—_— LAN MEMOIRES L'ACADEMIE RONA LE DÉS SCIENCES. _ Depuis 1666 juiqu'à 1699. QE bc VE &) PAR LA COMPAGNIE DES LIBRAIRES. MAD OCR X Xe ERP PEN PPR-T PIE EG"E "D Ü :R' OT. ATP ARUIS., [ GABRIEL MARTIN, ruëS. Jacques, à l'Etoile. FRANÇOIS MONTALANT, Quay des Auguftins. Chez | JEAN-BAPTISTE CorcnarD Fils, Imprimeur du Roy . & de l’Académie Françoïife, ruë S. Jacques. HirroLyTE-Loüis GuERIN, ruë S. Jacques, à Saint L Thomas d'Aquin, vis-à-vis Saint Yves. OEUVRES ÉDEVER SES M L D CASSINI BENEACADEMIE ROYALE D'EL5 SIGNE NICLES. RRRRRRRSSRRR RER REMÉRESE OIL 00000. 000009000000000000000008 COLLE RERO RESSPSESIPSESSVESESSÉPFESEUS AVERTISSEMENT. E Volume des Oeuvres de M. Cassini aura peut- être une fuite qui renfermera ce qu’il a faitavant d’ê- tre appellé en France ; par exemple , fes Obfervarions * publiées à Bologne en 1652. fa fameufe Méridienne de S. Petrone, {es Théories des Cometes & plufieurs autres Pieces excellentes & aflez peu connuës , du moins parmi nous. Pour cette fois nous nous fommes contentez de raflembler les Traicez, qu’il avoit publiez lui-même, & qui tiennent de plus prèsau Recueil de l’Académie. Ils faifoient la plus grande partie du Recueilinfolio imprimé au Louvre en 1693. fous le Titre d'Obfervations. Les Re- gles de l’Aftronomie Indienne avoient paru poar la pre- miere fois dans le fecond Tome dela Relation de Siam , mife au jour par M.de la Loubereen 1691 , & c’eft du même endroit que l’on a tiré les Reflexions fur la Chronolo- gie Chinoife, & les Conjetures fur l’Zfle T'aprobane des Anciens. Les Tables du premier Satellite de Jupiter que l’on donne ici font corrigées fur des Nouvelles Obfervations. Feu M. Marazpt voulut bien nous les communiquer. Les Tables des trois autres Sarellites n’étoient pas encore reformées lorfque ce fçavant homme mourut. Ainfi on les trouvera femblables à celles de 14 premiere Edition. Mais comme il méditoit depuis long-temps la reforma. tion de ces Tables par la comparaifon des Obfervations, il avoit corrigé les Epoques des Longitudes moyennes pour 1600. & 1700. : 4 iij vj ANVLE RAT S.S EMÉENNUTS Les voici telles qu’il meles communiqua en 1727: Epoques des Longitudes moyennes an Mérid. de Paris. En 1600 le x Janvier En 1699. le 3 r Decembre à midy. à midy, 1,Satell 415: F6: 53 25° 120 "120 ro" 2, Satell! “z L'OOR US 2. 22 VEONEET 3. Satells,s ‘17 24647 1 2 ÆTI UE 4, Sell (5. 1% 059 70 To LT) fe Sur ces fondemens on peut rectifier les Tables des Moyens mouvemens en cette maniere. Du r. Janvier à midy de l’année 1600, au 31 Decem- bre à midy de l’année 1699, il s’eft écoulé 100 années Juliennes moinsun jour, c'eft-à-dire, 36524jours. On aura donc en comparant les Epoques cy-deflus pour 1600 & pour 1700, le mouvement des Satellites pendant cet intervalle. Ler. 1° 1° 18’ 25" outre 20636 Revol. compl. Lez. o 11 9 1r outre 10322 Revol.compl. Lez. o 1 o 34 outre $ÿro2Revol. compl, Lea. 6 3 1$ 44 outre 2219 Revol.compl. Feu M. Caflini avoit donné dans fes Tables des Sa= cellites publiées en 1693, les Epoques fuivances pour les mêmes momens, 1600, 1700, TSALCN LL T2 md ao 2.-JLu,204 140) DONC 2 4 AG 2. . L7-LI40MQ 2: DAC, 5 23143080 $::14\ AT49 4 OA, LT ES 146. 28 En comparant de même ces Epoques, onaura le mou- vement des Satellites en 100 années Juliennes moins un jour , fuivanc les Tables de M. Caffini, AVERTISSEMENT. vi] Ler: of 29° 25! 40" outre 10636 Revol. compl. Lez. o 7 49 10 outre 10322 Revol. compl. Lez. 11 21 17 40 outre . $101 Revol. compl. Le4. 6 3 1$ 40 outre 2219 Revol. compl. D'où l’on voit que M. Maraldi a fair les moyens mou- vemens pour 100 années Juliennes plus grands que ceux de M. Caffini. E 2 3 1 118 2$ O11 9 II O I 0 34 G 3 IS 44 O 29 2$ 40 OO 7 49 10 11 21 17 40 6 3% 1$ 490 DT E2 AS IOl 3020 O 9 42 $4 0 4 Pour le r.Satell.de 1° 52’ 45" Pour le 2. Satell. de 3 20 7 Pour le 3.Satell. 9 42 $4 Pour le 4. Sarell. © © 4 oudemême que M. Caffini. On peut donc par ce moyen corriger les anciennes Tables des moyens mouvemens, en ajoütant à chaque nombre de ces Tables la partie proportionnelle à l’avan- cement qu’on vient de trouver pour 100 ans. On aura , par exemple , à ajouter pour une année commune de 36 ÿ Jours. | AINrASATe UE"; ; 88 Au 2. 2. VO Au. $' "50 Ainfi pour x an dans les Tables, on aura les moyens . mouvemens des Satellites. DATI CE CRE CURE EPP SN ET AG 54 DAT ÆON TS 56 2 Etainfi des autres années, en y ajoûtant pour l’avance- ment pour 2, pour 3, pour 4, &c. & pour 3 années communes & une Biffextile, on ajoutera pour 3 années de 365 jours & pour une de 366. vi “AVE RVTIISS S'EM'EMNUT: On aura de même l'avancement convenable pour un jour qu’on trouvera Pour le 1 de +de féconde ou de 11’ environ. Pour le 2 de + defecondeou 20//’ environ. Pour le 3 de 1"ouenviron. Et enfin , pour tel nombre de jour & pour tel mois qu’on voudra, ce qu'il faudra ajouter pour corriger les Tables des moyens mouvemens , fuivanc les dernieres Obfervations. Les Tables du 1 Satellite font déja routes corrigées, fuivant certe Méthode ; on laifle aux Calculateursle foin d’avoir égard aux Corrections précédentes dans le Cal. cul des troisautres Sacellites, en changeant les Epoques àtous, & ayant égard à la correction des moyens mou- vemens du 2°& du 3° que je viens d'indiquer. Au refte, on n’a pas voulu changer les Nombres que l'on trouve dans les Exemples de l’Ufage des Tables , tant à caufe que l’on n’avoit pas des Obfervations femblables & plus modernes à y appliquer aufi heureufement que dans les anciennes Tablesde M. Caflini, que parce qu’on a crü quele Lecteur fe contenteroit delaMéthodeexpliquée dans les Préceptes, & y fubftitueroit facilement de lui-mèê. me des exemples liés avec des nouvelles Obfervarions. Je ne crois pas inutile d’avertir encore que quoique le lieu du Nœud afcendant des Satellites air été pofé dans les anciennes Tables de M. Caflini imprimées en 1693 au 149 30/ il me femble que ce quiet dicà la fin de Parti- cle XI. des Hypochefes de ces Tables, doit nous faire mettre ce Nœud en cette année 1730oau15°25/ du mê- me Signe , à quoi l’on doit avoir égard dans les Calculs, æksats ÿ TABLE Feb être “DE L'ORIGINE ET DU PROGRES un DE L'ASTRONOMIE: MREUFÉÈDE SON USACGCÉ DANS LA GEOGRAPHIE EX FAT _ DANS LA NAVIGATION: N ne peut pas douter que l’Aftronomie n'ait été inventée dès le commencement du Mon-' de. Comme il n’y a rien de plus furprenant 2] que la régularité du mouvement de ces grands * Corps lumineux qui tournent incefflamment autour de la Terre, ileftaifé de juger qu’une des premieres curiofitez Rec.del Ac. Tom.V' III. 2 DE L'ORIGINE ET DU PROIGRE’S des Hommes a été de confidérer leurs cours, & d’en ob- ferver les périodes. Mais ce ne fut pas feulement la curio- fité qui porta les Hommes à s’appliquer aux fpéculations Aftronomiques : on peut dire que la néceflité même les y obligea. Car fi l’on n'obferve les Saifons qui fe diftinguent par le mouvement du Soleil, il eft impoflible de reüflir dans Agriculture ; fi l’on ne prévoit les temps commodes pour voyager, on ne peut pas faire le Commerce; fi l’on ne détermine une fois la grandeur du Mois & del’Année, on ne peut ni établir d’ordre certain dansles affaires civi- les, ni marquerles jours deftinez à l'exercice de la Reli- gion :ainfi l'Agriculture, le Commerce, la Politique, & la Religion même ne pouvant fe pañler de l’Aftronomie, il eft évident que les hommes ont été obligez de s’appli- quer à certe Science dès le commencement du Monde, L'Hiftoire tant facrée que profane confirme certe ve- rité.Ce qui eft dit dans les Livres facrez des années qu'ont vécu les anciens Patriarches ; eft une preuve certaine que les premiers hommes obfervoient le mouvement des A£ tres. Car s’ils n'euflent renu un compte exaét du nombre des jours que dure la variation des Phafes de la Lune qui leur fervirent à déterminer les mois, & du nombre des mois pendant lefquels le Soleil s’'approchant peu-à-peu du Zenith, & enfuire s’en éloignant , fait la viciflitude de l'accroiflement & de la diminution des jours , qui leur fervir à déterminer la grandeur de l’année, ils n’auroient pû marquer le nombre des années que chaque Patriarche a vécu, ni le remps de leur naiflance & de leur mort , auffi précifement que Moïfe l’a rapporté dans la Genefe. Er certainement il faloit bien qu’en ce premier âge du Monde on eut obfervé les Aftres avec beaucoup d’appli- cation, puifque par les circonftances de l’Hiftoire du Dé- Juge qui font aufli rapportées dans la Genefe , on voit que l’année, dès le temps du Déluge , éroit reglée fuivanc les o mouvemens du Solcil & de la Lune : ce qui fuppofe un DE L'ASTRONOMIE. 3 nombre infini d'Obfervations. Encore auroic - on de la peine à concevoir comment avec toute l'application que l’on peut s’imaginer que les premiers hommes ayent eu à obferver le ciel , ils auroient pû en l’efpace du temps qui s’eftécoulé depuis la création duMonde jufqu'auDéluge, acquerir cant de connoiflance du mouvement des Aftres, fi leur vie n’avoit pas été plus longue que la nôtre. Mais l’expérience que leur donnoit la longue durée de leur vie étoit un très-grand avantage pour l'avancement de l’Af- tronomie. Jofephe a eftimé cette fcience fi néceflaire qu'il ,,//7"%" n’a pas fait difhculté de dire qu’une des raifons pourquoi Dieu accordoit aux premiers hommes une fi longue vie, c'étoitafin de leur facilirer la connoiflance du mouvement des Aftres. re Rien ne fairmieux connoître l’antiquité de l’Aftrono. mie , que ce que Pcolomée rapporte des Obfervations céleftes fur lefquelles Hipparque réforma certe fcience il ya près de deux mille ans. Il dit que ceux qu’on appel- Ames. ru loi dès le temps d'Hipparque les anciens Aftronomes, MAS avoient obfervé que non-feulement la Lune fe meut iné. galement tant en longitude qu’en latitude, mais aufli que les termes de foninégalité , que l’on a depuis appellé PA. pogée & le Perigée, parcourent fucceflivement tous les degrez du Zodiaque; & que fa plus grande latitude, tant du côré du Septentrion que du côté du Midi, eft tranf- portée dans la fuite du temps par tous les degrez de ce même cercle ; de forte qu’à chaque révolution la Lune coupe l’Ecliptique en difierens degrez : Que ces Aftrono- . mes, pour trouver des regles de ces inégalitez , avoient ‘comparé enfemble quantité d'Eclipfes de Lune, par le -moÿen defquelles ils avoient cherché de longues périodes deremps , qui étantégales entr’elles compriffent chacune un égal nombre de mois inégaux : Qu'Hipparque, pour corriger ces longues périodes déja trouvées, avoit choifi dans un grand nombre d’Obfervations anciennes celles À i] 4 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S qui étoient propres à fon deflein ; & que les ayant compa.… réesentr’elles, il avoit remarqué que le Soleil & la Lune étant partis enfemble du même point du ciel, fe rencon- trent 42 67 fois en 126007 jours &une heure, après que la Lune a fait 46 1 2 révolutions par le Zodiaque a l'égard des Etoiles fixes, moins fept degrez & demi , & qu'elle a achevé 4573 retours au point de fon apogée: Que néan- moins après cette période de 4573 révolutions, les Ecli- pfes ne reviennent pas de même grandeur, mais feulement après 5458 mois. Ce témoignage de Prolomée montre évidemment que quelques-unes de ces Obfervations cé- leftes dont fe fervir Hipparque étoient fort anciennes. Caril faucun très-long intervalle de temps, & un très- - grand nombre d’Obfervations pour pouvoir conclure que Jefph. ant, bb, 2 ces longues périodes qu'Hipparque comparoir enfemble, font uniformes ; & l’on n’aura pas de peine à croire qu'il faille tant d’Obfervations pour vérifier cette uniformité , fi l’on fait réfléxion qu'entre toures celles que nous avons des Eclipfes arrivées depuis 2 $oo ans jufqu’à préfent, il ne s’en trouve pas deux qui foient éloignées entr'elles de Vefpace d’une de ces longues périodes. Ce qui pourroit rendre fufpeéte l’antiquité de ces Ob- fervations dont fe fervir Hipparque, c’eft qu’il n’y a qu’en- viron 2200 ans depuis le temps où vivoit cet Aftronome jufqu’au Déluge, qui femble avoir enfeveli cout ce qu'il y avoit de monumens des Arts & des Sciences. Mais il ne faut pas s’éconner que la mémoire des Obfervations Af- tronomiques faites pendantle premier âge du Monde, ait pä f conferver mêmeaprès le Deluge, puifque Jofephe: rapporte que les defcendans de Seth pour conferver à la pofterité la mémoire des Obfervations céleftes qu'ils avoient faites, en graverent les principales fur deux co- lomnes, l’une de pierre, & l’autre de brique ; que celle: de pierre réfifta aux eaux du déluge, & que de fon temps. même on en voyoit encore des veftiges dans la Syrie. DE L'ASTRONOMIE. "4 Heft donc conftant que dès le premier âge du Mon. de , les hommes avoient déja fait de grands progrés dans la fcience du mouvement des aftres. On pourroit même avancer qu’ils en avoient beaucoup plus de connoiffance que lon n’en a eu long-rems depuis le Déluge, s’il eft bien vrai que l'Année dont les anciens Patriarches fe fer- voient fût de la grandeur de celles qui compofent la grande période de 600 ans, doncil eft fair mention dans les Anriquicez des Juifs écrites par Jofephe. Nous netrou- js, snp. 18. vons dans les monumens qui nous reftent de toutes les au- tres Nations , aucun veftige de certe période de 600 ans, qui eft une des plus belles que l’on ait encore inventées. Car fuppofant le mois lunaire de 29 jours 12 heures 44 minutes & 3 fecondes, on trouve que 219146 jours & demi font 7421 mois lunaires; & ee même nombre de 219146 jours & demi donne 600 années folaires chacune de 365 jours, j heures, $ 1 minutes, & 36 fecondes. Si certe année eft celle qui éroit enufage avant le Déluge, comme il y a beaucoup d'apparence, il faut avoüer que Îesanciens Patriarches connoifloient déja avec beaucoup de précifion le mouvement des Aftres : car ce mois lu- paire s’accorde , à une feconde près, avec celui qui a été déterminé par les Aftronomes modernes ; & lannée {o- laireeft plus jufte que celle d’'Hipparque & de Prolomée, qui donnent à l’année 365 jours, $ heures, j $ minutes & 12 fecondes. Après le Déluge , les hommes ayant été difperfez par toute la rerre, les Rois de chaque Peuple eurentun très- grand foin de cultiver l'Aftronomie, comme les Hifto- riens de routes les nations en font foy. Uranus Roy des pig,s 1. # Peuples qui les premiers habiterent les bords de l'Ocean * 5 Atlantique, pafla pour être de la race des Dieux , parce qu'il avoit une connoiflance particuliere du Ciel. Zo- roaftre Roy de la Ba£triane n’a été fameux que parce qu'il. excclloit dans l’Aftronomie. Les premiers Rois de la. À ii Martin: hiflo- ris Sinice lib. i. Emfeb. lib. 1. Prapar. Evang. Bocharr. lib. 1. Phaleg. Philo" lib. de nobil. Antiq. Gb. x. .Ærnesd. L x, 6 DE L'ORIGINE ET DU PROGRES Chine fe font acquis une gloire immortelle, pour avoir fait faire il y a près de 4000 ans, c’eft-à dire peu après le Déluge , quantité d’Obfervations Aftronomiques, que les Chinois ont confervées jufqu’a préfent. Enfin Promé- chée Roy de Scyrhie, fils de Japet, que plufieurs Auteurs célébres foûtiennent être le même que Japhet l’un des enfans de Noë , enfeigna à fon peuple ignorant & ftupide la fcience des Aftres : ce qui à donné lieu aux Poëtes de feindre qu’il avoit dérobé le feu du Ciel, & qu’il avoir animé des ftaruës. Les peuples eurent tant de vénération pour ces grands hommes qui s’appliquerent à l’Aftrono- mie, qu'ils leur rendirent des honneurs divins, & leur bâtirent des remples & des autels. Mais quoiqu'il en foit de toutes ces hiftoires dont la chronologie n’eft peut-être pas aflez exacte , il eft certain que peu de tems après le déluge, les Chaldéens obfer. voient le Ciel avec beaucoup de foin. Philon témoigne que Tharé qui étroit né en Chaldée plus de cent ans avant la mort de Noé, étoit fort appliqué à l’Aftronomie, & qu’il l’enfeigna à fon fils Abraham. Jofephe ajoûre qu’A- braham parvint à la connoïflance du vrai Dieu par la con- templation des Aftres ; & qu’étant pañlé de Chaldée en Egypte, il y apporta la connoiflance de l’Aftronomie, On faifoit alors tant d’eftime de cettefcience, qu’il n’y avoit que les Rois, ou les Prècres qui en fiflent profeflion. Ec c'eft peut-être ce qui a donné lieu à Virgile, lorfqu'il parle du banquer de Didon & d’Enée, d'introduire lopas qui chante ce qu’Atlas Roy de Mauritanie avoit enfeigné des Eclipfes du Soleil & de la Lune, & de la fituation & du mouvement des Etoiles. L’Aftronomie étant donc fi eftimée en Egypte ,il ne faut pas s'étonner fi on l’enfeigna à Moyfe qui fut élevé en Prince par les foins de la fille de Pharaon. Clement d’Alexandrie dir que Moyfe fit de grands progrès dans cette fcience, & qu’enfuite il l’enfeigna aux Juifs. Aïnfi D'UEC L'AMSOTER OUNLO MIE ” lAftronomie étant venuë de Chaldée en Egypte, pafla d'Egypte en Judée, & fut en peu de rems portée dans la Phénicie, & dans tous les pays voifins. Jufques-là les Affronomes ne s’étoient point encore avifez d'appliquer leurs fpeculations aux ufages de la Na- vigation. Mais comme les Phéniciens étoient auffi entre prenans qu'induftrieux ,ils commencerent à {e fervir des obfervations céleftes pour fe conduire dans les voyages de long cours ; & ils fcürent fi heureufement profiter des avantages de l’Aftronomie, qu’ils porterent le commerce dans des pays très-éloignez, fe rendirenc les maîtres de la mer; établirent des Coloniesen plufieurs endroits fur les: côtes de la mer Méditerranée , & étant entrez dans l'Océan, s’'emparerent de l’Ifle de Cadis, & y bârirent une ville très-magnifique. La réputation qu'ils avoient d’exceller dans la Navigation, les fit appeller en divers royaumes ;pour conduire les flottes des Princes étran- gers. Salomon leur donna la conduite de la flotte qu’il en- voya par la mer Rouge en Ophir ; d’où ils rapporterent beaucoup d’or, & quantité des mêmes marchandifes que les Européens apportent préfenrement de l'Afrique méridionale & des Indes. Nechao fecond du nom, Roy d'Egypte, les employa aufli pour conduire fa flotte , qui fit un autre voyage bien plus long, fi l’on en croit Hero- dote : car il dit qu'ayant coftoyé les bords de la mer Rou- ge, elle entra dans l’Ocean, traverfa la Zone torride, fit le tour de l’Afrique , & rerourna en Egypte par la mer Méditerranée. . Ce qui rendoit les Phéniciens fi hardis à entreprendre de longs voyages, c’eft qu’ils conduifoient leurs vaifleaux par l’obfervation d’une des Etoiles de la petite Ourfe, qui étant proche de ce point qui eft immobile dans le Ciel, & que l’on nomme Pole, eft la plus propre de toutes pour fervir de guide dans la Navigation. Les autres peuples moins habiles dans l’Aftronomie n’obfervoient Dionifiss Afer. Hirodotys lib, x: Herodot, lib, x. Arati Pheñor. » 8 DE L'ORIGINE ET DU PROGRESS dans leurs voyages de mer que la grande Ourfe : mais comme certe conftellation eft trop éloignée du Pole pour pouvoir fervir à guider fürement des vaifleaux dans de grands voyages , ils n’ofoient entrer fi avant en mer qu'ils perdiflent les côtes de vüë; & s’il arrivoit qu'un orage - les jerrât en pleine mer, ou en quelque rade inconnuë, il Æneid. L. x. Diogen. Laërt. 1. x. leur ecoit impoflible de reconnoître par l’infpection du Ciel, en quel endroit du monde la tempête les avoit portez : de maniere qu'ils étoient obligez de voguer à l'avanture , ou de defcendre à terre pour chercher des ha- bitans qui leur appriflent quelle routeils devoient tenir. C’eft pourquoi Virgile apres avoir décrit la cempêre qui difperfa la Hotte d'Enée fur les côtes d'Afrique , fait def. cendre Enée à terre pour aller chercher quelqu'un qui lui apprit quel éroirle lieu où l’orage l'avoir jetté. Les Grecs étant donc obligez de naviger toûjours terre à terre, ne pouvoient faire de longs voyages , ou ne les fai. foient qu'en beaucoup de temps : d’où vient qu'ils ont sant vanté plufieurs voyages qui font à préfent très-faci- les &très-ordinaires. L'expédition des Argonautes qui allerent de Grece 2 la Colchide fituée fur la côte orien- tale de la mer Noire, parut alors un exploit fi extraor- dinaire, que pour en rendre Ja mémoire éternelle, on plaça entre les conftellations la figure du vaifleau qui avoit fait ce voyage, qu'à préfenc de fimples barques fonc tous les jours. Mais enfin Thales ayant apporté dePhénicie en Grece la fcience des Aftres, apprit aux Grecs à connoître la conftellation de la perite Ourfe , & à s’en fervir pour fe conduire dans la Navigation. Il leur enfeigna auffi la théorie du mouvement du Soleil & de la Lune, par la- quelle ilrendit raifon de laugmentation & de la diminu- tion des jours, il déterminale nombre des jours de l’an- née folaire , & non-feulement il expliqua la caufe des Ecli- pfes, mais encoreilmontra l'art de les prédire, qu’il mit : même _ #\D » 1’ AMSPTERN O NO MIE 9 mêmeen pratique, prédifant une Eclipfe qui arriva peu L deremps après. Le mérite d’un fçavoir alors firare le fit . pañler pour loracledefontemps, & lui fit donner la pre- | miere place entre les fept Sages de la Grece. : Ileur pour difciple Anaximandre, à qui Pline & Diese: 4 ene Laërce atrribuent l'invention de la Sphere, c’eft-a- dire de la repréfentation du Globe terreftre , ou, comme _ dit Scrabon , des Cartes géographiques. On dit qu'Ana- Sr 1 pis . ximandre drefla auffi à Lacedemoneun Gnomon, par le” *"""# moyen duquel il obferva les Equinoxes & les Solftices ; & qu'il détermina l’obliquité de l'Ecliprique plus exacte - ment que l’on n’avoit fait jufqu’alors ; ce qui étoir nécef- faire pour divifer le Globe cerreftre en cinq zones,& pour diftinguer les climats qui ont depuis ferviaux Géogra.- phes à faire connoïtre la fituation de tous les lieux de la terre. à ? Sur les inftrudions que les Grecs avoient recüës de Thalés & d’Anaximandre , ils hazarderent d’aller en pleine mer, & faifant voile en divers Païs éloignez, ils y fonderent plufieurs Colonies. Les Phocéens fuyans la cyrannie des Perfes , firent les #ow1:r: premiers de longs Navires avec quoi ils navigerent dans le Golfe Adriatique , paflerent dans les mers de Tofcane, des Gaules & de l’Efpagne , &allerent jufqu’à Tartefle aux bords de l'Ocean. D'autres Peuples de la Grece en- voyerent en divers endroits quantité de Colonies, dont _ lesplus célébres furent celle qu'ils fonderent à Tarente, dans certepartie de l'Italie, quifut appellée la Grande- _ Grece; & celle qu'ils établirent fur la Côte des Gaules à arfeille , qui devint une des plus fameufes Villes du … monde & par les fciences qui y fleurirent ,& par fa grande _ puiffance fur la mer. A leur exempleles Corinthiens ayant paflé en Sicile fonderent une Colonie à Syracufe ; & d'au. Hwétz- tres Peuples de la Grece, après que le Roy Amafis leur eut permis de trafiquer en Egypte, allerenc s’établir dansla Rec. del’ Ac, Tom.V'IIL, B 10 MMDENE OR LGINE GET DU) MROIGRES Ville de Naucrate , au - deflus d’une des embouchures occidentales duNil L’Aftronomie fur bientôt récompenfée des avantages qu’elle avoit procuré à la Navigation. Car le Commerce ” ayantouvert le refte du Monde aux Sçavans dela Grece, ils tirerent de grandes lumieres des conférences qu'ils eu- rentavec les Prètres d'Egypte, qui faifoient une profef. fion particuliere de la fcience des Aftres. Ils apprirent auf beaucoup de chofes des Philofophes de la Secte de Pytha- goreenIralie, quiavoient fait de fi grands progrès dans certe fcience , qu’its oferent renverfer les fentimens reçus. Art de tout le monde fur l’ordre de la nature, en attribuant le repos perpetuel au Soleil, & le mouvement à la Terre. Ils proficerent encore du commerce qu'ils eurent avec les. Cefar.debelo Druides, qui entre plufieursautreschofes, dic Jules Ce- kit far, qu'ils apprenoient à la jeunefle , enfeignoïenc parti- . culierement ce quiregarde le mouvement des Aftres, & Ja grandeur du Ciel & de la Terre, c’eft-à dire, l’Aftro- nomie & la Géographie. ! ie En effec , quoique les anciens Peuples des Gaules, qui ont toujours eu beaucoup plus de foin de faire de grandes actions & d’entreprendre de grandes chofes que d’en écrire l’hiftoire , ne nous ayent point laiflé de monumens qui nous faffent connoître qu'ils n’ont pas moins travaillé à l'avancement des Sciences que d’autres Nations qui s’en attribuent toute la gloire;nous fçavons qu'ils ont été très. habiles dans la Navigation. Témoin les noms de Galice , de Portugal, & de Celriberie fur les Cotes d’Efpagne ; le nom de Celto-Scyches fur le Pont-Euxin, & celui de Gal: lo-Grece ou Galatie dans l’Afie mineure : qui font des mo: numents éternels de l'origine des Peuples qui ont conquis ses Païs, & qui font venus s’y établir. Mais nonobftant la néglisence des Gaulois à écrire leurs Obfervations, il en refte encore aflez pour faire con- noître qu'ils n’avoient pas moins d’efprit que de valeur. DE 1} AS TR O N O MT E. x Strabon nous a confervé la mémoire d’une Obfervation célebre que Pytheas fit à Marfcille, il y a plus de deux 4 mille ans, touchant la proportion de l’ombre du Soleil à la longueur d’un ftyle au temps du Solftice. Si l’on fçavoit exactement les circonftances de certe Obfervation, elle ferviroit à réfoudre une queftion célebre , qui eft de fça- . woir fi l’obliquité de lÉcliprique eft fujette à quelque changement. Car en comparant l’Obfervation de Py- _theasavec une autre femblable que M. Gañlendi aaufli faite à Marfeille il y a quarante ans, il feroit facile de dé- cider certe difficulté, qui eft une des plus importantes de lAftronomie. Mais comme nous n’avons qu’un extrait, &encoreaflez imparfait, de l’Obfervation de P ytheas, il eft aflez difficile d’en rien conclure de bien afluré. Car il me nous refte de cette Obfervation que ce que l’on en trouve dans Strabon ; & tout ce qu'ilen dit eft tiré d’Hip- parque, quin’en a parlé que par rapport à la Géographie: » deforte que les Géographes n'étant pas obligez d’éxami- » nerles mefures avec autant deprécifion que les Aftrono- » mes, on peut douter fi Hipparque n’a point négligé la … fraction qui fait la difference qui fe trouve entre l'Obfer- * vation qu'il rapporte de Pytheas, & celle de M. Gaflen- di. Deplus, Hipparque ne dit pas immédiatement quelle eft la proportion que Pytheas a obfervéeà Marfeille, mais _ Æulement que cette proportion eft la même que l’on a de- * puis crouvée à Conftantinople. On eff très afluré de la Hauteur du Pole de Marfeille par les Obfervations de plu- _ fieurs perfonnes de l’Académie Royale, qui l’ont obfer- vée plufieurs fois & en différentes manicres : mais pour la hauteur du Pole de Conftantinople, on n’en peut pas ré- … pondre fi précifément. Ainfi lObfervation de Pytheas, dela maniere que Strabon l’a rapportée, n’eft pas fuff- fante pour réfoudre la queftion du changement de l'obli- 1 quité de PEcliptique. _ Pychéas ne fe contenta pas de faire des Obfervations Strab,l, 24 Strab, 3 Diag. Laërte libe 8 12. DE L'ORIGINE ET DU PROGRES dans fon Païs : la paflion qu’il avoit pour l’Aftronomie & pour laGéographie, lui fit parcourir l’Europe depuis lesCo- lonnes d’Hercule jufqu’aux bouches du Fanaïs.Il alla fort avant versle Pole Arctique par l'Océan Occidental, &il obferva qu’à mefure qu’il avançoir,les jours s’allongeoient au Solftice d’Eté , de forte qu’en un certain climat il n’y avoit que trois heures de nuit, & plus loinil n’y en avoit plus que deux ; qu’enfin à l’Ifle de Thulé le Soleil fe levoic prefqu'auflirôt qu’il s’étoit couché, le Tropique demeu- rant entier fur l’horifon de certe Ifle ; ce qui arriveen Iflande & dansles parties Septentrionales dela Norvege, comme les Relations modernes nous lapprennent. Stra. bon qui étoit prévenu queces Climars font inhabitables, accufe en cela P yrheas de menfonge, & blâme de crédu- lité Eratofthene & Hipparque, qui fur le rapport de Py- theas ont ditla même chofe de l’Ifle de Thulé. Maisles Relations des Navigateurs modernes ayant pleinement juftifié Pycheas, on peut lui donner la gloire d’avoir été le premier qui s’eft avancé vers le Pole jufques dans des Païs que l’on croyoitinhabitables, & qui a diftingué les climats parla differente longueur des jours & des nuits. Environ le temps de Pytheas, les Sçavans de la Grece ayant pris goût à l’Aftronomie, plufieurs grands Hommes d’entr’eux s’y appliquerent à l’envi. Eudoxe , aprés avoir été quelque temps difciple de Platon, ne fut pas facisfait de ce qui s’en enfeignoit dans les Ecoles d’Athenes: il alla en Egypte puifer cettefcience dans fa fource ; & ayant ob. tenuune Lettre de recommandation d’Agefilas Roy de Lacedemone , à Nectanebo Roy d'Egypte, il demeura feize mois avec les Aftronomes de ce Païs-là pour profiter de leurs conférences. A fon retour il compofa plufieurs. Livres d’Aftronomie, & entr'aucres la Defcription des Conftellations qu’Aratus mit en vers quelquetemps après par l’ordre du Roy Antigone. Ariftote contemporain d'Euxode, & comme lui difci.. DE L'ASTRONOMIE 13 ple de Platon, fe fervit de l’Aftronomie pour perfection- ner la Phyfique & la Géographie. Il détermina par les Obfervations des Aftronomes la figure & la grandeur de la Terre. Il démontra qu'elle eft fphérique par la ron- Ari. cr. deur de fon ombre, qui paroît fur le difque de la Lune ““*""* dans les Eclipfes, & par l'inégalité des hauteurs méri- diennes qui font differentes à mefure que l’on s'approche -ou que l’on s'éloigne des Poles. Il fit voir par ces mêmes Obfervations, quela maffe de la Terre eft petite en com- paraifon de celle des Aftres ; il donna les mefures de fa circonférence; il difpofa les Vents dans leur ordre felon les parties du Ciel : & comme il croyoit qu’il y avoit des Païs que l’on ne pouvoit habiter , il eflaÿa de diftinguer par les ombres les Païs habitables de ceux qu'il s’imagi- _ moicne l’être pas ; & il enfeigna que la longueur du Mon- -dehabirable ,c’eft-à-dire des Païs compris entre les Co- * lonnes d’Hercule & les Indes, eftà falargeur, comprife r entre l’Echiopie & les extrémitez de la Scychie, à peu- _ prèscommecingeftatrois. …. LeLivre intitulé du Monde, qui eft adreflé à Alexan- dre, & dont on dit qu’Ariftote eft l’Auteur , fait voir que l'on avoit dès-lors beaucoup de connoiffance de la Géo. graphie. Car on y voit une Defcription aflez exacte des ; principales parties dela Terre, que l’auteur de ce Livre divife en trois Parties, fçavoir l'Europe, PAfie & PAfri- _ que. Maisles Defcriprionsexaétes qu'Alexandre eut foin. …__ de faire faire de fes Conquêtes , donnerent une forme - beaucoup plus parfaire à la Géographie. Il voulut que l’on . travaillât à ces Defcriptions , non-feulement par l’eftime » du chemin, comme cela s’étoit pratiqué jufqu’alors , ” mais même par la mefure actuelle & par les Obfervations des Aftres ; & il mena Callifthene à fa fuite pour faire ces Obfervations. Callifthene ayant eu cette occafon d'aller à Babylone y trouva des Obfervations Aftronomiqnes . que les Babyloniens avoient faites pendant l’efpace de Bi] 14 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S mil neufcens crois années , & il les envoya à Ariftote. Pn.1.6.+. 16 Pline nous a confervé les mefures qu’Alexandre fit #43 prendre par Diogenere & par Beton, des diftances des Villes & des Rivieres de l’Afie, depuisles Portes Cafpien. nes jufqu’à la mer des Indes ; & encore les Obfervations qu'Oneficrite & Nearque firent fur la flotte qu’il leur don. na exprès, pour aller reconnoître les Côtes de la Mer des Indes & du Golfe Perfique. Ils obferverent les diftan- ces deslieux non-feulement par l’eftime du chemin, mais encore par la mefure actuelle des Stades, lorfque cela fut poffible ; & au défaut de la mefure actuelle, par les Ob- fervations des Aftres : ce qui a fait dire à Polybe que l’on devoiraux Conquêtes d'Alexandre ce que l’on fçavoitdes Indes Orientales, & aux Conquêtes des Romains la faci- lité que l’on eut depuis de parvenir à la connoiflance du refte du Monde. Alexandre avoit tant de paffion pour les nouvelles dé- couvertes, que ne trouvant plus d’ennemis à combattre, ilexpofa fa perfonne & fon armée à de très-grands dan. Aperiam un- gers pour pénétrer jufqu’à l'Océan , fans autre deflein Este que d'aller où perfonne n’étoit allé avant lui, &il déclara nature longe 3 coute fon armée qu'il fe tiendroit heureux de mourir, fubmoverat. HET s’il étoit néceflaire , pour découvrir des Païs que la Na- ui, « £ 4 mini fo it ture fembloit avoir voulu cacher. Le Après la mort d'Alexandre les Princes qui Ii fuccede- etape rent dans le Royaume d'Egypte, prirent tant dé foin d’at. “one, tirer chezeux par leurs libéralicezles plus célebres Aftro- nomes, qu'Alexandrie Capitale de leur Royaume devint bientôt , pour ainfi dire , le fiege de l’Aftronomie. Le fameux Conon y fit quanrité d’Obfervations , mais quine font point venuës jufqu’à nous. Ariftylle & Timocharis y obferverent la déclinaifon des Etoiles fixes, dont la con- noiflance eft abfolument néceflaire pour la Géographie & pool Aimaga.y. POUT la Navigation. Eratofthene fit dans la même Ville des Obfervations du Soleil, qui lui fervirent à mefurer la CRE DE L'ASTRONOMIE. 15 circonférence de la Terre ; & Hipparque qui demeuroir Gomes: li. r. auffi à Alexandrie , non-feulement fit la defcription de ui. Aimag. à mille vingt-deux due fixes, & de leur mouvement au- 3“ 7: tour des Poles de lEcliptique, maisil s’appliqua encore à régler la théorie des mouvemens du Soleil & dela Lune. #1 ailleurs les Romains qui afpiroient à l’Empire du Monde, prirent foin en divers temps de faire faire des Defcriptions des principales parties de la Terre. Dans Scipione Æmi- | cerre vüË Scipion l’Africain pendant la guerre de Cartha- éfnores ina frica gerente ge donna à Polybe des Vaifleaux pour aller reconnoître Potyoiur ar- nallüm co — _ les Côces d'Afrique , d’Efpagne & des Gaules. Cet Hifto- tr ab eo ace. rien fi fameux par les Livres qu'il a écrits de la Guerre Pagtlen tandiillius or- Punique, s’acquitra de certe commillion avec beaucoup bis gratia ar- _ d’exactitude; & enfuite il ft exprès un voyage par terre FENTE . pour mefurer les diftances de tous les lieux par où Anni- bal avoir fait pafler fon Armée en traverfantles Pyrénées & les Alpes pour entrer en Italie. -… Jules Céfar continua de faire travailler à ces mefures en divers autres endroits de l'empire Romain , & il em- _ ploya Polycrete, Théodare, & ‘Zénodore à ce grand ouvrage. Il fit lui-même la defcription des Gaules & des cer de bete Ifles Britanniques dans fes Commentaires, où il a mar- MAS qué non feulement les limites & les diftances des lieux, mais encore leur ficuation & leur expofition à l'égard du Ciel ; & il vérifia par le moyen des Clepfydres qu’en Efté les nuits font plus courtes dans les Ifles Britanni- ques que dans les Gaules. Pompée entretenoit de fon côté correfpondance AVEC Plin. lib 7: sape Poffidonius, fçavant Aftronome & excellent Géographe, 5” ui entreprit de mefurer la circonférence de la Terre r les obfervations céleftes faires en divers lieux fous un même méridien , afin de réduire en degrez les diftan- an. 1x. ces que les Romains n’avoient jufqu’ ee mefurées que jo” ftades & par milles. _ = Pour avoir la différence des dns: on obfervoit Plin. L. 2. cap. 72 13: 14 Vitruvius lsb. 9e Ce 4 Pln. L. 36, cap. 320: hidem, Pin. lbs 3e caps 5 Püin. lib. 3: £Af. 2: 6 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE' alors en divers lieux la difference des longueurs des om- bres, principalement au tems des Solftices & des Equi- noxes. On avoit dreflé pour cet effet des Gnomons & des Obélifques en diverfes parties de la Terre, comme nous apprenons de Pline & de Vitruve, qui ont confervé à la poiterité plufieurs de ces obfervations : mais les plus grands Obélifques étoient en Egypte. Jules Céfar & Au- gufte en firent tranfporter quelques-uns à Rome, tant pour y fervir d'ornement, que pour y donner des mefu- res exactes de la proportion des ombres. Augulte fit pla- cer dans le Champ de Mars un des plus grands de ces Obélifques , qui avoit cent onze pieds de hauteur, fans le piedeftal. Il y fic faire des fondemens aufli profonds que l'Obélifque étoit. haur ; & l’Obélifque ayant été éle- vé {ar ces fondemens, il fit tracer au pied une ligne mé- ridienne dont les divifions étoient faices avec des lames de cuivre enchaflées dans une aire de pierre, pour mon. trer l'augmentation des ombres ou leur diminution cha- que jour à Midi felon la difference des faifons. Et pour marquer certe difference avec plus de précifion;il fit met- tre une boule à la pointe de cer Obélifque, qui eft encore préfentement dans le Champ de Mars à Rome couché dans les terres, où il traverfe les caves des maifons bâ- ties fur fes ruines. Par la comparaifon des ombres de cet Obélifque avec celles que l’on obfervoit en divers autres endroits de la Terre, on avoit la connoiflance des latitu- des fi néceflaire pour la perfection de la Géographie. Cependant Augufte faifoit auffi travailler aux defcrip- tions particulieres de divers Pays, & principalement à celle de lItalie, où les diftances furent marquées par milles le long des côres & {ur les grands chemins : & enfin fous l'Empire de ce Prince la defcription générale du Monde à laquelle les Romains avoient travaillé l’efpace de deux fiécles, fur achevée fur les mémoires d’Agrippa, & fur mife au milieu de Rome dans un grand Portique bâti exprès, L’Itinéraire D ED L'UANANT ER TOUNOO MOTIE: (T D L'Icinéraire que l’on attribuë à l'Empereur Antonin, peut pañler pour l’abregé de ce grand Ouvrage. Car cet Itinéraire n’eft en effet qu’un recuëil des diftances qui avoienc été mefurées dans toute l’étenduë de l’Empire Romain. Sous le regne de ce fage Empereur l’Aftronomie commença à prendre une face nouvelle, Car Prolémée qu'on peur appeller le reftaurateur de certe fcience, pro- fitanc des lumieres de ceux qui l’avoient précede, & joignant à fes obfervations particulieres celles d’Hippar- que, de Timocharis, & des Babyloniens , fit un corps complet de la fcience des Aftres dans un excellent Livre intitulé, Zz grande Compofition , qui comprend la Théo- rie & les Tables du mouvement du Soleil, de la Lune, _ des autres Planéres, & des Etoiles fixes. La Géographie ne lui eft pas moins redevable que l’Aftronomie : car il fic auffi une defcription du Globe terreftre, beaucoup plus ample & plus exacte que toutes celles qui avoient éte fai. tes jufqu’alors ; & ayant réduit les diftances de tous les lieux de la Terre en degrez & en minutes , fuivant la me- fure qui avoit été déterminée par Poflidonius, il difpofa ces mêmes lieux dans des Tables Géographiques felon la difference de leur longitude & de leur latitude, de la même maniere qu’il avoit difpofé après Hipparque les lieux des Etoiles fixes. Il prit pour fondement de fa nou- velle Géographie les Obfervarions Aftronomiques faites dans les principales Villes de differentes Provinces de- puis lIrlande jufqu’à la Chine, & par ces obfervations ildétermina les latitudes de ces Villes. L’expérience à fait connoître auffi-bien que la raifon , que cette métho- dede difpofer les Pays felon leurs paralléles & leurs mé- ridiens par l’obfervation des Aftres , eft la plus exadte & laplusaflürée pour la conftruétion des Tables Géogra- phiques: C’eft pourquoi les meilleurs Géographes s'en 2 De. font fervis pour mettre leurs Cartes dans l’état où ellessris Art, és font à préfent. Sans certe méthode les Pilotes n’auroient, — - Rec. del Ac. Tom. VII. C 18 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S jamais réüffi dans les longues Navigations, & particulie- rement dans celles qu'ils ont entreprifes pour découvrir le nouveau Monde. Ainfi l’on peut conclure que c’eft à PAftronomie que l’on eft redevable de la découverte de la moitié du Monde, qui avoit été inconnuë jufqu'au fiécle pañlé , & de tous les avantages du Commerce que les Nations les plus éloignées entretiennent maintenant entr’elles. Les grands Ouvrages n'étant jamais parfaits dès leur commencement, il ne faut pas s’étonner que l’on ait trou- vé tant de chofes à réformer dans la Géographie de Pco. lémée. S'il avoit eu des Obfervations Aftronomiques fai- tes avec exactitude en des lieux fort éloignez les uns des autres dans toute l’étenduë de la Ferre qui étoit connuë de fon tems, il auroit déterminé leur fituation avec plus de juftefle qu’il n’a fait. Mais il écoit obligé de s’en rap. porter aux relations des Voyageurs, & à l’eftime qu’ils ÿ avoient faire de leurs diftances ; & par des connoiflances f fi incertaines il ne pouvoit pas déterminer exactement 1 Pol. Gug. it, es longitudes ni les latitudes. De-là viennent tant de 1 & e WF fautes grofieres qu'il a faites dans la Géographie. Il a mis toutes les Ifles fortunées fous un même Méridien, quoi qu’elles ayent entr’elles une difference de longitude de plufieurs degrez ; & il leur à donné dix ou douze degrez de latitude moins qu’elles n’en ont en effer. Il a encore plus mal déterminé la fituation des Parties les plus Sep- tentrionales des Ifles Britanniques du côté de l'Orient, Lü. 2.6.3. & des autres Ifles voifines. Dans la defcriprion de lAfie il donne à la Ville Capitale de la Chine trois degrez de latitude auftrale, bien que les Parties les plus Méridio- males dela Chine ayent plus de vingt degrez de latitude i. 1.3. Septentrionale. Il fair terminer ce grand Royaume du côté de l'Orient à des Terres inconnuës ; & néanmoins il Li. 4.9. ft certain que P'Ocean lui fert de bornes. Il donne auffi pour limites à l’Afrique des Terres inconnuës , peut-être 5 EMEA A ON OM TEE. à parce qu'il n’avoit point d’obfervations des Parties les plus Méridionales de certe troifiéme Partie duéMonde. Enfin la fituation qu’il donne à la grande Ifle de Tapro- 14. +. «4 banc dans la mer des Indes, eft fi incertaine que l’on ne vx 1 fra fçair fi c'eft l’Ifle de Ceylan, ou celle de Sumatra, ou celle fx 0m de Borneo. de Siam de M. Bien qu'il y eût rant de chofes à corriger dans la Géo." graphie de Prolémée, plufieurs fiécles s’écoulerent fans que perfonne y mît la main; foit parce qu'il ne fe trou- voit alors perfonne capable de le faire, ou plütôt parce qu'il ne { trouvoit point de Princes qui vouluflent faire la dépen{e des Obfervations. En effet les Princes Arabes * qui conquirenc les Pays où l'on faifoit une profeflion particuliere de culriver l'Aftronomie & la Géographie, “’eurent pas plürôt déclaré l’incention qu’ils avoient de perfectionner ces fciences , qu’il fe trouva incontinent des perfonnes capables de contribuer à l’exécurion de leur deflein. Almamon Caliphe de Babylone ayant alors fait cuvifus a traduire de Grec en Arabe le Livre de Ptolémée de la ‘7 8:7: grande Compofition , que les Arabes appellerent 4/4. gefle , on fic par {es ordres plufieurs Obfervarions , par lef- quelles on connut que la déclinaifon du Soleil étoit plus petite d’un tiers de degré que Prolémée n’avoic enfeigné, & que le mouvement des Étoiles fixes n’étoic pas fi lent qu’il Pavoit crû. On melura aufi très-exaétemenc par Pordre de ce Prince une grande érenduë de Pays fous un même Méridien pour déterminer la grandeur d’un degré de la circonférence de la Terre. Ainfi l’Aftronomie & la Géographie fe perfetion- noient peu à peu : mais l’art de naviger fit en peu de tems un progrés bien plus confiderable par le moyen de la Bouflole. On ne fçait ni qui eft l’Auteur de certe inven- tion admirable, ni précifément en quel tems on a com- mencé de s’en avifer. Ce qu'il y a de certain, c’eft que Jes François fe {ervoient de l’Aiman pour la Navigation Ci 20 DE L'ORIGINE ET DU PROGRESS Jlong-tems avant tous les autres peuples de l’Europe; Œuyet de Pro= vines. comme äl eft facile de le juftifier par les Ouvrages de quelques-uns de nos anciens Auteurs François, qui en ont parlé les premiers il y a plus de quatre cens ans. Il eft vrai qu’alors cette invention étoit encore très-impar- faite : car ils difent qu’on ne faifoit que mettre l'aiguille dans un vafe plein d’eau , où étant foutenuë fur un feftu , elle avoir la liberté de fe tourner vers le Nort. C’eft de cette maniere de Bouflole que les Chinois fe fervent en- core à préfent, fi l’on en croit certaines relations moder- nes. Les Navigateurs voyant l'importance de cerre in- vention , firent plufeurs Obfervations Aftronomiques vers le commencement du quatorziéme fiécle pour s’en aflürer, & vérifierent qu’en effet une Aiguille aimantée mife en équilibre fur un pivot fe tourne d’elle-même vers le Pole, & que l’on peut fe fervir de cette dire&tion de l’Aiguille aimantée pour connoître les régions du Monde, & pour fçavoir par quel rumb de vent on doit paviger. On reconnut depuis par d’autres obfervations que l’Aiguille aimantée ne marque pas toûjours le vrai Nort, mais qu’elle a un peu de déclinaifon tantôt vers l'Orient, tantôt vers l'Occident, & même que cette dé. clinaifon change en divers tems & en divers lieux. Mais on trouva aufhi le moyen de connoître fi précifément cet- te variation, par l’obfervation du Soleil & des Etoiles ,.que l'on peut avec fureré fe fervir de la Bouflole pour trouver les régions du Ciel , lorsmême que le temseft couvert, pourvû que peu de tems auparavant elle air été redtifice par l’obfervation des Aftres. | | Prefqu’au même tems que la Bouflole commenca d’ê- Cabvifius adar- tre en ufage , l'exemple des Caliphes excita les Princes de pum 827. 3239.6 1250. l’Europe à prendre {oin de l'avancement de l’Aftronomie: L'Empereur Frederic IL. ne pouvant fouffrir que les Chré.- Am Ey- tiens euffent moins de connoiflance de certe fcience que clop. 1. 32. 6. AO« Ha ÿa les Barbares, fit traduire d’Arabe en Latin l’Almagefte {DE L'ÀASTRONOMIHE ati de Ptolémée, d’où Jean de Sacrobofco profeffeur en l'Univerfité de Paris, tira l'Ouvragé qu’il fit de la Sphere, fur lequel les plus habiles Mathématiciens de l’Europe ont fair des Commentaires. En Efpagne Alphonfe Roy cuis aan. de Caftille fit une dépenfe vraiment royale, pour aflem-”*” #5: bler de tous côtez ce qu'il ÿ avoit de fçavans Aftronomes. Ustravaillerent par fes ordres à laréformation de l’Aftro.- nomie , & firent de nouvelles Tables , qui de fon nom fu- rent appellées Alphonfines. Ils ne réüfhrent pas la pre- miere fois dans l'hypochefe du mouvement des Etoiles fixes , qu’ils fuppoferent trop lent : mais dans la fuite Al r4,4 pu phonfe corrigea leurs Tables, qui ont été depuis augmen- me tées & réduites en une forme plus commode par divers Aftronomes, Cet Ouvrage réveilla la curiofité des Sça- vans de l’Europe : ils inventerent aufli tôt diverfes fortes d’inftrumens pour faciliter l’obfervation des Aftres; ils calculerent des Ephémérides, & firent des Tables pour trouver en touttems la déclinaifon des Planeres , laquelle étant jointe à l’obfervation des Haureurs Méridiennes, fert à trouver les latitudes fur la Terre & fur la Mer; ils travaillerent auffi à faciliter le calcul des Eclipfes, par l'obfervation defquelleson trouve les longitudes. 21 Jamais on n’avoit eu tant d'avantage pour réüflir dans la Navigation : auffi les Pilotes en fcûrent profiter. Ai: dez de ces fecours ils traverferent des Mers inconnuës ; & le fuccès de ces premiers voyages les anima à renter de nouvelles découvertes. Tous les Peuples de l'Europe s’y appliquerent à lenvi. Les François furent des premiers à fignaler leur courage & leur adrefle : ils occuperent les Hi. &e 1: n- Canaries, & ils pénétrerent bien avant dans la Guinée. fe pots Les Portugais prirent l’Ifle de Madere & celle du Cap- verd : & les Flamans découurirent les Ifles des Açores. . Ces découvertes ne furent que les préludes de celle du Nouveau Monde. Chriftophe Colomb fe fondant fur la i 3 ]? sr Polum fi nouveau Monde que l’on a depuis appellé l'Amérique. H re tira dans fes voyages de grands fecours de l’Aftronomie , iris horizon- obfervant non - feulement la Latitude des lieux donc il me gradr bus fe elevare, faifoit la découverte, maisencore la difference de Lon- magifque oc- : : 5 : cidentalem 75 gitude. Il mefuroit la grandeuf des jours & des nuits pour gradibusquam reconnoître les climats ; il faifoit la defcription des Etoi- nes. ta2" riæ Infulas e- les qu'il appercevoit de nouveau vers lePole Antarétique; xiñere conf: & pour conduire fon Vaifleau il choififloit celles qui ue inftru- éroient les plus proches du Pole. ns . Les Pilotes du Roy de Portugal qui jufques-là n’avoient “fait que parcourir les Côtes Occidenrales de l'Afrique, doublerent alors le Cap de Bonne-Efpérance , & s’ouvri- rent le chemin aux Indes Orientales où ils firent de très- grandes Conquêtes. Ces longs voyages leur donnerent accafon de faire plufieurs belles découvertes au Ciel & 24 , DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S Cadsmufus ne fr la Terre, Entr'autres André Courfal donna la con: “is noiflance de quantité d’Etoiles qui font autour du Pole 5 OA Antarétique, des deux petits nuages qui l’environnent, & particulierement de l'Etoile qui fert de Polaire, n'étant éloignée du Pole que d'environ onze degrez. Les anciens Aftronomes croyoient qu'il n’y avoit point d’'Etoiles au- tour de ce Pole ; & même Clavius a foûtenu fur la foy des anciens Catalogues d’Etoiles , ou de quelques Relations modernes mais peu exactes, qu’il n’y a point d’Etoiles plus proches du Pole Antarctique que de 29 ou 30 de- grez. Cependant il eft conftant qu'il ÿen a un fi grand nombre qui en font voifines, qu’on les a diftribuces en dix ou onze Conftellations. Ces nouvelles découvertes firent naître une grande conteftation entre les Rois de Portugal & de Caftille touchant le reglement des limites jufqu'où ils pouvoienc étendre leurs Conquêtes. Pour appaifer ce différend on détermina une certaine ligne qui devoit leur fervir de bor- nes, & qui fut pour cela appellée la ligne de démarcacion. Mais la pofition de certe ligne n’ayant pasérté bien déter- minée , la conteftarion qui auroit pû être afloupie fi lon eutconfulté d’habiles Aftronomes ,recommença peu de temps après, & elle dure encore, | Les Relations des Païs nouvellement découverts & les Obfervations Aftronomiqües faités en ces mêmes lieux ; furent le fondement des nouvelles Defcriptions du Mon- Apiani Gfmg. de qui parurent en ce temps-là. Pierre Apian fucun des premiers qui publiaune Carte générale du Monde ancien & nouveau, Mais cette Carte ctoit fort imparfaite , com- me le font ordinairement toutes leschofes dans leurs com. mencemens : car elle repréfentoit l'Amérique Méridio- nale & la Septentrionale comme deux Ifles féparées l’une de l’autre, & elle marquoit un paflage ouvert pour aller de la Mer de Nord en celle de Sud. On eut bientôt re- connu que l'Amérique Méridionale & la SEE ont DE L'ASTRONOMIE. 25 font jointes enfemble par l’Ifthme de Panama : mais pour ce qui eft du pañlage que plufieurs ont crû être dela Mer de Nord en celle du Sud , on n’a pû jufqu'ici le trouver, quoique l'on ait fait en divers temps plufieurs voyages pour le découvrir. Les Pilotes du Roy François I. cô- toyerent toute la Nouvelle France, fans avoir trouvé de paflage non-feulement au lieu où les Cartes de ce temps- là en marquent un, mais même dans toutes ces Côtes. Les Anglois entreprirent enfuice plufieurs voyages plus avant versle Pole pour aller chercher la communication de ces deux Mers: mais enfin les glaces lesayant arrêtez, & les ayant tenu enfermez plufieurs mois à la mer , ils perdirent l’efpérance de réüllir dans leur deflein. Ainfi l'on ne fçait pas encore au vrai fi la mer Septentrionale à communicationavec celle des Indes par le Détroit d'A- nian, ou fi l'Afie & l'Europe ne font qu’un Continent avec Jes terres que l’on a découvertes auprès du Pole Arétique. - On a eu plus debonheur du côté du Pole oppofé. Car après avoir reconnu que l'Amérique Septentrionale eft jointe à la Méridionale par l’Ifthme de Panama, les Pilo- tes ont fibien cherché vers le Midy, qu'ils ont à la fin trouvé un paflage pour entrer dans la mer pacifique, & pour naviger aux Indes Orientales par l'Occident. Ma- gellan fut le premier qui réüffir dans cetre entreprife,ayant découvert le Détroit qui porte fon nom. Environ cent ans après, le Maire Pilote Flamand découvrit un autre Détroit, un peu plus éloigné mais beaucoup plus com- mode , auquel il donna aufli fon nom ; & Brower après lui crouva encore un autre palage. Par ces Dérroits plu- fieurs Navigateurs ont depuis fair le tour du monde; & étant rerournez en leur Païs, il s’eft trouvé qu'ils com- ptoient un jour entier moins que ceux qui n’en éroient point fortis , commeil doit arriver felon les principes de l’Affronomie , parce qu’un tour de laterre qui eft faitfui- vant le cours du Soleil emporte la diminution d’un jour, Rec. del Ac, Tom.V' III, ' Fourn, 6, cs 14: 26 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S Il eft évident que fans le fecours de l’Aftronomie on n’auroit jamais pû réüflir dans ces longues navigations. Car elles demandent des Pilotes verfez dans la connoïf fance du mouvementdes Aftres, &exercez dans les Ob- fervations Aftronomiques. Quand la tempête ou les cou- rans ont emporté un Vaifleau dans un climat inconnu, il feroit impofhible aux Pilotes de fe reconnoître s'ils n’a- voient des Tables des déclinaifons du Soleil & des Etoiles fixes, pour trouver par l’obfervation des hauteurs des Aftres & par ces Tables les latitudes des lieux où ils ont été jerrez, & pour connoître en quelque façon les longi- tudes par l’obfervation des latitudes jointes à l’eftime de la route. Car la déclinaifon de l’aiman étant différente felon la difference des temps & deslieux, & montant juf. qu'à 25 & quelquefois jufqu’à 30 degrez, l’ufage de la Bouflole feroit non - feulementinutile, mais même dan- gereux , fi l’on n’avoitle moyen de le re&ifier par l’obfer. vation du Ciel. En un mot, quelque fecours que Ponaic, ileftimpoffble de fe reconnoîtreen pleine mer après une tempête fans la connoiflance des Aftres ; & au contraire avec la connoiflance des Aftres on peut abfolument fe paflèr de tous les autres fecours. Qu'un Pilote ait fait nau- frage dans un Païs inconnu ; qu'il ait perdu tous les Inf trumens dont on fe fert pour fe conduire en mer , & même la Bouflole ; il ne perd pas pour cela l’efpérance defe re- mettre en chemin & d’arriver où il fouhaite , s’il peut feu- lement tracer fur quelque planche un quart-de-cercle & le divifer en degrez, pour prendre les hauteurs de quel- que Aftre dont il connoît la déclinaifon, Pour revenir au progrès que l’Aftronomie & la Géo- graphie ont fait pendant ces derniers fiecles ; la France a produit plufieurs Hommesilluftres qui ont excellé dans ces fciences, parce que de remps en temps elle a eu de grands Princes qui ont pris foin d’exciter par des récom- penfesles François à s’y appliquer. Charles V. furnommé 4 DE LASTRONOMIE. 27 le Sage fit traduire en François quantité de Livres de Ma- thématique par plufeurs fçavans perfonnages. Encr’au- Je-Pieus in Af- tres Nicolas Orefme qui étoic un des plusfçavans Maché- &i.,2 5. maticiens de fon remps au jugement de Pic de la Miran- Hong de, traduifit en notrelangueun Traité de la Sphere, & poire le Livre qu’Ariftore a compofé du Ciel &du Monde ÿ BC il indrier Grige- eut, à ce que l’on dit, en confidération de ces Traduc-"*" tions , l’Evêché de Lizieux. Ce fage Roy fonda aulli deux Chaires de Mathématique dans le College de Maître Gervais à Paris ; pour faciliter à fes fujers l’étude de ces fciences. Sous le regne fuivant Pierre Dailly Chancelier de l’Univerfité de Paris , qui fut Confefleur du Roy Charles VI. & puis Evêque de Cambray, &enfin Cardi, nal, fitun des premiers connoître la néceflité de corriger le Calendrier Julien , qui ne s’accordant plus avec le Ciel marquoit alors les Equinoxes neuf jours, & les nouvelles Lunes quatre jours plus tard qu’il ne falloit. Il propofa au Concile de Conftance la maniere de faire cette correc: tion ; & il fit plufieurs Livres d’Aftronomie rrès - doétes pour ce temps-ià. Après lui Jacques Fabry ,vulgairement appellé Faber, fervit beaucoup par fes Ouvrages à entretenir en France la connoiflance des Sciences, & particulierement de l’Aftronomie, Cependant il faut avoüer qu’au quinziéme fiecle l’Aftronomie ne fit pas beaucoup de progrès. Mais au fiecle fuivant Pétabliflement quele Roy François I. fit . de deux Lecteurs pour enfeigner dans la Ville Capitale de fon Royaume les Mathématiques, & les récompenfes dont il combla ceux qui s’y appliquoient , excitérent quantité de beaux efprits à cultiver ces fciences, Alors Oronce Finé , l’un des Lecteurs Royaux nouvellement établis , fit plufieurs Cartes Géographiques , compofa divers Traîtez de la Sphere & de la théorie des Planeres, & s’appliqua à perfectionner les Inftrumens propres pour obferver, Guillaume Poftel, l'autre des Lecteurs Royaux, Di 18 DE L'ORIGINE ET DU PROGKE'S paffa pour un prodige non-feulement à caufe de la con- noiflance qu’il avoit de routes les langues du monde, mais encore à caufe de fa grande capacité dans les Mathéma- tiques : Il compofa un Fraité de Cofmographie & quel- ques autres Ouvrages concernant l’Aftronomie. Ces deux Profefleurs firent quantité de fçavans Eleves quifurpaf ferent en peu de remps leurs maîtres mêmes. De cette Ecole fortirent Jean Pena & Pafchal Duhamel qui furent enfuite Profefleurs Royaux en Mathématique , Elie Vi. net , & quantité d’autres, Ramus, qui fut aufli Profef. feur Royal, fe fignala non-feulementt par fes doctes écrics, mais encore par l’établifement d’une Chaire qu’il fonda pour enfeigner les Mathémariques indépendamment des hypothefes ordinaires & des opinions communément re- çuës. Fernel, qui fut depuis premier Medecin du Roy Henry IE rendit fon nom célebre par la grande connoif- fance qu’il acquit des Marhématiques. Il en donna des preuves par le Livre qu’il mit au jour fous le titre de Cof: morthéorie, où il rapporte la mefure qu’il obferva d’un degré de la terre avec tant de juftefle , qu'il fe trouve avoirapproché plus près qu'aucun autre de la mefure qui a depuis été obfervée dans les mêmes lieux par l’'Acadé- mie Royale des Sciences. : L'Allemagne & les Païs du Nord ont aafli donné plu- fieurs excellens Aftronomes depuis le quinziéme fiecle, Purbachius, & Regiomontanus fon difciple, contribue. rent beaucoup par leurs fçavans Ouvrages à perfe&tionner l'Aftronomie. Enfuite Copernic mit au jour le Livre ad- mirable qu’ilintitula Des Révolutions , où il changea Fhy- pothefe ordinaire du mouvement du premier mobile pour expliquer les apparences céleftes. Il craita aufli du mou- vement des Planetes plus exaétement que l’on n’avoit fait jufqu’alors ; & ce fut fur fes principes que Reinholdus fit les Tables Pruténiques, & Magin celles des feconds mo- biles fur lefquelles il compofa des Ephemerides. Le Land DE L'ASTRONOMIE 29 grave de Hefle fit lui-même plufieurs Obfervations, & il en fit faire par Rotman quantité d’autres, dontunegran- de partie a été mife au jour par Snellius. De plus ilfirun ample Caralogue des Evoiles, réformé fur fes Obferva- tions, qui a été publié parle P. Curtius. Mais le fameux Tycho-Brahé l’emporta de beaucoup fur tous les Aftro- nomes qui l’avoient précedé. Oucré li théorie & les Ta- bles du Soleil & de la Lune , & quantité de belles Obfer- vations qu’il a faites, ila compofé avec tant d’exaditude un nouveau Catalogue des Etoiles fixes, que ce feul ou- vrage peut mériter à fon Auteur le nom, que quelques. uns lui ont donné , de Reftaurateur de l’Aftronomie. + Sur les Obfervations de T'ycho, Magin réforma les Tables du premier & des feconds mobiles, qu’il avoic au- paravant compofées fur les Obfervations de Copernic; Longomontanus fit l’Aftronomie & les Tables Danoifes; & Kepler compofa fon Epitome de l'Aftronomie de Co- pernic , & fit les Tables Rudolphines fur le projet de T y- cho. Enfuire Lanfberge fit les Tables appellées de fon nom ; M. Bouillaud , les Philolaïques ; Wing , les Bri- tanniques ; & Streere , les Carolines. L'invention admi- rable des Logarithmes, qui fut trouvée par Neper, & perfectionnée par Briggius, par Vlacq & par Cavalleri , facilira beaucoup la conftruétion de ces Tables. - Pendant que Tycho obfervoit en Dannemarc , plu- fieurs Aftronomes célebres aflemblez à Rome fous l’auto- rité du Pape Gregoire XIII. travaillérent avec beaucoup de fuccès à la correction des erreurs qui s'écoient glifiées -infenfiblement dans Fancien Calendrier par la précefion des Equinoxes & par l’anticipation des nouvelles Lunes, -Ces erreurs auroient dans la fuite entierement renverfé Fordre établi par les Conciles pour la célebration des F&- tes mobiles, fi l’on n’avoit réformé le Calendrier fuivanc les Obfervationsmodernes des mouvemens du Soleil & de la Lune comparées avec les anciennes. Ce fur Lilius qui . Di fS DEÏL'ORIGINE ET DU PROGRE’S invénta la nouvelle forme de l'année Gregorienne : mais après fa mort Clavius la perfe&tionna , en donna l’expli- cation, & en fit l'apologie. Au fiécle où nous fommes on a fait une infinité de nou: velles découvertes qui ont mis l'Aftronomie en un étatin« comparablement plus parfait qu’elle n’a été depuis que l'on à commencé de l’enfeigner dans l’Europe. Le célé: bre Galilée ayant fçû profiter de l’invention des Lunettes d'approche, a le premier apperçü dans le Ciel des cho- fes qui ont paflé long-tems pour incroyables. Il a fait voir diftinétement des enfoncemens & des éminences dans la furface de la Lune : Il a apperçü le croiflanc de l’Etoile de Venus, l’anneau de Saturne qu'il prenoit pour deux corps placez aux côtez de certe Planerte, & les Sarellites de Jupiter : Il a même remarqué le tems de la révolution de ces Satellites, & il a conclu le premier par le mou- vement des taches qu’il avoit obfervées dans le difque du Soleil, que cet Aftre tourne fur fon axe à peu près dans le temps d’un Mois Lunaire, fuivant fes fupputations. On doit mettre M. Defcartes au rang de ceux qui ont per: feétionné l’Aftronomie; car le Livre qu’il a compofé des principes de la Philofophie , fait voir qu’il n’a pas moins travaillé fur la fcience du mouvement des Aftres, que fur les autres parties de la Phyfique : mais il s’eft plus at- caché à raifonner qu’à obferver. M. Gaflendi s’eft appli- qué davantage à la pratique de l’Aftronomie. Il a pu- blié quantité d’Obfervations très-importantes , & il a la gloire d’avoir le premier obfervé la Planette de Mer- cure dans le difque du Soleil , où elle a été depuis vüë par plufieurs autres Aftronomes. Il a encore donne au Pu- blic une Tnftitution Aftronomique, qui a fervi de mo- dele à quantité d’Auteurs pour compofer de femblables Livres, parce qu’elle eft très-propre pour apprendre les élemens d’Aftronomie. Le P. Riccioli a aufli beaucoup contribué à perfectionner non-{eulement l’Aftronomie , DE L'ASTRONOMIE. 3* mais encore ia Géographie & la Chronologie, par plu: fieurs fçavans Ouvrages, où il a renfermé rout ce que l'on a écrit jufqu'ici de plus excellent fur ces fciences, & il a inferé une infinité d’Obfervations qu'il a faires avec le pere Grimaldi aflez connu d’ailleurs par les décou- verres qu'il a faites dans l'Oprique. : On feroit trop long fi l’on entreprenoit de parler ici des fçavans Ouvrages de Viéte qui regardent l’Aftrono: mie ; de la méthode de trouver les longirudes , inventée par Morin ; de la théorie des Planertes publiée par Héri- gone ; de l’application que le P. Pétau a fait de l’Aftro- nomie à la Chronologie; des Tables Aftronomiques de Duret, du Comte de Pagan ,& du P. Grandamy; des Inftitutions Aftronomiques de Blancanus & de Taquer; des Cartes du P. Pardies, & d’une infinité d’autres Ou- vrages femblables. | Nous n’entreprendrons pas non plus de parler de tant de fçävans hommes vivans , qui ontilluftré l’Aftronomie & la Géographie par leurs doctes Ecrits. Ce fujet eft trop vafte, & demanderoit un Livre tout entier. Nous parle- rons feulement en peu de mots des Ouvrages d’Aftrono- mie que l’Academie a déja donnez au Public, & de ceux qui font déja fort avancez, & qu’elle fe propofe de faire imprimer dans peu de temps: Mais avant que d'entrer dans le détail de ces Ouvrages, il eft à propos dedireici quelque chofe de l’établiffement de l’Academie Royale des Sciences. . _ Plufieurs années avant que cette Academie füt érablie, » on faifoità Paris diverfes conferences de Phyfique & de Mathématique. Dèsl’an 163 8. le P.Merfenne commença à faire de ces fortes de conférences, qui furent depuis con- tinuées par M. de Montmor & par M. Thevenor. Quan- cité de fçavans hommes prenoient plaifir à venir s’y en- tretenir des Obfervarions Aftronomiques , des Problé- mes d’Analyf, des expériences de Phyfique ; & des nou» 32 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE’S velles découvertes dans l’Anatomie, dans la Chimie & dans la Botanique. On y voyoit fouvent affifter Meflieurs Gaflendi, Defcartes, Fermar, Defargues, Hobbes , de Roberval, Boüillaud, Frenicle, Petir, Pecquet , Auzout, Blondel, Pafchal pere & fils, & beaucoup d’autres con- nus par leurs Ouvrages, qu'il feroit trop long de nom- mer. Plufeurs étrangers s’y rrouvoient aufli, & encr'au. tres M Oldembourg , qui ayant depuis pañlé en Angle- cerre & ayant infpiré aux Anglois le deflein de faire de femblables conférences , donna occafion à l’établifle- ment de la Societé Royale d’Anglererre. Mais ces Aflem- blées de Phyfique & de Mathématique qui fe tenoient alors à Paris, n’écoient que des Aflemblées de particu- liers, & non pas des Compagnies établies par l'autorité du Roy. Ce ne fur qu’en 1666. que Sa Majefté voulant ren- dre fon Regne aufli célébre par les fciences qu’il eft glo- rieux par les armes, choifit enrre fes Sujers ceux qu'il jugea propres pour former une Académie, & attira des Païs étrangers quelques-uns de ceux qui s’étoient figna- lez par les découvertes qu'ils avoient faires & par les Ouvrages qu'ils avoient donnez au Public. Ainfi fa Ma- jefté établit une Compagnie fous le nom d’Académie Royale des Sciences, qu’Elle compofa de Mathémariciens & de Phyficiens , qui eurent ordre de s'appliquer, cha- cun de fon côté, à découvrir ce qui pouvoit être échappé à la recherche des Anciens dans chaque Partie de la Phyfique & des Mathématiques , & même de perfe&tion- ner ce qui n’avoic été qu'ébauché jufqu'alors. Ce n'eft pas ici le lieu de parler des Ouvrages qui ont paru fous le nom des particuliers qui compofent cette Compagnie, ni même de ce que l’Académie a fait fur l'A. natomie, fur la Chimie, fur la Géométrie, fur l’Ana- lyfe, & fur la Méchanique : on en rendra compte au Pu- blic en un autre endroit. Pour ne pas fortir des limites que nous nous fommes prefcrites , nous ne parlerons ë iC1 DE L'ASTRONOMIE. 33 ici que de l’Aftronomie & de fes dépendances. Le Roy ayant fair bâtir l'Obfervatoire, donc le deflein, la grandeur & la folidité font également admirables ; l’Académie, pour répondre aux intentions que Sa Ma- jefté avoit euës dans la conftru&ion de ce fuperbe édi- fice, s’appliqua avec beaucoup de foin à tout ce qui pou- voit contribuer au progrès de l’Aftronomie. On fçait de quelle importance il eft pour les Obfervations Aftrono- miques d’avoir des horloges juftes & bien réglées. T ycho- Brahé avoit eflayé rous les moyens qu'il s’étoit pâ ima- giner, pour meéfurer exactement le temps, foit par les Clepfydres d’eau , de Mercure, & de diverfes autres li: queurs , foit par d’autres manieres d’horloges qu’il avoit fait faire fur differens principes. Mais après s'être épuifé fur ce fujer, il fut obligé d’en revenir aux horloges ordi paires , quoiqu'il eût {enfiblement reconnu leur peu de juftefle , lorfqu'’il les avoir comparées avec le mouvement des Aftres. L'Académie ayant réfolu de chercher quel. que maniere plus exaéte de mefurer le temps , un des Aca- demiciens qui avoit déja trouvé la maniere d’appliquer aux horloges le mouvement du pendule, s’étudia à les régler & à les perfectionner, & les porta enfin à untel point de perfeétion & de juftefle par le moyen dela cy- cloïde, que fouventelles ne varient pas même d’une fe- conde en plufieurs jours : de forte qu’elles rendent fenfi- bles les inégalicez du mouvement des corps céleftes, & qu’elles font connoître les differences des afcenfions droi- tes entre le Soleil & les Etoiles fixes avec plus d’exactitude & de faciliré que l’on ne pouvoir faire auparavant par le moyen desobfervations de la Lune & de Venus, qui font fujetres à quantité d'erreurs à caufe du mouvement pro- pre de ces Planetes, L’utilité de cette invention n’eft: pasbornée à ce qui regarde feulement l’Aftronomie. On pourroit s'en fervir dans les voyages de long cours pour: trouver la difference des méridiens, filon mettoir en pra Rec. de l'Ac, Tom. VIII. ; 34 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE’S tique ce qui a été propofé pour empêcher qu’elles ne fe fentenc de l'agitation du Navire, & fi l’on avoit foin de porter enfemble plufieurs de ces horloges pour les re&i- fier l’une par l’autre dans lesrtempêtes. On pourroit em- loyer au même ufage d’autres horloges inventées aufl par l’Académie , dans lefquelles le mouvement eft réglé par un reflort droit ou fpiral appliqué au balancier, & même fe fervir des nouvelles horloges de fable à long tuyau, qui mefurent exaétement le temps, & qui font aufli de l’invention de la Compagnie. L'idée de la mefure univerfelle n’eft qu’une fuite de l’é- galité du mouvement des pendules. Car files vibrations des pendules d’égale longueur étoient égales par tour le Monde, on auroit une mefure univerfelle & perperuelle à laquelie toutes les autres mefures qui font en ufage dans lé Monde pourroient être rapportées; & quand mê- me la difference des climats apporteroit quelque diffe- rence dans la durée des vibrations des pendules de mè. me longueur , onine laiflercit pas d’avoir au moins une mefure certaine & perpetuelle pour chaque lieu. ILeft vrai, comme nous l’avons déja dit , que l'Aftro. nomie avoitreçû detrès-grandsavantages de l'invention des Lunettes d'approche : mais parce qu’on n’avoit point encore de maniere aifée de travailler des verres, on trou- voit fort peu de bonnes Lunettes qui fuffent d’une lon- gueur fufifance pour faire de nouvelles découvertes ; & certe rareté empêchoit que l’on ne tirât de l'invention des grandes Lunettes tout l’avanrage qu’on en pouvoic attendre. Et quoique les François, & même les Etrangers, excitez par la liberalité du Roi, euflent fait rout ce que l’on pouvoit efperer de leur adrefle ; ils avoient mieux réüfli à perfectionner qu’à faciliter certe admirable in- vention. Mais enfin on a trouvé dans l’Académie le moyen de travailler des verres de toutes fortes de gran- deurs avec autant de facilité que de jujtefle, On en peur D #0 1 AUS TIR ON © Mr E. 35 juger par le grand nombre d’excellens verres qe l’Aca. démie a envoyez de tous côtez : de forté que l'on peut dire que la France a part én quelque façon aux Obfer- vations Aftronomiques que l’on fait dans les Païs étran- gers, puifque la plüpart des Obfervateurs, même dans les Païs les. plus éloignez, fe fervent des verres qu'ils ont eu de l’Académie. On voit aujourd’huy par le moyen des Lunettes les diametres des objets non pas feulement quarante fois comme au temps de Galilée, mais quatré ou cinq cens fois plus grands que lors qu’on les regardé fans Lunettés; & l’on pourra encore les voir beaucoup plus grands, fi l’on obferve de la maniere qui fe pratiqué préfentement à l’Obfervatoire, Car l'Académie fe fert commodémeént dé verres de deux & de trois cens pieds par le moyen d’une tour haute de fix vingt pieds que l’on 2 fait élever éxprès pour cet ufage fur la térrafle de l'Ob- fervaroire. Ce qui acheve de perfectionner cétre maniere de fe fervir des grands verres, c’eft que l’on à inventé pour porter le verre une machine compofée des cercles de la Sphere, & d’une horloge qui fait mouvoir le verre de même que fe meut l’Aftre qu’on obferve , en forte que Je verre demeure roûjours directement expofé à l'Aftre. L'invention que l’Académié trouva atcommencement de fon établiffément, d'appliquer des Lunettes au lieu de Pinnules aux Alidades des quarts de cercles & désau- tres inftrumens dont on fe fert pour faire des Obferva. tions fur la Terre & dans le Ciel , a été d’une très-grandé utilité dans la fuite : car on fait à préfent les Obfervations Affronomiques, & l’on prend les Angles des Triangles pour les Cartes Géographiques avec une facilité & uné juitelfe infiniment plus grande que l’ôn ne faifoit dupara- vantavéc de fimples Pinnules. Les nivellémiens qué l'on à faits avec des niveaux où l’on avoir appliqué dés Lu- netces,, font déspreuves certaines dela juftellé de cetté iivenrion : car’ lorfqu'on 4 nivellé les conduites des Ei) 46 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S Erangs faits aux environs de Trappes, des fources de [4 montagne de Roquancourt, & des autres eaux qui ont été ramañlées près de Verfailles , on a toûjours trouvé dans l'exécution les mêmes hauteurs que les nivellemens avoient données. Lorfque le Roy ordonna à l’Académie de niveller les Rivieres de Seine , de Loire, de Loin, & d’Eftampes , pour fçavoir précifément la hauteur de leurs eaux, tant entr’elles qu’à l'égard de:Verfailles ; les me- mes opérations ayant été réïterées plufieurs fois ne fe font jamais trouvées differentes. Enfin dans les nivelle. mens que l’on a faits avec une tres-grande exaétitude pour trouver les hauteurs & les pentes de la Riviere d’Eu- re, les opérations, quoique faites par differens chemins, en divers temps, & par l’efpace de plus de vingt-cinq lieuës, ont toûjours été conformes , & l’on a trouvé que les eaux dela Riviere d’Eure fe pouvoient conduire beau- coup plus haut que le deflus du Château de Verfailles. L'expérience a confirmé les opérations de l'Académie : car fur l’aflürance de ces nivellemens Sa Majefté ayant réfolu de faire cette entreprife , qui eft une des plus gran- des & des plus furprenantes que l’on ait jamais faires, à caufe des difficultez qu'il faut furmonter en chemin; & enfuire l’eau ayant été conduite l’efpace de près de10000 toifes dans une partie que l’on à faite de ce nouveau Ca- nal , elle s’eft foûrenuë à la même hauteur , & elle a faci- lement coulé avec la même pente que l’on avoit détermi. née par le nivellement. ; L'Académie trouva encore au commencement de fon établiflement le moyen d’appliquer le micrometre aux Lunettes; & cette invention lui a beaucoup fervien plu- fieurs rencontres. On ne pouvoit auparavant qu'avec beaucoup de difficulté & même d'incertitude , mefurer les diamétres des Etoiles fixes & des Planetes , détermi- ner la quantité des Eclipfes du Soleil & de la Lune, ni obferver les differens éloignemens d’une même Planete: DE LASTRONOMIE. 37 inais cette application du micrometre aux Lunettes don ne un moyen aufl aifé que certain de faire routes ces Obfervations avec beaucoup de précifion. Ainf la perfection où l’on a porté les grandes Lunet. tes, l'application qu’on en a faite à divers Inftrumens, lacommodité d’un Obfervatoire bâti exprés, & l’abon. dance de toutes les chofes néceflaires que Sa Majefté fait fournir aux Obfervateursavecune magnificence Royale, ayant facilité les Obfervations ; l'Académie a découverc dans le Ciel plufieurs chofes qui n’écoient point encore connuës , elle en a vérifié beaucoup d’autres qui étoient douteufes, & elle a corrigé diverfes erreurs qui avoient paflé jufqu’ici pour des verirez conftantes. | Pour établir folidement les principes de l’Aftronomie, l'Académie jugea qu'avant toutes chofes il falloit s’ap- pliquer à diftinguer les faufles apparences d’avec les vé- ritables. Les Anciens avoient fuppofé que les rayons des Aftres viennent en ligne droite jufqu’à notre œil. On s’étoit bien apperçû depuis environ un fiécle , que certe fuppoñition ne s’accorde pas avec les Obfervations ; & on avoit reconnu que les rayons fe rompent en paflant de PÆther dans l'Air qui environnela Terre , que cette ré- fraction fait paroître les Aftres plus élevez qu’ils ne font en effer, & que près de l’horifon elle éleve le Soleil & la Lune plus que de la grandeur de leurs diamétres : Mais les plus célébres Aftronomes modernes s’éroient encore trompez , en ce qu'ayant remarqué que les réfraétions deviennent plus petites à mefure que les hauteurs fonc. plus grandes, ils avoient prétendu que les réfractions des Etoiles fixes deviennent imperceptibles à la hauteur de 30 degrez, & celles du Soleil à la hauteur de 45. L'Académie a trouvé par quantité d’Obfervations tres-exates , que les réfractions tant du Soleil que des Etoiles fixes, font encore fort fenfibles à la hauteur de 45 degrez; qu’elles fonc les mêmes de jour que de nuit ; En 7 38 DE L'ORIGINE ET DU PROGRES qu’elles ne font point différentes pour le Soleil & pour les Etoiles ; qu’elles ne deviennent impercepribles qu’au zenich ; qu’il faut par conféquent corriger toutes les hau- teurs apparentes des Aftres, & qu’il faut même dimi- nuer les hauteurs de Pole. Car bien que les Anciens n’ayent jamais fair de difference entre les hauteurs du Pole appa- rentes & les véritables, néanmoins il eft certain que les hauteurs du Pole paroiflent dans nos Climars plus gran- des de quelques minutes qu’elles ne le font en effet : d’où il s'enfuit qu’il y a eu jufqu’à préfent de l'erreur dans tous les calculs Aftronomiques fondez fur la hauteur du Pole, & qu'y ayant peu d’Obfervations qui ne fuppofent la hauteur du Pole, il y en a peu qu’il ne faille corriger. Pour trouver la grandeur des réfra&tions dans les grandes hauteurs où les réfraétions font peu fenfibles, l'Académie s’eft appliquée à chercher une hyporhefe par laquelle on pût déterminer la hauteur de l'Air qui caufe les réfractions des Aftres , fa proportion au diametre de la Terre, & la proportion des réfraétions de l’Air à celles de lÆcher; & fur cette hypochefe elle à inventé des méthodes géométriques pour conclure de la grandeur des réfrations dans les moindres hauteurs où elles font très-fenfibles, quelle doit être la grandeur des réfrattions dans les grandes hauteurs: ce qui a été confirmé parles Obféervations. F Après s'être afluré dela grandeur des réfractions , on a tâché de bien connoîrre les parallaxes du Soleil qui toue au contraire des réfraétions le font paroître plus bas qu’il n’eft en effet. Il cft très-difficile de dire rien de précis far cette matiere, qui eft une des plus embarraflées de l’Aftronomie, Néanmoins l’Académie ayant trouvé que divers mélanges de réfractions & de parallaxes faifoient le même effec, a conclu, en les appliquant.aux mêmes hauteurs apparentes, quelles doivent être les mêmes hag- teurs véritables, DE L'ASTRONOM1I-E: 39 Comme les hauteurs méridiennes du Soleil comparées avec la hauteur du Pole donnent la déclinaifon de cet Aftre , & que la connoiflance de fon mouvement eft prin- cipalement fondée fur celle de fa déclinaifon ; on eut un grand avantage pour établir la théorie du Soleil, lors qu’on eut trouvé des moyens certains de réduire les hau: teurs apparentes aux véritables. On tacha premierement d'établir l’obliquité de l’Ecliptique, parce qu'il faut né- ceflairement connoître certe obliquité pour trouver lé vrai lieu du Soleil dans le Zodiaque chaque jour de l’an: née, & que de là dépend la conftruétion de toutes les Ta. bles du premier mobile. Les véritables hauteurs méri: diénnes du Soleil dans lés Solftices d'Hiver & d’Efté ayant été comparées tant entr'elles-mêmes qu'avec la éritable hauteur du Pole, on trouva que l’obliquité de Pnau étoit plus petite de deux minutes & demie que n’avoient prétendu les plus célelres Aftronomes de ce fiécle, qui n’avoient pas diftingué les hauteurs appa- rentes du Soleil & du Pole d'avec les véritables. - Il n’étoit pas moins important de déterminer l’excen. tricité du Soleil , touchant laquelle il ÿ a une célebre con teftation entre les Aftronomes modernes. Quelques-uns foûriennent avec tous les Anciens que l'inégalité appa: rente du mouvement annuel du Soleil doit être attri- buée toute entiere à la variation de la diftance entre le Soleil & la Terre. Kepler au contraire prétend qu'il n’y a que la moitié de cette inégaliré de mouvement qui foit optique, que l’autre moitié eft phyfique , & que par con- féquent l’excentricité du Soleil eft moindre de la moitié que n’ont fuppofé les Anciens. Pour décider certe quef. tion célebre, on compara l’obfervation de la variation an- nuelle du diamétre apparent du Soleil , laquelle dépend de la fimple excentricité, avec les obfervations de l’iné- galité apparente de fon mouvement ; & comme la pro. portion de l'inégalité du mouvement du Soleil fe trouva 40 DE L'ORIGINE ET DU PROGRE'S double à celle de la variation apparente de fon diamé- tre , on infera que le Soleil n’a en effet que la moitié de l'excentricité que l’on devoir fuppofer pour attribuer tou- te l'inégalité de fon mouvement à une fimple apparence ; d’où il s'enfuit que la moitié de certe inégalité n’eft qu'ap- parente , mais que l’autre moitié eft véritable. On trouva même que cette moitié véritable eft plus petite d’une dix- huitième partie que les Modernes n’avoient fuppofé : de forte que le mouvement du Soleil eft un peu moins inégal qu'ils n’avoient crû. Ainfi on trouva que l’Equinoxe du Printemps arrive trois heures plus tard , & l'Equinoxe de l’Automne trois heures plûtôt que ne marquoient les Tables modernes ; mais que l’un & l’autre Solftice arrive à l’heure marquée par ces mêmes Tables. De la théorie du Soleil on pafla à celle de la Lune, où l’on fit auffi plufieurs nouvelles découvertes. 1. On obferva de diamétre de la Lune avec une tres- grande exactitude, & l’on s’apperçüt évidemment qu'il augmente toûjours quand elle monte de l’horifon vers le zenith , & qu'il diminuë quand elle defcend du zenith à l’horifon. | 2. On trouva que le diamétre de la Lune diminué de- puis les conjonétions jufqu’aux quadratures, quand elle cft vers le perigée, mais qu’il ne paroît point diminuer lorfqu’elle eft vers l'apogée. Il étoic difficile de trouver une théorie qui put expliquer cette variation. L’Acadé- mie en a inventé une qui l'explique par un certain équi- libre que la Lune doit garder avec la Terre dans fa ré. volution annuelle. 3. On a cherché par des méthodes nouvelles la pa- rallaxe de la Lune dans les diverfes diftances de fon apo- gée & des conjonctions. Comime la Lune en faifant fa ré- volution journaliere vers l'Occident eft plus proche de nous, fon mouvement vers l'Occident paroit aufh plus vire lorfqu'elle eft plus proche denotre méridien, On s’eft {crvi 4 DE L'ASTRONOMIE. 4T fervi de cette variation apparente de la virefle du mou- vement de la Lune vers l'Occident, pour déterminer combien elle eft diftante de la Terre, & l’on a obfervé cette vicefle à l'égard de celle des Etoiles fixes qui fe ren- controient dans le même parallele, en mefurant à diver- fes heures la difference de leurs afcenfions droites. 4. On 2 examiné la proportion des diamétres appa- rens de la Lune avec fa parallaxe horifontale, & en les comparant enfemble on a trouvé que cette proportion eft comme 1 $ à $6. Ainfi l’on a maintenant une méthode our trouver exactement en tout temps la parallaxe de la Lune par l'obfervation de fon diamétre, & même de réduire le lieu apparent de la Lune au lieu veritable, en obfervant le diamérre de la Lune au même temps que l'on détermine le lieu apparent. C’eft ce qui manquoir aux Anciens pour faire cette réduction avec juftefle, lor{qu’ils vouloient mettre en ufage les obfervations dela Lune. . 5. Rien ne contribuë davantage à la perfection de la théorie de la Lune, que l’obfervation des Eclipfes. Mais la difficulté de diftinguer dans les Eclipfes de Lune l’om- bre veritable d'avec la penombre, avoit rendu jufqu’à préfent doureufes la pûpart de ces obfervations. Pour evi- ter cet inconvenient l’Académie a déterminé avec foin les phafes principales par l’immerfion & l’émerfion des taches de la Lune, & elle établi par une méthode nou- velle. & facile la fituation apparente de ces taches dans le difque de la Lune au temps des Eclipfes. Elle à aufi trouvé la méthode de fuppléer au défaut des obfervations lorfque les nuages empêchent d’obferver le commence- ment & la fin des Eclipfes du Soleil, pourvû qu’on puifle voir Je Soleil pendant trois ou quatre minutes de temps feulement. 6: On a fair une defcriprion exacte des taches de la Lune, non feulemenr pour obferver les Eclipfes avec plus de facilité & de précifion , maisencore pour examiner fi Rec. del Ac. Tom. VIII. 1: AD É 42 DE L'ORIGINE ET DU PROGRESS dans la fuice du temps il n’arrivera point de changement à quelques-unes de ces taches. Ona obfervé des chan: gemens très-remarquables dans les taches du Soleil ; mais jufqu’ici l’on n’en à point apperçû dans celles de la Lune ; ou fi l’on a cru y remarquer quelques petites différences en certains endroits, on a douté fi ces differences ne vien- nent point de la differente maniere dont ces taches font éclairées des rayons du Soleil ; parce qu'il eft difficile que la Lune, à caufe de fa libration , foit toujours éclairée du Soleil de la même maniere dans les mêmes phafes. 7. Pour expliquer cette libration apparente on a trouvé une théorie très-fimple & très-naturelle. Comme les Co: perniciens attribuent deux mouvemens à la Terre, l’un annuel & l’autré journalier; de même on a confideré dans la Lune deux mouvemens differens. Par l’un de ces mou- vemens dont la révolution s’acheve en 27 jours &un tiers, la Lune paroît tourner d'Orient en Occident fur un axe parallele à celui de fon orbite. L'autre mouvement fe fair réellement d'Occident en Orient fur un axe dont les Poles font éloignez de ceux de l'orbite de la Lune tranfportée dans fon globe de fept degrez & demi, & des Poles de l’Ecliptique , dé deux degrez & demi ; & il a pour colure ou prémier méridien le cercle de la plus grande latitude de la Lune tranfporté aufli dans fon glo- be. De la complication de ces deux mouvemens contrai: res, dont l’un n’éff qu'apparent & l’autre eft réel, l'un eft inégal & l’autre égal , réfulte la libration apparenté de la Lune. Car file premier mouvement qui fe commu: nique également à toutes les parties de la Luné n’étoit mêlé d’aucun autre, le globe de la Lune nous paroîtroit tourner d'Orient en Occident autour d’un axe parallele à celui de fon orbite avec les inégalitez qui viennent du mouvement de la Lune par le Zodiaque : de même que dans l’hyporhefe des Coperniciens, fi la révolution an nuelle de la Terre n’étoit point compliquée avec farévo- D'ELYAMS TRIO! N°0 MI E, 45 lution journaliere , le globe de la Terre vû du Soleil pa. roîtroit tourner fur fon axe perpendiculaire au plan de l'Ecliptique : mais comme le mouvement inégal eft mêlé à l’autre mouvement égal des taches, qui fe fair en un fens contraire s la Lune paroïît avoir deux mouvemens différens, & c’eft dans la difference de ces deux mouve- mens que confifte cette apparence de libration. Pour ce quieft des cinq autres Planetes , on a exacte. ment obfervé leurs difques apparens , qui felon leurs dif. ferentes fituations à l’égard du Soleil ont des phafes dif- ferenres comme la Lune , mais peu fenfibles dans les Pla- netes fuperieures. Par ces obfervations on a reconnu que chaque Planete fait fa révolution particuliere autour du Soleil, comme Copernic & Ticho lont fuppolé ; & qu’elles ont toutes à l’égard de cet Aftre à peu près la mê- me excentriciré que les Anciens leur donnoient à l'égard de la Terre. L'excentricité du Soleil faifant une inéga. lité apparente dans le mouvement de ces Planetes, & s'étant trouvée plus petite que les Aftronomes moder- nes ne l’avoient fuppofée , comme nous l'avons dit ci_def. fus , la théorie de ces cinq Planetes , & principalement de celles qui font plus proches du Soleil , a eu befoin d’une correction confderable. Pour trouver ces excentricitez particulieres des Planetes , leurs apogées , & les époques de leur moyen mouvement, on a trouvé une mérhode géometrique de comparer enfemble toutes les obferva- tions que l’on a pà avoir , & l’on a tiré de cette compa. raifon la détermination de routes ces chofes. Sur ce que l’on avoir ci-devant reconnu par plufieurs "obfervations que la virefle réelle des Planetes augmente A proportion qu’elles approchent du Soleil , & qu'elle di. minuë à mefure qu’elles s'en éloignent ; l’on a‘invenré une ligne pour fervir d’orbite aux Planeres. Cerre ligne £+cfnte eft une maniere d’ellipfe dans laquelle les rectangles faits par les lignes tirées de la Planete à l’un & à ne / 1 44 DE L'ORIGINE ET DU PROGRESS font toûjours égaux ; au lieu que dans les ellipfes ordi: naires ce font les fommes des deux diftances des foyers qui font toûjours égales entr’elles. On a auffi corrige les Époques de leurs mouvemens & leurs anomalies, prin- cipalement celles de Mercure. HA - Les frequentes obfervations que l’on a faites de la Pla- nete de Jupiter, y ont fait découvrir plufieurs taches dont quelques-unes font claires & les autres obfcures. On a trouvé d’abord que les unes & les autres fonc leurs ré- volutions autour de Jupiter en 9 heures & 56 minutes, qui eft la révolurion la plus courte de toutes celles que l’on a jufqu'’ici obfervées dans le Ciel : & on s’eft apperçû dans la fuite que ces révolutions font fujetres à quelque peu de variation, & que le mouvement de certaines ta- ches qui ont paru proche de l'Equinoxial de Jupiter, à été un peu plus vîre que celui des autres taches qui en croient plus éloignées. Ces taches tantôt augmentent & tantôt diminuent jufqu’à devenir imperceptibles ; & la plus grande & la plus évidente de toutes, après avoir paru durant un ou deux ans, difparoît durant deux ou trois autres ; après quoi elle paroît de nouveau au même endroit où elle avoit difparu. Les taches que l’on a obfervées fur le difque de la Pla- nete de Mars, fonc beaucoup plus grandes que celles de Jupiter , mais elles ne paroiflent pas fi bien terminées ; ce qui empêche que l’on ne puifle déterminer leurs pé- riodes avec autant de précifion que celles des taches de Jupiter. On a néanmoins obfervé que les révolutions de ces taches de Mars s’achevent en 24 heures 40 minutes. On a aufli apperçü , mais fort rarement, fur la Planete de Venus quelques tachesaflez bien terminées , donc les periodes étoient de 13 heures. Il ÿ a paru fouvent d’au- tres taches, mais fi mal terminées , que l’on n’a pü en ob- ferver diftintement les periodes. I s’eft trouvé que ce que Galilée croyoit être deux DE L'ASTRONOMEE. 