un article basilaire (fig. 7, a), par l'antenne proprement dite (fig. 7, 6), plus longue que celles de la première paire et pourvue de deux cils à son extrémité, l'un court et l'autre très long, et par un exopodite (fig. 7, c) subuliforme, allongé, qui s'articule à l'article basilaire de l'antenne, pourvu d'épines aiguës à son bord externe. 160 CARLOS MOREIRA Les mandibules (fig. 8) sont fortes, constituées par deux branches parallèles qui ont rextrémité coupante pourvue de trois dents. Les maxilles de la première paire (fig. 9) ont un endopodite de trois articles (fig. 9, 6), le terminal anguleux, aplati, pourvu à rextrémité d'épines recourbées et fortes, et un exopodite (fig. 9, a) composé d'un seul article qui s'articule à l'angle externe de l'article basilaire de l'endopodite. Les maxilles de la seconde paire sont lamelleuses (fig. 10), avec deux lobes ciliés (exopodite : fig. 10, a) et un troisième (endopodite : fig. 10, h) qui s'articule à la base des deux pre- F,g. 11 Fig. 11. — Maxillipède de la seconde paire de zoé du Cardisoma guanhumi Latr. X 66. — a, endopodite; b, exopodite. — a, endopodite; b, exopodite. Fig. 12. — Maxillipède de la première paire, x 66. — a, endopodite; b, exopodite. Fig. 13. — Telson. x 66. miers ; du côté externe de ceux-ci il y a un article basilaire lamelleux pourvu d'un prolongement aigu spiniforme à l'angle antéro-externe (fig. 10, c). Les maxillipèdes de la première paire (fig. 12) ont le premier article de l'endopodite (fig. 12, a) long et courbe, le second plus court et le troisième long et aplati, avec trois saillies longitu- dinales, produites par les gaines des cils longs et gros de son extrémité distale, qui se prolongent presque jusqu'à la base de cet article. CARDISOMA GUANHUMi 101 A Taiigle antéro-poslérieiir du premier article s'articule l'exo- podite {[\^. 12, b), constitué par cinq segments, dont le premier est le plu? long et le terminal est pourvu de cils. Les maxillipcdes de la seconde paire (lig. 11) diffèrent do ceux de la première seulement par l'exopodite (fig. 11, 6), qui est beaucoup plus court que ceux de la première paire et na que trois articles. Il manque à la zoé venant de naître du Cardisoma guanhumi, cojnme il arrive généralement, la troisième paire de maxillipèdes et tous les péréiopodes et pléopodes. L'abdomen est long et étroit; il a deux tiers de la longuenr totale de la larve, est constitué par six segments qui ne pré- sentent pas encore les appendices (pléopodes) propres à ces segments des individus adultes. Les bords latéraux du segment terminal (telson : fig. 13), s'allongent postérieurement en deux prolongements spiniformes recourbés en dedans; le bord posté- rieur du telson entre les longues épines latérales est concave et pourvu de six prolongements longs, gros, spiniformes, dis- posés en deux groupes de trois, un de chaque côté interne des grandes épines latérales. Comme on le voit, malgré la tendance du Cardisoma guanhumi Latr. à devenir franchement terrestre, s'écartant des autres espèces qui habitent la zone boueuse des Mangliers, baignée par l'eau salée ou saumàtre, il ne présente pas encore d'alté- ration au point de vue phylogénique et maintient le type initial de vie extra- ovulaire des Décapodes Brachyures en général. Rio-de-Janeiro, avril 1912. Mém. Soc. Zool. de France. 1912. XXV. — 11 162 D"* ALPH. DUBOIS NOUVELLE REVUE DES OISEAUX OBSERVÉS EN BELGIQUE PAR Le D' Alph. DUBOIS, Conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique. Grâce aux Congrès ornithologiques, nos connaissances sur la migration et la biologie des Oiseaux ont fait d'immenses progrès. Nous devons aux spécialistes allemands l'heureuse initiative des observations en commun ; en effet, c'est à l'as- semblée des ornithologistes allemands, à Brunswick, en 1875, qu'on nomma, sur la proposition du Prof. D"" A. Reichenow, un Comité chargé de diriger les observations périodiques sur les Oiseaux de l'Allemagne. Dès 1877 parurent, dans le Journal lûr Ornithologie, les observations faites en 1876. Ce travail comprend les observations de 39 collaborateurs, recuedllies dans 35 localités différentes. En 1881, la Société ornithologique de Vienne nomma un Comité semblable qui, sous les auspices de feu S. A. I. et R. l'Archiduc Rodolphe, fit un appel à tous les ornithologistes austro-hongrois, dans le but d'établir le plus grand nombre possible de stations d'observations. Enfin, au Congrès international des ornithologistes réunis à Vienne (Autriche), en 188'i, il fut décidé que des stations d'ob- servation seraient établies dans tous les pays de l'Europe et même dans les autres parties du monde. On nomma aussitôt un Comité international dont les membres furent choisis parmi les délégués des pays représentés au Congrès ; ceux-ci furent chargés de recueillir et de compulser les observations de leurs compatriotes. Ces observations sont publiées dans diverses revues ornithologiques et particulièrement dans l'Omis. Dès le début, des stations ornithologiques purent être établies dans les pays suivants, pour lesquels des membres du Comité international furent nommés : Allemagne, République Argen- tine, Australie, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Chili, Da- nemark, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Grèce, Indes anglaises, Italie, Japon, Java, Nouvelle-Zélande, Norwège, Pays-Bas, Portugal Russie, Serbie, Suède et Suisse. Afin de faciliter la tâche des ornithologistes belges, je publiai en 1885 une « Revue des Oiseaux observés en Belgique », com- NOUVELLE \m\[E DES OISEAUX 163 prenant 336 espèces et variétés cliniatériques, mais dont 8 sont à supprimer. Depuis cette époque, 27 ans se sont écoulés, et les nombreuses découvertes qui ont été faites depuis exigent que cette revue soit complétée. Je crois donc que le moment est venu de faire connaître brièvement aux confrères de France ek de l'étranger la richesse de la faune ornilliologiciue belge. Cette nouvelle revue comprend 353 espèces et variétés climaté- riques, soit 25 de plus que la première. Certains de mes lecteurs trouveront peut-être que je n'aurais pas dû mentionner les espèces étrangères dont on n'a pris qu'un ou deux exemplaires dans le pays. Mais n'est-il pas plus que probable que quand un Oiseau se montre accidentellement dans une contrée, d'autres de son espèce y ont passé avant lui. Un Oiseau étranger, qui visite accidentellement une contrée, a quatre-vingt-dix chances sur cent de passer inaperçu : ou bien il a pu traverser sain et sauf le pays, ou bien il est tombé entre des mains indifférentes, ce qui arrive le plus souvent. Et puis, n'oublions pas que la loi belge pour la protection des Oiseaux insectivores interdit en tout temps la capture de ces derniers ; la chasse aux Oiseaux de passage n'est autorisée que du 15 septembre au 15 novembre ; donc, en Belgique, les Oiseaux peuvent, presque sans danger pour eux, évoluer pendant dix mois de l'année. Les Oiseaux observés en Belgique peuvent se diviser de la manière suivante : Oiseaux sédentaires 70 — d'été 57 — d'hiver 39 — de passage régulier 49 — de passage irrégulier ou accidentel, 123 Variétés climatériques 15 Total 353 Je n'ai pu me soumettre au système de nomenclature adopté par certains auteurs récents ; ainsi je n'ai pu me décider à écrire par exemple : Passer passer ou même Passer passer passer, pour indiquer qu'il s'agit du type spécifique du genre Passer. Il faut avouer que c'est là un non sens et une exagéra- tion du droit de priorité. Les genres linnéens sont souvent devenus des familles, et les auteurs étaient rationnels en créant un nouveau nom spécifique quand celui-ci est devenu générique. Pour le Moineau, Lin.né, 164 D' ALPH. DUROIS après avoir écrit Fringilla domcstica (1758), désigna cet Oiseau sous le nom de Fringilla passer (1766). Pourquoi ne pas con- server la première dénomination? — J'ai dit ailleurs qu'il est rationnel de ne suivre que la dernière édition du Systema naturœ car Linné, le créateur de la nomenclature binaire, avait bien le droit de rectifier sa première manière de voir; aussi beaucoup d'auteurs, surtout les Anglais, persistent-ils, avec raison, à ne reconnaître que le S. N. de 1766. Je continuerai donc à écrire avec les anciens auteurs : Miliaria europœa Swains., pour Emberiza miliaria Lin. Petronia stulta Gmel., pour Fringilla petronia Lin. Serinus hortulanus Koch, pour Fringilla serinus Lin., et ainsi de suite. Pour les variétés climatériques ou sous-espèces, il a été convenu, soit d'adopter la nomenclature trinominale : Corvus corax thibetanus Hodgs., soit d'écrire : Corvus corax var. thi- bctana Hodgs. — C'est cette dernière manière que j'ai adoptée, parce qu'il s'agit bien d'une variation produite par le climat ou le rég-ime, et que cette variété est sujette au retournement quand la cause qui l'a fait naître a disparu. Passons maintenant à la revue des Oiseaux observés en Bel- gique. Subcl. I. — PTILOPiEDES(l) Ord. 1. — PYGOPODES Fam. 1. — ■ ALcm./E 1 . Pratercula arctica (Lin.). — Macareux moine. Assez rare sur les côtes de Belgique et seulement en hiver. 2. Alca torda Lin. — Pingouin torda. Se montre en hiver sur nos côtes et, après une tem- pête, on l'observe quelquefois sur l'Escaut jusqu'au delà d'Anvers. 3. Uria grylle (Lin.). — Guillemot à miroir. Se montre accidentellement sur nos côtes. (1) La classification est celle que j'ai adoptée pour mon Synopsis avium, mais en commençant par les Oiseaux les plus imparfaits. — La sous-classe des Ptilopaedes (de TtTt).ov, plumes, duvet, Trau, jeune) comprend tous les Oiseaux gui naissent couverts de duvet et dans un état de développement plus ou moins avancé. NOlVRI.I.r: RFATE DES OISEAUX 165 -'j. Ukia lmmma v'^i^ill-); {i'- hriinnicln Sab.). — Guillemot de Brunnich. On ne connnît jusqu'ici de cette espèce qu'une seule capture : un individu a été tiré à Ostende le 26 mars 1912. 5. Uhia thoili-: (Lin.). — Guillemot troïle. Commun sur nos côtes en hiver, et les tempêtes le chassent parfois jusqu'au delà d'Anvers. Il en est de même pour son aberration ringvia. 6. Mergulus ALLE (Lin.). — Alergule nain. Ce n'est qu'accidentellement, et après des tempêtes, qu'on voit ce petit Oiseau sur nos côtes, et il remonte alors parfois l'Escaut jusque près d'Anvers. Plusieurs captures ont encore été faites sur notre littoral en jan- vier 1912. Fam. II. ■ — PODICIPEDID/E (i) 7. PoDiciPES GRL«?EIGENA (Bodd). — Grèbe à gorge grise. On le voit aux passages en automne et au printemps dans les marais des Flandres, mais il est toujours rare. 8. PoDiciPES CRLSTATUS (Liu.). — Grèbe huppé. On ne le voit qu'en hiver, et il est alors assez commun sur nos côtes, sur l'Escaut et dans les marais des Flandres, plus rarement à l'intérieur du pays. 9. PODICIPES NiGRicoLLLS Brm. ; [auritus auct. plur. non Lin.). — Grèbe oreillard. De passage irrégulier en Belgique, visite surtout les marais des Flandres. 10. PoDiciPES AURiTus (Llu.) ; {cornutus Gm.). — Grèbe cornu. De passage irrégulier dans les marais des Flandres et près de l'Escaut. 11. PoDiciPES FLUviÀTiLis (Tuust.) ; {minoT Briss.). — Grèbe castagneux. Sédentaire et généralement commun, surtout en hiver. Fam. HT. — Colymbid.*: 12. GOLYMBUS GLACiALis Liu. — Plongeou glacial. Ne s'observe que très rarement pendant les hivers rigoureux et seulement après des tempêtes. (1) Podiceps est une contraction vicieuse du mot podicfpes (pieds au derrière). En 1767, Salerne créa la dénomination de Podicipes pour les Grèbes. 166 D' ALPH. DUBOIS 13. CoLYMBUs ARCTicus Lin. — Plongeon à gorge noire. Très rare sur les côtes de Belgique et seulement en hiver. 14. GoLYMBus SKi'TENTRioNALis Liu. — Plongeou à gorge rousse ou Cat-marin. Commun, en hiver, sur les côtes belges, sur l'Escaut et dans les marais des polders ; se montre parfois jusque près de Bruxelles. Ord. II. — TUBINARES Fam. I. — DiOMEDEiaE I 5. DioMEDEA EXULANS Liu. — Albatros hurleur. On ne connaît que deux captures en Belgique : suivant Drapiez, un sujet a été tué à coups de rames sur l'Escaut près d'Anvers, en septembre 1833 ; un Albatros endormi sur un brise-lames de la côte de Blankenberghe, fut assommé à coups de bâton le 27 avril 1887 par un ouvrier du port. Fam. IT. — Puffinid^ 16. FuLMARus GLACiALis (Lin.). — Pétrel glacial. Visite nos côtes très accidentellement. 17. PuFFiNus ANGLORUM (Tcm.). — Puflin des Anglais. Rare, ne se montre sur nos côtes qu'après des tempêtes. Fam. m. — Procellarid.e 18. Oceanodroma leucorrhoa (Vieill.). — Océanodrome de Leach. Ne visite la Belgique que très accidentellement, et les ouragans le jettent parfois loin dans l'intérieur ; c'est ainsi qu'on l'a pris sur l'Escaut près d'Anvers, aux envi- rons de Louvain, de Namur, de Liège, de Vilvorde, de Bruxelles et de Tournay. 19. Procellaria pelagica Lin. — Thalassidrome tempête. Quoique moins rare que le précédent, il ne se montre cependant sur les côtes de Belgique qu'irrégulièrement, rhais parfois en grand nombre, et on l'observe alors aussi sur TEscaut; les tempêtes le jettent parfois aussi loin dans l'intérieur du pays, car on en a pris aux environs de Bruxelles, de Namur, au centre de l'Ardenne, etc. NOUVRI.I.E RE\'(E DES OISEAUX 167 (»l(l. III. — (i.WI.K Faiii. I. — Sti:iîC(iu.\hiide 20. Stercoramus i'auasiticis Lin.; {longicautld Briss.). — Ster- coraire à longue queue. Il est rare, lors des migrations, sur les côtes de Bel- gique ; on a pris un sujet sur l'Escaut et un dans le Limbourg belge. 21. Sercorahus cepi'hi'S {Brun.); {crepida tus Banks.; para- siticus, auct. plur. non làn.). — Stercoraire parasite. Se montre assez irrégulièrement sur nos côtes, mais après les tempêtes d'hiver on en prend quelquefois sur l'Escaut jusqu'au delà d'Anvers. 22. Stercorarius pomarinus (Temm.). — Stercoraire pomarin. De passage irrégulier, et après de fortes tempêtes on en voit parfois sur l'Escaut jusque près d'Anvers. 23. Megalestris catarruactks (Lin.). — Labbe brun. Se montre très accidentellement sur nos côtes et seule- ment après de violentes tempêtes d'hiver. Pam. II. — Laride 24. RissA TRinACTYLA (Liu.). — Mouette ou Risse tridactyle. Commune à l'époque des passages ; en été, après cer- taines tempêtes, on en voit souvent des quantités consi- dérables sur l'Escaut près d'Anvers. 25. Larus leucopterus Paber. — Goéland leucoptère. Pendant les hivers bien rigoureux, cet Oiseau se montre accidentellement sur nos côtes. 26. Larus glaucus Brun. — Goéland glauque. Ce n'est que pendant les "hivers rigoureux qu'on voit parfois des jeunes de cette espèce sur nos côtes. 27. Larus argentatus Briin. — Goéland argenté. Plus ou moins sédentaire et de passage sur les côtes de Belgique, et se montre parfois sur l'Escaut et même sur la Meuse. 28. Larus fuscus Lin. — Goéland à pieds jaunes. Commun près des plages belges, surtout après les tempêtes, mais ne paraît pas se reproduire chez nous, bien qu'on en voie à toutes les époques. 168 D' ALPH. DUBOIS 29. Larus marinus Lin. — Goéland à manteau noir. Généralement commun, en hiver, sur les côtes de Belgique, et après les tempêtes on en voit souvent sur l'Escaut jusque près d'Anvers. 30. Larus canus Lin. — Mouette cendrée. Très commune sur nos côtes et sur l'Escaut, depuis l'automne jusqu'au printemps. 31. Larus ridibundus Lin. — Mouette rieuse. Cette Mouette est très abondante sur nos côtes, dans les polders et sur l'Escaut, et se montre souvent sur les eaux de l'intérieur et même aux environs de Bruxelles * sur la Senne et les étangs. 