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ROUGEY OUY TO ROCOTAY EV © AOOUTIC, ‘ \ Y sn \ 2 S "1 \ nat To TE TAÛNn Kat Tax Épya ToÙ avopos Emt0wv, aa yoévor Éwis ral HT 4 S] « LA UThS, La TAVTA TO ToraUra ouvels, eù paix TeOxpÉNLÉTUE Kat avdoel WS > a » ñ ‘ A , _ 1 QTEPAVATO TNY [LEV EV TŸ MNTEL TOÙ ‘Poyshou yeyovévar AA Eter FLUTO _ o ! AN , (l e tic deutéous OAuumiddos, Ev pavt ar Atyumriouc your, vol nat etxadt, ps « Toltns Goas Dr n" Ô MAloc ÉCEAITE TAYTEÀAGS. D « Tarrutius, philosophe et mathématicien, était, en outre, un homme fort habile à établir un thème horoscopique suivant 88 ÉCLIPSES DE SOLEIL toutes les règles de l’art. Varron lui proposa un jour de déter- miner mathématiquement l’heure et le jour de la naissance de Romulus. Tarrutius examina avec soin, pour résoudre ce problème, tous les faits de la vie, le caractère et les passions du héros, en même temps que les constellations du ciel et toutes les circonstances qui ont accompagné la mort de Ro- mulus. Après avoir pesé toutes ces choses, il assura, avec une singulière hardiesse, que Romulus avait été concu dans le sein de sa mère la première année de la seconde olympiade, le 23° jour du mois égyptien Choïac (le quatrième de l’année), vers la troisième heure du jour (neuf heures du matin environ), au moment d'une éclipse totale de soleil. » Plut., Vie de Romulus, chap. r2. b) L’astrologue Tarrutius plaçait donc, comme on voit, le moment de la conception de Romulus, la troisième heure du vingt-troisième jour du mois égyptien Choïac, quatrième mois de l’année égyptienne, en même temps qu’une éclipse de soleil. On s’assure aisément que cette éclipse de Tarrutius ne peut être que celle du 24 juin 772 av. J.-C., où le premier jour de Thoth fut, suivant Polémée, le 4 mars, et où le 24 juin fut bien le cent treizième jour de l’année égyptienne ou le vingt-troisième du mois Choïac. Mais comme il ne s’agit là que d’un simple calcul fait après coup, cette éclipse ne doit inspirer qu’une médiocre confiance. Nous ne savons s’il ne faut pas en dire autant de celle que le poète Antimachus, de Téos, a observée, au dire de Plutarque, la troisième année de la sixième olympiade, un sare après la précédente, c’est-à-dire le 5 juillet 754 av. J.-C., l’année même de la fondation de Rome, où Romulus était dans sa dix-huitième année. Mais nous ne pouvons regarder com- me sérieuse l’éclipse de la mort de Romulus, du 27 juillet DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 89 718 av. J.-C., qui coincida pour les Romains avec Îles nones de juillet (les nones Caprines), un exéligme après la concep- tion de Romulus, ce qui donnerait, pour l’âge atteint par le célèbre fondateur, cinquante-trois ans et quatre mois envi- ron, conformément aux récits de Plutarque et de Denys. Cette éclipse de la mort de Romulus est mentionnée dans la République de Cicéron dans :es termes suivants : c) « Atque hacin re tanta inest ratio atque solertia, ut ex die quem apud Ennium et in maximis annalibus consignatum videmus, superiores solis defectiones reputatæ sint usque ad illam, quæ nonis quintilibus fuit, regnante Romulo. » «Il y a dans ces matières tant d’art et d’habileté que l’on est parvenu à calculer avec exactitude toutes les éclipses anté- rieures à celle qui est ainsi mentionnée par Ennius et par les grandes annales, jusqu’à l’éclipse par laquelle s’est terminé le règne de Romulus, aux zones quintiles. » Cicéron, Répub. I, 16. Mais le texte précédent (a) de Plutarque présente pour nous un tout autre intérêt, en nous montrant quelle impor- tance les astrologues anciens attachaient à l’état du ciel au moment de la conception, pour établir le /hème de la natirité; ce qui est confirmé par ce passage de Censorin : d) « Quo tempore partus concipitur, Sol in aliquo signo [Zodiaci] sit necesse... quem locum conceplionis proprie adpeïlant [Græct...] Sol ergo, cum in proximum signum transcendit, locum ïillum conceptionis aut imbecillo videt conspectu, aut etiam nec conspicit..; at cum in tertio est signo.. tunc primum illum locum, unde profectus est, videre dicitur..….. » 90 ÉCLIPSES DE SOLEIL « Le soleil est nécessairement, au moment de la concep- tion, dans l’un des signes du zodiaque, et ce lieu est propre- ment pour les Grecs celui de la conception. Après être passé de ce signe au suivant, le soleil voit ce lieu de la conception d’une vue faible et languissante, ou plutôt même ïl ne le vort pas. Mais lorsqu'il arrive au troisième signe, c’est alors que le soleil voit réellement, dit-on, le lieu d’où il est parti, etc. » Censor., Du jour natal, chap. &. Nous avons souligné les mots qui avaient évidemment un sens technique pour les astrologues. Ce passage de Censorin peut servir à expliquer quelques vers obscurs et peut-être même altérés de Manilius et de César Germanicus, sur le capricorne faisant partie du {hème de la nativité d'Auguste, où cette constellation désignait, croyons- nous le signe de la conception et non celui de la naissance, comme l’a cru par inadvertance Suétone. e) CARE LAVE Contra Capricornus in ipsum Convertit visus. Quid enim mirabitur ille Majus, in Augusti felix cum fulserit ortum. « Le Capricorne, au contraire, est heureux de se voir lui- même ; quel plus noble signe pourrait-il admirer, lui qui a brillé pour la naissance d'Auguste ? » Manilius, Liv. II, vers 507. Germanicus dit, de son côté : 1) Hic, Auguste, tuum genitali corpore numen Attonitas inter gentes, patriamque paventem In cœlum tulit et maternis intulit astris. « C’est ici, Auguste, que le génie qui présida à la concep- tion apporta ton corps dans le ciel, au milieu de tes asfres DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 91 maternels, pendant que la patrie était tremblante et les na- tions dans la consternation. » César Germanicus, Phénomènes, vers 561. Nous croyons encore que le Capricorne se rapporte à la conception figurée ici dans ces vers bizarres par genitali corpore et mafernts astris. Quoi qu’il en soit, rapprochons du texte (a) de cette note le récit même de Suétone que voici dans ses parties essen- tielles : g) « In Asclepiadis Mendetis Osohoyouévu libris lego, Atiam [Augusti matrem], quum ad solemne Apollinis sacrum media nocte venisset..…, obdormisse ; draconem repente irrepsisse ad eam, pauloque post egressum ; illamque expergefactam, quasi a concubitu mariti, purificasse… « Augustum natum mense decimo et ob hoc Apollinis fililum existimatum... In secessu Apolloniæ... exsiluit Theo- genes [mathematicus], adoravitque eum [Augustum]. Tantam mox fiduciam fati Augustus habuit, ut #hema suum vulga- verit, nummumque argenteum nota sideris Capricorni, quo natus est, percusserit. » « Je lis dans un livre d’Asclépiade sur les choses divines qu'Atia, mère d'Auguste, s’endormit au milieu de la nuit dans le sanctuaire d’Apollon, et qu’un dragon s’approcha d’elle pendant son sommeil... Auguste naquit dix mois après et fut pour cela considéré comme fils d’Apollon..…. Aussi lorsqu'Auguste vint consulter à Apollonie, avec son ami Mé- céne. le devin Fhéopsène”.. ce dernier, après avoir tiré son horoscope, l’adora comme un Dieu. Auguste eut dès lors une telle confiance dans son destin, qu’il publia le Thème de sa nativité [tel qu’il avait été rédigé probablement par Théogène] 92 ÉCLIPSES DE SOLEIL DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. et fit frapper une médaille d'argent, portant l’emblème du ca- pricorne, astre sous lequel Auguste était né. » Suét. (Aug.) XCIV. Si notre conjecture est fondée, Suétone aurait mal inter- prété le signe horoscopique de Théogène qui aurait été, sui- vant ce dernier, celui guo à cümWes evenit. Il est visible que tous ces faits fabuleux, de tout point semblables à ceux de la naissance de Romulus et d'Alexandre, peuvent servir à éclai- rer les textes précédents (e) et (f)), et peut-être favoriser l’in- terprétation que nous proposons nous-même. h) Ajoutons enfin que Manilius, déjà cité, semble indiquer lui-même la Balance pour le signe véritable de la naissance d'Auguste, dans les vers suivants : « Felix aequato genitus sub pondere librae, Judex examen sistet vitaeque necisque; Imponetque jugum terris, legesque rogabit. Ilum urbes et regna trement, nutuque regentur Unius, et coeli post terras jura manebunt. » « Heureux celui qui est né sous le signe de la Balance! Il sera l'arbitre, le régulateur de la vie et de la mort des autres; il subjuguera les nations et leur dictera des lois. Il tiendra dans la crainte, et soumis à sa volonté unique, les villes et les royaumes. Après avoir régné sur la terre, ses arrêts seront respectés par le ciel. » Manilius, Astronomiques, liv. IV, vers 550. Cette flatterie un peu ridicule, à l'adresse d’Auguste, prouve que ce second César est né sous le signe de la Balance (sep- tembre), et non sous celui du Capricorne (décembre). DR DEUXIÈME PARTIE [B] Relative aux éclipses de Lune de la chronologie romaine. I. — Éclipse de lune prédite, paraît-il, par Sulpicius Gallus la veille de la bataille de Pydna. Nous donnerons d’abord les principaux textes anciens relatifs à ce phénomène astrono- mique. a) « Nocte quam pridie nonas insecuta est dies [sic, sed melius legeres dus], edita hora [ab hora secunda usque ad quartam horam]luna cum defecisset, Romanis militibus Galli sapientia prope divina videri; Macedonas ut triste prodigium, occasum regni perniciemque gentis portendens, movit, nec aliter vates; clamor ululatusque in castris Macedonum fuit, donec luna in suam lucem emersit. » « La nuit qui a précédé la veille des ones (il aurait fallu dire des des, puisque le calendrier romain étant lunaire, la pleine lune correspondait alors aux tdes), à l'heure prédite, c’est-à-dire entre la seconde et la quatrième heure de la nuit, les Romains virent la lune s’éclipser. Ils attribuèrent à Gallus une science presque divine, tandis que les Macédoniens, de leur côté, virent là un présage sinistre, de même que leurs devins. Le camp des Macédoniens retentit de cris et de gé- missements, jusqu’à ce que la lune eût repris sa lumière. » Tite-Live, liv.. XLIV, chap. 37. Bb) « un vis sehivns Exlimobonc rt Ilepoéwe roù Mauedévos Exparnoev ñ phun.… Ov Baorhéws ExAeiy ommalve. » « Une éclipse de lune fut cause d’un bruit qui courut alors 94. ÉCLIPSES DE LUNE avec persistance. Cette éclipse fut considérée comme le pré- sage funeste de la fin du règne du roi Macédonien Persée. » Polybe, Fragments, liv. XXIX, chap. 16. c) Sulpicius Gallus, tum Tribunus militum, pridie quam Perseus rex superatus a Paulo est, in concionem ab impera- tore productus ad prædicendam eclipsim, mox et composito volumine. » « Sulpicius Gallus, alors tribun militaire, fut présenté, par le général, aux soldats assemblés autour de lui, la veille du jour où le roi Persée fut vaincu par Paul Emile. Gallus leur prédit l’éclipse de lune qui devait arriver, et bientôt après il composa un mémoire sur ce sujet. » Pline hist. liv. II, chap. r2. d » AN C \ ER , 4 \ el 1 ) « Emer dE vuE Éyeyéver nat meta deinvov érodmovro mpès Ünvov ka LH. LIN. A , = \ r 2 SUEr x - avarauaiv, atiovidtoy À cehfvn TAñpns GÜoa xa peTÉWpOS Épehalveto nat ToÙ \ » ! DEN ! > ec! x Ù ! purès aroMTévroc aothv ypôas auclbaca ravrodaras Mpavioin..…… € » SCT , < \ ® ir LENS r _ , .…. O 3 Atpflos oùx mv LEv avfrous où &metpos Tavrdraot Toy EX AeT- MAVnY TEplpEpoMÉvNv els TÔ oulacua The vis “0 , k « TAGY AAA, A TAY GE ( - — mn sVobr £ LAN Al > A >, ci 4 EMÉGAAOUOL TETAYLÉVAS REPIOÔOLS HAL ATOXPÜTTOUILV, yet 00 Tape ÀGOÜ TX Thv ricrotoy Ywpay TaMY ETAAU UN Toùc TÔv Fiov. » ETLTLOTO 4 RAALY ERA on RO0S TOY ALOY. « La nuit venue et le soldat songeant au repos après le repas, on vit tout à coup la lune s’obscurcir, quoiqu’elle fût alors élevée dans le ciel et dans son plein. Avant de dispa- raître entièrement, son disque se revêtit successivement de diverses couleurs. « Paul Emile n’était point étranger aux études astronomi- ques ; il savait que les éclipses sont sujettes à certaines 17éga- lités, et qu'après des périodes déterminées, la lune entre dans DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 95 l'ombre de la terre, et en sort ensuite pour retrouver la lu- 9 mière du soleil. » Plut., 2. Emile, XVII. e) Les principales circonstances du récit de Tite-Live pa- raissent s'accorder assez bien avec l’éclipse de lune du 2 sep- tembre 172 av. J.-C., qui, dans le calendrier julien en vigueur au temps où lhistorien écrivait, aurait eu lieu la veille du jour pridie-nonas de septembre. Il est donc possible que Tite-Live ou les correcteurs de ses manuscrits aient eu en vuecette date qui s'éloigne aujourd’hui d'au moins deux ans des fastes romains de l’époque. L’éclipse du 2 septembre 172 av. J.-C. aurait été de onze doigts, c’est-à-dire presque totale ; la durée de cette éclipse aurait été de trois heures environ ; elle aurait commencé à peu près à onze heures et demie du soir et fini à deux heures et demie du matin à Pydna, ce qui ne s’accorde nullement avec les heures données par Tite-Live. L’éclipse de lune du 13 août 170 aurait été très faible, et visible seulement à Pydna peu de temps avant le lever du soleil, vers six heures du matin. Elle ne concorde donc pas avec les détails donnés par les historiens, et si nous en parlons ici, c’est parce qu’elle nous semble en parfaite conformité avec les listes des consulats, mais si l’on veut attacher quelque importance à l’éclipse de Persée, on n’a de choix qu'entre la date du 2 septembre 172 et celle du 21 juin 168 qui présentent toutes deux de graves difficultés. Nous en avons déjà parlé longuement (chap. VI); la seconde éclipse totale a com- mencé à Pydna vers 8 heures du soir, et a fini à minuit en- viron, en supposant le lieu d'observation à la longitude orien- tale de 26° par rapport au méridien de Paris ; mais la date du 21 Juin 108, outre qu'elle est en contradiction avec certaines affirmations de Tite-Live et de Plutarque, obligerait à rac- 96 ÉCLIPSES DE LUNE courcir arbitrairement la durée des consulats, pour expliquer les deux éclipses de soleil de lan 13 et de lan 31 de notre ère. Le plus grave inconvénient que présente selon nous, cette date assignée à la bataille de Pydna, est d'introduire dans toute la chronologie romaine l’hypothèse de l’absur- dité du calendrier romain, et d’ôter ainsi tout moyen de contrôler cette chronologie, qui reposerait tout entière sur deux hypothèses contradictoires : d’une part l'identité de durée de chaque consulat politique avec l’année solaire, et d’autre part l’usage d’une année civile chez les Romains, sans rapport avec la lune et le soleil. Le but de ce mémoire est surtout de faire ressortir les inconvénients de ce système que nous croyons faux et absurde. Quoi qu’il en soit, nous donnerons maintenant ici les renseignements astronomiques fournis par Pingré sur les trois éclipses de lune dont nous venons de parler. f) Éclipse de lune du 2 septembre 172 av. J.-C. : milieu de l’éclipse onze heures et demie du soir heure de Paris ; gran- deur de l’éclipse, ouxe doigts. g) Éclipse de lune du 13 août 170 av. J.-C. : milieu de l’éclipse, quatre heures un quart du matin, heure de Paris ; grandeur, trois quarts d’un doigt. h) Éclipse de lune du 21 juin 168 av. J.-C.: milieu de l’éclipse, sept heures trois quarts du soir, heure de Paris; éclipse totale. II. — Cicéron a parlé, dans un poème sur son consulat, d’une éclipse de lune qui aurait coïncidé, suivant lui, avec DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 07 l’époque des féries latines, vraisemblablement aux ides de la première lune de janvier, peu de jours après son entrée en charge. Voici les vers mêmes que Cicéron se fait adresser, à ce sujet, par la muse Uranie : a) Tu quoque, cum tumulos Albano in monte nivales Lustrasti et laeto mactasti lacte Latinas, Vidisti et claro tremulos ardore cometas Multaque misceri nocturna strage putasti Quod ferme dirum in tempus cecinere Latinæ Cum claram speciem concreto lumine luna Abdidit et subito stellanti nocte perempta est. « Lorsque parcourant les tertres seigeux du mont Albain, tu répandais, tout joyeux, le lait pur des libations, pendant les féries latines, souviens-toi que des comètes t’ont montré leurs lueurs vacillantes, et que les prêtresses du Latium t'ont prédit des meurtres nocturnes, au moment où la lune, ca- chant tout à coup sa face brillante, disparut au milieu d'un ciel étoilé. » Voir (E, 63) et de Divinat., liv. I, chap. 17. On n’a de choix pour cette éclipse qu’entre celle du 28 décembre 66 av. J.