4$ corps détachez aux deux côtez de Saturne , n’eft qu'un anneau plat entierement détaché de certe Planete, qui y eft enfermé comme un globe artificiel dans fon horifon. Cer anneau paroîr ordinairement de figure ovale, parce qu'il fe préfente obliquement à nos yeux , mais il s'élar- gir & s’érrécit à mefure qu’il eft plus ou moimsincliné à notre rayon vifuel dans la révolution qu'il fait autour du Soleil en trente ans ; & demeurant toûjours dans le même parallelifme, il difparoît entierement deux fois en chaque révolution , parce qu’alors il préfente fon tranchant à notre vüë. Outre les fepc Planetes principales qui ont été con- nuës aux Anciens , les grandes Lunettes ont donné le moyen d’en découvrir en ce fiécle neuf autres dont les obfervations font d’untrès-grand ufage. Car quoique ces nouvelles Planetes paroiflent incomparablement plus petites que les autres, néanmoins la vitefle de leur mou- vement, & leurs frequentes Eclipfes donnent de grands avantages pour vérifier quantité de chofes qu’il feroic impofñble de connoître par l’obfervation des anciennes Planetes ; c’eft pourquoi l’Academie a eu une applica- tion particuliere à obferver ces nouveaux Aftres , & prin- cipalement les Sarellires de Jupiter. On avoit déja donné » remous. au Public des Tables de leur mouvement, mais les er- Mr" reurs imperceptibles que l’on n’avoit pü y évirer, s’é- toient tellement accumulées dans la fuite du temps, que ces Tables étoient devenuës inutiles, l'Academie a pre- mierement obfervé très-reguliérement routes les Eclip. fes de ces Satellites autant que le temps l’a permis, & particulierement celles qui fe font dans l'ombre, dont limmerfion & l’émerfion font plus précifément détrer- minées que celles des conjonctions. En faifant ces obfer- vations on découvrit une nouvelle efpece d’Eclipfes, qui n’eft pas moins admirable que celles dont on avoit déja connoiffance, .c’eft les Eclipfes que ces perites Planeres Fi} 46 DEZLORIGINE ET DU PROGRESS font fur Jupiter en paflant entre fon difque & celui du Soleil : on voit alors leurs petices ombres parcourir le difque de Jupirer d'Orient en Occident , & l’on peut dé. terminer la minute qu’elles parviennent au milieu de ce difque. On s’eft fervi de ces deux fortes d’Eclipfes dans la correction des Tables. Pour établir la théorie de ces Satellites , la principale dificulté confiftoir à trouver les inclinaifons des lignes de leur mouvement à l'orbite de Jupiter, & les lieux de leurs interfections , d’où dépend le temps, la durée, & la grandeur des Eclipfes. On les dérermina d’abord par la comparaifon des premieresiobfervations qui furent faites par Galilée avec celles qui font plus récentes ; mais l'ex- périence ayant enfin fait connoître que les premieres ob fervations n’étoient pas aflez exaëtes, on fut obligé de s'attacher feulement aux dernieres. Enfin après avoir faic des Tables qui fuffifoient pour fe préparer à obferver les Eclipfes de ces Sarellires en divers lieux dela Terre, on concerta avec plufieurs Aftronomes qui habitent en dif. ferens endroits de l’Europe, les moyens de fe fervir de ces Eclipfes pour trouver les longitudes , & ce travail a réüffi avec tant de fuccès , qu’on peut aflürer que ces Eclipfes font le moyen le plus prompt & le plus certain que l’on ait préfentement pour déterminer les longitudes. Les Obfervations que l'Académiea faites des Sarellites de Jupiter ont donné occafion d’éxaminer un des plus beaux problèmes de la Phyfique, qui eft de fçavoir fi le mouvement de la lumiere eft fucceflif, ou s’il fefaitenun inftant, On a compare le temps de deux émerfions pro- chaines du premier des Sacellites dans une des quadratu- res de Jupirer avec le temps de deux immerfions prochai- nes du même Satellite dans la quadrature oppofée de cer- te Planete ; & bien que la lumiere d’un Satellite à la fin de fa révolution dans la premiere quadrature fafle moins de chemin pour venir à la terre d’où Jupiter s'approche, qu’à ati dns DE L'ASTRONOMIE, 47 la fin de fa révolution dans la feconde quadrature quand Jupiter s'éloigne de la terre ; & que certe difference mon: - te tout au moins à plus de foixante mille lieuës de chemin dans un temps plus que dans l’autre ; néanmoins on n’a point trouvé de difference fenfible entre ces deux efpaces de temps; ce qui a donné lieu de croire que les Obferva tions que l’on peut faire fur la furface de laterre, ou mé. - me dans tout l’efpace compris jufqu’à la Lune, ne fufifene pas pour rien déterminer de certain fur ce problème, & ue par conféquent les méthodes que Galilée à propoz . pour cer effet dans fes méchaniques font inutiles, Ce n'eft pas que l’Académie ne fe foit apperçüë dans la fuite de ces Obfervations que le temps d’un nombre confidé: rables d’immerfions d’un même Sarellite eft fenfiblement plus court que celui d’un nombre pareil d’émerfions, ce qui fe peut expliquer par l’hypothefe du mouvement fuc- ceflif de la lumiere : maïs cela ne luia pas paru fuffifanc pour convaincre que le mouvement de la lumiere eft en effet fucceflif, parce que l’on n’eft pas certain que certe inégalité de cemps ne foit pas produite ou par l’excentri- cité du Satellite , ou par l’irrégularité de fon mouvement, ou par quelqu’autre caufe jufques ici inconnuë, dont on pourra s’éclaircir avec le temps. Parmi les méthodes que l'Académie a trouvées pour la facilité des calculs Aftronomiques, elle a pratiqué la ma- niere de déterminer les phafes particulieres des Eclipfes du Soleil par la projection dela furface de la terre faire par les rayons du Soleil qui paflent par la furface de l’orbe de la Lune, & par celle de Armofphere qui les détourne par la réfra&ion , où l’on projecte auffi le Soleil de la ma- niere qu'il eft vû des lieux particuliers de la terre qui en peuvent voir l’Eclipfe dans le paflage de la Lune par cette projection, Elle a auffi inventé diverfes Machines dont les unes parleur mouvement montrent en quelque temps que ce foit la fituation & les differens afpects de toutes les Plae 43 DEL'ORIGINE ET DU PROGRE'S netes entr'elles & à l’égard de la terre, les autres mar: quent les Eclipfes du Soleil & de la Lune & les autres lu- naifons. La fin principale que l’Académie s’eft propofée en s’ap. pliquant aux Obfervations Aftronomiques a toujours été de les rapporter à l'avancement de la Géographie & de la Navigation ; & dans ce deffein rien n’évoir plus utile que de déterminer quelle partie dela circonférence delaterre répond précifément à un degré du Ciel. Pour le faire avec toute la précifon poflible, on prit pour bafe une ef- pace de terre d'environ 34000 piedsen ligne doire, & on le mefura auellement par deux fois avec tant d’exactitu- de qu'ilne fe trouva pas plus de deux pieds de difference entre les deux mefures. Sur cette bafe on fit entre Paris & Amiens plufeurs grands triangles , dont on pris les angles avec des Inftrumens garnis de Lunettes : & ayant mefuré par ces trianglesun efpace de 68430 voifes fur une ligne droice tirée du Septentrion au Midy,on obferva aux deux extrémicez de certe ligne les hauteurs méridiennes des Etoiles fixes. Par toutes ces mefures & ces Obfervations, l’Académie a trouvé que la longueur d’un degré d’un grand cercle eff de $ 7060 coifes a la mefure du Chârelec de Paris. Quoique l’Inftrument dont on s’eft fervi pour prendre ces hauteurs méridiennes eut dix pieds de rayon ; néan- moins il faut demeurer d’accord qu'il eft difhcile de ré pondre de l'erreur de cinq ou fix fecondes avec un Inftru. ment de cette grandeur,& comme fix fecondes répondent à95s toiles, on ne pouvoir pas être afluré d’avoir la me- fure d’un degré à cent toiles près. C'eft pourquoi l’Aca- démie a continué de prolonger certe ligne méridienne de côté & d’aurre jufques aux deux extremirez dela France, c’eft-à-dire jufqu’a la longueur de huit degrez, dans la- quelle l’erreur nefera pas plusgrandeque dansla mefure d'un feul degré, & par conféquent ne fera pas confidére- ble, DE L'AÂASTRONOMIE. 49 ble. On a déja fait environ la moitié de cette longueur en formant de côté & d’autre de grands triangles comme l’on avoit commencé , & l’on travaille à achever le refte. .. Après avoir déterminé la grandeur d’un degré dela cir. conférence de la verre , on entreprit plufieurs voyages pour établir les longitudes, en comparant les Obferva- tions que l’on feroit en des lieux fort éloignez avec celles que l’on devoir faire en même-temps à l’Obfervatoire. On commença par le voyage d’Uranibourg en Danne- marck , où T ycho-Brahé avoit fait au fiecle dernier quan- tité d’Obfervations Aftronomiques, que l’on ne pouvoir comparer avec celles de Paris fans connoître ladifference des méridiens entre Paris & Uranibourg, touchant la- quelle les Aftronomes modernes ne s’accordoient pas à deux degrez près. Par les Obfervations de plufieurs Ecli- .pfes des Satellires de Jupiter on trouva que la difference de ces deux méridienseft plus perite d’un degré & deux tiers que Longomontanus n’a prétendu ; & que la hauteur du Pole d’'Uranibourg eft d’un tiers deminure plusgrande qu’elle n’a été déterminéepar Tycho. La firuation de la ligne méridienne d’Uranibourg fut trouvée différente d'environ 20 minutes du Nort à l’Oüeft de celle qui ré- fulte des pofitions de Tycho. Mais on jugea que cette dif. ference {e devoit plûtôt attribuer à quelque erreur arri. yée dans les Obfervations de Tycho, qu'àun véritable changement de la ligne méridienne, Prefqu’au même-remps on envoyaunautre des Acadé- miciens à l’Ifle de Cayenne firuée environ à cinq degrez de l’Equateur , pour vérifier par les Obfervations que on feroic en ce climat , où fuivant la Table de Tycho, il ne doit point y avoir de réfraétions dans les hauteurs méri- diennes du Soleil, fi la parallaxe du Soleil & l’obliquité de l’Ecliprique déterminée par l'Académie s’accordoit avec le Ciel. Les Obfervations que l’on fic en cette Ifle pendant plus. Rec. de l'Ac. Tom. VIII. | G. $9 DE L'ORIGINE ET DU PROGRESS d’une année confirmérent ce que l’Académie avoir établi touchant les réfraétions, & elles donnérent une connoif. fance précife de l’obliquité de PEcliprique. Comme l’on avoit choifi une année que Mars étoit beaucoup plus pro; che de la cerre que le Soleil, on tâcha de déterminer la parallaxe de certe Planetre, & même celle du Soleil en comparant les hauteurs méridiennnes prifes à la Cayenne avec celles que l’on auroit trouvées les mêmes jours à Pa. ris. On dérermina auffi par les Obfervations des Eclipfes du Soleil, de la Lune, & des Sarellices de Jupiter la dif. ference de longitude entre Paris & la Cayenne ; on y ob- ferva les Etoiles fixes qui fonc fi proches du Pole Auftral qu’on ne peur les voir dans nos climats, & on fit plufieurs remarques curieufes fur la variation & la déclinaifon de l'aiguille aimantée,fur les marées, fur les courans, fur la pe. fanteur de l’air & fur la longeur duPendule à fecondes,qui furtrouvée fenfiblement pluspetice proche del’Equinoxial que dans nos climats.Ce qui eft très-important pour pren. dre les précautions néceflaires dans l’ufage que Pon peur faire de la Pendule pour la connoïiflance des longitudes, Le Roy ayant été informé del’utilité qu'on avoit tirée de l’obfervation des Eclipfes des Sarellices de Jupiter pour établir les longitudes , ordonna que l’on fit par cette mé- thode de nouvelles Cartes de la France. Aufli-rôc l'Aca- démieenvoya faire quantité d’Obfervations deces Eclipfes fur toutes les Côtes du Royaume, & par la comparaifon de ces Obfervations avec celles qui furent faites en même- tems à Paris,elle trouva que les Géographes modernes,qui avoient voulu corriger Prolomée,avoienttropavancé vers POüeft lesCoresOccidenrales duRoyaume entreBayonne & la Garonne,& que ces Côtes font dreflées à peu près fur la ligne mérid. comme les Cartes anciennes recuëillies par Orrelius les reprefentent ; d’où il s'enfuit que la fitua- tion de la méridienne eft en ce lieu la même qu’au temps. de Prolomée, Sa Majefté voulut auffi que l'Académie en- Er + D “EL AMSNELRAG NO: an LE: +: TU voyât des Obfervateurs dans les lieux de fa domination kes plus éloignez. On envoya donc en plufieurs endroits de l'Afrique & de l'Amérique, & entr'autres à la petire Ifle de Gorée proche le Cap Verd. L'Académie jugea qu'il étoit néceflaire de connoître précifément la fitua- tion de ce Cap, parce que c’eft la partie de norre Conti- nent la plus avancée dans l'Océan occidental,& que quel- ques Géographes y ont établi le premier méridien. Des Obfervations que l'on a faires dans ces voyages il réfulte que les différences véritables des longitudes , qui ont été obfervées jufqu'à préfent , font plus petites que les Géo- graphes n'ont fuppofé, que l'Europe, l'Afie & l'Afrique. occupent moins de place fur la furface de la terre, que FAmérique eft plus proche de notre Continent, & que par conféquent la Mer Pacifique & le Continent qui eft entre la T'arrarie & l'Amérique Septentrionale , ont plus d’étenduë qu’on ne leur en donne dans les Cartes les plus éxa@es. Sur ces lumiereson a dreffé une Carte de toute la Terre connuë fur le plancher d’une Tour de l'Obferva- toire, dans laquelle on s’eft éloigné de quelques Cartes plus modernes jufqu’à 20 degrez dans les longitudes des Terres Orientales & les Obfervations des Eclipfes qui ontété faites aux Indes Orientales & à Paris, ontconfr- mé cette différence, dontilauroit été difficile de s’aflurer fans le fecours des obfervations céleftes. L A ce que nousavons dit de l’urilicé de l’Aftronomie, où peut ajouter les avantages que l'on en a tirez & que l’on entire tous les jours pour la propagation de la Foy ; car c’eft fous l’aveu & fousla protection de cette fcience , que ceux qui fe font dévoiez pour aller annoncer l'Evangile aux Infideles, penetrenc-dans les Païs les pluséloignez, qu'ils y viventnon-feulement en feureté , mais même dans une liberté entiere de prècher les veritez delaFoy, qu'ils attirent l'admiration des Peuples,qu'ils s’infinuent dansla familiarité des Grands, & qu’ils gagnent même la faveur Gi s2 DE: L'ORIGINE ET DU PROGRES, &c. desSouverains.Ainfi cette fcience à ouvertauxMiffionnai. res le vafte Empire de la Chine, dont l'entrée étoit fermée par les Loix du Païs & par des raifons d’Etat à tous les E- trangers, & elle a fervi à obtenir la permiflion d’y bâtir desEglifes & d’y faire l'exercice public de la véritable Re- ligion.C’eft pourquoi le Roya voulu que les Mifionnaires qui font partis pour aller prêcher l'Evangile à la Chine, au Royaume de Siam , & aux autres Etats des Indes Orien: tales fuflent inftruits des manieres dont l’Académie fait les Obfervations Aftronomiques, & qu'ils priflent d’Elle des Mémoires très-amples de ce qu’ilsavoient à faire, & à remarquer dans leur voyage. à Les Obfervations que ces Mifionnaires ont déja faires de concert avec l’Académie & qu'ils lui ont envoyées, étant comparées avec celles quiont été faites en même- temsà l’Obfervatoire,ont déja donné degrandeslumieres; & on ne peut pas douter que celles que l’on continuëra de faire dans ces Païs éloignez, ne contribuent beaucoup au progrés de l’Aftronomie ; & fi les perfonnes qui s’appli- quent à cette fcience dans les Païs Etrangers entretien- nent correfpondance avec l’Académie & lui communi- quent leurs Obfervations, comme elle offre de leur faire part des fiennes ; il y a lieu d’efperer que l’on portera en peu de temps non-feulement l’Aftronomie , mais encore = Géographie & l’art de Naviger à leur plus haute per- eétion. LES ELEMENS L'ASTRONOMIE NEMLFTEZ PAR MONSIEUR CASSINI par le rapport de fes Tables aux Obfervations de M. Richer faites en l'Ile de Cayenne. G ij AUTTE U by RES ELEMENS L'ASTRONOMIE VERIFIEZ PAR MONSIEUR CASSINI par le rapport de fes Tables aux Obfervations de M. Richer faites en l'Ifle de Cayenne. I. De Puiilité des Obfervations Affronomiques faites en | l'Ifle de Cayenne. JEruzs que Tycho-Brahé nous a donné fes Obfervations Aftronomiques, & que Kepler y a joint fes fpéculations & fes calculs, & que plufieurs autres ont travaillé après eux , ileft certain que les Tables du mouvement des Planetés prin- cipales connuës aux anciens font incomparablement plus 56 ELEMENS D’ASTRONOMIE exactes qu’elles n’éroient auparavant. Néanmoins.çcette exactitude n’eft point encore parvenuë à fa derniere per. feétion : car felon nos Obfervations , les Tables Rodol- phines qui font réputées les plus exactes anticipent dans les Equinoxes du Printemps de treis heures entieres, & retardent prefque autant dans ceux de l’Automne ; de forte qu’elles font le temps de l'Eté entreles deux Equino- xes trop long , & celui de Hiver trop court de fix heures, & augmentent la difference entre la durée de l'Eté & celle de l’Hiver de douze heures entieres. Une erreur aufli confidérable dans les Tables du Soleil, fe répand aufli dans les Tables des autres Planetes, dont le mouvement apparenteft compofé du mouvement pro- à pre & de celui du Soleil, queles Coperniciens donnent à la Terre à laquelleæoutesles apparences fe rapportent. Une des principales caufes de ces défauts eft la réfrac- tion des rayons vifuels dans la furface de l’air dont les re- gles n’ont pas été connuës aux Auteurs des Tables Aftro- nomiques. Tycho fut le premier qui trouva que les ré. frations élevent les Aftres de plus d’un demi- degré, quand ils font à l'Horifon, qu’elles fe diminuënt peu à peu dans les hauteurs plus grandes; & il crut que celles du Soleil étoient de 34 minutes dans l'Horifon , & deve- noient infenfibles dès qu’elles arrivoient à la hauteur de 45 degrez. Celles des Etoiles fixes qu’il fait de 30 minutes dans l’Horifon, finiflent aufli, felon lui, à la hauteur de 20 degrez. La regle véritable des réfraétions Phyfiques données par M.Defcartes, verifiée par une infinité d’expé- riences , dont la plüpart ont été faites à l’Académie dans diverfes liqueurs , & appliquées par une méthode parti- culiere aux réfraions céleftes , a fait connoître que les réfraétions des Aftres ne ceffent que dans le Zenith, quoi- qu'au-deflus de 45 degrez elles n’excedent gueres la va- Jeur d’une minute, Mais cette réfraétion au-deflus de 45 degrez , toute petite VERIFIEZ PARLES OBSERVATIONS. $7 petite qu’elle eft , ne laifle pas d’être de grande importan- ce, & de caufer de grandes erreurs dans l'ufage des Qbfer.. vations Aftronomiques. Car premierement elle change les hauteurs apparentes du Pole dont nous nous fervons dans la plus grande partie des Obfervations. Elle varie les hauteurs méridiennes de l'Eté, dont les Aftronomes fe fervent ordinairement pour l’établiflement de la chéorie du Soleil, parce qu’ils fuppofent qu’elles ne font pas fu- jetres à réfradion, & ces réfractions augmentent princi- palemenrc les hauteurs Solfticiales de l'Eté, d’où les Aftro- nomes tirent ordinairement l’obliquité de l’'Eclyprique, les comparant à la hauteur du Pole. Or lobliquité de l’'E- clyptique eft un autre Element qui entre dans le calcul de la plûpart des Obfervations Aftronomiques , lorfqu’on le veuc réduire à l’ufage. Les Obfervations Solfticiales cor- rigées par les réfractions Aftronomiques , felon cette nou- velle méthode que l’Academiea commencé de pratiquer, donnoient lobliquité de PEclyprique moindre de deux minutes & demie qu’elle n'avoit été établie par Tycho, ce qui caufe une erreur fenfible dans toutes les Tables du premier mobile , qui font conftruites fur l'hypothefe Ty- chonicienne. Et parce que dans toutes les Obfervations du Soleil qu’on employé communément pour fonder les Tables, on fe fert de la hauteur du Pole &del’obliquité de l’E- clyptique; il eft conftant que lune & l’autre étant mal établie à caufe de leur réfraction ignorée , les Tables du Soleil ont des défauts, qui fe peuvent néanmoins corriger en limitant les Obfervations par les réfraétions. Î + Ilya plus de vingt ans qu'on entreprit de le faire par le moyen de la Table fuivante des réfraétions fondée fur les Obfervarions & fur la théorie tirées des expériences P hy- fiques. Par les réfradtions de certe Table on2 corrigé les Obfervations du Soleil, fur lefquelles on fonda les Ta- bles de fon mouvement, qui repréfentoient les autres Rec. del Ac. Tom. IIL. H 5 ELEMENS D'AÂASTRONOMIE,: Obfervations corrigées par la même Table des réfrac: tions , avec une juftefle beaucoup plus grande que les au- tres. Mais pour une plus grande preuve de leur jufteffe , il éroit à fouhaiter qu’on eût des Obfervations du Soleil faites au Zenit ou fort proche, où l’on eft d’accord avec les T ychoniciens qu’il n’y a point de réfraction , pour ve- rifier fi les Obfervations faires en ces lieux n’étoient pas mieux repréfentées par ces nouvelles Tables que par les Tychoniciennes. Que fi cela fe trouvoit vrai, il n’y reftoit plus de doute que ces nouvelles Tables du mouvement du Soleil & celle des réfractions ne fuflent préferables aux Tychonñiciennes, repréfentant mieux tant les Obferva- tions faites dans les lieux où1l y a de la réfra&ion, que celles qui font faires dans les lieux où il n’y en a point. Une Obfervarion fi importante ne fe pouvoit faire que dans la Zone torride proche de l’Equinoxial , où le Soleil au point de Midi pañle par le Zenit deux fois Pannée. IL falloir éntreprendre un voyage pénible , & faire un lon {jour dans un climat où les chaleurs font infupportables, Mais dequoy n’eft point capable la Nation Françoife quand il s’agit de fervir un fi grand Roy? Eft-il quelque entreprife impofhble à un Prince comme lui, qui n'epar- gne rien pour fa gloire ni dans les armes ni danslesarts, & qui entretient, par une magnificence toute Royale, tant de perfonnes fi éclairées dans les Obfervations Aftro. nomiques & Phyfiques dans fon Academie , pour rendre fon Regne aufl illuftre par la perfeétion des fciences , qu’il left par fes glorieux exploits ? L’Academie doncayant confideré l'importance de cet. te expédition, & le moyen de l’exécuter, jugea qu’il n°ÿ avoit point de lieu plus propre ni plus commode pour ces Obfervations que l’Ifle de Caïenne , qui eft à cinq de- grez.de diftance de l’Equinoxial vers le Pole Septentrio- nal , fujerte à la domination de fa Majefté , & frequentée ets VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. $9 pat des navires qu’on y envoye plufieurs fois l’année. .. Selon les hypothefes de tous les autres Aftronomes, qui ne.donnent point de réfraétion au Soleil au-deflus de 45 degrez, les hauteurs méridiennes du Soleil en Caïenne devoient être coûjours exemptes de réfraétions : car la moindre hauteur méridienne, qui eft celle du Solftice d'Hyver ,en certe Ifle eft de 61 degrez & demi. Compa- rant donc cette hauteur avec celle du Solftice d’Eté ,on ‘devoit felon les hypochefes communes trouver la diftan. ce des Tropiques fans être diminuée par les réfra@ions, ce qui n'arrive pas dans nos Climats ; & felon les Tycho- niciens elle devoit paroître de plus de 47 degrez & 3 mi- nutes , qui eft leur veritable diftance des Tropiques, Car la diftance apparente des Tropiques en Caïenne, felon les Tychoniciens , devoir être plus grande que la diftance veritable, à caufe de la parallaxe du Soleil qui l’abaifle & l’éloigne du Zenit dans l’un & dans l’autre Solftice. Eten Caïenne, dont le Zenit eft entre les deux Tropi- ques , leur diftance eft égale à la fomme des deux diftan- -ces Solfticialesau Zenit. Donc la diftance apparente des deux Tropiques devoir être plus grande que la diftance veritable par la fomme-dés deux parallaxes Solfticiales, Mais felon ces nouvelles hypothefes, dans les deux Solftices, la réfration devoir élever un peu plus-le Soleil que la parallaxe ne l’abaiffe : c’eft pourquoi la diftance apparente des Tropiques devoit être un peu moindre que Ja diftance verirable , qui, felon ces nouvelles hypothe- {es , n’eft que de 46 degrez & 5 8 minutes. Or puifque la même diftance apparente des Tropi- ques, felon les hypochefes Tychoniciennes, fe devoit trou- -ver plus grande que 47 degrez 3 minutes ; ily avoit en- re ces deux hypothefes une difference de plus de cinq minutes ; qui fe pouvait décider évidemment parles Ob. fervations de Caïenne. JR porte vs + Le feul motif d’éclaircir un point de fi grande impor. 4 Hi: | 60 ELEMENS D'ASTRONO MIE. tance par des Obfervations aufñfi fimples que le font celles des hauteurs méridiennes, valoit la peine d’entrepren- dre ce voyage. Car fans avoir certifié l’obliquité de l'E: clyprique , qui eft la moitié de la diftance des Tropiques, on ne fçauroit trouver le lieu veritable du Soleil par les hauteurs méridiennes, ni la longitude & la latitude des autres Planetes & des Etoiles fixes par quelque obferva: tion que ce foit ; & par conféquent on ne pouvoit parve- nir à la perfeétion de l’Aftronomie. Quoiqu’on eût établi la difference des Tropiques telle qu’elle a été confirmée depuis par les Obfervations fai- tes en Caïenne : néanmoins parce que c’avoit été par des Obfervations faites dans nos Climats , & par une métho- de fort difficile, & qui éroit tres-diferente de celle qui avoit été établie par tous les Aftronomes modernes de la célebre école de Tycho; il étoit raifonnable de la met tre à l’épreuve d’une méthode plus fimple & plus éviden: te, par les Obfervations faites dans un lieu où elle fe püût pratiquer. Il reftoit encore un doute dans l’Aftronomie qu’on fou- haitoit d’éclaircir par le rapport des Obfervations faites en des Climats fort éloisnez l’un de l’autre, Comme les réfractions élevent les Planeces , & que les parallaxes les abaiflent , l'effet de l’une eft effacé en tout ou en partie par l’effec de l’autre, & il n’y refte de fenfible que la dif- ference. Dans le Soleil dont la réfraction eft ordinaire. ment plus grande que la parallaxe , ce qui refte de fen- fible , eft une partie de la réfraction. Dans la Lune où la parallaxe eft plus grande que la réfraction, la difference qui eft fenfible eft une partie de la parallaxe. Or il eft extrémement difficile d’érablir les réfractions & les paral. laxes rorales par la feule difference entre les unes & les au- tres, & on peut trouver diverfes#æombinaifons de l’une & de l’autre qui faflenc la même difference. On avoit propofé deux bypotheles qui dans les hauteurs méridien VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 61 fes du Soleil faifoient à peu près le même effet dans les Climats de l’Europe; de forte qu’il n’y avoit pas demoyen aflez certain de diftinguer évidemmentune hypothefe de l'autre. L’une fuppoloit infenfible la parallaxe du Soleil , ou au-deflous de 12 fecondes ; & dans cette hypothefe les réfractions étoiencinvariables par toute l’année. L’au- tre fuppofoit la parallaxe horifontale du Soleil d’une mi. nute ,comme Kepler ; & cetre fuppofition obligeoïit à va- rier la réfration de toute l’année à proportion de la va. riation des déclinaïfons du Soleil. Quoique les Obferva. tions des phafes de la Lune & de la parallaxe de Mars dans les oppoftions avec le Soleil favorifaflent lapremiere hy. porhefe, néanmoins parce que la diftance du Soleil à là Terre qui en réfultoir éroit incroyable, quoiqu’on s’y fût arrêté dans l’eflai des Obfervarions publiées l’an 1656. on balançoit encore entre celle-ci & la feconde dans les Ephémerides de Malvafa de 1661. Et parce que dans les Climats aufli éloignez que font le nôtre & celui de . Caïenne, la combinaïfon de laréfraction & de la paral- laxe du Soleil & des autres Planeres eft fort differente, le rapport des Obfervarions faites en Caïenne &à Paris évoit fuffifant pour diftinguer laquelle de ces deux hy- pothefes écoit la meilleure. Nous étions à la fin de l’année 167x.& cette expérien. ce fe pouvoit faire alors non feulement par les Obfer. vations du Soleil , maïs auffi par celle de Mars, qui devoit être à fon perigée periodique & fynodique en 1672. & par conféquent au-defflous du Solcil plus proche de la Terre que jamais : ce fur une des caufes qui obligerent à prefler ce voyage. Il devoir fervir à d’autres Obfervations- fort utiles à l’Aftronomie & à la Géographie, lefquelles ne font rapportées au commencement de la Relation de M. p2s. 233 ; Richer, On y pouvoit déterminer précifément la hau- teur du Poleen Caïenne & la difference de fon méridien à celui de Paris ; faire diverfes Obfervations de Mercure, Hij E2 BMD ÉINELN 5 € (DRAUSAT RVO NÉ CUTIET qui ne fe voit que très.rarement dans les Climats de Eu rope , & qui fe voit rrès-fouvent en Caïenne. On pouvoit encore y faire les Obfervations de la Lune proche du Zenit, où elle n’eft point fujetre à parallaxe ni à réfrac: tions, qui fe mêlent dans toutes les Obfervarions que nous faifons en Europe. Enfin on pouvoit y déterminer la longitude & la latitude des Eroiles fixes de l’'Hemifphe- re auftral, qui ne fonc pas vifibles dans notre Horifon’; j & faire diverfes Obfervations Phyfiques, comme de la Û diverfité ou uniformité des réfraétions horifontales à Pa- ris & en Caïenne, la durée des Crepufcules &la longueur des Pendules. Mais voici les Obfervations de la plus gran- de importance. On les donng corrigées , ayant ajoûté dix fecondes à routes les haut@urs prifes par l’octans , qui abaifloit d’autant felon les Obfervarions que M. Richer en fit en Caïenne rapportées au Chapitre fecond. TI. Les Hauteurs Solfficiales en Caïenne, En Efé. Oifirvaiiars L'an 1672. le 20 de Juin , en Caïenne “PECPT Ja hauteur méridienne du bord Septen- trional du Soleil fut de xd rat so" C’eft la moindre qui fut obfervée en tout l’Efté, car le jour précedent elle | avoit été qi st Et le jour fuivant elle fut qi ro2 £ ye Ce qui s'accorde affez bien aux Tables Aftronomiques, qui mettent le Solftice d’Efté de l’année 1672. le 20 de Juin à quarre heures apres midi en Caïenne. à Et parce que dans le Solftice le Soleil ne varie pas plus d’une feconde de déclinaifon pendant $ heures, la hau teur folfticiale apparente du bord Septentrional en Caïenne fut telle qu’elle parut cefour-là 714 11 ge" Par la Tale Le demi diametre du Soleil étoit alors 15. 50 faivante, VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 63 La hauteur folfticiale apparente du centre du Soleil PN2 2040) Et la diftance apparente au Zenit IAMERPMRTe En H yver. La même année 1672. le 20 de De- cembre, la hauteur méridienne du bord Septentrional du Soleil 61 $r 40 .: Qui fut la moindre obfervée en tout l'hyver , car le jour fuivant elle fut A MEET ITS QC -- Ce qui s'accorde auffi aux Tables Aftronomiques , qui donnent le Solftice le même jour 20 à 7 heures après le midi de Caïenne. A l’égard de cette difference de temps il faut ôter deux fecondes. Ainfi la hauteur apparente folfticiale du même bord refte 6rd sr! 38° Le demi-diametre apparent du Soleil étoit alors 16 22 Donc la hauteur apparente du centre du Soleil 6x. 3$. 16 - Et la diftance apparente au Zenit 18 24 44 TITI. La diflance apparente des Tropiques. La diftance apparente des Tropiques en Caïenne eft égale à la fomme des deux diftances folfticiales au Zenit. La diftance folfticiale au Zenit de l’Eté a été trouvée de xd 432010" x .. La diftance au Zenit de l'hyver a. été trouvée LU EM MAT er +. La fomme eft la diftance apparente des Tropiques 460 57.4 | moe 64 _EÉLEMENS D’ASTRONOMIE IV. Comparaifon de cette diflance des Tropiques à la Tychonicienne. Selon les hypothefes de Tycho la diftance des Tropi: ques trouvée par cette méthode en Caïenne, devoit être plus grande que la veritable. Car par ces hypothefes il n’y devoit point avoir de réfraction dans ces hauteurs méridiennes de l’un & de l’autre Solftice, n’y en ayant point, felon Tycho, dans celles quiexcedent 45 degrez, & il devoit y avoir de la parallaxe qui abaïfle le Soleil dans l'un & dans l’autre Solftice, & augmente la diftance ap- parente des Tropiques au-defus de la veritable, que Tycho fait de 07 sin Te A la hauteur de 714 1 #' dans le Solfti- de: Pngmefe ce d’Efté la parallaxe 55" ‘ A la hauteur de 619 $2’ dansle Solfti- ce d’hyver | 1” 28! L'augmentation totale par la paral- laxe devoic être di as La diftance des Tropiques devoit donc paroître 471; lisæs Mais elle n’a paru que 46 57 4 Il ya donc un excès dans l’hypothefe de Tycho de eLMnT V. Comparaifon de cette difance des Tropiques à celle qui avoit êté établie dans les Ephémerides Malvaiennes. Selon les nouvelles hypothefes la diftance apparente des Tropiques en Caïenne devoit être moindre que la veritable , qui eft de 46, 58. parce que la réfraction à ces hauteurs eft plus grande que la parallaxe, & l’excës de réfraction éleve le Soleil & diminuë la diftance des Tro. piques, ce qui eft déja conforme à l’Obfervation. Par la Table fuivanté des-réfra@ions à la diffance au Zenit de 18 degrez & demi, la réfraction eft 20! La AR VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 6$: La parallaxe {elon les dernieres correétions par la même Table ii Excès de la réfraction I À la diftance au Zenit de 28 degrez & demi la réfraction 32 La parallaxe 4 Excès de la réfra&ion 18 Somme des deux excès 45 : Telle eft donc la diminution apparente de la diftance des Tropiques repréfentée par les Tables en Caïenne. La vraye diftance des Tropiques par ces Tables 464.8" o" Donc la diftance apparente des Tropi- ques par les hypothefes devoir être en Caïenne 46, $7 1$- Par les Obfervations elle a été de 46 5$7 4 à un fixiéme de minute près de ce qu’on avoit déterminé. VI. L'Obliquité apparente de l'Eclyptique. Ayant divifé en deux parties égales certe diftance ap- ». 5. parente, & fuppofé l’Equinoxial à égale diftance des deux Tropiques, l’obliquité de l’Eclyptique apparente par les Obfervations de Caïenneaéréde 234 28’ 32" Par les nouvelles hypochefes elle de- : voir être 20120 137 I n’y a donc différence que de $ fecondes, qui eft tout-à-fait infenfible. VII. La latitude apparente de Caïenne tirée des Solfices. La diftance apparente du Tropique de CET l'Eté au Zenit 18h30 2@ul Etant ôrée de l’obliquité apparente de k = 2 6: l'Eclyptique 23. 20112 Laifle la diftance apparente du Zenit ) de Caïçnne à l’Equinoxial ENET RUE Rec, del A6. Tom, VIII, x JT 66 EÉLEMENS D'ASTRONOMI:…IE£. VIII. Les veritables diffances folflitiales au Zenit de Caiïenne. Mais puifque nos réfractions & parallaxes s’accordenc fi précifément aux Obfervations de Caïenne, nous les pouvons employer avec füreté , pour déterminer l’obli. quité de l’Eclyprique, & la hauteur du Pole ,en certe ma- nicre. En Eté. La diftance apparente au Zenit dans le Solftice d’Ere 184472 Excès de la réfra@ion fur la parallaxe à ajouter 17 Diftance veritable 18. 320054 En Hyver. Diftance apparente au Zenit dans le Solftice d'Hyver 29 240444 Excès de la réfraction fur la parallaxe à ajouter 28 Diftance veritable 28 ISIER eZ IX. La veritable diflance des Tropiques , l'obliquité de l'Eclyptique , € la latitude de Caïenne. La fomme des diftances folfticiales au Zenit eft la dif. tance verirable des Tropiques 46 5$7 49 La moitié eft l’obliquité veritable de l'Eclyprique 23 218 54: Laquelle étant ôtée de la plus grande hauteur folfticiale 28 280 12 Laiffe la diftance du Zenit à l’Equi- noxial 4 356 17 ou latitude de Caïenne veritable. Et la hauteur de l’Equinoxial veritable 85 3 422 VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 67 ZX. Les hauteurs Eguinoxiales du bord fuperieur du Soleil. Ayant ajoûté à certe hauteur de l’Equi- 7. noxial le demi diametre du Soleil dans l’Equinoxe du Printemps 16! 8" La hauteur du bord fuperieur du Soleil fade - ; 85d 19 5$o Le demi-diametre du Soleil dans l’Equi- noxe d'Automne 16 514 La hauteur du bord fuperieur du Soleil dans cer Equinoxe 8$ 19 46 Et ayant ajoûté quatre fecondes pour l'excès de la réfraétion fur la parallaxe 4 : Hauteur apparente du bord fuperieur dans l’Equinoxe du Printemps 85 :x9! 54 Hauteur apparente du bord fuperieur dans l’Equinoxe d'Automne | ÉSNeFUUSO ÆX LI. L'Equinoxe de Automne de l'année 1672. ù en Caïenne. ; Le 22 de Septembre de l’année 1672. Obfirv, che 3e La hauteur du bord fuperieur du Soleil 854 12° 10" La hauteur Equinoxiale de ce bord en Fe 10: Automne doit être 8$ 19 5o Différence à la hauteur Equinoxiale 7 40 Le mouvement journalier de déclinai- fon dans l’Equinoxe d'Automne 23 30 Puifque 23’ 30" de déclinaifon don- nent i 24h of 4 à 740 donnent 7 150" Et puifque la hauteur étoitr déja moin- dre que l’Equinoxiale, l’Equinoxe avoit _précedé de #50 _ I arriva donc en Caïenne le 2 : de Septembreä 16h 10° après midi, É Ji Obferv, ch. 3. Pe 10e M. Ila 68 ELEMENS D'ASTRKONOMI:1E XII. L'Equinoxe du Printemps de l'année 1673. en Caïenne. Le 19 de Mars la hauteur méridienne du bord fupe- rieur du Soleil fut LEONE La hauteur Equinoxiale de ce bord au Printemps 8 TT Difference 9 29 Le mouvement journalier de décli. naifon eft 23 40 Puifque 23 40 de variation de décli- naifon donnent 24h 9’ 19" fecondes donne 9h 38! Heures de l’Equinoxe du Printemps en Caïenne après le midi du 59 de Mars, car la hauteur méridienne de ce jour étoit encore plus petite que l’Equinoxiale. XIII. Intervalle du temps apparent entre l'Equinoxe d'Automne & celui du Printemps. * Depuis le 2 1 de Septembre 16h ro Jufqu’au 19 de Mars "oh 38 Sont 178 jours F7BA 5218 Intervalle du temps apparent encre l’Equinoxe d’Au- romne & celui du Printemps. L'ayant ôté de la grandeur de l’année qui eft de 365 S$ 49 Refte l’intervalle de temps apparent entre l’Equinoxe du Printemps & celui de l’Automne 186 12-424 _ Et la difference des deux intervalles 7 20h $3 De l'équation du temps dans l’Equinoxe du Printemps additive, Et dans celui de l’Automne fubftractive 7+ L’Equinoxe de l’Automne autempsmoyen, 1672.21 Septembre 16 2" VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 69 L’Equinoxe du Printemps »1673.19.Mars oh 451 Intervalle de remps moyen entre l’Equinoxe de l’Automne & celui du Printemps 178) 17, 43 La grandeur de l’année eft de 365 5 49 Entre l’Equinoxe du Printemps & celui de l’Automne, 186 12 6 :_ Parles Ephemerides de Heker tirées des Tables Rudolphines 186 18, 36 Difference entre ces Tables &les Ob- fervations 611139 Ce qu'il étoit important de vérifier. XIV. Recherche de la difference des Méridiens entre Paris @ Caïenne , par le rapport des Obfervations faites dans l'un @ dans l'antre lieu. Cette difference a été recherchée par diverfes manie- res, qui ne s'accordent pas fi bien enfemble que celles qui ont été déterminées dans les autres Voyages après une plus longue expérience. Il fufft d'en rapporter quelques- unes. Premierement elle a été recherchée par l’Eclipfe de la Lune quiarriva le 7 de Novembre 1672. Le commencement de cette Eclipfe fut obfervé à Paris dans lObfervatoire Royal à 5h 15": ,40" du matin, MaisenCaïenneil-fut obfervéàr 47.12 La différence des Méridiens eft donc | EAN buse By Secondement la même difference a étérrecherchéé par YObfervation dela conjonction du premier Satellire de Jupiter ; qui arriva le premier d'Avril de là même année 1672. … CeSatellite, félon l'Obfervation de M. Richer, tou- €ha le bord Oriental de Jupiterà 7h 56! 44" n Il fe détacha dubordOccidentäro 36 16 Intervalle entre les deux phafes 2 39 32 La moirié 119 46 Xi Obferd, ch. 6: Eettre de M. Réchers 70 ELEMENS D'ASTRONOMIE Qui étant joinc à la prem. phafe 7h ;6' 44" Donnele tems de la conjonction 9 16 30 Selon lesTables reglées aux Ob. fervations du même mois, cette conjonction àrriva àParis à 12-43 1% Difference des Méridiens 3 26 33 Troifiémement on a cherché la différence des Méri diens par la comparaifon des differences des hauteurs Mé- ridiennes duSoleil aParis & enCaïenne verslesEquinoxes, par une méthode qui n’a point befoin de la connoiflance des hauteurs du Pole, nides réfractions, ni des paralla- xes. ILeft vrai qu’une feconde d’erreur en chaque Obfer- vation dans cette méthode donne une minute d’erreur dans la difference des Méridiens. C’eft pourquoi elle peut bien fuffire pour l’ufage des Obfervations du Soleil , faices en Caïenne, puifqu’elleeft rirée des Obfervations du So- leil, lorfque la différence journaliere de fon mouvement apparent en déclinaifon éroic plus fenfiblé que jamais 3 * mais elle ne peut pas fervir à tous les autres ufages indiffe. remment. Confidérant la trace du mouvement apparent du Soleil vers l’Occid.qui réfulre de la compofition dumouvement univerfel à l'Occident , & du particulier vers l'Orient que nous prenons pour méfure dés vingt - quatre heures ufuelles : dans l’Equinoxe de l’Automne elle décline de l’Equinoxial vers 1e Midy de vingt-quatre minutes ou en- viron, quielt la variation journaliere de la déclinaifon du Soleil , & dans l'Equinoxe du Printemps, elle décline prefque autant, Versle Seprentrion la ‘tracé du mouve- ment journalier du Printemps décline de la trace del’Au. tomne par la fomme des deux déclinaifons journalieres, c’eft àdire de quarante-huit minutes ouenviron : & dans les jours correfpondans dé l’Automne & du Prinremps.ces deux traces s’entrecoupent fur quelque Méridien ; & fur les autres Méridiens elles fonc éloignées l’une de l'autre YVERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 71 par la fomme de deux déclinaifons, quiconviennent à la difference du Méridien fur lequel arrive l’interfedtion. Et parce qu’aux Equinoxes la déclinaifon augmente à pro- portion des temps, cette variation de diftance eft pro. portionnelle à la difference des Méridiens ; & puis que vingt-quatre heures après l’incerfeétion des deux traces de PAuromne & du Printemps, elles font éloignées l’une de l'autre de quarante-huit minutes, chaque feconde de variation de cette éloignement donne une demi-heure de différence des Méridiens , ce qui eft le fondement de cetre méthode. L'an 1672. le 2 2 de Seprembre.à Paris,la hauteur Mé- ridienne 420,100 57 L'an 1673.le 20 de Mars Re Lt 28 La différence des hauteurs Méridien- : nes égale à la diftance des traces 8 49 L'an 1672.le 22 de Sepremb.en Caïen- ne , la hauteur Méridienne du Soleil 85 $9 10 L'an 1673.le 20 de Mars 85 57 45 . La différence égale à la diftance des traces EL 2$ - Différence entre la diftance destraces en Caïenne & à Paris 7 15 Le mouvement diurne de déclinaifon dans l’Equinoxe de l’Automne 23 30 Dans celui du Printemps 23:74 . Somme, éloignement des traces en 24 heures 47 11 Puis donc que 47’ 1 1" de variation donnent 24 heures, J' 15" entre Paris & Caïcnne donnent 342! quieft la difference des Méri entre Paris & Caïenne, trou. vée par cetre methode. Et par diverfes autres manieres, ayantexaminé la dif- ference des Méridiens, nous trouvons que les Obferva- tions varient entre 3b 27” & 3h 42’. Nous pouvons pren- Obferv. ch. 3: Voy. Tom. NL. p.331. 32 ELÆMENS D’'AÂAST RON O'M:IE dre un milieu entre ces différences , puifque la maladie de M. Richer qui avança fon retour, & la mort de M. Maurice qui arriva après le départ de M. Richer , ne per- mic pas de les vérifier parles immerfions des Satellites de Jupiter dans fon ombre, ou par leur émerfion, comme 1l avoit été arrêté. M. Picard la prend de 3P 39". Le doute de quelques minutes d’heures qui refte dans la différence des Méridiens ne fait aucun fcrupule dans les hauteurs Méridiennes du Soleil quine varient jamais plus d’une feconde à chaque minute d'heure: ce qui n’ar- rive que vers les Equinoxes, AV. Des Ephemerides du Soleil réduites au Méridien de Caiïenne au temps des Obfervations. Ayant verific. par ces Obfervarions les fondemens de V’Affronomie, nous pouvons conférer les hauteurs du So-: leil de chaque jour, & les déclinaifons qui en réfulrent, avec celles de nos Tables. Nous nous fervirons des mê.: mes calculs qui furent faits par M. le Marquis Malvafie fur nos Tables pour l'an 1663.au Méridien de Bologne, le Soleils’étant trouvé l’an 1672.au Méridien de Caïen= 7 ne au même lieu du Zodiaque, auquel il s’étoit rrouyé lan 1 663.au Méridien de Bologne, qui eft plus Orien. tale que Paris de 39 minutes d'heures , fans qu'il eut autre différence que de peu de fecondes : & nousajourons ici les. Tables des réfrations, & des parallaxes, du Soleil & du demi-diametre dont nous nous fommes fervis dans l'ufage des Obfervations. Voici la verification du retour du Soleil l'an 1672. fur le Méridien de Caïenne au même lieu du Zodiaque , au- quel il avoit été l'an 1663. fur le idien de Bologne. D'une année à l’autre le Soleil recourneau même point, du Zodiaque après s* 49! En huit années Juliennes il anticipe de 14126 Donc en neufannéesilretarde de | 4 21 La VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 73 - La différence des Méridiensentre Bologne & Paris oh 39° La difference des Méridiens entre Paris & Caïennetirée des Obfervations fuivantes du Soleil 34? Donc la difference des Méridiens entre Bologne & Caïenne par le Soleil eft de 4h 21’ égale au rerardement du Soleil aprèsneufannées, comme fi cela avoit été fait de concert. On verra par le rapport des Obfervations fuivantes avec les Ephemerides qui avaient été publiées dès l’année 1662..que la difference de la déclinaifon du Soleil ne monte pendant route l’année qu’à peu de fecondes, & que par conféquent on s'en peut fervir préferablement aux autres dans les opérations d’Aftronomie , deGéogra- phie, &dansla Navigation, AVI. Ufage des Ephemerides pour le rxppert des Obfervations aux Tables. Afin que l’on puifle plus aifément comparer les Obfer- yations faitesen Caïenneavec les Tables ; on a ajouté ici J'Ephemeride calculée pour l’an 1663. au Méridien de Bologne , quifert pour l'an 1672. au Méridien de l’Ifle, ;.. de Caïenne, ayant réduitles jours de l’année commune à la biflextile, fans y faire autre changement. Il eft vrai quele mouvement de l’Apogée du Soleil dans Pintervalle de neuf années, qui, felon les hyporhefes modernes, monte à neuf minutes & quelquesfecondes, demanderoit qu'on variàt de quelques fecondes le mouvement appa- rent du Soleil. Mais ayantexaminé quelle difference ré- fulte de certe wariation dans les hauteurs Méridiennes, on a trouvé que vers les Equinoxes & vers les Solftices, elle ne monte pas à une feconde, & que dans les autres lieux du Zodiaque elle n’excede pas cinq fecondes, qui font infenfibles dans les Obfervations; ce qui fait connoi- Rec. del’ Ac. Tom.V' III. 74 - ELEMENS D'ASTRONOMYE. tre à même temps combien il eft difficile de déterminer l’Apogée du Soleil à neuf ou dix minutes près, puis que certe difference ne produit rien de fenfible dans les Ob- fervations immédiates. On a donc jugé à propos dene rien changer à cette Ephemeride, mais de la donnertelle précifément qu’elle avoit été publiée Pan 1667. afin que Pemployant de la maniere qu’elle avoit été conftruite, & la comparant aux Obfervations qui ont été faites enfuite en Caïenne , on ait la fatisfaction de voir , que nonobftanc les difficultez qui s’étoient rencontrées dans la détermi- nation des réfractions dans nos Climats, qu'il avoit fallu employer dans l’ufage des Obfervations qui avoient fervi à conftruire les Tables, on avoit trouvé les regles du mou- vement du Soleil fapprochantes des véritables, que les mêmes Ephemerides faites pour un temps à un certain Méridien reprefenrent avec aflez de juftefle les Obferva- tions, après plufieurs années, fous un autre Méridien fort éloigné, & dansun Climat tout différent, la diffe- rence dutempsayant été récompenfée par la difference des Meridiens. On a conferé les déclinaifons du Soleil tirées de ces Ephemerides par le moyen de l’obliquité de lEcliptique qui avoir été établie de vingr-trois degrez vingt-neuf mi- nutes, avec les déclinaifons cirées des Obfervations de Caïenne corrigées par les réfractions & par les parallaxes de la Table & par le demi-diametre apparent du Soleil, tel qu’il eft reprefenté à chaque temps de l’année par la Table des demi- diametres qu’on à ajoutée ici, & par la hauteur du Pole de Caïenne déterminée par les Obferva- tions des Solftices de 4 degrez 56" 18", & on a trouvé plus de 40 Obfervations des hauteurs Méridiennes du Soleil en divers mois de l’année qui s’accordent avec les Tables à 10 ou 1 2 fecondes près, VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 75 XVII. Dénombrement des Obfervations qai s'accordent ® mieux avec les Tables. Telles font les Obfervations faires l’an 1672. Le mois de Juin,les jours 9,13,1$,16,17,18,19,20, 25529, 30. . De Juiller dela même annéele $ , 14, 29. De Septembre, le 6, 12,13,14, 18, 29. Le 1. d'O&tobre. De Decembrelerr,14,20,22, 23. Et de l’an 1673. Du mois de Janvierle 7, 10, 11,20, 25. De Février , le 11 &le28. DeMa le" 16:;2%,/24, 259, 27,37. Le premier jour d'Avril, lors que le Soleil pafla par le Zenith, & le jour fuivant. Ces Obfervations qui s’accor- dent fi bien avecles Tables, fontàla verité entremêlées d’autres qui ne s’y accordent pas fi exactement: néan- moins la différence ne monte prefque jamaisà une minu- te, &alorsles intervalles aux Obfervations précedentes & fuivantes qui s'accordent mieux aux calculs, rendent parleurirrégularité ces Obfervations fufpectes de quel- que petite erreur, qu'il eft extrêmement dificile d'éviter roujours, quelque foin qu’on yapporte. XVIII. Exemples du rapport des Obfervations aux T'ables en deux hauteurs Méridiennes de fuite > une du bord du So- leil faperieur Auftral; l'autre du bord inferieur Borcal par l'OËfans , qui abaiffoit de 10 fecondes. 1672. Le1s.Tuin Zer6.Fuin, le bord fuperieur le bord inferieur Anffral. > Boreal. Hauteur du bord du Soleil 71448’ so" 71415’ Pour la correction de l'Oétans 10 I 1! ÿ © Ki 76 ELEMENS Hauteur corrigée Réfraction par la Table Parallaxe du Soleil Excès de la Réfration Hauteur véritable du bord Demi.diametre du Soleilà ôter Hauteur du centre: Hauteur du Pole Diftance du Soleil au Pole Déclinaifon du Soleil Le lieu du Soleil L’obliquité de l'Ecliptique Déclinaifon par le calcul Parl’Obfervation réduite Difference du calcul à l'Obfervation réduite. UD dE XIX. Au retour du Soleil, à deux hauteurs Méridiennes peu differentes des deux précedentes. Hauteur du Boreal'inférieur Correction del O&ans. Hauteur corrigée Réfraion, Parallaxe Excès de réfraéion: Hauteur véritable du bord: Demi:diametre du Soleil Hauteur du Centre Hauteur du Pole Diftance au Pole: Déclinaifon Borsale 19. 3 16 D’ASTRONOMIE 74649". 0", 7rémg 7: 48 44 71 14 58 LE dajouter I $ 50 71.32 $4 71 30 48 4 56 18 4 56 18 66 36 36 66 34 30 23/2 Par l'Ephemeride.. H21$ 23 29 27 23724 24 29 2 1672. 25. Juin. 5. Fuillet. 71416" 30" 719640" 10 10 71 16 40 71 56 $o 20 19 3 3 17 16: Ti T6 x3 71 56034 1$ 50 F$ ft 7TLUS2 LS UNE X 2 one 4:56 E83 4 638 663555 67 1627 PPPET ST TOP 29,-23.7308 325926 02 13 2) 124 23 25, 30 TO NT PTS LEE pa VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 77 Par l'Ephemeride. Le lieu du Solëil GA4dz; 48" +4 7 32 L'obliquité de l’Ecliprique 23 29: Déclinaifon Boreale: Z3,24 I, 22 43 $8 Difference à l'Obfervation réduite 6 $ XX Proche du Zenith, oùiln y a point de réfrattion nË de parallaxe: r673. le 31. de Mars: Hauteur dubord fupérieur du Soleil 8gd $1” ro” Correction de l’Otans 10 Hauteur du bord corrigée 89 5$z 20 Demi-diametre du Soleil PROS Hauteur'du Centre 85 36 15 Hauteur de l’Equinoxial. SL ler 4 * Déclinaifon Boreale: Se 24 1 Par l'Ephemeride: Le Heu du Soleil . Yrx-Vr6v 130 L’obliquité de l’'Ecliptique 23 29 Déclinaifon Boreale pe! 27 Difference à l'Obfervationréduite: $ ÆXT. Proche de La plus grande difante Méridienne du Se leil au Zenith où la réfrattion eff plus grande. 1672. le 121. Decembre. Hauteur.du bord fupérieur du Soleil 614 52’ s" Correction del’O&tans 10: Hauteur.corrigée 64 ,,52%.,14. Réfraétion 37 Parallaxe du Soleil. 3 Excès deréfration 27 Hauteur véritable du bord fupérieur GE ST. 148 78 : ELEMENS. D'À ST ROINOMIHE. Demi-diametre du Soleil 16 234 Hauteur du Centre ait A RCE ERE Hauteur de l'Equinoxial 8i52 ulzuoda Déclinaifon Auftrale Billy srl , Par l' Ephemeride. ; :" FONRER Le lieu du Soleil, % 1. 45. 48 L'obliquité de l'Écliprique ne 12 3 RO Déclinaifon Auftrale 23.12 81e Précifément commepar l’Obfervation réduite. + Danscette derniere obfervation , comme auf dans les quatre premieres que nous avons calculées, la déclinai- fon du Soleil ,-felon les hypothefes de Tycho, eit deux minutes & Frs plus grande que par les mêmes Obfer- vationsréduites , & la réduction étant faire felon les Ele- mens de Tycho , la déclinaïfon de fes Tables excede quelquefois la déclinaifon obfervée & réduire de 5. mi- nutes, comme il paroît par l'exemple de la premiere de {es bbfEations réduite comme ici. XXII. Exemple de la réduttion des Obférvations à ls Tychonicienne. Ze 15. Juin 1672. Hauteur du bord fupérieur Auftral du So- lei] corrigée 714. 491 + o! Parallaxe Tychonicienne fans mélange de réfraction s7 Hauteur du bord fupérieur réduite ‘gl, 490 Demi-diametre du Soleil felon Tycho 1$ 0. Hauteur du Centre réduite e A AL ES 4 Hauteur du Pole Se ER 0e Diftance au Pole 66 38 39 Déclinaifon par l'Obfervation réduite à la’ Tychonicienne 23 + 200 Les Tables de Tycho la donnent 23 26035 1 Pare md VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 79 Différence Thyconicienne ga 4 Notre difference etoit O Il paroît donc par ces exemples, que les Elemens par lefquels nous avons réduit les Obfervations faires en Eu- rope pour la conftruétion des Tables, réduifent avec la même juftefle les Obfervations faites en Amerique pro- che de l’Equinoxial : de forte qu’elles s'accordent à ce que donnent les Tables mêmes ; ce que ne font pasles Elemens dont Tycho s’eft feryi dans la réduction des Obfervations. r 44 p- + En A D'UTE"S DES REFRACTIONS des Parallaxes, ET DU DEMI-DIAMETRE DU SOLEIL, an $ EPHEMERIDE DU SOLEIL, pour l’Annéc 1672. TABLE _WERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 81 TAG EL EE © DES REFRACTIONS ET DES PARALLAXES du Soleil. Dif-| Hau- tance Îteur. a Ze- nits + PA m O Ÿ CN OQun RS bb m © | b RSR ECC O 9) DU Qi BB pb I I I I Z 2 2 2 2 2 2 2 3 3 3 3 5 4 4 4 5 6 6 2, 8 1 Dana m M M mm me M HE HO 0 0C000000000000 Lan Le [e°»] EN O = D dE RM GE I co Rec. del Ac. Tom,.V' III. 182 . ELEMENS D’'ASTRONOMIE } TABLE DU.-DEMI-DIAMETRE du Soleil. Demi-diamétre du Soleil. | Mois. ours. 16! 23!| Decembre. 28 16 22 II 16 21 | Decembre. : 16 20 | Novembre. 22 16 19 17 16 18 13 16 17 9 16 16 | Novembre. 1 4 16 OÙ | a 16 14 | Oétobre. 13% 27 16 15 23 16 12 19 16 11 15 16 10 12 16 9 9 16 8 G 16 7 | Oütobre. 3 16 G | ————— 16 s Septembre. 16 4 16 3 16 2 16 1 16 o 15 59 15 58 1$ 57 15 56 15 5 15 s4 15 53 15 s2 Juillet. 15 51, | ‘Juillet. 15 50 | Juin. VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 83 EPHEMERIDE DU SOLEIL 1672. AU MERIDIEN DE LISLE DE CALENNE. Janvier. Fevrier. Mars. Avril, © (o) | © © æ Y À D 1 on [Pers] D 3 on [fewrs] D 3 mors] D 3 n II II 31 1 [12 43 52 | O|10 $6 31 O | II 41 49 12 12 42 | 2/13 44 40! 1|11 56 33 I | 12 40 47 13 13 53| 3144; 27] 211256 33 | 2|13 39 43 14 15 4] 411$ 46 13| 313 $6 31] 3 |14 38 37 15 16 1$ | 5|16 46 $9| 4/14 $6 27| 41|1$ 37 29 16 17.26 | 6 |17 47 43] 5$ |15 56 21 | 5 |16 36 19 17 18 36| 7 /|18 48 26| 6|16 56 13| 61|173$ 7 18 19 45 | 8/19 49 8] 71756 3| 7|18 33 53 19 20 $4| 9/20 49 49| 818 55 s1| 8 |19 32 37 20 22 2/10 {|21 $o 28 | 9|19 55 37 | 9/20 3r 19 222010 LE lg sa) 151! 10 (20 5542 || 10 | 21,291159 22 Cat ra 250 39) (nr loir 255% 2320 1X |122 28,37 23 25 23 | 13 |24 $2 11 | 12122 $4 43 | 12123 27 14 24 26 28 | 14 |2$ 52 41 | 13 |23 $4 21 | 13 [242$ 50 25 27 32/1526 $3 8 | 14/24 53 $6 | 142$ 24 24 26 28 35 | 16 |27 53 33 | 15 |25 53 29 | 15 |26 22 56 27 29 37 | 17 [28 53 56 | 16 |26 52 $9 | 16 |27 21 26 28 30 39 | 18 |29 54 17 | 17 [27 52 28 | 17 |28 19 54 29 31 41 | 19 [oX$4 36 | 18 [28 sr 55 | 18 | 29 18 :8 032 43 | 20 |1 5$4 54 | 19 [29 sr 20 | 19 [OS 16 40 33 441212 $$ 10 | 20 |oV$0o 43 | 20 |L 15 o 34 45/2213 $$ 25 |21]1 $o 4/|21/|2 13 18 35 441234 55 39/2212 49 24| 223 11 35 36 431 24]$5 55 4212313 48 42|23|4 o $r 37 4112516 56 42414 47 $8|241$ 8 38 371 26|7 56 14|2$|$ 47 12|25|6 61 39 32127 |8 56 2212616 46 24|26|7 4 27 40 26|28|9 $6 28 |27|7 45 3412718 235 41 19/29 |10 56 $1|2818 44 42 | 2819 o 42 10 42 II - 29 9: 43 47 | 29 [9 58 47 IT 43 2 30 | 10 42 $o | 30 |10 $6 so 84 ELEMENS D'ASTRONOMIE. EPHEMERIDE DU SOLEIL 1672. AU MERIDIEN DE L'ISLE DE CAIENNE. May Juin. Juillet Aowff. O (oO) © © Jours. ÿ Jours pus Jours. Cr] Jours (91 o |10 $6 jo] o|10 44 43 | 09 21 38| o 57 28 tre $4 $2 | 2240 42 44 | Si lro:x8, 48 |: x S4 57 20] 02 62 2 RS IIS 925 2 Aa T6N 91 12 S2 27 3 [13 so jo! 3/|13 36 45] 3|12 13 10| 3 |11 49 58 4 |14 48 47| 4114 34 4] 4113 10 21 | 4]|12 47 30 $ [15 46 42] $|1$ 3123 | S]14 432] $ 113 45 3 6116 44 36| 6116 28 42| 615 4 44| 6 |14 42 38 7 li '42 28107 117 261 0 |: © loré vu} 56 |7- 40 8 [18 40 18| 8 [18 23 17 | 8 |16 59 8| 8 37 51 9 [19 38 6| 9|19 20 34| 9|17 57 20| 9 35 23 10 |20 35 $3 | 10 [20 17 $0 | 10 | 18 $3 33 | 10 RS Lu 11 2x "33! 39 |'Tx let 25,5 | RE | topo) 46 |; 17 30 48 12 [22 31 24 | 12 |22 2 19 | 12 | 20 48| ‘0 | 12 28 30 13 [23 29 8|131|23 9 33 | 13 |21 45 14|13 26 14 1424 26 $1|14|24 6 46 | 14 |22 42 28 | 14 24 0O IS |[2$ 24 32 | 15 |2 3 59 | 15 123 39 43 | 15 21 47 16 126 22 12 | 16 [26 1 12 | 16 |24 36 59 | 16 19 35 17 |27 19 $1| 17 |26 58 24 | 17 |25 34 16 | 17 17 24 18128 17 29 | 18 |27 55 36 | 18 |26 31 34 | 18 1$ I4 19 [29 15 6|19/|28 52 47 | 19 [27 28 $2 | 19 13 6 20 |oxx 12 42 | 20 | 29 49 $8 | 20 |28 26 11 | 20 10 $9 21/1 10 16|21|ow&417 8 | 21 |20 23 30 | 21 8 $4 22/2 7 49|22|1 44 18 | 22 |o@ 20 So | 22 |onp 61 ÿ1 2: ts) 41 | 23 [2 40128 22 ln MON 22 rene 24 Wan) $r 24 [3 38138 ll24 121 15/3231 24 127 215 2$|$5 o19|2$|4 35 48 | 25 |3 1255 |2513 o 55 265 57 46|126 |5 32 58 | 26 |4 10 18 | 26 |3 58) $7 27 F6 ‘les larle 30 S|27|1$t 4227 |4. 5708 28 7 237 128 727 19 | 28 | 67 A5 :7 |128 | 52 gl ro z9 |& so Gl2|8) 24,28 | 29 |7 2133 ||2x LENS] v9 30) lot Cyr 22 [lolo Gris |! 30 | 8 of o [ol 51249 31 [ro 44 43 3118 5728 | 31/8 49141 Septembre VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 85! ‘ EPHEMERIDE DU SOLEIL 1672. AU MERIDIEN DE L'ISLE DE CAIENNE. Septembre. Octobre. Novembre. Decembre. (©) (©) Jours. ours Jours] Mé4+ [Jours o |9 VO SJ Den BR w D = O 9 ON] Dia BR LU D © \D GONJ On -R Lo D = © GI An ER & D = © 2 2 3 3 3 4 4 4 5 ÿ 6 6 je 7 8 9 9 DLLD MM M mm em mm nm D D D D 0 Le LR BP ae QG HDI] 0010 (D ON Qa-R me de me “|? Rec. de l Ac. Tom.VIIZ. M 86 EÉLEMENS D'ASTRONOMIE. EPHEMERIDE DU SOLEIL 1673. AU MERIDIEN DE RU DE CAIENNE. Janvier. Fevrier. Mars. Avril. VERITFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 87 XXII. Réflexions fur la conformité des Ephemerides avec les Obfervations de Caïenne. La conformité d’un très-grand nombre d'Obferva- tions avec les hyporhefes, eftune preuve de la juftefle des unes & des autres. Car iln’y a pas lieu de l’attribuer au hafard qui n’eft jamais conftant ni uniforme Mais pour ne pas exiger par cout une conformité plus exacte que des Obfervations ne peuvent promettre, il eftà propos d’e. xaminer à quel degré de juftelle elles peuvent parvenir. Pour juger à fonds de la jufteffe qu’on peut avoir dans les Obfervationsde Caïenne, il faut confidérer que le Sex- tans de fix pieds de rayon avec lequel elles ont été faites, donne les minutes de la grandeur d’un quart de ligne prife dans fa circonférence , où les fecondes n’occupent que la deux-cens-quarantiéme partie d’une ligne. La grofleur du cheveu bandé par le plomb qui pend du Centre pour marquer les hauteurs eft la vingt-quatriéme partie d’une ligne , & elle occupe dix fecondes, tant dans la Circon- ference du Sextans, que dans les lignes tranfverfales qui font coupées obliquement , quoiqu’elles foient tirées à d’eflein d'augmenter les efpaces pour mieux diftinguer les minutes & les fecondes. Il faudroit un inftrument dont. Je rayon für dix fois plus grand, c’eft-à-dire, de foixante pieds, pour avoir les fecondes égales à l’épaifleur d’un cheveu ; & nousavons prouvé que par ces grands Inftru- mens on apperçoit un tremblement dans l’image du Soleil caufé par l'agitation del’air , qui nuit à la précifion qu’on efperoic de leur grandeur. Il eft aifé de comprendre combien il eft difficile de s’aflurer des fecondes , tant dans la divifion de l’Inftru- ment, que dans la rectification qu’on en fait par deux Ob- fervationsau Zenith ouà PHorifon, & dans chaque Ob- fervation particuliere , où l’on ne juge des fecondes qu’à vüé d'œil , &à peu-près ;toute la feureté ne fe trouvant 88 ELEMENS D'ASTRONOMITE pas dans les vis qu’on y employe quelquefois. Certe difi- culté s’augmente dans les Inftrumens mobiles qui tour- nent fur unaxe, dans lefquels on a éprouvé , qu’en le mouvant, la pefanteur caufe un peu de contorfion, qui peut faire unc différence de quelques fecondes. Il eften- core aifé de voir combienil eft plus difficile que des hypo: thefes fondées fur d’autres Obfervations faites en divers temps, en divers lieux , & par divers Inftrumens, s’accor- dent, à quelques fecondes près, avec un grand nombre d’Obfervations nouvelles. Or puifquenous avons trouvé, que parmi les Obfervarions des hauteurs Méridiennes du Soleil faires en Caïenne dans le cours d’une année , il yen a plus de quarante qui s’accordent, a 10 ou 12 fecondes près, avec celles qui font tirées des Ephemerides calcu. lées dix ou douze ans auparavant : il faut bien qu'il y aït de la juftefle dans les unes & dans les autres , qui eft mème plus grande qu’on ne l'avoir ofé efperer. Il ne faut pasaufli s'étonner fionne trouve pastoujours certe conformité fiexacte. Les erreurs aufquelles les Ob- fervations fonc fujertes ou par le défaut des Inftrumens & de leur application, ou par quelque difpofition exeraor- dinaire de l'air, peuvent êtrearrivées tant aux Obferva. tions nouvelles , qu’a celles qui ont fervi a établir les hy- porhefes. On ne doit pas aufh rejeter la faute tout d’un cô- té : elle peut être partagée, & être indifferemment tantôt plus d’un côté, rantôt plus de l’autre. Le préjugé eft ordinairement plus favorable aux Obfervations immé- diates qu'aux hypothefes qui s’en éloignent , parce que les hypothefes étant fondées fur un grand nombre d’autres Obfervations, elles peuvent être chargées de routes leurs erreurs, & de celles qu’on peut faire dans leur ufage, & dans lesconféquences qu'onena tirées, Maisil ya descas où les erreurs des Obfervations immédiates fe manifef_ tent, commelors que comparant les précedentes aux {ui. vantes, VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 89 -vantes, on trouve que les differences ont entre elles des irrégularitez extraordinaires, qui interrompent la fuite uniforme qui fe trouve dans les Obfervations plus exactes. L'Obfervation qui caufe cette interruption eft fufpe&e ; & on a lieu de lui attribuer principalement la difference qui eft entre elle & l’hypothefe dontelle s'éloigne , pendanc que les Obfervations précédentes & fuivantes s’y confor- ment. On ne trouve gueres de ces differences dans les Obfer. vations de Caïenne. Parmi un fi grand nombres de hau- teurs Méridiennes du Soleil obfervées l’an 1672. & l’an ‘1673. il n’y en a que deux qui ont deux minutes moins que celles qui font tirées des Ephemerides: l’une eft du 19. Janvier , l’autre du 9. Février 1673. dont les differences des hauteurs Méridiennes des jours précedens ont aufli prefque deux minutes moins que les differences préceden- tes, quoiqu’elles duffent plûtôt augmenter , parce que les differences des déclinaifons du Soleil en allant vers l'Equinoxe augmentent toujours. Ilyaendivers autres endroits des irrégularitez moins confidérables dans les differences journalieres des hau- teurs Méridiennes du Soleil : mais a la réferve des deux cas précedens, la difference qui fe trouve entre ces hau- teurs & ces Ephemerides n’excede que rarement d’une mi. nute ; au lieu que les Tables Aftronomiques qui avoient été conftruites auparavant s’éloignent fouvent de 4 ou $ minutes des Obfervations réduites par les Elemens des mêmes Tables. Il n’y a pas d’Elemens mieux établis dans l’Aftronomie que ceux qui font fondez fur un grand nombre d’Obferva- tions conformes aux hypothefes. Nous ferons ici le récit de ceux qui font fondez {ur lesObfervations qui s’y accor. dent le mieux ; & nous ne manquerons pas d'indiquer ce qui refte encore de douteux en quelques autres Elemens qui ne font pas verifiez par une correfpondance fiexacte,. Rec. de l' Ac. Tom.V' III. N 90 ELEMENS D'ASTRONOMIE, XX IT. Les Elemens des T'ables du mouvement du Soleil confrmex par les Obfervations de Caïenne. Les Tables d’où les Ephemerides précedentes ont été tirées , furent dreflées l’an 1660 , lors qu'après cinq an- nées d’Obfervations très-exates , on eut trouvé que les réfractions du Soleil & des Aftres ne finifloient pasa 45 degrez de hauteur , comme on avoit fuppofé jufqu’alors ; mais qu’au-deflus de cette hauteur elles étoient encore de plus d’une minute, & qu’elles ne fe rerminoient qu’au Zenit. Ayant donc réduit les Obfervarions faites en Europe par cette hypothefe pratiquée en deux manieres differen- tes, mais équivalentes entre elles dans nos Climats, dont l’une eft celle a laquelle nous nous fommes arrêtez après les Obfervations de Caïenne , qui employe pendant toute l’année les réfraéions de la Table que nous avons donnée ici, & des parallaxes peu différentes de celles que nous avonsajoutées dans la même Table; nous trouvâmes qu’il n’étoit pas neceflaire de rien changer aux Epoques du moyen mouvement & de l’Apogée du Soleil des Tables Rudolphines. Le moyen mouvement du Soleil pour le premier de Janvier de l’an 1660. au Méridien de Bologne fut placé à dix degrez 46’ 27" du Capricorne, qui au Méridien de Paris reviennent à dix degrez 48’ 0", &l’Apogée du So- leil au commencement de a même année à fix degrez 45’ de Cancer. Mais on furobligé de diminuer l’excentricité du Soleil donnée par les Tables Rudolphines, de fa dix-huitiéme partie, la faifant de 1 7 milliefmes de la moyenne diftance du Soleil à la Terre ; au lieu que Kepler , dans les Rudol- phines, la fuppofe de 1 8 milliefmes. Ainfi toutes les équa- tions du mouvement du Soleil données par les mêmes Ta- bles, comme fondées fur l’excentricité, furent diminuées en même proportion. VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 917 Kepler avoit diftribué l’inégalité du Soleil en deux par- ties : l’une optique , qui réfulre de l’excentricité à caufe de la Perfpe&ive ; l’autre phyfique ou réelle, qui eft un effec naturel d’acceleration véritable à mefure que la dif- tance du Soleil à la Terre diminuë , & d’un retardement réel à mefure que certe diftance augmente: ce qui avoit déja été établi dans les Planeres fuperieures, & dans Ve- nus par Prolomée. Cette diftinion ayant été verifiée dans la conftruction de nos Tables par la comparaifon de la variation apparente du diametre du Soleil depuis PA- pogée jufqu’au Perigée avec l’acceleration apparente de fon mouvement laquelle fe fair en même remps, on trou- va que la vitefle apparente du Soleil augmente en propor- tion double del’augmentation de fon diametre apparent : de forte que quand le diametre du Soleil en paffant de l’A- pogée vers le Perigée augmente de fa trentiéme partie, le mouvement apparent augmente de deux trentiémes,donc l'une eft optique , & vient de la même caufe ui fait l’aug- mentation apparente du diametre du Soleil ; & l’autre par conféquent et phyfique, à peu-près égale à l’oprique. Dans la réduction des Obfervations de Caïenne nous avons employé le demi-diamerre du Soleil dont la varia- tion eft feulemenr optique ; & dans les Ephemerides que nousavons comparées avec les Obfervations , nous avons employé deuxinégalirez du mouvement, l’une optique, & l’autre phyfique ; & cela a bien réüffi.Ces Obfervarions peuvent donc fervir à confirmer certe diftinction, quoi- qu’elles ne foient pas par tout fi précifément conformes au calcul, qu’elles faffifent à démontrer que l'inégalité phyfique foit précifément aufli grande que l'optique. Tous les autres Elemens fe verifient enfemble par un grand nombre d’Obfervations faices en Caïenne en di- vers temps de l’année : mais celles qui furent faites près des moyennes longitudes fur la fin de Seprembre & au commencement d'Oétobre de l’année 1672. à la finde N ï 92 ÉLEMENS D'ASTRONOMI:E. Mars & au commencement d'Avril de l’an 1673. font les plus propres pour vérifier le moyen mouvement & l’ex- centricité du Soleil. Elles vérifient ces deux Elemens tels qu’ils font pofez dans les Tables, parce que ces Obferva- tions s’y accordent en l’un & l’autre temps à quelques fe- condes près. Ajoutant à ces Obfervations celles du 1 $ & _du 28 Juillet, &cellesdu 10, 21, 23 & 25 de Janvier qui font éloignées des moyennes diftances, & quis’accor- dent aufli avec les Ephemerides , à quelques fecondes près, ona la confirmationde la jufte fituation de l’Apo- gée ; & routes ces Obfervations enfemble confirment la maniere de diftribuer l'inégalité du Soleil par diverfes parties de fon cercle annuel , quoiqu’aux autres temps de l’année les Obfervations ne s'accordent pas toujours fi précifément avec les Ephemerides , que cette diftribu- tion fe trouve jufte par tout jufqu’aux fecondes : de forte que pour reprefenter avec la même exactitude toutes les Obiervations des autres temps de l’année , il faudroit trouver une maniere de diftribuer les inégalirez differente de celle qui eft employée par tous les Aftronomes. Mais comme ces Ephemerides, celles qu’elles font, reprefen- tent une grande partie des Obfervations faites en diverfes, faifons de l’année à une fixiéme de minute près, & routes les autres qui fontexempres de plus grands doutes à une minute près, il nous fufhra d’être perfuadez par ces Ob- fervations , que ces Ephemerides donnent toujours les Déclinaifons du Soleil à une minute près ; ce qui fufñic pour l’ufage dela Géographie, & de la Navigation, & pour la plufpart des opérations Aftronomiques. Pour ce qui eft des Obfervations proche des Solftices de l'Eté & de l’Hiver qui s'accordent parfaitement avec les Tables, elles confirment l’obliquité de lEcliprique (qui eft la clef de route l’Aftronomie) telle qu’elle avoir été établie, de 2 3 degrez 29 minutes. YERIFIEZ PARLES OBSERVATIONS. 93 XAV. Des Demi.diametres du Soleil. Comme dansles Obfervations des hauteurs méridien- nes faites en Caïenne on a pris tantôt le bord Septentrio- naldu Soleil, & tanrôrle bord Auftral, on a été obligé de donner la Table des demi-diametres apparens du So- leil tels qu’on les trouve toute l’année par le moyen dela Lunette , afin de trouver leshauteurs du centre , ajoutant ou Ôtant le demi-diametre à celles des bords. Le quinziéme de Juin 1672. M. Richer obferva en Caïenne la hauteur du bord Auftral du Soleil, quia fon égard étoir le fuperieur ; & le jour fuivant il obferva celle du bord Auftral qui étoit l’inferieur en Caïenne & le fu- perieur à Paris : & néanmoins l’une & l’autre Obfervation s'accordent avec les Tables, à 4 ou 6 fecondes près, la réduétion étant faite en ôtancle demi-diametre du Soleil dans la premiere Obfervation , & l’ajourant dans la fe- conde cel qu'il fe trouve dans la Table des demi-diame- tres que nous avons ici ajoutée. On peut dire que cette Table s'accorde avec les Obfervations de Caïenne dans la précifion que POdansavec lequelelles furent faites les: peut donner en deux hauteurs méridiennes de deux jours de fuite. Les demi-diametres de cette Table font tels qu’on les trouve en mefurant par un Micrometre l’image du Soleil faite à un foyer de la Lunette, &la comparant à la dif tance de l’image a un point de l’obje&if, où elle fait un angle égal a celui que le Soleil fait au dehors. On trouve ce point par les principes de la Dioptrique dans l’axe du verre a peu-près a la troifiéme partie de fon épaifleur prife du côté de l’objet , lors que le verre eft également convexe des deux côrez , comme on les fait le plus fou- vent. La proportion du diametre de cetteimage bien cermi- née, 4 la diftance de ce point, donne donc l'angle égal a Ni 94 ELEMENS D'ASTRONOMITE celui du diametre apparent du Soleil. On fuppofe dans cette méthode que les rayons qui viennent d’un feul point de la circonférence du Soleil a toute l'ouverture de la Lu- netre après deux réfraétions dans les deux furfaces du verre, vont s'unir dans un feul point de la circonférence de l’image ; car s'ils nes’uniflent pas dans un point, mais feulement dans un petit cercle, le diamerre de l’image eft augmenté du diametre du petit cercle formé par la diva- rication des rayons qui viennent du même point du Soleil, Ileft vrai que certe union ne fe fait pas dans un point indi- vifible, puis qu'on fçait aflez que la figure fpherique qui eft celle qu'on tâche de donner aux verres objectifs com- me celle qu’on peut former plus exaétement , n’unit pas les rayons parallelesa un point ; de forte qu’a la rigueur cette image eft un peu amplifiée par la divarication des rayons ; mais certe divarication pafle pour imperceptible lors que l’image paroïît bien nerte & bien coupée faifant voir experience qu'on peut allonger de quelques lignes une grande Lunertte fans nuire a la netteté de Pimage : quoiqu'il foit certain que les rayons coupez au-deça ou au-dela de leur concours forment l'image plus grande que dans le concours. Mais comme cette augmentation qui fe fait au-deça & au-dela du concours eft d'autant plus petite que l’ouver. ture qu’on donne au verre objedtif eft plus étroite, non- {eulement on prend garde de ne laïfler pas a ce verre une ouverture fi grande qu’elle caufe de la confufion dans les images qu’elle forme au foyer ; mais on a foin en mefu- rant ces diamerres de ne laifler qu'une ouverture plus pe- tite qu'a l'ordinaire. On mefure aufli le diamérre du So- leil par la lunette en mefurant le temps que fon image em- ploye en paflant par le filet perpendiculaire à la ligne de fon mouvement vers l'Occident, donnant à une minute de temps 1 $ minutes, & à une feconde 1 $ fecondes, Lors que le Soleil eft dans l’Equinoxial : mais lorfque le Soleil YVERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 95 décline de l’'Equinoxial, on confidere ces minutes & fe. condes dans le parallele qui convienc à la déclinaifon, le- queleftun moindre cercle ; & on le réduit aux minutes & fecondes d’un grand cercle. Er dans certe méthode non feulement il faut avoir la même circonfpe&tion que l'image foit dans le foyer ; car fi elle eft un peu éloignée, elle eft amplifiée, & mec un peu plus de temps à pañler ; mais il faut avoir une attention particuliere à compter le battement de la pendule, choïfiffant les obfervarions dans lefquelles il arrive que la pendule bat à linftant que l’image du Soleil arrive au fil, & à linftant qu’elle le quit- te, de peur qu'il n’y ait quelque demi feconde d’erreur, qui dans le diamérre feroir une erreur de 7 ou 8 fecondes. Tels font les demi-diamétres marquez dans la petite Table à divers jours de l’année, qui font un peu plus grands que les demi-diamétres qu’on trouve lorfqu’on les mefure par l’image du Soleil faite par les rayons qui paflent par un trou ouvert & fe terminent à une-furface Gppofée, en rabatant pourtant le diamétre de l'ouverture du trou. Dans cette méthodeil y a de la diminution dans l’ima- ge du Soleil ; parce que la circonference de l’image eft formée par les feuls rayons qui viennent d’un point de la circonference du Soleil paflant par un point de la cir- conference du trou , qui ne font pas dans l’image une cir- conférence perceptible comme celle qui eft formée dans Fautre méthode par les rayons qui viennent d’un point de la circonférence du Soleil à toute l’ouverture du verre, & s’uniffent dans un point de la circonférence de l’image, où par leur union ils forment un point très-perceptble. Mais la circonférence de l’image qui pañle par un-trou ; n’eft fenfible qu’à Fendroit où il ÿ a dés rayons qui vien- nent d’une largeur confidérable au-deédans du limbe du Soleil : ainfi elle eft diminuée. Telle eft celle qui s’obferve dans la grande Méridienne de Bologne, laquelle rece- 96 -ELEMENS D'ASTRONOMIE vant le Soleil par une petite ouverture faite dans la voute de la grande Églife de Saint Petrone , donne le diamétre du Soleil après que le diamétre de l'ouverture du troua été rabatu, toûjours plus petit qu'on ne le trouve par la lunette: ce qui pourtant ne nuifoit point aux Obferva- tions du centre du Soleil, parce qu’on déterminoit le cen- tre par l’obfervation de l’un & de l’autre bord faite dela même maniere. Ainfi l’image étant également accourcie . de côté & d'autre, le vrai cenrre reftoit au milieu entre les bords fenfibles. La difference entre l’une & l’autre maniere n’eft pas petice , étant prefque la cinquante-fixiéme partie de tout le demi-diametre du Soleil : de forte que fi l’on veutavoir par cetre Table le demi-diamétre du Soleil comme on le trouvoit par l'image du Soleil formée par un trou ouvert, & corrigée en tant le demi-diamérre de l'ouverture, il faut ôter du demi-diamérre du Soleil fa cinquante-cin- quiéme partie en tous les temps de l'année ; & on l'aura tel que nous le trouvions par cette methode. XAV I. Recherche de la parallaxe du Soleil par le moyen de celle de Mars obfervé à méme temps à Paris er en Caïenne. Toutes les Obfervations Aftronomiques faites depuis quelque temps pour trouver la proportion du demi-dia- metre de la Terre à la diftance des Planetes, avoient fait connoître qu'elle n’eft bien fenfible. qu’a l'égard de la Lune , dont la parallaxe , lorfque la Lune eft le plus pro- che de la Terre, eft de plus d’un degré, & fe peur trouver en plufieurs manieres à une minute près. Mais la parallaxe des autres P laneres eff fi petite, qu’on a beaucoup de peine à la déterminer par les Obfervations les plus exactes. On avoit déja perdu entierement l’efperance de la pouvoir obferver immédiatement dans les Planeres plus éloi- gnées, & il ne reftoit qu’à eflayer fi on ne la pouvoir pas | trouver ARE > VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 97 trouver dans lesautres ; lorfqu’elles font.plus proches de larlerre. 44 AFF PRIE Dans les hypochefes de Copernic & de Tycho qui dé- rerminent la proportion des diftances de toutes les Pla- nétes qui font au-deflus de la Lune, par les feules appa- rences de leur mouvement, il fuffit de déterminer par les Obfervations immédiates la diftance d’une feule Plaz nete, pour en tirer par le calcul celles de toureslesautres. Il faudroit commencer par la diftance du Soleil à la Terre , à laquelle les Aftronomes modernes comparent la diftance de toutes les autres Planeres au Soleil. Mais la parallaxe du Soleil n’eft pas la plus facile à déterminer : - car outre qu'il n’eft jamais fi proche de la Terre que le font quelquefois Mars, Venus , & Mercure ; on ne le voit point ordinairement parmi les Etoiles fixes avec lefquelles on le puifle comparer de divers endroits de la Terre ,ou d’un même lieu à diverfes heures du jour ; qui font lesmae nieres les plus füres de trouver les parallaxes. La Pla- nette fur laquelle on peut faire le plus de fondement pour cette recherche eft celle de Mars, qui dans fes oppofitions avec le Soleil eft toûjours plus proche de la Terre quele Soleil même, & peut alors être comparé avec les Etoi. les fixes à toutes les heures de la nuit. Parmi toutes les op. pofitions de Mars au Soleil , la plus favorable pour cette recherche eft celle qui arrive lorfque Mars eft proche du Perigée de fon excentrique,comme fur celle de l'an 1672. On avoit calculé que la difference de la parallaxe de Mars qui convient à la diftance des paralleles de Paris & de Caïenne, écoir alors une fois & deux tiers aufli grande que la parallaxe du Soleil. C’eft pourquoi on fit de con- cert plufieurs Obfervations dans l’un & dans l’autre lieu pour trouver cette différence, 4 Rec. de l Ac. Tom.” IT]. Q 98 ELEMENS D'ASTRONOMIE ÆXAXV II. Premiere méthode de l'Obfervation de la parallaxe de Mars. La meilleure méthode pour chercher la parallaxe de Mars par la correfpondance des Obfervations faites à Pa- ris & en Caïenne ,auroit été d’obferver par la Lunette la conjonction précife de cette Planete avec une Etoile fixe. Car fi cette conjonction avoit été vûë de l’un & de l’au- tre lieu au même inftant & précifément de la même ma- niere fans aucune diftance, c’eût été une marque qu'il n’y avoit point de parallaxe fenfible. S'il y en avoir eu quel- que peu, à l’inftant que Mars auroit paru toucher par {on bord fuperieur une Etoile fixe en Caïenne, il auroit paru à Paris un peu éloigne de la même Etoile vers l'Hori- fon ; & quand il auroit paru à Paris coucher l'Etoile par fon bord inferieur , il auroit paru en Caïenne éloigne de la même Etoile vers le Zenit; & cetre diftance vûë d’un lieu & non pas de l’autre, auroit été attribuée à la paral- laxe. Cette occafion de la conjonction précife de Mars avec une Etoile fixe vüë en même temps de l’un & de l’autre heu , né s'étant pas préfentée ; nous avons cherché des hauteurs Méridiennes de Mars à peu près égales à des hauteurs Méridiennes des Etoiles fixes qui en étoient pro- ches, obfervées les mêmes jours à Paris & en Caïenne. Mais parce que le paflage de Mars par le Méridien de Caïenne arrivoit trois heures & deux tiers après fon paf- fage par le Méridien de Paris , & que dans cet intervalle de temps le mouvement particulier de Mars faifoic varier fa déclinaifon & fa hauteur Méridienne dans le même parallele , il a fallu fçavoir de combien éroit cette varia- tion dans une révolution journaliere de Mars: ce que l’on a trouvé en comparant enfemble les hauteurs Méridien- nes de Mars prifes dans lemême lieu les jours précedens & les fuivans ; & par le moyen du calcul ona ciré la par- ! VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 99 tie proportionnelle dûë à la différence des Méridiens pour fçavoir quelle ctoitla hauteur Méridienne de Mars au parallele de Caïenne au même temps qu’il pafloit par le Méridien de Paris. Ainfi nous avions la hauteur Méri. dienne de Marscomme elle devoit paroître en un troifié- me lieu , qui eftfous le Méridien de Paris, &furle paral. lele de Caïenne;& lacomparantä la hauteur d’une Etoile fixe qui fe rencontroit à peu près dans le parallele de Mars, nous trouvions en quel parallele du Ciel Mars étoit vû du parallele de Caïenne à l’inftant de fon paflage par le Méridien de Paris, & comparant aufi la haureur Méri- dienne de Mars vûë à Paris avec celle de lamême Eroile fixe ,noustrouvions le parallele du Ciel dans lequel Mars écoic vû de Paris. Sile parallele du Ciel avoitété précifé. ment le même que celui dans lequel Mars étoit vû au même temps du parallele de Caïenne, Mars n’auroit point eu de parallaxe fenfible. Il falloit que Mars parüt à Paris plas méridionnal que danse parallele de Caïenne, pour avoir de la parallaxe. XAV III. Choix d'une Etoile fixe pour comparer avec elle Mars à Paris @ en Caïenne, proche, de [on oppofition au Soleil. Le 5. Septembre 1672. trois jours avant l’oppofirion du Soleil à Mars, nous obfervämes à Paris trois Eroiles dans l'Eau d’Aquarius marquées par. Bayerus,4, vers lef- quelles Marsalloit par fon monvement particulier retro- grade, de forte quel’on jugeoit qu'ikenauroit pârcacher une. Ilétoitalors un peu plus feprentrional que la plus feptentrionale des trois. On prit ila hauteur Méridienne de celle-ci qui pañloit la premiere; & ceile de la moyenne vers laquelle le mouvement particulier de Mars s’adref- foit. uit La hauteur Méridienne de la précedente plus boréale fut trouvée de 304 19.45! c ps : O i] - t8o “EÉLEMENS DASTRONOMIE :!‘La moyenne pafla après la précedente 2’ 8! d'heure: Etla hauteur méridienne de lamoyenne. fut de RUE sofa ca Le 7. de Septembre &cles jours fuivans M. Richer obfervaien Caïenne la hauteur Méridienne d’une de ces fixes marquées par Bayerus dans la conftellation d’A. (1 quarius , dé 74% "Stan op Et ayant corrigé l'erreur du Sextans qui abaifloit de: 10 La vraye hauteur de cette Etoile fut 74 11 40 Il'eft conftant que cerre Eroile fixe eft la précedente des trois, parce que cette hauteur Méridienne prife en Caïenne excede la hauteur Méridienne de la précedente obfervée à Paris, de la difference des hauteurs du Pole de Paris & de Caïenne, la correction des deux hauteurs étant faite par la réfraction felon la Table , au lieu que la difference entre la hauteur Méridienne obfervée en Caïenne & celle de la moyenne de ces Etoiles obfervée à Paris, eft de fix minutes plus grande que la difference des hauteurs du Pole, qui eft aufli la difference des hau- teurs de ces deux Etoiles à Paris. Ce qui fut confirmé en- faite par la conjonction de Mars avec la moyenne vüë à Paris le premier d’'Oobre fuivant, la hauteur Méri- dienne de Mars par lObfervation de M.Richer réduite, fe tronvant de fix minutes moindre que la hauteur Mé- ridienne de celle de ces trois Etoiles qu’il avoir obfervée: ce qu'il a fallu remarquer pour la vérification de cette Etoile, qui eft la feule des trois marquées 4, dont nous avons la hauteur Méridienne obfervée en Caïenne. ÆAIX. Premiere recherche de la parallaxe de Mars. En Caïenne. Le 4. Septembre 1672. hauteur Méridienne du bord faperieur de Mars corrigée 744 48 55 VÉRIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. ï:o1r * Le 5. Septembre hauteur Méridienne du même bord 74% 447) 20! Difference entre les deux hauteurs ATLS"S Partie proportionnelle dûë à la differen. ce des Méridiens entre Paris & Caïenne de 3P 40’ 42 Le ; Septembre , hauteur Méridienne du bord fupé- rieur de Mars au parallele de Caïenne fous le Méridien de Paris gd LAS Tue Pour une plus grande vérification de cette partie pro- | portionnelle nousavons examiné les differences entre les | hauteurs méridiennes des jours précedens & des jours fui. vans, d’où nous avons tiré les differences de huit en huit heures. Diffribution des differences. Differences des Diffe- Jours. hauteurs Mé. Jours. Heuresde An Différences, :ren- Sommes, ridiennes. ces, Ras GS MAÉ OA gs 3 8 PSE Det MA 4 MIA ES 3 16 LAB 6 4 o ne : 4 8 : 1 1h14 35 à ne AE 1e et $ (0) prie j 8 1 28 ARS $ 16 nt} 255 3 6 o Fi 224113 Et commi la partie proportionnelle trouvée par cette méthode, s’accorde avec la précedente à une feconde É près, il n’eft pas néceflaire d’y rien changer. Hauteur Mèridienne dela précédente des trois dans l’eau d’Aquarius au parallele de Caïenne 744 12! 40" Celle du bord fupérieur de Mars ANA SAS 2 } .… Différence, qui eft l’élevation du bord fuperieur de " O ii] 102 ÊÉLEMENS D'ASTRONOM:E, Mars fur le parallele de cette Eroileen Caïenne 32’ 22 A Paris. Le s Septembre, la hauteur Méridienne du bord fu- perieur de Mars fut obfervée de < A ne À Lu à La hauteur de l’Etoile fixe précédente des crois dans l’eau d’Aquarius 30 ro #5 La différence, qui eft l’élevation du bord fapérieur de Mars au -deflus du parallele de l'Etoile fixe à Paris $2/ ko Maiselle parut alors au parallele de Caïenne 32 22 Difference T2 Mars parut donc moins élevé à Paris qu’au parallele de Caïenne de douze fecondes. XAX. Seconde recherche de la parallaxe de Mars. En Caïenne. Le 8 Septembre 1672. jour de l’oppoñition du Soleil à Mars,la hauteur méridienne du bord fupérieur de Mars fut obfervée 744,3 4m" Le 9 Sepcembre, hauteur méridienne du mêmebord 74 280 ao Difference entre les deux hauteurs COR Partie proportionnelle dûë à la differen- ce des Méridiens entre Paris & Caïenne 33 Le 9 Septembre , hauteur méridienne du bord fupérieur de Mars au parallele de Caïenne fousle Méridien de Paris Au: 280 US Hauteurde l'Etoile fixe précedente dans l'eau d’Aquarius 4 12 40 ner t Difference , ou élevation du bord fupe- rieur de Marsfurle parallele de cerreEtoile 16 3 A Puris. } Le9 Septembre, la hauteur méridienne du bord fupe- ET Tbn VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 103 rieur de Mars fut obfervée 3od 35! 35" La hauteur de l'Etoile fixe précedente dans l’eau d’Aquarius 30 19 45 Difference, ou élevation du bord fupé- rieur de Mars fur le parallele de certe Etoile 1$ ÿ$o Aumêmetempsau parallele de Caïenne 16 3 Différence 13 Mars parut donc moins élevé à Paris qu’au parallele de Caïenne , de treize fecondes. XX XI.T roilième recherche de La parallaxe de Mars. En Caïenne. Le 23 Seprembre 1672. hauteur méridienne du bord fupérieur de Mars CE AN DEEE Le 24 hauteur méridienne du même bord Ce MB EC Différence entre les hauteurs 1$ Partie proportionnelle dûë à la difference des Méridiens de Paris & de Caïenne z Le 24 Septembre, hauteur méridienne du même bord au Méridien de Paris & au parallele de Caïenne FRS EL PNE Hauteur méridienne de la précedente dans l’eau d’Aquarius Tu A 40 Difference , qui eft l’abbaiflement du bord fupérieur de Mars au-deflous du pa- rallele de cette Etoile r$ 28 2 A Paris. Le 14 Septembre, la hauteur méridienne du bord fupérieur de Mars fut obfervée 304 ::47 0" Hauteur de l'Etoile fixe précedente dans l’eau d’Aquarius 30 19 4ÿ Difference, ou abbaiflement du bord fu- to# ‘ŒEYLCŒE M ENS D'À S T'R O N OM 1 É " * périeur de Mars au-deflous du parallele de cette Etoile 15’ 45" Au parallele de Caïenne il parut 15! 28 Mars parut donc alors plus bas à Paris qu’au parallele de Caïenne, de 7 AA XII. Comparai[on des trois recherches précedentes. On a trouvé Mars plus bas au parallele de Paris qu’à celui de Caïenne en même-temps par la premiere recher- che, de 12", parlafeconde , de 13", par la troifième, de 17". On devoit trouver la troifiéme plûrôt moindre que plusgrande, parce que Marsétoit un peu pluséloi- gné de la Terre le 24 Septembre, que le $ & le 9 lors qu’il écoit plus proche de l’oppofition. Ainfi certe augmentation doit être attribuée à un dé- faut imperceprible des Obfervations qu'il eft plus für de partager également entre la feconde & la troifiéme , fai- fant la difference 1 s" à untemps moyenentre le 9 &le 24 de Septembre , comme entre le 16 & le 17 du même mois. Dans la derniererecherche le bord fupérieur de Mars à Paris fu 1 5’ 45" au-deffous du parallele de l'Etoile fixe; & dans la feconde recherche il avoir été au-deflus dece même parallele r $’ $o". Au temps moyen entre les deux il a dû être dans le même parallele à Paris, & paroître dé 1 Sfecondesplus élevé a Caïenne fuivanc les Obfervations rapportées cy-deflus. Ainfi lors que la hauteur méridien ne du bord fupérieur de Mars fut A Paris 302 “HD MEL Te 9 AIO NES Complements ou diftances du Zenith. 1 Au parallele de Caïenne elle fut 74 12 55 LS LT FAXATIT, D CR VERTFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 10$ ŒX XIII. Calcul abregé de la parallaxe horizontale de Mars. Diftances apparentes du bord fupérieur de Mars au Zenit, En Caïenne Se dr LRU Sinus 271202 À Paris 59 40 15 Sinus 86314 Difference des Sinus S9rr2z Comme la difference des Sinus eftau rayon 100000 Ainfi la diference.des parallaxes 1 5" eftà 2 5"; parallaxe horizontale de Mars. XX XIV. Seconde méthode de chercher la parallaxe de Mars. à La même année 1672. versle temps de l’oppofition de Mars au Soleil, nous cherchâmes la parallaxe de Mars par la méthode que nous avons employée pour trouver celle de la Comete de l’an 1680. Nous obfervions à Paris aux mêmes heures de diverfes nuits la difference de l’afcenfion droite entre Mars & les Etoiles fixes prochaines qui fe rencontroient dans fa rou. te , pour trouver les variations journalieres de fon afcen- fion droite, & leursinégalirez , &en tirer les véritables variations horaires. Nous l’obfervions aufli à diverfes heu res de chaque nuit, environ quatre heures avant fon paf. fage par le méridien , & quatre heures après, pour trou- ver la variation apparente, qui devoit être differente de la véritable à caufe dela parallaxe. Elle devoit être plus grande, parce que Mars étant alors retrograde , comme il arrive toujours versles oppofitions avec le Soleil, la va- riation de fon afcenfion droite fe faifoit vers l'Occident, & que la parallaxe dans la révolution journaliere accelere le mouvement des Planetes d’Orienten Occident. . Ladifference entre la variation apparente & la vérita- ble étoit donc la parallaxe de l’afcenfion droite qui con venoit à l’incervalle de temps entre les Obfervations , au Rec. de l'Ac, Tom.V'IIZ, 1 106 ELEMENS DASTRONOMIE. parallele de Mars, & au parallele de Paris; & elle fervoit à trouver la parallaxe équinoxiale, qui répond au demi- diametre de la terre , de la maniere quenous avons expli- quée dans le Traité de la Comerte. Entre deux Obfervarions faites à huit heures l’une de l'autre , à peuprèsa diftance égale du méridien de côté & d’aurre vers les oppofitions de Mars au Soleil , nous trou- vions le plus fouvent deux fecondes de temps de differen- ce entre la variation apparente & la véritable : d’ou nous tirions par la méthode expliquée dans le Traité de la Co- mete, la parallaxe de Mars de 24 à 27 fecondes, lors que la diftance de Mars à la terre évoit à la moyenne diftance du Soleil à la terre comme r.à 22, oucomme 1 à 24. Le 9 Septembre 1672. la nuic même de l’oppofition de Mars au Soleil , Mars éroit proche de deux petites Etoiles difpofées felon fon parallele, qui fervirent pour les Obfer+ vations de plufieurs jours. Ces Obfervations donnerent la variation journalière de l’afcenfion droite de Mars en- tre le 8 & le 9 Seprembre de 67": de temps; entre le 9 &c le 10 de 66<:Etle 9 entre 8h 36’ & 1 5h 56’, la variation apparente de l’afcenfion droite fut de 2 1"2; la variation veritable tirée des mouvemens journaliers fur de 19/3; la difference , qui eft l’acceleration apparente caufée par la parallaxe, fut de 1" 3. Mars pafla par le meridien à 12h 8’, c’eft-à-dire, 3h 32 apresla premiere Obfervation , & 3h48’ avant la feconde. La déclinaifon de Mars etoit de 104 34’. Le parallele de PObfervatoire eft éloigné du Po- le de 414 10”. Sur ces Elemens ayant fair le calcul comme dans le Traité de la Cométe, la parallaxe de Mars qui ré. pond au demi-diametre de la verre, réfulte de 24" +. Le 16 Septembre, Mars s'étant approché d’une au- tre petite Etoile qui étoit un peu plus méridionale , nous. trouvâmes par le moyen de cette Etoile la variation jour- naliere de fon afcenfion droite entrele 16 &le17,de6r 15&entreler17&ler8,de 59"+. VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 107 Le r17entre 7h 2'& 1$h3'il y eut 22": de variation apparente de l’afcenfion droite, & la variation veritable tirée des mouvemens journaliers , fut de 20" +. 