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MISSION EN SUSIANE

MÉMOIRES

TOME XVI

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS

MÉMOIRES

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MISSION ARCHÉOLOGIQUE DE PERSE

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TOME XVI

MISSION EN SUSIANE

SOUS LA DIRECTION DE

MM. R. de MECQUENEM et V. SCHEIL, de l'institut)

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

PAR

L. LEGRAIN

Diplômé de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, Professeur à l'Institut catholique de Pari':, Curateur au Musée de Philadelphie.

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PARIS ÉDITIONS ERNEST LEROUX

28, RUE BONAPARTE, 28

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INTRODUCTION

Les fouilles1 de Suse ont déjà livré bon nombre de cachets plats, des cachets cylindriques, des empreintes sur argile. Leur antiquité, leur priorité sur les cachets et empreintes connues jusqu'ici est hors de doute. Ils sont contemporains et proviennent des mêmes couches de terrain que les vases peints2 des Ier et IIe styles. Ils datent d'une époque l'Élam indépendante possédait une civilisation, un art, une écriture à elle l'écriture dite proto-élamite. Ils sont par suite antérieurs à Sargon l'Ancien, dont l'empire, en absorbant les marches de l'Est, marque la fin de l'art indigène. On peut sans trop d'erreur les placer vers l'an 3000 avant Jésus-Christ.

L'antiquité et l'importance de la glyptique élamite, aujourd'hui reconnues3, trouveront une confirmation nouvelle dans ies 300 et quelques figures de cette étude. Ces figures sont tirées presque toutes d'empreintes sur argile. Les empreintes entières sont rares. Les morceaux d'argile sont à l'état de fragments. Les cachets ont été apposés ou roulés avec plus ou moins d'attention sur la surface à marquer. Les empreintes sont partielles, chevauchent l'une sur l'autre, déformées par glissement de l'argile, souvent effacées, ou de relief douteux. Enfin une même empreinte peut se retrouver sur plusieurs documents. Ces figures sont donc souvent des reconstitutions.

D'où la nécessité de deux tables de concordance, l'une des figures (I), l'autre des docu- ments d'argile (II).

Les figures sont numérotées4 de 1 à 339.

Les documents sont cotés comme il suit : 1 à 620 : Fragments (fr.) d'argile avec empreintes, provenant de bouchons de jarres, de bulles,

et de tablettes proto-élamites inédits.

1. Cf. G. Jéquier, Dé/., t. VII, VIII ; M. Pézard., Dél., t. XII.

2. Cf. Ed. Pottier, Dél., t. XIII.

3. Cf. W. Hayes Ward, The Seal Cylinders of Western Asia, 1910, surtout le ch. lxxi : Origin oftke Babylonian civilisation from Archaeohgy ; Louis Speleers, Catalogne des Intailles et Empreintes orientales des Musées royaux du Cinquantenaire, Bruxelles, 19 17, place les intailles élamites en tête.

4. Les figures 310 à 339 ont été publiées dans les volumes antérieurs de la Délégation. Elles sont reproduites à nouveau d'après les originaux. Elles facilitent les comparaisons. Les figures 283 à 309 sont la reproduction, non des empreintes, mais des documents d'argile on les voit imprimées. Les figures 96, 125, 193, 204, 229, 247, déjà connues, sont publiées d'après de nouveaux exemplaires.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

AO. 41 S AO. 512 AO. 410 Schei I

Tablettes proto-élamites conservées au Louvre '.

Cachets cylindres conservés au Louvre. Tablettes proto-élamites en cours de publication.

Ces documents d'argile et leurs empreintes sont riches d'enseignements sur ce passé lointain. L'emploi du sceau « à l'effigie » sur tampon d'argile, et de la bulle pour fermer et garantir les jarres, les sacs, les tablettes écrites, est vieux comme le monde. Le répertoire des « effigies » des images gravées, comme de toutes les images sculptées ou peintes, trahit les usages, les besoins, le milieu, le sens artistique et religieux de l'Élamite de l'an 3000, ce qui formait le cadre de sa vie; ce qu'il aime à reproduire autour de lui, et qui distingue cet homme du haut pays du Sumérien et de l'Akkadien de la plaine. Il est très remarquable qu'il ignore ou omette de représenter les dieux sous des formes humaines. Mais il multiplie les figures d'animaux, abondent les espèces sauvages ; il leur prête parfois des attitudes étranges et des gestes d'hommes. Son imagination crée des monstres composites : dragons et griffons. Et s'il s'élève plus haut, c'est dans ces scènes figurent Gilgames et Eabani et par s'affirment ses relations avec la Babylonie. Ce n'est pas encore la dépendance. Gilgames de profil sent encore son chasseur et Eabani le bison d'Élam. Mais déjà l'écriture apparaît sur le cachet à côté de la scène gravée, une écriture qui n'est pas la proto-élamite2, mais l'écriture babylonienne. La vieille origi- nalité élamite s'efface peu à peu devant la brillante civilisation, fameuse sous le nom de Sargon l'Ancien.

Cette originalité permet-elle de conclure à une parenté de race avec d'autres habitants des hautes terres, par opposition aux Sémites de la plaine ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer. Il y a dans l'emploi du cachet, dans le choix et le traitement des images gravées, des analogies frappantes entre l'Élam et l'Egypte, la Crète, l'Assyrie et Chypre. Certains personnages accroupis à l'orientale' rappellent de près le style égyptien; des silhouettes d'aigles semblables aux hiéroglyphes4, des scènes de travail5, des frises d'animaux passant6, complètent l'illusion.

Le « style géométrique » est un autre trait propre à l'Élam. Nombre d'empreintes et de cachets des plus anciens sont ici la réplique des vases peints : cercles, carrés, losanges, damiers, chevrons, redans, lignes droites et brisées forment tout leur décor. C'est au moins ce qui apparaît à l'œil. Des images déformées, des images stylisées sont à l'origine de ce décor. Mais l'origine est oubliée, perdue pour l'artiste et pour nous. C'est, à l'époque, un pur décor dont il est oiseux de rechercher le sens et dont la valeur symbolique est douteuse.

Est-ce bien vrai ? Que savaient les Élamites de notre géométrie? Nos conventions ne sont pas leurs conventions. Nous aurions tort de dire géométrie, ils ont peut-être dit : enclos,

1. Citées d'après le catalogue du Louvre : Les Antiquités de la Susiane (Mission J. de Morgan), par M. Pézakd et Ed. Pottieu, 191 3. Le numéro de la tablette est indiqué, autant que possible, à la suite de ce numéro de série.

2. Et pourtant les empreintes (fig. 76, 77) sont peut-être un premier essai d'écriture sur cachet avec signes proto- élamites.

3. Fig. 212 à 228. 4. Fig. 185, 190. 5. Fig. 216 à 223. 6. Fig. 108, 13s-

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES

profils de montagne, tètes, pattes, corps, treilles, portes, constructions, tissus. Et alors même que ces dessins n'auraient plus de sens, les procédés par ils ont atteint ce style nous inté- ressent au plus haut point. Une autre stylisation importante a donné les signes de l'écriture. Un clou, un trait de plus ou de moins, change la valeur du signe. Il y avait un canon rigide des signes. Les procédés du scribe dessinateur éclaireront utilement les conventions géométriques du graveur. Sa perspective diffère de la nôtre. Elle s'explique par l'ensemble des signes et des images. Dans la vieille écriture suméro-akkadienne le cercle et le carré ont la même valeur d'espace parfaitement clos'. Chaque signe a ici son dossier revu et augmenté au cours des siècles : ce sont les mots du vocabulaire qui s'y rattachent et l'expliquent3. Les comparaisons d'image à image y trouvent un appui solide. L'écriture proto-élamite est encore un mystère. Les signes n'y ont pour nous d'autre sens que celui de leur image.

Cependant l'étude minutieuse de toutes ces empreintes, contrôlée et appuyée sur tout ce que les fouilles nous ont révélé de l'industrie du temps, la céramique peinte, les sculptures sur pierre, les reliefs sur bitume, les vases d'albâtre, les armes de bronze, les empreintes de tissus, aussi bien que l'œuvre savante des scribes, aideront à fixer les traits de cet Élamite ancien, homme des frontières, indépendant, peu préoccupé des théologies et cosmogonies sémitiques, grand chasseur de toutes les bêtes sauvages qui peuplent les fourrés de la rivière comme les sommets couverts de sapins et de cèdres des monts d'Élam.

La glyptique aura fourni sa contribution à mi-chemin entre l'histoire et la préhistoire.

Le cachet et son emploi.

Les cachets élamites sont bien connus : cachet plat, avec relief en ronde-bosse au dos; cylindre perforé, passait une double cordelette de suspension3. Les fouilles de Suse ont livré des cachets d'albâtre, des timbres de bronze, des cachets en pâte argileuse blanche émaillée à la façon égyptienne, d'un émail verdâtre fin et dur. Le plus ancien cachet est une moitié de perle plate en calcaire blanc portant des lignes croisées4. Tout au plus faudra-t-il rattacher à l'Élam, à cause des scènes qui y sont gravées, personnages accroupis à l'orientale ; animaux couchés à côté de constructions, portes ou cabanes ; scènes de chasse toute une série de cachets en marbre5 rose ou blanc, en serpentine verte ou noire, épais et courts, d'un diamètre à peu près égal à leur hauteur, et souvent travaillés à la bouterolle.

Les empreintes intéressent plus par l'emploi du cachet et la figure qu'on y voit gravée que par la matière dont il était fait, ou la pierre on l'a taillé.

i. Les signes SAR, et MUD (l'oiseau et son œuf).

2. G. A. Barton, The Origin and Development of Babylonian Writing, 1913 (B. A., IX, 2). L'étude du vocabulaire ne suffit pas. Il faut remonter aux signes archaïques rétablis dans leur ordre primitif de l'horizontale à la verticale et s'efforcer alors de comprendre les méthodes du vieux scribe dessinateur.

3. Fig. 210, 306. 4. De Morgan, Dél., XII, fig. 25 bis. >. W. Hayes Ward, Seal Cyl., p. 199.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

Les cachets ont été apposés indifféremment sur des bouchons de jarres, des bulles, des tablettes, peut-être des poids ; c'est-à-dire sur des masses d'argile dont l'empreinte devait garantir l'inviolabilité.

A. Les Jarres. La céramique est une branche importante de l'industrie et de l'art anciens. Les figures de vases, pots, jarres abondent sur ces empreintes. La plupart nous ont d'ailleurs été conservées sur l'argile qui servait à les boucher. L'archéologue aimerait à savoir ce qu'étaient ces jarres ; pourquoi et comment on les bouchait ; ce qu'elles contenaient ; comment on s'en servait; bref, la curiosité aidant, à ranger un peu tout ce ménage.

Les fragments parlent d'eux-mêmes. Ce sont des fragments : car on ne débouche pas une bouteille sans en gâter le bouchon et la cire (en argile crue naturellement). Les fragments cuits l'ont été au cours des incendies qui ont ruiné Suse. La plupart de ces fragments1 portent à l'extérieur une ou plusieurs empreintes de cachets et au dedans la trace moulée en creux des cordes formant ligature autour d'une tige ronde ou bouton central. Parfois la corde2 disparaît, et même le bouton central. Au revers du tampon d'argile on ne voit plus que le col du vase' moulé en creux. Enfin toute trace du vase disparaît. Le cachet a été roulé sur une bande d'argile fine, reposant elle-même sur une masse plus grossière4, qui porte parfois au revers des empreintes de tissu s ou de natte6.

Vase ou jarre, il s'agit ici tout autant de garantir que de conserver. Dans ce col aux lèvres rondes et débordantes7 on enfonçait un tampon, un bouchon de bois ou d'argile, serré par plusieurs tours de corde dont les extrémités allaient se nouer sous les rebords du col. Le tout était revêtu d'une masse d'argile de forme plus ou moins conique8, sur laquelle on roulait le cachet de haut en bas, de façon à couvrir toute la surface et à la rendre inviolable.

Si le tampon d'argile9 sert à lui seul à boucher le vase, ses bavures brisées au ras du col montrent que l'argile descendait au dessous et en cachait les rebords.

Les grandes jarres étaient bouchées à l'aide d'un morceau d'étoffe et d'un gros tampon d'argile, sur lequel une fine bande de garantie déroulait le relief de l'empreinte.

Le mystère des scellés, des bouteilles cachetées, a une origine respectable.

Il y a dans l'imagerie des empreintes toute une collection de pots, petits et grands, dont le plus remarquable est la grande amphore à anses que l'on croyait jusqu'ici un élément européen. Les vases bouchés sont les vases à provisions; les petits vases sont plutôt des ustensiles de ménage analogues aux gobelets, ôcuelles, cratères retrouvés dans les tombes. En voici la liste :

a) Le petit vase conique : cornet sans bec ni anses, peut-être suspendu a une cordelette fixée dans des trous près de l'ouverture (fig. 95, 205, 206). Ce vase et le suivant sont fréquents dans les scènes agrestes et pastorales. Le même vase conique à panse striée (fig. 198) évoque le vase de lait ou de crème (signes NI, IA). Ces vases forment de vraies frises autour des animaux couchés au parc (fig. 103, 315).

1. Fig. 288, 289. 290. 292, 293. 2. Fig. 286, 287. 3. Fig. 283, 284, 2S5. 4- Fig. 294- 295. 5- F'g- 3°7- 6. Fig. 308. 7. Fig. 286 —8. Fig. 292, 293. 9. Fig. 135.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

b) Le vase ovoïde avec col évasé et ajutoir planté sur l'épaule (fig. 205, 206). C'est le prototype des vases à liquides, des vases à libation1 que l'on tient par le goulot ou par le pied \

c) Le seau ou la marmite à anse (fig. 198), que l'on retrouve dans les scènes agrestes à côté du cornet. Cette anse pourrait bien n'être qu'une corde de suspension, comme il paraît dans les scènes de femmes à l'atelier (fig. 220).

d) Le petit vase rond à panse courte, col aux lèvres largement étalées; sorte d'ariballe ou vase à parfum (fig. 190, 193, 204). C'est lui sans doute que l'on retrouve plus tard si souvent accompagné de la libra ou bâton de mesure sous forme de vase à panse striée. Les fouilles de Suse et de Tépé-Moussian ont livré plus d'un échantillon de ces petits vases d'albâtre, dont quelques-uns ont en effet la panse striée. C'est sans doute ce petit vase que l'on voit entre les doigts des divinités assises, ces alabastrons symbolisent la prière et l'offrande.

e) Le petit vase à trois goulots. Une variété d'alabastrons retrouvés dans les fouilles au même niveau que les vases peints (fig. 204).

f) Le vase aux flots jaillissants (fig. 193, 204) forme un intermédiaire entre les petits et les grands vases. Dans beaucoup de cylindres babyloniens, c'est un vase que l'on tient en main'. Ici, c'est un vase à pied. Pied fixe ou mobile. On ne saurait préciser. Sa forme est celle de la grande amphore à anses perforées, mais qui, elle, n'a jamais de pied. Ce vase figure à côté des petits vases à parfum ou dans des frises d'animaux. Les flots jaillissants n'y sont pas les filets liquides ondulés, mais une masse solide qui se divise en trois ou quatre traits, prolongements en forme de doigts. Le tout ressemble assez aux épis d'orge et de millet4. Est-ce une allusion à un liquide capiteux? Un autre vase à pied5 avec deux petites anses sur l'épaule (fig. 190), dans une frise d'oiseaux, laisse échapper une double corne d'abondance d'où sortirait un fruit ovale. Cette double corne ressemble par trop au QA, la mesure en cornet classique, pour ne pas y voir un symbole du liquide contenu dans ces vases.

g) En effet, à propos de la grande amphore à anses6 perforées, si caractéristique de ces empreintes, nous prenons sur le vif un emploi bien curieux du QA. Entre des grandes amphores à anses d'où sort une tige courbe (fig. 217), des petits hommes nus font le geste de retourner et vider ces mesures en cornets qu'ils tiennent dans chaque main, et d'où le contenu s'échappe sous forme de masse ovoïde allongée. Dans le champ, une autre figure accroupie à l'orientale est peut-être celle du scribe. Plus loin, ces petits hommes imberbes, accroupis à l'orientale,

1. Bas-relief d'Ur-nina (Heuzey, Cat., n" 7).

2. Heuzey, Cit., n'n; Cat. des Cyl. de la Bibliothèque Nationale, 1 5 ; W. HayksWard, Seal Cyl., 487. A l'époque de Gudéa, le vase à libation prend la forme d'un cornet. Plus tard on trouve le serviteur tenant d'une main un cornet, de l'autre le seau à anse.

3. W. Haïes Ward, Seal Cyl., fig. 35, 78, 145, 203, 204, 217, 218, 219. De même dans les reliefs sumériens de Tello.

4. De Clercq, Cat., 140.

5. Vase à pied semblable avec flots jaillissants sur tablette de bitume, Dél., VII, p. 103, fig. 335.

6. Fig. 157, 188, 189, 191, 204, 217, 218.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

vident leur QA, les bras tendus (fig. 218) et sont l'image même de l'échanson, le QA-SU-GAB : celui qui partage1 les rations.

La tige qui sort de l'amphore servait-elle à la siphonner ? Ce serait un antécédent bien reculé d'une pratique aujourd'hui courante au pays du vin. Notre Midi ne ferait que copier la façon élamite de : « depromere \vinum de cupa». Et cependant les cylindres archaïques connaissent plus d'un vase posé à terre d'où sortent une ou deux tiges qui s'élèvent jusqu'aux mains et aux lèvres des divinités assises2. Ce vase est parfois précisément l'amphore à anses'.

h) Une autre façon de vider l'amphore, lorsque sa taille n'était pas trop considérable, consistait à la basculer par l'anse et à la coucher sur le flanc (fig. 218). Nous voyons l'opération pratiquée sur l'amphore à anse perforée, et sur une dernière espèce d'amphore4 à pied et petites anses sur l'épaule. Ces gens préposés aux cruches5 balancent l'amphore, une main sur l'anse et l'autre au goulot, comme pour en ôter le bouchon. Ces mêmes amphores figurent dans des frises d'animaux entre des aigles, des lions, des panthères, des singes (?), des bouquetins (fig. icpetsuiv.), ou encore entre les petits bonshommes accroupis qui semblent préposés à leur garde. Ces animaux sont-ils purement décoratifs, ou ont-ils quelque rapport avec le contenu capiteux et la destination de ces amphores, ou même avec leurs noms ? Les gens de Suse ont aimé à sculpter de petits vases d'albâtre en forme de bêtes.

Il est vraisemblable que nos fragments de bouchons viennent des grandes jarres l'on serrait les provisions dans les magasins ou les celliers des maisons princières ou des temples. On connaît des dépôts semblables à Tello6, les réserves étaient tenues sous scellés. Le capi- taine Cros a signalé7, près du puits d'Eannadou, « onze fragments d'une bulle en argile crue, » analogue à celle du patési Lugalanda. Celle-ci parait avoir enveloppé le pied ou le col d'un » vase. On y distingue encore de légers reliefs représentant des tiges végétales comme des » roseaux entremêlés de vagues figures ».

G. Jéquier8 avait déjà précisé l'emploi de ces fragments d'argile qui devaient servir à boucher des vases, soit à sceller des envois de provisions ou des marchandises.

.Mais le parallèle le plus intéressant est l'usage identique des scellés à la cour des rois d'Assvrie. Découverts par Layard9 à Kojundjik, ces fragments et leurs empreintes ont été

i . Le GAB, le geste de séparation peint par l'image, se retrouve et s'explique chez le fonctionnaire A'-GAB, préposé aux rations.

2. W. Hayes Ward, Seal Cyl.. fig. 1, 4, 8, 84, o=i, 99, 148, 173 ; L. Speleers, Cal. du Musée du Cinquantenaire, n 1 (S, 459, 570; Cal. du Musée Guimet, n" 22.

3. L. Legrain, Collection Cugnin, 1. Cette amphore à anses se retrouve aussi Cat... de la Bibliothèque Natio- nale, n" 504.

4. Fig. 190, 191, 192, 194, 216, 218.

ï. Su-ut dug et gal-sab ; gid-sab, tablette archaïque, Dél., XIV, n°s 25, 88.

6. É-nig-ga (Gud. Cyl. A, VI, 16) et ses cachets (lasib). Le trésor du dieu Nannar : Ë-kisib-ba (Inscriptions de Dungi, poids B).

7. Nouvelles fouilles de Tello, p. 73.

8. Dél., VII, p. 17.

9. Niniveh and Babylon, 1^53, p. 153 et suiv.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

commentés avec beaucoup de finesse par Menant'. On y retrouve, comme à Suse, des masses d'argile amygdaloïdes irrégulières, avec des traces d'un ou plusieurs liens qui les traversaient : Ce sont des bulles. Plusieurs ont au revers des empreintes d'étoffe ou de fibres de bois. L'une d'elle porte une mention en araméen. il s'agit d'un sac d'avoine ; une autre, une date en exergue ; une troisième (d'Asarhaddon) est plate et lisse comme un cachet de cire. Des caractères hittites se lisent sur trois cachets. Enfin une même « motte d'argile » porte tout à la fois les cachets royaux de Sabacon et de Sargon. L'Egypte, en effet, a connu, dès la plus haute époque, un emploi identique des cachets sur bouchons de jarres. Bref, les empreintes devaient être apposées sur ces mottes par un fonctionnaire spécial, « pour garantir la quantité ou la prove- » nance des tributs ou provisions emmagasinées dans les dépendances du palais ».

En 1876, sir H. Rawlinson a retrouvé à Hillah des tablettes et un certain nombre de jarres fermées avec une toile et scellées avec du bitume. Elles contenaient des contrats d'intérêt privé du temps de Nabuchodonosor et de Darius 2.

La jarre, le siru ou èallarii des textes, était le récipient l'on conservait la bière (kurunnu), le vin (karanu), l'huile (Samnu). Le kalakku était plutôt le silo ou la hutte de terre battue l'on enfermait les grains (fig. 222). Peut-être les jarres contenaient-elles encore des choses solides, des farines, des crains, des pâtes (sim + gar), toute cette variété de choses douces, d'essences, de fards, de parfums chers à l'Orient.

L'argile qui couvrait le col des vases servait à les boucher, mais plus encore à garantir les nœuds de la corde. Dans les bulles nous allons le voir elle n'a pas d'autre emploi. Cette fermeture de sûreté éclaire singulièrement toute une série d'expressions d'usage courant dans l'apposition du cachet. Pousser le verrou d'une porte, ou rouler un cachet sur une tablette, se disent l'un et l'autre : kandku.