-C., visible à Rome très peu de temps après le coucher du soleil, et d’une grandeur de quatre doigts, et l’éclipse du 7 novembre de l’an 64 visible à Rome à quatre heures du matin, laquelle a eu une grandeur de huit doigts et demi. Il semble bien que l’on doive écarter cette dernière date, non seulement à cause de l’heure trop matinale du phéno- mène, mais aussi parce qu'elle précède d’un mois lunaire au moins la première lune du mois de janvier romain. On ne saurait accorder à Cicéron la licence poétique d’avoir com- pris dans son consulat les mois qui l’ont réellement précédé. Voici les indications chronologiques de Pingré sur ces deux éclipses : Académie de Lyon, classe des Sciences. 7 98 ÉCLIPSES DE LUNE b) Éclipse de lune du 28 décembre 66 av. J.-C. : milieu de l'éclipse, heure de Paris, trois heures du soir ; grandeur de l’éclipse, trois doigts trois quarts. c) Éclipse de lune du 7 novembre 64 av. J.-C. : milieu de l’éclipse, heure de Paris, trois heures du matin : grandeur de l'éclipse, huit doigts et demi. III. — Après la mort d’Auguste, il y a eu une révolte des légions de Pannonie, au commencement d’un hiver qui fut prématuré. Tacite et Dion Cassius parlent de cette sédition, mais ils ne paraissent pas placer l'événement sous le même consulat, et Tacite donne clairement à entendre qu’il a eu quelque peine à mettre de l’ordre dans les consulats du prin- cipat de Tibère, car il dit à ce sujet : a) « De comitiis consularibus, quæ tum primum illo prin- cipe [Tiberio] ac deinceps fuere, vix quidquam firmare ausim, adeo diversa, non modo apud auctores, sed in ipsius [Tiberii] orationibus reperiuntur, etc. » « Je n’oserais rien affirmer de positif au sujet des élections consulaires qui se firent sous Tibère, tant je trouve de diver- gence non seulement dans les anciens auteurs, mais même dans les discours de Tibère sur ce sujet. » Et Eusèbe (Jérôme) nous dit qu’il ne sait pas bien au juste , si Tibère a régné 21 ou 23 ans: b) « Tiberius regnavit annis 23, vel 21, ut aiunt non- nulli. » DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 99 « Tibère régna 23 ans ou seulement 21 ans, comme le di- sent quelques historiens. » Eusèbe (Jérôme), 1°° ann. de la 198° olymp. Voici néanmoins les textes relatifs à l’éclipse de lune dont nous parlons et que les deux auteurs cités ici semblent attri- buer à l’année même de la mort d'Auguste : c) « Noctem minacem et in scelus erupturam fors lenivit : nam luna claro repente cœlo visa languescere. Id miles, ra- tionis ignarus, omen præsentium accepit ac suis laboribus defectionem sideris assimilans, etc. » « Auxerat militum curas præmatura hiems, imbribus continuis, adeoque sævis, ut non egredi tentoria, congregari inter se, vix tutari signa possent, quæ turbine atque unda raptabantur. » « Le hasard conjura les malheurs d’une nuit menacçante. La lune se montra tout à coup au milieu d’un ciel serein avec un aspect languissant. Le soldat, ignorant la cause du phénomène, vit là un présage fàcheux, et comparant la perte de lumière de l’astre avec sa situation présente, il se mit à réfléchir. » « Un liver prématuré augmentait l'ennui des soldats. Des pluies continuelles les empêchaient de sortir de leurs tentes, de se réunir et même de tenir leurs étendards déployés, car l’orage et la violence des pluies les emportaient à chaque ins- tant. » Tacite. Annales, liv. I, chap. 28 et 30. d) « ris dE Ôn cekhvns éxdumobonc évOuunévres, drnu6)UyOnoav, Gore 7 ES CT x AAROV [LEV MÔEV Ë 100 ÉCLIPSES DE LUNE « La fureur des soldats s’adoucit, au spectacle d’une éclipse de lune, et ils abandonnèrent leurs projets crimi- nels, » Dion, His7 iv ENT chap 4 Il nous semble qu’on peut assigner pour date de l’événement, soit l’éclipse de lune du 7 octobre de l'an 13 qui a eu lieu en Pannonie à la longitude orientale de 15°, à neuf heures moins un quart du soir, et dont la grandeur a été d’un peu plus de trois doigts, soit l’éclipse du 27 septembre de l'an 14 de notre ère, où il y a eu une éclipse totale de lune qui a commencé à quatre heures du soir et fini à huit heures, soit enfin l’éclipse de lune du 16 septembre de l’an 15, qui a eu lieu de 9 à 11 heures du soir, et a été d’une grandeur de neuf doigts et demi. Selon nous, l’éclipse de l’an 14, que nous pla- cons dans l’année qui a suivi la mort d’Auguste, nous sem- blerait la plus probable. Mais si l’on veut s’en tenir aux ren- seignements fournis par Tacite, il faudrait que les faits décrits par lui fussent renfermés dans les 49 jours qui ont suivi la mort d'Auguste. Voici maintenant les indications de Pingré sur ces diverses éclipses dont la dernière est tout à fait im- probable, comme trop en désaccord avec les témoignages des historiens : e) Éclipse de lune de trois doigts un quart du 7 octobre de lan 13, dont le milieu a eu lieu à sept heures trois quarts du soir, heure de Paris. f) Éclipse totale de lune du 27 septembre de l'an 14, dont le milieu a eu lieu à cinq heures du soir, heure de Paris (par suite de trois à sept heures du soir). DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. IOI g) Éclipse de lune de neuf doigts et demi du 16 septembre de lan 15, dont le milieu a eu lieu à huit heures du soir, heure de Paris (de sept heures et demie à neuf heures et de- mie à peu près). IV. — Sous le principat de Vitellius, il y eut, selon Dion Cassius, une éclipse de lune, deux jours avant la nomination du consul Rosius Régulus, substitué par Vitellius à Cécina qui avait trahi son empereur. Voici les textes relatifs à cette éclipse : a) « h cchhyn Ts vuxTès ERAITOUIE.... > « La lune s’éclipsa, cette nuit. » Dion, Liv. LXV, chap. tr. b) « Neutro inclinaverat fortuna, donec adulta nocte luna surgens ostenderet acies falleretque ; sed Flavianis æquior a tergo ; hinc majores equorum virorumque umbræ, et falso ut in corpora ictu, tela hostium citra cadebant. Vitelliani, ad- verso lumine collucentes, velut ex occulto jaculantibus in- cauti offerebantur. » « La fortune n'inclinait d'aucun côté, mais la nuit étant fort avancée, la lune se montra tout à coup et fut pour les deux armées une cause de trouble. Les soldats Flaviens l'avaient par derrière et elle allongeait leur ombre et celle des chevaux. Les traits lancés contre eux portaient à faux, et leur faisaient peu de mal, tandis que les Vitelliens, au con- traire, ayant la lune par devant, se trouvaient en pleine lumière et se trouvaient livrés sans défense à ceux qui les visaient dans l’obscurité. » Macte, Eisroire, \v.-TIT)\chap23 102 ÉCLIPSES DE LUNE Bien que Tacite ne mentionne pas ici l’éclipse de lune, comme la date du combat doit être pour cet historien, nous allons le voir, aussi près que possible du 29 octobre, il de- vient difficile de mettre le sac de Crémone l’an 69 de notre ère, car la lune fut cette année en conjonction avec le soleil, le 2 novembre à midi, de sorte que le dernier quartier de la lune fut vers minuit, à la fin du 25 octobre ; si le fait signalé par Tacite était exact, il faudrait mettre la défaite des Vespasiens vers cette date, et même plus tôt, car plus tard la lune se montrant sous la forme d’un simple croissant, son peu de clarté rend impossible un fait qui ne peut s'expliquer que si la lune était entre la pleine lune et le dernier quartier. Mais les combats de Vérone ont duré deux jours et deux nuits, et la trahison de Cécina a précédé d’au moins un jour cette ba- taille où les Vitelliens combattirent sans général. D’autre part, puisque ia destitution de Cécina est du 31 octobre, Vitellius aurait donc mis six ou sept jours pour prendre la dé- cision un peu ridicule que Tacite nous fait connaître et qui n’a pu être prise que sous le coup de l’irritation causée par la défection du consul. Sicettetrahison avait été connue à Rome avant le 31 octobre, le retard de Vitellius pour destituer le consul n'aurait eu aucune raison d’être, attendu que ses pou- voirs expiraient le jour même du 31 octobre. c) « Fesso per diem noctemque exercitu, etc. » « Les troupes étaient fatiguées par un jour et une nuit de combat. » Tacite, même livre, chap. 26. Le même historien raconte la trahison de Cécina au chap. 13, et il ajoute au chap. 37 les détails relatifs à la nomination du nouveau consul substitué à Cécina pour un seul jour. DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 103 d) « Pridie calendas novembris Rosius Regulus iniit eju- ravitque. » « Rosius entra en charge la veille des calendes de novembre, et abdiqua le même jour. » Il nous semble, en résumé, que léclipse de la pleine lune du 29 octobre coïncida réellement avec le sac de Vérone, ce qui lui donne une réelle importance chronologique, quoique cette éclipse et les faits mentionnés par Cassius et Tacite se soient passés très peu avant le lever du soleil. e) Suivant Pingré, en effet, l’éclipse totale de lune du 29 octobre de l’an 69 a dû commencer à quatre heures et demie du matin, heure de Paris, c’est-à-dire dans le voisinage du lever du soleil. V. — Nous terminerons cette seconde partie de l’appendice (B) par l'examen de deux éclipses de lune dont la date exacte aurait une certaine importance pour la chronologie romaine : la première est indiquée par Polybe, liv. V de son H1s- toire, dans le voisinage de la troisième année de la 140° olym- piade, croyons-nous. Comme ce célèbre écrivain fait con- naître beaucoup de faits de l’histoire romaine, si la date de cette éclipse était fixée, on pourrait en déduire celle d’un certain nombre de consulats romains. Voici le passage en question : a) « Karà de tv abri Oepelav. … Chap7err 0) [redov] vevouéne 2Lhelbswz seMévne, Téa! ÔuTyenüc oéÉnovrec oi 09 REJLO {= QHEVTS LAREYEWS JEAN ES RAAG: 0 TYEP $ =; (es 104 ÉCLIPSES DE LUNE , \ , PO r Dre pe x ARE A 1 \ Lañdro tas àv vos mopelors xanomalelus. .…., TÔTE ompetwmadinsvor To YEyovos oùx dv Épaoay Et mpocAMeïY els TO TpéTEr..… Chip 780)12: + ? 1 Th ERPIVŸS DpAG ÉVIOTALÉVNS.... D) Polybe, Hrsrliv-Vchap70te « Pendant le même été. …. Arrivés dans cette plaine, les Gaulois invoquèrent le prétexte d’une éclipse de lune pour refuser de continuer la campagne et faire cesser les fatigues de lexpédition. Ils pré- tendirent que ce prodige leur défendait d’aller plus loin... Au commencement du printemps suivant... [Polybe entre- prend ici le récit d’autres événements]... » Cette éclipse de lune a incontestablement eu lieu, suivant Polybe, en Asie-Mineure, à peu près vers une longitude orien- tale de 25° par rapport au méridien de Paris. On trouve dans Pingré trois éclipses delune les seules qui peuvent se rapporter à l’événement mentionné par Polybe. Ce sont celles du 20 mars 219 av. J.-C., du 9 mars et du 1° septembre 218. Mais ces deux dernières sont invraisemblables suivant les calculs de Pingré ; celle du 9 mars 218 aurait dû être terminée à sept heures et demie du soir, et la lune se serait levée entièrement éclipsée ; le commencement de cette éclipse aurait eu lieu à trois heures et demie du soir, et le milieu à cinq heures et demie. Les effets d’une telle éclipse ne sont point comparables à ceux qui se produisent lorsque la lune étant fort élevée au- dessus de l'horizon, on la voit pâlir peu à peu et disparaître presque entièrement ; etc'est de cette manière que les histo- riens décrivent le petit nombre d’éclipses de lune dont ils ont DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 105 consacré le souvenir dans leurs récits. Il en est peut-être aussi de même de l’éclipse de lune du 1° septembre 218 av. J..C., dont le commencement aurait eu lieu en Asie-Mineure à cinq heures du soir, le milieu à sept heures et la fin à neuf heures du soir. La lune se serait encore levée éclipsée, et le phéno- mène se présente encore avec des caractères qui en altéreraient un peu la portée historique. Il ne reste donc plus que léclipse considérable du 20 mars 2109, qui a commencé à minuit et demi et s’est terminée à quatre heures et demie du matin, avec une disparition totale vers deux heures et demie du ma- tin, et une grandeur de treize doigts. Si l’on admet que c’est bien là l’éclipse de Polybe, et qu’elle a eu lieu la troisième année de la 140° olympiade, il faudrait mettre le commencement de l’olympiade de cet historien vers l’été ou les beaux jours de l’an 221 av. J.-C., et Polybe aurait pu ainsi placer l’éclipse de lune de l’an 219 à la fin de la se- conde année, ou, ce qui revient au même, au commencement de la troisième année. Or c’est à la troisième et à la quatrième année que Polybe met respectivement les batailles de Trasi- mène et de Cannes. Nous retrouverions ainsi les deux années d'erreur que nous soupconnons dans la chronologie de cette époque pour les dates de ces événements considérables de l’histoire romaine. Nous savons très bien que notre opinion serait sans valeur, si l’on pouvait prouver que l’olympiade commençait pour Polybe avec les jeux olympiques de l'été de 220 av. J.-C. Mais ce point de départ de la chronologie actuelle est loin d'être établi d’une manière évidente et incontestable. L’é- clipse de Phlégcon de l’an 31 de notre ère n'aurait pas dü être, dans ce cas, placée la quatrième année de la 202° olympiade, puisque cette quatrième année aurait dû nécessairement com- mencer aux jours d’été de l’an 32 de notre ère, et finir l'été de l’an 33. Elle n'aurait donc pas pu comprendre l’éclipse du _. 109 ÉCLIPSES DE LUNE 10 mai de l’an 31, et Phlégon ne mériterait pas l’épithète que lui donnent Eusèbe et Jérôme de « Olympiadarum egregius supputator », excellent supputateur d’olympiades. Il y a au moins quelque doute à concevoir au milieu de ces contradictions; et il me semble que la science ne pourrait que gagner à n’affirmer que ce qui peut réellement être mis en dehors de toute contestation sérieuse. Il me reste à donner maintenant ici les indications astrono- miques de Pingré au sujet de léclipse de lune de Polybe. b) Éclipse de lune du 20 mars 210 av. J.-C., dont la gran- deur est de treize doigts, c’est-à-dire dont la disparition a une certaine demeure dans l'ombre complète ; le milieu de l’éclipse a eu lieu à une heure et demie du matin, heure de Paris. c) Éclipse totale de lune du 9 mars 218 av. J.-C. dont le milieu a eu lieu à quatre heures du soir, heure de Paris. d) Éclipse totale de lune du 1° septembre 218, dont le milieu a eu lieu à cinq heures et demie du soir, heure de Paris. VI. — L’'historien Josèphe a mentionné dans son histoire des Antiquités Judaïques la dernière éclipse de lune, dont nous allons maintenant parler. Elle a eu lieu quelques jours avant la mort d'Hérode, et Josèphe s'exprime ainsi: S 2 a) « nai à cehvn dE 7 aÙTh vuuTI ESÉAITET. D « Cette nuit même (celle qui précèda de peu la mort d'Hé- rode) il y eut wne éclipse de lune. » Ant.Jud-hiv XVIT chap-6,#4: DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. 107 Cette éclipse est surtout curieuse en ce qu’elle confirme pleinement la chronologie suivie par cet historien dans Îles sept derniers livres de son histoire, qui embrassent cent trente-quatre années, depuis l’an 71 av. J.-C jusqu’à l’an 64 de notre ère, douzième année du règne de Néron (à partir du 13 octobre 53), où Josèphe termine son ouvrage. Le livre XIX commence, la troisième année de la r77° olym- piade, avec le principat d'Hyrcan, sous les consuls romains Quintus Hortensius et Quintus Metellus, surnommé le Cré- tique. Hérode a été déclaré roi des Juifs, par décret du Sénat (chap. 14, 4), sous les consuls Cn. Domitius Calvinus et Caïus Asinius Pollio, la 184° olympiade, l’an 41 av. J.-C. Il a régné trente-sept ans et est mort au commencement de l’an 4 av. J.-C., trente-quatre ans après la mort d’Antigone AMIE chap. 2/2) lan 3er av l-C;où Jérusalemrfut prise par Sosie et Hérode, vingt-sept ans, jour pour jour, après la fin du siège de Jérusalem par Pompée, sous le con- sulat de Cicéron et d'Antoine, l’an 65 av. J.-C. (liv. XIV, chap. 4, 3). Tous ces synchronismes et plusieurs autres mentionnés dans l’histoire de Josèphe, fixent, selon nous, indubitable- ment pour la date assignée par cet auteur à la mort d'Hérode, l’an 4 av. J.