11 y eut donc 2" de différence de temps en huit heures & une mi- nute , entre la premiere & la feconde Obfervation. Mars pafla par le meridien à r1b 26’ : fa déclinaifon Auftrale étoit de 1 r degrez : le parallele de l’Obfervaroire de 414 10’. Le calcul étant fait, la parallaxe de Mars quirépond au demi-diamerre de la terre, fut trouvée de 27"+. Elle devoit être plütôt un peu plus petite que la précedente, puifque Mars éroit un peu plus éloigné de la terre ; mais elle réfulte un peu plus grande, à caufe de la difficulté extrême de déterminer ces differences avec la derniere précifion. Nous continuâmes de la même maniere cette recher- che jufqu’a la fin de Septembre de l’année 1672. étant accompagnez de MM. Roëmer & Sedileau , qui nous ai- doienr à ces Obfervations. Car comme la différence que nous trouvions entre les variations apparentes & les ve- ritables , n’étoit que d’une ou de deux fecondes de temps, il fallut un grand nombre d’Obfervations qui donnaflenc le plus fouvent à peu près la même chofe , pour être per fuadez que cette difference venoit de la parallaxe , & non pas de quelque défaut des Obfervations , qui font d’ailleurs fujettes à de femblables differences , & même quelquefois à de plus grandes. D'où il eft arrivé quel- quefois qu’on n’a pas trouvé de difference entre les mou- vemens horaires apparens & les veritables ; & quelque- fois on a trouvé quelque peu de difference contraire à Peffet de la parallaxe. On s’arrêtoit à ce que l’on trou- voit plus fouvent, & par des Obfervations plus choifies. La parallaxe de Mars qu’on a déterminée par cemoyen, n'eft ouéres plus grande que le demi-diametre apparent de Venus lorfqu’elle eft à la diftance que Mars avoitalors: de forte que la Terre n’eft guéres plus grande que Ve P i f08 ELEMENS D'ÂASTRONOMIE nus, qui eft un peu plus proche du Soleil que la Terre. XXAV.Troifiéème Methode de chercher la parallaxe de Mars. Nous avons auffi comparé les differences des afcen: fions droites de Mars & de quelques Etoiles fixes obfer- vées en mème temps en France & en Caïenne ,pouren tirer la parallaxe de Mars. Le premier d'O&tobre de l’an 1672. Mars pañla par la moyenne des trois de l’eau d’A- quarins marquée +, & il la eacha par fon difque, com- me nous trouvons par la comparaifon des Obfervations de ce même jour. C’auroir été une belle occafion de dé- terminer la parallaxe de Mars par le temps de l’Immer- fion & de PEmerfion de cette Etoile dans fon difque ob- fervées en France & en Caïenne ; mais les nuages qui couvrirent le Ciel au temps de ces deux phafes, nous fi- rent perdre une occafion fi favorable. On fit pourtant la. même nuit plufieurs Obfervations de la diftance de cet. te Etoile à Mars, qui fervent à trouver à peu prèsleremps de cette conjonétion, Mais en les comparant enfemble on y trouve de petites differences irrégulieres, dont quel- ques-unes ne donnent point de parallaxe ; d’autres em donnent trop, & d’autres font en un fens contraire à ce que la parallaxe demande. Cela nous à donné lieu de douter fi l’irrégularité de ces differences entre les Ob- frvations faites proche de certe conjonéion, ne feroit pas caufée par quelque réfraction extraordinaire, & fi. Mars n’auroit point une atmofphere, par laquelle les. rayons de l’Eroile venant à pañler, fuflent rompus di- verfement à diverfes diftances jufques à un certain ter. ME. A Brion en Anjou. Monfieur Picard, à la page 3 s. de fes Obfervations; en rapporte deux qu'il fit la même nuit à Brion, qui eft YERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. 109 plus Occidental que Paris de 1 1 minutes de temps. La premiere fut faite avant la conjonction à 7 heures du foir. La différence afcenfionnelle entre le bord occi- dental de Mars & la moyenne +, n’étoit plus que d’envi. ron 4" de temps. La feconde fut faite après la conjonétion à 2h 30’. Alors le bord oriental de Mars précedoit cette même Etoile de 6” de temps. Le difque de Mars pafloit en 1" 3 de temps: de forte qu'entre 7: heures du foir & 2h 30! dans l'intervalle de 7h 30", la variation de la difference afcenfionnelle parut de 11"2, M. Picard donne à 37 minutes, deux tiers de feconde de variation , qui eft à raifon de 1” = par heure. Ayant comparé la feconde Obfervation à celle que M. Richer fit le même foir en Caïenne, M. Picard trouve par l’une & par l’autre, les réductions étant faires, la même difference afcenfionnelle entre Mars & l'Etoile au. même temps, comme fi certe Planete n’avoit point eu. de parallaxe fenfible. I] n’en conclut pourtant autre cho- fe , finon que s'il y avoit eu quelque chofe de fort fen- fible , on s’en feroit apperçu en cette rencontre; & il fe rapporte à nos Obfervations, par lefquelles nous trou- vâmes que la parallaxe de Mars étoit un peu moindre que le difque apparent de certe Planete. “ Mais fi l'en compare les r1”2 de la variation appa- rente de l’afcenfion droite entre la premiere Obferva- tion de M. Picard & la feconde , avec la variation vé- ritable, qui à raifon de 1" = par heure, étroit de 8/+ en fept heures & demi de temps ; on trouvera entre la variation apparente & la veritable , une difference de 3° + de temps , qui: donneroit une parallaxe double de cel- le qui réfulce de nos Obfervations, comme on peut trou- ver par un calcul femblable à celui dont nous nous fom- mes fervis dans le traité de la Comére : & même elle fera encore un peu plus grande, fi la variation véritable P ii ti1Q ÉLEMENS D'ASTRONOMIE m’étoit alors que d’une feconde par heure , comme nous trouvons par la comparaifon des Obfervations des jours précedens avec celles des fuivans faites à la même heure. Cependant, par les deux Obfervations de M. Picard, on peut trouver le temps de la conjondion apparente de Mars avec cette Etoile, qui à 7 heures du foir pré- cedoit le bord occidental de Mars de 4" de temps, & le centre de 4" à. Certe anticipation, à raifon de la va- riation apparente de 11"2 en 7h, donne 3h 7’ a ajouter à 7h, & la conjonétion apparente eût dù arriver à Brion, felon les Obfervations de M. Picard, a roh 7, A Briare € à la Charité fur Lx Loire. Le premier d'Odobre, étant à Briare en allant en Provence, nous obfervâmes à 2h 45’ du matin parune lunette de trois pieds, que le bord occidental de Mars étoit encore éloigné vers l'Orient de la moyenne des trois dans l’eau d’Aquarius marquée 4. Et le même Jour à la Charité à 10h 25’ du foir, nous obfervâmes Mars entre les deux extrêmes de ces trois Etoiles à la place de la moyenne, qui ne fe trouva point , étant fans dou- te cachée par le difque de Mars. Nous prîmes fa hau- teur méridienne de 314 $2’ 45",& M. Roëmer nousen- voya celle qu'il avoit faite le même foir à l’Obfervatoi- re du bord fuperieur de Mars de 304 14’ 5”, fansavoir pû voir la moyenne 4. Il avoit pris le $ de Septembre la hauteur méridienne de cette Etoile de 3 od 14/ o/; ce qui confirme l’occulration de cette Etoile par Mars auffi- bien à Paris qu’à la Charité , qui par nos Obffrvations eft plus orientale que Paris de 3 minures de temps, & plus méridionale d’un degré 39 minutes, É A Paris. Le même jour premier Ottobrer 672. à Paris, M. Roë- mer à qui on avoit laflé le foin dé cetre Obfervation, VERIFIEZ PAR LES OBSERVATIONS. Tri obferva à r1P 15’ du foir que le bord oriental de Mars étoit éloigné de la moyenne des trois d’Aquarius mar- quée + vers l'Occident, de deux tiers de fon diametre, & par conféquent le centre en étoit éloigné d’un dia- metre & +. Artl 27 le même bord de Mars étoit éloi. gné de certe Eroile de tout fon diametre, & par confe- quent le centre en évoit éloigné d’un diametre & demi. Il fe fépara donc d’un tiers de fon diametre en 12 mi- nutes d'heure par une vitefle apparente, qui eft encore beaucoup plus grande que par les Obfervations de M. Picard , qui dans l’incervalle de 7h : donne la variation de 11" 2, Mais à raifon d’un tiers de diametre en 12 mi- nutes, la variation en 7h + feroit de 12 diametres de Mars , aufquels répondent 18" + de temps. Par cette vi- tefle il fe fépara d’un diametre & demien 54 minutes de temps, qui étant Ôtez de 11 27’ laiflent 10h 3 3’ pour le temps de la conjonction apparente à Paris. Touchant la déclinaifon de Mars, à r1h 15" le paral- lele de l'Etoile pafloit par le difque de Mars , dont le cen- tre étoit encore plus méridional , de forte que fon diamé- tre perpendiculaire étoit coupé à la raifon de 2.à 3. & à 11h 27! il étoit coupé à la raifon de 3.à4. D'où il pa- roît que le bord Septentrional de Mars arriva au pa- rallele de l'Etoile à 8h2 & qu’au temps de la conjonction l'Etoile fixe écoit cachée par Mars. - M. dela Hire obferva aufli Mars à Paris avec affiduité depuis le 22 Septembre jufqu’au 29 d'Oétobre fuivanc, dans lequel temps ille vit pafler dans un grand nombre de petices Etoiles qui font dans l’eau d’Aquarius ; & par la comparaifon faite les jours précedens & fuivans, il jugea que Mars fut prefque conjointavec l'Etoile moyenne des trois marquées Ÿ vers les 8h du foir du premier Ottobre,& qu'iléroit plus méridional d'environ 20", & que ce même jour il pafla par le méridien plûrôt que certe Etoile près d’une feconde de temps. Mais les nuages l’'empêcherent d'obferver Mars le jour de la conjonction. xti2 ÉLEMENS D'ASTRONOMITE: En Caïenne. Le premier d'Octobre de la mème année, le bord oc- cidental de Mars pañla par le méridien de Caïenne avant la moyenne des trois de l’eau d’Aquarius 7" de temps. Donc le centre pafla 6* auparavant. La vraye anticipation journaliere de Mars étant fuppo- fée de 24" de temps ; 6"+ donnent 6* ro’ à ôter del’heure du paflage de Mars par le méridien, quifutà 19h25" ,& refteroit le temps de la conjonction véritable à 4b rs’ en Caïenne ; & y ayantajouté la difference du méridien de Paris 3P 39’ la vraye conjonétion feroit arrivée à Paris fe. lon certe Obfervation à 7h 54’. Maisil fauc obferver que le jour de la conjon&ion, lin< tervalle de la moyenne des trois Etoiles fixes à la préce- dente par les Obfervations de Caïenne parut fenfiblement augmenté:car les jours précedens la difference du paflage de ces deuxEroiles éroit de2’ 8” de remps,comme on l'ob- ferva toujours à Paris, & ce jour-ciil parut de 2' 14": ce qui femble s’accorder à ce que nous avons imaginé , que le rayon vifuel qui alloit à l'Etoile après la conjonction avec Mars, rencontrant obliquement fon Atmofphere, pouvoit être rompu ; de forte qu'il la faifoit paroître trop orientale , augmentant la diftance à Mars qui étoit pañle vers l'Occident , & diverfement à diverfes dif tances de l'Etoile à Mars. Et on pourroit attribuer à la même caufe la trop grande virefle qui paroît dans la fépa- ration de Mars par la comparaifon des Obfervations , tant de M. Picard que de M. Roëmer. Cela pourroit aufli ac- corder l’infenfibilité de la parallaxe quife conclut par la comparaifon de la derniere Obfervation de M. Picard avec celle de M. Richer, & la trop grande parallaxe qui {eroit inferée de la grande viteffe de la féparation de Mars d’avec l’Etoile fixe fuivante vers le remps de fa conjonc- ion , en attribuant une partie de la difference à la paral- Jaxe,. VERIFIEZ PAR LÉS OBSERVATIONS. 113 laxe , & l’autre à la réfraction celefte. C’eft la penfée qui nous a été fuggerée par la difference des Obfervations vers le temps de cette conjonction: à quoi il fera bon de prendre garde en des occafions femblables , pour enavoir ou la confirmation ou la réfuration par des Obfervations nouvelles faires à deflein. Cependant fi nous comparons la premiere des Obfer- vations de M. Roëmer faite à Paris à 114 15”, & la fecon- de de M. Picard faite à Brion à 2h 30’, qui font 2h 41' à Paris, nous trouverons dans l'intervalle de 3" 26! une variation apparente d’afcenfion droite de4’ 7, au lieu que la variation véritable à raifon d’une feconde par heure ne fut que de 3": : de forte que dans l'intervalle de 3h - \ *“ e ol t4 ê ï hf |" CF. + 4 À b x À LA N À 1l Fo = - Vs à bn + e—- PA Ci ” . PK ' T # + À € L LUS. ns © TUIKE < Fr, = - CS à rt M, 5 Rec, de l'Acad. Tm.VIII. p.222 RAS AE RUES N Horiron de Pr, Ds cr ce "TE Rec. de L'Acrd. Tim VIII p.124 / Ligne des Crepuscudes D DÉCOUVERTE DE LA LUMIERE | CELESTE QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. ES nouvelles découvertes ne font pas fi con- fidérables dansleur commencement,qu’elles le deviennent dans la fuice:la continuation het desObfervations eft ce qui les perfe“tionne,& . ce qui en fait connoître la grandeur & les conféquences. … Lapremiere découverte que nous fimes à l’Obferva. toire Royal de la Lumiere Celefte qui paroît depuis deux ans dans le Zodiaque, fut fuivie de quelques réfléxions que nous donnâmes au Public ayec beaucoup de retenuë, parce que nous n’avions pas encore affez de lumieres pour juger décifivement d’un Phénoméne fi rare & fi extraor- -dinaire. Elles fuffirenc pourtant pour en donner une idée Rec. de l Ac. Tom.V'IIT, R. 122 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE telle qu’on la pouvoit avoiralors, & capable d’être per- fectionnée par des méditations plus profondes , & par d’autres Obfervations propres à la déterminer & à l’é- claircir davantage. C’eft pourquoi il ne fera pas inutile de rapporter ici ce que nous donnâmesau Journal des Sça- vans du 10. Juin 1683.& d’y ajouter les réfléxions que nous y avons faites depuis. II. Nos premieres Obfervations furent rapportées dansle Journalen cestermes: NOUVEAU PHENOMENE Rare € fingulier d’une Lumiere Celefle, qui à paru au commencement du Printemps de cette année 1683. PR E Printemps de cette année 1 683. a commencé par 165, 1e un fpectacle des plus rares qu’on ait obfervé dans le » Ciek > Unelumiere femblable à celle qui blanchit la voye de » Jaic, mais plus claire & plus éclatante dans le milieu, & » plus foible versles extrémitez , s’eft répandue par les Si- » gnes que le Soleil doit parcourir en cette faifon. Je com- » mençai de lappercevoir à l’'Obfervatoire Royal le foir du » 18. Mars, deux jours avant l’Equinoxe , lors qu'après » l’Obfervation des changemens qui fe font dans la Planete » de Saturne, je voulus reconnoîcre la premiere Etoile d’A. > ries, qui fe voit par les Lunettes , compofée de deux éloi. » gnces l’une de l’autre de la fomme de leurs diamétres. Je » vis cetre Conftellation & celle du Taureau beaucoup plus # Jumineufes que d’ordinaire vers les fepr heures & trois # quarts, une demie-heure après la fin du crepufcule du > {oir. Cette lumiere n’étoit bornée du côté de l'Occident » que des broüillards qui étoient à l’horifon jufqu’à deux + ou trois degrez de hauteur, & fa partie plus claire y avoit » la largeur de huit à neuf degrez. Elle s’étendoit oblique. »# ment à peu - près felon le Zodiaque, & rafoit du côté du QUI PAROIST. DANS LE ZODIAQUE. 123 Septentrion les deux Etoiles plus luifantes de la tête d’A- mes , dont elle comprenoit tout le corps. Selon fa lon- gueur elle s’étendoic fur les Pleïades, & alloit finir en pointe, & {e perdre infenfiblement à latêre du Taureau. Le Cielen cer endroit éroit fort clair , de forte qu’on y pouvoit diftinguer à la fimple vüe les Ecoiles de la fixiéme & de la fepriéme grandeur ; & certe clarté, quoique ref- femblante à un broüillard éclairé du Soleil, n'em pêchoit pas qu'on ne vit ces perites Etoiles même dans le milieu où elle fembloit plus denfe, comme on les voit ordinaire- ment à travers les queuës des Cometes. Mais {a largeur éroit trop grande pour pouvoir pafler pour la queuë d'une Comete, excedant trois ou quatre fois la largeur des plus grandes que j'ai vüës jufques à préfent. Au refte elle leur étoit femblable , non - feulement dans la tranfparence, mais auf dans la couleur, & dans la fituation à l'égard du Soleil, auquel elle étoit à peuprès dirigée felon fa lon- gueur. 6 On s’apperçüren peu de temps qu'elle fuivoic aufli le mouvement du Ciel vers l'Occident: car dans ce mouve- ment elle demeuroit toujours dans lesmêmes Conftella- tions, & fe plongeait avec elles dans les broüillards qui étoiént {ur l’horifon. - Je doutai fi elle n’avoit pas un peu de mouvement par- ticulier vers le Seprentrion : car les deux plus luifantes d’Aries qu’elle frifoir au commencement par fon côté {ep- tencrional , furentenfuire comprifes dans cette clarté; ce uia été depuis confirmé par les Obfervations des jours “3 Mais je ne pus pas en être entierement afluré ni alors ni après plufeurs jours, parce que l'extrémité de cette clartéétoir de tous côtez trop douteufe , s’affoiblif fant peu à peu : de forte qu’il étoit extrêmement difficile dela déterminer précifément. Outre que les divers de- grez de la clarté de l'air felon la diftance au crepufcule pendant les jours fuivans, la faifoient paroître plus ou ; K i 8 À & À ROR 8 8 À À 8 À À À À 8 8 À À 8 AR A À À A A &R À a La œ LA œ LA 1:4 DECOUVERTÉ DE LA LUMIERE CELESTE. 2 moins étenduë. C’eft pourquoi à la premiere apparitiort > du foir qui arrivoit une heure après le coucher du Soleil, > la clarte plus fenfible ne s’écendoit que jufques aux plus » luifantes d’Ariesen largeur, & aux Pleïades en longueur, » & un peu plus tard elle enfermoir les unes & les autres ; + mais quant au milieu , autant qu’on le pouvoir détermi- > ner à la vüë ,elle paroifloit toujours au même endroit vers. + le milieu de la Conftellation d’Aries. HAE > Après que cette Conftellation & celle du Taureau + étoient couchées, je ne manquois pas de reconnoître s’il > ne reftoit pas encore quelque veftige de cette lumiere a l& » même hauteur & firuation oùelle avoit paru , mais il n°y » avoit plus rien d’extraordinaire. Ce qui faifoit connoître » qu’elle fuivoit ces deux Conftellations dans leur révolu- + tion journaliere autour dela Terre, puifque s’étant cou- » chée avec elle les jours fuivans , elle fe trouvoit avec les. » mêmes au même endroit où elle avoit paru les jours pré- » cédens : ce qui, felon les Coperniciens, eftla même chofe + que de demeurer immobile dans le même lieu du Ciel > pendantla révolution journaliere dela fphere elementaire * autour de l'axe dge la Ferre d'Occident en Orient. » pe l'ai donc obfervée dans le même état depuis le 8. > jufqu’au 26.de Mars, toutes les fois que le Ciel a été fe- rein le foir du côté d'Occident, fans avoir apperçü évi. >» demment autre changement, fi ce n’eft que dans la der- + niere Obfervation du 26.elle ne fembloit pas s’étendre + vers les cornes du Taureau fiavant que dans les premie- res, & elle fmbloic s'étendre un peu plus vers le Septen- > trion; la luifante d’Aries qui 8 rencontroit au commence. » ment dans fon côté, étant alorsenfoncée plus d’un degré > dans cette lumiere. » Je ne pusdanscette derniere Obfervation découvrir la + premiere Etoile de cerre Conftellation, parce qu’elle étoit plus baffle & plus enfoncée dans les broüillards , qui » diminuoient aufli l’étenduë dela lumiere dans la partie QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 12$ occidentale plus que dans lés Obfervations précédentes. … . Voilà les premieres Obfervations qui fervirent à l'hypothefe fui- vante. Il y à donc apparence que fans cerempèchement, & « fans celui des crepufcules , on l’auroit vüë toujours plus étenduë vers l'Occident, & fort proche du Soleil, qui « dans le commencement étant dans le penultiéme du Si « gne des Poiffons , n’éroir éloigné de la premiere d’Aries « œ L4 8 que detrente degrez , & dans la derniere Obfervation du 26. un peu plus de 22 ; de forte que fion avoit pü voir cet- te lumiere à la préfence du Soleil, elle lui auroit formé « peut-être une efpece de chevelure. & Suite de cette hypothefe. 111. Puifque felon cette hypothefe la clarté du jour empêche que Pon ne voye cette chevelure au Soleil pendant qu'il eft fur l’horifon ; & que la clarté des crepufcules & les broüillards font caufe que l’on n’en voit que des parties aflez éloignées du Soleil lors qu’il eft fous l’horifon: il s'enfuit que lors que Les crepufcules font fi longs, & les fignes où cette lumiere fe trouve font fi obliques, qu’ils pañfent par l’horifon pendant la durée des crepufcules , onne fçauroit voir cette lumiere en aucune heure dela nuit. Ainfi il feroic inutile de la chercher dans la fphere oblique aux temps de l’année que les crepufcules y durent toute la nuit ou la plus grande partie. . Tous les Aftronomes fcavent que dans nos climats Septentrionaux - au mois de Mars, les crepufcules font les plus courts de l’année; & qu'alors , après le coucher du Soleil, lecommencement d’Aries étant a l’horifon, celui de Cancer , qui eff la partie la plus Septentrionale du Zodiaque, eftau milieu du Ciel. Ainfi le Zodiaque eft le plus droit à l'égard de notre horifon qu'il puiffe étre :c’eft pourquoi cette lumiere: fe peut mieux voir le foir en ce mois que dans les fuivans; & il feroit. inutile de la chercher à Paris aux mois de Juin & de Juillet, queles cre- pufcules y durent toutela nuit. Suite des réflexions précédentes. Puifque nous avons remarqué que la clarté & la denfité de cette lu- miere , où elle eft plus denfe , eft comme celle des queués des Eométes; ils’enfuit que tout ce qui eftcapable de faire difparoître la queué des: R ii] 126 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE Cometes empêche auff de voir cette lumiere, L’on fçait que la clarté de la Lune efface les queuës des Cometes ; elle effacera donc aufli cette lumiere : c’eft pourquoi il eft inutile de la chercher lors que la Lune eft fur l'horilon, particulierement proche de fon plein. Toutes ces Ob- fervations ont été faites pendant que la Lune étoit fous l’horifon. On a remarqué en général que les divers deprez de la clarté de l'air, felon la diftance des crepufcules, font paroître cette lumiere plus ou moins étenduë, & qu’elle eft diminuée parles broüillards. Et comme nous avons auffi remarqué que cette clarté eft femblable à celle de la voye de Lait, il fera difficile de la diftinguer lors qu’elle fe rencontrera avec elle, » IV. Après cetemps-läle Cielayantété couvert le foir » à l'Occident, je n’ai pu vérifier fi cecteclarté s'étoit dif- » fipée, que le 14.le 122. le 24. & le 28.d’Avril. Alors, » quoiqu'après le crepufcule la Conftellation d’Aries füc » cachée , la même clarté fe voyoit encore dans la Conftel. » lation du Taureau, s'étendant jufqu’à fa corne boreale, Mouvement de cette lumiere vers l'Orient. V. Il paroît auffi par les dernieres Obfervations comparées avec les précédentes, quecette lumiere fe meut encore vers l'Orient. Car au mois de Mars fon terme oriental fort ambigu , n’arrivoit que jufqu’à la tête du Taureau , & au mois d'Avril fa clarté arrivoit jufqu'à la corne boreale qui eft plus Orientale, quoiqu’au temps de cette derniere Ob- fervation le Zodiaque ne fut pas dans une fituation fi droite qu’il las voit été en Mars; ce qui pouvoit diminuer la longueur de cette clarté, » VI. Et du côté du Septentrion elleapprochoitde la rête » de Medufe & dugenoüil méridional de Perfée, fon pied » méridional étant enfonce dans la clarté de cette lumiere, » J'ai donc reconnu dans ces dernieres Obfervations avec » plus d’évidence que dans les précédentes , que certe clar- » té s’avançoit un peu vers le Septentrion; ce qui à empê- » ché qu’elle n’aitété fitôt effacée par le crepufcule du foir, » pendanrque le Soleil s'approchoit de la Conftellation du » Taurçau. QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 117 Addition touchant la Jituation de cette lumiere. VII. Au mois de Mars cette lumiere déclinoit déja de l'Ecliptique vers le Septentrion, comme il paroït de ce qu’étant dirigée au Soleil , fa longueur s’étendoit fur les Pleiades ; & au mois d’Avril la déclinaifon de cette lumiere vers le Septentrion étoit augmentée, En cherchant quelle pouvoit être la caufe de cette déclinaifon & de fon augmentation , je fis réflexion que l’Equinoxial propre du Soleil qui nous eft connu par le mouvement de fes taches qui fe meuvent au- tour de lui, déclinoit alors de l'Ecliptique felon l'apparence du côté d'Orient vers le Septentrion, & que cette déclinaifon augmentoit de Mars en Avril: ce qui me fit penfer que le mouvement apparent de cette lumiere pourroit être reglé par celui du Soleil autour de fon axe, & la lumiere renvoyée à peu-près felon le plan de fon Equinoxial ; qui eft une hypothefe qui peut fervir à expliquer la précédente, & qui merite d'être propofée, pour examiner fi elle ne répond pas aux autres circon{- tances des Obfervations faites ou à faire;çcomme elle répond à celles: cy. Suite de cette feconde hypothefe. Si cette feconde hypothefe fubifte ; en quelque climät du monde que l’on obferve , même fous l’'Equinoxial , cette lumiere ne peut pa- roître commodément qu’en quelque temps de l’année, quand même elle feroit étendue toujours également autour du Soleil: car notre œil n’eft pas toute l’année fuffifamment élevé fur le plan de l'Equateur du Soleil. Ce plan fe préfente en tranchant au commencement de Juin & de Decembre ; & à diftance égale de ces deux termes il eft également ex- pofé à notre vüé, & il nous ett reprefenté par des Ellipfes, dont la plus grande largeur dans le difque apparent du Soleil eft prefque la huitiéme partie de fa longueur. Ile voit ainfi au commencement de Mars & de Septembre, qui font les temps aufquels cette lumiere doit paroître plus étendue en Hargeur, On peut calculer en quelle proportion de la lar- geur à la longueur Equateur du Soleil doit paroître à la Ferre en tous les temps de l’année, tant dans le difque du Soleil qu’à quelque autre proportion entre la diftance du Soleil & le diametre de la lumiere, fi elle n’eft pas interrompué en quelques endroits par les tourbillons de Mercure, de Venus, & de la Terre qu’elle rencontre dans fon chemin ; à quoiil eft raifonnable d’avoir égard, comme auff à plufieurs autres caufes qui peuvent varier la figure & les termes de cette apparence. Parmi les Planetes qui tournent autour du Soleil, Venus qui eft la plus proche de la Terre fait fa révolution fur un plan qui décline de PEcliptique vers le même côté que lEquateur du Soleil, & la coupe — 428 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE dans le même figne & près da même degré, Le plan de la révolution de Venus fait donc les mêmes diverfitez d'apparence àla Terre en divers mois de l’année que le plan de l'EÉquateur du Solcil. Il eft aufli repre- fenté en ligne droite au commencement de Juin & de Decembre, & en Ellipfe aux autres temps de l’année : la plus grande ouverture de l’El- lipfe arrive auffi au commencement de Mars & de Septembre. On peut donc fuppofer qu'outre la lumiere qui fe répand fur le plan de l’Equa- teur du Solsil jufqu’à une certaine diftance, ils’en répand auffi quelque partie fur Je plan de la révolution de Venus à une plus grande diftance jufqu’à la rencontre de l’orbe de la Lune difpofé autour de la Terre,qui fe peut étendre beaucoup plus loin que la Lune dans fon apogée, & peut arrêter & divertir deçà & de là le cours de cettelumiere, &laren- dre fenfible ; ce qui peut fervit à expliquer l'étendue de cette lumiere qui fe perdinfenfiblement à une diftance du Soleil qui excede deux Si- gnes. On peut auffi fuppofer qu'au paflage de la lumiere de l’orbe de Venus à celui de la Lune qui doit être heterogene, il fe fait quelque ré- fraétion qui fert à repréfenter l'étendue de cette lumiere. Comparaifon de cette apparence avec d'autres femblables. » VIII. On a de Ja peine à trouver dans les Mémoires » des temps paffez une apparence en tout femblable à certe >» nouvelle lumiere, qui foit demeurée plufieurs jours dans » les mêmes Signes du Ciel fans quelque mouvement parti- » culicr afflez évident, &avecune figrande étenduë, parti- » culierement en largeur , & fans l’apparition de quelque » Comete quien füt l’origine. » Celle qui ya le plus de rapporten cette derniere cir- » conftance & en celles de fa durée, de fa confiftance, & de » fa direion au Soleil, fut une que je vis à Bologne l’an » 1668.quand j'eus l’honneur d’être appellé en France par » ordre de Sa Majefté à l’Académie Royale des Sciences. >» C’étoit un fentier de lumiere femblable à la queuë d’une »# Cométe qui occupoit l'efpace de 30. degrezen longueur, >» &un peu plus d’un degré & demi en largeur. » Je l’obfervaile 10. de Mars fortir des nuages qui étoient » à l'horifon , & qui cachoientla Conftellation du Cetus ou » de la Baleine, érant dirigée du côté d'Orient vers le pied d'Orion, -QUI PAROIST DANS .LE ZODIAQUE. 129 d'Orion , & du côté d'Occident vers le lieu du Soleil. Sa « longitude fe rapportoit aux Signes d’Aries & du Taureau « comme celle-ci , mais elle avoit une grande latitude auf « trale , & changeoit de fituation parmi les Etoiles fixes par « un mouvement particulier vers l'Orient & vers le Septen- « trion, par lequel elle approchoit d’un jour à l’autre de la «. Conftellation d’Orion. Elle demeura vifible jufqu’au 1 9. « de Mars; & pendant cer efpace deneuf jourselle pafla par « diverfes Etoiles fixes de l’Eridan, dont elle n’empêchoit + pas la vûë. = Monfieur Chardin dans fon livre du Couronnement de Soliman Roy de Perfe rapporte que cette mème apparen- « ce de l'an 1668.fut obfervée dans la Capitale d'une des Pro- «. vinces de Perfe le 7.de Mars, qui étoit le [econd jour de [en x apparition, € à Ifpaan Capitale du Royaume le 10. de Mars à 7. heures après midy. Elle paroifloit dans la partie auffrale ; « G fxivoit le premier mobile. se étoit longue de 3 0. degrex32. « minutes, Ce qui s'accorde à notre Obfervation, @ étoit « Large prefque par tout également de 6. degrex,, quatre fois « plus qu’elle ne me parut à Bologne, où il y eût pourtant « des perfonnes qui l’eftimerenr plus large : mais fa largeur « éroit difficile à dérerminer, parce qu'aux extrémirez elle « étoit foible , & fe perdoit infenfiblement. [lajoute gve [4 « partie plus élevee étoit vers le baudrier d'Orion & le fleuve Eridan. æ C’étoir à moi l’Eridan, le baudrier d’Orion étant beau- « coup plus feptentrional & occidental. La longitude qu'il « lui donne de 72. degrez, & fa latitude de l’Ecliprique de « trois degrez, ne s’accordent pasnon plus à certe pofition. « Il ajoute gve fon extremité inferieure étoit le Cetus ou le à reply d'Eridan, Ce qui s'accorde précifément à mon Ob- « fervation qui la mer où le ventre du Cerus rouche le reply + d’Eridan , fans avoir égard à la longitude & latitude qu'il « donne à cette extremité, dans laquelle apparemmentily x. a erreur de nombres, 7/ dit que les Perfes l'appellerent N'ix- Rec. del Ac, Tom.V III, | re cé 130 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE > xache, C’efl-à-dire, petite lance , à caufe qu’elle en avoit la > figure. Ils difoient n'avoir jamais va ni entendu parler d'un > Phénoméne femblable, quoiqu’on le jugeät ane Comete dont » latète étoit cachée dans l'Occident , de telle forte qu'on n’en > pouvoit rien appercevoir fur cet horifon là. » Mais je montrai en cette occafion que cette apparence > avoit un rapport admirable à quelque autre femblable >» quiavoit paru deux mille ans avant celle-ci, c’eft-à-dire, > à celle que Carimander ,au rapport de Seneque |. 7. des > Queftions naturelles, dit avoir été obfervée par Anaxa- » goras, laquelle confiftoit dans une grande & extraordi- >» naire lumiere qui patut pendant plufieurs jours de la gran- » deur d’une grande poutre ; & à celle que le même auteur > dit avoir été obfervée par Callifthene en forme d’un feu - étendu en long avant que les deux grandes Villes de > l’Achaïe, Helice & Bure fuflent abîmées dans la mer par > un tremblement de terre : & que, felon Ariftote, c’étoit > une Comete qui au commencement ne paroifloit point » à caufe du grand embrafement , mais qui fut vûë dans la > fuite du temps quand le feu diminua. ï > Ce Philofophe au 6. chapitre du premierLivre des Me- » teores, parlant de ce Phenomene qui fut obfervé dans le » Ciel vers le cemps du tremblement de terre & de l’inon- » dation qui arriva en Achaïe, l'appelle tantôt grande Co- » mete, tantôt grand Aftre ; &il dir qu’il parut à l’Occident + Equino&ial , comme a paru le notre. Et après plufieurs > autres hiftoires & remarques fur de femblables apparen- > ces, ilajoûte que lé grand Aftre dont il avoir parlé aupa- » ravant, parut l’hyver en un temps de gelée & fort ferein > fur le foir , l’année qu'Ariftée étoit Archonte d’Athenes ; >» que le premier jour il ne parut point, s'étant couché avant » le Soleil ; que le jour fuivant il parut un peu, parce qu’il > refta un peu en arriere, & fe coucha enfuite ; que fa lu- > miere s’étendoit jufqu’à la troifiéme partie du Ciel en for- » me d’une trace; qu’à caufe de cela il fur appellé Sentier ; QUI PAROÏÎT DANS LE ZODIAQUE. 131 qu'il monta jufqu’à la ceinture d’Orion où il fe diffipa : ce qui arriva aufli à peu près au fenrier de lumiere de l'année 1668. Seneque qui prend cette apparence pourune Comete, traite de menteur & d’impofteur Ephorus qui avoit dit qu'elle fe divifa en deux évoiles , ce qui n’avoitiété avance que de lui feul, quoiqu’elle eût été obfervée par toute la cerre, & confiderée comme un préfage de la fubmerfion = de ces deux villes. Quoique donc l'apparence de fagrande lumiere füt certaine, & autorifée par le témoignage de = tous les Obfervateurs,onne démeura pas d'accord dans la < détermination de fon efpece , comme il eft arrivé auffi en l'apparence femblable de notre temps. & Il y a quelque autre memoire de Comeres ambiguës ® dont on ne vit qu’une grande lumiere, comme celle qui © fut obfervée depuis le ro. jufqu’au 23.de Novembre de “ l'an 1618. dansla partie auftrale du Ciel vers la conftel- = æœ Le 4 æ A=2n 54 A sh af 28 dation de l’Hidre, avant l'apparition de la grande Co. mete , qui parut dans la partie boreale fur Ja fin du même mois , & dura jufqu’a la fin de Janvier de l'an 1619. Difference entre cette lumiere Gr les précedentes: . IX. Parmi tous ces Phenomenes lumineux que noùs avons com- paré à cette lumiere, il n’y en a pas un qui lui foit comparable dans- la durée ni dans la fituation qul a dans le Zodiaque. Il femble pour-- tant Le Phenomene le plus naturel de tous : de forte que l'on pour. soit fuppofer qu'il eût été autrefois , mais qu’on n’y ait pas fait de ré- flexion à caufe de fa reflemblance au Crepufcule dont il ne s’eft ja- mais beauçoup éloigné, Mais comme nous découvrimes la lumiere de l’Eridan au mois de Mars 1668. après le Crepufcule du foir , lorf- que felon l’hypothefe expofée la lumiere du Zodiaque devoit être plus apparente qu’en aucune antre partie de l’année, nous avons de la peine: à fuppofer qu'elle füc.dans le Ciel lors même que nous en découvrimes une qui étoit. moins évidente. Notre lumiere pourroit avoir les vicifitudes qu’ont les taches du Soleil qui fe forment en certains temps & fe diffipent enfuite ; & après quelque temps que les unes {ont diffpées, il en paroît d’autres par une viciffitude interrom- pué qui ne finit jamais ; ce que nous laiffons à obferver à la pofterité, Si 132 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE De la nature de cette lumiere. , À. Cette lumiere extraordinaire ne fçauroit être fans quelque matiere qui rayonne vers la terre, foic qu’elle ” {oit lumineufe d’elle-même, foit qu’elle refléchifle ou 7 rompe fesrayons, qui viennent du Soleil ou de quelque , autre corps lumineux , ou immédiatement ou par l’entre- , mife de quelqu’autre corps; & la direction que fa longueur . au Soleil , donne fujec de fuppofer qu’elle vient du So- . leil mème, Accord des hypothefes. XI. Cette hypothefe de la matiere rayonnante qui vient du So- feil nous fembla naturelle du commencement, ‘& encore plus après les réflexions que nous avons ajoûtées ci-deffus aux dernieres obfer- vations de fa déclinaifon de l’Ecliptique du cêté d'Orient vers le Sep- tentrion à peu près, felon la difpofition qu’avoit alors l’Equateur du Soleil, & les cercles du mouvement de fes taches. > XII. Dans mon abregé des obfervations de Ia Comete > de l'an 1681.n. 12. j'ai dir qu'il peut y avoir dans l’Ether > de la matiere répanduë capable de refléchir la lumiere, » comme il s’en rencontre dans notre air qui environne la > terre ; & que cette matiere fe rencontrant par le chemin - des Cometes où l’Esher peut être tantôt plus tantôt moins pur , elle peut caufer l'apparence de leurs queuës, & des + variations qui leur arrivent. Les Atmofpheres des Affres. XIII. On auroit pû ajoûter ici ce que je publiai de PAtmofphere des Aftres dans le Traité de la Comete de lan 1652. en ces termes, T'erram € Sydus quodlibet magnam circum fe habere ato- morum Sphæram exiflimo , que tamen cù [emper tenuior ef, quo magis à centro totius carporis removetur, aded ut in ma- xima diffantia, maximam quoque tenuitatem habeat, nec ingentia Cœli fpatia alia prorfus materià compleri, quam qua aut ad terram, aut ad quodlibet alind Affram per- Le QUI PAROÏT DANS LE ZODIAQUE. 133 tineat, ad cujus quidem Affri motum , ctiam tota ad ipfum pertinens circumpofita Sphæra movctur; quod mirum efle non debet iis , qui optimè norunt ad motum fovis transferr: Gr or- bes Planetarum quatuor mulid [anè majores ; quam elemen- taris orbis hic una cum orbe lunari. La Sphere des Atomes du Soleil peut former la matiere de cette lumiere ; & une tres-grande Sphere d’Atomes concentrique à la terre dans la rencontre du plan de l'Equateur du Soleil, pourroit l'arrêter ; la faire affembler en abondance, détourner fon cours decài & delà, & la faire paroître plus étenduë en longueur & moins en largeur, que fi elle s’étendoit librement à une moindre diftance. _ XIV. Puis donc que cette lumiere eft femblable à celle « .des Cometes, tant dans la couleur que dans la clarté, « dans la renuiré & dans la ficuarion à l'égard du Soleil , « on peut croire que la matiere qui nous la renvoye eft de la même nature, foit qu’il y ait une Comete cachée dans les rayons du Soleil qui en foit l’origine ( ce que je n’ofe- rois pourtant avancer , puifqu’elle eff fi differente en lar- geur de toutes les queuës des Cometes qui ont été obfer- vées jufqu’à préfent) foit qu’elle reçoive fes rayons im- médiatement da Soleil. Car comme nous voyons dans l'air des apparences caufées par lesréfra&tions & les réfle- xions des rayons du Soleil qui y arriventimmédiaremenr, & d’autres femblables qui y arrivent par l’entremife de la Lune, comme font lesiris & les couronnes de l’un & de l’aucre Aftre : il n’y a point d’inconvenient que de fembla- bles apparences dans la matiere répanduë dans l’Erher foient formées parle Soleil ou immédiatement,ou par l’en- tremife de quelque corps cometique. Elle nous pourroit même réfléchir la lumiere de quelque Aftre ; ce quiferoit arrivé lorfque certaines Etoiles fixes ont pris une cheve- lure , comme .Ariftote dit qu’elles ont fait quelquefois, non feulement felon les Obfervations desEgypriens , mais « auf fuivant ce qu’il avoit lui-même remarqué , en ayant « yù à une des Eroiles qui font dans la cuifle du grand chien, « dd Si | 8 8 8 8 8 8 8 À 8 R 8 A 8 8 8 R AR 134 DECOUVERTE DE LA LUMIERE: CELESTE » quoiqu'elle füt aflez obfcure d’abord , mais aflez mani- » fefte à ceux qui la regardoient attentivement. » Il eft à remarquer que notre lumiere paroît à l’endroic » même par lequel plufieurs Comeres de ce fiécle ont pailé, » comme celles des années 16$2. 1665. 1672. 1680. & » plufieurs autres des fiécles précedens fe rencontrant dans » la Bande que j'ai appellée dans mes Traitez , à caufe de » ce frequent pañlage, le Zodiaque des Cometes, Le choix des hypothefes. XV. Quelque beauté que puifle avoir une hypothefe , il ne faue pas aufi-tôt exclure les autres comme inutiles, fi elles font capables de repréfenter les mêmes apparences. Il eft plus für d'en propofer plufieurs, qui étant comparées enfemble faflent connoître l’excel- . lence de celle que l'on doit préferer aux autres; & comme l’on n'eft pas aflüré qu’une hypothefe qui s'accorde aux obfervations déja fai- tes, doive être conforme à celles qui reftent à faire, il n’eft pasinu- tile d'en avoir plufeurs en vüe pour les mettre à l’épreuve des ob- fervations. Conjcéture fur la diffance de cette maticre lumineufe, » XVI. Quanräladiftance dela matiere qui eft le fu- » jet de cette lumiere, ou le milieu par lequel elle eft en- » voyée à la rerre par réflexion ou par réfraétion, on ne la » fçauroit déterminer avec aflez de jufteffe par la parallaxe, » à caufe principalement de l’ambiguité de fon rerme, qui » ne permet pas de la comparer avec fubrilité aux Etoiles > fixes en diverfes heures de la nuit, ni de divers lieux de la » térre ; mais on peut connoître qu’elle eft fort grande par > la circonftance du mouvement journalier de 24. heures, » par lequel elle fuit les Aftres. Car dans l’hypothefe com- > mune, quelle furie de vent pourroit jamais, fans difliper » cette matiere, la porter dans l’air pendant un mois en- > tier avec tant d'impétuofité qu’elle firen un jour rout le » tour de la terre, & avec tant de régularité qu’elle répon- * dit toûjours aux mêmes conftellations? Et dans l’hypo- » chefe Copernicienne, par quelle force cette matiere pour. QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 135 roit-elle jamais réfifter au mouvement journalier de la “ Sphere élementaire d'Orient en Occident, fans qu’elle © en füt ni emportée ni difipée? Il faut donc avoüer qu'elle * eftau-deflus de la Sphere élementaire, & par conféquent * dans l’£rher ; & fi on confidere qu’elle n’a que très-peu * de mouvement particulier , on fera porté à fuppofer * qu’elle eft fort élevée vers la région des Etoiles. " Les Anciens ont fort bien réüfli lorfqu'’ils ont jugé que = les Planetes qui ont lemoins de mouvement particulier, ® . & qui approchent le plus du mouvement univerfel des « Etoiles fixes , font les plus élevées. Ce n’eft que pour cette © raifon qu’ils ont jugé Saturne élevé fur toutes les autres « Planetes, & qu'ils ont mis Jupiter au-deflous de lui, ce « que pas un des Aftronomes après plus de 20. ou 30. fié- « cles n’a jamais mis en doute. œ Ils l'ont même confirmé par les nouvelles hypothefes « qui fervent à la repréfentation des apparences de leurs « mouvemens, quoique ces hypothefes foient différentes « entr'elles, & quelquefois contraires , comme celle de Co- = pernic, & celles de Prolemée & de Tycho , chacune def. « quelles démontre l’ordre des Planetes fuperieures établi « par les Anciens, fur des principes qui leur font propres, « étant impofhble de le faire indépendamment de quelque « hypothefe , ces deux Planetes n'ayant pas de parallaxe « fenfble, à caufe du peu de proportion du diamétre dela « terre à celui de leur cercle. C’eft donc une bonne régle « de déterminer la fituation des objets nouveaux dans le « monde par le rapport de leur mouvement à ceux des au. « tres corps qui nous font connus, lefquels par les obfer- « yations Aftronomiques nous trouvons rangez à diverfes « diftances felon les differens degrez de leur virefle APPa- « rente, | « Suite des raifons précedentes. X VII. Voilà les raifons que nous apportämes, pour prouver que la matiere qui eft le füjet de cette lumiere eft au-deffus de la fphere 136 DECOUVERTE DE LA LUMIERE “CELESTE + élementaiie, après l'avoir obfervée pendant plus d’un mois. La raifon. qui eft tirée de fa confiftance & de fa durée a bien plus de force pre- fentement, après plus de deux années que ce même Phenomene {ub- fifte fans qu’il paroifle qu’il ait fouffert aucune diminution réelle. — Hn’ya point d'exemples d’objets lumineux formez dans la région de l'air qui foient de longue durée. Les Arcs-en-ciels, les Couronnes , les Parelies , les Parafelenes , & d’autres objets femblables formez dans l'air par les réfractions & réflexions des rayons du Soleil & de la Lune, ou par d’autres manieres, ne durent, les uns que quelques minutes , & les autres que quelques heures, & rarement quelques jours; joint que l’on ne les voit jamais que quand l’air eft broüillé, au lieu que l'on ne voit jamais mieux notre lumiere que quand l'air eft très-fe- rein & très-pur, & lorfque l’on diftingue mieux les plus petites E- toiles. La preuve que nous avons tirée du mouvement journalier de cette lumiere autour de la terre en 24. heures, pour montrer qu’elle eft au-deffus de la Sphere élementaire, fuppofe ce qui eft commun aux hy- pothefes de Prolomée , de Copernic & de Tycho, que la Sphere éle- mentaire eft immobile à l'égard de laterre. Et de vrai, puifqu’il faut faire diftinétion entre la région élementaire & la celefte , on ne voit pas où l’on puifle mieux mettre le terme de l’une & de l’autre, qu’où fe termine la révolution journaliere autour des Poles del'Equinoxial, foit qu'on l’attribué au Ciel, foit qu’on l’attribuë à la terre. Ainfi tout objet qui fait chaque jout une révolution autour de la terre doit être fuppofé celefte, = L'Auteur du Livre moderne, que le P. Merfenne publia fous le nom d’Ariftarque Samien avec des notes de M. de Roberval, fuppofe qu'il y a deuxatmofpheres; une inferieure &terreftre, qui eft dans la région inferieure de l'air , formée partie des vapeurs & des exhalaifons qui fortent de la terre, & partie des particules de l’air attirées de la terre même ; une autre fuperieure & celefte, formée partie des exha- laifons très-fubtiles chaflées de tout le fiféme de la terre, & dé fes élemens hors de ce même fiftême , & partie des particules de l’Ether at- tirées par le même fiftème, & mêlées aux exhalaifons qui s’arrétent dans la partie du Ciel qui environne immédiatement la furface de ce fiftême : Que l’atmofphere inferieure eft fujette à des changemens coutinuels , & differens de moment en-moment , & fuit le mouvement journalier de la terre; c’eft-à-dire , que dans l'hypothefe commune elle fe tient à la terre, & ne fuit nullément les mouvemens journaliers des Aftres : & que la fuperieure n’eft point fujette à des changemens fi frequens, & ne fuit point le mouvement journalier de la terre; - c'efl-à-dire, QUI PAROÏT DANS LE ZODIAQUE. 1 A7 c’eft-à-dire, que dans l’hypothefe commune elle fuit le mouvement journalier des Aftres; & c'eft dans cette atmofphere qu'il place les Cometes & les autres Phenomenes femblables, Mais il-faut remarquer que cet Auteur donne à la Lune un fiftême dont elle eft le centre, qui nage dans Pair, qui appartient au fiftème de la terre; ainfi cette atmofphere celefte, felon lui, eft au-deffus de la Lune ; ce qui fe confirme par ce que felon fon hypothefe le mouve- ment même de la Luneen 27. jours eftune communication du mouve- ment journalier de la terre, qui fe rallentit peu à peu dans l'air felon fa diftance à la terre ; & il doit refter beaucoup d’efpace au-deflus de la Lune avant que la période de 27. jours continuant dans fa dimi- nution fe réduife à rien. Or quand nous parlons de la ficuation de la matiere qui eft le fujet de cette lumiere au-deffus de la Sphere élemen- taire, nous entendons parler de cette Sphere inferieure dans laquelle il eft conftant que les apparences lumineufes des Arcs-en-ciels , des Couronnes, & autres femblables font formées ; dans laquelle fi on la pouvoit placer en rendant raifon de fa confiftance & de fa difpofition apparente, il feroit inutile de la chercher plus loin. Si nous avions trouvé que la longueur de cette lumiere fût difpofée felon l'orbite de la Lune,cette difpofition nous auroit fait juger qu’elle peut être dans la région lunaire:mais au temps de nos premieres Obfer- vations le nœud defcendant de cette orbiteétoit au 14. degré d’Aqua- rius,. & {a plus grande latitude auftrale étoit au 1 4.du Taureau, où la latitude boreale de cette lumiere étoit contraire à celle de la Lune au même lieu. Raifon tirée de La fituation apparente de cette lumiere! X V LIT.Une des chofes dont on ne voit pas quelle raifon l’on puiffe rendre en plaçant la matiere qui eft le fujet de cette lumiere dans notre fphere élementaire, eft la fituation perpetuelle qu’elle a felon la lon- gueur du Zodiaque. “Le Zodiaque eft le lieu du Ciel dans lequel fe font les révolutions particulicres de toutes les Planetes, lefquelles ne parcourent pas indif- feremment toutes les Conftellations, mais feulement les douze qui font difpoftes en cette bande, qui eft d’une largeur qui paroit à la T'er- te de plufieurs degrez. Il n’a point de fituation permanente à l'égard des parties de la Terre & de la fphere élementaire qu'ilenvironne,com- me l’a l'équateur & fes paralleles, qui-paffent toujours par les mêmes lieux de la Terre & de la mer ; mais il change de fituation à tons mo- mens, & fi lematinileft étendu de Nord-Eft à Sud-Oüeft, comme il arrive dans nos Climats au Solftice d'Eté, le foir du même jour il eft Rec.de l Ac, Tom.V' III, 138 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE étendu de Sud-Eftà Nord-Oüeft ; & felon l’expreffion des Coperni« ciéns , la révolution journaliere déplace continuellement du Zodiaque les parties de la Terre & de Atmofphere qui le fuivent. Nous voyons ici bas des chofes qui fe difpofent naturellement felon l'équateur, ou felon fes poles, comme font toutes les chofes aiman- tées. Etles Pilotes obfervent proche de l'Equinoxial des courants & des vents reglez d'Orienten Occident, que les Coperniciens préten- dent être un effet de la révolution journaliere de la Terre d'Occident en Orient autour de fon axe felon l’Equinoxial. Quoiqu'’ils fuppofent auffi que tout le fyftême dela Terre qui com- prend la fphere élementaire & l’orbe de la Lune fait fa révolution an- nuelle autour du Soleil par le Zodiaque, qui a une grande déclinaifon de l’Equinoxial , ils ne trouvent point que ce mouvement fe fafle fen- tir par des vents, car il n’y a point de vent qui fuive la direction du Zo- diaque. S'il y enavoit, on les pourroit diftinguer des autres, parce qu'ils varieroient tous les jours de douze en douze heures de Nord- Eft à Nord - Oücft, & réciproquement : & ils pourroient être plus violens que ceux qu’on attribué au mouvement journalier. Ces vitef= fes feroient égales fi la diftance du Soleil à la Terre,qui détermine le dia- mctre de l'orbe annuel, n’étoit que 365 fois plus grande que le demi- diamétre de la Terre : mais il n’y a plus d’hypothefe aftronomique qui ne le faffe beaucoup plus vafte, & notre mefure des parallaxes du So- eil Le fait de 22 mille demi diamétres de la Terre; & par conféquent le mouvement annuel par le Zodiaque fe trouve 6o fois plus vite que le journalier , qui fe fait felon l'’Equinoxial , & felon notre calcul il fait plus de fix lieuës en une feconde. Comme ce mouvement-là ne fe fait fentir dans la fphere élementaire par aucun foufle de vent , il faut dire dans cette hypothefe qu’elle eft portée autour du Soleil avec la Terre fans aucun branlement de fes parties , demeurant au centre de l’orbe de la Lune ; ce qui a fait direà M. Defcartes que ce mouvement de la Ter- re n’eft qu'un véritable repos. Il ne fe pourra donc faire aucun arran- gement particulier des matieres comprifes dans la fphere élementaire {elon la fituation du Zodiaque, qui à l’égard de cette fphere eftcomme un horifon oblique au dedans duquel elle fait fa révolution journaliere felon l’Equinoxial, dont les poles font élevez fur cet horifon de 66 de- grez & demi , & demeurent toujours immobile pendant qu’elle tourne. Si l’on pouvoit trouver dans l'air quelque caufe qui rangeît les va- peurs & les exhalaifons qui s’ytrouvent, felon le Zodiaque ; non-feu- lement on pourtoit expliquer cette lumiere par la réfraétion des rayons du Soleil dans ces matieres ainfi difpofées,mais examiner fi elle ne pour- roit pas être caufée par la lumiere du Soleil quiéclaire la Terre, refle- QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 139 chie vers le Ciel fur de telles matieres capables de la déterminer &la ré- flechir de nouveau ;commeil arrive à la lumiere, qui dans le Croiffane de la Lune eft réflechie de la partie de la Terre expofée au Soleil , à la partie obfcure de la Lune dont elle nous fait voirles taches. Mais il faudroit que cetté matiere füt fi rare qu’elle ne pt troubler la ferenité de l'air, nicacher les Aftres. Les raifons que nous avons apportées pour prouver que le fujet de cette lumiere n’eft pas dans la fphere élementaire , ne répugnent point à l’hypothefe de plufieurs grands Philofophes modernes & an- ciens , qui expliquent la propagation de la lumiere par un écoulement de matiere fubtile qui arrive jufqu’à notre vüë. Selon ces hypothefes il y a de la matiere en l'air répandue de tous les objets vilibles à quelque diftance qu'ils puiffent être. Mais comme dans cette hypothefe il y a la fource de cette matierc fubtile, & des corps qui la déterminent à venir jufqu’à nous, qui font les objets qu’elle rend vifibles , dont quelques- uns font appellez réels, que nous voyons dans leurs propres figures, comme le Soleil, la Lune &les Aftres, d’autres apparents comme les Iris, les Couronnes, & d’autres femblables ; nous parlonsici dela f- tuation de l’objet que nous voyons dans le Zodiaque, qui peut être ou une matiere lumineufe d'elle-même, ou une matiere qui réfléchit, & détourne les rayons du Soleil ou de quelque autre corps lumineux com- me font les vapeurs dans l'air, lors qu'elles nous font voir les Iris & les Couronnes par la réflexion & la réfraétion des rayons du Soleil & de la Lune, . Raïfon tirée du mouvement particulier. XIX. Nous avons parlé du mouvement propre de cette lumiere qui peut encore fervir à faire connoître fa véritable fituation. Outre la va- riation de fa déclinaifon , elle paroît s’avancer peu à peu d'Occident en * Orient, & parcourir les Signes du Zodiaque par un mouvement à peu près éval à celui du Soleil. Il eff vrai qu'on ne diftingue pas toujours ce mouvement d’un jour à l’autre, comme apparemment il arriveroit ; fi ce Phénoméne paroifloit bien terminé ; de forte que l’on püt remarquer précifément & fans héfiter, le point du Ciel jufqu’auquel il s'étend fe- lon fa longueur. Mais comme on apperçoit ce mouvement avec une entiere évidence en comparant les Obfervations d’nn mois avec celles d’un autre ; & que d’ailleurs il eft confiant qu'il y a des caufes acciden- telles, qui font paroitre cetre lumiere tantôt plus tantôt moins éten- duë , felon la diverfe diftance des crepufcules & felon les divers degrez de la ferenité de l'air ; on peut connoître aifément que c’eft par ces mê- mes caufes qu’on n'apperçoit pas toujours ce mouvement, & que imé- Ti 140 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE me il paroit quelquefois que cette lumiere au lieu d'avancer d’un jour à Vautre vers l'Orient, refle plus arriere, comme il a été remarqué dans le Journal au 26 Mars ; de forte que les Obfervations des jours fuivans font quelquefois douter des circonftances particulieres de celles des jours précédens. C'’eft par cette raifon que dans le même Journal je n’ai mis qu’en gros les Obfervations du mois de Mars & celles du mois d'Avril, qui étoient évidemment differentes des premieres, fans fpécifier les cir= conftances particulieres de chaque jour, quin’avoient pas de fi gran- des differences que l’on ne pût douter fi elles ne venoient point des cau- fes accidentelles dont nous avons parlé. Mais comme lasdurée de cette lumiere rend confidérables les pre- mieres remarques qui en furent faites, il ne fera pasinutile , afin qu'on les puiffe comparer aux Obfervations des mêmes jours des années fui- vantes, d'ajouter ici les particularitez que j'écrivis alors en abregé dans mon Repgiltre, pour me les remettre dans la memoire dans les defcrip- tions plus amples que j’avois deffein d’en faire. Le 18 Mars à 7 heures 4 $’ une grande clarté s’étendoit par les fignes d’Aries & du Taureau. Le 19.7h.45 la même clarté qui parut le jour précédent au cou- chant s'étendre depuis Aries jufqu’aux Pleiades, avec une longueur confidtrable, paroifloit encore au méme endroit, Le 22.à 10 h. la clarté d’Aries & du Taureau étoit encere grande, Le 23.à 10h. les nuages cachérent la Conftellation d’Aries : mais [a même clarté paroifloit encore plus étenduëé; & des nuages noirs qui étoient dedans la relevoient encore davantage, Le 25. à $h. la lumiere occidentale paroifloit fort diftinétement ; elle contenoit toute la Conflellation d'Aries, &ellealloit fe terminer au- deffus des Pleïades. Le 16.à7 h. 42 la clarté occidentale commençoit à paroître. Le 14 d'Avril à 8 hi la lumiere extraordinaire paroifloit encore à POccident : elle comprenoit les Pleiides , & s’étendoit entre les cornes du Taureau. Le 22 Avril, après une Obfervation d’une Eclipfe du premier Satel- lite de Jupiter à 9 heures, on voyoit à méme temps la clarté extraordi- naire du côté d'Occident :elle comprenoit le pied méridional de Perfée, & alloit fe terminer infenfiblement du côté du Septentrion proche de la tête Medufe & du genou méridional de Perfée , où l’onavoit de la peine à diftinguer la voye de lait ; & du côté d'Orient, elle fe terminoit à la corne feptentrionale du Taureau. Le 24 à 9. heures la clarté occidentale paroïfloit au même endroit. QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 141 Le28 Avril à 9. heures : on voyoit-encore la clarté occidentale, La remarque que je fs le 22 d’Avril qu’on avoit de la peine à diftin- guer la voye de lait a l'endroit où s’étendoit la lumiere, fait connoître ‘qu'elle pouvoit auffi s'étendre plus loin fans être diftinguée. D'ailleurs il paroît qu'elle s’etendoit plus loin dès le 14 d'Avril, quand je remar- quois qu'elles’erendoit entre les cornes du Taureau , fans lui donner aucun terme du côté d'Orient, où elle fe confondoit avec la voye de hit, qui eft touchée par les cornes du Faureau, On voit donc, non/pas immédiatement par les Obfervations faites d’un jour à l’autre, mais par celles d'Avril comparées avec celles de: Mars, que cette lumiere s’avance toujours vers l'Orient ; ce quia été confirmé depuis avec une entiere évidence par les Obfervations fuivan- tes de fon cours dans les autres Signes du Zodiaque, & de fon retour au même lieu & au même jour de l’année, Des objets qui participent du mouvement annuel par le Zodiaque. 4 X X. L’apparence du mouvement annuel par le Zodiaque, felon les hypothefes de tous les Aftronomes , convient au Soleil, & aux orbes de Mercure & de Venus ,que les Prolemaiciens plaçoient au-deffous du Soleil , Fun fur l’autre; de forte pourtant que leur centre fe rencontre toûjours dans la ligne qui va de la Terre au Soleil ; mais les Coperni- ciens auffi-bien que les Fychoniciens les placerent l’un dans l’autre au- tour du Soleil, & cette hypothefe eft confirmée par Les phafes de ces deux Planetes, qui démontrérent évidemment qu’elles font tantôt def- fus tantôt deffous le Soleil. Il y a cette difference, que Fycho auffi-bien que Ptolomée reconnoît ces mouvemens annuels du Soleil , & des or- bes de Mercure & de Venus, pour réels :& Copernic ne les reconnoït que pour une apparence caufce par le mouvement annuel qu’il donne à la Ferre autour du Soleil fur un cercle qui comprend lesorbes de Mercure & de Venus, lefquels ont le Soleil pour centre tant dans l’hy- pothefe de Tycho, que dans celle de Copernic. ”æ Tout ce qui eft compris dans notre fphere élementaire, felon Co- pernic, participe du mouvement annuel; mais on ne le peut pas ap- percevoir dans les corps élementaires, parce qu'il ne les dérange point, &qu'il ne les empêche point de fuivre le mouvement journalier. S'il y avoit des corpufcules qui fe détachaffent de la fphere élementaire par le mouvement journalier , de forte qu’ils en perdiffent l’impreffion,qu'ils ne fuiviflent que le mouvement annuel, & qu'ils euffent la proprieté de rompre les rayons du Soleil, & les renvoyer à la Terre d’une ma- niere particuliere ;ils pourroient bien caufer quelque apparence fem- M, 142 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE blable d'une lumiere difpofée felon le Zodiaque, laquelle paroîtroit du côté du Soleil, La même chofe pourroit arriver s’il y avoit dans la même fphere éle- mentaire des parties incapables de recevoir l’impreffion du mouve- ment journalier , qui obéiffent au mouvement annuel : &enfn fi dans l'orbe annuel il y avoit de la matiere qui ne fût emportée ni par le mou- vement journalier, ni par le mouvement annuel , & qui füt capable de rompre d’une certaine maniere les rayons du Soleil, laquelle on ne pour- roit non plus voir que de fon côté, Mais comme il faudroit pour ce fu- jet introduire dans la nature une matiere d’une proprieté tout extraor- dinaire dont on n’a jamais eu d'autre indice : il nous a femblé qu’il val- loit mieux chercher fi l’on ne peut pas repréfenter ce Phénomene par quelque matiere dont les Obfervations d’autres apparences nous ayent déja donné quelque idée. Quelle peut ètre la matiere qui fait paroïtre cette lumiere. X XI. Les Obfervations de ce fiecle ont fait connoître que le Soleil n'eft pas feulement la fource de la lumiere, mais auffi d’une matiere pro- pre à terminer , à détourner, & à réflechir fes rayons ; & que cette ma- tiere ne coule pas toüjours de la même maniere, mais qu’elle a des vi- ciffitudes fans regle, felon lefquelles nous voyons en certains temps dans fon difque des facules , qui font plus claires que le refte de la fur- face, & des taches obfcures qui ne font point penetrées par fa lumiere. Nous les voyons tourner autour de fon globe, & faire leurs révolu- tions reglées par lefquelles elles retournent au milieu de fon difque ap- parent en 27 jours ou environ : nous voyons que ce mouvement fe fait par des cercles paralleles dont le plus grand eft l'Equateur du Soleil, qui décline du plan de l’'écliptique de 7 degrez ou environ, & qui la coupe vers le 10, degré des Gemeaux, où eft fon nœud afcendant, & vers le 10. du Sagittaire, où eft fon nœud defcendant , felon les Obftrvations de Scheiner confirmées par les nôtres. Ce mouvement des taches nous fait connoître celui du globe du So- leil autour de fon axe , dont le pole boreal fe rapporte au 10. degré des Poiflons , & l’auftral au 10, degré de la Vierge. Puis donc que nous voyons que le Soleil rejette d’un côté de la matiere affez grofliere au- tour de fon globe, & que de l’autre il pouffe bien plus loin fa lumiere qui nous rend vifibles les objets d’où elle ef refléchie vers nos yeux, & qui pourroit confifter dans une matiere infiniment plus fubtile, laquelle eftencore vive jufqu’à Saturne, quoiqu'il en foit dix fois plus éloigné que la Terre ; de forte que nous voyons cette Planete par‘la refléxion de fes rayons qu'il fait de toutes parts , &l’ombre dans lesendroits de 2 a me 1 5 ee re Fr Mr QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 143 fon globe qui font cachez au Soleil, & expofez à la Terre ,comme auf l'ombre du globe dans la partie pofterieure de fon anneau : le Soleil mé- me pourroit bien envoyer par fon mouvement autour de fon axe felon le plan de l’Equinoxial & felon ceux des orbes de Mercure, & de Venus jufqu’à l’orbe de la Lune, de la matiere d’une fubtilité médiocre, capable de faire une refléxion ou réfraction particuliere de fes rayons, enforte qu’elle nous fit l'apparence de cette lumiere. Pour repréfenter fa longueur qui s’étend à denx Signes ; ou à deux Signes & demi de côté & d’autre du Soleil, il fuffit qu’elle arrive à l'ef pace qui eft entre l’orbe de Venus & l’orbe annuel de la Terre & de la Lune,mais plus près de l’orbe annuel que de celui deVenus ; & pour re- préfenter toute fa largeur que nous avons vû approcher quelquefois de 30 degrez, & qui doit être plus grande proche du Soleil , il fuffit qu’elle foit dans un plan incliné à peu-près comme celui de l’Equateur du Soleil ,ou un peu moins, la perfpeétive diminuant beaucoup moins fa largeur dans la partie plus proche de la Terre, que dans la plus éloi- gnée. Il fufhroit auf qu'elle fût difperfée dans la farface fpherique de l’orbe de Venus prolongé vers l’orbe annuel autant qu’il faut pour re- préfenter fa longueur : mais la premiere de ces deux hypothefes femble plus propable, parce qu’elle eft plus déterminée, & parce qu’elle a l’e- xemple de l’anneau de Saturne qui faifoit à Galilei & à d’autres l'appa- rence de deux corps ou de deux Satellites placez de côté & d'autre de cette Planete. Des variations @* inégalitex de cette lumiere. XXII. Si la matiere qui eft le fujet de cette lumiere eft de la même na- ture que celle qui forme les facules & les taches du Soleil , elle doit être fujette aux mêmes variations & irrégularitez. Et premierement, comme ces Phenoménes ne fe voyent pas toujours dans le Soleil, mais plus en untemps qu’enunautre, de forte que quand on commença de les dé- couvrir par les Lunettes on y en trouvoit prefque toüjours, & enfuite on n’en vit plus que rarement , & que préfentement il {e pafle plufieurs années fans qu’on en découvre : de même cette lumiere peut paroître plus en un temps qu’en un autre, & être long-temps invifible , n’y ayant peut-être pas toujours affez de matiere propre pour nous reflé- chirautant de lumiere qu’il fuffñt pour la rendre perceptible à nos yeux âunefigrande diftance, & la même quantité de matiere n’ayant pas toujours la difpofition propre pour la refléchir. Car on ne peut pas affarer qu’il n’y en ait point du tout, quand il n’en paroït pas, & il peut yen avoir quelquefois qui ne foit pas en une difpofition propre pour nous refléchir immédiatement les rayons du Soleil fans l'entremife 144 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE d’une Comete, comme nous avons dit dans le Traité de celle de 1680, qui nous donna l’idée d’une matiere de cette nature difpofée dans l'e- ther , & fut caufe qu'en cherchant fi on n’en pourroit pas découvrir en d’autres temps, nous fifmes une refléxion particuliere à cette lumiere la premiere fois qu’elle fut apperçüé, & nous la reconnûmes pour un objet celefte qui meritoit d’être obfervé avec une attention particu- liere. | Secondement, comme les cercles du mouvement des taches & des facules du Soleil déclinent le plus fouvent de l’écliptique de 7 degrez ; & que néanmoins , comme témoignent les Obfervations exactes de Scheiner, quelquefois il femble que cette déclinaifon varie de quelques degrez: il faut avoüer auffi que la déclinaifon du plan dans laquelle nous fuppofons cette matiere difperfée, laquelle déclinaifon eft confor- me à peu-près à celle de l’Equateur du Soleil, femble varier differem- ment, quoiqu’on puifle fouvent attribuër cette variation apparente ouentout, ou en partie, à la grande difficulté de déterminer fes bor- nes où elle fe perd infenfiblement, & à la diverfe difpofition de l'air quelquefois plus pur d’un côté que de l’autre ; ou à la proximité de quelques Etoiles dont la lumiere ordinaire fe confond avec cette ex- traordinaire ; & à plufieurs autres caufes accidentelle. Troifiémement,comme dansles poles des cercles décrits par les facules & par les taches du Soleil qui fe rapportent ordinairement à la premiere partie des Gemeaux & du Sagittaire, on trouve quelquefois, comme dit Scheiner, des extravagances & des exorbitances ;il ne faut pas s’é- tonner fi on en trouve auffi dans les poles du plan dans lequel nous fup- pofons difperfe la matiere qui elt le fujet de cette lumiere, laquelle eut aufli recevoir quelque détermination particuliere par la rencontre de l’orbe dela Lune, & de la diftance de la Lune & de Venus à la ligne qui va au Soleil , & peut faire des differences très-difficiles à regler. Diverfes regles de Lx proportion des difances des objets celeffes aux vitelles de leur mouvement. XXIII. Nous avons dit dans le Journal que les Aftronomes mo- dernes ont trouvé que l’ordre des Planetes fupérieures eft tel qu'ilavoit été établi parles Anciens fur des principes differens, Comme ces mé- mes principes peuvent auff fervir à établir la fituation de notre Pheno- méne, & fa mobilité ou immobilité réelle, il ne fera pas inutile de Les confidérer en particulier. La regle des Anciens, de mettre plus proche dela Terre les objets du Ciel dont la viteffe du mouvement propre eft plus grande, ne fem- ble avoir été établie par d’autres Obfervations indubitables que par celles QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 145$ celles de la Lune dont la viteffe du mouvement apparent dans le Zodia- que eft fans contredit beaucoup plus grande que celle des autres Pla- netes, qui fans doute font plus éloignées de la Terre que la Lune : car dans les conjenctions apparentes elle les cache toutes, & jamais on n’en a vû aucune dans fon difque apparent. Outre que la parallaxe de la Lu- ne eft très-évidente , particulierement dans les Eclipfes du Soleil & des Etoiles qu’elles cache à certains lieux de la Terre fans les cacher en même temps à certains autres , le diamétre de la Terre étant affez grand à proportion de la diftance de la Lune à la Terre; ce qui ne fe verifie pas fi évidemment des autres Planetes dont la parallaxe eft fi petite, que plus les Obfervations faites pour la découvrir font exaëtes, moins elle eft fenfible ; tout ce que les Auteurs desinftitutions Aftronomiques ont dit de la difference de leurs parallaxes & de la longueur de leurs om- bres à la même hauteur véritable fur l’horifon , étant prefqu’impoffible à obferver, & par conféquent cette difference étant plus fondée fur les hypothefes que fur les Obfervations. L’évidence que les Anciens eu- rent , que la Planete dont le mouvement propre eft plus vite que celui des autres eft auffi la plus proche de la terre.leur a donc fuffi pour établir cette regle : qu’une Planete plus vite que l’autre eft toujours plus pro- che. Ils croyoient même en certains temps que tous les mouvemens particuliers des Planetes euffent la même vitefle réelle, & que celles qui font plus éloignées ne mettent plus de temps à faire leurs révolu- tions que parce que leurs cercles font plus grands. Ils fuppofoient auff du commencement , que fi le mouvement particulier d’une même Pla- nete paroît plus vite en un temps qu’en unautre, ce n’eft qu’une ap- parence caufée par la diverfité de la diftance en s’éloignant ou s’appro- chant du centre ; d’où il arrive que des efpaces égaux parcourus en des temps égaux nous femblent inégaux. Sur ces principes ils placerent la Lune, le Soleil, & les trois Planetes fupérieures à l'égard dela Terre, felon l’ordre entre elles qu’on leur donne préfentement. Ils placerent aufli Venus & Mercuredans l’efpace qui eftentre les Planetes fupérieu- res & la Lune : maisils varierent dans la fituation qu’ils leurs donnérent à l'égard du Soleil. La caufe de cette divérfité fut , parce que ces deux Plänetes parcourent le Zodiaque par un mouvement annuel comme “eSoleil,quoiqu’elles n’achevent pas leurs révolutions en même temps, mais tantôt plus tôt tantôt plus tard, ayant chacune une inégalité par- ticuliere, par laquelle tantôt elles fe joignent au Soleil, tantôt elles s'en éloignent , tantôt du côté d'Orient , tantôt du côté d'Occident : Mercure s’en éloignant jufqu’à la diftance de 28 degrez par une periode de cette inégalité qu’il acheve en moins de quatre mois, & Venus jul- qu’à 45 degrez par une periode d’inégalité qu’elle n’acheve qu'après 18 Rec. del Ac. Tom.V III. l'A 146 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE. mois, Ils expliquerent cette inégalité par des épicycles inégaux, dont les centres font dans la ligne qui va au Soleil, & font tranfportez avec Jui d’un mouvement annuel par le Zodiaque , pendant que ces Planetes parcourent leurs circonferences. Et puifque Mercure acheve fa révolu- tion par fon épicycle plütôt que Venus parle fien, quelques-uns juge- rent que par cette raifon il devoit être plus proche dela Terre que Ve- nus ; & que l’un & l’autre ayant deux mouvemens, l’un annuel, l’autre propre, ils devoient être plus proche que le Soleil, qui n’en a qu’un feul. Et cette hypothefe a été fuivie par les Ptolemaiciens, mais parun autre motif qui fut de mettre le Soleil au milieu entre les Planctes qui ne s’éloignent de lui que jufqu'à une certaine diftance, & celles qui s’en éloignent à toute forte de diftance, Mais d’autres confidérant que le Soleil va par le Zodiaque par un mouvement toujours direét d'Occi- dent en Orient , comme la Lune , & que Mercure & Venus parcourent le même cercle, tantôt par un mouvement direét, tantôt par un mou- vement retrograde comme les Planetes fupéricures , mirent le Soleil immédiatement au-deflous des Planctes fupérieures, pour ne pas fe- parer les Planetes qui par la reflemblance de leur mouvement, & même par l'égalité de la grandeur apparente, & de la proportion de leur lu- miere , femblent être de la même natüre. D'autres enfin confidérant que les centres des épicycles de Mercure & de Venus font toujours dans la ligne du Soleil, & ont le même mou- mement annuel, jugerent que ces centres devoient concourir avec le centre même du Soleil , par le même principe qu’ils avoient établi , que les objets qui ont des mouvemens égaux, font à une diftance égale. Ce fut l’hypothefe de plufieurs Pythagoriciens fuivie de Ciceron, de Mar- tianus Capella, & de plufieurs autres anciens, qui fe verifie dans les deux célébres fyftêmes de Copernic & de Tycho, & qui a été confr- mée par les Obfervations faites avec la Lunette, qui montre que les phafes de ces deux Planetes, qui font d’elles-mêmes opaques & reçoi- vent la lumiere du Soleil , fe varient felon la difpofition à l’égard du Soleil & de la Terre, qui réfulte de cette hypothefe, Comme cette iumiere fuit le mouvement annuel du Soleil, & que fon extremité s’éloigne de cet Aftre un peu plus que Venus: felon les fondemens de toutes ces hypothefes, elle devoit être placée près de l’or- be de Venus; & particulierement felon ceux de la troifiéme hypothefe confirmée par ces Obfervations modernes, elle devroit être concentri= que au Soleil comme le font les orbes de Venus & de Mercure. Les mèmes regles [elon les nouvelles découvertes. X XIV, I yeut donc parmi les Anciens, des Aftronomes qui con: QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 147 nutent que ce n’eft pas feulement la Terre quieft le centre du mouve- ment régulier des Planetes , mais que la Terre l’eft à l'égard de quel- ques-unes, & le Soleil l'eft à l'égard de quelques autres; ce que les Obfervations & les hypothefes modernes ont rendu indubitable. Ty- cho difpofe autour de la Terre les mouvemens particuliers du Soleil & de la Lune, & il difpofe celui des cinq autres Planetes autour du Soleil. Copernic ne difpofe autour de la Terre que le mouvement dela Lune; & faifant le Soleil immobile, il fait mouvoir autour de lui la Terre & les cinq autres Planetes. Les obfervations qui ont été depuis faites par la Lunette, ont fait connoître que Jupiter eft auffi le centre du mouvement des quatre Satellites qui furent découverts par Galilei; & que Saturne eft auffi le centre de cinq Satellites dont un a été découvert par M. Huyghens, & quatre autres par nous-mêmes. Selon ces découvertes la proportion des diftances des Planetes à leur viteffe apparente ne doit pas étre confi- derée toüjours à l'égard de la terre, mais a l'égard du centre auquel leur mouvement fe rapporte principalement. Les Anciens qui n’ont pas fait cette diftin@tion, n’ont bien rencontré dans l’ordre des Planetes faperieures que parce que les cercles de leurs mouvemens propres, qui regardent principalement le Soleil, comprennent auffi la terre. Après avoir doncréduit le mouvement des Planetes à leur propre centre, qui eft un Aftre ou un autre corps à l'égard duquel elles varient moins de diftance qu’à l’égard de tout autre, nous avons établi diver- fes régles pour trouver les proportions des diftances à leur centre par celles des vitefles apparentes du même centre. La premiere eft qu’une Planete dont le mouvement régulier pa- roït plus vite en un temps qu’enun autre, eft plus proche de ce cen- tre lorfqu’elle paroït plus vite. La feconde eft que la proportion des viteffes apparentes de la même Planete, qui confifte dans la proportion des angles qu'elle fait au même centre en temps égaux, n’eit pas fim- plement réciproque des diftances, comme elle le feroit fi l'inégalité du mouvement n’étoit qu’une apparence caufée par la difference des diftances , ainfi que les Anciens fuppofoient , croyant que le mouve- ment d’une même Planete étoit .en foi-même toûjours égal, & n’étoit inégal qu’en apparence ; mais dans la même Planete cette proportion des vitefles apparentes eft doublée de celle des diftances réciproques. C’elt pourquoi ayant deux viteffes apparentes d’une même Planete en des temps differens ; pour trouver par leur moyen la proportion des diflances'en ces deuxtemps, il faut prendre la moyenne proportion- nelle entre ces deux viteffes. Car comme la plus petite viteffe apparente eff à cette moyenne proportionnelle ; ainfi la plus petite diftance à la= vi 348 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE quelle convient la plus grande vitefle , eft à la diftance plus grande, à Faquelle convient la moindre vitefe. Comme fi nous fuppofons que Mercure étant plus proche du Soleil faffe à l'égard du Soleil 18 fecondes de mouvement apparent en une minute, & que lorfqu'il en eft plus éloigné il n’en fafle que 8. pre- nant le nomb:e moyen proportionnel entre 18. & 8. qui eft »2. la plus petite diftance de Mercure au Soleil fera à la plus grande diftance com- me 8.à 12. & en cette raifon la moyenne diftance fera 10. l’excentrici- té 2. Cette r‘gle s’obferve auffi à l'égard des diftances variables des centres des épicycles des trois Planetes fuperieures, & de Venus à l’é- gard de la terre, dans l’hypothefe de Ptolomée auquel nous devons cette belle & importante découverte qui a été appliquée d’une autre maniere par Kepler & par d’autres modernes au mouvement des Pla- netes principales autour du Soleil & de la Lune autour de la terre, Nous l'avons démontré particulierement dans le Soleil, dont l'inégalité du mouvement apparent dans un intervalle de temps eft auffi doublée de la variation apparente de fon diamétre, laquelle eft réciproque des diftances. La troifieme régle regarde les diftances & les viteffes de deux Plane- tes qui fe meuvent autour du même centre. L'expérience montre que pour trouver la proportion de leurs viteffes à leurs diftances, il ne faut pas prendre la moyenneproportionnelle entre les deux vitefles, comme dans une {eule Planete , mais qu’il faut prendre deux moyen- nes proportionnelles ; & que comme la plus petite viteffe eft à la troie fiéme de ces quatre proportionnelles, ainfi la plus petite diftance eft à la plus grande : ce qui revient à la régle obfervée par Kepler. Comme fi nous fuppofons que Mercure fafle 125. révolutions autour du Soleil, pendant que Saturne en fait une; prenant deux moyennes proportionnelles entre 1.& 125. qui font s.& 2:5.comme 1. eft à25. ainfi la diftance de Mercure au Soleil fera à la diftance de Saturne au Soleil, Nous trouvons les mêmes régles de proportion entreles diftances & les vitefles des quatre Satellites de Jupiter à l'égard de fon centre, & entre les diftances & les viteffes des cinq Satellites de Saturne à l'é- gard du fien. I feroit de la perfeétion de l’hypothefe de Tycho que cette régle de proportion s’obfervâtentre les diftances & les vireffes du Soleil. & de la Lune à l'égard du centre de la terre, qui felon cette hypothefe eftauffi le centre du mouvement de ces deux grands Aftres. Ainfi puifque la Lune fait fa révolution autour de la terre par le Zodiaque en 27. jours &untiers, & que le Soleil felon cette hypo- thefe fait la fienne autour dela terre en trois cens foixante-cinq jours Re LÉ QUI FAROIST DANS LE ZODIAQUE, 149 8e un quart, ayant pris deux moyennes proportionnelles entre 272 & AE qui font au plus près la premiere 65, & la feconde 154. il faudroit que comme 27 xeftà 154. c’eft-à-direcomme à $ < ,ainfi le diftance de la Lune à la terre fût à la diftance du Soleil à la terre. Mais la diftance de la Luneà la terre eft felon Tycho à la diftance du Soleil à la terre comme 1. à 20. la parallaxe du Soieil felon cet Aftronome étant de trois minutes, & celle de la Lune dans fa moyenne diftan- ce, environ de foixante minutes: donc cette réglé de proportion ne s'obferve pas entre le Soleil & la Lune à l'égard de la terre dans le fifté- me de Tycho; quoique dans le même fiftême elle s’obferve non feu- lement entre toutes les autres Planetes à l’épard du Soleil, maisauñfi entre les Satellites de Jupiter à l’epard du centre de Jupiter, & entre les Satellites de Saturne à l'égard du centre de Saturne. Au contraire, dans le même fiftême de Tycho la viteffe du mouvement annuel du So- leil & fa diftance à la terre obfervent la même régle de proportion entre les vitefles des cinq Planetes quife meuvent autour du Soleil, &: leurs diftances au Soleil même, comme fi ce mouvement annuel étoit de la terre autour du Soleil , de même que ceux des autres cinq Plane- tes , & n’étoit pas du Soleil autour de la terre comme ef celui de la Lune, ainfi que Tycho fuppofe. | À Il n’eft pas poffible de redreffer ce fiftème en cet article, fans s’é- loigner des obfervations évidentes, Car la parallaxe du Soleil étant fuppofée de trois minutes, il faudroit que celle dela Lune ne fût que de 17 minutes ; ce qui eft évidemment contraire aux obfervations qui la trouvent d’un degré : ou bien la parallaxe de la Lune étant fuppofée de 6o minutes, il faudroit que celle du Soleil füt de plus de onze mi- nutes ; ce qui eft évidemment contraire à toutes les obfervations , & particulierement aux modernes, qui ne donnent pas plus de dix fe- condes de parallaxe du Soleil. La quatriéme régle eft que la proportion des viteffes apparentes » des Planetes à diverfes diftances de leurs centres eft compofée de celle de leurs viteffes réelles, qui font comme les efpaces parcourus en temps égaux, & de la proportion réciproque des diftances, dont les plus grandes font paroître les mêmes efpaces plus petits, & les plus. petites les font paroître plus grands. Ayant donc Ôté de là propor- tion des viteffes apparentes celle des diftances réciproques, la diffe- rence qui refte eft la proportion des-viteffes veritables. Donc puifque par la feconde régle les vitefles apparentes d’une mé- me Planete placée en divers temps à diverfes diftances du centre de” fon mouvement font en raifon doublée des diftances mêmes; ayant Ôué. de la proportion doublée. des diftances la proportion fimple des Vüj 150 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE mêmes diftances, refte la proportion fimple des diftances égale à celles des vitefles veritables prifes réciproquement , la plus grande pour la plus petite diftance, & la plus petite pour la plus grande diftance de la même Planete. La cinquiéme régle fera donc'que les viteffes réelles de la même Pla- nete placée dans divers temps en diverfes diftances, font en raifon réci. proque des diftances mêmes. Et puifque par la troifiéme régle la pro- portion des vitefles apparentes de diverfes Planetes eft plus grande que la proportion des diftances réciproques de la moitié de cette pro- portion ; en ayant Ôté la proportion réciproque des diftances, il ne refte que la moitié de cette proportion pour celle des vitefles réelles de deux differentes Planetes. Ainfi reprenant le même exemple de Saturne & de Mercure, fi nous fuppofons que leurs vitefles apparentes tirées du nombre de leurs révolutions faites en mème temps font comme 1 à 125$, & que les diftances de Mercure & de Saturne au Soleil foient commerà2$,ayantôté cette proportion de celle de 1 à 125, refte la proportion de la vitefle réelle de Saturne à celle de Mercurecomme rà$, moitié de la proportion de la diftance de Mercure à celle de Saturne 1 à 25. La fixiéme régle fera donc que la proportion des vitefles réelles de diverfes Planetes à l’égard du commun centre de leur mouvement eft la moitié de celle de leurs diftances prifes réciproquement. Que fi nous concevons que la Planete plus vite & plus proche du So= lil continuë de s'éloigner jufqu’à la diftance de la plus tardive & plus éloignée, de forte qu’en s'éloignant, fa vitefle continue de dimi- nucr en proportion réciproque des diftances, comme elle fait pré- fentement dans le peu d’efpace qu'elle s’en éloigne felon la feconde régle; la Planete inférieure qui n’eft plus vite que la fuperieure que de la moitié de cette proportion, non feulement perdra cet avantage de la plus grande viteffe, mais elle deviendra d’autant plus tardive qu'elle étoit plus vite à l'égard de la fuperieure. Ainfi Mercure étant préfentement $ fois plus vite que Saturne, fa vitefle réelle fe ré- duifant à la 25. partie, pendant qu'il monteroit à la diftance de Sa- turne 2$ fois plus éloigné que lui, elle ne feroit à celle de Saturne que comme 1 à j. D'où nous pouvons tirer cette conféquence que le mouvement d’une Planete inferieure élevée à la diftance de la {u- perieure par fa vitefle qui diminuât comme elle fait préfentement à .diverfes diftances, feroit plus lent que celui de la Planete qui eft prefentement fuperieure , & que les diftances que les Planetes ont pré- fentement font en raifon doublée de celle des viteffes réelles qu’elles auroient, quand l’inferieure feroit parvenuë à la même diftance de la fuperieure, QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. IST Maintenant fi nous concevons que les Planetes. qui font leur mou- vement autour du Soleil foient parties du Soleil même ,avecla pro- portion des vitefles primitives qui foit. égale à celle des viteffes di- minuées qu’elles auroient fi les inferieures venoient toutes à la même diftance des fuperieures par leurs differentes viteffes diminuées par cette régle ; nous trouverons que les diftances qu'elles ont préfente- ment , ont le même rapport à leurs vitefles primitives, qué les plus grandes élevations des poids jettez verticalement, par des differens degrez de vitefles ont à celles qu'elles ont euës à leur départ. D'où l'on pourroit conjeturer , autant qu'il eft permis dans les chofes phyfiques, que les Planctes fe font arrêtées aux diftances du Soleil qu'elles ont acquifes par une efpece d’impulfion qu’elles ont été capables de recevoir differemment : ce qui feroit croire que dans le Soleil il y a une grande force de Jeter les corps capables d'en être pouffez differemment & à diverfes diftances , aufquelles ils demeurent avec quelque peu de variation, & pourtoit fervir à expliquer com- ment les parties de la matiere qui eft le fujet de notre lumiere peu- vent être jettées par le Soleil bien loin à diveres diftances,où elles peu vent s'arrêter & varier un peu, comme font les Planetes, qui font tantôt un peu plus tantôt un peu moins éloignées du Soleil ; & com- me fait aufli notre lumiere en divers temps, quoique cela puiffe auffi être attribué à des caufes accidentelles. Il ne faut pas trouver étrange fi je fuis alléun peu loin pour for- mer l'idée d’une force dans le Soleil capable de jetter diverfes parties de la matiere de notre lumiere à diverfes diftances aufquelles elles demeurent avec quelque peu de variation, Proportion des viteffes autour des Axes avec celles des révolutions des Planetes. XX V. Le Soleil &les autres Aftres qui tournent autour de leurs . axes propres, font à la vérité leurs révolutions en un moindre efpa- _ ce de temps que les Planetes qui l’environnent. Ainfi le Soleil, qui . Autant que nous en pouvons juger par le mouvement de fes taches, … tourne à l'égard de l'apparence faite à la terre en vingt-fept jours, mais à l'égard des Etoiles fixes en vingt-cinq jours, acheve fa révo- lution plus vite que Mercure , qui ne tourne autour de lui qu’en quatre-Vingt-huit jours : la terre , qui felon l’hypothefe de Copernic, Tourne en un jour , acheve la fienne bien plus vite que la Lune, qui parcourt le Zodiaque en vingt-fept jours : Et Jupiter quitourne en moins de dix heures, acheve [a fienne plus vite que le premier Satel- lite qui tourne en un jour & dix-huit heures & demie, Mais la vitefe 1$2 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE du Soleil autour de fon axe, comparée à celle du mouvement des Planetes, eft beaucoup moindre qu'en proportion réciproque des diflances ; & par confequent la vicefle réelle de 1a circonference du Soleil même fous fon Equateur eft beaucoup moindre que celles des Planetes qui l’environnent. Mercure dans ja moyenne diftance eit éloigné du Soleil de quatre-vingt-trois demi-diamétres du Soleil; & comme il fait fa révolution en quatre-vingt-huit jours, le Soleil de- vroit faire la fienne en un jour : ou bien le Soleil faifant la fienne en vingt-cinq jours, Mercure ne devroit faire là fienne qu’en 2075. jours , lila viteffe réelle n'étoit pas plus grande que celle del’'Equa- teur du Soleil. Saturne même qui eit la Planete la plus élevée & la plus tardive , eft éloigné du Soleil de deux mille demi-diamétres du Soleil, & devroit faire {a révolution en cinquante mille jours pour n'être pas plus vite que l’Equateur du Soleil : cependant il la fait en moins d’onze mille jours. La même chofe s’obferve à l'égard des autres grands corps, qui tournent autour de leurs axes, & des Pla- nettes qui tournent autour d'eux. La terre , felon Copernic, tourne autour de fon axe en un jour moins quatre minutes ; & par conféquent la Lune, qui étant éloignée de la terre de cinquante-neuf demi-dia- métres fait fa révolution en vingt-fept jours , la devroit faire en cin- quante-neuf jours, fifa vicefle réelle n’étoit pas plus grande que celle de l’Equinoxial de la terre, Jupiter, felon nos découvertes, tourne autour de fon axe en dix heures moins quatre minutes. Le premier Satellite de Jupiter qui eft éloigné de fon centre de cinq demi-diamétres de Jupiter, fait fa révo- lution autour de lui en quarante-deux heures & demie: il la devroit faire en cinquante-cinq heures, fi fa vitefle réelle n’étoit plus grande que celle de l’Equinoxial de Jupiter. La même chofe fe verifie à l’é- gard du fecond Satellite, maïs non pas à l'égard du troifiéme & du quatriéme, Il femble d’abord que cette lenteur de l’Equinoxial des globes qui tournent autour de leurs axes étant plus grande que celle des Planetes qui les environnent, ne s’accorde pas trop bien à l'hy- pothefe commune, que le mouvement des Planetes qui font leurs mouvemens particuliers autour d’un Aftre qui tourne autour de foi- même , eft caufée par la révolution de cet Afîre : laquelle hypothefe paroït d’autant plus plaufible que Kepler qui en eff l’auteur, avança fur ce fondement que le Soleil tourne autour de fon axe , & le publia quelque temps avant les obfervations faites par la Lunette, par lef- quelles on a découvert les taches du Soleil, & leur mouvement qui nous fait connoître celui du Soleil même : Il eft vrai qu'il jugea que cette révolution fe devoit faire en trois jours, au lieu qu'elle Fe fe aiç QUI PAROIÏT DANS LE ZODIAQUE. 153 #ait point en moins de vingt-cinq jours. Cela feroit capable de nous #aire juger que fi la révolution des Planetes autour du Soleil, & la révolution du Soleil autour de fon axe dépendent du même principe qui foit dans.le Soleil, ce principe trouve beaucoup plus de réfiftan- ce dans le globe même du So'eil, que dans ceux des autres Planetes, qui d’ailleurs fe ralentiflent à proportion qu’elles s’éloignent du So. deil, d’où ce principe mouvant ne doit pas être éloigné. «De la même maniere on pourroit dire que le principe qui fait mou- voir la terre & notre atmofphere, laquelle tient à la terre comme à on aiman, trouve plus de réfiftance dans la terre & dans l'air, que dans la Lune ; &la même chofe à proportion fe peut dire de ce qui fait mouvoir Jupiter & Saturne autour deleurs axes, & les Satellites -qui les environnent, . Cette diverfe réfiftance de diverfes Planetes à la mêmeimpulfon, -& leur diverfe difpofition à la recevoir plus d’un fens que de l'autre, -pourroit étre auffi la caufe ou totale ou partiale, pour laquelle les Planetes ne fe meuvent pas précifément par le plan de l'Equateur du Soleil , ni la Lune felon le plan de l’Equateur de la Terre; mais par .des plans qui s’entrecoupent en differens endroits du Ciel. Quoique -Kepler dans la fin de fon Epitome confeffe que ces déclinaifons & ces nœuds & leurs variations ne fe peuvent {çavoir préfentement avec ‘aflez d’exaétitude ; néanmoins il ne laifle pas de les donner dans fes Tables comme il s’enfuit, “Znclinaifons des orbites des : Nœuds afcendans en 1702: .