DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE BELGIQUE -_—_———__——-- iX ca Edmond de Selys Longehamps par A. LAMEERE = ios Note sur quelques Lucanides du Musée de Bruxelles par H, BOILEAU % ¥ ot Note sur quelques Lucanides nouveaux ou peu connus par H. BOILEAU Iw Revision des Prionides par A. LAMEERE === BRUXELLES AU SIEGE DE LA SOCIBETE 89, rue de Namur, 89 a ANNALES DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE BELGIQUE Le prix des tomes I 4 VII des ANNALES a élé fixé a cing francs, celui des tomes VIIL& XIV a dix francs, celui des tomes XVAaXX a quinze francs, celui des tomes XXI 4 XLV i dia-huit francs (sauf le tome XXIV, dont le prix est de quatorze francs). Le prix dela TABLE GENERALE des tomes Ia XXX des ANNALES est fixé a trois francs. : gee Le prix de la CottEction des tomes I 8 XXX des ANNALES avec la Table générale est fixé 4 deux cent cinquante francs. MEMOIRES DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE BELGIQUE. Tome I. — Catalogue synonymique des Buprestides décrits de 1758 & 1890, par Cu. Krnremans. — Prix ; 10 fr. Tome II.— Die Melolonthiden der palaearctischen und orientalischen Region im Kéniglichen Naturhistorischen Museum zw Brussel, von KE. BrENSKE. — Prix: 3 fr. Tome lII.—A list of Tenebrionidae supplementary tothe « Munich » Catalogue, by G.-C, CHAMPION. — Prix : fr, 7.50. Tome IV, — Revision des Dytiscidae et Gyrinidae d’ Afrique, Mada- gascar et iles voisines, par le D' RuiGiMBART. — Prix : fr. 7.50. . Tome V. — Iechnewmonides d'Afrique, par le D' TosQquineT. — Prix : 15 fr, Tome VI. — Buprestides du Brésil, par Ca. KERREMANS. — A list of the Afgialitidae and Cistelidae supplementary to the « Munich » Catalogue, by G.-C. CHAMPION. — Prix : fr. 7.50. Tome VI. — Buprestides de Sumatra, par Cu. KERREMANS. — Buprestides indo-malais (troisieme partie), par Cu, KERREMANS. — Indian Phytophaga, by MARTIN Jacosy. — Melolonthiden beschrie- ben von E. BRENSKE. — Prix : fr. 7.50. Tome VIII. — Monographie du genre Rhyssemus, par CLOUET DES PESRUCHES. — Prix : fr. 7.50. Les membres de la Société désirant obtenir les volumes antérieurs a Vannée de leur réception, jouissent d’une réduction d’un tiers de _ - la valeur. Pesy Be bathe MEMOIRES DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE BELGIQUE DEPOSE AUX TERMES DE LA LOI Les opinions émises dans les Mémoires de la Société sont propres a leurs auteurs. La Société nen assume aucunement la responsa- bilite. Bruxelles. — Imp. écon., N. VANDERSYPEN, rue de Tréves, 38. MEMOIRES DE LA SOCTETE ENTOMOLOGIQUE BELGIQUE ip< L Hdmond de Selys Longehamps par A. LAMEERE ARAL Vote sur quelques Lueanides du) Musée de Bruxelles par H. BOILEAU Semi OS Nole sur quelques Lueanides nouveaux ou peu conus par H. BOILEAU EVs Revision des Prionides par A. LAMEERE a S10 - BRUXELLES AU SIEGE DE LA SOCIETE 89, rue de Namur, 89 1902 ee 87 de savoir si c'est réellement un Pasifoxus ou bien un Physopleurus. L’existence d’une espéce nouvelle, de I’Equateur, rattachant le Physopleurus Dohrni Lacord. aux Mallodon supérieurs, nous per- met de donner du sous-genre Physopleurus une diagnose plus nette mais moins étroite que celle de Lacordaire. Les tubercules antenniféres, au lieu d’étre dressés, sont couchés sur le colé et dirigés obliquement en dehors; les mandibules sont raccour- cies, déprimées, trés ponctuées, peu poilues, et leurs deux dents internes sont largement triangulaires. A part ces deux caractéres, le sous-genre ne différe pas des Mallo- donoplus, sauf cependant que l’espéce inférieure nouvelle que je décris ci-aprés n’a pas d’épines aux pattes, ce qui démontre que les Physopleurus ne descendent pas des Mallodonoplus etne peuvent pas leur étre réunis. Comme dans le sous-genre précédent, le prosternum est dilaté, surtout chez le male, de maniére & refouler vers le rebord latéral les épisternums prothoraciques; toute trace de suture entre ces derniers et le prosternum peut méme disparaitre complétement, et le prosternum arrive parfois 4 étre visible par-dessus. Comme chez les Mallodonoplus, Vangle postérieur du prothorax est marqué chez la femelle; dans les deux sexes, le disque du pro- notum est envahi par une forte ponctuation, la ponctuation sexuelle particuliére au male ayant disparu des intervalles comme dans S. hermaphroditus et les Mallodonoplus; le dimorphisme sexuel de ponctuation s'est toutefois maintenu sur le prosternum qui, simplement grossiérement ponctué chez la femelle, est couvert chezle mile, 4 l'exception d’unecaréne lisse sur lasaillie prosternale, dun réseau régulier formé de points trés gros, toujours comme chez les Mallodonoplus. Les épisternums métathoraciques et les cétés du métasternum ofirent une ponctuation moins serrée et une pubescence plus rare que chez les Mallodonoplus. Les tibias sont toujours fortement ponctués, et ils peuvent étre épineux au coté externe; ils sont trés pubescents au cété interne. Les tarses ont le dernier article plus court que les autres réunis, et le premier offre une double trainée de pubescence jusqu’a sa base. 9. Stenodontes Villardi nova species. Un mile et cing femelles de Guayaquil (Equateur), collections du British Museum, du Musée de Berlin, du Musée de Hambourg et de M. Villard. Les flancs du prosternum sont absolument invisibles d’en haut; les tibias ne sont pas épineux, 88 La ponctuation de la téte est grosse et confluente; l’épistome est finement ponctué et poilu; les processus jugulaires offrent une dent trés aigué, dirigée vers le bas, en avant et un peu en dehors. Mandibules peu courbées, a caréne non particuliérement élevée a la base. Antennes n’atteignant pas le milieu du corps, méme chez le male, le premier article ne dépassant pas le bord postérieur de l’ceil chez le male, plus court chez la femelle. Prothorax d’un quart plus large que long, ses cotés presque paral- léles, surtout chez le male, les oreillettes antérieures presque nulles; les crénelures faibles, Vangle latéral épineux, surtout chez la femelle, langle postérieur plus ou moins denté, surtout chez la femelle. Pronotum 4 cétés étalés, tres rugueux, le disque laissant voir les espaces luisants ordinaires séparés par une ponctuation trés erosse et envahis par des points épars. Prosternum trés convexe, davantage chez le male que chez la femelle. Chez cette derniére, la suture séparant le prosternum de Vépisternum prothoracique est rejetée sur le coté: elle part de la cavité cotyloide et rejoint en ligne courbe le bord antérieur en laissant un étroit épisternum visible; cet épisternum est chagriné et rugueux, le prosternum méme est couvert d’une grosse ponctuation formant un vague réseau. Chez le male, la suture qui sépare le prosternum de l’épisternum prothoracique est encore bien plus courbée, et elle longe le rebord méme du prothorax, de sorte que Vépisternum est presque nul; le prosternum est couvert d’une-ponc- tuation sexuelle réticulée formée de trés gros points profonds, sauf sur lacaréne de la saillie prosternale. Les cotés du métasternum et les épisternums métathoraciques offrent une ponctuation fine et un peu espacée d’oti nait une pubes- cence qui ne cache pas le fond des téguments. L’abdomen est a peine ponctué sur les colés des premiers arceaux ventraux. La sculpture des élytres est visible 4 l’ceil nu; elle consiste en une assez grosse ponctuation obsoléte et serrée qui leur donne un aspect chagriné, la base étant un peu rugueuse. Les pattes sont lisses et inermes, les tibias, principalement les antérieurs, surtout chez le male, étant ponctués grossiérement et assez densément au colé externe. La longueur est de 45 millimétres. 