32. Larus minutus Pall. — Mouette pygmée. Se montre irrégulièrement et en petites troupes sur nos côtes et parfois sur l'Escaut (i). 33. Xema sabinei (Sab.). — Mouette de Sabine. M. Vernier a annoncé dans Chasse et Pêche que l'un de ses frères a tué une Mouette de Sabine, en août i881, sur le canal de Bruges, près d'Ostende, à la suite d'une grande tempête. C'était une femelle adulte ; la description que M. Vernier donne de cet Oiseau ne permet pas de douter de son identité. C'est donc la première capture faite en Belgique; mais deux autres ont été signalées sur nos frontières : une sur la Meuse, près de Maestricht, et une autre dans le voisinage de Dunkerque. Fam. IIL — SxERNm.E 34. Sterna minuta Lin. — Sterne naine. Assez répandu en été sur les côtes maritimes, plus rare sur l'Escaut, et ne se montre qu'accidentellement sur la Meuse et sur les autres eaux de l'intérieur. 35. Sterna dougalli Montag. — Sterne de Dougall. De passage très accidentel, en août et septembre, sur .nos côtes maritimes ; un jeune individu a été tiré près d'Anvers en septembre 1880. 36. Sterna fluviatilis Naum.; (S. hirundo Lin. part.). — Sterne vulgaire ou Pierre-Garin (2). (1) Feu -M. Ed DE SÉLYS-LONCCHAMFS Signale dans sa « Faune belge » (1842) le Pagophila eburnea (Phipps), mais aucune capture de cette espèce n'a été signalée jusqu'ici en Delgique. (2) Sous le nom de Sterna hirundo, Linné a confondu deux espèces parfaitement distinctes : S. paradisea et S. fluviatilis. Le terme de hirundo ne peut donc être conservé. NOUVHLLK HH\ I !•: l)i:s OISEAUX 169 Gomimino rie mai en septembre sur nos côtes mari- times et les eaux douces de riiitérieur. 37. Stkii.na I'AHADIsha Briiii.; {hirundo Lin. part.; ruacrura Naum.; arclicd Tenu. Sterne arcli(|ii(\ De passage très irrégulier sur nos côtes en hiver ; toujours rare. 38. Sterna cantiaca Gmel. — Sterne caugek. Commune au printemps et en été sur nos côtes mari- times et sur l'Escaut jusqu'à Anvers. 39. GELOcui'XiDON ANc.iJCA (Mout.). — llirondclle-de-mer hansel. Se montre accidentellement sur nos côtes ; plusieurs individus ont été tués près d'Ostende, en Flandre et môme aux environs de Tournai. 40. Hydroprogne caspia (PalL). — Tschégrava caspien. Se montre très accidentellement en Belgique où les captures suivantes ont été signalées : près de Tournai, sur un étang à Bruxelles (1865), dans les polders d'Anvers et à Heyst-sur-Mer en avril 1892. 41. HYDROCHELmoN NiGRA (Lin.). — Guifctte noirâtre. Cette espèce est généralement commune en Belgique, surtout dans les grands marais de la Campine, sur l'Escaut, la Meuse, et elle visite même parfois les eaux des environs de Bruxelles. 42. Hydrochelidon HYBumA (PalL). — Guifette cendrée ou Moustac. Je ne connais qu'une seule capture en Belgique : celle de l'individu tué près d'-A.nvers en 1853. 43. riYDROCHELmoN LEUCOPTERA (Schluz). — Guifctte leucoptère. C'est aussi une espèce méridionale dont les captures en Belgique sont peu nombreuses : une a été faite près de Tournai en mai 18'j3, et l'autre sur la Meuse, à Liège, en 1901 ou 1902 (Coll. P. Visart de Bocarmé). Ord. IV. — STEGANOPODES Fam. l. — SuLiD.E 44. SuT.A BASSANA (Llu.). — Fou blauc ou de Bassan. Plus ou moins commun sur nos côtes en hiver, mais rare sur l'Escaut. 170 D"" ALPH. DUBOIS Fam. II. — PHALACROCORACIDyE 45. Phalacrocorax graculus (Lin.). — Cormoran huppé. Ne visite la Belgique que très accidentellement, suivant M. DE Sélys-Longchamps, mais je ne connais aucune cap- ture dans ce pays. 46. Phlacrocorax carbo (Lin.). — Cormoran ordinaire. Commun et sédentaire sur les côtes maritimes et sur l'Escaut. Ord. V. — ANSERES Pam. L — ÀNATm^ 47. Meroanser serrator (Lin.). — Harle huppé. Commun en hiver sur nos côtes et sur l'Escaut où on le rencontre par grandes troupes. 48. Merganser castor (Lin."). — Harle bièvre. Assez commun en hiver sur nos côtes maritimes, sur l'Escaut et sur les rivières de l'intérieur qui ne gèlent pas. 49. Mergus albellus Lin. — Harle blanc ou piette. Plus ou moins commun en hiver dans les marais du nord de la Campine, dans les polders, sur l'Escaut et sur la Nèthe, et on le voit même parfois sur les eaux des environs de Bruxelles. 50. SoMATERiA MOLLissiMA (Lin.). Eidcr vulgaire. Pendant les hivers rigoureux, on observe quelques sujets sur nos côtes maritimes. 51 . OEdemia perspicillata (Lin.). — Macreuse à lunettes. On ne connaît de ce rare Oiseau que deux captures en Belgique : la première sur la côte en 1845, la seconde sur l'étang de Virelles (Hainaut) en 1899. 52. OEdemia fusca (Lin.). — Macreuse brune ou lugubre. On ne l'observe généralement qu'en petit nombre sur nos côtes en automne et au printemps, surtout sur le chenal de Nieuport. 53. OEdemia nigra (Lin.). — Macreuse noire. Commune en hiver sur nos côtes et sur l'Escaut. 54. Harelda glacialis (Lin.). — Miquelon glacial. Ne visite notre littoral que pendant les hivers rigoureux. 55. Clangula glaucion (Lin.). — Garrot sonneur. Cet Oiseau est surtout abondant à l'époque des pas- sages, et on en voit alors un grand nombre sur nos côtes et sur l'Escaut, mais il hiverne sur la plupart des eaux qui ne gèlent pas. NOUVELLE REVl'E DES OISEAUX 171 56. FriJciLA cuiSTATA (Lcacli). — Morillon liuppt^. Très commun lors des passages, surtout dans les grands marais des Flandres et de la Campine ; hiverne sur les eaux qui ne gèlent pas. 57. PuLiouLA MARiLA (LIr.). — Morillou niilouiiian. Hiverne en grand nombre sur nos côtes, moins abon- dant sur l'Escaut et rare sur les eaux de l'intérieur du pays. 58. Aethyia iwroca (Giild.). — Morillon à iris blanc. De passage irrégulier, mais paraît nicher quelquefois dans le pays, comme le cas s'est présenté à Dilsen en 1879. Vit sur les eaux douces. 59. Ap]THViA FKiiiNA (Lin.). — Morillon milouin. Très commun aux passages sur le littoral et dans les marais des Flandres et de la Campine. 60. Netta ruflna (Pall.). — Morillon à huppe rousse. Se montre très accidentellement dans les marais des Flandres ; un sujet a été tué sur l'étang de Virelles (Hainaut) en 1901. 61. Spatula clypeata (Lin.). — Souchet spatule. De passage régulier, assez commun au printemps et en automne. 62. Dafila acuta (Lin.). — Canard pilet ou à queue effilée. Visite en grand nombre, aux passages, les eaux de la Basse-Belgique. 63. Querquedula crecca (Lin.). — Sarcelle d'hiver ou Sarcel- line. Très commune dans la Basse-Belgique en automne et en hiver. 64. Querquedula formosa (Georgi). — Sarcelle formose. Un mâle en mue a été tiré sur l'étang de La Hulpe (Brabant) le 21 novembre 1888, et M. le Ch"*' de BossnHAERT en a fait don au Musée de Bruxelles. En avril 1911, M. Willems trouva chez un marchand de volailles de Bruxelles huit ou neuf de ces Sarcelles qui, au dire du marchand, auraient été tuées sur les marais de Genck (Linibourg"!. Mais il y a lieu de croire que ces Oiseaux ont été expédiés gelés d'Orient pour être vendus sur les marchés d'Europe. 65. Querquedula circl\ (Lin.). — Sarcelle d'été. Commune en Belgique lors des passages et niche en petit nombre dans les grands marais du pays. 172 D' ALPH. DUBOIS 66. Mareca PENELOPE (Lin.). — Canard siffleur. Commun lors des passages, surtout sur les côtes, sur l'Escaut et dans les marécages des parties septentrionales du pays. 67. Ghaulelasmus streperus (Lin.). — Ghipeau ou Canard strépère. Assez commun, aux passages, dans les polders, rare sur l'Escaut près d'Anvers, mais abondant sur le Bas- Escaut. 68. Anas boscas (Lin.). — Canard sauvage. Commun et sédentaire ; il est surtout abondant au commencement et à la fm de l'hiver. 69. Tadorna cornuta (Gm.). — Tadorne ordinaire. Plus ou moins commun en hiver sur nos côtes mari- times et à l'embouchure de l'Escaut, surtout si la saison est rigoureuse. 70. Alopochen /Egyptiaca (Lin.). — Oie ou Chénalopex d'Egypte (1). C'est avec doute que je signale cette espèce dans la faune belge, parce qu'elle vit en domesticité et s'y repro- duit. Trois sujets, ne portant cependant aucune trace de captivité, ont été jusqu'ici abattus en Belgique : l'un à Wyneghem, un second tiré dans la même localité en J870, et le troisième fut abattu à Hérinnes le 29 oc- tobre 1906. On sait que M. Gh. van Kempen a signalé une capture semblable dans les marais de Saint-Omer (Pas- de-Calais) en 1905(2). 71. GvGNUS MANSUETUS (Lin.); {olor Gm.). — Cygne à bec tuber- culeux ou muet. De passage irrégulier en hiver. Mais les sujets abattus en Belgique étaient-ils bien à l'état sauvage et non des échappés de nos étangs ? 72. Cygnus minor Pall.; {bewicki Yarr.). — Cygne de Bewick. Visite accidentellement la Belgique pendant les hivers très rigoureux. On en a pris assez bien durant les hivers - de 1831, 1838 et 1855 ; le Musée de Bruxelles en possède trois sujets tirés dans le pays ; en 1880, on en a tiré un à Austruweel. (1) Chénalopex Steph. (1824 non Vieill. 1819); Alopochen Stejn. (1885). (2) Bull. Soc. Zool. France. XXX, 1905, p. 150. NOUVELLE HEVIE DES OISEAUX 173 73. Cygnus fehus (Lin.). — Cygne sauvage. En Belgique, il est généralement rare ; pendant les hivers rigoureux on en voit souvent sur nos côtes et sur l'Escaut. 74. BnANTA UEi;.\icLA (Lin.). — Bernaclie à collier ou Gravant. Se montre en hiver par bandes sur les côtes de Flandre et sur l'Escaut. 75. Bhanta lloucopsis (Bechst.). — ■ Bernache à joues blanches Se montre régulièrement sur notre littoral en hiver ; assez rare sur l'Escaut près d'Anvers. 7(3. Ansek buachyrhynchus Bail. — Oie à bec court. De passage régulier; tous les ans on en tire quelques- unes sur l'Escaut aux environs de Kieldrecht et à Wal- soorden. 77. Anheu seuetum (Gm.); {sylvcstris Briss.; iabalis Lath.). — Oie des moissons. En hiver, elle est généralement très abondante dans les Flandres et près de lEscaut, mais rare dans les autres parties du pays. 78. Anser erythropus (Lin.). — Oie de Temminck. De passage très accidentel en Belgique, on n'en connaît jusqu'ici que deux captures faites pendant les hivers de 1856 et 1858. 79. Anser ALBn^RONs (Scop.). — Oie rieuse ou à front blanc. Commune en hiver près des bouches de l'Escaut et remonte souvent ce fleuve jusqu'au delà d'Anvers, mais elle ne se montre que très rarement dans l'intéreur du pays. 80. Anser feris SchaelT.; {cinereus Mey. et W. nec Bonn.). — Oie cendrée. Commune lors des passages et hiverne dans les polders près d'Anvers quand l'hiver est doux. Fam. IL — PhœnicopteriD/E 81. Phœnicopterus roseus Pall. — Flamant rose. Encore un Oiseau que je n'introduis qu'avec doute, car les captures faites dans le pays peuvent fort bien se rap- porter à des évadés de jardins zoologiques. Vers 1880, on tua un Flamant sur l'Escaut près d'Anvers ; en mars 1902, un sujet fut vendu sur le marché aux volailles de Bruxelles comme ayant été tué à Malderen (Brabant) ; 174 D»" ALPH. DUBOIS enfin, en 1907, M. le G'« J. de Hemptinne annonce la capture d'un Flamant magnifique, tiré à Bouchant, non loin de la frontière hollandaise. D'autre part, M. Ch. van Kempen a annoncé la capture d'un Flamant à Saint-Pol, près de Dunkerque, le 18 octobre 1905, donc près de la frontière belge. Ord. VI. — GRALLATORES Fam. 1. — RALLm/E 82. FuLiCA ATRA Lin. — Foulque noirâtre. Commune et sédentaire en Belgique, mais la majorité émigré en automne. 83. Gallinula chloropus (Lin.). — Poule d'eau ordinaire. Commune et sédentaire presque partout oîi il y a des étangs et des mares. 84. PoRZANA PARVA (Scop.). — Marouettc poussin (1). Rare et de passage irrégulier. 85. PoRZANA FUSILLA (Pall.); {minuta Pall. (part.); bailloni Vieill.). — Marouette Bâillon. Ne se montre aussi qu'irrégulièrement en Belgique à l'époque des passages. 86. PoRZANA FULicuLA (Scop.); {maruetta Leach.). • — Marouette tachetée. Assez commune et niche dans certaines localités, surtout dans les polders de la Flandre ; émigré en sep- tembre. 87. Crex pratensis Bechst. — Crex des prés ou Râle de Genêt. Assez répandu en été et émigré en septembre ; c'est surtout un Oiseau de passage et il est alors plus ou moins abondant suivant les années. 88. Rallus aquatigus Lin. — Râle d'eau. Assez commun dans les régions marécageuses, sur- tout à l'époque des passages ; émigré en octobre et novembre. Fam. IL — Scolopacid^e 89. Phalaropus hyperroreus (Lin.). — Phalarope hyperboré. On l'observe de loin en loin sur nos côtes maritimes pendant les hivers très rigoureux. (1) Beaucoup d'auteurs désignent cette espèce sous les noms de P. minuta (Pall.) ou de P. pusilla, mais ces dénominations apparlieniient à l'espèce suivante. NOUVELLE REVUE DES OISEAUX 175 yu. CiiVMui'iiiLijS FL'LiCAHius (Liii.). — Pliularopc platyrhynquc. Rare, mais moins que le précédeiil ; ne visite aussi nos côtes que pendant les hivers rigoureux ; en 1855, un sujet a été tiré près de Louvain. 91. ScoLOPAX uusTicoLA Lin. — Bécasse ordinaire. Comnmne aux passages ; niche en petit nombre dans nos bois, surtout dans ceux de l'Ardenne. iSi l'hiver est doux, une partie hiverne en Belgique. 92. LiMNoCRYFTES GALLiNL'LA (Liii.). — Bécassluc minime ou Jacquei. Généralement comnmne aux deux passages, surtout dans les parties marécageuses. 93. GALLiiNAc.o GALLixAHiA 0. F. Mull. (177G) ; {cœlcslis Frenz. (1801) ; média Leach.). — Bécassine ordinaire. Commune aux passages ; quelques couples restent nicher dans les marais et particulièrement dans ceux des Ardennes. 94. Gallinago mkdlv (Frisch) ; {maior Gni.). — Bécassine double. Cette Bécassine est assez rare ; on la rencontre parfois au printemps et en automne dans les marais de la Cam- pine et de l'Ardenne, plus rarement dans les autres parties du pays. 95. LiMicoLA platyrhyncha (Tem.). — Bécasseau platyrhynque. Ne se montre que très accidentellement en Belgique. 90. Trlnga aunuta Leisl. — Bécasseau minute. De passage régulier sur nos côtes et il n'est pas rare près de l'Escaut ; se montre accidentellement dans le Limbourg belge et à l'intérieur du pays. 97. Tringa te.mmincki Leisl. — Bécasseau de Temminck. De passage régulier sur le littoral, on le voit alors souvent en grand nombre. 98. TuiNGA MARiTiMA Bruu. — Bécasseau maritime. Peu abondant en Belgique oi^i on ne l'observe qu'au passage près de la mer et des bouches de l'Escaut. 99. Trixga alpina Lin.; [cïhclus Briss.; variabilis Bechst.). — Bécasseau variable. Très abondant à l'époque des passages sur nos côtes et sur les rives de l'Escaut, mais ne visite qu'irréguliè- rement les autres parties du pays. 176 D*' ALPH. DUBOIS lOU. TuiNGA CANUTus Lin. — Bécasseau canut. Hiverne en Belgique sur les côtes maritimes et il est même abondant sur l'Escaut à partir de Bath. 101. Tringa subarquata (Guld.). — Bécasseau cocorli. Très commun aux deux passages sur le littoral et près des embouchures de l'Escaut. 102. Galidris arenaria (Lin.). — Sanderling des sables. Commun aux deux passages sur tout le littoral de la Belgique et on en voit alors souvent sur les rives de l'Escaut. 103. Arenaria interpres (Lin.). — Tourne-pierre à collier. De passage régulier sur nos côtes au printemps et en automne, et des jeunes sujets remontent souvent l'Escaut jusque près d'Anvers. C'est une espèce cosmopoMte qu'on observe dans les cinq parties du monde. 104. Pavoncella pugnax (Lin.). — Combattant querelleur. C'est également un Oiseau de passage qu'on rencontre en plus ou moins grand nombre au printemps et en automne, particulièrement dans les prairies maréca- geuses des provinces d'Anvers et de Limbourg. 