fitl^ Ù/Sù ^tbraru of tbc ^It^useum OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. The gift of Acaa-ti^/x fccry^ No. fS^ MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIEINCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 0 -Jp ^ V MÉMOTRES UE L'ACADÉMIE ROYALE SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. TOME XXXIII. BRUXELLES. M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE I/ACADÉMIE ROYALE. Osvt 1861. :.5 LISTE DES MEMI5RES. DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIE ({" aon( 18Ci.) LE ROI, Protecteur. M. LiAGRE, président pour 1861. » Ad. QuETELET, secrélaire perpétuel. COMMISSION ÂUMINISiRATlVE. Le directeur de la classe des Sciences, M. Liagre. n » des Lettres, M. de Ram. » » des Beaux-Arts, M. SuYs. Le Secrétaire perpétuel, M. Ad. Quetelet. Le délégué de la classe des Sciences, M. Stas , trésorier n » des Lettres, M. Leclercq. » >, des Beaux- Arts, M. Braemt. Tome XXXIIl. CLASSE DES SCIENCES. M. LiAGRE, direcleur pour 1861. }> Ad. QuETELET, seciélaire perpétuel ÔO MEMBRES. Section (les sciences mathématiques et physiques (lo membresj. M. QuETELET, A. J. L.; à Bruxelles Élu le l*"^ février 1820. » TiMMER.TiANS, J. A.; àGand — 12 octobre 1833. » iMarteks, M.: à Louvain — 15 déceinb. 183o. » Plateau, J. A. F.; à Gand — 15 décemb. 1836. » Delvaux, C. J. P. J.; à Liège — H décemb. 1841. » Stas, J. S.; à Bruxelles — 14 décemb. 1841. » De Koninck, L. G.; à Liège — 15 décemb. 1842. » De Vaux, Ad. J. J.; à Bruxelles — 16 décemb. 1846. » Nerenburger, G. A.; à Bruxelles — 15 décemb. 1849. » Melsens, H. L. F.; à Bruxelles — 15 décemb. 1850. » Schaar, M. : à Liège — 15 décemb. 1851. » LiAGRE, J. B. J.; à Bruxelles — 15 décemb. 1853. » DupREz, F. .1.; à Gand — 16 décemb. 1854. » Brasseur, J. B.; à Liège — 14 décemb. 1855. » HouzEAU, J. C; à Bruxelles . ...... — 15 décemb. 1856. Section des sciences naturelles (15 membres). M. D'Omalius d'Halloy, J. B. J.; à Halloy . . . Nommé le 3 juillet 1816. » Vanderhaelen , P. M. G.; à Bruxelles .... Elu le 10 janvier 1829. )i Duhortier, B. C; à Tournai — 2 mai 1829. » Sauveur, J. J. D.; à Bruxelles — 7 novemb. 1829. » VVesmael, C. ; à Bruxelles — 15 décemb. 1835. » Cantraine, F. J.; à Gand — 15 décemb. 1836. » KiCKX, J.; à Gand — 15 décemb. 1837. » Van Beneden, P. J.; à Louvain — 15 décemb. 1842. » De Selys-Longcuamps, Edm.; à Liège. ... — 16 décemb. 1846. 3 — M. M. Le vicomle Du Bus, B. A. L.; à Bruxelles . . Élu le 16 décemb. 1846. Nyst, Henri; à Anvers — 17 décemb. 1847. Gluge, T.; à Bruxelles _ lo décemb. 1849. PoELMAN, Charles: à Gand — 16 décemb. 1837. DEWALQUE,G.;àLiége _ 16 décemb. 1839. D'Udekem, J; à Bruxelles — 16 décemb. 1859. CORRESPONDANTS (10 au plus). Maus. M. H. J.; à Mons Élu le 16 décemb. 1846. DoisNY,F. M. L.;àGand - 13 décemb. 1850. QcETELET, Ern.; à Bruxelles — 14 décemb. 1833. GLOESENER,M.;àLiése _ 15 décemb. 1836. MoNTiGNY, Charles: à Anvers — 16 décemb. 1837. Candèze, E.îàLiége _ 13 décemb. 1838. Chapuis, F.;à Verviers — 13 décemb. 1838. 50 ASSOCIÉS. Section des sciences mathématiques et physiques (23 associés). M. Vène, A.;àParis. Élu le 2 février 1824. >, BABBAGE,Ch.:, à Londres — 7 octobre 1826. .. Herscuel, sir John F. W.; à Londres. ... — 7 octobre 1826. ). Barlow, P.; àWoolwich _ 10 novemb. 1827. » South, sir James; à Londres _ 10 novemb. 1827. ., Sabine, Ed.; à Londres - 2 février 1828. » Chasles,M.: àParis — 4 février 1829. » Encke, J. F.;àBerlin — 7 novemb. 1829. » VAHREEs,R.;àUtrecht. — 6 mars 1830. » Brewster, sir David; à Edimbourg .... — 3 avril 1834. .. Le baron Plana, J.; à Turin — 5 avril 1834. „ MATTEUCCi,Ch.;àPise - 8 novemb. 1834. ,. Bache, Alex. D.; à Washington — 9 mai 1842. ,, De LA Rive, Aug.; à Genève — 9 mai 1842. ,. Dumas, J. B.; à Paris _ 17 décemb. 1843. » FAR.iDAY, Michel; à Woohvich — 17 décemb. 1847. » LAMARLE,Ern.;àGand _ 17 décemb. 1847. M. Wheatstone, Ch.; à Londres Élu le 13 décenib. 1849. » Le baron Liebic, Jusle; à Municli — 13 décemb. 1851. » AiRY, G. B.; à Gieenwicb — 13 décemb. 1833. » Maury , M.; à Washington — 16 décemb. 1834. » Hanstecn, Ch.; à Christiania — 14 décemb. 1833. » Argelander, F. W. A.; à Bonn — -13 décemb. 1836. » Lamont; à Munich — 16 décemb. 1839. » Struve, F. G. G.; à Puikowa — 16 décemb. 1839. Section des sciences naturelles (23 associés). M. MoREAu DE JoNNÈs , Alcx.; à Paris Élu le 21 mai 1823. » ViLLEHMÉ, L. R.; à Paris — 31 mars 1827. » Bertoloni, Ant.; à Bologne — 6 octobre 1827. » Granville, a. B.; à Londres — 6 octobre 1827. » Barrât, John: à Grassinton-.Moor — ler mars 1828. » Taylor, John; à Londres — ler mars 1828. » Blume, Ch. L.; à Leide — 2 mai 1829. » De Macedo; à Lisbonne — 13 décemb. 1836. » Decaisne, Jos.; à Paris — 13 décemb. 1836. » ScuwANN, Th.; à Liège — 14 décemb. 1841. » Spring, a. F. R.; à Liège — 14 décemb. 1841. » De Martius, Ch. Fr. Ph.; à .Munich .... — 9 mai 1842. » Lacordaire, Th. J.: à Liège — 13 décemb. 1842. >' Owen, Richard; à Londres — -17 décemb. 1847. » Élie De Beaumont, J. B.; à Paris — 17 décemb. 1847. » Edwards, Henri Milne; à Paris — 13 décemb. 1830. » Flourens, m. j. p.; à Paris — 13 décemb. 1833. » MuRCuisoN, sir Roderick; à Londres .... — 14 décemb. 1833. » Schlegel; à Leide — 16 décemb. 1837. » Agassiz, Louis; à Boston — 13 décemb. 1838. » Haidinger, Guillaume; à Vienne — 13 décemb. 1838. » Lyell, Charles; à Londres — 16 décemb. 1839. » Vrolik, g.; à Amsterdam — 13 décemb. 1860. o CLASSE DES LETTRES. M. DE Ram, directeur pour 1861. » Ad. QuETELET, secrélaire perpétuel. 50 MEMBRES. Lu section des lettres et celle des sciences morales et politiques réunies. M. Steur, Ch.; à Gand Élu le 5 décemb. 18^9. .. Le baron de Gerlache, E. G. ; à Bruxelles . . — 12 octobre 1833. » Grandgagnage, F. C. J.; à Liège — 7 mars 1835. » De Sjîet, J. J.;à Gand — 6 juin 183.5. ). De Ram, P. F. X.; àLouvain — 15 décemb. 1837. » Roulez, J. E. G.; à Gand — 13 décemb 1837. » MoKE, H. G. ; à Gand — 7 mai 1840. » Le baron NoTuoMB, J. B.; à Berlin — 7 mai 1840. » Van de Weyer , Sylvain; à Londres .... — 7 mai 1840. » Gachard, L. P.; à Bruxelles — 9 mai 1842. » QuETELET, A. J. L; à Bruxelles Nommé le ^■- déc. 1843. >. Van Praet, Jules; à Bruxelles Élu le 10 janvier 1846. » BoRGNET, A. C. J.; àLiége — 10 janvier 18Î6. » Le baron de Saint-Genois, Jules; à Gand . . — 10 janvier 18i6. ,) David, J. B. ; à Louvain — 10 janvier 1846. ,. Devaux, P. L. I.; à Bruxelles — 10 janvier 1846. » Ue Decker, P. J. F.; à Bruxelles — 10 janvier 1846. » Snellaert, F. A.; à Gand —Il janvier 1847. ,, Carton, C. L.; à Bruges —11 janvier 1847. „ Haus, J. J; à Gand _ 11 janvier 1847. „ BoRMANS, J.H.;àLiége _ 11 janvier 1847. » Leclercq, M. N. J.; à Bruxelles ..... —17 mai 1847. „ PoLAiN,]VI. L.; à Liège — 7 mai 1849. » Baguet, F. N. J. G.; à Louvain — 6 mai 1850. — 6 — M. Le baron de Witte, J. J. A. M.; à Anvers . . É!u le 6 mai 1831. » Faider, Ch.; à Bruxelles — 7 mai 18do. ). Arendt, g. a.; à Louvain — 7 mai 18oo. » DucPETiAux, Éd.; à Bruxelles — 4 mai 1839. » Kekvyn de Lettenhove, j. m. B. C; à Bruges — 4 mai 1859. » Chaloin, R.; à Bruxelles — 4 mai 1839. CORRESPONDANTS (10 au plus). M. Gruyer, Louis, à Bruxelles Élu le 10 janvier 1846. » Serrure, C. P. ; à Gand — 11 janvier 1847. » Mathieu, Adolphe G. G.; à Bruxelles . ... — 6 mai 1830. )) TuoNissEN, J. J.; à Louvain — 7 mai 1833. » .Juste, Théodore: à Bruxelles — 26 mai 1836. » Defacqz, E.; à Bruxelles — 26 mai 1836. » Guillaume, H. L. G.; à Bruxelles — 9 mai 1860. » Wauters, Alphonse; à Bruxelles — 9 mai 1860. » Nève, Félix; à Louvain — 9 mai 1860. » Blommaert, Philippe; à Gand — 9 mai 1860. 50 ASSOCIÉS. M. De MoLÉoN, J. G. V.:à Paris Élu le 14 octobre 1820. » Lenormand, L. Séb.; à Paris — 14 octobre 1820. » De la Fontaine; à Luxembourg — 23 décemb. 1822. » Cousin, Victor; à Paris — 6 octobre 1827. » CooPER, C. P.; à Londres — 3 avril 1834. » Le Glay, a.; à Lille — 3 avril 1834. » MoNE, F. J.; à Carlsruhe — 7 mai 1840. « Groen van Prinsterer; à la Haye — 13 décemb. 1840. » Grimm, Jacques^ à Berlin — 13 décemb. 1842. » Phillips, G.; à Vienne — ^13 décemb. 1842. » DiNAux, Arthur; à Montataire — 9 février 1846. » Ellis, sir Henry; à Londres — 9 février 1846. » GuizoT, F. P. G.; à Paris — 9 février 1846. » MiGNET, F. A. A.; à Paris — 9 février 1846. » Rafn, C. C.; à Copenhague — 9 février 1846. M. DelaSagra, Raraon; à Madrid Élu le 9 février 1846. ,. Ranke, Léopold; à Berlin — 9 février 18 i6. ,, SALVA,Migueh à Madrid — 9 février 1846. ,, Warnkoenig, L. A.; àSluttgarl — 9 février 1846. „ Le baron DupiN, Charles; à Paris .... — 11 janvier 1847. » DeHurteb, F.; àVienne — 11 janvier 1847. » LEEMANS,C.;àLeide — 11 janvier 1847. « MjTTERaAiER,C. J. A.; àHeidelberg . . . . - 11 janvier 1847. » Pertz,G. H.;à Berlin — 11 janvier 1847. » Lecomle Manzoni, A.; à Milan —17 mai 1847. ). NoLET DE Brauwere VAN Steeland, J.; à Bruxelles. — 7 mai 1849. » De Bonnechose, Em ; à Paris ^7 mai 184 J. » VVhewell, W.; à Cambridge — 7 mai 1849. ., Senior, G. Nassau; à Londres — 7 mai 1849. ), LeducDECARAMAN, V. A.C.;à Beaumonl . . — 7 mai 1849. » Le comte de Laborde, Léon; à Paris. ... — 6 mai 1831. >, Le Clerc, Victor; à Paris _ 7 mai 1855. » Le comte DE IMoNTALEMBERT, C: à Paris ... — 7 mai 1855. » Le chevalier DE Rossi, J. B.; à Rome ... — 7 mai 1833. » Rau, C. H.; à Heidelberg — 7 mai 1853. » Paris, A. Pauhn; àParis — 26 mai 1836. » De LoNGPÉRiER, Adrien; à Paris — 26 mai 1836. » De Reumont, Alfred ; à Florence — 26 mai 1836. » Le baron DE Barante ; à Paris — 4 mai 1859. ., BoGAERS, A.; à Rotterdam _ 4 mai 1839. » Le baron DE CzoERMiG, Ch.; à Vienne. ... — 4 mai 1839. ,) MmERViNi;à Naples _ 4 mai 1859. „ De LA FCENTE, Modeste; à Madrid — 4 mai 1859. ,, Grote, Georges; à Londres — 9 mai 1860. » Theiner, le R. P. Augustin, à Rome. ... — 9 mai 1860. » WiNDiscKMANN, Fr.; à Munich — 13 mai 1861. » De Kôhne, Bernard; à Saint-Pétersbourg . • — 13 mai 1861. » CantO, César; à Milan — 13 mai 1861. 8 — CLASSE DES BEAUX-ARTS. M. SuYs, directeur pour 1861. » Ad. QuETELET . secrétaire perpétuel 50 MEMBRES. Section de Peinture: M. De Keyzer, N.; à Anvers Nommé le 1<"' décemb. 1845. Gallait, Louis; à Bruxelles — 1" décerab. 1843. Leys, h.; à Anvers — l<=r décemb. 1843. Madou, Jean; à Bruxelles — l'^'^décemb. 1845. Navez, F. J.; à Bruxelles — 1'=' décemb. 1845. Verboeckhoven, Eugène; à Bruxelles ... — l^i'décemb. 1843. Le baron Wappers, G.; à Anvers. ... — If^rdécemb. 1845. De Braekeleer, F.; à Anvers Elu le 8 janvier 1847. Portaels, Jean; à Bruxelles — 4 janvier 1855. .^eellon île !$culplure : M. Geefs, Guillaume; à Bruxelles Nommé le l^"" déceuib. 1845. » SuioNis, Eugène ; à Bruxelles — l^r décemb. 1843. » Geefs, Joseph; à Anvers Élu le 9 janvier 1846. » Fraiken, g. a. ; à Bruxelles — 8 janvier 1847. Section de Uraviire : M. Braemt, J. P. ; à Bruxelles Nommé le l^rdécemb. 1845. » CoRR. M. Érin: à Anvers Élu le 9 janvier 1846. !«ectiou d'Architeclare : iM. Roelandt, L. J. A.; à Gand Nommé le l^'' décemb. 1845. )' SuYs, T. F.: à Bruxelles _ le^ décemb. 1845. — 9 — M. Partoes, H. L. F.; à Bruxelles . . . . Élu le 9 janvier 1846. Section de Musique : M. De Bériot, Ch.; à Paris Nommé le l«f décemb. 1845. » Fétis, Fr. Jos.; à Bruxelles — 1er décemb. 1845. » Hansseks, Ch. L.: à Bruxelles — 1" décemb. 18i5. ,) ViEuxTEMPS, H.; à Bruxelles — le^décemb. 1845. i^cction Iles Sciences et des lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts M. ALvm, Louis J.; à Bruxelles Nommé le 1»^ décemb. 1845. » QcETELET, A. J. L.; à Bruxelles . ... — 1er décemb. 1845. » Van Hasselt, André; à Bruxelles. ... — l^^décemb. 1845. » Baron, A. A.; à Liège Élu le 8 janvier 1847. ). Fétis, Ed.; à Bruxelles — 8 janvier 1847. » De BusscHER, Edm.; à Gand — 5 janvier 1854. CORRESPONDANTS (10 au plus.) Pour la Peinture : M. De BiEFVE, Édouaid; à Bruxelles. ... Élu le 9 janvier 1846. » Dyckmans, J. L.; à Anvers — 8 janvier 1847. Pour la Sculpture : M. Jehotte, Louis; à Bruxelles Élu le 9 janvier 1840. Pour la (Gravure : M. Jouvenel, A.; à Bruxelles Élu le 8 janvier 1847. .. Verswyvel, Michèle. A.; à Anvers. . . — 22 septemb. 1852. Pour l'Architecture : M. Balat, Alph.; à Bruxelles Élu le 13 janvier 1853. Tome XXXIII. _ ^ — 10 — Pour lii .Ylusif|ue M. BossELET, C. F. 5 à Bruxelles Elu le 22 septemb. 18o2. Pour lex fScieneoH ri lox I>et(i'es «laiiN Irurs rapporl» avrr Spm Reaii\-%rls M. DEMANET,A.;à Bruxelles Elu le 4 janvier 1855. » SiRET, Adolphe; à S*-l\icolas — 4 janvier 1855. 50 ASSOCIÉS. Pour In Priiitiire . M. Vernet, Horace; à Paris Élu le 6 février 1846. » De Cornélius, P.; à Berlin — 6 février 18'(6. » Landseer, sir E. ; à Londres — 6 février 184(3. » Kaulbach, W.; à iMunich — 6 février 1846. » Ingres, J. A. D.; à Paris — 8 janvier 1847. » Calame, a.; à Genève — 8 janvier 1847. » Becker, J.; à Francfort — 8 janvier 1847. n Haghe, L.; à Londres — 8 janvier 1847. » ScHNETZ, J. V.; à Paris — 22 septemb. 1832, )) Picot, François; à Paris , . — 7 janvier 1858. » Delacroix, Eugène: à Paris — 13 janvier 1839. Pour la Sculpture : M. Tenerani, Pierre; à Rome Elu le 8 janvier 1847. » DuMONT, A. A. ; à Paris — 22 seplemb. 1852. » Le comte de Nieuvverkerke , Alf.; à Paris . . — 22 seplemb. 1852. » RoYER, L.; à Amsterdam — 22 seplemb. 1832. » Laboureur, M.; à Rome — 10 janvier 1856. » De Bay père, J. B, J.; à Paris — 8 janvier 1857. » Duret, Fr. j.; à Paris — 7 janvier 1858. Pour la C^i'aviire : M. FoRSTER, François; à Paris Élu le 6 février 1846. » Henriquel-Dupont, L. P.; à Paris — 8 janvier 1847. n — M. Calamatta, L. A. .1.; à Bruxelles Élu le 8 janvier ia47. ,, BovY, Ant.; à Paris — «janvier 1847. » MERCURi,Paul; à Rome — 8 janvier l8o7. n OuDiNÉ,E. A.; à Paris — 8 janvier 18o7. » Martinet, Achille: à Paris. — 7 janvier 1858. l'oiii' r trfliitoc'liire : M. DoiNALDSON, Thom.; à Londres Élu le 6 février 1846. » Von Kleinze, Léon; à Munich — 6 février 1846. » Caristie, Aug. N.; àParis — 8 janvier 1847. „ SiiJLER, A. ; à Berlin — 8 janvier 1847. ,, CocKERELL, C. R.; à Londres — 22 septemb. 1832. » FoRSTER, Louis; à Vienne — a janvier 1834. Pour la Musique : M. RossiNi, J.; à Paris Élu le 6 février 1846. >. Meyerbeer, Giacomo; à Berlin — 6 février 1846. » Auber, D. F. E.; à Paris — 6 février 1846. » Daussoigne-Méhul, J.; à Liège — 6 février 1846. « Halévy, Jacques F. ; à Paris — 8 janvier 1847. » Lacuner, Fr.; à Munich — 8 janvier 1847. » Mercadante, S.; àNaples — 22 septerab. 18i52. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. Bock, C. P.; à Fribourgen Breisgau . . . F^llu le 6 février 1846. >. Passavant, J. D.; à Francfort — 6 février 1846. >. Waagen, Gust.; à Berlin — 8 janvier 1847. » De Coussemaker, Éd.; à Dunkerque .... — 8 janvier 1847. » Gerhard, Éd.; à Berlin — 8 janvier 1847. ), Le comle DE Caumont, A.; à Caen .... — 22 septemb. 1848. » Quaranta, Bernard; à Naples — 5 janvier 1834. » Ravaisson, F.; à Paris — 10 janvier 1856. — 12 — NECROLOGIE. CLASSE DES SCIENCES. M. TiKDEMVN, Fr.; associé, décédé le 22 janvier 1861. » Vo.N Baer; associé, décédé le 1861. CLASSE DES LETTRES. M. Lelewel, .loacliim; associé, décédé le . . . mai 1861. CLASSE DES BEAUX-ARTS. M. Snel, François; membre, décédé le . . . mars 1861. » Re.\ard, Bruno; membre, décédé le . . . juin 1861. » Rietschel, E. ; associé, décédé le 186L » Barry, Charles, associé, décédé le 1861. \-^ TABLE DES MlillOlKKS t;0>TEMS DANS t.F. TOME \X\111. CLASSE DES SCIENCES. HccIkicIii's ox|)('iiiiK'iilak's ut théoriques sur les ligures Jéquililjre dune masse ii(iuiile >ans pesanteur; jiar M. J. Plateau. — Cinquième série. Même travail. — Sixième série.. Reeherches sur les erustacés du littoral de Belgique; par M. P.-J. Van Benedeii. Mémoire sur les mouvements du cœur, spécialement sur le mécanisme des valvules auriiulo- vcntriculaires; par M. A. Spring. Nouvelles recherches sur les fossiles des terrains secondaires de la province de Luveniliour;;; par SI. F. Chapuis. OBSERVATIONS DES PHÉNOMÉ.NES PÉRIODIQUES. I. — MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. — OhservalioHS siiv lu météumloijie , réievtricité et le mugnélisme de la terre, faites en 1860, à lObservatoire royal de Bruxelles. — Ohservu- tions météorologiques, faites en 1860, à Bruxelles, Gand, Namur, Liège, Stavelot, Arlon . Ostende. II. — Observations botaniques et zoologiques. — Observations faites en 18G0, à Bruxelles, Vilvorde, Anvers, Ostende, Namur, Spa, Stavelot, Jemeppe-sur-Meuse, Vienne, Venise. — Oliscivations hnlaniques et zoologiques, faites en 18fiO,à des époques déterminées. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ET THÉORIQUES SUK LES FIGURES D'ÉQUlLlimE D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR; J. PLATEAU. CINQUIÈME SlillIE '. Nouveau procédé pour la réalisation des figures d'équilibre. — Pression- exercée PAR UNE lame liquide SPHÉRIQUE SUR l'aIR QU'ELLE CONTIENT.— Recherche d'une limite très-petite au-dessous de laquelle se trouve, DANS UN LIQUIDE PARTICULIER, LA VALEUR DU RAYON d'aCTIVITÉ SENSIBLE DE l'attr.\ction moléculaire. ( Présenté le !<■'■ décembre 18U0.) ' Voir, pour les quatre série, précédentes , les tomes XVI , XXIll , XXX et XXXI des Memn.re, de f Académie. Tome XXXIII. * RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ET THÉORIQUES SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. THÉORIE ET DESCRIPTION d'uN NOUVEAU PROCÉDÉ POUR LA RÉALISATION DES FIGURES DÉQUILIBRE. ^ ^ . — Dans la deuxième el dans la qualriéme série de ce travail , j ai appliqué mon procédé de rimmersion d'une masse liquide dans un autre liquide de même densité et avec lequel elle ne peut se mêler, à la réalisa- tion d'une partie des figures d'équilibre en nombre infini qui appartiennent à une masse liquide supposée sans pesanteur et à l'état de repos. Dans la série actuelle , j'indiquerai un procédé tout difierent, bien plus simple et plus commode , qui permet d'atteindre le même but , et j'exposerai une partie des nombreuses conséquences que m'ont fournies son emploi et les principes tbéoriques sur lesquels il repose. g 2. — Rapportons d'abord quelques résultats curieux qui servent pour ainsi dire de transition entre ces deux procédés. On se rappelle que l'huile immergée dans le licjuide alcoolique prend 4 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE aisément la forme laminaire : nos polyèdres liquides, par exemple (2""- série, §§ 31 à 35), se sont transformés en des systèmes de lames par l'exhaustion graduelle de la presque totalité de riiuile; on se rappelle aussi que ces lames paraissaient en général planes, mais que l'octaèdre a donné lieu à un sys- tème de lames évidemment courbes. Enfui des lames courbes se sont encore développées dans Texpérience du g 22 de la i""' série. Reprenons cette dernière expérience, et redisons en quoi elle consiste. Après avoir formé, au sein du liipiide alcoolique, un cylindre d'huile entre deux anneaux en fd de fer égaux, parallèles et placés en regard l'un de l'autre à une distance beaucoup moindre que les deux tiers de leur diamètre , on enlève graduellement du liquide à la masse au moyen de la petite seringue. Alors , nous le savons , la surface comprise entre les anneaux se creuse de plus en plus, et, en même temps, les bases de la figure s'affaissent , devien- nent planes, puis concaves; tous ces creusements vont en augmentant par le progrès de l'absorption; enfin l'on voit se produire trois lames, dont Tune prend naissance au centre de la figure dès que les deux bases concaves sont près de se toucher par leurs sommets , et dont les deux autres , qui partent des anneaux, commencent à se montrer lorsque les bases devien- nent tangentes , le long de leurs bords , à la portion de surface comprise entre les anneaux ; la première de ces lames est plane , et les deux secondes paraissent coniques : la ftfj. 1 représente une coupe méridienne du système dans lequel les lames ont déjà acquis un certain développement; les lignes ponctuées sont les coupes des plans des anneaux. Ces lames s'étendent ensuite de plus en plus par la soustraction bien mé- nagée de nouvelles quantités d'huile, et l'ensendile tend à donner, pour résultat final , une figure laminaire appi'ochanl de deux cônes tronqués réunis par leurs petites bases; mais toujours l'une ou l'autre des lames se brise avant que la petite masse épaisse ijui entoure la lame plane et la rattache aux lames courbes ait pu être entièrement ai»sorbée. C'est là que s'arrête l'expérience dans la ([uatiième série ; allons mainte- nant plus loin. Supposons que ce soit la lame plane qui se brise. Alors l'huile (]ui la constituait se réunit rapidement à celle qui formait le reste du sys- tème , et le tout se réduit à une lame unique un pou épaisse , qui demeure DUISE 3IASSE LIQUIDE SA^'S PESAINTELR. 3 aiiachée aux contours des deux anneaux et présente , dans le sens méridien , une courbure légèrement concave [fuj. 2). En comparant les fUj. 1 et 2, on remarquera (pie, dans la première, le creusement méridien entre les deux anneaux est bien plus considérable (pie dans la seconde; cette différence s'explique aisément si Ton fait allenlion (pie la petite masse épaisse qui entoui'e la lame plane et dont la coupe méridienne est représentée en a b c et a' h' c' {fig. 1) a trois surfaces qui doivent, pour l'équilibre, déterminer respectivement la même pression. En effet, sur celles (|ui ont pour lignes méridiennes les arcs ab et cb, la courbure est évidem- ment concave dans tous les sens autour d'un mênie point, tandis que la troisième, dont l'arc méridien est ac, présente, en chaque point, une cour- bure convexe dans le sens perpendiculaire à cet arc, ce (jui exige (pie, dans l'état d'équilibre, la concavité de ce même arc soit beaucoup plus prononcée que celle des arcs ab et cb; or il est clair que cette condition ne pour- rait être remplie avec une courbure méridienne aussi faible que dans la fifj. 2. § 3. — La figure liquide étant ainsi réduite à une lame unique ' , soule- vons graduellement l'anneau supérieur. Alors la lame s'étendra, et, d'un j)eu épaisse qu'elle était , comme je l'ai dit plus haut, deviendra très-mince ; le creusement méridien se prononcera davantage, et nous obtiendrons ainsi une figure laminaire {fùj. 3 ) dont la forme rappelle tout à fait la surlace à la- (pielle j'ai donné ( 4™" série, §M) le nom de caténoïde. Si nous continuons à soulever l'anneau supérieur, nous arriverons à un point où l'équilibre n'est plus possible , et nous verrons la figure s'étrangler alors spontanément de plus en plus, jusqu'à ce (pi'enfin elle se sépare en deux parties qui vont respectivement former une lame plane dans chacun des deux anneaux. En répétant l'expérience, j'ai tâché d'arrêter l'anneau supérieur précisément au point dont il s'agit, et j'ai trouvé qu'alors l'écarte- ment des deux anneaux était sensiblement les deux tiers de leur diamètre; * 11 fiiut pour cela, comme on l'a vu, que, dans le système précédent, ce soit la lame plane qui se brise; s'il arrivait que la rupture eût lieu dans l'une des lames courbes, il suffirait de recommencer Icxpcrience, et, pour opérer à coup sûr, de crever la lame plane à l'aide du bec de la seringue un peu avant le point où l'on attendait le brisement spontané. 6 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE je ijippellerai ici que je suis arrivé au même rapport ( i""' série, § 21 ) pour la hauteur limite du calénoïde partiel. § 4. — Un fait bien remarquable, c'est que la désunion de notre figure laminaire s'effectue exactement de la môme manière que celle des figures pleines (S™" série, § 62), c'est-à-dire qu'à Tinstanl qui précède cette désu- nion , l'étranglement se convertit en un filet cylindri(iue , le(|uel se transforme en sphérules de différents diamètres; seulement ici le filet est lui-même lami- naire, ainsi que la grosse sphérule; quant aux autres sphérules, elles sont troj) petites pour que leur état puisse être aisément constaté; en d'autres termes , le filet constitue un tube mince , et la grosse sphérule est une bulle creuse occupée intérieurement par du li(iuide alcoolique. Remarquons, à l'occasion de cette expérience, que les lames planes qui, après la désunion, occupent, comme je l'ai dit, les deux anneaux, sont ce qu'il y a de meilleur pour obtenir la réalisation de la partie du nodoïde (4'"" série, § 32) engendrée par un nœud de la ligne méridienne, dans le cas où ce nœud approche d'une circonférence de cercle [thid., § 3o). Si l'on perce l'une de ces lames planes en son milieu, l'anneau liquide ([ue l'huile va former en se retirant vers l'anneau métallique, n'a qu'une largeur fort petite relati- vement au rayon de ce dernier {ibid., § 3G), et, autant que l'œil peut en juger, sa section méridienne est sensiblement circulaire : avec un anneau métallique de 3o""" de rayon, par exemple, la largeur de l'anneau fiquide, c'est-à-dire la distance entre sa circonférence intérieure et sa circonférence extérieure, est à peine de 3""". §0. — La facilité que présente l'huile, dans les conditions de mes expé- riences, de s'étendre en lames minces, jointe au fait signalé ci-dessus de la formation d'une sphérule laminaire, doit portera croire que Ton pouri-a dé- velo|)per de grandes lames d'huile sphériques, ou, en d'autres termes, obte- nir, dans le liquide alcoolique, de grosses bulles d'huile creuses, en les gon- llant avec ce même li(iuide alcoolique , comme on obtient , dans l'air, des bulles de savon, en les gonflant avec de l'air. L'expérience réussit, en effet, d'une manière complète. En suivant l'analogie des bulles de savon, l'on voit aisément que, pour former la bulle d'huile, il faudra d'abord faire adhérer une petite masse de ce liquide à l'extrémité inférieure d'un tube de fer plongé D'UISE MASSE LJQLIDE SANS PESANTEUR. 7 verticalement d'une certaine quantité dans le liquide alcoolique , puis verser lentement, par l'autre extrémité de ce tube, le liquide qui doit gonfler la bulle. g 6. — Mais cette expérience, si simple en principe, exige un assez grand nombre de précautions que je vais indiquer. Pour faciliter Tintroduction du liquide alcoolique , le tube doit être évasé en entonnoir à sa partie supérieure, et, pour qu'il ait une position bien stable, il faut faire adapter à la base de l'évasement un disque en fer de 7 à 8 centi- mètres de diamètre, traversé à son centre par le tube, et que l'on fera repo- ser sur le goulot de l'ouverture centrale du vase. De plus, l'orifice inférieur du tube doit être muni d'un rebord mince d'environ 1""",5 de largeur; cette addi- tion a pour but d'empêclier la petite masse d'huile destinée à former la bulle de s'élever en partie le long de la paroi extérieure du tube : Thuile s'arrête au contour du petit rebord, conformément aux faits décrits dans le § 13 de la 2""^ série , et se dispose d'une manière parfaitement symétrique. Ajoutons que le diamètre du tube n'est pas indilTérent : celui qui m'a donné les meilleurs résultats est de 16'"™. La fiy. h représente la coupe du système. Il est évident que le liquide alcoolique dont on veut remplir la bulle doit avoir identiquement la même densité que le liquide alcoolique extérieur. On satisfait sans peine à cette condition, en enlevant préalablement, par le robi- net adapté à la partie inférieure du vase, une portion du liquide même contenu dans ce dernier, et se servant de cette portion pour gonfler la bulle. Ce liquide devra nécessairement arriver dans la bulle d'une manière lente et graduelle, surtout au commencement : il devra couler d'abord goutte à goutte , puis en mince filet , et en outre tomber dans l'entonnoir près du bord supérieur de celui-ci , afin que , glissant le long de la paroi inclinée avant de descendre dans le tube , il prenne ainsi moins de vitesse. Mais si , pour effec- tuer cette opération , l'on se contente de tenir en main le flacon qui renferme le licjuide dont il s'agit, on ne parvient jamais, quelques soins que l'on prenne, à donner à la bulle tout le diamèlre qu'elle peut acquérir, et cela par deux raisons : en premier lieu , il est impossible de graduer d'une manière assez régulière la vitesse d'écoulement, et le liquide arrivant parfois en trop grande abondance, produit dans l'intérieur de la bulle des mouvements cou- 8 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE sidérables qui font crever celle-ci; en second lieu, la chaleur de la main augmente (]uel(|ue peu la température du li(iuide du flacon et en diminue ainsi la densité, d'où résulte dans la bulle une tendance à s'élever, qui la fait se porter d'un côté ou d'un autre , et qui , altérant de la sorte la symétrie d'action , amène également la rupture. Pour écarter ces deux causes de non-réussite, j'ai fait construire un flacon en laiton muni d'un robinet et de pieds, de façon que, lorsqu'il était posé sur la plaque de verre qui sert de couvercle au vase, l'orifice du robinet arrivait un peu plus haut que le bord de l'entonnoir; j'introduis dans ce flacon le liquide nécessaire pour former la bulle et je le laisse ensuite s'écouler dans l'entonnoir par le robi- net, avec une vitesse que je puis graduer à volonté, sans avoir à craindre Tinfluence de la chaleur de la main '. g 7. — A l'aide du système d'appareils que je viens de décrire, on obtient sans peine des résultats très-développés. En donnant à la petite masse d'huile qui devait être attachée à l'orifice du tube un diamètre d'environ trois centi- mètres, j'ai réalisé souvent de grosses bulles de 12 centimètres de diamètre, et j'aurais été plus loin, sans nul doute, si le vase avait eu plus de capacité. Lorsqu'on est arrivé à la grande dimension que je viens d'indicpier, si l'on en- lève l'entonnoir par un mouvement d'une vitesse convenable, la bulle demeure en arrière, et la lame dont elle est formée se prolonge en restant adhérente à l'orifice du tube , de manière à constituer une sorte de traînée ; puis celle- ci s'étrangle rapidement et se sépare en deux parties, dont l'inférieure va fer- mer et compléter la bulle ; cette dernière se trouve ainsi entièrement isolée au milieu du liquide qui remplit le vase. Elle persiste en cet état pendant un ' Je signalerai ici un fait assez curieux. J'avais d'abord employé un flacon de fer-blanc muni ilun robinet en fer; mais quand le liquide alcoolique contenu dans ce flacon renfermait par hasard de petites sphérules d'huile, celles-ci, en sortant du robinet, entraînaient parfois de roxvdc de fer, et, devenant ainsi très-pesantes, descendaient assez rapidement au fond de la huile d'huile; or, lorsque cela arrivait, si minime que fût la sphérule ferrugineuse, on voyait, après quelques secondes, la pellicule d'huile s'amincir subitement à l'endroit où reposait celte sphérule, l'amincissement se propageant, par un retrait de l'iuiile, jusqu'à une petite distance autour du point de contact , puis la bulle crevait presque aussitôt eii ce même endroit. Le retrait d'une partie de Ihuile au contact de la sphérule ferrugineuse est, sans doute, pour le dire en pas- sant, un phénomène du genre de ceux qui ont été décrits par M. Dutrochct dans ses Recherches physiques sur la force épipoiique. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 9 temps plus ou moins long, qui peut aller quelquefois au delà d'une heure, après quoi elle crève spontanément. L'expérience apprend bientôt à connaître la vitesse avec laquelle il faut retirer l'entonnoir : si celte vitesse est trop grande, la bulle crève; si elle est trop petite, la bulle s'élève avec le tube, et crève encore quand l'orifice de celui-ci quitte la surface du liquide alcoo- lique. Le calcul donne, pour l'épaisseur moyenne de la lame qui forme la bulle dans le cas ci-dessus, 0'"'",3, c'est-à-dire moins d'un tiers de millimètre; je dis l'épaisseur moyenne, car la lame n'a pas une épaisseur uniforme, et elle doit être, en certains endroits, beaucoup plus mince que 0""",3. On peut demander pourquoi, lorsqu'une semblable bulle est isolée du tube, elle ne persiste pas indéfiniment : on ne voit en elïet, dans les actions capillaires, aucune raison «lui doive amener sa rupture. 11 faut, je pense, chercher la cause de cette rupture dans un reste d'action chimiciue exercé par le liquide alcoolique sur Ihuile : ce liquide dissout sans doute peu à peu la lame, en sorte qu'à l'endroit où elle est le plus mince, elle finit par être entièrement absorbée dans une petite portion de son étendue. Comme, dans les expériences que je viens de rapporter, je n'avais pu pousser le gonflement des bulles jusqu'à sa limite, j'ai réduit la petite masse initiale à 2 centimètres de diamètre. Alors les bulles se rompaient ordinaire- ment entre les diamètres de 7 et de \ 4 centimètres. Cependant j'ai réussi quelquefois à élever le diamètre jusqu'à 12 centimètres, ce (lui assigne à la lame une épaisseur moyenne de 0""",09 , c'est-à-dire de moins d'un dixième de millimètre; mais je n'ai jamais pu isoler ces bulles si minces : les unes crevaient spontanément avant que l'entonnoir fût retiré , les autres pendant qu'on le retirait. g 8. — Dans le § 12 de la première série de ces recherches, après avoir décrit la formation de l'anneau liquide par l'action de la force centri- fuge, j'ai dit que, dans les premiers instants, cet anneau demeure uni au disque métallique par une pellicule ou nappe d'huile très-mince. On voit maintenant à (piel ordre de faits appartient cette pellicule : elle est évidem- ment du même genre que toutes les lames dont il a été question dans les paragraphes précédents du mémoire actuel. Tome XXXIIL 2 10 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE Je ferai remarquer ici que celte même pellicule élahlil encore une diffé- rence enlre les phénomènes qui se produisent dans mon appareil , phéno- mènes qui dépendent de Tatlraction moléculaire, et ceux qui seraient du domaine de raslronomie et dépendraient de Tattraclion universelle; je mon- trerai (railleurs, dans une autre série, t|ue les figures li(iuides de ma pre- mière série sY'carlent essentiellement, par ré(|ualion de leurs surfaces, de celles que pourrait prendre une masse planétaire supposée fluide; je répéterai donc ce que j'ai déjà dit dans la note 2 du § 62 de la 2""' série, savoir que l'on ne peut tirer de l'expérience dont il s'agit aucune induction en faveur d'une hypothèse cosmogonique. § 9. — Il résulte des faits précédemment décrits que les lames liquides soustraites à l'action de la pesanteur affectent, comme les masses pleines, des figures d'équilibre déterminées. Or il est aisé de démontrer (jue ces figures doivent être idenliquement les mêmes dans les deux cas. Si, par un point de l'une des deux surfaces d'une semblable lame, ou conçoit une droite normale à cette surface, il est clair que, vu le peu d'épais- seur de la lame, cette droite pourra être considérée comme étant également normale à l'autre surface. En outre, si, par celte normale commune on fait passer un plan, il coupera les deux surfaces suivant des courbes qui pour- ront, sans erreur appréciable, être regardées comme identiques. Par con- séquent , aux points où la normale ci - dessus perce les deux surfaces , les courbures des deux courbes seront les mêmes; seulement, par rapport au liquide qui forme la lame, l'une de ces courbures sera convexe et l'autre concave. Si donc p désigne le rayon de la première, celui de la seconde sera — p ; et comme ce résultai est général , il s'applique également aux cour- bures principales, c'est-à-dire à la plus grande et à la plus petite, de sorte que, si R et R' représentent les deux rayons de courbure principaux à l'un des deux points considérés, les deux rayons de courbure principaux à l'autre point seront — R et — R'. D'après cela, les pressions capillaires respective- ment correspondantes à ces deux points, et rapportées à l'unité de surface, sont (2""= série, § 4), pour le premier, A / 1 1 D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. H et , pour le second , ^ \U R'/ P étant la pression que déterminerait une surface plane, et A une constante qui dépond de la nature du liquide. Or ces deux pressions étant opposées, elles donnent une résultante égale à leur dilïérence, c'est-à-dire à \R R'I Maintenant si la figure laminaire est telle que , dans toute son étendue , la résultante ci-dessus soit nulle, il est clair que l'équilibre existera. Si cette condition n'est pas remplie, les résultantes respectivement correspondantes aux différents points de la figure tendront à chasser ces points dans un sens ou dans l'autre; mais, dans ce cas encore, l'équilibre sera possible si la figure laminaire est fermée, comme les bulles du § 7, et emprisonne ainsi dans son intérieur une masse limitée de li(iuide alcoolique : car alors si la figure a une forme telle que les résultantes dont il s'agit aient partout la même intensité, ces forces seront évidemment détruites par la résistance de la masse alcoolique intérieure. On exprimera donc l'équation générale de l'équilibre des figures laminaires, en établissant la condition que la résultante soit nulle ou constante; et, pour cela, comme le coefilcienl A est constant et fini, il suilira de poser i i - + — = c, R R' la quantité C pouvant être nulle ou constante. Or celte équation générale étant également celle de l'équilibre des niasses pleines, il en résulte que les lames prennent, comme je l'ai avancé, identi- ({uement les mêmes figures que ces masses. Ainsi, dans les circonstances de mes expériences, on doit pouvoir former avec des lames d'huile toutes les figures que j'ai obtenues avec des masses d'huile pleines, et l'on a vu, en effet (§ 7), qu'une lame d'huile qui n'est adhé- 12 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE renie à aucun système solide , prend une figure spliérique, comme le fait une niasse pleine placée dans les mêmes conditions. § 10. — Je dois présenler ici une remarque importante relativement au signe de la constante C et à la signification de ce signe. D'après la manière dont je viens d'arriver à l'équation générale de ré(piilii)re des figures lami- naires, il est clair que, dans cette équation, la quantité ^-*-~ pout indifTé- remment, quant à sa valeur absolue, être rapportée à l'une ou à l'autre des deux surfaces de la lame. Si nous convenons de la rapporter à celle de ces deux surfaces qui regarde l'extérieur de la figure, alors, quand cette même quantité, ou, ce qui revient au même, la constante C, sera positive, la pres- sion correspondante à la surface en question sera supérieure à P, c'est-à-dire à celle d'une surface plane, et la pression correspondante à l'autre surface sera moindre que celle d'un plan , et , par suite , moindre que la première ; conséquemmenl la résultante, qui agit nécessairement dans le sens de la plus grande des deux forces, sera dirigée, comme celle-ci, vers l'intérieur de la figure. Avec la même convention, quand C sera négatif, la plus grande des deux pressions appartiendra à la surface qui regarde l'intérieur de la figure , d'où il suit que la résultante sera dirigée vers l'extérieur. Donc lorsque C sera positif, la figure laminaire exercera une pression sur la masse alcoolique qu'elle emprisonne, et, lorsque C sera négatif, la figure laminaire exercera, au contraire, une traction sur la masse dont il s'agit; dans les deux cas, l'action sera détruite par la résistance de cette même masse; enfin, lorsque C sera nul, la figure laminaire n'exercera ni pression ni traction. § 11. — Quand la figure laminaire est fermée , la condition de l'équilibre a conséquemment toute sa généralité, C pouvant êtr£ positif, négatif ou nul; mais si la figure n'est pas fermée, l'équilibre ne peut évidemment subsister (|ue pour C = 0. 11 suit de là, par exemple, qu'une lame unicpie dans un anneau solide sera en équilibre si elle est plane , et nous avons vu , en efïet , dans l'expérience du § 3, les deux lames séparées prendre respectivement, dans chacun des anneaux, la forme plane. Par la même raison, une lame unique attachée à deux anneaux parallèles et en regard, comme celle qui se forme dans l'expérience i\v\o je viens de rappeler, et qui est représentée s D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. i3 fig. 3, doit constituer une portion de caténoïde, ainsi que l'annonçait son aspect, et que le vérifie la valeur de Técartement maximum des anneaux. Enfin, dans la combinaison de lames de la fUj. 1, les deux lames courtes sont nécessairement aussi deux portions de caténoïde, mais prises assez loin de leurs cercles de gorge respectifs pour que leur courbure méridienne soit peu sensible et que ces lames semblent appartenir à des cônes. § 12. — Il serait aisé d'imaginer des moyens propres à réaliser avec nos lames d'buile toutes les autres figures d'équilibre que nous avons étu- diées dans la deuxième et dans la quatrième série ; mais on va voir que cela est inutile, ce qui précède conduisant directement à un mode plus simple de production des figures d'équilibre laminaires. Supposons qu'on puisse former, dans l'air, des lames liquides sans pesan- teur; ces lames prendront nécessairement les mêmes figures que les lames d'huile formées dans le mélange alcoolique. En elTet, si le système est fermé et exerce des pressions dirigées vers son intérieur, la masse d'air empri- sonnée se comprimera jusqu'à ce que son élasticité neutralise ces pressions , et alors l'équilibre existera évidemment si ces mêmes pressions sont toutes égales entre elles, c'est-à-dire si la figure est telle que l'équation ^ + ^ = C, équation dans laquelle C sera positif, soit satisfaite. S'il s'agit encore d'un système fermé, mais dont les actions soient, au contraire, dirigées vers l'ex- térieur, la masse d'air emprisonnée se dilatera jusqu'à ce que l'ensemble des forces qui résultent de son élasticité ainsi diminuée et des actions des lames soit neutralisé par la pression atmosphérique extérieure, et alors il est clair que la figure sera encore en équilibre, si toutes ces actions sont égales, ou si l'équation ci-dessus, dans laquelle C sera négatif, est satisfaite. Enfin si le système n'est pas fermé, la chose est évidente par elle-même, et l'on se sou- viendra que, dans ce cas, l'équilibre exige que C soit nul. Or les lames liquides pesantes que nous pouvons développer dans l'air, les lames d'eau de savon, par exemple, étant extrêmement minces, leur masse est très-petite, et conséquemment l'action de la pesanteur peut en général y être regardée comme insensible à l'égard de celle des forces molé- culaires, d'où il suit que les figures que l'on réaliserait avec ces lames ne devraient pas dilïérer d'une manière appréciable de celles qui seraient con- 14 SUR LES FIGURES D'EQUILIBRE stiUiées par des lames sans pesanteur. Nous devons donc pouvoir ol)teuir, dans Tair, avec des lames d'eau de savon, ou d'un liquide analogue, les mêmes figures d'équilibre qu'avec des lames d'huile dans le mélange alcoo- lique, et, par conséquent, les figures qui conviendraient à une masse liquide pleine et dépourvue de pesanteur. C'est en cela (pie consiste le nouveau procédé que j'ai annoncé au commencement de cette série. Ainsi nous arrivons à cette curieuse conséquence, qu'avec un liquide soumis à l'action de la pesanteur et en repos , on peut réaliser sur une grande échelle toutes les formes d'équilibre qui conviendraient à une masse liquide sans pesanteur et également en repos. Les bulles de savon offrent un premier exemple de l'emploi du procédé dont il s'agit : isolées dans l'air, elles sont sphériques , comme le serait une masse li(|uide pleine, sans pesanteur et libre de toute adhérence. Nous allons voir, en prenant pour exemple plus général les figures de révolution , qu'il est facile d'opérer par ce même procédé la réalisation de toutes les figures d'é(|uilibre. ,§ 13. — Occup(»ns-nous d'abord du liquide. Les lames que l'on obtient avec une simple dissolution de savon n'ont qu'une existence très-courte, à moins qu'elles ne soient enfermées dans un vase : une bulle de savon d'un décimètre de diamètre formée à l'air libre d'une chambre , se conserve rare- ment deux minutes; le plus souvent elle crève après une minute, ou même après une demi-minute; il était donc important de chercher quelque liquide meilleur, el, après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai été assez heureux pour en découvrir un qui fournit, à l'air libre, des lames d'une persistance lemarquable. Ce liquide se forme en mélangeant, dans des proportions con- venables, de la glycérine, de l'eau et du savon. Les glycérines que l'on trouve dans le commerce dilTèrent considéra- blement en pureté et en concentration , et la préparation du mélange varie en conséquence; mais on se procure aisément, et sans trop de frais. Une glycérine (|ui parait très-pure et très-concentrée, en la faisant venir de Londres ', où elle est fabriquée par un procédé particulier; elle est à peine ' On l:i (rouve, par exemple, cliez M. Boltoii, 146, Holborn Bars. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 13 colorée, et n'a qu\ine failjle odeur. Je me bornerai mainlonant à décrire la préparation du mélange avec celte glycérine; on trouvera dans une note, à la fin du mémoire, Tindication des moyens propres à obtenir d'assez bons résultats avec les autres qualités de glycérine. Il faut, autant (lue possible, opérer en été, et lorsque la température exté- rieure est au moins de 19» centigrades. On dissout, à une douce chaleur, une partie, en poids, de savon de Marseille, préalablement taillé en minces copeaux, dans quarante parties d'eau distillée, et, quand la dissolution est refroidie, on la fdtre. Cela fait , on a à choisir entre les deux procédés suivants : /"" Procédé. — On mêle soigneusement, dans un flacon, par une agita- tion forte et prolongée, deux volumes de glycérine avec trois volumes de la dissolution de savon, puis on laisse reposer; le mélange , limpide au moment de sa formation, commence, après quelques heures, à se troubler : il s'y produit un léger précipité blanc , ([ui demeure d'abord en suspension dans toute la masse, mais qui monte ensuite avec une exli-ême lenteur, et, après (pielques jours, forme une couche nettement séparée à la partie supérieure du liquide ; on recueille alors la portion limpide au moyen d'un siphon qui s'amorce par un tube latéral, et la préparation est terminée. Je dois faire remarquer ici que, lorsqu'on introduit dans le lifiuide la courte branche du siphon, une portion du dépôt est entraînée, et forme, autour de la surface extérieure du tube, une sorte de cône renversé; il faut donc, avant d'amorcer le siphon, le débarrasser de celte enveloppe. Pour cela, on laisse d'abord le tout en repos pendant un quart d'heure, puis on agite un peu de droite et de gauche la branche plongée du siphon; le cône de dépôt s'en détache alors par petits grumeaux qui remontent peu à peu et vont rejoindre la couche supérieure. T" Procédé. — On mêle, avec le même soin que dans le premier procédé, un volume de glycérine avec trois volumes de la dissolution de savon ; vingt- quatre heures après, on fdtre, en couvrant l'entonnoir, et en renouvelant le fdtre quand les gouttes ne se succèdent plus qu'à de trop longs intervalles; enfin on ajoute à la liqueur filtrée la quantité de glycérine nécessaire pour établir la proportion de deux volumes de glycérine sur trois de dissolution de savon , et la préparation est encore terminée. Ce second procédé a l'avan- 16 SUR LES FIGl UES DEQUIUBRE lage d'èlre un peu plus cxpéditif (|uc lo picmior; mais si Ton iVa pas d'ex- cellent papier à filtre, une portion notable du précipité passe avec le liquide, et le résultat est moins bon. Le licpiide dont je viens de faire connaître la préparation , et que je nom- merai liquide gltjcérif/ue, donne des lames d'une très-grande persistance : par exemple, une bulle d'un décimètre de diamètre déposée, à l'air libre de rapparlcmont, sur un anneau en fil de fer de quatre centimètres de diamètre préalablement mouillé du même liquide, comme dans les expériences que je décrirai bientôt, peut, lorsqu'elle est dans un complet repos, se maintenir trois heures entières. Si l'on est contraint d'opérer dans une saison froide , le second procédé est le seul qui puisse être employé, et il faut choisir des jours où la tempé- rature extérieure s'élève de plusieurs degrés au-dessus de zéro; il faut, en outre, réaliser artificiellement, au moins d'une manière approchée , les con- ditions de l'été à l'égard des liquides. A cet effet, l'appartement étant chautïe à 19° ou 20% on maintient d'abord , pendant une heure ou deux, dans de l'eau entretenue à cette température, les flacons qui contiennent séparément la glycérine et la dissolution de savon, puis on effectue le mélange, après (pioi on place de même le flacon qui le renferme dans de l'eau à 19° ou 20", et l'on fait en sorte , soit en conservant du feu dans rappartement pendant la nuit, soit, tout au moins, en entourant, le soir, de plusieurs enveloppes (■'paisses de laine le vase extérieur , ([ue la température du mélange descende peu au-dessous de 19° pendant vingt-quatre heures. On filtre alors, l'appar- tement étant toujours chauffé , et l'on achève la préparation comme je l'ai dit, en ayant soin que la glycérine ajoutée soit elle-même, depuis une heure environ , à la température de 19" ou 20°. Le liquide glycérique se conserve pendant un an environ, puis, en un jour ou deux, il se décompose, et perd complètement ses propriétés. Cette décomposition m'a paru se faire sans donner lieu à un dégagement gazeux ; cependant, comme le liquide est de nature organicpie, il ne serait pas invrai- semblable que la chose se produisît quelquefois, et l'on agira prudemment, pour éviter une explosion possible du flacon, en ne fermant celui-ci qu'avec un bouchon de liège qui ne serre pas trop fort. DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 17 De même que les lames d'eau de savon durent beaucoup plus longtemps en vase clos qu'à l'air libre, la persistance des lames de liquide glycéri(pie, persistance déjà si grande à l'air libre, devient bien plus considérable encore quand ces lames sont enfermées dans l'intérieur d'un vase , surtout si I ou emploie certaines précautions; on en verra des exemples à la fin de la série actuelle, et je reviendrai sur ce sujet dans une série ultérieure. g 44.. — Les appareils nécessaires pour la réalisation des figures de révo- lution, sont les suivants : 1" un système d'anneaux en fil de fer de sept cen- timètres de diamètre, pareil à celui qui a servi à la formation du caténoïde laminaire d'buile (§§ 3 et M), système dont je reproduis ici [flfj. 5) le dessin perspectif, bien qu'il ait déjà été donné dans les planches de la S™" série; 2" un système d'anneaux de même espèce, mais n'ayant que trois centimètres de diamètre ; 3° un système de disques de sept centimètres de diamètre , dont l'inférieur est porté sur trois pieds plus solides (pie ceux des anneaux et partant de points situés entre le bord et le centre , et dont le supérieur est soutenu par un fil de fer fixé normalement à son centre; 4" une tablette avis calantes; ^° plusieurs pipes de terre communes, et un pinceau mou de moyenne grosseur; 6° un support consistant en une tige verticale \i\ long de lacpielle glisse, à frottement doux , un bras horizontal ; c'est à l'ex- trémité de celui-ci que l'on fixe soit l'un des anneaux supérieurs par le bout m de la queue de sa fourche , soit le disque supérieur par le bout du fil de fer qui le soutient; j'ai pris, pour ce support, un calhétomètre; l'an- neau ou le disque s'attachait, à l'aide d'une pièce intermédiaire, à l'extrémité de la lunette; on avait ainsi, outre les autres conditions, la faculté de lire, sur la graduation de l'instrument, la quantité dont on élevait ou dont on abaissait l'anneau ou le disque. Afin de donner plus de stabilité aux anneaux inférieurs , chacun d'eux est maintenu par ses pieds, au moyen de gouttes de cire à cacheter, dans une petite soucoupe en porcelaine; pour que l'adhérence puisse s'établir, on enlève préalablement, avec de l'émeri, le vernis de la porcelaine aux en- droits (pii doivent recevoir la cire. Quand les anneaux et les disques sont neufs , le liquide glycérique y adhère mal , et les figures laminaires crèvent pendant qu'on essaie de les former ou Tome XXXIIÏ. 5 18 SUR LES FIGURES D'EQUILIBRE |)ros(|ue inuiKHliatcnionl après leur formalion; mais on écarle celle ditticullé (le la manière suivante : on plonge les appareils donl il s'agil dans de l'acide nitrique étendu de quatre fois son volume d'eau, on les y maintient jus(|u"à ce que leur surface soit notablement oxydée , ce qui n'exige qu'une minute environ, puis on les lave soigneusement dans de l'eau pure, on les essuie en y promenant une bande de papier à filtre, et on les laisse séclier; ils sont alors rendus propres à servir indéfiniment, et donnent toujours des figures bien persistantes. Voici maintenant comment on prépare les expériences. On rend d'abord le catbélomètre bien vertical , et l'on y adapte l'anneau ou le disque supé- rieur; si cet anneau ou ce disque ne parait pas tout à fait horizontal, on en corrige la position en courbant légèrement avec une pince le fil de fer (pii le soutient. On place ensuite sur la tablette à vis la pièce inférieure, anneau ou discjue, de manière qu'elle soit à peu près verticalement sous l'autre, puis, an moyen des vis calantes et par de petits déplacements de la pièce inférieure, on parvient sans peine à faire en sorte qu'en descendant la supérieure, les deux anneaux ou les deux disques se recouvrent exactement. Alors, après avoir remonté le supérieur, on mouille soigneusement chacun d'eux avec du liquide glycérique. Pour l'anneau inférieur on se sert, à cet effet, du pinceau bien imbibé , et , pour le supérieur , on soulève jusqu'à lui une capsule con- tenant du même liquide, dans lequel on le fait plonger. Après qu'on a retiré la capsule , l'anneau se trouve occupé par une lame plane , mais on la crève. Quant aux disques, on étend le liquide avec le pinceau sur la totalité des deux faces en regard, puis on amène en contact avec la face mouillée du disque supérieur le liquide contenu dans la capsule, enfin on enlève celle-ci. Ajoutons que, dans le cas des anneaux, il faut verser un peu d'eau dans la soucoupe qui porte l'inférieur, sans quoi les petites portions de liquide glycérique qui y tombent attaqueraient la cire à cacheter et finiraient par la détacher de la porcelaine. § 15. — Supposons actuellement qu'il s'agisse de réaliser le caténoïde la- minaire. On prend le système d'anneaux de 7 centimètres, et, après avoir disposé les choses comme je viens de l'indiquer, on abaisse l'anneau supé- rieur jusqu'à ce qu'il ne soit plus séparé de l'autre que d'une fraction de mil- D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. iH liinètre; puis on promène à plusieurs reprises le pinceau bien trempé de liquide glycérique tout le long de l'ensemble des deux anneaux, afin de rem- plir le petit espace laissé entre eux. On élève alors Fanneau supérieur, et Ton voit un caténoïde laminaire s'étendre de l'un à l'autre. Je rappellerai ici qu'entre deux anneaux égaux dont l'écartemenl est moindre que l'écarle- ment limite, il y a (/i-"'^ série, § 16) deux caténoïdes possibles inégalement rentrés, et que lorsqu'on réalise , avec de l'huile au sein du liquide alcoolique , un caténoïde plein, c'est toujours [ibid., § 18) le moins rentré qui se pro- duit, d'où j'ai conclu que le plus rentré est instable; or, comme on devait s'y attendre , le caténoïde laminaire de l'expérience du § 3 et de l'expérience actuelle est toujours aussi le moins rentré. En continuant à faire monter graduellement l'anneau , on atteint le poini où l'équilibre cesse, et l'on voit aussitôt le caténoïde se resserrer en son mi- lieu et se convertir en deux lames planes occupant respectivement les deux anneaux, comme le caténoïde laminaire d'huile, à cette différence près que le phénomène s'accomplit en un temps bien plus court. De même aussi <|u'avec le caténoïde laminaire d'huile , il y a formation d'un filet et de sphé- rules; on ne peut observer le filet, à cause de la rapidité de la transforma- tion; mais, au moment de la désunion, on voit une sphérule de quelques n)illimèlres de diamètre tomber sur la lame inférieure et y rebondir pendant quelques instants; cette sphérule se change ensuite en une lentille biconvexe , laminaire comme elle, enchâssée par son bord dans la lame. Ajoutons que la lecture au cathétomètre donne alors, pour l'intervalle des deux anneaux, environ 4-6 millimètres, c'est-à-dire à fort peu près les deux tiers du diamètre des anneaux, comme cela avait lieu encore à l'égard du caténoïde laminaire d'huile. Je dois présenter, à l'égard de cette rupture d'écjuilibre, une remarque importante. Un caténoïde limite plein, formé avec de l'huile dans le liquide alcoolique, loin de se désunir comme notre caténoïde laminaire, est au con- traire très-stable ( 4'"'' série, §§ 18 et 21 ), bien qu'il soit à sa limite de sta- bilité; j'ai donné, dans le second des paragraphes que je viens de citer, la raison de ce fait singulier, et l'on peut conclure des expériences du § 20 de la même série, que si l'on augmente un peu la distance des anneaux, la 20 SLR LES FIGURES DÉQUILIBRE ligure passera siniploment à rondiiloïde par une légère modificalion. Mais il ne peut plus en être de même à l'égard d'un caténoïde limite laminaire sans bases: car, ainsi qu'on Fa vu (§§ 11 et 12 de la série acluelle), entre deu\ anneaux égaux, parallèles et placés en regard l'un de l'autre, la seule figure d'étiuilibre possible à l'état laminaire et non fermée est le caténoïde'. Par consé(pient, dans ces dernières conditions, si l'écartemenl des anneaux dé- passe de la moindre (piantité celui qui correspond au caténoïde limite, l'équilibre ne peut plus exister, et la figure doit nécessairement se séparer en deux. Pour réaliser un cylindre laminaire, on emploie le même système d'an- neaux. Après avoir monté l'anneau supérieur à une liauteur suffisante, on gonfle, au moyen de l'une des pipes, une bulle de 10 centimètres environ de diamètre, on la dépose sur l'anneau inférieur, auquel elle s'attacbe muné- dialement, et on enlève la pipe, puis on abaisse l'anneau supérieur jusquà ce qu'il vienne toucher la bulle, qui s'y attache de même; enfin on remonte graduellement cet anneau, et la bulle qui, ainsi verticalement étirée, perd de plus en plus sa courbure méridienne latérale, se convertit, pour un certain écartement des anneaux, en un cylindre parfaitement régulier, présentant des bases convexes comme les cylindres d'huile pleins. On peut donner à la bulle un diamètre un peu plus grand; mais (pianil il est trop considérable , on n'arrive plus à la forme cylindrique , soit parce que le cylindre que l'on voudrait obtenir dépasse sa limite de stabilité, soit parce que, s'il est encore en deçà de celte limite, il commence à en approcher : dans ce dernier cas, en effet, les forces figuralrices devenant très-peu in- tenses, le faible poids de la lame exerce une influence sensible, et la figure se monti'e plus ou moins renflée dans sa moitié inféiieure et étranglée dans sa moitié supérieure^. Le cylindre le plus élevé que l'on puisse réaliser d'une ' Du moins parmi les figures de révolution ; mais tomme, entre deux anneaux ainsi disposés dans le liquide alcoolique, les masses pleines ne prennent jamais que des formes de révolution, on doit admettre à priori (ju'il en est de même des lames dans ce liquide ou dans Tair, et l'ex- périence le confirme. '^ On verra, dans une autre série, un phénomène du même genre se produire à l'égard des cylindres dhuile pleins, quand ils avoisincnt leur limite de stabilité, et qu'il reste une diffé- rence minime entre les densités de l'huile et du liquide alcoolique. D'U^iE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 21 manière régulière avec les anneaux indiqués, a une hauteur de 17 cenli- nièlres environ, et l'on voit qu'il est en deçà de la limite de la stabilité, pui8(|uo celle-ci correspond à une hauteur un peu plus grande que le triple du diamètre ( 2™" série, § 46 ). Veut-on obtenir un ouduloïde partiel étranglé en son milieu (4"" série, ^13)? On dépose sur Tanneau inférieur une bulle n'ayant qu'environ 9 cen- timètres de diamètre, on la saisit, comme précédemment, avec l'anneau supérieur, puis on remonte de même ce dernier, mais on va au delà du point où la figure devient cylindrique; cette figure s'étrangle alors en son milieu, d'autant plus profondément qu'on élève davantage l'anneau, et con- stitue ainsi l'onduloïde cherché. Celui-ci se montre , comme le cylindre , parfaitement régulier, el ses bases sont également des calottes sphéri(|ues convexes. En élevant toujours l'anneau supérieur, on atteint un point où ré(piilibre ne peut plus exister, el alors la figure se resserre rapidement en son milieu, où elle se désunit pour se transformer en deux bulles sphériques respective- ment attachées aux deux anneaux. Si c'est un onduloïde partiel renflé en son milieu [i""- série, § 10) que l'on se propose de réaliser, on fait usage du système d'anneaux de 3 cen- timètres. On forme une bulle d'environ 8 centimètres de diamètre, et, après l'avoir déposée sur l'anneau inférieur , puis l'avoir saisie avec l'anneau supé- lieur, on élève ce dernier; la bulle passe ainsi par degrés à une figure composée d'un renflement entre deux portions d'étranglements el ayant encore pour bases des calottes sphériques convexes; c'est conséquemment l'onduloïde en question. Dans cette expérience, il faut s'arrêter à un degré d'écarlement des an- neaux pour lequel les tangentes aux points extrêmes de la ligne méridienne sont encore notablement inclinées sur l'axe, el, avec celle condition, la figure paraît régulière comme les précédentes. Si l'on va jusqu'à approcher du point où ces tangentes seraient verticales, la figure avoisine sa limite de stabilité (4'"" série, § 10), el, comme à l'égard du cylindre, la diminution des forces figuratrices laisse au poids de la lame une action sensible ; le renflement se montre alors un peu plus bas que le milieu de la hauteur de la figure. 22 SUR LES FIGURES DEQUILIBRE Enfin la léalisalion du nodoide exige Femploi du système de disques. On commence par gonfler une bulle de 3 ou 4 centimètres de diamètre, on ramène en contact avec la face mouillée du disque inférieur, à laquelle elle adhère aussitôt en s'élalant plus ou moins, et l'on continue à la gonfler jus- (prà ce qu'elle fasse partie d'une sphère d'environ 10 centimètres de dia- mètre, puis on enlève la pipe; la lame part alors du bord même du disque. On abaisse ensuite le disque supérieur jusqu'à ce qu'il vienne toucher le sommet de la bulle; celle-ci s'ouvre immédiatement en cet endroit, et la lame gagnant également le bord du dernier disque, forme, d'un bord à l'autre, une portion de renflement d'onduloïde. Les choses étant en cet état, on continue à descendre le disque supérieur, et , (|uand on a dépassé le point où la figure constituerait une zone sphérique , on a le nodoide partiel cher- ché (4""= série, §§31 et 32). Si l'on descend encore le disque, on atteint, absolument comme avec le nodoide d'huile plein [Ibkl., § 31), un point au delà duquel la figure cesse d'être de révolution, et se porte latéralement d'autant plus que le dis(|ue s'abaisse davantage. § 16. — Ces expériences sont fort curieuses; il y a un charme particu- lier à contempler ces légères figures presque réduites à des surfaces mathé- matiques, qui se montrent parées des plus brillantes couleurs, et qui, malgré leur extrême fragilité, persistent pendant si longtemps. Ces mêmes expériences s'exécutent promplement et de la manière la plus commode. On n'a plus ici les embarras qui , dans les expériences avec les masses d'huile pleines , résultent de l'égalisation des deux densités , des va- riations de la température et de la petite action chimique mutuelle des deux liquides. Seulement il y a certaines expériences (|ui exigent impérieusement l'emploi de l'huile et du liquide alcoolique : telles sont celles de ma première série ; telle est encore la réalisation de la figure engendrée par un nœud cniier de la ligne méridienne du nodoide (4.™^ série, § 27), etc. Lorsqu'on a terminé une série d'expériences avec le li{|uide glycérique , on lave les anneaux ou les disques en les agitant dans de l'eau de pluie, puis , pour les sécher, on dépose les premiers sur du papier à filtre, et on essuie les seconds. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 25 Indiquons encore deux précautions miles. Quand on effectue un grand nombre d'expériences de suite , il est bon de remouiller de temps à autre Panneau supérieur; en second lieu, il est bon aussi de prendre quelquefois une pipe nouvelle : quand on s'est servi trop fréquemment de la même, les lames paraissent moins persistantes, sans doute parce qu'un peu de vapeur d'eau amenée par le soufïle se condense au bord intérieur de l'éva- semenl. § 17. — J'ai dit que, dans ces expériences, la désunion du calénoïde laminaire est précédée de la formation d'un fdct qui se convertit en spbérules ; or il en est de même dans la désunion de toutes les autres figures laminaires , absolument comme dans celle de toutes les figures d'buile pleines (2'"<' série , § 62) : si , après avoir réalisé un onduloïde étranglé ou un onduloïde renllé, on continue à élever l'anneau supérieur jusqu'à la rupture de l'équilibre , on voit, à l'instant de la désunion , une sphérule de quelques millimètres de dia- mètre s'écbapper de la figure et voltiger dans l'air de l'appartement ou tomber sur la bulle qui s'est formée à l'anneau inférieur, selon le plus ou moins de ténuité de la lame qui constitue cette même sphérule. Je m'occuperai, dans une autre série, de la théorie de la production des filets soit pleins, soii laminaires. § 18, _ On réalise aussi facilement, toujours au moyen du liquide gly- cérique, les systèmes laminaires que j'ai obtenus avec de l'huile, au sein du liquide alcoolique, dans les charpentes polyédriques en fil de fer (2™'' série, §§ 3 1 à 33). 11 suffit, pour cela, de plonger l'une de ces charpentes dans un vase plein du liquide en question , de l'y laisser pendant quelques secondes pour qu'elle soit bien mouillée, puis de l'en retirer; on la trouve occupée par le système laminaire, qui est alors toujours à l'état complet, c'est-à-dire ne renfermant plus de portions épaisses appréciables à la vue. C'est à ce pro- cédé que j'ai fait allusion à la fin du § 35 de la 2"'^ série. Les charpentes doivent, comme les anneaux et les disques, être traitées une fois par l'acide nitrique affaibli (§ 14). Pour observer commodément et sans lui communiquer d'agitation l'un quelconque des systèmes laminaires ainsi produits , on pose la charpente qui le contient sur un petit bâtis en fil de fer semblable à celui qui est représenté 24 SUR LES FIGURES DEQUILIRRE on perspeclive dans la jhj. G; les bâtis dont je me sers ont quatre centimètres delargour, douze de longueur et deux et demi de hauteur. Après chaque série d'expériences, on lave les charpentes en les passant dans de Teau de pluie, puis on les dépose sur du papier à fdtre, et on les laisse sécher. La perfection des systèmes laminaires réalisés par le procédé actuel , per- met de constater une particularité (pii m'avait échappé lorsque je les ai ob- tenus avec de Thuile au sein du liquide alcoolique : on reconnaît que plusieurs des lames (jui alors nvavaient paru planes, ont en réalité de légères courbures. Par contre, le système laminaire de roctaèdre, qui, avec de l'huile, était formé de lames visiblement courbes, se montre toujours, par le nouveau procédé, composé de lames planes; j'essaierai plus tard d'expliipier code sin- gulière dilïérence. J'ai représenté ici [fiy. 7) comme exemple, le système laminaire delà charpente cubique ; il se compose de douze lames partant respectivement des douze arêtes solides et aboutissant toutes à une lamelle unique quadrangu- laire placée au milieu de l'ensemble. Les côtés de cette lamelle sont légère- ment courbes ainsi que toutes les autres arêtes liquides, et conséquemment toutes les lames, à l'exception de la lamelle centrale, ont de faibles courbures. Les courbures des arêtes liquides qui ])artent des sommets de la charpente sont trop peu prononcées pour qu'on ait pu les indicjuer dans le dessin. Par une erreur dont j'ai peine à me rendre raison aujourd'hui , ce même système est mal dessiné dans les planches de la 2""" série : la lamelle centrale , outre (lu'elle y est vue obliquement et non de face , est beaucoup trop petite. Je rappellerai (pie ma charpente a 7 centimètres de côté. Pour la plonger dans le liquide gly- cérique, on la tient par l'extrémité de la queue de la fourche qui y est soudée. ,^ 19. - Les systèmes laminaires ainsi développés dans l'air au moyen (lu liquide glycérique ont excité l'admiration de toutes les personnes à (|ui je les ai fait voir : ils sont d'une régularité parfaite, leurs arêtes liquides ont une finesse extrême , et leurs lames étalent après quelque temps les plus riches couleurs; enfin la disposition de ces lames est régie par des lois sim- ples et uniformes, dont voici l'énoncé : 1" De chacune des arêtes de la charpente solide part une lame. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 2d 2° Si Ton a soin qu'il n'y ail point de bulles d'air à la surface du liquide dans le vase avant d'y plonger la charpente, le système laminaire ne pré- sentera aucun espace fermé de tous les cotés par des lames; en d'autres termes, chacune des lames du système sera en contact par ses deux faces avec l'air libre. 3" A une même arête liciuide n'aboutissent jamais que trois lames, et celles-ci font entre elles des angles égaux. i" Quand plusieurs arêtes liquides aboutissent à un même point dans l'intérieur du système, ces arêtes sont toujours au nombre de quatre, et forment entre elles des angles égaux. 5° Lorsque ces conditions peuvent être remplies par des surfaces planes , les lames prennent cette forme; quand la chose est impossible, toutes les lames ou plusieurs d'entre elles se courbent plus ou moins , mais toujours de manière à constituer des surfaces à courbure moyenne nulle; le premier cas a lieu, par exemple, dans les systèmes du tétraèdre, du prisme triangulaire et de l'octaèdre, et le second dans ceux du cube, du prisme hexagonal, etc. Le système de la pyramide quadrangulaire, tel qu'il est représenté dans les planches de la S'"" série, ferait exception à la quatrième des lois ci- dessus; mais, comme je le montrerai dans la série suivante, où j'examinerai les systèmes laminaires au point de vue théorique, cela tient à ce qu'en réalisant le système en question avec de l'huile au sein du mélange alcoo- li(|ue, on ne peut pousser l'épuisement de l'huile assez loin, de sorte que les arêtes liquides conservent trop d'épaisseur. Quand on enq)loie le procédé actuel, la figure est modifiée et satisfait pleinement à toutes les lois. Une charpente étant donnée de forme, on pourrait se proposer, comme problème géométrique , d'en occuper l'intérieur par un ensemble de surfaces soumis aux lois précédentes, mais la solution serait en général bien difficile; or, si Ton recourt à l'expérience, le liquide, en se façonnant en lames, se fait géomètre, et c'est une chose extrêmement curieuse de le voir résoudre la question toujours d'une manière simple et élégante, du moins quand la solution est possible. Pour ces expériences, on peut, à la rigueur, au lieu de liquide glycérique, employer une simple dissolution de savon; on aura alors des figures très-peu Tome XXXIIL 4 26 SUR LES FIGURES D'EQUILIBRE (lural)les, mais on sera toujours mailre de replonger la charpente solide aussi souvent qu'on le voudra , et de renouveler ainsi Tobservalion. g 20. — J'ai insisté déjà, à plusieurs reprises, dans la 2""' série et dans la 4""^, sur ce principe que , pour toute figure d'équilibre en relief, il y a une ligure d'équilibre identique en creux; or ces figures en creux sont évidem- ment réalisées par les surfaces des figures d'équilibre laminaires qui regar- dent l'intérieur de celles-ci. La surface intérieure d'une bulle de savon, par exemple, est une surface sphérique en creux, la surface intérieure d'un cylindre laminaire constitue une surface cylindrique en creux, etc. PKESSION EXERCÉE PAR U^E LAME SPHÉRIQUE SUR L AIR QU ELLE C0>T1EXT. APPLICATION. § 21. — La surface extérieure d'une sphère laminaire étant convexe dans tous les sens, la pression qui lui correspond est supérieure à celle d'une surface plane, et conséquemment (§ 10) la résultante des pressions exer- cées en un point quelconque de la bulle par les deux surfaces de celle-ci est dirigée vers l'intérieur; d'où il résulte que la bulle presse sur l'air qu'elle emprisonne. Il est, en effet, bien connu que lorsqu'on a gonflé une bulle de savon, et que, tandis (|u'elle demeure attachée au tube, on laisse ouverte l'autre extrémité de ce dernier, la bulle revient graduellement sur elle-même en chassant par le tube l'air qu'elle renfermait. On voit maintenant (pielle est la cause précise de ce retrait. § 22. — Mais nous pouvons aller plus loin, et déterminer suivani (|uelle loi la pression exercée par une bulle creuse sur l'air emprisonné dépend du diamètre de cette bulle; nous pouvons, en outre, arriver à la valeur exacte de la pression dont il s'agit pour une bulle d'un diamètre donné et formée d'un liquide donné. La pression correspondante à un point d'une figure laminaire a, comme nous l'avons vu ( § 9 ) , pour expression : (i i D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 27 or, dans le cas de la figure sphériciue, on a R = R' = le rayon de la sphère; si donc nous désignons par d le diamètre de la bulle , la valeur de la pression deviendra simplement—, toujours, bien entendu, en négligeant la petite é|)aisseur de la lame; d'où il suit que l'intensité de la pression exercée par une bulle sphérique laminaire sur l'air qu'elle emprisonne est en raison inverse du diamètre de cette bulle. § 23. — Ce premier résultat établi, reprenons l'expression générale de la pression correspondante à un point quelconque d'une surface liquide, expression qui est : A /l I \ P -*- 2 (r -^ ÏÏ^J • Pour une surface de courbure sphérique convexe , si l'on désigne par d le diamètre de la sphère à laquelle appartient cette surface, l'expression ci- dessus devient 2A et, pour une surface sphérique de courbure concave appartenant à une sphère du même diamètre, on aura 2A Ainsi, dans le cas de la surface convexe, la pression totale est la somme de deux foi'ces agissant dans le même sens, forces dont l'une désignée par P est la pression qu'exercerait une surface plane, et dont l'autre représentée par -^ est l'action qui dépend de la courbure. Au contraire , dans le cas de la surface concave, la pression totale est la différence entre deux forces agis- sant en sens opposés, et qui sont encore l'une l'action P d'une surface plane, et l'autre ^ qui dépend de la courbure. On voit par là que la quantité — qui représente (§ précédent) la pression exercée par une lame sphérique sur l'air qu'elle emprisonne, est égale au double de l'action qui provient de la courbure de l'une ou de l'autre surface de la lame. 28 SUR LES FIGURES DEQL'ILIBRE Maintenant lorsqu'un liquide s'élève dans un tube capillaire et que le diamètre de celui-ci est suflisaniment petit, on sait que la surface (|ui ter- mine la colonne soulevée ne difl'ère pas sensiblement d'une demi -sphère concave, dont le diamètre est par conséquent égal à celui du tube. Rappe- lons, en outre, une partie des raisonnements par lesquels on arrive, dans la théorie de l'action capillaire, à la loi qui lie la hauteur de la colonne soulevée au diamètre du tube. Supposons un canal excessivement délié partant du |)oint le plus bas de la surface hémisphérique dont il s'agit, descendant verticalement jus(ju'au-dessous de l'orifice inférieur du tube, se recourbant ensuite horizontalement, et enfin se relevant pour aboutir verticalement à un point de la surface plane du liquide extérieur au tube ; les pressions cor- respondantes aux deux orifices de ce petit canal seront, d'une part, P, et, de l'autre, P — ^, en désignant par â]e diamètre de la demi-sphère concave, ou, ce qui revient au même, celui du tube. Or les deux forces P se détrui- sant mutuellement, il ne reste que la force — ^ , qui ayant un signe contraire à celui de P, agit consé(|uemment de bas en haut au point inférieur de l'hémisphère concave, et c'est elle qui soutient le poids du filet molécu- laire contenu dans la première branche du petit canal entre ce même point et un point situé à la hauteur du niveau extérieur. Cela posé, remarquons que la quantité -^ est l'action qui provient de la courbure de la surface concave. Le double de cette quantité ou ^ exprimera donc la pression qu'exercerait sur l'air contenu une sphère laminaire ou bulle creuse du diamètre â et formée du même liquide. Il résulte de là (pie cette pression constitue une force capable de soutenir le liquide à une hauteur double de celle à laquelle il s'élève dans le tube capillaire, et que, par conséquent, elle ferait équilibre à la pression d'une colonne du même liquide ayant celte hauteur double. Supposons, pour fixer les idées, 3 égal à un millimètre, et désignons par h la hauteur à laquelle le liquide s'arrête dans un tube de ce diamètre; nous aurons ce nouveau résultat, que la pres- sion exercée, sur l'air contenu, par une bulle creuse formée d'un li(|uide donné et ayant 1"™ de diamètre, ferait équilibre à celle qu'exercerait une colonne de ce liquide d'une hauteur égale à 2/«. Maintenant, la pression exercée par une bulle étant en raison inverse du D'UISE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 29 diamètre de celle-ci (§ 22), il s'ensuil que la colonne liquide qui ferait équi- libre à la pression exercée par une bulle d'un diamètre quelconque d , aura une hauteur égale a —• Il semble d'abord que cette dernière expression devrait s'appliciuer égale- ment bien aux liquides qui s'abaissent dans les tubes capillaires, h désignant alors cet abaissement, toujours dans un tube de 1"'™ de diamètre; mais il n'en est pas tout à fait ainsi : car cela exigerait, comme on le voit aisément par la nature des raisonnements qui précèdent, que la surface qui termine la colonne déprimée dans le tube capillaire fût sensiblement une demi-sphère convexe; or on sait que, dans le cas du mercure, cette surface est moins courbe : d'après les observations de M. Bède ', sa hauteur n'est qu'environ la moitié du rayon du tube; d'où il suit que l'évaluation de la pression donnée par notre formule serait trop petite à l'égard de semblables liquides. On pourra, du reste, la considérer comme une première approximation. § 24. — Prenons pour mesure de la pression exercée par une bulle la hauteur de la colonne d'eau à laquelle elle ferait équilibre. Alors, si fj désigne la densité du liquide dont est formée la bulle, celle de l'eau étant 1, les hau- teurs des colonnes d'eau et du liquide dont il s'agit qui feraient équilibre à la même pression seront entre elles dans le rapport inverse des densités , et conséquemment , si la hauteur de la seconde est •^, celle de la première sera — . Ainsi, en désignant par;j la pression exercée par une sphère lami- naire sur l'air qu'elle emprisonne, nous obtenons en définitive jo étant, comme nous l'avons vu, la densité du liquide qui coiistitue la lame, // la hauteur à laquelle ce liquide s'élève dans un tube capillaire de 4'""' de diamètre, et d le diamètre de la bulle. Si, par exemple, la bulle est formée d'eau pure, on a /s = 1, et, d'après les mesures prises par les physiciens, on a, à fort peu près, h = SO""'' : la formule ci-dessus donnera donc, dans ce cas, P = Y' ^' ^'^" pouvait former ' Mémoires de t' Académie, tome XXV des Mémoires couronnés et des Mémoires des savunts étrangers. 30 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE iiiio l)ulle d'eau |)ure ilun décimètre, ou 100""", de diamètre, la pression (juelle exercerait serait conséquemmenl égale à O^^jG, ou, en d'autres termes, ferait é(|uilibre à la pression d'une colonne d'eau de 0""",6 de hau- teur; la pression (|u'exercerait une bulle du même liquide d'un centimètre, ou 10""", de diamètre ferait équilibre à celle d'une colonne d'eau de G"'"'. Quant aux bulles de savon, si la dissolution est aussi faible que possible, on peut admettre que leurs pressions diffèrent fort peu de celles qu'exer- ceraient des bulles de mêmes diamètres formées d'eau pure. Pour le mercure, on a p = 13,59, et, d'après le mémoire de M. Bède, à peu près h = 10"""; la formule donnerait donc, pour une bulle de mer- 271,8 • 11 . 1 ... , cure, 7> =" ~;7~ j mais, d après la remarque qui termine le paragraphe précédent , cette valeur est trop faible et ne peut être regardée que comme une première approximation. Elle nous apprend qu'à égalité de diamètre, la pression d'une bulle de mercure surpasserait quatre fois et demie celle d'une bulle d'eau pure. Pour l'éther sulfuri(|ue, on a p= 0,715, et l'on conclut des mesures prises par M. Frankenheim ' à très-peu près h = 10™",2; d'où résulte P = -^ , et l'on voit qu'à égalité de diamètre, la pression d'une bulle d'élher sulfu- rique ne serait que le quart de celle d'une bulle d'eau pure. On sait que le produit hp, c'est-à-dire le produit de la hauteur capillaire par la densité, est proportionnel à l'attraction moléculaire du liquide pour lui-même, ou, en d'autres termes, à la cohésion du liquide; c'est d'ailleurs ce qui résulte de la comparaison des valeurs —■ et -^ que nous avons trouvées successivement, dans le § 22 et dans le paragraphe actuel, pour représenter la pression exercée par une sphère laminaire sur Pair qu'elle contient : on en déduit, on effet, hp = 2A, et l'on se rappellera que A est la constante capillaire , c'est-à-dire une quantité proportionnelle à la cohésion du liquide. La formule p = ~-j- indique donc, ce qui devait être évidemment, que la pression exercée par une bulle laminaire sur l'air emprisonné est en raison directe de la cohésion du liquide qui constitue la lame et en raison inverse du diamètre de la bulle. ' Bibliothèque univp.rseUe , nouvelle série, tome III, 1856. DLNE MASSE LIQUIDE SANS PESAfNTELR. )1 § 25. — Déjà en 1830, un savant américain, le D' Hough, avait essayé d'arriver à la mesure de la pression exercée soit sur une bulle d'air conte- nue dans un liquide indéiini , soit sur l'air renfermé dans une bulle de savon \ Il se fait une idée assez juste de la cause de ces pressions, que, du reste, il ne distingue pas l'une de l'autre, et, pour les évaluer, il part, comme je l'ai fait, de la considération de la surface creuse qui termine une colonne du même liquide soulevée dans un tube capillaire; mais, bien (ju'ob- servateur ingénieux , il n'était pas au courant de la ibéoric de l'action capil- laire ; aussi parvient-il , par un raisonnement dont l'erreur est palpable , à des valeurs et à une loi nécessairement fausses. M. Henry, dans une communication verbale fort remai-(|ual)le sur la colié- sion des liquides, faite, en 1844, à la Société américaine ^, a décrit des expériences au moyen desquelles il a cherché à mesurer la [)ression exercée sur l'air intérieur par une bulle de savon d'un diamètre donné. Voici essen- tiellement, d'après le compte rendu de cette communication, comment a opéré JM. Henry : il s'est servi d'un tube de verre en U, de petit diamètre intérieur, dont l'une des branches était évasée à son extrémité; il gontlait une bulle de savon au bord de l'évasement; puis il introduisait dans le tube une certaine quantité d'eau, et la différence de niveau dans les deux bran- ches lui donnait alors la mesure de la pression. Malheureusement le compte- rendu ne fait point connaître les nombres obtenus, et il ne paraît pas (pie M. Henry les ait publiés ultérieurement. Ce physicien rapporte le phénomène à sa cause réelle, et énonce la loi qui lie la pression au diamètre de la bulle; le compte rendu ne dit pas si les expériences la vérifient. Mais M. Henry considère une bulle creuse comme pouvant être assimilée à une sphère pleine réduite à sa surface pressante, c'est-à-dire qu'il attribue le phénomène à l'ac- tion de la surface extérieure de la bulle, sans tenir compte de celle de la surface intérieure. Ajoutons que M. Henry a mentionné, dans la même com- munication , plusieurs expériences qu'il a faites sur les lames d'eau de savon , et qui , d'après le compte rendu , éclairciraienl d'une manière remanpiable • Imiuirics luto Ihe prino'ples of liquid attraction. (Souvn. de Silliman, l"" série, vol. XVII, page 80.) 2 Philos. Maguz., 1845, vol. XXVI , page 541. 32 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE les principes de la théorie capillaire. Il est vivement à regretter que ces expé- liencc's ne soient point décrites. Knlln, dans un travail présenté à la Société philomatique en I806 et im- primé en 1859 dans les Comptes rendus, M. De Tessan avance ' (jue si la vapeur qui forme les nuages et les brouillards était composée de vésicules, l'air enfermé dans une vésicule de 0"'",02 de diamètre y serait soumis, de la l)art de celle-ci , à une pression équivalant à | d'atmosphère. M. De Tessan ne dit pas de quelle manière il a obtenu cette évaluation; mais on voit aisé- ment qu'il est tombé dans une erreur analogue à celle de M. Henry, en ce sens qu'il n'a égard ([u'à la surface extérieure de la pellicule liquide. En effet , d'après la formule du paragraphe précédent , la pression exercée sur l'air intérieur par une bulle d'eau de 0"™,02 de diamètre équivaudrait à celle d'une colonne d'eau de 3 mètres de hauteur, ce qui égale à peu prés les y de la pression atmosphérique; M. De Tessan n'a donc trouvé que la moitié de la valeur réelle, et nous savons (§ 23) que cette moitié est l'action due à la courbure de l'une seulement des surfaces de la lame. § 26. — Après avoir obtenu l'expression générale de la pression exercée par une sphère laminaire sur l'air qu'elle emprisonne, il me restait à soumettre ma formule au contrôle de l'expérience. J'ai employé , pour cela , le procédé de M. Henry, c'est-à-dire que la pression a été mesurée directement par la hauteur de la colonne d'eau à laquelle elle faisait équilibre. De notre formule, on déduit pcl = ^ltp; pour un môme liquide et à une même température, le produit de la pression par le diamètre de la bulle doit donc être constant , puisque A et /s le sont. C'est cette constance que j'ai d'abord cherché à vérifier pour des bulles de liquide glycérique de diamètres très- différents. L'appareil dont j'ai fait usage est représenté fig. 8, en projection verticale. ab est la partie supérieure d'un support dont la hauteur totale est de 40 centi- mètres. Sur ce support est fixé un tube en cuivre cdf, à l'extrémité c duquel est mastiqué un tube recourbé en verre cyhk destiné à servir de manomètre et dont le diamètre intérieur est d'un centimètre environ; la longueur dg est ' Comptes rendus, toiiie XLVIII, p. 1045. D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 33 de 20 centimètres. Le tube de cuivre a, en l, un embianchemenl horizontal, qui n'a pu être dessiné dans la même figure parce qu'il est dirigé vers le spectateur, mais qu'on voit à part en lin [fuj. 9); à l'extrémité w est mastiqué un tube en verre mn, qui n'a qu'environ 2 millimètres de diamètre intérieur. Enfm à l'extrémité f du tube de cuivre [fuj. 8) est soudé un ajutage en kv fp, évasé inlerieurcment en un petit entonnoir dont le bord a S millimètres de diamètre; cet entonnoir a été légèrement oxydé par de l'acide nitrique affai- bli (§ U). Pour employer cet appareil , on commence par introduire de l'eau distillée dans le manomètre ghk, en quantité suffisante pour occuper une hauteur de (|uelques centimètres dans les deux branches; puis on porte sous l'ajutage fp une capsule contenant le liquide destiné à former les bulles, on y fait plon- ger le bord p du petit entonnoir, et Ton abaisse la capsule; enfin , appliquant la bouche à l'orifice n du tube de verre de l'embranchement [fuj. 9), on souffle avec ménagement. Une bulle apparaît aussitôt à l'ajutage; on lui donne, avec des précautions que j'indiquerai bientôt, le diamètre que l'on juge conve- nable, cl, dès qu'elle l'a atteint, on bouche soigneusement l'orifice a avec une petite boule de cire. L'eau est alors un peu plus élevée dans la branche hk du manomètre [fuj. 8) que dans la branche hy, par suite de la pression qu'exerce la bulle , et il ne reste plus qu'à mesurer la différence de niveau ci-dessus et le diamètre de la bulle. Pour la première de ces mesures, on se sert d'un caihétomètre à la manière ordinaire, et, pour la seconde, on couche le même instrument dans une position horizontale, en le plaçant sur des sup- ports convenables. g 27. — Ces expériences, fort simples en principe, offrent des difficultés notables d'exécution. En premier lieu, l'air qu'on insulïle dans l'appareil est l)lus chaud que l'air ambiant, de sorte que la bulle, après sa formation, se contracte un peu par le refroidissement graduel de l'air contenu dans son intérieur et dans les tubes de l'instrument; il faut donc attendre quchpie temps avant de procéder à la mesure du diamètre. En second lieu, les bulles de grand diamètre n'exerçant qu'une pression très-faible, une petite erreur dans la mesure de celle-ci aune influence con- sidérable sur le produit pd; il faut donc, si l'on veut que les résultats n'oscil- ToME XXXIH. a 34 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE lent pas trop autour de la véritable valeur, s'arrêter à une certaine limite de dianièire. En troisième lieu, les bulles très-petites ont aussi leurs inconvénients: pour les amener au diamètre voulu , et pour obvier, en même temps , à la contraction par le refroidissement, on les gonfle d'abord l)eaucoup au delà de la grosseur qu'elles doivent avoir, et on les laisse ensuite diminuer spontané- ment par l'expulsion d'une partie de l'air qu'elles contiennent ; or, quand celle diminution est arrivées un certain degré, elle devient très-rapide, et il faut beaucou[) d'adresse pour appliquer la boule de cire à l'instant précisé- ment convenable. En outre, ces petites bulles paraissent persister moins long- lenqjs (|ue les grosses : elles éclatent fréquemment avant que l'on ait pu achever les mesures. Enfin, bien que le manomètre de mon instrument ait un centimètre de diamètre intérieur, l'équilibre ne s'y établit que très-lentement, et l'on com- mettrait de grandes erreurs si l'on n'avait égard à celte circonstance. Remarquons encore que, lorsqu'on vient de former une bulle, il y a en général, au bas de celle-ci, une goutte suspendue, goutte dont le poids allonge un peu la bulle dans le sens vertical. Pour se débarrasser, sans faire éclater la lame, de cette petite masse additionnelle, on amène doucement en contact avec elle l'un des angles d'un morceau de papier à filtre; la goutte est alors partiellement absorbée, et l'on répèle la même opération avec d'au- tres angles du même papier, jusqu'à ce que l'excès de liquide ait entièrement ou sensiblement disparu. Ajoutons une dernière remarque. Lorsqu'on veut foi'mer une bulle , si l'on plongeait dans le liquide tout l'entonnoir de l'ajutage, le liquide monterait, par l'action capillaire, dans l'intérieur du tube étroit qui surmonte cet enton- noir, et ne serait qu'en partie expulsé par le souffle, de sorte qu'après le gon- llenient de la bulle, il pourrait se rassembler en petite masse à la partie in- férieure du tube dont il s'agit, et interrompre ainsi la communication entre la bulle et le manomètre. Pour éviter cet inconvénient, on commence par mouiller de liquide glycérique toute la surface extérieure du petit entonnoir, puis on se borne à [)longer le bord extrême de celui-ci. Voici maintenant comment on a procédé. Pour les plus grands diamètres D'UrSE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 35 (lu tableau du paragraphe suivant, on gonllait tKabord la bulle jusqu"à (i centimètres environ, on appliquait la boule de cire, puis on attendait cinq minutes, après quoi Ton ouvrait de nouveau le tube d'insufflation, on laissait diminuer la bulle jusqu'à ce qu'elle parût avoir le diamètre voulu , et on l'ar- rêtait alors au moyen de la cire. Pour tous les diamètres moindres, on com- mençait par gonfler la bulle jusqu'à 4. centimètres à peu près, et, après avoir appliqué la cire, on attendait dix minutes avant de laisser s'effectuer la diminution. Des essais préalables avaient montré qu'avec ces précautions, le diamètre demeurait ensuite invariable. La bulle sur laquelle on se proposait d'opérer ayant ainsi atteint la dimension désirée, on enlevait la goutte sus- pendue à sa partie inférieure, on inclinait l'instrument à droite et à gauche atin de bien mouiller les deux branches du manomètre un peu au-dessus des deux niveaux, et l'on mesurait le diamètre. On attendait alors que dix mi- nutes au moins se fussent écoulées depuis que l'mstrument était en repos, afin de laisser à l'équilibre du manomètre un certain temps pour s'établir, puis on mesurait la pression, et, cinq minutes après, on la mesurait encore. Si les résultats de ces deux mesures n'étaient pas exactement les mêmes, on prenait une troisième mesure après un nouvel intervalle de cinq minutes, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on obtînt deux résultats successifs identiques ou que la différence fût en sens contraire des précédentes ; dans le premier cas , les deux derniers résultats étaient considérés comme donnant la valeur de la pression ; dans le second , leur différence devant être attribuée à une petite erreur d'observation , on prenait , pour valeur de la pression , la moyenne de ces deux mêmes résultats. § 28. — Le tableau suivant renferme les résultats de ces expériences; je les ai rangés non dans l'ordre où ils ont été obtenus, mais dans l'ordre crois- sant des diamètres, et je les ai distribués en groupes de diamètres analogues. Pendant la durée des opérations, la température a varié de 18°,^ à 20". 36 SUR LES FIGURES D'EQUILIBRE Diamètrest ou VALEtHS DE d. PreHsions, VALEURS DE p. 7,55 10,57 10,55 2ô,ôo 26,44 27,58 4e,fio 47,47 47,85 48,10 Dlm. 5,00 2,17 2,13 0,98 0,83 0,85 Produits. VALEURS DE pd. 22,05 22,50 22,47 22,88 21,94 22,89 0,48 22,37 0,48 22,78 0,43 20,57 0,55 26,45 J La moyenne générale des produits est 22, 7S, e( Ton voit (jue, sauf dans les deux derniers, les écarts d'avec cette moyenne générale sont partout ])eu notables; on voit, en outre, qu'ils sont irrégulièrement distribués. Comme d'ailleurs le premier diamètre est à ceux du dernier groupe à peu prés comme 1 à 6, ces résultats suffisent, je pense, pour établir nettement la constance du produit pcl, et, par suite, la loi d'après laquelle la pression est en raison inverse du diamètre. On verra , dans la série suivante , cette même loi vérifiée par des expériences d'un genre tout différent. Je dois dire ici que, dans les mesures relatives à la plus petite bulle, c'est-à-dire à celle de 7°™,55 de diamètre, j'ai été contraint de faire une légère exception à la marche indiquée à la fin du paragraphe précédent : la seconde mesure de la pression excédait la première de 0™"',02 ; on se pro- posait donc de prendre une troisième mesure après un nouvel intervalle de cinq minutes; mais, pendant ce temps, la bulle a crevé. On a essayé plu- sieurs fois de renouveler l'expérience , et toujours l'une ou l'autre des causes que j'ai signalées à l'égard des très-petites bulles a empêché la réussite. Comme la différence 0™™,02 était si minime qu'elle pouvait être attribuée à une erreur d'observation, comme d'ailleurs, par suite de celte petitesse, il était extrêmement peu probable qu'un nouvel excès se fût montré dans une troisième mesure, comme enfin, avec un diamètre de cet ordre, de si fai- D UNE MASSE LIQUIDE SAi>iS PESANTEUR. 37 blés différences n'ont (rinfluence que sur la partie décimale du produit, j ai cru pouvoir considérer la seconde mesure comme donnant la valeur de la pression , et conserver le résultat de Texpérience. Quant à la moyenne générale 22,75 des résultats du tableau, sa partie décimale est nécessairement un peu trop forte, à cause de la valeur exces- sive 26,45 du dernier produit. Comme ce produit et celui qui le précède sont, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, les seuls qui s'écartent notable- ment de 22 dans leur partie entière, on admettra, je pense, qu'on appro- chera davantage de la valeur véritable en négligeant ces deux produits et prenant la moyenne des autres, moyenne qui est 22,56, ou, plus simple- ment, 22,6; nous adopterons ce dernier nombre pour valeur du produit pil à l'égard du liquide glycérique. § 29. — Restait à vérifier si celte valeur satisfait à notre formule, d'après laquelle on apcl=^hp, les quantités p et h étant respectivement, comme on l'a vu , la densité du liquide et la hauteur qu'atteindrait ce même liquide dans un tube capillaire d'un millimètre de diamètre. Pour cela, il fallait donc chercher les valeurs de ces deux quantités à l'égard du liquide glycérique. La densité a été déterminée au moyen de l'aréomètre de Fahrenheit , à la température de 17°, température peu inférieure à celles des expériences précédentes , et l'on a trouvé ainsi p = 1,1005. Pour déterminer la hauteur capillaire , on a employé le pi-océdé de Gay- Lussac, c'est-à-dire la mesure au cathétomètre, en prenant toutes les pré- cautions connues pour assurer l'exactitude du résultat. L'expérience a été faite à la température de 19°. Je m'étais procuré un tube capillaire dont le diamètre intérieur n'était que d'une fraction de millimètre, on verra bientôt {)Ourquoi. On a tracé d'abord à la lime un petit trait sur ce tube à trois centimètres et demi environ de l'une de ses extrémités, distance que l'on savait, par un essai préalable fait sur un autre fragment du même tube, être un peu supérieure à la hauteur de la colonne capillaire soulevée ; ensuite on a mouillé parfaitement le tube à l'intérieur en le plongeant à plusieurs re- prises jusqu'au fond du vase contenant le liquide glycérique , et le secouant 38 SUR LES FIGURES D ÉQUILIBRE chaque fois qu'on Pavait relire; enfin, après Tavoir essuyé extérieurement, on l'a mis en place, en Tenfonçant dans le liquide jusqu'à ce que l'extrémité de la colonne soulevée parut s'arrêter très-près de la marque, et l'on a abaissé la pointe d'acier pour lui faire affleurer le liquide extérieur. Alors on a amené le fil horizontal de la lunette du cathétomèlre en contact avec l'image du point le plus bas du ménisque concave, et l'on a observé de cinq en cinq minutes, en rétablissant chaque fois le contact, jusqu'à ce que le point en question parût stalionnaire ; on a attendu encore, et l'on n'a effectué la mesure qu'après avoir constaté pendant une demi-heure entière l'immobilité parfaite du sommet de la colonne. Les mouvements avaient été très-petits , de sorte que la colonne se terminait encore près de la marque. La lecture au cathéloniètre a donné, pour la distance du point le plus bas du ménisque concave au niveau extérieur, 27""»,35. Cette mesure prise, on a enlevé le tube, on l'a coupé à la marque, et l'on a procédé à la mesure du diamètre intérieur en ce point, au moyen d'un microscope muni d'un micromètre donnant directement les centièmes de milli- mètre. On a reconnu que la section intérieure du tube était légèrement ellip- tique; le plus grand de ses diamètres a été trouvé de 0""",374, et le plus petit de 0™'",357; on a pris la moyenne, savoir 0"'"',3655 pour représenter le diamètre intérieur du tube supposé cylindrique. Pour avoir la vraie hauteur de la colonne capillaire, il faut, comme on sait, ajouter à la hauteur du point le plus bas du ménisque le sixième du diamètre du tube, ou , dans le cas actuel, 0""",06; la vraie hauteur de noire colonne est conséquemment 27'"'",4i. Maintenant , pour obtenir la hauteur /* à laquelle le même liquide s'élè- verait dans un tube ayant exactement un millimètre de diamètre intérieur, il suffit , en vertu de la loi connue , de multiplier la hauteur ci-dessus par le diamètre du tube, et l'on trouve ainsi, en définitive, /, = lO-^'^OIS. C'est ici le lieu de dire par quelle raison j'ai choisi, pour l'expérience, lui tube dont le diamètre intérieur fût notablement moindre qu'un milli- mètre. Le raisonnement par lequel je suis arrivé (§ 23) à la formule, sup- DUrSE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 39 pose que la surface qui termine la colonne capillaire est hémisphérique; or cela n'est jamais rigoureusement vrai, mais dans un tube aussi étroit que celui dont je me suis servi , la différence est nécessairement tout à fait insen- sible, de sorte qu'en calculant ensuite, par la loi de la raison inverse de l'élé- vation au diamètre, la hauteur pour un tube d'un millimètre de diamètre, on devait avoir cette dernière hauteur telle qu'elle serait si la surface supérieure était exactement hémisphérique. Les valeurs de p et de h étant ainsi déterminées , on en lire ^2hp = 22,17, nombre qui diffère bien peu de 22,56, obtenu dans le paragraphe précédent comme valeur du produit pd. La formule pd = 2/;/= peut donc être regardée comme vérifiée par l'expérience, et la vérification paraîtra plus complète encore si l'on considère (jue les deux résultats sont respectivement déduits d'éléments tout à fait différents. J'espère pouvoir effectuer plus tard, sur d'autres liquides, de nouvelles vérifications. RECHERCHE d'uNE LIMITE TRÈS-PETITE AU-DESSOUS DE LAQUELLE SE TROUVE, DANS LE LIQUIDE GLYCÉRIQUE, LA VALEUR DU RAYON d'aCTIVITÉ SENSIBLE DE l'aTTRACTION MOLÉCULAIRE. § 30. — L'exactitude de la formule p = '-j- suppose, comme nous allons le montrer, que la lame qui constitue la bulle n'a pas , en tous ses points , des épaisseurs moindres que le double du rayon d'activité sensible de l'at- traction moléculaire. On a vu ( § 23 ) ([ue la pression exercée par une bulle sur l'air (pi'elle emprisonne est la somme des actions dues séparément aux courbures de ses deux faces. D'autre part, on sait que, dans le cas d'une masse liquide pleine, la pression capillaire exercée par le liquide sur lui-même émane de tous les points d'une couche superficielle ayant pour épaisseur le rayon d'activité en question. Maintenant, si l'épaisseur de la lame qui constitue une bulle est 40 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE partout supérieure ou égale au double de ce rayon , chacune des deux laces de la lame aura sa couche superficielle non altérée, cl la pression exercée sur Pair contenu aura la valeur qu nidique notre formule. Mais si , en tous ses points, la lame a des épaisseurs inférieures ou doubles de ce même rayon, les deux couches superficielles n'ont plus leur épaisseur complète, et le nombre des molécules comprises dans chacune d'elles étant ainsi amoin- dri, ces deux couches doivent nécessairement exercer des actions moins fortes, et consé(|uemment la somme de celles-ci, c'est-à-dire la pression sur Pair intérieur, doit être plus petite que ne l'indique la formule. Il suit de là que si , dans les expériences des §§ 27 et 28, l'épaisseur des lames qui formaient les bulles était descendue, dans toute l'étendue de ces dernières, au-dessous de la limite dont il s'agit, les résultats auraient été trop faibles; mais, dans ce cas, on aurait remarqué des diminutions progres- sives et continues dans les pressions, ce qui n'est jamais arrivé, bien (pie les couleurs des bulles accusassent une grande ténuité. Tous les physiciens admet- tent, du reste, que le rayon d'activité sensible de l'attraction moléculaire est excessivement minime. 3Iais ce qui précède permet d'aller plus loin, et de déduire de l'expérience une donnée sur la valeur du rayon d'activité sensible, au moins dans le liquide glycérique. Lorsqu'aprés avoir formé, à l'ajutage de l'appareil du § 26, une bulle de ce liquide, on introduit l'ajutage dans Tintérieur d'un bocal en verre, dont on ferme ensuite l'ouverture par un obturateur à travers lequel passe le tube de caiwe (If [fi g. 8), la bulle manifeste toujours un phénomène remar- (piable. Lorsqu'on l'observe en plaçant l'œil à la hauteur de son centre , les couleurs se montrent d'abord rangées suivant des bandes courbes, dont la disposition indique un accroissement graduel d'épaisseur à partir de l'ajutage jusqu'au bas de la bulle; mais, après un temps plus ou moins long, cette disposition se modifie : on voit alors un large espace central et sensiblement circulaire coloré d'une teinte uniforme et entouré d'anneaux concentriques étroits présentant d'autres couleurs. Si l'on change de position autour de la bulle, l'œil restant toujours à la hauteur du centre, les apparences tournent avec le spectateur, et si l'on se place plus haut, les apparences suivent encore le mouvement de l'œil. On doit conclure de là qu'arrivée à ce point, la lame a DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 41 une épaisseur sensiblement uniforme dans toute Tétendue de la bulle, sauf, bien entendu, à la partie tout à fait inférieure, où il y a toujours une petite accumulation de liquide; les couleurs des anneaux qui entourent Tespace central sont évidemment dues à l'obliquité de la vision '. A partir du moment où la bulle a pris cet aspect , elle le conserve jusqu'à ce qu'elle éclate ; seule- ment les teintes respectives de l'espace central et des anneaux varient pro- gressivement, en remontant dans la succession des couleurs des anneaux de Newton , d'où il suit que la lame continue à s'amincir, mais également pai'- tout, en exceptant toujours la petite portion la plus basse. Or, après que la lame a acquis une minceur uniforme, si la pression exercée sur l'air intérieur éprouvait une diminution, celle-ci serait accusée par le ma- nomètre, et on la verrait progresser d'une manière continue au fur et à me- sure de l'atténuation ultérieure de la lame. Dans ce cas, l'épaisseur qu'avait la lame quand la diminution de pression a commencé, se déterminerait au moyen de la teinte que présentait en ce moment l'espace central , et la moitié de cette épaisseur serait la valeur du rayon d'activité sensible de l'atti-action moléculaire. Si, au contraire, la pression demeure constante jusqu'à la dis- l)arition de la bulle, on conclura de la teinte de l'espace central l'épaisseur linale de la lame, et la moitié de cette épaisseur constituera, du moins, une limite très-minime au-dessous de laquelle se trouve le rayon dont il s'agit. § 31. — J'ai fait, dans ce sens, un grand nombre d'expériences, dont je vais rendre compte. On donnait d'abord à la bulle un diamètre d'environ (juatre centimètres, on la laissait ensuite diminuer jusqu'à deux centimètres à peu près, et quelquefois jusqu'à un centimètre, puis on appliquait la boule de cire; alors, dans les premières expériences, on enlevait la goutte, et l'on introduisait l'ajutage avec la bulle dans l'intérieur d'un petit bocal dont on fermait simplement l'orifice avec un disque de carton; enfin on établissait le contact du fil borizontal de la lunette du cathétomètre avec le sommet de l'image de la surface de l'eau dans l'une des branches du manomètre, et comme l'équilibre n'avait pas lieu immédiatement (§ 27), on rétablissait de temps à autre le contact, jusqu'à ce qu'il devint stationnaire. ' Ce fait avait déjà été remarqué par Newton, mais seulement eomme accidentel , sur les bulles hémisphériques d'eau de savon. Tome XXXIH. 6 42 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE Huit l)iilles observées dans ces circonstances ont pu être suivies jusqu'à leur disparition. Sept d'entre elles ont éclaté avant d'avoir dépassé les pre- mières couleurs du deuxième ordre; une seule a paru atteindre l'indigo de ce même ordre, mais il y a quelque incertitude à cet égard. La plus grande |)er- sistance a été de quatorze heures. Quant au contact du fd de la lunette avec l'image de la surface de l'eau , il n'a jamais, à une seule exception près, varié dans le sens d'une diminu- tion de pression, mais, chose singulière, il a quelquefois varié de petites (piantités dans le sens opposé. Pour l'une des bulles, on s'est assuré, par des mesures prises avant et après ces variations, que la pression avait réellement augmenté quelque peu. Lorsqu'une semblable variation se produisait , c'était avec une certaine rapidité, et le manomètre demeurait ensuite stalionnaire, soit jusqu'à la disparition de la bulle, soit jusqu'à une nouvelle variation de même sens. Ces variations ne sont pas dues à des changements dans la température, car celle de la chambre était bien constante; elles ne proviennent pas non plus d'une application imparfaite de la cire, car, dans ce cas, l'augmentation de pression serait continue et accélérée. § 32. — Ces expériences auraient déjà pu me fournir un résultat; mais j'ai cherché à savoir pourquoi les couleurs des bulles n'allaient pas plus loin. Conduit à soupçonner qu'une petite action chimique entre le fer de l'ajutage et le liquide altérait un peu la constitution de ce dernier dans le voisinage de l'orifice, j'ai fait adapter à celui-ci , avec de la cire à cacheter, un bout de tube de verre de même diamètre extérieur, et à parois assez minces, et l'on a gonflé une bulle à l'extrémité libre de ce tube, bulle que Ton a introduite comme précédemment dans le petit bocal. Alors, en effet, les choses se sont |)assées d'une manière différente et bien bizarre : les couleurs ont marché d'abord jusque dans le troisième ordre , après quoi elles ont peu à peu rétro- gradé, jusqu'à revenir au rouge et au vert bleuâtre des derniers ordres, puis elles ont pâli , et enfin la bulle est redevenue blanche comme au moment de sa formation. Ainsi l'épaisseur de la lame avait d'abord été en diminuant , et ensuite en augmentant. La bulle a persisté vingt-quatre heures. » D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. 43 Ue phénomène m'aurait paru inexplicable, si une expérience que j'avais faite avant d'armer l'ajutage du bout de tube de verre ne m'en avait donné la clef. Pour l'expérience dont il s'agit , on avait versé un peu d'eau dans le bocal et l'on avait, en outre, humecté les parois intérieures de celui-ci; or une bulle placée dans cette atmosphère saturée de vapeur d'eau avait per- sisté également vingt-quatre heures , et avait crevé sans être sortie du rouge et du vert des derniers ordres; elle avait donc absorbé de la vapeur aqueuse, et cette absorption, qui s'explique par la propriété hygrométrique de la gly- cérine, avait continuellement réparé la diminution d'épaisseur due à la des- cente du liquide. Maintenant, dans l'expérience actuelle, comme il n'y avail pas d'eau dans le bocal et qu'ainsi l'atmosphère qui entourait la bulle était moins humide, on comprend que l'elYet de la descente du liquide a pu d'abord l'emporter sur celui de l'absorption, et qu'ensuite c'est le contraire qui a eu lieu. Partant de là, j'ai fait placer au fond du bocal sec des morceaux de po- tasse caustique, et j'ai fait en sorte, par l'application de petits bourrelets de saindoux autour de l'orifice du bocal et du trou par où passait le tube de cui- vre , qu'après l'introduction de la bulle , le disque de carton fermât hermétique- ment l'ouverfuie. De plus, comme le j)eu de liquide qui s'accumule toujours par degrés au bas de la bulle, doit contribuer par son poids à faire éclater celle-ci, on avait cette fois attendu dix minutes avant d'enlever la goutte; la lame était donc déjà plus mince quand on l'a introduite dans le bocal, et l'accumulation résultant de la descente ultérieure du liquide devait être beau- coup moindre. Or, dans ces conditions, la diminution d'épaisseur de la lame a été continue, la bulle a persisté près de trois jours, et, lorsqu'elle a éclaté, elle était parvenue au passage du jaune au blanc du premier ordre ; elle pi'é- sentait alors un espace central jaune pâle, entouré d'un anneau blanc. Le niveau de l'eau dans la branche observée du manomètre a éprouvé de petites oscillations, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, mais dont la dernière était dans le sens d'une augmentation de pression. Bien que, pendant la longue durée de celte bulle, la température de la chambre ait nécessairement subi de petits changements, les oscillations ci-dessus ne peuvent leur être entière- ment attribuées, car, si cela était, on aurait dû voir, après chacune des trois 44 SUR LES FIGIRES DEQLILIBIIE nuifs, uji niouvement du manonièlre dans le sens d'une augmentation de pres- sion; or on a observé le contraire après les deux premières nuits; ce n'est (lu'après la troisième (|u'il y a eu mouvement dans ce sens. Il résulte de la marche de ces mêmes mouvements que si la pression a varié, c'est d'une manière irrégulière, dans les deux sens, et pour aboutir non à une diminution, mais à une augmentation au moins relative; on i)eut donc admettre, je pense, que l'épaisseur finale de la lame était encore supé- rieure au double du rayon d'activité sensible de l'attraction moléculaire, § 33. — Voyons actuellement ce que l'on déduit de cette dernière expé- rience. D'après le tableau donné par Newton , l'épaisseur d'une l'ame d'eau pure qui réfléchit le jaune du premier ordre est, en millionièmes de pouce anglais, 5.' , ou 3,333 , et, pour le blanc du même ordre, 3^ , ou 3,873. On peut donc prendre la moyenne, savoir 4,604 comme valeur très-approchée de l'épaisseur correspondante, toujours dans le cas de l'eau pure, au pas- sage entre ces deux couleurs; et, le pouce anglais étant égal à 23""", 4, celte épaisseur équivaut à ^i^ tle millimètre. Cela posé, on sait que, pour deux substances diflerentes, les épaisseurs des lames qui réfléchissent la même teinte sont entre elles en raison inverse des indices de réfraction de ces substances. Pour avoir l'épaisseur réelle de notre lame de liquide giycéri(|ue, il suffit donc de multiplier le dénominateur de la fraction précédente par le rapport de l'indice du liquide giycérique à celui de l'eau. J'ai mesuré ap- proximativement le premier au moyen d'un prisme creux à liquides, et je l'ai trouvé égal à 1,377. Celui de l'eau étant 1,336, on obtient enfin, pour l'épaisseur de la lame giycérique , -~^ de millimètre. La moitié de cette (|uanlité, ou jj^^ de millimètre, constitue donc la limite fournie par l'expé- rience en question; mais pour nous placer plutôt au delà, nous adopterons 17000 Nous arrivons ainsi à celte conclusion très-probable que, dans le liquide giycérique, le rayon d'activité sensible de l'attraction moléculaire est moindre que 77^^ de millimètre. .le me proposais de continuer cette recherche, pour tâcher d'arriver jus- (lu'au noir et pour éclaircir la question des variations du manomètre; mais la saison froide est survenue, la persistance des bulles a diminué, et j'ai DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 4S été coniraini de remollre à une époque plus favorable la poursuite de mes essais. i\OTE Sl'K LA PRÉPARATION DU LIQUIDE GLVCÉRIQUE AVEC LES GLYCÉRINES IMPURES DU COMMERCE. J'ai essayé , en premier lieu , la glycérine qui se vend chez les pharma- ciens de Gand. Elle est d'une couleur jaune intense, et d'une odeur désa- gréable; elle contient en grande quantité une substance étrangère, que je crois être de la chaux , et dont il faut la débarrasser. Après un grand nombi'e de tentatives inutiles, je suis arrivé au procédé suivant, qui m'a bien réussi. On mêle, dans un flacon, une quantité sufTisanle d'eau distillée avec un égal volume de la glycérine dont il s'agit; on introduit ensuite dans le flacon une quantité de savon de Marseille taillé en minces copeaux , dont le poids soit environ le 15°"= de celui de l'eau; ces copeaux demeurent flottants sur le liquide. Le savon doit avoir été conservé dans un lieu frais; s'il est des- séché, l'action est presque nulle. Après cinq minutes, on retourne lentement le flacon trois ou quatre fois, et l'on voit alors se détacher du savon de petits grumeaux blancs qui se disséminent dans le liquide, et qui, lorsque le flacon est en repos, remontent graduellement. On répète, de cinq en ciiui minutes, pendant une heure et demie, les retournements lents dont j'ai parlé; les grumeaux deviennent de plus en plus nombreux, et finissent par remplir d'une manière permanente toute la masse. La plus grande partie du savon reste non attaquée, mais il en fallait un excès pour présenter plus de surface à l'action du liquide. On débarrasse celui-ci des grumeaux et de l'excès de savon, en le faisant passer à travers un filtre formé d'une étoile de coton à mailles serrées ; puis on y introduit une dose de copeaux de savon égale à la première, et l'on effectue les mêmes retournements pendant une heure encore ; les grumeaux continuent à se former; on filtre comme précé- demment; la li(iueur passe laiteuse, mais on la rend limpide, ou à fort peu près, en la filtrant ensuite à travers du papier; la préparation est alors achevée. Toutes ces opérations doivent s'effectuer à une époque où la tempé- rature extérieure et celle de l'appartement soient de 18" à 20"; si cette 46 SLR LES FIGURES D ÉQUILIBRE, etc. clernièro limite était iiolablenient dépassée, le liquide dissoudrait trop de savon. Une bulle gonllée avec ce liquide et déposée sur un anneau comme je lai indiqué dans les §§ 13 et 15, peut persister environ une heure et demie. Ce même liquide a un grave inconvénient : à une température inférieure à 18", il refuse absolument de donner des bulles; aussi, lorsqu'on veut l'employer en hiver, on est obligé de maintenir préalablement, pendant une heure environ, le flacon dans de Teau que l'on entretient à 20"; il est inutile d'ajouter que l'appartement doit être chauffé. J'ai essayé, en second lieu, une glycérine que l'on m'a assuré venir de Paris. Elle a la même couleur et la même odeur que celle de Gand. Quand on la mêle avec la dissolution de savon, le mélange se trouble d'abord légèrement, et, après quelques heures, devient irès-laileux ; comme avec la glycérine de Londres, si on laisse le liquide en repos, le précipité monte graduellement, et forme, après quelques jours, une couche nette à la partie supérieure. Alors, de même aussi qu'avec la glycérine de Londres, on re- cueille au moyen d'un siphon le liquide limpide. Les proportions qui nvont le mieux réussi sont cinq volumes de glycérine et quatre de la même disso- lution de savon que pour la glycérine de Londres. Le liquide ainsi obtenu m'a donné des bulles qui persistaient cinq (piarts d'heure. J'ai fait cet essai en automne, à une époque où la température extérieure ne s'élevait qu'à 1" ou 8°, en opérant dans un appartement chauffé, mais sans aucune autre précaution; il est probable que le même liquide préparé en été fournirait des lames d'une plus grande persistance. Je suis porté à croire , d'après ce que je sais des différents procédés par lesquels s'obtiennent les glycérines du commerce, que toutes celles que Ton pourra se procurer seront analogues à l'une ou à l'autre des trois que j'ai employées; on voit donc que le mieux est de faire venir de la glycérine de Londres, si toutefois on ne peut en trouver autrement d'aussi pure. 1\\V\ \>i *i ^ AWymi.™ , a RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ET THÉORIQUES SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR: J. PLATEAU. SIXIÈME SERIE '. Théorie de la génératiox des lames liquides. — Lois Qii régissent les systèmes LAMINAIRES. THÉORIE ET EXPÉRIENCES; CONSTITUTION DE LA MOUSSE QUI SE FORME SUR CERTAINS LIQUIDES. — MODE DE GÉNÉRATION DES SYSTÈMES LAMINAIRES. — CON- DITIONS POUR Qu'UNE CHARPENTE POLYÉDRIQUE DONNE UN SYSTÈME LAMINAIRE PARFAIT, UN SYSTÈME LAMINAIRE IMPARFAIT, OU UN SYSTÈME LAMINAIRE NUL. [Pi-ésente h S juillet 1861 . VoT, pour les cinq séries précédenlcs , les lomes XVI , XXllI , XXX , XXXI et XXXIII des .I/rmo,'™ de V Académie. Tome XXXIII. * RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ET THÉORIQUES SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. Théorie de la génération des lames liquides. — Lois qui régissent les systèmes LAMINAIRES, THÉORIE ET EXPÉRIENCES; CONSTITUTION DE LA MOUSSE QUI SE FORME SUR CERTAINS LIQUIDES. MoDE DE GÉNÉRATION DES SYSTÈMES LAMINAIRES. CON- DITIONS POUR qu'une CHARPENTE POLYÉDRIQUE DONNE UN SYSTÈME LAMINAIRE PAR- FAIT , UN SYSTÈME LAMINAIRE IMPARFAIT, OU UN SYSTÈME LAMINAIRE NUL. g 1 . — Poursuivons Fétude des lames liquides , étude commencée déjà dans la deuxième série et continuée dans la cinquième. Dans le § 28 de la deuxième série , j'ai considéré la génération des lames comme due à une tendance vers une nouvelle flgure d'équilibre; j'abandonne aujourd'hui cette opinion, du moins en partie. Je persiste à croire que dans les cas où la pesanteur n'in- lervienl pas , le système , une fois les lames produites , tend vers le nouvel état d'équilibre que j'ai signalé; mais je pense que la formation même des lames est un résultat de la cohésion et de la viscosité du liquide. Examinons la chose de plus près. Prenons d'abord un exemple fort simple, celui de la lame en forme de calotte sphérique développée à la surface d'un 4 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE liquide par une bulle d'air qui s'est élevée de rintérieur de ce liquide. Consi- dérons la bulle d'air au moment où elle n'est plus qu'à quelques millimètres de la surface [fUj. 1) ^ Poui' que son sommet franchisse la distance mn qui l'en sépare, il faut nécessairement que les molécules liquides situées tout au- tour de cette petite droite soient chassées dans tous les azimuts à la fois, de sorte que ces molécules éprouveront des déplacements relatifs. Imaiïinons, pour simplifier, que le mouvement ascensionnel de la bulle d'air soit uni- forme, de manière que, dans des intervalles de temps égaux, la bulle chasse, d'entre elle et la surface supérieure du liquide, des quantités égales de ce liquide. Imaginons, de plus, que le liquide n'ait aucune viscosité. Alors, à mesure que la distance mn diminuera, les portions de liquide chassées pen- dant les intervalles de temps ci-dessus prendront des vitesses respectives de plus en plus grandes, puisqu'elles devront effectuer leurs mouvements dans des espaces de plus en plus étroits ; ainsi les déplacements relatifs des molé- cules liquides sont d'autant plus rapides que le sommet de la bulle d'air est plus près d'atteindre la surface. J'ai sujjposé uniforme le mouvement ascen- sionnel de cette bulle; mais comme, en réalité, il est accéléré, son accéléra- lion augmentera encore l'accroissement de rapidité des déplacements relatifs en question. Maintenant, on sait que la viscosité oppose aux déplacements relatifs des molécules des liquides une résistance qui croît considérablement avec la vi- tesse de ces déplacements. Si donc, pour passer au cas réel, nous restituons à notre liquide sa viscosité, la résistance au transport latéral des molécules li(piides autour de mn ira en augmentant à mesure que cette droite diminuera de longueur, et deviendra très-grande lorsque cette même droite sera deve- nue très-petite. Il résulte nécessairement de là que lorsiiue le sommet de la l)ulle d'air est arrivé près de la surface, l'amincissement de la portion de li- quide qui l'en sépare encore ne peut plus s'effectuer avec une rapidité égale à celle du mouvement ascensionnel de ce sommet, et dès lors, pour que l'air (jui constitue la bulle continue à monter et passe au-dessus du niveau du liipiide, il faut évidemment ou que ce liquide se déchire, ou qu'il soit sou- > Dans ce dessin, on a représenté la Inille J air un peu aplatie dans le sens vertical; cest ce qui a lieu en effet, par suite de la résistance du liquide. D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. S levé. Or on ne peut plus douter, depuis les belles recherches de 31.M. Donnx ' et Henry -, que la cohésion des liquides ne soit du même ordre que celle des solides ; on comprend donc que lorsque la distance nm sera assez réduite pour que sa diminution ultérieure ne puisse plus se faire avec une rapidité à peu près égale à celle de Pascension du sommet de la bulle, le liquide pré- sentera encore en mn beaucoup trop de résistance à la désunion de ses mo- lécules pour qu'il se déchire, et qu'ainsi il sera soulevé par la bulle sous la l'orme d'une lame; et comme celte lame, pendant sa génération, est poussée de bas en haut par la bulle d'air et qu'elle tient par son contour au liquide du vase, elle devra être convexe vers l'extérieur. Dès que la lame a commencé à naitrc, elle doit se développer davantage : car, d'une part, incessamment poussée par la bulle d'air, elle doit continuer à s'élever, et, d'autre part, le liquide auquel adhère son contourne peut la suivre en masse à cause de son poids; ce liquide devra donc rester en arrièi'e; mais, la cohésion et la viscosité aidant, il ne jiourra y avoir rupture entre la lame naissante et le liquide environnant, et la lame devra simplement sac- croilre, jusqu'à ce que l'action de bas en haut exercée sur la partie infé- rieure de la bulle d'air ait eu tout son eiïet. M. Ilagen ^, qui a cherché à prouver, contrairement au principe établi par Poisson dans sa Nouvelle théorie de l'action capillaire, que la densité de la couche superficielle des liquides est plus grande que celle de leur intérieur, cite, à l'appui de son opinion, le fait de la formation des lames dont il s'agit ici; mais on voit (pi'il n'est nullement nécessaire de recourir à une semblable hypothèse pour rendre raison de cette formation. Dans le § 23 de la première série, j'ai dit que lorsqu'une masse d'huile im peu moins dense que le liquide alcoolique dans lequel elle est immergée s'élève à la surface de ce dernier, elle s'aplatit d'abord plus ou moins contre cette surface, comme si elle éprouvait une résistance à la traverser, puis qu'a- près quelque temps, elle se fait jour et présente alors une portion de surface ' Mùmoiri's de l'Académie, tome XVII des Mémoires nmrnvnés et des savants étrangers. Le travail de M. Donny a été présenté à l'Académie en décembre 1845. 2 Philos. 3Iagaz., 1845, vol. XX, p. 541. ^ Ueber die Oberfliiclien der Fliissiglceiten (An.n. de 31. Poggendorff, i 846 , vol. LXVII . p. I ). 