… Planetes à l'écliptique. A Nc AN AAA LME PA LUS 22 IL 14 19 Cal 1 5°+ Y 17 SL ù TE I 19% Cr] Fer ire PE, «ci-Z 32 L Cr] 22 49 L'Equateur du Soleil 6 ou 7 degrer. IL 10 ou-envyiron, * D'où il paroît que les déclinaifons des orbes entr’eux n’excedent point 7 degrez, & que la diftance des nœuds des diverfes Planetes n’eft “que de68 degrez : cette diftance des nœuds, je ne fçais par quelle ren- contre, efta peu près égale à la diftance de l'extrémité de notre Pheno- mene au Soleil. a." F Kepler attribue la caufe de cette déclinaifon des Planetes à leurs fi+ bres obliques propres à recevoir diverfement l’impreffion du Soleil, M. Defcartes fe contente de dire que le mouvement des taches du Rec, del Ac. Tom. VIII, À 1$4 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE Soleil fe doit faire proche de l’écliptique fans prétendreune confot- mité exacte de ces mouvemens avec ceux des Planetes ; quoiqu'il fup- pofe que ces mouvemens tirent leur origine du même principe. Cette exaétitude dans la conformité des plans des diverfes Planetes qui tournent autour d’un même centre, ne s’obferve pas non plus dans les autres fiftèmes particuliers. Les Satellites de Saturne fe meu- vent à peu près fur le plan de fon anneau prolongé jufqu’à leur or- bite : de forte qu'il peut être pris pour le plan de leur mouvement. Cet anneau,comme il a été remarqué par M.Huyghens qui en a inventé lhypothele ,eft fi mince & fi plat, que quand il préfente fon tranchant il fe perd entierement de vüé ; ce qui arrive de quinze années en quinze années. Néanmoins la derniere fois qu’il füt prét de difparoitre , ce ui arriva au mois de Decembre 1671. il parut d’une maniere quinous de juger qu’il avoit un peu de courbure, Car le 8. du même mois Saturne parut rond , & {ans anfes du côté d'Occident , pendant qu'on voyoit encore un refte d’anfe du côté d'Orient : & huit jours après ( qui fat la premiere fois que nous les pâmes voir après l’obfer« yation précedente ) iln'yreftoit plus aucun veftige d’anfe. Les quatre Satellites qui font plus proches de Saturne, décrivent par leur mouvement apparent des ellipfes femblables & concentriques à celle de l’anneau , fans qu’on y ait encore trouvé aucune difference. Mais il eft évident que le cinquiéme qui eft le plus éloigné , & qui fait fa révolution en 80. jours ,en décline de plufieurs degrez, comme je Fobfervai du commencement, & comme je l’ai confirmé dans la fuite. Les Satellites de Jupiter fe meuvent autour de lui felon la longueur de fes bandes, qui peuvent auffi être prifes pour la régle de leur direction : cependant il y a des obfervations très-conftantes faites en certaines rencontres, qui font connoître évidemment que le cercle du fecond Satellite de Jupiter décline un peu de ceux des trois autres Satellites : mais parce que la quantité de cette déclinaifon n’eft pas affez connue, on ne laifle pas dans l’ufage, comme dans la defcription de leurs configurations & des éclipfes, de le fuppofer dans le plan des autres, de peur de s’éloigner plus de la verité, en lui donnant une déclinaifon déterminée , qu’en le fuppofant dans le même plan. On pourroit bien imaginer quelqu’autre caufe de ces irrégularitez; mais il eft difficile d’en trouver une plus vrai-femblable : on pourroit par exemple dire que le Soleil & les autres Aflres qui en tournant en font mouvoir d'autres, ont la plüpart de leurs pores perpendiculaires à l’axe de leur révolution, & que de ces pores:il fort des exhalaifons qui continuent d’elles-mêmes leurs mouvemens par le plan de l’Equinoxial & des pa- galleles : qu'ils ont outre cela d’autres pores obliques par lefquels QUI PAROÎT D'ANS LE ZODIAQUE. 15$$ les exhalaifons fortant continuent toutes feules leur mouvement par une futface conique; mais que venant à fe mêler & à fe choquer avec celles qui font portées par le plan de l'E quateur & des paralleles., elles font toutes enfemble un mouvement compofe à peu près femblable au courant d’une riviere , où ce qu’on appelle le fil de l’eau, devroit être ordinairement dans le milieu, maisil en eft détourné de côté & d'autre par les torrens ou par les ruiffeaux qui y entrent, & par les diverfes réflexions qui fe font de côté & d'autre , aufli-bien que par d’autres diverfes caufes. Application des canfes précedentes à notre fujet. XX VI. Il peut donc y avoir des caufes femblables qui détermi- nent la matiere qui fort du Soleil , ou qui eff agitée par fa révolution autour de fon axe, à couler, partie fur le plan de l’Equateur même du Soleil, partie fur les plans des orbites des autres Planetes, qui felon les hypothefes modernes s’entrecoupent dans le Soleil ; & létenduë de notre lumiere pourroit être déterminée dans les parties plus pro- ches du Soleil par la matiere qui coule felon fon Equateur ; & dans les parties plus éloignées par celle qui coule fur les plans des orbites des autres Planctes. * Si les orbites de Mercure & de Venus étoient vifibles, nous les Vertions ordinairement à peu près de la même figure & dans la même difpofition à l'égard du Soleil, & aux mêmes temps de l’année que nous voyons cette lumiere. De forte que Kepler qui imagine une efpece immaterielle du Soleil qui fait tourner les Planetes:s’étendant fur le plan de leurs orbites, auroit facilement jugé à la vûe de cette lumiere ( s’il l’avoit obfervée”) que c’eft par une efpece matcrielle &, vifible comme celle que nous voyons préfentement , qu’il les tourne & les dirige. 4 Nous avons pas trouvé d’autre moyen de rechercher quelle peut être la nature d’un Phenomene fi extraordinaire , qu'en parcourant les chofes qui nous font d’ailleurs connuës, avec lefquelles il femble avoir quelque rapport, qui font les feules d’où nous puifions efpe- rer d'en tirer quelque foible connoïiffance. Suite des Obfervations de cette lumiere pendant l'annee 1684. X XV II. La publication des premieres Obfervations de cette lumiere étoit fuffifante pour inciter les Aftrono- mes à obferver un Phénomene fiextraordinaire: mais per- Xi 156 DECOUVERTE DE LA EUMIERE CELESTE fonne ne l’a fait avec plus d’atrention & d’afliduiré que M. Fatio de Duillier, qui ayant du génie & de l’applica- tion pour l’Aftronomie, s’eltexercé long-temps à lOb- fervatoire Royal, oùilfe trouvaau temps de la plufpart des Obfervations que nous avons rapportées cy - dellus. Pour continuer fa correfpondance avec nous, H fit faire des Inftrumens tout femblables à ceux dont nous nous fer- vons ordinairement, avec quelque augmentation de fon invention , par lefquelsila fait des Obfervations à Duil- lier près de Geneve, qui étant comparées à celles que nous avons faites en même temps à l’'Obfervatoire , mon- trent que ce lieu eft plus oriental que Paris de 3 degrez 15 minutes, & plus méridional de 2 degrez 27 minutes. Il obferva cette lumierele r 2.& le r3.de Février 1684. comme il m’apprit par fes Lettres ; & il remarqua qu’elle fuit le mouvement annuel du Soleil , comme il paroït auñli par nos Obfervations. Je la visle 19.de Février 1684. fur le Poiflon auftral , mais par un fi petit efpace detemps, a caufe de l’inconftance de l'air , que ce ne fut pas aflez pour enpouvoir déterminer les bornes. Le 9. de Mars de la même année, à 7. heures du foir , j'obfervai qu’elle s’érendoit fur toute laConftellation d’A- ries, & qu’elle alloir fe perdre infenfiblement proche des. Pleïades. Le 10. du même mois, depuis 7. heures jufqu’à 8 & demie je la vis diftinétement. Elle s’étendoit fur toute la Conftellation d’Aries ; & du côte du Septentrionelleal- loit jufqu’au triangle à l'épaule méridionale & à la cein- ture d’Andromede :elle touchoit du côté du Midyaux épaules & aux genoux du Taureau, & proche des claires qui font à la gueule dela Baleine ; & s’étendoit vers les Pleïades, où elle finifloitinfenfiblement. Sa plus grande clarté étoit au côté méridional des deux Etoiles qui font dans les cornes d’Aries. Je l'obfervai auf le 17. de Mars : elle me fembloicaw QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. E$7 même endroit queïje l’avois obfervéele r 8. du même mois de l’année précedente, & elle paroïfloit plütôt augmen- tée que diminuée, & particulierement en largeur. Obfervations de cette lumicre faites le matin. XX VIIE M.Fatio ayant déja commencé de former une hypothefe qui lui fervoit à connoître le remps plus favorable pour obferver cette lumiere, prévit qu’on la pourroit voir commodément au matin pendant le mois de Septembre : mais comme le temps n’eft pas toujours fa- vorable aux Obfervations, il ne la put voir qu’au mois d'O&tobre. Il la vit le 7. de ce mois fur les Conftellations de l'Ecreviffe & du Lion , un peu plus versle Seprentrion, à l’égard de l'écliptique , que vers le Midy ; ce qui femble s’accorder aflezbien à l’hyporhefe que nousavons cy-def. fus expliquée, l'ellipfe qui reprefente l’Equateur du So- leil, déclinant aufli au mois d’'Otobre du côté d'Occi- dent vers le Seprentrion comme cette lumiere. Par cerrce Obfervation M. Fatio étant afluré de la du- rée de ce Phénomene, il continua de prédire qu’on pour- roit le voir le matin quand la Lune ne l’empêcheroit pas, jufqu’à ce qu’il parût de nouveau le foir. EF me communi- qua l’hypothefe qu'ilavoit conçüë fix ou fept mois aupa- ravant. Élle a cela de commun avec ce que j'avois propofé dans le Journal de 1683. qu’il fuppofe-dans l’Ether des articules capables de détourner, & de réfléchir la lu- miere. El les difpofe tout autour du Soleil comme dans un Zodiaque folide, large, & irrégulier,compris entre deux furfaces courbes & ondoyantes:, en forte qu’elles puiflenc comprendre dans un moindre efpace les orbites des Pla: netes décrites autour du Soleil , placées à diverfes diftan- ces , & inclinées diverfement l’une vers l’autre. Le miliew de l’épaifleur qu’elles enferment eft marqué par une fur- face pareillement courbe & ondoyante, qui pañle par les orbites de toutes les Planetes, & détermine le milieu de X iiÿ 158 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE la lumiere. Les particules quila renvoyent font comprifes dans l’orbe annuel au temps qu’elle paroïîr. Il leur donne un mouvement par lequel elles vont ou font portées au- cour du Soleil par des cercles entiers, avec la même force que les Planetes mêmes. Ilfe vo pourtant à tracer la furface du milieu par les endroits qui feroient les plus commodes pour rendre raifon des apparences dece Phé: nomene. Il commença à revoir cette lumiere le foir du 24. De- cembre 1684. Sa pointe lui parut fur l’écliptique : mais dans la partie voifine du Soleilil y avoit encore une deter- mination qui la faifoit paroître plus du côté du Septen: trion. L’incommodiré du lieu ne lui permit pas pour lors de verifier fi elle ne fe voyoit pas le matin & le foir d’un même jour, comme il fuppofoit devoir arriver, Obfervations de l'an 1685. X XI X. Le cempsna été favorable pour pouvoir ot ferver ce Phénomene le foir &le matin des mêmes jours aux mois de Janvier & de Février de cette année 168$. Le $. de Janvier à 7. heures du foir, cette lumiere oc- cupoitla Conftellation d’Aquarius, de forte que fa plus grande clarté étroit comprife entre les Etoiles du bras oriental & celles des jambes, & elle s’étendoit par l’eau d’Aquarius, & par le Poiflon méridional. Le Ciel s’é- tant couvert en un inftant d’une maniere extraordinaire, ilne me refta pas aflez de temps pour déterminer fon rer me oriental. Mais le jour fuivant , à 7. heures du foir , le Ciel s’étanc découvert, j'obfervai cette lumiere fur les mêmes Conf- tellations ; & je remarquai qu’elle alloit finir du côté d’O- rient au lien des Poiflons, entre la claire du nœud , & l& plus feptentrionale. Le marin fuivant à 7. heureson voyoit la lumiere éten- duë fur le Zodiaque qui arrivoit jufqu’à Mars. Elle mepa- QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 159 roifloit pourtant plus foible que le foir; ce qui m’eft tou. jours arrivé jufqu’à préfent quand je l'ai obfervée le ma- tin. Le 2. Février, à 6. heures & demie, la lumiere frifoit du côté du Midy la plus boreale de la queuë de la Baleine, & vers le Seprentrion l'extrémité de l’aifle de Pegafe & la plus claire du col: elle pañloit entre les deux plus orienta- les du lien des Poiflons, donc une eft feptentrionale, & l’autre auftrale. Le 3. Février, à 6. heures & demie du foir, la clarté occidentale fe voyoit comme le jour précédent, f ce n’eft que la plus claire dans le col de Pegafe paroifloitenfoncée dans la lumiere , laquelle arrivoit aux Etoiles orientales dans le lien des Poiflons. Du côté du Midy la Septentrio- nale de la queuë de la Baleine étoirenfermée aufli dans la clarté, laquelle par conféquent paroifloit plus large que le jour précédent. Sa largeur entre les Etoiles de Pegafe & celles de la queuë de la Baleine étoitenviron de 2 $.de- grez. . Le4. Février, à 6. heures & demie du foir, le terme apparent feprentrional de la lumiere fembloitroucher les Etoiles feprentrionales du Poiflon méridional, &leterme méridional touchoit la boréale de la queuë de la Baleine. La clarté fembloit quelque temps après s’avancer,& com. prendre toutes ces Etoiles, s'étendant du côté du Sepren- trion jufqu'aux Eroiles de l’aifle de Pegafe. Son terme oriental me fembloit être encore aux Etoiles orientales du lien des Poiflons:mais ceux qui étoient avec moi jugeoient que la lumiere s’écendoit jufqu’aux Pleïades. Le matin fuivant, à $. heures, la clarté s’étendoit fur le Zodiaque jufqu’à la Conftellarion du Scorpion ;gnais on la difinguoit avec peine dela voye de lait, qu’elle tra- verfoit. Le 20. Février, à 6. heures trois quarts , on voyoit la. clarté occidentale, qui du côté du Septentrion touchoic 160 DECOUVERTE DE LA LUMIERECE£ELESTE la rêre d’Andromede & les deux claires des cornes d'A: ries, & du côté du Midy les deux plus claires de la gueule de la Baleine. Le 22. Février , à 7. heures , la lumiere occidentale pafloit du côté du Seprentrion le long de l'épaule méri- dionale d’Andromede : la rête d’Andromedeen étoitun peu éloignée vers le Seprentrion. Elle frifoit auffi les deux claires des cornes d’Aries, & les trois plus claires dela gueule de la Baleine , où elle étoic plus foible ; & elle fem- blois s'étendre jufques aux Pleïades. Le 23. Février , elle touchoitencore l'épaule méridio- sale d'Andromede, les deux cornes d’Aries, la plus fep- tentrionale des crois claires qui font dans la gueule de la Baleine , & fembloit s'étendre jufqu’aux Pleïades. Le 2 5. Février , à 7. heures, la lumiere occidentale du côté du Septentrion comprenoit l’aifle de Pegafe, &al- loit foiblement jufqu’à la rête d’Andromede. Elle tou- choit les deux cornes d’Aries, & pañloit un peu au - delà des Pleïades. Du côté du Midy elle s’étendoit jufqu’à la plus feprentrionale des trois claires qui font à la gueule de la Baleine. On voyoiten même temps la nouvelle Etoile dans le col de la Baleine, aufli grande que la plus proche des trois claires. Le 27.Février, le terme feptentrional de la lumiere pañloit par l’efpace qui eft entre la tête d’Andromede & l'extremité de laifle de Pegafe , par la premiere d’Aries & au-delà des Pleïades , jufqu’au col du Taureau. Du côté du Midy elle rouchoit la plus feptentrionale des trois claires de la gueule dela Baleine , & celles qui font dansla ” cuifle du Taureau. Le premier Mars étant à Verfailles dans la place du Château, & enfuite dans l'appartement de Monfeigneur le Duc du Mayne , nous vimes certe lumiere. Elle paroi foit alors dans fa plus grande érenduë , parce quele Signe d'Aries étant à l'Occident, celui de Cancer etoit au mi- hey QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. . 161 lieu du Ciel ; & aïnfi la fituation du Zodiaque à l'égard de lhorifon étoit la plus droire qu’elle puifle être : ce qui fai {oit paroître cette lumiere fort étenduëen longueur , car elle comprenoit le Poiflon méridional, tout le Signe d’A- ries , & celui du Taureau jufqu’au-delà des Pleïades. La nouvelle Etoile dans le col de la Baleine étoit trop près de l’horifon pour pouvoir être diftinguée. 4 :: Le 3.de Mars, à 8. heures du foir , la lumiere s’éten- doit en longueur jufqu’aux Etoiles du col du Taureau :elle enfermoit du côté du Septentrion les deux cornes d’A- ries, & du côté du Midy la plus Seprentrionale des trois dans la gueule de la Baleine. 3 sénoibirèrr Le 22. de Mars, à 7. heures $6. minutes, la lumiere s’étendoit jufqu’a la cêre du Taureau, où elle fe perdoit infenfiblèment. Du côté du Septentrion-elle comprenoit les trois plus-luifances d’Aries, &.du côté du Midy elle rafoit Menkar, &les Eroiles de l'épaule duT'aureau. Le 27. de Mars à la mêmeheure, les trois plus luifantes d’Aries étoient enfermées dans la clarté , qui comprenoit aufñ les Pleïades, & fembloit finir aux Etoiles du col du Taureau. À 9. heures-elle s’étendoit jufqu’au,front du dauteau:c» 30: dre : 130! Le 31. de Mars la lumiere comprenoit toutle Trian: gle, & approchoit du pied méridional de Perfée. Elle comprenoit les Pleïades, & les trois plus Septentrionales des Hyades, & s’étendoit jufqu'aufommer de la cêre du Taureau. : > "4 >=: Le 1.d’Avril, à 8. heures & demie, elle avoir les mê- mes bornes du côté du Septentrion & du Midy que le jour précédent. Elle fe terminoit au fommet de la tête du Taureau à l'endroit qui fait un triangle équilateral avec les deux cornes. toiles à le Hi AS Lai … Les.d'Avril, à 9, heures. les Plefadeséroientau mi: lieu de la largeur dela lumiere, qui étoic nueux terminée du côté du Midy.que du côté du Septentrion, oùellesé, Rec. del Ac. Tom. ITI. Y 162 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE tendoit prefque jufqu’au pied méridional de Perfée. Elle fembloit finir près de la corne méridionale du Taureau, qu’elle laifloit du coté du Midy. Le 21. d'Avril, à 9. heuresdu foir , le Ciel étant fort ferein, la clarté comprenoit du côté du Septentrion, le pied & la jambe auftrale de Perfée, & le pied boreal avec e genou auftral d’Auriga. Elle traverfoit la voye de lait, & alloit finir à l’Etoile dans l’épaule du précédent des Ju- meaux, laquelle fait un triangle équilateral avec les deux têtes. Sa partie méridionale comprenoit l’œil boreal du Taureau, & laifloit à côté l’œil auftral. Son extremité méridionale pañloir entre les deux cornes du Taureau, laiflant la corne auftrale du côré du Midy. Elle déclinoit donc évidemment de l’Ecliptique vers le Septentrion, comme elle avoir fait vers la fin d’Avril de l’année 1683. qui eft la circonftance principale qui me fit penfer à l’hy- pochefe de la fituation de certe lumiere felon un plan qui convienne à peu près avec celui de l’'Equateur du Soleil. Le 23.d’Avril ,à 9. heures, je fus furpris de voir cette lumiere encore plus claire & plus étenduë que les jours précédens. Mais la voye de lait avec laquelle ellefe con- fondoit, y peut avoir eu part. Elle fembloit comprendre la jambe méridionale d’Auriga & fon pied Septentrional , & toucher fon bras méridional & les deux chevreaux. Elle pañloit fur le genou Septentrional du précédent des Ju- meaux , & s’étendoit à la poitrine du fuivant. Du côté du Midy elle s’étendoit jufqu’à la corne méridionale du Taureau. Le 24. d'Avril, à la même heure, l’étendué de la lu- miere n’étoit pas fenfiblement differente de celle du jour précédent. Mais le 2 5. d’Avrilils’en falloir beaucoup que la clarté fût fi grande & fi étenduë que le 14. Elle éroit comprife entre les deux pieds d’Auriga & la corne auftrale du Tau- reau , & elle s’étendoic vers les Jumeaux. QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 163 Le25s.à ro. heures, lalumiere mêléeà la voye de lait, comprenoit les chevreaux , le coude oriental d’Auriga & les deux Jumeaux, & finifloit près de l’Ecrevice. Le r. de May la lumierecommençoit àdifparoïtre, & elle étoit fi mal terminée & fi foible queje ne crus pas en pouvoir faire la defcription. Elle ne fembloir pas pailer les Jumeaux, comme elle les pafloit dans l’obfervation pré- cédente. Le 3. de May la lumiere étoir encore plus foible, & on ne la diftinguoit pas évidemment au-delà des Jumeaux, quoique la nuit fut très-obfcure, parce que c’étoit au com- mencement de la nouvelle Lune. Le 4. &le 6. je ne pusrien diftinguer de cette lumiere avec aflez d’évidence , & il ne me refta pas d’efperance de pouvoir plus la revoir en cette faifon. Sur la fin de May, lors qu'après le crepufcule la Lune étoit encore fous l’horizon, je n’ai pas manqué de regar- der avec beaucoup d'attention s’il ne paroifloit pas quel- que veftige de cette lumiere ; & quoique je ville diftinéte- menr les Étoiles fur lefquelles fa longueur ordinaire fe de- -voitécendre ,il ne m’ena paruaucune trace. Ce qui eff affez conforme à l’hypothefe que j'ai prife du commencement de l’étenduë de la matiere qui nous ren- voye cette lumiere fur un plan qui s'accorde à peu près avec celui de l’Equateur du Soleil , car c’étoir le temps au- quel felon cette hypothefe la lumiere devoit difparoïtre à caufe que ce plan étoitalors dreffé à la Terre, & fe pré- fentoit fuivant la perfpective fans largeur fenfible, comme l'anneau de Saturne difparoït entierement quand il fe _préfenre de la même maniere. Il ne faur pas néanmoins prétendre réduireles apparen- ces de cette lumiere à une regle aufli exacte que l'anneau de Saturne, parce qu'il s’en faut beaucoup qu’elle foit fi bien terminée, & qu’elle ait autant de confiftance ; étant aflez évident par les differences accidenrelles qu’elle fait Y ij 164 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE paroître d’un jour à l’autre, qu’elle reçoit des variations réelles, outre celles qui viennent des caufes externes , comme des divers degrez dela clarté de l'air, & du con- cours de la lumiere des Aftres, & même de la difpofition des yeux de l’obfervateur. C’eft pourquoi il nous fuffit d’avoir donné une idée ge- nerale de l’erenduë de cette lumiere fans defcendre au dé. tail de la variation des apparences particulieres d’un jour à l’autre, les Obfervations rapportées jufqu’à prefent fai. fantaffez connoître qu’il eft impoflible de déterminer ces variations avec toutes leurs circonftances. Diverfes Obfervations d'où l'on peut inferer que ceite lumiere n'a pas toujours été vifible. X X X. Comme cettelumiere, depuis que nous avons commence de l’obferver , a toujours paru aux temps de Vannée qu’elle devoit paroître , felon la cheorie que nous avonsindiquée, & que néanmoins elle n’a été remarquée que de ceux qui ont été prefens à nos Obfervations :ily a fujer de douter fi elle n’auroit pas coûjours été, bien qu’on ne l’eût pas diftinguée de la lumiere du crepufcule qui fi- nit, quand elle commence de paroître. C’eft pourquoi il eft neceflaire d’apportericiles raifons qui me perfuadent w’elle n’a pas toujours été vifible aux temps de Pannée qu'il eft plus facile de la diftinguer , quoiqu’elle puifle avoir paru d’autres fois. Les mois de l’annéeaufquels cette lumiereeft plus vifi. ble le foir , font ceux de Février, de Mars, & d'Avril, felon les Obfervations faices jufquesà prefent, &felonla theorie expliquée cy-deflus. Alors,après le crepufcule,on voir cette lumiere aflez élevée fur l'horizon , & terminée de côté & d’autre par l’obfcurité durefte du Ciel,de forte qu'il eft facile de l’appercevoir lors que l’on obferve des objets qui fe rencontrent dans l’étenduë de certe lumiere. Or à l'endroit du Ciel auquel certe lumiere paroît main. À QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. r6$ tenant, nous avons fait en ces mêmes mois de diverfes années précédentes plufieurs Obfervations , avec uneat- tention particuliere, & nous y avons découvert d’autres objets très-diffciles à diftinguer. Voici quelques-unes de ces Obfervations. L'an 1665. après le 15. de Février, la Comete qui avoit paru depuis le mois de Décembre précédent étoit à deux degrez de la premiere Etoile d’Aries vers l’'Occi- dent, & elle étoit fi diminuée qu’on avoit de la peine à la diftinguer fans Lunerte ; ce que j'attribuois non pas à une diminution réelle, mais à fon éloignement, qui felon la theorie fondée fur les Obfervations des mois précédens, étoit dix fois plus grand qu’il n’avoit été à la fin de De- cembre : c’eft pourquoi je ne manquai pas de la fuivre toû. jours. Je vis qu’elle ne s’avançoit plus vers l'Occident par fon mouvement particulier , mais qu’elle alloit vers le Septentrion, & qu’elle commençoir de fe détourner vers l'Orient, comme je l’avois prédit dès le commencement à la Reine Chriftine de Suede : ce qui fur aufli obfervé à Paris par M. Auzout, en conferancles Obfervations avec les Ephemerides qu’ilavoit dreflées , & à Bologne par M. Montanari. L’artention avec laquelle nous fuivions la Comete , nous fit appercevoir que la premiere Etoile d’Aries vüë par la Lunerre eft compofée de deux Etoiles comme celle qui eft. dans la cêre du précedent des Gemecaux felon l’'Obferva- tion que j'en fis quelque temps après. Je vis aufli à cette occafion la nebuleufe de la ceinture d’Andromede , que Pon n’avoit point apperçüë depuis long-remps. Je fuivis la Comete par le moyen de la Lunette jufqu’au 15. de Mars, lors qu’elle éroit entre la feconde & la troifiéme. d’Aries, comme il paroît par mes Obfervations rappor- tées dans les Cartes du Ciel du P. Pardies. C’étoit le mê. metemps de l’année auquel nous avons depuis vû ces mê- mes Etoiles d’Aries au bord de cette lumiere, que j’aurois,, Y üi] 166 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTF. ce me femble , apperçüë , fielleavoirété alors vifble. À la fin de Février & au commeneement de Mars de l’année 1668. j'obfervaiavec beaucoup d’afliduité l’Etoi. Je dans le col de la Baleine, qui fe perdinfenfiblement , & fe renouvelle toutes les années, rercournant à la même grandeur après 330. jours à peu près, felon la periode qui avoit premierement été déterminée par M.Bouillaud, & que nous avons depuis limitée par le rapport des Obfer- vations de diverstemps. Ce fut à l’occafon de ces Obfer- vations que je découvris le fentier de la lumiere qui s’é- tendoit depuis la Conftellation de la Baleine jufqu’à celle de l’Eridan ; laquelle lumiere j'ai comparée à notre Phé- nomence. Il ne fera pas hors de propos de rapporter ici l'Obfervation que je publiai alors à Bologne en ces termes: All dieci di Marxo 1668. mentre queffa [era ad un hora di note io fflava attentamente à rimirare il Jito dela nuova Stella dela Balena , che doppo feflantacinque giarni dalla pri- ma noffræ offervatione di quef® anno ff era gia re[x quaff invi- fibile : ecco à finiffra dalla parte Occidentale verfo mexxo gior- no una gran frifcia di lume uftire dalle nuuole vicine à l Ho. rixonte che ricoprivano il ventre della Balena , e flenderfs uer- fe l'Oriente longo il fume Eridano , Grc. Ainfi, puifqu’en obfervant avec beaucoup d’attention la conftellation de la Baleine, j'apperçüs la lumiere qui étoit à la gauche dans la partie méridionale du Ciel: fi celle qui s'étend fur le Zodiaque xy eût été alors, je n’au- rois pas manqué de l’appercevoir. Elle auroit dû être en cet endroit, puifque par les obfervations de cette année 168$. à la fin de Février & au commencement de Mars elle pafloit par la tête de la Baleine ; & par l’obfervation du 10 Mars de l’année précedente fon terme méridional étoit proche des claires qui font à la gueule de la Baleine: ce qui nous fait juger qu’il n’y avoit point de veftige de cette lumiere étenduë fur le Zodiaque l’an 1 668.au remps des obfervations que nous faifions au mois de Fevrier à QUI FAROIST DANS LE ZODIAQUE. 167 au commencement de Mars fur la nouvelle Etoile de la Baleine qui eft proche de ces mêmes Etoiles. + L'an 1672.à la fin de Mars j'obfervai le cours de la Comete , qui pafla près du pied meridional de Perfée au- deflus des Pleïades, & defcendir au commencement d’A- vril le long de la tête du Taureau, à l'endroit même où notre lumiere s’érendoit aux mêmes mois de ces dernie- res années. Je comparaila Comete avec les Etoiles prochaines, parmi lefquelles j'en découvris dans le col du Taureau une qui n’eft point dans les Cartes ni dans les Catalogues, quoiqu'elle fût aufli apparente que quatre autres pro- chaines qui y font décrites, & j'en remarquai plufieurs autres qui ne fonc vifibles qu'avec la Lunette, comme lon peut voir dans le Journal de l’r 1. Avril de la même année; & je ne vis en cer endroit rien de femblable à notre lumiere. Aux mois de Février & de Mars de l’année 168 r. j'ob- fervai avec une attention extraordinaire l’efpace du Ciel qui eft entre le triangle & le pied méridional de Perfée, pour découvrir par la Lunette la Comere quiavoit paru depuis le mois de Decembre, & ne fe pouvoit plus diftin- guer à la vûé fimple. Je découvris un grand nombre de petites Etoiles qui fe trouvent dans cer efpace, & j'en dé: £erminai l’afcenfion droite, & la déclinaifon, & les con- figurations qu’elles faifoient de jour en jour avec la Co- méte,comme l’on peut voir dans la Carte que j’en donnai alors, qui comprend les obfervations que je fis depuis le 2.de Février jufqu’au 1 8. de Mars, lefquelles je continuai encore pendant plufieurs jours. Cet efpace du Ciel eft le terme feprentrional auquel notre lumiere s’étendoit vers la fin de Mars; & je ne crois pas que j'euffe manqué de lappercevoir ,en regardant avec tant d'attention cette partie du Ciel, fi elle avoit été auff vifible qu’elle l'a été ces dernieres années, LA | 168 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE Qu'il eff probable que cette lumiere à paru autrefois. XXXI. On pourroit néanmoins conjeéturer que ce Phenomene a paru autrefois & qu’il eft peut-être du nom- bre de ceux que les Anciens ont appellez srabes ou pou- tres, dontil feroit à fouhaiter qu'ils euflent fait l’hiftoire & la defcription. M. Defcartes parle de ces fortes de Phe- nomenes comme sil eût vü le nôtre , ou qu’il en eût en- tendu parler, Car après avoir expliqué fon hypothefe touchant les Cometes, qui eft que les Cometes {ont des Aftres fituez au-deflus de la région des Planeres , & que nous en voyons la tête par des rayons dire&s, & Pape rence de la queuë par des rayons obliques qui tombant fur diverfes parties des orbes des Planetes, viennent des parties laterales à notre œil par une réfraction extraor- dinaire ; il explique comment la queuë doit paroître ve- nir du côté du Soleil en forme d’une longue poutre lorf. que le Soleil nous cache le corps de la Comete; & il dit même qu’il en peut paroître deux , une le matin , l’autre le foir , lorfque le Soleil eft juftement entre la Terre & la Comete. Or comme l’on ne s'arrête gueres à rendre rai- fon des Phenomenes,, que l’on n’en ait d’ailleurs quelque connoiflance ; il y a lieu de croire que M. Defcartes avoit du moins entendu parler de quelque Phenomene fem. blable au nôtre qui fe voit foir & marin lorfque l’obliquité du Zodiaque à l’horifon , après le coucher où avant le le- ver du Soleil , n’eft pas fi grande qu’elle puiffe empêcher l'une ou l’autre apparence. Mais quoique cette hypothefe de M. Defcartes püt pa- roître aflez propre pour rendre raifon de ce Phenomene, quand on ne l’avoit obfervé que pendant un mois ou ea- viron (car une Comere peut bien demeurer pendant un mois ou un peu plus dans les rayonsidu Soleil puifque les Planeres, & les Evoiles fixes y demeurent tout autant) néanmoins la même hypochefe ne femble plus fi propre pour QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. r69 pour expliquer ce Phenomene depuis que nous l'avons vi paroître un fi long efpace de remps. Car comme il a fait plufieurs fois le tour du Zodiaque avec le Soleil, ilau- roit fallu qu’une Comete qui l’auroit reprefenté: eût auffi fait plufieurs fois le cour du Zodiaque. Ainfi le Soleil au- roit toûjours été entre la Comete & la Terre dans la même ligne droite , ou à peu près, de la maniere que , fe- Jon lhyporhefe qu’Ariftote attribuë aux Pytagoriciens, le Soleil eft entre la Terre qui fait autour de lui fa révo- lurion, & l'Antichrhone qui lui eft coüjours oppofée : ce qu'il dit qu’ils ont fuppofé pour accommoder les appa- rences à leurs opinions particulieres. Mais il yauroit, ce me femble, moins d'inconvenient à dire, ce que M. Defcartes n’accorde pas , qu’une réfrac- tion femblable à celle qu’il attribuë aux rayons de la Co- mere, lorfqu'’ils paflent de la région des Etoiles fixes à celle des Planetes , arrive aux rayons du Soleil en paffanct de l’orbe de Venus à celui de la Lune; car ces orbes peu- vent être d’une confiftance diverfe. Et pour rendre quel- que raifon de ce que cette lumiere eft fituée à peu près felon la longueur du Zodiaque ,on pourroit dire que la matiere qui caufe particulierement cette réfraction , eft celle qui fe rencontre dans la trace décrite par l’orbe de la Lune dans le mouvement annuel qu’il fair autour du Soleil , d'autant que cette matiere fouffre dans ce mou- yement une plus grande agitation. Mais comme nous fom. mes perfuadez par les obfervarions que nous avons rap- portées, que cette lumiere n’eft pas vifible toures les an- nées, il femble que pour ne pas attribuer un effet paffa- ger à une caufe perpetuelle, il faut avoir recours à une ma. tiere nouvelle comme celle dont nous avons parlé. Oéférvations faites depuis le mois de Juin jufques an mois de Septembre de cette année 1685. XXXII. Ayant rapporté les obfervations qui m'em- Rec. del Ac Tom. VIII. Z 170 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE pêchent de fuppofer que certe lumiere ait été coûjours vifible , & celles qui me perfuadent qu’elle air été vûe di- verfes autres fois , quoiqu’on en ait ignoré fa nature, & jugé que c’éroir un Phenomene de peu de durée : je n’ofe pasaflürer qu’elle doive reparoître touces lesannées.Mais puis qu'après trente mois depuis la premiere obferva- tion que j'en ai faire , jene la vois pas affoiblie, fi ce n’eft dans les temps & dans les lieux où elle doit être plus foi- ble felon ma théorie: j'ai fujet d’en tirer une conjeture qu’on la verra long-temps aux mois de l’année aufquels nous l'avons vüé jufqu’à préfenc. Je n'ai pas manqué de chercher aux mois de Juin & de Juiller de certe année 168 5. vers le temps des nouvelles Lunes, fi je n’en pouvois pas découvrir quelque veftige, quoique mon hypothefe ne me donndt pas lieu de l’efpe- rer ; mais je n’ai rien découvert qui parüt différent des ve. ritables crepufcules qui durent ici en ces mois-la prefque toute la nuit. J'ai prié des Sçavans qui ont entrepris des voyages fous la Zone torride , où cetre lumiere fe pourroit voir en ces mois plus aifément qu'ailleurs, d’y prendre garde,& de me communiquer leurs obfervations à deflein de vérifier ma théorie, ou de la réformer s’il en eft befoin, Le Reverend Pere Fontaney & fes Collegues, qui ont été envoyez par le Roi à la Chine, fe font chargez de l’ob- ferver. Les premieres obfervations que le remps m’a per- mis de faire de cette lumiere après le dernier Solftice, ont été celles du 29.d’Août. Je la vis à trois heures du matin à Maintenon , en venant de voir les grands ouvra- ges que Sa Majefté fait faire pour conduire la riviere d’Eure à Verfailles. Cette lumiere occupoit une fi grande largeur entre les pieds de la grande Ourfe & le petit Chien, qu’elle avoit plus apparence de la verirable au- rore, quine devoit commencer qu’une heure après, que d’une lumiere extraordinaire. Mais la blancheur plus fen- fible pafloit par Le bras & par la poitrine de l’oriental des QUI PAROÏÎT DANS LE ZODIAQUE. 171 Jumeaux, & fe perdoit infenfiblement dans la voye de lait. Le ÿ. Seprembre de la mème année 168 $.à une heure du matin je commençai d’obferver s’il ne paroifloit pas encore quelque lumiere du côté d’Orienr. Il en paroifloit fur le corps des Jumeaux, fur la partie de l’Ecrevifle qui fe voyoic fur l’horifon, & fur la rète du Lion au deffous des partes de la grande Ourfe. Après que le petit Chien fut levé , la lumiere paroifioit s'étendre jufqu’à fa rête: les deux plus claires de certe petite conftellation étoient du côte du Midi entre la crace de cette lumiere & celle de la voye de lait, qui fe rencontroient enfemble vers les pieds feptentrionaux des Jumeaux , où elles faifoient un angle à peu près de 60 degrez oppofé à un arc de l’hori- on , qui formoit avec ces deux traces un triangle ,au-de- dans duquel dans un champ obfcur étoient les deux clai- res du petit Chien. Lorfque toute la conftellation de l’Ecrevifle fut levée, elle fe voyoir toute entiere dans la lumiere , à la réferve de la patte plus auftrale , qui fembloic être dehors ; & la lu- miere répanduë fur l’Ecrevifle, fur la rête du Lion, & juf- qu'aux genoux des Jumeaux, étoit plus claire que la voye de laïc : le refte jufqu’aux pieds des Jumeaux où elle f- nifloit avec la voye de lait, éroir plus foible. Lorfque la rêce de l’Hydre eut paru fur l'horizon , on Ja vit à l'extrémité méridionale de la lumiere au-dehors. L’Evoile plus feptentrionale dans le col du Lion la termi- noit du côté du Seprentrion. Le cœur du Lion, après qu’il fut levé, parut vers le milieu de la largeur de la lu- miere un peu vers le Seprentrion. La longueur de la lu- micre entre la voye de lair & le Soleil étroit de 75 degrez A 3 heures $o minutes l'horizon blanchifloit par le Crepufcule veritable qui commençoir à paroître le long de Phorizon oriental, comme une bande claire : ainfi la lumiere extraordinaire s’effaca premiérement proche de Fhorizon, & enfaice plus haut, A 172 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE A 4 heures on ne diftinguoit plus la lumiere extraordi- naire : La blancheur du Crepufcule s’érendoit à 4 degrez de hauteur fur l’horizon ; le refte du Ciel , même où la Jumiere avoit paru ; lui érant comparé, paroïloit d’un bleu obfcur. Il paroïît par cette obfervation que la lumiere évidente avoit fur le Lion & vers la cêce de l’'Hydre la largeur de is de 20 degrez,& qu’elle étoit partagée à peu près éga. ement par l’écliptique. Le 9. de Septembre à 3 heures &un quart du matin la Jumiere paroïfloir du côté d'Orient beaucoup plus claire que la voye de lait, avec laquelle elle fe confondoit à fon extrémité. Elle pafloit fous la tête des Jumeaux qu’elle laifloit au Nord, & couvroit toute l’Ecrevifle. A 3 heures & 3 quarts elle enfermoit la tête &le col du Lion avec la cèce de l’'Hydre. Le cœur du Lion étoit au milieu de fa largeur. Selon cette obfervation la largeur de la lumiere écoit de 27 ou 28 degrez, & elle étoit aufli partagéeà peu près également par l’écliprique. Sa longueur entre le So leil & la voye de lair écoit de 79 degrez. À 4 heures le Crepufcule paroifloit comme une bande lumineufe de la largeur d’environ 10 degrez, qui n’effaçoit pas néan- moins la lumiere extraordinaire, ni la voye de lait, en forte que l’on voyoit la lumiere faire un angle avec le Cre- pufcule d’un côté, & avec la voye de lait de l’autre. Le 17. de Septembre à 3 heures du matin je vis la lu miere fur le figne du Lion & de l’Ecrevifle , où elle fe ter- minoit du côté d'Occident, fe perdant dans cette con- ftellation fi infenfiblement , qu’on avoit quelquefois de la peine à l’y appercevoir. Les pieds du Lion étoient à fon terme méridiona] ; le dos & la queuë du Lion à fon terme feptentrional : le cœur du Lionéroit plus proche du ter. me méridional. Il eft donc évident que l’écliprique ne divifoit pas également la largeur de la lumiere , mais que fa plus grande partie reftoir du côté du Septentrion , puis QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. F7) que le cœur du Lion , qui a un peu de latitude fepren.- trionale , étoit plus près du terme méridional que du fep. tentrional. Sa longueur jufqu’au Soleil étoit de 70 de- grez. À 4 heures 3 5 minutes le Crepufcule commençoit à paroître , & la lumiere extraordinaire paroifloit encore depuis la ceinturede la Vierge jufqu’à l'Ecrevifle,qui éroic entierement dans la lumiere. La partie feptentrionale de la tête & du col du Lion étoit dehors, du côté du Sep- tentrion ; & la cêce de l’'Hydre étoir dehors , du côté du Midi: ainfi fa largeur en cer endroit étoit de 22 degrez. Lé 28.Seprembreà 3 heures 40 minutes du matin la lumiere fe voyoir étenduë à peu près comme le jour pré- cedent à la même heure. Elle occupoit la conftellation du Lion & celle de l’Ecrevifle, où ellefinifloitinfenfiblement. - Sa largeur étoit entre les pieds & la moyenne du col du Lion ; les plus boréales du col & de la tête étoient hors de la lumiere du côté du Seprentrion : ainfi fa largeur en cet endroit éroit de r sdegrez, & fa longueur jufqu’au So- leil de 71 degrez. Le 30. Seprembre à 2 heures du matin la lumiere étoir fur les Ecoiles de la gueule du Lion, rafoit celles du col, & s’étendoit jufqu’à la nebuleufe de l’Ecreviile. A 4 heures le cœur du Lion étoit près de l’extrémité méridionale de la lumiere , le dos du Lion près de l'extrémité feprentrio- nale. Sa largeur en cet endroit étoit de 1$ degrez, fa longueur jufqu’au Soleil de 70 degrez. A4 heures & de- mie la queuë du Lion étoic dansla lumiere. Du côté du Septentrion l’horizon commençoit à blanchir par le Cre- pufcule. À 4 heures 34 minutes la blancheur horizontale s’érendoit aufli du côté du Midi. A 4 heures 54 minutes. lablancheur avoit gagné l’horifon oriental jufqu’à la hau- teur de huit degrez. Il paroît par certe obfervation com. parée avec les précedentes, que cette lumiere dont la lar- geur au commencement de ce mois écoit divifée égale- ment par le Zodiaque ; diminuoit de jour en jour du côté Zi 174 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE du Midi, & augmentoit du côté du Septentrion, quoi- qu'elle s’étendir felon la longueur de l’écliptique. Obfervations en Oftobre, Novembre & Decembre de l'an 1685. XXXIII. Le premier d'Odtobre 1685. à 4 heures du matin on voyoit la lumiere s'étendre depuis la queuë du Lion jufqu’à l'Ecrevifle. Les pieds de devant du Lion étoient à fon terme méridional , & la queuë dans fon ter- me feptentrional. Sa largeur en cet endroit étoir de 15 degrez , fa longueur jufqu'au Soleil de 66. 11 paroït en- core par cetre obfervation, qu’en ce temps la largeur de la lumiere étoit partagée inégalement par l’écliptique, que la plus grande partie étoit du côté du Septentrion, & la moindre du côté du Midi. . Le 27 Otobre à 7 heures du matin la lumiere pañloit par la conftellation de la Vierge , & alloir jufqu'’à la cuifle de derriere du Lion à la diftance de $ ; degrez du Soleil: la plus grande partie de fa largeur éroit du côté du Sep- tentrion à l’égard de l’écliptique. Le 27. Novembre à 5 heures du matin la lumiere fe voyoit étenduë fur la conftellation de la Vierge : elle paf- foit entre la méridionale de la ceinture , & la moyenne des trois dans la même ceinture, laiflant au Septentrion coute l’aîle feptentrionale. L’épi de la Vierge la bordoit du côte méridional, & vers l'horizon elle s’élargifloit jufqu’au pied feprentrional : du côté d’Occidencelle s’é- tendoit près de Saturne qui étoit au 29. degré de la Vier- ge, à la diftance de 67 degrez du Soleil. A $ heures 2 $ minuces Jupiter parut fur l'horizon, & fembloit être au bord méridional de la lumiere, quoi. qu’il eût un peu de latitude feprentrionalé ; & du côré du Seprentrion elle approchoit des Etoiles qui font dans le col du ferpent d'Ophiucus. D'où il paroïr que la lumiere étoir prefque toute du côté du Septentrion à l'égard de QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 175 Pécliptique, & qu’elle étoir beaucoup plus étroite qu’au mois précedentc, fa largeur dans la ceinture dela Vierge n'étant que de $ degrez. Le 2. Decembre à 6 heures du matin on ne vOyoit point de lumiere fur la Vierge où elle devoit paroître : mais le Ciel n’étoit pas pur. Le 4. Decembreà $ heures 1 $ minutes du matin la lu. miere s’érendoit fur la partie inferieure de la Vierge , & fe terminoir infenfiblement près de la ceinture à 68 de- grez de diftance du Soleil. Elle comprenoit les autres Etoiles de la Vierge au-deflous de la ceinture jufqu’aux pieds, & celles que l’on voyoit de la Balance , & s’appro- choit de celles du ventre du ferpent d'Ophiucus. L'épi de la Vierge en étoit un peu éloigné du côté du Midi; {a largeur fur la Balance étoit de 1 s degrez. Jupiter qui étoit à 11 degrez du Scorpion, étoit compris dans la clarté ,& y faifoir comme une bréche : d’où il paroïît que la lumiere étoit prefque route du côté du Septentrion à l'égard de l'écliprique. Le 5. Decembre à ÿ heures £ du matin la lumiere pa. roifloit à peu près comme le jour précedent. Elle fe ter- minoit entre la méridionale de la ceinture de la Vierge, & la fuivante dans Paîle méridionale à 68 degrez de dif- tance du Soleil ,& elle paroifloit toute au Septentrion à l'égard de l’écliprique. Quoique le Ciel parût fort fercin, Jupiter qui étoit au bord de la lumiere, paroifloit par la Lunette broüillé extraordinairement. On pourroit dou- ter fice n’étoit pas un effet de la matiere lumineufeinter. ceptée entre notre œil & Jupiter. — Le6 Decembre à 6 heures du matin on ne diftinguoic point les bornes de la lumiere ; on voyoit fulement une clarté confufe à l'endroit de Jupiter & de l’épi de la Vier- ge. Maisle Ciel n’étoit pas bien clair , car il s’élevoic des broüillards & le Crepufcule étoit proche. S Nousavons trois obfervations de M. Fatio faites à Ge- néve le même mois. 196 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CÆELESTE . Le 18. de Decembre il obferva que la pointe de la lu- miere tomboir fur deux Etoiles à trois degrez & demi de diftance de l’écliprique vers le Séptentrion : la lumiere paroïfloit un peu étroite ; fon milieu écoit dreflé au So- leil ; & fa longueur , à la prendre depuis cet Aftre , étoir de 86 degrez. Le 22. la lumiere paroïfloit prefque de même qu’elle avoir paru le 18.& fa longueur fembloir être de 87 de- rez. ; Le 14. la lumiere étoit encore un peu au Septentrion à l'égard de l’écliprique : mais dans ces trois dernieres ob fervations le bord méridional fembloir pañler fur Mars, fur Venus , & fur une fuite d’Ecoiles fixes. La longueur de la lumiere lui parut d’abord de 80 degrez ; & plustard elle paroifloit ordinairement de 80 degrez encore,& quel- quefois davantage. La fituation de Mars & de Venus montre que ces trois obfervarions furent faites le foir. Le 2 5. Decembre au foir , après le pañlage de l'Etoile polaire par le méridien , nous obfervames cette lumiere à l'Occident. Elle fembloit fe féparer dela voye de lair dans la conftellation d’Antinotüis : fon terme boreal pafloit par Ja main d’Antinoüs, par les épaules & par le coude oriental d’Aquarius, & fembloit arriver jufqu’aux Etoiles méridionales du Poiflon auftral , qui fonr près de l’éclip- tique. Ainf fon terme oriental étoit diftant du Soleil de 76 degrez. Du côté du Midi elle comprenoir Venus qui étroit à 18 degrez du Capricorneavec un degré & demi de latitude auftrale ; & elle s’érendoit un degré de plus vers le Midi. Elle comprenoir aufli Mars , qui étoit au 7. degré & deini des Poiflons avec un peu moinsd’un degré de lati- tude auftrale : la plüpart de la lumiere étoit donc encore du côté du Septentrion à l'égard de lécliptique ; fa lar- geur fur la conftellation d’Aquarius étoit de 12 degrez, mais elle écoic plus grande vers Antinoüs. La même nuit à 6 hçures du matin du 26. Decembre va QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 1: 77 _ la lumiere paroifloit du côté d'Orient ; & elle ne s’éten- doit que jufqu’à Jupiter qui étoit au 16. degré du Scor- pion , à $o degrez de diftance du Soleil. Elle comprenoit les Etoiles dela Balance Auftrale, & celles du pied d’O- phiucus, & elle s’étendoit ducôté du Septentrion jufqu’à {on genoüil , ayant la largeur de 13 degrez. 1] parut aufñli que la plus grande partie de la lumiere étoit du côté du Seprentrion à l'égard de Pécliprique. Obférvations de l’année 1686. pendant l'hyver & le printemps. XXXIV. Le 14. janvier 1686. à $ heures ÿ 2 minu- tes du foir , je commençai de voir la lumiere à l'Occident. À 6 heureselle pafloit par l’urne d’Aquarius au-deflous de fon bras oriental , qu’elle laifloit au Septentrion. Elle pafloit auffi par Venus qui étoit au r 2. degré des Poiflons, avec un degré de latitude méridionale , & elle arrivoit jufqu’à Mars, qui étoit au 22. du même figne près de Pécliprique. Ainfi fa longueur à la prendre du Soleil, qui éroic au 2 5. degré du Capricorne, paroifloit de 57 de- grez ; maïs il éctoic très-difficile de diftinguer fon terme oriental. Elle n’éroit pas fi évidente que la voye delair, & il falloir cacher Venus à l’œil pour la voir plus diftinte- ment : ainfi je n’en pus pas déterminer les bornes du côté du Septentrion, ni du côté du Midi. Le 19. Janvier à 6 heures du foir, je vis la lumiere fort diftinétement entre le bras oriental & la jambe orientale d’Aquarius, où elle occupoit la largeur de 14 degrez , partagée prefque également par l’écliprique. Elle pafloit . par Venus, & s’étendoit foiblement jufqu’à Mars. La clar- té de cette Planete m’empêcha de déterminer plus exa- * tement le terme oriental de la lumiere. Le 20. de Janvier M. Fatio obferva ia lumiere qui lui « paroïfloit aufli très-doureufe. Sa pointe étoit fur l’eclipti- « que , mais fon milieu tomboit du côté du Midi. Ses deux « 3 Rec.del Ac. Tom.V III. Aa 178 DECOUVERTE DE LA LUMIÉRE CELESTE » bords pafloient près de quelques Etoiles qu’il ne nomme » pas: le méridional en particulier fe rerminoit vers l’hori- > zon à une Etoile fixe aflez grande. La plus grande largeur >» dela lumiere vers l’horifon étoit de 1 7 degrez, doncil n’y > en avoit que 7 du côté du Seprentrion : ainfi la fixe à la- » quelle le bord méridional de la lamiere fe terminoit vers > l’horizon, pouvoit être une de la troifiéme grandeur dans > la queuë de la Baleine, quia 10 degrez de latitude méri- » dionale. La longueur de la lumiere , à commencer depuis > le Soleil, étoit de 82 degrez. = Lez2r.il vicla lumiere fort foible : elle paroïfloit quel- > quefois exactement fur l’écliptique, & quelquefoisle bord + méridional qui étoit le plus incertain , fembloit être plus = près de l’écliprique que l’autre. La longueur de la lumiere = paroifloic être rantôt de 73 degrez tantôt de 81. | Le 21. Janvier à 7 heures & demie je vis la lumiere qui pafloit par Venus & par Mars, par le Poiflon auftral, & par les plus prochaines du lien des Poiffons qui font près de l’écliprique , de forte que fa longueur depuis le Soleil étoir de 73 degrez. Il falloir cacher Venus pour mieux diftinguer la lumiere. ' > Le 10. de Fevrier M. Fatio vit la lumiere fort vive à + l’entrée de la nuit. Le x 1. elle étoit rout-à-fait fenfble, » mais fes bords étoient extrémement incertains. Elle pa. + roifloit fur l’écliptique. Le lieu de fa pointe écoir fort dou- » teux , & les Planetes de Mars & de Venus rendoient l’ob- » fervation difficile. Sa longueur étoit de 68 ou plütot de » 6x degrez. > Le :12.le milieu de la lumiere lui paroïfloit à peu près > fur l’écliptique : elle étoir fort douteufe par les bords. » Le côté feptentrional paffoit fur une fuire d’Eroiles qui fe > rencontrerent vers l’extrémité du Phénomene, & qui fai- + foient que fa pointe fembloit quelquefois tomber vers le » Midi. La longueur de la lumiere étoit de 52 ou 60 de- > grez, QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 179 - Lers.Fevrier je remarquai que la lumiére paroifloit plus grande que les jours précedens, mais fes termes é- toient fort difficiles à déterminer. Quelques-uns de ceux qui fe trouverent préfens lorfque j’obfervois, jugerent qu’elle fe terminoit près des Pleïades ; ainfi felon leur efti- mation , fa longueur , à la prendre depuis le Soleil, auroit approché de 90 degrez, mais elle me paroifloit plus courte. Ce même jour M. Fario remarqua que la lumiere étoit « très-fenfible , mais que fes bords étoient confus : elle lui « parut être fur l’écliptique. Mars & Venus lui rendoiten-. core l’obfervation difficile. La pointe lui paroifloit à 61 « degrez de diftance du Soleil , & fouvent à 80. mais alors « elle paroifloit aboutir à des Etoiles ; peut-être à celles qui « font dans la queuë d’Aries : cette derniére firuation fe vé- , rifia lorfqu’il fut plus tard. à Le 18.& le ro. la lumiere lui paroïfloit s'étendre plus . du côté du Midi que du côté du Septentrion, & lui fem: bloit finir aux mêmes Etoiles que le r 5. à 76 ou 77 degrez. de diftance du Soleil. Mais en toutes ces obfervations les . bords n’éroient gueres bien terminez. Le même jour 19.Fevrier à 7 heures du foir la lumiere me parut fort claire jufqu’à Venus & à Mars: elle com- prenoit le Poiflon auftral, & alloit fe perdre infenfible.. ment vers Aries & vers les Pleïades. La grande difficulté de détérminer fes bornes m'empêcherent de continuer à Pobferver. Le 23. M. Fatio jugea que la lamiere étoic fur Péclip- « tique, mais que fa pointe, qui fe renconcroit vérs les Pleïa- des , éroit à un ou deux degrez de diftance de ce cercle vers le Septentrion, & dérermina fa longueur de 80 où de « 83 dégrez. & Ecr12.de Mars elle lui paroïffoit prefqué comme elle « avoit paru le 2 3. de Février : le lieu dela pointe éroir aflez douteux, & il nelui parnr pas éloigné du Soleil de plus dé « 67 degrez. Aa i] 180 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE : Le même jour 12. Mars à 7 heures & demie du foir je vis fort bien la lumiere à Occident, qui comprenoir le lien des Poiflons, la conftellation d’Aries , les Planetes de Venus & de Mars, & finifloit aux Pleïades à 63 degrez de diftance du Soleil. Il n'ya pas plus de difference entre cetre obfervation & celle de Genéve , qu’il y en a fouvent entre les obferva- tions faites en un même lieu par divers Obfervateurs, &c par un même à un peu d'intervalle de remps, à caufe de la difficulté d’en déterminer les bornes. , Ler8.M.Fario vitle milieu de la lumiere fenfiblement . fur l’écliptique , ou plürôt elle lui fembla s’étendreun peu , vers le Midi dans la partie plus large du Phénomene : mais le bord feptentrional étroit douteux en quelque ma- , niere à caufe du voifinage de Venus ; la pointe étroit éloi , gnée de 63 degrez du Soleil. Le 2:.de Mars je vis la lumiere qui comprenoït Venus & Mars , & toute la conftellarion d’Aries. Elle touchoïit le pied méridional de Perfée, & le col du Taureau, & elle alloic prefque pafler à la voye de lait. Sa longueur depuis le Soleil écoit donc de 75 degrez ,& la plus grande partie de fa largeur étoit du côté du Septentrion à l'égard de l'écliptique. >» Le:1.d’Avril la pointe de la lumiere parut à M. Fatio à peu près fur l’écliptique : mais le milieu de la lumiere lui >» parut s’en écarter vers le Septentrion, principalement » dans la partie plus voifine du Soleil. La lumiere devenoic 2 d’abord fort large, & la pointe fembloit fouvent être éloi- - gnée de s degrez de la voye de lait qu’elle paroïfloit quel- » quefois atteindre ; ainfi la longueur du Phénomene lui + paroïfloit quelquefois de $8 degrez, mais plus fouvenc: dés 35 À ” “à 12. la lumiere lui paroïfloit plus étroite qu’elle n’a- » Voit fait le jour précedent, aufli fa pointe lui fembloit + Ctre à 62 degrez de diftance du Soleil, Mais comme certe QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 181 pointe fe rencontroit dans la voye de lair, il nécroit pas « qu’on doive compter beaucoup fur la longueur que ces « dernieres obfervations donnent au Phénomene. re - Le même jour 1 2. Avril à 9 heures du foir, je vis la Iu- miere pañler par Mars, & par les Pleïades, entre les Cor. nes du Taureau, traverfer la voye de lait, & aller juf: qu'aux deux têtes des Jumeaux, où elle fembloit fe ter- miner. Le bleu du Ciel de côté & d'autre la faifoit diftin- guer : ainfi fa longueur depuis le Soleil paroïfloit de 8 $ de. grez. La grande difference entre cette obfervation & cel- le de Genéve doit être attribuée à l rencontre de la voye de lait, quiavoit donné fujet à M. Fatio de fe méfier de fa longueur qu'il attribuoit à ce Phenoméne. Notre obfer- vation femble être confirmée par Les fuivantes. Le 14. d'Avril à 8 heures du foir la lumiere étoit fort évidente : elle pafloit par les lieux décrits les jours préce- dens, coupoit la voye de lait, pafloit par la tête auftrale des Jumeaux , & par les pattes boréales de l’Ecrevifle, & alloit fe rerminer près de la tête du Lion. Ainfi cette lu- miere m'a paru exceder la longueur de 90 degrez prife du Soleil. Le 20. d’Avril à g heures & demie la lumiere fe voyoit clairement. Elle alloit jufqu’a l’'Ecrevifle : fa diftance prife du Soleil approchoit de 90 degrez. Dix jours après cette obfervation il parut de grandes taches dans Ie Soleil , qui durerent dans fon difque apparent jufqu’au commence ment de May. Le treiziéme de May la lumiere pañloit près des têtes des Jumeaux , qu’elle laïfloit au Nord , pafloit par le bras . de l’oriental des Jumeaux & par l’Ecrevifle, & finifloic entre les Etoiles du col du Lion , & celle du cœur qu’elle laïfloit au Sud : ainfi fa longueur prife du Soleil parut de 93 degrez. : Il paroïît par les dernieres obfervations comparéesavec les premieres de l'an r 683. que cette lumiere aaugmenté À a ii] 182 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE en longueur du côté d'Orient depuis ce temps-là, dans lefpace de 37 mois, de 30 ou 3 3 degrez ; puifque près de l'équinoxe de l'année 1683. elle ne s’étendoit qu’un peu au-delà des Pleïades vers la rêre du Taureau, à la diftan- ce du Soleil de 60 ou 6 r degrez, & au temps de ces der- nieres obfervations elle s’érendoit jufqu’à la diftance du Soleil de 90 à 93 degrez. Comme donc ce Phénomene augmente préfentement, il pourroit bien aufli diminuer en d’autres temps, & cefler d’être vilible pendant quel- ques années , & retourner de nouveau , comme j'ai tâché de prouver au nombre 3 0. & 3 1. que cela peut être arrivé aux temps paflez. Et comme l’augmentation en eft fi grande, qu’il fem. ble plus raifonnable de la reconnoître pour réelle , que la juger fimplement apparente, il ne paroïît pas qu’il yait d’inconvenient à fuppofer que les augmentations & les diminutions réciproques qui paroïflent ordinairement d’un jour à l’autre, & qui commencerent à paroître l’an 1683.ayent aufh quelque fondement réel, quoiqu’on les puifle attribuer en partie à la difficulté de déterminer fes bornes, & au mélange accidentel d'autres lumieres, &aux differens degrez de la clarté de l'air. Obfervations faites pendant l'Effé & l' Automne de 1 686. XXXV. Le 26. Aouft 1686.a 3 heures du matin la lu- miere pafloit par Venus, qui étoit au 26. degré de Can- cer, & par les pieds des Jumeaux. I] fe leva des nuages qui m'empécherent de remarquer plus diftin&ement fes bor- nes, & de vérifier fi elle pañloit au-delà de la voye de lait vers le Taureau ,comme il me parut d’abord. Le 27. Aouft à r heure $o minures du matin la lumiere s’'étendoit fur la conftellation des Jumeaux, & fembloit augmenter beaucoup de ce côté-la la largeur de la voye de lait. Je ne la voyois pas pafler au-delà vers le Taureau autant qu'il m'avoir paru dans l’obfervation précedente. A 2 heures le Ciel fe couvrit entierement. QUI PAROÏÎT DANS LE ZODIAQUE. 183 + Le 28. Aouft à 3 heures 45 minutes du matin je ne vis rien dans la lumiere différent de ce que j'avois vû le jour précedent. À 4 heures 1 ÿ minutes en regardant Venus par la lunette de 34 pieds, je vis à trois cinquièmes de fon diamétre vers l'Orient une lumiere informe , qui fembloit imiter la phafe de Venus, dont la rpndeur étoit diminuée du côté de l'Occident. Le diamétre de ce Phénomene éroir à peu près égal à la quatrième partie du diamétre de Venus. Je Pobfervai attentivement pendant un quart d'heure, & après avoir interrompu lPobfervation l’efpace de quatre ou cinq minutes, je ne la vis plus : mais Le jour étoit grand. J'avois vü une apparence femblable qui imicoit la phafe de Venus le 25. Janvier de l’an 1672. depuis 6 heures 52 minutes du matin jufqu’à 7 heures 2 minutes, quand la clarté du Crépufcule la fit évanoüir. Venus étoit alors en croiflant , & ce Phénomene qui étoit égal à peu près à la quatriéme partie du diamétre de Venus, étoit aufli en forme de croiffant. Il étoit éloigné de la corne auftrale du diamétre de Venus, du côté del’Occident. Dans ces deux obfervations j'ai douté fi ce nc feroit pas un farellite de Venus qui feroit d’une confiftance moins propre à re- fléchir fa lumiere du Soleil , & qui auroit à peu près la mê- me proportion à Venus que la Lune à la terre , étant à la même diftance du Soleil & de la terre, que Venus, donc ilimiteroit les phafes. Mais quelque recherche que j’aye faite après ces deux obfervations , & en divers autres temps , pour achever une découverte de figrandeimpor- tance, je ne lai jamais pû voir que ces deux fois. C’eft pourquoi je fufpends mon jugement fur ce Phénomene. Silrevient plus fouvént , on aura ces deux époques, qui comparéesaux autres obfervations pourront fervir à trou- ver les régles de fon retour, s’il fe peut réduire à quelque reble. 0, Le 3. Septembre à 3 heures du matin le Ciel étant fe- 184 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE rein , j'employai tout ce qui reftoic de la nuit à chercher par la lunette tout autour de Venus le Phénomene ob- {erve le 1 8. mais je ne vis rien de femblable. Les nuits fui- vantes les nuages m’empêcherent d’obferver la lumiere, & de voir une Comére qui pañla près de fon terme fep- tentrional. à Le Pere Richaud , un de ceux qui ont été choifis pour aller à Siam en qualité d’Aftronomes du Roi, obferva cette cométe à Pau, & il me communiqua les obferva- tions qu'il en fit depuis le 7. jufqu’au 15. de Septembre, dont voici abrégé. Longitude € latitude de la Comete obfervée à Pau au mois de Septembre 1686. près du Crepuftule du matin. Jours Longitude Latitude du mois. de la Comete. Septentr. | Sig D.M | D.M. 7 { OREL ES DO EPA VAR PRE | 9_25$ EE Re PA 2 10 & 29 45 9 40 Li np GTS 11.180 Par la comparaïfon de ces obfervations avec celles du 9. de Septembre 168,5. rapportées au nombre 32.il pa- roit que la trace de cette Comete qui pañloit le long du col du Lion, étroit enfermée dans l’efpace auquel la lu- miere s’étendoit du côté du Septentrion; & en compa- rant enfemble les obfervations de la Comete pendant huit jours qu’elle fut obfervée à Pau, on voit qu’elle fai- {oit à peu près un degré par jour, qui eft un mouvement peu different de celui par lequel le Soleil , & par confé- quent notre lumiere s’avance vers l'Orient. Le 15. Septembre à 3 heures du matin la lumiere paf_ foic entre Venus, qui écoit au 1,9. degré du Lion près de Pécliprique, QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 185$ d'écliptique, & la lune qui écoit à fon decours au 22, de. gré du Lion avecune latitude feptentrionale de s degrez, & venoit de fe lever. La lumiere pañloit aufli entre le pe- tit Chien & les rêtes des Jumeaux, & rencontroit la voye de lait au pied luifant des Jumeaux. A 3 heures 20 minutes 26 fecondes les deux cornes de la Lune étoient en ligne droite avecune Etoile fixe qui eft l’auftrale dans le col du Lion : elle étoit éloignée de la corne feptentrionale de la Lune d’un cinquiéme de fon diamétre. Je fis diverfes autres obfervations du côté de l'Orient fans voir la Comete qui devoir être plongée dans le Crepufcule. Le 16. Septembre à 3 heures 10 minutes du matin la lumiere étoit étenduë à peu près comme le jour préce- dent , mais elle comprenoit Venus. Elle pañloit aufli entre le petit Chien & la têce du fuivant des Jumeaux. Près de Phorizon elle rafoit les Etoiles du col du Lion. Le 17. Septembre la lumiere paroïfloit fort claire de: puis Venus jufqu’aux épaules des Jumeaux , & continuoit foiblement jufqu’aux pieds , où elle fe cerminoit à la voye de lair, qui en cet endroir étoit plus claire que notre lu- miere , au lieu que dans la partie inferieure vers l’hori- zon cette lumiere étoit plus claire que la voye de lait. Le 10 Septembre la lumiere paroifloit diftinétement, Elle pafloit par Venus qui divifoit fa largeur inégallement, de forte qu’un quart étoit du côté du Midi, & trois quarts du côté du Septentrion , où elle frifoit la moyenne du col du Lion. Elle pañloit par l’Ecrevifle , & fa plus grande clarté fe rerminoit entre la petite du petit Chien, & la rète plus feptentrionale des Jumeaux. Le refte qui éroir plus foible , alloit joindre la voye de lait aux pieds fepten- trionaux des Jumeaux. Depuisle 12.jufqu’au 16. de Septembre il parut des taches dans le Soleil. Les Ambafladeurs de Siam qui vin- rent à l’'Obfervatoire le 2 $. de ce moisles obferverent. Rec. del Ac. Tom. VIII. Bb 186 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE Le 27. Septembre à 3. heures 36. minutes du matin la lumiere pañloit fur Venus , qui étoit au 4. degré de la Vierge avec un degré de latitude feprentrionale , & étoic peu éloignée du bord auftral de la lumiere : elle pafloit auffi par le cœur du Lion, & s’étendoigaux Etoiles du col. Elle traverfoit l’Ecrevifle, & alloic fe terminer à la voye de lait aux pieds feprentrionaux des Jumeaux : elle écoit plus claire que la voye de lait jufqu’à 30. degrez de hauteur fur l’horifon : le refte écoic plus foible, Le 22. Octobre la partie de la lumiere plus claire que la voye de lait s’étendoit jufqu’à l'Ecoile qui fuit le cœur du Lion, & un peu plus loin vers le cœur : du côté du Sep- tentrion elle rafoit prefque la queuë du Lion :du côté du Midyily avoit des nuages quiempêchoient d’en voir les termes. À 4. heures 48. minutes je reconnus que la lu- miere pafloit au-delà du cœur du Lion. Ainfi la longueur de la lumiere depuis le Soleil étoit d’un peu plusde 66. degrez, fa largeur à peu prèsde 14. degrez. Le 23. O&obre à 4. heures & demie du matin la lumie- re ne paroifloit pas fi claire que le Jour précédent: elle s’é- tendoit jufqu’au cœur du Lion. A 5. heures Saturne, Ve- nus & Mars, & l’aifle auftrale de la Vierge paroifloient près de fon extremité auftrale ; enfuite ces Aftres me pa- rurent au tiers de fa largeur.La méridionale des trois dans la cuifle du Lion étoit près de fon extremité fepten- trionale , d’où il paroît qu’elle ne s’étendoit pas tant en largeur que le jour précédent, quoiqu’elle eût à peu près Ja même lonsueur. Le 14. Novembre à 5. h. du matin la lumiere fembloit rafer du côté du Midy Saturne & Mars, & aller jufqu’aux pieds de derriere du Lion, à 70. ou 71.degrez de diftan- ce du Soleil: elle fembloit courbée, & avoir la figure d’u- ne faux. Du côté du Septentrion elle fe terminoit à l’aifle #eptentrionale de la Vierge. Le même jour M. Fatio obferva ce Phénomene lumi- mio taerté sn stintstts QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 187 neux le matin à Amfterdam. Il parut d’abord obfcur & aflez mal terminé : il fembloit être en même temps fort « tranfparent & fort foible, furcout vers la pointe, quine « paroifloit pas s'étendre plus avant que jufqu’a deux Etoi- « les voifines de l’écliptique, & éloignée de 72. degrez & « demi du Soleil. =: A 4. heures & demie lorfque Saturne avoit déja com-« méncé de paroître au - deflus de quelques maifons , les « deux bords du Phénomene femblerent s'être rangez plus au Midy, &h lumiere parut fort vive autour de cette « Planete. Lorfque Mars &lPépy de la Vierge parurent, la lumiere qui avoit-d’abord femblé être prefque route en- tiere au Seprentrion de l’écliprique , étoiten grande par- « tie du côte du Midy; fon milieu néanmoins étoit Encore « éloigné de l’écliptique à peu près d’un degré versle Sep- tencrion. La force & la vivacité de cette lumiere étoit fi grande, qu’il eft furprenant que perfonne ne la regarde autrement que comme un fimple broüillard. Elle paroif- « foit encore lorfque l’on pouvoit déja diftinguer divers objets fur la Terre, &alorsle milieu de fa lumiere fem- « bloit être à peu près fur l’écliptique :la pointe du Phéno_. mene parut toûjours environ dans le même endroit, quoi- « qu’elle ne für pas fort claire. Durant les Obfervations fai- à tes avant le commencement du crepufcule , les deux bords du Phénomene regardez comme immobiles près de l'endroit où étoit la pointe , parurent s'approcher du « Midy, le feptentrional par un angle de ro. degrez, & Je, méridional par un angle de 5. degrez. M. Fario attribuë ce changement au mélange de la clarté que le Soleil ré- pand vers l’horifon au commencement de fon crepufcule, quiaugmente peu à peuen force &en étenduë, & au cre- pufcule de la Lune qui n’éroit pas encore nouvelle, & éroit éloignée d’environ 20. degrez du Soleil , & fort voi. fine de Venus. J'obfervai le même matin Venus avec la Eune. Venus Bbij 188 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELÉSTE écoit dans le même verticale que la corne inférieure de fa Lune à $. heures $o. minutes , & plus baffle d’un diamétre de la Lune & un quart. A 7. heures 19. minutes je la vis en ligne droite avec les cornesde la Lune , & éloignée de la corne méridionale de deux tiers du diamétre de la Lu- ne à la hauteur de 14. degrez $4. minutes fur l’horifon. Le 12. Novembreà ÿ. heures trois quarts du matin la lumiere étoit fortlarge, & s’étendoit jufqu’à Mars, qui étroit au 20. degré de la Balance avec un degré de latitu- de feprentrionale. Le crepufcule commenGa à 6. heures. . Ayant comparé enfemble les Obfervations faites la même nuit à Paris & à Amfterdam, on yÿ trouve quelque différence : mais il ne faut pas s’en étonner, parce que dans le même lieu il y a eu auffi de la difference confidéra- ble en peu d'intervalle de temps : joint que deux Obferva- teurs dans le même lieu & dans le mêmetemps ne s’accor- dent pas toujours dans la détermination des bornes de la Jumiere, où elle eft ordinairement foible & ambiguë ; ce quiempèchera toùjours de pouvoir déterminer la paral- laxe de ce Phénomene , comme je remarquai dans le Journal. Sans cela on diroit qu’au temps de ces Obferva- tions la lumiere avoit de la parallaxe, puifqu’à Paris fon bord méridional parut rafer Saturne & Mars, & qu’à Amifterdam ces Planetes parurent enfoncées dans la lu- miere que la parallaxe devoit auffi jerter plusau Midy. Obfervations de l'année x 687. pendant l'Hyver € le Printemps. XXXVI.Lerr. Janvier 1687. à 7. heures & trois quarts du foir la lumiere étroit fur le Poiflon auftral pref- que ronde , & envoyoitune maniere de queuë fur la rêre de la Baleine. La nouvelle Etoile qui paroît & difparoît tous les ans dans le corps dela Baleine, paroïfloit plus grande que je nel’avois jamais vûë, & furpafloiten gran- deur Menkar. RAT AL ARRET 7 QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 189 + Le 4. Février à 7. heures du foir la lumiere étoit gran- de fur le Poiflon auftral. Elle rafoit du côté du Sepren- trion l’aifle occidentale du Pegafe, & en cet endroit elle étoit large comme le quarré du Pegale, c’eft-à-dire, de 13. à 14. degrez. Elle continuoit fur la Conftellarion d’Aries, & fe terminoit un peu au-deflous des Pleïades qu’elle laifloit au Nord. Ainfi la longueur de cette lumie- re depuis le Soleil paroïfloit environ de 100. degrez. Le 5. Février à $. heures du foir la lumiere rafoit l’ex- trémité de l’aifle du Pegafe , & pañloit par les mêmes Etoiles que le jour précédent. La nouvelle Etoile de la Ba- leine , à la vûë fimple, paroïfioit égale à Menkar ; mais. par la Lunette ellefembloirplus grande. Le 2. Mars à 7.heures 38. minutes du foir la lumiere pañloit par l’extremité de l’aifle du Pegafe , par la Conftel- lation d’Aries, & par la tête de la Baleine ; & elle alloic infenfiblement fe perdre dansle front du Taureau. Ainfi fa longueur depuisle Soleil paroifloit de 8 7. degrez ; & fa largeur , de 18. Le 4. Mars à 7. heures 5 o. minutes la lumiere étoir plus claire que d'ordinaire, maiselle ne paroïfloit pas s’éten- dre au-delà des pieds de devant d’Anies , & la partie que l'on en voyoit paroifloit plus large que longue. Les der- nieres Obfervations comparées enfemble font paroître une grande irrégularité dans l’extenfion apparente de certe lumiere. | Le 7. Mars, après le paflage du grand Chien parle Méridien , on voyoitla lumiere érenduë fur la queuë du Poiflon auftral , fur le lien des Poiflons , fur la tête de la Baleine, & fur la Conftellation d’Aries dont les cornes étoient à fon extrémité boréale, & l'Etoile qui eft fous Pœil de la Baleine à fon extrémité auftrale. Elle pafloit par les Pleïades , & fe terminoitinfenfiblement aux Etoi- les qui font dans le col du Taureau , & un peu après elle fembloit s'étendre jufqu’à la voye de lair. Dans cette der. Bb ii 190 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE niere Obfervation fa longueur depuis'le Soleil éroit de 90. degrez , & fa largeur fur la Conftellation d’Aries & de la Baleine, de 19.a 20.degrez. Le $. Mars à 7. heures & demie du foirla lumiere écoit fort large près del’horifon. Du côté du Septentrion elle approchoit de la tête d'Andromede : elle comprenoit le lien des Poiflons , & coute la Conftellation d’Aries. Les deux Etoiles qui compofent la premiere de cette Conftel- lation étant vüës par une Lunette de 34. pieds paroif foient parfaitement rondes & bien terminées , & éloi- gnées l’une de l’autre de trois de leurs diamétres. Elles écoient dansle même cercle de déclinaifon, fuivies d’une petite Etoile qui pañloit 1 $. fecondes après la derniere de ces deux Etoiles. Pour ce qui eft de l’Etoile de la Baleine vüë par la même Lunette, elle paroïffoit un peu longue, & étoit fuivie d’une petire Etoile plus méridionale d’une minute & demie , qui pañloit 7. fecondes aprèselle. Le 10. Mars à 7. heures & demie la lumiere dont la largeur comprenoit 2 3.degrez , étoit entre l'Etoile lui- fante d’Aries & la queuë de la Baleine.Sa longueur arrivoit à l’oreille boreale du Taureau ; & prife depuis le Soleil, elle étroit de 80. degrez. Le 14. Mars à 8. heures du foir le Cielétant couvert du côté d'Orient , & découvert du côté d'Occident , on voyoit la lumiere commeune fumée blanche qui pañloit fur la Conftellation d’Aries & par les Pleïades. La voye de lait da même côté paroïfloit auffi comme une fumée, & l’une & lPautre écoient fort éclatantes. | Le 31. Marsà 8. heures du foir la lumiere pafloit par la Conftellation d’Aries , & par celle du Taureau au-delà de fon oreille boreale. Du côté du Septentrion elle rafoir le triangle & le pied méridional de Perfée, & du côté du Midy elle rafoit les Etoiles qui font fur la cuifle du Tau- reau. Sa largeur en cer endroit étoit de 27. degrez. Le r, Avril à 9. heures & un quart du foir la lumiere QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. T9 pafloir entre le pied méridional de Perfée & le genou du Taureau. Sa largeur évoit de 24. degrez, & en longueur elle s’étendoit jufqu’a la voye de lait, avec laquelle elle fe confondoit. Après ces Obfervations que la longueur des crepufcules a obligé d'interrompre , on a entendu parler de divers globes de feu qui ont paru au Ciel en France , en Allema- gne, en Hongrie, & en Sicile. Comme Kepler dans fon Traité des Comeres n’a pas crû devoir pafler fous filence. ces fortes d’apparences dont il avoit entendu parler , ilne fera pas hors de propos de parler ici de quelques-uns de ces feux qui ont été vüsa Paris & aux environs. Ilen parut un à l’Obfrvatoirele 2 1. de May à 8. heu- res 40. minutes du foir à l’'Oüeftavec un peu de déclinai. fon vers le Sud , à la hauteur de 30. degrez fur Phorifon, fa grandeur apparente étant un peu moindre que celle de la Lune. Ce feu s'arrêta quelques fecondes à cette hau- teur, & enfuireil fe divifa en plufieurs parties qui s’écar. terent de toutes parts, comme font les fufées lors qu’elles crévent en l’air. Des perfonnes qui alloient à Verfailles l’obfervérent en même remps & dela même maniere en pañflant par Giroflay. Il parut devant eux du côté de Ver- failles, c’eft-à-dire, à l'Occident , comme à l’Obferva- toire, &il devoit paroître plus élevé à caufé de la paral- laxe. Cependant autant qu'on a pü juger par une eftime grofhere , ils ne l’auroient pas pû voir commodément du fond d’un caroffle, comme ils firent, s’il avoit été élevé plus de 40. degrez fur l’horifon , & par conféquent il -pouvoit être élevé fur la furface de la Terre prefque du double de la diftance entre l’Obfervatoire & Giroflay,qui eft detroislieuës. * Il parucun autre globe femblable le 2 $.de May versles 9. heures du foir près de Maintenon, qui avoit fon cours aflez vite d'Orient en Occident ; & dansune demi-minu- te de temps, ou à peu près, il pafla depuis la Lune qui 192 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE étoit au 19. degré du Scorpion, jufqu’à Saturne qui étoit au 6. degré de la Balance. Il écoit à fa fin lors que je fus appellé pour le voir. On eut peu après deplufieurs Provinces diverfes rela- tions d’autres globes femblables qui y avoient paru en di- vers autres jours du même mois , &iln’ya point de mé- moire qu’on en ait vû un fi grand nombre en fi peu de temps. Obfervations du Crepufcule Solficial de cette année 1687. XXX VII. Au Solftice d'Eté de certe année 1687: la Lune approchant de fon plein, toute la nuit étoit fi clai- re que les plus petites Etoiles étoient toutes effacées ; de forte que l’on ne pouvoit prefque diftinguer la voye de lait. On voyoit néanmoins du côté du Septentrion une lumiere beaucoup plus claire que le refte du Ciel, laquelle fuivoit le Soleil d'Occidenten Orient, & ne s’effaça pas entierement , même lorfque la Lune fut pleine : mais vers la fin du mois de Juin , quand la Lune commença de fe lever deux heures après le coucher du Solcil , on voyoit diftinétement la voye delait avant que la Lune füt levée ; & après qu’elle étroit un peu élevée fur l’horifon, la voye de lait s’effaçoit, maisla lumiere du côté du Seprentrion {£& voyoirencore, quoique plus foiblement. Au commen: cementde Juillet, lorfque la Lune ne fe levoit que vers le minuit, la lumiere feprentrionale étoit fort blanche le long de l’horifon jufqu’à 1 1. heures du foir ; & de la juf- qu’à minuit il paroifloit au Septentrion une lumiere plus foible qui fe mêloit enfuire avec celle de la Lune quife levoit. | Aprèsle 2. de Juillet, quand la Lunene fe leva qu’a- rès minuit , la lumiere feprentrionale parut encore plus Étibhe jufqu’à 1 1. heures : mais enfuite elle s’affoiblit en forte que fur le minuit il y avoit peu dedifference entre la clarté qui étoit au Seprentrion & celle que la Lune com- mençoit QUI PAROIST DANS'LE ZODIAQUE. 193 - mençoit de faire paroîtreàl’Orientavant fon lever. Les jours fuivans jufqu’au ro. de Juin , quand la Lune nef levoit que fortrard, cette lumiere feprentrionale fe voyoit à minuit entre les pieds de devant de la grande Ourfe & la Chévre, qui éroient prefque à égale diftance ‘du Méridien , l’une du côté d'Occident, l’autre du côté d'Orient :elle formoit comme un arc qui fe perdoit in. fenfiblemenc à une hauteur égale à celle de ces Aftres. . On peur douter fi cette lumiere étoit celle du Crepuf- cule ordinaire fimple , ou fielle étoir mêlée de la lumiere Zodiacale, qui le plus fouvent 2 beaucoup de latitude bo- reale : c’eft ce que l’on ne fçauroit déterminer que par les hypothefes. La même lumiere qui dans ce climat vers le Solftice d'Eté fuit le mouvement du Soleil après qu’il eft couché, & allant d'Occident en Orient le long de l’horizon fe trouve au Nord à minuit, & continuë fon mouvement vers le Nord-Eft, fembleavoir été ohfervée par Hippar- que , qui felon Strabon au 1. livre de fa Géographie avoit remarqué que cela arrive vers le Boriftene , & dans la Gaule Celtique où nous fommes, où il dit qu’en Eté pen- dant toute la nuit on voit la lumiere du Soleil qui tourne d'Occident en Orient. Prolomée donne 49. degrez de latitudeà Boriftene, Ville près de l'embouchure du fleu- ye du même nom , appellée autrement Olbia ; & cette la- titude n’eft differente que de 9. minutes de celle que nous trouvons à Paris, de forte que Paris & Boriftene font à … peu près fous le même parallele. Xylander fair deux fau- tés dans fa traduction de Strabon : l’une eft, qu’au lieu de traduire ro où +5 #k, lumen folis ,il met /olem, comme LA même fe voyoit coutela nuit dans ce climat en Eté ; l’autre , qu'au lieu de traduire àrd rie dUveos mi rûv Svaronÿr, ab occafu in ortum , il dit 46 ortu in occafum, ce qui. donne une idée toure différente de ce Phénomene que l’on voit s’avancer le long de l’horifon feptentrional Rec. del Ac. Tom.F III. CE 494 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE d'Occident en Orient. Selon nos Obfervations on le voit à Paris depuisle commencement de Juin jufqu’au 10. de Juillet, qui eft tout leremps pendant lequel le centre du Soleil ne defcend pas ici à minuit de plus de 19. degrez fous l’horifon , & qui eft auffi le terme qu’Alhazen & Vi- tellion fuivis par plufieurs Aftronomes donnent au cercle des crepufcules, quoique d’autres l’étendenc un peu plus ou un peu moins. On le diftingue mieux en l’abfence de la Lune , dont la préfence , particulierement dans fon plein, éclairant l’hémifphere fupérieur , empêche de diftinguer fi nettement fa lumiere de celle du crepufcule, Comme ceux quiont mefuré la longueur des crepufcules n’ont pas pris aflez de précaution pour les diftinguer des autres lu- mieres, & particulierement de la nôtre, qui peut avoir été vifible au temps de leursobfervations & avoir été con- fonduë avec celle des crépufcules ; leur mefure n’eft pas certaine. On pourra mefurer ces crepufcules avec plus de certitude par les Obfervations que nous avons faites plu- fieurs fois de l'heure & de la minute que nous les avons vû commencer. Plufieurs Obfervations faites au temps de l’année que le crepufcule a paru évidemment diftingué de notre lumiere, nous ont donné la profondeur du cercle des vérirablescrepufcules de 1 7. degrez fous l’horifon, Strabon parle encore de la lumiere no&urne du Solfti- ce d’Eté dans notre climar vers la fin du même Livre fe- cond, en des termes qui font douter fi cet Auteur n’a pas eu quelque connoïflance de notre lumiere. » Ceux qui font éloignez, dit-il, de Bizance de 3800. » ftades , ont les jours du Solftice d'Eté de 16. heures équi- » noxiales, &ontla Conftellation de Cafliopée dans leur > cercle arctique ( quieft celui qui rafel’horifon. ) Ceslieux » font autour de Boriftene & des parties auftrales des Palus » Méotides, éloignez de l’Equateur d'environ 34100. fta. + des, (qui, felon Strabon, Hipparque & Eratoftenes fonc » 48. degrez 43. minutes, ) & en Eté pendant les nuits QUI PAROÏÎT DANS LE ZODIAQUE. 195 prefqu’enrieres l'endroit de l’horifon qui eft du côté du « Septentrion , eft éclairé du Soleil par fa lumiere qui tour = ne d’Occidenten Orient. Car le tropique d’Eté s’yabaif. = {e fous l’horifon d’un demi Signe , & d’une douziéme par- « tie d’un Signe, ( qui fonc en tout 1 7. degrez & demi)& il « faut que le Soleil s’y abaiffé cout autant fur le minuit ; & = même dans notre Païs , ajoute Strabon, le Soleil qui eft « fiéloigné de l’horifon , avant le crepufcule du matin & < après celui du foir, éclaire l'air du côté d'Occident ou du = côté d'Orient. Au refte , en ces Païs_là le Soleil ne s'éleve « aux jours d’hyver cout au plus que de neuf coudées. Une « coudée felon la mefure desanciens fair dans le Ciel deux degrez , comme il paroît par ce lieu de Strabon, & par diversautres que nous avons éxaminez ; de forte que 9. coudées font 1 8. degrez, qui eft la hauteur apparente du bord fupérieur du Soleil que nous obfervons à Paris au midy du Solftice d'hyver. Ce que Strabon dit de l'air éclairé par le Soleil dans fon climat avant le crepufcule du matin & après celui du foir, du côté d'Orient ou d'Occidene, paroît être quelque chofe de different des crepufcules, comme l’eft notre lue miere ; ce qui donne lieu de douter fi cet Auteur n’en au- roit pas vû quelque veftige. Des Crepuftules d'Eté dans les Païs Septentrionaux. . X X X VIIL L’Auteur dela relation du Groenland cité par M. Gaflendi au tome 2. pag. 100: parle à la page 99. d’une lumiere remarquable que l'on y voit du côté du Septentrion pendant les nuits d'Eté, en ces termes: L’Eté « nt eft toujours beau jour & nuit , fi l’on doit . appeller nuit ce crepufcule perpetuel qui occupe en Eté « tour J'efpace de la nuit. Comme les jours y fonc erès-courts « en Hyver, les nuitsen récompenfe yfonc très longues, & « * la nature y produit une merveille que je n’oferois vous « écrire, fi la Chronique Iflandoife ne F'avoic écrire comme = | Cci 196 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE. - unmiracle. Il fe leveen Groenland une lumiere avec ta = nuit, lorfque la Lune eft nouvelle, ou fur le point de le > devenir, qui éclaire tout le Païs, comme fi la Lune étoit > en plein ; & plus la nuit eft obfcure, plus cette lumiere > luit, Elle fair fon cours du côté du Nord , à caufe de quoi > elle eft appellée lumiere Seprentrionale : elle a le regard » d’un feu volant, & s'étend en l’air comme une haute & > longue paliffade. Elle pañle d’unlieu à l’autre, & laifle de > la fumée aux lieux qu’elle quitre : elle dure toute la nuit, >» & s’'évanoüit au Soleil levant. Cet Auteur ajoure que cette lumiere Septentrionale fe voit clairement en Iflande, & en Norvege , lorfque le Ciel eft ferein, & que la nuit n’eft troublée d'aucun nua- ge ; qu’elle n’éclaire pas feulemenr les peuples de ce mon- de arctique , mais qu’elle s'étend jufqu’à nos climats ; &àl croit que cette lumiere eft la même qui a été obfervée par M. Gaflendi le 13. Septembre 1621. & décrite dans la vie de M. de Peirefc, & ailleurs appellée l’Aurore Bo- réale. Mais ce Phénomene obfervé par M. Gaflendi, comme. il paroît par fa defcription, eft un météore rare , accom: pagné d’une diverfité d’apparences qui ne conviennent point au crepufcule d'Eté, ayant été obfervé au mois de Septembre ; ni à notre Phénomene, qui en ce remps-là de l’année ne paroît point au Seprentrion, comme celui de M. Gaflendi, mais s'étend du Sud-Eftvers le Midy, com- me il paroît par les Obfervations de l’année 1 68 5. & 86. que nous avons rapportées. oc Ce Phénomene du Groenland pourroit donc plûrôt être le crepufcule mêlé de notre lumiere, qui eft plus éclatante lorfque la Lune ne paroît point. On à pourtant vû anciennement d’autres lumieres qui ont plus de rapport à l'aurore boréale qu’à la nôtre. Calvifius en l’année 992. rapporte quela nuit de Noël fl parut du côté du Septentrion une lumiere fi grande, QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 197 qu’elle paroifloit être celle du jour. Cétoit près du Solfti- ce d'Hyver , quand le Soleil s’abbaifle plus profondément fous l’horifon, & qu'il eft pluséloigné de faire les crepuf- cules du côté du Septentrion : c’éroit aufli le remps de l’année auquel notre lumiere paroît le matin étenduë du Sud-Eft vers le Midy , & le foir du Sud-Oïüeft vers le Midy, bien loin de paroître du côté du Septentrion. Pline au chap. 33. du livre 2. de l’'Hiftoire naturelle, dit que fous le Confulat de Caïus Cecilius, & de Gneïus Pa- pirius, qui fut 1 11.ansavant l’époquede}esus-CHRISF, on vit une lumiere du Ciel pendant la nuit, & qu’on l’a remarquée diverfes autres fois ; de forte qu'il fembloit qu'il y eût pendant la nuit uneefpece de jour. Mais com- me il ne dit pas en quel endroit du Ciel certe lumiere pa- rut, ni en quel temps de l’année , on ne fcauroit dire fi certe lumiere fe peut réduire à une de ces trois efpeces dont nous venons de parler. La nôtre jufqu’à préfent ne nous à jamais paru fi vive , qu’elle fafle l'apparence du jour , & on ne la voit jamais mieux que quand les petites Etoiles paroiflent. Bi 19 Obfervations faites pendant l'Eté @ l'Automne de lan 1687. - XX XIX. Quoiqu’au mois de Juiller j'aye cherché du matin , lorfque la Eune n’étoit point fur l’horifon, fije ne pourrois point diftinguer lalumiere; je ne pus rien voir qui für évidemment different de la voye de lait fur la- quelle elle devoit tomber entre le Taureau & les Jumeaux. Il eft vrai qu’il y avoir de la clarté du côté du Septentrion; mais je doutois fi elle n’appartenoit point au crépufcule qui devoir bientôt paroître. Seulement le 14. de Juiller à 1. heure du matin je vis les Pleïades dans une blancheur qui fembloit augmenter la largeur de la voye de lait , la- quelle paroifloit diftin&tement. - Le r1. d’Aouft à 2. heures 20. minutes du matin , > Ccii 198 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE Conftellation des Jumeaux étroit toure dans la lumiere, qui fembloit aufli augmenter la largeur dela voye de laic, à laquelle elle fe joignoit aux pieds des Jumeaux. J'eus quelque foupçon qu’il en pafloit un rayon entre les cornes du Taureau ; mais cela n’étoic pas aflez évident. à A 2. heures 24. minutes le crépufcule commençoit, & la lumiere s’effaçoit. Le 14. d’Aouft à deux heures & un quart du matin, la même apparence que j'avois obfervée entre les cornes du Taureau fe voyoic encore. J'y dreflai la Lunerte, & j'y trouvai quantité de petites Etoiles qui en pouvoient être la caufe. Le 18. d’Aouft depuis deux heures jufqu'à trois & de- mie du matin, Le Ciel étant couvert du côté d'Orient, il failoic des éclairs fi fréquens de ce côré-là, que j'en com- prois 50. & quelquefois 60.en une minute. Le 30. d’Aouft le matin à une heure & demie, l’hori- fon oriental entre les Tropiques étoir éclairé comme dans le crépufcule : je crus que ce pouvoit être des vapeurs éclairées de la Lune. | Le 4. Septembre à 2.heures 28.minutes du matin la lumiere paroifloit fur la poitrinedes Jumeaux. A 2. heures 31. minutes la Lune fe levoit ; &commeelle étoic fur la fin du decours, elle n’effaçoit pas la lumiere qui s’éten- doit un degré & demiau-delà versle Septentrion, & de ce coté-la elle laifoit les deux têtes des Jumeaux , & alloit s'unir à la voye de lait au plus Seprentrional de leurs pieds. Le côté méridional de la lumiere pafloit par le point qui fait un triangle équilateral, avec les deux claires du petit Chien du côté du Septentrion , & par le pied luifant des Jumeaux. Si l’on avoit continué les deux côtez dela lumiere par la voye de lait, ils fe feroientunisau-delà de la corne auftrale du Taureau , où la lumiere ne paroifloig point. Elle étoit un peu plus claire que la partie de la voye de lait qui étoit au-deflus de l'endroit où elle la rencon- * QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE: 199 étroit. Le petit Chien étoit dans un efpace bleu compris æntrela blancheur alé lumiere d’un côté, & la voye de Jait de l’autre. Le côté méridional fembloit aller en {er- pentant, peut-être à caufe d’une traifnée d’Etoiles qui s’y trouvoit. Les genoux des Jumeaux étoient dans l’axe de ‘k lumiere. Le 7. Septembre à z. heures du matin la lumiere s’éren- doit für le corps des Jumeaux, &fe joignoir à la voye de lait aux pieds feptentrionaux de cette Conftellation. A 2. heures & un quart tout le Ciel fe couvrit. Le ro. Septembre à une heure du matin la lumiere fe voyoit fur les Jumeaux , dont la tête méridionale étoit au bord feptentrionale de la lumiere. Elle fembloit pañler au-delà de la voye de lait fur la corne méridionale du Taureau, de forte que fa longueur depuis le Soleil auroic été de 92. degrez. L’horifon du côté d'Orient étoit cou- vert de nuages quiempêcherent de voir le refte de la lu- miere. À 2.heures & demie le petit Chien étoit décou. vért, & on voyoir à côté de lui vers le Seprentrion un nuage fort éclairé. Le 12. Seprembre la lumiere s’étendoit fur le ventre & fur la poitrine du Lion , fur l’Ecrevifle, & fur la poitrine des Jumeaux, où elle fe rerminoit ; de forte que fa lon- gueur n’éroit que de $ 5. degrez. Le côté feptentrional pafloitentre lamoyenne & la plus boréale du col du Lion, & fe recourboit un peu fur l’Ecrevifle. Il y avoir du côté du Midy des nuages qui empêchoient de déterminer fes bornes : on la voyoit néanmoins de ce côté-là érenduë deux ou crois degrez au-delà du cœur du Lion. … A 4. heures 1 x. minutes le crépufcule paroifloit le long . dél’horifon, & la lumiere commençoit à s’effacer. - Le 16. Septembre à une heure & un quart la lumiere pafloit par la poitrine des Jumeaux , & fe terminoit à leurs pieds, où elle avoit une grande largeur. Un peu après le _. Cielfe couvrir. t 200 DECOUVERTE DE LA.LUMIERE. CELESTE ‘ Le 17. Seprembre à la même heure je vis la lumiere aù même endroit , & elle continua de paroître autant de temps que le jour précédent, le Ciels’étant auiñi couvert ‘un peu après. Le 19. Septembre à 4. heures du matin la lumiere s'é- tendoit fur le Lion & fur l’Ecrevifle, & fe cerminoit à Pétoile de la poitrine des Jumeaux. Le cœur du Lion étoit prefqu’au milieu de fa largeur : fon côte feptentrio- nal pafloit par les Eroiles du col du Lion, & le méridional prèsde la rête de l’'Hydre. Le 20. Seprembre à 3 heures & trois quarts, quoique la Lune füc encore fur l'horizon, & qu’on eût de la peine a diftinguer la voye de lait, on voyoit la lumiere fur le Lion & fur l’Ecrevifle , le cœur du Lion divifant inégale- ment fa largeur , dont la plus grande partie qui étoit du coté du Septentrion rafoit la luifante du col, & l’autre partie du côté du Midi la patte précedente du Lion. À 4 heures la Lune fe coucha , & après qu’elle futen- tierement couchée, la lumiere paroïfloit plus claire fur le Lion , quoique la voye de lait à la même hauteur ne parüt prefque point. Sa longueur fe terminoit infenfible. ment aux genoux des Jumeaux, de forte que depuis le Soleil elle étoit de $0 degrez. o A 4 heures 24 minutes le Crepufcule commençoit, & occupoit Parc de l'horizon , compris entre lEft & le Nordeft. | À 4 heures 43 minutes la lumiere ne fe diftinguoic plus: Elle cefla de paroître entre le cœur & la queuë du Lion, Le ; O&obre à 2 heures du matin on voyoit fur le col du Lion un peu de lumiere qui alloit jufqu’à PEcrevifle, mais elle étoit foible. À 3 heures 48 minutes la lumiere étoit aflez claire en- tre le cœur du Lion qui étoit à fon bord méridional , &la luifante du col qui éroit à fon bord feptentrional, & elle alloit jufqu’à l’'Ecrevifle. Enfuice la Lune parut, & falu- miere fe confondoit avec l’autre. Le D QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 201 Le 8 d'Octobre à 3 heures du matin la lumiere parut fort claire fur la conftellation du Lion , dont le cœur la divifoit inégalement, de-forte qu’un tiers éroit du côté du Midi, & les deux autres tiers du côté du Septentrion. Les pieds du Lion étoient à fon terme méridional , & la moyenne du col à fon terme feptentrional , ainfi fa lar- geur éroit de 14 degrez. À 4 heures & demie la clarté au-deflous du cœur du Lion étoit très-grande, & la largeur de certe grande clar- té étroit de 12 degrez. Il yavoit des nuages deflus & def- “fous qui empêchoient de voir les bornes de fa longueur, mais à quatre heures 40 minutes on vit qu’elle ne pañloit pasau- deflus du cœur du Lion. Le 10. Oétobre à 4 heures & demie du matin la lu-. miere paroïfloit fur le Lion , & fur la tête de la Vierge : la. plus grande clarté étoit depuis le cœur du Lion ,ouun peu plus bas, jufqu’à l’horizon ou fort près de l'horizon, Ce qui reftoit au-deflus du cœur du Lion étoit fort dou. teux. : + Le r2.Oobre, étant au village appellé le Tremblay, à quatre lieuës de Paris au Nordeft, je vis à trois heures du marin la lumiere fort foible fur le Lion ; mais la partie de la voye de lait qui étoit à la même hauteur ne paroif foit aufli que foiblement. A cinq heures la partie orien- tale du Ciel étoit couverte de broüillards. : Le 1 5. d’'O&tobre à une heure & trois quarts du matin, à l'Obfervatoire,la lumiere fe voyoit foiblementc fur le col du Lion & fur l’Ecrevifle dont les Etoiles les plus luifantes paroifloient à fon terme méridional , & elle fembloit s’é- tendre prefque jufqu’à la tère méridionale des Jumeaux. La partie plus évidente fe rerminoit à un degré & demi de lEcrevifle: À 2 heures le cœur. du Lion paroiffoit à un tiers de la largeur de la lumiere, qui s’étendoit jufqu’à lécoile la plus claire du col. A 3 heures 40 minutes la lumiere étoit fort claire au- Rec. del Ac, Tom. VIII, Dd 1202 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE deffous du cœur du Lion , jufqu’à un degré de hauteur fur lhorifon. Elle paroifloit un peu concave du côté:du Midi, & plus convexe du côté du Seprentrion. À 4 heures & un quart le terme auftral de la lumiere étoit prefque perpendiculaire à l'horizon, & le boréal étroit incline vers le Midi. Le 2 Novembre à $ heures du matin M. Cufler vit la lumiere deflous le cœur du Lion. Il apperçut aufli Sa- turne qui parut pour la premiere fois apres fa fortie des rayons du Soleil, & qui étoit au bord méridional de la lumiere. Le 4. Novembre à trois heures & trois quarts du matin la lumiere parut fur la conftellation de la Vierge : elle fe terminoic infenfiblement & en pointe à l’Etoile qui eft dans la cuifle du Lion la plus proche de Pécliprique. L’E- toile feprentrionale dans la ceinture de la Vierge étoit à fon bord feptentrional ; & la méridionale étoir éloignée un degré & demi de fon bord méridional. Elle paroïfloit un peu concave du côté du Midi, & convexe du côté du Septentrion. À $ heures 30 minutes Sarurne parut au milieu de la largeur de la lumiere, l’épi de la Vierge étant près de fon terme méridional. A ÿ heures 37 minutes le Crepufcule commença de s'é- tendre le long de l’horizon. j Le 14. Novembre à 4 heures + on voyoit la lumiere fur Ja partie de la conftellation de la Vierge qui étoic fur l'horizon: elle fe terminoit à la jambe occidentale du Lion près de l’écliprique, ou un peu plus loin vers le ventre. La feprentrionale de deux Etoiles claires dans la ceinture de la Vierge étoit au côté feptentrional: la méridionale étoit prefque dans le milieu de fa largeur, ou un peu plus près du côté méridional. Proche l'horizon la lumiere s’éten- doit du côté du Septentrion jufqu’au genoüil feptenrrio- nal de la Vierge. QUI PAROÎT DANS LE ZODIAQUE. 