105. AcTiTis MACULARIA (Lin.). — Guignette grivelée. C'est une espèce américaine qui visite accidentelle- ment l'Europe occidentale. Peu mon père a signalé trois sujets, encore jeunes, pris en Belgique en mars 1847. Vers 1884, un individu adulte a été tué près d'Anvers et se trouve dans la collection du jardin zoologique de cette ville. 106. AcTiTis hypoleuca (Lin.). — Guignette vulgaire. Cet Oiseau nous revient dans la seconde quinzaine d'avril pour aller nicher sur les îlots de l'Escaut et de la Meuse ; émigré en août et septembre. 107. Totanus glareola (Lin.). — Chevalier Sylvain. Rare en Belgique, où on en voit cependant chaque année, au passage d'avril, dans les marais des environs de Burght et parfois dans ceux de la Campine. 108. Totanus glottis (Lin.). — Chevalier à pieds verts ou aboyeur. Lors des migrations, on en voit près de la mer, et il est même assez fréquent en août et septembre sur les rives de l'Escaut et dans les polders près d'Anvers, rare- ment dans les autres parties du pays. NOUVEIJ.E REVUE DES DISEAUX 177 109. TuTANus ocHROPus (Lin.). — Chevalier cul-blanc. Assez abondant près des eaux douces lors des pas- sages, c'est-à-dire en avril, août et septembre. 110. ToTAiNus STAGNATiLis Bechst. — Ghcvalier slagnatilc. Rare et de passage accidentel en Belgique : la der- nière capture paraît être celle faite près de Tournai le 20 avril 1872. lit. ToTANus CALiDRis (Liu.). — Clicvalicr gambette. Commun en avril et à la fin de l'été près de la mer, le long de l'Escaut et dans les polders, plus rare près de la Meuse à Namur. 11 est probable qu'il niche en petit nombre dans les marais du nord de la Belgique. 112. ToTA.NUs Fuscus (Liu.). — Chevalier sombre ou arlequin. Généralement commun lors des passages, aussi bien sur le littoral que près des cours d'eau et des marais. 113. LiMOSA BELGiCA (Gm.); {melanura Leisl.). — Barge à queue • noire. De passage régulier en mars-avril et aoîlt-septembre ; elle est alors assez abondante, surtout près de l'Escaut et dans les polders. 114. LiMOSA LAPPONiCA (Lin.); (rw/a Briss.; œgocephala Lin.). — Barge rousse. De passage régulier sur nos côtes maritimes. 115. NuMENius PH/Eopus (Liu.). — Courlis pluvial ou Corlieu. Assez abondant sur nos côtes et près de l'Escaut lors des passages, 116. NuMENius TENUiROSTRis ViciU. — Courlis à bec grtMe. Ce Courlis ne se montre que très rarement en Bel- gique, et c'est tout au plus si l'on en connaît une dizaine de captures ; je citerai entre autres : celles de Lillo près d'Anvers le 6 février 1884, près de Doel le 11 avril 1878, à Blankenberghe en août 1893, et plus récemment sur l'étang de Virelles. 117. NuMENius ARQUATus (Lin.); — Courlis arqué ou cendré. Très commun et presque sédentaire ; il est même pro- bable que quelques couples nichent dans le pays. 118. RECURvmosTRA AVOCETTA Liu. — Récurvirostrc avocelte. De passage régulier sur les côtes belges et elle est alors abondante près de l'Escaut où quelques couples restent nicher. Mém. Soc. Zool. de France, 1912. XXV. — 12 178 D'" ALPH. DUBOIS 119. HiMANTOPUS PLiNii Geriiii; (//. candidus Bonn.). — Echasse blanche. De passage accidentel. M. Marcel de Contreras nous apprend, dans Chasse et Pêche, que M. le G*® Max de Lalaing a tiré, en 1905, deux Echasses à Axel près de la frontière hollandaise, et qu'en 1907 une troupe d'une douzaine d'individus s'est de nouveau abattue sur notre pays et que quelques couples y ont niché. Voici ce que M. DE Contreras dit à ce sujet : « Les Echasses étaient au nombre de douze près de Calmpthout ; quatre ont été tuées, et les huit autres sont restées dans le pays. Deux nids ont été trouvés, l'un contenant un œuf et l'autre trois. Un de ces nids était situé près du bord d'une mare, dans un endroit dénudé de bruyère ; l'autre sur une agglomération enchevêtrée dans les roseaux et ayant l'aspect d'un ancien nid de Mouette rieuse. » Pam. III. — ClIARADRIIDiE * 120. ^GiALiTis ALEXANDRiNA (Lin.); {cautianus Lath.). — Gra- velot de Kent. Commun au printemps et en automne sur les bords de la mer, et remonte souvent l'Escaut jusque près d'Anvers ; niche communément sur la plage de Nieuport- Bain. 121. ïEgialitis dubia (Scop.); {curonicus Gm.; philippinus Lath.). — Petit Gravelot à collier. Peu abondant en Belgique; le B°° P. Pallon dit qu'on le rencontre en Plandre et çà et là sur la Meuse ; il niche régulièrement près de l'Escaut aux environs d'Anvers. 122. iEGiALiTis hiaticula (Lin.); {torquata Briss.). — Gravelot ou Pluvier à collier. Commun à l'époque des passages sur les côtes mari- times et près de l'Escaut, mais il est rare à l'intérieur du pays. Niche en petit nombre sur nos côtes. 123. EuDROMiAS MORiNELLus (Liu.). — Pluviçr guignard. De passage réguHer sur nos côtes maritimes à la fm d'août et en septembre ; il est plus rare en Brabant et dans la province d'Anvers, et ne se montre qu'acciden- tellement en Ardennes. 124. Charadrius pluvialis Lin.; {aurea Briss.). — Pluvier doré. Commun aux passages ; quand l'hiver n'est pas rigou- reux, un certain nombre hiverne dans le pays. NOUVELLE REVUE DES OKSEAUX 179 125. Squatauola helvetica (Lin.). — Squatarole ou Vaiinetiu suisse. Assez commun aux passages dans les Flandres et la province d"Anvers. 126. X'anellus capella Schaeff.; {cristatus Mey. et W.). — Van- neau huppé. Commun lors des passages, mais il niche dans les prairies marécageuses des Flandres et de la Campine. 127. H.EMATOPUS osTRALEGUS Liu. — liuUrier ostralège ou pie. Commun au printemps et en automne sur nos côtes et près de l'Escaut à partir de Bath ; se montre parfois près de la Meuse et des eaux des environs de Bruxelles. Fam. IV. — GuRsoRHD/E 128. CuRsoRius GALLicus (Gm.). — Courvite gaulois. On ne connaît qu'une seule capture en Belgique : celle qui a été faite le 27 août 1881 sur le territoire de Russon (Luxembourg belge). Ce spécimen est conservé au Musée de l'Université de Liège (1). On a signalé trois captures de cette espèce en Hollande : près d'Amster- dam (ScfiLÉGEL), de Dordrecht en 1858 (van Bemmelen) et dans les bruyères d'Airschot en 1876 (Koller). Fam. V. — Glareolid.e. 129. Glareola pratincola (Lin.). — Glaréole à collier. C'est aussi une espèce méridionale. Suivant M, de Sélys-Lo.ngchamps, quelques individus égarés ont été tués en Campine. Personnellement, je ne connais aucune capture faite depuis 50 ans. Un individu a été tiré près de Bergues, dans la Flandre française, vers 1840. Fam. VI. — OEDiCNEMm^ 130. OEdicnemus scolopax (Gm.). — OEdicnème criard. De passage irrégulier dans les bruyères de l'Ardenne au printemps et en septembre, plus rarement dans les autres parties du pays, (1) C'est par erreur que M. de Sélys-Longchamps a indiqué cet individu comme ayant été tiré à Othée (Omis. 1890, p. 333). — Un second exemplaire se trouvait à l'Exposition de Tervueren de 1905, mais je n'en connais pas l'origine ; il est cependant probable qu'il a été pris dans le pays. 180 D*" ALPH. DUBOIS Pam. VII. — Otid.^2 131. HouBARA MACQUEENi (Gr. et Hardw.); [Otis houhara auct. plur. nec Desf.). — Outarde de Macqueen. On ne connaît de cette belle espèce que trois captures en Belgique : en septembre 1842 près de Virton, en décembre 1844 à Rotselaer près de Louvain, et en décembre 1846 dans la plaine de Woluwe près de Bruxelles. Il est à remarquer que toutes les captures faites dans l'Europe centrale ont été d'abord annoncées comme étant des Otis houbara Desf.; ce fut mon père qui le premier constata que les Oiseaux pris en Belgique n'appartenaient pas à l'espèce méridionale, mais à l'es- pèce asiatique, l'O. macque€ni{i). 132. Otis tetrax Lin. — Outarde canepetière. Cette Outarde ne se montre que très irrégulièrement en Belgique : entre autres, je signalerai le sujet tiré à Gorroy-le-Grand en aoi!it 1884, celui tué à Schuelen * (Limbourg belge) en septembre 1885 ; la dernière cap- ture a été faite le 24 août 1911 à Warisoulx près de Namur. 133. Otis tarda Lin. — Outarde barbue. Se montre en Belgique par petites troupes lors des hivers plus ou moins rigoureux. Mâle et femelle ont été capturés en dernier lieu à Beauvechain en février 1912. Pam. VIII. — Gruid.e 134. Grus communis Bechst. — Grue cendrée. De passage au printemps et en octobre par troupes plus ou moins nombreuses, qui ne s'arrêtent que peu ou point dans le pays. Ord. Vil. — IIERODIONES Pam. I. — Ardeid^ 135. BoTAURUS .STELLARis (Liu.). — Butor vulgaire ou étoile. Assez commun et plus ou moins sédentaire dans les polders et dans les marais de la Campine ; à l'époque des migrations, on le voit parfois sur la Meuse et les étangs de l'intérieur. (1) G. F. Dubois, J. Orinth., 1856, p. 301, pi. m. NOr\i;[,I,E REVL'E DES OISEAUX 181 130. NvcTicouAX GiusEus (Lin.). — Bihoreaii D*" Al. PII. DtJBOÎS Pam. V. — CoRviDE 234. Fregilus graculus (Lin.); {crcmiia Lin.). — Grave ordi- naire. La seule capture connue est celle signalée par feu mon père : un sujet fut tué en février i845 près de Namur. 235. Garrulus glandarius (Lin.). — Geai giandivore. Commun et sédentaire. 236. PiCA CAUDATA Lin. (1758). — Pie ordinaire. Commune et sédentaire. 237. NuciFRAGA CARYOCATACTES (Lin.). — Cassc-noix vulgaire. De passage irrégulier et souvent en grand nombre. Les derniers passages en plus ou moins grand nombre ont été observés : en 1885, 1887, 1893, 1900, 1907 et 1911. 238. N. CARYOCATACTES var. MACRORHYNCHA Bmi. — Cassc-uoix à long bec. Généralement confondu avec l'espèce type, dont la variété macrorkijncha diffère surtout par son bec plus long, plus grêle, à mandibule supérieure dépassant notablement l'inférieure. L'espèce type habite le nord de l'Europe, tandis que sa variété habite la Russie, la Sibérie et le nord de la Chine (1). Quoi qu'il en soit, les deux formes se montrent irrégulièrement en Belgique, comme l'a constaté M. le Ch"^"" van Havre (2). 239. Trypanocorax frugilegus (Lin.). — Freux des moissons ou Moissonneuse. Commun et sédentaire, mais il en passe au mois d'oc- tobre des volées innombrables qui s'arrêtent parfois dans les campagnes qu'on ensemence à cette époque. 240. CoL/Eus M0NEDULA (Liu.). — Choucas des clochers. Commun et sédentaire ; en octobre et novembre on en voit arriver de grandes troupes venant du nord. 241. CoRvus C0R0NE Liu. — Corneille noire ou Corbine. Commune et sédentaire. 242. CoRvus coRNix Lin. — Corneille mantelée. Assez commune en hiver depuis octobre jusqu'en mars, et émigré dans le courant de ce dernier mois. (1) M. p. PARIS [liev. fr. Urntih., 1912, p. 349),. considère le Casse-noix des montagnes de l'Europe centrale comme appartenant à la forme type caryocatactes. Mais le prof. Reichenow en fait une variété distincte sous le nom de relicta (J. Ornith., 1889, p. 288). (2) Le Gerfaut, 1912, p. 3. NOUVELLE REVUE DES OLSEAUX 195 243. GoRVUs CORAX Lin. — Grand Gorbeau. On le rencontre à l'étal i)ernianent, mais en petit nombre, dans les Ardennes et dans les montagnes boisées qui bordent la Meuse et TOurthe. Un couple a niché plusieurs années à Basel (Flandre orientale) et un autre à Hoboken près d'Anvers. Fa m. VI. — LANno/E 244. EiNNEOCTONUS coLLLRio (Lin.). — Pie-grièche écorcheur. Arrive au commencement de mai et nous quitte dans le courant du mois d'août; généralement commune. 245. Enneoctonus semator (Lin.); (ru/us Briss.). — Pie-grièclie rousse. Gommune depuis avril jus({u'ù la fin aoiit, époque de son départ. 246. LaiNius excubitor Lin. — Pie-grièche grise. Assez commune en Belgique ; c'est la seule du genre qui soit sédentaire. 247. L. EXCUBITOR var. major Pall. — Pie-grièche à miroir simple. De passage très accidentel, mais, vu sa grande res- semblance avec la précédente, il est probable qu'elle passe le plus souvent inaperçue. Gette variété a été prise près de Gand en 1878, près d'Anvers en novembre 1884 et à Deurne en octobre 1888. 248. Lanius minor Gm. — Pie-Grièche à front noir ou d'Italie. Se montre assez régulièrement, en été, dans certaines parties de la province du Hainaut, notamment près de Bernissart et de Mons où elle ne serait pas rare. On en a tué deux mâles à Etterbeek en 1874. M. F. Visart de Bocarmé m'informe que cette Pie-grièche a niché plu- sieurs fois dans le parc de son père à Temploux, près de Namur. Fam. VIL — PARm.E 249. Panurus biarmicus (Lin.). — Mésange à moust-achos. Anciennement, cette Mésange était plus ou moins sédentaire en Belgique dans les grands marais des Flandres et de la Gampine, y passait régulièrement l'hiver en assez grand nombre et quelques couples y nichaient : aujourd'hui, elle est devenue excessivement i9(j t)"" ALPH. DUBOIS I rare et ne nous visite plus qu'accidentellement lors des migrations d'automne. Vers 18(30 ou 1862, elle était encore assez commune dans ces marais et, d'après ce que m'écrivait l'eu A. Choeuailut, on pouvait en prendre près d'Anvers de dix à quinze dans une matinée. Cette espèce est donc devenue de plus en plus rare, et l'on doit attribuer cette disparition aux travaux d'endigue- ment et surtout à la transformation en pâturages de certains grands marais. 230. AcREDULA CAUDATA (Lin.). — Mésange à longue queue. Assez répandue en hiver. 251. A. CAUDATA var. rosea (Blyth.). Commune et sédentaire. 252. Parus C/Eruleus Lin. — Mésange bleue. Commune et sédentaire. 253. P. C/ERULEUS var. pleskei Gab. — Mésange de Pleske. Prise au trébuchet dans un jardin de Liège en décembre 1878 (ue Sélys-Longchamps). C'est la seule capture connue en Belgique (1). 254. Parus palustris Bechst. — Mésange des marais ou Non- nette. Commune et sédentaire. 255. Parus ater Lin. — Mésange noire ou petite Charbonnière. Commune en hiver ; émigré en avril, mais beaucoup restent nicher dans le pays, comme j'ai pu le constater. 256. Parus major Lin. — Mésange charbonnière. Commune et sédentaire. 257. Lophophanes cristatus (Lin.). — Mésange huppée. Généralement assez rare, mais sédentaire dans les bois de Conifères. Pam. Vin. — Alaudide 258. GALERmA CRiSTATA (Lin.). — Cochevis huppé. Sédentaire et assez commun, surtout près des dunes du littoral. 259. GALERmA ARBOREA (Lin.). — Lulu ou Alouette des bois. Commune et sédentaire, mais pas en aussi grand nombre que l'Alouette des champs. 260. Alauda arvensis Lin. — Alouette des champs. Très commune et sédentaire. (1) Voir pour description et figures ma « Faune ill. des Vertébrés de la Belgique, série des Oiseaux », II, p. 710, pi. cccxxiii, fig. 1, 2. NOUVELLE REVUE DES OISEAUX 197 201. A. Ai{VKNsrs var. cantauklla (Rp.)- — AU)urlto c.'inla- relle. De passa.Qv plus ou moins r(^£rulif'r dans la prnvincp d'Anvers où elle se montre parfois on tj-rand noml)rp. 262. Calandrella brachydactyla (Leisl.)- — Calandrelle bra- chydactyle. On ne la voit que de loin en loin en Beljyique ; un sujet a été pris au Kiel (Anvers) en octobre 1880 (A. Groegaert). 263. Mf>:lanocorypha yeltoniensis (Forst.) ; {tatnrica Pall.). — Calandre nègre. De passage très accidentel, et je n'en puis citer que quelques captures : près de Bruxelles vers la mi-mars 1850 ; dans les environs d'Anvers en 1852 ; enfm, suivant M. Gh. Della Pauj.e, une dizaine de ces Oiseaux ont été pris près d'Anvers par un tendeur, entre -1880 et 1885 ; l'un d'eux me fut communiqué : c'était un mâle adulte. 