QU ee pes Le Le M … D n Sr RRSRUS RRReUR SE SRE NES f DO O VU EMMA CEE HRHRRERRONE AE do EL RTS CEE er rs RER Rens Re RÉ R nan 21 RE Re Ress ü DOUTE BCE LES SRE Le RE RUSSES PRE pour ES STE Entrer et RSPPSAANRE je CO LS DRRPRRES 4 4 Û M ' # 100 - : 1 nn L k : Mrs MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. ue SR û ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. TOME XXI V. BRUXELLES, M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. s 1850. LISTE DES MEMBRES, DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIE. (Janvier 1850.) LE ROI, Prorecreur. M. D'Ouaurus »'Hazzoy, président pour 1850. » Querecer, secrétaire perpétuel. COMMISSION ADMINISTRATIVE. Le directeur de la classe des Sciences, M. D'Omazrus. » » des Lettres, M. le chanoine De Raw. » » des Beaux-Arts, M. Baron. Le Secrétaire perpétuel. Le délégué de la classe des Sciences, M. Dumorrier. » » des Lettres, M. le baron ne GERLACHE. » » des Beaux-Arts, M. Braeur. M. De Heuprine , trésorier de l’Académie. Tour XXIV. I DT, Do CLASSE DES SCIENCES. M. D'Oxauus »’Haucoy , directeur. » De Hemprnne, vice-directeur. » Quereuer, secrétaire perpétuel. Section des sciences mathématiques et physiques (15 membres). . Kesreoor, J. L.; à Gand . . . . . . . Nommé le3 juillet 1816. Tuny, Ch. FE. J: à Braxelles a ee id. Quereuer, À. J. L.; à Bruxelles . . . . . Élu le 1er février 1820. Pacan , G. M.; à Louvain" 1924 404 45 , — 98 mars 1825. Timmermans, H. A.; à Gand . . . . . . . —— 12 octobre 1833. De Heupruns, À.; à Bruxelles ,:-:: 40 4, Le 7 nai 1834 Crinar. JG. 4 Louvain, : 4 5° 4 à NO CSC RS To Manrens, M.; à Louvain, . . . . . . . -_ 15 décemb. 1835. Prarein., Ja Gand. 2; RS Re ve ID OC 100: Dezvaux, C.; à Liége. . . . . . . . . — 14 décemb. 1841. Sris, 3:55 à Dites RENE ES nie id. De Konnex, L. G.; à Liége. . . . . . . -— 15 décemb. 1842. De Vaux, Ad. ; à Bruxelles; 7 tr ee 10 GOT ESS. Nerensurcer ; à Bruxelles. . . . . . . . — 15 décemb. 1849. Section des sciences naturelles (15 membres). D'Owauius »’Hazzoy, J. J.; à Halloy . . -: . Nommé le 3 juill. 1816. VanDERMAELEN, P.; à Bruxelles . . . . . . Élu le 10 janvier 1829. Duxorrier , B. C.; à Tournay . . . . . . — 2 mai 1829. Sauveur, D.; à Bruxelles. . : . . . . . : — 7 novemb.1829. Luseuxe, A. L. S.; à Verviers . . . . . . —— 7 mai1634. Wesmarz, C.; à Bruxelles . . . 0, : — 15 nn 1085. Duxonr, AH: à Liège. ON Sn AN id. Canraams, F.: à Gand . . 1484. 1 Le id. Kicx, J.; à Gand. Morren, Ch. :; à Liège. Van Benenex, P. J.; à Louvain. Le baron de CNE MN Nr d Edm. ; à un Le vicomte Du Bus, B.; à Bruxelles : Nysr, Henri; à Late Gzucz ; à Bruxelles Corresponpanrs (10 au plus). Gazeorri, H.; à Bruxelles Durrez ; F.; à Gand . Mavs; à Bruxelles Meyer, A.; à Liéoe . Mezsens ; à Bruxelles . Louer, P.; à Bruxelles . Brasseur , J. B.; à Liége. Scuaar; à Gand D0 associés. Le baron de Gzrer, J. W. L.; à Utrecht Vroux, G.; à Amsterdam . VÈne, À.; à Paris. ch. F. D.; à Motipelliet: Moreau DE Jonnës, A.; à Paris . Ocxex; à Zurich. Ba88aGE , Ch.; à Londres. : Herscuez, sir John-F.-W.; à Londres. Visermé, L. R.; à Paris. Berroconi, Ant.; à Bologne . Granviie, À. B.; à Londres Barcow, P.; à Woolwich Sourx , sir James; à Londres SaBine, Ed. ; à Londres . : Barrar, John; à Grassinton-Moor. . Élu le 15 décemb. 1837. — 7 mai 1838. — 15 décemb. 1842. — 16 décemb. 1846. = id. — 17 décemb. 1847. — 15 décemb. 1849. . Élule 7 mai 1841. — 16 décemb. 1846. _ id. — id. — id. _ id. — 17 décemb. 1847. — 15 décemb. 1849. . Nommé le 3 juillet 1816. — id. . Élu le 2 février 1824. — 8 mai 1824. 2 21 nai 1020: — 8 octobre 1825. — 7 octobre 1826. — id. = 31 mars 1927. — 6 octobre 1827. LE id. — 10 novemb. 1827. — id. — 2 février 1828. — ler mars 1826. . Tayzor, John; à Londres Cuasces ; à Paris . . . BLuue, Ch. L.; à Leyde. Browx, Robert; à Londres. Excwe, J. F.; à Berlin. Scuumacuer , H. C.; à Altona Van Rees, R.; à Utrecht. Sean Le baron ne Humsouor, A.; à Berlin Ara6o, D.F.J.; à Paris. re Brewsrer, sir David; à Édimbourg x Crezce, A. L.; à Berlin. Prana, J.; à Turin Marreucci, Ch. ; à Pise . De Maceno ; à Lisbonne . Decaisxe , Jos.; à Paris . Tienewann, Fr.; à Heidelberg De Branvizze (H. M. Ducroray); à Paris Gauss, Ch. Fr.; à Gôttingue Scuwann, Ph.; à Liége . Srrix6, À.; à Liége É Bacue, D.; à Philadelphie . Bodaière, Charles P., prince de Canino; à Rés De La Rive, Aug.; à Genève . . . De M. Ch. Fr. Ph.; à Munich Fuss, P. H.; à St-Pétersbourg . Orrsrep , J. Ch.; à Copenhague Lacorpare, Th.; à Liége SomuÉ; à A Rere 2 De Bucx, Léopold ; à Berlin. Dumas, J. B.; à Paris Faranay, Michel ; à Londres Owex, Richard ; à Londres. De Braumonr, Élie; à Paris . LawarLe ; à Gand . R Wugarsrone, Ch.; à Londres . . Élu le 1er mars 1828. 4 février 1829. 2 mai 1829. 7 novemb. 1829. id. id. 6 mars 1830. 3 avril 1830. 5 avril 1834. id. id. id. 8 novemb. 1834. 15 décemb. 1836. id. 15 décemb. 1837. 8 mai 1838. 14 décemb. 1841. id. id. 9 mai 1842. id. id. id. id. id. 15 décemb. 1842. 9 mai 1843. 17 décemb. 1843. id. 17 décemb. 1847. 15 décemb. 1849. "1e CLASSE DES LETTRES. M. Le chanoine De Ram, directeur. » LecrercQ, vice-directeur. » Querecer, secrétaire perpétuel. La section des lettres et celle des sciences morales et politiques réunies (30 membres). Le chevalier Marcuaz, J.; à Bruxelles Sreur , Ch.; à Gand . ; ; Le bein dé GerLacue, E. C.; à Te Le baron de SrassarrT; à Dole GRANDGAGNAGE ; à Liége . Le chanoine DE Suer, J. J.; à Cd. Le chanoine De Raw, P.F. X.; à Louvain . Rouzez, J. E. G. ; à cn Lessroussarr, Ph.; à Bruxelles Moxe, H. G.; à Gand Noruows; à Bruxelles. : Van »e Weyer, Sylvain ; à Londres GacranD ; à Bruxelles. Quzrezer, A. J. L.; à Bruxelles Van Prarr, Jules; à Bruxelles . Borener , res à Liége. ne Le baie dé Sanr-GEnois , Jules; à ne Davin ; à Louvain. Van Meexer ; à Bruxelles. De Vaux, Paul; à Bruxelles. De Decker ; à Bruxelles . Scuayes, J: B.; à Bruxelles. SNELLAERT ; à Gand L'abbé Carton; à Bruges .… Le baron de Rurrexser6 , F. A. F.T.; à Bruxelles. Élu le 8 juillet 1823. 4 février 1829. 5 décemb.-1829. 12 octobre 1833. id. 7 mars 1835. 6 juin 1835. 15 décemb. 1837. id. 7 mai 1838. 7 mai 1840. id. id, 9 mai 1842. . Nommé le 1er déc. 1845. . Élu le 10 janvier 1846. id. 11 janvier 1847. id. id. » » L'eBitis à Cab sus 00 PATES le 11 janvier 1847. Bonus, J. H.; à Liége: 1144 40e Haha ane id. Leczerco , M. N. J.; à Bruxelles . . . . . — 17 mai 1847. Porum., L.; à Liége ie 2 0e RS nat Rest CorresponpanTs (10 au plus). . De Warre ; à Anvers. . . . . . . . . Élule 7 mai 1840. Bacuer ; à Louvain . . . . . . . . . —— 14 décemb. 1841. Bernann, Ph.; à Bruxelles . . .. . .. . . —- 9 mai 1842. Gruyer, Louis; à Bruxelles . . . . . . . — id. Famer, Ch.; à Bruxelles. . . . . . . . —— 10 janvier 1846. Ducrériaux, Éd. ; à Bruxelles . . . . . . 11 janvier 1847. Aannots à LOTIR LES in te Ve Mere id. SARRURE: à CN M de ge LE NT id. 90 associés. . Le duc d'Unsez ; à Bruxelles . . . . . . Nommé le 3 juillet 1816. Van Lenner , D. J.; à Amsterdam. . . . — id. Dr Moon, J. G. V.: à Paris . … vaons ‘du le 14 octobre 1820. Lenonwan» , L. Séb.; à Paris. , . . . . . — id. De La Fonrane ; à Luxembourg . . . . . — 23 décemb. 1822. Moiiss: à Trèves. ....::.: . #nbumi 42 quels id. Midoun: à Trèves... . se où er oi id. Van Gossezscuroy, L.; à Bisellée. anni dE 20/ août 1825. Van Ewvck, D. J.; à Bois-le-Duc. . . . . — 4 février 1826. Ds Jones , J. C.; à La Haye. . . . .2. . #5 L'avril4626. Cousin, Victor; à Paris . . . . . . . . — (6 octobre 1827. Cooper, C. P.; à Londres. . . . . . . . — 5 avril 1834. Lecray, À.; à Lille Va: 5. +. + HER id. BconEau, ‘e 8, À: H.; à Pose . + «+ + + — 15 décemb. 1836. Moxe, J.: à Carlsruhe . . . . . . . . — 7 mai 1840. Cabas Van Prinsreren; à La Haye . . . . . — 15 décemb. 1840. LenormanT , Ch.; à Paris. . . . . . . . — 14 décemb. 1841. Le vicomte de Sanrareu ; à Lisbonne . . . . — 15 décemb. 1842. M. » L'abbé C. Gazzera; à Turin. Grimw, J.; à Berlin . S. E. le cardinal Mai; à Rome. M. Pumxzs; à Munich Raour-Rocuerre, D.; à Paris Dixaux , Arthur; à Valenciennes Ecus , sir Henry; à Londres. Gioserri, Vincent ; à Paris . Guizor; à Paris Hazzan , Henry; à Londres . Micxer, F. À. A.; à Paris Rarw; à Copenhague . Ramon DE La Sacra ; à Madrid Ranke ; à Berlin Sazva, Miguel ; à Madrid M hxome à Tubingue. Le baron de Hauwer-Purésraz ; à Vienne . Droz, F. X. J.; à Paris. Le baron Charles Dur ; à Paris Herwaxn , Ch. Fr.; à Gôttingue . Hurrer ; à Vienne . Lermans ; à Leyde . Mirrermaïer ; à Heidelberg Perrz ; à Berlin Rrrrer , Ch.; à Berlin. Maxzoni; à Milan . Panorxa ; à Berlin. ie Nozer DE BRAUWERE VAN STEELAND ; à Bheclle DE Bonnecuose, Em. ; à Bruxelles. WueweL, w. à Cambridge . Nassau-Sexior ; à Londres . Le duc ne Caraman ; à Paris. . Élu le 15 décemb. 1842. id. id. id. 17 décemb. 1843. 9 février 1846. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. 11 janvier 1847. id. id. id. id. id. id. id. id. 17 mai 1847. 7 mai 1849. id. id. id. id. id. » » M. » » En CLASSE DES BEAUX-ARTS. M. Baron, directeur. » Navez, vice-directeur. Querezzr , secrétaire perpétuel. Les six sections réunies (30 membres). Pour la Peinture : . De Kevzer, N.; à Anvers Gazzair, Louis; à Bruxelles. Leys, H.; à Anvers Mavou, Jean ; à Bruxelles Navez; à Bruxelles ; VerBorcknoven, Eugène; à Bruxelles ‘ Le baron Warrers, G.; à Anvers . De BraëxeLeer , F.; à Anvers Van Evcxex , J.; à Bruxelles. Pour la Sculpture : . Geers, Guillaume; à Bruxelles . Smonis, Eugène ; à Bruxelles Gezrs, Joseph ; à Anvers Fratxin ; à Bruxelles . Pour la Gravure : Brazur ; à Bruxelles . Corr, Érin ; à Anvers Pour Î’Architecture : . Rozzanor; à Gand Suys ; à Bruxelles . . Nommé le 1er déc. 1845. — id. — id. — id. — id. — id. — id. . Élu le 8 janvier 1847. — 22 sept. 1846. . Nommé le 1er déc. 1845. — id. . Élu le 9 janvier 1846. — 8 janvier 1847. . Nommé le 1er déc. 1845. . Élu le 9 janvier 1846. . Nommé le 1e déc. 1845. — id. M. Bounca; à Anvers. . . . . . . . . . Élu le 9 janvier 1846. » Panross ; à Bruxelles. . . . . . . . . — & janvier 1847. Pour la Musique : M. De Bérior, Ch.; à Bruxelles . . . . . . Nommé le 1er déc. 1845. » , Féns, F.:; à Bruxelles :.. . . . . . . — id. » Hanssens, Cu. L.; à Bruxelles . . . . . . — id. » Vieuxrewmrs, H. ; à Bruxelles . . . . . . — id. » Snez,.F.; à Bruxelles . . . . . . . . Elu le 9 janvier 1846. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. Arvin, Louis; à Bruxelles . . . . . . . Nommé le 1er déc. 1845. » Quereser, À. J. L.; à Bruxelles . . . . . — id. » Van Hassezr, André; à Bruxelles . . . . . — id. » Buscawanx, Ernest; à Anvers . . . . . . Elu le 9 janvier 1846. Bison à Life. Diese © ne 0-0 jannier 1947: PER, Rs à DEUX Nes net ni et ee id. CorresponpanTs (10 au plus). Pour la Peinture : M. De Burve; à Bruxelles . . . . . . . . Élu le 9 janvier 1846. » Dyckmans; à Anvers . . . . . . . . . — 8 janvier 1847. Pour la Sculpture : M. Jenorre, Louis; à Bruxelles. . . . . . . Élu le 9 janvier 1846. 5. (Giskt#; @ Louvain , 4 + + …. : . … «+ — 6 janvier 1847. Pour la Gravure : M: Junotre ,:pére;à Liépe à à 2: à 2 © 4 Élu le 9 janvier 1846. » Jouvenez, A.; à Bruxelles . . . . . . . — & janvier 1847. Tome XXIV. ù 2 M. M. ce RON. Pour l'Architecture : Renan, B.; à Tournay . . . . . . . . Élu le 8 janvier 1847. Pour la Musique : Mencaz; à Gand . . . . . . . . . . Élu le 9 janvier 1846. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : . Bogiters, Le à ANNE sie stat es Élu le.8 janvier 1847. 90 associés. Pour la Peinture : . Venner, Horace; à Paris . . . . . . . Élu le 6 février 1846. Scaxrren, Arvià Pal. : . … js) ere id. Conmeums. P.: 2 Bernie 25,7: DL AE id. Ds La Roone, Paul: à Paris ,: … . : . — id. Laänpszen; à Londres : 1. :/.1:".".).1,.… id. Kavision, W.: à Munich : . :. + : 47 .,15e id. Inenxs, J.: à Paris, +... « . . . . :W.rnu@jauvio 1047 CALAMNE As à Gepète 4: à à à 4 vomi id. Decxen; J.5,à Francfort..." . : : ,l. 1,11 id. Hacnr: ALLONS + 5 a: Di CNE id. Pour la Sculpture : . Scnanow, Godefroi ; à Berlin . . . . . . Élu le 6 février 1846. RATORS- 4 DERDNO EN LATE SR re AD NU — id. Pnanies, James: à Paris. OO on, — id. Russe. a PArIS AM ee 2 NES 1 + id. Rawey, Étienne-Jules ; à Paris . . . . . . — id. ER M. Davn, d'Angers ; à Paris . . . . . . . Élu le 8 janvier 1847. w: Tanesan, Ps: à Rome à à 26 0, 7 id. » : Barroumi; à Florence. . . . . . . . : — id. Pour la Gravure : M. Won, William; à Londres. . . . . . . Élu le 6 février 1846. » Le baron Boucuer-Desnoyers ; à Paris. . . . — id. » Fonsrer , François; à Paris . . . . . . . — id. ee Det OS NO D EE id. » Henriquez Duronr ; à Paris . . . . . . . — 8 janvier 1847. » CaramarrA, L. ; à Bruxelles. . _. . . . . — id. N'ROPOMGRIL PS AI PAFME HO 7 2 NL id. D BONE AOL A PAS He A LU URI D M ali id. Pour l'Architecture : M. Fonrane, P.F.L.; à Paris . . . . . . . Élu le 6 février 1846. » Donaznson. Thom. ; à Londres. . . . . . — id. » Vox Kzeiwze, Léon ; à Munich . . . . . . — id. » CaRisTiE, Aug.; à Paris . . . . . . . . — 6 janvier 1847. » Banay, Ch.: à Londres ii 5: 1, :,95000, cit, id. NS DOURRR AS A RETIRE M1 Un) ua Ti ee id. » + Buancmi, C.-P. ; à Naples. 52414. mat. 'tu ar — id. Pour la Musique : M: Hosni: à Bolopne. 2 cd 5 7.0 Élu le 6 février 1846. » Mevyersrer. Giacomo; à Berlin . . . . . . — id. » Ausxz, D, F.E.;à Paris. . 1, -.-. , … — id. D. PONTS GE. PA Paris ns L'on id. » Daussoiene-Ménur, J. ; à Liége. . . . . . — id. » Harèvy, Jacques-F.; à Paris . . . . . . — 8 janvier 1847. D PORT A CH UT AU RM nn Di Tag qe Le id. D LACRNER SA MURICR LU NU 2, Go au id. == MO es Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts. M. Bocx, C.-P. ; à Bruxelles. . . . . . . . Élu le 6 février 1846. » ‘Puissavanr, J. D.; à Francfort . . |. , . 7 id. » Waacen, Gust.; à Berlin . . . . . . . —- 8 janvier 1847. » Coussemaker; à Hasebrouck . . . . . . . — id. » , Ayezuab: à Naploe eee laine ee id. » ‘Gramian: dia Det 0 +4. 5 . en id » Ds Givaonr, A: 2% Caen RU ee DÉCÈS. CLASSE DES LETTRES. CorNELisseN, Norbert, membre, décédé le 51 juillet 1849. CLASSE DES BEAUX-ARTS. QUATREMÈRE DE Quincy, associé, décédé le... décembre 1849. GraNET, F. M., associé, décédé le... décembre 1849. 22 septemb. 1848. TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS LE TOME XXIV. CLASSE DES SCIENCES. Monographie de la famille des Lycopodiacées; par A. Spring. Recherches sur l'histoire naturelle et le développement de l’Atax ypsilophora (Hydrachna concha- rum), Acaride vivant en parasite sur les Anodontes; par P.-J. Van Beneden. Mémoire sur le développement et l'organisation des Nicothoés; par le même. Essai sur l’histoire naturelle du Brabant, par feu M... (1). — Mammifères. (Analyse et extraits par M. De Selys-Longchamps.) Mémoire sur la théorie des résidus quadratiques; par M. Schaar. CLASSE DES LETTRES. Essai sur les noms des villes et communes de la Flandre orientale; par J.-J. De Smet. 1) Ce mémoire est attribué à M. Vanderstegen de Putte. oo rate “tyeté ot LE MONOGRAPHIE FAMILLE DES LYCOPODIACEES, A. SPRING. PROFE SSEUR A EEE TG ù 4 uv L jy SECONDE PARTIE. (PRÉSENTÉE A L'ACADÉMIE, DANS SA SÉANCE DU EU 1848.) Towe XXIV. il | NAGER . ro f f ASEr i AVERTISSEMENT. La première partie de cette Monographie a été présentée à l’Aca- démie royale des sciences et belles-lettres, le 3 avril 1841, et publiée dans le tome XV des Mémoires. Je prévoyais alors que mes occupa- tions ordinaires et d’autres circonstances indépendantes de ma volonté viendraient apporter un retard à la publication de cette seconde partie; c’est pour cela que j'ai sollicité l'insertion dans les Bulletins de l’Académie d’une espèce de Prodromus ‘, dans lequel, pour éviter des doubles emplois et une confusion dans la synonymie, j'ai donné la liste des espèces connues et les définitions de celles qui m’avaient paru neuves. Toute question de priorité qui pourra s’élever par la suite, devra donc être décidée non pas d’après le travail que dans ce moment je soumets à l’Académie, mais d’après le Prodromus publié en 1841 et en 1843. Quoique détourné souvent et pour longtemps de mon travail, j'y suis revenu chaque fois avec le zèle qu’il m’avait inspiré dans lori- 1 Enumeratio Lycopodinearum. BULLETINS DE L'ACAD. ROY. DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE Bruxeczes. 1841, tome VIII, n° 12, et 1843, tome X, n“ 2 et 5. 4 AVERTISSEMENT. gine. Je n’ai pas cessé de recueillir des matériaux, et c’est avec bon- heur que j’exprime ici de nouveau ma reconnaissance aux botanistes qui ont bien voulu mettre à ma disposition leurs collections, notam- ment à MM. W. Hooker, Adr. de Jussieu, J. Decaisne, Klotzsch, de Vriese, Linden et Galeotti. On verra, dans le texte, de quelle importance m’ont été ces secours. On verra surtout combien je dois à Sir William Hooker, qui, avec une libéralité au-dessus de tout éloge, m’a envoyé sa collection entière, la plus riche de toutes celles que j'ai pu consulter. De nombreuses additions et corrections ont dü être faites à la pre- mière partie, comprenant le genre ZLycopodium. Je les place en tête de celle-ci, et les fais suivre d’une liste qui indique l’ordre dans lequel les espèces doivent être classées définitivement. ADDITIONS ET CORRECTIONS A LA PREMIÈRE PARTIE, COMPRENANT LE GENRE LYCOPODIUM. I LYCOPODIUM. Lycopodium et Huperzia Bernhardi 1801. Lycopodium, Stachygynandrum et Diphasium Pres! Bot. Bem. in Abh. d. boehm. Ges. der Wiss. III. p. 583. 1. L. SELAGO. L. insulare Carmichael! in Linn. transact. XII. p. 509. L. axillare Roxb. in Beatson Tracts relat. to the Island of St.-Helena. p. 512. L. densum Lam. Flor. franç. I. p. 55. L. varium £. Hooker fil! Botany of Antarctic Voyage. p.116. Icon. Hedw. Theor. retr. p. AA. t. 9. f. 1-8. Has. 1. [In Suecia : Ehrhart (H. Berol.); Hardanger : Grisebach (Wiegm. Arch. 1844)|; 2. In Siberia : Günther (H. Berol.); 3. In montosis insul. Azorarum, alt. 1500-2000 ped. : Lowe (H. Hooker) | Ma- deira]; 36. In insulis Atlanticis [ St.-Helena et Tristan d'Acunha : Carmichael (H. Hoo- ker) |; 4. In America boreali-occidentali [Port. Etches; Port. Mulgrave: Barclay (H. Hoo- ker); Observatory Inlet : Scouler (H. Hooker); Rocky Mountains ad ortum flum. Columbia : Douglas (H. Hooker); ad sinum Kotzebue : Beechey (H. Hoo- ker); Sitcha (H. Acad. Petrop.) |; 45. In America boreali-orientali | Labrador : Miss Brenton (H. Hooker); ad sinum Hudson, fruct. Aug. (H. Hooker); Groenlandia : Horneman (H. Hooker); 6 MONOGRAPHIE Whale fish Islands (H. Hooker); Spitzbergen : Capt. Sabine (H. Hooker); ins. Terrae Novae : Despreaux (H. M. P.); Bear Lake : Richardson (H. Hoo- ker) |; 4, In America septentrionali | Boston : Boott (H. Hooker) | ; 6. In insulis Maclovianis : J. D. Hooker (H. Hooker); 7. In terra van Diemen : Gunn (H. Hooker). Exsicc. Reichenb. Herb. flor. germ. n° 2145. Obs. Je doute que la plante de Ruiz et Pavon ait été bien déter- minée ; le Pérou ne doit donc pas encore figurer définitivement parmi les pays où vit cette espèce. — Les échantillons des îles Ste-Hélène et Tristan d’Acunba (Z. insulare Carm.) appartiennent à la variété : spinulosum ; les uns ont les feuilles dressées et convexes, les autres étalées et presque planes. 2. L. AFFINE : Caule rigido crasso erecto subsimplice vel 3-4dichotomo ; foliis conformibus aequalibus confertis 8fariis erecto- vel divergenti-patentibus, e basi ovata lanceolato-subulatis pungentibus érrequlariter ciliato-dentatis uni- nerviis dorso carinatis , crista unica decurrentibus ; antheridiüis sparsis. Has. 2. | Prov. Caracas: Parker (H. Hooker); in viciniis Quito : Hartiweg (n° 1463 ) ; in monte Pichincha : Hall, altitud. 11000 ped. : Jameson (H. Hooker) |. Descr. Caulis 3-12 poll. longus ascendenti-erectus...: Folia valde conferta sed non- nullis remotiuscula, nunc erecto- nunc divergenti-patentia, basi subventricoso-ovata. … Variat insuper foliorum apice mucronato vel mutico, et marginibus lineatis vel non inflatis. Obs. La grande variabilité de l’espèce lui fait perdre quelquefois toute ressemblance avec le Z. selago, et elle est en général plus voi- sine du Z. reflezum que de celui-là. Outre les caractères indiqués dans le texte, la largeur et la convexité de la base des feuilles peu- vent servir à la faire distinguer. 3. L. SAURURUS. Plananthus saururus Pal. Beauv. Prodr. Aeth. p. 100. DES LYCOPODIACÉES. 7 Has. 2. | Nova Granada : Purdie (H. Hooker); prov. : Mariquita, ad limites nivium perpet. altit. 15500 ad 14000 ped. montis Tolima, fruct. Jan. : Linden (Coll. n° 1005); in monte Pichincha, alt. 14500 ped. : Hartweg (n° 1471)]; 5. In Peruvia : Mathews (H. Hook.). [Huaylluay, fruct. Nov. et Dec. (H. Hook.)]; 5. In insula Juan-Fernandez | Cumberland Bay : Arnink (H. Hooker)]. 3°. L. ERYTHRAEUM + : Caule rigido undique obtecto valde crasso 2-3dichotomo ; foliis 16fariis adpresso-erectis imbricatis rubentibus elongato- deltoïdeis mucronulatis glanduloso-serratis margine subacutatis, convexis basi incrassatis carinatis carina et parenchymate decurrentibus, sursum quidquam decrescentibus ; antheridiis majusculis vix emarginatis. L. compactum Spring in litt. (non Hooker ). Hab. in summis montibus Columbiae [ Venezuela, prov. Merida, Sierra Nevada ad limit. niv. perenn. altit. 10000 ped., fruct. Aug. : Linden (Coll. n° 569); Ecuador, in summis convallibus Andium, altit. 14000 ped. : Jameson (H. Hooker); Antisana : Hartweg (n° 1472). Descr. Caulis spithamam longus, eum foliis penna cygnea crassior, rigidus foliis om- nino obtectus, adscendenti-erectus strictus, inde a basi inaequaliter 2-5dichotomus : divisionibus subfastigiatis caule quidquam tenuioribus caeterum eidem conformibus. Rhi- zoma elongatum repens nonnunquam foliis brevioribus remotioribus obsitum. Folia 4 lin. longa, 1 lin. lata aceroso-rigida necnon coriacea viridia magis minus rubentia, undique conformia densissime imbricata 16faria adpresso-erecta apice incurva, elongato-deltoïdea acutissima mucronulata, parte superiore (libera) simpliciter convexa enervia, inferiore (obtecta) carinata, margine subattenuata lineata irregulariter glanduloso-serrata , nervo supra obtuse prominente, basi incrassata triquetra carina et parenchymate decurrentia, ex parenchymate siccitate evanito (folio adempto) cicatricem triangularem cavam re- linquentia : superiora quidquam breviora. Antheridia sparsa foliis quidquam latiora elongato-reniformia quid quod subtriangularia compressa basi vix emarginata minute pedicellata, farina pallide flava foeta. Obs. Ce n’est peut-être qu’une variété du Z. Saururus; mais le L. erythraeum a les tiges moins longues et moins épaisses, les feuilles plus aiguës, plus distinctement carénées, amincies à leurs bords et irrégulièrement dentelées. La plupart des échantillons sont d’un rouge très-vif; d’autres n’ont les feuilles colorées qu’à leur sommet et le long de la carène. 8 MONOGRAPHIE 3. L. ATTENUATUM + : Caule rigido undique obtecto crasso 2dicho- tomo : divisionibus swbattenuatis ; foliis &fariis adpresso-erectis imbricatis viridibus sanguineo-tinctis elongato-lanceolatis mucronulatis margine subin- crassatis glanduloso-denticulatis carinatis carina neque parenchymate decur- rentibus, sursum decrescentibus; antheridiis majusculis vix emarginatis. Hab. in summis montibus Columbiae [in declivitate montis Pichincha, altit. 11500 ped. : Hartweg (n° 1470); in Andibus Quitensibus, altit. 11-15000 ped. : Jameson (H. Hooker) ]. Descr. Caulis spithamaeus rigidus foliis undique obtectus indeque penna scriptoria crassior, adscendenti-erectus aequaliter 2dichotomus : divisionibus subfastigiatis caule quidquam tenuioribus caeterum conformibus. Folia 3 lin. longa 1 lin. lata aceroso-rigida nec non coriacea viridia ad apicem et carinam sanguineo-tincta , undique conformia densissime imbricata oblique verticillata 8faria adpresso-erecta subincurvata, elongato- lanceolata acuminatissima apice cartilaginea margine subincrassata remote glanduloso- denticulata, parte superiore (libera) carinata, inferiore (obtecta) latiore quidquam complanata, nervo supra vix prominente, basi carina obtusa rubescente (neque paren- chymate) decurrentia, siccitate cicatricem triangularem cavam relinquentia : superiora quidquam breviora patula. Antheridia sparsa foliis quidquam latiora reniformia com- pressa basi vix emarginata, farina pallide flava repleta. Obs. Très-voisine du Z. erythraeum , cette espèce en diffère plus encore par son port que par les caractères énumérés ci-dessus. 4. L. SIEBERIANUM. L. taxifolium Balbis (ex Klotzsch in Linnaea 1844. XVIII. p. 516). 9. L. BREVIFOLIUM. — A supprimer. Obs. Il n'existe pas dans l’herbier de M. Hooker, mais je dois supposer que l'échantillon de Pavon que j'ai vu dans l’herbier de M. Barker-Webb est identique avec celui sur lequel MM. Hooker et Greville ont établi l’espèce. Or, le premier ne na pas paru dif- férer du Z. rufescens, et tout doute à cet égard est dissipé pour moi depuis que j'ai vu, de cette dernière espèce, des échantillons d’un pied de longueur, à tiges très-épaisses et à feuilles verdâtres. DES LYCOPODIACÉES. 9 6. Z. COMPACTUM : Caulibus brevibus erectis crassis 3-4dichotomis ; foliis conformibus 8-10fariis deorsum patentissimis sursum mox erecto-adpressis apice rubentibus ovato-lanceolatis mucronulatis céholatis sublaceris dorso se- miteretibus basé gibbosis carina unica decurrentibus ; antheridiis sparsis reni- formibus. Hab. in Andibus Quitensibus : Jameson (H. Hooker) [ Pillzhum : Jameson (H. Hooker)]. Descr. Caules e caudice repente erecti 3-4 pollices longi foliis undique obtecti indique pennam cygneam crassitie excedentes, aequaliter 5-4dichotomi : divisionibus brevibus conformibus fastigiatis. Folia conformia 2 lin. longa 5-1 lin. ad basin lata coriacea rigi- dissima nitentia apice rubentia caeterum pallide viridia, 8-10faria deorsum nonnunquam patentissima divaricata vel reflexa sursum mox erecta adpressa, deltoïdea vel ovato- lanceolata margine et apice incrassata mucronulata ciliolata sublacera, ad basin valde gibbosa dein contracta carina unica decurrentia, dorso convexa carinata, facie plana sub- . Suleata. Antheridia sparsa mediocria foliis plane obtecta reniformia, farina pallide flava repleta. Obs. Espèce très-distincte et bien différente du Z. rufescens. 7. L. RUFESCENS. L. brevifolium Hook. et Grev. Add. in Hook. Bot. Miscell. III. p. 104. Spring Monogr. 1. p. 25. n° 5. Has. 2. | Nova Granada, fr. Aug. : Purdie (H. Hooker); prov. Pamplona, Paramo de San Urban, altit. 15500 ped., fr. Novbr. : Linden (Coll. n° 1255); Cor- dillera prope Pitago, altit. 15000 ped. : Hartweg (n° 1468); in turfosis prope Cuenca, fr. Jan. : Jameson (H. Hooker); Condorasto altit. 14000 ped. : Ja- meson (H. Hooker) |. Descr. Rhizoma repens terrae adpressum. Caules nonnunquam pennam corvinam solummodo crassi congregati. Antheridia foliis minora subcordiformia lata compressa hispidula subpedicellata, farina pallide flava foeta. — Speciminum validiorum folia sunt remotiuscula et caulis e cortice exuberante valde crassus. 7. L. MYRTUOSUM + : Caule valde crasso erecto striato 2-3dichotomo; foliis conformibus confertissimis 8-10fariis majusculis coriaceis reflexis planis Towe XXIV. 2 10 MONOGRAPHIE submyrtiformibus mucronulatis carina decurrentibus, nervo subtus promi- nente ; antheridiis sparsis albidis. Hab. in Columbia | prov. Magdalena : Purdie (H. Hooker) |. Descr. Species distinetissima. Caulis 3-6 poll. longus pennam cygneam crassus erectus firmus, nunc foliis omnino tectus nunc pallide rubens nitidus, e foliis profunde striatus, mox ultra basin 2-5dichotomus : divisionibus erectis cauli conformibus fastigiatis. Folia conformia 8-10faria semiverticillata confertissima, 4 lin. longa 1 À lin. lata rigidissima coriacea supra nitentia glaberrima subtus opaca, laete viridia excepto apice quidquam rubente, ex ovato elongata lanceolata mucronulata margine quidquam incrassata subre- voluta, nonnunquam rubentia subinaequalia integerrima, valde reflexa sursum divaricato- patentia, plana nervo supra quidquam impresso subtus prominente, carina valde promi- nente obtusa neque parenchymate decurrentia. Antheridia sparsa mediocria reniformia albida, farina pallide flava repleta. 8. L. REFLEXUM. Has. 1. [Jamaïca, Port-Royal, fr. Jul. : Purdie, Fadyen, Bancroft (H. Hooker), Hartweg (n° 1575); Guadeloupe, Soufrière, altit. 4000 ped.; fr. Decbr. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5505) ; St.-Vincent : Guilding (H. Hoo- ker); Trinidad : Lochaart (H. Hooker); St.-Yago de Cuba, loc. aridis are- nosis, altit. 4000 ped., fr. Jul. : Linden (Coll. n° 2055) |; 2. [Prov. Vera-Cruz, prope Jalapam, fr. Majo : Linden (Coll. n° 82), Harris (H. Hooker) ]; 3. [ Nova Granada, in sylvis prope Popayan : Hartweg (n° 1480) ; prov. Caracas, loc. umbrosis humidioribus, fr. Mart. : Ed. Otto (M. Berol.); Carype ad margines. sylv. montos. : Moritz (H. Berol.); Galipan : Moritz (H. Berol.) ; Colon. Tovar, alt. 5000 ped., fr. Jun. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5525); Galipan, alt. 5000 ped., fruct. Jun. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5518) ]; 4. In Peruvia : Mathews (H. Hooker); . [Orgaos Montes, in palustribus : Gardner (H. Hooker) | ; 6. In Guyana anglica : A. Schomburgk (H. Berol., H. Hooker). ©r 9. L. INTERMEDIUM. L. commutatum Spring olim, in Herb. Berol. (Cfr. Klotzsch in Linnaea. XVLIL. p. 517). ? L. aristatum J. Smith in Hooker London Journal of Botany. T. p. 205 (non Willd.). Has. 4. In Guyana anglica : A. Schomburgk (H. Berol., H. Hooker). DES LYCOPODIACÉES. 11 10. Z. MINTATUM. Hab. [in monte Pangerango, alt. 9660 ped., fr. Oct. : Van Gesker (H. de Vriese) ]. Obs. La coloration rouge de la tige, comme on devait le supposer, n’est pas un caractère constant ; il est rare cependant de ne pas voir au moins une légère teinte rougeâtre aux parties inférieures de la plante. Il semblerait que cette coloration dépende de l’âge. 11. Z. MYRSINITES. Execl. syn. L. tetragonum Hook. et Grev. et L. catharticum Hook. Has. 2. [ Orgaôs montes, alt. 4500 ped., fr. Mart. : Gardner (H. Hooker)]. 4. In Columbia [ prope Loxa : Humb. et Bonpland (H. Berol.)]. Descr. Folia ad infimum caulem nonnunquam difformia majuscula (5 lin. longa, 5 lin. lata) elongato-lingulata obtusa mox ultra basin reflexa supra convexa. Obs. C’est à tort que j'avais considéré autrefois le Z. tetragonum H. et Gr. comme identique avec cette espèce. Je n’avais pas encore vu alors des échantillons de la première, et le hasard avait fait, en outre, que parmi le grand nombre de ceux de la seconde, que j'avais examinés, il ne s’en était pas trouvé un seul qui eût ses feuilles dif- formes à la base de la tige. Je m’applique donc volontiers à moi- même le reproche que j'avais adressé, dans le texte, à MM. Desvaux et Bory. — Dans l’herbier de Willdenow, cette plante se trouve, avec le nom de Z. cladostachyum , sous le n° 19424. 11’. L. TETRAGONUM : Caule ascendente breviort rigido cum foliis exacte quadrangulari 3dichotomo ; foliis 4fariis arcte imbricatis rubentibus crassis ovato-lanceolatis valde carinatis margine scariosis ciliatis basi gibbosis parte decurrente non sulcatis, sursum quidquam minoribus ; antheridiis sparsis. L. tetragonum Hook.! et Grev. Icon. fil. t. 109. L. catharticum Hook.! in Annal. of Natur. Hist. I. p. 498. €. 14. L. myrsinites 5. minus Spring Monogr. I. p. 29. n° 11 (non Lam... 12 MONOGRAPHIE Hab. in sylvis humidis Columbiae alpinae [ prov. Popayan : Hartweg (n° 1467); Pichin- cha, alt. 11000 ped. : Hartweg (n° 1475); prov. Quito : Jameson (H. Hooker) ; in mon- tibus Pillzhum : Jameson (H. Hooker) |. Descr. Caulis raro ultra £ pedem longus, crassiuseulus rigidus fragilis, e basi repente radicante erectus foliis undique obtectus indeque exacte quadrangularis et penna corvina crassior, sursum quidquam attenuatus, mox ultra basin 5dichotomus : divisionibus valde coarctatis subfastigiatis inter se aequalibus, ultimis longissimis. Folia 5 lin. longa 2 lin. lata exacte quadrifaria adpresso-erecta arte imbricata, coriaceo-rigida crassa ni- tentia praesertim ad apicem rubentia, ex ovato lanceolata valde carinata longe acuminata apice incrassata margine scariosa nec non irregulariter ciliata, basi gibbosa dein atte- nuata et caulescenti-decurrentia, parte decurrente non sulcata, sursum quidquam minora caeterum conformia. Antheridia mediocria folia lateraliter vix excedentia albida eom- presso-reniformia profunde emarginata, farina pallide flava foeta. Var. G. patulum : foliis longius acuminatis patulis. — L. cathartieum Hook, l, 6. — Hab. in montibus Pillzhum. Obs. Le professeur Jameson fait observer, dans une note jointe à ses échantillons du Z. tetragonum £. patulum, que cette plante, connue en Colombie sous le nom de Jatun condenado, est employée comme remède dans léléphantiasis. Même à faible dose elle agit comme un drastique violent. 12. L. LINIFOLIUM. Has. 1. | Guadeloupe, Soufrière, alt. 3000 ped., fr. Decbr. : Funck et Sehlim (Coll. Linden, n° 5509); Jamaïca, fr. Jun. : Purdie (H. Hooker) |; 2, [Prope Jalapan : Harris (H. Hooker); Liquidambars de Jalapa et de Hua- tusco nec non in colonia Zacuapan et Mirador, alt. 5000 ped. : Galeotti (Colt. n° 6609) |; 2b, In Guatemala : Skinner (H. Hooker); 5. [In sylvis prov. Popayan, alt. 7000 ped. : Hartweg (n° 1469 et 1465); prov. Mariquita, pic de Tolima, alt. 7000-9000 ped., fr. Jan. : Linden (Coll. n° 1001); Venezuelae prov. Carabobo inter Porto Cabello et Valencia, alt. 4500 ped., fruct. Majo : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5527); in viciniis Ca- ripe : Moritz (H. Berol.) |; 4. [Surinam : Hostman (H. Hooker); Guyana anglica : R. Schomburgk (H. Hooker) |; 7. In insulis magni Oceani aequinoctialis | Cocos Island : Barclay (H. Hooker) |. DES LYCOPODIACÉES. 15 12’. L. SARMENTOSUM + : Caule pendulo flaccido pallide stramineo 3-Adichotomo ; foliis swbverticillatis quaternis remotis angustissimis divergenti- patentibus swbulatis margine subrevolutis basi quidquam délatatis tortis, nervo subtus valde prominente, lineis tribus decurrentibus, fructigeris quidquam brevioribus; antheridiis majusculis albidis. Hab. in sylvis montanis : 1. Columbiae | Venezuelae prov. Caracas, Galipan, alt. 5000 ped., fr. Jan. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5522); ôn Andibus Quitensibus : Jameson (H. Hooker); prov. Popayan : Hartweg (n° 1464)]; 2. Brasiliae | Orgaôs Montes : Gardner (H. Hooker) |. Descr. Caulis tenuis flaccidus filum emporeticam vix crassus pedem el quod excedit longus, ex arboribus pendens solenniter pallide stramineus e foliis striatus, mox ultra basin aequaliter 5-4divisus : divisionibus subfastigiatis coarctatis erectis eauli confor- mibus, ultimis elongatis. Folia 5-6 lin. longa angustissima pallide viridia divergenti- patentia subverticillata quaterna remota, subulata setacea basi quidquam dilatata mar- ginibus subrevoluta integerrima, mox ultra basin solenniter torta, nervo subtus valde carinato , supra ad basin canaliculata ad apicem (marginibus revolutis) convexa, carina et lineis duabus lateralibus decurrentia : fructigera quidquam breviora magis erecta basi magis dilatala. Antheridia (in nostris) valde numerosa sparsa majuscula albida reniformia didyma, farina pallide flava foeta. Var. B. rubescens : caule rubro, foliis patentissimis. — Specimina Hartwegiana. Obs. Paraît avoir été confondu jusqu'ici avec le ZL. verticillatum (ZL. acerosum Siw.); mais tient le milieu entre le Z. Hinifolium et le L. setaceum. \ diffère de ces deux espèces par ses feuilles extréme- ment rétrécies et disposées par quatre, et du £. selaceum en parti- culier, par ses feuilles plus distantes, carénées à la base ainsi qu’à la partie inférieure, et décurrentes par trois côtes. 13. L. TAXIFOLIUM. L. Herminieri Spring Monogr. L. p. 35. n° 14. Excl. Syn. L. insulare Carm. et L. axillare Rob. Has. 1. [Jamaïca : Wiles, Fadyen, Purdie (H. Hooker); Dominica (H. Hooker); 14 MONOGRAPHIE Guadeloupe : Parker (H. Hooker); L'herminier (H. M. P.), Soufrière, alt. 5000-3500 ped., fruct. Decbr. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5504 et 5507); St.- Vincent : Guilding (H. Hooker); St.-Yago de Cuba, alt. 4500 ped., fr. Sept. : Linden (Coll. n° 2185) }; . Supprimé; . Supprimé; . In regione temperata Imperii mexicani : Leibold (ex Kunze in Linnaea XVII. p. 504). OS à NO Obs. Comme on est facilement exposé à confondre cette espèce avec le Z. passerinoïdes (L. nilens), j'ajouterai aux caractères diffé- rentiels indiqués dans le texte, que chez le Z. faxifolium, les feuilles fertiles ne sont pas dilatées à leur base. — Le Z. faxifolium MHerb. Willd. n° 19409, a le port du Z. Lindenti. 14. L. HERMINIERI. — Supprimé. 15. L. BROGNIARTII. L. panamense Herb. Wild. n° 19411. Has. 2. In Columbia | Venezuelae prov. Merida, in sylvis humidis densis Sierra Nevada, alt. 6000-7000 ped., fr. Julio : Linden (Coll. n° 568) ]; 5. In Panama : Humb. et Bonpland (H. Willd.). Descr. Caulis in speciminibus Linden flaccidus. Farina albidula. 15. L. HARTWEGIANUM + : Caule pendulo rigido 2-3dichotomo : di- visionibus caule tenuioribus ; foliis longissimis utrinque vernicoso-nitentibus confertissimis 8fariis erecto-adpressis lineari-lanceolatis apice et margine pal- lide lineaüis supra canaliculatis sublus subearinatis, carina et parenchymate attenuato longe decurrentibus : sursum sensim duplo minoribus basi swbven- tricosis ; antheridiis majusculis. Hab. in sylvis montanis Columbiae | prov. Popayan : Hartweg (n° 1466); Venezuelae prov. Caracas, in colonia Tovar, alt. 5000 ped., fr. Jun. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5526) ]. Descr. Caulis usque sesquipedalis pennam corvinam crassus firmus rigidus foliis undique obtectus pendulus 2-5dichotomus : divisionibus longioribus coarctatis caule DES LYCOPODIACÉES. 15 tenuioribus. Folia 5 poll. longa usque 2 lin. lata coriacea rigidissima utrinque verni- coso-nitentia saturate viridia, undique aequaliter confertissima 8faria undique erecto- adpressa, elongato-lineari-lanceolata acuminatissima apice et marginibus pallide lineata integerrima vel sub lente minutissime denticulata, supra canaliculata subtus subcari- nata nervo praesertim ad basin valde prominente, basi non torla carina acuta et parenchymate attenuato longe decurrentia : superiora (fructigera) sensim duplo minora magis convexa et basi subventricosa. Antheridia sparsa majuscula albida suborbiculari- reniformia longe pedicellata : farina pallida repleta. Obs. Cette espèce ne diffère peut-être pas essentiellement du Z. Brongniartii; mais les caractères sur lesquels elle est établie (/o/ia confertissima, undique ereclo-adpressa, nervo subtus prominente) sont, en général, trop peu variables pour qu’il soit permis de la con- fondre avec celle-ci avant qu’un plus grand nombre d'échantillons ne démontre leur variabilité dans l’espèce. 16. Z. PROLIFERUM. Has. 2. | Mahé: Pervillé (H. M. P.) |. 17. L. ALOÏFOLIUM. L. aloïfolium Wallich! Cat. n° 129. Hook. ! et Grev. Enum. fil. n° 25. Icon. fil. t. 253 (non Zenker). L. Hamiltonii Spring Monogr. I. p. 35. n° 17 (excl. syn.). Hab. in summis montibus Indiae orientalis, ad truncos arborum : 4. In Peninsula indica : Wight (Herb. propr. Crypt. n° 9). [ In montibus Nilaghiricis : Perottet (H. M. P., H. Deless.) | ; 2. In insula Ceylana : Col. Walker (H. Hooker). Obs. N'ayant pas vu le véritable Z. Hamiltonii Spreng. lors de la publication de la première partie de cette Monographie, je me suis laissé induire en erreur par la description et la planche données par M. Zenker, qui avait évidemment pris pour le £. aloifolium Wall. le Z. subuhfolium du même botaniste. — Il n’y a à changer dans le texte que le nom de la plante et la synonymie, et à supprimer le 16 MONOGRAPHIE Nepaul comme habitat. La phrase diagnostique et la description ont été faites sur les échantillons de Wight et de Perottet. 17. L. HAMILTONTT : Caule erecto rigido anguloso 2-4dichotomo : divi- sionibus divergentibus ; foliis majusculis coriaceis Gfariis remotiusculis erecto- patentibus basi tortis, elongato-lanceolatis swbpetiolatis obtusis integerrimis margine subrevolutis supra carinatis : sursum demum duplo minoribus ; an- theridiis albidis. L. Hamiltonii Spreng. Syst. Veg. (index). Hook. ! et Grev. En. fil. n° 15 (non Spring olim). L. obtusifolium Hamilton in Don Prodr. flor. Nepal. p.18. Sprengel Syst. Veg. IN. p. 20. Wall. ! Cat. n° 154 (non Swartz). L. ligulatum Wall. ! in Herb. 1825. Hab. ad rupes, in Hindustania septentrionali | Nepalia : Wallich (n° 154), ad Narain- hetty : Hamilton; — Gorval: Griffith (H. Hooker) |. Descr. Radix fibroso-tomentosa. Caulis ?-? pedalis pennam corvinam crassus rigidus angulosus e foliis striatus erectus foliosissimus, mox ultra basin 2-4dichotomus : divi- sionibus divergentibus attenuatis. Folia 5-6 lin. longa medio 2 lin. lata coriacea rigida saturate viridia supra nitentia subtus opaca, Gfaria subverticillata remotiuscula erecto- patentia siccitate inaequaliter revoluta basi torta, elongato-lanceolata basi longe atte- nuata indeque subpetiolata apice obtusa marginibus subrevoluta integerrima, supra convexa carinata subtus canaliculata et e nervo lineata, basi parenchymate et carina media longe decurrentia : superiora (fertilia) sensim decurrentia demum duplo minora (basi non dilatata). Antheridia numerosa in ultimis divisionibus congesta majuscula albida reniformia : farina pallida foeta. 18. L. ALOÏFOLIUM. — Supprimé. 19. Z. LUCIDULUM. Hab. | Massachusetts, Kentucky : (H. Hooker) ; Ohio : Short (H. Hooker); Carolina sept, fr. Aug. : Rugel (H. Hooker); Canada, fr. Jun. Aug. : Richardson (H. Hooker)]. 20. Z. CEYLANICUM. Has. 1. Zn insula Ceylana : Gardner (H. Hooker) ; 5. In Hindustania septentrionali | Gorval : Griffith (H. Hooker)]. DES LYCOPODIACÉES. 17 Obs. Par une faute d'impression, il a été dit dans le texte : folia fruchfera trio au lieu de RENTE minora. — Les échantillons du Boutan n’ont qu’un pouce de longueur, mais ressemblent sous tous les rapports à ceux de Ceylan. 21. L. VERNICOSUM : Caule perbrevr rigido foliis undique tecto simplice vel 2-3dichotomo ; foliis confertissimis énsigniter refractis lingulatis obtusis coriaceis supra vernicoso-nitidis pallide marginatis longe decurrentibus : fruc- tiferis quidquam brevioribus ; antheridiis sparsis cordatis. Hab. in India orientali : 1. Zn praesidio Madras : Wight (H. Hooker); 2. In insula Ceylana : Col. Walker (H. Hooker). Descr. Caulis 2-4 poll. longus rigidus foliis undique tectus erectus simplex vel mox ultra basin 2-3dichotomus : divisionibus fastigiatis divergentibus, ultimis (in nostris) brevissimis. Folia 5 lin. longa 1 lin. lata confertissima Sfaria omnia mox ultra basin insigniter refracta coriacea rigida supra vernicoso-nitida subconvexa subtus opaca alu- tacia et e nervo sulcata, lingulata obtusa marginibus pallida integerrima subrevoluta, basi attenuata parenchymate deinque carina longe decurrentia, siccitate ultra basin (ubi reflexa sunt) solvenda et delabentia : fructifera quidquam breviora. Antheridia in ultimis divisionibus sparsa mediocria cordata longius pedicellata : farina. . ..... Obs. Le caractère le plus saillant consiste en ce que les feuilles sont réfléchies, non pas à la base même, mais au-dessus de la base et sans subir ici de torsion. Il en résulte que, lors de leur chute, les feuilles se détachent au point de réflexion, de sorte que la tige reste garnie de leurs bases. — La consistance et la forme des feuilles rap- prochent l’espèce du Z. aloïfolium, mais on l’en distinguera aisé- ment, d’abord par ses dimensions, puis par la direction des feuilles et par la forme des anthéridies. 22. L. SULCINERVIUI. Has. 2. In terra Van Diemen [in sylvis prope Hobart-Town, fr. Oct.-Nov. : J. D. Hooker (H. Hooker) ]. Obs. Était confondu avec des échantillons du Z. varium. Tome XXIV. 3 18 MONOGRAPHIE 23. L. SERRATUM. L. javanicum Swartz syn. fil. p. 175 et 599. Poir. Enc. Bot. suppl. III. p. 556. Blume! Enum. PL, Jav. IL. p.272. Spring Monogr. I. p. 40. n° 24. Has. 2. | Gorval, ad rupes : Griffith (H. Hooker) |; 5. In montibus Nilagiricis : Sir F. Adam (H. Hooker); 4. In insula Ceylana : Emmerson, Col. Walker, Gardner (H. Hooker); . In insula Java : Swartz, Blume (H. M. P.), Lobb (H. Hooker) [ad truncos ar- borum in montibus Pangerango, alt. 4-6000 ped., fr. Oct. : Van Gesker (H. de Vriese)|. © Var. B. Longe-petiolatum : foliis basi longissime attenuatis-maximis. — L. javanicum Sw. — Specimina javanica nonnullaque ceylanica. Obs. Ayant vu que la forme, autrefois distinguée sous le nom de L. javanicum, se rencontre aussi dans le Gorval et dans les Nil- Gherries avec tous les passages intermédiaires, j'ai dù le réunir au L. serratum. 24. L. JA VANICUM. — Supprimé. 