203 À 4 heures 38 minutes Saturne parut près du milieu de la lumuere ; & un peu après l’épi de la Vierge s'étant levé, parut dans la lumiere près de fon côté méridional ou un demi-degré plus vers le Seprentrion. À 5 heuresla partie de la lumiere qui comprenoit Sa- rurne& l’épi de la Vierge étoir beaucoup plus claire que la voye de lair : cette plus grande clarté n’arrivoit qu’à lEtoile méridionale de la ceinture dela Vierge. A 5 heu- res 48 minutes l'aurore commençant à paroître , effaça peu-à-peu la lumiere. Le 17. Novembre à $ heures &un quart Saturne & l’épi de laVierge fe voyoient dans la lumiere qui étoit plus clai- se qu'ailleurs autour de ces deux Aftres. L’épi éroit au bord méridional où il y avoit unebréche. Saturne divi- foitlalargeur dela lumiere inégalement , de forte qu’il y “enavoit deux tiers du côté du Midi, &un tiers du côté du Septentrion. Salongueuralloitfeterminerinfenfiblement à la jambe du Lion près de larêre dela Vierge. À $ heu- res jo minutes l’aurore parut, & à 6 heures la lumiere commença à s’effacer. Le 29. Novembre, après plufieurs jours de mauvais temps Le Ciel s'étancéclairci ,on commença de voir la lu. miere le foir. Elle paroïfloit à fix heures fur la conftella- …_ rion du-Capricorne, dont elle comprenoit la tête & la _ queué, &ellefeterminoirau dos d’Aquarius. Commeelle : éroir foible& aflez baïle , on l’auroit -pû prendre pour un | broüillard. _ r Lemêmefoironcommença de voir la nouvelle Etoile » de la Baleine commeune des plus petites Etoiles vifibles à «Ja wñé fimple. Le 30. Novembreà 6 heures &.demie dufoir on vit la lumiere furcle Capricorne commele jour précedent ,& les deuxEtoiles-claires de la queuë .étoient à fon terme méridional plus éloignées defon extrémité orientale. Le4.. Decembrea 6:heures& demie du foir la lumiere ; Dd ji 204 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE {e détachoit de la voye de lait au-deflous du pied méridio- nal d’Antinoüs, & s’étendoit fur la conftellation du Ca- pricorne , dont les deux Etoiles de la queuë éroient à fon bord méridional ; & elle fe perdoit infenfiblement fur le dos d’Aquarius. Sa longueur depuis le Soleil écoirenviron de 70 degrez; fa largeur près de l’horizon étoit dé plus dé 20 desrez. Le ;. Decembre à 4 heures 40 minutes du matin le Ciel s'étant découvert, Saturne parut dans la lumiere qui étoit affez claire au-deflous jufqu’à l'horizon , mais au-deflus de Saturne elle étoit foible, & ne pafloit pas la ceinture de la Vierge: ainfi fa longueur depuis le Soleil pouvoit être de 70 degrez, égale à peu près a la longueur qu’elle avoit paru avoirle foir précedent du côté oppofé : ainfi toute la longueur de la lumiere entre fon extrémité orientale qui avoit paru le foir, & l’occidentale qui paroïfloit le ma: tin , étoit environ de 170 degrez. A 5 heures le Ciel fe couvrit de nouveau. Le 7. Decembre à trois heures & trois quarts du matin on voyoit un peu de lumiere foible qui fe terminoit à la ceinture de la Vierge. Au-deflous il y avoit des nuages en mouvement qui couvroient , & laifloient voir à diverfes reprifes Saturne & l’épi de la Vierge dans la lumiere, Un vent furieux d’Oueft poufloit des gouttes d’eau en abon- dance, quoique le Ciel au Zenit & à l’entour füt décou- vert. À 5 heures & un quart le Ciel s'étant découvert près de l'horizon , on voyoit la lumiere fort claire fur la conftellation de la Balance. À $ heures & $o minutes, Sa- turne, l’épi de la Vierge, & Venus s'étant découverts, on vit la lumiere fort claire depuis Venus jufqu’à Saturne. A 6 heures tout le Ciel fe couvrit. Le 28.Decembreà 6 heures & un quart du foir on voyoit la lumiere étenduë fur la conftellation du Capricorne & fur celle d’Aquarius. Son côté feptentrional laifloit au Septencrion la conftellation d’Antinoüs , & pafloir par * +QUI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 105$ l'épaule occidentale d'A quarius & par fon coude oriental, & le terminoit infenfiblement près du Poiflon occidental, qui étoit à l’Orientde la lumiere. La queué du Capricor- ne, la cuifle d'Aquarius, & les premieres Etoiles qui font dans l’eau d’Aquarius près de l’écliprique, éroient à fon terme méridional : d’oùil paroît que l’écliprique divifoit la largeur de la lumiere inégalement : de forte que fa plus grande Li étoit du côté du Septentrion ; ce qui arrive leplus fouvenr. Sa longueur depuis le Soleil étoit à peu près de 66 degrez , & fa largeur près de l’horizon plus de 20. mais elle n'étoic pas bien claire. à dt Obfervations de 1688. :X L. Le 6. Janvier à $ heures & trois quarts du matin la lumiere ne paroifloit que foiblement à l'Orient, où il avoit des broüillards près de l'horizon ; & elle ne s’éten- doit que jufqu’à Venus qui étoit éloignée du Soleil de 45 degrez. “Le 7. Janvier à s heures & un quart du matin, quoique le Ciel fur ferein , on nediftinguoit à l'Orient qu’une lu- miere très-foible & ambiguë fur le Scorpion , laquelle fe confondoit avec celle de Venus. Ler5. Janvier à $ heures + du matin, quoique le Ciel fût ferein , on ne diftinguoit point la lumiere à Orient. Le 30. Janvier à 6 heures & trois quarts du foir, on voyoit la lumiere fur le Poiflon auftral d’une clarté extra- ordinaire , & beaucoup plus grande que la voye de lait: elle fembloit avoir des rayons tout autour , à caufe de plu- fieurs petics nuages qui l’environnoient , & en couvroient diverfes parties. Elle pafloit du côté du Septentrion fur le coldePegafe; & près de fon aifle auftrale du côté du Midi, elle approchoit des petites Etoiles qui fonc dans la queuë de la Baleine. Sa partie plus claire approchoit de Mars, où _. s'af- Dd üj :06 DECOUVERTE DÉ LA LUMIERE CELESTE foiblifloit , & d’où elle fembloit envoyer un rayon très- foible jufqu’aux Pleïades. Comparai{on de cette lumiere avec divers autres Phenomenes. XLI. Après cinq années d’obfervation nous ne fçau- rions encore regarder fans admiration un Phénomené d’une fi grande erenduë & d’une fi longue durée. On le jugeroit une autre voye de lait, tant il lui reflemble : & comme il yenaune qui eft formée d’une mulritude in- nombrable de petites Etoiles fixes , qu’on ne diftingue pas à la vûë fimple, mais dontle nombre paroïtparlalunerte d'autant plus grand que les lunettes font plus grandes & plus excellentes, d’oùileft aifé de juger qu’il y en a en- core d’autres que l’on n’apperçoit pas ; on diroit qu’il y enaune autre formée d'une multitude innombrable de etites Planetes, dont l’amas confus peut former l’appa- rence de la lumiere que nousvoyonsérenduë felon lallon- gueur du Zodiaque , quieft la route ordinaire des Plane- tes, & où nous voyons que cette lumiere fait fon mouve- ment annuel diverfifié de beaucoup d’irrégularitez com- me celui de Mercure & de Venus: car ces Planetes fui- vent le mouvement annuel du Soleil , mais en forte qu’el- les varient de jour à autre leur diftance entr’elles&avec le Soleil ,tantôt le devançant, &tantôt le fuivant de loin. Ainfitoutes les hypothefes différentes qui ont été inven- cées pour expliquer les mouvemensapparens decesdeux Planeres par Prolomée, par Copernic, .& par Tycho, pourroient fervir à expliquer les mouvemens des petites Planetes capables de former l'apparence de certe lumiere Sc les irrésularitez que lon yrtrouve d’un jour à l’autre & quelquefois dans la même heure. Ileft vrai qu'ane partie de cesirrégularitez eft Timple. ment apparente ,& qu'elle elt caufée tantôt par la diffe. rente diftance du Crepufcule, tantôt par divers degrez de la ferenité de l’airtroublée quelquefois par.des braüil. QUI FAROÏÎT DANS LE ZODIAQUE. 107 lards & par de petits nuages difperfez inégalement que l’on ne diftingue pas toûjours la nuit, fi ce n’eft par les effets lorfqu'ils nous cachent quelque Etoile , ce que nous avons vû arriver quelquefois lorfque le Ciel paroifloit également ferein ; tantôt par le mélange de la lumiere de la Lune ,ou de quelques-unes des Etoiles plus lumineu- {es ; quelquefois par la differente clarté de diverfes par- ties du Ciel parfemées d’Etoiles imperceptibles qui font en plus grand nombre en un endroit qu’en un autre; ou enfin par le concours de plufieurs de ces caufes : mais cela n'empêche pas qu’il n’y puifle refter encore d’autres iné- galitez dépendantes du mouvement des corps qui nous renvoyent cette lumiere. . Nous n’avons pas manqué de chercher par la lunette fil’on n’appercevroit pas dans cette lumiere quelque amas de perites Etoiles femblables à celles que l’on trouve en divers endroits de la voye de lair. Nous y en avons trouvé fouvent : mais on peut douter fi elles n’étoient pas de cel- les qui fe rencontrent fortuitement danscette lumiere en divers-endroits du Ciel : car il n’y a rien de plus difficile que d’entreprendre de vérifier par les obfervations, fi ces petites Eroiles éloignées d’autres plus claires qui puiflenc fervir de guide pour les reconnoître de nouveau, & avec lefquelles on les puifle comparer, demeurent toûjours pré: cifément dansles mêmes configurations, ou fi elles ont quelques mouvemehs particuliers. Témoin les grandes dificultez que nous avons euës à diftinguer les quatre plus petirs: Satellites de Saturne d’avec les petites Etoiles fixes . qu'ilrencontre fouvent dans fonchemin, & le grand nom. bre d'années qui fe fonc écoulées depuis l'invention des andes lunettes capables de lesdécouvrir, avant que per- ane les ait apperçüës, nonobftant qu'ils foient autour d’une Planete, qui par fa conformation admirable & fin- guliere , & par lechangement perpetuel qu’elle fait de fes phafes , s’atcire les obfervations de tous les Aftronomes. 208 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE. Quelquefois en regardant attentivement cette lumiere par de grandes lunertes , nous y avons vü petiller comme de petites érincelles , mais nous avons douté fi certeappa- rence n’etoit point caufée par la forteapplication de l'œil, puifque nous ne pouvions pas déterminer ni le nombre, ni la configuration de ces atomes lumineux , & que ceux qui obfervoient avec nous n’y diftinguoient rien de plus fixe. Cela nous a obligé de regarder par les mêmes lu- nettes ces Etoiles nébuleufes, qui par les lunectes commu- nes ne fe voyent que comme de petits nuages , comme eft celle de la ceinture d’Andromede. Nous y avons trouvé au milieu un amas plus denfe de ces petirs points plus lu- mineux, qui tous enfemble forment comme un noyau à cette Etoile environnée de la nébulofité qui paroît feule par les lunettes communes. Nous diftinguions aufli par la même lunette dans la nébulofité de l'épée d’Orion plus d’Etoiles que l’on n’y en diftinguoit par les autres; & nous nefçavons pas fi on ne pourroit pas avoir des lunertes fi grandes & fi excellentes que toute la nébulofité de ces Etoiles & d’autres femblables fe réfolüt en de plus petites Etoiles, commeilarrive à celles du Cancer & de l’œil du Sagittaire. | Il y a auffi dans la voyede lait des endroits lumineux où l’on ne diftingue pas plus d’Etoiles qu’en d’autres efpaces égaux du Ciel qui ne paroiflent pas fi lumineux : d’où l’on peut juger que cette plus grande claïté vient des Etoiles imperceptibles à nos Lunettes. Quoiqu'il en foit, nous n'avons pû vérifier jufqu’ici par des obfervations éviden- tes, que cette lumiere foit formée d’un grand nombre de Planetes impercepribles : mais nous ne manquons pas d’obfervations qui peuvent perfuader qu’elle le pourroit être fans que ces Etoiles püflent ètre apperçüës par nos Lunerres. , Comme la difpofition de cette lumiere felon la longueur du Zodiaque , qui eft la route ordinaire des Planetes ; fon mouvement “QuI PAROIST DANS LE ZODIAQUE. 201 mouvement annuel apparent, commun avec celui des or- bes de Venus & de Mercure; & fes irrégularitez qui fe peu- vent comparer à celles de ces Planetes, ont fuggeré cette penfée ; la rareté des Planetes connuës jufqu’a préfent nous rend retenus à en recevoir un aufli grand nombre qu’il feroit néceflaire pour l'apparence de cette lumiere, & nous a obligé à chercher l’analogie que le fujer de cette lumiere pouvoit avoir avec d’autres Phénomenes qui aous font connus dans la nature. Les queuës des Coméres fontune apparence femblable à celle de notre lumiere. Elles font de la même couleur : elles font étenduës en long , quoique leur largeur n’ap- roche pas de celle de cette lumiere : elles font auffi diri- gées vers le Soleil, & leur extrémité, qui eft plus éloignée de cet Aftre, paroît auf doureufe , de forte qu’en un mê- meinftant elles paroiflent diverfement étenduës à diver- fes perfonnes, étant de même variables felon les divers degrez de la clarté de l'air , & felon le mélange dela lu- miere dela Lune & des autres Aftres: on voit aufi au tra. vers de ces queuës les plus petites Etoiles fixes : de forte que par tous ces rapports on peut juger que l’une & l’autre apparence peut avoir un fujet femblable. Mais il y a cette difference que les queuës des Cometes ne font dérermi- nées à aucune fituation particuliere dans le Ciel : elles font étenduës indifferemment fur toute forte de conftel- darions, & dirigées tantôt à une région ,tantôt à l’autre, quoiqu’elles foient roûjours oppofées au Soleil à l'égard de la tête de la Comete qui peut avoir une très-grande la- _ œitude de PEcliptique , de maniere que la longueur dela - queuë n’eft difpofée felon le Zodiaque que quand la rète ‘dela Comete s’y trouve avec plus ou moins de latitude fe. lon la diverfe diftance du Soleil : au lieu que notre lumiere eft coûjours étenduë fur les conftellations du Zodiaque. C'’eft ce qui nousa obligé de confiderer quelqu’autrePhé- Rec, de l Ac. Tom, VIII. EE 202 DECOUVERTE DE LA LUMIERE CELESTE nomene qui fût déterminé à la même fituation ,comme le {ont les Planeres dont nous avons parlé. Rapport de la fituation de cette lumiere à celle des cercles des mouvemens Celefles. XLII. Nous nous fommes appliquez à confiderer les taches & les facules du Soleil que lon voir faire leurs ré- volutions autour de fon globe par des cercles paralleles entr’eux , dont le plus grand, qui eft la régle des autres & l’Equateur du Globe Solaire, décline environ de 7 degrez de l'Ecliptique.On confidere communément l’Ecliptique, comme la ligne qui pafle par le milieu du Zodiaque ,au- quel on donne autant de largeur qu'il eft néceflaire pour contenir toutes les Planetes qui ne font pas leursrévolu- tions fur une même ligne, mais fur che inclinées les unes aux autres diverfement, & quis’entrecoupent en divers endroits. Nous, qui fommes habitateurs de la Terre,comparons toutes ces déclinaifons & interfections à l’Ecliptique , fur laquelle nous voyons que fe fait le mouvement apparent du Soleil & qu’arrivent les Eclipfes tant du Soleil que de la Lune; & c’eft auff à cette ligne que nous comparons les longitudes & les latitudes non feulement des Planetes, mais aufl des Etoiles fixes. Mais fi nous étions dans le So- leil, nous n’aurions pas fujet d’en ufer ainfi, & de pren- dre pour le milieu du Zodiaque, plâtéc l’Ecliprique , qui en ce cas nous paroîcroit être la route annuelle de la Ter- re & de la Lune, que l'orbite de quelqu’autre Planete comme celle de Venus, d’où les autres Planetes dans leurs révolutions particulieres paroîtroient moins décliner de côté & d’autre que de l’Ecliptique. Nous prendrions plü. tôt pour le milieu du Zodiaque l’Equateur du Globe du Soleil , d’où les Planetes plus proches, comme Venus & Mercure , déclinent fort peu, & les autres Planeres plus mé came odderO/ex l'horocon- Ï L fuit de cette opération &de ne. l’avertifflement , que fi après la divifion il refte 1 , le jour 20. Divifex-le par 7. Courant fera un Dimanche; & que s’il nerefte rien, ce fera un 3°. Le numérateur de Samedy : l’Epoque Aftronomi. la fraflion eff le jour de que de l’horoconne eft donc un la fémaine. Samedy. Fepi Si l’on fçait d’ailleurs quel Nota, One le premier : jour de la femaineeft le jour cou- jour de la [emaine eff le rant, on verra fi les opérations Dimanche. précédentes ont été bien faires, Rec. del Ac. Tow. VIII. Hh 226 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. JET A 1 * P Ofex l'horocon- ne. 20, Mulripliex-lepar 800. 3°. Souffrayex.- en 73: 4°. Divifex,- le par 292107. $°. Ze quotient [era PEre, @& le numérateur IV. N réduit ici les jours en 8006 de jour. Le nombre 373 de Particle 3 fair iZi de jour , qui fonc 11 heures &c 11 minutes. Elles ne peuvent ve- nir que de la difference des Epo- ques , ou de quelque correction, puifque c’eft toujours le même nombre que l’on fouftrait. L’E- poque de certe Section IV.pour- ra donc être 1r heures & 11 de la frattion [era le minutes aprèsla précédente. Krommethiapponne , que vous garderez, L’Ere fera un nombre de périodes de jours depuis cette nouvelle Epoque, 800 defquelles feront 292207 jours. La queftion eft de fçavoir quelles feront ces périodes? 800 années Grégoriennes , qui approchent de fort près d’au- tant d'années folaires tropiques, font 292194 jours. Si donc nous fuppofons que l’Ere foit le nombre des années folaires tropiques depuis l'Epoque. 800 de cesannées fe- ront trop longues de 13 jours felon la correction Grégo- rienne. Mais fi nous fuppofons que ce foient desannées anoma- liftiques pendant lefquelles le Soleil retourne à fon Apo- gée , ou des années aftrales pendant lefquelles le Soleil retourne à la même Etoile fixe ; il n’y aura prefque point d'erreur : car en 13 jours, qui eft l’excès de 8oode ces périodes fur 800 années Grégoriennes , le Soleil fait par fonmoyen mouvement 11448’ 48" que l’Apogée du So- Jeil fait en 800 ans à raifon de 5 7” 39//’ par an. Albare- gnius fait le mouvement annuel de l’Apogée du Soleil de 59"4'"” & celui des Etoiles fixes de 54" 34// &ilya des Aftronomes modernes qui font ce mouvement annuel de 16. REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 227 l’Apogée du Soleil de 5 7"; & celui des Etoiles fixes de 5 1". Donc fi ce quieftici appellé Er, eftle nombre des an- - nées anomaliftiques ouaftrales : ces années feront à peu près conformes à celles qui font établies parles Aftrono- mesanciens & modernes. Néanmoins il paroît par les re- gles qui fuivent , que l’on fe fert de certe forme d'année comme fi elle étoit la tropique, pendant laquelle le Soleil retourne au même lieu du Zodiaque, & qu’on ne la diftin- gue point des deux autres efpeces d’années. Le Krommethiapponne qui refte après la divifion précé- dente, c’eft.à-dire, après avoir pris toutes les années en- ticres depuis l’'Epoque , fera donc les 800% parties de jour, qui reftent après le rerour du Soleil au même lieu du Zodiaque : & il paroït par les opérations fuivantes que ce Jieu étoir le commencement d’Âries. Ainfi felon cettehy- pothefe l'Equinoxe moyen du Printemps fera arrivé 11 heures 1 r'après l'Epoque de la Section précédente, Æ NV. 0. P Ofex le Krom- P Uifqu’à l’article 3° on a trou- methiapponne. vé le jour de la femaine par 20, Souffrayex,- en l'horoconne d’une maniere très- l'Ere. facile , il eftinutile de s'arrêter 30. Divifex le refe àcelle - ci qui eft plus longue & par 2. plus compofce. 4°. Négligeant la fratlion ; fouffrayex, ? du quotient. s°. Divifexle reflepar 7 : la frattion vous donnera le jour de la femaine. Nota, Que quand je dirai la fraëtion , je n'entend parler que du N'umérateur. ge Hh i 228 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, FAT 1H Oroconne. 2°, Souffrayexcen 621. 3°. Divifexle refe par 3232. La frailion s'ap- pelle Outhiapponne , VI. Ette fouftration de 6zt que l’on Ôôte toujours de l’horoconne | quelque nombre que l’horoconne contienne , mar- que une Epoque qui eft 621 jours après l'Epoque de l’hor- que vous garderex. conne. Le nombre 3 23 2 doit être le nombredes jours que l’A- pogée de la Lune employe à parcourir le cercle du Zodia- que ;car 3232 jours font 8 années Juliennes & 3 10 jours. Pendant ce temps cer Apogée acheve une révolution à raifon de 6’ 41", qu'il fait par jour , même felon les Af- tronomes d'Europe. L’Apogée de la Lune acheva par conféquent fa révolution 621 jours après l’Epoque de l’horoconne. On fait donc ici: Comme 3232 jours font à une révolution de l’Apogée , ainfi le nombre des jours après l’'Epoque de l’horeconne eft au nombre des révolu- sions de l’Apogée. On garde le refte qui eft le nombre des jours appellé Ozthizpponne. L'Outhiapponne fera donc le nombre des jours échüs depuis le retour de l’Apogéede la Lune au commencement du Zodiaque ; ce qui paroïcra plus évidemment dans la fuite. Sivous voulez, avoir le jour de la femaine par POuthiapponne, pre- nez le quotient de la di- vilion fufditesmulripliez- le par 5 5 puis joignex-le a/Ouchiapponne; puis fouffrayex-en 2 jours; di. vifexpar 7, la frattion marquera le jour. Tout ce que deffus s'ap- Ayant déja expliqué la vraye méthode de trouver le jour de la femaine, il eft inutile de s’ar- rècer à celle-ci. On laiffe le foin de l’éxaminer, & d’en chercher le fondement à ceux qui en au- ront la curiofité. Noncobffant le nom de Force REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. pelle Poulafouriat, com- 229 du Soleil que l’on donneici aux me qui diroit la force du opérations précédentes , il eft Soleil. qué jufqu’à préfent , app mais aufl à la Lune. LT. 19 JDO/ez le Krom- Lis se 2°. Divifex- le par Lie NICE 3°. Gardexle quotient, qui [era le Raafi, c’ef- a-dire, le Signe où fera le Soleil. conftant que ce qui a été expli- artient non feulement au Soleil, VII. ) Our trouver ce que c’elt que le nombre 24350 , il faut confidérer que le Krommethiap- ponne font les Boom parties de jour qui reftenc après le rerour du Soleil au même lieu du Zo- diaque , & que l’année folaire contient 292207 de ces parties, comme ilaété dit dans l’expli- cation de [a Setion 4. La douziéme partie d’une année contiendra donc 14350 & -Z de ces 800 parties : c’eft pourquoi le nombre 14350 marque la douziéme partie d’une année folaire pendant laquelle le Soleil par fon moyen mouvement fair un Signe. Puis que donc #52 de jour donnent un Signe , le Krommethiapponne divilé par 143 $o donnera au quotient. les Signes que le Soleil a parcouru depuis fon retour par fon moyen mouvement au même lieu : le Raafi donc eft le nombre des Signes parcourus par le moyen mouve- ment du Soleil. On néglige ici la fraction de Z, de forte que l’année folaire refteici de 222222, c’eft-à-dire, de36; jour +, comme l’année Julienne. 49. Pofex la fraltion de la divifion fufdite, & La divifexpar 811. 5°. Le quotient de La divifion [era le Ongfaa, Puifque par larticle précé- dent 24352 de jour donnent un Signe du moyen mouvement du Soleil , la 30° partie de 24132 donnera un degré, qui eft la 30° Hh iij 230 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. c’efl-à-dire, le degré où partie d’un Signe. La 30€ partie fera le Soleil. de 24330 eft 811? qui fontun degré : divifant donc le refte par 8112, onaurale degré du moyen mouvement du Soleil. On néplige ici les & qui ne peuvent faire une difference confiderable. 6°. Pofex la frattion de cette derniere divifion, Gr La divifex par 14. 7°. Le quotient [era le Libedaa , c’ef-à-dire, la minute. 8°. Souffrayex, 3. du Libedaa. He 9°. Mettex ce qui eff am Libedaa 44-deffous de lOngfaa, & l'On- gfaa au-deffous du Raa- fi : cela fera une figure qui s'appellera le Mat- teiomme dz Soleil, que vous garderex : Je croi que c'eff locus medius Solis. PITT. POUR TROUVER le vrai lieu du Soleil. ae Ofex. le Mat- P ru du So- leil , c’ef-à-dire, la f- gure qui comprend ce qui ef dans le Raafi, le On- gfaa , @'le Libedaa. Puifque dans un degréil y a 512 parties; dans une minute, qui eft la 60€ partie d’un degré, il yaura 1 325 de ces parties.Né- gligeant la fraction , l’on prend le nombre 14, qui divifanc le refte , donnera les minutes. La fouftraction que l’on fait ici de 3 minutes eft une réduction dont nous parlerons dans la fuite. On prefcrit ici de mettre les degrez fous les Signes, & les minutes fous les degrez, en cette maniere , raaff, Signes. ongfza, degrez. libedeza , minutes. Cette difpofition des Signes,de- grez & minutes l’un au-deflous de l’autre eft appellée fgwre, & elle marque ici le lieu moyen du Soleil. VIT: E nombre 2 , que l’on fouf- trait du Rz4f dans l’art. 2 ; & le nombre 10 , que l’on fouf. trait de l’Ong/za dans l’art. 3, font 2 Signes & 20 degrez qui marquent fans doute le lieu de l'apogée du Soleil felon cetre REGLES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE. _ 29. Souffrayex 1 du Raafi. Que f cela ne fe peut ajoñtex x 1 auRaafi pour le pouvoir faire; pais le faites. 3°. Souffrayex 20 du Ongfaa. Que f cela ne fe peut, tirex 1 du Raafi, qui vaudra 30 dans le Ongfaa ; puis vons tire- rex le 10. frfdit. 23H hypothefe , dans laquelle on ne voit aucun nombre qui répon- de au mouvement de l’Apogée. Il paroît donc que cet Apogée eft fuppofé fixe au 20 degré des Gémeaux qui précede ie lieu véritable de PApogée , comme il eft à préfent, de 17 degrez; que cet Apogée ne fait qu’en 1000 ans, ou à peu près: d’où l'on peut juger que l’époque de cetre méthode eft environ mille ans avant le fiécle préfent. Mais ‘comme la grandeur de l’année s'accorde mieux ici avec le retour du Soleil à l'Apogée & aux Etoiles fixes, qu'avec le retour du Soleil aux Equinoxes ; il peur faire que le commencement des Signes dont on fe fertici , ne foit plus préfenrement au point équinoxial, mais qu’il foit plus avancé de 1 7 ou 18 degrez , & ainfi il aura befoin d’être corrigé par l’anticipation des Equinoxes. On fouftraic donc ici l’Apogée du Soleil de fon lieu moyen appellé Matteiomme , pour avoir l’anomalie du Soleil ; & le nom- bre des Signes de cette anomalie eft ce qu’on appelle Kenne. 4°. Ce qui reffera a- près , cela Ss'appellera Kenne. - $°. Si le Kenne ef O,1,0u 2: multiplieg- le par 21 ; vous aurex le Kanne. 6°. Si le Kenne ef 3: 4,08 5 ; vous fonf- trairex, la figure de I] paroît par ces régles que le Kanne eft le nombre des demi- Signes de la diftance de l’Apo- gée ou du Perigée, prife felon la fuite des Signes, felon que le Soleil eft plus proche d’un ter- me que de l’autre : de forte qu’à Particle 5.on prend la diftance de l’Apogée felon la fuite des Signes, à l’article 6. la diftance 232 cette figure-ci, 5 29 69 qui s'appelle Attathiat, € vaut 6 Signes. 7°. Si le Kenne cf 6,7,8 ; fouffrayex 6 du Raaf , Le reffe [era le Kanne. 8°. S:ZKennecf9, 10,11; foaffrayex la figure de cette figure-ci II qui s'appelle Toüataa- REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. du Perigée contre la fuites des Signes, à l’article 7. la diftance du Perigée felon la faire des Si- gues, & à l’article 8. la diftance de PApogée contre la fuite des Signes. Dans les articles 6,7, & 8, il femble qu’il faut roû- jours foufentendre Afu/tipliez le Raaff par 2, comme il paroît dans la fuite. Dans l’article 6. quand les de. grez de l’anomalie excedent 15, onajoute 1 au Kznne; parce que le Kanne, qui eft un demi Signe, vaut 15 degrez. famounetonne , @ vaut 12 Signes : le refle dans le Raafi {era le Kanne. 9°. Si vous pouvez, tirex 15.du Ongfaa ; ajoñtéz 1 au Kanne : f vous ne pouvex point , 2°y ajoûtex rien. 10°. Multipliex le Ongfaa par 60. 110. Toignez-y le Li- bedaa : cela fera le Pou- chalit, que vous garde- rexe 1 20, Confiderex le Kan- ne. Si le Kanne fo, prenex le premier nombre dx Chaajaa du Soleil, quieff3 5; @ multipliez- le par le Pouchalit. 139. Si Je Kanne eff On réduit ici les degrez & les minutes du Kanne en minutes, dont le nombre eft appellé le Ponchalit. Il paroïît par ces opérations, que le Chaaiaa elt l'équation du Soleil calculée de rs en r5$ de- grez, dont le premier nombre eft 35, le fecond 67, letroific- me 94 ; & que ce font des minu.…. tes, qui font entr’elles comme le finus ders ,de 30; & de45: degrez : d’où il s'enfuit queles. quelque . REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. quelque antre nombre, prenex [elon le nombre, le nombre duChajaa aat- tit, @ le fouffrayex, du nombre du deffous ; puis ce qui reffera dans le nombre du deffous , mul- éipliezx-en le Pouchalit. Par exemple, fi le Kanne cf 1, fouffrayex 35 de 67, € du reffe multi- pliez. Si le Kanne ef 1, fouffrayex 67 de 94, € du reffe multipliex lePou- chalit. : 149. Divi[ex la [om- me du Pouchalit wxlri- plie par 900. _ 159 Toignex le qua- tient au nombre fuperieur du Chaïiaa dont vous vous êtes fervis. 169. Divifex la [om me par 60. 179. Le quotient [era Ongfaa: La fraftion [era le Libedaa. Mertex un © au lieu du Raafi. 18°. Mettex la figure trouvée par l'art. préce- dent vis-à-vis du Mat- teiomme dz Soleil. 199. Confiderez le Ken . de ci-deffus. SileKen cf C:1:2,3:4,5 s'ap- 233 équations de 60,75, & 90 degrez font 116, 215 129, 134, qui font 67 difpofez à part en cet. 94 te forme, & répon- 116 dent par ordre au 129 nombre du Kamne 1, 134 2, 3 %4,85%:00- POUL les autres degrez on prend la partie proportionnelle de la dif- ference d’un nombre à l’autre, qui répond à r $ degrez qui font 900 minutes, faifant comme 900, à la difference de deux équations ; ainfi les minutes qui font au furplus du Kanne, à la partie proportionnelle de l’é- quation , qu'il faut ajoûter aux minutes qui répondent au K4»- ne pour faire l'équation totale. On réduit ces minutes de l’é- quation en degrez & minutes, les divifant par6o. La plus gran- de équation du Soleil eft ici de 2 degrez, 12 minutes: les Ta- bles Alphonfines la font de 2 degrez, 10 minutes : nous la trouvons d’un degré , $7 minu- tes. On applique l’équation au lieu moyen du Soleil, pour avoir fon vrai lieu qu’on appelle /o- ncpous. 19°. Cette équation, confor- mément à la régle de nos Aftro- nomes dans le premier demi- Rec, de l Ac. Tom, VIII. Ii 1234 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. pelle Ken fouftrayant : ainfi vous fouffrayerex la figure trouvée à lart.x7. da Matteiomme 44 So- leil. 20°, S:lKen cf 6, 7,8,9,10,11, #5 ap- pelle Ken ajoûtant: zinf vous joindrex, ladite f- qure ai Matteiomme d# Soleil; ce qui vous don- nera enfin le Somme: pout da Soleil que vous garderex, precieufement.. TRE 19. F)0/ex le Somme- pout du Soleil. 29. Multipliezx par 30 ce qui ef} dans le Raagi. 3°: Joignex-y ce qui ef} dans le Ongfaa, cercle de l’anomalie, eft fouf tradtive; & dans Le fecond demi- cercle ,additive. Onfaitici les opérations arithmétiques met- tant l’un fous l’autre ce que nous mettons à c0té , & aucon- traire mettant à côté ce que nous mettons l’un fous l’autre. Par exemple : D & S SU LOS S' S = ire S à È Raaf,3 © 8 Signes. Ongfaa, 125$ 2 217 degrez Libedta,40 4 44 minutes. Bv,S 5. ct per" NE £ Ë 5 I X. [L paroît par ces opérations _que les Indiens divifent leZo- diique en 27 parties égales , qui font chacune de 13 degrez 40 minutes. Car par Îes fix premie- res opérations on réduit les Si- REGLES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE. 4°. Multipliex le tout par 60. ÿ°. Joignex:y ce qui cf? dans le Libedaa. 6°, Drvifex, le tout par 800. le quotient [era . la Reuc du Soleil. 7°. Divi{ex la frac- kion reffante par 13. le quotient [era le Naati rEUC , que Vous garderex, au-deffous du Reuc. 235 gnes en degrez, & les minutes du vrai lieu du Soleilen minutes; & en les divifant après par 800, on les réduit en 27" parties de cercle ; car 809 minutes font la 27° partie de 21600 minutes qui font dans le cercle : on ap- pelle donc Reuc le nombre des 27% parties du Zodiaque, dont chacune eft de 800 minutes, c’eft-à-dire, de 13 degrez, 40 minutes. Cette divifion eft fon- dée fur le mouvement journa- lier de la Lune, qui eft environ de 13 degrez , 40 minu- tes; comme la divifion du Zodiaque en 360 degrez, a pour fondement le mouvement journalier du Soleil dans le Zodiaque , qui eft à peu près d’un degré. La 60° de ces parties eft 1 3+, comme il paroît en divi- fant 800 par 60. C’eft pourquoi on divife le refte par 13, négligeant la fra@ion, pour avoir ce qu’on appelle ici Natireuc, qui font les minutes ou 60" parties d’un Rec. POUR LA LUNE. Pour trouver le Mur- teiomme de la Lune. - QElon l’article 7. de la II. Sec. X. 19; “, P O/fexl'Anamaan. 20, Divifex- le par see a 30. Méprifex la frac- tion, > joignex le quo- tient avec l'Anamaan. 4%. Divifex, le tout tion, l’Anzmaan elt le nom- bre des 703" parties de jour qui reftent depuis la fin du jour artificiel jufqu’à la fin du jour naturel, Quoique felon cette régle l'Anamaan ne puifle ja- mais monter jufqu'à 703 ; néan« lii 23 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNÉ. par 60, le quotient fera moins fi l’on pofe 703 pour 4. Ongfaa, la fraëlion fera namaan, & qu’on le divife par Libedaa, @ vous met- 15, felon l’article 2 ,ona 285 trez, an © au Raafi. pour le quotient. Ajoûtant 18 à 703, felon Particle 3, la fom- me 731. fera un nombre de minutes de degré. Divifane 731 par Go, felon l’article 4 , le quotient quieft r2d, r1, eft le moyen mouvement journalier par lequel la Lune s'éloigne du Soleil. De ce qui a été dic dans la IT. Section il réfalte qu’en 30 jours l_4namaan augmente de 3 30. Divifant 330 par 25, on a dans le quotient 135. Ajoûtant ce quotient à PAnamaan , la fomme eft 343 , c’eft-à-dire, 54. 43/. dont la Lune s’éloigne du Soleil en 30 jours, outre le cercle entier. Heat E Les Tables Européennes font le mouvement journalier de 124 r1'.& le moyen mouvement en 30 jours ,de 5.d. 43". 22", outre le cercle entier, 5°. Pofex autant de jours que Vous en AVEX, mis ci-deffus au mois cou- rant Sett. 2. n°3. 6°, Mulripliex ce nom- bre par 12. 70. Divifex, le tout par 30. le quotient , met- tez-le au Raafi de la f- gure précedente qui 4 un o au Raafi, € la frac- tion joignex-la à lOn- gfaa de la figure. 80. Toignex tonte cet- te figure au Matteiom- me du Soleil. Après avoir trouvé les degrez & les minutes qui conviennent à l’Anamaan, on cherche les Si gnes & les degrez qui convien- nent aux jours artificiels du mois courant. Car les multiplier par 12 &les divifer par 30, c’eft la même chofe que de dire:Si 30 jours artificiels donnent 12 Si- gnes , que donneront les jours artificiels du mois courant ? On aura dans le quotient les Signes. La fraction font des 30" de Si gne, c’eft-à-dire des degrez. On les joint donc aux degrez trou- vez par lAnamaan, quiet l'ex. REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 237 +99. Souffrayex40 du Libedaa. Que ff cela ne fe pèut vous tirerex. 1 du Onglaa, qui vaudra 60 Libedaa. 100, Ce qui réffera dans la figure eff le Mat. teiomme de la Lune cherche. cès des jours naturels fur les ar. tificiels. La figure dont il eft parlé ici eft la diftance de la Lune au So. leil ,après qu’on en a ôté 40 mi. nutes, ce qui eft ou une correc- tion faite à l’époque, ou la ré. duétion d’un Méridien à un au- tre: comme on l’expliquera dans + la fuite. Certe diftance de fa Lu- M 1°. JD 0/ex Outhiap- des ponne. 20, Multipliez-le par 3 83% Divifex-le par 808. - 4°. Mettez, le quo- tient an Raafi. 5°. Mulripliex, la -fraltion par 30. 4 6. Divifex-la par 808. Ze quotient fera Ongfaa. + 7°. Prenez la frattion vefante, Gr la multipliex, par 60. 8°. Divifex la fom. me par 808. le quotient fera Libedaa, 9°. Ajoûtex 2 au Li- ne au Soleil étantajoûtée au lieu moyen du Soleil, donne le lieu moyen de la Lune. X I Ur la Section 6. où a remar. qué que l’Ozthiaponne eft' le nombre des jours aprèslererour de PApogée de la Lune qui fe fait en 3232 jours; 808 jours font donc la quatriéme partie du temps de la révolution de lPApogée de la Lune, pendant lequel il fait 3 Signes, qui fonc la quatriéme partie du cercle. On trouve donc par ces opé- rations le mouvement de l’Apo- gée de la Lune, faifant Comme 808 jours font à 3 Signes ; ainfi le temps pañlé depuis lé retour de l’'Apogée de la Lune eft au mouvement du même Apogée pendant ce remps. Il paroït par les opérations fuivantes que ce mouvement fe prend du même Ti ii 238 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. bedaa ; / Raafi, /’On- gflaa, @ le Libedaa fe- ront le Matteiomme de Louthia ,gue vous gar- derez. AU TUTE POUR LE SOMPOUT de la Lune. 1°. Ofex, le Mat- teiomme de lx Zune. 2, Pofex vis-à-vis le Marteiomme de Lou- thia. 3°. Souffrayexle Mat- teiomme de Louthia du Matteiomme de Lx Ly- ñe. 4°. Ce qui reffe dans le Raafi fera leKenne. 5°. SileKennecfo, 1,2, #multipliez-le par 2 ,@ fera le Kanne. 6°, Sile Ken ef 3, 4, 5, fouffrayex- le de cette figure-ci, 5 29 6o 7°. Si le Ken 6, 7,8, fouffrayex-en 6. 80. S:lKenef9, 10,11, fouffrayex- le de cette figure-ci, 11 29 69 principe du Zodiaque d’où l’on prend le mouvement du Soleil. Doncle Mutteiomme de Zou- thia , eft le lieu de l'Apogée de la Lune, XITL. Outes ces régles font con- formes à celles de la Sec- tion VIIL. pour trouver le lieu du Soleil, & s'entendent aflez par l’explication faire de cetre même Section, La difference n’eft que dans le Chaiza de la Lune dont il eft parlé ici à l'art. 12. & 15. Ce Chaixa confifte dans ces nom bres, 296 La plus grande équation de la Lune eft donc de 4 degrez 56 minutes , comme la font quel- ques Aftronomes modernes , quoique la plüpart la.faflent de 5 degrez dans les conjon“tions & dans les oppofitions, REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, 239 9°. Si Je Kenne ef 1 04 2 ,multipliexele par 25 ce fera le Kanne. 100, Tirex 15 du Ongfaa, f cela fe peut ; vous ajoite- rez 1 au Raaf; fénon , vous ne le ferex, point. 119. Multipliex l’Ongfaa par 60 , € joignex-y le Libe. daa , @ fera le Pouchalit, que vous garderez, 12°. Prenex. dans le Chaïaa de la Lune le nombre con- formément an Kanne comme il a été dit du Soleil; fouffrayez, le nombre de deffus de celui de deffous. 130. Prenex le refle, x en multipliex, le Pouchalit. 149., Divifexcela par 900. 15°. Foignex ce quotient au nombre de deffus du Chaiïaa dela Zune. - 16°. Divifex cela par Co: le quotient [era Ongfaa, le frattion Libedaa, € un o pour le Raafi. 17°. Mertex vis-à-vis de cette figure le Matteiommede la Lune. 18°. Confiderex le Ken. Side Kenefo,1,2,3,4,5, foufrayex la figure du Matteiomme de l4 Lune: ff le Ken h 6,7,839,10, 11, joignex les deux figures enfemble, Gr uvuns aurex le Sommepout de la Lune, que vous garde- rex, bien. à MATIT. XIII. PERS me pour NN Etre opération a été faire de la Lunc, € ope- pour le Soleil à la Se&ion: rant comme vous avex 1 X. Elle eft pour trouver la po- fait au Sommepout du fition de la Lune dans fes fta- Soleil, vous trouverex le tions, qui font les 27% parties Reuc @ le Nattireuc du Zodiaque. delz Lune. : XIV. | REY °. DO/x Le Somme- E Pianne eft donc la diftan- pout de la Lune. ice de la Lune au Soleil, 20. Mettez vis-à-vis Ze Sommepout dx Soleil. 240 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 3°. Souffrayex le Sommepout dx Soleil du Sommepout de la Lune , @ reffera le Pianne, que vous garderex, PC 1°, [D Renex le Pianne, F € le pofez. 20. Multipliex leRaafi par 30 ; joignex-y le On- gfaa. 3°. Multipliex le tout par 605 > joignex.y le Libedaa. 4°. Divifex, le tout par720.le quotient s'ap- pelle Ati, que vous Gar- derex. 5°. Divifex la frac- tion par 12. le quotient fera Naxti itti. Fin du Souriat. X V. ee trois premieres opéra- tions fervent à réduire en minutes la diftance de la Lune au Soleil: la divifant par 720, on la réduit à des 30% parties de cercle, car 720 minutes font la 30° partie de 2 1600 minutes qui font toute la circonférence. Le fondement de cette divifion eft le mouvement journalier de la Lune au Soleil , qui eft à peu près dela 30° partie de tout le cercle. On confidere donc la pofition de la Lune, non feu- lement dans les Signes & dans fesftations , mais aufli dans les 30% parties du Zodiaque qui font de 12 degrez chacune, & s'appellent Z#ri 5 divifant le refte par 12 on a les minutes ou les foixantiémes parties d’un Z#:, qui font chacune de 12 minutes de degrez, dont la Lune s'éloigne du So- leil dans la foixantiéme partie d’un jour ; ces foixantié- mes parties s'appellent Mari itti, se + Au. Æ REFLEXIONS REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 241 ÉÉCELIIEE CCE ER EL ECERE EEE EERETS REFÆLEXIONS SUR.LES REGLES IN DIENNES. I. Des Efoques particulieres de la Méthode Indienne. Mens avoir explique les régles comprifes dans les Sections précedentes, & trouvé diverfes périodes d'années, de mois, & de jours, qu’ellés fuppofent : il nous refte à expliquer en détail diverfes Epoques particulieres que nous avons reconnuës dans les nombres employez ans cette Méthode, qui étant comparées enfemble peu- vent fervir à déterminer l’année, le mois , le jour , l'heure & le Méridien de l’'Epoque Aftronomique dont il n’eft point parlé das les régles Indiennes, qui la fuppofenc connuë d’ailleurs. à Par les régles de la Se&ion I. on cherche le nombre des mois lunaires échûs depuis l’'Epoque Aftronomique., L'’Epoque que l’on fuppofe dans certe Section eft donc celle des mois lunaires ; & par conféquent elle doit être . à l’heure de la conjonétion moyenne d’où commence le mois où eft l’Epoque. * Par les régles de la Seion IT. on réduit premierement les mois lunaires échûüs depuis l’'Epoque en jours artif. ciels de 30 par mois, qui font plus courts que lesjours na. turels , d’un Midi à l’autre, de -" de jour, c’eft-à-dire, de 22 minutes 32 fecondes d’heure. Ces jours artificiels ont donc leur commencement aux nouvelles Lunes, & à chaque trentiéme partie de mois lunaire ; mais les jours naturels commencent toûjours naturellement à minuit fous us même Méridien. Le terme des jours artificiels ne s’accorde donc pas avec Je terme des jours naturels dans la même heure & la même minute, finon quand le Rec. del Ac.Tem.V' III. Kk 141 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. mois, ou une des 30% parties du mois commenceà minuit fous le Méridien donné au choix de PAftronome. Après ce commun commencement la fin du jour artificiel pré- vient la fin du jour naturel fous le même Meridien de es de jour , dans lefquelles confifte pour lors l’4namaan, qui augmente toûjours d’une 703° de jour à chaque on- ziéme partie du ] jour , jufqu’à ce que le nombre des 703‘ parties, monte à 703, où furpañle ce nombre : car alors on prend 703 de ces parties pour un jour dont le nombre des jours artificiels furpañle le nombre des jours naturels échüs depuis l’Epoque ; &lerefte, s’il yena, eft l’4n4- maan. Le jour de cette rencontre où concours du terme des jours artificiels avec le terme des jours naturels fous le Méridien que l’on choïfit , eft toüjours une nouvelle Epoque del’ Ænamaan, qui fe réduit à rien , ou à moins de, 11 , après avoir atteint ce nombre 703; ce qui n'arrive qu’à peu près, à chaque periode de 64 jours, comme il paroït en divifant 703 par 11, & plus exaétement , onze fois en 703 jours. On prend donc à chaque temps-donné pour l’Epoque de l’Ænræmaan le jour de la rencontre pré- cedente du commencement des jours artificiels avec le commencement des jours naturels, qui fous un même Me- ridien n’arrive que cinq ou fix fois en une année. Puifque donc à l’article s. de la Section II. on ajoûte 650 onziémes de jour à celles qui fonc achevées depuis l’Epoque de la Section TI, on fuppofe que cete Epoque fut précedée d’une autre Epoque qui ne fçauroir être que celle de l'Anamaan, de 650 onziémes de jour ; c’eft-à- dire, de 59 jours, qui donnent £5? de jour pour l4- famaën, fous le Méridien des Indes Orientales auquel on accommoda les régles de certe Section H. Ce quimarque que fous ce Méridien la conjonétion moyenne qui donna principe au jour artificiel depuis l'Epoque Aftronomique, fut de 52% de jour avant la fin du jour naturel dans lequel cette conjonction arriva; & par conféquent qu’elle y ar- REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 243 riva à une heure 49 minutes du matin, fous le Méridien que l’on fuppofe à la même Section : mais à l’article 9. de la Section X. on ôre 40 minutes au mouvement de la Lu- ne , & à Particle 8. de la Sedion VIT:on ôtetrois minutes au mouvement du Soleil ; ce qui éloigne la Lune du Soleil de 37 minutes, à l’heure que l’on fuppofoit être arrivée Ja conjonction moyenne de la Lune au Soleil , à la Sec- tion IL. C’eft pourquoi j'ai jugé que les 40 minutes 6tées au mouvement de la Lune, & les trois minutes ôtées au mou- vement du Soleil, réfultent de quelque différence entre le Méridien auquel ces régles ont été accommodées du commencement , & d’un autre Méridien auquel on les a réduites depuis : de forte que fous le Méridien fuppofé à la Section I. la nouvelle Lune dans l’'Epoque arriva à x heure 49 minutes du marin ; mais fous le Méridien que l'on fuppofe à Particle 9. de la Se&ion X. à la même r heure 49 minutes après minuit, la Lune étroit encore éloi- gnée du Soleil de 37 minutes qu’elle fait en une heure 13 minutes ; donc fous le Méridien fuppofé dans l’article 9. de la Section X. la nouvelle Lune ne feroit arrivée qu’à trois heures deux minutes après minuir. Le Méridien au- quel ces régles ont été réduites, feroic donc plus orien- tal que le Méridien choifi du commencement de r heure 13 minutes, c’efta-dire, de 18 degrez & un quart, & ayant fuppofé qu’on lés ait réduites au Méridien de Siam, elles auroient été accommodées du commencement, à peu près, au Méridien de Narfinga. Ce qui perfuade davantage que cette fouftraction de 40 minutes au mouvément de la Lune, & de 3 minutes au mouvement du Soleil , eft caufée de la différence des Méridiens de r heure 13 minutes, eft qu’en 1 heure 13 minutes la Lune fait 40 minutes, & le Soleil en fait 3 : c'eft donc par la même difference de 1 heure r3 minutes que lon a ôté 3 minutes au mouvement du Soleil, & 40 mi- nutes au mouvement de la Lune, Kki] { 244 REGLES DE L'ASTRONOMIE ÉNDIENNE. Sans éette correfpondance de ce qu’on ôte au mouve- ment du Soleil avec ce qu’on ôte au mouvement de la Lu- ne, qui montre avoir pour fondement la mème diffe- rence de temps, & par conféquent la même dificrence des Méridiens ,onauroit pû croire que la fouftraétion de ces 40 minutes a été faite long temps après ces premie- res régles ; parce que l’on s’eit apperçü dans la fuite des temps, que le mouvement de la Lune n’étoit pas précifé- ment aufh vite, qu’il réfulte des régles précedentes, qui font le mois lunaire environ trois quarts d’une feconde plus court que les Tables modernes ; & cette difference monte à une heure & 13 minutes d'heure en 450 ans, ou à peu près. Ainf, fi 450 ans après l’'Epoque on eût com- paré les premieres régles aux Obfervarions, on auroit pà juger que la Lune rertardoit, à l’égard de ces premieres régles, de 1 heure & 13 minutes, ou de 40 minutes de degré. Mais certe difference qui eft toûjours la même quand on l’attribuë à la difference des Méridiens , ne feroit pas toujours la même fi elle dépendoit du mouve- ment de la Lune ; car elleaugmenteroit d’une minute en douze ans, à quoi il auroit fallu avoir égard dans la cor. rection de ces régles. TI. Détermination de l'Epoque Affronomique de la Méthode Indienne. Uifque ces régles Indiennes ontété apportées deSiam, & que l’année Civile des Siamois commence dans la faifon que nous trouvons devoir commencer felon les ré- gles de la Section I. comme nous montrerons ci-après, il eft raifonnable de fuppofer que le Méridien auquel ces régles ont été réduites par les additions dont il eft parlé dans la Se&ion VII, & dans la Section X. eft le Méridien de Siam : donc par le calcul que nous venons de faire, la nouvelle Lune qu’on a pris pour Epoque , a dû arriver à 3 heures du matin à Siam. Comme le mois lunaire de REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 245 cette Méthode s’accorde à une feconde près avec le mois lunaire établi par tous les Aftronomes d'Europe, lon peut fuppofer que cette heure de la nouvelle Lune de l'Epoque eft aflez précife, pouvant être tirée des Obfer- vations des Eclipfes de Lune ; qui font beaucoup plus fa- ciles à déterminer que tous les autres Phénomenes des Planetes. Nous nous pouvons donc fervir des Tables com- munes pour chercher les nouvelles Lunes arrivées vers le fepriéme fiécle à trois heures du matin au Méridien de Siam , dont la différence au Méridien de Paris nous eft connuë aflez exactement par plufieurs obfervations d’E- clipfes de Lune, & des Satellires de Jupiter , que les Peres Jefuites envoyez par le Roi dans l’Orient en qualité de Mathématiciens de Sa Majefté , ont faites à Siam , & par les Obfervarions des mêmes Eclipfes faites en même tempsa Parisa l’Obfervatoire Royal ; par la comparaifon defquelles Obfervarions on trouve que la différence des Méridiens de ces deux Villes eft de fix heures 34 minures, À ce caractére de temps nous pouvons ajoûter la cir- conftance de PEquinoxe moyen du Printemps, qui felon Fhypothefe de la Se&tion IV. a dû arriver à r 1 heures 1x minutesaprès la minuit qui fuivit la conjonion moyenne de la Eune au Soleil prife pour Epoque , felon ce qui a été dit fur l’article 5. de la Section IV. où l’on ôte 22 de jour, c’eft-à-dire, r 1 heures & 1 r minutes des jours échûs de- puis l’Epoque ; ce qui diminuë d’autant le Krommethiap- ponne que nous avons dit être le temps échü depuis le re- tour du Soleil au point du Zodiaque , d’où l’on prend le mouvement du Soleil & de la Lune , qui doit être le point équinoxial du Printemps. Mais il ne faut pas prétendre que les Tables modernes donnent la même heure de cette Equinoxe : car elles ne s’accordent pas bien enfemble dans les Equinoxes, à caufe de la grande difficulté que l’on trouve à les dérerminer précifément, Elles ne conviennent pas avec les Lana an. KKk il] 246 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, ciennes de Prolomée dans les Equinoxes moyens ,à 3 ou 4 jours près: c’eft pourquoiil fufht que nous trouvions par . lesTables modernes une nouvelle Lune arrivée à 3 heures du matin à Siam , à un ou deux jours près de l’Equinoxe moyen du Printemps trouvé par les Tables modernes. Le lieu de l'Apogée du Soleil , qui felon ce que nous avons tiré des régles des articles 2 & 3 de la Settion VIII. étroit au temps de l’'Epoque Aftronomique au 20€ degré du Signe des Gémeaux , marque le fiécle où il faut cher- cher cette nouvelle Lune Equinoxiale , laquelle felon les Tables modernes, fur environ le fepriéme après la Naif- fance de Jefus-Chrift. Il eft vrai que comme ces régles ne donnent point de mouvement a l’Apogée du Soleil , on pourroit douter, s’il n’étoit pas en ce degré au temps de l’Epoque, ou au temps des Obfervations fur lefquelles ces régles ont été faites. Mais le fiécle de cette Epoque eft encore déterminé par un autre caractére joint aux précedens : c’eft le lieu de l’Apogée de la Lune , qui felon ce que nous avons tiré des articles 2.& 3.de la Seétion VI. étoit au temps de l’Epo- que au 20€ degré du Capricorne,& auquel ces régles don- nent un mouvement conforme à celui que lui donnent nos Tables ; quoiqu’elles ne s’accordent enfemble dans les Epoques des Apogées, qu’à un ou deux degrez près. Enfin le jour de la femaine a dû être un Samedi dans l'Epoque, puifque felon la Section III. le premier jour après l’Epoque fut un Dimanche; & certe circonftance joince à ce qui a été dit que le même jour fut près de l’'E- quinoxe , donne la derniere détermination à l’Epoque. Nous avons donc cherché une nouvelle Lune Equino- xiale , à laquelle tous ces caraétéres conviennent ; & nous avons trouvé qu’ils conviennent à la nouvelle Lune qui arriva l’an 638. après la Naïflance de Jefus-Chrift,, le 2 r. de Mars, felon la forme Julienne , un Samedi à 3 heures du matin , au Méridien de Siam, hi REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, 2147 Cette conjonction moyenne de la Luneavec le Soleil, felon les Tables Rudolphines qui font préfentement le plus en ufage, arriva en ce jour-là à Siam à la même heure, la réduction des Méridiens étant faite felon nos Obfervations : & felon ces Tables ce fut 1 6 heures après l’'Equinoxe moyen du Printemps ; FApogée du Soleil étant à x9 degrez + des Gemeaux ; l’Apogée de la Lune à 21 degrez & demi du Capricorne ; &le nœud defcen- dant de la Lune à 4 degrez d’Aries : de forte que cette conjonction Equinoxiale eut aufli cela de particulier, qu'elle fur Ecliprique, étant arrivée à fi peu de diftance d’un des nœuds de la Lune. Cerre Epoque Aftronomique des Indiens étant ainfi dé- terminée par tant de caraétéres qui ne peuvent convenir à aucun autre temps, on trouve par ces régles Indiennes les conjonétions moyennes de la Lune avec le Soleil vers le temps de cette Epoque, avec autant de juftefle que par les Tables modernes, entre lefquelles il y en a qui don- nent pour ce temps-là la même diftance moyenne entre le Soleil & la Lune, à une ou deux minutes prés, la réduc tion étant faire au même Méridien. Mais depuis cette Epoque, à mefure qu’on s’en éloi- gne, les moyennes diftances de la Lune au Soleil trouvées par ces régles, furpaflent d’une minute en douze ans cel- les que les Tables modernes donnent ,comme nous avons ci-deflus remarqué ; d’où l’on peutinferer que fi ces ré. gles Indiennes, au temps qu’elles ont été faites, don- noient les moyennes diftances de la Lune au Soleil plus juites qu’elles ne les ont données depuis, elles ont été faires aflez près du temps de l’Epoque établie par ces mêmes régles. Elles pourroient néanmoins avoir été éta- blies long-remps après fur des Obfervations faites aflez près du temps de l’'Epoque ; ainfi elles repréfenteroient avec plus de juftefle ces Obfervations , que celles des au- tres temps éloignez de l’Epoque : comme ilarrive ordi. 2:48 REGLES DE L'ASTRONOMIE ÎNDIENNE. nairement à routes les Tables Aftronomiques, qui re- réfentent avec plus de juftefle les Obfervations fur lef. quelles elles font fondées, que les autres faites long- temps avant & après. 111. De l'Epoque Civile des Siamois. Ai jugé par les regles de la premiere Seétion, que l'E- poque Civile qui eft en ufage aux Indes Orientales, efk cifferente de l'Epoque Aftronomique de la méthode In- dienne que nous avons expliquée. en ai préfentement de nouvelles aflurances par diver- fes dates de Lettres Siamoifes qui m'ontété communi- quées par Monfieur de la Loubére & par d’autres dates des Lettres que le Pere Tachard vient de publier dans fon fecond voyage de l’an 1687 ; par lefquelles il paroît que l’année 1687. fut la 2231° depuis l’Epoque Civile Sia- moife, qui fe rapporte par conféquent à l’année 544 avant la Naiflance de Jesus-CHrisT ; au lieu que par lesregles z & 3 de la Section VIII, & par d’autres caractéres de cette méthode Indienne, on voit que l’Epoque Aftrono- mique fe rapporte au 7° fiécle après la Naïflance de JE- sUS-CHRIST. Cette Epoque Civile Siamoife eft du temps de Pytha- gore, dont les dogmes étoient conformes à ceux que les Indiens ontencore aujourd’hui,& que ces Peuplesavoient déja du temps d'Alexandre le Grand, comme Onéficri- tus envoyé par Alexandre même pour traiter avec les Philofophes des Indes , leur témoigna , au rapport de Strabonaulivre 15. Les Lertres que les Ambaffideurs de Siam écrivirent le 24 Juin 1687, éroient datées felon M. de la Loubére d# buitieme mois , le premier jour du decour de l'annce Pitofzpfoc de PEre 2231 &felonle P.Tachard, de 8 mois, le fecond plein de lx Lune de l'année Thob napafoc de l'Ere 2231.Le piein de la Lune n’arriva que le jour fuivant : & le mois lu- naire REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 249 maïre qui couroitalors, étoit le croifiéme après l’Equino- xe du Printemps; le premier après cer Equinoxe ayanc commencé le 12 Avril de la même année : donc le pre- mier mois depuis lEquinoxe fur le fixiéme mois de l’année Civile, qui dût commencer le r ; Novembre 1686. Il paroît aufli que la même année fut Embolifmique de 13 mois,& qu'il y eut un mois qu'onne mic point au nom- bre des autres : car le 20 Oétobre de la même année on Comptoit /e 1 5‘ jour dela Lune 1 1ede l'an 12131; & entre la pleine Lune de Juin & celle d'O&obreil y eut quatre mois lunaires. Cependant on n’en compta que 3, puifqu’à la pleine Lune de Juin on comptoit le 8e mois, & à celle d'Octobre on ne comptoit que le 11°; il y eut donc dans cet intervalle de remps un mois intercalaire qu’on ne com. pta point. On trouve aufli cette intercalation en com pa- rantles Lettres des Ambafladeurs avec trois Lettres du Roy de Siam du 22 Décembre de la même année 1 687, rapportées par le Pere Tachard aux pages 282, 288, & 407, qui font datées dy 3 du decours de Le premiere Lune de l'année 22 3 1. Et il paroïc que fi la Lune de Juin fuc la huitiéme Lune de l’année Civile 2131 , cellede Décem- bre fut la quarorziéme dela même année Civile, que l’on compta pour la premiere Lune de l’année fuivante, quoi- que l’année foit encore nommée 2231 ,aulieu que fui- vant les dates précédentes elle deyroit être nommée 22:32; Peut-être ne change-t-on pas le nom de l’année Civi- le , qu’elle ne foir avancée, & qu’elle n’ait atteint lecom- mencement de l’année Aftronomique: ou bien jufqu’à ce temps-la ils la nommenten deux manieres. Carune autre date que M. de la Loubére vient de me communiquer, eft ainfimarquée, Ze 8 du Croiffant de La premicre Lune de l'année 223" }2 qui eff l'onxiéme Décembre 1687.11 femble que cette forme de date marque que l’année peut en ce mois être nomméeou2231,O0uU2232:ce qui a du rap- Rec. de l'Arc, Tom. VIII. LI 250 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. port la forme dont on fe fert préfentement dans les Païs Septentrionaux, où l’on marque fouvent les dates en deux manieres, fçavoir felon le Calendrier Julien , & felon le Grégorien ; & aux dix premiers jours de l’année Grégo- rienne,on marque une année de plus que dansla Julienne. En comparant la date du 20 Oëtobre, qui fuppofe que le premier de la Lune fut le 6 de ce mois (lequel jour fut auffi celui de la nouvelle Lune ) avec l’autre date du 11° Décembre , quifuppofe quele premier dela Lune fut le 4 de ce mois, on trouve $9 jours en deux mois , comme le mouvement de la Lune demande. Selon ces dates le 22 Décembre a dû être le r9 de la Lune, c’eft-a-dire, le 4° jour du decours, qui dansles Lettres du Roy de Siam eft marqué le 3 du decours , le plein de la Lune étant fuppo- fé au 1 $ : ce qui marqueroit l’incercalation d’un jour faite au plein de la Lune, à moins que ces Lettres ne foient an- tidatées d’un jour , ou qu’on n'ait manqué d’un jour dans le rapport qu’onena fait à notre Calendrier. Parmi les dates précédentes , & quelques autres que’ nousavons éxaminées , il n’y a que celles du 20 O&tobre & du 11 Décembre qui s'accordent bien enfemble& avec le mouvement de la Lune , & dans lefquelles on prend le jour même de la conjonétionde la Lune avec le Soleil par le premier jour du mois. Les autres dates different entre elles de quelques jours : car dans celles du 24 Juin on prend pour le premier jour du mois un jour qui précéde la conjonction ; au contraire , dans les dates du 22 Dé- cembre l’on prend pour le premier jour du moisun jour qui fuit la conjon@ion. Ainfiles dates qui prennent pour premier jour du mois le jour même de la conjonction ; peuvent être cenfées les plus régulieres. Nous avons cal- culé ces conjonétions , non feulement par les Tables mo- dernes, maïs aufi par lesregles Indiennes, de la maniere que nous dirons cy-après, & nous avons trouvé qu’elles s'accordent enfemble dansles mêmes jours de l’année: REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 2$r Ces regles Indiennes peuvent donc fervir à regler le Calendrier des Siamois, quoiqu’elles ne foient pas pré fentementobfervéesexactement danslesdates desLectres. Sans un Calendrier où les intercalations des mois & des jours foient reglées felon cette méthode, on ne pourroic {e fervir de ces reglesIndiennes dans le calcul des Planetes fans faire la même erreur qui fe feroit gliflée dans le Ca- lendrier ; à moins que certe erreur ne fut connuë par l’hiftoire exacte desintercalations, & qu’on y eût égard dans le calcul. “ Quoique par les regles Indiennes on cherche le nom- bre des mois échûs depuis une Epoque, par le moyen d’un Cycle dez18 moisSolaires fuppofez égaux à3 2 $ moisLu- naires, qui eft équivalentauCycle denotre nombre d’or de dix-neuf années dans le nombre des mois Solaires & des mois Lunaires qu’il comprend ; on voit pourtant par la plufpart des dates Siamoïifes que nous avons pü avoir, que le premier jour de leur mois, même en ce fiécle , ne s’é- loigne guere du jour de la conjonction de la Lune avec le Soleil ; & que le Calendrier des Indiens n’eft pas tombé dans la faute dans laquelle étoit tombé notre vieux Ca- lendrier, où les nouvelles Lunes étoient reglées par Cy- cle du nombre d’or qui les donne plus tardives qu’ellesne font : de forte que depuis qu’on eut introduit ce Cycle dans le Calendrier ( ce qui fut vers le quatriéme fiécle) jufqu’au fiécle pailé , l'erreur étoit montée à plus de qua. tre jours. Mais les Indiens auront évité cette faute, en fe {ervant des regles de la Se&tion I. pour trouver le nombre des mois Lunaires ; & des regles de la Section. L. pour trouver le nombre des jours & des heures qui font dans ce nombre des mois ; lefquelles étant fondées fur l’hypoche- fe de la grandeur du mois lunaire qui ne differe pas de la véritable d’une fecondeentiere , ne fçauroient manquer d’un jour qu'environ en 8000 ans ; au lieu que l’ancien Cycle de notre nombre d'or fappofe qu’en 23 ses lu- Lij 252 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, naires il yaitle nombre de jours & d’heures quifontenr9 années Juliennes , lefquelles excedent 23 $ mois lunaires, d’une heure 27’, 33",quifont s jours en 1563 années. Il paroît aufh quele Calendrier des Indiens eft fort dif- ferent de celui des Chinois, qui commencent leur année par la nouvelle Lune la plus proche du 1 $< d’Aquarius, felon le P. Martini, ou du $° du même Signe, felonle P. Coupler ( ce quin’arrive qu’un mois & demi avant l'Equi- noxe du Printemps ) & qui reglent leurs intercalarions par un Cycle de foixante années: ce que font aufli les Tun- quinois, au rapport du P. Marinidansfes Relations. IV. Méthode de comparer les dates Siamoifes aux regles Indiennes. | #3 Our éxaminer fi les dates Siamoifes s’accordent avec P les regles Indiennes , nous avons cherché par ces re- gles le nombre des mois compris dans les années échüës depuis l’Epoque Aftronomique & l’année courante, & nous y avons ajouté les mois de l'année courante , que nous avons commencé à compter par le fixiéme mois de lannée Civile, pour la premiere date qui fur du huitième mois avant l’intercalation d’un mois ; & pour la feconde date qui fut de l’onziéme mois, & après l’incercalarion d’un mois, nous avons commencé à compeer les moisde l’année courante par le cinquiéme des onze mois que l’on comptoit alors, qui eft le même mois que l’on avoit com: pré pour le fixiéme avant l’intercalation d’un mois, felon Vexplication que nous avons donnée à l’article 4° de la I. Section. Nous avons fait la même chofe pour les dates fuivan: tes:ayant verifié qu’il faut commencer à compter par le ainquiéme mois, pendant le refte de l’année Aftronomi- que & pendant celle qui fuit immédiatement Fintercala- tion. Et ayant enfuite calculé le nombre des jours com pris dans ces fommes de mois fuivant les regles de la Sec- PT UT PONT FTPO REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 253 tion IT, nous avons trouvé que le nombre des jours trou- vé par ces regles s’accorde avec le nombre des jours com- pris entre l’Epoque Aftronomique de l’année 638, & les Jours des conjonétions d’où l’on a pris le commencement des mois dans plufieurs de ces dates, & particulierement dans celles du 20 Oétobre, & du 8 Décembre qui nous ont paru les plus régulieres. ‘a Certe méthode, dont nous nous fommes fervis pour comparer les dates Siamoifes aux regles Indiennes, nous a fait connoître les termes dans notre Calendrier entre lefquels doit arriver la nouvelle Lune du cinquiéme mois de l’amnée Civile après l’embolifmique, ou du fixiéme mois de l’année après une commune , par où on doit com- mencer à compter les mois felon l’article 4 de la I. Sec- tion , & qui peut être confiderée comme la premiere nou- velle Lune d’une éfpece d’année Aftronomique lunifolai- re que nous avons jugé devoir commencer après l’Equino- xe du Printemps. C’eft pourquoi il eft à propos de don- ner tout au long un exemple de cette comparaifon, qui fera connoître l’ufage de cesregles, & fervira comme de démonftration de PExplication que nousenavonsfaire. ÉXEMPLE POUR LA PREMIERE DATE. AT Ousavons cherché quel doit être felon les regles In- diennes, le nombre des jours compris entre l’Epo- que Aftronomique, &la conjonétion moyenne du hui- piéme mois de l’année Indienne 1 2 31, en cette forme. Par les Regles de la Seftion I. - Depuis l’Epoque Aftronomique de l’année Julienne de JEsus-Carisr 638 jufqu’à l’année 1687, il y ar049 années ; qui eft l’Ere felon l’article r : l'ayant mulriplice par 12, ftlon l'article 3 , ona 12588 mois Solaires. * Ilfauty ajouter les mois de l’année courante , #rticle4 ; êc parce que les Ambaffadeurs comptoient le nu E 1 äj 254 REGLES DE L'ASTRONOMIE ÎNDIENNE. mois de l’année 223 1 avant l’intercalation d’un mois nous commençons à compter par le fixiéme de ces mois felon notre explication ; ainfi au huitiéme mois nous aurons trois mois à ajouter à 12588, qui feront la fomme de 12591 MOIS, Les multipliant par 7 , ærticle $ ,le produit fera 88 137. Le divifant par 228 , article 6 , le quotient fera 386 à ajouter à 12591 article 7; &la fomme fera11977 mois Lunaires. Par les Regles de la Seltion II. Mulripliant ce nombre de mois par 30, wrticle 2, le produit donnera 389310 joursartificiels. Les multipliant par 11, article 4, le produit fera de 4282410. Divifant ce produit par 703 , article 6 , le quotient fes ra 6091437. L’ayant fouftrait de 383310 joursartificiels, #rticle 8, ilrefte 3831218256, qui eft le nombre des jours naturels échüs depuis l’'Epoque Aftronomique jufqu’à la nouvelle Lune du huitiéme mois de l’année Indienne 2231. La fra@tion 2$ étant réduite donne 9 heures 4’ 34” dont cette conjonétion arriva plus tard à Siam , fuivant ces regles, que celle de l’'Epoque Affronomique de l'an 638. Par le moyen de notre Calendrier on trouve le nom- bre des jours échûs entre le vingt-uniéme mois de l’année Julienne 638 , &le 10 Juin de l’année Grégorienne 1687 par cecalcul. Depuislannée 638 , qui fur la feconde après la biffex- tile 636, jufqu’à l’année 1687, qui fut la troifiéme après la biflextile 1684, il y a 1049 années , parmi lefquelles il y eût 262 biflextiles qui donnent 262 jours plus qu’au- tant d'années communes. En 1049 années communes de 865 jours, il y à 282925 jours; & y ayant ajouté 262 RAT RE REGLES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE. 254 _ jours pour lesbiflextiles, onaura 483187 joursen 1049 années tant communes que biflextilesentre le 2 1° Mars . de l’année Julienne 638 , & le 21° Mars de l’année Ju- lienne 1687: qui eft le 31° Mars de l’année Grégo. rienne. Depuis le 3 r° Mars jufqu’au 10 Juinil ya 7x jours, qui étant ajoutez à 383147, donnent 383218 joursentrele 21° Mars de l’année Julienne 638 , où eft l’Epoque In- dienne des nouvelles Lunes, & le 10° Juin de Pannée Grégorienne 1 68 7,jour de la nouvelle Lune du huitiéme mois de l’année Siamoife 213 1. Ce nombre de jours eft le même que nous avons trouvé entre ces deux nouvelles Lunes, fuivant les regles Indiennes. Pour trouver le même nombre de jours par l’une & par l'autre méthode dans la conjonction d’Octobrede la mê- meannée 1687, après l’intercalation qui paroîten com. parant la date de ce mois avec celle du mois de Juin pré- cédent ; il a fallu compter 7 mois, commençant par le cinquiéme des onze que l’on comptoir. Dans la conjonc- tion de Novembre onena compté 8,& dans celle de Dé- cembre d’où commença le premier mois de l’année 2232, on en a compte 9 , ajoutant 8 mois à ceux de l’année cou- fante jufqu’à la nouvelle Lune du 31 Mars r688 , d’où commença le cinquiéme mois de l’année 223 2. On com- mença à compter de ce $€ mois pendant toute l’année qui fuivic l’incercalation & qui fur commune ; & on ne com- mença à compter du fixiéme mois , qu’à la nouvelle Lune qui arriva le 19 Avril decette année 1689. On commen- ceraaufl à compter du fixiéme mois , à la nouvelle Lune quiarrivera le 9 Avril, jufqu’a l’intercalation qui fe fera dans la mêmeannée, après laquelle on fuivra le même ordre qu'après l'intercalarion précédente. Nous avons jugé à propos de rapporter diftinétement ces exemples , afin de déterminer plus précifément l’article 4 de la 1. Section , auquel on pourroit fe méprendre fi l’on ne l’a: 256 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. voit éclairci ; & l’on n’auroit pà le déterminer fans plu- fieurs Ms faits felon la méthode précédente. V. Les termes des premiers mois des années Indiennes. Yant calculé par lamême méthode, fuivant les re- gles Indiennes, les moyennes conjonétions de la Lu- ne au Soleil pour plufieurs années de ce fiecle & du fiecle fuivant ; nous avons toujours trouvé, que chacune de ces conjonétions tombe à un jour auquel (A moyenne conjonc- tion arrive felon nos Tables, mais prefque crois heures plus tard que par les regles ATEN Par ce moyen nous avons déterminé dans notre Ca- lendrier les cermes entre lefquels doit arriver la nouvelle Lune, d’où il faut commencer à compter les mois de l’an- née courante , fuivant l’article 4 de la I. Setion ; & nous avons trouvé qu’en ce fiécle certe nouvelle Lune eft celle qui arrive entre le 28 Mars& le 27 Avril de l’année Gré- gorienne , qui font préfentement le r 8 Mars & le 17 Avril de l’année Julienne. Nous avonsaufl trouvé que ces termes dans le Calen- drier Grégorien s’'avancent d’un jour en 239 années, & reculent d’un jour dans le Calendrier Julien en 302 an- nées : ce qu'il falloit fçavoir pour pouvoir fe fervir parmi nous de ces regles Indiennes. Pour déterminer dans ces Calendriers les termes entre lefquels doicarriver la nouvelle Lune d’où doitcommen- cer l’année Civile des Siamois felon ces regles, ilnousa fallu établir un fyftême d'années communes & embolif- miques bien ordonnées dans le Cycle de 19 années, le- que] fyftème foittel , que le cinquiéme mois de la premie- re année après l’ embolifinique, & le fixiéme mois des au- tres années, commencent en ce fiecle entrele 28 Mars &. ‘le27 Avril de l’année Grégorienne, Selon cette regle l’année Civile devroit commencer en ce fiécle avant le 12 Décembre. Car fi elle commence le: 2 , Ds | | ( | | REGLES DE L'ASTRONGMIE INDIENNE. 257 #2, l’année fuivante qui commenceroit le r Décembre feroit après l’année:commune , & felon la regle on ne commenceroitpointa compter parle cinquiéme mois qui arriveroit le 29 Mars, maïs par le fixiéme mois qui com- menceroit le 28 Avril: ce qui eft contraire à ce que nous avons trouvé par le calcul, qu’en ce fiécleil faut commen- cer à compter par le mois qui commence entre le 28 Mars & le 27 Avril. On pourroit donc fe tromper dans l’ufage de cesreglesaux années quicommenceroient aprèsle r1. Décembre del’année Grégorienne. Nous trouvons auffi par nos calculs que felon ces mê- mes regles l’année Siamoife devroit commencer au 12 Décembre en l’année Grégorienne 1700, qui ne fera point biflexcile. Ce fera donc le terme leplusavancé, qui doit être éloigné du terme précédent d’un mois entier. Ainfla nouvelle Lune quiarriverale fiécle fuivant entre le 12 Novembre& le 1 2 Décembre, fera celle d’où de- vroit commencer felon ces regles l’arinée Civile des Sia- mois. Pur .… Cependant nous avons vû depuis peu une date du pre- mier Janvier 1684, où l’on fuppofe que le commence- ment de l’année Siamoife fut à la nouvelle Lune qui arri- va le 18 Décembre 1683. Cette date étant comparée avec celle des Ambafladeurs de Siam , où l’on fuppofe que le commencement de l’année 2 23 r futàla nouvelle Lu- ne qui arriva le 16 Novembre 1686, montreroit que les termes du premier mois de l’année Siamoife , felon lufa- ge de ces temps, font éloignez entr’eux tout au moins de _ 32jours, quoique felon les reglesils ne düflent pas être éloignez de plus d’un mois lunaire , ou de 30 jours. — Cela confirme ce que nous avons déja remarqué, qu’en ce fiécle on ne fe conforme pas exaétement à ces regles dans les dates, quoiqu’on ne s’en éloigne pas beaucoup. Mais comme ces regles font obfcures, & qu’il faut fup- pléer des circonftances qui n’y font pas exprimées diftinc. Rec. del Ac. Tom. VIII. Mm 258 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. tement, il peut facilement arriver que le peuple s'y mé- prenne. Ainf, après avoir déterminé ce qui fe devroit faire felon ces regles , il faut apprendre des Relations des Voyageurs ce qui fe pratique actuellement. Cependant nous {çavons par les dates que nous avons vüës, que l’u- fage prefent ne s'éloigne pasbeaucoup de ces regles. VI. Diverfes efpeces d'années Solaires felon les regles Tndiennes. Hacun de ces termes dont nous avons parlé , peut être confideré comme le commencement d’une ef. pece d’année folaire dont la grandeur eft moyenne entre celle de l’année Julienne & celle de la Grégorienne, puis que nous avons remarqué que dans la fuite des fiécles ces termes s’avancent dans l’année Grégorienne, & reculent dansla Julienne : le terme quitombe préfentementau 28 de Mars, eft fi proche del’Equinoxe du Printemps, qu'il pourroir être appellé Terme Équinoxial , & pourroit être cenfé le commencement d’une année folaire Aftronomi- que. On ne fçauroit accorder enfemble les regles de diverfes Sections qui parlent du nombre des années échüës depuis l’Epoque fous lenom d’Ere , fans fuppofer diverfes efpeces d’années Indiennes. Il eft parle de l’Ere dans la I. Setion, où nous avons dit que l’Ere eft le nombre des années échüës depuis l’Epoque Aftronomique. On la réfout en mois folaires & en mois lunaires dans la même Section, & dans la Section II. on réfout les mois lunaires en joursartificiels de 30 par cha- que mois lunaire , &en joursnaturels tels qu’ils font dans Vufage commun. Ileftauffi parlé de l’Ere dans la Settion IV. où l’on voit qu’elle eft compofée d’un nombre de ces mêmes jours qu'on a trouvé à la Seétion 11; de forte qu’il fembleroic LES / REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 259 d'abord , quece für la fynthefe de lamême Ere, dont on a fait l’analyfe à la Section I. &II. Mais ayant calculé par les regles dela Sedtion I.&II, & par le fupplément , dont nous parlerons, le nombre des jours qui doivent être en 800 années, lequelnombre dans la Section I V.eft fuppofé être 291207 , nous n’y avons trouvé que le nombre de 292197 jours, 8 heures & 27 minutes; qui eft moindre de 9 jours, 1 5 heures, 33 minutes, que celui de 292207 jours que l’on fuppofe dans la I V. Section fe devoir trouver en ce même nombre d'années. Cerre différence eft plus grande que celle qui fe trouve entre 800 années Juliennes, qui font de 292200 jours ; & 800 années Grégoriennes, qui ne font que de 292194 jours; dont la difference eft de 6 jours : & en 800 de ces années qui réfulrent des regles des deux premieres Sections, il y a un excès fur les Grégoriennes de 1 3 jours, 8 heures, 24 minutes ; & un défaut à l’égard des Julien- nes de 2 jours, 15 heures, 33 minutes ; au lieu que 800 années de la Section I V , excedent de 7 jours 800 années Juliennes, & de 13 jours un pareilnombre d'années Gré- goriennes, Comme l’année Grégorienne eft uneannée Tropique, qui confifte dansle temps que le Soleil employe à retour- ner au même degré du Zodiaque, lequel degré eft tou- jours également éloigné des points des Equinoxes& des Solftices ; il n’y a point de doute que l’année tirée des re- gles de la Se&ion [&IT, approche plus de la Tropique "que l’année tirée des regles de la Section I V, qui, com. me nous avons remarqué, approche de l’année Aftrale déterminée par le retour du Soleil à unemême Etoile fixe, ê& de l’anomaliftique déterminée par le retour du Soleil à fon Apogée, laquelle plufieurs Aftronomes anciens & modernes nediftinguent point del’Aftrale, non plus que les Indiens, REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 267 . commodéés. Ainf dans les calculs particuliers , on n’aura plus befoin de l'opération prefcrite 4 l’article $. de la Sec tion II. qui eft fondée fur la difference qui fur entre l'in. ftant de cette conjon@ion moyenne & lé minuit faivant , à un Méridien particulier plus Occidental que Siam ; n1 des opérations prefcrites à l’article 8. de la Sedion VII. & à l’article 9. de la Se&tion X. que nous avons jugé mar- quer les minutes du mouvement du Soleil & de la Lune entre le Méridien de Siam & le Méridien auquel avoient été accommodées les régles de la Seion II; & il fufira d’avoir eu égard à ces trois articles une fois pour toüjours. L'Epoque de ces années Synodiques fera donc le2r Mars de l’année 638 de Jefus-Chrift, à 3 heures 2 mi- nutes du matin au Méridien de Siam. La grandeur de ces années »felon le Chapitre VII. de ces Réfléxions , étant de 365 jours, $ heures, ; CUT 46", s'!!!", on trouvera le commencement des années fuivantes dans les années Juliennes, par l'addition con- tinuelle de s heures 5 5’, 13°, 46/1, 5!" Gtant un jour de la fomme des jours qui réfulce de cette addition dans les années biflexiles ; ainfi nous trouverons les commen- cemens de ces années folaires. Synodiques dont nous avons examiné les dattes, comme nous les avons ici cal- Î culées ,au Méridien de Siam aux heures comptées après minuit, Dans les Années Dans les Années Années Juliennes. Gregoriennes. ‘| Affronomiques 4 completes, Ne Jours. H. M.| Jours. H. : …,1683 | Mars 17 21 $7]Mars 27 21 $57| 1045 Bif 1684 | Mars 17 3 52|Mars 27 3 52] 1046 1635 | Mars 17 ‘9 47|Mars 27 9 47 1047 1686] Mars 17 15 42|Mars 27 15 42 1048 1687] Mars 17 21 38|Mars 27 21 38 1049 $ Bi, 1638] Mars. 17 3. 33 |Mats 27 3 331 1o$0 Naiïi | CA 268 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. Ces commencemens d’années arrivent un jour & demi avant les Equinoxes moyens du Princemps, felon Prole- mée ; & cinq jours & demi avant les mêmes Equinoxes, felon les Modernes : c’eft pourquoi ils peuvent être pris pour une efpece d’Equinoxes moyens des Indiens. La pre- miere nouvelle Lune depuis lescommencemens de cesan- nées folaires Synodiques , doit être la cinquiéme de l’an- née Civile quand l'intercalation a précede ces commen cemens ,ainfi qu'il eft arrivé l'an 1685. & l'an 1688. & elle doic être la fixiéme de l’année Civile aux autres an- nées. Voici ces premieres nouvelles Lunes depuis les Equi- noxes de cette efpece, calculées pour les années préce. dentes. Années Années | Premieres conjonétions | Années Solaires Affronomiques | Gregoriennes | des Années .Altronomi- | Affronomiques completes, courantes. ques courantes. courantes. Après midy. ours. H. M. 104$ 1683 | Avril 25 22 41 1046 1046 Bifl. 1684 | Avril 14 7 ON IL OAZ 1047 168$ | Avril 3 16 18| 1048 1048 1686 | Avril 22 14 $o 1049 1049 1687 | Avril 11 22 38 1050 1050 Biff. 1688 | Mars 31 7 27| 1051 A. De la période Indienne de 19 années. Our connoître les premieres conjonctions des années P folaires fynodiques Indiennes dans notre Calendrier , il fuffit de calculer les commencemens des années de 19 en 19 années après l’'Epoque. Car chaque 19° année folaire fynodique depuis l’E- poque finit par la moyenne conjonction de la Lune au So- leil , d’où commence la 20€ année. On trouve la gran- deur de cette période en réfolvant 19 années en mois lunaires par les articles 3 , 5,6 ,& 7 de la Section I. &en REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 169 réfolvant les mois lunaires en jours par les articles 2,4, 6, & 8 de la Section Il. & enfin en réduifant la fraétion des jours appellée Æræmaan en heures, minutes, fecondes & tierces : & par ce moyen on trouvera que la période Indienne de 19 années eft de 69 39 jours 1 6 heures 29 mi- nutes 21 fecondes 3 5 tierces. EP Quoique cette période Indienne de 19 années s’ac- corde dans le nombre des mois lunaires qu’elle com- prend , avec les périodes de Numa, de Méton, & de Ca- lippus, & avec notre Cycle du nombre d’or,comme nous avons remarqué dans l’explication dela Setion I. elle en eft pourtant différente dans lenombre des heures. . Celle de Méton, qui contient 6940 jours, eft plus lon- gue que l’Indienne de 7 heures 30 minutes 38 fecondes 2 tierces. Celle de Calippus, & celle de notre nombre d’or qui contiennent 6939 jours & 18 heures font plus longues que l’Indienne de r heure 30 minutes 38 fecon- des 2 s tierces. Celle de Numa devoit être d’un nombre de jours entiers , felon Tite-Live dont voici les termes : Ad curfum Lunæ in duodecim menfes defcribit annum , quem ( quia tricenos dies fingulis menfibus Luna non explet , defunt- que dies folido anno , qui folfitiali circumagitur orbe ) inter. calares menfibas inter ponendo, ita difpenfavit , ut vigefimo anno ad metam candem Solis unde orfi efent, plenis anne- rum fpatiis dies congrucrent. On lit vicefimo anno dans tous les Manufcrits anciens que nous avons vüs, & non vi- gefimo quarto , comme dans quelques Exemplaires im primez. _ La période de 19 années des Indiens eft donc plus quite que ces périodes des Anciens , & que notre Cycle d’or ; & elle s'accorde à 3 minutes & 5 ou 6 fecondes près avec la période de 23 $ mois lunaires établie par les Mo- dernes, qui la font de 6939 jours, 16 heures, 32 minu- tes, 27 fecondes. Voici le commencement de la période Indienne cou Naiij 170 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. rante de r9 années, & des autres qui fuivent pendant plus d’un fiécle dans le Calendrier Gregorien, au Méridien de Siam , aux heures après minuit, 1683 Mars 27 21 S7 17e@2 Mars 28 14 26 1721 Mars 238 6 56 Diff. 1740 Mars 27 23 25 1759 Mars 28 15 54 1778 Mars 28 8 ‘24 1797 Mars 218 Oo 53 Bi. 1816 Mars :8 17 22 XI. Des Epalles Indiennes. ’Epaéte des mois eft la difference du temps qui eft Fe la nouvelle Lune & la fin du mois folaire cou- rant ; & l'Epaéte annuelle eft la difference du temps qui eft entre la fin de l’année lunaire fimple ou Embolifmique, & la fin de l’année folaire qui court quand l’année lu- naire finit. Suivant l’expofition de la Section [. 