264. Melanocorypfia sibirica (Gm.). — Galandre leucoptère. G'est également une espèce qui ne se montre que très accidentellement en Belgique. Peu mon père a signalé deux captures : l'une en octobre 1855 près de Liég^e, l'autre en 1856 près de Matines ; le B°° P. Pallon en signale une troisième près de Namur, et je puis ajouter qu'un mâle a été pris à Etterbeek-Bruxelles en no- vembre 1897. 265. Melanocorypha calandra (Lin.). — Galandre à tacties noires. Gette espèce méridionale ne nous visite aussi qu'ac- cidentellement. Mon père a signalé un sujet pris aux environs de Bruxelles en octobre i854 ; notre Musée royal d'histoire naturelle possède un spécimen pris en Belgique, mais sans indication de date et de lieu ; enfin deux sujets ont encore été capturés au filet près de Bruxelles en 1882. 266. Otocorys alpestris (Lin.). — Otocorys ou Alouette alpine. Assez rare, mais se montre régulièrement dans les Flandres en automne et en hiver ; on en prend tous les ans dans les prairies de Nieuport-Bains. dans le Lim- bourg et parfois aux environs de Bruxelles. 198 D"" ALPH. DUBOIS - Fam. IX. — MoTACiLLiD^E 267. Anthus spinoletta (Lin.). — Pipit aquatique. Peu commun ; il arrive par petites troupes en octobre et novembre et nous quitte en mars. 268. A. SPINOLETTA var. obscura (Lath.). — Pipit obscur. Se montre accidentellement au printemps et en automne dans les dunes du littoral. Peu de Sélys- LoNGCHAMPS en possédait un sujet pris au filet à Wa- remme le 8 octobre 1885. 269. Anthus cervinus (Pall.). — Pipit gorge-rousse. La première capture a été signalée par feu mon père le 5 octobre 1851 ; trois sujets ont été pris au filet à Waremme en octobre 1883 et 1885 (de Sélys), et A. Croe- gaert mentionne trois captures faites à Beveren en octobre 1886. Cet Oiseau est peut-être moins rare qu'on ne le pense, car son plumage d'hiver ressemble beau- coup à celui de VA. prat.ensis, avec lequel il est facile de le confondre. 270. Anthus pratensis (Lin.). — Pipit des prés, Parlouse ou Béguinette. Très commun aux passages ; quelques couples nichent dans le pays. 271. Anthus trivialis (Lin.); {arhorea Gm.). — Pipit des arbres. Très commun depuis le mois d'avril jusqu'en octobre. 272. Anthus campestris (Lin.). — Pipit des champs. Peu commun ; de passage régulier en avril et en sep- tembre : niche dans les bruyères de l'Ardenne. 273. Anthus richardi Vieill. — Pipit Richard. Rare et de passage accidentel. Peu A. Croegaert a pu se procurer, en septembre 1866 et en huit jours de temps, six de ces Oiseaux qui avaient été pris dans les environs d'Anvers. Le D' Quinet m'a informé que le 25 septembre 1907 il a pris au filet un Pipit Richard dans les dunes près du phare d'Ostende, et que son neveu en a capturé un également le 21 octobre de la même année dans une prairie non loin des dunes de La Panne, près d'Adinkerke. 274. Motacilla flava Lin. — Hoche-queue jaune ou Bergeron- nette. Commun en été, émigré en septembre. NorXKIJ.E nEV['E DES OISEAUX 199 275. M. FLAVA var. ijoukalis Sundcv, — HocIiohiikmic hnréal (I). On en prend presque tous les ans dans la Flandre occidentale, près de Beveren, au mois d'octobre, et quelquefois près de Bruxelles. 276. M. FLAVA \ar. ciNEREor.APiLiA Savi. — ll()clic-(|ii(Mie à tête grise. C'est aussi une forme du nord cpu ne se nujntre que très rarement en Belgique. 277. MoTACii.LA CAMPESTRis Pall.; {ilaveohi Tem.: r/nji Bp.). — Hoche-queue flavéole. Très commune en Grande-Bretagne et visite acciden- tellement la Belgique lors des migrations. 278. MoTACiLLA HOARi'f.A Pcnu. ; {mdanope Pall.). — llorhe- queue boarule. Assez commun et sédentaire. 279. MoTACiLi.A Ai.BA Liu.; (cinerra Bris.). — Hoctie-(iueue gris. Très commun et sédentaire. 280. MoTACU.i.A LUGLimis Tem. — Iloctie-queue lugubre. Commun aux îles britanniques où il remplace le pré- cédent; se montre très accidentellement en Belgique où on en a pris plusieurs fois dans les Flandres. Fam. X. — TnoGLODVTiD.E 281. Anorthura TROGLODYTES (Liu.). — Troglodyte ordinaire ou mignon. Très comnnm et sédentaire. Fam. XI. — CiNci.iDE 282. CiNcujs AQUATicus Bcchst. — Cincle d'eau ou Aguassière. Sédentaire et répandu dans certaines localités, mais il est plutôt rare que commun. Fam. Xll. — TruDiDE 283. Geocichla sibirica (Pall.). — Grive sibérienne. Cette espèce asiatique n'a été prise que deux fois en Belgique : un jeune mâle a été pris aux environs de Neuf- (1) Les individus capturés en Belgique et mentionnés erronément sous le nom de M. iiielanorcjihdln appartiennent tous à la var. borenlis. propre à l'Eiiroiw septentrionale, dont la tète est d'un gris très foncé mais non noire. 200 D' ALPH. DUBOIS château vers la fin de septembre i877 (Coll. de Wavrin); une femelle a été capturée à Bastogne en octobre 1901 et a été acquise par le Musée de l'Etat. 284. Oreocincla varia (Pall.). — Grive dorée. Les captures en Belgique de cette rare espèce. ne se comptent plus, car elles doivent approcher de la ving- taine. On en a pris en dernier lieu à Beveren, à Ade- gem, à Ciney, etc.; les dernières captures ont été faites à Bastogne en octobre 1907 et à Pottes, près de Tournai, le 20 octobre 1911. 285. TuRDus MiGRATORius Lin. — Grive erratique. Suivant M. de Contreras, mâle et femelle de cette Grive américaine ont été pris à Neufchâteau (Luxem- bourg belge) vers 1868(1). 286. TuRDus viscivoRus Lin. — Grive draine. Commune aux passages, mais en partie sédentaire ; un petit nombre de couples nichent dans le pays. 287. TuRDUs piLARis Lin. — Grive litorne. Hiverne en Belgique et nous quitte en mars et avril, mais les Grives qui séjournent chez nous sont peu de chose en comparaison du nombre considérable de celles qui passent par notre pays. 288. TuRDUs Musicus Lin. — Grive chanteuse ou musicienne. Oiseau d'été qui nous quitte en septembre et octobre; il est commun lors des passages. 289. TuRDus iLiAcus Lin. — Grive mauvis. De passage régulier et en grand nombre. 290. Merula obscura (Gm.); {'pollens Pall.; pallidus auct. plue. non Gm.). Grive pâle. Quatre captures seulement ont été faites en Belgique : près de Namur en 1849, à La Hulpe près de Bruxelles en 1886, à Mirwart près Grupont en octobre 1891 et enfin à Bastogne en octobre 1899. 291. Merula atrigularis (Tem.). — Grive à gorge noire. La présence de cette Grive n'a été signalée que trois fois en Belgique ; elle a été prise près de Namur en 1844, et deux sujets ont été capturés en 1904 : une femelle en Campine le 15 octobre et un mâle près de Bastogne (1) Le même auteur mentionne, comme ayant été tué à Somergem-lez-Gand, en septembre 1900, un Turdiis rufiventer Vieill. Pour moi, il est impossible que cette Grive de l'Amérique méridionale puisse arriver en Europe. Ce ne peut donc être qu'tin évadé de volière. NOUVELLE REVl'E DES OISEAUX 201 le 21 octobre. Tous deux ont été acquis par le Musée royal d'histoire naliircHo. 292. Mkrula ri'sr.ATA (Pall.). — Grive à ailes rousses. On ne connaissait que trois captures en Belgique : la première signalée par mon père, les deux autres par feu DE Si':LVS-LoNr,nn\MPs; une quatrième a été faite près de Chiniay en novembre 1906. — C'est par erreur que le M. naumnnni a été signalé comme pris en Belgique. 293. MRHur>A tohqcata (Lin.). — Grive à plastron blanc. De passage régulier en avril et en septembre. On m'a affirmé qu'un couple a niché près de Wavre en 188'i. 29'i. Merula nicha (Leach.); {Tiirdus merula Lin.). — Merle ou Grive noire. Très commun et sédentaire. 295. Hylocichla usti'lata (Nutt.). Je ne connais qu'une seule capture de cette espèce américaine, c'est l'Oiseau tué près de Namur le 6 oc- tobre 1843 et signalé sous le nom de T. swainsoni et de T. minor par les auteurs belges. — J'ai constaté que cette Grive est bien VusHilnta, car au lieu d'avoir les parties supérieures d'un cendré olivâtre, comme c'est le cas chez le vrai swnin. l'on observe chez Fimago g (Voy. Bur.Niox, Rev. Suisse Zool., XXI, 1913). Ljs poils, qui sont nombreux chez l'imago sur les tergites, les sternites et les parties latérales membraneuses de rabdomeii, ont pour la plupart disparu chez la reine. Les cerques pilifères sont eux aussi atrophiés. Le tégument est doublé de fibres musculaires réparties en six zones. 11 y a deux rubans dorsaux et deux ventraux formés de faisceaux longitudinaux, tandis que dans les zones latérales les fibres sont transverses pour la plupart. Les faisceaux longitu- dinaux, tendus d'un segment h l'autre, s'insèrent à la face pro- fonde du tégument en éparpillant leurs fibres. Les fibres trans- verses, beaucoup plus serrées s'attachent, d'une part aux ter- gites, ainsi qu'aux téguments du dos en dehors des rubans longitudinaux, d'autre part sur les sternites ch convergeant vers ceux-ci. D'autres fibres, nombreuses également, rayoïment autour des rugosités brunâtres qui se trouvent sur les côtés. Notons encore la présence des muscles aliformes (ailerons) qui, prenant insertion aux téguments du dos dans l'intervalle des tergites, croisent la face profonde du ruban dorsal correspon- dant et, disposées en un plexus, s'insèrent d'autre part sur le vaisseau dorsal et la membrane sous-cardiaque. La Reine-Termite adulte est, comme on sait, pres(|ue inca- pable de marcher, les pattes étant trop faibles en regard du poids du corps. La présence de fibres musculaires sous-tégumentaires se révèle par les mouvements vermiculaires qui s'observent d'une manière constante dans les parois de l'abdomen et con- tribuent sans doute à la progression des œufs le long des ovi- ductes, ainsi qu'à la circulation du liquide nutritif. Observées au microscope, les fibres musculaires de la reine offrent une striation Iransverse mal définie, souvent impercep- tible. Les noyaux sont clairsemés et peu distincts. Les fibres musculaires, tant longitudinales que transverses, couvrant une étendue considérable à la face profonde des tégu- nïents abdominaux de la reine, il faut admettre, à partir de la phase ailée, un allongement et une néoformation des dites 216 E. BUGNION fibres, dans une proportion vraiment énorme. Ce fait est d'autant plus remarquable que, l'imago ne subissant aucune mue pour se transformer en reine, la prolifération des fibres s'effectue d'une manière graduelle et insensible. Le vaisseau dorsal (1) visible par transparence sur la ligne médiane, large de 1 mm. dans sa partie postérieure, se rétrécit légèrement d'arrière en avant. Les ailerons colorés en brun par suite de la pigmentation des cellules péricardiques forment par leur juxtaposition sept losanges, plus ou moins distincts, dont la partie large occupe le milieu de l'intervalle des tergites. Il y a, outre les deux stigmates tlioraciques. six stigmates abdominaux distincts, en forme de boutonnières à direction transverse, longs de 1 mm. environ, répondant aux stigmates 2 à 7 de l'abdomen, placés au milieu de la zone latérale dans le prolongement des tergites 2, 3, 4, 5, 6 et 7. Le stigmate abdominal 1, si distinct chez l'imago (le plus gros de tous), n'est plus visible chez la reine que comme une petite tache circonscrite par une échancrure, en contact avec le bord latéral du l'''" tergite. Quant au 8® stigmate abdominal, je n'en ai, chez la reine, aperçu aucune trace. Il se peut qu'il manque déjà chez l'imago. Une préparation au baume (tégument étalé), empruntée à l'imago de T. Horni, m'a montré au total sept stigmates abdominaux de part et d'autre. De chaque stigmate partent de nombreuses trachées, constituant ensemble les bou- quets trachéens. Ces bouquets, essentiellement destinés aux cordons ovariques, fournissent au surplus les longues trachées à direction oblique qui se portent aux téguments et au tube digestif. Au niveau de chaque stigmate se voit un amas d'un tissu blanchâtre, semblable à de la graisse, disposé en form_e de rosace ou de coussinet (fig. 2). Il y a donc autour de chaque stigmate une « rosace » blanchâtre et un bouquet trachéen superposé à ce dernier. Le tissu des « rosaces » mérite une mention particulière. HoLMGREN (2), qui le premier a attiré l'attention sur ces organes, insiste sur l'aspect très particulier de leurs cellules. Les rosaces qui, observées à la loupe, semblent formées de graisse, montrent (1) Quelques détails sur le vaisseau dorsal des Termites ont été indiqués dans : BuGNioN. Le Termes ceylonicus (Rev. Suisse Zool., xix, 1911). '2) lîojjMGREN, Termitenstudien, Sveiiska. Ak , Handl., XLiv, 1909. ANATOMIE DR LA REINE ET DU ROI-TERMITE 217 sur la coupe microscopique une structure entièrement diffé rente; on voit, au lieu de grandes cellules claires bourrées de gouttelettes, de petits éléments de forme anguleuse ou aplatie souvent empilés en colonnettes, colorés par Thémalun d'un violet uniforme. L'ensemble de la coupe donnant l'impression d'un tissu épithélial ou glandulaire, l'auteur suédois a été conduit à considérer le tissu en colonnettes comme un organt exsudatcur. Les masses de ce tissu, disposées immédiatement sous les téguments de l'abdomen, sécréteraient une substance spéciale évacuée à la surface par l'intermédiaire de poils creux Cette substance serait absorbée par les ouvriers au moment où ceux-ci s'occupent à lécher la reine; ce serait môme, d'après HoLMGREN, l'excitation produite par l'acte du « léchage » qui déterminerait la transformation locale du tissu adipeux. Feytaux, qui a repris la même étude {Arch. Anat. micr., 1912), arrive à cette conclusion que le tissu en colonnettes (tissu adi- peux royal), ne dérive pas directement du tissu adipeux, mais se forme indirectement par l'intermédiaire des leucocytes. Ce seraient les leucocytes, qui infiltrant de toute part les cellules graisseuses et proliférant au sein de ces dernières, engendre- raient peu à peu un nouveau tissu. L'examen des coupes (1) (reine de 38 mm.) m'amène à une conception un peu différente. Il est vrai que l'on voit dans les intervalles des colonnettes des amas de leucocytes. Je n'ai tou- tefois pas réussi à observer la pénétration de ces derniers à l'intérieur des cellules. Il semble d'ailleurs difficilement admis- sible qu'un tissu d'aspect glandulaire, de caractère franchement épithélial, puisse même indirectement dériver de leucocytes. Un trait m'a frappé, c'est l'abondance des trachées au sein du tissu en colonnettes et surtout l'aspect de ces canaux. Ceux-ci se dis- tinguent par l'épaisseur de leurs parois et par le grand nombre des noyaux qui les entourent. Le fil spiral, lui aussi très épais, forme de gros traits transverses renflés aux deux bouts, donnant à la coupe longitudinale de la trachée l'aspect d'une petite échelle. On remarque au surplus sur plusieurs points de la coupe que les trachées et le tissu épithélial se trouvent dans un rapport des plus intimes. Il semble, lorsque par hasard une colonnette se montre en coupe transverse avec une trachée à l'intérieur, que l'épithélium et la gaine trachéenne sont en conti- nuité directe. Ces dernières constatations m'ont conduit à (1) Les coupes qui ont servi à cette étude ont été faites à Lausanne par le pr N. PoPOFF, sur le matériel fl.xé clans l'alcool, le formol ou le liquide de Gilson. 