6 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE plane plus ou moins étendue, au niveau de celle du liquide alcoolique. Ce phénomène s'explique maintenant d'une manière naturelle par les considé- rations qui précèdent : il en est de la sphère d'huile comme d'une bulle d'air, elle ne peut se faire jour à l'exlérieur qu'en désunissant les molécules de la couche supérieure du li({uide ambiant , mais celle-ci ne pouvant s'amincir assez vile à cause de sa viscosité, résiste à la rupture en vertu de sa cohé- sion. Seulement il est clair que, dans ce cas, la pellicule ne saurait être sou- levée au-dessus du niveau. § 2. — Revenons à notre lame convexe développée par l'ascension d'une bulle d'air. Lorsqu'elle aura atteint tout son développement, et qu'ainsi elle demeurera stationnaire , elle devra (5™" série, § 12) aflecter l'une des ligures d'équilibre qui conviendraient à la surface d'une masse li(|uide sans pesanteur; or cette figure, qui s'est formée par une action égale dans tous les azimuts autour de l'axe vertical de la bulle d'air, doit évidemment être de révolution, et, comme elle est fermée sur l'axe, elle ne peut (4"'^ série, § 2 ) constituer qu'une poi'tion de sphère. Voyons maintenant ce que la théorie nous apprendra sur l'étendue de cette portion par rapport à la sphère complète. Au point de vue des actions molé- culaires, la couche superficielle d'une masse liquide pleine peut, on le sait, être assimilée à une membrane tendue; notre lame liquide, qui est sensi- blement réduite aux couches superficielles de ses deux faces, peut donc aussi être assimilée à une memljrane tendue , et conséquemment elle fait effort pour occuper le moins d'étendue possible. Dés lors, si l'on néglige certaines parti- cularités dont je parlerai bientôt et qui, du reste, n'ont pas d'influence sen- sible quand le volume d'air est un peu grand, la question est ramenée à cher- cher quel est, pour un volume donné, le segment de sphère dont la surface est la plus petite. Ce problème se traite aisément par le calcul, et l'on trouve ainsi que le segment dont il s'agit est un hémisphère ; mais on arrive plus simplement encore au même résultat par le raisonnement suivant, dont je dois l'idée à M. Lamarle. Concevons deux segments sphériques quelconques égaux entre eux et ap- pliqués l'un contre l'autre par leurs bases. Pour que la surface convexe de chacun d'eux soit la moindre possible par rapport au volume renfermé entre D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 7 elle et la base commune, il suflît évidemment que la surface convexe totale (le l'ensemble de ces deux segments soit la moindre possible par rapport au volume total; or, d'après un principe connu, cette dernière condition sera remplie si l'ensemble constitue une sphère unique, auquel cas chacun des deux segments sera un hémisphère. Notre lame liquide, si elle contient un volume d'air suffisant, doit donc prendre la forme hémisphérique , et c'est ce que l'observation vérifie , comme tout le monde le sait. § 3. — Occupons-nous actuellement des petites particularités auxquelles j'ai fait allusion plus haut. En premier lieu, le liquide du vase doit s'élever un peu, par l'action ca- pillaire, sur la face extérieure et sur la face intérieure de la figure laminaire, comme il le ferait sur les deux faces d'une lame solide préalablement mouillée du même liquide et partiellement plongée; il doit donc former une petite masse annulaire à surfaces méridiennes concaves, et c'est aussi ce que l'ob- servation confirme. Ainsi le bord de la lame liquide ne s'appuie pas immé- diatement sur la surface plane du liquide du vase , mais bien sur la crête de la petite masse annulaire dont il s'agit. En second lieu, on comprend, d'après cela, que si le volume d'air em- prisonné est assez petit pour que l'espace circonscrit par le bord de la lame ait peu de diamètre, la surface du liquide, dans ce même espace, n'aura aucune partie plane, mais présentera, même en son milieu, une courbure concave plus ou moins prononcée, comme à l'intérieur d'un tube peu large. Ce résultat est également d'accord avec l'expérience, et je me suis assuré, par un moyen que j'indiquerai bientôt, que la portion centrale de la surface en question cesse de paraître plane lorsque le diamètre de la lame, à la crête de la petite masse annulaire, est au-dessous de 2 centimètres environ. Enfin, en troisième lieu, même avec un volume d'air assez grand pour que, dans l'espace circonscrit par la lame, la surface du liquide se montre absolument plane dans la presque totalité de son étendue, cette surface doit être abaissée au-dessous du niveau extérieur par la pression que la lame, en vertu de sa courbure, exerce sur l'air emprisonné (S™* série, § 21), et c'est encore ce que l'on constate par le procédé suivant : 8 SUR LES FIGURES DEQUILIBRE Dans un grand plal de porcelaine posé sur une table en face d'une fenêtre, on verse une couche de liquide glycérique (3"'" série, § 13) d'environ 2 cen- timètres d'épaisseur; puis, après avoir gonflé, au moyen d'une pipe de terre, une bulle du même licpiide, on la dépose au milieu de la surface de cette couche, où elle forme aussitôt un segment sphéricpie. On se place alors de façon à voir le ciel par réflexion sur la surface dont il s'agit , et l'on tient un fil noir tendu horizontalement à une petite distance de la lame de telle ma- nière (ju'une portion de son image réfléchie s'aperçoive dans l'espace cir- conscrit par cette lame. L'image totale du fil se montre ainsi formée de trois parties , deux extérieures et une intérieure à la figure laminaire ; les deux premières se recourbent au voisinage de la lame, par suite du relèvement capillaire dont j'ai pai'lé; quant à la troisième, si la surface circonscrite a, en son milieu , une portion plane, on trouvera, en reculant ou en avançant le fil, une position dCv celui-ci pour laquelle le milieu de l'image sera rectiligne. C'est ce qui a lieu avec des lames dont le diamètre excède 2 centimètres , mais en deçà de celte limite , toute la partie de l'image intérieure à la lame parait courbe. Quand la lame a un grand diamètre , cette partie de l'image du fil est rec- tiligne dans presque toute sa longueur ; elle se recourbe seulement vers ses extrémités, à cause encore du relèvement capillaire; mais sa portion droite n'est pas dans le prolongement des portions droites extérieures à la lame, on la voit un peu plus bas. Cet abaissement, qui montre que la surface plane circonscrite se trouve, comme je l'ai avancé, au-dessous du niveau exté- rieur, est d'autant moins prononcé que le diamètre de la lame est i)lus consi- dérable, ce qui doit avoir lieu, en raison de la diminution de la courbure et, par suite, de la pression de la lame, mais il est encore très-sensible pour une lame d'un décimètre de diamètre. % i. — Le raisonnement du § 2 suppose nécessairement que la lame s'ap- puie par son bord même sur la surface plane du liquide du vase , et que la portion de cette surface circonscrite par la lame conserve sa forme plane et son niveau ; or ces conditions n'étant jamais toutes entièrement remplies, ainsi (pie nous venons de le voir, il s'ensuit que le raisonnement en question ne peut être considéré comme suflisamment rigoureux, (|ue lors(pie la dilïérence DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 9 d'avec les conditions imaginaires sur lesquelles il repose est peu notable. Essayons de préciser davantage. Si Ton remplit de liquide glycérique, jusqu'un peu au-dessus du bord , une large soucoupe de porcelaine préalablement nivelée el posée sur une table vis-à-vis d'une fenêtre, puis qu'après y avoir déposé une bulle, on se place de manière à voir la lame se projeter sur un fond obscur, et que, fermant un œil, on tienne l'autre au niveau de la petite masse annulaire, on dislingue parfaitement celle des deux lignes méridiennes de cette petite masse qui regarde l'extérieur de la figure, ainsi que le commencement, à partir du sommet de la crête, de celle qui regarde l'intérieur. On aperçoit donc très-bien ce sommet, el l'on peut dès lors estimer approximativement sa bauteur verticale au-dessus de la surface plane extérieure. On reconnaît ainsi que , pour les grosses bulles , celte bauteur dépasse à peine 2"'"', el qu'elle est moindre encore pour les petites. D'autre pari, quand la lamo a de grandes dimensions, quand, par exemple, son diamètre est d'un déci- mètre , la portion de la surface du liquide circonscrite dans son intérieur peut être regardée comme exactement plane dans presque toute son étendue. Enfin il résulte des expériences du paragrapbe précédent qu'avec une sem- blable lame, l'abaissement de cette surface, quoique bien sensible encore, est cependant très-minime. Il suit des résultats du § 28 tie la o'"'' série que si la lame, supposée bémispbérique et d'un décimètre de diamètre, était, quoique formée de liquide glycérique, déposée sur de l'eau pure, l'abaisse- ment dont il s'agit ne serait que de fff = 0""",226 ; d'après cela, pour avoir la valeur de l'abaissement dans le cas réel , c'est-à-dire lorsque la lame est déposée sur le liquide glycérique, il suffît de diviser la quantité précédente par la densité 1,1065 de ce liquide, ce qui réduit en définitive l'abaisse- ment à 0™",204. Avec un tel volume d'air et une lame bémispbérique, les choses se trouveraient donc sensiblement dans les conditions du raisonne- ment on question , el Ton en conclura qu'alors la lame devra prendre en effet cette forme ou que, du moins, l'écart sera inappréciable. Mais il est aisé de faire voir qu'avec un volume d'air suffisamment petit la lame sera loin de constituer un hémisphère. Imaginons, par exemple, que la bulle d'air n'ait qu'un millimètre de diamètre, et supposons, pour un in- ToME XXXIII. 2 10 SLR LES FIGURES DEQUILIBRE stani, (|uela lame soil hémisphériquo. Dans celte liypollièseja portion de la surface du liquide circonscrite par la lame et comjjtée à partir du bord de celle-ci ou, si Ton veut, à partir de la crête de la petite masse annulaire, constituerait nécessairement, à cause de ses dimensions minimes, un hémi- sphère concave, de sorte que la bulle d'air continuerait à former une sphère entière d'un millimètre de diamètre. Cela posé, rappelons-nous que la pres- sion exercée par une lame sphérique en vertu de sa courbure, est (5""' série, § â3 ) la somme des actions dues séparément aux courbures de chacune de ses deux faces, ou, puisque ces deux actions sont égales, le double de Tune d'elles; or l'action de la face intérieure de notre petite lame hémi- sphérique serait, quant à son effort pour faire descendre la bulle d'air, contre- balancée par l'action opposée de l'hémisphère concave qui limiterait la bulle inférieuremenl, comme je l'ai dit, et il resterait, d'une part, l'action due à la face extérieure de la lame, action qui pousserait la bulle d'air de haut en bas, et, d'autre part, une petite pression hydroslati(iue qui pousserait cette bulle de bas en haut si le point inférieur de celle-ci était au-dessous du ni- veau du liquide. Mais, dans le cas du liquide glycérique, il suit encore des résultats du § 28 de la b"" série, en prenant, d'après la remarque faite plus haut, la moitié de la valeur qu'ils donnent, et en divisant par la densité du liquide, que la première des deux actions ci-dessus équivaudrait à une différence de niveau de 10'"'",2l ; tandis qu'en supposant même l'absence de la petite masse annulaire, la seconde ne proviendrait évidemment que d'une différence de niveau égale au rayon de la bulle d'air, c'est-à-dire à 0'"'",5. Avec notre petit volume d'air et une lame hémisphérique, l'équilibre est donc impossible; pour qu'il existe, il faut nécessairement que la bulle d'air de- meure presque tout entière au-dessous du niveau du liquide, et ne donne ainsi naissance qu'à une lame à peine soulevée et d'une très-faible courbure; alors, en effet, la petite pression hydrostatique (jui tendra à faire monter la bulle d'air équivaudra au poids minime d'un volume de liquide un peu moin- dre que celui de cette bulle, et la légère pression exercée par la face exté- rieure de la lame en vertu de sa faible courbure suffira pour la contre- balancer. L'ex|)érience vérifie encore pleinement cette déduction de la théorie. On a D'UrSE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. H vorsé, jusqu'à une certaine hauteur, du liquide glycérique dans le vase à parois planes en verre servant aux expériences sur les masses d'huile ; on a m\ peu agité le liquide pour qu'il s'y introduisit de petites huiles d'air ; on en a choisi une d'environ 1'""' de diamètre suffisamment rapprochée de l'une des parois, et on l'a observée à travers cette paroi, en plaçant l'œil successive- ment un peu au-dessous du niveau du liquide, puis au-dessus. On a reconnu de cette manière que la petite huile paraissait sphérique, et qu'elle était presque entièrement plongée, de sorte que la saillie au-dessus du niveau était très-faible. § 5. — Il est clair, d'après cela , que si l'on forme des lames successives à la surface de l'eau de savon ou du liciuide glycérique en leur donnant des dia- mètres de moins en moins grands, à partir d'un décimètre, on arrivera à une limite au-dessous de laquelle les lames commenceront à se montrer sen- siblement affaissées, c'est-à-dire à paraître constituer moins qu'un hémi- sphèi'e. Pour déterminer approximativement cette limite à l'égard du liquide glycérique, on a déposé, comme je l'ai indiqué dans le paragraphe précédent , les bulles sur la surface du liquide contenu dans une soucoupe un peu plus que pleine, et l'on s'est assuré qu'elles ne paraissent hémisphérifiues ([ue pour des diamètres supérieurs à 3 centimètres environ; au-dessous de cette valeui-, les bulles forment des segments sensiblement moindres par rapport à la sphère entière, et celte diminution est d'autant plus prononcée que le dia- mètre de leur base est plus petit. § G. — Bien qu'une lame de courbure sphérique ainsi formée à la surface d'un li(|uide soit en équilibre de figure, le repos absolu n'y existe cependant pas : elle s'amincit lentement, comme on le sait , jusqu'à ce qu'elle crève. Les causes principales de cet amincissement ont été signalées depuis long- temps : ce sont, d'une part, l'évaporation, dans le cas des liquides qui en sont susceptibles, et, d'autre part, l'action de la pesanteur qui fait incessam- menl descendre le liquide du sommet de la laine vers sa partie inférieure. El ici encore la viscosité a une grande influence : si elle est Irès-faible, il est clair que le glissement des molécules du haut en bas de la lame s'effectuera avec une grande rapidité, et que, par suite, la lame n'aura presque aucune persis- tance; aussi lorsqu'on parvient à former des lames avec de l'eau pure, elles 12 SUR LES FIGURES DEQUILIBRE persisleiit à peine. Cette remarque concernant le rôle de la viscosité dans la durée des lames avait déjà été présentée, quoique dinie manière un peu dif- férente, par M. Heni-y ' à l'égard des bulles de savon comparées à celles d'eau pure. § 7. — Imaginons actuellement (lu'une seconde huile d'air s'élève du fond du vase, et qu'au moment où elle est près d'atteindre la surface, elle se trouve en partie sous la |)remière lame ; elle déterminera aussi la foiination d'une lame, qui soulèvera nécessairement la première d'un côté, de sorte que les deux quantités d'air respectivement emprisonnées par ces deux lames seront séparées par une portion de la seconde, comme par une cloison li- quide. Mais cette cloison ne gardera pas la courbure du reste de la seconde lame, ainsi que je vais le faire voir. En vertu de leur nature liquide, des lames ne peuvent évidemment se rencontrer sous des angles à arêtes linéaires : il faut, pour la continuité, qu"il se forme , tout le long de la ligne de rencontre , une petite masse à surfaces fortement concaves dans le sens perpendiculaire à cotte même ligne ; c'est ce que l'on constate, comme nous l'avons vu (2'"« série, §§31 et 32), lorsqu'on produit, au sein du li(|uide alcooli(|ue, une figure laminaire d'huile par j'exhauslion graduelle d'un polyèdre. Rappelons encore, à cet égard, l'expé- rience du § 2 de la 5""^ série, expérience dans laquelle une masse semblable, mais épaisse, établit le passage entre une lame plane et deux lames courbes, comme on le voit en coupe méridienne dans la fig. l de celte o""*" série. On comprend donc que , dans le cas de nos lames d'eau de savon ou de liquide glycérique, une masse de ce genre existe, bien que trop minime pour être distinguée, sur toute la longueur de l'arc de jonction de la cloison et des deux autres lames; or les surfaces de ces dernières et celle de la cloison étant ainsi raccordées par de petites surfaces ayant leurs courbures propres, il est clair que ces petites surfaces établissent une entière indépendance entre les courbures respectives des autres. C'est ainsi, par exemple, que dans l'expé- rience rappelée plus haut , une lame plane est rattachée à deux lames qui sont des portions de caténoïdes. Dans cette expérience , il est vrai , la jonction < Voir l'article cite dans la 3""" note du % I. D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. 13 a lieu par une masse épaisse ; mais le résullat doit évitlemmeni demeiiier le même, (piant à rindépendance des courbures, quelque minimes que soient les dimensions transversales de la masse servant d'intermédiaire. Cela étant , remarquons que la cloison doit constituer aussi une portion de sphère , car elle se trouve dans les mêmes conditions que les deux autres lames, c'est-à-dire qu'elle a, comme celles-ci, pour limites la petite masse de jonction et l'eau du vase. Quant à sa courbure, elle dépend évidemment de la différence des actions exercées sur ses deux faces par les deux portions d'air emprisonnées. Si ces deux portions d'air sont égales, les deux lames appartiendront à des sphères égales, qui presseront les deux volumes d"air avec la même intensité, et conséquemment la cloison, soumise sur ses deux faces à des actions égales, n'aura aucune courbure, ou, en d'autres termes, sera plane ; mais si les deux quantités d'air sont inégales , auquel cas les deux lames appartiendront à des sphères de diamètres différents, et, par suite, presseront inégalement ces deux quantités d'air, la cloison sollicitée sur ses deux faces par des actions inégales se bombera du côté où l'élasticité de l'air est la moindre, jusqu'à ce que l'effort qu'elle exerce, en vertu de sa courbure, du côté de sa face concave, contre-balance l'excès d'élasticité de l'air (pii baigne cette face. Soient p, p' et r les rayons des sphères auxquelles appartiennent respec- tivement la plus grande lame, la plus petite et la cloison , et soient p, p' et q les pressions respectives qu'elles exercent, en vertu de leurs courbures, sur l'air qui baigne leurs faces concaves. Ces pressions étant (5"" série, §§ 22 et 28) en raison inverse des diamètres, et conséquemment des rayons, on aura ^ = il, et ^ = - ; n P ' q p ' mais, d'après ce que nous avons vu plus haut, il faut, pour l'équilibre, que l'on ait q = p' — p; d'où \ ^t. —t. o = /:; le rayon de la plus grande lame. .Menons les droites indéfinies yj»? et pu de telle manière que les angles cpm et mpn soient chacun de 60". Sur ju)) prenons D'UINE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 17 pc' égale à p, c'est-à-dire au rayon de la plus petite lame; joignons ce' et prolongeons la droite jusqu'à sa rencontre, en d, axec pn. Les trois points c, c' et d seront évidemment les trois centres, et pd sera le rayon )• de la cloison, de sorte que si, de ces trois centres et avec ces rayons, on trace trois portions de circonférences aboutissant d'une part au point p et de l'autre à son symétrique 7;, on aura, comme le montre la figure, et toujours dans l'hypothèse des angles de 120», la coupe du système des deux lames et de la cloison. Cherchons maintenant à déterminer le rayon de cette cloison en fonction des deux autres. Pour cela, prenons pf=pr' et joignons c'f; l'angle rpc' étant de 60», le triangle fpc' sera équilatéral, etl'on aura conséquemment fc' = pc' = p'; par la même raison, l'angle fc'p sera de 60» comme l'angle r'pd, d'où il suit que les droites fc' et pd seront parallèles; on pourra donc poser pd pc enfin, remplaçant, dans celte formule, ^jf/, fc' et pc par leurs valeurs res- pectives r, p' et p, et observant que fc est égal à p — p', on en tirera ■ = '''' C'est identiquement la valeur qu'avait donnée la première méthode (§ 7); ainsi les deux lois, en apparence indépendantes, conduisent au même résultat. Il ne suit pas cependant de là (pie les trois angles soient rigoureusement égaux : car ce que je viens de démontrer n'a pas de réciproque nécessaire ; (Ml d'autres termes, le rayon de la cloison peut avoir la valeur ci-dessus dans le cas d'angles difi"érant entre eux; mais comme ces angles, s'ils ne sont pas identiques , doivent approcher excessivement de l'égalité , ainsi que je l'ai fait voir, et comme, d'autre part, leur égalité rigoureuse entraîne la valeur théorique du rayon de la cloison, on doit regarder comme très-probable que cette égalité parfaite a lieu. §11. — L'existence des cloisons est un fait bien connu de tous ceux qui se sont amusés à faire des bulles de savon ; mais j'avais à soumettre au con- hôle de l'expérience les résultats établis dans ce qui précède à partir du § 7, Tome XXXIII. 3 18 SUR LES FIGURES DEQUILIBRE el (1 nbortl ceux qui concerncnl la courbure de la cloison et les angles sous lesquels celte cloison et les deux lames se coupent. Dans ce but, j'ai fait tracer, sur trois feuilles de papier, trois figures re- présentant les bases de trois systèmes formés chacun de deux portions de sphères laminaires et d'une cloison. J'entends par la base d'un semblable système l'ensemble des arcs de cercle suivant lesquels il s'appuie sur la sui-- face du liquide, abstraction faite des petites masses annulaires. Ces trois dessins sont reproduits, au tiers de leur grandeur, par \es fig. 3, 4 et 5; ils ont été construits d'après la même méthode que la fuj. 2 ; les arcs y ont été mar(|ués en traits larges d'environ un millimètre , on verra bientôt pourcjuoi. Dans le premier dessin les diamètres des deux lames étaient égaux, dans le second ils étaient comme 2 à 1 , et dans le troisième comme 3 à I. Pour employer l'un de ces dessins , on le plaçait sur une table et l'on posait par- dessus une plaque de verre mince , dont on mouillait ensuite la face supé- rieure avec du liquide glycérique. Cela fait, on gonflait une bulle du même liquide , que l'on déposait sur la plaque au-dessus de la portion de circonfé- rence qui représentait la base de la plus petite lame; cette bulle s'y étalait aussitôt de manière à constituer un hémisphère; on s'arrangeait de façon que la base de celui-ci eût un diamètre un peu moindre que la portion de circon- férence en question. On gonflait alors une seconde bulle , que l'on déposait de même au-dessus de la portion de circonférence représentant la base de l'autre lame, et en s'arrangeant aussi de manière qu'après s'être étalée sur la plaque elle eût un diamètre un peu trop petit. Comme, en déposant cette seconde lame, on devait la mettre en contact avec la première, les deux hé- misphères se pénétraient partiellement et demeuraient unis avec une cloison. Les choses étant ainsi préparées , on trempait l'orifice de la pipe dans le liquide glycérique, comme pour gonfler une bulle, puis on appliquait cet orifice vers la partie inférieure de la plus petite lame, on souillait un peu, puis on faisait la même opération pour l'autre lame, on revenait à la pre- mière, puis à la seconde, et ainsi de suite , en faisant glisser en même temps, de petites quantités , la plaque de verre sur le dessin , et , avec les ménage- ments convenables, on parvenait à donner aux deux lames les diamètres des portions de circonférence tracées, et alors la base du système laminaire ob- D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 19 tenu, l)asc formée de celles des deux lames et de celle de la cloison, recou- vrait exactement le dessin. J'ai dit que les dessins étaient en traits larges; c'est que ces traits doivent être vus à travers les petites masses annulaires; s'ils étaient fins, les réfractions produites parles petites masses dont il s'agit empêcheraient de les distinguer. § 12. — Pour vérifier également les résultats du § 9, on déposait successi- vement sur la surface du liquide glycéri(pie contenu dans le grand plat de porcelaine (,^3), deux bulles de ce même liquide de manière que les deux calottes sphériques (lu'elles formaient fussent séparées par un certain inter- valle. Quand celui-ci était au plus d'un centimètre, les lames marchaient, en effet, l'une vers l'autre, et s'unissaient avec une cloison; seulement si les deux lames avaient de grands diamètres (10 centimètres ou plus), la cloison ne se produisait en général que lorsque la réunion avait lieu peu d'instants après la formation de ces lames; quand celles-ci étaient d'abord un peu trop dislantes l'une de l'autre , de façon que le temps nécessaire pour leur rap- prochement spontané fût assez long, elles s'unissaient sans cloison en se transformant en un seul grand hémisphère, sans doute parce qu'elles étaient devenues trop minces, de sorte que la cloison naissante se brisait avant (lu'on pût en constater l'existence. g 13. — Si une troisième calotte sphérique laminaire s'accole à deux autres déjà unies, le système aura évidemment trois cloisons, savoir une provenant de la réunion des deux premières lames , et deux de la réunion de chacune de ces mêmes lames avec la troisième. Ces trois cloisons aboutiront nécessairement à un même arc de jonction, et, en supposant qu'elles aient encore des courbures sphériques, il faudra qu'aux trois lignes de jonction de chacune d'elles avec deux des lames, les angles soient encore de 120"; il faudra, en outre, par les raisons que j'ai données (§ 8), qu'à l'arc de jonc- tion de ces trois cloisons entre elles, les angles soient aussi de 120". Cela posé , voyons par quel moyen nous pourrons tracer la base d'un système de ce genre, de même que nous avons tracé [fhj. 2) celle d'un système de deux lames. Api-ès avoir décrit {fty. 6) les bases des deux pre- mières lames, bases ayant pour centres c et & et pour rayons les longueui's données que nous désignerons encore par p et fJ , portons, à partir du poini s 20 SUIl LES FIGURES DÉQUILIBRE où aboutissent ces deux bases, et sur les rayons se et se', deux longueurs sf et s/" égales entre elles et au rayon donné p" de la troisième base, puis, des points c et c' comme centres et avec les longueurs ef et e'f comme rayons, traçons deux arcs de cercle; leur ])oint d'intersection c" sera le centre de la base de la troisième lame, base qu'on décrira ensuite avec le rayon p". En effet, supposons le problème résolu et celte base tracée. Si Ton mène, (lu point u où elle aboutit à Tune des premières, les droites ue élue", (jui seront respectivement égales à p et à p", ces droites feront entre elles un angle de 60", comme les droites se et se'; doù il suit que le triangle eue" sera égal au triangle esf, dans lequel se et sf sont aussi respectivement égaux à P et p", et qu ainsi ee" sera égal à ef; par les mêmes raisons, le triangle e'vc" sera égal au triangle e'sf, et conséquemment e'c" sera égal à e'f. Proposons-nous maintenant de tracer les bases des trois cloisons. Celles des trois lames étant décrites (/?'■ P^p' P —P Il vient donc, après substitutions et réductions, et en faisant, pour abréger, V/pV2 H_ ^2^"-2 ^ ^'Y'2 _ ^2^>" _ ^/2/' — ^//'"^ = P, {P — P){P — P) et conséquemnienl On tire de là ''= {P-P){P"-P)- '' f„ = L P. [à p [p" — p) g'> p {p — p") D'autre part, d'après le résultat du § 7, on a, en observant que fo et yo sont respectivement égaux aux rayons fu et gv des deux cloisons que nous con- sidérons , r PP" p" p' !• ' /'^ P ^P '' ' ■ fo = Tî f/0 = „ ,, dOU = ^-yy- -7-, ' r--!"' -^ p'-p 9" p{p-P) les deux rapports 7^ et ^ sont donc égaux, et, par conséquent, la droite do est la bissectrice de l'angle fog. 24 SUR LES FIGURES I) ÉQUILIBRE Connaissant, par co (|ui précède, les trois côtés du triangle fofi, on en (l<''diiil, lonle réduction faite, cos lo(j = — g. (l'oii il résulte que langle fuy est de 120°, et, par suite, que les angles fod et (jod sont chacun de GO". Uherchons enfin la longueur de la bissectrice do. Pour cela, remarquons que, dans tout triangle dont l'un des angles est de 120", il y a une relation J'ort simple entre la bissectrice de cet angle et les deux côtés qui le coni- |)rennenl. Soit, en effet [fuj. 7), abc un triangle où l'angle en a soit de 120"; prolongeons le côté ha d'une quantité ad égale à ac, et joignons de; cette droite sera parallèle à la bissectrice ali, car l'angle dac sera de GO", et puis- que ad est égal à ac, le triangle dac sera équilatéral, et l'angle dca sera de 60" comme l'angle cah ; on aura donc de ba ^h ba ■¥■ ad ou , à cause de de = ad = ac, a h ba ac bu H- ac et enfin ba . ac ah - , ba -+- ac Ce résultat appliqué au triangle fog [fîy. G'''"), donne donc f" ■ go h fn + go' et, après les substitutions, pp' do= ,, P~ P or c'est là précisément (§7) la valeur du rayon ds de la troisième cloison. De tout cela il résulte donc, comme nous nous étions proposé de le dé- montrer, que les centres des trois cloisons sont en ligne droite, que les DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 2S bases de ces trois cloisons aboulisseiil à un même point, enfin que les rayons de ces bases partant du point dont il s'agit l'ont entre eux des angles de 60", et qu'ainsi ces mêmes bases se joignent sous des angles de 120°. Maintenant, pour que nous puissions considérer les trois cloisons comme constituant réellement des portions de spbères , il reste encore à établir que ces trois portions se coupent suivant un arc unique; or c'est ce qui suit évi- demment de ce que les centres f,d, y de ces trois spbères sont en ligne droite, et de ce que ces mêmes sphères ont un point connnun en o. Ainsi toutes les conditions théoriques sont satisfaites par trois cloisons de courbure sphérique disposées, avec les trois calottes, de manière à former un système ayant pour base celle que l'on trace par la construction du |)ara- graphe précédent; on doit donc regarder comme extrêmement probable que le système prendra réellement cette forme. g 15. — C'est, en effet, ce que j'ai vérifié par l'expérience, en employant le moyen décrit plus haut (§ 41), c'est-à-dire que l'on a tracé en traits larges sur un papier, par la méthode indiquée, la base d'un système de trois calottes spbériques avec leurs cloisons , puis que l'on a placé par-dessus la plaque de verre humectée de liquide glycérique , et enfin (pie Ton a déposé sur celle-ci , au-dessus des trois portions de circonférences, trois bulles d'abord un peu trop petites, dont on a successivement augmenté les diamètres par la petite manœuvre mentionnée, en faisant en même temps glisser, quand cela était nécessaire, la plaque de verre sur le papier. Or la base du sys- tème laminaire ainsi réalisé s'est encore superposée parfaitement au dessin. Les constructions graphiques que j'ai données dans ce qui précède pour les bases des systèmes de calottes spbériques supposent implicitement (§10) la loi de la raison inverse de la pression au diamètre ; la coïncidence exacte des bases des systèmes réalisés avec les bases tracées fournit donc une véri- fication nouvelle de cette loi , à ajouter à la vérification directe obtenue dans le § 28 de la 3™<= série. C'est aux expériences actuelles que j'ai fait allusion dans le paragraphe que je viens de citer. g 16. — Si l'on imagine qu'une quatrième calotte sphérique vienne s'ac- coler au système des trois précédentes , on pourra concevoir deux disposi- tions difTérentes de l'ensemble, à part, bien entendu, celle où la quatrième Tome XXIII. ^ 26 SUR LES FIGURES DEQUILIBRE caloUe se placerait de manière à ne s'unir qu'à une seule des autres. L'une de ces dispositions conliondrail quatre cloisons se joignant |)ar une seule arête, et l'autre en contiendrait cinq se joignant par deux arêtes. Pour sim- plifier la question et les constructions graphiques, je supposerai les quatre calottes égales en diamètre , auquel cas toutes les cloisons seront évidemment planes. Alors, on peut admettre, en premier lieu, (|ue les quatre calottes s'unis- sent de façon que leurs centres soient placés comme les quatre sommets d'un carré, ce qui donneia le système dont la base est représentée p(j. 8, où il > a quatre cloisons aboutissant à une même arête sous des angles droits; ce sys- tème est évidemment un système d'équilibre, puisque tout y est symétrique. On peut admettre, en second lieu, que, trois calottes s'étant d'abord unies, la quatrième s'unisse à deux d'entre elles; dans cet arrangement, les quatre centres seront aux sommets d'un losange, et l'on aura le système dont la base est représentée fuj. 9 , où il y a cinq cloisons. Ce système est évi- demment aussi, à cause de sa symétrie, un système d'équilibre; mais ici, à une même arête liquide n'aboulissonl plus (jue trois cloisons, faisant entn; elles des angles de 1 20". Or si l'on essaie de réaliser sur la placpie de verre le premier de ces deux systèmes, on n'y parvient pas, ou, s'il se produit, ce n'est que pendant un instant inappréciable , et pour passer rapidement au second. Quant à ce der- nier, on l'obtient directement sans aucune difliculté, et il persiste. On doit conclure de là que, dans le premier système, l'équilibre est in- stable, et ainsi il devient probable que quatre cloisons aboutissant à une même arête ne peuvent coexislei'. Remarquons d'ailleurs (|ue, dans l'assemblage laminaire de la fiy. 2, l'arête li(|uide semi -circulaire qui unit les deux calottes sphériijues n'est commune qu'à trois lames, savoir à ces deux calottes et à la cloison, et, nous le savons, ces trois lames font entre elles des angles égaux; de même dans l'assemblage de la fig. G*"', chacune des arêtes liquides qui unissent deux à deux les calottes n'est, connue celle qui unit les trois cloisons, com- mune qu'à trois lames faisant entre elles des angles égaux; enfin c'est ce qui a encore lieu évidemment dans l'assemblage de la fig. 9. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 27 Rapprochons ces faits de l'un de ceux que nous ont montrés tous les systèmes laminaires qui occupent mes cliarpentes polyédriques en fil de 1er quand on retire celles-ci de l'eau de savon ou du liquide giycérique. Nous avons vu (5""^ série, § 19) que, dans chacun de ces systèmes, il n'y a jamais que trois lames ahoutissant à une même arête liquide. C'est donc là une loi générale des assemblages laminaires. En outre, il suit des considérations exposées plus haut (§ 8) que les angles sous lesquels les trois lames se coupent doivent toujours être égaux ou ne différer que de quantités inappré- ciables, et cette égalité se vérifie aisément, comme nous le verrons bientôt, dans tous ceux de nos systèmes qui sont composés de lames planes. A l'égard de l'instabililé d'un système où plus de trois lames aboutiraient à une même arête liquide , je rappellerai, comme autre preuve , le phénomène curieux que m'a présenté la production du système laminaire de l'octaèdre régulier, cpiand j'opérais avec de l'huile au sein du liciuide alcoolique : ainsi que je l'ai dit (2""= série, § 35), lorsqu'après avoir formé l'octaèdre plein on lui enlève graduellement de l'huile au moyen de la petite seringue , les huit faces se creusent à la fois également, et, lorsque les lames commencent à se former mais sont encore jointes par des masses épaisses, elles se dirigent toutes vers le centre de la figure , de sorte que le système tend vers la dis- position que je représente de nouveau ici (//V/. 10), disposition dans laquelle à une même arête liquide aboutissent quatre lames; mais lorsque l'épaisseur des masses de jonction est diminuée jusqu'à une certaine limite, un change- ment spontané s'effectue , et le système prend définitivement une autre forme. J'ajouterai maintenant que, dans cette dernière, à chaque arête liquide n'aboutissent plus que trois lames. Enfin le système laminaire de la pyramide (piadrangulaire offre un autre exemple analogue et également curieux : j'ai donné, dans la 2""^ série, comme dessin de ce système, celui que je reproduis ici [fifj. 11), dans lequel l'arête licpiide ab est commune aux quatre lames (|ui partent dos (piatre arêtes obliques de la charpente; mais ce qui m'a trompé alors c'est que, avec de l'huile et au sein du liquide alcoolique, cette arête conserve une épaisseur assez grande qu'il est impossible de lui enlever sans déterminer la rupture de l'une des lames, épaisseur qui maintient la stabilité du système ; or lorsqu'on 28 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE réalise le système laminaire de celte charpente au moyen du li(|uide glycé- rique, l'arête en question se trouve remplacée par une lamelle additionnelle (//V/. 12), et alors cluicpie arête liquide n'est plus comnume qu'à trois lames. La pyramide des fig. 1 1 et 1 2 a plus de hauteur que celle qui est repré- sentée dans la 2"'" série; c'est qu'avec cette dernière, le système laminaire ohlenu au moyen du liquide glycérique présente toujours, soit dès sa forma- lion, soit peu de temps après, une petite irrégularité dans la position des (juatre arêtes Mcjuides dirigées vers les sommets de la hase, irrégularité qui ne se produit pas avec une pyramide plus élevée. Je reviendrai plus loin sur celte même irrégularité, qui se rattache à un ordre de faits dont j'aurai à m'occuper, et j'en indi(|uerai alors la cause. § 17. — Remarquons actuellement que dans les systèmes des fkj. 6 et 9, il y a quatre arêtes ahoutissant à un même point, savoir les trois qui unissent deux à deux les calottes sphériques et celle qui unit les trois cloisons. Or, ainsi que nous l'avons vu (3""= série, § 19), le même fait se retrouve dans tous nos systèmes laminaires ohtenus avec le liquide glycérique : toujours les arêtes liquides qui ahoutissent à un même point liquide sont au nomhre de quatre; c'est donc là encore une loi générale des asscmhlages laminaires. Ajoutons que si l'on applique au point dont il s'agit les considérations avancées (§ 8) à l'égard des arêtes, on en conclura que celles-ci doivent se couper en ce même point sous des angles égaux ou excessivement rapprochés de l'égalité. Et en effet, le raccordement des petites surfaces concaves appar- tenant aux arêtes détermine nécessairement, autour du point où elles s'unis- sent, quatre petites surfaces fortement concaves dans tous les sens, surfaces dont l'équilihre capillaire exige des courhures égales ou sensihiement telles, ce (]ui entraîne l'égalité, rigoureuse ou extrêmement approchée, des angles dont nous nous occupons. Cherchons la valeur de ces angles, en regardant leur égalité connue ligoureusement exacte. Quand les arêtes liquides sont courhes, il est clair (|u'il faut remplacer les arcs par leurs tangentes au point où ils ahoutissent, de sorte qu'il suffit, dans tous les cas, de se figurer (jualre droites ahou- tissant à un même point sous des angles égaux. D'après cela, pour suivre la voie la plus simple, considérons un tétraèdre régulier rt6«/ {fi(j. 13). Soit o D UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 29 le centre de ce létraèdre. Menons les droites oa, oh, oc, od aux quatre sommets; ces droites feront évidemment entre elles des angles égaux, dont la valeur sera, par conséquent, celle qu'il s'agit d'obtenir. Cela posé, prolon- geons la droite «o jusqu'en ;j, où elle atteint la base, et joignons pd : le triangle opd sera rectangle en p. Maintenant remarquons que le point o est le centre de gravité du tétraèdre , et que le point p est le centre de gravité de la base bcd; or on sait que si, dans une pyramide quelconque, on joint le sommet au centre de gravité de la base, le centre de gravité de la pyra- mide est silué sur celte droite, aux trois quarts de sa longueur à partir du sommet ; op est donc le tiers de oa, et comme le point o est à égale distance des quatre sommets, op est également le tiers de od. Dans le triangle rectan- gle ojid, on a conséquemment ces dop = \; d'où résulte enfin 1 cos dou = — — ■ D Ainsi lorsque quatre droites aboutissent à un même point sous des angles égaux, chacun de ces angles est celui qui a pour cosinus — |; on trouve, d'après cela, que cet angle est de 109" 28' 16", c'est-à-dire à fort peu près de 409 degrés et demi. Telle est donc la valeur que doivent avoir , dans les assemblages lami- naires , les angles sous lesquels ([uatre arêtes liquides aboutissent à un point liquide. Chacune de ces arêtes unit évidemment trois lames, et , du moins dans le cas d'arêtes rectilignes, il résulte nécessairement de la symétrie de l'ensemble que ces lames doivent faire entre elles des angles égaux. Réciproquement si les lames qui se joignent trois à trois suivant chacune des quatre arêtes liquides font entre elles des angles égaux, ces quatre arêtes font nécessairement aussi entre elles des angles égaux. En effet, en suppo- sant les lames planes , le système constitue évidemment l'ensemble de quatre angles trièdres dans chacun desquels les trois angles dièdres sont égaux; or, en vertu d'un théorème connu, cette égalité entraine, pour l'un quelconque de ces angles trièdres , celle des angles plans ; mais , chacun de ces derniers étant commun à deux des angles trièdres, il s'ensuit que, dans le système, tous les angles plans, c'est-à-dire les angles que font entre elles les quatre 30 SUR LES FIGURES D EQUILIBRE arêtes, soiU égaux. Si les lames, et conséfjuemment aussi les arêtes, sont courbes, il est clair qu'on pourra, au point coranum à ces arêtes, remplacer les lames par leurs plans tangents et les arêtes par leurs tangentes, qui seront les intersections de ces plans; d'où il résulte que, dans tous les cas, Tégalité des angles sous lesquels les arêtes aboutissent à leur point commun et Péga- lité des angles sous lesquels trois lames s'unissent à une même arête, sont, du moins au voisinage immédiat du point dont il s'agit, des conséquences nécessaires l'une de l'autre. ,^ 18. — Appliquons ce principe à l'assemblage laminaire dont la////. 6'"' représente la base. La construction graphique de cette base est fondée sur l'égalité des angles sous lesquels les lames et les cloisons aboutissent trois à trois à leurs arêtes communes, et elle s'est trouvée (§ 15) pleinement vé- rifiée par l'expérience ; les quatre arêtes du système aboutissent donc néces- sairement à leur point commun sous des angles égaux. Le principe s'applique évidemment de même aux deux points de l'assem- blage de la fuj. 9 où viennent aboutir (piatre arêtes. § 19. — Revenons aux systèmes formés dans les charpentes en fil de fer. (îeux d'entre eux qui sont composés de lames planes permellenl de constater cette égalité des angles entre les quatre arêtes licpiides qui aboutissent à un même point liquide, car on peut en général leur appliquer des mesures; ils permettent conséquemment aussi (§17) de vérifier l'égalité des angles entre les trois lames qui aboutissent à une même arête liquide. Les systèmes de cette nature qui se sont réalisés dans mes charpentes sont au nombre de trois, savoir celui du tétraèdre régulier, celui du prisme triangulaire équilatéral, et celui de l'octaèdre régulier; j'en reproduis ici les dessins {fi(j. l'I, 15 et 16). On ne doit pas oublier, pour rintelligence de ces dessins et de la plupart des suivants, que, dans les systèmes laminaires qu'ils représentent, de chacune des arêtes solides part une lame se dirigeant vers l'intérieur de la charpente et rattachée aux autres lames par les arêtes liquides que les des- sins figurent en traits fins. Dans le i)remier, l'égalité dont il s'agit est évi- dente, tout étant parfaitement symétrique dans tous les sens; on voit d'ail- leurs que les quatre arêtes liquides occupent précisément les positions des droites oa, ob, oc, od de la fi(/. 13. Dans le second, l'angle entre l'arête D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 31 verticale mn el Tarête obli(|ue np , par exemple , devant avoir ■ — \ pour co- sinus , il s'ensuit que la hauteur verticale du point n au-dessus du plan de la base est le tiers de np; d'où l'on déduit aisément qu'en désignant par a l'arête pq de la base, celte hauteur verticale est égale à 777=- D'après cela, si h désigne l'arête latérale pr de la charpente, on a mn =0 = • Dans la charpente que j'ai employée, l'arête b était de 70"'™,70, et l'arête a de (39mm^23 ' ; en substituant ces nombres dans la formule ci-dessus, on trouve ' 11 est nécessaire d'expliquer ici de quelle manière ces évaluations ont été obtenues. Une charpente en fd de fer ne pouvant être géométri(juenicnt parfaite, on a mesuré séparément chacune des arêtes latérales, et l'on a pris la moyenne des résultats, puis on a agi de même à l'égard des arêtes des bases; mais ces mesures n'ont pas été effectuées directement sur les arêtes , parce que les terminaisons de celles-ci étaient plus ou moins masquées par les soudures ; voici comment on a procédé : la charpente étant placée verticalement, et l'une de ses faces latérales en regard du calhétomètre , on a déterminé , en visant aussi près de l'arête verticale de droite que le permettaient les soudures, la distance comprise entre les deux arêtes horizontales, puis on a fait la même chose près de l'arête verticale de gauche; ensuite on a tourné le prisme sur son axe de façon à présenter successivement au cathélomètre les deux autres faces laté- rales, et l'on a répété sur chacune d'elles les mômes opérations; on a eu ainsi, pour la lon- gueur des arêtes latérales , six valeurs peu différentes , dont la moyenne s'est trouvée de C9°"",85. Cela fait, on a disposé la charpente horizontalement sur des supports convenables de telle manière que, l'une de ses faces latérales regardant encore le cathétomètrc, les deux arêtes des bases qui la limitaient à droite et à gauche fussent verticales, et l'on a opéré à l'égard de celles-ci comme à l'égard des précédentes, puis, tournant le prisme sur son axe, on a passé de même aux deux autres faces, de sorte qu'on a eu aussi, pour les arêtes des bases, six valeurs, dont la moyenne était G8°"°,d6. Mais ces deux moyennes devaient subir une petite correction ; en effet , les lames liquides n'aboutissent point aux fils solides suivant les génératrices de ceux-ci dont on a mesuré les dis- tances, mais suivant d'autres génératrices situées plus en dedans de la charpente, d'où il suit que les deux nombres ci-dessus sont un peu trop petits. Pour arriver à la correction d'une manière simple, remarquons que lorsqu'une lame liquide s'appuie sur une surface solide mouil- lée, c'est nécessairement par l'intermédiaire dune petite niasse à courbures transversales con- caves,et que, si la lame est plane, il faut, pour l'équilibre, que ces courbures soient identique- ment les mêmes des deux côtés, ce qui exige évidemment que le plan de la lame soit normal h la surface solide. Il résulte de là que si l'on prolonge par la pensée les lames de notre système, cliacune d'elles passera par l'axe du fil solide sur lequel elle s'appuie, et que, par conséquent, les arêtes liquides prolongées de même iront aboutir aux points où ces axes se coupent ; nous 32 SUR LES FIGURES DÉQUILTBRE mil = 42"'"', 44; or la mesure au cathétomètre a doiiné mn = 42"'"\37, valeur qui ne dillèrc de la précédenle que de 0'""',07, c'est-à-dire de moins (|ue les deux millièmes de l'une ou de l'autre. Quant au système de Toctaèdre légulier, il est composé de lames planes lorscju'on Toblient avec du liquide giycérique, ainsi que je Tai déjà dil dans la 5™^ série, tandis qu'il est formé de lames courbes lorsqu'on le réalise avec de l'huile au sein du liquide alcoolique ( 2"^" série, § 35); j'indi(iucrai plus loin la cause de celle différence , mais je ne m'occuperai mainlcnant ([ue du svstème de lames planes. Ce système est fort beau et fort remarquable; il consiste, comme le montre la fifj. l(j, dans les parties suivantes : 1" six (piadrilalères allongés dans le sens d'un de leurs angles, ayant chacun le sonmiel de cet angle à l'un de ceux de la charpente et le sommet opposé au cenlre de la figure; dans chaque couple aboutissant à deux sommets opposés de la charpente, les plans des deux quadrilatères sont à angle droit l'un sur l'autre; 2'' les douze lames partant des arêtes solides, lames dont cha- cune est triangulaire et limitée à deux des longues arêtes des quadrilatères ci-dessus. Il y a , dans chacun de ces quadrilatères , une dimension facile à mesurer au cathétomètre : c'est la distance comprise entre les sommets / et u des deux angles obtus opposés. D'un autre côté, en partant du principe que ces deux angles ainsi que celui dont le sommet est au centre de la figure, doivent avoir — j pour cosinus, on arrive aisément à démontrer que celle dislance /(/ doit être exactement le tiers de la longueur des arêtes de l'octaèdre. Pour le faire voir, soit slou [fig. 17) l'un des quadrilatères; menons les deux diagonales tu et os, qui se couperont à angle droit en m; désignons par d la dislance tu, para la valeur commune des trois angles oblus, et par a la lon- gueur de l'arête de l'octaèdre. Dans le triangle ois, l'angle en / étant a, et pouvons donc, sans alK'rcr en aucune manière le système laminaire et, par suite, la longueur de l'arête liquide mn, substituer, par la pensée, à notre charpente, l'ensemble des axes des fils -.olides qui la composent, ce qui revient évidemment à ajouter à chacun de nos deux nombres le diamètre de ces fils; or ce diamètre, détermine encore au moyen du cathétomètre, a été trouvé, comme moyenne de dix mesures prises sur les différents fils, égal à 0'"'",87; c'est par l'addition de cette quantité à nos deux nombres, que l'on a obteini enfin les valeurs de h et de a données dans le texte. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 35 l'angle en o étant | «, l'angle en s sera 180» — fa; d'après cela, les deux triangles rectangles oml et smt donneront om = ;^^^, et vis = ,3„g(jsV-|«) ' Remarquons maintenant que la diagonale os, ou la somme des deux lon- gueurs ota et ms, est la demi -hauteur de l'octaèdre, et conséquem- ment, comme on le verra sans peine, est égale à ^; on aura donc \d [ — ^ — + ^ r— 1 = 77^ • Mais, sachant que le cosinus de l'angle « est — ±, on trouvera tang | « = t/2, et tang ( 180° — f «) = | ^/2^ Ces valeurs étant substituées dans la formule ci-dessus, on obtient, comme je l'ai avancé, D Dans ma charpente, les mesures ont donné* pour a la valeur 69"'", 4.9, dont le tiers est 23""",46 ; et pour la dislance rf, la valeur 23"'™,14. La diffé- rence 0""",02 entre la valeur calculée et la valeur mesurée est, on le voit, plus insignifiante encore que dans le cas précédent. J'ai dit (5™^ série, § 19) qu'une charpente solide étant donnée de forme, on pourrait se proposer, comme problème géométrique, d'en occuper l'in- térieur par un ensemble de surfaces soumis aux lois qui régissent mes sys- tèmes laminaires; or c'est ce qu'a fait M. Lamarle ^ à l'égard de l'octaèdre régulier en supposant toutes les surfaces planes , et il a trouvé ainsi un sys- tème identique à celui qu'il avait vu se produire dans ma charpente. < Une cliarpcnte octaédriquc régulière pouvant être considérée comme formée de l'ensemble de trois carres en fils de fer dont les plans se coupent suivant les diagonales, la charpente a été placée de manière que ces carrés se présentassent l'un après l'autre en face du cathétoniètre avec deux de leurs côtés dirigés verticalement, et, dans les trois positions de la charpente, on a mesuré, aussi près que possible de chacun de ces fils verticaux, la distance comprise entre les deux fds horizontaux. On a obtenu ainsi douze valeurs, dont la moyenne était C8"'°',a9; on a pris, en outre, sur les différents fils, huit mesures du diamètre de ceux-ci, mesures qui ont donné pour moyenne 0"'°',90. D'après les considérations exposées dans la note précédente, on a ajouté ce diamètre au nombre ci-dessus, et c'est ainsi qu'on a trouvé la valeur de a indiquée dans le texte. Quant à la valeur de d, comme les petites irrégularités de la charpente devaient introduire de légères différences entre les six quadrilatères, on a mesuré cette distance dans chacun d'eux, et la valeur de d donnée dans le texte est la moyenne de ces six mesures. 2 La note de M. Lamarle est encore inédite, mais elle doit paraître incessamment. Tome XXXIII. S 34 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE § 20. — Les systèmes laminaires des autres charpentes, c'est-à-dire ceux qui contiennent des lames courl)es el conséquemment des arêtes liquides courbes, vérifient encore, el d'une manière bien curieuse, quoiqu'un peu moins précise, l'égalité des angles sous lesquels ces arêtes aboutissent à un même point liquide; ils vérifient ainsi également, du moins dans le voisinage immédiat de celui-ci (§ 17), l'égalité des angles entre les trois lames qui se joignent suivant chacune de ces mêmes arêtes. Prenons comme premier exemple le système laminaire de la charpente cubique, système dont la fifj. 18 reproduit le dessin'. Chacun des angles de la lamelle quadrangulaire centrale devant être de 109 degrés et demi, et conséquemment supérieur à un droit, il en résulte que les côtés de celte lamelle ne peuvent être rectilignes el doivent constituer des arcs légèrement convexes vers Pextérieur; or c'est, en effet, ce que montre le système réalisé. J'ai représenté dans la fig. 15 le système laminaire du prisme triangu- laire équilatéral, el j'ai dit qu'en désignant par a la longueur des arêtes des bases, la hauteur de chacune des pyramides laminaires qui s'appuient sur ces bases est égale à 2 1/C mais on comprend que si la hauteur du prisme est moindre que le double de cette quantité, ou, en d'autres termes, moindre que les 0,4. des côtés des bases, le système en question ne saurait se produire. Dans ce cas, l'analogie avec d'autres systèmes dont je parlerai ci-après m'avait conduit à prévoir que le système se composerait d'une lame triangulaire équilatérale parallèle aux bases, placée à égales distances de ces dernières, et rattachée par d'au- tres lames à toutes les arêtes solides ; mais comme les angles de ce triangle laminaire devaient être de 109 degrés el demi, et que les angles d'un trian- gle équilatéral à côtés rectilignes ne sont que de 60°, il fallait nécessairement que les côtés de notre triangle laminaire fussent convexes vers l'extérieur, comme ceux de la lamelle du système du cube, mais que leurs courbures ' Dans ce système, en réalilé, les arêtes liquides qui partent des sommets de la charpente ne sont pas tout à fait droites; mais, comme je l'ai déjà dit dans la S"" série, à propos du même dessin, les courbures de ces arêtes sont trop faibles pour que la gravure puisse les indiquer. DUNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 35 fussent beaucoup plus prononcées; or c est ce que l'expérience a pleinenieni vérifié; seulement les courbures ne se sont montrées très-fortes (pie dans le voisinage des sommets. La hauteur de ma charpente était environ le tiers de la longueur des côtés des bases; la^<^. 49 représente le système vu par-des- sus ; ce système constitue donc un second exemple à l'appui de la proposi- tion dont il s'agit. En troisième lieu, si l'on prend pour charpente celle d'un prisme penla- gonal régulier dont la hauteur ne soit pas trop grande relativement aux dimensions des bases , le système laminaire présente , au milieu de sa hau- teur, une lame penlagonale parallèle aux bases, et à laquelle viennent se rattacher, comme à la lame triangulaire du système précédent, toutes les lames parlant des arêtes solides; or l'angle de deux côtés contigus d'un pentagone régulier étant de 108", c'est-à-dire très-voisin de notre angle de 109° i, il s'ensuit que les côtés de la lame pentagonale doivent être sen- siblement droits, et c'est encore ce que l'expérience confirme : dans la char- pente que j'ai employée , la longueur des arêtes des bases est de 5 centi- mètres, et la hauteur du prisme de 6 centimètres; les côtés de la lame pentagonale ont environ 2 centimètres, et l'œil ne peut y distinguer aucune courbure. Dans ce système, les lames qui partent des arêtes solides des bases et vont se rattacher aux côtés du pentagone central, paraissent planes, et cela doit être, puisqu'elles s'appuient d'une part sur les arêtes rectilignes des bases et d'autre part sur les côtés sensiblement droits de la lame cen- trale; il suit de là que les arêtes liquides oblitpies qui vont des sommets des bases à ceux du pentagone central , semblent droites. Quant aux lames trian- gulaires qui partent des arêtes verticales solides , elles sont rigoureusement planes par suite de la symétrie de leur position. Le système dont il s'agit est représenté fiy. 20. En quatrième lieu enfin, si la charpente est celle d'un prisme hexagonal régulier, le système laminaire est analogue au précédent dans sa disposition générale, la lame centrale étant, bien entendu, hexagonale; mais comme l'angle de deux côtés contigus d'un hexagone régulier est de 120", c'est-à-dire notablement supérieur à notre angle de 109" j, les côtés de la lame en question doivent être sensiblement courbés vers l'intérieur, et c'est également 56 SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE ce que monire le système réalisé. La hauteur de la charpente que j'ai em- ployée est à la distance de deux côtés opposés de la base , ou , en d'autres termes, au diamètre du cercle que Ton inscrirait à cette base, comme 7 à 6. § 21. — Les faits dont j'ai parlé (§ 16) pour montrer qu'un système dans lequel plus de trois lames aboutissent sous des angles égaux à une même arête li(|uide est à l'état d'équilibre instable, se rapportent à des systèmes qui offriraient en même temps plus de quatre arêtes aboutissant à un même point liquide. L'instabilité pourrait donc être attribuée également à celle dernière circonstance , et il laut décider si elle appartient exclusivement à l'une ou à l'autre, ou seulement à leur ensemble. Pour cela, prenons comme charpente solide l'ensemble de deux rectangles ipii se coupent à angle droit au milieu de deux de leurs côtés opposés [jïg. 2 1 ). Le système laminaire le plus simple que l'on puisse concevoir dans cette char- pente, se composerait de quatre lames planes occupant respectivement les quatre moitiés des rectangles et aboutissant à une arête rectiligne unique ab [fig. 22), qui joindrait les deux points d'intersection de ces mêmes rectangles. Ce système, à cause de sa symétrie, serait évidemment un système d'équi- libre, et il ne présenterait aucun point liquide commun à plusieurs arêtes; mais l'arête ab serait commune à quatre lames. Or, quand on retire cette charpente du liquide glycérique, on ne la trouve jamais occupée par le sys- tème que je viens d'indiquer : dans celui qui se réalise, au lieu de l'arête ab, il y a [fifj. 23) une lame plane terminée par deux arêtes courbes auxquelles viennent se rattacher les lames partant des arêtes solides, lames qui sont alors nécessairement courbes. Ici, on le voit, chacune des deux arêtes liquides n'est commune qu'à trois lames, et il faut conclure de là que l'inslabililé est bien réellement une propriété des systèmes laminaires dans lesquels celle condition ne serait pas remplie. Quant à la seconde circonstance, je ferai d'abord lemarquer que si, dans la charpente cubique, on conçoit un système formé de douze lames planes triangulaires partant respectivement des douze arêtes solides et aboutissant au centre de la charpenle [fhj. 24.), ce système, à cause de sa parfaite sy- métrie, sera nécessairement un système d'équilibre, et l'on voit sans peine (pià chaque arête liquide n'aboutiront que trois lames qui, de plus, feront D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 37 entre elles des angles égaux; mais il y aura huit arèles liquides aboulissanl au point central. Or nous savons qu'avec le litiuide glycérique, ce système ne se produit pas, et qu'on obtient toujours celui de la fUj. 18 , dans lequel à chacun des sommets de la lamelle quadrangulaire centrale n'aboutissent que quatre arêtes liquides. On peut conclure de ce fait que Tinstabilité appartient aussi à tout système dans lequel un même point liquide est commun à plus de quatre arêtes. En décrivant (2""= série, §g 31 et 33) l'opération au moyen de laquelle on produit, avec de l'huile, dans le liquide alcoolique, le système laminaire du cube, j'ai dit que l'on arrive, avec certaines précautions, mais seulement pendant l'action de la petite seringue, au système de la^^. 24, et c'est encore là une preuve curieuse à l'appui de ce qui précède. En effet, l'extrémité du bec de la seringue, qui occupe le centre du système, constitue, en ce centre, un point solide, et l'on comprend que celte condition suffit pour maintenir la stabilité; aussi, comme je l'ai dit encore dans les paragraphes cités, quand on enlève la seringue, les choses changent : si on la retire lentement, on voit se développer la lamelle additionnelle quadrangulaire de la/?^. 18, et si on la retire brusquement, on voit se reformer avec rapidité une petite masse centrale d'une certaine épaisseur, et le système se maintient encore ; mais nous savons (§ 16) qu'une petite masse épaisse peut donner de la stabilité à un système qui serait instable sans sa présence. On peut obtenir également, et elïme manière permanente, avec le liquide glycérique, le système de la fg. 24; mais c'est aussi en introduisant dans ce système une partie solide; il suffit, en effet, de tendre, d'un sommet de la charpente au sommet opposé, un fd de fer très-fin. Cependant, quand on relire du liquide glycérique la charpente ainsi disposée, le système qui l'occupe n'est pas immédiatement celui dont il s'agit; il contient encore une lamelle quadrangulaire; seulement celle-ci est beaucoup plus petite que celle de la /t^. 18, et n'est point placée symétriquement par rapport à la charpente : elle s'appuie par l'un de ses sommets sur le milieu de la diagonale solide; mais on la voit bientôt diminuer spontanément d'étendue, jusqu'à s'annuler com- plètement, de sorte que le système devient alors celui de la fuj. 24. Les choses se bornent là, et le système demeure parfaitement stable en cet état, (luand 38 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE le (léeroisscmenl do la lamelle s'est effectué avec assez de lenteur; mais sou- vent ce décroissement est plus rapide , et alors se produit un autre phéno- mène singulier : à l'instant où la lamelle s'annule , on voit s'en reformer une autre beaucoup plus petite encore, située du côté opposé de la diagonale so- lide, ayant son plan perpendiculaire à celui de la première, et s'appuyant, non plus par un sommet, mais par le milieu de l'un de ses côtés, sur le mi- lieu de la diagonale solide ' ; puis cette seconde lamelle décroit et s'annule comme la précédente; dans ce cas donc, le système n'atteint sa forme défini- tive que par une espèce d'oscillation. J'indiquerai, dans une autre série, la raison de l'instabilité des systèmes dans lesquels plus de trois lames aboutissent à une même arête liquide et plus de quatre arêtes à un même point liquide; mais on entrevoit, dès h présent, que la stabilité doit exister dans le cas de trois lames à une même arête liquide, et de quatre arêtes à un même point liquide : car trois est évidem- ment le plus petit nombre possible de lames aboutissant à une même arête , e( l'on se convaincra sans peine que quatre est le plus petit nombre possible d'arêtes aboutissant à un même point liquide. g 22. — On doit, je pense , regarder maintenant comme bien établies pour tous les assemblages laminaires , les deux lois que je viens de discuter. Or ces lois nous conduisent à une conséquence fort remarqualîle : la mousse qui se forme sur certains liquides, par exemple sur le vin de Champagne, sur la bière, sur l'eau de savon que l'on agite, le blanc d'œuf baltu, etc., sont évidemment des assemblages laminaires, composés d'une foule de la- melles ou cloisons qui s'entrecoupent et emprisonnent entre elles de petites portions de gaz; conséquemment, bien que tout y semble régi par le hasard, ils doivent être soumis à ces mêmes lois; ainsi leurs innombrables cloisons se joignent nécessairement partout trois à trois sous des angles égaux , et toutes leurs arêtes se distribuent de manière qu'il y en ail toujours quatre aboutissant à un même point, en y faisant des angles égaux. ' Ma cliarpcule ayant été atcidcntellemenl déformée, puis réparée , la seconde lamelle, quand elle se produisait, ne se plaçait plus tout à fait de la manière indiquée ci-dessus; la différence provenait sans doute dune petite irrégularité existant dans la charpente soit avant, soit après la réparation de celle-ci. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 59 J'ai vérifié ces fails par Texpérience suivante : on a plongé au fond d'un vase contenant du liquide glycérique la tête d'une pipe tenue un peu ol)li- (|uement, et l'on a soufflé d'une manière continue par le tuyau, de façon à produire une série nombreuse de bulles d'air assez grosses qui traversaient le liquide. On a déterminé ainsi , comme le font les enfants avec de l'eau de savon, la formation d'un édifice cloisonné s'élevant au-dessus des bords du vase, édifice évidemment de la même constitution que la mousse, mais dont les différentes parties ont des dimensions beaucoup plus grandes; or, aussi loin que l'œil pouvait plonger dans ce système sans s'égarer, on a re- connu que partout une même arête n'était commune qu'à trois cloisons, et qu'il n'y avait jamais que quatre arêtes aboutissant à un môme point. Quant à l'égalité des angles entre ces arêtes , il y avait certains endroits où trois de celles qui aboutissaient à un point semblaient être à peu près dans un même plan; mais, en regardant avec attention, on constatait que ces arêtes s'in- fléchissaient fortement en approchant de leur point de concours. On s'explique d'ailleurs aisément la génération d'un semblable édifice , et conséquemment celle de la mousse : les premières bulles de gaz qui arrivent à la surface du liquide, donnent naissance à des calottes sphéricjues qui s'accolent comme celles dont nous nous sommes occupés précédemment, et bientôt toute la surface du liquide en est couverte ; alors les lames que pro- duisent les bulles gazeuses subséquentes soulèvent nécessairement ce premier assemblage, en déterminant la formation de cloisons inférieures, de manière (pi'il y a, en peu de temps, deux systèmes de lames superposés, puis, les bulles gazeuses arrivant toujours, cet ensemble est soulevé à son tour, et ainsi de suite, le tout se disposant avec plus ou moins de symétrie, suivant les différences de volume des bulles gazeuses successives et la distribution des points où elles atteignent la surface du liquide, et le léger édifice com- posé de cloisons emprisonnant dans les espaces qu'elles séparent tous les volumes de gaz qui constituaient respectivement les bulles, acquiert de plus en plus de hauteur. Si les bulles sont très-minimes, l'édifice cloisonné se composera de parties trop petites pour que l'œil les distingue en général , et l'on aura ainsi de la mousse. 8 23. — Revenons encore aux svstèmes laminaires des charpentes, et 40 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE (■oni|)lélons-('n lY'lutle. Voyons d'abord comment sVngondrcnt les lames (jui parlent de cliacune des arêtes solides, et, pour cela, prenons un exemple fort simple. Supposons que Ton plonge dans Teau de savon ou dans le liquide glycérique l'un des anneaux supérieurs du § 44. de la 5'"^ série, c'est-à-dire un anneau horizontal en fil de fer porté par une fourche comme nos char- pentes, puis qu'on le soulève hors du liquide avec une vitesse convenable, en le maintenant toujours parallèle à la surface de ce liquide. Tant que la dislance de l'anneau au plan de celle-ci sera très-petite , le liquide s'élèvera un peu , par l'action capillaire, en présentant, à l'extérieur et à l'intérieur de ce même anneau , deux petites surfaces à courbures méridiennes concaves. Or il est aisé de voir qu'à mesure que l'anneau continuera à monter, ces deux petites surfaces iront en se creusant progressivement dans le sens méridien. On sait, en effet, que lorsqu'on soulève lentement un disque solide préalablement mis en contact par sa face inférieure avec la surface d'un lifjuide susceptible de le mouiller, la portion de ce liquide soulevée par le disque au-dessus du niveau extérieur présente bientôt, dans le sens méri- dien, un creusement qui augmente à mesure que le disque monte; la chose doit donc avoir lieu aussi pour celle de nos petites surfaces qui regarde l'extérieur, et il est clair que l'autre petite surface, c'est-à-dire celle qui i-egarde l'espace intérieur à l'anneau, doit, pour l'équilibre capillaire de la ]»elile masse soulevée par celui-ci, subir des modifications analogues. Nos deux petites su)-faces iront donc en se rapprochant mutuellement à mesure que l'anneau poursuivra sa marche ascensionnelle, jusqu'à ce qu'elles soient près de se toucher. 3Iais elles ne peuvent se rapprocher ainsi qu'en chassant une portion du liquide compris entre elles; or si l'ascension de l'anneau n'est pas trop lente, la viscosité et la cohésion du liquide agiront ici comme dans le cas du § I, et il se formera, par les mêmes raisons, une lame, qui s'étendra entre la petite portion de liquide demeurée suspendue le long de l'anneau et la petite masse annulaire soulevée à la surface du liquide du vase. Il est clair que ces considérations .s'appliqueraient également au cas où l'anneau, pendant qu'on le retire, serait oblique ou vertical, au lieu d'être horizontal, et qu'elles s'appliqueraient de même à celui où le fil de fer, au D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 41 lieu d'être courbé circulairenieiit , serait plié suivant un polygone quel- conque : toujours il se formerait, par les mêmes causes, une lame entre lui et la surface du liquide; si donc nous plongeons dans l'eau de savon ou dans le liquide glycérique Tune de nos charpentes, les fds de fer qui la composent devront , à mesure qu'ils sortent du li(|uide, être rattachés à celui-ci par des lames , comme le montre , en effet , l'expérience. § 24. — Examinons, en second lieu, la manière dont les lames qui doi- vent constituer le système se disposent pendant qu'on retire la charpente et immédiatement après qu'on l'a retirée. Commençons par le cas d'une charpente prismatique, que l'on relire en la tenant de façon que ses bases soient horizontales. Quand la base supérieure sortira du liquide, chacune des arêtes solides dont elle se compose sera, d'après ce qui précède, suivie d'une lame. Cela étant, si l'angle compris entre deux faces latérales adjacentes du prisme est égal ou supérieur à 1 20", c'est-à- dire à l'un des angles égaux que forment entre elles trois lames aboutissant à une même arête liquide, les lames, qui partiront, comme je viens de le dire, de toutes les arêtes de la base, devront, on va le voir, demeurer attachées aux arêtes solides verticales, et cela tant que la base inféi'icure ne sera pas sortie du liquide. Prenons comme exemple la charpente d'un prisme hexagonal régulier, prisme pour Iccfuel l'angle de deux faces latérales adjacentes est de 120°, et considérons la lorsqu'elle n'est encore qu'en partie hors du liquide. Sup- posons, pour un instant, que les lames qui partent des arêtes de la base supérieure rentrent vers l'intérieur de la charpente, auquel cas d'autres lames partiront nécessairement des arêtes verticales pour aboutir aux arêtes liquides qui imiront les premières. Toutes ces lames se rattacheront au liquide du vase par de petites masses soulevées le long de leurs bords inférieurs (§3), masses qui présenteront , dans le sens de leur hauteur, de fortes courbures concaves. Cela posé, portons seulement notre attention sur celles de ces petites masses qui garnissent le bas des lames partant des arêtes de la base; si elles sont incurvées dans le sens de leur longueur, cette courbure longitu- dinale sera toujours, on le comprend, très-faible relativement aux courbures transversales ci-dessus, de sorte que l'influence de ces dernières prédominera Tome XXXIII. 6 42 SUR LES FIGURES D ÉQUILIBRE beaucoup; il faudra donc, pour Téquilibre capillaire de ces mêmes pelites masses, que les courbures transversales de leurs deux surfaces soient sensi- blement les mêmes, ce qui exige évidemment que les lames qui s'appuient sur leurs crêtes y aboutissent suivant des directions à fort peu près verticales. Les lames en question, c'est-à-dire celles qui parlent des arêtes de la base, devront conséquemment s'infléchir en descendant vers le liquide, et ainsi elles seront, dans le sens de leur hauteur, convexes vers l'intérieur de la ligure. Mais comme elles seront en contact par leurs deux faces avec l'at- mosphère libre, elles ne pourront exercer de pression sur l'air, et dès lors il faudra (5"<' série, § 12) que leur courbure moyenne soit nulle, ou, en d'autres termes, qu'en chacun de leurs points, les courbures, dans deux directions rectangulaires, soient égales et opposées ; donc, puisque les lames en question sont convexes dans le sens de leur hauteur, elles seront concaves dans le sens de leur largeur; or, par la double raison de cette concavité et de leur direction rentrante vers l'intérieur de la charpente, nos lames feront nécessairement entre elles deux à deux des angles supérieurs à ceux des faces du prisme, et conséquemment supérieurs à 120°, ce qui, nous le savons, est impossible; ainsi ces mêmes lames devront rester, comme je l'ai avancé, adhérentes aux arêtes solides latérales tant que toute la charpente n'est pas hors du liquide. Cette déduction est pleinement confirmée par l'expérience : quand on retire du liquide glycérique , dans la position indiquée, la charpente d'un prisme hexagonal régulier, on obtient simplement, jusqu'à ce que la base inférieure soit sortie, des lames planes occupant toutes les faces latérales. L'épaisseur des fds solides , épaisseur qui , dans mes charpentes, approche d'un millimètre, semblerait, à la vérité, suOîre pour établir l'indépendance entre ces lames; mais ici elle n'est pour rien dans le phénomène : j'ai fait construire une charpente prismatique hexagonale dans laquelle les arêtes latérales étaient de simples crins, et les choses se sont passées absolument de la même manière. Dans celte charpente, dont la disposition serait diUicile à représenter en petit par la gravure, la base supérieure est soulevée par de petits ressorts, de façon que les crins, qui s'allongent dans le liquide, soient toujours tendus. D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESAiMEUR. 43 § 25. — Mais, on le comprend, il ne peut plus en être ainsi clans le cas d'une charpente dont les bases ont moins de six côtés, car alors les faces latérales faisant entre elles des angles moindres que 120", les lames qui partent de deux arêtes adjacentes de la base supérieure et qui , le long de Tarête solide verticale correspondante, seraient en communication par lïn- termédiaire du liquide qui mouille cette arête, doivent tendre à se détacher de cette même arête et à se diriger toutes deux vers rinléiieur de la char- pente, afin de rétablir entre elles Tangle de 120" ; alors aussi , bien entendu, elles développeront une troisième lame partant de l'arête solide verticale en (juestion, de telle manière que ces trois lames soient unies par une arête liquide oblique partant du point de jonction des trois arêtes solides. C'est ce que l'expérience vérifie également : (piand on retire du liquide une charpente prismatique à base carrée ou la charpente cubique, on voit, dès que la base supérieure est sortie , les lames prendre une direction ren- trante , et l'effet est plus prononcé encore avec la charpente du prisme trian- gulaire équilatéral; on constate, en même temps, que ces lames se compor- tent comme je l'ai avancé dans le paragraphe précédent, c'est-à-dire qu'elles s'infléchissent pour aboutir à la surface du liquide suivant des directions sensiblement verticales, et qu'elles sont concaves dans le sens de leur largeur. Quant au prisme pentagonal régulier, pour lequel l'angle de deux faces latérales adjacentes est de 108", et conséquemment peu inférieur à 120", on conçoit que la tendance des lames à rentrer doit être faible, et qu'ainsi l'épaisseur des fils métalliques dont sont formées les arêtes solides de mes charpentes ordinaires, est sulTisante, dans ce cas, pour établir l'indépen- dance entre les lames ; aussi , avec la charpente pentagonale de la fuj. 20, on n'obtient encore, pendant qu'on la relire, que des lames planes dans les faces latérales ; mais j'ai fait faire une charpente dans laquelle les arêtes laté- rales étaient en fils de fer très-fins, et alors les lames rentraient; seulement, connne cela devait être , elles rentraient beaucoup moins que pour les deux charpentes précédentes. Cette charpente à arêtes latérales fines est repré- sentée fkj. 25; la base supérieure est maintenue par deux anses a et h, par lesquelles on tient la charpente pour la plonger. g 26. — Voyons actuellement comment ces divers systèmes se complètent, U SUR LES FIGURES DEQUILIBRE quand on continue à soulever les charpentes. Reprenons d'abord le cas du prisme hexagonal, et supposons que la charpente ait le rapport de dimensions indiqué à la fin du § 20. Lorsque la base inférieure sortira du liquide, il se formera, comme avec Fanneau du § 23, une lame s'étendani de cette base à la surface du liquide, lame qui ira en se rétrécissant de haut en bas. Si Ton soulève encore la charpente, on atteindra bientôt un point où Téquilibie de cette dernière lame n'est plus possible; car elle se resserre alors sponta- nément avec rapidité, se ferme en se séparant du liquide du vase, et vient constituer une lame plane dans la base inférieure du prisme. Mais cette lame plane faisant des angles droits avec celles qui occupent les faces latérales, ne pourra, d'après ce qui a été dit dans le paragraphe précédent, persister ainsi ; les choses devront se disposer de façon qu'elle fasse avec les lames latérales des angles de 120". Or c'est ce qui s'effectue de la manière la plus simple : la lame plane dont il s'agit grimpe dans l'intérieur de la charpente en diminuant d'étendue, comme si elle tirait à elle les lames latérales, cha- cune de ces dernières se plie en deux à l'arête liquide qui l'unit à la pre- mière, tandis que d'autres lames, partant de chacun des fils solides verticaux se rattachent aussi aux précédentes suivant les arêtes liquides qui unissent celles-ci deux à deux, et l'équilibre s'établit lorsque la lame centrale a atteint la moitié de la hauteur de la charpente, parce qu'alors tout est symétrique; on a ainsi le système dont j'ai parlé à la fin du § 20. On comprend que, dans ce système, les lames obliques qui se dirigent vers la lame centrale, ne peuvent faire deux à deux des angles de 120" qu'à la condition d'être convexes, dans le sens de leur largeur, vers l'intérieur de la figure, ce qu'entraîne d'ailleurs la courbure rentrante des côtés de la lame centrale; mais, par suite de la nécessité d'une courbure moyenne nulle, cette convexité exige que les lames dont il s'agit soient concaves dans le sens de leur hauteur; de cette manière toutes les lois sont satisfaites, et, dans le système réalisé, on constate effectivement ces deux courbures oppo- sées dans les lames obliques. Quant à la lame centrale et aux lames qui partent dos arêtes solides latérales, elles sont nécessairement planes, à cause de leur position symétrique par rapport aux autres. Une chose à remar(pier, c'est que, dans ce même système, les arêtes D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. 4S liquides obliques qui vont aux sommets de la lame centrale, ne partent pas exactement des sommets des deux bases, mais bien de points situés à une petite distance de ces derniers sommets, sur les arêtes solides latérales; on en verra plus loin la raison. § 27. — Passons aux cas du prisme pentagonal à arêtes latérales fines, du prisme quadrangulaire ou du cube, et du prisme triangulaire, cas dans lesquels les lames partant des arêtes de la base supérieure prennent, comme nous l'avons vu , des directions rentrantes dès que cette base sort du liquide. Quand ces lames commenceront à se montrer, les petites masses soulevées à leurs bords inférieurs dessineront nécessairement sur la surface du liquide un polygone du même nombre de côtés que la base solide, c'est-à-dire, suivant la charpente, un pentagone, un quadrilatère ou un triangle. Seu- lement, comme les lames en question sont sensiblement verticales à leur partie inférieure et qu elles se joignent sous des angles de 120", il faudra que les côtés des polygones ci-dessus fassent aussi entre eux des angles de 1 20", ce qui exige évidemment qu'ils soient convexes vers l'extérieur; ces côtés doivent d'ailleurs partager la courbure horizontale des lames, courbure que nous savons être concave vers l'intérieur de la figure et conséquemment con- vexe vers l'extérieur. Cette convexité des côtés de nos polygones devra, on le comprend, être légère pour le pentagone, plus prononcée pour le quadri- latère, et plus encore pour le triangle. Tout cela est également vérifié par l'expérience. Ces premiers faits établis, suivons séparément le développement du système laminaire dans chacune des trois charpentes, à mesure qu'on la soulève davantage. Avec la charpente penlagonale, le pentagone curviligne dessiné à la sur- face du liquide va d'abord en se resserrant un peu , jusqu'à ce qu'une partie assez considérable de la hauleur de la charpente soit hors du liquide; puis il s'élargit de nouveau, cl, quand la base inférieure affleure le liquide, les lames rentrantes viennent s'appliquer, par leurs bords inférieurs, sur les côtés de cette base. Cependant ces lames n'occupent pas alors les faces latérales du prisme : elles font légèrement , dans le sens de leur hauteur, ventre vers l'in- térieur de la charpente, de sorte qu'elles sont unies deux à deux par des 46 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE arêtes liquides dont chacune constitue un arc de faillie courbure s'appuyaut par ses deux extrémités sur celles d'une arête solide latérale. Enfin , peu après la sortie de la base inférieure, les i)hénomènes s'achèvent comme avec la charpente du paragraphe précédent, c'est-à-dire que la lame produite entre la base dont il s'agit et le liquide vient, sous la forme plane, occuper cette même base, puis monte rapidement en tirant à elle les autres lames, pour donner, en définitive, le système de la fîy. 20. Avec la charpente du prisme (luadrangulaire , le (juadrilatère curviligne dessiné sur le li(|uide décroît jusqu'à s'annuler, puis est remplacé par une petite arête liquide horizontale, des extrémités de laquelle partent deux arêtes liquides descendantes, qui vont en s'écartanl l'une de lautre; ces trois arêtes limitent une lame plane verticale parallèle à deux des faces du prisme et se rattachant par d'autres lames aux arêtes solides. Les choses ne changent pas de nature quand on continue à soulever : la lame plane en question va sim- plement en augmentant de hauteur et en devenant de plus en plus large à sa partie inférieure, jusqu'à ce que la base inférieure du prisme commence à se faire jour à la surface du liquide; alors les deux arêtes liquides descendantes s'a|)puient par leurs extrémités sur les milieux de deux côtés opposés de cette base; puis, après la sortie complète de celle-ci, la lame qui vient l'oc- cuper se transforme rapidement en quatre lames obli(|ues, deux trapèzes et deux triangles, qui complètent le système. Dans le cas particulier du cube, on a ainsi le système de la fig. 18. Si la hauteur de la charpente est plus grande que la longueur des côtés des bases , les lames obliques qui s'appuient sur ces dernières sont identiquement les mêmes que pour le cube , et les lames partant des arêtes latérales ainsi que la lajne plane centrale ont sim- plement plus de hauteur. Enfin , avec la charpente du prisme triangulaire , le triangle curviligne à la surface du liquide décroît plus vite, et s'annule quand la charpente n'est soriie encore que d'une ([uantité assez petite, de manière que la pyramide triangulaire qui doit s'appuyer sur la base supérieure dans le système dé- finitif, se trouve complétée; puis, en continuant à soulever, on voit une arête li((uide droite verticale s'étendre du sommet de cette pyramide à la sur- face du liquide, arête qui est commune aux trois lames partant des arêtes D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 47 solides latérales. Les choses reslent les mêmes pendant qu'on soulève encore, les trois lames ci-dessus et l'arête liquide verticale allant seulement en aug- mentant de hauteur, jusqu'après la sortie de la base inférieure; alors la lame qui se rend dans cette base se convertit instantanément en la seconde pyramide triangulaire , qui complète ainsi le système de la fg. 1 5 ; je sup- pose, bien entendu, que la charpente ait une hauteur suffisante pour ne pas donner le système de la fîg. 19. § 28. — Prenons actuellement une charpente symétrique autour d'un axe passant par un sommet, telle que celle d'une pyramide régulière, celle de l'octaèdre régulier, etc., et retirons la par ce sommet. Il est évident que, dans ce cas, il ne saurait se former de lames occupant les faces qui aboutis- sent au sommet dont il s'agit , car l'espace qu'elles laisseraient entre elles et le liquide serait vide d'air; il faut donc, de toute nécessité, que les lames partant respectivement de chacune des arêtes solides se dirigent vers l'inté- rieur de la charpente. S'il n'y a que trois arêtes solides se joignant au sommet en question et symétriquement disposées, comme dans le tétraèdre, ou dans le cube que l'on retirerait par un sommet, il est clair que les lames partant de ces trois arêtes solides seront unies par une arête liquide unique descendant verticale- ment du sommet solide à la surface du liquide du vase, et c'est ce qui a lieu en effet. Avec le tétraèdre régulier , les choses vont ainsi jusqu'après la sortie de la base solide , puis le système s'achève de la même manière que celui du prisme triangulaire, et donne le résultat de la/?^'. 14. S'il y a plus de trois arêtes solides aboutissant au sommet que l'on retire , il devra nécessairement, par le fait d'instabilité dont j'ai parlé §§ 16 et 24 , se former des lames additionnelles. Prenons comme exemple l'octaèdre régu- lier. On comprend que les lames partant des quatre arêtes solides s'uniront , non suivant une arête liquide unique , mais suivant deux arêtes liquides par- tant du sommet et terminant une lame auxiliaire verticale, de manière qu'à chacune de ces dernières arêtes aboutissent trois lames faisant entre elles des angles égaux. La lame auxiliaire est destinée à former, dans le système laminaire complet, le quadrilatère supérieur [fig. 16). Jusqu'à ce que le carré, base commune des deux pyramides qui constituent l'octaèdre, sorte 48 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE du li(|uicle, Tensemble des lames conserve la même disposition ; puis, pendant que l'on continue à retirer la charpente, on voit se produire des modifications qu'il serait un peu long de décrire, et par suite desquelles le système tend vers la forme dessinée f(j. 26 , où les deux faces abc et a'b'c sont occupées chacune par une lame plane. Cette forme est complètement atteinte au mo- ment où le sommet inférieur de la charpente sort du liquide; mais aussitôt un changement s'opère , elle système prend la forme de la fiy. 16. Bien que ce changement soit très-rapide , on peut cependant , avec une attention suffi- sante, et en recommençant plusieurs fois l'expérience, observer comment il se produit : les deux lames qui occupaient (/?«/. 26), comme je l'ai dit, les faces abc et a'b'c, se relèvent vers l'intérieur de la charpente en tournant autour des arêtes solides ab et a'b' , et en même temps se développe , à partir du sommet inférieur, un quadrilatère d'abord très-petit, qui grandit jusqu'à ce ([ue son sommet supérieur atteigne le centre de la charpente, et qui constitue alors le quadrilatère inférieur du système définitif; en même temps aussi les sonnnets f et y du cpiadrilatère curviligne sfyc remontent d'une certaine tjuanlité, ce quadrilatère se raccourcit, ses arêtes deviennent droites, et il forme enfin le quadrilatère supérieur du même système définitif. La fhj. 27 représente le phénomène en voie de formation , saisi au moment où le qua- drilatère qui s'accroit a acquis la moitié de sa hauteur finale. On comprendra aisément , d'après ce dessin , comment s'engendrent les quatre autres (juadri- latères de la fig. 16. Pour que tous ces phénomènes se produisent à peu près à coup sûr, il faut retirer la charpente bien verticalement; il faut, de plus, que cette char- pente soit bien construite, que les fils de fer qui la composent aient le moins d'épaisseur possible , et surtout qu'aux sommets de l'octaèdre, ils s'unissent d'une manière bien nette, du moins du côté qui regarde lintérieur de la char- pente ; quand il n'en est pas ainsi , on obtient souvent des systèmes lami- naires irréguliers. Ajoutons que cette même charpente donne quelquefois, quand on l'incline un peu en la retirant du liquide, un système tout différent de celui de la fig. 16, régulier aussi, mais formé de lames courbes. Ce second système contient , en son milieu , une lame hexagonale placée parallèlement à deux D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESAINTEUR. 49 des faces de l'octaèdre, et ayant les côtés légèrement rentrants (§ 20); ces côtés sont rattachés aux sommets des deux faces ci-dessus par des lames triangulaires , et aux arêtes de ces mêmes faces par des lames trapézoïdales ; en outre , les sommets de la lame dont il s'agit sont rattachés par des lames triangulaires aux autres arêtes solides. Les différents exemples (|ue j'ai donnés avec détails sulïironl pour faire comprendre comment s'engendrent les systèmes laminaires, et pour montrer que la théorie peut rendre compte de toutes les particularités que présente cette génération. § 29. — Dans le § 19 de la 5™" série, j'ai énoncé les lois qui régissent les systèmes laminaires des charpentes polyédriques, quand ces systèmes sont formés. De ces lois , qui sont au nombre de cinq , trois ont été discutées dans ce qui précède (§§ 16 à 23) : elles concernent le nombre des lames aboutissant à une même arête liquide et l'égalité des angles entre ces lames, le nombre des arêtes liquides aboutissant à un même point liquide et l'éga- lité de leurs angles, enfin la formation d'une lame partant de chaque arête solide. Examinons aussi les deux autres lois. L'une de celles-ci consiste en ce que si l'on a soin qu'il n'y ait point de bulle d'air à la surface du liquide du vase avant d'y plonger la charpente, le système laminaire ne présentera aucun espace fermé de tous les côtés par des lames , et qu'ainsi toutes les lames seront en contact par leurs deux faces avec l'air libre. En efïel , pendant qu'on retire la charpente , si le système , avant qu'il éprouve la modification rapide qui lui donne sa disposition finale, contenait un espace fermé de tous les côtés par des lames, cet espace aurait dû naître et grandir à mesure du soulèvement de la charpente ; or cela est impossible, puisque l'air qui devrait le remplir n'aurait eu aucune issue pour y pénétrer; par la même raison, le système, dans cette période de sa génération , ne saurait présenter d'espace fermé en partie par des lames et en partie par la surface du liquide; enfin, quand s'opèi'c la modification rapide, la lame ou les lames cpii remontent alors dans le système ne trou- vant point d'espace de la seconde espèce pour en achever la fermeture lami- naire , le système complet satisfera nécessairement à la loi en question. La dernière loi est la suivante : lorsque les conditions des autres lois peu- ToME XXXIII. 7 50 SUR LES FIGURES D'EQUILIBRE vent être remplies par des surfaces planes, les lames prennent cette forme; lorsque la chose ne se peut, toutes les lames ou plusieurs d'entre elles se courbent plus ou moins, mais toujours de manière à constituer des surfaces à courbure moyeime nulle. La première partie de cette loi se sent plutôt qu'elle ne se démontre; le plan étant la surface la plus simple, la nature, (jui procède toujours par la voie la moins compliquée, ne donnera point sans nécessité des formes courbes aux lames. Quant à la seconde partie de la loi, elle est évidente, et j'en ai déjà fait l'application dans ce que j'ai ex- posé précédemment sur les systèmes laminaires des charpentes prismatiques. C'est ici le lieu de rendre raison de cette particularité, que le système laminaire de l'octaèdre régulier est formé de lames courbes quand on lob- tient avec de l'huile dans le liquide alcoolique. Nous avons vu (§16) que, dans ce mode de production des systèmes laminaires, l'épaisseur des petites masses restantes a une grande influence; or, dans la charpente octaédrique, quand, en enlevant graduellement de l'huile, on est arrivé au point où le système se modifie spontanément, les masses de jonction ayant encore une assez grande épaisseur, et l'huile qui les compose s'accumulanl, dans le sys- tème définitif, tout autour des points où devraient aboutir quatre arêtes liquides de manière à y former des masses beaucoup plus grosses que les arêtes en question , enfin plusieurs de ces mêmes arêtes étant assez courtes pour que les masses qui occupent leurs extrémités soient en communication de courbure entre elles, on comprend qu'il doit résulter de là une influence sur la forme des arêtes et des lames, et il n'est pas douteux que si l'on pou- vait, sans déterminer la rupture du système, réduire suflisamment l'épaisseur des masses dont il s'agit, toutes les lames ne devinssent planes. § 30. — Revenons aux systèmes des charpentes prismati([ucs. Outre les faits que j'ai exposés, ces systèmes m'en ont j)résenté d'autres également curieux que je vais rapporter ici. Le système que l'on obtient avec la charpente pentagonale de la fg. 20 est, on l'a vu (§20), composé de lames sensiblement planes; or si l'on con- sidère les lames obliques qui partent de deux côtés homologues des deux bases pour s'unir à l'un des côtés de la lame pentagonale centrale, et si l'on fait attention que ces deux lames obliques doivent former entre elles un angle D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 51 de 120° , on verra évidemment que, pour des bases de dimensions données, une augnienlation dans la hauteur du prisme entraine une diminution dans rétendue de la lame pentagonale centrale , et qu'il y a une limite de hauteur au delà de laquelle Texistence de cette lame est impossible. On trouvera sans peine que la limite dont il s'agit correspond au cas où le rapport entre la hauteur du prisme et le diamètre du cercle que l'on inscrirait à la base serait égal à 1/3, c'est-à-dire à 1,732. On doit naturellement se demander ce que devient le système laminaire (juand cette limite est dépassée. Pour le savoir, j'ai fait construire une char- pente dans laquelle la hauteur était environ 2 1 fois le diamètre du cercle inscrit , et elle m'a donné un résultat singulier : quand on la retire du li- quide glycérique, comme les arêtes latérales sont en fil de fer ordinaire, toutes les faces latérales sont d'abord occupées par des lames planes, et, après la sortie complète , une lame plane se forme aussi dans la base infé- rieure, puis grimpe entre les autres en formant un pantagone qui va en dé- croissant , tout cela comme avec la charpente de la fig. 20 ; mais la lame pentagonale décroît beaucoup plus rapidement, puis s'annule, et, à l'instant, le système éprouve un changement brusque, en prenant une disposition bi- zarre qu'il serait difficile de représenter d'une manière nette par un dessin perspectif, mais dont je vais cependant essayer de donner une idée. Sur les deux bases s'appuient respectivement deux assemblages identiques composés de cinq lames courbes, et dont l'un est représenté en projection sur le plan de la base par la fi(j. 28; on voit qu'il y a, dans chacun d'eux, une lame [)entagonale , deux lames quadrangulaires et deux triangulaires; ces deux assemblages sont reliés entre eux par les lames qui partent des cinq arêtes latérales du prisme , et par deux autres lames intermédiaires dirigées aussi suivant la longueur de la charpente et partant des arêtes liquides ah et bc de l'un de ces mêmes assemblages pour aboutir aux arêtes liquides homologues de l'autre. Je n'ai pas besoin de faire remarquer que la même chose se produirait encore si, au lieu de dépasser la limite indiquée, on se bornait à l'atteindre, c'est-à-dire si l'on donnait au prisme la hauteur qui correspondrait précisé- ment à la simple annulation de la lame pentagonale; en effet, il y aurait alors 52 SUR LES FIGURES D EQUILIBRE dix arêlos li(|ui(lcs al)Oulissant , nu conirc du systènio, à un même point li- quide, et conscquonimcnt réquilibrc serait instable. g 34, — Bien que, dans les systèmes laminaires des prismes à un plus grand nombre de côtés, les lames obliques doivent être notablement courbes, il me paraissait probable qu'il devait y avoir aussi, pour chacun de ces prismes, une limite de hauteur au delà de laquelle le système ne pourrait plus renfermer de lame polygonale centrale, et que celle limite devait dif- férer peu de celle relative au prisme pentagonal. Pour vérifier la chose, j'ai essayé d'abord le prisme hexagonal, avec une charpenle dont la hauteur était aussi à peu près 2 | fois le diamètre du cercle (pii serait inscrit à la base. Or, à ma grande surprise , il s'est encore formé une lame hexagonale centrale, quoiipie beaucoup plus petite qu'avec la charpente du § 20; mais le système avait subi une modification qui maintenait à l'existence de cette lame sa posibilité : les points des arêtes solides latérales d'où parlaient les arêtes liquides obliques (§ 26) étaient situés beaucoup plus loin des sommets des bases, de sorte que les choses s'arrangeaient à peu près comme si, en réalité, la charpenle eût été raccourcie. Dans cette disposition, les lames partant des côtés des deux bases restent donc , jus(|u'à une assez grande dis- tance de ceux-ci , adhérentes aux arêtes latérales solides , d'où il suit que l'on doit considérer l'ensemble comme un système laminaire imparfait, résultant d'une lutte entre la tendance des lames à occuper les faces latérales du prisme et l'espèce de traction que ces lames subissent de la part de la lame hexa- gonale qui monte entre elles; je dis imparfait, parce (pie les lames qui par- tent de tous les côtés d'une même base sont, dans les parties ipii demeurent attachées aux arêtes solides latérales, séparées les unes des autres et rendues indépendantes par ces arêtes. g 32. _ Cela devient plus évident avec des prismes dont le nombre des faces latérales excède six; alors l'angle de deux faces latérales adjacentes étant supérieur à 120% les lames tendent davantage à occuper toutes ces faces, et les portions qui demeurent attachées aux arêtes solides latérales sont, en elTet, beaucoup plus étendues. Par exemple, avec une charpente octogonale dans laquelle le rapport entre la hauteur et le diamètre du cercle inscrit à la base esta peu près le même que dans les charpentes ci-dessus, la D UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. 33 lame oclogonale cenlrale, an lion d'être pelile, est au contraire très-grande, et les deux arêtes liquides obliques partant de Tun quelconque de ses som- mets vont s'attacher à Tarête latérale solide correspondante en deux points dont la distance n'est qu'environ le sixième de la longueur de celte arête , et conséquemment un peu moins de la moitié du diamètre du cercle inscrit à la base-, dans ce cas donc les lames qui partent de deux côtés homologues des bases n'abandonnent les arêtes solides latérales pour se diriger vers la lame octogonale centrale qu'en approchant du milieu de la hauteur de la char- pente, et, jusque-là, elles occupent, sous une forme sensiblement plane, les faces latérales du i)risme. Dans la charpente hexagonale du paragraphe précédent, la dislance entre les points où s'attachent à une même arête solide latérale les deux arêtes liquides partant de l'un des sommets de la lame centrale , est environ le double du diamètre du cercle inscrit; dans la charpente oclogonale, elle est, nous venons de le voir, un peu plus petite que la moitié de ce diamètre; dans une charpente heptagonale, elle est, comme on devait s'y attendre, intermédiaire entre ces deux valeurs, et égale à pou près aux trois quarts de ce même dia- mètre. J'ai essayé aussi une charpente décagonale, et, dans celle-ci , la dis- lance en question n'est que le sixième du diamètre. Les faits que je viens de rapporter constitueraient une exception à celle de nos lois d'après laquelle sur chacun des fils solides de la charpente doit s'appuyer une lame, puisque, à partir de l'une et de l'autre base jusqu'aux points où naissent les arêtes liquides obliques, à chacune des arêtes solides latérales sont attachées deux lames; mais, ainsi que je l'ai montré, les sys- tèmes laminaires en question sont des systèmes imparfaits. Ces mêmes faits ne sont pas dus à l'épaisseur des fils métalliques : ils se produisent encore avec des charpentes dans lesquelles les arêtes latérales sont en fil de fer très-fin; seulement, dans ce cas, l'écartement des points d'attache des arêtes liquides obliques augmente un peu. § 33. — J'ai fait construire ensuite une charpente octogonale dont la hauteur n'était que le tiers du diamètre du cercle inscrit. Alors, d'après la valeur donnée plus haut pour l'écartement des points d'attache en question , tous ces points auraient dû être aux sommets du prisme; mais il n'en était U SUR LES FIGURES DÉQUILIBRE pas ainsi : ces mêmes points se trouvaient encore à une certaine dislance des sommets, et leur écartement n'était plus que le sixième du diamètre du cercle inscrit; aussi la lame octogonale s'étail-elle encore agrandie. Le même effet s'est produit avec un prisme heptagonal dont la hauteur était la moitié du diamèli-e du cercle inscrit, c'est-à-dire moindre aussi que l'écartement des points d'attaché évalué précédemment à l'égard des prismes de ce nombre de côtés. Du reste, la chose a lieu même dans le prisme hexagonal, puisque (§ 26) avec une charpente de cette espèce dont la hauteur n'était (jue 1 ^ fois le diamètre du cercle inscrit, les points d'attache des arêtes liquides obliques se trouvaient encore à une petite distance des sommets. § 34-. — Essayons de découvrir la cause de ces derniers faits. Considé- rons une charpente prismatique octogonale ou heptagonale assez haute pour que les lames qui partent des côtés des bases occupent sous une forme sensi- blement plane des portions notables des faces latérales. Aux endroits où ces lames quittent les faces en question pour se diriger vers les côtés de la lame polygonale centrale , elles sont nécessairement convexes vers l'extérieur dans le sens de leur longueur; mais, par suite de la nécessité d'une courbure moyenne nulle, il faut qu'en ces mêmes endroits, elles soient concaves vers l'extérieur dans le sens de leur largeur; si donc on conçoit la charpente tra- versée par deux plans perpendiculaires à son axe et passant par les deux séries de points où naissent, sur les arêtes solides latérales, les arêtes liquides obliques , ces deux plans couperont les lames suivant des arcs concaves vers l'extérieur, et si l'on imagine ces arcs solidifiés, l'équilibre du système ne sera pas troublé. D'après cela , si l'on construisait une charpente ayant pour hauteur l'écartement des points d'attache des arêtes liquides obliques sur une même arête solide latérale, et si l'on donnait aux fds de fer qui forment les côtés des bases la courbure des arcs ci-dessus , il est clair que le système laminaire réalisé dans cette charpente aurait ses arêtes liquides obliques partant exactement des sommets; mais avec une charpente de cette hauteur ou d'une hauteur moindre et dont les côtés des bases sont droits, la condition relative aux courbures transversales des lames rentrantes , et conséquemment à la forme d'équilibre de ces lames, ne peut évidemment être satisfaite que si D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. S5 les points d'atlache des arêtes liquides oljliques se placent à une certaine distance des sommets sur les arêtes solides latérales. g 35. — Si^ dans les différents systèmes que nous venons d'étudier, on compare entre elles les lames polygonales centrales, on constate que la cour- bure de leurs côtés va en augmentant de la lame hexagonale à la lame déca- gonale, ce qui constitue de nouveaux faits à ajouter à ceux du § 20 en confirmation de la loi relative aux angles sous lesquels les arêtes liquides aboutissent à un même point liquide. La courbure transversale (§34) des lames obliques qui se dirigent vers les côtés de la lame polygonale centrale étant liée à la courbure de ces mêmes côtés, elle doit être moindre dans le prisme heptagonal que dans l'octogonal , et moindre encore dans l'hexagonal; c'est à cause de la faiblesse de la courbure en question dans ce dernier prisme, qu'il donne, quand il n'a pas trop de hauteur, un système laminaire presque parfait , avec sa lame hexagonale. g 36. ^ En réfléchissant à la génération des systèmes laminaires, je me suis demandé si, au moins dans le prisme hexagonal, et avec la charpente du § 31 , on ne réaliserait pas un système exempt de lame polygonale cen- trale en retirant la charpente du liquide glycérique de manière que l'axe du prisme fût horizontal , au lieu d'être vertical comme dans les expériences précédentes. J'ai donc fait donner à la fourche une disposition (|ui me permit d'agir ainsi, et j'ai, en effet, réussi complètement. Bien plus, j'ai obtenu deux systèmes différents, suivant que la charpente était retirée de façon (pie deux arêtes latérales sortissent en même temps du liquide, ou qu'on en fit sortir d'abord une, puis simullanément ses deux voisines; ces deux systèmes sont du genre de celui qui se réalise dans une charpente penlagonale suflî- samment haute (§ 30), c'est-à-dire qu'ils sont composés de deux assem- blages de lames courbes obliques reliés entre eux par d'autres lames dirigées suivant la longueur du prisme. La projection de l'un de ces assem- blages sur le plan de la base est représentée , dans le premier mode, par la fuj. 29, et, dans le second, par la fig. 30. Mais ce n'est pas tout ; pour produire le premier de ces deux systèmes , il faut, quand on a retiré du liquide la moitié de la charpente, achever l'opé- 56 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE ration avec une Irès-grande lenteur; quand on agit sans celte précaution, il se foi'me un troisième système d'un autre genre encore, système dont, malgré sa sim|)licité, il est assez diflicile de donner une idée nette par une description ou par un dessin : il contient deux lames hexagonales courbes s'appuyant respectivement, par un de leurs côtés, sur l'un de ceux des hases, et se dirigeant ohliquemcnt vers rintérieur de la charpente; les autres cotés de ces hexagones ont, comme toujours, une courhure concave; les côtés courbes de chacun de ces mêmes hexagones sont reliés aux côtés cor- respondants de la hase voisine el aux côtés homologues de l'autre hexagone par des lames courbes; enfin aux arêtes liquides qui unissent ces dernières lames deux à deux aboutissent d'autres lames partant des arêtes latérales de la charpente. Les côtés des bases sur lesquels s'appuient les deux lames hexa- gonales appartiennent à la face du prisme qui est sortie la première du li(pn'de. Le prisme heptagonal donne des résultats analogues , avec une charpente ayant ses dimensions dans le même rapport. Seulement, d'abord, les trois systèmes sont imparfaits, en ce sens que, dans les deux premiers, les lames (jui partent des côtés des bases demeurent, jusqu'à une certaine distance des sommets, adhérentes aux arêtes solides latérales, et que, dans le troisième, les lames qui vont des côtés courbes de l'une des lames heptagonales aux côtés homologues de l'autre, sont attachées, sur la plus grande partie de leur longueur, aux arêtes solides latérales, en affectant, dans cette étendue, une forme sensiblement plane ; en outre, nouvelle bizarrerie, le système fourni par le second mode est instable; à peine formé, il commence à se modifier spontanément : les deux assemblages situés près des bases s'allongent, d'abord lentement, puis de plus en plus vite, s'atteignent, et aussitôt apparaît le système imparfait avec la lame heptagonale au milieu. La projection , sur le plan de la base , de l'un des assemblages du système dû au premier mode est représentée fig. 31; la projection relative au second mode n'a pu être des- sinée, parce que les modifications spontanées qu'éprouve le système empê- chent de bien observer celui-ci. Les faits que je viens de décrire, joints à celui que j'ai rapporté à la fin du § 28, montrent qu'avec certaines charpentes, les résultats diffèrent sui- vant la manière dont on retire ces charpentes du li(piide glycérique. D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR. 57 Présumanl que rinslal)ilité du second système de la charpente heptagonale pouvait tenir à ce que celte charpente n'avait pas assez de longueur, j'en ai fait construire une autre dans laquelle la longueur était triple du diamètre du cercle inscrit; mais je n'ai rien gagné ; en outre, les deux premiers sys- tèmes se produisaient plus difficilement, et Ton obtenait presque toujours le troisième, c'est-à-dire celui qui contient deux lames heptagonales obliques partant respectivement de Tun des côtés des bases. Enfin , avec une char- pente plus allongée encore, on n'a jamais que ce dernier système. Quant au prisme octogonal , quel que soit le rapport entre sa longueur et le diamètre du cercle inscrit, il refuse obstinément de donner autre chose que les systèmes imparfaits avec la lame octogonale au milieu ou avec les deux lames octogonales obliques, et ce dernier est aussi le seul qui se réalise quand le rapport est suffisamment grand. §37. — J'ai dit (§ 16) qu'avec la pyramide à base carrée qui m'avait servi pour les expériences de la 2""= série, le système laminaire présentait toujours une petite irrégularité. Celle-ci consiste en ce qu'une ou plusieurs des quatre arêtes liquides obliques dirigées vers les sommets de la base n'aboutissent pas tout à fait à ces sommets. Je puis maintenant en indiquer la cause : si l'on cherche quelle est la hauteur d'une pyramide quadrangu- laire dans laquelle deux faces triangulaires adjacentes font entre elles un angle de 120", on trouve que cette hauteur est la moitié du côté de la base; si donc on emploie une charpente ayant cette hauteur ou une hauteur moindre , il est clair que les lames occuperont simplement les quatre faces triangulaires, et c'est ce que l'expérience vérifie : une semblable charpente ne donne jamais autre chose, de quelque manière qu'on la relire du liquide. Or, dans la charpente des expériences de la 2'"'' série, la longueur du côté de la base était de 67™", et la hauteur de la pyramide était de oO'""'; cette hauteur n'atteignait donc que les trois quarts environ de la longueur du côté en question; mais, dans une semblable pyramide, les lames qui partent des côtés de la base ne doivent avoir qu'une tendance assez faible à se séparer des arêtes solides obliques, et l'on comprend dès lors qu'elles peuvent leur demeurer adhérentes sur une certaine étendue. § 38. — Nous venons de voir qu'avec une pyramide quadrangulaire dont Tome XXXIII. 8 58 SUR LES FIGURES DEQUILIRRE la hauteur est au plus égale à la moitié du côté de la base, on iroblient jamais que des lames planes occupant les faces triangulaires; or un ensemble de cette espèce ne constitue pas un système laminaii-e, car toutes ces lames sont rendues indépendantes les unes des autres par les fils solides intermé- diaires. De tout ce que j'ai exposé à partir du § 32, on peut évidemment déduire la conclusion suivante : lorsque, dans une charpente polyédricpie, il y a une suite continue et revenant sur elle-même de faces adjacentes identiques faisant entre dles des angles supérieurs à 1 20° , et toutes disposées de la même manière comme la suite des faces latérales d'un prisme heptagonal , octogonal, etc., ou comme celle des faces latérales d'une pyramide hexago- nale , etc., cette charpente donne un système laminaire imparfait , c'èst-à- dire contenant des lames qui, sur une portion de leur étendue, adhèrent à la fois à deux arêtes solides , ou bien elle ne donne aucun système , c'est-à- dire que toutes les faces, moins une, sont simplement occupées par des lames planes; je dis moins une, car, dans ce cas, il faut bien qu'une face demeure ouverte pour permettre l'introduction de l'air ; dans la pyramide (juadrangulaire indiquée plus haut, par exemple, la face qui reste ouverte est la base. Nous pouvons faire de ce principe une application intéressante. Parmi les polyèdres réguliers, nous avons vu que le tétraèdre, le cube et l'octaèdre fournissent des systèmes laminaires parfaits, et, dans ces trois polyèdres, l'angle de deux faces adjacentes est, en elïet, moindre que 120"; restent le dodécaèdre et l'icosaèdre; or, dans le premier de ceux-ci, l'angle de deux faces adjacentes n'est que de 1 1 6" et une fraction , et conséquemment est encore moindre que 120", tandis que, dans le second , il est de 138" et une fraction; on doit donc prévoir que le dodécaèdre donnera, comme les po- lyèdres réguliers précédents, un système laminaire parfait, mais qu'il n'en sera pas de même de l'icosaèdre , et c'est ce que l'expérience confirme : avec l'icosaèdre, de quelque manière qu'on relire la charpente, on n'obtient jamais que des lames planes dans 19 des faces et la vingtième vide. Quant au sys- tème du dodécaèdre, il y aurait de la difficulté à le décrire ou à en faire le dessin. D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. S9 g 39. — Pour donner plus de précision à ces résultats, je dirai : 1° La charpente d'un polyèdre (pielconque dans lequel tous les angles dièdres sont inférieurs à 1 20" , donne un système laminaire parfait : telles sont les charpentes du tétraèdre , du cube , de l'octaèdre , du dodécaèdre , des prismes dont le nombre des faces latérales est moindre que six , etc. II y a cependant quelques rares exceptions, comme celle que présente la charpente d'une pyramide quadrangulaire dont la hauteur ne surpasse pas beaucoup la moitié du côté de la base. 2° La charpente d'un polyèdre quelconque dans lequel tous les angles dièdres sont supérieurs à 120", donne un système laminaire nul. Exemples : la charpente de l'icosaèdre régulier , celle de l'ensemble de deux pyramides hexagonales ou d'un plus grand nombre de côtés, réunies par leurs bases, et telles qu'aux arêtes de la base commune les angles dièdres surpassent 120°, etc. Cependant quand tous les angles dièdres dépassent peu 120% on ob- tient, dans quelques cas , un système laminaire réel : c'est ce qui a lieu , par exemple , avec la charpente du polyèdre formé en abattant les sommets d'un cube par des sections équilatérales qui se joignent , de manière qu'il n'y ait que des faces triangulaires et des faces carrées. Mais dans ce polyèdre , tous les angles dièdres ne sont que d'environ 125" ; d'ailleurs le système laminaire l'éel et symétrique se produit avec dilïlcullé, et seulement quand on retire la charpente par une face triangulaire ; quand on la retire par une face carrée; elle donne toujours un système nul. 3" Une charpente dont les angles dièdres sont les uns inférieurs et les autres supérieurs à 120", mais où les faces qui comprennent entre elles ces derniers angles, sont identiques, disposées de la même manière, et forment une suite continue revenant sur elle-même, donne un système laminaire im- parfait ou un système laminaire nul : par exemple, le système est imparfait dans les charpentes des prismes dont le nombre des côtés excède six, dans celle d'une pyramide hexagonale quand on la retire du liquide par son sommet, etc.; il est nul dans celle d'une pyramide quadrangulaire dont la hauteur est moindre que la moitié du côté de la base, dans celle d'une pyramide hexagonale quand on la relire du liquide par sa base, etc. 60 SUR LES FIGURES D'ÉQUILIBRE i" Quand la charpente ne rentre dans aucune des catégories précédentes, le système laminaire est lanlùl paifait, tantôt impail'ait , tantôt nul. Par exemple , on a un système laminaire parfait avec la charpente d'un prisme ayant pour base un losange dont les deux angles obtus excèdent ou égalent 120"; on a, comme nous Pavons vu , un système imparlait avec la charpente d'un prisme hexagonal suffisanmient élevé, quand on la retire l'axe étant vertical; avec une charpente représentant Fensemble de deux pyiamides pentagonales réunies par leurs bases et assez hautes pour cpie, dans chacune d'elles, les angles dièdres soient moindres que 120", tandis que les angles dièdres (pii ont pour arêtes celles de la base commune sont plus grands que 120", on a un système nul quand on la retire l'axe étant vertical, et un système imparfait quand on la retire Taxe étant hoiizonlal; etc. § iO. — Signalons encore quelques modifications curieuses de nos sys- tèmes laminaires. En premier lieu, dans le système de la charpente cubique [fty. 18), la lamelle quadrangulaire centrale est, nous le savons, parallèle à deux faces opposées du cube; mais, à cause de la symétrie de la charpente, il est évi- demment indifférent, pour l'équilibre, que ce parallélisme ait lieu par rap- port à un couple de faces ou par rapport à un autre; la lamelle peut donc occuper également trois positions, et l'on comprend qu'il sullit d'une cause très-légère pour déterminer son choix. Aussi, quand on relire la charpente du liquide glycérique, trouve-t-on la lamelle en question tantôt parallèle aux faces antérieure et postérieure, tantôt parallèle aux faces de droite et de gauche, et il arrive même quelquefois qu'elle se place horizontalement. De plus, on peut la faire passera volonté, et plusieurs fois de suite, de l'une de ces trois positions à une autre; il suffît, |)our cela, de souffler très- légè- rement sur l'une de ses arêtes par la face de la charpente du côté de la(|uelle se trouve celte arête : on voit alors la lamelle se rétrécir dans le sens du souffle, se réduire à une simple ligne, puis se reproduire dans sa nouvelle position. Ces derniers phénomènes m'ont été indiqués par M. Yan Rees, qui a bien voulu répéter mes expériences en Hollande. En second lieu, on peut forcer un système laminaire à sortir de celle de nos lois d'après laquelle il ne renfermerait aucune portion d'air emprisonnée D'UNE MASSE LIQUIDE SAINS PESANTEUR. 61 de tous les côtés par des lames, et alors, dans plusieurs cliarpenles, ou obtient, en s'y prenant convenablement, des résultats nouveaux et fort jolis. Le procédé, qui m'a également été indiqué par M. Van Rees, consiste à pro- duire d'abord le système ordinaire, puis à replonger de quelques millimètres la face inférieure de la cliarpente, et enfin à retirer de nouveau celle-ci; on conçoit, en elïet, qu'il se forme ainsi, dans cette face, une lame plane qui emprisonne de l'air entre elle et les lames obliques partant des côlés de celle même face, et qui, grimpant aussitôt entre ces lames obliques, pousse la portion d'air devant elle, en donnant lieu à un système nouveau, lequel se symétrise quand la cbose est possible. Par exemple , avec la cliarpente cubi- que, le nouveau système, qui est représenté/*^. 32 , contient, eu son milieu, un cube laminaire rattacbé par ses arêtes aux lames partant des arêtes solides- seulement les arêtes , et conséquemment aussi les faces de ce cube laminaire sont légèrement convexes, ce qu'on s'explique aisément par la loi relative aux angles des arêtes liquides entre elles. De même, avec la cbarpente du tétraèdre, le nouveau système contient, en son milieu, un tétraèdre laminaire à arêtes et à faces convexes. On obtient encore des résultats analogues avec la cliarpente du prisme pentagonal et avec celle du prisme hexagonal ; mais celle du prisme triangulaire donne une figure non symétrique. Celle de l'oc- taèdre, si l'on en replonge une face bien parallèlement à la surface du liquide et qu'on la retire de même, fournit un résultat syinétri(|ue, mais dans lequel l'octaèdre laminaire central a quatre faces triangulaires et les quatre autres hexagonales. Ces systèmes sont évidemment des systèmes mixtes, dans lescpiels une partie des lames est à courbure moyenne nulle, tandis que l'autre est à courbure moyenne finie et constante. Enfin si, après avoir réalisé l'un de ces sjslèmes mixtes, on crève l'une des lames qui composent le polyèdre central , on voit l'ensemble repasser instantanément, ou en un temps très -court, au système ordinaire. Par exemple, lorsque, dans le système mixte de la (i(j. 32, on crève l'une des lames du cube laminaire , le système reprend aussitôt la disposition de la /?J. Fuj. 9J. F,„ . "./J. F,)j. 9.(0. Fi^.39. Fu;.'?} Fip. 79-161. LjLjEBOiti;, (jfvi'rsitjl af KoikjI. Vetvnakups-Akud. foili. 1852. WiLKES, Uniled States, Exploring expédition, Crutacès,. Philadelphie, 1855. HISTORIQUE. Les mysidés sont des crustacés du plus haut intérêt pour le zoologiste. Ils appailiennent à cette catégorie d'êtres qui semblent destinés à trahir les aflinilés secrètes que la nature met (luelquefois le plus grand soin à cacher. Ils sont décapodes véiitables, et personne ne se douterait, à la première vue, qu'il existe la moindre différence d'organisation entre eux et ces der- niers ; néanmoins on en a fait généralement des stomapodes. Les premiers zoologistes les ont placés parmi les crangons , et nous ne craignons pas d'a- vouer que nous -même nous avions déjà eu plus de cent fois des mysis vivants sous les yeux sans nous douter de leurs véritables affinités. Nous nous l'appelons le jour où , pour la première fois , un de ces crustacés nous frappa par le dévelo[)poment singulier des pédoncules oculaires et par la grâce de ses allures vives et décidées. Cependant, que de différences, même anato- miques , quand on les examine de près ! Ils ont des pattes doubles , dont un rang sert pour la marche et l'autre pour la nage ; ils ne se servent pas de leur queue pour la nage comme les autres décapodes , et on ne trouve sous le céphalothorax aucune apparence de branchies ou de cavité pour les loger. Ils ressemblent beaucoup, sous ce rapport, à déjeunes homards qui viennent récemment d'éclore et qui n'ont encore ni leur appareil respiratoire définitif, ni leur puissant appareil musculaire de l'abdomen, mais dont l'heure d'arrêt a sonné dans la voie de l'évolution. Les mysis, en effet, sont aux crustacés décapodes ce que les axolotl sont aux batraciens anoures, et cette seule consi- dération caractérise la véritable nature de ces prétendus stomapodes. Ils ont occupé déjà beaucoup de naturalistes, comme nous venons de le voir : S. -F. Millier en a fait mention sous le nom de Cancer jlexuoms, dans sa Zoolof/ia Danica; J. Thompson, Rathke, Frey et Leuckart les ont étudiés SUR LES CRUSTACES. 15 sous le rapport du développement et de Fanalomie. C'est Laniarck qui a in- troduit le nom et le genre, et, aux nombreuses espèces que l'on connaît déjà, M. Brandt vient d'en ajouter encore une nouvelle, toute noire, de VAwatsch-Bai/, dans les Middendorfs Siberische Reise , sous le nom de Mysis Awatschensis , pendant que Liljeborg, de son côté, en exhibe une nou- velle de Suède (de Kullaberg) sous le nom de Mysis mixla. On connaît des mysis de la côte de Groenland , de la mer du Nord (côtes de Suède , d'Ecosse et de Belgique) , de la Manche et de la Méditerranée. jVous allons faire connaître d'abord ceux que nous avons eu l'occasion d'ob- server sur nos côtes; nous exposerons ensuite le résultat de nos observations sur leur structure anatomique, et, en troisième lieu, nous ferons connaître les principales phases de leur embryogénie. Nous mettrons chaque fois en évi- dence l'étal de nos connaissances pour mieux juger ce qui reste à faire. Ce travail sur les mysidés a élé fait en grande partie de 1833 à 18S7; nous l'avons exhibé, avec l'atlas, à la réunion des naturalistes allemands, à Bonn, en 18S7 '; nous en avons retardé la publication, afin de pouvoir présenter un travail d'ensemble sur les crustacés de nos côtes. DESCRIPTION DES ESPÈCES. Nous trouvons cinq espèces de cette famille sur nos côtes : les quati-e pre- mières, dont deux sont nouvelles pour la science, appartiennent au genre mysis; la cinquième appartient à un genre distinct [Podopsis), à cause du développement extraordinaire de ses pédoncules oculaires. Cette dernière espèce, considérée comme la plus rare des cinq, avait déjà été observée par Slabber, qui lui a donné un nom flamand, ainsi que nous le verrons plus loin. Mysis vulgaris, Thompson. (PI. I.) Caractères. — Antennules assez courtes ; appendice lamelleux des anten- ' Amtliclier Berkitt iiher die 33 Verzammlung deutscher Naturforscher im September iS57. Bonn, 18S9, p. 153. 14 RECHERCHES nés garni de soies roides sur les bords interne et externe et pointu au bout; dernier segment caudal ou telson terminé en pointe et non échancré. Le mâle a le quatrième appendice abdominal très-long et terminé en pinc(\ et un article libre, garni de courtes soies en dedans, aux antennules. Longueur 0"\02, largeur 0"',001. Si/iiiiiii/)iiir. — Mvsis vi'i.cAiiis, Thompson, Zooloyical Researrhes and HIksI ndio/in. Covk. vol. I, pi. I cl pi. IV, fig. 1-12. — — Jlilnc Edwards, Histoire naturelle des Cninluccs, vol. Il, p. 459. Cette espèce se dislingue facilement par ses antennules plus courtes , par l'appendice lamelleux des antennes, qui est pointu au bout et dont les bords interne et externe sont garnis de soies assez roides, faisant l'effet des dénis d'un peigne; enfin, surtout, par la lame mitoyenne de la queue, le telson, (jui se termine en pointe au lieu d'être échancrée. A l'endroit de la bifurca- tion, le mâle porte, aux antennules, un article libre dont l'un des bords est garni de courtes soies ; le quatrième appendice abdominal est terminé en pince. Cette espèce acquiert généralement une taille moins forte que la suivante cl se fait aussi très-aisément distinguer par sa couleur d'un gris verdâlre. Cette espèce de mysis vit en grande abondance, pendant tout l'Iiiver, mais surtout pendant l'été, au fond du réservoir des parcs aux liuîtres à Ostende, et nous en avons trouvé souvent dans l'estomac des éperlans pécliés dans l'Escaut. Ils sont prol)ablement assez communs à l'emboucluire de ce fleuve , à en juger d'après le nombre d'individus que renferme quelquefois l'estomac de ces poissons. Tliompson cite cette espèce comme commune sur les côtes d'Irlande. Elle est donc également abondante sur plusieurs points, et justifie complètement son nom spécifi(|ue de vulgaire. Elle est fort utile pour l'élude de l'anatomie et se prèle fort bien à l'observation des courants artériels et veineux. Mysis chameleo, Thompson. (PI. II -V.) C.arariôres. — Antennules longues, appendices lamelleux des antennes - SUR LES CRUSTACES. 