95. L. DICHOTOMUM. Has. 1. [Jamaïca : Bancroft (H. Hooker); Guadeloupe, alt. 5000 ped., fr. Decbr. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 3305) |; 3. Locis umbrosis Andium Peruviensium, prov. Panatahuana : Ruiz (n° 97, H. Berol.); 4. In Columbia | Venezuela, prov. Caracas, alt. 2000 ped., fr. Mart. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5525 bis)] ; 5. In Mexico [ Villa-Alta, prov. Oaxaca : Galeotti (H. Galeotti)]. 26. L. SETACEUM. Has. 1. | Gorval : Griffith (H. Hooker); Assam : Mack (H. Hooker) |. Obs. Dans les échantillons provenant des Indes orientales, les feuilles près de la base de la tige sont ordinairement plus longues et plus larges, tandis que celles qui décorent le sommet de la tige de- viennent comme sétacées. — La différence avec le Z. subulifolium est bien établie. Le Z. setaceum a les feuilles subulées, à nervure DES LYCOPODIACÉES. 19 proéminente à la face inférieure et à base proéminente en tubercule, tandis que les feuilles du premier sont linéaires ou presque lingulées, et leur nervure est à peine saillante, surtout près du sommet des feuilles. 26. ZL. GRAMINEUM + : Caule foliis omnino obtecto 3-4diviso : divi- sionibus aequalibus coarctatis ; foliis longioribus confertissimis 8fariis oblique subverticillatis adpresso-erectis apice subsecundis gramineo-viridibus lineari- subulalis subfalcatis integerrimis subtus sulcatis, basi neque tortis neque gib- bosis, siccitate ultra basin solvendis : sursum quidquam minoribus ; antheridiis numerosis albidis. Hab. in Columbia ad truncos arborum (prov. Guayaquil : Jameson (H. Hooker). Descr. Caulis erectus (pendulus?) spithamaeus pennam corvinam crassus flaccidus fragilis foliis omnino obtectus mox ultra basin 5-Adivisus : divisionibus aequalibus sub- fastigiatis tenuioribus coarctatis. Folia 5 lin. et ultra longa © lin. lata confertissima 8fa- ria oblique subverticillata adpresso-erecta apicibus patulis subsecundis, membranacea laete viridia graminea siccitate mox inde ab apice testacea, elongato-lineari-subulata subfalcata marginibus vix revoluta integerrima planiuscula, e nervo supra carinata subtus sulcata, basi neque torta neque gibbosa parenchymate et carina media longe decurrentia, siceitate ultra basin solvenda delabentia : superiora (fertilia) quidquam minora basi non dilatata. Antheridia superne numerosa mediocria albida : farina pallida foeta. Obs. Très-voisin du Z,. setaceum, il en diffère par ses feuilles plus longues et d’une couleur plus claire, carénées en-dessus et très- serrées ; leur base, en outre, n’est pas proéminente en tubercule et, à la chute des feuilles, elle persiste, ainsi qu’une partie notable de la lame. 27. L. SUBULIFOLIUM. L. nilagiricum Spring Monogr. I. p. 58. n° 42. L. aloïfolium Zenker Plant. Indic. Decas IL. p. 11. t. 12. Spring Monogr. I. p. 56. n° 18 (non Wall. ). Hab. in India orientali : 4. In Nepalia : Wallich (Cat. n° 114); 20 MONOGRAPHIE 2. In montibus nilagiricis : Perottet (H. M. P., H. Deless.); 5. In insula Ceylana : Walker, Gardner (H. Hooker). Obs. Pour la phrase diagnostique et la description, voyez le Z. nilagiricum de la Monographie. À. p. 58. Il faut cependant ajouter : foliis sursum subacutatis muticis. — Par son port, l'espèce ressem- ble au Z. funiforme. 28. L. HIPPURIS. L. Blumeanum de Vriese! Plant. Jav. Hort. Amstel, in Tijdschrift voor natuurl. Gesch. 1844. p. 3. L. spinaefolium Klotzsch ! in Herb. Berol. Hab. in insula Java : Hoffmannsegg (H. Berol.), van Gesker (H. de Vriese), Mülitt (H. Hooker). -— Colitur in horto Amstelodamensi. Obs. 1. Dans la phrase diagnostique, il faut remplacer les mots : Caule subsimplici par ceux de : Caule pendulo subsimplici vel 3-4dichotomo. — M. de Vriese a donné une bonne description de l'espèce. S’il avait d’abord douté de l’exactitude du nom que j'avais donné à la plante de Blume, la faute en était en grande partie à ma description. En la rédigeant, je n’avais pas encore vu des échan- tillons aussi complets que ceux qui existent dans l’herbier de Vriese. — Les feuilles vont en décroissant vers le sommet de la tige, et la farine contenue dans les anthéridies est blanchâtre. Les plantes de Van Gesker ont, en outre, la tige plusieurs fois divisée, tandis qu’elle est presque simple dans celles que Commerson avait recueillies à Java et que Desvaux avait décrites sous le nom de Z. Hippuris. Obs. 2. M. Kunze cite aussi le Mexique comme habitat, mais pro- bablement en confondant avec cette espèce la variété à feuilles éta- lées du Z. passerinoides. 29. L. MANDIOCCANUN. Has. 1. | Prope Jalapam : Galeotti (Coll. n° 66144) ; fr. Majo : Linden (Coll. n° 81) ]; 2. In Peruvia : Mathews (H. Hooker); DES LYCOPODIACÉES. 21 5. | Orgaôs montes : Gardner (H. Hooker); Brasil. merid. : Sellow (H. Berol. |; 4. In Columbia | Venezuela, prov. Caracas, alt. 2000 ped., fr. Mart.: Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5525); Nova Granada, prov. Popayan : Hartweg (n° 1478) ; prov. Cuenca : Jameson (H. Hooker); in declivitate occidentali montis Pichin- cha : Jameson (H. Hooker) |; . In archipelago columbico | Jamaica : Purdie, Fadyen (H. Hooker); St.- Yago de Cuba, alt. 4500 ped., fr. Jun. : Linden (Coll. n° 1996); Guadeloupe , alt. 3000 ped., fr. Dec. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5311) |. ©r 30. L. VERTICILLATUM. L. setaceum Kunze! fil. Gueinz. in Linnaea XVIIL. p. 115 (non Hamilt.). L. gracile L'Herminier in Herb. Mus. Par. Has. 1. | Borbonia : Carmichael (H. Hooker) |; 1°. In Africa Australi [ad portum Natal : Gueinzius (H. Berol.), Pappe(H. Hooker) |; 2. [St.-Yago de Cuba, alt. 4800-5000 ped., fr. sept. : Linden (Coll. n° 2178); Guadeloupe, alt. 3000 ped., fr. Dec. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 3506 et 5512) ; Jamaïca, Portland Cap, fr. Jun. : Purdie (H. Hooker); Dominica : (H. Hooker) |; 3. [In regione temperata : Leibold (ex Kunze) ; prope Jalapam, alt. 4000 ped., fr. Jun.-Oct. : Galeotti (n° 6612, H. Hooker) |; . In Columbia | Nova Granada, prov. St.-Martha, fr. Nov. : Purdie (H. Hooker) ; in monte Pichincha, alt. 10000 ped., fr. Sept. : Jameson (H. Hooker) |; G. Supprimé. (Voyez L. POLYTRICHOIDES). Obs. Les échantillons de la Colombie appartiennent pour la plu- part à la variété £. filiforme. — L'espèce qui se rencontre si fré- quemment dans les collections faites dans l’île Bourbon, semble étre très-rare dans l’Afrique méridionale. Avant Gueinzius, aucun autre voyageur ne l’y avait trouvée, à ma connaissance. 31. L. TENUE. Has. 1. {n Peruvia : Mathews, Poeppig (H. Hooker); . [Nova Granada, prope Pasto : Jameson (H. Hooker) ], . | Orgaôs Montes : Gardner (H. Hooker) ] ; . In Chili : Poeppig (H. Berol.). 19 à Qi Var. B. Tenuissimum : ramis foliisque tenuissimis, foliis inferioribus patentissimis incurvatis, — L. curvifolium Kunze. — Hab. in Peruvia. 22 MONOGRAPHIE 32. L. FONTINALOÏDES. L. tenue Martens et Galeotti! Fougères du Mexique in N. Mém. Ac. Sc. de Bruxelles. XV. p. 8 (non H. B.K.). Has. 1. [Orgaôs Montes, fr. Mart.: Gardner (H. Hooker)]; 2. In Mexico [ prov. Oaxaca , alt. 7-8000 ped., fr. Mart. : Galeotti (Coll. n° 6600)]; (exclus. stat. Jalapa : Galeotti). Descr. Radix fibroso-tomentosa. Folia ad caulem inferiorem nonnunquam difformia majuscula (3 lin. longa, 2 lin. lata) obovata vel late lanceolata petiolata acuminulata obsolete ciliolata quaterna erecto-patentia plana subenervia. 33. L. FUNIFORME. L. funiforme Bory! in Brogniart Vég. foss. I. p. 10. Kunze Die Farrenkr. in kolor. Abbild. 1. fasc. 8. p. 188. t. 79. L. colubrinum Bory in litt. et in H. Hooker. Has. 1. Supprimé. 2. [ Guadeloupe : Huvard (H. Hooker, comm. Bory) |. Obs. D’après ce que m’écrit M. Bory de St-Vincent, le premier échantillon de cette belle espèce a été apporté en Europe par Cha- misso, et communiqué sans indication de habitat. Depuis, la plante a été trouvée à la Guadeloupe, d’où elle est évidemment originaire, et non pas de la Californie. Le nom de Z. funiforme lui a été donné par M. Bory, et non par Chamisso. 34. L. ULICIFOLIUM. L. dichotomum P. fr. Manuel Blanco Flora de Filipinas; ed. II. Manila 1845. p. 569 (non Sw.). Has. 1. | Wight Herb. propr. Crypt. n° 8]; 2. In Hindustania septentrionali | Nepalia : Wallich (Cat. n° 116); Gorval : Griffith (H. Hooker); Boutan : Griffith (H. Hooker) ; Assam : Wallich, Mack, Griffith (H. Hooker) |; 3. [Cuming, n° 2007 |; DES LYCOPODIACÉES 23 4. { Borbonia : Carmichael (H. Hooker) | ; 5. In insula Madagascar : Pervillé (H. M. P.). 36. L. SQUARROSUM. L. phyllocarpum Hooker ! in Herb. Has. 1. In insula Java : Van Gesker (H. de Vriese); 2. In insula Ceylana : Gardner (H. Hooker) ; 5. In insulis Maris Pacifici : Barclay, Sinclair (H. Hooker). 37. L. PASSERINOÏDES. L. nitens Chamiss. et Schlecht.! in Linnaea V. p. 625. Spring in Bot. Zeit. 1858. I. p. 156. Monogr. I. p. 54. n° 58. Kunze Die Farrenkraeuter in kolor. Abbild. I. fase. 8. p.189. t. 80: L. linifolium Sieber ! Suppl. flor. Mart. n° 57 (non L.). L. taxifolium auct. var. (non Sw.). Hab. in arboribus vetustis Americae centralis et meridionalis : 1. In Mexico | prope Jalapam ; fr. Aug. : Schiede (H. Berol.) ; Villa alta prov. Oaæaca : Galeotti (H. n° 6617); in regione temperata : Leibold (ex Kunze)]; 2. In archipelago columbico (voyez le L. nitens du texte) ; 3. In Columbia [ In colonia Tovar, fr. Jun. Jul. : Hartweg (n° 1466. H. Berol.); prov. Caracas alt. 5000 ped., fr. Jan. : Funck et Schlim (Coll. Linden, n° 5316 et 53520) ; in Silla de Caracas : Moritz (MH. Berol.); ad Guarenas alt. 2000 ped., fr. Mart. : Funck et Schlim (Coll. Linden , n° 5324); Merida, fr. Jan. : Moritz (H. Berol.); Caripe, Guardia San Augustin : Moritz (H. Berol.) |; 4. In calidis Peruviae : Humb. et Bonpl. (H. Willd. n° 19410 b., H. M. P.); 5. In Brasilia [prov. Minarum general., fr. Oct. : Gardner (H. Hooker) ; Orgaôs Mon- tes : Gardner (H. Deless., H. Hooker)]. Obs. La fusion du Z. nitens avec le Z. passerinoïdes me paraît devoir être accueillie définitivement. Ayant toujours rencontré de grandes difficultés lorsqu'il s'agissait de déterminer des plantes ap- partenant à l’une ou à l’autre de ces espèces, j'ai comparé de nouveau, dans l’herbier de Berlin, les échantillons de Schiede avec celui de Humboldt et Bonpland. J’ai trouvé que tous les caractères sur lesquel: on a voulu baser la division sont extrémement variables, et qu’au- 24 MONOGRAPHIE cune des formes principales n’est exclusivement propre à aucun pays. 38. L. NITENS. — Supprimé. 39. L. GNIDIOÏDES. Has. 1. Ad Caput Bonae Spei : Villette (H. Hooker); 2. [Mauritius : Gardner, Jelfair, Carmichael (H. Hooker) ; in insula Nossi-Dhali : Pervillé (H. M. P.)]. 40. L. BILLARDIERI. Has. 5. In Nova Zeelandia, ex arboribus pendens : Colenso, Stephenson, J. D. Hooker, Sinclair (H. Hooker). 41. L. VARIUM. L. varium Hooker fil.! Botany of Antarctic Voyage. p. 115 (ex parte). L. myrtifolium Forst. Prodr. florul. insul. Austral. n° 485.7? Swartz Syn. fil. p. 181 et 405. (non Willd.). Hab. in insulis Australiae et Maris Pacifici : 1. In terra Van Diemen : R. Brown (H. M. P.), Verreaux (H. M. P.), Gunn (H. Hooker); fr. Oct. Nov. : J. D. Hooker (H. Hooker); 2. In Nova Zeelandia : Dieffenbach (H. Hooker) ; 3. In insulis Auckland et Campbell | Auckland, alt. 200 ped., fr. Nov. : J. D. Hooker (H. Hooker); Campbell, ad littora maris, fr. Decbr. : J. D. Hooker (H. Hooker) |; 4. In insulis Societatis : Forster | Otaïti : Menzies (H. Hooker) ]; 5. In insulis Sandwicensibus | Owhyhee : Menzies (H. Hooker) |. 41!. L. ECHINATUM + : Caule pendulo crasso multistriato 3-4dicho- tomo : divisionibus sensim difformibus, summis amentaceis heæagonis ; foliis inferne maximis coriaceis subverticillatis 6fariis remotiuseulis divergenti-patenti- bus myrtiformibus acuminatissimis margine attenuatis diaphanis e nervo supra carinatis : superne demum triplo minoribus confertissimis exacte hexastichis carinatis ovato-lanceolatis ; antheridiis profunde sinuatis. Hab. in Columbia | Nova Granada, prope Mudo, fr. Jun. : Purdie (H. Hooker); in sylvis prope Pasto : Jameson (H. Hooker) |. DES LYCOPODIACÉES. 25 Descr. Caulis 2-5 pedes longus pendulus pennam scriptoriam crassus deorsum firmus lignosus sursum tenuior flaccidus, teres e foliis multistriatus mox 5-4dichotomus : divi- sionibus sensim difformibus, inferioribus furcatis cauli conformibus, summis elongatis coarctatis amentaceis e foliis hexagonis nonnunquam iterum divisis. Folia caulina % poll. longa 5-4 lin. lata coriacea rigidissima laete viridia siccitate flavescentia supra nitentia subtus opaca, subverticillata trina trinis interposita indeque sexfaria remotiuscula diver- genti-vel divaricato-patentia basi subtorta, myrtiformia ex ovato lanceolata longe acumi- natissima subfalcata margine integerrima attenuata nec lineala nec revoluta, supra e nervo carinata ceterum plana, nervo subtus vel impresso vel lineato, costis duabus me- diis et parenchymate attenuato decurrentia sub cicatrice fortiori transversali assidentia. Folia sensim abeunt in ramea minora pallidiora angustiora erecta basi non torta costis obscurioribus decurrentia magis conferta dorso carinata facie canalieulata : ramulorum (fertilia) demum 4-5 lin. longa 4 À lin. lata confertissima regulariter Gfaria pulchre con- cinna e basi latiore lanceolata acuminatissima acute carinata recta integerrima basi e cicatrice gibbosa costis obsoletis et parenchymate decurrentia. Antheridia majuscula foliis plane obtecta suborbicularia compressa subequitantia profunde emarginata, pedicello longiori tenuissimo : farina sulfurea. Obs. Cest une des plus grandes, des plus belles et en général des plus remarquables espèces. La forte cicatrice transversale sous la- quelle chaque feuille est insérée offre un intérêt organographique général. Elle se rencontre dans d’autres espèces aussi, sinon dans le plus grand nombre; mais nulle part je ne l’ai vue aussi prononcée que chez celle-ci. Chaque feuille supérieure envoie ses deux carènes avec le parenchyme, et ces parties décurrentes se renflent dans l’ais- selle de la feuille inférieure, comme si elles y avaient rencontré un obstacle à leur prolongement ultérieur. Si l’on examine des Selagi- nella vivantes à l’aide du microscope, on découvre souvent (S. denticu- lata, decomposita, viticulosa, cuspidata), dans Vaisselle des feuilles, un léger renflement de l'écorce, consistant en cellules parenchyma- teuses encore dépourvues de chlorophylle. Je ne sais si ce renflement délicat est réellement une production analogue à cette cicatrice trans- versale qu’on observe dans le genre Zycopodium. 41 L. DALHOUSIANUM + : Caule pendulo multistriato 1-2diviso, divisionibus elongatis sursum attenuatis subamentaceis hexagonis ; foliis ma- Jusculis coriaceis subverticillatis 6fariis remotiusculis erecto-patentibus elon- Tome XXIV. 4 26 MONOGRAPHIE gato-deltoïdeis acumine subincrassatis margine énvolutis dorso convexis e nervo sulcatis costis duabus mediis et parenchymate decurrentibus : fructiferis 2- 3plo brevioribus imbricatis adpressis hexastichis ovato-lanceolatis acuminatis- simis ; antheridiis profunde sinuatis. Hab. in insula Pinang : Lady Dalhousie (H. Hooker). Descr. Caulis 1 :-2pedalis pendulus penna corvina crassior firmus rigidus sursum flaccidior, e foliis multistriatus mox 1-2dichotomus : divisionibus valde elongatis furea- tis deorsum cauli conformibus, sursum attenuatis subamentaceis e foliis hexagonis. Folia caulina demipollicaria 4 + lin. lata coriacea rigidissima laete viridia siccitate fla- vescentia dorso nitentia facie albide irrorurata, subverticillata trina trinis interposita indeque sexfaria remotiuscula erecto-patentia basi non torta, elongato-deltoïdea acu- mine sub-incrassata integerrima margine (siccitate?) valde involuta, dorso convexa et e nervo sulcata, facie canaliculata nervo prominente, costis duabus mediis et parenchy- mate attenuato decurrentia, sub cicatrice fortiori transversali assidentia. Folia sensim abeunt in fructifera 2-5plo breviora confertissima imbricata adpressa regulariter hexasticha ex ovato lanceolata acuminatissima margine involuta. Antheridia majuseula hippocrepiformia profunde emarginata foliis omnino obtecta longe pedicellata, farina sulfurea foeta, Obs. Espèce très-belle, voisine du Z. echinatum, maïs facile à re- connaitre. 42. L. NILAGIRICUM. — Supprimé. 43. L. PINIFOLIUM. Hab. in insula Java : Zollinger (Coll. n° 865) [in montibus Pangerang altit. 5400 ped. : Van Gesker (H. de Vriese)]. Descr. Caulis pedalis et ultra. 44. L. CARINATUM. Has. 5. Zn Nova Guinea : Barclay, Hind (H. Hooker); 4. Supprimé. Var. £. Amentaceum : ultimis divisionibus elongatis amentaceis exacte quadrangula- ribus vel hexagonis antheridiis confertis obsitis. — Specimina Hind. DES LYCOPODIACÉES. 27 Obs. La plante de Singapore, que MM. Hooker et Greville ont rapportée au Z. carinatum, appartient au Z. lazum. 44. L. LINDENII + : Caule pendulo flaccido 2-3dichotomo : divisioni- bus ullimis amentaceis flagelliformi-elongatis; foliis coriaceis subverticillatis Gfariis subremotis patenti-erectis apice incurvatis elongato-lanceolatis pun- genti-acutis margine lineatis subtus ad basin convexis ad apicem concavis, nervo supra carinato costa simplici et parenchymate decurrentibus : fructige- ris brevioribus patentissimis carinatis acuminatis basi ventricosis ; antheridiis majusculis. Hab. in Columbia | Nova Granada, prov. Mariquita, altit. 12-13000 ped., fr. Jan. : Linden (Coll. n° 1002); prope Quito : Jameson (H. Hooker) |. Descr. Caulis pendulus laxus flaccidus 1 ad 2 pedes longus filum emporeticum crassus 2-5dichotomus : divisionibus inferioribus brevibus coarctatis, ultimis amentaceis flagelliformi-elongatis caule tenuioribus. Folia 3-4 lin. longa 1 lin. lata aceroso-viridia siccitate flavescentia coriacea terna vel subterna sexfaria subremota, e basi adpressa patenti-erecta apice incurvata basi non torta, elongato-lanceolata pungenti-acuta subin- tegerrima margine lineata , parte inferiore inaequaliter et obtuse carinata superiore con- cava, nervo supra carinata sed basi subtus quoque prominente, costa et parenchymate attenuato decurrentia ut inde caulis angulosus videatur. Folia sensim abeunt in ramea (fertilia) breviora sed antheridiis duplo longiora verticillata trina, verticillis subremotis alternis, patentissima recta carinata e basi ovata subventricosa lanceolata acuminata margine pallidescente subrevoluto subintegerrima basi carina inerassata decurrentia. Antheridia numerosissima in ultimis caulis divisionibus, majuseula folia lateraliter exce- dentia lutea suborbiculari-reniformia profunde emarginata, farina sulfurea repleta. 45. L. LAXUM. L. gnidioïdes P. Fr. Manuel Blanco Flora de Filipinas, ed. I. Manila, 1857. p. 824 (non L.). Has. 5. In insulis Philippinis : Cuming (n° 2008, 2009 et 2560, H. Hooker). Var. B. Brevi-bracteatum : foliüs fructigeris brevissimis indeque divisionibus ultimis exacte amentaceis tetragonis. — Specimina Cuming n° 2008. 45. L. CANCELLATUM + : Caule pendulo ffaccido foliis omnino obtecto 28 MONOGRAPHIE 3-5dichotomo : divisionibus ultimis obscure hexagonis; foliis aceroso-rigidis- simis confertissimis adpresso-erectis #acurvatis 6-8fariis ovato-lanceolatis longe acuminatis valde carinatis enerviis costa duplici decurrentibus : fructigeris ventricoso-ovatis apiculatis carinalis; antheridiis obtectis. Hab. in Hindustania septentrionali | Boutan : Griffith (H. Hooker) |. Descr. Caulis sesquipedalis pendulus tenuis flaccidus foliis omnino obtectus indeque pennam corvinam crassus mox ultra basin 5-5dichotomus : divisionibus furcatis eauli conformibus, ultimis obscure hexagonis non attenuatis. Folia 2 lin. longa © lin. lata aceroso-rigidissima saturate viridia confertissima adpresso-erecla apice subineurvata imbricata 6-8faria, ovato-lanceolata longe acuminata integerrima margine subattenuata, valde carinata et versus apicem fere conduplicata, enervia, ad cicatricem assidentia parenchymate attenuato et carina duplici longe decurrentia : fertilia breviora latiora ventricoso-ovala apiculata carinata Gfaria antheridiis majora. Antheridia mediocria albi- dula orbiculari-reniformia profunde emarginata, farina.… Obs. Cette espèce, d’ailleurs très-distincte, semble tenir le milieu par son port entre le Z. verticillatum et le L. laxzum. Sur l’un des deux échantillons que j'ai vus, les feuilles étaient plus lâches, légèrement étalées, mais toujours encore courbées en dedans à leur sommet. 46. L. RUBRUINI. Icox. Kunze die Farrenkraeuter in kolor. Abbild. 1, fase. 4. p. 85. 1. 40, 47. L. PHLEGMARTA. L. ericaefolium Pres! Reliqu. Haenk. 1. p. TT. Excl, Syn. L. myrtifolium Forst. et Suw. {neque Willd.! Poiret et Nees). Has. 1. [{ns. Mauriti : Boyer, Carmichael, Jelfair (H. Hooker)]; 10. In Africa occidentali : Cunor (H. Hooker); 2. [{n montibus Bengaliae : Wallich (Cat. n° 647); ins. Ceylana : Walker, Gardner (H. Hooker)|; 5. [ Merguy, Assam (État de l'Asie centrale), Malacea : Griffith (H. Hooker) |. 4. (Cuming n° 2002-2007 ). 5. 1n archipelago Magellanico : Commerson (H. M. P., H. Juss.); i. /ninsula Java : Lobb (H. Hooker); Van Gesker (H. de Vriese); ls “1 DES LYCOPODIACÉES. 29 9. In Nova Zeelandia : Menzies (H. Hooker); 11. Zn insulis maris Pacifici : Barclay, Nightingal (H. Hooker); ?12. Jn Peruvia : Haenke (teste Presl) ; 426. In Columbia | Venezuelae prov. Caracas, altit. 5000 ped. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5519) ]; 15. Supprimé. Obs. 1. La tige est quelquefois très-épaisse, ligneuse et raide à la base. Obs. 2. C’est par inadvertance que j'avais écrit, sous le n° 13 de habitat, fretum magellanicum, au lieu de Archipelaqus magellanicus. Obs. 3. La plante n° 2004 de Cuming, qui est le Z. Phlegmaria & longifolium, a été déclarée par M. Presl lui-même ( Bot. Bem. in Abh. d. k. boehm. Ges. d. Wiss. III. p. 583 ) comme identique avec son Z. ericaefolium. Quoiqu'il se trompe probablement à cet égard, nous aimons d'autant mieux le croire sur parole, que nous pouvons espérer d’être ainsi débarrassé de cette dernière espèce qui, comme tant d’autres du même auteur, est devenue indéchiffrable. 48. L. PACHYSTACHYON. L. phyllanthon Hook. et Arnott! Botany of Capt. Beecheys Voy. 1841. p. 102. Spring Monogr. L. p. 15. n° 58. Van. 8. Phyllanthon : bracteis longioribus acuminatis foliaceis. — L. phyllanthon Hook. et Arnott. — Specimina Lay et Collies (H. Hooker). Obs. Contre les droits de priorité, je conserve le nom de Z. pachys- tachyon, parce que celui de Z. phyllanthon repose sur un caractère éminemment variable. — La différence d’avec le Z. Phlegmaria réside principalement dans les feuilles moins larges, allongées, lan- céolées et dans les bractées acuminées. 48'. L. ROBUSTUM : Caule rigido cylindrico nec lineato 1-3dichotomo ; foliis verticillatis quaternis rigidis lanceolatis acutis integerrimis divaricato- patentibus margine revolutis basi contracta decurrentibus, nervo subtus pro- 30 MONOGRAPHIE minente supra subsulcato; amentis longis rigidis 2-3dichotomis : bracteis ovalis acutis crassiusculis rugosis, antheridia excedentibus. Xlotzsch. L. robustum XKlotzsch! flor. aequ. in Linnaea. XVIII. p. 518. Hab. in Guyana anglica : R. Schomburgk (n° 1209, H. Berol., H. Hooker). Descr. Caulis sesquipedalis calamum scriplorium crassus glaber laevis fuscescenti- gilvus teretiusculus 2-5dichotomus. Folia lanceolata acuta patentissima rigida subeoria- cea, basi contracta attenuata decurrentia, 6-7 lin. longa 4-1 À lin. lata, margine revoluta, nervo supra subcanaliculato subtus prominente. Amenta crassa 3-4 unc. longa 2-5dicho- toma : bracteis brevi-ovatis acutis vix sesquilineam longis convexiusculis crassis extus rugosis bifariam imbricatis. Antheridia orbicularia basi profunde sinuata. Klotzsch. Obs. Espèce distincte, mais voisine du Z. pachystachyon, duquel elle diffère par sa tige non striée, ses feuilles lancéolées et sillonnées en dessus, ainsi que par ses bractées, qui recouvrent amplement les anthéridies. — La description de Klotzsch étant complète, je n’ai eu aucune raison de la remplacer par une autre. 49. L. PHLEGMARIOÏDES. Icon. 4. Brongniart Vég. fossil. IT. p. 9. t. 7. f. 6 (fragmentum). 49. L. MACROSTACHYS + : Caule elongato valde crasso pendulo pro- funde sexstriato 1-2dichotomo; foliis majoribus coriaceis utrinque vernicoso- nitentibus verticillatis trinis dévergenti-patentibus myrtiformibus ovato-lanceo- latis margine pallide lineatis, nervo supra profunde sulcatis, basi attenuata insigniter decurrentibus; amentis subtriquetris 2-3divisis : bracteis breviter apiculatis ad basin binerviis. L. macrostachys Hooker ! in Herb. Hab. in India orientali : 1. In montibus Nilagiricis : F. Adam (H. Hooker) ; 2. In insula Ceylana : Walker (H. Hooker) ; Wight (H. propr. Crypt. n° 154). Descr. Radix dense fibrosa tomentosa. Rhizoma crassum simplex. Caulis bipedalis et DES LYCOPODIACÉES. 51 ultra, pennam cygneam crassus pendulus firmus lignosus castaneus e foliis profunde et interruptim sexstriatus inter strias carinatus 4-2dichotomus : divisionibus elongatis te- nuioribus flaccidis apice breviter divisis. Folia % poll. longa 3-4 lin. lata coriaceo-rigida supra saturate viridia subtus pallidiora utrinque vernicoso-nitentia, remotiuscula verti- cillata trina trinis interposita indeque Gfaria basi non torta divergenti-patentia vel diva- ricato-reclinata myrtiformia ovato-lanceolata elongata acuta integerrima, marginibus revoluta pallide lineata, nervo supra profunde sulcato subtus valde carinato, basi atte- nuata sub cicatrice fortiori transversali assidentia insigniter decurrentia, parte decur- rente primum latiore convexa dein angustiore acute carinata demum cicatrice transver- sali modo laudata terminata. Amenta 3-Spollicaria subtriquetra 2-5divisa : divisionibus subfastigiatis coarctatis. Bracteae adpressae ventricoso-ovatae breviter apiculatae mar- gine acutatae integerrimae ad basin binerves. Antheridia vix majora suborbicularia pro- funde emarginata, farina sulfurea foeta. Obs. Cette espèce se distingue au premier coup d’œil par les di- mensions de la tige, des feuilles et des épis, puis par les feuilles pro- fondément sillonnées en dessus et par les bractées apiculées. Elle se prête surtout à l'étude du mode d’insertion des feuilles chez les Zyco- podium et prouve que l'écorce n’est, en définitive, que le résultat de la fusion entre elles des parties décurrentes de ces organes. 51. L. NUMMULARIFOLIUM. Has. 1. In peninsula Indiae orientalis : Roxburgh; 2. In insula Pinang : Lady Dalhousie (H. Hooker); 5. In insula Java : Lobb (H. Hooker); Kollmann (H. Berol.); Van Gesker (H. de +: 'Vriese). 52. L. AQUALUPIANUM. Has. 1. [Cuba : Parker (H. Hooker) ; St. Yago de Cuba, altit. 4800 ped., fr. Sept. : Linden (Coll. n° 2186); Guadeloupe, altit. 5000 ped., fr. Decbr. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5508)]. 2. In Columbia { Merida : Moritz (H. Berol.) 1. Var. 8. Obtusifolium : foliis obtusis basi magis attenuatis. — Hab. in Columbia. 54. L. PHYLICAEFOLIUM. — Supprimé. 32 MONOGRAPHIE 55. L. CONGESTIFOLIUM. — Supprimé. 56. L. SUBULATUM. L. subulatum Xlotzsch! flor. aequ. in Linnaea XVIII. p. 518. L. phylicaefolium Desv.! Enc. Bot. suppl. HI. p. 546. Spring Monogr. I. p. 70. n° 54. L. paradoxum Humb. et Bonpl.! in Herb. Mus. Par. L. congestifolium Spring Monogr. I. p. 70. n° 55. Hab. in sylvis montanis Americae meridionalis : 1. In Columbia : Bonpland (H. M. P.) [ Ad coloniam Tora : Moritz (H. Berol.); prov. Popayan : Hartweg (n° 1476); prope Quito : Jameson (H. Hooker) ; prov. Pasto : Jameson (H. Hooker); prope Cuenca : Jameson, Hall (H. Hooker )]; 2. In Peruvia : Ruiz et Pavon (H. Berol., H. Webb) [ Zn montibus allis, fr. Jul. : Mathews (H. M. P., H. Webb. H. Hooker); prov. Valle Grande : d'Orbigny (H. M. P.)|; 5. In Guyana anglica : R. Schomburgk (n° 11814 ex Klotzsch); 4. In Brasilia | Orgaôs Montes, altit. 5000 ped., fr. Mart. : Gardner (H. Hooker) |. Var. &. Rubens : caule rubente. — Hab. in Columbia. 597. L. ERICAEFOLIUM. — Supprime. 58. L. PHYLLANTHUN. — Supprime. 59. L. POLY TRICHOÏDES : Caule pendulo tenui flaccido inde a basi 4-5dichotomo : divisionibus angulosis subfastigialis; foliis Gfariis erectis ad- pressis e basi dilatata subulatis setaceis apice subcartilagineis carina acuta decurrentibus : fructigeris ex ovalo apiculatis acute carinatis ; antheridiis sur- sum congeslis. L. polytrichoïdes Xaulf.! Enum. fil. p. G. Hab. in insulis Sandwicensibus | Owahu : Chamisso (H. Berol.), Mertens, Menzies (H. Berol., H. Hooker) |. Descr. Caulis 5-8pollicaris tenuis flaccidus adscendenti-erectus vel pendulus, basi repente radiculis dense caespitosis tomentosis obsitus dein 4-5dichotomus, foliis undi- que obtectus usque ad mediam altitudinem eylindraceus dein in ramos angulosos amenta divisa simulantes dichotome divisos subfastigialos transiens. Folia aceroso-rigida viridia : DES LYCOPODIACÉES. 93 caulina 4 £ lin. longa vix ! lin. lata erecta adpressa subverticillata sexfaria, e basi dila- tata subulata setacea carinata integerrima apice subeartilaginea, carina acuta longe de- currenlia : ramea quidquam breviora sed latiora ex ovato apiculata apice patula regulariter 6faria indeque ramum subangulosum efficientia, ventricosa acute carinata valde acumi- nata integerrima. Antheridia mediocria bracteis obtecta reniformia basi parum emargi- nata, farina.… Obs. Cette espèce devra trouver sa place à côté du Z. verticillatum (n° 30), avec lequel on risquera de la confondre, si on ne fait pas attention à la forme des dernières divisions de la tige. 59. L. VRIESEANUM + : Caule rigidiusculo profunde striato foliis un- dique obtecto aequaliter bis-dichotomo; foliis conformibus confértissimis 8fa- riis rigidis lineari-subulatis acumine aristaeformi terminatis marginibus subre- volutis integerrimis supra convexis et e nervo sulcatis subtus concavis carina et parenchymate decurrentibus ; amentis acute quadrangularibus 1-2dichoto- mis : bracteis’ex ovato longe cuspidatis acute carinatis. Hab. in insula Java | ad truncos arborum montis Pangerango, allit. 5-5000 ped. : Van Gesker (H. de Vriese)]. Descr. Planta palmaris vel spithamaea. Caulis erectus rigidiusculus foliis omnino obtectus indeque lineatus aequaliter bis-dichotomus (in nostris) 2-5 pollices longus dein amentis terminatus. Folia 5-4 lin. longa À lin. lata confertissima Sfaria siccitate substra- minea torta rigida erecto-patentia supra aceroso-nitentia subtus opaca, lineari-subulata acuminatissima et quasi in aristam producta, marginibus subrevoluta integerrima, supra convexa et e nervo sulcata subtus subcanaliculata nervo vix prominente, basi aequalia carina acuta et parenchymate decurrentia. Amenta 2-5pollicaria rigidiuscula erecta acute quadrangularia 1-2dichotoma : bracteis tetrastichis adpressis imbricatis ex ovato longe cuspidatis, cuspide patulo, acute carinatis integerrimis antheridia vix amplecten- tibus. Antheridia mediocria orbiculari-reniformia lutea profunde sinuata, farina pallida foela. 60. L. INUNDATUM. L. Bigelovii Oakes et Tuckerm. ! prius (ex Tuckerm. in Sill. Journ. of Nat. Hist.). Has. 2. | Massachussetts : Norwich, Torrey (H. Hooker); New-Yersey, fr. Jul.: Drum- mond (H. Hooker); Alibama (H. Hooker); Nova Anglia : Tuckermann (H. Berol.)]. Tome XXIV. 5 34 MONOGRAPHIE Exsicc. Reichenb. Flor. Germ. n° 1543. — Guenther Siles. — Gardiner (Scotia). Obs. En Belgique, cette espèce se rencontre dans les landes hu- mides de la Flandre occidentale et de la Campine. 61. L. ALOPECUROÏDES. L. inundatum Klotzsch ! flor. aequin. in Linnaea XVIII. p. 519 (non L.). Has. 1. [ Florida, New-Yersey : Torrey (H. Hooker); New-Orleans : Drummond (H. Hooker); Louisiana : Teinturier (H. Hooker); prope Covington : Drum- mond (H. Hooker) |; 2. [Orgaôs Montes , altit. 5000 ped., fr. Mart. : Gardner (H. Hooker); Serra da Batalha, fr. Sept. : Gardner (H. Hooker) |; 3. In Columbia [ Caripe, in pratis altis humidis : Moritz (H. Berol.) |; 4. In Buenos-Ayres | Maldonado : Tweedie (H. Hooker)]. Var. y. Aquaticum : foliis remotioribus tenuioribus patentissimis. — Hab. prope Co- vington ( Drummond ). 61:. Z. CRUENTUM + : Caule repente radicante breviter multidiviso, ramis biformibus : sterilibus cauli conformibus : fertilibus erectis simplicibus ; foliis caulinis swbsecundis confertissimis lineari-subulatis subfalcatis mucro- nulatis margine revolutis supra carinatis ad apicem rubentibus : ramorum fer- ülium 6-12fariis adpresso-erectis margine swbcartilagineis dorso carinatis ; antheridiis mediocribus margine superiore hiantibus. Hab. in Columbia [ Nova Granada : Purdie (H. Hooker); Sierra novada ad paludes, locis frigidis, fr. Jan. : Moritz (H. Berol.)]. Descr. Caulis humo adpressus breviter multidivisus caespitosus rigidus foliis omnino obtectus undique radicans. Radices fibrosae tomentosae. Rami steriles cauli conformes : fertiles erecti stricti sesquipollicares simplices. Folia caulina et ramorum sterilium 3-4 lin. longa À lin. lata subsecunda assurgentia confertissima lineari-subulata subfalcata acuminatissima mucronulata marginibus revolutis obsolete serrata supra valde carinata nitida subtus enervia opaca, rigida ad apicem rubentia : ramorum fertilium G-12faria oblique verticillata adpresso-erecta aceroso-rigida e basi latiore lineari-subulata mucro- nulo acuminatissima marginibus attenuata subeartilaginea obsolete serrata apice rubentia, dorso carinata facie concava, carina acuta decurrentia. Antheridia mediocria reniformia folia vix excedentia margine superiore aperiunda, farina… DES LYCOPODIACÉES. 35 Obs. Espèce très-distincte; mais lorsque les rameaux fertiles ont douze séries de feuilles au lieu de six, on pourrait la confondre avec le Z. Selago. 62. L. CONTEXTUM. L. Mathewsii Hooker! Icon. Plant. I. t. 26. Spring Monogr. I. p. 77. n° 65. Has. 2. Zn Andibus Peruvianis : Mathews (H. Hooker). Descr. Folia caulina remote ciliata : ramea integerrima. Bracteae remote spinuloso- ciliatae. 63. L. MATHE WSII. — Supprimé. 63°. L. DRUMMONDI + : Caule brevi repente radicante foliosissimo : divisionibus cauli conformibus : ramis fertilibus erectis simplicibus amento ter- minatis; foliis rigidis Gfariis subsecundis confertissimis apice recurvis lineari- subulatis albo-marginatis minute denticulatis dorso convexiusculis enervis : rameis adpresso-erectis brevioribus ; amentis solitariis terminalibus cylindra- ceo-tetragonis, bracteis 8stichis herbaceis. Has. 1. /n Nova Hollandia | Swan-River : Drummond (H. Hooker) |; 2. In Nova Zeelandia : Colenso (H. Hooker). Descr. Caulis brevis repens terrae adpressus radicans rigidus foliis undique tectus flexuosus inaequaliter divisus : divisionibus cauli conformibus reptantibus. Rami fertiles difformes peduneulorum ad instar erecti 1-2pollicares stricti cum foliis tenuiores sim- plices amento terminati. Folia caulina 2 lin. longa À lin. lata aceroso-viridia rigida 8fa- ria subsecunda confertissima basi adpressa apice recurvo patula, lineari-subulata aristata albo-marginata minute denticulata marginibus subinvoluta dorso convexiuscula enervia facie subcanaliculata et e nervo obscure lineata, ad cicatricem transversalem assidentia parenchymate decurrentia : ramea adpresso-erecta breviora latiora dorso convexiuscula subenervia sed basi earina media distineta decurrentia. Amenta solitaria terminalia erecta 5 poll. longa ramis crassiora cylindraceo-tetragona, demum squarrosa. Bracteae 8stichae herbaceae ex ovato deltoïdeae longe acuminatae aristatae albo-marginatae den- ticulatae planiusculae (non carinatae neque membranaceae) demum divergenti-patentes, media basi productae. Antheridia mediocria triangulari-reniformia breviter pedicellata, farina flava repleta. 30 MONOGRAPHIE Obs. Au premier aspect, on pourrait le confondre avec le Z. ca- rolinianum ; mais il a les feuilles caulines uniformes, plus courtes, les feuilles et les bractées dentelées et lisérées de blanc. 63°. L. SANGUISORBA + : Caule hrevissimo tenui erecto quadrangulari simplici sursum aphyllo amento terminato; foliis paucis basilaribus quaternis secundis lineari-subulatis subintegerrimis enerviis parenchymate decurrenti- bus ; amento capitato vel pyramidato valde crasso : bracteis squamaeformibus longe attenuatis. Has. 1. In Nova Hollandia | Swan-River : Drummond (H. M. P., H. Hooker)]; 2. In Nova Zeelandia : J. D. Hooker. Descr. Planta pumila pollicaris. Radix incrassata tomentosa. Caulis tenuis erectus quadrangularis simplex basi remote foliosus sursum aphyllus amento terminatus. Folia pauca verticillata quaterna (verticillis in nostris solummodo duobus) secunda lineari- subulata siccitate inaequaliter conduplicata cartilagineo-acuta subintegerrima margine non revoluta enervia parenchymate simpliciter decurrentia. Amentum capitatum vel pyramidatum breve incrassatum. Bracteae squamaeformes deltoïdeae peltatae longe atte- nuatae margine inaequales. Antheridia bracteis majora orbiculari-reniformia profunde sinuata, farina flavida repleta. Obs. Cest le plus petit des Zycopodium , et il est tellement distinct, qu’il ne saurait à la rigueur trouver sa place dans aucun des groupes établis jusqu'ici. D’après son fucies, on croirait avoir affaire à une espèce du genre Zsoëtes. — C'est dans une note de l’herbier que M. Hooker fils dit l'avoir rencontré aussi dans la Nouvelle-Zélande. 64. L. ANNOTINUNI. Has. [Scotia : Gardiner ; prope Moscoviam : Fischer (H. Hooker) |; . [Siberia ; in montosis ad Baïcalen : Turganoff (H. Hooker) |; . [ Kotzebue’s Sund : Beechey (H. Hooker); Observatory Inlet : Scouler (H. Hoo- ker); Nova Britannia, fort William : Richardson (H. Hooker) |; . [ Canada, fr. Jul.-Decbr. : Gouldie, Lady Dalhousie, Percival, Sheppard (H. Hooker); Massachussetts : Torrey (H. Hooker); Montes Alleghany : Drummond (H. Hooker); White Mountains (H. Hooker)]; >. [/ns. Terrae-Novae : Cochrane, Morrison (H. Hooker); Groenlandia : Horne- man (H. Hooker)|. 1 = Qt à Le DES LYCOPODIACÉES. 97 Obs. D’après ce que m’écrit M. Bory de S'-Vincent, cette espèce se rencontre aussi dans les environs de Spa. M. Lejeune, dans sa Flore, n’en fait pas mention. 65. L. CERNUUM. Lepidotis cernua Pal. Beauv. Prodr. aeth. p. 101. Has. 2. [Ins. Ascensionis : J. D. Hooker ; H. Helena, Dianas Peak altit. 1700 ped., fr. Febr. : J. D. Hooker |; 2?, In Africa occidentali [Sierra Leona : A. Vogel; Fernando Po, fr. Nov. :(H. Hooker); extra tropicum Capricorni : Cunor (H. Hooker) |; . [Ad portum Natal : Krauss; ad Caput L. S. : Zeyher (n° 1887, H. Hooker) |; . In Hindustania australiori [ Madras : Shuter ; Ceylan : Walker, Gardner |; b, In Hindustania septentrionali | Gorval ; Assam : Griffith |; [Malacca : Griffith; Pulo-Pinang : Hort. Society |; . [Zn viciniis Macao et in insulis adjacentibus : Vachell (H. Hooker) |; . (Cuming, n° 2020 et 2535); . [Sumatra : Junghuhn (H. de Vriese); Zns. Pontjang Kitjil (Sin. Tapanoe- lie) : Junghuhn (H. de Vriese) |; 15. In insulis Societatis : Menzies ; 14. | Owhyhee : Diell, Menzies, Barclay (H. Hooker) |; 145. In Nova Zeelandia : Colenso (H. Hooker); 45. | Prov. Tabasco : Linden (Coll. n° 1600); Villa alta : Galeotti (n° 6616); Sierra San Pedro Nolasco : Jurgensen (Coll. n° 655) |; 16. [Jamaïca : Hartiweg (n° 1576); ins. St. Vincenti (H. Hooker)]; 17. | Demerara : Parker ; Berbice : R. Schomburgk]; 18. [ Venezuelae prov. Truæillo : Linden (Coll. n° 570); Cumana : Moritz; Cara- cas; Ed. Otto (H. Berol.) ; Merida : Moritz (H. Berol.) |; 19. Zn Peruvia : Mathews (H. Hooker) ; 21. | Pernambuco : Gardner; ad Bahiam; prov. St. Catharinae (H. Hooker) |. Cr C1 HS u — © Exsicc. Sieber Flora mixta n° 526. Obs. L'espèce atteint quelquefois une hauteur de six pieds et plus, et présente alors une tige très-épaisse et, en général, l’aspect d’un petit arbrisseau , ce qui me fait supposer que c’est là le Zycopodium en arbre qui, daus les derniers temps, a vivement préoccupé les Bota- 38 MONOGRAPHIE nistes et les Paléontologistes, d’après la mention qu’en a faite Junghuhn, dans la narration de son aventure avec les Battakois de l’île de Sumatra. 65%. L. PENDULINUM : Caule erecto tereti distiche ramoso : ramis nu- tantibus ; foliis deorsum remotiusculis oblique verticillatis, sursum incurvato- imbricatis lineari-subulatis mucronulatis dorso convexiusculis, nervo uwtrinque prominente; amentis sessilibus cylindraceis, bracteis longe acuminatis serru- latis; antheridiis apice hiantibus. L. pendulinum Hooker! Icon. Plant. I. t. 90. Hab. in Peruvia | prov. Chachapoyas : Mathews (H. Hooker) |. Descr. Caulis pedalis pennam scriptoriam crassus erectus lignoso-durus teres foliosus indeque striatus distiche ramosus excurrens. Rami mox reflexi nutantes 2-5dichotomi : divisionibus elongatis. Folia caulina 5 lin. longa remotiuseula 8-10faria oblique verticil- lata erecta : ramea sensim minora patula dein incurvato-imbricata lineari-subulata mu- cronulata margine integerrima vel bic illic raro denticulis stipata, aceroso-rigida obscure viridia crassiuscula dorso convexiuscula facie subcanaliculata, nervo utrinque promi- nente, parenchymate et costa media mox evanita longe decurrentia. Amenta sessilia solitaria pollicaria crassiuscula cylindracea demum squarrosa : bracteis ovato-lanceolatis longe acuminatis evidenter serrulatis dorso convexis basi peltatis. Antheridia minuta reniformia apice hiantia, farina sulfurea foeta. : Obs. Cest à tort que j'avais cru d’abord cette plante identique avec le Z. confertum Willd.; mais je doute fort qu’elle diffère essentiel- lement du £. cernuum. 66. L. CURVATUM. L. tortum Sieber! Flora mixta, n° 528. Has. 1. [ Martinica : Sieber, Menzies (H. Hooker); Dominica (H. Hooker); Guadeloupe, fr. Dec. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 3301 )]. 67. L. LATERALE. Has. 1. { Sidney : Carmichael (H. Hooker)]; DES LYCOPODIACÉES. 39 3. In terra Van Diemen : Gunn (H. M. P., H. Hooker); 4. In Nova Zeelandia, fr. Sept. : J. D. Hooker, Logan, Colenso (H. Hooker ). Var. B. Minus: foliis latioribus lineari-lanceolatis apice rufescentibus. — Specimina Gunn. 68. L. GLAUCESCENS. Obs. Ne diffère probablement pas du Z. spurium Willd. 69. Z. DIFFUSUM : Caule longe radicanti-repente subnudo subcompresso distiche ramoso : ramis multoties dichotomis cuneatis; foliis confertissimis in- curvatis subsecundis Gfariis lineari-subulatis apice subcartilagineis integerrimis dorso semiteretibus subenerviis ad cicatriculam assidentibus parenchymate de- currentibus; amentis solitariis cylindraceis elongatis : bracteis longissime acu- minatis margine sublaceris. Has. 1. In terra Van Diemen : R. Brown, Lawrance, Fraser, Gunn (H. Hooker); 2. In Nova Zeelandia : Colenso (H. Hooker). Descr. Caulis longe repens hypogaeus vel in muscosis abditus hic illic radicans et stoloniferus, striatus subcompressus sordide stramineus subnudus v. p. squamis foliari- bus decoloratis brevibus longe decurrentibus vestitus, filo emporetico crassior distiche ramosus. Rami adscendentes 5-Apollicares, deorsum simplices subnudi decolorati cauli similes, sursum multi-divisi euneati : divisionibus coarctatis subfastigiatis paniculatis rigidis. Folia caulina minuta squamaeformia remota : ramulorum confertissima aceroso- rigida saturate viridia nitentia erecto-patentia incurvata subsecunda 6-faria 2-3 lin. longa, sursum angustiora breviora, lineari-subulata apice longe attenuata subcartilaginea inte- gerrima dorso semiteretia subenervia facie suleata, basi ad cicatriculam affixa parenchy- mate attenuato (neque carina) longe decurrentia. Amenta terminalia pedunculata vel ses- silia solitaria cylindracea elongata sesquipollicaria. Pedunculi longiores brevioresve straminei remote foliosi : folis patulis subverticillatis trinis elongato-deltoideis convexis fuscescentibus margine submembranaceis pallidioribus obsolete serratis apice elongatis setaceis. Bracteae ventricosae dein longissime acuminatae sordide flavescentes et fusces- centes margine pallidiores sublacerae basi adpressae peltatae apice patentes demum recur- vae. Antheridia mediocria bracteas excedentia subdidyma orbiculari-reniformia, farina pallide sulfurea foeta. Obs. Il est très-voisin du Z. fastigiatum , avec lequel il est, en 40 MONOGRAPHIE effet, confondu dans l’herbier de M. Hooker. La différence réside dans le mode de ramification et dans les feuilles six-fariées, demi- cylindriques, reluisantes et swbsecundae.— Dans la série des espèces, il devrait étre placé à côté du Z. magellanicum. 