218 E. Bl'GNION conclure que le tissu en colonnettes dérive vraisemblablement d'une prolifération des gaines des trachées au sein du tissu adipeux de Timago. Je reconnais toutefois qu'il faudrait, avant d'admettre cette conclusion, étudier sur de jeunes reines la pre- mière apparition de ce tissu. Quant à la signification du tissu en colonnettes, il faut remar- quer tout d'abord que l'hypothèse de Holmgren (exsudation au moyen de poils creux), paraît difficile à accepter. L'abdomen des Reines-Termites ne montre dans ses parties membraneuses ni pores, ni poils creux. Les parties brunes (tergites et sternites) portent, il est vrai, de nombreux pores pilifères, mais ces pores surmontés de poils pleins (du type ordinaire), ne semblent pas perméables à l'extérieur. La théorie de l'exsudation, fondée sur la structure de certains Staphylins termitophiles, ne paraît pas applicable aux Reines- Termites. L'idée la plus plausible serait, semble-t-il, de consi- dérer le tissu en colonnettes comme une glande à sécrétion interne destinée à agir sur la composition du sang. . Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de la signification des rosaces, il y a un fait surtout qui frappe, c'est la dissemblance qui existe entre l'imago et la reine dans la répartition du tissu graisseux. Tandis que chez l'imago, la graisse (formée de petits lobules oblongs appendus aux trachées), remplit l'abdomen entier, englobant tous les organes, le tissu pseudo-adipeux de la reine, condensé au niveau des stigmates abdominaux, laisse l'ensemble des viscères entièrement à découvert. Le tube di- gestif, les vaiseaux de Malpighi, les ovaires, se voient sans pré- paration, flottant dans la lymphe. La quantité de lymphe (sang incolore) qui s'écoule de la plaie, lorsqu'on incise l'abdomen d'une grosse reine, peut être évaluée à deux ou trois centimètres cubes. Observé au microscope, ce liquide un peu louche montre de nombreux leucocytes sphé- roïdes. Les plus gros, larges de 20 à 23 a., ont un gros noyau transparent montrant d'ordinaire un nucléole; leur cytoplasme est d'aspect granuleux. Les moyens, larges de 10 à 13 [x., offrent un noyau plus petit ou plusieurs granules colorés en violet par l'hémalum. Les plus petits, larges de 6 p.. 1/2, sont le plus sou- vent hyalins, privés de granules. Outre les leucocytes, les coupes nous ont fait voir des globules de forme allongée accumulés surtout au sein du plasma coagulé dans les interstices du tissu en colonnettes (rosaces") et des bou- ANATOMIE DE LA REINE ET DU ROI-TERMITE 219 quels tracliéens. Ces corpuscules, assez régulièrement fusi- fornies, offrent sur les préparations traitées à l'hémalun-éosine un noyau ovalairc de couleur violette (fig. 9) (1). Les divers segments du tube digestif offrent les particularités suivantes : La langue et le pharynx sont semblables à ceux de l'imago. L'œsophage, avec le jabot, mesure 10 mm. de la tête à l'es- tomac. Le jabot, qui ne forme i)liis un sac à part, est simple- ment représenté par la partie postérieure, légèrement dilatée de l'œsophage. Le gésier, ;\ peine distinct de l'extérieur, peut être reconnu au moyen d'une incision. La paroi ayant été étalée, on remarque entre l'œsophage et l'estomac un léger épaississe- ment portant sur sa face interne 2'i plaques chitineuses (12 grandes et 12 petites), comme chez les Termites en général. L'estomac est représenté par un tube blanchâtre presque dia- phane, occupant presque toute la longueur de l'abdomen, replié en anse dans sa partie moyenne, flottant librement dans la lymphe entre les cordons ovariques. On le voit, sans prépa- ration aucune, dès que les téguments ont été incisés. Sa longueur est de 11 cm., soit deux fois à peu près celle du corps. Sa largeur varie de 2 à 3 mm. De longues trachées à direction oblique, détachées des bouquets latéraux, contribuent . à le fixer. Le caecum a disparu. L'intestin postérieur, extrêmement réduit, a 3 mm. seulement du bout de l'estomac (insertion des tubes de Malpighi) jusqu'à la vésicule stercorale. Celle-ci, renflée en forme de poire. pres([ue transparente, mesure 10 mm. environ jusqu'à l'anus. Observé sous le microscope, le contenu de l'estomac montre des amas de grains de formes diverses, spores, débris de myco- têtes, flottant dans un liquide clair. La paroi comprend quatre couches : 1° la couche péritonéale, mince, semée de petits noyaux, en rapport avec les trachées de la surface; 2° la musculaire, avec des fibres annulaires externes et des fibres longitudinales internes (les premières plus serrées); 3° la cuticule externe (sécrétée par l'épithélium); 4° le revêtement épithélial. La coupe (transverse ou longitudinale) montre au niveau de l'épithélium une zone continue de cryptes (alvéoles) juxtaposés, à peu près cylindriques. .Au fond de chaque crypte se trouve un (1) Des globules de forme allongée, semblables à ceux de la reine, ont été observés également chez l'imago (r. Homi) au sein des lacunes sanguines qui se voient sur les coupes de la langue. 220 E. BUGNION groupe de cellules plus petites et plus serrées, formant uno sorte de nid nettement circonscrit, plus étroit que l'alvéole cor- respondant, entouré d'un espace clair. Ces nids (caecums), en rapport avec la couche musculaire, peuvent être considérés comme des centres de prolifération destinés à renouveler l'épi- Ihélium. Dans les cryptes se voient des éléments polyédriques mal délimités, chacun avec un noyau arrondi, tandis qu'au niveau des orifices les éléments glandulaires allongés en forme de massue proéminent dans le lumen. De nombreuses goutte- lettes teintées en rose par l'éosine, visibles sur la coupe en dedans des cellules en forme de massue, indiquent une sécré- tion très active de ces cellules. Les cryptes elles-mêmes sont limitées par une cuticule (prolongement de la cuticule externe) sécrétée par les cellules et destinée à les porter. Ainsi constitué, l'estomac de la reine représente, comme on voit, une surface fort étendue remplissant le double rôle d'un organe de sécrétion et d'absorption. Si l'on songe que l'es- tomac de l'imago mesure 5 mm. seulement (mesure prise sur une imago Q de T. Horni), les dimensions notées chez la reine (11 cm.) donnent lieu à des considérations intéressantes. L'es- tomac formant une anse allongée qui flotte librement dans l'abdomen, on voit par là même que l'allongement de cet organe n'est pas une simple conséquence de l'allongement de l'abdo- men, mais qu'il y a un accroissement de sa paroi en longueur et en largeur. Il est vrai que l'intestin est réduit en proportion. On pourrait donc penser à un empiétement graduel de l'estomac sur l'intestin, ou, ce qui revient au même, à un déplacement d'avant en arrière du point d'insertion des tubes de Malpighi. Un tel déplacement étant toutefois (sans l'intervention d'une muo) difficile à concevoir, j'incline plutôt à admettre une hypertrophie de l'estomac accompagnée d'une atrophie correspondante de l'in- testin. Les tubes de Malpighi sont au nombre de 4. Insérés sur la partie postérieure du tube digestif à 13 mm. de l'anus, ils forment un paquet de cordons jaunâtres, bosselés, presque diaphanes, pelotonnées autour de l'estomac, de l'intestin et du rectum. Leur longueur est de 10 à 11 cm., soit cinq fois environ la longueur mesurée chez l'imago. Observés sous le microscope, ils montrent des acini arrondis, revêtus de cellules polygonales à l'intérieur. Ces acini portés par le tube collecteur, constituent les bosselures caractéris- tiques de ces organes. ANATOMIE DE LA REINE ET DU ROI-TERMITE 221 On voit en somme que Tapparcil digestif de la Reine-Termite est caractérisé surtout par l'hypertropliie extraordinaire de restoinac et des canaux malpigliiens. Certaines parties (caecum, intestin postérieur), spécialement destinées à emmagasiner les débris de bois, encore bien développées chez l'imago, sont chez la reine lortement diniiiuiées et atrophiées. Le rôle essentiel du tube alimentaire étant désormais de nourrir les ovules, ce tube s'est transformé en un vaste sac digestif destiné à recevoir les mycotètes et la salive. Résorbées par la lymphe périviscérale, les substances nutritives sont transmises à l'ovaire par le che- min le plus court. L'appareil salivaire comprend comme chez les Termites asexués . une paire de glandes en grappe et une paire de réservoirs. Les canaux collecteurs s'ouvrent suivant la règle commune, en dessous de la langue, au fond du siniis labio- lingual. On remarque toutefois : 1° que les glandes sont atteintes de dégénérescence granuleuse; 2" que les réservoirs salivaires sont entièrement vides; S° que l'appareil dans son ensemble est plus ou moins atrophié. Systhnc ncivcux. — La Reine-Termite offre, outre les centres céphaliques et thoraciques, six ganglions abdominaux répon- dant à peu près aux sternites chitineux. Le dernier ganglion abdominal (g. génital), placé au voisinage de la jonction des oviductes, donne de nombreuses branches à ces organes, ainsi qu'au pourtour de l'orifice génital. Chez une reine de 6 cm. 1/2, l'écartcnient des g;inglions était : du g. sous-œsoi)hagien au prolli()raci(iut', 1 mm.; du g. prothoracique au mésothoraciciue, 1 mm. 3/i ; du g. métathoracique au 1" abdominal, 5 ; du 1" abdominal au 2^ 10; du 2° au 3<=, 10 i/2; du 3^ au 4«, 11; du 4* au 5^ 10; du 5* au 6^ 6. Ces distances étant au moins dix fois plus grandes que chez la jeune femelle (imago), on voit que les connectifs se sont notablement allongés. On remarque en outre que les connectifs et les nerfs en général diffèrent de ceux des autres Insectes par leur aspect aplati et rubané. Les gan- glions abdominaux, minuscules, à peine visibles avant l'emploi d'un fixateur, apparaissent comme de petits nodules noyés dans l'épaisseur du cordon nerveux; les branches qui s'en détachent, destinées pour la plupart aux faisceaux musculaires, forment au niveau de chaque ganglion un plexus élargi. Traités par l'hémalun, les connectifs montrent une zone périphérique épaisse, faiblement colorée, d'aspect nettement fibrillaire, avec 222 E. BUGNION un grand nombre de petits noyaux intercalés. Les nerfs propre- ment dits, reconnaissables à leur couleur violette, peuvent être facilement distingués à l'intérieur. Je n'ai, malgré plusieurs ten- tatives, pas réussi à observer le système viscéral. Des coupes empruntées à l'imago m'ont montré en revanche un ganglion frontal et deux ganglions sus-intestinaux bien déve- loppés. Ces derniers placés assez loin du cerveau sont formés de cellules très petites et très serrées. (Voir Bugnion, le Termes Horni, Bev. Suisse Zool., 1913, fig. 16). Appareil génital. — Tandis que chez la plupart des Insectes les tubes ovariques convergent sur un point à l'extrémité des oviductes, ceux de la Reine-Termite {Termes), sont disposés en épi tout le long de ces canaux. L'épi étant très serré, les ovi- ductes e*ux-mêmes courant d'un bout à l'autre de l'abdomen, il y a en suite de cette disposition un nombre de tubes ovariques vraiment prodigieux. J'ai sous les yeux, étalés dans l'eau salée, les ovaires d'une jeune reine [T. Redemanni), qui mesurait 19 mm, seulement. La longueur de ces organes est de 3 cm. Les oviductes se reconnaissent facilement au milieu des tubes, grâce au pigment brunâtre qui imprègne la paroi au niveau de l'insertion des calices. La dissection est facilitée par le fait que les gaines ovariques sont nues, sans réseau trachéen. C'est, en effet, sur la membrane péritonéale et non pas sur les tubes ovariques que se ramiflent les trachées. La longueur des tubes est de 1 cm. environ, sans compter le filament ténu qui les termine. Chacun d'eux, inséré obli- quement au moyen d'un petit calice, offre déjà une série de chambres ovulaires, qui se suivent bout à bout, sans trace de cellules nutritives i^vitellogènes) intercalées (fig. 6). Je compte de l'oviducte au germigène 16 à 20 chambres, de grandeur régu- lièrement décroissante, chacune avec son ovule, entouré d'épi- thélium folliculaire. L'ovule inférieur plus avancé, long de 1/2 mm. environ, est rempli de grains vitellins qui masquent la vésicule germinative ; il est de même des 3 ou 4 c|ui le précèdent (1). (1) Les œufs de T. Redemannl sont blancs, de forme oblongue, arrondis aux deux bouts, longs de 0,6 mm. sur 0,3 de largeur. On ne voit, lorsqu'ils sont fraî- chement pondus, qu'un vitellus non segmenté bourré de grains arrondis. Les aufs recueillis dans les termitières (on les trouve accumulés en gros paquets sur les meules voisines de la loge royale) montrent souvent l'embryon déjà formé, visible par transparence à travers la coque. On constate alors que le bout cépha- lique de l'œuf est un peu plus large et le côté dorsal légèrement aplati. ANATOMIE DE LA REINE ET DT ROI-TEIIMITE 223 Le segment suivant comprend une Uuuzaine de chambres ovulaires de dimensions décroissantes renfermant chacune une vésicule germinative entourée d'un cytoplasme granuleux; enfui, vient une série de vésicules claires, transverses, empilées les unes sur les autres, les dernières juxtaposées sur deux ou trois rangs, constituant ensemble le germigène. Dans les oviductes se voient plusieurs ovules mûrs, se suivant bout à bout. Les ovaires de la reine adulte sont semblables à ceux de la femelle jeune, mais plus volumineux. l*]ntourés chacun d'une enveloppe péritonéale, ils se présentent, lorsqu'on a fendu le tégument, connue deux coidons parallèles longs de 6 cm., d'un blanc opaque, à contour sinueux. L'arcade très courte, qui unit les deux ovaires en passant par dessus le tube digestif, au niveau du gésier, est formée dun faisceau de filaments très fins, tous de même grosseur, disposés en écheveau, continuant vrai- semblablement les lilauienls suspenseurs. L'enveloppe enlevée, on distingue, comme chez le sujet précédent, les tubes ova- riques en nombre énorme, insérés obliquement sur l'oviducte, donnant lieu à une ligure spiroïde d"une grande élégance. Leur longueur, qui était de 1 cm. sur la femelle de 19 mm., est main- tenant de 1 1/2 à 2 cm. On remarque toutefois, en allant d'arrière en avant, une tendance des tubes à devenir un peu plus courts. Les tubes, détachés un à un, ayant été comptés exactement, chez une reine longue de G cm. 1/2, je suis arrivé au chiffre énorme de 2.'i20 pour l'ovaire droit seulement. L'oviducte, dépouillé des tubes, se présente connue un canal rectiligne, large de 2 mm. environ, entièrement rempli d'ovules. Observé isolément, chaque tube offre un collet rétréci (calice), garni de cellules pigmentées. Ces cellules, chargées de granules bruns, forment cinq à six rangs superposés. Au-dessus du collet viennent ciiK] ou six œufs à peu près mûrs, longs de 0,5 à 0,6 mm., plus opaques que ceux de la femelle jeune et plus riches en vitellus, puis une série d'ovules en formation, semblables à ceux de la femelle jeune, mais en nombre beau- coup plus grand : 'iS environ jusqu'au germigène. Le germigène enfin renferme des noyaux plus nombreux et plus serrés. En somme l'ovaire de la relue est disposé de façon à produire d'une manière contmue le plus grand nombre possible d'œufs. Supposons un nombre moyen de 2.