Or, les battants des portes dans les vieux cvlindres semblent bien assujettis par des cordes. Gilgames, un genou en terre, tient bien serrés ces cordons de la porte5, que les gardiens des portes de l'Orient délient devant Samas le soleil levant4. Fermer, lier et sceller, c'est tout un, qu'il s'agisse de jarre, de porte et, par extension, de tablette. Le cachet assure, avant tout, la fermeture authentique.

B. Les Bulles. Un sac ne se ferme pas comme une jarre. Le tampon d'argile qui recouvre le nœud de la corde, c'est la bulle. Elle est plus ou moins ronde, avec des trous par les liens s'engageaient dans la masse, et soigneusement couverte d'empreintes visibles seulement par portions à cause de la convexité de la surface.

a) Bulle sphérique (fig. 298) avec trois trous de corde.

b) Bulle en forme de noix (fig. 301).

1. Glyptique orientale, t. II, p. 41, 76, 200.

2. Menant. Glypiiq. or., t. II, p. 130.

3. W. HayesWard, Se.il CyL, fig. 78, 80, 82.

4. Ibid., fig. 70, 84.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

c) Bulle losangée à quatre ou six faces (fig. 299 et 300). Elle offre un développement plus aisé de l'empreinte. Trou de corde à chaque extrémité.

d) Bulle pyramidale, peut-être au sommet d'une tige ou baguette carrée dont elle porte l'impression en creux (fr. 36).

e) Cachets plats en forme de lentilles (fig. 296 et 297). Ces bulles ne portent que des empreintes de cachets. D'autres bulles analogues provenant de Tello et conservées au Musée de Constantinople ' y ajoutent une inscription : nous apprenons qu'il s'agit de sacs, tukkanu, contenant des rations fixes de boisson, farine et huile pour la maison des courriers de Girsu. Ces bulles datent de Bur-Sin et portent les cachets des scribes Lugal-TiraS et Lu-Ningirsu. Un gros trou au centre montre en creux la trace des liens. Une bulle semblable du Musée de Bruxelles2 vient d'un tukkanu renfermant la ration de 81 chiens pour un jour. Nous savons, par une tablette de Dungi5, que Lui le brasseur (sim+gar) fabriquait, avec de l'orge, de la boisson à 20 ou 30 qa la mesure et la livrait dans des outres (sa(g) su-du(g)-gàn) à la maison de provisions4. Menant citait une bulle assyrienne sur un sac d'avoine avec mention en araméen.

Un dernier témoignage nous est fourni par la Babylonie à l'époque grecque. « Les bulles' » s'attachaient à des ballots ou sacs de marchandises au moyen de cordes passant par l'ouverture. » Rostovtzeffa publié un ouvrage sur des plombs analogues. Le sens de l'inscription xpsw'fûX- » Xa/.o; 'L>pycôv est : « du comptable public des Orchoeniens » (nom grec de Ouarka, Uruk). » C'est une marque officielle garantissant, p. e., que la marchandise avait le poids voulu, » qu'elle avait passé par l'octroi (fin du IIIe siècle av. J.-C). » Le Musée de Bruxelles possède six bulles de cette époque.

C. Les Tablettes6. Le dup, c'est le tampon d'argile quelle que soit sa destination. Le dup sar, le scribe, est celui qui prend l'argile façonnée en tablette et y plante ses signes en colonnes, comme on aligne les arbres dans le verger. Le cachet est le kiSib ou le da% dub. 11 y a des empreintes qui ne sont pas sur tablette, et beaucoup de tablettes sans empreintes. Ce n'est que par la suite et l'usage journalier que dup a fini par signifier tablette et tablette scellée, authentique. On connaît des tablettes revêtues d'une couche d'argile et scellées comme une simple jarre.

L'habitude de graver un nom sur le cachet, d'ajouter la signature au timbre, semble baby- lonienne. Dans l'Élam ancien, l'empreinte suffisait. L'idée première du cachet semble bien être l'effigie, la frappe, la marque authentique indélébile. Sur la tablette il garantit la teneur de l'écriture, comme il garantit ailleurs le poids et la capacité.

Ji M. I. O., n" 863, 990, 995, 997 ■• Su~du{g)-gàn sa{g)-bi su-ga Icas zid iâ, E-rim Gir-suki. 2.. L. Spei.f.ers, Cal., 533.

3. M. I.O., n" 1700.

4. ST. Dél., XIV, p. 122, n. 9.

5. L. Speleers, Cal. du Musée du Cinquantenaire, p. 234, nos 204 à 209.

0. Tablettes proto-clamites du Louvre (AO. 415, s 12) ou en cours de publication (Scheil). Il faut y joindre les fragments 5;, 86, 94, 106, 120 à 127, [73, 179, 181, 285 à 292, 332, 351, 379, 385, 404, 405, 46', 4«7 à 49^ 525, S 37.

572 (610 :-).

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

D. Les Poids. Poids et mesures, sans atteindre à notre exactitude, étaient cependant contrôlés et mis au point (isniq). Y avait-il à côté des poids de pierre, des poids légers en argile ? On le croirait volontiers en présence de ces bulles ovoïdes allongées, sans trace de cordes ni trous (fig. 303), dont les quatre faces portent une empreinte soigneusement roulée. D'autres bulles sans empreintes sont marquées de plusieurs traits verticaux (fig. 304).

Mais, s'il est vrai que l'emploi du sceau est de tous les temps, le répertoire des images gravées n'est que d'une époque, dans la cas présent la haute époque élamite. Et c'est va surtout notre intérêt.

20 Les dessins géométriques et l'écriture.

Il est difficile de dire quel sens, quelle intention prophylactique le graveur élamite attribuait à ses dessins. S'il y voyait plus qu'un décor, s'il donnait un nom à ses motifs. Toutefois, il est loisible de rechercher les procédés de ce style, et par quelles conventions l'image est devenue figure de géométrie. Ce problème touche aux origines mêmes de l'écriture, qui est un répertoire d'images devenues signes. Procédés et conventions y abondent et relèvent d'une tradition commune. Nous les pénétrons mieux au moins l'écriture proto-babylonienne grâce au vocabulaire. Mais ce vocabulaire trop riche nous importe moins que la comparaison des signes archaïques entre eux, nous chercherons à saisir la technique du vieux scribe graveur ou peintre, en ce qu'elle a de commun avec celle du graveur élamite.

A ne prendre que les signes simples, plusieurs signes comme RA : la corne de bélier, sont déjà des images composées, la plus vieille écriture sumérienne est d'une méthode savante. Elle a analysé et réduit l'image à quelques traits, qui permettent de l'identifier rapidement. Exprimer vite par des détails choisis est sa préoccupation constante. Les corps d'hommes et d'animaux sont décomposés en tète, cou, corps, bras, mains, pattes, pieds, organes sexuels, poil et plume. Chacun a sa valeur et sa notation à part. L'amphore pointue peut prendre un pied mobile. Un trait simple marque les contours du corps. Mais les pleins, le massif sont figurés par une foule de petits traits, notre système des hachures, le gunu des vieux scribes. Les corps sont, en général, de profil à droite. La tète retournée de profil à gauche exprime la négation : NU. Les deux jambes de l'homme se confondent en une seule pointe (LU), il n'est pas nécessaire d'insister sur la marche (IL) ; de môme, les quatre pattes de la chèvre (ûz) et les quatre pieds du lit (na(d)) ne présentent que deux prolongements anguleux sous la m^sse du corps (cp. : le signe HE). Les bouquetins des vases peints sont dessinés de la même façon. Ces deux prolongements se réduisent même à un seul, barré parfois de quelques traits dans les signes du bouquetin, du daim, de l'âne et autres quadrupèdes (DARA, AZ, ANSU, LULIM)t car nous avons bien ici des corps, des pattes, des cornes, et non, comme on l'a cru, de simples têtes. D'autres animaux, surtout les animaux domestiqués depuis longtemps, sont figurés par des signes plus ou moins conventionnels : la tête de taureau; le mouton est la bête d'enclos ou

10

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

se confond avec le signe de la toison. Ce sont des termes collectifs. Les idées de sexe sont secondaires. 11 existe peu d'images d'animaux femelles. Quant aux jeunes : chevreaux, agneaux, veaux (mds, sil, amar), il est difficile de préciser l'idée d'où dérivent leurs signes-images ; peut-être une idée cultuelle : la bête sacrifiée.

.Même procédé artificiel dans l'interprétation des végétaux. Le scribe sumérien ne connaît bien que la tige de blé ou d'orge, non l'épi, SE, qu'il dessine tantôt dressée, tantôt couchée (SUAI) et entassée dans le silo (SU, ZAR : maskanu), tantôt retournée et versée sous forme de ration (GAB). La même tige sur un grand poteau figure la forêt (TIR) qui est plutôt le fourré. Mais la forme triangulaire du conifére élamite lui échappe tout à fait. Le cèdre (ERIN) est pour lui la grande tige à la toison. L'arbre par excellence des gens de la basse plaine, c'est le palmier-dattier (gis immar), symbole de grâce et d'abondance. Il le dessine avec ses feuilles en éventail au haut de son tronc tout imbriqué. A noter que les arbres, eux aussi, sont de profil à droite (cp. MA). La vigne (GESTIN) semble symbolisée par une amphore peut- être une outre (?).

L'écriture proto-élamite abonde en figures semblables et quelques-unes plus archaïques de vases et d'animaux. Mais elle ignore la figure humaine et l'analyse du corps membre par membre. Seul un triangle poilu semblerait indiquer le sexe (fig. 382 à 387). Huttes, portes, enclos s'y retrouvent. Le conifére en triangle y prend toute sa valeur. La montagne en forme de pyramide est figurée par des trous à la bouterolle. Mais ce qui frappe avant tout, c'est l'abondance des pots, vases, amphores, seaux, paniers, enclos; les variantes de chaque signe indiquent probablement les différences de contenu. On se croirait en présence d'un inventaire de maison de provisions. Et, en effet, ce répertoire de signes provient surtout de tablettes de comptabilité. Cette écriture est moins savante, moins développée, que l'écriture sumérienne. Son existence a été beaucoup plus éphémère. Et même pour transcrire la langue anzanite Naram-Sin lui a préféré l'écriture de la plaine.

Signes écrits et signes gravés s'accordent et nous retracent une image commune de l'Elamite ancien, grand chasseur, un peu rude, exact et pas très lettré.

Quelques tableaux, les signes sont rangés par analogies de dessin, achèveront la démonstration.

A. Le corps et ses parties.

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1. Le corps debout de profil. 2. La tôte. 3. La bouche. 4. L'œil. 5. La langue. 6. L'oreille. 7. La main. 8. La droite. 9. La gauche. 10. Le bras fort, le .côté. 11. TUM : le tronc et les jambes (?) 12. Marcher. 13. Postérieur : les pas laissés. 14. La base, le fondement. 15. Le pied. 16. Le membre viril. 17. La puissance. 18. La vulve. 19. L'épouse. 20. L'enfant (vulve ouverte, signe redoublé?). 21. Le cœur.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

ii

La silhouette du personnage accroupi (fig. 214 et suiv.) semble propre à la glyptique élamite.

B. Le corps massif, \e gunu.

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t. Le corps humain. 2. Le lit et son tapis. 3. Le bouquetin aux cornes annelées. 4^7. Quadrupèdes : ânes, daims, cerfs, antilopes, dont les jeunes sont dit AMAR. 8. Les chèvres. 9. UR : moissonner, fouler (?). 10. La tète de porc. 1 1. La tête de sanglier. 12. L'outre à arroser (peau de bouc ?). 13. La pierre de seuil.

14. Le sicle. 15. Le bras. 16. Le soubassement. 17. L'arrière. 18. La tête couverte. 19. Le plumage de l'oiseau. 20. La tombe, la grande demeure. 21. Le parfum : le vase plein sur son support. 22. Le vase de lait. 23. Le champ. 24. La corne pleine. 25 à 27. Seau, réceptacle, moule à tablette. 28. Autel et feu.

29. La toison, laine et vêtement. 30. Le battant de porte. 31. Le qa, le gobelet plein. 32. La pierre taillée et son attache. 33. La queue. 34. Le vase plein de liquide. 35. La coupe pleine de nourriture. 36. La pointe massive. 37. L'œil fardé de vert. 38. Le tas de choses brisées laissées. 39. Le couteau. 40. Vase plein (de sel ?).

Ce même procédé se retrouve dans les figures de chèvres très archaïques (fig. 113, 114) et aide à comprendre les figures géométriques qui en découlent (fig. 13).

C. Ce qui se dresse comme doigts, poils, plumes, feuilles, épis, flamme.

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1. La main. 2. Le bras. 3. Tête et barbe. 4. Couronne de plumes. 5. Le turban, le majordome. 6. Le lit et son matelas. 7. Bouquetin aux cornes annelées. 8. L'oiseau. 9. Le gros poisson. 10. La tige de blé.

n. La fleur. 12. Le fourré. 13. Le palmier. 14. La coupe pleine, débordante. 15 à 17. Signes SA,

LI, TU : sacs (ou semence?), d'où s'élèvent des tiges. 18. TU : la tige et le silo. 19. Le jardin fermé. 20.' La paille. 21. La lampe (sur le candélabre?). 22. La flamme couverte. 23. La flamme sur l'autel. 24 et 25. Le pot du fondeur. 26. Chariot à battre (ou métier à tisser?). 27. La herse, symbole d'affliction. 28. La chapelle aux quatre murs ornés, crénelés (?). 29. L'épi d'orge (AS). 30. La flèche empennée.

Ailes et feuilles sont aisément reconnaissables sur les empreintes. Peut-être faut-il voir un papahu, une belle enceinte de briques, une chapelle aux murs crénelés dans cette construction

12

EMPREINTES DE CACHETS ËLAMITES

étrange deux personnages assis (deux taureaux aux gestes humains?) semblent festoyer (fig. 10 et Dél.,WU\. fig. 54). Les créneaux se retrouvent au fronton d'autres demeures couvertes en coupole et même ornées de cornes (fig. 222, 225. 226). Ailleurs ils figurent plutôt des palis- sades (fig. 195, 232). Le lit semble être ici une sorte de divan les femmes s'accroupissent pour travailler (fig. 220). Ce sont des flots jaillissant encore plus que des flammes qui sortent des grandes amphores à anses (fig. 193, 204). Quant aux touffes de poils, elles sont détachées en longues tresses au front et sur la poitrine du bison (fig. 97, 98), en mèches ondulées, au menton et aux pattes du bouc (fig. 125), et flottent en longue crinière sur le cou d'une espèce d'antilope curieuse (fig. 133, 137, 329). Des mèches en cordon forment une frange (svmbole d'enclos) autour des taureaux couchés au pâturage (fig. 104). Mais le symbole le plus étrange est bien ce triangle hirsute, vrai signe d'écriture que l'on retrouve dans des frises d'animaux : lions, chiens (?) et taureaux (fig. 266, 268, 330).

D. Cou, goulot, manche : deux tiges parallèles plus ou moins liées.

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1. Le boisseau. 2. Le blé partagé. 3. Le sac, la jarre ouverte. 4. Le moule. 5. Symbole de la femme enceinte. 6. Le vase sur le sol : TA. 7. Le col (du vase). S. Symbole du bronze : moule creux (?) 9. Symbole du cachet : qui sert à tasser l'argile. 10. La maison et sa tourelle. 11. La ville et sa tour. 12. Le mur fortifié et ses tours en projection. 13. L'aZ/w, bêche à manche court. 14. La vigne, le vin : une outre (?) 15. La grande jarre. 16. La vésicule biliaire. 17. AD : le père (le phallus ?). 18. Le pilon. 19. Le vase de lait. 20 Le vase de boisson. 21. Le vase de parfum. 22. Tête humaine et cou. 23. Tête de chien, de lion. 24. Tête de sanglier.

Les greniers en forme de tour sur un échafaudage (fig. 222, 223) ressemblent aux signes AB et AD (10 et 17). Et la calotte hémisphérique qui les recouvre a son équivalent dans le signe babylonien de kîru : le revêtement extérieur en briques cuites.

E. Les attaches, les anses, les liens croisés, les bords coupants :

1 . Jarre sur son support. 2. Le corps. 3. Le pied. 4. Le joug. >. Lampe et candélabre. 6. La porte. 7. La tombe. 8. Uallu : la bêche. 9. La grande jarre : mesure et impôt. 10. Le pot du fondeur. 1 1 . La croisée .des chemins.

Les empreintes offrent des exemples remarquables de vases à anses (fig. 188 et suiv.); d'enceintes carrées ou circulaires avec ouvertures d'un seul côté (fig. 195). D'autres enceintes carrées (fig. 8) et rondes (fig. 25) se retrouvent dans le décor géométrique.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

'3

F. Le pied support ; le trou en terre.

1. Corne sur son support, symbole de l'Ëlam. 2. Le pied. 3. La marche. 4. Pas laissés derrière. 5. Prendre possession : TUK. 6. La poussière : qui couvre les pieds (?) 7 . La plaine, la steppe = tente et piquet (ou vase suspendu?). 8. Le vase à parfum. g. Signe de la vigne et support, symbole de frapper, fouler. 10. Le lit. 11. Le puits, la citerne. 12. La caisse du char. 13. La tombe. 14. Le trou, le mort, la source. 15. L'instrument du charpentier (?), peut-être la bouterolle. 16. Le signe de la vie. 17. La semence : une pointe dans un trou. 18. La grande perche plantée. 19. Le serpent. 20. Le parc à moutons : un filet circulaire fixé au sol. 21. Le grenier : une foule de jarres plantées en terre.

Pied ou trou sont nécessaires pour supporter ou dresser tout ce qui se termine en pointe. Ce trou, qui a pris la forme de notre accent circonflexe, est bien distinct de la ligne brisée concave ou convexe qui figure la coupe et son couvercle. Ils se confondent pourtant et les syllabaires mélan- gent les mots et idées qui se rattachent à ces images différentes. Les vieux graveurs les distin- guaient.

Les amphores avec ou sans pied, encadrées de grandes anses et terminées en pointes, sont particulières à. ces empreintes. Le grenier et le cellier (fig. 216 à 218), les magasins aux pro- visions devaient avoir cet aspect familier à l'orient de lignes de jarres enfoncées en terre ou appuyées au mur. Les parcs à moutons anciens, comme ceux de nos jours, sont des enceintes mobiles formées de filets ou de claies. Il faut en rapprocher ces figures d'animaux couchés, encadrées d'une frange ou bordure de mèches et de petits vases (fig. 103, 104). Les peintures de Tépé-Moussian ont plusieurs figures d'enceintes circulaires avec claies d'osier en projection à l'entour et très voisines du signe 20 ci-dessus. Les vases peints de Suse connaissent des enceintes circulaires courent des chiens (cp. les enceintes carrées et rondes, fig. 199).

G. La tige et les cornes ; la tige en pointe.

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1. La chèvre (corne droite). 2. Le phallus. 3. L'outre à arroser. 4. La tige du figuier : MA. 5. La main et le pouce. 6. La tête de sanglier. 7. L'oiseau. 8. La corne de taureau (en croissant). 9. La barque. 10. La tige, l'unité (ce qui est planté dans. . .). 1 1. La grande tige. 12. Le symbole de seigneur et maître (= la demeure et un signe de sexe?). 13. Le chevreau. 14. La pierre taillée et son attache)?). 15. Le miroir.

14

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

16. Le métier à tisser, la herse (?) 17. Une tige dans une assiette pleine. iS à 20. Instruments pointus (ou vases?), MUK, DIM, .MUN. 21. Le gur, mesure de grains. 22. Le gctn, mesure de terre. 23. Vase d'eau et son ajutoir. 24, 25, Quadrupèdes aux cornes droites, UG, AZ. 26. Le SIQQA, quadrupède dont les cornes sont des bois (?)• 27. Le DARA, bouquetin aux cornes recourbées. 28. Tête de taureau. 29. Tête retournée, NU. 30. Fourche, branche divisée. 31. La moitié. 32-33. LAL et BAR, le reste et la retenue. 34. La rio-ole. 35. Le sceptre formé de deux tiges liées. 36. Le chariot. 37. L'œil. 38. La langue. 39. L'oreille.

40. La couronne, l'aigrette. 41-42. Serpents. 43. Portions partagées (= BAR et LAL). 44. La pointe.

45. La flèche. 46. Le battant de porte et son pivot. 47. La hampe bouclée. 48. La hampe en terre. 49. La quenouille, la bouterolle (?). 50. La semence dans le trou. 51. Le fil. 52. La voile et son mât (?).

,3. L'arc. 54. L'épouse. 55. L'enfant, le fils.

Pointes, flèches, masses, épieu, arc, grande lance, se retrouvent dans les scènes de chasse (fig. 238 et suiv.). Les cornes aideront à classer les animaux. A côté des cornes de profil, le gra- veur élamite affectionne les cornes largement étalées de face à droite et à gauche d'une tête de profil (fig. 98, 99, 125, 145, 151, 15 }), comme il est le premier connu qui ait dessiné l'aigle aux ailes éparses (fig. 2). Ces figures existent dans le répertoire proto-élamite (signe 95) et sont inconnues du scribe sumérien.

H. La pointe creuse ou massive : les vases.

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1. QA : la mesure de liquide. 2. Le haut gobelet dressé. 3. Vase plein d'eau, symbole de boisson. 4. La grande jarre. 5. Jarre (de fruits ?). 6, 7. Le col au-dessus de la panse. 8. Le symbole du tribut. 9. Le raisin, le vin. 10. Vase de lait. u. Sac, vase plein, débordant. 12. TA : planté sur le sol. 13. Pot de miel. 14. Vase sur support, signe d'abondance. 15. Vase de lait porté sur la tête, signe d'élévation. 16. La grande jarre. 17. Le signe de la « plaine ». 18. Vase de parfum. 19. Le cornet d'huile. 20. Le gros clou. 21. La cosse : la graine couverte dessus et dessous. 22. La paille. 23. L'arbre « burasu ». 24. Le vase recouvert UB, symbole de la sphère, la totalité, les quatre régions.

Ce dernier signe se rencontre dans l'écriture pro-élamite nos 885 à 895. Son doublet sumérien est le signe TE(G), le fameux temenu ou document de fondation déposé aux quatre angles de l'enceinte sacrée. Cette enceinte avait ses angles orientés aux quatre points cardinaux. TE(G) a, lui aussi, le sens de kibratu : les quatre régions. Ces documents de fondation ont souvent la forme de barillets. Des logettes et des pointes enfoncées en terre marquent d'ordinaire ces points cardinaux du temenu.