40. Stenodontes Dohrni Lacordaire. Physopleurus Dohrnit Lacord., Gen., VIII, 1869, p. 121. Cet Insecte est du Venezuela; il m’a été communiqué par les 89 Musées de Berlin, de Hambourg, de Paris, de Stockholm et de Vienne et par MM. Argod-Vallon et Dohrn. La femelle était jus- quwici inconnue: elle a un prothorax tout & fait différent de celui du male, et dans lun et l’autre sexe le prothorax varie considérable- ment de forme. La ponctuation de la télte est grosse et confluente, tres rugueuse sur la pelite téte de la femelle dont les yeux sont plus renflés que chez le male; l’épistome est assez fortement ponctué et peu poilu; les processus jugulaires offrent une dent médiocrement aigué dirigée vers le bas. Mandibules régulicrement courbées, & caréne élevée & la base. Antennes atleignant le milieu du corps chez le male, n’alteignant pas le premier quart des élytres chez la femelle, le premier article aplali, gréle, ne dépassant pas le bord postérieur de |’ceil chez la femelle, conique, peu déprimé, robuste et dépassant le bord posté- rieur de l’ceil chez le male. Prothorax de la femelle plus étroit que les élytres, plus large que long ou aussi long que large, les flancs du prosternum tantot tout a fait invisibles, tantOt un peu visibles d’en haut, les oreilleltes anté- rieures souvent un peu saillantes, plus ou moins larges, plus ou moins triangulaires; les cOtés sont plus ou moins étalés, la con- vexité commengant quelquefois presque & partir du rebord latéral qui est 4 peine crénelé, l’angle latéral étant cependant nettement sail- lant; & partir de celui-ci qui est ramené assez en avant relative- ment, les cotés sont dirigés obliquement jusqu’a la base, et au milieu de ce trajet il y a une echancrure correspondant a Ja saillie de l’angle postérieur. Le bord postérieur est sinué 4 droite et a gauche avec un large lobe médian médiocre. Les cétés sont couverts d@énormes points enfoncés déterminant de fortes rugosités qui envahissent le disque 4 l'exception d’une figure fleurdelisée assez mal délimitée qui est presque lisse et dans laquelle on reconnait facilement l’accolade basilaire raccourcie de part et d’autre, large- ment rattachée aux grands polygones et largement prolongée sur la ligne médiane jusqu’au bord antérieur, Le prosternum de la femelle est régulicrement convexe; la suture qui le sépare de l’épi- sternum part de l’angle de la cavité cotyloide et rejoint presque immeédiatement le rebord latéral quelle longe jusqu’en avant, Pépisternum étant presque réduit a rien. C’est la disposition du male de S. Villardi. Tout le prosternum est extrémement rugueux et pubescent, sauf la saillie prosternale qui offre une caréne lisse. Prothorax du male de largeur aussi variable que celui de la femelle, les flancs du prosternum constituant une énorme bour- soufflure latéralement arrondie, extrémement visible d’en haut; cette fluxion est couverte, comme tout le prosternum, a l'exception 90 de la caréne de la saillie, d’une ponctuation sexuelle formée de points énormes et trés profonds dont la limite forme réseau. C’est cette ponctuation sexuelle qui presque seule permet de distinguer en dessus la limite du prosternum d’avec le pronotum, l’épisternum prothoracique ayant disparu et méme le rebord latéral; ce dernier se manifeste cependant en avant et en arriére, en avant sous forme dune oreillette triangulaire, en arriére par l’épine de l’'angle latéral qui subsiste et qui est tres marquée; de cet angle au bord posté- rieur, qui est conformé comme chez la femelle, les cétés sont obliques et présentent la méme échancrure, bien que moins pro- noncée, que l’on observe dans l’autre sexe. Le pronotum est plus large en arriére qu’en avant, ses cdtés allant en divergeant du bord antérieur a l’angle latéral; sa sculpture est absolument pareille a celle du pronotum de la femelle, les espaces luisants ancestraux apparaissant sous forme d’empatements couverts partiellement dune ponctuation trés grosse et produisant également un dessin en fleur de lis. Les épisternums meétathoraciques offrent une _ ponctuation confluente un peu rugueuse, et ils sont pubescents comme les colés du métasternum; ceux-ci offrent des points fins mélés de points plus gros, et chez le male, les gros points peuvent devenir énormes et profonds. Les cétés des premiers arceaux ventraux de ’abdomen sont légé- rement granuleux. La sculpture des élytres est vaguement visible 4 Voeil nu, surtout chez le male; elle consiste en gros points trés obsolétes, saufa la base et a l’extrémité. Il y a quelques rugosités 4 la base chez le male, et la ponctuation est plus rare mais plus distincte chez la femelle. Les fémurs et les tibias sont ponctués; chez le male, le dessous des fémurs antérieurs est dpre et le cOté externe de tous les tibias, mais surtout des antérieurs, est épineux ; chez la femelle, les tibias anté- rieurs et intermédiaires n’offrent que tres peu d’épines; il peut méme n’y en avoir qu’une ou deux, et les tibias postérieurs sont inermes. La longueur est de 40 4 50 millimétres. La variabilité du prothorax de cette espéce est trés intéressante : elle confirme la loi de variabilité des organes sexuels secondaires. SECOND RAMEAU. Ce rameau se rattache 4 la base du précédent, et il ne comprend qu’un sous-genre. 