-C., où les tables de Pingré fournissent la mention suivante : b) 13 mars an 4 av. J.-C., éclipse de lune de quatre doigts un quart; milieu de l’éclipse, deux heures et un quart du matin, heure de Syrie, par 37° 1/2 de longitude orientale, heure de Paris 1 h. du matin. Si, par un anachronisme qui n’aurait rien d’invraisemblable Josèphe s'était trompé d’un an sur la date de cette éclipse, il se pourrait qu’elle eût eu lieu un an avant la mort d'Hérode. Elle aurait été, dans ce cas, celle du 108 ÉCLIPSES DE LUNE DE LA CHRONOLOGIE ROMAINE. c) 23 mars de l'an 5 av. J.-C., où il y a eu une éclipse to- tale de lune qui a commencé à 6 heures et fini à ro heures du soir, heure de Syrie. L'heure du milieu de éclipse était, pour le méridien de Paris, 5 h. 3/4 du soir. Les renseignements chronologiques fournis par Josèphe, Ôtent toute vraisemblance à une autre date que celles des deux éclipses précédentes. TROISIÈME PARTIE [C] Où sont réunies les citations relatives aux synchronismes signalés dans ce mémoire. ÏJ. — a) « Etbeiç oùv Eenreubplais, 8 ouvruyyaver mept vhv ravoéAnvov pakora Toù Merayermviüvos. » « Aux ides de septembre, précisément à la pleine lune du mois athénien métageitniôn. » Plut., Vie de Pnblicola, chap. 14, 6. Quoique le mois Métageitniôn fût le second mois lunaire à Athènes, le solstice d’été se trouvait souvent dans le dou- zième mois Scirrophoriôn. Car Denys., livre [°, chap. 14, $ a, des Ant. rom., indique, par exemple, la prise de Troie, le huitième jour avant la fin du onzième mois Thargéliôn, 17 jours avant le solstice d'été. A Aw Tehevtüvros Mn ToÙ Dépous, Éntanaldenx Tpôtepoy S> =" = À » = — = O < TE (= < » EX Q- 10) S ee ? [4 _ ’ o éoaus Ths Depivis Toontis, 0YO6n pOvovros pnvès Oapynaüvos, ds Albnvator « Ilion fut prise à la fin de l’été, dix-sept jours avant le solstice, le huitième jour avant la fin du mois thargéliôn, suivant la manière de compter le temps chez les Athéniens. » Denys, Antig. rom., Liv. I, chap. 63. Cette date, déterminée sans doute après coup par Ératos- thène et les chronologistes d'Alexandrie correspond à l’année julienne 1184 av. J.-C. ; elle est devenue pour les Alexan- drins une ère importante, adoptée par certains chronologistes que Diodore de Sicile a suivis assez fidèlement. 110 SYNCHRONISMES RELATIFS Le synchronisme de Plutarque me paraît très digne d’atten- tion, en ce qu’il assigne, à très peu près, les ides de septembre au commencement de l’automne. Peut-être était-il gravé sur une table d’airain dans le temple de Jupiter au Capitole, de même que d’autres documents anciens mentionnés par Po- lybe, tels que le premier traité d’alliance entre les Romains et les Carthaginois. C) « Toërwvy dn rouobtuy ÜrapyovTwv al Tnpouévuy Tüv cuyOmoy Et _ 3 r A A 7 4 , — _ » , vüv év yalnopact mapa Tv Al rèv Kametwkiov Ev 1 1üv ayoparéuwy Tate... D « Ces conventions (sous le premier consulat) se sont con- servées jusqu’aujourd’hui, et sont gravées sur des tables d’ai- rain dans le temple de Jupiter capitolin, aux archives des édiles.-:» Polybe, ist, Liv chap 2 0ue Rappelons encore ici le passage de Tite-Live reproduit plus loin, note (55), sur la cérémonie des ides de septembre qui semble avoir été imaginée en l’honneur de Minerve pour assurer l'exactitude de la chronologie des fastes pendant les premières années de la république romaine. d) Remarquons, en outre, en terminant cette note (C, 1) que les premiers consuls doivent être restés en charge plus d’un an, car les blés des champs de Tarquin n'étaient pas mois- sonnés au commencement de ce consulat (Tite-Live, liv. IT, chap. 5; Plutarque, Publicola, VIII, 1), et la consécration du temple aux ides de septembre est de l’année suivante. Pour Plutarque, qui met la nomination des consuls aux ca- lendes de janvier (Quest. Rom. XIX), le premier consulat aurait dû avoir une durée de plus de vingt mois pour com- prendre tous les faits qu’il énumère. AU CALENDRIER ROMAIN. — 4) & oûror Thv Onpapyurnv Éouoclav mpôtor rapélaboy ot mére ID Ame NI A 0 mare TS AID , HER eve € Gvèpes ‘huépa Tetdprn Tpù Teiov (S1C) eldüv Acxepépiuv, Gorep nat péyo - dents ’ roù al us ypévou ylvstar..… « Les cinq magistrats élus prirent pour la première fois possession du tribunat, le quatrième jour avant les ides de décembre, coutume qu’on observe encore de notre temps, » Denys, Antig.. liv. VI, chap. 80. b) « où mo mpérepov diahdayeoa [h Gidoruouc] ris yeruepivis roo- TjGee.s D « Cette dissension entre les plébéiens et les patriciens dura jusqu’un peu avant le solstice d'hiver. » Denys, liv. VII, chap. r. c) « Tribunatum.….. ante diem quartum idus decembres. » « Le tribunat, au quatrième jour avant les ides de décem- bre. » Tite-Live, liv. XXXIX, chap. 52. IT. — a) « Calendis sextilibus, ut tunc principium anni agebatur, consulatum ineunt. » « Ils prirent possession du consulat, aux calendes sextiles, où l’année commençait alors. » TFite-Live, liv. III, chap. 6. Il s’agit évidemment ici du commencement de l’année politique et non de l’année civile. 112 SYNCHRONISMES RELATIFS \ _ Jets ‘ Y \ +) D) « rù D Es rer, mept tas Oepuvas makora tporac, ceEuAlou pives mapahaubavouct rhy dratelav dvdpes..… «Ces magistrats prirent possession du consulat, au solstice d'été, où l’année commençait alors. » Denys, Liv. IX, chap. 25. IV. — a) « Quinctius sexto decimo die dictatura in sex menses accepta se abdicavit. » «Quinctius se démit, au seizième jour, de la dictature qui lui avait été conférée pour six mois. » Mire-Liver iv MT chap /20)7 b) (Quin)CTIVS L:F:L:N CINCINNATVS AN‘CCXCV DE AEQVEIS IDIBVS SEPTEMBR « Quinctius L f L n Cincinnatus a triomphé sur les Eques, l’année 295, le jour des ides de septembre. » Marb. capit., Fast. Triomph. c) « In agris erant tum senatores, id est, senes, siquidem L. Quinctio Cincinnato in agro aranti nuntiatum est, eum dictatorem esse factum. » « Les sénateurs, c’est-à-dire les v1e1/lards (senes), habitaient alors les champs, et l’on annonça à Quinctius Cincinnatus, pendant qu’il labourait, qu’il était nommé dicfateur. » Cicéron, Vierllesse, chap. LVI. V. — a « Anno CCCL fere post Rom. Cond., nonis juniis, AU CALENDRIER ROMAIN. 1 Le « Soli luna obstitit et nox. » « L'année 350 de Rome environ, vers les nones de juin, la lune se mit devant le soleil et la nuit arriva. » Cicéron, Républ., liv. I. chap. 16. b) « Ædes Monetæ dedicatur.. Prodigium extemplo dedi- cationem secutum.….. et nox interdiu visa... » « Le temple de Moneta fut consacré... Après la dédicace, un prodige survenant tout à coup... la nuit se fit en plein jour. » Fite-Live. Lv./VEE) chap. 28, 61et 7. c) « Ædes Junoni Monetæ kal juniis dedicata est. » « C’est aux calendes de juin que se fit la dédicace du tem- ple de Junon Moneta. » Macrobe, Saturn., liv. 1, chap. 12. Y VI. — a) Eyéero 9 à poyn, mept tporxe Bepivas, mept 5d mavoghevoy. » « Ce combat (de l’Allia) eut lieu au solstice d’été vers la pleine lune. » Plutarque, Camille, chap. XIX. b) « Fasti Amiternini et Antiates. » dies Alliensis XV kal. sext. dies Alliæ et Fab. « Fastes d'Amiterne et d’Antiate. TT RO (jour de l’Allia. ne ne | jour de l’Allia et des Fabius. » c) « Fuerunt qui adnotarent quarto decimo kalend. sext. Académie de Lyon, classe des Sciences. & [14 SYNCHRONISMES RELATIFS principium incendii hujus ortum, quo et Senones captam ur- bem inflammaverant. » « Le commencement de cet incendie eut lieu le 14 des ca- lendes sextiles, le même jour que les Gaulois incendièrent autrefois la ville de Rome. » acites Awr NU « d) Quinto decimo kal. Aug. antiquitus infausto die Cre- merensi Alliensique cladibus. » « Le 15° des calendes d’août, jour néfaste à cause des désas- tres de Cremère et de l’Allia. » « Cette incertitude de date entre le 14 et le 15 me semble- rait dénoter, contrairement à l’opinion reçue, que le mois quintile n'avait pas anciennement la durée constante de 31 jours qu'il a eue depuis. ladite. 151.090 RE Fe ee NS nee 22 WT... MAVAs ÉTTA Tous mavras Uno Toic Papédpoc HO VII — a) «à yEvouEVN * TapsADGVTES Yao € TiAlwy eldüy mept tas peépouaolas et « Rome resta donc sept mois entiers dans les mains des Barbares. Ils s'étaient emparés de Rome un peu après les ides quintiles, et ils s’en éloignèrent aux ides de février. » Plut.; Camille, chap. 30: b « IDUS FEBR. parentatio tumulorum incipit quo die Roma liberata est de obsidione Gallorum. » « Ines de février. — Visite solennelle aux tombeaux. En ce jour Rome fut délivrée du siège des Gaulois. » Calend. de Silvius Polémus. AU CALENDRIER ROMAIN. 175 VIII. — à « Nives jam omnia oppleverant. » « La neige couvrait tout le pays. » Tite-Live, liv. X, chap. 46. bic 2 L'F'SpD°N CVRSOR: AN:‘CDLX LITEVS NV IDIPVS/NEEBR » « Cursor triompha, l'année 460, sur les Samnites, aux ides de février. » Marb. capit., triomph. IX. — . C'DVILIVS M'F-M:N: COS‘PRIMVS:AN-CDXCIII NAVALEM : DE :SICVL : ET : CLASSE: POENICA : EGIT K:INTERKALAR. « Duilius triompha, l’année 403, pour une victoire navale remportée sur les Siciliens et la flotte carthaginoise, aux ca- lendes intercalaires. » Marb. capit. triomph. X. — a) Pugnatum est VI idus Martias. » « On combattit le 6 des ides de mars. » Eutrope, liv. II, chap. 27. D) apyouéms tis Ospelas..… » « Le printemps venait de commencer. » Polybe, liv. [, chap. 50, 8 et 0. 110 SYNCHRONISMES RELATIFS XI. — a) « V. Velleius Paterculus liv. I, chap. 14, Tite- Live, Annal., liv. Il, chap. 49, Varron, lang. lat., etc. b) « Tria namque tempora fructibus metuebant [prisci Ro- mani], propter quod instituerunt ferias, diesque festos, Rubi- galia, Floralia, Vinalia. Rubigalia Numa constituit anno regni sui XI, quæ nunc aguntur a. d. VII kal. Maïi... Jidem Floralia IV kal. ejusdem instituerunt urbis anno DXVI.. Vinalia priora quæ ante hos dies sunt IX kal. Maï. de gus- tandis vinisinstituta, nihil ad fructus attinent, » « Les anciens Romains redoutaient pour les récoltes trois moments critiques, et c'est pour cela qu'ils ont institué les fêtes des Rubigales, des Florales et des Vinales. Les Rubiga- les ont été établies en premier lieu par Numa, la onzième an- née de son règne; elles sont célébrées maintenant le 7 des calendes de mai. Les Florales ont été ensuite instituées le 4 des calendes du même mois, l’an 516 de la fondation de Rome. Les premières Vinales, qui précèdent actuellement ces deux fêtes, le onze des calendes de mai, n’ont plus au- jourd’hui de rapport avec les récoltes ; elles servent à la dé- gustation des vins... » PlinenEs Na iv XVI Chap :20: XII. — a) C: FLAMINIVS:C:F'L:N COS‘ANNO : DXXX DE‘GALLEIS-‘VI-IDVS-MART- « Flaminius triompha sur les Gaulois, l’an 530, le 6 des ides de mars.» AU CALENDRIER ROMAIN. ei 7, B) « ris ous émryevonéms. > « Le printemps commençait.» Polybe; Hrs?., iv. IT chap. 54,3: XIII. — Jam ver appetebat.. « Per idem tempus... Consul Romæ idibus martiis magis- tratum init. » « Le printemps commençait... Les consuls prirent alors (aux ides de mars) possession de leur magistrature. » Tite-Live, liv. XXII, chap. 1. XIV. — a) Tempora si veteris quæris temeraria damni, Quartus ab extremo mense bis ille dies. « L'époque de ce revers, dû à la témérité, a été le huitième jour avant la fin du mois de juin. » Ovide, Fastes, Liv. VI, vers 765. pb Polybe.rsr., iv. WV, Chap: r07.,5/'et.6. Voir la note (E, 72). XV. — a) « Q. Claudius Annalium quinto [libro] cladem illam pugnæ Cannensis vastissimam factam dicit ante diem quartum nonas Sextilis. » « Q. Claudius dit, au cinquième livre de ses Annales, que cette fameuse bataille de Cannes s’est livrée le quatrième jour avant les nones sextiles (août). » Aulu-Gelle, Nuits att., liv. V, chap. 17. Voir aussi Macrobe, Saturn., liv. I, chap. 16. 118 SYNCHRONISMES RELATIFS b) « Sol ibi acerrimus. » « Le soleil était extrêmement chaud. » Florus 4ise, ivMiL Chap 6: XVI. — a) » Ver sacrum videri pecus, quod natum esset inter calendas martias et pridie calendas maïas. » « Il fallait considérer comme appartenant au printemps sacré tout le bétail né entre les calendes de mars et la veille de’celles de mat. » Tite-Live, liv. XXXIV, chap. 44. b}\ Voiralite-Live iv XX KIT Mchap: 44 iv OC chap. a et 10 ; Plutarque, Vie de Fabius, chap. 6, et le gram- mairien Festus au mot « Ver sacrum ». XVII riumphavit IL. Scipiol mense intercalario pridie calendas martias. » « L. Scipion triompha la veille des calendes de mars, dans le mois sntercalaire. » Tite-Live, liv. XXXVII, chap. 50. XVIII. — a « Ver procellosum co anno fuit. Pridie Pa- rilia, medio ferme die, atrox cum vento tempestas coorta, etc. » « Le printemps fut orageux cette année. La veille des Pa- rilies, une tempête effroyable s’éleva au milieu du jour, qUinss.e 00 Taite-Live; iv. XL"chap.se: AU CALENDRIER ROMAIN. 119 Voir aussi un autre passage du même auteur, même livre, chap. 45, « pour un hiver tardif, à la suite duquel les féries latines furent troublées par le mauvais temps dans le voisi- nage des ides de mars. » b) Voir ce que nous avons dit au sujet des éclipses de cette époque (A, 7), dont l’une est citée (E, 65) et l’autre est indi- quée par Tite-Live dans les termes suivants : c) « Priusquam in provincias noyi magistratus proficisce- rentur.. quod luce inter horam tertiam ferme et quartam te- nebræ obortæ fuerant [M. Valerio Messala et C. Livio salina- tore coss.] » « Avant le départ des consuls (Val. Messala et Livius Sali- nator) pour leurs provinces, des fénèbres eurent lieu entre la troisième et la quatrième heure du jour. » Tite-Live, Liv. XXX VIII, chap. 36. Il ne s’agit peut-être pas ici d’une éclipse de soleil, mais d’un simple obscurcissement dû à des causes météorol)- giques. XIX. — a) « Tempus anni post circumactum solstitium eTAat. » « On était alors après le solstice d'été. » Tite-Live, liv. XLIV, chap. 36. D) « Oépous yap nv pivovros. » « On était alors à la fin de l’été. » Plut., Paul-Émile, chap. 16. 120 SYNCHRONISMES RELATIFS XX. — a) « Tertio die post terminalia Kalendae intercala- riae fuere. » « Les calendes intercalaires eurent lieu le troisième jour après les T'erminales. » Ann. 58r de Tite-Live, Liv. XLITT, chap. rr. b) « Intercalatum eo anno; postridie terminalia Kalendae intercalariae fuerunt. » « Les calendes intercalaires suivirent de deux jours les Terminales. » Ann. 585 de Tite-Live, liv. XLV, chap. 44. or TOO TOY UEPUY TS Voumnvlac XXI. — « perx voomas Oépou ze LA] Zebrou unvés. « Après le solstice d’été, trois jours avant la nouvelle lune du mois sextile. » Plut., Marius, chap. 26, 6. ss , , ! € !s 2 s XXII. — a) « Ekety dE vas ‘Aves adrôs [o EUAAXS] géo ëv voie drouvhuact, Maprlais ahdvôac, Gris fuéox ouurinre péliora 79 vouunvla SES _ 0ù Avbesrmpüvos unvès. » « Sylla dit dans ses Mémoires qu’il s’est emparé d'Athènes le jour des calendes de mars, à la nouvelle lune du mois anthestérion. » Plut., Sylla, chap. 14, 0. AU CALENDRIER ROMAIN. TON b) « Eïbois Maotius, ’Avecrnerdves plate uéaov. » « Aux ides de mars, c’est-à-dire précisément à la pleine lune du mois anthestérion. » Appian, Guerr. civ. Liv. IT, 149. Pour Appien, de même que pour Plutarque, le mois Anthestérion des Athéniens est identique au mois de mars. XXIII. — Voir les notes (E, 63 et 64) et (B, 2). XXIV. — a) « de quibus insulis nonnulli scripserunt, dies continuos XXX sub bruma esse noctem. Nos nihil de eo percunctationibus reperiebamus, nisi certis ex aqua mensuris breviores esse, quam in continente, noctes videbamus. » « Quelques auteurs disent qu’il y a (au nord de ces îles) une nuit de trente jours au solstice d'hiver. Nos recherches ne nous ont rien appris sur ce point, mais par des mesures faites à l’aide d’horloges d’eau (clepsydres), nous nous sommes assuré que les nuits sont réellement plus courtes (au solstice d'été) que sur le continent. » J. César, Guerre des Gaules, liv. V, chap. 13. b) « Quartam epistolam a. d. IV idus sext. ex Britannia dederas. » « Ta quatrième lettre était datée de Bretagne, le 4 des ides sextiles. » Cicéron, Lettre à Quintus, Liv. TITI, 1. 