I. La li^ne brisée, convexe et concave : coupe et couvercle.

1 Le bord coupant, le taillant. peine. 3. Frapper, enfoncer.

Le même signe redoublé (idgurtu) : outil, symbole du sabu, soldat, homme de 4. Le soleil levant, sortant du sol. 5. Symbole de faiblesse, affaiblissement.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

•5

6. Les choses laissées en tas. 7. La pierre taillée. 8. La pierre polie, dressée. 9. La terre. 10. Le cœur. 1 1. La chose que l'on partage en deux (?). 12. La coupe, le bol de nourriture. 13, 14. Variantes qui entrent dans la composition des noms d'Akkad et AsSur. 15. Le fossé. 16. Le filet en poche. 17. Le grand filet, symbole de pays, contrée entière. 18. Le palmier sortant de terre. 19. La fournaise du fondeur. 20. Le couvercle : le demi-cercle est devenu un ensemble de deux traits à angles, qui se confond avec le signe du trou. 21. La chemise de lin, la xlxt^vi est formée de deux traits obliques liés. 22. Le plat et son couvercle. 23. Le casque. 24. Le coucher du soleil. 25. Le temenu. 26. La nuit. 27. La barre de métal en demi-cercle.

Peut-être cette forme triangulaire à côtés hérissés (fig. 53) figure-t-elle une nasse, ou un filet

a poissons!

La ligne d'horizon : maisons et enclos ; les enceintes circulaires.

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1, 2. La tente de peau. 3,4, 5,8. Huttes coniques, abri, silos à grains. 6. La grande tente, ou les tentes, le parc.

7. La tige hors de l'abri, symbole de sortie, naissance. 9. La maison conique avec tour. 10. La botte de roseau et ses dérivés : les huttes de bois et roseaux. 1 1 . La claie d'osier. 12. La maison. 13. La porte. 14. La maison crénelée : le turban, le majordome. 15. L'enclos carré : le verger. 16, 17. La demeure, le vêtement. 18, 19. Le maître, la maîtresse (Dominus, Dominai). 20. L'enceinte carrée, le total. 21. Le puits, la citerne. 22. L'étang. 23. Le parc de bétail. 24. Le lit du fleuve. 25. La caisse du chariot. 26. Le silo de grains. 27. La chapelle, le sanctuaire. 28. La ville : enceinte et tour. 29, 30. Le mur d'enceinte avec tours en projection; la tombe. y.Le panier. 32. La mère. 33. La terrasse. 34. L'eau qui ruisselle et lave. 35. Le prêtre (: un instrument, lituitst). 36. L'oiseau et son œuf. 37. Le collier de perles, la chaîne. 38. L'enceinte circulaire, parfaite. 39. Le temenu reposant sur le sol (deux paries emboîtées).

40. Le nœud. 41, 42. Vase ouvert, vase creux. 43. L'insecte rongeur. 44. Le silo. 45. La digue. 46. La voile. 47. Le parc à moutons. 48. Les jarres, le grenier.

Portes, enceintes, puits, greniers, vergers, tissus', se retrouvent sur les empreintes. Mais ce répertoire si riche de détails est avant tout celui du scribe. Le graveur n'analyse pas, il com- pose. Ses signes sont des motifs décoratifs et des scènes entières. Signes et motifs relèvent d'une tradition commune qui donne un sens au style rigide la géométrie n'est qu'apparente. La scène reste le vrai domaine s'épanouit l'art du graveur : scènes agrestes, scènes de chasse, scènes domestiques. Il y apporte des procédés à lui :

a) La tête-bêche. Un même sujet est répété, retourné au-dessus et au-dessous d'une ligne sinueuse, vrai profil de montagne ou de rivière2. Ce motif et le suivant expliquent plus d'une

1. Fig. 1, 3, 4, 8, 10, 25, 34, 36, 195, 219 à 226.

2. L'eau figurée par une ligne ondulée (fig. 49, 51). La montagne est une série d'écaillés imbriquées (fig. 97, 14', 142, 266, 267, 316), ou de zigourat en forme de pyramides à degrés (fig. 99, 101, 118, 263). Cp. la fig. 47 conifères et pyramides alternent.

,6 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

figure du décor géométrique'. La projection remplace la perspective et renverse dos à dos ou étale: poissons (fig. 53), roseaux (fig. 51), arbres (fig. 66, 68), aigles (fig. 2) et lions (fig. 2, 180, 181).

b) La frise". La répétition d'un même sujet ou de deux alternés : feuille, profil de mon- tagne, animaux, vases ou hommes.

c) Les animaux affrontés formant des groupes héraldiques'. Le vase d'argent d'Entemena et la porte fameuse des lions de Mycènes peuvent se réclamer de ces origines lointaines. Un groupe spécial aux graveurs d'Élam figure des bouquetins bondissant à droite et à gauche d'un conifère dressé au sommet d'une montagne.

d) Le mélange de la face et du profil. Ce procédé cher aux artistes égyptiens se retrouve ici dans les figures humaines4 et tout spécialement dans les figures animales5, les cornes s'étalent largement de face au-dessus d'une tête de profil. La même tradition s'affirme dans l'aigle épars avec la tète de profil6 et mieux encore dans la figure d'Eabani aux cornes de bison, si proche parent des bisons d'Elam.

Ces procédés sont un moyen de mettre en valeur les figures, isolées ou groupées, figures de plantes, d'animaux ou d'homme, elles sont pour nous les témoins précieux de l'inspiration des vieux graveurs élamites.

3 Le paysage.

La plupart des scènes agrestes sont à fond de paysage. Les poissons7 nagent entre les rives d'un cours d'eau sinueux. A droite et à gauche s'étalent les roseaux. Bisons, chèvres et bouquetins bondissent dans les montagnes poussent sapins, cèdres et térôbinthes 8. Un fond pareil déroule sa frise au-dessus des taureaux et lions aux poses hiératiques9. Les monts prennent encore l'aspect de pyramides à degrés, de vraies zigourat10. La croix" accompagne ces figures et n'est peut-être qu'un symbole de montagne ou d'enceinte. Les bêtes se couchent12 dans l'herbe des prairies ou parmi les broussailles, se promènent paisiblement '\ ou fuient devant le lion en foulant les herbes sur leur passage14. Enfin, le paysage est réduit à quelques tiges, branches ou feuilles; comme la montagne peut se réduire à quelques pierres carrées'5 ou trian-

1. Fig. 15 à 23.

2. Fig. 47, 65, 104, 108, 135, 153, 183 à 193, 204, 216, 228, 320, 322, 323, 329.

3. Fig. 97, 138 à 143, 199 à 202, 247, 313, 316, 317, 330.

4. Fig. 231, 232, 235, 338.

5. Fig. 95 à 99, 104, 105, 125, 126, 145, 154, 195, etc.

6. Fig. 2, 184, 187, 199, 200, 247, 255. 1 -aigle à tûte de lion semble plutôt une création des artistes de la plaine.

7. Fig. 51, 54. Cp. les tig. 333, 334. 8. Fig. 97, 118, 138 à 143. 9. Fig. 182, 266, 267. 10. Fig. 99, roi, 120. 124, 263, 336, 338. 11. Fig. 101, 161, 314, 316. 12. Fig. 104, ii>. 13. Fig. 90, 125, 129, 150. 14. Fig. 164. 15. Fig. 133, 196.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 17

gulaires'. Une antilope curieuse si ce n'est pas une bête imaginaire galope dans un paysage de désert2, figuré par une plante aux rameaux secs terminés en boule.

Les espèces végétales ne sont pas très caractérisées, à part les roseaux', les épis couchés4, les plantes du désert2, dont la forme est loin d'être une image de plante déterminée; le reste n'est qu'un ensemble de rameaux5 à feuilles rondes ou lancéolées6, ou des espèces de trèfles7 semés dans le champ de l'empreinte. Les rameaux les plus archaïques semblent formés de lignes et de points8.

Le conifère sur sa montagne est le symbole9 même de l'Elam. Il forme entre les antilopes et bouquetins bondissants, un groupe héraldique, des armes parlantes. Des fruits pendent de ses branches10, fruits symboliques, première image de l'arbre de vie, qui tient une si large place dans le décor assyrien et persan". Ailleurs, le conifère figure seul12 ou le long de lignes ondulées'5. Il prend l'aspect d'une palmette et s'encadre d'un double filet14, branche ou fruit. Enfin, il semble se partager en trois rameaux'5. Cet arbre à triple tête, propre aux coteaux de l'Élam et de la Perse, a une longue histoire. On y a vu un figuier ou un grenadier'6, peut-être un arbre de vie, très différent en tout cas du conifère ou du palmier.

Dans le décor géométrique, le filet se referme et forme cadre autour du conifère devenu palmette'7. Il y alterne avec des profils de montagne devenus des pyramides à degrés, presque des croix. Des points triangulaires forment écailles le long de ces palmettes, ou au-dessus d'elles, dans un paysage archaïque lS, passent des chèvres à longues cornes. Ces palmettes encadrées '9, opposées pointes à pointes, forment une croix de Saint-André. La vogue de ces décors, plus ou moins symboliques, a été considérable, et on les retrouve plus tard dans les empreintes20 syriennes, hittites et persanes. Aujourd'hui encore, la grande silhouette des cyprès verts sur le ciel d'Orient est une image inoubliable.

La palmette circulaire2', la marguerite des décors assyriens, est-elle un développement de la palmette pvramidale dérivée des figures de conifères, ou est-elle une image empruntée aux

1. Fig. 85 à 87, 90, 205, 206, 208.

2. Fig. 62, 133. Même plante sur un vase en bitume : Del., XIII, pi. XXXVII, 3.

3. Fig. 51, 54. Cp. les fig. 333, 334. 4- fig- '64-

5. Fig. 90, 114, 119, 121, 122, 127, 150, 175, 231, 236, 238, 256, 325.

6. Fig. 104, 109, 125, 131, 139, 203, 311, 322, 324 et 107, 129.

7. Fig. 104, 142, 160 à 162, 169, 181, 318, 320. 8. Fig. 115.

9. Peut-être les signes NIM, LAM, les lammu et elamu des scribes, ne sont-ils que des figures réduites de conifères. Les signes archaïques leur donnent une fausse ressemblance avec QA. Les signes proto-élamites nos 704 à 721 en sont bien proches voisins (fig. 68, 97, 141, 142, 316).

10. Fig. 141, 142. 11. Fig. 278. 12. Fig. 64, 136, 143, 182, 317 à 319. 13. Fig. 66, 67, 318. 14. Fig. 62 à 64, 126, 317 (?). 15. Fig. 66 à 68, 182.

16. W. Hayes Ward, Seal Cyl., p. 331 et suiv., et fig. 676, 1066, 1069 à 1071, 1089, 1090, 1 190.

17. Fig. 45 à 47, 1 14. 18. Fig. 1 14. 19. Fig. 48.

20. Cp. Dé/., VIII, le cylindre archaïque 64; Dél., XII, 138, 177; Menant, Glyptique orientale, II, fig. 115, signalait déjà ce décor de palmes et profils de montagne alternant, fréquent sur les cachets de Hamath et de Jérabis.

21. Fig. 26 à 45, 230, 327.

,8 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

palmiers de la plaine? Il est difficile de le dire. Elle est un motif fréquent du décor géométrique. Alternant avec des rectangles, elle éveille l'idée du verger1, du jardin fermé, de la palmeraie. Les palmiers poussent sur les bords du Karoun, non loin de Suse. Des panneaux calcaires provenant des fouilles sont décorés d'incrustations en forme de marguerite à huit pétales2 avec traces de couleur verte. La palmette circulaire5 figure sur une tablette de terre cuite rouge, provenant de Tépé-Moussian, au-dessus de deux gros oiseaux et de constructions carrées. Cercles et carrés sont un élément fréquent et inexpliqué du décor des cylindres chypriotes.

Peut-être cette palmette circulaire qui accompagne souvent des scènes de chasse4 y prend- elle un autre sens de piège, d'enclos, de parc fermé. Ce serait le sens de ces rosettes de points s qui figurent dans le champ au-dessus des animaux couchés. La fosse, ou peut-être l'enceinte de filets dressés ou la palissade, sont connues des chasseurs de toute antiquité, et tiennent une large place dans la littérature. Ce sont des enceintes semblables6, ouvertes d'un seul côté, que nous voyons pleines de chiens courants et de bouquetins. Et la frise curieuse (fig. 210) et archaïque au-dessus du bouvier ou chasseur de bison si elle est plus que conifère et montagne

figure peut-être une pareille enceinte. Ailleurs, le même chasseur antique répète son geste

devant ce qui semble une palmette circulaire7. Ainsi s'expliqueraient ces enceintes ou cercles si fréquents sur les vases peints de Suse et de Tépé-Moussian8, avec ligne ondulée, claies d'osier en projection à l'extérieur, et filet en toile d'araignée à l'intérieur.

La palmette ou fleur à quatre pétales losanges" est une autre figure énigmatique. On a reconnu la persistance de fleurs semblables10 dans le Minéen moyen, en Crète, entre l'an 2000 et 1500 avant l'influence égyptienne sur les îles.

Deux arbres étranges" si on en croit les empreintes à fleurs en tulipe et feuilles lancéolées ou découpées, sont peut-être des arbres symboliques, sûrement pas des conifères, et difficilement des grenadiers. Ils semblent, dans un cas, accompagner et distinguer le bison aux mèches flottantes et cornes en croissant, du taureau sauvage ou bos primigenius qui a les cornes divergentes. Derrière ce dernier, une sorte de réseau en losange suggère l'idée d'herbe ou de grains.

Cette même idée d'herbe, de textile, de bottes de roseaux liés se rattache à certains

1. Le signe SAR. Les signes proto-élamites n0' 80, 100, 563, 646, 691, et les fig. 34, 36.

2. Jéquier, Dél., VII, fig. 363. Objet conique provenant des fouilles de Tépé Aly Abad, Dél., VIII, p. 79, bitume incrusté d'albâtre et de cornaline. Le décor semble imité du palmier.

3. Del., VIII, fig. 127. Un cylindre du Musée Guimet montre un arbre au tronc strié, entre deux palmettes enca- drées de bouquetins (Cat. 135).

4. 169, 183, 232. Elle est souvent accompagnée d'un lacet (de Clercq, Cat. a" 24, 27) ou d'une torsade, qui en fait le tour complet (Cat. de la Bibliothèque Nationale, 55).

5. Fig. 102, 122, 132, 322, et les cercles, fig. 323. 6. Fig. 195. 7. Fig. 230.

8. Cf. le chapitre 5 : La chasse.

9. Ici incomplète, fig. 45, 1 16, elle se retrouve entière dans : De/., XII, tig. 45 ; Cat. Je la DM. Nat., fig. S " 2 : Jlilprechl, Ann. Vol., p. 98, fig. 34 (Musée d'Orléans).

10. W. Hayes Wakd, Seal CyL, fig. 1044, 1045.

11. Kig. 138, 335.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES I9

quadrillés' très simples du décor géométrique. Le filet, lui-même, est figuré par des mailles losangées2.

Le rapprochement entre la figure triangulaire (fig. 15) et la vigne ou grappe de raisin (GESTIN) est très hypothétique.

40 Les animaux.

C'est une faune riche en bêtes de toutes classes et surtout en bêtes sauvages. Peu de femelles5. Le détail des cornes, barbes, pattes et pelage négligé ou peu apparent rend les identifications difficiles. Plusieurs espèces ont pu disparaître. Certaines figures sont des compositions fantaisistes : des dragons4 et des griffons s, avec les animaux à attitudes humaines ils formeront la matière d'un chapitre à part.

Les bêtes normales forment une liste respectable : poisson, scorpion, serpent, araignée, lézard, tortue, mouche. Les oiseaux : aigle, épervier, pélican (?). Les félins : le lion, la panthère, le chien, le loup, le renard. Les chèvres, antilopes, mouflons, cerfs, daims, biches. Les taureaux6, l'âne, le sanglier, le singe7 (?).

Les poissons* au corps couvert d'écaillés, sont figurés nageant entre des rives plantées de roseaux, ou pris dans les mailles d'un filet, ou dos ou ventre en l'air (fig. 53), c'est-à-dire nageant en tous sens, en compagnie d'une masse triangulaire aux prolongements filiformes, méduse ou poulpe, si ce n'est l'image de la nasse ou du filet.

Les scorpions9 aux pattes multiples, double pince et dard au bout d'une queue recourbée, sont une image pleine de menace, un symbole recherché de la plus haute antiquité. Le détail des pattes fait parfois défaut. Le corps annelé, dard et pinces suffisent à évoquer l'image redoutable.

Les serpents10. Toute ligne ondulée n'est pas un serpent. L'eau n'est pas figurée autrement que par un ensemble de lignes ondulées11. Les lignes ondulées verticales, si fréquentes sur les vases peints, pourraient bien n'être que la pluie du ciel. Le signe de l'abondance délicieuse'2 semble une image de la pluie, de la rosée, du flux qui ruisselle et lave. Le serpent associé au bouquetin, ou cette bête en S qui plane au-dessus du griffon, suggère peut-être l'idée de chasse heureuse qui frappe à coup sûr. Ailleurs, le scorpion '3 joue le même rôle au-dessus du taureau. Le fouet en action'4 et il y avait des fouets à double lanière prend lui-même des allures de serpent. Une

1. Fig. 1, 3, 4, 307, 308. 2. Fig. 5, 50, 310.

3. Un seul exemple sûr, fig. 149.

4. Fig. 269, 270, 271. 5. Fig. 272, 273, 329.

6. Fig. 137. Le bœuf à bosse est une figure rare et douteuse.

7. Fig. 191. Figure douteuse. Des petits vases d'albâtre semblent pourtant reproduire les formes du cynocéphale.

8. Fig. 50 à 53, 310, 334.

9. Fig. 68, 71, 73 à 75, 120, lai, 205, 206, 236. io. Fig. 118, 119, 329. 11. Fig. 49.

12. Le signe HUM-LUM, si proche du signe de la brique : construction en arêtes de poissons. Cp. le signe LUH.

13. Fig. 205, 206. 14. Fig. 211. 312.

20 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

légende a mis en rapport l'aigle et le serpent (Etana). Les bêtes qui chassent comme l'aigle et le lion, qui frappent comme le serpent et le scorpion, ou tendent des réseaux comme l'araignée, ont de tout temps excité l'imagination et appelé des comparaisons.

L 'araignée1 est une figure rare, et ici un peu conventionnelle. Son corps est formé de deux masses sphériques semblables avec prolongements dessus et dessous. Existe-t-il des araignées à six paires de pattes? Elle voisine avec le scorpion, ou semble tenir entre ses pattes un double grain de blé, qui n'est peut-être qu'une image du lacet.

Le lézard2 figure dans une frise bien curieuse d'homme et de bêtes qui forment une sorte de chaîne en se tenant par la queue. II est pendu par la queue, tête en bas. Son corps est ridé ou couvert d'écaillés, ses deux pattes de devant reposent à terre et encadrent sa tête pointue. Une de ses pattes de derrière saisit la queue d'un grand félin accroupi qui se retourne. Ce félin tient pré- cisément un petit renard pendu de façon semblable par la queue. Quant à l'homme assez difforme qui soulève le lézard, il semble avoir des ailes, ou une énorme bosse, à moins d'y voir un bras relevé et plié.

Il v a dans tout cet ensemble une intention humoristique qui nous échappe. Quel rôle y joue le lézard ? Une autre empreinte5 semble mettre en parallèle des renards et des gens accroupis plusieurs portent des queues et ressemblent au félin ci-dessus dont les gestes rappellent étrangement les musiciens orientaux frappant leurs mains en cadence. Y a-t-il un rapport entre renards et musiciens4? Y a-t-il des musiciens à la queue de renard, comme ailleurs des prêtres à la peau de panthère ? Et le lézard joue-t-il son rôle comme peau de tambour dans la musique ? trouver réponse à tant d'hypothèses ?

La tortue^ plutôt que lézard fait la même triste figure suspendue tète en bas. Deux hommes joignent leur effort pour la tenir à bras tendus ; l'autre bras replié, main sur la hanche, c'est une bonne prise et de poids. Il ne saurait être question d'en faire une divinité.

La mouche6. Figure possible, mais trop incertaine et isolée pour que l'on puisse y insister. Un grand félin accroupi, les pattes de devant levées, semble vouloir l'attraper au vol.

Les oiseaux'1. L'aigle*, l'oiseau noble, presque toujours de face, les ailes éparses, la queue étalée, mais la tête de profil ; le plus souvent liant dans ses serres taureaux et lions. Dans les empreintes se rattachant à l'épopée de Gilgames, il saisit par la queue les lions renversés, et domine à la fois Eabani et le lion. Un cachet plat archaïque oppose tête-bêche deux aigles et deux têtes de lion (fig. 2). L'aigle (!) aux ailes repliées, passant à gauche, avec tête de face, dans une frise d'animaux il alterne avec le lion, est une figure que l'on croirait empruntée à l'Egypte (fig. 185).

L'épervier9 ou le faucon. Oiseau de proie au bec crochu, à l'œil rond, plus petit que le vau- tour, on le retrouve curieusement mêlé à des taureaux, des lions, des singes (?) dans des frises d'animaux et de vases. L'épervier au perchoir, symbole des déesses Bau et Aruru à l'époque

1. Fig. 70, 71, 72. 2. Fig. 227. ]. Fig. 22S. 4. LUL et NAR ont un môme idéogramme.

5. Fig. 229. 6. Fig. 274. 7. Forme douteuse, fig. 203.

8. Fig. 2, 164, 185, 197, 199, 200, 247, 255. 9. Fig. 184, 186, 1S7, 190, 191.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

cassite est bien connu. C'est l'oiseau au repos. L'oiseau de la « Stèle des Vautours » et l'oiseau des bas-reliefs assyriens ' volent suspendus entre deux ailes verticales ou horizontales. Mais ces deux ailes de face, éployées sur le dos, sont un trait élamite. On les retrouve sur les peintures de Tépé- Moussian\ Ce même épervier(?), mais cette fois avec ailes repliées, accompagne des amphores avec pied et anses. Une double corne d'abondance sort du col du vase et déverse son contenu : une forme ovoïde solide ou liquide. C'est une variante élamite du vase aux flots jaillissants5. Un oiseau semblable alterne avec des figures de singe (?) dans une autre frise de vases. L'artiste a diversifié les poses de l'oiseau couché ou debout, tète retournée ou inclinée.

Lepélicaîi* (?) n'est peut-être qu'un animal fantastique5, mais ce n'est pas un composé de lion et d'aigle comme les griffons6. Il a un corps et des pattes d'oiseau, une queue en éventail, un cou et une tête massifs couverts de plumes, un bec épais en losange, d'où s'échappe une langue mince et recourbée. Les ailes horizontales sur le dos sont dans la tradition des peintures sur vases.