70. L. DENDROÏDEUM. L. juniperoïdeum Swartz Syn. fil. p. 178 et AO1. Willd.! Spec. PL. V. p. 22. Poir. Ence. Bot. Suppl. IH. p. 545. Kaulf.! Enum. fil. p.15. Spring Monogr. I. p. 86. n° 75. Has. 1. | Kentucky, New-Yersey : Torrey (H. Hooker); Halifax, New - Brunstwoick : Kendal (H. Hooker); Connecticut : Fraser (H. Hooker); Hudsons Bay, fr. Aug. : Drummond (H. Hooker) |; 2. In littore occidentali Americae septentrionalis : Richardson, Menzies (H. Hoo- ker); . Ininsula Terrae-Novae : Cormack, Morrison, Cochrane (H. Hooker); . In Sibiria : Swartz, Laxmann ; . In Kamtschatka : Chamisso (H. Berol.); Gaertner (H. Webb). © à O1 Obs. 1. Ajoutez à la phrase diagnostique : « amentis solemniter sessilibus » et « bracteis abruptim apiculatis. » Obs. 2. Un nouvel examen très-attentif du Z. juniperoïdeum de l’herbier de Willdenow et de l'échantillon de Chamisso, qui avait servi à Kaulfuss, ne me permet plus de douter de l’identité de ces plantes avec le Z. dendroideum de Michaux. 72. L. SABINAEFOLIUM. Has. 1. | Canada, fr. Jun.-Decb. : Drummond (H. Hooker) ] ; 4. In insula Terrae-Novae : Cormack (H. Hooker); 2, In insula Java [ altit. 9000 ped., fr. Oct. : Van Gesker (H. de Vriese) . 73. L. JUNIPEROÏDEUM. — Supprimé. 74. L. PICHINCHENSE. — Supprimé. 75. L. DENSUM. DES LYCOPODIACÉES. #1 Has. 1. In Nova Hollandia : Fraser, Carmichael (H. Hooker), Allan Cunningham (4. M. P.); In terra Van Diemen, fr. Sept. : Fraser, Gunn, Logan, J. D. Hooker (H. Hoo- ker); 4. In Nova Zeelandia : Sinclair, J. D. Hooker (H. Hooker); . In insula Norfolk : Thomson (H. Hooker). 19 ©s 76. L. HETEROPHYLLUM. — Supprime. 77. L. FASTIGIATUM : Caule procumbente vel erecto remote folioso : ramis erectis fastigiato-paniculatis ; foliis confertis divergenti-patentibus incur- vis 4-farts subulato-linearibus apice specie setaceis integerrimis nervo supra carinatis costa media et marginibus decurrentibus ; amentis pedunculatis elon- gatis cylindraceis : bracteis longissime acuminatis margine laceris. L. fastigiatum R. Brown! Prodr. I. p.165. Spring Monogr. I. p. 88. n° 71. L. heterophyllum Hook. et Grev.! Icon. fil. t. 115 (non Willd. ). L. polystachyon Hook. fil.! in Herb. Has. 1. In terra Van Diemen : R. Brown, Gunn (H. M. P.), J. D. Hooker (H. Hooker); 2. In insulis Sandwicensibus | Owhyhee : Menzies (H. Hooker) ]; 5. In Chili australiori [prope Osorno et Valdivia : Bridges (H. Hooker) |. Descr. Caulis procumbens vel erectus filum emporeticum crassus rigidus remote foliosus indeque striatus. Rami erecti undique foliosi 2-5-6 pollices longi 4-5dichotomi fastigiato-paniculati. Ramuli elongati filum Jineum crassitie vix excedentes. Rami fertiles multo longiores distiche ramulosi. Folia caulina remota : ramea aceroso-viridia rigida conferta Afaria divergenti-patentia curvata, 2-5 lin. longa sursum angustiora deorsum quidquam latiora et longiora, subulato-linearia apice longe attenuata quasi setacea inte- gerrima costa media et marginibus decurrentia, nervo supra carinato subtus subnullo. Amenta terminalia pedunculata solitaria vel gemina cylindracea elongata sesquipollicaria. Pedunculi longiores brevioresve straminei remote foliosi : foliis elongato-deltoïdeis inae- qualiter patulis verticillatis trinis margine submembranaceis remote serrulato-denticu- latis apice piliferis. Bracteae ex ovato longissime acuminatae sordide flavescentes margine lacerae basi adpressae peltatae apice patentes recurvae. Antheridia reniformia profunde sinuata bracteas excedentia , farina pallide sulfurea foeta. Obs. Le nom qu’elle porte convient peu à cette espèce, et quelques caractères indiqués par R. Brown ne se retrouvent pas dans les Tome XXIV. 42 MONOGRAPHIE échantillons que j'ai devant moi. J’aurais donc hésité à y voir le L. fastigiatum R. Br., si ceux de l’herbier Hooker ne semblaient point avoir été comparés avec des échantillons authentiques. Y-a-t- il eu confusion avec le ZL. diffusum qui, en effet, en est très-voisin? 78. L. CLA VATUM. L. inflexum Ad. Brongn. Vég. fossil. IT. p. 8. t. 5. [. 2, Lepidotis clavata P. Beauv. Prodr. Aeth. p. 104. Has. 2. [In umbrosis ad Baicalen : Turganoff (4. Hooker) |; 4. In Hindustania australiori : Wight (H. propr. Crypt. n° 45) [Neelgherries : Gardner, Adam (H. Hooker) |; 45, In Hindustania septentrionali | Nepalia : Wallich (PI. n° 151); Gorval : Grif- fith (H. M. P., H. Hooker) ]; 4°. In insula Ceylana : Walker (H. Hooker) (Var. € inflexœum neque 6); 5. In insula Java [in monte Pangerango, allit. 9600 ped. : Van Gesker (H. de Vriese) |; 7. [In America septentrionali-occidentali : Douglas (H. Hooker); in monte Rai- nier territorü Columbiensis : Tolime (H. Hooker); ad fretum Milbank (H. Hoo- ker); Observatory Inlet : Scouler (H. Hooker) |; 8. [Canada, fr. Jun.-Sept. : Cleghorn, Shappard, Todd, Kendal, Drummond (H. Hooker); ad sinum Hudson : Drummond (H. Hooker); ad Boston : Boott (H. Hooker) | ; | 9. In insula Terrae Novae : Morrison, Cochrane (H. Hooker) ; 10. | Ad Jalapam : Harris (H. Hooker) |; . A0. In archipelago Columbico [ Guadeloupe : L'Herminier (H. M. P.); Jamaïca, fr. Jul. : Bancroft, Purdie (H. Hooker) ]; 44. [Venezuelae prov. Caracas, altit. 8000 ped. : Linden (Coll.); Silla de Cara- cas : Moritz (n° 97, H. Berol.); Venezuela, altit. 5000-8000 ped. : Ed. Otto (H. Berol.) |; 42. [ Prov. Chachapoyas : Mathews (H. Hooker) |; 15. [Orgaôs montes, altit. 6000 ped., fr. Mart. : Gardner (H. Hooker) |. Obs. La variété qui, par son port, s'éloigne le plus de celle que nous avons en Europe, est le & Wallichianum, ou le Z. divaricatum Wall.; mais, comme je m’en suis assuré, en étudiant de nouveau les nombreux échantillons des Indes orientales, qui se trouvent dans DES LYCOPODIACÉES. 45 l’herbier de Sir Hooker, il est impossible de trouver des caractères par lesquels elle se distinguerait comme espèce. — Il a été intéres- sant pour moi, sous le rapport géographique, de voir que Pile de Ceylan ne possède pas la variété propre à la Péninsule Indienne, mais le e. inflexum, qui appartient aux îles Mascareignes et Mada- gascar. Plusieurs autres espèces nous apprennent également que la flore de Ceylan, au moins pour ce qui concerne les Fougères et les Lycopodiacées, se rapproche plus, par exemple, de celle de Bourbon que de celle du continent voisin. 79. L. TRICHIATUM. E. aristatum Martens et Galeotti! Fougères du Mexique in N. Mém. Ac. des Sc. de Bruxelles. XV. p. 9. (excl. Syn.). Has. 4°. In insula Sumatra, altit. 4000 ped. : Junghuhn (H. de Vriese); 2. [In regione temperata : Leibold; ad Jalapam : Harris (H. Hooker); Galeotti (Coll. n° 6602) ; in Cordilleris Oaxaca, altit. 7000 ped. : Galeotti (Coll. n° 6610) ]; 25, In archipelago Columbico [Jamaïca : Wiles, Menzies (H. Hooker); Cuba : Lochat (H. Hooker) |; 2e, In Columbia [ Venezuelae prov. Caracas : Linden (Coll. n° 96); Galipan , altit. 5000 ped., fr. Jan. : Funck et Schlim (Coll. Linden n° 5514); in Andibus Quitensibus : Jameson (H. Hooker )]; 5. In Peruvia, fr. Decbr. : Mathews (H. Hooker); 4. [Prov. Minarum generalium, fr. Oct. : Gardner (H. Hooker) ]. Obs. L'espèce est. grimpante et acquiert, au dire de M. Galeotti, vingt à trente pieds de longueur. 79%. L. CONTIGUUM : Caule longe repente folioso pluries diviso dein distiche ramoso : ramis erectis 2-Gdichotomis, divisionibus coarctatis saummis elongatis; foliis 8-10fariis confertissimis 2ncurvato-ëmbricatis lineari-subulatis piliferis integerrimis dorso convexiusculis basi gébbosis parenchymate et costà duplici decurrentibus; amentis sessiibus solitariis : bracteis Gstichis apice pi- liferis. 44 MONOGRAPHIE L. contiguum Klotzsch! flor. aequinoct. in Linnaea X VIH. p. 319. Hab. in Columbia | Sila de Caracas : Moritz (n° 224, H. Berol.); in monte ignivomi Pasto, altit. 11000 ped. : Hartweg (n° 1479); Paramo de Tiopullo prov. Quito : Hartweg (n° 1474); in monte Pichincha : Jameson (H. Hooker); in montibus altis Novae Grana- dae, fr. Jun. : Purdie (H. Hooker) ]. Descr. Caulis longe repens radicans penna corvina crassior undique foliosus pluries divisus dein distiche ramosus. Radiculae crassiusculae teretes elongatae epidermide pu- bescente siceitate solvenda indutae. Rami erecti 5-8 poll. longi cum foliis pennam scrip- toriam crassi inaequaliter 2-6dichotomi : divisionibus coarctatis subfastigiatis, summis solenniter valde elongatis. Folia laete viridia aceroso-rigida 2 1-3 lin. longa ? lin. lata 8-10faria densissime conferta incurvato-imbricata, lineari-subulata fapice Ipilifera mar- gine integerrima non incrassata neque revoluta apice solenniter subfuscescentia ,dorso convexiuscula facie canaliculata, nervo utrinque prominente dorso solenniter suleato . indeque duplici, basi gibbosa parenchymate et costa duplici obseuriori decurrentia caulescentia : caulina oblique verticillata 12-16" subsecunda adpresso-erecta remote spinuloso - denticulata. Amenta solenniter sessilia solitaria nonnunquam pedunculata gemina vel bifida, pollicaria cylindracea. Pedunculi ubi adsunt terminales breves erecti e foliis striati : foliis remotiusculis angustioribus planiusculis Gfariis verticillatis. Brac- teae membranaceae Gstichae flavescentes elongato-triangulares basi subcordatae decur- rentes apice piliferae margine scariosae erosae. Antheridia majuseula late reniformia bre- viter pedicellata : farina flava repleta. Obs. Ce n’est qu'après beaucoup d’hésitations que j’ai pu me ranger à l’avis de mon excellent ami M. Klotzsch, en séparant cette espèce du Z. clavatum. West très-difficile de lui trouver des caractères diffé- rentiels assez précis. 81. Z. DIAPHANUM. Hab. in insula Tristan d'Acunha : Carmichael, Mund (H. Hooker). 82. L. VESTITUM. L. sericeum Hook. fil.! Botany of Antarctie Voyage. p. 114. Has. 1. | Sierra nevada : Moritz (H. Berol.)]|; 2. | Prov. Chachapoyas : Mathew; (H. Hooker) ]. DES LYCOPODIACÉES. 45 Obs. Les échantillons recueillis par Moritz paraissent être venus dans un endroit plus humide que ceux de Humbold ‘et Bonpland. Leurs rameaux sont divisés davantage, leurs feuilles plus étalées, et la partie verte de ces dernières l'emporte sur la partie membraneuse, de sorte que le duvet qui, au premier aspect, parait recouvrir les échantillons qu’on avait jusqu’à présent dans les herbiers, n’est bien prononcé chez ceux de Moritz qu’à la tige. Je propose de fixer cette dernière plante comme variété remarquable : B- herbaceum : ramis magis divisis, foliis rameis patenti-inflexis minus scariosis (parte herbacea membranaceam excedente). — Hab. in Columbia. 83. L. CASUARINOÏDES. L. leucolepis Junghuhn et de Vriese! in litt. L. rubellum Pres! Bot. Bem. in Abh. d. boehm. Ges. d. Wiss. LIL. p. 585. L. comans Hooker fil.! Botany of Antarctic Voyage. p. 112. L. filicaule Hooker fil.! Ibidem. Has. 2. In Peninsula Transgangetica | Malacca : Griffith (H. Hooker) |; 5. In Hindustania septentrionali | Gorval : Griffith (H. Hooker) | ; 4. In insula Sumatra : Junghuhn (H. de Vriese). Caulis flexuosus scandens. Farina pollinaris pallide flava. Var. B. complanatum : foliis majoribus herbaceis subdifformibus : lateralibus majo- ribus patentissimis apice incurvis : intermediis utrinque biseriatis : anticis majoribus herbaceis : posticis minutis caulescentibus. — L. filicaule Hook. fil. Obs. Les rameaux sont de deux espèces : les uns stériles, les autres fertiles. Ces derniers sont appelés pédoncules dans la description. Ils ne différent en rien des premiers quant à leur insertion, sont trois à quatre fois divisés dichotomiquement et, pour le reste, également conformes aux rameaux stériles. — La variété Complanatum prouve que cette espèce doit être placée dans le groupe des Complanata. 84. L. PANICULATUM. Has. 1. [Prope Osorno et Valdivia : Bridges (H. Hooker) |; 1°. 1n insula Chiloë : Capt. King (H. Hooker). 46 MONOGRAPHIE 85. L. MAGELLANICUM. L. clavatum var. Hooker fil.! Botany of Antarctic Voyage. p. 115. Has. [In capite Horn : Beck, J. D. Hooker (H. Hooker) |; In insulis Maclovianis, altit. 800 ped. : J. D. Hooker (H. Hooker ); In insula Tristan d Acunha : Carmichael (H. Hooker); In insulis Auckland et Campbell : J. D. Hooker, Lyall (H. Hooker); . In terra Kerguelen : J. D. Hooker (H. Hooker). RES 86. L. CONFERTUM. Excl. Syn. L. pendulinum et Æab. specim. Mathews. 87. L. CAROLINIANUM. Has. 1. [New-Yersey : Torrey, Greene (H. Hooker); ad Covington : Drummond (H. Hooker); Massachussetts, Florida : Chapman (H. Hooker)]; 9, In Columbia | Guayaquil : Hinds (H. Hooker) |; 5. | Demerara : Parker, R. Schomburgk (n° 1159, H. Berol.); Surinam, fr. Mart. : Splitgerber (H. de Vriese)]; 4, [In Brasilia meridionali : Tweedie (H. Hooker); in prov. St.-Catharinae : Hinds (H. Hooker)|; 5. In Africa australi : Wallich (H. Hooker); 5’, In Africa occidentali extratropica : Basse, Cunor (H. Hooker) ; 6. [Madagascar : Lyall (H. Hooker) |; 7. In insula Ceylana : Walker, Gardner (H. Hooker). Obs. Outre les échantillons qui viennent d’être cités de l'Afrique méridionale, il s’en trouve d’autres dans l’herbier de Sir Hooker, récohés par Burke. Ceux-ci diffèrent considérablement et constituent peut-être une espèce à part, ce que toutefois, je n’ose pas affirmer encore, car tous ces échantillons sont dépourvus de fructifications. Ils figureront donc comme variété : B. Grandifolium : foliis difformibus : lateralibus maximis falcatis : intermediis anticis 3seriatis 5plo minoribus ovatis cuspidatis adpressis. DES LYCOPODIACÉES. 47 88. L. PARADOXUM. Has. 1. [/n missione Duro Brasiliae : Gardner (H. Hooker )]; 2, In Guyana anglica : R. Schomburgk (H. Berol. ); 5. In Nova Granada : Purdie (H. Hooker ). 90. Z. COMPLANATUM. Stachygynandrum complanatum Pres! Bot. Bem. in Abh. d. bochm. Ges. d. Wiss. III. p. 585. Stachygynandrum thyoïdes Pres! ibidem. Has. 1. [Ad Moscoviam et in Rossia australiori : Goldbach (H. Hooker )]; 2. [ Ad Baicalen : Besser (H. Hooker)]; 5. [ Canada, fr. Jun. Jul. : Lady Dalhousie, Drummond, Percival (H. Hooker ); ad lacum Huron : Todd (H. Hooker); in insula Terrae Novae : Cochrane (H. Hooker); Kentucky : Short (H. Hooker) |; 3’, Ad littora occidentalia Americae septentrionalis : Menzies (H. Hooker ); 4. [Prov.Chiapa, fr. Febr. et Mart. : Linden (H. propr.), Galeotti (Coll. n°1601); prov. Oaxaca : Galeotti (Coll. n° 6604) 1; 5. [Jamaiïca, fr. Jun. : Bancroft, Purdie (H. Hooker) | ; 6. [Prov, St.-Marthae : Purdie (H. Hooker); in montibus altioribus Venezuelae : Ed. Otto (H. Berol.) ; in colonia Tovar : Moritz (H. Berol.); prov. Caracas : Linden (Coll. n° 95), Funck et Schlim (Coll. Linden n° 3515); Surucucho altit. 8000 ped., fr. Sept. : Jameson (H. Hooker); prope Quito : Jameson (H. Hooker) |; 7. [Lima : Ruiz et Pavon (H. Berol.); Huanacabra, fr. Dec. : Mathews (H. Hoo- ker); prov. Chachapoyas : Mathews (H. Hooker) |; 8. [Orgaôs Montes : Gardner (H. Hooker) |; 9, In Hindustania septentrionali [ Gorval : Griffith (H. Hooker)]. Var. y. Sabinaefolium : caule hypogaeo, foliis glaucis confertissimis, lateralibus mino- ribus. — L. complanatum 8 sabinaefolium F. J. Ruprecht Distrib. cryptog. vascul. in imp. ross., in Beitraege zur Pflanzen-Kde d. russ. R. 1844-45. fase. 3. p. 56. — L. Cha- maecyparissus Al. Braun! in Herb., Koch Synops. flor. germ., Reichel! Archiv des nord- deutsch. Apothekervereins. 1846. febr. p. 180. — L. anceps Wallroth Schol. in Linnaea XIV, p. 676. — Hab. locos frigidos altos Europae et Sibiriae. Obs. J'ai de nouveau et attentivement examiné les deux variétés qui se rencontrent dans l’Europe centrale et en Sibérie; mais il m'est 48 MONOGRAPHIE impossible de me ranger du côté de MM. AL Braun, Wallroth, Koch et Reichel, qui considèrent comme une espèce distincte, la variété sabinaefolium. À mon dernier voyage à Berlin, j'ai eu le plaisir de conférer sur cette question avec M. Reichel, pharmacien à Hohen- stein , qui fait consister la différence entre le Complanatum propre- ment dit, et le Chamaecyparissus AI. Braun, surtout dans la forme, les dimensions et la couleur des anthéridies et des spores; cepen- dant, jusqu’à preuve ultérieure, je dois croire que ces différences dépendent uniquement de l’état de développement. 91. Z. WIGHTIANUM. Stachygynandrum Wightianum Pres! Bot. Bem. in Abh. d. boehm. Ges. d. Wiss. III. p. 585. Has. 1. | Wight (H. propr. Crypt. n° 14); Wallich (Plant. n° 2182) ; in montibus Ni- lagiricis : Gardner, Adam (H. Hooker) ]; 5. In insula Java : Lobb (H. Hooker); [in muscosis et sylvis montanis altit. 9000 ped., fr. Oct. : Van Gesker (H. de Vriese)]. 92. L. ALPINUM. L. alpinum Link Filic. Spec. Hort. Berol. p. 157. ? L. Sitchense Ruprecht Distrib. Cryptog. vascul. in Imper. Rossico in Beitr. z. Pfian- zenkunde d. russ. Reichs 1844-45. fasc. LIL. p. 56. L. Chamarense Turez! in Herb. Hooker. Stachygynandrum alpinum Pres! Bot. Bem. in Abh. d. bochm. Ges. d. Wiss. III. p. 585. Has. 4. | Norvegia (H. Maire); Lapponia fennica : Fellmann (H. Berol.) ]; 2, [In montibus altaicis : Ledebour (H. Hooker); in alpe Chama, fr. Jun. : Besser (H. Hooker); in alpibus Dahuriae : Tuschannoff (H. Hooker) |; 4. [Ad lacum Huron : Todd (H. Hooker) |. — Colitur in horto Berolinensi. Obs. Le L. sitchense que F.-J. Ruprecht mentionne comme dis- tinct du Z. alpinum L. et auquel il donne pour synonyme le Z. al- pinum Bongard Veq. Sitch., n’est probablement qu’une variété; DES LYCOPODIACÉES. 49 mais je ne connais cette plante que par la mention qui en est faite dans Mohl et Schlechtendal Botan. Zeitung, V846, n° 32, p. 551. 93. L. VOLUBILE. Has. 2. In Nova Zeelandia : Raoul (H. M. P.), fr. Aug. : Fraser, Baxter, Logan (H. Hooker) ; 4. [Owhyhee : Menzies (H. Hooker)|. 94. Z. JUSSTAEI. Diphasium Jussiaei Pres Bot. Bem. in Abh. d.boehm. Ges. der Wiss. TITI. p. 585. Has. 1. | /n insula Jamaica : Purdie, Bancroft (H. Hooker) |; 5. | Prope Valdivia : Bridges (H. Berol., H. Hooker); in insula Chiloë : Capt. King (H. Hooker) | ; 4. In Columbia | Nova Granada, prov. Pamplona altit. 10-11000 ped., fr. Apr. : Linden (Coll. n° 1546); Merida, Sierra nevada loc. alpin., fr. Nov. : Mo- ritz (H. Berol.); prov. Popayan : Hartweg (n° 1475); in Andibus Quiten- sibus: Jameson (H. Hooker) |]. Descre. Caulis primarius procumbens radicans ad modum L. complanati. Rami erecti. Folia ramulorum potius subremota quam subimbricata. 97. L. SCARIOSUM. L. scariosum J. D. Hooker ! Botany of Antarctic Voyage. p. 112 fexcl. Syn. L. Jussiaei ;. L. decurrens..….. J. D. Hooker, ibidem. L. reptans Banks et Sol. Mss. in Bibl. Banks (fide J. D. Hooker ). HaB. 1. {n terra Van Diemen : Verreaux (H. M. P.), Lawrence, J. D. Hooker, Gunn (H. Hooker); . In Nova Zeelandia : Colenso (H. Hooker); . In sylvis insularum Auckland : Lyall (H. Hooker). = 9 98. L. SPECTABILE. Hab. in insula Java : Van Gesker (H. de Vriese). 99. Z. SPURIUJ : Caule erecto teretiusculo decrsum subnudo sursum dense Tome XXIV. ÿ 50 MONOGRAPHIE ramoso, ramis cunealis coarclatis; foliis Gfariis aceroso-rigidis confertissimis patentissimis incurvatis lineari-subulatis mucronulatis margine subéncrassatis dorso obscurinerviis facie e nervo carinatis parenchymate et costa duplici de- currentibus, caulinis minoribus remotis ; amentis solenniter sessilibus cylindra- ceo-subtetragonis : bracteis multifariis ex ovalo sensim lanceolatis scarioso- membranaceis. L. Pichinchense Hooker! Icon. Plant. I. t. 85. Spring Monogr. I. p. 86. n° 74. L. dendroïdeum Klotzsch! flor. aequinoct. in Linnaea XVIIL. p. 519. Has. 1. In Columbia [ prope Quito : Wild. (H. Berol.) ; Jameson (H. Hooker) ; prope Surucucho, fr. Sept. : Jameson (H. Hooker); in monte Pichincha altit. 10000 ped. : Hall (H. Hooker); Paramo de la Culata, fr. Dec. : Moritz (H. Berol.) |; 2. In regno Chilensi [in summis Andibus Antuco : Poeppig (n° 261 [25 |), ex Klotzsch) |. Descr. Caulis primarius repens hypogaeus subnudus flexuosus distiche ramosus : se- cundarii adscendentes palmares usque spithamaei deorsum simplices subnudi decolorati subpubescentes, sursum pluries dichotomi subexcurrentes. Rami cuneati subfastigiati coaretati rigidi 1-2divisi. Folia caulina minora fere squamaeformia decolorata remota : ramea duplo majora confertissima aceroso-rigida laete viridia patentissima dein incurva 6faria 5 lin. longa ? lin. lata sursum iterum decrescentia , lineari-subulata mucronulata integerrima marginibus subincrassata vel subrevoluta dorso plana vel convexiuscula obscurinervia facie e nervo carinata, basi ad cicatriculam assidentia parenchymate et costa duplici decurrentia caulescentia. Amenta terminalia sessilia vel in ramo excurrente quasipedunculata solitaria cylindraceo-subtetragona elongata 1-5pollicaria. Bracteae polystichae ex ovato sensim lanceolatae subplanae apice elongatae pubescentes margine scarioso-membranaceae erosae, basi adpressae peltatae subcordatae apice patentes de- mum recurvae. Antheridia bracteis minora subdidyma orbiculari-reniformia, farina pal- lida repleta. Obs. Il est très-voisin du Z. dendroideum , maïs reconnaissable à ses feuilles plus minces, fixées sur des tubercules ou cicatrices de la tige et carénées à leur face interne, à sa tige principale rampante et aux bractées insensiblement et non brusquement atténuées. 101. Z. AMBIGUUM. Obs. Paraît être une variété du Z. carolinianum. DES LYCOPODIACÉES. j1 Ordre dans lequel les espèces de LycoPoniun doivent être classées définitivement. Nos Nos Nos Nos NOUVEAUX. ANCIENS. NOUVEAUX. ANCIENS. 1. Lycopodium Selago. . . . . . . . 1 45. Lycopodium Lindenii . . . . . . . 44 2. — SaUF PUS: 5 ue ee 9 46. TONER a en e AcE0 3. — erythraeum : . . , . .. 8 47. — carigatum ,.,:. . + . . "#4 4. _ attehyatum LE. … . «8° 48. — LixUuM ati te de, 0 5. _ rufescens. . . . . . 7 49. = cancellatum. . . . . . 45° 6. — compaclum . . . . . . 6 50. — pintfolium. 0 re 040 7. — OR DUMA NE te ae 0 51. — VOTIUMIN Cm A ee Ai 8. _ ane ne ne AS 52. — echinatum . . . . . . 41 9. _ intermedium. . . 9 53. — Dalhousianum . . . . . 4l° 10. — SIÉPETIADUME ES re UC 54. — Phlegmaria. . . . . . 47 41, — MARIA 2 2 + 0. 10 55. — pachystachyon . . . . . 48 12. — myrtuosum. . . . . . 7° 56. — robustum. , . . . . . 48° 15. — tetragonum. . . .;j.1."t1} 57. = macrostachys . . . . . 49 14. — myrsinites . . . . . . 11 58. _ phlegmarioïdes . . . . . 49 15. — fontinaloïdes. . . . . . 32 59. — obtusifolium . . . . . 50 16. — verticillatum . . . . . 50 60. — pummularifolium . . . . 51 17: — polytrichoïdes . . . . . 59 61. — aqualupianum . . . . . 52 18. = tentés" Ve 5e 05 0 + 61 62. — ophioglossoïdes. . . . . 53 19. aloifoligm .. 1431... 1.717 63. nn subulatumi, 6 suis + 50 20. _ Hamilton Se 0 17. 64. —_ Vrieseanum . . . . . -. 59° 21: — VErHICOBU A 6 sie > 021 65. — inundatum. . . . . . 60 22, _— SHUOoum 5e SN NE , B'’:'' appartiennent à deux coupes différentes ; et la même remarque s’applique aux deux feuilles pos- térieures AÀ£,A'£',A''8!"' et B£,B'£', B''5". Les deux postérieures de- viennent latérales, et les deux an- térieures intermédiaires. 86. Essayons maintenant de sui- vre cette loi de polarisation dans quelques-unes de ses applications. Dans toutesles espèces, les feuil- les postérieures (latérales) mon- trent une tendance à se rappro- cher de la face antérieure de la plante (fig. 7, B! B''), — les feuilles antérieures (intermédiai- res), par conséquent, tendent à se porter en arrière (fig. 7, a! x!). Au fur et à mesure que les feuilles commencent à se différencier, leur point d'insertion se rapproche du plan médian transversal de la tige, DES LYCOPODIACÉES. 301 et le déplacement des feuilles antérieures semble toujours étre en raison de celui des feuilles postérieures. 87. La même tendance et la méme opposition se font remarquer dans la direction de leur sommet. Il est peu d’espèces dont les feuilles latérales ne soient pas, à leur sommet, courbées ou fléchies en avant (folia apice inflexa v. incurva), tandis que le sommet des feuilles intermédiaires est apprimé contre la tige ou, lorsque celle-ci ny met pas obstacle, fléchi en arrière (/olia apice adpressa vel re- fleæa). 88. Les feuilles postérieures, en se portant en avant, subissent une torsion autour de leur axe, de sorte que leur face primitivement supé- rieure devient antérieure, et leur bord postérieur devient supérieur. Leur insertion, de transversale qu’elle était, devient oblique ou ver- hicale (folia verticaliter vel oblique inserta). Une torsion semblable, mais dans le sens inverse, a lieu dans les feuilles antérieures. Leur face supérieure s’applique contre la tige et devient, par conséquent, postérieure, et leur bord antérieur devient interne. Leur insertion est donc également oblique ou verticale. 89. Un autre effet de la polarisation ad est l’inégalité des deux côtés des feuilles. Dans les latérales, c’est le côté supérieur qui prédomine; dans les intermédiaires, A par conséquent, le côté externe (/ig. 8, 2. É m'_p'). Deux ou trois espèces font excep- tion , à cet égard , en ce que, dans leurs feuilles latérales, le côté inférieur est — plus large que le supérieur ; mais, chose N remarquable, alors ce n’est pas non plus le côté externe qui l'emporte dans les feuilles intermédiaires, mais le côté in- terne. 90. La même opposition se manifeste dans les oretllettes de la base. La plus grande se trouve dans les feuilles latérales, à la base supé- 302 MONOGRAPHIE rieure, dans les intermédiaires à la base externe; et s’il y a exception dans les premières, elle existe aussi dans les secondes. 91. On sait que les feuilles des Se/aginella sont re» toujours plus ou moins falquées. En considérant leur direction, et notamment celle de la nervure, on croi- rait au premier coup d’œil y voir une exception à la loi de polarisation; car la nervure des feuilles laté- rales étant courbée en haut, celle des intermédiaires semblerait devoir l'être en dehors. Mais il faut se rap- peler que, dans cette dernière sorte de feuilles, ce n’est pas la face antérieure qui correspond à celle des feuilles latérales, mais la postérieure. Dès lors, pour se convaincre qu’il n’y a pas de contradiction, il suffit de replacer la feuille in- termédiaire dans sa position primitive, comme cela est fait dans la fig. 9, pour le couple a b. 92. Le tableau suivant résume les conséquences de la loi de pola- risation ; il a pour but non-seulement d’appuyer la théorie, mais encore de servir de guide dans la détermination des espèces. FEUILLES NON POLARISÉES. FEUILLES LATÉRALES. FEUILLES INTERMÉDIAIRES. Dimensions: égales . . . . . plus grandes. . . . . . . plus petites. Position : circulaires autour del’axe. tendent à se porter en arint . . = tendent à se porter en arrière. — opposées en croix . . . disposées en deux séries latérales. . en deux séries interméd. antérieures. Sommet : dressé ou apprimé à l’axe. fléchi en avant . . . . . fléchi en arrière. Torsion autour de l’axe : nulle. . en avant (de droite à ph 8 . . en arrière (de gauche à droite). Face : supérieure. . devient . . antérieure . . , . . . . . postérieure. — inférieure . . devient . . postérieure . . . . . . . . antérieure. Bord : postérieur. « devient . . supérieur. . . . . 1, . - ‘externe. — antérieur . . devient . . inférieur . . . interne. Insertion : transversale . . . . oblique d’arrière en avant et de haut oblique de dedans en dehors et de haut en has di «1eme aise Pers. en bas. Les deux côtés : égaux. . . . { le supérieur plus grand + + . + linterne plus petit. l’inférieur plus petit. . . . . . l'externe plus grand. Oreillettes : nulles ou égales . . . se trouvent à la base supérieure . . à la base externe. Mervure : droite . . . . . . courbée enhaut. . . . . . . courbée en dedans. 93. Dans les Lycopodium et les Selaginella à feuilles uniformes (non polarisées), celles-ci sont opposées ou verticillées et les verti- DES LYCOPODIACÉES. 303 cilles alternent régulièrement; elles forment des rangées longitudi- nales en nombre double de celles de chaque verticille ”. 94. Le nombre des feuilles qui composent chaque verticille est, selon les espèces : 3,4,8,6,7,8,9, 10, 41, 12, 16, mais les nombres les plus fréquents sont toujours les multiples de 4 : 4, 8, 12, 16. 95. M. Ad. Brongniart a observé que le nombre des feuilles de chaque verticille semble être en rapport avec la grosseur des tiges, comparées au volume des bases des feuilles *. En effet, cela résulte de la comparaison non-seulement d’espèces différentes, mais même de différentes parties d’un même individu. Il faut seulement, dans la détermination de la grosseur des tiges, faire abstraction de l’enveloppe herbacée, qui n’est autre chose que la réunion des bases des feuilles. 96. Je ne saurais me ranger à l’avis du même auteur, quand il dit que la disposition verticillaire n’est pas primitive *, mais dérive de la disposition spirale. Sans examiner ici quel degré de fondement ont en elles-mêmes, et spécialement pour les plantes phanérogames, les vues ingénieuses de MM. W. Schimper, Al. Braun, L. et À. Bravais, Je pense qu’on fait un peu trop de sacrifices à la théorie, si l’on con- sidère le verticille (le cercle ou l’ellipse) comme une spirale déprimée dans le sens de son axe. Ce qui doit seulement nous guider ici, c’est l’histoire du développement. Or, celui-ci nous démontre que le ver- ticille précède partout la spirale et non pas vice versa. Dans les Zy- copodium spécialement, la feuille se présente d’abord sous la forme d’une enveloppe complète de l’axe. Cette enveloppe est fendue à son sommet par l’accroissement de l’axe , et se divise ainsi plus ou moins ! Ad. Brongniart, Hist. des végét. fossil., WE, p. 9. 3 Id., Id., p.11: Ÿ Id., Ia. p. 10. 904 MONOGRAPHIE profondément en 2, 4, 6, 8... folioles dont l’ensemble constitue précisément ce qu’on appelle un verticille. Les lois de la spirale se manifestent non pas dans le développement des feuilles, mais dans celui de l’axe, comme mille phénomènes de la végétation le prou- vent; et si dans les plantes phanérogames adultes nous rencontrons la disposition spirale , la cause en est que le verticille a été allongé, entraîné par l’axe et que ses feuilles ont été déplacés en conséquence. D’après cela, faut-il s'étonner que, dans les Lycopodiacées, l’obliquité des verticilles et leur distension en tour de spire ne se rencontrent qu'aux parties inférieures des rameaux et dans la tige principale, c’est-à-dire aux parties les plus anciennes de la plante? 97. Dans la détermination des espèces, on doit faire attention sur- “tout au mode d’adnexion des feuilles, à leur direction, leur sommet, leurs bords, leur expansion, à la forme de leur base et à leur ner- vure. 98. La portion adhérente des feuilles fait ordinairement relief à la surface des tiges, ce qui produit ce qu’on appelle en botanique descriptive des feuilles décurrentes. Dans la plupart des Selaginella, ce relief est presque nul et la tige, par conséquent, lisse; mais, dans les Zycopodium , il offre de bons caractères. 99. Souvent la portion décurrente fait saillie sous forme de côtes longitudinales, en nombre de un, deux, trois ou quatre (/olia hneis vel costis decurrentia). La côte du milieu, qui correspond à la nervure, est ordinairement plus forte que les deux latérales, qui correspondent aux bords de la feuille. Lorsqu'il y en a quatre, c’est par suite de la division de celle du milieu. Dans d’autres espèces, tout le parenchyme fait saillie avec ou sans épaississement de la nervure et des bords (folia parenchymate decurrentia). Il est re- marquable que, dans quelques espèces, on retrouve encore, sur les bords de la portion décurrente, les cils ou les dentelures dont ceux de la portion libre sont garnis. 100. D’après ce qui a été dit de la nature des feuilles et de leur fusion avec l'enveloppe herbacée de l’axe, on comprend qu’il ne DES LYCOPODIACÉES. 305 peut pas être question ici de feuilles articulées. La transition de la portion adhérente à la portion libre se fait insensiblement. Toutefois, à la base de la portion libre, se trouve ordinairement une cicatrice, un renflement. L’examen de plantes vivantes m'a démontré que ce renflement n’appartient pas à la feuille sur laquelle il se présente, mais à celle qui lui est immédiatement superposée. 101. La partie décurrente (adhérente) de chaque Dblu) Éoh feuille, qu’elle fasse relief ou non , se renfle à son ex- trémité inférieure, de manière à former une espèce de : cicatrice transversale, et celle-ci se trouve donc néces- sairement dans l’aisselle de la feuille immédiatement inférieure, à peu près comme cela est représenté : fig. 10. On ne peut mieux la comparer qu’à une goutte | de liquide qui serait retenue dans cette aisselle. Comme conséquence, il en résulte que la base de la feuille inférieure se moule pour ainsi dire sur cette cica- trice et se confond avec elle. C’est surtout en exami- nant des espèces à grosses tiges, telles que les Z. Phlegmaria, macrostachys, Dalhousianum, echina- tum , etc., qu’on se convaincra que les feuilles sont insérées au-dessous des cicatrices et non pas sur ces renflements, comme on l’avait cru jusqu’à présent ". 102. Il ne faut pas confondre avec ces cicatrices celles d’un autre genre qui se présentent après la chute des feuilles. On sait que ces derniers organes « persistent très-longtemps sur la tige, et ne se dé- truisent que lentement sur les parties inférieures des tiges sans se désarticuler *. » C’est moins une chute des feuilles qu’une mortifica- ! Je ne sais si je me trompe, c’est là l'organe accessoire, celluleux, pyriforme, qui, d’après Karl Müller, se trouve entre la feuille et la tige, entre la feuille et les organes de la fructification. La découverte d'organes particuliers dans l’aisselle des feuilles serait trop importante pour qu'on ne doive pas regretter que ce botaniste n'ait pas poussé plus loin leur étude, et surtout que la descrip- tion qu'il en donne soit aussi incomplète. (Voyez Mohl et Schlechtendal, Botan. Zeitung, 1846, n® 31 et 32.) ? Ad. Brongniart, Hist. des vég. foss., U, p.15. Tome XXIV. 39 306 MONOGRAPHIE tion , une espèce de gangrène qui débute au sommet de la feuille et procède lentement vers la base où elle ne s'arrête même pas; elle gagne la portion adhérente, c’est-à-dire l’enveloppe herbacée des tiges. Les feuilles, en un mot, sont des folia marcescentia. La seconde espèce de cicatrices dont je parle n’étant que l'effet de cette destruction lente, elle est naturellement très-variable, non-seulement sous le rapport de la forme, mais encore quant au point où elles se trouvent. 103. Dans les Selaginella , un des caractères les plus solides est tiré de la position des feuilles par rapport aux arêtes de la tige et des ra- meaux. Elles sont insérées tantôt sur les arêtes de la tige quadrangu- laire — jolia synedra (voyez fig. 11 et 12), tantôt sur les faces — folia cathedra — (fig. 13 et 14). Les feuilles latérales occupent tantôt la moitié postérieure de la tige — folia postica — (fig. 1, 12 ef 13), tantôt la moitié antérieure — folia antica — (fig. 14). Fig. 11. Fig. 12. 104. Les feuilles latérales des Selaginella , étant ramenées dans le plan des rameaux, ont dû subir à leur base une torsion plus ou moins forte ; elles sont par suite devenues obliques où même verti- cales. On se sert donc des termes suivants : a. Folia transversim afiixa (celles de la plupart des Zycopodium et les feuilles non polarisées [{ caulines] des Selaginella ) ; DES LYCOPODIACÉES. 307 b. Folia oblique afjixa (les Selaginella à feuilles latérales pos- térieures ); c. Folia verticaliter afjixa (la plupart des Selaginella à feuilles latérales antérieures et les Zycopodium à feuilles dimorphes). 105. Les termes : folia inflexa, horizontalia, reflexa, — ad axin erecla , rectangularia , etc., w’exigent pas de définition. Je mention- nerai seulement le groupe des Circinatae,dont les feuilles et les jeunes rameaux sont essentiellement hygrométriques, se roulent en crosse à l'air sec comme celles des fougères , lors de leur premier développe- ment, et s’épanouissent de nouveau à l’air humide. 106. Dans toutes les espèces, les feuilles montrent une tendance à garnir leurs bords de cils ou de dentelures. Là où, soit à l’œil nu, soit au moyen d’une loupe ordinaire, on n’en découvre pas, on parvient à en distinguer à l’aide d’un grossissement plus fort. Si donc, dans la description des espèces, on s’est servi du mot #rés-entères (folia inte- gerrima), cela ne s’entend que pour ce qui a été vu au moyen d’une loupe ordinaire. Les cils et les dentelures appartiennent d’ailleurs presque toujours à l’épiderme et non pas au parenchyme. Il n’y a que les Zycopodium lucidulum , serratum et voisins qui, sous ce rap- port, font exception. 107. Dans le genre Zycopodium, les dents sont quelquefois raides et épaisses à leur base (/olia spinulosa) ; dans les Selaginella, au con- traire, elles sont toujours très-fines, molles, et tantôt rectangulaires au bord de la feuille (folia denticulata), tantôt inclinées dans la di- rection du sommet de la feuille (folia serrulata ). Les cils, lorsqu'ils existent, sont toujours plus abondants à la base de la feuille que vers le sommet, et plus au bord supérieur des feuilles latérales qu’au bord inférieur. 108. Willdenow et Desvaux ont attaché à la bordure des feuilles une importance trop grande. La nature épidermoïdale des cils et des dentelures indique pour ainsi dire à priori, que ces productions sont, en grande partie du moins, sous l'influence de l'air, des vents, de l’hu- midité du sol et de l’atmosphère, et principalement sous celle de l’âge. 308 MONOGRAPHIE 109. La nervure est toujours unique et simple; elle est formée de cellules allongées. Quelquefois il arrive cependant (Z. Sieberianum) qu’elle présente un sillon plus ou moins profond, qui semble la diviser en deux. D’autres fois, ilexiste encore deux fausses nervures à la face inférieure des feuilles (S. atroviridis), mais celles-ci ne s'étendent ni jusqu’à la base ni jusqu’au sommet, et ne semblent être dues qu’à une modification des cellules de l’épiderme. 110. Dans quelques espèces (S. crassinervia, atroviridis, etc.), la nervure est colorée en noir ou en brun, ce qui , au dire de Desvaux, dépendrait de la présence d’un wredo. Après avoir attentivement examiné sous ce rapport les deux espèces qui viennent d’être citées, je n’y ai trouvé aucune trace d’une végétation parasite. C'est tout simplement une modification des granules de chlorophylle qui donne lieu à cette coloration. 111. La saillie que fait ou non la nervure en-dessus ou en-dessous des feuilles offre , dans la plupart des espèces, un bon caractère dia- gnostique. 112. Au sommet des feuilles, la nervure se prolonge ordinairement en une pointe raide, plus ou moins longue (folia pungentia, mucro- nata) ; dans les feuilles intermédiaires et dans les bractées, ces pointes deviennent souvent des arêtes longues et flexibles (folia aristata). I ne faut toutefois pas confondre avec ces pointes, qui appartiennent à la nervure, les longs poils par lesquels les feuilles, par exemple, du L. clavatum et des espèces voisines sont terminées. Ceux-ci sont des productions épidermoïdales de la même nature que les cils et les den- telures des bords; ils ne sont, par conséquent, pas aussi constants ni aussi caractéristiques que les premiers. 113. La base des feuilles, dans le plus grand nombre des Se/agi- nella, est pourvue d’appendices ou oreillettes (auriculae). Quoique Dillenius en ait déjà fait mention, on les a négligées jusque dans les derniers temps, où MM. Hooker et Greville ont commencé à s’en servir pour la distinction des espèces. Les cas qui s’observent sont les sui- vants : DES LYCOPODIACÉES. 309 1° Deux oreillettes égales; 2° Deux oreillettes inégales; 3° Une seule oreillette naissant de l’un des côtés de la base de la feuille ; 4° Une seule oreillette droite, symétrique, occupant les deux côtés et le milieu de la base; 5° Une seule oreillette oblique, asymétrique, occupant les deux côtés et le milieu de la base; 6° Oreillettes nulles. Les deuxième et cinquième cas sont les plus fréquents. Dans les feuilles latérales, c’est alors l'oreillette supérieure qui l'emporte sur l'autre, et dans les feuilles intermédiaires, c’est l’externe, par suite de la loi de polarisation qui a été exposée plus haut (f 90). Æ. ORGANES DE LA FRUGTIFICATION. — Sexualité. 114. Le mode d’après lequel les organes de la fructification sont distribués sur la plante présente des différences sur lesquelles on s’est appuyé pour diviser les genres en groupes et en sections. Ces organes sont : 1° Disséminés sur toute la plante; les feuilles qui les portent ne différent en aucune manière des feuilles stériles (Zycopodium, sect. I, $ 1, Z. Selago, rufescens, reflezum , etc.); 2° Disséminés sur toute la plante; les feuilles fertiles plus petites que les stériles (Zycopodium , sect. I, 6 2, L. linifolium, lucidulum , selaceum, etc.); 30 Disséminés sur toute la plante; les feuilles fertiles bifides (7me- sipteris, Psilotum) ; 4° Concentrés principalement sur les parties supérieures de la plante, avec les feuilles fertiles devenant peu à peu plus petites que les stériles (Zycopodium, sect. I, 62, L. ulicifolium, gnidioides, can- cellatum , varium , echinatum); 310 MONOGRAPHIE 5° Concentrés exclusivement sur les rameaux supérieurs; les feuilles fertiles beaucoup plus petites et bractéiformes (Zycopodium , sect. IT, 63, Z. Phlegmaria , obtusifolium, ophioglossoïdes) ; 6° Concentrés exclusivement sur des épis cylindriques, sessiles ou pédonculés ; les feuilles fertiles en 4, 5, 6... 9 séries, formant une es- pèce d’écailles jaunâtres ou brunâtres, portées par un pédicelle distinct et le plus souvent peltées (Zycopodium , sect. IL, (3, Z. inun- datum, cernuum , dendroïdeum, clavatum ; ete., et $ 4); 7° Concentrés exclusivement sur des épis quadrangulaires, ses- siles; les feuilles fertiles (bractées) quadrisériées, vertes, carénées, égales entre elles (Selaginellae tetragonostachyae) ; 8° Concentrés exclusivement sur des épis foliacés, aplatis, uni- latéraux, sur lesquels ils sont disposés en deux séries; les feuilles des épis quadrisériées dimorphes : les unes, stériles, ressemblant aux feuilles latérales des rameaux, les autres, fertiles, ressemblant aux feuilles intermédiaires des rameaux (Selaginellae platysta- chyae). 115. Les formes qu’affectent les anthéridies se laissent réduire à trois types, entre lesquels il y a cependant de nombreuses tran- sitions. Ces organes sont ou réniformes aplatis, ou ovoïdes, ou globuleux. La première forme s’observe exclusivement dans les Zyco- podium , les deux autres dans les Selaginella. 116. Bien qu’étant uniloculaires, dans les genres Zycopodium et Selaginella, les anthéridies montrent cependant une tendance à se diviser en loges. Cette tendance se révèle par une dépression ou par un sinus qui existe à leur base et qui est surtout prononcé dans les anthéridies réniformes. C’est là évidemment un premier essai de for- mation d’une cloison intérieure. Si l’on ouvre avec précaution des anthéridies dont le pollen n’est pas encore mûr , on voit que ce der- nier est naturellement divisé en deux masses qui se laissent séparer l’une de l’autre avant de tomber en poussière. Il y a là transition vers les anthéridies des Tmesipteris, qui sont divisées en deux loges, et vers celles des Psilotum, qui le sont en trois. DES LYCOPODIACÉES. 511 117. Le tissu des anthéridies est celluleux, coriace et d’une cou- leur d’abord verdâtre, puis jaune de paille et à la fin brunâtre. Les cellules sont étroitement serrées les unes contre les autres et leurs parois confluentes; elles sont disposées, dans quelques espèces, en séries ondulées, dans d’autres en réseau, dans d’autres enfin, en rayons divergents du point d'insertion du pédicelle. 118. La déhiscence des anthéridies a lieu sous l’influence de la chaleur , et non pas sous celle de l’humidité. Elle a lieu transversa- lement, au sommet, et il en résulte deux demi-valves à bords nets, entiers ou régulièrement dentelés. Kaulfuss ‘ a fait remarquer que l'ouverture ne s'étend jamais sur tout le bord inférieur de l’anthé- ridie, ni sur ses lobes latéraux, et que, par conséquent, ces organes ne sauraient être considérés comme bivalves. J’ajouterai que la limite de l'ouverture est déterminée par les prolongements du pédicelle. Ces prolongements forment comme une carène à la circonférence inférieure de la capsule et s’y opposent au déchirement des parois. Sils sont courts, l'ouverture sera grande , et vice versa. 119. La déhiscence peut avoir lieu exceptionnellement ailleurs qu’au sommet des anthéridies. C’est ainsi, par exemple, que, dans les Lycopodium alopecuroïdes ; inundatum et cernuum, l'ouverture existe près de la base et à la paroi externe. Dans les genres Psilotum et Tmesipteris, chaque loge a une fente de déhiscence propre qui est parallèle aux cloisons et correspond au milieu de la loge. 120. M. Ad. Brongniart a le premier, à ma connaissance, re- dressé une erreur qui avait cours avant lui et qui s’est maintenue même dans la plupart des travaux systématiques et organographi- ques qui ont paru depuis. L'insertion des anthéridies est épiphylle et non pas asillaire. Ce fait, un des plus importants sans doute, se démontre non-seulement par la dissection attentive des organes, mais encore par l’histoire du développement. Pour le premier point, je renvoie surtout à l’examen des 7'mesipteris, Psilotum , des Lycopo- ! Wesen der Farrenkraeuter, p. 19. 