-'i00 tubes par ovaire, admettons que chaque tube mûrit 5 œufs par jour, cela donne 24.000 par jour, ou 8.760.000 par an. 224 E. BUGNION EscHERiCH (1909, p. 44) qui a observé en Abyssinie la ponte d'une reine du T. beUicosus (récemment extraite de sa loge) admet que les œufs sortent d'une manière continue à raison d'un œuf en moyenne toutes les deux secondes. Le nombre des œufs pondus par la reine adulte serait de 30.000 environ par jour (10 millions par année). La partie libre, extraovarique de l'oviducte est un tube court et étroit, s'unissant, après un trajet de 4 mm., à celui du côté opposé. Le conduit conmiun, long de 1 mm. à peine, s'ouvre directement dans l'orilice génital, en dessous de l'anus. Outre les ovaires et oviductes, l'appareil sexuel femelle com- prend encore le receptaculum seminis et la glande annexe. La spermathèque (fig. 4) est une vésicule jaunâtre, longue de 2 mm., tordue en forme de tire-bouchon, s'ouvrant par un canal étroit en dessus de l'orifice génital. Sa paroi, rela- tivement épaisse, est revêtue sur la face externe de fibres mus- culaires striées. A l'intérieur se voit un canal étroit de nature chitineuse offrant une série de petits plis. Son contenu examiné à un fort grossissement montre une myriade de corpuscules arrondis, tous de même grosseur, qui sont manifestement les spermies du Termite. Les mêmes formations s'observent en effet dans les oviductes, ainsi que dans les préparations du testicule. On ne découvre en revanche aucun zoosperme filamenteux ou flagellé (1). La glande annexe (fig. 4) comprend un bouquet de cordons flexueux de 10 à 20 mm. de longueur, insérés latéralement sur un tube collecteur très court qui débouche à côté de la sperma- thèque, au-dessus de l'orifice génital. Chaque cordon présente un lumen tubuliforme visible par transparence et un revêtement de petites cellules. Quelques-uns de ces éléments, d'aspect vési- culeux, se détachent comme des points clairs au milieu des autres. La figure C représente quelques-uns de ces tubes déroulés et étalés. Observées sur des coupes microscopiques, les diverses parties de l'appareil génital présentent quelques intéressantes particu- larités. (1) Les spermies, très petites (2/i), arrondies, semblables à des spores, sont, chose curieuse, privées de flagelle. L'hémalun les teint très fortement. A peu près immobiles, elles n'offrent qu'un léger balancement, rappelant le mouvement brownien. Cette observation, qui semble tout d'abord inadmissible, a été répétée au moins vingt fois, tant chez le roi que chez la reine avec un résultat toujours identique. Les Blattes, qui sont à d'autres égards voisines des Termites, ont des spermies flagellées avec la tête en forme de bâtonnet comme les Insectes en général. ANATOMIE DE LA REINE ET Dr ROI-TERMITE 225 Examinons d'abord une coupe de l'ovaire, colorée à l'hénia- lun-éosine. Les ligaments suspenseurs apparaissent ça et là au milieu des gaines ovariques, sectionnés en fragments, cha- cun avec une série de petits noyaux ovalaires ou allongés. Les gaines elles-mêmes peuvent être divisées en plusieurs segments assez distincts. Le segment dislal (germigène) se présente sous forme d'un sac allongé, trois l'ois environ plus long que large, FiG. C. — Reine-Termite La glande sébifique déroulée et étalée. rempli de petits noyaux clairs disposés sans ordre. Chaque noyau, entouré d'une mince couche de protoplasme, renferme un nucléole déjà distinct. Dans le segment suivant les noyaux devenus plus volumineux tendent déjà à s'aligner; plusieurs toutefois sont encore juxtaposés (deux par deux), ou occupent par rapport à l'axe du cordon une position excentrique; la forme des ovules est plus ou moins irrégulière, ou polyédrique. Le Iroisièmç segment est caractérisé surtout par l'alignement régu- Méin. Soc. Zool. de France. 1912. XXV. 226 E. BUGNION ^S^ii*-'^- lier et la forme symétrique de ses ovules. Le développement des germes se faisant d'une manière graduelle, on passe insen- siblement de la forme plus ou moins aplatie à la forme quadran- gulaire et, dans la zone inférieure, à la forme ovoïde. Les noyaux sont clairs, ovalaires ou arrondis, chacun pré- sentant un réseau pâle encore indistinct, avec un, ou parfois deux nucléoles. Le 1 vitellus coloré en violet dans la zone des ovules quadran- gulaires, passe peu 2 à peu au lilas clair. L'épithélium, en- core très mince dans la partie supérieure, forme à mesure qu'on descend, une couche plus épaisse et plus compacte. Les germes, d'abord en contact les uns avec les autres, se trouvent séparés peu à peu par des éléments aplatis, émigrés de la surface. Les œufs de la forme ovoïde sont, comme le montre la figure, entièrement entourés d'éjùthélium. Le seg- ment suivant se distingue par l'apparition des grains vitel- lins. Les ovules devenus plus volumineux, montrent au sein du vitellus de petits grams arrondis, de grosseur inégale, colorés par l'hémalun-éosine en rouge violacé. Ces grains, qui occupent d'abord une zone limitée entre la surface et le noyau, envahissent peu à peu la masse entière du cytoplasme et se transforment dans la suite en grains défmitifs. La vésicule ger- minative offre dans les œufs de cette phase un gros nucléole (unique), et un réseau bien distinct. L'épithélium, qui a atteint son maximum de développement, est formé de cellules cubiques, renfermant chacune un gros noyau rond, de couleur violette. Le dernier segment (celui des œufs miÀrs), renferme, comme il a été dit ci-dessus, 5 à G œufs, à peu près de même taille. Ces œufs, de forme oblongue, longs de 0,5 à 0,6 mm., entourés d'une coque mince, sont entièrement remplis de grains relative- ment volumineux, de grosseur inégale, colorés par l'hémalun- éosine en rouge violacé. Ces grains, durcis par l'effet des réactifs. 3 FiG. D. — T. Horni. reine (formol). Coupe montrant quelques portions des gaines ovariques — 1, germi- gène ; 2, région des ovules tassés ; 3, région des ovules ovoïdes. ANATOMIE DE LA HËlNË ET DU ROI-TERMITE 227 rcndeiil ia section au inicrolome extrômenient difficile. L'épi- Ihôlium est, conlraircineiU à celui de la zone précédente, aplati et atrophié. Le calice, partie intermédiaire entre la gaine ovarique et Toviducte, est caractérisé par un bel épithélium cylindrique avec de gros noyaux ovales, colorés en bleu foncé par l'hémalun. Le lumen est tantôt rétréci (lubulaire), tantôt élargi en forme de cliambrettc. En dessous et au sein de l'épithélium se voient de nombreuses concrétions jaunâtres, de forme arrondie (corps jaune des Insectes, teintées en bleu par Fhémalun. La couleur brune qui, sur les préparations macroscopiques, fait à première vue distinguer les calices, est due à la présence de ces grains. L'oviducte (partie ovarique) n'est pas un canal simple, mais un carrefour allongé, plissé sur lui-môme, sur lequel s'abouchent une multitude de courts rameaux. A chaque branche répond naturellement l'un des calices. Observé sur la coupe, l'oviducte ovarique avec les canaux qui s'y abouchent, forment une sorte de labyrinthe. Les parois plissées et sinueuses sont formées de cellules allongées et transparentes, renfermant chacune un petit noyau ovale ressortant sur un fond clair. Ça et là, en dehors de l'épithélium, on remarque des faisceaux musculaires striés. Les concrétions jaunâtres mentionnées ci- dessus, se rencontrent aussi au voisinage des calices dans l'épi- thélium transparent qui tapisse ces canaux. L'oviducte (portion libre) est revêtu d'un épithélium cylin- drique formé de cellules étroites, avec des noyaux disposés sur plusieurs assises. En dehors se voient des faisceaux musculaires. La spermathèque (flg. 5) présente, en allant de dedans en dehors : 1° Des spermies rondes, semblables à des grains violets accu- mulés à l'intérieur; 2° une couche homogène (Icintée en rose par l'éosine), avec de petits prolongements qui s'avancent dans le lumen; 3° un bel épithélium cylindrique avec des noyaux de deux sortes, les uns internes, de forme allongée, colorés en violet par l'hémalun-éosine, les autres externes clairsemés, de forme plus arrondie, avec un nucléole qui prend le rose; 4° une couche musculaire relativement assez mince. Les tubes de la glande sébifique varient dans leur aspect, suivant que l'on considère les parties distales, éloignées du vagin ou les parties proximales, rapprochées de ce conduit. Les parties distales (fig. 12) ont un lumen étroit limité par des 228 E. BUGNION cellules claires (transparentes), cubiques ou cylindriques, cha- cune avec un bord arrondi proéniinant à Tinlérieur. Les cel- lules, trouées de grandes vacuoles claires (comme vidées de leur contenu) ne montrent que peu de cytoplasme. Les noyaux petits, de forme arrondie, relativement clairsemés, sont refoulés dans la partie profonde en dessous des vacuoles. Les parties proximales présentent un lumen beaucoup plus large, L'épi- thélium plus surbaissé, teinté par Thémalun-éosine en bleu violet, ne montre à ce niveau que des vacuoles très petites et peu nombreuses. Résumant les observations qui précèdent, nous pouvons dire que, comparée à celle de la jeune femelle (imago ailée), Tana- tomie de la reine est caractérisée surtout : 1° Par le développement énorme des deux ovaires; 2° par l'agrandissement considérable de l'estomac et des tubes de Mal- pighi; 3° par l'augmentation de la masse du sang; 4° par l'allon- gement du vaisseau dorsal, des faisceaux musculaires et de la chaîne ganglionnaire, allongement nécessité par celui . de l'abdomen; 5° par la transformation du tissu adipeux en un tissu nouveau (tissu en colonnettes) condensé sous forme de douze coussinets (rosaces) au niveau des six paires de stigmates abdo- minaux, dans les interstices des bouquets trachéens. Anatomie du roi. — Le roi {T. obscuriceps), long de 12 mm., bien que très semblable à une imago aptère, se distingue cependant par son abdomen plus dodu et plus épais. Celui-ci est, comme chez les sujets jeunes, rempli d'un tissu graisseux formé de grains blanchâtres, oblongs, appendus aux trachées. Le tube digestif, long de 18 mm., est semblable à celui de l'imago (1), de même l'appareil salivaire. L'estomac, long de 5 mm., de couleur blanchâtre, renferme, outre quelques bulles d'air, des débris de Champignons, entre autres des spores rondes, réfringentes, à contour bien marqué. Le cœcum est peu renflé. Les tubes malpighiens assez gros et boursouflés (dans leur partie proximale), mesurent une vingtaine de millimètres. Les organes génitaux, placés dans la moitié postérieure de l'abdomen sont, à cause de leur petitesse, difficiles à disséquer. Cet appareil comprend deux testicules et deux canaux déférents très courts. Il n'y a ni glandes accessoires, ni organes copula- teurs. (1) L'étude de l'imago a été faite sur T. Horni. ANATOMIE DE I.A REINE ET Dl' ROI-TERMITE 229 Les testicules (fig-. 7) sont deux petites boules blanchâtres, à surface bosselée, avec une dépression jaunûtre (hile), d'oii part le canal déférent. Leur diamètre est de 3 à \ mm. Chacun d'eux comprend une cinijuantaine de lobules fusiformes mesurant 2 à 2 mm. J/2 de longueur, insérés sur le hile au moyen d'un tube jaunAtre, et coiffés à l'autre extrémité d'une espèce de cône de couleur plus claire. Le canal déférent, très étroit, long de 2 mm. 1/2, se termine par une partie un peu renflée (vésicule séminale), adossée à celle du canal opposé. L'absence d'un organe copulateur, bien que surprenante au premier abord, s'explique par la brièveté du vagin chez la femelle. La sper- mathèque débouchant tout près, il suffit que l'orifice génital du mâle s'applique sur celui de la femelle pour que les spermies puissent pénétrer à l'intérieur. L'étude du testicule a été faite : \" sur des préparations fraîches, dissociées dans l'eau salée: 2" sur des frottis colorés par l'hémnlun-éosine, après fixation dans l'alcool absolu; 3° par la méthode des Coupes. Les préparations fraîches montrent deux éléments principaux, de grosses cellules arrondies ou piriformes, spermatocytes I et TT, et de petits noyaux arrondis, spermalides. provenant tous deux de la dissociation des spermatogemmes, groupés ça et là en masses compatîtes. Les spermatocytes sont caractérisés par leur cytoplasme h peu près transparent avec un gros noyau clair et un nucléole. Les éléments de la deuxième sorte, tous de même grosseur et de même aspect, sont des noyaux de spermatides, sans cyto- plasme distinct; quelques-uns, animés d'un petit mouvement vibratoire (sorte de balancement), paraissent représenter déjà des spermies complètes. Les frottis colorés à l'hémalun-éosine montrent les sjierma- tocytes T sous forme de cellules arrondies ou polyédriques, avec un cytoplasme rose et un noyau lilas. Leurs dimensions sont environ de 16 a. sur 12. Des éléments plus petit?, larcos de 8 a. représentent vraisemblablement les spermatocytes IL Au milieu de ces éléments se voient de nombreux noyaux ronds très petits (2 II.) colorés en violet foncé, dont les uns, englobés dans de petites cellules roses, représentent les spermatides et les autres, libres, répondent aux spermies définitives. Observé sur la coupe longitudinale (fig. 8), le lobule testicu- laire montre distinctement ses trois parties : 230 E. BUGNION 1° La partie jaunâtre insérée sur le hile; 2" la partie princi- pale (glandulaire); 3° le cône terminal. La partie jaunâtre, longue de 0,6-0,9 mm.. renfernK? le canal collecteur. La lumière (plus ou moins remplie de spermies) est bordée d'une zone claire traversée par des fibrilles avec quelques noyaux très petits et clairsemés. Par dessus vient la couche musculaire dont les fibres (vues en coupe) ont l'aspect de franges. Cette couche, chose curieuse, ne renferme pas de noyaux. Colorée en lilas dans les préparations à l'hémalun, elle prend sur les coupes traitées au van Gieson une teinte brunâtre uniforme. Quelques noyaux colorés en violet foncé par l'héma- lun, placés en dessous des muscles, semblent appartenir plutôt à la zone claire. Le cône est une sorte de coiffe longue de 0,16 à 0,20 mm., appliquée sur le bout du lobule. Sa paroi, très épaisse, trans- parente à l'état frais, est, sur les coupes traitées à l'hémalun, colorée en lilas clair. Sa structure est celle d'une substance homogène vaguement lamelleuse avec quelques noyaux inter- calés. La partie principale renflée, longue de 1 mm. 1/2, est entière- ment remplie d'éléments spcrmatiques en voie de développe- ment, d'ordinaire sans trace de lumen, parfois avec une petite cavité centrale à contours déchiquetés. Les éléments, très petits, sont groupés par petites masses (spermatogemmes) arrondies ou polygonales. Les spermatogemmes offrent ce trait caractéristique que leurs éléments constitutifs (noyaux) sont dans chacune d'elles exactement de même aspect. Il en est géné- ralement de même pour les masses spcrmatiques voisines (con- tiguës), tandis que sur un autre point l'aspect des éléments diffère au contraire du tout au tout. Prenons une coupe longitudinale colorée au van Gieson-héma- lun et observons avec l'objectif à Im. 1/12 de Zeiss. La zone périphérique (région des spermatogonies), d'un rose violacé, se distingue par sa teinte pâle, son aspect uniforme. Les noyaux à contours peu distincts, chacun avec un petit groupe de chro- mosomes, sont plongés dans une masse homogène rappelant un syncytium. La zone moyenne diffère de la précédente en ce que les éléments (spermatocytes) ont des contours polygonaux très nets. Les cellules, dont le cytoplasme est rose lilas, sont (en suite de contraction) séparées ça et là par des fentes claires. Les noyaux, plus gros et plus foncés, offrent une masse de nucléine d'un rouge violet, condensée en un p,eloton. Les sper- ANATOMIE DE LA REINE ET DU ROI-TERMITE 231 matocytes de I et de IP ordre n'ont (à cause de la petitesse des éléments) pas pu être distingués les uns des autres. Je n'ai pas réussi non plus à observer les deux cinèses. La zone interne est caractérisée par la présence de noyaux très petits doni la chro- matine est condensée à un grain arrondi violet foncé. Los grains de même grosseur et de même aspect que les spermies libres, représentent manifestement les noyaux de spermalides déjà condensés. Les cellules qui les renferment, d'un rose lilas, à contour polygonal, forment par leur groupement dos sperma- togemmes rondes nettement circonscrites. Çà et là se voient les grains violets (noyaux) déjà dégagés de leur cytoplasme, sem- blables aux spermies définitives, flottant libremenl. O^ élé- ments disséminés sans ordre, renfermés dabord dans des mailles polygonales légèrement teintées en rose (dernier vestige des spermatogemmes) finissent par se libérer et, poussés dans le canal collecteur, remplissent peu à peu la lumière de ce der- nier. Les spermies étant rondes, dépourvues de flagelles, on ne voit nulle part dans le testicule du Termite de faisceaux spcr- matiques, semblables à ceux des autres Insectes, régulièrement ordonnés et alignés. Résumant les observations qui précèdent, nous voyons que le testicule du roi (tiré de la loge royale) diffère de celui du mâle ailé : 1° Par ses dimensions plus grandes (le diamètre du testicule, qui est de 0,8 mm. chez le m(àle ailé du T. Horni^ mesure 3 à 4 mm. chez le roi du T. obscuriceps). 