Le lion7 est, comme l'aigle, animal noble et grand chasseur, avant de devenir à son tour gibier royal, que l'on poursuit avec des chiens et à qui Gilgames et Eabani disputent sa proie. Le lion chasseur appartient aux plus vieilles empreintes il figure seul avec des animaux. Les frises nous le montrent sous un aspect purement décoratif à côté de vases de taureaux et d'aigles. Il est couché, ou assis, ou debout sur les quatre pattes et marchant majestueusement. Chasseur, il est lancé en pleine course, la queue droite horizontale; ou bien il se dresse sur le dos de sa victime qu'il va saisir au cou ou à la tête. En face du taureau, il a une pose curieuse, assis sur l'arrière-train, la tête retournée, il lève sa terrible patte toutes griffes dehors. Le lion est chassé au chien courant et percé de flèches, tout comme le bouquetin et le sanglier. Avec l'apparition de Gilgames, l'aspect de la chasse change. C'est la lutte héroïque corps à corps. L'arc est remplacé par l'épieu, le poignard. La bête comme les bisons, bouquetins et autres bêtes sauvages se dresse à hauteur d'homme dans maintes positions contournées qui relèvent d'un art savant. De la même époque et du même art proviennent ces groupes héraldiques d'aigles liant deux lions8 comme dans le vase d'Entemena ; de lion dressé domptant deux taureaux9, et, dans un décor purement élamite de montagnes et de conifères, ces lions10 debout, à attitude humaine et gestes « d'orant ».

La panthère" est difficile à distinguer du lion sur les empreintes. Elle est plus petite et n'a pas la tête massive et la crinière du lion. Son pelage tacheté (fig. 179) n'est peut-être qu'une illusion due aux rugosités de l'argile bitumineuse.

1. Layard, Mon., I, pi. 14, 67 ; II, pi. 32, 40.

2. Un oiseau au long cou, peut-être une cigogne, Dél., VIII, fig. 250 et 25 1 .

3. Cf. chap. i, f. 4- Fig- 275.

5. NAM, l'oiseau signe du destin et de l'abstraction. Cp. l'oiseau ZU.

6. Fig. 272, 273, 329.

7. Fig. 2, 91 (?), 159 à 161, 163 à 178, 180 à 186, 188, 189, 198, 200, 239 à 243, 246 à 252, 255 à 257, 266, 267, 325,

326, 330.

8. Fig. 200. —9. Fig. 330. 10. Fig. 266, 267. 11. Fig. 179, 193, 194-

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

Un grand félin1 , non identifié, reste encore un problème. Il figure dès l'origine sur les cachets plats. Il ressemble au lion sans en avoir la crinière épaisse. Il est souvent assis, les pattes repliées sous les cuisses dans une attitude humaine. Il pqrte deux petites oreilles rondes sur un museau pointu. Sa queue est longue et mince. Il est en parallèle avec le renard ou le loup à la queue touffue, mais il est de grande taille et semble jouer avec un renardeau qu'il tient pendu par la queue. Ailleurs, le même animal semble vouloir prendre des mouches au vol ; le voici tenant de longs cordons (d'une sorte d arbre de vie?); ou plus curieusement encore assis dans une barque, le harpon ou la rame en main. La poupe de la barque s'orne d'une déco- ration curieuse, un emblème en forme de filet ou de botte de roseau. Un paysage de marais forme frise au-dessus des barques. Est-ce un félin pêcheur, un nimru, un jaguar, une espèce d'ichneumon géant ? Nous sommes dans les marais au pied des monts. Quel intérêt, quel humour portait les artistes de Suse à dessiner cet animal qui a parfois les gestes et la mimique d'un singe ? Parmi leurs dieux qui ne figurent jamais ici sous forme humaine, peut-être vénéraient-ils une divinité des eaux. Qu'est-ce que leur dieu Nariti ou Naride ?

Le chien z est pour les scribes le petit lion, la bête d'attache. Les empreintes en connaissent deux espèces, le petit chien à la queue en panache, et le gros mastiff sans queue presque, au corps massif avec des allures d'ours. L'un et l'autre servent à la chasse. Ils ne craignent pas de s'attaquer au lion et au sanglier. La chasse au sanglier (fig. 245) reste un des chefs-d'œuvre de cette glyptique. L'attitude du chien qui arrête la bête en face, le magnifique relief de sa poitrine, de ses reins cambrés, de son cou puissant orné d'un triple collier, de sa gueule à la forte mâchoire, en font un morceau unique. Une longue théorie de chiens (fig. 151) au— dessous d'un daim mou- cheté doit figurer la meute. Mais l'exemple le plus curieux est la chasse donnée par un chien et un loup (?) à un bouquetin (fig. 196). La bête, arrêtée et fléchissant des pattes de devant, est saisie et accrochée par les cornes, la barbiche et les parties. Le chien et le loup chassant de compagnie ont des attitudes comiques, sans parler du malheureux bouquetin. Les chiens courant dans des enceintes circulaires ou carrées (fig. 195), sorte de pièges ou parcs à bétail ouverts d'un seul côté, rappellent les lévriers bondissant dans une enceinte circulaire sur les vases peints'.

Le loup ou le renard*. La figure du renard est rare5. On le reconnaît à sa grosse queue touffue. Le rapport qui peut exister entre renard et musicien est encore fort problématique. Le petit renard semble la proie ou le jouet d'un grand félin. Les échantillons plus forts sont peut-être des loups. Un animal de même espèce, en barque, harpon en main, alterne avec le grand félin étudié plus haut.

L'espèce gracieuse des bêtes à cornes qui ne sont point des taureaux est une source de difficulté. Cerfs et daims se reconnaissent aisément à leur ramure. La barbiche des chèvres,

1. Fig. 157, 180, 227, 228, 265, 274, 313, 331, 333.

2. Fig. 151, 195, 196, 208, 239, 241, 245, 246, 268, 280.

3. Dél., XIII, pi. III, fig. 5. 4. Fig. 196, 227, 228, 333.

S. W. IIayes Ward, Seal Cyl., 1032. Douze renards en frise. Ward estimait qu'il était difficile d'en retrouver la provenance à l'est de l'Assyrie. Cp. Dél., VII, fig. 104.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 23

si toutes les empreintes étaient lisibles et si l'artiste avait toujours pris soin de l'indiquer, suffirait à classer le genre chèvre et bouquetin. Mais, en l'absence de barbe, comment identifier toutes ces cornes ' de face, de profil, à courbe simple ou double, ondulantes, en vrille, relevées, ou plus ou moins annelées? Mouflons, gazelles, antilopes de plusieurs espèces s'y confondent, sans que l'on puisse décider s'il y a négligence ou fantaisie de l'artiste.

Les textes classiques de Goudêa jusqu'aux rois d'Assyrie distinguent, parmi ces bêtes gra- cieuses et agiles que l'on chassait dans les gorges des montagnes, les armé, turahé, ajalê, naalê. Mais comment appliquer les noms aux figures ? Nous avons d'ailleurs affaire à une haute époque, les espèces sauvages étaient plus nombreuses et ont pu disparaître depuis. Ce sont surtout des espèces de montagne. La gazelle des plaines, aux cornes aiguës et légèrement ondulées, si fréquente sur les bas-reliefs assyriens2, y semble inconnue.

Les cornes en vrille5 restent un problème, s'il s'agit d'antilope. L'antilope oryx a les cornes longues et droites. L'antilope des Indes a les cornes en vrille qui rappellent celles de ces empreintes. Mais une autre variété4 aux longues cornes plusieurs fois recourbées, à la crinière flottante, à la queue épaisse semblable à une queue de vache, fait songer aux types africains de l'antilope coudou (strepsiceros) qui porte un grand fanon barbu. Ce n'est peut-être qu'un animal fantastique qui voisine avec le griffon5.

L'espèce chèvre ou bouquetin a, d'ordinaire, les cornes franchement recourbées en lame de sabre, de profil. Assez rarement les cornes sont figurées de face6, doublement recourbées comme celles du bélier d'Egypte. Parmi les types aux cornes en lame de sabre, il faut peut-être distinguer les bouquetins (ibex) des chèvres sauvages du genre aegagre. L'ibex7 a les cornes sillonnées de raies transversales sur la face antérieure. L'aegagre ou chèvre à bézoards8 a les

1. Voici un essai de classification de toutes ces cornes :

A. Deux cornes de face. 1. Lisses, courbe simple, pas de barbe, fig. 121, 145 (antilopes). 2. Courbe

plus petite, fig. 145 à 147, 150, 154, 155, 242 (chamois ou mouflons). 3. Droites relevées et longues, fig. 144, 158, 2or, 202, 281 (antilope?) 4. Double courbe, lisses, une barbe, fig. 125, 126, 238, 312, 317, 320 (bouquetins). 5. Courbes, striées, une barbe, fig. 119, 176, 195 (bouquetins). 6. Élevées en crois- sant, barbe douteuse, fig. 195 (antilope ou gazelle). 7. En vrille, ondulées, fig. 232, 319 (antilope).

B. Une corne de profil. 1. Avec barbe, fig. 97, 128, 141, 173, 193, 194, '9§, 256, 269 (bouquetins).

2. Sans barbe, fig. 113, 118, 129, 130, 138, 174, 232 (antilope); courbe, épaisse, striée, fig. 120, 320 (mouflon); doublement recourbée, fig. 99.

C. Deux cornes de profil. 1. Avec barbe, fig. 9s, 122, 131, 195, 196, 241, 312, 316, 318, 320 (bouquetins),

136 (chèvre aegagre). 2. Sans barbe, droites, fig. 114; courbe légère, fig. 123, 139 (gazelle); courbes et lisses, fig. 112, 115, 132, 140, 142, 233 (antilopes); courbes, épaisses, fig. 117; longues cornes ondulantes (crinière flottante), fig. 133, 134, 137. 177, 329 (antilope genre coudou?); (pas de crinière), fig. 135 (anti- lope) : doublement recourbée, fig. 322.

D. Pas de cornes, fig. 153, 207, 209.

2. Layard, Mon., II, pi. 12 et 32.

3. Fig. 232. 4- Fig- 133, 134, 137. i/7, 329- 5- Fig. 329- 6- Fig- '25, 126, 228, 3I2, 317, 320.

7. De/., XIII, pi. XXXIII, 6; XXXV, 1, 7; relief d'asphalte, pi. XLIV, 3.

8. Dél., XIII, pi. XXXIV, 3. Vase d'argent d'Entemena, Heuzey, Ci/., 218 ; Cat. de l.i Bibl. Nat., 1 5 ; W. Hayes Ward, Seal Cyl., 28.

24 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

cornes ornées de nodosités figurées par des saillies. Mais jamais les chèvres de ces empreintes n'ont les cornes en hélice et la barbiche de la chèvre-poisson, symbole du dieu Êa sur les koudourrou d'époque cassite. Une seule espèce connue a cet aspect, c'est la chèvre du Tibet (cap m Falconieri) ou chèvre markos.

Quant à la tête de bélier, un autre symbole d'Ea, qui accompagne d'ordinaire la chèvre- poisson, elle a, sur les mêmes documents, les cornes tombantes du mouton mérinos, mais rien des cornes courbes massives et relevées du mouflon sauvage1 de ces empreintes. Le style cassite témoigne de la convention d'une basse époque2.

En résumé, tout ce qui n'est pas chèvre à barbe ou cerf à ramure est confondu sous le nom commun d'antilope. Quelques types plus caractérisés sont peut-être des mouflons'. Toutes ces bêtes bondissent dans les montagnes, forment des groupes héraldiques à l'ombre des grands conifères, se nourrissent de leur fruit symbolique, ou défilent en longues théories. On les voit pourchassées par les chiens, traquées et acculées à des sortes d'enceintes4 rondes ou carrées, et percées de flèches5. Les rois d'Assyrie aimaient à les capturer6 vivantes et à les garder dans des parcs. Ils ne font que continuer une vieille tradition élamite.

Les cerfs, les daims7 mouchetés sont peut-être les lulimu des textes Goudêa. On aimerait à les rapprocher des SIQQA, dont le signe archaïque figure un quadrupède aux cornes poussant en tiges comme le blé. Un gracieux tableau montre la biche et le faon à côté du cerf.

Le sanglier8 est représenté par deux beaux échantillons. On le chasse, comme le lion, au chien courant avec l'arc et l'épieu. L'un d'eux est un vieux solitaire à la hure longue, les défenses en saillie, les oreilles dressées, le poil hérissé et grognant. Arrêté dans sa course, il fléchit sur les jarrets.

L'âne'' est la bête de somme. Un seul exemplaire nous montre l'animal aux longues oreilles arrêté devant une porte à deux battants. Il porte un gros fardeau. Son ànier, à bras tendu, le touche aux oreilles de son bâton comme pour le pousser de l'avant.

Le taureau'", surtout le taureau sauvage, est la figure la plus courante de ces empreintes,

i. Fig. 120, 320; 154, 155.

2. Dans la série des vases peints (Dé/., XIII), les figures de bouquetins abondent : pi. I, 4 ; IV, 1, 2 ; fig. 121, 131, 132, 135. PI. XVI, 1 (antilope?). Cornes en vrille, fig. 146 (aegagre?). De même dans les peintures de Tépé-Moussian (Dél., VIII), fig. 228, 229, 231, 232, 233.

De vrais tableaux de chasses (de Clercq, Cat., 27) mettent en ligne des têtes d'ibex, de mouflons, d'antilopes, de taureaux, de gazelles. Cp. W. Hayiîs Ward, Seal Cyl., 130 : taureau, cerf, bouquetin, antilope ou mouflon, 133, 136.

3. Fig. 120, 141 (î), 1 si, 155, 320. Brebis (?), fig. 153, 207, 209.

4. Fig. 195. 5. Fig. 241.

6. Ina èeti dirâte utemmih. Le parc, l'enceinte : supuru, tarbasu (cp. le filet : sapant) on enfermait ces troupeaux sauvages (sugullat) comme du bétail domestique [kîma marsit sûni).

7. Fig. 149, '5', 52 (>), i78(?), 32', 322, 324. 8. Fig. 243, 245. 9. Fig. 219.

10. Cornes de face, fig. H4, 95 à 99, 104, 105, 137, 210, 251, 253, 257, 312, 314, 325, 330, 331, 335, 339. Cornes de profil, fig. 87 à 89, 93, 94, 101, roi à 108, 161 à 164, 166, 169, 183, 184, 198, 199, 205, 246, 249, 250, 255, 258, 259, 267, 281, 311, 314, 330, 332, 337. Indistincts, fig. 85, 86, 102, 103, 109, 1 10, 124, 160, 156, 167, 16S, 170, 172, 179, 21 1, 240, 315, 327. Têtes de taureaux, fig. 281.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 25

une des sources d'inspiration les plus abondantes des graveurs. Toutes réserves faites sur la netteté des contours et le précis des détails, il est possible de distinguer et de classer plusieurs types. Parmi tous ces taureaux de profil la figure de la vache est absente avec cornes de profil ou de face, il faut probablement reconnaître le bœuf domestique passant en longues théories', ou accroupi au pâturage2 en troupeau avec des veaux3 ou des chèvres4. L'abondance des troupeaux et ces images familières de bêtes couchées ou bondissantes, la tète retournée, devaient être chères à ces pasteurs. Le taureau puissant5 à large encolure, croupe et panse massives, muscles saillant sous la peau, queue en toupie, passe lourdement, tête baissée, dans un paysage de montagne et de pâtures, figuré par des pierres en triangle, des bouquets de feuilles en trèfle et des branches d'arbres. Autour des bêtes couchées, des palmettes, des rosaces de points6, des mèches en cordon7 ou des bandes de petits pots8 éveillent l'idée de parc et de métairie. Le fermier en personne et ses vases de lait ou de crème forment le fond du tableau9. On le voit, fouet10 ou aiguillon " en main, pousser devant lui son troupeau.

.Mais la chasse, avant l'élevage, a été la grande source d'alimentation et de distraction. Les rois d'Assyrie se vanteront plus tard de leurs chasses au taureau sauvage, et les feront oraver sur leur bas-relief. A cette époque lointaine, nous voyons le taureau pourchassé par le lion, mais jamais percé de flèches comme le lion, le bouquetin et le sanglier. Tout au plus, pourrait-on imaginer le taureau forcé dans une enceinte de filets'2 en face du chasseur, un bras levé et peut-être armé de l'herminette, sur une empreinte fort archaïque. Il faut attendre l'époque des luttes de Gilgames pour voir le héros dans ses corps à corps avec le taureau sauvage, bison ou taureau androcéphale.

Il faut remarquer que le buffle, cette bête des marais de l'Euphrate aux cornes annelées et tombantes, fait défaut sur nos empreintes. Il n'apparaît qu'à l'époque de Sargon l'Ancien et fait date. Nous sommes au pays des monts et à époque plus ancienne. Le pays d'Élam connaît deux espèces de taureaux sauvages : le bos primigenius'' aux cornes aiguës et divergentes, et le bison1* aux cornes rondes, en croissant, à la crinière épaisse qui couvre le col et le front, et flotte en longues tresses. Un cadre de montagne et de bois est figuré par des pierres en pyramide "s, parfois de vraies zigourat '6. Le conifère y dresse sa fière silhouette'7. Ailleurs, les pierres sont disposées en forme de croix'8. La croix figure souvent dans le champ, à côté ou sur la pyramide". La végé- tation est rappelée par des rameaux, des feuilles, des tiges foulées20.

Les taureaux prennent rang dans les frises21, à côté des aigles ou des lions, et forment encore des groupes héraldiques22. Les deux têtes de taureaux formant chapiteau25, à côté des deux têtes d'antilope, est un motif décoratif les plus curieux, le modèle primitif des chapiteaux perses.

1. Fig. 96, 108. 2. Fig. 102, 104, 10;. 3. Fig. 93. 106. 4. Fig. 95. 5. Fig. 90. 6. Fig. 102, 103. 7. Fig. 104. 8. Fig. 103, 315. 9. Fig. 198, 205. 206. 10. Fig. 21 1. n. Fig. 312.

12. Fig. 210. Cp. les fameux bijoux en or de Mycène et l'image du taureau pris au filet.

13. Fig. 99, 104. 14. Fig. 97,98, 335. 15. Fig. 90. - 16. Fig. 99 à 101. 17. Fig. 97.— 18. Fig. 85. [9. Fig. 95, 101. 20. Fig. 164. 21. Fig. 183, 184. 22. Fig. 199, 330. 23. Fig. 281.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

Les taureaux à attitudes humaines si proches des figures d'Eabani méritent une étude à part. Avec les animaux composites, fantastiques, ils sont les témoins d'un effort d'imagination et d'une inspiration propres aux Élamites.

50 La chasse.

L'Élamite ancien, comme tous les primitifs, a été chasseur avant d'être pasteur. Les animaux domestiqués ne l'ont été que par degrés, après avoir été pris vifs à la chasse. Les pièges, les enceintes on les acculait, se sont refermés et sont devenus des parcs. Et, à mesure que l'on s'éloignait des origines, ce chasseur s'enveloppait de légendes et devenait le héros Gilgames et son sauvage compagnon Eabani. Les bêtes elles-mêmes perdaient leur libre allure, pour composer des croupes héraldiques. C'est le fruit d'une évolution de l'art, écho et image d'un changement dans les mœurs. La chasse est une idée dominante qui trouve son illustration dans bon nombre de ces figures.

Le choix des animaux marque une prédilection pour tout ce qui frappe comme le serpent, le scorpion ; tend des filets comme l'araignée ; saisit et déchire comme l'aigle, le lion, la panthère et autres carnassiers ; ou enfin triomphe par l'élan et la force massive, comme le taureau sauvage.

Quand l'homme paraît, il n'est d'abord qu'une figure secondaire, gauchement dessinée. Il est nu' le pagne dont il couvrait sa nudité n'apparaît pas sur le relief. Il est armé de l'arc2 et des flèches ; de l'épieu ou de l'herminette'; debout ou un genou en terre4. Il bande son arc, prêt à lancer son trait ; ou serre le manche de son court épieu! ; ou porte son herminette sur l'épaule6. Les plus vieilles empreintes le représentent7 une main abaissée, l'autre levée, comme s'il bran- dissait un projectile.

Il chasse au chien courant. Sa meute est formée de plusieurs espèces de chiens8 : de gros molosses à queue courte, et une autre espèce à queue relevée en panache. Ils poursuivent la bête et l'arrêtent, bondissent dans les enceintes9, ou défilent à la parade au-dessous de figures de daims et de mouflons'0.

Les bêtes poursuivies sont le gros gibier : lions, sangliers, daims, mouflons, bouquetins, antilopes. Les scènes de chasse au taureau sont douteuses" en dehors des scènes de Gilgames, soit qu'il se confonde avec l'animal domestique, soit que la terreur qu'il inspire en ait fait très tôt une bête héroïque. On lui prête des attitudes étranges, presque humaines, ou bien on le protège pour l'arracher au lion ".

Peut-être prenait-on le taureau vivant au filet ou dans des enceintes renforcées, ce qui est un autre aspect curieux des chasses primitives. La fosse, le filet, tiennent une large place dans les textes littéraires, et sans doute aussi sur les reliefs gravés ou sculptés. Le filet" qui saisit le

i. Fig. 205 à 246. 2. Fig. 239, 241, 243, 246. 3. Fig. 245. —4. Fig. 233, 234, 236, 240.