228 mois lunaires plus 7 autres mois lunaires font égaux à 218 mois folai- res. Donc ayant partagé le tout par 228, r mois lunaire plus -7+ de mois lunaire , eft égal à un mois folaire. L'Epaéte Indienne du premier mois eft donc —- d’uñ 228 mois lunaire. , L'Epaéte du fecond -:£ & ainfi de faire ; & lPEpade de 12 mois qui font une année lunaire fimple eft #£ : l'E_ pacte de 2 années 18 : l'Epadte de 3 années feroit 252; mais parce que 225 font un mois, on ajoûte un mois a la troifiéme année qui eft Embolifmique , & le refte eft l'Epadte -2+ ee” 228 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 271 Ainf l’Epacte de fix années eft 248, l'Epadte de 18 années eft 242: & y ajoûtant l'Epacte d’une année quieft -£# l'Epacte de 19 années feroit 228 qui font un mois lunaire. Onajoûre donc un 13° mois à la 19€ année pour la faire Embolifmique : ainfi l’'Epacte à la fin de la 19° année eft o. - Si l’on ordonne les années lunifolaires de cette ma- niere , elles finiront roüjours avant l’Equinoxe Synodi- que , ou dans l’Equinoxe même. Mais on les peut ordon- ner en forte qu'elles finiflenc roûjours après l’Equinoxe Synodique : ce qui arrivera , fi quand l’Epa&e eft o, on les commence par la nouvelle Lune qui arrive un mois après l’Equinoxe Synodique : & de cette forte le premier mois de l’année Aftronomique commencera au commence ment du $° mois de l’année Civile après l’'Embolifme; au lieu que dans l’année de la premiere maniere , le pre- mier mois finiroit au commencement du 5€ mois dé l’an- née Civile après l’Embolifme, : - Cette Epaéte Indienne eft beaucoup plus précife que notre Epacte vulgaire qui augmente de 11 jours par an- née ; de forte qu'on en ôte 30 jours quand elle excede ce nombre, prenant 30 jours pour un mois lunaire , & la 19 année on en Ôte 29 jours,que l’on prend pour un mois lunaire pour réduire l’'Epadte à rien à la fin dela rotan- née lunifolaire. L’Epa&e Indienne d’un mois étant réduiteen heures, eft de 21 heures ,45', 33",46'/. L'Epacte d’une année eft de 10 jours, 21 heures, 6’,45". L'Epade de 3 années eft de 3 jours, 2 heures, 3 6’, 13". L'Epacte de r rannées, qui eft la moindre de toutes dansle Cycle de i9 années, eft de 1 jour ,13 heures, r8/, 7". On peut confiderer l’'Epaîe Indienne à l’égard desan- - 272 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. nées Juliennes & Grégoriennes ; & elle fervira à trouver le commencement des années Civiles & Aftronomiques des Indiens dans notre Calendrier, après qu’on aura éta. bli une Epoque, & marqué les termes. D'une année commune ou biflextile, à l’année fuivante commune, Julienne ou Gregorienne , l'Epaéte Indienne eft de ro jours, 1 $ heures, 11!,32". D'une année commune à l’année biflextile fuivante, l’Epaéte Indienne eft de 1 1 jours, 1 $ heures, 11’, 32". L’Epacte annuelle doit être fouftraite de la premiere nouvelle Lune d’une année, pour trouver la premiere nouvelle Lune de l’année fuivante. Mais quand après la fouftraction , la nouvelle Lune récede le terme; on ajoûte un mois à l’année pour la faire Embolifmique. Ainfi ayant fuppofé la premiere nou- velle Lune après l’Equinoxe Synodique de l’an 1683. comme au ChapitreIX.au 2 $ Avril, 22 heures, & 41 mi- gutes après midy, c’eft-à-dire, au 26 Avril ,à ro heures 41 min. du matin au Méridien de Siam, pour avoir la pre- micre nouvelle Lune de l’année fuivante 1684 qui eft biflextile , on Ôtera de ce temps 1 1 jours, 1 $ heures, 11 minutes, 32 fecondes; & on aura le 14 Avril à 19 heu- res, 29 minutes, 28 fecondes de l’année 1684: & pour avoir la premiere nouvelle Lune de l’année folaire fyno- dique de l’année 168 5. qui eft commune , on Ôtera des jours précedens 10 jours, 1 $ heures, 11 minutes, 32 {e- condes ; & on aura le 4 Avril à 4 heures, 17 minutes, 56 fecondes. Enfin pour avoir la premiere nouvelle Lune de l’an- née folaire fynodique de l’année fuivante 1686. qui eft commune , ôtant encore le même nombre des jours, on aura le 24 Mars à 13 heures, 6 minutes, 24 fecondes, Maïs parce que ce jour précede le terme des années fyno diques , qui pour ce fiécle a éré trouvé le 27 Mars; il faut ajoûter un mois lunaire de 29 jours, 12 heures, 44 mi- nutes, REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 273 mutes, 3 fecondes : ainfi l’année fera Embolifmique de 13 Lunes ; & on aura la premiere nouvelle Lune de l’année fynodique Indienne le 23 Avrilà 1 heure, $o minutes, 27 fecondes du matin à Siam ; & continuant de la même maniere, on aura routes les premieres nouvelles Lunes des années fuivantes. , « x Dans ces régles Indiennes le nom d'Embolifmique ou Aitikamaat convient à l’année qui fuit immédiatement l'intercalation. On peut aufi ordonner les années lunifolaires de elle forte que l'addition du mois intercalaire fe fafle quand l’Epaëte excede 1%, qui font la moitié du mois : afin que le terme foit comme moyen entre les divers commence mens des années dont les unes commencent plurôr, & les autres plus tard ; comme il fe pratique dans nos années Ecclefiaftiques, qui commencent avant l’Equinoxe du Printemps, quand l’Equinoxe arrive avant le 1 $ de la Lune ; & qui commencent après l’Equinoxe, quand l’'E- quinoxe arrive après le 14 de la Lune. Mais il eft plus commode pour les calculs Aftronomiques de commencer l'année roüjours avant ou toûjours après l’Equinoxe, comme on le pratique dans l’année Aftronomique In- dienne , felon notre explication. Néanmoins il faut remarquer que le point du Zodia. . que, que les Indiens prennent pour le commencement des Signes, fuivant les régles de la Section IV. & des Sec- tions fuivantes , & qu’ils confiderent en quelque maniere comme le point Equinoxial du Printemps , eft éloigné en ce fiécle de plus de 13 degrez du terme Aftronomique des années dont il eft parlé dans la Se&ionT ; de forte que le Solëil y arrive le 14° jour après l’Equinoxe fynodi- que: C’eft pourquoi une partie des années Aftronomi- ques lunifolaires qui commencent après le terme établi par les régles de la Se&ion I. commencera en ce fiécle avant cette efpece d’Equinoxc ; & l’autre partie com Rec. de? Ac.Tom.V III, Oo 374 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE: mencera après : de forte que certe efpece d’Equinoxe eft comme au milieu des divers commencemens des an- nées lunifolaires qui commencent au 5° & au 6° mois de l’année Civile. * XII. Correëtion des mois lunaires, @ des années folaires Jynodiques des I ndiens. L eft trés-aifé d’accommoder les mois lunaires des Indiens & leurs années folaires fynodiques aux hypo- thefes modernes. Après avoir fait les calculs felon les régles Indiennes, il faut divifer le nombre des années échüës depuis l’'E- poque Aftronomique, par 6 & par 4. Le premier quo- tient donnera un nombre de minutes d’heure à ajoûter ; & le fecond quotient donnera un nombre de fecondes à fouftraire du temps des nouvelles Lunes calculé felon ces régles. E XsE1eM TP LISE "An 1688. de Jesus-CHrisT, le nombre des années L échüës depuis l’Epoque Aftronomique des Indiens eft rojo. Ce nombre étant divifé par 6, le quotient, quieft 175, donne 175$ minutes, c’eft-à-dire, 2 heures, ÿÿ minutes à ajoûrer. Ce même nombre étant divifé par 4, le quotient eft 262, qui donne 262 fecondes, c’eftà-dire, 6 minutes, 2 2 fecondes à fouftraire ; & l’équation fera 2 heures , 48 minutes, 38 fecondes. Ayant ajoûté cette équation à la premiere conjonction de l’an folaire fynodique 10517, laquelle , fuivant ces régles , arrive le 31 Mars de l’année 1688. à 19 heures, 28 minutes’ 14 fecondes après mi- nuit ; la conjonction moyenne fera le 31 Mars à 22 heu- res, 17 minutes, 12 fecondes au Méridien de Siam. La même équation fert aux années fynodiques qui réfulrent du temps de 23 $ mois lunaires partagé en 19 années. Lee zn REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 275 -: La premiere divifion par 6 fuffira, fi l’on prend une - fois & demie autant de fecondes à fouftraire, qu’on à trouvé de minutes à ajoûter. XIII. Difference entre les années [olaires fynodiques des Indiens € les années Tropiques. I les Indiens prennent pour année Tropique le temps S que le Soleil employeà retourner au commencement des Signes du Zodiaque, felon la Se&tion IV. & les fui- vantes ; la différence entre ces années &les Synodiques eft confiderable , comme nous l’avons déja remarqué. Selon l'Aftronomie Occidentale , le commencement des Signes eft le point de l’Equinoxe du Printemps, où le demi- cercle afcendant du Zodiaque, terminé aux deux Tropi- ques, eft coupé par l’Equinoxial ; car on ne s’arrère plus à l’hypochefe dés Anciens qui mertoient les Equinoxes aux huitiémes parties des Signes : & l’année Tropique eft le temps que le Soleil employe à retourner au même point ou Equinoxial ou Tropique. Les conjonétions de la Lune avec le Soleil qui arrivent dans les points-des Equinoxes , n’y retournent pas préci- fément à la fin de la 19° année Tropique: car cette 19° année finitenviron deux heures avant la fin du 23 5° mois lunaïre, quitermine la 19°année Synodique. Ve de , Environ deux heures: car en cela les Aftrono- mes modernes ne font d’accord entr'eux qu’à 9 ou 10 minutes près, parce que le temps des Equinoxes étant trés-difficile à déterminer précifément , ils ne s’accor- dent dans la grandeur de l’année Tropique qu’à une demi minute près ; quoiqu'ils foient tous d'accord prefque juf- qu'aux tierces dans la grandeur du mois lunaire. Ceux qui font la grandeur de l’année Tropique de 365 jours, 5 heures , 49 minutes , 4 fecondes ,& 36 tierces, auront la période de 19 années folaires fynodiques plus longue de 2 heures précifes que la période de 19 années Trop Ooi] 176 REGLES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE, ques : Ceux qui font l’année Tropique plus longue , Au- ront une différence plus petite : Et ceux qui font l'année Tropique plus courte , comme la font préfenrement la plüpart des Aftronomes, l'auront plus grande. On peut fuppofer ici que cette difference foit de 2 heures moins 3 minutes , puifque le défaut des mois lunaires Indiens en r9'années eft de 3 minutes ; & que l’année Tropique foit de 365 jours, $ heures, 48 minutes, 5 $ fecondes. Ainfi, fi à chaque 1 9° année depuis l’Epoque Aftronomique des Indiens, on ôte deux heures du terme Equinoxial calculé par les régles Indiennes fans la correction; & fi l’on en ôte aufli 14 heures, 46 minutes pour le temps dont on peut fuppofer que l’Equinoxe moyen préceda l’'Epoque des nouvelles Lunes, felon leshypothefes modernes, on aura J'Equinoxe moyen du Printemps de l’année propofée de- puis l'Epoque, conformément aux hyporhefes modernes. EX E MORE ES 1686. le nombre des années depuis l’'Epoque Af- tronomique des Indiens eft 1048. Ce nombre étant divilé par 19 le quotient eft ÿ $ 4 , qui étant doublé don- ner10-heures, 19 minutes, c’eft à-dire, 4 jours, r4 heu: res, r9 minutes ; à quoy ayant ajoûté pour l’'Epoque 14 heures, 46 minutes, la fommeeft $ jours, 5 heures, $ mi- nutes : & cette fomme étant ôtée du terme de la même année fynodique 1048. qui a été trouvé ci-deflus au 27 Mars 1 686. à 1 $ heures, 42 minutes du foir ;il refte le 22 Mars 10 heures, 37 minutes du foir au Méridien de Siam pour l’'Equinoxe moyen du Printemps de l’an 1686. XIV. Examen de lz grande période Lunifolaire des Jndiens. N Ousavonstrouvé au ChapitreVIT.de ces Refléxions, que la période de 13357 années eft compofce: de 165205 mois lunaires entiers, qui font 4878600 jours + 2 ral DE SRE REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 277 entiers , fuivant les régles de la IT. Seétion. Cette période, felon les hypothefes de ces régles, ramene les nouvelles Lunes qui términent les années Indiennes fynodiques , à la même heure & à la même minute fous le même Méri- dien. | Mais l'ayant examinée par la méthode du Chapitre XII. de ces Refléxions, on trouvera qu’elleeft plus courte qu'une période d’un pareil nombre de mois lunaires, {e- lon les Aftronomes modernes , d’un jour & 14 heures, qui eft prefque l’Epacte de 1 1 années : & par la méthode du Chapirre XIIL. on trouvera que l’anticipation des Equi- noxes à l'égard de ce nombre d’années fynodiques des Indiens eft de 54 jours & $ heures. Si l’on retranche rx années de cette période, on en aura une de 13346 an- nées, compofée de 165069 moislunaires, ou de 48 745$ 64 jours , qui fera plus conforme aux hypothefes modernes. XV. Grande Période Lunifolaire Equinoxiale , conforme aux correttions précedentes. Ais au lieu de corriger la grande Période préceden- ce , il eft plus à propos d’en trouver une beaucoup plus courte, qui ramene les nouvelles Lunes & les Equi- noxes à la même heure fous le même Méridien, afin d’é- tablir des Epoques Aftronomiques plus prochaines, & d’abreger les calculs qui font d’autant plus longs que les Epoques font plus éloignées de notre temps. Il eft extrémement dificile , ou plütôcil eft impoffible ‘ detrouver des périodes courtes & précifes, quiramenent \ . tout enfemble les nouvelles Lunes & les Equinoxes au même Méridien. Viéte en propofe une pour le Calen- drier Gregorien de 165 580000 années, qui comprend ‘2047939047 mois lunaires. $ On ne fçauroit verifier la juftefle de ces périodes par la comparaifon des Obfervations que nous avons, dont les plus anciennes ne font que de 5 fiécles; & ces longues pé- © o ïü} 278 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. riodes ne fervent point à notre deflein , qui eft de rappro: cher les Epoques. Il eft mieux de fe fervir de périodes plus courtes , quoi. que moins exactes, & de marquer combien il s’en faut qu’elles ne foient précifes felon les hypothefes que l’on fuit. Par les régles de la I Seétion, & par nos additions, on trouve que 1040 années fynodiques Indiennes font 12863 mois lunaires &-755€ ; & par les régles de la Section II, on trouve que ce nombre de 12863 mois fans la fraétion fait 3798 $1 jours, 21 heures, 24 minutes, 19 fecondes. Suivant la correction faite par la Méthode du Chapitre XII. de ces Refléxions , à ce nombre de joursil fautajoû- ter 2 heures & 49 minutes, pour le rendre conforme aux hyporhefes des Aftronomes modernes: ainfi dans ce nom. bre de 12863 mois,il ya 3798 $2 joursentiers, & 13 mi- nutes , 19 fecondes d'heure. Le même nombre de mois avec la fraétion , fuivant les régles de la Seion II. & fuivant nos additions, fait 379856 jours , 13 heures, 16 minutes, 43 fecondes; qui font 1040 années fynodiques Indiennes. La difference dont ces années excedent les années Tro: piques, par notre Méthode du Chapitre XIIT. des Reflé- xions fe trouve de 4 jours, 13 heures, 28 minutes, 25 fecondes ; & cette difference étant ôrée de 379856 jours, 13h,16/,43/,il refte 379851 jours, 23 heures, 48 mi- nutes, 28 fecondes, pour 1040 années Tropiques ; & pour faire 379852 jours entiers, il ne s’en faut que xx minutes & 3 2 fecondes, pendant lefquelles le mouvement propre du Soleil n’eft pas fenfible. dd Re REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 279 XVI. Epoque récente des nouvelles Lunes tirée de l'Epoque Zndienne. AT ajoûté 1040 années à l’Epoque Indienne de l'an 638 de JEsus-CHRIST, on aura l'an 1678. pour une nouvelle Epoque, dans laquelle la conjonétion de la Lune au Soleil fera arrivée le jour de l’Equinoxe moyen 1 3 minutes d'heure plus tard à l'égard du même Méri- dien, & 25 minutes plus card à l'égard de l’Equinoxe moyen : de forte que la conjonction étant arrivée l’an 638 à Siam à 3 heures, 2 minutes du matin; l’an 1678. elle y fera arrivée à 3 heures, 1 $ minutes du matin. Durant cer intérvalle l’anticipation des Equinoxes dans le Calendrier Julien eft de 8 jours, lefquels étant Ôtez de 21, il refte 13; &ainfi l’Equinoxe moyen, qui en l’an 631 étoir au 21 Mars, fe trouve en l’an 1678.au 13 de Mars de l’année Julienne, lequel eft le 23-de l'an. née Grégorienne. La conjonétion moyenne fera donc arrivée en l’an 1678. le 23 Mars à 3 heures, 15 minutes du matin au Méridien de Siam; c’eft-à-dire, le 22 Mars à 8 heures, 41 minutes du foir au Méridien de Paris. XV II. Epoques recentes de l'Apogée, © du nœud de la Lune. ds que dans cette Epoque des nouvelles Lunes, lA- À pogée & le nœud de la Lune étoient trop éloignez de l’Equinoxe, nous avons trouvé une Epoque Equino- xiale de l'Apogée, qui précede de 12 années celle des nouvelles Lunes; & une Epoque des nœuds, qui la fuit de 12 années. A l’Equinoxe moyen du Printemps de l’an 1666. l’Apo- gée de la Lune fut au 2° degré d’Aries ; & à la fin de la préfente année Juliénne 1689. le nœud Boreal de la Lune fera au commencement d’Aries : mais à l’Equinoxe moyen du Printemps de 1690. il fera au 26 degré & demi des Poiflons, à 3 degrez & demi du Soleil, 2:80 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE: L’Apogée de la Lune fait une révolution felon la fuite des Signes en 2 23 2 jours, felon les régles Indiennes; ou en 2231 jours &un tiers, felon les Aftronomes moder. nes. Les nœuds de la Lune dont il n’eft pas parlé dans les régles Indiennes, font une révolution contre la fuite des Signes en 6798 jours +. Par ces principes on trouvera autant d’autres Epoques que l’on voudra de l’Apogée & des nœuds. XVIII. Epoque des nouvelles Lunes près de l’Apogée Gr des nœuds de la Lune € de l'Equinoxe moyen du Printemps. TL ne fe trouve point que la nouvelle Lune Equinoxiale Ï foit arrivée plus près de notre temps, & tour enfemble plus près de fon Apogée & d’un de fes nœuds, quele 17 Mars de l’année 1029 de JEsus-Cnrisr. Ce jour-là à midi, au Méridien de Paris, le lieu moyen du Soleil fut au milieu du premier degré d’Aries, à 3 degrez & demi du lieu moyen de la Lune, qui fe joignit au Soleil le foir du même jour. L’Apogée de la Lune précedoit le Soleil d’un degré & demi; & le nœud defcendant de la Lune le précedoit d’un degré , l’'Apogée du Soleil étant au 26 degré des Gé- meaux. / Il feroit inutile de chercher un autre retour de la Lune à fon Apogée, à fon nœud, au Soleil, & à l’'Equinoxe du Printemps. Le concours de routes ces circonftances en. femble étant trop rare, il faut fe contenter d’avoir des Epoques féparées en divers autres temps, dont en voici trois des plus précifes. La conjonction moyenne dela Lune avec le Soleil dans l’Equinoxe moyen du Printemps , arriva l’an de JEsus- Chrift 1192.le 15 Mars fur le Midi, au Méridien de Rome. L'Apogée de la Lune fut au commencement d’Aries dans REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 28r dans l’Equinoxe moyen du Printemps , l’an 1460. le 13. Mars. Lenœud defcendant de la Lune fut au commencement d’Aries dans l’'Equinoxe moyen du Printemps, l'an 1 $ 13. le 14 Mars. Il ne fera pas inutile d’avoir des Epoques particulie- res des nouvelles Lunes propres pour le Calendrier Julien, auquel la pläpart des Chronologiftes rapportent tous les temps pañlez. Jules Cefar choifit une Epoque d’années Juliennes dans laquelle la nouvelle Lune arriva le premier jour de l’an- née. Ce fut la 45° année avant la Naiflance de JEsus- Carisr, qui eft dans le rang des biffextiles, felon que ce rang fut depuis écabli par Augufte, & qu’il eft obfervé encore préfentement. Le premier de Janvier de la même année 4 se avant Jesus-CHr1ST la conjonction moyenne de la Lune au Soleil arriva {ur les fix heures du foir au Méridien de Rome. Et le premier de Janvier de l’année 32 de JEsus- CHrisT la conjontion moyenne arriva précifément à midi au Méridien de Rome. La plus commode des Epoques prochaines des moyen- nes conjonctions dans les années Juliennes, eft celle qui arriva le premier de Janvier de l'an r $00. une heure & demie avant midi au Méridien de Paris. XTA. Ancienne Epoque Affronomique des Indiens. NTOusavons remarqué au Chapitre III. deces Reflé. N xions, que les Siamois dans leurs dares fe fervenr d'une Epoque qui précede l’année de JEsus-CHrisr de 544années, & qu'après le 1 2€ ou 1 3° moisdes années de. puis cetre Epoque, qui finiffent préfentement en Novem- bre ou en Décembre, le premier mois qui fuit & qui de- vroir être attribué à l’année fuivante, eft encore attribué Rec. de l'Ac.Tom.V III, Pp 182 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, à la même année : ce qui nous a donné lieu de conje&urer qu'on attribué auff à la même année les autres mois juf. qu’au commencement de l’année Aftronomique quicom- mence à l’Equinoxe du Printemps. Cette conjeture a éré confirmée par le rapport de M. de la Loubere , qui juge même que cette Epoque ancienne doit être aufh une Epoque Aftronomique. … La maniere extraordinaire de compter le premier & le fecond mois de la même année après le 1 2° ou après le 13°, peut faire croire que le premier mois de ces années, qui commence préfentement en Novembre ou en De- cembre , commençoit anciennement proche de l’Equi- noxe du Printemps, & que dans la fuire du cemps les In- diens, foit par meprife , foit pour s'être fervi d’un Cycle trop court, comme feroit celui de 60 années dont les Chinois fe fervent, ont quelquefois manqué d’ajoûterun 1 3° mois à l’année qui auroit du être Embolifmique ; d’où il eft arrivé que le premier mois a reculé dans l’hyver; ce qui ayant été appercü , les mois de l’hyver appellez préfentement premier, fecond & troifiéme, ont été attri- buez à l’année précedente, qui felon l’inftitution ancienne ne doit finir qu'au Printemps. Ainf l’année Indienne, que l’on appelloit 2 23 1 à la fin de l’année 1687. de Jesus-CHkrisT , ne devoir finir , fe- lon l’infticution ancienne , qu'au Printemps de l’année 1688. Ayant fouftrait 1688.de 2231,ilrefte 543 quieft le nombre des années compleres depuis Epoque ancien. ne des Indiens jufqu’a l’année de JEesus-CHrisr. Cetre Epoque appartient donc à l’année 544 courante avant Jesus-CHrisT,felon la maniere plus commune de compter. En certe année la conjonction moyenne de la Lune ar- riva entre l’Equinoxe véritable & l’Equinoxe moyen du Printemps à r 5 degrez de diftance du nœud Boréal dela Lune le 27 Mars felon la forme Julienne un jour de Sa- REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 283 medi, qui eft une Epoque Aftronomique à peu près fem. blable à celle de l’an 638 , laquelle aura été choïfie com- me plus récente & plus précife que la précedente. Entre ces deux Époques Indiennes il y a une période de 118 r années, laquelle étant jointe à une période de 19 années, on a deux périodes de 600 années , qui rame nent les nouvelles Lunes proche des Equinoxes: S XX. Rapport des années S ynodiques des Indiens à celles du Cycle des Chinois de 60. années. S Elon la Chronologie de la Chine que le Pere Coupler vient de publier, & felon le Pere Martini dans fon Hiftoire de la Chine , les Chinois fe fervent d’années lu- nifolaires, & ils les diftribuent en Cycles fexagenaires, dont lé 74° commença en l’année de JEsus-CHRrisT 1683 ; deforte quele premier Cycle auroit commencé 2697 ans avant la Naiflance de JEsus-CHRIST. Par les regles Indiennes de la ['< Seétion , en 60 années fynodiques , il ya 720 mois folaires , & 742 mois lunai- res, &-2# : Il faut rejeter cette fraction, parce que les années lunifolaires font compofées de mois lunairesen. tiers. Cependant cetre fraétion en r9 Cycles fexagenai- res, qui font r r4oannées, monte à #6 qui font deux mois : donc fi les Cycles fexagenaires des Chinois font tousuniformes , 1 140 années Chinoifes font plus courtes de deux mois que 1140 années fynodiques des Indiens. C’eft pourquoi fi les Indiens ont reglé les intercalations de leurs années Civiles par Cycles fexagenaires unifor- ‘mes, le commencement de l’année Civile 2232 ,a dû préceder d’un peu moins de 4 moisle terme de leurs an. nées fynodiques qui eft préfencement au 27° Mars de l’année Grégorienne ;ainfi qu'il eft arrivé en effet : ce qui confirme ce que nousavions conjeéturé au Chapitre pré- cédent de l’anticipation des années Civiles. ! Pour égaler les années du Cycle fexagenaire aux an- Ppi » 284 REGLES DE L'ASTRONOMIE ÉNDIENNE. nées fynodiques reglées felon le Cycles de 19 années, il faudroit que parmi 19 Cycles fexagenairesil y en eût 17 de 741 moislunaires , & 2 de 743 : ou plürôt , il faudroit qu'après 9 Cycles de 742 mois, qui font 740 années, le 10° Cycle fuivant, qui s’accompliroit à la 6oo€ année, fût de 743 mois. Mais ilya lieu de douter s'ilsen ufent ainfi, puis que l’année Chinoife a eu plufeurs fois befoin d’être réfor- mée pour remettre fon commencement au même terme ; dans lequel néanmoins les Relations modernes ne font d'accord qu'à 10 degrez près, le Pere Martini le mar- quant au 1 $ degré d’Aquarius, & le Pere Couple au $ du même figne ; comme fi le terme eût reculé de 10 de- grez depuis le tempsdu Pere Martini. Il eft indubitable qu’une grande partie des Eclipfes & des autres conjonétions quelles Chinois donnent comme obfervées, ne peuvent pas être arrivées aux temps qu'ils prétendent, felonle Calendrier reglé de la maniere qu'il eft préfenrement , comme nous avons trouvé par le cal- cul d’un grand nombre de ces Eclipfes,& même par le feul examen des intervalles qui font marquez entrelesuns & les autres : car plufieurs de ces intervalles font trop longs ou trop courts pour pouvoir être terminez par des Eclipfes , qui n'arrivent que quand le Soleil eft proche d’un des nœuds de la Lune ; où il n’auroit pas pû retour- ner aux temps marquées. files années Chinoifes avoient été reglées dans les fiécles paflez comme elles le font pré- fentement. Le Pere Couplert même doute de quelques- unes de ces Eclipfes, à caufe du compliment que les Af tronomes Chinois firent à un deleurs Rois qu'ils félicité- rent fur ce qu’une Eclipfe qu’ils avoient prédite, n’étoit point arrivée, le Ciel, difoient-ils, lui ayant épargné ce malheur : & ce Pere a laiflé à M. Thevenorunexemplaire manufcrit des mêmes Eclipfes qu’il a fait imprimer dans fa Chronologie, lequeba pour titre Eclipfes vere &falfe, REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 3:65 fans que les une foient diftinguées des autres. Maisfans accufer les Chinoiïsde faufleté , on peut dire qu'il fe peut faire que les Eclip{es marquées dans la Chro- nologie Chinoife {oient arrivées, & que la contradidion qui y paroît vienne du déreglement de leur Calendrier fur lequel on ne peut faire aucun fondement. ÆX1.Compofition des Periodes Lunifolaires. Intervalle entre les deux Epoques des Indiens, qui Ex de 1181 années, eftune période lunifolaire, qui remet les nouvelles Eunes près de l’Equinoxe, & au mê- me jour de la femaine. Cerre période eft compoñée de 61 périodes de 19 années, qui fonc plus longues que 1159 années tropiques ; & de deux périodes de 11 années, qui font plus courtes que 21 Tropiques ; le défaut des unes récompenfant en partie l’excès des autres. . Comme le mélange des années lunifolaires, lesunes plus longues, les autres plus courtes que les Tropiques, récompenfe plus ou moins le défaut des unes par l'excès des aucres , autant que l’incommenfurabilité qui peut être entre les mouvemens du Soleil & dela Lune le permer:il fait les périodes lunifolaires d’autant plus préciles, qu’el- les ramenent les nouvelles Lunes plus pres des lieux du Zodiaque où elles éroientarrivées du commencement. Les Anciens ont fait premierement l’eflai des petites périodes, dont la plus célebre a éré celle de 8 années,qui a été en ufage non feulement parmiles anciens Grecs, mais auffi parmi les premiers Chrétiens ; comme il paroît par le Cycle de Säint Hyppolyte, publié au commence- ment dutroifiéme fiécle. | Certe période compofée de cinq années ordinaires & de trois Embolifmiques , s'étant rrouvéetrop longue d’un Jour & demi, quien 20 périodes font plus d’un mois ; on étoit obligé de retrancher un mois à la 20€ période. Mais dans la faire la période de Sannées fur jointe à une autre Ppi] 286 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. d’onze ans compofée de feprordinaires & de quatre Em bolifmiques, quieft trop courte environ d’un jour & de- mi ; & on en fit la période de 19 années, que l’on fuppofa d’abord être précife, quoiqu’elle ait depuis eu befoin de correction dans lenombre des jours & des heures qu’elle comprend. La correction de certe période fut l’origine de la période de 76 ans compofée de 4 périodes de 19 ans corrigées par Calippus, & de la période de 304 ans com. pofée de 16 périodes de 19 ans corrigées par Hipparque. Les Juifs eurent une période de 84 ans, compolce de quatre périodes de 19 ans, & d’une de 8 ans quiremec les nouvelles Lunes prés de l’Equinoxe au même jour de la femaine. 238 Mais la période la plus célébres de celles qui ont été inventées pour remectre les nouvelles Lunes au même lieu du Zodiaque, & au même jour de la femaine, eft la Vic: torienne, de 532 ans compofée de 28 périodes de 19 ans. | | | Cependant la nouvelle Lune qui devroit terminer cet- ce période n'arrive que deux jours après le recour du So- leil au même point du Zodiaque , & deux autres Jours avant le même jour de la femaine auquel la conjonction étoit arrivée au commencement de la période; & ces dé- fauts fe multiplient dans la fucceflion des temps felon le nombre de ces périodes. Néanmoins, après même que les défauts de cette période ont été connus de tout le monde, plufieurs célébres Chronologiftes n’ont pas laiflé de s’en f{ervir, &ils la terminent au mêmejouf de la {e- maine & au même jour de l’année Julienne , laquelle dans cerintervalle de temps excede l’année folaire Tropique de 4 jours entiers, & l’année lunifolaire un peu moins de 2 Jours. , ï Ils multiplient aufi certe période par le Cycle der années qui eft celui des Indictions, dont l’origine n’eft pas plus ancienne que de r3 fiécles , pour en former la pério- REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 287 de Julienne de, 7980 années, dont ils érabliffent lEpo- qué 4713 années avant l'Epoque commune de Jrsus- CHrisr. Ils préferent cette période imaginaire , dans laquelle les erreurs dela Période Victorienne font multi- pliées 1 $ fois, aux véritables périodes lunifolaires,, & ils préferent aufli certe Epoque ideale qu’ils fappofent plus ancienne que le monde , aux Epoques Aftronomiques & aux Hiforiques : jufques-là qu’ils y rapportentles faits hiftoriques des temps anciens avant Jesus - CHrisr & avant Jule Céfar , bien que les Indictions ne fuflent point encore en ufage, qu'il n’y eût point alors de Calendrier auquel cette période pûtfervir pourreglerles jours de la femaine, & qu’enfin le Cycle de 19 années étendu à ce temps-là, ne montre point l’état du Soleil ni de la Lune ; qui fonc les trois chofes principales pour lefquelles ces crois Cycles qui forment la période Julienne ont été in. ventez. C'eft pourquoi elle ne donne point une idée auf jufte des temps anciens qui n’éroient point reglez de certe maniere, que de ceux des treize derniers fiécles qui étoient reglez parmi nous felon l’année Julienne. Mais les périodes lunifolaires de r9 années, qui à l’e. gard des années tropiques font un peu trop longues, étant jointes à des périodes de 1 r années qui font trop courtes, forment d’autres périodes plus précifes que celles qui les compofent. Parmi ces périodes les premieres des plus précifes font celles de 334, de 353 &de 332 ans, dont la derniere fe termine auffi au même jour de la femaine!, & pourroit être mife à la place dela Vitorienne. . Æ XII. Périodes Luni[olaires compoftes de fiécles entiers. | rs premiere période lunifolaïre .compofée de fiécles A entiers, eft celle de 600 années, qui ét auf compofce de 31 périodes de 19, & d’une de 11 années! Quoique les Chronologiftes ne parlent point de cette période, elle €ft pourtant une des plus anciennes quiayent été inver- dees, 288 REGLES DE L’'ASTRONOMIE INDIENNE. Jofephe parlant des Patriarches qui ont vécu avantle Arig. Ju. Déluge, dit que Dies prolongeoit leur vie, tant à caufe de Es Ce 3e leur vertu, que pour leur donner moyen de perfettionner les Sciences de la Geometrie & de l'Affronomie qu'ils avoient trouvées ; ce qu'ils n'auroient pà faire s'ils «voient vécu moins de 600 ans, parce que ce n'cff qu'après la révolution de fix fiécles que s'accomplit la grande année. Cerre grande année qui s’accomplir après fix fiécles,de laquelle aucun autre Auteur ne parle , ne peut être qu’une période d’années lunifolaires femblable à celle dont les Juifs fe fonc roujours fervis, & à celle dont les Indiens fe fervent encore aujourd’hui. C’eft pourquoi nous avons jugé à propos d’éxaminer qu’elle a dû être cette grande année felon les regles Indiennes. On trouve donc par les regles de laI. Section, qu’en 600 années il y à 7200 mois folaires, & 7421 moislu- naires & +. Il faut négliger icicerte petite fra@tion;parce que les années lunifolaires finifent avec les moislunaires , rant compofées de mois lunaires entiers. On trouve par les regles de la Seétion]II,que 7421 mois lunaires comprennent 219146 jours, 1 1 heures, $7 mi- putes, $ 2 fecondes: fi donc nous compofons de jours en- tiers.cette période , elle doit être de 219146 jours. 600 années Grégoriennes font alternativement de 21914$ jours , & de 219146 jours : elles s'accordent donc à un demi jour près avec une période lunifolaire de 600 ans, calculée felon les regles Indiennes. La feconde période lunifolaire compolée de fiécles eft celle de 2300 années, qui étant jointe à une de 600 , fait une période plus précife de 2900 années : Et deux pério- des de 2300 années, jointes à une période de 600 années font une période lunifolaire de $ 200 années, qui eff l’in- tervalle du temps que l’on compte felon la Chronologie d’Eufebe depuis la Création du monde jufqu’à l’'Epoque vulgaire des années de JEsus-CHRIST, , XAIII, REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 289 XX I1I.Epoque Affronomique des années de Tefus-Chrifi. C Es périodes lunifolaires , & les deux Epoques des In- diens que nous venons d’éxaminer, nous montrent comme audoigt l'Epoqueadmirable des années de JEsus- Carisr ,qui eftéloignée de la premiere de ces deux Epo- ques Indiennes, d’une période de 600 années moins une période de 19 années ; & qui précede la feconde d’une période de 600 années, & de deux de r9 années. Ainfi l’année de Jesus - CHrist (qui eft celle de fon Incarna- tion & de fa Naiflance , felonla tradition de l'Eglife, & comme le Pere Grandamy le juftifie dans fa Chronologie Chrétienne, & le Pere Riccioli dans {on Aftronomie re- formée) eft aufli une Epoque Aftronomique , dans la- quelle , fuivanc les Tables modernes , la conjonction moyenne de la Lune au Soleil arriva le 24 Mars, felon la forme Julienne rérablie un peu après par Augufte , à une heure & demie du matin au méridien de Jerufalem,le jour même de l’Equinoxe moyen, un Mercredy, qui eft le jour de la création de ces deux Aftres. : Le jour fuivant, 25 Mars, qui felon l’ancienne tradi- tion de l’Eplife rapportée par Saint Auguftin, fut le jour 3, 14 à même de l’Incarnation de Notre - Seigneur , fut aufh le +. :. jour de la premiere phafe de la Lune; & par conféquent il fur le premier jour du mois felon l’ufage des Hebreux, &le premier jour de l'Année Sacrée qui par l'inftitution divine devoit commencer par le premier mois du Prin. . temps , & le premier jour d’une grande année dont l'E. poque naturelle eft le concours de l’Equinoxe moyen & de la conjonétion moyenne de la Lune avec le Soleil. Ce concours termina donc les périodes lunifolaires des fiécles précédens, & fut un Epoque d’où commença un nouvel ordre de fiécles, felon l’oracle de la Sybille rap- porté par Virgile en ces termes: Rec. del Ac. Tom. VIII, Qsg 290 REGEES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE. Eslog. 4: Magnus ab integro [eclorum nafcitur ordo : Fam nova progenies cælo demittitur alto. corGér Cet Oracle femble répondre à la Prophétie d'Ifaïe, - Parvulus natus ef? nobis, où ce nouveau né eft appellé Dieu & Pere du fiécle à venir ; Dess foriis, Pater faturi eculi. _ Les Interprétes remarquent dans cette Prophétie comme une chofe myfterieufe la ficuation extraordinaire d’un Mem final (qui eft le caractere numérique de 600) dans ce mot 39h 44 multiplicandum, où ce Mem final eft à la feconde place , fans qu’il y en ait d’autre exemple dans tout le rexte de l’Ecriture Sainte , où jamais une let- | tre finale n’eft placée qu’à la fin des mots. Ce caractere numérique de 60c dans cette fituation pourroit faire al- lufion aux périodes de 600 années des Patriarches, lef quelles devoient fe terminer à l’accompliflement de la Prophétie qui eft l’'Epoque d’où nous comptons préfente- ment les années de Jesus-CHrisT. X XIV. Epoques des Equinoxes Ecclefaffiques , & du Cycle vulgaire du nombre d'Or. LL Es Chrétiens des premiers fiécles ayant remarqué que les Juifs de ce temps-là avoient oublié les regles anciennes des années Hébraïques ; de forte qu'ils célé- broient la Pâque deux fois en une année , comme rémoi. Puf, devis GNEConftantin le Grand dans la Lettre aux Eglifes, em- PA RAYA il. pruntérent la forme des années Juliennes rétablies par ; Augufte, qui font diftribuées par des périodes de 4 an- nées, dont trois font communes de 365 jours, & une bif- fextile de 366 jours, &{urpaflentles années lunaires de #1 jours. Ils marquerent donc dans le Calendrier Julien le jour de l’Equinoxe & les jours de la Lune avec leur va- riation, & ils la reglerent lesuns par le Cycle de 8 années, les autres parle Cycle de 19 années; comme il paroït par De pc P— REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 291 Je reglement du Concile de Cefarée de lan 196 deJesus. Carisr, & parle Canon de Saint Hippolyte, & par ce. Jui de Saint Anatolius. Maisenfuire le Concile de Nicée tenu l’an 325 ayant chargé les Evêques d'Alexandrie, comme les plus verfez dans l’Aftronomie , de dererminer le cemps de la Fête de Pâque ; ces Prélars fe fervirent de leur Calendrier Alexandrin , où l’année commençoit par le 29 d’Aouft ; &ils prirent pour Epoque des Cycles lu- naires de 19 années, la premiere année Egyprienne de PEmpire de Diocletien parce que le dernier jour de l’an- née précédente, qui fut le 28 d’Aouft del’an 284 de JE- -sus-CarisT , la nouvelle Lune étoirarrivée près de mi- dy au méridien d'Alexandrie. En comptant.de cette Epo. ue en arriere les Cycles de 19 années, on vient au 28 d'Aouft de l’année qui précéde l’Epoque de JEsus- CuarisrT ; de forte que la premiere année de JEsus- Curisr eft la feconde année d’un de ces Cycles. C’eft ainfi que l’on compte ces Cycles encore préfentement, depuis que Denis le Petit tranfportales Cycles dela Lune du Calendrier Alexandrin au Calendrier Romain , & qu’il commença à compter les années depuis l’Epoque de Jesus - CarisT au lieu de les compter de l’Epoque de Diocletien , marquant l’Equinoxe du Printemps au 21 Mars, commeil avoit été marqué dans l’'Epoque Egy- ptienne. On auroit pû prendre pour Epoque des Cycleslunaires la conjonction équinoxiale de l’année même de JEsus- Curisr plutôt que la conjonétion du 28 Aouft de l’an- née précédente, & la renouveller après 6 1 6 années, qui ramenent les nouvelles Lunes au même jour de l’année Julienne, & au même jour de la femaine ; qui eftce que - l’on demandoit de la période Viétorienne;mais on ne fon- ea qu’à fe conformer au reglement des Alexandrins , qui éroit le feul moyen d'accorder l’'Eglife Orientale & l'Oc- cidentale. Ainfi ces reglemens ont été fuivisjufqu'au fié- Qi) z92 REGLES DE L'ASTRONOMIE ÉNDIENNE. cle pañlé ; quoiqu’on eût apperçü depuis long-temps que les nouvelles Lunes reglées de la forte, fuivant le Cycle de 19 années anticipoient prefque d’un jour en 3 12 an- nées Juliennes, & que les Équinoxes anticipoient envi. ron de 3; joursen 400 de ces années. XAV.La Période Solaire Grégorienne de 400 années, V Ers la fin du fiécle paflé l’anticipation des Equinoxes depuis l’Epoque choifie par les Alexandrins écoit montéeà 10 jours ; & celle des nouvelles Lunes dans les mêmes années du cycle lunaire continué fans interru- ption étroit montée à4 jours : c’eft pourquoi on parla er divers Conciles de la maniere de corriger ces défauts ; & enfin le Pape Grégoire XIII aprèsavoir communiqué fon deffein aux Princes Chrétiens & aux plus célébres Uni- verfirez , & avoir entendu leur avis, ôta dix jours à l’année 1582, & remit l’Equinoxe au jour de l’année où ilavoit été au tempsde PEpoque choifie par les Députez du Concile de Nicée. Il établit aufli une période de 4co années plus courte de 3 jours que 400 annces Juliennes, faifant Communes les centiémes années à la réferve de chaque 4oome, à compter depuis Pannée 1 600 ;.ou , ce quirevient à la mê: mechofe, à compter depuis l’Epoque de JEesus-Carisr: Ces périodes de 400 années Grégoriennes remettent le Soleil aux mêmes points du Zodiaque , aux mêmes jours du mois. & de la femaine, & aux mêmes heures fous le même méridien , la grandeur de l’année érant fup: pofée de 365 jours, $ heures, 49/, 2". Selon les Obfervations modernes, aux centiémes bi£ fextiles l’'Equinoxe moÿenarrive le 21 Mars à 20 heures après midy au méridien de Rome; & la 96-aprèsla cen- tieme biflextile ilarrive au 21 Mars 2 heures , 43 minutes après midy , qui eft l’Equinoxe qui arrive le: plürôt. Mais la 303° année après la centiéme biflextile, l’'Equinoxe REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 293 moyen arrive le 23 Marsà 7 heures, 12 minutes après midy, qui eft le plus rardif de tous les autres. Par ces Epoques, & par cette grandeur de l’année, ik eft aifé de trouver pour toujours les Equinoxes moyen du Calendrier Grégorien. X XV I. Reglement des Epates Grégoriennes. Ans la correétion Grégorienne on n’interrompit pas D la fuite des Cycles de 19 années tirée de l’ancienne Epoque Alexandrine, commeon auroit pû le faire ; mais on obferva à quel jour de la Lune finit l’année Grégorien- ne à chaque année du Cycle Alexandrin. Ce nombre des jours de la Lune à la fin d’une année eft l’Epaéte de l’an- née fuivante. On trouva qu'après la correction en la pre- miere année du Cycle PEpaëte eft 1. Chaque année on Paugmente de 1 1 jours ; mais après la 1 9 année on l’aug- mente de #2 ,ôtant toûjours 30 quand elle furpañle ce nombre ,& prenant le refte pour l’'Epae ; ce que l’on fait pendant ce fiécle. On obferva aufi la variation que les Epactes font de fiécle en fiécle aux mêmes années du Cycle lunaire an- cien, & on trouvaqu’en z 500 années Juliennes elles aug- mentent de 8 jours ; ce qui fuppofe le mois lunaire de 29 jours, 12 heures, 44’, 3", ro", 4r"". Mais pour trouver les Epates Grégoriennes de fiécle Gen: Gr: £ > : can, 2: en fiécle , onfittrois Tables differentes dont on ne crut pas pouvoir bien expliquer la conftruction que dansun Eivre à part, qui ne fut achevé que vingt ans après la correction. On crut d’abord que toute la variation des Epactes Grégoriennes étoit renfermée dans une période nee de 300000 années: mais cela ne s’étant pas trouvé con: r0, forme au projet de la correction , on fut obligé d’avoir recours à. des équations difficiles, dont on ne trouva pas aucune période dérerminée.. ; à . Qgi EG, CGI. TS 194 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE, X XVII. Nouvelle Periode Lunifolaire & Pafchale. Our fuppléera ce défaut, & trouver fans Tables les P Epactes Grégoriennes pour les fiéclesà venir, nous - ! nous fervons d’une période lunifolaire de 1 1600 années, qui a pour Epoque la conjon&ion équinoxiale de l’année | de Jesus-CHrist , & qui ramene les nouvelles Lunes depuisla correction au même jour de l’annce Grégorien- ne, au même jour de la femaine, & prefqu'à la même heure du jour fous le même méridien. Suivant cette pé. riode nous donnons à chaque période de 400 années de- puis JEsus-CHRIST , 9 jours d’Epae équinoxiale, en Otant 29 quand elle furpaile ce nombre ; & nous ajoutons 8 jours à l’Epacte équinoxiale depuis la correction, pour avoir l’Epacte civile Grégorienne , en étant 30, quand la : fomme furpañle ce nombre. A chaque centiéme année non biflextile, nous dimi- nuons l’Epacte équinoxiale de 5 jours à l’égard de la cen- tiéme précédente, & nous prenonsehaque centiéme an. née pour Epoque de 5 périodesde 19 années, pour trou- ver l'augmentation des Epaétes pendant un fiécle à cha- que année du Cycle, à la maniere accoutumée. Ainf,pour avoir l’Epacte équinoxiale de l’année 1600, qui eft éloignée del’Epoque de Jesus-Carisr de 4 pé- riodes de 400 années, multipliant 4 par 9 ona 36; d'où ayant ôté 19 , il refte7, Epacte équinoxiale de l’année 1600 , qui marque que l’Equinoxe moyen de l’année 1600 arriva 7 jours après la moyenne conjonction de la Lune, avec le Soleil : y ajoutant 8 jours, ona 15 , quieft je ar l’Epaéte Civile Grégorienne de l'an 1600, comme elle eft marquée dans la Table des Fêtes Mobiles Grégorien- nes. il eft évident que l’'Epa“te équinexiale de l’année 1 600 qui termine cette période doit être c. Mais pour le trou- ver par la même méchode; puis que l'année 17600 eft REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 209$ éloignée de l’Epoque deJesus-CHr1sT de 29 périodes de 400 années, multipliant 29 par 9 , & divifant le produit par 29, ona le quotient 9 , & refte o pour Epacte équino- xiale : y ajoutant 8 on a l’Epacte Civile Grégorienne de | l’année 1 1600 qui fera 8 , comme Clavius l’a trouvé par les Tables Grégoriennes, à la page 168 de Explication du Calendrier. Ce qui fait voir la conformité des Epaétes des fiécles à venir trouvées par le moyen de certe période d’une maniere fi aifée , avec les Epa&es Grégoriennes trouvées par le moyen de troisTables du Calendrier Gré- gorien. +. Si l’on demande auf les heures & les minutes de ces Epactes équinoxiales aux 400% années; on y ajoutera tou- jours 8 heures, & de plus? & = d’autant d'heures qu’il y a de joursentiers dans l’Epaéte, & un tiers d’autant de minutes. Ainfi pour l’an 1600 , dont l’Epaéte équinoxiale eft de 7 jours ; un tiers de 7 heures eft 2h, 20’:un dixié- me eft où, 42':un tiers de 7 minutes eft 2’: la fomme * ajoutée à 7 jours 8 heures fait 7 jours r1*, 4’ , Epate ; équinoxiale de l'an 1 600. E - Otant cette Epadte du temps de l’équinoxe moyen, quien 1600 arrive le 2 1 Mars à 20! après midyà Rome, on aura la moyenne conjonction précédente au r4 Mars à 8h, $6!:y ajoutant un demi mois lunaire quieft de 14 jours , 18h, 22’, on trouvera l’oppofition moyenne au 29 Marsà 3h, 18’. Dans la Table des Fêtes mobiles où F+#1: & #7 Von néglige les minutes, elle eft marquée au 29 Mars à *” 3 heures. … Pouravoir à heures & minutesl’Epacte équinoxiale aux _centiémes non biflexriles, on Ôôtera à l’Epaéte trouvée dans la centiéme biflextile précédente 5 jours, 2h, 12’ pour la premiere, le double pour la feconde , le triple pour latroifiéme (empruntant un mois de 29 jours 12?, 44, S'il le faut ) & on aura l’Epacte à la centième propo- fée , dont on fe fervira comme dans l'exemple précédent, 296 REGLES DE L’ASTRONOMIE INDIENNE. la comparant avec l’équinoxe moyen de la même année, Par cette méthode on trouvera les oppofitions moyen. nes aux centiémes années non biflextiles un jour avant qu’elles ne font marquées depuis l'an 1700 jufqu’à l'an 5000 dans la Table des Fères mobiles qui eft dans le Li- Expl: Cal apag, Vre de l’Explication du Calendrier , où elles font mar- Et quées un jour plus tard que les hypothefes mêmes Gré- rer goriennes ne demandent. Ce quieft arrivé auffi dans les Fa.6;4. préceptes, & dans les exemples de trouver les progrès des nouvelles & pleines Lunes, & dans les Epoques des centiémes années non biflextiles, & dans tousles calculs qui en font tirez ; comme l’on reconnoîten comparant en- femble les pleines Lunes calculées dans la même Table, dont l’anticipation , qui d’une année commune à un autre commune doit toujours être de ro jours, 1 $ heures, s’y trouve tantôt de 9 jours , 15 heures , comme de l’an 1699à l'an 1700 , tantôt de 11 jours 1 $ heures comme de lan 1700 à l'an 1701;,&ainfi de même aux autres centiémes non-biflextiles. Il y eût fur ce fujet des différends qui donnérent occa- fion d'éxaminer avec foin le progrès des nouvelles Lunes Fxyl, Cal, pa. d’une centiéme Grégorienne à l’autre ; & néanmoins ces re conceftations ne furent pas capables de développer pour lors les vrayes differences qu’il y a entre diverfes centié. mes communes, & biflextiles. Mais comme ces calculs des pleines Lunes n’ont été faits que pour examiner les Epactes qui écoient reglées d’ailleurs, les différends ne tombent que fur l’examen , qui étant redtifié , fait voir la juftefle de ces Epaëtes Grégoriennes plus grande que les Auteurs mêmes de la correction ne la fuppofoient. C’eft une chofe digne de remarque que les hypothefes Aftronomiques du Calendrier Gregorien fe trouvent pré- fentement plus conformes aux mouvemens celeftes que l’on ne les fuppofoit au temps même de la correction; car comme il paroît par le projet que le Pape Grégoire XIIE envoya # 1 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 297 envoya aux Princes Chrétiens l'an 1577, on fe propofa de faivre dañs le Reglement des années les Tables Al- phonfines qu'on jugeoir être préférables aux autres; mais pour retranchertrois jours à 400 années Juliennes, on fut obligé de fuppofer l’année folaire plus courte de quelques fecondesquel’Alphonfine,& de préferer certe commodité à une plus grande jufteffe : & néanmoins tous les Aftrono- mes qui ont depuis conferé les Obfervations modernes avec les anciennes , ont trouvé que l’année T'ropique eft en effet un peu plus courte que l’Alphonfine , quoiqu'ils ne foient pas d'accord dans la difference précife, La grandeur du mois lunaire quiréfulte de l’hypothefe Grégorienne de l’equation des Epaëtes qui eft de'8 jours en 2500 années Juliennes, eft aufli plus conforme aux Aftronomes modernes, que le mois lunaire des Alphon- fines ; & la difpofition des Epa@es Grégoriennes, & les nouvelles & pleines Lunes qui en réfultenc, font auffi fou- vent plus précifes que ceux mêmes qui donnérent la der- niere main à la correction ne prétendoient, Enfin, tout leSyftème du Calendrier Grégorien a des beautez qui n’ont pas été connuës par ceux mêmes quien ont été les auteurs , comme eff celle de donner les Epactes conformes à celles qui fe trouvent par la grande Période Lunifolaire qui a pour Epoque l’année même de JEsus- CarisT, & le jour même qui, felonla tradition ancien: ne, précede immédiatement le jour de lIncarnation ; d’où l’on peut tirer les Equinoxes & les nouvelles Lunes avec plus de facilité que de l’'EpoqueEgyptienne du nom: bre d'Or, dont on a voulu en quelque maniere garder le rapport... rie » I eur été à fouhaiter que, puifque dans le projet en- voyéaux Princes Chrétiens & aux Univerfirez on propo fa de retrancher de l’année Julienne fur la fin du fiécle pañié 10 ou 13 jours;on en eût retranché 12, quieft la dif- ferenceentre 1609 années Juliennes & r600années Gré- Rec. del Ac. Tom. VIII. Re Exp Lal. page [1] 198 REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. goriennes, pour mettre les Equinoxes aux mêmes jours de l’année Grégorienne qu'ils étoient dar l’année Ju- lienne , felon la forme rérablie par Augufte , dans l'Epo- que même de Jesus-CHrist , plûtôr que de les remettre aux jours où ils étoient au temps de l’Epoque étrangere choifie par les Alexandrins pour leur commodité particu- liere : & qu’au lieu de regler les Epactes par le Cycle de- fectueux des Alexandrins, & de chercher des équations & des corrections pour les Epactes portées par ce Cycle, on eût aufh pris garde à la grande Période Lunifolaire de 11600années, que nous venons de propofer , qui donne immédiatement les vrais jours des Epactes ; quiramene les nouvelles Lunes au même jour de l’année & de la fe- maine , & qui a une Epoque la plusaugufte & la plus mé- morable parmi les Chrétiens que l’on puifle imaginer. Je ne doute point que fi on eûctrouvé dès ce remps-là certe période que nous venons de propofer, on ne l'eüt employée non feulement par l’excellence de fon époque , mais aufli parce que la grandeur du mois qu’elle fuppofe eft autant conforme aux Tables Alphonfines , que la grandeur de l’année qu’ils établirencpour fe conformer à ces Tablesle plus que la commodité du calcul le permet- toit. AM | Car cette période eft compofce de 143472 moislu: maires, & de 41368 1 3 jours naturels ; & par conféquent elle fuppofe le moislunaire de 29 jours, 128,44 ,3", 5", 28" ,48/"; 20""5& les Tables Alphonfines le fuppo- fenc de 29rjours 121,444) 30,92 gigi is at qui eft plus court de 2/"1 queceluide notre période. Selon Tycho Brahé, le mois lunaire eft de 29 jours, zh, nata o: 58 29/14 ail ais ; qui excede le nôtre de 3" ; ainfi ce mois eft moyen entre celui d’Al- phonfe & celui de Tycho Brahé. ‘ C’eft pourquoi certe grande période compofée d'un nombre de ces moisentiers, & d’un nombre de périodes REC ET 2 a REGLES DE L'ASTRONOMIE INDIENNE. 2199 LA . …- a J LA 4 Grégoriennes de 460 années, & par conféquent de fe- maines entieres , & de jours entiers, pourroit être propo- fée pour fervir comme de regle à comparer enfemble rou_ res les autres périodes, & pour y rapporterles temps avant & après l’Epoque de Jesws-CHrisT, laquelle feroit la fin de la premiere de nos périodes & le commencement de la feconde : & comme cette grande période a été inventée dans les exercices qui fe font à l’Académie Royale des Sciences & à l'Obfervatoire Royal, fous la protection & par les ordres du Roy ; il femble que fila période Julien. ne a pris fon nom de Jules Céfar, & la Grégorienne de Grégoire XIII, celle-ci pourroit à auffi jufte titre être nommée la PERIODE LUNISOLAIRE DE LOUIS LE GRAND. Rrij Tirées du Royaume de Siam de M. de la Loubére Tom. 2. pag. 379, edit. de Paris, 1692, 300 REFLEX TO NS MR ÉTÉ SE I O-NeS SUR LA CHRONOLOGIE CHINOISE par Monfieur Caflini. À Syfème des Chinois. Es années des Chinois font Lunifolaires, dont les unes font communes de 12 mois lunaires, les au- tres Embolifmiques de 1 3. Le premier jour du moiseft ordinairement le premier jour après la conjonction de la Lune avec le Soleik, de forte que les Eclipfes du Soleil arrivent ordinairement le dernier jour du mois, comme l’on peut voir dans la Chronologie Chinoife du P.Coupler. Siles commencemens des mois s’éloignent de cet Epo- que des conjonctions, il eft aifé de les y remertre après Pobfervation d’un Eclipfe du Soleil. L'ordre desannées communes &Embolifmiques eft re- glé par le Cycle de 60 années, dans lequel 2 2 font Embo- Hfmiques , & les autres communes. s Suivant le P. Martini dans fon Hiftoire Chinoife , les années commencent à la conjonction de la Lune avec le Soleil la plus proche du quinzienr degré d’Aquarius : c’eft-à-dire , du point du Zodiaque qui eft à égales diftan- ces des points du Solftice d’hyver , & de l’Equinoxe du Printemps : ce qui, fuivant cet Auteur , a été obfervé de- puis le vingt-cinquiéme fiécle avant la Naïffance de Jesus CHrisT jufqu’au fiécle préfent : quoique ce commence- ment ait varié fuivant la volonté de divers Empereurs, & qu’on ait été obligé quelquefois de corriger l’année, des erreurs qui s’y étoient gliflées. Il ÿ peut y avoir plus d'erreur dans l’Epoque des années, ï \ SUR LA CHRONOLOGIE CHINOISE. 30H que dans l’Epoque des mois, parce que les points du Zo- diaque qui déterminent les premiers mois des années, ne font pas vifibles immédiatement, comme les Eclipfes du Soleil, qui déterminent les commencemens des mois. - Il eft conftant, comme le P. Martini remarque , qu’a- prèsune période de 60 années Lunifolaires les conjonc- tions de 1 Eune avec le Soleil ne retournent pas au mê- me poirit du Zodiaque , mais qu’elles anticipent de trois degrez , que le Soleil ne parcourt qu’en trois jours, quien. dix périodes de 60 années montent à 30 jours. Ainfi pour empêcher le commencement des années de s’éloi- gner de plus d’un Signe du quinziéme degré d’Aquarius, il feroit néceflaire que les Chinois ajoûtaflent à chaque période de 600 ans un moisextraordinaire par deflus les 22 mois, qu’on ajoûte à chaque période de 60 années. Néanmoins le P. Martini dit qu’ils n’ont pas befoin d’au- cune intercalation : ce que je crois qu’il faut entendre des intercalations de ces trois joursà part, mais non pas des intercalations extraordinaires des mois, quand cetre différence de crois jours eft montée au mois entier. k 4 II. Doutes fur la Chronologie Chinoife. Mais on ne fçait pas fi cela fe pratique régulieremenr . ou fi les Chinois ajoûrent quelque mois extraordinaire à leurs années fansrégle, quand is s'apperçoivent que le commencement de l’année s’eft trop éloigné du milieu d'Aquarius, & fi les intercalations des mois tant ordi- haires qu’extraordinaires , fe foneà-propos. + Nous avons fujet d’en douter , de cequele P. Coupier, qui a été long remps à la Chine, dans fon Traité de la Chronologie Chinoïfe, dit que les Chmois commencent leurs années à la conjonction de la Eune avec le Soleil la plus prochaine du cinquiéme degré d’Aquarius ,ce qui doit être ainfi préfentemenc: de forte que depuis le P, Rr il 302 R'E € LE X'I/Q NS Martini jufqu'à préfent l’'Epoque des années Chinoifes auroit reculé de 10 degrez. Si l’'Obfervation rapportée par le P. Martini au feptié. me Livre de fon Hiftoire étoit véritable, le commence. ment de l’année Chinoife fe feroir éloigné de plufieurs Signes du quinziéme degré d’Aquarius, depuis le temps: que ce degré a été afligné pour limite moyen des années Chinoifes : caril dit que fuivanc les Hiftoriens Chinois, dont la foy lui eft pourtant fufpecte, l'an 204 avant l’E- poque de Jesus-Cnrisr,dans le commencement de l’année, cinq Planetes fe trouverent dans la conftellation de Cing , qui préfenrement s'étend depuis le commence ment du Cancer jufqu'au commencement du Lion, & alors par conféquent s’étendoit depuis les 4 ou $ des Ju- meaux jufqu’aux mêmes degrez du Cancer. On peut voir fans autre calcul que cette Obfervation ne s’accorde pas au Syftême des années Chinoifes : car puifque Mercure ne s’éloigne pas du Soleil de plus de 28 degrez, ni Venus de plus de 48 ;ileft conftant que Venus ne pouvoit être dans la conftellation Cing avant que le Soleil eût pañlé la moitié du Signe d’Aries qui eft éloigné de deux Signes en- tiers du milieu d’Aquarius ; & que Mercure ne pouvoit fe trouver dans cette conftellation à moins que le Soleil n’ent paflé le commencement du Taureau , & parce qu'il étoit néceflaire qu'au moins une de ces deux Planeres fe trouvât dans cette conftellation pour accomplir le nom- bre de cinq , ou tous les deux , fi la Lune ne s’y crouvoit pas ; ( car le Soleil dans cette hypothefe ne pouvoit pas s’y trouver ) il eft conftanr que le Soleil ne pouvoit être moins cloigné du milieu d’Aquarius que de deux Signes entiers dans le commencement de l’année , auquel on marque cette conjonction. L'Hiftoire Chinoife marque aufli qu’en divers rempsil s’eft trouvé des égaremens dans les années Chinoifesquiont obligé divers Empereurs de les remettre à la premiere Epoque, Ces égaremens peuvent être arri- SUR LA CHRONOLOGIE CHINOISE. 303 YEz pour avoir incercalé des mois trop fouvent, ou pour avoir négligé les intercalations des mois, quand il falloit les faire, & comme nous n'avons pas l'Hiftoire de ces in- tércalations, on ne fçauroit fe tirer des embarras qu'il y a pour cette caufe dans la Chronologie Chinoife. On fçait quel à été celui des Chinois en ce même fiécle : car nonobftant l'ancienneté de leurs magnifiques Obfervaroires fournis de toutes fortes d’Inftrumens ;8c les amples Colléges & les Magiftratures d’Aftronomie , cette Nation très-jaloufe de fa propre gloire, & ennemie des Etrangers a été obligée de mettre à la têre de fes Aftronomes pour la correction de leur Calendrier les PP. Jefuites, qui y foncallez pour y porter une Keligion contraire à la leur , & de combler d’honneurs les PP. Ricci, Schall, Verbieft ,& Grimaldi, qui du temps mê- me de fon abfence en Italie à été élû par l'Empereur de la Chine pour Préfident du Magiftrat de l’Aftrono- . mie. D'où l’on peut juger que les Chinois n’avoient pas. de Méthode fi certaine de régler leurs années, qu'ils n'ayent reconnu, qu'ils ne font pas capables de les régler tous feuls fans de grandes erreurs. TITI. Obfervation anciente du concours des Planetes dans “ la Confiellation Xe. Le Pere Martiniattribuë au cinquiéme Empereur de: la Chine qu'il dit avoir regné depuis Fan-2513 jufqu'à Van 243 savant Jesus-Curisr, la regle de commencer Pannée par la nouvelle Lune la plus proche du r ;ÿ d’A- quarius. ; I dit que fuivant l’Auteur de FHiftoire Chinoife cet Empereur vit cinq Planetes jointes enfemble au jour mê- me de la conjon&ion du Soleil & de la Lune dans là Conf: tellation #e, qui préfentement commence vers le dix. huiciéme degré du Signe des Poiflons , & s’érend jufqu’au: quatriéme degré d’Aries,. & qu'il prit ce jour-là pour le commencement de l’année. 304 RE FIAMEMX AIO ENES Il ne dit pas en quelle année de‘fon regne fut la con: jonétion des Planeres: Mais comme cette conjonction os très-rare, nous pouvons chercher fi elle a pû arriver en- tre l'année 2 S13 & 2455 avant JEsus-CHriIsT dans cette Conftellation #e. Cette recherche eft importante , d'autant que cette Epoque feroit plus ancienne que le Déluge de plufieurs fiécles , fuivant le calcul de ceux qui mettent environ 22100 années entre le Déluge & la Naïflance de Jesus CHRIST. IV. Des Conflellations Chinoifes. Pour l'intelligence de ce caraétere celefte, nous avons examiné les Conftellations Chinoifes, dont le P. Martini dans fon Hiftoire ,& dans fon Atlas Chinois donne le Ca- talogue calculé pour l’année 1 628 à la maniere d'Europe, & nous les avons com parées avec nos Conftellations cal- culées pour la même année, Nous avons trouvé par cette comparaifon que chaque Conftellation Chinoiïfe commence ordinairement par quelque Ecoile fixe confidérable , qui en l’année 1 628. fe trouve dans le Catalogue de Tycho, prefque toujours dans la même minute, quele nc rene de la Conf. tellation correfpondante dans les deux Catalogues du P. Martini , à la referve de 3 ou 4, dans lefquelles il paroîc qu'il y 2 erreur de nombres dansles deux Catalogues, où la diftance prife du point de l’'Equinoxe ne s'accorde pas avec les degrez & les minutes du Signe du Zodiaque, auquel ces Conftellations font rapportées, comme elle s’y accorde dans les autres Conftellations, C’eft pourquoi nous les mettons ici en deux manieres ; füivanc les nombres du P. Martini & fuivant notre qe rection. afsats E :à CONSTELZAT, SUR LA CHRONOLOGIE CHINOISE. CONSTELLATIONES SINENSES ex P. Martini bifloria , © ex ejus Atlante Sinico ad annum. 1628. Nomen, Longitudo. Kio # 198 39 Kang ? 209 14 Ti p 219 $4 Fang © 237 48 Sing ) 242 34 Vi a ’ 2150) 7 (7 corrige 260 7 Ki % 265 43 Teu % 279 "13 Nieu 9 298 $4 Niu p . 306 35 Hiu © 318 14 Guei ) 328%1/113 Xe a 346 10 corrige 348 10 Pi % . AMUNE uei % 15/3 1 Q 28 46 Guey % 41 46 Mao © Mere Pie } 63 16 Sang 77 14 Cu & CRD) Cing % C0 VER: Qu'ei + 120 33 Lieu 5 125 9 Sing Q 142 + 9 Chang } 150 32 e a 168 36 Chin % 185 36 Rec. del Ac. Tom.V'III. Gradus. corrige 18 29 9 2 di 2 20 39 14 34 48 34 2 305! Signae RERESS TE Li58 bp BE 30 U HHHXX 3 +4 3 + 306 RE É'E X TT ONS RE EE 227 I) ON I DIE Confellationum Sinenfium ex comparatione T'abule prete: dentis cum Tychonica dedutte. Longitudines Tychonicæ ad annum 1628, Nomina. Exz. Grad. Min. Kio Spica Virginis æ 18 39 Kang Auftrinain fimbria Virginis. Æ 29 14 Ti Lucida lancis auftralis. Que A 9:54 Fang Auftralis triumin fronte Scorpi. m 27 49 Sing Præcedens lucent. in corp. Scorpii, # 2 34 Vi Dexter humerus Ophiuci. PB 210 8: Ki Cufpis Sagittarii. + 2543 Teu Antecedens in jaculo Sagittari. % 5 3 Nieu Auftralis in cornu præced. Capric. % 28 54 Niu Antecedens in manu Aquarii. ES CICR Hiu In humero finiftro Aquarii. we 18 14 Gueï Dexter humerus Aquarii. M 284% Xe Prima alæ Pegafi. "T8 20 Pi Extrema alæ Pegafi. TT 4 1 Quei In finiftrobrachio Andromedæ. + 15 32. Leu Sequens in cornu auftral. Arietis. y 28 46: .Guey In femore Arietis. Y 11 46 Mao Occident. triumlucid. in Pleiad.. ÿ 23 37 Pie Oculus Tauri Boreus.. se 2 À Sang Præcedens Balthei Orionis.. ANT Cu In extremo cornuauftralh Tauri: 2x7 1935 Cing. Pesfequens præced.Geminorum g © 7 Qu'ei Borea præced. in quad.lat.Canc. @Q © 33 Lieu Septentrionalis in roftro Cancri. a $ 30 Sing. Cor Hidræ.. Q. ‘229; Chang In medio corpore Virginis.. m ©5537 *e In baf Crateris. mm, 18 36 Chin Tertiainalaauftrina Viroinis. æ 459 SUR LA CHRONOLOGIE CHINOISE. 307 Cet accord desnombres de ces Tables Chinoifes avec celles de Tycho, à peu près dans la même minute, nous donne lieu de juger que ces Tables ont été calculées par les Peres Jefuites, qui depuisun fiécle fontallez à la Chi- ne, & non par les Chinois. Car quelle apparence y at-il, que fans être tirées des Tables de Tycho elles y fuflenc f conformes ? Nos Aftronomes de ce fiécle ont de la peine a s’accorder dans la même minute dansle lieu des Etoiles fixes :& lon fçait qu'entre le Catalogue de T ycho & ce- dui du Lantgrave de Hefle faits en même temps par d’ex- cellens Aftronomes, il y a une difference de plufieurs mi- nutes. C’eft pourquoi il n’eft pas vraifemblable que les Obfervations des Chinois s'accordent prefque toujours avec les Obfervations de Tycho dans la même minute. . Méthode de déterminer les Conffelations Chinoifes à chaque temps. Le P. Martini remarque , que les Chinois déterminent les longitudes dans le Ciel par les Poles du monde : c’eft- à-dire, par de grands cercles tirez par les Poles perpen- diculaires à l’Equinoxial, où nous marquons les afcen: fions droites des Etoiles. C'’eft pourquoi les Etoiles qui font entre deux cercles qui paflent par les Poles & par les deux Etoiles fixes qui terminent une Conftellarion fe rap. portent à cette Conftellation même. Mais il paroît par la comparaifon des deux Tables précédentes, que les longitudes ne font pas marquées dans la Table du P. Martini differemment de ce qu’elles font marquées dans la Table de Tycho, qui réduit les Etoiles à l’Ecliprique, & non pas à l’Equinoxial. Elles n’y font donc pas marquées à la Chinoife ; mais pour lesré- duire à la maniere Chinoife, il eft neceflaire de raporter les Etoiles qui fontau commencement de chaque Conf tellation à l’équinoxial, & de trouver leurs afcenfions droites , & les points du Zodiaque qui auront les mêmes Ssi] 308 RE) FRE) E 4x fi OÙ NS afcenfons droites , feront au commencement de ces Conftellations. uand une Etoile tombe dansle colure des Solftices, comme le pied des Jumeaux dans cette Table d’où com- mence la Conftellation Cing, il n’y a point de difference entre fa longitude à notre maniere, &fon afcenfion droi- te, qui eft la longitude à la Chinoïfe; mais à mefure que les Etoiles s’éloignent du colure des Solftices , la diffèren- ce de leurs longitudes & de leurs afcenfions droires aug- mente d'autant plus , que les latitudes ou les déclinaifons des Etoiles font grandes. Er parce que les Etoiles fixes s’é- loignent toujours d’un colure & s’approchent de l’autre par un mouvement parallele à l’écliptique & oblique: a Féquinoxial , cette difference varie continuellement, & autrement enune Conftellation qu’en une autre : d’où il arrive que d’un fiécle à Pautre la même Conftellation Chinoife déterminée par deux Etoiles fixes s'élargit ou fe rétreffic, & ne comprend pas toujours le même nombre d’Etoiles fixes. C’eft pourquoi pour fçavoir en quelle Conftellation Chinoife tombe une Planere en un certain temps, il faut trouver pour cetemps-là l’afcenfion droite de la Planete, & l’afcenfion droite des Eroïles fixes prochaines, qui dé: terminent le commencement & lafin-des Conftellations ;, ce que nous n’aurions pas foû fans la réflexion que nous venons de faire , que chaque Conftellation commence: par une certaine Etoile fixe , & fans l'avis que le P. Mar tini nous donne, que les longitudes Chinoïfesfe prennent des Poles du monde , c’eft-à-dire différemment de ce: qu’elles font marquées dans cerre Table. I] paroît par cette Table , que la Conftellation #e dont eft queftion, commence par la premiere de l’aifle du Pegafe, & finit par la derniere de la même aifle,, puifque fuivant la feconde colonne de cette même Table cette Conftellation commence l’an 1628 par les 18 degrez& i Re } SUR LA CHRONOLOGIE CHÉNOISE 309 20 minutes des Poiflons, où nous trouvons enla même année la premiere de l’aifle par la Table deT ycho réduire au même temps ; quoique la premiere colonne de la Ta- ble Chinoife donne deux degrez de moins, ce qui fans doute eft une erreur d’impreflion ou de calcul , qui s’eft gliflée dans les deux Ouvrages du P. Martini. Les originaux des Tables de Tycho & de Longomon:- tanus donnent aufh la derniere de l’aifle en 4 degrez & une minute d’Aries, où finit la Conftellation #e, & où commence la Conftellation fuivante ?; quoique les Ta- bles Rudolphines, les Philolaïques & celles du P. Ric- cioli montrent la même Etoile en 4 degrez des Poiflons, ce qui certainement eft une erreur des copiftes, qui s’eft gliflée dans les ouvrages de ces Aftronomes. Comme ces deux Etoiles ont une grande latitude Boréale,la premiere enayant 19 degrez& 16 minutes, la feconde 12 degrez & 35 minutes ; la difference entre leur longitude & leur afcenfion droite, que les Chinois prennent pour longi- tude, eft confidérable préfentement , d'autant que ces- Etoiles font proches du colure des équinoxes,, où cette difference eft plus grande qu'ailleurs. Mais elle n’étoit pas: fi confidérable anciennement quand ces Etoiles étoient proche du colure des Solftices. VI. Détermination du temps du concours de cing Planetes dans la Conflelation Xe. Ayant réduit ces Etoiles à l’équinoxial au vingt-qua: wième & au vingt-cinquiéme fiécle avant la Naiflance de Jesus-CarisT, nous n'avons point trouvé , qu'entre les cercles des déclinaifons qui paflenr par ces Eroiles, cinq: Planetes {e foient trouvées jointes enfemble , ni en ces fiécles, nien deux autresavanc & après , pendantque le Soleil. étant dans le Signe d’Aquarius , ainfi que porte l'Hiftoire Chinoife.. Maisnousavons trouvé que Saturne , Jupiter, Venus . "Ss 0 310. AU" EN FODNENRNTIOENEE Mercure, & la Lune fe trouverent dans cette Conftella- tion Chinoife déterminée par cette méthode, le Soleil étant au 20 d'Aquarius, l’année 20 1 2 avant l’Epoque de Jesus-Carisr, le 26 de Février fuivant la forme Julien- ne le 9 de Février fuivant la forme Grégorienne , qui court préfenrement , & que le jour fuivanr © de Février à 6 heures du matin à la Chine arriva la conjonction de la Lune avec le Soleil , qui peut ètre celle qui fut prife pour époque des années Chinoïifes. : Alors fuivant le Catalogue de Tycho, & fuivant le mouvement qu’il donne aux Etoilesfixes, la premiere de l'aifle du Pegafe d’où commence la Conftellation #e étoit à 26 degrez $o minutes du Capricorne, & le cercle de fa déclinaïfon coupoit l’écliptique à 24 degrez du mê- me Signe. La derniere de l’aifle du Pegafe étroit à 12 degrez & demi d’Aquarius , & fon cercle de déclinaifon coupoit lécliptique, & le rapportoit à l’onziéme degré du même Signe. Le matin du # Février dans le crepufcule à la Chine. 26 B Commencement de la Conftellation #e % 214 Saturne étoic % 14 Jupiter % 26 Mercure 27 Venus Id La Lune = 8 Fin de la Conftellation Ye # II Eten 24 heures ou environ arriva la conjonction de la Lune au Soleil. La Chronologie Chinoïfe mer cette conjonction des Planetes entre lan 2 $ 13 &l’an 243 s avant la Naïflance de Jesus-Carisr. Il yaura donc une difference de 5 fié- cles entre le temps marqué par cette Chronologie & le vrai temps. Ainfil’Epoque Chinoife fera plus récente de s fiécles que les Hiftoriens Chinois ne la fuppofent. SZ là à SÛR LA CHRONOLOGIE CHINOISE. 311 VII. Obférvation ancienne d'un Solfice d'Hyver faite à la Chine. Certe difference de cinq fiécles dont il paroît fuivant ce calcul, queles Chinois font leur Epoque trop ancienne, eft confirmée par un autre endroit de l’Hiftoire du Pere Martini, où cet Auteur dit que fous Jâo feptiéme Empe- reur des Chinois le Solftice d’Hyver furobfervé vers le premier degré de la Conftellation Hz , qui préfente- ment commence vers le 1 8 d’Aquarius, de forte que de- puis ce tempsle Solitice s’eft éloigné de plus de 48 degrez de fon premier lieu, il rapporte cette Obfervation à l'an. née 20 de Jao, laquelleildit avoir été la 2342 avant la Naïflance de Jesus-CHRIST. Il paroït par la Table que cette Conftellation ÆZ4 com - mence par l'Etoile qui eft dans l’épaule gauche d’A qua- rius qui l’an 1628 étoità r8 degrez 16: minutes d’Aqua- rius; mais l’année 10 de Jäo elleéroit en 29 degrez du Sa- gitaire & quelques minutes, puifque le Solftice d'Hyver , qui eft toujours au commencement du Capricorne étoit au premier de la Conftellation 54. Ladiftanceentre ces deux lieux du Zodiaque eft de 49 degrez 16 minutes, que les Eroiles fixes fivant la Table de T'ycho font en 3478 années, à raifon de 5 1 fecondes par an : d’où ayant ôté 1625 années au plus qui font depuis l'Epoque de JEsus- Carisr, la 20 de J4o feroit l’année 18 2 avantla Naif. fance de Jesus-CHrisr, quele P. Martini fuivant l'Hif toire Chinoife meten l’année 2347 avant Jesus CHrisT, la faifant plus ancienne d’environ de 497 années. Ainfi il. ya environ ; fiécles de différence entre cette Epoque ti- rée de l’Hiftoire Chinoife , & la même Epoque tirée du mouvement des Etoiles fixes fait dans cet intervalle de temps, comme nous avons trouvé par l'examen de Ob- fervation des s Planetes dans la Conftellation 4e. Lé 312 DE L°ÎsLEe TAPROBANE. DE L'ESL'E © T À P R‘OFPrETRE Par Monfieur C ASSIN1. A fituation de l’Ifle Taprobane fuivant Prolomée au feptiéme Livre de fa Géographie étoit vis-à-vis du Promontoire Cori. Ce Promontoireeft placé par Prolomée entre l'Inde & le Gange, plusprès del’Inde que du Gange. Cetre Ifle Taprobane écoit divifée par la ligne Equi- noxiale en deux parties inégales , dont la plus grande éroic dans l’hémifphére Boréal, s’écendant jufqu’à 1 2 ou 13 degrez de latitude Boréale, La plus petite partie étoit dans l’hemifphere Auftral, s'étendant jufqu'à deux de. grez & demi de latitude Auftrale. Autour decetteIfleil yavoit 1378 petites Ifles, parmi lefquellesil yen avoit 1 9 plusconfidérables , dont le nom toit connu en Occident. Le Promontoire Cori ne fçauroit être autre , que celui, qui eft appellé préfentement Comori, ou Comorin, qui eft auffi entre l’Inde & le Gange, & plus près de l'Inde, que du Gange. Vis-à-vis ce Cap il n’y a pas préfentement une auffi grande Ifle que la Taprobane qui foit divifée par l’équi- noxial, &environnée de 1 378 Ifles : maisil ya une. mul- cicude de petites Ifles, appellées Maldives , que les Ha- bitans difenc être au nombre de 1 2 milles. Suivant la Re- lation de Pirard, qui y a demeuré cinq années, ces Ifles ont un Roy, qui fe donne le vitre de Roy de 13 Provin- ces, & 12 milles Ifles. Chacune de ces 13 Provinces eft un amas de petites Iles, dont chacune eftenvironnée d’un grand banc de pierre , qui la ferme tout autour comme une grande Eu raille: DE L’IszE TAPROBANE. 313 railles : on les appelle Attolons. Elles ont chacune trente Jlieuës de tour, un peu plus, un peu moins, & font de figure à peu - près ronde ou ovale, Elles font bout à bout l’une de l’autre depuis le Nord jufqu’au Sud ; & elles fonc {eparées par des canaux de mer, les unes larges, les au- tres fort étroites. Ces bancs de pierre, qui environnent chaque Attolon, font fiélevez, & la mer s’y romp avec une telle impetuofité , que ceux qui fonc au milieu d’un Attolon, voyent ces bancs tout autour , avec les vagues de la mer quifemblent hautes comme des maifons. L’en- clos d’un Attolon n’a que 4 ouvertures , deux du côté du Nord, deux autres du côté du Sud, dont une eft à l’Eft, Pautre àl’Ouëtt , & dont la plus large eft de 200 pas, la, plus étroite un peu moins de 30. Aux deux côtez de cha- cune de ces entrées il y a des Ifles, mais les courants & les grandes marées en diminuënt tous les jours le nombre, Pirard ajoute qu’à voir le dedans d’un de ces Atrolons, on diroit que routes ces petites Ifles, & les canaux de mer, qu’il enferme , ne font qu’une plaine continuë, & que ce r’étoit anciennement qu’une feule Ifle, coupée & divifée depuisen plufeurs. On voit prefque par tout le fond des canaux qui les divifent , tant ils font peu profonds à la referve de quelques endroits : & quand la Mer eftbafle, Peau n’y vienc pas àla ceinture, mais feulement à mie- jambe prefque par tour. Il y a un courant violent & perpetuel, qui depuis le mois d'Avril jufqu’au mois d'Octobre vient impetueufe- ment du côté de lPOüeft, & caufe des pluïes continuelles qui y font l’hyver ; & aux autres fix moisles vents font fi- xes du côté de l’Eft , & portentunegrande chaleur , fans qu'il y pleuve jamais, ce qui caufe leur Eté. Au fond de cescanaux , il ya de groffes pierres, dont les Habitans fe fervent à bâtir,il y a aufli cout plein d’une efpece de brouf. failles, qui reflemblent au corail : ce qui rend extrème- ment difficile le paflage des bateaux par ces canaux. Rec. de? Ac.Tom.V III. Gp d La 314 DE L’ISsLE TAPROBANE. Linfcot témoigne que fuivant les Malabares , ces peti: tes Ifles ont été autrefois jointes a la Terre-ferme, & que par la fuccefion des temps elles en ont été détachées par la violence de la mer à caufe de la bafleffe du terrain. Il ya donc apparence que les Maldives font un refte de la grande Ifle Taprobane, & des 1378 Ifles qui l’envi- ronnoient , quiont été emportées ou diminuées par les courants , fans qu'il en foit refté autre chofe que ces Ro- chers, qui devoient être autrefois les bafes des monta- gnes ; & ce qui refte dans l’enclos de ces Rochers , où la mer fe rompt de forte, qu’elle n’eft plus capable que de divifer, mais non pas d’emporter les terres quifoncenfer- . mées au dedans de leur circuit. Il eft certain que ces Ifles ont la même fituation à l’é- gard de l’Equinoxial & à l'égard du Promontoire , & de l'Inde & du Gange, que Prolomée affigne à diversen- droits de l’Ifle Taprobanc. c L ÉNES 4 HYPOTHESES ET LES TABLES DES SATELLITES DE JUPITER REF: OAR'M Ë E°S SUR DE NOUVELLES OBSERVATIONS. Par Monjieur C ASSINT, DE L'ACADEMIE ROYALE ‘ DES SCIENCES. NAN E DT. TN D, = LES HYPOTHESES ET LES TABLES DES SATELLITES DE JUPITER, Reformées fur de nouvelles Obfervations. L U/age des Obfervations des Satellites de Japiter dans La Géographie. IN n’a jamais mieux connu l'utilité que l’on peut tirer de l’Aftronomie , que depuis que | Louis LE GranD a envoyé des Aftronomes | dans toutes les parties du monde pour faire des Obfervations correfpondantes à celles qui fe font en même temps à l'Obfervatoire que 5a Majefté à faic bâtir Rec, del Ac. Tom.” III. Vu 318 HYPOTHESES avec une magnificence Royale. Par le moyen de ces Ob- fervations on a trouvé les differences des longitudes des lieux dela terre les pluséloignez , que l’on n’avoit aupa- ravant marque dans les Cartes que par l’eftime douteufe de la longueur des voyages, & l’on a découvert de gran- des & dangereufes fautes dans toutes les Cartes de Géo- graphie & d’'Hydrographie, qui ont jufqu’à préfent fervi de guide aux Pilotes dans les navigations de long cours: d'où l’on 2 connu la neceflité de continuer ces Obferva- tions pour la correction des Cartes Géographiques, & pour rendre ces navigations plus feures qu’elles n'ont été jufqu’à préfent. Les Obfervations principales qui nous ont donné ces lumieres ont été celles que nous avons fai- res très-foigneufement de plufieurs Eclipfes de Lune & de Soleil, & celles d’un très-grand nombre d’Eclipfes des Satellites de Jupiter , qui n’avoient jamais été auparavant employées à cet ufage, quoiqu’on les eût fuppofées de- puis long-temps très propres pour fervir à perfectionner la Géographie & la Navigation. On a premierement fait en Europe l’effai du fuccës de ces méthodes ; & lorfque l’on en a été fatisfait, on les a pratiquées dans les autres parties de la terre. Ces Obfervations faites par divers Obfervateurs l’ef- pace de plufieurs années avec routes les précautions que le long ufage a montré devoir être prifes, ont auili fervi à perfectionner les hypochefes de ces Sarellices , qui n’a- voient été qu'ébauchées fur des Obfervations moins exactes dont le nombre n’étoit pas encore fuffifant pour en découvrir les propriétez quine fe manifeftent qu’à la longueur du temps. Avant mon départ de Bologne au mois de Mars 1668. je m'étois preflé de publier mes premieres Tables du mou- vement des Satellites de Jupiter de la maniere que je les avois faires fur les Obfervations précédentes. Elles n’é- toient pas fi exaétes que celles que je conrinuai de faire DES SATELLITES.DE JUPITER. 319 aprés avoir dreflé les Ephémérides , qui fèrvent pour prévoir le temps propre à faire les Obfervations, & pour s’y préparer : mais je jugeai qu'il ne falloir pas différer de les donner au Public routes imparfaites qu’elles étoient, pendant que je m’apprètois à les reformer ; afin que les Aftronomes qui n’en avoient pas d’autres qui puflent fer- vir à cet ufage, ni même qui fuflent propres pour faire diftinguer un Sarellite de l’autre, euflent la commodité d’obferver de concert les configurations & les Eclipfes de ces Satellites, pour les faire fervir à l'invention des lon- gitudes : ce qui a eu l'effet que j'en avois efperé , ces T'a- bles & ces Ephémerides n'ayant pas plütôt paru que les Aftronomes de diverfes Nations s’en fervirent pour obfer- ver de concert ces Satellites, & pour virer du rapport de ces Obfervations la différence des longitudes des lieux éloignez où elles ont été faites. - C’étoit un projet que Galilée long-temps après la dé- couverte de ces Satellites, & d’autres Aftronomes après lui, avoient formé, fe fondant fur la vitefle du mouve- ment de ces petites Planetes, qui eft fenfible en peu de temps par les Lunettes. Mais perfonne n’avoir encore été en érat de l’exécuter. - M. de Peirefc , au rapport de M. Gaflendi au 2. livre de fa vie après avoir appris la découverte des Satellites de Jupiter faite par Galilée , avoit entrepris de travailler aux Hyporhefes & aux Tables de ces Sacellires, & employa à ce deffein plufieurs perfonnes fçavanres , & entr’autres M. Morin qui depuis fit divers Trairez pour trouver les longitudes par d’autres méthodes. Après avoir trouvé les temps pendant lefquels ces Satellites font à peu près leurs révolutions, & avoir vü les Obfervations de Galilée & de Kepler , ilinventa une théorie méchanique pour trouver entouttemps les lieux de ces Satellites, qu’il ne trouva pas à propos de donner au Public , s’étant contente de faire quelque effai de fon ufage, Il croyoit que fi l’on ob- Vuij 320 FT vip LOT HUE :S ÉENS fervoit en divers lieux les configurations de ces Sarellites, on pourroit déterminer exactement les diftances, & par ce moyen corriger les Tables & les Cartes Géographi- ques, & perfectionner la navigation : mais apres plu- fieurs Obfervations faites en divers lieux par plufieurs Obfervateurs , l’un defquels alla pour cet effer vers l'O- rient jufqu’à Alep , ilne jugea pas que ces Obfervations fuflent fufifantes , & cette invention ne lui parut pas fi générale qu'il s'étoit d’abord figuré : c’eft pourquoi il abandonna entierement cette entreprife , efperant que Galilée & Kepler y pourroient mieux réüflir, & particu- lierement lor{qu’il appritque Galilée avoit formé le def- fein de s’y appliquer , & qu'il étoit en traité avec les Hol- landois qui cherchoient depuis long-temps le fecret des longirudes. Mais après que Galilée eut travaillé 27: ans à obferver ces Satellites, la perte qu'il fit de la vüë l'em- pècha de continuer fes Obiervations , & rendit inutile le fecours de diverfes Puiflances de l’Europe, & particulie- rement des Hollandois qui avoient même député Horten- fius, & Blaew ,& d’autres Mathématiciens pour lui aider à obferver , & à faire le calcul néceflaire pour la conftruc- tion des Tables. & Reineri Auteur des Tables Médicées, qui compren- nent les Tables les plus célébres faites depuis 400. ans, réduites à une même forme, ayant fuccede au travail de Galilée fous la protection du Grand Duc de Tofcane, continua pendant plufieurs années les Obfervations des Sarellires de Jupiter que Galilée avoit appellé 4/res Me- dicées. I] s’étoit dès lors propofe de faire des Tables pro- pres pour fervir à trouver les longitudes, & il les promit au Public l’an 1639. dans la premiereédition de ces Ta- bles : mais dans la feconde édition des mêmes Tables aug- mentées & réformées qu'il fitneufans après, il ne dit pas un feul mot des Tables des Satellites qu'ilavoit fait efpé- rer dans la premiere ; ce qui donne lieu de juger qu'il y 4 DES SATELLITES DE JUPITER. 321 avoit trouvé plus de difficulté qu’il n’avoit fuppofé d’2- bord : & on ne fçait pas quelle ifluë avoit eu lelong travail qu'il avoit fait fur ces Satellites à Florence, tout ce qu'il en avoit écritayant été perdu à fa mort nonobftant les - foins que le Grand Duc prit de les faire chercher. Les Tables qu'Hodierna fit quelque temps après étant fondées fur les Obfervarions de peu d’années , s’étoienc en peu de temps fi écartées du Ciel qu’elles n’étoient pas même capables de répréfenter à peu près les configura- tions des Sarellites ; & Marius s'étant trop preflé de pu- blier ces Tables, pour prévenir Galilée , avoit encore plus mal réüffi. On ne voit pas que d’autres qui avoient propofé de trouver les longitudes par le moyen des Sarellires de Jupi- ter, {çuflent de quelle maniere il falloit s’y prendre, ni quelles phafes des Satellites il falloit choifir pour réüffr. Hérigone l'an 1 644. en avoit propofé une maniere en ces termes : Olfervetur ope optimi telefcopii quotä hora obftrva- tionis aliquod Jovialium fiderum appelat ad lineam ab oculo intuentis per centrum Jovistranfeuntem : mais cette maniere n’eft nullement praticable , parce que les Satellites ne font point vifibles lorfqu’ils font dans cette ligne vifuelle qui va au centre de Jupiter, &il n’y en a aucun quife ren- contre dans cetteligne plus de deux, quatre, ou fix fois durant une révolution de Jupiter de 12 années, à caufe de leur latitude apparente dont les regles n’étoient pas connuës avant la publication de mes Tables. Ce n’a été qu'après un grand nombre d’expériences fairesen obfervant ces Satellites de concert avec d’autres Obfervateurs , premierement dans un même lieu ,enfuite en des lieux éloignez l’un de l’autre , que nous avons trou- vé quelles font les phafes les plus propres pour déterminer les longitudes. Ces expériences nous ont fait connoître qu'il faut préférer à toutes les autres phafes les Eclipfes que ces Satellites fouffrenc en paflant par l'ombre de Ju- Vu ii EL REL ETS PO TR EMSMENS picer. dont on peur obferver l’entrée & la fortie, & quel- quefois l’une & l’autre, fans que deux Obfervateurs foient en différend entr’eux d’un quart d’une minute d’heure (qui eft une exactitude beaucoup plus grande que toute celle que l’on pouvoit avoirauparavant par les Eclipfes de Lune )& que les Eclipfes du premier Sarellite , qui eft plus vite que les autres & quientre plus dire‘tement dans l'ombre , fe peuvent déterminer encore avec une plus grande précifion ; qu'après ces Eclipfes des Satellites on peur fe fervir de leurs conjonétions apparentes avec Jupi- ter & entre eux-mêmes , & particulierement quand ils fe rencontrent en venant des parties oppofées ; & que les obfervations des ombres qu'ils jertent fur le difque de Ju- pirer, quandils pañlententre certe Planete & le Soleil que nous avons découvert être fouvenc très-fenfibles , fonc utiles à ce deflein , comme le font aufli les taches perma- nentes qui paroiflent fouvent fur la furface de Jupiter, & qui font autour de lui la révolution la plus prompte de toutes celles que nous avons jufqu’ici découverte dans le Ciel, quoique l’inftant du pañlage de ces taches par le mi- lieu de Jupiter ne fe puifle pas déterminer avec la même fubtilité que l’inftant des Eclipfes de fes Satellites. DE De la fiuation des Cercles des Satellites de Tupiter. Mais pour déterminer les Eclipfes des Satellites de Ju- picer il n’étoit pas moins important de trouver la fituation de leurs cercles à l'égard de l’écliprique & de l'orbite de Jupiter, qu’il a été nécéflaire pour prévoir les Eclipfes de Lune de déterminer la fituation de fon orbite à l'égard de l’écliprique: car l'orbite de Jupiter, par laquelle cette Planete fait fa révolution périodique de 1 2 années autour du Soleil, eft à l'égard des cercles fur lefquels les Satelli- tes font leurs révolutions particulieres, ce quel’écliprique . RAT. DES SATELLITES DE JUPAITER. 323. eft à l'égard de l’orbite de la Lune ; & le globe de Jupiter qui eft fuppofé être au centre du fyftème de ces Satellites, eft à leur égard ce quela rerre, qui eftau centre du {yfté- me de la Lune , eft à l’égard de la Lune même. Le Soleil felon les hypothefes modernes eft toujours dansle plan de l'orbite de Jupiter, commeil eft toujours dans le plan de l'écliptique ; &le rayon qui va du centre du Soleil au centre de Jupiter, s'étend fur le plan de fon orbite, comme le rayon qui va du centre du Soleil au centre de la terre, s'étend fur le plan de l’écliprique. Le globe de Jupiter qui eft opaque comme le globe de la terre termine les rayons du Soleil , & fait à l’oppofiteune ombre dont l’axe eft couché fur le plan de fon orbite ; comme la terre termine les rayons du Soleil, & fait une ombre dont l’axe eft couché fur le plan de l’écliprique : & quand les Satellites de Jupiter, qui fontauffi opaques que la Lune, rencontrent dans leurs révolutions l'ombre de Jupiter ; ils s’éclipfenc par la perte de la lumiere qu’ils reçoivent du Soleil , comme la Lune s’éclipfe quand elle rencontre l'ombre dela terre De même, quand les Satellites paf- {ent devant Jupiter fi près de fon orbite qu’ils rencontrent les rayons du Soleil qui vont à Jupiter sils y font une efpé- ced’eclipfe de Soleil’, faifant une ombre fur le globe de Jupiter, de lamême maniere que la Lune pañlant devant le Soleil fi près de l’écliprique qu’ellerencontre lesrayons qui vont à la terre, fait l’éclipfe ordinaire du Soleil. C’eft par ces raifons que l’orbite de Jupiter peut être appellée l'écliprique de Jupiter & de fes Satellires, comme la ligne du mouvement annuel , foit du Soleil , foit de la terre , eft lécliptique du Soleil & dela Lune, quoiqu’elle foit ap- pellée écliptique fimplement à caufe que les éclipfes de Soleil & de Lune qui fe font fur cette ligne , font les pre- mieres quiayent été obfervées. , Or dans le fyftème de la Lune la varieré des Eclipfes dépend principalement de la fituation de l'orbite de la 324 FT, PO TR EUSPENS Lune à l'égard de l’écliprique. Si cetre orbite étoit cou- chée fur le plan de l’écliprique, fur laquelle le rayon qui va du centre du Soleil au centre de la terre, & l’axe de l'ombre de laterre même eftcouché ; dans toutesles con- jonctions de la Lune avec le Soleil il arriveroic une éclipfe centrale de Soleil à l'endroit de la terre quiauroit le Soleil au zénith , & dans routes les oppofitions de la Lune au So- leililarriveroitune éclipfe centrale de Lune. De même, fi les cercles du mouvement propre des Satellites de Jupi- ter étoient couchez fur l’orbite de Jupiter, tous les Sarel- lites dansleurs conjonétions avec le Soleil vüës de Jupiter lui cauferoient des éclipfes centrales, & dans routes les oppofitions tous les Satellites fouffriroient auffi une écli- pfe centrale. Mais parce que l'orbite de la Lune décline de Pécli- ptique & la coupe en deux points oppofez, qui fonc les nœuds de la Lune ; les éclipfes centrales n'arrivent que quand le Soleil vü de la terre , & la rerre vüë du Soleil, fe rencontrent dans les nœuds de la Lune: ce que l’on peut appliquer aux Satellites de Jupiter, en cas que leurs cer- cles déclinent de l'orbite de Jupiter. Les éclipfes des Sa- cellices ne feront donc centrales en ce cas, que lorfque le Soleil vû de Tupiter, ou Jupiter vü du Soleil, fe rencon- trera dans les nœuds de ces Satellites : Et comme dans les conjonétions de la Lune avec le Soleil , qui arrivent à quelque diftance des nœuds de la Lune, on eft obligé de confidérer cette diftance , qui jointe à la déclinaifon de Porbite de la Lune , détermine fa latitude, qu’il faut com- parer à l'efpace que la Lune, la terre, & fon ombre occu- ent dans l'orbe de la Lune, pour déterminer sil y aura éclipfe, ounon;&s'ilyena, quelle en fera la grandeur & la durée : on fera obligé de faire la même recherche dansles conjonétions des Sarellites de Jupiter vüës du So- leil , pour déterminer leurs éclipfes, fi leurs cercles dé- clinent de l'orbite de Jupiter : c’eft pourquoi il eft nécef- faire de trouver les nœuds où ils la coupent, On % … ù DES SATELLITES DEJUPITER. 32 On ne peut pas voir de la terre les éclipfes desSatellites _ de Jupirer ni près des conjonétions de Jupiter avec le So- leil quand il eft caché dans fes rayons, ni dans le temps des oppoñitions quand l’ombre de Jupirer terminée dans les orbes des Satellites n’eft pas expofée à la terre, mais cachée par le globe de Jupiter qui eftentre la cerre & l'ombre. Nous pouvons obferver ces éclipfes quand Ju- piter eft éloigné des oppofitions & des conjonétions avec le Soleil , lorfque la terre eft à côté de la ligne qui va du Soleil à Jupiter & à fon ombre : car alors cette ombre pa- roîtau moins en partie à côté de Jupiter, & on perd de vüûë les Sarellites lorfqu'ils la rencontrent. La diftance du centre de l'ombre de Jupiter aux nœuds de fes Sarellires étant comparée à leur déclinaifon & au diamétre de l’om- bre détermine leurs éclipfes ; ce qui nous oblige à derer- miner leursnœuds avec toute la juftefle poflible. Il eft cou jours difficile de déterminer avec juftefle les nœuds des Planetes. Si les Planeres laifloient après elles des traces vifbles , lesnœuds aufli où elles s’entrecoupent feroient vifibles,& on les pourroit déterminer de la même maniere que l’on fait les lieux des Planetes : mais parce qu’elles n’en laiflent point de traces vifbles, il faut chercher ces nœuds par des méthodes plus difficiles. On trouve ceux de la Lune, ou par les Obfervations des éclipfes centra- les qui font très-rares , ou en comparant enfemble un grand nombre d’éclipfes partiales ; & ceux desautres Pla. netes , en obfervanten diversrtempsla même Planete en divers lieux éloignez les uns des autres, les déterminant à l'égard des Etoiles fixes qui fe rencontrent dans leur route de côté & d’autre à certaines diftances qu’il fautme. furer pour pouvoir reconnoître précifément ces mêmes lieux & les comparer enfemble, afin de tirer par tous ces lieux la trace du mouvement apparent de la. Planete : & parce que le mouvement apparent eft fouventcompofé de plufieurs mouvemens fimples, de forte que la trace vifi- Rec, del Ac.Tom. VIII, Xx 316 Ek y | P1: OL TAHUE) SES ble qui en réfulte n’eft pas le plus fouvent circulaire, mais qu’elle ferpente ; il faut diftinguer les mouvemens qui les compofent, pour trouver les traces fimples. Les nœuds dela Lune font plus connusuniverfellement que ceux des autres Planeres, parce que nous avons des Obfervations réglées des Eclipfes de Lune de plus de 24 fiécles, qui ont été continuées jufqu’à préfent: & on ne laifle pas d’obfer- ver les configurations de la Lune avec les Etoiles fixes, qui fervent à déterminer hors des Eclipfes la poñition de fon orbite qui eft une ligne circulaire dont le plan pañle par le centredela terre, &l’on n’a pas befoin de la réduire, fi cein’eft quand il ya de la parallaxe qui y peut apporter un peu de diverfité; c’eft pourquoi les Affronomes modernes ne font pasen différend entr’eux d’un degré entier dans la détermination des nœuds de la Lune. Ils ne s'accordent pas fi bien dans les nœuds des autres Planetes, comme l’on peut voir par les nœuds de Jupiter dont la dérerminarion eft néceflaire à la théorie de fes Sa- rellites, Kepler & Lanfberge étant en différend avec M. Boïüillau & avec le Pere Riccioli dans le lieu de cesnœuds de plus de 3 degrez, & étant éloignez de Copernic de plus de2 2 degrez. On ne peuc déterminer ces nœuds que par les Obfervations des latitudes apparentes jointes aux lon- gitudes ; & il ne faut pas employer ces latitudes ni ces lon- gitudes comme elles font vûës delaterre, maisil faut par le moyen des hypothefes les réduire aux apparences vüës du Soleil qui eft dans le plan de l'orbite de Jupiter, pour déterminer où cette orbite coupe l’écliptique, & combien elle en décline. Les nœuds des Satellites de Jupiter avec fon orbite font encore beaucoup plus difficiles à déterminer que ceux de Ja Lune & de Jupiter. Leurséclipfes centrales, quine re- tournent par nos Obfervations que defixansen fixans, & que l’écac de l'air ne permet pas roujours d’obferver quandellesarrivent, ne fe diftinguent pas aifément d’a- DES SATELLITES DE JUPITER. 