122 SYNCHRONISMES RELATIFS Ex Quinti fratris litteris suspicor jam eum cesse in Bri- tannia. « Je présume, d’après les lettres de mon frère, qu’il doit être actuellement dans la Grande-Bretagne. » Cicéron, Lettre a Arrieus, \iv.MV, 14; (éCriteren juiller. c) « Id anni tempore gravissimo et caloribus maximis. » « À cette époque de l’année où les chaleurs sont vraiment insupportables. » Cicéron, Lettre à Quintus, Liv. IL, 15. Dans la même lettre Cicéron annonce à son frère qu’il a recu ses premières lettres écrites de la Grande-Bretagne, dont la quatrième est datée du 12 juillet, comme on Île voit par la citation précédente (b). Quintus a donc dû écrire ses premières lettres vers la fin de juin, et les grandes chaleurs dont Cicéron Marcus Tullius se plaint sont celles de la fin de juillet. d) « O jucundas mihi tuas de Britannia litteras ! timebam Oceanum, timebam litus insulae. » « Que tes lettres de Bretagne m'ont été agréables ! Je crai- gnais tant pour toi l'océan et les côtes de cette ile! » (Même lettre). Cette exclamation et cette réflexion ne peuvent s'appliquer qu’à la première lettre reçue par Cicéron, vingt jours après le départ du courrier. Tel était le temps que mettaient alors les courriers romains pour venir de la Grande-Bretagne à Rome. [82] AU CALENDRIER ROMAIN. 12 e) « Tabellarii a vobis venerunt a. d. XI Kalend septemb., vicesimo die. » « Les courriers que vous nous avez envoyés sont arrivés ici le 11 avant les calendes de septembre, en vingt jours. » Cicéron, Lettre à Quintus, iv. IT, 1. Cette lettre, reçue le 20 sextile, a dû partir de la Grande- Bretagne aux calendes sextiles, et est de beaucoup posté- rieure aux premières. Les chaleurs du mois précédent ont diminué beaucoup vers le commencement du mois de septembre où sont écrites les premières lignes de la même lettre : f) « Ego ex magnis caloribus (non enim meminimus ma- jores) in Arpinati summa cum amcænitate fluminis me refeci ludorum [Romanorum] diebus. « Je ne me souviens pas d’avoir été incommodé par d’aussi fortes chaleurs. J’ai cherché ici un repos salutaire dans ma retraite d’Arpinum, auprès d’un frais ruisseau, pendant Îa célébration actuelle des jeux romains (commencement de septembre). » g) « Ab Quinto fratre et a Caesare accepi litteras, confecta Britannia, obsidibus acceptis, nulla præda, imperata tamen pecunia, datas alittoribus Britanniae proximo a.d. VI Kalend, Octob. Exercitum Britannia reportabant. » « J'ai recu des lettres de mon frère Quintus et de César. L'expédition était terminée, on avait obtenu des otages, mais point de butin : on avait cependant imposé des contributions. Ces lettres étaient écrites dans le voisinage du 6 des calendes SYNCHRONISMES RELATIFS 194 d'octobre, jour où l’on embarquait l’armée qu’on ramenait de la Grande-Bretagne. » Cicéron, Lettre à Atticus, liv. IV. lettre 16. h) « Quod æquinoctium suberat. » ubeyourdel'équinoxeétaitipres...:.0 César, Guerre des Gaules, liv. V, 23. On peut rapprocher cette expression de celle-ci employée dans les mêmes circonstances : « propinqua die æquinoctii », « Péquinoxe approchait. » Ibid. Liv. IV, chap. 36. « Les premiers exploits de César ont eu lieu la première année de la cent quatre-vingtième olympiade. » Diodore, Fist, iv. 1014; XXV.— 4) « mense intercalario, consul creatus est. » « Pompée fut créé consul pendant le mois sntercalaire. » ÂAsc. Pedianus, Commentaire sur le discours pour Milon. Asconius Pedianus, historien et grammairien, mourut, suivant Eusèbe (Jérôme), à l’âge de 85 ans, la septième année du principat de Vespasien, c’est-à-dire vers l’an 75 de notre ère. Son témoignage a donc ici une grande valeur. Au sujet du désarroi dans lequel se trouvaient alors parfois dE ASS les consulats politiques, citons ce passage d’Appien qui se AU CALENDRIER ROMAIN. 125 rapporte précisément au consulat qui a précédé le troisième consulat de Pompée : Y (4 \ 1 "3 ? \ D) & dore mort nat pivas OxTo Th T O= s ET, < 8 < S TO nd GG << ss [UE >= A 1 a | re Q a O2 to , pr EN Len asuvTaSlas YEVÉGOA. D « Il y eut un tel désordre que la ville demeura huit mois sans magistrats. » Appian, Guerr. civ., Liv. IT, chap. 10. XXVI.— a) « Bellissime enim quia de intercalando non obtinuerat, transfugit [Curio] ad populum et pro Cæsare loqui cœpit. » « Curion, ayant échoué dans sa demande d’intercalation, se retourna vers le peuple et commença à parler en faveur de César. » Cicéron, Lettres familières, Liv. VIII, 6. b = NS \ , ) (C TOUTO OË EYVLYVETO [22Y OGXXLS YE LA Ofxoy À CL mare feY XAUTAOY MY, 0 [LEVTOL HAT AEVO GUVÉOALYEY. D m> « On intercalait toutes les fois que cela était nécessaire, mais ce n’était pas le cas; et Curion le savait mieux que per- sonne, puisqu'il était pontife. » Dion. Æisé., y XI 42° QUATRIÈME PARTIE [D] Dans laquelle sont réunis les textes anciens qui peuvent servir à prouver la disparition d’une année solaire dans les fastes, à l'époque des dicta- tures de J. César. Nous avons parlé, à plusieurs reprises, notamment aux chapitres II et VII de ce mémoire, de la nécessité de rétablir une année solaire, indûment supprimée dans les fastes, croyons-nous, à l'époque des dictatures de César. Rappelons d’abord les principales raisons que nous avons données à l’appui de notre opinion. I. — Le désordre du calendrier romain n’aurait pu se faire sentir que dans l’année qui a suivi la bataille de Pharsale, où les saisons étaient bien à leur place, ainsi que nous l'avons démontré. Si l’on met deux ans entre Pharsale et le retour de César à Rome, les récits des historiens donnent moins d'invraisemblance aux perturbations produites par la suspen- sion trop prolongée de toute intercalation (Voir le chapitre III de ce mémoire). II. — L'ère des indictions a commencé sûrement le 1° sep- tembre de l'an 49, en l'honneur des libertés accordées par J. César à la ville d'Antioche, un an après Pharsale, et lors du séjour de J. César à Antioche. Or, cette date ne peut se concilier avec celle de la mort de César auxides de mars del’an 45 av. J.-C., que si l’on compte, avec Eusèbe et les Alexan- drins, quatre ans et sept mois depuis Pharsale jusqu'à la mort de César (Voir la page 46 de ce mémoire). ERREUR D'UNE ANNÉE DES FASTES ROMAINS. 127 III. — Eusèbe énumère sept années depuis le commence- ment des guerres civiles jusqu’à la mort de César, en allant de la troisième année de la 182"° olympiade à la première de la 184" olympiade. Les marbres capitolins semblent aussi indiquer une année de dictature sans consuls (Voir la page 45 de ce mémoire). IV. — Plutarque trouve plus de quatre ans d'intervalle entre la mort de Pompée et celle de César. D’après nous, le premier événement aurait eu lieu le 1°* octobre de lan 50, et le second le 15 mars de l’an 45 av. J.-C. Cet intervalle serait donc bien ainsi de plus de quatre années (Voir(E, 76) et la page 40). V.— L’éclipse du commencement du consulat de Cicéron de l’an 65 av. J.-C., le commencement de la guerre des Gau- les, la première année de la 180"* olympiade suivant Diodore, c'est-à-dire l’an 6o av. J.-C. [page 15 et (C, 24)], ne pourraient se concilier avec la date de la première année julienne, l'an 46 av. J.-C., qu'en ajoutant un an de plus aux fastes romains. VI. — La mort de Denys Aulète, l’an 53 av. J.-C., celle de Cléopâtre l’an 31 av. J.-C., sont deux dates concordant avec le canon égyptien suivi par l’astronome Ptolémée. Elles assignent 22 années à la durée effective du règne de Cléo- pâtre, attestée par tous les écrivains anciens (voir la page 15 de ce mémoire). ai Z Ld L4 L4 » A tous ces synchronismes déjà énumérés précédemment, 128 ERREUR D'UNE ANNÉE nous croyons devoir en joindre d’autres qui nous semblent avoir quelque importance, et confirmer notre manière de voir. VII. — Dans l’abrégé du CXXXIII" livre de Tite-Live, il est dit qu'Octave a terminé les guerres civiles dans la 22° année. « Imposito fine civilibus bellis altero et vicesimo anno. » Du commencement de l’an 51 à la mort d'Antoine, fin d'août de l’an 31,il ya plus de 20 années, mais si l’on prolonge l'intervalle jusqu'aux triomphes d’'Octave à Rome, au mois de juillet de Pan 30, sous son cinquième consulat, comme le fait Tite-Live, on est bien alors dans la 22° année des guerres civiles. On aurait obtenu seulement un peu moins de 20 ans, si l’on s'était arrêté à la bataille d’Actium du 2 septembre de l'an 32 av. J.-C. VIII. — Cicéron semble mettre 20 ans d'intervalle entre ses Catilinaires et ses Philippiques ; les premiers discours sont de la fin de son consulat, et les derniers furent prononcés au Sénat à la fin de l’année de la mort de César. Or, l'intervalle entre le mois d'octobre 65 av.1J.-C'\eticelui de novembre 45 av. J.-C., est bien de 20 ans environ. Voici les paroles de Cicéron : « Nemo his annis viginti reipublicae hostis fuerit, qui non bellum eodem tempore mihi quoque indixerit. » « La République n’a eu, pendant ces vingt dernières années, aucun ennemi qui ne m'ait aussi déclaré la guerre. » Cicéron. 2° philipp... chap. 1. 9 7) DES FASTES ROMAINS. 129 « Defendi rempublicam adolescens, non deseram senex, Contempsi Catilinae gladios, non pertimescam tuos.... Etenim si abhinc annos prope viginti hoc ipso in templo negavi posse mortem immaturam esse consulari; quanto ve- rius nunc negabo seni.» « Je n’abandonnerai pas, dans ma vieillesse, cette Répu- blique que j'ai défendue dans mon adolescence (sc), et je n’ai pas plus peur maintenant de tes poignards, Antoine, qu’au- trefois de ceux de Catilina. QU. 1.1. Pusque atdéclaré ici, dans cette enceinte 1/4 a vingt ans, que la mort n'avait rien de redoutable pour un magistrat placé à la tête de la République, à plus forte raison ne la craindrai-je point aujourd’hui dans ma vieillesse. » Idem, chap. rr8et 110. IX. — Josèphe et Aurélius Victor assignent 77 ans à l’âge d'Auguste au moment de sa mort, ce qui serait exact à un mois et quatre jours près, si Auguste est né le 23 septembre de l’an 65 av. J.-C., sous le consulat de Cicéron, et mort le 19 août de l’an 13 de notre ère. Voici les passages de ces deux historiens : a) « Annos septem et septuaginta ingressus Nolae morbo interiit [Augustus]. » « Après une maladie, Auguste mourut, à Nole, à l’âge de soixante-dix-sept ans. » Aurel. Victor, Epitome, chap. 1. b) « Ruboas Ern Entx nai ÉGdcuAnovTz, D « Ayant vécu soixante-dix-sept ans. » Josèphe, Ant. Jud., liv. XVII, chap. 2, 2. Académie de Lyon, classe des Sciences. 9 130 ERREUR D'UNE ANNÉE Dans ce dernier passage, Josèphe compte 57 ans cing mois et deux jours pour le principat d’Auguste, qu’il commence le’r5 mars 45 av. J.-C:.'et termine le 16) 40ût dedl'an r3;ten faisant sans doute le mois d'août de 50 jours au lieu de 31 jours. L'erreur du texte qui porte ££ pävas « six mois » s’expli- que très bien, comme l’a montré Jos. Scaliger, en changeant ££ six par la note numérique e’ qui signifie c2ng et non s1x. L'âge assigné ici à Auguste est supérieur d’un an à celui que donne Suétone, d’après une indication fautive, dont nous discuterons plus loin (E, 77) l'origine probable. X.— Lepoète Horace nous apprend, dans deux passages de ses œuvres, qu’il est né sous les consuls L. Aurelius Cotta et L. Manlius Torquatus. Ce fait est confirmé par son historien Suétone, qui donne pour la date exacte de sa naissance le 6 des ides de décembre, et, pour celle de sa mort, le cinq des calendes de décembre sous les consuls Censorinus et Asinius Gallus, la 20° année des Augustes d’après Censorin, l'an 9 av. J.-C. suivant nous. Le consulat de la naissance d’'Horace, qui précède de deuxtans celuirde Cicéron. test celui de lant67 Horace touchait donc à sa 50° année au moment de sa mort, et c’est en effet ce que dit expressément Suétone dans tous les anciens manuscrits : a) « Decessit.. postannum zo#7um et quinquagesimum... ». « Horace mourut dans sa cinquante-neuvième année {il aurait fallu dire, croyons-nous, qu'il était sur le point d’y entrer]. Suétone, Ve d' Horace. Il y a eu là une légère erreur de Suétone, qui n’a considéré que les deux années de la naissance et de la mort, sans re- DES FASTES ROMAINS. 10e marquer que le jour de la mort d'Horace a précédé de près le jour anniversaire de sa naissance. En allant de l’année 688 de Rome à l’an 746, Suétone a donc pu croire et dire qu'Ho- race était dans sa 59° année, car l’année 746 est la 50° en comptant pour première l’année 688. La plupart des éditeurs modernes ont cru apercevoir là une erreur grossière dans le texte de Suétone; ils ont corrigé la lecon de tous les anciens manuscrits, et mis arbitrairement à la place de nonum de Suétone, le mot sepfimum, qui n’est autorisé par aucun texte ancien. Ces changements sont évidemment très fàächeux et rendent très difficile la tâche dela critique, surtout quand aucune note ne prévient de la correction faite. Voici quelques textes empruntés aux poésies d'Horace qui se rapportent au sujet discuté ici : b) « O nata mecum consule Manlio! » « © chère liqueur, qui est née, comme moi, sous Île con- sulat de Manlius! » Éor + Odesn lave M2 re c) « Tu vina Torquato move Consule pressa meo. » « Vidons cette amphore, qui date de z#70n consul Tor- quatus. » Epod., XIIL. d) « Forte meum si quis te percontabitur ævum Me quater undenos sciat implevisse decembres Collegam Lepidum quo duxit Lollius anno. » « Si quelqu'un te demande mon âge, réponds-lui que j'avais parcouru en entier quatre fois onze fois le mois de 132 ERREUR D'UNE ANNÉE décembre, l’année où Lollius s’est adjoint Lepidus comme collègue de consulat. » Epiir iv A20; Ces derniers vers nous paraissent mériter quelque atten- tion. Horace nous apprend qu’il avait parcouru complètement, quarante-quatre fois le mois de décembre l’année du con- sulat de M. Lollius et Q. Lepidus, ou la 733° de Rome. Il était évidemment, selon nous, dans sa 45° année sous ce consulat; car il ne faut pas compter comme mois de décem- bre entier celui où Horace est né, encore moins celui qui termine l’année du consulat dont il parle. La naissance d'Horace était donc, selon lui, l’an 688 en remontant de qua- rante-cinq ans à partir de la 733° année de Rome. Mais cette chronologie, diffère d’un an de celle qui est ordinairement suivie. XI. — L’historien Josèphe compte vingt-sept années exactes entre la prise de Jérusalem, par Pompée, sous le con- sulat de Cicéron et le jour où Jérusalem tomba au pouvoir d'Hérode et de Sosie, sous le consulat de M. Agrippa et Cani- nius Gallus. Voici les paroles mêmes de l’auteur juif : a) « Kai yap Gloïons Ts méhewc mepl Tolroy piva TA This vaotelas hméoæ, xarx vhv évvdrmr val Ébècumroomhy rat ExATOTTNy "Olvuridda, Drarevévrwy l'aicu Avrwviou at Méonou TuAXou Kixépwvos..……. » « La ville de Jérusalem fut prise (au troisième mois de l’année juive) le jour de la fête du jeûne, dans la 170° olym- piade, sous les consuls Caïus Antoine et Marcus Tullius Cicéron (ann. 690 de Rome). » Josèphe, Liv: XIV;chap. 257 DES FASTES ROMAINS. 192 Fa | " 1 4 ? ‘ D) & roûro rà mec ouv££n 7 rés, Uraralovros Méoucu ’Ayoirra na Ê : , 5 F 7 NES x Kavwiou T'aXkou nt sic réumrmne xat = NN — ’ \ e eo æ € ? THIAIS, TU TOITU MVL, TH} ÉSPTA Ts VNoTElNSs, WITED EX MEPITOONŸS TC 1 = e = , € vevouévns mt [lourrniéu cuupooës, nat Vao bm’énelvou T9 ar Edhwoav épa, Lea tn elnoot Hal ÉTTA. D « Jérusalem fut prise sous les consuls Marcus Agrippa et Caninius Gallus (ann. 717 de Rome), dans la 185° olympiade, pendant le troisième mois (de l’année juive), le jour de la fête du jeûne, tout de même que sous Pompée, où Jérusalem succomba aussi le même jour. Il y a eu entre les deux faits 27 années révolues, jour pour Jour. [Cette période astrono- mique de 27 années équivaut à un sare et demi de 334 mois lunaires, ou encore à la somme de deux intervalles luni- solaires célèbres ; l’ennéadécaétéride de Méton de 235 mois et l’ancienne ocfaétéride grecque de 99 mois lunaires.] » Josephe, liv. XIV, chap. 16, 4. L'intervalle de vingt-sept ans entre l’an 690 et l’an 717 de Rome, ou entre l’an 65 et l’an 38 av. J.