15 également larges dans toute leur étendue et ne portant des soies que sur le bord interne; le segment caudal ou telson est bifurqué' à sa pointe et porte de petites dents espacées sur le bord. Chaque somite abdominal porle une étoile pigmentaire arborescente. Longueur totale O-'^OS, largeur 0'»,002. Synonymie. — Mysis cuameleo, Thompson, Zoolorjicul Researclies , pi. V, fig. 1-10. — — Milne Edwards, Hist. nat. des Criist., vol. II, p. 458. — spiNULOSA, Lcach, Transacl. of Ihe Linieaii Societij, vol. XI, p. ô^M. Les antennules sont plus longues, les appendices lamelleux des antennes véritables également larges dans toute leur longueur et ne portant des soies roides que sur le bord interne et au bout; la lame médiane de la (jucue est bifurquée au bout et porte de petites dents espacées très-courtes sur le l)ord. Le corps est généralement pâle et sur chaque segment abdominal on voit une étoile pigmentaire d'un noir foncé qui se détache nettement. Ces taches de pigment ont le même aspect que ces arborescences qu'on voit commu- nément dans certaines variétés d'agate. Quelques individus adultes ont une couleur foncée de fumée ou de bistre et quelquefois même sont veinés comme du bois de mahoni. On en trouve par bandes en été , mais on les confond communément avec les crevettes. Bouillis ou conservés dans la liqueur, ces mysis ont une teinte rosée comme les palémons et non pas la teinte grise des crangons. Le corps est souvent littéralement couvert de bouquets de vorticelles, de navicelles, etc., etc., surtout chez les vieux individus, quand ils ont vécu dans une eau qui ne se renouvelle pas très-régulièrement. Mysis ferruginea. Van Ben. (PI. VI, fig. 5-12.) Caractères. — Antennules des mâles portant une foite brosse; podoph- thalme gros et massif; des soies en demi-verlicille sur le bord convexe de l'appendice pénial; quatrième pléopode très-long et terminé par (rois arti- cles également longs; telson échancré au milieu; une tache ferrugineuse sur chaque somite abdominal. d6 KECHERCHES La longueur est de 10 à 15™"'. Ils vivent en abondance au milieu des autres espèces. Le corps est blanc et transparent comme celui des podopsis; seulement une petite tache d'un jaune ferrugineux s'étale sur la ligne médiane au-dessus de chaque segment, ou, pour me conformer à la nomenclature proposée, dans chaque somite abdominal , et une dernière tache semblable un peu i)lus étendue se montre au somilc caudal ; enfin deux ou trois taches recouvrent également la région céphalothoracique. La couleur de la tache est un peu plus vive aux pièces de la bouche. On ne voit jamais rien qui ressemble à des plaques dendritiques, si ce n'est sur les lamelles de la poche incubatrice, qui en portent deux. La carapace ne recouvre que les premiers appendices thoraciques : les trois dernières paires sont à découvert comme Tabdomen. Les podophlhalmes sont gros et massifs; le telson, ou la dernière pièce caudale , est échancré au milieu , et le bord externe est garni de vingt ou vingt et une épines, également espacées depuis la base jusqu'au sommet. Le bord de l'échancrure est garni de dentelures Irès-rapprochées et larges à la base. Les caractères distinctifs de cette espèce se reproduisent déjà avec une complète évidence dans l'œuf et dans l'embryon : ainsi, dans les œufs, même avant leur entrée dans la poche, on voit, au milieu de la masse vilelline, une grande vésicule plus limpide, qui forme presque le tiers du volume de cette masse, et c'est autour de cette vésicule qu'apparaîtra le lobe céphali(pie. L'em- bryon montre ainsi entre les appendices oculaires une sphère transparente ((ui pénètre plus avant dans le corps à mesure que la cavité digestive s'orga- nise , puis diminue successivement de volume pour se fondre dans la masse. La queue de l'embryon n'est pas bifide comme chez les autres mysis; elle est ter- minée en pointe et hérissée, ainsi que le reste du corps, de soies fines et courtes. Les antennules des mâles ont les procérites externes garnies d'un petit nombre de soies, formant le peigne, tandis que la lamelle, qui existe seu- lement dans ce sexe, est couverte de soies longues et roides : c'est une forte brosse que portent les antennules. L'appendice pénial est légèrement courbé SUR LES CRUSTACES. 17 et porte, sur son bord convexe, plusieurs soies à la même hauteur formant un demi-verticille. Le quatrième pléopode est très-long et se termine par trois articles d'une longueur égale, légèrement courbés, fort elïilés et hérissés de fines dentelures sur une grande partie de leur longueur. Mysis sancta. Van Ben. (PI. VI, fig. 1-4.) Caractères. — Corps grêle et incolore; rostre très-court; telson échancré en arrière ; uropodes biramés ; appendice pénial portant des soies plumeuses. Longueur 20""". Le corps est grêle, blanc et transparent, sans taches et sans marbrures dendriliqucs. Les podophthalmes sont courts et massifs ; les antennules sont très-déve- loppées et portent, chez le mâle, la lamelle en brosse à la base des procérites. La lame des antennes n'a des soies que sur son bord interne et à son som- met, qui est terminé par une épine. Le céphalothorax a un rostre très-peu proéminent. Le telson est échancré en arrière, mais au lieu d'une vingtaine de dents, on n'en voit ici, sur le bord externe, qu'une dizaine; elles sont plus fortes et elles sont en même temps irrégulièrement espacées. Les uropodes ne dé- passent que de très-peu le telson. Les cinq paires d'uropodes sont biramées , et la troisième paire est la plus longue et la plus complexe , du moins chez les mâles. L'appendice pénial ne diffère pas moins, puisque la surface porte diverses soies plumeuses; c'est ce que nous n'avons vu encore dans aucun autre mysis. Non-seulement il y a des soies plumeuses sur les pléopodes, mais le basopodife de la première paire, qui n'est que de deux articles, en est également couvert. Nous avons péché cette espèce au milieu des autres. Genre podopsis, Thompson. Caractères. — Corps étroit et allongé; carapace proportionnellement courte; pédoncules oculaires excessivement allongés. Tome XXXIIL 3 18 RECHERCHES PoDOPSis Slabberi , i'an Ben. {PI. VI.) SijiiiiJii/mie. — Steuugernaal met thompetwijse oogek, Shhev, Nuliii(rkinnli(ic VcrUnilitiiiKji'ii. Haailcm, 1778, pi. XV, fig. 3 Pt 4. PoDOPSis, Tliompson, Zouliniical Researches , t. I, p. 59, pi. Vil, fig. I. — Milne Edwards, Histoire mdurdle des Crusluvvs, vol. Il, p. 4()ti. Caractères. — Corps très-grêle; rostre peu proéminent; telson excessive- luent court, non écliancré; uropotles externes fort longs, garnis de soies sur les deux bords; appendice pénial o])tus, couvert d'un demi-verticille de soies roides vers le milieu de la longueur. Longueur 0'",015, largeur 0""",5. Cette espèce, considérée pendant si longtemps comme rare, vit en abon- dance dans nos huîtriéres, à Ostende, et le nombre en est souvent si grand qu'en, péchant au petit filet, l'eau en devient comme gélatineuse : on pourrait en remplir un sac en j)eu de temps. Le d*"^ août 1 768, Slabber fit la pèche d'un petit crustacé qu'il n'a plus revu depuis et dont il fait connaître la merveilleuse structure. Le zélé et religieux observateur de la nature fait remarquer, à propos de l'organisation remar- quable de ce crustacé, la puissance de la sagesse divine que l'on louche au doigt à chaque pas, à chaque organe , dans chaque être organisé. Les gens du monde, dit-il, et il pourrait ajouter des savants et même des académiciens, voient d'un œil de pitié et de dédain ces laborieuses recherches du natura- liste qui s'occupe d'un insecte microscopique, comme si ce dernier n'était pas sorti des mains du Créateur aussi parfait et aussi admirable que les ani- maux des forêts ou les poissons de la mer : ce sont eux, au contraire, qui devraient le plus attirer l'attention si souvent distraite du vulgaire. — Si nous voyons une locomotive marcher devant nous, montrant son foyer, son piston et ses roues, certes, c'est une merveille de l'industrie humaine; mais si celle locomotive était renfermée dans un grain de sable, ou si nous en voyions plusieurs fonctionner dans une goutte d'eau avec la même régularité et non moins de précision, ne serions -nous pas plus émerveillés encore? Ces élé- phants ou rhinocéros en miniature mangent, boivent, respirent connue les SUR LES CRUSTACES. 49 autres et, comme eux aussi, ils se reproduisenl avani le terme fixé de la mise au rebut. Pour les petits aussi bien que pour les grands, Dieu a fait que toutes ces locomotives, vivant en elles-mêmes, renferment un atelier de con- struction, et il n'a fallu au Tout-Puissant que lancer un premier couple pour en semer indéfiniment l'espace et le temps. Slabber a donné à ce crustacé le nom de Steurgernaal met trompedvyze oofjen (Palémon aux yeux en trompette ^). D'après ce que nous voyons dans Vllistoire naturelle des crustacés de M. Milne Edwards, ce crustacé n'est même pas connu, quant à ses caractères les plus importants. On ne sait ni le nombre, ni la conformation des pattes, et ce qui est dit de deux pattes plus longues que les autres est évidemment erroné : à notre avis, les podopsis sont de vrais mysis, pour l'ensemble de leur organisation, avec un corps plus allongé, une carapace plus courte et des pédoncules ordinaires plus développés. Les antennules sont portées sur un pédicule formé de trois articles , dont le basilaire ou le coxocérite est le plus développé. Cet article porte au bout un filament assez fort, presque comme un crocbet, et quekfues soies fines dis- posées en peigne. L'article terminal ou l'iscbiocérite, plus large que les autres, est muni en dedans de trois ou quatre longues soies plumeuses. La tigelle interne est la plus délicate et montre sur le bord en dedans des filaments assez longs, espacés et flexibles. La tigelle externe étale, pendant la nage, sur son bord interne, qui devient alors antérieur, des soies roides, légèrement cour- bées, assez serrées, disposées comme les dents d'un peigne et qui garnissent cet appendice jusqu'au boni. Ces appendices sont mutilés au bout comme ceux de la seconde paire, de manière que nous ne connaissons pas exactement leur longueur. A en juger par leur grosseur, nous croyons que la moitié à peu près manque. Les antennes véritables montrent également deux tiges, comme dans les autres mysis : l'une est lamelleuse, un peu effilée au bout, garnie de soies plumeuses sur les deux bords ; mais ces soies sont plus longues et plus nombreuses sur le bord interne; on en compte une vingtaine, tandis que le ' yuliiinkimdige Verlustigingen, pi. XV, fol. 3, 4. 20 RECHERCHES bord externe n'en a que seize : elles sont donc un peu plus espacées sur le dernier bord. Cette lige iamelleuse est formée de deux pièces articulées, dont on ne voit la jointure que quand la lame est étalée de face. A Tendioit mince de la jointure, on voit, dans Tintérieur, une masse un peu opaque, d'un aspect dilïérent du reste, et qui est probablement le siège du sens de Tolfac- lion. Ces soies sont placées par étage avec une grande régularité. Dans cba- cune d'elles, on voit pénétrer une partie de la masse molle qui remplit la lame. La tigelle externe est comparativement fort grêle, très-longue, formée de plusieurs articles bien distincts, à la base surtout, et qui ne portent que quel- ques soies fines et très-courtes vers l'extrémité. Les pédoncules oculaires sont composés d'un article basilaire très-court ou basoplitbalmite suivi d'un podopbihalmite très-long, fort gros et atteignant au delà de la moitié de la longueur de la carapace. Les pattes, ainsi que les pièces de la bouche, sont en même nombre que chez les mysis véritables et exactement conformées de la même manière. Nous ne comprenons pas ce (jue des auteurs ont voulu dii'c en attribuant une cer- taine longueur à deux pattes, et en indiquant la manière dont ces organes seraient terminés. Les cinq appendices abdominaux ou les pléopodes sont grêles et soyeux, comme chez les mysis, mais ils sont bien différents entre les mâles et les femelles. Le segment terminal ou le telson est très-court, de forme triangulaire, et n'atteint pas la moitié de la longueur de l'uropode interne. L'uropode externe est très-long, courl)é en dehors, vers le bout, et iiarni de soies plumeuses sur les deux boi-ds. L'uropode interne est à peu près de la même largeur que l'aulre, mais il a un tiers de moins en longueur. Les deux bords sont également garnis de soies. C'est dans son intérieur et à sa base que loge l'otolithe qui a été signalé pour la première fois par Leuckart. Nous l'avons dessiné en |)Iace. C'est une sphère déprimée, du centre de laquelle s'élève une sphère plus petite qui semble enchâssée dans la précédente et qui est disposée, à l'extérieur, comme la cornée transparente relativement à la scléroli(jue. Cet organe est d'un blanc laclescenl. SUR LES CRUSTACES. M La description qui précède est faite d'après une femelle ; nous allons signalei- (luelques particularités de l'autre sexe. L'appendice péniai n'est point edilé, mais obtus et arrondi comme nn casque, et, vers le milieu de la longueur, cet appendice porte une demi-dou- zaine de soies roides disposées en demi-verticille. Sous le rapport de la taille, le mâle diffère très-peu de la femelle. Comme elle, il est transparent, et n'a d'autres taches pigmentaires qu'une petite ligne très-courte au-dessous de chaque somite abdominal. Les antennules portent, comme dans la 3fi/sis vulgaris, une pièce mobile, couverte de soies roides et fortes (ju'on n'observe pas chez la femelle. Les pléopodes ou appendices abdominaux diffèrent notablement entre eux; les premiers sont les plus courts et ne comprennent que deux articles ; les secondes en diffèrent seulement, parce qu'ils sont un peu plus longs; ceux de la troisième paire sont notablement plus longs, et , indépendamment d'un article qu'ils ont de plus, on voit un rudiment d'appendice biramé; la quatrième paire a plus du double de la longueur des autres et dépasse la longueur du corps en arrière. Cette quatrième paire est composée d'une pièce basilaire, suivie d'un article fort long et étroit , d'un basopodite, puis d'un article rela- tivement court, puis enfin d'un quatrième aussi fort long et étroit, qui est terminé par une double soie comme le basopodite, l'une fort longue, large et courbée, l'autre roide et garnie d'une double rangée de dents roides qui le font ressembler à un râteau de jardin. Ces deux dernières pièces forment pince en se rapprochant. La cinquième et dernière paire n'est formée que de deux articles, comme les deux premières, mais l'article terminal est fort long et étroit. Cette énorme différence sexuelle dans les antennules, comme dans les ap- pendices abdominaux , est propre aux mysidés. Mœurs des mysis. — Les mysis vivent généralement en masse comme les crangons. Ils nagent près de la surface, môme quand l'eau est profonde, mais ils se tiennent quelquefois au fond de l'eau, marchant sur la vase, à l'aide de leurs pattes longues et eflilées. Ils restent parfois assez longtemps dans une immobilité complète. Aussi la carapace se couvre-t-elle souvent de vorticelles, de bacillaires, etc. 22 RECHERCHES Pendant les beaux jours d'été, les mysis viennent régulièrement visiter la surface de Teau , (|uand elle est Iranijuille. On les voit alors nager sans se- cousse, faisant tourner leurs exopodes comme une roue de steamer. C'est, en effet , absolument un petit bateau à vapeur vivant. Quand ils nagent ainsi dans tous les sens, les filaments des antennes sont entièrement déployés. l\ y en a deux en avant qui dépassent un peu les lamelles et qui donnent Téveil à la moindre résistance qu'ils éprouvent : c'est la sentinelle la plus avancée. Ils sont placés dans l'axe du corps; puis, à la moitié de la longueur des lamelles, on voit, à droite et à gauche, deux autres filaments, beaucoup plus longs que les premiers, faisant un angle droit avec ces derniers et se recourbant légèrement en arrière : on dirait des gardes qui ^eillent à la sûreté des roues, et empêchent ces appendices mobiles et délicats de se blesser. Aussi, comme ce poste est fort important pour la sûreté de l'animal, cha(|ue filament tentaculaire est-il double , et le second est fourni par les antennes inférieures : il se détache dès la base et se place parallèlement au premier. Au moindre obstacle qu'il trouve sur son chemin , le m) sis se jette de côté avec la rapidité de l'éclair, et continue ensuite tranquillement sa course. H s'élance même hors de l'eau comme un poisson volant, si un danger le me- nace, et va retomber à quelque distance de là. Quand on en place de vivants dans un vase, dès qu'ils se sentent un peu à l'étroit, ils bondissent avec force, s'élancent hors de l'eau , se débattent en frétillant comme des poissons , et finissent tous par échouer. On en trouve également collés sur les parois du bocal, lorsque les bords en sont trop élevés. C'est par instinct qu'ils agissent ainsi quand le hasard les jette dans une flaque d'eau trop petite ou trop pauvre pour les nourrir. En s'élançant à diverses reprises, ils peuvent parcourir un assez grand espace et gagner l'eau qui leur convient. On trouve ces derniers surtout près de la surface de Peau, dit Thompson, et, à cet effet, ils ont besoin de puissants moyens de locomotion, tandis que les autres crustacés décopodes accomplissent , du moins à l'état adulte, leurs pérégrinations au fond de l'eau à l'aide de leurs appendices ambulatoires. L'animal rend des fèces qui ressemblent à des bâtonnets droits et conser- vent cette forme encore un certain temps dans l'eau. Parmi les ennemis les plus redoutables des mysis se trouvent les acti- SUR LES CRUSTACES. 23 nies. Ils disparaissent à vue d'œil là où ils rencontrent ces polypes. On peut en mettre des centaines , même des milliers, dans un acpiarium; s'il s'y trouve des actinies d'une taille ordinaire , on ne doit pas s'attendre à en conserver un seul vivant vingt-cpiatre heures après. On ne peut rien voir de plus gracieux dans l'eau. Ils nagent à toutes les profondeurs , mais de préférence non loin de la surface , déploient leurs pattes natatoires, qui fonctionnent, ainsi que nous l'avons déjà dit, comme les roues d'un steamer, et ils s'élancent avec grâce et mesure dans leur étroit océan : ce sont des navires vivants dont les longs tentacules servent de sonde , les yeux de boussole et la (pieue de gouvernail. Les crustacés en général sont carnassiers et dévorent avec la même avi- dité la proie palpitante et le cadavre en pleine décomposition. Les mysis semblent, sous ce rapport, faire exception. Représenteraient-ils les herbi- vores parmi ce groupe si vorace? Nous avons ouvert un grand nombre de mysis de tout âge , de tout sexe et de diverses espèces, et nous n'avons jamais trouvé, dans leur cavité digestive, que des débris végétaux ou des végétaux microscopiques des fa- milles les plus inférieures. Au milieu de débris rouges et verts de certaines algues marines, on voit des clostéries, des bacillaires, etc. Thompson s'extasie avec raison sur l'abondance extrême, en été, de ces jolis crustacés dont des phalanges entières surgissent tout d'un coup , sur- tout là où l'eau est légèrement garantie de la violence des vagues. Dans les parcs aux huîtres , on les voit communément mêlés avec les palémons et les crangons. Pendant l'été, on peut les prendre par milliers à l'aide du petit filet. Les mysis s'accouplent et la fécondation des œufs a lieu dans l'intérieur du corps de la femelle. II n'y a pas de spermatophores. Comme nous le verrons plus loin, les œufs sont reçus dans une poche où les embryons par- courent toutes les phases de leur développement. Ils ont la forme des adultes et ne subissent pas de métamorphoses après la sortie de la poche incuba- irice : ils les subissent dans la poche même. Nous avons trouvé des œufs déjà au mois de février, mais c'est surtout aux mois de juin et de juillet que leur reproduction est le plus rapide sur 24 RECHERCHES nos côtes. Nous croyons aussi qu'ils se reproduisent plusieurs l'ois dans le courant de Tannée. Nous ferons remarquer également que les mj sis , comme la plupart des crustacés décapodes , pioduisent des œufs et se multiplient avant d'avoir at- teint complètement leur taille. C'est ainsi qu'on voit des individus, jeunes à en juger par la taille, qui ont déjà leur poche incubatrice pleine d'embryons, ou le pénis rempli des spermatozoïdes mûrs. Sous ce rapport , il y a ime grande différence entre les crustacés et les articulés aériens. Ce n'est pas par milliers ni par centaines d'œul's que les mysis pondent à la fois, c'est tout au plus si leur poche incubatrice en renferme une cin- quantaine. Elle ne saurait en contenir davantage et encore moins les loger quand ils commencent à grandir. Malgré cela , leur fécondité ne le cède pas à celle des autres crustacés, par la raison surtout, qu'en venant au monde, ils sont doués de tous leurs moyens de défense et n'ont pas besoin de tra- verser cet âge critique où , sous une forme transitoire , tant d'autres crusta- cés servent de pâture. ANATOMIE DES MYSIS. Ce n'est pas une description anatomique complète que nous comptons pré- senter ; nous nous sommes borné à l'étude des appareils qui nous ont paru avoir le plus d'importance et dont un nouvel examen pouvait avoir le plus d'intérêt. Nous commencerons cette élude par le squelette tégumentaire; mais, avant de décrire les diverses parties (pii le constituent , nous nous arrêterons un instant à l'examen des diverses théories qui ont été tour à tour j)roposées. L'étude véritablement comparée des pièces du squelette ne date que des premières années de ce siècle, et nous devons nous attendre à ne trouver des traces de celte étude chez les animaux articulés qu'à une époque très- rapprochée de nous. SUR LES CRUSTACES. 2S On a trabord décrit chaque pièce séparément , et ce n'est que fori tard (|u'on a songé à les comparer toutes entre elles. Il en a été de même du squelette des articulés. Au commencement de ce siècle, la bouche, les pattes et toutes les parties de la charpente des insectes étaient décrites par les auteurs avec plus ou moins de soin, mais on ne soccupait guère des homologies et des ana- logies : on faisait de l'analomie descriptive, et on ne songeait même pas qu'il y eût autre chose à faire. Les insectes suceurs étaient censés ne pas avoir de mandibules, et partout où un organe ne se développait pas au point de remplir complètement son rôle, on le déclarait absent. Celte absence est souvent réelle, mais seule- ment sous le rapport physiologi(|ue. Une pièce ne manque pas parce qu'elle est à l'état rudimcntaire : l'enfant peut ne pas avoir de dents, aux yeux de la mère, mais il eu a aux yeux de l'analomiste, qu'elles aient percé ou non, du moment (pi'elles ont surgi même sous les gencives. Savigny, le premier, a fait entrer ces intéressantes études dans une voie scientificpic '.Il a trouvé que la bouche des insectes et des apiropodes (my- riapodes, arachnides et crustacés) renferme les mêmes éléments anatomi- ques, mais que ces éléments se modifient selon les besoins : tantôt les pièces s'allongeront, tantôt elles se rapetisseront, conformément aux besoins exigés par le régime. Il s'est livré aux mêmes recherches à l'égard des pattes. Ces organes ont tous la même valeur anatomique ; mais , ici , ils vont aider à la mastication , là , ils facilitent le saut ou la course , ailleurs , ils se modifient en rames pour la vie aquatique. Aussi les travaux de Savigny font-ils époque dans la science, et ses recherches sur la bouche des insectes seront-elles toujours son plus beau litre de gloire. M. Audouin a continué ces travaux -. Il a approfondi |)lus encore cet iné- puisable sujet des parties homologues, et, dans un travail intéressant sur le thorax des insectes, il a coordonné le résultat de ses nombreuses investiga- ' Mémoire sur les animaux sans vertèbres. Paris, 1816. - Sur la siruclure du thorax des î'nsecfes ( Académie des sciences, 15 mai 1820); Annales lies sriences naliirelles, t. I. Tome XXXIII 4 %Q RECHERCHES lions. Aiidouin ne désespérait pas de reconstruire la tète des articulés en segments rattachés à leurs appendices relatifs. Tous les organes formant un prolongement de segment sont compris sous le nom ^'appendices , depuis les premières antennes jusqu'aux appendices abdominaux et sexuels. Ce n'est que de l'accroissenienl semblable ou dissem- blable des segments, de la réunion ou de la division des pièces qui les com- posent, du maximum de développement des uns, de Tétai rudimentaire des autres , que dépendent toutes les différences qui se remarquent dans la série des animaux articulés. Audouin et Savigny ont le mérite d'avoir jeté les fondements de cette partie de l'anatomie. Dans son Histoire milurelle des cruslacés, M. Milne Edwards a traité celte même question avec la hauteur de vue qui lui est habituelle : le savant pio- fesseur du Muséum y parle de la composition anatomique du squelette tégu- mentaire, de la portion annulaire comme de la portion appendiculaire, et met en relief tout ce qui est définitivement acquis à la science. L'organisation du squelette tégumentaire des crustacés est effectuée d'après un plan uniforme , ou du moins beaucoup plus uniforme qu'on ne l'aurait pensé avant d'en avoir fait une étude approfondie et comparative '. Chaque appendice, au fond, se compose d'une tige, d'une palpe et d'un fouet : la tige est la partie principale. Ces parties sont quekpiefois réunies, même à l'état adulte , soit autour de la bouche , soit aux organes sexuels ; mais le plus souvent il n'y en a (ju'une ou deux qui persistent. La dernière patte ihoracique des mysis porte, en dehors de la tige, ou la patte ou le fouet, et en dedans, la palpe, sous la forme d'une lame qui constitue avec les palpes voisines la poche incubatrice. Dans un travail spécial, le savant professeur du 31uséum a repris, dans ces derniers temps, ce même sujet pour les ci'ustacés, et propose un système de nomenclature qui ne peut que rendre les descriptions plus intelligibles et surtout plus laconiques ^. ' Hi&l. mit. des crustacés, vol. I , p. 50. ^ Milne Edwards, Observations sur le squelette tégum. des crusiuc. décapodes, Ann. se. NATun., vol. XVl, p. 2-21; 1851. SUR LES CRUSTACES. 27 La carapace n'est plus considérée dans ce travail comme les pièces tergales d'un seul anneau anlennaire ou niandijjulaire , mais plutôt comme la réu- nion de deux arceaux tergaux , dépendants du troisième et du quatrième anneau de la tête , et la portion thoraci(|ue du corps se compose normale- ment de sept segments ou somilos , qui portent , selon leur place , le nom de protosomile , deutosomite , mésosomite , télrosoviite , etc. La portion abdominale des décapodes se compose, comme le thorax, également de sept somites. Les antennes, les pièces de la bouche ou les pattes étant tous appen- dices homologues, sont formées de pièces qui se correspondent, et, si les articles des antennes sont nommés, à commencer par la base, coxocérithe, basicérithe , ischiocéritlie , mérocérithe , carpocérilhe el procérithe , les ap- pendices de la bouche sont formés de eoxoynathite , basognathite , ischio- (jnathile , inéroynathUe , carpocjnathite , proynathUe et dactylofjnathite , ou de coxopodilo , basopoditc , ischiopodile , iiiéropodite , carpopodile , propo- dite et daclylopodite , s'il s'agit des pattes. Chaque pièce de ce squelette est comparée à un os, el chaque os a reçu un nom distinct. Un savant entomologiste de Berlin, que la zoologie a eu le malheur de perdre bien jeune, Erichson, s'est aussi occupé de cette question. Sa théorie est fort simple et assez satisfaisante au premier abord. Les insectes forment son point de départ. Il admet la lèvre inférieure comme une paire d'appen- dices soudés , et par conséquent les insectes portent régulièrement six paires d'appendices , trois à la bouche et trois au thorax. Les arachnides en montrent , d'après lui, le même nombre; mais la lèvre inférieure avec sa palpe devient patte , ce qui élève ces organes au nond)re de quatre paires. Les crustacés décapodes montrent les six paires des insectes et des arachnides en même temps à la bouche, sous le nom de mandibules , de mâchoires et de pieds- mâchoires, et les pattes de ces articulés, comme leurs fausses pattes, sont des appendices nouveaux qui n'existent pas chez les premiers. Nous ferons n;- marquer en passant que les pièces de la bouche paraissent simultanément avec les pattes thoraciques , sous la même forme , dans les mêmes conditions , avec les mêmes caractères, et qu'il esl ditllcile de faire de ces appendices 28 RECHERCHES deux catégories (lislincles. Dans les crustacés édriophlhalnies, deux paires de pattes-mâchoires se transforment en pattes véritables, et, au lieu de cinq paires, ils en ont sept. Voilà en quelques mots la théorie d'Erichson, qui ne s'éloigne guère de celle de Savign} . Selon Zenker ', ce n'est ni la nature, ni la fonction des appendices qui font connaître leur homologie: il faut la chercher dans leur origine et dans leurs dispositions anatomiques. II trouve trois points fixes dans Pécononiie de ces animaux : les yeux , la bouche et l'anus. Les appendices qui naissent entre les yeux et la bouche sont les antennes, ceux qui naissent entre la bouche et l'anus s'appellent mandibules, mâchoires, pâlies fausses, pâlies incubalrices , ra- mes, etc. Ils sont donc tous sur la même ligne. Les antennes tirent leurs nerfs des ganglions sus-œsophagiens, et, comme les mandibules et les mâchoires des arachnides, reçoivent letn-s nerfs de cette même souche : ces appendices sont des antennes, comme on l'avait déjà dit, du reste. De cette manière les arach- nides n'ont que quatre paires d'appendices en dehors des antennes. Zenker admet ainsi (piinze segments dans le corps des articulés, et, à ses yeux, il y a quinze paiies d'appendices dans les crustacés malacostracés, c'est-à-dire six paires de pièces de la bouche, cinq paires de pièces ihoraciques ou pattes et quatre {si(-) paires de pattes abdominales [A fier Fiisse). Nous verrons qu'il existe une succession dans l'apparition de ces pièces, (jue l'on peut prendre cette succession comme base d'une division , et que le nombre (piinze ne correspond évidemment pas au nombre de segments des crustacés supérieurs. Nous comptons cinq paires d'appendices à l'abdo- men comme au thorax, une paire à la queue, et le nombre normal est, pour M. 31ilne Edv^ards comme pour nous, vingt et un. D'après Agassiz , les régions du corps se divisent par trois ou son multiple chez les crustacés. Ainsi, chez l'écrevisse, il compte trois parties pour la bouche, six pour la tête, six pour le thorax et neuf pour la queue ^. Quelques naturalistes anglais ont traité ce même sujet avec une véritable distinction : ce sont surtout MM. Spence Bâte et Thomas Huxley^. ' Troschels' Arcliiv, 1854, p. 118. * Proceed. Amer. Assoc. adv. se, 4 lueet., p. 12"2. New-IIavea; 1851. ^ Spence Bâte , Ann. nat. hislor., p. lorJ, 1837, et Tlionias Huxley, On tlie (KjuDtic rfpivdiir- tion and morplwlogy ofAphis, Tiunsact. linnf.a.^ Soc, vol. XXII, p. 198; 1838. SUR LES CRUSTACES. 29 D'après ces savants distingués, chaque crustacé normal comprend vingt segments ou somites , et la lêle du crustacé , comme celle de lïnsecte , est formée de six somites unis par coalesconce. La carapace des podophthalmes est formée de six somites céphaliques et de huit thoraciques, de sorte que (juatorze éléments sont unis par coalesconce. Les yeux, qu'ils soient sessiles ou non, ont leur somite, et, en accordant huit segments au thorax el six à Tabdomen, on obtient le nombre de vingt somites. Ce nombre vingt se trouve même dans beaucoup d'insectes, d'après >L Thomas Huxley, en admettant six segments dans la tète, trois dans le thorax et onze dans l'abdomen. Il n'y a que les branchiopodes et les trilobites qui en aient davantage. Dans les crustacés, la carapace est formée évidemment d'un nombre de pièces variables, même dans les podophthalmes, et, selon le savant professeur de l'École des mines, les ])odophthalmes en général ont une carapace de qua- torze somites, les mysis de douze ou treize, les cumas de neuf et les squilles de quatre seulement. Sur le nombre total de somites, on est donc à peu près d'accord, quand il s'agit des crustacés les plus élevés, mais les divergences deviennent grandes (lu moment qu'on analyse les crustacés inférieurs ou les classes voisines. Ce nombre vingt, admis par ces naturalistes au lieu de vingt et un, pro- vient de ce que le telson n'est pas compté par eux comme un somite distinct. La carapace se terminant en avant par un rostre, ils pensent que le seg- ment caudal se prolonge en arrière en telson. Ce n'est pas notre avis : le telson correspond à un somite véritable, quoi- qu'il n'ait jamais d'appendice et, dès le principe, il est distinct. Passons en revue les divers appendices des mysis , en tenant compte sur- tout de leur situation, de leur développement et des divers éléments qui les constituent. La première paire d'appendices, à commencer d'avant en arrière, conj- prend les appendices ophthalmiqucs, qui portent les yeux. Ils sont toujours formés de deux pièces ou sclérodermites , le basophthalmite et le podophthal- mite , d'après le système de nomenclature proposé par Milne Edwards, 30 RECHERCHES On pourrait leur donner le nom de podop/tt/ialme. Dans l'ordre d'évolution embryonnaire , ces pédicules oculaires ne se dé- veloppent qu'après les appendices gnatho-lhoracicjues et après que la pre- mière mue s'est complètement effectuée. Chez les homards, ces appendices l'ont leur apj)arilion plus loi (|ue chez les mysis, et on les voit surgir en même temps que les antennes. Le itenre Pofhpsis est remarquable par Textrême dévelop|)emenl en lon- gueur du podophlhalmile, c'est-à-dire du second article qui porte lœil com- posé. Les deux paires d'antennes se développent simultanément et sont toujours les premiers apj)endices dans l'ordre de leur apparition. Ils ont déjà une certaine longueur , qu'on ne voit point encore surgir les premiers tubercules des appendices gnatho-thoraci(|ues futurs. Ils sont tous les deux d'abord simples, c'est-à-dire ne consistant que dans une tige unique , et ne deviennent bifides (pi'après la première mue. Les antennules des Mysis chainpleo adultes sont formées d'un pédicule composé de trois articles parfaitement distincts et mobiles : le coxocéraiiic , le lmsoc('ralile et l'iscliiocératile , et c'est le basocératite qui est le plus large. L'ischincérilhe porte à son extrémité deux tigelles d'une longueur égale, multi-articulées, les procérilhes de Milne Edwards; ces procérithes a{te\gnenl à peu prés le double de la longueur de la tigelle des antennes véritables. La tigelle interne se fait remarquer d'abord parce que, seule, elle se couvre de taches de pigment, et qu'ensuite elle ne montre sur son trajet que de toutes petites soies qui ne rappellent aucunement la disposition pectinée de l'autre procérithe ; à la base de cet organe naissent plusieurs soies pennées et courtes , ainsi qu'à la base du basoccratile. Le procérite externe se fait remanpier par une longue rangée de soies, placées avec la plus parfaite régularité et qui sont alignées, comme les dents d'un peigne, sur le bord antérieur, dans presque toute sa longueur : ce sont des soies fort roides, recourbées en avant et en haut, et constituant une sorte de barrage le long de cet organe. Ces deux tigelles ou procérithes ont à peu prés le même diamètre et pré- sentent les mêmes articulations dans toute leur longueur. SUR LES CRUSTACES. 31 Les mâles portent au bout de rischiocérithe , outre les deux procérithes , une lamelle terminale hérissée de fortes soies et qui mériterait bien un nom particulier. La seconde paire d'antennes, ou les antennes proprement dites, est com- posée d'abord d'un coxocéfithe assez volumineux, qui porte en dedans une ligelle montrant trois articles distincts à sa base; cette ligelle est multiar- ticulée, couverte de soies très-fines, semblables aux deux tigelles des anten- nules; en dehors, le même coxocérilhe porte une lame très-large et solide, tronquée obliquement au bout, couverte de taches de pigment et garnie sur tout son bord interne, mais seulement sur ce bord depuis la base jusqu'au sommet, de soies pennées, roides et fortes qui en font un véritable treillage. Au bout de cette rangée de soies, on aperçoit une épine assez forte, et le bord externe est uni. Pendant la natation, ces antennes sont déployées de façon qu'il y a tou- jours deux procérithes étendus, placés dans l'axe du corps, et deux autres plies transversalement de chaque côté, à (|uelque distance l'un de l'autre, formant un angle droit avec les premiers, de manière à servir d'éclaireurs dans un rayon assez étendu. Chaque poste est doublé. Il y a deux filaments explorateurs en avant, autant à droite et à gauche, sans compter les lamelles des antennes véritables, qui préservent la tète; mais les filaments grou[)és ensemble n'ont jamais la même origine. L'exploration se fait ainsi à une grande distance du corps, aussi bien en avant que sur le côté, et les senti- nelles sont placées de telle sorte, qu'ils peuvent explorer un vaste rayon en demi-cercle au-devanl de l'animal. Il est même à remarquer que les procérithes plumeuses des antennes des podopsis logent toujours un organe opaque , que l'on ne peut s'empêcher de considérer comme un organe de sens, d'autant plus qu'on en a signalé de semblables dans d'autres crustacés. Si , comme nous le supposons , le sens de l'olfaction réside dans ces lamelles, les appareils qui veillent le plus efiicace- ment à la conservation sont portés tous les deux au bout d'une même tige. La bouche est limitée en dessus par une pièce médiane ou sdéi'odermite isolé, qui porte en avant, sur la ligne médiane, un tubercule sendjlable à un goupillon couvert de soies courtes et roides. 3^2 RECHERCHES Les mandibules ou les protogiialhes, d'après la même nomeiiclalure, sont leinarquables par leur solidité autant que par la singularité des dents qui hérissent la surface libre. Les deux mandibules agissent Tune sur lautre, non comme des dents à couronne aplatie , mais i)kitot comme des molaires à tubercules épineux. Ces tubercules sont unitpies et légèrement courbés, du moins les antérieurs; les autres, qui sont placés en dessous, ont une forme différente et ont leur bord dentelé. Chaque mandibule est garnie dune palpe ou d'un exoynalhc , composé de trois articles distincts , dont le médian est le plus volumineux. L article ter- minal est arrondi au bout. Ces deux pièces sont couvertes de soies entremê- lées d'épines. hcè prolofjnathes forment bien un somite distinct , puisque nous les voyons armés d'un véritable appendice. Quand même les mandibules dépendraient des voies digestives, comme les plaques de l'estomac , il n"v aurait pas moins un somile propre. Nous avons représenté quelques-unes des soies et quekpies-uns des pi- quants qui hérissent les pièces de la bouche, ainsi qu'une soie plumeuse. Les (leutor/nadies , ou les premières mâchoires, recouvrent complètement les mandibules, tout en ne prenant pas une grande extension; })lusieurs sclérodermites entrent dans leur composition. On pourrait bien trouver l'en- (lofjiuUhe , Vexognalhe et même Vépifjnathe, mais aucun il'eux ne prend de l'imporlance. Le sclérodermite , le plus important de ces mâchoires, est un article terminal, légèrement renflé vers le milieu, et dont le bord libre est garni d'une couronne de crochets. Il y a des semences qui lui ressemblent. On trouve les divers articles garnis de fortes soies de différente forme. La seconde paire de mâchoires, ou les trilogiiuthes, ne diffère que médio- crement de la précédente; elle la recouvre complètement; il est indispen- sable de les isoler si on veut les reconnaître. On peut distinguer toutefois un eiKlof/iial/ie dont la pièce terminale est i)ordée de soies pennées; l'appendice médian est formé de deux articles, dont le dernier est garni non-seulement de soies, mais d'épines dentelées sur le bord comme la scie d'un Prisfis. Enfin, en dedans, trois ou quatre sclérodermites, hérissés également , forment la bordure de la bouche. Les autres appendices qui suivent portent tous, comme les pattes Iho- SUR LES CRUSTACES. 33 raciqiies véritables , une tigelle mulli-ailiculée très-soyeuse, et il n'existe pas de ligne de démarcation entre les pattes proprement dites et les ynulhopodes ou pattes-màchoires : c'est à cause de cela que les opinions des auteurs ne s'ac- cordent même pas sur le nombre de pattes que portent les mysis. Continuons simplement notre description , sans nous arrêter à cette diver- gence d'opinions. La première paire de pattes-màchoires, ou le tétragnathe , présente, entre les deux appendices paires , une barre qui clôt l'orifice de la bouche de ce côté et qui représente la lèvre inférieure. Ce létraynatlœ est formé d'un endofjnathe véritable , composé de quatre ou cinq articles à peu près également développés et qui sont tous hérissés de piquants, surtout le dernier; d'iui talon en dedans, bordé également de fortes soies, et, en dehors, d'un exofjnaf/ie, sous la forme d'une tigelle multi-articulée, ayant pour foa"o//»a- thile une pièce assez forte et comparativement très -large. La tigelle est garnie, avec beaucoup de régularité et dans un ordre parfait, de soies plu- meuses qui s'étalent dans toute la longueur. La seconde paire de pattes-màchoires , en envisageant ces appendices au point de vue des décapodes ordinaires , c'est-à-dire les gnaihopodes ou les pemptagnalhes, ressemble beaucoup à la paire précédente, et n'en diffère même que par un développement un peu plus grand des articles. Ces pemp- lagnalhes montrent également : un talon en dedans, un endognathe formé de cinq articles, tous un peu plus longs que dans l'endognathe précédent, mais comme eux tous sélifères, surtout le dernier; enfin un exognathe, dans le- quel on compte quinze pièces à soies plumeuses , porté sur un coxagnalhc solide. La paire suivante, c'est-à-dire l'/iectogituthc, présente une modification qui n'est pas sans importance, puisque, en s'éloignant des autres pièces de la bouche, elle prend tous les caractères d'une patte thoracique véritable. Au bout de deux articles qui se suivent, on voit, en dedans, la patte pro- prement dite, comme dans les cinq paires de pattes véritables, et, en de- hors, une tigelle multiarliculée , un exognathe semblable à celui qui garnit les deux paires précédentes, aussi bien que les suivantes. Viennent maintenant les cinq paires de pattes proprement dites, qui ont Tome XXXIIL .5 34 RECHERCHES \alii aux crustacés qui les portent le nom de décapodes ou de crustacés su- périeurs. Dans les mysis, ces pattes sont toutes doubles; elles sont formées d'un eiidopode et d'un exopode et représentent la forme embryonnaire des homards à la sortie de l'œuf. Chaque eitdopodc , indépendamment d'un coxopodile fort court, d'un hasopodile et d'un ischiopodile assez longs, est fornK' de plusieurs articles d'une importance à peu près égale et qui, au nond)re de sept, semblent former le tarse. Au lieu de sept, on n'en voit tpie quatre dans les deux der- nières pattes, et cinq ou six dans les autres. Chaque article est entouré de soies formant un verticille autour de lui. Les exopodes, consistant partout en une longue tigelle mulliarticulée, sont garnis de soies plumeuses fort longues sur toute leur étendue. Ces ap- pendices se meuvent dans l'eau avec une rapidité extrême, et ils la font tourbillonner avec force , quand ils mettent ces organes en mouvement : ce sont exactement les roues d'un steamer. Ils servent surtout de nageoires pour la nage; mais quand le corps est en repos, ils viennent au secours de la respiration , comme un ventilateur qui change leur air liquide. Ce ne sont pas des branchies véritables comme on Ta supposé, puiscjue leur intérieur ne se trouve pas dans le courant cjui mène le sang au cœur. La ciiculation s'y effectue seulement connne dans tous les autres appendices. Les deux ou trois premières paires sont habituellement couchées sur le céphalothorax davant en arrière, se meuvent de manière à balayer la carapace et établissent un courant régulier dans le milieu ambiant. Combien y a-t-il maintenant de pattes proprement dites dans ces animaux? I"aut-il en admettre cinq, six ou huit? On pourra répondre diversement à ces questions; mais c'est précisément à cause de cela qu'il faudrait partir d'un principe. Ce n'est pas la forme qui peut servir de guide; car le scorpion, avec ses palpes en pince, serait un décapode; ce n'est pas non plus la fonction, puisque les mêmes pièces en changent constamment. Serait-ce donc le développement? Mais nous voyons les appendices de la bouche, sauf les mandibules, surgir tous simultanément sous la même forme, avec ceux du thorax, et se diflerencier seulement dans le coin-s de l'évolution. Ne faudrait-il pas considérer comme homologues et SLR LES CRLSTACES. 35 (lésigiiei- sous le même nom tous ceux qui présenlent les mêmes caractères embryogéniques ? Xous voyons cinq apparitions successives d'appendices chez les mysis : Fantennuiaire , 1 ophlhalnii(pie , la céphalothoracique , la cau- dale et Fabdominale. H n'y a que la formation céphalothoracique qui pré- sente des difficultés , puisque, dans les autres, il y a une véritable succession. Il faut nécessairement considérer les mysis au milieu de leurs congénères, les décapodes, question sur laquelle il ne peut y avoir de doute, et, si les décapodes ont en général cin(| paires de pièces à la bouche et cinq paires au thorax, c'est-à-dire cinq gnathopodes et cinq péréiopodes, il faut en admettre le même nombre dans les mysis. Il y a trois paires de gnathopodes qui pren- nent l'aspect de pattes, et, quoiqu'il y ait six paires de pattes exactement sem- blables, on ne doit cependant en com[)lcr que cinq. C'est d'après celte ressemblance totale que beaucoup d'auteurs accordent six paires de pattes à ces articulés, mais il faudrait alors admettre aussi cinq paires de pattes dans les scorpions. Thompson dit que les mysis sont des schizopodes ou iîssipèdes à cause de leurs pieds, et comme le nombre est de huit de chaque côté, ajoute-t-il, et que tous sont doubles, il en compte seize destinés à la préhen- sion et les seize autres à la nage. Ainsi on doit, si nous ne nous trompons, accorder cinq paires de pattes aux mysis comme à tous les décapodes, et considérer les trois paires de pieds-màchoires comme prenant la forme de pattes. Avant de quitter ces appendices, nous avons à mentionner les deux der- nières paires, à cause des feuillets membraneux qu'ils fournissent pour former la poche d'incubation. Ces feuillets correspondent sans doute aux i-pipodes. Chaque épipode s'élargit, prend la forme d'inie feuille dont les bords s'é- lèvent et se garnissent tout autour de longues soies plumeuses formant une véritable galerie. Les deux feuillets de chaque côté s'adaptent de ma- nière à ne former avec ceux du côté opposé qu'une seule poche, qui ressemble à une nacelle suspendue sous le thorax et dont les bords sont garnis tout autour d'un fdet, comme on en voit le long du bastingage des steamer. C'est dans cette nacelle suspendue que les œufs sont déposés, et, comme les embryons y subissent leur évolution complète, il n'est pas sans importance de garnir les bords de ce nid d'un filet, pour que la progéniture ne soit pas 36 RECHERCHES lancée par-dessus le bord au premier bond que l'ait la mèi-e en prenant la fuite. Les mouvements de ces crustacés sont en elïet si brusques et si dés- ordonnés que, sans quelque précaution, cette progéniture atteindrait dilTi- cilemenl le terme de son évolution. Grâce à ce filet de soies plumeuses, Peau peut se renouveler constamment dans Fintérieur, et les embr\ons y subir leur mue , sans cesser de recevoir en abondance roxygèno d la |)àture. Ces feuillets se llétrissent-ils après Tépoque de l'incubation? Nous le sup- posons. On ne trouve pas de femelles avec la poche vide, et les crustacés évidemment n'atteignent pas, conmie les insectes, le terme de la vie avec l'époque des amours. Ils continuent même longtemps encore à croître , puis- qu'on voit souvent des femelles couver déjà des œufs avant d'avoir atteint la taille ordinaire. Dans les crustacés, la ponte n'est pas du tout un indice ipie l'animal ne croît plus. Nous avons trouvé jusqu'à quarante-six embryons dans une seule poche, tous au même degré de développement et non loin d'élre mis en liberté. A voir la capacité de cette poche, on ne se douterait pas que ces quarante-six jeunes mysis aient pu se loger dans un espace en apparence si étroit. Sous ce rapport , ces jolis crustacés diffèrent notablement des décapodes en général. Les œufs, au lieu d'être attachés les uns aux autres ou collés aux appendices abdominaux, sont au contraire déposés librement dans la bourse thoracique, absolument comme des œufs d'oiseaux dans leur nid. Nous venons de passer en revue les appendices qui dépendent de la tète et du thorax ; nous en avons trouvé quatre pour les organes de sens , cin(| pour la bouche et cinq pour le thorax, et comme chacun de ces appendices dé- pend d'un somile, le nombre de ceux-ci est de (piatorze à la région céphalo- (horacique : c'est aussi ce nombre qui concourt à la formation de la carapace des mysis. L'abdomen se compose de sept somiles parfaitement séparés, dont les six premiers sont semblables entre eux et dont le dernier, le lelson , termi- nant le corps en arrière , affecte une forme particulière. Cinq somifes appartiennent à la région abdominale et deui à la région caudale. 'S SUR LES CRUSTACES. 37 Tous ces segmenls portent leur appendice propre, leur pleopocle ou leur uropode, sauf le dernier, le telson. Les cinq premiers ont de commun d'être couverts de soies plumeuses ou pennées dans une partie plus ou moins grande de leur étendue, chez les mâles comme chez les femelles. La première paire a la forme d'une rame courte et assez large; elle est composée d'une seule pièce , garnie sur tout son bord externe de soies plu- nieuses au nombre d'une vingtaine. La deuxième paire est un peu plus longue et moins large; elle porte du même côté vingt-sept soies plumeiises d'une longueur à peu près égale. La troisième paire est biramée; elle se compose d'un article basilaire et de deux articles terminaux, dont l'un a plus du double de la longueur de l'autre. La portion basilaire a la longueur de l'article le plus court. Les soies garnissent les deux bords des appendices. La quatrième paire dilTère considérablement dans les deux sexes : par sa longueur, sa composition et son usage, il s'éloigne de tous les autres. 11 est J)iramée chez le mâle comme l'appendice de la troisième paire, mais il dé- passe en arrière, quand il est étendu, la pointe de l'appendice caudal. L'article basilaire très-court est suivi d'un second article unique, plus long et assez fort, qui supporte, comme dans les pléopodes précédents, outre deux articles pennés placés bout à bout, une patte longue et étroite quinqué-arli- liculé, dont la dernière pièce, la plus longue, porte, vers la pointe, des aspérités nombreuses et petites formant des tours de spire. Le sommet de l'article terminal est légèrement renflé, et la surface en est lisse; les aspé- rités disparaissent ainsi à une certaine distance de l'extrémité libre. Dans la Mysis vulgaris, cet appendice mâle a une tout autre conforma- lion : des soies plumeuses assez longues et sur un rang garnissent un des bords du long article, et au bout, au lieu d'une pièce terminale unique , il y en a deux de longueur égale , dentelées légèrement sur le bord et disposées en pince. La cinquième paire est formée de deux pièces d'une longueur égale, placées bout à bout et garnies de soies plumeuses sur toute leur longueur. Voilà pour les appendices abdominaux. 38 RECHERCHES La sixième paire, ou plutôt la première paire caudale , puis(iu"elle apparlieut à la catégorie des appendices caudaux, appendices qu'on pourrait appeler umpodes, est formée de deux larges rames qui prennent un grand déve- loppement en largeur, dépassent en longueur le somite dont elles procèdent, et constituent la partie latérale de la nageoire caudale ou réventail de la queue. Elles sont bordées de soies plumeuses de deux côtés et jouissent d'une mobilité fort grande. La rame externe est un peu plus longue et plus large c|ue l'interne. C'est dans la rame interne que se trouve l'otolithe , que l'on distingue fort bien à l'extérieur. Ces soies plumeuses sont très-longues et , pour les tenir en respect , il y a , de distance en distance, vers le milieu, des piquets ou tuteurs droits e! roides, sur lesquels elles s'appuient. Nous n'avons pas vu de ces piquets sur les pièces latérales. C'est dans ce somite que s'ouvre l'orifice anal. Le septième somite ou le dernier segment , le telson, fait la partie moyenne de la nageoire caudale et termine le corps en arrière. Il est échancré au bout, un peu plus large à la base qu'au sommet, et porte sur le côté une rangée de dents également espacées, à l'exception des deux dernières. La forme de ce dernier somite, surtout sa pointe, fournit d'excellents caractères jiour distinguer les espèces entre elles. Quelques naturalistes ne regardent ce telson que comme une dépendance du somite précédent. Nous trouvons donc, d'après les appendices, vingt somites dans ces crus- tacés ou vingt et un plutôt, puisque nous devons y comprendre le fflson. Ce nombre est celui des crustacés décapodes. Ce qui nous frappe ici, c'est que ces somites, qui ne sont autre chose (jue les vertèbres des animaux supérieurs, montreraient une régularité si grande dans l'embranchement (lui nous occupe et, au contraire, une variété extraor- dinaire dans les poissons comme dans les autres classes de vertébrés. Le nombre de vertèbres varie dans les ordres ou même dans les familles natu- relles, et si, dans certaines classes, on trouve quelque chose de constant, c'est le nombre de vertèbres de certaines régions , comme la région cervicale des mammifères et la région caudale des oiseaux. SUR LES CRUSTACES. 39 Du reste, dans la classe des insectes même, classe si uniformément ré- gulière , si la région céphalique et la région thoracique présentent une com- posiiion identique sous le rapport des somites, il n'en est pas de même de la région abdominale, puisque, d'après Huxley, on on compte onze dans quelques ordres et neuf dans le plus grand nombre. Plusieurs auteurs se sont déjà occupés, à diverses reprises , de Poreille des crustacés K On ne trouve pas de traces d'oreille à la base des antennes des ni} sis, comme dans les autres crustacés décapodes; mais M. l^euckart a observé une capsule dans l'intérieur de l'appendice caudal uropode, qu'il rompare à une oreille interne. Nous partageons cet avis de notre ami Leu( - kart : nous avons trouvé cet organe toujours à la même place dans toutes les espèces de mysis , ainsi que dans le genre Podopsis. Kroyer a étudié également cet organe singulier de l'appendice caudal des mysis, et il a même vu un nerf, qu'il considère comme auditif, sortir du der- nier ganglion abdominal, puis aller se perdre sur cet otolithe. Le savant naturaliste de Copenhague considère donc aussi cet organe comme lemplis- sant les fonctions d'oreille. On voit que cet organe de sens est formé d'une capsule contenant, au centre , un otolithe, et , si on laisse dessécher d'abord cet appendice auriculaire, (pi'on l'humecte après et qu'on mette la capsule en liberté, ce qui est très-facile, on voit, au grossissement de quatre-vingts à cent fois, le contenu de la cap- sule affecter exactement l'aspect d'une géode en agate montrant une régu- larité extrême dans la juxtaposition des couches : c'est absolument une de ces pierres siliceuses polies, enchâssée dans un chaton comme un bijou. On voit, au centre, des granulations , puis, par couches concentriques , des lignes d'épaisseur variable. La comparaison que nous venons de faire avec une géode est on ne peut plus exacte. Dans la Mysis vxdgaris, cet otolithe présente les mêmes couches con- centriques et montre, de plus, quelques tubercules de différentes gran- ' Leuckart, Troschel's Archiv., t8S3, 1, p. 255. — Huxley, IVote sur les organes avditifs des crustacés , Ann. se. nat., vol. XV, p. 255, 3"' sér., 18.51. — Kroyer, Genre Secestes, Det Kongelig Danske Selskabs Skriften , p. 71 , 1850. 40 RECHERCHES deurs disposés on cercle , mais plus gros que Leuckart ne les a figurés. ï.;i preuve (jue c'est une oreille manque; mais nous dirons avec Leuc- kart (pie la situation à l'extrémité postérieure du corps n'est pas une preuve du contraire, puisque d'autres organes de sens, non moins importants que l'oreille, se trouvent (pielquefois aux deux extrémités du corps. Ne savons- nous pas depuis bien longtemps que les Ampfticont sabella, quoi (ju'en ait dit Ose. Schmidt, portent les yeux à Textrémité caudale, et que les Polyoph- thalmes de M. de Quatrefages ont des yeux sur chaque segment du corps? Il est vrai, ce sont des vers, mais il nous suffit de faire remarquer qu'en dehors des animaux supérieurs, les yeux comme les oreilles peuvent se loger aussi bien dans la queue que dans la tète K Kolliker parle d'un ver, \e Branchiomma DalyeUi, delà famille des ser/>îf/('.s^, qui porte sur les bras du panache, autour de la bouche, de dix-huit à vingt paires d'yeux composés que protègent des couvercles pendant leur retraite "-. Du reste, ne voit-on pas, chez les mollusques acéphales, l'oreille se loger également à une extrémité du corps qui n'est pas la tête? Il est vrai, ces oto- lithes se sont déplacés ici avec les ganglions sous - œsophagiens. Mais ne voyons-nous pas aussi, dans les mêmes acéphales , les peignes, par exemple, les veux se placer aussi loin que possible de la région céphali(|ue et garnir le bord libre du manteau? Cet otolithe des mysis n'est pas le même dans les diverses espèces, o\ il nous a paru aussi proportionnellement plus grand dans le Podopsis. Dans ce dernier crustacé, nous croyons avoir vu , comme Kroyer, les fdets nerveux du dernier ganglion se perdre sur l'otolilhe. Un appareil olfactif d'une extrême simplicité est logé dans les procérithes plumeux des antennes, et se montre surtout dans \es Podopsis, Nous en avons fait mention plus haut en parlant de ce genre. On peut voir tout le tube digestif à travers les parois du corps comme des > M. Léon Dufour a considéré, dans un travail récent (Comptes rendus de l'Acad de» se, /.) iioùl IS60, p. 232), le bouton abrupte qui termine les antennes de VAscalafus vm-idio- nalis, comme siège à la fois de l'ouïe et de l'odorat. •■i Amtlicher Bericlit tiber die 34 Versamm. Deuisch. Xatiirf. und Arize In Cmlsnthe , p. 218. Carlsruhc, 1859. SUR LES CRUSTACES. 41 muscles, et reslomac forme presque loujours, à cause de son contenu sur- tout, une tache noire vers la partie antérieure du céphalolorax. L'estomac, membraneux et en forme de ballon, est généralement tapissé, chez les décapodes, de plaques calcaires parfaitement ajustées et qui, en se rapprochant, broient avec facilité tout corps qui est pris dans cet étau. L'esto- mac des mysis fait exception : au lieu de plaques calcaires, on voit, dans leur intérieur, des cadres en chitine , hérissés de pointes comme des chevaux de frise et qui couvrent toute la surface interne. C'est une chambre dans la- quelle la voûte , le plancher et les parois des murs sont littéralement cou- verts d'instruments de supplice. Nous aurons bien de la peine à donner une idée, soit par une figure, soit par une description, de ce singulier vestibule de l'appareil nutritif. Plusieurs auteurs ont déjà parlé du canal digestif des mysis, mais on est loin de se douter, d'après ces descriptions, de la singulière conformation de leur estomac. Nous avons été émerveillé à la vue de ces milliers de piquets, de brosses, de dents, de scies et de soies dont la surface interne est tapissée. Il n'y a pas d'arsenal qui renferme des armes aussi redoutablement variées et qui soient disposées dans un ordre aussi parfait. Un tube membraneux assez court et large, transparent comme du verre, représente l'œsophage, qui s'élève perpendiculairement de la bouche dans reslomac. L'estomac est petit, globuleux, à parois également minces et comme vitrées; placé sur le côté, il se divise en deux compartiments, et montre au milieu un appareil de mastication de l'aspect le plus bizarre. Cet appareil de mastication consiste, comme nous venons de le dire, dans un cadre chitineux qui remplit, de chaque côté, la cavité de l'estomac et dont les bords se touchent sur la ligne médiane dans pres(pie toute la largeur. Les bords externes soutiennent les parois de la cavité digestive. Les bords internes, (pii se rapprochent en arrière un peu plus qu'en avant , sont garnis d'une palissade de soies serrées et roides, qui font l'effet d'un peigne dont les dents seraient attachées par le moyen d'articulations. En arrière, des soies se multiplient tellement que le passage en est littéralement obstrué. Le bord postérieur se couvre d'instruments (jue l'on peut comparer à Tome XXXIU. *> 42 RECHERCHES des casse-téte : ce sont des liges droites, aussi larges à la base qu'au sommet et qui montrent, à leur extrémité libre, quatre ou cinq dents qui la couronnent. Quelques-uns des plus longs ont leur lige entièrement lisse, mais la plupait ont des piquants sur la longueur comme au sommet. Les piquants (jui sont situés sur Tangle postérieur externe du cadre sont les plus longs : c'est un autre genre de palissade à jour et dont chaque pièce peut agir sur celle du côté opposé. Ces instruments diminuent en longueur et en force sur le bord antérieur du cadre. Les parois, qui sont plus ou moins tendues vers le milieu, sont couvertes de petites soies fines dont la pointe est dirigée du même côté que les palissades : on dirait une carde. En avant sur la ligne médiane, entre les deux cadres, on voil une sorte de languette disposée avec symétrie, pointue en avant et hérissée de petites soies comme une brosse. Au-devant des cadres et à l'entrée de la cavité de l'estomac, on voil deux for- tes dents hérissées d'une dizaine de pointes épineuses qui s'adaptent ou se ser- vent réciproquement de point d'apinii pour défendre vigoureusement l'entrée. Puis, en arrière, à l'orifice pylorique, il y a de nouveau des monticules couverts de forts piquants très -courts mais solides, qui semblent défendre ce second passage. L'être vivant qui pénètre dans cet arsenal est bien sur, quelle que soit sa petitesse ou la ténacité de sa vie , de ne pas en sortir entier. On connaît ces embûches à l'aide de palissades que l'on tend aux élé- phants pour les prendre vivants. On attire ces animaux dans une impasse, au bout d'une galerie bordée de palissades; quand ils sont enti-és, on ferme le passage derrière eux, et l'animal pris dans cette souricière à ciel ouvert ne tarde pas à se laisser dompter. Nous voyons dans l'estomac de ces petits crustacés quelque chose de semblable , et des précautions bien plus minu- tieuses sont prises pour atteindre le même but. La proie qui pénètre se trouve d'abord entre deux monticules couvertes de fortes dents qui s'abattent im- médiatement. Si la proie est un peu volumineuse, elle est à l'instant écrasée. Mais si elle est plus petite , elle s'échappe du milieu de ces dents, s'engage dans la galerie bordée de palissades, et avant de l'avoir traversée, mille coups de dents de brosse , de peigne ou de massues microscopiques l'ont ré- SUR LES CRUSTACES. 43 duile en pâture. Elle passe. Mais cela ne suffît pas encore : il faut pour ainsi dire une seconde visite. De nouveaux instruments contondants et déchi- rants défendent l'entrée du pylore, et quand celui-ci s'ouvre, ce n'est que pour livrer passage à une pulpe homogène (jui parcourt ensuite sans diffî- culté l'intestin. Le Mysis vulguris a l'estomac conformé de la même manière que les au- tres mysis. Il faudrait l'étudier avec beaucoup de soin pour y trouver des dif- férences. Nous avons examiné ensuite l'estomac des crangons, et nous avons trouvé au fond cet organe conformé de la même manière à peu près, c'est-à-dii-e que l'intérieur a aussi un appareil particulier, hérissé également de pointes et dont toute la surface interne est couverte de soies roides. C'est donc à tort qu'on a cru trouver cet estomac plus semblable à celui des édriophthalmes qu'à celui des décapodes. Une étude comparée de l'es- tomac de ces crustacés serait fort importante et ferait connaître bien des dispositions intéressantes dont la taxonomie zoologique pourrait profiter. L'intestin lui-même est excessivement mince, droit et, comme chez les autres décapodes, sans circonvolutions, passant sous les organes sexuels, s'éle- vant, dans la région abdominale, au-dessus de la masse musculaire jusqu'au segment caudal, où il va s'ouvrir ensuite dans la pièce terminale connue sous le nom de lelson. Les parois de l'intestin sont très-minces et assez transparentes pour reconnaître les excréments, sous forme de longs boudins, dans l'inté- rieur; ils sont contractiles dans toute leur longueur, et on peut voir distinc- tement le mouvement péristaltique. Dans l'eau , les fèces rendues conservent longtemps encore la forme al- longée qu'elles ont au moment de leur évacuation. Vers son extrémité, l'intestin se dilate légèrement sur une faible étendue, se rétrécit de nouveau, puis s'ouvre, comme nous venons de le dire, au- dessous de la lame triangulaire caudale du telson. Ce renflement intes- tinal reçoit une certaine quantité de liquide dans son intérieur et rappelle la disposition des écrevisses. Lereboullet a vu dans ces derniers crustacés l'intestin se remplir régulièrement d'eau et suppléer l'appareil branchial. Du reste, d'autres crustacés, comme les limnadies, ont un anus qui se cou- U RECHERCHES tracte cl se dilate alteniativcineiU vingt -cinq, trente ou même quarante fois par minute '. Tout ce que nous avons trouvé clans le canal intestinal est extraordi- nairemenl réduit. Nous avons pu reconnaître dans la pâture des articles de crustacés microscopiques à côté do filaments végétaux ''^. I.c canal intestinal qu'on voit si bien pendant la vie , dans diverses es- pèces transparentes, montre parfois un mouvement ondulatoire bien remar- ([uable qu'il serait difficile de décrire. Il se dilate, puis se contracte, mais chaque dilatation se propage dans toute la longueur de Tintestin pour s'étein- dre ensuite à son extrémité, absolument comme le cœur des insectes ou le vaisseau dorsal des annélides. La dilatation est suivie d'un resserrement , et Tintestin semble serpenter ou bien prendre exactement la forme d'un clia- pelet. Les parois externes de l'intestin sont également transparentes comme les muscles, tandis que le milieu offre un aspect réticulé ou alvéolaire. (>e mouvement ondulatoire intestinal frappe tout observateur qui l'aperçoit pour la première fois. Cet organe peut donc présenter un aspect bien différent , selon le degré de vitalité que présente le crustacé qui est en observation. Nous avons vu plus haut comment le foie se développe. Quand le vilellus est sur le point d'être absorbé, deux courts et larges cœcums surgissent à l'extrémité antérieure de l'intestin, qui augmentent insensiblement en lon- gueur, diminuent en diamètre, et bientôt plusieurs cœcums semblables sur- gissent à côté des premiers. Ils ne diffèrent entre eux que par une certaine différence dans leur calibre. On ne voit pas la masse vitelline dans Initérieur de ces organes. Il y a quatre paires, deux en avant assez petites, et deux autres plus en arrière notablement plus grandes. Dans plusieurs décapodes, on a déjà signalé deux appendices cœcaux à côté du foie, qui semblent dévolus à une autre fonction qu'à la sécrétion du fiel. Tout récemment Gegenbaur a signalé cette différence dans les jeunes lan- goustes ou prétendus phyllosomes. Nous ne pouvons croire que, dans les mysis, les cœcums remplissent tous la même fonction. ' Milrie Edwards, Leçons siir la physiologie, t. II, p. 138. * C'est à lorl que nous avions cru d'abord que les mysis ont un régime exclusivement végétal. n SUR LES CRUSTACES. 45 Par le foie, les mysis s'éloignent donc en général des crustacés décapodes, puisqu'on trouve toujours chez eux cet appareil sécréteur formant une niasse plus ou moins considérable autour de l'origine de Tinteslin. L'appareil circulatoire' des mysis n'est pas sans offrir un haut intérèl, et nous avouons que nous avons particulièrement fixé notre attention sur les points essentiels. Ces crustacés sont assez transparents et assez petits pour les observations microscopiques, et, mieux que les injections, l'inspec- tion des courants fait parfaitement apprécier la constitution anatomique de cet appareil. On sait que chez plusieurs crustacés supérieurs, on admet l'existence d'un système circulatoire parfaitement clos de toute part. C'est ainsi que, d'après llaeckel, l'écrevisse commune a un appareil vasculairc sans lacunes veineuses. Comment se comportent, sous ce rapport, les mysis, qui n'ont pas d'appareil branchial et qui représentent la période embryonnaire dans un état de per- manence? Les mysis ont été étudiées surtout par Thompson et par Frey et Leuckarl , et si le résultat de nos recherches s'accorde assez bien avec celui de ces savants, il y a cependant quelques points sur lesquels nous sommes loin d'être d'ac- cord. Ainsi le cœur ne s'étend pas dans toute la longueur du céphalothorax; il ne reçoit pas sur le côté un vaisseau, mais plusieurs aflluents; diverses artères naissent du cœur, et le prétendu vaisseau abdominal n'est qu'un courant endigué qui, à chaque segment abdominal, communicpie, par une anastomose lacunaire, avec le courant tergal , au lieu de présenter, à son extrémité postérieure, une ouverture avec valvules et deux conduits veineux le long de l'intestin. Cet appareil des mysis n'est réellement pas conformé de la même manière que dans les autres décapodes; la différence toutefois se borne aux modifi- cations qu'entraîne l'absence des branchies, et l'appareil circulatoire repré- sente une des phases de la vie embryonnaire. ' Thompson , Zootogical Rechearches .... Frey et Lcucliart , Beitr. z. Kentniss. \V.T.,i). \-2l. — Milnc Edwards, Leçons sur la physiologie , vol. III, p. 197. — llaeckel, De telis i/uilwsd. Astaci fluviatilis. Berol., 1857. 46 RECHERCHES Le cœur occupe la place ordinaire. Immédiatement au-dessous du cépha- lothorax, à la hauteur des dernières paires de pattes, on aperçoit sur la ligne médiane , un vaisseau longitudinal puisant chez les mj sis vivants avec une rapidité convulsive qui ne permet même pas d'en saisir immédiatement le contour. Pour bien l'observer, ou du moins pour apprécier sa forme et ses dispo- sitions essentielles , il faut que le corps soit placé de profd, et attendre que l'animal soit sur le point d'expirer. Le cœur n'a pas une forme carrée, mais ressemble plutôt à un cylindre, dont l'extérieur serait garni d'un tissu très-làche et délicat, formant des boudes, surtout en arrière. 11 ne s'étend pas, comme on l'a dit, dans toute la longuetn- du céphalo- thorax; c'est tout au plus s'il en occupe le quart. On distingue d'abord le cœur proprement dit, qui se divise en deux com- partiments à peu près d'une égale dimension et dont les parois sont doubles et complètement transparentes. L'enveloppe a été prise quehiuelois pour une oreillette, mais elle ne se remplit pas de sang et doit être considérée plulùt comme un péricarde. Il n'existe pas d'oreillette véritable. Le cœur est attaché à la voûte du céphalothorax par des brides nombreu- ses, mais dont il ne nous a pas été possible d'apprécier les dispositions : elles échappent à la vue par leur transparence, (juand le conn- est en repos. On enlève le cœur en détachant la carapace. De ce cœur sort en avant une aorte qui longe l'intestin, passe au-dessus de l'estomac et se rend aux appendices céphaliques, surtout les podophtbal- mes. L'animal doit être placé sur le ventre pour bien voir ce tronc. Sur le côté nait, à droite et à gauche, un autre tronc qui se dirige obli- (|uement d'ai-rière en avant, fournit une artère pour les autres appendices de la tête, se recourbe en formant une crosse et se dirige ensuite en bas d'avant en arrière sur la ligne médiane jusqu'au telson. En arrière, on voit très-distinctement une aorte descendante sur la ligne médiane, qui longe l'intestin en se plaçant au-dessus de lui et, arrivé au seg- ment caudal, se bifuniue en coupant diagonalement le dernier somite. Nous avons pu suivre cette artère jus(iu'à la hase de l'uropode. SUR LES CRUSTACES. 47 Nous avons étudié attentivement le long podophlhalme des Podopsis, pour connaître la manière dont les vaisseaux se comportent dans Tintérieur des appendices, el voici ce que nous avons vu. Il pénètre dans Tappendice ocu- laire un vaisseau parfaitement distinct, mais très-irrégulier, tantôt large, tantôt étroit, donnant sur son trajet, à droite comme à gauche, divers ra- meaux qui naissent du tronc principal sans le moindre ordre. Tous ces ra- meaux se terminent brusquement et fournissent le côté artéiiel du réseau capillaire. C'est ainsi probablement que se comportent les vaisseaux dans les autres appendices. Le sang est incolore, d'une limpidité parfaite, et il ne serait pas possible d'en suivre le cours, s'il ne contenait des globules. Ces globules heureu- sement , quoique fort petits et transparents aussi , sont aisément aperçus quand ils sont en mouvement , et ils se font remarquer par la régularité de leur conformation. Les veines manquent, cela n'est pas douteux; mais Fendiguement du sang au milieu de l'interstice des organes a lieu avec tant de soin qu'on le dirait enfermé dans un tube clos. On peut parfaitement suivre les courants et on peut les décrire comme des veines ramenant le sang vers le cœur. La crosse de l'artère latérale du cœur reçoit en avant un courant veineux qui revient des appendices céphaliques et qui se mêle à la colonne artérielle; ce liquide mêlé , arrivé au milieu de la région thoracique et s'unissant avec celui du côté opposé, pour former un courant médian unique, échappe en partie de chaque côté en cinq petits torrents qui confluent au moment même de pénétrer dans le cœur, se jetant avec violence dans cet oi'gane vers le milieu de sa longueur. Ces canaux correspondent exactement aux vaisseaux branchiaux des crustacés plus élevés, et c'est sur leur trajet que se déve- loppent les lamelles branchiales des décapodes en général. 11 existe ainsi une petite circulation : le sang sort du cœur et, après avoir parcouru la place (|u'occupenl les branchies dans les autres décapodes et surtout après avoir reçu un confluent veineux des appendices céphaliques , retourne rapidement au même cœur pour en être chassé de nouveau. Le courant médian sous-abdominal continue d'avant en ari'ière, après 48 RECHERCHES avoir fourni les couranis branchiaux, et dans chaque soniile abdominal un courant distinct s'élève de bas en haut et s'abouche dans une grande lacune lergale qui baigne l'aorte descendante et l'intestin. Dans chaque segment abdominal , on voit aussi , à côté de ce courant veineux de bas en haut , un courant artériel de haut en bas qui va se mêler avec le courant principal médian. F>e sang veineux du grand sinus tergal se jette dans le cœur par des orifices latéraux, placés à l'origine de l'aorte postérieure. A l'origine de l'aorte antérieure, il existe des orifices semblables pour recevoir du sang venant du cerveau et des pédoncules oculaires. En résumé, il y a un cœur pulsatile, entouré d'un péricarde, une aorte médiane antérieure, deux aortes antérieures latérales et une aorte médiane postérieure. Le sang de l'aorte antérieure latérale se réunit en un conduit unique qui s'étend le long de l'abdomen , et de ce courant central naissent d'abord plusieurs courants secondaires à la région branchiale, qui se rendent directe- ment au cœur ; puis autant de couranis abdominaux qu'il y a de somiles et qui se réunissent au dos en formant, après leur réunion, un courant en sens inverse (pii s'abouche dans le cœur à côté de l'aorte postérieure. Le cœur présente donc six orifices, deux médians, deux antérieurs et deux postérieurs. L'aorte antérieure, qui fournit le sang au cerveau et aux pédoncules ocu- laires, ne renferme que du sang artériel, tandis que celui (pii se rend aux autres viscères est plus ou moins mêlé. Ce serait donc la répétition de ce qui existe temporairement dans les ver- tébrés supérieurs et régulièrement dans les reptiles; une partie du sang seu- lement est sans mélange. l^e plan général de l'appareil circulatoire est , par conséquent, le même (jue celui des homards et des écrevisses, avec celte différence toutefois que les veines sont remplacées par des couranis et qu'il n'existe pas, comme chez le homard, une artère abdominale naissant de la partie postérieure et latérale du cœur et s'élendant en avant et en arrière dans toute la longueur du crustacé. 11 existe aussi, contrairement à ce qui s'observe dans les homards, un SUR LES CRUSTACES. 49 seul courant sous-abdominal d'avant on arriére et un double courant dorsal artériel et veineux. La totalité du sang qui arrive au cœur a traversé préalablement Tappareil respiratoire cbez les crustacés supérieurs, dit avec raison Milne Edwards; mais comme, dans les mysis, le sang revient au cœur de tout côté , ne faudrait-il pas en conclure que le phénomène de la respiration s'accomplit dans di- verses régions du corps chez ces décapodes inférieurs? Il n'y a pas d'appareil branchial propre, mais l'acte respiratoire s'accom- plit principalement à travers les parois de la carapace. En effet, c'est dans la lacune de ce grand segment tégumentaire que s'accumule le plus de sang et que l'action de l'oxygène sur ce liquide est le plus facile. A l'extérieur, en effet, l'eau se renouvelle constamment, soit par le sinq)le déplacement de l'animal, soit par l'action des fouets locomoteurs; et, à la surface intérieure, le renouvellement n'est pas moins actif par le courant sous-carapacique que produisent, d'un côté les fouets postérieurs pour faire passer l'eau entre la carapace et le premier segment abdominal , de l'autre côté, les fouets de la première paire de pieds-mâchoires ou plutôt du tétragnathe. Quand on observe un de ces crustacés encore en vie, étalé sur le porte- objet dans une certaine quantité d'eau suffisamment chargée de corpuscules suspendus, on voit cette eau se précipiter avec force sous le bord postérieur de la carapace, passer entre celle-ci et les somites thoraciques; puis, à l'appel incessant et fébrile de l'exognalhe de la première paire de pieds-mâchoires , échapper avec force au milieu des appendices de la bouche. Dans aucun appendice, le mouvement du sang n'est assez distinct ni la masse assez importante pour admettre que le phénomène de la respiration s'accomplisse dans leur intérieur, et, puisqu'il y a un renouvellement constant dans la cavité branchiale des mysis, nous croyons que c'est dans celle région , comme chez tous les décapodes, que s'accomplit en grande partie celte inq)ortante fonction. On ne doit surtout pas perdre de vue qu'il y a une petite circulation (pii semble avoir exclusivement pour effet de soumettre régulièrement du sang parti du canu' à l'action de l'oxygène dans les feuillets de la carapace. Les Tome XXXI II. 7 30 RECHERCHES feuillets de la carapace correspondent donc physiologiquement aux feuillets des arcs branchiaux. Ainsi rien ne justifie la supposition que les appendices externes des pattes servent à la respiration. Quoiqu'il n'y ait pas de feuillets branchiaux pro- prement dits, cette fonction s'accomplit en grande partie à la même place ifue dans les autres crustacés décapodes. C'est donc avec raison (\w Tavis de Thompson n'a pas été partagé et que les pattes ont été déshéritées de cette fonction. Les sexes sont séparés et les femelles deviennent un peu plus giandes que les mâles. Les sexes présentent des caractères extérieurs qui permet- tent aisément de les distinguer. En dedans des deux deinières paires de pattes thoraciques, on voit paraître chez les femelles des feuillets qui se recourbent en dedans et forment une poche incubatrice pour loger les ceufs. Nous n'avons pas vu de difl'érence dans le développement de l'alidomen. Les mâles ont la quatrième paire de fausses pattes, ou les uropodes, tellement dé- veloppées, que leur article terminal aboutit à l'extrémité de la queue. Par cet appendice, on peut distinguer les mâles à toutes les époques. Nous ignorons son rôle quoiqu'il ait une conformation toute particulière. Il est à remanpier aussi que cet appendice sexuel mâle s'observe dans plusieurs crustacés in- férieurs. Le mâle des Mjjsisvulguris porte en outre aux antennules un article libre assez long, légèrement courbé, un peu plus large au sommet qu'à sa base, et dont le bord interne est garni de soies nombreuses, courtes et ser- rées comme une brosse. Le testicule consiste dans une série double de glandes sphéroïdales dis- posées en forme de chapelet, au nombre de huit ou dix couples, placés immédiatement au-dessus de l'intestin ; à droite et à gauche un canal excré- teur se rend, en formant une courbe, directement à la base de la dernière paire de |tattes. En isolant cet organe, on voit qu'il est formé de vésicules pyriformes (jui s'abouchent sur un canal excréteur comnuu) , formant une anse en avant et s'écartant en arrière pour aboutir a la base de la dernière paire de pattes thoraciques. On voit des spermatozoïdes à divers degrés de développement dans les vésicules, et on en trouve dans le même animal à tous les degrés de développement. SUR LES CRUSTACES. SI Il n'y a pas de vésicule de dépôt, le canal lui-même en tient lieu. Au bout de ce spermiducte se trouve un pénis très-gros légèrement courbé et obtus au bout. Nous avons vu la liqueur fécondante s'épancher par sou orifice. Les spermatozoïdes sont extraordinairement grands; ils consistent en un irès-long filament divisé en deux moitiés à peu près égales en longueur, mais dont l'une est un peu plus grosse que l'autre. Ces deux moitiés sont repliées sur elles-mêmes à angle aigu en forme de V : c'est une forme bien singulière dans cette classe, si on la compare à celle des autres crustacés. On ne trouve quelque ressemblance qu'avec ceux du Gammarus pulex , observés par von Siebold. Nous n'avons pas vu de mouvements dans ces filaments, et ils sont irrégulièrement éparpillés dans la liqueur. Leuckart a étudié leur développement dans ces crustacés '. Voici le résultat de nos observations à ce sujet. Dans quelques vésicules , on trouve des cellules simples à côté d'autres cellules de même grandeur et (jui possèdent un noyau. Ces cellules s'allongent à l'un des pôles et prennent plus ou moins la forme de têtards. Puis la queue s'élargit , toute la cellule s'allonge et prend l'aspect tubiforme. Ces tubes sont enroulés sur eux-mêmes et dans leur intérieur surgissent des filaments en faisceaux, qui sont les vrais spermatozoïdes. Il n'y a évidemment pas de spermophores ici comme dans les groupes inférieurs de cette classe. L'appareil sexuel femelle ne ressemble pas non plus à celui des autres crustacés. Au-dessus du canal digestif, à la même place (jue le testicule du mâle, on voit un ovaire placé en travers et dans lequel apparaissent les vésicules germinalives. Cet ovaire est très- petit. Plus tard, il se forme à côté de l'ovaire, à droite et à gauche, un tube placé dans l'axe du corps qui prend rapidement une extension assez grande pour couvrir entièrement l'ovaire propi-ement dit. Ces tubes sont disposés comme les deux jambes d'un H, et l'ovaire placé entre elles forme le trait d'union. Ces deux tubes se remplissent rapidement d'œufs juxtaposés et sont assez grands pour en occuper toute la largeur. On peut aisément les compter. C'est la matrice qu'on a pris pour ' Frey et Leuckart, p. 123. 52 RECHERCHES Tovaire, erreur que nous avions, du reste, commise d'al)ord nous-même. C'est de la partie postérieure et externe que naît, de chaque côté, un oviducte qui aboutit à la base de la dernière paire de pattes Ihoracicpies. Les œufs contenus encore dans la matrice montrent, au milieu du vi- tellus, leurs vésicules germinatives enveloppées de vésicules graisseuses. Nous avons déjà dit que les œufs tombent dans une poche formée de deux paires de feuillets membraneux très-larges, bordés de franges et qui sont attachés aux deux paires de pattes postérieures : c'est une poche incu- batrice dont les parois se chargent aussi d'un dépôt de taches pigmentaires et dans lesquelles nous avons compté jusqu'à une cinquantaine d'œufs ou de jeunes embryons à la fois. Dans les Podopsis, dont le corps est d'une transparence complète, on voit les œufs en place dans l'ovaire , et il n'y a qu'un seul œuf dans la largeur de l'organe. On distingue encore les deux vésicules germinatives, et les glo- bules vitellins ne paraissent que (juand l'œuf est en place. EMBRYOGÉNIE. Il y a eu un tenq)s, et il n'est pas très- éloigné de nous, où Ton se de- mandait si les crustacés subissent des métamorphoses '. Il est toutefois bien reconnu aujourd'hui que les crustacés décapodes ne subissent pas tous leur évolution de la même manière. Il faudra étudier, sous ce rapport, famille pai- famille pour ne pas dire genre par genre. Les zoés et les mégalopes sont de jeunes crabes, mais est-ce à dire que tous les décapodes ont passé par la forme de zoé? Evidemment non. Dans ce groupe si naturel des crustacés supérieurs, les uns, ceux surtout qui ont les anifs petits et nombreux, comme les lan- goustes, changent de forme dans le cours de leur évolution, tandis que les ' Dans la Pliysiologic de Burdadi, les ciuslaoés décapodes sont considérés comme ne su- bissant point de changements semblables el sortant parfaits el complets de leurs leul's. L'eni ■ • ryogénic a fait bien des progrès depuis. SUR LES CRUSTACES. S3 autres, à œufs grands et peu nombreux, comme les homards, se développent directement. Nous avons déjà relevé celte erreur \ que le homard commence par se montrer sous la forme de zoé, fait qui avait été annoncé avec tant d'assurance dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences'^. A aucune époque de la vie, ni avant ni après l'éclosion, le homard n'a rien de commun avec cette forme transitoire. A la sortie de l'œuf, le jeune homard a une ca- rapace ordinaire et des segments abdominaux légèrement épineux; mais ce (|ui le distingue des adultes, c'est que les pattes portent des exopodes tlot- tants et extérieurs, comme les mysis, et qui servent, comme chez eux, de rames pour la natation. En répétant les observations de Rathke, M. Joly dit s'être convaincu (pie Fécrevisse fluviatile fait également exception à la loi des métamorphoses ^. Un intérêt nouveau s'attache donc à l'étude du développement des crustacés, el nous verrons l)ientôt si la règle que nous avons posée sur le nombre et le volume des œufs est générale, et si elle nous autorise à reconnahre à priori les crustacés qui subissent des métamorphoses après leur éclosion et ceux qui les subissent avant, ou, pour m'exprimer comme on le fait généralement, qui n'en subissent pas. HISTORIOUE. Il est presque impossible de ne pas faire de l'embryogénie quand des mysis tombent sous la main de l'observateur. On trouve nécessairement des embi'vons en voie de développement dans leur poche incubatrice , et il n'est guère possi- ble de résister à la tentation d'étudier cette curieuse et instructive évolution. C'est ainsi que O.-F. Millier, à une époque où l'on ne faisait que le relevé des espèces et où le besoin des recherches anatomiques et d'embryogénie ne se faisait pas encore sentir, figurait, à côté de l'animal adulte, des mysis à l'état d'embryons avec un nomlire d'appendices différent de celui des adultes. ' Mémoire sur niisTRiOBDEi.LA, Bulletins de l'Académie royale de Belgique. 2 29 mars 1858, p. 603. Journal L'Institut , 7 avril 1858, p. 118. ^ Métamorph. des crusl. décapodes, Co.mptes rendis, 19 avril 1838, p. 789. U RECHERCHES Ces figuics ne sont pas fort exactes, puisqu'il n'exisle pas d'embryons avec une paire de ces organes. Ce mysis porte le nom de Cancer flexuosiis^. Thompson, au milieu de tant de belles observations sur les crustacés, s'est occupe aussi de ces animaux. Il a donné des détails très-importants sur leur structure cl il a connu les principales phases de leur évolution. 31ais il est à remarquer (|ue si les observations suivies sur le développement des principaux, organes manquent ou ne présentent pas cette exactitude qu'on est en droit d'exiger aujourd'hui, c'est que l'attention des zoologistes était fixée avant tout sur la question de savoir s'il y a métamorphose ou non, Thompson ne peut considérer le développement des mysis comme un développement m métamorphoses : à ses yeux, ce n'est tout simplement qu'un développement graduel des diverses parties {simphj a graduai dcvdopcment of paris...). Le premier phénomène à l'entrée de la poche incubatrice est, d'après ce savant, un léger allongement à l'un des bouts et l'apparition de deux courts appendices de chaque coté. Il admet huit paires de pattes à l'état adulte. Après J. Thompson, M. Ralhke publia, en 1829, le résultat de quelques observations faites sur des mysis (pii lui avaient été envoyés dans la liqueur par von Siebold"'. il pense que c'est le MijsisvaUjaris. Ces recherches, tout en portant sur des crustacés conservés , autorisent Rathke à déclarer que les mysis se développent d'une tout autre manière que les crustacés décapodes. Les mysis se rapprochent, d'après lui, moins des décapodes que des isopodes en général. Nous verrons plus loin si Ralhke a raison de défendre contre Thompson la thèse que les crustacés ne subissent pas de métamorphoses. Ralhke examine d'abord la conformalion des mysis, et, à l'exception des appendices, ces animaux ressemblent complètement, selon ce savant, aux crangons. Rathke a raison. Nous en avions déjà observé en vie pendant long- temps que nous croyions toujours avoir, des crangons sous les yeux, (^e n'est (lu'accidentellement que les pédoncules oculaires nous ont fait voir que nous observions d'autres crustacés. Les premiers phénomènes du développement consistent, d'après Ralhke ' O.-F. y\\\\\vv , ZonJiKjiii ihniica, pi. LXVI, p. 34, vol. II. - .lolin Tliompson, Zuolinjical licseaiclies and illuslralioiis ; Cork., vol. 1. ^ Wii'(jma»n'f: A7Tliif , I8ô9. SUR LES CRUSTACES. SS (après le dévcloppemeiil du blastoderme sous-entendu), en une ligne primitive à côlé de laquelle apparaissent les antennes. Nous verrons plus loin que, long- temps avant lapparition des appendices anlennulaires, toute rexlrémilé cau- dale est formée et épanouie. Comme nous venons de le dire, les observations de Rathke sont laites sur des embryons conservés dans la liqueur: c'est ce qui explique la divergence d'opinions sur un bon nombre de points. Ainsi, indépendamment de Tépoipic de l'apparition de la queue, celle-ci ne se transforme véritablement pas. La première disparait avec la mue, comme les antennes simples, et une nouvelle queue surgit sous la première. Les appendices qui suivent les antennes ne se développent pas successivement, mais bien simultanément; toutes les pièces de la bouche, ainsi que les pattes, surgissent en même temps et de la même manière, sans en excepter les mâchoires. Et cette génération d'appendices ne consiste-t-elle qu'en huit paires? Nous verrons plus loin que non. Nous re- grettons que Rathke n'ait pas eu l'occasion d'étudier de jeunes mysis en vie; depuis longtemps l'embryogénie eût été enrichie d'un beau travail. Rathke eût compris immédiatement toute l'importance de ce développement. Ici, comme dans les autres crustacés, c'est bien la paroi ventrale qui se développe en premier lieu , (pioique l'embryon soit enroulé dans son onif , contrairement à ce qu'on voit dans la plupart, si pas dans tous les crusta- cés décapodes. Frey et Leuckarl, dans leurs recherches sur les animaux sans vertèbres ', ont écrit un long article sur l'organisation du genre Mjjsis. Ce sont eux qui ont attiré, les premiers, l'attention sur l'ololithe (pii est situé dans l'appen- dice du segment caudal, autrement dit l'uropode. lis pensent que l'estomac des mysis se rapproche plus, par sa conformation, de celui des isopodes, des amphipodes et des kemodipodes que de celui des décapodes , tout en ayant re- connu les piquants et les soies de l'intérieur. Comme nous le verrons plus loin , ce n'est pas notre avis. Ce singulier estomac est plus voisin de celui des cran- gons que de tout autre. Ils font connaître avec détail la circulation , mais ils arrivent à ce résultat, que celte circulation a plus d'analogie avec celle des I.Tmodipodes et des amphipodes qu'avec celle des décapodes. Ils signalent ce- ' Beitruge zur Kentniss icirbelloser Thiere, 1847, p. 110. 36 RECHERCHES pondant dans les m} sis une aorle poslérieure qui manque dans les édrioph- thalmes. Il y a une circulalion lacunaire, selon eux. Les appareils sexuels sont exposés aussi avec soin, et surtout le développement des singuliers sper- matozoïdes, qui a été observé dans ses diverses phases. C'est avec raison (|ue la prétendue bosse des embryons dont on a parlé est attribuée à l'ac- tion de la liqueur et non à un elïet du développement normal. Cet article est terminé par un aperçu intéressant des diverses phases d'évolution des mysis. Nous divisons le développement de ces crustacés en trois périodes parfai- tement distinctes. La première commence au moment de Feutrée de l'œuf dans la poche in- cidjatrice, et finit avec le développement des antennes. La seconde commence avec le développement des pattes et finit avec la première mue embryonnaire. La troisième commence à l'époque où l'embryon se dépouille de sa première enveloppe comme de sa nageoire caudale bifide, jus(|u'au moment où ii quille sa poche maternelle, pour se livrer aux hasards de la vie libre et vagabonde. Ces crustacés portent-ils des œufs plutôt à telle épo(jue de l'année (|u'à telle autre; en d'autres termes, y a-l-il une saison pour la ponte? IS'ous ])ensons que la fécondité est plus grande, comme l'évolution plus rapide, en ('lé qu'en hiver ; mais on trouve des mysis chargés d'œufs à toutes les épocjues de l'année. Nous en avons observé même au milieu de l'hiver. Du reste , les mysis ne font pas une exception dans cette singulière classe de crustacés. Nous avons vu le même phénomène se répéter chez les homards. Il n'est pas i-are de voir des homards avec des œufs sur le point d'éclore à côté d'autres homards dont les œufs sont au début de leur évolution, et cela aux mois de juin et (le juillet aussi bien qu'aux mois de décendjre et de janvier. Au mois de septembre, des homards de la côte de Bretagne, et au mois de février, des homards de Norwége, avaient les uns et les autres des œufs sans embryons apparents, et des œufs avec des embryons près d'éclore. Il nous semble qu il en est encore de même pour les crangons comme pour les palémons et les crabes. Dans toutes les saisons on trouve des femelles avec des œufs. Il serait important de suivre le développement en hiver et en été pour SUR LES CRUSTACES. 57 s'assurer de la différence de temps que met le même animal, aux diverses époques de l'année, pour accomplir son enlière évoliUion. 11 y aurait un travail très-curieux à faire sur les animaux marsupiaux des différentes classes, et les secours que la poche incubatrice fournit aux em- bryons, ici chez les mammifères didelphes, là chez les poissons syngnhales, ailleurs chez les mysis. Il est possible que, chez quelques-uns, la poche fournisse, indépendamment du gile, un supplément de nourriture; mais, dans la plupart des cas, les œufs sont assez volumineux pour se passer de ce supplément, et c'est le cas, pensons-nous, des mysis. PREMIÈRE PÉRIODE. Les œufs, à leur entrée dans la poche incubatrice', sont proporlionnelle- ment grands. On en compte communément de quarante à cinquante, ils sont formés d'un vitellus incolore, à aspect granuleux, et d'une enveloppe ou d'une membrane vitelline très-mince et fort délicate, dont la consistance n'est même pas assez grande pour la conservation de leur forme. On voit les œufs s'a- platir par leur propre poids, quand on les place les uns à côté des autres. Ce vitellus est composé de vésicules graisseuses (jui enveloppent immédia- tement la vésicule germinative et de globules vitellins qui forment presque tout l'œuf. Le vitellus esl homogène, à l'exception de celui des Mysis ferru- (///<«/. Dans cette espèce, une grande vésicule diaphane, à contours tranchés, occupe un des côtés, et c'est autour d'elle que se forme le lobe céphalique. Il n'y a pas d'albumen et il n'y a pas même d'espace pour le loger. L'en- veloppe membraneuse s'applique immédiatement sur le jaune. Sous divers rapports, les œufs de mysis font une exception remarquable dans la classe des crustacés, surtout si on les compare avec leurs congénères naturels, les décapodes. Ainsi le petit nombre d'œufs indique que le dévelop- pement est direct et sans métamorphoses, ce qui n'est pas la règle dans les crustacés en général; car on trouve jusqu'à cent mille œufs sous l'abdomen des langoustes et même trois cent mille chez les crabes ordinaires ( Carriuus ' Voyez plus loin le mode d a[)parilioii des œufs dans l^ivaire et la composition de la poclie incubatrice. Tome XXXIII. 8 58 RECHERCHES maenas), tandis que la poche des mysis en contient tout au plus une cin- (|aantaine. L'absence d'albumine et leur position libre dans une poche in- cubatrice sous le thorax les éloignent également des autres podophlhalmes , qui ont généralement leurs œufs réunis par grappes, attachés aux appendices sous -abdominaux et enveloppés d'une membrane particulière à l'aide de laquelle ils sont agglutinés entre eux et attachés aux nageoires abdominales. Thompson croit que les embryons se nourrissent de la matière sécrétée dans la poche. Nous ne pouvons partager cet avis. En isolant un de ces œufs sur le verre porte-objet, les parois s'affaissent sur elles-mêmes et, à la moindre pression, le chorion se rompt et laisse échapper la masse vitelline. Celle-ci se compose exclusivement de petites sphères graisseuses à contours fortement tranchés et de dimensions fort di- verses : ce sont ces sphères qui donnent l'aspect granuleux à ces œufs. Il est presque impossible de voir un chorion plus délicat et un œuf moins bien protégé. Au milieu du mois de février, nous avons déjà trouvé une femelle avec la poche incubalrice pleine d'œufs, et, comme on en trouve en abondance au mois de juillet dans le même état, on peut en conclure que ces crustacés pondent plusieurs fois dans l'année. Rathke pense que ces crustacés conservent les premières enveloppes de l'œuf jusqu'au moment de l'éclosion, contrairement à ce qui a lieu dans les poissons et dans d'autres classes '. Cette appréciation n'est pas exacte pour ce qui concerne les mysis. Le premier phénomène qui surgit dans la poche incubatrice consiste dans une légère échancrure et dans l'apparition d'une sorte de lèvre, qui se transformera plus lard en queue. Ces premiers phénomènes ont échappé à latlention des embryogénistes. Ce n'est ni au côté tergal ni au côté ven- tral que le blastoderme s'organise d'abord, mais à l'extrémité caudale, et cela à une époque où il n'existe encore aucune apparence de membrane blastodermique sui- le venlre. Le blastoderme commence sous la forme d'un godet et envahit successivement toute la masse vitelline davant eu arrière. On voit très-bien au début les limites du blastoderme, qui e.>t ' Zur Morphologie. \>. IG. SUR LES CRUSTACES. S9 formé de grandes cellules dans lesquelles on distingue très-bien les noyaux. Il paraît que celte singulière apparilion des premiers rudimenis de l'em- bryon, non par le ventre, mais par la queue, a échappé aux naturalistes qui se sont occupés de ces crustacés. Cette lèvre caudale, appliquée contre la masse vitelline comme une man- dibule inférieure contre la face, est d abord très-courte et ne consiste que dans un repli, (|ue Ton ne découvre qu'en mettant à profit toute sa palience et en employant un assez fort grossissement. Cette lèvre est d'abord arrondie comme l'embouchure d'un instrument à vent , puis s'échancrc vers le milieu et montre sur le bord les premiers rudimenis des filaments soyeux qui la boi- deront plus lard. Nous avons donné une figure de cet appendice caudal, vu de face à cette époque du développement, pendant qu'il est encore appliqué contre le vitellus. Il est inutile de faire remarquer que les mysis s'éloignent des crustacés, tant par les premiers rudimenis de l'apparition blasloderniique que par la manière dont le corps se replie sur lui-même. En général l'abdomen et la (|ueue se plient sous le thorax et se croisent avec les appendices céphalo- thoraciques. Dans les mysis, le corps se replie en sens inverse vers le dos, et tous les appendices, depuis ceux de la tête jusqu'à ceux de la queue, au lieu de se croiser, sont couchés dans le même sens. Il n'y a guère que VIdolhea Basteri et la Lùjia Brandlii qui semblent se replier du côté du dos ^ Il y a des auteurs qui, en parlant des mysis, prétendent que la région ventrale, après l'apparition des antennes, devient convexe, contrairement à ce qu'elle a été jusqu'à ce moment. Il est clair que ces savants n'ont pas ob- servé l'état antérieur de développement et (pi'ils ont parlé par analogie de l'apparition du blastoderme. C'est après l'apparition de cette échancrure caudale que surgissent, à une courte dislance, deux paires de mamelons qui sont les premiers rudiments des antennes. Ceux-ci ne sont donc pas les premiers organes extérieurs qui apparaissent. La queue existe déjà avant eux , et il est évident que le blasto- derme, en commençant l'extrémité caudale, s'est étendu d'arrière en avant, ' Rathke, Zvr Morphologie. Riga und Leipzig, 1857, pi. II et III. 60 RECHERCHES iornuuU successivement les parois de l'abdomen et tlu thorax , pour Taire surgir ensuite les appendices en sens inverse. L'appendice caudal s'allonge , par suite de réchancrure entre le lobe vi- lellin et Tabdomen, lequel devient de plus en plus profond, et l'embryon con- serve encore entièrement l'aspect d'un œuf (piand l'extrémité postérieure du corps est en pleine voie de développement. La lèvre caudale s'est transformée en deux lobes; les soies qui la bordent se sont allongées; la nageoire cau- dale s'est dessinée plus nettement, et le vitellus, tout arrondi en avant connue une poire, a pénétré dans l'appendice caudal par un prolongement pédicu- laire. A cette période de l'évolution , on pourrait comparer la masse vitelline à une grosse poire , repliée un peu sur elle-même à l'endroit où elle tient à son pédicule. Nous avons tâché de bien représenter l'appendice caudal à celte même période et sous divers aspects. Une membrane sans structure entoure l'embryon, quand il ne poite encore que les deux appendices tentaculaires, et cette membrane tombe (juehpie temps après leur apparition. C'est la première mue apiès la disparition de la membrane vitelline, qu'on pourrait appeler la mue vitelline. Celle queue n'est pas définitive, comme on l'a cru et comme on est natu- rellement tenté de le supposer chez un animal qui ne subit guère de chan- gements de forme. Elle va tomber, au contraire, à la première mue suivante avec tout le premier appareil tégumenlaire, et une nouvelle queue va appa- raître : c'est une métamorphose dans le genre de celles que l'on observe dans les papillons et qui est connnune peut-être à tous les crustacés décapodes. Cette queue primitive est pareille dans les divers groupes de crustacés décapodes, chez les crabes comme chez les pagures, chez les crangons comme chez les palémons. Partout elle a la forme d'un éventail étendu hori- zonlalemont, bordé de soies en arrière, et échancré au milieu comme une nageoire caudale de dauphin. Pendant ce temps, les deux mamelons, dont nous avons parlé plus haut , s'allongent, le blastoderme envahit toute la face inférieure et latérale du corps, et le jeune animal peut être comparé, par ses deux paires dappen- dices, à un embryon de calige ou de cyclopide avant l'éclosion. SUR LES CRUSTACES. 61 Les mamelons dont nous avons parlé plus liaul s'allongent ensuite comme une paire de rames de chaque côté du corps, et on ne larde pas à reconnailif en eux les deux paires d'antennes. Ces appendices sont d'abord semblables entre eux, un peu élargis à la base, effilés au sonmiet comme une vraie na- geoire pectorale, qui n'est pas sans ressemblance avec la nageoire-membre des dauphins. Ces organes appendiculaires sont bordés en avant de placpies hubricpiées en guise d'écaillés , formées par le tégument, et quelques soies rares garnis- sent le bord libre et la pointe. Le corps, de globuleux qu'il était, s'est insensiblement allongé, et a pris une nouvelle forme : le grand capuchon qui recouvrait l'appendice caudal s'est relevé à mesure que celui-ci s'est allongé, et l'embryon par là a changé complètement d'aspect. Toute l'activité va se porter maintenant sur les appendices antennaires, comme sur les deux lames caudales, et la couche blastodermique envahit successivement les flancs dans toute leur hauteur. Les deux antennes se développent rapidement et prennent une grand»' extension en longueur; elles se séparent nettement à la base l'une de l'au- tre; un pédicule surgit pour chacun d'eux, et des lamelles squammiformes envahissent ces deux organes,. pendant que des soies de plus en plus distinctes s'élèvent vers l'extrémité libre. Ces deux appendices sont terminés en pointe et par une soie. Les deux lobes de l'appendice caudal se sont développés aussi en longueur; le bord interne et le bord externe se sont garnis de soies assez fortes placées à des distances régulières et formant presque autant d'étages qu'il y a de soies. Cet appendice caudal n'a aucune analogie avec celui que le mysis portera plus tard. C'est à tort que des naturalistes, qui ont étudié ces crustacés avant nous, ont supposé que la lame médiane de la queue venait se placer, plus tard, entre ces lamelles branchiales primitives. Il est inutile de faire remar- quer aussi que, contrairement à l'assertion de plusieurs embryogénistes , la queue primitive, au lieu de se former après les tentacules, se forme avant ces organes. Presque en même temps que les tentacules , surgit derrièi-e et un peu en 62 RECHERCHES dessous d'eux, une paire de moignons qu'on ne découvre que quand on place l'embryon sur le dos et qu'on l'observe dans une situation oblique. Ces deux moignons sont les futures mandibules. Ainsi ces organes essentiels (le, la mastication ne surgissent pas, comme on l'a dit, après tous les autres appendices, mais apparaissent déjà quand les tentacules ont à peine paru sous leur forme de nageoire simple. A cette époque de son évolution , l'embryon s'est débarrassé de son tégu- ment primitif, la membrane vitelline, et on peut dire, par conséquent, que l'éclosion a eu lieu. Cette éclosion est en tout semblable à une mue : c'est l'oiseau qui est éclos dans son nid , mais qui a besoin de se compléter davan- tage avant d'être à même de prendre son vol. Ce n'est que vers cette époque que le blastoderme se joint sur la face dorsale et qu'il cesse d'affecter la forme d'une coupe. A cette époque de son évolution, tout l'embryon ressemble parfaitement, comme on l'a déjà dit, à une cornue de laboratoire. A la base de cbaque antenne naît, dans l'intérieur de la gaine, un tu- bercule qui s'accroît rapidement, s'étend bientôt dans toute la longueur, et l'appendice est devenu bifide après cette première mue, comme il doit être chez le mysis adulte. Au-devant des tentacules, le blastoderme s'épaissit ensuite notablement; il se forme une pla(iue distincte dont le contour est nettement tranché et qui deviendra plus tard le pédicule oculaire. Ce pédicule n'apparaît aucunement comme les autres appendices, et semble avoir une autre valeur morpholo- gique. Ainsi, à la fin de cette première période, le jeune mysis, sous la forme d'un têtard et le corps divisé en lobe céphalique et en pédicule abdominal , porte deux paires de rames, qui sont les antennes futures, et un prolongement caudal bordé de soies, qui n'a rien de commun avec l'appendice caudal définitif. Sauf le mode d'involvation dans l'œuf, nous avons vu une grande ressem- blance dans le mode d'évolution des homards , des langoustes, des palémons et des crangons ; partout les deux paires d'appendices antennaires ont déjà un grand développement quand les autres commencent seulement à surgir. Nous SUR LES CRUSTACES. 63 trouvons toutefois, dans le homard, que les pédicules oculaires se développent plus lot el indiquent plus clairement que chez les mysis leur communauté d'origine avec les organes appendiculaires. DEUXIÈME PÉRIODE. Pendant cette période, les divers appendices de la bouche et les nom- breuses pattes surgissent simultanément el ne montrent d'abord aucune diffé- rence entre eux. Toutes ces pièces ont donc bien la même signification. C'est vers la fin de celle période que surgissent, simultanément aussi, les appen- dices abdominaux et caudaux. On peut dire qu'il y a trois apparitions suc- cessives d'appendices chez les mysis. Le corps a encore la forme d'une massue, ou plutôt ressemble à une poire un peu allongée. On voit distinctement l'accroissement du blastoderme par l'apparition d'inie nouvelle génération de cellules au milieu des premières. Le sac vitellin s'étend dans toute la longueur de l'embryon, et tout l'em- bryon est représenté par les parois du sac à la surface duquel on aperçoit quelques appendices. C'est à cette période de développement que surgissent les ap[)endices de la bouche et les pattes. Ce n'est pas, comme on l'a dit, successivement et d'avant en arrière que l'on voit apparaître ces organes : ils se montrent simultané- ment depuis le premier jusqu'au dernier, de manière que le blastoderme, vu sur le côté, ressemble à une lamelle dentée. On dirait un peigne à grosses dents, el, un peu avant l'apparition des dents, l'embryon a l'air d'avoir le ventre couvert de dalles. Puis de chaque dalle on voit s'élever une éminence sous la forme duii moignon. Tous ces moignons se séparent de plus en plus nettement; chacun d'eux présente l'aspect d'une petite pyramide, et les deux rangs de pyramides recouvrent tout le bord convexe du mysis embryonnaire. Derrière les man- dibules , nous voyons s'élever ainsi en même temps et de la même manière dix paires d'appendices qui se dilTérencieronl plus tard : ce sont les mâchoi- res, les pieds-mâchoires ou gnathopodes et les pattes futures péréiopodes. (54 RECHERCHES trois sorles d'appendices (pii sont tout à fait semblables entre elles, au moin?; au début de leur apparition. Rathke avait été conduit à un autre résultat en étudiant les embryons de mysis dans la liqueur. Il pensai! (jue les premiers appendices qui succèdeni aux tentacules se développent d'abord et que les autres apparaissent succes- sivement. Nous venons de voir que tous ces organes, depuis les mandibules jusqu'à la dernière paire de pattes, se développent simultanément. Il n'y a que la seconde série des appendices abdominaux qui surgisse poslérieuremonl. Si l'origine de tous ces appendices , les gnalliopodcs comme les péréio- podes, est non-seulement semblable mais encore simultanée; si, abstraction faite de la place , on ne pourrait pas les distinguer les uns des autres , il nous parait évident que leur homologie doit être complète. Les appendices sur- gissent uniformément comme les dents d'un peigne , à la tête comme au thorax, quoique cette division du corps ne se soit pas effectuée encore, et plus tard seulement la différenciation se manifestera avec plus ou moins d'in- tensité. Il y a donc d'abord deux paires d'antennes avec des mandibules et des pédicules oculaires rudimentaires, et de ces deux paires d'appen- dices le nombre s'élève tout d'un coup à quatorze, par l'apparition de dix paires d'appendices. Ces différents appendices , qui sont tous simples d'abord comme les an- tennes, montrent bientôt un tubercule à leur base qui les rend bifides et, les transforme en pièces appendiculaires servant à la fois à la marche, à la nage et en apparence à la respiration. C'est le pendant de ce qui a eu lieu pour les antennes. On a considéré ces appendices comme bifides dès leur début. Cela n'est pas : cha(|ue appendice est d'abord simple comme nous venons de le dire. Un mamelon se montre à la base et en dehors du [)édicule, et ce mamelon, en s'allongeanl rapidement dans l'intérieur de la gaine primitive, rend cha(|ue patte double. L'importance de ce mode identique de formation et de la sinudtanéité d'ap- j)arition de ces dix paires de pièces n'échappera à personne. Il y a donc jusqu'ici deux fournées d'appendices, si nous pouvons nous exprimer ainsi. SUR LES CRUSTACES. 65 Puis, après les pattes et derrière elles, apparaît une troisième série d'ap- pendices, lesquels forment plus tard les fausses pattes abdominales ou les pléiopodes. On en voit distinctement cinq. Ceux-là ne se bifurquent pas dans les mysis. Enfin, tout à l'extrémilé postérieure du corps, on voit encore surgir deux appendices qui sont d'emblée plus grands et plus forts que les autres : ce sont les lamelles latérales de la queue; cVst-à-dire, les uropodes de l'animal adulte. Ainsi, comme nous l'avons dit plus haut, la première queue four- chue n'a rien de commun avec la queue définitive du cruslacé, qui apparaît seulement à cette période évolulionnaire. La dernière ne surgit de la sorte que fort tard, quand la première est mise hors d'usage, sans (|ue cependant l'animal en ait fait emploi. En même temps ou peu de temps après (pie les rudiments de pattes font leur apparition, il se forme pour chaque appendice un somite distinct qui se développe de bas en haut. Ces divers' somites forment, lors de l'apparition des a])pendices de la queue, un cercle complet. On les voit, pendant que les appendices sont en voie de développement , former une sorte de colonne vertébrale représentée par des corps de vertèbres creusés dont il ne reste que le pourtour. Ce sont les somites abdominaux postérieurs qui semblent les premiers formés. Ces somites, tout en faisant ainsi leur apparition dans la région abdominale, avant la région thoracique et céphalique, n'acquièrent leurs appendices (pléopodes) que quand les autres somites sont pourvus des leurs. Nous trou- vons en somme, à en juger par les appendices, le corps du mysis formé de trois somites prébuccaux, d'un somite buccal, de dix somites postbuccaux et de cinq somites abdominaux , en tout dix-neuf. Pendant que l'embryon se perfectionne ainsi en arrière , la bande latérale qui a surgi au-devant des antennes a acquis une importance plus grande : elle s'est isolée en montrant un étranglement de plus en plus profond à sa l)ase. En avant elle est tronquée et bientôt surgissent au milieu d'elle des taches de pigment qui ne laissent plus aucun doute sur sa nature : ce sont les pédicules oculaires ou podophthalmes. Ils sont attachés par leur base aux Tome XXXIIL 9 GG UECHERCHES îiulres segments du corps, mais en dessus, les yeux sonl séparés par loule la largeur de la masse vilelline. L'embryon présente encore un énorme ren- Hement en avant qui lui donne une forte bosse à Textrémité cépbalique. C'est vers cette épo(|ue que la couche mu(|ueuse commence à monti'cr une certaine importance. En arrière on voit déjà une portion d'intestin sans vilellus dans son intérieur, tandis (jucn avant toute la cavité digestive ne consiste encore que dans un grand sinus vitellin. Puis celui-ci se rétrécit de plus en plus, quelques échancrures se forment dans sa masse, des lobes apparaissent, et on voit la cavité de l'estomac avec plusieurs larges cœcums qui représentent le foie. Quoi qu'on en ait dit, nous ne croyons pas qu'il y ait, sous ce rapport, de grandes différences avec les crustacés décapodes connus. Ces lobes sonl dis- posés avec symétrie. A l'époque où les yeux apparaissent avec leur pédoncule, des taches de pigment se montrent à la base des différentes paires de pattes, et ces taches se déposent avec tant de régularité et de symétrie qu'on peut aisément les compter et en déduire le nombre d'ai)pendices. Les appendices de la bouche elles pattes se sonl maintenant différenciés; il reste huit paires à peu près semblables. Chacune d'elles a une tige interne , qui est la patte proprement dite, puis une tige plumeuse très-mobile, (|iii est située à l'extérieur et que l'animal adulte fait mouvoir pendant la nage comme des lamelles d"une roue de bateau à vapeur. Ces oi-ganes servent en apparence à la i-espiration, mais au fond sonl de véritables rames. Les huit paires de pattes ont à peu près le même développement. Pour en faire un vrai décapode, ces lamelles auraient à se loger dans une cavité sous le céphalothorax. Comme les divers appendices portent primitivement ou plutôt idéalemeni , outre la tige principale, un palpe et un fouet, nous devons considérer ces organes comme des âges embryonnaires. Les gnathopodes conservent en général cette forme première pendant toute la vie, mais les péréiopodes, contrairement à ce qui existe dans les mysis, les perdent dans le cours des métamorphoses, quand le cruslacé décapode acquiert ses branchies défini- tives sous-carapaciques. Les mysis correspondent vérilablemeiU pai' leins appendices ihoraciques doubles à une époque embryonnaire. SUU LES CRUSTACES. 67 TROISIÈME PÉRIODE. C'est pendant cette période, la dernière de la vie embryonnaire ou les derniers jours de la vie marsupiale , que tous les appendices des mysis s'a- chèvent et que le grand phénomène de la mue s'accomplit avec un change- ment complet dans la forme et l'aspect des caractères extérieurs. L'embryon subit une véritable métamorphose dans la ])ourse de sa mère. Un acte important dans la vie de ces êtres , c'est la mue ; elle se prépare de longue main, et, lorsqu'elle est accomplie, l'animal se présente sous un aspect tout nouveau. Jusqu'ici le jeune mysis avait toutes les apparences d'un crustacé inférieur; voilà qu'il apparaît dans son accoutrement définitif. Il s'csl débarrassé de sa vieille queue bifide pour prendre une queue lamelleuse de décapode; au lieu d'antennes simples à la tête, on en voit deux qui sont doubles et qui , indépendamment de leur longueur, sont profondément mo- difiées dans leur forme et les divers articles qui entrent dans leur composi- tion. Ces antennes sont couchées encore sur les lianes du crustacé d'avant en arrière, et les pédoncules oculaires sont également encore dirigés de bas en haut. Il faut (pie la bosse, formée par la masse vilelline, soit complètement rentrée, avant que les pédoncules oculaires puissent prendre leur direction naturelle et la liberté de leurs mouvements. A mesure (pie la masse vilelline s'absorbe, le canal digestif prend de plus en plus ses caractères propres; la cavité de l'estomac devient distincte et, à l'origine de l'intestin, qui est devenu très-grêle, on voit le foie représenté par plusieurs cœcums. La masse qui remplit les cœcums biliaires a pris une couleur verte. Les antennes, tout en ayant atteint leur développement complet, sont encore couchées sur les flancs d'avant en arrière; mais le jeune animal, secouant par moments ces appendices, commence à faire l'essai de ces organes : il se débat déjà dans la poche, les tentacules se relèvent et s'abaissent, les divers appendices s'agitent et frissonnent, comme s'ils étaient sous l'influence d'une commotion électrique : il ne faut plus (pi'un peu de vigueur dans les organes appcndiculaires pour voir celte machine vivante prendre son élan et déployer toute sa merveilleuse activité. G8 RECHERCHES Nous avons parlé plus haut de lâches pignionlaires. Ces taches ont pris un plus grand développonienl encore et resscnd)lenl , par leur forme , aux corpus- cules des os. Ce sont des corpuscules noirs, de la surface desquels partent, tout autour, de fines ramifications qui parfois se divisent et se subdivisent et (pii ont une ressemblance assez grande avec ces impressions dendrili(pu's si communes dans certaines agates et dans quehjues jaspes. On en compte une à chaque appendice, sauf à la mandibule; aussi, comme la tache de la première paire de mâchoires est plus grande que les autres, la considérons- nous comme deux corpuscules pigmeutaires coalescenis. Plus tard, les corpuscules |)igmenlaires des appendices abdominaux appa- raissent de la même manière et monireni dans leur apparition tout autant de régularité. Enfin ces corpuscules font leur apparition dans les appendices de la (pieue, et même, chez les femelles, dans les feuillets membraneux de la poche incu- batrice. A la fin, la lame tentaculaire elle-même est envahie par un dépôt de pigment qui lui donne un aspect particulier. 11 en est de même du pf'doncide de Tantennule et de sa tige, ainsi (pie du pédoncule oculaire. Ces mysis embryonnaires sont-ils nourris dans la poche incubai rice par une substance sécrétée qui ferait sur eux relïel d'un albumen ou de lait? Nous ne le croyons pas. Les feuillets de cette poche sont toujours les mêmes, et les œufs, comme les embryons, sont toujours mobiles et libres dans la bourse maternelle. S'il était prouvé qu'une matière sécrétée vient au secours du vitellus pour nourrir les embryons, ce serait exactement la bourse des mam- mifères didelphes avec leur glande mammaire. Mais nous ne trouvons dans la poche que des lamelles appendiculaires en tout semblables aux autres appendices. Nous ne voyons pas, du reste, ce qui justifierait cette exception parmi les crustacés. Il nVxiste pas de glande spéciale, nous ne découvrons aucun produit dans la poche, le vitellus est assez volumineux pour parfaite la nutrition embryonnaire, et rien ne fait croire à la nécessité d'une nutri- tion exceptionnelle. Le vitellus des mysis nous paraît plus que suffisant, pour suffire au développement complet de l'embryon, sans secours supplé- mentaire. Le mysis, en quittant la poche de la mère, est donc complètement df'-ve- SUR LES CRUSTACES. 69 loppé, et, pour alleindre le dernier terme de son évolution, il n'a plus qu'à jn'cnclre ses organes sexuels. Comme nous l'avons fait remar(|uer, ces organes apparaissent enfin el, pendant (pie la poche est encore pleine d'embryons, les mysis continuent régulièrement à croître. SYSTEMATISATION. Ce qui a surtout embarrassé les naluralisles (pii ont voulu assigner au.v mysis leur véritable rang dans la hiérarchie zoologique, c'est l'absence de branchies et le grand nombre de pattes. On comprend, en effet, (pic, pour des naluralisles qui tiennent avant tout aux caractères indii of the PliilaiJelphia pliilosophiral Socirti/. SUR LES CRUSTACES. 73 la vérilable impulsion à Tétude des animaux sans verlèiires cl que chacun de ses pas fui marqué par une découverle. Par une singularité dont, du reste, on trouve plus d'un exemple dans les sciences, M. Milne Edwards s'est mis à douter depuis de la valeur du genre Cuma, supposant quïl pour- lait bien être une de ces formes transitoires qui, connue tant d'autres, doi- \enl être rayées du catalogue des êtres \ M. Kroyer, en 184-1 -, étudie ces mêmes crustacés avec le soin qu'il met à tous ses travaux; il montre que le genre Cuma a été fort bien établi par 3J. 31 ilne Edwards, et, quelques temps après, en 1846, il |)ropose même d'éta- blir la famille des cumacés; il fait connaître quatre espèces nouvelles et crée le genre Leiicon pour un animal de cette famille ^. M. Kroyer pense que la place des cumacés est entre les crangons et les thysanopodes. Presque au même moment où Kroyer s'occupait de ce sujet, Henry D. S. (ioodsir se livrait à la même élude sur des individus péchés sur les côtes d'An- gleterre pendant les étés de 1 S/i- 1 et 1 842 , et crut devoir établir deux genres nouveaux sous les noms de Bodothria et Alaima. Ces observations s'accordent entièrement avec celles de 31. Kroyer, quant à la nature adulte de ces animaux. Il semblerait que la question des Cuma dût être tranchée après cela; et, en eflfet, Goodsir s'était écrié : J hâve uoiv sodsfïed myself, llial ihey aro })crfc'ci animais *. Il n'en est pas ainsi. En 1852, 31. Dana revient au doute exprimé par 31. 31ilne Edwards, et, s'appuyanl sur le résultat d'observations récentes faites par 31. Agassiz, il émet l'avis que les Cuma pourraient fort bien n'être que des larves d'al- phées, de palémons ou d'hippolytes. Agassiz croit avoir vu sortir des Cuma véritables des œufs de ces genres , et les Cuma ne seraient que le jeune âge de l'un de ces derniers Crustacés ^. " Hial. nul. (les crustacés, vol. III, p. 353. — A>.\. di:s se. natur.. 1828, vol. XIII, p. 204. - Quatre nouvelles espèces du genre Cuma, Kroyers JValurhislorisk Tidskrifl, vol. III, 18-41 , pp. 305-334. ^ .Sur la famille des Ccmacés, Tidskrifl , 184G, t. II, p. 123. '' GQO(h'\v, Description of Ihe çjenvs Cvmx and of Iwo ncw gênera nearhj allied to il., Tiik Edimb. NEW PHiL. Journal , 1843, p. 119. ■^ Agassiz, Proceed. Acad. nul. se. phil., janv. 18.52, n" 10. Tome XXXIII. 10 74 RECHERCHES Sous le titre de Briiish diasit/lidae, M. Spence Baie a fait paraître depuis un beau mémoire ([ui a les mêmes crustacés pour objet. Le nom de Diaslij- lidae n'est pas nouveau, bien au contraire, car il est de Say; mais, conunc le nom de Cuma est généralement reçu, nous ne voyons pas de motif de le changer. Le principe de conserver le nom le plus ancien est bon, mais il ne faut pas toujours chercher à rappli(|uer dans toute sa rigueur. Si Ton reprend aujourd'hui le nom donné par Say, est-on sur de ne pas devoir le changer demain en un autre plus ancien et encore plus complètement oublié? Il est convenable, pensons-nous, d'appliquer ce principe avec une sage mesure : la nomenclature varie déjà assez sans que Ton cherche à changer des noms généralement reçus. 