91 Sous-genre Stenodontes Serville. Ann. Soc. ent. Fr., 1832, p. 173. Les mandibules sont restées allongées; elles sont peu courbées, peu villeuses, et le bord supérieur de leur caréne est a peu pres droit comme chez 8. Downesi, mais la dent interne postérieure est rapprochée de la base, au lieu d’étre située vers l’extrémité, prés de Vautre. Chez la femelle, les mandibules offrent deux dents internes, une située prés de l’extrémité, plus forte, l’autre prés de la base, faible; entre les deux dents, le bord interne présente des den- ticules, Les mandibules des males peuvent affecter deux formes; chez le male major, elles sont plus longues que la téte, et elles n’offrent que les deux dents internes, ces deux dents pouvant méme parfois dis- paraitre entigrement; chez le male minor, les mandibules ressem- blent 4 celles de la femelle, c’est-a-dire qu’elles sont plus courtes et courbées davantage 4 l’extrémité, et l’on observe également entre leurs deux dents une série de denticules. Les paltes, entiérement lisses, sont différentes dans les deux sexes, ce dimorphisme sexuel portant, non sur l’épaisseur, mais sur la longueur plus grande des fémurs, des tibias et des tarses chez le male. Les tarses sont perfectionnés : le dernier article est 4 peu prés aussi long que les autres réunis, les lobes du troisiéme sont bien développés, les brosses sont grandes, rapprochées sur la ligne médiane, et, a la face inférieure du premier article, elles s’étendent presque jusqu’a la base. Les antennes se sont allongées : elles atteignent presque le milieu des élytres chez la femelle, et au moins les deux tiers de leur lon- gueur chez le male; chez le male, le premier article, rabattu en arriére, atteint le niveau du bord postérieur de l’ceil, et le troisieme article, qui est égal au quatriéme et aux suivants, n’en diflére pas beaucoup de longueur. Le prothorax du male tend & ressembler a celui de la femelle, Vangle latéral étant prolongé en épine aigué et étant suivi d’une échancrure qui se termine & langle postérieur par une seconde épine, cela dans les deux sexes; de plus, la fine ponctuation réti- culée caractéristique du male n’existe plus guére que sur les célés du pronotum, de sorte que tout le disque est & peu prés sculpté comme chez la femelle; le réticulum sexuel subsiste sur le proster- num du male, sauf sur la saillie prosternale qui offre une caréne lisse; les sutures prosternales sont normales. Les épisternums métathoraciques et le métasternum, sauf le grand espace triangulaire médian habituel, sont densément et fine- 92 ment ponctués, avec une pubescence assez longue dans les deux sexes, sans dimorphisme sexuel. Les élytres sont assez convexes. La saillie des tubercules antenniferes est dressée; les processus jugulaires n’offrent qu’une seule dent. Les palpes sont trés allongés, les maxillaires ayant le double de la longueur des labiaux.: La ponctuation de la téte est restée réduite 4 quelques points épars sur le front et sur le vertex, l’épistome étant finement ponc- tué et glabre. Le groupe, propre aux Grandes-Antilles, comprend trois especes bien localisées de forte taille. 41. Stenodontes Chevrolati Gahan. Stenodontes damicornis Chevrol., Ann. Fr., 1862, p. 273 (nec Linné). Stenodontes Chevrolati Gahan, Ann. Nat. Hist., ser. 6, VI, 1890, p. 23. Espéce de Cuba et des iles Bahamas. La dent interne postérieure des mandibules est moins rapprochée de la base que dans les deux autres espéces. Le disque du pronotum est en grande partie lisse et luisant dans les deux sexes; les élytres sont lisses; le sous-menton est extréme- ment rugueux. Les mandibules du male ont les dents internes trés développees; leur caréne est assez tranchante, et ellese termine assez brusquement avant la dent interne proche de l’extrémité. 42. Stenodontes exsertus Olivier. Prionus exsertus Oliv., Entom., LV, 1795, 66, p. 17, t. 8, f. 51. Prionus mandibularis Fab., Syst. Eleuth., If, 1801, p 261. Cerambyx levigatus Beauv., Ins. Afr. et Amer., 1805, p. 227, t. 35, f. 5 (S) minor). Cerambyx exsertus Beauv , Ins. Afr. et Amer., 1805, p. 242, t. 36, f. 1 ( major). Stenodontes capra Dej., Catal., 3° édit., 1837, p. 342. Haiti, Mona, Porto-Rico, Floride. Cette espéce différe de la précédente : 1° par le menton moins rugueux, mais cependant encore trés grossiérement ponctué; 2° par la forme plus étroite et plus allongée des mandibules dont la caréne, qui est plus tranchante, ne cesse pas brusquement, mais peu a peu, au niveau de la dent interne proche de l’extrémité; 3° par le déve- loppement trés faible des dents internes des mandibules du male, ces dents étant souvent invisibles chez le male major; 4° par le rap- prochement plus considérable de la dent interne postérieure des mandibules de la base de celles-ci, ce qui fait que l’espace entre les deux dents est plus considérable; chez la femelle, notamment, cet 93 espace est bien plus étendu que la largeur de la mandibule, alors que chez la femelle du Stenodontes Chevrolati cet espace est & peu prés égal a cette largeur; 5° par lil un peu renflé. 13. Stenodontes damicornis Linné. Cerambyx damicornis Linn., Mant. Plant., VI, 1771, p. 5382. — Drury, Ul, IL, 1773, Ind.; New Edit., I, 1837, p. 80, t. 38, f. 1 (Cc). Cerambyx crenulatus Drury, Ill., Il, 1775, Ind.; New Edit., I, 1837, p. 82, t. 38, foto}. ; Opheltes obesus Thoms., Syst. Ceramb., 1865, p. 578 (Y). Cet Insecte est propre 4 la Jamaique; la larve a été décrite par Browne (Nat. Hist. Jam., p. 429, t. 44, f. 8). L’espéce se distingue facilement des autres 4 la ponctuation fine et assez serrée des élytres. En outre, tout le disque du pronotum est couvert d’une ponctuation obsoléte assez fine, et le sous-menton est bien moins rugueux. La dent interne postérieure des mandibules est presque aussi rapprochée de la base que chez Stenodontes exsertus; chez le male, les mandibules ont les dents internes médiocrement développées, la caréne est mousse, et elle cesse insensiblement au delade la dent interne proche de l’extrémité. L’ceil est étroit; le scape dépasse notablement son bord posteé- rieur chez le male, ce qui n’est pas dans les espéces précédentes. SECONDE BRANCHE. Les épislernums métathoraciques sont rétrécis; leur bord interne est droit ou concave. Ce caractére est plus prononcé chez le male que chez la fernelle, mais, méme pour ce dernier sexe, la dislinction est nettle d’avec les Insectes de la premiére branche. Le dimorphisme sexuel des colés du métasternum est toujours prononce. Le disque du pronotum est fortement envahi par la ponctuation, les espaces luisants primilifs étant trés réduits; la ponctuation du disque peut arriver 4 disparailre, non pas comme chez les formes qui aboutissent 4 ce que l'on observe chez S. hermaphroditus, c’est- d-dire par concentration préalable de la ponctuation sur certains espaces qui vont en se rétrécissant, mais par oblitération sur place. Le male a une forme étroite et allongée plus diflérente de celle de la femelle que chez les espéces précédentes. Cette seconde branche se rattache directement aux Mallodon les plus primitifs; elle comprend deux sous-genres. 