-C. exige l’interpolation d'une année que nous ne trouvons plus dans les fastes actuels. XII. — Censorin nous apprend, dans son Traité du jour natal, que les jeux séculaires revenaient, chez les Romains, tous les cent dix ans avec régularité (chap. XVIII), ce que confirment, du reste, les vers d’'Horace, de l’ode séculaire, cités par Censorin lui-même : a) « Certus undènos decies per annos Orbis ut cantus referatque ludos Ter die clara totiesque grata Nocte frequentes. » 134 ERREUR D'UNE ANNÉE « Qu’une nouvelle période, sûrement composée de dix fois onze années romaines, ramène encore les mêmes chants et les mêmes jeux où se presse la foule joyeuse, pendant trois jours entiers et tout autant de nuits. » Or, Censorin mentionne les divers consulats où ces jeux auraient eu lieu, suivant les commentaires des quindecemvirs, et les met aux dates suivantes : 2% jeux séculaires, l’an 408 de Rome; 3 — — 518 — 2 on — 628 — Fes Messe Lt 785 tue Il nous paraît visible que Censorin a suivi une rédaction vicieuse dans sa manière de compter les années de Rome. Il aura supprimé l’année solaire des dictatures de César dont nous parlons dans ce mémoire, et qui peut être avait déjà disparu des fastes à l’époque même où Censorin écrivait. El faudrait donc rétablir ici cette année, et tout en conser- vant les mêmes consuls des jeux séculaires et l’ordre des fastes consultés par Censorin, il y aurait lieu de changer les dates de ces jeux séculaires et de les placer ainsi : 2 jeux séculaires, l'an 407 de Rome; 298 —— — 517 — 4 — — 627 == 3° NE ÉRNTOTINIIÉS De cette manière, les jeux seraient revenus après cent dix ans, période luni-solaire en honneur chez les Romains, comme nous pouvons le conjecturer par l’ode séculaire d'Ho- race et ce passage de Varron inséré par saint Augustin, dans sa Cité de Dieu : b) « Genethliaci quidam scripserunt esse in renascendis ho- minibus quam appellant r2yevesixy Græci ; hanc scripserunt DES FASTES ROMAINS. 135 confici in annis numero quadringentis quadraginta, ut idem corpus et eadem anima quæ fuerint conjuncta in homine ali- quando, eamdem rursus redeant in conjunctionem. » « Quelques astrologues prétendent que les hommes renais- sent après une période que les Grecs appellent palingénésie. Elle est de 440 années (quatre siècles romains de 110 ans) au bout desquelles le corps et l’âme du même homme redevien- nent unis. » Citons encore l’édit d'Auguste relativement à cette période de cent dix ans : c) « At, ut decimo centesimoque anno repetantur [ludi sæculares] tam commentarii quindecemvirorum quam divi Augusti edicta testari videntur. » « Les jeux séculaires reviennent régulièrement après l’in- tervalle de cent dix années, suivant les mémoires des quindé- cemvirs et les paroles mêmes de l'édit d' Auguste. » XIII. — On lit, en tête du livre XLII de la grande histoire de Dion, ces mots que les anciennes éditions portaient en gros caractères : XPONOY IAHOOE TA' AOÏTIA ETH Nous traduirions ainsi le sommaire dont il s’agit : « Espace de temps compris dans le chapitre : le reste des trois années relatives au second consulat de César et une autre année où César fut dictateur pour la seconde fois et où les consuls furent Calenus et Vatinius. » Toutes les éditions anciennes, conformes, sans doute, aux manuscrits, portaient donc trois ans pour les deux consulats 136 ERREUR D'UNE ANNÉE de César. On a vu là une erreur évidente que l’on a fait disparaître des éditions modernes, en modifiant arbitrai- rement le texte ancien, qui, du reste, il faut l’avouer, offre une rédaction très peu claire. Malheureusement toute modification apportée à un texte présente de grands inconvénients. Il ne faudrait jamais, sous prétexte d'amélioration, altérer trop gravement Îles textes sans prévenir le lecteur. Dans notre opinion, il se pourrait que Dion Cassius eût réellement compté trois années pour la durée de deux con- sulats. Entre ces deux consulats, aurait été placée une dicta- ture d’un an, la seconde dictature de César, sans doute. Nous n’émettons ici qu'une simple conjecture, conforme, d’ailleurs, à celle que nous avons exprimée au chapitre VII de ce mémoire. XIV. — Dans les inscriptions du monument d’Ancyre, Auguste dit qu'il a procédé pour la première fois lui-même à la censure romaine, après un intervalle de quarante-deux ans, pendant lequel cette opération avait été suspendue. Nous savons par des témoignages nombreux et concordants que la censure qu'Auguste veut placer ici immédiatement avant la sienne est celle de Gellius et de Lentulus, qui se termina sous le premier consulat de Pompée, comme le démontre ce passage de Plutarque : e e JL SES Se , \ ‘ a) & ÿrarebuy 6 [leurres athyaye abrès roy nnoy ért tobs umras, tn ; 'iov nat AdyrAov. » « Pompée, alors consul, conduisit lui-même son cheval devant les censeurs Gellius et Lentulus. » Plut Arophth rom; CPompéens DES FASTES ROMAINS. 197 La fin de la censure de Gellius et Lentulus aurait donc eu lieu l’année 683, et c’est à la fin de l’an 725 que commencè- rent les opérations du nouveau cens, dont la clôture eut lieu l’année suivante sous le sixième consulat d’Auguste d’après ECS EEXTES : b) « In consulatu sexto censum populi conlega M. Agrippa egi. Lustrum post annum alterum et quadragesimum feci. » « J'ai fait le cens, sous mon sixième consulat, avec mon collègue Agrippa. Ce lustre a suivi le précédent, après l’inter- valle de 42 ans. » Mon. Ancy. ed. Mommsen. lat. II. , , ! 4 \EGE HAL ÉV ŒUTOÏS TECNPITOS TRS YEPOUGLAS “s) [0 CR) [U] a [UE > nm C) & nai Txs aroypao ërcx A0, « Il acheva le cens, et fut nommé alors prince du Sénat. » Dion, liv: ETII: chap. I. On nous excusera de nous être étendu aussi longuement sur un point que nous nous étions contenté d'indiquer dans notre mémoire. Notre discussion montre combien sont fra- giles les bases d’une chronologie fondée en dehors des faits astronomiques, sur de simples témoignages littéraires dont il devient souvent impossible de contrôler mathématique- ment l’exactitude et la valeur réelle. CINQUIÈME PARTIE [E] Comprenant les notes et éclaircissements correspondant aux numéros de renvois du mémoire intitulé : Recherches chronologiques sur les fastes de la République romaine et l’ancien calendrier de Numa Pompilius. I. — « Non semel miratus sum orbis terrarum dominam gentem, quæ generi humano leges dabat, sibi unam legem anni ordinati statuere non potuisse ; ut post hominum memo- riam, nulla gens in terris ineptiore anni forma usa sit. » Jos. Scaliger, De emendatione temporum, liv. IT, chap. De veteri anno Romanorum. Nous avons traduit un peu librement, page 2 de notre Mémoire, cette réflexion de J. Scaliger. IT. — « Hic annus, cujus index et titulus quidam est Ulpii et Pontiani consulatus, ab Olympiade prima millesimus et quartus decimus, ex diebus duntaxat æstivis... ; a Roma au- tem condita, nongentesimus nonagesimus primus, et quidem ex Pamlibus ee « Eorum vero annorum, quibus Julianis nomen est, ducen- tésimus octosensimus ltertius. vsedsex die KRal ann corum qui vocantur anni Augustorum, ducentesimus sexage- simus quintus, perinde ex Kal. Jan. » « Cette année-ci définie par le consulat d’Ulpius et de Pontanus est la 1014° année olympique, à partir des jours d’été, et la 991° depuis la fondation de Rome, à partir de la fête des Parulies. » « Elle est aussi la 283° année julienne, et la 265° des années TEXTES ANCIENS ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 139 des Augustes, et ces deux sortes d’année commencent aux calendes de janvier. » Censorin, Du jour natal, chap. 21. III. — « Nunc apud Græcos ducentesima quinquagesima quarta Olympias numeratur, ejusque annus hic secundus. » « Cette année-ci est maintenant la seconde de la 254° olym- piade grecque. » Censor., chap. 18. IV.— L'origine attribuée par Censorin à l’année olympique est celle du mois lunaire dont la pleine lune précède ou suit immédiatement le solstice d'été. Elle est à peu près comprise entre Le 8 mai et le 8 juin de l’année julienne, avec une incrti- tude d’un mois entier, à cause des divergences des anciens calendriers lunaires. V.— a) « Rursus tamen annus idem magnus [Olympias sci- licet, seu lustrum romanum] per Capitolinos agonas cœptus est diligentius servari, quorum agonum primus a Domitiano institutus fuit, duodecimo ejus et Ser. Cornelii Dolabellæ con- sulatu. Itaque hoc nunc anno qui celebratus est agon un- dequadragesimus numeratur. » « L'usage de cette grande année (l'olympiade ou le lustre romain, suivant Censorin) vient d’être remis en honneur par les jeux capitolins institués par Domitien sous son douzième consulat et celui de Corn. Dolabella. Les jeux qui ont eu lieu cette année-ci ont été les 39° depuis leur fondation. » Censor:.(CHap:1r0. 140 TEXTES ANCIENS VI.— « Quare Agon et in Elide Jovi Olympio et Romæ Capitolino, quinto quoque anno redeunte, celebratur. » « Les jeux olympiques, célébrés dans l’Élide, et les jeux capitolins, célébrés à Rome, en l'honneur de Jupiter, revien- nent chaque cinquième année. » Censor chape: Une période de quatre ans se renouvelle la cinquième an- née ; de même les périodes de deux, huit et dix-neuf ans demandent trois, neuf et vingt ans pour leur rétablissement. De là sont nées des expressions amphibologiques, très usitées chez les anciens, qui peuvent tromper, si l’on n’y prend garde. L'intervalle entre deux marchés romains ou entre deux wun- dines était réellement de huit jours et non de neuf jours. Le lustre guinquennal romain était de quatre et non de cinq ans; l’octaétéride de huit années et non de neuf, etc. La friétéride de Censorin est sûrement un intervalle de deux ans ou un biennium. Il y a là, dans le langage, une confusion qui a pro- duit souvent de très singulières méprises, dont il serait facile de citer de nombreux exemples. VII. — « Anni Juliani consurgunt ex IV Cæsaris consu- latu. » « Les années juliennes se comptent à partir du quatrième consulat de César. » Censor., chap. 20. VIII. — « C. Cæsare V et M. Antonio coss., anno juliano secundo. » ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. IAI « Le cinquième consulat de J. César et de M. Antoine coincida avec la seconde année julienne. » Censor., chap, 22; IX. — Si les jeux actiaques étaient semblables aux fameux jeux olympiques, ainsi que nous le croyons avec Jos. Scali- ger, 1l fallait qu'ils fussent célébrés à Rome la même année et le même jour que dans l’Élide. a) « Agon Actiacus merus Olympicus fuit... Celebrabatur gitur eodem anno, eademque die quo Elidensis. » « Les jeux acfiaques étaient de véritables jeux olympiques qui se célébraient la même année et le même jour que dans lElide. » Comme le dit Jos. Scaliger, au chap. « De primo agone Actiaco » du traité De emend. temp., Liv. V. Strabon, au liv. VII, chap. 7, $ 6 de sa Géographie, a net- tement qualifié d’olympiques les jeux actiaques, en s'exprimant ainsi : » RIn Que 7 4 2N« | FU 7e A UE 2 b) « Arodèemrar 06 ‘aywy OXiuroc, 7x "Aura, leoès 70% ’Auriou « On célébrait les jeux olympiques à Actium, en l'honneur d’Apollon Actiaque. » Il semble donc que Dion Cassius a commis une erreur en mentionnant, au liv. LIIT, chap. 1 de son histoire, la pre- mière célébration de ces jeux sous le sixième consulat d’Au- guste et le second d’Agrippa. Il fallait les mettre l’année sui- vante, sous le septième consulat d’Auguste et le troisième d’Agrippa. Cette rectification est exigée par l'intervalle qu’il 142 TEXTES ANCIENS faut trouver entre les premiers jeux actiaques, les premiers jeux capitolins et les jeux célébrés à Naples quelques jours avant la mort d’Auguste (V. Suétone, Vie d’Auguste, cha- pitre 98). Tous ces intervalles doivent être nécessairement des multiples de quatre années. Cette rectification faite, voici le texte même de Dion Cas- sius : C) & nat Thv mavéyupty Thv Emi Th ven mi Ar i dv 11 F Î Ti tv] 1) \ yoirrov, nai Ev at Tv Îrro- > MEN = 3 Q — (} = , Al CL LAS] xdwv rat x Tov avdoüv rov ebyevov Etolnos. ot adt , = ! c à 2 ci s ëtüv, péyet © [melius forsan loco 05, 75 vel vüy (Scal.)] éytyvero, tas Técomooiv feowobvas Ex mepitponis MÉAouoz >. « Sur la proposition d’Agrippa, César décréta des jeux en souvenir de sa victoire d’Actium. On y établit des courses de chevaux où prenaient part les jeunes gens nobles et les per- sonnes de haute condition. Ces jeux renouvelés chaque cin- quième année se sont perpétués jusqu’aujourd’hui, ils ont lieu tour à tour sous la surveillance de quatre collèges de pré- tres, etc. » Dion, live MINchap re La lecon que nous indiquons entre crochets, dans le texte, a été proposée par J. Scaliger, et, quoique nous l’ayons sui- vie dans notre traduction, elle nous paraît très hasardée. Il faut rapprocher les citations de cette note de la précé- dente (6) et de celles qui suivent (22), (23), (24). (25) et (26), qui toutes se rapportent au même sujet. X. — « Cæsar divi filius... Augustus appellatus est, se septimum et M. Vipsanio Agrippa Coss. » ch ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 143 « César, fils de Jules, fut appelé Auguste, sous son septième consulat et celui de Vipsanius Agrippa. » Censor., chap. 21. Voir plus loin la note (17). XI. — « Quippe (thoth) hoc anno fuit ante diem septimum kal. Jul., cum abhinc annos centum Imperatore Antonino Pio II et Bruttio Præsente coss. Romæ, iidem dies fuerint duodecimum kal. Augusti, quo tempore solet canicula in Ægypto facere exortum. Quare scire etiam licet anni illius magni qui. solaris et canicularis et Diei [Jovis ?] annus vo- catur, nunc agi vertentem annum centesimum. ». « Cette année-ci, le {hofh égyptien a été sûrement le sep- tième jour avant les calendes de juillet [25 juin]; mais il y a cent ans, ce mème fhoth a eu lieu le 12 avant les calendes d'août [2r juillet], époque où la canicule se leva en Égypte. Les Égyptiens commencent à ce moment la grande année dite caniculaire ou année de Jupiter laquelle comprend 1461 an- nées égyptiennes, et cette année-ci est la centième de cette période. » Censor., chap. 21. XII. — a) « Sed Ægyptii... habent nunc Augustorum annum ducentesimum sexagesimum septimum ; nam ut a nostris, ita ab Ægyptiis quidam anni in litteras relati sunt, ut quos Nabo- nazaru nominent, quod a primo imperii ejus anno consurgunt: quorum hic nongentesimus octogensimus sextus est. Item Philippi, qui ab excessu Alexandri Magni numerantur : et ad hunc usque perducti annos quingentos sexaginta duos con- summant. Sed horum initia semper a primo die ejus su- muntur, cui apud Ægyptios nomen est thoth. » 144 TEXTES ANCIENS «Les Égyptiens regardent cette année-ci comme la 267° des Augustes et non la 265° comme les Romains. Il faut observer que chez eux, comme chez nous, il y a plusieurs ères différen- tes. Ainsi les uns partent de la première année du règne de Nabonassar, et cette année-ci est pour eux la 986° année égyptienne ; d’autres remontent à la première année de Phi- lippe Aridée, ou à la mort d'Alexandre le Grand, et ils comp- tent jusqu’à ce Jour 502 années. Dans ces diverses supputa- tions, l’année égyptienne commence d’ailleurs toujours de la même manière, avec le premier jour du mois thoth. » Censor.; chap. 21. Il nous paraît visible que les deux nombres 086 et 562 donnés ici par Censorin n'ont pas été calculés par lui avec assez de soin. L’intervalle de 424 unités mis entre eux est exact, mais la différence 295 entre 562 et 267 est erronée. IL est impossible, en effet, de mettre 295 années égyptiennes entre la mort d'Alexandre et celle de Cléopâtre. Saint-Clé- ment d'Alexandrie, d’accord avec l’astronome Ptolémée, s'exprime avec exactitude sur le même sujet, au livre I des Stromates, en disant : , ? 27 _ , , e! ? 4 b) « and fs AheEavôpou reheurts, ënt thv Ayoborou vlunv, Gte Avru- L L14 Ni Là , V2 LA 1X, ETN CLANOTIA EVVEVLONTA TESTAOX »,. « Il y a eu 294 années, de la mort d'Alexandre à la victoire d'Auguste à Alexandrie, lors de la mort d'Antoine, un an après la bataille d’Actium. » Saint Clément, Séromates, liv. I. Cette erreur d’un an, commise par Censorin, a été mal- heureusement reportée dans toute la chronologie romaine, ainsi que nous essayons de le démontrer dans le cours de ce mémoire. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 145 XIII. — « Babylonii quidem a solis exortu ad exortum ejus- dem astri diem statuerunt.