2° Par la teinte jaune plus accusée du segment interne (voisin du hile). 3° Par la prolifération plus active de ses éléments et la masse plus grande des spermies visibles à l'intérieur. Les transformations subies par le testicule en passant de l'état jeune à l'état adulte sont en somme beaucoup moins considé- rable que les transformations présentées par l'ovaire. Il y a même lieu de s'étonner que les deux testicules relati- vement petits du Roi-Termite puissent suffire à féconder la masse d'œufs si prodigieuse qui est journellement fournie par la reine (1). (1) Il est vrai que les spermies sont très petites. 11 se peut encore qu'une partie des œufs se développe par voie parthénogénétique comme ceux qui font des mâles chez les Abeilles et les Fourmis. EXPLICATION DES PLANCHEIS PI. VII Termes Redemanni et obscuriceps. FiG. 1. — Reine-Termite disséquée par la face dorsale. Vue du tube digestif et des ovaires. Grandeur naturelle. FiG. 2. — Reine-Termite disséquée par la face dorsale. Vue du système nerveux et des rubans musculaires ventraux, x l V4. FiG. 3. — Reine-Termite. La lèvre inférieure avec la langue, l'appareil salivaire et l'œsophage, x 8. — e estomac, ye gésier, ja jabot, ce œsophage, s glandes salivaires, s' ampoules salivaires. FiG. 4 — T. obscuriceps, reine. Portion terminale de l'appareil génital, x 20. — gl glande sébiflque, ov oviductes, sp spermathèque, va vagin. FiG. 5. — Reine-Termite. Coupe de la spermathèque. A l'intérieur se voient des spermies sans flagelles. FiG. 6. — Jeune reine longue de 19 mm. Deux tubes ovariques isolés, x 12. FiG. 7. — T. obscuriceps, roi. Appareil génital mâle, x 7. FiG. 8. — T. obscuriceps. Un lobe du testicule isolé, x 30. PI. VIII FiG. 9. — T. Horni, reine (formol). Coupe du tégument de l'abdomen, pratiquée au niveau des protubérances latérales surmontées de rugosités brunes. x 110. — On volt dans l'intérieur des plis du sang coagulé avec des globules de forme allongée. FiG. 10. — T. Redemanni, jeune reine longue de 4 cm. (alcool). Coupe transverse de l'estomac, x 400. FiG. 11. — T. Horni, reine. Partie postérieure d'une gaine ovarique avec un œuf mûr et le commencement du calice. Coupe longitudinale, x 160. FiG. 12. — T. Horni, reine. Coupes transverses de la glande sébiflque, partie dis- taie. X 340. FiG. î3. — ID., partie proximale. x 340. FiG. 14. — T. Horni, reine. Coupe du tissu graisseux royal (tissu en colonnettes) attenant à une trachée Celle-ci d'aspect scalariforme, montre le fil spiral fortement épaissi, x 460. Mcm.S\ Z.F.,XKV, UJ12.. J" -=J # ^^;t L__ Za^jviJre- à^^A. Terines Re^ye7nœr^ n.vr '/,<-' ^h 'is'v,:x i A^ ohsc itr^hceps. hnfiS Ln^nitwt^ , f*ar%s. Mèm.S. Z.F., XXV, ^ç^m. ■rOoaA„^_ 10 /?9 ■s»-'c 0 0 5''*' ^ ■ ~Sjy. // \>^. Z ,^7 /7 t'fV-^e' h^A-. Tcnnc^^ Redcjm I'! \'|I /.? o % o ; Linné. 1798. Scyllarus — Fabricius. 1837. — — H. Milne-Edwards, p. 282. 1863. — — Heller. p. 195. pi. vi. fig. 7. (1) Voir, à ce sujet, Grcvel, p. 23-26. 236 C. SCHLEGEL 1881. Scyllarus ardus Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 23. 1885. Arctus ursus Garus, p. 486. 1885. Scyllarus arctus Kœhler, p. 40, 59. 1887. — — Bonnier, p. 250. 1891. Arctus ursvs Ortmann, p. 41. 1897. — — Pruvot, p. 590, tabl. 11. 1906. — — Norman et Scott, p. 13. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 303. Le Scyllare est une espèce très rare, habitant les fonds, mais qui parfois, aux très fortes marées, se rencontre à la grève, dans les creux de rochers, collé contre la paroi avec laquelle il se confond, grâce à. sa forme rocailleuse et à sa couleur grise. Il est parfois rapporté par les pêcheurs qui ont pu le trouver dans des casiers ou dans des tramails. — ■ Je n'ai pas eu de femelles grainées. Section des Astacura Tribu des NEPHBOPSIDEA Famille des Nephropsidœ Genre Homarus H. Milne-Edwards Homarus vulgaris H. Milne-Edwards » 1761. Cancer gammarus Linné. 1837. Homarus vulgaris H. Mu.ne-Edwards, p. 334. 1853. — — Bell, p. 242. 1863. — — Heller, p. 219. 1868. — — Norman, p. 265. 1881. — — Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 25. 1885. — — Garus, p. 485. 1885. — — KŒm.ER, p. 22, .59. 1887. — — Bonnier, p. 250. 1891. — — Ortmann, p. 7. 1895. — — Garstang, p. 227. 1897. — — Pruvot, p. 590, tabl. 11. 1906. — gammarus Norman et Scott, p. 13. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. Astacus — Glark, p. 303. 1910. Homarus vulgaris Schlegel, p. 133. CRUSTACÉS DE ROSCOFF 237 Au poiiil (I(! vue 'le la iKuuriiclature, même observation pour le lluinard que pour la l.aiigousic : il dcvrail s'appeler //. ii(nii- marus (L'inné) en toute rigueur, mais le nom (Vil. rulatiris ayant prévalu tlaus les haliiliidcs, il vaut mieux le conserver. Les Homards haljitent exclusivement les fonds rocheux, et cela à partir de profondeurs d'une dizaine de mètres. Parmi ces fonds de roclies, où ils sont nombreux, ils [)Eéfèrent les plateaux rocheux qui prolongent la côte et les îles à une cer- taine profondeur, et c'est dans les creux et les anfractuosités de ces plateaux qu'ils se tiennent cachés. C'est ainsi que les casiers sont mouillés à peu de distance du bord, devant la pointe de Bloscon, par exemple, sur la basse du môme nom, ou aux abords de l'île de Sieck, de Duon, du Beclem côté nord, du Vezoul, du Bizek, etc. : les fonds à Homards sont très nom- breux, parce que très nombreux sont ces plateaux accores où l'eau est propre et sans cesse renouvelée. — J'ai rarement vu le Homard à la côte et accidentellement sur fond vaseux ou sableux : j'en ai seulement, à deux ou trois reprises, vu prendre, à la senne,, dans le chenal de la Penzé, au bord inférieur de l'herbier. La ])èclie, assez active, s'en fait surtout de mars à novembre, et les produits de la pèche sont écoulés conmie en ce qui concerne la Langouste. Les casiers sont ordinairement boëttés avec de la Roussette, ou, à son défaut, avec tout autre Poisson. Des individus très jeunes, d'une longueur de 2 centimètres environ, se rencontrent fréquenmient dans les paquets d'Algues arrachés du fond, et qui vont à la dérive au large entraînant une population assez caractéristique, composée surtout, en outre de ces jeunes Homards, de jeunes Gycloptères et d'Ido- thécs qu'i y restent accroches. Les femelles pondent de juillet à septembre. Section des Anomura Tribu des THALASSINIDEA Famille des Axiidœ Genre Axius Leach. Axiuf; stirhijnchits Leach. 1815. Axius stiilujnclius Li:acu. i837. — — H. Milne-Edvvards, p. 311. 1853. — — Bell, p. 228. 238 C. SCHLEGEL 1863. Axius stivhynchus Heller, p. 317, 327. 1881. -- — Delage, p. 157. 1885. — -- Carus, p. 490. 1885. -- — Kœhler, p. 7, 22, 46, 49. 1897.- — — Pruvot, tabl. 11. 1906. — — Norman et Scott, p, 13. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 301. M. Pruvot attribue à A. stirhynchus comme unique station les roches à Fucus; je n'ai pu, par moi-même, vérifier cette donnée, n'ayant rencontré ce Grustacé, essentiellement fouisseur, ni là, ni dans d'autres lieux que sur des fonds de graviers ou de sables, au niveau des plages inférieures, le même que celui dans lequel l'a trouvé Kœhler aux îles Anglo-Normandes. Je l'ai rencontré dans ces conditions au Pont du Cerf principale- ment (graviers et débris de coquilles), à Terenez, à Locquirec (sable). On le trouve, paraît-il, devant Roscoff à Roc'h zu et au banc de l'île de Batz, avec les deux espèces suivantes (Pêcheurs). Peut-être descend-il plus bas, mais les dragages ne nous l'ont jamais rapporté. Il est en effet assez difficile à capturer, en raison de l'agilité avec laquelle il s'enfuit devant la bêche (et probablement la drague) par les galeries souterraines qu'il a creusées. Les femelles portent leurs œufs en juillet et août. Famille des Callianassidx Genre Gallianassa Leach Callianassa suhterranea (Montagu) 1808. Cancer subterraneus... Montagu. 1814. Callianassa suhterranea .... Leach. 1837. — — .... H. Milne-Edwards, p. 309. 1853. — — .... Bell, p. 217. 1863. -- - .... Heller, p. 202, pi. VI, fig. 9-11. 1881. — — .... Delage, p. 157. 1882. — — .... Barrois, p. 24. 1885. — — .... Garus, p. 489. 1885. — — .... Kœhler, p. 7, 22, 46, 59. 1887. '— — .... Bonnier, p. 247. 1891. — — .... Ortmann, p. 53, pi. i, fig. 6. 1897. — — .... Pruvot, p. 592, tabl. 11. CRUSTACÉS DE ROSCOFF 239 1906. Callianafsa subtciranea .... Norman et Scott, p.- 12. rJ07. ■— — .... Norman, p. 357. 1909. — — .... Clark, p. 301. Cette espèce est, à Roscolï, la plus rare de la tribu, contrai- rement à ce qui s'observe ailleurs, où Axius est fort rare ou iiuuuiue : cela tient sans doute à Tabsence ou à la rareté du sable suflisanunent lin qui lui est nécessaire. Elle ne se ren- contre pas en dehors de la station que lui a assignée Pruvot : bord des plages inférieures (Banc de l'île de Batz, Pont du Cerf, Terenez, Locquirec), parfois descendant jusqu'à proximité de l'herbier, pour trouver, à défaut de sable, au moins de la vase sableuse. On ne la Innive jumais sur fonds de roche. Je n'ai i)as vu de femelles portant des-o'ufs. Cïenre (Jeiîia I^each Ik'bia sleilata (Montagu) 1804. Cancer astacus stcilatus ... Montagu. 1814. Gebia, stcUata I^each. 1815. — deltaûvd ... Leagh. 1837. — sleilata PI. Milne-Edwards, p. 313. 1837. -- littoralis ... h)., p. 313. 1837. (Icltura lu., p. 314. 1853. sleilata Bell, p. 223. 1853. deltura lo., p. 225. 1803. lillomlis ... Heller, p. 205, pi. v, fig. 12- 15. 1881. — deltura Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 25. 1885. — littoralis... C.vrls, p. 490. 1885. — deltura Carus, p. 490. 1885. — — Kœhler, p. 7, 22, 46, 59. 1887. — sleilata..... Bonnier, p. 248. 1891. — litoralis .... Ortmann, p. 53, pi. i, fig. 6. 1897. — deltura Pruvot, p. 592, tabl. 11. 1897. — liltoralis ... ÏD., iaihl. ii. 1897. — sleilata Id., ibid. 1906. Upogebia — Norman et Scott, p. 12. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 301. 240 C. SCHLEGËL D'accord avec ropinioii émise par Bell, et adoptée par la plupart des auteurs ultérieurs, et notamment par Bonnier^ je considère que les trois espèces décrites par H. Milne-Edwards : G. stellala, littoralis et deltura ne forment ciu'une seule et même espèce. C'est la plus commune des trois espèces de Thalassinides de Roscolï, Mais elle n'est pas plus variable dans ses habitats que les deux précédents : l'habitat et les stations sont identiquement les mêmes. Des pêcheurs m'ont déclaré en avoir vu dans le sable, aux Bourguignons, mais je n'ai pu contrôler cette affir- mation. Les femelles pondent leurs œufs, qui sont d'assez grosse taille, de juin à aotit. Tribu des GALATHEÎDEA Famille des Galatheidœ Sous-famille des Galatheinœ Genre Galathea Pabricius Galathea intermedia Lilljeborg 1851. Galathea intermedia Lilljeborg (1). 1863. — — Heller, p. 316. 1868. — — Norman, p. 264. 1882. — Giavdii Barrois, p. 22. 1885. " — Andrewsi Kœhler, p. 22, 59. 1887. — Giardii Bonnier, p. 243. 1888. — intermedia Id., p. 130, pi. x-xl 1892. — — Ortmann, p. 250. 1894a. — — A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 252 et passim. 1894b. — — ID. etlD.,p. 8i, pi. VIII, fig. 1-10 1895. — — Garstang, p. 228. 1897. — Parroceli Pruvot, tabl. 11. 1899. — intermedia A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 74. 1900. — — Id. et Id., p. 277. 1906. — — Norman et Scott, p. 11. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 302. C'est une Galathée de dragages. Elle est pêchée sur les fonds de mœrl ou de graviers et sables grossiers littoraux et côtiers, (1) Cf. Bonnier, 1888. CRI'SIACÉS DK ROSCOFF 241 c'esl-à-dire de 15 à 80 mètres de profondeur et peut-ôlre plus. Elle semble vivre en petites troui)es et est, en tous cas, assez conmiune. (iNohman et Scott la signalent avec la môme obser- vation en Devonsliire et Cornouaille, mais Clauk, dans cette dernière région, semble la considérer connue plutôt rare.) — Les adultes, toujours de petite taille, ont la couleur typique dé- crite par BoNNiEu : les jeunes sont de couleur brune ou saumon foncé, avec une large bande médiodorsale blanche sur le cé- phalothorax. Les femelles grainées sont assez fréquentes à la lin du prin- temps et au début de l'été. Galathea squamijera IjEACH. 1815. Galathea sqHannjicra Leach. 1837. — — 11. Milne-Edwarus, p. 275. 1853. — — Bell, p. 97. 1863. — — Heller, p. 190, pi. vi, lig. 3. 1808. — — Norman, p. 204. 1881. - - — Delaue, p. 157. 1882. — ■ — Barrois, p. 22. 1885. — — Carus, p. 488. 1885. — squamosaieri-ore/j Kœhler, p. 22. 1885. — squamijera Id., p. 32, 59. 1887. - -— Bonnier, p. 244. 1888. - -- Id., p. 143, pi, xn, fig. 1-5. 1892. -- — Ortmann, p. 249, pi. n, fig. 4?. 1894rt. — \. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 252 et passhn. 1895. — — Garstang, p. 228. 1897. — — Pruvot, p. 584, tabl. Jl. 1899. — — A. Milne-Edwarus et Bou- vier, p. 72. 1900. — — Id. et id., p. 276, pi. xxix, ng. 1. 1906. — — NoRiM.vN et Scott, p. 10. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 302. G. squamilera est un des animaux les plus communs à la grève. Elle se trouve assez rarement isolée, et généralement par groupes de 3 ou 4 individus, sous les blocs de roches dépla- çables à la main, sur fonds de graviers, qui forment une giande Mém. Soc. Zool de France, 1912. XXV. — 16 242 C. SCHLEGEL partie des zones des Fucus et des Himanthalia, et en particulier vers la limite des deux niveaux. Elle se rencontre aussi parfois sur les autres parties rocheuses de la côte. Elle se dérobe assez agilement sous les touffes d'Algues ou les cailloux. De très jeunes échantillons ont été rapportés de dragages faits à faible profondeur : il est probable que des adultes auraient pu également être rapportés (et, en effet, Bonnier à Goncarneau, A. Milne-Edvvards et Bouvier dans le golfe de Gascogne, etc., ont signalé de beaux exemplaires venant des grands fonds), mais qu'ils avaient pu fuir devant la drague. La taille n'est jamais considérable et la coloration est toujours d'un noir brunâtre. La période de reproduction commence de bonne heure : j'ai eu des femelles grainées au mois de février 1909. Elle semble se terminer avec le mois de juillet. Gulathea dispersa Spence Bâte 1859. Galathca dispersa Spence Bâte (1). 