94 Sous-genre Nothopleurus Lacordaire. Genera Col., VIII, 1869, p. 125. Lacordaire acréé son genre Nothoplewrus pour une espéce chez laquelle le rétrécissement des épisternums métathoraciques est considérable, mais, si Villustre auteur du Genera avait étudié les espéces du genre Mallodon, il aurait vu que certaines d’entre elles se rattachaient directement a la nouvelle coupe. Je donne, par conséquent, aux Nothoplewrus une extension plus grande, y comprenant les Mallodon de Chevrolat, le Mallodon ara- bicus Buquet et l’Opheltes cariosicollis Fairm., en tout six espéces qui se relient les unes aux autres admirablement. Dans ce sous-genre, les antennes ne sont pas particuliérement allongées, le scape étant toujours notablement plus long que le 3° article, mais ne dépassant pas le bord postérieur de 1’ceil ; les dents internes des mandibules ne sont pas ramenées contre la base; le disque du pronotum est trés élevé par rapport aux cétés qui font un contraste tres marqué par leurs rugosités plus fortes; le dimor- phisme sexuel des pattes porte sur leur épaisseur et non sur leur allongement chez le male; le dimorphisme sexuel de ponctuation n’atteint pas l’écusson ; le corps et les pattes ne sont pas particuliére- ment pubescents. Ces Insectes peuvent étre partagés en deux rameaux. PREMIER RAMEAU. Les antennes sont restées primitives, le 3° article étant égal aux suivants; le bord interne des épisternums métathoraciques, dont le rétrécissement est médiocre, est concave; les processus jugulaires ne sont pas particuliérement saillants et le sous-menton du male n’est pas spécialement enfoncé; le prothorax a les oreillettes anté- rieures bien développées; ses cOtés sont presque paralléles chez le male et trés peucrénelés; langle latéra!, trés voisin'de la base, est droit, non épineux; chez la femelle, les cdtés convergent en avant et sont ornés de crénelures profondes; le disque du pronotum est tres ponctué dans les deux sexes; la saillie prosternale est restée large et elle est dépourvue de caréne ; chez le male, elle est entiére- ment couverte, comme le prosternum et ses épisternums, de la ponctuation sexuelle; chez la femelle, elle est presque lisse, le reste du prosternum étant fortement rugueux. Ce rameau comprend deux groupes formés chacun d’une espéce. Groupe arabique. Il est constitué par le Mallodon arabicus Buquet, qui est trés voi- sin du S. Downes? et qui a conservé des mandibules primitives. S or 14. Stenodontes arabicus Buquet. Mallodon arabicum Buquet, Rev. Zool., 1843, p. 330. — C. O. Waterh., Proceed. Zool. Soc., 1881, p. 478, t. XLII, f. 7. De Vile de Socotra (Golfe d’Aden) et, d’aprés Buquet, des cdtes de VArabie. La taille des exemplaires que j'ai étudiés (British Museum et Musée de Vienne) varie de 30 4 55 millimétres. Les mandibules du male sont plus longues que la téte, étroites, réguliérement arquées et trés velues au cdté interne; leur caréne est peu élevée et son bord supérieur s’étend & peu prés en ligne droite jusqu’au niveau de la dent antélerminale oti elle cesse brus- quement et presque verticalement; chez le male, des deux dents internes, la dent postérieure est conligué & Vantérieure et souvent confondue avec elle, de sorte quelle parait absente. Les processus jugulaires sont a peine saillants. Les tarses sont larges et courts; les brossessont rapprochées, elles s’élendent jusqu’&’ la base du 1° article; les lobes du 3° article sont largement arrondis et le dernier article est plus court que les aulres réunis. Il n'y a aucune trace d’échancrure du prothorax en arriére des angles latéraux, méme chez la femelle, le bord postérieur formant une ligne presque droite. Chez le male, le disque du pronotum est envahi par une ponctua- lion sexuelle fine et serrée dans laquelle on distingue ca et 1a quel- ques gros points; deux espaces discoidaux quadrilatéres et une acco- lade basilaire sont tout ce qui reste des espaces luisants primitifs. Chez la femelle, le disque est presque entiérement couvert de gros points épars. Chez la femelle, les cOtés du métasternum sont finement ponctués et pubescents comme les épisternums métathoraciques, mais chez le male, les cOlés du métasternum sont glabres et couverts d’une fine ponctuation sexuelle réticulée. La poncluation de la téte est grosse et trés confluente; elle est mélée de poils épars. On distingue 4 l’ceil nu une ponctuation éparse sur les élytres. Les tibias offrent un assez grand nombre de gros points épars, et la pubescence de leur bord interne est assez fournie. Groupe fidgien. Il est constitué par l’Insecte que M. Fairmaire a décrit sous le nom d’Opheltes cariosicollis et qui est trés voisin du précédent, élant allé plus loin dans l’évolution & certains points de vue, moins loin a d’autres. 96 15. Stenodontes cariosicollis Fairmaire. Opheltes cariosicollis Fairm., Pet. Nouv. Ent., 1877, p. 180; Journ. Mus. Godeffr., XIV, 1879, p. 111; Ann.-Fr., 18815: p. 470. Ile de Kandavu (Archipel fidgien); le Musée de Hambourg et M. Fairmaire m’ont communiqué les types des deux sexes. La longueur est de 23 4 37 millimétres. Les mandibules ressemblent a celles du sous-genre Physopleurus ; elles sont 4 peine plus longues chez le male que chez la femelle; la caréne est assez mousse, peu élevée; leur bord externe est droit, puis courbé a l’extrémité, leur surface trés ponctuée; les deux dents internes sont présentes, la dent postérieure étant un peu étendue le long du tranchant; leur villosité est faible. Les tubercules antenniféres sont émoussés. Les processus jugulaires offrent une dent triangulaire. Les tarses sont moins perfectionnés que dans l’espéce précé- dente : le dernier article est aussi long que les autres réunis; les brosses sont moins grandes et moins larges, et elles nes’étendent pas jusqu’a la base du premier article. Dans les deux sexes, mais surtout chez la femelle, le bord posté- rieur du prothorax présente une légére échancrure prés des angles latéraux. Chez le male, comme chez la femelle, le disque du pronotum est entiérement couvert d’une grosse ponctuation serrée et confluente, semblable 4 celle de Ja téte et comme celle-ci mélée de poils épars. Le prosternum est fortement et éparsément ponctué dans les deux sexes, mais chez le mile, entre les gros points, on en voit de nom- breux petits qui représentent un reste de laponctuation sexuelle pri- mitive. ; Les cotés du métasternum et les épisternums métathoraciques sont assez longuement pubescents; ils sont finement ponctués, mais chez le male, la ponctuation des cétés du métasternum est serrée, réticulée, offrant les caractéres de la ponctuation sexuelle. Les élytres sont couvertes de gros points confluents qui les font paraitre trés rugueuses a 1’ceil nu. Les fémurs offrent de gros points épars, les tibias de gros points serres, de chacun desquels nait un poil. SECOND RAMEAU. Les antennes ont le 3° article distinctement plus long que le 4° dans les deux sexes; les processus jugulaires offrent une saillie anguleuse prononcée et le sous-menton du male est creusé d’une forte concavité. Les tarses sont aussi perfecltionnés que ceux de S. arabicus. Ce rameau comprend deux groupes. ot 97 Groupe antillien. Le rétrécissement des épisternums métathoraciques est mé- diocre, et leur bord interne est & peine concave; le prothorax et le mélathorax offrent absolument toutes les particularités des mémes organes chez le S. arabicus, sauf que les espaces lisses discoidaux du pronoium du male sont encore plus réduits et que leur forme est triangulaire; les mandibules sont un peu raccourcies, larges, trés velues au colé interne, plus ou moins droites A la base; la caréne est élevée, et son bord supérieur forme une courbe plus ou moins prononcée s’inclinant obliquement vers l’extrémilé; chez le male, des deux dents internes, la postérieure est trés dislincte de J’antérieure, et elle forme une saillie allongée qui offre une dent plus Ou moins prononcée 4 chacune de ses extrémités, de sorte qu’au lieu de deux dents internes il semble y en avoir trois. 