… .Athenienses autem ab occasu solis ad occasum ; cæ- terum Romani a media nocte ad mediam noctem diem esse existimaverunt. » « Les Babyloniens comprennent le jour entre un lever du soleil et le suivant. Les Athéniens, au contraire, entre deux couchers du soleil. Pour les Romains, le jour va de minuit à minuit, » Censor., chap. 23. Bien que Pline affirme que les Égyptiens comptaient les jours comme les Romains, c’est-à-dire de minuit à minuit, cette opinion est douteuse et Censorin n’en parle pas. Voici le passage de Pline : « Ipsum diem alii aliter observavere. Babylonii inter duos solis exortus ; Athenienses inter duo occasus... « Sacerdotes romani et qui diem diffiniere civilem, item Aegyptii et Hipparchus a media nocte in mediam. » « La manière de compter lejour varie d’une nation à l’autre. Le jour des Babyloniens est compris entre deux levers suc- cessifs du soleil, celui des Athéniens s’écoule entre deux cou- chers de cet astre.. Les pontifes Romains, de même que les Egyptiens et Hipparque, ont pris pour jour civil l'intervalle entre minuit et minuit. » Pline, Histoire naturelle, liv. II, chap. 77. Si ce que dit ici Pline d'Hipparque est vrai, il s’ensuivrait que Ptolémée n’aurait pas adopté la méthode de son illustre prédécesseur. Ptolémée compte, en effet, le jour astronomi- que de midi à midi et non de minuit à minuit. Académie de Lyon, classe des Sciences. 10 146 TEXTES ANCIENS XIV. — Disons une fois pour toutes que nous comptons les années avant l’ère chrétienne, dans ce mémoire, suivant l'usage ordinaire, en passant immédiatement de l’an 1 de notre ère à l’an 1 avant l’ère, sans mettre, entre les deux années, l’an zéro, comme il le faudrait logiquement. Cette suppression de l'an zéro entraîne une petite complication dans les calculs chronologiques lorsqu'on a besoin de consi- dérer l'intervalle compris entre deux années, dont l’une pré- cède et l’autre suit l'ère chrétienne. Il vaudrait peut-être mieux désigner l’an 30 avant J.-C., par exemple , par l’an — 20, en ayant recours à la notation des quantités négatives, mais comme cette méthode n’est guère connue que des astronomes et des mathématiciens et qu’elle n’est suivie ni par les chro- mologistes, ni par les historiens modernes, nous y renonçcons ici complètement. XV. — Remarquons cependant que plusieurs chronologis- tes modernes, entre autres deux hommes bien célèbres à des titres différents : Onuphre Panvinio et Copernic ont même retardé de deux ans l’ère égyptienne de Censorin. L'année du consulat d'Ulpius et Pontanus était pour eux l’an 239 de notre ère. Dans ce système, la mort de César devrait être placée l’an 43 av. J.-C., celle d'Auguste l’an 15 de notre ère. Cette opinion, fondée principalement sur le rapprochement de quelques textes évangéliques, ne nous paraît pas soutenable. Elle est d’ailleurs généralement abandonnée et nous ne la mentionnons ici que pour mémoire. XVI. — Voir ce que nous avons déjà dit plus haut (E, note XII). On peut rapprocher du texte de saint Clément le suivant de l’'A/mageste de Ptolémée, qui est aussi formel : ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 147 nie péyor che Abdvolorou Buothelucs £en Smkdoux ÉvYeVÉNOVTE TÉooaoa. ts Méyet Ts AvyoUotou fasshclac, Etn DIAXOGLX ÉVVEVNHOVTE TÉTON EE. « Il y a eu 424 années depuis le règne de Nabonassar jus- qu’à la mort d'Alexandre, et 204 ans de la mort d'Alexandre au commencement du règne égyptien d’Auguste (après la mort de Cléopâtre). » Ptolémée, A/mageste, liv. IIT, chap. 6. XVII. — « Cum Imperator Cæsar Augustus mense sextili et primum consulatum inierit et triumphos tres in urbem intulerit et ex Janiculo legiones deductae secutaeque sint ejus auspicia ac fidem. Sed et Aegyptus hoc mense in potestatem Populi Romani redacta est; finisque hoc mense bellis civili- bus impositus sit. Atque ob has causas hic mensis huic im- perio felicissimus sit ac fuerit, placere Senatui ut hic mensis Augustus appelletur. » « Considérant que l’empereur César Auguste a obtenu son premier consulat au mois sexfile, qu’il a remporté à Rome, le même mois, trois triomphes, que c’est aussi dans le même mois que les légions parties du mont Janicule ont été rassem- blées sous ses étendards et l’ont suivi avec fidélité ; considé- rant que c’est encore dans ce mois sexfile que l'Egypte a été réduite en province romaine et que les guerres civiles ont pris fin. Pour ces causes et parce que ce mois est et a été très heureux pour l’empire romain, il plait au Sénat que ce mois soit dorénavant appelé Auguste (août). » Décret du Sénat dont le texte a été conservé par Macrobe, Saturn., liv. I, chap. 12. D'autre part, Ptolémée met, dans l’A/mageste, le thoth 148 TEXTES ANCIENS d'Auguste au commencement de la 719° année égyptienne de Nabonassar dont l'ère est sûrement le 26 février 747 av. J.-C. dans le calendrier Julien. Le thoth égyptien de cette 719° année a suivi la mort de Cléopâtre qui, pour Ptolémée, a dû arriver après le 1°" septembre de l'an 31 et l'entrée d’Au- guste à Alexandrie, onze mois après la bataille d’'Actium. Quelques anciens calendriers romains indiquent formelle- ment les calendes d'août pour la prise de possession d’Alexan- drie par Auguste. XVIII. — « Nuntiatum nobis et pro certo jam habetur, regem Alexandrinum mortuum. » «On nous annonce, et on ftent déjà comme chose certaine que le roi d'Alexandrie (Denys Aulète) est mort. » Cicéron, Lettres familières, Liv. VIIT, 4. La lettre de Cœlius est datée du mois Sextile, mais l’ex- pression « jam habetur pro certo » semble donner à entendre que la nouvelle est peut être prématurée. Denys Aulète était, sans doute, à ce moment, très malade et on considérait déjà son état comme désespéré. La mort réelle a donc pu être posté- rieure au 4 septembre de cette année. En tous cas, cette mort a dû précéder le thoth de Cléopâtre fixé, dans le canon de Ptolémée, le 5 septembre 52 av. J.-C. A l’appui de notre conjecture, nous rappellerons que Stra- bon, au liv. XVII, chap. XI de sa Géogr., dit formellement que Denys Aulète est mort à la suite d’une maladie qui a pu être lente (reheutä vécu). XIX. — Plutarque fait naître Alexandre très peu de temps après la célébration des jeux olympiques (Vie d Alex., chap. IV) ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 149 et, d'autre part, saint Jérome cite un auteur ancien nommé Statyre, qui prétend que Diogène le Cynique mourut à Corinthe le même jour qu’Alexandre, en se rendant aux jeux olympiques. a) « Cum ad agonem Olympiacum... jam senex [Diogenes] pergeret, febri in itinere dicitur apprehensus incubuisse... » « Ce vieillard (Diogène) se rendant aux jeux olympiques, fut pris de fièvre en chemin et en mourut. » Saint Jérôme contre Jovinian, liv. IT, chap. 14. Cette coïncidence des deux morts est d’ailleurs mentionnée dans la vie de Diogène le cynique écrite par Diogène Laerte et dans d’autres écrits anciens, Plutarque et Suidas entr’autres. b) « Amphrpros DE Ev rot épwvbpors onot, 1üs abris uéoas "AXE a- dpov pèv ëv BabuAdvw, Aroyévnr 'év Kopiôw rekeuriont ». « Démétrius raconte dans son livre des Homonymies qu’Alexandre et Diogène sont morts le même jour, le premier à Babylone et le second à Corinthe. » Diog. Laert., Vie de Diog., chap. 70. Il semblerait donc, d’après cela, que la vie d'Alexandre n’a compris réellement que trente-deux années solaires. La discussion complète de ce point de chronologie nous entraînerait trop loin. Qu'il nous suffise, pour le moment, d’avoir montré que l'opinion de Ptolémée est, comme nous l'avons dit, confirmée par des témoignages très dignes de foi, lesquels autorisent à attribuer la mort d'Alexandre à l’an 324 av. J.-C., un peu avant la célébration des jeux olympiques de cette année. 150 TEXTES ANCIENS XX. — Les anciens auteurs assignaient généralement 360 jours à la durée de l’année. Or, ce nombre est, en réalité, la moyenne entre une année lunaire de douze mois de 354 jours et demi et une année solaire de 365 jours et demi, mais il n’exprime ni l’une ni l’autre de ces deux durées. Aussi, tantôt considèrent-ils l’année de 360 jours comme une année lunaire et tantôt comme une année solaire. C’est ainsi que saint Augustin, liv. XV, chap. 12 de sa Cité de Dieu, dit formellement : a) « Trecentos sexaginta dies, id est, duodecim menses lunares. » « Trois cent soixante jours, c’est-à-dire douze mois lunai- res. » Hérodote commet la même erreur dans deux passages de son histoire [liv. LI, chap. 32,4et liv: IT Chap. 4]. Ces deux auteurs anciens n’ont pas pris garde que dans les anciens calendriers grecs lunaires les mois n’avaient trente jours de durée qu'en apparence. Les Grecs diminuaient ou augmen- taient la durée de leurs mois de trente jours, d’une façon fort simple, sans changer en rien la forme populaire du mois de trente jours consacrée par l’usage. Les jours sura- bondants n'avaient pas de quantième, et quant aux jours retranchés ou exaerésimes, ils étaient dissimulés, par le saut qui consistait à passer brusquement du premier jour du mois Boédromion, par exemple, au troisième jour de ce mois (Voir Plutarque Œur. mor., ch. de l’Amuitié fraternelle). La manière de compter les jours à reculons facilitait beaucoup ces changements apportés au calendrier. On ajoutait, d’une part, certains jours dans les mois pour se rapprocher de l’année solaire, et on en retranchait d’autres, de temps en temps, 4 ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 151 pour ne pas trop s'éloigner du cours de la lune. C’est ce que Cicéron explique assez clairement dans ce passage de l’un de ses discours contre Verrès : b) « Est consuetudo Siculorum ceterorumque Græcorum, quod suos dies mensesque congruere volunt cum solis lunæ- que ratione, ut non nunquam, si quid discrepet, eximant unum aliquem diem, aut summum biduum ex mense, quos 1111 ééxgectuous dies nominant; item non nunquam uno die longiorem mensem faciunt aut biduo. » «Les Siciliens et les autres Grecs ont l’habitude,pour accor- der leurs mois et leurs jours (sic) avec la lune et le soleil, de retrancher parfois un jour ou deux du mois. Ils appellent exærésimes ces jours ainsi retranchés. De même ils allongent d’autres fois leurs mois d’un ou de deux jours, au plus. » Cicéron contre Verrès, liv. II, chap. 120. Les pontifes romains n’agissaient pas autrement que les Grecs, du temps même de Cicéron. Ils profitaient ordinaire- ment de l'intercalation pour faire tous les changements nécessaires en une seule fois, ainsi que nous l’expliquons au chap. IV de ce mémoire, et ils les faisaient toujours au mois de février, comme le dit Macrobe : c) « Omni autem intercalationi mensis Februarius deputa- tus est... Romani ultimo anni sui mensi superfluos insere- bant dies, ut refert Glaucippus, qui de sacris Athentensium scripsit... » « Le mois consacré à tous ces retranchements était celui de février. Les Romains inséraient aussi (à l’imitation des Grecs) à la fin du dernier mois de l’année quelques jours surabon- r52 TEXTES ANCIENS dants, comme le rapporte Glaucippe, dans son livre sur les Mystères Athéniens. » Saturne, Liv. Chaprns: Pour revenir à l’objet de cette note, nous croyons que cette année de 360 jours que les anciens écrivains accordent mal tantôt avec la lune et tantôt avec le soleilest la principale cause des incertitudes que présente la chronologie grecque. Les trente-deux années solaires d'Alexandre font, par exemple, près de trente-trois années lunaires ; or rien ne prouve que dans le même intervalle de temps on n’ait pas pu installer à Athènes trente-trois archontes et attribuer à la durée de la vie d'Alexandre trente-trois années solaires, au lieu des trente- deux véritables. Il est bien certain que les fastes attiques comprennent plus d’archontes que d’annnées réelles et que les Athéniens avaient deux méthodes différentes de mesurer le temps. Ils avaient, d’un côté, leurs mois lunaires, et de l’autre la division déci- males de l’année par prytanées de trente-cinq et de trente-six jours. Joseph Scaliger a très bien remarqué que ces deux années différentes ne coïncidaient point en durée, mais il n’a pas vu qu’on pourrait tirer parti de cette inégalité pour essayer de résoudre certaines difficultés que présentent, pour la chrono- logie, les fastes attiques, ou les listes d’archontes fournies par les écrits anciens et les monuments épigraphiques. Nous croyons que c’est de cette manière qu’on arrivera peut-être à expliquer les contradictions chronologiques des faits rapportés par les historiens anciens d'Alexandre. On se heurte parfois aussi, dans ces questions obscures, à des altéra- tions de texte dont les meilleurs écrivains sont très souvent l’objet. J’en citerai ici un exemple curieux. Thucydide a dû écrire, Je le crois, au commencement du chap. 2 du Liv. II de sa belle histoire : ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. Re, d) « za Ilubodwpou #èn [jam] 860 pivas &pyovros ’Alnvalots. » « Pythodore, archonte à Athènes depuis deux mois déjà. » Le scholiaste de Thucydide a vu là une erreur, parce que de son temps les archontes se renouvelaient au solstice d’été et non un peu après le solstice d’hiver, comme le ferait suppo- ser le texte de Thucydide. Aussi le scholiaste s’empresse-t-il de relever ce qu’il croit être une méprise de Thucydide et il ajoute cette note au texte : e) [fn 05 vas] « Opx Thv œuprbelar Toù ypévou routéort déxa pivas. XAT EVAUTÈV Yap AÂTTONTO D. « C’est dix mois qu’il fallait dire et non deux, car les archontes se renouvellent avec l’année (au solstice d'été). L'observation du scholiaste a paru si juste que toutes nos éditions actuelles de Thucydideont changé #èn (jam) du texte en ëx [adhuc], et au lieu de faire dire à Thucydide que « l’archonte Pythodore était, depuis deux mois, en charge, au commence- ment de la guerre du Péloponèse », les traducteurs modernes de Thucydide déclarent que « Pythodore avait encore à rester deux mois en charge », ce qui est tout différent, et la rectifica- tion que nous proposons devient maintenant une conjecture peu vraisemblable. Il en est de même, malheureusement, de plusieurs dates de Tite-Live, de Suétone et de Pline, par exemple. En cherchant trop à améliorer les textes de ces auteurs on leur a fait dire souvent tout autre chose que ce qu’ils pensaient réellement, à tort ou à raison. XXI. — « Servi transfugerunt, qui nuntiaverunt a. d. III nonarum Martii prœlium... ; eo die, Pompeius castra movit 154 TEXTES ANCIENS et contra Hispalim in oliveto constitit. Cæsar priusquam eodem est profectus, luna hora circiter VI visa est. » « Des esclaves transfuges annoncèrent un combat pour le trois des nones de mars... Ce jour-là, Pompée déplaca son camp et s'établit à Hispalis dans un bois d’oliviers. César, avant de marcher à sa rencontre, vit la lune se lever vers la sixième heure (minuit). » César, Commentaires de la guerre d'Espagne, chap. 27. XXII. — Aux textes contenus dans E, notes (5), (6) et (a) nous en joindrons d’autres dans celle-ci et les trois suivantes pour prouver que les jeux capitolins, actiaques et napolitains se célébraient la même année que les jeux Olympiques et à peu près en même temps. Les fastes de Sicile indiquent d’abord très nettement à la première année de la 216° olympiade les premiers jeux capi- tolins institués par Domitien, et assignent à cette année, la cinquième de Domitien, l’indiction XII. Or l’ère des indictions commence sûrement, pour l’auteur de ces fastes, le 1° sep- tembre de l’an 49 av. J.-C., avec la 183° olympiade, en sou- venir reconnaissant, paraît-il, du passage de J. César à An- tioche cette année. La 12° indiction dont il s’agit ici a donc commencé le 1° septembre de l’an 84, et les jeux capitolins ont dû avoir lieu l’été de l’an 85, à l’époque de la célébration des jeux olympiques. D’après le canon égyptien, et la date précise donnée par Suétone, le règne de Domitien a com- mencé le 13 septembre de l’an 8o de notre ère ; ces jeux ap- partiennent donc bien à la cinquième année de Domitien. Nous avons montré plus haut que les jeux actiaques se célé- braient aussi en même temps que les jeux olympiques. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 155 XXIII.— Dion Cassius, liv. LXVII, chap. r, fait coïncider les jeux capitolins, institués par Domitien, avec les grandes Panathénées. a) « na 7ù Tlavahivarx peydha Ewprafe [Aouemavèc] ». « Domitien rétablit (à Rome) la fête des grandes Panathé- nées. » Or il est incontestable, d’après l’histoire de Thucydide, (liv. V, chap. 47), que les grandes Panathénées d'Athènes avaient lieu à peu près à la même époque que les jeux olym- piques. b) Onuphre Panvinio prouve, dans ses Fastes, que les qua- torzièmes jeux capitolins ont été célébrés par l’empereur Adrien peu de temps avant sa mort qui a dû avoir lieu le 6 des ides de juillet de l’an 137, d’après le Canon de Ptolémée et l’historien des Augustes, Spartian. « Post celebratum agonem Capitolinum XIV, Hadrianus Imp. apud Baïas, mortuus est VI Idus Julii. » « L'empereur Adrien mourut à Baïes le 6 des ides de juil- let, après avoir célébré les 14"*% jeux capitolins. » Fastes de Panvinio, éd. de 1583, voir l’année 89r de Rome, pages 36, 223 et 225, et les inscriptions relatives aux quinzièmes jeux, année 805. Si l’année 137 a été celle des quatorzièmes jeux capitolins, elle aurait ainsi coïncidé avec l’année des jeux olympiques, commencant en l'an 776 av. J.