3L Spence Eale fait connaître sept espèces britanni- (pies et crée les genres Eudora, Halia et Venilia. Ces deux derniers noms génériques, il les change ensuite : Hcdia en Iphinoë , et Venilia en Ci/na- nasse. Le savant carcinologiste anglais affirme également que les Cuma sont des crustacés adultes, et il en forme une famille distincte qui se rapproche, d'un côté, des macroures et des stomapodcs, de l'autre, par les yeux et la forme de leurs mandibules, des amj)hipodes '. Les assertions d'Agassiz , d'avoir vu des Cuma provenir de certains ma- croures, ont tellement ébranlé plusieurs carcinologistes, et des plus célèbres, que le beau mémoire de Spence Bâte n'est pas parvenu à les convainci'e. En 1832, M. 3Iilne Edwards, dans ses Observations sur les affliiile.s zoologiques et la clussijkalioa naturelle des crustacés ^, tout en parlant des mysis comme formes inféiieures des décapodes, ne compte pas les Cuum parmi les podophlhnimaires décapodes, et, dans son Rapport sur les méta- morphoses des Praniza en Ancea, rapport fait à l'Académie des sciences le 28 juin 1858, l'illustre professeur du Muséum met les Lunia sur la même ligne (|ue les phyllosomes, les mégalopes et les zoés "', c'est-à-dire comme devant disparaître du cadre zoologique. Il en résulte que, pour Agassiz, ce sont de jeunes macroures voisins des ' Ami. und Miuf. of nul hist on tlie lirilish Diastylidar, tom. XVII, p. i49; lora. XVJII. p. 187, cl On tlie genus Cuma, janvier 1837, p. lOG. - Ann. des se. nat., 1892, t. XVIIl, p. lO'.t, et Ann. des se. nat., 18.j8, t. IX, \>. 'Jl . ■' L'iii.slilut . 18.")8. SUR LES CRUSTACES. 75 genres palémon et hippolyte, e( que poiirGoodsir ce sont des macroures aussi, mais (les animaux complets qui doivent prendre rang entre ces derniers et les siomapodes. Le professeur Bel! les place dans lespodophlhalmaires; mais, d'après M. Spence Bafe, ce ne sont pas des décapodes : ils doivent se placer derrière les mysidés, parmi les stomapodes. Enfin, dernièrement, on a cru trouver des affinités entre les Ciima et le genre fossile si remarquable des Euryplerus, qui appartient évidemment au groupe des limules, lequel est bien éloigné de ceux-ci ^ On voit par ce qui précède que le doute est aujourd'hui plus grand que jamais, puisque l'auteur même du genre propose de le rayer du catalogue des êtres, quand Ivroyer, Goodsir et Spence Bâte soutiennent au contraire qu'il faut l'y conserver. Pour nous, il n'y a aucun doute possible : les cumacés sont des crustacés adultes. On connaît les femelles avec leurs œufs et leurs embryons et même le développement direct de ces derniers, par les observations de Kroyer et de Goodsir, que nous pouvons pleinement confirmer. Parmi toutes les formes embryonnaires de podophibalmes ou d'édriopbibalmes que nous avons ob- servées sur nos côtes, nous n'en avons pas vu une seule qui eût même la moindre ressemblance avec un Cuma quelconque. Ces crustacés doivent donc prendre rang dans le cadre carcinologi(iue ; mais quelle est leur place? Ils tiennent évidemment aux podophthalmes déca- |)odes par leur ensemble et leur physionomie , aux stomapodes par leurs branchies, et aux édriophthalmes parles yeux et quelques autres caractères. Mais que sont-ils en définitive? Donnons d'abord la description des espèces, après nous verrons mieux les liens de leurs affinités. DESCRIPTION. Il est évident que les cumacés forment un groupe parfaitement distinct et qui deviendra par la suite très-riche. Mais pour rétablissement régulier des genres, ' Qiiarterly Journal of the geol. Soc, 1836, Ohseivatioiifi on tlie structure. ... of UmxJiTOP- TERUS, p. 54. "(3 RECHERCHES il nous semble que les travaux, el surtout les recherches comparatives, ne sont pas encore assez complets. Jusqu'ici on n'a guère observé que des faits isolés. Nous allons faire connaître trois espèces et toutes les trois appartiennent à une division générique distincte : la première est un Dodol/in'a, la deuxième un Cmna, la troisième un Leucoii. Les cumacés ressemblent, par leur céphalolhorax, aux décapodes, mais ils n'ont positivcmoni pas d'yeux pédicules, et la carapace ne recouvre pas tous les segments tlioraci(iues. Les appendices gnalhopodiques sont au nond^re de huit au lieu de dix, de manière qu'il y a deux paires de somiles carapaciques (pii manquonl. Les pléopodes varient, tandis que leurs somites resteni au nond)re de cinq. Genre B0D0THRL\, Goodsir. Ce genre a été établi par Goodsir el mérite , sans aucun doute, d'être con- servé, quelles que soient les variations des appendices dans les divers mem- bres de la famille. Nous tracerons ici un ensemble de caractères qui, à notre avis, justifie complètement celte séparation générique. Le nombre total d'appendices céphalolhoraciques ne \nv\e guère; mais, au lieu de trois paires de |)ieds-mâchoires, comme dans les crustacés voisins, la dernière paire passe au thorax, el le nombre de paires de pattes ou de péréiopodes est de quatre : ils ne portent pas de flagelle. Les pléopodes, ou appendices abdominaux, sont au nombre de cinq paires, tous biramés et en même temps presque aussi développés (|ue ceux du thorax. Le segment caudal est moins grand que les précédents, mais les appendices ou uropodes sont d'une longueur excessive. Le telson est rudimenlaire et tuberculeux. Nous croyons cet animal, cpie nous avons trouvé sur nos côtes avec des mysis, nouveau pour la science et, en souvenir du service rendu par le savant professeur d'Edimbourg, nous proposons de lui donner le nom de BODOTHHIA GOODSIK, VllH Bi'H. Les appendices abdominaux el caudaux, les pléopodes el les uropodes sont très-longs, surtout les derniers: la carapace est également assez longue el étroite, tout l'animal est grêle el délicat. SUR LES CRUSTACES. 77 Le Boâothria de Goodsir diffère du Bodolhria arenosu par plusieurs caraetères importants et qui ne sont pas difficiles à distinguer. Nous citerons parmi les plus saillants les différences dans les appendices abdominaux et caudaux. Dans le B. areitosa , les pièces terminales sont proportionnellement courtes, tandis que dans le B. Goodsir elles ont la même longueur que la pièce basilaire, et les pièces terminales des appendices abdominaux sont en même temps plus allongées. Si nous en jugeons d'après le dessin que Goodsir a donné de son Bodotliria, il existe également une différence assez notable dans la carapace, aussi bien chez le mâle que chez la femelle. Si maintenant nous conq)arons ce Bodolhria , que nous dédions à Goodsir, au Cyrianussa fjracilis de Spence Bâte, on verra aisément qu'il existe déjà trois espèces de cumacés parfaitement distinctes dont l'abdomen porte cinii paires de pattes biramées. Les différences que l'on observe entre ces deux espèces, du moins à eti juger par le dessin que Spence Bâte en a publié, portent sur les lobes anté- rieurs du céphalothorax, qui paraissent plus proéminents chez le Ci/riaiiassa (jracilis ; sur les segments thoraciques plus minces dans ce dernier et (|ui juslifienl le nom spécifique de gracilis; enfin, sur les segments abdominaux (pn', par contre, sont plus grands, surtout le sixième ou le dernier. Ce segment porte, dans l'espèce appelée (jracilis, un tubercule au bout, qui est séparé par une légère échancrure et qui a la même dimension que les autres, tandis que, dans l'espèce que nous dédions à Goodsir, ce dernier segment n'a guère plus de la moitié des autres, aussi bien en longueur qu'en hauteur. Nous trouvons encore des différences notables dans les appendices, surtout dans ceux de la queue; mais il est prudent de ne pas trop s'en rapporter au dessin et aux descriptions, et d'attendre que l'on ail l'occasion de comparer les objets en nature. Le mâle et la femelle ont la même taille, cinq millimètres de longueur, mais ils diffèrent notablement entre eux par presque tous leurs appendices. Les antennules des mâles sont multiarîiculées, comme celles des femelles, et à peu près de la même longueur, mais elles sont terminées par dos faisceaux de soies qui en font un véritable goupillon. Les mâles ont les antennes lon- gues et fort grêles, atteignant par leur sommet, quand elles sont couchées le 78 RECHERCHES long du corps , le (jiialiième somite abdominal; chez les femelles, elles n allei- gnenJ qu'avec peine le premier segment tlioracique. Les mâles ont les plco- podes couverts de soies plumeuses, tandis que cel!cs-ci manquent chez les femelles, et la présence de ces soies se fait remar(|uer également aux uropo- des, niais chez les mâles exclusivement. La carapace même présente des diffé- rences dans les deux sexes: elle est terminée sur le côté et en arrière par un prolongement annelé sous forme de corne qui semble protéger ses flancs. H parait résulter de ceci que le mâle est bien meilleur nageur que la femelle, et qu'à cet efïet ses aniennules ont été allongées pour l'informera de ])lus grandes distances des dangers qu'il peut courir. Avant de comparer cette nouvelle espèce au Bodothria arenosa décrite par (îoodsir , faisons la description des caractères extérieurs de notre nou- velle espèce. Cecrustacé est fort allongé; le thorax et l'abdomen ont deux fois el demie la longueur de la carapace. Le corps se rétrécit insensiblement d'avant en arrière , el c'est à la partie antérieure de la carapace qu'il a le plus de lar- geur. I.a carapace est assez fortement comprimée. La pointe frontale ou le rostre est un peu obtus; les deux lobes latéraux le dépassent légèrement. Toule la pointe est couverte de lâches de pigment (|ui représentent l'œil. Après que M. Kioyer eut décrit ces crustacés avec soin et avec une par- faite connaissance de leur structure, M. Goodsir prétendit de nouveau que leurs yeux sont pédicules comme ceux des décapodes et qu'ils avaient échappé à l'attention de Kroyer, à cause de leur situation sous la carapace. Comme on le pense bien , ce point était excessivement important pour décider la (jueslion des alTuiités naturelles de ces animaux. Erichson, en rendant compte, dans ses Archives, du travail de Goodsir, et acceptant ces faits sans hésitation, crut la question définitivement tranchée et mit les cumacés parmi les véritables décapodes. M. Kroyer a repris cette question peu de temps après el maintient avec raison son opinion. Nous ne savons quelles sont les espèces que M. Goodsir a étudiées; mais ce qui est certain , c'est que dans trois espèces, dont une très- grande, le (.uma Rallilii , nous avons vu des individus vivants des deux SUR LES CRUSTACES. 79 sexes, et qu'aucune d'elles ne présente une apparence d'yeux pédoncules. Sur les flancs, on voit fort bien que la carapace est formée des épi- mères qui sont venus se souder avec les pièces médianes et dont on peut re- connaître encore fort bien les jointures. Dix somiles concourent à la fonnalion de la carapace. Elle est arrondie sur le côté en arrière dans le mâle; dans la femelle, au contraire, la cara- pace présente de chaque côté une forte pointe qui n'est pas disposée comme une véritable épine, mais plutôt annelée sur toute sa longueur, comme un appendice antennaire. On voit à la surface de la carapace de fines ramifications de pigment qui se groupent avec symétrie et forment des taches ou plutôt des arborisations, comme dans les mysis. 11 y a quaire anneaux Ihoraciques entièrement à nu et qui sont à peu près également développés. iNous ne trouvons guère de dilïérences entre eux chez les deux sexes. Chacun de ces somites porte une paire de pâlies et présente à sa surface comme sur le côté ces fines ramifications que nous avons si- gnalées déjà sur le segment carapacique. La région abdominale est formée de cinq somites à peu près aussi laiges que longs, à l'exception du dernier, qui est toujours plus allongé que les autres. Chaque segment de cette région abdominale montre également des taches dendriti(|ues de pigment. Le dernier somite, ou le caudal, est le plus petit; il est pour ainsi dire Ironcpié en arrière et porte deux appendices bifides, qui sont presque aussi longs que l'abdomen. Les antennules sont petites et formées de plusieurs pièces ; elles atteignent à peu près le tiers de la longueur de la carapace. Elles diffèrent beaucoup , comme nous l'avons déjà dit, chez les deux sexes. Le mâle montre d'abord , dans chaque antennule, trois articles assez forts, dont le dernier est un peu allongé; ces trois articles forment en quelque sorte un premier étage. Dans le second étage, on compte également trois articles, mais qui sont considérablement plus petits. A trois, ils ne dépassent guère un autre en longueur. A la base de cet étage, l'article est entouré, d'un côté, d'un faisceau de filaments qui formeni là un véritable goupillon. Ces filamenls 80 RECHERCHES sont aplatis à la base comme des lanières et effilés au boni : ils sont placés iiréiiulièrement. La femelle a les trois articles du premier étage un peu plus faibles, et tout le second étage est constitué par un aiticle terminal portant à son sonnnet trois petites soies. Le goupillon manque complètement chez elle. Les antennes sont formées de trois articles basilaires au moins, le coxocé- rilhe, le basocérithe et Fischiocérithe ; le dernier est le plus développé et porte une longue ligelle articulée ou procérilJtes , dont la pointe terminale atteint le milieu du quatrième segment abdominal, du moins dans le mâle. Ces antennes portent, sur leur bord antérieur, dans toute la longueur et jusqu'à la pointe, des soies fort courtes. C'est vers le bout libre qu'on distingue le mieux les articles , et ils y sont trois ou quatre fois plus longs que larges. Les antennes des femelles occupent la même place; elles sont moins longues et plus robustes. Elles ne dépassent pas beaucoup la longueui- de la carapace. On voit distinctement des traces d'articulations dans son intérieur, mais elles sont beaucoup plus rapprochées ({ue dans les antennes mâles. Les pièces de la bouche ne sont pas réparties comme dans les Cuina véri- tables, puisque, au lieu de trois paires de pieds-mâchoires, il n"\ en a (|ue deux, une paire ayant passé au service de la région thoraci(|ue. Le nondire total des appendices de la tète et du thorax reste toutefois le même. Les mandibules ou protognathes sont courtes et trapues. La pointe libre se couvre de petites soies roides en guise de brosse. Sur le côté des mandibules, dans ces pièces détachées, nous avons vu un appendice membraneux assez court qui représente peut-être le palpe. Nous passons sous silence les deux i)aires de mâchoires. Les deux premières paires de pattes-mâchoires qui suivent sont fort grêles cl délicates. Elles portent aussi des soies en forme d'épines; quelques-unes sont en forme de crochets, et d'autres même sont plumeuses. L'article basi- laire est particulièrement long. La troisième paire de pieds-mâchoires est très-grande, surtout par sa portion basilaire ou son basognathite, qui forme la moitié de la largeur. Les cinq autres articles qui suivent ne diffèrent que peu entre eux. Les deux derniers portent des soies roides recourbées, tandis que, sur les autres, on voit quelques soies SUR LES CRUSTACES. 81 plumciises en dedans el en dehors. Celle paire porle un exognathe qui a la même longueur, du moins si Ion y comprend les soies. La première paire de paltes véritables ou de péréiopodes est exactement conformée, comme la précédente, aussi bien la patte même que Texopode; seulement le pénultième article s'est un peu allongé, d'où résulte une lon- gueur notablement plus grande. Les deux derniers articles atteignent la base des antennes dans leur situation naturelle. Les pattes sont au nombre de quatre ; il n'y a pas de doute à cet égard , et ce même nombre se retrouve dans les deux sexes. La dernière et Tavaiit- dernière paire sont les plus courtes; la seconde, au contraire, est la plus longue. Ces appendices se composent en général de cinq articles et portent , surtout au bout, des soies plumeuses. Les cinq somites abdominaux portent chacun une paire d'appendices biramés, dont les antérieurs sont les plus développés. Ces appendices sont presque aussi longs que les pattes mêmes. Chez les mâles, les deux lamelles terminales portent de très-longues et fortes soies plumeuses, tandis que chez les femelles, ces appendices en sont complètement dépourvus. L'appendice caudal , ou l'uropode, est biramé aussi; la pièce basilaire est fort longue; sur toute la longueur, le bord interne est garni de fortes épines dentelées. Les deux lamelles terminales sont formées de deux pièces qui ont ensemble à peu près la longueur de la pièce basilaire; l'interne montre sur son bord intérieur de très-fortes épines dentelées, dont une grande est terminale; la lamelle externe est armée de longues soies plumeuses, dont une est isolée sur la première pièce; les autres sont placées, au nombre de neuf ou de dix, sur le tranchant interne et autour du bout libre. Les soies externes sont les plus courtes. Genre CUMÂ. Nous comprenons dans le genre Cuma les crustacés qui ont trois paires de pattes, le segment caudal très-développé, et chez lesquels les mâles ont seuls les deux premiers anneaux abdominaux pourvus d'appendices. Une des belles espèces de ce genre est le Cuma Rathkii dont nous allons donner une courte description. Tome XXXIIL 11 82 RECHERCHES Celte espèce a élé dédiée par Kroyer à rilluslre naturaliste de Kœnigs- berg, qui a accpiis un si beau nom dans la science par la consciencieuse exactitude (juMI a mise dans toutes ses recherches. CuMA RATHKn, Kr.K (Planche XII.) Les Cuma ont un s(iuelette cutané assez solide; par leur abdomen et leur physionomie, ils se rapprochent des scorpions. La carapace laisse à découvert les deux derniers somites céphaliques, de manière (jue les cinq somites qui suivent le céphalothorax seniblenl ap- jjartenir à la région thoracique. Le thorax véritable est donc formé seulement de trois somites, très-dis- tincts à l'extérieur et qui sont parfaitement séparés les uns des autres. On ne voit de différence entre eux que dans ce sens, qu'ils perdent en largeur d'avant en arrière et que le dernier ne dépasse (|ue de bien peu le pre- mier somite abdominal. La région abdominale montre ses cinq somites ordinaires, dont le dernier est encore le plus volumineux. Le somite caudal est remarquable par sa division en trois étages, et le telson ressemble à un sabre un peu moins long que les uropodes. La disposition des appendices est très-instructive. Les antennules sont en partie cachées sous le boid antérieur de la carapace : elles sont composées d'un premier article basilaire ou coxocérilhe assez long et garni sur son bord in- terne, en avant, d'une forte soie plumeuse. Le basocérithe est très -court, tandis que l'ischiocérithe a presque le double sans avoir perdu de son calibre. Ce dernier est terminé par un double procérithe, l'un de trois et l'autre, l'ex- terne, de quatre articles. Les articles terminaux sont garnis de petites soies. Les antennules du Cuma décrit par Spence Baie sous le même nom sont simples au bout, c'est-à-dire terminées par un appendice unique formé ' L'espèce que Spence Bâte décrit sous le nom de DiastijUs Rathkii et qu'il regarde comme synonyme du Cuma RathUi de Kroyer, nous paraît différente de celle que nous décrivons ici. SUR LES CRUSTACES. 83 de quatre pièces portant toutes une soie. Il y a donc une différence très-grande entre ces deux Cuma décrits sous le même nom spécifique. Les autres paires d'appendices ne diffèrent pas moins. Les antennes sont très-longues dans le mâle et recourbées communément en arrière ou en dehors, atteignant, par leur extrémité, à peu près le milieu du thorax. Dans ces antennes, on voit le support formé de deux articles, le second ayant à peu près le double de la longueur de l'autre, et une bonne vingtaine de pièces mobiles un peu plus longues que larges, surtout les dernières, dans le procérithe. Les mandibules, ou les protognathes, n'offrent rien de remarquable, si ce n'est qu'elles ne portent pas de palpes. Elles montrent un talon assez fort, pour produire le mouvement de bascule ordinaire , et des dents , assez fortes aussi, terminent sa pointe libre interne. Les deux mâchoires, les deulognathes et les tritognathes, se ressemblent beaucoup entre elles. Elles ont la forme d'une patte ordinaire et montrent chacune cinq articles , dont le dernier est en forme de griffe. Elles sont toutes les deux armées de fortes soies plunieuses très-longues et très-fournies, sur- tout le pénultième article. Les deux paires de mâchoires sont suivies de trois paires de pieds-mâ- choires, les tétrognathes et les gnathopodes, qui les recouvrent complètement et qui présentent exactement la même composition entre elles. Elles diffèrent seulement en longueur, la seconde dépassant toutes les autres et s'étendant même en avant plus loin que le bout des antennules. Les protognathes et les deutognalhes sont simples, tandis que les trois paires de pièces qui suivent et qui complètent les appendices gnathopodi- ques sont doubles et biramées. Voici la composition du tritognathe. Le fouet ou l'épipode montre d'abord une pièce basilaire assez longue et forte, puis une seconde plus faible, qui est suivie enfin de cinq autres articles aussi larges que longs. Ces cinq der- nières pièces qui vont en diminuant portent toutes sur leur bord interne des soies assez fortes, longues et plunieuses. L'appendice principal est formé de trois articles. Les deux paires de gnathopodes qui suivent présentent une composition 84 RECHERCHES semblable, et c'est la pénulliènie qui est la plus longue; elle dépasse en avant les antennules. Tous les appendices précédents sont au service de la bouche et se recou- vrent les uns les autres d'arrière en avant. Les trois paires d'afjpendices (|ui suivent sont des pattes véritables, des péréiopodes, et se dirigent librement en dehors. Les trois péréiopodes se ressemblent parfaitement, sauf pour la longueur; l'épipode ou fouet des deux antérieurs montre en dehors une sorte d'épine. Ces appendices vont, en diminuant de longueur, d'avant en arrière, de sorte (jue la troisième ou dernière paire est la plus courte et la plus simple. Les daclylopodites sont garnis de soies dans les trois paires. Les deux premiers somites abdominaux portent de courts pléio[)odes uni- articulaires très-distincts, sans soies, tandis que les deux suivants ont des appendices plus simples encore; sans un examen très-attentif, ils échappent communément à l'attention. Le nombre d'appendices céphalo-thoraciques, qui est de quatorze dans les crustacés décapodes, est donc seulement de onze dans les Cuma, et la diminution porte sur les pédoncules oculaires comme sur les véritables paires de pattes : c'est là peut-être le caractère dislinclif des crustacés de ce groupe. Le segment terminal , ou plutôt l'urosomite, difïère notablement des autres par sa forme; des deux côtés, vers le milieu, il porte un uropode biramé qui masque en partie le telson et le dépasse un peu en longueur. Le telson est droit, grêle et en forme de sabre légèrement dentelé sur les bords, mais sans soies. Au premier abord, les Cuma, sous le rapport des somites suitout, seml^lent rentrer complètement dans la forme normale des décapodes. Leur céphalo- thorax est suivi de cinq somites séparés portant apjjcndices, auxquels succè- dent cinq autres somites abdominaux , un somite ural et le telson : on dirait un décapode dont la carapace n'a pas pris assez d'extension pour couvrir le thorax. Mais ici nous trouvons un nouvel exemple de la séparation ai'bitraire des pattes et des pièces de la bouche, puisque les appendices des deux pre- miers somites qui suivent la carapace dépendent ])lulôt de la tête que du thorax et se rattachent aux pièces accessoires de la mastication. SUR LES CRUSTACES. 85 Genre LEUCON. Nous avons trouvé deux individus d'une même espèce qui se rapportent encore, par quelques caractères, au genre Cuma, mais qui semblent cepen- dant mieux se rapprocher des Leucon de Kroyer. Nous avons heureusement pu observer ces crustacés en vie. Le corps est fort grêle et allongé, et l'abdomen avec ses uropodes dépasse notablement la longueur de la région céphalo-thoracique. Tout le squelette tégumentaire est parsemé de taches pigmentaires régulièrement espacées et à peu près également développées. La carapace est courte , mais assez large , et montre en avant un rostre obtus séparé par deux profondes échancrures. La carapace, dans ses parties latérales, se termine en pointe, et le rostre est caché partiellement sous elles. Derrière la carapace, il y a quatre somites à appendices libres, dont le dernier est fort étroit. Ne trouvant pas à rapporter ce Leucon à une espèce connue, nous lui avons donné le nom de Leucon cercaria, Vaii Ben. (Planche XIV.) Il est long de trois millimètres. Nous l'avons péché avec le petit fdet en mer devant Ostende. L'individu vivant, que nous avons eu sous les yeux pendant que nous faisions nos recherches sur les mysis , nous a montré une grande ressem- blance avec ces crustacés, surtout par la disposition des principaux appareils. Nous avons vu battre le cœur comme chez eux; nous avons vu distinctement tout l'appareil digestif et sexuel à travers l'épaisseur du tégument, et nous aurions pu croire que nous avions recueilli quelque mysis déformé. Donnons-en une courte description, du moins pour ce qui concerne les parties extérieures. La carapace, comme nous l'avons dit plus haut, est remai'(|uable par sa brièveté, et le rostre nous montre sur la ligne médiane des taches pigmentaires formant un dessin régulier; ces taches pourraient bien remplir le rôle d'yeux. 86 RECHERCHES Des quatre somites libres qui suivent el qui semblent former le thorax , les trois antérieurs ont à peu prés le même développement , tandis que le dernier se rétrécit considérablement, pour faire le passage aux somites ab- dominaux. Ceux-ci sont assez longs et étroits, et du premier au cinquième, ils gagnent en longueur. Le somite de la queue est fort court, et montre au boni un lelson assez large, fort peu développé en longueur et tronqué à Textrémité. Quant aux appendices, nous voyons des antennules assez simjjles, ter- minées par deux soies et formées de plusieurs articles différant entre eux seulement par le calibre. Les antennes de Tindividu que nous avons eu l'occasion d'étudier avec le plus de loisir montrent un coxocérithe, un basocéritbe et un iscbiocérithe (|ui diffèrent bien peu entre eux, mais on y voit au bout un procérithe soyeux très-développé, qui atteint à peu près la moitié de la longueur du thorax et (pii montre un appendice rudimentaire à la base. Les mandibules, ou prolognathes, sont fortes, mais n'offrent de particulier (jue leur forme trapue et les courtes soies terminales qui servent à la mas- tication. Les deutognathes sont très-développés, surtout le basognathe, qui occupe à peu près la moitié de la longueur totale. Il porte des soies plumeuses. Les derniers articles sont hérissés de soies en brosse et de soies plumeuses. Les Irilognathes sont moins complets et n'ont qu'un peu plus de la moitié de la longueur des précédents. L'article terminal est garni de fortes soies très-larges et serrées. Les tritognathes et les deux paires de gnathopodes sont garnis d'un épi- pode très-volumineux. Ils se ressemblent beaucoup entre eux; celui du milieu est le plus long. Le dernier est inséré sur le premier somite libre {|ui semble dépendre du thorax. Suivent trois paires de pattes véritables ou de péréiopodes qui montrent une composition identique et diffèrent seulement de longueur. La dernière paire est la plus courte, et c'est aussi la seide qui ne porte pas un épipode rudimentaire. SUR LES CRUSTACES. 87 Le premier somite abdominal porte un pléiopode très-courl, formé de deux pièces seulement. Les autres somites n'en ont pas, si ce n'est le somite ural, tpii a deux longs uropodes formés de longs articles, dont le dernier porte tiuekpies soies courtes et fortes. SYSTÉMATISATION. Au lieu de quatorze somites à appendices, les cumadés n'en ont (pie onze; les podophthalmes et deux paires de péréiopodes manquent. Ils ont bien, quoi qu'on en ail dit, les yeux sessiles, comme les édriopb- thalmes. Les appendices sont répartis ainsi : deux paires d'antennes varia- bles, selon les espèces et même selon le sexe; une paire de mandibules qui tiennent beaucoup des mandibules des mysis ; deux paires de mâchoires peu iléveloppées; trois paires de pieds-mâchoires armés d'un long plumet soyeux ou d'un épipode ; trois paires de pattes appendues directement à des anneaux thoraciques libres; des appendices abdominaux variables, selon le genre et les sexes, au nombre de cinq chez les Bodothria; enfin une paire d'appen- dices caudaux souvent extraordinairement allongés. Comme les mysis , les cumacés n'ont pas une cavité propre pour loger les branchies, et tout l'appa- reil digestif ressemble à celui de ces décapodes inférieurs. Nous pouvons en dire autant enfin des poches incubatrices, qui sont semblables dans ces deux groupes, et les œufs, comme les embryons dans le cours de leur dévelop- pement, ont entre eux la plus grande ressemblance. En tenant compte de l'ensemble de cette organisation , nous n'hésitons pas à })lacer les cumadés à côté des mysis , comme un degré inférieur à ces der- niers, par l'absence des pédoncules oculaires. 88 RECHERCHES LES IDOTHÉIDÉS. LITTÉRATURE. M. Si.ABBER, Nahiurkandige Verlusligingen behelzende microscopise waarnemingen mit i li- en iiitlandsclie ivatcr e)i land-dieren. Haarlem, 1778. Nous ne possédons dans cette famille qu\in seul genre sur lequel nous ayons réuni des obervations qui méritent de prendre place ici. Genre SLABBERINA, Van Ben. HISTORIQUE. Il y a cent ans à peu près que le zélé observateur hollandais Slabber découvrit un joli crustacé isopodo ayant le corps tout parsemé d'impressions dondriliques, comme on en voit si communément dans cerlains quarlz-agates, et quil désigna, à cause de cela, sous le nom ^V Agate pissehet ou Oniscus. Il est assez étonnant que personne ne semble plus avoir revu cet Oniscus, car nous ne le voyons mentionné nulle part. Ce n'est pas sans émotion que le naturaliste retrouve de ces formes, signa- lées par ses devanciers, que Ton croyait perdues ou que Ton considérait comme imaginaires. Nous avons éprouvé cette émotion en voyant lanimal si curieux décrit et figuré par Slabber, et qui est loin d'être rare sur nos côtes. Sa forme gracieuse, jointe à la régularité de ses taches pigmenlaires. SUR LES CRUSTACES. 89 lui donne une physionomie à pari, qui ne permet pas de le confondre avec un autre crustacé. Les carclnologistes n'ont point assigné un rang à cet Ouisciis de Slabber, probablement parce que cet observateur, toujours si exact, ne représente que quatre pattes, trois antérieures et une postérieure, et qu'il n'accorde pas d'onglet terminal à cette dernière comme aux autres. Ce crustacé de Slabber ne se place bien dans aucun genre établi. 11 est le plus voisin des idolhées, mais l'abdomen est garni en -dessous de cinq lames foliacées qui dépassent légèrement , par les soies plumeuses , le seg- ment scutiforme terminal, sans se prolonger sur la face dorsale par le côté; il n'y a pas de lames operculaires simples servant de battant, et les diffé- rentes paires de lames sont biramées et imbriquées. Ainsi nous aurons pour caractères du genre : Antennules courtes et massives ; antennes longues et terminées par un procérithe dont la pointe aboutit au quatrième somite thoracique. Sept paires de pattes toutes terminées par im ongle crochu; abdomen garni en dessous de cinq lames foliacées, biramées, dont aucune paire ne fait office d'opercule, toutes logées en dessous des seg- ments abdominaux, sans dépasser le segment scutiforme terminal, si ce n'est par les soies plumeuses. Nous dédions ce genre à celui qui l'a observé le premier, et nous pro- posons, en conséquence, le nom de : Slabberia agata, Van Ben. (Phinclie XV.) Sy«onî/m»c. — Agaat-Pissebet, Oniscus, Slabber, Natimrhindige Verhsligingen , etc., XVII°" partie, p. 149, pi. XVII, fig. I el ± Nous l'avons trouvé dans le port d'Oslende et assez abondamment le long de la plage, dans les flaques d'eau pendant la marée basse. Ce joli crustacé nage avec une célérité incroyable. Placé dans un acpia- rium ou un bocal, il s'élance d'un bout du vase à l'autre comme une flèche, s'élève à la surface , plonge ensuite jusqu'au fond et se livre aux mêmes évo- lutions que certains insectes d'eau douce. Tome XXXIU. ^^ 90 RECHERCHES Slabber en a donné une assez bonne figure; mais le corps nous parail moins large qu'il ne Ta représenté. On le lient facilement en vie pendant quelques jours. Slabber en avait déjà conservé durant neuf jours, au mois d'août. Ce n'est qu'en été (jue nous en avons observé. Le corps est bombé en ovale allongé, presque linéaire et arrondi aux deux extrémités. Les segments du corps sont faiblement indiqués, si ce n'est par les dessins ijui les recouvrent; sous ce rapport, c'est un des plus beaux et des plus sin- guliers crustacés de nos parages. Slabber lui avait déjà donné le nom spé- cifique d'Agate, et avec beaucoup de raison. La surface du dos est couverte de petites taclies de pigment qui , vues à un grossissement de quelques dia- mètres, font exactement le même effet que les arborisations souvent micros- copiques que l'on voit dans certains agates. La comparaison est très-beureuse. Le segment cépbalique présente, outre les jeux, trois bandes composées seulement de deux tacbes disposées symétriquement : une paire au-devant des yeux, une paire entre les yeux et une paire derrière. Ce n'est pas un moyen à dédaigner pour coimaitre la composition segmentaire de l'anneau cépba- lique. Nous avons déjà vu, du reste, ces taches pigmentaires des mysis avoir la même importance. Les sept somites thoraciques qui suivent la tête portent chacun quatre paires de taches , toutes placées à peu près à la même distance les unes des autres. Elles ont au microscope l'aspect des corpuscules des os, et sont d'un noir foncé. Le somite abdominal présente un arrangement pigmentaire tout différent. On voit d'abord cinq paires de taches sur la ligne médiane, assez grandes et dendritiques, toutes liées en dehors à une plaque allongée en travers et pré- sentant tout l'intérieur plein de stries noires régulières parallèles, de même épaisseur : on dirait les fils d'une toile d'araignée formant une échelle. Un dernier somile, couvert seulement de quatre taches dendritiques, ter- mine les somites pigmentaires. Le segment terminal, ou le telson, est sculiforme, aplati ou légèrement bombé au-dessus, arrondi en arrière et garni sur le bord de quelques fila- SUR LES CRUSTACÉS. 91 menfs plumeiix. Il n'y a aucune apparence de taches pigmentaires à la sur- face de celte portion tégumentaire. Les sept somites thoraciques ont à peu près la même largeur. Les yeux sont très-grands, occupent la partie latérale de la tète et s'éten- dent autant à la partie inférieure qu'à la partie supérieure , c'est-à-dire que ces organes de sens, qui sont d'un noir foncé, s'exercent aussi bien du côté du ventre que du côté du dos. On voit très-facilement les facettes. L'animal, placé sur le dos, montre distinctement les sept paires de pattes, ou péréiopodcs, qui se joignent, sur la ligne médiane, à celles du côté opposé. Elles sont toutes terminées par un crochet. Les trois antérieures sont diri- gées en avant, les trois autres en arrière. La sixième et la septième paire sont les plus longues et atteignent la base du segment caudal. Les appendices sous-caudaux, ou pléiopodes, sont biramés et se recou- vrent également depuis le premier jusqu'au dernier. Ils diffèrent très-peu entre eux. 11 n'y a point de lames, avons-nous déjà dit, faisant fonction d'opercule. En avant, on voit, entre les antennes et les yeux, un épistome de forme pyramidale qui fait saillie dans cette région du corps. Les aniennules ressemblent par leur disposition aux antennes des caligiens et forment la partie antérieure de la tête. On voit en avant, sur la ligne mé- diane, une légère échancrure, puis trois articles placés bout à bout, les deux premiers d'une longueui' égale à la largeur, le dernier ayant à peu près une longueur double. Les articles basilaires portent des piquants sur le bord , tandis que l'article terminal est garni tout autour de soies. Les antennes montrent, également à leur base, d'abord trois articles ba- silaires, à peu près aussi longs que larges, puis un article plus étroit et nota- blement plus allongé. C'est au milieu de cet article qu'aboutit la pointe des antennules. Le flagelle est ensuite très-long, puisque la pointe aboutit au quatrième segment thoracique. Il se compose d'une vingtaine d'articles. Ceux de la base sont à peu près aussi larges que longs, tandis que les terminaux sont au moins trois fois plus longs que larges. Chaque article porte sur son bord , à sa terminaison , des soies. Le dernier en porte deux on trois un peu plus longues (pie les autres. 92 RECHERCHES Ces antennes sont recourl)ées en arrière avec la pointe libre légèreniont en dehors. Les pièces de la bonche sont très-rapprochées et occupent à peu près la hauteur des yeux. Les mandibules, ou protognathes, sont fort grandes, massives, terminées en dedans par une forte dent et par (|uatre ou cin(| pointes réunies sur un lalon, non loin de cette dent finale. Sur le bord postérieur on voit ensuite une lamelle en forme de feuille, très-solide et dont le bord interne est réguliè- rement denté. Chaque mandibule porte aussi en avant et en dehors une palpe composée de trois articles , à peu près également développés et dont le dernier porte une dizaine de soies roides. Le deutognathe recouvre immédiatement la mandibule. On voit une tige assez longue et forte, portée sur un pédoncule, tronquée au bout et termi- née par une dizaine de fortes dents recourbées vers la ligne médiane. Vers le milieu de la lige, on observe un article assez petit, portant trois forts gou- pillons, ou dents droites, fortes, obtuses et hérissées de soies courtes et roides. La deuxième paire de mâchoires, ou le tritognathe, est conformée comme la précédente qu'elle recouvre entièrement. Le pédoncule qui porte la tige principale est plus long, mais il est tronqué et également denté au bout comme la première paire. L'article mobile, au lieu de porter des goupillons, montre sept ou huit fortes dents i-ecourbées dont le bord est aussi légère- ment en scie. Le pédoncule porte, en outre, trois fortes dents roides et droites. Les gnalhopodes dépassent un peu les autres pièces en longueur. Les pé- doncules se joignent sur la ligne médiane. Le basognathe est le plus long. Il est suivi de (piatre autres articles qui diffèrent très-peu entre eux, du moins sous le rapport de leur nature. Le premier qui suit le basognathe est le plus petit et porte en dedans une forte pointe hérissée de soies et trois ou quatre soies sur le côté. Le bord interne, comme le bord externe des trois articles suivants, est armé de dents assez nombreuses et surtout grandes et fortes en dehors. Les trois premières pattes ou péréiopodes sont assez semblables entre elles. Elles sont pliées sur elles-mêmes. La pièce la plus longue est lebasopode, qui se dirige d'avant en arrière; puis suivent trois articles et un crochet terminal. SUU LES CRUSTACÉS. 95 Ces trois articles sembloiil partiellement emboîtés les uns dans les autres. Les quatre dernières pattes ont le basopode dirigé de dehors en dedans et le reste de la patte d'avant en arrière. Les articles sont un peu plus longs, moins emboîtés, mais plus abondamment hérissés de soies. Le pénultième article est à étage et porte, outre les soies, de courts pi(|uants sur le bord externe. Une particularité digne de remarque, c'est qu'on voit si bien dans toutes ces pattes les cordons musculaires, qu'on pourrait faire la myologie même chez des individus conservés dans la liqueur. L'abdomen porte cinq paires de lamelles biramées, dont le bord est garni de soies plumeuses très-longues, disposées, comme ailleurs, avec la plus grande régularité. Ces pléiopodes sont de puissants organes de locomotion. Le Slahherina est un véritable isopode, dont la place, comme nous l'avons dit plus haut, est à côté des idothées et dans la tribu des idothéides ordinaires. LES ASELLOTIDÉS. Dans cette famille nous ne faisons également mention (lue d'un seul genre. Genre TANAIS. Parmi les formes plus ou moins insolites, pour les classifications systé- matiques, le genre Tanaïs réclame une place à côté des Cuma et des mysis. Nous avons observé un mâle et six femelles, provenant de la carapace 94 RECHERCHES d'une Cheloniu uiydus, échouée sur nos côtes à Klemskerke, à une lieue frOslende. Ces crustacés rappellent assez bien les décapodes par la présence dlnie carapace et la transformation en pince de la première paire de pattes , mais ils portent, comiiie les vrais isopodes, sept paires de pattes véritables sin- la nature desquelles il ne peut y avoir le moindre doute. Ce genre a été créé par M. Milne Edwards. Voisin du genre Hhoe , il sVn dislingue toutefois par les antennes, qui sont courtes cl non terminées par une tige mulli-articulée. 'D^ T.4NAÏS DULONGU , S(W. La carapace, de forme triangulaire, large et arrondie en arrière, se ter- mine en avant en pointe aiguë et présente sur le côté deux échancrures pour loger les yeux. Ces yeux sont très-remarquables : sans être pédicules comme dans les po- dophthalmes, ils sont cependant portés sur une tige courte, mais compléle- nient immobile. Nous avons déjà fait connaître quelques particularités de l'organisation de ces crustacés '. ' nullelins ilv V Aatd. rotj. de Ud(ji'ous l'avons trouvé à diverses reprises sur le littoral de Belgique, et nous allons lever tout doute au sujet de son existence et de ses caractères. Les caractères génériques assignés par Latreille sont exacts; mais on verra, par la description , qu'on peutjoindre divers caractères également im- portants à ceux que ce savant leur a attribués déjà. Ces Naupredia s'éloi- gnent notablement des chevrolles, quoique, par leur physionomie, ils sem- blent à peine s'en distinguer. Il est inutile de faire remarquer que des carcinologistes ont eu tort de supposer que ces Naupredia ne sont que des Leptomera mutilés : ce sont bien des crustacés complets , et les genres sont parfaitement caractérisés. Nous allons donner ici la description de l'espèce jusqu'à présent unique du genre et à laquelle nous donnons le nom de : Naupredia tristis. Van Ben. (Planche XVH.) Les antennules comme les antennes sont très-développées; les premières ont un quart de plus en longueur que les autres. On voit cinq paires de pattes qui se suivent et qui sont insérées sur les premiers somites thoraciques; les deux antérieures sont terminées par une main ovalaire; les trois premiers segments thoraciques portent, à la base des pattes, chacun une vésicule bran- chiale; le cinquième est seul privé d'appendices, tandis que le segment caudal en porte deux paires. Ce crustacé n'a guère plus de 5 millimètres de longueur. Nous l'avons trouvé au milieu de touffes de serlulaires et de tubulaires. Le corps est assez grêle , sans être cependant aussi effilé que celui des che- vrolles en général ; la physionomie rappelle à l'instant ces derniers. Tout l'animal est divisé en sept somites, dont l'antérieur, le céphalique, est le plus grand et le dernier le plus petit. L'avant-dernier, comme nous venons de le dire, est seul sans appendices. Le segment céphalique est bombé, globuleux, sans proéminence frontale. Tome XXXIII. " 13 98 RECHERCHES Sur le côté on voit des yeux assez grands composés d'une douzaine de facettes. Les antennules sont très-longues ; elles atteignent à peu près le milieu du troisième segment thoracique; elles sont composées de six articles garnis au bout de (|uelques soies, surtout l'article terminal. Le troisième et le cinquième arlide sont les plus longs. Les antennes proprement dites aboutissent par la pointe au milieu du pénultiènu» article de l'antennule; leur article basilaire est le plus développé, et c'est le quatrième qui est le plus long. Les mêmes soies éparses recouvrent ces appendices, et si on les voyait séparés du corps. Ton pourrait aisément prendre l'un pour l'autre. Les pièces de la bouche forment une proéminence assez forte , de manière el que de profd on peut les distinguer entre elles. Les mandibules, ou protognathes , sont fortes, armées de plusieurs dénis et porleni chacune une palpe composée de deux articles semblables. La première paire de mâchoires, ou les deutognalhes, est assez simple; elle dépasse un peu les mandibules en longueur. Le Iritognathe est un peu plus court. Le dernier article est dentelé au bout, de manière qu'on pourrait bien le comparer à une ratissoire dont les dents ne sont plus placées régulièrement. Le tétrognathe ressemble à une paire de pattes el recouvre les appendices précédents, y compris même les mandibules. Il est composé de quatre arli- cles distincts, dont le dernier est légèrement recourbé en griffe. Les pattes, c'est-à-dire les péréiopodes, sont au nombre de cinq paires qui se suivent sans intervalle. Elles sont insérées sur le segment céphali(|ue et les quatre premiei's segments du thorax. La première paire est insérée à la hauteur de la dernière pièce de la bouche. Elle est composée de cinq articles bien distincts el d'un article basi- laire. L'avant-dernier article, ou le propodite, est comprimé, élargi, à bord interne assez fortement dentelé et pouvant servir de main. La seconde paire est conformée exactement comme la première, mais tous les articles sont plus forts, et la patte est aussi plus longue. Elle porte à sa base, comme les deux pattes suivantes, une vésicule branchiale. Les trois paires de pattes suivantes, insérées sur le deuxième, le troisième el le quatrième segment , sont conformées exactement de même et ne diffèrent SUR LES CRUSTACES. 99 entre elles que par leur longueur respective. C'est la pénultième qui esl la plus longue et la suivante la plus courte. Le segment caudal porte en dessous de chaque côté deux paires d'appen- dices formés de trois articles qui correspondent à ceux du segment caudal des décapodes et des isopodes. Nous n'avons rien observé ni sur les organes intérieurs, ni sur les sexes et leurs mœurs. Ces crustacés ne sont pas rares sur nos côtes, mais on est très-disposé, en les vojant, à les prendre pour des Caprella mutilés, ce qui esl probablemeni cause que si peu de naturalistes en ont fait mention : ce sont cependant bien, comme nous venons de le voir, des animaux entiers. Caprella obesa, Van Ben. Celle espèce, qui n'a que deux millimètres de longueur, se trouvait au mi- lieu de Dineinoura elongalu provenant de Scimnus glacialis. La tête est de forme ovalaire , sans épines ni aucune apparence de tuber- cules, et à peu près de la grandeur du premier segment thoracique. Les an- lennes sont loin d'avoir la ténuité qu'on trouve dans les autres espèces. Les segments du thorax sont gros, ramassés, lisses, sans renflement aucun, et dilfèrent très-peu entre eux sous le rappoit du volume. Les cinq paires de pattes vont en s'allongeant légèrement d'avant en arrière. Le pénultième article n'est pas plus renflé que les autres et sans dents. La griffe esl longue et fortement courbée, sauf à la |)remière patte. 100 RECHERCHES LES PRANIZADÉS. LITTERATURE. ShKhhER , Natuurkimdige Veriustigingen. MoNTAGU, Traits. Soc. Liiin., tom. XI, part. 1. Leach, Tnuisact. Linn. Soc, 1. XI, 1815. 1)ana, American Journal of science, septembre 1852. Hesse, iMémoire sur la transformation des Praniza en Anceus, Comptes rendus de l Aca- démie des sciences, 26 novembre 1855, idem mars 1858. — Annales des sciences 7iaturelles , 1 8.58 , tom. IX , pag. 93. MiLNE Edwards, Comptes rendus, 28 juin 18S8, pag. 1250. — Rapport sur nn travail de M. Hessr, relatif aux mclumorplioses des ancées et des caliges, .\>nales des scie.nc. naturelles, 1858, tom. IX, pag. 89. Stimpson, Marin. Inverlebr. ofgr. manan. Washington, 1853. KnoYER, Voyage scientifique en Scandinavie, en Laponie et aux lies Feroë. Spence Bâte, On Praniza and Anceus, and their affinity to each other, Annal, and. mag. ok ,NAT. iiisT., 1838, 3, see. II, pag. 165. — Ann. des scienc. natur., 1858. tom. IX. pag. 224. HISTORIQUE. Ce n'est pas, comme on le pense généralement, Montagu qui a décou- vert, vers le commencement de ce siècle, ces crustacés remarquables, mais bien le naturaliste hollandais Slabber, qui en pécha, le 15 juin 1768, et qui les fil connaître le premier sous le nom de Asilus mormus ou Zeebreins. On les trouve pendant quatre mois de Tannée, dit-il, en assez grande quantité et ils sont d'une très-grande agilité dans Peau *. ' Slabber, IVatuurkundige Veriustigingen, |)1. IX, fig. 1-2. SUR LES CRUSTACES. 101 Les noms de Praniza et A'Anceus, que tous les naluralisles ont adoptés, ont été introduits dans la seience par Leach. En 18o2, Dana considérait les Praniza comme un animal irrégulier et anomal, tant par la forme singulière du corps que par le nombre insolite des pattes '. C'est vers la même époque, le 29 août 1852, qu'un naturaliste français, M. Hesse, commença, dans le port de Brest, une série d'observations intéres- santes sur ces singuliers animaux articulés, et, au mois de novembre 1853, il annonça à l'Académie des sciences de Paris, une des plus jolies découvertes qui aient été faites dans ce groupe d'animaux. Les Praniza et les Ancea figu- raient partout comme des crustacés appartenant au moins à deux genres dif- férents, lorsque M. Hesse fit connaître que les Praniza ne sont qu'une forme larvaire, qu'elles deviennent des Ancea sexuelles et adultes ^ en subissant une véritable métamorphose, semblable à celle qui fait changer la chenille en papillon. Depuis la publication des observations du commissaire de l'inscription maritime de Brest, M. Spence Bâte, qui a fait tant de beaux travaux sur les crustacés, a prétendu que les Praniza ne se transforment pas toujours en ancées, que la métamorphose ne s'effectue peut-être d'une manière constante que chez les mâles. M. Spence Bâte assure avoir observé des Praniza femelles adultes chargées d'œufs et d'embryons assez avancés ^. M. Hesse assure, de son côlé, que les ancées femelles seules portent des (eufs; il resterait donc encore un doute à éclaircir qui ne tardera pas à être levé ''. I Dana, Appendix, Anieric. Jour h. of Science, sept. 1852, p. 299. "•' Hesse, Mémoire sur la transformaliou des Prunizes en Ancées, sur les mœurs et les htibi- ludes de ces crustacés, Comptes rendus, 26 novembre 1855; Comptes rendus, mars 1838, p. 568. Milne Edwards, Rapport sur un truvuil de M. Hesse, relatif aux métamorphes des ancées cl des caliges, L'Institut, 14 juillet 1838, p. 232. — Ann. de se. ncUur., 1838, t. IX, p. 89. s Ann.andmttg.ofnat. histor., sér.3,vol. XI, p. 165. — Atm. se. nat., 1838, I. IX, p. 224. '» A la date du 15 lévrier 1860, M. liesse m'écrit à ce sujet : « Je n'ai qu'un mot à répondre à l'assertion de M. Baie: Si vous prenez des pranizes d'une certaine dimension, c'est-à-dire près de l'époque de leur transformation, vous n'avez plus, au bout de quelques jours, des pranizes, mais des ancées des deux sexes. Ce sont des expériences que j'ai répétées plusieurs fois et sur des quantités notables de ces crustacés. » Ce qui a i)u induire M. Bâte en erreur, c'est que, quelques jours avant la transformation 102 RECHERCHES Anceus marinus, Slahher. (Planche XVI.) Synonymie. — Asill's siAhiNus ou Zeebrems, Slnbber, Natmirk. Verlustiy., pi. IX, fig. 1-2, p. 73. Pbaniza marina, m. Edwards, Ifisl. nul. crustucés, vol. III, p. 195. Nous l'avons péché avec le petit filet en pleine mer, au mois d'avril. Longueur de trois à cinq millimètres. Nous donnerons d'abord la description de l'état larvaire ou des Prauiza que nous ferons suivre de la description de l'état adulte ou des Anceus. État larvaire. — Par la forme singulière de la tête, le grand développe- ment des derniers somites thoraciques et le nombi-e singulier, peut-on dire, de leurs paires de pattes, ces crustacés ont une physionomie qui les éloigne de tous les groupes de crustacés connus. Ils ne sont pas moins remarquables par leur coloration. Tout le corps, mais surtout le thorax, a une teinte ver- dâtre ; toutefois les deux derniers segments de cette région deviennent d'un jaune pâle, tandis (|ue la plu[)art ont le milieu du corps coloré en rouge, comme s'ils venaient d'avaler du sang. Le corps est divisé fort distinctement en tête, thorax, abdomen et (pieue. La tète est parfaitement séparée du (borax ; elle a une forme triangulaire. Sur le côté, dans la partie la plus large, on voit les grands yeux à facettes .s'étendre en dessus et en dessous. Au-devant de la tète on aperçoit un cône membraneux au bout du(|uel on découvre deux a|)pendices très-petits terminés par de fines soies roides ((ui leur donnent l'aspect d'un goupillon. C'est en dessus, entre le cône membraneux et la tête, que sont insérées , les deux paires d'antennes. Le thorax se compose d'abord de trois somiles mobiles parfaitement sé- parés les uns des autres et portant chacun une paire de pattes. Ils vont en ili s pianizcs femelles en ancées, les œufs qui préexistent saperçoivenl à travers la peau , et si M. Bâte avait vu la suite de eette opération, il eût constaté que sa pranize était devenue ancée, cliosp qui a pu lui échapper, puisque, à l'exception de la tète et du thorax, qui se modificnl un peu, le reste de 1 animal se maintient dans le même étal. J'ai d'ailleurs de nouvelles obser- vations. » SUR LES CRUSTACES. 105 augmentant légèrement d'avant en arrière , de sorte que le troisième est le plus large et le premier le plus étroit. Deux autres somites sont très-volumineux et terminent cette région. Ils sont coalescents. Chacun d'eux porte aussi sa paire de pattes. Ces deux der- niers segments ihoraciques ont une forme ovale et montrent, au milieu ou au centre, une ligne longitudinale coupée par une ligne transverse en forme de croix grecque. L'abdomen est formé comme le thorax , de cinq autres somites distincts , qui sont tous également mobiles les uns sur les autres. Ceux du milieu soni un peu plus larges. Ils portent tous une paire d'appendices biramés et plumeux. Le somile caudal est visible seulement du coté du dos; les appendices biramés le cachent en dessous; il a une forme triangulaire dont la base est en avant. Il est terminé en pointe arrondie; il porte, comme les segments abdominaux, une paire d'appendices biramés un peu plus grands que les autres, mais formés de la même manière et qui constituent des rames de natation d'une grande puissance. Il y a deux paires d'antennes complètement séparées jusqu'à la base. Leur insertion a lieu à la partie antérieure et supérieure de la tête. Les antérieures, ou les antennules, sont les plus longues, et se composeni d'abord de deux articles assez courts , puis de deux autres plus longs, et sont terminées par un procérithe multiarticulé dans lequel nous avons compté huit pièces. Ces pièces diminuent insensiblement de volume vers la pointe , de sorte que la dernière, tout en portant trois soies, est fort petite. Chaque pièce est armée d'une soie assez forte au bord antérieur. Indépendamment de ces organes, le bord antérieur des deux longs articles est encore barbu eu avant. Les antennes sont composées de six articles ; les deux basilaires et les deux terminaux sont à peu près également développés. Les deux articles moyens sont les plus longs. Ils portent tous des soies, surtout les avant-der- niers. L'article terminal en porte trois qui sont assez longs et assez forts. L'entonnoir membraneux qui précède la tète diffère par sa direction de l'entonnoir membraneux des crustacés suceuj's ordinaires. Dans ces derniers. KM RECHERCHES il est placé d'avant en arrière, et son orifice est dirigé vers la partie postérieure du corps. Ici l'enlonnoir est placé égalemenl dans Taxe du corps, mais en sens inverse. Cette dilTérence de direction explique ce (|ue la tête des Pra- iiiza oflfre de particulier. Les niaiulihiilcs, ou protognalhes, sont formées d'une portion basilaire assez large et d'une portion terminale droite, roide et dentelée sur le bord interne comme une scie : c'est tout à fait la mandibule des sipbonostomes. Elles dé- passent très-légèrement le boi-d membraneux de Tentonnoir, de manière (prelles forment une })eliie saillie en avant. Au-dessous des mandibules, on voit une autre paire de pièces, également terminées en scie, mais un peu plus étroites el plus délicates, et dont la pointe n'atteint pas l'cxlrémité des mandibules: ce sont les mâchoires ou les deulognathes. Une troisième paire de pièces, de la même longueur à |)eu près (pie ces dernières, mais restant toujours à l'état membraneux et se joignant à la base sur la ligne médiane , correspond pi'obablement à la lèvre inférieure des in- sectes : ce sont les tritognathcs. A la face inférieure de la tête , nous trouvons ensuite deux autres paires d'appendices très-développées et qui diffèrent noiablement par leur forme et leur composition. F^a paire antérieure, qui correspond sans doute au télrognalhe, est com- posée d'abord d'un long article basilaire qui touche presque son congénère à la base, puis d'un second article plus court mais également gros, el enfin d'un article terminal sétifère, obtus, assez semblable à une brosse. L'avanl- dernier article est terminé par une saillie dentelée sur le bord et qui n'est |)as sans ressemblance avec une pince de décapode. C'est cet appendice qu'on voit saillir à côté de l'entonnoir et qu'on serait fort tenté de prendre pour une antenne, lorsqu'on regarde la tète en dessous, si les deux paires d'an- tennes n'étaient pas si faciles à reconnaître. La dernière paire cépliali. loi. - Leuckart, Carcinologisches. Einige Bemark. uhev Sacculina , Tliomp., TroHcheVs Archiv., 1859, p. 282. Tome XXXIII. 15 H4 RECHERCHES puis à Nice , et il signale à son tour une nouvelle espèce sous le nom de Sacculina inflata, vivant sur un autre crabe, le Ilyas aranea. Leuckart reconnaît le premier, et depuis longtemps il avait eu la bonté de m'en in- former par écrit, queTbompson a bien connu les Pellorjasler (\e Ratbke, et il pi'opose avec raison de leur rendre le nom de Sacculina que le naturaliste anglais avait proposé. C'est aussi par cette notice que nous venons d'ap- prendre que 31 M. Wrigbt et Ânderson se sont occupés de ces mêmes ar- ticulés ^ Ainsi, aux yeux de Cavolini, le Sacculina n'est qu'une espèce de galle qui contient des larves de cyclopides; mais, aux yeux de Thompson , c'est un animal véritable qui vit en parasite et qui se rapproche des lernéens. Ratbke reconnaît aussi sa nature animale et le désigne sous le nom de Pcllogasier, croyant avoir affaire à un trématode. Kroyer reconnaît, comme Ratbke et ses prédécesseurs, la nature animale, mais il ne se prononce pas sur les affinités, lorsque enfin 0. Schmidt aperçoit les embryons et vient con- firmer les observations de Thompson depuis si longtemps négligées. Après tant de travaux conduits par des naturalistes aussi éminents , on comprend qu'il n'y a plus guère qu'à glaner dans le champ de l'observation ; mais, sous le rapport de l'interprétation des faits, tout reste pour ainsi dire encore à faire. Ces parasites ont-ils une bouche et un anus , et , dans le cas alfirmatif, où sont situés ces orifices? Possèdent-ils encore un autre appareil , soit de la vie de relation, soit de la vie végétative, qui soit reconnaissable? Trouve-t-on autre chose qu'une gaine vivante et contractile contenant un oviducte ramifié et des œufs? Sont-ils dioïques et où est le mâle? Voilà les points principaux qui restent à décider. Nous avons observé, à Ostende, l'espèce des crabes et l'espèce des pagures, et c'est d'ai)rès les observations faites sur ces deux parasites que nous juge- rons de leur structure et de leurs affuiités. Nous ferons d'abord la description des deux genres, en énumérant tout ce que nous avons pu observer et en évitant autant que possible de regarder les organes comme déterminés; nous verrons ensuite comment il faudra interpréter leur composition anatomi(|ue. Ces parasites sont-ils pourvus d'un tube digestif, d'un orifice de la bouche, ' New Edinb. phil. Journal, Vil, p. 312. SUR LES CRUSTACES. 115 d\n\ estomac el d'un intestin? 11 est évident que l'orifice extérieur, que des naturalistes ont pris pour l'orifice buccal, n'a pas cette signification: l'eau du dehors pénètre par cet orifice dans une grande cavité et en sort par l'effet de la contraction des parois, entraînant les œufs qui ont été déposés dans son intérieur. Nous avons parlé plus haut il'une espèce d'entonnoii' dont les bords se prolongent en ramifications, qui plongent dans les tissus mêmes de leur hôte, de manière à se baigner dans le sang de celui-ci. Au milieu de cet en- tonnoir existe un trou par lequel le sang du crabe ou du pagure pénètre dans une excavation plus ou moins grande, mais sans issue. S'il existe une bouche dans ces crustacés, c'est cet orifice au fond de l'en- tonnoir qui doit en tenir lieu , puisque c'est par là que le liquide nourricier doit pénétrer. C'est aussi l'avis de Rud. Leuckart et de Bell. L'analogie vient à l'appui de celte interprétation. La Lcntea branchialis a , comme les parasites dont nous parlons , au bout d'un prolongement sous forme de cou, une expansion également ramifiée et dont les diverses ramifi- cations plongent comme des racines dans le tissu osseux de l'arc branchial du poisson qui la nourrit. C'est par cette tête bizarre que la lernée se procure la nourriture, et c'est par conséquent dans celte région que doit se trouver l'orifice de la bouche. Les Lerneonema et plusieurs autres, qui plongent de la même manière leur région céphalique comme une racine dans le sol vivant, sont dans le même cas. Une excavation dans laquelle s'abouche cet orifice tient lieu d'estomac el d'intestin. Nous ne croyons pas qu'il existe un intestin complet, el, comme dans les vers Irémalodes, toute la matière nutritive, qui est la matière nutri- tive de l'hôte lui-même, est consommée sans laisser de résidu. Dans tous les Irémalodes, ((ui sont bien les vers parasites par excellence, on sait que le lube digestif est incomplet. Ces parasites n'ont donc ni ventouse , ni suçoir , ni aucun organe qui y ressemble pour soutirer le fluide nourricier de leur proie : on dirait que la nutrition du parasite s'effectue comme dans une galle el que la présence de cet hôte étranger suflit pour y faire affluer le sang el la nourriture. La vie 1J() RECHERCHES propre de Tanimal disparait à le! point qu'il n'y a plus que les |)liénoniènes de l'accroissement et de la reproduction qui s'accomplissent encore. L'appareil sexuel est, pour ainsi dire, le seul appareil qui persiste dans cette évolution rétrograde; quand partout ailleurs la construction s'embellit à mesure qu'elle avance, ici au contraire elle recule à un tel point, que les caractères de l'animalité sont presque effacés. Its bodij behtfj intirely fiUed ivilh t/ie ovaria, and an enormous tesliciilar (jland , dit Thompson, qui a reconnu le premier leur nature et leurs aflinités. Les Pelloyasler seraient-ils donc des crustacés hermaphrodites? Jusqu'à présent, les lernéens sont tous dioiques, mais la différence entre les sexes est si grande que, si l'on peut considérer la femelle comme un sac à œufs ou une excroissance semblable à une galle, le mâle n'est le plus sou- vent qu'un sac à spermatozoïdes greffé sur le corps de la femelle. Il est évident qu'il existe un ovaire sous forme de disque à côté de rorilice commun et qu'à cet ovaire aboutissent, non deux tubes, comme c'est ordi- nairement le cas, mais plusieurs tubes qui à leur tour se divisent en se ramifiant et se perdent en de fines branches entortillées toutes également remplies d'œufs : ce sont les tubes ovifères qui ne flottent jamais à l'extérieur dans ces parasites. Le Pelloyasler du pagure a un ovaire plus allongé formé de bandes pa- rallèles, et les œufs ne sont pas aussi régulièrement logés dans des tubes vi- siblement ramifiés. Quant au mâle ou à un organe mâle, nous n'en avons pas trouvé de traces. Il serait extrêmement curieux de suivre pas à pas ce développement ré- current et de connaître comment, en se dépouillant successivement de tous les attributs de l'animalité, la larve cyclopide devient Sacculina. En attendant que des observations directes viennent combler les lacunes, nous croyons pouvoir nous rendre compte de ces transformations par le sin- gulier genre Nico/hoo. Que l'on se figure, en eflet, des ;\7c'0//iot' dont les deux poches s'élendraieni tout autour du segment qui leur donne naissance, en d'autres termes, dont le segment tout entier se prolongerait en arrière de manière à envelopper l'abdomen et la queue ; il y aura un orifice postérieur d'évacuation , un vé- SUR LES CRUSTACES. 117 liiable cloaque d'oiseau; en supposant ensuite que la tête s'allonge comme dans les Lernea branchialis et plonge de la même manière dans les chairs, que les segments en arrière et en avant s'effacent pour ne plus laisser place qu'au segment sexuel , nous aurons une idée de cette transformation sin- gulière d'un animal régulier et symétrique en sac informe et gaine à œufs. Il semblerait au premier abord que ces singuliers crustacés ne doivent plus présenter aucune apparence de mouvement, puisqu'ils sont condamnés à vivre et à mourir comme les plantes qui ont pris racine. Il n'en est pas tout à fait ainsi. En regardant attentivement le SaccuUna du crabe surloul , au sortir de l'eau et avant d'avoir perdu de sa vitalité, on voit toute la surface du corps onduler à la manière des vagues de la mer et la forme de ranimai changer notablement sous les yeux de l'observateur. L'orifice lui-même est tantôt au milieu, tantôt sur le côté, et si parfois la surface est toute lisse e( unie , on la voit aussi se couvrir de bosses et se rider comme la peau de la main gonflée par le séjour dans l'eau. Nous devons nous attendre à voir bientôt ce groupe de crustacés nota- blement s'enrichir et former une famille à part sous tous les rapports d'une haute importance. Il reste à dévoiler les péripéties des transformations, depuis l'âge em- bryonnaire jusqu'à sa transformation en sac à œufs, et à faire connaîlic le sexe mâle ainsi que l'époque et le lieu de la fécondation. Peltogasïer paguri. (Planche XXI. 1 Au milieu de nombreux pagures logés dans la coquille du Buccinuiii aii- (laïuin [Pag unis pubescens) , nous en avons trouvé deux qui portaient des Pel- loyasler : ils avaient été pris le long de la côte par des pêcheurs de crevettes. Ces pagures ont vécu une huitaine de jours avec leurs parasites. Ces der- niers sont placés tous les deux vers le tiers antérieur de l'abdomen, sur le côté, à la hauteur de la première paire d'appendices abdominaux. Rroyer en signale sur les Pagurus bernhardus, Pagurus pubescens et Hippolyte pusiola. us RECHERCHES Ils ont une forme ovale très-régulière et une couleur louge qui est due au vitellus des œufs. L'un est complélenient adulte, tandis que l'autre est encore en voie de développement. Conmiençons par le premier. Au point d'adhérence, on voit une plaque étoilée assez irrégulière, chi- tineuse, de couleur brunâtre, qui rappelle complètement la tète des Lernea hramliialis. Cette étoile est percée au centre, et il s'établit par elle une com- munication avec la cavité périgastrique du Pagurus. Cette cavité dans le Pelloyasler n'a pas d'issue. Sous la plaque étoilée, il y a une autre lamelle chilineuse, assez cousis- lante aussi , qui se modifie en peau de l'animal d'une manière insensible. Il faut entamer la peau du pagure ou celle du parasite pour les séparer l'un de l'autre. Près de l'extrémité antérieure, on voit à l'extérieur du Pellogaster un orifice assez grand, bordé d'une lèvre circulaire, légèrement frangée, qui fait l'effet d'une bouche. CiCt orifice communique avec une large cavité dont tout l'animal ne semble former que les parois. Nous n'avons rien vu dans cette cavité, si ce n'est des œufs (pii y étaient tombés à la suite de l'incision que nous avions dû faire pour l'ouvrir : c'est absolument un sac. A l'extérieur du sac on voit, à partir de l'orifice dont nous venons de parler, une bande de couleur et d'aspect différents de la masse et dans les parois de laquelle se trouvent des œufs en voie de forinalion : c'est l'ovaire. On voit ces œufs disposés en bandes transversales. Tout le reste des parois est plein d'œufs contenant des embryons en voie de développement, serrés les uns contre les autres. Ces embryons ont deux paires d'appendices biramés et en arrière deux courts appendices non articulés en forme de sabre. La coque de l'œuf consiste dans une enveloppe très-mince. Thompson et Ose. Schmidt ont vu des embryons plus avancés portant l'œil au front et une épine latérale au bouclier. SUR LES CRUSTACES. H 9 Le second individu est une femelle plus jeune dans laquelle on dislingue encore quelques caractères de la disposition symétrique du jeune âge. Il occupe sur son hôte la même place que le précédent ; la taille est un peu moins grande; les parois semblent moins consistantes et la surface de la peau est plus unie. Ce parasite adhère comme le premier, mais on voit un rudiment de tête et de cou, et une sorte de collerette sépare même Textrémité céphalique du thorax, ainsi qu'on peut le voir dans une des figures de la pi. XXL L'animal semble ensuite courbé sur lui-même, et, près de Pextrémité, en apparence postérieure, on voit deux appendices rudimentaires, dont le supérieur n'est indiqué que par la peau, qui est un peu plus consistante; elle est en même temps un peu plus blanche. Dans une autre figure, nous avons représenté l'animal détaché ou vu de face et montrant ces mêmes organes disposés avec symétrie. Il n'y a pas encore d'orifice externe dans cet individu. Cet orifice se forme-t-il plus lard quand les œufs sont mûrs? C'est probable. Cette femelle est également rouge et renferme des œufs avec des embryons irès-rudimenlaires. SaCCULINA CARCINI. (Planche XX.) On la trouve communément sur le Cancer mœiias. La moitié des crabes l)ris dans les haleyen à Ostende, pendant le mois d'août, portent des Sac- rulina. On en voit indistinctement sur les femelles et sur les mâles. Nous en avons trouvé jusqu'à deux réunies sur le même animal. Au mois d'avril, sur cent cinquante crabes de diverses grandeurs et de sexes différents, nous en avons vu quatre sur des femelles et une sur un mâle. Dans ce nombre se trouvait un jeune crabe logeant une Sacculina au tiers de sa croissance, mais qui avait déjà complètement la forme adulte et des œufs dans son intérieur. Les Sacculina se logent sur un grand nombre d'autres décapodes bra- chyures. Cavolini en a trouvé, avons-nous dit, sur les Portunus puber, les Grapsus messor (Granchio spirito des Napolitains) et sur le Cancer arenarius [Granchio piloso des Napolitains, quand ils sont jeunes et adultes Granchio di 1-iO RECHERCHES Pniufjio) ; Rell on a reconnu sur le Porfumis marmoreus ; M. Stcensfrup sur le Portumis hùiellus; M. R. Leuckarl en a signalé sur V II i/as avança, à Hel- goland, qu'il croit former une espèce nouvelle [Sacculina iti/Iala); M. Cari Semper en a vu sur le Grapsus varias, aux îles Baléares (Palma) , el il a bien voulu me communiquer le dessin qu'il a fait sur les lieux; enfin, nous en avons trouvé nous -même sur le Cancer mœnas et sur les Portunm mar- moreus. CÉTOCHILIDÉS. LITTERATURE. Roussel de Vauzéme, Description du Cétochilus austualis , nouveau genre de criisldcé liraii- iliiopode, Annales des sciences naturelles, 1834, sér. 2, vol. I, p. ô3S. GooDSiR, yVeM' Edinb. pin'i. Jovrncd, vol. XXXV, p. 539, pi. VI. HISTORIQUE. Roussel de Vauzéme, pendant la traversée des îles Tristan d'Acanha au cap Horn, vit la surface de la mer sillonnée de bandes rouges de plusieurs lieux d'étendue et comme ensanglantées : c'était au mois de février. Ces ban- des rouges, formées de petits crustacés de deux lignes de longueur, annon- cèrent aux hommes de l'équipage qu'on arrivait dans le parage des baleines. En effet, c'était leur pâture. Roussel de Vauzéme a donné à ces crustacés le nom de Cclochilus auslralis. Nous avons eu l'occasion d'étudier cette espèce sur des individus que nous avons découverts au milieu des cyames el de tubicinelles provenant d'une baleine australe. Nous avions une petite faune sui- un morceau de peau SUR LES CRUSTACES. i21 de cet animal. Des cyames de tout âge remplissaient l'orifice du tube des tuhicinelles, et, au milieu de ces cyames, étaient logés encore de singuliers Acarus, méconnaissables au premier abord par les longs poils qui les recou- vrent complètement. Ces petits crustacés, que Roussel de Vauzème a trouvés en masse dans la mer Pacifique, sont remarquables par la longueur excessive de leurs antennes. Nous devons ce morceau de peau à Tobligeancc extrême de notre illustre confrère et ami Eschriclit. Nous avons eu l'occasion d'étudier depuis un célochile de la mer du Nord, qui n'est pas sans ressemblance avec l'espèce australe, et dont nous allons faire la descriplion. Cette espèce du nord n'est pas nouvelle pour la science, puisqu'elle a été décrite déjà par M. Goodsir, mais plusieurs organes, surtout ceux qui four- nissent des caractères distinctifs, nous semblent demander un examen nou- veau '. Ainsi M. Goodsir prend pour première paire d'antennes, comme, du reste, Roussel de Vauzème l'avait fait également, des appendices qui ont évidemment une autre signification, et, au lieu de cinq paires de pieds-mâ- choires, nous trouvons chez eux, sous la carapace céphalique, outre les deux paires d'antennes, une paire de fouets mandibulaires, deux paires de mâ- choires et une paire de pieds-mâchoires. Roussel de Vauzème ne nous paraît pas plus heureux dans sa description. Il admet, sous le premier segment, la bouche avec un labre, deux mandi- bules et une paire de mâchoires. Ces mâchoires ne méritent pas ce nom, et il n'existe pas cinq paires de pieds-mâchoires, comme il le pense. Il arrive à ce nombre cinq en comptant comme pieds-mâchoires les antennes infé- rieures et les palpes des mandibules. C'est ainsi qu'il donne aux deux pre- mières paires une direction d'avant en arrière et aux autres paires la direc- tion d'arrière en avant. L'histoire de cet animal se rattache directement à l'histoire de la baleine australe. En octobre et en novembre, ces animaux restent cachés dans la profondeur des mers, dit Roussel de Vauzème, mais à l'époque de la ponte, ils paraissent à la surface. Ils sont d'abord tout rouges, puis deviennent • New Edinh. phil. Journal , vol. XXXV, p. 359, pi. VI. Tome XXXUl 16 122 RECHERCHES jaunes, sans doute après la ponte, et les baleines émigrenl vers le nord. M. Goodsir fait mention de bandes rouges semblables sur les côtes d'Ecosse ( /s/e of May), formées également de cétocbiles qui apparaissent surtout pendant les mois d'été. Cette maidre, comme l'appellent les pêcheui's anglais, attire à cette époque des bancs de poissons (harengs, etc.) et même des cétacés, des dauphins et des rorquals ^ Il parait que ces petits crustacés méritent encore l'attention sous un autre rapport, et produisent un phénomène que l'on serait peu tenté d'attribuer à des êtres aussi microscopiques : ils nagent avec une rapidité si grande, leurs mouvements sont tellement rapides et incessants que toute la surlace de la mer semble venir à la vie. Nous apercevions autour de nous, dit Roussel de Vauzème, l'eau de la mer comme en ébullition continuelle par le rapide mouvement des molécules vivantes. Nous citerons aussi les paroles de Goodsir : On one of iny occasionnai visits to ilie isle of May, I observai liait, al a considérable distance from the Island, the sea Jiad a sliyhtly red colour, lliai this became deeper and deeper as me neared the Island ; and also thaï the surface of the water presented a very curions appearence, as if a (/uantity of fine sand ivere constanlly folliny on il. Qui sait si, par des causes qui nous échappent, ce n'est pas à la disparition ou à la diminution de cette maidre dans la iManche, que l'on doit l'éloigne- ment des baleines que les Basques y harponnaient depuis le neuvième et le dixième siècle, et qu'Eschricht vient de distinguer comme une espèce nou- velle pour la science, par l'individu qui a échoué, en 1834-, à Saint-Sébas- tien -. Cetochilus septentrionalis. (Plaïulie XVIIl.) Le corps est distinctement divisé en carapace, thorax et abdomen. La ca- • Loc. cil., p. \0-2. - Comptes rendus des séances de t'AcudcMic. des sciences, t. XLVIl, séance du 12 juillet 1858. — Ôversigt Kgl. Danske V. S. fôrh , traduit dans Giebel et Heintz Zeitschrift, 1839. l. XIII. j). 318. SUR LES CRUSTACES. 123 rapacc occupe à peu près la place de deux anneaux thoraciques. Elle esl obtuse en avant et se termine en dessous, au-devant des antennes, par un double prolongement dermique ou tégumentaire qu'on a pris à tort pour des antennes. Ces organes ne contiennent rien dans leur inférieur et ne sont pas |)lus articulés que les soies qui garnissent quelquefois le thorax ou les autres segments. On voit en avant un œil au milieu du céphalothorax. Ce n'est toutefois qu'en hésitant que nous aiTu-mons ce fait contrairement à nos devanciers, qui ont peut-être eu de meilleures occasions que nous d'étudier des animaux frais. Cette région céphalique, unique en dessus, se divise nettement en dessous en plusieurs segments dont il importe de tenir compte pour la détermination des appendices. On voit d'abord un segment distinct pour les antennules, puis un second segment pour les antennes, et c'est le bord de ce dernier segment (jui se transforme en labre. Le troisième somite correspond au prolognathe avec les palpes, et derrière celui-ci, on en voit encore trois autres correspon- dre aux mâchoires et au pied-mâchoires. Nous avons donc distinctement six somites dans la région céphalique, dont les deux antérieurs sont antennaires. Nous croyons que cette disposition , bien claire ici, pourra jeter quelque jour sur la composition du squelette tégumentaire. La carapace est suivie de cinq somites thoraciques qui diminuent, d'avant en arrière, en hauteur comme en largeur. Ils se séparent facilement entre eux. Ils portent chacun une paire de pattes biramées. Le dernier segment est fortement échancré en arrière pour donner la liberté de mouvement à l'abdomen. On distingue à travers le tégument plusieurs coi'dons muscu- laires qui passent directement des derniers somites thoraciques à la région de la carapace. Chaque segment présente sur le côté un double cordon festonné. L'abdomen se compose de quatre somites proportionnellement étroits cl dont le second est le plus long. Ils sont plus mobiles que ceux du thorax. Le dernier somite ou le quatrième porte une double lamelle caudale, et chaque lamelle est garnie, au bord libre, de cinq soies très-longues, fortes et plumeuses. Il en résulte que l'abdomen est bifurqué en arrière. Passons à la description des appendices. 124 RECHERCHES Il existe d'abord une paire d'antennules , excessivement développées, dé- passant la longueur du corps, plus grosses que les appendices les plus forts et montrant vingt-quatre articles dans leur longueur. Ces divers articles ont des soies, mais ce sont surtout les deux avant-derniers qui portent des soies tellement fortes qu'on peut à peine les désigner sous ce nom. En effet, on dirait que cet appendice se divise en trois branches. Ces soies ont à peu près la moitié de la grosseur de Farticle dont elles naissent et mesurent la lon- gueur de plusieurs de ces organes. L'article terminal porte aussi plusieurs soies au bout. On aperçoit très-bien les faisceaux musculaires dans l'intérieur des an- tennes, et on voit clairement deux rubans assez gros au milieu d'eux et sur le côté deux rubans moins développés. Les uns et les autres montrent fort dislinclemcnt les fibres transverses. Il est à remarquer que les antennules dont parlent les auteurs ne sont à nos yeux que des prolongements de la partie frontale de la carapace. Au lieu d'un bec unique et médian, comme dans plusieurs crustacés, il y a un double prolongement flexible du tégument. Ce ne sont pas des appendices, ni par leur situation ni par leur structure anatomique. La seconde paire d'appendices, ou les antennes, sont biramées; elles sont situées en arrière et un peu en dehors des antennules ; elles ont à peu près la longueur des pattes et présentent aussi les mêmes mouvements. Ces an- tennes portent de longues soies plumeuses sur leur article basilaire et des soies plumeuses plus longues encore sur l'article terminal. Ces dernières atteignent jusqu'aux premières paires de pattes, en passant au-dessus de ions les autres appendices buccaux. Après les antennes, on voit les protognalhes, qui sont très-fortes et qui portent chacune une palpe biramée. Cet appendice est semblable en tout aux antennes précédentes, mais il est plus petit. Outre l'article basilaire unique, il y a deux articles soyeux et garnis au bout également de longues soies. Les mandibules elles-mêmes sont assez longues, fortes et étendues en éventail à l'orifice de la bouche. Le bout de l'éventail est formé par des dents solides. C'est en comptant les antennes et les palpes mandibulaires avec les mâ- choires et la patte-mâchoire qu'on arrive à cinq paires de pieds-mâchoires, SUR LES CRUSTACÉS. 123 nombre évidemment faux el qui doit induire en erreur tous ceux qui vou- draient assigner à ces crustacés leur véritable place. La preniièi-e paire de mtâchoires, ou deutognathes, consiste en un appen- dice très-large présentant une assez grande complication. On voit en dehors une pièce à trois bouts libres , terminés tous les trois par des soies fortes , surtout le bout externe. Une quatrième lamelle, plus large que les autres, est garnie de même sur son bord libre de soies assez longues. Les soies de la la- melle externe sont courtes et fortes. Goodsir a comparé cet organe à une main dont les doigts porteraient de nombreuses et longues soies. Roussel de Vauzème en a donné une figure (jui est loin de représenter exactement cette singulière formation. La seconde paire de mâchoires est plus difficile à voir en place. Elle recou- vre la base de la précédente et elle est comparativement moins dévelo])pée. Elle est aussi moins large et moins compliquée. Il existe une pièce basilaire et des pièces terminales, dont la plus large a le bord libre formé de cré- neaux, au nombre de cinq. Le bout seul des cinq éminences digitiformes porte des soies plumeuses. La patte-mâchoire est grande et presque aussi forte que les pattes elles- mêmes. On voit distinctement, indépendamment de la pièce basilaire, deux longs articles assez bien proportionnés, suivis de trois articles à soies plu- meuses à peu près également développés, et tous les trois beaucoup plus courts que les précédents. Le terminal est le plus long des trois. De fortes et longues soies garnissent le bord et le sommet. Il y a cinq paires de pattes ayant la même direction d'avant en arriére; elles sont composées de même et toutes biramées. La paire antérieure seule est un peu plus courte que les autres. Chaque patte ou péréiopode est formée d'une première pièce basilaire assez grande et armée d'une très -forte épine, qui est suivie d'un second article assez long et fort, puis d'un troisième très-court. Ce dernier est également armé d'une épine. Ces pattes sont biramées. La branche principale est formée de trois articles très- solides qui portent chacun une épine sur le bord ex- terne. Au bout du dernier article, on voit une soie plus forte que les autres et sur son bord interne plusieurs soies plumeuses régulièrement espacées. 126 RECHERCHES L'Hude l)i'anclie est formée de trois pièces plus courtes et moins solides, qui sont garnies surtout de soies plumeuses à leur extrémité libre : la pièce ter- minale est la plus longue. Ces pattes sont au fond conformées de la même manière dans les deux espèces de cétochiles, sauf quelques légères différences dans la disposition des épines. La bouche est située à peu près vers la moitié de la hauteur du thorax. Entre chaque paire d'appendices, on voit très-bien les jointures des segments. Le bord inférieur du deuxième segment s'échancre sur le côté et montre sur la ligne médiane une lamelle régulièrement arrondie comme une lèvre supé- rieure : on dirait un bec dans les broderies des dames. C'est bien la lèvre supérieure, qui n'est pas un appendice distinct, mais une dépendance du segment antennaire. Le troisième segment thoracique est fendu sur la ligne médiane poui' foi-- nier l'orifice de la bouche. Cet orifice est fort étroit. A droite et à gauche, on voit les lamelles, les dentelures des mandibules et un peu en dehors deux lobules entre lesquels on dislingue une petite lamelle en forme de V pour représenter la lèvre inférieure. Ce sont ces deux lobules que Roussel de Vauzème a pris pour des mâchoires. CALIGIDES. HISTORIQUE. Nous avons déjà publié des observations sur plusieurs genres de cette fa- mille, dans les BuUelins de l'Académie royale de Belgique et dans les Annales des sciences naturelles. Nous consignons ici quelques remarques sur un animal qui nous a paru nouveau et pour lequel nous avons dû former une nouvelle coupe générique. SUR LES CRUSTACES. 127 Genre CALIGINA, Van Ben. Nous avons créé ce genre pour un cruslacé pellocéphale, vivant sur la peau d'une jeune sole, de six lignes de longueur seulement et qui se fait remanjucr, au milieu de tous ces parasites , par rélégance et la régularité de sa forme. Cette jeune sole vivait dans une llaque d'eau pendant la marée basse, et logeait, indépendamment de cette caligine, deux dislomes encore enkystés dans son intestin, qui provenaient probablement des cétochiles qu'elle venait d'avaler, et un singulier rotifère vivait, en outre, à l'extérieur. A cause de son séjour, nous désignons ce crustacé sous le nom de Caligina sole^. Van Ben. La tête, au lieu d'avoir la forme d'un bouclier, ressemble plutôt à une cuiller allongée un peu effilée en avant et régulièrement arrondie. En ar- rière, elle est large et tronquée. Sa surface est lisse et unie. Vers le milieu, à une assez notable distance du bord libre frontal, on aperçoit une grande tache de pigment symétrique, concave en arrière, tronquée en avant et légèrement creusée sur le côté portant à droite et à gauche, au milieu de cette excavation latérale, un globule solide et transpa- i-ent comme un véritable cristallin : ce sont les yeux qui se sont ainsi fondus l'un dans l'autre sur la ligne médiane, tout en conservant cependant encoi'e chacun son appareil optique. Le thorax est formé de deux segments nettement séparés en dessus et en dessous et portant chacun une paire d'appendices biramés. Ils ont des ta- ches de pigment en arborescence. Le segment abdominal , à peu près de la longueur du thorax , montre une échancrure rudimentaire en avant sur le côté , et se termine en arrière par deux lobes portant chacun quatre fortes soies. Ce segment est également veiné de pigment hrunâtre. Les antennes sont robustes, à peine elTilées à leur sommet et sont garnies de fortes soies sur leur bord antérieur, surtout au sommet. La première paire de pieds-mâchoires est située fort en avant et recou- vre la base des antennes ; ces pieds-mâchoires sont terminés en pince très- 128 RECHERCHES solide, dont deux articles dépassent le bord antérieur du bouclier céphalique. La troisième paire, sans être aussi forte, conserve encore une certaine importance : les deux articles terminaux sont de longueur égale, replient l'un sur Taulre en formant également pince, et le dernier se termine en pointe légèrement recourbée. H y a quatre pattes thoraciques biramées toutes semblables, les deux an- térieures insérées en arrière sous le segment céphalique, les deux posté- rieures imj)lantées dans leur segment projire. (Chaque article terminal porte trois ou quatre fortes soies à son extrémité libre. On aperçoit le canal digestif à travers les parois; il est très-contraclile et plein de boulettes d'une teinte verdàtre. Ce genre nous semble devoir prendre place entre les tréhies et les no- (jayues. LES PANDARIDÉS. Genre LOEMARGUS. LITTERATURE. H. Krover, Naturhistorisk Tidskrift, vol. I, 1837, p. 387. MiL.XE Edwards, HUt. nat. de crustacés, vol. III, pag. 474. Van der Hoeven, Mém. d'entomoL, publiés par la Soc. e»tom. des Pays-Bus , vol. I, p. (j7. HISTORIQUE. Ce genre a été créé par Krover, en 1837, d'après des crustacés recueillis par le docteur Sommerfeldt sur VOrtluKjoriscus molu. SUR LES CRUSTACES. 129 On n'en connaît pas trune autre origine, et tous les exemplaires mentionnés jusqu'à présent proviennent, si je ne me trompe, de cette même récolle faite par le docteur Sommerfeldt. Tous ceux que Ton possède ont donc passé par le mu- sée de Copenhague. LOEMARGUS MURICATUS, Kv. (Planche XIX, fig. 1-1.) Ce genre, qui n'est pas sans analogie avec les cécrops, a été établi surtout parce que la femelle n'a pas la seconde paire de pieds plus grande (pie le mâle et que cette seconde paire est chéliforme. Quoique nous n'ayons pas observé ce caractère, ni sur nos cécrops, ni sur ceux qui sont déposés au muséum de Paris, nous croyons toutefois que le genre mérite d'être conservé. Nous faisons mention de ce crustacé , non parce que nous l'avons observé vivant, mais parce qu'il habite la cavité branchiale du poisson-lune, qui visite nos côtes, et que nous en avions fait une étude lors de la publicalion de notre notice sur le cécrops. I)e[>uis J. Van der Iloeven a fait un intéressant mémoire sur ces deux beaux genres ', et si noire travail n'était pas terminé, nous nous serions dispensé d'en parler après lui. Voici le résultat de nos observations : Comme les cécrops, les Loemargus ont des lames frontales avec des an- tennes sur le côté, mais, au lieu de deux articles, on en compte trois; Tarlicle basilaire , qui est très-grand , est inséré un peu en dessous. Les trois paires de pieds-mâchoires sont assez semblables, sauf quelques légères différences dans le contour; mais le suçoir est beaucoup plus volumi- neux, et les palpes, au contraire, sont plus petites et insérées sur sa langueur. Le céphalothorax est plus large que long, divisé en régions et haussé de boucles symétriquement éparpillées. Le bord est dentelé. Les deux premiers anneaux thoraciques sont séparés l'un cle laulre en dessus et en dessous et portent chacun une paire de pattes visibles du côté du dos. Les cécrops ont ces anneaux et les pattes logées en arrière et au- dessous du céphalothorax. ' Over Cécrops en Loemargus, Iwce (jeslachten van parasitisclic schaaldiereii , Mémoires d'en- tomologie PUBLIÉS PAR LA Soc. ENTOM. DES PaYS-BaS . I, p. 67. Tome XXXIIL ^^ 130 RECHERCHES Los deux derniers anneaux thoraciques portent, en dessus, chacun une grande lamelle en forme d'élytre, qui recouvre toute la partie postérieure du corps et qui donne un singulier aspect à ces parasites. Celte lamelle élytroïde est dentelée sur le bord comme le céphalothorax. Dans une des deux femelles, la plus adulte, j'ai trouvé un spermalophore en place à la face supérieure de Tabdomen, immédiatement en arrière de la quati'ième paire de pattes. Le siphon buccal est fort grand, unicpie, assez large à la base, et porte sur son trajet les deux palpes qui, dans le genre cécrops, sont situées au pied. H y a une grande lèvre fendue dans sa longueur, spatulée au bout et hérissée de petites pointes sur le bord libre. Deux longues mandibules sont insérées entre la lèvre et le cône buccal : elles sont dentelées en scie au bout. Le cône buccal proprement dit est renflé légèrement au bout, se termine conmie un goupillon et porte de deux côtés un petit tubercule soyeux. Au- dessous du tubercule, on voit, à droite et à gauche, une épine longue comme le diamètre du cône à cette hauteur. Les palpes sont formées de deux pièces articulées; la première, grande, de forme triangulaire et portant sur une éminence antérieure deux ou trois épines; le dernier article est très-court et se termine en pointe arrondie. LES LERNÉADÉS. LeRNEA BRAXCHIALIS. (Planche XIX, tig. 5-12.) Lernea branchialis, Lin., Syst. Nalur. — GADiNA, Millier, Zoul. Dan., pi. CXVIII, p. A. — Eue. tm-lli., pi. LXXVIII, «g. 2. Lerneocera branchialis, De Blainville, Journal de physique, loni. XCV, pag. 376, fig. 2, et D'ici, .scienc. nat. Lernea branchialis, Guérin, Iconographie du règne animal, Zoopu., pL IX, fig.l. SUR LES CRUSTACES. iô\ Sur les branchies, ou plulôt sur les arcs branchiaux du Gadus morritua. Des individus en loul semblables mais plus petits habitent les branchies du Gadus barbaius. La longueur totale est de 40 à 50""". Le cou avec les cornes a 25""" de long. Les tubes ovifères, au lieu d'être droits et flottants, sont entortillés très- irrégulièrement sur eux-mêmes et forment deux pelottes assez volumineuses logées en partie dans une excavation formée par le corps. Le cou est long, grêle, corné, peu flexible et terminé en avant par trois cornes rameuses enchâssées dans les os des arcs : c'est ce qui rend ces para- sites difficiles à obtenir entiers. Le corps est assez large , recourbé en forme d'S. Les tubes ovifères ne sont point attachés au bout. Ce parasite n'est pas rare. Un des lernéens les plus singuliers par la forme , par la taille et par le genre de vie, est ce Leriiea branchialis, qui envahit les arcs bi-anchiaux de différentes espèces de gades [Gadus morrhua, Gadus aeglefinus, Gadus bar- baius, Gadus metiangus), de callionymes, etc. On croirait que le crustacé est une portion de l'arc osseux dégénéré, telle- ment la tête et le cou sont solidement soudés dans la substance osseuse du poisson. Ces poissons sont envahis de bonne heure par ces hôtes incommodes : dans un Gadus morrhua, qui n'a pas plus de quinze centimètres de longueur, l'arc branchial portait un Lernea branchialis adulte dont les replis des tubes ovifères étaient déjà pleins d'œufs. Jusqu'à présent, on ne connaissait que des femelles adultes entièrement déformées dans lesquelles on ne voit plus aucun des caractères du jeune âge. Nous avons eu le bonheur de trouver un individu femelle en cours de déve- loppement et dont les pièces de la bouche étaient encore très-reconnaissables. Voici ce que nous avons écrit sur ce parasite : A la surface interne d'un opercule de callionyme de deux pouces de long, nous avons trouvé une lernée très-intéressante montrant la forme transitoire entre le jeune crustacé symétrique nageant librement dans l'eau et la lernée 132 RECHERCHES SUR LES CRUSTACÉS. l)iz;irre e( contournée, qui ne ressemble plus guère à une forme animale régulière. Voici dans quelles conditions elle se trouvait : La tète était déjà profondément engagée dans les os de Topercule, et ce ifest pas sans peine que nous avons réussi à dégager le parasite sans le mutiler. Le corps est allongé, arrondi , présentant vers le milieu une courbure qui augmente avec Page et qui lui donne cet aspect particulier. Il est seulement un peu plus mince à l'extrémité caudale. Tous les caractères du jeune âge se retrouvent encore. A la tète, on voit encore Fœil au milieu du front, et on distingue deux énormes pinces qui seront sans usage, comme IVeil, du moment que l'animal sera définitivement fixé. En regardant la tète de profil, on voit un prolongement en forme de cas(|ue semblable aux tubérosités qui recouvrent le bec des Buceros parmi les oiseaux. Immédiatement derrière la région céphalique, on aperçoit quatre paires d'appendices également développés, légèrement contournés vers leur sommet et qui portent sur leur article terminal des filaments soyeux indispensables pendant la vie vagabonde. La région ihoracique ne diffère de la suivante que par la présence des appendices. L'extrémité caudale est terminée par deux lobes garnis également de soies, mais qui n'ont probablement plus leur largeur primitive. C'est l'espèce qui est peut-être la plus anciennement connue, la plus facile à distinguer par la bizarrerie de sa forme et qui se fait remarquer, en outre, par sa forte taille. C'est à peine si l'on prend cet organisme pour un animal, lorsqu'on le voit pour la première fois '. ' l'nc notice intéressante vient de paraître, pendant la correction de ces épreuves, sur celle famille de Icrncens, sous le titre de Ueber die Famitie der Lernœen; par le professeur C. Claus, dans les Wûrzhiirçier iiatiirwissenschafti. Zeilsi}nift , II Band, 18GI. SECONDE PARTIE. CRUSTACÉS OBSERVÉS SUR LE LITTORAL DE LA BELGIQUE. 1. CoRYSTE DENTÉ. — Conjslcs dentiilus , Lalr. CoRYSTE mmÉ. — Diction, se. naliir., Crustacés, pi. III, fig. 2.— Pennant, Brit. zooL, loin. IV, pi. VII. On le trouve dans les grandes profondeurs. Rarement on en voit des dé- bris sur la plage. 2. Platyonique latipède. — Platyoniclms kaipes, Penn. Platyonique latipède. — Règne (mimai illustré, pi. VIII, fig. 3. PoRTUMNUs VARIEGATUS. — Lcacli, Makic, pi. IV. On le trouve quelquefois sur la plage. 3. Carcin moenade. — Carcinus moenas. Carcinus MOENAS. — Bastcr, Op. subs. 2, pi. II, fig. 19- C'est l'espèce la plus commune sur nos côtes. Ces crabes se logent surtout entre les pierres. On les mange principalement pendant réié. Quand ils sont <54 RFXHERCHES jeunes, la carapace est bien marquée de taches noires et quelquefois brunes. Les femelles ont toujours la carapace molle ou le tégument tendre pen- dant Taccouplement. J'avais un mâle depuis plusieurs jours dans un aqua- rium; j y plaçai une femelle à carapace molle, et au bout d"un quart d"heure l'accouplement avait lieu. Le surlendemain, ils étaient encore dans la même situation. On trouve sur la carapace des tubulaires, des balanes, des Lugumida et sous Tabdomen très-souvent des SaccuUnu ou Pel(0(ja>tter. Les femelles portent environ deux cent mille œufs, et il n'est pas rare de trouver au milieu d'eux le joli némertien tubicole, si intéressant pour l'his- toire du développement de ce ver, connu sous le nom dePolia involutn. On peut conserver ce crabe avec son némertien en vie assez longtemps hors de l'eau ou dans une petite quantité d'eau de mer. Nous en avons tenu ainsi pendant plusieurs mois dans un bocal placé dans la cave. 4. PoRTixE ÉTRILLE. — Porfuiius puber , Linn. PoRTCNE ÉTRiM.E. — Dict. sc. iiatiif., Crcstacés, MalttC, pi. V. fig. I. Cette espèce n'est pas rare, mais on ne la trouve pas souvent sur la plage. S. PoRTLNE MARBRÉ. — PortuDits ïiuiniioreus , Lcacb. Partcxus marmoreus. — Lcaeli, Diction, sc. »atur., Crustacés, Malac, j>l. V, flg. i. Cette espèce n'est pas très-rare. 6. PORTL.NE HOLSATIEN. PorlUnU!< ItoIsUtUS. PoRTi.Ncs LiviDus. — Leacli , Malac , pi. IX, fig. 3 et 4. Si.abberetn, en osicndais. Cette espèce est plus commune encore à Ostende (|ue le carcin mœnade. On ne la mange pas. On en prend en quantité considérable dans les filets SUR LES CRUSTACÉS. 153 pendant la pêche des crevettes. Ces crabes ne quittent pas l'eau comme Fes- pèce dont nous venons de parler. Nous avons trouvé aussi des Sacculina sous son abdomen, mais on trouve rarement d'autres animaux implantés sur sa carapace. 7. Fortune nain. — Portuims pusilus. PoRTUNus PUSILUS. — Lcacli, Malac, pi. IX, fig. 5 à 8. Cette petite espèce n'est pas commune. 8. Crabe tourteau. — Cancer pagurus , Linn. Cancer p.agurus. — Diction, se. naliir., Crustacés, Malac, pi. VIII, fig. I. C'est la grande espèce de crabe que les pêcheurs au poisson Irais trou- vent dans leurs filets, quand la drague passe, dans un endroit rocailleux, à une certaine profondeur. On n'en voit jamais sur la côte. La carapace du mâle atteint une dimension assez grande. La femelle reste toujours plus petite. La chair de cette espèce est Irès-estimée. On trouve souvent sur la carapace des anomies, des serpules, des alcyons et quelquefois des tubulaires. 9. Lithode arctique. — Lithodes arctica , Lamk. LiTHODEs MAIA. — Leach, Malac. Brit., pi. XXIV. A de longs intervalles, nous avons vu quelques individus de cette belle et curieuse espèce. 10. Pinnotiiére pois. — Pinnotheres pisiim. PiNNOTHERES pisuM. — Bastcp, Opus. suhs., tab. IV, fig. 1 et 2. Ce petit crabe vit dans les moules. Il n'est pas rare. C'est à tort qu'on lui a attribué les accidents que produisent quelquefois ces mollusques. 136 RECHERCHES H. PiNNOTHÉRE DES MODiOLEs. — Pimiotlieres modioli, Van Ben. Nous n'avons presque jamais ouvert des modioles sans trouver un couple de ces crabes dans la coquille. La femelle devient grande comme une noisette. i 2. Maia squinade. — Maia squinado. Maia sql'inade. — Ennjloi)., pi. CCLXXVH , flg. I cl 2. Zeekobbe, en flamand, d'après Seba. On ne le voit qu'accidentellement sur nos côtes. 13. PiSE ARMÉE. — Pisa armala. Maia goutteux. — Blainville, Faune, pi. X, fig. 1. Nous en avons reçu un exemplaire de nos côtes en 1830. 14. HvADE ARAIGNÉE. -— Hyas arunea, Linn. Hyas araneus. — Leacti, Malac, pi. XXI, o. On ne le trouve qu'à de certaines profondeurs, mais là il se rencontre en abondance. 15. HvADE CONTRACTÉE. — Hyas coarcfafa. Hyas coarctata. — Lcach, Malac, pi. XXI, b. Nous en avons observé dans les mêmes conditions que l'espèce précédente. Elle est commune. 16. In.\chus scorpion. — • Inachus scorpio, Fabr. Inachus scorpion. — Latr., Encyclop. méth., pi. CCL.XXXI , fig. 3, copiée do Pennant. On trouve celte espèce en abondance à de certaines profondeurs. SUR LES CRUSTACÉS. 137 17. Sténorhynque faucheur. — Stenorhynchus phalangium, Penn. Sténorhykqi'e fal'cueur. — Latr., Enc. mêlh., pi. CCLXXVIII , fig. 2, copiée d'après PennaïU. Très-commun dans les régions profondes. 18. Sténorhynque longirostre. — Stenorhynchus longiroslris , Fabr. Mackopodia TEXUiROSTRis. — Lcacli , Malac. liril., pi. XXIII, fig. 1-5.— Blainville, Faune fran- çaise, pi. VIII, fig. 1. Cette espèce habite en abondance les régions profondes. 19. Ébalie de Braver. — Efxdia Bmyeiii , Leach, Ebalia Rrayerm. — Leach, Zool. miscel., vol. III, p. 20, et .Walac. Brlt., pi. XXV, fig. 12-15. Ce joli petit crabe se trouve souvent sur la coquille de Xhuitre pied-de- cheval; ainsi il habite les régions profondes. 20. Ébalie de Cranch. — Ebalia Cranchii. Ebalia Cranchii. — Leach, Malac. Brit., pi. XXV, fig. 7-11. Cette espèce, un peu plus grande ((ue la première, vit dans les mêmes conditions. 21. Ébalie de Pennant. — Ebalia Pennanlii. Ebalia Pennantii. — Leach, Malac. Brit., pi. XXV, fig. 1-6. On le trouve avec les deux espèces précédentes. Tome XXXIII. *^ 138 RECHERCHES 22. PiLUMNE spiNiFÉRE. — Pilumuiis spinifer. l'ii.t'MNE spiMFÈRE. — Savigny, Egypte, ])1. V, fig. 4. Ce crabe, long d'un |)ouce, a élé pris quelquefois sur nos cùles. 23. PoRCELLANE LOiNGicoRNE. — PoTceUaim longtcomis. PoRCELLANE LO'GicoRNE. — Lati'., Elle. Diéthod., 1)1. CCLXXV, fig. 3, copiée d'après PcniKuit. Ce crabe, long de quelques lignes seulement, est assez commun sur nos côtes. 24. Pagure bernard. — Pagurus bernhardus , Linn. PAGi'itE BERNARD. — Lin., Rèçjne animal illuMré, \i\. XLIV, fig. 2. KoKERLOTs, en flamand. Celte espèce est Ibrt commune. A Tclat adulte, on la trouve toujours dans la coquille du Bucciimm undalum, et souvent dans la même coquille, à côté du crustacé, on voit la Nereis bilineata, pendant qu'il porte sur l'abdomen le Pelloyaster paguri, et dans celui-ci le Liriope pygmea. La cocjuille est presfiue toujours couverte d'hydractinies vivantes ou mortes. La cliair des pagures est fort délicate. Les pagures sont extraordinairement abondants dans la mer du >oi(l , à une profondeur de soixante à cent brasses. Quelques poissons plagiostomes, surtout h Scillium mnicula, en ont ordinairement leur estomac rempli. Aux îles Cocos, Kuhl el Van Hasselt ont vu, comme Rose en Amérique, les pagures non-seulement vivre sur le rivage, mais sortir de Teau, grimper sur les arbres et détruire les œufs el les jeunes oiseaux dans leur nid '. ' Konst- m Letlerbodc , 1822, n" 6, p. 82. SUR LES CRUSTACÉS. d39 25. Gal ATHÉE STRIÉE. — Gcdathca strUjosu. Galatiiée striée. — Règne animal illustré. Crustacés, pi. XLVII, fig. I. On trouve encore de temps en temps cette jolie espèce, mais seulement dans les régions les plus profondes. 26. Homard commun. — Homarus vulgaris. Ho.MAïu's vLLGARis. — Peniiant , Brit. ZouL, tom. IV, pi. X, fig. 21. Kreeft, en flamand. Celte espèce ne se trouve qu'accidentellement dans nos parages. Il lui faut une eau limpide et un fond rocailleux. On la trouve en abondance sur les côtes du Calvados, de la Rretagne, de l'Ecosse et surtout de la Norwége. Les branchies nourrissent toujours en abondance des Nicothoë as/aci. Entre les œufs sous l'abdomen, on trouve en non moins grande abondance les singuliers HistriobdcUa que nous avons décrits dans les Bulletins de l'Académie de Belgique \ La carapace se recouvre aussi quelquefois d'une grande quantité de spirorbes et d'anomies. 27. Néphrops norwégien. — Nephrops norvegicus. Néphhops norwégien. — Giicrin, Icouogr., Crustacés, pi. XIX, fig. I. De temps en temps, on nous apporte des individus isolés de cette belle espèce, qui s'étend de la côté de Norwége au fond de l'Adriatique. 28. Crangon commun. — Crangon vulgaris. Crangon vulgaris. — Baster, Opusc. siibs., II, p. 11 , pi. III, fig- I -4. GEERNAERT,en flamand. On en pèche, pendant toute l'année, le long de nos côtes et dans l'Escaut, et toujours on les trouve avec la même abondance. Ils se tiennent de préfé- ' Tome V, 2"' série. 140 RECHERCHES rence tout près des lieux où les vagues viennent expirer, surtout quand la mer est calme. Ils s'éloignent quand les vagues s'élèvent. Ce sont ces cius- tacés qui tiennent, le long de nos côtes, l'eau de mer dans un état de pureté convenable, en dévorant, comme les vautours dans les pays chauds, loul cadavre ou débris de chair qui nienace d'entrer en décomposition. 29. HiPPOLYTE DE Cranch. — lUppobjte Cranchii. HippoLVTE Cranchii. — Leach, Malac. Bril., (ab. XXXVIll, fig. 17-21. Ce crustacé vient des régions profondes. H n'est pas commun. 30. PalémoiN seuhe. — Pulemon serratus. Palemo.n serbatus. — Pcniiant, Bril. ZouL, toni. IV, pi. XVI, fig. 28. Steurkrab, en flamand. On en trouve au milieu des crangons, mais il faut les chercher surtout dans les fla(iues d'eau de mer ou dans le réservoir des huitrières. On en prend beaucoup dans l'Escaut. Ce crustacé bouilli a une couleur rosée, et sa chair est plus ferme que celle des crangons. Sur certaines côtes de France, il n'y a presque pas un individu qui ne porte vni bopyre sur ses branchies. Nous n'en avons jamais trouvé sur les brandiies des palémons de nos côtes. 31. Palémon SQLiELE. — Palemoti squilla. Palemon squilla. — Bastcr, Opus. stibs., pi. III, fig. S. On ne le distingue pas de l'espèce précédente comme objet de consomma- tion ; il se vend également sous le nom de steurkrab. Cette espèce est moins commune. SUR LES CRUSTACES. 141 32. Palémon variable. — Palemon variant. Palemon varians. — Leach, Matac. Brit., \>\. XLIII, fig. 14-iG. Cette espèce est aussi confondue sous le même nom avec les deux espèces précédentes. On la trouve dans les mêmes conditions. 33. Mysis caméléon. — Mysis chamaeleo. (Planche II.) Celte espèce vit en abondance, pendant Tété, dans les parcs aux huîtres à Ostende, au milieu des crangons et des palémons. Ils sautent avec facilité à une assez grande hauteur hors de Feau. Si l'on en place de vivants dans un bocal, on les voit bientôt collés aux parois du verre. 34. Mysis ferrugineux. — Mysis ferruginea, Van Ben. (Planche VI, fig. .i-12.) Nous avons distingué cette espèce pour la première fois en 1859. Nous la trouvons depuis en abondance mêlée aux autres espèces, ainsi qu'aux Podopsis. C'est avec ces derniers qu'on peut facilement les confondre, si l'on no fait attention au podophthalme. 35. Mysis saint. — 3/ysis sancla, Van Ben. (Planche VI, Gg. 1-5.) Nous n'avons encore trouvé , ou plutôt distingué, qu'un seul individu, et c'est un mâle. 11 diffère assez des autres pour justifier l'établissemenl d'un genre nouveau. 36. Mysis commun. — Mysis vuUjuris. (Planche I.) On trouve cette seconde espèce dans les mêmes conditions que la |)remièie. 142 RECHERCHES 'M. PoDOPsis DE Slabber. — Poilopsis Slabberi, Van Ben. (Planche VII.) Ce petit crustacé, si remarquable par la longueur de ses podoplilhaiines, a le corps souvent si transparent dans l'eau, qu'on ne le distingue que par les pédoncules oculaires. Pendant rété, ces crustacés sont Irés-abondants sur nos côtes et s'intro- duisent en masse dans les parcs aux huîtres. 38. Leucon cercaire. — Leiicon cercaria, Van Ben. (Phinche XIV.) Cette espèce, qui mesure seulement trois millimètres, vit le long de nos côtes ; nous en avons péché au petit filet. 39. CuME de Rathke. — Ciima Rat/ikii, Kr. (Planche XII.) L'individu unique qui nous a sei'vi dans ces recherches nous le devons à la générosité de M. Eschrichl. 40. BoDOTRiE de Goodsir. — Bodotria Goodsirii, Van Ben. (Planche XIII.) Nous l'avons péché au petit filet pendant l'été, à Ostende. 41. Ancée marine. ■ — Anceus marinus. (Planche XVI.) A.M-.iîijs MARINUS. — Slabber, Natuurkitndige Verlustigingeit , pi. IX, fig. l-:2. (Larve.) Nous avons pris des larves [Praniza) et des adultes en pleine mer dans le petit filet. SUR LES CRUSTACES. 143 42. Idotée linéaire. — Idotea linearis, Penn. Oniscus entomon. — Baster, Opiisc. subs., lom. H, pi. XIII, fig. 2. On le trouve assez communément dans les touffes de sertulaires. 43. Tanaïs de Dulong. — Tanuis Didongii, Sav. Tanaïs DULONGii. — Van Ben., Notice sur la tortue franche , Bullet. Acad. roy. de Belgique, 2' série, tom. VI, n" I , pi. I, fig. 1-8. Nous en avons trouvé plusieurs exemplaires sur la carapace d'une chélonée mydas , qui est venue échouer à Klemskerke près d'Ostende. 44. Slabbérine agate. — Slabberina agala, Van Ben. (Planche XV.) O.Mscus. — Slabber, Natuurkundige Verlustigingen, tom. XVII, pi. XVII, fig. i et 2. Ce joli cruslacé n'est pas rare. On le trouve communément , à marée basse, dans les flaques d'eau et nageant à la manière des coléoptères aquatiques. 45. iEGA ENTAILLÉE. — jEga emarginata. JEg\ emarginata. — Pennanl, Brit. zooL, vol. IV, pi. XVIII, fig. I. Nous avons trouvé ce crustacé en abondance dans l'estomac du Scininus glucialis. 46. Nérocile a deux raies. — NerocUa bivittata. Nérocile a deu.x raies. — Milne Edwards, Règne animal illustré, Crustacés, pi. LXVI, fig. 3. Nous l'avons trouvé sur le corps de la Sciena aqiùla. Nous avons reçu quel- ii4 RECHERCHES (|ues individus , pris à Blankenberghe sur divers poissons , d'après ce qu"on nous a assuré. 47. Lygie océanique. — t-ygin oceanica , Linn. OiNiscrs AQUATicus. — Bastcr, Opusc. subs., tom. II. pi. XIII, fig. 4. Cette espèce est abondante partout entre les pierres des écluses ou la maçonnerie dont le pied baigne dans l'eau. 48. Talitre sauteuse. — Talilrus sallalor. Oniscus locusta. — PalJas, Spk. ZooL, fasc. IX, lab. IV', fig. 7. On trouve celte espèce en abondance sur la plage. 49. Orchestie littorale. — Orcheslia littoreu. Orchestia littorea. — Baster, Opusc. subs., pi. III, fig. 7 et 8. Cette espèce est fort commune sur nos côtes. 50. Crevette locuste. — Gammarus locusla. Gammarus locusta. — Milne Edwards, Hist. mit., Crustacés, vol. III, p. 44. Cette espèce est très-commune sur nos côtes. On la trouve en abondance dans les flaques d'eau et sur le sable. C'est dans cette espèce, si je ne me trompe, que j'ai trouvé les kystes de V EcJdnobothrium typus , et c'est elle qui sert principalement de première iiniuriture aux raies après leur éclosion. 51. Lysi.vnasse atl.vntique. — Lysianassa allantica, Edw.? Lysianassa atlantica. — Milnc Edwards, Hist. nat , Crustacés, vol. III, pag. 22. Nous l'avons trouvé souvent dans l'estomac de l'éperlan de nos côtes et (le l'Escaut. SUR LES CRUSTACES 145 52. ÂMPHiTHOÉ DE JuRiNE. — AmpJuthoë Jurinii , Ed\v. Amphithoë Jurinii. — Milne Edwards, Hisl. itat., Crustacés, vol. III, pag. 50, pi. I. fig. 2. Il se trouve sur nos cotes et dans l'Escaut, Nous l'avons rencontré régu- lièrement dans l'estomac de l'éperlan. 53. CoROPHiE LONGicoRNE. — CorophiuiH longicorne. (JOROPHiuM LONGICORNE. — Milnc Edwards, Régne animal illustré, Crustacés, pi. LXI, fig. 1. Cette espèce est assez commune. On la voit sur la côte et dans l'Escaut. Nous l'avons souvent trouvée dans l'estomac de l'éperlan. 54. Hypérie de Latreille. — Hyperia Latreillii, Edw. Hvi'KitiA Latreillii. — Milne Edwards, Règne animal illustré, Crustacés, pi. LVIII, lig. I. Il n'est pas rare en été. Nous en avons pris souvent avec le petit filet. Il nage avec une rapidité extrême et fait les plus singulières évolutions dans l'eau. Nous en avons conservé en vie pendant deux jours. 55. Chevrolle linéaire. — Caprella lùiearis. Caprei-la linearis, Baster, Opits. subs., pi. VI, fig. 2. Ou en trouve souvent sur des sertulariens et des tubulaires. 56. Chevrolle front pointu. — Caprella amlifrons. Caprella acutifrons. — Milnc Edwards, Hist. nat.. Crustacés, vol. III , pag. 188. — Van Be- nedcn, Notice snr la tortue franche, Bullet. Acao. roy. de Belgique, 2°"^ série, loin. VI, n° I, pi. I, fig. 9-1 d. Trouvé en abondance au milieu de touffes de conferves avec des fanais , sur la carapace de la Chelonia mydas. Tome XXXIII. 1» 146 RECHERCHES 57. Chevrolle épaisse. — Caprella obesa , Van Ben. (Voyez plus haut page 99.) Nous avons trouvé cette espèce sur la peau de Scimmis glacialis , au milieu (le Dincmoura elongala. 58. Naupriuie triste. — Naupridia fristis, Van Ben. (Planche XVII.) Nous avons trouvé ce curieux cruslacé sur des toufles de i)olypes ( Si-rlu- laria, Tubuluria, etc.). 59. PvcNOGONON LiTTOii.u.. — PyctwfjOHUiii Udoru/e. Pycnogonum LiTTOii.\i,E. — Millier, Zool. Dunic, toni. III, pi. CXIX, fig lO-H. Nous en avons souvent trouvé sur des huîtres et quelquelois dans des touffes de sertulariens. Cette espèce n'est pas rare. (iO. Phoxiciiile épineux. — Phoxichilus spinosus. Ph.\l.\.\gii:m si'i.Nosi'M. — Moiilagu, Trunauct. linii., vol. IX, pi. V, fig. 7. Nous avons trouvé assez .souvent celle espèce sur des sertulariens. (il. Cktociiile septextriox.\l. — Celocliilus seplenirionalis , Coodsir. (Planche XVI II.) Ceïociiihis .sEPTENTnio.N.vLi.s. — Goodsir, Xcv Edinh. jiliilos. Jourii., vol. XXXV, p. 339. pi. VI. Ces petits crustacés sont d'une abondance extrême sur nos côtes , au prin- temps. G;2. Notodelphe ascidicole. — Nntoflelpliis asckUcola. AlliiKiiin, Ami. iiiid Muij. of nat. hisl., vol. .\X, 1"" série, vol. XVI, pag. 102, pi. III. fig. 7-9. On le trouve sur les branchies du Labrax lupus. 86. Lernanthrope de Gisler. — Lernanthropus Gisleri, Van Ben. Lernanthropus Gisleri. — Van Beneden, yVo(t' sur quelques parasites d'un poisson rare sur nos côtes, BULLET. ACAD. ROY. DE BELGIQUE, tOHl. XIX, H" 9. Sur les branchies du maigre d'Europe. 87. Chondracanthe bossu. — Chondracant/ms gibhoms, Rr. Chondracanthus gibhosus. — Van Beneden, Ann. se. nat., vol. XVI, ù"" série, pi. III, (ig. lO-lS. On le trouve en abondance sur les branchies et dans la cavité branchiale des baudroies {Lophius piscatorius). Nous en avons toujours trouvé sur tous les individus. 88. CHONDRAC.\NTnE CORNU. — Chondraccuitlius cornutus, Mull. Chondracanthus cornutus.— Van Beneden, Ann se. nat., S"' série, vol. XVI, pi. IV, fig. 1-4, pag. 108. On trouve cette espèce communément sur les branchies des plies [Plru- ronectes plalessa) et sur le flet {PL flesus). ^b2 RECHERCHES 89. Chondracanthe de la sole. — Chondracanthus mleao, Kr. Chondracanthus solk.e. — Van Beneden, Ann. se nat., 5°"= série, voL XVI, pag. J09. Il se trouve sur les branchies de la plie [Pleuronectea platessa) el la sole {PLSolea). 90. Chondracanthe des trigles. — Chondracanthus triglae, Blainv. Chondracanthus triglae. — Van Beneden, Ann. se. nat., ô"" série, vol. XVI, pag. 109. Il habite les branchies de Trigla hirundo. 91. Chondracanthe de Zeus. — Chondracanthus Zei, Qiier. Chondracanthus Zei. — Van Beneden,. 4/!». se. nat., 3°" série, voLXVI, pag. HO, pi. IV, fig. 5-7. Cette grande et belle espèce vit sur les branchies du poisson S'-Plerre , Zonnevisch des pêcheurs. 92. Anchorelle émarginée. — Anchorella emarginala, Kr. Anchorella emarginata. — Van Beneden, Ann. se. nat., 5°"= série, vol. XVI, pag. 115, pi. VI. fig. 4-6. Sur les branchies de l'alose [Alosa finta). Très-commun. 93. Anchorelle rugueuse. — Anchorella rugosa, Kr. Anchorella rugosa. — Van Beneden, Ann. se. nat., 3°" série, vol. XVI, pag. 114, pi. VI, fig. 7-10. Sur les branchies du loup de mer [Anarrhicas lupus). SUR LES CRUSTACES. 1S3 94.. Anchorellâ a crochets. — Anchorella uncinala, Miill. Anchorella lncinata. — Van Bencden, Ann. se. nat., â"" série, vol. XVI, pag. 116, pi. VI, fia;. '2-ô. Sur les branchies de Gadus aeylefinus, barbatus et merkmgus. 95. AiNCHORELLE PARADOXALE. — Anchorella paradoxa, Van Ben. Anchorella paradoxa. — Van Beneden, Ann. se. nul., S'"" série, vol. XVI, pag. 117, pi. VI. (ig. 1. Sur les branchies du maquereau. 96. Anchorelle brévicolle. — Anchorella brevicoliis. A.\cHORELLA DREvicoLLis. — Milnc Edwards , Hi.st. nul. des crttstaeés, vol. Ill, pag. 518. Nous l'avons trouvé sur des Gadus. 97. Brachielle du trygon. — Bmchiella pasfinaca, Van Ben. Br.achielea PASTiNACA. — Van Beneden, A7111. se. nat., ô"" série, vol. XVI, pag. 118, pi. IV, fig. 8-9. Dans les fosses nasales du Trygon paslinaca. 98. Brachielle du thon. — Brachiella thynni. Brachiella TBrvNNi. — Guérin, leonograpli. Zoopli., pi. IX, fig. 6. Sur le corps du maigre d'Europe [Sciaena aquila). 99. Lernéopode du milandre. — Lerneopodu rjalei, Kr. Lerneopoda galei. — Van Beneden, Ann. se. nat, S™' série, vol. XVI, pi. V, fig. 1-1.". Sur la peau, à la base des nageoires, du milandre {Galeus canis) , de la roussette {Scillium cankida), du Mustelus vulgaris et du Trygon paslinaca. Tome XXXIII. 20 1d4 recherches 100. Lernéopode allongé. — Lerneopoda elongala, Gr. Lerneopoda elongata. — Grant, Journal of sciences, lom. Vil, pag. 14, pi. Il, lig. o,july, 1827,11" 12. Sur le Scimnus (jkiclalis, attaché au globe de Foeil. 101. Lernée branchiale. — Lernea branchialis , Linn. (PlancLe XIX, fig. S-i3.) Lernea branchialis. — Van Beneden, Ann. se. natur., ô"" série, vol. XVI, pag. 127. Sur les branchies du Gadus morrhua, du G. barbatus et du (î. roUinnijinc. 102. Lernéonéme du mustelus. — Lerneonema musteli, Van Ben. Lerneonema musteli. — Van Beneden, BuUel. Acad. roy. de Belgique, tom. XVIII. — Aiin. se. nal., 3°"= série, vol XVI, pag. 125. Sur les branchies du Mustelus vulgaris. 103. Sacculine du carcin. — Sacculina carcini, Thonip (Planche XX.) Sacculina carcini. — Thompson, Nui. hist. and metam. of an mal. crust. parasite of Caviinus moenas, The Entom. Mac, 1836, vol. 111, pag. 452. Il vil soudé aux parois abdominales du crabe commun [Car cimis moenas). 104.. Peltogastre des pagures. — Peltogasler paguri, Rathke. (Planche XXI.) Peltocaster paguri. — Rathke, Beilrage zur Fauna Nonvegens, Act. nat. curios., vol. XX, part. I,pag. 244(1840). Sur Tabdomen des pagures [Pagurus bernhardus). SUR LES CRUSTACÉS. 1S5 103. Anatife pouce-pied. — Lepas anatifera, Linn. Ou en trouve quelquefois sur des morceaux de bois flottants et régulière- ment sur la quille des navires. J'ai vu un morceau de bois, il y a quelques années, pris en mer par les pêcheurs de la panne, couvert de Lepas, ayant des tiges au moins de quatre pieds de longueur. 106. Balane ovuLAiKE. — Bukuius ovularis. Cette espèce recouvre les pierres, les pieux de Testacade, et se fixe aussi sur les coquilles des moules , des huîtres ou même quelquefois sur la cara- pace des crabes. FIN. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Jlysis viilfjiiriti. (Les mêmes lettres désignent les mêmes organes dans les (jualre premières ligures.) Fig. i. La partie antérieure du corps duii inàlc, vue à un iaibic grossissement du côte du dos, montrant : les bulbes oculaires complets, ou les podophtlialmes, la partie basilaire des antcnnulcs et des antennes, toute la carapace ainsi que le premier somite abdo- minal. Le squelette tcgumentaire est assez transparent pour voir les principaux vis- cères à travers les parois, ainsi que le cours du sang. On voit en avant le rostre de la carapace; un peu en arrière, l'estomac et lintcstin, qui a une teinte jaune; un peu plus en arrière encore, également sur la ligne médiane, le cœur, les artères princi- pales et les affluents veineux. a. La carapace; b. Son rostre; (/. Podophthalme; c. Antennule; /'. La tigelle, procérithe, exlcrnc; (/. La tigelle interne; /). La lamelle propre au sexe mâle ; I. Lamelle de l'antenne; k. Son procérithe; l. Estomac; m. Intestin; n. Cœur avec son enveloppe; 158 RECHERCHES 0. Tronc aortiquc postérieur; p. Tronc aortique antérieur; (/. Tronc aorliqiic latéral correspondant à lartèrc branchiale (la planclic porte un g par erreur); r. Tronc qui conduit le sang dans le lliorax et rabdomen ; s. Le grand sinus qui conduit le sang au cœur; t. Orifice auriculaire latéral; ». Orifice auriculaire postérieur; r. Courant transverse abdominal; V. Double courant dans les antennules; .r. Idem dans le podophthalme. F/V/. 2. La partie antérieure de la carapace vue de profil, montrant, au-dessus de 1 estomac, un courant centrifuge dans l'aorte, et au-dessus de l'aorte un courant lacunaire cenlri- pède. On voit en même temps l'entrée et la sortie du sang dans le podophllialme. Ces deux courants se croisent à leur entrée dans ccl appendice. ). 5. Le bord postérieur du céphalothorax et les premiers soniites abdominaux, vus égale- ment de pi'ofil, pour montrer la disposition de l'intestin, qui est couvert par l'aorte descendante et le courant veineux interstitiel. » 4. La partie postérieure de l'abdomen, vue encore au même grossissement et de profil, comme dans les deux figures précédentes, pour montrer surtout la terminaison de l'aorte descendante, les courants interstitiels inférieur, supérieur et latéral, ainsi que l'anus, qui s'ouvre dans le telson. » ]>. Le bout libre de la lamelle antennulaire, pour montrer la disposition des soies plu- meuses sur sa longueur et sa terminaison en pointe. » (j. Terminaison de la lame caudale ou telson, pour montrer les dents latérales espacées et les dents terminales, dont deux de même grandeur sont insérées aux angles et deux autres plus petites au milieu. » 7. .\ppcndice mâle ou plcopode du quatrième somite abdominal, vu au même grossisse- ment que les deux figures précédentes, avec une partie des soies plumeuses qui le garnissent sur le côté. » 8. Appareil sexuel femelle complet : au milieu on distingue l'ovaire, sur le coté, les ma- trices pleines d'œufs et leurs oviduetes; une arborisation pigmentaire recouvre tout le milieu de l'appareil. » y. La partie moyenne du même appareil femelle, vue à un plus fort grossissement. Les vésicules germinatives sont encore en place sur la ligne médiane dans l'ovaire. Les œufs sur le côté sont complets. 11 n'y a que le milieu de la matrice qui soit repré- senté; c'est par erreur que le contour indlcjuc le contraire. » 10. Deux vésicules germinatives isolées. » II. Les vésicules graisseuses et vitellines de l'intérieur de l'œuf. » 12. L'appareil sexuel mâle avec les deux canaux déférents, pleins de spermatozo'ides mûrs. » lô. Une des vésicules du testicule isolée, vue à un plus fort grossissement, montrant les œufs mâles avec les spermatozo'ides en voie de développement. » 44. Diverses formes de spermatozo'ides en voie d'évolution. SUR LES CRUSTACÉS. lo9 PLANCHE 11. M y sis chuineleo. F'nj. I. Mysis femelle, vu un peu obliquement du côté du dos, pour montrer lesdi\ers nfipin- dices abdominaux dnns leur situation respective; on dislingue en avant : a. Les deux tiges oculaires ou les podophthalmes; b. Les antennules; c. Les antennes; d. Céphalothorax; e. Le cœur; /; Huit paires de fouets, dont les deux antérieurs sont couches sur le céphalothorax ; g. Cinq somites abdominaux; h. Le somitc caudal ; i. Le telson; k. Les cinq pléopodcs ; I. Les deux derniers appendices ou uropodes qui constiluciil, avec le telson, la queue; m. Estomac; II. Intestin; 0. Des taches de pigment avec ramifications sur la ligne médiane. » 2. La moitié d'un estomac ouvert Awn Mysis rhameleo, montrant tout un appareil parti- culier de mastication. . 5. Infusoires et plantes de divers genres ayant choisi la carapace de ceilains m\ sis pour domicile et la recouvrant littéralement. Ce sont surtout des Podosphenni qui domi- nent, avec des vorticelles. . 4. Un Podopsis Slaberi, vu de profil pour montrer tout l'appareil «irculaloirc dans les diverses régions du corps. a. Cœur ; b. Artère antérieure ou ophthalmique ; c. Artère latérale ; d. Artère abdominale; e. Estomac; /'. Intestin. . 5. Trois piquants isolés appartenant à l'estomac. PLANCHE III. Mysis ihamdco. ( Celte plauche représente les diverses sortes d'appendices de la [lartie anteiioure . Une partie de l'antennule droite isolée montrant les soies plumeuses au sommet de l'ischiocérithe. » 4. Une antenne également de droite. » 5. Partie postérieure du corps, vue de face au même grossissement que la figure ± On voit le dernier somite avant le telson, et les deux uropodes, dont l'interne montre à sa base l'otolithe en place. . (i. Le même somite vu de profil, un peu plus grossi, avec les uropodes en place. On voit plus distinctement l'otolithe. » 7. L'otolithe , fortement grossi , vu de profil dans lintérieur de luropode. . 8. Lamelle interne ou procrn'tlies de l'antenne, vue de face, montrant, à la jointure des deux articles, une masse opaque, arrondie, qui est probablement le siège du sens de l'olfaction. Ce procérithe porte seize soies sur un bord, vingt sur l'autre. » 0. Soie plumeuse isolée. SUR LES CRUSTACES. i63 Fxj.Ki. Appendice pénial. » 11. Premier pléopode du mâle. » 1:2. Deuxième. » 1 3. Troisième. » 14. Quatrième. » 15. Cinquième. » K). La partie abdominale d'un mâle, vue de profd, pour montrer en place le pénis, les pléopodes et la base des uropodes. PLANCHE Vin. Mysis clianu'leo. Fifj. i. Un embryon en voie de développement pris dans la pocbe incubalrice, montrant une échancrure en dessous doù va sortir le pédicule caudal : c'est la première modifica- tion après l'apparition du blastoderme. » '2. Un embryon entouré encore de sa membrane vitelline et dont le blastoderme a formé l'utricule caudal. » ."). La membrane vitelline est tombée; l'embryon est libre; l'utricule a grandi, et l'appen- dice caudal montre dans son intérieur des globules vitellins qui changent de place. » i. Les trois appendices antérieurs ont paru avec le podophthalme; le blastoderme s est épaissi en dessous pour faire surgir les appendices gnathothoraciques. Le double fdament caudal est formé. » ."). Le même un peu plus avancé. » (i. Le même vu en dessous, montrant de face sa nageoire caudale embryonnaire. » 7. Le même embryon un peu plus avancé. Le vilcllus s'est étendu d'avant en arrière, la tige oculaire est devenue évidente; les antennes et les antenimles, quoique encore simples, ont acquis tout le développement de cet âge; les appendices gnathothora- ciques apparaissent distinctement, au point qu'on peut les compter; on ne volt pas encore les appendices abdominaux ou les pléopodes. . 