16. Stenodontes maxillosus Drury. oy Cerambyx maxillosus Drury, Illustv., Il, 1773, Ind.; New Edit., I, 1837, p. 86, t. 38, f. 3s Prionus maxillosus Fab., Syst. Ent., 1775, p. 163. Drury V’indique de Ja Barboude, MM. Fleutiaux et Sallé de la Guadeloupe (Ann. Soc. ent. Fr., 1889, p. 460), M. Gahan de Vile Saint-Christophe (Trans. Ent. Soc., 1895, p. 83); j’en ai va deux males et une femelle de l’ile Saint-Barthélemy ( Musée de Stockholm) et un male de Vile Saint-Martin (Musée de Leyde). Une femelle m’a également été communiquée par le British Museum. C’est une espéce propre aux Petites-Antilles et en voie d’extinc- tion. Thomson et le Catalogue de Munich Vindiquent 4 tort de Cuba. Pour les raisons qui seront exposées & propos de l’espéce suivante, je ne pense pas, contrairement 4 opinion de M. Gahan (Ann. Nat. Hist., ser. 6, VI, 1890, p. 24), que le Cerambyex bituberculatus de Beauvois, d’Haili, soit la femelle du S. mazillosus. Les males que j’ai vus avaient de 45 450, les femelles de 50 a 55 millimétres; la teinte est d’un brun noiratre. Les processus jugulaires sont médiocres et trés peu dirigés en dehors. Les mandibules sont notablement moins hautes que dans l’espéce suivante; elles sont droites jusqu’au milieu, puis courbées en quart de cercle; le dédoublement de la dent interne postérieure en deux dents n’est qu’ébauché. Les antennes sont plus longues et plus gréles que chez le S, bitu- berculatus, les articles n’étant pas renflés au sommet; le 1° article n’est pas trés renflé & l’extrémité, et sa courbure est meédiocre, 7 MEMOIRES DE LA SOC, ENTOM, DE BELGIQUE, T. IX. 98 Le 2° article des palpes n’est pas particuliérement allongé. La ponctuation de la téte est grosse et un peu confluente. I] n’y a pas trace d’échancrure du prothorax en arriére des angles latéraux qui sont un peu relevés ; les cotés sont moins rugueux, plus paralléles et moins crénelés que dans l’espéce suivante; par contre, la ponctualion sexuelle du disque chez le male est plus forte et plus apparente que chez S. betuberculatus. Le bord interne des épisternums métathoraciques est droit dans les deux sexes. Les élytres sont absolument lisses. Les fémurs, sauf & leur base en dessous, sont assez densément couverts de points assez fins, de chacun desquels nait un poil; les mémes ponctuation et vestiture s’observent au cOté externe des tibias; ceux-ci offrent au bord interne une double trainée de pubes- cence fournie. 17. Stenodontes bituberculatus de Beauvois. Cerambyx bituberculatus Beauv., Ins. Afr. et Amer, ee p. 216, t. 24, £. 2 (2). Mallodon carptor Chevrol., Aun. Fr., 1862, p. 273 ea. Mallodon Hornebecki Chevrol., Ann. Fr., 1862, p. 273 (sans description). ? Mallodon subcancellatum Thoms., Physis, I, 1867, p. 102. De Cuba, de la Jamaique, d’Haiti, de Porto-Rico et de l’ile Saint- Thomas. Ayant vu un arerininire de cette espéce Reoeenant d’Haiti (Musée de Hambourg), je pense que le Cerambyzx bituberculatus est bien la femelle du Mallodon carptor et non celle du Mallodon maszxillosus comme 1’a supposé M. Gahan (Ann. Nat. Hist., ser. 6, VI, 1890, p. 24). Ayant pu étudier également un exemplaire male de Vile Saint-Thomas (Musée de Hambourg), je suis d’accord avec M. Gahan (Trans. Ent. Soc., 1895, p. 83) pour ne pas considérer le Mallodon Hornebecki, nom proposé par Chevrolat pour le Mallodon de cette ile, comme une espéce distincte. J’ai trouvé un exemplaire femelle de Cuba dans la collection de M. Argod-Vallon, un couple de la Jamaique dans la collection Dohrn, un couple de Porto-Rico dans la collection du Musée de Berlin. Au Musée de Vienne, les échantillons portent l’étiquette Surinam, ce qui est sans doute une erreur; il est probable qu’il y a également erreur de localité dans la collection de Thomson, car cet auteur déecrit, comme provenant du Brésil, un Mallodon subcancellatum, qui me parait étre celui qui nous occupe. L’Insecte, long de 44 6 centimétres, et d’une teinte orn acajou, est facilement reconnaissable 4 l’énorme saillie des processus jugulaires, quise projettent fortement en dehors en faisant un angle aigu, cette saillie étant plus développée chez le mile. 99 Les mandibules sont trés hautes; elles sont légérement et régu- liérement courbées de la hase au sommet, et leur caréne, bien plus élevée que dans lespece précédente, s'incline assez brusquement assez bien avant l’extrémilé, cette caréne élant en méme temps flexueuse et non droite comme chez le S. mazillosus; le dédouble- ment de la dent interne postérieure en deux dents est complet. Les antennes sont plus courtes mais plus robustes que chez le précédent, les articles étant renflés au sommet; le 1° article est trés renflé & l’extrémilé, et sa courbure est prononcée. Le 2° article des palpes est remarquablement allongé. La ponctuation de la téte est grosse et confluente. Les cétés du pronotum sont dirigés chez le male un peu oblique- ment d’avant en arriére, et dans les deux sexes il y a une trace d’échancrure en arriére des angles latéraux; les cOtés sont extréme- ment rugueux et crénelés d’une maniére plus profonde que dans Vespéce précédente; la ponctuation sexuelle du disque chez le male est trés fine. Les élytres sont finement et trés éparsément ponctuées. Les fémurs et les tibias sont dépourvus de la fine ponctuation caracléristique du S. mazillosus; les tibias n’offrent que quelques gros points épars, et leur pubescence interne est peu fournie. Groupe mexicain. Le rétrécissement des épisternums métathoraciques est plus prononcé que chez les autres Nothopleurus, au moins chez le mile; le prothorax, dans les deux sexes, présente au bord postérieur, prés de l’angle latéral qui est bien marqué, une échancrure, et l’angle postérieur lui-méme est denté: les oreillettes antérieures sont peu ou point développées; les cOlés sont paralléles chez le male et moins crénelés que chez la femelle oti ils convergent un peu en avant; le pronotum commence déja & se bomber presque a partir du rebord latéral et il ne présente plus de dimorphisme sexuel : les cdtés sont couverts de gros points confluents et sont trés rugueux, le disque est presque lisse avec cA et la quelques gros points épars, ses inéga- lités rappelant les empadtements luisants primitifs; chez le male, une