-C. 156 TEXTES ANCIENS XXIV. — Voir Thucydide, liv. I, chap. 27, liv. IV, chap. bos-etliv, VIE, chap: 5o: XXV. — a) « Mox Neapolim trajecit [Augustus], quan- quam etiam tum infirmis intestinis morbo variante ; tamen et quinquennale certamen gymnicum, honori suo institutum, perspectavit. » « Bientôt après Auguste se rendit à Naples, où il assista aux Jeux gymniques établis en son honneur, quoiqu'il souffrît déjà de maux d’intestins, de nature variable. » Suétone, Vie d’Auguste, chap. 98. Il nous semble que les jeux qguinquennaux institués ex l'honneur d'Auguste devaient être, nous le répétons, ana- logues aux jeux actiaques et aux jeux olympiques. Strabon dit d’ailleurs que ces jeux étaient modelés sur les jeux olym- piques. b) « vuvt DE mevrernprnds lepès àyuv ouvre Aeïcar rap 'adrots [Kaumavoïc], pousixés te nat yuuvixès ëmt mhelous fuéoac, ÉvautAAOS TO ÉTIPAVETTATAS rov uara Ty EAaa. » « Les Napolitains célèbrent pendant plusieurs jours des jeux à la fois gymniques et artistiques. Ils sont de tout point semblables aux plus célèbres jeux de la Grèce (probablement les jeux olympiques). » Strabon, Géograph., liv. V, chap. 7. XXVI. — « Non nunquam accidebat ut menses qui fue- runt transacti hieme, modo in æstivum modo in autumnale tempus inciderent. » ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES, 157 « Il arrivait donc souvent que les mois d'hiver tombaient chez les Romains tantôt en été, tantôt en automne. » Solin, chap. 1. Voir aussi Macrobe, Saturn., liv. I, chap. 14; Censorin, Du jour natal, chap. 20 ; Ammien-Marcellin, liv. XXVI, chap. 1 ; Plutarque, Vie de César, chap. 65 ; Suétone, Vie de César, chap. 50, etc. XXVII. — a) « Per octo annos nonaginta quasi superfun- dendos, Græcorum exemplo, computabant [Romani] dies…. ita ut octavo quoque anno..…...tres menses tricenum dierum composuerint. « Les Romains, à l’exemple des Grecs, répartissaient 00 jours supplémentaires dans huit années, de manière à en for- mer trois mois intercalaires de trente jours chacun. » Macrobe, Saturn., Liv. I, chap. 13, et Solin, chap. 3 D) « mpürov dE auveothoavro [oi dpyaïor] rnv meploSov ris énraeriondec ÿ ms mepiéye MEv pivas évvevhrovra xat Evvéa Ev oÙs EUGoAa y [3] Auepds dÈ dtoylluus Évrearécias rat Etxoatdbo, tn dE n [8]. « Les anciens formèrent tout d’abord l’ocfaétéride, période de 99 mois, dont trois sont intercalaires, et qui comprenait 2922 Jours correspondant à 8 années solaires. » Géminus, Astron., chap. 6. Li] XXVIII. — a) « soëro dE éylyvero uv dodurs ye nat nabixoy #v, où pévrot nat'Enetvo auvéfaivev, dorep mou xat abrèc, dre rovtloeË Gv, Eris- TATO. D 158 TEXTES ANCIENS « Cela arrivait lorsque la nécessité s’en faisait sentir, mais ce n’était pas le cas ici, et Curion le savait mieux que per- sonne, puisqu'il était pontife. » Dion, liv. XL, chap. 62. b) « Quia de intercalando non obtinuerat, transfugit ad po- pulum et pro Cæsare loqui cepit. » « Curion n'ayant pu obtenir son intercalation, se tourna vers le peuple et commenca à plaider en faveur de César. » Cicéron, Letr. jam VV VAIT 6 XXIX. — Plutarque, Vie de César, chap. 56, et les an- ciens calendriers romains. XXX.— « S. C. Pompeius ab interrege Ser Sulpitio ante È D 1? quintum kalendas Martias mense intercalario consul creatus est, statimque consulatum init. » « Pompée fut créé consul sous l’interroi de Ser. Sulpitius, et par Senatus-Consulte, le cinq avant les calendes de mars, dans le mois intercalaire; il prit aussitôt possesion de sa charge. » Asc. Pedianus, Commentaires sur le discours pour Milon. XXXI. — a) « Emrx nat EÉfuovra uépas éuéahuv, Ooumep s Thv amapuidyiar mapépepov [Kaïoap]. » « César ajouta à l’année soixante-sept jours, autant qu’il en fallait pour corriger l'erreur produite. » Dion, liv. XLIII, chap. 26. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 159 Le même auteur ajoute ensuite : b) #èn pèv Ydp mives nat mhclous Loucav Br mve, rd d'aXnbe oÙtus Eye. D « Quelques auteurs ont prétendu qu'il y avait eu un plus grand nombre de jours intercalés par César, mais telle est cependant la vérité : il n’y a eu réellement que 67 jours inter- calaires ». XXXII. — Fasti Antiates et Amiternini. XXXIII. — a) « Re frumentaria præparata, confirmatisque militibus, et satis longo spatio temporis a Dyrrachinis prœliis intermissO. » « César avait fait sa provision de blé (nouveau sans doute), et donné aux soldats un long repos, car beaucoup de temps s’était déjà écoulé depuis les combats de Dyrra- chium. » César, Guerre civile, liv. III, chap. 84. D) « y pv œxun Bépous at xaüpa ToAd... » « On était au fort de l’été, et il faisait une chaleur ex- trême. » Plutarque, Vie de Brutus, chap. 5. XXXIV.— a) « Cæsar navem conscendit a. d. VI kal. jan.» « César s’embarqua le 6 avant les calendes de janvier. » César, Guerre d'Afrique, chap. II. 160 TEXTES ANCIENS D) « mept roomas yemmepuvas dabas els DineAlav.…., nal yevomévou mveb- maroc, éuéas aviyün. » « César partit de Sicile au solstice d’hiver, et, profitant d’un bon vent, il fit ensuite voile pour l'Afrique. » Plutarque, César, chap. 57. Il semble que le 27 décembre romain coïncidait, pour Plu- tarque, avec le solstice d'hiver. XXXV.— « Quid? Ipse Cæsar, cum a summo haruspice moneretur, ne in Africam ante brumam transmittteret, nonne transmisit ? « N’avons-nous pas vu César lui-même aborder l'Afrique avant le solstice d'hiver, quoique le grand Aruspice lui eût défendu de le faire ? » Cicéron, De dir, ir: Ehap 52; XXXVI. — « Conversus hinc ad ordinandum: Republicæ statum, fastos correxit [Cæsar], jam pridem vitio pontificum per intercalandi licentiam adeo turbatos, ut neque messium feriæ aestati, neque vindemiarum autumno competerent. » « Tournant ses vues vers l’organisation de la république, César corrigea les fastes depuis longtemps en désordre, par la faute des pontifes. Ils étaient tellement bouleversés, quesni la moisson ne tombait en été ni les vendanges en automne. » Suétone, Vie de César, chap. XL. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES, x IGI LA ! NN LA ? LA A4 TAUTAS AUÉPAS DITAGTIAEWY ÉTAYAYE nm XXXVII. — a) « raç Eè [Noeuds] rap’imaurèv ërt r& Pebpouaole vi rov 68e, td “Puualuy \ Mepurnèivoy xahoüpevos, elnoot nat duoiv fuepy Évra... » « Numa doubla les onze jours de différence entre l’an- née lunaire de 354 jours et l’année solaire de 365 jours. Il en fit un mois intercalaire de 22 jours, appelé #7erkédinus par les Romains, qui l’ajoutaient au mois de février tous les deux ans. » Plutarque, Vie de Numa, chap. 18. Comparez ce texte au suivant : Bb) « Denique cum intercalarem mensem viginti duum vel viginti trium dierum, alternis annis, addi placuisset...…. in mense potissimum Februario inter Terminalia et Regifu- gium intercalatum est. » « Il plut aux Romains d'ajouter de deux ans en deux ans un mois alternativement de vingt-deux et de vingt-trois jours. et l’on faisait d’ordinaire cette intercalation, dansle mois de février, entre les Terminales et le Regifuge. » Censor., chap. 20. XXXVIII. — Nous n'avons que l'embarras du choix des citations pour prouver que les calendes et les ides des mois romains répondaient à la zéoménie et à la dichotomie ou pansé- lénie des Grecs, et que le calendrier romain était par suite lunaire. Contentons-nous des suivantes : Académie de Lyon, classe des Sciences. 11 162 TEXTES ANCIENS a) « y “EXnves pv vouunviav, Popator dE xahdvOag xahoboty.… » « Les Grecs appellent la nouvelle lune néoménie et les Romains les calendes. » Denys, Antig. rom. liv. VIII, chap. 55. D) « ouvémmrey els as eldobc À Travoslivos… » « Les 1des romaines coïncidaient avec la pleine lune. » Le même: iv. XX; chäp.150- c) « 7% drpouuèt voù Asxdubotou pnvds.… » « Aux îdes ou à la pleine lune du mois de décembre. » Le même, fiv. X;, chap. 63: d) « xarx yap seAfyny Poumoïs Holueïro » « Les Romains réglaient alors leurs mois suivant le cours de la lune. » Arrien, Gwerr. cip., liv- chap. 154: \ \ 1 > , ! ! | = < e) « mpès yap vas Tic cekvns mepéous TÔTE TOUS MAVAS TYOY L'Pouxo]... » « Les mois des Romains étaient lunaires, et leurs années étaient réglées par des périodes (comprenant toujours le même nombre de mois, et un nombre déterminé d'années solaires.) » Dion, ist. rom., Liv. XLIIT, chap. 26. f) « Atque omnium primum ad cursum lunæ in duodecim menses descripsit [Numa Pompilius] annum. » ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 163 « Numa Pompilius partagea tout d’abord l’année en douze mois lunaires, » Tite-Live, 1. I, chap. ro. g) Voyez Plutarque, Questions romaines, chap. XXIV, et de nombreux passages des Vies, par exemple le chap. XVI de celle de Poblicola, le chap. XIX de celle de Camille, le chap. XXVI de celle de Marius, etc. < » XXXIX. — « mept rhv vôre oÙoav fMaxnvy [meprédov], of lv GA £ x » = [Pwpator] Tavrémaor roitwy doukkoylorus elyov, of d'iepeis puévor Tv xapèy etdotes, Ebalovns nat mooncbmmévou mnèevès Tèv ép66Atpoy Tpocéypapov uñva... D « Les Romains ignoraient complètement la durée de l’an- née. Leurs prêtres seuls, s'étant réservé cette connaissance, ajoutaient tout à coup, suivant leur bon plaisir, un mois in- tercalaire, auquel personne ne s'attendait. » Plutarque, Vie de César, chap. 59. XL. — a) « Alternis annis binos et vicenos, alternis trinos et vicenos intercalares expensabant, intercalationibus quatuor..….; tertio quoque octennio ita dispensabant dies, ut non nonaginta sed sexaginta sex intercalarent, compensatis viginti et quator diebus [errore miro supra fusis]. » « Les pontifes ajoutaient de deux ans en deux ans et alternativement vingt-deux et vingt-trois jours, de manière à faire quatre intercalations en huit années ; mais dans le troi- sième octennium, ils n’inséraient plus que 66 jours au lieu de 00, en corrigeant ainsi l'erreur de 24 jours commise en 24 ans. » | Macrobe; Safurn., liv. I; ch.: 13. 164 TEXTES ANCIENS b) Rappelons que, suivant Censorin et Macrobe, l’année romaine, dite de Numa, comprenait douze mois et avait une durée de 355 jours. Quatre de ces mois, savoir : mars, mai, quintile et sextile, étaient de 31 jours; tous les autres avaient 29 jours, à l'exception de février, qui n'avait que 28 Jours : mais il y aurait beaucoup d’objections à présenter contre ces assertions trop absolues. XLI. — « TERMINALIA, quod is dies extremus anni constitutus ; duodecimus enim mensis fuit Februarius, et cum intercalatur, inferiores quinque dies duodecimo demuntur mense. » « Terminales. On appelait ainsi le dernier jour de l’année romaine. Car février était le 12° mois de l’année, et lorsqu'on intercalait, on retranchait les cinq derniers jours du mois (en s’arrêtant à la fête des Terminales). » Varron, Langue latine, liv. V, 32. XLII. — « Mensis autem intercalaris constat ex diebus viginti octo. » « Le mois intercalaire comprend vingt-huit jours. » Pandectes, Tit. XVI de verb. signif., liv. L, fragm. 08 XLIII. — Hérodote, liv. I, chap. 32 et liv. IE, chap. 4. XLIV. — « à 3 Koïoap.… vrac Etépas [iuépas] dÜo, Gç Evos unvès , “ AT AELAEV, EVROILOGE... D) ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 165 « J. César retrancha deux autres jours d’un mois. » Dion, liv. XLIII, chap. 26. Il ne peut s’agir ici que du mois de février, que César aurait ainsi, suivant Dion, réduit de trente à vingt-huit jours. XLV.— « KALENDAE ab eo quod his diebus calantur ejus mensis nonæ a pontificibus, quintanae an septimanæ sint futuræ in Capitolio, in curia calabra sic : Dies te quinque calo Juno Covella, Septem dies te calo Juno Covella. « KaLENDEs. Les nones sont proclamées par les pontifes, qui déclarent si elles seront qguintanes où septimanes. Cette proclamation se fait au Capitole, dans la curie calabre, sui- vant la formule : « Je f’appelle (Kalô) Junon Covella cing fois; « Je t’appelle Junon Covella sept fois. » Varron, Lang. lat., liv. VI, 27. Voir aussi Macrobe, Saturn., liv. 1, chap. 14. XLVI. — Voir les deux citations importantes [E, 41] et [E, 38, f] de Varron et de Tite-Live, auxquelles je joindrai encore la suivante, de Cicéron : « Februario autem mense qui tunc extremus anni mensis erat. » « Dans le mois de février, alors dernier mois de l’année. » Ciceron, Républ., liv. IT, chap. 21. 166 TEXTES ANCIENS XLVII. — a) « Pouator dk modrenov Gexdunvoy Myov Tèv vaut... l Ê Ï { Î né Lu Enetvo TE pévoy écuémouv érws ÉEfrovra Kat Totaxoolwv uepüv à Evraurèc État... « Les Romains avaient alors une année de dix mois, et ils ne s’inquiétaient que de donner à cette année une durée de 360 jours. » Th. Gaza, Trait. des Mots, chap. 8. 6) « TIIPYTANEIA dfpnto yao Tapx Anvalois à émaurèc Etc dêna ITouravelas, boot al quAat foav, nat tputaveuey ÉxdoTrn puAN ar Eviau- rôv anab, O0ev nat Tobs puoBobs nat tv Évolux uata Tac Touravelac où xt uv étéAouv. D PRYTANÉE. . . . . L’année était alors partagée, chez les Athéniens, en dix parties ou prytfanies, autant qu’il y avait de tribus qui avaient tour à tour la présidence dans l’année. Les loyers et les salaires se comptaient suivant ces prytanies ou dixièmes d’année, et non par mois. Ammonius le Grammairien, page 120 de l’éd. de 1730. c) Je crois que Gaza a simplement copié un passage de Plu- tarque, Vie de Numa, chap. XVIII, sans faire attention que, pour ce dernier, l’année de 360 jours se rapportait à une an- née de 12 et non de 10 mois. XLVIII. — D'après Denys, liv. I, chap. 88, les Parilies auraient été instituées par Romulus, au commencement du printemps. 2 ! « £a00ç XOYOILEVOU. » ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 107 XLIX. — D’après Licinius Macer, cité dans les Fastes de Sicile à la 7° olympiade, Romulus aurait institué en hiver la fête des Brumales. ( Ev TO Kapo TO YEMOVOS. » L. — Poyaor Oouav év pm Pebpouaplu, uerx yeurcslouc Toomxc, ON ee £ cry Dyre OJOEV TOTE YIVOMEVUWY METHLIVOUVTES. « Les Romains font ce sacrifice au mois de février, un peu après le solstice d'hiver, et n’y ont rien changé depuis. » Denys, Liv. I, chap. 32 et aussi chap. 80. Voir aussi, pour l’ancienneté des Lupercales, la Vie de Romulus, de Plutarque, chap. 27. LI. — Voir, pour les Terminales, Denys, liv. IT, chap. 27, et la Vie de Numa, de Plutarque, chap. 2r et 24. LIT. — V. Plutarque. Vie de Camille, chap. 38, et cette note mise en regard des ides de Février, dans le calendrier de Polémius Sylvius : « Quo die, Roma liberata est de obsidione Gallorum. » « En ce jour, Rome fut délivrée du siège des Gaulois. » LIII. — Denys d'Halicarnasse, liv. I, chap. 74. EIV. — Polybe;liv, EIT/chap:22, $r et 2. 168 TEXTES ANCIENS LXV.— « Lex vetusta est, priscis litteris verbisque scripta, ut, qui prætor maximus sit, idibus septembribus, clavum pangat; fixa fuit dextro lateri ædis Jovis optimi maximi, ex qua parte Minervæ templum est. Eum clavum, quia raræ per ea tempora litteræ erant, notam numeri annorum fuisse ferunt, eoque Minervæ templo dicatam legem, quia numerus Minerva inventum sit. » « Il existe une loi fort ancienne, écrite en vieux caractères latins, qui oblige le préteur suprême à enfoncer un clou, aux ides de septembre, dans la nef droite du temple du très grand et très puissant Jupiter, du côté où se trouve le sanctuaire de Minerve. Comme, dans ces temps éloignés, on écrivait rare- ment et que peu savaient lire, ces clous indiquaient à tous, d’une facon claire et précise, le nombre des annéee écoulées. Cette loi était mise sous la protection de Minerve, parce que cette déesse a inventé les nombres. » Pite-Live, Fis2., iv VAT ichap"3: LVI. Septingenti sunt paulo plus aut minus anni Augusto augurio, postquam inclita condita Roma est. Varon, liv. III, Agricult., chap. r. « La traduction des deux vers est dans notre Mémoire, page 31. LVIT. — « Doch kônnten es auch cyklische zehnmo- natliche gewesen seyn ; denn siebenhundert von diesen sind ungefähr 583 bürgerliche, und im Jahr 582 schrieb der Greis [Ennius] das letzte Buch seiner Annalen. » —— ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 109 « Il se pourrait qu'Ennius eût entendu parler des années cycliques de dix mois; car 700 de ces années font environ 583 années solaires, et le vieillard écrivit le dernier livre de ses annales en 582. » Nicbuhr, Histoire romaine, 1° partie. Chap. « Über den Säcularcyclus. » LVIII. — « Nos veram et antiquitati consentaneam viam insistemus quae convincit, annum ab initio [Romanis] non solum duodecim mensibus sed etiam ad Lunae cursum des- criptis constitutum fuisse. » « Nous conformant à l'opinion générale des écrivains anciens, nous croyons que les Romains ont eu, non seule- ment une année de douze mois, mais que ces mois étaient réglés sur le mouvement de la lune. » Jos. Scaliger, « de Emend. Temp.», liv. VIT, chap. « de anno veter: Romanorum..