5. Fig. 228, 333, 334 (?)■ 6. Fig. 210, 245. 7. Fig. 210, 230, 328. 8. Fig. i$i, 195, 239, 241, 245, 246, 2*0.

9. Fig. 195. 10. Fig. 151.-11. Fig. 210. 12. Fig. 246. 13. Fig. 50, 52, 310. Cp. 1, 3, 4, 5, 7. 24-

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poisson est une arme humaine et divine. Ce filet, tendu sur des piquets (suparu), deviendra le parc à moutons, les animaux se couchent (tarbasu). Les palmettes circulaires, les rosettes de points, les cercles, les lacets qui accompagnent si souvent les scènes de chasse, ne sont-ils pas une image de ces pièges et de ces enceintes ? Les peintures sur vases de Suse et Tépé- Moussian ' abondent en figures pareilles : cercles entourés d'une ligne ondulée, ou d'une série de claies d'osier, ou de roseaux liés formant projection. L'intérieur enferme de vrais réseaux en toile d'araignée. Des chiens en pleine course, espèces de lévriers, y sont représentés, et nos empreintes connaissent ces mêmes chiens courants. Les enceintes rondes* et carrées, ouvertes vers la gauche, sont formées d'un mur continu, renforcé de petites tours ou de pieux. Des bou- quetins bondissent à l'entour. Enceinte et palmette se retrouvent sur les fragments d'une autre scène3 d'animaux bondissants, l'on peut voir une scène de chasse. Deux figures nues y paraissent entre des tiges droites qui sont peut-être les montants d'une porte ou le bâti d'une cabane. Il n'est pas moins remarquable que les animaux couchés, au repos, sont souvent accom- pagnés d'une de ces constructions légères, porte ou hutte4, il est permis de voir l'emblème même du parc fermé. Enfin, une série de vieux cachets représente Gilgames un genou en terre, tenant bien serrée la corde qui s'attache aux montants de la porte au-dessus du taureau accroupi. La porte ouverte, le taureau se lèvera pour gagner les pâturages : la corne de Sin-Nannar brillera à l'horizon. A la série des cylindres qui se rattache à la légende d'Etana5, figurent de même les parcs et bergeries par une porte en lattis. Deux hampes bouclées en forment les montants. Une corde les réunit. L'aigle liant taureaux et lions n'est-il pas une image bien proche de ces portes ailées6, dont les battants vont et viennent, et sont le symbole naturel du parc qui enferme et retient. On n'est pas étonné de retrouver les hampes et montants des portes aux mains de Gilgames et Eabani7. Ils sont les gardiens tout naturels de ces parcs. Les franges8 ou draperies propres au style élamite semblent jouer le rôle d'ailes à gauche et à droite de la porte, et symboliser la clôture.

Gilgames et Eabani9.

C'est ici la chasse héroïque et le monde des demi-dieux. Qui ne connaît l'histoire étrange d'Eabani, l'homme-taureau, que Gilgames d'Uruk arrache aux troupeaux de bêtes, tire de la

1. Dél., VIII, fig. 180 à 186, 244, 249 ; fig. 187, 199, 254. Dé!., XII, fig. 80. De/., XIII, pi. III, 5 ; fig. 123. Cp. les tarbasu et supuru de Yhymne à Istar, 1. 90. Les troupeaux de bêtes sauvages : sugullat de Tig. Pil. I", VII, 4.

2. Cp. de Clercq, Cat., 24, 34; Musée Guimet, Cal., n°s 132, 133, 135. Les camps des portes de Balawat, B. A., VII, 1 :A, i,7;B. 7.

3. Fig. 232.

4. Dél., XII, fig. 74, 82, 84. W. Hayes Ward, Seal. Cyl., 129, 484-492.

5. W. Hayes Ward, Seal Cyl., 391, 394 à 396, 398. Bibl.Nat., Cat., 71, 76, 77, 82.

6. W. Hayes Ward. Seal Cyl., 79, 80, 81, 83, 84, et ch. xvn. De Clercq, Cat., 2, 7, 8, 10, 12, 28. Musée Guimet, Cat., 31, 32.

7. De Clercq, Cat., 53 bis, 83 bis. L. Speleers, Cat. du Musée de Bruxelles, 45, 587. .8. Fig. 103, 104, 280, 315. 9. Fig. 242, 247 à 257 ; cp. 201, 202, 244.

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES

sauvagerie pour en faire son compagnon? C'est une histoire d'ÉIam, une histoire de chasseurs partis à l'aventure dans les forêts de cèdres habite le dieu Humbaba à la voix terrible. L'art et l'histoire s'éclairent aux données de la légende. A côté de l'inspiration réaliste des chasses au lion, au bouquetin, au sanglier, du décor rigide des frises et des figures géométriques, nous voyons se développer un art plus savant, plus classique, qui marque un goût prononcé pour les compositions équilibrées, un balancement harmonieux des corps dressés, croisés, renversés, des groupements symétriques d'animaux héraldiques; un art plus froid aussi, les procédés d'école l'emportent sur la vision directe de l'action. Les symboles' apparaissent dans le champ du cylindre, trahissant l'effort d'une pensée qui s'analyse. L'écriture2 apparaît à son tour. Le nom s'ajoute à l'empreinte, la signature au cachet. Au contact de la civilisation de la plaine, le vieil art élamitese transforme, perd de sa rudesse et aussi de son originalité. Il s'effacera tout à fait, à l'époque de Sargon l'Ancien, et copiera humblement les productions médiocres de l'époque des rois d'Ur'. La prostituée d'Uruk était plus qu'un symbole.

Toutefois, le Gilgames de ces empreintes sent encore son Élamite. C'est un Gilgames avant la lettre. Il tient du chasseur antique. Il est nu4, ou son pagne est peu apparent, il a la tête de profil, hérissée de mèches folles ou couronnée d'un turban5. La tète de face, encadrée des boucles classiques6, n'apparaît que sur les dernières empreintes. Il ne^chasse plus avec l'arc7 et les flèches, ou l'herminette, il a perdu ses belles meutes de chiens courants. C'est dans la lutte corps à corps qu'il montre sa force surhumaine. Ses armes seront le court poignard8, l'épieu ou le javelot9, la masse d'arme10, la grande lance".

Cette grande lance avec poignée ou garde vers le bas mérite qu'on s'y arrête. Mieux que tout autre symbole, elle nous ramène aux pasteurs et chasseurs de la plaine. Elle figure ici comme ailleurs la masse d'arme aux mains d'un serviteur. Les guerriers archaïques du temps d'Eannadou sont armés d'une longue lance'- en forme de broche. Le roi, sur son char, manie de même une longue lance '' qu'il laisse glisser dans la main pour ne la retenir qu'à l'extrémité. On ne saurait dire si sa lance a une garde ou un pommeau d'arrêt'4. Ses soldats dressent un front de bataille hérissé de pics semblables. Une vieille intaille susienne figure une lance ,s pointue à chaque extrémité, avec une garde près de chaque pointe. Cette même lance, avec nodosité au milieu de la hampe'6, se retrouve sur plusieurs cylindres à côté de Gilgames à

i. Fig. 248, 249, 251, 255, 257. 2. Fig. 246 à 257. 3. Fig. 276 à 279. 4. Fig. 242 à 257. 5. Fig. 247 (î). 6. Fig. 252, 254, 255, 2S7-

7. Fig. 246. Un chasseur avec arc et chien perce de ses flèches un lion qui attaque un taureau. Des signes d'écriture douteux semblent le rattacher à cette série. Mais toute la composition est plus réaliste et archaïque.

8. Fig. 248, 255. 9. Fig. 252, 255. 10. Fig. 251, 255. 11. Fig. 247, 249.

12. Heuzey, Cat., 5.

13. Stèle des Vautours, Heuzey, Cat., 10.

14. Lance à crans d'arrêt sur des cylindres syro-hittites, W. HayesWard, Seal Cyl., 207 ; ou avec banderolle au bas sur des cylindres de Chypre, ibid., 203.

1 5. Dél., XII, fig. 105. Cp. de Clercq, Cat., 18.

16. W. Hayf.s Ward, Seal Cyl., n0' 189 à 192.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 29

la tête de profil. Enfin, le renflement prend forme de boucle ou de garde1. Elle est alors bien proche de la hampe bouclée, montant de la porte du parc primitif2. On ne saurait omettre d'en rapprocher cette longue lance, plantée en terre, terminée en fer de lance et surmontée d'une étoile, on a voulu voir le symbole de Samas, le dieu solaire. Il est remarquable que la tige de cet emblème est souvent agrémentée d'un renflement en losange, ou barrée de deux traits. Elle accompagne souvent la figure de Gilgames5.

Peut-être pourrons-nous imaginer ces chasseurs et pasteurs primitifs fichant en terre leurs grandes lances, y accrochant une porte à claire-voie, et déroulant à droite et à gauche le filet ou les cordes formant l'enceinte du parc. Ainsi s'expliquerait le rôle de Gilgames et d'Eabani, gardiens symboliques à la porte des parcs et plus tard des palais, les défendant contre l'attaque4 du lion ou des génies mauvais.

Toutes ces bêtes protégées ou disputées au lion prennent le même relief héroïque : elles se dressent, se croisent, se retournent, se renversent, avec une grande recherche dans l'expression de l'effort musculaire. Cependant, nous ne quittons point les collines boisées de l'Élam. Le buffle des marais aux cornes tombantes y est inconnu. Et ce balancement symétrique des corps heurtés et à demi dressés y marque d'un trait susien une conception nouvelle. Tels animaux affrontés5 et non encore croisés, se touchent du poitrail et rejettent la tête en arrière. Seules, leurs pattes de devant et leurs queues se mêlent de façon assez gauche. Parfois les pattes de devant disparaissent et donnent à ces groupes l'aspect énigmatique de monstres à quatre pattes et deux têtes. Une figure humaine6, nue, se dresse entre ces animaux en lutte et semble vouloir les séparer; ou bien ils sont assis7 rugissant, encadrant une amphore; ou, enfin, un aigle lie de ses serres8 des taureaux qui baissent la tête, ou des lions qui se retournent pour lui mordre les ailes. Le chef-d'œuvre9 du genre met en parallèle le taureau dressé, appuyant ses pieds sur la tête de deux petits lions accroupis, et le lion jouant le même rôle entre deux petits taureaux bondis- sants.

La légende se précise et la composition atteint une forme archaïque encore, mais classique dans ces empreintes10 animaux dressés et héros s'opposent dans une symétrie presque parfaite, au point de créer des doublets : deux lions11 sont soulevés, par les pattes de derrière, par deux figures de Gilgames. Leurs queues retombent au-dessus de leurs gueules rugissantes, relevées d'un même mouvement, et un aigle épars saisit ces queues dans ses serres. L'aigle a la tête de profil, mais cette tête ressemble à une tête de lion'2. D'autres figures achèvent de fixer

1. W. Hayes Ward, Seal Cyl., n's 285, 286.

2. Ibid., 284. De Clercq, Cat., n"s 58 bis, 83 bis.

3. Bibliothèque Natio?iale, Cat., nos 10, 18, 41, 71. De Clercq, Cat., 150.

4. Sur plus d'une empreinte, Gilgames semble le protecteur des animaux sauvages qui les dispute au lion. Cf. fig. 242, 246.

5. Fig. 157, 201, 202, 244, 313. —6. Fig. 244. 7. Fig. 157, 313. 8. Fig. 199, 200. 9. Fig. 330. 10. Fig. 247 et suiv.

1 ; . Fig. 247, plus complète dans Dél., XII, fig. 1 27. 12. Cp. fig. 255.

J0 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

cette évolution de l'art et de la légende : ce sont les figures du taureau à tête humaine', peut-être de la prostituée sacrée2 et surtout d'Eabani \ le compagnon de Gilgames.

On admet aujourd'hui que le taureau à face humaine n'est probablement qu'un bison vu de face. Il appartient à la série élamite d'animaux fantastiques à attitudes humaines, et apparaît en même temps que le Gilgames de face. La prostituée sacrée n'est connue comme telle que par la légende. Elle expliquerait la présence sur les empreintes de cette femme au jupon à volants, à la tête ornée de plumes (?), qui prend part aux luttes de Gilgames et fait le pendant d'Eabani. Mais l'Élam est la vraie patrie d'origine de ce monstre composite mi-homme, mi-taureau. Il est l'aboutissement d'une tradition, l'expression la plus curieuse des sentiments et de l'imagination de ces chasseurs primitifs.

En effet, dans ce pays rebelle à tout anthropomorphisme, dans cette collection d'empreintes ne figure pas un seul dieu authentique à face humaine, la bête prend un relief et des attitudes étranges, des gestes d'hommes. Le taureau lance des flèches4 comme le dieu du tonnerre. Et sa voix rugissante doit être l'écho de Humbaba dans la forêt des cèdres. Qu'y aurait-il de surprenant à ce que, chez les sauvages chasseurs, le taureau redoutable ait fait figure de dieu. Le veau d'or était encore debout à une époque bien plus récente. Avec Eabani, le taureau devient homme sans cesser d'être bête. Il en a encore les cornes rondes en croissant, la croupe, la queue, les touffes aux pattes. Mais les mèches flottantes de la tête et du cou sont devenues des tresses5 qui pendent dans le dos comme celles d'une femme, et peut-être lui ont valu son renom d'efféminé. Ses pattes de devant sont devenues des bras. Il ne quitte plus Gilgames, il est domestiqué. Et pourquoi n'y aurait-il pas ici un écho et un souvenir voilé de la première domestication du taureau sauvage ? Les bêtes des champs ne le connaissaient plus. Mais ces cornes sont restées un symbole de force, une couronne de gloire, un ornement sur la tête des rois et des dieux. Beaucoup de dieux, avant l'époque de Sargon, vont nu-tête. Les vieux rois sumériens portent une couronne de plumes. Les rois d'Ur préféraient la calotte de feutre, le turban. Gilgames d'Uruk laisse flotter ses boucles abondantes. La mitre à cornes est-elle un emprunt fait au bison d'Élam ? Malgré tant de gloires anciennes, son rôle devait aller diminuant devant les solides théogonies et les dieux à formes humaines des grands sanctuaires de la plaine, pour se réduire enfin à l'humble office des sèdu et lamassu, gardiens muets au seuil des temples et des palais.

Les animaux fantastiques.

Avant même d'atteindre son développement suprême dans la figure d'Eabani, le goût du composite s'est manifesté de plus d'une façon en Élam. On y voit des dragons* qui sont des lions ailés; des griffons7 mi-aigles, mi-lions, et des bêtes étranges : une grande antilope8 à

i. Fig. 248, 254. 2. Fig. 252. 3. Fig. 2S0, 252, 255, 257. 4. Fig. 332. 5. Fig. 250, 252, 255. 6. Fig. 269, 270, 271. 7. Fig. 272, 273, 329. 8. Fig. 133, 134, 137, 329.

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES 31

queue de taureau et crinière flottante ; une sorte de pélican ' à gros bec et langue de serpent (?). C'est une façon d'affirmer à un seul être les qualités et vertus de plusieurs.

Mais les plus étranges sont bien le grand félin et le taureau à attitudes humaines. Le grand félin a été étudié plus haut. Le taureau est d'espèce plus relevée encore ; il répète tous les gestes d'Eabani et l'annonce. Il le dépasse même lorsqu'il lance les flèches de la foudre2. On serait tenté d'y voir une figure divine. A cette haute époque, le graveur distingue' encore le taureau sauvage l'aurochs aux cornes aiguës, divergentes, du bison chevelu, aux cornes rondes en croissant. C'est de ce dernier que descend en droite ligne Eabani. Quelle que soit l'espèce, le voici tour à tour à genoux, la tète de profil, les pattes antérieures ramenées à la poitrine4, en face d'une pyramide à degrés surmontée d'un conifère stylisé5, et d'une croix dans le champ ; ou les pattes tendues en avant, dans un geste d'adoration6 ; ou encore, accroupi, la tête de face, les pattes ramenées à la poitrine7 et semblant recevoir l'adoration. Il est accompagné des symboles de la foudre ou de la pluie abondante, ou lance les flèches du tonnerre s. Le voilà en barque9, et c'est un dieu aquatique ; ou de face et les cuisses largement ouvertes10, c'est une sorte de Moloch. Enfin, il est debout, les pattes ramenées à la poitrine", les reins ceints d'une ceinture dont les bouts flottent derrière la queue12; il s'appuie lourdement sur deux lions". Un curieux symbole dans le champ est peut-être une image du sexe féminin.

Le lion à son tour se dresse, pattes de devant écartées et levées, avec des gestes dorant'4, ou s'appuie sur deux petits taureaux bondissants qu'il domine ,s.

Le même triangle symbole du sexe figure dans le champ, à côté du lion vainqueur, et entre les pattes de deux mastiffs ithyphalliques'6.

Nous sommes loin des scènes réalistes. Le symbolisme est ici indéniable, un symbolisme que l'absence de textes ne permet pas de préciser.

L'homme.

Quel était donc ce vieil Élamite? Quelques scènes trop rares nous permettent de l'entrevoir dans son activité domestique. Les scènes de chasse nous l'ont montré presque nu ou vêtu d'un pagne léger, debout ou à genoux, bandant son arc. Les scènes figurent Gilgames et Eabani ne sont qu'un développement épique des scènes de chasse. L'Élamite pasteur'7 au milieu de ses troupeaux de gros et petit bétail est représenté de face, vêtu d'une courte tunique, les bras pendants, la tête triangulaire. Des vases de lait dans le champ complètent le tableau. Les bouviers sont peut-être ces figures archaïques ,s, on ne distingue qu'un buste, une tête de profil et un œil de face. Des vases coniques et des vases avec col et ajutoir sur l'épaule font partie des

1. Fig. 275. 2. Fig. 332. 3- Fig- 335 4- Fig- 267. 5. Fig. 263. 6. Fig. 258 à 260, 331, 332. 7. Fig. 331. 8. Fig. 332. 9. Fig. 334. 10. Fig. 338, 339. 1 1. Fig. 90. 12. Fig. 264, 336, 337- 13. Fig. 330. 14. Fig. 266, 267. 15. Fig. 330. 16. Fig. 268. 17. Fig. 198, 207. 18. Fig. 20$, 206, 208, 209.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

mimes scènes. La petite silhouette d'homme nu ', un bras levé, l'autre abaissé en face du taureau, tient autant du pasteur que du chasseur. Un bouvier2 s'arme du fouet pour pousser l'animal peut-être attelé à la charrue. Un ânier5 touche de son bâton les oreilles de son âne pour le faire entrer à la maison. Des scènes de chasse4 ou des scènes humoristiques d'un symbolisme douteux nous montrent lézard et tortue (?) tenus à bout de bras par la queue.

Mais bientôt les figures s'animent et prennent un joli modelé. Ce couple nu s entre des tige9 ou montants droits représenterait les habitants de la hutte ou des gardiens du parc. Un autre6 rappelle les scènes d'introduction, un personnage tire l'autre par la main. L'artiste a pris plaisir au jeu gracieux des muscles nus. Un homme7 marche à grandes enjambées, les bras levés, avec ce geste d'orant que nous avons trouvé répété chez les animaux. L'Egypte a plus d'une figure semblable.

La ressemblance avec l'Egypte s'affirme avec plus de force encore dans ces figures accroupies à l'orientale8. Une tête au profil d'oiseau se dresse sur un buste de face. Le reste du corps est de profil. Un seul bras est visible, à demi tendu, la main au niveau du visage. Un genou élevé au-dessus de l'autre indique le croisement des jambes. C'est la position classique du scribe9 comptant, sur ses tablettes, les mesures d'orge ou de boisson que l'on apporte au grenier, ou que l'on tire des amphores. C'est encore la position des gardiens du cellier10; celle de l'échanson qui mesure ses QA, ou débouche ses cruches"; celle des femmes à l'atelier'2. Ces dernières, reconnaissables à leurs longues tresses et à leur poitrine bombée, sont assises sur des lits bas ou divans. La position, enfin, de ce qui pourrait être un chœur13 de chanteurs, sous une frise de petits renards. Ils frappent leurs mains en cadence, et une figure sur deux si ce n'est une vraie figure d'animal semble porter la queue de renard, peut-être comme un insigne de la profession.

A côté de ces figures assises, nous voyons des hommes debout, en train de retourner ces mesures QA, que l'on tient une dans chaque main '" ; ou grimpant à l'échelle 's et pliant sous le fardeau, prêt à déverser, par en haut, dans la tour de terre battue, le sac d'orge ou de blé.

Ces greniers d'abondance se retrouvent à l'époque assyrienne ,6. Deux tours rondes à coupole crénelée se dressent sur un ôchafaud, ou bâti de bois, qui les isole du sol et les met à l'abri de l'humidité et des rongeurs. Il n'y a d'ouverture que par en haut. Ainsi s'expliquerait la plus vieille construction de Lagas, en forme de chambre intérieure sans portes ni fenêtres. Les créneaux ne sont peut-être qu'une décoration extérieure en briques émaillées. Le vieux signe de la chapelle, le parakku, rappelle étrangement cette construction aux murs crénelés ou revêtus de briques cuites émaillées. Créneaux et coupoles'7, portes cintrées'8 à deux battants, décor extérieur en briques

i . Fig. 210, 230, 328. 2. Fig. 21 1. 3. Fig. 219. 4. Fig. 227, 229. 5. Fig. 232. 6. Fig. 235. 7. Fig. 231. 8. Fig. 212 à 215, 218 à 222, 227, 228. 9. Fig. 217, 222. 10. Fig. 216. 11. Fig. 218. 12. Fig. 220, 221. 13. Fig. 228.

14. Fig. 217. L'échanson est le QA-SU-GAB.

15. Fig. 222 à 224.

16. Layard, Mon., II, pi. 17.

17. Fig. 225, 226. 18. Fig. 219.

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES 33

cuites, chapiteaux de style' à têtes de taureau et d'antilope, fragments de peinture2 sur stuc aux tons rouges et noirs et motifs géométriques, ornementation curieuse des murs avec cornes de taureaux faisant saillie5, nous donnent une haute idée de l'art des vieux constructeurs élamites. Nous sommes loin des tentes de peaux, des huttes en roseaux tressés, des filets, des enceintes palissadées, des parcs à animaux sauvages ou domestiques. La ville fortifiée, la ville royale dresse sur la butte de Suse les tours de sa citadelle. Le grand seigneur y habite. Le temple voisine avec le palais. Il saura défendre l'un et l'autre contre ses ennemis. Un fragment de scène guerrière s nous le montre bandant l'arc sonore. Il a le torse nu, comme il convient aux héros actifs. Une barbe encadre son visage, et des boucles épaisses retombent sur son cou. Ses ennemis fuient et tombent percés de ses flèches en faisant le geste de Y aman.

Au dedans du palais, les femmes4 s'occupent aux soins du ménage. Les voici accroupies sur des divans, lits bas recouverts d'un tapis de laine s. Devant elles se dresse une tige droite sur une base carrée. Deux barres traversent ce montant. Ce sont peut-être des métiers à tisser6. Les tissus sont connus dès la plus haute antiquité7 et entrent dans le répertoire du dessinateur primitif. Ces femmes accroupies, les bras tendus vers la grosse ensouple du tisserand, sont une vision familière des ateliers de tapis de l'Orient. Les fouilles ont livré plus d'une tablette de comptabilité de l'époque de Sargon l'Ancien et des listes de gens attachés à la cour des patésis de Suse. Il y avait des équipes, des ateliers de femmes tisserandes (us-bar), de boulangères {ara), de pâtissières ièim) et autres. Nous avons ici probablement la représentation d'un de ces ateliers. Les vases8, seaux à cordelettes dans le champ, éveillent l'image du bazar oriental, le marchand est assis sur une estrade au milieu de sa marchandise.