ponctuation excessivement fine et visible seulement avec une loupe trés forte témoigne de la ponctuation sexuelle disparue; la saillie prosternale est carénée, lisse dans les deux sexes; le pro- sternum et les épisternums prothoraciques sont couverts de quelques points épars assez gros chez la femelle, chez le male d’une ponc- tuation sexuelle fine mais peu serrée d’oti sortent des poils; chez la femelle, les cOtés du métasternum sont couverts comme les épi- steroums métathoraciques d’une ponctuation et d'une pubescence 400 fines; chez le male, les cotés du métasternum offrent un dimor- phisme trés net consistant en une ponctuation serrée et en une pubescence trés dense d’un jaune roux; les mandibules sont longues et étroites, un peu arrondies en dessous, Ja carene est élevée 4 la base; le 1° article des antennes est peu courbé et assez renflé vers l’extrémité; les pattes n’offrent que de gros points épars, le dessous des tibias est tres pubescent; il existe un dimor- phisme sexuel des processus jugulaires encore beaucoup plus pro- noncé que chez S. bituberculatus. 148. Stenodontes subsulcatus Dalman. Prionus subsulcatus Dalm., Anal. Ent., 1823, p. 63. Mallodon gnatho White, Catal. Brit. Mus., Longic , VII, 1853, p. 45. Nothopleurus ebeninus Lacord., Gen., VIII, 1869, p. 120. Nothopleurus gnatho Bates, Biol. Centr. Amer., Col., V, 1879, p. 8. Je n’ai vu de cette rarissime espéce qu’un seul exemplaire, le male du Yucatan, type de Lacordaire, que M. le D' Henri Dohrn a eu ’extréme obligeance de m’envoyer de Stettin; il n’est pas douteux qu il s’agisse du Mallodon gnatho de White, du Honduras, dont le type unique, un male également, se trouve au Brilish Museum. M. Gahan est d’avis que c’est 4 cet Insecte et non a |’ Aplagiognathus hybostoma, comme le pensait H.-W. Bates, que se rapporte la description du Prionus subsulecatus de Dalman, description faite sur un male du Honduras également. Je suis complétement d’accord avec M. Gahan. Le type de Lacordaire est d’un noir brillant et long de 45 milli- métres; les élylres offrent de larges sillons plus prononcés que chez les autres Stenodontes, mais ces sillons ne me paraissent avoir aucune valeur morphologique. Les épisternums métathoraciques sont extrémement rétrécis, et leur bord interne est trés concave. Les mandibules, un peu moins longues que la téle, sont longue- ment et assez densément velues au colé interne; leur caréne s’éleve brasquement dés la base en une saillie triangulaire énorme au dela de laquelle elle continue horizontalement jusqu’au niveau des dents internes ou elle cesse brusquement sous forme d’une dent supé- rieure mousse; Jes deux dents internes sont situées prés de l’extré- mité, et elles sont ¢troitement rapprochées, la postérieure, petite, ne semblant étre qu’une dépendance de Vantérieure, laquelle est grande et arrondie en lobe mousse. Le sous-menton est constitué & peu prés comme chez S. bituber- culatus, c’est-a-dire quwil offre une région plus ou moins plane, séparée par un bourrelet d’une région antérieure enfoncée; les 101 bords latéraux s’élévent en une créte sinueuse qui aboutit aux processus jugulaires; ceux-ci sont tridentés et leur dent supérieure est développée en une forte oreillette arrondie. La téte est grossicrement mais éparsément ponctuée; les élytres offrent une faible ponctuation éparse, 19. Stenodontes lobigenis Bates. Mallodon gnatho Lec., Proceed. Acad. Phil., 1858, p. 81 (nee White). Mallodon mandibulare Gemming , Col. Heft., X, 1872, p. 254. Nothopleurus mandibularis Bates, Biol. Centr. Amer., Col., V, 1884, p. 234 ( ©). Nothopleurus lobigenis Bates, Biol. Centr. Amer., Col., V, 1884, p. 235 (J). Habite le Mexique, le Texas et la Californie; M. Gahan a eu Pobligeance de me communiquer une femelle qui portait l’étiquette mandibularis, et un mile avec la dénomination lobigenis : je pense qu’il s’agit des deux sexes d’une méme espéce, Bates ayant dt étre trompé par l’insuffisance de la description de Le Conte. Le nom de Bales doit étre préféré 4 celui de Gemminger, parce quwil y a un Prionus mandibularis Fab. qui est synonyme du Stenodontes exsertus Oliv. La teinte est d’un brun foncé; la longueur de 30 4 35 millimétres. Les épisternums métathoraciques sont trés rétrécis, et leur bord interne est concave chez le male; ils le sont moins chez la femelle ou leur bord interne est droit. Les mandibules sont longues, plus longues que la téte chez le male, longuement mais éparsément velues au cété interne; leur caréne, vue de profil, aprés s’étre élevée doucement et légérement jusqu’au niveau du milieu de la mandibule, descend obliquement pour cesser au niveau de la dent interne antérieure, sans former de dent supérieure comme dans l’espéce précédente ; des deux dents internes, la postérieure, tres peu développée, est reculée vers la base de la mandibule; l’antérieure seule est restée prés de l’extré- mité, et elle est relalivement énorme, arrondie en lobe mousse comme dans S. subsuleatus; chez la femelle, il y a une série de denticules entre les deux dents. Il est curieux de retrouver ici la disposition typique des mandibules des espéces du sous-genre Stenodontes proprement dit : c’est un phénoméne de convergence trés remarquable. La mandibule du S. lobigenis est tout a fait comparable d’ailleurs 4 la mandibule du S. swbsulcatus qui aurait été étirée en longueur. Le sous-menton offre chez le male deux régions séparées par un bourrelet, la postérieure, plus élevée, est fortement rugueuse, comme le sous-menton de la femelle, mais l’antérieure, enfoncée, est simplement ponctuée; les bords latéraux s’élévent en créte abou- 102 tissant aux processus jugulaires; cette créte, de chaque coté, se souléve, légérement chez la femelle, €normément chez le male, pour s’étendre au-dessus du sous-menton comme une ceillére. Les processus jugulaires prennent part 4 ce soulévement : ils sont larges et tridentés, la dent intermédiaire étant la plus forte. La ponctuation de la téte est grosse et confluente; celle des élytres presque nulle. Sous-genre Dendroblaptus Chevrolat. Revue Zoolog., 1864, p. 179. Le rétrécissement des épisternums métathoraciques est assez pro- noncé, mais leur bord interne est trés peu concave; le 3° article des antennes est un peu plus long que le 4°; le sous-menton et les pro- cessus jugulaires ne présentent pas de dimorphisme sexuel; le pronotum est presque enti€rement envahi par la ponctuation sexuelle, comme le prosternum, dont la saillie est dépourvue de caréne; si nous ajoutons que les fémurs et les tibias offrent une fine ponctuation et que le dessous des tibias est trés pubescent, Yon comprendra que le type de ce sous-genre est trés voisin du S. mazillosus, que c’est donc du groupe antillien du second rameau des Nothopleurus qu’il est dérivé. Mais il est allé trés loin dans l’évolution en acquérant notamment un