312 MONOGRAPHIE dium inundatum , alopecuroïdes, contextum , clavatum , ete., et aux figures données par M. Brongniart ‘. Quant au second, voici com- ment se succèdent les phénomènes du développement. 121. A la face interne de la feuille et sur un point plus ou moins éloigné de sa base, se présente une petite tache diaphane. Celle-ci, en grandissant, se caractérise bientôt comme une espèce de bulle ou vésicule de couleur verte qui soulève l’épiderme de la feuille. Peu à peu elle s’isole de cette dernière par une espèce d’étranglement qui commence au point le plus rapproché du sommet de la feuille et s'étend ensuite vers la base. A la fin, cette vésicule, l’'anthéridie, n’adhère plus à la feuille que par un pédicelle plus ou moins long, filiforme ou conique et composé exclusivement de cellules allon- gées *. 122. Pour ce qui regarde la forme et les caractères de la farine pollinique contenue dans les anthéridies , je renvoie à la partie des- criptive de cette Monographie et à ouvrage de Kaulfuss *. Le déve- loppement des graines polliniques (spores) a été le mieux étudié par Hugo Mohl *. Ce phytotomiste distingué a démontré que les graines polliniques des Lycopodiacées ne sont autre chose qu’une modifica- tion du parenchyme des feuilles. 123. Les oophoridies ne se rencontrent que dans le genre Sela- ginella , dont elles fournissent le caractère essentiel. Les différences qu’on observe selon les espèces, sont les suivantes : 1° Chaque épi ne possède qu’une seule oophoridie, et celle-ci, ordinairement très-grande , occupe la base de Pépi; 1 Végét. fossil., I, pl. XII. 2 Plusieurs auteurs affirment avoir rencontré des vaisseaux dans le pédicelle des anthéridies. Ayant porté mon attention sur ce point dans les espèces que j'ai pu examiner à l'état frais, il m'est impossible de me ranger à leur opinion. Je suis heureux de pouvoir, en outre, invoquer le témoi- gnage d’un botaniste certainement très-compétent dans cette question, M. Treviranus, qui m’assure y avoir cherché vainement des vaisseaux. 5 Wesen der Farrenkraeuter, p. 21. * Flora ou Botan. Zeitung. 1833, 1, p. 32. Ueber die morpholog. Bedeutung der Sporangien der mit Gefaessen versehenen Kryptogamen. Tübingen , 1837, p. 28. — Voyez aussi Schleiden, Grund- züge der wissenschaftl. Botanik, II. Leipzig, 1845, p. 81. DES LYCOPODIACÉES. 913 2° Il yen a 4, 5 ou 6 à la base de l’épi; elles sont à peine plus grandes que les anthéridies; 3° Il y en a un nombre indéterminé; elles sont disséminées sur tout l’épi et mélées sans ordre avec les anthéridies (S. rupestris); 4° Les épis sont unisexués, c’est-à-dire les oophoridies se trou- vent sur un épi qui ne porte pas en même temps des anthéridies (S. pectinata). Ce dernier cas est le plus rare, et il n’est même pas con- stant dans les deux ou trois espèces chez lesquelles on l’observe. C’est plutôt une polygamie qu'une monoecie. 124. La forme des oophoridies est tétraédrique avec les angles arrondis ( ©. tetracocca), rarement globuleuse ou ovale ; leur cavité est toujours simple, sans apparence de cloison; leur paroi mince, diaphane, fragile, d’une couleur verdâtre, jaune ou brunâtre, et d’une structure finement celluleuse. 125. La déhiscence se fait en deux demi-valves trilobées, dont les bords cependant sont très-souvent divisés par une déchirure affectant une direction cruciale, ce qui donne l’apparence de quatre valves dont quelques auteurs ont parlé. 126. Leur insertion est également épiphylle et a lieu au moyen d’un pédicelle très-mince et court, qui souvent même est rem- placé par un tubercule adhérent à la feuille et à peine visible à l'œil nu. 127. Les oophoridies renferment quatre graines de forme globu- leuse ou ovoïde. Rarement deux ou trois de ces graines sont plus petites que les autres, et il est encore plus rare de voir des oophori- dies qui, par suite d’un avortement sans doute, n’en renferment que trois, ou deux ou même qu’une seule. 128. Chaque graine se compose : 1° D’une membrane externe (périsperme?) blanche, très-épaisse et tenace, à surface réticulée, gaufrée ou verruqueuse; 2° D'une membrane interne (endosperme?) de couleur verte, très- mince, diaphane ; et 30 D’un contenu granuleux, demi-fluide ( vttellus? ), qui, par la Tome XXIV. 40 914 MONOGRAPHIE dessiccation, se contracte en un corps assez dur, jaune, rouge ou orange. 129. Ilest à regretter que la question la plus intéressante à laquelle donnent lieu les Lycopodiacées, celle qui concerne la fécondation et la sexualité ne puisse pas encore trouver de solution. Je me suis prononcé , dans la première partie de cette Monogra- phie ” ; contre l'identité de nature et de fonctions qu’un grand nombre de botanistes se plaisent à admettre entre les deux sortes d'organes de la fructification. J’ai admis une espèce de sexualité virtuelle qui, en fait et dans les conditions où les plantes de cette famille sont pla- cées actuellement, ne parvient pas à se réaliser. Les obstacles qui s’opposent à Pacte de la fécondation, ai-je dit, sont : 1° Pabsence d'organes conducteurs des grains polliniques, tels que stigmate et style; 2° l'inégalité des époques auxquelles la matière pollinique et les globules renfermés dans les oophoridies (les ovules?) arrivent à la maturité, Maintenant , après avoir complété mes observations, je dois aller plus loin. Je trouve très-probable qu’une véritable fécon- dation a lieu dans les Selaginella , mais après la dissémination des graines et peut-étre après certains changements opérés dans leur sub- sance, sous l'influence de l'humidité et de la température du sol. Ce serait un mode de fécondation analogue à celui qui, dans le règne animal , a lieu chez les poissons et chez un grand nombre de reptiles. Cette opinion a déjà été avancée par Brotero * ; elle a été appuyée 1 Page 12. 2 Nonnulli fortasse hilum triangularem pro vero stigmate sument , et foecundationem ovulorum in ista planta eodem quo in piscibus et quibusdam aliis animalibus modo fieri contendent , nempe per spermatis applicationem ovulis adultis seu extra ovarium positis, maxime in eo innixi, quia semina nulla istius Lycopodii (S. denticulatae) solida evadant, nisi postquam ex capsulis elastice desilie- runt el quid eorum integumentum hilo trifido tridenteque in germinatione constanter aperiatur. (Brotero, in Transact. of Linn. Soc. N, p.167). En terminant, quoiqu'il tienne cette opinion comme probable, Brotero croit à la possibilité d'une fécondation qui s'opérerait à travers. la fente des oophoridies, avant leur déhiscence. Il donne même la préférence à cette dernière manière de voir sur la première, par la raison que l’autre mode de fécondation serait encore sans exemple dans le règrie: végétal. DES LYCOPOPIACÉES. 315 d'expériences faites sur le Salvinia natans, par Paolo Sawi ‘ M. Ad. Brongniart s’est également prononcé en sa faveur *. 130. Si malgré.cela, cette opinion est presque tombée dans l'oubli, et c’est qu’elle s'était présentée sous la forme d’une simple hypothèse. On est cependant à même, sinon de la démontrer comme positive, au moins de la soutenir par des faits et des considérations dont je men- tionnerai les plus importants : 1° Les oophoridies se développent et parviennent à la maturité plus ou moins longtemps avant les anthéridies. Lorsque celles-ci commencent à mürir, les premières sont le plus souvent déjà ouvertes et privées de leurs graines. On s’assure de ce fait non-seulement par observation de plantes vivantes, mais encore par l'étude de celles qui sont conservées dans les herbiers. Dans le nombre si considérable d'échantillons qui n’ont servi: pour la rédaction de cette Monogra- phie, je n’ai pas pu constater une exception à cette règle *. 2° La dissémination des graines se fait en wne fois et dans l’espace d’un jour ou de deux au plus, tandis que celle du pollen dure pour ainsi dire pendant toute la saison. Les anthéridies ne mürissent pas toutes à la fois, mais l’une après l’autre, en commençant par celles qui occupent la partie inférieure de chaque épi. Le pollen se répand au loin sur le sol ou sur les plantes voisines. 3° Les anthéridies ne s'ouvrent ni par une cause organique, ni par le contact avec l'humidité, mais sous l’influence de la chaleur , tandis 1 Bibliot. Tialian. 1820. T. 20, p. 543. 2 « Nous ferons observer qu'il est fort probable que dans ces plantes et dans plusieurs autres Cryptogames dont les sexes sont distincts et séparés, et dont cependant l'organe femelle ne pré- sente ni stigmate, ni auéun point propre à l'absorption du pollen, la fécondation a lieu après la dissémination des graines , où du moins après l'ouverture des capsules, ainsi que Savi l'a annoncé pour le Salvinia. » Dict. class. d'hist. nat. Paris, 1826, t. IX, p. 560. 5 J'avais signalé ee fait dans la première partie de cette Monographie, p. 12, mais en admettant une exception pour les Selaginélla rupestris et spinulosa. Je puis affirmer maintenant que cette exception n’est qu'apparente. J'avais admis aussi que, dans quelques espèces, les anthéridies mûris- saient avant les oophoridies, quoique jamais en même temps que ces dernières. Cela n’a lieu e- pendant que dans quelques épis isolés; si l'on prend l’ensemble de la plante, on voit toujours que la dissémination des graines précède, celle du pollen. 916 MONOGRAPHIE que la rupture des oophoridies, et par conséquent la dissémination des graines, semblent avoir lieu de préférence avant la fin de la saison froide et pluvieuse. Soumise à l’action de l’eau , lenveloppe des grains polliniques se rompt sur un point de son étendue et laisse échapper un jet de granules extrémement fins et liés ensemble par une substance d'apparence visqueuse ‘. Ne serait-il pas permis d’y voir une espèce de fovilla et de boyau pollinique ? 4° Tout le monde sait avec quelle facilité les Selaginella se multi- plient dans nos serres et se répandent par la dissémination acciden- telle. Mais qu’on fasse la dissémination artificielle, qu’on prenne le pollen ou les graines pour les mettre en terre et qu’on isole ensuite, au moyen d’une cloche, le pot dans lequel on les a semées, on n’ob- tiendra pas de plantes. Le voisinage d’une plante adulte est indispen- sable pour que les graines puissent se développer, et la cloche, en quoi est-elle un obstacle au développement des jeunes plantes, si ce n’est en empêchant le pollen d’arriver aux graines mises en terre, et d’opérer ainsi la fécondation *. 151. Voici, par conséquent, comment les actes qui concourent à la fécondation semblent se succéder. Les ovules renfermés dans les oophoridies parviennent à la maturité à une époque où à peine quelques anthéridies se sont développées. Les oophoridies se rom- pent et les graines sont disséminées. Sous l'influence de la chaleur et de l'humidité du sol, ces graines subissent #nx premier degré de 1 Ce phénomène, découvert par R. Brown dans le pollen du Psilotum triquetrum, s'observe aussi chez quelques Selaginella cultivées dans les serres. 2 J'ai tenté l'expérience qui suit. Ayant pris des graines sur plusieurs épis du S. decomposita, pour être certain d'en avoir qui fussent parvenus à l’état de maturité, je les ai semées dans deux pots de sable que je plaçaï dans une chambre dans laquelle régnait une température de 12 à 15° R. L'un des deux pots fut mis sous une cloche dans laquelle je maintenais l'air très-humide, l’autre fut exposé au libre accès de l'air sec de l'appartement. Plus tard, lorsque le pollen parut mûr (ce dont je m'assurai par l'examen microscopique et hygroscopique), j'en répandis, à plusieurs reprises, une quantité considérable sur les deux pots. Quoiqu'ayant répété et varié l'expérience plus tard, j'eus le regret de n'obtenir des plantes de l’une ni de l’autre manière. En signalant ces résultats négatifs, je voudrais engager les botanistes, mieux placés que moi pour ces genres de recherches, à concourir à l'éclaireissement d’un fait aussi important. DES LYCOPODIACÉES. 317 germination. Dans l'intervalle, un certain nombre d’anthéridies ont müri ; elles se rompent sous l’influence de la chaleur, et la dispersion de la farine pollinique a lieu d’une manière continue , pendant plu- sieurs semaines, car lorsque les premières anthéridies sont vides, d’autres sont parvenues à la maturité. Le pollen se rencontre ainsi avec les ovules qui, sans une préparation préalable, auraient été in- différents pour lui. Les phénomènes qui se déclarent par suite du con- tact du pollen avec les ovules semblent être analogues à ceux qui s’observent dans les plantes supérieures. L’embryon se développe , et son éclosion a lieu par cette espèce de stigmate tri-radié dont chaque graine est pourvue ‘. 132. Ce qui précède ne s'applique naturellement qu’au genre Selaginella , puisque celui-ci seul possède deux sortes d'organes de fructification. Pour les genres Zycopodium , Psilotum et Tmesipte- ris , il s'agirait donc de décider si la poussière renfermée dans leurs anthéridies doit être considérée comme du pollen ou comme des spores, en d’autres termes, si ces plantes sont unisexuées (mâles) ou neutres. Jusqu’à présent, il est impossible de rien avancer de positif à cet égard. Si l’on considère cependant l'identité des caractères or- ganographiques et microscopiques des anthéridies et de leur contenu avec ceux des organes du même nom chez les Selaginella , on est na- turellement porté pour la première alternative. Quelque paradoxal que cela puisse paraître, je n'hésite pas à dire que, dans mon opi- nion, les genres Zycopodium, Psilotum et Tmesipteris se composent exclusivement de mâles, soit que primitivement, il n’en ait été créé que de tels, ou que les femelles se soient perdues par suite d’une de ces catastrophes géologiques qui ont si profondément altéré les con- ditions extérieures sous lesquelles ces plantes étaient placées autre- fois. Quant à la germination de cette espèce de pollen, je renvoie 1 L'embryon ou la plante rudimentaire possède deux cotylédons. La structure de la tige et plu- sieurs caractères organographiques importants me font croire qu'on à tort de placer les Lycopo- diacées à côté des Fougères. Je préférerais leur donner une place à côté des Conifères et des Cycadées. 318 MONOGRAPHIE à ce qui a été dit, partie 1re, p.15, J'ajouterai seulement que le fait même ne semble être constaté jusqu’à présent qu’empirique- ment et non pas scientifiquement, et que, par conséquent, il nesau- rait encore avoir une importance décisive ‘. ER @—— DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES LYCOPODIACÉES. En terminant cette Monographie par des recherches sur la distribu- tion géographique des Lycopodiacées, je ne me fais pas illusion sur le but susceptible d’être atteint. La géographie botanique générale est une science d’une date trop récente encore pour pouvoir prétendre à cette maturité qui rendrait facile Papplication de ses principes à chaque famille et à chaque espèce de plantes en particulier. D’un autre côté, les matériaux sur lesquels elle opère sont encore si défec- tueux et si incomplets , qu’on ne doit procéder qu'avec la plus grande prudence dans la généralisation des faits. Ajoutons à cela que la géographie physique elle-même, notamment pour tout ce qui con- cerne les lignes isothériques et les isochimènes, les lignes iso-élec- triques , la quantité des précipités atmosphériques, etc., exige en- core un travail peut-être séculaire, avant de ponvoir fournir des bases solides aux travaux des botanistes. Dans cet état de choses, il n’y a que deux manières de procéder lorsqu'on s’occupe des faits géographiques concernant une famille particulière : on peut tracer des tableaux physiognomiques dans les- 1 On ignore encore entièrement dans quelles conditions on obtient cette germination. Les der- niers essais dont j'ai connaissance ont été faits avec le pollen du £ycopodium elavatum , par le docteur Oschatz, à Berlin, qui m’écrit n'avoir pas obtenu de résultats. DES LYCOPODIACÉES. 319 quels sont consignés uniquement les faits les plus frappants, en négli- geant tout ce qui pourrait être réduit en chiffres; ou on peut se con- tenter de recueillir les matériaux et de les classer en vue des grandes questions qui occupent la botanique générale. Pour me servir d’une comparaison empruntée à Part de la peinture, la couleur fait le mé- rite de la première méthode, le dessin celui de la seconde. Jai cru devoir suivre cette dernière, comme étant plus appropriée à la nature de cet ouvrage. A. Des STATIONS ET DES ÉLÉMENTS QUI FAVORISENT LE DÉVELOPPEMENT DES LYCOPODIACÉES , Les influences auxquelles les Lycopodiacées semblent le plus sou- mises sont : l’humidité de l'atmosphère, la température et la lu- mière. 1. Humidité atmosphérique. — Les Lycopodiacées, à peu d’excep- tions près, exigent pour se développer un haut degré d'humidité atmosphérique. Non-seulement leur eroissance s'arrête par un temps sec et à l’approche de la saison aride, mais encore le nombre des espèces et des individus est partout en rapport direct avec la quan- tité d’eau qui, annuellement, se précipite de l'atmosphère. Par une sorte de compensation, l'humidité du sol ne semble avoir sur elles qu’une très-faible importance. Les racines de ces plantes ne sauraient absorber beaucoup d’eau; elles se fixent dans le sable, dans le gravier, dans les fissures des rochers, et chez un grand nombre d'espèces, elles n’arrivent même pas jusqu’au sol, mais s’ap- pliquent simplement: contre les trones des arbres voisins ou contre des plantes d’une moindre taille. 2. Température. — Il y a, sous ce rapport, une différence à faire entre les deux genres principaux qui composent la famille, Les Zy- copodium préférent les pays à température variable , les régions al- pines et subalpines, et en général l’intérieur des continents , tandis 320 MONOGRAPHIE que les Se/aginella réussissent mieux là où la température varie peu, c’est-à-dire dans les îles et les pays maritimes. Cest par cette même raison que les premiers habitent généralement les terrains décou- verts, les plateaux élevés , les bords des forêts et les clairières , tandis que les derniers se trouvent dans l’intérieur des forêts , les cavernes, les ravins et les marais. J'avais rédigé un tableau dans lequel la distribution des Lyco- podiacées avait été mise en regard des lignes isothériques et des iso- chimènes. Les lacunes qu’il présente pour un grand nombre d’espèces m'empéchent de le publier; mais je crois pouvoir conclure des ren- seignements que je possède, que les Zycopodium sont au maximum sous la ligne isothérique qui représente 15°C. et sous l’isochimène de 0°, tandis que les Selaginella sont plus abondantes sous la ligne isothérique de 28° et sous l’isochimène de 15°. Il y a, comme on voit, une grande différence entre les quantités de chaleur qu’il faut à chacun de ces deux genres. Les renseignements sont encore plus incomplets sur la question de savoir à quel degré de température extérieure les diverses espèces parviennent à la maturité, c’est-à- dire à la formation des organes de la fructification. 3. Lumière. — Les deux genres diffèrent aussi considérablement quant à la lumière dont ils ont besoin. La plupart des Zycopodium occupent des terrains découverts et exposés au soleil, tandis que les Selaginella cherchent l’ombre des forêts épaisses, les troncs d’ar- bres creux et les versants nord des collines. Les autres influences élémentaires ne semblent avoir qu’une im- portance secondaire et ne sauraient, en tout cas, être appréciées qu’au moyen d'expériences qui nous manquent. Ii faut donc se con- tenter d’une appréciation globale, telle qu’elle résulte de l’étude des stations. Le tableau suivant indique la fréquence de ces dernières. Comme on manque de données pour une foule d'espèces, il est nécessaire de faire observer que ces chiffres ne peuvent avoir qu’une valeur ap- proximative. DES LYCOPODIACÉES. 321 NOMBRE DES ESPÈCES. a Te ES pt STATIONS. Lycopodium. Selaginella Lycopodiacées. Selaginella dm Plantae alpinae, croissant autour de la neige fondante | — subalpinae A dans les régions moyennes des montagnes . . alpestres, dans les régions inférieures des montagnes . . nemorosae , dans les forêts humides sylvaticae, dans les forêts stériles (forêts de pins) . . . rupestres, dans les terrains rocailleux et pierreux . . . arenariae et glareosae, croissant dans les sables stériles, les dé- serts, etc uliginosae et turfosae, croissant dans les marais et les tourbières. pratenses, croissant dans les prairies humides ripariae, — sur les bords des rivières À une époque géologique antérieure , les conditions physiques ont dû être beaucoup plus favorables au développement des Lycopodia- cées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Tout le monde connaît les conclu- sions auxquelles M. Ad. Brongniart a été conduit par des inductions suivies avec une sagacité remarquable. Les bassins de houille actuels étaient autrefois, selon lui, des îles ou des archipels entourés d’un océan dont les terrains de transition sont l'indice. Les conditions d'humidité et de chaleur étaient telles sur ces îles que des forêts épaisses de Lycopodiacées ligneuses, de Lépidodendrées, de Sigilla- riées , de Stigmariées, de Fougères, etc., pouvaient s’y développer à leur aise; et, pour expliquer la taille gigantesque des Lycopodiacées d'alors, M. Brongniart a recours à une hypothèse devenue célèbre, à savoir que l’atmosphére contenait alors une proportion de gaz acide carbonique de beaucoup supérieure à celle qui existe maintenant. Quoi qu’il en soit des causes, on ne peut se défendre de l’idée que les Lycopodiacées encore vivantes ne sont que les restes d’une ancienne végétation puissante, les débris d’une grande famille dont les prin- cipaux représentants ont été les uns engloutis par l’une des grandes catastrophes du globe, les autres éteints peu à peu par suite du défaut des conditions physiques nécessaires à leur existence. Les Lycopodia- cées semblent être, en un mot, les représentants d’une autre époque. Towe XXIV. # 322 MONOGRAPHIE B. Des aLTiITUDES. La plupart des Lycopodiacées sont alpines ou subalpines ; quel- . Ques-unes séjournent même sur les limites de la neige éternelle. Celles qu’on trouve dans les plaines basses ne semblent être que des fuyards apportés des montagnes ou des plateaux élevés par les eaux et les vents. À conditions égales de température et d'humidité, le nombre des Lycopodiacées est partout en raison directe de la nature montagneuse des pays, et les deux plus grands systèmes du globe, l'Himalaya et les Andes centrales, sont aussi représentés par le chiffre le plus élevé des espèces. En effet, on connaît jusqu’à présent 42 Lycopodiacées du versant sud de l'Himalaya et 67 des montagnes de la Colombie. IL serait sans doute utile de donner le résumé de toutes les alti- tudes qui ont été observées, et de comparer ensuite la distribution des espèces selon les hauteurs avec leur répartition selon les zones géo- graphiques; mais les matériaux sont encore trop défectueux pour que cela puisse se faire avec quelque chance de succès. Le seul pays qui permette de faire un essat, est la Colombie. J'ai adopté, dans le tableau qui suit, les divisions établies par Meyen ", et j'ai cru devoir ajouter la liste nominative des espèces pour rendre possibles les rectifications. Les plantes pour lesquelles les voyageurs avaient négligé de consigner les altitudes ont été classées d’après les principes suivants : 1° D’après les hauteurs auxquelles les mêmes plantes ont été trou- vées dans d’autres pays, dont la latitude ne diffère pas trop de celle de la Colombie ; 2° D’après la latitude souslaquelle elles se trouvent dansles plaines; 30 D’après le port général et les analogies qu’elles présentent avec d’autres espèces dont l’altitude est connue *. 1 Grundriss der Pflanzengeographie. Berlin, 1836, p. 264. ? Les espèces dont la position est ainsi problématique ne sont, dans ce tableau , suivies d'aucune indication; les abréviations qui accompagnent les autres sont les suivantes : H., Humboldt ; J., Jameson ; L., Linden; Hg., Hartweg; HI1, Hall; F. et Schl., Funck et Schlim. DES LYCOPODIACÉES. Distribution des espèces colombiennes, selon l'élévation de leurs stations. ALTITUDES. TEMPÉRATURE [MOYENNE de l’année. DÉNOMINATION des régions D'APRÈS MEYEN. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES APPARTENANT A CHAQUE RÉGION. NOMBRE DES ESPÈCES DE M de Selagi nélla. 1 Lycopodiacée 323 colombiennes. 15200'à13300" | 15300/à 11400’ | 11400/à 95007 9500’ à 7600’ 7600/à 5700” 5700’à 3800’ 3800/à 1900” 1900’à0" Ov à 4°C. 7°C. 11°C. 14°C. 17°C. 20°à21°C. 235 C. 27°à 50°C. Région des plantes alpines. Région des rhodo- dendrum. Région des forêts de pins. Région des arbres à feuilles caduques. Région des arbres à feuilles persis- tantes. Région des myrtes et des lauriers. Région des figuiers et des fougères ar- borescentes. Région des palmiers et des bananiers. L.Saururus(H.L.),erythraeum(J.L.), attenuatum (J.),rufescens (J. L.),com- ACTEUR) 1e US een eee de ne) re L. erythraeum(J.L.),attenuatum (Hg: J).affine (J.).tetragonum (Hg.).myr- sinites, spurium (Hil.), contiguum (Hg.), Jussiaei (L.) L. erythraeum (J. L.), affine (J.), myr- tuosum , tetragonum (Hg ), myrsini- tes, verticillatum (J.), tenue, grami- neum, alopecuroïdes . spurium (HIl.). contiguum (Hg ),aristatum, vestitum, Juan (Li ones 0 A aaiy de L.myrtuosum,myrsinites,gramineum, linifolium (L.), Brongniartii (L.), su- bulatum, alopecuroïdes, cruentum, spurium (HIl.), clavatum (L.), trichia- tum, vestitum , complanatum (J.). — Si fupestris (.)i ECM 'LELE. 62 Hi C L. reflexum (F. et Schl.), intermedium, myrtuosum, myrsinites, linifolium (Hg.), sarmentosum (F. et Schl.), Brongniartii (L.), passerinoïdes , alo- pecuroïles, cruentum, cernuum , cla- vatum (L ), trichiatum (F. et Schl.), carolinianum ; paradoxum.— S. r pestris (J.) L.reflexum (F.etSchl.).intermedium, sarmentosum (F. etSchl.),Hartwegia- num (F.et Schl'), passerinoïdes, Lin- denii (F. et Schl.), echinatum, Phleg- : maria(F.et Schl.),aqualupianum (L.), ; subulatum ,cruentum, cernuum, cla- vatum (L.), trichiatum (F..et Schl), carolinianum, paradoxum. — S. ru- pestris (J.), cuspidata (F.et,Schl.), convoluta, microphylla, calosticha (F.et Sch].).— Ps. triquetrum . … , L. dichotomum (F. et Schl.), mandioc- canum (F. et Schl.), Lindenii (F. et Schl.), echinatum. — S. cordifolia, sertata , diffusa , increscentifolia , lae- vigata, erythropus, sulcangula, fla- bellata, viticulosa, Hartwegiana, fili- cina (L., F. et Schl.), sulcata, suavis, ciliauricula, Galeottii, cirrhipes. — Ps. triquetrum S. cordifolia, sertata, diffusa, incres- centifolia, lingulata, conduplicata, ferruminata ,tomentosa, lychnuchus, Moritziana \ Lycopodium. 14 15 16 10 14 22 21 Rapport au total des espèces 0,07 0,12 0,20 0,20 0,24 0,32 0,51 0,15 324 MONOGRAPHIE Il résulte du tableau qui précède et de l’ensemble des faits qui se rapportent à l'altitude, que les deux genres principaux sont soumis à des lois différentes. Le nombre des Zycopodium est à son maximum entre 3800 et 5700 pieds d’élévation, ce qui, sous l'équateur, cor- respond à la zone subtropicale (23 à 34° de latitude); le nombre des Selaginella, au contraire , atteint son maximum entre 1900 et 3800 pieds, ce qui correspond à la zone tropicale de Meyen. La famille en général est le mieux représentée, dans l'Amérique équatoriale, entre 2000 et 8000 pieds d’élévation , ce qui correspond à la zone géogra- phique comprise entre 15 et 45° de latitude. C. Des ÎLES ET DES CONTINENTS. On admet généralement que le nombre des Lycopodiacées qui croissent dans les îles , surtout celles de la zone intertropicale, l’em- porte de beaucoup sur celui des continents ", Cette opinion est fondée quand il s’agit du nombre de ces plantes comparé à l’ensemble des espèces végétales qui croissent dans chaque région, mais elle ne l’est plus, quand il s’agit de leur nombre absolu. C’est ainsi que les États-Unis de P'Amérique et le Canada possèdent 14 espèces, tandis que l’île de Terre-Neuve n’en a que 9; l’'Hindous- tan méridional en a 39, et l’île de Ceylan seulement 24; la Pénin- sule indo-chinoise 36, et les îles Philippines 31; la Colombie 67 et les Antilles 35. Ajoutons à cela que la végétation des iles est généra- lement mieux connue et mieux représentée dans nos herbiers que celle des grands continents de l’Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. 1 « Sur 200, 140 appartiennent à la zone intertropicale, et, sur ce dernier chiffre, les 5/5 envi- ron croissent plus spécialement dans les îles de cette région. » Ad. Brongniart, Hist. des vég. foss., Il, p. 2. Voyez aussi Alph. de Candolle, Zntrod. à l'étude de la botan., KE, p. 280. DES LYCOPODIACÉES. 325 D. DE L'ÉTENDUE DE L'HABITAT OU DE L'AIRE DES ESPÈCES. Les Lycopodiacées occupent en général des aires très-étendues. On verra plus loin que le nombre des espèces appartenant à une seule région botanique est relativement très-restreint, et ce nombre tend encore à diminuer au fur et à mesure que nos connaissances s'éten- dent. Il est inutile de parler ici des espèces qui occupent un espace con- tinu ; mais je citerai celles qui font exception à la règle, soit par l’immense étendue de leur habitat, soit par la disjonction et la mul- tiplicité de leurs aires. 1. Espèces cosmopolites. — Le Lycopodium clavatum habite non-seulement toute l’Europe, la Sibérie, l'Amérique septentrio- nale et boréale, y compris les îles Aleutiennes, mais encore le Cap, les îles Mascareignes, la Péninsule indienne, le Nepaul et le Ka- moon, Java, le Japon, le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Brésil. Le L. complanatum s'étend encore davantage au Nord; il appar- tient non-seulement à toute la zone tempérée septentrionale, mais aussi à la région hyperboréenne; il se rencontre fréquemment au Mexique, dans les Antilles, la Colombie, le Pérou et le Brésil inter- tropical. Wallich l’a trouvé à Madras, Blume à Java; toutefois, il est douteux que la plante citée sous ce nom par Forster, comme ha- bitani les îles de la Société, ait été bien déterminée. Le L. Selago appartient à la fois aux zones tempérées et glaciales du Nord et à celles du Sud; on le trouve depuis les îles Açores jus- qu’au nord de l’Écosse et en Laponie, puis dans les monts Altaï, au détroit de Behring et dans la baie St-Laurent, dans les îles Aleu- tiennes , le Groenland, les îles de St-Pierre et de Terre-Neuve, les îles Malouines et à la terre Van Diemen. Selon Hooker et Greville, il se rencontre aussi sur les montagnes du Pérou. Le L. Phlegmaria , avec ses nombreuses variétés, semble avoir son 326 MONOGRAPHIE. paradis * dans les îles de la Sonde, les Moluques, les Philippines et la Nouvelle-Guinée, mais on le retrouve aussi dans l'Afrique oc- cidentale , les îles Mascareignes et de Madagascar, à Ceylan , dans les deux Péninsules des Indes orientales, au Mexique, en. Colombie, aux îles de la Société, à la Nouvelle-Zélande et à la Nouvelle-Hol- lande. . Le Z. cernuum abonde partout entre les tropiques. Au Nord, il s'étend jusqu'aux îles Açores (39°), et au Sud jusqu’à la Nouyellé- Lélande (40°). Le Z. carolinianum existe en Amérique depuis 40° L..N. jusqu’à 30° L. N., et abonde aussi au Cap ; aux îles Mascareignes au Mada- gascar et à l’île de Ceylan. Le Selaginella rupestris occupe la Sibérie orientale; la Daourie, le Kamitschatka , les îles Aleutiennes ; il,se rétrouve aux-montagnes Rocheuses, au Canada et dans la plupart des provincesdes États-Unis; il parcourt ensuite toute l’Amérique centrale et méridionale, jasqu’à Monte:Vidéo ; il apparaît de nouveau dans Afrique méridionale, Vile de Ceylan, la Péninsule des Indes orientales, les vallées élevées de PHimalaya, et, à ce qu’il paraît, même sur le versant nord de cètte chaîne de montagnes. : Le S. Jaevigata a son paradis aux Indes orientales-et dans les iles de la Sonde, mais il s'étend jusqu’en Chine et se retrouve, d’une part, sur les côtes occidentales de l'Afrique, et de l’autre , en Co- lombie.et au Brésil. Le Psilotum triquetrum, enfin, s'étend depuis les provinces méri- dionales des États-Unis (35° L. N.) jusque dans le Brésil méridional (25° L. S.); il se trouve aussi dans l’ile de PAscension., les îles Mas- careignes, Madagascar, Ceylan, l’Asie méridionale continentale, aux Moluques, aux Philippines, aux Mariannes, à la Nouvelle- 1 C'est, ainsi que M. de Martius appelle les régions dans lesquelles les espèces à aire très-étendue sont le plus abondantes et croissent avec le plus de vigueur. Cette dénomination implique l'idée que l'espèce dont il s’agit aurait pris naissance dans cette région, et que c’est de k qu'elle sé serait répandue dans des pays éloignés: DES LYCOPODIACÉES. 327 Hollande , à l’ile Norfolk et dans les îles de l’océan Pacifique. 2. Espèces à patrie multiple ou dont l'aire est disjointe. — Je citerai sans commentaires les suivantes : Le Zycopodium Saururus de l'Amérique méridionale est abondant aussi aux îles Mascareignes. Le Z. verticillatum est commun dans l’Amérique et l'Afrique mé- ridionales, On l’ayait cru indigène aussi aux îles Sandwich, mais, à ce qu’il paraît, en le confondant avec le Z. polytrichoïdes. Le Z. setaceum se trouve, d’une part , sur le versant sud de l’Hi- malaya et à Java, de l'autre, dans les Guyanes et au Brésil. Le Z. curvatum est commun à l’île de Java et aux Antilles. Le Z. sabinaefolium à l'ile de Jaya et à l'Amérique du Nord. Le Z. fastigiatum des iles Sandwich et de Tasmanie croit aussi sur les côtes du Chili. Le Z. trichiatum, abondant dans l'Amérique méridionale, a été trouvé aussi à Java et aux îles Mascareignes. Le Z. magellanicum , appartenant aux Malouines et à la Terre de Feu, existe aussi dans l’ile de Tristan d’Acunha. Le Selaginella apus se trouve dans l'Amérique du Nord, manque dans l'Amérique centrale et équatoriale, et reparaît au Pérou et aux environs de Rio-Janeiro. Le S. denticulata appartenant au Caucase et au bassin de la Mé- diterranée, a été vu au cap de Bonne-Espérance. Le S. flabellata est commun dans l'Amérique méridionale et aux îles Philippines. Les deux espèces de T'mesipteris, appartenant à la Nouvelle-Ho!- lande, existent aussi sur les côtes de la Californie. Le Psilotum complanatum est commun aux Philippines, aux An- tilles et dans les îles de l’océan Pacifique. Le Ps. flaccidum , enfin, existe à Madagascar, à Java, dans la Pé- ninsule au delà du Gange et les îles de la Société, 328 MONOGRAPHIE E. Des z0xEs GÉOGRAPHIQUES. Les trois zones, torride, tempérée et glaciale, dans lesquelles on divise ordinairement la surface du globe, sont chacune trop éten- dues pour servir de bases en géographie botanique. C’est pour cela que Meyen ‘ a établi, pour chaque hémisphère, huit zones, qui se caractérisent plus ou moins bien par la physionomie de leur vé- gétation. Dans les tableaux qui suivent, j’indiquerai le nombre des Lycopodiacées propres à chacune de ces zones, et je diviserai, en même temps, la surface du globe en six sections, dans le sens des mé- ridiens, en comptant d’après celui de l’île de Fer. EL — LYCOPODIUM. 1 Grundriss der Pflanzengeographie. Berlin, 1836, p. 189. I ZONES TEMPÉRATURE LAS GÉOGRAPHIQUES, LATITUDES. moyenne TOTAUX. A PDA de l'année, | 4-4 | 60-1907. | 120-180". | 180-240». | 240°-500e. | 300-560". E I. Zone polaire see 90°-72 |Au-dessous dede. 1 »” » » 9 » 9 £ IT. — arctique. . . | 72°-66°52’ 2 C. 5 4 4 ns 3 1 4 & | IL — subarctique . | 66°32/-58°| 4-6 C, 5 6 6 5 2 2 6 Ë / IV. — temp. froide. | 58°-45° 6°-12° C, 6 6 5 î 8 8 9 & | OV. — temp.chaude.| 45°-54 | 12-170. | 5 , 5 ’ 9 9 12 Éf VI — subtropicale. | 54-23 | 17-21. | 5 9 1 ù 9 » | n7 | VIL — tropicale . .| 23°-15° | 21°-26° C. 2 11 7 9 14 20 42 \VIIL. — équatoriale . mage | 2028 c.| 2 | 16 | 28 5 st Te 0.1 5° 3 | IX. — tropicale . .| 15°-25° | 21°-26° C. 5 13 8 11 » 36 59 £ X. — subtropicale.| 23°-34° | 170-210 C. 6 » 7 8 » 10 27 É XL — temp.chaude, | 34-45" | 12°-17° C. » » 14 » » 10 29 *{ XII. — temp. froide. | 45°-58° G°-12 C. » » , ; - 2 9 #£ [XIHIL — subarctique . | 58°-66°59/ |: 4-69. » » » n » » * ë XIV. — arctique. . . | 66°52/-72° 2 C. » » » » » * ” LUS «ame polaire FETE 72°-90° |'Au-dessousde0. » » » » » » » — RTNRNEEE D OR EE EE SEE TESTER ESC DES LYCOPODIACÉES. 329 II. — SELAGINELLA. ZONES TEMPÉRATURE DORSAENESS GÉOGRAPEHIQUES LATITUDES. moyenne TOTAUX. RIT NP RES CUS dl'annéa, 40-600. | 60°-1200, | 120°-180°. | 180°-240°. | 240°-500°. | 300°-360°. : 1. Zone polaire . .. 90°-720 |Au-dessous de. 0 0] » » » » ° 2 IL — arctique. . .| 72-6632 | 9 C. 1 » ” » » 1 1 S II. — subarctique . | 66:32-58-| 4-6c. | 1 9. | 1 RS & } IV. — temp. froide. | 58°-45° 69-190 C. 2 2 2 1 1 1 4 8 | OV. — temp.chaude, | 45-54 |12-17°C.| 9 » 2 » 4 5 9 8 VI. — subtropicale. | 34-23 | 17-21°C.| 1 | 19 8 , 4 31 | VIL — tropicale . .| 93-15° | 21°-26"C. | 9 | 53 | 97 3 | 14 | 15 | 85 AVI équatoriale . pa 260-280 C. 6 50 43 4 ” 59 103 3/ IX. — tropicale . . | 15°-23° | 2916-26". | » | 90 5 s | 43 | 72 £[ X. — subtropicale. | 25-34 | 1721°C. | 4 » 5 1 » 9 | 17 SV XI — temp.chaude. | 54-45 |12-17C.| » » 1 , » 2e M #4 XII — temp.froide. | 43-58 | 612€. | » , ‘ . x . , Æ [XII — subarctique . | 58°-66°32/ | _4°-6° C. » » , o ° » » S XIV. — arctique. . .| 6652-72 | %C. , » , » , , » L XV. — polaire ML 72-900 |Au-dessousdeo. »” » » » » » » IT. — LYCOPODIACÉES. ZONES TEMPÉRATURE PORSEP Er GÉOGRAPHIQUES LATITUDES. moyenne NY LT RITES © | gelannée: | 1-0: | 60-120. | 120-180. | 180-240. | 240-300. | 300-560. .[ I. Zone polaire . . . | 90-72 |au-dessousdeor.| 1 » ” ” 2| IL — arctique. . . | 62-6639 | 2. 4 4 4 , É IL. — subarctique . | 66"32/-58°| 4°-6° C. 4 8 9 6 | Ë IV. —— temp. froide, | 58°-45° G°-12 C. 8 8 7 5 | ë V. — temp.chaude. | 459-5349 | 12°-17°C. 5 » 5 Û ET VI — subtropicale. | 34-23 | 17+-21°C. 4 28 9 Û E\ VIL — tropicale .. 23°-15° 21°-26° C. 12 44 35 14 (VIT. -— équatoriale . | 15°-0et | 26-2800. | 8 47 76 10 0°-15° 3 IX. — tropicale . , | 15°-230 210-260 C. G 55 15 20 S{ X. — subtropicale. | 93-54 | 17c-2JvC. | 10 » 14 12 SÙ XI — temp.chaude. | 54-45 | 12-17 C.| » s | 18 | » 4 XII. — temp.froide, | 45:-58 | Gv-12C. » ” » » SE fXUTL — subarctique . | 58°-66°32/| 4°-6° C. » ” » ” | XIV. — arctique. . . | G6°52/-720 DC » ” » » EUxv — polaire . . . | 720-090 |au-dessousdece. » » » » Tome XXIV. 390 MONOGRAPHIE RÉCAPITULATION. HÉMISPHÈRE HÉMISPHÈRE ESPÈCES COMMUNES | TOTAL DES ESPÈCES SEPTENTRIONAL, MÉRIDIONAL. DEUX sa ZONES —_——_—— | —— | —— LATITUDES. | $ ë Ac BE ë . GÉOGRAPHIQUES. £ É: É È : El £ à NA DU QE D ES dE s | # [18 lusel dnalil SL Se El STARS US I. Zone équatoriale. . . . 15° » » 0 » | o | » | » » des denx côtés de l'équateur. IT. Zones tropicales . . . . 15-23 | 42 | 85 |131 | 59 | 72 |154 | 20 | 9 III. — subtropicales. , . | 23°-54 | 17 | 51 | 49 | 27 | 17 | 47 | 4 | 2 IV. — tempér* chaudes. 3840-45 | 12 | 9 | 21 | 22 | 10 | 55 | 2 | 1 V. — tempéréesfroides. | 45°-58° 91 41151 2} ° 21144 Û VL — subarctiques. . . | 58-6652 | 6 | 4 | 10 | » » » » VII. — arctiques . . . . | 66°32-72°| 4 1 5 | » » » » » VIH, — polaires. . , .. 72°-90° 2 | » 2 » » » » » = ——— PF, DEs RÉGIONS BOTANIQUES. Pour faciliter les recherches, je ferai ici lénumération des es- pèces par régions botaniques , en suivant les divisions établies par Schouw!, auxquelles j’ai cependant apporté quelques modifications. Les espèces dont les noms sont imprimés en ialiques , appartiennent exclusivement à la région dans laquelle elles sont classées. L. Région hyperboréenne de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique. — Région des Mousses et des Suxifrages. Lycopodium Selago, alpinum, complanatum ; Selaginella spinosa. Il. Région septentrionale. — L'Europe en deçà des Alpes et des Pyrénées, 1 Grundzüge einer allgemeinen Pflanzengeographie. 1823, p. 504; et Momente zu einer Vorle- sung über die pflanzengeographischen Reiche. Linnaea, VIF, p. 625. DES LYCOPODIACÉES. 391 l'Asie au nord du Turan et de la Mongolie, le Kamtschatka , les côtes ouest de l’Amérique du Nord, les îles Aleutiennes, le haut et le bas Canada , le La- brador et l'ile de Terre-Neuve. — Région des Umbellifères et des Crucifères. — Aire du genre Pinus. Lycopodium Selago, lucidulum, inundatum, annotinum, juniperoïdeum, dendroi- deum , sabinaefolium, clavatum, complanatum, alpinum ; Selaginella rupestris, spinosa, sanguinolenta, borealis, helvetica. IT. Région méditerranéenne. — L'Europe au delà des Alpes et des Pyré- nées, la Grèce, l'Asie Mineure, la Syrie, la basse Égypte, la Barbarie, les îles Canaries et les Açores. — Région des Labides et des Caryophyllacées. — Aire du Chamaerops humilis. — Culture du dattier et du mais. Lycopodium Selago, cernuum, clavatum , complanatum ; Selaginella helvetica, denticulata. IV. Région nord-américaine. — Les États de l'Union jusqu’au 35° L. N. et jusqu'aux montagnes Rocheuses. — Région des Aster et des Solidaginées. — Culture du mais. Lycopodium Jucidulum , inundatum, dendroïdeum, clavatum , complanatum, caro- linianum ; Selaginella rupestris, spinosa, apus, albidula , Douglasii, V. Région américaine subtropicale. — Les États de la Louisiane, de la Flo- ride , de la Caroline du Sud , de la Nouvelle-Orléans , du Texas, etc. — Rdyion des Magnolia. — Aire du Chamaerops Palmetto. — Culture de la canne à sucre et du coton. Lycopodium alopecuroïdes, clavatum, carolinianum ; Selaginella rupestris, apus; Psilotum triquetrum. VI. Régions chinoise et japonaise, comprenant la presqu’ile de Corée et les iles voisines. — Région des Camellia et des Célastrines. — Culture du thé. Lycopodium serratum, cernuum, clavatum, japonicum; Selaginella involvens, caulescens, depauperata, sinensis, ornithopodioïdes, unci- nala, laevigala, mongholica. 992 MONOGRAPHIE VII. Région hindoustanienne. — L'ile de Ceylan et la péninsule en deçà du Gange jusqu’au tropique du Cancer, c’est-à-dire à la limite où le froment cesse d’être cultivé. — Région des Scitaminees. Lycopodium aloïfolium, vernicosum, subulifolium, ceylanicum, serratum, ulicifo- lium, squarrosum, laxum, Phlegmaria, macrostachys, nummularifolium, cer- nuum, clavatum, carolinianum, complanatum , Wightianum ; Selaginella rupestris, involvens, tamariscina, integerrima, vaginata, Swartzi, ornithopodioïdes, semicordata, radiata, cochleata, debilis, atro-viridis, laevi- gata, caudata, Wallichii, inaequalifolia, virescens, caulescens, Pennula, lati- folia, concinna, ciliaris, reticulata, tenera, Belangeri, crassipes, chrysocaulos, brachystachya, tenella, radicans ; Psilotum triquetrum. VIII. Région himalayenne. — Le versant sud de l'Himalaya, comprenant le Cachemire, le Nepaul , le Boutan et le pays des Khasiyas.— Région émodique. — Aire des Pinus Dedara, Neoza et longifolia. — Culture du froment coin- cidant avec celle du riz. Lycopodium Hamiltoni, setaceum, subulifolium, ceylanicum, serratum, ulicifo- lium, cancellatum , cernuum, clavatum, complanatum , casuarinoïdes; Selaginella rupestris, tamariscina, vaginata, aggesta , hypnoïdes, philippina, se- micordata, pallida, atro-viridis, Cumingiana, monospora, caudata, Wallichii, pentagona, virescens, caulescens, fulcrata, crassicaulis, Jacquemontit , pallidis- sima, Belangeri, aureola, chrysocaulos, chrysorrhizos, glauca, suberosa, tenui- folia , gorvalensis, pennata, bisulcata, nepalensis. IX. Région indo-chinoise ‘. — La péninsule au delà du Gange, y compris les îles de Pinang et de Singapore. — Aire de l’Areca Catechu et du Pinus Damara. — Culture de la canne à sucre coincidant avec celle du coton. Lycopodium laxum, Dalhousianum, Phlegmaria, nummularifolium, cernuum, Wightianum, casuarinoïdes ; Selaginella merguina, radiata, pallida, atro-viridis, trinervia, Cumingiana, mo- nospora, plumea, laevigata, caudata, Wallichii, inaequalifolia, pentagona, Griffithü, argentea, caulescens, pubescens, barbata, penangensis, acutangula, reti- culata, alutacia, exiqua, Belangeri, chrysocaulos, chrysorrhizos ; Psilotum triquetrum, flaccidum. 1 Dans le système de Schouw, cette région est confondue avec celle des Scitaminées. Il m'a paru nécessaire de l'en séparer, surtout depuis les riches envois de M. Griffith, qui démontrent que la flore de cette région diffère, sous plusieurs rapports essentiels, de celle de l'Hindoustan. DES LYCOPODIACÉES. 