Les femmes assises9, tenant à bras tendus des ôcheveaux en 8, ou les mêmes écheveaux dévidés, sont peut-être occupées au travail de la laine. La torsade, ornement élamite, se retrouve sur les vases peints, les bases perforées de Lagas, et, plus tard, sur les cylindres hittites. Elle peut n'être que le symbole de la riche offrande de laine filée et teinte.

Nous sommes au pays des origines. Dans ce monde des images antérieures aux documents écrits de l'histoire, c'est à la glyptique que nous devons de voir apparaître, à travers la poussière du temps, la figure incertaine encore et à demi effacée de l'Élamite primitif.

i. Fig. 281. 2. Fig. 282. 3. Fig. 226. 4. Fig. 220, 221.

5. Le signe NAD : irsu.

6. Une foule de cylindres archaïques en marbre et en serpentine, généralement travaillés à la bouterolle, offrent des figures pareilles de femmes assises sur des divans, les bras tendus vers des métiers. Dél., VII, pi. XXI, fig. 1, 100. Dél., XII. fig. 48, 96, 97. De Clercq, Cat.. 5. W. Hayes Ward, Seal Cyl., 134, 135, 502 à 506. L. Speleers, Cat. du Musée de Bruxelles, 5S6, 588.

7. Cf. de .Morgan, Dél., XIII. Pottier, ibid., p. 41. Et les fig. 1, 3, 4, 307, 30»

8. Ces vases sur les cylindres travaillés à la bouterolle ont l'aspect d'une grosse boule surmontée de deux petites. L'empreinte : W. H. Ward, Seal Cyl., 135. figure un vrai magasin.

9. Fig. 221.

TABLE DES FIGURES

Fi g

Documents

FlG

Documents

FlG

Documents

I

AO. 415, 461.

29

133.

53

AO. 512, 212.

2

104.

30

500, 555.

54

34, 161, 214, 217, 222,

3

»

31

499, 501.

294 à 296, 333 à 338

4

132.

32

414 à 417, 452, 459.

55

10.

5

536.

33

AO. 415, n" 3910.

56

399, 406.

6

65, 539 à 344.

34

1, 5. 21, 33, 159, 280, 348,

57

547-

7

386.

349, 359- 45°, 497, 498-

58

434-

8

407.

35

4, 205, 215, 281.

59

485.

9

524.

36

Scheil, 38.

60

5<-

10

1 17, 118, 614.

37

592.

61

427, 459-

1 1

138.

38

398.

62

424, 464.

12

129.

39

AO. 415, 4646.

63

460.

H

408, 410, 442, 443, 535.

40

502.

64

79- 193, 509-

<4

477-

41

AO. 415, 7005.

65

7, 24 à 27, 50, 195, 226,

"5

397, 400, 401, 413, 418, 420,

42

91, 131, 192.

à 272, 328 à 330, 433

447, 45i-

43

130, 513.

66

519-

16

431, 432.

44

403, 421, 422, 436.

67

395-

17

449.

45

544-

68

22, 164, 196, 204, 237,

18

92, 293, 331.

46

221, 526, 593.

3i5-

19

516, 517.

47

2, 3, ", 12, 17. 35, 52, 54,

69

364.

20

134, 216, 273 à 275, 391.

59, 70, 72,80, 87, 128, 184,

70

AO. 415, n" 3876, 6987

21

419.

203, 219, 224, 225, 241 à

71

Scheil, 106, 108.

22

56, 345, 346.

260, 266, Ji6 à 327, 360.

72

437-

23

76.

48

6, 61, 170, 282 à 284, 347.

73

175-

24

557, 559-

49

429, 430, 444 a 446, 455.

74

16.

25

402.

50

425.

75

107.

26

147.

5i

H, 42, 74, 81, 149, 199, 276

76

423.

27

356.

à 279, 297 à 305.

77

19.

28

396, 411, 483.

52

Scheil, 57. |

78

136.

223,

267

261,

36

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAM1TES

FlG

Documents

FlG.

Documents

FlG.

Documents

79

49-

121

466.

161

37, 86, 114, 138, 139, 186,

80

r-*

122

AO. 512, n" 4792.

190, 197, 198, 213, 307,

81

520.

I23

148, 207, 382.

357» 358, 361, 5°6- 508,

82

38.

I 24

AO. 415, n" 4662.

5'0, S46-

8?

AO. 415, 4672.

125

Scheil, 16.

162

Scheil, 474.

84

AO. 415, 4657.

I2Ô

598.

163

» 10.

85

39!-

I 27

1 467-

164

» 239.

86

384

128

AO. 415, 3869.

165

236.

87

AO. 415. 7041 .

I29

456.

166

119.

88

AO. 512. 395.

I 30

AO. 415, 6997 (=4669?).

167

572-

89

Scheil, 33.

131

379-

168

AO. 512. 288.

90

47, 99. 371, 468, 507, 566,

I32

390.

169

30.

567, 569, 578.

133

8, 20, 44, 48, 60, 63, 109, 144,

170

27>-

91

14. 84.

160, 187, 201, 208, 211,

171

90.

92

14.

229, 239, 262 à 265, 308 à

172

69.

93

45. 81, 238, 370, 505, 54s,

314, 352 à 354, 362, 375,

173

Scheil, 4.

SSo. 580 : Scheil, 7.

564.

'74

465.

94

AO. 512, 218.

'34

AO. 410, n" 7731.

'75

543-

95

9. 182, 367, 503. 504, 552.

135

AO. 410, 7381.

176

158.

96

Scheil. 246.

136

393-

'77

366, 393.

97

» 417.

137

616.

178

38-.

98

» 427.

138

479-

'79

95-

99

405.

139

596.

180

AO. 415. 7006.

100

571-

140

165.

181

AO. 415, 7004.

101

469.

141

438, 439, 587.

182

AO. 415, n" 4843; AO, 512,

102

82, 191.

142

57, 202.

n"' 21 3, 318; Scheil, 431.

IO3

AO. 415, n" 4725.

143

Scheil. 439.

'«S

'8. 67, 75.

IO4

Scheil, 13.

144

105.

184

Scheil. 165.

105

» 209.

145

440. 441.

185

618.

IOÔ

106.

146

167.

186

Scheil, 176.

107

591.

•47

Scheil. ||).

187

525.

108

AO. 415, n 3872.

,48

168.

188

.76.

109

22S. 389.

149

94-

189

AO. 512, nos 7015, 7016.

I 10

Scheil, 465.

ISO

162.

190

Scheil. 434.

1 1 1

556.

i5'

1 12.

191

173, 179- '8l- 29-', 487 à 496,

I 12

435

152

Scheil, 256.

615.

1I?

540.

'53 j

1 57-

192

457. 158-

"1

163, 200, 209. 210, 212, 220.

I'v|

Scheil, 468.

'93

55. 120 a 127, 285 à 291.

"5

100, 108.

'55

» 137-

332, 350.

116

AO. 415, (685.

'56

227.

'94

' >'5-

117

409.

'57

'77-

.'95

53, 62, 88, 116, 140 à 14^,

118

143.

'5«

534

156, 218, 368.

119

|84.

'59

AO. 512. n" 37S.

196

28, 39, 145. 146, 206, 230,

120

[80.

160

"|. 376, 521.

231, 233, 235, 240, 306,

EMPREINTES DE CACHETS ÉI.AMITES

37

rIG.

Documents

FlG.

Documents

363, 462, 510. 570; Scheil,

237

541.

321.

238

576.

97

562.

239

Scheil. 169.

98

AO. 512, n05 216. 5012.

240

482.

99

172.

241

618, 619.

00

486.

242

154.

01

Scheil, 138.

243

618.

02

588.

-M

AO. 415, n" 3874.

03

579-

245

617.

04

AO. 512, n" 2443.

246

|0.

05

377-

247

5i8, 595.

06

Ï78-

248

103.

07

150.

249

169.

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93-

250

S8.

109

113.

251

1 02.

.10

23, 46, 476. 523, 531. 532,

252

101.

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253

38..

ii 1

404.

254

152.

1 2

AO. 415. 7750.

255

15-

!I3

1 10.

256

613.

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47i-

257

620.

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522.

258

Scheil, 322.

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Scheil, 4 i | ; AO. 41Ç, nos

259

» 257.

3911. 3918.

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614.

ii7

480.

261

115.

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AO. 415, n' 9912.

262

520.

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» »

263

AO. 415, n" 463.

!20

36.

264

» n" 7013.

221

Scheil, 166.

265

AO. 512, 206.

222

78.

266

» n" 229.

223

Scheil. 191.

267

Scheil. 44.

224

98.

268

» 461.

22S

369.

269

96, 97.

2 26

380, 383.

270

Scheil, 2.

227

29.

271

426.

228

AO. 415, n" 460 (=7006 ?).

272

AO. 415, 3910.

229

83, 85, 89, 5 iO

273

» 4991 .

25O

137-

274

31-

231

AO. 415, 1655.

2/5

136. 365.

2 3 2

171.

276

178.

233

470.

277

602.

234

461.

278

610.

235

166.

279

372.

236

155-

280

448.

FlG.

Documents

281

Scheil. 421.

282

548.

283

16.

284

38.

285

135-

286

46.

287

147.

288

132.

289

8.

290

S3°-

291

587.

292

479-

293

40.

294

25.

295

78.

296

113.

297

95-

29S

171.

299

«57-

300

162.

301

1 1 2.

302

388.

303

29.

304

608.

305

94.

306

32

307

150

308

ni.

309

527-

310

AO. 415, n°387i (Dél. fiff- 57)-

,VI11,

31 1

AO. 512. 7008 {Del. fig. 19).

, V11I,

312

AO. 410, 11" 7395 (Dél fig. 76).

, XII,

3'3

A( ». 415,11° 6975, (Mi/. fig. 13)-

, VIII,

3H

AO. 512. n"' 204, 225 VIII, tig. 20.

(Dél.,

î»

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

Fig. Documents

515 AO. 115. n (66i (Dél., VIII,

fig- 40- j 16 AO. 410, n" i |8i 1 [Dèl, XII,

lig. 166). 517 A< >. 115, n°4702 (Dé/.. VII!.

fig- «)■

318 AO. 5T2, n" 377 {Dél., VIII,

fig. 15).

319 AO. (io, n" 7345 {Dèl, XII.

fig. 7*>. j20 AO. |io. 97 (DéL.VlU, fig. n.

321 AO. 410, A. 7404 (Dél.,

XII, fig. .70).

322 AO. 410, A. 3399 {Dél.,

XII, fig. 165).

323 AO. 410, n" ... (Dél. XII,

fig- 79)-

Fig.

Documents

F,G.

324

AO. 512. n" 3S* {Dél. fig. 48).

VIII,

333

325

AO. 512, n" 501 1 (Dél. fig. 29).

VIII,

334

326

AO. 410, 7420 {Dél. fig. 194).

, XII,

33 5

327

AO. 415, n" 4708 (Dél. fig. 49).

, VIII,

336

328

AO. 415, 4708 (Dél. fig- 53)-

, VIII,

3 37

329

AO. 512, n-4752, 4753,

4783,

338

4802 (Dél., VIII, fig.

44)-

330

AO. 512, 5242 (Dél. fig. 52).

, VIII.

339

331

AO.410, n°4ii. . (Dél fig. 108).

-,XI1,

332

AO. 51 2, n" 7010 (Dél. fig. 23).

, VIII,

Documents

AO. 512, 344 (Dél., VIII,

fig- 33)- AO. 512, nos 5013, 223 (Dél.,

VIII, fig. 52). AO. 512, 360 (Dél., VIII,

fig. 22). AO. 512, 235 (Dél., VIII,

fig- 17)- AO. 415. n" ... (Dél., VIII,

fig. 21). AO. 415, ... (Z)#., VIII,

fig. 24).

AO. 415, 4687 (Dél., VIII, fig. 25).

Il

TABLE DES FRAGMENTS

Fr.

Figures

1

34-

2

47-

3

»

\

35-

5

34-

6

48.

7

65.

8

133, 289

9

95-

10

55-

ii

47-

12

»

13

5i-

M

91, 92.

15

255-

16

74, 283.

17

47-

18

183.

19

77-

20

133.

21

34-

22

68.

23

210.

2-4

65.

25

», 294.

26

»

27

»

28

196.

29

227, 303

Fr. 30

31 32

33 54 35 36

37 38

39 40

41 42

43

44

45 46

47 48

49 50

5i 52 53 54 55 56 57 53

Figures

169.

274. 306.

34- 54- 47- 220. 161.

82, 284. 196. 246, 293.

S--

133-

93-

210, 286.

90.

133.

79- 65.

60.

47- 195.

47- 193.

2

142. 250.

Fr.

FlGUUFS

Fr.

59

47-

88

60

133.

89

61

48.

90

62

195.

9i

63

133.

92

64

93

65

6.

94

66

95

67

183.

96

68

97

69

172.

98

70

47-

99

7i

100

72

47-

101

73

102

74

51.

103

75

.83.

104

76

23.

105

77

106

78

222, 295.

107

79

64.

108

80

47-

109

81

5'> 93-

1 10

82

102.

1 1 1

83

229.

1 12

84

91.

113

85

229.

114

86

161.

115

87

47-

116

Figures

195.

229.

I7I.

42.

18.

208.

149, 305.

179, 297.

269.

» 224 90.

115 252 251 248 2. 3

144

106

75-

"5 133

213

308

151 209 160 261

i95

301. 161.

Figures

117

10.

118

», 296.

119

166.

120

193.

I 21

»

122

»

123

»

I24

»

125

»

126

»

127

»

128

47-

129

1 2.

130

43-

131

42.

I32

4, 288.

133

29.

134

20.

135

194, 285

I36

78, 275.

'37

230.

138

1 1, 161.

139

161.

140

195.

141

»

142

»

143

118.

144

133.

145

196.

40

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES

Fr.

Figures

Fr. Figures

Fr.

FlGURKS

Fr.

Figures

Fn.

Figures

146

196.

190

l6l.

2 3 1

278

5'-

322

47'

! 17

26, 287.

191

102.

235

I96.

279

h

323

«

.|S

I 23.

192

42-

2 56

165.

280

34-

324

»

149

51-

'93

64.

237

68.

28l

35-

3 25

»

150

207, 507.

194

161.

238

93-

282

48.

326

i)

151

'95

65.

2J9

133.

283

)>

327

»

[52

25 1.

196

68.

240

196.

284

»

328

65.

■53

'97

161.

241

47-

285

193.

329

»

'54

242.

.98

»

2 1 2

»

286

»

33°

i)

'55

236.

199

5'-

243

»

287

»

33'

18.

156

195.

200

114.

2 II

»

288

»

332

193.

'57

153, 299.

201

133.

245

»

289

»

333

54-

'58

176.

202

202.

246

n

290

»

334

»

'59

34-

203

47-

247

»

291

»

335

»

160

m-

204

68.

248

»

292

191.

336

»

161

54-

205

35-

249

»

293

18.

337

»

162

150, ^00.

206

196.

250

»

294

54-

338

i)

.65

114.

207

123.

251

»

295

»

339

6.

164

68.

208

i?3-

252

»

296

»

340

»

i65

140.

209

114.

253

»

297

5'-

34'

»

166

235.

210

»

254

»

298

»

342

»

167

146.

2 1 1

133.

255

»

299

»

343

»

168

148.

212

114.

256

»

300

»

344

»

169

249.

213

161.

257

»

301

»

345

22.

170

48.

214

54-

258

»

302

1)

346

»

17]

232, 298.

--'S

35-

259

»

50 3

i)

347

48.

172

199.

2:6

20.

260

»

304

»

348

34-

171

191.

217

54-

261

6H.

305

»

349

»

'71

218

195.

262

'33-

306

196.

350

'93-

'75

73-

219

47-

263

»

307

161.

35'

.76

188.

220

114.

264

»

308

133.

352

133.

177

'57-

12.1

46.

265

»

309

»

353

»

178

276.

2 22

54-

266

47-

3 10

»

354

»

'74

191.

223

54-

267

65.

311

»

355

161.

[Ko

120.

22|

47-

268

»

312

»

356

27.

.S.

191.

22 5

47-

269

»

3'3

»

357

161.

182

95-

2 26

65.

270

»

5 M

»

358

»

'83

227

,56.

271

»

3'5

68.

359

34-

.8,

47-

228

109.

272

11

316

47-

360

47-

185

229

133.

273

20.

317

»

361

161.

(86

161.

23O

196.

274

»

318

i)

362

133.

187

m-

23I

«

275

h

3'9

»

363

196.

188

232

276

5'-

320

»

364

69.

.89

233

196.

-77

»

1 321

»

365

275.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

4i

Fr.

Figures

Fr.

Figures

Fr.

Figures

Fr.

Figures

Fr.

Figures

366

177.

4IO

'3-

454

498

34-

542

367

95,

411

28.

455

49.

499

3'-

543

'75-

368

195.

412

456

129.

500

30.

544

15-

369

225.

413

>5-

457

192.

5oi

3'-

545

93-

370

93-

4'4

32.

458

))

502

40.

546

161.

371

90

415

»

459

6l.

503

95-

547

57-

372

279.

416

»

460

63.

504

»

548

282.

i/i

170.

417

»

461

234.

505

93-

549

32.

374

418

■5-

462

196.

506

161.

550

93-

375

1 33

419

21 .

463

507

90.

55i

376

160.

420

'5-

464

62.

508

161.

552

95-

377

205.

421

44-

465

174-

509

64.

553

378

206.

422

»

466

121 .

510

161, 196.

554

379

131.

4-^3

76.

467

1 27.

5"

555

30.

380

2 26.

424

62.

468

90.

512

556

m.

38.

253-

425

50.

469

101 .

5i3

43-

557

24.

382

1 23.

426

271.

470

233.

5M

558

383

226.

427

61.

I7i

214.

5i5

559

24.

384

86.

428

80.

472

516

19.

560

385

429

49-

473

5i7

»

561

386

7-

430

»

474

518

247.

562

197.

387

178.

43i

16.

47 5

5i9

66.

563

388

302.

432

»

476

210.

520

262.

564

133.

389

109.

433

65.

477

14.

521

160.

565

390

132.

434

58.

478

C 2 2

215.

566

90.

391

20.

435

112.

479

138, 292.

523

210.

567

»

392

436

44-

480

217.

524

9-

568

393

136, 177.

437

72.

481

525

187.

569

90.

394

85.

438

141.

482

240.

526

46.

570

196.

395

67- .

439

»

483

28.

527

309.

57i

100.

396

28.

440

145.

484

119.

1 528

572

167.

397

i5-

441

»

485

59-

529

81.

573

398

38.

442

13-

486

200.

55°

229, 290.

574

399

56.

443

13-

487

191.

531

210.

575

400

15-

444

49.

488

»

532

H

576

238.

401

«

445

»

|89

»

533

577

402

^5-

446

»

490

M

534

158.

578

90.

403

44.

447

i5-

491

))

535

13-

579

203.

404

211.

448

280.

492

M

536

5-

580

93-

405

99.

449

•7-

493

1)

537

58i

406

56.

450

34-

494

"

538

582

407

8.

45i

i5-

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539

583

408

>3-

452

32.

496

))

540

113.

584

409

117.

453

497

34-

54i

1 237-

! 585

42

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

Fr.

Figures

Fr.

Figures

Fr.

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122

33

89.

CATALOGUE

i . Décor géométrique. Fibres croisés1 du tisserand ou du vannier. Cachet plat, convexe.

2. Deux aigles aux ailes éployées, encadrant deux têtes de lion. Composition symétrique.

Cachet plat, convexe.

3. Décor géométrique: tissu ou nœud'. Cachet plat, convexe.

4. Décor géométrique. Image du tissu, du filet, des roseaux tressés : la natte. Un point en

relief n'est qu'un accident de l'argile.

5. Fragment d'empreinte. Filet à larges mailles.

6. Fragment. Imitation de tissu.

7. Fragment de filet et scorpion.

8. Décor géométrique. Carrés et point central. Ligne de points à l'entour. Le carré, l'enclos

évoquent les idées de puits, citerne, silo à grains, parc à bestiaux, étang, chapelle.

9 . Décor géométrique : montants parallèles recoupés de petits traits. C'est une façon d'indiquer

les parties liées, massives, \e gunu. 10. Fragment. Une empreinte plus complète {Dél., VIII, fig. 54) figure deux personnages

assis, élevant une coupe selon le rite des festins sacrés. Ce cadre si apparent indique sans

doute la construction en briques, le parakku, avec revêtement en briques cuites à

l'extérieur, et créneaux au sommet. Les personnages assis sont peut-être remplacés ici

par des taureaux accroupis. 1 1 . Fragment. Montants renforcés par des traverses. Ce sont les éléments de la construction

en bois. 12. Frise d'éléments géométriques. Série de croix entre deux bordures de lignes parallèles

recoupées de traits. La croix est formée ici de quatre triangles assemblés par la pointe;

ailleurs3, de quatre palmettes encadrées. La croix figure souvent dans le champ, à côté

des profils de montagne plus ou moins stylisés. A-t-elle quelque rapport avec les quatre

régions du ciel et de la terre, les quatre vents ? 1 3 . Décor géométrique, dérivé des corps de bouquetins et des cornes recourbées. Le motif varie

et forme frise.

1. Cp. les signes proto-élamites n°s 345, 346, 380, 400.

2,

Cp. n°s 352, 589, 392, 886.

J. Fig. 48.

44 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

14. Décor géométrique. Rappelle la double volute de larges cornes, vues de face.

1 5 . Deux figures triangulaires dans un cadre de lignes simples ou renforcées de traverses. Ces figures sont un même élément opposé pointe à pointe. C'est probablement un végétal analogue au conifère sur la montagne. Feuille ou fruit, il rappelle le signe archaïque de la vigne (GESTIN) et de la vie (TIN). La treille et la grappe seraient un symbole par- lant.

16 à 19. Décor géométrique. Chevrons simples ou doubles.

20. Décor géométrique. Triangles alternés, encadrés de larges bandes striées. Les petits orne- ments en bosse par trois, qui décorent l'intérieur des triangles, sont probablement des feuilles ou fleurs.

21 à 29. Décor semblable : mélanges de lignes rigides et d'ornements empruntés au règne végétal.

24. Fragment d'un réseau ou filet.

25 . Cercles concentriques autour d'un point. Ce motif formait frise par déroulement du cachet. Le cercle, devenu dans l'écriture un carré dressé sur un de ses angles, représente l'enceinte circulaire, l'œuf, l'espace parfaitement clos.