8. Le même vu un peu obliquement en dessous; la tige oculaire avec le pigment a paru. Les somites de l'abdomen se montrent et les uropodes sont développés. Lembryon se prépare à subir sa première mue. » !». Le même, vu du côté du dos avec l'appendice caudal relevé. On voit déjà le vUelliis, les cœcums biliaires et l'intestin séparés l'un de l'autre. » 1 0. Le même vu par les flancs. » M. 11 s'apprête à la mue; les antennules et les antennes montrent la bifurcation; les a])- pendices abdominaux et caudaux définitifs apparaissent. . > \± Le même avant la mue; il porte encore la première queue, et les tiges oculan-es sont tout formées; le tube digestif se montre avec ses cœcums, et les taches de pigment apparaissent dans les téguments à la base de chaque paire d'appendices. » 15. Le même qui vient de subir la mue. Les appendices thoraciqucs, les péréiopodcs, sont libres. » 14. Le même plus avancé; le cœur est formé et tous les appendices sont distmcts. » 15. Le même plus avancé encore; il est près de vivre librement. 164 RECHERCHES PLAXCHE IX. Mysis rhumeleo. (Toutes ces figures sont dessinées à un fait grossissement.) Fi(). I. Embryon encore contenu dans sa première enveloppe et cliez lequel on voit poindre l'utricule d'oii sortira la partie postérieure du corps. On ne dislingue encore aucun autre organe. )• 2. Le même, un peu plus avancé, vu obliquement. » 3 et 4. Encore le même, mais montrant l'utricule caudal plus avancé. » 5. L"embr}on vu de face pour montrer l'échancrure médian de Tutricule caudal, ainsi que les soies qui le bordent. On ne distingue encore rien d'autre. » (i. Le même, plus développé, vu du même côté. 7. Embryon dont l'appendice caudal a pris un certain développement. On \oit la (iiicuc primitive bifide et l'épaisseur de la peau qui entoure l'utricule abdominal. » S. Le même. Ces deux derniers embryons sont à peu près au même degré de dé\cloppc- ment que celui qui est indiqué sous le n° 2 de la planche précédente. PLANCHE X. Mysis chumeleo. ~ (Le grossissement de ces ligures est le même (|ue pour la planche précédente.) Fig. 1. Embryon dans la première phase de son développement avec son appendice caudal provisoire, les premiers appendices céphaliques et la peau d'où sortiront plus tard les appendices thoraciques et abdoniinau.x. L'embryon est débarrassé de sa première en- veloppe vitelline. On voit en avant la tige oculaire, ou podophtbalme, qui n'est i)as détachée encore, les anlcnnules et les antennes primitives, c'est-à-dire avant l'époque de la mue et de leur bifurcation, ainsi que les mandibules qui viennent poindre en dessous ou plutôt en arrière. » 2. Les antcnnules, les antennes elles mandibules vues en dessous séparément. » 5. L'embryon plus avancée, montrant les mêmes organes, mais on distingue déjà la cavité digestive et intestinale, et le renflement céplialitiue a diminué. Les antcnnules et les antennes montrent sous leur gaine primitive un tubercule qui indique le com- mencement de la bifurcation de ces organes. Cette gaine est provisoire comme la queue qu'il porte encore. Derrière ces appendices, on en voit surgir dix nouveaux ayant une même origine, mais avec une destination dilférente dans le cours du dé- veloppement. Les deux premiers qui suivent les mandibules sont les mâchoires, puis \ iennent deux pieds-mâchoires et enfin six j)aires exactement semblables et jouant le même rôle. Chacun de ces appendices est unique au moment de poindre, mais se bifurque ou trifurtiue plus tard pour former l'exopodc et l'épipodc. La peau abdo- minale ne présente encore que des échancrures. » 4. Ap])cndicc cauilal jirimilif vu de face. SUR LES CRLSTACES. 165 PLANCHE XI. Mijsis chaindeo. (Ces objets sont également vus au même grossissement.) /'/(/. I. Un embryon sur le point de subir sa première mue. Les antennes et les iuiteniiules sont libres; la queue définitive est formée et se montre sous la queue primitive; tous les appendices sont plus ou moins distinctement développés. On voit en avant : le bidbe oculaire, puis les antcnnules elles antennes, les appendices gnatliotho- raeiques, les appendices abdominaux et ceux du segment caudal qui doivent former l'éventail de la queue. On aperçoit aussi distinctement les soraites auxquels corres- pondent les appendices. » 2. Les appendices du corps, avec la tache de pigment ramifié que l'on aperçoit à la base de chacun d'eux dans le jeune âge. En arrière, on aperçoit le premier segment ab- dominal ; ainsi nous voyons : 1. Les tiges oculaires ou podophthalmes; 2, D. Les antennulesct les antennes, qui ont subi une mue; r. La mandibule ou protognathe avec son palpe; I", 2". Les deux paires de mâchoires, c'est-à-dire le deutognathe et le tritognalhe; 1'", 2'". Les deux paires de pieds-mâchoires, le tétragnalhc et pemptagnathe; 1, 2,5, 4, 0, 6. Les six paires de pieds ou péréiopodcs, et I en arrière, le premier appendice abdominal , le péréiopode. PLANCHE XIL Citmit Ralhkii. Fhj. I. Individu complet, vu de profil et la queue relevée, montrant les trois paires de pattes, les deux paires d'appendices abdominaux, les deux paires de pattes-mâchoires posté- rieures et les deux paires d'antennes. La deuxième paire de pieds-mâchoires montre ses deux articles terminaux au-devant des grandes antennes. » 2. La carapace vue d'en haut : à gauche on reconnaît les antennes postérieures, à droite c'est le bout de la seconde paire de pieds-mâchoires qui passe. » 3. L'extrémité caudale terminale, vue du côté du dos comme la carapace, montrant la forme et les rapports des deux derniers somiles avec les uropodcs. » 4. Les divers appendices dans leurs rapports respectifs, vus au même grossissement, à l'exception des deux derniers , qui sont beaucoup moins grossis : ils auraient exigé trop de place : u. Lèvre supérieure ou antérieure et le bout du rostre; h. Antennules; c. Antennes; d. Mandibules, protognathes; ('. Première paire de mâchoires, deutognathes; 166 RECHERCHES f. Deuxième paire de mâchoires, iritoguatlie; g. Première paire de pieds-mâchoires, ou tétragnalhe, vue encore nu même gros- sissement; /(. Deuxième paire de pieds-mâehoires , pemptagnathe; /. Troisième paire de pieds-mâchoires, liectognathc ; PLANCHE XIII. Bodotriu Goodsirii , Van Ben. Fiij. I . \}\\ màic \ u du côté du dos, montrant les antennules et les antennes dans leur situation respective et quatre paires de péréiopodes. On peut juger surtout, dans cette posi- tion . du grand développement des appendices de la queue. » 'i. Le même vu de profil pour montrer surtout la physionomie propre du crustacé dans cette position , ainsi que les péréiopodes, les gnathopodes, les antennules et les an- tennes en place, et enfin les curieux pléopodes hiramés. » -î. Antennules du mâle. " 4. Antennes du même. » o. Dernière paire de pléopodes du mâle. » (j. La partie antérieure du corps d'une femelle, vue de profil pour montrer surtout la disposition des antennules, des antennes et l'épine de la carapace. On aperçoit les quatre somites thoraciques et le premier somite abdominal. » 7. Une antennule de la femelle, isolée. » 8. Une antenne de la femelle. » 9. Dernière paire de péréiopodes de la femelle. » 10. Le protognathe. » 1 1 . Le deutognathe. » 12. Le Iritognathe. » 1.5. Première paire de gnathopodes. » 14. Deuxième et dernière paire de gnathopodes. » 1 5. Première paire de péréiopodes. » 46. Uropode droit d'un mâle, isolé. PLANCHE XIV. Leucon cercariu, Van Ben. Fiq. I . Animal complet vu de profil, montrant, en avant, les antennes, les gnathopodes cl les péréiopodes; en arrière, on distingue les deux uropodes. On reconnaît le tube digestif à travers les parois de la carapace, c'est-à-dire l'œsophage, l'estomac, les cœcums hépalhiques et une partie de l'intestin. Enfin on aperçoit un pléopode sur le prcmiei' somite abdominal. j> 2. Le céi)halothorax comprimé vu d'en haut, montrant en avant les antennes et les taches de pigment oculaire. SUR LES CRUSTACES. 167 Fl(f. "). Les divers appendices céplialotlioraeiques, à [exception des antennes, des deutogna- thes et des tritognathes, placés dans leur ordre respectif. Immédiatement derrière les protognathcs a , on distingue : h. Les dcutognatlies; r , d. Les tritognathes et les tétragnathes ; c, f. Les pentagnathes et les liectognatlies; (j. Le premier soniitc thoracique et son péréiopode. Le protognalhe seul est placé de face; tous les autres appendices sont vus de profil. Les appendices . La partie postérieure du corps, plus fortement grossie, vue du côté du dos aussi, jiour montrer la singulière disposition des taches pigmentaires sur les somites abdomi- naux. Le dernier soniitc seul n'en a pas. On voit sur le côté, en avant, le bout de la septième paire de pattes, et, plus en arrière, on voit dépasser le bout de la cin- quième rame sous-abdominale. » 3. La tête grossie, vue en dessous, montrant les antennes, les yeux et répistome. » 4. Les pièces de la bouche : en avant, d'abord, les mandibules ou protognathcs avec leur palpe; les deutognathes, les tritognathes et les tétragnathes; toutes conservent leur situation respective. >. a. Première paire de pattes thoraciques ou péréiopodes. » (i. Quatrième paire de péréiopodes. » 7. Septième ou dernière paire de péréiopodes. » 8. Appendice pléopode biramé, montrant à côté une soie isolée fortement grossie, pour indiquer les barbes soyeuses. » 9. Les filaments spermaliques logés dans le testicule. » 10. Les mêmes en partie déroulés. PLANCHE XVL Anceus marinus. Fig. 1. L'animal entier à l'état du larve, vu du côté du dos, faiblement grossi. » 2. La tête et le premier somite thoracique, vus du même côté, pour montrer surtout l'insertion des antennes et le bec. d68 RECF1ERCHES /•'((/. 5. i.i\ tète, vue du loté opposé, pour monlrer les divers appendices qui s'y iusérent. On voit Irès-dislinetement, en avant, les deux mandibules qui terminent le bec; en des- sous, d'un côté, une mâchoire, également dentelée au bout, la grosse paire et les crochets. Ces organes sont placés dans leur situation respective. » 'i. Les pièces principales de la bouche, un jieu plus fortement grossies, pour mieux mon- trer encore les mandibules, les niilcboires et les deux grands appendices céphali- (pies. La dernière est dessinée à un grossissement relativement moins lorl. » 5. La première paire de péréiopodes. !> (i. La première paire de pléopodes. » 7. La nageoire biraniée terminale ou le dernier pléopode. j> S. Le cœur tel qu'il se montre en place à travers les téguments. » !). Le cœur en place, montrant, par les flèches et les globules, les courants transverses qui y aboutissent. » 10. Un animal adulte que nous supposons appartenir à la même espèce, dessiné après la mort. La tète, ainsi que les deux premiers anneaux ihoraciques qui tendent à se confondre avec elle, sont les parties les plus dures du squelette. PLANCHE XVIL iVaiiprediu tristis, Van Ben. Fif). 1 . La grandeur naturelle de l'animal. » 2. L'animal complet, vu de profil, montrant les antennules, les antennes, les principaux appendices de la bouclie, les péréiopodes, les vésicules branchiales et les uropodes. » 5. La tète isolée, vue de profil, pour indiquer plus distinctement la position relative des appendices céphalicjucs. La première ])aire de péréiopodes est indiquée par ses arti- cles basilaires. » '(-. Les pièces de la bouche isolées, dans leur situation respective, c'est-à-dire: Le protognathe; Le deutognathe; Le tritognathe; Et le tétragnalhe. y 5. Le somite caudal et les uropodes, vus en dessous. PLANCHE XVIIL Cetochilus sepleniriojialis. Fifj. I . L animal complet, vu de profil, légèrement grossi , montrant les divers appendices dans leurs rapports naturels; en avant on aperçoit les antennules, les antennes vérita- bles avec leurs fortes soies non articulées, les paljjcs mandibulaires, deux paires de mâchoires lamellaires, une paire de pattes-mâchoires, et cinq paires de pattes véri- tables ou péréiopodes. On voit des rubans musculaires s'étendre dans presque toute la longueur de l'animal. SUK LES CKllSTACES. IfiO Fig. 2. La face inférieure du thorax pour montrer les appendices dans leur siiiiation rcs|)ectivc. On voit en avant : u. Les fausses antennes ; 6. Les antennules désarticulées à leur base, laissant lloller deux faisceaux muscu- laires fléchisseurs qui font hernie. C'est à (on que le gra\eur leur a doruic la roideur d'épines ; f . La limite du somite antérieur ; d. Les antennes, montrant une pièce hasilaire, armée de deux fortes soies plu- meuses et au bout, de deux rames formées chacune de deux articles ii;arnis de soies plumeuses. L'article terminal supérieur est celui ([ui [lortc !<■> plus longues soies ; (>. La limite de ce somite fornnut lu lèvre supérieure; /; L'orifice de la bouche ; g. Le bout dentelé des protognathes ; /;. Le corps des protognathes; '/. Les palpes biramées et soyeuses ou exognathes ; /,-. Deux lobules latéraux dépendant des protognathes; /. Échancrure formant la lèvre inférieure; m. Le deutognathe, formé de quatre lamelles séparées, toutes garnies de soies plu- meuses au bout ; M. Le tritognathe, formé d'une lame large digitce et d'une lamelle séparée. Les cinq digitations, aussi bien que la lamelle, portent des soies plumeuses ; 0. Tétragnathe couvert de soies [ilumeuses très-fortes. » 5. Le bout de l'antenne vu au même grossissement. On voit le procérithe terminal couvert de soies ordinaires, et les deux précédents armés chacun d'une soie excessivement forte. Des fibres musculaires parcourent l'intérieur. » '^. La partie frontale du céphalothorax vue d'en haut, pour montrer les fausses antcimes et la tache oculaire médiane. . 5. L'abdomen vu de face et une partie du dernier segment thoraeique. Les uropodes montrent leurs fortes soies plumeuses. » (i. Un péréiopode isolé et ses soies plumeuses. . 7. Un animal vu du côté du dos. Le graveur n'a pas donné aux aniennes leur délicatesse naturelle. » S. Des exopodes isolés. PLANCHE XLX. /- ;. LwDiurgiis mtnirutus. 3-S. Leniea bramhiidis, femelle udulle du merlan. 9-15. Lenieu liiuiiirhialls, femelle jeune d'un ccdlionyme lijre de cinq renlimèlres de long. /wV/. I . Une femelle faiblement grossie, vue du côté du dos. On voit deux anneaux thoraciques entre le céphalothorax et la partie postérieure du corps. Toute la région abdominale est couverte par les élylhroïdes postérieures. . -î. Une autre femelle vue du côté du ventre. On distingue les antennes, les trois paires de pieds-mâchoires, la bouche avec ses palpes, les deux premières paires de pattes Tome XXXITI. • ^^ 170 RECHERCHES biramécs et les deux dernières avec leurs lobules exti'aordinairement d(''\eloppés. A la base de rabdonien , on voit un spermatoj)bore en place. Fi;/. 5. Le cône buccal isolé, dans sa position normale. La lèvre, fendue dans sa longueur, re- couvre tout le cône et en grande partie les mandibules. On voit des palpes en place sur le trajet du cône. » 4. Le bout de la lèvre montrant le bord libre et ses soies microscopiques. » 0. Une femelle adulte isolée de Lcrnca branchial is. » 6. Portion de tube ovifère contenant quatre œufs. » 7. Un œuf isolé avec un embryon. » 8. Un autre œuf avec un embryon moins avancé. » 9. Une jeune femelle de Leniea braiicliialis vers le milieu du terme de son développe- ment, montrant, en avant, le rudiment de la trompe, la laclie oculaire, quatre paires de péréiopodes et la disposition du somite caudal avant l'apparition des tubes ovifères. » 10. Portion de tête isolée du même animal, pour montrer l'œil et les pattes-mâclioires, qui disparaissent plus tard. » 11. Troisième et quatrième paire de péréiopodes du même. » 12. Deux paires du côté opposé du même. » 13. Segment caudal avec les soies du même. PLANCHE. X>\. Sacculina rarcini, Rathke. Fi(j. t. Des œufs en voie de développement, depuis a jusqu'à /. » -2. Sacculina attaché encore a l'abdomen du crabe. » à. Le même isolé vu de grandeur naturelle. » 4. Le même grossi, pour montrer surtout, en a, le point d'adhésion et, en b, l'orifice. » 5. Le même ouvert, moiitranl les ramifications de l'ovaire et de la matrice. » (i. Ces ramifications isolées montrant les œufs et les embryons en place. » 7. Le crabe vu du côté du sternum, montrant le Sacculina vivant, complet et en place, tel qu'on l'observe dans la nature. » 8. Un embryon dans l'œuf. » "J. Le même isolé. » 10. Un Sacculina encore attaché à l'abdomen du crabe, ouvert dans la longueur depuis l'orifice a. " 11. Un Sacculina de grandeur naturelle, attaché à un Grapsus varitis, femelle de Palma, d'après un dessin original communiqué par M. Cari Semper, avant son départ pour les îles Philippines. L'orifice b est en communication avec la cavité du corps du Grap- sus, et la membrane ehitineuse de l'un est continue avec celle de l'autre. SUR LES CRUSTACES. iH PLANCHE XXI. Peltogasier piijjiiri. FUI. 1 . Le Peltogaster pagyri de grandeur naturelle, en place sur l'abdomen du pagure , inon- Irant son orifice en avant au milieu. Ce sont les vitellus rouges qui donnent celte couleur au parasite. » iJ. Le même détaché, légèrement grossi, montrant les fibres musculaires du pagure ([ui pénètrent dans le corps du parasite. On voit un organe rubanaire depuis le pédicule jusqu'à l'orifice. » 3. Le Peltogaster iso\é, \n de face, montrant sa couronne chitineuse qui lui tient lien de racine. » 4. Le même animal ouvert, pour montrer la grande cavité centrale et l'organe rubanaire vu en dedans. » 5. Un œuf en voie de formation. » (). Un embryon vu du coté du dos entouré des membranes de l'œuf. » 7. Un embryon isolé, vu de profil, montrant les pattes soyeuses et l'appendice caudal. » 8. Un Sacculma ieune, vu de profil, montrant encore des vestiges de sa forme régulière et symétrique. » 9. Le même détaché, vu de face, montrant sur le côté les vestiges d'appendices avortés, et sur la ligne médiane, un repli qui semble indiquer la terminaison caudale. FIN DE L EXPLICATION DES PLANCHES. TABLE DES MATIERES. INTRODUCTION. Choix du moment pour livrer un travail à rimpression , page 3.— Comparaison des urUiulés avec les vertébrés, page 4. — Station des crustacés, page 6. — plusieurs passent à tort pour des parasites , page 6.— Choix que font plusieurs d'entre eux, page 7. — Quelques-uns sont (outefois franchcmenl parasites, page 8. — Division de ce travail, page 1». PREMIÈRE PARTIE. licchi'icliHS sur l'uiiutomle, In phijsioloyk c/ l'vmbnjoyéuic de quelques cruslacés. Les MvsiDÉs, page H. iMysls rukjaris, page 13. J/ijsis chameleo, page 14. Mysis ferrwjinea, page 15. Mysis sancla, page 17. Pudopsis Slabberi, page 18. — Mœurs des 3Iysis, page 21. Anatomie des Mysis, page 24. Squelette tégunientaire, page 24. Historique, page 25. — Appendices ophthalmiques, page 29. Les antennules, page 30. Antennes, page 31. La bouche et ses appendices, page 31. Les pattes, page 53. Les épipodes, page 5S. Les somiles de l'ab- domen, page 56. Leurs appendices, pléopodes, page 37. Somite caudal et ses uropodcs, page 58. Le lelson, page 58. Capside de lorciUe, page 39. Appareil olfactif, page 40. Tube digestif, page 40. Estomac, page 41. Intestin , page 43. Foie, page 44. Appareil circulatoire, page 43. Appareil branchial, page 49. Appareil sexuel, page 50. — Embryogénie, page 32. - Historique, page .j3. — Division du développement des crustacés, page 50. Première période, page 57. Deuxième période, page 63. Troisième période, page 07. Systématisation, page 69. 174 TABLE DES MATIERES Les CuMAnÉs, page 71. Description, page 73. Genre Bodolluia , page 76. Genre Cinnu, page 81. Genre Leucon, page 8S. Systématisation, page 87. Les Idotiiéidés, page 88. Genre Slahberina, page 88. SlabberiiKi injata , page 89. Les AssELLOTiDÉs, page 93. Genre Tanaïs , page 93. Les Caphellidés, page 95. Genre Nuuprediu , page 90. Caprellu obcsu , page 99. Les Pramzadés, page 100. — Historiqne, page 100. — Anceus murinus, page 10:2. Les Sacculimdés, page 108.— Historique, page 108. — Peltogasler paguri , page 117. Sm- ciilina curcini , page 119. Les Cétochilidés, page 120. Cetochilus septenlrionaiis , page 122. Les Calligidés, page 126. Caligina soleae, page 127. Les Pandaridés, page 128. Genre Loemargtts , page 128. Les Lernéadés, page 130. Lcrnea branthitdi.t, page 130. SECONDE PARTIE. Crustacés iibscrrès sur le litlonil de Belgiijue, pages 153 et suivantes. FIN DE LA TABLE DES MATIERES. Mém.dcs incmb.dé l'Acad. Rov.tleRclo/Ioni.XXXIII Mém.deMyPJ.VanBenedei, PI .A. l^ \ ^-W ^m ^>^ JÛ. ji. x 7- t I^SJ^£e??eda/i 3J /!3Z ,?À Mém.iles incmb.dc lAcad. Rov.tio Belu-Tom.XX) Mp7ti riainM.Vai.Henpaeii PI PJ'î^^^rceJeji aa//ac.:^. iJà.par^SeyerefmJith iiâJ'AcaJ.Jtây. Mém.des memb. de l!Acad. Rov. de Belg'. TomXXX III . Mém.deAfP.I V.n'Renodcn Pl.ill _^^^,^w,.,5Çg^ J^J^]é/i^e/ie\ie/i .ù^ //-u Us/. ùjo"! par a Severey/2. .\ ''//Ïft^ ■U'^ ,L J^J"ié?7SA'7etf^?2 ad.vât. .'iél. Zjt/7.par {^ Sevëreyns I2Û di^J'JcâJ.2(^ Mém.des ineml).(le lAcad. Rov.tle Bclo/lôni XXXIil lém.a^ W. R J. Van Bene'den PI \- 1 im ^^^^^^ i>W. s ' y I A ■V \| # ^4^ 1 V--. ■' " ^V- 12. k ( \ *%m 'm M A %,: '/:^> ^ \| %^ y/ fe k !\\ J^JJé/2^e/ieJer^ aj^ /:ai aeJ. j.ii/2 par y ^)eyer^ns lità uej^'ic-i^ . uy Mém.des memb.de lAcad.Rov.ck'Bek.lôm.XXXlIl. Mém.de W. P. .i.Xm Benedeii. PI .VII l'JlinJleneJs^ aii/:3tàeJ. par-.'lom.XXXlIl 1 S. lom.dainM.VanBenodonri IX /• ' lé/!jeK'-ae/! iw,--*^;«v. y '^- \:_^^aeu^^^ije,l :^-'^, â. :~. par ê< ^evârey/:s liLh Â\/"JcaJ. .'hy Mém.des mpmb.(ler.Vad.Rov.cloBelo/I()m.XXXIIl. Mem.de Mf P J. Van BenedeiiPl. X J^J^ Pd77 Jie/i.'-at'.n xd AdZ. .-/(^ . Jdtn.par Lz ù'tveT€}ûm J2tÀ.^e/':A-:âa. J(.;^- Mém.des memb. de lIAcaJ. Roy. de Bel^j/lôm. XXXIII. Mëm.de W. P J. Van Beiiedon l'I .\ I § TT; \\ lt>V^' ^^^*^ ■2f J. 1- J. 9 .r^ ^m,^ 7l v\ Wi ■>. 4^. ,>" />. *'\ .'' ,'*:#: #*5 ;t ^>f # ,-t A s t. JJ .r^ 7/ ^ \ \ / ^^ f t ^ „^ * rf fclîelo-.'lom^^^"^ Wnu.dr W. V. .1. Va.i Henedon J'I X I X PSlà'. Sr'r.eni.'; .ir"/-vr ,/'■ '.j/À par ér Severey.r-s Ji{À i/f/'Jadllay- Méîn.des meinl). de l'Acai. Roy. Je Beltf. lôm J(XX 111 . MéTn.de My P J. Van Beneden.?] . XX . m ■ "- 2. /• J. a «y_ -' JI. 4«. ^: ^ fi ^9 ^'"'"^ ^^'^C^^Ji^- ■"'j i-i/i^erieae/i 3j7?az àel. MJi/î par cr Severeyns hÛ iii^Jj^caJ.Jt^. Mém.des nipmkdel'Acad.Hov.fle Bel(i\Tom.XXXlIl. Mëm.deMyP.J.VanEeneaeiiPl. XXI ;o ^ ^t^* j. J^.4^ ,4r-. y y ,.. (L. -v^_ l'J Jé/iAnfaer, àdr.âi <ïà . ^-'^■î Pdr iT ôh ■erey.'i.'!j!tÀ af/,i,rM 7i^: MÉ3I0IRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR, SPEClAr.EMENT SUR LE MÉCAIVISME DES VAIVIIES AIRICILOVEÎVTRICULAIRES ! M. A. SPRING, PROFESSEUR A L'L'MVERSITÉ DE LIEGE. fPréseulé !<• 3 novrmhre 18G0. 1 Tome XXXIII. INTRODUCTION. Matgré les travaux considérables qui ont été publiés sur les mouvements du cœur depuis Harvey, Lower, Lancisi et Haller, ce point de physiologie est resté enveloppé d'une déplorable obscurité. Et cependant un art impor- tant, celui de Tauscultalion médicale, attend que cette obscurité disparaisse pour parvenir à cette précision que l'enthousiasme de ses adeptes lui avait à tort attribuée dès sa naissance. Quatre questions sont surtout en litige : La première est relative à Tordre dans lequel les mouvements se succè- dent ; La deuxième concerne le mécanisme de la dilatation ; La troisième, la pulsation ou le choc du cœur; La quatrième enfin, le mécanisme des valvules auriculo-ventriculaires ; et, comme conséquence, la cause du premier ton cardiaque. Ce Mémoire traitera de chacune de ces questions et sera divisé en autant d'articles. Mes recherches reitionlenl à l'année 1838. Elles avaient pour objet d'abord le choc du cœur. En les continuant les années suivantes, mon attention se fixa davantage sur l'ordre de succession des mouvements, et peu à peu je 4 INTRODUCTION. fus conduit à chcrclier une solution aux deux points les plus controversés, les plus difficiles, mais dont dépend, en définitive, toute la théorie des mouve- ments du cœur; à savoir : la cause de la dilatation ventriculaire et le jeu des valvules mitrale et tricuspide. Je suis parvenu à faire les trois observations suivantes. Elles paraîtront bien étranges à beaucoup de lecteurs; aussi ont-elles la prétention de ren- verser ce qui existe et de devenir la base d'une reconstruction. La première observation a été faite sur le cœur dénudé d'animaux vivants; la deuxième sur des hommes portant une adhérence de péricarde avec le cœur et avec la paroi ihoracique; la troisième sur l'homme à l'élat de sanlé et de maladie, à l'aide de l'auscultation. ^ Première observulion. — L'acte qu'on désigne généralement sous le nom de systole ne consiste pas en une simple contraction des oreillettes et des ventricules : il est composé de deux mouvements. Le premier de ces mouvements est une dilatation rapide et énergique des ventricules s'annoncant au dehors par le retrait de la pointe ou le raccour- cissement du cœur. Le second est un resserrement qui débute au point d'in- sertion des veines dans les oreillettes et se propage rapidement, sous la forme d'un mouvement péristalticjue, le long des oreillettes et des ventricules jusqu'à la pointe du cœur. La diastole est un état passif : c'est le repos des oreillettes et des ven- tricules. Deuxième observation. — Le choc du cœur, c'est-à-dire la percussion et le soulèvement de cette région du thorax qui recouvre le sommet de l'organe central de la circulation, est précédé d'un retrait rapide ou d'un enfoncement de la même région. Dans le cas assez fré(|uent où il se fait sentir en même temps un choc dit aurieulaire, celui-ci coïncide exactement avec le retrait du sommet, c'est-à- dire qu'il préeède d'un moment le battement de ce dernier. INTRODLCTIOx>l. S Le choc du cône artériel , qui existe quelquefois en même temps, coïncide, au contraire, avec le choc du sommet ou le soulèvement de la réi!;ion corres- pondante du thorax. Troisième observation. — Il n'y a pas que deux tons ou bruits du cœur. 11 y en a trois. Seulement, le premier et le deuxième se continuent l'un dans l'autre sans interruption, tandis que le troisième est nettement séparé du deuxiènic. Le premier ton précède le choc du cœur ; il correspond au moment de re- trait; le deuxième coïncide avec le choc; et le troisième, qui est le deuxième, selon la terminologie reçue, lui succède. Mes expériences ont été tentées sur des grenouilles, des oies, des chiens et des lapins. J'ai suivi généralement la méthode indiquée déjà par Vésale, dans le dernier chapitre de son Traité d'anatomie. Chez l'oie, je me suis contenté d'enlever rapidement le sternum; les mou- vements du cœur y persistent pendant un temps assez long pour pouvoir être observés. Mais, chez les mammifères, il faut établir la respiration aitilicielle. Dans ce but, j'ouvrais la trachée du chien, après l'avoir étourdi par un coup assené sur le front , et j'y introduisais tantôt une seringue à double courant, tantôt un tube conununiquant avec un soufflet. Pour mettre le cœui- à nu, je fendais la peau le long du sternum, je la détachais sur les côtés, j'incisais le sternum, et j'arrêtais le sang qui s'écoulait des vaisseaux inter- costaux. Mais je ne procédais à cette partie de l'opération que lorsque la res- piration artificielle semblait marcher régulièrement. Avant d'ouvrir le tho- rax, il m'a paru même utile de laisser passer le premier trouble occasionné par l'opération. Au commencement, le cœur est en grande partie recouvert par les pou- mons; mais ceux-ci se retirent d'eux-mêmes petit à petit. Le péricarde est étroitement appliqué au cœur. Il n'est pas toujours nécessaire de l'ouvrir pour 6 INTRODUCTION. bien voir les mouvemenls de l'organe qu'il protège. Dans les cas très-favora- bles , le cœur continue de battre pendant une heure. Chez le lapin, je suivais l'exemple de Kuerschner, on mettant au préalable à nu la trachée et le larynx pour y introduire la seringue, et en procédant ensuite à la section de la moelle allongée. Depuis l'époque où j'ai institué mes expériences (4838-1844), les mé- thodes ont été perfectionnées, et l'observation exacte a été rendue plus facile par l'introduction d'instruments de précision , tels que le kymographion de Ludwig, le sphygmographe de Vierordt , auxquels tout récemment sont venus s'ajouter le sphygmoscope du docteur Scott Alison, à Londres, et le sphygmosphone du docteur Upham, à Boston. Puis, d'autres expériences ont été tentées. J'aurais désiré d'en vérifier les résultats en les répétant ; mais ma position actuelle s'y prêtait difficilement : ni le temps, ni l'occasion n'y étaient propices. 3Ia conviction était, d'ailleurs, faite, et mes opinions se confir- maient tous les jours davantage, par l'observation clinique et par l'applica- tion de ma théorie à l'interprétation des faits pathologiques. Enfin, en m'en- gageant dans une nouvelle série d'expériences, j'aurais craint de différer encore d'une ou de plusieurs années cette publication qui, à mon avis, a déjà trop tardé, puisqu'elle doit servir de point de départ pour des travaux ultérieurs, et que les résultats qu'elle contient font partie de mon enseigne- ment physiologique et clinique depuis plus de vingt ans. Quiconque a jamais mis à nu le cœur d'un animal vivant connaît l'extrême ditliculté, d'ailleurs déjà signalée par Harvey et par Haller, d'en observer exactement les mouvements : ils se succèdent avec une telle rapidité et se com- pliquent tellement, ipi'on devient facilement le jouet d'opinions préconçues. lia ut modo hinv stjsfolcn, dit Harvey, iUtiic diasloleii, modo e contra, modo varios, modo confusos fieri motus me existimarem cornere. Les animaux de grande taille senihleni , sous ce rapi)ort, en imposer encore plus que ceux dont INTRODUCTION. 7 le cœur tout entier trouve place dans l'intérieur du champ visuel. Ce n'est qu'après avoir souvent varié dans ses appréciations relativement aux faits les plus simples, qu'on comprend bien comment tant d'hommes illustres ont pu se mettre, sur ce terrain, en contradiction les uns avec les autres, et comment, après deux siècles d'expérimentation suivie, il n'est encore qu'un petit nombre de faits que la science a pu enregistrer comme définitivement établis. A cause de cela même, j'ai dû faire, dans ce Mémoire, une grande part aux recherches historiques et littéraires. Les travaux antérieurs sont si nom- breux et généralement si mal analysés dans les ouvrages des auteurs mo- dernes, qu'il m'a fallu, pour ainsi dire, souvent frayer le passage et déblayer la place avant d'y asseoir mes propres opinions. Puis, quoique je fusse arrivé par moi-même, et souvent après des efforts prolongés , aux résultats que j'ex- pose, j'ai dû me convaincre que la plupart de mes idées avaient déjà existé; la justice envers les anciens et le devoir de sincérité m'obligeaient alors à faire part de mes découvertes historiques; enfin, je ne voulais pas priver mes opinions de l'appui qu'elles rencontraient souvent inopinément dans les écrits d'auteurs que la grande autorité de llaller avait fait reléguer sur le se- cond plan. C'est ainsi que le présent travail est devenu un travail d'érudition en même temps que l'exposé de mes propres observations. J'ai fait cependant tous les efforts pour ne pas faire prendre trop de place à la discussion des opinions divergentes : autant il importe de connaître exactement les doctrines qui régnent et qui ont été soutenues autrefois sur les points principaux du sujet, autant la discussion deviendrait fatigante, si on voulait tout juger, tout critiquer. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR, SPECIALEMENT SUR LE MÉCANISME HES VALVULES AURICULO-VENIRICULAIRES. ARTICLE PREMIER. DE L'ORDRE DE SUCCESSION DES ACTES CARDIAQUES. § I. — EXPOSÉ DES DOCTRLNES REÇUES. Laiicienne physiologie nous a transmis quatre opinions différentes au sujet de l'ordre dans leijuel les actes cardiacjues se succèdent. Ces opinions sont représentées par les noms de Vésale, Harvey, Lancisi et Haller. Chacune a trouvé des partisans parmi les modernes, où il ne s'en est même pas produit de nouvelles. En effet , quelque nomhrcuses et quelque différentes que pourront paraître au premier aspect les formules nouvelles, on verra, en regardant de plus près, qu'elles se rattachent toutes aux quatre anciennes, et (|ue les différences ne résident que dans les accessoires. Tome XXXIII. 2 iO MÉMOIRE SLR LES MOUVEMEMS Dl COEUR. On est loin, cependant, de connaître généralement la filiation (jui rattache les doctrines modernes aux doctrines anciennes. Plusieurs fois même ces dernières, en passant par la filière des Traités et des Manuels, ont été alté- rées ou reproduites dans des termes qui, à cause de leur peu de précision, ont fait naître la confusion. Dans le sujet que nous traitons, il importe avant tout d"ètre en présence de doctrines et d'opinions nettement formulées. C'est pourquoi je commen- cerai par reconstituer les quatre doctrines anciennes dans leur forme au- thentique. Je leur suhordonnerai les opinions modernes , en m'appuyant également sur les textes originaux, et en signalant les nuances par lesquelles elles pourront différer des doctrines-mères '. Et qu'on ne me reproche pas de sacrifier, dans ce travail de classifica- tion, les droits de certains auteurs: je sais que plusieurs, en formulant leurs théories, n'ont pas eu connaissance qu'une théorie semblable avait existé avant eux; mais cela serait-il une raison pour leur en attribuer les honneurs de la paternité? Trop souvent, de nos jours, le dédain de ce qu'on appelle Xérudition n'a sa source que dans la crainte de se trouver d'accord avec les anciens. A. OPIMON DE VÉSALE, OU DOCTRINE DE LA DILATATION PRÉALABLE. {Corrigan, Pigeaux, Beau.) Vésale divise la révolution du cœur en trois temps, se succédant dans l'ordre suivant : la d 'datation , la contraction , le repos. Le battement ou pouls du cœur correspondrait à la dilatation. Ayant distingué dans la substance du cœur trois espèces de fibres char- nues , le restaurateur de Tanatomie humaine assigna à chacune d'elles un usage propre. La dilatation serait opérée , selon lui , par les fibres droites : I 11 serait iniitik" de s'occuper des opinions définilivemcnl condamnées, comme de celle de Xicliolls, qui admit une alternance des mouvements entre le cœur droit et le cœurgauclie, ou de l'opinion d'Antoine Heyne, d'après laquelle les mouvements seraient croisés, en ce sens, qu'il y aurait contraction simultanée du ventricule d un côté et de l'oreillette du côté opposé, pendant que les deux autres compartiments se trouveraient à l'état de dilatation. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 11 la conlraclion par les fibres transverses, et le repos serait amené par les fibres obliques ^ La doctrine de la dilatation préalable, repoiissée par Harvey et ses succes- seurs, n'avait plus un seul sectateur au siècle dernier. Elle semblait même être oubliée, quand, en 1829, Corrigan la fit revivre sous une nouvelle forme. La révolution du cœur, dit cet auteur ^, se compose de deux temps : le j)remier est constitué par la dilatation ventriculaire; il est marqué par le choc et par le premier bruit, dont la cause consiste dans l'entrée brusque du sang dans les ventricules; le second temps a pour objet la contraction des ventricules, et, pour signe, le deuxième bruit, qui ne dure qu'un moment. Une année plus tard, iM. Pigeaux, alors élève des hôpitaux de Paris, émit des idées analogues^. Le bruit oblus, selon lui, dépend de la diastole ventriculaire, tandis que le bruit clair indique la systole des ventricules. Le silence doit être placé après la contraction de ces cavités; il suit immé- diatement le bruit clair *. ' Caelerum cordis /îbraealteri subserviunt muneri, quo cor scilicett antisper diim vivit animal, el dilalalur et contrahilur, et aliqimndiu inler contractionem dilatalioitemqiœ quiescit. De corporis iiuMANr FABRicA. Venetiis, 1568, p. 434. Vo}. aussi p. o08. — On remarquera que, dans l'opinion Je Vésale, le repos n'est pas simplement la cessation des mouvements, mais 1 état intermédiaire entre la dilatation et la contraction. - Transactions of Kincj's et Queen's Collège of physicians of Ireland, 1829. — Dublin Med. Transactions, 1830, t. I. — Corrigan a expressément révoqué son opinion plus tard, après s'être livré à des expériences, comme il dit, plus exactes. ' Séance de l'Académie des sciences de Paris, du IG mars \^o{i.~ Archives cjènèrales de Mé- decine, t. XXII, 1830, p. 423; puis t. XXIX, 1832, p. i21.— Thèses de la Faculté, 1832, n° 24. * M. Pigeaux avait d'abord été mal compris sur ce point et sur le point précédent, relatif à la systole des ventricules; voilà pourquoi son opinion est généralement mal rendue par les au- teurs. Il nia expressément le repos tel que Laenncc lavait indiqué comme troisième temps; il n'admit que le silence. — Dès le début, l'opinion de M. Pigeaux n'était appuyée que sur des ap- parences et sur des probabilités. Je ne l'aurais pas citée, si elle n'était pas restée célèbre sous une forme qui, cependant, je viens de le dire, n'est pas sa forme véritable. Comme Corrigan, M. Pigeaux a également renié plus tard sa doctrine, en en proposant une autre qui, tout en étant l'opposée de la première, semble, comme elle, être inspirée par des préoccupations théo- riques plutôt que par l'observation des faits. Voyez son Traité pratique des maladies du cœur. Paris, 1839, pp. 49 sv. 12 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Au moment actuel, la doctrine de la dilatation préalable est soutenue avec beaucoup de talent et d'énergie par M. Beau '. La durée d'im battement complet , dit cet babile clinicien , est une mesure en trois temps, dans laquelle on peut figurer les deux bruits par deux notes noires et le silence par un soupir. Le premier temps comprend la contraction de roreillette et la dilatation du ventricule, suivies rapidement de la contraction de ce dernier compartiment. On pourrait donc le diviser en deux moments : la contraction auriculaire et la dilatation ventriculaire étant isochrones. Le choc et le premier bruit cor- l'espondent au moment de la contraction. Le deuxième temps est signalé par rabaissement des valvules semilunaires et Tirruption brus(pie du sang des veines dans Us oreillettes, deux mouve- ments exactement synchrones, s'annonçanl par le deuxième bruit. Pendant le troisième temps, dont la durée est égale à celle de chacun des deux premiers, les oreillettes parviennent à leur réplétion entière. Ainsi, d'après M. Beau," les oreillettes se dilateraient brusquement, vio- lemment, au point de donner lieu au second bruit; mais leur dilatation per- sisterait un certain temps , tandis que celle des ventricules serait instantanée : « Les ventricules, » dit-il, « se hâtent de chasser le sang aussi vite qu'ils l'ont reçu. » Après la contraction, ils persistent dans cet étal, grâce au « resserrement tonique » des fibres musculaires qui sont revenues sur elles- mêmes lors de la contraction ^. La relaxation marquerait précisément la diastole, pendant laquelle le sang des oreillettes y pénétrerait en masse, en ondée. On pourra figurer l'opinion de M. Beau de la manière suivante : Oreillettes. Contraction. Dilatation. 1. 2. 3. 4. 5. 6. Dilatation. Contraction. Pause. Ventricules. ' .ircllires générale.'i de Mkleeine, déecmljre 1853. — Ihid., janvier 1859.— Ihid., juillet 1841. — Tiaili- exprriiiieiilal el clinique de t' Auscultation. Paris, 1830. - Traite d'Auscultation, p. 220. MÉMOIRE SUR LES MOUVEME^iïS DU COEUR. 15 B. OPINION DE HaRVEY, OU DOCTRINE DE l'uNITÉ DU MOUVEMENT. ( Tiirner, Ch. Williams, flope, Skoda). llaney comballit la doctrine de la dilatation préalable, qui semble avoir été prédominante à son époque *. Il distingua deux états : le mouvement et le repos. C'est pendant le repos que le cœur se remplit; c'est pendant le mouve- ment qu'il se vide. Le mouvement est un ; il est commun aux oreillettes et aux ventricules. Le sang n'arrive aux ventricules que poussé par les oreillettes ^. La théorie si nettement formulée du mécanisme du cœur a été, connue lantd'autres observations du grand physiologiste anglais, étouffée sous le bruit de la controverse que ses contemporains lui suscitèrent sur le fait môme de la circulation. Plus tard, la théorie de Lancisi et surtout celle de Haller régnaient exclusivement. C'est en présence des nécessités qu'avait créées l'art de l'auscultation introduit par Laennec, que des compatriotes de Harvey se décidèrent, il y a à peine trente ans, à reprendre l'observation du cœur vivant, mis à nu sur des animaux, et qu'ils arrivèrent à une doctrine semblable à la sienne. La voie a été ouverte par John William Turner. Son mémoire, i)ublié en 4828 5, a pour objet de démontrer que Laennec s'est trompé en attribuant à la contraction des oreillettes le deuxième bruit, et en plaçant le repos immédiatement après cette contraction. Comme Harvey, Turner proclame que la contraction du cœur est une ; en ce sens que celle des oreillettes est suivie, sans intervalle, par la contrac- tion des ventricules, et que le repos succède à cette dernière. • Qui motus vulgo cordis diastole exislimatur, rêvera systole est. De motu coiidis ; cil. Lugd. Batav., 1757, p. 26. •^ Primuin sese contrahit anricula, et ex illa contractione saiiguiiiein contenlum iii ventri- tulum tordis conjlcit; quo replelo cor sese erigit, continuo omnes ne7-vos tendit, contrahit ventriciilos et pulsum facit; qno pulsu sanguinem continenter protrudit in arterias. Opéra, éd. Lugd. Batav., 1757, p. 57;('d. Londin., 17(36, p. ^^.— Praecedit motus aiiriciilaruiii et suh- sequilur cordis, et motus ah auriculis incipere et in ventriculos progredi visns est. Ibid., p. 31. — Isti duo motus, auricularum umis, alter ventriculorum ita fiunt ut ambo simul fiant, vnicus tantum motus appareat. Ibid., p. 37. ' Transactions of the medico-chirurg. Society of Edinhurg , t. Ill, p. I , art. 8. 14 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Deux hommes, dont les noms méritent detre inscrits en tète de l'histoire de rauscullation à côté de celui de Laennec, James Hope et Charles Wil- liams, ont succédé à Turner, en tentant des expériences nomhi'ouses et solennelles sur des animaux de grande taille, et en provoquant au sein de FÂssociation britannique la nomination des célèbres comités de Dublin et de Londres , dont les décisions font loi sur les principaux points de la séméiologie du creur. Laissant ici de côté tout détail relatif au choc et aux bruits du cœur, nous pouvons nous borner, quant à Tordre de succession des mouvements, à rappeler la formule de Charles Williams \ qui a été confirmée par les deux comités et à laquelle Hope lui-même s'est rallié -. Les oreillettes, dit Williams, se contractent les premières, sans produire un son. Leur contraction est suivie immédiatement de celle des ventricules, et cette dernière s'accompagne du premier ton ou du ton obtus et du choc, ainsi que de la pulsation des artères les plus voisines du cœur. Immédiate- ment après la contraction vient la dilatation des ventricules, s'annonçant par le second ton ou le ton bref. La dilatation est suivie par la pause, à la lin de laquelle les oreillettes se contractent de nouveau en donnant le signal d'une nouvelle révolution. l/opinion de Charles Williams a été adoptée par Skoda à Vienne et accré- ditée par conséquent parmi les cliniciens de l'Allemagne. Il est cependant une nuance assez importante que Ch. Williams a faible- ment accusée, et sur laquelle ses partisans actuels, en Angleterre et en ' Halional exposition of tlic pliysical siyiis of ihe diseases uf llie liitif/s and ph'ura , etc.. Loiidon, 1828; traduit en allemand selon la 3'' édition, par Velten, sous le litre de : Die Pa- thologie, und Diagnose der Kranhheiten der Brusl, etc. Bonn, 1858, p. t85. ^ A Treatiae on the diseases of tlie heart and great vessels. London, 1852. — Les travaux des eomités de Dublin, août 1833, et de Londres, 1837, sont eonsignés dans les Trun.saction.s of British scientific Association. Vol. V et VL — Le rapport de Dublin a été inséré aussi dans le Dublin Journal of médical and chemical science, sept. 183S. Il est reproduit, en abrégé, dans la seconde édition du Treatise of the diseases of the heart, etc., par le docteur Hope; dans VEncijclogruphie des sciences médicales, janvier I83G, et dans Froriep's Xotizen , t. XLVI . Il" 1006, |). 244. — Le rapport de Londres, rédigé par le docteur Clendinning, est inséré dans le London médical Gazette, octobre 1840, et reproduit, en abrégé, à la fin de la 5' édition de l'ouvrage de Cb. Williams, traduit par Velten, p. 237. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 13 Allemagne appuient forlemenl, je veux parler de l'élargissement rapide et pour ainsi dire forcé que subissent les ventricules au moment de la contraction auriculaire, et qui précède immédiatement leur contraction. « Quand les oreillettes sont remplies de sang, dit John Reid ^, alors elles se contractent rapidement, et poussent une partie de ce sang dans les ventii- cides, (|ui s'élargissent en conséquence. L'élargissement ventriculaire est immédiatement suivi de la contraction et de la propulsion du sang dans les artères. Suit une pause, pendant laquelle les oreillettes sont distendues insen- siblement par le sang arrivant des veines. Quand la réplélion des oreillettes est complète, alors une nouvelle révolution commence. » (.. OPINION DE LaNCISI, OU DOCTRINE DU MOUVEMENT ANTICIPANT. (Burdach , Kucrschner, Carpenter, Schiff, Chameau et Faivre). La distinction entre la systole des oreillettes et celle des ventricules , de même qu'entre la diastole des unes et des autres cavités, semble avoir été faite en premier lieu par Lancisi. Le célèbre médecin de Clément XI croyait que les mouvements avaient lieu de la même manière dans les oreillettes que dans les ventricules, mais que celles-là anticipaient, ou, selon l'expression employée par quelques auteurs, enjambaient sur ceux-ci ^. Pour bien faire comprendre leur succession et leur coïncidence, il distingua trois moments dans chaque acte : 1" le conmiencement, 2" le milieu et 3" la fin; et proposa une formule que nous abrégeons de la manière suivante : Oreillettes. Systole. Diastole. 1. 2. 3. 4. o. 6. 1. 2. 3. 4. .^. 6. Systole. Diastole. Ventricules. • Article Heart dans Todd's Cyclopaedia, vol. II, p. C02. 5 De motu cordis et aneurysmatibus. Neapoli, 1738, p. t29. 16 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Depuis la découverte de rauscultation, une opinion analogue à colle de Lancisi a été professée d'abord par Burdach *. Voici sa formule : Premier temps : Diastole des oreillettes et systole des ventricules. — Deuxième bruit. Ih'U.rième temps : Diastole des ventricules et persistance de la diastole auriculaire. — Silence. Troisième temps : Systole des oreillettes, pendant laquelle les ventricules arrivent au point culminant de la diastole. — Premier bruit et clioc du cœur. La durée de la systole entière , c'est-à-dire du premier et du troisième temps réunis, serait à celle de la diastole ou du deuxième temps à j)eu près dans la proportion de 4:3. II y a dans la manière dont Burdacb a présenté la succession des actes quelque chose qui s'éloigne tellement de l'habitude générale, qu'on éprouvera peut-être quelque difficulté à y reconnaître l'affinité qui relie son idée avec celle de Lancisi. La difllcullé disparaîtra cependant, si l'on nous permet de la ti-aduire en une formule analogue à la précédente. Si l'on mesure la durée de la révolution cardiaque par huit divisions du temps , on aura d'après la proportion de 1 : 3 établie par Burdach : Oreillettes. Oreillettes. Diastole. Systole. Systole. Diastole. 1. 2. 3. 4.. 5. 6. 7. 8. 1. 2. 5. 4. 5. 6. 7. 8. ~' ■■' ^ ou 1. 2. 3. 4. a. 6. 7. 8. Systole. Diastole. -_^ - — --^ Ventricules. Systole. Diastole. Ventricules. ' Lehrbuch der Physiologie, Leipzig, 1832, t. IV, pp. 232 et 248. Traduction de Jourdan . t VI, p. 242. — Burdacli est cité presque partout en compagnie de Cnrrigan, Pigcaiix, Stokes et Beau, parce que, comme eux, il fait dépendre le choc du cœur de la diastole et non de la systole. Mais ce n'est qu'en s'abstenant de consulter le texte de sa Physiologie, ou en n'y prêtant qu'une attention incomplète que plusieurs auteurs ont pu compter Burdach parmi les partisans de la dilatation préalable. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. il Selon Ruerschncr \ la contraction des oreillettes prend au plus le tiers d'une révolution, et la relaxation les deux autres tiers; mais dans les venli'i- cules la systole et la diastole occupent chacune la moitié. Et, comme les ventricules terminent leur diastole pendant la contraction des oreillettes, nous pouvons représenter son opinion par la formule suivante : Oreillettes. Systole. Diastole. 1. 2. .1. 4. 5. 6. 1. 2. 5. 4. o. 6. Systole. Diastole. Venlrknk's. William Carpenter ^ fixe ainsi qu'il suit la succession et la coïncidence des actes : Oreillettes. Ventricules. Dilatation Contraction. Idem Dilatation. Contraction Idem. Cela donne une formule analogue à celle de Burdach , avec la seule diffé- rence que le nombre des divisions est ici de six au lieu de huit. Ainsi : Oreillettes. Diastole. Systole. 1. 2. 5. 4. 5. 6. Systole. Diastole. Ventricules. M. Schiflf^ croit s'être assuré positivement que la systole auriculaire persiste encore un moment après que la systole ventriculaire a déjà commencé. ( Article /lerzthaeligkcil dans H. Wagners Ilaml-Woertvrbuch der Physiologie, t. II, p. 34.— I''unke, en adoptant la théorie de Kuerschner, l'a exprimée dans un diagramme qu'on trouvera dans son Lehrbuch der Physiologie. Leipzig, 1855, t. I, p. 37. 2 Principles of human Plnjsiologij , 4" édit. London, 1853, p. 478. ' ArchiiJ fur pliysioloi/. Heilkiiiale , 1850, l. IX, livr. 3 et 4. Tome XXXIil. 3 18 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Il se rapproche ainsi de la doctrine de Punilé du mouvement. Selon lui, l;i pause aussi serait plus longue quon ne le croit généralemenl. Son opinion, si nous l'avons entièrement comprise, se formulerait ainsi : Oreillettes. Systole. Diastole. I. 2. 3. 4. S. 6. 1. 2. ô. 4. o. G. Systole. Diastole. Ventricules. Le travail expérimental le plus récent, et, si l'on considère le nombre des animaux de grande taille y sacrifiés, le plus considérable qui ait été entrepris sur ce sujet, est dû à MM. A. Chauveau et J. Faivre, à Lyon '. Ils divisent la révolution du cœur en trois temps : 1" La contraction (systole) auriculaire, coïncidant avec la diastole venlri- culaire ; 2" La contraction (systole) veniriculaire , coïncidant avec le diastole auriculaire , et se manifestant par le choc et par le premier ton ; 3" Le relâchement (diastole) général de l'organe , avec dilatation do ses cavités par le sang qui continue d'y affluer. Ce relâchement est signalé par le deuxième ton. Traduit en formule, cela donne : Oreillettes. Oreillettes. Systole. Diastole. Systole. Diastole. 1. 2. 5. 4. o. 6. jjy 1. 2. 3. 4. S. 6. ~- — -' -— --^.^- j 2. 3. 4. g. (]. Diastole. Systole. Diastole. ^.— ^,_- — ^-i— ^-^_- Ventricules. Systole. Diastole. Ventricules. ' Recherches expérimcnlaics sur les mouvements et les hrnits du cœur, etc., dans les Comptes rendus de l'Acad. desscienc.es de Paris, t. XLI , p.i\. — L Union médicale de Paris, I85f). 112, MÉMOIRE SUR LES MOIJVEMEINTS DU COEUR. 19 Pendant la diastole générale qui constitue le troisième temps, le sang, selon l'observation des physiologistes lyonnais, passerait sans interruption des veines dans les oreillettes, et de celles-ci, à travers les orifices auriculo- ventriculaires ouvertes, dans les ventricules. Pendant la systole auriculaire Tévacualion serait incomplète; et pendant la systole ventriculaire elle serait presque complète. Le deuxième temps aurait la durée la plus longue, et le troisième l'emporterait sous ce rapport sur le premier. 1). OPINION DE HaLLER, OU DOCTRINE DU MOUVEMENT ALTERNANT. (Senac, Laciincc, Oesterreichcr, Pennock, Cruvcil/iicr.) L'alternance parfaite des actes auriculaires avec les actes ventriculaires a été enseignée par Haller. Il y a quatre contractions successives, selon le physiologiste de Goeltin- gue ^ : celle des troncs veineux, celle des oreillettes, la contraction des ven- tricules , enfin celle des artères. Dans chacune de ces parties de rap|)areil circulatoire, la contraction est inunédiatement suivie de relaxation; et il y a coïncidence parfaite des mou- Ncments entre les troncs veineux et les ventricules d'une part, entre les oreillettes et les artères de l'autre. Pendant que le sang est poussé dans les artères, les oreillettes se remplissent, grâce aux contractions des veines, et l'instant a[)rès, les ventricules et les veines sont relâchés; le sang y pénètre alors jiar les contractions simultanées des oreillettes et des artères. Ainsi , pour nous en tenir au cœur seulement, dans l'idée de Haller, il y aurait alternance simple et parfaite entre les mouvements des oreillettes et ceux des ventri- cules, en ce sens, que celles-là sont relâchées pendant que ceux-ci sont con- tractés, et vice versa. Les deux mouvements auraient une durée égale ^. p. 431 . — Gazette médicale de Paris, 1856, n°» 24, 27, 30 et 57. — MM. Cliauvcau et Faivie onl sacrifié à leurs recherches 26 chevaux, 10 diiens et un singe. ' Elementu Plujsiologiae , éilit. Lausann. 17S7, t. I , p. 399 sqq. 2 Primo tempore venue conslringuntur et auriculae et sinus replenlur — Secundo tempore auriculae constringunlur et sanguinem in eos einittunt Tertio tempore ventriculi conlru- Ituntur; idqiie tertium feiirpuscidnm idem eu m primo est , loc. cit., p. 417. — En présence de termes aussi explicites, on ne conçoit pas comment plusieurs auteurs modernes ont pu con- fondre la théorie de Haller avec celle de Harvey. 20 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. L'opinion de Hallor fui adoptée sans réserve par Senac : « Les dilatations des ventricules, » dit-il ', « sont égales aux contractions des oreillettes; ces deux mouvements conunencent et finissent en même temps; Tun est la mesure de l'autre, c'est-à-dire qu'ils ont la même force et la même vitesse. » Senac dit positivement aussi que les deux mouvements, la contraction et la dilatation , sont iitsluntanés , c'est-à-dire qu'ils ne sont pas progressifs , comme Ilarvey se les était représentés. Laennec considéra également les observations de Ilaller conmie hors de contestation pour ce qu'elles avaient d'essentiel. Cependant les phénomènes de l'auscultation le déterminèrent à les compléter et à y apporter une modi- fication qui n"a pas peu contribué à jeter de l'obscurité sur la question. Voici comment, selon lui, les actes se succéderaient '^ : Premier temps : Contraction des ventricules, s'annonçant à l'auscultation par le premier bruit ou le bruit sourd , et comprenant la moitié de la durée d'une révolution; Deuxième temps : Contraction des oreillettes ^, se manifestant par le son clair et occupant le tiers ou le quart d'une révolution; Troisième temps : Un intervalle de repos très-court, mais cependant bien marqué. Pendant le repos, les ventricules seraient remplis de sang; ils se trouve- raient à l'état de dilatation. Il faut donc admettre comme conséquence inévi- table, que pendant ce même intervalle le sang y contenu cesserait de circuler. L'affinité que cette théorie conserve néanmoins avec celle de Haller res- sortira de la comparaison des deux formules suivantes : ' Traité du cœur, 2° édit. Paris, 1783, t. II, p. 24. - Traiti' de V Auscultation médiate. Paris, 1819; — Laennec passe généralement pour avoir le premier constaté le repos comme troisième temps; mais on a vu plus haut, que Vésale l'avait déjà admis. 5 Par contraction des oreillettes, Laennec nentcnd d'ailleurs que celle de leurs sinus ou appendices. Il regarde avec Ilarvey le corps des oreillettes même comme un réservoir habi- tuellement plein, où les ventricules puisent à chaque diastole. ( Traité de l' Auscultation niéd. , 4' édit., l. III, p. 64.) Haller. Oreillettes. Contraction. Dilatation. 1. 2. 3. 4. ^^«-~-^— ' - — *^— «^ — Dilatation. Contraction. Ventricules. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 21 Laennec. Oreillelles. Dilatation. Contraction. Pause. 1. 2. 3. 4. Contraction. Dilatation. Ventricules. Oestcrrelcher, dans sa monographie, a ramené les esprits à l'opinion de Haller dans sa plus simple expression ' ; et aujourd"hui encore , Ions ceux (jui ne se livrent pas par eux-mêmes à l'observation du cœur, mis à nu sur un animal appartenant aux classes supérieures des vertébrés , montrent une tendance à y revenir; tellement ce qui est simple dans la forme exerce de Pâtirait. Mais j'ai tort de ne citer que les hommes de théorie et ceux qui bornent leurs observations au cœur de la grenouille; des autorités très-légitimes ont, de nos jours encore, proclamé la doctrine de l'alternance des actes cardiafpies, sous une forme, en vérité, plus complitpiée. C'est ainsi que la Société pathologique de Philadelphie avait chargé les docteurs C. Pennock et E. Moore, d'observer l'action du canu- sur des béliers, des veaux et des chevaux, dans le but surtout de fixer la doctrine relative au choc et aux bruits. Selon le rapport présenté par ces membres -, la sys- tole des ventricules et la diastole des oreillettes coïncideraient ensemble et dureraient environ la moitié d'une révolution.  la systole des ventricules succéderait immédiatement la diastole, dont la durée serait du quart de la révolution. Pendant la diastole, il y aurait diminution du volume des oreillettes sans contraction musculaire. Pendant le dernier quart de la révolution , les ventricules se reposeraient; et à la fin de ce dernier quart, les oreillettes se contracteraient réellement et opéreraient une distension plus forte des ven- ' Verstich einer DarsteUung der Lehre vom Kreislaufe des Blutes. Niirnberg, 1820, p. 27. 2 Report of experiments on the action of the lieart, bij DD. C. Pennock and E. Maure. Reud bi-fore the patlwl. Sor of Philadelphia, 1839. Voyez Fricke et Oppenlieim, Zeitsckr. f. d. Medizin, t. XV, 1840, p. 47. 22 MEMOIRE SUR LES MOUVEMEPSTS DU COEUR. iricules, dont la contraction suivrait immédiatement. Selon Pennock et Moore, les ventricules se reposeraient absolument entre la diasiole et la systole; ils contiendraient du sang, mais ne seraient pas tendus. Les oreillettes, au contraire, resteraient toujours dans un étal de tension partielle. Cette opinion se laisse exprimer ainsi : Oreillettes. Diastole. Pause. Systole. I. 2. 5. 4. 3. 6. Systole. Diastole. Pause. Ventricules. M. Cruveilhier a eu Poccasion d'observer, chez un enfant nouveau-né, les mouvements du cœin- placé hors de la poitrine et dépouillé du péricarde '. Il a vu la contraction des ventricules coïncider avec la dilatation des oreillettes et avec la projection du sang dans les artères. La dilatation ven- triculaire coïncida, à son tour, avec la contraction des oreillettes et le res- serrement des artères. En consé(|uence, M. Cruveilhier n'admet que deux temps dans les mouvements du cœur : le temps de la contraction et le temps de la dilatation. L'un succéderait à l'autre immédiatement, sans l'interposition d'un temps de repos. Il y a cependant cette différence entre l'opinion de M. Cruveilhier et celle de Haller, que le premier n'assigne pas une durée égale aux deux temps. La contraction des ventricules durerait, selon lui, le double de leur dilatalion. Ainsi, deux tiers de la révolution cardiaque seraient réservés à la première, et un tiers seulement à la seconde. Dans les oreillettes, le rapport serait naturellement l'inverse. Ola nous conduit à la formule suivante : Oreillettes. Dilatation. Contraction. 1. 2. 3. 4. o. 6. Contraction. Dilatation. Ventricules. ' Gazette médicale de Paris, 7 août 1841. — Traité d'Anat. descriptive , 1845, t. II, p. 53:2. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 25 Telles sont les opinions principales. J'omets celles, — et leur nombre est grand, — qui ont été formulées à la légère, sans investigation sérieuse, ainsi que les opinions qui nont eu pour partisans que leurs auteurs seuls. Maintenant, si Ton me demande d'où cette grande diversité de vues a pu provenir, j'accuserai surtout deux circonstances : la dilliculté de suivre les mouvements sur le cœur mis à nu, et l'infraction à la logique qu'on se permettait en en appelant à l'auscultation pour décider la question. L'œil est toujours exposé à se tromper, quand il veut observer à la fois deux points même très-rapprochés. Aussi quelle divergence ne rencontre- t-on pas , par exemple, dans une salle de clinique, chaque fois qu'il s'agit de décider si telle pulsation précède ou succède à telle autre, ou si elle coïncide avec elle? En faisant intervenir ensuite les phénomènes de l'auscultation, on a encore singulièrement augmenté la difficulté. Cela devenait une espèce de pétition de principe. On avait un si grand intérêt à connaître exactement l'ordre de succession des actes cardiaques , précisément pour y asseoir la théorie des bruits et du choc du cœur; or, augmenter le nombre des inconnues, cela n'a jamais été le moyen de résoudre aisément un problème. Je pense que les recherches marcheront d'un pas plus sûr, et que la ([uestion sera nécessairement résolue , si l'on se borne à élucider les deux points suivants : 1 » La marche du sang à travers les compartiments du cœur ; 2" Les changements de forme que l'organe subit successivement. § IL — DE LA MARCHE DU SANG A TRAVERS LE CŒUR. Rt'plélionet évacuation des oreillettes. — Nous considérons les oreillettes, avec Laennec, comme des réservoirs contenant habituellement beaucoup plus de sang que les ventricules n'en prennent à chaque dilatation. La pression périphérique, à laquelle se joint la double aspiration du thorax et du cœur l'y font affluer. Les oreillettes se remplissent donc peu à peu, graduellement, et leur degré de réplélion dépend même, jusqu'à un certain point, de circonstances 24 MrÎMOIUE SUR LES MOUVEMENTS DU COUER. accidciilolles, Icllos (|iu' lallidule du corps, rolTorl ol les moiivemcnls rospi- laloires en général. De même, elles ne se vident jamais complètement. Ua conlraclioii de leiii's parois est d'un effet très-limité, et, en outre, comme on le verra plus loin, la même cause qui fait avancer le sang vers les ventricules exerce une attraction sur celui contenu dans les troncs veineux voisins du cœur. C'est ainsi que j'ai vu l'état des oreillettes chez les vertébrés supérieurs. Chez la grenouille, le fait de l'évacuation complète m'a laissé des doutes '. En général , les choses se passent autrement chez les batraciens que chez les mammifères. Ceux-là semblent avoir trop préoccupé M. Beau, qui professe à l'égard des oreillettes une opinion entièrement contraire à celle que je viens d'exposer, et i\\\\ semble être partagée par le plus grand nombre. Il soutient ^ non-seule- ment (|ue l'oreillette se vide entièrement à chaque systole, mais qu'immé- diatement après, le sang des veines y entre violemment, en masse, et choque sa paroi antérieure, d'où il fait dépendre le second bruit cardiaque. Pour toute discussion , je ne puis que déclarer une seconde fois que ces assertions sont contraires à ce que j'ai vu moi-même constamment ; (|ue l'origine du second bruit est positivement tout autre; enfin, que M. Beau ne peut invoquer l'assentiment que d'un très-petit nombre d'observateurs ^. Evacuation des ventricules. — Les ventricules sont-ils entièrement vi- des après leur contraction, ou y reste-t-il encore une certaine quantité de sang ? D'après l'opinion générale, l'évacuation est complète. Cependant il \ a des voix dissidentes graves. Ainsi, Hope dit qu'il n'est pas probable que tout le ' Ilaller Ta admis iinplicilemenl : Expallescit dum contrahilur et dum adeo sunguinem suinn in cor pellif. Opéra minora, l. I, p. 51. — Hope, au contraire, nie lévaciialion complète même chez la grenouille. {Disposes oftiic tieart , 1840, p. 11.) ^ Traité d'Auscultation, p. 237. ' Ncga {Beitraege ziir Kenntniss der Funklion der Atrio-ventriculai--l;luppen. Breslau, 1832, |i. Il) semble admettre, d'après ce qu'il a vu sur le cœur du mouton, l'évacuation complète de.s oreillettes, produite par la contraction des parois. M. Fossoin ( Reclierches sur tes mouve- vients du cœur, dans les Mém. de VAcad. roy. de médecine de Betgiffue , t. Il, p. COI ) pense aussi que la dilatation des oreillettes ne se fait pas petit à petit, mais brusquement. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 25 sang soit expulsé à chaque contraction; et MM. Chauvoau et Faivre affirment ^ qu'il existe à la fin de la systole, sous la voûte valvulaire, une cavité conique contenant encore une certaine quantité de sang. Hamernijk pense même - (|u"une évacuation complète serait incompatible avec la conlinuation de la vie, et Bamberger allègue ^ des raisons sérieuses, qui lui semblent parler en faveur d'une évacuation partielle seulement. La question est diflicile à décider pour les animaux supérieurs , dont le cœur est opaque; mais chez les grenouilles, on sait que le ventricule devient entièrement pâle lors de la systole, et que cette pâleur persiste même encore quelque temps après. Chez l'homme mort sans agonie ou sans épuisement, la cavité du ventricule gauche est complètement effacée; les deux cavités le sont chez les individus morts par décapitation *. Enfin, si nous considérons l'énergie et le mécanisme de la contraction ventriculaire, nous sommes porté à croire qu'en général, après la systole, il ne reste pas de sang dans les ven- tricules, ou qu'il y en reste cette faible quantité seulement qui, au ventricule droit, peut être contenue dans le cône artériel. L'objection de Hamernijk dit trop, et celles de Bamberger ne me paraissent sérieuses, que si l'on croit devoir maintenir les idées actuellement régnantes sur le mécanisme du cœur en général , et sur celui des valvules en particulier. Le présent travail a pré- cisément pour but de modifier ces idées. Réph'fio)! des ventricules. — Quand le sang passe-t-il de l'oreillette dans le ventricule? Est-ce inmiédiatement après la systole ou immédiatement avant ce mouvement? Est-ce en une fois ou en deux temps? Est-ce brus- (|uemenl ou graduellement? Telles sont les questions qui décident à elles seules déjà de la théorie des mouvements du cœur. Nous aurons donc à les traiter avec beaucoup d'at- tention. Après Vésale, on avait cessé de faire la distinction entre la dilatation du cœur et le repos. Le mot diastole était devenu synonyme de dilatation. Dès ' Gazette médicale. Paris, 1850, p. 410. ^ Das Herz und seine Bewegung. Prag, 1858, p. 59. 5 LelirliKch der Krankiteiten der Herzeiis. Wieii, 1857. 4 Cruveilliicr, Ti-aitê d'Anal, descriptive. Paris, 1843, t. II, p. 510. Tome XXXIII. 4 26 MEMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. lors on ne pouvait plus meltre beaucoup de précision dans la quoslion (|ue nous traitons actuellenicnl. Le plus souvent on se conlenlait de dire (pic le sang entre dans le ventricule pendant la diastole. Cependant, les besoins de rauscullalion ont fait reprendre la question de plus près. James Hope ' attribua, dans le principe, le deuxième ton car- dia(|ue à l'extension brusque des ventricules. Pour cela, le sang devrait y pénétrer d'un seul coup, dès la cessation de la systole ^. Mais il a lui-même abandonné i)lus tard celte opinion pour celle de la réplétion graduelle , sou- tenue par son compatriote Cb. Williams. La réplétion graduelle est devenue la formule préférée dans les manuels de physiologie et dans les traités d'auscultation. On a même pris l'habitude de représenter le cœur diastolique comme une poche inerte, dont le passage entre les oreillettes et les ventricules serait largement ouvert, et qui se rem- plirait par la seule pression hydrostatique veineuse. Mais quiconque a vu le cœur dénudé d'un mammifère , conviendra avec moi que les choses ne se passent pas aussi simplement : // y a un mouvement manifeste de réplétion qui précède immédiatement la systole ventriculuire. Est-il le seul , ou vient-il simplement s'ajouter à un autre moins visible? Telle est la seule question sur laquelle, me semble-l-il, il y ait encore matière à discussion. La réplétion en deux temps. — Les auteurs anglais pensent que le mou- vement de réplétion qu'on observe immédiatement avant la systole ventri- culaire, termine et complète brusquement la réplétion lente et insensible (pii, selon eux , aurait lieu pendant toute la durée de la diastole. Telle était l'opinion de Carlisle ^ de Ch. Williams et de Hope *. Le comité ' A Trealise on tltu diseuses of llie Heart, etc. Loiidon, 1832, trail. allem. par Bctker. Ber- lin, 1833, p. 28. - Le comité de Dublin avait encore soutenu celte manière de voir; scion lui, le sang se pré- cipite avec rapidité, mais sans clTort, dans les cavités des ventricules, au moment où ces der- niers jjassent à l'état de relaxation. 5 Third meeting of ihe Britisli Association. Cambridge, 1851. 4 Voyez les expériences faites en commun par MM. Ch. Williams et Hope, dans louvrage du premier: liai ional exposition of tlie pliysical signs , etc., Irad. allem. par Velten, 2' édit. Bonn, 1838, p. 182. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 27 (le Londres, à son tour, s'exprime ainsi qu'il suit ' : « Il parait que la diastole ventriculaire, ou dilatation, est effectuée en partie par l'afflux du sang des veines, commençant au moment où le ventricule se relâche, et continuant jusqu'à la systole suivante ; cl qu'elle est renforcée immédiatement avant cette dernière par un afflux rapide du sang des oi'eillettcs. » ÎMais celui qui a le mieux précisé le phénomène, c'est John Reid : « La diastole, » dit-il ^, « se fait en deux temps ou en deux degrés. Le premier temps est celui qui succède immédiatement à la systole; c'est le retour au repos, l'effet de l'élasticité musculaire. Le second temps succède brusquement au premier; c'est une dilatation rapide, mais peu considérable du cœur dans toutes ses dimensions, une extension subite, opérée par la contraction des oreillettes. » Ainsi, selon -lohn Reid, le passage du sang des oreillettes dans les ven- Iricules s'effectuerait en deux fois : par aspiration d'abord, par la contraction auriculaire ensuite; et celte dernière, opérant seule la réplétion conqiléte, n'aurait lieu i\u' immédiatement avant la systole des auteurs ^. Réplétion en un seul temps. — Un médecin célèbre , qui a vécu dans la première moitié du dernier siècle, Bi'owne Langrish, avait déjà reconnu que la relaxation du cœur et sa dilatation n'avaient pas lieu en même temps; ' Rapport du docteur Clendinning in Londo/i médical Gazette, 1840, octobre, p. 2G8. - Art. Heart //( Todd's Cyclupaedia, t. II, p. COi. 5 Eu dehors de l'Anglelerre, le double mouvement de réplétion a été signalé aussi par plu- sieurs observateurs. C. Canstatt (Klinisehe Ilikiibliclie iind Abiiandhingeii. Erlangen, 1848, p. 161), par exemple, s'exprime ainsi qu'il suit : « Pendant le deuxième temps, c'est-à-dire innuédiatement après la fermeture des valvules semilunaires, le sang passe sans effort des oreillettes dans les ventricules et les remplit peu à peu ; mais une dernière impulsion est com- muniquée à la nappe de sang, au commencement du premier temps, par la contraction des oreillettes; un dernier reste du sang est poussé dans les ventricules.» Ncga (Beitraetje, etc., p. Il), en rendant compte de ses expériences, dit : «La complète évacuation des oreillettes ne s'opéra pas insensiblement, mais elle s'acheva alors que les ventricules paraissaient déjà en partie vem\^\\s , rapidement et par une contraction brusque des parois auriculaires.» Enfin, mon collègue à l'université de Liège, M. Fossion (Recherches sur les mouvements du cœur, dans les Mém. de l'Acad. roy. de Médecine de Belgi(jue, t. II, p. 602), afiirme que les oreillettes se vident brusquement dès la fin de la systole ventriculaire; « mais elles continuent, dit-il ensuite, à recevoir une certaine quantité de sang qu'elles poussent avec force dans les ventri- cules, au moment de leur contraction; elles forcent ainsi la distension de ces derniers, et en déterminent immédiatement la svstole. » 28 MÉMOIRK SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. collc-ei succéderait à ccllo-là, et, si nous traduisons sa pensée dans le langage usité à l'époque acluclle, le sang ne remplirait les ventricules et ne les dilate- rail qu'à la fin du lenq)s de repos. Cependant cette opinion, (pioique citée avec des égards par Ilaller', s'est perdue par la suite, parce qu'on la confon- dait à tort avec d'autres réellement inadmissibles. De noire temps la réplélion brusque et post-diastoli(|ue a été soutenue par M. Beau. Cet habile observateur a constaté que les ventricules, après leur contraction, restent oblitérés, grâce à un resserrement tonique des fibres mus- culaires, comme il pense. Ea pause, dit-il ^, est caractérisée par la vacuité, Vinaclion ei h pâleur du ventricule; elle est la continuation de la systole ventriculaire. Ce n'est qu'à la fin de la pause ou diastole, ou, ce qui revient au même, immédiatement avant la systole ventriculaire, que le sang pénètre dans les ventricules : « L'ondée de sang est formée, chassée avec force; elle soulève les valvules auriculo-venlriculaires, arrive en niasse dans le ven- tricule qu'elle distend, et dont le sommet est porté en bas et en avant. Immédiatement après : contraction du ventricule » "\ On sait que M. Beau attribue même à cette réplétion brusque le premier bruit cardiaque et le choc. M, Parchappe, à la suite d'observations nombreuses, est également arrivé à cette conclusion , que, dans les circonstances ordinaires, la quantité de sang qui s'introduit dans les ventricules, indépendamment de la systole auriculaire, doit être très-peu considérable chez les mammifères et chez l'homme. Cette quantité, selon lui, est encore moindre chez les oiseaux; elle est tout-à-fait nulle chez les batraciens *. Comme M. Beau, il admet que la réplétion des ventricules se fait brusquement, au moment qui précède leur contraction. L'opinion de M. Beau est enseignée aussi par plusieurs cliniciens en France ' Voici les termes dans lesquels Ilaller relate l'opinion eitée ci-dessus : Broicnc Langrish ferc eadem docuit , dit-il (Elein. PIujsioL, 1. 1, p. 587), quae Pccldinus, mhlidit pruelurea mm contemnemdam rutionem, prias nempe cor relaxari, quain nova suiiçjuinis tinda advenial, a qua d'dalclur. * Archives gén. de Méd., juillet, 1841. Trailù d'Auscullal., pp. 220, 239 et passini. ^ Traité d' Auscultation , p. 223. * Dm Cœur, de sa structure et de ses mouvements. Paris, 1848, p. 105. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 29 et en Belgique; son partisan le plus récent est M. Malherbe, à Nantes '. Propres observations. — ï. Il est de fait, et facile à vérifier, chez les mammifères comme chez les oiseaux, que le sang affluant dans roreillette, loin de se répandre de suite dans le ventricule, s'accmnule d'ahord dans la première de ces cavités, au point de la distendre au maximum. On observe un gonflement /jro^^TAs//" assez rapide, qui n'aurait certainement pas lieu si le sang avait une issue vers le ventricule. II. On constate avec la même facilité, sur les mammifères et sur les oiseaux, que l'évacuation de Toreilletle a lieu Orusf/uement , l'instant avant la systole ventriculaire , et immédiatement après que le volume de la cavité est arrivé au maximum. Le moment est marqué très-nettement par un petit soulève- ment brusque de l'appendice auriculaire , indiquant précisément Tenlière réplélion de l'oreillette. III. Chez la grenouille et chez les autres animaux à cœur transparent, le ventricule devient pâle au moment de la contraction , qui est terminée en un clin d'œil; mais la \ii\\QWY persiste , et ce n'est qu'immédiatement avant une nouvelle contraction (pie le ventricule prend de nouveau une coloration bleuâtre ^. On peut observer aussi la persistance de la pâleur dans l'embryon du poulet, et en général dans le cœur du fœtus et des nouveau-nés, notam- ment dans celui des jeunes chiens et des jeunes chats. IV. J'ai répété sur des oies l'expérience de M. Beau, qui consiste à resciser la pointe du cœur de manière à ouvrir les deux ventricules '. De même que l'observateur français, je n'ai pas vu sortir la moindre quantité de sang dans l'état de repos ou dans le moment qui succède à la systole; mais le sang jaillissait, pendant ce dernier mouvement, en forme de jets brefs et rapides. ' Brown-Sequard, Journal de ta Physiologie , t. II, oct. , 1899. ^ Harvey signale déjà cette pâleur, en l'altrilmant à la systole. 11 est cependant évident pour nous que la contraction passe très-vite. Si Ion veut appeler encore systole le temps qui suc- cède à la contraction, et pendant lequel le ventricule reste pâle, nous n'avons pas d'objection à faire, car on conviendra, par cela même, que la dilatation ne succède pas immédiatement à la contraction. '• La rescision de la pointe du cœur a déjà été pratiquée par Harvey. Voy. Opéra. London , 1766, p. 29. — L'expérience de Beau est décrite dans les Arcliives gén., 1841, juillet, p. 274, et Traité d'Auscvlt., p. 243. 30 MÉMOIRE SUR LES MOLVEMEiNTS DU COEUR. V. Une autre expérience de M. Beau, répétée également sur des oies, ne m'n pas donné des résultats aussi nettement appréciables. Je laisse donc |)arler cet auteur. M. Beau praliipia une incision sur le ventricule d'un coté, et une autre sur l'oreillette du côté opposé. L'incision ventriculaire donna des jets de sang au moment de la contraction des oreillettes seulement. A roreillette on observa : 1° un jet au moment où l'oreillette se contractait, — donc isocbrone avec le jet ventriculaire; 2" un second jet, arrivant immédiatement après le précédent, et dépendant de l'irruption soudaine du sang des troncs veineux; 3° entre ce second jet et le premier, il y eut un écoulement continu (pii se fit en bavant. VL Enfin, je me servirai de la 14.""' expérience du comité de Londres, que je n'ai pu répéter sur des animaux de grande taille, mais qui emprunte aux circonstances dans lesquelles elle a été faite , et aux témoins qui l'ont suivie, une réunion rare de caractères d'autlienticité. Les commissaires de l'xXssociation britannique introduisirent un tube de verre dans le ventricule; ils virent alors une colonne de sang s'élever rapidement dans l'intérieur du l(d)e au premier temps (systole), et puis dans l'état de repos (diastole), cette colomie s'abaisser et conserver un niveau fixe, pour remonter ensuite au piemier temps. A propos de cette expérience, je dirai avec M. Beau * que si la dilatation correspondait à la pause, et si le ventricule se remplissait graduellement, le sang devrait monter de même dans le tube, et non y conserver un point fixe. J'ajouterai, pour ceux (pii donnent laréplétion graduelle comme produite par l'élasticité musculaire ou par une espèce de succion ventriculaire, que dans ce cas le sang, au lieu de conserver un niveau fixe, aurait dû rentrer dans le ventricule à chaque diastole. Conclusion. — D'après ce qui précède, je considère comme un véritable mérite revenant à M. Beau, d'avoir combattu la réplélion graduelle du ven- tricule, et d'avoir démontré que l'entrée du sang a lieu imméd iule ment avant la nouvelle contraction ventriculaire, et qu'elle a lieu en une fois, Ijrnsf/iicmenf , comme il dil •,rum ivipetu, comme dit Harvey. ' Traité d'Auscnll., p. 24S. MÉMOIRE SUR LES MOIIVEMENTS DU COEUR. 51 Après la systole vcntriculaire qui oiïacc ou oblitère la cavité, il y a ieUu:u- tion des parois, c'est-à-dire que les fibres musculaires sont abandonnées à leur élasticité. Il se forme ainsi un petit espace dans lequel reflue aussitôt le sang resté dans rinfundibulum et dans les mailles et les aréoles des colonnes charnues '. Celui des artères a la même tendance, mais il se heurte contre les valvules sigmoïdes qu'il abaisse devant lui. Les valvules auriculo-ventiiculaires restent applicpiées à leurs orifices. Aucune goutte de sang, à fétat normal -, ne descend de l'oreillette. Le ven- tricule est en repos '. Ensuite, l'activité du cœur se réveille, et au moment où la réplétion des oreillettes arrive au summum, ce qui s'annonce par un tressaillement des appendices auriculaires, les ventricules s'ouvrent, les valvules auriculo-ven- iriculaires s'abaissent, le sang des oreillettes descend dans les ventricules, et une nouvelle révolution cardiaque a lieu. Ainsi, pour me résumer encore une fois, je mets en évidence ces trois fails : 1" Qu'après la contraction, les ventricules restent un moment oblitérés, luils comme cavités ou presque nuls ; 2" Que le maximum de leur dilatation n'a lieu qu'immédiatement avant la contraction suivante; enfin 3" Que ce maximum n'est pas le summum d'un mouvement progressif lent, mais un mouvement à part, un mouvement distinct. ' Je me demande même si ces aréoles existent dans un autre but que celui-là? 2 Je rac suis convaincu dans les vivisections, que les faits se passent, en effet, autrement, quand la circulation est troublée. Chez les mammifères et chez l'homme, le cœur bat à Tétat normal une mesure à trois temps; mais quand la circulation devient liimuUueuse, le rhythme devient une mesure à deux temps. Dans ce cas , la rèplélion du ventricule a lieu immédiate- ment après sa contraction ; la systole et la diastole se succèdent avec une alternance égale et plus ou moins régulière. Des raisons qui seront indiquées plus loin, me décident à applupier a l'homme malade ce fait observé sur des animaux troublés par une lésion traumalique grave, et de formuler le principe suivant : « Chaque fois que le cœur bat dans une mesure à deux temps, l'évacuation et la réplétion vcntriculaire se succèdent sans interruption et alternent plus ou moins régulièrement. » » Bien des malentendus proviennent de ce qu'on ne distingue généralement pas entre le repos et la pause. Le dernier terme est le phénomène acoustique, qui ne co'incide pas entièrement avec l'état de repos ou de diastole. 32 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. § ni. — DES CHANGEMENTS DE FORME QIE LES VENTRICULES ÉPROUVENT EN SE CONTRACTANT. Rien ne démonlrc mieux les diflicullés de robservalion du cœur mis à nu, que limpossibilité où l'on s'est trouvé depuis Galien, de se mettre d'ac- cord sui' la forme qu'aiTecle l'organe dans ses états de systole et de diastole. Suhi(-il, en se coniractani, un amoindrissement dans le sens de tous les diamètres, ou le rétrécissement n'a-l-il lieu que dans le sens transversal? En d'autres (ei'mes : y a-t-il raccourcissement ou alloiujement lors de la systole? Telle est la question qui, à l'épociue des Ferrein et des Fizès, a fait l'objet d'une discussion à jamais célèbre entre les écoles de Paris et de 3Ionlpellier ^ Il serait fastidieux de reviser le procès qui .semblait alors être jugé défini- tivement. Cependant, nous avons besoin de suivre la question dans ses prin- cipales pliases historiques. Opinions des anciens. — Galien avait alfirmé que, dans la diastole, le cœur était plus court et plus large, tandis que dans la systole il se rétrécirait et s'allongerait. Cette opinion fut partagée par Vésale, Winisow et Borelli. Harvey, qu'on range d'une manière trop absolue parmi les partisans du raccourcissement, s'exprime, en réalité, en faveur d'un allongement, mais d'un allongement apparent. « Undi(/ue contrahi, » dit-il ■', « mayis vero secimdum latera , ita, ut minoris mayniludinis , et longiascidum et collectum appareaf » . Les partisans les plus explicites du raccourcissement furent Ferrein, Stenon, Haller, Vieussens, Bassuel, Senac, Fontana. Toutefois, parmi eux, Haller ' et Fontana semblent avoir été les seuls dont l'opinion reposait sur l'observation directe du cœur en mouvement. Et encore, Haller reconnut-il ' Examen sur la qucMion si le cœur se raccourcit ou s'allonge lorsqu'il se conirucle. Mék. DK lAcad. de Paris, vol. I, 1745, p. ||4.— Voy. aussi Sprengel Gescliiclite der Arzneyiiunde, 3» édit., I. V, p. 90. - Exercit. anatotn. de inohi cordis. Liigdun. lialav., 1737, p. 25. ^ Elem. Pbysiol., t. I, p. ô89. A la page suivante, on trouvr l'exposé et la discussion de l'opinion contraire, ainsi qu'en général l'état de la question au siècle dernier. — Voyez aussi le Mémoire sur les parties sensibles et irritables, t. I, p. 542. MEMOIRE SUR LES MOUVEMEMS DU COEUR. 35 que coiilrairenient à ce T|u'il avait vu chez la grenouille et les Mammifères, le cœur de l'anguille s'allongeait dans la systole ^ Les autres se fondaient surtout sur des raisons théoriques déduites de la disposition anatomique des fibres ventriculaires, et le chirurgien Bassuel, (|ui eut rhonncur de dire le dernier mot dans la fameuse querelle citée tout à l'heure, mil en avant un argument qui, actuellement, serait loin de paraître décisif : « Si le coeur s'allongeait, » disait-il, « les colonnes charnues des valvules auriculo-vcntriculaires, fortement tendues par cet allongement, devraient maintenir les valvules dans un état d'abaissement qui permettrait au sang de retourner aux oreilletles. » Opinions des modernes. — La lecture des ouvrages classiques nous donne la conviction que les raisons théoriques ont généralement continué de tenir lieu de l'observation impartiale des phénomènes. En outre, beaucoup d'auteurs, glissant trop rapidement sur la question, ne s'aperçoivent pas de ce que certaines opinions ont de contradictoire entre elles. Pour faire cesser cet état des choses, qu'il me soit permis d'appuyer particulièrement sur les dilïérences qui séparent les doctrines modernes, et de les mettre en évidence par une sorte de classification. Je constate quatre manières de voir différentes relativement à la forme qu'alïeclent les ventricules lors de leur contraction systolicpie : selon les uns, tous les diamètres y seraient raccourcis d'une manière égale; selon d'autres, le diamètre longitudinal serait diminué plus que les autres, non par la rétraction de la pointe, mais par l'abaissement de la base du cœur; selon une troisième opinion, le diamètre longitudinal et le diamètre transversal se raccourciraient pendant que le diamètre antéro-postérieur s'allongerait; enfin, une quatrième opinion proclame l'allongement ventriculaire tel que l'ont décrit Galien, Vé- sale et Winslow. Je m'arrêterai un instant à chacune de ces opinions : L Rétrécissement uniforme. — Quand on réfléchit sur les conditions ana- tomiques et mécaniques de la contraction , on est natui'ellement porté en ' Ventricidus contractus , unico exemplo ijuod milii liacleiiiis innoluurit , loiujior /il. Elem. Piiysiol., t. I, p. 137. L'allongement systoliqiie du cœur de l'nnguillc a été vu aussi par Spalianzani; par contre. Fontana l'a nié. Tome XXXIII. 5 34 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DL COEUR. faveur d'une diminution égale de tous les diamètres. 11 semblerait que, par la contraction de ses parois musculaires, le cœur doive devenir plus petit dans tous les sens; c'est-à-dire que pendant la systole, il doive être à la fois plus court, plus étroit et plus mince, et pendant la diastole, plus long, plus large et plus gros; et qu'en définitive, il ne changerait pas de forme en passant d'un étal dans l'autre. C'est en effet ce que pensent tous ceux qui n'ont pas, par eux-mêmes, tenté des vivisections. C'est, en outre, l'opinion de Riuschner ^ de 3LM. Cruveil- hier ^, Beau ' et Fossion *. IL Abaissement de la base. — Tous ceux qui, autrefois, parlaient de rac- courcissement systolique , l'entendaient comme produit parle déplacement de la pointe : cette dernière, disaient-ils, s'élève, se rapproche de la base (|ui reste fixe, ou, selon quehpies-uns, vient au devant d'elle par un mouvemenl dont l'étendue est propoi'tionnée à celui de la pointe. MM. Chauveau et Faivre pensent, au contraire, que la pointe reste en place , et que le raccourcissement du cœur s'effectue par l'abaissement de la base. « A chaque systole ventriculaire, disent-ils'*, la scissure coronaire qui sépare les oreillettes des ventricules, s'abaisse vers l'extrémité du cœur, tantôt plus, tantôt moins, suivant les sujets, mais toujours d'une manière très-manifeste, pendant que les troncs artériels s'allongent on se courbant davantage. Pendant la diastole, le cœur entre dans un état absolument passif, qui permet aux troncs artériels de ramener la base du cœur en haut''. » La fixité de la pointe avait été soutenue antérieurement déjà par Kiwisch de Rolterau; elle forme même le point de départ de sa théorie du choc du cœur, dont nous aurons à nous occuper dans un article ultérieur. ' Art. Herzihaeligkeil dans le Diiiioiinuire phtjsiolotjique de U. Wagner. ■■' TmUé d'Aiiatomie descript., t. II, p. S33. Si le phénomène de raccouixisseiuenl est le plus sensible, dit M. Cruveilhier, cela tient à la dimension prédominante du diamètre vertical. 3 Archives (jéii. de Mêdcciiu-, 1833. p. ô'Ji. Ihid., 1841, p. 291. Traité d' Auscultât., p. 248. * Mém. de l'Acad. vui). de Méd. de Belgique, t. II, p. 393. ^ Gazette medic. de Paris, 185C, p. 411. 6 Senae avait déjà énoncé implicitement celle manière de voir, (piand il ilisait que le rac- courcissement des ventricules est compensé par l'agrandissement qui a lieu dans tous les dia- mètres des oreillcUes, ])endanl leur diastole, coïncidant , selon lui, avec la systole ventriculaire. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 3S M. Fossion ^ affirme également que la pointe du cœur, chez la grenouille au moins, reste à la même hauteur tant pendant la systole que pendant la diastole. Enfin, dans unedisserlalion récemment publiée à Erlangen -, le docteur Henri Brener affirme, d'après ce qu'il a vu chez la grenouille et chez le lapin, que le phénomène varie selon que la pointe est fixée ou mobile. Quand h; cœur est placé hors du péricarde, la contraction systolique se fait, selon M. Brener, autour d'un point qui, au maximum de la systole, se trouve à peu près au milieu de l'axe longitudinal du ventricule : la base descend, la pointe remonte et les bords se rapprochent. Mais, quand la pointe est pxée , comme cela a lieu quand le cœur est placé dans le péricarde, alors elle devient pour ainsi dire le point d'appui de la contraction ; tous les points du ventricule se rapprochent du sommet , (pii lui-même ne descend ni ne remonte. III. Augmentation Ou diamètre unlêro-postérieur. — Oesterreicher^ semble avoir remarqué le premier une augmenlalion de ce diamètre coïncidant avec la systole. Fr. Arnold'' dit ensuite, qu'à l'étal contracté, les ventricules de- viennent à la fois plus élroils et plus gros, c'est-à-dire que leur corps se luméfie pendant que le sommet se raccourcit un peu. Ils s'aplatiraient, selon hii, el s'allongeraient un peu en passant à l'état de relaxalion. Plus lard, Kiwisch de Rolterau" insista sur ce que le cœur, dans la systole, passe de la forme ellipti(|ue à la forme sphérique. Mais l'honneur d'avoir définitivement élahli le fait revient à Undwig*^', (pii a en outre expliqué la raison déterminant ce changement de forme. Pendant la diastole, la base du cœur possède, selon cet habile physiologiste, la forme d'une ellipse dont le grand diamètre est dirigé de droite à gauche, el le petit d'avant en arrière; mais pendant la systole, cette base prend la forme cir- culaire; le diamètre latéral se raccourcit, el le diamètre antéro- postérieur ' Loc. cit., p. OU. ■ Pinjsiologische Experimentalbeilraege ziir Lettre von der Herzbeweijung. I.naug. Diss. von Heinricii Brener. Erlangen, 1859. ' Versucli einer Barstellttng der Lelire vom Kreislaufe des Blutes. Nucrnberg, 182C. ' Lelirhiiclt der Pliysiologie des Mensctien. Zucridi, 1837, partie II, p. 505. ^ Prager Vierteljalirssclirifl jïtr pralcl. Ileitlainde. Année III, t. I, p. 143. '' Zeitsctir. fur ration. Medieiii, t. VII, p. 203. 36 MEMOIRE SIR LES MOUVEMENTS DL COEUR. s'allonge. La luniéfaclion du cœur nVsl cependant ([liappan'iile; le cœur sY'paissil aux dépens de sa largeur, mais en réalilé la circonférence de sa base devient plus petite. Ainsi, on peut résumer Topinion de Ludwig en disant que le cœur ventriculaire, à Fêtai de repos ou de diastole, est un cône ren- versé, à base elliptique , et à Tétai de contraction ou de systole, ce cône est plus petit et à base circulaire '. IV. Allongement des ventricules. — Depuis que Haller et Fontana l'ont si l'ortement combattu, rallongement systolique n'a plus trouvé de partisans, jusqu'aux expérimenlaleurs anglais et américains. Mais Charles Williams dit - que l'extension du côté antérieur convexe des ventricules a pour elTet de mettre la pointe du cœur en contact avec les côtes; c'est même de cette manière qu'il explique le choc du cœur. Le comité de Londres confirme le fait de l'allongemenl ", et la deuxième conclusion présentée à la Société pathologique de Philadelphie, par les docteurs E. Pen- nock el E. Moore, est ainsi conçue : « L'expulsion du sang se fait par une contraction transversale ; le cœur exécute un mouvement en spirale dans la systole et s'allotifje; il est faux que la pointe se rapproche de la base *. » Sur le continent de l'Europe, il n'y a guère de physiologiste qui, actuelle- ment, admette le fait ou même la possibilité de l'allongement. Il n'y a qu'une seule exception, le docteur Cohen, à Hambourg; mais il ne nous apprend pas ^ s'il a réellement vu rallongement , ou s'il ne l'admet (|ue comme con- séquence de ses prémisses théoriques. ' L'aiiginentatioii du diaiiiùtrc améro-postcricur aux déjiciis du diumèlre transversal , avait été vue aussi par MM. Beau ( Traité d'A iiscultal., p. -2 1 1 ) et Chauveau (Acad. Se. de Paris, séance du 1 4 septcmlire 1857). Le j)roiï'sscur I5anibcrger, à VViirzbourg, a ronfirmé le fait sur l'homme (Virchow s Archiv., 181)0, t. IX, 3). On connaît le rôle que les uiodcrnes font jouera cet agran- dissement brusque du diamètre antéro-postéricur dans la production du choc du cœur. 2 Re.scarche.s , etc., trad. allem., p. 187. •• Voyez le rapport de Clendinniiig , Obs. 3, scct. I. * Heporl vf experimcnts un Ihc oclion of the heurt, etc., etc. Fricke et Oppcuhcim, Zeil- schrifl f. d. Mvdizin , t. XV, 1S40, p. 47. — Je ne m'explique pas connncnt Kuerschner, dans son ci'lèbrc article : Herzthavtigkeit , dans le Dictionnaire de R. Wagner, t. II, p. 38, a pu i'airc (lire aux médecins américains le contraire de ce que je relate textuellement. Celte méprise n'est d ailleurs ni la seule, ni la plus forte de celles qui déparent l'article en question. ■' Ziir Myndijnamik des Herzens, Berlin, 1831), p. "2.j. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 57 Propres observations. — J'ai déjà signalé iléralivoment les diflicullés (|iron rencontre en voulanl suivre , sur le cœur dénudé, les changenienis de forme (|uMI subil dans ses étals successifs. L'organe semble se jouer de notre attention, et bientôt une sorte de vertige nous gagne et nous empêche de rien saisir avec cerlitude. Cependant, après avoir sacrifié un assez grand nombre d'animaux à des essais infructueux, je parvins à découvrir la règle dans cet apparent désordre. J'y réussis surtout depuis que je m'étais accoutumé à placer le point dépail de Tobservalion dans le temps du repos plutôt que dans celui de l'action. J'ai suivi les mouvements du cœur chez le chien, le chat, le lapin et l'oie. Le cœur de la grenouille ne se prête pas à ces observations; le cœur excisé des grands animaux non plus; ni, enfin, comme plusieurs physiologistes au- raient pu se le dire, le cœur épuisé, et s'agilant dans le désordre de l'agonie. Reaucoup d'opinions erronnées ont été produites à la suite d'observations justes, il est vrai, mais faites dans des circonstances qui ne permettent pas d'en appliquer les résultats au jeu normal de l'organe. Pour voir les changements de forme dont il s'agit , il est indispensable (|ue le sang circule encore librement dans les cavités du cœur. Mais, d'un autre côté, il faut que les mouvements soient ralentis jusqu'à un certain point; ei pour cela, il convient d'infuser à l'animal, avant d'ouvrir le ihoiax, inic dose suffisante de teinture de digitale ou d'aconite. Étal de repos ou de diastole. — Dans cet étal, le canu" est /his(/ue et tiiou. Il n'a pas de forme déterminée, mais il prend et conserve jusqu'à la pro- chaine systole celle (|ue lui impriment les doigts qui le touchent. Quand il est abandonné à lui-même, alors sa forme semble être déterminée autant par la pression extérieure que par l'élasticité des parois. Ainsi, il ^'aplatit dans les circonstances où on l'observe; mais cet aplatissement a-i-il lieu aussi quand l'organe est protégé par le thorax? D'après tout ce que j'ai vu, je dois admettre que, dans le vide thoracique, la forme du cœur dépend, jusqu'à un certain point, des mouvements du diaphragme et de ceux des poumons. Ainsi, la forme diastoiique n'est pas l'oppose de la forme sijstolique ; à proprement parler, il n'y a même pas de forme qui soit propre à la diastole. 38 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Ce fail acquis, j'ai dû rompre avec la i)luj)ait dos opinions formulées jus- m\'k présent. Car, on remarquera qu'elles donnent la diastole comme Top- posé, sous tous les rapports, de la s\slole. Quand elles atlribuenl à ce dernier tenq)s le raccourcissemeni ventriculaire, elles admettent, comme une conséquence obligée, que pendant la diastole il y a allongement et vice versa. Mais quelle est la foi-me propie au cœur contracté, et d'où vient que parmi les observateurs les uns aient constaté un allongement , et les autres , au contraire, un raccourcissement? Etat d'activité. — Comme conclusion à de très-nombreuses observations , et après avoir passé par cet état pénible que fail éprouver la variabijité et l'incertitude des résultats, j'ose aflirmer : Que les deux formes existent , et qu'elles uppurtiemienf toutes deux à lu période d'activité du cœur : l'allongement et le raccourcissement, l'élargisse- ment et le rétrécissement, l'aplatissement et le gonflement; et que, par consé- {pient, ce qu'on appelle jusqu'ici la systole, se compose de deux mouvements distincts et opposés. L'allongement ventriculaire est très-manifeste, et souvent assez fort pour produire un cboc contre l'objet qu'on tient à la portée de la pointe. Mais le raccourcissement est tout aussi certain. Si l'on suit de l'œil les mouvements de contraction, à partir du sommet des oreillettes jusqu'à la pointe des ven- tricules, on voit distinctement cette dernière se rapprocher de la base, au moment même où le ventricule devient plus gros. Le raccourcissement est d'ailleurs conforme aux idées reçues actuellement. J'aurai plus de peine, je le sais, à faire admettre l'allongement. Il y a cependant moyen de rendre ce dernier effet plus sensible et plus fort en réalité. J'enlevai le sternum à une oie, et je passai l'index de la main gauche dernière le cœur, pour comprimer l'aorte tlioracique; la compression n'étant exercée qu'avec le doigt d'une main, ne pouvait être complète. Néanmoins les contractions devinrent derechef plus fortes; l'organe fut lancé en avant avec une certaine violence, et l'élongalion de la pointe, ou, ce qui veut dire la même chose, le rétrécissement latéral des ventricules devint beaucoup plus manifeste (pi'il n'était avant l'obstacle mis au cours du sang artériel. Le cœur semblait avoir changé de forme, même d'une manière MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 59 permanente; car dans les autres temps de sa révolution, il ne revint plus à son ancieinie largeur, jusqu a ce que j'eusse cessé la compression. En diminuant par moment cette dernière, et en Taugmontant ensuite graduellement, je pus rendre l'eflet dont je parle évident pour tous ceux qui assistaient à Texpé- rience, à savoir les élèves du cours de physiologie et quelques médecins de la ville '. L'allongement de la pointe devenait, au contraire, nul, de même que la projection du cœur en avant, quand nous comprimions entre les doigts la veine cave supérieuie et les veines pulmonaires gauches. Il semblait alors que le cœur, même abstraction faite de son état de contraction , fût devenu plus large d'une manière permanente -, Ainsi, les deux formes se présentent, le raccourcissement et rallonge- ment, et tous deux appartiennent à la période d'activité, c'est-à-dire à la systole. Celte dernière se compose donc de deux mouvements , qui se succèdent cependant avec une rapidité telle, qu'ils semblent n'en former qu'un seul. Au début de la systole , on sent le cœur bondir sous la main ; il se tend brusquement , avec une force que la pression des doigts et même des deux mains ne saurait vaincre ; on senl un coup sec, un élancement; les ventricules prennent une forme sphéri(|ue. Mais ce premier mouvement est comme un élan momentané, un choc bref, passant comme l'éclair, et , sûrement , i\c durant pas aussi longtemps que le second. La fin de la systole est également brusque, de sorte (|u'en exerçant l'atten- tion, on finit par distinguer au toucher et même à la vue sur le cœur dénudé, trois moments appartenant à la systole : le commencement, le milieu et la fin. États des diamètres en particulier. — Les mouvements se succèdent trop rapidement à l'époque de l'observation où le jeu des contractions est encore ' Mes notes constatent que la démonstration a été faite, entre autres, le 15 mars 1841, (levant un auditoire choisi. 2 Je ne puis me dispenser de citer parmi les effets observés dans ces expériences, mais étrangers à la question qui nous occupe ici, l'intermittence du pouls, qui se déclara à la suite de l'obstacle mis à la progression du sang dans l'aorte. Avant l'application du doigt au tronc artériel, les mouvements du cœur étaient parfaitement réguliers; mais dès le moment de cette application, il se déclara des interruptions au bout de chaque dix à douze pulsations, et chaque interruption durait de cinq à six secondes. Certaines intermittences observées dans les maladies, auraient-elles également pour cause un obsUcle au progrès du sang dans les artères? 40 iMEMOIRE SLR LES MOUVEMEiNTS DL COEUR. réiiulior. Cependaiil on s'assure à ne pas laisser des doutes que le premier mouvement a pour elïel de communiquer aux ventricules la forme sphérique, ol (|ue pendant ce mouvement le volanie du cœur est augmenté. Pour constater avec précision Télat des diamètres en particulier , on est ohliitc d'attendre que les mouvements soient considérablement ralentis. Il est fâcheux que le ralentissement, quand il va au delà de certaines limites, entraine toujours avec lui , chez les animaux à sang chaud du moins, Pirré- iïularité des formes et de la succession. Ce n'est donc qu'à force de réitérer l'observation qu'on parvient à reconnaître l'état normal, là où il persiste, au milieu des convulsions. Pour ce (|ui regarde d'abord le diamètre longitudinal , on s'assure bientôt (jue le raccourcissement précède l'allongement, c'est-à-dire qu'il appartient au mouvement initial et non pas au corps de la systole. Par l'effet du même mouvement initial, le diamètre transversal et le diamè- tre antéro-postérieur s'agrandissent; les ventricules deviennent plus larges et en même temps plus gros. En un mot, la période d'activité du cœur com- mence par Vagrandissenienl ou h dilatation des t^entricules , qui a lieu dans le sens de la largeur et de l'épaisseur, et qui est accompagné d'un raccour- cissement ou rapprochement de la pointe vers la base. ImnK'diatement après, les ventricules se resserrent, et ce resserrement a lieu surfout dans le sens du diamètre transversal. Le cœur change ainsi la forme sphérique qu'il avait prise dans son premier mouvement , en une forme conique; il semble s'allonger et s'allonge, en effet, si on le compare à son état antérieur. La diminution du diamètre transversal va croissante de la base à la pointe, ce (pii contribue à rendre l'allongement encore plus apparent (|u"il n'est en réalité '. Le diamètre antéi'o-postérieur ne semble pas subir de modilîcalion pen- dant le resserrement du ventricule; quelquefois il nous a paru même (|u'il augmentait encore pendant cet acte. Après la systole on voit le conir revenir sur lui-même; la pointe se rap- I Le it'iri'cisseinent, à peine visilile à la base, est très-manileste à la moitié inférieure, ainsi que MM. Chauveau et Faivre l'avaient déjà remarque aussi. (Gazeliv mcd Paris, 4856, MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 41 pioche un peu de la base, mais pas autant qu'au début de la systole. 11 y a donc un double raccourcissement : l'un dlaslolique et l'autre sysloUqne. Le raccourcissement diastolique est passif, c'est-à-dire qu'il est dû entièrement à l'élasticité des fibres; tandis que le raccourcissement systolique est actif, dû à la contraction des muscles. En dernière analyse, la pointe du cœur prend successivement les trois positions suivantes : 1. Un retrait maximum au début de la systole; 2. Un allongement (propulsion) pendant le reste de la systole; 3. Un retrait moyen pendant la diastole. Vérification sur l'homme. — L'inspection du thorax de l'homme nous fournit souvent l'occasion de vérifier les résultats obtenus sur les animaux. Quand le cœur est étroitement serré contre la paroi thoracique, que ce soit passagèrement, par l'effet d'une trop grande réplélion des troncs vasculaires, ou d'une manière permanente, par l'adhérence du péricarde à la plèvre cos- tale, on observe que le choc de la pointe, c'est-à-dire le soulèvement de l'espace intercostal est précédé chaque fois d'un mouvement de retrait. On voit distinctement les mouvements se succéder « la même place ainsi qu'il suit : 1 . Retrait rapide de l'espace intercostal ; 2. Soulèvement brusque du mémo espace; 3. Affaissement et repos. Ai-je besoin de dire que le retrait (pii précède le choc marque le mouve- ment initial de la systole, et que l'affaissement qui lui succède correspond au retrait moyen de la pointe, ou à la diastole? ' ' On sait (|uc> le reirait systolique a été étudié en premier lieu tlans le creux épigastrique, par Sandcr. qui l'a signalé comme le signe de l'adhérence du cœur au péricarde. Le profes- seur Stioda a reclifié ce qu'il y avait d'erroné dans l'assertion de Sander, relativement d l'eiuboit où le retrait est visible. Selon Skoda (vo). Abelles dans Deutsciie Klinik, 1859, n° 31, p. 307) on est en droit d'admettre l'adhérence du cœur, chaque fois qu'on constate, dans Ici réyioii de la pointe du cœur, un retrait systolique au lieu du soulèvement. Un mouvement de retrait, qui ne serait point produit par la pointe, n'aurait aucune signification séméiologique. Le cé- lèbre professeur de Vienne essaie bien d'expliquer pourquoi, dans le cas d'adhérence, il n'y a pas, selon lui, de soulèvement; mais il ne cherche pas plus que Sander à se rendre compte de la cause du mouvement de rétraction, ce qui parait en effet difficile, quand on ignore les faits que nous avons constatés chez les animaux. Tome XXXIIL 6 42 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Observations antérieures. — La décomposition de la syslole en deux mou- vements distincts et opposés est tellement contraire aux opinions régnantes, que j'ai hésité, pendant de longues années, à donner au fait une autre publicité (lue celle dont les cours que je professe à Tuniversité de Liège me fournissaient l'occasion. Cependant , plus je marchais et plus j'observais, plus j'étais confirmé dans ma manière de voir. Je trouvais notamment un ap|)ui très-favorable dans l'application de la nouvelle doctrine physiologique qui en résultait, à l'explication de certaines énigmes que présentaient encore la sé- méiologie et la pathologie du cœur, et aux exercices diagnostiques auxquels je me livrais journellement avec les élèves de ma clinique. On verra plus loin la voie par laquelle cette doctrine reflue sur la pathologie. Malgré cela, je me suis demandé souvent, d'où il vient qu'un fait aussi important et d'une si vaste application ait passé inaperçu aux nombreux physiologistes et pathologistes qui, depuis une vingtaine d'années surtout, ont scruté minutieusement tout ce qui a rappoi't aux mouvements et aux signes acousticiues de l'organe central de la ciiculation? En compulsant leurs écrits eu vue de la réponse à faire à cette question, j'ai vu bientôt : 1" Qu'à peu près tous les observateurs ont réellement constaté une diffé- rence dans les phénomènes de la systole, selon (pi'on prend cette période à son début ou vers sa fin; 2° Que la plupart ont positivement vu le double mouvement qui compose la systole, el 3" Que plusieurs ont reconnu l'augmentation de volume que les ventricules éprouvent dans un certain moment de cette période. Montrer cela à l'aide de citations précises est encore un moyen d'appuyer la doctrine que nous nous proposons de faire prévaloir dans cet écrit. 1. La dilatai ion initiale. ^Tom les observateurs modernes signalent un mouvement d'expansion coïncidant avec la contraction des oreillettes. Je citerai spécialement Hope, Ch. Williams, Clendinning, Ludwig, Baumgarten, Ilamernijk, E. H. Weber, Purkyne, Nega, Donders. Devant nécessairement i-evenir plus en détail, dans un autre article, sur ces observations, je me contente d'indi(iuer ici que, dans l'opinion de ces physiologistes, le mouve- ment d'expansion précède immédiatement la contraction ventriculaire; qu il MÉMOIRE SUR LES MOUVEMElMS DU COEUR. 45 ésl l'effel de la contraction des oreillettes : un maximum de réplétion ou de dilatation; et que, par conséquent, il termine plutôt la diastole qu'il ne com- mence la systole. Cette interprétation sera discutée i)lus loin ; pour le moment, il suffît de constater (|ue tout le monde a réellement vu le mouvement initial. 2. Le double mouvement. — On trouve dans Ilaller un passage qui semble auloriseï' la croyance que lui-même a vu le double mouvement systoliipie. « Ah apice etiam mol us cordis incipil , » tlit-il ', « indeque versus busiu procedil; cdiiisque motus a basi versus mucronem Iniic quasi obvium il. » La rencontre de deux mouvements opposés n'exprime-t-elle pas assez bien la succession rapide de la dilatation et de la contraction? La 19""= observation , section I , du comité de Londres, est relatée, ainsi qu'il suit, dans le rapport du docteur Clendinning - : « In fil est passé à travers la pointe du cœur, et un second à travers les parois au-dessus de Torifice mitral ; une traction est exercée en debors et en baulau point d'insertion, et l'on note ce résultat , (|uc dans chaque systole chaque fil est rendu plus tendu.... et, au moment de tension de chaque corde, un doigt avait été placé sur le point où chaque corde avait été attachée , et il en résiûlaii une double .sensation : la première, celle de la traction du cœur, indiquant la contraction du cœur et le rapprochement de ses extrémités; la seconde, celle d'une impulsion extérieure dans le point des parois placé sous le doigt, indiquant l'ondulation du sang réagissant contre les parois des \entricules qui la compriment. » (]e lait a beaucoup occupé M. Beau, qui y voit une contradiction « des plus flagrantes et des plus matérielles. » H le considère néanmoins comme vrai et comme d'accord avec ce qu'il avait vu lui-même. Il admet que les membres du comité de Londres ont réellement éprouvé dans cette expérience deux sensations toutes différentes, dont l'une marcpiait l'agrandissement, et l'autre le resserrement des ventricules. Mais, comme il l'observe avec raison, ces deux mouvements ne pouvaient, en aucune façon, être simultanés ^; ils se succédaient, quoique avec une rapidité telle « qu'on aurait d'abord été lenlé ' Ett'in. Pliysiol., édit. Laiis. , t. I, p. 389. "■i Je cite la traduclioa qu'en a faite M. Beau, TruM d'AiisciiIlnlioit , [i. '247. ' Arcliives ghi. de Méd., 1841, juillet, p. 279. Traité d'Aiiscullulion , p. 248. 44 MEMOIRE SUR LES MOUVEMEMS DU COEUR. de les croire isochrones, si la chose était possible. » Selon M. Beau, la première sensation, celle d'une impulsion extérieure, indiquait l'ondulation du sang dans le ventricule qui est violemment dilale par loreillette, selon lui; la seconde correspondait à la contraction du co'ur et au rapprochement de ses extrémités. Dans les idées de M. Beau, la systole est le resserrement des ventricules; l'augmentation de ces cavités se fait immédiatement aupa- ravant et constitue la diastole. Sans rechercher en ce moment si M. Beau a raison sur tous les points, j'insiste sur ces deux-ci : 1° Que les membres du comité de Londres ont constaté que, pendant le temps quon appelle communément la systole, le cœur communi(pie la sen- sation de deux mouvements opposés, dont l'un tend à resserrer et l'autre î\ dilater les ventricules; 2° Que M. Beau admet la réalité des deux mouvements, et qu'il se croit autorisé, par ses propres expériences, à aflirmer que le mouvement d'am- pliation précède, quoique très- rapidement, celui de resserrement. J'attache surtout une haute valeur à l'observation du comité de Londres. Nulle part ailleurs on ne retrouve les mêmes soins , la même largesse des moyens, le même contrôle, et surtout la même autorité spéciale inhérente à la persoime des expérimentateurs. L'empire des idées généralement reçues a seul pu les empêcher de construire , sur cette dix-neuvième observation , une nouvelle doctrine relative à l'ordre de succession des mouvements du cœur. Le mérite d'avoir reconnu le premier qu'il y a une succession rapide dans l'agrandissement et le resserrement des ventricules, et que le premier se fait immédiatement avant le second, revient à M. Beau '. On verra cependant plus loin que nous ne sommes d'accord avec lui que sur le fait. Pour nous, le premier et le deuxième mouvement sont actifs. Kùrschner a le passage remarquable que voici ' : « Il est de fait que des fils appliqués autour des ventricules, au voisinage de la base , sont tendus fortement au début de la systole ; à la fin de ce temps, ils sont au contraire Irès-làches. On a donc raison de dire qu'au commcnce- ' Anh. (jihi., 1841 Juillet, p. 291. Traité d'Auscultation, i)p. 201 cl 218. ^ Diriionnuire de Wuyuer, II, p. 38. MÉMOIRE SUR LES MOLlVEMEi>^TS DU COEUR. 45 ment de la systole le cœur est plus large qu'au moinenl où la diastole se trouve dans son maximum ; mais par les progrès de la systole , il se rétrécit et diminue en môme temps d'épaisseur et de longueur. » En dernier lieu, je citerai Nega, quoique son observation soit moins pré- cise. A propos du choc, il s'est posé la question de savoir s'il est le plus intense au début, pendant ou à la fin de la systole, et il s'est décidé pour la fin '.Le physiologiste de Brcslau me semble donc avoir vu, de son côté, sans se rendre cependant un compte exact du phénomène, que la systole veniriculaire n'est pas un mouvement unique et égal, et que l'expulsion vio- lente du sang n'a pas lieu dès le commencement de cet acte. Il a vu , chez le mouton, la pointe du cœur s'élever, et le diamètre antéro-postérieur s'aug- menter, mais l'un et l'autre de ces mouvements n'arriver à leur maximum qu'à la fin de la systole seulement. 3. Vaugmentalion du volume des ventricules. — Indépendamment de l'ampliation des ventricules dont il vient d'être parlé, et que les auteurs l'ont coïncider plutôt avec la fin de la diastole cpi'avec le commencement de la systole, plusieurs observateurs ont reconnu un agrandissement total ou partiel appartenant positivement à la systole; et, circonstance remanpiable, ils affirment le fait malgré l'impossibilité où ils se trouvent de rexpli(pier, ni même de le concilier avec l'idée qu'ils attachent au mot systole. C'est ainsi que Majo déjà, en assistant aux expériences de Hope, sur des ânes, a remarqué que dans la systole « le ventricule gauche non-seulement se raccourcissait , mais qu'il acquérait une circonférence circulaire , c'est-à- dire qu'il s'élargissait^. » Dans des expériences précises, le comité de Londres a mis hors de doute l'augmentation systolique des ventricules. L'observation 3, section I, porte ce qui suit : « Un compas d'épaisseur, dont les jambes avaient été attachées par une corde élastique et résistante, fut applicpié aux ventricules. Dans quelque direction qu'on comprit ces compartiments , ou transversalement ou obliquement, toujours les jambes de l'instrument étaient séparées avec force; ' Beitriige zur Kenntniss der Funklion dur Alrio-ventrittular-Klappen den Herzens, etc. BreSlau, 1832, p. 19. * Outlines of Iiuinaii Pliysiology, 4' édit. London, 1837, p. 43. 46 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEiMS DU COEUR. ollcs s'éloignaient rime de Tautre dans chaque systole, et se ra|)|)iochaient dans chaque diastole. » Et dans Tobservation 3 , section II , il est dit : « Le doigt et le pouce appli(|ués à des côtés opposés des ventricules , étaient i)Oussés en dehors à chaque systole, pour se rapprocher dans la diastole. » Les docteurs Ch. Williams, Todd et Clendinning n'admettaient cependant pas, connue on Ta vu plus haut, que deux mouvements distincts se succédassent dans la systole ; dès lors on ne conçoit pas comment ils n'ont pas poussé plus loin leurs investigations. Le fait tel qu'ils l'ont décrit devait paraître in- cro> ahie , car il revenait à dire que le volume du cœur augmentait lors de la contraction , et diminuait lors de la dilatation. Pour ma part, j'ai répété plusieurs fois l'expérience sur des cœurs de chien et d'oie en place , ainsi que sur des cœurs de veau extraits de la |)oitrine. Au lieu du compas et des doigts, je me suis servi d'un ressort d'acier, que je pouvais faire glisser dans tous les sens à la surface des ventricules. Eh bien, n'importe la direction transversale ou oblique dans laquelle l'anneau d'acier était placé, j'ai toujours vu qu'il s'ouvrait pendant la systole; ses deux bouts s'écartaient, et quand son application avait été heureuse, je constatais, et ceux qui m'assistaient constataient avec moi, que Técartement n'était qu'e»- slantoH)' , et avait lieu «h débul et non à la fin de la systole. § JV. - DOCTRINE KT CONCLUSIONS. Les faits les plus remar(|uables (|ui ressortent de nos recherches sont les deux suivants : 1" La réplétion des ventricules a lieu par un mouvement rapide, qui précède immédiatement la systole proprement dite ; 2" La diastole n'est pas la dilatation ; elle est simplement le temps du repos ou de la relaxation des fibres musculaires, pendant lequel les ventricules sont ou vides ou ne renferment qu'une (piantité minime de sang. Ainsi , nous aurons à distinguer Irois temps se succédant dans l'ordre .suivant : 1" La dilatation veniriculaire; "2" \j' r(!sserrement ventriculaire; MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 47 3" Le repos. C'est Tordre proclamé par Vésale. Terminologie. — Comme dans les théories régnantes on avait lait coïncider la dilatation ventriculaire avec l'état de repos, on a pris Thabitude de donner an mot diastole le sens de dilatation. Le dictionnaire grec nous apprend cependant que diastole n'est pas l'opposé de systole : luazolri veut dire con- traction; tandis que le véritable sens de ^ta.nxolY^ est séparation, distinction; les musiciens se servaient du mot pour désigner le silence, la pause. C'est le temps qui sépare, qui distingue chaque systole de la systole suivante; c'est le temps du repos '. Je considère donc comme un avantage de pouvoir conserver le mot diastole pour désigner le temps du repos. De cette manière , on s'éloignera le moins du langage usité parmi les médecins; le Ion qui se fait entendre à la (in de la systole, et les bruits appartenant au temps de repos, s'appelleront comme auparavant le ton et les bruits diastoliques. .Mais que sera-ce de la dila- tation ? .le propose d'y consacrer le moi pré systole, introduit d'abord par M. Fauvel et par Gendrin, quoique dans un sens différent du nôtre 2. Il sera établi, dans l'article suivant , que la dilatation ventriculaire s'opère par la contraction de certaines fibres musculaires, et qu'elle s'accompagne de la contraction des oreillettes. Elle est donc le premier temps de la systole, telle qu'elle avait été comprise avant nous; elle précède immédiatement et comme un échappement la systole telle que nous la définissons; elle peut s'appeler /j;'cs_(/iYo/c. Le mot systole est réservé pour le deuxième temps, ou le resserrement ventriculaire. Pour ce qui regarde les oreillettes, il ne me semble pas nécessaire d'y ' Hallcr liii-mèrac, après avoir rais pour ainsi dire en équation les termes ililutiilio = reiiiissio = diuslole = requies (Elem. Phvsiol., éd. Laus., 1757, t. I, p. 580), semble déjà ap- pliquer le mot diastole plus particulièrement à dilatation : « Cor quidem diastolen ex sua na- lura non moliri, sed qiiietem » , dit-il au même paragraphe. "2 Gendrin {Leçons sur les maladies du cœur, t. I, p. 31) s'est servi du mot pour désigner la fin de la grande pause, ou le moment qui précède immédiatement la systole, prise dans le sens ordinaire. La présystolc, dans sa manière de voir, nest pas un acte du cœur; elle est une simple abstraction séméiologique. 4$ MÉMOIRE SLR LES MOLVEMEINTS DL COELR. iippliquor des termes analogues. Je suis même convaincu (jue c'est on parlant lie la systole et de la diastole auriculaires, qu'on a fait naître des dillicultés réelles et une confusion qui a égaré beaucoup de monde. Revenons, sous ce rapport encore, à la manière de voir des anciens, qui, sous le mot cœur, ne comprenaient que le cœur veniriculaire. Une distinction entre systole et diastole des oreillettes n'aurait d'ailleurs aucune portée, puisque ces réservoirs ne se vident jamais complètement, et que leur mouvement doit être comparé plutôt à un simple tiraillement qu'à une contraction rhylhmique. Ceci posé, il sera utile de résumer sous forme didacti(jue la doctrine que les précédentes pages tendent à établir. Dpscn'pfion des mouvements du cœur. — Chaque révolution du cœur compi'ond trois temps : la présijstole, la systole et la diastole. Pendant les deux premiers, le canir est actif: il est en repos pendant le dernier. \ . La présystole. Elle comprend la dilatation des ventricules et le resserrement des oreil- lettes. Les deux mouvements ont lieu en même temps. Il serait difficile de constater sur quel point le mouvement débute aux ventricules ; il nous a toujours paru général plutôt que progressif. Le ven- tricule s'ouvre en totalité, et prend une forme sphérique; la pointe se rap- ])roche de la base, pendant que celle-ci s'abaisse un peu vers la pointe; d'ellipticpie qu'elle était, la section de la base devient circulaire; le diamètre transversal et le diamètre antéro-postérieur augmentent en même temps. Le mouvement des oreillettes est progressif. Il commence au point où les troncs veineux s'insèrent , et s'étend de là, sur tout le compartiment, jus- qu'au sillon auriculo-venlriculaire. Ce mouvement est très-rapide, mais peu énergique; il ressemble plutôt à un tiraillement qu'à une véritable contrac- tion musculaire. Le sang, pour lequel les oreillettes constituent de vastes réservoirs, s'avance vers les ventricules, plutôt attiré par leur dilatation i\\xo poussé parla con- traction (les oreillettes. La rèplétion des ventricules se fait ainsi en une fois et l)nis(iuemeiil. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 49 Les oreillelles ne se vident pas entièrement. Leur volume ne diminue même pas sensiblement, à l'exception toutefois des appendices auriculaires. C'est que le sang dont les ventricules se remplissent ne provient pas exclu- sivement des oreillelles; il est attiré aussi de plus loin, des troncs veineux. Aussi ces derniers sont-ils sujels à un aflaissement prcsystolique. Les valvules auriculo-ventriculaires sont abaissées pendant ce temps. 2. La systole. La présystole est suivie, sans aucune interruption, par le resserrement veniriculaire, qui a pour effet de pousser le sang dans les artères. La con- Iraclion systolique csl forte et dure le double du temps au moins de la con- traction présystolique ; la cavité des ventricules est par elle resserrée gra- duellement, et à la fln même presque annulée. En outre, la contraction est progressive, s'étendant rapidement de la base à la pointe, et revenant de là pour se terminer à l'insertion des troncs artériels ; elle semble être plus forte latéralement que dans les autres sens. Le cœur ventriculaire prend une forme conique ; sa moitié inférieure sur- tout se rétrécit latéralement, la pointe s'éloigne un peu de la base, elle s'al- louf/e, tandis que la grosseur du cœur d'avant en arrière persiste et tend même à augmenter encore. Les valvules auriculo-ventriculaires sont relevées, c'est-à-dire appliquées aux orifices, tandis que les valvules sigmoïdes s'ouvrent sous la pression exercée par le sang ventriculaire. Les ventricules se vident presque com- plètement. Rien d'actif ne se passe dans les oreillettes, qui, pendant la systole, re- commencent à recevoir le sang que la pression bydrostali(|ue lein- amène du côté des veines. 3. La diastole. La systole finit brusquement ; on dirait que les ventricules s'abandonnent à une force de ressort. Pendant la diastole, le cœur ventriculaire ^'aplatit et ^'élarqit sans pren- ToME xxxin. 7 50 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. dre toutefois une forme déterminée. Il ressemble à une poche inerte; on n'y remarque aucun mouvemenl , ni actif ni passif. Les orifices tant artériels (jue veineux sont fermés; les parois appliquées les unes aux autres, ce qui fait que les cavités ventriculaires sont nulles ou presf/ue nulles, sauf, bien entendu, les sinus qui précèdent Torigine dos deux troncs artériels '. Les oreillettes continuent d'être distendues par le sang qui leur arrive des veines sous une pression variable. Les appendices auriculaires se remplissent les derniers; ils font alors saillie au-devant des troncs artériels. Un soulèvement bruscjuc de ces appendices indique la fin de la diastole, ou le commencement d'une nouvelle révolution cardiaque. Jihylhme des mouvements. — Je ne me suis pas livré à des observations métlmUfjues au sujet du rhylhme des mouvements; au milieu des variations qu'il subit, une large approximation est seule possible ici. Laennec, comme on sait, l'avait déterminé d'après une mesure à quatre temps, en attribuant un temps au 2""= bruit, qu'il croyait correspondre à la contraction des oreillettes, deux temps au i'^' bruit ou à la contraction des ventricules, et le 4"'" temps au silence ou à la diastole '-. Le Comité de Dublin (1833) attribua la moitié de la durée d'une révolu- tion à la systole ventriculaire ; un peu moins d'un quart à l'intervalle entre la fin de la systole ventriculaire et le commencement de la diastole des ap- pendices, et le reste du temps à la diastole et à la systole des oreillettes. Selon M. Beau, le cœur bat une mesure à trois temps ; la durée du 1" bruit, celle du a-"" bruit et celle du silence sont égales '". ÎMM. Chauveau et Faivre sont arrivés au même résultat pour l'homme, avec la différence toutefois que, selon eux, la contraction des ventricules empiète un peu sur le temps consacré à la contraction des oreillettes *. ' L.I présence dune laible quantité de sang dans les sinus artériels et l'annulation plus ou moins eomplète des cavités ventriculaires expliquent comment les valvules sigmoïdes peuvent résister à la pression considérable qu'elles ont à supporter pendant la diastole. '- Aimciill. médiate, éd. 182G, t. 11, p. 408. 3 Trait)' d'Avscult , p. 229. ^ (kizMc mikl. de Paris , i 8tH> . n° 30. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. M Volkmann pense que la systole et la diastole ont une durée égale ', ce (iiii nous ramènerait à la mesure à deux ou à quatre temps; mais Ludwig et Hoffa - ainsi que Vierordl ^ ont trouvé la systole plus courte que la diastole. Pour ma part, j'ai observé que chez l'adulte, quand il se trouve dans un étal de calme parfait, le cœur bat une mesure à quatre temps dont la présys- tole et la systole occupent ensemble la moitié, et la diastole l'autre moitié. -Mais dès que la circulation s'accélère un peu, ne serait-ce qu'à la suite d'un changement d'attitude ou d'une émotion, la mesure est à trois temps, dont deux pour l'action et un pour le repos. Dans l'un et dans l'autre cas , la présystole dure toujours moins de temps que la systole : la proportion de l'une à l'autre est comme | : f . Souvent je comptais aussi cinq temps, dont le premier pour la présyslole, le 2" et le 3'' pour la systole, le i" et le 5*= pour la diastole. Enfln, dans des cas qui n'étaient pas rares, il fallait diviser la durée de la révolution en huit parties, qui se répartissaient ainsi : | pour la présystole, I pour la systole, et | pour la diastole. On voit que le rhythme est très-variable. Certains types sont cependant caractéristiques de certains états morbides, et leur détermination exacte con- stituera une nouvelle conquête à ajouter à toutes celles que le cœur a déjà faites sur le terrain de la séméiologie. Cependant, en se livrant à cette déter- mination, on ne doit pas oublier qu'il est extrêmement facile de se tromper; le ton qu'on entend le mieux semble toujours être plus long que les autres. ' Huemodynamik , p. ù6ô. '^ Zeilschr. f. ration. Medicin, t. III, p. 321. ' Die Lehre vom Arlerienpulse, 1855, p. 174 cl tS3. 52 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. DEUXIEME ARTICLE. DE LA DILATATION VEISTRICULAIRE. Ce qui caractérise surtout la doctrine exposée dans le précédent article, c'est la dilalalion présystolique. Elle est susceptible d'être démontrée encore par une autre voie que celle que nous avons dû suivre d'abord; puis, la force qui la produit a besoin d'être définie. Cela forme le sujet de ce deuxième ar- ticle. J'y mettrai en œuvre la méthode employée dans le premier. Considérant la vérité comme une force qui se développe et se dépouille en passant au creuset des intelligences diverses, je tâcherai de la saisir dans ses origines, et je reproduirai les formules les plus remarquables sous lesquelles elle a été énoncée dans les diverses écoles. Appuyé sur cette base, j'offrirai mon propre tribut : critique, observations et doctrine. Les anciens se sont déjà demandé si la dilatation du cœur est opérée par le sang qui y arrive, ou si elle est due à des forces inhérentes au cœur lui-même? en d'autres termes, et pour nous servir du langage de l'école, si elle esl pas- sive ou active? En réponse à cette question, Galien avait fait la remarque, renouvelée plus tard par Langrish * que, comme le cœur se dilate pour recevoir le sang, la dilatation doit être antérieure à l'entrée du fluide, et par conséquent ne saurait en dépendre. A l'époque de la restauration des sciences anatoniiqucs, Vésale, comme on ' Lection the third on imiscutar motion. Philos. Transact., vol. 4'j, p. 2. MEMOIRE SUR LES MOUVEMEPsTS DU COEUR. 55 a vu dans rarliclc précédent, se prononça franchemenl en faveur de la dilala- tion active, dont il a en oulre expliqué le mécanisme; après lui, cette opinion fut soutenue par Pechlin, Claude Perrault, Hamberger. Elle fut combattue par Ilarvey, Lower, Haies, Haller. Harvey croyait que la force avec laquelle les oreillettes se contractent sulîit pour pousser le sang dans les ventricules et, par conséquent, pour forcer la dilatation de ces der- niers. Haies, de son côté, a cherché à démontrer que la force développée par les ventricules suffît non-seulement à pousser le sang à travers le système artériel, mais encore à le faire revenir par les veines, et qu'il s'ajoute à cette force encore Télasticité des parois artérielles. C'est la démonstration qu'affec- tionnent aussi les ialro-mécaniciens modernes, en y ajoutant que l'action du cœur comme pompe aspirante est une hypothèse gratuite, qu'une saine physio- logie doit jeter sur bord. Cependant la dilatation active a été de nouveau enseignée, au commen- cement de ce siècle, par Hichat , Charles-Louis Dumas et leurs disciples. Laennec, tout en la qualifiant d'hypothèse, l'admet pourtant positivement, et son élève Marc d'Espine va jusqu'à en faire dépendre le second bruit du cœur. Repoussée de nouveau par presque tous les physiologistes de l'époque ac- tuelle, à la suite de Legallois, je ne trouve plus que M. Cruveilhier, qui s'en déclare partisan. « H semble, » dit-il ', « que la contraction et la dilatation des ventricules et celles des oreillettes résultent de deux forces opposées, toujours actives, qui l'emportent alternativement et comme nécessairement l'une sur l'autre dans un ordre invariable; à la manière des deux mouvements alternes d'un pendule ou d'un balancier parfaitement équilibré. » Je n'ai pas besoin de dire qu'ainsi entendue, je devrais moi-même com- battre la dilatation active. En général, les objections produites par Harvey, Haies, Haller, Legallois, Volkmann, etc., sont justes, et les physiologistes ont bien raison de repousser la dilatation active aussi longtemps qu'on la fait coïn- cider avec la diastole, comme cela a eu toujours lieu, si nous faisons abstrac- tion du seul Vésale, dont on ne s'explique pas que la doctrine ait pu tomber dans un oubli complet et prolongé jusqu'à ce jour. ' Train d'Amitomie descript., t. 11, p. 532. U MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Pour nous, comme pour Vésale, il s'agit d'une dilatation active distincte de la diastole et précédant immédiatement la systole. Pour la démontrer, nous devons en j)remier lieu mettre en avant un fait (|ui lui-même a une histoire indépendante assez considérable, et qui a besoin d'être étayé d'une foule de raisons critiques et expérimentales : je veux parler de l'aspiration du cœur. Son étude prendra la première place dans notre ar- gumentation; nous traiterons comme secondaires toutes les autres preuves alléguées ou à alléguer, et nous terminerons cet article par la démonsiration de la force qui produit la dilatation active présystolique. § I. — DE L'ASPIRATION DU COEUR. Historique. — Le cœur est très-anciennement appelé une pompe foulante et aspirante. Deux cent cinquante ans avant notre ère, Erasistrate l'avait déjà considéré ainsi, en attribuant aux valvules le rôle de soupapes; et Galien a imposé cette manière de voir aux siècles suivants jusqu'à Harvey. L'auteur de la découverte de la circulation du sang a répudié la force aspi- i-ante du cœur : Neque verum est similiter, dit-il ', quod vulgo creditur , cor ulto suo motu aut distentione, sanguinem in ventriculis attrahere; et un peu plus loin : pateat quomodo in ventricidos sanguis ingrediatur, non attractione, aut distentione cordis , sed ex pulsii auricularum immissus. Etienne Haies, dans son Hémostatique -, ainsi qu'il vient d'être dit, s'est attaché ensuite à démontrer que la force foulante suffît pour pousser le sang à travers le sys- tème et pour le ramener au cœur. Haller était du même avis '. En dépit de ces aulorilés imposantes, l'aspiration du cœur et son influence exclusive ou prédominante sur la circulation veineuse a été de nouveau sou- tenue, dans la seconde moitié du siècle dernier, par Wildegans * el par Wil- son ■'. Repoussée et discréditée de nouveau, la doctrine fut reproduite sous sa ' Opéra. Lugduii. Batav., 1753, p. 27. - Londoii, 1733. 5 Elementa Physiol., l. I, p. 417. * De causis mohis progressivi sangninifi im venis. Diss. Gœtting., 1772. ^ On tlie moving poicers cmployed in ihe circidation. Londoii , 1774. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 55 forme la plus absolue, en 1815, par un médecin suisse du nom de Zugen- buehler ^ et par Schubarlh -, à qui le célèbre physicien Gilbert prêta l'appui de ses connaissances spéciales ^. Le premier, cependant, qui s'engagea dans la voie expérimentale pour décider la question , ce fut Wedemeyer. Adoptant la méthode (jue Barry ve- nait de mettre en usage pour démontrer Tinfluence des mouvements respira- loires sur la circulation veineuse, et assisté par Gunther,il introduisit dans la veine jugulaire d'un cheval une sonde élastique fixée à un tube recourbé. La branche descendante de ce tube fut plongée dans un vase rempli d'un liquide coloré. Or, à chaque diastole, ce liquide remonta de deux et plusieurs pouces dans le tube, pour retomber à chaque systole *. Wedemeyer a eu bien soin de ne pas confondre l'aspiration du cœur avec celle du thorax ^. Deux ans plus tard, M. Poiseuille'^ détermina, à l'aide de son hémodyna- ' Dissertation lue à la Soeiété académique de médecine de Paris, le 5 juillet 1815, et pu- bliée vers celte époque dans le Journal de médecine. Voy. la réfutation par Carus , dans Meckel Deutsch. Archiv. f. PhysioL, 1818, t. IV, p. 413. 2 Gilbert, Anncden der Pliysik, 1817, t. XXVII, p. 55. 5 Ibidem, p. 105. — Parmi les partisans notables de ces idées, je mentionnerai Doellingcr {Mém. de l'Acud. roij. de Munich, t. VII, p. 21 G), Bonorden [Meckels Archiv, 1827, p. 555) et Burdacb ( Traité de Physiologie , trad. de Jourdan, t. VI, p. 305). 4 Meckels Archiv., 1828, p. 359. — Wedemeyer, Vntersuchungenueber den Kreishmf des Bluls. Hannover, 1828, p. 501). » L'influence que les mouvements respiratoires exercent sur la progression du sang dans les veines, avait été démontrée autrefois par La Mure, Lorry, Haller et Magendie; mais elle fui étudiée à fond, et, comme il arrive souvent en iiarcil cas, exagérée par Barry {ExperimentuI researches on ihe influence of uUnosphaerical pressure upon the blood in the veins , etc., Londoii . iS^G. — Archives gén. de Méd. Paris, 1826). Selon ce physiologiste, le sang n'arriverait au cœur absolument que pendant l'inspiration [loc. cit., p. 35). Mais, au point de vue qui nous occupe, il sera utile de signaler que Barry dit lui-même que l'ascension du liquide dans le tube introduit dans la veine jugulaire du cheval, ne co'incidait avec l'inspiration que quand l'animal était renversé et couché sur le flanc; dans l'attitude debout, c'est-à-dire par une res- piration plus calme, normale, cette ascension n'était plus synchrone de la respiration; elle cor- respondait au pouls {loc. cit., p. 51 ). — Voy. du reste la discussion à laquelle la doctrine de Barry, qui a eu un instant l'appui de l'Académie des sciences de Paris, a été soumise par \V cAiimvycr [Untersuchungen , etc., p. 313 sv.). « Magendie, Journal de Physiologie, 1830, p. 2'Jl.— Poiseuille, Recherches sur les causes du mouvement du sang. Paris, \8à\.—Journ. univers, et hebdomad., t. I et III, scion Frorieps, Notiz., 1831 , t. XXXI, p. 213. S6 MÉMOIRE SLR LES MOL'VEMENTS DU COEUR. moiné(rc , la pression sous laquelle le sang se trouve dans la veine cave su- périeure. 11 introduisit dans la veine jugulaire de chiens une sonde élaslif|ue assez profondément pour plonger dans la veine cave près de roroilletlcniême. La sonde élastique fut mise en rapport avec rembouchure de riiémodynamo- mèlre chargé de sous-carbonate de soude liquide. La solution alcaline était à -f 53 millimètres lors de la diastole, et à + 65 millimètres lors de la systole de l'oreillette. La force d'aspiration de l'oreillelle droite peut donc être estimée, d'après M. Poiseuille.à 10 millimètres de sous-carbonato de soude liquide ^ Les effets de cette aspiration seraient très-bornés, selon lui; ils ne s'étendraient guère au delà du thorax. Un élève de Bidder, Victor Weyrich- répéta, en 1853, sous ses yeux, l'expérience de Wedemeyer, en en rectifiant le mode en certains points. Il répéta aussi l'expérience de Poiseuille sur des veaux, et rendit ses effets plus sensibles en ajoutant à l'hémodynamomètre le kymographion de Ludwig. Weyrich apprécia à 4 millimètres chez le chien, et à 8 ou 10 millimèlres chez le veau, les différences de pression dépendant du cœur; et, par une ap- proximation ingénieuse , il arriva à évaluer à 9 centimètres cubes la force d'aspiration du cœur droit de l'homme. Cela sullirail justement, selon lui, à contrebalancer les effets contraires du reflux qui s'opère dans les veines lors de la systole auriculaire, et n'exercerait, par conséquent, aucune infiuence sur la progression utile du sang. Le travail le plus récent est celui de M. Chauveau , à Lyon '". Cet expéri- mentateur considère l'aspiration diastolique du cœur non-seulement comme démontrée, mais il la déclare même supérieure à celle du thorax. « On est frappé de voir, dit-il *, combien a peu d'activité la succion ihoracique, com- parée à l'aspiration, que le cœur exerce directement. « Ayant introduit l'hé- ' Vdlkmann {Iluemodynamik, p. 309) observe avec raison que ceUe expérience est moins prolinnie que eellc de Wedemeyer. En effet, rhémodynamomètrc n'indique que la différence de pression selon les éléments successifs de la révolution du cœur; or, celte différence peut provenir du reflux systolique aussi bien que de l'aspiration diastolique. - De rordis adspiralione experimeiila. Diss. Dorpat, 1853. in-8°. '" Élitdes pratiques sur les mnrniures vasculuires, ou briiils de souffle, dans la Gazette méd. de Paris, 4858, p. 58i>. '• Lnc. cit., p. 582. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. S7 modynaniomèlre rempli d'eau , dans la veine jugulaire d'un cheval jusqu'au point d'origine de la veine cave supérieure , il a vu la colonne hémoniétriciue descendre brusquenieni d'une certaine quantité au-dessous de l'extrémité de la branche courte de l'instrument, pour remonter à son point de départ à chaque mouvement de systole '. La dilïérence de niveau était de 8 à 10 centi- mètres. Et [)Our prévenir l'objection tirée d'un i-efoulement systolique, M. Chau- veau dit expressément (pic c'est « à l'instant où les valvules auriculo-vcntricu- laires s'abaissent pour laisser couler le sang des oreillettes dans les ventricules , que s'opère la succion du cœur, et que cette aspiration s'interrompt pendant la contraction des ventricules, c'est-à-dire pendant la fermeture des valvules auriculo-ventriculaii'cs. » Parmi les physiologistes modernes, je poui'rais citer encore 31agendie, 31ayo, John Reid et Cartwrighl , comme ayant observé par eux-mêmes et enseigné la dilatation aspiratoire du cœur; mais j'ai bâte d'aborder la question directe- ment, et d'exposer les faits et les considérations qui ont porté la conviction dans mon propre esprit. Argumentation. — La raison qu'on entend toujours opposer de nouveau à la doctrine de l'aspiration du cann-, et (|ue la plupart considèrent conmie décisive, est celle de Haies , à savoir que cette aspiration n'est pas nécessaire. Pourtant, sans vouloir rien diminuer de la portée qu'ont les résultats hémomé- triques d'Etienne Haies, de Poiseullle et de Volkmann, d'après lesquels la force Aq propulsion du cœur suffit pour expli(juer toute la circulation, et parti- culièrement la circulation veineuse, je me |)ermettrai de dire que la question n'est pas là. Il me semble , en effet, qu'il ne s'agit pas de rechercher ce qui est théoriquement nécessaire ou suffisant , mais de démontrer ce qui est. Or, pour faire saisir l'utilité de cette distinction sur le terrain même où nous nous trouvons, je rappellerai que, parla môme raison, par le même argument, on a nié aussi l'aspiration que le thorax exerce sur le cours du sang veineux; et pourtant , qui oserait aujourd'hui persister dans cette négation? L'aspiration thoracique existe, mais elle n'est théoriquement pas nécessaire! Soit. L'aspi- lation du cœur est dans le même cas. Sans vouloir faire revivre des théories définitivement condamnées, je crois ' hic. cit., p. 581. Tome XXXIII. 8 58 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEÎNTS DU COEUR. être autorisé à attribuer à la double aspiration du thorax et du cœur une part notable, sinon dans la mécani<|ue ralionnelle des veines, du moins dans ce qu'on pourrait appeler leur mécanicpie opplû/uce. Qu'en physiologie pure, on dise la circulation assurée par la force propulsive du cœur, les modifications et les accidents dont on s'occupe en hygiène et en pathologie auront souvent besoin, pour être expliqués, de ces forces attractives ou aspiratrices, en vue desquelles les valvules semblent être placées dans les veines '. Et, sans nous éloigner du cœur, il est certain que l'entrée du sang dans l'oreillette est faci- litée et réglée par l'aspiration du ventricule, qui rend en même temps compte du fait remarquable que, dans aucun moment, l'oreillette ne se vide entièrement. Plusieurs physiologistes affirment, avec Weyrich "^ et Bidder , (|ue la force d'aspiration du cœur n'est pas supérieure à celle qui, lors delà contraction des oreillettes, pousse le sang en sens opposé, et qu'on appelle le l'cflux: ils disent que, par conséquent, l'effet utile de l'aspiration est nul. Ces physio- logistes considèrent sans doute encore l'oreillette comme organe aspirateur ; mais si l'aspiration est produite par le ventricule, comme nous comptons l'établir, leui' assertion londte évidemment à faux. Lors de la contraction ven- Iriculaire , les valvules tricusjjide et mitrale s'opposent en etïet à tout reflux , c'est-à-dire à toute neutralisation ou diminution du mouvement aspirateur. Et même, s'il ne s'agissait que de l'oreillette, a-t-on pensé aux valvules existant dans les troncs veineux au point où elles pénètrent dans le thorax? Ces val- vules arrêtent le reflux, sans gêner en rien l'aspiration. C'est grâce aux valvules en général que chaque progrès du sang est réel et utile; le sang ipii s'est avancé ne recule plus. On verra plus loin que si , dans le mécanisme de la circulation, le rellux et l'aspiration se rapportent l'un à l'autre, ce n'est pas pour que le premier annule la seconde , mais au contraire pour que la seconde empêche ou diminue le premier. Mais arrivons aux preuves positives. Quand on mol à nu sur un animal, mammifère ou oiseau, le cœur et les gros vaisseaux, on voit distinctement les veines caves et souvent aussi les ' Tous ceux (lui (i])l apprécié par chiffres la force aspiralrice du cœur, sonl évidemment restes en dessous de la vérité Ils croyaient cette force produite ])ar les oreillettes et non par les ventricules, et ils ne l'avaient mesurée que sur une seule veine déjà assez éloignée du cœur. 2 Loc. cit., p. 30. MÉMOIRE SLR LES MOLVEMEiYrS DU COEUR. 59 veines jugulaires s'affaisser au moment du soulèvement des appendices au- riculaires qui est, comme il a été dit plus haut, le moment initial de la dila- tation présystolique. Le sang, évidemment, traverse alors les veines avec plus de rapidité; il est attiré vers le cœur. L'instant après, quand les oreillettes se contractent, les veines se gonflent, au contraire, par le reflux, et la marche du sang y est retardée. Ce fait, constaté par une foule de physiologistes, entre autres par Haller ^ et par VVedemeyer, a été vérifié par nous un grand nomhre de fois; nous le tenons pour incontestable 2. Victor Weyrich trouve Texpérience insuffisante, parce qu'en ouvrant la poitrine on altère trop, selon lui, les conditions de la pression sous laquelle se trouvent à l'état normal non-seulement le cœur et les vaisseaux, mais encore les poumons. Quoique ne comprenant pas entièrement la force de l'objection, je répondrai que chez les grenouilles où, comme on sait, la pres- sion atmosphérique exerce moins d'influence, les choses se passent de la même manière. D'ailleurs, Ecker^dans des circonstances où aucune préoc- cupation théorique ne pouvait lui faire prendre le change, a également con- staté l'influence que la contraction et la dilatation « des oreillettes » exercent sur le cours du sang dans les veines voisines du cœur; influence qu'il a re- connue tout à fait distincte de celle des mouvements respiratoires. Au surplus, n'y a-t-il pas moyen de démontrer le fait siu- l'homme même? Très-souvent on rencontre des sujets maigres, à veines volumineuses. En les engageant à arrêter les mouvements respiratoires pendant quelque temps, nous avons pii observer sur eux l'aflaissenient et la tuméfaction alternatifs des veines du cou, et constater, en outre, (jue l'affaissement />r«cV/a<7 le choc du cœur ou la systole. Le fait est surtout manifeste quand le cours du sang est gêné par une maladie du cœur ou des poumons. Toujours le mouvement ' C'est ce fait qui constitue le (jrain de vérité qui est caché dans la thèse soutenue par Haller, Spallanzani et Docllinger, que la vitesse du sang dans les veines irait, en général, en augmen- tant aux approches de l'organe central. 'i Volkmann {Havmodynamili, p. 308) n'y voit que l'efTetdun obstacle au progrès du sang veineux opposé par chaque systole auriculaire. Il est naturel , dit-il, que le sang coule plus vite et que la veine s'affaisse chaque fois que l'obstacle est levé. 3 PInjsiolog. Untersucliungm ueber die Bewegtingen der Getùrns iiiid Rueciienmartcs. Stutt- gart, 1843, p. 6± 60 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. des veines précède celui des artères, au point que ce caractère nous sert même principalement pour rcconnaitrc ce qu'on appelle le pouls veineux d'avec le pouls artériel '. Ce qu'on observe à l'auscultation des bruits jugulaires chlorotiques mérite également d'être cité ici. On sait (pie le soi-disant bruit du diable esl continu, mais renforcé à chacpie révolution du cœur. On pense généralement cpie le renforcement correspond à la systole ventriculaire; mais des recherches mé- thodiques et souvent réitérées avec l'assistance d'autres observateurs, nous ont convaincu que ce renforcement précède immédiatement la systole et que, par conséquent, il correspond à notre présystole -. Je passe les exemples nombreux et incontestables que fournissent les ani- maux inférieurs, en faveur de la dilatation aspiratoire du cœur ; je ne parlerai même pas de ce (ju'on observe si aisément chez la grenouille, quand la cir- culation est affaiblie ; mais j'en appellerai au phénomène que tout le monde a souvent vu dans l'œuf de poule soumis à l'incubation. On y voit distinctement que, par le jeu alternatif de dilatation et de con- traction du cœur, la circulation est réglée dans les veines aussi bien (|ue dans les artères. A chaque dilatation, la veine terminale se vide en partie ; le sang est attiré avec force au cœur, tandis qu'au moment de la contraction il en est refoulé. Le phénomène, déjà signalé par Pander ' et interprété comme phénomène d'aspiration, a été produit ensuite comme argument par Wedemeyer * et par ' Tiirncr ( rr«//.«((/(o;(.s of the medico-cliininj. Soc. of Edinbunj, l. lit, 1828) avait déjà aflîrnié que les mouvements qu'on observe (jnehiucfois dans les veines jugulaires, pnhhknt immédiatement le premier bruit du eœur et le pouls artériel. Cet avis n'a pas rencontré I at- tention qu'il méritait. 2 Cette observation était iailc depuis longtemps quand ont paru les Éludes praliriues sur les murmures vasadaires ou hruils de souffle, etc., par M. Chauveau (Gaz.mêd. Paris, 1858). J'ai vu avec plaisir que , convaincu par les nombreuses expériences auxquelles il s'est livré , le physiologiste de Lyon attribue à l'aspiration tlioraeico-cardiaque une part notable dans la production des bruils de souffle veineux chez les anémiques en général. Il explique notam- ment par elle le renforcement rbylbmique du bruit veineux qui fait simuler à ce souffle le bruit du jouet désigné sous le nom de dUdile. M. Chauveau a constaté comme nous, que le renforcement eo'incide avec la dilatation et non avec la contraction ventriculaire. ' Bdtraege zur Eiitwiclcelumjscjescliichte des Hitehnchens. Wùrzburg, 1817. \). 19. * Loc. cit., p. 307. , MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 01 Weyrich '. Wedemeyer affirme même que, dans Tembryon du poulet, le sang traverse en général avec plus de vitesse les veines {|ue les artères, et (|u'll les traverse même encore alors que, dans les artères, Il s'est déjà arrêté. Une des plus grandes autorités en embryologie, le professeur Th. L. W. Bischolf, pense également que le mode de circulation chez le fœtus mérite d'être pris en considération, lorsqu'il s'agit de décider la question relative à l'aspiration et à la dilatation active du cœur. « Tout en avouant, » dit-il dans son Traité (l'embryologie des mammifères ^, « qu'on manque encore d'observations exactes sur ce point, et tout en reconnaissant que ces observations sont irès- didiciles à faire, je crois cependant m'être assuré, itérativement et avec une entière certitude, de l'existence d'une pareille expansion active du cœur et de son action aspirante, attractive, chez l'embryon du poulet; le phénomène était surtout visible quand l'activité du cœur s'était déjà relâchée, etipiandla circulation ne se faisait plus qu'imparfaitement. » En 1843, j'instituai quelques expériences conjointement avec mou col- lègue, feu De Lavacherie, i-elatives à l'aspiration du thorax et du cœur, et à l'entrée de l'air dans les veines. Je ne parle ici que de ce cpii a rapport à l'aspiration du cœur ^. Un tube de verre fut introduit dans la jugulaire droite d'un chien de haute taille, préalablement étourdi par un coup au front. On le poussa assez pro- fondément, avec précaution, pour être certain qu'il se trouvait engagé dans l'oreillette droite. Il se passa un certain temps jusqu'à ce que le rhythme des mouvements du cœur fût rétabli : alors on observa distinctement un mouve- ment ascendant et descendant régulier, en trois temps, à savoir : 1 " Le sang s'éleva d'abord dans le tube à chaque systole ; 2" Il descendit lors de la diastole ou pause, et 3" Immédiatement avant chaque nouvelle systole il descendit encore da- vanlaije, rapidement, de deux à trois millimètres chaque fois. ' ' Loc. cit., p. 13. 3 EntwiclietiuKjsijL'Sclùchle der Saetigethiere, etc. Leipzig, 1842, p. 49G. 5 De Lavacherie avait tenu noie, pour sa part, de ce qui concernait l'entrée de l'aii' dans les veines. Il voulait vérifier quelques faits avancés dans l'ouvrage d'Aimissat, qui avait paru quchjues années auparavant, et rechercher les conditions sous lesquelles se produit l'accident chirurgical en question. 62 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. L'expérience a élé répétée sur un assez grand nombre de sujets, parce que la coagulation du sang et son mélange avec l'air atmosphérique rendait les résultats souvent obscurs. Pour éviter cet inconvénient et pour contrôler les résultats, nous mimes ensuite la veine jugulaire d'un gros chien à nu, et nous y appliquâmes une ligature. Au-dessous de cette dernière, nous introduisîmes assez profondément la courte branche, mesurant 15 centimètres, d'un tube de verre recourbé en fer à cheval; la longue branche, qui mesurait GO cen- timètres, fut plongée dans un vase rempli d'une solution alcaline. Dès que le premier liouble fut passé, nous vîmes que le licpiide du vase remontait à chaque diastole. L'ascension était surtout visible quand on laissait entrer quel- ques bulles d'air dans le tube. Enfin, quand la circulation commençait à se ralentir, nous vîmes distinctement que les mouvements du liquide alcalin se succédaient dans l'ordre suivant : 1" Une ascension rapide; 2" Une chute moins rapide; 3" Un repos. L'ascension nous semblait précéder toujours la systole avec laquelle coïn- cidait la chute du liquide '. L'ascension et l'abaissement alternatifs de la colonne liquide étaient faciles à voir; ces mouvements n'avaient d'ailleurs plus besoin d'être confirmés après les expériences de Wedemeyer, Poiseuille, Weyrich et Chauveau. Mais ce cpii nous est propre, c'est l'observation du mouvement en trois temps, ou la distinc- tion d'un moment de repos entre l'abaissement et l'ascension du liquide. Ce moment est dillicile à observer, j'en conviens, et l'on est loin de le constater dans chaque expérience; il sullit cependant de l'avoir vu quelquefois, alors (ju'il a pu être reconnu en même temps par plusieurs assistants ayant l'habitude des observations, pour y attacher une valeur considérable dans le contrôle ' Il est inutile de décrire les mouvements dépendant de la respiration, que nous avons observés en même temps. Ces mouvements, à Ibcure qu'il est, ne sauraient plus former ques- tion. — A l'époque où ces expériences furent tentées, le kymographion n'était pas encore connu —Jai tenté, depuis, de plonger le tube de verre jusque dans le ventricule même, comptant qu'alors les résultats seraient décisifs. Toutes mes tentatives échouèrent devant la bilité de l'organe et devant sa réaction convulsive; je les ai cessées à la fin, jugeant l'expe- mo rience impossible. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 63 d'une ihcoiie qui s'appuie en même temps sur des faits d'une autre nature. L'aspiration est venir iculaire. — Parmi les physiologistes (|ui ont admis une aspiration cardia(|ue, indépendante de Faspiralion (horaci(|ue, presipie fous Font placée dans VoreiUette droite; tous ceux (pii l'ont combattue, l'en- visageaient de la même manière ' : là git précisément la cause principale du malentendu cpii a régné. Dans notre opinion, il ne saurait s'agir des oreil- lettes (lue nous considérons comme de simples réservoirs placés en arrière des ventricules, et dépourvus de la force musculaire qui est si largement dé- partie à ces derniers. La cause de l'aspiration ne doit être recherchée ailleurs que dans les ventricules mêmes; lors de la présystole, ces compartiments s'ouvrent ou se dilatent, c'est-à-dire qu'ils deviennent des corps /««V/es et creux, alors que, pendant la diastole, ils étaient flasques et affaissés. H y a ainsi tendance à y formel- un vide (|ui, grâce à la pression atmosphérique, attire le sang des oreillettes d'abord , puis celui des gros troncs veineux, et à la fin celui des veines plus éloignées-. Si l'on introduit, selon une expérience bien démonstrative proposée par feu le professeur Ludw. Fick, à Marbourg '% un tube suffisamment large dans chacun des grands troncs vasculaires, l'aorte, l'artère pulmonaire, la veine cave supérieure, et l'une des veines pulmonaires, on peut artificiellement faire fonctionner le cœur comme pompe aspirante et foulante. Pour cela , on le place dans un bac rempli d'eau jusqu'à environ 15 centimètres; les tubes fixés aux oreillettes sont étendus horizontalement, de façon à pouvoir servir de iwhQ?, aspirateurs 'a\ov^ (pie les tubes représentant les artères émergent de l'eau, en simulant des (téversoirs. Les doigts des deux mains, saisissant le cœur sous l'eau, peuvent alors, par la compression rapide et souvent réitérée des ventricules, faire passer toute l'eau contenue dans le bac par les tubes • Wedemcyer, comme Wilson autrefois, et comme Poiseuille et Weyricli après lui, nont parlé tpie de VoreiUette. Les objeclions que Volkmann {Haemodijiianiik, p. 307) fait valoir contre l'aspiration n'ont également rapport qu'à l'oreillette. Magcndic cependant avait déjà cir- conscrit aux ventricules l'action aspiratoire. ( Prem élém. de Pliysiologie, 4' cdit. Bruxelles, 1834, p. 2b6.) ^ Je n'ai pas besoin de dire que le mot aspiration ne veut jamais dire autre chose pour nous que "pression iiilravasculaire inférieure à celle de l'atmosptière. » = Milliers Archiv, 1849, p. 283. 64 MÉMOIRE SLR LES MOLIVEMEISTS DU COEUR. déversoirs artériels. Dans l'intervalle des compressions, les ventricules s'ouvrent el attirent Feau par les deux tubes aspii"ateurs. La pression exercée sui' Teau contenue dans les ventricules suffît pour opérer la fermeture des orifices veineux par les valvules correspondantes. L'expérience ne réussit pas, si, au lieu des tubes veineux , on plonge dans l'eau des tubes ailériels. Elle ne réussit pas non plus, ainsi (pie Fick Ta constaté, si l'on lacère on détruit les valvules auriculo-ventriculaires. Cette expérience, qui nous démontre admirablement le rôle des valvules auriculo-ventriculaires et sigmoïdes, par rapport à l'entrée et à la sortie du sang, prouve aussi que le sang est attiré par les orifices veineux chaffue fois (jue les ventricules s'ouvrent, c'est-à-dire après chaque contraction; elle dé- montre ensuite que l'élasticité des parois ventriculaires suffîrait, absolument parlant , à expliquer le mécanisme de l'aspiration ; mais elle ne prouve nulle- ment (pie, sur le vivant, il n'y ait qu'elle en jeu. L'opinion que l'entrée du sang dans les ventricules est due à la l'orée musculaire exercée par les oreillettes , a encore des partisans notables. Et plusieurs auteurs, spécialement parmi les Anglais, tout en disant que le sang coule dans les ventricules pendant toute la durée de la diastole, ajoutent cependant que le maximum de la réplétion , et par conséquent delà dilatation ventriculaire, n'a lieu qu'au début de la systole, et par l'effet de la contraction des oreillettes. Les ventricules déjà remplis seraient pour ainsi dire bourrés par cette contraction. Il m'est impossible de considérer les oreillettes comme des organes de pro- pulsion , ni d'une manière absolue , ni surtout par rapport aux ventricules. (Comment concevoir, en elTet, que des muscles aussi minces que ceux conte- nus dans leurs parois puissent vaincre la résistance de parois aussi puissantes (pie celles des ventricules? Ils n'auront à vaincre, dit-on, que l'élasticité ou la tonicité de ces derniers '; quiconque l'a éprouvée, conviendra cependant avec moi que cette élasticité oppose, à elle seule déjà, une résistance assez forte pour maintenir debout l'objection. En fait, la contraction des oreillettes a si peu d'intensité, comparée à celle (les ventricules , qu'elle ne semble être qu'un léger tiraillement. On constate ' Celte réponse a été faite, entre autres, par M. Beau, Tniil/' (l'Aiisciiltafinii , p. 218. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEISTS DU COEUR. 65 à peine une diminution de volume ou un rétrécissement '. La capacité des oreillettes étant égale à celle des ventricules , il faudrait qu'elles se vidassent entièrement à chaque contraction. Or, c'est ce qui positivement n'a pas lieu, malgré l'assertion de quelques-uns. Enfin, comment se rendrait-on compte de l'affaissement présystolique des veines, dans la supposition qu'une contraction suffisante de l'oreillette déter- mine le progrès du sang vers le ventricule, et détermine la dilatation au niaxtummdece dernier? Au lieu d'un affaissement, n'y aurait-il pas, dans le moment indiqué, un gonflement et un reflux notables? Ainsi, nous pensons que les ventricules, en s'ouvrant, prennent un vo- lume de sang conforme au degré de leur dilatation. Le sang est tenu en réserve dans les oreillettes pour qu'il ne puisse jamais manquer aux ventri- cules; quand la dilatation de ces derniers est forte, alors son effet aspirant se fait sentir au delà des oreillettes , dans les troncs veineux. Je n'ai pas besoin, je pense, de dire expressément que la question relative à l'aspiration cardiaque n'est pas celle de savoir si la circulation à travers les veines en général est due à cette cause. Beaucoup de ceux qui ont touché cette matière dans leurs écrits, ont cependant une tendance à confondre les deux questions. M. Poiseuille a démontré définitivement, me semble-t-il 2, que l'aspiration tant inspiratoire que cardia((ue n'est qu'une cause accessoire de la circulation veineuse, en ce sens, (ju'elle ne fait que diminuer (a résislance que le sang veineux rencontre dans les gros troncs vasculaires. Effets de l'aspiration sur le reflux. — Quand on considère la disposition anatomique des oreillettes et des veines qui y aboutissent, mais surtout l'ab- sence de valvules à l'embouchure de ces dernières, il y a réellement lieu de se demander comment il se fait que le sang ne reflue pas dans les veines en quantité au moins égale à celle qui entre dans les ventricules. Quelque petit I .loliii Reid qui, contrairement à ee que les autres observateurs on! vu, trouve les con- traclioiis des oreillettes assez considérables quand l'action du cœur a encore lieu avec toute sou énergie normale, est obligé cependant d'admettre lui-même que l'action de ces réservoirs a été exagérée par quelques-uns : — Ils ne se vident jamais entièrement, dit-il, et leur diastole est comparativement faible. Todd's Cydopaedia, vol. II, p. 603. ^ Rcclierches sur les causes du mouvement du sinnj dans les veines, dans le Journal univers. et liebdomud., t. I et III. — Frorieps XoL, 1831, t. XXXI, p. :2Iô. Tome XXXIil. 9 66 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. qu'il soit, il y a un ol)staclc à vaincre à l'entrée de ces dernières , tandis que du côté des veines un pareil ohsiacle n'existe pas. Ceux qui attribuent le pro- grès du sang vers les ventricules à la contraction des oreillettes, ne se seul pas assez arrêtés à ce problème, qui me parait Irès-sérieux , au point de \ue de leur opinion surtout; car, à l'élat normal, comme on sait, ce rellux est pres- (|ue nul. On a donné les raisons suivantes pour expliquer son absence : 1° La présence, à l'embouchure des veines, de fibres circulaires qui se contracteraient à la manière de muscles sphincters; 2" La progression de la contraction dans une direction qui l'éloigné des veines au lieu de l'en rapprocher; 3° Le peu d'énergie de cette contraction. L'insuffisance des deux premières raisons saute aux yeux , je pense ; el (|uant à la troisième, comment l'admettre, quand elle est alléguée par ceux-là mêmes qui nient la dilatation active et l'aspiration ventriculaire? Puisque, dans leur opinion, le ventricule ne se dilate que sous la pression du sang, et que cette pression ne peut être exercée que par les parois de l'oreillette, il faudrait, dans cette supposition, qu'elle eût une force considérable! Réellement, si la nature n'y avait autrement pourvu, le pouls veineux que nous n'observons (jue dans certains états morbides, serait un phénomène aussi constant, à l'état de santé, que l'est le pouls artériel ! La vraie raison, selon nous, de la faiblesse du reflux, est Vaspiralion ven- triculaire coïncidant exactement avec la contraction des oreillettes. Le ven- tricule s'ouvre, accélère le mouvement centripète du sang des troncs veineux correspondants, et crée brusquement un espace devant la colonne sanguine comprimé(» par les parois de l'oreillette. La contraction de cette dernière n'a donc d'autre effet utile (jue celui de neutraliser du côté des veines Vaccélcm- tion momentanée du sang. La pression étant nulle du côté du ventricule, et momentanément augmentée du côté des veines, qu'y a-t-il d'étonnant que le sang s'avance entièrement ou prescpie entièrement vers le premier? Quel(|ues considérations pathologiques serviront à légitimer notre explica- tion, dans laquelle la doctrine de la dilatation aspiratoire trouvera elle-même un appui de plus. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 67 Je formule en principes séméiologiques : 1° que le reflux augmente cha(|ue fois que Taspiration cardiaque est affaiblie ; et 2° Que, dans la même circonstance, le dégorgement des veines du cou se fait imparfaitement. Voilà i)Ourquoi l'examen des veines jugulaires ac(|uiorl une si grande inqiortance pour le diagnostic des maladies du cœur. On y constate trois signes dilïérents : i° Le gonflement permanent, ou la trop grande réplélion habituelle; 2° Le gonflement rhylhmique coïncidant avec les mouvements respira- toires; et 3" Le gonflement rhylhmi(|ue coïncidant avec les mouvements du cœur. Ce dernier a lieu sous trois formes différentes : a. Sous la forme d'un gonflement et d'un affaissement lents; h. Il se produit brusquement et avec une telle force, (pi'il imprime au doigt (jui explore un choc semblable à celui des artères; c'est ce qu'on appelle le pouls veineux ; r. Le gonflement des veines est lent, mais il est suivi d'un affaissemenl Dès-rapide, lequel affaissement précède immédiatement le pouls artériel. Si nous faisons abstraction des signes dépendant des mouvements respira- toires, nous ne pouvons reconnaître au gonflement, (|u'il soit continu ou rbvthmique, visible seulement ou tangible, d'autre cause que Va/faihlisse- meiil de l'aspiration cardiaque. Or, il y a deux états (|ui amènent ralfaiblissemenl de l'aspiration cardia- que : le premier est un obstacle à la dilatation active du cceur; le second , un rétrécissement de l'oritice veineux droit ou une insuffisance de la valvule tricuspide. De même, une pompe aspirante peut être en défaut, ou parce que le piston se meut avec une force insuffisante, ou parce qu'il ne ferme pas her- métiquement. A. La dilatation active, et par conséquent l'aspiration, est affaiblie ou ein- l»è(hée par les circonstances suivantes : I" L'atonie des muscles correspondants ; 2" La dilatation anévrysmatique du ventricule droit; 3" La compression du ventricule droit par des épanchements péricar- diques considérables; 68 MÉMOIRE SUR LES MOLVEMEMS DU COEUR 4." Certains déplacements du cœur gênant l'expansion du ventricule ; 5" Des embarras considérables dans la circulation pulmonaire, empècliant le ventricule droit de se vider entièrement '. L'observation dinifiue démontre qu'en effet, dans lous ces cas, il y a gon- flement permanent ou rhythmicpie des veines du cou. B. Le rétrécissement de lorilice veineux droit est très-rare; mais quand il } a pouls veineux, et en même temps un bruit de souffle ou de rà|)e systo- lique, on conclut avec certitude à une insuffisance de la valvule tricuspide. Effet sur les artères. — D'où vient que le sang, à son entrée même dans le ventricule, ne commence point déjà à sortir par l'aorte? D'après l'opinion régnante, assez de force devrait lui être communiqué par l'oreillette pour refouler les valvules sigmoides et s'ouvrir la voie dans le système artériel. C'est une difficulté qui ne semble avoir été sentie par personne. Elle est écartée dans la théorie de l'aspiration : le vide qui tend à se for- mer donne un libre jeu non-seulement à la pression veineuse, mais aussi à la pression artérielle. Au moment de la présyslole, la colonne sanguine artérielle est rappelée subitement au cœur, et opère de nouveau une occlusion plus ferme des valvules sigmoides. Ce recul présystolique , dont je dois différer à une autre occasion l'étude approfondie, rend compte de plusieurs particula- rités encore inexpliquées du pouls artériel, et il est indispensable, pour l'explication des phénomènes acoustiques qui accompagnent l'induration el linsuffisance des valvules aortiques. Conséquences du défaut d'aspiration cardiaque. — Les mouvements du cœur ne se succèdent régulièrement (pi'à la condition que la dilatation aspi- raloire se fasse. Tout mouvement qui n"a pas débuté par l'aspiration t^st un mouvement manqué. Et l'on voit alors cond)ien peu d'effet ont les contractions des oreillettes! Ces réservoirs se contractent dans ce cas avec plus de force qu'à l'ordinaire, et deux, trois el cinq fois de suite, sans parvenir à ouvrir les ventricules, et avant d'entraîner à leur suite la contraction de ces autres compartiments; les mouvements des valvules surtout semblent manquer de ' MM. Chauveaii cl Faivre {Guz.wéd. de Pur. , l8oG,p. 410) oui observé, chez le cIk-n al, que le rcllux veineux apparail de la manière la plus manifeste, aussilôl que la respiration se trouve gênée par une eausc quelconque. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 69 précision , et le cours du sang est gêné. C'est ce qu'on observe sur le cœur mis à nu , quand Texcitabilité musculaire est affaiblie à certain degré. Le même fait a sans doute lieu dans toute irrégularité des mouvements cardiaques, mais surtout dans celle qui accompagne l'engouement pulmonaii'e et toute autre réplétion trop grande du co^ur droit et des vaisseaux pulmo- naires. Deux moyens sont à notre disposition pour combattre l'arrêt de la circulation dans l'aspbyxie : stimuler les fibres musculaires du cœur, ou di- minuer le volume du sang qui pèse sur le cœur. John Reid ' a déjà expliiiué l'efficacité de la saignée jugulaire par le vide relatif qu'elle opère au cœur droit. M. Fossion, dans ses Recherches sur les mouvements du cœur '^, explicpie par le défaut d'aspiration la mort subite qui survient à la suite de l'introduc- tion de l'air à l'occasion de blessures faites aux gros troncs veineux. Le vide nécessaire au progrès du sang, selon lui, ne peut plus se faire. Je ne suis en mesure ni d'appuyer en fait ni d'infirmer l'opinion émise par mon collègue, mais elle me paraît théoriquement probable. Le bruit si particulier qui accom- pagne la pénétration de l'air, parle hautement en faveur d'une succion opérée par le ventricule, et du moment qu'un volume d'air est entré dans cette ca- vité, le cœur est comme une pompe détraquée, une pompe qui a de l'air. C'est l'absence de dilatation régulière qui me semble aussi devoir expliquer en grande partie les phénomènes que le cœur présente dans l'agonie. Il res- terait à déterminer jusqu'à cpiel point la réplétion du cœur droit et des vais- seaux pulmonaires, telle cpi'on l'observe dans ce moment suprême, dépend de la même cause. § II. — DE QUELQUES AUTRES PREUVES DE LA DILATATION ACTIVE. Prouver l'aspiration cardiaque, c'est démontrer l'activité de la dilatation. Je n'aurais donc, à la rigueur, plus besoin de produire d'autres preuves. Cepen- dant, comme c'est aux arguments subsidiaires plus souvent qu'à l'argument principal qu'ont répondu les adversaires de la dilatation active, il sera utile ' Expériences sur l'Asphyxie, dans Anat. Plnjs. und Palh. Researches, cliap. 3. ' Méni. de t'Acad. de Méd. de Belgique, t. H, p. 604. 70 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. de faire apprécier de nouveau ceux-là. J'y joindrai quelques considérations propres à faire ressortir l'appui (pie la doctrine peut puiser dans notre théorie des niouvenienls du co^ur. I. Bichat, Dumas, Arnold et d'autres, ont fait remaitpier (pie lecœur »(oy/ est loin d'avoir les dimensions du cœur viviud à l'état de dilatation. Le fait est vrai, mais les adversaires de la dilatation active l'expliquent par la relaxation que les fibres musculaires n'éprouveraient que sur le vivant, et par le retrait du sang qui , pendant la vie, donne du Nolume aux vaisseaux cardiaques et à leurs ramifications. Quoi qu'il en soit, il est certain que l'état dans lequel le cœur se trouve après la mort, qu'il y ait raideur cadavérifjue ou non, diffère sensiblement de l'étal de diastole et de présystole sur le vivant. Jl. On a dit que la dilatation a lieu n'importe s'il arrive du sang au cœur ou non ; qu'elle a lieu dans le cœur extrait de la poitrine et séparé des troncs vasculaires; tout le monde a vu le fait sur le cœur de la grenouille; il est plus rare chez les animaux à sang chaud. Cependant, je me suis assuré que , chez le v(!au et chez l'oie, souvent, après un repos plus ou moins long, les parois venlriculaires se soulèvent, s'étendent brusquement, et que cette expansion est suivie immédiatement et invariablement d'une contraction. Quand on excite les contractions par le galvanisme, elles sont également toujours précédées d'une brusque expansion. Ce fait avait été signah* dt^jà par \V edemeyer ^ Cartwright"^ a fait une incision dans l'oreillette; le sang s'écoula dans la poitrine, et le ventricule n'en opéra pas moins plusieurs dilatations ensuite. IIL De tous les arguments, le plus ancien et celui (|ui est invoqué le |)liis souvent, constitue une espèce de démonstration directe : c'est la force avec laquelle la dilatation triomphe d'un obstacle mécanique qu'on essaie de lui opposer. Pechlin'' avait le premier remarqué le fait sur le ca^ur du requin. Laennec l'a confirmé*, en disant que la dilatation est assez énergique pour qu'on ne ' Uiili-rsuchiiiigen, clc, p. Ga, note. - Laurel , 1852, nov. et tlcc, et Moiilhly Joiirn. of med. se, 1854, vol. IX, p. 189. '' />/.s-.s. de fabrica et usu cordis. Kilon., I()70. Réimprimé tians Hallcr . /J/.m. AikiIoiii.. vol. II. p. 517. '* Truile d' Auscultât, méd., A' édil., t. III. p. 5(i. MEMOIRE SDR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 71 puisse pas Tempéchor. Magendie, à son tour, a signalé rénergie loule parti - culièrcavec laquelle la dilatation s'effectue ', et Charles Williams, cet obser- vateur si exact, a vu quVUe se faisait, chez les ânes et les veaux, avec une telle force, qu'elle ouvrait la main qui serrait le ventricule '^. M. Cruveilhier^ en rapportant ce qu'il avait observé chez l'enfant atteint d'ectopie du ca-ur, dit que Ton ne se l'ail pas d'idée de la force avec laquelle la dilatation triomphe de la pression exercée sur cet organe. La main serrée sur le cœur est ouverte avec violence par la diastole '. Enfin, selon iMayo, si Ton prend dans la main même le ventricule vide du cœur excisé de la tortue , on sent encore qu'il se dilate avec force *. Aucun de ces observateurs ni des autres que je pourrais citer encore, n'a essayé de bien préciser le moment où cette dilatation énei-gique a lieu ; tous étaient persuadés qu'elle coïncidait avec la diastole. Rien n'est plus facile ce|)endant que de s'assurer c/iCelle correspond au commencemenl de la systole dans le sens reçu, ou à notre présystole : en prenant en mains un cœur d'oie, de chien, de lapin ou de chèvre, on distingue très- bien qu'un état de flaccidité succède à chaque systole, et la sépare de ce choc (|u'on ressent au début de la systole suivante. Parmi ceux qui combattent la dilatation active, plusieurs send)lenl cepen- dant avoir reconnu que le mouvement signalé par Pechlin correspond à la systole plutôt qu'à la diastole. De là est née cette opinion embarrassanle (/ne le cœur, en se contractant, augmenterai! de volume. On a \u plus haut (|ue c'était l'avis du Comité de Londres et celui de Ruerschner. Jean-François Vaust, en contrôlant une expérience de Bichat, a plongé le doigt d'une main dans l'intérieur du cœur, pendant que de l'autre il étreignail l'organe à l'extérieur. Comme son doigt était serré au même moment où la main sentait l'effort du cœur pour l'écarter, il en concluait que, pendant la systole, il y avait augmen- tation dans le sens de l'épaisseur ^. ' Précis déni, de Phijsiologie, 4' édit. Bruxelles, 1834, p. 256. — Magendie coiisidéniit même cette dilatation comme in cause du second bruit. -^ Rationtil exposition of tlw plii/skal signs, elc.,trad. allem. parVelteu. Bonn. 18Ô8, p. 195, ^ Traité d'Anatoiine (h-scripl., t. H, p. 533. * Outlines of Iluman Pfiysiology, i' édit. London, 1837, p. 42. " Diss. inauy. de structura et motibus cordis. Leodii, 1819, p. 22. 72 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS Di: COEUR. D'autres observateurs croyaient que le phénomène pouvait être produit uniquement par rauginentalion du diamètre antéro-postérieur '. L'expérience d'Oesterreicher ^ que J. Millier, entre autres, considérait comme péremptoire contre la dilatation active ^, perd elle-même, on en con- viendra, de sa valeur, puisqu elle prouve seulement que retlort du cœur a lieu pendant la systole et non pendant la diastole, ou, pour parler plus exacte- ment, pendant la période d'activité et non pendant celle du repos. Oester- reicher a vu le cœur d'un jeune chien (jui pesait à peine une demi-livre, sou- lever un poids de six livres et demie. Quand il chargeait un cœur de grenouille d'un poids suffisant pour l'aplatir, et assez petit pour permettre d'observer les mouvements, il constatait alors que ce poids n'était soulevé que pendant la systole et non pendant la diastole. C'est ce que nous avons \n aussi en renouvelant l'expérience; mais, je le répète, la dilatation pour nous est pré- cisément un phénomène systolique dans le sens ordinaire du mot. IV. Aux anciens arguments j'en voudrais ajouter un nouveau; mais il a été suffisamment développé dans notre premier article. C'est l'ensemble des faits qui nous ont déterminé à établir la présystole ; c'est la circonstance que le sang n'arrive pas aux ventricules au commen- cement de la diastole , mais à la fin de ce temps; c'est enfin l'apparence d'un mouvement brusque de dilatation , bien distinct de la simple relaxation , le mouvement qui précède immédiatement la systole propi-ement dite K § IIL — DU MÉCANISME DE LA DILATATION PRESVSTOLIQUE. D'après tout ce qui précède, il semblerait qu'il nest guère permis de douter encore de l'aspiration cardiaque et, par conséquent, de la dilatation active; ' Cette opinion a été émise en premier lieu par Arnold {Lclnhucli dcr Physinlocjie des Men- srhen. Zurich, 1842, t. 1, p. 507.) - Lehrevom Kreiduiif des Blutes. Niirnbcrg, 18"26, p. 35. 5 Hundhuch der Phijsiolocjle des Menschen, ô' édit. Coblenz, 1858, t. I, p. 175. * La plupart des observateurs ont vu ce mouvement, sans y attacher dans leurs écrits l'importance qu'il mérite; c'est ainsi que Hope lui-même, par exemple, tout en se déclarant pour la dilatation passive, dit, en rendant compte de ses expériences sur des lapins , que « le ventricule se souleva brusquement, et non par extension passive. » ( Treatise on the discases i>f Ihc Hvar(, etc., trad. allem. de Becker, p. 11.) MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 75 Et pourtant, je Tai déjà reconnu, la majorité des physiologistes a toujours penché vers la négative, et aujourd'hui encore , en soutenant cette doctrine, je m'attends à rencontrer chez heaucoup un sourire d'incrédulité. Conmient ex- pliquer cette opposition? Pour le plus grand nombre, elle a sa source, j'en suis convaincu, dans une préoccupation théoricpie. Ils craignent d'être obligés d'admettre en même temps la doctrine de l'élongation active de la fibre musculaire. Les autres ne se doutent pas qu'il puisse y être question d'autre chose que de la relaxation diastolique dont le caractère passif est incontestable. L'élongation active de la fibre musculaire a été enseignée par Bichat et par Dumas de Montpellier. Ce dernier condamna même expressément l'hypothèse de Perrault et de Hamberger , d'après Uupielle des fibres musculaires spéciales seraient chargées d'opérer la dilatation. Selon lui, les imhiies fibres GxécnWui leurs oscillations non-seulement des extrémités au centre, mais encore du centre aux extrémités ^ D'autres ont même pensé que, dans le cœur, la force d'élongation des fibres était plus grande (pie leur force de contraction. Ce- pendant, parmi les physiologistes marquants de l'époque, je n'en connais qu'un seul qui soit encore disposé à admettre cette élongation , c'est William Carpen- ler-. Pour ce qui regarde ma propre manière de voir, le fait dont il s'agit me semble tellement contraire à tout ce que l'étude approfondie des propriétés de la fibre musculaire en général nous a appris, qu'il serait oiseux de m'ar- rêler ici à sa réfutation, au point de vue particulier des fonctions du cœur. Il n'y a, à mon avis, à discuter sérieusement que sur les trois doctrines suivantes : celle qui voit dans la dilatation des ventricules un effet de leur élas- ticité; celle qui l'attribue à une turgescence vasculaire; et une troisième qui l'expliiiue par la contraction de fibres musculaires différentes de celles qui res- serrent les ventricules. Il y aurait bien encore une quatrième doctrine, celle de M. Chauveau 3 . ' Priîiripes de Physiologie. Paris, 1800, t. III, p. 256. - Il déclare ne pas être éloigne d'admettre, outre l'élasticité, une force active d'élongation, opposée à la force de contraction. Principles of Htinian Phyxiology , 4' édit. London , 18Sô, p. 478. ' Giizelte méd. de Paris, 1858, n° 37 et 58. Tome XXXIII. 10 74 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. mais sans vouloir manquer à Teslime que je fais des travaux de ce jeune phy- siologisle, je ne crains pas de dire qu'elle ne me semble pas deslinée à se créer lieaucoup de partisans. Là voici du reste : M. (^Iiauveau, comme on Ta vu plus haut, non-seulement admet la succion venlriculaire, mais il lui fait jouer un rôle des plus ellicaces ; et pourtant il ne lui reconnaît pas pour cause ractivilé de la dilatation ; il croit même ne pas devoir admettre comme telle rélaslicité des parois. Selon lui, les parties qui enveloppent le cœur, à savoir : les poumons, le diaphragme et même les parois thoraciques, éloignées de leur position d'équilibre par la systole, tendent à revenir à celte position, et tirent à leur tour en sens inverse, c'est- à-dire excentriquement , sur les parois de la masse ventriculaire, dont les cavités se dilatent ainsi et opèrent la succion. Le seul fait que les mouvements du cœur continuent et se succèdent même encore dans l'ordre normal, après l'ouverture du thorax, suOit pour faire écarter l'opinion de M. Chauveau. L'élasticité des parois ventriculaircs. — Cette propriété a été donnée comme cause de la dilatation par Magendie, Ilope, J. Reid , Weyrich , Carfwright, Donders et par d'autres encore. 11 est inutile de rappeler qu'elle est ce qu'on appelle communément la relaxation; et pour l'usage que nous avons à en faire ici, nous pouvons la considérer aussi comme identique avec la tonicité muscu- laire des auteurs. Il est incontestable que la contraction des parois musculaires du cœur est suivie d'une relaxation , et que leur seule élasticité suflit à les tenir moins ser- rées les unes contre les autres pendant la diastole. On ne peut pas nier non plus que si la valvule auriculo-ventriculaire était abaissée pendant ce temps, mie certaine quantité de sang pourrait passer de l'oreillette dans le ventricule, ainsi qu'on l'admet communément comme règle ; mais il est évident que celte élas- ticité même s'opposera à ce que la dilatation excède certaines limites très- restreintes ; sous son influence exclusive , les ventricules ne pourront pas devenir plus larges que nous les trouvons sur le cadavre récent. Bruecke, qui est si compétent dans une question de cette nature, dit posi- tivement que l'élasticité des parois ventriculaircs n'est (pie d'une importance secondaire; selon lui, la pesanteur de la masse musculaire fait presque équi- MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 75 libre à la force avec laquelle elle tend à revenir à l'étal diastoliiiuc '. Pour nous qui considérons la dilatation comme présystolique , la doctrine de Télasticité cesse absolument d'être applicable; nous en admettons les eiïets, (pioi(pie dans une étendue de beaucoup inférieure à celle qu'elle devrait avoir si toute l'aspiration cardiaque en dépendait; mais ces eflets opèrent la dias- tole, et restent entièrement étrangers à la présystole. La turgescence vasculaire. — On connaît les incidents de la discussion qui a divisé deux célèbres professeurs de l'université de Vienne, au sujet du i-ôle que les artères cardiaques joueraient dans la dilatation du cœur; mais on sera généralement surpris d'apprendre que la doctrine soutenue par Brueckc a été formulée déjà, en 1819, par un jeune docteur de l'université de Liège. En elïet, Jean-François Vaust, dans sa ihèse "', fait la remaniue (pie les ar- tères cardiaques ne peuvent se remplir pendant la systole : d'abord paice (pi'elles sont comprimées par la sul)stance musculaire qui les entoure; ensuite parce (jue, dans ce moment, les valvules sigmoïdes recouvrent leur orifice. Il croit, par conséquent, que le sang n'entre dans ces artères que pendiuit la diastole, quand les fibres musculaires sont relâchées et les valvules sigmoïdes fermées. Plus tard, Charles Williams'', qui ne semble pas avoir eu connais- sance des idées de Vaust, a allirmé le premier que la réplétion des artères coronaires, ne pouvant se faire qu'après la contraction des ventricules, doit contribuer pour queUiue chose à la dilatation de ces cavités. Bruecke a publié ses idées en 1854 , dans la forme suivante : « Les val\ ules sigmoïdes,» dit-il*, « ouvertes pendant la systole , recouvrent parfaitement les orifices des artères coronaires; aucune portion de sang ne pourrait donc \ pénélier; mais à la fin de la systole les valvules s'abaissent, le sang entre brus- (piement dans les artères en question, et restitue ainsi la forme diastolique au\ parois du cœur. 11 est même probable, ajoute-l-il, qu'en outre, les muscles ' liitlhliiis de l'Académie de Vienne. Classe pliysico-mathéni., l. XIV, p. 545. - Jean-François Vaust a été le premier prosectcur de l'université de Liège. Sa dissertation inaugurale [De structura et molibus cordis. Leodii, 1819, p. 14) mérite d'être préservée de l'oubli; outre les remarques citées dans le texte, elle contient des observations ingénieuses sur la circulation dans les uei/if s cardiaques, qui complètent la théorie. 5 Rationul exposition, etc., trad. par Vclten, p. 193. * Sitzuiiiiabcrichte der Wiener Akademie. Miilli. naturw. Classe, t. XIV, p. 543. 76 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. papillaires, gonflés forlement par la réplétion de leurs vaisseaux artériels, doivent à celte circonstance de pouvoir régler les mouvements des valvules auriculo-ventriculaires , lors de la diastole. » Cette doctrine a rencontré un puissant adversaire au sein même de l'Aca- démie à lacpielle elle fut présentée ^ Cela ne l'a pas empêchée cependant de se conciliei' les sulTi'ages d'hommes tels que Brown-Sequard et Donders , qui compare le phénomène à l'expansion et au redressement des villosilés intes- tinales ayant également lieu, après chaque contraction, sous rinlhience de la pression du sang ^. Il a été démontré cependant par C. Fi*. Endemann 5, à l'aide d'expériences dirigées par Fick , que les artères coronaires se remplissent pendant la systole. Panum * est arrivé au même résultat en employant la section du nerf pneu- mogastrique pour obtenir la persistance de la systole. Enfin, Huedinger'' a définitivement démontré (|ue les valvules sigmoides ne s'appli(|uenl point aux orifices artériels coronaires. Je dois avouer, pour ma part, que toute cette discussion m'a étonné dès le début; car j'avais plusieurs fois constaté, à la vue elau toucher, que le pouls des artères cardiaques est isochrone avec celui de l'aorte. Je ne m'y serais même pas arrêté ici , sans la considération de la valeur des hommes qui sont descendus dans l'arène, et sans la nécessité de déblayer le terrain. Au reste, la théorie de Ch. Williams et de Bruecke serait-elle vraie, elle ne s'appliquerait qu'à une dilatation diastolique, el non pas à celle dont nous cherchons à dé- couvrir le mécanisme. La contraction musculaire. — Vésale ex|)li(iua déjà la dilatation par la présence de fibres musculaires antagonistes de celles qui opèrent le resser- ' La réponse de Ilyrll se trouve dans le même volume des Bulletins de l'Acad. de Vienne \). ô73. Bruecke a répliqué ensuite dans une brocliure intitulée : Verschluss der Kranzsehlaq- ndcrn durch die Aorten- Klappen , Wien, 1853, cl la duplique de Ilyrll a |iour titre : Velier die Selbststeuerung des Ilerzens. Wien, 1853. ■^ Donders , Plii/siologie , Irad. allcni. de Theile. Leipzig, 1856, t. I, p. 41. ^ Beitraege ziir Mechanik des Kreislaufes im Herzeii. Diss. Marhurg, 1836. '' Ueber den Einfliiss der JVerven aufdie Herzhewegung, in Schiindls.Iahrh. d. Mediz , t. 100, p. 15G. * Zur Mechanik der Aorten-und Herz-Klappen. Erlangcn, 1859, p. 16. — Voyez aussi /Vo- riep's Notizen. 1838, 11, n" 2, et Mierswa in Deutsche Klinik. 1839, n° 19. MÉMOIRE SUR LES MOUVEME^JÏS DU COEUR. 77 renient. « Porro cordis dilutationem, » dit-il ^ , « quae mucronis ipsius ad basis centrumest atfraciio , et omnium laterum cordis dis(en(io,RECTAEEFFi- cwm FihRkE,mucronem versus basin contrahentes. Quod sane ita perfîcitur , ac si vimineo circulo orbiculatim eademqiie série compturimas juiicorum scirporumve radicesconnecteres, et mucronibus illorumsimxd collectis, velul pyramidem quandam efformares, ac demum fmiiculum ex illius verficis medio per circuli cenlrum dimitteres, quo deorsiim tracto, pyramis brevior , intusque multo capacior redderetur Transversarum autem seu circula- wwM fibrarum actionem ad uliquid referre , facilius videlur. Ilae enim cordis contractioni inprimis praesunt , quae mucronis ipsius a basi est discess^is, et quaedam cordis productio. » Après que Harvey eut comballu cette manière de voir -, il n'en a plus été question jusqu'au deuxième quart du siècle dernier, où Claude Perrault " et Auguste Scharschmidt Font reprise. Malgré sa longueur, je ne puis m'empêcher de citer textuellement un extrait de la dissertation de ce dernier : « Duplex autem fibrarum, » dit-il *, « inter se cohaerentium stratum du- plicem quoque exercit e/fectum, ut videmus in oesophage, ventricido totoque intestinorum canale. Praedilae enim siint islae partes fibris tam lonfjitudi- nalilms, quam circularibus : hae diametrum coarctando, illae coarctationem toUendo, partemque quoad lonfjitudinem breviorem reddendo. Id enim nos docent physiolorji omnes , fibros longitudinales in parte intus cavitate donata , sub actionc partem abbreviare, cavitatemverosecundum latitudinem ampliare, id est latera ab invicem separare ; circulares seu transt^rsales vcro in actione constitutas arctare cavilalem, partis autem ipsius longitudinem augere. » La même opinion a été soutenue plus tard par Samuel Scharschmidt ^, et l'histoire de la médecine gardera le souvenir de la discussion que le grand Haller a soutenue à ce sujet avec le célèbre professeur de Jena , G. Ehrh. Ilam- * De corporis humuni fahrica. Veneliis, 1SC8, p. 453. ' De motu cordis, éd. Lugdun. Batav., p. 27. ^ Essai/s de Physique, t. III (selon Haller). * A ug^ Scharschmidt (praes. H. Schulze) Diss. de nonmdlis ad molum cordis pertinentibus. Halle, 1730, p. 8. » Physiologie. Berlin, t751 , cap. 12, § 8. 78 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. berger '. Depuis celle discussion , dans laquelle raulorilé personnelle de Haller a exercé trop d'ascendant, personne n'a plus osé renouveler l'opinion de Vésale, de Scharschniidl et de llainberger. Ce n'est que chez Lacnnec que j'en trouve comme une réminiscence; car il dit (|u'on doit supposer que le même faisceau musculaire ne sei'l pas à la dilatation et à la contraction -. Dans les pages suivantes, je m'efforcerai de remettre en vigueur la doctrine de Vésale. Comme lui, je dirai que le cœur possède, dans ses parois, des libres musculaires qui, dirigées en sens opposé, doivent être considérées comme antagonistes. Les unes sont communes aux deux cœurs et s'approchent de la direction longitudinale ; les autres sont propres à chaque ventricule et plus ou moins transversales. Les premières , h ce que je \>çn%Q , se contraclenl pendant la prési/stole , el opèrent la dilatation des ventricules; les secondes, pendant la systole, en resserrant les mêmes compartiments. Pour appuyer celle manière de voir, qu'il me soit permis de rappeler eu (juelques traits généraux la disposition anatomique des fibres du c(eur. Disposition des fibres musculaires du cœur, — Selon une formule heureuse , donnée par 31. Cruveilhier^ : « Le cœur ventricidaire est formé de deux sacs musculeux contenus dans un troisième, commun aux deux ventricules. Les fibres communes ou superiicielles, parvenues à la pointe du cœur, se retrous- sent en (|uel(iue sorte, pour pénétrer dans l'intérieur des ventricules par cette pointe, et constituer les fibres profondes de ces deux ventricules, de telle manière que les fibres propres de chaque ventricule se trouvent situées entre la portion directe et la portion réfléchie des libres communes. » I^es filjres communes superficielles descendent obli(|uemenl de la base du cœur, en se dirigeant vers la pointe à la manière d'une spirale assez ouverte. ' Pliysiologia medica. Jenae, 1751, § 81. Diss. quu osti'iid. ilkisUAun cordin u mtmjuiin' veiioso non perftcieri, n° 39 (selon Haller, Elvni. Plii/sioL, édil. Lausaiin., I, p. 386). - Traité de l'Aiiseult. méd., i""' édit., l. III, \i. 56. — Ceci était éeiit lorsque j'ai reeu un iiicmoire de H.-M. Cohen, intitulé : Die Mtjodijnamili der Ilerzens (Berlin, 1859) , dans lequel l'antagonisme et l'alternanee des fibres soi-disant longitudinales et transversales du eœur et des vaisseaux est soutenu de nouveau. Cet auteur, eepcndanl, confond avec presque tous les phy- siologistes de l'époque, la dilatation avec la diastole. Ses idées sont donc réfutées davanee par Haller et ses sueccsscurs. ■> Traité d'Analoniie descriptive. Paris, 1843, t. Il, p. 5^0. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 79 Ce sont elles qu'on a désignées tant de fois sous le nom de féres longilu- dinales; elles sont ïanalogue des fibres longitudinales des autres muscles de la vie organique, qu'on trouve dans l'œsophage, les intestins, la vessie et l'utérus; comparées aux fibres propres, elles se rapprochent, il est vrai, beaucoup plus que ces dernières, de la direction longitudinale; mais, exac- tement, elles sont obli(/ucs de droite à gauche. A la pointe du cœur, les fibres communes superficielles, destinées à la paroi antérieure , et celles qui se rendent à la paroi postérieure , restent distinctes sous la forme de deux faisceaux ou nattes. Ces deux nattes, selon la descrip- tion de M. Cruveilhier, se contournent réciproquement, en formant une demi- spire, de telle manière que la natte antérieure qui est embrassée à gauche par la natte postérieure, embrasse à droite cette dernière. A partir de ce point, continue M. Cruveilhier, les fibres, de descendantes qu'elles étaient, deviennent ascendantes, de superficielles deviennent profondes; elles entrent dans le cœur par la pointe, et continuent;! se réfléchir de bas en haut, pour former le plan profond ou la couche interne des fibres musculaires du cœur. Les fibres réfléchies, ou du plan profond, toujours d'après M. Cruveilhier, dont la description me parait à la fois la plus claire et la plus vraie, présen- tent trois modes de disposition bien distincts : les unes forment des anses simples avec la portion directe ; d'autres forment des pas-de-vis ou des 8 de (chiffre; d'autres forment les colonnes charnues. 1 . Les fibres à anses appartiennent par leur moitié directe et par leur moitié réfiéchie à des parois opposées des ventricules, de (elle sorte que les fibres superficielles de la paroi antérieure vont constituer, par leur partie ré- fléchie, la couche profonde de la paroi postérieure, et vice versa. On remai-- quera ce que cette disposition a d'avantageux pour l'écartcment des parois. 2. Les fibres en pas-de-vis ou en 8 de chiffre, se contournent après leur réflexion , de façon que leur moitié profonde appartient à la même paroi que la moitié superficielle ^ 3. Les colonnes charnues sont assez connues pour que nous n'ayons pas besoin de rappeler à leur égard aucun détail. ' Ces fibres, décrites et figurées en premier lieu par Lower, sont-elles différentes de celles que Ludwig désigne sous le nom de Achtertouren? ? 80 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Les fibres propres sont placées dans l'épaisseur des parois veniriculaires, entre la partie directe et la partie réfléchie des fibres communes; elles consti- tuent une couche dont l'épaisseur est surtout considérable au ventricule gauche. Elles prennent leur origine à l'anneau fii)ro-cartilagineux veineux, et sont dirigées circulairement ou transversalement, en se croisant avec les fibres communes. Ludwig a démontré (jue chacpie anse fait deux tours et constitue ainsi un 8 de chilTre plus parfait que celui de certaines fibres communes '. Entre les fibres propres et la couche superficielle des fibres communes, il est iiUerposé une lame de tissu conjonctif; mais ce tissu manque presque com- plètement dans Vintérieur des couches musculaires tant communes que pro- pres ^. Antagonisme des muscles du cœur. — Ainsi, deux espèces de fibres com- j)osent la masse musculaire des ventricules : les fibres communes et les fibres propres; ces deux espèces de fibres suivent une direction opposée; elles sont séparées l'une de l'autre par une couche de tissu conjonctif, d'un côté du moins. Y a-t-il témérité de croire qu'elles se trouvent l'une à l'égard de l'autre dans un ra|)port semblable à celui qui existe dans tous les autres muscles de la vie organique, entre les fibres longitudinales et les fibres cir- culaires? I^'hypothèse sera-t-elle taxée de gratuite, qui, d'une similitude cons- tatée de structure conclut à une analogie de fonction, ou mieux encore, qui ne fait qu'appli(|uer au cœur une loi régissant tous les autres muscles de la vie organique : la loi qui s'appelle antaffonisme et aUernance? L'iris de l'œil , par exemple , possède des fibres circulaires et des fibres longitudinales; les premières resserrent et les secondes dilatent la pupille". Le mécanisme du troisième temps de la déglutition ne se comprend que par des contractions alternatives progressant de point en point, des fibres externes ou longitudinales et des fibres internes ou circulaires de l'œsophage. ' Zfilsclu: f. ralioii. Mcd., t. VII, p. 18'J. - Voyez Searle, in Todd'.s Cydopaedia , vol. II, p. Gl'J. 3 Pour démontrer la ililalation active de la pupille, Wedemeycr s'est déjà servi du fait que, sur le cadavre, la pupille n'est jamais aussi dilatée quelle l'est sous l'influence de lliyoscyamine , par exemple, sur le vi\ant. — Untersuchiingeu iiebcr den Kreislauf des Bliits. Hannover, 1828, p. fi."), note. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 81 Celles-là dilatent la portion du canal qui se trouve immédiatement devant le bol alimentaire, et celles-ci le poussent ensuite dans la portion dilatée. Il me parait que tout mouvement pèristaltique , celui des intestins connue celui des canaux excréteui-s, suit ce mécanisme* qui est plus manifeste encore dans le rectimi. L'antagonisme entre les fibres longitudinales et les fibres circulaires n'est ici ignoré de personne. Le même antagonisme existe entre les fibres longitudinales de la vessie et les fibres circulaires qui constituent le spbincter de ce réservoir. Enfin, je crois n'avoir pas besoin de décrire, au point de vue qui nous occupe, le mécanisme de l'accouchement, pour faire voir que, dans l'utérus aussi, il y a antagonisme entre les fibres longitudinales et les fibres circulaires, et al- ternance dans leur contraction '\ Je crois donc que, dans le cœur aussi, les deux espèces de fibres, que nous considérons comme antagonistes, ne se contractent pas simultanément, mais allcnient régulièrement dans leur action, de manière que les unes sont relâchées quand les autres sont contractées. Je crois que les fibres communes opèrent la dilatution prési/sfolique, et que le resserrement systolique est dû à l'action subséquente des fibres propres des ventricules. Pendant la diastole, les deux espèces de fibres se trouvent à l'état de repos. Mécanisme de la dilatation. — Pour faire comprendre ce mécanisme, rap- pelons d'abord qu'au temps de la diastole la cavité ventriculaire est vide , ou presque vide; qu'elle est effacée, et que la paroi antérieure et la paroi posté- rieure sont appliquées l'une à l'autre. Les fibres communes, les premières appelées à l'activité , sont des anses ou des arcs, prenant leur point fixe aux anneaux fibro-cartilagineux qui entou- i-ent les orifices veineux et artériels, et ayant leur point de résistance d'une part au tourbillon de la pointe du cœur, et de l'autre sur toute l'étendue de la paroi antérieure et de la paroi postérieure. Ici , la masse des fibres propres , ' Uaiis mon cours de ptiysiologie, j'ai exposé ce mécanisme avec détails. J'ai donné cette définition du mouvement pèristaltique en général : qu'il est » un mouvement progressant de point eu point, le long d'un canal, et consistant sur chaque point en une dilatation suivie de contraction. » ^ Colien, dans le mémoire cité plus haut, insiste également sur l'analogie des autres muscles organiques; il cite spécialement le mouvement pèristaltique des intestins (/ c, p. 49). Tome XXXIIl. H 82 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. inactives en ce moment et abandonnées à leur élasticité, est comprimée entre la couche superficielle et la couche profonde des fibres communes, el gagne ainsi une certaine raideur. Par la contraction des fibres communes la pointe est relevée vers la base, et les parois s'écartent l'une de l'autre; en d'autres termes, la cavité ventricu- laire se reforme et, au fur et à mesure qu'elle s'agrandit, elle aspire une quan- tité de plus en plus grande du sang des oreillelles. Le ventricule se remplit, se raccourcit et s'élargit. Les fihres communes sont dirigées obliquement de la base à la pointe, dans le sens d'une spirale très-ouverte ; par leur contraction l'axe de la spirale se raccourcit, par conséquent, la courbure devient plus grande; en d'autres termes, l'espace qu'elles circonscrivent s'élargit. Il s'ajoute à cela que la majeure partie des anses communes ont leur portion réfléchie engagée non dans la même paroi que la portion directe, mais dans la paroi opposée. Cette circonstance, ainsi que la courbure en 8 de chiffre des autres fibres qui con- tinuent de faire partie de leur paroi d'origine, contribuent également à opérer l'ouverture des ventricules el leur dilatation. Pour se rendre sensible le mécanisme de la dilatation, on pourra prendre une ventouse en caoutchouc vulcanisé, ])ourvue d'un anneau rigide. Les effets que produit l'élasticité dans cet appareil, appartiennent, dans le cœur, à la contraction musculaire. Les doigts qui compriment la ventouse et effacent sa cavité représentent les libres circulaires ou propres du cœur, et la paroi élas- tique l'cprésente les fibres communes. Ou l'on pourra attacher deux ressorts de montre à un anneau rigide, de façon à imiter la disposition des fibres communes, c'est-à-dire que la partie directe de l'arc qu'on leur fait décrire soit fixée sur un point de l'anneau, et la partie réfléchie sur un point opposé , el qu'on réunisse le sommet de la cour- bure des deux arcs par un fil serré; on aura alors une excellente démonstra- tion de futilité de celte disposition des fibres communes, en vue de la dila- tation des ventricules. Enfin, ce qui sera plus simple, on pourra joindre les deux mains par leur face palmaire, en laissant agir d'abord les seuls muscles extenseurs des doigts. Si les muscles extenseurs el fléchisseurs agissent à la fois, on ne parvient pas MÉMOIRE SUR LES MOUVEMErSTS DU COEUR. 83 à fermer la main; mais relâchez les muscles extenseurs et laissez jouer les fléchisseurs seuls, alors les extrémités des doigts resteront seules serrées les unes contre les autres, et il s'ouvrira entre les deux mains un espace dont rétendue sera en raison du degré de flexion des doigts. L'extrémité des doigis nous représente la pointe du cœur; les muscles fléchisseurs sont les libres communes ou dilatatrices, et les muscles extenseurs sont les fibres propres ou contractrices. Les os, en tant que corps rigides, sont représentés dans le cœur par la couche de fibres musculaires inertes, qui, au moment de l'action des autres fibres, est abandonnée seulement à son élasticité. Rides transversales systoliques. — Tous ceux qui ont observé le cœur nu signalent la formation de rides transversales à la surface de l'organe lors de la systole; elles sont en effet très-manifestes, surtout chez les sujets affaiblis, et vont en augmentant vers la fin de la systole. M. Cruveilhier les a vues sur le cœur humain : « Pendant le temps de leur contraction ou systole, » dit-il ', « les ventricules pâlissent, leur surface devient rugueuse, forlemenl plissée et comme ratatinée; les veines superficielles se gonflent, les colonnes char- nues des ventricules se dessinent; les fibres tournoyantes du sommet du ven- tricule gauche, qui constitue à lui seul la pointe du cœur, deviennent plus manifestes. » Haller a vu dans ces rides la preuve de la contraction-; mais un muscle contracté n'est pas plissé! Des rides et des inflexions se forment, selon Ed. Weber "' , quand tous les faisceaux d'un muscle ne se contractent pas au même moment ; c'est-à-dire lorsqu'on interpose entre les fibres actives d'autres fibres (pii ne se contractent point. 11 nous est donc permis de voir dans ces rides une preuve que tous les faisceaux musculaires du cœur ne se contractent pas en même temps. La surface des ventricules est lisse pendant la présystole; elle est plissée ou ridée pendant la systole, alors que les fibres qui existent à cette surface sont re- lâchées. ' Traité d'Anatomie descriplive , t. II, p. .'iSS. '^ Elem. Phi/sioL, éd. Lausanne, t. I, pp. 587 et 38'J. ' Art. Miiskdbewegung , dans R. Waçiiwr's Hand-Woerterbuch der Physiologie, t. III, partie II , p. (iG. 84 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. Lit (lilalalion étant le mouvemenl dirigeant, il ne pourrait plus paraître extraordinaire que les mouvements des deux cœurs, du cœur gauche et du cœur droit, soient toujours simultanés, à l'état de maladie et au milieu de tous les désordres possibles, aussi bien qu'à l'état de santé. La dilatation est faite par les fibres communes; c'est un seul et môme mouvement qui s'enq)are des deux ventricules. Le resserrement au contraire est propre à cinupie ventri- cule; aussi peut-il n'exister que d'un côté seulement, et dilïérer de quantité ou de degré, du ventricule gauche au ventricule droit. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 85 TROISIEME ARTICLE. DU POULS CÂRDIAOUE. La discussion relative au pouls ou choc cardiaque {puisas tordis selon llaller, ictus selon les anciens), se porte d'abord sur le temps au(iuel il corres- pond , ensuite sur son mécanisme. § I". — DÉTERMINATION DU TEMPS AUQUEL APPARTIENT I.E POULS CARDIAQUE. Il me sera permis de passer ra|)idement sur l'opinion (pii attribue le choc du cœur à la diastole; tant de lois réfutée, elle s'est cependant toujours con- (piis de nouveaux parlisans, et Ton sait qu'elle compte en sa faveur, parmi les contemporains, des noms comme ceux de MM. Beau et Uartwright '. Une grande cause de celte ténacité consiste, sans doute, dans la confusion (lu'on a faite de la diastole avec la dilatation. Je crois avoir établi, à la suite d'autres observateurs, que la diasiole est l'état de repos, pendant lequel le cœur ne se dilate ni ne se durcit. Il suffit d'avoir eu en main, une seule fois, le cœur d'un animal vivant, pour être convaincu que ce n'est qu'au moment de la coniruction de ses jjarois qu'il peut communiquer un choc, une impulsion, aux corps qui le touchent. Mais il y a, selon nous, une double contraction : la contraction présyslolique ' La théorie diastolique, comme on l'appelle quelquefois, est soutenue aussi dans un mémoire récent, qui attire l'attention beaucoup plus par l'originalité que par la solidité de ses vues; je veux parler de : H.-M. Cohen, Zur Myodijnamik des Herzens. Berlin, t8o9. 86 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. et celle de la syslole proprement dite. La question est donc de savoir auquel de ces deux temps, de la présystole ou de la systole, le pouls cardiaque appar- tient. L'observation, i)oursuivie pendant longtemps sur Pliomme adulte, à Tétai de santé et à Tétat de maladie, nra con\a'\ncu r/ue le pouls cardiaque, dans foutes les circonstances, coïncide avec la systole. Choc ondulatoire. — Il est des cas,*à la vérité, où un soulèvement pré- systolique se fait remarcpier à la région de la base du cœur. 11 se continue même parfois dans le choc de la pointe, sous la forme d'un mouvement progressif ou péristallique; mais je n'ai pas besoin de rappeler que ce qu'on ap|)elle le pouls cardiaipie, c'est uniquement le choc de lu pointe. Le soulève- ment de la base, plus fort toujours au point qui correspond au ventricule droit, est l'effet de l'élargissement présyslolique. Il se continue rapidement en un allongement et un rétrécissement systoliques, et c'est de là que vient l'apparence de progression ondulatoire , ou, comme M. Malherbe de Nantes s'exprime, le choc en ondulation. J'observe ce mouvement progressif et ce soulèvement à la base assez fré- (juemment chez les phlhisiques, sans doute parce que chez eux les poumons ne peuvent pas, lors de l'inspiration, se glisser entre la base du cœur et le thorax, tantôt parce qu'ils sont rendus immobiles par l'induration tubercu- leuse, tantôt parce qu'ils ont contracté adhérence avec la plèvre costale K M. Malherbe -, qui a adopté les idées de 31. Beau, pour ce cpii regarde le choc du coHU', explique le choc en ondulation par un obstacle (jui s'oppose- rait au dégorgement de l'oreillette dans le ventricule, dégorgement (|ui, à l'état normal, se ferait d'une manière instantanée. L'obstacle serait dû à un changement des rapports proportionnels entre les deux cavités , par suite soit du rétrécissement de l'orifice auriculo-ventriculaire, soit de l'ampliation de la capacité du ventricule. Skoda voit dans la progression du soulèvement de la base à la pointe, un effet de la locomotion du cœur. Il s'en fait même un argument en faveur de cette dernière. Je ne comprends cependant pas com- ' Jp pense que M. Malherbe est dans l'eiTeur quand il atlribiie eelte position du rwur h Ihy- pertrophie avec dilatation des ventrieules.(Bro\vn-Sequard. Joiinittl de Physiologie, t. II, p. 645.) - Loc. cil. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 87 ment la projection du cœur pourrait donner lieu à réiévalion successive de deux ou de plusieurs espaces intercostaux. La progression de la contraction elle-même est trop rapide pour expliquer, à son tour, le choc ondulatoire. Dès lors, ou le phénomène est inexplicahle, où il est réellemenl dû au sou- lèvement présystolique. Retrait présystolique. — A la pointe , la présystole est marquée par un retrait, chaque fois que le cœur y adhère à la paroi ihoracique ou y est serré par une cause quelconque. Ceci a été développé plus haut , quand il s'est agi de déterminer la forme qu'affecte l'organe central de la circulation aux différentes phases de sa révoluiion '. Ainsi, quand le cœur est serré contre la paroi thoracique , dans une partie notable de son étendue , la présy- stole se manifeste : i . Par le soulèvement de la base , et 2. Par le retrait de la pointe. Mais le soulèvement et le choc de la pointe appartiennent toujours à la systole. § II. — DES CAUSES ET DU MÉCANISME DU POULS CARDIAQUE. On connaît le volume que forment les écrits publiés sur les causes du choc ; chaque traité de séméiologie ou de diagnostic en donne une idée suffisante. Il sera donc inutile de passer en revue, ici, la série trop nombreuse des hypothèses qui sont parvenues à se conquérir une place dans la science et à s'y maintenir pendant quelque temps. Je ne m'occuperai que de celles qui semblent exprimer une partie plus ou moins grande de la vérité , et avec lesquelles, par conséquent, la science doit compter actuellement. Les causes assignées par ces opinions, se laissent réduire à trois : 1 . Changement de forme ; 2. Changement de consistance; 4. iMouvement de totalité. < Voyez page 41. Aux causes qui font paraître le retrait présystolique, il faudra ajouter peut-être l'absence ou la diminution du liquide péricardique, dont le rôle est de remplir l'espace que la pointe du cœur, en se retirant, laisse libre entre elle et le thorax. 88 MEMOIRE SIR LES MOUVEMENTS DU COEUR. .l'ai hàlp de dire que, dans mon opinion, les trois causes se réunisseni pour produire le pouls cardia(|ue. Il s'agira donc pour moi , non de réfuter Tune ou l'autre, mais de faire la part de chacune d'elles. A. Changement de forme. L'opinion qui attribue le choc à l'allongement svstolique du coeur, régnai! presque sans partage au XVII'"'' siècle : on ne voyait alors dans le i)hénomène (jue lelTet d'una proirusion de (a pointe ; mais (piand, plus tard, l'allongement ventriculaire a été combattu, celte doctrine a dû nécessairement céder la place à d'autres, dont aucune cependant n'a pu se maintenir. Étant revenu à la doctrine de l'allongement ventriculaire, je dois néces- sairement aussi appuyer la manière de voir des anciens relativement au choc du cœur. Je pense que l'allongement sysloliciue est une des causes les plus simples et les plus naturelles de ce choc, de même que le raccourcissement qui le précède est la cause du retrait présystolique. Il est, du reste, inutile de revenir sur ce qui a été exposé plus haut avec tous les développements nécessaires. Théorie de M. Clumveau. — Il y a peu d'années, MM. A. Chauveau ei Faivre ^ ont publié une théorie qui repose également, en partie du moins, sur le changement de forme joint à celui de la consistance des ventricules. Ce- pendant, loin d'admettre l'allongement, ces physiologistes afllrment que c'est en prenant une forme globuleuse ou sphérique (|ue les ventricules parvien- nent à frapper le thorax. La pointe n'éprouve aucun mouvement rétrograde, selon eux , mais la base du cœur s'abaisse vers elle. Dans un mémoire présenté plus tard à l'Académie des sciences de Paris par M. Chauveau seul -, le mécanisme du choc est plus nettement décrit, mais restreint davantage au changement de forme. Pendant la systole, dit l'au- teur, les ventricules éprouvent un raccourcissement dans leurs diamètres, ' Compte rendu de VAcad. des se. de Paris, t. XIJ. l8o5 . p. 42C. — Gazelle médicale de Paris, 185G, p. 411. - S('-ance du 14 sept. t837. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 89 longitudinal et antéro-postérieur, mais leur diamètre transversal augmente. C'est cette augmentation brusque qui produit le choc contre les parois latérales du thorax , surtout à gauche, parce que les mouvements du ventricule gauche sont plus énergiques , et parce que , de ce côté , le cœur est moins recouvert par le poumon. M. Chauveau parle des gros mammifères domestiques ([ui ont servi à ses expériences. Pour l'homme, en raison de la conformation particulière des organes, la formule doit être modifiée ainsi : « La pulsation du cœur est due à l'augmentation brusque du diamètre antéro-postérieur des ventricules. » J'ai deux choses à objecter à cette théorie : la première , c'est que j'ai posi- tivement vu et bien vu le mouvement rétrograde de la pointe, suivi d'une brusque extension ou protrusion; la seconde, c'est que le choc, à l'étal normal, n'existe qu'à la pointe, et non le long du bord du ventricule droit '. Selon M. Chauveau, il devrait évidemment être plus fort à la base qu'à la pointe, ce qui, certainement, n'est pas le cas. B. CHANGEMENT DE CONSISTANCE. Au moment où la présystole passe à l'état de systole , toute la substance musculaire des ventricules devient dure; c'est qu'il y a , dans ce moment , pour ainsi dire lutte entre les fibres dilatatrices et les fibres contractrices : les unes empêchent les autres, et les mettent ainsi dans un état de tension. On sent cet endurcissement brusque et très-passager comme un coup sec [abrupt shocl;), si l'on applique directement la main à un cœur mis à nu. Il semble alors ([ue le choc soit communiqué aux parois musculaires par la l)rus(|ue interversion du courant sanguin ; il a lieu sur tous les points du ventricule, et il est loin de durer pendant tout le temps de la systole. Maintenant, la question est de savoir dans quel rapport ce choc intérieur est avec celui qu'on sent au thorax? On ne saurait nier que l'endurcissement de la substance des ventricules ne ' Je n'ai pas l)esoin de rappeler qu'il faut tlistinguer la propagation du choc par les parois du thorax d'avec son extension primitive. Tome XXXIIL 12 90 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. soit une condition indispensable de la production du choc externe; attendu (prun corps plus ou moins mou ne parviendrait pas à percuter le thorax. V instantanéité avec laquelle Pendurcissemenl a lieu explique Ténergie du choc et plusieurs de ses caractères particuliers. On a eu tort néanmoins, selon moi , d'attribuer à cet endurcissement seul pour ainsi dire toute la valeur du pouls cardiaque. Autre chose est la tension brusque et éclatante des parois veniriculaires, autre chose la propagation de la secousse aux organes voisins, notamment aux parois thoraciques : ces der- nières sont frappées par le cœur devenu dur, en dedans, à la manière dont nous les frappons au dehors, quand nous pratiquons la percussion. D'ailleurs , (|u'on ne l'oublie point, on n'aurait donné qu'une explication Irès-insufti- sante du pouls cardiaque, si l'on avait rendu compte seulement de la trans- mission au thorax de l'ébranlement de la substance des ventricules. Au mo- ment du choc , pourvu que les parois du thorax s'y prélent , il s'opère en même temps un soulèvement de la partie à laquelle la pointe s'applicpie. Oi", ce soulèvement est absolument inex[)licable par l'endurcissemenl de la sub- stance des ventricules, La théorie dont je parle a été soutenue par Riwisch de Rotterau. Exami- nons-la de plus près et dans sa forme authentique. Théorie de Kiwisc/i. — D'après celte théorie, qui, patronnée par Bam- Ijerger, Leubuscher et Niemeyer, gagne de plus en plus de tei-rain : « Le choc du cœur est exclusivement dû à l'endurcissement syslolique de la pointe, qui s'arrondit au même instant '. » Kiwisch est parti d'une présomption théorique. Le thorax étant herméti- quement clos, il considérait comme contraire aux lois de la physique d'attri- buer le choc à une percussion du thorax, c'est-à-dire à un rapprochement violent du cœur après un retrait préalable. Ce retrait est impossible, disait-il, puis(pril n'y a pas de corps qui occuperait l'espace devenant ainsi libre. Mais ce corps existe; et qui plus est, on pense généralement (|u'il existe précisément dans le but indi(pié : c'est la sérosité péricardique. Elle a ici le même rôle à remplir (juc le liquide cérébro-spinal dans le crâne, autre cavité ' P rager Vierleljahrsschrifl fur pralil. HeiHiiinde , 5°"' année. t84C, t. I, p. 143. MEMOIRE SUR LES MOUVEMETSÏS DU COEUR. 91 herméli(|ucment close et n'empêchant cependant pas un mouvement alter- natif d'élévation et d'affaissement de l'encéphale. La plèvre et le péritoine ne contiennent jamais, à l'étal normal, une quantité palpable de liquide, parce que toute la sérosité que ces membranes exhalent n'est employée cpi'à maintenir leurs surfaces humides et glissantes. Au contraire, c'est précisément parce que l'arachnoïde et le péricarde renfer- ment des organes destinés à une locomotion régulière , qu'on y trouve , même à l'état parfaitement normal, une certaine quantité de sérosité. Quoiqu'elle ne soit, dans le péricarde, que de deux à trois centimètres cubes, elle suffit amplement pour remplir l'espace, d'ailleurs peu considérable, qui, lors de la présystole, se forme entre la pointe du cœur et le thorax ^ Aussi, si la sérosité n'était pas là, un retrait de l'espace intercostal corres- pondant à la pointe du cœur devrait être observé chez tous les sujets lors de la présystole , d'après l'application rigoureuse de la loi de physique dont Kiwisch s'est préoccupé dans sa théorie. Or, on sait que ce retrait ne s'observe que dans des cas abnormes et rares, quand le cœur est maintenu contre la paroi Ihoracique par l'adhérence du péricarde, par l'induration du tissu pulmonaire voisin, ou dans certaines formes d'hypertrophie. Ainsi, je crois avoir répondu au principal argument de Kiwisch , à celui qui semble exercer le plus d'influence sur les esprits. J'ai fait remarquer aussi, dans une page précédente, que la théorie de Kiwisch saurait rendre compte tout au plus de V ébranlement communiqué au thorax, mais nullement du soulèvement de l'espace intercostal qui couvre la pointe du cœur. J'ajouterai ici la considération suivante : D'après les idées de Kiwisch, le ca^ur resterait constamment en contact avec la paroi thoracique par sa pointe et par une partie plus ou moins no- table de sa face antérieure. Il serait pour ainsi dire fixé d'une manière im- mobile sur sa pointe, comme sur un pivot; mais comment concilier avec cela ' Même dans les maladies procédant avec des évacuations aqueuses abondantes, telles que les diarrhées profuses et le choléra épidémique, et où l'on trouve la [)lèvre et le péritoine presque desséchés, le péricarde contient pourtant encore du liquide, ainsi que l'arachnoïde, comme cela a été démontré par Hamernijk [Die Choiera epidemicu. Prag., t830. Das Herz und seine Beicecjung. Ibid., 1858, p. i21). 92 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. le fait qu'elle descend à chaque inspiration, el (|u'elle suit en général les mo- difications du volume des poumons? Tout en convenant que quelques dia- gnosticiens ont exagéré le déplacement respiratoire de la pointe du c(eur, je ne pense pas que personne veuille le nier; et, ne serait-il que de quelques millimètres, il renverserait déjà la théorie de Kiwisch. L'ohjeclion que Valentin • a faite, à savoir : que le choc se perçoit le mieux quand le sujet est couché en inclinant vers le côté gauche, et qu'il devient faible, qu'il disparait même quand il se tourne vers le côté droit, a été écartée par Kiwisch à l'aide de la remarque que les poumons, étant d'une pesanteur inférieure à celle du cœur, doivent se porter en haut, et s'inter- poser entre ce dernier et le thorax quand le sujet se place sur le côté droit -. Je ne sais s'il a été répondu aussi complètement à l'objection qui demande pourquoi le choc est perçu à la pointe seulement, et non partout où le cœur touche à la paroi du thorax? On a essayé d'expliquer le fait, d'abord par la circonstance que la paroi musculaire du ventricule droit, dont il pourrait seulement s'agir ici, est au delà du double plus mince que la pointe; ensuite par la position , moins favorable à la transmission , que le ventricule droit oc- cupe derrière le sternum et derrière les extrémités rapprochées des cartilages costaux '\ Hans Loclier, dans une publication récente *, reproduit l'objection et y ajoute celte autre dilïiculté, que la pointe ne forme pas saillie lors de la systole. En effet, selon la description de Kiwisch lui-même , le cœur affecte la forme sphériquc dans ce moment; sa pointe s'arrondit; et comment alors le choc serait-il borné, dans l'immense majorité des cas, à un espace de moins d'un centimètre carré? C. MOUVEMENT DE TOTALITÉ. L'idée qui a dû se présenter en première ligne lorsqu'on a voulu se rendre compte des causes du battement cardiaque, c'est que le cœur agit à la manière ' Lelivljiicli der Pinjsiologif, '2"" cdit. , p. 437. - VerhiuaUinigen der physicid. mediriii. Gi'sellsch. in Wnerzlidij , t. 1, p. I i. 5 Voyez Bambercjer Lehrbuch der Krankheiten des Herzens. VVicn, 1857, p. 29. '• Ziir Lehre vom Ilerzcii. Graliilutionssclirift. Erlangen , ISfiO. MÉMOIRE SLR LES MOLVEMEi>TS DU COEUR. 93 d'un marteau suspendu cl i)rojeté liorizontalement en avant. C'est cette idée aussi qui perce toujours de nouveau, malgré les dénégations qu'elle a essuyées du côté de la théorie, et le peu d'encouragement qui lui est venu de la part de quelques expérimentateurs modernes. On nie le mouvement de projection , principalement parce qu'on le croit impossi])le dans le thorax hermétiquement fermé; puis parce qu'on croit avoii- ohservé que la pointe du creur reste continuellement en contact avec la paroi Ihoracique. J'ai déjà répondu à ces deux objections, en combattant la théorie de Kiwisch; mais il faut que j'établisse encore, par des preuves directes el positives, l'existence de ces mouvements. Expériences. — En passant, chez une oie, l'index de la main gauche der- rière le cœur, je pouvais comprimer l'aorte descendante sans gêner les excur- sions du premier. Eh bien, à chaque compression que j'opérais, les contrac- tions du cœur devinrent plus fortes, la projection en avant, qui avait été peu marquée auparavant, devint très-apparente, et l'organe sembla avoir changé sa forme ordinaire en une forme plus allongée; les dilatations allèrent en s'aflai- blissant. La succession des actes , qui avait été régulière avant la compression de l'aorte, se troubla ensuite; il y eut des interruptions durant cinq à six secondes, après dix ou douze contractions successives. .le passai l'index de la main droite également derrière le cœur, pour i-endre complète la compression de l'aorte ; alors la projection et l'allongement du cœur furent encore plus considérables ; mais les interruptions des mouve- ments avaient déjà lieu après cinq ou six contractions, et duraient au delà de dix secondes. En éloignant l'un des doigts pour rendre la compression imparfaite, il y eut chaque fois diminution de l'allongement, affaiblissement de la projection et raccourcissement de la durée des interruptions. En cessant entièrement de comprimer, le tout rentrait dans l'état où nous l'avions vu auparavant. Il \a sans dire que la respiration artificielle a été établie et entretenue autant que possible. Je comprimai ensuite, à l'aide des doigts également, à la fois la veine cave supérieure et les veines pulmonaires gauches. Au bout de cinq à six secondes, les contractions du cœur devinrent extrêmement i^Mas^QiXon ne remarqua 94 MEiMOlUE SUR LES MOl'VEMEiMS DU COEUR. plus aucun mouvement de projection, ni aucun allongenienl de la pointe; mais le jeu des dilatations et des contiaclions venlriculaires continua régu- lièrement; la forme permanente du coeur fui globuleuse. Ces expériences, répétées un grand nombre de fois, en mars 1841, devant les élèves de mon cours de physiologie et devant plusieurs personnes qui le suivaient en amateurs, m'ont paru décisives. J'en ai conclu : que le choc du cœur est produit par rallongement des ventricules et par la j)rojection du cœur en avant ; que ces deux mouvements sont susceptibles d'être augmentés de beaucoup par tout ce (jui augmente la tension du système artériel , et qu'ils sont alïaiblis (piand celle tension est diminuée. J'ai tenté la même expérience sur des mammifèi'cs; j'y ai \u des résultats sullisants pour ne pas douter que les faits s'y passent de la même manière; mais la nécessité d'entretenir artificiellement la respiration crée des dillicultés ()|)éraloires si grandes, que ces animaux se prêtent peu à la démonstration. Tout en considérant donc comme démontré le mouvement de projection , je dois convenir cependant que, dans le thorax clos, il est beaucoup moins étendu que dans le thorax ouvert, surtout chez les mammifères. En introduisant le bras par une ouverture du ventre chez des |)orcs qu'on venait d'abattre par un coup asséné sur le front, je sentis très-aisément le cœui' à travers le diaphragme, et je m'assurai, à n'en pas douter, de l'exis- tence du mouvement de projection ; mais il était peu prononcé, et devint insen- sible (juand l'action du cœur s'affaiblit. Chez le lapin et chez le chien, on peut mettre à nu la plèvre costale sur un l)oint convenable du thorax; on voit les mouvements du cœur à travers cette plèvre et le péricarde. C'est la méthode employée par Donders; le balance- ment du cœur est à tel point certain , que cet excellent observateur a été forcé de le constater malgi'é des préoccupations théoriques contraires ^. ' En effet, après avoir, dans le texte, déclaré impossible le mouvement de balancement, par la raison (]iie le cœur est partout entoure des poumons (Pliysiologie des 3Iensclien; éd. Theile. Leipzig, 1836, t. I, p. iJi)), Donders s'exprime dans les développements ajoutés au même paragraphe (/. c, p. 34) littéralement ainsi : « Il n'échappe cependant pas à notre attention (juc le cœur, grâce à rallongement des grandes artères, est un peu déplacé en bas, à chaque systole; nous nous en sommes assuré de la manière la plus positive sur un chien, en regardant à travers un espace intercostal et le péricarde. Une observation de Skoda, faite sur un enfani MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 95 Ainsi, lin mouvement de translation a réellement lieu dans le thorax clos; mais il ne devient bien sensible que fiuund il y a augmentation d'énergie dans les organes de la circulation. A Télal ordinaire, où le choc est très-peu sen- sible, la |)rojection ou le mouvement de translation en avant se manifeste plutôt comme tendance (pie comme un mouvement réel. Observations faites sur lliomme. — Harvey a constaté le mouvement de projection chez le jeune comte de Monigomery, dont le cœur se présentait à travers une ouverture du sternum. « Simul cordis ipsius moliim observavimus. Nempe illud in diastole introrsum subduci et retrahi, in systole vero emergere denuo et protrudi;.... denique cor tune pecliis ferire et prominulum esse,cum erigitur sursum et in se contraint ur ^ i\ons avons vu plus haut (pie M. Cruveilhier a constaté le même fait chez un enfant atteint d'ectopie du cteur , (|uoi(pie , sous rinfluence peut-être d'idées préconçues, il n'ait pas publié son observation dans des termes franchement accusés. Skoda , (pii a eu une occasion semblable, aflirme ({ue la locomotion du cœur est un fait inaccessible au doute; enfin Bamberger, dont le témoi- gnage est ici d'autant plus précieux, (jue ce clinicien est partisan de la théorie de Kiwisch , l'a observé chez l'adulte. Il lui fut donné de plonger le doigt à travers une plaie pénétrant au bord inférieur de la cin(iuième côte gauche , et de toucher directement la pointe du cœur. Voici ce (ju'il a constaté : « Dans la systole , la pointe durcie et un peu atténuée glissa le long de la paroi iho- racique, dans la direction de haut en bas, et un peu de droite à gauche; et, comme le doigt introduit dans une direction parfaitement horizontale le con- statait, elle descendait chaque fois encore un peu en dessous du bord inférieur de la plaie; chaque fois le sang s'écoulait plus abondamment de la plaie du cœur dans ce moment, tandis qu'au moment de la diastole, la pointe remon- tait et échappait ainsi au doigt qui l'avait palpée dans la systole-. » privé de sternum, donne au moins la probabilité que la chose a lieu de la même manière chez l'homme. » I Exercitai. de generalione anlmalium. Amstelodami, 1681 , p. ôll. ^ Virclnjw's Archiv, t. IX, n" 3. — Bamberger s'explique la locomotion par l'allongement des artères. Je ne comprends réellement pas comment, en présence du fait de la locomotion, démontré par lui-même, il puisse encore maintenir la théorie de Kiwisch. (Voyez Lekrbucli iler Kranliheiten des Herzvns. VVien, 1857, p. 30.) 96 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR Cause du mouvement de projection. — On ne connaîtrait qu'iniparlailc- niont le monvement de projection ou de balancement, et Ton ne pourrait guère en faire profit en séméiologie, si l'on n'était bien fixé sur sa cause et sur son mécanisme. A cet égard, il est inutile de s'arrêter à l'anciemie opinion de W. Hunter, d'après laquelle la projection du cœur serait due au redressement de la cour- bure de l'aorte ; ni à celle de Carson , (|ui cherchait la cause de ce déplacement dans une réplétion subite des oreillettes, ayant lieu, selon lui, au moment de la systole ventriculaire. On ne peut sérieusement discuter dans ce mo- ment que sur deux opinions : 1. Celle de la pression hydro-dynamique, et ±. Celle de l'élongalion des artères aorte et pulmonaire. A. Théorie de la pression /lydro-dynamif/ue ou théorie du recul. — En 1836, Skoda a fait connaître une théorie du choc conçue par le docteur Gutbrod \ S'appuyant sur la loi hydro-dynamique qui régit le mouvement de la roue de Segner, les deux médecins de Vienne pensaient qu'au moment de la systole le cœur doit reculer ou fuir dans la direction opposée à celle des orifices d'écoulement, et qu'il est lancé ainsi contre la paroi thoraci'.pie avec une force directement proportionnelle à la vitesse et à la quantité du sang s'écoulant dans les artères. En 1854, M. Hiffelsheim - a exposé la même théorie devant l'Académie des sciences de Paris, en l'appuyant sur des expériences exécutées à l'aide d'un appareil de son invention. Soutenue en Allemagne par Skoda et par ses disciples, la théorie du recul hydrostatique y fut combattue par Job. Mueller, Kuerschner, Valentin , ' Medidn. Jahrbuecher îles Ocsierreuli. Staute.s , t. XIII, cali. '2. — AbhdinUuiKj uliar Per- cussion inid Auscultation. Wien, 183!), [). 122. 2 Comptes rendus, t. XXXIX , p. 1048, «M t. XLI, p. 255 (1835). —Je trouve dans les Jlémoires de M. Hiffelsheim des assertions dans lesquelles je serais tenté de voir un indice que cet habile expérimentateur a vu le mouvement prcsi/stolif/ue , sans toutefois s'en rendre un compte bien précis. Dans le premier mémoire, il dit que le mouvement de recul ne coïncide pas avec la sys- tole , mais que celle-ci le précède ; et dans le deuxième mémoire , il enseigne que le cœur, dans sa contraction, prend le point d'appui vers la base, et que dans ce but, il tend à rendre fixes les liens qui le maintiennent; — ce qui n'est possible, ajoule-t-il. qu'à l'aide d'une translation vers sa base. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 97 Ludwig, Winlrich cl Bamberger. Au point de vue du théorème de physi(|ue invoqué, on (il voir qu il existe une dilïérence essentielle entre les machines à recul et la poche contractile suspendue; que les premières ont des parois inertes, tandis que la poche contractile, le cœur, crée lui-même toute la force déterminant récoulement du liquide , et oppose, par conséquent, une résistance au recul qui est toujours au moins égale à la tendance que le système pour- rait avoir à reculer. Au point de vue du fait, Valentin ' a vu le battement persister dans le cœur de grenouille alors qu'il en avait réséqué la pointe, c'est-à-dire la partie opposée aux orifices artériels. Les mêmes objections ont été faites, en France, à M. Ililïelsheim. M. Giraud Teulon , entre autres, a présenté sa réfutation dans la séance même où M. Hiffelsheim avait lu son second mémoire '^ Déduisant, avec toute la netteté d'abstraction possible, les raisons qui s'opposent à l'application du théorème au cœur, il ajouta que des expériences, multipliées dans les condi- tions indiquées par la théorie, lui ont pleinement confirmé les aperçus spécu- latifs ^ B. Théorie de l'élouf/ation des arlères aorte et pulmonaire. — A propos de cette seconde théorie, je dois d'abord faire observer que son énoncé manque de précision. Une fois le redressement de l'arc aortique rejeté, on ne peut concevoir le mouvement de projection du cœui' sans l'allongement des artères auxquelles il est suspendu. Ainsi, il faut l'admettre dans le cas même où l'on se déciderait en faveur des idées de Gulbrod, Skoda et Hif- felsheim. J'ajouterai (|u'indépendamment de toute théorie du choc du cœur, il n'est ' Li'.hrbnch der Phij.siolugie. Braunschwcig, 1844, I. I, p. 425. ■■^ Comptes rendus, t. XLI, 1855, p. 258. "' M. HifTi'lslicini s'est ccriaincment fait illusion, (iiiaiid il a cru , par la manière même dont il a formulé son tliéorème, avoir répondu aux objections faites jusqu'alors contre Gutbrod et Skoda, i'our ce qui regarde sa réponse à Valentin (voyez deuxième mémoire. Comptes rendus, t. XLI, p. 257), elle nie fait trop l'impression d'un expédient, |)our que je sente le besoin de rappeler ipie c'est précisément chez la grenouille que la pointe du cœur se trouve, lors de la systole, dans le prolongement de l'axe des artères. — Les idées de M. HifTelsIieim ont été réfutées aussi par M. A. Chauveau de Lyon, à la suite de vivisections dont il a entretenu l'Académie des sciences de Paris, le 14 septembre 1857. Tome XXXIIL 15 98 MEMOIRE SUR LES MOIIVEMEISTS DU COEUR. peiiiiis à personne de clouter de Télongalion des artères; car c'est un lait général : toutes les artères s'allongent au moment où une nouvelle ondée sanguine leur arrive, Tartère radiale et lartère libiale aussi bien que l'aorte et l'artère pulmonaire. Mais qui prétendrait qu'elles s'allongent pour ainsi dire d'elles-mêmes, tlune manière active? Dès lors, n'y a-t-il pas lieu de s'étonner que tant d'auteurs, })ai'mi les physiologistes aussi bien que parmi les cliniciens, aient cru avoir déterminé la cause du choc cardiaciue en démontrant l'èlongation des artères? Elle n'est (|u'un effet, comme le choc lui-même; elle rend la projection pos- sible, mais ne la détermine pas; il s'agit, au contraire, de rechercher sa cause à elle. iVous la trouvons, pour notre part, tout sinq)lement dans Unerlic relalice (jue présente la colonne sanguine contenue dans les artères au moment où une nouvelle ondée y arrive. Celle inertie relative est l'effet : 1" Du ralentissement diaslolique; 2" Du frottement que le sang éprouve aux parois artérielles, frottement (|ui est surtout considérable à la partie périphérique du système; 3" De la réaction élasti(|ue des parois, réaction ayant lieu, à la fois, dans le sens longitudinal et dans le sens latéral. La nouvelle ondée qui est poussée dans les artères au moment de la systole, y rencontre donc une résislance; elle exerce, en direction droite, une pres- sion sur la colonne relativement inerte, et la chasse devant elle. Toutes les artères sont donc refoulées à la périphéi'ie; elles tendent à fuir devant la nou- velle ondée sanguine, elles s'allongent; et c'est ce qui a lieu, en effet, comme on lésait bien. Seulement, la nature a pris des précautions contre un trop grand déplacement, en ménageant de distance en distance les moyens de fixité qu'on connaît. De là Vinflexion latérale qu'on remar(|ue à chaque pulsation sur les portions d'artères comprises entre deux points fixes. Du côté du cœur, le même eftet se produit nécessairement; seulement la direction du mouvement sera l'inverse de celle observée dans les artères. Si les artères s avancent , le cœur recule. Il ne faudrait pour cela d'autres conditions que la pression de l'ondée non- MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR 99 velle plus rapide, sur l'ondée ancienne plus lente ' ; mais il s'ajoute à cela (pie l'aorte et l'artère pulmonaire sont fixées supérieurement à leurs divisions, tandis que le cœur est librement appendu à leurs extrémités inférieures, comme à un pédicule. L'élongalion du pédicule doit donc porter le cfeur en bas et en avant. Ainsi, deux causes concourent pour opérer la projection du v(vnv : 1° La résistance que la colonne sanguine artérielle oppose à l'ondée ven- triculaire ; 2" L'élongation des troncs d'origine de l'aorte et de l'artère pulmonaire. Au moment de la diastole, les troncs artériels se raccourcissent comme par une action de ressort, grâce à l'élasticité de leurs parois, et à la cessation brusque de la pression ventriculaire. Le mouvement de translation systolique est dirigé dans le sens de l'axe du cœur, c'est-à-dire obliquement de haut en bas et d'arrière en avant; mais il s'accompagne en même temps, selon la plupart des auteurs, d'un double mouvement de rotation : l'un autour de son axe transversal, et l'autre autour de son axe longitudinal. Le premier est plus généralement connu sous le nom de mouvement de levier ou de bascule. Mouvement de levier ou de bascule. — C'est à ce mouvement tpie Hope , Bouillaud et Filhos avaient, dans le temps, attribué le choc delà pointe. C'est à lui aussi (lue Kuerschner a eu recours pour fonder sa théorie , à laquelle Ludwig, Volkmann et Donders se sont ralliés. Selon James Hope " les ventricules représentent le long bras d'un levier dont le point d'appui est fourni par les oreillettes, et auquel la force s'applique ' Au inoiiicnt de la présyslole, le cœur s"approclie des artères par la même raison iuécani(pu'; il vient au-devant de l'ondée sanguine qui entre dans les ventricules par aspiration. Le vide (pii tend à se faire doit à la fois abaisser les veines et relever le cœur. • Treatisi- on diseuses of the Heart, etc. Trad. allem. par Becker. Berlin , 1 833. La théorie de Gcndrin {Leçons sur les maladies du cœur. Paris, 1842, t. I, p. 41) n'est autre chose au fond que celle de J. Hope, formulée avec moins de précision. Au moment où le cœur, dil-il, par uji mouvement instantané et vérilahlement convulsif, prend une forme sphérique, « ses parois postérieures et basilaires trouvant un appui solide sur le plancher fourni par le corps des ver- tèbres et par le centre phrénique, résistent et servent de point d'appui; le cœur est ainsi pro- jeté en avant par un véritable contre-coup, pendant que son extrémité, devenue plus grosse, frappe la paroi thoracique. » 100 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. à Tinsertion de l'aorte et de l'artère pulmonaire. Au moment de la contraction des ventricules, les fibres musculaires sont tendues dans la direction de ces artères, et la pointe, exécutant un mouvement rapide de bascule, frappe contre la paroi thoracique. MM. Bouillaud ' et Filhos ne croyaient pas avoir besoin des oreillettes comme appui des ventricules. Ils pensaient (pie la disposition des fibres mus- culaires, qui prennent leur origine aux anneaux tendineux de la base, suHit pour expliquer le mouvement de bascule. L'opinion de Ludwig^ est celle de M. Bouillaud, mais formulée avec pins de clarté. L'ingénieux pbysiologiste-physicien admet que, dans la diastole, l'axe longitudinal du cœur forme avec la base un angle obtus en arrière, tandis que, lors de la systole, cet axe s'y place perpendiculairement. Enfin, selon Kuerscbner ^ le mouvement de levier serait sous l'intluence des courants sanguins qui entrent et qui sortent du cœur. Lors de la diastole, la pointe serait déprimée par l'entrée du sang dans les ventricules, et lors de la systole, elle serait brus(|uement ramenée au contact avec la paroi llioraci(|ue, d'abord par la cessation de la cause qui l'avait déprimée auparavant, puis par la rétraction élastique de l'aorte et de l'artère pulmonaire, enfin par l'ajuste- ment de la pointe aux orifices artériels. On a objecté à James Hope, que les oreillettes ne présentent pas assez de résistance pour servir de point d'appui aux ventricules ; au contraire, la pres- sion ainsi exercée ferait refluer le sang aux veines; et si l'on fait abstraction de ce point d'appui, je puis, à la vérité, me rendre très-aisément compte, d'après Ludwig, du changement de forme que le cœur éprouve dans la sys- tole, mais non du battement de la pointe. Il faudrait absolument pour cela, me semble-t-il , que la base fût fixée. Pour ce qui regarde l'explication proposée par Kuerscbner, elle tombe devant le fait que, selon la remarque de Doiiders, la rétrocession diastolique de la pointe n'a pas lieu dans le thorax fermé. ' Traité clinique des maladies du cœur. Paris, I85S. 2 Zeilschr. fuer ration. Medicin, t. VII, p. 202. Lcinbvch der Physiologie, 1856, t. II, p. C4. ^ J. Milliers Archiv f. Pliysidl , l,SVI,i). \Oô,clan. Herzlliaetigkeit in li. Wayrier's Ihiiid- Woerlerbucli , t. II , p. 92. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 101 D'ailleurs, ce mouvemeni de levier exisle-l-il réellemenlP Les comilés de la British Association Tont nié; pour ma faible part, je l'ai bien vu dans les cœurs épuisés et agonisants, mais jamais dans ceux qui battaient encore régu- lièrement et avec énergie. Je l'ai vu aussi sur des cœurs excisés, dont on fixait la base entre les doigts, ou qu'on étalait sur un plat; ici , la pointe se recourbail en même temps en avant, circonstance à laquelle autrefois on avait également attribué le choc du cœur. Nega % dans ses vivisections, n'a vu que rarement un léger soulèvement de la pointe, surtout quand le péricarde a été ouvert '-. 11 pense qu'il serait diflicile de prouver si ce mouvemeni a réellement lieu dans le thorax fermé, ou si cela ne repose pas sur une illusion tactile. M. Cruveilhier", d'après ses observations sur un enfant, nie positivement le mouvement de bascule par le<|uel la pointe du caun- serait portée en avant. Enfin, sur l'homme adulte, Bamberger *, dans l'observation déjà plusieurs fois citée, n'a pu, malgré l'attention la plus grande, rien découvrir qui ressendjiàt à un mouvement de levier exécuté par la pointe. Une dernière considération qui m'empêche d'adopter le mouvement de bas- cule comme cause, c'est la direction dans laquelle la pointe se porte quand elle soulève l'espace intercostal. Skoda a déjà fait remarquer ^ que le cœur se porte de haut en bas, et tous ceux qui se livrent habituellement sur l'homme à l'observation des signes physiques du cœur, seront d'accord avec lui. Or, si l'opinion de Ludwig était vraie, la pointe devrait se porter obliquement de bas en haut. Mouvements de rotation latérale. — Plusieurs auteurs font intervenir aussi les mouvements de rotation autour de l'axe longitudinal. Selon M. Cruveilhier, ils détermineraient même exclusivement « le rapprochement ainsi que la per- cussion de la pointe du cœur contre les parois thoraciques*^. » L'autorité (|ue ' Bi'ihaege zur Keiinlniss der Fiinlclioii der Al rio-ventricular-Klappeii , de. Brcsiaii, 185'2, p. 17. ■^ Kucrscliner dit, au contraire, que les mouvements de levier disparaissent quand on ouvre le péricarde {Wagnei-'s Hand-Woerterb., l. c, p. 39). ^ Traité d'Anal, descrrpt., t. II , p. 533. ' Vircliow's Arcluv, t. IX,n°5, 1856. ^ Abhandlung ueber Percussion und Auscullation. Wien, 1839, p. \'-2'2. <> Anat. descript., 1843, t. Il, p. 533. i02 MEMOIRE SUR LES MOLVEMErsTS Dl) COELR. le nom de ce patliologisle exerce à juste titre, m'oblige à examiner aussi do près la base sur laquelle son opinion s'appuie. C'est l'observation, déjà plusieurs fois citée, de l'enfant affecté d'ectopie du cœur. Or, je n'hésite pas à dire (|u'elle me semble entachée de deux vices radicaux : elle ne donne, d'abord, qu'un fait anormal; elle est, ensuite, très- imparfaite. Je le prouve : M. (Iruveiihierdil textuellenieiil : « Pendant la systole ventriculaire, le som- met du ventricule gauche, ou, ce qui revient au même, le sommet du cœur décrit un mouvement de spirale ou en pas-de-vis, dirigé de droite à gauche et d'arrière en avant. » Or, tous ceux qui ont observé les mouvements de rotation sont d'accord pour dire qu'ils ont lieu de gauche à droite, dans la sys- tole , et de droite à gauche , dans la diastole. iMoi-même je les ai vus constam- ment ainsi, etBamberger' a pu s'assurer que, chez l'homme, cette direction ne diffère pas de celle que le cœur suit chez tous les mammifères soumis aux vivi- sections. Le cas de M. Crnveilhier était donc exceptionnel; le mouvement nortiial de rotation était empêché sans doute par la position anormale du c(Piu' et des gros vaisseaux. Mais l'observation, en outre, était imparfaite; josel'allirmer, en rappelant Vtnterduni riormital bonus Homerus. L'illustre pathologiste, remarquable sur- tout par la netteté de ses conceptions et par la clarté de son style, est évidem- ment tombé, en cette occurrence, dans une confusion véritable. Le mouvement qu'il avait observé était, selon lui, non-seulement une rotation autour de l'axe longitudinal, mais en même temps un mouvement d'arrière en avant; donc, comme il le dit bien, un mouvement en spirale ou en pas-de-vis. Or, quel- ques lignes plus bas "', il dit positivement : « qu'il n'y a pas de mouvement de projection du cœur en avant dans la systole. » Encore plus loin , il dit au con- traire : « que la diastole ventriculaire s'accompagne d'un mouvement de pro- jection du cœur en bas. » Les mouvements de la systole ne doivent-ils pas être, dans les idées de M. Cruveilhier, le contraire exact de ceux de la diastole? Et pour éviter le soupçon d'un malentendu, remanpiez qu'il ne peut s'agir, ' Virchfiw's Archh-, t. IX, ii" 3. ^ Loc. cil. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEîSTS DU COEUR. 103 dans le premier passage, du mouvement de bascule, puisqu'au bas de la même page, M. Cruveilhier déclare ne pas Tadmellre. Ainsi l'exposé de M. Cruveilhier ne doit plus nous occuper, ni comme doctrine, ni comme fait. Mais quel est le véritable état des choses à l'égard des rotations du cœur? Il importe que nous nous prononcions sur cette ques- tion, d'autant plus que la connaissance de ces rotations fait seule comprendre quelques phénomènes particuliers de l'auscultation. Il est certain, et parfaitement démontré pour nous, ([u'au moment de la diastole le cœur tourne de droite à gauche autour de son axe longitudinal , de façon que le ventricule droit se trouve en avant, et le ventricule gauche en arrière. C'est la position qu'on rencontre après la mort. Au moment de la systole, au contraire, le cœur tourne de gauche à droite , de manière à la- mener au contact de la paroi ihoracique une partie plus ou moins grande du ventricule gauche '. La cause et le mécanisme des rotations sont susceptibles d'être démontrés pour ainsi dire à priori, à l'aide des formules mathématiques de l'hydro- dynami(|ue. Je ne pense cependant pas que le sujet de ce mémoire m'oblige à me livrer à cette démonstration , pour laquelle je ne me reconnais , du reste , que peu d'aptitude '^. En tout cas, ce mouvement étant purement latéral, ne saurait, en au- cune manière, produire le choc du cœur, quoiqu'il mérite, je le répète, plus d'atlenfion qu'on a l'habitude d'y donner dans la théorie des phénomènes de l'auscultation et de la palpation. Conclusion. — Le pouls cardiaque se compose de deux mouvements : un retrait présystolique , et un choc systolique. ' Les niouvemcnts de rotation latérale ont déjà été signalés par Harvcy {Exercit. de mulii lonlis, éd. Rotterdam., 1634, p. 50) et par Haller (Elem. Pliysiol., éd. Lausann., t I, pp. Ô8'J et 3'J8). Cependant, les auteurs classiques modernes les ont généralement négligés. Celui qui a le mérite d'avoir fait revivre leur connaissance, c'est Kuerschner { Mûllers Archiv , 4841, p. 103, et R. IFrtj/Her'.s Ilcind-Woerlerb. , t. II, p. 89). Ayant, pour ma part, vu ces rotations très-distinctement, sur le cœur des mammifères, je m'étonne que quelques physiologistes émi- nents doutent encore de leur existence. Voyez entre autres Donders, Physiologie , éd. allem. Leipzig, 1856, t. I , p. 28. - Kuerschner (loc. cit.), à la suite de nomhrouscs expériences, a expliqué les mouvements de rotation par la direction que prend le courant sanguin en entrant et en sortant des ventricules. 