399 X. Région polynésienne. — La partie intertropicale de la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Guinée . la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Irlande, etc. Lycopodium setaceum, Billardieri, carinatum, Phlegmaria, cernuum , laterale, den- sum, volubile; Selaginella uliginosa, Preissiana, caudata, arbuscula, pumilio, nana, Novae Hol- landiae , ovalifolia ; Psilotum triquetrum ; Tmesipteris Billardi. XI. Région philippine *. — Les îles Philippines , Mariannes, Carolines, Mul- graves, elc. — Æégion de l'Artocarpus incisa et du Pandanus odoratissimus. — Culture de l’indigo. Lycopodium ulicifolium, laxum, Phlegmaria, cernuum, casuarinoïdes; Selaginella involvens, tamariscina, caulescens, Pennula, Presliana, pteryphyl- los, philippina, Commersoniana, auriculata, cupressina, pallida, laevigata, caudata, Pouzolziana, Wallichii, Cumingiana, flabellata, barbata, geniculata, myosuroïdes , interteæla, Belangeri, aristata; Psilotum triquetrum, complanatum, capillare. XII. Région javanaise. — Les iles de Java, Sumatra, Célèbes, Borneo, les Moluques.— Aire du Caryota urens et du Pinus Damara.— Culture des Lau- rus, Cassia Cinnamomum et du Myristica moschata. Lycopodium miniatum , proliferum , ceylanicum, serratum , javanicum, setaceum , Hippuris, squarrosum, pinifolium, carinatum, Phlegmaria, phlegmarioïides , nummularifolium, cernuum, curvatum , sabinaefolium, elavatum, drepanoïdes , complanatum, Wightianum, spectabile, casuarinoïdes , trichiatum , Vrieseanum ; Selaginella involvens, caespitosa, cupressina, debilis, Blumii, intermedia, laevigata, Gaudichaudiana, Pouzolziana, Wallichii, stipulata, inaequalifolia, pectinata, barbata, ornata, fimbriata , caulescens, Belangeri ; Psilotum triquetrum , flaccidum , capillare. XII. Région océanienne. — Les îles de la Société et de Sandwich, l'ile de Vanikoro, etc. — Région de l'Artocarpus incisa, de l'Arum esculentum et du Tacca pinnatifida. 1 La flore des Philippines était peu connue à l'époque où Schouw a établi ses régions. Si l'on étudie les riches herbiers rapportés par Henke et par Cuming, on ne peut se dispenser de faire de ces îles une région distincte. 334 MONOGRAPHIE Lycopodium sulcinervium, squarrosum, varium, Phlegmaria, pachystachyon , po- lytrichoïdes, cernuum, fastigiatum, venustulum, heterophyllum, volubile, sca- rioSuM ; Selaginella Arbuscula, Springü, Menziesü , laxa ; Psilotum triquetrum , complanatum , flaccidum. XIV. Région arabique. — L’Arabie. — Culture du café. Selaginella imbricata , yemensis. XV. Région tropico-africaine occidentale. — La Sénégambie, Benin, Oware, Sierra-Leone , Guinée, Congo. Selaginella cathedrifolia, versicolor, scandens, laevigata, Vogelii, molliceps ; Psilotum triquetrum. XVI. Région tropico-africaine orientale. — Les îles de Madagascar , Bour- bon, Maurice. Lycopodium Saururus, proliferum, verticillatum , ulicifolium , epiceaefolium, gni- dioïdes, Phlegmaria, obtusifolium , ophioglossoïdes , cernuum, clavatum, trichia- tum, carolinianum ; Selaginella digitata, Goudotana, fissidentoïdes, cupressina, surculosa, pectinata, Lyallii, Pervillei, membranacea, deliquescens, tereticaulis, falcata, cataphracta , elegans, concinna, obtusa, serrulata , mnioïdes, unilateralis, brachystachyà ; Psilotum triquetrum , flaccidum. XVII. Région mexicaine 1. — Le Mexique, y compris la Californie. — ARé- gion des Quinoa, des Cactus et des Piperacées. Lycopodium reflexum, linifolium, taxifolium, mandioccanum, verticillatum , fon- tinaloïdes, Brongniartü, passerinoïdes, dichotomum, Phlegmaria, cernuum, clavatum, trichiatum, complanatum; Selaginella rupestris, cuspidata, lepidophylla, Lindenii, Martensii, serpens, ery- thropus, incana, marginata, Poeppigiana, Galeottii, californica, chilensis, oaxa- cana ; Tmesipteris Billardi, Forsteri; Psilotum triquetrum, complanatum. 4 J'ai cru devoir réunir en une seule les 45° et 16% régions de Schouw, dont la première eom- prend celle des Cactus et des Pipéracées, la seconde le plateau élevé du Mexique. DES LYCOPODIACÉES. 399 XVIII. Région colombienne 1. — L'Amérique centrale et la Colombie. — Régions du Cacao et de l’Indigo. Lycopodium affine, erythraeum, Saururus, attenuatum, compactum, rufescens, reflexum, intermedium, myrtuosum, linifolium, sarmentosum, tetragonum, myrsinites, verticillatum, tenue, gramineum, Brongniartii, Hartwegianum, pas- serinoïdes, dichotomum, mandioccanum, Zindeni, echinatum, Phlegmaria, aqualupianum, subulatum, alopecuroïdes, cruentum, cernuum, clavatum , ari- statum, vestitum, trichiatum , contiguum, carolinianum, paradoxum, complana- tum, Jussiaei, spurium ; Selaginella rupestris, cuspidata, convoluta, cordifolia, sertata, diffusa, incres- centifolia, laevigata, erythropus, sulcangula , flabellata , viticulosa, Haenkeana, filicina, Hartwegiana, calosticha, sulcata, suavis, ciliauricula, ferruminata, Galeottii, cirrhipes, lingulata, tomentosa, conduplicata, mierophylla, Lychnu- chus, Moritziana ; Psilotum triquetrum. XIX. Région péruvienne. — Le Pérou et la Bolivie. — Région des Cin- chonacées. Lycopodium Selago, Saururus, rufescens, reflexum, affine, Sieberianum, myr- sinites, tenue, linifolium, Brongniartii, passerinoïdes, dichotomum, man- dioccanum, subulatum, contextum, cernuum, pendulinum, glaucescens, clava- tum, trichiatum, paniculatum, vestitum, confertum, complanatum, Jussiaei, Lindsaeaceum ; Selaginella rupestris, Orbigniana, lepidophylla, apus, microphylla, increscen- tifolia, chilensis, exaltata, haematodes, flabellata, Haenkeana, filicina, bomby- cina, chrysoleuca, auriculata, Poeppigiana, Galeottii, asperula, ferruminata, horizontalis ; Psilotum triquetrum. XX. Région des Antilles. — Les Antilles. — Aire du Marunta arundinacea. — Culture de l'indigo. Lycopodium Sieberianum, reflexum, intermedium, myrsinites, linifolium, taxi- folium, passerinoïdes, dichotomum, mandioceanum, verticillatum, funiforme, aqualupianum, cernuum, curvatum, clavatum, trichiatum, aristatum, caroli- nianum, complanatum , Jussiaei; 1 Au point de vue de ce travail spécial, je m'écarte aussi de la division établie par Schouw pour les régions occidentales de l'Amérique du Sud. Les matériaux dont je dispose ne me permettent pas de traiter comme régions distinctes les Andes et les plaines. 390 MONOGRAPHIE Selaginella denudata, rotundifolia, albo-nitens, confusa, patula, porelloïdes , didymostachya, sulcangula, flabellata, substipitata, serpens, cordifolia, stolo- nifera; Psilotum triquetrum, complanatum, XXI. Région des Guyanes et des Amazones. — Les Guyanes et le Brésil équalorial , les provinces du Rio-Négro et du Parà. — Culture du cacao, de la canne à sucre et du café. Lycopodium reflexum, intermedium, setaceum , linifolium, dichotomum , robus- tum, subulatum, verticillatum, cernuum, carolinianum , paradoxum ; Selaginella convoluta, minima, Breynii, radiata, amazonica, quyanensis, coarctata, puberula, Haenkeana, Perotteti, flagellata, Poeppigiana, epirrhizos, Parkeri, stellata, conduplicata , lucidinervia, asperula, anomala. XXII. Aégion brésilienne. — Le Brésil intertropical, à l'exclusion des pro- vinces situées le long du fleuve des Amazones. — Région des Melastomacees et des Palmiers. Lycopodium reflexum, intermedium, myrsinites, linifolium, sarmentosum, se- taceum, mandioccanum, verticillatum, tenue, fontinaloïdes, passerinoïdes, ru- brum, subulatum, alopecuroïdes, contextum, cernuum, clavatum, trichiatum, caroliniaoum, paradoxum , complanatum, comptonioïdes; Selaginella rupestris, convoluta, apus, crassinervia, polysperma, microphylla, erectifolia, muscosa, Breynii, jungermannioïdes, fleæuosa, macrostachya, Gard- neri, laevigata, bahiensis, erythropus, decomposita, amazonica, coarclata , mar- ginata, distorta, excurrens, sulcata, suavis, Poeppigiana, stellata, condu- plicata; Psilotum triquetrum. XXII. Æcgion buënos-ayrienne. — Buenos-Ayres , le Paraguay et le Brésil extratropical (Rio-Grande do Sul, St-Paul). — Aire de l'Ilex paraquayensis et des Synantheérées ligneuses. Lycopodium Saururus, fontinaloïdes, cernuum , alopecuroïdes , paradoxum ; Selaginella rupestris, microphylla, radiata, jungermannioïdes, macrostachya, lae- vigata, excurrens , distorta. XXIV. Æégion chilienne. — Le Chili. Lycopodium Sieberianum, tenue, cernuum, spurium, fastigiatum, paniculatum , confertum, Jussiaei ; Selaginella chilensis, Breynii, Haenkeana, erythropus, subsplendens. DES LYCOPODIACÉES. 997 XXV. Région antarctique. — La Patagonie, la Terre-de-Feu, les îles Malouines. Lycopodium Selago, magellanicum. XXVI. Région atlantique. — Les ïles de St-Hélène, Ascension, Tristan d’Acunha. Lycopodium Selago, Phlegmaria, cernuum, diaphanum, magellanicum ? Psilotum triquetrum. XXVII. Région du Cap. — L'Afrique extratropicale. — Région des Stupe- liacées, des Mesembryanthemum et des Erica. Lycopodium verticillatum, gnidioïdes, cernuum, clavatum, carolinianum, am- biguum ; Selaginella rupestris , pumila, denticulata, mnioïdes. XXVIIT. Région australienne. — L'Australie extratropicale | spécialement la Nouvelle-Galles du Sud, la Terre Van Diemen, la Nouvelle-Zélande et l'ile de Norfolk. — Région des Eucalyptus et des Epacrides. Lycopodium Selago, Billardieri, varium, Phlegmaria, Drummondi, Sanguisorba , cernuum, laterale, densum, diffusum, volubile, scariosum; Selaginella uliginosa ; Tmesipteris Forsteri, Billardi. RÉCAPITULATION. Sur quatre espèces qui existent dans la région hyperboréenne de l'Europe et de lAsie, aucune n’est propre à cette région; trois lui sont communes avec la zone tempérée, et la quatrième l’est, en outre, avec les régions intertropicales. La région antarctique (Terre-de-Feu, îles Malouines) n’en possède que deux, dont l’une paraît lui étre propre et l’autre lui est com- Tome XXIV. 45 338 MONOGRAPHIE mune avec les deux zones tempérées et avec la région hyperboréenne. D’après Carmichaël, il paraîtrait même que la première, le Z. ma- gellanicum, se retrouve dans l’ile de Tristan d’Acunha. L'Amérique boréale occidentale possède six espèces, dont cinq lui sont communes avec PAsie septentrionale et boréale, et deux, en même temps, avec les régions équinoxiales; aucune n’est propre à cette région. L’Asie septentrionale (la Sibérie et le Kamtschatka) semble devoir être considérée comme un centre de distribution pour les zones tem- pérée et glaciale de l'hémisphère oriental-septentrional. Sur neuf espèces qu’elle possède, trois lui sont propres; les autres, communes avec l'Amérique boréale et avec l’Europe, et trois d’entre elles, en outre, avec les régions intertropicales. Sur les neuf espèces de l’Europe , une première {le S. helvehica) a son centre de distribution dans les Alpes rhétiques, une autre (le S. denticulata) appartient au bassin de la Méditerranée, deux lui sont communes exclusivement avec l'Amérique du Nord, trois lui semblent venir du nord de l’Asie et deux des régions intertropi- cales. Le bassin de la Méditerranée est pauvre en Lycopodiacées. Le S. denticulata, qui le caractérise, semble être originaire du Caucase ; les deux autres (les Z. Selago et S. helvetica) n’ont que de rares repré- sentants au delà des Alpes et des Pyrénées. Les iles Açores et Canaries conservent, pour les Lycopodiacées, le caractère mixte que présente leur végétation en général. Elles pos- sèdent trois espèces, dont l’une (£. Selago) est hyperboréenne, l’au- tre (S. denticulata) semble étre venue du bassin de la Méditerranée, mais se retrouve aussi sur les côtes du Portugal; enfin la troisième (L. cernuum), appartenant exclusivement à la zone intertropicale, a empiété ici sur le Nord. Les États de l'Union de l'Amérique possèdent quatorze espèces, dont cinq leur sont propres ou s'étendent seulement au Canada et à la côte ouest; deux se retrouvent en Europe, deux au Brésil et au - DES LYCOPODIACÉES. 939 Pérou; deux appartiennent aux pays intertropicaux en général , et trois sont cosmopolites. L'Amérique boréale orientale (le Groenland, la baie de St-Lau- rent, la baie d'Hudson, les îles St-Pierre et de Terre-Neuve, le La- brador et la plus grande partie du Canada) ne produit pas d’espèces propres : trois lui viennent des États-Unis, et les sept autres de la région hyperboréenne et de l’Asie septentrionale. Sur trente-deux espèces, quatre seulement appartiennent exclu- sivement an Mexique, y compris la Californie. Outre les cosmopolites et celles qui se retrouvent partout entre les tropiques, dix-sept lui sont communes avec l’Amérique équatoriale et méridionale, et, sous ce rapport, il est curieux de voir que l’aflinité du Mexique est beau- coup plus grande avec le Brésil et avec la Colombie qu'avec les An- tilles, Un fait qui a encore plus d'intérêt pour la géographie générale, c’est que les deux T'mesipteris de la Polynésie ont été rencontrés «en Californie par Douglas. J’ajouterai encore que le Zycopodium Phleg- maria, dont la vaste aire s'étend sur toute la zone intertropicale de l’hémisphère oriental, depuis les îles Mascareignes jusqu’à la Cochin- chine et les Carolines d’une part, et, de l’autre, jusqu’à la Nouvelle- Hollande et aux îles de la Société, trouve également sa limite orien- tale sur la côte ouest du Mexique, où Bonpland l’a récolté, tandis que la même espèce ne se retrouve nulle part ailleurs en Amérique. Les Antilles doivent être considérées comme un centre de distri- bution, car sur trente-cinq espèces onze leur sont propres. Deux espèces seulement leur sont exclusivement communes avec les régions voisines, à savoir : le S. serpens avec le Mexique et le Z. aristatum avec la Colombie; aucune avec les Guyanes, tandis que les autres s'étendent en général sur toute l'Amérique équatoriale et méridio- nale. Le Z. curvatum se retrouve dans l’île de Java et le $. flabellata, aux Philippines. L'Amérique centrale ne se distingue guère, par les Lycopodiacées qu’elle possède, des Andes de la Colombie; j'ai donc cru devoir la confondre avec cette dernière région. 340 MONOGRAPHIE La Colombie est jusqu’à présent le pays le plus riche en Lycopo- diacées. On en connaît soixante-sept espèces, dont vingt-deux n’ont pas encore été retrouvées ailleurs; quant aux autres, on est natu- rellement amené à considérer les puissantes montagnes de cette région comme un centre de distribution, surtout vers le haut Pérou, tandis que leur flore est restée presque étrangère à celle des pays en deçà des Cordillières. Si l’on fait abstraction des espèces communes et de celles dont Paire est très-étendue, on ne trouve plus aucune affinité avec le Brésil, et, qui plus est, aucune plante propre au Venezuela ne se retrouve dans les Guyanes ‘ Le Pérou, dans ses limites actuelles, ne semble produire qu’un très-petit nombre d’espèces; mais, d’un autre côté, la Bolivie est un des pays les plus riches sous ce rapport. Les documents qui existent ne permettent cependant pas encore de faire le partage entre les espèces du bas Pérou et celles de la Bolivie. Sur quarante-sept es- pèces connues du Pérou dans ses anciennes limites, dix seulement lui sont propres, deux lui sont exclusivement communes avec le Brésil (L. subulatum et S. aspera); toutes les autres se retrouvent dans les différentes flores de l'Amérique méridionale, notamment en Colombie. Il vient d’être dit que la flore du Pérou a beaucoup plus d’affinité avec celle de la Colombie, notamment de l’'Ecuador, et avec celle du Chili qu'avec celles des régions situées à Pest de la chaîne des Andes. Ici, comme partout ailleurs, les grands sys- tèmes de montagnes limitent naturellement les flores. Le Chili ne possède que treize espèces, dont une seule, le Z. swb- splendens, pourrait être citée comme caractéristique, si sa valeur spé- cifique était à l’abri du doute. Un déserteur des îles Sandwich, le L. fastigialum, a été trouvé à Valdivia et près d’Osorno, par Bridges. 1 D'autres faits encore me font douter si Schouw a eu raison de réunir la flore du Venezuela à celle des Guyanes et du Brésil équatorial. La limite qui sépare ces pays paraît plus tranchée que pour la plupart des autres régions botaniques. La même remarque pourra être faite concernant le Mexique. Les limites politiques actuelles entre ce pays et les États de l'Amérique centrale sem- blent être aussi celles de deux régions botaniques bien distinctes. DES LYCOPODIACÉES. 541 Pour le reste, ce pays doit être considéré comme une annexe de la flore du Pérou. Les Guyanes et le Pays des Amazones, c’est-à-dire les provinces du Brésil situées en deçà du 10° degré de latitude sud , n’ont fourni que vingt-cinq espèces, dont neuf cependant leur sont propres. Cette flore a d’ailleurs beaucoup plus d’affinité avec celle du Brésil qu'avec celle du Pérou et de la Colombie. Parmi les cinquante et une espèces du Brésil intertropical, douze n’ont pas encore été retrouvées ailleurs, et trente-quatre appartien- nent à l'Amérique méridionale. Le L. setaceum existe aussi dans les montagnes du Nepaul et de Pile de Java. Le Brésil extratropical, le Paraguay et Buénos-Ayres n’ont fourni que six espèces qui toutes existent aussi, soit dans le Brésil intertropical, soit au Pérou et en Colombie. Les rares excursions faites jusqu’à présent sur les côtes occidentales de l'Afrique n’ont fourni que sept Lycopodiacées, dont cinq sont propres à cette région et se distinguent par un /acies particulier. Les {les de la mer Éthiopique (St-Hélène, Ascension, Tristan d’Acunha) n’ont pas de ‘rapports avec l’Afrique. Une espèce, le £. diaphanum, n’a pas encore été vue ailleurs que sur l'ile de Tristan d’Acunha; le Z. magellanicum est commun à cette île et aux Ma- louines; le Z. Selago avec l'Europe et avec les cimes les plus élevées de l'Amérique méridionale, et les autres appartiennent en général aux flores intertropicales. Le cap de Bonne-Espérance ne possède que dix Lycopodiacées, dont l’une, le Z. ambiquum, n’y a été rencontrée qu’une seule fois et paraît douteuse comme espèce; une autre, le S. pumila, serait caractéristique pour cette région, s’il n’y avait pas de doutes que le S. Preissiana de la Nouvelle-Hollande en diffère réellement. Le S. denticulata; originaire du Caucase et répandu dans tout le bassin de la Méditerranée, se retrouve aussi au Cap. Les autres espèces sont communes à cette région et aux îles Mascareignes. On ne possède, jusqu’à présent, qu’une seule Lycopodiacée de 542 MONOGRAPHIE l’Abyssinie, le S. abyssinica, et l'Arabie Heureuse en a fourni deux, les S. 2mbricala et yemensis, qui ne se retrouvent nulle part ailleurs. Les les Mascareignes, connues pour leur richesse en Fougères, sont aussi abondamment pourvues de Lycopodiacées. Le nombre de ces dernières est de vingt-six, dont treize propres. Parmi les autres, onze se retrouvent aux Indes orientales, sept dans l'Amérique mé- ridionale et six au cap de Bonne-Espérance. Les dernières récoltes faites sur les côtes de Madagascar et des îles voisines, nous font es- pérer encore un grand nombre de types nouveaux. On en possède jusqu'ici vingt et un, dont neuf sont propres à cette île et douze lui sont communs avec les îles Bourbon et Maurice. Les deux Péninsules des Zndes orientales et les pays situés sur le versant sud de l'Himalaya, le Cachemyr, le Nepaul, le Gorval et le Boutan, sont confondus ordinairement dans une même région bo- tanique. Quoiqu’un grand nombre de Lycopodiacées soit en effet commun à ces trois régions, J'ai cependant cru devoir les distin- guer dans ce travail spécial. L’Hindoustan méridional ou la Péninsule en deçà du Gange, à la- quelle je joins Péle de Ceylan, possède trente-neuf espèces, dont onze n’ont pas encore été vues ailleurs, dix sont cosmopolites, quinze se retrouvent dans l’Hindoustan septentrional et treize dans la Pénin- sule au delà du Gange. La flore de Ceylan semble, sous plusieurs rapports, différer de celle du continent voisin. Un fait qui intéresse la géographie générale, c’est que parmi les huit espèces ceylanaises qui manquent à la Péninsule voisine, quatre appartiennent aux îles Mascareignes. L'Hindoustan septentrional offre sur quarante-deux espèces seize propres, et la Péninsule au delà du Gange, y compris les îles de Pinang et de Singapore, en possède trente-six, dont onze propres. La flore de cette dernière région forme déjà, pour ainsi dire, le pas- sage avec celles des îles de la Sonde et des Philippines avec lesquelles elle a autant d’affinité qu'avec cellés de l’'Hindoustan méridional et septentrional. Cinq ou six espèces récoltées à Pulo=Pinang et à Sin- gapore n’ont pas encore été observées sur le continent voisin. DES LYCOPODIACÉES. 345 L'ile de Java est très-riche en Lycopodiacées. Parmi les quarante espèces qu’on connaît de ce pays, douze n’ont pas encore été vues ail- leurs, dix-huit lui sont communes avec l’Hindoustan et lile de Ceylan, douze avec la Péninsule indo-chinoise et l’ile de Pinang , neuf avec les Philippines, huit avec les îles Mascareignes et Madagascar, trois avec les îles de la Société , trois avec la Nouvelle-Guinée, trois avec PAmérique septentrionale et huit avec l'Amérique méridionale. Les espèces qui méritent d’être citées spécialement sont le Z. sabinaefo- hum , qui, jusqu’à présent, n’a été rencontré que dans l'Amérique septentrionale et dans Pile de Java, puis les Z. prohiferum, S. flac- cida et Ps. flaccidum, qui sont communes aux îles de Java et de Madagascar , à l’exclusion de toutes les autres régions. Les les Philippines, dont la flore est si bien représentée dans les herbiers depuis les voyages de Haenke, de Gaudichaud et surtout de Cuming, semblent appartenir au système des îles de la Sonde et des péninsules de l’Asie méridionale. À peine quelques espèces indiquent- elles un passage vers la flore de la Nouvelle-Guinée, d’un côté, et vers celle de la Chine méridionale de l’autre. Sur trente-et-une espèces qu’elles possèdent , huit seulement sont propres, dix-sept se retrou- vent dans l’Hindoustan, treize dans la presqu’ile indo-chinoise, neuf dans Pile de Java, cinq dans les îles Moluques et dans la Nouvelle- Guinée, et quatre en Chine et en Cochinchine. Le $S. flabellata doit être cité spécialement comme ne se retrouvant nulle part ail- leurs dans l’hémisphère oriental, tandis qu’il s'étend sur une grande partie de l'Amérique méridionale. Les {les Mariannes et Carolines sont encore peu exploitées; les quatre espèces qu’on en possède se retrouvent dans les Indes orien- tales et aux Philippines. On possède neuf Lycopodiacées de la Chine, dont deux de Pin- térieur , provenant de l’ambassade de Macartney, les autres récoltées à Macao et dans les environs de Canton. Le Japon a fourni cinq espèces. Les îles Moluques semblent étre intermédiaires entre les îles de 544 MONOGRAPHIE la Sonde et la Nouvelle-Guinée, On en connait neuf espèces, dont deux propres. La Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie, les iles Vanikoro et celles du nord-est de la Nouvelle-Hollande en général, ont fourni ensemble onze espèces, dont l’une (le S. nana) n’a pas encore été vue ailleurs, sept leur sont communes avec la Nouvelle-Hollande, deux (les Z. carinatum et S. caudata) semblent être venues des iles de la Sonde, et une dernière (le S. Arbuscula), manquant à la Nouvelle-Hollande et aux îles de l’Asie méridionale, existe dans celles de Sandwich et de la Société. La flore de la portion intertropicale de la Vouvelle-Hollande xes- semble à celle de la Nouvelle-Guinée, tandis que celle de la portion extratropicale ne diffère guère de celles de la Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande. y a vingt-deux espèces, dont la plupart ont déjà été décrites dans le Prodrome de Sir R. Brown. Onze sont propres à cette région, sept se retrouvent aux îles Sandwich et de la Société, aucune, si l’on excepte les cosmopolites , n’appartient à l'Asie et à ses îles. Les quatre espèces que M. J.-D. Hooker a rapportées des iles de Campbell et d’Auckland appartiennent à la flore de la Nouvelle- Lélande; l'une, le Z. Selago, est commune en outre dans les régions arctiques et antarctiques de l'Europe et de l'Amérique. Les éles Sandwich ont fourni quatorze espèces et les êles de là Société douze. La plupart sont communes à ces deux groupes. On vient de voir que sept de ces espèces se trouvent aussi à la Nouvelle-Hol- lande; cinq leur sont propres, et les autres peuvent être considérées comme cosmopolites. Je citerai, comme particulièrement remarqua- bles, le Z. squarrosum des îles de la Société, qui se retrouve à Java et à Ceylan, et le Z. fastigiatum, qui croît aussi sur les côtes du Chili. DES LYCOPODIACÉES. 345 RÉSUMÉ GÉNÉRAL. Il résulte de tout ce qui précède qu’on peut diviser la surface du globe , d’après les affinités que présentent les espèces de cette famille, en cinq grandes régions , à savoir : 1. L'Europe, l'Asie et l'Amérique septentrionales ; 2. L’Asie méridionale et orientale, y compris les iles au nord et à l’est de la Nouvelle-Hollande ; 3. L'Amérique méridionale ; 4. L'Afrique avec l’Arabie et les îles orientales ; 5. La Nouvelle-Hollande et l'Océanie; Le tableau suivant indique le nombre des espèces propres à chaque région et de celles qui s'étendent sur plusieurs : ESPÈCES COMMUNES AVEC RAPPORTS gr | | | RÉGIONS. l'Amérique sept. Lycopodiacées. NUMÉROS D'ORDRE. ESPÈCES PROPRES, L'Europe, l'Asie et L’Asie méridion. L'Amérique méri- \ dionale L'Afrique. L'Australie. nt _ > [=] Europe, Asie et Amérique sept. 0,06 ou 0,39 ou 0,44 ou 0,15 ou 0,10 ou > [=1 ot Asie méridionale, etc En 19 19 Amérique méridionale Al Le] Afrique, l'Arabie, etc Je = in one 5e 19 LA) Australie = co Tome XXIV. 4% Tr 2e gs rentedapsss —… . Essais TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. (Les synonymes rayés de la nomenclature sont imprimés en caractère italique.) Bernhardia complanata Wild. — dichotoma Wild. . — pedunculata Desv. Buchozia furtiflora Commerson . Chamaeclinis Mart. . Didictis P. Beauv. ; Diphasium Jussiaei Presl. . Diplostachyum apodum P. Beauv. = helveticum P. Beauv. — radicans P. Beauv. . — tenellum P. Beauv. Garsaultia minutiflora Commerson . Gymnogynum domingense P. Beaurv. Hoffmannia aphylla Wild. Huperzia Bernhardi . Ipphia poliquetra Noronha . Lepidotis annotina P. Reauv. . — cernua P. Beauv. . — ciliata P. Beauv. . — _clavata P. Beau. — complanata P. Beau. . — convoluta P. Beauv. . — dendroïdea P. Beaux. — diaphana P. Beauv. . —- funiculosa P. Beaux. — inflexa P. Beau. — _ longifolia P. Beauv. . CE — 101 Lepidotis magellanica P. Beaux. . — mirabilis P. Beauv. . — obtusifolia P. Beauv. — Phlegmaria P. Beauv. . — _ repens P. Beauv. . Lycopodioïdes Dillen . Lycopodium abietinum Desv. . — acerosum SW. — acrostachyum Wall. — acutifolium Desv. _ affine H. et Gr. — affine Bory. — albidulum H. et Gr. — albidulum Sw. — aloifolium Wall. . — aloïfolium Zenker. — alopecuroïdes L. . — alpinum L. — alpinum Michx. . — amazonicum Natterer . —— ambiguum Schrader. — americanum Desv. . —— anceps Presl . Pages. 104 228 410 174 348 Lycopodium anceps Wallroth . TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. annotinum L.. anomalum H. et Gr. apiculatum Des. apodum L. aqualupianum. arboreum Gmelin Arbuscula H. et Gr. Arbuscula Kaulf . argenteum Wall. aristatum Auct. . aristatum Humboldt et Bonpl. . aristatum Presl . aristatum J. Smith . armatum Desv. . articulatum Kunze . asperulum Mart. atro-virens Presl. atro-viride Blume atro-viride Hook. fil. atro-viride Wall. attenuatum australe Wild. axillare Roxb. barbatum Kaulf. . Belangeri Bory. . bifidum Humb. et Bonpl. biforme Hook. Bigelovii Oakes et Tuc- kerm. bigeneum Noronha Billardieri . Blumeanum de Vriese . boreale Kaulf. Boryanum Richard . ant | “ brachystachyum Hook. et Grev.. I Il I Il Pages. 101 47 77 36 247 199 76 68 31 81 185 183 154 166 255 Lycopodium brasiliense Desv. . brasiliense Hort. . brasiliense Raddi. brevifolium H. et Gr. Brongniartii . bryifolium Ventenat. bryoïdes Kaulf. bryophyllum Presl. . Bryopteris Aublet Bryopteris L. Bryopteris Wall. caesium Hort. caespitosum Blume . calostachyon H. et Gr. . canaliculatum Auct. canaliculatum Gaudich. canaliculatum H. et Gr. canaliculatum L. canaliculatum Sieber. canaliculatum SW. . cancellatum capillaceum Desv. capillaceum Wild. . carinatum Desv. . carolinianum L. . casuarinoïdes . cataphractum Blume. cataphractum Willd. catharticum Hook. caudatum Desv. . caulescens Wall. . cernuum L. cernuum H. et Gr. ceylanicum. Chamaecyparissus Al Braun | sù * I IT I Il 410 253 138 149 178 139 179 144 27 48 79 59 26 98 46 94 45 113 182 28 41 139 158 79 37 81 37 16 101 47 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. 349 Pages. Pages. Lycopodium chamarense Turez . . II 48 | Lycopodium contiguum Klotzsch. . II 43 — chilense Bory . . . .II 137 — convolutum W. Arn. .II 69 — chilense Willd. . . .II 44i —_ convolutum Desv.. . . I 81 — chrysocaulon H.et Gr. . II 250 — cordifolium Desv. . .II 103 — ciliare H.et Gr. . . . II 244 —_ crassicaule H. et Gr. . II 172 — chareRetzsitiors … . I 933 — crassinerveum Desv. . II 77 — ciliatum Desv. . . .II 95 crassum Humb.etBonpl. 1 22 — ciliatum Lam. . . .II 59 — cruentum' ares. I V0 — ciliatum Ruiz. . . .Il 53 — cupressinum Bory. . . II 114 — ciliatum Sw. . . . . LT 91 — cupressinum Willd. . II 413 — ciliatum Willd. . . .II 208 _ curvatum Blume. . . I 79 — circinale Cham. et Schl. II 66 a Arras Sr. I 81 — circinale Desv. . . :II 70 II 38 — circinale Lam. . . .II 65 EL curvifolium Kunze . I 48 — circinale L. . . . .II 159 I 21 — circinale Mart. et Gal. II 72 — cuspidatum Hook. . .II 4124 — circinale Thunb. . .II 63 — cuspidatum Link. . .II 66 7 I 29 — Dalhousianum. . . .IL 925 cladosiachyum Wild. |; 11 — débile Bory. . . . . II 122 I 89 — decurrens R. Br. . . I 108 — | L. : tee 2) — delicatulum Desv. . .II 76 _ clavatum 8. Hook. fil. . II 46 on deidrobientn MiTRS. I 83 — clavatum Pet.-Thouars. 1 93 II 40 — coarctatum Mart. . .II 164 — dendroïdeum Klotzsch. . I 50 — cochleatum H. et Gr. .II 121 Fre dendromorphum Kunze. 1 95 — colubrinum Bory. . .II 22 — densifolium Desv. . . I 925 — comans Hook. fil. . .IL 45 ee défie CL Riaed I 86 — commutatum Spring. .II 40 H 9 \ I 24 — densum Lam. . 1 b 14 dr se or II 9 — denticulatum B Lam. . 84 — compactum Spring. . . Il 7 — denticulatum L. . . .II 82 I 101 — denudatum H. et Gr. . Il 15 ARE — denudatum Wild. . . I 85 complanatum Lour. I 103 — depauperatum Desv.. . II 74 complanatum Wall. . . II 414 depressum Sw. IL 82 comptonioïdes Desv. I 107 diaphanum Sw. . . I 95 concinnum J. Smith. . IF 4119 I 44 concinnum SW. . I 199 dichotomum Blanco . . II 22 conféttins WA I 97 dichotomum Blume . . I 44 IT 46 dichotomum H. et Gr. . 1 45 evnaetifolé : I 70 : 1 4 gestifolium Spring. FA dichotomum Jacq. . M Contexte ME 0. Len 70 didymostachyum Desv. . II 131 II 35 diffusum Presl. . . I 108 350 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Lycopodium diffusum R. Br. . . { dilatatum H. et Gr. . distortum Mart. . divaricatum Wall. . Douglasii H. et Gr. . Dregei Pres. . drepanoïdes Blume . Drummondi . Durvillaei Bory . D'Urvillaei Richard. echinatum . elegans Desv. . elegans Wall. . elongatum SW. epiceaefolium Desv. ericaefolium Pres]. . | ericetorum Schrader. erythraeum erythropus Mart. eversum Poiret exaltatum Kunze . falcatum Desv. fastigiatum R. Br. . | filicaule Hook. fil. filiforme Sw. . : fissidentoïdes H. et Gr. . flabellatum Mart. et Gal. flabellatum L. flabellatum Poeppig . Flabellum Desv. . flaccidum Bory . flagellaria Bory . flagellaria H. et Gr. flagellaria Richard . flagelliforme Schrader . fontinaloïdes . fa Forsteri Poiret fruticulosum Blume . fruticulosum Bory. . fruticulosum Martens et nl: Pages. 82 39 110 213 89 92 35 100 33 139 105 262 144 111 129 174 230 263 108 59 60 56 5b) 49 22 D3 159 182 Galeotti . Lycopodium fuleratum Hamilton . funiculosum Lam. . I .I funiforme Chamisso. furcellatum Gaudich. geniculatum Hook. . geniculatum Pres. . geniculatum 3. Smith glaucescens Presl. gnidioides Blanco gnidioïdes L. . gracile Desv. . gracile L'Hermin. gramineum haematodes Kunze . Haenkei Presl. . . Hamiltonii Sprengel. Hamiltonii Spring Hartwegianum. . helveticum L. . Herminieri Spring heteroclitum Desv. heterodonion Desv. . heterophyllumA. et G. heterophyllum Wild. Hippuris Desv. hispidum Willd. . Hookeri Wall. horizontale Presl. hygrometrieum Mart. hypnoïdes Jaequemont . japonieum Thunb. javanicum Sw. imbricatum Forskäl. À : | inaequalifolium H.et Gr. Il infleæum Sw. . Ci | Pages. 221 174 55 50 22 84 230 227 226 82 39 27 55 24 174 21 19 157 106 107 Lycopodium inflexzum Sw . TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. insulare Carmichael. integerrimum H. et Gr. integrifolium Hook. . intermedium Blume . intermedium . . . { inundatum Klotzsch. inundatum L.. . . involvens Sw. . Jungermannioïdes Bory. jungermannioïdes Gaud. juniperifolium Lam. juniperoïdeum Sw. . Jussiaei Desv.. . . Jussiaei aff. J. Smith. . Kraussianum Kunze Kunawurense F. Royle. laevigatum Lam. . laevigatum Willd. laterale R. Br. . . latifolium H. et Gr. . laxum Presl. . . . lepidophyllum H. et Gr. Lessonianum Richard . leucolepis Jungh. et de Vriese ligulatum Wall. . . | Lindenii. Lindsaeaceum linifolium L. . . . linifolium Sieber . . longifolium Sw. . longipes H. et Gr. Loureiri Desv. I nt un Pages. 42 51 152 117 106 165 223 166 137 169 108 107 103 Lycopodium lucidulum Blume. lucidulum Michx. . Lyallii H. et Gr.. Macraei H. et Gr. . macrostachys Hook. . madagascariense Desv. . magellanicum Sw. . mandioccanum Raddi |! (I marginatum Bonpland . marginatum Gaudich. . marginatum Presl. . marginatum Raddi . marianum Willd. Mathewsii Hook.. . membranaceum Desv. Menziesii H. et Gr. . microphyllum Kunth. microstachyon Pres]. microstachyum Desv. microstachyum Desv. mimosoïides Roxb. miniatum . . , cs mirabile Willd. . mnioïdes Sieber . mollicomum Mart. myosuroïdes Kaulf. . Myosurus Sw. myrsinites Lam. . . myrsinites 8. Spring. myrlifolium Forster . { myrtifolium Wild. . myrtuosum nanum Desv. . Nemorum Desv. . nidiforme Berlandier nilagiricum Spring . 991 Pages. 58 37 168 241 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. 392 Lycopodium nilagiricum Spring. : Il — nitens Cham. et Schl. . { = nitidum H. et Gr... . .II Novae Hollandiae Sw. . II nüdum:iiarorstas. © Il nummularifolium Blume.| À obseurum:L. .". . . I obtusifolium Hamilt.… | : obtusifolium Sw. . . . I oblusum Desv. . … . .Il officinale Neck. . . . I ophioglossioïdes Lam. . 1 ornatum H. et Gr. . .II ornithopodioïides Burm. . II ornithopodioïdes H. et G. IL ornithopodioides Houtth. II ornithopodioïides L. . .II orniüthopodioïdes Sw.. . II ornithopodioïdes Wall. . n{ ornithopodioïdes Wight . II ovalifolium Desv. . . .II ovalifolium H. et Grev. Il pachystachyon . . . . Il pachystachyum Desv. . I pallescens Presl. . . .1I pallescens Smith . . .I pallidum Beyrich. . .Il pallidum H. et Gr. . .I palustre Lam. . . . . I panamense Wild. . .Il À I paniculatum Desv. . . nl paradoxzum Humb. et { I Bonpl. I paradoxum Mart . . , Il Parkeri H. et Gr. . .I passerinoïdes Humb. et I Bonpl . I Pages. 49 54 23 102 208 269 68 51 85 35 16 67 201 89 69 259 139 79 122 93 94 138 241 148 262 29 116 Lycopodium patulum Gaudich. — patulum Sw. . — peclinatum Lam . — pectinatum Wall. _ pectinatum Wild. — pellucidum Desv. — pendulinum Hook. . { — pennatum Don. Il — penniforme Lam. Il — penniforme 8 Lam. . . II _— pennigerum Gaudich. . Il — Pennula Desy. IL — philippense Willd. . I — Phlegmaria La Billard. I — Phlegmaria L. . . s à — Phlegmarioïdes Gaud. { à — phylicaefolium Desv. | : _ phyllanthon Hook. et I Arn. : Il —— phyllocarpum Hook. ni — Pichinchense Hook. | « — piliferum Raddi . l — pinifolium Blume . } : — pinifolium Kaulf. I —— pithyoïdes Cham.etSchl. 1 — planum Desv.. Il — plumosum Bory . .I — plumosum Desv.. . Il — plumosum Hamilt. . .I — plumosum L.. .I — plumosum P. Beauv. . II _ plumosum Pres]. .I — plumosum Ruiz . I — plumosum Schkuhr. .II — plumosum Sw. . Il — plumosum Vellozo . .II Pages. 76 97 199 174 166 138 97 38 257 210 89 115 187 183 160 242 56 63 28 66 30 70 32 75 29 23 86 50 89 58 26 55 45 1359 201 192 250 137 199 187 174 119 89 215 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. 309 Pages. Pages. Lycopodium plumosum Wall. . . .1I1 154 | Lycopodium reversum Presl . . , 1 93 — Poeppigianum H. et Gr. II 210 — revolutum H. et Gr. . II 69 Eppig — Poeppigianum H. et Gr. I 217 — rigidum Blume . . . I 928 — polycarpon Kunze . . L 41 — rigidum Gmelin . . . I 95 — polymorphum Wild. . [ 71 — rigidum Willd. . . . I 923 — polystachyon Hook. fil. I! 41 —— robustum Klotzsch . . II 929 sutt J" 079 — rotundifolium Wall. . [ 68 -— lytrichoïdes Kaulf. | Fe een UM 32 — Roxburghit H. et Gr. . Il 205 _ porelloïdes Lam . . .II 98 — rubellum Presl . . . II 45 — Pouzolzianum Gaudich. IE 142 “iintu Chamisia: I 61 — praelongum H. et Gr. . Il 114 II 28 — Preslii H. et Gr.. . s 2 msn DL | . se: — Hifi Blume. . LA mer aq I 45 — LL LA LRO) | DRSSS ES — proniflorum Lam. . .Il 233 au binacfolium Willd I 84 — protensum H. et Gr. . 1 51 PRES CIS II 40 — pubescens Wall. . . .II 173 — sanguinolentum Forskäl. IL 194 —- pulcherrimum Wall. . [I 42 _ sanguinolentum L. . . IT 57 — pulcherrimum Wall. . I 51 — Sanguisorba . '. . .I[ 36 — pulvinatum H. et Gr. . Il 63 — sarmentosum . . . .I[ 13 — pumilio R. Br. . . .Il 241 ee ur pi 24 pumilum Schlechtend. . 11 60 à NUE ER — pusillum Desv. . . .II 201 — scandens Sw. . . . .I1 4192 —— pusillum Le Prieur . . II 86 e. SP TE [I 108 — pygmaeum Kaulf. . .II 61 Ü IL 49 — quadrangulare Spring . 1 28 — scariosum Hook. . . I 94 e quadrifariatum Bory. . [ 28 — selaginoïdes L. . . .Il 59 — radiatum Aublet. . .IL 4120 a SR Po | I 19 — radicans Bory. . . .Il 261 Il > — radicans Desv. . . . I 57 — semicordatum Wall. .1I1 108 —— radicans Hoffm.. . .II 82 — semicordatum Wall. . IF 9250 —— radicans Schrank. . . II 84 — sericeum Hook. fil. . . IT 44 — radicatum H. et Gr. . IT 114 — serpens Desv.. . . .II 102 — reclinatum Michx. . . I 78 — serpens Presl . . . . I 89 — recurvum Kitaib. . . 1 19 — serratum Desv. . . . | 37 I 25 CS ei LE tum Thunb. . | reflexum Lam. D serratum Thun ÜII 48 — reflemum:Presl:: . . I 97 — serrulatum Desv. . .II 202 2 -- reflezum Sw..:: . . 1 37 _ dr Dante I 42 — remotifolium Desv. . . IL 242 II 18 — repandum Desv. . . . II 204 — setaceum Lam. . . . 1 46 — repeñs = Swinlité à ."} 98 — selaceum Kunze . . .II 21 — reptans Banks et Sol. . IL 49 . A 1 25 — reliculatum H. et Gr. . II 235 Il 8 Toue XXIV. 45 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. 394 Lycopodium sinense Desv. . . . .Il — sinuosum Desv. . . .II — sitchense Ruprecht . . If — sparsifolium Desv. . . Il ] — spectabile Blume. . pectabile Blume l — spinaefolium Klotzsch . II — spurium Wild. . . | | Il — squarrosum Forster. d -— squarrosum Lam. . . I — squarrosum SW. . . . I _ stellatum Wild. . . .Il stipulatum Blume. . .II stoloniferum H. et Gr. . Il stoloniferum Hort. . . II stoloniferum Martens et Galeettiiscss . Il stoloniferum Raddi . . II stoloniferum Sw. . .Il stoloniferum Willd. . . II struthioloïdes Presl . . 1 subdiaphanum Wall. . Il suberectum Lowe. , . I subulifolium Bory. . . I subulifolium Wall. . : subulatum Desv. ! k sulcatum Desv. . . .Il sulcatum Kunze . . .II sulcinervium . | k tamariscinum Desv. . II tannense Sprengel . . II taxifolium Auct.. . .I taxifolium Balbis. . .II taxifolium Sw. F tenellum Desv. . . .II tenellum Don. . . .H tenerum H. et Gr. . . Il tenue Humb, et Bonpl. 1 Pages. 75 199 48 199 109 49 20 109 49 52 23 23 25 228 145 217 215 291 151 210 228 250 42 Lycopodium tenue Humb. et Bonpl. I tenue Martens et Gal. . Il teretieaulon Desv. . .II telragonostachyum Wall. I I Il thyoïdes Humb. et Bonpl. I tetragonum H.et Gr. { torridum Gaudich. . . I tortum Sieber. . . .Il trichiatum Blume . . I trichiatum Bory . k trichophyes Sprengel. . 1 trichophyllum Desv. . I tristachyon Pursh . . I tristachyum Nutt. . . I uliginosum La Billard . 11 ulicifolium Ventenat. | umbrosum Willd. "M uncinatum Des. Ha! £ [! . Br. é varium R. Br i : varium B. Hook. fil. .H venustulum Gaudich. . I vernicosum H. et Gr. I Il verticillatum L. . | % verticillatum Wild. . I r I tit Desv. vestitum Desv u viridulum Bory . . .Il ; I lubile F g volubile Forster ll Vrieseanum . . . .Il vulcanicum Blume . . I vulgare Vaill. . . .1 Wallichii H. et Gr. . . II Wightianum Wall. . à Willdenowii Desv. . . II yemense H. et Gr. . . I yemense Sw. . . . .I Pages. 180 114 101 101 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Osmundioides Forster Plananthus alopecuroïdes P. Beauv. . angustifolius P. Beaux. gnidioides P. Beauv. inundatus P. Beauv. linifolius P. Beauv. , myrsinites P. Beau. patens P. Beauv. reflexus P. Beauv. Saururus P. Beauv. { I Selago P. Beau. squarrosus P. Beauv. taxifolius P. Beauv. verticillatus P. Beau. Psilotum capillare Blume complanatum Blume complanatum Sw. dichotomum Linkx . flaccidum Wall. . floridanum Michx. . oxyphyllum Hook. fil. . Pervillei Decaisne triquetrum Sw. . truncatum R. Br. Selaginella abyssinica acutangula. aggesta. albidula albo-nitens alutacia. amazonica . : Amazonum Spring . amboinensis Spring . anceps Presl . anomala apuss : GE apus B Klotzsch . Arbuscula . argentea argentea olim. aristata . articulata . asperula . Il I I l 1 I I l 7E I I I [l I I Pages. 266 7 Selaginella atro-viridis . aureola . auriculata. . bahiensis. barbata . Belangeri. bisulcata . Blumii. . bombycina . borealis . , brachystachya . Breynii . caespitosa californica . calosticha. . canaliculata Spring . cataphracta . cathedrifolia. caudata . caulescens . caulescens olim. chilensis . chrysocaulos. chrysoleuca. chrysorrhizos . ciliaris ciliauricula . circinalis Pres. circinalis B Pres]. cirrhipes. coarctata. cochleata. Commersoniana. . concinna. conduplicata confusa . convoluta cordata Klotzsch . cordifolia. cordifolia Hortul . crassicaulis . crassicaulis olim . crassinervia. crassipes. 336 Selaginella TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Cumingiana Pres]. . Cumingiana cupressina . cuspidata Link i cyatheoïdes Spring , debilis. . decomposita : deliquescens . j densifolia Klotzsch . denticulata Link . denudata ! denudata B Spring . depauperata . depressa Spring . didymostachya diffusa . , digitata: VER te dimorpha Klotzsch . discolor Klotzsch. . distorta. Douglasii . elegans. . :. elongata Klotzsch. epirrhizos... erectifolia . erythropus. exaltata. excurrens. . exigua. . falcata. . ferruminata filicina . fimbriata . fissidentoïdes . flabellata Flabellum . flaccida Spring . flagellata . flexuosa. ; fruticulosa Spring . fulcrata. fulcrata olim . Galeottü. . Gardneri. . Pages. 105 126 115 66 145 122 196 179 66 82 84 79 74 82 130 104 75 187 417 212 92 262 230 218 92 155 145 214 238 181 230 189 258 111 174 265 108 207 151 178 174 244 220 134 Selaginella Gaudichaudiana — geniculata — glauca. — gorvalensis . — Goudotana . — Griffithü: — guyanensis . — haematodes . — Haenkeana . — Hartwegiana. — helvetica Link. — horizontalis. — hygrometrica Spring. — hypnoïdes. . _ imbricata. — inaequalifolia . — incana — increscentifolia . — integerrima . —— intermedia . — intertexta. . — involyens. . — Jacquemontii — jungermannioïdes . — Jaevigata. —— latifolia . — laxa . Ë — . lepidophylla. — Lindenii. - lingulata. — lucidinervia Spring . — Lyalli — Lyallii olim. — lychnuchus . — MacraeiSpring — macrostachya . _ marginata . — Martensii —— membranacea . — Menziesii — merguina — microphylla. — minima . — minutifolia . .I I . H | A en . I a : | .I cn H .I | :H AE : se 1 . I sn: EE à :°H ni: | PL . I quil . I . I A | . I M EE || a | . I . I Bi 1 . Il gl . I . Il . I Ses fi On ei || Pages. 149 227 252 256 91 151 154 156 187 188 83 264 69 401 70 148 157 106 79 128 257 63 194 117 137 168 246 72 118 224 226 168 170 247 241 133 211 129 178 185 81 88 86 239 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Selaginella mnioides Spring . molliceps : : : . mongholica Ruprecht . monospora Moritziana muscosa . myosuroides . myosuroïdes olim myosuroïdes Presl. . nana nepalensis. nodosa Pres]. Novae Hollandiae nudicaulis Spring . oaxacana . obtusa . Orbigniana ornata . ornithopodioïdes ovalifolia . 5 pallescens Klotzsch. pallida . pallidissima . Parkeri patula . pectinata . pectinata Pres]. . pectinata B Presl. pedata Klotzsch. peltata Pres]. pennata. . Pennula pentagona. Perotteti . Pervillei . philippina. pinangensis . plumea. plumosa Presl Poeppigiana . polysperma porelloïdes . . Pouzolziana . praelonga Spring . Pages. 223 257 262 135 249 100 236 242 162 240 261 230 208 235 177 200 Selaginella Preissiana. Presliana . pteryphyllos . puberula Klotzsch . pubescens . pumila . pumilio. pungens Spring . pusilla Spring . pyrrhopus . quadrangula Pres]. radiata . radicans radicata reticulata . rotundifolia . Roxburghii rupestris . sanguinolenta scandens . selaginoïdes Link semicordata . serpens serrulata . sertata. sinensis spinosa P. Beauv. Springii Gaudich. . Stauntoniana. stellata. stipulata . stolonifera straminea Spring . suavis . : suavis Klotzsch. . subdiaphana Spring. suberosa . subsplendens Pres. substipitata . sulcangula sulcata. surculosa . Swartzii tamariscina . 