26. Séries de cercles concentriques. Le cercle extérieur est orné de hachures.

27 à 31. Palmette circulaire avec bord extérieur, orné de hachures. Un ornement triangulaire remplit les vides entre deux palmettes contigues. Ces palmettes sont un ornement stylisé, dérivé du palmier, symbole de grâce et d'abondance. Peut-être sont-elles en dévelop- pement de la palmette pvramidale, vraie silhouette de conifère; ou même figurent-elles des enceintes closes. Elles sont devenues les marguerites du décor assyrien et persan.

32 à 36. Palmettes circulaires, séparées par des carrés longs, simples ou doubles. Cercles et carrés alternants sont un décor courant et encore mal expliqué. On les retrouve sur les cylindres chypriotes. Ils sont l'image du verger, de la palmeraie.

37 à 40. Fragments. L'arc brisé, qui forme cadre autour de la palmette dressée. Ce cadre peut être simple ou double à côtés renforcés. Cette palmette semble dérivée du conifère.

41 . Décor en bossette dans un triangle, entre deux arcs brisés.

42 à 44. Décor en ogive.

45. Décor végétal : palmette circulaire, palmette dressée et encadrée et fleur à quatre pétales

losanges.

46. Deux palmettes encadrées. Les palmettes dressées sont probablement des silhouettes de

conilères stylisées.

47 . Paysage stylisé : profils de montagne et conifère. La montagne est devenue une pyramide à

degrés, et le conifère une palmette dressée et encadrée. Dans le champ, des lignes de pointes triangulaires.

48. Quatre palmettes encadrées, dessinant une croix grecque.

49. Lignes ondulées, imitées de l'eau à la surface ridée. C'est l'image même du bunin : la mare,

EMPREINTES DE CACHETS ËLAMITES 45

l'étang. Les mêmes lignes verticales au lieu d'être horizontales figurent la pluie bienfai- sante, la source de délices (HUM).

50. Poissons pris au filet.

5 i . Poissons nageant entre les rives serpentines d'un cours d'eau bordé de roseaux.

52. Poissons, filet et signes proto-élamites.

=53. Poissons nageant en tous sens dans l'eau. La nageoire dorsale tour à tour au-dessus ou au-dessous indique ce mouvement. Une forme incertaine de poulpe ou méduse peut- être une nasse ? rappelle les triangles hirsutes (fig. 266, 268, 330). Mais la ligne verti- cale fait défaut au milieu du triangle.

54. Feuilles lancéolées. Tige de prèle ou de roseau.

55 à 61. Décor végétal.

62. Fragment. Patte de quadrupède et croix. Feuille en fer de lance avec filet retombant à droite et à gauche. Ces filets ou branches en lyre sont fréquents au-dessous de conifères. Ils figurent peut-être le fruit conventionnel de l'arbre de vie, le fruit qui tente l'avidité des bouquetins (fig. 141, 142. 317). Arbre du désert1 : rameau stylisé, sans feuilles, et dont les branches, légèrement renflées, se terminent par un petit bouton.

63 . Végétal en forme de conifère avec deux rameaux en lyre.

64. Conifère entre deux rameaux en lyre. Ces rameaux épais semblent être les écailles d'un fruit déhiscent. Il alterne avec un arbre à tige mince sur une base triangulaire : un cyprès sur la montagne. Deux branches ou feuilles retombent à la base.

65 . Figure énigmatique. Deux formes en arc, opposées l'une à l'autre ou réunies par une étoile. Une tige, mince terminée en haut et en bas par une double pointe en fourche, est peut-être une flèche. Il est difficile d'y voir un décor végétal.

66 . Ligne ondulée : profil de montagne et décor végétal : un cyprès et un arbre ramifié.

67. Décor semblable formant frise : formes végétales ramifiées et simples, alternent au long

d'une ligne ondulée.

68. Cyprès sur base triangulaire, tète-bêche avec un conifère à triple rameau. Deux scor-

pions (?) dans le champ.

69. Ramure de bouquetin ou de daim, vue de face (cp. fig. 151, 152).

70. Une araignée2 et un lacet ou torsade en 8. Le corps est formé de deux parties sphé-

riques réunies par un mince filet. Trois appendices en tète et en queue. Quatre paires de pattes.

71 . Araignée et scorpion. Y a-t-il des araignées à six paires de pattes ?

72. Araignée.

73 à 75 . Scorpions.

76. Cachets avec signes5 proto-élamites en relief. C'est la première fois que l'on trouverait ces

1. Cp. fig. 133 et le vase de bitume, Dél., XIII, pi. XXXVII, 3.

2. Cp. Dél., VIII, fig. 252; Dél., XII, fig. 83, 173. W. Hayes Ward, Seal Cyl.. 169, 508.

3. Cp. le sceau hétécn publié par Scheil, RA., XIII, p. 22.

46 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

signes employés pour écrire un nom sur un cachet. Ce sont les signes nos 842, 580, et un troisième plus difficile à identifier. Alignés intentionnellement, ils remplacent le décor. Ils ont plus de relief et de souplesse que dans l'écriture.

77. Cachet avec quatre signes proto-élamites formant écriture.

78. Branche et cercle. Fragment incertain.

79. Petites figures : poissons et araignées (?), répétées en frise.

80. Piques sur une base. Fragment.

81. Serpent (?).

82. Quadrupède (?).

83 . Jarre en pointe; double cercle autour de la panse.

S | . Taureau très archaïque, de profil ; les quatre pattes sur le même plan; les cornes courtes, en croissant, de face. Les trois points entre les cornes sont un symbole incertain.

85 . Taureau et paysage de montagne : pierres triangulaires semées dans le champ.

86. Fragment : taureau (?) ou bouquetin.

87-88. Deux empreintes du même cachet : frise de gros taureaux. Les pierres en triangle de la première empreinte sont probablement les pattes de derrière d'un premier taureau. Dans le champ, un petit animal : veau ou chèvre (?).

89. Même scène pastorale. Le taureau relève la tête.

90. Scène agreste : un taureau paissant dans une gorge de la montagne. Derrière lui se dresse

un bovidé, avec des gestes et une attitude humaine. Le taureau va lourdement, la tête baissée. La queue puissante est l'image même du signe archaïque KUN. La montagne est figurée par trois pierres triangulaires, et la verdure par une branche. Le bison dressé est une première esquisse d'Eabani, le bison d'Élam. Ses pattes antérieures sont ramenées à la poitrine.

91 . Un petit animal douteux, lion ou bouquetin, entre un taureau et une antilope. Une branche

à trois feuilles.

92. Fragment. Un quadrupède à long poil et queue en fer de lance.

93. Scène rustique de taureaux qui semblent lutter de la corne, et de veaux bondissants.

L'ensemble est plein de naturel et de vie. Trop de recherche dans l'expression de la robe et des muscles. 91 . Un taureau en pleine charge et ventre à terre au-dessus de deux taureaux affrontés. Une branche figure le paysage boisé.

95. Scène rustique assez gauche. Deux taureaux solennels nez à nez. Entre deux, un veau.

Dans le champ, des chèvres bondissantes. Des vases triangulaires sont sans doute les vases de lait. Une étoile à quatre branches losangées. Les pattes des taureaux sont gauchement repliées sous le corps.

96. Taureaux passant, en frise. Ils sont dessinés d'un trait très sûr, de la tête aux yeux larges,

bien plantée sur une large encolure jusqu'à la croupe étroite et tombante de la bête sau- vage. Les cornes de face et l'oreille en cornet sont de style.

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES 47

97. Groupe héraldique de bisons chevelus, agenouillés devant la montagne au conifère. C'est

presque un groupe national élamite. Le bison a les cornes rondes en croissant, de longues mèches formant tresses. Dans le champ, un bison et une antilope. Est-ce un premier essai de l'arbre de vie? La montagne a l'aspect d'écaillés imbriquées.

98. Frise de bisons.

99 . Taureau sauvage (aurochs) et mouflon (? antilope ?) bondissant au milieu des montagnes en

forme de pyramide à degrés. Le taureau au galop est plein de vie : la tête retournée, les deux pattes de devant en l'air, et même une patte de derrière à demi levée.

100. Arrière-train d'antilope (?).

101. (Cp. 314.) Deux taureaux sauvages (aurochs), la tête retournée en arrière, avec cornes,

l'une de face, l'autre de profil. Le taureau d'en bas est à demi dressé sur les degrés de la montagne en forme de pyramide, décorée d'une croix à quatre branches ou feuilles en losange. Une croix double à branches carrées dans le champ.

102. Quadrupèdes accroupis. Des rosettes de points dans le champ sont peut-être un symbole

de l'enceinte.

103. (Cp. 315.) Quadrupèdes couchés au parc. Une bordure de mèches et de petits vases sym-

bolise peut-être les revenus du troupeau.

104. Taureaux couchés au pâturage. Cornes aiguës et divergentes de l'aurochs. Branches et

feuilles. Mèches formant frange ou cadre et symboles de l'enceinte (?).

105. Taureaux couchés. La barbiche de la bête du haut est très douteuse.

106. Taureau debout et veau. Le petit veau couché, la queue dressée, la tête retournée,

percent à peine les cornes naissantes, est d'un joli galbe.

107. Tête de taureau ; grande tige végétale et aile d'aigle (?) (cp. 184, 187).

108. Le troupeau en marche. Toutes les pattes figurées par quatre : deux de devant, se profilant

sur les deux d'arrière du taureau précédent, rythment naturellement la marche.

109 . Arrière-train de taureau et branche.

110. Taureaux. Fragment.

in, 112. Bouquetins archaïques et paysage. Les corps ne sont encore que des lignes.

113. Scène de montagne. Bouquetin bondissant. Le corps a pris de l'étoffe. Des petites stries

indiquent le poil ou la masse.

114. Bouquetins ou antilopes aux longues cornes et paysage de montagne. Le style est rigide,

géométrique. Le poil est figuré par les hachures conventionnelles. La montagne se réduit à une palmette encadrée, surmontée de deux vases de lait, enfermés entre des lignes à redans. Dans le champ, des branches et des feuilles. Les quatre pattes sont sur le même plan et gauchement pliôes.

115. Scène agreste archaïque. Ruminant accroupi au pâturage. La végétation est figurée par

des traits et des points qui sont des branches et des feuilles.

116. Bouquetin (?) et palmette ou marguerite à quatre pétales.

117. Bouquetin ou antilope aux pattes repliées.

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EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES

1 18. Bouquetin et serpent. Profil de montagne en pyramide.

1 19. Bouquetin et serpent. Branches et feuilles.

120. Tète de mouflon, scorpion et paysage de montagne formé de quatre petites pyramides.

121. Antilope bondissante, scorpion, un carre et quatre cercles qui figurent peut-être des

enceintes ou des fosses.

122. Bouquetins (ou chèvres ?), de bonne facture, bondissants et au repos. Cornes, oreilles, œil,

naseaux, barbiche, queue et croupe, proportion des membres, relief et position des muscles, l'artiste est sûr de son modèle. Dans le champ, des branches et cette rosette de points, symbole d'enceinte.

123. Groupe de bouquetins.

124. Arrière-train de bison. 11 en a la queue et les touffes de poil aux articulations.

1 25 . Grand bouc ' plein d'allure. Cornes de face, ondulant à droite et à gauche comme celles du bélier d'Egypte. La barbe, les touffes de poil aux jointures, la queue frétillante, sont d'un joli réalisme. Un arbrisseau à quatre feuilles.

127. Un petit bouc, dressé sur les pattes de derrière, tête retournée, queue en l'air. 11 forme le second plan d'un ensemble perdu.

127. Tête d'antilope et branches.

128. Boucs et chevreaux au pâturage. Petit tableau plein de grâce. Un cabri se dresse follement,

tête en arrière. Un autre accroupi semble prêt à bondir.

129. Antilopes aux longues cornes aiguës, parmi des rameaux ou des feuilles aux larges nervures.

130. Antilope.

131. Bouquetin et feuilles.

132. Bouquetins ou antilopes.

133. Grande antilope dans un paysage désertique. Une pierre carrée et un arbrisseau aux

rameaux secs, terminés en boutons renflés. C'est peut-être un animal fantastique2. Ses longues cornes ondulent jusqu'au-dessus de la croupe. Il a une queue de taureau et une crinière flottante, et rappelle certaines espèces africaines.

134. Fragment. Antilope semblable à la précédente.

135. Troupe gracieuse d'antilopes en marche.

136. Fragment d'une scène classique : le conifère sur la montagne, entre deux animaux symé-

triques, dressés, bondissant vers l'arbre, détournant la tête, ou se nourissant de ses fruits. Des branches en forme de mèches semblent s'échapper du feuillage de l'arbre.

137. Grande antilope à queue de taureau et crinière flottante, et un taureau qui ressemble au

bœuf à bosse de l'Inde.

1 38 . Deux antilopes bondissant à droite et à gauche de l'arbre de vie. Elles s'éloignent de l'arbre

en retournant la tète. L'arbre n'est plus le conifère classique, mais une plante étrange, à fleurs en tulipe et feuilles découpées en lanières.

1. Cp. Dèl., XII, fig. 184.

2. Cp. fig. 134, i}7, 329.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 49

139. Groupe de bouquetins autour de l'arbre symbolique dressé sur un profil de montagne.

L'arbre a un aspect nouveau : un tronc tordu et des feuilles en fer de lance. Les pattes antérieures sont bien détaillées des épaules à la pointe du sabot.

140. Antilope bondissant. Fragment d'une scène semblable.

141. Scène classique. L'arbre de vie entre les deux bouquetins qui semblent en cueillir les fruits.

Le cyprès se dresse au haut d'une montagne en forme d'écaillés imbriquées.

142. Scène semblable. La montagne est réduite à quelques arceaux. Le fruit est très visible.

Des plantes à trois feuilles croissent au niveau du sol. Les antilopes (?) ont de longues cornes lisses.

143. Fragment. Cyprès entre deux bouquetins (?).

144. Cachet ovale. Une antilope couchée, queue dressée, tète retournée. Le sujet est bien

équilibré et remplit heureusement l'ovale.

145. Antilope aux longues cornes arquées, vues de face.

146. Troupeau de capricornes (chamois?), passant à vive allure, à gauche et à droite, en deux

lignes superposées.

147. Bouquetins, debout et couchés.

148. Antilope (?).

149. Daim, biche et faon. Un des petits est allaité par la mère. C'est une scène assez rare.

150. Bouquetin ou antilope. Une branche.

151. Scène de chasse(?). Défilé d'animaux sauvages : daim moucheté, mouflon (?), bouquetin.

Dans le champ, un chien ou un carnassier en chasse. Sur une autre portion de l'em- preinte, de gros chiens à queue courte et une espèce plus petite à la queue en panache figurent peut-être la meute. Les ramures du daim (ou du cerf?) sont imposantes et largement étalées de face.

152. Tête de daim(?). Barbiche douteuse. Entre les cornes, un point en triangle.

153. Troupeau de brebis (?) ou de moutons (?). Il est difficile d'y voir des chiens.

154. Mouflon au nez busqué, à la poitrine bien développée. Il ne lui manque que les manchettes

du mouflon d'Afrique.

155. Mouton sauvage (?).

156. Bouquetin. Fragment.

157. Cp. 31 j. Grande amphore à anses perforées, entre deux félins affrontés, qui détournent

la tête. Leurs queues ressemblent à des serpents enlacés.

158. Antilope (?).

159. Le lion chasseur de bouquetins et d'antilopes.

160. Le lion chasseur de taureaux. Il bondit, la queue battant l'air. Une branche à trois feuilles

et un petit trait ou barre à trois renflements figurent peut-être le paysage et la mon- tagne.

161 . Le lion menaçant et le taureau. L'issue de la lutte est douteuse. Le lion lève une terrible

patte armée de griffes, et retourne vers le taureau sa gueule rugissante. Le taureau

so EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

massif, la croupe épaisse, la bourse très apparente, est d'allure assez paisible. Les feuilles et la croix complètent le tableau et symbolisent peut-être le pâturage et la montagne.

162. Empreinte de même origine.

163. Le taureau poursuivi par les lions. Un grand lion lève la patte antérieure, prêt à frapper.

Un petit lion accourt dans le champ, la queue horizontale marquant bien le mouvement.

16 |. Taureau sauvage en pleine charge, poursuivi par l'aigle et le lion. Les épis ou tiges renversées témoignent de l'ardeur de la poursuite. La montagne à figure de losanges en éventail. Le lion a des pattes énormes toutes griffes dehors. L'aigle est traité de façon conventionnelle avec des ailes en rameaux et la queue étalée en forme de triangle.

165 à 167. Scènes analogues. Fragments.

168. Réplique du 161.

169. Lion chassant le taureau. Des palmettes de feuilles dans le champ.

170. Lion et taureau. Fragment.

171. 172. Lions et taureaux. Les lions de face sont fort douteux. 173. Lion et bouquetin. Scène sans aucune animation.

I7_| . Lion dressé, attaquant à la tête une antilope qui se retourne.

175. Lion et antilope. Branche et feuilles.

176. Lion dressé, prêt à s'abattre sur le dos d'un bouquetin d'allure très paisible.

177. Lion poursuivant l'antilope à queue de taureau, crinière et longues cornes (cp. 161,

162, 168, 133).

178. Lion chassant le daim (ou le bouquetin. Cp. 176).

179. Relief sur argile bitumineuse. Léopard ou panthère saisissant un taureau (?) au garrot.

Les taches ne sont peut-être que des rugosités du bitume.

180. Frise archaïque de gros félins tète-bêche.

[81 . Deux lions, tête-bêche. Un trifolium dans le champ. Le poil est figuré de façon conven- tionnelle.

[82. Groupement symétrique de lions et de conifères. Les lions sont prêts à bondir, la queue dressée, la tète retournée. Le cyprès alterne avec le conifère à trois branches.

183 . Frise de lions et de taureaux passants. Une palmette dans le champ.

184. Frise de taureaux couchés, de lions assis et d'oiseaux de proie en plein vol. Cette dernière figure de l'oiseau de profil, les deux ailes éparses au-dessus du dos, est rare et semble propre aux graveurs élamites. Cet oiseau n'est pas l'aigle, mais le faucon ou l'épervier.

185 . Irise de lions et d'aigles. Les lions ont la tête de profil, une crinière abondante, la queue dressée. Les aigles marchant, la tête de face(?), semblent échappés du répertoire des scribes égyptiens.

186. Aigles et lions.

187. Aigles ou faucons. Dans le champ, un petit vase à parfum : panse courte et ronde, large

gorgeon aux lèvres plates.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 51

188. Frise d'animaux et de vases. Lion et panthère (?). Petit vase à parfum à col largement

ouvert et grande amphore pointue à anses perforées.

189. Frise de lions et d'amphores.

190. Frise de vases et d'oiseaux. Faucons à l'œil rond, aux serres largement ouvertes. Vase à

parfum à panse ronde. Petite amphore à pied et anses courtes sur l'épaule. Du col de l'amphore sort un flot semblable à une double corne d'abondance, d'où s'échappe un fruit ovale. C'est une version élamite du vase aux flots jaillissants.

191 . Frise d'animaux et de vases. Ces vases sont des amphores pointues à anses perforées, ou

des amphores à pied avec anse courte sur l'épaule. Les animaux sont des quadrupèdes : lions ou singes (?) et des oiseaux, peut-être des faucons, au repos, la tète inclinée ou retournée. Nombre de vases d'albâtre sont sculptés en forme d'animaux.

192 . Frises de vases et d'animaux. Vases à pied, col large et grandes anses qui font songer à des

vases de métal. Les figures d'animaux sont indistinctes.

193 . Frise de vases et d'animaux. Le petit vase à parfum voisine avec la grande amphore à anses

perforées et pied. Du col d'une de ses amphores sort un double flot ou flamme assez semblable à un épi de millet ou d'orge barbu. Panthère et bouquetin alternent d'un vase à l'autre.

194. Frise d'animaux et de vases. Bouquetin et panthère couchée.

195 . Chiens et bouquetins courant au dedans et autour de deux enceintes. Ces enceintes rondes et carrées, ouvertes d'un seul côté, semblent être une palissade renforcée, ou un mur avec contreforts. Ce sont probablement des pièges, des parcs pour prendre et garder les ani- maux sauvages.

196. Bouquetin aux prises avec des chiens, ou un chien et un loup. L'un le saisit par la barbe et

les cornes", l'autre par les parties. La position du malheureux bouc replié sur lui-même est à la fois ridicule et cruelle. Des pierres carrées figurent la montagne. Un autre bouquetin s'échappe en bondissant.

197. Aigle épars, tète de profil, entre deux quadrupèdes (?)

198. Scène pastorale. Deux gros taureaux et une chèvre. Dans le champ, trois petits bons-

hommes, les bras tombants, ou tenant de petits vases. Ils sont vêtus d'une tunique et ont une grosse tête triangulaire. Dans le champ, le vase de lait en cornet et le seau à anse complètent la scène. Un lion se promène d'un air pacifique en agitant la queue. Il est l'ennemi du pasteur.

199 . Groupe héraldique de l'aigle épars liant deux taureaux. II les saisit à la croupe. Les taureaux

ont la tête abaissée jusqu'à terre.

200. Groupe héraldique de l'aigle épars liant deux lions qui retournent la tête pour le mordre

aux ailes. Le tout est encadré entre deux figures de biches ou d'antilopes qui rejettent la tête en arrière d'un mouvement souple et gracieux de leur long col.

1. La chèvre que l'on trait est tenue de même par la barbe et les cornes : Dé/., XII, fig. 112.

52 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

201 . Groupe héraldique d'animaux affrontés, se heurtant du poitrail, la tête rejetée en arriére.

Queues et pattes antérieures s'entrecroisent. Une patte seulement est figurée sur deux. 202. Même groupement. Les deux bêtes, assises, se heurtent du poitrail, la tête renversée, les

pattes antérieures croisées. C'est une composition élamite qui annonce les animaux

croisés du cycle de Gilgames. 203 . Un bouquetin, un oiseau (?), une branche à cinq feuilles. 204. Frise de vases" de quatre modèles différents: le vase à parfum à panse ronde; le vase à

trois gorgeons; l'amphore pointue à anses perforées; la même amphore à pied et flots

jaillissants. 205-206. Scène archaïque et rustique. Un pasteur et ses taureaux. On ne voit de l'homme que

les jambes et le long bras à demi plié, qui semble porter un vase de lait de forme conique,

suspendu par une cordelette. Dans le champ, le vase qui est devenu le signe même de

la boisson (kas) : panse ovoïde, col court et ajutoir sur l'épaule; au-dessus du taureau,

un gros scorpion.

207 . Un berger et son troupeau. Scène rustique, d'un relief douteux. Ces formes treillissées sont

des huttes (ou des corps de chèvres ?).