104 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEr^TS DU COEUR. Le premier n'est sensible, à travers les parois thoraciques, que dans cer- taines circonstances, tandis que le second est manifeste dans l'immense ma- jorité des cas, et peut être rendu plus manifeste encore par certaines attitudes (lu corps, ainsi que par tout ce qui anime la circulation. Le choc est produit par trois causes réunies : 1 . L'allongement systolique des ventricules ; 2. L'endurcissement ou la tension brusque de leur substance ; 3. La projection du cœur en avant et en bas, la([uelle projection s'accom- pagne d'un mouvement de rotation de gauche à droite. Dans l'état de circulation calme, la dernière cause est peu active. Elle le devient (|uand la circulation est excitée, par exemple, par des efforts mus- culaires, les émotions, la fièvre, etc. Dans le premier cas, l'effet de la pulsation cardiaque se borne à un faible ébranlement du thorax avec protrusion de l'espace intercostal, telle (pie le simjjle allongement de la pointe peut la produire. Mais , même dans le second cas , quand le mouvement de projection inter- vient, il est loin d'être aussi fort que les conditions hydrodynamiques et mé- cani(pies pourraient le l'aire supposer. L'espace manque à cette projection ; de là piécisément la violence du choc; c'est une projection interrompue, souvent une /eniative seulement de projection. En se plaçant à ce point de vue, on comprendra les particularités que le pouls cardiaque présente, quand la circulation devient tumultueuse dans les fièvres , dans les phlegmasies et dans certaines névroses. L;\ (liicction du cœur, scion lui, s'adapterait toujours à ces courants. — Tout récemment une ;iulic c\|)lication scst produile. Je la cite ici, non parce que j'y crois, mais parce qu'elle intro- duit dans le débat un clément nouveau. Au dire du docteur Cohen de Hambourg (7>/c Mijody- iKimik (les Herzens. Berlin, 1859, p. G), le cœur veineux (les oreillettes) ayant pour point iVMV,\c\\(\ jirincipal les veines caves, les fibres transversales de ces cavités doivent, en se con- tractant, cnirainer vers ces veines le côté gauche qui est moins solidement fixé à l'aide des veines pulmonaires; de là la rotation de gauche à droite au moment de la systole. Aux ventri- cules il } aurait l'opposé : c'est le ventricule gauche qui est le plus solidement attaché jiar l'aoïlc, et c'est sur ce tronc artériel que les fibres longitudinales cherchent leur point fixe; de là la rota- tion de droite à gauche lors de la diastole. — Les conditions mécuniques des mouvements de ri)l ])rennent-elles pour effectuer locclusion de leur orifice? Voilà les points (|ue nous aurons à élucider dans le présent article. Exposons d'abord les opinions (jui ont exercé une influence durable. Théorie de Loiver. — C'est à Lower que remonte roi)inion ([u'on rencontre encore le plus communément aujourd'hui, à savoir : que les valvules sont des ' Voy.'z Uallor, Elem. Phijsiol., inlil. Laiisann.. t. I . p. 405 — Ce nVst qu'à titre de euriositc que je nicnlionne lopinion singulière de Grabau, (\m croit avoir démontré l'iinpossibilite que les valvules ferment jamais les orifices, et fonctionnent par conséquent comme soupapes. Les val- vules et leurs cordages tendineux seraient de simples lifjdments, au dire de Grabau, lesquels, dans la systole, par l'action des muscles papillaires, favorisent le rapprochement des parois des ventricules, et, dans la diastole, s'opposent à leur trop grand écarleinenl. {Die vitale Théorie der Bhdlreixlaufes. Altona, 1841, p. 15.) Tome XXXIII *^ i06 MEMOIRE SUR LES MOUVEMEiNTS DU COEUR. espèces de voiles que le sang fait gonfler et qu'il relève lors de la contraction des ventricules. « Comme dans la systole la pointe du cœur se rapproche de la base, dit Lower ', les cordages tendineux se relâchent comme des rênes abandonnées, et les valvules relâchées sont soulevées par le sang qui s'y prend comme le vent dans une voile. » L'abaissement des valvules auriculo-ventricu- laires serait dû, selon lui -, à la traction qu'exercent sur elles les cordages tendineux, quand, dans la diastole, la pointe du cœur s'éloigne de la base et entraîne avec elle les muscles papillaires. Le chirurgien Pierre Bassuel insista plus tard sur le relâchement des colonnes charnues et sur le rapprochement de la pointe du cœur, lors de la systole. Sans ces deux conditions, lui semblait-il^, les colonnes charnues maintiendraient les valvules dans l'état d'abaissement qui permettrait au sang de retourner aux oreillettes. Celle considération a même été pour beaucoup dans la victoire (|ue l'école de Paris a remportée sur celle de Montpellier, dans la fameuse querelle engagée sur rallongement systolique du conn-. On pourrait appeler la théorie de Lower celle de Vocdusioii passive : les valvules se relèvent sous l'effort du sang, les muscles papillaires sont relâchées , et les cordages tendineux servent uniquement à l'abaissement diastolique des valvules. Théorie de Senac. — Le médecin de Louis XV a modifié sur deux points la théorie régnante alors. Les colonnes charnues et les cordages tendineux , selon lui , « tirent les valvules et les baissent » lors de la diastole, et , lors de la systole, ces mêmes organes les empêchent « d'être jetées dans les oreillettes par l'effort du sang ^. » Ce (pii est caractéristique de celte théorie, c'est Valmisse- menl actif ou musculaire des vah ules ; car on n'avait attribué cet abaissement , avant Senac, qu'à la traction purement mécanique exercée par la pointe du cœur, qui s'éloignerait de la base lors de la diastole, et à l'abord du sang auriculaire. Senac s'est donc prononcé en faveur de la dilatation active? Eh bien non! Et c'est une inconséquence que je ne puis comprendre. Théorie de Huiler. — Haller lit un pas de plus. Reconnaissant sans doute ' Tractât IIS île corde. Loiidoii, 1(309, p. 30. 2 Histoire de l'Aead. des sciences. Paris, 1731 . |). 3(i. "' Trniti- du cœur. Piii'is , 174'.), pp. 40 et -II. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 107 rinconséquence dont élail enlachée Topinion de Senac, el se fiant à des expé- riences (pril croyait rigoureuses, il plaça la contraction des colonnes char- nues dans la systole. « Verum inter parietes el axin flullat anmUus mem- bramsus qui sanguini versus axin prementi cedit, donec undique expansus cl ad amjulos cum axi rectos dilalatus, fofuni ostium venosum occupât ; ulterius enim cedere, aul in auriculam expelli nonpotesl, quod eodem tem- PORE ETIAM MUSCULI PAPH^LARES CORDIS BREVIORES REDDANTUR , atque udcO (in- nulum relineant, ne ultra cedere, aut versus aurem convexus, versus ventri- ciilum vero concavus, fieri queal ^ » Ainsi, selon Haller, les valvules auriculo-veniriculaires s'appliquent hori- zontalement à Torifice correspondant, de façon à ne faire saillie ni dans roreilletle ni dans le ventricule; elles s'y appliquent par l'effet de la seule pression du sang; les colonnes charnues ou muscles papillairesse contractent pendant la systole , et leur contraction a pour effet de faire contre-poids à la trop grande pression du sang, et de maintenir les valvules horizontalement appliquées. Cette théorie est devenue classique; elle s'est maintenue avec une ténacité remarquahie contre les nombreuses opinions contraires qui se sont produites successivement. Elle a été professée par Bichat, Sœmmering, Aulenrieth, Magendie, Prochaska, etc. « Soulevée par le liquide placé au-dessous d'elle , dit Magendie-, et qui tend à passer dans l'oreillette, la valvule tricuspide cède jusqu'à ce qu'elle soit devenue perpendiculaire à l'axe du ventricule; alors ses trois divisions ferment à peu près complètement l'ouverture; et comme les colonnes charnues tendineuses ne leur permettent point d'aller plus loin, véritable soupape, elle résiste à l'effort du sang et l'empêche ainsi de passer dans l'oreillette. » « Pour que les filaments tendineux puissent remplir leur usage, dit E.-H. ' Elementa Physiologiœ, cdit. Lausann., 1757, 1. 1, 405.— Plus haut, p. 390, il dit : In sijslole ilemimi ip.sos musculos qui valvui.as nETi>ENT, breviores recldi, adqiie ostia vcnosa accedere, vali-ularumque tendineus piniciilos relaxari reperio.- i.Reid, en citant ce passage, y signale la contradiction qu'il y a entre le fait du raccourcissement des muscles et celui de la relaxation de leurs cordes tendineuses. — Comparez aussi Operu minora, t. I, p. 2-24. - Prvcix èlém. de Physiologie , éd. Bruxelles, t. II, p. 24G. 108 MEMOIRE SUR LES MOUVExMENTS DU COEUR. Wcber, en donnant à la doctrino de Haller les développenienls nécessaires ', il a fallu une disposition particulière; car, dans la systole, les parois latérales des ventricules s'a|)prochent de la paroi supérieure; les cordages tendineux, naturellement relâchés ainsi, ne seraient plus en état de retenir la valvule. Voilà pourquoi la plupart d'entre eux sont insérés à des cônes charnus ap|)elés nniscles papillaires, qui ont pour usage de maintenir les cordages tendineux dans un degré de tension suffisante. Car, autant la paroi ventriculaire se rap- proche de Torifice veineux, autant semble s'en éloigner le sommet de la colonne charnue qui donne naissance aux tendons de la valvule. » Théorie de Meckel et de Burdach. — J.-F. Meckel fut le premier à nier l'occlusion passive de l'orifice veineux. Il affirma que cette occlusion a lieu par la contraction des muscles papillaires, qui « rapprochent les divers segments des valvules en les tirant vers l'intérieur du ventricule -. K.-Fr. Burdach donna ensuite à cette opinion les développements dont elle était susceptible. Selon lui '% il n'est point douteux que les muscles pa|)il- laires se contractent pendant la systole; alors, en vertu de leur situation, ils doivent tirer les valvules de haut en bas et de dehors en dedans, les rap- procher de l'axe, les écarter des parois. Les valvules ayant pris ainsi la forme d'un entonnoir, il reste entre les filets tendineux des vides au moyen desquels le sang arrive à la face externe des replis valvulaires, de sorte que, par la pression qu'il exerce alors de dehors en dedans, il complète l'occlusion (pie l'activité musculaire vivante avait commencée. La même opinion a été émise, dix ans après Burdach, par Mayo *. Selon le physiologiste anglais, les cordes tendineuses sont insérées de façon que, par la contraction des colonnes charnues, les bords des valvules sont mis en con- tact, et cette contraction a lieu dans la systole. La valvule forme alors une saillie conique dans le ventricule. C'est l'élargissement que le ventricule éprouve pendant la contraction, selon Mayo, qui donne à la traction des ' Dans la 4°"= édition de VAnutomU' de I/ildebrandt. Braim-.rbwcig, 1831 , t. III, p. 157. 5 Ifandhiirli der weiisrlil. Anatomie. Hiillc el Berlin, 181'), t. III, |). 23. 5 Berirhic von der K. Aiialom. Anslati zii K(n-tii(jsberg , III. Leipzig, 1820, p. 19-43. Traité de Physiologie , trad. par Joiirdan, t. VI, p. 240. * Oiilliiu'S of litinnin Plwjsiulogij , 2'' édition, 1829. — 4'' édition. London, 1837, p. 43. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 109 cordes leiulineuses le moyen cropérer une parfaite séparation entre Poreil- lette et le ventricule. John Reid ^ a été d'un avis semblaljle. il s'est appuyé surtout sur la dispo- sition anatomique des cordes tendineuses; par la contraction des muscles papillaires, pensait-il , les lames des valvules veineuses doivent se rapprocher; car chacun de ces muscles envoie des tendons aux côtés correspondants de deux lames valvulaires à la fois. La pression du sang s'exercant ensuite sur la face ventriculaire et rapprochant les sommets des lames, constitue les valvules en cône et amène ainsi une fermeture herméticpie. En France, la théorie de Meckel et de Burdach ne semble guère avoir fixé l'attention. Aussi, quand quinze ans plus tard, M. Bouillaud publia son traité clinique des maladies du conu-, son opinion relative au jeu des valvules y paraissait entièrement neuve. Elle n'avait cependant de propre qu'un point difllcile à soutenir, et que M. Bouillaud lui-même n'appuyait d'aucune preuve : c'est le point relatif à la forme qu affectent la valvule mitrale et la valvule Iri- cuspide pour l'occlusion des orifices correspondants. Selon Meckel , Burdach , Mavo et Reid, cette forme est celle d'un entonnoir, tandis que M. Bouillaud semblait se représenter les valvules comme planes ou horizontales. Il appelle les colonnes charnues les muscles tenseurs, éleveurs ou adducteurs de la valvule mitrale et de la valvule tricuspide : « Grâce à la disposition de leurs tendons, dit-il % leur contraction, qui a lieu pendant la systole, a pour elîet de redresser les lames valvulaires abaissées pendant la diastole; elles les tirent, par tous les points, de la circonférence au centre, et ferment ainsi exacte- ment l'orifice auriculo-ventriculaire. » Théorie de M. Parcliappe. — L'orifice auriculo-ventriculaire est, selon M. Parchappe^, rétréci, au moment de la systole, au point qu'il n'y reste plus assez de place pour tendre une membrane. ' Art. ffeart dans Todd's Cijdopaedia, \o\. II, p. 601.— J'ai vu dans quelques Traités géné- raux de Pliysiologie Allen Thompson cité par erreur comme s'étant rallié à l'opinion de John Reid; mais il dit littéralement : que la disposition des cordages tendineux a pour clTet d'étaler les valvules et dempèchcr qu'elles ne soient repliées dans l'oreillette. Voyez l'art. Circulation dans la même Cydojjaedia , vol. I, p. 650. 2 Traité clin, des maladies du cœur. Paris, 1855, t. I, p. 17. 5 Du cœur, de sa structure et de ses mouvements. Paris, 1848. 110 MEMOIRE SUR LES MOUVEMEMS DU COEUR. Toutes les colonnes cliarnues libres auxquelles s'insèrent les radiations tendineuses se trouvent rapprochées les unes des autres , engrenées et réunies en un seul faisceau, disposition qui a pour conséquence le froncement des valvules, froncement que rend encore plus complet la contraction des anses musculaires transversales et oblicpies, qui agissent sur les anneaux \alvulaires comme de véritables sphincters. En un mol, Tocclusion des orifices veineux, au dire de M. Parchappe, se ferait d'un côté par ie resser- rement musculaire des bords, el de l'autre par la plicature et le froncement des valvules. Ces dernières ne seraient ni planes, ni disposées en entoiuioir, mais ramassées en une espèce de tampon. M. Malherbe, à i\anles, dans une publication récente ', se range entièrement de cette opinion, et s'elTorce de l'appuyer sur des considérations pathologicpies; tandis que MM. Chauveau et Faivre appellent la théorie de M. Parchappe « un ingénieux roman '. » M. le docteur Fossion se représente cependant aussi l'occlusion de rorifice \eineux comme opérée par la contraction syslolique des muscles papillaires, laquelle transformerait l'infundibulum laissé entre les parties opposées des valvules, en un véritable cordon tendineux, à travers les interstices duquel le sang ne saurait se frayer un passage ^. Théorie de Kuerschner. — Une idée nouvelle qui a rencontré beaucou|) de sjmpathie chez les iatromécaniciens de l'Allemagne moderne, a été intro- duite dans le débat par Kuerschner. Jus(|ue-là , tout le monde avait cru que les valvules, n'im|)orte leur forme, conservent la même position pendant toute la durée de la systole. L'auteur (pie je viens de nommer pense, au con- traire, (pielles se comportent dilTéremment au début et à la fin de ce temps. ' Considérations sur Iv jeu des valvules auriculo-vi'ntrictilairvs, de., dans Browii-Séciuaril, JoKrtiid de la Physiologie , t. II, oct. 1859, p. C52. - (ia-ette médicale de Paris, 1836, p. 410. 3 lieclicrclies sur les mouvemenis du cœur, dans les Méin. de l Acad. roy. de Médecine de Belgique, t. Il, p. 609. Ce .Mémoire a été présenté à lAcadémic en 1848, année où a paru le Srand ouvrage de M. Parchappe. — M. Fossion voit, dans celle circonstance que les valvules auriculaires son! abaissées, selon lui, pendant la systole, la preuve qu'elles ne sauraient être le siège du premier briiil du cœur. Voyez Bulletin de l'Acad. île médecine de Belgique, 1860, p. 266. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEi^TS DU COEUR. 111 La valvule tricuspide et la valvule mitrale, selon lui \ sont d'abord sou- levées par le sang , déployées et applk|uées chacune à son orifice dés le début de la contraction auriculaire. Les muscles papillaires servent à les fixer dans cette position et dans cet état, à l'aide des tendons du premier ordre (pii en émanent , tandis que les autres cordages tendineux ont pour fonction de les maintenir planes. Mais quand la systole ventriculaire progresse, quand une partie du sang a déjà passé dans les artères , alors les valvules sont attirées vers la pointe du cœur par une contraction vigoureuse des muscles papillaires ; elles con- Iribuent ainsi k pousser le reste du samj hors des ventricules. La même doctrine a été professée plus tard par Purkynë, Nega et Joseph à Breslau. Purkynë dit que les valvules auriculo-ventriculaires, en se rele- vant, agissent comme pompe aspirante, et en s'abaissant, comme pompe foulante '". Dondcrs ^ adopte également cette manière de voir, tout en niant formellement l'existence d'un intervalle, sur lequel les physiologistes de Rreslau avaient appuyé spécialement, entre la contraction des oreillettes et celle des ventricules. Enfin , Ludwig *, en se déclarant en faveur de l'action expulsive des valvules, a analysé avec sa précision ordinaire les éléments de ce mécanisme. Théorie de Bawmjarten. — Une dernière théorie a été proposée par un élève de Ludwig. Selon Auguste Baumgarten ^, l'occlusion des orifices veineux ' Froricp's Nolizen, 1840, n°3l G. Art. Wcrz^/mefigi/ceîV in R. Wayiiers Hand-Woericrinirli , I. Il, p. 60. - BericlU veher die Arbeiten der schlesiscli. Gesellsctiafl f. vaierlaend. Kiiltur. Breslau , 1 844 , |,. 157. — Nega, ibidem., 1831 , p. 164 et Beilraege zur Kenntniss der Funklion der Atrio- veniiicidar-Klappei} , etc. Breslau, 1852. — G. Josepli, Gescliichle der Physinlo(jie der Ilerz- loene, etc., dans la Revue intitulée : Janiis , Central-Muyazin, etc., t. II, 1853, p. 516. Pour ce qui regarde l'exposé de Nega, je dois déclarer que, malgré la meilleure volonté, il m'a été impossible de comprendre comment les valvules peuvent être soulevées par la contraction des oreillettes et pendant la durée de cette contraction seulement (5e//r(/(/e, etc., p. 19). Cela ne revient-il pas à dire qu'il n'y a fermeture hermétique qu'au moment où le liquide passe? '^ Physiologie, par Theile, 185G, t. I, p. 38.— Je ne dois cependant pas passer sous silence, (ju'après avoir adopté, dans le texte , une opinion semblable à celle de Kucrschncr et de Purkynë, Donders déclare, dans la note explicative du texte, pencher en faveur de l'opinion de J. Reid. '' Lehrhucli, der Plijjsiologie. Leipzig et Ilcidelbcrg, 1850, t. II, p. 61. ^ Commentatio de methanismo quo vcdvidœ venosœ cordis claudunlur. Diss. Marburg, 1843. — Mûller's Archiv , 1843, p. 463. 112 MÉMOIRE SDR LES MOUVEMENTS DU COEUR. aurait lieu, non au moment de la systole venlriculaire, mais un insta ni avant. Pendant la diastole , le sang s'écoulerait d'une manière continue dans les ven- tricules, de sorte que ces cavités en seraient déjà remplies, quand les oreil- lettes commencent à se contracter. Cette contraction aurait donc pour effet d'établir pour ainsi dire un trop pleinâans les ventricules; voilà pounpioi, au moment même où elle cesse, le sang comprimé refoulerait la valvule sur loreillelle, et lui donnerait une position dans le plan de Poritice , ce par (juoi la fermeture serait complète et la régurgitation serait empêchée dès le début de la systole ventriculaire. Joseph Hamernijk ' adopta les idées de Baumgarten , en insistant surtout sur Tantériorité de locclusion à la production du premier ton cardiaque. Il pensa de même que les valvules semi-lunaires se ferment avant qu'on en- tende le deuxième ton. E. H. Weber, dans un travail publié presque en même temps-, appuya également cette théorie. Il mentionna l'élasl/cilé des parois ventriculaires conmie opérant par l'intermédiaire du sang l'occlusion herméti(|ue des ori- fices veineux , et donna en général une forme plus précise à la doctrine de Baumgarten-Ludwig. La contraction ventriculaire, dit-il, ne succède pas immédiatement à la contraction auriculaire; il y a entre les deux un moment pendant lequel le sang est sous Paction de l'élasticité des parois ventriculaires, et c'est cette élasti- cité, connue il vient d'être dit, qui opère la fermeture. Mais, comme Donders ^ l'a déjà fait remaniuer, cet intervalle entre la contraction auriculaire et la contraction ventriculaire n'existe pas; puis l'élas- ticité des parois ventriculaires ne pourrait guère avoir l'effet qu'on lui attribue à l'égard de la valvule, attendu ((ue cet effet est contrebalancé ici par celui de la contraction de l'oreillette. En général, je ne pense pas que la théorie de Raumgarten-Ludwig mérite la considération dont elle jouit actuellement chez beaucoup de physiologistes. Je n'v vois rien de réellement neuf que la subtilité avec laquelle on y distingue 1 Prager Vicrleljulirssvlirift . I8i8. I. IV. p. I4(. et 1849. I. IV. p. 103. - Ibidem, 1848. l. III, [). \0b. 5 Pliysioloçiie , par Tlicilc, t. I. p. 40. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 113 Tune de l'autre , la fin de la diastole et le commencement de la systole , sub- lililé qu'on ne parvient pas à maintenir lorsqu il s'agit de Fappliiiuer au fait. Et qui admedrait l'idée du trop plein opéré dans les ventricules par la con- ti-aclion des oreillettes , alors que ces cavités sont si faiblement pourvues de fibres musculaires? La doctrine de Baumgarlen n'exclut pas du reste celle de Kuersclmer, relative à l'action expulsive des valvules ; et on vient de voir qu'en effet Ludwig s'est prononcé positivement en faveur de cette dernière. Mais au lieu de montrer ce que chacune de ces théories a de défectueux ou d'erroné , passons de suite à l'examen des faits positifs. Ainsi qu'il a été dit plus haut , nous aurons à répondre aux questions suivantes : 1» Quelle est la forme de la valvule lors de l'occlusion? 2" Quel est le mécanisme de sa fermeture ? 3" Quelle est l'action des muscles papillaires? 4 ° Dans quel moment ces muscles se contractent-ils ? A. Forme de lu valvule fermée. — Cette forme est plane. La valvule se redresse de manière à devenir plane ou légèrement convexe dans la direction de l'oreillette; elle se place dans le plan de l'orifice auricido-ventriculaire; en un mot, elle est tendue comme une cloison entre la cavité de l'oreillette et celle du ventricule. Voici les arguments qui viennent à l'appui de cette manière de voir : \. La ÎOYxn^ plane a été vue par le grand nombre des observateurs et par moi-même. 11 y a une dillicullé toute particulière, il est vrai, à expéri- menter sur les valvules auriculo-ventriculaires : il faut ouvrir le cœur non excisé; or quel trouble ne porte-t-on pas dans la succession des mouvements el dans le rhythme, par une large incision faite dans l'oreillette droite? En introduisant le doigt , on intercepte plus ou moins complètement le cours du sang; or, sans l'abord de ce liquide, l'élévation de la valvule ne saurait avoir lieu. J'ai eu recours à des stylets portant une plaque horizontale au bout, et j'ai exploré l'étal de la valvule comme le chirurgien explore le fond d'une plaie ou d'une cavité morbide. MM. Chauveau et Faivre, que j'invoque ici comme une grande autorité, puisqu'ils ont fait un plus grand nombre de vivisections que personne , Tome XXXIIL IS il4 MEMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DU COEUR. et presque toutes sur des animaux de grande taille, s'expriment ainsi ' : « Si Ton introduit le doigt dans Toreillette droite , on sent , au moment où les ventricules entrent en contraction, les valvules triglochin se redresser, s'affronter par leurs bords, et se tendre au point de dei^enir convexes par en haut, de manière à former un dôme mulliconcave au-dessus de la cavité ventriculaire. Ceci est facile à constater. On sent même très-bien la pression circulaire, si Ton engage rextrémité d'un doigt entre les trois valvules, l/af- fronlement marginal est aussi parfait que possible ; il intercepte toute commu- nication entre le ventricule et roreillette. » J'ai essayé le galvanisme : il m'a donné l'abaissement, c'est-à-dire l'ou- verture de la valvule. Jamais je n'ai pu déterminer un mouvement qui aurait tendu au rapprochement des bords, et par conséquent à la formation du cône vasculaire que (|uel(|nes-uns admettent. Il est vrai que J. Reid - dit n'avoir pas perçu l'élévation de la valvule, en introduisant le doigt dans l'oreillette d'un animal vivant. Cela m'est arrivé plusieurs fois aussi chez les animaux de petite taille; mais je me suis bientôt aperçu que cela dépendait de l'obstacle même que le doigt mettait dans ce cas au progrès du sang. La réplétion suffisante du ventricule est précisément la condition de rélévation de la valvule. Voilà pourquoi le cœur excisé ne peut servir à ces expériences. 2. Si la valvule restait abaissée lors de sa fermeture , un \olinne considé- rable de sang devrait être refoulé dans l'oreillette au commencement de la sys- tole. Or , les expériences des comités de Dublin et de Londres ont établi avec certitude (ju'au moment de la contraction ventriculaire il n'y a pas de relUix dans les oreillettes. Cela seul, comme Donders le fait déjà reniar(|uer^, est décisif pour toute théorie du jeu de ces valvules. La capacité du ventricule serait d'ailleurs réduite presque d'une moitié, si les valvules restaient abaissées en cône; et cela serait contraire aux détermi- nations les plus rigoureuses de la quantité de sang qui est poussée dans les artères à chaque systole. ' Gazelle mal. de Paris, 1850, n" ôO, p. 410. '^ Lnc. cil. ' Physiologie , p. 39. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 115 3. Il m'est impossible de comprendre comment, dans le cas d'abaissement des valvules, révacuation du ventricule pourrait se faire, le cône valvulaire n'offrant pas une résistance proportionnée à la force que déploient les parois ventriculaires. De nombreuses observations nous ont prouvé d'ailleurs que les ventricules se vident complètement, ou presque complètement, à cliaquc systole. 4. Quand on a lu et répété l'expérience si instructive que Valentin a ima- ginée ', il ne doit plus rester le moindre doute sur la question. On n'a qu'à pousser avec une force suffisante de l'eau dans le ventricule d'un cœur excisé; on se convainc alors aisément que la valvule mitrale et la valvule tricuspide sont construites pour fermer hermétiquement, quand elles sont soulevées et étalées horizontalement. En renversant le cœur, il ne s'en écoule pas une goutte d'eau, pourvu que la pression reste suffisamment forte. J'ai répété plusieurs fois aussi l'expérience déjà citée plus haut de Fick - ; elle prouve à l'évidence (luc la tension des cordages tendineux n'est pas nécessaire pour rendre la fermeture hermétique. Récemment Ruedinger, prosecteur d'anatomie à Munich ^ a construit un appareil très-ingénieux pour observer les mouvements de la valvule tricus- pide et de la valvule mitrale. Il a constaté, de son côté, que, lors de l'occlusion , les lames des valvules sont étalées horizontalement et se couvrent par une partie de leurs bords intérieurs. 3. Enfin, Burdach et J. Reid avouent que ce qui les a déterminés à créer leur théorie , c'est cette considération , que les muscles papillaires se con- tractent en même temps que les parois du ventricule. La doctrine que je combats n'a donc été, en tout temps, qu'un expédient, une création logique. Le fait qui l'a fait naître est vrai, mais je démontrerai plus loin qu'il ne con- duit pas nécessairement à cette conséquence théorique , et qu'on n'a nulle- ment besoin d'expédient pour s'en rendre compte. Je ne m'occupe pas de l'opinion de M. Parchappe; elle est à plus forte raison condamnée par ce qui précède. ' Lehrbuch der Physiologie. Brannschweig, 1844, t. I, p. 413. —Le mode de fermeture hermétique y est bien décrit et expliqué par des figures aux pages 409 et 412. •2 Mueller's Arcliiv , 1840, p. 283. 3 Zur Mechanili (1er Aorten- und Herz-Klappen. Erlangen, 1859, p. 16. 116 MÉMOIRE SIR LES MOIVEMENTS DU COEUR. lî. Mécanisme de la fermeture. — Les muscles papillaires restent eiitière- menl étrangers au mouvement trocclusion. Ils sont relâchés, c'est-à-dire abandonnés à leur seule élasticité, pendant la systole. C'est réellement V effort du sang, ou, pour parler plus exactement, la pres- sion que le sang subit par la contraction des fibres propres du ventricule, qui opère le soulèvement et la tension horizontale des valvules. Les cordages tendineux, surtout du 2'"'' et du S""" ordre, servent à retenir la valvule. Pour cela, il n'est pas nécessaire que les muscles papillaires et les colonnes char- nues en général soient contractés; leur élasticité y suffît. Et comme les parois latérales du ventricule se rapprochent de plus en plus, au fur et à mesure que du sang est expulsé, en même temps que la pression sur la valvule doit devenir plus forte, il y a une circonstance bien simple qui empêche alors le relâchement des cordages tendineux , c'est l'allon- gement du ventricule, qui va en augmentant vers la fin delà systole, et main- tient ainsi la tension des cordages. C. Action des muscles papillaires. — L'abaissement des valvules auriculo- ventriculaires, lors de la systole, est généralement attribué à la pression du sang qui, dans la diastole, passe de l'oreillette dans le ventricule. Cependant, comme on a vu plus haut , Lower déjà accuse la traction exercée par les cor- dages tendineux , sans s'expliquei- toutefois sur la contraction des muscles papillaires. Plus tard, Senac dit positivement que les cordages « tirent les valvules et les baissent. » Selon Laennec, les piliers charnus sont disposés de telle manière que leur contraction doit nécessairement abaisser et non relever les valvules '. Comme ceci lui paraissait un obstacle au passage du sang dans les artères , il a sou- tenu que ces muscles ne se contractent pas en même temps que les parois du cœur, mais dans la diastole. En 1829, David Williams - a fondé sur l'abaissement actif des valvules auriculo-ventriculaires une explication du deuxième ton cardiaque. Ce ton naîtrait, selon lui, de l'extension brusque de ces valvules et de leur applica- tion violente contre les parois ventriculaires. Les valvules, dit David ^^ il- ' Ti-aitê de rAuscitllution médiate, t. Il, p. 419. — 4"" édit., l. III, p. OC. 2 Edinb. Med. and Sury. Joitni., oct. I8-J9, selon Ch. Williams. MEMOIRE SUR LES MOUVEMErSTS DU COEUR. 117 liams, son! abaissées par Taction des muscles papillaires avant lieu à la fin de la systole. L'abaissement actif, opéré par les muscles papillaires, est une vérité, et une des plus importantes vérités relativement à la mécanique et à la séméio- iogie du cœur; ce qui l'a seul empêchée dï'tre reconnue plus tôt et plus géné- ralement, c'était ridée incomplète qu'on s'était formée de la succession des actes cardiaques. Il est évident qu'on ne pouvait admettre que, dans la diastole, au moment où toutes les fibres charnues du cœur se relâchent, les colonnes charnues, simples proéminences de la masse charnue générale, se contrac- tent seules, et cela dans une suite régulière. Lower, Senac et David Williams ont bien observé, mais la consé(pience à laquelle ils se croyaient obligés de souscrire ne leur était pas imposée aussi rigoureusement qu'ils le croyaient. Pendant la diastole, les muscles papil- laires sont relâchés comme le reste de la substance musculaire du cœur, et les valvules sont appli(|uées aux orifices. D, Moment de l'abaissement. — Ainsi, Lower, Senac, Laennec et David Williams, ne pouvant concilier l'abaissement actif des valvules avec leurs idées relatives au cours du sang à travers le cœur, croyaient devoir ad- mettre que cette contraction a lieu dans un autre moment que celle des parois ventriculaires; ils la plaçaient à la fin de la systole, ou, comme Laennec le dit expressément, dans la diastole. Il est cependant d'observation que les muscles papillaires se contractent dès le début de la si/slole. Senac lui-même a observé que si l'on insinue le doigt dans les ventricules, on sent que « la cloison palpite, se resserre et devient plus dure '. » Ilaller a observé la même chose, de même (pie Jean-François Vaust, que nous avons cité plus haut -. Charles Williams, dans des observations faites en présence de Hope, sur des cœurs d'ânes à ventricules ouverts, a vu que les colonnes charnues se contractaient au même moment que les fibres des parois ^. Enfin, la sixième conclusion du comité de Londres est ainsi conçue : « Les ' Traité du cœur, 2°' édit., t. II, p. 2a. - De structura et motibus cordis. Diss. Lcodicns., 181!). ' Ralional exposition , etc., trad. par Vclten, p. 198, 2'"" expér., 10"' obscrv. fis MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR colonnes charnues siembleitf agir en même temps (|ue les parois des ventri- iiilcs, et adirer les valvules auriculo-ventriculaires vers Finférieur des ven- tricules, de sorte que la pression du sang ne les ferme que légèrement el (r(uie manière égale. » Pour ce qui regarde nos propres observations, nous avons vu, et bien vu, (jue les muscles papillaires se contractent dès le début de la période d'activité duiœur;\ew contraction est si forte, que leur volume en disparait, c'est-à- dire qu'ils rentrent dans les parois charnues dont ils dépendent. Ils y rentrent , pour reparaître un instant après , avant que toute la systole ne soit accomplie. Ceci est important. Mais quoiqu'on ne puisse observer le fait que sur des cd'urs excisés el incisés, le phénomène est, par sa nature, susceptible d'être étudié dans ces conditions mêmes qui troublent la plupart des autres actes. Qu'on fende un cœur de chien, de lapin ou de veau, on verra toujoui's (pie les muscles papillaires se retirent dans l'épaisseur de la i)aroi, dès le dé])ut de l'action des fibres musculaires en général, pour se dessiner de nouveau à la surface interne du ventricule, avant que le temps d'activité ne soit écoulé. Ainsi, je formule comme fait : que la contraction des muscles papillaires a lien dans lu présyslole , et que ces muscles sont relâchés dans la systole. Les conséquences de ce fait n'ont plus besoin d'être démontrées. Il est constant pour nous : ] " Que la valvule tricuspide el la valvule mitrale sont abaissées par la con- traction des muscles papillaires; 2° Que cet abaissement est brusque , momentané , et accompagné d'une forte tension des valvules et des cordages tendineux; et 3 " Qu'il a lieu au moment de la présystole. Pendant la systole, les muscles papillaires sont relâchés, et les valvules, abandonnées à la pression qu'y exerce le sang com|)rimé par les parois, sont soulevées et ferment hermétiquement les orifices; elles y restent appli(piées pendant la diastole. Développements. — La difficulté de concevoir que les muscles papillaires agissent d'une manière indépendante de ceux dont ils ne sont que la continua- tion , a été le véritable motif, ainsi que nous l'avons dit déjà, de la plupart des théories particulières sur le jeu des valvules veineuses du cœur. On aurait MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 119 bien admis que les muscles papillaires abaissent les valvules, mais non qu'ils se conlractenl dans la diastole, alors que toute la masse charnue se trouve à l'état de repos ou de relaxation. On comprend que cette diflicullé n'existe plus pour nous; au contraire, notre doctrine de la dilatation active étant admise, le mécanisme en ([uestioii en découle avec une nécessité rigoureuse. L'anatomie démontre que les muscles papillaires appartiennent au système des fibres communes ou dilatatrices; qu'ils sont la terminaison d'une partie des fibres superficielles qui, à la pointe, se réfléchissent pour couvrir la face interne des ventricules; dès lors ils doivent se contracter en même temps (/ne ces dernières , c'est-à-dire au commencement de la période d'action du cœur, _ — dans la présystole. Ainsi, la contraction des fibres communes a ce double effet : 1" d'opérer l'ouverture des ventricules et 2'' d'abaisser les valvules auriculo-ventricu- laires. Le sang des oreillettes est aspiré dans la présystole, et les valvules, abaissées brusquement, forment un entonnoir, ce qui favorise beaucoup l'entrée du Ii(|uide dans le ventricule, empêche le tourbillonnement, rend possible la réplétion dans un court moment; tous avantages qui disparaissent (piand les valvules sont altérées ou quand l'énergie des muscles papillaires est affaiblie dans les maladies. Dans la systole, les valvules subissent une pression notable; les cordages tendineux, grâce à l'élasticité des muscles relâchés et grâce au mécanisme indiqué plus haut, les retiennent '. Cependant on s'exagère communément la force à laquelle les cordages doivent résister ; c'est qu'on oublie que les valvules, dans leur résistance à la pression syslolique, rencontrent encore un autre appui, c'est l'effort du sang auriculaire. La contraction des oreillettes n'est pas achevée quand la systole ventricu- laire commence, et l'on sait que ces cavités-là ne se vident jamais entière- ment. Le sang qui y reste continue donc à être comprimé par les parois, et pousse la valvule dans le sens opposé à celui du sang ventriculaire. Cette * Kuerschner a démontré que les leiidoiis du premier ordre sont seuls tendus lors de la eon- iruetion des muscles papillaires. [R. Wuyner's Hand-WoerUrb. , t. II, p. 58.) 120 MÉMOIRE StIR LES MOUVEMENTS DU COEUR. circonstance, qui n'a pas besoin d'être démontrée ultérieurement, contribue à nous rendre compte du pbénomène acoustique que la valvule présente dans la systole. Fibres musculaires des valvules veineuses. — Kuerschner a, le premier, signalé, en 1840 \ la présence de fibres musculaires à la face auriculaire des valvules veineuses. J'ai vu ces fdires chez le cheval, où elles forment une couche de plusieurs millimètres d'épaisseur, et où l'on voit qu'elles sont la continuation des fibres longitudinales de la couche interne des parois de l'oreillette correspondante. Je me suis demandé si elles ne concourent pas à l'élévation des valvules, et si, par conséquent, elles ne pourraient pas être considérées comme les anta- gonistes des muscles papillaires? Il serait remarquable, dans ce cas, (|ue l'oc- clusion des orifices eût lieu précisément au moment où la contraction passe de l'oreillette au ventricule ; mais n'étant pas parvenu à voir ces fibres chez l'homme, je n'ai pas cru devoir poursuivre l'idée ■. § IF. — DES EFFETS ACOUSTIQUES DE L'ABAISSEMENT ET DE L'ÉLÉVATION DES VALVULES AURICULO-VENTRICULAIRES. Si je me suis imposé l'obligation de représenter fidèlement, dans ce mé- moire , l'étal des opinions régnantes au sujet de chaque point sur lequel je croyais être en mesure de me prononcer , je juge cependant inutile de faire ici riiistoire générale des tons ou bruits du cœur. Qu'il me suflise, pour entrer en matière, de déclarer que, dans mon opinion, les tons normaux sont ' Fioriep's .V. .\otiz , n" 8, et /?. Wiigiier's Htind-Wnerterh., t. II , pp. i4 et 54. - Il seraità dcsircrqu'un anatomisle habile prît bientôt les fibres valvulaires pour l'objet de ses investigations. John Reid [Todd'.s Ci/clopuedia, vol. II, p. 589), Thcile ,'Soeinmering's Atialomie, I. III , partie :2, p. 2G), Palicki {De musculuri cordix structura. Diss. V^ratislaw., 1839), Atig. Baum- a;arten(fl(; .Mecluinismor/uo vulvtdœ venosmrnrdis claiiduntur. Diss.Marbiirg., 1843) et Donders (Phijsioloyie, trad. par Theilc, t. I, p. 37) n'ont pu les déeouvrir ehez Ihonime. Kœlliker les a vues, mais il ne pense pas qu'elles appartiennent aux valvules proprement dites [Mikruskup. Anatomie, t. II, p. 494). Et |)ourtant, le professeur Jluellcr, à Vienne, soutient de nouveau leur présence {Wiener Vierleljahrsschrift fuer ivisseiii>rhaftl. Vetermaericinide, selon iVega, Jieilruege ziir Kenntniss, etc., p. 15, note). MM. Bouillaud et Rokilansky les ont vues dans le cœur iiypi'i'irophique. — Vo)ez aussi les travaux de M. .Monncret et de J. Moorc. — Lesaiilcui-s MÉMOIRE SLR LES MOUVEMEISTS DL COELR. 121 des tons valvulaires. La physique aussi bien (|ue la pathologie appuient cette manière de voir ; elsiquehpies expériences physiologiques ont semblé la contredire, cela tient à la connaissance imparfaite qu'on avait du jeu des valvules auriculo-ventriculaires ; avec notre théorie réformée , les diflicultés disparaissent. Pour ce qui regarde surtout le deuxième ton ou le ton diastolù/m' , aucun doute ne me semble plus permis : c'est le claquement des valvules semi-lu- naires aortiques et pulmonaires, provoqué par le choc, en retour, de la colonne sanguine artérielle ; il marque exactement le début de la diastole. Les (/nalites de ce ton sont déterminées : 1° par la densité, 2° par Félasticilé des valvules en question, 3" par la résistance que la colonne sanguine rencontre à la périphérie de Farbre vasculaire, et par l'élasticité des ar- tères. .le n'ai du nouveau à dire que sur le premier Ion. Celui qui a le premier fait dépendre ce ton du jeu des valvules auriculo-ventriculaires, c'est Rouanet ^. C'est de sa théorie que j'aurai donc à m'occuper en premier lieu. Théorie de Rouanet. — Selon cette théorie, le premier ton est produit par l'application violente des valvules contre les orifices veineux, lors de la con- traction des ventricules. Quoique appuyée par M. Rouillaud, cette manière de voir a rencontré beau- coup de contradicteurs, et aujourd'hui encore, si quelques cliniciens émi- nenfs l'admettent en la modifiant un peu dans la forme, presque tous les physiologistes cherchent ailleurs la cause du premier ton. Les objections qu'on fait sont les trois suivantes : nioileriies d'analomie semblent d'ailleurs ignorer tous que les muselés des valvules eardiaques ont déjà été décrits dans les traités de Verheyen, de Cowpcr, de Winslow et de Haller. — Le travail ne devra du reste pas se borner aux valvules veineuses, car ou a attribué des fibres nnisculaires aux valvules sigmoïdes également. — J. Moore pense que le trouble porté dans lae- tion lies muscles valvulaires, à l'occasion d'états spasmodiques , tels que la chon-e ou le pa- roxysme hystérique, pourra être la cause des bruits morbides passagers qu'on y observe. — Cohen, à Hambourg, dans le mémoire déjà deux fois cité, fait jouer aux fibres musculaires des valvules un rôle très-considérable dans l'ouverlure et la fermeture des orifices veineux et arté- riels, mais il n'a pas cru nécessaire de s'arrêter d'abord à la démonstration de leur existence. ' Journal iiniv. et fiebdoniadaire , t. III, 1831. — Thèses de lu Faculté de Paris, 1852, n» 252. Tome XXXIII. 16 122 MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 1° On croil avoir observé que, dans le cœur excisé, et par conséquent vide (le sang, le premier ton persistait néanmoins; 2" On croit Pavoir entendu encore quand on em|)èchait le jeu des val- vules veineuses, soit en les accrochant à l'aide d'un instrument, soit en introduisant un doigt dans l'orilîce auriculo-ventriculaire ; 3" Le premier Ion persiste pendant toute la durée de la systole, alors que le claquement valvulaire ne pourrait durer qu'un moment, comme celui des valvules semi-lunaires. Si je fais abstraction des observations pathologiques dont il importe, me semble-t-il, de ne pas encombrer d'abord le terrain, je n'ai pas rencontré d'autres objections chez les auteurs. Sont-elles décisives? La plupart de ceux (pu' les produisent avouent eux-mêmes leur insullîsance, et font opposition à la théorie de Kouanet plutôt en lui en substituant une autre qu'en la renver- sant elle-même; mais examinons-les de plus près, en nous plaçant au point de vue conquis dans les pages précédentes. Première objection. — En faisant cette objection on croit avoir perdu de vue que ce n'est pas du choc du sang qu'il s'agit, mais du claquement ou de la tension brusque des valvules. Or, cette tension est elTecluée, selon nous, par la contraction des muscles papillaires , qu'il y ait ou non du sang dans le cœur. Le fait pouvait offrir quelque diflicullé avec les idées qui ont régné jusqu'à présent sur le jeu des valvules auriculo-vontriculaires; mais notre ihéorie fait entièrement disparaître cette difiiculté. Je me suis du reste donné beaucoup de peine pour entendre le premier Ion dans le cœur excisé de veaux et de porcs; je n'y ai jamais réussi. J'en- tendais, il est vrai, un bruit de soufflet et de froltement reprenant au com- mencement de chaque contraction ventriculaire cl se prolongeant plus ou moins; mais il y a loin de ce bruit au ton cardiaque normal. Comme le bruit disparaissaitquand je plaçais le cœur sous l'eau , je me suis demandé si le bruit de soufflet, dans ce cas, n'est pas dû au déplacement de l'air contenu dans les cavités du cœur, ou peut-être à l'aspiration que les ventricules, en s'ouvranl, exercent sur l'air extérieur? Dans d'autres cas, ce bruit m'a paru être dû au frottement que le cœur, en se contraclani, exerce sur l'extrémité du stéthoscope. Du reste, ceux qui ont essayé conviendront avec moi, que MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEi^TS DU COEUR. 125 le fail est très-difficile à constater et à apprécier. Ce n'est pas dans ces condi- tions (|a'il pourra renverser une tiiéorie d'ailleurs solidement assise. Deuxième objeci ion. — Le Comité de Londres, composé comme on sait, des docteurs Ch. Williams, Todd et Clendinning, affirme ' (|ue, dans ses expé- riences, le ton systolique persistait quand les parois des oreillettes avaient été repliées par un doigt et engagées dans l'orifice veineux, ainsi que quand un doigt avait été insinué jusqu'à la base à travers une incision pratiquée au veu- iricule. Le Comité a nettement conclu de cette observation : « Que le mou- vement des valvules auriculo-veniriculaires est étranger à la production du ton systolique. » Mais y étail-il autorisé? Il avait, dans ses expériences, empêché les val- vules de s'appliquer aux orifices veineux, mais non d'être tendues parles muscles papillaires. Du reste, rien ne dit que l'expérience ait été faite aux deux cœurs à la fois; la chose est même peu probable, si l'on songe à la dilli- culté de l'opération et au trouble extrême qu'elle doit apporter dans la circu- lation et dans les mouvements du cœur; or, dès que le jeu de la valvule n'est empêché que d'un côté seulement , il n'y a certes pas lieu de s'étonner que le ton systolique ait persisté, même avec ses caractères normaux, du côté non lésé, et se soit transmis au stéthoscope. Les médecins qui font habituellement des observations stéthoscopiques savent combien on se trompe aisément sur la (|uestion de savoir si un son quelconque appartient au cœur droit ou au cœur gauche. Au surplus, dans des expériences que le docteur Ilope a tentées conjointe- ment avec le docteur Ch. Williams lui-même, postérieurement au rapport de la British Association , il a fait l'importante observation que, quand il empê- chait la fermeture des valvules veineuses, en introduisant un fd de fer re- courbé, alors le premier Ion disparaissait et était remplacé par un bruit. Aussi, en présence de celte observation, Hope n'a pas hésité à abandonnei- la doctrine qu'il avait jusque-là défendue dans ses ouvrages, au sujet des causes des tons cardiaques, et à adopter celle de Rouanet, avec la différence toutefois, qu'il n'attribue pas toute la durée du ton systoli(iue à la tension des ' Voyez Cil. Williams Researclies , etc., (rad. Velten, Appendice, p. 238. 124 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. valvules veineuses, mais en partie aussi au bruil musculaire des ventricules ^ M31. Cliauveau et Faivre, à la suite d'expériences nombreuses, et, à ce cpi'il me semble, décisives, se sont également prononcés en faveur de Roua- nel ^. Us divisèrent à l'aide d'un ténotome à pointe obtuse, introduit à travers l'oreillette, les cordages tendineux des lames de la valvule tricuspide; le premier ton fut alors remplacé par un bruit de souffle. Troisième objection. — Dans l'idée qu'on se formait du jeu vahulaire, le premier ton devait être , comme le second , un simple claquement ; il ne devait durer (pi'un moment; mais le Comité de Dublin s'est attaché avec un soin tout particulier à déterminer la durée réelle du ton systoli(pie. Il a donné ses conclusions dans les termes suivants : « La cause du pre- mier ton commence et finit avec la systole; elle est agissante pendant toute sa durée ; elle ne saurait donc être la fermeture des valvules bicuspidc et tri- cuspide, attendu ([ue le mouvement des valvules n'a lieu qu'au commen- cement de la systole, et qu'il ne dure pas pendant tout cet acte ^. » Aussi, comme on vient de le voir, même après s'être décidé en faveur des valvules, Hope a-t-il cru devoir y ajouter une seconde cause pour expli(juer la durée du ton. Avec notre théorie du jeu valvulaire toute dillicullé disparaît ; l'objection devient nulle. Les valvules auriculo-venti'iculaires exécutent deux mouve- ments selon nous, le mouvement présyslolique ou d'abaissement, et le mou- vement systolique ou d'élévation; dans les deux étals, elles sont tendues et maintenues en vibration ,e\\osQi\os cordages tendineux. La persistance du ton au delà du temps que prendrait un simple claquement, n'a donc plus rien de surprenant. D'ailleurs, que resterait-il en dehors des valvules? Le temps a fait justice de ces innombrables soi-disant théories qui ont pullulé à l'époque où l'art de l'auscultation était encore dans son enfance. Actuellement, les hommes sérieux ne parlent plus (jue des quatre causes suivantes : la percussion des pai'ois cardiaques par le sang, le frottement du sang contre les parois et les orifices, ' A Trealisc on Ihe tli.icasi's of tJm licail mul ihe great vessels, edit. London . 1839. '■* Gazette médic. de Purin, I8.i(j , p. 438. 5 Frork'])'s Xntiz. . I. XLVI. p. 240. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. mi la percussion des parois thoraciques par le, cœur et le bruil musculaire. Percussion des parois cardiaques. — Selon M. Beau*, le premier i)ruit est (lu à rondée sanguine qui vient frapper les parois ventriculaires, sous l'in- lluence de la contraction des oreillettes; mais Kiwisch^ a déclaré ceci une im- possihilité acoustique; pour qu'un bruit soit produit de cette manière, il fau- drait, en. effet, qu'un vide réel put se former dans Pinlérieur du cœur. Or, on conviendra qu'il est impossible que la colonne sanguine s'éloigne des parois sur un point (]uelconque du système vasculaire. 11 ne peut donc s'agir fpu; de la différence de pression que le liquide exerce sur les parois. Cette différence de pression peut communiquer un choc, il est vrai, quand elle s'établit brusque- ment, mais ce choc ne donne lieu à un ton que quand il est reçu par des corps sonores, tels que les valvules, par exemple. La substance musculaire du cœur est absolument incapable de donner des vibrations sonores, attendu que, par sa contraction, toute vibration régulière est nécessairement interrompue '\ Après cela il est inutile que je fasse voir encore spécialement que les idées de M. Beau reposent sur une théorie des mouvements cardiacpies qui est loin d'être prouvée. N'oublions pas, du reste, que M. Beau avoue lui-même (|u'il est impossible de démontrer rigoureusement que le premier bruit ne dépende pas de l'occlusion des valvules auriculo-ventriculaires *. Les objections (|u'il s'efforce de produire sont purement rationnelles, et l'on verra plus loin (pielle valeur peut avoir la principale d'entre elles, qui est tirée du siège de ce bruil. Frottement contre les parois et les orifices. — C'est une opinion ancienne , qui a été formulée de toutes manières , et comme , pour être comprise , elle n'exige pas un grand effort d'intelligence, elle est devenue tenace comme un préjugé. Encore dans un des traités les plus récents des maladies du cœur , le ton systoliciue est attribué au frottement du sang contre les valvules et les parois des orifices artériels, et le ton diastolique à un frottement semblable exercé contre les parois et les valvules des orifices veineux -^ Mais est-il * Traité d'Auscullation, p. 285. 2 Verliandlungen dcr physinU. medicin. Gcsellsclt. in Wiierzburtj , t. I, [i. H. s Kiwisch, l. c, p. 12. * Loc. cit., p. 200. s O'Bryen Bcllinghani, ,1 Trealise on diaeases ofthe heart. Dublin, 18o7. 126 MÉMOIRE SUR LES MOUVEMEISTS DU COEUR. encore besoin de faire remarquer que ce frottement ne peut, en tout cas, donner lieu qu"à un hniil , tel (|ue nous Tobservons en eiïet souvent par cette cause dans les maladies , un bruit de souffle ou de râpe. Les notions en acoustique seméiologique sont assez avancées pour ne plus permettre de confondre un bruit avec un ton. Percussion du thorax. — Quelques auteurs maintiennent encore Topinion de Magendie, el attribuent le premier ton au cboc de la pointe contre le tborax; mais il est bien constaté maintenant que le premier ton se fait encore entendre après l'ouverture du tborax; qu'il existe dans les cas où une portion du poumon s'interpose entre le tborax et le cœur; et que son intensité est loin d'être toujours en rapport avec Ténergie du cboc. Bruit musculaire. — La doctrine du bruil musculaire, soutenue par le Comité anglais et par Kuerscbner, ne parait cependant plus avoir beaucou[) d'adbérenls. Pour s'édifier sur sa valeur, qu'on applique le slélboscope aux muscles du ventre ou de la cuisse, on entendra bien un bruit; mais ce qu'il s"agit d'expliquer au cœur c'est un ton , el non un brxiit. Du reste , ayant depuis longtemps fait du bruit musculaire l'objet de mon attention particulière, je partage l'avis de Kivvisch de Rotterau^, d'après lequel le bruit , dans les muscles des membres comme dans le cœur, doit son existence à une illusion acoustique. En appliquant l'oreille ou le stéthoscope à un muscle, au moment où il se contracte, on ne pourrait éviter que la por- tion d'air renfermée dans la conque de l'oreille ou dans le tuyau du stéthos- cope ne soit ébranléi;, et par conséquent mise à même de faire entendre un bruit plus ou moins sourd. En empêchant ce bruit accidentel, Kiwisch n'a jamais pu entendre le soi-disant bruit musculaire, même dans les muscles abdominaux des femmes en travail, où la contraction est cependant aussi énergi(iue que possible. Enfin, il y a une raison théorique très-élégante que j'ai déjà citée, d'après Kiwisch, à propos des vibrations des parois du cœur : il est incompréhensible, d'après les lois acoustiques, qu'un muscle devienne, en se contractant, la cause d'un bruit; il doit même faire cesser, dans ce moment, celui auquel l'élasticité de ses fibres aurait donné lieu. ' Vcrluoidlungeii ikr phijsikul. mcdicin. Gesellsch. in Wuerzbuiy, t. 1, p. 11. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 127 D'après tout ce qui précède, je considère comme démontré que le premier Ion cardiaque est, comme le second, un ton valvulaire. Dès lors il me reste à melire la théorie de Rouanet en rapport avec la théorie du mécanisme val- vulaire que je viens de proposer; e( pour pouvoir y mettre la précision nécessaire , qu'il me soit permis de rappeler quelques principes d'acoustique : 1° Les corps élastiques donnent des sons dans un liquide aussi bien qu'à l'air ; 2" Les membranes , passant i-apidcment de l'état de flaccidité à celui de tension , rendent des sons qui varient selon les circonstances ; 3" Les membranes tendues rendent des sons, quand elles sont frappées par un choc extérieur; k" Les vibrations sonores d'un corps solide (tons ou bruits) sont aisé- ment transmises à l'oreille par des milieux solides et liquides , mais dilïicile- ment par l'air. Voyons si ces conditions de sonorité et de transmission existent dans les valvules auriculo-ventriculaires en action. Ton prés ijs(oiif/ne. — Dans la présystole, les val\ nies qui s'étaient trou- vées à l'état de flaccidité pendant la diastole, sont brusquement abaissées et tendues par les muscles papiliaires ; elles rendent un son qui varie selon les circonstances : c'est le ton présystolif/ue. De sa nature, ce ton semble être très-clair, fartai sec, un véritable bruit de claquement; mais il n'apparail que faible à l'oreille de l'observateur, sur- tout à la région de la pointe du cœur. La raison en est qu'au moment de la présystole cette pointe se retire , cesse d'être en contact avec la paroi thora- cique, eirend ainsiles conditions de transmission moins favorables. Le ton présystolique s'entend mieux à la région de la base du cœur, chaque fois que cette base n'est pas recouverte par du tissu pulmonaire. Ton systoli(/ue. — Dès que le ventricule est rempli , la masse de sang y contenue reçoit une impulsion vive, qui est de la même nature que celle qui se transmet aux artères et s'appelle pouls artériel. Par les effets de cette impul- sion , les valvules auriculo-ventriculaires encore vibrantes sont relevées et appliquées avec violence contre leurs orifices. Le choc que les parois ventri- culaires impriment à la masse du sang se transmet aux valvules qui, en ou- 128 MÉiMOIKE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. tre, sont de nouveau fortement leudaes , ainsi que les cordages tendineux (]ui les retiennent. Il y a donc les deux causes de vibrations réunies ', et (|ui plus est, de vibrations régulières: le choc et la tension. Rien d'étonnant (|uMI y ail un ton ^. Ce ton est plus Ioikj, plus fort et plus sourd que le ton présystolicpie. On Fentend le mieux à la l'égion de la pointe du cœur, parce qu'au moment de la s}stole, cette pointe s'allonge et se presse contre le thorax, forme musse avec lui et avec le stéthoscope y appliqué : les conditions de transmission n sont donc des plus favorables. Les vibrations systoliques vont naturellement en diminuant vers la fin de l'acte ; mais ce n'est que dans les cas d'un ralentissement extrême du cteur qu'on remarque un véritable intervalle, un silence QXi\vc le ton systolicpie et le ton diastoliquc^. Ces deux tons paraissent, néanmoins, toujours nettement séparés, parce qu'ils diffèrent de siège et de nature. Le ton présystolique, au contraire, étant < Les membres du Coiuilé de Londres ont senti au doiijl un frémissement de la valvule mitrale lors de la contraction du cœur. - Kivvisch [Verhanâl. (1. physikal. mediciii. Gesdlsch. in Win'vzbimj, 1850, I, ]). Gj donne la tension brusque comme la cause exclusive des tons cardiaques. Il pense que le choc ne pourrait l)as les produire, parce que ces valvules ne sont pas dans une tension préalable suffîsanle. La remarque est juste pour les valvules semi-lunaires; mais, pour ce qui regarde les valvules auri- culo-vciilriculaires, elle tombe devant la manière dont nous envisageons le jeu de ces dernières. '-> Gendrin a appelé périsijstoU', l'intervalle entre le premier cl le deuxième ton [Leçons sur les maladies du cœur el les grosses artères. Paris , 1 84 1 , p. 52). Purkynè [L'ebersichl der A rbeiteii der Schlesisch. Gesellsch . f. ralerliind. Knltur. Breslau , 1 844 , p. 1 S7) et ses disciples , à Breslau , ont ensuite admis comme constant un silence précédant le ton diastolique. Selon Ncga (Beilraeye zur Kennlniss der Function der Atrio-ventricular-Klappeii , etc. Breslau, 1832. p. 18), ce silence occuperait le commencement de la diastole, de sorte que le deuxième ton ne marquerait pas précisément l'origine de cette dernière, mais son premier quart C'est en ce sens que. dans l'école de Purkynè on parle de la petite pause, en opposition à la grande, que tout le monde admet. (Voyez aussi G. Joseph, Geschichte der Physiologie der Herztoene, etc., dans la Revue intitulée : Janus, t. II, 1833, p. 522). — J'ai, pour ma part, prêté une grande attention aux ti-avaux publics à Breslau, mais je dois avouer n'y avoir rien trouvé qui se vérifiât par l'obser- vation clinique. Une préoccupation théorique semble avoir été l'origine de ces distinctions sub- tiles. Il semblait à Purkynè et à ses disciples que les valvules signioides. comme les valvidcs veineuses, pour produire un son sous le choc transmis par le sang, devaient être préalablcmenl tendues; de là l'intervalle supposé entre la contraction des oreillettes et celle des ventricules; de là, aussi, l'invention de la petite pause. MEMOIRE SUR LES MOUVEMErSTS DU COEUR. 129 produit par les mêmes valvules j se coniinue sans interruplion dans le ton systolique. Vibration des cordages tendineux. — En cherchant le siège du premier bruit, ratlention s'est toujours concentrée sur les valvules. Le docteur Joseph, à Breslau ', a le mérite d'avoir signalé la part considérable (ju'y prennent les cordages tendineux. Cette part, selon lui, serait encore plus grande que celle des valvules mêmes. Sans aller aussi loin, je crois devoir admettre que leurs vibrations s'ajoutent, comme effet acoustique, à celles des valvules auxquelles ils s'insèrent. Les cordages en question sont tendus brusquement dans la pré- systole, et se maintiennent tendus dans la systole, où en outre le choc com- muni(|ué à la masse du sang y excite des vibrations. Ainsi , ce qu'on a appelé jusqu'à présent \e premier toit, est composé, à l'élut nornud, de deux tons qui, cependant , n'étant séparés par aucun intervalle, se continuent l'un dans l'autre sans se confondre. II y a à proprement parler trois tons cardiaques au lieu de deux : Le ton présystolique , Le ton systolique, et Le ton diastolique. Les deux premiers se continuent l'un dans l'autre , tandis que le troisième est nettement séparé du deuxième. Il est d'usage, dans les ouvrages classiques, de comparer les bruits du cœur au tic-tac d'une montre. Selon nous, ce n'est plus un tic-lac, mais un tic-lac-tâc à la région de la pointe du cœur, et un tic-tic-tac à la région de la base. Charles Williams a essayé de caractériser les bruits par des syllabes imila- tives. Il a dit : lubb, dûp. D'après moi, il faudrait : lu lubl), dup. Et si l'on pré- fère se servir des signes métriques, on aurait : ~^ ^ à la pointe , et ^ ^ L à la base, ' De caiisis sononim cordis. Diss. Vratislav., t851 , p. 43. Voyez aussi la Revue intitulée : Jaillis. Gotha, 1833, t. II, p. 521. Tome XXXIIL ' 17 iôO MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS UL COELR. pour Texpression de l'état normal qui , cependant , comme on le pense bien , se modifie de mille manières et sous Tinfluence de causes même passagères. Moyens de consfaler le ton présystolif/ue. — Quant à la réalité du dédou- blement normal du premiei' bruit ou, ce qui revient au même, à Texistence du ton présystolique, je ne puis qu'en appeler à l'observation individuelle. La doctrine exposée dans ce mémoire est entrée dans la pratique journalière à l'bôpilal de Bavière à Liège, et je constate, tous les ans, que, si les auditeurs de la clinique éprouvent, au commencement, certaine ditliculté à bien distin- guer le ton présystoli(|ue, cette difficulté disparait au bout de peu de temps pour ceux qui sont, en général, aptes à apprendre l'art de l'auscultation. Il convient de s'exercer à reconnaître ce ton d'aboi'd sur des cœurs où le ton systolique est altéré, soufflant ou râpeux; une fois l'habitude ac(piise ici, on le distinguera aisément sur tout cœur normal. Une autre occasion de l'étudier s'olïre dans les cas de ralentissement extrême du pouls. On s'assure alors que le pouls des artères ne commence pas avec le premier ton, mais pendant ce dernier '. La partie du son qui précède le pouls artériel est précisément le ton présystolique, et celle qui l'accompagne est le ton systolique -. Témoignages antérieurs. — L'affirmation qu'il existe trois tons cardiaques au lieu de deux, comme on l'a cru jusqu'ici, surprendra bien du monde. J'attends cependant avec confiance la confirmation de ma découverte. Cette confiance est corroborée encore par la conviction acquise à la lecture des auteurs, que le fait a été constaté déjà plusieurs fois par d'autres, et qu'il ' Cette observation, dont l'occasion s'offre assez souvent, repousse à elle seule, me seniblc- t-il, la doctrine de Hamernijk et deiVega, d'après laquelle le premier ton ne naîtrait (juaprés l'occlusion des valvules. Nega l'attribue à la tension que les valvules subiraient au mouiciil où les muscles papillaires les abaisseraient, selon lui, dans le but d'aider à l'expulsion du sang (Beilraetje , etc.) ■^ MM. Chauveau et Faivre ont constaté un fait qui excite doublement mes regrets de ce (pie les circonstances ne me permettent plus de me livrer à des expériences sur des animaux de grande taille. « Si l'on applique le stéthoscope, disent-ils {Gazette médic. de Paris, 18aG, n° 30), au creur nu d'un cheval, pendant qu'on tient en main une oreillette, alors on sent la contraction de l'oreillette avant la naissance du premier ton cardiaque. » C'est notre ton systolique. Le ton présystolique était-il absent ou avait-il échappé à l'attention de ces intrépides expérimentateurs:' MÉMOIRE SLR LES MOUVEMEPsTS DU COEUR. 151 n'est resté stérile que parce (jiril répugnait absolument à la théorie régnante du mécanisme du cœur. Les témoignages deviennent même tous les jours plus fréquents, et tout me trompe, ou ma théoi'ie rencontrera dès le début déjà plusieurs partisans tout préparés. Qu'on me permette de signaler quelques- uns de ces témoignages, en respectant la forme sous laquelle ils ont été émis. Ainsi on jugera aisément si j'ai tort ou non de les interpi'éter en ma faveur. Un grand nombre de physiologistes appellent le premier bruit un bruil composé, en ce sens qu'il serait l'effet de plusieurs causes réunies. Charles Williams ' parle d'un bruit accentué, d'une espèce de claquement qui se fait entendre parfois distinctement au début du premier ton. Le Comité de Londres lui-même dit dans une conclusion formelle , que le premier ton est composé d'un ton essentiel, constant, et d'un autre qui ne s'y joint (|ue dans certaines circonstances. L'objection ordinaire produite contre la théorie de Rouanet est, comme on l'a vu plus haut, qu'un claquement valvulaire ne peut durer qu'un moment, ainsi (pie Texemple des valvules semi-lunaires le prouve. Mais le premier ton, dit-on, dure plus longtemps; il persiste pendant toute la durée de la systole. Pour répondre à celte objection , Joseph Heine a imaginé la théorie suivante : Le premier ton, dit-il 2, est dû à une expansion subite des valvules auri- culo-ventriculaires ; il se compose de deux moments se succédant sans inter- ruption. Dans le premier moment, les muscles papillaires se contractent et tendent les valvules au-dessus du sang ventriculaire. Le second moment comprend la contraction des ventricules par laquelle le sang est poussé contre les valvules préalablement tendues. Ainsi , selon Joseph Heine , les vibrations des valvules veineuses sont excitées par deux impulsions successives, et voilà pourquoi elles durent pendant tout le temps de la systole. Un renforcement insensible du premier ton, un crescendo, comme dit Grabau. a été observé à l'état normal par cet auteur et par Nega. « Le pre- mier ton , dit Nega % se fait entendre dès le début de la systole ; il augmente ' Reseurches , etc., Irad. par Veltcn, p. 200. 2 Sur le mécanisme des ventricules (In cœur, etc., dans Heiile et Pfeufer Zeitschr.f. ratwn. Medizin, t842, t. I, p. t U-122. ' Beitraege, etc., p. 54. 132 MÉMOIRE SLR LES MOUVEMENTS DL COELR. de force pendant la durée de cet acte, et atteint sa plus grande intensité à la fin. >> Volkmann s'exprime ainsi qu'il suit ' : « Ce n'est pas le premier ton tout entier qui est dû au claquement valvulaire, mais seulement le premier moment do ce ton, qui est accenluê. » L'auteur de ÏHéiiiodijuanuque ajoute (|ue cette distinction subtile d'un moment accentué marquant le déi)ut du premier ton cardiaque ne pourrait être le résultat d'une illusion individuelle, attendu (|ue l)lusieurs observateurs, en réglant d'après ce moment accentué le pendule d'une horloge à demi-secondes , se trouvaient d'accord entre eux. Observations faites sur Eugène Groux. — Le corps médical de l'Europe entière et de l'Amérique connaît le sujet de ces observations. J'ai été certaine- ment le pi-emier à signaler chez Eugène Groux l'existence d'un ton précédant le ton systolique, ou le premier ton, d'après la désignation ordinaire. J'en ai fait la démonstration en mai 1832, devant plusieurs de mes collègues de l'Uni- versité, devant quelcpies médecins de la ville de Liège et devant les étudiants en médecine. Je l'ai expliqué alors déjà comme provenant de l'abaissement brusque des valvules auriculo-ventriculaires; seulement, je ne faisais pas encore usage du mot prêsijstole. J'ai dit expressément à cette occasion que, d'après mes observations, ce ton préliminaire existe généralement à l'état de santé, mais que je ne l'avais jamais entendu aussi distinctement ailleurs. Pour tous ces faits j'ose au besoin en appeler au souvenir de toutes les per- sonnes présentes à la démonstration. Après cela, je ne suis pas en état de savoir si Eugène Groux, qui a tou- jours prêté une grande attention à tout ce qui , dans son état , pouvait être instructif ou simplement intéressant pour les hommes de l'art, a tenu note de mes observations, et s'il a lui-même fixé l'attention des diagnosticiens anglais et américains sur ce point. Quoi qu'il en soit, voici les témoignages que contient son album n" 2 ' : Charles Williams y écrit, sous la date du 18 novembre 1837, ce qui ' Haeiiiodi/iiamili. Leipzig, 1830, p. 565. - Fissura sterni coiigenita. — .Vew observations and cxperiments inade in Amerilcu uiid Grcal Briluin v-ith iltustrutions of tlie case and instruments, by Eugène Groux. Seconde édition. HanibuT'g, 1859, petit in-(i)l. ME3I0IRE SLR LES MOCVEMENTS DL COELR. 155 suit : «  l'aide d'un pelil tuyau acoustique flexible et terminé par un boni pectoral étroit, j'ai pu entendre un son distinct accompagnant le commence- ment de la contraction auriculaire. Il est faible [faint) et bref, ou sec [flop- ping) , et se continue dans le son moins précipité et plus éloigné de la systole ventriculaire. Quand le stéthoscope est placé au-dessus du ventricule, on n'entend pas le son sec de l'oreilletle, mais le ventricule fournit son propre son, qui se prolonge en grossissant, pour se terminer par le claquement valvu- laire ou son diastolique. Je conclus de cette observation , ainsi que d'observa- tions semblables faites il y a vingt ans sur des animaux, que chaque mouve- ment du cœur s'accompagne d'un son particulier, et que la raison pour laquelle le son auriculaire ne s'entend ordinairement pas, est qu'il est trop faible poin- se propager à travers les poumons qui couvrent l'oreillette, et à travers les ])arois de la poitrine *. Le docteur J. Dacosta, à Philadelphie, dit : « On doit décrire le son en question^ comme unique, mais dont le commencement diffère de la fin. Il i-essemble quekjuefois à un bourdonnement , mais plus connnunément il est d'une force considérable et s'approche du timbre métallique. Il diffère en- tièrement du premier son qu'on entend au-dessus du ventricule droit ou gauche, et qui est des deux côtés plus faible. Il ressemble davantage au deuxième son, entendu plus haut, au-dessus de l'aorte; mais diffère aussi de ce dernier par son caractère plus clair , plus métalli(|ue '. » Le docteur W.-T. Gairdner, à Edimbourg : « Pour ce qui regarde le dé- doublement du premier bruit que j"ai noté antérieurement, je suis encore de l'opinion qu'il renferme sans doute un élément auriculaire, et qu'il est dû à l'absence de simultanéité entre les contractions des oreillettes et des ventricules. Mais nous sommes trop peu sûrs des causes du premier bruit pour nous fier à nos spéculations dans celte matière *. » Le docteur P. Rcdfeern, à Âberdeen : « La contraction de l'oreillede ' Loc cit., p. 4. Album, p. 22. - Il est question du son préliminaire, du ton présyslolique ou du son que Cli. Williams a appelé son auriculaire. ^ Loc. cit., p. 12. Extrait du American médical Monlhly. May 18S9. '' Ibidem , p. 5. iU MEMOIRE SLR LES MOUVEMEIVTS DL COEUR. pousse indirectement les valvules en bas, et peut produire en même temps une telle tension de ces valvules, qu'il en naisse le son faible et sec qui est continué et complété pendant le premier bruit cardiacjue par une tension ultérieure occasionnée jiar la coniraclion veniriculaire qui y succède. Voilà pour(|uoi le dédoublement du premier son s'observe quelquefois dans le cas de M. Groux et dans les maladies '. » On remarquera combien les idées de Redfeern sur la cause du ton prés\ s- tolique et sur le jeu des valvules auriculo-veniriculaires se rapprochent des miennes. Quant à Pexplication que Ch. Williams, Dacosta et Gairdner ont donnée de ce ton, il n'est pas nécessaire que je m'y arrête; au point où je suis parvenu dans ce travail, il serait oiseux de démontrer encore spécialement que ce ton ne peut pas èXro auriculaire. La seule chose que je tenais à faire voir, c'est (|ue le ton présystolique a été entendu par ces observateurs comme par plusieurs autres. C'est dans le même but et avec la même réserve à l'égard de rinterprélation que j'ajoute, pour terminer, l'extrait suivant delà déclaration consignée dans l'album n° 3, sous la date du G juin 1859, par R. Virchow : « Particulièrement démonstratif me parait être, dit le célèbre patbologiste de Hei'lin , le ton auriculaire simple qui précède les deux tons cardiaques, et que M. Lphama démontré à l'aide d'un stéthoscope perfectionné; je me suis complètement assuré de son existence , et n'hésite donc pas à considérer comme appartenant à l'oreillette la partie pulsative située immédiatement derrière la paroi thoracitpie, dans l'intérieur de la fissure du sternum ^. Corollaires séinéiolo(jiques. — Je dois réserver pour une publication spé- ciale ce qui se rapporte à la séméiologie pathologique. J'ai même négligé ici, en général , dans l'intérêt de la méthode, les arguments tirés de l'état patholo- gique et dont plusieurs m'eussent été d'un grand secours. Toutefois, comme les pathologistes s'occupent pres(|ue seuls des sons du coeur, et comme en contrôlant mes doctrines, ils éprouveront d'abord , je dois ' Loc. cil., p. 6. ' Personne ne conloiidra ii\cc les faits exposés dans le te.vte le dédoublement putliolocjique du second hriiil, dont MM. Bouillaud, VV. Stokes, Skoda, VValshe et J. Cookie ont recueilli des exemples. MEMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 135 le prévoir, une grande diflîculté à se soustraire aux suggestions de Thabitude, je me permets de joindre ici quelques données très-sommaires applicables à la séméiologie. Je pars de ce principe, qu'à l'état de santé, cbez l'adulte et chez le vieil- lard, et à la fréquence ordinaire du pouls, le ton présyslolique se l'ail tou- jours entendre. Son absence, dans les circonstances désignées, constitue donc un signe de maladie. L'absence du ton présystolique peut dépendre de quatre causes dilîé- rentes : 1" Souvent la présystole et la systole se succèdent si rapidement (|u'elles ne semblent constituer (pi'un seul mouvement. C'est le cas, chez les enlanis à l'élat de santé, et chez les adultes à l'état de fièvre, ainsi qu'en général lors de toute autre excitation cardiaque provoquée par une émotion, par la fatigue musculaire , etc. ; 2" Quand le cœur bat une mesure à deux temps, l'ordre de succession des phénomènes est altéré; le resserrement et la dilatation ventriculaires se succèdent sans interruption , sans pause, et alternent entre elles plus ou moins régulièrement, comme il a été dit plus haut '. L'abaissement des valvules auriculo-ventriculaires coïncide donc exactement avec la fermeture des val- vules sigmoïdes, et le ton présystolique n'est plus à reconnaître, parce (pul se confond avec le ton diaslolique; c'est dans ce cas que le bruit de souille au deuxième temps a pu indiquer une altération de la valvule mitrale; 3" D'autres fois la contraction })résystolique des muscles papillaires est si faible et si lente , qu'elle n'opère pas une tension brusque des valvules, con- dition indispensable de leur sonorité, comme on l'a vu. Dans ces cas, la fer- meture aussi est imparfaite, et la tension systolique des valvules et des cordages tendineux reste en dessous du degré qu'il faudrait pour produire un ton. En un mot, la faiblesse, et surtout l'absence du ton présystolique, s'accompagne d'un ton systolicpie soufflant ou râpeux. Ce cas existe dans la chlorose et l'anémie ; « C'est l'état où le cœur se trouve en général dans les vivisections , immédiatement après qudn a pratiqué la lésion; c'est l'état de réaction vasculaire. Les mouvements se succèdent comme Haller se les était figurés pour l'état normal. 136 MÉMOIRE SUR LES MOUVEME.MS DU COEUR. 4" Une dernière cause faisant disparailre le ton présysloiique, c'est ïiné- fjHlarilé des mouvements, ou, pour parler plus exactement, le trouble de Tinnervalion du cœui'. L'action el le repos, ainsi que le resserrement et la dilatation, ne se succèdent plus dans Tordre rhylhmique; et les tons, ou ne se produisent plus, ou sont couverts par des bruits anormaux. C'est ce qu'on observe dans les palpitations nerveuses et dans l'agonie. Dans le cas de rétrécissement de rorifice aurknlo-ventrkulaire, le ton pré- systoli(|ue est remplacé par un bruit anormal '. Dans les cas d'insuffisance des valvules auriculo-ventriculaires , de rétré- cissement des orifices artériels ou A'obstacle à l'écartement des valvules semi- lunaires, le ton sj stolique est accompagné ou remplacé par un bruit de souffle ou de râpe. .le crois avoir remar(|ué que le bruit de souffle se rapporte plus souvent à l'orifice veineux, tandis que le bruit de râpe est plus commun dans les lésions de l'orifice ou des valvules artérielles. On peut aflirmer que la lésion concerne les valvules auriculo-ventricu- laires, quand le ton présystolique et le ton systolique sont altérés en même iem|)s; et l'on se décidera en faveur de l'orifice ou des valvules artérielles, quand le ton diastolique est impur, et quand le bruit systolique se propage le long de l'aorte. Le souffle systolique avec pureté parfaite du ton présystolique et du ton diastolique me semble indiquer l'absence de toute lésion matérielle. C'est le souffle de la chlorose el de l'anémie. Dans l'insuffisance des valvules sigmoides, il y a régurgitation du sang dans le ventricule ; le ton diastolique est remplacé par un souffle prolongé. Quand l'insuffisance est considérable, alors le Ion diastolique manque absolu- Mient dans les carotides. ' Selon la doctrine conlcnno dans les traites classiques (rauscultation , le bruit anormal, dans le cas de rétrécissement mid-al, aurait lieu au second temps. Cela devrait en effet être ainsi, si les ventricules se remplissaient pendant la diastole , comme on l'admet généralement; mais I obser- \ation clinique y donne le démenti le plus complet, ainsi que M. Beau Ta démontré depuis 1839 [Traité (rAiiscidlution , p. 2;)7). La coïncidence du souffle avec le ton présystolique est précisé- ment une preuve que le sang n'arrive aux ventricules qu'immédiatement a\anl la systole, et qu'il y arrive avec force. MÉMOIRE SUR LES MOUVEMENTS DU COEUR. 137 Personnt' ne sera exposé à confondre avec le Ion présystolique certains hruils accessoires, notamment le bruit mélaUiqiie , tintement métalliqne de Bouiliaud , ou Itruit de percussion costale selon Beau. Ce Ijruit extracardia(|ue accompagne et couvre même parfois le ton systolique dans les cas de palpita- tions, de fièvre ou après un violent exercice musculaire. Il ne peut jamais coïncider avec le ton présystolique, et devient ainsi un moyen de faire la démonstration de ce dernier à ceux dont Poreille ne serait pas encore habi- tuée à l'entendre. Tome XXXflI. 18 TABLE DES MATIERES. PiigCS. I.VTRODUCTfC»' 3 ARTICF.E PREMIER. De LORonE de successio;< des actes cardiaques !( % \. — Exposé (les doctrines reçues id. A. Opinion de Vésalc, ou doctrine ilc l;i dilatalion préalable (Corrigau, Pi- geaux, Beau) I(i B. Opinion de Harvey, ou docti'iiie de l'uiiilé du inouveniciit (Tuiuer, (;ii. Williams , Hope , Skoda ) 15 C. Opinion de Lancisi , ou doctrine du mouvement anticipant (Burdach, Kuerschncr, Carpenter, Schiff, Chauvcau et Faivre) Ld 1). Opinion de Natler, ou doctrine du mouvement alternant (Senac, Lacnnec. Ocsterreicher , Pennock, Cruveilhicr) l'.t § II. — De la marche du sanc) ci travers le cœur 23 Réplétion et évacuation des orcillelles id. Evacuation des ventricules 24 Réplétion des ventricules 23 Conclusion 30 ^ III. — Des changements de forme (pie les ventricules éprouvent en se contruclunt. 32 Etat de repos ou de diastole 37 État d'activité 38 S IV. — Doctrine et conclusions 4G 1 . La présystole 48 TABLE DES MATIÈRES. i39 Pages. "2. La systole *^ 3. La diastole '"• Rhythme des mouvements ^^^ DEUXIÈME ARTICLE. KO De la dilatation veintriculaire ''■' g l. — De l'aspiration du cœur "'»'* Historique "'• Argumentation ^' L'aspiration est ventriculaire ^^ Effets sur le reflux *^^ Effet sur les artères ^^ Conséquences du défaut d'aspiration "'• <^ II. ^ De quelques autres preuves de la (lilatatioii active til) g III. — Du mécanisme de la dilatation présystolique 72 L'élastieité des parois ventriculaires 74 La turgescence vasculaire 75 La contraction musculaire 70 Disposition des fibres musculaires 78 Antagonisme des muscles du cœur ^0 Mécanisme de la dilatation *^l Rides transversales systoliques ^^ TROISIÈME ARTICLE. Du POULS CARDIAQUE ^3 g I. — Détermination du temps auqtiel il appartient id. § II.— Des causes et du mécanisme du pouls cardiaque 87 A. Changement de forme ^^ B. Changement de consistance 8!) C. Mouvement de totalité '*- Cause du mouvement de projection 90 Mouvement de levier ou de bascule '■'!' Mouvements de rotation latérale 101 Conclusion 103 140 TABLE DES MATIERES. QUATRIÈME ARTICLE. Pagf*. Du JK.l nr.S VALVULES AUniCULO-VEMRICULAIRES ET DE SES EFFETS ACOUSTIQUES 105 % I. — Dit jeu (les valvules auriciilo-ventriculaires ifl. Théorie de Lower ibid. — de Sonar 1 06 — de Haller id. — de Meckel et de Burdacli 108 — de M. Parcliappe 109 — de Ruerschncr 110 — de Baumgarten H 1 A . Forme de la valvule fermée 113 B. Mécanisme delà fermeture 116 C. Action des muscles papillaires id. D. Mouvement d'abaissement 117 Développements 118 Fibres musculaires des valvules veineuses 120 g 11. — Des effets acoustiques de rabaissement et de rHévation des valvules uuri- culo-ventriculaires id. Théorie de Rouanet \'2\ Percussion des parois cardiaques 125 Frottement contre les parois et les orifices id. Percussion du thorax 1 26 Bruit musculaire id. Ton présystolique 127 Ton systolique id. Vibration des cordages tendineux 129 Moyens de constater le ton présystolique d 30 Témoignages antérieurs id. Observations faites sur Eugène Groiix 152 Corollaires séméiologiques 134 NOUVELLES RECHERCHES SLR LKS FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG; F. CHÂPUIS, MEMBRK (:ORRESP0.^D.V^T DE L'AC.MIÉMIE IlOVALE DE BEI.GrQIE. PREMIERE PARTIE. (Mémoire [irésentê en murs lSo8.) Tome XXXIII AVANT-PROPOS. Lorsque, vers la fin de rannée 1851, nous eûmes terminé noire premier travail sur les fossiles des terrains secondaires de la province de Luxem- bourg, il nous restait en collection un certain nombre d'espèces dont il nous a été impossible de faire la détermination , par suite du mauvais état des exemplaires; d'autre part, nous voyions signalées par les auteurs, dans les coucbes analogues des contrées voisines, des espèces nombreuses, remar- quables, caractéristiques, que nous n'avions pas rencontrées dans nos re- cherches ; ces deux motifs nous engagèrent puissamment à poursuivre nos investigations. Au mois de septembre 1852, je me trouvai de nouveau avec mon ami et collaborateur, le docteur G. Dewalque, sur les terrains à explorer. Nous avons pu consacrer six semaines à de nouvelles recherches, et certes, j'éprouve aujourd'hui la satisfaction de voir qu'elles n'ont pas été infructueuses; car le n()nd)re des espèces sera à peu près doublé. ' Ajoutons que M. Dewalque a fait un troisième voyage dans la province et le grand-duché de Luxembourg, en vue d'édaircir certains points de strati- graphie. Il a pu recueillir encore quelques fossiles nouveaux pour notre Faune, et pendant son séjour à Luxembourg, la Société des sciences natu- relles du Grand-Duché a bien voulu lui permettre d'emporter les fossiles de son musée qui pouvaient nous être de quelque utilité. Que la société veuille 4 AVAINÏ-PROPOS. recevoir l'expression do nos sentiments de gratitude pour la bienveillance (ju'elle nous a montrée en diverses occasions. Mes études universitaires terminées, j'ai quitté la ville de Liège, et la prati(|ue de la médecine ne me permettant pas d'y revenir souvent, j'ai dû, l)ien à regret, renoncer à une collaboration utile et pleine de charmes. En conséquence , le travail que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Aca- démie royale de Belgique est le résultat de mes recherches; recherches longues et arides sans doute, mais que je me rappellerai avec |)laisir et bonheur, si l'Académie veut bien accueillir ce mémoire et le juger digne de figurer dans ses recueils. Verviers, le 17 mars 1838. DESCRIPTION DES FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. SUPPLEMENT. Genre BELEMNITES, Ehrhart. i. Belemnites umbilicatus. (PI.I,fig. I.) Belemnites umbilicatus. Blainv., 1827, Bélemn., p. 97, n» 37, pi. 3, lîg. 11. — CLAVATUS. 1JDAIRES A. Dans un premier type, les tours de spire sont régulièrement convexes, ne présentant aucune espèce de méplat; la bouche est généralement arrondie, sans partie anguleuse, très-rarement subtrapézoïdaie , ordinairement d'un tiers plus large que haute dans sa partie moyenne; les cloisons olïrent une échancrure peu profonde sur les parties latérales, une autre beaucoup moindre sur la région dorsale ; la surface entière de la coquille est striçe en long et en travers; le siphon est plus rapproché du bord externe des tours que du bord interne. NAUTii.tis STniATUS. SoNverby, 1817, Min. conch., t. II, p. 232, pi. 182 (éd. fr.). — ARATl'S. Schlotheim, 1820, Petref., p. 134. — GIGANTEUS. Scbiib., Ziet., 1830, ff'urt., p. 23, lab. 17, fig. 1. ^ — ABATtis. Roemer, 1830, f-'erstein., p. 178. — sxniATus. D'Orb., 1842-45, Pal. fr., Terr. jur., p. 148, pi. 25. — ARATis. Quensledl, 1846-49, /)te Cep/i., p. 35, lab. 2, fig 14. — — Id. 1851, />as /"/ôîs-eft., p. 134. — STRiATUS. D'Orb., 1850, ProJr., l. I, p. 211. — — Giebel, 1831, Fauna, Ceph , p 1G5. — AFFiKis. Cb. et Dew., 1833, Descr. des f. Lux., p. 34, pi II, fig i,a,b. — STRIATUS. Oppel, 185C, Die Juraf., p. 73. Ce nautile se trouve avec les ammonites de la section des Arieles carénés : c'est dans cette même couche et avec les mêmes fossiles qu'on le rencontre en Angleterre, en Allemagne, en Belgique. Nos échantillons proviennent de la marne de Jamoigne, à Muno; du grès de Luxembourg et de la marne de Strassen, à Guirsch, près d'Arlon , à Walzingen ; Téchantillon que nous avons figuré a été recueilli par nous dans la marne de Grandcour, à Gorcy. D'Orbigny le place dans le lias moyen et l'indique dans les déparlements de la Côte-d'Or, de la Vendée, du Rhône, de l'Ain, de la Moselle. A la page 169 (/. ('.), il dit même qu'il a été recueilli immédiatement au-dessous de l'oolithe inférieur de Moutiers, dans le Calvados. Ce type se rencontre ainsi dans presque toutes les couches de lias. B. Dans une deuxième variété, les tours de spire sont comprimés, con- vexes sur les parties latérales, un peu nïoins sur la région dorsale; la bouche est plus haute que large, les cloisons sont rapprochées les unes des autres, plus nombreuses que dans le type précédent, olIVant les mêmes échancrures ; les stries longitudinales et Iransverses sont encore bien marquées, surtout dans DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 15 le jeune âge; plus tard, elles semblent disparaître en partie sur les régions latérales : c'est alors le Nautilis SEMiSTElATi:s. D'Oib., 1842-45, Pal. fr., Terr. jur., p 1 49, pi. 26. — ARjiTVS NL'MlSM.^Lis. Quenst., 1840-49, Die Ceph., p. 55. _ — Id. 1851, Z)as /■/oîff., p. 181. — SEMISTRIATHS. D'Oib , 1830, Prodr., t 1 , p. 245. _ — Giebel, 1831, /'u««a, (Vp/i., p. 104. — _ Oppel, 1830, Z)ie yur»/", p. 241. Ce nautile se trouve plus spécialement confiné dans une couche supé- rieure à celle de la variété précédente. M. Quenstedt l'indique dans le lias (lu Wurtemberg, c'est-à-dire dans le Ntimismalismergel; on le rencontre avec les Ammonites natrix, Jamesoni, Uneatus, la Terebratula munismalis. D'Orbigny n'est pas d'accord sur ce point avec l'auteur allemand, et si- gnale le Nautilm semislriatus dans la couche caractérisée par VAmmoniffs hifrons, dans les départements de l'Yonne, de la Côte-d'Or. Du reste, le type pourrait passer d'une couche à l'autre, comme nous l'avons vu déjà pour la première variété. Cette couche à Ammonites bifrons, qui est pour nous la marne de Grandcour, ne nous a montré aucun nautile présentant les carac- tères ci-dessus indiqués, mais deux autres types, dont l'un a été décrit et dont l'autre se rapporterait à la description suivante : C. Dans ce type, les tours de spire sont déprimés, la région dorsale est très-large, offrant une espèce de méplat, les régions latérales sont légère- ment convexes; la bouche est beaucoup plus large que haute et présentant sa plus grande largeur assez loin de l'ombilic; les cloisons sont médiocre- ment nombreuses, l'échancrure latérale est très-prononcée, la dorsale pres- que nulle ; la coquille est striée comme la première variété. Nous avons rencontré dans la même couche une autre forme de nautile un peu différente et dans laquelle la bouche est moins large, un peu plus com- primée latéralement, à région dorsale moins étendue; forme que l'on serait tenté de rapporter au Nautiles lineatus, Sow. (D'Orb., Pal. fr., Terr. jur., pi. 31), si l'on ne voyait des traces manifestes de stries longitudinales. IVautii-BS intermedius. Sow., 1816, Min. conch., p. 177, pi. 125. — SQtAMOSts. Zieten, 18.30, ^^'«nenift., p. 24, pi. 18, fig. 3. — uuBius. IJ. i(l. iie CcpA., p. 56. — iiVTtnMEDits. Giebel, 1851, /^uuna, Cep/i., p. 105. — — Oppel, 185C, Die Juraf., p. 154. (](' type se lenconlre dans le lias supéi-ieui', clans la couche caractérisée par V Ammonites jurensis, en compagnie des A. radians, hircinus, insignis , (In Belemnites digitalis, etc. Il se trouve assez fréquemment en Belgi(|ue, dans la marne de Grandcour, en différentes localités : à Gorcy, à Lamorteau, à (louvreux, à Montipiintin, etc. D'Orbigny indicpie le N. inlermedius dans le lias supérieur des déparlements de l'Ain, de l'Yonne et de Saône-et-Loire. 2. NaUTILUS CL.\USl'S. {Pi.iii,fig. 1.) N nJTii.us CLAisus. D'Orb., 1842-45, Pal. fr., Tcrr jur., p 158, pi 35. — — Id. 1850, Prodr., t. I, p. 261. — — Giebel, 1851, /"aïKia, CepAa/., p. 155. iV. testa imperforatd; aperturâ suhquadratd, angulatà; dorso subanyustuto, deplanato ; anfractibus amplexantibns, lateraliter compUmatis , transversè parce striatis ; septis flexuosis; siphunculo sxibcentrali. Dimensions. — La déformation de l'exemplaire que nous avons sous les >eux ne nous permet pas de donner des mesures exactes; voici celles indi- (piées dans la Paléontologie française : diamètre 154 millimètres, épaisseur '.)'» millimètres par rapport au diamètre : largeur du dernier tour ^"^/wo. Description. — Coquille légèrement comprimée dans son ensemble, pré- sentant sa plus grande largeur vers la région ombilicale, à dos un peu aplati, riHréci par la compression latérale des tours , à bouche un peu en trapèze , itblnse et anguleuse au sommet, fortement échancrée par le retour de la spire; tours de spire complètement embrassants, sans ombilic ouvert, com- primés et aplatis sur les parties latérales, lisses et présentant seulement (piel- (pies stries d'accroissement. Cloisons un peu convexes en avant à leur partie interne, offrant une large échancrure peu profonde sur les parties latérales DE LA PROVINCE DE LUXEMBOLRG. 13 des tours de. spire, une autre moins prononcée à la région dorsale. Siphon sul)central ou un peu rapproché de la partie interne. Happons et différences. — Ce nautile fait partie de la section des nau- tiles simples de M. Quenstedl, et se reconnaît aisément au manque d'om- bilic. Localités. — Il se rencontre dans Toolilhe inférieur; d'Orbigny Tiiulique dans les déparlemenls du Calvados et des Deux-Sèvres; il se trouve aussi à Dundry, en Angleterre. Notre exemplaire provient des environs de Longw y, dans la couche du calcaire subcompacte. Genre AMMOMTES, Brucuière. 1 . Ammonites Johnstoni. (PI. m, fig 2.) Ammonites Johnstori. Sow., 1824, Min. conch., p. 4C4, pi. 449, fig. 1. — TOBts. D'Orb., 1842-4.5, Pal fr., Terr. jur., p. 212, pi. 5-3. — psii-ONOTCS. Quenstedt, 1846-49, Die Ceph., p. 73, lab. 3, fig. 18. — JOHISSTOKI. D'Orb., I8S0, Prodr., t. I, p. 212. — PSiLONOTlis. Quensl., 1851, Dus Flôzgeb., p. 127. _ _ Id. id. ffandb. der Petref., p. 5^4, lab m, (ig. 6. — JoHKSTONi. Giebel, 1852, fauna, />(e Cepftai., p. 738. — — Oppel, 1856, /Ji'e /ura/'., p. 74. — psiLOMOTUS. Quenst , 1836, Der Jura, p. 40. J. testa compressa, discoideci; dorso convexo, taevi; aperturd subrotun- datd; anfractibus suhrotundatis , transversè striatis vel costatis; custis sub- recMs, interne externèqiie evanidis; septis lateraliter S-lobatis. Dimensions. — Notre plus grand échantillon mesure o5 millimèties D'Or- bigny donne comme diamètre total 100 à IIS millimètres; par rapport au diamètre : hauteur du dernier tour ^^/too; largeur du dernier tour -^/loo, recouvrement des tours ^^'/loo; ombilic ^^/ioo. Description. — Coquille comprimée dans son ensemble, discoidale, à dos convexe, arrondi, sans trace de carène ni de sillons; à bouche arrondie , un peu rétrécie vers le haut, très-légèrement échancrée par le retour de la spire ; 16 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES fours de spire nomljroux , contigus les uns aux autres ou à peine embras- sants, ornes tantôt de lines stries légèrement onduleuses, tantôt de plis ])lus ou moins réguliers, plus ou moins nombreux. Ces plis ou côtes, au nombre de î2() à â8 par tour de spire, disparaissent avant d'atteindre la ligne médiane du dos et sont à peine marqués vers la région ombilicale des tours de spire. Cloisons S} métriques , simples , découpées de chaque côté en cinq lobes et cinq selles formés de parties impaires; lobe dorsal plus large, un peu moins long que le lobe latéral supérieur, présentant quelques digitations simples ; selle dorsale Irès-large, divisée à son extrémité en trois folioles; lobe latéral supérieur d'un tiers moins large que la selle dorsale, présentant cinq digila- lions , dont les trois terminales plus longues; selle latérale un peu plus élevée ('( moins large que la selle dorsale; lobe latéral inférieur petit, dirigé obli- (piement; les trois lobes suivants sont réduits à une seule digilation; les selles sont également simples. La ligne du rayon central à l'extrémité du lobe dorsal atteint l'extrémité du lobe latéral supéiieur. Ropporis et différences. — Cette ammonite se distingue au premier aspect de VA. angulatus par la forme des tours de spire, la disposition des côtes. L'absence de carène la caractérise suffisamment lorsqu'on la compare à r.l . raricostatus. Observation. — Les cloisons, que nous n'avons pu saisir avec assez d'exactitude sur aucun de nos exemplaires , sont empruntées à la Paléonto- lof lie française. M. Quenstedt distingue deux vai'iélés, selon (|ue les parties latérales des tours de spire sont ou ne sont pas munis de côtes : A. psilono- tus fœvis [?A. planorl/is Sow., pi. 4 4 8) et A. psilonotus plicatus. Localités. — M. Quenstedt signale cette ammonite dans les couches basi- ques tout à fait inférieures de Tubingen , de Balingen ; d'Orbigny dit qu'elle caractérise, avec la Gr/jp/icea arciiata, les grès inférieurs du lias. Elle a été l'ecueillie dans les déparlements de la Manche et du Bas-Rhin. Nous l'avons trouvée à Muno, dans des blocs calcaires de la marne de Jamoigne, ainsi qu'à Eischen, dans une position siratigraphique un peu inférieure. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 17 2. Ammonites sinemuriensis. (PI. m, fig. 3.) AmjiO!V1TES .sit«EM(ltii!l«SI.S. D'Orb., 1842-45, Pal.fr., Terr.jur.. p. 503, pi. 93, fig. 15. — — Ouenstedt, 1840-49, Die C'eph., p. 79, p. 373. — — D'Orb., 1830, Prorfr., t. 1,212. — — Giebel, 1851, /)eu(sc/i. Pe(re/'., p. 568. — — Id. 1832, Fauna, Cephal., p. 732. — — Terquem, 1855, Paléont., dép. Mos., p. 14. — — Oppel, 1856, Die Juraform , p 77. — — Ouenst., 1856, Der Jura, p. 09. J. testa compressa, carinatâ, dorso lato, hisukalo, aperturd subqnadratd supernè bisinuatâ; anfractibus subquadratis , transverslm costatis; costis ele- vatis, externe obtuse incrassatis vel irregulariterbinis externe tuberculo conju- (jatis; septis lateraliter trilobatis. Dimensions. — Les mêmes que Y A. bisukatus (voir d'Orbigny; les diiïé- reuces sont insignifiantes). Description. — Coquille comprimée dans son ensemble, à dos oblus, présentant trois carènes, dont Tune médiane, assez élevée, non tranchanle, cl deux latérales moins distinctes, séparées de la première par deux sillons profonds; bouche carrée ou légèrement déprimée, présentant en dessus deux sinuosités résultant des sillons dorsaux, peu échancréc par le retour de la spire ; tours de spire subquadrangulaires , peu embrassants , ornés en travers de côtes élevées variables dans leur nombre et leur disposition ; les unes sim- ples, légèrement renflées à leur partie externe, comme dans VA. bisukatus; les autres réunies extérieurement deux par deux sous un gros tubercule un peu comprimé de dedans en dehors. Le nombre des côtes réunies deux |)ar deux est extrêmement variable. Dans l'exemplaire figuré par d'Orbigny (/. c), loutes les côtes ont cette disposition : il en est différemment dans celui (pie re- présente notre figure. Les cloisons sont les mêmes que celles de l'^l. bisukatus. Observation. — La seule différence observée entre Taunnonite que nous décrivons et VA. bisukatus réside dans la disposition des côtes; et nous sommes porté à la regarder comme une l)elle variélé de ce type. Tome XXXIII 3 18 FOSSILES DES ÏERRAIINS SECONDAIRES Loralitês. — Elle se rcnconli'c avec le type dans les couches inférieures (lu lias. D'Orhigny la signale aux environs de Semur (Côte-d'Or), dans le cal- caire du lias inférieur, avec la Gnjphaea arcuata; 31. Teniueni rindicjue dans le calcaire à gryphées du départemenl de la Moselle; 31.Quenstedt dit qu'elle a été trouvée dans le Wurtemberg, })ar M. Joniiny . Notre exemplaire provient de la marne de Strassen , aux environs de cette localité. 3. Ammomtes angllatus. (PI. lll,fig. 4.) Ammosites CH4RMASSF.I. D'Oib., 1842-43. Pal. fr., Terr.jur., p. 296, pi. 91-92, fig 1-2. — — Id. 1850, Prodr., t I, p. 212. — — Giebel, 1831, Fnuna, C'eph., p. 699. — AKGCLATi'S COMPRESSUS. Ouenst, 1846-49, ZJî'e Cep/i., p 75. — — Id. 1836, Der Jura, p. 39. Nous avons déjà donné, dans notre mémoire sur les fossiles de la province de Luxembourg, la description de cette ammonite; nous y revenons pour signaler une variété remarquable, considérée comme espèce par d'Orbigny, décrite comme telle, sous le nom iVA. Charmassei, et que M. Quenstedt regarde, probablement avec raison, comme une variété de VA. (uif/ululus. Dans réchantillon que nous avons sous les yeux, le dos est large, convexe , présentant dans son milieu un espace ou sillon lisse, sur les bords duquel les côtes s'arrêtent assez brusquement ; disposition qui rappelle à un haut degré ce que Ton observe dans VA. Parhinsoni. La bouche est presque aussi large que haute , légèrement écbancrée par le retour de la spire. Tours de spire subcylindriques, un peu aplatis latéralement vers la région dorsale, ornés de côtes plus ou moins nombreuses, saillantes, irrégulièrement dichotomes vers la région ombilicale, légèrement infléchies en avant, à leur partie externe, et s'arrèlant assez brusquement avant d'atteindre le milieu du dos. Observation. — Ainsi qu'on pourra le voir en comparant les figures de la Paléon/ologie française avec celles de notre échantillon, VA. Charmassei de d"Oii)igny présente des tours de spire plus comprimés et une bouche plus haute. 31ais on observe des dilïérences analogues dans d'autres séries de variétés de VA. anyulalus. (V. Quenstedt, /. c.) DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 19 Localités. — Celte variété se rencontre, tVaprès M. Quenstedt, dans les mêmes couches que le type, c'est-à-dire dans les couches liasiciues infé- rieures. D'Orbigny dit qu'on la trouve avec la gryphée arquée et la signale dans les départements de PYonne et de la Côtc-d'Or. Notre échantillon pro- vient de la marne de Strassen des environs de ce village. 4. Ammonites Kridion. {PI. Ill,fig.5;pl. lV,(ig. 1.) Ammonites Rridios. Helil, Zielen, 1830, Jrurt., p. 4, pi. 3, fig. 2. _ _ ? D'Orb., 1842-45, Pal. fr., Terr.jur., p. 205, pi. 51, lig 1-0. — — ? 1(1. 1850, Prodr., t. I, p. 212. _ — Quenstedt, 1840-49, Die Ceph., p. 79. _. — 1(1. 1851,/)as/'fô2ffe6.,p. 132. — — Giebel, \»^], Deuisch. Petref., p. 568. — — Id. \%o'i. Fauna, CephalyfTô'H. _ _ Terquem, 1855, Paléonl. dép. /Vos., p. 14 _ _ Oppel, 1856, />(■« /«ro/"., p. 79. — — Quenstedt, 1856, Der Jura, p. 70, tab. 7, lia 8. ï. testa compressa, discoided; dorso lato, carinato, carinâ acutd; sulcis la- teralibus nullis ; aperturâ compressé; anfractibus compressis, costatis; costis rectis, externe subincrassatis ; septis lateraliter bilobalis. Dimensions. — ■ Diamètre total (il millimètres. Par rapport au diainèire : hautcuidu dernier tour 21/100, largeur ^'^/loo, recouvrement des tours ^/loo, ombilic •'^''/loo. Description. — Cocpiille fortement comprimée dans son ensemble, à dos assez large, arrondi, pourvu dans son milieu d'une carène aiguë, saillante, sans sillons latéraux; à bouche un peu carrée, plus haute que large, très- légèi-emenl échancréepar le retour de la spire; tours de spire plus ou moins comprimés, selon les individus, aplatis sur les parties latérales et présentant des côtes droites, aiguës, saillantes, en nombre variable, un peu renllées à leur partie externe, d'où elles se portent obliquement vers la bouche et s'évanouissent avant d'atteindre la carène médiane. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes et trois selles; lobe dorsal étroit et très-allongé, présentant quelques digi(a.tions lalé- 20 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES raies; selle dorsale très-large, légèrement découpée sur ses bords; lobe laté- ral supérieur conique, beaucoup plus court que le lobe dorsal, terminé par deux digilations égales; selle latérale un peu plus étroite et plus élevée que la selle dorsale; lobe latéral inférieur de même forme que le supérieur, mais plus court et terminé par une seule digitation ; selle auxiliaire peu dévelop- pée. La ligne du rayon central , à l'extrémité du lobe dorsal , passe bien au- dessous des deux lobes latéraux. Ces cloisons ont la plus grande analogie avec celles de VA, ConybearL Rapports et différences. — Cette ammonite présente à la première vue beaucoup d'analogie avec VA. bisulcatus ; on l'en distingue cependant le plus souvent avec facilité par la compression de ses tours de spire et le manque de sillons sur les côtés de la carène médiane. Voisine encore de VA. Conylicari, elle s'en dilïérencie par la forme de ses côtes, sa carène aiguë et l'absence de sillons dorsaux. Localités. — Cette ammonite se trouve dans les couches inférieures du lias , avec la Grt/phaea arcuata. D'Orbigny la signale dans les départements du Calvados, de Saône-et-Loire , de l'Isère, de la Meurthe, de la Côte-d'Or, du Jura, etc.; en Angleterre, à Lyme-Regis; M. Quenstedt, dans le Wurtem- berg; M. Ter(juem, dans le calcaire à gryphées du département de la Mo- selle. Nous l'avons trouvée à Strassen, dans la marne de cet endroit. o. Ammonites Loscombi. (PI- IV, 6g. 2.) Ammohites Loscombi. Sowerby, 1817, Min. conch., p. 2.3.j, lab. 183. Globites — De Haan, 1825, ^nwn. et Coniar, p. 147, n» 9. Amhonite.s — D'Orh., 1842-45, Pal. fr, Terr.jur., p. 262, pi. 75. — HETEROPHYi.i.i'S NtMiSMAMS. Quensl , 1846-49, Die Ceph , p. 100, pi. 0, fig. -3-5. — Loscombi. D'Orb., 1850, Prodr., t. I, p. 224. — — Giebel, 1851, Z)cu(sc/i. Pelre/-, p. 585. — — Id. 1852, Fauna, CepAa/., p. 428. — HETEROPHYi.LUS [«UMISMALIS. Oppel, 1 853, IVurt.natuTW Jahr., 10"" année, 1. 1, p. 80, lab. 2, (ig 9. — Loscombi. Terquem, 1855, Paleont. dép. Moselle, p. 21. — — Oppel, 1856, i)ie /ura/'., p. 162. — — Quensl , 1856, Der Jura, p. 121. A. testa compressa, non carinald. dor.^o convexo, plus miniisre lato: aper- tiird compressa , oblongd vel ovali: anfractibus compressis, lateraliler con- DE LA PROVINCE DE LLXEMBOLKG. ï>l vexis, amplexanfibus, striutis vel externe suhplkaiis , ml laevibus ; strii'i hi- flextiosis ; septis lateraliter 6-lobatis. Dimensions. — Les dimensions relatives sont très-variables par l'effet de l'âge et par suite des nombreuses variétés auxquelles l'espèce est sujette. L'exemplaire (|ue nous avons sous les yeux nous a donné, comme diamètre total, 330 millimètres. Description. — Coquille un peu comprimée dans son ensemble, à dos arrondi, plus ou moins largement convexe, lisse ou orné de stries légères, quelquefois de plis; bouche toujours plus haute que large , fortement échan- crée par le retour de la spire, tantôt rétrécie vers le haut, tantôt plus ou moins régulièrement ovalaire. Avec ces différences dans la hauteur de la bouche, coïncident les variations observées dans la largeur relative plus ou moins considérable de l'ombilic. Tours de spire comprimés , fortement em- brassants, convexes sur les parties latérales, présentant leur plus grande lar- geur vers la région ombilicale, ornés de stries bitlexueuses, fortement incli- nées en avant à leur partie externe^Dans quelques exemplaires, ces stries se réunissent irrégulièrement en dehors et forment des espèces de plis ou bour- relets vers la région dorsale, disposition qui rappelle jusqu'à un certain point ce que l'ont voit dans VA. ibex. Ces stries disparaissent presque complète- ment sur les moules. Les cloisons figurées avec quelques légères différences par d'Orbigny et M. Quenstedl, sont découpées sur le même type que celles de VA. hetera- p/iijlius des couches basiques supérieures. Observation. — Les changements qu'éprouvent l'ouverture buccale et l'ombilic ont été mentionnés. Au diamètre de quelques millimètres, la co- (|uille présente de distance en distance des rétrécissements peu nombreux et bien marqués, en même temps, les tours de spire sont moins embrassants. Il existe aussi une variété tout à fait lisse. Quoi qu'il en soit, ces rétrécisse- ments disparaissent plus ou moins tôt, et la coquille prend de petites côtes falciformes, qui, s'abaissant de plus en plus, finissent par se confondre avec les stries qui ornent le plus souvent la surface. Rapports et différences. — Malgré ses nombreuses variétés, cette belle a-i FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES ;)niinoni(e se reconnail aisément : c'est avec VA. hetcroplnjllns qu'elle a le plus (le ra|)ports; cependant il suffit de comparer les ombilics de l'une et l'antre espèce jiour arriver à la détermination. Localités. — L'/l. Loscombi, signalée d'abord par Sowerby, a été trouvée en Angleterre, à Lyme- Régis. D'Orbigny rindi(|ue dans les assises du lias moyen des déparlemenis du Cher, du Bas-Rhin , du Calvados et de la Côte- d'Or; MM. Oppel et Quenstedt la signalent dans le lias y du Wurtemberg; M. Ter(|uem la place dans son calcaire noduleux du déparlement de la Mo- selle avec YA.bifrons. Dans la province de Luxembourg, nous l'avons trouvée à la base du macigno d'Aubange , aux environs de Wolkrange. 6. Ammonites Glibaliakus. (PI. IV, fig. 3. AuMo:«iTES GuiBAi.iANiis. D'Oib., 1842-45, Pal. fr., Terr.jur., p, i'59, pi. l'i — — Qiienst., 1846-49, Die Ceph., p. 351. — — D'Oib., 18.Ï0, Prodr., t. 1, p. 225. — — Giebel, 1852, Fauna, Cephal., p. 33(). — — Tcrq., 1853, Paléont. dép. Mos., p. l(i. — — Oppel, 1856, />ie /«ra/:, p. 86. — — Quenst, 1856, /)er/ura, p 121. .7. testa compressa, dorso acuto, siihcarinato , carinâ transvers'nn striatâ; aperturà compresso-conlatd , supernè coarctutd; anfraclibiis compressis, am- plexantihus , intiis deplanatis , lateraliter convexis, costalis; costis paucis, radiantibiis, externe antrorsum inflexis; costis interniediis phiribus , interne abhreviatis; septis lateraliter 6-lobatis. Diviensions. — Diamètre total 98 millimètres. Par rapport au diamètre : hauteur du dernier tour *^/ioo, largeur ^^/loo; recouvrement du dernier lour ^7*00 j ombilic ^^/loo. Description. — (Coquille compi-imée dans son ensemble, à dos aigu, muni d'une carène, se détachant à peine du reste de la coquille, striée trans- versalement; à bouche comprimée cordiforme, fortement anguleuse à sa partie supérieure, échancrée par le retour de la spire; tours de spire très- i'mbras.sanls, comprimés, un peu aplatis vers la région ombilicale, présentant leur plus grande largeur vers le tiers de leur hauteur, de là s'amincissant lorle- DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 25 ment vers le clos, munis de deux espèces de côtes : les unes entières, peu nombreuses, fortement infléchies en avant à leur partie externe; les autres, disposées entre les premières, sont plus nombreuses et n'occupent que le tiers externe des tours de spire. Lorsque le test est conservé, la cocpiille présenle de légères stries d'accroissement. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes et six selles formés de parties impaires. Lobe dorsal divisé sur la ligne médiane jusqu'au tiers de sa hauteur; selle dorsale assez large, profondément ilivisée en folioles arrondies; lobe latéral supérieur de même largeur que la selle dorsale, pré- sentant chiq digitations, dont la terminale plus grande; selle latérale un peu moins large que la selle dorsale, qui est un peu plus élevée; lobe latéral inférieur moins large que le supérieur; première selle auxiliaire beaucoup plus petite que la précédente ; premier lobe auxiliaire formé par une seule digilalion ramifiée; les trois autres selles et les trois lobes sont beaucoup plus simples. La ligne du rayon central, à l'extrémité du lobe dorsal, touche seulement les extrémités des deux lobes latéraux. Rappor/s et différences. — Les deux espèces de côtes dont cette espèce est ornée rappelle la disposition analogue de VA. Masseaniis ; mais elle s'en dislingue tout d'abord par la forme comprimée de la région dorsale et le peu de largeur de l'ombilic. Localités. — Cette ammonite se rencontre dans le lias moyen. D'Orbigny l'indique dans les départements de la Meurthe et du Rhône; M. Terquem la trouvée dans le calcaire ocreux de la Moselle. Notre échantillon provient du grès de Virton , entre Yirton et la Tour. 7. Ammonites armatus. (PI. IV, fig 4.) Ammonites armatus. Soweiby, 1813, Min. conch., p. 143, pi. 93. — — Younget Biid, 1822, ^jeo/. 5'uruej/., pi. Xlll, 6g. i). Plasites fibllatus. De Haan, 1825, Jmm. et Goniat., p. 84, n» 8. Ammonites armatus. Phillips, 1835, Geol. Yorksh., p. 167. _ _ D'Orb., 1842-43, Pal. fr.. Tcrr.jur., p. 270, pi. 78. — - Quenst., 184G-4!),Z>ie Cep/i., p. 82, tab. 4, fig. 18,fig. 5. — — D'Oib., 1830,Prodr,, t. l,p. 224. 24 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Ammohites AHMATis. Gfebel, 1851, Deutsch. Pelref., p. 570 — — Id. \»5'i. Fnuna, Die Cephal.yp.mS. — — Quenst., 1851, Das Flôzgeb., p. 157. — — Oppel, 1853, JP'urt naturw. Juhresh., 10"' année, 1 liv.,p.70, lab. 1, lij;. 4. A. testa compressa, discoided, dorso lato, convexo, trattsvers'im coslato costulatoque; aperturà sabquadratà , amjulis rotundatis ; anfractibus subqua- dratis, costatis, costulalisqiie ; costis externe tuberculatis ; septis lateraliter trilobatis. Dimensions. — Celte ammonite atteint une taille assez considérable ; Texeniplaire décrit et figuré par M. Oppel mesure un pied de diamètre. Description. — Co(|uille comprimée dans son ensemble, discoïdale, à dos large, convexe, orné de grosses et de petites côtes; à bouche quadrangulaire, à angles arrondis, non échancrée par le retour de la spire ; tours de spire con- tigus, légèrement aplatis sur les parties latérales, ornés de côtes et de tuber- cules. Les côtes sont de deux espèces, toutes passent sans interruption d'un côté à l'autre des tours de spire ; les unes , très-grosses , portent à leur partie externe les tubercules; les autres, plus petites et plus nombreuses, occupent les intervalles aussi bien que la largeur même des grosses côtes. Lorscfue le test est conservé, les tubercules sont aigus et saillants, les petites côtes sont ])ien marquées ; lorsqu'il a disparu, les grosses côtes seules sont distinctes, ainsi que le renflement qui porte le tubercule. Les cloisons, figurées un peu dilTéremment par d'Orbigny (/. c, pi. 78) el par M. Oppel (/. c., tab. 1, fig. i d.), ne se montrent dans aucun des échan- tillons que nous avons eus sous les yeux. Observations. — D'après les auteurs, dans le jeune âge , les tours de spire sont subcylindriques et la région dorsale est moins large. Nous avons ren- contré les deux variétés dans les couches basiques du Luxembourg, mais telle- ment engagées dans la roche , que nous avons dû recourir au mémoire de M . Oppel , pour être à même de donner des figures de l'une des variétés. Rapports cl différences. — M. Quenstedt distingue deux variétés, selon que les tubercules sont plus ou moins nombreux, A. armatus sparsinodus (tab. i, fig. 5) el VA. armatus densinodus (tab. 4, fig. 18). Les deux espèces de côtes dont la coquille est munie dislinguent sufiisamment cette espèce des autres ammonites basiques. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 23 LocnUlés. — D'Orbigny indique celle ammonile dans le lias moyen des déparlements du Cher, du Bas-Rhin et de la Côle-d'Or; en Angleterre, So- werby la signale à Lyme-Regis; M. Quenstedt dans le lias /3 du Wurtem- berg; M. Oppel dans les couches inférieures du lias y, immédiatement au- dessus du banc de la Grjjphœa cijmhium. Nous Tavons trouvée à la base du macigno d'Aubange, à Wolkrange. 8. Ammonites Davj;i. (PI. IV,(ig.S;pl.V,Cg. 1.) Ammo'^ites DaV/GI. Sow., 1822, Min. conch., p. 379, pi. 330. Plji:«itks — De Haan, 1825, v^^mm. e( Gomaf., p. 82, n° 5. Ammomtes — Zieten, 18ô0, Tf'urtemb., p. 19, pi. XIV, fig. 2. — — Roemer, 18."6, f'erstein. Ool. Geb., p. 199, n» 57. _ _ Bronn, 1837, Ze(/i. jeojn., l. 1, p. 447, lab. XXIII, fig. 4. _ _ D'Orb., 1842-4.5, Par /'r., rerr.yur., p. 276, pi. SI — — Quenst, 1846-49, />(e Cep/i; P-91, P'-5, fig-fi. — — D'Orb, 1850, Prorfr, t. I, p. 224. — — Giebel, 1831, Z>eM(sc/«. fefre/'., p. 571. — — Quenst., 1851, />as FWzgeb., p. 171. — — Giebel, 1852, Fauna, Ceph., p. G90. — — Oppel, 185Î, IFurt. nalurw. Jahresit., 10""' année, 1 liv.,p. 80 — — Terq., 1855, Paléoiit. dép. Mus., p. 16. _ _ Oppel, 1856, Z>(e /«ro/:, p. 161. — — Quenst., 1836, Z>er /uro, p. 152. J. testa compressa; dorso rotundalo, costalo; unfractibus rolundatis, iiuilli- costatis, externe tuberculatis ; tuberculis pancis; costis acutis, multis ; aper- tiirà subrotundatà vel depressà; septis lateraUter Irilobatis. Dhiteimons. — L'un de nos exemplaires mesure (iO millimètres; ([uel- ques fragments indiciuent une taille plus grande, et d'Orl)ig!iy donne comme diamètre 120 millimètres. Par rapport au diamètre total : diamètre de Tom- bilic ^3/100; recouvrement des tours ^/loo. Les dimensions relatives du der- nier tour de spire sont trop variables pour être indiquées. Description. — Coquille comprimée dans son ensemble, à dos arrondi; à bouche légèrement écbancrée par le retour de la spire, de forme variable, for- tement déprimée dans le jeune âge et s'arrondissant par la suite. Spire formée de tours subdéprimés ou subcylindriques, peu embra.'^sanls, ornés en travers Tome XXXIII ^ 26 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES (le nombreuses côtes élevées, plus ou moins tranchantes, inclinées vers la bouche, passant sans interruption sur le dos. Chaque tour de spire porte en outre des tubercules à base large et occupant l'espace de deux ou trois côtes, obtus sur le moule, aigus et plus allongés lorsque le test existe. Ces tuber- cules, en nombre variable, sont tantôt rapprochés, tantôt largement espacés et mancpient souvent. A un âge avancé, ils disparaissent même complète- ment, et alors aussi les côtes deviennent plus irrégulières, plus inégales entre elles et plus inclinées en avant. Cloisons symétri(|ues, découpées de chaque côté en trois lobes et trois selles, formés de parties impaires, sauf le lobe latéral supérieur. Lobe dorsal de même longueur que le lobe latéral supérieur, présentant en dedans de fortes digitations ; selle dorsale moins large que le lobe dorsal , profondément découpée à son extrémité en quatre ou cinq grandes folioles; lobe latéral supérieur très-remarquable, formé de deux grands lobules que Ion prendrait pour deux lobes dilTérents, si Tanologie fournie par quelques autres espèces n'y faisait reconnaître deux parties d'un même lobe : de ces lobules, Tinterne est un peu plus long; selle latérale moins élevée que la selle dorsale, divisée en trois folioles; lobe latéral inférieur très -petit, dirigé obliquement en dehors et présentant (pielques digitations simples; la selle auxiliaire et le troisième lobe sont très-peu développés; la ligne du rayon central, à Pextré- milé du lobe dorsal , atteint la pointe du lobe latéral supérieur. Observation. — Cette ammonite remarquable, que l'on ne peut confondre avec aucune autre, forme la quatrième division dans le gi-oupe des .1. vapri- ronies de M. Qnenstedt. Localités. — Cette ammonite présente un horizon bien déterminé et se retrouve assez abondamment en Angleterre, en France, en Suisse, en Alle- magne et en Relgique. lAL Quenstedt la signale dans la région supérieure de son lias/; d'Orbigny l'indique dans le lias moyen, bien au-dessous de la Gn/phœa cymbium, dans les départements du Bas-Rhin, de la xMeurthe, du Calvados, de l'Ain, du Rhône, etc. M. Terquem l'a trouvée dans le calcaire ocreux du département de la 31oselle. Nous l'avons trouvée assez abondam- ment dans le schiste d'Éthe, au S.-E, de cette localité. Elle se montre encore dans les champs marneux que traverse la route de Luxembourg à Ilettange, DE LA PROVIINCE DE LUXEMBOURG. 27 à environ trois lieues de la première de ces localités. Nous Favons aussi trou- vée dans la vallée de Boust (Moselle). 9. Ammomtes He.\leyi. (PI. V, fig. -2.) AmHOJiITES Uenleyi. — ItccnEi. Nautilus stbiatus. Ammonites Uenteti. Gl.OBlTES STniATUS. AMM0S1TE.S — — Bechei. — IIeni.eyi. — STBIATl'S. — CHELTEnSIS. — Bechei. — llEBil.EYI. — stkiatis. — Bechei. — Uesii.eti. — stbiatus. — Hesileyi. — stbiatus. — Heuleyi. Soweiby, 1817, Min. conch., p. 223, pi. 172. M. 1821, ici. p. 319, pi. 20U. Reinecke, 1818, IVaut. et Arg., n" 32, pi. VIII, lig. 03-60. De Haan, 1825, Jinm. et Goniat., p. 134, n" 75. lil. i(l. i(I. p. 145, n" 3. Zieten, 1830, JT'urtemb., p. 7, pi. V, fig. 6. Id. id. id. p. 37, pi. 28, (ig. 4. Phill., 1836, Geol. Yorksh., pp. 155 et 167. Roemer, 1836, T'erstein. OoL, p. 199, n" 38. Bionu, 1837, leth. geog., t. 1, p. 449, n" 26, pi. 25, lig. 7. Blui'cbison, 1839, Silur. syst., p. 19. D'Orb., 1842-45, PaJ. fr., Terr.jur., p. 278, pi. 82. Id. id. id. p. 280, pi. 83. Quenst., 1846-49, Die Ceplt., p. 133, pi. IX , fig. 25. D'Orb., 1850, Prodr., t. I, p. 224. Id. id. id. t. I, p. 224. Quensl., 1851, Das Flozgeb., p. 177. Giebel, 1852, Fauna, Cephal, p. 607. Oppei, 1853, Naturœ. Wurt. Jahrcsh., 10"" année, 1 liv., p. 90. Id. 1856, /Ji'e/Hra/'., p. 16-3. Dimensions. — Celte ammonite peut atteindre un diamètre de 230 à 240 millimètres. Quant aux dimensions relatives, elles sont trop variables pour a\oir une importance descriptive. ./. testa subconipressd ; dorso convexo, plhs niiniisoe rutuiidato, transcersè roslato, lonyitudinaliterqne striato ; apertitrd anc/ululd , depressd vel suh- compressâ ; anfractihns depressis vel siibcompressis . longiludinaliter slrialis , transverse imilticostatis et luberculatis ; tuherciilis seriebus duabus ; septis laieraUter 6-lobalis. Description. — Coquille comprimée dans son ensendjie, à dos conve.ve, plus ou moins arrondi, orné de côtes transverses assez rapprochées, droites, coupées perpendiculairement par de fines côtes longitudinales très-nom- lireuses; à bouche de forme très-variable, tantôt comprimée, ovalaire, forte- 28 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES ment cchancroo par le retour delà spire; tantôt déprimée, notablement plus large (pie haute, anguleuse, peu échancrée à sa base ; tours de spire variables dans leur forme, plus ou moins embrassants, déprimés ou comprimés, con- vexes sur les parties latérale el dorsale , ornés de côtes et de tubercules. Les côtes sont de deux espèces: les unes, longitudinales, sont très-fines, serrées, croisant perpendiculairement les côtes transverses et leur donnant un aspect réticulé; elles disparaissent avec la coquille; le moule en conserve seulement une impression à la face ventrale des tours de spire. Les côtes transverses, minces et peu saillantes, partent de la suture, isolées ou réunies par deux ou par trois; elles présentent deux tubercules, Fun vers le tiers interne de la lar- geur des tours de spire, Tautre vers le tiers externe; les côtes près de la suture sont moins nond)reuses (pie celles qui unissent les tubei-cules de l'une el de l'autre série ; celles-ci à leur tour le sont moins que les côtes dorsales ; de même les tubercules formant la série ombilicale sont moins nombreux que ceux de la série dorsale. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes et autant de selles, formés de parties impaires; lobe dorsal aussi large et moins long (pie le lobe latéral supérieur, présentant à son côté interne trois fortes digilations ; selle dorsale plus large que le lobe latéral supérieur, divisée à son extrémité en grandes folioles découpées; lobe latéral supérieur assez allongé, formé de cinq digitations, dont les trois terminales très-développées ; selle latérale assez semblable à la selle dorsale , moins élevée ; lobe latéral inférieur égale- ment semblable au supérieur, mais moins allongé; première selle auxiliaire encore assez grande, munie à son extrémité de trois folioles; les quatre lobes suivants sont formés de (pielques digilations seulement; les selles, qui les séparent, de folioles simples. La ligne du rayon central, à rextrémité du lobe dorsal, coupe les deux lobes latéraux. lidpporLs el différences. — Cette belle ammonite est très-facile à recon- nailre à ses deux séries de tubercules, à la disposition de ses côtes transver- sales et longitudinales. Nous indiquerons ci-après comment elle se distingue de VA. hijljridas. Observai ions. — D'Orbigny fait ressortir Tanalogie des .1. Htnlcyi et Bechei; M. Quensledt va plus loin et réunit les deux espèces en une seule, DE LA PROVINCE DE LLXE>1B0LRG. ^9 sous le nom de Strialus , Rein.; ainsi que le remanjuc crOibigny, Reinecke a nommé son espèce en 1818; Sowerby, en 1817, a distingué et nommé les deux variétés ; la priorité doit lui être conservée. A l'exemple de M. Giebel, nous réunirons les doux types sous le nom de Henleiji, donné en premier lieu. Cette espèce présente des formes extrêmement variables, dépendant prin- cipalement de la plus ou moins grande dépression et de renroulement des tours de spire. Dans un exemplaire cpie nous avons devant nous , la bouciie est presque deux fois aussi large que baute; par suite, les tubercules laté- raux sont beaucoup plus rapprocbés et presque confondus; la boucbe a une forme hexagonale et Fombilic est plus ouvert. Si les tubercules venaient à se réunir complètement, la forme générale rappellerait à un degré remar- quable IVl. Bhifjdeni , Sow. [A. coro)i(ilHs) de Foolilhe inférieur. Localités. — D'après d'Orbigny, cette ammonite caiactérise le lias mo>en bien au-dessous de la Gri/plicm lytnbhim; il rindicpie dans les départe- ments de FAin, du Cher, du Calvados, de la Côte-d'Or, de TYonne, etc.; en Angleterre, à Lyme-Regis. M. Quenstedt la signale dans les couches su- périeures du lias y, rarement dans le lias ô, et dans le Wurtemberg. 31. Oppel, dans ses recherches sur les fossiles basiques tle cette dernière contrée, l'in- dique dans les couches moyennes du lias -/ et dans toute la hauteur du lias :? [amallheenthone). M. Terquem Ta trouvée dans le calcaire ocreux et les marnes feuilletées du département de la Moselle. Nous l'avons rencontrée peu communément dans le schiste d'Éthe, à Éthe et dans le macigno dAu- bange, à Bleid. 10. Ammomtes capricorms. (PI. V,iig. ô.) Lisler, 1078, Jnim. Jng., pi. VI, fig. 4 ? Ammomtes capricohms. Sdilolh., i^'iO, Pciref., p. 71, n» 18. — MAtL'i.ATi'S. Young et Bird, 1822, J geol. Survey., lab 14, lij; li'. l*i..AMrES i'LA.\lC0STATts. De Haan, 1825, ^mm. et Goniat., p. 92, n" 20. Ammo:«itks MACli./iTts. Pliill., 18Ô5, Gcol. Yorksh., pp. 13S-168, tab. 13, (ig. 11. — ri.AjiicosTA. D'Orb, 1842 43, Pal. fr., Terr.jur., p. 242, pi fiS. — uACUi.ATUS. Quenst., 1840-411, Die Ceph., p. 85, tali. 4, fig. 7. — PLAWICOSTA. D'Orb., 1830, Prodr., t. 1, p. 224. — .M\ciJi.ATUS. Oppel, 185Ô, JFurl. naturw. Jahr., 10'"^ annéf, !'" iiv , p. 72, lab 1, lig. G. — CAPRicORivus. 1(1. W66, Die Jura f. \t. \o6. 30 FOSSILES DES TERRAINS SECOÎNDAIRES A. Icsià compressa, disco'ideâ ; dorso fato, convexo, coslafo; aperdirà subro- tundalà; anfraclibus subcjjlindricis val subdepressts, coslatis; costis siiiipli- vibtis, dorsiim versiis pliis miniisve mcrassatis ; septis lateraliter trilobalis. Dimensions. — D'Orbigny donne la niesuro d'un échantillon dont le diamètre était de 100 millimètres. Nous n'en possédons pas d aussi grand. i\ons avons trouvé pour dimensions relatives, par rapport au diamètre total : pour Tombilic ^•''/loo; recouvrement des tours ^/loo; hauteur du dernier tour ^^/loo; largeur -'^/loo. Ces dernières mesures varient quelque peu selon les exemplaires. Description. — Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, à dos large, convexe, arrondi, orné de côtes; à bouche en général de forme ar- rondie ou légèrement déprimée, plus rarement comprimée, peu échancrée par le retour de la spire; tours de spire non embrassants, subcylindri(|ues, légèrement comprimés ou déprimés; un peu aplatis latéralement, ornés de côtes peu nombreuses, de 20 à 2o par tour de spire; côtes simples, assez épaisses et saillantes, droites ou légèrement portées en avant. Vers la région dorsale, elles s'aplatissent en s'élargissant un peu. Dans une variété assez comnume, Télargissement dorsal des côtes présente une forme rhomboïdale, plus convexe du côté de la bouche qu'en arriére; dans d'autres exemplaires, les côtes sont à peine élargies sur le dos , mais présentent une inflexion plus forte en avant, ce qui les rapproche de certaines variétés de VA. poli/mor- phus, à tel point (|u'il est très-dilficile de les distinguer. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et trois selles, formés de parties impaires. Lobe dorsal assez large, divisé sur la ligne médiane jusqu'au tiers de sa hauteur, présentant trois digitations assez lon- gues; selle dorsale d'un tiers plus large que le lobe précédent, à bords légè- rement découpés; lobe latéral supérieur un peu moins large et moins allongé que le lobe dorsal, présentant cinq digitations principales ; selle latérale moins élevée que la selle dorsale ; lobe latéi'al inférieur court , moins large que le supérieur; selle auxiliaire moins haute et moins large que la selle latérale; lobe auxiliaire réduit à une seule digilation principale. La ligne du rayon central, à l'extrémité du lobe dorsal, atteint le lobe latéral supérieur seule- monl. DE LA PROVINCE DE LLXEiMBOLRG. 