327 vec les autres, comme on peut diftinguer celles de Lune , qui peuvent fervir à cer ufage. Quoique l'on ne puifle pas voir immédiatement fi au milieu de l’éclipfe le centre de la Lune concourt avec le centre de l’ombre qui n’eft pas vifible ; néanmoins fi quand elle eftimmergée environ de fa moitié , l’on obferve attentivement la partie de la cir- conférence de l'ombre qui tombe dans le difque de la Lu- ne, cette partie qui eft fouvent plus de la neuviéme de toute la circonférence de l'ombre, peut fervir à trouver ‘la ligne qui pale par les centres de la Lune & de l’ombre, & à la tracer dans le difque de la Lune, obfervant par quelles taches éloignées les unes des autres elle pafle : & fion trouve que tant l’entrée qu’à la fortie cette ligne paie par toutes les mêmestaches, on peut conclure que l'éclipfe a été centrale, mais fià la forrie cette ligne tirée par les centres de la Lune & de l’ombre pafle par des ta- ches differentes de celles par lefquelles elle avoit pañé à l'entrée, on en peut conclure que l’éclipfe n’a pas été centrale , & on peut râcher de trouver le centre de l’om- bre par la partie de la circonférence qui tombe fur le dif. que de la Lune à l’entrée & à la fortie , & mefurer de com- bien le centre de la Lune en a été éloigné. Mais dans les Eclipfes des Satellites de Jupiter on ne diftingue point même par les Lunettes les plusexcellentes qu'on yait employéés jufqu’à préfenc, le terme circulaire de l'ombre dans leur difque :il paroît feulement que le Sarellite diminué peu-à-peu fans changer de figure , les pointes du croiflant qui fe forme n’érant pasaffez fenfibles d’une fi grande diftance ; & à mefure que le Satellice dimi- nuë, fa lumiere fembleauffi s’affoiblir peu_à-peu jufqu’à ce qu'il difparoifle entierement ; ce qui arrive fans doute un peu avant l’immerfon totale dans l’ombre, quand la partie qui refte éclairée n’eft plus fenfible par nos Luner- tes: de là vient que par les Lunettes plus petites & moins excellentes on perd plûrôr de vû les Saellires , quoique Xxi] 328 H'y po THE SES nous ayons experimenté qu'un peu de différence dans la longueur des Lunettes ne fait pas une difference confidé- rable dans le temps de l’immerfion. De même dans la fortie de l’ombre, le Satellite com- mence à paroître comme un point quiaugmente peu-à- peuen grandeur & en clarté fans aucun changement de tigure. On appercevra peut-être la différence des phafes dans les éclipfes des Sarellires quand on aura porté les Lunettes à une plus grande perfection: mais la partie de” la circonférence de l'ombre qui tombe fur le difque d’un Satellite, eft fi petite, qu’elle ne pourra pas fervir à trou- ver aflez exactement le centre de l’ombre de Jupiter dont le diamérre eft 20 fois plus grand que celui d’un Sarellite , au lieu que le diamétre de l’ombre de la terre n’eft que trois fois plus grand que le diamétre de la Lune. Il ne refte donc qu’à comparer enfemble un grand nombre d’éclipfes d’un même Satellite de Jupiter, & par- ticulierement de celles dont on aura obfervé le commen. cement & la fin, pour choifir celles qui auront été de plus longue durée , que l’on pourra fuppofer être les plus cen- trales ,à moins que l’on ne trouve dans le mouvement des Satellites des inégalitez confidérables, qui puiflent em- pêcher que les éclipfes centrales ne foient toujours celles qui font de plus longue durée. Mais nous ne pouvons pas voir le commencement & la fin de toutes les Eclipfes des Sarellites de Jupiter. Nous pouvons obferver quelquefois ces deux phafes dans les Eclipfes du troifiéme, & dans celles du quarriéme, & articulierement proche des quadratures de Jupiter avec e Soleil, lorfque la terre eft aflez éloignée de la ligne droi. te qui va du Soleil à Jupicer, pour découvrir dans les orbes de ces deux Satellites, qui font les plus éloignez de Jupiter , l'endroit oppofé au Soleil où fe termine l'ombre de Jupiter , & d’où elle nous paroît d'autant plus éloignée que Jupiter eft plus proche de fes quadratures, DES SATELLITES DE JUPITER. 319 Ïl n’en eft pas de même du premier & du fecond Sarel- lite, parce qu'ils font fi proches de Jupiter, que même dans fes quadratures avec le Soleil, Jupiter nous cache une partie de fon ombre terminée aux orbes de ces deux Satellites. C’eft pourquoi dans leurs Eclipfes centrales nous ne pouvons voir que leur entrée dans l'ombre avant l’oppoñition de Jupiter avec le Soleil, ou leur fortie de l'ombre après l’oppofition de Jupiter , & non pas l’une & l’autre phafe de la même Eclipie. Dansles Eclipfes qui ne font point centrales , le fecond Satellite pafle quelquefois fi loin du centre de l'ombre par la partie qui n’eft pas ca. chée de Jupiter , que nousle pouvons voir, quoique rare- ment , non feulement quandil y entre, mais encore quand il en fort ; ce qui n’arrivé jamais au premier Satellite , par- ce que la plus grande partie de la ligne de fon incidence dans l’ombre nouseft toûjours cachée par le difque de Ju- piter : c’eft pourquoi nous ne fçaurions jamais obferver dans une même Eclipfe que fon entrée dans l’ombre ou fa fortie ; & par conféquent nous ne fçaurions obferver immédiatement la durée de fes Eclipfes dans l'ombre, Nous fommes obligez d’avoir recours à l’Obfervation des conjonétions apparentes de ce Satellite dans la partie inferieure de fon cercle, dont nous pouvons obferver toute la durée , qui n’eft que peu differente de la durée de fon paflage par l’ombre: car nous ne fcaurions obferver le commencement & la fin d’une même conjonéion ap- parente de ce Sarellite dans la partie fupérieure de fon cercle, fi ce n’eft dans les oppoñitions de Jupiter avec le Soleil , lorfque la partie occidentale de l'ombre où le Sa- tellire entre, ou l’orientale d’où il fort , nouseftentiere- ment cachée par le globe de Jupiter. Aux autres temps que Jupiter ne nous cache qu’une de ces deux parties de l'ombre , le Satellite eft caché dans l’autre partie , quand fa conjonction dans la partie fupérieure de fon cercle de- vroit commencer, fi l’ombre eft à l'Occident de Jupiter, X x il] 330 1 Y PO T H ES ES comme il arrive avant fon oppofition avec le Soleil ; ou quand la conjonction devroit finir, fi l'ombre eft à l'O- rient, comme il arrive après l’oppofition. Pour ce qui eft des autres Satellites, parce que l’en- droic de leurs orbes où fe termine l’ombre de Jupiter pro- che de fes quadratures avec le Soleil fe voit de la Terre entierement détaché de Jupiter, on peut voir le commen- cement & la fin, tant de leurs conjonctions apparentes dans la partie fuperieure de leurs cercles, que de leurs Eclipfes dans l’ombre ; mais proche des oppoñitions du Soleil avec Jupiter on ne voit que l’une ou l’autre phafe. La même chofe arriveroit près des conjonctions de Ju- piter avec le Soleil, fi fes rayons n’empêchoient pas de voir Jupicer & fes Satellites. Mais pour ce qui eft des conjonétions des Satellitesavec Jupiter dans la partie inferieure de leurs cercles, foit qu’el- les foient centrales ou non, on en peut obferver indif- feremment le commencement & la fin, & par conféquent la durée : & fi l’on pouvoit voir les Sarellices quand ils pañlent par le milieu de Jupiter , comme nous les voyons fouvent près du bord oriental, un peu après qu'ils y font entrez, & proche du bord occidental un peu avant qu'ils en fortent,; nous pourrions diftinguer immédiatement leurs Eclipfes centrales des autres , & mefurer leur diftan- ce du centre de Jupiter dans les conjonctions qui ne font point centrales. Mais parce que nous ne voyons pas ordi. nairement les Sarellites de Jupiter vers le milieu de fon difque ,nous ne pouvons juger à quelle diftance du centre ils paffent , que par la direétion de leur mouvement ob- fervée avant & après la conjon@ion. Comme il n’y a point autour de Jupiter de points fixes à fon égard, auf- quels nous puiflions comparer en divers temps les lieux des Sarellites pour juger par ce moyen de Îa ligne de leur direction , nous fommes obligez d’avoir recours aux marques qui paroiflenc dans Jupiter même, n..- 2. 2 Sn. DES SATELLITES DE JUPITER. 331 Les bandes obfcures & claires du difque de Jupiter que nous avons trouvé être à peu-près paralléles à la ligne du mouvement des Sarellires, nous aident à juger de la direc. tion de leur mouvement dans leurs conjon@ions , lorf. qu'ils touchent ce difque à l'extrémité d’une de ces ban- des : & c’eft par ce moyen que nous pouvons diftinguer les conjon“tions centrales des autres. Mais parce que les conjonétions centrales des Satel- lites de Jupiter font très-rares ,& qu'on ne peut pas toû- jours les obferver quand elles arrivent ; on trouvera à peu-près le temps auquel les conjonétions centrales font arrivées, fi l’on compare enfemble les conjonétions qui ont précedé les centrales avec celles qui les ont fuivies, & particulierement celles dans lefquelles les latitudes méridionales des unes ont été égales aux latitudes fep- tentrionales des autres ; car le temps entre les deux fera à peu-près celui auquel les conjonctions centrales ont dû arriver. Je dis à peu-près : car il peut y avoir quelque différence confiderable , d'autant que les mêmes latitudes apparentes des Sarellires réfulcent du concours de diver- fes caufes qui ne fe rencontrent les mêmes que rarement: & à moins qu’on ne diftingue ce quieft fait par une caufe de ce qui eft fait par une autre ,on s’y peur tromper de beaucoup. Le remps des conjon&ions centrales des Satellites fert à trouver le temps de leurs Eclipfes centrales dans l’om- bre qui n'arrivent pas ordinairement dans la même révo- lution que leurs conjonétions centrales vüës de la Terre. Car à moins que Jupiter ne foit dans l’oppofition du Soleil fans latitude , ce qui n’arrive qu’à peine une fois en un fié. cle; notre rayon vifuel qui va au centre de Jupiter dé- cline de l’axe de fon ombre tant en longitude qu’en la- titude. Nous avons donc befoin de la méthode de trou- ver l'intervalle entre les conjonctions centrales des Satel- lires & leurs Eclipfes centrales dans l'ombre ; & cette mé- 332 ET SE D TOM ENS PIR thode ne fe peut rrouver qu'après avoir ébauché la théo- rie des Satellites. Nous nous fommes fervis de cette mé- thode pour trouver l'intervalle qu'il y a entre le temps des Eclipfes centrales, qui arrivent dans la ligne desnœuds des Sarellires, & celui des conjonctions centrales, quiar- rivent vers le temps que les Satellites paroiflent tous dans la même ligne droire en toutes leurs configurations avec Jupiter , ayant fuppofé que les cercles du mouvement des Satellites foient tous à peu près dans le même plan. Enfin nous avons trouvé une autre maniere de dérermi- ner le temps des Eclipfes centrales de ces Satellites par les obfervations de leurs ombres que nous avons découver- tes dans le difque de Jupiter : car il n’y a point de doute que les Eclipfes ne foient centrales quand ces ombres paf_ {enc fi près du centre apparent MER , qu'il n’y a au- tre difference que celle qui vient de ce que la terre d’où mous voyons ces ombres, n’eft pas dans la ligne droite qui va du Soleil à Jupiter ; & comme nous pouvons fça- voir affez précifément par les hypothefes aftronomiques de combien eft certe difference, nous ne pouvons pas nous tromper de beaucoup y ayant égard. Par ces différentes manieres nous avons toüjours trou- vé les nœuds des cercles des Satellires avec l'orbite de Ju- piter à deux ou trois degrez du milieu d’Aquarius & du Lion. Les autres Obfervateurs dont les uns ont obfervé en un temps & les autres en un autre, ont trouvé ces nœuds en differens lieux. Il parut à Galilée l’an 1 6 1 r que ces cercles étoient dans le plan de l’écliptique : d’où il réfulte que les nœuds de ces Satellires avec l’orbite de Jupiter concoururent avec les nœuds mêmes de Jupiter, qui font dans les Signes du Cancer & du Capricorne. Nous trouvâmes l’an 1653 que leur nœud afcendanc éroit au 1 $ degré d’Aquarius, & leur nœud defcendane au 15 du Lion. | M.Borelli DES SATELLITES DEYJUPITER. 333 M.Borelliinfere des Obfervations d'Hodiérna de l’an 1655 que leurs nœuds éroient alors dans les Signes du Cancer & du Capricorne : & M.Borelli lui-mêmeen 1664 & 166 5 les trouva entre les Signes du Capricorne & d’A- quarius. Nousles trouvâmes l’an 1665 versle 14 degré du Lion & d’Aquarius à peu près comme en l’année 653, & de- puis ce temps-là en tous les retours de Jupiter aux mêmes Signes nous avons trouvé ces nœuds au même endroit àun ou deux degrez près. Il yen a enfin qui ont cru que les cercles des Satellites ne coupent en nulle part l'orbite de Jupiter, mais qu'ils font fur le même plan : ce que nous examinerons dans la fuite. Li Diver/es manieres de confiderer les latitudes des Satellites de Jupiter. Il refte à chercher fi les differentes fituations des cer- cles des Satellites obfervées en divers temps par divers Aftronomes , font arrivées par quelque mouvement réel, comme nous avions fuppofé du commencement, ou par la faute des Obfervateurs, commeil nous a paru plus vrai. femblable après que nous avons conferé enfemble nos Obfervations de plufieurs révolutions de Jupiter qui mon- trent les nœuds des Satellites coûjours au même lieu ou à peu près. Car puifque dans les nœuds de Jupiter détermi- nez par divers Aftronomes, il y a une difference confide- rable que l’on ne fçauroit attribuer qu'aux Obfervations dont on-s’eft fervi pour les chercher, ou à la méthode qu'on y a employée ; il n’y a plus lieu de s’éconner fi dans les nœuds des Sarellites, qui font beaucoup plus difficiles à déterminer que ceux de Jupiter, on peuc s'être mé- pris de prefque toute la difference qui fe trouve entre divers Obfervateurs. Pour réfoudre un doute d’une fi Rec. de l Ac. Tom. VIII. Yy 334 Ek y P1oi © HE SENS, rande conféquence , il eft néceffaire d’examiner les ma- nieres dont divers Obfervateurs s’y font pris pour trou- ver les latitudes des Sarellites qui ont fervi à chercher leurs nœuds. Nous avons remarqué que tous les Obfervateursn'ont pas toûjours fait la diftinétion qu’il faut entre les latitu. des vüës de la Terre qui réglent les conjonétions appa- rentes des Satellites, & les latitudes vuës du Soleil qui réglent leurs Eclipfes dans l'ombre ; & qu'ils n’ont pas bien connu la dépendance que ces deux efpeces de lati- tudes ont d’une troifiéme , qui eft celle des latitudes des Satellites vüës de Jupirer. ‘ Les latitudes vûüëés de la Terre font les premieres con- nuës par les Obfervations : on vient à la connoiflance des latitudes vûës du Soleil par le moyen des Obfervations des latitudes vûës de la Terre, jointes à la théorie du Soleil & de Jupiter : & pour connoîrre les latitudes des Sa- rellires vûës de Jupiter, il faut fuppofer la connoiffance des latitudes vûëés de la Terre, la théorie du Soleil & de Jupiter, & en partie celle de fes Satellites. Il faut fui- vre cet ordre pour parvenir à la connoiflance de la veri- table fituation des cercles des Sarellices à l'égard de l’or- bice de Jupiter & de l'écliprique, laquelle fituation fe dc- termine par les nœuds des orbes des Sarellites avec les plans de ces cercles, & par leur déclinaifon , qui font les deux élemens de la théorie de leurs latitudes. La théorie des latitudes étant établie, il faut fuivre un ordre contraire pour déterminer les Eclipfes des Sa- rellires de Jupiter &leurs conjonétions apparentes. La dif tance des Satellites à leurs nœuds vûë de Jupiter, & la dé- clinaifon de leurs cercles, fervent à trouver leurs latitudes vûés de Jupiter : Ces latitudes & la théorie de Jupiter & du Soleil fervent à trouver les latitudes des Satellites vüës du Soleil : Er enfin les latitudes vüës du Soleil jointes à ces théories fervent à trouver les latitudes vüés de la Terre. . DES SAYTEDLTTESN OEN JURBITER. 33f Nous avons aufli remarqué que dans l’obfervation des Satellices les laticudes de la même efpece n'ont pas été roujours prifes du même terme. Perfonne n’a pris pour terme des latitudes des Satellites lécliprique commune, qui eft le terme commun des latitudes des autres Pla- nettes & des Ecoiles fixes ; ce qui n’eft pas fans raifon: car les latitudes des Satellites prifes de l’écliptique ne réglenc pas immédiatement leurs conjonétions ni leurs éclipfes, &ne s’obfervent pas immédiatement par la Lunette. Il eft plus à propos de prendre pour terme des latitudes de ces Satellites une ligne qui pafle par le centre de Jupiter fui- vant la direction de leurs mouvemens propres, afin que dans leurs conjonétions ces latitudes fervent immédia- tement à trouver fi les Eclipfes ou les conjonétions font centrales, & quelle eft leur diftance du centre, fi elles ne font pas centrales : ce qui fért auffi à déterminer leur du- rée, & le remps de leur commencement & de leur fin. Comme l'orbite de Jupiter eft décrite par le mouve- ment périodique de fon centre , il ÿ en a qui ont pris cetre orbite pour terme des latitudes des Sarellites : ce qui fe- roit commode files cercles du mouvement des Satellires étoient fur l'orbite de Jupiter; auquel casils ne laifferoient as d’avoir une latitude apparente à l'égard dela Terre, à caufe de l’élevation de notre œil fur le plan de certe or- bite: Mais il y en a d’autres qui ont pris pour terme des latitudes des Sarellites la ligne qui pañfe par les points de leurs plus grandes digreflions. I V. Des latitudes des Satellites de Jupiter vaës de la Terre. Dans les conjonctions centrales des Satellites de Jupi- ter vûës de la Terre, notre rayon vifuel qui va au centre de Jupiter rafe le plan de leurs cercles que l’on fuppofe pafler par le centre même de Jupiter, comme le plan de A 336 HT, RO T''RNEUSTENS l'orbite de la Lune pañfe par le centre dela Terre; & alors ces cercles font reprefentez comme une ligne droite qui pañle par le centre de Jupiter, fur laquelle les Satellites n’ont point de latitude propre en toute leur révolution. Carilne s’agit pas ici de la latitude commune qui eft la diftance des Planeres à l’écliprique ; mais il s’agit de la latitude propre des Satellires de Jupiter , qui-fe prend de la ligne qui pafle par le centre même de Jupiter érenduë felon la longitude du mouvement apparent que les Sa- rellites font de côté & d’autre de Jupiter , foit que certe ligne foit parallele à l’écliptique , comme Galilée fup- pofa d’abord ; ou qu’elle foit étenduë felon l'orbite de Jupiter, comme d’autres l’ont fuppofé ; ou qu’elle dé- cline de Pécliptique & de l’orbite de Jupiter en quelque maniere que ce foit. Mais dans les conjonctions apparen- ces des Satellites de Jupiter quine font point centrales, notre rayon vifuel qui va au centre de Jupiter eft un peu élevé fur le plan des cercles des Sarellices : c’eft pourquoi ces cercles font repréfentez à noftre œil comme des ellipfes, dont le plus petit diamétre eft la ligne qui repré- fente le diamétre du cercle le plus oblique qui foit à notre rayon vifuel dans le fiftème du Sarellite, ces cercles étant fuppofez concentriques à Jupiter , jufqu’à ce qu’on y trouve quelque excentriciré évidente. Ayant pris dans cemême cercle le diamétre perpendiculaire à notre rayon vifuel, ce diamétre dont les extrémitez font également éloignées de la Terre, fait la diftinétion de la partie fupé- rieure la plus éloignée dela Terre, d'avec l’inferieure la plus proche de la Terre : il ne divife pourtant pas exac- tement en deux parties égales l’ellipfe apparente qui re- préfente le même cercle: parce que la partie fupérieure ctant plus éloignée de la Terre que l’inferieure, paroît un peu plus petire ; ainfi le centre de Jupiter eft un peu éloigné du centre de cette ellipfe vers la partie fupérieu- re, & le plus grand diamétre de l’ellipfe combe dans la DES SATELLITES DE JUPITER. 337 partie inferieure du cercle ; & les points des plus grandes - digreffions du Satellite font aux extrémitez du plus grand diamétre de l’ellipfe. Ces deux points oppofez des digreffons , qui divifene Pellipfe apparente en deux parties égales, ne divifenc donc pas exactement le cercle du Satelliteen deux par- ties égales : il ÿ à un peu de difference ; mais certe diffe- rence dans le quatriéme Satellite, où elle eft plus grande, ne monte qu’à 2 ÿ ou 26 minutes de la circonférence d’un grand cercle décrit dans l’orbe de ce Sarellire ; c’eft pour- quoi on la néglige communément, & l’on prend ordinai- rement pour ligne de la longitude, des Satellites le plus grand diamérre de l’ellipf , aulieu du diamétre perpen- diculaire à notre rayon vifuel dans le cercle repréfenté par cette ellipfe. Les latitudes fynodiques des Satellites fe prennent fur le plus petit diamétre de l’ellipfe de côté & d'autre du centre de Jupiter , & elles font les plus grandes latitudes qui arrivent dans une même révolution du Satellite : les autres latitudes fe prennent de côté & d’autre de la ligne de longitude fur des lignes perpendiculaires. Ces latitudes diminuent continuellement felon la diftance du Satellite à Jupiter ; & celles qui font dans la partie inferieure plus proche de la Terre, foncun peu plus grandes que celles qui fonvà pareille diftance de Jupiter dans la partie fupé- rieure plus éloignée de la Terre : mais la difference en eft fi petite, qu’on la néglige communément & fans erreur fenfible. : Galilée & les autres qui l'ont fuivi, ne donnent pas d'autre idée des latitudes que celle que nous venons d’ex- pliquer : car ils n’ont pas reconnu d’autre terme des la- ticudes des Sarellites que les diamétres de leurs cercles qui diftinguent les demi-cercles fuperieurs plus éloignez de la Terre, des demi-cercles inferieurs plus proches de la Terre : ils ont fuppofé que les latitudes dans les demi- Ya 338 H 19, PR GNT HE ISTEUS cercles fuperieurs font toujours contraires à celles qui font dans les demi-cercles fuperieurs ; de forte que fi les unes font feptentrionales , les autres font méridionales: & enfin ils ont fuppofé que dans les plus grandes digref- fions qui font près desextrémitez de ce diamétre, il n’y a point de latitude, Mais M. Borelli aune idée differente des latitudes des Sacellités. Il fuppofe qu’il faut toûjours les prendre de l'orbite ou écliprique de Jupiter , foit que les points des plus grandes digreflions fe trouvent dans cette orbite, ou qu’ils ne s’y trouvent pas:en ce casil at- tribuë de la latitude aux Satellites dans leurs plus gran- des digrefions , & il enfeigne à les trouver par une mé- thode qui fuppofe que cette orbite ou écliptique de Ju- piter foit un grand cercle à l'égard de la Terre; ce qui n'eft pas conforme aux hypothefes aftronomiques’ qu'il reçoit lui-même, felon lefquelles le plan de l'orbite de Jupiter pañle coûjours par le centre du Soleil avec une dé- clinaifon de l’écliptique qui empêche que la Terre qui eft toûjours dans le plan de l’écliprique , ne foit ordinai- rement dans le plan de l’orbite de Jupiter. Comme les latitudes des Satellites vüës de la Terre fervent à déterminer leurs conjonétions apparentes; les latitudes des mêmes Satellites vüës du Soleil fervent à dé- terminer leurs Eclipfes dans l'ombre de Jupiter, & les Eclip£es de Jupiter faites par l’ombre des Satellites. Lors que les plans des cercles fur lefquels les Sarellites font leur mouvement particulier , font dirigez au centre du Soleil ; ces cercles font vûs du Soleil comme une ligne droite qui pañle par le centre de Jupiter, & alors les Satellites n’ont point de latitude apparente à l'égard du Soleil, & leurs Eclipfes font centrales, & celles qu’ils font à Jupiter par leurs ombres font aufli centrales. Mais quand le plan des cercles des Satellites ne fonc pas dirigez au Soleil , ils font repréfentez au Soleil comme des ellipfes plus ou moins ouvertes felon la diverfe élevation du Soleil fur le plan de DES SATELEITES DE JUPITER. 339 ces cercles; & alors le plus petit diamétre de l’ellipfe re- préfenre le diamétre du cercle du Sarellite plus oblique au rayon qui va du centre du Soleil au centre de Jupiter & des orbes de fes Satellites. C’eft fur ce petit diamétre de l'ellipfe que l’on prend les latitudes fynodiques vüës du Soleil : Mais le diamétre perpendiculaire au même rayon du Soleil qui divife les cercles en deux parties égales, l’une fupérieure & l’autre inférieure , eft repréfenté par une ligne droite paralléle au plus grand diamétre de l’ellipfe. Ainf ce que nous avons dit des latitudes des Satellices vüës de la Terre, fe peut appliquer aux latitudes des mêmes Sarellites vüës du Soleil; fi ce n’eft que leur variation femble devoir être plus fimple, & n’avoir qu’une période de douze années qui ré- pond à celle de Jupiter autour du Soleil, n'ayant point la variation annuelle qui eft vûë de la Terre. Il paroît auf que la ligne qui termine les latitudes propres des Sarellires vûës du Soleil n’eft pas ordinairement la même qui ter- mine les latitudes vüës de la Terre ; mais que l’une décline de l’autre diverfement, à caufe que le rayon du Soleil qui va à Jupiter décline de notre ligne vifuelle qui va auf à Japiter. C’eft pourquoi nous avons vû quelquefois l’om- bre d’un Satellite entrer & fortir du difque de Jupiteren deux points un peu differens de ceux par lefquels nous avons vü entrer & fortir le Satellite dans la même révo- lution ; .ce qui nous a obligé de trouver la méthode de déterminer l’une de ces apparences par le moyen de l'autre. / Ceux qui ont obfervé les premiers les Satellites de Ju- piter, ont eu beaucoup de peine à déterminer leurs lati. tudes propres vüës de la Terre; parce qu'ils n’avoient point d’autre marque vifible pour déterminer la ligne qui termine ces latitudes, que le centre apparent de Jupiter par où certe ligne pañle. Ils prenoient ordinairement pour, verme de cette ligne les deux points des plus grandes di. 340 H'x POTHESEÉS greffions des Satellites à l’égard de Jupiter, qui ne font vi- fibles que quand les Satellites s’y trouvent ; & on ne fçait quand ils s’y trouvent que par le moyen des hypothefes qui n’éroient pas encore bien établies : ainfi il leur étoit difficile de déterminer fi certe ligne étoit étenduë felon l'orbite de Jupicer, ou fi elle étroit paralléle à l’écliptique, & fi elle déclinoit de l’une & de l’autre , & de combien. L’obfervation d’un Satellite faite dans fa plus grande digreffion de Jupiter, ne pouvoit fervir à trouver la mefure des latitudes d’un même Satellite en d’autres remps,parce qu'il n’y refte point de veftige vifible après que le Satel- lite s’en eft éloigné. Ils comparoient la ligne du mouve- ment des Satellites à des Etoiles fixes qui fe rencontrent quelquefois , mais rarement , dans la même ouverture de Lunette : mais parce que le mouvement propre de Jupiter fait changer de fituation aux cercles des Satellites à l’é- gard des Eroiles fixes, prefqu’aufli fenfiblement que les Satellites en changent à l'égard du centre apparent de Jupiter ; on ne pourroit pas tirer de cette comparaifon la même utilité pour déterminer les latitudes des Sacellites, qu’on en a tiré pour déterminer lés latitudes de la Lune. Après avoir obfervé que quand plufieurs Satellites fonc dans leurs plus grandes digreffions, ils paroïflent dans une même ligne droite tirée par le centre de Jupiter , on a pris cette ligne droite commune à tous les Saellites pour ter- me commun de leurs latitudes : ainfi un Satellite placé dans fa plus grande digreflion, a fervi pour faire diftinguer les latitudes des autres Satellites éloignez de leurs plus grandes digreflions. Il eft vrai que M. Borelli ne convient as que cette difpofition des Satellites dans une même ligne droite lorfqu'’ils font dans leurs plus grandes digref- fions, ait été obfervée avec aflez d’exaétitude pour la pou- voir établir fans fcrupule : Mais il faut demeurer d’ac- cord que s'ils ne font pas difpofez précifément en ligne droite au temps de leurs plus grandes digreflions , il s’en faut SAT DES SATELLITES DE JUPITER. 341 faut fi peu que la difference n’eft pas perceptible à l’eftime de l'œil ; au lieu que lorfqu'’ils fonc éloignez de leurs plus grandes digreflions , ils font le plus fouvent difpofez deux à deux en diverfes lignes droites qui paffent loin du centre de Jupiter, & forment des triangles & des trapézes: ainfi une ligne droite tirée par le centre de Jupiter & d’un de ces Sarellites qui en font plus éloignez , comme letroifié- me & le quatriéme quand il eft dans fa plus grande di- greflion , {ert à diftinguer fans erreur fenfible les latitudes desautres Satellites que l’on voit en même temps éloignez de certe ligne vers le Seprentrion ou versle Midi. Il faut pourtant connoître par la théorie l’heure de la plus gran- de digreflion du Satellite, ou plûtôt celle de fon arrivée à l'extrémité de la ligne des longitudes. Lorfque deux Satellites fe rencontrent en allant l’un vers Jupirer & l’autre vers fa plus grande digreflion; fi linferieur cache le fuperieur , de forte que les deux joints enfemble ne paroiflent pas plus grands qu’un feul , ce que nous avons vu arriver quelquefois, ces Satellites font cen- fez n'avoir point de latitude : mais fi en fe rencontrant l’un pañle à côté de l’autre, lorfqu'ils font à ne diftance de Jupiter ; la diftance de leurs centres fera la fomme de leurs latitudes d’efpéces contraires : & fi l’on fuppofe que leurs cercles font dans le même plan, & que l’on fçache par la théorie les degrez deleurs diftances à la conjonction avec Jupiter, & la proportion du diamétre de leurs cer- cles ; on peut diftinguer les latitudes de chacun de ces Satellites. è Au contraire, lorfqu’un Sarellite atteint un autre qui va du même côté par un mouvement plus lent en appa- rence, & qu’il pafe fans le toucher; leur diftance entr’eux, quand ils font également éloignez de Jupiter , eft la dif. ference de leurs latitudes de la même efpéce ; & ayant fuppofé la connoïflance des mêmes élemens, cette diffe. rence pourra fervir à trouver en quelque maniere les deux Rec, de V'Ac, Tom, VIII. ZZ 341 H-y:P;0 THESES latitudes , mais non pas aufli juftement qu’on les trouve par leur fomme. M. Borelli entreprend de prouver que cette hypothéfe de la fituation des cercles des Satellites dans un même plan, n’eft pas véritable. Nous examinerons dans la fuite la force de fon raifonnement : & cependant nous pou- vons témoigner que par nos Obfervarions les plans des cercles des quatre Sarellices ne déclinent pas l’un de l’au- tre fi fenfiblement, qu’on puiflé s’en appercevoir évi- demment, horfmis en certains cas qui n'arrivent que de fix en fix années: ce qui n’empèche pas que cette méthode ne foitutile pour trouver les latitudes des Sarellires fans erreur fenfble. On peut aufli déterminer les latitudes apparentes dans les conjonctions par l’application des Satellites aux ban- des de Jupiter fuppofcées paralléles à la ligne de leur mou- vement, & par la diftance du quatriéme Satellite au cen- tre de Jupiter quand il eft perpendiculaire au milieu des bandes dans les conjonctions qui arrivent avec tant de latitude que ce Satellite paffe fans toucher Jupiter : Et les diftances des ombres des Satellires au centre de Jupi- cer lorfqu’elles en font plus proches, peuvent fervir à trouver leurs latitudes vüës du Soleil, qui étant réduites conformément aux théories, fervent à trouver celles qui en même temps feroient vüës de la Terre. Nous avons aufli comparé fouvent les conjon@ions & les Eclipfes des Sarellites de Jupiter qui ont paru de plus longue durée , avec celles qui ont été de plus courte du- rée, fuppofant que la difference de la durée vient de la diverfe diftance du centre du Satellite au centre de Ju- piter & de fon ombre; la ligne de l’incidence étant plus courte , plus les Satellites pañlent loin du centre. Mais comme nous n’ignorons pas qu'il peut s’y mêler d’autres caufes qui diverfifient les durées des conjon@ions & des Eclipfes, nous ne nous fommes fiez à cette méthode que I PT Pt DES SATELLITES DE JUPITER. 343 quand nous avons trouvé qu'elle ne nous portoit pas loin de ce que nous trouvions par les autres méthodes. Mais fuppofant que les durées des conjonétions & des Eclipfes foient entr’elles comme les lignes des incidences; la plus grande durée, qui eft celle des conjonéions & des Eclip- {es centrales , mefure le diamétre du difque ou de l’ombre de Jupiter ; & la plus petite durée des conjonctions & des Eclipfes d’un même Satellite mefure la corde par laquelle ‘ce Saellite parcourt le difque ou l’ombre ; & la pro- portion du diamérre à fa corde étant donnée ,ona auffi la proportion du même diamétre À la diftance perpen- diculaire du centre à la corde, laquelle diftance repré- fente la latitude du Satellite dans le milieu de la conjonc- tion ou de l’Eclipfe. En employant toutes ces manieres differentes de déter- miner les latitudes des Satellites de Jupiter dans les Ob- fervations faites pendant trois révolutions périodiques de douze années , nous avons trouvé que les plus grandes la- titudes du premier Satellite vûës de la terre n’excédent point la troifiéme partie du demi-diamétre de Jupiter : -_ Que les plus grandes latitudes du fecond Satellite ne furpaflent que de peu le quart d’un diamétre de Jupiter: Que les plus grandes latitudes du troifiéme Sarellite excedentun peu les trois quarts du diametre de Jupiter: Et enfin que les plus grandes latitudes du quatriéme Satellite excédent le demi-diamétre de Jupiter de la troi- fiéme partie de ce demi-diamétre. Nousavons auffi trouvé que ces latitudes augmentent, diminuënt, & changent d’efpéce dans les demicercles fupérieurs & inférieurs dans une période de douze an- nées, qui répond à la révolution périodique de Jupirer ; & que cette augmentation & diminution réciproque des latitudes vüës de la terre ne va pas par un progrès conti- nuel & uniforme, mais qu’en divers mois de l’année elle reçoit des variations fenfibles , qui réponde à la feconde Zzi 344 FT Y PIO T'ES ENS inégalité de Jupirer, & qui font affez conformes à ce que la théorie de Jupiter montre devoir arriver à caufe du mé- lange du mouvement annuel fait fur le plan de l’écliprique avec le mouvement périodiques de douze années fait fur lorbite de Jupiter. Ve Diverjes regles des latitudes des Satellites de Jupiter. Il ne faut pas s’éconner fi ceux quife font fondez fur les Obfervations de peu d'années pour établir les régles des latitudes de ces Satellites, n’y ont pasréüffi. Comme les uns les ont obfervées dansun temps, & les autres dansun autre ; chacun a fuppofé que les regles qu’il a trouvées par les Obfervations de fon temps, étoient perpetuelles ; au lieu qu’elles n’étoient que des maniéres particuliéres qui ne conviennent qu’à certaines circonftances de temps : d’où il eftarrivé que divers Aftronomes en ont donné des régles non feulement différentes , mais même contraires entre elles. Galilée réfute Simon Marius , qui avoit avancé que les latitudes des Satellites de Jupicer font auftrales dans leurs demicercles fupérieurs, & boréales dans les inférieurs : ce qui étoit particulier au temps de ces Obférvations de Marius. Galilée au contraire établit cette régle comme générale, que les Satellites de Jupiter dans les demicer- cles fupérieures ont une latitude contraire à celle de Ju- piter ; & que dans les demicercles inférieurs ils ont une latitude de la même efpéce :ce qui étoit encore particu- lier pour le temps des Obfervations de Galilée. Hodierna donne pour régle que les Satellires de Jupi- ter ont une latitude boréale dans les demicercles fupé- rieurs, & une latitude auftrale dansles demicercles infé- rieurs: ce qui étoic vrai au temps de fes Obfervations. . M. Gaflendi & le P. Riccioli prétendent que cela n’arri- , M DES SATELLITES DE JUPITER. 34$ vé de la forte que quand la latitude de Jupiter eft auftrale, & que tout le contraire arrive quand elle eft boréale : quoique par nos Obfervations cela arrive tantôt quand la laticude de Jupiter eft auftrale , tantôt quand elle eft boréale. Il y a lieu de s’éconner que le P. Riccioli parmi les ré. gles qu'il dit avoir recuëillies de tous ceux qui avoient traité de ces matieres, mette que la latitude du premier ou du plus prochain Satellite de Jupirer eft plus grande que celle du fecond, & celle du fecond plus grande que celle dutroifiéme, & celle du troifiéme plus grande que celle du quatriéme qui eft le plus éloïgné de Jupiter. Cer- terégle pourroit être tirée de quelque Obfervation par- ticuliere , dans laquellele premier Satellite aura été très- proche de fa conjonétion avec Jupiter, où les latitudes font plus grandes ; & le quatriéme proche de fa plus gran. dedigrefhion , où les latitudes font plus petites ; & le troi- fiëme plus proche de fa plus grande digreflion que le fe. cond : car il n’y a point de doute , felon nos Obfervations, que non feulement à égales diftances de Jupiter , mais auff à diftances proportionnelles , tout le contraire de ce que cette régle porte n’arrive ordinairement. M. Borelli a afez fait connoître qu’il voyoit combien il eft difficile de chercher les régles de ces latitudes. Car dansfa Théorie des Aftres Medicées, qu’il venoit de pu- blier quand je donnai mes Tables, après avoir expliqué au chap. 6.du fecond livre , combien elles font abftrufes , & combienil eft difficile de trouver les périodes de la va. riation de ces latitudes , il déclare au chap. 7. queles Ob. fervations qu’il avoit examinées ne font pas faites avec toute l’exactirude & toute l’évidence que demande une recherche fi difficile & fi délicate : Etau chap. 8.il avouë qu'iln’y a pas encore d’hypothefe qui puifle faisfaire à toutes les varietez obfervées dansles laticudes; Etau chap. 9. il demeure encore dans l'incertitude fi pendant dix Z2 ii 346 ET v'e"O T'H EGNIES années depuis 165 5.jufqu’à 166$. la ligne des nœuds des Sarellites avoit fait une révolution autour de Jupicer, ou fi elleen avoit fait plufieurs, ainfi qu'il juge plus vraifem- blable ; & il dit qu'il n’y a qu'une longue fuite d’Obferva- tions qui le puifle faire connoître : enfin après avoir enfei. gnéau chap. 10. de quelle maniere à fon avisil faudroit s’y prendre pour continuer cette fuite d’Obfervarions ca- pables d’éclaircir une chofe fi obfcure, il conclut qu'ileft aifé de voir combien il y a de difficulté dans certe recher- che, pour laquelle il faudroit faire, fans difcontinuer , pendant plufieurs années quantité d’Obfervations avec une afliduité extrême, qui auroit demandé une comple- xion plus forte que la fienne & un âge moinsavancé. Je croi que pour fe débarafler des difficultez qui ont rebuté un homme fi illuftre & fi confommeé dans les Ma- thématiques, il eft à propos de commencer par la diftinc- tion desapparences d'optique qui fe fonc dans les orbes des Satellites à caufe de la diverfité des élevations de no- tre œil fur le plan de l'orbite de Jupiter , laquelle diverfité eftune des caufes principales de la difference qu’il y a en- tre les latitudes des Sarellires vûës de laterre, & celles qui en même rempsferoient vûës du Soleil, dont la con- noiflance eft néceflaire pour réduire les unes aux autres, tant dans l’établiflement de leur théorie, que dans l’ufage qu’il en faut faire. M I: Des fefions que le plan de Porbite de Jupiter fait dans le globe de Jupiter, G dans les orbes de [es Satellites. Puifque le plan de l'orbite de Jupiter pañle par le centre de Jupiter , qui eft auffi le centre des orbes de ces Satelli- tes fuppofez fphériques & concentriques à Jupiter ; ce plan fait un cercle tant dans le globe de Jupiter que dans les orbes de fes Sarellices : & puifque le Soleil eft dans le DES SATELLANESME JUITER. 347 plan de certe orbire, ces cercles du globe de Jupiter & des orbes des Satellites font vûs toujours du Soleil comme une ligne droite. Mais la terre qui.eft dans le plan de l’écliptique n’eft dans le plan de ces cercles que quand l’interfeétion com- mune de l’écliprique & de l'orbite de Jupiter pañle par le cencre de la terre; ce qui arrive quand le Soleil eft vü dans les nœuds de Jupiter. Dans nos premieres Tables nous empruntâmes ces nœuds des Tables Rudolphines & des Lanfbergiennes, qui les mettoient au cinquiéme degré & demi du Cancer & du Capricorne. Mais nous avons depuis verifié par un grand nombre d’Obfervations , que ces nœuds font plus avancez de plus de trois degrez , & qu'ils font aflez près des lieux où ils font placez dans les Tables Philolaïques & dans celles du P. Riccioli ; de forte que le Soleil arrive à ces nœuds vers la fin des mois de Juin & de Décembre, qui eft le temps que ces cercles vüûs de la terre paroifent dans le globe de Jupiter & dans les orbes de ces Satellites comme une ligne droite. Aux autres cemps de l’année la terre eft élevée fur le plan de l'orbite de Jupiter, & fa plus grande élevation arrive lors que le Soleil eft vü de la Terre dans les limites de la plus grande latitude de Jupiter, vers le neuviéme de- gré d’Aries & de Libra, fur la fin deMars & de Septembre. C’eft pourquoiles cercles faits par l’Orbire de Jupiter dans fon globe & dans les orbes des Satellites, nous pa- roiflent ordinairement comme des ellipfes, dont le plus petit diamérre eft celui qui répréfente le diamétre de ces cercles le plus oblique à notre rayon vifuel , & le plus grand diamétre coupe le plus petit en deux parties égales & à angles droits. Ces ellipfes fe forment quand le Soleit quitte les nœuds de Jupiter, & elles fe dilarent à mefure qu’il s’en éloigne; de forte que leur plus grande largeur arrive quand le Soleil eft près des limites des plus grandes latitudes de Jupiter à la fin de Mars & de Septembre, au- 348 H v ro. Tin Es )Eus) quel temps la terre eft plus élevée fur l'orbite de Jupiter : & la largeur de cesellipfes diminuë enfuite jufqu’au re- tour du Soleil au nœud oppofé. L'élevation de l’œil fur l'orbite de Jupiter eft vüë du Soleil & de Jupiter par des angles dont la proportion , ou celle de leurs finus , eft la même que celle des diftances réciproques de Jupiter à la terre, & du Soleil à la terre: c’eft.à-dire , que l'angle de l’élevarion de l’œil vüë du So- leil eff à l’angle de l’élevarion de l'œil vüe de Jupiter, ou plûtôr le finus de l’un au finus de l’autre, comme la dif. tance de Jupiter à la Terre efl à la diftance du Soleil à la Terre. Les rayons qui font cet angle à Jupiter, fe croifant à foncentre, comprennent dans fa furface deux arcs d’un grand cercle, l’un dans la partieinférieure, & l’autre dans la partie fupérieure , la fomme defquels eft reprefentée par le plus petit diamétre de l’ellipfe décrire dans le dif- que apparent de Jupiter par fon orbite. Ces rayons font la même chofe à l'égard de l’orbe de chaque Satellire ; de force que fçachant l’angle de l’élevation de l'œil vüe de Jupiter , on fçait les deux arcs des grands cercles de ces orbes reprefentez par le plus petit diamétre de l’ellip{e, lequel augmente & diminue à proportion de cesarcs. Si la proportion de la diftance de Jupiter & de la Terre à la diftance du Soleil & de la Terre écoit toujours la mê- me, les plus petits diamétres desellipfes du même Sarel- lite en divers temps feroient comme les élevations de Pœil vües du Soleil : mais parce que la proportion de ces dif- rances change, les plus petits diamétres desellipfes font en raifon compofées de la raifon des élevations de l'œil vüûes du Soleil,& de celle des diftances de Jupiter à la Ter- re, & du Soleil à la Terre. Certe proportion des diftances change non feulemene par le mouvement annuel du Soleil, qui eft excentrique a la Terre, mais beaucoup plus par le retour du Soleil à Jupiter , qui fe fait à peu près en treize mois iles in» € DES SATELLITÉS DE JUPITER. 349 de Jupiter à la Terre dans fes conjonétions avec le Soleil étant plus grandes que dans les oppoñitions, prefque de la moitié de celle des oppofitions : & elle varie auffi par le mouvement périodique de Jupiter de douze années, qui eft excentrique au Soleil. C'eft pourquoi le plus petit diametre de l’ellipfe & l'arc qu’il repréfente dans l’orbe d’un Satellite ont quatre pé- riodes de variations, dont la premiere, qui eft la plus fen- fible , dépend du retour du Soleil au nœud de Jupiter; la feconde dépend du retour du Soleil à Jupiter ;la croifiéme du retour de Jupiter à fon apogée périodique ou aphélie ; la quatriéme, quieft la moins fenfible de toutes, eft celle du retour du Soleil à fon apogée. La période du retour de Jupiter à fon nœud , qui eft à peu-près égale à celle de fon retour à fon apogée périodique , regle les differens chan- gemens de cesellipfes , qui fe font d’une année à l’autre. Les nœuds de Jupiter font à peu près aux mêmeslieux où eft Jupicer à fes moyennes diftances du Soleil, comme il paroït par les théories modernes. Le terme de la plus grande latitude auftrale de Jupiter eft prefque dans fon apogée périodique ou aphélie : le cerme de fa plus grande latitude boréale eft à fon périgée périodique ou perihelie : ë& ces deux cermes font près des lieux des moyennes dif. tances du Soleil à la Terre. En l’année que Jupiter eft àun defesnœudsen Cancer ou en Capricorne , notre œileft dans l'orbite de Jupiter au temps de la conjonction & de l’oppofñition de Jupiter au Soleil ; & les plus grandes élevarions de l'œil für l'orbite de Jupiter arrivent près des quadratures de Jupiter avecle Soleil, lors que Jupirer & le Soleil font à leurs moyennes diftances de la Terre, qui font entr’elles à peu prèscomme 5. à 1.ou comme ÿ 2.4 10. ainfil’élevation de l’œil vüe du Soleil étant fuppofé d’un degré vingt minutes, elle ne fera qu'un peu plus de quinze minutes étant vûe de Jupiter ; & la largeur de l'ellipfe occupera dans le globe de Jupiter & Rec. de PA, Tom. VIII. Aaa 350 El\x P LONT HŸE SJES dans l’orbe de chaque Satellite prefque trente-une minu- tes de la circonférence d’un grand cercle , & à égales diftances de la conjonction & de l’oppofition de Jupiter au Soleil dans les demi-cercles oppofez elle fera prefque égale. Mais en l’année que Jupiter eft à fon terme boréal en Libra où eft fon apogée, la plus grande’élevation de l'œil arrive quand le Soleil eft en Âries dans l’oppofition de Ju- piter au Soleil :alors la diftance de Jupiter à la Terre eft à la diftance du Soleil à la Terre, comme4sà1o , &lé- levation de l’œil vûë du Soleil étant auffi d’un degré vingt minutes, celle qui fera vüë de Jupiter fera prefque de dix-huit minutes : & dansla conjonction avec Jupiter , le Soleil étant en Libra, la diftance de Jupiter à la Terre fera à celle du Soleil à la Terre à peu prèscomme 65 à 10, & la même élevation de l'œil vûé du Soleil ne fera vüë de Jupiter que de douze minutes. Au contraire, en l’année que Jupiter eft à fon terme auftral en Aries où eft fon périgée, le Soleil lui étant op- pofé en Libra, la diftancede Jupiter à la Terre fera à la diftance du Soleil à la Terre comme 4à 1 , & l’élevation de l’œil vûë du Soleil étant d’un degré vingt minutes, elle fera vûé de Jupiter de vingt minutes : & le Soleil étant joint à Jupiter en Aries , la diftance de Jupirer à la Terre fera à celle du Soleil à la Terre commeé à r, &la même élevation de l'œil vûë du Soleil fera vüë de Jupiter à peu-près de dix-fept minutes. Il paroît donc que lesellipfes qui repréfentent la fec- tion de l'orbite de Jupiter dans le globe même de Jupiter & dans les orbes de fes Satellites, ont une période reglée de transformation de fix en fix mois : que leurs largeurs augmentent aux mois de Janvier , Février & Mars, & di- minuenten Avril, May & Juin ; & qu’elles augmentent de nouveau en Juillet, Aouft & Septembre, & diminuent en Octobre, Novembre & Decembre. DES SATEPELTES D'EIJUPITER. 39 Mais comme le nœud auftral de Jupiter eft près du neu- viéme degré du Capricorne où le Soleil f trouve à la fin de Pannée, l’élevation de l’œil fur le plan de l'orbite de Jupiter eft du côté du Midi dans les fix premiers mois de l'année, & la partie fupérieure des ellipfes faites par l’or- bite de Jupiter dans Jupiter même & dans les orbes de fes Satellites , décline du centre apparent de Jupiter versle Midi; & la partie inférieure desmêmes ellipfes décline vers le Septentrion. Au contraire, les fix derniers mois de l’année l’élevarion de l'œil farle plan de l'orbite de Jupiter eft du côté du Septentrion; les parties fupérieures des ellipfes , à l'égard du centre de Jupiter, font fepten- trionales ; & les parties inférieures font méridionales. Dans les éclipfes centrales que les Satellites de Jupiter font à Jupirer même par leurs ombres terminées dans fon difque, il eft manifefte que tant les Sarellites, que leurs ombres, font dans la ligne droite qui va du centre du Soleil au centre de Jupiter , & que par conféquent les centres de l’ombre fe rencontrent dans la fe&ion de l’or- bite de Jupirer avec la furface de fon globe. Et parce que cette fection vûë de la Terre paroïîcäla fin de Juin & de Decembre comme une ligne déoite qui pale par le centre du Soleil , fi quelqueéclipfe centrale de Ju- piter par les Satellites pouvoicarriver à la fin de ces deux mois dans loppofition de Jupiter avec le Soleil , on ver- roit de la Terre que l'ombre pafferoit par le centre de Ju- piter : mais fi Jupiter étoit éloigné de fon oppofition avec le Soleil, onneverroit pas l’ombre pañlèr par le centre de Jupiter dans l'éclipfe qui feroit centrale à l'égard du So- leil , à moins que le cercle du mouvement du Satellite ne fût couché für l'orbite de Jupiter : car hors des oppofi- tions l’ombre ne feroit pas vüë de la Terre au milieu du difque de Jupiter au même temps qu’elley feroic vûë du Soleil; maiselle paroîtroit à côté éloignée par un arc d’un grand cercle de Jupiter qui mefure l’angle de la parallaxe Aaai] 352 le Y PO T HUEUSMENS annuelle de Jupiter ; & un cercle du Satellite déclinant de l'orbite de Jupiter porteroit le centre de l'ombre au côté du centre de Jupiter. Aux autres remps de l’année , s’il arriveune éclipfe centrale de Jupiter faite par fes Sa- rellites, l'ombre du Satellite vûë de la Terre au milieu de l'éclipfe vûë du Soleil combera en quelque point de lel- lipfe qui repréfente la fection de l'orbite de Jupiter ; & dans l’oppofition de Jupiter au Soleil elle fera à l’extre- mité du plus petit diamétre de l’ellipfe , & ne pailera point par le centre. Hors des oppoñitions de Jupiter avec le Soleil , au milieu de l’éclipfe l'ombre du Satellite fera éloignée du plus petit diamétre de l’ellipfe par l'arc d’un grand cercle de Jupiter qui mefure la parallaxe annuelle, & elle ne pañlera pas par le centre apparent de Jupiter, à moins que le cercle du Satellite qui la fait, n’ait une telle déclinaifon de l'orbite de Jupiter , qu’à l’inftant quele milieu de l’éclipfe fera vû delaTerre (ce quiarrivera quel- quefois avant que le milieu de l’éclipfe foit vû du Soleil, & quelquefois après) la latitude de l'ombre vûë du Soleil récompenfe la diftance de l’extrémité du plus petit dia- mére de l’ellipfe au centre de Jupiter vû de la Terre. Aux Eclipfes centrales des Satellites dans l’ombre de Jupiter, le centre de l’ombre confiderée fur la furface concave de l’orbe de chaque Satellite eft dans l’ellipfe qui repréfente l’orbite de Jupiter dans l’orbe de ce Satellite. Cette ellipfe excéde d’autant plus celle que nous avons confiderée dans le difque de Jupiter , que le diamétre de l’orbe du Satellite excéde le diamétre de Jupiter: c’eft pourquoi le centre de l’ombre de Jupiter dans l'orbe du Satellite dans fes Eclipfes centrales étant vûë de la Terre, paroïtra éloigné du centre apparent de Jupiter beaucoup plus que le centre de fon ombre n’en paroît éloigné dans les Eclipfes centrales que ce même Satellite fait à Jupiter , fuivant la même proportion du diamétre de l’orbe du Sa- tellite au diamétre de Jupiter ; laquelle proportion dans ” DES SATELLITES DE JUPITER 353 le quatriéme Satellite eft à peu près comme 2 $ à r. Ainfi fi l’on néglige cette diftance dans les Eclipfes des Satelli- tes, on fe trompera beaucoup plus que fi on la néglige dans les Eclipfes que les Sarellites font à Jupiter. De là on peut voir combien peuvent s'être trompez ceux qui ont {uppofé qu’un Sarellite étoit dans l'orbite de Jupiter lors que fon mouvement apparent étoir dirigé vers le centre apparent de Jupiter ; ce centre n'étant jamais moins éloi- gné du centre de l’ombre que de toute la latitude appa- rente qui répond au plus petit demi-diamérre de l’ellipfe qui repréfente l’orbite de Jupiter dans l’orbe du même . Satellite. NE Méthode de déterminer ff les cercles du mouvement propre des Satellites déclinent de l'orbite de Tupiter. M. Borelli a crû qu’il falloit choifir des Obfervations nouvelles faites avec un foin & une exactitude parti- culiere , pour examiner files cercles du mouvement des Satellites de Jupiter font dans un même plan, jugeant que _celles quiavoient été faites jufqu’alors, n’écoient ni cer- taines ni fuffifantes pour cet effet. Mais les Obfervations qu’ilemploye font voir que fon intention n’étoit que de montrer que ces cercles ne font pas tous fur le plan de l'orbite de Jupiter. Car il choifit deux Obfervarions, dans lefquelles deux ou trois Sarellites lui ont paru tous difpofez à peu près dans une même ligne droite avec le centre de Jupirer en des temps qu’il fuppofe que les Sa- tellires n’éroient pas difpofez veritablement dans une li- gne droite avec ce centre , mais plûtôt dans un triangle ou dansun trapeze, & que le rayon vifuel étoit élevé fur l'orbite ou l’écliptique de Jupiter, de forte qu'il auroic fallu que l'œil ainfi élevé eût vû ces Satellites former un triangle ou un trapeze , & non pas une ligne droite. Mais cela prouve tout au plus que ces Sacellites n’étoient pas Aaa il) 354 ET PRO "TE: PS LENS en ce temps-là tous dans le plan de l'orbite de Jupiter , au- tant qu’on en pouvoic juger par l’eftimation de la ligne droite dans laquelle il dit que les Sarellites fe trouvoient à peu près; & ne prouve point qu’ils ne fuflent pas tous dans quelqu’autre plan : Au contraire, il eft certain que fi deux ou trois Satellites paroifloient en une même ligne droite avec le centre de Jupiter, ils étoient rous dans un même plan qui pañloit par l'œil de l'Obfervateur. Outre que l’on fuppofe dans certe méthode la connoif fance de la véritable fituation des Satellites , & que l’éle- vation de l’œil étoit aflez grande pour pouvoir remarquer en quelque maniere la figure que les Satellites forment avec le centre de Jupiter, & la diftinguer d’une ligne efti- mée à peu près droite ; l’occafion favorable de pratiquer cette méthode eft rare, ne fe rencontrant peut-être que de fix en fix années, & on ne prévoit pas aifément quand elle doit arriver. Mais on n’a pas befoin d’Obfervations fi rares ni fi recherchées pour appercevoir non feulement que tous les cercles des Satellites ne font pas fur le plan de lorbite de Jupiter , mais qu’il n’y en a pas un feul qui y foit : car ce que nous avons dit des apparences que les fections des orbes des Satellites par l'orbite de Jupiter font à la Terre, étant comparé avec les Obfervations journalieres des Satellites, fuffit pour faire connoître en tout temps à chaque Obfervateur que le mouvement pro. pre des Sarellires ne fe fait pas fur le plan de l'orbite de Jupiter. Si cetre hypochéfe étoir'véritable , on verroit premie- rement les Satellices toûjours dans une même ligne droite lorfque le Soleil arrive aux nœuds de Jupiter à la fin de Juin & de Décembre ; parce que , comme nousavons dir, notre œil eft alors dans le plan de cette orbite, qui eft re- préfentée comme un grand cercle dont la projeétion eft une ligne droite, Mais les Obfervations montrent que cela n'arrive pas, les cercles des Satellites étant repréfentez DES SATELLITES DE JUPITER. 355 par des ellipfes aufli-bien dans ces mois de l’année qu’en tous les autres, nr Secondement , les plus grandes latitudes fynodiques arriveroient aux Satellites lorfque le Soleil eft environ à 90 degrez de diftance de ces nœuds vers la fin de Sep- tembre & de Mars ; parce qu’alors la Terre eft plus que jamais élevée fur le plan de l'orbite de Jupiter, & le feroit par conféquent aufli fur l’orbite des Sarellites, le rayon vifuel qui va au centre de Jupiter, d’où il faudroit pren- dre les latitudes des Satellites , déclinant plus de certe or- bite en ce temps qu’en d’autres. Troifiémement , les plus grandes latitudes fynodiques des Sarellites de Jupiter ne formeroient jamais dans leurs -orbes un angle plus grand que de vingt ou vingt-une mi- nutes ; ce qui n'eft que la fixiéme ou feptiéme partie de ce que le demi-diamérre de Jupiter occupe dans l’orbe du quatriéme Satellire le plus éloigné. Enfin tous les Satellites en chaque révolution entre- roient dans l'ombre dans la partie fupérieure de leurs cercles, & feroient ombre à Jupiter dans la partie infe- rieure ; & leurs Eclipfes dans l'ombre feroient toüjours centrales, parce que marchant fur le plan de l'orbite de Jupiter où eft le centre de cette Planette & celüi du So- Jeil , le Satellite pafferoit toûjours par le centre de l’om- bre, & l'ombre qu’un Satellite feroit à Jupirer étant vûë de la Terre ne pafleroit jamais plus loin du centre appa- rent de Jupiter que de vingt minutes prifes dansun grand cercle de la furface de Jupiter ; & dans les conjonions - apparentes les Satellites ne pafferoient jamais éloignez du centre apparent de Jupiter de plus de vingt-une minutes prifes dans l'orbe de chaque Sarellite, qui ne font pas la fixiéme partie de l’efpace que le diamétre du quatriéme Satellite occupe dans fon orbe ; c’eft pourquoi il rencon- treroit coûjours Jupiter deux fois en chaque révolution. - El ne faut donc pas avoir obfervé pendant un grañd 356 Hy$ 21 6 CE ETSYENS nombre d'années les conjonétions & les Eclipfes des Sa- tellices de Jupiter pour être perfuadé par certe méthode fans l’aide d'aucune machine, que cette hypothéfe eft évi- demment contraire aux Obfervations conftantes des Sa- cellices. Car ce n’eft pas de fix mois en fix mois que l’on “voit tous les Sarellices de Jupiter difpofez dans une ligne droite qui pafle par le centre de Jupiter , mais de fix ans en fix ans, ou à peu près ; & les Satellites n’arrivent pas à leur plus grande latitude trois mois après qu’ils ont paru difpofez en ligne droite, mais trois ansapres ; & ces plus grandes latitudes font fept ou huit fois plus grandes qu’el- les ne feroient fuivant certe hypothéfe. Et bien loin que les Eclipfes des Sarellites dans l'ombre de Jupirer, & celles de Jupirer même par l’ombre des Sa- cellices, foient toûjours centrales & d’une égale durée pour chaque Satellite ; elles arrivent le plus fouvent avec une latitude confidérable , & font fi differentes dans leur durée en diverfes années de la révolution périodique de Jupiter, que celles du quatriéme Satellite , qui durent quelquefois plus de cinq heures, diminuent d’année en année jufqu’a ce qu’elles fe réduifent à rien, ce Satellite ne rencgntrant plus l'ombre de Jupiter pendant crois an- nées qu'il demeure vers fa plus grande latitude boréale, & pendant trois autres qu'il eft près de fa plus grande latitude auftrale. On voit aufli que les ombres des Sarel- lites ne paflent que très-rarement près du centre de Ju- piter, & particulierement celles du troifiéme & du qua- triéme, qui même en pañlent très-fouvent fort loin , de forte que dans une révolution de douze années l’ombre du quatriéme ne rencontre point Jupiter pendant fix an- nées ; ce que nous avons obfervé être régulierement ar- rivé pendant crois révolutions que Jupiter a faites de- puis l’an 16$2 que nous commençâmes à travailler aux Obfervations des Sarellites de Jupiter, jufqu’à certe an- née 1688. | Mais è DES SATELLITES DE JUPITER. 357 Mais parce qu’il fe pourroit faire que les points des plus ‘grandes digreflions des Sarellices de Jupirer où fe termi- nenc à peu près leurs latitudes propres prifes dans le fens que nous avons expliqué, fuflent fur l'orbite de Jupiter comme font dans l’écliprique les nœuds de la Lune, où 4£ terminent fes latitudes ; M. Borellientreprit d'exami- ner par les Obfervations fi la ligne des plus grandes di- greflions de ces Satellites n’étoic pas fur l'orbite de Jupi- ter, ou combien elle en déclinoic : ce qu'il fit par une mé. thode dans laquelle il mêle les apparences vüës de la Ter- re avec celles qui feroient vûës du Soleil , & il les confi- dere comme fi elles étoient vüës de la Terre de la même maniere que du Soleil, quoiqu'il foit évident qu’elles en font vüës d’une maniere differente. Il confidere un grand cercle qui pañle par le centre de Jupiter vû de la Terre , & ‘par le feptiéme degré du Cancer & du Capricorne, où #ont les nœuds de Jupiter vüs du Soleil ; & il fuppofe que ce grand cercle foit l'orbite ou l’écliptique de Jupiter , & ‘la trace du mouvement propre de cette Planette. Il propofe donc un inftrument propre pour obferver ce -cercle ; & fi tous les Satellices fe rencontrent dans ce cer- cle avec le centre de Jupiter, ileninfere qu’ils font tous {ur l'orbite de Jupiter fans latitude ; mais s’il y en a quel- qu’un qui décline de ce cercle, il prend cetre déclinaifon our la latitude du Satellite, Il fit un eflai de cette méthodele 30 Aouft de l'an 1665, & il lui fembla que le troifiéme & le quatriéme Satellite déclinoient du cercle qu'il avoir tiré par le centre de Ju- pirer & par le fepriéme degré du Cancer , un peu plus de deux degrez. Mais ce grand cercle ne repréfente l'orbite de Jupiter qu’à la fin de Juin & de Decembre, lorfque le Soleil , felon ce que nous avons dit, eft dans la ligne des nœuds de Jupiter. C’eft pour lors que les nœuds font vüs au même lieu du Zodiaque tant de la Terre que du Soleil, & que l'orbite de Jupiter eft vüë de la Terre aufli-bien que Rec. del Ac.Tom.V' III, Bbb 358" H:'Y P007T'HIEASTE ASC du Soleil comme une ligne droite. Aux autres temps de Pannée lesnœuds de Jupiter vûs de la Terre font éloignez du lieu où ils feroient vûs du Soleil, de toute la parallaxe annuelle qui convient à la diftance apparente du Soleil aux nœuds de Jupiter, & à la proportion de la diftance du Soleil à la Terre à l’égard de la diftance que Jupiter au. roit s’il étoit à fon nœud. Cerre parallaxe peut monter à onze ou douze degrez ; & à la fin d’Aouft, qui fut le temps de l’Obfervation de M. Borelli, elle eft de dix degrez. Il falloit donc avoir égard à cette parallaxe aufli-bien qu’à l’élevation de l’œil fur le plan de lorbite de Jupiter, qui empêchent que cette orbite ne foit vüë de la Terre de la même maniere qu’elle eft vüë du Soleil. Les erreurs que l’on peut faire par ces deux caufes fu. rent apperçüës par M. Borelli à la fin de fon Ouvrage , où il remarque que le temps le plus propre pour obferver les vrayes latitudes des Sarellites, feroit lorfque Jupicer eft oppofé au Soleil fans aucune latitude, fi certe occafion n'étoit trop rare, Il eft vrai que l'orbite de Jupicer eft alors repréfentée à la Terre comme une ligne droite, dont on peut déterminer la fituation par les hypothefes aftronomiques, & obferver par quelque inftrumenrt fi les Satellites font alors dans certe ligne, ou combien ilsen déclinent. Mais ne s’étant préfente en ce fiécle une op- pofition du Soleil à Jupiter dans fes nœuds, fi ce n’eft à la fin de Juin de l’an 1 65 2, fans qu’elle puifle rerourner avec la même précifion qu'après 8 3 années ; M. Borelli, au dé- faut de cetre commodité , propofe d’obferver auffi les la- titudes de ces Sarellires au temps des autres oppofitions de Jupiter avec le Soleil , qui arrivent ordinairement une fois l’année, & d’ajoûter ou ôter aux plus grandes incli- naifons que ces Satellires auront de l’orbite de Jupiter, la différence qui dépend de fa latitude ; jugeant que par ce moyen on pourra avoir dans la fuite les lieux des nœuds des Satellites, & leurs périodes, pourvû que l’on air les DES SATELLITES DE JUPITER. 359 Obfervarions de leurs latitudes faires dans une entiere pé. riode de Jupiter, qui eft de douze années, & qu’on les corrige & les limite par les Obfervations faites en plu- fieurs de ces longues périodes; ce qui feroit l’ouvrage d’un fiécle. Mais il ne parle point de la maniere de diftinguer les augmentations & les diminutions des latitudes des Satel- lices caufées par la latitude de Jupiter, ni de la maniere de les employer pour pouvoir déterminer par leur moyen les nœuds propres de ces Satellites, & leurs plus grandes latitudes. Ce qui feroir d’autant plus difficile , que dans les oppoñitions de Jupiter avec le Soleil éloignées des nœuds de Jupiter , fon orbite confiderée dans les orbes de fes Sarellires eft repréfentée commeune ellipfe d’une figure variable , felon la diverfe diftance entre Jupirer & fes nœuds , & felon la variation de l'intervalle entre Ju- pirer & la Terre. C’eft pourquoi il feroic plus à propos d’obferver ces latitudes dans le paflage que le Soleil faic deux fois l'année par les nœuds de Jupiter, lorfque l'or- bite de Jupiter eft repréfentée à la Terre comme une ligne droite, à laquelle on pourroit comparer les latitudes des Saellites, qui felon les Obfervations évidentes que “ous avons alléguées, ne fe meuvent point fur l'orbite de Jupiter , mais fur un cercle quia une déclinaifon fort confidérable à l'égard de cette orbite. Vi LIT. Hypothéfe du Parallelifme des Cercles des Satellites de Tupiter. Galilée après avoir obfervé pendant 13 années les Sarellices de Jupiter , avec route l’actention que meri- toit une fi belle & fiutile découverte qu’il avoit faire le premier , propofa une hypothéfe de la fituation de leurs cercles, qui par fa beauté & fimplicité nr d’être Bbbij 360 HYPOTHESES préferée à toute autre, fi les Obfervations de notre temps lui étoient aufli favorables que le fembloient être celles qui ont été faites jufqu’au milieu de ce fiécle. Certe hy- pothéfe eft propofée dans un Livre intitulé, Z/ Saggia- tore , en ces termes : Sono à quattro cherchi de i Pianeti Me- dicei fempre paralleli al piano de l'ecliptica ; à perche noi fiamo nel’iffeffo piano collocati , accade , che qualunque volta Giove non averà latitudine , ma [f troverà effo ancora [otto l'eclip- tica , i movimenti di effe ffelle ci fémoffreranno fatii per una fefa linea retta, è le loro congiontioni fatte in qualfsvoglis luogo fzranno fempre corporali, cioè fenxa veruna dechina- tione. Ma quando il medefimo Giove f{ troverà fuori del pian de lecliptica , accaderà , che fe la [ua latitudine farà da effe piano verfo féttentrione, reffando pure li quattro cherchi delle Medicee paralleli all'ecliptica, le parti [uperiori à noi, che {empre fiamo nel piano de l'ecliptica , ff reprefenteranno piegar ver/o auffro rifpetto all’inferiori, che ci fmoffreranno pià bo- realis ed aÏ’incontro, quando la latitudine di Giove [arà auffrale , le parti fuperiori de’ medefimi cherchietti ci f{moftre- ranno pià [ettentrionali delle inferiori. Si che le dechinationi delle Relle fi vedranno fare il contrario, quando Giove ba la latitudine boreale , di quello che faranno quando Giove farà atftrale , cioè nel primo cafo ff vedranno dechinar ver[o auffro quando fzranno nella metà fuperiore de’ loro cherchi, è verfe borea nelle inferiori. Ma nelaltro cafo dechinaranno per loppofito , cioè verfo borea nelle metà fuperiori , é verfo auffro nelle inferiori ; è tali dechinationi [zranno maggiori à minori , fecondo che la latitudine di Giove [arà maggiore à minore. Il paroît par cet endroit de Galilée , qu’il entend par la moitié fuperieure d’un cercle celle qui eft plus éloignée de la Terre , & par l’inferieure celle qui en eft plus pro- che ; & comme ces deux moitiez font féparées par la ligne qui pañle par le centre de Jupiter, perpendiculaire à no- tre rayon vifuel , il paroïît auf que les déclinaifons dontik parle, {e prennent du cercle repréfenté par cette ligne DES SATELLITES DE JUPITER. 36; allant du côté du Midi, & du côté du Septentrion. Ces déclinaifons font celles que nous appellons latitudes pro. pres des Sacellires vûës de la Terre. Soit que cette hypothéfe foie vraye ou qu’elle foit fauf. fe il eft important d’en confiderer les fuites , non feule- ment pour pouvoir examiner fi elle s'accorde avec les Ob- fervations; mais aufi parce qu’elle peut fervir de moyen pour trouver la véritable hypothefe , quand même elle ne feroit pas la veritable. Car on peut toûjours tirer par le centre de Jupirer & des orbes de fes Satellites un cercle paralléle à l’écliprique ; qui eft le cercle du Ciel le plus connu dans l’Aftronomie , à caufe du mouvement annuel qui fe fait fur ce cercle; & on peut confiderer les appa: rences qu’il doit faire en diverstemps, felon le mouve- ment de Jupicer par le Zodiaque, & voir fi les Satellites le fuivenc ou s’ils s’en éloignent d’un côté ou d'autre, & de combien; ce qui férvira à connoître le veritable cercle de chaque Satellite, & comment il fe rapporte à ce cercle paralléle à l’écliprique. I. I eft clair qu'un cercle dans les orbes des Satelli- tes paralléle à l’écliptique, concourera avec le plan de l'écliptique même, quand Jupiter s’y trouvera : & parce ‘que la Terre eft dans le plan de l’ecliptique, ce cercle fera repréfenté à la Terre comme une ligne droite, ou comme une petite portion de l’écliptique du monde. IT. Il paroît que quand Jupiter fera éloigné de l’é. cliprique, ce cercle paralléle ne paflant point par la Terre fera repréfenté comme une ellipfe d'autant plus ou moins ouverte que la latitude de Jupiter fera plus grande ou plus petite. Et parce que les parties fuperieures des cercles des Satellites fonc plus éloignées de la Terre que le cen- tre même de Jupiter , étant également éloignées du plan de l'écliptique , elles en doivent paroître plus proches, & avoir moins de latitude de la même efpece quele cen- tre même de Jupiter ; & à fon égard elles doivent avoir ; Bbb ii 362 HYPOTHESES-! une latitude contraire à celle qu'a Jupiter à l’écard de l'écliptique : & au contraire, les parties inferieures des mêmes cercles qui font plus proches de la Terre que le centre de Jupiter , étant également éloignées du plan de l’écliptique en doivent paroître plus éloignées, & avoir plus de latitude de la même efpece que le centre de Ju- piter , & à fon égard avoir une latitude de la même efpece que celle de Jupiter à l'égard de l’écliprique. III. Il paroît que le plus grand diamétre de certe ellipfe , qui repréfente le cercle des Satellites paralléle à l’écliptique , fera celui qui eft perpendiculaire à notre rayon vifuel, dont les extrémitez étant également éloi- nées de notre œil paroïtront aufli également éloignées de l’écliptique : ce diamétre fera donc paralléle à l'éclip- tique, & le plus petit diamétre pañlera par le point le plus proche & par le point le plus éloigné de la Terre, & & paroîtra perpendiculaire à l’écliprique, IV. La partie de cetreellipfe qui paroîtra la plus pro- che de l’écliptique, repréfentera la partie fupérieure de ce cercle; & la partie qui en fera la plus éloignée, repré- fentera la partie inférieure du même cercle. V. Les latirudes fynodiques des Sacellires dans cette hyporhéfe augmenteront & diminueront à proportion de la latitude de Jupiter. Car la latitude périodique d’un Sarellite aura toûjours la même proportion à la latitude apparente de Jupiter , que le demi-diamétre de l’orbe du Satellite au demi-diamérre du cercle de la révolution que Jupiter fait de douze années, IX, Obfervations qui femblent conformes à l'Hypothéfe précedente. Nous avons examiné toutes les Obfervations ancien. nes que nous avons pü avoir, pour vérifier fi elles s’ac- cordent avec certe hypothéfe. | DES SATELLITES DE JUPITER. 363 .: Dans cet examen des Obfervations anciennes, il faur premierement diftinguer les Satellites qui font dans la partie fupérieure dé leur cercle, de ceux qui font dans l’inferieure. On peut connoître fi les Satellites font dans la partie fuperieure on dans l’inferieure de leurs cercles , par la direction de leurs mouvemens. Quand les Satelli- tes font dans la partie fupérieure de leurs cercles, leur mouvement {e fait d'Occident en Orient : parce que nous le voyons du même côté qu’on le verroit de Juprrer, qui eft le centre de ce mouvement ; car c’eftune régle géné- rale qui s'obferve dans toutes les Planettes, que leurs mouvemens vüs de leurs centres fe font d'Occident en Orient : mais quand les Satellites font dans la partie in- ferieure de leurs cercles, nous les voyons du côté oppofé à leur centre ; c’eft pourquoi ce mouvement à notre égard 4e fair d'Orient en Occident. Quand donc on a obfervé plufieurs fois dans une même nuir les diftances entre les Satellites de Jupiter & Jupiter même, on peut voir de quel côté les Satellites vont, & par conféquent s’ils font dans la partie fuperieure ou inferieure de leurs cercles. Nous avons donc choifi les Obfervations qui ont été réïrerées plufieurs fois dans une même nuit , pour diftin- -guer de quel côté alloient les Satellires obfervez , & nous avons remarqué quelle éroit l’efpece de la latitude de ceux qui alloient du côté d'Orient, & quelle étoit celle des Satellites qui alloient du côté d'Occident. .o1 C’eft ainfi que nous avons reconnu que dans les Ob- fervations que Galilée fit le 20 Janvier 1610. à trois dif. “ferentes heures , il y avoir deux Satellices dans la partie {upérieure qui avoient une latitude boréale ; un dans la Partie inferieure qui avoic une latitude auftrale , & un qui étoit comme ftationaire. Mais 2 l'égard des Obfervations qui n’ont été faires -qu'une fois dans là même nuit, nous avons été obligez de calculer la pofition des Satellites pour ce temps-là par 364 H (y æAO2T THE ISSU ENS nos Tables, pour diftinguer quels étoient ces Satellices ; & de quel côté ils alloient. Car ceux qui nous ont donné des Obfervations des con- figurations des Sarellites , n’ont pas pris la peine de diftin- guer un Sarellite de l’autre. Ils fe font réfervez de faire cette diftinction à loifir , ou ils ont laiflé aux autres le foin de les diftinguer. Néanmoins il y a le troifiéme qui fe dif- tingue fouvent parmi les autres par fa grandeur , dont il les furpafle ; & le quatriéme qui fe diftingue fouvent par fa petirefle apparente, & par fa plus grande digreffion ; mais il eft dificile de diftinguer Le premier & le deuxième autrement que par leur mouvement, parce qu'ils font pref. que égaux : & la diftinétion des autres par leurs gran- deurs n’eft pas toûjours certaine , parce que Papparence de la grandeur d’un même Sarellire eft variable, & qu'ils diminuent ordinairement en apparence quand ils font proches de Jupiter, comme Galilée obferva du com- mencement, & comme nous avons vérifié par nos Ob- fervations. C’eft ainfi que j'ai reconnu dans l’Obfervation de Gali- lée du 30 Janvier r610 , que le quatriéme Satellite qui fe diftinguoit des autres par fa periteffe , avoit un peu de la- titude méridionale, pendant qu'il étoit dans la partie inferieure de fon cercle, comme allant d'Orient en Oc- cident, ainfi qu'il paroïît par les Obfervations des jours précedens & fuivans ; & que le même Satellite avoit un peu de latitude feptentrionale le 8 Fevrier de la même année, lorfqu'il étoit dans la partie fupérieure de fon cercle, allant d'Occident en Orient, comme il paroît auffi par les Obfervations des jours précedens & fuivans. On voitencore par les Obfervarions du 1 & du 2 Mars, que ce Satellite , qui dans ces Obfervations fe diftingue auffi des autres par fa petitefle , avoit un peu de latitude méridionale dans la partie inferieure de fon cercle, allant d'Orient en Occident, comme il paroît par le rapport de DES SATELLITES DE JUPITER. 365$ de ces Obfervations : ce qui s'accorde avec l'hypothéfe de Galilée, Jupiter ayant en ce temps-là fans contredit une latitude auftrale à l'égard de l’écliprique. Nous n’avons pas depuis ceremps-là le détail des Ob- fervations de Galilée; mais il rapporte en général che quattre mofi intieri , cioè dopo mexxo Febraïo à mexxo Giugno del 1611, nel qual tempo la latitudine di Giove fu pochifima à nulla , la difpofitione di effe quattro elle fu [empre in retta linea in tatte le loro pofitioni. Ex il ajoûte que la latitude de ces quatre Etoiles ne parut que deux ans après fes premieres Obfervations , quand la latitude boreale de Jupiter étoit confiderable, c’eft-à-dire , après le com- mencement de l’année 1612 : d’où il infere que Simon Marius, qui dans fon Livre intitulé AMwndus Jouialis fait les latitudes des Satellires de Jupirer coujours auftrales dans les demi-cercles fupérieurs, & boreales dans les in- ferieurs , n’avoit vû ces Satellites que deux ans après lui. Galilée fuppofoit que Jupiter paflâc par l’écliprique au temps marqué par les Ephémérides de ce temps-là, qui étoient calculées fur les Tables Coperniciennes, lefquel- les mecroient ce paflage vers le milieu d’Avril de l’année 1611, qui étoit comme le milieu du temps auquel il ne trouvoit point de latitude aux Satellites de Jupiter; & il crut que les latitudes des Satellites n’écoient fenfibles que huit mois après ce paflage. Mais il faut remarquer que fe- lon les Tables modernes dreflées depuis ce temps-là, auf_ quelles nos Obfervations s'accordent, Jupiter avoit paflé Pécliptique au mois d’Aouft de l’année précedente 1610; & que puifqu’au commencement de May de la même an- - née les latitudes des Sarellires avoient été encore fenfi- bles à Galilée cinq ou fix mois avant le vrai paflage de Jupiter par l’écliptique, elles auroient dû commencer à êcre fenfibles à Galilée fix mois après le vrai paflage de Jupiter par l’écliptique; c’eft-à-dire au plus tard ,au mois de Février r 617, files latitudes des Satellites dépendoient Rec. del Ac. Tom.V' III. Ccce 366 Hiv! Pi OU TAMUE SELS de l’éloignement de Jupiter de l’écliptique : & puifqu’el- les n’étoient pas fenfibles en ce temps-là ni long-temps après, on peut douter fi ces latitudes ne ceflerent que quel- que temps après le paflage de Jupiter par l’écliptique. Quoi qu'il en foit, dans les Obfervations faites par le P. Scheiner aux mois de Mars & d’Avril de l’an 1612, publiées dans fes Lettres fur les taches du Soleil , les Sa- tellites de Jupiter font toûjours repréfenrez dans une li- gne droite paralléle à l’écliprique, Mais nous avons vi deux Obfervations faites la nuic entre le 17 &le 18 Fe- vrier de la même année, dans lefquelles il y a deux Sa. tellices du côté d'Orient, dont l’un va vers l'Occident s’approchant de Jupiter dans la partie inférieure de fon cercle avec une latitude feptentrionale, l’autre va vers l'Occident & s'éloigne de Jupiter dans la partie fupé- rieure de fon cercle avec une latitude méridionale lorf_ que la latirude de Jupiter étoit feprentrionale ; ce qui s’ac- corde avec l’hypochéfe de Galilée. Simon Marius rapporte deux Obfervations faites des latitudes des Satellites qui étoient méridionales dansles demi-cercles fupérieurs, & feprentrionales dans les infé- rieurs ; & il fuppofe qu’il en doit être roùjours de même : ce qu’il n’auroit pas fait s’il eût bien examiné les Obferva- tions de Galilée de l’an 1610, danslefquelles on peut voir que les latitudes des Sarellites dans les mêmes demi. cer- cles étoient d’efpéce contraire à celles de l'an 1612; pourvû qu’on fcache diftinguer les Sarellires qui font dans les demi-cercles fupérieurs, de ceux qui font dans les in- férieurs, quand ils font proches de Jupiter où les fatitu- des font plus fenfibles. Mais les Tables que Marius drefla ne pouvoient pas bien fervir à faire cette diftinction : car dans l’époque de 1610 elles s’éloignent de plus de 40 de- grez de la plüpart des Obfervations que Galilée fit du pre- mier Satellite de Jupiter, qui eft le plus proche, & qui fe mêle Le plus fouvent parmi ceux qui approchent de DES SATELLITES DE JUPITER. 367 “Jupiter ; de forte qu’on le peut prendre pour l’un d’eux, a moins qu’on n’ait l’époque du mouvement de ce Sarel- lice aflez jufte : & certe erreur augmente toûjours, parce que cet Auteur fait le mouvement annuel de ce Satellire de 4 degrez plus vite que nous ne le trouvons par nos Obfervations : au contraire il fait le mouvement annuel du troifiéme plus lent de 1 3 degrez: de forte que , quand même les époques de ces deux Satellites auroient été juf- tes au commencement d’une année, il y auroit eu à la fin de la même année une différence de 1 7 degrez entre les configurations veritables de ces deux Satellites, & celles qui étoient repréfentées par les Tables de Marius : & cette différence augmentant toûjours de même ,en peu d’an- nées elle auroit repréfenté ces Satellites dans les digref fions oppofées, quand ils auroient été dans les conjonc- tions mutuelles du même côté. Ainfi les configurations tirées de ces Tables n’avoient aucune reflemblance aux configurations véritables, lors que Galilée mit en doute fi Simon Marius avoit jamais vû ces Satellites. On n’en fçauroit néantmoins douter, fi on examine la méthode dont il dit qu’il s’eft fervi pour les obferver , qui apparemment ne feroit pastombée dans la penfée d’une perfonne qu’il ne l’eût pratiquée :les dificul- tez qui fe rencontroient dans la pratique de ces Obferva- tions y étant fort bien repréfentées. ; Après les Obfervations des Sarellites de Jupiter de l’an 1613, nous n'en avons pas trouvé de plus anciennes, que celles que M. Gaflendi fit dépuis l’an 1633 jufqu’à l’an 1645. - Pour faire un bon ufage de ces Obfervations , il faut preférer aux autres celles dans lefquellesles diftancesen- tre Jupiter & fes Satellites font marquées endiamétres de Jupiter, qui fonc voir que les diftances reprefentées dans les figuresimprimées ne font pas juftes , y étant reprefen- tées fouventune ou deux fois plus grandes ou plus petites Ccci 368 HY?2OTHESES qu’elles ne doivent être felon le nombre des diamérres de Jupiter que M. Gaflendi leur attribuë ; ce qui fait douter de la juftefle des autres figures, aufquelles le nombre de diamétres n’eft pas marqué expreflément ; ces fautes pou- vant être attribuées à l’impreffion qui fur faire après la mort de l’Auteur, fans que perfonne ait pris le {oin de conferer ces figures avec l'original. On voit aufhi que la direction de la ligne dans laquelle les Sarellires font difpofez dans la figure , ne s'accorde point à la defcription qui y eft ajoûrée ; les Satellices, que dans la premiere Obfervation du 9 Decembre M.Ga£ fendi dit avoir été dansune ligne droite avec Jupiter , ne s’y trouvant point dans la figure. Mais pour ce qui eft de la différence entre les latitudes des Sarellires . nous l’avons trouvée dans les figures com- me dans les defcriptions ; c’eft pourquoi nous pouvons fuppofer qu’elle y eft aufli bien marquée , quand il n’en eft pas parlé dans la defcription , & particulierement quand les Sacellites font proches de la conjonction mutuelle en longitude, où la différence de latitude eft plus évidente. Après ces précautions, nous avons trouvé que dans lObfervation du 17 Decembre 1633 faite à Digne, le Sacellite plus occidental éloigné du centre de Jupiter d’un diamétre & un quart, étoit le fecond Sarellice qui alloic vers Jupiter , étant par conféquent dans la partie fupé- rieure de fon cercle. Il étoir méridional à l'égard: du Sa- tellite précédent, qui étoit éloigné du centre de Jupiter de crois quarts de fon diametre , & quialloitaufl vers Ju- piter dans la partie fupérieure de fon cercle. Ces deux Sa. tellires écoient ceux qui dans l’'Obfervation du 1 8 étoient les plus proches de Jupiter du côté d'Orient; le fecond., qui étoit le plus occidental , s'étant approché du troifié- me , à l’égard duquelil étroit encore plus méridional. Si lon ne confideroit que cette figure, on diroit que la lati- tude de ce Satellite écoit méridionale à l'égard du centre DES SATÉLLITES DE JU?ITER. 369 de Jupiter, parce que ce Sarellice eft reprefenté au-def fous de la ligne tirée par les deux autres qui pañfe par Je -centre de Jupiter :mais nous'avons {ujet de douter que la direction de certe ligne ne foit pas plus conforme à 'Ob- fervation que celle du 9 Decembre. Aïnfi tout ce qu'il y a de certain, eft que le fecond Sarellite étroit plus méri- dional que le troifiéme. sci D'ailleurs , les Sateliites qui font dans la même partie -deleurs cercles fupérieure ou inférieure, ont ordinaire- ment la même efpece de latitude feprentrionale où méri- dionale : & quand deux Satellites font proches de leur ‘conjonction , celui qui décrieun plus grand cercle autour -de Jupiter , a ordinairement une plus grande latirude que l’autre à l'égard du centre de Jupiter. Selon ces deux hy- pothefes,, le fecond & le troiliéme Satellite | qui par d'Obfervationalloient d'Occident en Orient, & étoient dans la partie fupérieure de leurs cercles, devoient avoir une latitude de la même efpece ; & celle du fecond, qui fair un plus petit cercle autour de Jupiter, devoit étre plus petite. Mais par l'Obfervation le fecond étoic plus. auftral que le troifiéme ; donc fa latitude étoit moins fep. tentrionale, & l’une & l’autre latitude à l'égard du centre de Jupiter devoir être feprentrionale. Si cela étoit ainfi, €æquilya de certain dans ces Obfervations aidé par les hypothefes qui fuppléent au défauc des figures, s'accorde avec l’hypothefe de Galilée, felon laquelle les larirudes des Satellites de Jupiter dans les demi-cercles fupérieurs font feptentrionales, quand la latitude de Jupiter eft mé- ridionale, I eft évident que la latitude de Jupiter étoit alors mé- ridionale. Car felon les Obfervations que M. Gaflendi fit le r9.dumêème mois de Decembre à 1 r heures du matin, Jupiter fe joïgnit en longitude avec l'Etoile fixe dans la Conftellation des Jumeaux appellée ?ropzs, qui felonle Catalogue de Tycho, étroit à 25 degrez, 50 minutes des | Ecc 370 H x pot E SES Jumeaux , avecune laritude auftrale de 13 minutes. Dans ceute conjonction Jupiter fut plus méridional que l’Ecoile de ÿ minutes: c’eft pourquoiileut r 8 minutes de latitude auftrale. Les Ephemerides d’Argolus calculées fur les Tables de Longomontanus, mettoienc Jupiter à 25 degrez, 4x minutes des Jumeaux , avec 19 minutes de latitude meri- dionale : celles de Kepler le mertoient à 25; degrez, 45 minutes du même Signe, avec une latitude méridionale de 16 minutes. Jupiter étoit alors retrograde , & fa latitude méri- dionale alloit en diminuant. Après fa rétrogradation il retourna vers la même Etoile Propus ; & felon les Obfer- vations que M. Gaflendi fit à Aix, il s’y joignoit en longi- tude le 12 Avril 1634 versles 8 heures du matin, de forte pourtant qu’il éroit plus feptentrional de neuf ou dix mi. nutes, & n’avoit plus que trois ou quatre minutes de lati- tude méridionale. M. Boulliaud fit la même Obfervationà Lodun le foir du même jour à 8 heures & demie, & jugea que Jupiteravoic déja paflé audelà de certe Etoileenviron de troisminutes, & qu’il n’avoit que quatre minutes de latitude meéridio- nale. Dans les configurations des Sacellites de Jupiter que M. Gaflendi obferva en ce temps.là , ils parurent tout difpofez prefque en une ligne droiteavec le centre de Ju- piter : ce qui étroit aufli conforme à l'hyporhefe de Galilée, {elon laquelle la latitude des Sarellires doit être auffi pe- tite à proportion , que celle de Jupiter. Laïflant à part un grand nombre d’autres Obfervations de M. Gaflendi, que nous avons examinées , dans lef_ quelles les différences des laticudes furent petites ou dou- teufes, celles qu'il fitentre le 13 &le 27 d'Aouît de l'an 1642 font confidérables, parce que les differences des la- tiudes de Jupiter à leur rencontre y font reprefentées DES SATELLITES(DE JUPITER. 37r quelquefois plus grandes que le diamétre de Jupiter : la latitude de Jupiter éroirencore des plus grandes, & elle étoit méridionale. La latitude des Satellites étroit auff ‘ méridionale dans les demi-cercles inférieurs, & fepten- trionale dans les demi-cercles fupérieurs ; ce qui fembloit auf conformea l’hipothefe de Galilée. Ainfi, parcourant les autres Obfervations de M. Gaf. fendi , qui fe terminent à l’année 1645 , nous n'avons rien trouvé qui foit évidemment contraire à cette hypo- thefe, & particulierement dans les circonftances où les différences des latitudes font fi évidentes, qu’il n’eft pas vraifemblable qu’on s’y foittrompé dans les figures, par lefquelles feules après l’année 1634 ces Obfervations font ordinairement marquées. M. Hevelius fit aux mêmes années 1642, 1643 , & 1644 un grand nombre d’Obfervations rapportées dans fa Selenographie , qui font conformes aux hypothéfes de Galilée, couchant les efpeces des laticudes dans leurs de- mi-cercles fupérieurs & inférieurs. Dans ces Obfervations , aufli-bien que dans celles de Galilée & de Gaflendi, il faut diftinguer les Satellices par leur mouvement tiré de la comparaifon des unes avec les autres , fans s’arrêrer aux caraétéres, par lefquels M. He. velius marque les Saellires , n'étant pas toujours les mê- mes Sarellires ceux qui font marquez par les mêmes carac- téres en diverfes Obfervations. Il faut auf diftinguer la ficuarion des Satellites dans leurs demi-cerclesfupérieurs & inférieurs par la dire&tion de leur mouvement fans fuivre les préventions de M. He- velius, & l’on trouvera que dans toutes ces Obfervations les latitudes des Sarellites étoient feptentrionales dans les demi-cercles fupérieurs , & méridionales dans les infé-. rieurs, pendant que la latitude de Jupiter étoit méridio- nale, comme l’hypothefe de Galilée le demandoit. Cela étant, il y a lieu de s'étonner que M. Hevelius 372 IMRELÉ PLUON THMNENSREUS dans fa Selenographie , après avoir fait le rapport des Obfervations de ces annces, qu’il infera enfuite à la fin de cet Ouvrage, donne pour regle génerale que les lati- tudes des Sarellires font méridionales, quand les Sarelli- tes fonc plus éloignez de nous; & feprentrionales, quand ils en font plus proches, ainfi que Simon Marius avoit établi. L'on peut voir par là, que M. Hevelius n’a pas diftin- gué ordinairement un Satellite de l’autre , ni leurs demi- cercles fupérieurs des inférieurs , puifque la regle qu'il donne eft directement oppofée à ce que l’ontrouve par fes Obfervations immédiates. S'il avoit diftinguéun Sa- tellice de l’autre, il n’auroit pas établi que Mercure Jo- vial; c’eftà-dire, le premier Sacellite, a coujours plus de latitude que Venus Joviale, quieft le fecond Sarellire ; & que le fecond eft plus que le troifiéme , & le croifiéme plus que le quarriéme : ce qui fe trouve évidemment contraire à fes propres Obfervations, par lefquelles il paroît que le quatriéme Satellite étant proche de Jupiter , a plus dela- ticude que le rroifiéme ; quele troifiéme en a plus que le fecond , & le fecond plus quele premier, Et s’il avoit dif_ tingué les demi-cercles fupérieurs des inférieurs, il n’au- roit pas jugé qu’un Sacellite fortoit de l'ombre de Jupiter quand il s’éloignoit de Jupiter vers l'Occident, ce qui de- voit faire connoître, felon la regle que nous avons indi- quée, que le Sarellite étoit dans la partie inférieure de {on cercle, & non pas dans la fupérieuré où s’adrefle l'ombre de Jupiter toujours oppofée au Soleil, qui à l’é- gard de Jupicer eft toujours du côté de la Terre où nous fommes. On peut ajouter aux Obfervations que nous avons examinées le témoignage non feulement de Galilée, mais auffi de Simon Marius, du P. Scheiner, de Mrs Gañlen- di, & Hevelius , & du P.Riccioli, qui aflurent comme une chof conftante, que les Sacellires de Jupiter, lors qu'ils DES SATEÆELLITES DEJUPITER 373 qu’ils fonc dans leurs plus grandes digrefons , font rou- jours difpofez avec le centre de Jupiter dans une ligne droite paralléle à l’écliprique ; comme il devroit arriver fi le plan de leurs cercles éroit paralléle au plan de lécli- ptique :ainfi cette hypothefe fembloic être aufli bien éta- blie qu'aucune autre hypothefe aftronomique ; tant par le grand nombre d’Obiervarions fur lefquelles elle fem- bloit être fondée, que par l'autorité des plus fçavans Af- tronomes qui l’avoient établie & confirmée. Elle étoic encore recommandable par fon élegance & par fa fimpli- cité, d’autant que toute la variation obfervéé dans-les latitudes étoir reprefentée par une fituation des cercles des Satellites, aufi permanente dans la révolution de ces cercles avec Jupiter aurour du Soleil en douze années, que la fituation de l’équinoxial de la Terre dans fa révo- lution annuelle, felon l’hypothefe Copernicienne ; toute cette variation fe pouvant ainfi expliquer par les feules re- gles d’Oprique , fans aucun mélange d’autres mouve- mens que de ceux qui font d’ailleurs reçûs dans l’Aftrono. mie, & quiont été connus par les Anciens. | X. Obfervations contraires à l'Hypothefe précédente. Cependant, les premieres Obfervations de ces Satel. lices que je fis fept ans après les dernieres de M. Gaflendi, que je viens de rapporter , me firent connoître dans la fuite que leurs cercles avoient une déclinaifon fort confi- dérable du plan de l’écliptique , & qu’ils les coupoienten deux endroits fort éloignez des interféctions de Porbite .de Jupiter avec l’écliptique même. D'où je compris com- bien il eft difficile d'établir des hypothefes Aftronomi. ques qui foienc aufli propres pour repréfenter à l'avenir les apparences celeftes , qu’elles femblenc fufffantes à re. prefenter les pañlées, quelque grand que foit le nombre Rec, del Ac. Tom, V'IIL. \ D dd 374 HYy;POTHESES des Obfervations far lefquelles elles font fondées, & quel2 que beauté & fimplicité que nous trouvions dans ces hy- porhefes. J'obfervai premierement , que quand Jupiter étant dans l’écliptique , pafloit par fon nœud defcendant qui eft dans le Capricorne , fes Satellites n’étoient point dif- pofez dansune ligne droite avec le centre de Jupiter;mais qu’ils avoient une latitude confidérable , qui étoit fep- tentrionale dansles demi-cercles inférieurs, & méridio- nale dans les demi-cercles fupérieurs. Secondement, que 14 où 1$ mois aprés que Jupiter avoit paflé par lécliprique, fes Sarellites paroifloient dif pofez dans une ligne droite avéc le centre de Jupiter, non feulement dans leurs plus grandes digreflions, mais aufli quand ils étoient proches de Jupiter, & en routes leurs configurations ; ce qui faifoit connoître que ces Sa- tellices étoient alors dans un plan qui pañloit par notre œil. Troifiémement , que cette ligne droite dans laquelle étoient difpofez les Satellices dans toutes leurs configura- tions n’étoit pas parallele à l’écliprique ; mais que quand la latitude de Jupiter éroit auftrale, elle déclinoit de l’é- cliprique vers le Seprentrion du côté d'Orient ; au lieu que l’orbite de Jupiter déclinoir de l’ecliprique vers le mi- di du même cote d'Orient. Quatriémement, je trouvai que la déclinaifon que les cercles des Satellites avoient du plan de l’écliptique vers le Septentrion, étroit cout aw moins aufli grande que la déclinaifon contraire de l’orbite de Jupiter vers le midi, & que la déclinaifon que ce même plan avoit de l'orbite de Jupiter étoit cout au moins double de la déclinaifon de la même orbite, à l'égard du plan de l’écliprique.. Elle paroifloit même un peu plus grande que le double ; mais j'eus beaucoup de peine à déterminer de combien ; cet excès me femblant cantôc plusgrand , tantôt plus petit ; ï DES SATELLITES DE JUPITER. 