208. Scène rustique. Deux taureaux nez à nez dans un paysage de montagne figurée par des

pierres triangulaires. Au-dessus d'eux, un homme, dont on ne voit que le buste, semble les aiguillonner. II a le geste des bouviers conduisant les bœufs à la charrue. La forme indistincte par derrière est peut-être celle du lion. Le relief de l'empreinte est très fort, sur une terre rouge.

209. Un berger et son troupeau. Scène indistincte.

210. Scène pastorale ou scène de chasse archaïque. Un bison aux cornes de face en croissant,

les quatre pattes sur le même plan, la queue à double houppe, est arrêté par un petit homme nu, un bras levé prêt à frapper, l'autre abaissé. Ce pasteur chasseur semble porter en bandouillère une lance ou une herminette. Une frise de montagne et de conifères dans le champ. Le scribe, après avoir roulé son cachet sur l'argile, y a imprimé l'extrémité par passe la corde, moulant ainsi en creux dans l'argile fraîche, son cylindre et la double cordelette de suspension. Un gros point au-dessus et au-dessous de la tête du bison figure peut-être des pierres échappées à la fronde.

211 . Un bouvier, armé du fouet, pousse son taureau, peut-être attelé à la charrue. La lanière

ondule comme un serpent.

212 à 215. Figure d'homme assis à l'orientale, les jambes croisées, la main levée, le bras à

demi plié. La figure anguleuse au profil d'oiseau, l'œil de face, le cou maigre, sont des traits archaïques. 216. Frise de petits hommes accroupis entre des amphores à pied et anses courtes sur l'épaule. Ce sont probablement les gens du cellier ou de la maison de provision. Ce sont des figures nues, sans aucun détail de vêtement, barbe ou cheveux.

I. Cf. .De/., X, p. 97-

EMPREINTES DE CACHETS ELAMITES 53

217. Le magasin aux provisions. D'une grande amphore pointue à anses perforées sort une

tige, par peut-être on tire le liquide (?). Des serviteurs semblent occupés à retourner et vider des mesures (QA), qu'ils tiennent une dans chaque main. La figure accroupie est peut-être celle du scribe.

218. Scène analogue. Des serviteurs, accroupis, sont occupés à retourner des mesures (QA),

peut-être à les distribuer" ; d'autres débouchent des amphores avec ou sans pied qu'ils basculent sur le flanc, une main au goulot, l'autre sur l'anse du haut. Une ligne autour des reins figure le pagne.

219. Un ânier et son âne devant une porte à deux battants sous un ceintre. L'âne porte un

fardeau. L'ànier, le bras tendu, lui touche les oreilles de son bâton. Les cinq ronds sont des chiffres de l'écriture proto-élamite.

220. Atelier de femmes. Assises sur des divans, les bras tendus, elles sont peut-être occupées à

tisser. Un montant droit sur base carrée, recoupé de deux traverses, figure peut-être le métier. Dans le champ, des vases suspendus par des cordelettes. Une femme en longue tunique, et la chevelure tombante, est debout ; ses bras levés ont un geste incertain.

221 . Atelier de femmes. Elles sont assises, jambes croisées, les bras tendus. Leurs cheveux en

tresse retombent dans le dos. Deux d'entre elles tiennent une sorte d'écheveau ou de torsade en huit. Les quatre autres semblent les dévider ou les battre sur des bases carrées. Avons-nous des boulangères, ou des ouvrières qui filent et teignent la laine ?

222 . Des greniers d'abondance et la rentrée des grains. Sur un bâti en bois, s'élèvent deux tours

rondes en terre battue, avec coupole crénelée ou décorée d'un relief plat. Il n'y a d'ouver- ture que par en haut. Un homme, pliant sous le fardeau, monte à l'échelle pour y verser sa charge de blé. Le scribe accroupi l'intendant des greniers2 compte les mesures. La ressemblance de ces constructions' avec le signe de la maison (AB) est frappante. La couverture en coupole, probablement en blocage, existait dès l'antiquité élamite. C'est l'image même du casque (kubèu) ou du revêtement de briques cuites (kiru).

223. Réplique de la même empreinte. Le fardeau de l'homme à l'échelle semble affecter la

forme d'une grande couffe.

224. Scène semblable. Fragment.

225 . Construction à coupole avec décoration extérieure, en briques émaillées (?) . Une construction plus importante, à façade ornée de pilastres, est recouverte par trois petites coupoles. Des espèces de faîtières évasées en entonnoir décorent le sommet des coupoles.

226. Un héros, armé de l'arc, poursuit ses ennemis qui fuient et tombent percés de flèches. Tous sont nus. Le guerrier à l'arc, dont on ne voit que ie buste nu, portait sans doute un pagne court. Sa figure s'encadre dans une barbe abondante, et les boucles de ses cheveux retombent sur son cou. Il est debout devant un palais aux murs hérissés de cornes :

1. C'est l'image même de l'échanson, le QA-SU-GAB.

2. Le ka-gur.

3. Cp. à l'époque assyrienne, Layard, Mon., II, pi. 17.

S4 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAM1TES

22-.

ornement symbolique de la force du taureau. Le palais est une construction à coupole, avec décor extérieur, en briques cuites. Les vaincus font le geste de Y aman. L'un d'eux a les cheveux longs, sans trace de barbe. Frise curieuse d'homme et de bêtes qui forment la chaîne en se tenant par la queue. Un homme de profil, la gauche levée, tient de la droite la queue d'un gros lézard suspendu tète en bas. Une patte d'arrière du lézard accroche la queue d'un félin accroupi, qui retourne vivement la tète. Le félin à son tour tient à deux pattes la queue touffue d'un petit renard pendu tête en bas. Ce grand félin énigmatique est-il une panthère, un ichneu- mon, un singe? Cette composition bizarre cache-t-elle une intention humoristique? 228 Bande de personnages assis à l'orientale sous une frise de petits renards. Les jambes sont croisées, les mains levées à hauteur du visage. Une figure sur deux porte une queue de bête. Son attitude, tète retournée, rappelle étrangement le félin de l'empreinte précédente. Le renard est une figure rare. Il est dans l'écriture le signe du chanteur (nar). Avons- nous ici un chœur de musiciens frappant leurs mains en cadence à la bonne façon de l'orient. La queue de renard est-elle l'insigne de la profession ?

229. La mort de la tortue (?). Deux petits personnages la tiennent par la queue, tête en bas,

comme le lézard ci-dessus (fig. 227). Ils ont un poing sur la hanche, et leurs deux autres mains se joignent en arc au-dessus de la bête pour la soutenir. Ils sont vêtus d'une courte tunique. La forme des pattes fait songer à la tortue plus qu'au lézard.

230. Un petit homme nu, de profil, en marche, un bras levé, en face d'une de ces enceintes

circulaires, piège et palmette. Son geste est celui du chasseur (fig. 210).

231 . L'homme nu, marchant à grandes enjambées, les deux mains écartées et levées à hauteur du visage. Est-ce un geste d'adoration ou de prière ?(Cp. fig. 266, 267.) Feuilles et branches.

2]2 . Scène de chasse ; animaux au parc. Empreinte très fragmentaire sur une bulle ronde. Elle se comprend mieux par comparaison avec le cachet 24 de la collection de Clercq. La palmette; l'enceinte crénelée ou palissadôe; les antilopes, bondissant en tous sens, font songer aux suparu l'on prenait et gardait les bêtes sauvages de la montagne. Sur un autre fragment, deux personnages nus, d'un beau modelé, semblent sortir d'une hutte de branchage. Ce sont peut-être les pasteurs ou gardiens.

2y}. Scène de chasse. Fragment. Un homme à genou, tirant de l'arc (?). Un bouquetin couché.

234 . Même inspiration. L'archer, un genou en terre.

235 . Deux personnages nus. Le premier tire le second par la main. Est-ce une scène de présen- tation, d'adoration, pareille aux scènes classiques de l'époque d'Ur ? Les corps nus ont un joli galbe.

236. Un homme nu, à genoux (?). Un scorpion. Une branche.

237 . Un petit personnage accroupi, jambes écartées, de face; les mains appuyées sur les cuisses.

Une patte de quadrupède. Des traces d'ongles dans l'argile. Cette empreinte est douteuse, mais rappelle l'attitude du taureau, assis de face, cuisses ouvertes (fig. 338).

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

238. Le chasseur de bouquetins. Petit fragment d'une grande netteté. Le chasseur est armé

d'un court poignard à fer en amande. Ce fer pourrait être un silex taillé, fixé avec du bitume dans un manche en bois. Le chasseur est barbu, chevelu. Le détail des doigts est exagéré. Cornes et barbiche du bouquetin et muscles de la bête bondissante sont d'un beau relief. Une branche épineuse.

239. La chasse au lion ', à l'arc, avec chiens courants. Le lion court devant lui, la queue tendue,

la langue pendante, rabattu par des molosses aux queues et oreilles courtes, vers un chasseur qui l'attend debout, l'arc bandé. C'est une scène vue.

240. Un chasseur dispute sa proie au lion. Le lion se dresse sur la croupe d'un taureau (?).

Le chasseur, genou en terre, s'apprête à le percer de flèches.

241 . La chasse au lion et au bouquetin. Le lion est frappé de deux flèches à la tête et au cou.

Le bouquetin a le col transpercé. Le chasseur est aidé de son chien, qui se dresse au- dessus du lion, mais aboie au bouquetin. Le chasseur bande son arc vigoureusement. Ses flèches ont de grosses pennes.

242 . Un Gilgames archaïque, en lutte avec le lion. Le lion se dresse sur une seule patte d'arrière,

l'autre, levée, suit le mouvement des pattes de devant qui battent l'air. Le héros, nu, de profil, lui renverse violemment la tête et s'apprête à le frapper de son javelot. Il y a dans la pose du lion une recherche savante. Une antilope est debout, tête retournée. C'est la proie échappée au lion.

243 . Chasse au lion et au sanglier. Les bêtes percées de flèches, et le chasseur, l'arc tendu, ont

l'allure la plus paisible. Flèches à grosses pennes et pédoncule renflé.

244. Groupe héraldique archaïque. Deux animaux en lutte, se heurtant du poitrail. Un homme (?),

bras étendus, cherche peut-être à les séparer. L'artiste n'a figuré qu'une patte antérieure sur deux.

245. Chasse au sanglier. La composition, le relief et la vie en font un petit chef-d'œuvre.

Le chien d'arrêt, qui domine la bête, et le sanglier pliant sur les jarrets sont parfaits. Ce dernier est un vieux solitaire, à la hure longue, les oreilles rabattues, les défenses en saillies, hérissé et grognant. La poitrine du chien, le cou, la gueule, les reins sont d'un beau relief. Trois plis de chair au cou sont peut-être un collier. Deux autres chiens encadrent la bête à distance respectueuse. Le chasseur imberbe, vêtu d'un pagne court, est armé de l'herminette.

246. Le pasteur chasseur défend son taureau contre le lion. Il le perce de flèches, tandis que

son chien le mord à la queue. C'est dans ces luttes quotidiennes contre les bêtes féroces pour la protection des troupeaux, que la légende de Gilgames a se développer. Nous rencontrons ici les premiers signes d'écriture akkadienne. Ils font date

: ] Tab - Be-li [sa ... ? ]

247. Réplique de l'empreinte : Del., XII, fig. 127. Lutte de Gilgames et du lion. Groupe héral-

1. Même scène, W. Hayes Ward, Seal Cyl., 1094.

-^ EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

dique. Deux Gilgames, de profil, soulèvent deu'x lions par les pattes de derrière. Les lions relèvent une gueule rugissante vers un aigle épars, à la tête de profil, qui saisit leurs deux queues dans ses serres. Un serviteur porte une grande lance avec garde vers le milieu de la hampe (étudiée dans l'introduction).

248 . Lutte de Gilgames avec le taureau androcéphale. En parallèle, un groupe de lions attaquant

des taureaux. Sous le cartouche, un petit personnage. Dans le champ, un poignard.

249. Gilgames, de profil. Un lion, une antilope. Longue lance à renflement central, surmontée

du croissant et de l'étoile. Époque plus récente.

250. Gilgames dispute un taureau au lion. Beau profil d'Eabani à la croupe de taureau, aux

cheveux flottants comme ceux d'une femme. Un cartouche et un petit personnage. 25 1 . Gilgames, barbu et de profil, entre deux taureaux qu'il dispute au lion. Une masse d'arme entre deux petits personnages nus. Ce goût de l'équilibre, ces armes des nomades font sentir l'influence des gens de la plaine.

252 . Gilgames classique, de face, avec barbe et cheveux en boucles, entre deux lions dévorants.

Ce groupe est encadré entre deux figures : Eabani et une femme au jupon à volants. Le développement de la légende permet d'y voir la prostituée sacrée. L'un et l'autre saisissent les lions par la queue. Eabani semble porter une coiffure de plumes ou de mèches hérissées, une longue tresse. Il tient en main une flèche un trait empenné. Quelques signes d'écriture indistincts.

253. Un bras vigoureux saisit aux cornes un taureau sauvage. Beau fragment des luttes de

Gilgames.

254. Gilgames, de face, et le taureau androcéphale. Inscription effacée :

Gi~gi-[ ].

255. Luttes de Gilgames et d'Eabani contre le lion. Beau spécimen d'Eabani ithyphallique.

Gilgames protège le taureau. Eabani attaque le lion par derrière. Il est armé d'un poignard. Son autre main repose sur le fer d'une lance. Dans un cartouche, un aigle épars à la tête de lion. Au-dessous, un petit personnage brandit une massue. 2^6. Luttes de Gilgames. Fragment. Lions dressés et bouquetins croisés.

[ \-za-gi

[ uku ?-] [ lugal].

257. Luttes de Gilgames avec le taureau, et d'Eabani avec le lion.

[Ma(?)]-la-[u dup -sar.

258. Taureaux à attitudes humaines. Fragment. Un taureau est assis, pattes antérieures

tendues (?) vers un autre taureau (?) tenant l'arc et les flèches. Dans le champ, un triangle avec un point central et rayons aux trois angles.

259. Taureau à attitude humaine. Fragment de même inspiration.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES 57

260. Taureaux assis, pattes antérieures tendues vers un troisième (?). Scène d'adoration. Entre

eux, une base carrée. 261 . Fragment analogue. La base carrée est devenue un cône. 262. Fragment semblable. Les pattes sont celles du félin plus que du taureau.

263 . Bison aux mèches flottantes, à genoux devant des profils stylisés de montagnes et de cyprès.

Une croix dans le champ.

264 . Croupe de bison avec ceinture autour des reins. Un scorpion.

265. Deux félins assis, tenant de longs cordons.

266. Frise de lions dressés comme des hommes, les pattes levées, écartées au niveau de la tête.

Au-dessus d'eux, un paysage de montagnes et de cyprès. Dans le champ, un triangle hirsute, recoupé d'un trait vertical. Est-ce une mimique de l'homme en adoration? Les cynocéphales adoraient le soleil levant. 267 . Même scène. Le triangle hirsute est remplacé par deux profils de taureaux assis, les pattes antérieures ramenées à la poitrine.

268 . Des lions peut-être de gros mastiffs de profil saisissent dans leurs pattes des triangles

hirsutes.

269. Bouquetin et dragon (?). d'allures très archaïques. Dans le champ, des croissants doubles.

270. Deux dragons affrontés: corps de lion et ailes d'aigle. Avant-coureurs du dragon deMarduk.

271 . Taureaux ou lions ailés. Les ailes rondes et relevées annoncent le style persan.

272. Griffons : ailes, tête et pattes antérieures de l'aigle, corps de lion.

273. Griffon.

274. Grand félin assis panthère, singe, ichneumon(?) cherchant à attraper des mouches (?).

Dans le champ, une croix, une pierre carrée. 275 . Deux silhouettes d'oiseau fantastique. Peut-être un pélican. Tète au gros bec renflé. Cou largement emplumé. Ailes semblables à des palmes évoquent l'image de l'oiseau ZU, l'oiseau de la destinée (NAM, SIM). Le songe n'est-il pas un oiseau placé sur un lit?

276. Scène d'adoration ou de présentation de l'époque d'Ur. Bâton de mesure et vase de parfum.

277 . Scène d'adoration. Époque de la Ire dynastie babylonienne. Istar guerrière ou Ramman, un

pied sur le taureau, ou le lion accroupi. Les armes sont le caducée, ou la foudre fourchue, et le cimetère.

278. L'arbre de vie entre deux gardiens ailés. Empreinte d'époque perse.

279. Personnages vêtus de robes, coiffés de la mitre à cornes. Un serpent. Époque incertaine.

280. Empreinte en creux au revers d'une couche d'argile portant une empreinte en relief. Elle

est due à une ancienne empreinte recouverte ensuite d'argile. Un animal chien dans une enceinte circulaire.

281 . Le premier modèle des chapiteaux de Persépolis. Deux têtes de taureau et d'antilope sur

un soubassement triangulaire au haut d'une double volute. Le plus vieux signe de la statue figure deux têtes de taureau sur un lit (SALAM- ALAM).

282 . Fragment d'argile ou de stuc, avec décor géométrique en couleur.

s8 EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES

283 à 285. Bouchons de jarres. Col du vase moulé en creux.

286 28". Trace de baguette centrale bouchon.

288 à 293 . Trace des cordes et ligatures.

294-295 . Bande d'argile fine à empreintes sur masse d'argile grossière.

296-297. Bulles plates avec traces de cordes.

298. Bulle ronde.

299 à 301 . Bulles plus ou moins losangées.

302. Plaquette d'argile bitumineuse. Deux trous obliques se joignant au fond.

303. 304. Masses d'argile ovoïde, sans trous, ni traces de cordes. Ce sont peut-être des poids

légers, avec empreintes ou marques au trait. 305 . Trait en creux sur la tranche des tablettes.

306. Le bout du cylindre enfoncé dans l'argile : croix carrée et trace de cordelette.

307, 308. Empreintes de tissus, au revers des bouchons d'argile.

309. Traces de cordes.

310. Poissons et filet.

311. Taureau, relief de montagne et plante.

312. Taureau et bouquetins. Un berger (?), armé du fouet et de l'aiguillon. Végétation douteuse.

313. Félins affrontés, encadrant des vases aux anses perforées. Dans le champ, des amphores et

des vases à deux goulots.

314. Taureaux et montagnes. Une croix. Cf. fig. 101.

315. Animaux au parc. Frise de mèches et de vases.

316. Bouquetins bondissants. Montagne, conifère et croix.

317. Même scène. Les cornes sont de face et plusieurs fois recourbées.

318. Bouquetins couchés. Cyprès et trifolium.

319. Grande antilope. Longues cornes de face. Cyprès.

320. Bélier, chèvres et bouc. Bouquets de feuilles.

321. Cerfs.

322. Bouquetins ou antilopes. Feuilles lancéolées. Rosace de points.

323. Cerfs archaïques. Ronds avec point central.

3 24 . Troupeau agneaux ou faons ? Branches et feuilles en fer de lance.

325 . Lion et taureau, tête retournée, dans un paysage de montagne et de verdure.

326. Luttes de Gilgames. Fragment. Le lion dévorant le taureau.

327 . Figures de palmettes et de bouquetins (?).

328. Le chasseur primitif, nu, un bras levé prêt à frapper. Le cadre derrière lui figure, peut-être,

une porte ou une cabane.

329. Frise d'animaux fantastiques : griffon et grande antilope à queue de taureau et crinière

flottante. Dans le champ, une forme en S un serpent et une branche.

330. Groupement héraldique, vraiment élamite : le taureau entre les deux lions, et le lion entre

deux taureaux. Dans le champ, le triangle hirsute.

EMPREINTES DE CACHETS ÉLAMITES ^9

331 . Scène d'adoration (?). Monde des bètes héroïques. Le taureau, assis, croupe de profil, tête et

poitrine de face, reçoit les hommages de deux autres bêtes accroupies, de profil. Derrière lui, des foudres et des tonnerres, ou des symboles de la pluie abondante.

332. Le taureau, de profil, rugit et lance des flèches. C'est un dieu de la tempête. En face de lui,

une autre bête assise tend des pattes suppliantes.

333 . Frise de roseaux enlacés au-dessus de trois félins en barque. Les trois bêtes sont à genoux et tiennent dans leurs pattes une rame qui pourrait être un harpon. Elles ont de petites oreilles rondes, et l'une d'elle a la queue touffue du renard. Les barques sont en forme de sabot, les flancs renforcés et liés. Sur la poupe se dresse un ornement étrange : botte de roseau, cage ou filet. Avons-nous, ici, des figures de bêtes chassant le poisson comme la loutre ou l'ichneumon ?

334. Variante du même thème. La bête en barque semble être un taureau. Les flancs de la barque sont plus ornés. Des filets semblent pendre dans l'eau. Il y a une rame à chaque extrémité. Et, toujours, cette boîte carrée sur le château d'arrière. De longues tiges de roseaux liées forment cadre. Au-dessous, un poisson.

335 . Taureaux accroupis : ce sont le bison et l'aurochs. Un arbre à la fleur en tulipe entre deux feuilles lancéolées et un carré strié forment symboles dans le champ.

336. Bisons, debout, entre des montagnes et des croix. Us portent ceinture.

337. Même paysage. Bisons à ceinture.

338. Taureau accroupi, de face, cuisses ouvertes.

339. Taureau de face. Cornes doublement recourbées. Vraie figure de Moloch.

CHALON-SUR-SAÔNE, IMPRIMERIE FRANÇAISE ET ORIENTALE E. BERTRAND, b"/S

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Pl. IV (fig. 56 u 74)-

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Pl. V (fig. 75 à 93).

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Pi.. VI fig. 94 à 106).

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Pl. V11I (fig. 125 à 144).

Pl. IX (fig. 145 à 160).

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Pi.. X (fig. 161 à 176).

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Pi- XI (fig. 177 à 191),

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Pi.. Xll (fig. 192 à 204).

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Pl. XIII ('fie. 205 à 215).

12

Pl. XIV (fig. 216 à 226).

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219

Fl. XV (fig. 227 à 242).

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Pl. XVI (fig. 243 à 257).

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257

Pl. XVII (fig. 258 à 273).

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Pl. XVI11 (iig. 274 à 285).

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Pl. XIX ifig. 286 à 298).

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Pl. XX (fig. 299 à 3 1 1 ).

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Pl. XXI (fig. 312 a ?2i).

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Pl. XXII (fig. 322 à 329).

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326

323

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Pl. XXIii ifig. 330 à 339).

330

335

336

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338

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BINDING LIST DEC 1 '902

DS 261 F8 1. 16

France. Mission archéolo- gique en Iran Mémoires

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