certain-nombre de caractéres qui sont ceux du sous-genre Stenodontes, Insectes dont Chevrolat et Lacordaire ont rapproché le Dendroblaptus barbiflavus, mais tout 4 fait & tort, car il s’agit sans aucun doute d’une simple convergence. Comme dans le sous-genre Stenodontes, en effet, les pattes du male sont allongées; les antennes sont également allongées, et cela dans toute leur étendue, le scape, un peu pyriforme, dépassant fortement en arriére le niveau du bord postérieur de l’ceil, du moins chez le male, seul sexe qui soit connu; le 3° article n’est pas beaucoup plus court que le premier, et l’antenne atteint presque Vextrémité des élytres. Les mandibules sont étroites et allongées, plus longues que la téte chez le male, un peu droites 4 la base, puis régulierement courbées; elles sont longuement et densément velues au _ cdté. interne; leur caréne est peu élevée, elle présente une trés légére élévation a la base et de la s’étend presque horizontalement jusque prés de lextrémité ot elle cesse insensiblement; les deux dents internes sont situées a la base, contre la bouche. Les palpes maxillaires sont deux fois aussi longs que les labiaux et trés allongés. Le :dimorphisme sexuel de ponctuation couvre les cotés du 103 métasternum, comme chez les Nothopleurus, mais de plus |’écusson. Le corps entier, 4 l'exception, chez le mile, des parties occupées par la ponctuation sexuelle, est finement pubescent, y compris ce qui subsiste des espaces luisants du pronotum, les élytres et les pattes. Le disque du pronotum est un peu moins bombé que chez les Nothopleurus, mais les tarses sont aussi perfectionnés et trés larges. 20. Stenodontes barbiflavus Chevrolat. Dendroblaptus barbiflavus Chevrol., Rev. Zool., 1864, p. 180. De Cuba; M. Dohrn m’en a communiqué un exemplaire male de la collection de son pére, La teinte est d’un brun marron avec les élytres couleur cannelle; la taille de 47 millimétres, mais d’aprés Lacordaire elle peut en atteindre 72. Le prothorax est aussi large que les élytres et notablement plus large que la téte qui est proportionnellement plus petite que chez les autres Stenodontes miles. Les oreillettes antérieures sont larges, arrondies, peu saillantes; les cOtés sont paralléles, ornés seulement de quelques crénelures assez larges, l’angle latéral est trés pro- noncé, aigu; pres de ce dernier, le bord postérieur est notablement sinue. La ponctuation sexuelle du pronotum est uniforme et semblable a celle du prosternum, des cétés du métasternum et de l’écusson. Les espaces luisants, trés réduits, sont assez grossiérement ponctués, et ils font l’effet de plaques ou de trainées de pubescence. Les processus jugulaires offrent une seule dent aigué. Le sous- menton est concave et obsolétement rugueux. La ponctuation de la téte est trés grosse et confluente. Les élytres sont lisses, mates, et leur pubescence fait l’effet d'une poussiére grisatre. “ALORA TEN CTRL fee ai ie na ae AUS SEN aoa gota mE Ha Cle ie elquiojory) — “sexes xnep soy suep a[qe[ques wnjouoid np onbsip :exeauoo awo}sida,| ep INeleyue plog “pp “amnjadod *S SMP al noded — ‘saanjouod juauigsuap je JUSOINIII9}Xe Segue SO[NGIpuey] “a SILULOISHSDD "Soy Sere t e - + + + + nodeg ne yo souedny xne ‘els10e%) Be] & OIG WOLO/) Bl oq — ‘seanjouod juemesaedg jo JUEUIaINal19}x9 Sapfjuet UOU Se[NqIpue]N ‘aydaourp 6 © umjouoid np onbsrp + aaevou09 awo}sid9,| op INaligjyue plog ae nupeegud jastsHe) Puy: ‘sjuep xNep SUIOW ne JUBIJJO Seateyasal snssedo1d * “siqunquuads *S eave 7 + + + wierd BT Bye onbrxey ne sIquLojoy) &| aq — "jueoseqnd yuo welq1e auiojside {juep eun.nb yueayo,u souyepnonl snsseoo1d *9 ‘alle[NqIpueW 9UQIBO BI] ap aseq e] B JUap op yutod fanSre soarejnsol snsseo0id sep juap fequnoo o[oIe ,p 8 SeUTA]UY “94 "SNUWDIOU *S ‘anbrxeyN ‘ Pieuee enbieuy ‘etquiojor) — Tg aualed ke] Op aseq BT B UEP ainjed oun feassnoul searepnsnl snsseooid sep Juep +pqinod UOU B[ONTe wf % souusjuy “4 eeeruas yen SUBS eae aEE eualeo {SojMep seile[no sat snssa001q ‘vv -wsaunog “Ss pet opitnlinny Macey oe cn ae teen S ; - + geoseSepeyy ‘oyeajsne ye oyeotdory anbuyy — “juep oun Jed s9U[W4e} oiepNgIpueuL VUQIeO ‘sossnoul saireynsnt snssedoid “MOPOT[eI 91U95-Sn0S ‘aTBUl a] ZeYO JUOWeIgIssO’s gnjoUOd UOU winjouoid np enbsip ‘sguIJoUT Sayyed {sexes XNop Se] SUBP SoTqe[qwes “stog1j94 UOU senbroeroyjoid suinuseysidq “9 ‘saglUlidep UOU SepNq|puRUL ‘sQsserp Se1QjTUUJUB SeTMoIEqN TL, “A -aseq B] @ GQUSUIeI UOU SoyNnqIpueul sap ainelia}sod euteyUI JUSp ‘segsuoO]/e UOU SeueyUY “VY ‘srogajea ned no yurod sonbrovsoy}eja ul sunudeysIdy I 104 ‘saquopouas sep etbo;eeueb et JUBUINSEed NBETIBL “s2ULootUDp *S 105 ‘snjpuas@a *S “2D OLAAYN) “S “aUlyody “Ss “pennyea “StlaPessyao ney "sqquqou “s§ sh or + + + ss + onbrewuer— ‘sexes xnap sa] suep anjouod uinjouoid Be SEPmiios peiuesren suno[no} seynqipueul sep sousezUl Sjuep ‘segnjouod yueMoUY seajAly “yy : "s+ * gpropy fooly-owog ‘euoy, ‘WLey] — “sexes xnop se] sup assl| tunjouoid np enbsip saofew .O a] zayo seyuesqe seynqipuvwl sep soude]UI S}Uep ‘sasst] SeajAly “Y ‘ayjou stojaed ‘aseq el ap sayooadde. snjd sajnqipuew sap paneMyje0u gUJ9}UI JUep {sexes XNap Sa] Suep JUep oun Jed VoULUIJ9] UOU aiTe[ngIpueUl augue) “66 See Oe Pi Ae We Be eC a IR ES Pad eo RA a Se Prt Pe eqnr) —*saxes xnap sa] suep assT] uinjoUuO’d np enbsip ‘eseq ve] ep sayooiddea sulOu send -Ipuevul sap edneliejsod auaeyur yuep ‘© ea] zayo Uap oun aed soUTUIJe} auTeynqIpueW euQue) *f *seymopoueyg aiuas-snog ‘onsite jUep oun yuRIO seareynsnl snsseooid fseuleur soyed fstogajaa uoU senbrioers -oyjoid suinuJejside fseauadeap wou ‘saasuoy]e saynqIpueul {sasseip so1gjlUUa]UB Se;NdJeqny ‘aseq B] op said saueWIel SayNqIpuReW Sap sanelsejsOd sUJeyUT JUapP {se—asuO]]e SeuuajuYy “VY : PIVHZR NON sjnu sanbioeioyjoud suinuaeyside {xnouidg ‘sunolie}ue soy sutlowl ne ‘seiqry, *f/ seat sos ess aneyenby — ‘sjounstp sanbyoewsoyjoid suinuaseysidg Ssauseut seiqiy, “J ‘snanoetdos{yg o1uad-snos ‘ansre yuep sun jUuRIyO saureynsnfl snssaoo0.1d ‘sexes xnep se] suep anjyouod jueulajatssous wnjouoid np enbsip { e] zeyo ynoyans ‘s199I}9eN sonbioeioyjoid sumudejsida ‘seawtidep seinqipuew {seayonood sesejluuejuR seynodeqny, “qq srt ts se es pruOzZeW YW — *JUBTIIINGII9}]X9 SagTJUed SeyNqIpuRyy ‘aa De a ee ee Se = CISUZeUO)\. —— US IOInOliol x orseo Ued OU sony IpUue hn 2 ‘sn[douopo[e e1ues-snos "sexes XNop Se] suep gnjouod juaWaJgIssO’s WinjoUOId np enbstp ‘sesneuide sayed £0 a] zayo ynoqns ‘slogajea senbrovsoyjoud swnudeysidg “99 106 “sauabeqo) *S "SNJDIINSQNS *S “sryMyNaUagnyg *S “SnSO)}ICNU *S "$27] 0018009 *S “snaIqnuDn “Ss Pat Sahat eal nese rt a eit STROM TS). 