1863. — nexa Heller, p. 191, pi. vi, fig. 4. 1885. ~ — Garus, p. 488. 1888. — dispersa Bonnier, p. 154, pi. xiii, fig. 1-3. 1892. — nexa p.p Ortmann, p. 251. 1894a. - dispersa A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 252 et passiin. 18946. — — ID. et iD., p. 79. 1895. -~ — Garstang, p. 228. 1899. - A.' Milne-Edwards et Bou- vier, p. 72. 1900. — — Id. et ID., p. 278, pi. xxix, fig. 2-3. 1906. — — Norman et Scott, p. 10. 1907. -- - Norman, p. 357. 1909. — — Glark, p. 303. G. dispersa, la plus rare des quatre Galathées de la région, n'a été prise que dans les dragages les plus profonds qui aient été faits (80-100 mètres) : 6 individus provenant des dragages 45-51 (36 milles N.-N.-O. de l'île de Batz), tous adultes, mais de taille maxima bien plus petite que colle indiquée par (1) Cf. BONNIER, isss. CRUSTACÉS nr, roscoff 243 BoNNiER commp iiiaximuni : :VA millimètres de g-rande longueur au lieu de 67. Une l'emelle était graiuéc (août 1911). Cette espèce étant rare sur nos côtes, et ayant été peu souvent signalée dans nos parages, je crois utile d'attirer l'attention sur sa capture aux environs de Roscoff. Cependant, de l'autre côté de la Manche, Norman et Scott la signalent comme comnmne à Plymouth, et Clark l'a trouvée fort abondante à partir de 10 brasses, et plus, semble-t-il, que G. intermedia, ce qui est l'inverse de ce qui se produit chez nous. Galathea strigosa (Linné) 17(30. Cancer strigosus Linné. 1798. Galathea strigosa Fabricils. 1837. — — H. Milne-Edwards, p. 327. 1853. — — Bell, p. 200. 1863. — — IlELLER, p. 189, pi. VI, lig. 1-2. 1868. — — Norman, p. 204. 1881. — — Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 22. 1885. — — Carus, p. 488. 1885. — — Kœhler, p. 22, 40, 59. 1887. — — Bonnier, p. 245. 1888. — — ID., p. 160, pi. XIII, fig. 4-6. 1892. — — Ortmann, p. 250, pi. ii, fig. 6i. 1894a. — — A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 2.52 et passim. 1897. — — Pruvot, p. 590, tabl. 11. 1900. — — A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 282. 1906. — — Norman et Scott, p. 10. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 302. Ce Crustacé est assez rare; je ne l'ai pas rencontré plus haut que la région des Laminaires,, et encore à de fortes marées, en des points oii la roche est solide, dans les creux et non sous les cailloux : Duon, Roc'h Velen, le Tambour (sous Roc'h II- lievek). Les individus adultes sont généralement de belle taille, à belle coloration brune et bleue. Pour les échantillons dra- gués, même observation que pour (7. squamiiera, pour la même raison sans doute, d'autant plus que les dragages se font le moins possible sur fonds de roche et que les fauberts peuvent 244 C. SCHLEGEL être évités par des animaux assez agiles; je n'ai jamais eu que de jeunes individus, à coloration rouge et bleue, et ramenés de fonds de natures et de profondeurs diverses : roche, graviers, mœrl même, avec G. intermedia, et cela jusqu'aux plus fortes profondeurs. Il me semble donc que l'opinion de Clark, qui veut que cet animal soit une forme purement littorale, se trou- verait démentie par ces fa'its, si Bonnier (1888) et, après lui, A. iMilne-Edwards et Bouvier (1894 « e^ 1900) n'avaient déjà signalé l'espèce par des fonds atteignant et dépassant 500 et 600 mètres. Genre MuNmA Leach Munida bamUica (Pennant) 1777. Astacus hamUicus Pennant. 1815. Munida rugosa Leach. 1837. Galathea — H. Milne-Edvvards, p. 274. 1853. Munida Rondeletii Bell, p. 208. 1863. — rugosa Heller, p. 192, pi. vi, fig. 5-6. 1868. — Baniflia Norman, p. 205. 1885. — rugosa Carus, p. 489. 1887. — Bamtlia Bonnier, p. 246. 1888. — — iD., p. 164, pi. xin, fig. 7-8. 1892. — hamll'ica Ortmann, p. 253. 1894a. — bamllia A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 252 et passim. 18946. — banllica lu. et m., p. 83, pi. vu, fig. 1-7. 1899. — bamllica 1d. etm., p. 75, pi. iv, llg. 6-16. 1900. — Bamllica Id. et id., p. 299, pi. xxix, llg. 17. 1906. — bamllia Norman et Scott, p. 11. 1909. Minuda (?) rugosa Clark, p. 301. C'est une forme extrêmement rare et qui ne se rencontre qu'aux plus grandes profondeurs où ait dragué le Laboratoire et encore bien rarement. (Norman et Scott le signalent néan- moins sur les côtes du Devonshire, comme abondant, dans les eaux profondes, dans les déchets de chalutage.) J'ai pu cepen- dant observer deux variétés : l'espèce type de Pennant et !a variété provisoire gracUis A. Milne-Edwards et Bouvier (1899, fig. 10-11). CIUJSTACKS DK WOSCOFl- 245 Sous-Ciiiiillc (les Porcrlhm'nuc GeniL' l'uiicELLANA LLiniarck Porcellana lonyicornis (Pennant) 1777. (lancer lonyicornis Piîn.nant. 1818. Porcellana — La.mahck. 1837. — — II. Milne-Edwards, p. 257. 1853. — — ...... Bell, p. 193. 1863. — Heller, p. 186. 1868. — — Norman, p. 264. 1881. — — Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 21. 1885. — — Caris, p. 497. 1885. — — Kœhler, p. 21, 59. 1887. — — Bonnier, p. 2'j1. 1892. — — , Ortmann, p. 267. 1894a. — — A. Milne-Edwards et Boi - vier, p. 295 et passim. 1895. — — Garstang, p. 228. 1897. — — Pruvot, p. .58 'i, tabl. 10. 1906. — — Norman et Scott, p. 11. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 298. Porcellana longicornis se trouve très communément à peu près à tous niveaux de la zone intercotidale. mais particuliè- rement sous les blocs déplnçables à la main, et, semble-t-il, sur fonds quelconque : cailloux, graviers, sable ou vase. Elle pullule vers le haut et la partie moyenne de cette région, se raréfie au-dessous, mais elle persiste néanmoins à des profondeurs assez fortes : elle a été rapportée notamment d'un fonds de gra- viers côtiers de 80 mètres. Elle se rencontre ordinairement en troupes assez nombreuses, composées d'individus de toute taille. La couleur est uniformé- ment brune chez l'adulte, et variée chez les jeunes par une large bande ou tache laiteuse qui occupe la plus grande partie du céphalothorax. La période ovigère commence dès le début du printemps et se prolonge jusqu'à la mi-septembre. I^es œufs sont assez petits et peu nombreux. Les larves pullulent dans le plankton durant tout l'été et jusqu'en octobre. 246 C. SCHLEGEL Porcellana platycheles (Pennant) 1777. Cancer platycheles Pennant. 1802. Porcellana — Latreille. 1818. — — Lamarck. 1837. — — H. Milne-Edwards, p. 255. 1853. — — Bell, p. 190. 1863. — — Heller, p. 185, pi. v, fig. 19- 21. 1868. — — Norman, p. 264. 1881. — — Delage, p. 157. 1882. — — Barrois, p. 21. 1885. — — Carus, p. 496. 1885. — — Kœhler, p. 21, 59. 1887. — — Bonnier, p. 242. 1892. — — * Ortmann, p. 267. 1894«. — — A. Milne-Edwards et Bou- vier, p. 295 et passim. 1895. — — Garstang, p. 228. 1897. — — Pruvot, p. 584, tabl. 10. 1906. — — Norman et Scott, p. 11. 1907. — — Norman, p. 357. 1909. — — Clark, p. 298. Cette Porcellana, commune aussi, est bien cantonnée : elle se tient sous les blocs reposant sur fond de graviers, dans la zone des Fucus, surtout vers le bas, et surtout dans celle des Himan- thalia. On en rencontre encore quelques exemplaires à hauteur des Laminaires. Comme la précédente, elle est grégaire. Il semble d'ailleurs que la cohabitation sous le même bloc de deux bandes appartenant aux deux espèces est très rare. La taille de cette espèce est assez considérable : les individus dont l'envergure atteint 4 centimètres et la grande largeur du céphalothorax 1 cm. 5, ne sont pas rares. L'on rencontre assez communément, surtout en juillet et août, parmi les individus parfaits, des larves mégalopes en assez grand nombre. La période de ponte est la même que pour l'espèce précédente. Les œufs sont sensiblement plus gros et également en petit nombre. Les larves sont de même abondantes dans le plankton. III. — CONCLUSION Comme dans mon mémoire cité plus haut (pp. 167 sqq.), je crois utile de rapprocher les résultats de ces observations, afin CHUSTACKS DK ROSCOFF de li'niiiiicr suc une vue (rciisi'iiiblf |irriiicll;ui( des coiiipa- raisous. 2 s: -3 i- w i 1 — ?.. îs. w £ ^ 'C ^ "^ es . O > o 0 = - 0 (_. ^ - X •^- û:; • _: O ^ %^ a; Os _- ^ ci ce 'r' Eâ ■i\--^- :?.' 5 < 5 Ci 1 ^ O E^|g Ç-l jn t: ir c^ 5 '"' ijp ^ N i O ■ c - q S et . r ., , ■ ., *C -^ ^ ci ci ci Ê §■ ^ %; X. ~ r- ^ CQ ■{; '■ ~ > ^ •^ •2 J Vi ^ j 4 1 "£ ^ V S ^ ^ ^ *j ^ ^ 5_ - a ? ? i^ '^ S» '^.û ■^-^ 2; i» c s; "0 ~^ ÎS S c< ^ ^^ 5 § .»> 5 .< -? a ce " JI . 0 et ^ c 2 ci T3 C ."H E ci ■-^ 'S c" c/ zt _ç2 >-, ;:. i; r3 o ç-> ^ X ^ " — -^-^ — ■ .^^^ .-; rt ■^ — = ^ ,5 i = 3 CD c i^ «S ^^ -s: ^^S ^^S - 1. — Fréquence Les espèces citées peuvent se classer niiisi qu'il suif, par ordre de fréquence. Très rares : Scyllarus arctiis, Munida bam(lica. 248 C. SCHLEGEL Rares : Callianassa subterranea^ Galathea dispersa. Assez rares : Axius stirhijnchus, Galathea intermedia, G. strigosa. Assez commune : Gehia stcllata. Communes : Palinurus vulgaris, Homarus vulgaris. Très communes : Galathea squamifera^ Porcellana longi- cornis^ P. platijcheles. 2. — RÉPARTITION VERTICALE ET HABITATS Le tableau de la page 247 fait suite à celui que j'ai dressé pour les Brachyoures, sur le plan de ceux de M. Priivot ; les abré- viations sont les mêmes. Je rappelle que les indications portées en romaine sont les stations relevées par M. Pruvot; elles sont entre parenthèses au cas où je ne les ai pas retrouvées. En italique sont portées celles que j'ai cru devoir ajouter. Pour ce qui est des conclusions, je maintiens celles que j'ai données pour les Brachyoures, à savoir que ces Crustacés ne peuvent guère donner d^'indications sur la hauteur d'un niveau, mais peuvent renseigner sur la nature d'un faciès, au moins dans les niveaux les plus élevés, car, à partir de quelque pro- fondeur, s'établit un peu plus d'uniformité. 3. — Epoques de reproduction Enfin, je mets en présence des observations que j'ai faites à Roscoff celles que je leur ai déjà confrontées, de Clark et de Garstang, dans le cas des Crabes, en notant toujours le retard que j'ai déjà signalé. Palinurus vulyaris Scyllarus ardus SCHF.EfiEL CLARK GARSTANG Mai-Juiu Avril-Mai Larves en Juillet Eornarus vulgaris Axius si'irhynclius Callianassa sullerranca . . Juillet-Sept. Juillet-Août Aoùl-Septerabre, larves en Mal et Juin Gebia stellata Galathea intermedia G . squamifera G. dispersa Juin-Août Mai-Juin Févr., Avril-Juii. Août Août Juillet Février-Mars Mars- Avril Mars-Juillet-Août Mars Avril Mars G. strigosa Munida bam/jîca Porcellana longicornis . . . P. plaltjctieles Avril-Septembre Avril-Septembre Avril-Août Avril-Mai- Juin, Sept. Mars-Juillet Avril-Juillet CRUSTACKS ])K HOSCOFF 210 AP1>ENDICE Table dichotomique permettant la détermination des espèces citées précédemment I. — Abdomen toujours bien développé, bien armé, en pro- longement du céphalolhorax, ni mou, ni replié sous le corps. Les 5 péréiopodes bien développés, les 3 pre- miers tous avec ou sans pince. 1. — Pas de rostre ; les 3 premiers péréiopodes sans pince Palinura {SCYLLAHIDEA). 2. — Un rostre ; les 3 premiers péréio[)odes avec pince Astacura (h'EPIlHOPSIhEA). II. — Abdomen anormal. Le 3*^ péréiopode toujours différent du 1" Anomura. 1. — Abdomen symétrique, en prolongement du corps, mais pins ou moins amolli; uropodes bien développés; les 5 péréiopodes développés TIIALASSIMDEA. 2. — Ai)domen symétrique, aplati, replié sous le corps; uropodes développés ; 5^ péréiopode replié sous la carapace céphalothoracique GALATHEIHEA. 3. — (Pour .mémoire). Abdomen asymétrique; uropodes réduits PAGURIDEA. Palinura SCYLLAHIDEA A. — Antennes bien développées , en forme de fouet Palinurus vulgaris. B. — Antennes aplaties, élargies en pelles. Scyllarus arctus. Astacura NEPIIBOPSIDEA Caractères du groupe Homarus vulgaris. Anomura inALASSlNlDEA A. — Les 2 premières paires de péréiopodes didactyles : a. — Un rostre triangulaire; péréiopodes de la 1" paire subégaux, ceux de la 3* paire à propodite nor- mal Axius stirhynchus. 250 C. SCHLEGEL b. — Pas de rostre; péréiopodes de la i'"'' paire très iné- gaux, ceux de la 3^ paire à propodites élargis en lames ou pelle Caliianassa subterranca. B. — La 1" paire de péréiopodes seule di- dactyle et subcheli forme Gebia stcllala. GALATIIEIDEA A. — Carapace allongée, allure de Macroure : a. — Rostre développé, portant de chaque côté les dents dirigées vers l'avant : X. — Epipodite sur le 1" péréiopode seulement Galathea intermedia. 6. — Epipodite sur les 3 premiers péréiopodes : 6^. — Ischiopodite du 3* maxUli- pède plus petit que le méro- podite G. squamifera. 63. ■ — Ischiopodite du 3^ maxilli- pède plus grand que le méro- podite G. dispersa. y. — Pas d'épipodites sur les péré- iopodes G. strigosa. b. — Rostre décomposé en un faisceau de 3 épines, une grande, médiane, et deux petites, latérales Munida bamlfica. B. — Carapace élargie et aplatie, allure de Brachyoure : n. — Pinces longues, grêles et glabres Porcellana longicornis. b. — Pinces larges et aplaties, garnies de longs poils sur les bords P. platijcheles. INDEX BrBLTOGRAPHIQFE (Pour les travaux antérieurs à 1837, prière de se référer aux biblio- graphies d'H. Milne-Edwards, Bonnier, et A. Milne-Edw^ards et E.-L. Bouvier.) 1852. Barrois (T.). — Catalogue des Crustacés Podophthalmes et des Echinodermes recueillis à Concarneau durant les mois d'août et septembre 1880 (Lille, 68 p., 2 pi., 1 carte). 1853. Bell (Th.). — A history of Ihe British Stalk-eyed Crustacea (London, lxvi-386 p.). CRUSTACÉS DE ROSCOFF 251 1887. OoNNiER (.1.). — Catalogue des Crustacés Malacostracés recueillis dans la baie de Concarneau (I. Thoracostraca) {Bull. Sci. France Belgique [2], X, p. 199-2G2). 1888. lu. — Les Galatheido) des côtes de France [Bull. Sri. France- Belgique [3], I, p. 121-181, pi. x-xiv). 1!)U7. LîiiHnADAH.E (.1. 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Popoff. — Anatomie de la Reine et du Roi termite {Termes Rede)iianni, obscuriceps et Homi (2) 210 Caziot et Maury. — Faune des Mollusques pléistocènes des limons et alluvions caillouteuses de la vallée inférieure du Var près de son embouchure, et de quelques autres points du même horizon géologique du département des Alpes- Maritimes (1) 45 DoLLFUS (Robert). — Contribution à l'élude des Trématodes marins des côtes du Boulonnais. Une méta-cercaire marga- ritigcne, parasite de Donax vittatus Da Costa (2) 85 Durcis (I> Alph.). — Nouvelle revue des Oiseaux observés en Belgique (2) 162 MoREiRA (CaWos). — Crustacés du Brésil (2) '. 145 Id. — Embryologie du Cardisoma Guanhumi (2) 155 Nafilyan (Zia bey). — Matériaux pour la faune des Actinies des côtes de France. Les Actinies de Roscoff (1) 5 Pellegrin (J.). — Les Poissons d'eau douce d'Afrique et leur répartition géographique (1) 63 ScHLEGEL (C). — Recherches faunisliques sur les Crustacés Décapodes Replantia de la région de Roscoff. — II. Palinura, Aslacura, Ariomura (Thalassinidea et Galatheidea) (2) 233 (1). Fascicules 1 et 2 parus le 4 juin 1012. (2). Fascicules 3 et 4 parus le 12 Avril 1913 Imprimerie oberthur, Rennes— Paris (4246-12). MÉMOIRES DE LA f T SOtilEÏE ZOOLOGIQUE DE FRANGE RKCONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE ANNEE 1912 TOME XXV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, EUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1912