338 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Selaginella tenella . — tenera. — tenuifolia. — tereticaulis — tetragonostachya Spring . — thujaefolia Spring . — tomentosa. — trinervia . — uliginosa . — uncinata . — unilateralis — vaginata . — variegata Spring — versicolor. — virescens . — viridula Spring . — viticulosa Klotzsch. — Vogelii. — Wallichi . — yemensis . Selaginoïdes Dillen. Selago Dillen. . Stachygynandrum P. Dour Stachygynandrum Presl. Pages. 260 Fhehpiannn alpinum Presl. . 241 complanatum Pres. 255 — falcatum P. Beauv. 180 — laevigatum P. Beaux. 114 — myrtifolium P. Beauv. 88 — obliquum P. Beauv. 251 — obtusum P. Beauv. . 125 — penniforme P. Beauv. 60 — rupestre P. Beauv. . 109 — sanguinolentum P. 254 Beau. 87 —— scandens P. Boblur: 186 —- subamplexicaule P. 123 Beauv. 152 — tamariscinum P.B. 201 —- thyoïdes Pres! . 186 — verticillatum P. B. . 170 —— Wightianum Presl. 143 | Tmesipteris Billardieri Endl. 193 + Forsteri Endl. . 52 + tannensis Bernh. 17 — tannensis La Billard. . 52 — truncata Desv. . D | Tristeca aristala P. Beauv. . FIN. 266 265 265 267 266 269 RECHERCHES SUR L'HISTOIRE NATURELLE EUR DÉVELOPPEMENT DE L’ATAX YPSILOPHORA (HYDRACHNA CONCHARUM), ACARIDE VIVANT EN PARASITE SUR LES ANODONTES ; Tome XXIV. { S S DNS A È O1 ND > En > = Où eh de D Où à O1 9 1° Animaux sauvages actuellement existants dans le Brabant. . Lepus timidus , le lièvre. 17. Rhinolophus hippocrepis, le rhinolophe hippocrèpe. — cuniculus, le lapin. 18. Vespertilio murinus, la chauve-souris murin. . Sciurus vulgaris, l'écureuil. 19. — auritus, l'oreillard. . Myoxus quercinus , le lérot. 20. — noctula, la noctule. . Mus rattus, le rat. at — serotinus, la sérotine. — musculus, la souris. 22: — pipistrellus, la pipistrelle. — decumanus, le surmulot. 23. — barbastellus , la barbastelle. — sylvaticus, le mulot. 24. Canis vulpes et var. alopeæ, le renard et le renard . Arvicola amphibius , le rat d’eau. charbonnier. — arvalis, le campagnol. 25. Mustela vulgaris, la belette. . Crocidura aranea , la crocidure aranivore. 926. — erminea, l'hermine. — ‘ leucodon, la crocidure leucode. 27. — putorius, le putois. . Sorex tetragonurus , la musaraigne carrelet. 928. — foina, la fouine. . Crossopus fodiens, le crossopode fouisseur. 29. — martes, la marte. . Erinaceus europæus, le hérisson d'Europe. 50. Lutra fluviatilis, la loutre. . Rhinolophus ferrum equinum, le rhinolophe fer à 31. Meles taæus , le blaireau. cheval. 32. Felis cattus, le chat. Il faut y ajouter les suivantes, non mentionnées par l’auteur : 1. Myoxus muscardinus, le muscardin. 7. Vespertilio mystacinus, la chauve-souris moustac. 2. Mus minutus, le rat nain. 8 — emarginatus, — échancrée. 3. Arvicola glareolus, le campagnol glaréole. 9. — Nattereri , — de Natterer. 4. — neglectus, — négligé. 10. — Daubentonii, — de Dauben- 5. — subterraneus, — souterrain. ton. 6. Talga europæa, la taupe. 2 Animaux qui ont disparu complétement ou à peu près, depuis que le mémoire a été écrit. 1. Cervus elaphus, le cerf. 5. Sus scroffa var. aper, le sanglier. 2. — capreolus, le chevreuil. 4. Canis lupus, le loup. 3° Animaux des temps historiques, qui ne se trouvaient plus dans le Brabant lorsque l'auteur écrivait. 1. Bos urus, l’aurochs. 2. Cervus alces, l'élan. Il aurait pu y ajouter : 1. Ursus arctos, l’ours. 3. Castor fiber , le castor. 2. Felis lynx, le loup cervier. 4. Bostaurus? le bœuf sauvage ? 6 ESSAI SUR L’HISTOIRE NATURELLE 4° Animaux domestiques. 1. Capra hircus, la chèvre. 6. Equus asinus, l'âne. 2, Ovis aries, le mouton. 7. Sus scroffa, le cochon. 5. Bos taurus, le bœuf. 8. Lepus cuniculus domesticus, le lapin. 4. Cervus dama, le daim. 9. Canis familiaris, le chien. 5. Equus caballus, le cheval. 10. Felis domestica, le chat. Il aurait pu y ajouter : 1. Mustela furo, le furet. 2. Cavia cobaya, le cochon d'Inde. Analyse et extraits d’un mémoire manuscrit intitulé : Essar SUR L’HISTOIRE NATURELLE DU BRABANT. « La préférence que tous les zoologistes modernes accordent au sys- tème de M. Brisson m’a déterminé à suivre leur exemple. Effectivement, c’est le système, à mon avis, le plus simple et le moins équivoque de tous ceux qui nous sont connus, et chaque objet s’y range si naturellement, pour ainsi dire de soi-même dans les autres, qu’on n’y rencontre pas le grand nombre d’exceptions qui arrêtent le lecteur à chaque pas et finissent par le rebuter. » Quoique le Brabant paraisse aux yeux du vulgaire ne présenter que des objets en commun avec d’autres pays dont nous possédons déjà les fragments d'histoire zoologique, il n’en est pas moins probable que, dans le grand nombre d’animaux à rapporter ici, on rencontrera l’occasion de présenter des vues et des réflexions utiles, peut-être même des découvertes nouvelles, et si chaque province en faisait autant, nous posséderions dans la suite un corps complet d'histoire naturelle, tandis qu’en travaillant par sauts et par bonds, comme l’on fait presque partout, on ne pourra jamais se flatter d'arriver à un ouvrage complet et parfait. » DU BRABANT. 7 J'ai transcrit ce court préambule, d’où il ressort que l’auteur, à moi inconnu, du mémoire que j'entreprends de faire connaître, était un dis- ciple prononcé de Brisson, dont l'exactitude descriptive l'avait sans doute séduit, ayant eu occasion peut-être de se trouver arrêté par le laconisme trop grand des auteurs du même temps, dans la caractéristique des espèces. Je remarquerai ensuite que notre auteur reconnaissait l'urgence de réunir les matériaux pour une Faune belge, et l'avantage qu’il y aurait à procéder par province. C’est ce que je pensais aussi, lorsque, en 1851, j'ai publié le Catalogue des oiseaux du pays de Liége, et si plus tard, en 1842, j'ai dû imprimer une Faune belge d'après mes propres recherches, et qui, par cela seul, laisse encore à désirer, cela tient à ce que les naturalistes des diverses provinces n’ont pas réuni des documents qui auraient rendu pos- sible un meilleur travail général. J'aurais pu, quarante ans après notre auteur, élever les mêmes plaintes que lui. Après cette sorte d’avant-propos, il analyse la classification du règne animal de Brisson, et à chaque espèce il reproduit les phrases spécifiques latines de l’auteur français, puis il donne une description des animaux. Nous ne transcrirons par ces diverses parties, qui occupent un assez grand espace dans l’Essai sur les animaux du Brabant. Je me bornerai à extraire ce qui concerne l’habitat, et la plupart de ses observations sur les mœurs des espèces. PREMIÈRE CLASSE. QUADRUPÈDES. Les quatre premiers ordres de quadrupèdes de Brisson ne renferment pas d'animaux indigènes. 5° ORDRE.— Animaux à pied fourchu ruminants. —9° genre, CHÈVRE. — Le Bouc, en flamand Bok; la Chèvre, Geyt; le Chevreau, Bokje. Il regarde comme assez probable qu’il tire son origine du bouc-étain; aussi, ajoute-t-], les Flamands l’appellent-ils wide Geyt. Il remarque que, parmi nos chè- vres, il y a deux races, dont toute la différence est que les unes ont les cuisses 8 ESSAI SUR L’HISTOIRE NATURELLE beaucoup plus élevées que les autres, et qu’il s’en trouve qui ont des cornes , tandis que d’autres n’en ont pas. Il ajoute qu’on ne la nourrit actuellement que pour ses vertus médici- nales; qu’autrefois la chèvre était aussi commune dans le Brabant que dans les pays voisins, qui en nourrissent encore en abondance, mais que, grâce aux progrès de la bonne culture, on a presque banni cet animal, qui serait pernicieux, ne rapportant presque rien; qu'il est confiné dans les landes des pays montagneux, où il peut être utile pour son suif, son poil, son fumier et son lait; son lait, dont il reconnaît les qualités médi- cinales, est, dit-il, le seul motif qui a pu nous engager à souffrir encore quelques chèvres. Mais quant à la propriété attribuée au bouc de purifier l'air des étables, il la croit aussi chimérique que celle que l'on donnait à son sang contre les pleurésies, et il pense qu’il serait plus sensé d’amé- liorer les étables, en y faisant circuler l’air et en les tenant propres, que d'augmenter l’infection par les exhalaisons putrides de cet animal. 10° genre, MOUTON. — Le Béuer, en flamand Ram ; la Brebis, Schaep; le Mouton, Hamel; YAgneau, Lam.—Il suppose, avec Buffon, que cet ani- mal provient de l’argali ou chèvre de Crète et ajoute : « Ceux du pays wallon sont plus petits et ont la chair plus savoureuse que ceux du quartier flamand. Nos brebis n’ont point de cornes, et il en est presque toujours de même des béliers. Nos fermiers n’en voudraient pas d’autres. Comme ils ne nourrissent guère des moutons que pour leur toi- son, ils envoient à la boucherie tous ceux qui naissent d’une autre couleur que le blanc. Le nombre de nos moutons diminue d’année en année, en proportion de la diminution des landes, jachères, etc. Il y a des per- sonnes, ajoute-t-il, qui se plaignent de la diminution sensible dans le nom- bre de nos moutons, mais c’est à tort, car si des communaux ou landes susceptibles de culture et qui nourrissent aujourd’hui cent moutons, sont cultivés avec soin, ils ne tarderont pas à doubler, tripler, quadrupler et décupler même dans la suite les bénéfices que rendent les cent moutons. Je sens fort bien que si notre agriculture continue à prospérer, comme elle l’a fait depuis 70 à 80 ans, nous nous trouverons dans la suite privés de laines du pays et que nous devrons conséquemment en tirer à deniers DU BRABANT. 9 comptants de l'étranger. Cette objection est vraie; mais quel mal y aura- t-il si quelque jour nous sommes dans le cas de tirer pour un million de laines de l'étranger de plus que nous n’en tirons actuellement, et cela pour nous vêtir, si pour ce million de laine que notre province nous fournissait en nature, ces mêmes champs cultivés nous mettent à même d'exporter pour 2 ou 5 millions de blé, colza ou toiles de plus que nous n’en expor- tons aujourd’hui? Au reste, ce moment n’est pas si prochain : la Campine a encore des landes à défricher pour quelques siècles, et les grands pro- priétaires du quartier wallon ne sont pas disposés à diviser leurs fermes, ce qui nous conservera absolument des jachères tant que cette division n'aura pas été faite. » Nos bêtes à laine sont infiniment moins sujettes aux maladies que celles des autres pays, ce qu'on peut attribuer à ce qu’on les tient plus propre- ment qu'ailleurs. » Les moutons étaient en si grande abondance dans ces provinces du temps des Romains, qu’elles fournissaient Rome et toute l'Italie d’étoffes et de laine; il est probable que la laine n’était pas à cette époque partout d’une seule et même qualité; qu’elle était ici au contraire, comme aujour- d’hui, fine et courte , là longue et grossière; aussi Strabon dit-il que cette laine grossière, lorsqu'elle était tondue près de la peau, servait à faire des habillements épais nommés /œna. (V. Strabon, 1. 4.) » Les plus belles laines sont fournies par ceux dont la chair est la plus délicate, témoin les Ardennais : ceci infirme absolument les observations de M. Blancheville, qui croit que la laine est grossière et rude en propor- tion de la température froide du climat que les moutons habitent. » La nourriture influe bien davantage sur la perfection du mouton en général que le climat, Pour s'assurer de cette vérité, l’on n’a qu'à jeter un coup d'œil sur la différence prodigieuse que l’on remarque entre les moutons d'Oxford et ceux d’'Herdford. » 11° genre, BOEUF. -—- Le Taureau, en flamand Stier; la Vache, Koey. — Le plus grand nombre de nos bœufs sont bais, roux ou noirs. Ils n’ont que très-peu ou point de fanon. Il est indubitable que notre bœuf domes- tique provient de l’aurochs, l'Urus, qui existait encore dans ces provinces Towe XXIV. 2 10 ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE lorsque les Romains en firent la conquête; car ce bœuf sauvage ne dif- fère de notre taureau commun qu'en ce qu'il'est plus grand.et plus fort; mais on ne peut douter qu'il ne soit de la même espèce, puisque de jeunes aurochs, enlevés à leur: mère et élevés, ont produit avec les tau- reaux et les vaches domestiques. »: Les vaches varient de taille, selon leur nourriture : ainsi celles-des pauvres sont plus petites que celles: des fermiers. Les pâturages: plus gras des: pays flamands en donnent de plus grandes et:qui fournissent: de meilleur beurre que celles du quartier wallon. Celles de, la Campine, formant la base de la fortune du fermier, sont particulièrement bien tenues. » Le gros bétail était déjà si abondant en Belgique du temps:des: Ro- mains, qu’au témoignage de Strabon; cette partie des Gaules approvision- nait, non-seulement Rome, mais plusieurs parties de l'Italie de bœuf salé. (Lib. 4, c. XXXT). Une preuve que notre température s’est considérablement adoucie depuis cette époque, c’est le changement qui est arrivé à notre bé- tail, qui, selon Tacite, était alors petit et sans cornes (de Mor. Germ.; c. N.), particularité qui se remarque encore aujourd’hui dans celui de la La- ponie; où M. Anderson et l'abbé Outhier (Corresp. Ac. sc.) assurent que les vaches sont petites, presque toutes blanches, et plusieurs sans cornés. Une autre preuve que notre bétail est plus grand aujourd’hui qu'il ne l'était alors, c’est que les Frisons (dont le’ bétail est: bien, plus grand que le nôtre) se révoltèrent sous Tibère, parce que Lennius -Principile -exigeait d'eux des peaux de bœuf d’une taille que ne fournissaient pas les leurs, parce que, alléguaient-ils, leurs prairies étaient trop mauvaises et que ces animaux n’y acquéraient pas la taille requise. » Il ne paraît pas que le nombre du bétail ait diminué depuis dans notre province, puisque les auteurs conviennent qu’au XIV: siècle, il fut si abondant à la foire de Lierre, que plusieurs assurent qu’il s’y vendit quinze mille de ces animaux. » Maintenant on n’élève pas de bœufs, excepté en Campine, où l’on s’en sert encore pour l’agriculture ; partout ailleurs les veaux sont envoyés au boucher, hormis ceux que l’on destine à la propagation de l'espèce. » La viande de veau, surtout celle de Malines, qui vient de Campine, DU BRABANT. 11 est délicieuse; cependant celle de Gand est encore supérieure. 11 en est de même de celle des bœufs engraissés à la prairie; elle est encore très- bonne lorsqu'ils ont été bien nourris à l’étable. Celle que fournit cet animal engraissé dans nos distilleries d'esprit de grain, est ordinairement noire et désagréable. Mais le bœuf étant fort rare, comme je l'ai dit ci- dessus, nous sommes obligés de nous contenter de viande de vache, qui souvent est meilleure ici que celle du bœuf dans plusieurs autres pays; car, lorsqu'une vache qui, n’a vêlé qu’une fois ou deux a été bien en- graissée au pré, sa viande est très-bonne et très-succulente; mais il n’en est plus de même si elle a été mal nourrie ou si elle était vieille avant qu'on ne l’engraissât. » On est assez dans l'usage de saler pour provisions la viande de bœuf, mais elle perd son goût si on la laisse trop longtemps dans le saloir. » L’Aurocus est indubitablement la souche primitive du bœuf domes- tique !. Il ne se trouve guère aujourd’hui qu’en Pologne, en Prusse, dans la Livonie et dans la Moscovie. On sera surpris qu’un animal conservé au- jourd’hui dans le nord de notre hémisphère, ait habité autrefois dans nos provinces. Le fait n’en est pas moins vrai ; il est attesté par César, comme témoin oculaire : « Les taureaux sauvages, dit-il (de Bell. Gall., 1. 6, c. V), » sont un peu plus petits que les éléphants; du reste, pour la forme, l’appa- » rence et la couleur, ils ressemblent aux taureaux domestiques. » Ils sont très-forts et très-rapides, de sorte qu’il n’y a ni homme ni bête qui puisse leur échapper quand ils l'ont aperçu. On les prend au moyen de fosses faiblement couvertes, où ils tombent et où on les assomme. C’est par cette sorte de chasse que les jeunes gens s’exercent et s’endurcissent au travail ; ceux qui en tuent le plus et qui en rapportent les cornes pour preuves. reçoivent de grandes félicitations. » Un fait qui vient à l'appui du passage de César, c’est le crâne d’un Urus que tout le monde a vu jadis dans le cabinet de Son Altesse Royale, tiré de terre, à une profondeur considérable, dans les environs de Vilvorde. ! Selon un mémoire récent de M. Nilsson , l'Urus de César serait en effet le bœuf sauvage (ou Bos primigenius), tandis que l'aurochs (Bos urus des modernes) serait le Bison des anciens. ( De Selys.) 12 ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE L’os frontal avait au moins deux pieds de roi de largeur, et les bouts des cornes, quoique considérablement tronqués par les extrémités, étaient au moins de trois pieds et demi éloignés les uns des autres. » Celui qui voudrait infirmer ce que je viens d'avancer, par la raison que notre climat diffère si considérablement de celui des contrées que cet ani- mal habite aujourd’hui, serait dans l'erreur. La face de ces provinces à totalement changé. Depuis César, des forêts immenses .ont été dérodées, les marais desséchés, les terres, pour la plupart en landes ou en friche, ont été cultivées, et la population peut-être centuplée ; tandis que les contrées habitées actuellement par l’Urus sont peut-être encore, à plusieurs égards, dans la position où se trouvait alors notre Gaule Belgique. » 12° genre, CERF. — Le Cerr, en flamand, Hert; la Biche, Hinde; le Faon, Hindeken où Hindekalf. — Cet animal vivant fort longtemps, il se multiplierait extraordinairement dans nos forêts s’il ne faisait les délices de nos princes. Cette cause les éclaircit un peu, mais il en est d’autres qui con- tribuent davantage à sa destruction, à savoir la valeur de ses bois, de sa chair et sa peau; tout cela fait que les braconniers lui font une guerre éternelle. Notre forêt de Soigne nourrit en assez grand nombre des cerfs et des biches, dont les quatre pieds sont ordinairement tout blancs et le front orné d’une très-grande mouche de la même couleur. » Cet animal est susceptible de discipline ; j'en ai vu de privés fort do- ciles ; mais nous n’avons plus, comme du temps des Francs ripuaires et saliens nos ancêtres, des cerfs dressés pour la chasse (Lex Ripp., tit. 42; de Venet., art. 2; Lex Sal., tit. 4). » La viande de notre cerf est assez insipide; la nourriture qu'il a autour de lui est trop substantielle et trop abondante, ce qui est cause qu'elle a si peu de fumet. M. de Buffon dit que l'accroissement du cerf dépend de l'abondance et des bonnes qualités de sa nourriture; si cela seul suffisait nous aurions des cerfs beaucoup plus que nous n’en possédons, et ceux que l’on voit en Bavière et en Autriche ne seraient pas plus forts qu'eux. » Le Cuevreuz, en flamand Ree. — Quoique de nature à être indi- gène chez nous, puisqu'il se trouve généralement répandu sur la surface des deux hémisphères, M. Zimmermann observe qu’il ne s’est point indistinc- DU BRABANT. 13 tement établi dans tous les cantons, ce qui est confirmé par notre propre expérience, car il est bien certain qu’il n’y a pas longtemps qu’il est établi dans notre forêt de Soigne et dans celles des environs, où il ne fréquente que les taillis, abandonnant la haute futaie aux cerfs, avec lesquels il ne sympathise pas. On connaît deux espèces ou variétés de chevreuil en Eu- rope : le roux et le brun. Les nôtres sont bruns; ils ont, comme tous ceux de ce pelage, une tache blanche en arrière. Ils sont plus petits que les roux qu’on trouve dans les pays plus montueux. La chair des chevreuils qui vivent dans les pays secs est de beaucoup supérieure à celle des can- tons plus humides ; aussi n’y a-t-il point de comparaison, sous ce rapport, entre les chevreuils de la forêt de Soigne et ceux qui se trouvent dans le pays wallon. » Le Dam, en flamand Deyn ou Dam, Hort-Deyn; la Daine, Deynken. — Cet animal est d’une nature moins sauvage et moins robuste que le cerf; il est aussi moins commun dans les forêts. On les élève communément dans les parcs. Nous en avions autrefois dans celui de Bruxelles, où ils pros- péraient merveilleusement. Ce parc ayant été converti en jardin public, on les a transportés partie dans la forêt de Soigne, partie dans le parc de Mariemont; mais, quoique le daim soit, par son espèce, très-voisin du cerf, ces deux animaux ne se trouvent jamais ensemble; ils se fuient, au contraire, comme il est arrivé à ceux dont je viens de parler; ils ne voulurent pas rester dans la forêt à cause des cerfs; aussi ont-ils été tous détruits par les braconniers ou autrement, et s’il en existe encore, c’est dans quelque parc particulier où ils se trouvent plutôt comme animal do- mestique qu'autrement. » Les daims de notre parc de Bruxelles n'étaient pas tous de la même couleur; il y en avait d’un gris jaunâtre sur le dos, et blancs sous le ventre; la couleur grise, surtout chez les jeunes, était mouchetée de blanc. L’au- teur du Dictionnaire d'histoire naturelle a tort de dire que les femelles sont quelquefois toutes blanches. Les femelles blanches n’appartiennent aucu- nement aux daims gris; notre parc de Bruxelles renfermait des daims gris , dont les mâles et les femelles avaient exactement les mêmes couleurs, et des daims blancs dont les mâles, ainsi que les femelles, étaient constam- 14 ESSAI SUR L’HISTOIRE NATURELLE ment blancs, et on ne les,a jamais vus.se croiser entre eux; au contraire, on a toujours remarqué, dans le temps. du rut, que ces deux variétés fai- saient chacune bande à part, et l’on n’aperçut. jamais d’individu qui portàt des marques de leur mélange; hors ce temps du rut, les deux troupes vi- vaient dans la plus parfaite union. ». L'ÉLan, en, flamand Eland. — On ne le trouve! aujourd’hui qu’en Moscovie, en Lithuanie, en Pologne, en Suède, au Canada, mais sur- tout en Prusse. » Il y eut autrefois des élans dans les Gaules; Pausanias le dit positive- ment. Strabon rapporte, d’après Polybe, qu’ils vivent dans les Gaules, et les passages de César prouvent cette assertion. Notre forêt d’Ardenne, ainsi que la forêt Charbonnière qui couvrait sans doute une partie de notre pro- vince, n'étaient pas probablement sans en nourrir; mais César se trompe lorsqu'il dit que le mâle et la femelle sont. faits de même;,.et que leurs cornes ont la même forme et la même grandeur 1; Pausanias était mieux informé et savait, comme nous, quece que César nomme Alce au paragra- phe suivant, et dont il fait une espèce particulière, n’est. que; l'élan fe- melle. 11 se trompe aussi lorsqu'il ne leur accorde qu’une seule corne, qu’il place au milieu du front, mais la description de la, forme de la corne (se partageant, dit-il, en plusieurs branches comme une palme) est exacte, » L'existence de l’élan dans les Gaules est confirmée par Gaston Phœæbus, auteur du XVI: siècle, qui dit que cet animal! se,trouvait, encore de son temps dans les forêts de France, du moins dans:les hautes montagnes, et par une corne complète, d’élan trouvée dans-une-sablonnière près de l’abbaye de Forêt. Cette corne, très-bien conservée; ayant: été présentée. à feu Son Altesse Royale, ce prince la fit placer.dans son cabinet d'histoire naturelle où je l'ai vue ?. Il est néanmoins certain.que l’élan né se trouve plus actuellement que dans les pays les plus:septentrionaux; mais on sait aussi que le climat des Gaules était autrefois plus: huniide et plus froid 1 D'après M. Nilson, ceci provient de ce que César a voulu parler aussi du Renne (Cervus taran- dus), qui paraît avoir habité également alors une partie des Gaules. ? Il s'agit sans doute d’une espèce fossile, et ce crâne ne devrait pas être rapporté à un individu vivant dans les temps historiques. (De Selys.) DU BRABANT. 15 par la quantité de bois et de marais dont elles étaient couvertes. Les Gaules, sous la même latitude que le Canada, pouvaient être ce que cette contrée est aujourd'hui, c’est-à-dire un climat assez froid pour nourrir des animaux qu’on ne trouve aujourd'hui que dans les climats du Nord. D’après le témoignage de Daubenton, dont j'ai extrait ce passage, il est évident qu'il existait autrefois des élans dans les forêts des Gaules et de la Germanie. À mesure que l’on a défriché cés terres:et desséché les eaux, la température sera devenue plus douce, et ces animaux, qui n’aiment que le froid , se seront retirés sur les hautes montagnes, près de la région des neiges, d’où l’abaissement successif des montagnes, la destruction presque entière des forêts, la multiplication des hommes les ont fait disparaître. » 6° ORDRE. — Animaux à corne du pied d’une seule pièce. — 14° genre , CHEVAL: — Le Cnevai en flamand Peerd; Y'Étalon , Hengst; la Jument, Merrie; le Poulain, Volen où Veulen. —Le cheval paraît être aborigène de cette province, d’après le témoignage des auteurs les plus anciens. Dio- dore de Sicile, entre autres, assure que les Belges étaient grands ama- teurs de chevaux et qu’ils n’épargnaient rien pour s’en procurer de bons: César ajoute qu'ils étaient fort curieux de beaux chevaux étrangers et qu’ils les achetaient fort cher (1. 4, c. IV). Tacite dit : on en demandait tant aux Belges sous l'empire de Dioclétien, qu’ils se plaignirent hautement de ne pouvoir les fournir; car, selon le témoignage de Florus, c'était en grande partie avec leurs chevaux qu’on remontait la cavalerie romaine. » Cela prouve que nos chevaux n’étaient pas méprisables, et que s’ils ont dégénéré depuis, cela ne doit être attribué qu’à la nourriture trop abon- dante êt trop substantielle que leur offrent nos pâturages. Plusieurs, en effet, ont les jambes excessivement grosses, et d’autres le pied monstrueu- sement large et plat, mais depuis un demi-siècle, nos chevaux brabançons se sont perfectionnés au-point de n'avoir presqu’aucun des défauts qu'on leur reprochait autrefois. ». Nous ne possédons pas de chevaux de selle. Les uns conviennent pour le roulage, d’autres pour le carrosse et le cabriolet. Nous avons deux es- pèces de chevaux de roulage qui ne diffèrent guère que par la taille. Ceux de la grande ne sont pas beaux; ils sont pour la plupart d’une taille 16 ESSAI SUR L’HISTOIRE NATURELLE monstrueuse (c'est-à-dire de 16 à 18 palmes); ils ont la tête grosse et char- nue, et le col à proportion trop maigre; les épaules et les jambes trop fournies, et le sabot communément peu élevé et d’une largeur énorme. Mais on trouve de beaux chevaux qui, attelés à un chariot, font de 7 à 8 lieues par jour, traînant 20,000 pesant; des chevaux moins matériels ne rempliraient pas longtemps une tâche semblable. On leur reproche le peu d’élévation et la largeur de leur sabot; mais si l’on fait attention qu’un sabot élevé et arrondi plus élégamment offrirait moins de surface, et un point d'appui moindre qu’un sabot large, on conviendra que ce dé- faut est probablement un produit de l’art; aussi les maréchaux ont-ils soin de l’entretenir. » Les chevaux de rouliers de la deuxième espèce n’ont guère que de 14 à 16 palmes d’élévation. Ils sont plus trapus que les précédents; leur tête est lourde et camarde, et le reste du corps très-massif. Ils ont, toutefois, l'encolure plus agréable. le pied moins large et plus élevé, la crinière et la queue mieux fournies. Ils sont préférables aux précédents pour la cha- rette, et ne leur cèdent ni pour la force ni pour la fatigue. » Les chevaux de nos laboureurs sont en général de la même espèce. Leur taille varie de 12 à 14 palmes. Il en est dans le nombre de très- beaux ; d’autres sont fort laids, cela dépend en grande partie de la bonne économie du laboureur. » Cette race s’est beaucoup perfectionnée depuis un demi-siècle, grâce à la bonne volonté du laboureur , qui seul a opéré cette révolution. On aurait tort néanmoins d'avancer que leurs chevaux sont parfaits, mais on con- viendra aussi qu’il est peu de pays où l’on voie d'aussi beaux chevaux attelés à la charrue, tant dans le quartier flamand que dans le wallon. Notre cheval de labour est généralement bien proportionné. Il a la tête assez légère et l’encolure élégante; les yeux vifs et les oreilles bien faites. Sa crinière est ordinairement fort touffue, et sa queue le serait aussi si l'on n’était dans l'usage de la trousser; la poitrine est assez large, les épaules assez épaisses, le dos uni et arqué, la croupe ronde et bien fournie, les bras et les cuisses gros et charnus, le genou un peu trop mince, le sabot assez haut. Tous n'ont pas ces qualités ; l’avarice, la mauvaise direction, DU BRABANT. 17 les vues du laboureur, y sont pour beaucoup; l’avarice, en ce qu’ils ne mettent pas le prix nécessaire à un bon étalon, ou que leurs juments sont trop âgées ou de mauvaise race, ou mal constituées ; la mauvaise direc- tion, en ce qu'ils négligent les premiers soins qui leur sont nécessaires en les laissant paître la nuit, et même pendant l'hiver, dans des prés marécageux, en les montant avant que l’épine du dos n’ait acquis sa force et en les faisant travailler avant qu'ils ne soient formés. Les vues du la- boureur entrent pour plus qu’on ne pense dans le choix, dans l'éducation, et conséquemment dans les perfections ou imperfections de ses chevaux. Celui qui, dans un terrain marécageux et humide, occupe des terres fortes et lourdes, ne se soucie pas d’avoir des chevaux d’une forme agréable; il lui en faut de trapus et massifs. Un autre, dont les terres sont sablon- neuses, sèches et légères, ferait mal ses affaires avec des chevaux dont le sabot serait fort haut et agréablement arrondi; ce sabot ne présentant pas une surface suffisante, s’y enfonce tellement que le cheval se trouve fati- gué et en nage après une heure de travail, tandis que des chevaux à pied large et plat peuvent y faire le double d'ouvrage , sans être de moitié aussi fatigués que d’autres. » Du reste, nos chevaux de labour de la belle race ne se trouvent guère que chez les fermiers opulents et instruits. Un bon laboureur n’achète ja- mais de chevaux, à moins qu’il n’en ait perdu plusieurs de suite par ma- ladie, ou qu'il ne veuille améliorer son écurie. Il est également de son intérêt de ne se dessaisir jamais que de ceux qui lui sont inutiles. Il garde ordinairement le cheval qu’il veut vendre jusqu’à 3 ou 4 ans. S'il le gardait plus longtemps, il devrait le mettre au travail, et il deviendrait impropre au service de la ville; car le cheval qui a travaillé aux champs ne lève pas assez les pieds, et ce défaut le fait trébucher, etc. Mais il est bon ce- pendant que le cheval ait été habitué graduellement à être attelé avant de quitter la ferme où il a été élevé. Je ne connais qu’un seul haras dans la province : c’est celui de l'abbaye d’Heilissem. Il donne de très-beaux chevaux de carrosse de haute taille et bien bâtis; ceux que j'ai vus étaient bai-brun. On les aurait pris facilement pour de beaux chevaux danois. » Bien que nous ayons des chevaux de tout poil, on peut les réduire à Toue XXIV. 5) 18 ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE trois couleurs principales : le noir est le plus commun, vient ensuite le bai-brun et clair, et enfin le gris de plusieurs nuances. » Peu de provinces possèdent plus de chevaux que celle-ci: dans le der- nier dénombrement fait vers 1780, on a trouvé que la partie autrichienne seule en contenait... (le chiffre est laissé en blanc par l’auteur), nombre qui paraîtra prodigieux à tous ceux qui ne savent pas que dans la partie fla- mande les parcelles de terres que chaque fermier occupe sont petites, mais ne l'obligent pas moins , à cause de nos moissons, réitérées ; à tenir plusieurs chevaux. Il n’en est pas de même dans la partie wallonne : les prairies n’y sont pas assez nombreuses, de sorte que, sur une surface don- née, le cultivateur brabançon-flamand occupera 15 chevaux, tandis.que 5 suffiront au wallon. Dans ce dernier quartier d’ailleurs, le pays étant plus élevé et moins arrosé de rivières , on est. obligé de suppléer aux prés par des trèfles, des féveroles, des lentilles, des vesces, etc. Voilà pour- quoi les Wallons ne vendent pas de chevaux, et n’en élèvent qu’autant qu'ils en ont besoin pour tenir leurs écuries complètes. L’Axe, en flamand Ezel; l'ânesse, Ezelin; lânon Ezelken.— On convient généralement qu’il est originaire des climats chauds, et nous ignorons ab- solument l’époque de son introduction chez nous. Une tradition ‘assure qu'il n’y a pas longtemps qu’on en.a fait l'acquisition, et qu’elle a eu lieu pour les vertus médicinales du lait de la femelle. Depuis, les choses ont bien changé, car on les ‘utilise actuellement; dans cette province plus que dans aucun autre pays. Leur couleur ordinaire chez nous est le gris de souris; il en est de noirs et de bruns, mais en petit nombre. Ceux qui sont gris-luisant ou roux, Sont communément des ânes étrangers. » Dans toute l'Europe, on est généralement dans l'usage de ferrer les ânes comme les chevaux : ce n’est peut-être que-dans cette province que cette pratique n’est pas usitée. Les jardiniers qui s’en servent m'ont dit que cela rendait son: pied plus sûr,.et que dans nos terres légères et sablon- neuses, son sabot étant petit, il énfoncerait même sans être -chargé. Le sabot non ferré acquiert -souvent la forine la plus.singulière; il diminue de hauteur et s’allonge souvent au point de prendre la forme d’une corne de chèvre tronquée, ce qui n’empêche pas l’âne de travailler patiemment, DU BRABANT. 19 de porter de lourds fardeaux, et d’être attelé à la charrette. Il laboure, herse, etc. » Presque tous les naturalistes ont répété, d’après Aristote, que l’âne est exempt de poux : c’est une erreur, mais il n’en est affecté que lors- qu’il est malproprement tenu, et surtout lorsqu'on ne renouvelle pas assez sa litière, » 7° ORDRE. — 15° genre, COCHON. — Le Cocnon noMESTIQUE, en fla- mand Verken ; le Verrat, Beir; la Truie, Zeug; le Cochon de lait, Big ou Bigghe. — Les cochons sont blancs; les noirs ou variés de noir sont très-rares. » Le cochon est connu dans la Belgique depuis la plus haute antiquité. Il y était en si grand nombre du temps des Romains que, d’après Stra- bon, elle fournissait Rome et une partie de l'Italie de porc salé. » Le porc fait la base de la nourriture animale des gens de la campagne. Quoique le cochon soit généralement bon dans cette province, c’est celui de Malines qui l'emporte. Ses jambons sont fort bons sans être toutefois mayencés comme ceux de la Westphalie. On engraisse les porcs en automne, en les menant dans les forêts lorsque les glands tombent et que la faîne quitte son enveloppe. L’engrais du gland est préférable à celui de la faîne ; le lard qui provient de cette dernière est moins ferme. Ceux qui n’ont pas cette faculté les engraïissent avec des pommes de terre, des carottes, des navets, de la drêche, mais tous ces engrais ne valent pas celui du gland. » Le Sancuer, en flamand wild Verken où Zwyn. —Cet animal, qui est la race originaire dont les cochons ordinaires sont dérivés, porte les ca- ractères de l'espèce sans aucune altération; aussi se mêle-t-il très-souvent parmi ceux-ci, au point que plusieurs fermiers qui habitent les environs de la forêt de Soigne, et qui, à cause de la proximité, y envoient paître leurs cochons , en ont souvent ramené leurs truies couvertes par des san- gliers. Les jeunes cochons qui en sont provenus étaient plus ou moins marqués de noir, mais ces taches s’effacent au bout d’une génération ou deux. Il est encore arrivé très-souvent à des fermiers ou à des porchers habitant les villages voisins de la même forêt, de ramener le soir avec leur troupeau plusieurs marcassins qui s’y étaient joints au pâturage pen- dant le jour. » Le peuple croit généralement que le sanglier déserte le pays lorsqu'il 20 ESSAI SUR L’'HISTOIRE NATURELLE règne quelque épidémie, maïs la vérité est que lorsque le gland et la faîne manquent, il s’absente pour quelque temps pour aller en chercher ailleurs, et il ne revient ordinairement que lorsque l'abondance l’a rappelé. » 12 ORDRE. RONGEURS. — 22: genre, LIÈVRE.-—Le Lrivre, en flamand Haes ; la femelle, Haesin; le levraut, Haesken. — 11 n’y a pas de com- paraison entre les lièvres des contrées basses et marécageuses qui abondent en nourriture et ceux des parties sèches et plus stériles, où ces animaux sont obligés de se donner beaucoup plus de mouvement pour se procurer le nécessaire : tels sont les lièvres des environs de Sept-Fontaines, de Bois- Seigneur-Isaac, etc., dont la chair noire est excellente, tandis que les autres l'ont blanche et insipide. » Les villageois sont dans la persuasion que nous avons deux espèces de lièvres, ceux de bois, et ceux de plaine; mais leurs variétés, quoique très- sensibles, tiennent uniquement au terroir et à la manière de vivre de l'animal, et nullement à une conformation distincte. Je conviens que le lièvre de bois est plus grand, plus gros, plus brun sur le corps et plus blanc sous le cou, et que son poil est plus dense que chez le lièvre de plaine, qui est plus petit et plus rouge; mais toutes ces différences tien- nent, comme je l'ai dit, à la manière de vivre de ces deux races. » Le Lapin du pays (d'Europe), en flamand Konyn; le Lapereau, Lampreel. — Nous avons deux races de lapin, celui de garenne ou sauvage, et le lapin de clapiers ou domestique. » Le sauvage est assez rare dans cette province; le laboureur, qui ne le voit pas de bon œil, à cause du dégât qu'il fait dans ses güérets, emploie tous les moyens possibles pour détruire les garennes qui sont dans son voisinage. C’est ce que savent si bien les seigneurs, qui ont le droit ec- clusif de chasse, que plusieurs ont pris le parti d’entourer de murs leur garenne, afin de ne pas être privés de lapins sauvages. Pour la bonté de la chair des lapins sauvages, on remarque la même différence que chez nos lièvres, selon qu’ils proviennent des contrées sèches et élevées ou des cantons bas et humides. » Si la chair des lapins domestiques n’est pas bonne, leur pelage est plus estimé des chapeliers et des pelletiers que celui des lapins de garenne. » On prétend que cet animal est originaire des pays chauds et que ce DU BRABANT. 21 n’est que par gradation qu’il est parvenu jusque chez nous et qu’il s’y est naturalisé. » 24° genre, ÉCUREUIL.— L'Écureuz, en flamand Eekhoorn ou Eyckho- ren. — Il ne se tient pas dans les taillis, mais dans les bois élevés, sur les vieux arbres des plus hautes futaies. Sa légèreté le soustrait à tous ses enne- mis. Les jeunes seuls sont sujets à devenir la proie du chat sauvage , lors- que leur nid est placé dans une enfourchure assez forte pour que le chat puisse y monter et qu'ils n’ont pas la force de grimper sur une branche plus mince. » 25° genre, LOIR.—Le Léror, en flamand Eekel-Muys ou Hasel-Muys. — Il n’est pas si gros que le dit M. Brisson. C’est une erreur de croire qu’il dort tout l’hiver. J’en ai vu de pris au trébuchet dans cette saison. Il habite communément dans les bois, mais il se trouve aussi dans les jardins et même dans les maisons. 11 se niche dans les trous de murailles. Il amasse tous les fruits doux et les attaque dès qu’ils commencent à mûrir. C’est le fléau des jardins. » 26° genre, RAT.— Le Rar DoMEsTIQuE, en flamand Rat ou Raite. — Ani- mal trop commun et assez connu par les incommodités qu’il cause dans nos maisons. Les plus jeunes sont les plus noirâtres; son poil devient ensuite cendré, puis d’un gris roux. Le nombre des anneaux de la queue que j'ai comptés est de 155 à 167. Je suppose que ce nombre augmente avec l’âge; les plus jeunes, du moins, étaient ceux qui en avaient le moins. (Notre auteur a cru que ce nombre était le même que celui des vertèbres de la queue. N. B. J'ai supprimé ce qu'il dit à ce sujet.) » La Souris, en flamand Muys. — Sa robe roussit avec l’âge comme celle des rats. Les anneaux de la queue ne débordent pas les uns sur les autres comme ceux du rat. » Remarquant, pendant la nuit, le grand bruit que font en marchant sur un plancher les rats et les souris, comparativement à leur taille, j'en ai recherché la cause, et voici ce que j'ai trouvé : leurs ongles sont très- longs et gros; il ne sont pas rétractiles, et la paume, au lieu de déborder, est décharnée et sèche, de sorte qu’en marchant, ils n’ont d'autre point d'appui que leurs ongles, au nombre de cinq à chaque pied. Il n’est pas surprenant qu'ils fassent beaucoup de bruit, car ils sautent exactement 22 ESSAI SUR L’HISTOIRE NATURELLE comme les chats, c’est-à-dire, en s’élançant d'abord, puis se laissant en- suite retomber à plomb sur les quatre pieds à la fois. » Le Suruuror, en flamand Veldratte, Boschratte: —— Ce petit animal ha- bite les champs; mais l'hiver, lorsqu'il peut s’introduire ‘dans qnelque grange ou meule de blé, il ÿ exerce de grandes déprédations. » Les auteurs prétendent qu’il nous est venu dela Norwége et les agri- culteurs soutiennent qu'il n’est guère établi chez nous qué dépuis 4740, (NB. Notre auteur paraît ne pas avoir bien connu le surmulot et semble le confondre en partie avec le mulot, d'autant plus qu’il lui donne le même nom flamand et cite Zimmermann aux deux articles.) » Le Muzor, en flamand Veldmuys ou Aerdmuys: 1 fouit la terre à la manière des taupes; il ronge les oignons, les graines et les racines des plantes; il multiplie prodigieusement et fait beaucoup de dégâts surtout dans les jardins; il se loge à une grande profondeur ; et place le trou de son gite sous quelque haie ou arbre nain. (Notre auteur ne dit pas que le dessous du corps est d’un beau blanc.) » Le Rar n’rau, en flamand Waterratte.—1 est un peu plus gros que le rat domestique : la tête plus courte, le museau plus gros, les oreilles moins apparentes , le poil plus hérissé, la queue plus courte , la couleur du dessus du corps est un mélange de brun'et de jaunâtre , le dessous est jaunâtre, blanc-sale et cendré. Les uns grisonnent avec l’âge, les autres se dépi- lent, au point que j'en ai vu qui avaient le corps presque nu: » Il ressemble plus à la loutre, par le naturel et les habitudes, qu’au rat, aussi mange-t-on sa chair les jours maigres. Il fréquente non-seulement les eaux douces, mais les eaux salées qui montent avec la marées il se nourrit de poissons , grenouilles, vers, etc. M. Valmont de Bomare se trompe en disant qu’il ne s'éloigne pas des eaux; car notre expérience journalière nous prouve qu’il ne pénètre que top souvent, par les égouts , jusque dans nos habitations , où il attaque tout comestible et étend par- fois ses dégâts jusqu'aux nippes. M. Daubenton dit que les rats domes- tiques se mangent. Je n’ai jamais'été témoin de cette guerre, mais j'ai vu les rats d’eau manger les cadavres de ceux qui avaient été tués. » Étant jeune, et habitant une chambre qui donnait sur la Dyle, dans un endroit où la marée monte dans cette rivière depuis 6 jusqu'à 10 DU BRABANT. 23 pieds de hauteur, je m’amusais souvent à tirer des rats d’eau lorsqu'ils traversaient la rivière ou qu’ils couraient sur la grève. Un jour, après une chasse copieuse, je m’arrêtais pendant quelque temps à ma fenêtre, pour voir ce qui adviendrait à ceux qui n’avaient été que blessés, suffisamment toutefois pour ne pouvoir se sauver. Je vis arriver trois gros rats, dont l’un s’empara de la queue d’un des cadavres demeurés sur la grève, et les autres chacun d’un pied. Hs l’entraînèrent ainsi jusqu’à l'entrée d’un égout, et se mirent à le manger. Non content d’avoir observé de loin, pendant un quart d'heure au moins, je voulus m'en assurer de près , et, à cet effet, je làchaï un coup de fusil sur ces trois convives, dont j'abattis deux qui restèrent, sur la place. Je me mis ensuite dans une chaloupe, et ayant mis pied. à terre vis-à-vis de l’égout , je vis que la tête et une partie du rat entraîné étaient déjà dévorées. (IL est évident que tout ce qui a rapport aux rats des égouts se rap- porte au surmulot, que l’auteur de lEssai n’a pas distingué du vrai rat d’eau.) » Le perir Rat pes camps , en flamand Kleyne Veldmuys.——On le trouve communément dans les champs, et surtout pendant la moisson. 