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L’Afrique semble étre le lieu d’origine du groupe des Sténodon- tines, le plus inférieur @entre ceux-ci habitant cette partie du monde, et le coryphée de la seconde branche, le Nothopleurus ara- bicus, qui offre tant de rapports avec le Mallodon Downes?, se rencon- trant a Socotra. ey De la, les Stenodontes de la premiére branche ont passé en Amé- rique, y conslituant deux foyers d’évolution, la Colombie d’une part, berceau des Mallodon et de leurs descendants, les Mallodonoplus et les Physopleurus, Guba de lautre, berceau des Stenodontes propre- ment dits, C’est en Colombie que vit le moins évolué des Mallodon améri- cains, le S. molarius; c’est en Colombie aussi que l’on trouve les individus affectés de mandibules archaiques duS. spinzbarbis, Vespece immédiatement voisine, laquelle d’une part a poussé jusqu’au Mexique, de l’autre jusqu’a La Plata, ot elle s’est légérement altérée. En Colombie encore se rencontre cette espéce un peu supérieure au S. sprnbarbis, S. dasystomus, sous sa forine premiére de masticator. Celle-ci est allée jusqu’en Géorgie en prenant les caractéres de la sous espéce dasystomus, jusqu’aux Guyanes en se modifiant en pla- giatus, jusqu’au Pérouw enfin sous la forme de bajulus. Du bajulus semblent dérivés le S. Popelairez du Pérou et Phermaphroditus de Colombie. Les Mallodonoplus, qui continuent l’évolution dis Mallodon supé- rieurs et notamment du S. hermaphroditus, sont du Venezuela et de PAmazonie; les Physopleurus, freres des Mallodonoplus, sont de l’Equateur et du Venezuela. La Colombie est done bien le point de départ de ce premier rameau des Stenodontes. L’espéce la plus inférieure des Stenodontes proprement dits est de Cuba; une espéce supérieure habite Haiti et les iles voisines, une autre espéce supérieure la Jamaique. Cuba semble avoir été le point de départ de ce second rameau. Trois Nolhopleurus inférieurs 4 divers titres, mais ayant chacun leur originalité, sont dispersés sur le globe dans des iles trés éloignées l’une de l’autre, le S. arabicus a Socotra, le S. carzosicollis a Kandavu, le S. maxillosus aux Petites-Antilles. Ces iles de la zone équatoriale semblent étre les derniers restes d’un antique continent, et il est intéressant de retrouver ici, entre les iles Fidji et les Antilles, des relations fauniques que nous avons déja notées 4 propos des Parandra. C’estau S. maxillosus que se rattachent tous les autres Stenodontes, 4 la fois le type du sous-genre Dendroblaptus qui est de Cuba et les 109 Nothopleurus supérieurs. Ceux-ci débutent par le S. bituberculatus des Grandes-Antilles et se continuent par les deux formes mexi- caines, S. subsulcatus du Yucatan et du Honduras étant inférieur 4 S. lobigenis qui s’étend du Mexique au Texas et & la Californie. Comme pour les Parandra, nous constatons que les Antilles ont été le berceau d’espéces mexicaines. L’évolution de ce groupe de Prionides est on ne peut plus sugges- tive pour la démonstration de la loi de substitution du dimorphisme sexuel. Au début, les Mallodon offrent un dimorphisme sexuel mandibu- laire et un dimorphisme de ponctuation prononcés; ces deux genres de dimorphisme tendent a s’alténuer; chez le plus élevé des Mallodon, S. hermaphroditus, la ponctuation sexuelle, qui s’était peu & peu concentrée et altérée chez les formes antécédentes, a complélement disparu du disque du pronotum, mais il y a dans cette espece un commencement de dimorphisme du prosternum sous forme de reuflement de celui-ci chez le male. Chez les Mallodonoplus, dans les deux sexes, le disque du pronotum a été encore plus loin dans l’éyolultion : il s’est couvert secondairement de gros points épars, et il n’est plus du tout question de dimorphisme sexuel de ponctualion; mais le renflem int du prosternum refoulant les épi- sternums prothoraciques est trés développé chez le male. Ce nouveau type de dimorphisme sexuel est encore plus prononcé chez les Physopleurus o le dimorphisme mandibulaire est devenu léger et oli le disque du pronotum offre Vaspect de celui des Mallodonoplus. Notons que dans toute cette série, les antennes n’ont pas évolué. Par contre, chez les Stenodontes proprement dits, nous constatons que le dimorphisme antennaire s’est trés développé, mais aussi la ponctualion sexuelle a presque complétement disparu du pronotum du male : le disque est lisse dans les deux sexes. Chez l’espéce supérieure, S. damicornis, le disque du pronotum s’est méme couvert secondairement de points nouveaux, comme chez les Mullodonoplus et les Physopleurus. Les Nothopleurus sont encore plus intéressants. Le S. cariosicollis de Kandavu est trés curieux : il a perdu le dimorphisme sexuel de ponctuation du pronotum, lequel est cou- vert de gros points dans les deux sexes; les mandibules du male ne sont pas beaucoup plus longues que celles de la femelle, et cepen- dant il n’y a pas eu allongement des antennes. Il semble que le dimorphisme sexuel se soit perdu par misére organique, misére alteslée par la taille rabougrie de l’espéce. Dans l’évolution des Nothopleurus américains, nous constatons que le dimorphisme sexuel de ponctuation s’est perdu peu a peu, les formes mexicaines ayant le disque du pronotum lisse dans les 1140 deux sexes; les antennes ne se sont cependant pas allongées, mais un autre genre de dimorphisme s’est substitué au dimorphisme de ponctuation, l’extraordinaire développement des processus jugu- laires chez le male. Enfin, le S. barbiflavus qui se rattache intimement au S. mazil- losus, a les antennes trés allongées; il a cependant conservé le dimorphisme mandibulaire et le dimorphisme de ponctuation : ce dernier est méme plus développé que chez n’importe quel autre Stenodontes, puisqu’il intéresse méme l’écusson ; on pourrait croire a premiére vue a une exception a la régle de substitution du dimor- phisme sexuel, mais cet Insecte a perdu le dimorphisme sexuel de la téte : la téte du mAle est bien petite si on la compare a celle des males des autres espéces. Tout est comme si la téte avait fourni Vénergie nécessaire au développement des antennes. q 7 ered Vesna de Selys Longchamps Note sur quelques Lucanides du Musée de Bruxelles . _ Note sur quelques Lucanides nouveaux ou Hee connus - Revision des Prionides . ‘TABLE DES MATIERES Pages ts aii Losi cm Cie a La SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE BELGIQUE tient ses séances le 1° samedi de chaque mois, 4 8 heures du soir, au siége social, rue de Namur, 89, 4 Bruxelles. Elle publie : 4° Les ANNALES (mensuellement) ; 2? Les MEmornes (irréguliérement). La cotisation annuelle, payable par anticipation et donnant droit 4 la réception franco des Annales et des Mémozres, est fixée 4 16 fr. Tout membre étranger, payant une somme de 200 francs, est nommé Membre & vie: il n’a plus de cotisation 4 solder et recoit franco toutes les publications de la Société. Les colisations doivent étre adressées spontanément dés le commen- cement de l’aiunée, sous peine de voir interrompre Venvoi des Annales, aw Trésovier, M. 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