…. » Je suis donc ici complètement d’accord avec le célèbre chro- nologiste français, pour les immenses travaux duquel je pro- fesse , je l'avoue, une réelle admiration. Au milieu de ses doutes, J. Scaliger entrevoit souvent la vérité, mais il n’est malheureusement pas toujours conséquent avec lui-même, et il lui arrive souvent d'adopter successivement plusieurs opi- nions différentes sans s'inquiéter de leurs contradictions. LIX.— « Diligenter habenda ratio intercalandi est, quod institutum perite a Numa, posteriorum pontificum negligen- tia dissolutum est. » « Il faut une grande attention dans la méthode des inter- 170 TEXTES ANCIENS 4 calations. Numa avait prescrit, à ce sujet, des règles fort ingénieuses, mais cet art s’est aujourd’hui perdu par la négli- gence de nos pontifes. » Cicéron, Lors, Ie HIFVéhan 20; LX.— Iliriduv 'Arayieuv émreosevdo, » Apye® œurou, apéroro dE Ducouevawy, LL k , 2» 2 A d'or VÜutas te, noi Muata Teooapdrovta K < NI s C ? = LEAQUPATI 9 AUTLG QE TEPITAOHLEVOU EVLXUTOU _ Ca Palvovra, rarpüra yapassomévers adfpou. » Vers traduits à la page 34 de notre Mémoire. Hésiode, Œuvres et jours, v. 383 et suiv. LXTI. — « Natusest Augustus, M. Tullio Cicerone et An- tonio Coss. a. d. IX kalendas oct. paulo ante Solis ortum. » « Auguste est né sous le consulat de M. T. Cicéron et Antoine, le IX avant les calendes d'octobre, un peu avant le lever du soleil. » Suétone, Vie d'Auguste, chap. 5. LXII.— a. « Nummum argenteum nota sideris Capricorni, quo natus est [Augustus] percusserit. » Suétone, chap. 94. Voir (A, 9, get ). LXIII. — Tu quoque, cum tumulos Albano in monte nivales Lustrasti et laeto mactasti lacte Latinas, Vidisti et claro tremulos ardore cometas.... + ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. LA Vers qu’adresse à Cicéron la déesse Uranie, en énumérant les prodiges du commencement de son consulat. Il s’agit de la procession solennelle des consuls au mont Albain, au temple de Jupiter Latial, à l’époque des féries latines, peu de jours après l’entrée en charge des consuls. Cicéron, De divinat, liv. I, chap. 17. Vein(b}2; a). LXIV. —« His præsertim noctibus ? quo autem pactoilli Apenninum, atque illas pruinas ac nives perferent? nisi id- circo se facilius hiemem toleraturos putant, quod in conviviis nudi saltare didicerunt... » Cicéron, 2° Catil., chap. 23. Traduction dans le Mémoire, page 36. LXV. — Ludis Apollinaribus, ante diem quintum idus [lege « nonas »] cœlo sereno interdiu obscurata lux est, quum luna sub orbem solis subisset.» [L. Cornelio Scipione et C. Lœælio coss.] « La lumière s’obscurcit dans un ciel serein, au moment où la lune vint devant le disque du soleil, le jour des jeux apolli- naires, le cinquième jour avant les ides (sic). » Tite-Live, liv. XXX VIII, chap. 4. LXVI. — « Fecit Varus ludos Apollinares ante diem ter- tium nonas quintiles. Is dies deinde solemnis servatus. » « Varus fixa pour la date des jeux apollinaires le troisième 172 TEXTES ANCIENS jour avant les nones quintiles, date qui s’est religieusement conservée depuis. » Tite-Live, liv. XX VII, chap. 23. LXVII. — « Tempus anni post circumactum solstitium erat. » Tite-Live, liv. XLIV, chap. 36. Voir(C IX." 0). LX VIII. — « Opous yap fr glvorroc. » Plutarque, Vie de Paul-Émile, chap. 16. Voir (C, XIX, à). EXIX1 = 14 Consules tunc Romae’ eérant (P/NCornellius Scipio et Ti. Sempronius Longus. Qui quum, legatis [a Sa- P P 8 q , ICg guntinis] in Senatum introductis, de republica retulissent..…. « Dum ea Romani parant consultantque, jam Saguntum summa vi oppugnabatur. » « Les consuls Cornelius Scipion et Sempronius introdui- sirent dans le Sénat les députés de Sagonte pour y exposer leurs plaintes. « Sagonte fut emportée d'assaut pendant que les Romains examinaient l'affaire. » Tite-Live, liv. XXI, chap. 6 et 7. LXX.— « Duobus consulibus, duobus consularibus exerci- tibusvictis, quos alios duces, quas alias legione esse, quae arcessantur ? » ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 175 « Après la défaite de deux consuls, la perte de deux armées consulaires, comment trouver d’autres chefs et d’autres légions pour repousser l'invasion ? » Ibid, chap. 56. LXXI. — « Fieri non poteritut P. Cornelius, Ti. Sempro- nius consules fuerint ad quos et principio oppugnationis legati saguntini missi sunt, et qui in suo magistratu cum Hannibale, alter ad Ticinum amnem, ambo aliquanto post ad Trebiam, pugnaverint. » « Il ne se peut donc pas que Corn. Scipius et Sempronius fussent consuls au début des hostilités et que les députés de Sagonte se soient adressés à eux, puisque c’est dans leur ma- gistrature que l’un d’eux fut vaincu sur le Tessin et que tous les deux combattirent, peu après, à Trébie... » Ibid, chap. 15. LXXITI. — a) « Aôrèc [6 Biuimnoc] OÙ nat omoudhv Que uerx elAwv _ , L Ent tüv Nepéwvy ravhyupt ets Apyoc. » « Philippe vint en toute hâte assister, avec ses amis, aux jeux néméens, célébrés à Argos. » b) « "Apr d'adrou [PiAmrou] dewpévou rèv dyüva rèv yuuxdv, Tapv Ex Manedovias ypauaropéooc, dacapüv dm Aelmovrat Puyoïor dy ueydan, rot Loaret Tüv railowuv "Avvi8as. » « Pendant que Philippe était aux jeux gymniques, un courrier vint de Macédoine apporter la nouvelle du désastre des Romains (à Trasimène), et apprendre qu’Annibal était maître de toute la campagne italique. » Polybe;-ÆHist./Hv:WV; chap. 101:6 5 et6. 174. TEXTES ANCIENS LXXIII. — « Aurrxx Où Eoù Népex mapa vois 'Apyeloi, xafarep "Todyua max Kopivblais. » « Les jeux néméens, à Argos, de même que les jeux isthmi- ques, à Corinthe, se célèbrent de deux ans en deux ans. » Lettre 35° de l’'Emp. Julien « en fav. des Grecs. » LXXIV.— « ’Evreëlev etc "Apyos, ém'abrnv [udynv] Ale Thv rüv Neuéuy ravfyupuw. « Il alla ensuite assister aux jeux néméens, à Argos. » Polybe, Hist., Liv. If, chap. 70, $ 4. LXXV.— « Tertium et quartum consulatum titulo tenus gessit, contentus dictaturae potestate decretae cum consula- tibus simul ; atque utroque anno binos consules substituit sibi in ternos novissimos menses: ita ut medio tempore comitia nulla habuerit. » « J. César n’eut que de titre son troisième et son quatrième consulat, et il se contenta du pouvoir dictatorial qui lui était déféré en même temps que le consulat. Dans l’une et l’autre de ces magistratures, il se substitua deux consuls vers la fin de l’année, sans jamais, d’ailleurs, réunir les comices pour les élections. » Suétone, César, chap. 76. LXXVI.— « Ilourrtu d'éméwous [8 Kaïoao] 00 mod mAéoy Etuy TÉTIAOUWY. D « César survécut à Pompée d’un peu plus de quatre ans. » Plut., César, LXIX. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 175 LXXVITI. — Nous dirons ici quelques mots d’une difficulté relative à l’âge d’Auguste, lors de son premier consulat et de sa mort. Suivant nous, Auguste avait réellement, au moment de la mort de J. César, dix-neuf ans accomplis, et vingt ans le 19 sextile de l’an 44, où il a pris violemment possession de son premier consulat, suivant Dion et Tacite. Mais nous sommes en désaccord avec Suétone et Dion Cassius, qui pré- dent qu’'Auguste est mort dans sa 76° année. Nous pensons qu'il y a eu dans le calcul de Suétone quelque erreur, et nous croyons plutôt, avec l’historien Josèphe et Aurelius Victor, qu'Auguste avait près de 77 ans à sa mort (Voir D, 9 a et b). Les inscriptions du monument d’Ancyre nous paraissent favoriser notre opinion; et nous ne voyons pas qu’on soit autorisé à affirmer que toutes les lignes du res gestae aient été écrites la dernière année d’Auguste. Nous lisons, en effet, dans la partie grecque des inscriptions : Y , LA 3 a) « moütov aétwpatos Téroy Écyov ouyxhtou dyer Tarn Th AMÉDA, f TN TETIACALONTA. D « Après avoir obtenu le titre de prince du Sénat, je lai conservé pendant quarante ans, jusqu’au jour où j'ai écrit ces lignes. » Or, si l’on se reporte à l’histoire de Dion, et au livre LIII, chapitre 1, on s’assure que le titre de prince du Sénat a été donné pour la première fois à Auguste au commencement de son sixième consulat, l’an 726 de Rome, suivant la chro- nologie usuelle. Ce serait donc en l’an 766, c’est-à-dire un an avant sa mort, qu'Auguste aurait écrit les lignes précédentes; on est donc ainsi amené à supposer qu’il était alors, comme il le dit lui-même, dans sa 76° année. 170 TEXTES ANCIENS Tout ce qui est relatif au dernier cens d’Auguste et aux faits qui ont immédiatement précédé sa mort a dû être ajouté par Tibère à l'index rerum gestarum, dans le but d'associer le commencement de son principat à la fin de celui d’Au- guste. Nous pouvons, en effet, conjecturer que certains codicilles ont été ajoutés par Tibère au testament d’Auguste, d’après les deux passages suivants de Suétone : b) « Testamentum, L. Planco, C. Silio, coss. tertio nonas Aprilis, ante annum et quatuor menses, quam decederet, factum ab eo [Augusto]. » « Ce testament fut rédigé par Auguste sous le consulat de L. Plancus et C. Silius, le trois avant les nones d'avril, un an et quatre mois avant sa mort. » Suétone, Auguste, CI. c) « Quos codicillos, dubium fuit, Augustus ne moriens re- liquisset. » « On ne sait trop si ces codicilles (produits par Tibère de- vant le Sénat) ont été réellement laissés par Auguste avant de mourir. » Suétone, Tibère, XXII. Or, si Tibère est soupconné d’avoir rédigé lui-même quel- ques-uns des codicilles du testament d’Auguste, il semble que l'hypothèse que nous faisons est vraisemblable. Il est, au surplus, peu naturel d'attribuer à Auguste les lignes de l'index qui mentionnent la 37° année de la puissance tribu- nicienne ainsi que la clôture du dernier cens. Ila pu laisser le soin de donner des détails aussi précis à ses jhéritiers, et n’y pas penser lui-même. ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. og LXXVIII — « Nunc tibi nostri milites, qui durissimis, frigidissimis locis, teterrima hieme, bellum ambulando con- fecerunt, malis orbiculatis esse pasti videntur ? » « Que dites-vous de nos soldats qui ont fait, comme une simple promenade, une telle campagne dans un hiver rude et pénible ? Ils ne se contentent pas, je le présume, de simples pommes d’api pour leur nourriture. Cœlius a Cicéron. Lerr. Jam. iv: VIII "05; LXXIX.— « Eïs d vyv Pounv dvéorpete [ô Kaïoup], yeyovus èv huépars ÉÉtrovra raons vaut this Iraklas xbptoc. » « César retourna ensuite à Rome, après s’être rendu maître de toute l'Italie en soixante jours, sans verser une goutte de sang. Plut César, chap}35": EXXX. — « Nunc quidem aequinoctium moratur: quod valde perturbatum erat. » « L’équinoxe nous retarde encore, car il a été fort troublé cette année-Ci. » Cicéron, Lett. à Atticus, Liv. X, 19. LXXXI. — Voir la note (A, 1). Il serait facile de montrer, par de nombreuses citations tirées de la correspondance même de Cicéron, principalement des lettres qu’il a adressées à Ti- ron, alors souffrant et demeuré en Grèce, qu’il n’y avait aucune perturbation sensible dans le calendrier de cette année, et que Académie de Lyon, classe des Sciences. 12 178 TEXTES ANCIENS si l’éclipse totale de soleil de Dion Cassius est bien, comme nous le croyons, celle de l’année 51 av. J.-C., elle ne peut pas être mise ailleurs que vers les calendes d’avril de cette année considérée comme lunaire. LXXXIT.— « Gravis autumnus in Apulia circumque Brun- disium, ex saluberrimis Galliae et Hispaniae regionibus, omnem exercitum valetudine tentaverat. » « Toute l’armée était d’ailleurs fatiguée d’un automne mal- sain, passé dans l’Apulie, autour de Brindes, après les cam- pements très salubres de la Gaule et de l'Espagne. » César, Guerre civile, liv. III, 2. ” \ LXXXIII. — « yemüvos Ev Toomaïs Évroc, iorauévou Tavouæplou r ! x co ? 7 AC o € … pravès (oîïros d'av eïn [locadewv Abnvaicrc), donres [ô Kaïoup] ets vd TéÀaYOS. D « On était alors au solstice d’hiver, au commencement du mois de janvier, qui correspond au mois posideôn des Athé- niens. J. César partit à ce moment de Brindes pour Dyrra- chium. » Plut., César, XX XV: LXXXIV.— « Fuitque is annus, quo haec constitueban- tur, quindecim mensium cum intercalario, qui ex consuetu- dine, in eum annum inciderat. » « L'année (de confusion) où se fit cette réforme du calen- drier fut de quinze mois, en y comprenant le mois intercalaire qui tombait cette année-là, et fut inséré, suivant la coutume, à sa place ordinaire. » Suétone, César, XL: ET NOTES CHRONOLOGIQUES DIVERSES. 179 LXXXV. — « Kai ës tvhv ‘Agouxnv, nalter où yemnüvos mesobvrce, en 0 REX ÉPOCE . , DENT e = = is at ÉAaeY abtobc avÉAriotos bno ToÙ YeldüvoS Tepatwbels..… CEE, EXC A IN , CHER ! [2 .... Aa deylels dt adrTüv, yemmadloy Te év avri [réhe] xatesreuasaro [ô Lol ELS0EY ÉouwEvos TOME. « César partit pour l’Afrique, au milieu de l'hiver. Etant tombé sur eux à l’improviste, dans la saison d'hiver, il les fit prisonniers. Il prit ensuite dans cette ville ses quartiers d'hiver pour se préparer à la guerre (contre Juba et Scipion). » Dion ist NL 201e050; ADDITIONS ET CORRECTIONS AUX MÉMOIRES PRÉCÉDENTS DU MÊME AUTEUR ÉTUDES SUR DIVERS POINTS D'ASTRONOMIE ET DE CHRONOLOGIE ANCIENNE (Vingt-cinquième volume dela classe des Sciences, pages 173 à 252 ou 1 à 80, suivant la pagination de ces mémoires). Plusieurs fautes et omissions ont été faites dans la trans- cription de quelques textes anciens. Nous croyons utile de rétablir ici ces textes; nous signalerons, en même temps, quelques autres corrections à faire dans ces premiers mémoi- res de chronologie ancienne, et nous les reporterons toutes ici à la pagination particulière de ces mémoires. I. — Page 19 (second mémoire) ou page 191 du volume, ajouter en note : € Aux TO Éapl TAPATHEULOMÉVOS À oTpaTÈS ËX TOY de » S L/4 _s - ës "AGvSov. Qoumuévw dE où 6 Atos ExAmwv Thv Ex ToÙ obpavoë don < Le Can DR MTACE ENT. A apavhs my or émvepéhuv ÉdVTuy alpins Te tx MÉOTA, avr 'AMÉONS TE VD ÉyÉveto. D « Ayant réuni son armée, au printemps, Xerxès partit de Sardes dans la direction d’Abydos. Pendant sa marche, le soleil, abandonnant sa place dans le ciel, devint invisible, quoiqu'il n’y eût aucun nuage et que l'air fut très pur. La nuit prit alors la place du jour. » Hérodote, liv. VII, chap. 37. 182 ADDITIONS ET CORRECTIONS. L’éclipse totale du 19 avril 481 av. J.-C., qui a probable- ment précédé d’un an l'invasion de la Grèce par Xerxès, a eu pour similaire, après la longue période de 1823 ans 6 jours, l’éclipse de soleil du 25 avril 1343 av. J.-C. II. — Page 23, ajouter en note : « A yao mévre nat EÉfrovta nat vetpanéoiat [465] meplodor tv éxAe- € TROY TavoeAvwy, tas Técoapas Kat teroaroolas [404] Ééawivous Éyouar, ras d'ANNUS TEVTAUNVOUS. D « Des 465 périodes pour le retour des éclipses de lune, 404 se font après six mois entiers, et les Gr autres après cinq mois. » Plutarque, Face de la Lune, chap. XX, 16. III. — Page 24, rétablir ainsi le texte mis en note : C < « O pèy oùv 7 ace men Om CD by noue bo L s TOLOUTOS TL 1V. OZ © »é KT AOUS 9 SIRONITOS, AA ROAATS KA Ua) LA où The TUyoUons dEÔU. el JEWS, OÙTWS AY KATAVOŸTHULEY. D = [U] Æ O sy ms a a fu * L \ È “ PE SE . 11 C * Le & L LL SARA x du \g NU Van. À ? a” SA" # ÿ P: \ + 4 LS £ ARE À : ‘ 1% / PR ve LYON, ASSOCIATION TYPOGRAPHIQUE ces : i F ". & à RE 1 Q rl gp *FPlan, rue de la Barre, 12 . à à LE 2e site $ 2 AR" À G: £ 4 Lt t , t - NE LE £ . 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