1l erre pen- dant l'hiver et voyage même, ce qui fait que, dans certaines années, on n'en voit que très-peu , et que, dans d’autres, ils sont en abondance. » 26° genre, MUSARAIGNE. — La Musaraiene, en flamand Spitsmuys. — Ce petit animal a une forte odeur qui répugne aux chats qui le tuent, mais ne le mangent pas. Ikhabite les champs et les bois pendant l'été, où il se cache sous la mousse, dans des trous qu'il trouve abandonnés ou qu'il se pra- tique lui-même en fouillant comme la taupe, avec les ongles et le museau. Il ne paraît jamais que le soir et se fait facilement entendre en été, par un cri fréquent et beaucoup plus aigu que celui de la souris. Je ne me suis pas aperçu de ce cri pendant l'hiver, saison où la musaraigne s’appro- che des habitations et s’introduit dans les greniers, les écuries, les granges, les caves, etc.; où elle mange du grain, des végétaux, des insectes. » La couleur n’est pas constamment la même : on en voit d’un brun mêlé de roux, de gris-cendré, de presque noires, et toutes sont plus ou moins blanchâtres sous le ventre. C’est en raison de ces différentes couleurs que nos villageois soutiennent avec justesse que nous avons des musa- 24 ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE raignes des champs de plusieurs espèces. Ils sont également persuadés qu’elles ne sont pas venimeuses, comme on le croit dans des contrées du Midi. (N. B. Notre auteur n’a pas eu sans doute le loisir de bien distinguer ces diverses espèces : le reste de son article est la reproduction des phrases spécifiques des Sorexæ leucodon, tetragonurus, constrictus de Her- mann, et carinatus de Bodaert. Or, le constrictus est le jeune âge du ca- rinatus, qui est lui-même identique avec la musaraigne d’eau de l’article suivant. L'auteur se contente de dire que ces espèces habitent en Alsace, mais qu'elles se trouvent également dans le Brabant, qu’elles ont le même naturel, sont également fécondes, et ont encore ceci de commun, d’être fort rares certaines années, et si multipliées tout à coup dans d’autres, que cela tient du prodige. Au reste, dans ce dernier cas, cette abondance est générale pour toutes les espèces. Nos villageois les nomment indifférem- ment toutes souris de terre, en flamand Aerdmuys. ) » La MusaralGne D'EAU, en flamand Water-Spitsmuys.—Bien qu’elle soit assez rare dans notre province, je pense en avoir observé quatre ou cinq. Comme les espèces précédentes, elle se tient cachée pendant le jour. » 28° genre, Hérissox. — Le Hérisson, en flamand Egel ou Yser-Verken.— Get animal est plus grand, dans ces provinces qu’en France. Ceux que j'ai vus avaient communément 10 et 11 pouces de longueur, non compris la queue, qui n’a guère qu’un pouce de long. Il est commun dans les bois; il y passe l'hiver dans le creux de quelque vieux arbre. En été même, il ne sort de sa retraite que la nuit. Il mange de tout : vers, insectes, viande, fruits sauvages, herbes, racines, mais particulièrement raisins dans les jardins, et fait beaucoup de tort en grimpant sur les espaliers, dont il abat six fois plus de fruits qu’il n’en peut emporter. » Le peuple pense qu'il y a deux espèces distinguées par la forme por- cine ou canine du museau. Ray est de cet avis, et dit que ceux de lAn- gleterre sont de l'espèce canine. Il en est de même des nôtres. » 14° ORDRE. — 352% genre, CHAUVES-SOURIS. — La Grane Cuauve-Souris de notre pays, V. murinus L., en flamand Viedermuys: — Elle habite particulièrement les bois : on la voit rarement en ville; elle a 36 dents. DU BRABANT. 25 » La perrre Cuauve-Souris de notre pays, V. auritus, en flamand Lang Veer. — L'oreillard est encore plus commun que la précédente; il se trouve assez fréquemment dans les trous, les tours, les édifices élevés, etc. Elle a 56 dents. » La Nocruze, en flamand Speekmuyse, est également commune dans cette province; je crois même qu’on la rencontre plus fréquemment que les deux espèces précédentes. Elle se trouve sous les toits, sous les gout- tières et sous les vieux arbres. Sa voix est aigre et forte. Elle a 32 dents. » La Séronne, en flamand Spoedigemuys. — On ne la voit guère que dans les bois. Elle a 52 dents. » La PrisrreLce, en flamand Kleyne Vledermuys.— Est plus rare ici que toutes les précédentes. Celles que j'ai vues avaient été tuées autour des eaux; d’autres avaient été trouvées dans un vieux saule et dans un ormeau. Elle a 54 dents. » La Barpasreize, en flamand Gebaerde Vledermuys. — I n’en est venu que deux à ma connaissance : l’une tuée par un chasseur, l’autre trouvée suspendue au fronton d’une ancienne chapelle abandonnée. Elle a 54 dents. » La Cnauve-souris FER-A-CHEvAL, en flamand Hoefyzer. — Elle est plus commune que la précédente. On en trouve de grandes et de petites; j'ignore si c’est l’âge seul qui produit cette différence ou si c’est une va- riété constante. Elles ont 26 dents. » 16° ORDRE.— 55° genre, CHIEN.—Le Cuex, proprement dit.—In- dépendamment de tous les chiens connus en Europe, nous nourrissons une sorte de chien dont on se sert à Bruxelles et dans les faubourgs au lieu de chevaux, et qu'on nomme en flamand Trek-Honden; ce sont de grands mâtins, dont le poil est ordinairement d’un roux pâle. Ils sont très-forts et très-carnassiers. On les attelle un ou plusieurs devant une brouette ou voiture à 2 ou à 4 roues, pour transporter les marchandises, particuliè- rement la marée qu’on transporte ainsi jusqu'à Mons, qui est éloigné de Bruxelles de 10 lieues du pays. » Avant l’arrivée des Romains dans la Belgique, les peuples étaient déjà dans l’usage de se faire accompagner de leurs chiens à la guerre. Ils avaient aussi des chiens de berger et autres dressés pour la chasse du Toue XXIV. 4 26 ESSAT SUR L’HISTOIRE NATURELLE cerf, du sanglier, du lièvre, tels que sont encore aujourd’hui nos chiens courants, nos dogues et mâtins et nos lévriers. » Le Lowr, en flamand Wolf.—Les loups que nous voyons ici sont plus grands et plus gris que ne le disent quelques zoologistes. Il est probable que cet animal était autrefois aussi commun dans cette province que dans quelques autres du voisinage; mais le Brabant étant fort peuplé, et nos forêts percées de toute part par des routes de communication, et même d'un village à l’autre, il n’est guère possible qu’un loup y paraisse sans être aperçu, et comme les loups qu’on y voit de temps en temps y sont étrangers, ils ne peuvent échapper aux recherches, à moins de quitter le pays. » Parmi les curiosités que renfermait le cabinet de feu S. A. R. se trouvait un loup qu’un chasseur de ce prince avait tué près de la voirie hors de la porte de Hal. Ce loup était en entier d’un beau noir, à l’ex- ception des quatre pieds, qui étaient blancs. Le chasseur qui l'avait vu rôder plusieurs jours de suite autour de la voirie, s’y mit en embuscade, le tua et le présenta à ce prince, qui le fit empailler. Le poil était aussi long et aussi rude que celui de notre loup ordinaire, mais il n’avait, de- puis le bout du museau jusqu’à la naissance de la queue, qu’un pied huit pouces de longueur et autant de hauteur. Peut-être était-il encore jeune. Je l'ai examiné plusieurs fois. » Le Rexar», en flamand Vos. — D'ordinaire son poil tire sur le roux; il s’en trouve aussi dont le poil est grisätre, ce que je crois pouvoir être attribué à l’âge. Tous ont le bout de la queue blanc. Le renard rouge est assez commun dans cette province, malgré les peines que l’on se donne pour le détruire. » Nous y voyons aussi le renard gris, nommé, je ne sais pourquoi, Renard de Pensylvanie : les Flamands l’appellent Brandvos. Il est plus petit que le renard ordinaire; sa tête est un peu plus allongée, le poil mêlé de noir, de roux et de gris-cendré, et la queue rousse par-dessous. C’est le Kara- gan de Pallas. Au reste, il n’est pas moins pernicieux que le renard rouge ordinaire !, 1 Lei il y a erreur de la part de l'auteur : le renard de la variété nommée Charbonnier (Alopex L.) n'a rien de commun avec le Canis caragan de Pallas. (De Selys.) DU BRABANT. 21 » 56° genre, BELETTE.—La Bererre, en flamand Weze!, Muyshondeken. — Connue par les déprédations qu’elle exerce dans les colombiers et dans les poulaillers. Le nom flamand {Chien de souris) lui est donné à cause de la guerre qu’elle fait à ces animaux. » L’HermNE, en flamand Hermyn ou Hermelyn.—J'en ai vu une qui a été prise à 2 lieues de la ville. Les chasseurs m'ont dit qu’elle était beaucoup moins commune que la belette; mais infiniment plus dévastatrice. Elle habite des carrières , les tas de pierres, les masures abandonnées , etc. On la nomme en flamand Witte Muyshond. » La Foune, en flamand Fouyn ou Marter met de witte bont.—Elle est fort commune dans cette province. Sa peau est moins recherchée que celle de la marte. La fouine est d’autant plus redoutable qu’elle multiplie beau- coup, car on en trouve de petites depuis le printemps jusqu’en automne. » La Marre, en flamand Fouyn ou Marter met de geel bont. — Notre marte n'est pas plus grande que la fouine, quoi qu’en aient dit plusieurs zoolo- gistes ; je lui ai trouvé constamment, au contraire, 2 pouces de moins. » Nos villageois ne la craignent pas, parce qu’elle n’approche pas des habitations et qu’elle ne vit que de chasse. Elle détruit une quantité prodi- gieuse d'oiseaux, aussi poussent-ils pour elle le même cri d'avertissement que pour les autres animaux de proie et la suivent-ils même assez loin, ce qui la décèle souvent aux chasseurs, qui sont beauconp plus intéressés à sa destruction que les laboureurs, qui la connaissent à peine. Le Purors, en flamand Bunssing ou stinkende Fouyn. — L’odeur désagréa- ble qu’il exhale, surtout lorsqu'il est irrité, et qui lui a valu son nom, est cause du peu de valeur de sa peau. Il a les mœurs de la fouine et, comme elle, s'approche des habitations, où il commet plus de dégâts avec moins de bruit. Il est également le fléau des ruches à miel, qu’il attaque en hiver pour le miel, dont il est fort avide. D’autres se fixent au milieu des forêts et ne vivent que de chasse, dans quelque trou d'arbre pour l'hiver, dans un terrier de lapin pour l'été. » 37° genre, BLAIREAU.—Le BLameau ou Taisson, en flamand Das.—La plupart des auteurs ont distingué, comme pour le hérisson, deux espèces de blaireau , un canin et un porcin; quant à moi, je ne ferai nulle difficulté d’avouer que je n’ai point encore vu de blaireau porcin, et que je doute 28 ESSAI SUR L’'HISTOIRE NATURELLE DE BRABANT. qu'il en existe. (Nous croyons inutile de reproduire la dissertation donnée par l’auteur à l’appui de cette opinion). Le blaireau vit toujours sous terre, dans les forêts où les taillis sont fort épais. » 58° genre, CHAT.— Le mâle, en flamand Kater, la Chatte, Kat. — Ce genre ne nous offre que deux espèces, le chat sauvage et le chat domes- tique, qui essentiellement n’en font qu'une, puisqu'ils produisent en- semble. Ceux des villageois qui habitent le voisinage des forêts retour- nent facilement à leur état primitif; il n’est pas rare de voir les chats quitter les maisons dans le temps du rut et revenir ensuite. C’est pourquoi plusieurs de nos chats domestiques ressemblent extérieurement aux chats sauvages. » Indépendamment de notre chat domestique ordinaire, on en voit quelques-uns qui tirent sur le bleu et qu’on appelle Ghat des Chartreux , et d’autres qu'on nomme Chat d’Angora. Ces deux races produisent, avec notre chat ordinaire, des métis qui participent de leur origine. Le Cnar sauvace, en flamand wilde Kat ou Bosch-Kat; — Est exactement, quant à la figure, notre chat domestique, avec cette différence que la taille du sauvage est plus haute, que ses intestins sont beaucoup plus courts, qu'il a presque toujours les lèvres noires, les oreilles plus roides, la queue plus grosse, et les couleurs plus constantes. J'ai vu toutefois des chats véritablement sauvages dont le poil était gris-cendré; il y en a de presque noirs, et d’autres sont bariolés de diverses couleurs. Nos forêts sont, d’ailleurs, si remplies d'habitations, que les deux races doivent pro- duire régulièrement ensemble; et beaucoup de chats domestiques retour- nent aussi à l’état sauvage. » 40° genre. La LOUTRE, en flamand Ouer. — Connue par les ravages qu'elle cause dans les étangs et les réservoirs. Elle s'établit communément sous quelque petit pont de bois qui conduit aux prairies, sous la racine ou dans le creux de quelque arbre planté au bord de l’eau. Pontoppidan a bien raison de n’être pas de l’avis des auteurs, qui soutiennent que la loutre ne fréquente par les eaux salées : on en voit souvent sur les bords de l’Escaut et de la Dyle, au-dessous de Malines. » FIN. : MÉMOIRE SUR LA THÉORIE DES RÉSIDUS QUADRATIQUES: PAR M. SCHAAR, RÉPÉTITEUR D'ANALYSE À L'ÉCOLE DU GÉNIE CIVIL, A GAND. {Présenté à la séance du 6 octobre 1849.) Towe XXIV. 1 MÉMOIRE SUR LA THÉORIE DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. Soit p un nombre premier de la forme an + 1 et g une de ses racines primitives, c’est-à-dire un nombre dont les p—2 premières puissances sont congrues aux nombres 1, 2, 5, ... p—1, suivant le module p. On sait que l’on peut partager la suite RS COVER ARE en a suites différentes, renfermant chacune n termes, savoir : 1 : CR !' in ge 1)a g l'a gr QUE HT ; g, 'be | kil Es 5 li VDO a—1 2a—1 3a—1 na—1 9 q , 5 …. . La première ligne renferme les résidus du «”“ degré du nombre pre- mier p; les autres lignes renferment les non-résidus. Si nous représen- tons par + un résidu quelconque, par «, un non-résidu de la première ligne, par «, un terme quelconque de la troisième, et ainsi de suite, les a sommes Qra—arT Le WT (4 p LES À 4 SUR LA THÉORIE qui jouent un rôle très-important dans la théorie des résidus, pourront se déterminer au moyen d’une équation du a” degré, dont les coefficients sont rationnels. Mais cette équation ne suffit pas pour déterminer entiè- rement les quantités z,, z, ... , puisqu'on ne voit pas laquelle de ses racines est égale à chacune de ces sommes. Cette détermination paraît un des problèmes les plus difficiles et les plus importants de la théorie des nombres. Il est aisé de voir, en effet, que si l’on parvenait à déter- miner la somme en fonction de a, p et q, cette relation établirait une réciprocité entre les nombres p et g, d’où l’on pourrait déduire toute la théorie des résidus. Cette théorie dépend donc de la détermination, ou plutôt d’une trans- formation de la somme >=?" 7 Vi. tion elle-même peut être ramenée à la solution d’un problème de calcul intégral. En appliquant cette méthode générale à la théorie des résidus quadra- tiques, dont je m’occuperai exclusivement dans ce mémoire, je suis par- venu à une relation très-remarquable entre deux nombres entiers, et dont les intégrales de Gauss et la loi de réciprocité de Legendre découlent comme corollaires. Dans un mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, j'ai déduit d’une manière fort simple la célèbre formule de Gauss : On verra que cette transforma- == 2 — , 9 EF re leu. En de Vi bin. ) =—+L+} p(—1}*, Se p P dans laquelle a,, a,,... a, , représentent les résidus quadratiques du 2 nombre premier p, de la formule DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. 3 que Poisson a donnée pour le calcul numérique des intégrales définies et dans laquelle X—x,—nh. En y faisant X= p, x«,—0 et h—1, on a la formule en ee nm fl + 2 =. cos. 2rix | f(x) dx. o 2T xt — La Vs Soit {(æ )J= €? p ; on aura l'équation p _yy 7, — Fo aqua RE UD = [T1 2 2. cos. ir | e rt dx , ou bien, en substituant à cos. 2xix sa valeur en exponentielles imaginaires , ess RON 5 ReRte de + #EE Ch D — (et+ Pt à x) u—=0o + PL x +) | dx. Il résulte de cette équation et de ce qui a été dit précédemment, que la théorie des résidus du a° degré dépend de l'intégration de la fonction Considérons le cas où a — 2; la formule (1) donne alors P up Zi, — ‘er, — == UE ï SE (that HET ES T. +2) o eV = 2 2TqX? ce Etes (CE ) dr — . =: V1 dx _ÆpËy,— eTqV/—1 i\? ezqV—1 pi\° 4 T0 24 Abe (+5) CNE 2 nm (2%) | dr. SUR LA THÉORIE Si nous posons maintenant i—2qk + r, il est évident que à prendra toutes les valeurs entières et positives, en faisant successivement r — 1, 2,5,... 29—1 et k—0, 1, 2, 5, ...; donc on aura P 2 2 u=p-1 794 Vu pu dd V1 à ep u—1 p v k=o Qr—=2q—1 2 ce Vase 2TqV/—1 pr\? erqV—1 + ; ER AL e 2q Le = (e+pk+ À) AYÉS — ( o On a d’ailleurs pr RE Ar k= 27qV —1 1 k= 2Tq V —1 ei (ant Er) de = 3° . L ls 288 e dx pr PER ITR, — =) Vi gr; Pr 2q p PÉ+ œ = exqV'—1 2 2Tq% LL Ga Pur A . fe : CE) dr = PA es V1 de = é V1 dx =0 pr ? PU) + À PH On peut donner au second membre de cette équation la forme sui- vante : 27 pr P ani = pr y/— gr, — ET DEL LS Ver Pn $ 2 Le JENT. DE f Ha + 2 CE STE o V1 Gr. P s LA °q " Or, il est aisé de voir que les termes à égale distance des extrêmes a ’ QG Fr L dans cette deuxième somme se détruisent deux à deux : en effet, l’on à r p(29—r) P—= 2q P 2q, pr, — 2Tqu? V= Tp(2q—r) à /— ST h— ÊT Te = fs TE CT TES V 1 ? a 3 Tu Led ad Past ÉLL La Vas Tr de ee CE nr" é eV ! dx; P pr P DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. 7 mais on sait qu’en général b a VA fle) de + fs, fle) dx = a “4 an + PS Æpria — —— Pa Fa = fev dt — 0, car il est visible que le terme de cette somme, qui correspond à r—q, est nul. On a donc l'équation donc L'intégrale dans le second membre s'obtient facilement au moyen de la formule d’Euler : dans laquelle r'(4) ne l'intégrale eulérienne de seconde espèce. En y faisant k—1, s— ? et observant que T'(1) = V7, il vient 2 FE “eme Ste V ne 2q î On à donc enfin l'équation très-remarquable @) Dr EVE VE. AV pres EVE d’où l’on peut déduire d’une manière extrêmement simple les principaux théorèmes de la théorie des résidus quadratiques. 8 SUR LA THÉORIE Désignons maintenant par A, A, Az, ... Ap-1 » les résidus quadratiques du nombre premier p, par b,, b:, bs, ... b p-1 les non-résidus, et examinons le cas où q est résidu de p. D’après un théorème connu, le produit ga, est résidu ou non résidu du nombre p, suivant que q lui-même est résidu ou non-résidu; donc, puisque 1 est résidu de tous les nombres premiers, on pourra déterminer l'intégrale du second membre en y supposant 49—1 ; ce second nombre devient alors ph ep VD Vo. On a donc l'équation I eV = 4 /pE NT, ou, ce qui revient au même, PT TO M Te eV = VPN d’où l’on tire PRES SRE (cos. + HAE TER +) LR VrHr. + P. p Cette équation renferme les intégrales de Gauss qui sont le fonde- ment de tout ce qu'on sait sur les congruences du second degré. Le signe du radical du second membre se trouve ici parfaitement déterminé. On sait que la détermination de ce signe a offert jusqu'ici de grandes diffi- cultés et que Gauss et Dirichlet n’y sont parvenus que par des recher- ches très-profondes. DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. Si a est non résidu, l'équation RE 27 te ee A, u—=1 e combinée avec l’équation (3), donnera (5). Donc si l’on pose avec Legendre g° = ki (mod. p), (?) désignant la quantité + 1, suivant que q est résidu ou non-résidu de p, les équations (5) et (>) donneront Pt va — 5 Me LOS = CNE = 1 En comparant les équations (2) et (6), on a la formule = æpr? Ty y— HT END Dean ee do = =({) PE Var. dont nous allons maintenant nous occuper. On peut donner au premier membre une forme plus simple servant que et il vient jar. Tome XXIV. Tpr?y/ æÆp(eg—r} a, — D ee on Tpq eee pr? _— mn le piste : en ob- 2 10 SUR LA THÉORIE Cela posé, lorsque q est pair et = 2 (mod. 4), cette formule donne en VS ag VS r—=i1 f=!i Q donc à cause de =V-1) VARNTES = 1 + PTE Ne R on a l'équation ee... ste = (valise) Lorsque q est impair, l’équation (7) donne = TP 4, PI=A ,— ee TP, — ST en Ve (A) pr + | En considérant séparément les valeurs paires et les valeurs impaires de l'indice r, on a s=at Vs Per | 2 AS y # ET, me. dt _my— CE 1 Ve r=i ae 2q Si l’on pose maintenant dans cette dernière intégrale 2o— 1=q9—2r, r prendra les valeurs 1,2, ...1-"*, et l’on aura Fe D dm af Pr MY SI PP Dire Ge 2q =. ST rate 3 ; Pært ræ=1 par conséquent gs —TPT PIRE g—1 _ 27prèy,— pe Fe Em Pt = r=1 DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. 11 et par suite LT free) 2 (2 a Var Gette équation peut prendre une forme plus simple, en observant que pPq—A1 p+1 g—1 1—(—1) VA CRE N/E V/EAir comme il est facile de s’en assurer, en supposant successivement p et q = + 1 ou à —1 (mod. 4); il vient donc ro Les formules (8) et (9) conduisent d’une manière fort simple aux théo- rèmes connus relativement aux résidus 2, 3 et 5. Lorsque, dans l'équation (8), on fait 9= 2, on en tire 2 Va 6 + Vi pi Gl= re et qu OR . + (4) VAI ‘ C'est-à-dire [|] —1,lorsquep= + 1 (mod. 8)et (5) = — 1, lorsque p= +5 (mod. 8). Donc 2 est résidu des nombres premiers de la forme 8n + 1 et non résidu de ceux de la forme 8n + 5. Pour le résidu 3, la formule (9), en y faisant g9—5, donne (5) A eee [149 UE S Ps by Ula à: CEST EUR 12 SUR LA THÉORIE Soit d’abord p — 12n + À, on aura on a d’ailleurs donc (5) = 1; d’où il suit que 5 est résidu de tous les nombres premiers de la forme 12n + 1. Lorsque p = 12n + 5, on a = — À; 5 _ æ(i1v er Fvai) a — PR S 10 Donc 5 est non résidu de tous les nombres premiers de la forme 12n + 5. Lorsque 9—5, la formule (9) donne TPy y — STP y — (5 140 (eV à Vs) P V5 d’où résulte la formule élégante 3 4 + 4 cos. 28 () : P V5 À cause de 1+V5 2+ pe je fan 74 DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. 13 on en déduit immédiatement lorsque p= + 1 ou à + 9 (mod. 20), et is lorsque p = + 3, + 7 (mod. 20). Pour le résidu 7, la formule (9) donnerait, après quelques réduc- tions faciles à apercevoir, +1 - . (—1) 8 cos? 2 sin L (1-20. P) (3) … V7 Or on peut s'assurer facilement que le second membre est positif, et par suite (5) — 1, lorsque p est de l’une des formes 28n + 1, + 3 ou + 9, et qu'au contraire, ce second membre est négatif, ou =] = — 1, lorsque p — 28n + 5, + 1, + 13. Mais il suffit de comparer les équations (6) et (9) pour en déduire immédiatement le théorème fondamental de la théorie des résidus qua- dratiques. Remarquons d’abord que l'équation (6), en y changeant 4 en p et p en q, donne En effet, lorsque q est de la forme 4n + 1, la partie imaginaire est 14 SUR LA THÉORIE DES RÉSIDUS QUADRATIQUES. nulle, et cette dernière équation coïncide avec la précédente. Lorsque — Àn— 1, c’est la partie réelle, au contraire, qui est nulle, et les deux membres de la seconde coïncident encore, au signe près, avec ceux de la première. Au moyen de cette dernière formule, l'équation (9) donne FIN. ESSAI SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES DE LA FLANDRE ORIENTALE; PAR J.-J. DE SMET, CHANOINE-PÉNITENCIER DE LA CATHÉDRALE DE GAND. {Lu à la séance du 8 octobre 1849.) . Tome XXIV. 1 EM “ Es xt RAT RUN) Û 3 PURE ESSAI SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES DE LA FLANDRE ORIENTALE. Het es een tytcurtinghe vol van glorien, Up voorledene saken meerken. DYSTORIE VAN SALADINE. On pourrait à bon droit, pensons-nous, contester le nom de science à la connaissance des étymologies : les principes sur lesquels elle se fonde présentent encore bien du vague et sont loin de se coordonner en un sys- tème arrêté et généralement reconnu par ceux qui s’en occupent. Elle a ainsi l'inconvénient d'ouvrir un champ trop vaste aux conjectures, qu’une science dénuée de critique et un patriotisme louable mais outré n’ont que trop souvent exploité. Il faut bien l'avouer, les écrits des Goropius Be- canus, des sire de Rodorne et des De Grave, en Belgique, comme ceux d'Olaüs Rudbeck, en Suède, et du pasteur Édouard Davies, en Angle- terre ?, ont jeté un vernis de ridicule sur les recherches étymologiques. Il s’en faut cependant que leur étude soit à dédaigner, abusus non tollit usum, comme dit le vieil et respectable axiome; et à côté des noms que nous venons de citer et qui ramènent d'ordinaire un sourire sur les lèvres des hommes instruits, nous pourrions en rappeler bon nombre d’autres ! Atlantica sive Manheim, vera Japheti posterorum sedes ac patria. ? Celtic Researches. 4 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES qui font naître un tout autre sentiment et dont les travaux ont honoré notre royaume et les pays voisins. On sait que ce n’est pas d’une manière arbitraire ou par un pur hasard que les lieux et les personnes ont reçu leurs noms; on aime donc naturellement à se rendre compte du sens de ces appellatifs, que l’action du temps, le changement du langage et la pro- nonciation, différant d’une commune à l’autre, ont couverts d’une obscurité plus ou moins grande, Il ne saurait surtout être indifférent pour l’his- toire de connaître l’étymologie des noms propres des villes et des bour- gades, car elle suffit mainte fois pour le mettre sur la trace de leur origine, et rectifie en même temps la géographie, si intimement liée avec l'histoire. Nous ne craignons pas que l’on conteste l'importance du sujet que nous avons entrepris de traiter dans ce Mémoire; mais on pourrait nous deman- der pourquoi nous avons songé à nous occuper d’un travail que feu notre ami et savant confrère, M. J.-F. Willems, a fait avec tant de succès pour la Commission centrale de statistique et que celle-ci a inséré dans ses Bulle- tins. Nous pensons pouvoir répondre à cette objection : dans le mémoire de M. Willems, dont nous aimons à reconnaître le mérite, la question n’est pas tout à fait envisagée comme nous l’entendons, et le savant auteur con- vient lui-même qu’il n’a fait qu’une sorte d’essai, se réservant de porter plus loin ses investigations, qui sont, dit-il, loin d’être complètes. Nous différons d’ailleurs quelquefois d’opinion avec lui, et la science ne peut que gagner à l'examen contradictoire des mêmes matériaux. Avant de commencer ces recherches, nous avons cru devoir nous pres- crire quelques règles, pour ne pas y avancer à tâtons, et nous pensons qu'il ne sera pas inutile de les exposer d’abord : I. Quintilien regarde comme une qualité nécessaire à un grammai- rien de ne pas vouloir tout connaître !; cette qualité nous paraît beaucoup plus essentielle chez un étymologiste. L’anarchie qui a régné longtemps dans l'orthographe des langues vulgaires et la manie de latiniser à tort et à travers les dénominations locales dans les diplômes du moyen âge, ont tellement défiguré quelques noms propres, qu'il semble impossible d'en 1 Inter virtules grammatici habebitur aliqua nescire. DE LA FLANDRE ORIENTALE. > trouver une étymologie un peu raisonnable, à moins qu’on n'aime à imiter ces philologues qui font dériver alfana d’equus : en ce cas, l’on n’a rien de mieux à faire, nous paraît-il, que de suivre le conseil d’'Horace : Et quae Desperat tractata nitescere posse relinquit. IL. Il n’est pas moins essentiel qu’on évite tout ce qui ressemble à un système préconçu , car c’est là surtout ce qui a donné lieu à tant d’inter- prétations extravagantes. Celui-ci s’est mis en tête que toutes les langues dérivaient du flamand, et dans Aegyptus il a trouvé Haeg-op-t’hoog ?, dans Adam, Haet-dam ?, et dans Éva, Eeu-vat 5. Celui-là s’est donné la mission de nous persuader que les divinités du paganisme sont originaires de Bel- gique, et sous sa plume Neptune se change en Nyp-tuin #, ce qui est, selon lui, une sorte d’estacade pour retenir les flots de la mer. Beaucoup d’autres voient partout les Romains et honorent dans chaque village ou hameau, dont le nom se termine en laer, les Lares du peuple-roi, et sèment ainsi des communes romaines dans un pays, qui était encore au VIe siècle tout à fait inculte et désert. HIT. Il est quelquefois très-important de savoir de quelle manière les habitants prononcent aujourd’hui le nom de leur commune, car ils ont d'ordinaire conservé la tradition, méconnue ou négligée dans le langage officiel. Cependant, il est plus nécessaire encore de connaître, s’il est pos- sible, le nom ancien et primitif. Ainsi l’on ne se serait pas avisé de voir un manoir ou villa de chevaliers à Ruddershove, si l'on avait su que ce hameau de Velsique se nommait Rudgershove, c’est-à-dire villa de Roger. M. Willems, qui s’est imposé à cet effet un véritable travail de bénédictin, la malheureusement oublié dans un endroit remarquable de son mé- moire. Il trouve avec raison qu’il est absurde de contraindre les popula- ! Haie sur la hauteur. 2 Digue contre la haine. 5 Vaisseau des siècles. + Un poëte hollandais qui décrit une scène burlesque de l'Olympe, trouve avec autant de raison dans Neptune Neef Teun ou mon neveu Antoine. 6 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES tions flamandes à donner des noms français à des villages qu’elles ont toujours connus par un nom flamand, et il donne pour exemple le joli bourg de Tamise, qu’on ne devrait, selon lui, jamais appeler que Temsche. L'exemple n’est pas bien choisi : le nom de Tamise ne vient pas, comme le pensait notre savant ami, d’une ressemblance que des matelots anglais auraient prétendument trouvée entre le fleuve qui baigne les murs de Londres et l’Escaut près de Temsche; il remonte au contraire à la plus haute antiquité. Dans un diplôme de Louis-le-Débonnaire de 821, l’en- droit se nomme Tamisch 1. Malbrancq écrit : ex Tamisia, id est Tempseca 1n terra Wasiensi?, et Meyer : Tamisiam nunc Tempsecam vocant 5. Il nous paraît donc évident que le nom de Tamise est plus ancien que l’autre et ne date pas du siècle dernier. M. Willems dit qu'il a consulté la Tabula geogra- phica comitatus Flandriae qualis erat tempore Balduini I, publiée par M. De Bylandt : il est surprenant qu’il n’ait pas vu, que le bourg en question n’y est indiqué que par le nom de Tamish. IV. Bien peu de communes doivent leur nom à un événement dont elles ont été le théâtre; il n’en faut pas moins, pour ne pas se tromper dans l'investigation de leur origine, connaître l’état physique et politique de notre pays dans les premiers temps de son histoire #. C’est bien à tort que plusieurs de nos écrivains cherchent leurs étymologies chez les Huns, les Alains et les Goths, qui envahirent l'Europe au V: siècle. Ces barbares n’ont pas pénétré dans la Flandre, qui ne présentait aucune proie à leurs brigandages ; ou, si quelqu’une de leurs hordes s’y est égarée, elle n’avait pas la mission de bâtir des villages, mais de détruire par le fer et le feu ceux qu’elle pouvait rencontrer. Leurs chefs ne disaient-ils pas : {a terre qui porte l'empreinte des pieds de nos chevaux ne produira plus d'herbe? Quelques auteurs se sont mis fort à leur aise pour interpréter tous les V. De Bylandt, Comm., p. 30 et 56. De Morinis, ete., lib. 1, cap. XVII. Annal. Flandr., ad an. DCCLXXIL. Pour avoir une idée exacte de l’état physique et politique de notre pays jusqu’au démembre- ment de l'empire de Charlemagne, on doit consulter l'excellent ouvrage que vient de publier M. Ph. Blommaert, sous le titre d’Aloude geschiedenis der Belgen of Nederduitschers. & O1 19 DE LA FLANDRE ORIENTALE. 1 noms qui peuvent se présenter, en imaginant des commandants romains, des chefs goths ou hérules qui auraient fondé des villes et des bour- gades, mais dont aucun historien n’a soufflé mot; ces écrivains ne pour- raient aujourd'hui tromper des personnes quelque peu instruites, et les Gandanus, les Flandrina, les Alvarus sont pour toujours relégués au pays des chimères d’où ils n'auraient jamais dû sortir. V. Pour découvrir le véritable sens d’un mot, il faut quelquefois en changer ou transposer quelques lettres, parce qu’elles ont effectivement été changées par suite du temps et des dialectes que ces noms ont dû tra- verser; mais ce changement ne peut se faire d’une manière arbitraire. La lettre b peut se changer en p et même en v; dent et en th; g, ven w, en j eten ph, et vice versa; mais c ou 4 ne sauraient être remplacés par b ou n par d : ainsi Couchelaere ne peut devenir Beukelaere, ni Audenaerde se transformer en Oude-Nerviers. Ces principes étant posés, il ne sera pas difficile de donner une expli- cation aussi simple que satisfaisante du plus grand nombre des noms que portent les communes de notre Flandre, en suivant l'indication que nous a donnée feu notre confrère le savant Raepsaet. « Il n’est pas étonnant, dit-il !, que, dans les Pays-Bas, il existe tant de villages dont le nom se termine en hem et en France en ville, ou en hof, hove et court, car ils formaient les parties intégrantes des villae, devenues nos villages, et n’avaient communément pas d’autre nom distinctif que celui du propriétaire de la villa ou de la situation, qu’ils portent encore. » Ailleurs il avait écrit : « Ces villae étaient divisées en curtes ou courts et hoven, d'où vient que les noms de plusieurs de nos villages se terminent en court ou hove; je pense même que ceux dont le nom se termine en hem, qu'on écrivait anciennement heim, et qui, en tudesque, signifie de- meure, étaient la villa indominicata, ou la demeure du propriétaire; de ma- nière que villa et curtis désignaient une exploiation, et hem une habitation ?. » Cette dernière assertion aurait besoin de preuves, mais les autres 1 OEuvres compl., IV, 346, note. ? Jbid., WI, 518, note 3. Dans le Nord, beaucoup de noms de villages sont composés de la même manière, V. Olufsen, Mémoire sur l'ancienne organisation intérieure du Danemarck. 8 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES observations de notre historien-jurisconsulte sont généralement admises. Il en résulte qu'ordinairement les noms de nos villages se composent de deux membres, dont l’un, et le plus souvent le dernier, est un terme géné- rique et commun à plusieurs endroits; l’autre emprunté au nom du fonda- teur ou à quelque circonstance particulière de leur situation. Ainsi Baeygem, autrefois Bayengem, est dérivé de Bayern, abréviation de Baudouin et de hem, demeure, et signifie la villa de Baudouin; Denderleeuw, de la rivière la Dendre et de lee ou lede, passage d’eau, désigne un passage de la Dendre. Donnons d'abord ici, par ordre alphabétique, la liste des désinences ordinaires : À, ADE, eau. AënD, AERDE, ARDE, terre labourable, lieu d’un marché, demeure; souvent aussi place ouverte près d’une rivière ou d’un canal, où l’on dé- charge des marchandises 1. AK, AKE, eau, courant d’eau. Auwe, AUE, eau , quelquefois prairie , terre cul- tivée. Av, eau. Bexe , BEEK, ruisseau. Bene, sure, montagne, fort, lieu fortifié d’une manière quelconque, Bo»z , bas-fond. Bniz, marais couvert de broussailles. Bnoëk , marais , terrain bas ordinairement cullivé en prairie. Buscn, 5oscn , bois. Caurer , couter, terrain cultivé. Core, Kor, demeure de serf ou d’ouvrier, en latin casa ; de là les servi casati de nos anciennes lois. Dur , DaLE , vallée. Dan , digue. Dincex , rixeex , lieu où se tenaient les plaids. Doxk, hauteur située dans un terrain maréca- geux 2. Done, DURME, pré. Drecur, rrecur, rRicnT , passage. Dniesen , terre en friche. Dyx, digue. Eecxe , chêne, limite. Erve , EDE , EE, eau, Ernpe. V. An». Er, ey, eau. Esscue, frêne, champ cultivé. Evnpe , expe, limite. Gaver, prairie. Haw, quelquefois pré enclos, et souvent la même chose que mem. Hepe , neive , EE, bruyère. Her 3, uen, nex et même Ex, par la suppression de la lettre aspirée H 4, demeure, manoir entouré par des haies ou des fossés 5. Hi, mise, Huzze , colline. ? Ainsi l’on trouve à Gand le Æooy-aert, le Koorn-aert, le Zeeuwschen-aert, etc. ? M. Willems explique ce mot par fumier; mais comme il est déjà anciennement accolé à des hameaux pres- que inhabités alors, il ne semble pas comporter ce sens. La vue seule des lieux le prouve. * En Allemagne heim, en Angleterre ham; ainsi Mannheim, Birmingham, etc. * La lettre aspirée est aujourd’hui généralement remplacée par le g. * Dans son Æistoire du comté de Hainaut , tom. 1, pag. 59, M. de Reiffenberg remarque, avec raison , que les noms romans en gnies et quelquefois en ghien correspondent aux noms tudesques en ghem , gem ou gen; ceux en Chies aux noms en chem , et ceux en bais aux noms terminés en beke ou beek. Le chanoine de Bast avait fait avant lui la même remarque. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 9 Hoex, angle, coin. Les endroits dont le nom seter- mine ainsi ne sont pas très-anciens, Car au lieu de hoek, on disait autrefois winkel. Hor , novE, court, manse, manoir. Hozr, our, mour, bois ou forêt. Huyse, demeure. Ince, ENGe, pâture communale, anciennement Inhoc |. Kawp, champ, enclos. Karez , chapelle. Kerr , tournant. Kenke, église, paroisse. LAER, LARE, LEERNE, terrain vague etcommunal ?, lieu saint. LEDE, LEE, LE, LEEUW , LEYE, passage d’eau ou de terre. Loo, ze, Lo, hauteur boisée. Mare, maëc, maL , lieu où se tenait le mallum. Marke, mark, limite. Marre, pré. Mrer , lac, marais. Morr, marais. Muwsrer, monastère. Muoxe , murue , moxpe, embouchure de rivière. Nesse, misse, lieu humide et bas. One, ouwE , terre. Oos , Eus, eau. Rore , R00, terrain essarté ou dérodé. Ronxe , ruisseau. SALE, SELE, SEL, ZELE, Manoir , propriété. Sann , sable. Sare , siége , domicile. Scnors, scnoor, scuar, enclos fortifié par des fossés ou par des palissades 5. Sraz , lieu , établissement. Sreen , ste, demeure, villa ; domus rustica, sive porta, villa, dit Kilian. Srgex, manoir fortifié. Tere , TRE, arbre. Vesv, champ. Ven, venxe, tourbière. Vic, wyx, hameau. Voonpe, route, passage. Vunsre, forêt. Waenp, WAERDE, enclos. Waze, WELE, tournant d’eau. Wanr, île. Wece, chemin. WENn»E , WINDE, tournant. Wenr, Wenve, digue. Wienze, Wieze, prairie. Winrez, Wynker, angle 4. Dans plusieurs noms de communes se réunissent deux de ces appellatifs génériques, comme dans Ledegem et Houthem, villages de la Flandre occidentale; mais beaucoup d’autres, comme l’a fait observer judicieuse- ment M. Raepsaet, ajoutent à la désinence commune le nom du fondateur ou premier propriétaire de la villa. Après tous les changements que ces noms personnels ont dû subir pendant des siècles, ce n’est pas chose facile de les reconnaître toujours : essayons cependant, ayant soin de remarquer que l'établissement de la presque totalité de nos villages est antérieur à l’usage des noms de famille, et que nos ancêtres portaient ! Ce que Du Cange explique par terrae arabilis portio sepibus aut quovis alio modo clausa, septum, sepimentum. ? Voy. Hoeufft, Vaamsuitgangen, p. 70. 5 Voy. le même ouvrage. 4 L'interprétation de ces suffixes ne nous appartient pas : elle est de MM. OI. de Wree, Meyer, Hermans , Wil- lems, Warnkæœnig, Gheldolf et autres. V. Æistoire de la Flandre, par M. Warnkænig ,t. 11, p. 58 et suiv., texte et notes. Ces désinences viennent apparemment de différents dialectes, car la Flandre n’était pas habitée par un peuple autochthone. Tome XXIV. 2 10 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES parfois des noms qu’on chercherait en vain dans les martyrologes, tels que l’Eggewaert de l'Eggewaerts-Capelle et le Singulfus, du nom primitif de Segelsem. Pour donner le moins possible aux conjectures, nous consulte- rons de préférence la liste des noms propres en langue vulgaire, impri- mée à la fin du Rituale romanum contractum , dont les presses d’Anvers ont publié plusieurs éditions 1. NOMS DES VILLES DE LA FLANDRE ORIENTALE. Bien des écrivains ont fait de longues recherches pour découvrir lori- gine du nom de Flandre, et proposé des étymologies plus bizarres les unes que les autres, que la science n’avait garde d'adopter. Aujourd’hui le doute paraît devoir cesser à cet égard, et les savants se rallieront volon- tiers à l'opinion de M. Kervyn de Lettenhove, qui, dans son excellente Histoire de Flandre ?, prouve que ce nom dérive du saxon flian ou flean, fuir, d’où l’on a fait Fleandraland, ou pays des fugitifs; ce qui doit trouver d'autant moins de contradicteurs qu’il était reçu, depuis quelques années, que le mot flamand était un dérivé du saxon flyming, en islandais flaeming, dont flian 5 est aussi évidemment la racine. GanT ou GENT. L'abbaye de St-Bavon, dont on voit encore des restes dans les ruines du château que fonda Charles-Quint pour contenir la puissante commune de Gand, fut sans doute le berceau de cette capitale : nous ne citerons pas tous les diplômes et toutes les autorités historiques qui le prouvent ; il suffit de la charte de Louis-le-Débonnaire, datée du 12 avril 819 , ! M. Willems a donné dans le Belgisch Museum (tome V, pages 388 et suiv.) l'édition de 1726, mais M. Hermans assure, dans son Geschiedkundig mengelwerk over Noord-Brabant (tome II, page 82), que ces listes de noms propres sont plus complètes dans l'édition de 1694. 2 Tome I*, page 110, note 1. 5 De là sans doute le verbe flamand vwlieden , fuir. 4 Cartulaire de S'-Bavon, page 2. Miræi Donat., lib. 1, page 18. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 11 qui porte textuellement : Einhardus abba ex monasterio, quod dicitur Ganda, quod est situm in pago bracbantinse…. ubi etiam Sanctus Bavo confessor Christ corpore requiesciL. Comme nous l'avons déjà dit ailleurs !, de toutes les étymologies qu’on nous a fournies du nom de Gand, la plus probable nous paraît être celle qui le rapporte au mot venta ou venda de la basse latinité, qui signifiait, selon le docte continuateur de Du Cange, le bénédictin Carpentier, une douane et un lieu de marché, nom qui convenait admirablement à notre ville. Ce qui nous a confirmé dans notre opinion, c’est que la capitale du Hampshire, Winchester, qui a été fondée par des Belges et qui ressemble à Gand par sa situation sur les rives de l’Itchin et près du Test, se nom- mait en latin Venta-Belgarum et en langué vulgaire Caer-Gwent ©. M. Willems transforme en nid d’oies la cité d’Artevelde et de Charles- Quint, et nous n’y voyons pas grand mal : n’est-il pas vrai qu’un jour, nous voulons dire une nuit, les oies ont sauvé le Capitole? Mais son hypothèse nous paraît plus ingénieuse que solide; il y a trop recours à de simples suppositions. [l cite un sceau du XIV: siècle, portant un écu avec une oie et ces mots : S. d'Henri le Gent, mais nous ne voyons pas en quoi ce sceau se rapporte à Gand. Le Gent semble d’ailleurs un nom français, devenu plus tard le Gentil, et emprunté à la même épithète que Marguerite d’Au- triche se donne dans sa facétieuse épitaphe : Ci-git Margot, la gente demoiselle. Les comtes et châtelains de Gand ne portaient pas d’oie dans leurs ar- moiries. ALosT , AELST. On trouve déjà le nom d’Alost dans une charte de 1095, tirée des archives de l’abbaye de Bergues-Saint-Winoc 5; il ne faut pas cependant ! Bulletins de l'Académie, tome XIII, 2 part., page 214. ? En breton caer veut dire cité. 5 Du Chesne, Histoire des maisons de Gand et de Guines, preuves, p. 181. 12 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES en conclure que ce soit là le nom primitif de la ville et qu’on puisse l’ex- pliquer par Al-Oost : il est bien certain que le premier nom a été Aelst, ce qu’il faut traduire par Aelsté ou Aelstede, demeure d’Ale où Alexis. Un wil- lage du Brabant septentrional, près d'Eindhoven, et un hameau près de Gand, sous la paroisse de Notre-Dame, portent le même nom. ALDENARDA , AUDENARDE. Le nom de cette ville ancienne a peu ou point varié dans les chartes et les chroniques, et s’est toujours composé des mêmes éléments Ald ou Aud et Aerde : il signifie ancien lieu de déchargement et convient parfaitement à une ville assise sur les bords de l’Escaut, entre Tournai et Gand. Marchan- tius, Sanderus et autres, qui ont voulu y voir la Vieille demeure des Nerviens, ont dû briser arbitrairement le second mot et n’ont pas remarqué que les Nerviens n’ont jamais formé d'établissements en deçà de la Ronne 1. Dowza, Devwze. Nos annales font mention de cette ville dès l’époque de l'invasion des Normands, et les anciennes chartes l’appellent Dunze où Donza. L'origine de son nom paraît obscure à M. Willems, qui pense toutefois qu'il dérive d’un verbe dunsen ou duisen et qu’il explique par terrain vaporeux. Nous sommes fâché de ne pouvoir admettre cette explication. Deynze ne doit-elle pas son nom au daim, que Kilian nomme deyn ?, et qui ha- bitait autrefois notre pays, bien qu’on ne l’y rencontre plus à l’état sau- vage? On sait que plusieurs de nos communes ont emprunté leur nom au règne animal. D'une autre part, le demi-cercle que forme près de Deynze le cours de la Lys, ne ressemble pas mal à l’anse d’un panier, en flamand de einze : cette étymologie, prise de la situation de l'endroit, nous paraît tout aussi rationnelle. Un golfe peu considérable se nomme anse en français. ! Ruisseau qui coule à la frontière du Haïnaut et de la Flandre. ? Ce savant philologue ne connaît pas le mot das, par lequel les Flamands désignent aujour- d'hui le daim. De Deyn est le nom d’une famille connue. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 15 EEcLoo. Mieux inspiré cette fois, Sanderus, en parlant de cette petite ville, a laissé de côté son Lucius Pœtus, ses Goths et ses Vandales : Ab altiusculo quer- ceto, dit-il, veram sortita nominis rationem. Eec-loo est, en effet, un bois de chênes sur une hauteur. Grammonr, GEERTS- où GEERAERDSBERGE. Le comte de Flandre, Baudouin VI, nous a lui-même expliqué l’origine de cette ville, dans la Keure qu’il lui donna en 1068. On lit dans le préam- bule de ce document : Praedecessor noster Balduinus, tam Flandriae quam Hainoniae comes, allodium quoddam in parochia de Hunneghem a quodam Geraldo magnae auctoritatis viro emptum , sibi vindicavit , in quo oppidum construendum elegit, quod a Geraldo Geraldimons nuncupari placuit *. Dans quelques chartes françaises, on lit : Geralmont, et il est réellement fàcheux que cette forme ne soit pas restée, parce que Grammont voile l’'étymologie véritable; mais qu'y faire? c’est encore là un caprice de l'usage, uem penes arbitrium est et jus et norma loquendi. p J q LOKkEREN. Ce bourg industriel et commerçant, depuis longtemps supérieur à bien des villes, ne fut admis qu’assez récemment parmi elles. Il remonte ce- pendant à une haute antiquité, et un diplôme d’Iwan de Gand, comte d’Alost, daté de Tronchiennes , en 1159 ?, le nomme déjà Lokren. D'autres chartes de la même époque écrivent Lokerne et Locra. Son nom vient de hem et de loken ou luiken, enclore, et veut dire habitation dans une en- ceinte fermée. Le village de Locre, dans la Flandre occidentale, et la Byloke, enclos où s’élève l'hôpital civil de Gand, dérivent de la même racine ; mais 4 Warnkœnig, Flandrische Staats- und Rechtsgeschichte, &. W, p. 2. Urk., p. 165. 2 Corpus chron. Flandriae, 1. 1, p. 708. 14 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES ce ne peut être que par distraction que M. Willems y rapporte aussi le nom de la prison temporaire que couvre notre beffroi. SainT-NrcoLas. Quoiqu'élevé au rang de ville en même temps que Lokeren, Saint- Nicolas était de beaucoup plus jeune comme bourgade; c’est une de nos communes les plus modernes. Au commencement du XIII: siècle, il n’y existait qu'un petit nombre de huttes autour d’une chapelle dédiée à saint Nicolas, évêque de Myre, dont la légende a été de tout temps si populaire dans nos Flandres. Le hameau dépendant de la paroisse de Waesmunster, en fut détaché en 1217, mais ce ne fut qu’en 1258 que Gautier de Marvys !, évêque de Tournai, consacra la première église de la nouvelle commune sous l’invocation du même saint, dont elle porta depuis le nom. Trois ans plus tard , le comte Thomas de Savoie y fixa la vierschare du pays de Waes, et le village acquit bientôt de l'importance. Ninove. Au moyen âge, on appelait parfois cette ville Ninive Flandrorum, et ses habitants Ninivites; plus tard encore, on décora de ce titre le grammairien Despautère, qui mérita bien d’être condamné à la pénitence des anciens Ninivites , pour avoir torturé la jeunesse de nos pères par son indigeste grammaire. Ninove n’est cependant qu’une contraction de Nieuwenhove , nouvelle court. Renax, Ronsse. Un ruisseau, nommé de Meulenbeke , qui traverse cette ville, lui a donné son nom, qui signifie eau courante, et que nous retrouverons dans ronsele. ! M. Van den Bogaerde doute si ce prélat ne se nommait point Mervil : ce doute n'a aucune espèce de fondement. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 15 Termonne, Denpermonpes. Dans une charte longtemps conservée dans les archives de l’abbaye de Saint-Pierre au Mont-Blandin, portant la date de 1061, on voit la sous- cription de Hugues de Teneræmonda; c'est l'acte authentique le plus an- cien où se trouve le nom de cette ville. Son étymologie n’est pas douteuse : Dendermonde est évidemment l'embouchure de la Dendre, rivière qui s’y perd effectivement dans l’Escaut. C’est à tort que quelques au- teurs ont écrit Teneramunda, car cette forme détruit la véritable origine du nom. NOMS DES COMMUNES RURALES. Arrondissement de Gand. Aeurre. Comme le patronat de cette paroisse appartenait à l’abbaye de S'-Martin à Tournai, et qu’il y a d’autres endroits qui portent un nom semblable, nous doutons de l'identité d’Aeltre avec l’Halestra des Annales S“ Petri !. Mais en fût-il autrement, nous ne pourrions admettre que la commune ait dû son nom à un licou. Le hameau de cette paroisse, où l’on est sur le point de bâtir une église, ne se nomme pas d’ailleurs Aelsters- Hoeksken, comme l’a cru M. Willems, mais Aelter’s-Hoeksken. Nous pensons que le nom d’Acltre dérive d’Aele ou Ale, nom propre d'homme, et de tre, arbre. Asrwé est très-souvent cité dans les mêmes Annales S" Petri, sous le nom Afsna ou Afsnis? qui veut dire simplement coupure. Asrer, nommée dans les diplômes Haspra et Haspera, ne présente au- cune étymologie qu’on puisse regarder comme probable. Asperen (S!) était disciple de S'-Pierre, mais inconnu en Flandre. Asrtene, que des chartes de l’abbaye de S'-Pierre appellent Astine et 1 Pag. 107. 2 Pag. 2, 25, 76, 85, ete. 16 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES qu'on nomme aussi quelquefois Ten Ast, indique un lieu où l’on carboni- sait le bois, du mot flamand ast. Bacure doit son nom à l’adverbe bachten, derrière, par rapport à sa position vers Deynze. Cet endroit est uni aujourd’hui à Mara-Leerne, ainsi appelée de Leerne, terrain sacré ou communal, et de son église consacrée sous l’invocation de la sainte Vierge. Bagzecem, autrefois Badelenghem et Badelghem, pourrait signifier mau- vaise demeure, du vieux saxon Bala; mais peut-être ce nom dérive de celui d’un propriétaire inconnu aujourd’hui. On ne peut, ce semble, penser au verbe baden, baigner, puisque Baelegem ne possède aucun courant d’eau. Barrie, aujourd’hui hameau dépendant de Tronchiennes, est nommé dans les chartes Barloria et Barla ! et vient de Baer-loo, le bois de Baera, an- cien diminutif de Barnabé; peut-être dérive-t-il de Baer, nu, inculte, ouvert. Barvenem, de même que Baelegem, ne possède aucun courant d’eau pour établir une école de natation, quoiqu’on l'ait nommée anciennement Baden- gem. Comme nous l'avons dit plus haut, son nom dérive apparemment de Baeyen, que le rituel donne comme une abréviation de Baudouin. BeLzem, qu’on écrirait mieux Belhem, semble désigner une demeure près du peuplier, belle est l'arbre qu’on nomme Populus alba; et la commune de Belleghem dans la Flandre occidentale pourrait avoir la même origine. Cependant un registre de dîmes de l'an 1331, qui se conserve aux ar- chives de la Flandre orientale, indique au décanat de Gand une paroisse nommée Bethlehem et ne fait aucune mention de Bellem; ce nom-ci ne serait-il pas une abréviation de l’autre? Borreraere, dont le nom n’a subi qu’un changement sans portée, doit peut-être son origine à l’ancien manoir seigneurial de Bottele, situé dans la commune voisine de Baelegem, et appelé lui-même ainsi d’après le bottel-doorn ou rubus. On pourrait cependant songer aussi à Botte, dimi- nutif de Pothamius, selon le rituel, et l’on expliquerait ainsi Bottelaere par terrain vague de Pothamius. DesrezperceN, autrefois Thesle et Thesla ?, est apparemment la colline 1 Annales abbatiae S" Petri, pages 75 et 120. 2 Ibidem, pages 100 et 162. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 17 aux chardons, car en Flandre on prononce généralement destel pour distel et par elle-même une grande partie de la commune est peu fertile. L'ancien thesle rappelle l'anglais thistle, qui signifie aussi chardon et dont le second { ne se prononce pas. Desrerponc, anciennement Thesledung, présente la même étymologie. Deure, par contraction de Deurlede, passage, a reçu cette dénomination parce qu’on y traverse effectivement la Lys. DrokeLveNNE, nommée anciennement Ticlivinni et plus tard Dickelvenne dans les diplômes, ne doit pas être confondue avec Dickel. La première partie de son nom a toutefois le même sens de bois touffu, mais la dési- nence indique une tourbière ou terre marécageuse. Droxcew, en latin Trunchinium et en français Tronchiennes, est célèbre par son ancienne abbaye; mais qui nous expliquera l’étymologie de son nom? Ne serait-ce pas Droonghem , demeure de Jérôme? Droon était l'abré- viation flamande du nom de ce grand docteur. Eecke a reçu ce nom d’un chêne, et s’appelle ainsi Quercus et Quercetum dans quelques chartes. Evercnen à son nom du sanglier , ever, qui figurait avec raison dans les armes de l’ancien comté d’Everghem. Gavere doit son nom aux belles prairies qui l’environnent. GENrBruGGuE est, comme chacun voit, le pont près de Gand. Goxrrope n’a point vu son nom altéré par le temps; c’est un lieu essarté, dont le propriétaire se nommait Gunther où Gondulphe. Un ruisseau qui l’'arrose s'appelle le Gont. Gorrnem est nommée Gutdingahem dans une charte de 967?; c’est donc la demeure de Gutdinga 5. GRAMMENE , autrefois Grimmine, est la demeure de Grimmert ou Grimoald. GysENZEELE est la propriété de Gisbert, comme Ghyselbrechtegem en est la demeure. ! Le savant éditeur des Annales S“Petri, p.112, a cru que le Dickla, que l'on donne à l'abbaye de S'-Pierre, est Dickelvenne; il se serait détrompé, s’il avait remarqué que ce dernier lieu avait pour patron l'abbé d’Anchin, mais dans aucun temps celui de S'-Pierre. Dickel, au contraire, appartenait à ce dernier. ? Miræi Opera dipl., t.1, p. 46. 3 Nom frison. Tome XXIV. 6) 18 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Hansseke est tout simplement le ruisseau de Jean. Hgvspen, que d’anciens documents nomment Husdine ou Hosdine, doit ce nom au verbe heusen, aujourd’hui hoosen, puiser, ou à eus, eau; ce qui se rapporte assurément aux eaux de l’Escaut qui baignent son territoire. Kwesseraere, dont le nom a peu varié, nous semble dériver: de nes ou nis, qui signifie terrain humide {, et de laere: Nos philologues ignorent pas que la lettre £ est souvent ajoutée à la racine des mots ; dans les lan- gues du Nord, pour en renforcer la prononciation. Ainsi, dit-on knypen et nypen, leem et kleëm, comme les Latins disaient natus et gnatus. Lagraem (S'-Marnn-) signifie demeure du serf où colon. Comme la pro- vince compte d’autres communes de ce nom; on y ajoute pour les distin- guer celui du patron de leur église. Lanpecnem signifie demeure champêtre. Laxoscaurer, appelée Landescultuwra où Landescoutre dans les: chartes, est une terre en culture. Dans les pays de langue romane , on trouve beau- coup de villages dont les noms se terminent en coutre ; aussi bien qu’en sart, court, ville, mesnil, etc. ? Lengserc est le passage ou le conduit vers la montagne. 4 Leenne (S'-Marrin-) est un terrain vague ou:saint ; la commune se distingue par son patron de Maria-Leerne. Voy.: Baowre: LemBerces signifie tout uniment la colline de Lem:ou PRE Loocurisri est la hauteur boisée du Christ. Loorenauze veut dire le bois près de la colline. -Hulle: où halle est ce qu’on nomme heuvel aujourd’hui. On trouve dans le registrüm decimæ bien- nalis que nous avons cité, pag: 16 : Loo juxta Poucques. Lovexnecneu est dérivé, à ce que croit M' Willems, de:low ou:luw-ende, ce qui indique un endroit où le vent souffle avec violence; mais:le-vent n’est pas plus impétueux à Lovendeghem que dans les communes voisines. 1 Les communes dont le nom se termine en nesse, nisse ou isse, sont toutes voisines d’un cou- rant d’eau; telles sont Ossenisse et Hontenisse, dans la Flandre zélandaise, et Schoorisse, dans la Flandre orientale. Ce sont des terres d’alluvion, comme Deernesse, près de Gand. Quant au krom- mennes, dans Gand même, ce n’est qu'un nom mal écrit; il faut lire krommen essche, frêne courbé, d’un arbre qui s'y trouvait anciennement. Voy. les Mémoires de Dierickx. 2 De Reiffenberg, Hist. du comté de Hainaut, t. X, p. 59. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 19 Ne serait-ce pas plutôt : Loo-ende-ghem, c'est-à-dire demeure près de la limite d’une hauteur boisée ou plutôt Loo ven deghem, demeure près d'un marais boisé? MacneLEN est nommée, dans les Annales S" Petri, une fois Machlinium , plus souvent Maglinium 1; dans d’autres documents, elle s'appelle Maglina , Machline et Meglines : ce nom est évidemment identique avec celui de Ma- lines, que M. le professeur Bormans, notre savant confrère , explique ? par ville de la Vierge où voix de la Vierge (maegdenstad ou maegdenstem ). Willeram, qui est une des meilleures sources du flamand, traduit en effet le mot sponsa du Cantique des cantiques par machela. I serait possible cependant que le nom de Machelen eût une origine moins poétique et fût simplement demeure de Mathilde (Machtelt), comme M. Bormans semble aussi l'avoir entrevu. Machalum était de plus, chez les Germains, un endroit découvert où l’on conservait les fruits de la terre. Marua-Kerke, c'est-à-dire église de Marie, parce que la sainte Vierge est patronne de cette paroisse, se nommait primitivement Villa Meren * ; sans doute à cause d’un marais qui s’y trouvait. De là vient que les paysans disent Meerekerke. Mserendre, que les habitants et les voisins prononcent Meerentré, doit son nom à un arbre, tre, planté dans un marais. MerreLBekE au premier coup d'œil paraît être le ruisseau aux merles, nom agréable assurément ; mais nous soupçonnons que la lettre / n’est là qu’en- clitique et que la version véritable est le ruisseau du marais ou du lac. Mes, autrefois Mella et Melne, ne présente aucune étymologie vrai- semblable, à moins qu'on ne lise melhem, ce qui donnerait demeure de Mellitus, dont Melle est l'ancien diminutif. Mezsen est la demeure de Melchior , dont Mels est l’abréviation. Mexoonx, autrefois Metmedonck, est un lieu élevé dans un marais hanté par les chèvres. Mette était le nom de cet animal chez nos pères. V. Kilian. Mevces est une demeure où l’on réside en mai. Peut-être le manoir de Meye ou Majolus, en français Maïeul. DE TES es TUE 2 Verslag over de verhandelingen nopens de taelkundige prysvraeg , pag. 589. 5 Annales S“ Petri, pag. 25, 89. 20 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Mornpexe signifie ruisseau d’un moer ou marais. Moonvseeze, autrefois Mortsela et Morsele, est la propriété de Maur. Le x appartient à la seconde syllabe et rs, comme on sait, est l'équivalent de 7. Muwre dérive de mun qui désigne un lieu qui était sacré pour nos ancêtres et en particulier un endroit où ils ensevelissaient les dépouilles mortelles de leurs amis, et où ils se réunissaient dans la suite pour célé- brer leur souvenir. Nous ne pouvons appliquer à Munte les beaux vers de Virgile : Finibus illis Agricola, incurvo terram molitus aratro, Exesa inveniet scabra robigine pila, Aut gravibus rastris galeas pulsabit inanes, Grandiaque effossis mirabitur ossa sepulcris ?. Car les Germains n’enterraient pas les corps morts, mais les brüûlaient et renfermaient les cendres dans des urnes avec quelques ornements ou ustensiles d’un moindre volume. Il est probable que les habitants de Munte en ont trouvé plus d’une fois en labourant leurs terres; mais qui s’occu- pait autrefois de ces antiquités? On trouve au reste dans les Pays-Bas plu- sieurs endroits qui ont la même origine que Munte, tels que Warmond, Egmond, Muntendam et Termunten ?. Nazareru doit ce nom à la sainte Vierge, dont une image nimenlensés suspendue à un arbre, donna naissance à la commune. Neveze, appelée Nivella dans les anciens diplômes, n’offre pas d’étymo- logie certaine. On l’a nommée aussi en français Nivelles, et souvent elle a été confondue avec la ville de Nivelles en Brabant. Ainsi l’ancien poëte Jehan-li-Nivellois, que plusieurs auteurs ont cru brabançon, appartenait à cette commune, ainsi que le prouvent ses nombreux flandricismes. On pourrait croire que Nevele dérive de Nieuwe loo. Ozsexe dérive probablement de olle, taureau. Oosrakker est un champ à lorient. OosTerzsELE signifie manoir oriental. ! Georg., lib. 1, v. 493 et suiv. ? V. Hermans, Geschiedk. mungelwerck, tom. If, pag. 322 et suiv. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 21 Oosrwinkez signifie angle ou coin oriental. On ne doit pas douter du sens, parce qu’on trouve une fois woestwincle, car le w n’est souvent chez nos pères qu’une lettre parasite; on trouve, par exemple, aussi woesters pour oesters. Perecuem, près de Deynze, que Sanderus fait construire par Lucius Pætus, en lui donnant la bizarre fantaisie de donner à son nom romain une dési- nence tudesque, dérive probablement du mot vieilli pet, qui signifie puits. Porseze, autrefois polenseele, ou une propriété près d’un étang. Poucques est peut-être poelken, petit étang, car les étangs n’y sont pas rares. Roxsee, anciennement rondeslo et ronslo, est une hauteur boisée, lo, près d’un ruisseau, ronne. SarrelaRE est le terrain vague de Saef, abréviation de Sabinus. SCHELDERODE est un lieu escarté sur l’Escaut. ScueLnewiNDeke signifie chêne de haute futaie près de l'Escaut, dit M" Wil- lems ; windeke, où comme on prononce windic, n’aurait-il pas le sens de windyk, digue pour gagner ou garantir des terres d’alluvion ? SEEVERGEM, anciennement Sewaringahim et Sewerghem, est, selon M' Wil- lems, un lieu où l’on se défend contre l’inondation; cela convient sans doute à la situation de la commune, mais son nom ne semble pas limpliquer. Ne serait-ce pas se rapprocher de la probabilité que de l’interpréter par demeure de Sever , Severus ? 1 SEMMERSAEKE, autrefois Cimbarsaca ?, est peut-être le courant d’eau du champion, car cimber est synonyme de kamper, guerrier ou champion. Un guerrier renommé peut avoir trouvé la mort dans l’Escaut, près de ce village. Cimbar pourrait cependant aussi rappeler saint Cymbert, abbé de Redbridge, dans le Hampshire. SEVEN-EEKEN, c’est-à-dire les sept chênes, se trouve mieux nommé, pen- sons-nous, dans une charte de 1220 : ten Seven-Eeken. SLEYDINGE, dont le premier élément est apparemment corrompu, ne pré- sente aucune étymologie probable. Sowerce s'explique d'ordinaire par résidence d'été; mais serait-ce bien là le véritable sens du nom? On pourrait le croire si nos comtes ou de hauts barons y avaient quelquefois séjourné en été, comme à Wynendale, à Dack- 1 Saint Sever était évêque d'Avranches, au IV° siècle. ? Annal. Sancti Petri, p. 78. 22 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES nam et ailleurs, mais l’histoire est absolument muette sur ce fait. Pourquoi donc cette commune porterait-elle un nom qui s’appliquerait aussi bien ou mieux à une infinité d’autres? Soma signifie en langue celtique terre ma- récageuse !, et tout nous porte à croire que Somergem dérive de làet veut dire une demeure près d’un terrain marécageux. Le sol du village a été beau- coup amendé sans doute par le creusement du canal de Bruges, d’une part, et par la canalisation de la Liève, de l’autre. Plusieurs noms actuels de hameaux et de fermes viennent cependant à l'appui de notre opinion : ainsi l’on y trouve Durmen, Ro, Somergem boven, Diepenbeke, Schauwbrock, te Beke, Meerlaer, Stochtevyver. Le savant Ackersdyck fait dériver de la même racine, soma, le nom de Someren ?. Unsez signifie manoir très-ancien; ur ou oor signifie ancien. Vinœr, comme Vinchem, dans la Flandre occidentale, a emprunté ce nom au pinson. VixnernauTe est le bois du Vinder, ou du juge arbitre de l’ancienne lé- gislation gantoise. VosselaAERE, primitivement Furslare et Vorselaer, est un terrain vague aux grenouilles. Vursre doit son origine à une forêt. WacuTEBEkE, qu’on prononce ordinairement Wabbeke, doit son nom à wachten, garder. Waerscnoor est un enclos où s’est établie une garde, nommée ancienne ment, were Où ware. Wesrrem (S'-Denis-) est une demeure occidentale. Saint Denis est le pa- tron de l’église. Wikez est un angle ou coin. Voy. Oosr-WinkeL. WonpeLcem, anciennement Gondelgem , est la demeure de Gondulphe. WoxrerGem, autrefois Gunterghem, du nom d'homme Gunther, qui est encore usité en Allemagne. Zaveren ou SEvereN a la même étymologie que Seevergem. 1 _Eamdem imprimis cum Bructeris nominis originem habent Finones vel Fenni, quorum regio Finland ea de causa ipsis incolis Soowa, hic terra paludosa dicitur, a Soo palus, et ma terra, teste Georgio Stiernhelm in Glossario. (Keysler, Diss. de Mul. fatidicis.) ? Konst- en Lelterbode, jan. 1817, I° d., bl. 198, 199. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 23 Zuzre est une saline, selon M' Willems. LWYNAERDE est une terre aux porcs. Arrondissement d’Alost. ANTELINCKX (S'-) a sans aucun doute emprunté son nom d’un saint, mais les martyrologes ne parlent nulle part d’un saint Anthelin, Antelin ou Anthelinus. Il faudrait écrire sint Dentelinchx, comme on prononce réel- lement dans le canton, ce qui dérive de saint Dentlinus, jeune enfant, dont le nom est indiqué par les hagiographes au 14 juillet. APPELTERRE-EYCHEM , anciennement Appeltren et Appeltre, doit ce nom au pommier et le hameau d’Eychem, qui en dépend, à l’eau. Aupenuove (S'-Marie-) est une ancienne court ou ferme, dont la sainte Vierge est patronne. Aupenuove (S'-Goricx-) est distinguée de la commune précédente par son patron saint Géry, en flamand S!-Gooricæ. Asreraere est, selon M° Willems, un lieu inculte au dévidoir, mais que faire d’un dévidoir dans un lieu inculte? Mieux vaudrait recourir à appe- laer, pommier. Avceu, primitivement Addingem, est ainsi appelée d’Addinga, ancien nom frison, ou d’Adala, nom cité souvent dans nos chartes !. Barrnecen est la demeure de Baert ou Bernard. Barveceu signifie la demeure de Bavon. Bawerucce, anciennement Banbrugge, est sans doute le pont public ou de la seigneurie, comme le ban-molen et le ban-oven ©. Borssere où Burseeke doit ce nom à un ruisseau qui à sa source au- dessus de Hillegem, que les Annales abbatiae S° Petri 5 nomment Burste et qu'ils décorent du titre de Fluviolus. Bursr est arrosée par le même courant d’eau et lui a emprunté égale- 1 Ann. S' Petri, p. 116, 120, 159. 2 Moulin et four banal. 5 Pag. 76. 24 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES ment son nom; mais quelle est l’origine du nom de ruisseau lui-même? II a la même racine que born !, aujourd’hui bron, qui signifie communément source; mais qu'on employait aussi autrefois dans le sens d’eau; témoin cet endroit d’une version des saintes Écritures, faite en 1477 : ist dat hem ? dorst, ghif hem born te drincken. DenpernauTHEM est une demeure dans le bois, près de la Dendre. DexnerLEEuw signifie passage de la Dendre. Dexperwinneke. Voy. ci-dessus ScHELDEWINDERE. Ecene ou ELLex est la demeure d’Éloi , vulgairement Elen ou Elo. ErEwBoneGEm, anciennement Herenbaldeghem , est la demeure d’Erem- baud. Eronnecem où Ererpecem doit apparemment son nom à Eerde pour Aerd. Erpe a échappé à toutes nos recherches. Erwerecem. Le nom ancien de cette commune est Erwetinghem et Ki- lian nous apprend qu’erwetinge désignait les pois, les fèves, les lentilles et les autres plantes de la famille des légumineuses. Le nom de cette com- mune désignerait donc une propriété où cette sorte de légumes est parti- culièrement cultivée. Essoue (S'-Liévin-) a son nom du frêne dont il est parlé dans la légende du saint patron de Gand. Guyseceu est la demeure de Ghys ou Ghisbert. GopverpeGeu est la demeure de Godverd ou Godefroid. GogrrerDiNce est la prairie de Govard ou de Godefroid; Vo se prononce 0e dans ces cantons. GRIMMINGEN. Voy. GRAMMENE. GROOTENBERGE, C'est-à-dire haute colline, doit ce nom à sa situation élevée. Hascrerr, que d'anciens documents nomment aussi Haltera et Haltre, paraît avoir la même étymologie qu'Arcrre. Voy. ce nom. Hauruem (S'-Liévin-) est une demeure dans le bois. Saint Liévin y eut beaucoup à souffrir, mais il n’y fut pas martyrisé, comme l'avance ! Huydecooper pense que ce mot est dérivé de baren, d'où geboren. ? Le peuple à Anvers dit encore hem pour y. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 25 M: Willems. Dans son épître poétique à saint Florbert, il adresse ces vers à la population barbare de l'endroit : Holtam villa gravis, quae nescis reddere fructum , Urticas, lappas, cur bene culta refers ? Herpercuem. Depuis le XIII: siècle, le mot hel désigne, dans les pays de race germanique, le lieu des peines éternelles ; mais du IV* au XIIIe siè- cle, ce mot n'avait d'autre signification que celle de monde souterrain ou empire des morts. On peut s’en convaincre en lisant la traduction des Évangiles, faite par Ulphilas dans la seconde moitié du IV: siècle; quand le prélat goth trouve dans la Vulgate infernus, il le traduit par halja (hel ); mais quand il rencontre gehenna, il reproduit le même mot gaiainna, preuve que sa langue maternelle ne possédait pas de mot pour exprimer le lieu des supplices éternels 1. Comme les Romains avaient personnifié leur orcus, ainsi les Germains changèrent leur hel en une déesse des morts. Plusieurs endroits des Pays-Bas doivent leur nom à cette sombre déité de nos ancêtres; il se pourrait qu'Heldergem eût la même origine. Herpersen est sans doute la demeure du berger. Herzeece est le manoir du seigneur. Huxecem paraît être la demeure sur la colline, d'autant plus qu’elle s'élève sur un terrain accidenté; mais un document ancien l'appelle Terra Hillini, c’est donc en réalité la demeure de Hillen. Horsrane est une ferme ou villa, la même chose que hofstede. Inpercem, peut être la propriété d’Ideric, dont le nom se trouve dans des chartes. Ingcem est la demeure d’'Ide ou Ida. lue ou Iupencem dérive peut-être d’ym ou imme, autrefois abeille. KErCkXKEN , pelite église, ancienne annexe de Haeltert. Lens, passage ou conduit. On y a découvert récemment beaucoup d’an- tiquités, qui prouvent qu’un woerd ? ou mun, cimetière des Germains ido- lâtres, a existé dans cet endroit. ! Grimm, Deutsche Mythologie, s. 465. ? Voyez, sur ce mot, Blommaert, Aloude geschiedenis, p. 151. Tome XXIV. 4 26 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Lesuwercem est une demeure près d’un conduit et non la demeure aux lions. Le village a dû nécessairement exister et recevoir un nom avant d’avoir un seigneur et un blason armorié d'azur au lion. LerrerHAUTEM est une demeure au petit bois. Ligrrerincex est la prairie de Liévin, par abréviation Lief. Mserseke doit ce nom à un ruisseau sortant d’un marais. Meme est un marais. Meiverr, dont les chartes ne font pas mention, peut devoir son nom à la melde ou milde, plante potagère que l’on connaît en France sous le nom d’arroche et de bonne-dame. I] pourrait venir aussi de sainte Mildrade, honorée à Cantorbéry. Morrsexe. Voy. page 20. MoorseL. Voy. page 20. NEDERBOELAERE, que d'anciens documents appellent Bunlare, à donné son nom à l’illustre baronnie de Boulers ; la première partie de son nom ne se prête à aucune explication plausible, à moins qu’on ne puisse lire Bouk- lare, ce qui serait terrain inculte aux hêtres. Cependant bu ou bou a, en cel- tique, le sens de humide. Nener-Hassezr ou Hasselt inférieur, n’est pas Alluyt, comme le dit Van Gestel, car les chartes distinguent ces deux endroits; le dernier nom désigne un alleu, peut-être le Veyghem actuel. Voy. OrmasseLr. Neyenem est un franc-alleu, du flamand eigen. NiEuwennove est une nouvelle court ou ferme. NuwerkerkE, c’est-à-dire nouvelle église. Okecew, anciennement Hockingem, a sans doute emprunté ce nom de hok, étable ou hutte où l’on renferme les moutons et autres animaux. Mais il pourrait signifier aussi demeure d’Okke, nom frison d’Acca. Le célèbre musicien Okeghem n’était-il pas originaire de cette commune ? Onkerzeee est peut-être dérivé de Hunger, nom cité par Kilian et qu'il traduit par Hungerus; un saint évêque d'Utrecht a effectivement porté ce nom. Oowserce est écrit par l’Espinoy, écrivain très-compétent , Okenberghe. Voy. Okece. Du reste, les martyrologes mentionnent aussi une sainte Hum- berge. 19 + DE LA FLANDRE ORIENTALE. Oonpecem semble être la même chose que Landegem. Ornasserr, où Hasselt supérieur, doit peut-être ce nom à des prairies. On donne au moins à des prairies voisines de Gand le nom de hassels. Orercem doit son nom à la loutre, en flamand otter. Ovrre, signifie peut-être l'arbre d'Ool où Odulphe, peut-être un autel. Oversorraere ou Haut-Boelaere. Voy. NenerBoLAERE. Porrarre , autrefois Poullare, est un champ communal près d’un étang. Ressecuem, que les chartes appellent Rassinghem et Rasenghem, est la de- meure de Raes ou Érasme. La seigneurie de ce village a longtemps appar- tenu à l’ancienne famille de Gavre, dont tous les aînés portaient le pré- nom de Raes. SANTBERGEN , anciennement Samberga, signifie la colline de sable; le terrain n’est cependant guère sablonneux. SALARDINGE est la prairie de Salard, nom qui se trouve dans les chro- niques; à moins qu’on n’y voie la salle aux plaids. SCHENDELBEKE est peut-être le ruisseau élincelant, de schindelen, briller. SMEERHEBBE est, selon Van Gestel, Smerlibbe, ce qui serait deux fois graisse. Nous aimons mieux y voir petit domaine séparé, des mots vieillis smeer, petit, et aben, détacher. SMETLEDE est le passage du forgeron. Sorreen s’écrivait autrefois Gottegem, dit Van Gestel, mais il n’en donne malheureusement aucune preuve, et les chartes s'accordent à écrire Sottingem ou Sottengem. Si toutefois on pouvait s’en tenir à Gottegem, il faudrait traduire Maison-Dieu et non demeure des Goths. Sreexauyse-Wynauyse n’ont pas besoin d'explication. STRYPEN, anciennement Ter Streep, semble avoir reçu ce nom, parce qu'elle se trouvait d’abord à la lisière d’un bois. Vezsique-Runpersnove. Comme les diplômes écrivent invariablement Velseka et Velseke, il paraît très-probable que cette commune a son nom de sa position à la limite des champs. Il a fallu de bons yeux pour y voir le camp de Cicéron. Nous avons parlé de Ruddershove. Voy. page 5. Vas, dont ne font aucune mention les chartes qui nous sont connues, ne semble se prêter à aucune explication vraisemblable. 28 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Vieckem ou VLacHEm est une habitation dans la plaine. VuerzeeLe, autrefois Fliteritsale et Flietersele, ne doit pas ce nom, comme on pourrait le croire, à saint Flédéric, son premier pasteur, car elle portait ce nom avant lui. Elle paraît devoir celui qu’elle a aujourd’hui à un ruisseau, en flamand vliet et en bas-saxon flethe. VLorseGEm , commune réunie à Smeerhebbe, s'appelait autrefois Flue- risghem 1, ce qui veut dire demeure de Florent. Voorne, synonyme de Vaert, signifie ici voie, chemin. Warreeke, vulgairement Werebeke, dit Van Gestel, est la même chose que Wachtebeke. Voy. ce mot, page 22. WanzeLe est le manoir de Jean. Wezze doit son nom à une source, en flamand wel ou welle. WousrecureGeM est la demeure de Walbert ou Vaubert. Zowxecem, dit M. de Reiffenberg ?, a ce nom de Zuna ou Sunna, sœur de Sinthgunt. Arrondissement d'Audenarde. Auoucres, commune wallonne , est peut-être Hamelghem , le heim du bélier. Auweceu, autrefois Oudenghem, est une demeure ancienne. Bercnem, en wallon Bernes, est une propriété sur la montagne. Berrecem peut être la demeure du sanglier mâle ou beer. Bevere doit ce nom au bièvre ou castor, assez commun autrefois dans notre pays pour paraître sur les meilleures tables. Maerlant, qui le décrit en connaisseur, dit qu’on pouvait en manger la queue aux jours d’absti- nence, sans violer la loi de l’Église 5. Bovoze (S'-Braise), autrefois Bocla, a emprunté son nom au hêtre et à son patron. 1 Le Glay, Cameracum christianum, p. 502. ? Histoire du Hainaut, 1. 1, p. 59. Syn staert smaect van den vissche, Bedi etene, sonder wissche, De kerstenen , als men vasten sal. Der NAT. BLOEME. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 29 Bovueze (S'-Denis), de même. Cruysmauruem est le village au bois qui a été placé sous la protection de la sainte Croix; aussi les habitants et les voisins disent simplement Hauthem. Dernier. Deft est le même mot que Deftig 1. Deftinge serait donc une pèture communale d’un prix considérable. Drcxeze est le bois touffu, Dicke loo. Everaere signifie terrain vague près d’une eau ou d'Edeltrude. EENAEME, anciennement Jham , est une demeure près de l’eau. Ezseceu peut avoir son nom d’Elsa, nom de femme, ou d’el ou elst. aune. Ezsr est le même arbre. Ericnove est la villa ou ferme d'Etychius. Eyxe doit son nom aux eaux de l’Escaut qui la baignent. Heuezveerpecnem, c’est-à-dire habitation prête pour le ciel. HerueLcuen est la propriété d'Ermelinde. Heurxe ou HuernE dérive peut-être de la tête ou hure du sanglier, que Kilian nomme huere, ou de hueren, louer. Hooreeeke (S'-Cornir) veut dire ancien ruisseau; saint Corneille est patron de l’église du lieu. Hoorepere (S'-Marie), d’après la sainte Vierge qui en est patronne. Huxpeccem doit apparemment son nom au chien, qu’on appelle en anglo-saxon hunde. Huysse est une demeure ou maison. Larrmem (S'-Marie). Voy. pag. 18. Leurecen est la demeure de Loup ou du loup, comme Lophem. Lrerpe (Se-Manie) dérive apparemment de l’ancien lieren, aujourd'hui verliezen, et signifie terrain perdu ou vague. La mère de Dieu est patronne de l’église du lieu. Line (S'-Marnin)se distingue de la commune précédente par son patron. Marroe-Kercknew. Maercke indique une limite; Kercknem est une de- meure près de l'église. 1 L'historien Hooft emploie encore deft dans ce sens. 30 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Magrer, anciennement Materna, est une propriété dans la prairie. Com- ment s’imaginer que ce nom serait emprunté à la supérieure (Water) des hospitalières d’Audenarde , quand on sait que Materna portait déjà ce nom au X° siècle, et que l'hôpital d’Audenarde n’a été fondé qu’au XIII? Merven. Voy. Mernerr, page 26. Mevreceu est la demeure de Meile où Mélèce. Micnezeeke veut dire grand ruisseau, ou plutôt ruisseau de Michel. Moorcen est appelé par Gramaye Castrum Maurorum, ce que Sanderus n'admet pas, parce que les Mores, dit-il, ne sont jamais venus dans le pays. Sanderus a raison; Mooregem est la demeure de Maur. Murcem, pour Mollehem, demeure près du moulin banal. MuncxswaLu doit ce nom à la petite rivière de Swalme qui arrose, et aux moines de S'-Bavon, dont elle était autrefois la propriété. Nenerprakez où Bas-Brakel dérive de braak, qui signifie non cultivé, en parlant de terres. NenEREENAEME. Voy. EENAEME , p. 29. Nenerswazm. Voy. Munoxswazm. L'église du lieu est sous l'invocation de tous les Saints, d’où vient que dans le canton on l’appelle plus ordinai- rement A/derheiligen. Nokere semble être rebelle à toute interprétation; peut-être faut-il y voir le nom de Votker, assez commun au X° siècle. Nukerke signifie nouvelle église. OpBrakez. Voy. NEDERBRAKEL. Orror est un village wallon, ancienne annexe de Celles, en Hainaut. Oxcke paraît dériver d’Oye, brebis. Pariexe semble désigner simplement une paroisse, encore parish en anglais 1. Pauragraem, Laethem parvum, dit Van Gestel. Voy. Lasrnem?, p. 18. Persemem. Voy. p. 21. Quaremonr est un nom roman. 1 Sans doute du grec zæpaxiz. ? On y trouverait plutôt et plus rationnellement Laethem-S'-Paul ; cependant le patron de l'é- glise n’est pas saint Paul, mais saint Gandulphe. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 91 Rooporsr dérive de born, eau (Voy. Bursr, pages 23 et 24), et de rood, rouge. Le lit du ruisseau qui arrose le village est une terre ferrugineuse qui donne effectivement à l’eau une couleur rougeâtre. Roossexe signifie ruisseau à l’eau rosée, pour le même motif. RussienEs ne se nomme pas en flamand Russegem, comme l’a supposé M. de Reiffenberg d’après une règle, que nous croyons d’ailleurs fondée 1, mais Roosenaken, eau rosée, pour la même cause qui a donné le nom aux deux communes précédentes. Ruven est une demeure près d’un courant d’eau, de ruy et hem. Scnonisse, en latin Scornacum et en français Escornaix, doit son nom à schore ou schoore, terre d’alluvion, et isse, qui indique un lieu humide. SeceLsem est la demeure de Singulfus, Singulfi villa, selon les anciennes chartes et chroniques. Since, autrefois Siggengem, demeure de Siger ou Sohier. SuLsiquEe, peut-être Sulle’s eke, chène près de l’eau , de sulle ou zylle, qui signifie eau, d’après Kilian. Vorxecen est la demeure de Volkert ou Volquerus. Wanxeceu-Lene; le premier de ces noms signifie demeure de Jean, et le second, comme on sait, passage ou conduit. Wezpen, dans les diplômes Wilda, est un endroit sauvage. Worrecem paraît être Worptegem, de Worpta, nom frison. Arrondissement d’Eecloo. ApeGEm, anciennement Addingahim, est la demeure d'Addinga, vieux nom frison. Assenene , que Thielrode nomme Asneise et d'anciens diplômes Hasnede, était autrefois une ville assez considérable, mais déjà bien déchue au commencement du XVI: siècle. Ce n’est pas sans raison que Max. de Vriendt lui fait dire : 1 Hist. du Hainaut, p. 59. 32 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Omnia lapsa mihi prisci monumenta decoris, Alta pharos turris, Wackemii alta domus; Caesa acies ferro, face praedia versa, canalis Obrutus, Asnedam quis superesse putet? Il est possible qu’elle doive son nom à une eau, consacrée aux ases, di- vinités secondaires de la théogonie des peuples du Nord. Bassevecne doit probablement son nom à la bonté du terrain : bet, bas, bat, selon Wiarda!, avait autrefois le sens de bon. Notre beter et best en sont des dérivés. Boucuaure est un bois de hêtres. Carrycke, ville importante autrefois, ne présente pas d’étymologie sa- tisfaisante. Cruxsex dérive de Æluis, ermitage. ErTveLe est un champ de pois. Jan-n-Ereuo (S'-) a son nom du patron de la paroisse. Laurens (S'-) a une étymologie semblable. Leupeke signifie le ruisseau de Lambert. Marnecem. Madame la comtesse de Lalaing a bien raison de rire de l'explication que le bon sire de Grimarez et le père Malbrancq don- naient de ce nom ?. Maldegem, anciennement Maldinghem, vient de Mallus ou Mallum, lieu élevé où se réunissait le peuple pour délibérer sur la chose publique ou terminer les débats judiciaires, et de dingen, plaider. MarcueriTe (S*-) doit ce nom à la patronne de son église. Mipeigure, autrefois petite ville, bâtie en 1444, par le chevalier Pierre Bladelin, maître d’hôtel du duc de Bourgogne, fut nommée ainsi, parce que le terrain qu’elle occupe avait été acheté de l’abbaye de Middel- bourg en Zélande. Oosr-ErcLoo signifie Eecloo-à-l’Orient. WarerLaxn-Ounemax. Le premier de ces noms indique une terre sujette aux inondations ; Vautre est celui d’un poldre. WaTErvLier est un courant d’eau. ZeLzAETE est un domicile près d’une eau saumäâtre. Al Worterb., voce Bars. % Maldeghem la Loyale, p. 26 et suiv. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 33 Arrondissement de S'-Nicolas. Basee, anciennement Barsele ou Barzele, paraît devoir son nom à Bart ou Barthélémi. Bezcezs est appelée Bella Cella dans une charte citée par Sanderus; ce serait donc une jolie habitation. Ce qui nous porte à douter de cette étymo- logie, c’est que cella signifiait au moyen âge un couvent et que rien ne porte à croire qu’il en ait existé jamais dans cet endroit. Belsele, comme l’écri- vent quelques diplômes, ne serait-ce pas le manoir d’Elisabeth ou Isabelle ? Beveren. Voy. page 28. Burcur est un lieu fortifié d’une manière quelconque. Cazzoo, est le /oo de Calle ou de Calixte, ou le loo aux veaux, car on écri- vait autrefois Calvloo. Cunce (ne) est une hauteur ou colline. CruYyBEkE signifie un ruisseau herbacé. Dackxam, anciennement Dackenham, doit sans doute son nom à un pro- priétaire ou fondateur que ne nous rappelle pas exactement l’abréviation qu’on en a faite; peut-être le nom s’expliquerait-il bien par demeure d’Idace. Il nous semble impossible d'admettre demeure du toit ou du brouillard qu'indique M" Willems. Doc ne se trouve citée dans aucune charte, par la raison bien simple que cette commune a fait partie, jusqu’en 1792, de celle de Kieldrecht. Elle semble avoir ce nom, parce qu’un but (doel) est ordinairement placé à l'extrémité du lieu d'exercice et qu’elle est à l'extrémité de la province. Peut-être aussi le berceau du village fut-il un endroit où se réunissaient les archers ou arbalétriers. Ecverseze doit son nom aux Alven ou Elven, génies de la mythologie germanique !. Exarrne, peut-être Ekes-aerde, demeure d’Acace ou plutôt terrain aux chênes. Le peuple dit Gesaerde, ce qui indiquerait un endroit hanté par les esprits. Gus (S'-) doit ce nom au patron de son église; on y ajoute d'ordinaire Waes, pour distinguer cette commune d’une paroisse de ce nom à Termonde. ! Voy. Blommaert, Aloude geschiedenis der Belgen, p. 198. Towe XXIV. Cr 5% SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES Harspoxcx, anciennement Havesdunc et Havixdonc, est un terrain élevé fréquenté par l'autour, en flamand Havik. Keusexe dérive apparemment de kamp, champ, ou de kaim, ce qui dé- signe un lieu fortifié par les Normands, et Eke, limite. L'ancien Cimbarsaka ne se rapporte pas à cette commune, comme l’a supposé M" Willems, mais uniquement à Semmersake. Kiezorecur est le passage de la rive flamande au Kiel d'Anvers !. Mserponcx n’a pas besoin d'explication. Mezseze. Voy. p. 19, Mezsen. Nievuwkerken, nouvelle église, ne fut séparée de S'-Nicolas qu'en 1294. Pauwezs (S'-) porte le nom du patron de son église, saint Paul. RuPpELMONDE est située vis-à-vis de l'embouchure du Ruppel. Sixay doit ce nom à sa patronne, sainte Catherine, dont les reliques furent transportées par les anges, selon la tradition, au mont Sinaï. STEKENE paraît être un diminutif de ste ou stede. Tamise où Teuscne. Tamis est l’abréviation flamande de Thomas. Tmezrone est le lieu essarté de Tyl ou Tylo. Uilspiegel se nommait ainsi. VerreBroEk, dit M. Vanden Bogaerde, doit son nom à ver, taureau, et à broek, marais. Nous adoptons volontiers cette interprétation, en remarquant que ce n’est que dans ce canton que ver ou weer signifie taureau. Vracexe, autrefois Vrachem, est probablement dérivé de vrack qui signifie des plantes marines et des débris de bâtiments naufragés. L’un et l’autre sens convient à une commune, prise en grande partie sur les eaux de la mer. Zwynorecur signifie passage des porcs. Arrondissement de Termonde. Avrgzs a ce nom de la patronne de l’église, sainte Apolline. Aunece», autrefois Aldengem, est une demeure antique. BarsronE est un terrain essarté de bonne qualité. Voy. BasseveLpe, page 32. 1 Voy. l'ancienne carte que Willems a donnée dans ses Mengelingen van vaderlandsehen in- houd. DE LA FLANDRE ORIENTALE. 35 Berzaere signifie terrain vague au sanglier. Buccenaour est un bois de hètres. CaLcken dérive apparemment de Calle ou Calleken, anciens diminutifs de Catherine. Cuerscamr ou Serscamp est le champ du sire ou seigneur ?. DexverBeLe, C'est-à-dire Belle sur la Dendre. Voy. Beczem, p. 16. Guzes (Sainr-), nom du patron de la paroisse. GREMBERGEN doit ce nom, dit Sanderus , à ses hauteurs incultes. Haume doit son origine à une prairie entourée de haies et de fossés. Lagrne est la même chose que Leerne, terrain communal ou sacré. Lesveke est le ruisseau de Lybe ou Lebvin; on écrivait anciennement aussi Licbeke. Massemen, qu’on appelait en français Masmines, est la demeure de Mas ou Thomas. MEsPeLAERE a emprunté ce nom au néflier, appelé mespelaer en flamand. Morrzeke ou Morseka est la limite du marais. On dit ordinairement Moes. OpPnorr veut dire village haut placé. Overmee désigne un endroit situé au delà d’un marais. SCHELLEBELLE, Belle sur l'Escaut. Voy. Bezzem, p. 16. Uxrsercen signifie un village placé en dehors d’un canton montagneux. WaEsmunsTER, Comme nous pensons l'avoir prouvé ailleurs ?, signifie monastère de Waes. On ne l’a contesté que pour avoir ignoré qu’un couvent y avait existé au IX° siècle. Werreren doit son nom aux eaux de l’Escaut qui la traversent. Wette, d’après Kilian, est un abreuvoir; wetteren est donc baigner, arroser, mais ici demeure près de l’eau. Wicuecen dérive de wigchelen, prédire l'avenir, particulièrement par le 1 Autrefois Chierscamp, selon M. Le Glay. Malheureusement, il n’a pas suffi du travail conscien- cieux et des sages précautions du savant archiviste, pour éloigner des fautes assez considérables des noms propres flamands du Cameracum christianum. On y lit, par exemple, p. 505, pour Def- tinge, Destelbergen. 2 Notice sur le pays de Waes, t. XXI des Mémoires de l'Académie, p. 10. 36 SUR LES NOMS DES VILLES ET COMMUNES, ETC. us hennissement des chevaux, comme le pratiquaient les anciens Germains. On doit remarquer aussi cependant que, chez les mêmes peuples, un autel se nommait wihhus !, mot presque identique avec wichelen. Zxxe est un manoir ou cour, raula. Nous n'avons avancé, comme on voit, plusieurs de ces interprétations qu'avec la réserve du doute; pour d’autres encore nous devons dire, à l'exemple de Montaigne : Nous donnons cette opinion comme nôtre, mais non comme sûre et bonne. ! Blommaert, Aloude geschiedenis der Belgen, p. 154. pi Lip | Es rte rss — S Sens SE ; 2LILEI CET SÉee HÉSSEER ER ESSENCE KE es SRsRsssse re RER PRESS Se Sete nn es en prier : sense Ex : tre Fans TRES £ sise SRE : ES RE RS RASE ons so RER É se SES ne RCE Z 2 Ë DORE RENE RER RES > RAR Far : A = Lit : Ë PS rs ET E : Se 5 : Le FT Dore RSS : = ESRORSSRSST ANNE RE PSS. ROSES ELITE RTE SC LE RER EE s ë Her retemsiels RSR USE à : os : er DRE - $ #n d SRIERTEN ST HR Tsenr S : : RSA Reno enre DRAC ER EEE etes 4 x RES HÉRSAANSEN 5 PAS . : NCIS ASS SORT SR is Pod erit PRE NNNMUCET LRO