375 foir qu'il fut variable en lui-même , ou que cette variation dut être attribuée en tout ou en partie à la grande difhcul. té qu'il y avoir de la déterminer exactement. Cinquiémement , ayant trouvé la méthode de déter- miner l’endroit où l'orbite des Sarellites, qui étoit repre- fentée comme une ligne droite, coupoit l’orbite de Jupi- ter dans les orbes des Sacellites , qui étoit reprefentée en même temps comme une ellipfe , je crouvai que la ligne de cette inrerfection étoit parallele à celle qui étant tirée par le centre de la Terre, pañle à peu près par le milieu des Signes d’Aquarius & du Lion, Et parce qu’au temps des Obfervations de Galilée, & des autres que nous avons rapportées, cette interfection fembloit concourir à peu pres avec la ligne des nœuds de Jupiter , & que les cercles des Satellites fembloient être paralleles à l’écliprique ; j'entrai dans la penfée qu’il fe pourroir bien faire, qu’au temps de la découverte de ces Satellites , leur cercle eût eu la pofition décrite par Galilée , & que peu à peu cette fituation eût varié de forte, que par fucceflion de temps ces cercles fe fuflent inclinez à l’écliprique, & au plan qui lui eft parallele : & que l'incerfection de ces cercles avec l’orbire de Jupiter, qui pouvoit concourir du commencement avec l'inter- fection de cette orbite & de l’écliptique auroit pû depuis ce remps - là s’en être éloignée , à peu près comme fait l'orbite de la Lune, qui coupe quelquefois l’écliprique - dans les interfe&tions même de l’écliptique avec l’équino- xial, & quia un mouvement particulier , par lequel fes nœuds s’éloignent de cesinterfe@ions d’un mois à l’autre, {elon les anciennes découvertes ; & commeil arrive aufli à l’angle de fon inclinaifon à l’écliptique, que les Anciens fuppofoient être toujours le même, & qui néantmoins eft variable felon les découvertes de Tyco-Brahé confirmées par les Obfervations récentes, Dddi 376 HYPOTHESES XL Des Hypothefes du mouvement des nœuds des Satellites de Jupiter. Ayant trouvé par mes Obfervations les nœuds des Sa- tellites de Jupiter avec fon orbite vers le milieu d’Aqua- rius éloignez de plus de 3 ; degrez des nœuds de Jupirer felon qu’ils font dérerminez par les Obfervations moder- nes; & ayant obfervé queles différences des latitudes des Satellites, quand Jupiter étoit dans l’écliptique éroiene vifibles, mème par de petites Lunettes de trois ou quatre pieds, qui meles faifoient appercevoir , quand il m’évoie éloigné que de trois ou quatre degrez des nœuds de fes Satellites : je jugeai que fi certe diftance avoit été auffi grande au temps des Obfervations de Galilée & des au- tres, qu’au tempsdemes Obfervations, l’effer qu’elle au- roit produit dans les latitudes des Sarellites, auroit pû être fenfible par les Obfervations précédentes faites par des Lunettes qui pafloient alors pour excellentes. C’eft pourquoi ayant fuppofé que les nœuds des Satel- lites avec fon orbiteétoient fi proches des nœuds de cette orbite avec Pécliprique au remps de leur premiere décou- verte, qu’il fut difficile d’appercevoir la difference que cette diftance produifoit dans les laticudes des Satellites ; Pattribuai aux nœuds des Sarellices un mouvement felon Ja fuite des Signes d'environ un demi degré par année, pour accorder autant qu’il m’étoit poflible les Obferva- tions des autres, qui demandoient que ces nœuds fuflenc proches des nœuds de Jupiter , avec les miennes faites depuis , qui montroient que les nœuds dès Satellites étoient fort éloignez de ceux de Jupiter ; le devoir d’un Aftronome étant de trouver des hypothefes qui accor- dent les Obfervationsanciennes avec les modernes. J'ébauchai la Table du mouvement des nœuds des | DES SATELLITES DE JUPITER. 377 Satellites qui me parut propre pour cet accord des Obfer- vations , & je la donnai dans mes premieres Ephémerides de lan 1668 , afin qu’on la püt conférer avec les Obfer- yations. Depuis ce temps-là, ayant continué les Obfervations des Satellites de Jupiter avec une grande afliduité, & par- ticulierement après avoir eu l’honneur d’être appellé par ordre du Roy à l’académie Royale des Sciences, & à fon Obfervatoire Royal ; je trouvai que mes dernieres Obfer vations comparées avec les premieres, ne fouffrent poinc un mouvement des nœuds de ces Sarellires auffi vire que celui que j'avois propofé pour accorder mes Obfervations avec celles de Galilée & des autres, ni une fi grande va. riation de déclinaifon qui feroic celle qui femble réfulcer . de la comparaifon de ces Obfervations. Il n’y avoit point d'apparence que lesnœuds des Satel- lices euffent eu un mouvement fi vite depuis leur premiere découverte jufqu’au temps de mes premieres Obferva- tions, & que depuisce temps-là ce mouvement fe füt ar- rèté ou rallenti de forte que pendant 14 années cesnœuds fe fuffent toujours trouvez au même lieu à un ou deux de- grez près. Ilétoit plus vraifemblable que dans les Obfer- vations de Galilée & des autres Aftronomes faires par des Lunettes peu excellentes, quoi qu’elles fuffent alors fort eftimées, on n’avoir pas apperçû les latitudes que les Sa_ tellites devoient avoir lors que Jupiter éroit proche de fes nœuds fans latirude fenfible ; & que cela avoit donné fu- jet à Galilée & à la plufpart des autres Aftronomes de fup- pofer que les nœuds où les latitudes de Jupiter commen- cent & finiflent , fuflent les mèmes que ceux où commen- cent & finiflent les latitudes de ces Satellites; quoique, felon mes Obfervations, il dût y avoirentre lesuns & les autres une différence de 3 ç ou 36 degrez. Et comme il éroit à propos d’établir des hypothefes qui pufent repre- fenter mesObfervations, & celles que la poiterité feroir Dddi 373 H y P10: TH ETS ES avec toutes les précautions néceflaires, plütôt que les Obfervations anciennes, douteufes, & fufpeétes ; je crûs qu’il m’écoit permis de fuppofer que la firuation des nœuds de ces Sarellites avoit été à peu près la même au temps de leur premiere découverte, que pendant routle temps de _mes Obfervations, & de renoncer à ce mouvement des nœuds des Satellites, que j'avois propofé pour concilier autant qu'il écoit poflible , les Obfervations anciennes avec les miennes. Après avoir obfervé encore deux autres fois que les la- titudes des Sarellites étoienc très-fenfibles au rerour de Jupiterà l'écliprique , j'en donnai avisau Public dans le Journal des Sçavans du mois de Septembre de l'an 1676, quand Jupiter ayant quicré depuis fix mois fon nœud def. cendantalloic vers le nœud afcendant defes Satellites, où il fe devoit trouver après fix autres mois, & j'invitailes Aftronomes à obferver le renverfement apparent du fyf tême des Sarellices, qui fe devoir faire en cette occafion, les demi - cercles fuperieurs, qui depuis fix ans étoient tournez du côté du midi, devant fe tourner l’année fui. vante du côté du Septentrion: ce qui auroit dû arriver l'année précedente felon les hyporhefes des autres Af. tronomes. Ce phénomene arriva au temps que je l’avois prédit, & les nœuds des Satellites parurent par ces Obfervations & par les autres que j'ai faites depuis, entre le 13° & le 1 5° degré'des Signes d’Aquarius & du Lion ; de forte que fi nous les fappofons au 14- degré de ces Signes , toutes les déterminations que j'en ai faices par mes Obfervations de 36 années, s'accordent à un degré près à certe fuppofi- tion, quoiqu’elles s’éloignent des hyporhefes des autres Aftronomes de plus de 3 s degrez, Une difference fi grande dans les nœuds des Satellites ne paroîtra pas tout-à-faicétrange , fi l’on confidere celle quieftentreles Aftronomes de ce fiécle & ceux du fiécle | DES SATELLITES DE JUPITER. 39 - pañfé touchant les nœuds de Jupiter, qui ne fonc pas fi _ difficiles à déterminer que ceux de fes Satellites, Cerre différence qui, monte jufqu’à 23 degrez, fait connoître combien il eft difficile de déterminer , à quelquesidegrez près, les nœuds des Planetes fur les Obfervations faites par divers Aftronomes. Celles même qui font faites par un même Aftronome ne donnent point les nœuds dans le même dègré , comme Von peut voir par la recherche qui en a été faite avecbeau. coup de foin par M. Boulliaud dans fon Aftronomie Phi_ lolaïque, où ayant rapporté plufieurs Obfervations de Jupiter, qu'il avoit faites en divers temps par la Lunette S H trouve que par le rapport de trois de ces Obfervations ; le nœud boréal de Jupiter tombe au 10° degré, minutes, du Signe du Cancer. Enfuite, après avoir établi l'incli- naifon de l'orbite de Jupiter , il trouve qu'une de ces Ob- fervations montre le nœud au ro° degré, 1 minutes ; qu'une autre le montré au r5° degré, 44 minutes ; & qu'un autre enfin le montre au r sc degré du même Signe. H le fappofe pourtant au 8° degré, ÿ2 minutes 5 Ce qui s’accorde, à quelques minutes près, avec le lieu où J'ai trouvé ces nœuds par quelques -unes de mes dernieres Obfervations qui m'ont obligé dans mes dernieres Tables de m'éloigner de trois degrez des hypothefes de Kepler & de Lanfberge , que j’avois fuivies dans les premieres. - Awrefte, puifqu'il eft fi difficile de déterminer les nœuds des Planetes principales, à un degré près, il {eroit inutile d'entreprendre dé dérerminer les minutes des nœuds des Sarellites ; c’eft pourquoi il nous doit fufire d'en avoir dérerminé le degré. Car il faut rémarquer qu'un dégré de diftance entre Jupiter & les nœuds de fes: Satellites ne produic que 3 minutes de latitude fynodi- que, & que 3 minures dans le cercle du quatriéme qui eft Ie plus grand cercle que les quatre Sarellites décrivent, ne paroïlent pas à la Terre plus grands qu’une feconde 380 EL, PO TLENE SEE ce qui eft une difference exrrémement difficile à déter- miner. Dans les cercles des trois autres Satellites cette diffe- rence paroît encore plus petite à proportion de leurs dia- mérres , celui du premier cercle n’érant pas égal à la qua- triéme partie du diamétre du quatriéme. C’eft pourquoi il eft extrémement difficile de déterminer fi les quatre Sa- tellitesont les mêmesnœuds, ou filesnœuds des uns ne font pas éloignez de quelque degré des nœuds des autres. Nous avons néantmoins vü quelquefois tous les quatre Satellites fe rencontrer enfemble dans l’efpace de 15 jours, fans qu’il parût entre eux aucune latitude dans le temps de la conjonction ; maïs quand l’un fe féparoit de l’autre, le quatriéme & le troifiéme fembloient avoir un peu de latitude à l'égard des autres, dont la latitude pou- voit être tout-a-fait imperceptible , puifque la fomme de toutes les deux latitudes oppofées ne fe pouvoit diftinguer qu'avec une grande difficulté. Ainfi, autant que nous en pouvons juger par cette méthode qui nous paroît la plus évidente , lesnœuds des quatre Sarellites font enfemble, ou très-peu éloignez les uns des autres : du moins nous n’a- vons jufqu’à prefent aucun fujet de les féparer, de peur de nous éloigner de leur véritable fituation , plütôt en les féparant qu’en les fuppofant joints enfemble. Et comme par nos Obiervations faites pendant l’efpace de 3 7annéesles nœuds des Sarellites de Jupiter fe rap- portent toujours à peu près au milieu des Signes d’Aqua- rius & du Lion , ilne paroît point que ces nœuds ayent un mouvement proportionné à celui des nœuds de la Lu- ne, où le cercle de fon mouvement coupe l’écliptique ; quelque analogie qu’on trouve entre le mouvement des Satellites autour de Jupiter fur descercles tranfportez par Jupiter autour du Soleilen 1 2 années, qui eftune année de Jupiter , & le mouvement de la Lune autour de la Terre fur un cercle tranfporté autour du Soleil en une de nos - DES SATELLUTES DE JUPITER. 381 nos années. Car les nœuds de ces Satellites vüs de Jupiter ne varient point aufli évidemment d’une révolution au- tour de Jupiter à l’autre, ni d’une révolution autour du Soleil à Pautre , que varient les nœuds de la Lune vûs de la Terre, qui font 19 degrez enune année contre la fuite des Signes. Il femble que la firuation des nœuds de Jupier, de la maniere qu’elle feroit vûë de Jupiter même, ait plus de rapport à la fituation des nœuds des Planetes principales, qui font immédiatement leurs révolutions autour du So- leil ; d’où l’on doute fi ces nœuds ne fe verroient pas fixes à l'égard des Etoiles fixes, éomme felon les hypochefes de plufieurs Aftronomes anciens & modernes, quine leur donnent point d’autre mouvement, que celui qu'on ar- tribuë aux Etoiles fixes à l'égard des points des équinoxes & des Solftices ; ou s’ils n’ont point quelque mouvement particulier un peu plus lent, ou un peu plus vire que celui qu'on attribuëaux Etoiles fixes, à l'égard defquellesil ne refte aux nœuds de ces Planetes principales qu’un mou- vement prefque imperceptible, partie felon la fuite des Signes , partie contre cette fuire: ce qui eft crès - difficile à décider, parce que ce mouvement par lequel les nœuds s’éloignent des Etoiles fixes, ne produiroit qu’une diffe- rence dansles latitudes, fi petice, qu’on la pourroit aufli bien attribuer à la grande difficulté qu’il y a de la déter- miner par les Obfervations, qu’à un mouvement réel. … Commeil n’eft point évident que les nœuds des Pla- netes principales changent de fituation à l'égard desEtoi- les fixes, il n’eft pas non plus évident que la ligne des nœuds des Satellites de Jupiter change de déclinaifon à l'égard d'une ligne droite tirée par le centre du Soleil qui feroic fixe à l’égard des Etoiles fixes. Nous n'avons donc aucun fujet de fuppofer aucun mouvement fenfible de ces nœuds à l'égard de cette ligne : & comme l’on at- tribuë aux Etoiles fixes un mouvement à l'égard des points des équinoxes & des Solftices, par lequel elles s’a- Rec, de l Ac. Tom. VIII. Eee Le 382 FIL PHOATRANENS ENS vancent vers l'Orient d’un degré en 72 ans, que plufieurs Aftronomes fuppofent être commun aux nœuds des au- tres Planetes principales ; rien n'empêche de fuppofer que cette ligne qui regle la fituation desnœuds des Sarel- lites , ait la même apparence de mouvement, par lequel elle ne fe feroit avancée vers l’Orient depuis la premiere découverte des Satellites qu’un peu plus d’un degré; ce qui n’auroit produir aucun effet fenfible dans les latitudes des Sarellires, qui l’eût pû faire connoître avec aflez d’e- vidence. : Ainfi , pour établir une époque des nœuds des Satelli- tes dans l'orbite de Jupiter , qui s’accorde avec nos Ob- fervations , autant que la difficulté de la chofe le peut per- mettre, nous fuppofons qu’à la fin de ce fiécle leur nœud boréal fera au milieu du Signe d’Aquarius. RE Du mouvement apparent des nœuds des Satellites à l'égard du Soleil. Le centre de Jupiter fe trouvera donc dans la ligne des nœuds des Satellites quand il paflera par le milieu d’A- quarius, ou du Lion : & pour lors un des nœuds des Sarel- lires fera vû du Soleil dans la partie inférieure de fon cer. cle concourir avec le centre apparent de Jupiter, pen- dant que l’autre nœud fera dans la partie fupérieure ; & les cercles des Sarellites feront reprefentez au Soleil com- me une ligne droite qui paflera par le centre de Jupiter, & déclinera de fon orbite, & les points de fa plus grande déclinaifon feront alors l’un dans la digreflion orientale, Pautre dans l’occidentale. En cer étar les éclipfes des Sarellites dans l’ombre de Ju- piter feront centrales, & les éclipfes de Jupiter caufées par l’ombre de fes Sarellires feront auf centrales. Mais à mefure que Jupiter s’éloignera du milieu d’A.- quarius vers l’Orient, la ligne des nœuds des Satellites tranfportée par le mouvement de Jupiter demeurant pa- DES, S'ATELLITES DEUJUPITER. 383 rallele à celle qui pafle par le centre du Soleil , le nœud inférieur s’éloignera du centre apparent de Jupiter vers la digreffion orientale, & le fupérieur s'en éloignera vers la digrefion occidentale. Les points oppolez de la plus grande déclinaifon s’éloigneront des points des plus gran- des digreflions fur deux lignes paralléles à Porbite de Ju- piter, qui à fon égard feront comme les deux tropiques à l'égard de l’équinoxial ; ainfi le cercle de chaque Satel- lite compris entre ces deux efpeces de tropiques étant vû du Soleil , fe transformera enuneellipfe étroire , & dé- clinante de l’orbite de Jupiter , laquelle fe dilarera peu à peu, & deviendra moins oblique, jufqu’à ce que Jupiter arrive en la troifiéme année au milieu des Signes du Tau- reau. Alors les nœuds des Satellites feront dansles points des plus grandes digreflions, & les points des plus gran: des déclinaifons feront au milieu des lignes qui réprefen- tent les deux tropiques : l’ellipfe qui réprefente l’orbe du Satellite fera plus ouverte qu’elle puifle être, & fon plus long diamérre fera couché fur l'orbite de Jupiter. Les lati- tudes fynodiques qui fe prennent depuis le centre appa- rent de Jupiter jufqu’à l'orbite de chaque Satellite feront les plus grandes, & leurs éclipfes dans l'ombre de Jupirer, & celles de Jupiter caufées par l’ombre de fes Sacellites feront de moindre durée qu'aux autres années. Le qua. triéme Satellite ne s’éclipfera point ni en toute cette an- née, ni en une grande partie de l’année précedente ,& de la fuivante. Caril paroïît par les Obfervations, que quand il pañle le milieu d’Aries & de Libra dans fes conjonétions avec Jupiter, il pale au-deflus ou au - defous de fon dif- que éclairé du Soleil fans rencontrer l’ombrede Jupiter. A mefure que Jupiter s’éloignera du milieu du Taureau ou du Scorpion, les nœuds des Sarellites vûs du Soleil s’éloigneront des points des plus grandes digreffions, & fe raprocheront du centre de Jupiter ; & au contraire les points des plus grandes déclinaifons s’éloigneront du mi- lieu du difque de Jupiter fur leurs tropiques vers les points Eeeï] 3$4 My. P2G/T MHPELSTEIS des plus grandes digreffions qui s’éloigneront de l'orbite de Jupiter. C’eft pourquoi lesellipfes des Satellites fe re- trefliront de forte, que quand Jupiter approchera du mi- lieu des Jumeaux ou du Sagiraire , le quatrième Sarellire recommencera de s’éclipfer dans l’ombre de Jupiter, & d’éclipfer Jupiter par fon ombre. La durée des autresécli- pfes augmentera jufqu’a ce que Jupiter arrive au milieu d’Aquarius ou du Lion, où les nœuds des Satellites re- tournant au centre de Jupiter , leurs ellipfes fe réduironct à une ligne droite déclinante de l’orbite de Jupiter, & cette ligne pañlera par fon centre. Ainfi , le nœud afcendant des Satellites de Jupiter fera vü du Soleil aller en fix années de la conjonétion dans la partie fupérieure à la digreflion occidentale, & de cetre digreflion à la conjonttion dans la partie inferieure , pen- dant que le nœud defcendant ira de la conjonétion dans la partie inferieure à la digreflion orientale, & de là à la conjonétion dans la partie fupérieure, & en fix années chacun de ces nœuds parcourera l’autre demi-cercle, & ils feront en douze années, ou à peu près , une révolution femblable à celle que chaque Sarellite fait en chacune de fes révolutions ; mais en un fens contraire , & fur une ligne differente, qui eft l'orbite de Jupirer dans les orbes des Sa. tellites repréfentée au Soleil comme une ligne droite qui pafle toûjours par le centre de Jupirer, au lieu que la ligne des mouvemens de chaque Satellite eft repréfentée au Soleil comme une ellipfe variable d’une révolution du Sa- tellice à l’autre. X LL Du mouvement apparent des nœuds des Satellites à l'égard de la Terre. Les mêmes nœuds des Sarellices de Jupiter vüs de la Terre font aufi une révolution autour de Jupiter en une période de douze années , pendant laquelle ils vont de la conjonction dans la partie fupérieure à la digreflion occi- a Te RÉ SE ose nnnT MÉÉÉ "DES SATELLITES DE JUPITER. 385$ dentale , d’où ils reviennent vers la conjonction dans la partie inferieure & jufques à la digreflion orientale ; & de la ils rerournent à la conjonction dans la partie fupérieu- re. L'apparence de ce mouvement desnœuds des Sarelli- tes fe faic fur l’ellipfe variable qui repréfente l'orbite de Jupiter dans les orbes de fes Sarellites , laquelle fe réduit à une ligne droite quand le Soleil pafle par les nœuds de Jupiter. Les nœuds ont fur certe ligne l'inégalité de mou- vement qui répond à celle de Jupiter autour de la Terre modifiée, par les inégalitez optiques qui dépendent de la diftance entre le fiftème des Sarellites, & la Terre, quieft variable par la révolution annuelle & par la révolution périodique de Jupiter. On fçait que l'inégalité apparente de Jupiter autour dede Terre eft auf variable, qu’elle eft compofée de deux inégalitez principales, dont une dépend de l’excen- tricité de Jupiter à l'égard du Soleil ; l’autre dépend du mouvement annuel qui caufe la parallaxe annuelle qui eft variable par la variation des afpects de Jupiter au So. leil , & par celle de la proportion de la diftance apparente entre ces deux Aftres. On fçait aufli que le mélange de ces deux inégalitez dans le mouvement de Jupiter & des autres Planettes fapérieures caufe une apparence de libra- tion à l'égard des points des équinoxes, par laquelle ces Planettes font tantôt diréctes, tantôt ftationaires, & tan. tôt retrogrades. Cette libration apparente fair que la même Planette pañle trois fois en une année par les mé- mes degrez , qui font compris entre les points des deux fations. Les nœuds des Satellites vüs de la Terre auront donc fur l’ellipfe, qui repréfente l’orbite de Jupiter , un mou- vement variable annuel de direction & de retrogradation à l'égard du centre de Jupiter correfpondant à celui de Jupiter vü de la Terre à l'égard des points des équinoxes, mais en un fens contraire: & par les régles de la perfpe- dive ce mouvement paroïtra plus vice , lorfque les nœuds Eceï 386 H Y.m 0 THE SES feront près des conjonétions , que quand ils feront près des digrefhons. Et particulierement en l’année que Jupiter pañlera par les Signes d’Aquarius & du Lion , dans le femeftre de l’oppofition de Jupicer avec le Soleil , le balancement des nœuds fe fera au-deça & au-delà du centre apparent de Jupiter , avec lequel ils pourront fe joindre jufqu’à trois fois dans une même année. Si l'orbite de Jupiter , fur laquelle font les nœuds des Sarellires, fe voyoit pafler toujours par le centre de Ju- piter , ou fi la ligne des Sarellites éroit perpendiculaire à l'orbite de Jupiter, cette ligne pafleroit par le centre de Jupiter au temps même des conjonétions de leurs nœuds avec Jupiter vuës de la Terre. Mais la ligne des Satellites eft inclinée à l’orbire déJu- piter, qui étant vûë de la Térre , ne pañle par le centre de Jupiter qu’au jour que le Soleil pafle par les nœuds de Ju- iter même. Ce fera donc en cette occafion feule , que a ligne des Satellites paflera exactement par le centre de Jupiter au temps de la conjonction de leurs nœuds avec Jupiter vû de la Terre, ce qui ne fe rencontre aflez exactement que de 83 en 8 3 années. Aux autres années que Jupiter vü de la Terre retourne à un des nœuds des Satellités de Jupiter, quand le Soleil ne pafle point en même temps par un des nœuds de Jupi- cer, l'orbite de Jupiter dans lés orbes des Satellites étant alors repréfentée par une ellipfe prefqué concentrique à Jupiter, la ligne dés Satellites qui la coupe obliquement loin du centre de Jupiter, ne pañlera pas alors par le cen- tre même, mais elle y paflera quelque temps avant que Jupiterarrive aunœud de fes Satellites, où quelque temps après. Car il faudra qu'il foic éloigné de ces nœuds à uné celle diftance, que la latitude qui convient à cetre diftan: ce & à l’inclinaifon des cercles des Satellites à l'égard dé l'orbite de Jupiter , foir égale au plus petit demi-dia:, métre de l’ellipf qui repréfente l'orbite de Jupiter dans DES SATELLITES DE JUPITER 387 les orbes des Satellites. Ce demi-diamétre de l’ellipfe eft plus grand lorfque le Soleil eft plus éloigné des nœuds de upiter ,comme il l’eft à la fin de Mars & au commence. ment d'Oétobre, qu'aux autres temps de l’année, & quand Jupiter eft plus près de fon périgée que quand il en eft plus éloigné, & quand ileft plus près des oppofi- tions avec le Soleil, que des conjonétions. Ces circon- ftances font varier diverfement la diftance entre le cen- tre de Jupiter & les nœuds de fes Satellites, lorfque les cer- cles fonc repréfentez à la Terre en forme de ligne droite. Suivanc notre calcul cette diftance peut monter prefque à fepc degrez, que Jupiter ne fait qu’en plufieurs mois. XV: Des plus grandes digreÏlions des Satellites de Jupiter. Je donnai dans mes Tables de 1663 les digrefions ap- parentes des Satellites de Jupiter, de la maniere que je les avois déterminées par les Obfervarions de l’année 1665 , & j'invirai en même temps les Aftronomes à ob- ferver leur variation ; car je les avois trouvées en d’autres temps un peu differentes , & le plus fouvent un peu plus grandes. Il arrive néceflairement à ces digreflions une di. verfité apparente par la variation de la diftance de Ju- piter à la Terre, qui fair que les mêmes diftances expo- fées directement à notre vüë paroiflenc plus grandes lors que Jupiter eft plus proche, & plus petites lor{qu’il eft plus éloigné, quand nous les mefurons par minutes & fecon- des ; mais outre cette variation apparente il y en a une réelle qu’on peut appercevoir en comparant les diftances des Satellites au diamétre apparent de Jupiter, avec le- quelelles ne devroient pas changer fenfiblement de pro- portion par les diverfes diftances de Jupiter à la Terre. Mais elles peuvent changer ou à caufe de quelque excen.- tricité des cercles des Satellires à l'égard de Jupiter ,ou de quelque mouvement réel ou apparent de leur apogée, 388 H Y PiO T'MIEUSTE ou de quelque variation du diamétre de leurs cercles, femblable à celle que divers Aftronomes ont introduit dans la Lune , ou à caufe de la figure de Jupiter qui a fou- vent paru n'être pas parfaitement ronde , mais fenfible- ment ovale, dont le plus grand diamétre étoit ordinai- rement felon la ligne des digreflions des Sarellites , & quelquefois un peu oblique, quoiqu'il paroifle aufli quel- quefois rond ; foit que l’axe de la révolution de Jupiter ne coupe pas le plus grand diamétre en deux parties éga- les, le centre de fon équilibre étant peuct-être different du centre de fa figure, ou par quelques autres caufes en- core inconnuës. J'avois mefuré les digrefions des Satellices de Jupiter en diverfes manieres , premierement en les comparant au diamétre de Jupiter non feulement à l’eftime de l'œil, mais aufli par ces filets placez dans le foyer de la Lunette à l’oculaire convexe, qui font décrits dans les Ephémé- rides de Malvafia: & par les fecondes du temps que les Satellites employoient à pafler avant & après Jupiter comparées à celles que Jupiter employoit à fon paflage par le fil perpendiculaire à la ligne du mouvement jour- nalier vers l'Occident; & enfin par le temps que les Sa- tellites employent à pafler par le difque de Jupiter com- paré au temps de leurs révolutions. Et parce que le temps de ce pañlage des Sarellites eft variable à caufe de leurs latitudes , qui les empêchent de pafler coûjours par fon centre; pour éviter les difficulrez caufées de certe va- riation, je prenois le temps du paflage des Sarellites en- tre deux tangentes du difque de Jupiter perpendiculaires à la bande plus évidente qui paroît roûjours dans le dif- que de Jupiter par les bonnes Lunettes de médiocre gran- deur, & qui eft prefque exactement paralléle à la ligne des mouvemens apparens des Satellites, Ces diverfes manieres ne s’accordant pas exaétement enfemble, & la même maniere d’obferver ne donnant pas toûjours les mêmes mefures précifes, je ne AGE ans . moitie ie. à. tu dé ER DES SATELLITES DE JUPITER. 389 dans ces Tables que les demi-diamérres entiers de Jupi. ter quiencroient dans la digreflion du premier Satellite, retranchant la fraction qu'il y avoit de furplus, parce que je n’efperois pas de la pouvoir déterminer avec aflez de juftefle ; & dans les autres Satellites je gardai la pro- portion de leurs digreflions avec celle du premier, au- tant que je pus faire, ne me fervant que de demi-diamé- tres entiers. Maïs après la conftruétion de ces premieres Tables, ayant été attentif aux occafions qui fe préfen- roient de déterminer les digreflions des Satellites de Ju- piter avec plus d’évidence & de fubrilité , je me fervis de celle qui fe préfenta l'an 1671, qui écoit le retour des Satellites à leur nœud boréal, lorfque dans les conjonc- tions avec Jupiter ils pafloient par le centre de fon dif. que. Alors je dérerminai plus facilement le remps que les Sarellires employoient à*parcourir le diamérre de Ju- piter dans les conjonctions, avec plus d’évidence que quand je mefurois le cemps qu’ils employoient à pañler entre les tangentes perpendiculaires à la bande principa- le, qui ne fonc pas fi fenfibles que les bords de Jupiter, qui terminent le diamétre parcouru par les Saellites. Je déterminai donc en cette occafion La digreflion du premier Satellire de cinq demi-diamé- tres de Jupiter, & + La digreflion du fecond Satellite de 9 La digreflion du troifiéme Satellite de 14 La digreflion du quatriéme Satellite de 25 . J'ai trouvé néanmoins dans la fuite que ces mefures font encore fujettes à des changemens , qui en certains temps varient fenfiblement la durée des Eclipfes. X V. . ? Q] me La] re Des moyens mouvemens des Satellites de Tupiter. J'avois déterminé les moyens mouvemens des Sarel- lites de Jupiter par la comparaifon de mes Obfervations Rec, de l Ac. Tom.V' III. FFE 390 H y ro T'HVE SENS avec les plus anciennes que j'avois p avoir, qui font celles que Galilée fit l'an 1610 immédiatement après la premiere découverte de ces Sarellices, efperant que le plus grand intervalle de temps auroit fervi à les diftin- guer plus exactement. Mais j'ai depuis été obligé de les déterminer par mes feules Obfervations de 40 années, ne m'ayant pas été poflible de les accorder avec celles de Galilée comme j'aurois fouhaité , à la réferve de celles du quatriéme , qui eft le feul que Galilée connut du com- mencement parmi les autres à fes plus grandes digref- fions. Surquoi ayant donné depuis peu des éclaircifle- mens au P. Richaud Mifionnaire à la Chine, qui ont été publiez par le P. Goüye,& ayant mis ces moyens mounve- mens dansles Tables, fuivant mes dernieres corrections, je ne m’étendrai pas davantage. J'ajoûterai feulement, que par les mêmes caufes j'ai été obligé de fixer les nœuds des Satellites parmi les Etoiles fixes, & de m’éloigner de Kepler & de Lanfberge dans les nœuds de Jupiter que j'avois fuivis dans mes premieres Tables, & de me rap- procher de Longomontanus , de M. Bulliau & du P. Ric. cioli, qui les donnent plus avancez de plufieurs degrez, X. VrE Des inégalitex du mouvement des Satellites de Jupiter. Quant aux inégalitez des mouvemens des Satellites de Jupiter, j'avois trouvé avec aflez d’évidence queleurs retours à l'ombre de Jupiter ne fe font pas en temps pref= que égaux : ainfi que Galilée, Marius, Hodierna & Eri- gone avoient fuppofé , mais qu'ils ont des inégalirez, dont la plus confidérable eft celle qui dépend de l’excen- tricité de Jupiter à l’égard du Soleil, qui montant jufqu’à cinq degrez & demi; & étant tantôt additive, tantôt fubftraë@ive , fait une variation, qui dans les Eclipfes du premier Satellite monte à une heure & demie, dans le quatriéme à 12 ou 13 heures, & dans les autres à pro- 4 DES SATELEITES DE JUPITER. 301 portion, Cette inégalité eft évitée dans la méthode que je donnai de calculer le mouvement apparent des Satelli- res, & leurs éclipfes. Je ne parlai point dans mes premieres Tables de l’équa- tion aftronomique du temps, dans laquelle les Aftrono- mes modernes ne s’accordant pas, je laïflai à chacun la liberté de faire expérience de fa propre méthode, parce que je n’en trouvois aucune qui étant employée , ne Jaifârencore d’autres inégalitez dans les retours des Sael- lies à l'ombre de Jupiter. Mais dans ces nouvelles Ta- bles je me fuis fervi de l'équation aftronomique , qui fup- pofe les révolutions du premier mobile égales, & qui confifte dans la différence qui eft entre l’afcenfion droite du Soleil , & fon moyen mouvement. ‘ Après cette équation il refte encore d’autres inéga- litez dans les mouvemens des Satellites de Jupiter qui font differentes en chacun d’eux. Dans la conftruction de mes premieres Tables le mouvement du quatriéme Sa- tellite me parut plus égal, que celui de tous les autres, & le premier Satellite me parut approcher de l'égalité du quatriéme. Je remarquai que dans le fecond & le troifié- me il y avoit des inégalitez plus confidérables, & j'avotai que dans les Ephémérides je m’étois fervi de certaines équations empiriques, qui m’étoient connuës par les Ob- fervations, fans que jen eufle encore pü découvrir les caufes. Monfieur Romer expliqua très-ingénieufement une de ces inégalitez qu’il avoit obfervées pendant quel- ques années dans le premier Sarellire , par le mouvement fucceffif de la lumiere, qui demande plus de temps à venir de Jupiter à la Terre lorfqu’il en eft plus éloigné, que quand il en eft plus près; mais il n’examina pas fi cet hy- pothéfe s’accommodoit aux autres Satellites qui deman- deroient la même inégalité de remps. Il m'eft arrivé fou. vent, qu'ayant établi les époques des Sarellites dans les oppofitions avec le Soleil, où les inégalicez fynodiques doivent cefler , & les ayant comparées enfemble poux 392 Fey 20 TETE) SEINS avoir le moyen mouvement, lorfque je calculois fur ces époques & fur ce moyen mouvement les Eclipfes arrivées près de l’une & de l’autre quadrature de Jupiter avec le Soleil , le moyen mouvement calculé aux remps de ces quadratures s’eit trouvé differer d’un degré entier, ou un peu plus , du vrai mouvement trouvé par les Obferva- tions immediates ; de forte que les Satellices dans les qua- dratures avoient environ un degré d’équation fubftraétive à l'égard du mouvement érabli dans les oppofitions, d’où l'on pouvoir inferer que cette équation feroit doublée dans les conjonétions. J'ai auffi obfervé quelquefois, que quand Jupiter par- court le Signe du Lion, où eft le nœud auftral de fes Sa- tellires, ils avoient une inégalité fubftractive tant dans l’oppofition avec le Soleil que dans les quadratures: & que quand Jupiter parcouroit le Signe d’Aquarius où eft le nœud boréal de ces Sarellires , ils avoientuneinégalité additive, qui montoit prefqu’à un degré : mais cela n’é- tant pas arrivé de même en toutes les révolutions de douze années, dont il ne s’eft pas encore pû obferver un grand nombre, il fuffit de l'indiquer préfentement, afin qu'on y prenne garde au rerour de Jupiter à ces deux Signes du Zodiaque. Après avoir remarqué à la fin des préceptes de mespre- mieres Tables , que l’inclinaifon des cercles des Sarellires de Jupiter à fon orbite, étoit un peu plus grande que le double de l’inclinaifon de certe orbite à l’écliptique, j'ai trouvé que cer excès n’eft pas toûjours le même dans une révolution de douze années, mais qu'il eft le plus fouvent de quinze minutes. C’eft pourquoi j’ai enfin éta- bli cette inclinaifon des Sarellites à l’orbire de Jupiter de 2 degrez & $ 5 minutes, pour repréfenter avec le plus de juftefle la plüpart des Eclipfes de ces Satellites. TABULÆ LA BU: E Æ MOTUUM PRIMI SATELLITIS VOL: T S Rec. del Ac. Tom.V' III. Ggyg MU TE AATA #1 NA, \ ‘ L t ; : M - Ê | ‘ 1€ a Pr À: Lu )| : pe Ca. —. | 395 : TABULA MEDIORVM MOTUTVM primi Satellitis Fovis in annis 100. Anni. | S. G. ’ “ | Anni.| S. G. ’ " | Anni.| S. G.‘ " |Annil S. G.'" 1| 3. 23/2038 34 1LÉE D) 371% 65| 6 17 4ÿ 15 97] 1 20 53 21 2l 7 1697 6 34] Z 26 4 22 66|10 5 13 38 98| $ 14 21 54 3|11 10 25 39 35| 6 19 33 55 67|/ 128 42 7| 999 7 so 27 B 4| 92723 32|B 36| 5 6 31 48|B 68| o 15 40 41B 100! 7 24 48 20 HT 5 52 40 377 MON OUT 69| 4 9 8 37|C1od 1 r 19 20 6| 5 14 20 38 38| © 23 28 50 70) 8: 237 lo Anno 1724.Cor.|. 7| 9 7"4Ag'II 39| 4 16 57 13 71h17 26 $ 43|C 1co! 1 1 18 30 B, 8|72447 4ÏB 40! 3 3 $5 20 7210 13 3 36 911 18 15 37 41] 6 27 23 53 73[ 2 632 9 10| 3 II 44 10 42|I10 20 $2 26 74 6 O Oo 42 TIME 012 44 AP MID e2 | 0 751 9 23 29 15 PUR 27 T0 210 ANT I 19 521 , 761 6 1027 |o 90539. 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RS O &NJ be Januarius. | Februarius. | Martius. GC ls der 6 23 29 20] 1 1 38 49/10 29 20 18 1 16 $8 40] 7 25 8 1c] ç$ 22 49 38 8 10. 28 0022 18 37:20| 06 618050 3 3 $7 20] 9 12 6 50) 7 9 48 18 JA 2 A0 géo 2 NBMT7L3% 4 20 $6 1I|10 29 $ 40| 8 26 46 59 LIL A 2 TI S 22034302 O NT CET 6 7 $4 41] O 16 4 20|10 13 45 39 [_-1.24- 11-7 -933 40] $- 7 14 59 DAS 22 ‘3 24 SOÏbor 64 re 2,1 8,22) AINSI 268 2LAI2INE; 24 T2 039 AS EN 2084 E 8 ANT 7 421 4, 3 fe A BAMOL ES, 35e, RU 22% 10.285042 er SONG IE Are 22 20} fo Col29is/1r oi Per re OMS 40 221612558054 42m MON2Z 71 DAS, ALP. 17, 282 73] LT e 91 42 2 , 2 48 1208 20 57 34l. 6: 849 AT RE A TON TOR OR TN OS EE TE TS: 3 70 245; Aprilis. 397 TABULA MEDIORUM MOTUUM primi Satellitis Jovis in diebus annis. Maius. : ——— Sa Ga” Junius. S. G. ! ri II ,0/19/2$ ÿ 23 48 54 O 17 18 4 7 19 47 2j 2 4 16 $4 8 27 46 5 3 2I I$ 25 10 14 44 45 L 18}44'es O I 43 2j 1 en 6 2$ 12 45 18 42 $ I24IJ1428 5 41 48 29 10 8 \9 Vo O0 4 U Ÿ mm BR LS] & + RAA a VW b à % SD NJ O | 1 mm R LR b % Oo oO a 4 22 $4 I4 Li: 1623 34 6 9 $2 54 L ÿ3122 d4 7 26 SI 35 Z 20 20 $$ 9 13 $O 15 4 E7IES) 65 II O 48 $ÿ $ 24 18 15 DATA. 37 7 arla7 2 CN 2 4 46 18 8 28 13 38 3 21 44 58 10 15 14 18 5 8 43 38 0 02115 58 6 25 42 18 1 19 II 38 S 12141 42 2 #6 IQU22 a —— 2 — 9 29 39 42 Auguftus. SG 4143) 9 ;7 II 16 38 27 6 104,7 $7 1 »3132 47 7:27 4 61 27 2Z 20 F2 9 14 5 8 29 so 10 If 29 10 5 8 58 30 8 125$ $o 3 6 25 10 PLIS 4 39 redi23.10 [I 16 $3 10 6 10 EE 7 27 20 14 7 22 SI 21 Le) 19 2 9 4 7149 3 TA BU L'AWM'E DAT a — 98 ORTVM MOTUUM primi Satellitis Jovis in diebus anni. September. ———— ————— he EE ÊT PI RP 75 S 24 48 $5 6 18 17 15 7 11 46 35 2 95 SDS 8 28 722 10 1$ a) 35 5j 15 36 October. Si € Méta 58 44 28 4 S7 24 26 44 56 4 2$ 25 S4 45 24 S$ 53 25 November. —— RC 1° Am Pb œ vw bb] © | MO n Oo 20 2$ 40 December. — Ses 7 — 4 8 48 23 LI: 12 M7044 NULS 470083 | O 19 16 24 7 12 4$ 43 2, ONE 8 29 44 24| 3 3 12 44 10 16 43 4 S Ld'r20 76 ———© — —_— 399 TABULA MEDIORUM MOTUUM primi Satellitis Jovis in horis & minutis. O 9 O0 © O | O [e O [e) O œ [NN NON) an ww An a co co ai LL EN A b [e) ei EN 400. TABULA ÆQUATIONIS PRIMI SATELLITIS JOVIS. | Signa diflantise Jovis à Sole. | TABULA 494, T'ABU ZA *DISTANTIÆ PRIMI À %. in __—— Jovis. o] 6. 7 Ta E SémidkælMin Semidiam. | Semidiam. Min. ie ee | air sol 4 54 62 js | 4 57 12 3 015 18 | 3 ss 24 | 3 10! $ 39 [3 15 | 5 35 | 3 201$ 41 |3 2415 1; 47 | 3 29 | $ I$. 53 | 3 34 | 5 17 59 | 3 38 15 19 S | 3 43 15 21 11 | 3 4715 23: 16 | 3 s115 &50 | 22 | 3 s6 |s 27. 28 | 4 o|5ÿ 28 34 | 4 als 30! | 39 | 4 815 31 45 | 4 12 | $ 33 $1 |] 4 16 1 ÿ 34 56 | 4 20|5$ 35 2 | 4 24 | $ 36. 714 2815 37 .. 13/[4 3115 37 18 |4 35 | 5 38 23 | 4 3815 3° | 29)| 4 CRE 3° | 3414 4515 40 | 39 |4 43 15 40 las | 4 sa | S |! 40 | STT* SAS: | 40 11!| 4 10 | 3 9 Rec. de l'Ac. Tom. VIII. Hhh | 40% si in TABULALATITUDINIS; ET DIMIDIÆ declinationis. Dift| Latitudo. | Dig. |[Dift| Latitudo. [if aa. | Là G. 7 [1 Lu th ( 2 LT o 40 t sd | ‘ €: ao 39 o I I JO o 37 o - à 149 0 36 : RE CRE : 4 red 9, 33 BL 5 “RAA. 993 I Lis ÿ O 31 o L 8 I ÿ O 29 £ Nanou | US. o 28 I a RL o 26 L s RE 0 25 I D Lou O . 24 : © o s9 [o 22 I « ) OST Q , 41 I D rod Oo 18 £ 4 o 56 © 16 L r' o ‘54 0 15 [ te mc Ko) 53 O 14 [ à o s2 O . 12 I I O5 OLA I I o :$o 0 10 [ 0, 18 I O 49 I ESPN o 43 (e) 6 I [ 0 46 o 16 IL : 945 9.25 I F di O7 #4 Q 3 I ; Oo 42 6-10 1 Fe = ne - ES TRR Ven Lés Tr TABULZA TEMPORIS RESPONDENTIS gradibus St medie primi Satelitis Fovis ab cer medio. U tte Û 16 [e) 46 32 16 404 A CORRECTIO juxta mentém D. Cassini T'ABULA Revolutionum primi Satellitis in annis 100. Correëtiones anni 1698, D. Caffini, optimè reprefentant 600 Obfervationes | Eclipfum primi Satellitis Jovis,, habitæabanno 1669 Parifiisufque ad an- num currentem 1722, in quo anno 1722 comparatio Obfervationum cum hypothefñbus inftitutaeft à me. . Aani E ‘x | 5140 4): 207 2.0 22! #5132 |:.418 3 © !13 34 10 619 4 © 2} 43 4| 826 s o:!r1)r4 |[532| 103} 6. 071 ge, 0 PT23R 7 1 10 46 411445 B 8 o s7 1651 1858 2064 2270 29 235 441 648 854 1061 1267 1473 1680 O J3 49 36 | 1886 224 QI A MEL: 002 1 a 12, VAT IS 2% Ja NAT 42,27 39 © 4 58 40 LC 13099 3200 NO O vw A EN + D An (0 ww | J OR © #0%$- TABUZA REV OZUTIONUM primi Satelitis Jovis intannis 100. Anni elapfi. Dies, Horæ.’ "|Num.| N. 34 « due -30 12 | ILE 49: "SET TZ AT AO ler 30° 35 O- 'Î16, - 53: @:| 2347 11. BRUT | (3270 86 |218: 15 44 48 | 292 | 198. M9 So ET 6 T6 Pl 498 | T7. 39 I I4 36 20 705$ 160. Bæ& o 4 47 40 | 911 4 Sir 13 ‘27 44 [xit8 4APII, 13 59 L2 RU324 43 O 17 50 40 | 1530 B44 1 2 30 44] 1737 45 O 16 42 12 | 1943 46 o 6 5$3 40 | 2149 47 1 1$ 34 012356 B 48 O $ 45 12 114 Qu 09 6: LOC 1 à 321 196. 1 4 36 44] 527 |177. 2 SLR OU ETS MST 2 If 733 157. 8 I 3 28 16 | 940 139. S$ 53 © 17 39 44 | 1146 120. 1 _$4 © 7 51 12 | 1352 100. 7 $5 I 16 16 | 1559 2220 [e) 1765 612. 9 44- 25° $- 212e b Aou [UN min | | | 406 | : TABULA REVOLUTIONUM PRIMI SATELLITIS Fovis in annis 100. “Refiduum Tabulæ præcedentis. Ann! Anni elapfi. Di. Hor.'" N. IT. | elapf. Di. Hor.' "|N.L IN. IL. 65 I 16 20 20 117. 9 | 13415 97 0 x 41 52 | 434/18$. 6/200 66 1 6 31 48 98. 5 | 13621 98 1 10 21 56 | 641/166. 6|202 67 9 20 43 13 79« 1 | 13827 99.1 0.33 24 | 847|147: 21204 B 68 1 5 23 20 60, 8.1 14034 |B 100 1 10 13 28 |10$4|128. 8|206 41. 4 | 14240 [C 100 o 14 44 52 |1053|127. 8]206 22. 6 | 14446 . 3- 6 | 14653 , 6 | 14859 Epochæ. 77 O0 20 32120 78 Oo 10 43 48 79 o 10 Fÿli6 B 1600 o 10 28 40] 8101208. o C 1700 o 14 44 52|1863|110. 4 C1800 1 15 58 4l 468] 12. 8 16717 16923 17129 17336 SI I 18 IS 24 82 1 C8 26!.ç2 83 © 22 38-20 B'84 127 1824 Correétiones anni 1723. Epochæ. 21 29/52 41 20 B 1600 o 10 27 40] 810/208. 6 C1700 1 1 12 3211863 l110. 4 93 © 22 217 24 94 O 12 38 $2 95 © 2 $0 20 F 96 O II 30 24 SA 407 TABUZLA REVOLUTIONUM PRIMI SATELLITIS Jovis in anno. LATE | < - Januarius, 5 Februarius. F5: L. . B | MIT CE DH. ! Âd. # d'a" | 6 o 0. © 1 18 28 36 1 1. 1 à SUEZ S7 12 2 Dir e $ 725 43 3 | 3-2 7 154 24 4 4 2 14 8 20:23 0 S Pa ÿ. 10 14 SI 36 6 3 £ 12, | ‘9f 20 12 7 15 17 14 3 48 48 8 * 4 18 15 22 17 24 | 9 4 20 17 16 46 0 10 $ ; 19.11 14 36 | 11 : Martius. 21 5-43 12 | 12 5 23 O11 48 | 13 A 1 4 12 24 Dr | 24 18 40 24 | 14 . 6 PAAd SE 13 126 13 9 o! 15 | 15.6 . 11 25 1 28, 7 37 36 16 | 16. 6 c 27 301,2 6112 17 | 17. 6 28 131 20 34 48 13 | 18. 6 : - 30 &A 1} . Februarius. | 8 42 | 43: 2] 32 0110 34 48 18. 7 LUE BPRNSS - 3? | O1" 3 24 19° 7 ï 32 32) © Sont 2 LA 22 0 36 21: 8 Foi ; 32 ° 29 12 22. 8] S$ c . 33 8 1,2 34 57 4 23° ti 26 24 S 2 c Ag 27 17 21 24] 2 34 ‘s5l0 2$° 9 JE 29,11 $0 © - 3% 1 31! 6:18 36| ; 34 | 408 TABUVULA REVOLUTIONUM PRIMIZ SATELLITIS Jovis in anno. a à Maius. h CI ù Ad. D. H. 2; 14 12.13. 36 2 d 1614 6742} 12 4. 2 34 18 1 10 48 2] 57 | [ro 19 30 24 2 [95 PIÉMAL AS À 321 7 2| 29 23 à 36 36 $8. 2 2$1; 3ù 5112 2 2% | avr 33 48 28 > 2816012124 61. 4 SONO 310 0 1 70° 1} 12 75% clir 118 21 45 36 712. © 20 16 14 12 73. ol ? 22 10 42 48 56. 29 12 37 12 T El EU | | 409 TABULA REVOLUTIONUM PRIMI SATELLITIS Jovis in anno. Julius Be. Auguftus. D H. 4 ! © 1 7 $ 48 3 1 3424 4 29,3 © 6 14 31 36 8 9 o12 |1o 3 28 48 II 21 57 24 13 13 16 26,0 26 22 21 6 # 28 16 6 I$ 10 S4 3 10 49 3 17 15022. Ta 3 30 II 18 12 18 23 $1 48 20 I8 20 24 22 12 49 0 24 7 17 36 26 I 46:12 3 36 12 18 32 12 14 13 oO 48 September. Z Œ 5 à 128 129 130 131 *z ‘tunN © = Z*onene A b b à CE OS 410 | TABUVLA REVOLUTIONUM PRIMI SATELLITIS -Jovis in anno. x Z |É Z | < O&tober. 8 | 2 | |November. | 5 |‘ 11. FE ie Lee [5 SES # # À 153. 8 16 8 16 36| 181 |18o. 1 154 8 Li 18 2 45 12| 182 |18r. 2 a 155. 8 La 19 21 13 48| 183 |182. 2 ne 156: 8| 7, | |27 15 42 24 184 |183. 2 157. 8| À 23 10 11 o| 18$ |184. 2| 30 57 :8 158. 8| ,6 | [25 4 39 36| 186 |r185. 3 5 159. 8| ,3 | [26 23 8 12 187 |186. 3 2 160. 8| ,1 | |28 1736 48] 188 |r87. 3! 3 161: 8 0 | 13° 12 $ 24 189 |188. 3| 38 162. 8 RG CCSN PO GAP AE SE rs a — 19 4 165 |163. 8] > December. 166 |164 8| 6 167 |165. 8] 4 oO 12 $ 24| 189 |188. 3 40 168 |166. 9 Z 6.34 0o| 190 |189. 4) 41 169 |167. 9| TI 4 I 2 36| 191 |190. 4 47 9 5 19 3r 12] 192 |r91. 4 L 170 |168. 9 7 13 59 48| 193 [192. 5] 47 171 |r69. 9 — ——| 43 9 8 28 24| 194 |193. 5 49 I 257 of 19$ [194 5| & 12 21 2$ 36| 196 |195- 6 SI 14 15 $4 12] 197 |196. 6 16 10 22 48] 198 [r97. 6] 52 59 2 13 4 $1 24| 199 |198. 8 1 19 23 20 o| 200 |199. 8 3 21 17 48 36| 201 |200. 9 54 23 12 17 12 202 |2o1. 9] 54 25 6 45 48] 203 |203. o| 54 FOR pra run era re he [27 1 14 24] 204 |204- 0| &, 28 19 43 o| 205$ |20$. 0 52 30 14 11 36| 206 |266. © 5 datée cé PTE na. x TABVULA MEDII MOTUS FOVIS ab Apogeo in revolutionibus primi Satelis. [Revol} S. G. $ 10 >) 20 25 900000 O \o ES ER games " Fe £ 4 N rss | 4 16 | 2 2I 10 2 17 | 2 30 o 2 18 | 2 38 49 3 19 | 2 47 39 3 20 | 2 56 28 3 2El-3. 5178 3 22 | 3 14 7 3 23 | 3 22 56 3 24 | 3 31 45 4 -2$ | 3 40 35 4 26 | 3 49 24 4 27 | 3 58 14 4 28 |4 7 3 4 29 | 4 15 52 4 30 | 4 24 42 ÿ 7 M A AE 5 s- 32 | 4 42 21 ÿ 33 | 4 SI II 5 34° | $? 9-0 ÿ 5 6- 12 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunétionum primi Satellitis Jovis. Num, 1. Æquat, | Num. 2, ! Ad" | Sub. Num, 2, Sub. où .d\Ro © |3 o 6 o !3 [e) 13 [e) 3 O 19 Où 13 0 2$ 0 3 00000 00000 + +++ nnmmn|oo0coo 00000 DA Di ei De mi 00000 [sr++s 00000 9.9 9 9:84 CA OA OA OA OA ÉRERES 00000 00000 NAN AE Vs Us Us Us | ww D D Bb 00000 NRA . 413 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunétionum primi Satellitis Jovis. Num.1] Æquat. | Num. 2, » Ad" Sub. 102 103 104 105$ 106 Le] O I I I I I I I I 00000 00 0 00 00 00 | oc 090% | INININI NI [ss ass 00000 900000 00000 \9 \Ÿÿ 9 L ’ 00/0052" er *__\Ÿ KW W iINum.i 414 Lot AR TABULA PRIM Æ ÆQUATIONIS CORRECTÆ- Conjunétionum primi Satellitis Jovis. nana 6 6 6 6 6 7 7 A #4 7 7 7 2253 2252 22$1 Sy 415 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunttionum primi Satellitis Jovis. Num. 1. [Num 1.1 Æquat. ‘Ad" ‘204121 -$ (2e) S T V © | oc 00 00 00 00 + - Et Di en bed Z 8 PB b b bb b ei bd bei be be 214 R2I 57 9 24 58| 2 215 |22 2 9 25 3| 2 216 |22 9 9 25 8|2 217 |22 17 9 2$ 13|2 218 |22 23 9 2$ La] 2 219 |22 28 9 25 © 23| 2 20 122 33 ‘9 25 : 27/2 AE) 9 2$ 2 32k 2 222 |22 4S 9 25 36| 2 223 |22 49 (°) 2$ A4I|2 1224 |22 ‘54 12251123 < © - 226 |23 $ 227 |23 10 2281123 “If D = A NJ b b b b b [00000 P LAN w Le] bREELEERR Vi Ji Su 6 8 EEE 8 234 |23 4512 0 26 38 23$ 123 $OIZ Oo 26 - 43 11° 236 123 55512 1 | 2212 26 : 49| (PR 237 [24 ‘ Oftz 17 | 22711 26 : $4 If 238 24 O$l2 1 | 2210 26 $8| Sub, | Ad Num. Sub. 416 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunftionum primi Satelitis Jovis. Æquat. "Ad." Æquat. | Num. 2. Num, 1. Ad." Num. 1; ÿ ÿ 5 $ $ 3 6 3 6 4 6 4 6 4 6 4 6 4 6 4 6 4 6 4 6 4 2" 6 4 2z 6 4 21 :6 4 2 6 4 2 6 2 6 213 4 7 2 4 7 2Z S$ v.3 2,18 7 | brbEb vrebeb eee) te ANA mn A NNNININ TT INNNn TABVLA 417 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunétionum primi Satellitis Jovis. Num.14 Æquat. | Num, 2, Sub. Sub. 4612: 7 2, 9 sOM2t 7 2 9 54102 7 2z 9 SONzr 7 EE: J 22 7 2Zz 9 O O \o \ Lo ©0 00 GO QC 00 © ©0 OO CO 09 J Us LU Us Une | LU D pb b bb D b 00 00 O9 CO 0 PLEREDRE 00000 US US US Lu LU Î 5 ve us 0 vs OMOTONOMO | 0 v ©0 O0 00 \ révsvbrfreree © D \o \o Lo JS JS US JS JS Ws WW Rec. de l' Ac. Tom. 7 IIT, KkK A18 TABVLA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunétionum primi Satellitis Fovis. Num. 14 Æquat. | Num, 2. Num, 2, Num,11 Æquat. ! Ad" | Sub. t Ad INSub: 3ÿ $4 442137 20) 3 2 5 57 443 |37 22] 3 2 36 q AIDE 25103: 2 36 3 445 137 27] 3 2 36 6 446 ui JS JS NN US Lu JS VU LU LU Un b b b b b JS Js NS Un Un À se us ve vs ue peus Rennes bb bb b | Pb E mm [ns fu S D D JD JS JS JS LU SN US UJ ny ss % ID: re Rai * A A TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ | Conjunétionum primi Satellitis Fois. Æquat. | Num.2.| ! Ad" | Sub. Num. 1. 476 138 35/3 3 477 138 371] 3 3 473 138 39] 3 3 479 138 4113 3 430 138 4313 3 | Us [ee] & Le») JS L) LU) y y LCR TAN CRU] [seu ie se veus us Y \o = \o Vs Us SRRRE HR [rss ES 20 TABUVULAPRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunitionum primi Satellitis Tovis. Nume1: Æquat. ÿ44 49 & 19 $45 |10 10 546 |40 711 ÿ47 140. 11 s48 |40 72 D HN SD So Lo Vo JD Lo Lo y JS Vs 59 nu SN D SJ SJ Us SJ DEEP) RIT = F7 421 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunéfionum primi Satellitis Fovis. : Num.1.| Æquat: 612 613 614 615 616 627 6238 629 630 631 ! Ad 40 40 (11 Num, 2. [Num.r.| Æquat. | Num, 2. Sub: Sub. SA) 3 4 Dre $ 3 4 DE 5 3 4 Re ÿ 3 4 ES 3 4 F3 5 3 À AE ÿ 3 4 51e: 3 3 4 DES 3 4 À $ 4 FX S$ 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 4 3 3 41 3 +e+s+s|sres ENS ENS SES 3 4 3° 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 2 4 3 4 4 3 4 4 3 4 4 3 4 4 3 4 4 4 Ad: #1 422 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunitionum primi Satelitis Fovis. Num.2, Sub. 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3 4 3443 3403 CAE 3x3 LATE) SE FRE: 5} MS) 3 3 | 1748 3 3 | 1747 3 3 | 1746 3 3 | 1745 3 | 1744 3 3 | 1743 3 3 | 1742 3: 3111741 3 3 | 1740 Du 30017 319 3 3 | 1738 300737 34-341 036 32° 30 173$ 3 3 17234 Ad. [Num b N S S Le Us Uy Us Lu Un 20 3003 TXIS 03 171 3 3 LRI278 13 14) 197138 11] 3 3 343103 A3? 53 #1 13723 LAN ARE s|43%12 SA|132 2 571 3 2 SR H"4 2 SR I2 SE: 2 4913 2 47| 3 2 4513 2 4313 2 42] 43% 2 322 37] 1322 3 F1 BonZ 32] 45% V2 3@ 47 2 24] 43%, :2 2 Al 174 22 241 F2 in 12 2/2 8 ir Sub n 423 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunttionum primi Satellitis Tovis. Num, 1} Æquat. | Num. 2. Num. 1.[rÆquat. | Num, 2. panel eee \ 424 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunétionum primi Satelitis Jovis. .14 Æquat. | Num.2. Num, 1. pr Num, 2, 34 10! 2 9.| 1632 34 6162 0 90NL651 34 312 9 |u41630 34 ONE, 191629 331 SEULE LOU É28 33 5312 9 | 1627 33: $ol2 911626 33 46| 2z 9 | 1625 33 4312 9 | 1624 33 40 2 9 | 1623 731 35102: 9NIMI622 33232112, 4948621 33 29] 2 9 | 1620 331 251% : 9NI1629 331, 21112; .9(MI6R8 332. 19 |L2) ONG Z 33: 142: 9\|MI616 33 I1| 2 9 |l161$ 33 S |: ON |TGTA 33 AIR2T 2 SNIRET 612 33: 042 : SAkITEEz DE 16 22. 7 Z « SARILERE 2 6 2290058 122 SEINTONO 2. 6 32: Sp |N2Z :S)hméda 24 26 2 46| 2 8 | 1608 22 «6 32.3 A2 2 1 81607 JE 32, 3912.18 2ré0é 20 6 72236 (2: : 8160 2 16 32903312: 9 | 604 24 10 2292 291b2 8 Nréoz 22-16 22; 261122 8:| 1602 2%. 6 22; 22 |F25N8" LEGO 2-6 32. 1912 8, r600 2 6 32 16/12 8 | 1659 ME 32. 12/12 BshtGse 24.6 Sub. |. Ad. INum.r Ad. TABULA re 425$ TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunétionum primi Satellitis Jovis. .1J Æquat. | Num. 2, ! Ad" | Sub. b b b b AA SA EN ON * b N S% AE bbPRRbPE Us BR Rp 2:49 L7pt A7E 2515 2 ÿ 27e I2D 205,3 2:49 27 + HZ 43 DIRE: oh 2,5 3 DRE) 26NPSS N2 023 : 3 = 3 2 3 4 3 z 3 ÿ 213 ÿ 26513 $ 243 S DAC) $ 2 2) EPA 22 2} :4 DE 2 4 2 21054 D, 2:14 218.2 D D D D & HER PRRRHRR Rec. de l'Arc. Tom. VIII. LIl 416 TABUVLA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunétionum primi Satellitis Jovis. 9 9 9 9 9 9 9 9 2 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 7 7 7: 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 d. EC A [er 3 | e ET TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjuntfionum primi Satellitis Fovis. La a La OA LA una fu aanfannaaa NNMmAN . | | D bed 04 het © bed DBhnnm RREHR I I I I I 429 | | TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECTÆ Conjunéfionum primi Satellitis Jovis. Nam. 1.| Æquat, .| Æquat. [Num, 2. ! Ad" ! Ad” | Sub. 1088 |13 1: 9 5910 1089 |t3 9 5$4 1090 |13 24, (49 1091 12 S$$ 9 42 1092 |12 So 20037 1093 [12 44 9 31|0 1094 [12 39 .9 3610 109$ |12 33 9, FAO O 1096 |12 28 9 1410 1097 |12 23 Par ITO YNININININN ce 00 ce | co 00 00 00 © | co 00 0 cn \9 1098 12 17 o 9 1! 0 1099 12 11 Oo 8 156,0 1100 |r2 (o) 8 solo IIOI |12 o 8 44|0 LOU IRET ESS e) 8 39|0 110$ ET 447 o 8 33|0 1104 |1r 42 (e) 8 (2710 1105 11 36 o) 8 22|0 1106 II 31 o 8 16|0 NIO7 TE (e 8 ro|o 1108 |1I 20 o $ 0 klto y 1109 |t1 14 () 7. spl 1110 rt (e) 7ANF2)| "O7 ILI1 rx 9 7 1 47N Nr HN? (| TONSS 9 7 IPAD| TON PEN CEE 9 ZNNSANONNE 114 10 47 9 ZNPLE |" 9), 16 IT1$ ro 4 9 APT QUE 1116 |1o 36 9 7IN17|/O), 16 1117 |10 29 9 7 \ T2 |RON 16 (118 Î10 « 23 9 TA 6[ o 6 1K19 ro 17 9 6 $910 6 | 129$ 1120 ro 11 9. 6 1 sal o .{6!| 1294 vr2r ro 9 6 4$8|0o 6 | 129; 1122 [19 (a) 6 [42l'o 46 1:02 Sub. Sab. | Ad. INum.r + .__ 419 TABULA PRIMÆ ÆQUATIONIS CORRECT Æ Conjunitionum primi Satellitis Fovis. Num.1.| Æquat. | Num. 2. ‘Ad'" | Sub. 1156 | 6 420 6. 11571 6 3510 6 1158 | 6 300 6 115916 250 5 11606 1910 5 Lac 1161 | 6 1310 5 1162 | 6 7|o 5 1163 | 6 110 5 1164 | 5 5510 5 11654) 15 44919 LS 1166 |}ÿ 4410 5 1167 | 5 3310 5 1168 | $ 3210 5 1169 | $ 2610 5 FO UMS .201k0 LS 00000 RRHREREHR 0 000 0 à Le ds us Fun Rp ppp 439 TABULASECUNDÆ ÆQOVATIONIS Conjanttionum primi Sutelitis Fovis. CH OLO OS 00000 O O [e} O 1 431 TT ABULA SECUNDEÆ °Æ OU ATIONIS | Conjunétionum primi Satellitis Towis. | 900680100000 Q9 2Q QQ 0S o0 432 TABULA DIMIDIÆ MORÆ PRIMI Satellitis Tovis in Jovis umbra. Num.r| H ? ? Z2200 | tr! JT 06 1240 | 1 4 53 2280 | 1, 4.23 21) 4 "87 1360 | 1 3 40 1400 | 1| 1234188 1440 | 1 3 38 1480 | 1 3 44 H520 |L1) 130 02 HONTE AMNEZ 1600 | I 4 24 1640 | I 4 42 1686 E 144 253 1720 /R 12% © 22 1760 | 11154746 ru ONE TABULA ÆOQOUATIONIS DIERUM. a ———— —— | — es b bb bb UN VW AN US uw À Un Lo Le R R bbbEE 3 3 3 3 3 bb DE bb DS R A1 a De 4 bn mi = 4 D D HR Ce o O O RHRHRR ER |oe ww Ce b uw | enr O OO mm pb = +R NN DB En " = Vo ww O PH D D MR D & BR PR Rin 2 ON NJ 000 EN R IN ENNENTS CEE CES AAA on on | on nn en SR A Rec. de l_ Ac. Tom. VIIL. Mmmm WO ER M M NI NJ 00 00 \9 434 TABULA ÆQUATIONIS DIERUVUM. A) 7) Ne er) + Le)! + 4 4 ei D O"O"ONOLO CPR R Re | AA AA A BR O CR re) NN EN IS Le) “ai pornmfauuns on = TRE C1 % BR nr SN mn b 1, J \0 CE NE mL BR © S RD mm 0 En — 0 OU 1 Ana hR BR © © O!O'" = mm D LS ER ES TABULZ PV PO A'ÆQUATIONIS DIERUM. 436 TABULA MEDII TEMPORIS MERIDIEIVER Æ ad annum 1668.€rfequentes. : . les) F es! Januarius. k Februarius. a e 1: PM A EME | |: EE D. 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Julius. ES Auguftus. | © | September. Lis | Goes fm S Cr És 0 2 $ 41 0 3 SUB A EN 0 3 MALE o EE $, 226 é 0 3 $ 20 6 le) 3 $ 14 G: O 4 s 8 C1 ANSE à 2 o 4 4 54| € o 4 4 46 | ——| 9 AIRE Aura T , (9) 4 2 | à à 4 18 10 | 6 :$ 4 AE | o S 21 pénil J = ——— 12 GES : HE T2 [e] 32 0 : 3 ‘na |-15 9 $ 3 S | [4 (c EE “AOT EU me: 20 [e) 2 37 27É (eo) É Z 22 a) 22 ot 2 AN A AAES 13 OS T° S2NI) 24 [e] Le I 38 14 EEE ul tin YU LE LS. 126 St ‘47 d PAUSE 26 \N27 OMpLNA4S 1 s 17 | 28 ott$ 48 SYgsll 16 28 | 29 diiç 948 CHSCT Z 29 | 30 d1 15:. 20270 o 18,18 5 0! $ ‘44 frire D + [e) A EN 4 es ET \ EN 21 RE 439 4 | TABULA MEDII TEMPORIS MERIDEI VER Æ ad annum 1668. € fequentes. % December. [e) o® El H. I à d;tr 493f 2 11 49 57 3 $ | 11 jo 20 4 1 1 So 44 $ À | ,r5 Te 2 É 4 2 6 8 9 6 O 6 7 7 8 ? 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Tom. VIIL, #7® | TABULA TEMPORIS RESPONDENTIS gradibus difantie medie fecundi Satellitis ab apogeo medio. H 4 Ir ut RE NS be 9 42 $2 19 9.$7 sir 10 II 13 17 10 2$ 31 16 IO 39 44 IS ee et; & A TABULAREVOLUTIONUM SECUNDI Satellitis Jovisin annis 100. Anni | Ann elapfi. D. CRU elapfi. D. H. — ——_— ————— 26 O!, 13 T1 30 Oo 6 48 31 1 8 32 BS2LTUrTO, 16 (o) 9 O 12 58 28 Oo 26 10 I I4 42 I; |, 10 I AS EG 2601 5255 B12 2 18 9 $ç4 7 ZI 19 47 3 25 21 31 B16 2 11 47 14 Lo 17 18 19 Bo. 46 2:18 36 #7 JOÛ DE B48 o 8 45 49 I!10 29 SO 2/12 13 LA 37 37 4 34 22 17 5 S4 42. 31 22) À 5 54 42 31 #52 TABULA REVOLUTION UVUM SECUNDI Satellitis Touis in annis 100. | Anni Num. elapfi. D. H.’" | rev. 91 ,0 32 251165 265 B$2z 0 223 14 | 5368 12 NZ lis Ami 25: SOLS 15674 7 34 39 | $677 3 B;6 3 9 18 28 | 5780 O 21 44 22 | 5884 LN23 20 NE SOS 7 nn) :: NO RRR <. TABULZA REVOLUTIONUM SECUNDI. Satellitis Fovrs in anno. Januarius. Nine Aprilis. . Nurn: DE V0 Rev. Sp da Rev. } OU 01,070 (o] 4$ 25 26 Î 3 13/17 54] 1: 3 19 | 27 1 7 235 48 F 21 13 28 ; 19 15 53 42 3 A MG f 14 11 36 4 SAM 30 17 18 29 30 5 L'EUT 7447424 6 24 21 S 18 7 28 10 23 12 8 31 23 41 6 9 Februarius. Û 0 23 134 i 80 2 | II IS Dh 15 4 … | 18 18 Di: 7 { 2$ 20 ; Martius, 1 10 4 19 17 4 23 22 13 18 8 12 40 7 19 124 1158? 20 LERIS EIST.55 LR » | 19 435 49 | 22 ! DATES L NAS m 26 7 937 | 24 29 20 27 31 25 454 TABULA REVOLUTIONUM SECUNDI Satellités Fovis in anno. Julius. DE Auguftus. LES IS4TE 4 19 11 $7 8 8 29 1 II 21 47 45 LSgd 1 41539 T9\4 0:28 1138 22, 13 AI 27 26 2 $9 21 29,4161117% 14 2., 5 135. 10 5 18 53 4 9 8 10 58 T2SPT tb 16 10 46 46 20° O | 4:40 23013 B254 27.2 4O) 28 15 if $ 4 8 18 7 20 10 23 12 ol4i2} 3 1$ 7 4 10 17 t4: 7 17 20 D 24 23 US UE November. 39 KA IS 33 I 'g 26 44 2 20 33 56 14 32 so 7 25 43 29 455 TABULA DIMIDIÆ MORÆ SECUNDI Satellitis Jovis in umbra Jovis. Semiflis Semiffis Semiffis incidentiæ. incidentiæ. incidentiæ. 1 29 $ 1 26 30 1 29 4 I BUT 1029 13 PO2E XI He 2, 9 1142) I26r 2 1, 29 208 16 52 1280199 123 142 IDR 7. 122132 1 28 ÿ4 ES 22 HÉM2 SSI LOZGUITZ I 28 48 FOIE 2. 1 23 44 I 24 52 n#290,40 I 24 41 1 28 36 I 24 30 1 2847 I 24 19 1 28 26 I 24 8 1:28 21 Le AE 7 1 28 16 1 23 46 AE) L1E23 3% ABS ‘A 124 24 Le 2758 fi Ve ts LUS 6e) fRN x 27 4h L'AZA ST L27 37 L'522 JA n2720 11422) 34 AU 0 T TON2 20 V2 027 US L'A22 LI 127110 T #22 A 1 26 $7 T'A2T SU 1 26 48 (#2 19 142 10261002 I: 21: 38 TABULÆ MOTUUM . TERTII SATELLITIS JOVIS Rec.del Ac. Tom. TII. Ppp End Env ns = ro CDS | | | « (1 ni db: LS \ ñ n vi AL, 2 Lee ge tt EE f 6 Les | : I 57 { Le lJ Dents 459 TABULA MEDIORVUM MOTUUM tertii Satellitis Fovis in annis 100. Anni,| S. G.'’" SGudot| ÿ O $9 21 67| 3 26 8 29 I 2 8 6 49 35[B 68] 5 22 17 44 3 10 2 58 48 69 5 28 7 56 B 4 6 358 9 $ 10 I4 39 13 71| 6 9 48 21 6 1020 29 25[B 72] 8 $ 57 36 7 O 16 38 40 73| 8 11 47 48 B 38 O0 22 28 S2 8 17 38 1! 9|- 8 23 28 13 10 10 19 37 28 II 3 10 2$ 27 40 B 712 3 9 Cr LAS Ur 13 3 UT TN 14 3 F3 1720 15 $ 1 9 7 32 B 16 +s 1 14 $7 45 17 ÿ 1 20 47 $7 18 6 3 16 57 12 19 7 3 22 47 24 B 20 8 3 28 37 37 21 8 4 427 49 22 8 6nO: 27014 : 23 6 6 17 16 B 24 6 12 17 29 25 6 18 741 26 10 28 48 45]B 8 14 16 56 27 0 24 58 0 931 820 7 8 B 28 1 O 48 12 941 8 25 57 21 29 1 6 3825 951 9 1 47 33 30 11228 37|B 96|10 27 $6 4 31 3 837 $2l 97|11 3 47 0 B 32 3 1428 4 98111 9 37 13 3 2O 18 17 460 tertii Satellitis Jovis in diebus anni. Januarius, SG 1° JoL2 16 10 7 13 8 10 28 O 19 48, SE:7 «oO 28 17: :7hR19 4 9 47 Februarius. 20 22 25 27 SU20 5 9 10 21 6 O 11 25 30 Z I 44 32 3 22 3 35 s,12 220437 Gender DT D de 8 23 O 42 27|10 13 19 4ÿ 0 3 38 47 E 23.ÿ7-50 JE EEONTTL S 435 55 6 24 $4 57 8 1$ 14 0 9 6533 742 LE ft 2927 ROIS TT 3 6 30 10 4 26 49 12 6 17 8 15 B-r 7-27 27 9 27 46 2° XX AS MAT 22 I 28 24 2 28 43 27 Martius. He pe 7 I 7 #5 9 ; 26 12 10 24 4$ If Iÿ 4 17 5 23 2$ 42 16 I 6 20 26 39 10 16 58 32 SNA 7 35 1 27 36 37 3 17 $$ 40 ÿ : 914 4 20 22 2$ 27 30 | 6 28 33 45 TABULA MEDIORUM MOTUUM Aprilis. 9 23 38 25$ IL 13 $7 27 1 :<4 16:36 2 24 35 32 4 14 54 35 LT Sn nt nt 461 | TABVLA MEDIORUM MOTUUM | tertii Satellitis Jovis in diebas anni. Julius. Auguftus. | FA AU 57145.35/927:5f 52 Se GPL 1 19 20 47] $ 19 11 D 2h52 "S0IC7 "RPG 4 29 48 52] 8 29 49 1c 6 20 17 $ÿ|10 20 8 1: 8 10 36 $7| © 10 27 15 = —————— ts — 10 © $6 o| 2 Oo 46 17 IT 21) 8j fel0s 21) }S 8e LT 'IÉE/ 34.5) 5 1112493 3 4193 1717 li143 85 4 22 12 10| 8 22 2 27 tee, | tt ps 6 13 31 12/10 12 21 3c 2 $O 15] © 2 40 32 9 23/9 TP A 2215995 I1 13 28 20! 3 13 18 37 1 3 47 22] $ 3 37 40 2 24 6 25] 6 23 56 42 4 14 25 27] 8 14 15 45 6 444 30|10 4 34 47 7 25, 3 32/11 24 53 jo D A2 IST INT 16) 12 $3 RS ee IT $ 41 37] 3 0 26 0 40| 4 25 $0 57 2 16 19 42} 6 Lé 4 6 38 45 8 6 29 2 5 26 $7 47] 9 26 48 5 7 17,16 $Solt1 17) 7 7 8 26 ïo 22 10 16 29 25 0 6 48 27 127. 7 30 3 1726 32 Es ' è } 462 tertii Satelitis Jovis in dicbus anni. Seprember. | October. SG" S-G-"# 1:07426 MLCIN 35 161 (57425 2! 274$ U2IL$S 17 16! 27 4 18 415] 6 27 35 30 6 8 23 17| 8 17 54 32 7 29142 200018015135 9! 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Januarius, Jalius. Num. DIN ET: ME D.'H.'' ” Rev. 0 © 0 0 $ 7 $1 4] 26 7 3 59 39 12 11 SO 43 | 27 14 7 59 19 19 15 $O 22 28 \fr2r 17 58 58 26 19 $O 2 29 N°28 rs 58 37 Auguftus. Februarius. 2 23 49 41 30 4 19 58 17 19,15: 49, 29; | 2:91 11 23 57 56 17 7 + o 32 19 3 57 36 24 II 46 39 33 | 26 7 $7 15 31 15 48 18 | 34 4 Martius. September. y Oo 15 48 18 | 34 me 7 1947 58 | 35 | ÉRaMr 14 23 47 37 | 36 | 26 23 $5 22 3 47 17 | 37 | de 29 7 46 56 8 | Aprilis j 3 E a October. | 6 11 46 35 39 fersr, 7 % 13 15 46 15 | 40 | y : 20 19 4$ $4 | 41 | [e14 % 54 27 23 45 33 | 42 no à Noôvember.! | I 19 $4 AU Nas La ee 8 23 53 11 7 44 52 |, 44, 167.5 53 18 II 44 31 | 45 CPE | 25 15 44 11. |. 46 39,11 SA December. Junius. 2 19 43 $0 47 6 15 $2 9 23 43 30 48 13 19 52 WTA 43 9 49 2) Ve Im 24 7 42 48 so 18 31 31 EI 42028 SI 430 TABULA DIMIDIÆ MORÆ TERTII Satellitis Tovis in umbra Fouvis. Gr. 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Aoni:|4S1/G.:! ul A@| 1S.°G:5" | Anni, | SG. 1|10 13 27 20 34\ 1 o 328 67| 3 16 39 36 2| 8 26 $4 40 35111 13 30 48|B 68| 2 21 41 12 3| 71022 oOfB 36|10 18 32 24 69] 1 $ 8 32 B 41615 23 36 37| 9 T 59 44 70|11 18 35 52 s| 4 28 50 56 38| 7 15 27 4 ALLO NE 2 6| 3 12 18 16 39| 5 28 54 241B 72] 9 7 4 48 7| 125 45 36]B 40[ $ 356 o 73] 7 20 32 8 Bi. 8|21° o 47-12 41) 3° 17 23-20 74] 6 3 59 28 9|I1I 14 14 32 42] 2 Oo $o 40 75| 4 17 26 48 10| 9 27 4I ÿ2 43| o 14 18 o|B 76| 3 22 28 24 11| 8 11 9 12/B 44lII1 19 19 36 TAB 2 4555 44 B -12| 7 16-10 48 4ÿ|10 2 46 56 7 ONLINE ITA 13| $ 29 38 8 46| 8 16 14 16 GORRE 2360 4 14] 413 528] 47| 629 41 36B Bolro 7$2 o 15| 2 26 32 48|B 6 4 43 12| 81| 8 21 19 20 B 16] 2 1 34 24 4 18 10 32 82| 7 4 46 40 17| O 1$ I 44 3 137 52 83| 5 18 14 o 18|10 28 29 4 1.15 S 12IB 84] 4 23 15 36 19| 9 II $6 24 Oo 20 6 48 85| 3 6 42 56 B 20| 8 16 58 o II 3° 34 8 86| r 20 10 16 21 9 17 1 28 87| © 3 37 36 8 o 18 48|B 8811 8 39 12 7 15230124 89] 9 22 6 32 À 5 18 57 44] 90! 8 $ 33 52 AD NE FERA 91| 6 19 1 12 ———— ne | eq 2 15 52 24ÏB 92] 5 24 2 48 D MAT. 43P B 9-4 21 "20 94] 2 20 57 28 29 10 17 48 40 951 1 4 24 48 30 9 I 16 olB 96| © 9 26 24 31 8 6 17 36 97110 22 53 44 B 32 6 19 44 56 98| 9 621 4 ‘33 $ 3 12 16 99| 7 19 48 24 B 100]! 6 Rec. de l Ac. T'om.}/ III. Rrr 24 50 0 474 TABULA MEDIORVUM MOTUUVM quarti Satellitis Fovis in diebus anni. Januarius. | Februarius. Martius. Aprilis. Dies LA COR A CE CEE Sr € FUN Er 1 0, 21, 3461 Oo LÉ 2h 7e ANTGMNOl 5 1225016 2 1 1H 8632|11,20950: 481 17.25 SOMGIL6 4,32, 32 3 2. 4 42.48| O0 1325 4] 8 17 24 32] 6 26 6 48 4 2 26 17 4! 1 4 5$9 20! 9 8 58 48| 7 17 41 4 s 317 SLNLo|Uty26 3348 {rot o 13 214{ 18 “9P ITR 20 6 4... HAS 36| 2,28: 7.521022. 7120] ,9: 149 7 S 059 $2| 3 942 8|ir 13 41 36| 9 22 23 52 8 $.22, 34. 8|:4. 1116.24] 0: $ 15 521013058018 9 614 8 24! 4 22 $o 40] 0 26 50 S|II $ 32 24 10 7 $ 42 40) 5 14 24 $6| 1 18 24 24]I1 27 6 40 II 7.27: 26.56| 6:,5,59.42l 24,9 58 4o| © 8 40:56 12 BTS T2 62723028) Bal 3226 L'TORRESNE 1e 9,10925 28 7.19:,7,44l 5:23. M2L 2 1049728 14 {O1 59 44! 8 10 42 oO! 4 14 41 28] 2 23 23 44 IS (0,23 34 O| 9 :2 16 16] $ 6 1$ 44| 3 14 58 o 16 [1.15 BH6|#:23:50%321 27.50. 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Maius. 22 40 24 14 I4 40 Junius. 13° 31: 20 I 2 o 2157 4 3 4 :$ . 5° 36 10 19 I4 © 11 10 48 16 O 222 32 Oo 23 56 48 LP PEL > 171 yH20 2 28 39 36 3 20 13 52 4 1148 8 ÿ 3 22 24 5 24 56 40 $ 16 30 56 7 18h) ç$PTe 7 29 39 28 8 21 13 44 9 12 48 o 10 4 22 16 Julius. ; SG, 32110 25 56 32 4Slir 17 30 48 O'HAUSUS I 10 39 20 1022 193036 2 13/47r$52 5 NSr22 3 26 56 24 4 1830 40 ÿ 10 4 56 6 1 39 12 6 23 13 28 7 14 47 44 8 6 22 oO DES 30 0 I1 24 13 20 0 15 47 36 I 17 21 $2 128 56 8 2 20 30 24 3 12 4 40 4 3 38 56 4 2$ 13 12 $ 16 47 28 6 8 21 44 6 29 56 0 7 21 30 16 Auguftus. s1 Ge — 9 4 38 48 9 26 13 4 10 17 47 20 I1 921 36 O'FONSS 52 fs be = 0 O O 9 90] | J Gun ca R [EN Us 2 Us b Pen 4 nl D æ © © ma b \o Den Rp © Eu = D O DJ h [e) 8 13 4 32| 6 21 46 48 Rrri] É 476 TABULA MEDIORVUM MOTUUM quarti Satelitis Jouis in diebus anni. September. | Otober. | November. | December. : me SG tolesla. * ble, 0 fes JUL L20 O0 4$ 36 1302 “4 © 29 4 4 5$ 20] $ 22 3 20 7 $ 26 19 20 8 $ 8 26 29 36| 6 13 37 36 9 7 o 7 O 1 17 5336 22 LHISLE LA 91 27 152 T8 32152 Serr: 52 3 2 9 38 % 26 46 8 3 13 54 8 ÿ 28 24 ——— 2236 24 3 4 4 ÿ 6 IE MINI2N 24 6 27121140 7 8 9 9 8 18 20 24 4 14 10 40 11 22 46 40] 9 9 $4 40 13 36 56] 5 5 44 56 O 14:20:$6|10 |1:28).56 FO IE 12E S 27 0102 Flignsgaghre" 2e) gUi2 1 45 28| 6 18 53 28 1 27 29 28|11 14 37 28 23 19 4d4| 7 10 27 44 194 2:44! 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Latitudo. { Dinidia mora [abim.centri Latitudo. { Dimidia mora |abim.centri] centri ad immerf. centri ad immerf. Satellitis. marginis. Satelliris. marginis. 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ASS 2 37 | 1 22 33 | 4 28 $1|4 36 BF 38) 125 béta 28 40 | 4 36 2 39|1 22 20 | 4 28! :28:| 4! 37 2 40]1 22 13 | 4 28 15 | 4 37 2 4 28 21|4 38 2 4 27 48 | 4 39 2 4 27 34 | 4 39 Z 5 27 22 | 4 40 2 $ 27 10 | 4 40 D $ ] 26 58 | 4 41 2 S I 26 46 | 4 42 2 5 2 26 33 | 4 2 2 \] 2 26 20 |\4 43 2 $ 3 I 1 26 7|'4 43 2 L'MME 2 III 25 53 | 4 44 2 1, 44 21}° 54 Tr, 125 38 [4 145 Z Dh 4 2 7|1 25 23 | 4 46 2 ÿ RL 2UPAO ST, LAÇUE 'R 'A F47 2 ñ ÿ 486 | TABULA. DIMIDIÆ MORÆ TERTII S ATEZLZLIT 18 Jovis in Jovis difte. à abim. mar-{abim.centril| Latitudo, | Dimidia mora [abim. mar- |ab imkcenttiffl ginis ad im-| ad immerf, centri ginis ad im-!ad immerf, Latitudo. [ Dinidia mora centri Satellitis. merf. centri.| marginis, Satellivis. merf.centri, |marginis, f Hd) ce el Gale Tu els 54 Se Hs ange 29 || 2 Frs 50 | 7 1 54 1581: 9) 2" 12 ROME | 7 S4 54.198 1.9 2 Lxd ls FRA 7 53 Sp I SoM6 0!1N2 | 161174 ! 35 :S5R 7 $ 6e: 12 Fat RE 138: REA 6 6 125020 327 4 7 6 Gr ANS EE 22 | ES 3 CR NZ 6 6 3 2) FAIRE VAL MONT 6 6 A1 FN 2683 O NAIL TZ 6 6 7 6 6 Fi 6 6 7 6 6 7 6 6 7E 2 6 6 7 6 6 7 6 6 7 6 6 7 6 6 7 2 —— | ————— \2 Go 00 00 00 | 00 oo oo 00 oc | 20 no 90 oo œc | 20 co 00 0 CC BNNNN [x N 46 44| 6 22 |6 7 46 FO IN EU BAaTNÉ 7 ASTM ONE 706 7 44 22} 64 Go &G 8 43 43| 6 32|6 8 43 3|6 34,16 8 4121246 - 370 6 8 1081640: 6 N] 49 53] 6 43|6 8 40! t711n 6,1 46e G] 39 19] 6 49|6 ù 38 291t 62 52 6 8 37438) 16: SSP 7 8 36 45| 6. 58|7 8 % 8 48 Jovis in Jouis di[co. M] Laticudo, | Dimidia mora | ab immerf. | abim, cent. Latitudo, | Dimidia mora | ab immerf. g abim. cent, cencri marginis ad ad immerf. centri marginis ad | ad immerf, Satellitis. im. cent. marginis. Satellitis. im, cent. marginis. DEAR RS SCC RE 24 à (mes CE ER ——— H. / 1 G. LA H. / u £ 4: 12H87 1 : 3991 1447 2 4, 3ANE7 I 4I|I 41 42 2 LB IMREX 1 43 |1 39 10 & 7 RES ER 7 IV 45 T 03632 2 A ALES 17 1 47 2 A AA :7 1 48 z APN E7 I © 49 2 20 ALI lS7 LU5e 2 [C4 ES" 27 L SI 2 LANCE | ME TAMRON A MAET à 2 TE ACTES AN CRE 2 HUS7|L:8 à QI 154 2 APRES LE MIT RSS 2 8 6 8 10 I 56 Bi LU 240 80 SE NT 0721 gba ER A CO SAN IITI aie IT, TS 2%. 16119 |. 3 SUMZONNNE 59 [I 13 232$ UE Re Ne SUN o ir ar 352 22 AO SU 35 18, AA llrz NE Alaoits | Re Ar Lis io lus 02 fer : y 6 ANR OU SALE NAS TO. 002 30 € 445 Ha GOUT AIN GER 2 à AT 2 tre 2 A2] 2% piles ag |l2 06 Lo: 59,48 2 3 3819; ou i9" 27 |lr2 4 étlo 570 2 2, {I 9 16 9 35 2 7Z 2 © 20 9.23 9 44||2 8 LAS 349. 3179 s2l2 9 1 $6 44] 9 39|10 1||2 10 I 9 48 |10 11 ||2 ïI 4 ed ei Del bed 341 489 RÉSÉRERÉRERESLÉLRSÉPÉRÉIÉÉÉÉ TABULARUM SATELLITUM JOVIS: USUS PRÆCIPUI 1 Ad tempus propofitum [eculi bujus, G fequentis, mediam cujufvis Satellitis longitudinem reperire. ] & 10. Pocham mediæ longitudinis adinitium hujus vel | Sen fæculi ad meridianum Parifienfem hic accipe. 1600. Biflextili. 1700. Communi. Ad meridiem primæ Ad meridiem præceden- Januarii. tem primam Januarii. ZLongitudines mediz. ZLongitudines medie. S (& ! LL S G [7] ? Primi-, 1,12, 4 0 LL -29-..40 Voy. l'Aver- Secundi 2 4 25 O D UT NAS ET CO tiffement qui Lertiie,;095 2411349 1:9 0 44 47,5 40 Quarti 113 7 0 LAAUTT 1227 40 2°, Accipe medios motus cujufvis Sarellitisex Tabulis, quæincipiunt pagina39 5,443,459,&473 ad annos,men- —#——û tm . fes, &dies labenres (exceptis diebus Januarii & Februa- rii anni biflextilis, qui accipiendi funt completi ) & ad horas, &minuta, fi dentur. 3°. Hos motus cum epocha in unam fummam collige & habebis mediam longitudinem Satellitis. Rec. de l'A. Tom. VIII. .Ttc effälatète de ce Volume. 490 Exemplum. Quæratur media longicudo primi Satellitis Jovis ad annum 1692. Julii27.hora 13. Epocha 1600 Hhutz Ÿ. AIO 92 ITOMRAUXT 0 Jolit 27 6 Z25llan |46 Hora-415 3% 20100023 Longitudo media 11 26 16 9 id Veram Satellitis longitudinemà Jove vifam, ejufque appa- rentem diffantiam à Jovis centro reperire. 10, Habeas ad datum tempus ex Tabulis Aftronomicis verum Jocum Solis, locumque Jovis tam à Sole quam à Terra vifum. 2°, Subtrahe locum Jovis à Sole vifum à loco Solis, & habebis diftantiam Jovis à Sole : cum qua ex Tabula æqua- tionis, quæ habetur pag. 400 , accipe æquationem, quam fuper fubtrahe à longitudine media Sacellitis fupra in- venta , & habebisipfius longitudinem æquaram. Hæc au- tem Tabula paginæ 400, etiamfi proprimo Sacellice conf- tructa fit, aliis etiam defervier. 3°.Si datum rempus fit poft meridiem verum , cum lo. co Solis, adi Tabulam æquationis dierum, quæ incipit pagina433,& æquationem accipecum ritulo À vél S ad- ditionem , vel fubftraétionem indicante. Minuta autem æquationis hujus quære in larere Tabulæp.378,427,463, 477 ,in qua accipe gradus , & minuta adjacenta, adden- da vel fubtrahenda longitudini inventæ num: 29, & ha- bebis veram Sarellitis longicudinem à. Jove vifam ad ve- xum tempus à meridie. L M SR Se 491 4°. Ab hac longitudine Satellitis à Jove vifa fubtrahe locum Jovis à terra vifum & remanebit diftantia Sacellitis à Jove. Hanc quærein Tabulisp. 401,448,459,478 ac- cipiendo figna in fronte , vel calce, & gradusin margine, . & in occurfu habebis diftantiam Satellitis à centro Jovisà terra vifam in femidiamecris Jovis, orientalem , fi figna diftanriæ fuerint à o ad 6 ; occidentalem, fi fuerint à 6 ad 12. Exemplum. In cafu præcedentiad annum 1692. Julii 27. hora 13. AY G. ? [1 Locus Solis 4.1 5430; :0Q Locus Jovis à Sole vifus HAE 0 Diftantia Jovis à Sole ei METRTO Æquatio fubtrahenda 128 57 Longitudo media primi Satellitis 11 26 16 9 — —— Longitudo æquata LED ANA 7 LEZ Locus Solis dat æquat. dierum 9 o: ÿ 48 A In Tabula p.399, minuta $,dant . Oo 42 24 Minuta fecunda 48 dant 6 47 : Summa O 49 II Addenda longitudini æquatæ 11 24 47 12 Ur habeatur longitudo vera ad tempus verum rates 628 Locus Jov. à terra vifus fubtrah. 2 13 46 Diftantia Sarellitisà Jove 9 II $O 23 Datin Tabula pag. 40 1.Jovis femidiametros 5. 3 3’,quæ eft diftanria Sarellitisà Jovis centro, à terra vifa ad occi- dentem. Tttij ‘492 OR à Latitudinem [ynodicam Satellitum à Jovis centro reperire. 1°, Locus nodi borei Jovis ex Tabulis Aftronomicis dedu&us fubrahendus eft 2 loco Jovis à terra vifo ,ut ha- beatur diftantia à nodo ; cum qua vel ejus fupplemento, fi minor fuerit {ex fignis, vel cum refiduo ejufve fupple- mento, fi major fuerit {ex fignis, adeunda eft Tabula la- ticudinis quæ habetur pag. 402.ut habeatur latitudo fupe- rioris femicirculi orbitæ Jovis à circulo eclipticæ paralle- lo, quæ borealiserit in primo cafu , auftralis in fecundo. 20, Hæclatitudo orbitæ comparanda eft cum Jovis la- titudine à terra vifa ex iifdem Tabulis fupputata ; quæ fi ejufdem fpeciei fuerit ,eique inæqualis, ur plerumqueac- cidit, fubtrahenda eft minor à majori , & refidua erit la- titudo fuperioris femicirculi Jovialis orbitæ à Jovis cen- tro, denominationis ejufdem quando latitudo Jovis mi- nor fuerit ; denominationis contrariæ quando latitudo Jovis major fuerit latitudine orbitæ à circulo eclipricæ parallel : Si laticudo orbitæ comparara cum Jovislatitudine fpe- ciei ejufdemilli fueric æqualis, nulla erit latitudo orbitæ à Jovis centro , fed ipfa orbita repræfentabicur re&tà lineâ per Jovis centrum tranfeunte. Si denique latitudo hæc Jovialis orbitæ ab ecliptica di- verfæ fpeciei fuerit à latirudine Jovis, quod raro accidit ; hæ laritudines fimul eruntaddendæ , & fumma eric laci- tudo fuperioris femicirculi Jovialis orbitæ à Jovis centro denominationis contrariæ latitudini Jovis. 3° Locus nodi Satellitum Jovis, qui hoc fæculo in gra- du 14 Aquarii cum dimidio verfatur, fubtrahenduseft à loco Jovis âterra vifo, ut habeatur Jovis diftantia à nodo Satelhtum ; cum qua in eadem Tabula paginæ 4o x primi Satellitis declinationem dimidiamà Jovis orbita olimac- cipiebamus. Sed juxta poftremas correctiones, præftat 493 declinationem omnium Satellirum à Jovis orbita accipere ex Tabula declinationis fecundi Satellitis, quæ habetur pagina 449 ,eodem modo quo latitudo orbitæ Jovis ab ecliptica ex Tabula pag. 401 accipitur numero 1. 4°. Hæc declinatio orbis Satellitis comparanda eft cum latitudine orbitæ Jovis numero 2° inventa , quæ fi fueric denominationis eJufdem , earum fumma accipienda, uc habeatur latitudo fynodica Satellitis à Jovis centro, quæ in fuperiori femicirculo erit etiam denominationis ejufdem cum declinatione. Sed fi declinatio orbis Sacelli- ts à Jovis orbita, & latitudo orbitæ fuerint denominatio. nis contrariæ , minor à majori fubrahenda eft, & relin. quetur latirudo fynodica fuperioris femicirculi Satellicis à Jovis centro fequens denominationem majoris. Exemplum. F ‘ : Lilas Cao 1 In fuperiori cafu locus Jovis à terra 2 13 46 Locus nodi borei Jovis STE Diftantia à nodo PAR Refiduum ad circulum 0 25 29 LatitudoexTabula p.402.meridionalis 34 25 Latitudo Jovis à terra vifa meridionalis 39 30 - Laticudo fuperioris femicirculi orbitæ Le Jovis feptentrionalis NY Locus nodi Sarellitis 10 14 30 Locus Jovis vifus à terra 2 13 46 Diftantia Jovis à nodo Satellitum 3 29 16 Supplementum 2 © 44 Dat declinationé à Jovis orbita feprentr. 23/31) T2 Quæaddita latitudini fepr. orbitæ ab eclipt. $-$ Dat lac. fynodicam Satell. à Jovis centr. fept. 2. 38.17 Tccii] 494 I V. Ad annum , menfem diemque propolitum proximè futuram ecliplim primi Satelitis Jovis invenire. 1°. Accipe has epochas revolutionum cum numeris I, & I I.adannum 1600. pro hoc fæculo , & 1700. pro fe. quenti. D. H.'! " Num.l. Num.Il. Biflext. 1600 © 10 18 40 | 820 108 Comm, 700, 5 I 12 20 1878 | 110. 4 2°, In Tabula, quæ incipit pagina 404 , quære annum fæculi labentem , illique appofitos dies, horas, & minu- ta itemque num. I.& II Deinde pagina 407 & fequentibus, quære menfem propofitum , diemque præcedentem cum horis & minutis , itemque numeris I. & II. appoñtis, quos in unam fummam cum præcedentibus, & epocha collige: & habebis diem , horam & minuta conjunéio- nis mediæ in annis communibus, & decem pofterioribus menfbus anni biflextilis ; menfe autem Januario & Fe- bruario anni biflextilis addendus erit diebus inventis dies unus, 3°. Numerum primum , fi 2448 non exceflerit , quære in margine Tabulæ primæ æquationis conjunétionum quæ incipit pagina 41 2,quem finiftrorfum invenies fi non exceflerit 12245 dextrorfum fi hunc numerum excefe- rit, nec major fit 2448 ; fi enim hoc numero major fit, exinde hunc numerum fubtrahe , & refiduum quære in cadem Tabula, & e directo accipe æquarionem adden- dam tempori conjunétionis, in primo cafu , fubtrahen- dam in fecundo, accipe etiam numerum fecundum ad- jacentem applicandum modo contrario fummæ nume- rorum fecundorum fuperius fa@æ , quæ fi exceflerit 225. 4, ab eâ hunc numerum 225.4 vel 450. 8 fubtrahe , ut habeas numerum fecundum æquatum. : 495$ 4°. Hunc numerum IT. æquatum quære in Tabula fe. cundæ æquationis conjunétionum pagina430 & fequenti, & habebis e direéto æquationem fémper addendam tem- pori conjunétionis fuperius inventæ. 5°. Cum numero I. accipe dimidiam moram primi . Sacellitis in umbra, pagina 43 2, quam adde tempori con- juntionis , fi numerus II. minor fueritm 13, & habebis tempus medium emerfionis primi Satellitis ab umbra : fi vero minor non fuerit 1 1 3 {ubtrahe dimidiam morama tempore conjunétionis, & habebis tempus medium im- merfionis Sacellitis in umbram. 6°. Cum loco folis vero ingredere Tabulam æquatio- nis dierum quæ habetur pagina 43 3, quam contra titulos applica rempori invento, quod medium éft; ut habeas immerfionis , vel emerfionis tempus verum. Exemplum primum. Omnium obfervationum eclipfium primi Satellitis Jo- vis Parifiis babirarum prima fuit, quam D. Picard Ke- giæ Academiæ nomine faciendam fufcepit anno 1668. in experimentum mearum priorum Tabularum recens editarum , quæ in diario menfis Decembris illius anni çonfignata eft ad diem 22 Oétobris hora 10 41° 33" poft meridiem. Hujus immerfionis calculus ex novis Tabulis fic pro- cedit. h£ 0 L D. H. " " Num.l. Num. Il Épocha LÉCOUNO MON AO 1820 108. ‘ In Tabula revolutionum:Anni68 1 $ 32 24 1794 6o.8 O&obris 20 19 7 36 166 164.8 — —— Summa ni Oobris 22 10 58 40 2780 433.6 Prima æquatio addeñhda 30 18 2448 225.4 496 D. H. ! " Num. Num.Il 22 11 28 58 332 208:2 Ædquatio fecunda addenda 1107 2.7 É 22 11 30 $ 205.5 Dimidia mora fubtrahenda ARE Ut di 220LO, 215$ ..$9 Æquatio dierum addenda 1$ 36 Immerfionis tempusverum 22 10 41 35$ Obfervatio 22) TOUAL 33 Exemplum fecundum. Anno 1684. in Obfervatorio Regio cum P. Fontanay Societatis Jefu aliifque Sociiis Mathematicis fecum in Sinas profeéturis in fpecimen obfervationum hujufmodi ex condicto habendarum ad longitudines remotiflimo- rum locorum determinandas obfervavimus immerfionem primi Sacellitis Jovis in ejus umbram die 21 Decembris hora 16 11’ poit meridiem. D. H. ! " Num.l. Num.Il 1600 O 10 18 40 8210 208. 84 r' "929 56 Prod 2072 Decembri 19 23 120 O 200 199.8 Decembri 21:17: Ba: LG; LRAC 615.2 Prima æquatio addenda O 24 450.8 4 A ET te er Secunda æquatio addenda 7:57 0.0 D QE Ce AE À 154. Dimidia mora fubtrahenda À 4 se mr 21 16 II 40 Æquatio dierumaddenda o 18 Immerfioniscempus vert 21 16 11 58 Obfervatio LENLÉ 11 L Exempin. NE ARE _ 497 Exemplum tertium.… : | Abfolutis a prima obfervatione Parifienfi duabus Jo- vis revolutionibus annorum 12 , anno 1692. obferva- vimus immerfionem primi Satellitis in Jovis umbram die 29 Septembris hora 13 24’ o poft meridiem Parifiis, . D. H. ! " Num.l. Num.ll 1600 © 10 18 40 810 108. 92 TUOBU28NEZz L8ST $5.$ September ATUAS $S 48 153 1sT8 219 13 42 40 2814 415.3 * Primaæquatio addenda 33 He 2dAT 225.4 29 I4 15 42 376 189.9 Secunda æquatio addenda 3 AI 2.9 29:14 19 23 187.0 Dimidiamorafubtrahenda ARLES AO CLS Eh ait Æquatio dierumaddenda 9 $4 Immerfionis tempus verfi29 13 24 53 Obfervatio DOTE. 244) 0 Exemplam quartum. Poftrema a nobis hadenus obfervatarum eclipfium primi Satellicis Jovis habita eft die 24 Januariianni hu- jus 1693.-qua ejus emerfionem € Jovis umbra obferva- vimus telefcopio pedum 34hora 10 40 $" quæ celefcopio pedum 17 eflet 10 40 28 D. H.'!." Num. Num.li Anno 1600 o 10 18 40 820 208. 93 0:22 39 48 20$7 36.1 Januarii 23 o 11 48 HER ENY — Januarii 14 9 10 16 2890 257.6 Rec. del’ Ac. Tom.V' III. Vuu 493 D. H.'" " Num. Num. Prima æquatio addenda 36 8 2448 215.4 24 9 46 24 442 32.2 Secunda æquatio addenda 2.13 3.2 24 9 48 37 29.0 Dimidia mora addenda x VAN Emerfionis tempusmedifi 24 10 $3 34 Æquatio dierum fubtrah. | F3 1 ne — — Emerfionisrempus verum24 10 40 19 Obfervatio 24 10 40 28 In his quatuor exeémplis prima ultimaque obfervatio. num omnium in eadem urbe Parifienfi ab Academiæ regiæ Aftronomis hactenus habitarum intervallo viginti quatuor annorum diftantes, calculifque tanta fere præ- cifione quanta haberi obfervando poteft convenientes, medios Tabularum motus primi Sarellitis eximie com- probant. Intermediæ vero obfervationes intra minutum conformes calculis valde diverfas æquationes adibenti- bus ipfarum æquationum modos etiam videntur compro- bare. Licet vero non alias omnes obfervationes five præ- teriti five futuri cemporis pari fubrilitate hæ Tabulæ fint reprefentaturæ , haud tamen fcimus an his ullum præf tantius præfentiufque fubfidium remotifimorum loco. rum longitudinibus inveniendis hactenus fuericexcogita- tum , vel aliud excogirandum fit de quo tam certum tam- que diuturnum ætas noftra facere poilit experimentum. De Tabulis aliorum Sarellitum , quorum eclipfes nec adeo funt frequentes nec pari fubrilitare obfervabiles , non idem aufim fpondere ; ideoqué non tanti fuir Ta- bularum primi Satellitis editionem eo ufque differre quoad aliorum trium Satellitum eclipfibus eadem faci- litate fupputandis fimiles Tabulas abfolveremus. Ellis igi- turinterim aliam formam accommodavimus , quæ præ- 499 fidio aliarum Tabularum Aftronomicarum magis indi. get:quâinre Danicæ, Philolaicæ & Ricciolianz Rudol- phinis, & Lanfbergianis ad hoc & fequens fzculum func præferendæ. V. Aliorum trium Satellitum proxime futuram eclipfim in Jovis ambra ad datam diem fupputare. 10. Longirudinem mediam Sarellitis fuputa ex præ- cepto primo ad meridiem medium diei propofitæ, & ab ea fubtrahe æquationem pag. 400 juxta præceptum II num. e , ut habeas longitudinem Satellitis æquatam. 2°. Hanc longitudinem Satellitis fubtrahe a loco Jo- vis a fole vifo ex Tabulisaftronomicis deduéto, ut habeas diftantiam Satellitis a conjunétione fequente cum Jove afole vif in meridie media, 3°. Hanc diftantiam quære in Tabula paginæ 450 pro fecundo Satellite , 466 protertio , 480 pro quarto, acci. piendo gradus diftantiæin margine, & horas & minuta in aréa, unico ingreflu, fi diftantia non excedat gradus 60, nec fuperfint minuta, pluribusingreflibus, fiexcedat gradus 60, & fi fuperfint minuca ; hx horæ in unam fum- mam colle&x fi 24 non excedane, oftendent rempus me- diæ eclipfis Sacellitis poft meridiem mediam diei propofi- tæ, fi 24excedanteclipfimad aliam diem different, quam invenies divifa horarum fumma per 24 : quotiens enim indicabit quota fit dies conjun&ionis proximæx poft diem datam , a qua conjunctionis calculum 1rerum inchoabis. 4°. Locum nodi borei Satellitum fubtrahe a longitu- dine Sarellitis æquata jam ex n°. 1°. præcepti hujus com- paratà &refiduaerit diftantia Satellicis à nodo : cum qua, vel ejus fupplementoex Tabulis paginarum 4 5 $,470,483 accipies dimidiam moram Sacellitis in umbra Jovis. 5°. Hanc moram dimidiam fubtrahe a rempore mediæ eclipfis ,{ffve hora conjuntlionis) & ps horam im- uuij $00 meffionis Satellicis in umbram Jovis : adde tempori me- diæ eclipfis, & habebis horam emerfionis, quam redu- cere opportet ad verum tempus per Tabulam æquationis dierum more folito. Utraque tamen phafis, immerfio nempe & emerfo non femper confpicua eft; primi namque Sarellitis fola videri poteft immerfio in umbram a conjunétione Jovis cum fole ad ejus oppoñtionem , folaque emerfio ab um- bra ab ejus oppofitione cum fole ad conjunctionem, quod etiam frequentius accidit aliis Satellitibus prope con- junctiones & oppofitiones Jovis cum fole. Secundi autem Satellitis rarifimè videri poteft in eadem eclipfi immer- fio , & emerfo. Ut enim utraque phafis fecundi videri poflit, opportet Jovem efle prope quadraruras cum fole, circa maximam Satellitum latitudinem & prope Jovis perihelium. Tertii Satellitis videri poreft utraque phañis, quando diftantia Jovis a fole, vel ab ejus oppofito ex. cedit gradus 45. Quarti in diftantia ejus a fole & ab ejus oppofiro majori grad. 24, & quandoque etiam minori. Verum in diftantia Sarellitum a nodo graduum 48 ,aut majori, quartus Satelles Jovis umbram penitus effugit. Exemplum. Anno 1668. die 11. Januarii Bononia difceffurus ra- rifimam ibi obfervationem natus fum fecundi Jovis Satellitis, qui cum a Jove fpatio duarum horarum cum 40 minutis tectus fuiflec, emerfit ab ejus orientali mar- gine, & poft horæ minuta quatuor in Jovis umbram im- merfus eft hora poft meridiem 8. 8’ : emerfit autem ab umbra hora 10 46’. SCAN Epocha 1600 2 415 o Biflext. 68 oO 2 15 8 Januarii ro 9 23 44 47 Januarii 11 media longitudo o 0 2455 Suiesit Locus folis 9 21 10 Locus Jovis a fole x7 383 Diftantia Jovis a fole "8 13 37 Æquatio pag. 400 fubtrahenda 41 28 Verus locus Sarelliris a Jove 1149 42 27 Qui fubtraäus a loco Jovisafole 1 7 33 Relinquitdiftantifaconjunctione 1 7 $1 12 Hoc eft gradus cp UE 22 In Tabula pag. 450. de PACE Gradus. 37 dat846 o 51’ dat 1150 12" dat z Hora conjunétionis Parifiis 8 57 52 Locus Jovis ex foie a, (A 3% Locus nodi Sarellicum 10 I4 30 Diftantia Satellitis à nodo 219231103 Semiflis moræ pagina 45 $ xE T9! 2" Ablata ab hora conjunétionis 829752 Relinquitimmerfionem hora 7 38 49 Addira dat emerfionem hora 10 16 $5 Locusfolis ad hanc horam 9121133 Dat æquationem dierum fubtrahen- dam 8 57 Hincimmerfionis tempus verum 7.29.$z Emerfionis 10 7 58 At Bononiæ fuitimmerfio ESA Emerfio 10 46 Differentia ergo meridianorum Bo. nonienfis & Parifienfis Ex immerfione 38 8 50% Ex emerfioné 38 2 Quam ex plurium obfervationum collatione ftatuimus 38 o VI. Incidentiam umbre cujufvis Satellitis in Jovis difcum ex ip- fins Satellitis eclip]t in umbra Jovis deducere. Dimidiam revolutionem Satellitis adde tempori me- dio ipfius immerfonis in umbram Jovis, ipfiufque emer- fionis ab umbra, & habebis quam proximèe , & quantum ad ufum fatis eft, tempus ingreflus & egreflus umbræ in Jovis difco. Semifles autem revolutionum he [unt. - Primi Saxellitis, Secundi. Tertii Quarti. D EE NS CDIH. MOD API OE O211418 11838 56 213 $9 50 8932 33 Exemplum. In exemplo præcedenti fupputata eft menfe Januario 1668-ad meridianum Parifienfem immerfio fécundi Jovis Sarellitis D FT: UMR in Jovis umbram tempore medio NT 7188 Emerfo autem e Jovisumbra II 10 17 1 Addira dimidia revolutione fecundi 118 38 56 Habetur umbræ totalisingreflus in Jovis difcum Januari 1y "20 rue Ecinitiumegreflus 131: 4-57 Dierum æquatio fubtrahenda ) 40 Ingreflustoralisumbrætempusverum 13 2? 8 11 Initium véro cgreflus umbræ 135 4 46 17 VII Jncurfus Satellitum in Jovis difco fapputwre. Jd fiet eadem ratione qua fupputantur eclipfes SateL BORNE" OO 593 litum 4 Jovis umbra ex præcepto V. duabustamen fer. varis différentiis. Prima eft, quod ubi numero 2° , accipitur locus Jovis a fole vifus accipienduseft locus Jovis vifus a terra pro -conjunéionibus in fuperiori femicirculo, at ejus oppo- fitum pro conjunétionibus in inferiori femicirculo, Secunda eft quod loco operationis numero 40. præf. criptæ invenienda eft latitudo fynodica Satelliris à Jo- vis centro ex præcepto III. & cum qua exultimo Ta- bularum folio accipienda eft dimidia mora in Jovis difco, cum tempore ab immerfione marginis & centri. Hoc tempus in primo & fecundo Satellite infenfibiliter dif- fert a tempore ab immerfione centri ad immerfionem marginis ; quare idem pro alterutro promifcue accipi- mus, In tertio autem & quarto Satellire , cum duo hæc tempora plerumque fenfbilicer differant, utrumque in eorum Tabulis diftinétè appofuimus. In omnibus au- tem rempus ab immerfione marginis ad immerfionem centri æquale eft rempori ab emerfione centri ad emer- fionem marginis , & reciprocë. Horum temporum ufus tam ex nomine iplo, quàm ex exemplo fatis eric perfpi- Cuus, Exemplum. Eadem die 11 Januarii 1668, SG Eng Verus locus Satellitis à Jove V1 29 42 27 Locus Jovis à Terra © 26 2 Diftantia Satellitis à Jove © 16 19 33 nes! Gradus 26 dant CALME 4 Minuta 19 dant 4 30 Minuta fecunda 3 3 dant 8 Es Tempus conjunétionis medium 6 14 15 Æquatio dierum fubtrahenda 8 57 504 H. M.Ss. Tempus conjunéionis verum Parifiis 6 $ 18 Differentia meridiani Bononienfis o 38- Debuit Bononiæ 6 43 18 Locus nodi borei Jovis 35 95 442 Locus Jovisa Terra © 26 2136 Diftantia Jovis à nodo 9 16 59 45 Refiduum ad circulum 73 (O1 Laritudo meridionalis competens orbitæ Jovis ab ecliptica pag. 402 I 16 30 Laticudo Jovis meridionalis I, 12 Larirudo fuperioris femicirculi orbitx]o. vis à Jovis centro meridionalis Te Locus nodi Sarellitis 10 14 30 Locus Jovis à Terra © bone Diftantia à nodo Satellitis 2 FT RE Declinatio Seprentrionalis orbitæ Satel. litis ab ecliptica pag. 449 2 457 Latitudo orbitæ à Jov, centro meridionalis 3 30 Latitudo Synodica feptentrionalis 2 420 2% Hæc quæfita in Tabula paginæ 48 $ dac dimidiam moram cenrri Satellitis ab 27e Et tempus ab emerfione centri & mar- ginis 4 59 Conjunctionis tempus verum Bononiæ € 43 18 Unde ablata dimidia mora Relinquitur immerfio centri. S ‘21 027 Unde ablato tempore ab immerfione marginis & centri Relinquitur immerfio marginis præce- dentis ÿ re Nzz Addito vero tempore ab immerfione centri & marginis Habetur immerfo totalis in difco ÿ 26 20 Dimidia nb Dimidia mora addita tempori conjunétionis Datemerfionem centri Res 10 Ablato tempore ab emerfione margi- nis & centri Relinquitur emerfio marginis præced. 8 o 16 Addito tempore ab emerfione centri & marginis Habetur emerfio totalis S% 10 VE4 Ex obfervatione. Ex calculo. Differentia. Immerfo totalis 5%. 24.| 5h 26! 20" 2’ 20" Emerfio marginisfeq. 8. 5.8. 10. 14. $. 14 Verum conjunctiones Satellitum cum Jove non adeo exacte obfervari , nec calculo reprefentari poflunt , ac eclipfes eorundem in Jovis umbra ,ac præfertim primi, circa quem, utpote locorum remotiflimorum longitudi- nibus inveniendis aptifimum , præcipuus labor impen- fus ef. DANS. De l’Imprimerie de MONTALANT, Quay des Auguftins. Rec.deL Ac. Tom.V' III. Xxx inillsate an oibaniere ù re SR sn nos va fard sino #i ts "1 ire of 0 RS Lion St tytosois “haquit 10d4L2004 034 . tinadües ed &ib ét À: À HE er qi su MS À V2 DL 22 3 [EL ra hd POLE à sien enLs ñ, V U 2] A à * [e sers » >}, 74, FR * " . J PORN rail ee | A Le < Toi 5 F { r HART 0! RUE x ë 4h os j + 3 4 À w Ja A à ; AR ct RS MONS NICE" DE RE FETE } 3} sr ASE LA \# Fa ei L: : £ aile, gr it tOURERNEMONE Ab) THONE = > es œ e7 DES TRAITEZ Contenus dans ce Volume. D° POrigine G° du Progrès de l'Affronomie, &* de [on Ufage dans la Géographie G dans la Naviga- tion. Pag.r Zes Elemens de Affronomie , V re par le rapport des Tables aux Obfervations de M. RICHER , faites en PIjfle de Caïenne. 5 Découverte de la Lumiere Celefle qui paroit dans le Zo- diaque. 121 Regles de l'Affronomie Indienne , pour calculer les Mou- vemens du Soleil € de la Lune. 214 Réflexions fur la Chronologie Chinoi[e.' 300 De l'Ifle Taprobane. 312 Zes Hypothefes @* les Tables des Satellites de Fupiter, .… Reformées fur de Nouvelles Obfervations. 317 ass Qt s — «i 1 LG À L NS die Alone tee -0@£ Yo : Ÿ pnrio si & à «Sites sin % 41 Des à “D 1h90 y de © ra LKHRN) Re à À SAUT Hi ut Le à 3 ER vb 2 vlailes net ets At HUE 1h 4 jte : +" ut nt so Wise sb. vw si£ En > Er “s tue Sh aarliuns 19 OS EN ES Hottes LT: EVE sn) 30 wliisns SAS L .