51 Rapports et différences. — Nous avons déjà signalé les points de contact de \'A. plankosta avec VA. polijmorphus. Elle se rapproche encore de VA.Jamesnni; mais celle-ci a la bouche notablement plus haute (pie large, les tours de s[)ire ont une forme diflerente. Observai ion. — M. Quenstedt distingue deux variétés: VA. ca,pricornus iiudus que nous venons de décrire et VA. capricornus spinosus (? .1. Da- dressieri, d'Orb., pi. 103), dont les côtes présentent, en deçà de leur élar- gissement dorsal, un tubercule plus ou moins allongé. Nous n'avons pas rencontré ce type. Localités. — Cette ammonite se trouve dans le lias moyen. D'Orbigny Tindiquè dans les départements du Bas-Rhin, de la Cùte-d'Or, de la Meurthe , du Cher, etc.; en Angleterre, à L>me-Regis. M. Quenstedt la place dans son lias /3 {turnerithone) et l'indique dans le Wurtemberg. Nous l'avons trouvée dans différentes localités du Luxembourg : dans le schiste d'Éthe, avec les A. Henleyi et Hybridus; au sud de Luxembourg, sur la route d'Hettange, avec les A. Davœi et Zieteni; dans le macigno d'Aubange, entre Belmont n Bleid, avec VA. Davm. II. Ammonites Zietem. (PI. VI, fig. 3.) Ammosites pettos cOst*tus. Oppel, 1835, rrurt. twluru- Jahr., 10"" année, 1" livr., p. ('i/fsc/(;. Pe^rc/'., p. 570. — — M. 1859, /"auna, CepA., p. 687. — — Oppel, 1855, //^'ur<. nn(«rMJ. /a'ires/i., lO'"' antu'e, 1' liv , p. 76, lab 2, fi{ç 1,4, Set 6. — — Quenst., 1836, /)er /ura, p. 125, tab. 15, fig. 1-5. — — Oppel, 1836, /?if /ura/'., p. 159. J. lesta compressa, cUscoided; dorso convexo, suhangustato , costato; aper- larâ compressa, ohlomjâ; anfraclibus compressis, non ampfexantibus, cos- fatis: costis crassis, dorsam versas snlnncrassatis et antrorsùm inflexis: septis lateraliter 4-lobatis. Dimensions. — Diamètre total : 99 millimètres. Par rapport au diamèlre. largeur de l'ombilic '*'!/ioo, hauteur du dernier tour -"/loo, largeur -'loo , recouvrement -/loo. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 53 Description. — Coquille discoïdalc, comprimée dans son ensemble; à dos légèrement convexe, orné decôlos; à ])onche comprimée, distinctement plus haute que large, présentant sa plus grande largeur vers la région sulurale, très-légèrement échancrée à la hase par le retour de la spire; (ours de spire aplatis sur les côtés, comprimés surtout vers le dos, ornés par tour de 24 à 27 côtes simples, assez élevées, continues avec celles du côté opposé, un peu sinueuses, se portant distinctement en avant à leur partie externe et l)assant sur le dos en s'élargissant légèrement. Cloisons symétriques, découpées de chacjue côté en lobes et en selles formés de parties impaires; lobe dorsal assez large, divisé sur la ligne mé- diane jusqu'à la moitié de sa hauteur; selle dorsale assez élevée, aussi large (jue le lobe latéral supérieur, divisée, par un lobule accessoire, en deux par- lies, dont Tinterne est la plus grande et la plus élevée ; lobe latéral supérieur large, présentant trois digitations principales ramifiées; selle latérale moins large et moins élevée que la selle dorsale, divisée en folioles nombreuses; lobe latéral inférieur plus petit et moins allongé que le supérieur, présentant aussi trois digitations principales; première selle et premier lobe auxiliaires très- réduils. On aperçoit encore deux ou trois lobes moins considérables et dis- posés obliquement. La ligne du rayon central, à Textrémilé du lobe dorsal, coupe le lobe latéral supérieur. Rajtpovls cl différences. — L'A. Jamesoni se rapproche beaucoup des A. ccipricornus et nafrix; elle se distingue de la première par la compres- sion de la bouche et des tours de spire et le peu d'élargissement des côtes à la région dorsale; elle se distingue de la seconde par la grosseur de ses côtes et de grandes différences dans les cloisons. Observation. — L'exemplaire qui nous a servi de type dans la description ci-dessus diffère, à certains égards, des figures données par les auteurs : les tours de spire sont relativement moins comprimés , les côtes sont plus grosses, moins flexueuses; mais, à part ces dilïérences, les autres caractères sont tout à fait semblables. MM. Quenstedt et Giebel rapportent à VA. Jame- soni VA. Refjnardi, d'Orb. Aucun exemplaire ne nous permet d'infirmer ni d'appuyer ce rapprochement que nous nous bornons à signaler. Localités. — Cette ammonite fee rencontre dans le lias moyen ; nous Tome XXX 111 S 34 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES l'avons trouvée dans les marnes de la vallée de Roust, qui appartiennent à cet étage. M. Quenstedt la signale dans le Wurtemberg, comme provenant de la couche qu'il nomme numismaUsmergel. 13. Ammonites fimbriatus. (PI. V, fig. 4; pi. Vl.fig. -2.) Ammokiies fihbrutl's. Sow., 1817, Min. conch., p. 218, pi. 164. — — De Haan, 18!î5, Amm. et Goniat., p. Iô3, n" "U. — — De Buch, 1851, Petrif. rem., p. 17, lab. 8 , Hg. 2. — — Phillips, 18.J0, Geol. Yorhsh., p. 135, pi. 108. — — Pvoemer, 18-55, f'erstein. IVordd. Ool., p. 104, n" 27. — — Bionn, 18"7, Leth. gcog., p. 441, tab. 23, fig. 2. — — D'Oib., 1842-45, Pal. fr., Terr.jur., p. 313, pi. 98. — — Quenst, 1846-49, />(e Cep/m;., p. 105. — — D'Orb., 1850, Prodr., t. I, p. 225. — — Quensl., 1831, Das FLozgeb., p. 200. — — Giebel, 1851, /)ra(sc/i. Pefrc/'., p. 584. — — Id. 1832, /"auna, C'ep/i., p. 394. — — Teiq., 1833, Paleont. clep. Mos., pp. 16 et 17. — — Oppel, 1830, Die Juraf, p. 102. — — Quensl., 1856, Der Jura, p. 233, tab. 10, fig. 6. A. testé compressa, discoïdeâ; dorso rotundato; aperturà subinlefjrd , pau- Hsper compressa ; anfractibus subrotundatis , transversim miilticostatis; costis fimbriatis; septis lateruliler 4-lobalis. Dimensions. — Cette ammonite peut atteindre un diamètre de 250 millim. Un exemplaire de 7 1 millim. nous a donné les rapports suivants : ombilic *'/ioo, hauteur du dernier tour ^^/loo, largeur ^''/loo, recouvrement des tours ^jioo. Description. — Coquille comprimée dans son ensemble, à dos assez régu- lièrement arrondi ; à bouche presque circulaire , un peu comprimée sur les côtés, présentant seulement une légère sinuosité à l'endroit du retour de la spire; tours de spire arrondis, non embrassants, légèrement comprimés, ornés en travei*s de nombreuses côtes, peu saillantes, grêles, inégales sur leurs bords, ce qui leur donne un aspect festonné et fait paraître la coquille striée longitudinalement. Outre ces côtes, les tours présentent des lamelles élevées, disposées de dislance en distance, embrassant complètement les tours et marquées sur le moulé par des étranglements correspondants. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 35 Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles, lormés de parties paires; lobe dorsal assez court, l'orme de trois digi- lations principales ; selle dorsale assez élevée, moins large que le lobe latéral sui)érieur, divisée à son extrémité en deux grandes branches subdivisées en folioles; lobe latéral supérieur partagé en deux lobes ramifiés, dontrexterne plus long et rejeté ol)liquement en dehors ; selle latérale moins élevée que la selle dorsale, divisée à son extrémité en deux parties inégales ; lobe latéral inférieur plus petit que le supérieur, de même forme; selle auxiliaire beau- coup moins développée que la selle latérale; les deux lobes auxiliaires sont très-réduits. La ligne du rayon centr^tl , à l'extrémité du lobe dorsal , atteint les deux lobes latéraux. Rapports et différences. — Très-voisine de \'A. cornucopiœ, elle s'en dis- tingue par ses côtes moins festonnées, la compression des tours de spire et ses cloisons. Observation. — Il est bien probable que \'A. lineatus Sch., décrite par MM. Quenstedt [Dus Flozgeh., p. 171) et Oppel [Wurt. Natiirw. Jahr., 40 année, 1"= liv., p. 88), qui se rencontre dans les mêmes couches , doit se rapporter à l'espèce décrite ci-dessus. Localités. — Elle se rencontre dans le lias moyen; d'Orbigny rindi(pi(' dans la zone comprise entre le niveau de la Gryphwa cijnibium et celui de la Grijphmi arcuata , dans les départements du Cher, de la Côle-d'Or, de l'Yonne, du Gard, du Calvados, du Bas-Rhin, delà Meuse, du Rhône, etc.; M. Quenstedt la signale dans le Wurtemberg; M. Terquem dans le calcaire ocreux et les marnes feuilletées de la Moselle. Nous l'avons rencontrée assez abondamment , avec VA. Davœi, dans les marnes de Roust et à trois lieues sud de Luxembourg, sur la route d'Hettange. 14. Ammonites margaritatus. (PI. VI,fig. 4; pi. VII, Ug. I.) CoRSC AMMONIS. Bauhin, WOS , //ist. font. Boll, pp. 15-30. — Langius, 1708, Ilist. lapid., p. 96, lab. 25, (ig. 2. — Knorr el Walsch, 1753;û, part. Il, pi. II, fig. 3. — Bourguet, 1778, Traité des pétri f., lab. 47, fig. 296. 36 FOSSILES DES TERRAINS SECOINDAIRES AMAi.Triri'S «nnCAniTATis. Monfori, 180S, Conch syst., p. 90. Amhosiites acutls. Sow , 1813, JtJin. conch., p. 3G,pl. 17, fig. 1. ÎNaitiliis nOTiiLA. Rein , 1818, Naut. et Jrgon., n" 5, p. TiO, lab. I. lig 9-10. Ahuoxites Stockesi. Sow., 1818, Hlin. conch., p. 240, pi. 191. — .%UAi.TiiEls. Scbl., 1820, Die Petref., p. 06, n" 9. — — GiBBOstS- Sclil., 1820, Z>/e /•'t(rf/'., p. C6, 11" 10. — Ci,EVEl.ASDicts. Young et Biids, 18i2, ./. yeol. Survcy, pi. 13, fig. 7-11. — ROTt'i.A. De Haan, 1825, .-/inin. (■( GouUit., p. 100, n» 9. — AcijTis. M. ij. id. p. 10», n» 12. — AHALTiiEUS. Id. i(l. iil. p. 105, n» 5. — Clevelabidicus. Phill., 1829, Geol Yorksh., pi. XIV, fig. 0. — AMAi.TiiELS. Ziel., 1830, /^A-'uriemfc., p. 4, pi. 4, fig. 1. — — ciRBOsiis. Ziet , 1830, Tr'urtemh., p. 4, pi. 4, fig. 2. — PARADO.xus. Slahl., Zicl,, id id, p. IS, pi. XI, fig. 6. — AUAi.THEUS. Roemer, 183n, ^'i>rs<. A'orJi/. Oo/., p. 1S8, n" 1.^. — — Bronn, 1837, Leth. ycog., p. 434, t. XXII, fig. 13. — MARGARiTATis. D'Oib., 1842-4:î, Pal. fr., Terr.jur., p 246, pi. G" G8. — A.MAI.THEIIS. Ouenst., 1840-49, Die Ceph., p. 95, lab. V, fig. 4. — Ei\GELUARDTi. D'Oib., 1842-4.5, Pal. fr., Terr.jur., p. '2Ari, pi. 60. — . — IJ. 1830, l'rodr., l. I, p. 224. — MARGAHiTAiis. Id. id. id 11, p. 224. — AMALTiiEts. Ouensl., 18SI, Das Fliizg., p. 20i — FOi.iACEls. Giebel, 1852. Fauna. Ceplinl, p. 540. — AMALTHEl'S. Oppel, 18.^3, ^alurw. Il vrt. Jahr., 10'" année, 1 liv., p. 81, pi. 2, lig. 11-12. — MARGARiTATUs. Terq., 1855, Paleont. dép. Mos , p. 16. — — Oppel, 1836, Die Juraf., p. 160. — AMALTHEts. Ouensl., 1856, Der Jura, p. 100, pi. 20-21. J. tesld compressa ; dorso aiujHslaU}, cariiutlo ; carind nodiilosà; apprlani pleràmque compressa, subsmjiltulà ; anfnulibm compressis , amplexanlibxis , laleralder coslatis , lutujitudinaliier slriutis, et nonimnqtiùm tuberculatis ; costis falciformibus, lutis, externe attenuatis. Septis lutercdiler 4-lobalis. Dimensions. — C'est une des pliLs graiiiles amnionilcs connues. Ses di- mensions relatives varient beaucoup, selon quon examine les exemplaires à tours déprimés et fortement embiassanis ou ceux à tours comprimés. Description. — Coquille fortement comprimée dans son ensemble, à dos aigu, orné d'une carène noduleuse, formée de petits chevrons plus nom- breux que les côtes et à convexité dirigée en avant; à bouche comprimée, beaucoup plus haute que large, aiguë au sommet, fortement échancrée à sa base parle retour de la spire; tours de spire embrassants, très-comprimés, ayant leur maximum de largeur vers le tiers interne et de là s'amincissant régulièrement vers la région dorsale, ornés sur les côtés de plis ou larges côtes, médiocrement nombreuses, légèremenl falciformes, à partie externe DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 37 fortement infléchie en avant, disparaissant plus ou moins complètement avant d'atteindre la carène dorsale. Outre ces côtes, les tours de spire sont encore pourvus de stries longitudinales parallèles, assez serrées, un peu granuleuses. Ces stries ne se trouvent que sur les deux tiers externes, c'esl-à- dire sur la partie non embrassante des tours de spire. Dans quelques variétés, on observe des tubercules ou pointes diversement disposées. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large que le lobe latéral supérieur, presque aussi long, présentant quelques digitalions à sa partie interne; selle dorsale aussi large que le lobe latéral supérieur, présentant à son extrémité de grandes folioles très-découpées ; lobe latéral supérieur co- nique, assez allongé, présentant de chaque côté trois digitations, indépen- damment de la terminale; selle latérale moins élevée el aussi large (jne la selle dorsale; lobe latéral inférieur de moitié plus petit que le supérieur. Les deux selles auxiliaires présentent à peu près la même forme que la selle laté- rale, mais sont beaucoup plus petites; le premier lobe auxiliaire présente des digitations en dehors seulement; le deuxième est réduit à une seule branche. La ligne du rayon central , à Textrémité du lobe dorsal , coupe le lobe latéral supérieur. Les caractères que nous venons d'indiquer sont applicables à la majorité des individus ; cependant cette ammonite est sujette à de grandes variations dans sa forme générale el les ornements de sa surface. Il est nécessaire de signaler quelques-unes de ces modifications. 3!. Dans une première variété, la coquille est lisse, c'est-à-dire dépourvue (le tubercules, fortement comprimée dans son ensemble; la bouche est Irès- élevée et mesure presque la moitié du diamètre total. Les tours de spire sont très-embrassants. /3. Dans une deuxième variété, les tours de spire sont munis, dans le jeune âge, de tubercules qui disparaissent dès que la coquille atteint un pouce de diamètre; la bouche est moins comprimée el moins haute; mais, par suite de la croissance, les tours de spire sont plus comprimés el les nodo- sités de la carène peuvent disparaître en entier. C'est dans celle variété que l'on rencontre les plus grands individus. 58 FOSSILES DES TERRAirSS SECONDAIRES y. On trouve enfin des échantillons (lui offrent , pendant toutes les périodes de leur existence, des tubercules , soit sur ohacpie côte, soit de deux en deux ou moins souvent encore. Il en résulte (|ue la hauteur de la bouche ne dé- passe jamais beaucoup sa largeur et (pie la carène dorsale est beaucoup plus large. Observation. — Ainsi que le fait observer d'Oibigny, ces différentes \a- riétés, par les progrès de l'âge, tendent à se rapprocher du même type. Il faut encore remarquer que les stries longitudinales s'observent seulement sur les exemplaires dont le test est conservé , et que ces stries se prolongent da- vantage vers la région dorsale des tours de spire. La présence de ces stries et leur disposition remarquable ont fixé l'attention de M. Quenstedt , qui en a donné Texplicalion dans les deux ouvrages cités |)lus haut. Localités. — Cette ammonite caractérise le lias moyen. D'Orbigny pré- cise son gisement en disant qu'elle se trouve avec ou au-dessous de la Gnjpliœa cymOhuii; il lindique dans les déparlements du Bas-Rhin, de la Meurthe, de l'Ain, du Rhône, des Ardennes, etc., etc. M. Quenstedt l'indique dans les marnes basiques moyennes du Wurtemberg , nommées marnes à A. amaUlieus, à cause de la fréquence et de l'importance de cette espèce. 3L Torquem la signale dans le calcaire ocreux du déparlement de la Moselle. Nous l'avons trouvée dans la vallée de Boust , dans des marnes appartenant a\i lias moyen. lo. Ammonites hybridis. {Pl.Vl,fig.5;pl.Vll.f.g.2.) Ammonites hybridis. D'Oib, lS42-4.'i, Pal fr., Terr.jur., p. 283, pi. 85. — — Quenst., 184G-49, Die Cepltcil, p. .535. _ _ D'Orb , 1830, Prodr., t. I, p. 225. — cupious. Giebel, 1832, Fauna, Ccpli., p. 670. — HTBRIDUS. Oppel, ISj-î, fr'urt. naturw. Jahr., 10'"» année, 1 liv , p. 90, pi. 3, fi;;. 5-6. — — Tçrq., 1833, Palénnt. dep Moselle, p. 60. — — Oppel, 1830, Die Juraf., p. 164. A. testa compressa; dorso rotundato, costato; aperturd subcoinpressà; (infractibus subrotundatis, lateraliter paulisper coinplanatis. costatis , tuber- culatisque; costis inœqualibus , antrorsiim externe deflexis; tttberculorton lateraliter seriebas duabas ; septis 4-lobatis. DE LA PROVIIVCE DE LUXEMBOURG. 59 Dimensions. — Un fragment de tour de spire nous indique que cette am- monite peut atteindre un diamètre de 100 à 110 miil. Par rapport au dia- mètre total : hauteur du dernier tour ^''/loo, largeur ^-/loo; recouvrement des tours ^/loo; ombilic ^^(mq. Description. — Coquille comprimée dans son ensemble, à dos convexe, arrondi , parcouru par deux espèces de côtes ; à bouche arrondie , légère- ment comprimée , peu échancrée par le retour de la spire ; tours de spire légèrement embrassants , arrondis ou peu comprimés latéralement, ornés de côtes et de tubercules; tubercules peu saillants, disposés en deux séries sur les parties latérales, comme dans VA . Henleiji; côtes de deux espèces : les unes très-grosses, portant les tubercules, commencent à l'ombilic et vont s'élar- gissant jusqu'aux tubercules externes, de là elles s'infléchissent fortement q\\ avant et forment une courbure à convexité antérieure avant d'atteindre le tubercule opposé. Entre les grosses côtes, il s'en trou\e de plus petites dis- posées irrégulièrement, commençant tantôt à l'ondjilic, tantôt entre les tuber- cules externes. Ces petites côtes se remarquent aussi sur l'épaisseur des plus grosses; de sorte que celles-ci paraissent formées par des faisceaux de petites côtes. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles, formés de parties impaires; lobe dorsal étroit, allongé, muni à son l)ord externe de deux grandes digitations, indépendamment de la terminale à deux pointes; selle dorsale très-haule, divisée à son extrémité en trois grandes folioles; lobe latéral supérieur beaucoup plus étroit que la selle dor- sale, présentant en dehors deux digitations, dont l'inférieure très-grande, en dedans une seule plus petite et terminée par un lobule très-allongé; selle laté- rale beaucoup plus petite que la selle dorsale; lobe latéral inférieur très-petit, formé d'une pointe un peu ramifiée. Les deux autres selles et les deux autres lobes sont plus simples encore. La ligne du rayon central, à l'extrémité du lobe dorsal, coupe le lobe latéral supérieur. Rapports et différences. — Cette ammonite se distingue de VA. Henldji par son développement, la disposition de ses côtes, le peu de recouvrement des tours de spire, ce qui rend l'ombilic beaucoup plus large. Observations. — D'après les recherches de M. Oppel , cette ammonite pré- 40 FOSSILES DES TERRAIiNS SECONDAIRES sciilcniit , dans le jeune âge, des caractères tout diffcrenls de ceux de l'âge adulte. En enlevant les tours exiérieuis, 31. Oppel a reconnu que IVl . ;;o///- niorphus de Quensledt élait le jeune âge de VA. hi/bridus; il a constaté le fait pour les A. poli/viorplias lineatus, costal us , intorruplus, niixlus. Quant à VA. polt/morplius quadrafus, il croit qu'elle apparlieut à uue autre es|)èce. Les changements successifs que montre cette ammonite dans son dévelo|)pe- menl et la disj)Osition de ses côtes ont été décrits et iigurés par M. Oppel (/. r.). Voyez aussi Quenstedt, Tah. 4, fig. 9-lî^. Dans Tun des exemplaii'cs que nous avons sous les yeux , les grosses côtes ne se continuent pas tout à fait d'un côté à l'autre, il y a alternance : chaque côte, à partir du tubercule externe, se divise en un faisceau de (pialre ou ('in(| petites côtes (|ui passent entre les deux tubercules du côté o|>posé. Nos exem- plaires ne montrent pas de cloisons. Nous les avons décrites d'après les plan- ches de la Paléonfoloyie française. Localités. — D'Orbigny signale VA. hylnidas dans le lias moyen des départements de la Côte-d'Or et du Calvados; M. Terquem dans le calcaire ocreux de la .Moselle; 31. Oppel l'indique dans les couches moyennes du lias/, un peu au-dessous de VA. ValiJani, en dilïérentes localités du Wur- temberg. Nous l'avons trouvée dans le macigno d'Aubange, à la Tour, et dans le schiste d'Ethe,près du village de ce nom. 16. AmMOMTES BREMSriNA. (PI. VII, fig. 3.) A.UHOKITES BntvisnniA. Sow., 1827, Min. conch., p. 572, pi. 5.56, li;;. 1. — XATni.v. Ziel., 18.j0, Wnrt., p. 5, tab. 4, fig. 5. — i.AT.ECOSTA. 1(1. il). iil. p. 2fi, tab. 27, fig. .3. — BREVispiXA. Pliill , 1835, Geol. i'orksh , p. 168, n» 10. — LATyECOSTA. Quensledt, 1840-'îy, Die Ceph., p. 86, pi. 4, fij;. I.i. — KATRIX ROTUKDls. Id. id. id. p. 85, pi. 4, fi(;. 17. — — Id. 1851, Z>as/"/oj(;., p. 167. — I.AT.ECOSTA. Id. id. id. p 109. — BKEVISPINA. Giebel, 1832, fauMO, Ccp'i., p. 081. — — Id. 18S2, Deulschl. Petref, p. 570 — — Oppel, 1856, Die Juraf., p. 158. — — Tei(|., 1833, l'alèont. dép. Mos., p. 17. A. testa discoïdeà , couipressâ ; dorso lato, concexo, custalo, subiindulatoj DE LA PROVINCE DE LUXEMBOIRG. il aperhirâ snbcotnpressâ , vel siihrotundatd : aiifracfibiis von amplexantibus, costatis; costis subrectis, biluberculalis ;. septis luleraliter ilobatis. Dimension. — D'après les auteurs, cette espèce peut atteindre le diamètre de 240 à 230 millimètres. Par rapport au diamètre : hauteur du dernier tour 27100, largeur ^^^oo, ombilic ^^/loo, recouvrement des tours ^loo. Description. — Coquille comprimée, discoïdale; à dos légèrement soulevé sur la ligne médiane, convexe, orné de côtes Iransverses; bouche de forme variable, tantôt plus ou moins arrondie, tantôt légèrement comprimée, à peine échancrée par le retour de la spire; celle-ci formée de tours étroits, arrondis, peu embrassants, légèrement aplatis sur les côtés, ornés par tour de 20 à 25 côtes. Ces côtes, droites sur les parties latérales, sont légèrement incli- nées en avant vers la région dorsale, où elles passent en s'élargissanl et s'apla- tissant insensiblement. Elles sont, en outre, munies chacune de deux petits tubercules, situés l'un vers le bord saturai, l'autre vers le bord dorsal. Entre les côtes se trouvent de faibles stries transverses, surtout à la région dorsale. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en quatre lobes et quatic selles, formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large que le lobe latéral supérieur, moins allongé, présentant en dedans trois digilations, dont Tinfe- rieure est la plus grande, divisé sur la ligne médiane jusqu'au tiers de sa hauteur; selle dorsale divisée à son extrémité par un lobule accessoire en deux parties très-inégales; lobe latéral supérieur ramifié, présentant deux digilations terminales presque égales, et une autre assez développée, dirigée ()l»li(piementen dehors; selle latérale moins élevée que la selle dorsale , pres- que aussi large; lobe latéral inférieur beaucoup plus petit que le supérieur, peu ramifié; selle auxiliaire peu développée; les deux lobes accessoires très- petits. La ligne du rayon central , à l'extrémité du lobe dorsal , coupe le lobe latéral supérieur et atteint l'inférieur. Rapports et différences. — Cette ammonile, munie, comme l'.l. Vuldani, de deux tubercules latéraux, s'en distingue facilement par son dos convexe el orné de côtes. Nous avions d'abord réuni cette espèce à VA. brevispina de d'Orbigny. M. Oppel pense que le type décrit par l'auteur de la Paléonto- logie française doit former une espèce nouvelle. Tome XXXIIi 6 42 FOSSILES DES TERRA1?as /'/o:je(»., p. 271. — RADIAKS. Giebel, 1832, /"auna, CepAa/., p. 500. — AAi.ERSis. Terq., 1835, Paleont dép. Moselle, p. 23. — — Oppel, 185G, /)ie /i/ro/'., p. 248. — — Quenst., 1830, />er/ura, p. 282, lab. 40, fig. 10-12. A. testa compressa : dorso angiistato. acuto; aperturà compressa , siipernh voarctatd; anfractibus compressis , coslafis; costis falciformibus, unticè ex- trorsiim inflexis, nonnuUis hipartitis. Description. — Coquille comprimée dans son ensemhie, discoïdale, à dos aigu, tranchant; à bouche comprimée, en ogive allongée, deux l'ois aussi haute que large, échancrée par le retour de la spire; tours de spire com- primés, légèrement embrassants, munis de côtes plus ou moins nombreuses, t'alcilormes , assez larges el surbaissées, irrégulièrement dichotomes, les unes simples, les autres bil'urquées, tantôt près de Tombilic, tantôt dans un point plus ou moins rajjproché de la région dorsale. Dans certains exein- |)laires, les côtes sont remplacées par de fines stries falciformes réunies en faisceaux; ou bien encore, les côtes normales dont nous avons parlé en pre- mier lieu, sont recouvertes de fines stries, qui occupent aussi les intervalles des côtes. Rapports et différences. — Elle se distingue de Y A. 3/urc/risonw par ses cloisons et par l'absence de méplat à la partie interne des tours de spire. Observation. — L'échantillon figuré par d"Orbigny sous le nom d:l. can- didus, considéré plus tard comme appartenant à VA. aalensis de Zieten, DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 43 esl probablonicnl une variété de VA. Murchisonw. (Voy. Queiisledt, p. 1 IG.) VA. aaleusis appartient au groupe de VA. mdians, dont elle possède les cloisons et les dimensions relatives, en prenant en considération toutefois les innombrables variations auxquelles cette espèce est sujette. On doit con- sidérer T/t. aalensis comme un type dans le groupe de VA. radians. Localités. — M. Quenstedt signale celte espèce dans différentes localités des couches basiques supérieures du Wurtemberg. M. Terquem , dans la Palronfoloffie du déparlement de la Moselle, Tindicpie dans le fer su|)ralia- sique. Nous l'avons rencontrée dans la marne de Grandcour, entre Gorcy et Ville. 18. Ammonites Murchisonjî. (PI. Vll,fig. 5; pi. VIII, li;;. 1.' ."iMnoxiTES Mt'RCHisOiii.ï;. Sow., 1827, !>Jin. concli., p. 366, pi. 530. — l,.EViiiscui.l.s. Iil 18-24, M. p. 465. pi. 431, (ig. 1-3. — CORRUG/ITIJS lil. i(l. id. p 460, pi 431, fi;;. -5. — i.EVitscuLi.s. D'Oib , 1823, C'ijthal, \i. 76. — Mi:rchisoiv.e. Zieten, 18-30, Il'urb'mb , p. 8, pi. VI, 11;;. 1-4, pi. 08, 11;;. 2. — PtiiiCTATts. 1(1. id. id. p 1-3, pl. X, fig. 4. — MuRCHisoJi.F,. Roemer, 1835, f'erstein. Nordd. OoL. p. 184, n" 7. — — Bronn, 1837, Lclh. geuf/n., t I, p. 426, pl. X.XII, fig. 3. — - D'Oib, 1843-43, Pa«. fr., Terr.jur., p. 567, pl 120. — — M. 1850, Prodr., l. I, p. 261. — — Quensl, 1846-49, Die Ctph., p. 113, pl. VII , fi;;. 13 (var-.). — — Id. 1831, /)os ffô:(/c6., p. 300. — • — Giebel, 1831, Z)e«fscA. Pefnf.jp 378. — — Terquem, 1835, PaUnnt dèp. If/oselle, p. 23. — — Oppel, 1836, Diii Juraf., p. 368. — — Quensl , 1830, Der Jura, p. 336, lab. 44, (1;;. 4-3, -:/. testa compressa , discoideâ; dorso in anfractibus priinis carinutu. in ultinùs tantitm anrpistato; aperturà compressa . supernè coarctutd ; anfrac- tibus compressis , amplexantibus , inliis an(julatis et complanatis , custatis de'in kevif/atis; costis bi-arcuatis , evanidis; septis lateraliter S-lohatis. Dimensions. — L'un de nos exemplaires mesure 87 millimètres : on en connait qui ont plus d'un pied de diamètre. Par rapport au diamètre total : hauteur du dernier tour ^^/loo, largeur ^^jioo, recouvrement des tours "/'"•'? lai'geur de l'ombilic ^^loo. Le recouvrement des tours de spire varie dans des limites assez étendues. 44 FOSSILES DES TERRALNS SECOISDAIRES Descriplion. — Coquille comprimée dans son ensemble; à dos Irès-étroil , orné d'une caiène légèrenion( saillante dans le jeune âge, disparaissant coni- plélonient plus tard et devenant alors simplement aigu; à bouche comprimée, beaucoup plus haute que large, fortement échancrée par le retour de la spire, présentant sa plus grande largeur non loin de la région ombilicale; tours de spire comprimés, plus ou moins fortement embrassants, présentant, vers la suture, une ligne anguleuse, et en dedans un méplat bien marqué, ornés de côtes plus ou moins nombreuses, bien marquées dans le jeune âge, s'atténuanl plus tard et finissant par disparaître. De ces côtes, les unes sont simples, les autres réunies irrégulièrement deux à deux, vers la région ombi- licale, en un gros renflement allongé. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en cinq lobes et quatre selles, formés de parties pres(|ue paires. Lobe dorsal moins long que le lobe latéral supérieur, présentant quelques digitations simples; selle dorsale très- large, divisée par un lobe accessoire assez développé, en deux parties, dont l'interne est la plus élevée; lobe latéral supérieur, moins large que la selle dor- sale, présentant quatre ou cinq digitations et deux autres terminales presque égales; selle latérale étroite, aussi élevée que la selle dorsale; lobe latéral inférieur la moitié à peine du lobe supérieur, terminé aussi par deux digi- tations; première selle auxiliaire très-petite. Les trois lobes auxiliaires sont très-réduits, la deuxième selle auxiliaire est large et moins haute que la pre- mière. La ligne du layon central, à l'extrémité du lobe dorsal, coupe pro- fondément le lobe latéral supérieur. Rapports el différences. — Elle se distingue de VA. discus par le méplat concave des tours de spire et par ses côtes; de Y A. concavus par ses côtes autrement disposées, par son ombilic étroit et ses cloisons. VA. aalensis a ses tours de spire moins embrassants et sans méplat à leur partie interne. Elle se distingue de VA. opaliinis, Rein., par le méplat interne des tours de spire, par ses côtes bien marquées et non en stries fasciculées. Observation. — Cette espèce présente de noinbreuses variétés, dépendant surtout de renroulemenl plus ou moins considérable des tours de spire, ce qui amène de grands changements dans l'aspect général de la coquille , dans la grandeur relative de l'ombilic. Tne autre source de variétés se trouve DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 4S dans la forme des côtes, qui tantôt sont larges et réunies à leur origine, tantôt plus étroites et sans trace de renflement à la partie interne des tours de spire. Localités. — Cette ammonite se rencontre dans les couches de Toolithe inférieur. D'Orbigny l'indique dans les départements de la Vendée, des Deux-Sèvres, du Var, du Calvados; en Angleterre, on la trouve à Dundry; M. Quenstedt la signale dans le Wurtemberg et M, Terquem dans le calcaire ferrugineux du déparlement de la Moselle. Nous l'avons trouvée à Gorcy, dans cette même couche. 19. Ammonites Sowerbyi. (PI. Vlll,6g. 2.) Ammonites SonERSTi. Miller, Mss. catal. — — Sowerby, 1818, Min. conch., p. 204, pi. 21-5. — Bbohivi. Id. 1820, id. p. -304, pi. 20-5, fig 4-3. — SowEBBYi. De Haan, 1823, ^mm et Gon., p. 137, n" 84. — BnOHKi. Id. id. id. p. 118, n" 34. — SowEnByi. U'Orb., 1842-43, Pal. fr., Terr.jur., p. 364, pi. 1 19. — — Id. 1S,30, Prodr, t. I. p. 261. — — Quenst., 1840-49, />ie Cep/mi, p. 374. — — Id. 1831, /)as /"/ôî^efc., p. 302. — — Giebel, 1831, /)eu'sc/i«. Pefre/", p. 378. — — Id. 1832, Fauna, Cephnl., p. 332. — — Terquem, 1853, Paléont. dép. Mos., p 23. — — Oppel, 1830, Z)îe /ura/'., p. 369. — — Quenst., 1836, />tr /ura, p. 377, pi 50, fig. 11. ..4. testa compressa , discoïdeâ : dorso angiistato, carinato; cariiid elevatd ohtusd ; aperturd compressa , lanceolatd; anfractibus compressis , amplexan- tibus, costatis tuberculalisqiie; costis falciformibus , evanidis, noiuiiiKis di- chotomis; tuberculis in medio anfractuum dispositis, paucis . pliis miniisiye elevatis et acutis ; septis lateraliter S-lobatis. Dimensions. — Diamètre total, 282 millimètres. Par rapport au diamètre: hauteur du dernier tour ^^/loo, largeur ^^/loo, recouvrement du dernier tour '/'loo, ombilic ^^/loo. Dans le jeune âge, le recouvrement et les dimensions relatives des tours de spire sont plus considérables. Description. — Coquille fortement comprimée dans son ensemble, dis- 46 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES coïdale, à dos rétréci , muni d'une carène saillante, arrondie, rappelant celle de VA. rmriabUls; à bouche très-comprimée , lancéolée, rélrécie vers le haut, fortement échancrée par le retour de la spii-e; tours de spii'e comprimés, médiocrement embrassants, très-légèrement convexes sur les parties laté- rales, ornés de côtes et de tubercules; côtes peu saillantes, arrondies, iné- gales entre elles, falciformes, mieux marquées dans leur milieu, irréguliè- l'emenl dicbolomes ou subfasciculées , disparaissant complètement sur une bonne partie du dernier tour de spire chez les individus adultes. Les tuber- cules sont peu nombreux , placés vers le milieu des tours de spire , à Tendroit de la division des côtes. Ces tubercules, mieux marqués vers les premiers tours de spire, s'abaissent insensiblement et disparaissent avant les côtes sur les tours externes; obtus sur le moule, ils sont aigus et saillants lorsque la co(pn'lle est conservée. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en cinq lobes et cin(| selles, formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus allongé que le lobe latéral supérieur, présentant de chaque côté trois grandes digitations ramifiées; selle dorsale large, profondément divisée en grandes folioles; lobe latéral supérieur assez profond, formé de quatre digitations principales, dont les deux dernières extrêmement grandes et ramifiées; selle latérale de même forme que la selle dorsale, un peu plus élevée; lobe latéral inférieur de moitié à peine du lobe latéral supérieur; première selle auxiliaire presque aussi élevée que la selle latérale, un peu moins large; premier lobe auxiliaire rap- pelant la forme du lobe latéral supérieur, mais beaucoup plus petit. Les deux autres lobes et les deux autres selles sont très-réduits. La ligne du rayon central, à Textrémité du lobe dorsal , coupe le lobe latéral supérieur et passe au-dessous des autres. Happons et différences. — Cette anuuonite, tout en ayant de nombreux points de contact avec les yl. Murcidsonœ , variab'dis, insignis, s'en distingue facilement par la position de ses pointes latérales. Loraliiês. — Elle se rencontre dans l'oolithe inférieur. En Angleterre, Sowerby l'indique àDundry; M. Quenstedt dans la couche j/ du Jura brun de la Souabe; d'Orbigny la signale dans les déparlements du Calvados, des Deux-Sèvres; 31. Terquem la signale dans le calcaire ferrugineux de la DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG 47 Moselle. Noire éclianlillon provienl des environs de Longwv, iVimo couche iuialogue. 20. Ammomtes Blagdeni. (PI. IX.fij. I.) Baier, 1708, Oryct. Naric, tab. 2, fig. 16. Langius, i70»,/Jist. Inpid., lab. 26, fig. 3-4 Bourguet, 1778, Traité des Pétri f., pi. 35, fig. 2.57-258. Am.uokites TRiFAStiATDS. BiLÈg., 1798, £ncycl. melh., t. VI. p. 41. (?) — BaKksii. Sow., 1818, i)/(;». fonc/i., p. 250, pi. 200. — Blagdeni. iil. id. Id. p. 231, pi. 201. — cORONATts. Schl., 1S20, Pefr;/., p. 68, n» 1.5. l'i.AKiTES Bi.AGDEKi. De Haan, 1825, Jmm. et Gon., p. 82, n» 4. — Bakksii. Id. id. id. p. 83,n"5. Ammonites Bi.agdei«i. Phill., 1829, Geol. Yorksh., pp. 124, 167. — (.OROSATUS. Zicl., 1850. JT'urt., p. 1, pi. I,fig. 1. — Blagdeki. Iloemei', 1836, Ferst. Nordâ. Ool , p. 201, n" 42. — — D'Orb., 1842-43, Pal. fr., Terr.jitr., p. .596, pi. l-"2. — — Id. 1850, />rof/r., t. I, p. 262. — cORONATiîS. Oiienst , 1840-49, Die Ceph., p. 173, lab. 14, fig. 1. — Blacdeni. Morr. el Lycetl, 1850, Mon. Mull. gr. Ool., p. I, p. 1 10, pi. XIV, lig. ô. — cOBOtiATUS. Quenst., 1831, Das Flozg., p. 526. — — Giebel, 1832, Fauno, Cpj>A., p. 662. — Blagdeni. Tetq., 1855, Paléont. dép. Mus., p. 29. — — Oppel, 1830, Die Juraf., p 375. A. testa plus minùsve compressa, discoïdeâ; dorso tatiori, coiivexo, iiiulti- costato; aperlurà plus miniisve depressà, amjulald; anjruclibus dcpressis, tuberculatis, costulisque; lubercuUs acutis; costis crassis, sœpissiiiiè Iri- furcalis. Dimensions. — Diamèlrc total, 144 millimèlres. Par rapport au diamètre : ombilic ^7'ooj largeur du dernier tour ^''/loo, hauteur '^''/loo, recouvrement des tours ^/loo. Description. — Coquille plus ou moins comprimée dans son ensemble; à dos large, convexe-arrondi, orné de côtes nombreuses, se réunissant entre elles par trois ou par (fuatre à de gros tubercules, situés à Tunion des régions dorsale et latérale; à bouche de forme hexagonale, à angles arrondis, ton- jours déprimée, mais à un degré très-variable, selon les individus, légèi'e- ment échancrée par le retour de la spire; tours de spire nombreux, suivant dans leur forme les variations de la bouche, peu embrassants, à face interne 48 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES plus ou moins oblique vers le centre de la spire, ornés de côtes assez grosses, droites, au nombre de 2o sur le tour externe, de 20, de 17 sur les autres, terminées extérieurement par un gros tubercule. Ces tubercules, 1res -sail- lants lorsque le test est conservé, sont fortement obtus sur les moules et se voient sur tous les tours, ce qui donne beaucoup d'élégance à cette cocpiille. M. Quenstedt signale deux variétés, selon que la région ombilicale est plus ou moins large. Il figure, tab. 14, fig. 1, la variété à tours très-déprimés, à ombilic étroit et profond, et rapporte à la seconde 1^.4. Banhsii Aq Sowerby, qui présente un ond)iIic très- large, des tours moins fortement déprimés. C'est à cette dernière forme que doit se rapporter Técliantillon que nous avons figuré. La variété à ombilic étroit et profond s'est aussi rencontrée dans la même couclie. Observation. — M. Quenstedt a conservé le nom de coronatus donné par Hruguièrc à l'ammonite que nous venons de décrire, et il y rapporte les exem- plaires décrits par Scblotheim et par Zieten sous le même nom ; de même que les A. Blagdeni et Banksii de Sowerby. D'Orbigny, au contraire, conserve r^. Blugdenl de l'auteur anglais, rapporte à VA. anceps de Reinecke VA. coronatus de Scblollieim; à l'.l. î/enlei/i Sow. le coronatus var. C. Scblotb., à 1'^. coronatus de Rrug. le Banksii de Sowerby, le coronatus de De Haan, de Zieten. Les grandes variations que nous avons signalées dans la forme des tours de spire explicpient cette divergence des auteurs; cependant ces ques- tions de synonymie sont assez diffîciles à éclaircir, sans qu'on ait un grand nombre de types à sa disposition; c'est ce qui nous man(iue, aussi nous nous bornons à signaler le fait. Localités. — Cette ammonite se rencontre dans l'oolitbe inférieur. D'Or- bigny la signale dans les départements des Deux-Sèvres, de la Côte-d'Or, de la Vendée; 31. Quenstedt l'indique dans les mêmes couches du Wurtem- berg ; M. Terquem dans le calcaire fullers-eartbe du déparlement de la 3Io- selle; nous l'avons rencontrée dans les environs de Longwy, dans plusieurs couches appartenant à l'oolithe inférieur. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 49 21. Ammonites Martinsii. (PI. IX,fig. -2.) Ammonites Martissii. D'Oib., 1842-45, Pal. fr., Terr.jur., p ô8l, pi. 125. ^ — 1(1. 18S0, Prodr., l. I , p. 201. — TRIPLICATUS. Giebel, 1852, Fauna, Ceph., p. 02.3. — SIartinsii. Terquem, 1853, Pa?. rfep. jyTos., p, 27. — — Oppel, 1856, Die Juraf., p. 378. J. testa compressa, discoideâ; dorso concexo , rotiindato , iimlticoslato ; (ij)prturà rotundutà, subcompressâ ; anfractibus cijlindricis , siibcoinpressis , costatisj costis multis, suharcuatis , antrorsùm inflexis, irregulariter 1)1 fxr- catis; septis lateraliter 4-lobatis. Dimensions. — Diamètre (run petit individu, 60 mill. Par rapport au diamètre total: largeur du dernier tour^*'Vioo, hauteur ^«loo, recouvrement des tours ^/loo, ombilic ^''/loo. Description. — Cotjuille discoïdale comprimée dans son ensemble, à dos convexe, arrondi, orné de côtes nombreuses; à bouche arrondie, très-légè- rement comprimée , un peu échancrée à sa base par le retour de la spire ; tours de spire cylindriques , très-légèrement comprimés, ornés de côtes nom- breuses; côtes de 35 à 60 sur le dernier tour, commençant à Tombilic, bien marquées, un peu courbées en arc, à concavité dirigée vers la bouche, irré- gulièrement divisées, vers la moitié de leur longueur, en deux, quelquefois en trois côtes moins saillantes, mais presque aussi larges que les premières, passant sur le dos sans interruption pour se réunir de même de Tautre côté. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles formés de parties impaires; lobe dorsal du double plus large que le lobe latéral supérieur, divisé sur la ligne médiane jusqu'à la moitié de sa hau- teur, présentant en dedans trois grandes digitations lamifiées; selle dorsale très-élevée et très-large, profondément divisée en folioles nombreuses; lobe latéral supérieur presque aussi long que le lobe dorsal , très-étroit , présen- tant de chaque côlé plusieurs digitations et une terminale; selle latérale presque aussi large que la selle dorsale, moins élevée, présentant un lobule accessoire très-développé; lobe latéral inférieur de moitié en longueur et en Tome XXX HI 7 50 FOSSILES DES TERRAINS SECOINDAIRES largeur du lo])e supérieur, dirigé obliquement on dehors, formé de ti-ois petites digilalions; selle auxiliaire Irès-pelile, découpée sur ses bords. Les deux autres lobes sont très-réduits et présentent la même inclinaison (|ue le lobe laléral inférieur. La ligne du rayon ceniral , à Textrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral supérieur, atteint Tinférieur et passe au-dessus des deux lobes auxiliaires. Rapports et différences. — Cette ammonite présente (|uel()ue analogie avec VA. comnmnis, mais s'en dislingue facilement par ses cloisons, ses lours de spire plus cylindriques, ses côtes plus flexueuses. Ces mêmes côtes et les cloisons serviront aussi à la faire distinguer de 1^4. hiplej-. Quant à r.4. Purkinsoni, elle est bien caractéj-isée par son sillon dorsal. Ol)servalion. — D'Orbigny a considéré, dans les cloisons, comme lobe laléral inférieur une partie que nous regardons comme un lobule accessoire divisant la selle latérale en deux folioles. L'analogie avec les autres espèces de la famille des Phiiiulati nous a porté à considérei' le lobe disposé obli- (|uement comme étant réellement le lobe laléral inférieui-. M. (iiebel a rai)i)orlé à VA. triplkutus de Sowerby et de la plupart des au- teurs, r.4. Martinsii de d'Orbigny. Il est assez diflicile de décider la eufscA. Peïre/'., p. 575. — iniTERBiiPTUS. D'Orb. 1850, Prodr., l. I, p. 261. — PARkiNSOKl. Giebcl, 1852, /"aw/ia, Cep/ia/., p. 374. _ _ Teiij., 1855, Paléonl. tlép. Mos., pp. 27 et 30 — — Oppel, 1856,/) ;e /ura/', p. 37i). — — Quensl, 1836, /Jcr/ura, p. 468, lab. 03. A. testa compressa , discoideâ ; dorso rotundato , medio laevi vel excavato ; aperturd compressa ^ supernè patilisper coarctatâ, anfractibus compressis , transversim costatis; costis subaciitis, externe antrorsùm inflexis , nonirtdlis tuberculatis , bifurcatisque ; seplis lateraiiter S-loba(is. Dimensions. — Celle ammonite aUeinl une Irès-grande taille. D'Orbigny assigne comme le plus grand diamètre 350 mill. Diamètre d'un petit exem- plaire 62 mill.; par rapport au diamètre total : hauteur du dernier tour^e/ioo, largeur ^^/loo, recouvrement des tours ^/loo, oml)ilic "/loo. Description. — Coquille discoïdalc, comprimée dans son ensemble , à dos assez large, un peu en biseau, lisse dans son milieu, légèrement excavé au même endroit dans le moule; bouche généralement plus haute (jue large, un peu rétrécie vers le haut, échancrée par le retour de la spire; tours de spire comprimés, légèrement embrassants, ornés de côtes nombreuses, et, dans (pielques variétés, de petits tubercules mucronés; côtes étroites, tran- chantes, légèrement courbées en avant, fortement infléchies dans le même sens à leur partie externe, s'arrêtant brusquement en avant de la ligne médiane du dos, sans former de tubercule et sans atteindre jamais les côtes de la face opposée. Au tiers externe des tours de spire, où se trouvent les tubercules lorsqu'ils existent, un nombre de côtes, très- variable selon les exemplaires, présente une bifurcation, de manière que les unes sont sim- ples dans toute leur étendue, les autres sont divisées extérieurement; enfin, ces côtes plus ou moins nombreuses sont beaucoup plus marquées dans le jeune âge, et, par suite de la croissance, elles tendent à disparaître d'abord vers la région ombilicale, puis peu à peu vers la partie externe; de sorte que, chez les grands individus, la coquille est tout à fait lisse. m FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Cloisons découpées de chaque côté en cinq lobes el cinq selles ; lobe dorsal assez allongé, un peu moins large que le lobe lalérai supérieur; selle dor- sale plus large que ce même lobe, divisée à son extrémité en deux folioles par un lobule accessoire de même forme que le lobe latéral postérieur; celui-ci est très-allongé, jirésenlant de chaque côté deux grandes digitations, indépendanmienldela terminale, qui est aussi très-grande; selle latérale moins large que la dorsale, aussi haute, également divisée à son extrémité; lobe latéral inférieur beaucoup plus court et moins large que le supérieur, ne pré- sentant qu'une digilation de chaque côté, outre la terminale, qui est la plus développée; première selle auxiliaire moins élevée que la latérale, encore divisée par un lobe accessoire; premier lobe auxiliaire légèrement oblique en dehors, un peu moins développé (pie le lobe latéral inférieur, présentant cinq digitations ; deuxième selle auxiliaire formée d'une seule branche ; deuxième lobe auxiliaire formé d'une seule grande digitation; troisième selle auxiliaire formée de deux digitations presque égales. La ligne du rayon cen- tral, à l'extrémité du lobe dorsal, coupe le lobe latéral supérieur. Observations. — Cette ammonite est sujette à une foule de variations très- remarquables, tant sous le rapport de la forme générale que des dimensions relatives; variations que M. Quenstedt, vu l'importance de cette espèce, a longuement développées et fait dessiner. On la reconnaîtra toujours assez facilement au sillon dorsal et à la disposition des côtes. 31. Oppel a distingué deux types confondus jusqu'aujourd'hui sous le nom A' A. Parkinsotii; il a donné le nom d'/l. Neu/fensis à cette variété appelée -i. Purkinsonl f/ifjas par M. Quenstedt, et il indique comme caractères dis- tinctifs la grande taille, le rapide accroissement des tours de spire. C"est pro- bablement à ce type que devra se rapporter le grand échantillon (pie nous avons figuré. Localités. — D'Orbigny regarde cette ammonite comme caractéristique par excellence de l'oolithe inférieur ou du fnllers-earth; il rindi(pie dans les départements du Calvados, de la Sarthe, de la Côte-d'Or, de l'Ain, des Deux- Sèvres, de la Meurthe, des Bouch(\s-du-Rhône; en Angleterre, à Dundr\. M. Quenstedi la place dans la partie supérieure de son jura brun, dans dif- férentes localités du Wurtemberg. 31. Terquem l'a rencontrée dans le calcaire DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 53 à polypiers cl le grand oolilhe du département de la Moselle. Nous l'avons trouvée aux environs de Longwy, dans une localité voisine nommée les Clappes. Genre PHOLADOMYA , Sowerby. 1. Pholadomya jurassioïdes. (PI. X, fig. 2.) Ph. (esta ovali, ohlonyà, inflatd ; anticè brevi, rotundatâ; posterihs pro- ducld, attenuatù ; margine inferiure Icviter arcuato, superiore dedki ; arvà cardinali aiujustd , profundd , carinis acutis latéralité}' circumscriptd; nrnbo- nibus subanticis, proniinuUs; valvis?; nucleo concentricè subreguluriter strta- losiilcato, transvershnque costato; costis 6-7 obscuris, evanescentibus ; sulciilo lalerali ab umbone ad manjinem inferiorem instructo. Dimensions. — Longueur 49 mill. (?), hauteur 50 mill., largeur 28; (100: 61 : 57). Description. — Coquille de forme ovalaire, oblongue, fortement renflée; côté antérieur court, donnant une coupe cordiforme renflée; côté postérieur prolongé, atténué, arrondi (?) ; bord inférieur légèrement arqué, le supérieur déclive; aire cardinale distincte, étroite, profonde, munie de carènes bien marquées; sommets situés à Tunion du (juart antérieur avec les trois quarts postérieurs, médiocres, un peu proéminents; la coquille paraît fortement bâillante en avant et en arrière; valves (?); moule orné de stries profondes, concentriques, serrées, assez régulières et de six ou sept côtes transversales, peu marquées, fortement entamées par les stries longitudinales; un sillon bien marqué part des sommets et se dirige en s'élargissant vers le bord infé- rieur; il sépare ainsi le côté antérieur des flancs de la coquille et rend les stries flexueuses. Rapports et différences. — Cette espèce remarqua])lc rappelle tout d'aboi'd la PItoladowya cincta , Ag. par le sillon dont ses valves sont munies, mais elle s'en distingue par ses côtes transverses. Observation. — Le nom imposé à celte espèce esl destiné à rappeler son 54 FOSSILES DES TERRAirsS SECOADAIRES analogie avec la Pleuromya jurassi , sous le rappori du sillon latéral. L'exem- plaire, qui est un moule, est brisé en certains endroits, ce qui nous a empêché d'en donner les dimensions exactes et un dessin complet. L(jcali(('. — Cette pholadomye provient de la marne de Slrassen et a été trouvée aux environs de celte localité. 2. PhOLADOMYA VOLTZII. (PI. X , fig. 5.) l'HOi.JDOSivA VOI.TZII. Ag., 1842-'55, Étud crit , Itlyes, p. 122, pi. 3', lig. 1-9. — Ubakia. D'Oib, 1830, Prorfr., t. I, p. 2ÔÔ. Pli. testa oblongd, injlatà; anticè brevi, cordiformi ; pusteriàs productd attenuatd; manjine inferiore suharcualo, siiperiore leviter deciivi; ared cardi- nal i profundd, hileraliter carinis circumseriptd ; itmbonibus subcrassis, vix pfommentibus ; valvis concentrkh leritcr multistrialis, transversïni 10-12 fos- tatis; costis elevatis, oblusis, subcrenulatis. Dimensions. — Lonitueur 4.3 mill., hauteur 28 mill., largeur 24 mill.; (100 : 65 : 56). Description. — Co(|uille très-inéquilatérale, oblongue, un peu renflée; côté antérieur très-court, donnant une coupe cordiforme élargie; côté pos- térieur prolongé, un peu atténué, largement arrondi; bord inférieur peu arqué, bord supérieur légèrement déclive; aire cardinale distincte, pro- fonde, limitée par deux carènes bien marquées; sommets un peu épais, se confondant avec le corps de la coquille, peu élevés au-dessus du bord car- dinal ; ouvertures paraissant larges et allongées ; valves (?) ; moules ornés de stries concentri(|ucs , fines, inégales, et de 40 à 12 côtes transversales assez élevées, obtuses, crénelées par l'entre-croisement des stries longitudinales. Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche beaucoup de la Pli. concinna du jura moyen ; elle s'en distingue principalement par ses som- mets et son extrémité postérieure moins largement arrondie. Localités. — M. Agassiz signale cette espèce dans les marnes du lias moyen de Mulhausen , département du Bas-Rhin ; nous l'avons aussi rencon- DE LA PROVINCE DE LL'XEMBOIUG. SS trée dans une couche marneuse de la base du lias moyen, aux environs de Belmonl. 3. Pholadomya HAUSMANNI. (Pl.XI.tig. I.) Phoi.aoomïa HAUSMAiSOii. GoUlf., 1827-44, Petr. Gerrn., t. U, p. 2C6, pi 133, lit;- 4. _ — Ag., ] 842-43, Étud. crit, AJyes, p. 42, pi. 150. _ _ D'Orb., 1850, Prodr, t. 1, p. 251. _ _ Terq., 1835, Pafêont. dep.jl/os., p. 13. _ _ Oppel, 185G, DieJuraf., p. 174. Ph. testé marjnd, ovali, ventricosâ, anticè brevi, rolundald , posteriàs pro- ducld, latè rotundatdj margine inferiore arcuato, superiore recto, subconcavo ; ared cardinali planatd , latà , carinis lateralUer obscure circumscriptd; utn- bonibiis subanticis, crassis, promlnentibus ; vahis irregidariter concentricè striato-siilcatis, transverslmque costatis, costis 7-8 oUiquis, obtiisis, crenulatis vel subtuberculatis. Dimensiom. — Longueur 91 mill., hauteur 66 mil!., largeur 34 mill.; (100 : 72 : S9). Description. —Coquille inéquilatérale, de grande (aille, ovalaire, renflée sur les flancs; côté antérieur court, arrondi, donnant une coupe cordiforme un peu renflée; côté postérieur allongé, largement arrondi; bord infériein- très-arqué, presque semi-circulaire; bord supérieur droit et même un peu concave ; aire cardinale large, aplatie, obscurément limitée latéralement par deux carènes; sommets situés à Tunion du quart antérieur avec les trois ipiarls postérieurs, médiocrement épais, assez saillants au-dessus du bord cardinal; ouverture antérieure étroite; la postérieure beaucoup plus large et très-éten- due; valves ornées de stries ou sillons concentriques, irréguliers, très-nom- breux et de 7 ou 8 côtes transversales, obtuses, bien marquées, obliques, crénelées ou subluberculeuses par Tentre-croisement des stries longitudinales. Rapports et différences. — Cette espèce est toujours facile à distinguer par sa grande taille et sa forme ovalaii'C. Oljservation. ■ — Celte espèce remarquable présente quekpies vaiialions dans la forme des côtes transversales, qui sont ou crénelées ou tuberculeuses , selon que les rides longitudinales sont des stries ou dessillons. En outre, S6 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES (|U('l(|ues exemplaires , notamment ceux provenant de Belmont , présentent une l'orme plusrentlée et plus obtuse en avant; ce qui la rapproche, à divers égards, de la Pltoladoinija Murchisoni de l'oolithe inférieur. Localités. — En Allemagne, cette belle pholadom\e est indiquée à N'ord- lieim par Goldfuss. M. ïerquem Fa trouvée dans le calcaire du département de la Moselle. Nous en avons rencontré plusieurs exemplaires dans la province de Luxembourg: dans le 3Iacigno d'xVubange, à Couvreux; dans la même couche, aux environs de Grandcour, et dans la marne qui forme la base du lias moyen, à Belmont. 4. Pholadomya Roemeri. (PI. X, fig. 4.) Phoi,adomïa amgigua. Roemer, ISôfi, Ferstein. Nordd. Ool, p. 127, pi. XV, fig. 1. — - Goldf., 1827-44, Oie Pf ire/'. Germ., p. 267, pi. 156, fig I. — Roemeri. Ag., 1842-45, Élud. cril., Myes, p. 42. — AMBiGtiA. Quenil., 1S5\, Das Fliizgeb., p. M7. — Roemeri. Teiq., 1835, Paléont. dép. HJos., p. Ifi. Ph. testa elongatâ, inflatà, anticè cordiformi , breviorej posteriùs productà . rotutidatà; margine inferiore leviter arcuato; superiore horizonlali : iimboni- biis crassis, influtis, prominuUs; valvis concentricè multistriatis, transvershn 8-costatis; costis élevât is, tiiboxulatis; ared curdinali carinis lateraliter cir- cmnscriptâ. DimemioHS. — Longueur 63 mill., largeur il mill., hauteur 33; (100: 63 : SI). Description. — Coquille inéquilatérale, allongée, bombée sur les flancs ; côté antérieur raccourci, donnant une coupe cordiforme, le postérieur pro- longé, à extrémité largement arrondie ; bord inférieur légèrement arqué, le supérieur droit; aire cardinale large, profonde, circonscrite latéralement par deux carènes peu marquées; sommets et ouvertures antérieure et postérieure semblables à ces mêmes parties de la Pli. ainbif/uu; valves ornées de stries concentriques nombreuses, inégales entre elles, fortement mar(iuées sin- toute la surface des valves; et de côtes transverses, au nombre de S à 10, obli(|ues, très-fortement marquées, crénelées et distinctement tuberculeuses par suite de rentre-croisement des stries concentriques. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 57 Hajjporls et différences. — Colle Ijcile pholadomye se raijproche beaucoup (le la Ph. amhifjua, à ce poinl qu'un seul caraclère servira à les dislinguer : ce caractère réside dans les slries longitudinales et les côtes rayonnantes. Observation. — Nous avions primilivement rapporté Tespèce décrite par M. Roemer, sous le nom iVumbigiui, à celle qua figurée Sowerby sous le même nom. M. Agassiz pense que ces deux types doivent être spécifique- ment distingués , se fondant en cela sur la différence des stries et des côtes ; nous observons cette même différence dans nos exemplaires, et nous nous rangerons à Tavis de M. Agassiz, nos rechercbes ne nous ayant pas fourni des passages de l'un à Tautre type. Localités. — M. Roemer indique cette espèce dans le calcaire à bélemnites de Villersliausen et de Rautenberg, près de Schoppenstedt; nous l'avons ren- contrée à Bleid, dans le macigno d'Aubange, avec les Ammonites Henleyi , hf/briflns, etc. S. Pholadomya socialis. (PI. XII, fig. I.) PholadOMïa socMLis. Morris cl Lycell, 1854, MoU. fromthe Great Ool, P. U\, Biv., (. 122,1-1. XI, fit; 7-7». Pli. testa ovatd, inflatà, anticè brevissimd , posteriiis productâ , cdtâ, latè rotundatd; manjine inferiore arcuato, superiore subrecto ; ared cardinali eloii- gatd, carinis lateraliter circumscriptd; umbonibus anticis , vix prominulis, sat magnis; valvis irregidariter concentricè sirialis, transvershnque costatis; costis ■3-6, obliquis, obscuris aut evanescentibiis. Dimensions. —Longueur 31 mill., liauteur 24 mill., largeur 20 mil!.; (100: 77 : 64). Description. — Coquille très-inéquilatérale, de forme irrégulièrement ovalaire, assez ventrue; côté antérieur prescpie nul, donnant une coupe cor- diforme; côté postérieur prolongé, élevé, largement arrondi, bord inférieur arqué, surtout en arrière; le supérieur presipie droit; aire cardinale allongée, étroite, limitée latéralement par deux petites carènes; sommets tout à fait antérieurs, à peine saillants, assez renflés et se confondant entièrement avec le corps de la coquille ; ouverture antérieure très-étroite ou bien nulle , la Tome XXXI H 8 58 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES postérieure , occupani l'extrémité seulement ; valves ornées de nombreuses stries concentri(iues, inégales entre elles, et de côtes rayonnantes au nombre de cinq ou six, obliques, obtuses et peu marquées. Rapports et diffcr onces. — Elle se distingue de la Pli. laeviuscida, Ag. par ses sommets moins saillants, son extrémité postérieure moins largement arrondie et ses côtes rayonnantes moins nombreuses : ce dernier caractère servira aussi à la distinguer de prime abord des Ph. concinna, Âg. et Voltzii, Ag. Localités. — MM. Morris et Lycett signalent celte espèce dans le grand oolithe et l'indiquent à Mincliiidiampton , etc. L'échantillon que nous avons sous les yeux provient de Toolithe inférieur et a été trouvé dans le calcaire ferrugineux, aux environs de Longwy. 6. Pholadomya triquetra. (PI. XI, fig. 2.) Pholadomya triqoetra. Ag , 1S42-45, Elui. crit., lUyes, p. 75, pi. 0™". — — D'Oib , 1850, Prodr., t. I, p. 274. — — Terq., 1855, Paléont. dép. Mos., p 2!5. Ph. testa Ir'ujonatù , infatà; aiiticè (jrevi, coixlatd; posteriùs prodactù . atle- nuatà, amjulatâ j munjine inferiore arcuato, superiore fortiter declivi : ttmho- nibus anticis, prominent'éus , crassis; valvis concentricè irregutariter striatis, transvershn 7-costatis; costis obliquis, rmjulosis. Dimensions. — Longueur 70 miil., hauteur 57 mill., laigeur 32 mil!.; (100: 81 :74). Description. — Coquille de forme irrégulièrement triangulaire, fortement renflée; côlé antérieur- très-court, un peu fuyant, cordiforme; côté posté- rieur prolongé, très-atténué, presque anguleux à Textrémité; bord inférieur arqué, surtout en avant, le supérieur déclive; aire cardinale large, inipai- faitement limitée latéralement; sommets très-antérieurs, sur|)lombant le côté antérieur dans quelques exemplaires, saillants, très-épais, se confondant entièrement avec le coi'ps de la coquille; ouvertures antérieure et postérieure fortement bâillantes et étendues; valves munies de stries concentriques. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. S9 iiTcgulières, subfasciculécs, c'est-à-dire simples vers le bord antérieur, se divisant et se mullipliant à mesure qu'elles se prolongent vers le corps de la coquille; ornées, en outre, de six ou sept côtes transversales assez élevées; la première faible, la deuxième plus forte, la troisième la plus saillante, les autres vont en diminuant; toutes, sauf la première, atteignent le bord infé- rieur; les côtes sont croisées par les stries longitudinales (|ui leur donnent un aspect rugueux, sans être tuberculeux. Le test, (|ui est en partie conservé, est de médiocre épaisseur. Rapports et différences. — Elle se distingue de la PIt. buccardium par son bord su|)érieur plus déclive, la position plus antérieure des sommets et son extrémité postérieure plus atténuée. Localités. — M. Agassiz a obtenu des individus provenant de roolillie inférieur du Bas-Rliin, du Wurtemberg, du jura soleurois. D'Orbigny l'in- dique dans le département de la Sarthe; M. Ter(|uem dans le calcaire ferru- gineux de la Moselle; nous l'avons rencontrée aux Clappes, localité voisine de Longwy. Genre PLEUROMIA , Agassiz. Lorsque, en 1852, nous avions présenté notre mémoire à l'Académie royale de Belgique , nous avions admis le genre Pleuromya sur la foi de M. Agassiz. Ce paléontologiste éminenl avait, en quelque sorte , deviné cette coupe générique sans pouvoir la définir exactement ni l'appuyer sur de bons caractères. M. Teniuem a été plus heureux : il a pu réunir un grand nond)re d'échan- tillons d'espèces de ce genre parfaitement conservés. Ses patientes et judi- cieuses recherches lui ont permis de reconnaître et de définir les caractères du genre. Ses observations sont consignées dans un mémoire présenté à la Société géologique de France, dans la séance du 20 juin 1833. C'est de cet excellent travail que nous extrayons la diaguose et les détails suivants : Les pleuromyes ont été rapportées aux divers genres ci-après : Amphidesha, Pliillips, Zielcii. DoNACiTES, Al. Brongniart. LuTRAHiA, Goldfiiss, Munster, Zielcn, Rocmcr, Broiigiiiait. 60 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES MvA, Sowerby, Zieten. Myacites, Voltz, Schlothcim, Munster, Goldliiss, Quensledt. L'.Nio, Schubler. Venus, Rocnicr. Piioi.ADOMYA, Deshaycs. Pa.nopaea, D'Orbigin, Buvigiiicr, Pklcl, Duiiker. ToENioDON , Dunker. Testa aeqiiiralvis, inaequilatemlis ; cardo edentuhis, incrementuni denti- f'orine in utrdque valm; impressiones musculares duae, tnaryincdes mbcir- culares; hnpressio pallealis jwsteriàs sinuosaj valvae clausae vel subhiantes, striis vel sîdculis concentricis , liueisque radianlibus gmitulatis, deciduis or- iiatae; saepiiis snlctihis lateralis ah uinhone ad munjinem iitferiorein pliis iniuiisce dislincUis; litjainenfuni duplex . externuin uniim, aUerum inter- iium ; area cardinalis in valvà sinistm. Coquille équivalvc, plus ou moins inéquilalérale; charnière sans dent pro- prement dite. Voici la disposition que Ton observe sur les exemplaires bien conservés : « Sur la valve droite , en avant du crochet , le bord cardinal présente une dépression creusée en gouttière, qui remonte le long de la partie antérieure du crochet. Celte gouttière s'allonge un peu , foime une petite expansion dentiforme horizontale et un peu ohliipiée en arrière; derrière cette expansion est une large échancrure triangulaire. Sur la vah e gauciie , le bord cardinal présente de même une dépression qui remonte le long el en avant du crochet; le bord s'allonge beaucoup et forme une expansion creusée en gouttière profonde, limitée postérieurement par un plan vertical et obliquant en arrière. Cette expansion est séparée des nymphes par une fente très-étroite, et reçoit, par superposition, l'expansion de la valve droite. >> Impressions musculaires peu profondes, rondes et marginales; impression palléale avec un sinus s'avançant au delà de la moitié de la co(juille. Valves closes ou ne présentant en avant ou en arrière que des ouvertures linéaires, ornées de stries fines ou de sillons concentricpies et de lignes rayonnantes , très-caduques, nombreuses, formées de très- petites granulations. Souvent on observe une dépression qui, partant des sonnnets, va en s'élargissant vers le bord inférieur qu'elle rend sinueux. Ligament double, l'externe coiut et rond , porté sur des fortes nymphes et contigu aux crochets , rinlerne logé DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 61 dans réchancrure triangulaire que nous avons signalée. Aire cardinale sur la valve gauche seulement, la droite venant en recouvrement en avant comme en arrière. (Voy. pi. XII, fig. 2% 2^ 2^) La station de ces mollusques était toute de rivage et elles sont d'autant plus abondantes que l'assise qui les renferme est plus marneuse. Comme les moules de ces coquilles sont assez fréquents, M. Terqueni a eu soin d'indiquer les deux caractères qui serviront à les distinguer des pa- nopées : 1" La petite dépression de l'apophyse de la valve droite et la grande dépression de celle de la valve gauche , toujours placée en contre-bas et en arrière; 2° la présence d'une aire cardinale sur la valve droite et sori absence sur la valve gauche, en raison inverse du caractère des coquilles. t. Pleuromya crassa. (PI. Xll, fig. 3.) Pleiromya crassa. Ag., 1842-4S, Étiui. crit., Myes, \>. 240, pi. 28, Rg 4-G. Pajiopae* — DOrb., 1830, Prodr., t I, p. 213. Pi,EtBO.«ïA — Teiq., 1835, Paleont. dep. Mos., p. 14. Pasopaea — Oppel, 185G, Die Juraf., p. 94. Pi testa oblongd, compressa, anticè brevi, rolundulâ, posleriùs produclà , nltenuatâ, latè rotundatà; manjine inferiore (éviter arcuato; super iore recto, iJecUm; umbonibus antemedkmis , stibcrassis, lunidam latam circamdanti- bus ; valvis? Dimensions. — Longueur 3G mill., hauteur 22 milK, largeur 17 mill.; (100 : 61 :47):. Description. — Coquille oblongue, un peu comprimée, de forme massive; côté antérieur raccourci, arrondi, le postérieur prolongé, assez élevé, lar- itement arrondi; bord supérieur droit et déclive; bord inférieur légèrement arqué ; sommets situés à l'union du tiers antérieur avec les deux tiers pos- térieurs, un peu épais, à peine proéminents au-dessus du bord cardinal, circonscrivant une lunule assez large et peu profonde; valves (?); moule pré- sentant queUpies sillons vagues et superficiels et une faible dépression latérale. Rapports et différences. — Celle espèce se dislingue de la PL (ialuthea 62 FOSSILES DES TERRAINS SECOiNDAlRES par sa forme plus massive, sa compression latérale, la position de ses som- mets et son extrémité postérieure. Localilês. — M. xVgassiz a décrit cette espèce d'après des échantillons provenant du calcaire à grypliécs du département du Haut-Rhin. D'Orbi- iiuy la signale dans les départements de la Côte-d'Or, du Cher, etc. .M. Ter- (juem Fa aussi rencontrée dans le calcaire à gryphées du département de la Moselle. M. Oppel rindi(|ue dans une couche plus élevée des environs de Ba- lingen. Notre exemplaire a été trouvé dans la marne de Jamoigne, au sud d'Attert. 2. Pleuromya Galathea. (PI. XII,fig. 4.) PLEtKOMïA CALATHEâ. Ag., 1842-45, Étud. cril., Myes, p. 239, pi. 28, fi;; 1-5. — — Terq., 1855, Pa;. dep. iJ/os., p. 14. Pakoi'AEA - D'Orb., 1850, Prodr., 1, p. 215. — — Oppel, 185C, Die Juraf., p. 93. PI. testa elomjatâ, subinflatd; anticè brevt, rotundatà , posteriits proditctd, atlenuatâ; margine superiore subcoin-exo, declivi; hiferiore leviter arcHctlo ; umbonihus subanticis , parvis, iiivohitis, hinulam sut latam cinvmdantibns; valcis tetmibus , dense concenlricè striatis. Dimensions. — Longueur 33 mill., hauteur 18 mill., largeur 15 mill.; (100 : 54 : 45). Description. — Coquille oblongue, renflée, ce qui lui donne une forme suhcylindrique; côté antérieur court, arrondi; côté postérieur prolongé, atténué en une extrémité arrondie; bord supérieur un peu convexe et déclive; bord inférieur faiblement arqué ; sommets situés à Tunion du cinquième an- térieur avec les quatre cinquièmes postérieurs, petits, saillants, enroulés en avant et circonscrivant une lunule assez large et peu profonde; valves très- minces, ornées de nombreuses stries d accroissement , presque régulières, les unes plus fines, les autres plus fortes. Le long du bord supérieui-, un peu en arrière des crochets, on voit une espèce d'aire cardinale, imparfaitement limitée par deux petites carènes obtuses ; Paire de la valve gauche est cachée sous celle de la valve droite. La coquille est close de tous côtés. DE LA PROVINCE DE LLXEMBOURG. 65 Rapports et différences. — Cette espèce est bien caractérisée par sa forme oblongiie, subcylindrique et son extrémité postérieure très-atlénuée. Localités. — M. Agassiz indique cette pleuromye dans le calcaiie à gryphées du département du Bas-Rbin ; d'Orbigny dans celui des Basses- Alpes et M. Terquem dans la même couclie du département de la Moselle. M. Oppel Ta rencontrée aux environs de Slutlgard, dans la mémecoucbe que Y Ammonites angulatus. En Belgique, cette espèce se trouve à Muno, à Flo- renville , dans la marne de Jamoigne. 3. Pleuromya glabra. (PI. Xll, fliÇ. D.) Pi.EtROMTA Gi.ABRA. Ag,, Étud. crit , Myes, p. 258, pi. 26, fig. 3-1 -1. _ _ Terq., 1855, PaUonl. dep. Mos., p. l'J. PiKOPAFi — D'Orb., 1850, Prodr., t I, p. 255. PL testa oblongâ, compressa; anticè attenuatcLposteriits productd attenuutâ; margine snperiore subconcaco, declivi; inf'eriore leviter arcuato; timhoitilms antemedianis . prominentibus , parvis, lunulam oblongum drcumduntibns ; valvis (?). Dimensions. — Longueur 39 mill., bauteur 33 mill., largeur 20 mill.; (100 : 56: 34). Description. — Coquille oblongue, un peu ovalaire, comprimée; côté antérieur court, fortement atténué; côté postérieur très-prolongé , atténué, subanguleux; bord supérieur concave, déclive; bord inférieur très-légère- ment arqué ; sommets situés à l'union du quart antérieur avec les trois quarts postérieurs, petits, formant une saillie assez considérable au-dessus du bord cardinal et circonscrivant une lunule étroite, peu marquée; valves(?). La co- quille semble bâiilanle en avant et plus fortement en arrière; moules présen- tant de légers sillons concentriques , inégaux , inéquidistants ; sans dépres- sion latérale. Rapports et différences. — Cette espèce présente un faciès différent des autres pleuromyes et pourrait bien apparlenir à un autre genre. Nous n'avons pu constater ses caractères génériques. Sa taille considérable, jointe à sa 64 FOSSILES DES TERRAIINS SECOiNDAIRES compression latérale, à la forme de son extrémité antérieure, servira à la faire reconnaître. Localités. — M. Agassiz signale cette pleuromye dans le lias supérieur d'Alsace; M. Terquem dans le calcaire lumachelle du département de la Mo- selle. >'os exemplaires ont été trouvés aux environs d'Étalé, dans une couche formant la base du lias moyen. 4. Plel'romya Candezei. (PI. XII , fig. 6.) PI. testa suhtrùjonâ; anticè brevissimà, ohtiisd; posteriùs prodxctâ , altâ , rotunclatd ; marçjine inferiore arcuato, siiperiore suhrccto ; ximbonitjus anticis, iiicurcis, vix promitientibus , Ivnuhiin sat latam circumdantibus; valvis(?). Dimensions. — Longueur 4^8 mill., hauteur 57 mill., largeur 28 mill.; (100 : 77 : 88). Description. — Coquille de forme irrégulièrement triangulaire , vue d'en haut, assez bien cordiforme, renflée; côté antérieur très-court et fortement obtus; coté postérieur large, paraissant relevé; bord supérieur droit ou légè- rement concave; bord inférieur très- fortement arqué et relevé en arrière; sommets presque complètement antérieurs, petits, enroulés, peu saillants au-dessus du bord cardinal, circonscrivant une lunule assez large, peu pro- fonde; valves(?) ; moules présentant seulement des stries et des sillons concen- triques, superficiels ci irrégulièrement disposés. Rapports et différences. — Cette espèce , que nous dédions en témoignage d'amitié au docteur E. Candèze, présente certaines analogies avec la Plei(- romi/a recurva [Anrpltidesma recurvum, Phill.); elle s'en dislingue cependant par la position de ses sommets, sa forme en coin et son côté antérieur très- obtus. Elle se différencie de prime aboi'd du PL Alduini par l'absence de sillons concentriques et réguliers. Localités. — Nous avons trouvé celte pleuromye aux environs d'Etalé, dans la couche inférieure du grès de Yirton. DE LA PU0V1^CE DE LUXEMBOURG. 65 5. PlEUROMÏA RIGOSA. (PI. XIII,fig. 1.) PI. testa ovali , compressa, anticè brevi, rotundatâ, posteriîis productd nttetmatd; margine superiore recto, declivi, inferiore leviter arcucdo ; umbo- nibus anlemedianis, subcrassis, non involutis, lunulam parvam circumdan- tibus ; valvis (?). Dimensions. — Longueur 80 mill., hauteur 46 mill., largeur 31 niill.; (100: 57 :38). Description. — Coquille irrégulièremenl ovalaire, comprimée, côté anté- rieur court, atténué et arrondi; côté postérieur assez long, régulièrement atténué; extrémité large; bord supérieur droit et déclive; bord inférieur arqué, assez fortement relevé en avant; sommets situés vers le quart anté- rieur de la coquille, médiocrement renflés, peu ou point enroulés, entourant une petite lunule; valves (?); moules formés d'un grès à texture grossière, présentant quelques vagues sillons concentriques, inéquidistanis , inégaux entre eux. On n'observe aucun indice de dépression latérale. Rapports et différences. — Cette pleuromye est assez bien caractérisée par sa grande taille, la forme de son côté antérieur un peu prolongé en rostre. Nous n'avons pu constater les caractères génériques de l'espèce. Localités. — Nous avons rencontré plusieurs exemplaires de cette espèce dans le grès de Virlon, aux environs de Belmont. G. Plelromya ancust.v. (PI. XIII, fig. 2.) Plelbomïa ANGtSTA. Ag., 1842-45, Élud crit., Myes, p. 240, pi, 28, fig. 7-9. — — Terq., 1853, Paléont. dép. Mos., p. 23. Pasopaea — D'Orb, 1850, /VoJr, I, p. 231. P. testa elongatâ, compressa, anticè subrostratd, rotundatd , poster iiis pro- ductd, elevalâ, amjulald; margine superiore recto, inferiore recto, medio siibsinnato; wnbonibus parvis, vix prominentibus, lunulam exiguani cir- cinndantibus ; valvis (?). Tome XXXIIJ 9 66 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Dimensions. — Longueur 29 mill., hauteur 14 mill., largeur 11 mill.; (100: 48 : 38). Description. — Coquille Irès-allongée, deux fois aussi longue que haute, comprimée; côté antérieur prolongé en forme de rostre, arrondi; côté pos- térieur élevé, terminé par une extrémité anguleuse; bord su})érieur droit dans la plus grande partie de sa longueur; bord inférieur droit aussi, sub- sinueux vers le milieu; sommets situés au tiers antérieur, très-petils, à peine saillants, circonscrivant une petite lunule très-éiroile; valves (?); moule pré- sentant quelques vagues ondulalions en forme de sillons concentriques el une large dépression qui, parlant des sommets, va s'élargissant vers le bord inférieur. Rapporls el di/férences. — Cette espèce est bien caractéiisée par sa grande longueur, la forme anguleuse de son extrémité supérieure , son boiil supérieur droit. Loculilés. — Celle plouromye, connue seulement à Fétat de moule, se Irouve, d'après M. Agassiz, dans le lias supérieur de Buxweiler ; M. Terquem l'indique dans le grès supraliasicpie du département de la Moselle; nous Ta vous rencontrée dans le calcaire ferrugineux, aux environs de Longwy. 7. Plei'romya Ag.vssizi. (l'I. XIII, l!g. 3.) Mïopsis Jrnissi. Ag , 1842-45, Étud. cril., Myes, p. 255, pi. 30, fig. 3-10. Panopaka — D'Oib, 1830. Prodr., 1, p 273. Pi.EiBOMïA — Terij , 1«55, Paleont. dép. Mos., pp. 27, 29, 31. Paîvopaea — Oppel, 1S50, iOje /uru/'., p. 392. P. testa eloncjatà, subco)iipressâ, nnticè attenuatd , rolundatù, posteriùs productà, suhattenuatâ , recurvà, rotundutd; numjine supeviore subredo, subdeflivi, iiiferiore sinuato, arciiato; ninboudjiis anteinedianis, vix protni- nentibus, lunulam parvam circumdantdnis ; valvis concentricè irregnlariter mullistrialis lineisque radianlibus , tenuissimis , yranulatis. Dimensions. — Longueur G9 mill., hauteur 3G mil!., largeur 25 mil! ; (100 :a2 : 3G). DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 67 e; Descriplion. — Coquille transversale, allongée, légèrement comprimé côté antérieur court, atténué, arrondi; côté postérieur allongé, relevé, plus ou moins atténué, selon les exemplaires; ])ortl supérieur presque droit, un peu déclive en arrière; bord inférieur sinueux en avant, très-arqué cl re- levé en arrière; sommets placés au tiers antérieur, médiocres, peu élevés au-dessus du bord cardinal, circonscrivant une petite lunule; valves de mé- diocre épaisseur, munies de stries d'accroissement, inégales, mieux marquées vers le bord inférieur, sinueuses par suite d\me dépression qui, partant des sonmiets, se dirige en sV'Iargissanlvers le bas; ornées, en outre, de nombreuses lignes rayonnantes formées de très-petits points saillants : ces lignes, très- caduques, ne se voient ordinairement sur la coquille ([ue çà et là et s'aper- çoivent à peine à l'œil nu. Rapports el différences. — Cette pleuromye présente des analogies avec la Pleuroiiiija Oinuliana; on pourra cependant la distinguer assez facilement par sa forme moins trapue et plus compi'imée. Nous verrons ci-après com- ment elle se différencie de la Pleuromya margiimta. Observation. — Nous avons dû changer le nom donné par M. Âgassiz à l'espèce décrite ci-dessus. D'après les remarques de M. Buvignier {Statis- tique géologique, etc., de la Meuse, p. 8), la Lutraria jurassi d'Al. Bron- gniart {Ann. des mines, t. VI, p. 554, lab. 7, fig. i) est une espèce portiandienne différente de la 3Iijopsis jurassi, Ag., et probablement ana- logue à la PI. tellina de ce dernier auteur; de sorte que l'espèce décrite en premier lieu par M. Agassiz doit recevoir une dénomination nouvelle. C'est à cet éminent paléontologiste que nous la dédions. Localités. — M. Agassiz indique cette espèce dans l'oolithe inférieur de Normandie; M. Tcrqucm la signale dans différentes couches du même ter- rain du département de la Moselle. Nos échantillons proviennent des Clappes, aux environs de Longwy ; l'espèce y est assez commune. 8. Pleuromya Omalivna. (PI. XIII, (ig. 4.) P. testa oblongd, inflalâ, anticè brevi, oblusd, posleriàs produclà, atte- 68 FOSSILES DES TERRAINS SECOxNDAIRES niiatâ, rohindatâ; margine inferiore siibsimictto , sxiperiore declivi; timbo- nibxis anfemedianis, crassis, proniinentibus , binulam parvam àrcxnndan- tibus ; valvis concentricè irreijulurUer multistrialis. Dimensions. — Longueur 06 mill., haulour 37 niill., Iiirgcur 31 uiill.; (100:66 : 55). Description. — Coquille oblongue, fortement renflée; côté antérieur très- court, obtus et arrondi; côté postérieur prolongé, atténué; extrémité ar- rondie ; bord inférieur droit, légèrement sinueux en avant , relevé en arrière; bord supérieur un pou convexe, très-déclive; sommets situés à l'union du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs, assez épais, un peu saillants au-dessus du bord cardinal, cii'conscrivant une petite lunule à peine mar- quée; valves médiocrement épaisses, présentant des stries d'accroissement très-serrées, inégales entre elles et une large dépression bien sensible qui, partant des sommets, s'élargit avec le bord inférieur et rend toutes les stries légèrement flexueuses. Rapports et différences. — Celte pleuromye se présente sous le même aspect que les P. Agassizi et inarginata; néanmoins elle se distingue nette- ment de l'une et de l'autre par sa forme renflée et raccourcie. Observations. — Les stries rayonnantes granulées existent sans nul doute dans celle espèce, cependant nous n'avons pu les observer sur aucune valve. Il est très-probable que notre espèce est la même cliose que la Panopaea te- nuistria de M. Buvignier [Statistique f/éolorjirjne de la Meuse, p. 7, pi. VII, fig. 8-12); toutefois, à part la grande ditïérence de position géologique, la détermination générique faite par M. Buvignier nous empécbe de les iden- tifier en ce moment. Enfin, comme nous avons déjà décrit une PL tenuis- iria, nous devrions changer toute la nomenclature de ces espèces, et nous ne voulons y porter atteinte qu'avec toute la certitude possil)le. Localité. — !\ous avons rencontré divers exemplaires de cette belle espèce aux Clappes, non loin de Longwy. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 69 9. Pleuromya marginata. (PI. XIV, fig. 1.) MvOPSis MAnciHATA. Ag , 1842-45, Éluit. crit., Ittyes, p. 257, lab. -"0, fig. 1-2. Panopaea — D'Orb., 1850, Proclr., 1, p. 27.). Pi.EUnOMY* — Terq , 1833, Paleont. dep. Mos , pp. 51, -52, ôô. P. testa elonqatà, compressa, anticè suhproductà , latè rolundatà , posteriàs productâ, attenuatd; manjine superiore declivi, inferiore subrecto, [éviter sinuato; umbonihus antemedianis , subcrassis, protninentibus, lunulam par- vam circnmdantibus ; valvis concentricè irregulariter multistriatis lineisqne radiantibus crebris, granulatis. Dimensions. — Longueur 81 mill., hauteur 39 mill., largeur 28 mill.; (100: 48:34). Description. — Coquille transverse, allongée, comprimée; côté antérieur plus développé que dans les autres espèces, largement arrondi; côté posté- rieur atténué , assez élevé , subanguleux ; bord supérieur un peu déclive ; bord inférieur droit, sinueux; sommets situés un peu en arrière du tiers antérieur de la coquille, assez épais et proéminents, circonscrivant une petite lunule ; valves munies de stries d'accroissement inégales entre elles , rendues flexueuses par la dépression latérale des flancs et ornées de lignes rayonnantes granulées , comme dans la P. Agassizi. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de la P. Agassizi par son bord inférieur plus droit, ses sommets plus épais, son côté antérieur plus développé. Observation. — Il nous reste quelque doute sur la détermination des trois espèces précédentes. M. Agassiz a déjà rapproché les P. Agassizi et margi- nata, qui pourraient bien appartenir au même type, comme variétés. Le P. Omaliana se range évidemment dans le même groupe. Une série nom- breuse d'exemplaires est indispensable pour trancher celle question , et , faute de cette ressource , nous avons dû laisser intacts la description et les caractères assignés à la P. Agassizi par les auteurs, plutôt que de les rendre diffus en y introduisant, sans raisons suffisantes, des types ((ui plus lard seront peut-êlre reconnus pour espèces distinctes. Localités. — Dans sa Paléontologie du département de la Moselle, M. Ter- 70 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES (|uem signale celte espèce dans le grand oolithe seulemeni, en différentes assises; M. Agassiz l'indique dans l'oolilhe inférieur du canton de Soleure; nous Pavons trouvée aux Clappes, près de Longwy. Genre CEROMYA, Agassiz. 1. Ceromya Ekycixa. (PI. XIV, fig. 2.) Oresslïa ERVCI9IA. Ag.. 1842-43, Étud. crit, 3Iyes, p. 214, pi H, fig l-'J. LïOJiSiA ABDitTA. D'Oib , 1830, Prodr., I, p. 274. Cerouia ekïCIXA. Terq , 1853, Pal. dép. lilos., pp. 27, ôi. T. lesta ovali, compressa, anticè rotundatd , posteriùs producld, eleca(d, latè rotundatd; margine inferiore arcuato, siiperiore convexo, declivi; umho- nibus parvis, lumilam parvam circumdantibus ; valvis {?). Dimensions. — Longueur 47 mill.^ hauteur 33 niill., largeur 18 niill.; (100: 70:38). Description. — Coquille de forme ovalaire comprimée; côté antérieur un peu |)lus long que dans les autres espèces, arrondi; côté postérieur prolongé, élevé, arrondi; bord inférieur arqué, le supérieur convexe, un peu déclive en arrière; sommets situés à l'union du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs, peu développés, non saillants, circonscrivant une petite lunule (•om|)riinée; valves (?); moule présentant un sillon cardinal assez profond, peu t)])lique par rapport au bord supérieur et quelques légers sillons concen- tri(|ues, irréguliers, indistincts. Rapports et différences. — Par son côté postérieur, cette espèce se rap- proche de la Ceromya cordiformis, qui présente le même contour; mais sa forte compression l'en distinguera facilement. Localités. — M. Agassiz place cette espèce dans Toolilhe ferrugineux du canton de Soleure; M. Terquem dans le calcaire à polypiers et le grand onUthc du département de la Moselle; nous l'avons trouvée dans une couche iiiaiiieuse, au sud de r.uette, qui forme l'a-ssise la plus élevée du macigno DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 71 d'Aubange; un autre éclianlillon incomplet provient du calcaire ferrugineux des environs de Longwy. 2. CeROMYA PINCLIS. (IM. XIV, fis. 3.) Gresslva piJiGiis. Ag, 1842-43, Étud. crit., Myes, p. 217, pi. 13', fig. 1-6. LïONSiA - D'Orb., 1830, Prodr , t. 1 , p. 232. CEP.O.VIÏA PixGi'is. Terq., 1853, Paléont. dép. Mos., pp. 2-3-24. C. testa ovali, inflatà, antkè brevi, rolundatà, posleriîis prodndd . atle- nualâ, rotiindatà; manjine inferiore areitalo, snperiore subconvexo , dedici; umhonibus prominenlihus , subcnissis, hinulam latam circumdantibus; vcdvis concentriez slriatis, subsidcatis. Dimensions. — Longueur 42 mill., hauteur 30 mill., largeur 25 niill.; (100 : 71 : o9). Description. — Co(iuille de forme ovalaire un peu renflée ; côté anté- rieur court, arrondi; côté postérieur prolongé, atténué en une extrémité arrondie; bord inférieur arqué, bord supérieur très -légèrement convexe, déclive; sommets antérieurs, situés à l'union du cinquième antérieur avec les quatre cinquièmes postérieurs, peu épais, saillants au-dessus du bord car- dinal, circonscrivant une lunule assez large, peu profonde; valves ornées de fines stries d'accroissement irrégulièrement disposées , et de quelques ondu- lations concentriques, superficielles; moules portant un grand nombre de sillons, larges, peu profonds, inéquidislants, à peine perceptibles lorsque le test est conservé; sillon cardinal profond. happons et différences. — Cette espèce se distingue nettement de la C.cor- diformis par des sommets plus petits, plus saillants, une forme allongée et un côté postérieur atténué. Localités. — 31. Agassiz signale cette céromye dans les marnes liasiques de Gundershofen. Nos exemplaires proviennent de Toolilhe ferrugineux de Mont-Saint-Martin , aux environs de cette localité, à Long-la-Ville et prés de Longwy, dans l'endroit nommé Clappcs. Dans le déparlement de la Moselle, M. ïerquem l'indique dans le grès supraliasique et dans l'hydroxyde ooli- tbique. 72 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES 3. Ceuomya cordiformis. (PI. XIV, fig. 4.) Ghesslta conDiFORMis. A;;., 1842-45, Etud. crit., Myes., p. 216, pi. lô\ fig. ?>-'. I.TO^si,» — D'Oib., 1830, Prodr., 1, p. 274. C. Icsià (jlobosâ, milice brevi rotundatd, posterrùs productd, elevalâ, latè rotundutâ ; nianjine mferiore semicirculari, siiperiore conrexo; nmbonilms unticis, crassissimis , iiwolutis; lunulani latam, profundam circumdantibus ; valvis {?). Dimensions. — Longueur 51 mill., haulour 40 mill., largeur 31 mill.; (100: 78:61). Description. — Co(iuille trés-iné(|uilatérale , de forme subglol)uleuse très- renflée; côté antérieur Irès-courI, large et arrondi; eôlé postérieur prolongé , Irès-élevé el largement arrondi; ])ord inférieur semi-cireulaire, bord supé- rieur convexe, peu déelive; sommets situés à Tunion du cinquième antérieur avec les quatre cinquièmes postérieurs, extrêmement épais, non saillants au-dessus du bord supérieur, un peu enroulés en avant et circonscrivant une lunule large el profonde; valves (?); moules présentant de larges sillons concentriques, peu profonds, assez régulièrement espacés, et entre eux de Irés-lines stries plus ou moins nombreuses. Les impressions musculaires cl rempreinle palléale se distinguent parfaite- ment sur un de nos exemplaires ; elles sont assez superficielles. Les empreintes musculaires antérieures, situées très-prés du même bord, sont pyriformes avec la pointe tournée vers les crocbets. Les postérieures sont plus grandes et un peu carrées; Fempreinte palléale présente un large sinus qui s'avance jusque vers le milieu de la coquille. Le sillon cardinal de la valve droite esl assez large, médiocrement pro- fond , relativement peu oblique avec le bord supérieur de la co(iuille. liapporls et différences. — La forme globuleuse de celte espèce, le dé- velop|)ement de ses crochets, la largeur de son extrémité postérieure, la foront facilement reconnaître. Lncaliirs. — M. Agassiz pense que cette céi'omye appartient au grou|)e DE LA PROVINCE DE LUXEiMBOURG. 73 oolilliiqiie inférieur. Nous Pavons, en effet, rencontrée dans l'oolillio fcnu- gineux de Mont-Saint-Marlin, à Long-la-Viile. 4. Ceromya Qletelet!. (PI. XV, 6g. 1.) C. testa suhtrifjonà , inflald, utrinquè brevissimâ , suhrotundatd ; iiian/ine superiore fortiter dedivi, inferiore arcuato; umbonibiis valde promiupntilnis, parvis, involutis, hmulam parvam circumdantibus ; valvis (?). Dimermuns. — Longueur 32 mill., hauteur 31 miil., largeur 21 luill.; (100 : 96 : 65). Descriplkm. — ■ Coquille irrégulièrement triangulaire , un peu lenflée , côté antérieur et côté postérieur très-courts, le premier beaucoup moins élevé que le second; bord supérieur très-déclive, rinférieur droit dans son milieu, arqué en avant et en arrière; sommets presque médians, plus saillants que dans aucune autre espèce, petits et enroulés en avant, circonscrivant une petite lunule peu profonde; valves (?); moules présentant un petit sillon car- dinal court, très-oblique et de faibles sillons concentriques, superficiels, entremêlés de stries fines. Rapports et différences. — Cette céromye se distingue nettement de ses congénères par sa forme raccourcie et par Télévalion de ses sommets. Localités. — Nos échantillons proviennent de l'oolithe ferrugineux de Mont-Saint-Martin , de l'endroit de ce nom et de Long-la-Ville. S. Ceromya Komncki. (PI. XV, 6g. 2.) C. testa trirjond. inflatâ, antice brevi, obtusâ, posteriiis productà , atte- nuatd, rutundatd; inargiae superiore recto, declivi, inferiore leviter arcuato; unibonibus obtusis, anticis, prominentibus , lunulam latam, excavatain cir- eumdantibus; valvis concentricè irregulariter multistriafis. Dimensions. — Longueur 43 mill., hauteur 31 mill., largeur 29 mill.; (100:72:68). Tome XXXIU 10 74 FOSSILES DES TERRAIINS SECOINDAIRES Description. — Co(iuille de forme triangulaire fortement renflée, formant dans son ensemble un cône à sommet postérieur; côté antérieur très-court, fortement obtus et arrondi; côté postérieur prolongé, régulièrement atténué, terminé en une extrémité arrondie; bord supérieur droit, déclive, inférieur très-légèrement anpié; sommets antérieurs, situés à Funion du sixième anté- rieur avec les cinq sixièmes postérieurs, obtus, saillants, enroulés et circon- scrivant une lunule large et profonde; valves assez épaisses, présentant des stries d'accroissement très-fines, serrées, inégales; sillon cardinal profond, très-oblique. Rapports et di/férences.— -Celle espèce se rapprocbe beaucoup de la C.pin- f/uis, néanmoins, la forme générale est ditïérente, elle est plus renflée, son extrémité postérieure est plus rétrécie, son bord inférieur est moins arqué. Localités. — Nous avons trouvé deux éclianlillons de cette espèce : l'un est un moule provenant de Toolitbe ferrugineux de Monl-Sainl-Martin et de cette localité; l'autre est muni de son test; il provient des Clappes. 6. Ceromya major. (PI. XV, «g. 3.) Gresslya major. Ag., 1842-43, Étud. crit-, Jlyes., p. 218, pi. 13, Cg. 11-1-3, pi. loi-, fig. 1-5. LïO>su — D'Oib, 1850, Prorfr., I,p. 252. Ceromy* — Terq., 1855, Paléont. clép ?Jos.. pp. 23-24. Ltonsu abdl'CTA. Oppel, 1850, Die Juraf., p. ô'J5. C. testa magnâ, siihovali, inflatà, anticè brevi, rotundatd, posteriiis pro- dtictd, subcuneifornii; margine sttperiore convexo-decUvi; inferiore subar- cuato; mnbonibns sxdmnticis , magnis, involutis, lunulum profundam . hitam circutndantibiis ; valvis concentricè irrégularité^^ striatis. Dimensions. — Longueur 61 mill., hauteur 30 mill., largeur 31 mil!.; (100 : 59 : 50). Description. — Coquille assez grande pour le genre, de forme un peu ovalaire, subcylindrique; côté antérieur très-court et obtus; côté postérieur prolongé, cunéiforme, arrondi; bord supérieur convexe et déclive; bord inférieur Irès-légèrement arqué; sommets situés à l'union du cinquième anté- rieur avec les quatre cinquièmes postérieurs, assez gros, fortement cou- DE LA PROVirSCE DE LUXEMBOURG. 75 tournés et circonscrivant une lunule très-profonde; valves (?); moules présen- tant des traces de stries d'accroissement nombreuses, inégales et quelques sillons peu profonds et irréguliers. Rapports et différences. — Une extrémité antérieure très-obtuse et une forme subcylindrique jointes à une grande taille feront reconnaître cette es- pèce et la distinguent de ses congénères. Localités. — M. Agassiz signale cette espèce dans le lias supérieiu" de Gundershofen, dans le département du Bas-Rhin; M. Terquem l'indique dans le grès supra-liasique et Thydroxyde oolithique du département de la Moselle. Nous l'avons trouvée aux environs de Longwy , dans le calcaire ferrugineux. 7. Ceromya CONCENTRICA. (PI. XV, fig. 4.) Gbessi.ïa COJICEISTRICA. Ag., 1842-43, Étud. crit., Myes., p 2I.J, pi. 14, (ig. 10-15. Cekosiva — Terq, 1855, Pafconf. dép. iVos., p. 27. P LïOxsiA ABDiiCTA. D'Oib., 1850 , Prorfr, I, p. 274, C. testa subovali, subcompressd , anticè hrevi, rotundafâ, posteriùs pro- ductâ, leviter attenuatâ et rotmidatâ; margine snperiore recto, decUvi , infe- riore arcuato; umbonibus snbanticis, crassis, involutis, lunulam excavatam circumdantibiis ; valvis levissimè concentriez striatis. Dimensions.— Longueur 4-1 mill., hauteur 27 mill., largeur 20 mill.; (100: 66:49). Description. — Cotiuille de forme irrégulièrement ovalaire, un peu com- primée; côté antérieur obtus, court et arrondi; côté postérieur plus allongé, légèrement atténué en une extrémité large et arrondie ; bord supérieur droit , légèrement déclive; bord inférieur arqué; sommets situés à l'union du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs , larges , épais , contournés en avant et circonscrivant une lunule assez large et profonde ; valves régulièrement convexes, relativement lisses , ornées de stries d'accroissement inégales, lines et serrées. Rapports et différences. — Par sa forme générale, cette céromye rappelle la Ceromya lunulata, cependant de bons exemplaires permettront facile- 76 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES ment la dislinction des espèces; cette dernière étant plus c\liiuhi(|ue, plus convexe, son extrémité antérieure étant plus courte et plus obtuse par suite de la position des sommets. Localités. — M. Agassiz indique celte espèce dans Foolithe inférieur du canton de Soleure. Nos échantillons proviennent, l'un du calcaire subconi- pacte des environs de Longwy, Taulre des Clappes; M. ïerquem rindi(iue dans le calcaire à polypiers du département de la Moselle. GEISUE CARDINIA, Agassiz. 1. CaRDIXIA QrADRATA. (Pl.XV, fig. o.) r.ARDisi» OMDRATA. Ag., 1842-43, Étud. crit., Mues, p. 226, pi. 12", fig. 10-12. — — D'Oib., 1830, Frodr., I , p. 217. C. testa suhquadrald, suhcompressd , anticè et posteriùs late rotundatù ; niayfjine infer'ioresuhrecto;^imhotùhus minutis, lumdam parvam circumdan- tihus; calcis concentricè et regulariler striato-sulcalis. Dimensions.- — Longueur 3o mill., hauteur 29 mil!., largeur 16 mill.; (100 : 83 : 44). Description. — Coquille très-iné(iuilatérale, de forme subcarrée, un peu comprimée; côté antérieur très-court, largement arrondi, de même que le postérieur ; bord supérieur convexe , très-déclive en arrière ; bord inférieur droit , ou très-légèrement arqué ; sommets situés à peu près à Funion du tiers antérieui" avec les deux tiers postérieurs, recourbés et circonscrivant une petite lunule bien distincte; valves médiocrement épaisses, ornées de sillons concentriques très-profonds, équidistants. Rapports et différences. — Cette cardinie se rapproche de la C. Listeri par sa forme générale. La position de ses sommets, ses sillons et l'absence de dé- pression latérale serviront à la faire reconnaître. Localités. — M. Aiia.ssiz signale cette espèce dans le lias inférieur du DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 77 déparlement du Bas-Rhin ; nous l'avons trouvée dans la manie de Janioigne, aux environs de Florenville. 2. Cardinia lycetti. (PLXV. fig.6.) C. testa ovali, compressa, ulrinquè subœqualiler jyroducld , rolundulù ; inur- (jine superiore declivi, inferiore arcuato; umbonibus siibmediunis , parvis, lunulam exkjuam circumdantibus: valvis concentricè regulariter lamelloso- plkatis, iuterstitiis levissimè slriatis. Ditiiensions. — Longueur 23 milJ., hauteur 16 niill., largeur 10 mil!.; (100 : 64 : 40). Description. — Coquille suhéquilalérale, de forme ohlongue; côté antérieur un peu moins haut et moins prolongé (jue le postérieur, tous deux à extrémité large et arrondie; bord inférieur régulièrement et légèrement arqué; som- mets submédians, formant une légère saillie, circonserivant une très -petite lunule; valves médiocrement épaisses, ornées de plis concentriciues à bords libres, un peu soulevés en lamelles, peu nombreux et presque équidistants; les intervalles occupés par de très-fines stries assez serrées. Rapports et différences. — La C. Lycetti se distingue de la C. suOequilate- ralis par sa forme beaucoup moins allongée; de la C. ovalis par ses sommets ubmédians, par la régularité de ses plis et par sa forme ohlongue. Localités. — Nous avons trouvé cette cardinie en différents lieux de la marne de Jamoigne : à Termes, à la Cuisine, à Florenville. 3. Cardinia ovalis. (PI. XVl.fig. 1 ) Cardinia ovalis. Slutchb., 1842, Jnn. and Mag. of nat. Hisl., t. Vlll, siipplém , p. 483, pi. X, lig. 17, 18, 19. — — Ag , 1842-43, Étud. crit., Myes , p. 223. C. testa ovali, compressa, anticè rotundatd, posteriàs producld, attenuatd; iiiar(jine inferiore subarcuato, superiore declivi; umbonibus prominulis , sub- medianis, hinulam parvam circumdantibus; valvis concentricè irreyulariter slriato-sulcatis. s 78 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Dimensions. — Longueur 48 mill., hauteur 35 mill., largeur 19 mill.; (100 : 73 : 39). Description. — Coquille de forme ovalaire, comprimée, presque équila- térale; côté antérieur élevé, largement arrondi; côlé postérieur plus pro- longé, plus atténué et arrondi; bord inférieur régulièrement et faiblement arqué; bord supérieur déclive; sommets submédians, saillants, situés à l'union des deux cinquièmes antérieurs avec les trois cinquièmes postérieurs, circonscrivant une petite lunule bien marquée ; valves médiocrement épaisses, ornées sur toute leur surface de sillons et de stries concentriques, d'autant plus profonds qu'ils sont plus rapprochés de la base , très-nombreux et iné- quidistants. Rapports et différences. — Cette cardinie se distingue par sa forme ova- laire, par ses sommets submédians; ce dernier caractère la rapproche de la C. Lycetti; néanmoins la longueur relative des deux espèces servira de carac- tère dislinctif, la première est ovalaire, la seconde est oblongue. Localités. — M. Slutchbury signale cette espèce dans le lias d'Angleterre, à Frethern, dans le Gloucestershire ; nous Pavons Irouvée dans la marne de Jamoigne, en différentes localités : à Florenville, à Chiny, à la Cuisine, entre Villers et Martinsart, à Hachy, etc., etc. 4. Cardima abducta. (PI. XVI, fig. 2.) Usio ABDiCTUS. Phill., 1835, Gcol. Yorksh., lab. XI, fig. 43. Paciiïodox ABDicTi'S. Slulchb., 1842, Ann. and Mag. nat. Hist., t. VIII, siippl., p. 484, pi. 10, fig. 9-10 Oaroinia abducta. Ag., 1842-43, Étud. cric, Myes, p. 222. C. testa triamjvlari , compressa; utrimptè attenuato-rotundatâ ; margine ivferiore siibrecfo, saperiore obliqué declivi; nvibonihus parvis, valdh promi- nentibus; valvis siihrexpdariter sulcatis Dimensions. — Longueur 28 mill., hauteur 22 mill., largeur 12 mill.; (100:79:43). Description. — Coquille inéquilatérale, de forme triangulaire, comprimée; cùlé antérieur très-couri , peu élevé , à bord ari'ondi ; côté postérieur plus DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 79 prolongé, alténiié; bord inférieur presque droit, relevé en avant; bord supérieur oblique, fortement déclive; sommets irés-proéminenis , en pointe, circonscrivant une petite lunule bien maniuée; valves ornées de sillons concentriques profonds, irrégulièrement disposés. Rapports et di/férences. — Cette petite cardinie ne |)eul se confondre avec aucune autre , à cause de l'élévation de ses sommets. Localités. — M. Stutcbbury indique cette espèce dans le lias de Chelten- ham et en même temps dans Toolithe inférieur de Dundry, de Hille , dans le Somersetsbire. Dans la province de Luxembourg, nous l'avons rencontrée à Florenville, dans la marne de Jumoigne. 5. Cardima co\cinna. (PI. XVI, fig. 3.) Dans nos premières recberchcs, nous avons seulement trouvé divers moules de celte espèce; depuis, nous avons été plus beureux, et les couches inférieures du grès de Luxembourg, aux environs d'Hopcbeidcn , nous ont fourni plusieurs exemplaires munis de leur test. La cociuille est ornée , ainsi (|ue nous l'avions indiqué, de stries et de sillons concentri(iues, inégalement espacés. Dans les mêmes couches basiques, on rencontre fréquemment des traces d'une cardinie de taille moyenne que nous rapportons avec beaucoup de doute à l'espèce en question. Les empreintes sont très-répandues aux environs de Luxembourg. Le musée de cette ville en possède une valve bien conservée et déterminée sous le nom de Cardinia concinna. Un coup d'œil comparatif jeté sur les deux types fera facilement saisir les différences. 6. Cardinia oppeli. (PI. XVI , fig. 4.) C. testa compressa, anticè late rotundatà, posteriùs productd, cuneatà; margine inferiore subrecto, superiore declivi; umbonibus subantkis, mwutis, lunulam parvam circunidantibits; xmlvis concentricè irregidariter sulcato- striatis. 80 FOSSILES DES TERRAINS SECOi^DAIRES Dimensions. — Longueur 81 mill., hauteur 48 mill., largeur 26 niill.; (l()0:î)9:32). Description. — Co(|uille très-inéquilatéralc, cunéiforme, comprimée dans son ensemble; côté antérieur très-court, large et arrondi; côté postérieur très-prolongé, atténué en forme de coin, terminé par une extrémilé anguleuse; 1)01(1 inférieur presque droit, relevé en avani; bord supérieur droit, forte- ment déclive; sommets très-antérieurs, situés à l'union du sixième antérieur avec les cinq sixièmes postérieurs, très-petits et circonscrivant une lunule à peine marquée; valves très-épaisses, ornées de sillons rares, assez profonds, inéquidistanls. Rapports et différences. — Nous décrivons celte espèce d'après une valve droite parfaitement conservée. Les figures des Cardinia attenuata et lanceo- kita, peu différentes Tune de l'autre, se distinguent nettement de l'espèce que nous décrivons par leur bord inférieur Irès-arqué et leur hauteur pro- portionnelle moins considérable. Localités. — Nous avons recueilli cette cardinie dans le grès de Luxem- bourg, sur la route de Guirsch, non loin d'Arlon. 7. Cardi.ma gigaxtea. (PI. XVll, fig. 1., Thalassites GiGAiVTEts. Quciisl ,1836, Der Jura, p. 81, pi. 10, fig I. C. testa magnd , oblomjd , suhoraU, compressa, aiiticè rotundalo-atlenuatà , posteriiis productâ, amplù, attenuata, rotundatd; margine inferiore arcuato, .superiore subrecfo ; umbonibxis parvis , anticis; valvis concentricè midtistriatis. Dimensions. — Longueur 13S mill., hauteur 66 mill., largeur 32 mill.; (100: 48 : 23). Description. — Coquille de grande taille, très-inéquilatérale , oblongue, ovalaire, com|)rimée dans son ensemble; côté antérieur prolongé, fortement atténué, arrondi et un peu relevé; côté postérieur très-allongé, légèrement atténué en une large extrémité arrondie; bord inférieur fortement convexe, régulièrement arqué, le supérieur droit, à peu près horizontal: sommets DE LA PROVINCE DE LIXEMBOURG. 81 antérieurs, situés à Tunion du cinquième antérieur avec les quatre cinquièmes postérieurs, ne dépassant pas en hauteur le niveau du bord supérieur; valves peu mais régulièrement convexes, ornées de nombreuses stries concentri- ques, fines et inéquidistanles. Rapports et différences. — Nous avons été longtemps dans Tincertitude pour savoir comment nous devions nommer cette espèce; la C. securiformis avec laquelle elle a beaucoup d'analogie , ne se rencontre pas dans les mêmes couches; la C. Philea de d'Orbigny est lisse et fortement atténuée à ses deux extrémités; enfin le C. giganten {thnlassites) de Quensledt présente une extrémité postérieure plus atténuée. Cependant , afin de ne pas multiplier les noms , nous avons rapproché les deux types : les recherches ultérieures déci- deront s'il faut les séparer. Remarquons toutefois que tous deux ont plu- sieurs caractères communs, et notamment celui de présenter une extrémité antérieure très-alténuée et un peu relevée vers les crochets. Localités. — M. Quensledt signale cette espèce comme assez frécpiente dans les couches supérieures de son lias», au-dessus des ammonites ariéti- formes, à Ellwangen , à Gmiind, etc., etc. Dans le Luxembourg, nous l'avons trouvée dans le grès de Virton, entre 31eix et Gerouville. 8. Cardinia Nyckholti. (PI. XVIIl, %. I.) c. testa ovali, suhinflatd, unticè attenuatà, posteriàs productd, atteiiuato- rotundatà; manjine inferiore valdè arcuato, superiore subconvexo; iimbonibus anticis, minuits, lunulam parvam circumdantibus; valvis crassissimis , con- centricè irregiihiriter striato-sulcatis. Dimensions. — Longueur 105 mill., hauteur 63 mill., largeur 37 mill.; (100 : 60 : 33). Description. — Coquille de grande taille, très-inéquilatérale, de forme assez régulièrement ovalaire, un peu renflée; côté antérieur un peu prolongé, sensiblement atténué et arrondi; côté postérieur plus allongé, atténué, ar- rondi à l'extrémité seulement; bord inférieur très-fortement arqué; bord su- périeur convexe , déclive ; sommets antérieurs , situés à l'union du septième Tome XXXIH 1* 82 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES antérieur avec les six septièmes postérieurs , petits et circonscrivant une très- petite lunule ; valves régulièrement et fortement bombées sur toute leur sur- face, très -épaisses, présentant des sillons concentriques nombreux, d'autant plus profonds qu'ils se rapprochent du bord inférieur, inégalement espacés entre eux. Rapports et différences. — Celte cardinie, voisine à la fois des C. similis et crassiusciUa, se distingue de Tune et de l'autre par ses dimensions relatives et, en outre, de la première par ses sillons inéquidistants, ses extrémités plus atténuées, et de la seconde par ses sillons plus nombreux, moins profonds, sa forme générale. Loculilés. — Cette belle espèce a été trouvée dans le grès de Virton , aux environs de cette localité. GENRE ANATINA, Lamarck, Deshayes. AuRiscALPiuM, Megerlo, Schumacher. SoLEN, Linné, Gmclin, Cliemnitz, Bruguières. Mya, Spcngler. Platymya, Cercomya, Agassiz. Anatina, Lamarck, d'Orbigny, Philipj)!, Deshayes ', elc. Testa suhaequivalvis, inaequilateraUs , transversa, tetiuis, fraxjilis, utrincptè kians; umhones fissi; dens cardinalis in utriUpie valvâ conicus, cochleari- formis, lamina transversâ vel obliqua nitens; ossiculum in plerisqiie tricns- pis, deciduum ; imprcssiones muscidares duae ovales ; palleulis prof'unda , posteriiis subsiniiata ; Uyamentam internitm, dentihus cardinalibus ossicaloqiie insertum. Animal ovale, Iransverse, enveloppé d'un manteau mince dont les lobes sont soudés dans toute leur circonférence, si ce n'est en avant et en bas, où l'on voit une très-petite fente pour le passage d'un pied i)etit et conique; bouche petite, Iransverse, accompagnée de chaque côté d'une paire de grandes palpes étroites et striées en dedans; une paire de grands feuillets branchiaux de chaque côté du corps; ils sont presque égaux, se réunissent ' Traité élémentaire de conchyliologie, 1. 1, S"" partie, p. 220. DE LA PROVINCE DE LUXEiMBOURG. 83 au-dessous de rabdomen pour se prolonger dans le siphon branchial ; deux siphons assez allongés, réunis et soudés dans toute leur longueur. Co(|uille transverse , subéquivalve, bâillante de chaque côté, mince, fragile, nacrée; crochets fendus, fente close par une membrane; un cuilleron per- pendiculaire dans chaque valve , soutenu par une lame en arc-boutant. Un osselet tricuspide, caduc, placé à la partie antérieure des cuillerons, dans la plupart des espèces. Ligament interne dans les cuillerons et sur l'osselet lorsqu'il existe. Les anatines sont des coquilles marines qui vivent enfoncées perpendicu- lairement dans le sable et dans le vase à de faibles profondeurs sous l'eau. On en compte cinq espèces vivantes, qui toutes proviennent des mers chaudes de l'Amérique et de l'Inde. Les espèces fossiles sont plus nombreuses et se rencontrent dans les terrains jurassiques et crétacés. Anatina Deshayesea. (PI. XVI.fig. 5.) J. testa transversâ,inaequilateralis, ulrinquè hiante, anticè latà , rotnn- datâ, posterihs rostrato-atlenuatâ; manjiue inferiore suhredo, leviter iindu- lato; uinbonihus parvis approximatis ; valvis concentriez irregulariter striato- sulcatis,rudiatimqtie lineato - punctatis ; punctorum lineis anticè confertis, minoribus , posteriiis majoribus, distantibiis ; areâ posticd magna, lateraliter subcarinatd. Dimension. — Longueur 43 mill. {?), hauteur 18 mill., largeur 12 mill. Description. — Coquille fortement transversale, inéquilatérale, faible- ment bâillante; côté antérieur prolongé, large, régulièrement arrondi; côté postérieur fortement atténué en rostre; bord inférieur presque droit, légère- ment ondulé en avant; sommets petits, très-rapprochés ; valves munies de sillons et de stries concentriques très-nombreux, irrégulièrement entremêlés, ondulés comme le bord inférieur; ornées, en outre, de séries rayonnantes de points élevés, apparentes sur toute la surface de la coquille; en avant, ces séries sont plus faibles, très-rapprochées les unes des autres; en arrière, elles sont moins serrées, les points sont plus distincts; derrière les crochets, 84 FOSSILES DES TERRAIiNS SECOl^DAIRES s'étend une aire cardinale déprimée assez bien limitée par deux carènes marginales. Rapports et différences. — Celle belle analine dilTère de la Ceromija pin- guis ( Ag., Monofj. des Mijes, pi. 41 et 11°) par l'absence de sillons concen- triques et réguliers , la pi'ésence des séries rayonnantes de points. Ces mêmes caractères serviront à la distinguer de la Sanguinoluria undulata ( Sow., Min. Conch., 1824, p. 564-, pi. 548); elle se rapproche davantage de VAnalina versicosiata (Buvign., Slalist. géol. delà Moselle, 18S2, p. 10, pi. IX, iig. 11-13), mais s'en dislingue nettement par son aire cardinale bien limitée. Localité. — Cette analine a été trouvée non loin de Longvvy, dans une localité nommée les Clappes. Genre TANCREDIA, [.vcett. Ta^Cbedia. Lvcett, 1850, Jnn. nat. Iiist., \<. 407. Hettasci». Terquem, Buvignier, 1852, Slatist. géol. de la Meuse , p. M. — Id. 1853, Bull. Soc. geol. Fnince, t. X, p. 508. — Cliapuis et De\vjl(]ue, 185Ô, Dcsirip. foss., terr. second. Luxemb.. p. 173. Tancredia. Mon', el Lyceit, 1854, DIoll. froin llie Gr. Ool., p. 90. Hettaxgi.4. Terq., 1835, Paléont., Mém. Soc. géol. Fr., t. V, p. 28!). Takcredia. Oppel, 1831;, Die Jura formation, pp 95, 175, 399. Ainsi qu'on peut le voir par la synonymie ci-dessus, ce genre a été reconnu et publié en Angletei're dès l'année 1830. Peu de temps après et presque simultanément, MM. Terquem et Buvignier étaient conduits à la création d'un genre nouveau par l'élude de quelques fossiles basiques : la publication de M. Buvignier a eu lieu en 1852; M. Terquem a présenté le résultat de ses recherches à la séance de la Société géologique de France du 18 avril 1853. Le genre Hettangia, reconnu par les paléontologistes français, n'était cepen- dant pas autre chose que le genre Tancredia. Enfin, en 1854, M3L Morris et Lycett ont de nouveau étudié et alTermi les caractères du genre créé par le dernier de ces auteurs. Ces caractères, exposés dans notre premier travail, reposent actuellement sur un ensemble d'une vingtaine d'espèces appartenant uni(juement aux couches basiques el jurassiques. Quoicjue la définition du genre donnée, en 1850, par M. Lycell ne soit pas complète, on ne peut cependant lui refuser la priorité. En histoire naturelle, DE LA PROVINCE DE LUXEMBOLKG. 85 la plupart des coupes, soit génériques, soit spécifiques ont subi d'imporlanJes modifications, non-seulement dans leur étendue, mais encore dans leurs carac- tères. 31. Oppel, dans une publication récente, vient corroborer noire opinion en adoptant le genre Tunciedia. ^. Tancredia angusta. (PI. XVII, fig. 5.) Hett/ikgia asgusta. Terq., 1853, Bull. Soc. geol. Fr.. -î<"' sér., i. X, p. 370, pi. Il, fi(;. 1 1-lô. — — Id. 1855, Po/éon( rfe iuiemft., rfe /Tetmnge, p. 291, pi. XIX, fig. 4. _ _ Id Id , Paléonl. dep. Mos., p. 13. T. testa aequilaterall, suljtrUjonâ , anticè attenuato-rostratd , po.steriiis aJtd , truncatâ, carinatà; mcmjiiie superiore anticè decUm, postcrihs subhorizontali, brevi; maryine inferiore leviter arcualo ; umbonibtis medianis, minimis: lunuld lanceolato-ovatd; valvis crassis, daiisis, levissimè substriatis. DuHcnsioiis. — Longueur 18 mill., hauteur 9 mill., largeur :» mili.; (100 : 50: 27). Description. — Coquille équilatérale , subtriangulaire; côté antérieur for- tement atténué , en forme de rostre assez aigu ; côté postérieur plus élevé , paraissant plus court que l'antérieur, obliquement tronqué et muni d'une faible carène qui, commençant aux sommets, se perd vers le milieu de la hauteur de la coquille ; une autre carène antérieure aux sommets atteint à peu près l'extrémité du rostre; bord supérieur très-déclive en avant des som- mets; en arrière de ceux-ci, il est très-court et presque horizontal; bord infé- rieur très-peu courbé, sauf en avant; sommets médians, très-petits, inclinés en avant avec une petite lunule ovale lancéolée, à peine aussi longue que la moitié du bord antérieur; valves assez épaisses, closes de toutes parts, ornées de quelques stries concentriques. Rapports et différences. — Celte espèce se distingue de la T. Deshayesea par l'absence d'ouverture postérieure. Sa forme subtriangulaire empêchera de la confondre avec la T. lucida. Localités. — M. Teniuem signale cette espèce comme très -abondante dans le grès infraliasicpic de llettange et de Luxembourg; nous l'avons ren- contrée très-communément dans le grès de Luxem])ourg , à l'est d'Arlon. 86 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES 2. Tancredia Deshayesea. iPI. XVII, Og. 3.) Hettangi/I Deshaiesea. Teiq., 1855, Bull Soc. geol. Fr., 2"" sér., t. X, p. 369, pi II . lig. 4-7. — — Buvignier, 1852, Stat. géol. du dep. Meuse , p. 14, pi. X, fig. 18-21. — — Tcrq., 1855, Palcont. de ffett. et Luxemb., p. 290, pi. XIX, fig. 1. — — M. Id., Paleont. dep. Mos., p. 15. T. testa suhaequilaterali , ovato-trigond , anticè atlermatà, subrostratà , pos- teriùs altâ, truncatâ, hiante; mmr/ine superiore anticè declivi, posteriùs brevi , subhorizontal i , inferiore arcuato; umhonibus postmediunis , incurvis, utrinquè carinatis; lunulâ lanceolatà; valvis crassis. Dimensions. — Longueur 33 niill., hauteur 20 mill., largeur 10 niilL; (100 : 63 : 30). Description. — Coquille subéquilatérale, ovalaire, un peu trigone; côté antérieur médiocrement atténué, en rostre obtus; côté postérieur plus élevé, tron(|ué postérieurement et bâillant ; bord supérieur déclive en avant des sommets, en arrière court et presque horizontal; bord inférieur arqué égale- ment en avant et en arrière; sommets assez gros pour le genre, situés un peu en ai-rière du milieu, munis de deux carènes, l'une antérieure peu mar- quée, s'étendant plus ou moins loin; l'autre postérieure plus obli(|ue, plus saillante et atteignant presque l'angle postérieur; une petite lunule lancéolée; valves assez épaisses, lisses, présentant parleur réunion une ouverture mar- ginée, de forme elliptique, à extrémités aiguës. Rapports et différences. — Ainsi que nous l'avons indiqué , le bâillement postéi'ieur des valves distingue la T. Deshayesea de la T. angusta : ce sont les deux espèces les plus faciles à confondre. Localités. — 31. Terquem a rencontré cette espèce avec la T. angusta, dans les mêmes lieux et les mêmes conditions; nos échantillons proviennent du grès de Luxembourg et ont été trouvés à Hopscheiden. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 87 5. TaNCREDIA LUCIDA. (PI. XVIIl,fig 2.) Hettangia LUCIDA. Terq , 185ô, Bull. Soc. geol. Fr., 2"» sér., t. X, p. 375, pi. II, fig. 8-10. TONCREDIA — Oppel, 1856, />ie /ura/'., p. 170 T. testa subaequilaterali, elongato-ovatâ ; anticè attenuatâ, subrostratd, pos- teriùs truncatd, non hiante, obliisè carinatà; margine superiore anticè declivi, posteriùs recto, siibliorizontali; inferiore leviter arcuato; umbonibus subme- dianis, parvulisj valvis tenuissimis, laevigatis, lucidis, subtilissimè strintix. Dimensions. — Longueur 25 inill., hauteur 10 mill., largeur 3 mill.; (100 : U): 12). Description. — Coquille suhéquilalérale, transversale, de forme ovalaire allongée; côté antérieur assez fortement atténué et en forme de rostre; coté postérieur plus large, tronqué obliquement en arrière, avec une Irès-faible carène partant des sommets et disparaissant complètement; bord supéricuir déclive en avant des sommets, droit et presque horizontal en arrière; bord inférieur très-faiblement arqué; sommets submèdians, très-petits; lunule (?); valves extrêmement minces, translucides, lisses, ornées à peine de quelques stries légères ; ouverture postérieure nulle; impression musculaire postérieure arrondie, Fantérieure pyriforme et mieux dessinée que la première. Observation. — D'après M. Terquem, il y a une petite lunule linéaire; la charnière se compose de deux dents cardinales inégales sur chaque vahe, et la gauche a une dent postérieure calleuse; nos échantillons étant engagés dans une roche très-dure, nous n'avons pu observer ces derniers carac- tères. C'est une espèce très-remarquable et (pii ne peut se confondre avec ses congénères. Localités. — M. Ter(|uem la signale à Lalour et à Bleid, dans le macigno d'Aubange, constituant l'assise supérieure du lias moyen; nous l'avons ren- contrée dans les mêmes lieux et très-abondamment dans les exploitations de dalles , au nord-est de Latour. 88 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES 4. Tancredia donaciformis. (PI. XVIII. fis. 3.) Tancredia DOiiiAciFOR.vii$. I.\ceil, 1830, Jnn. nat. ffist. — — M. ISoô, Proced. of Ihe Cotteswold nat. hist. Club., khv. ISaô. PuLLASTKA OBI.ITA. Quenst., 1852, Hancib., lab. 46, fig. 34 (non Phillips). Hf.ttasgia diOM'illeksis. Terq., 1853, Bull. Soc. géol. Fr., 2"" sér., t. X , p. 373, pi. I, fig. 1-4. — — Id. 1855, Paléont. dép. Mos., pp 23-24. Takcredia dokaciformis. Oppel, 1836, Z>!e /uro/'., p. 400. T. testa suhaeqwkiterali , subtrigond, antice productà , attenuatd , posteriùs truncatd, riausd , carinatd : tiuirgine siiperiore anticè declivi, posteriùs sub- recto j taiiljonibus subtnedianis, purrulis, depressisj liinuld exkjud ; valvis clausis, laecibns vel sufjstrkitis. Diviemions. — Longueur 19 mill., hauteur 11 , largeur 6 niill.; ( 100 : o7 : 31). Descrij)ti(m. — Coquille su})é(|uilalérale, de forme ovalaire, un peu (ri- gone; côté antérieur prolongé, atténué et présentant une extrémité arrondie; côté postérieur anguleux, tronqué, présentant une carène bien marquée, partant des sommets el atteignant Tangle postérieur; bord supérieur forte- ment déclive en avant des sommets ; en arrière très-court , droit et peu in- cliné; l)ord inférieur régulièrement courbé; sommets submédians, petits, un peu dirigés en avant, avec une petite lunule allongée; valves closes posté- rieurement, lisses ou ornées à peine de (pielques stries d'accroissement. Rapports et différences. — Celte espèce se rapproche beaucoup de la C. Deshaijesm; elle s'en distingue par l'absence d'ouverture postérieure. Localités. — M. Lycett la signale dans les assises moyennes de l'oolithe inférieur du Glouccstershirc; M. Quenstedt l'indique à Bool; 31. ïerqueifi à Thionville, dans le departement.de la Moselle, dans la couche à Ammonites Murchisonai' ; M. Oppel la place dans les couches inférieures de l'oolithe inférieur. Nous avons recueilli, dans le calcaire ferrugineux de Longwy, un moule pres(|ue entièrement dépourvu de test que nous rapportons à cette espèce. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 89 5. TaNCREDIA AXIÏNIFORMIS. (PI. XVIII, fig. 4.) NtciLA AXiwiFonms. Phill., 18-2!), Geol. Yorksh., tab. 11, fig. 1-5. Tancredia E.VTEKSA. Ljcetl, 1850, Jnn. and Mag. nat. ffist, pi. 2, fig. 9. — A.tiiviFORMls. Morris, 1853, Journ. geol. Soc, t. 9, p. 341, pi. 14, fig. 4. — — Morr. et Lyc, l»o4, Moll.fr. the Great Ool, p. 93, tab. XIII, fig. 6 a, b; tab. XII, fig. 7. — — Oppel, 1850, i)ie /lira/'., p. 401. T. testa aeqîiilaterali , trUjonâ, utrinquè attenuatâ; tnargine superiore anticè declivi, posteriùs convexo-declivi ; margine inferiore leviter arcuato; umbonibus medianis, parvis; lunulâ vix conspimâ; valvis crassis, subtUiter concentrkti striatis, vix hiantibus. Dimensions. — Longueur 23 mill., hauteur 15 mill., largeur 7 mill.; (100 : 60 :28). Description. — Coquille équilatérale , transversale, triangulaire, à angles mousses; côté antérieur atténué; postérieur également atténué, mais plus large, orné d'une carène très-obtuse, partant des sommets et atteignant Tangle postérieur; bord supérieur droit et déclive en avant, convexe et dé- clive en arrière des sommets; bord inférieur très-légèrement arqué; sommets médians, très-petits, avec une petite lunule; valves assez épaisses, ornées de stries concentriques peu marquées, à peine bâillantes en arrière. Rapports et différences. — Une forme triangulaire isocèle distingue faci- lement cette espèce de ses congénères. Localités. — Elle a été signalée par Phillips, dans l'oolithe inférieur du Yorkshire et dans le grand oolithe de diverses localités d'Angleterre, par MM. Morris et Lycelt. En Allemagne, M. Oppel l'indique à Boll, dans la couche à Ammonites Murchisonae. Nous l'avons recueillie aux Clappes, non loin de Longwy, avec V Ammonites Parkinsoni. Tome XXXIU 12 90 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES ÉCIllNODERMES. Genre CIDARIS, Klein, 1734. EcHiMus, Linné, Hisinger, etc. EcHiNiTES ou IIiSTRix, Boui'guet. CiDARiTES, Lamarck, Goldfuss, Gray, Desmoulins. CiDARis, Klein, Leskc, Defrance, Blainville, Agassiz, Desor, Wright. Testa subsphaeroidalis, plus minùsve depressd; areae ambulacrales tm- gustae, stibsinuosae , seriebus tuberculorum ditabus, quatuor vel sex ornatae ; port approximati , paribtis dispositi; areae inter-ainbulacrcdes latae, seriebus tuberculorum duabus ornatae; tubercula magna, rara , perforata , basi cre- natâ vel laevij assulae génitales magnae, aequales, pentagonae , oculariaeque parvae, triangulares ; os circulare. Radioli vel aculei robusti, cglindrici, fusiformes vel clavif ormes , sukuti, spinosi vel gramilosi. Coquille déforme circulaire, épaisse, subsphéroïdale, déprimée aux deux pôles. Aires ambulacraires étroites, flexueuses, d'environ le quart en lai-geur des aires interaml)ulacraii'cs et recouvertes de granules Irès-rapprochés, disposés sur deux, (juatrc ou six rangs; zones porifères étroites formées de pores con- ligus, disposés par paires. Aires interambulacraires munies de deux rangées de gros tubercules peu nombreux, perforés, à base tantôt crénelée, tantôt lisse; scrobicules grands, tantôt circulaires, tantôt elliptiques. Plaques ovariales larges , pentagonales et égales; plaques oculaires petites, triangulaires et intercalées entre les plaques ovariales. Périslome circulaire et sans écliancrure; membrane buccale recouverte d'écaillés imbri(|uées, sur lesquelles s'étendent les pores ambulacraires. Mâchoire puissante, composée de cinq pyramides dont les branches ne sont pas unies à leur sommet; dents cannelées, non carénées à leur surface interne. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 91 Radioles ou piquants très-robusies, cylindriques, fnsiformes, prismatiques ou en massue, à surface sillonnée, épineuse ou granulée. Ce genre se divise naturellement en deux groupes : dans le premier , les tubercules des aires interambulacraires sont lisses, non crénelés à leur som- met; il se compose principalement d'espèces vivantes et d'espèces fossiles appartenant aux terrains carbonifères, triasiques, crétacés et tertiaires; dans le second groupe, ces tubercules sont plus ou moins crénelés à leur sommet ; des espèces triasiques et oolilhiques le forment presque en entier. CiDARIS WrIGHTII. (PI. XIX, fig. 1.) CiDABis I.ROP1MQUA. Wright, 18S1, ^nn. and Mag. ofnat. ffist., 2"-« sér., vol. VIU, p. 250, pi. 11, fig. 6. — V^'BiCHTii. Desor, 1834, Synopsis des Échin. foss., p 7. _ — Wright, 1853, A Monog. ofthe brit. Echin., p. 39, pi. I , fig. 3 a, b, c, d, e, f. C. testa crassâ, inflatâ, circulari, subdepressâ; ambulacris amjuslis , sinuosis, duabits se^'iebus densorum gramdorum ornatis, inter-ambtilacris latis, tubercidatis; tiiberculis duabis seriebus dispositis, sex in utrâque série, magnis, promineniibus. Dimensions. — Diamètre transverse 34 mill., hauteur 20 mill. Description. — Coquille épaisse, circulaire, renflée, légèrement déprimée aux pôles. Aires ambulacraires étroites, légèrement sinueuses , ornées de deux rangs de granulations Irès-rapprochées et assez saillantes ; zones porifères un peu enfoncées; pores arrondis, Irès-serrés, Aires interambulacraires présentant à Téquateur une largeur cinq fois plus grande que celle des aires ambulacraires, formées par deux colonnes de plaques, au nombre de six par colonne; chaque plaque supportant un tuber- cule développé et saillant, porté sur une petite éminence mamillaire à som- met crénelé; les scrobicules sont formés de douze ou treize granules bien marqués et espacés, formant une couronne très-dislincte à chaque aréole; la zone qui sépare les aréoles de chaque colonne est concave et ornée de gra- nulations plus petites que celles des aréoles. Péristome circulaire, mesurant à peu près la moitié du diamètre de la coquille. 92 FOSSILES DES TERRAIi>iS SECONDAIRES Les radioles ou piquants sont inconnus, ou pour parler plus exactement, n'ont jamais été trouves attachés au test; nous nous bornerons à donner la liguir de ceux que décrit M. Wright et qu'il suppose ajjpartenir à Tespèce actuelle. Rapports et différences. — Le Cidaris Wrightii fait partie d'un gi'oupe d'échinides où les espèces ne sont pas toujours faciles à distinguer les unes des autres. Le Cidaris propinqua présente évidemment beaucoup de carac- tères semblables à ceux de l'espèce en question , mais il ne possède que cincj tubercules dans chaque colonne, la coquille est moins globuleuse, les aréoles sont plus grandes, etc.; le Cidaris Bouchardi est plus déprimé, ses tubercules sont plus petits; le Cidaris Fowteri présente quatre rangs de granules dans les aires ambulacraires. Le nombre des tubercules, leur largeur, la granula- tion des espaces interluberculeux serviront à distinguer l'espèce que nous dé- crivons du Cidaris florigemma , Phill. [C, DUunenbadiii , Goldf.) Observation. — Nous avons conservé quelque doute touchant la bonne détermination de cette espèce, parce que les deux exemplaires que nous avons sous les yeux, nous montrent des éminences mamillaires à sommet cré- nelé; tandis que le type décrit par M. Wright ne présente de crénelures qu'aux trois ou quatre tubercules supérieurs. Ce caractère ne nous a pas |)aru suffisant pour créer une espèce nouvelle. Localités. — M. Wright signale cet échinide dans l'oolithe inférieur de Crickley Hill. [Pea Grit.) Nos échantillons ont été trouvés dans le calcaire subcompacte et le calcaire à polypiers, à l'ouest de Longwy. Genre PEDINA, Agassiz. DiADEMA, Boiirgiict, Desmoulins. EciiiNOPSis (pars) , Forbes. Pedina, Agassiz, Cottcau, Wright, Desor. Testa tenuis, magna, circularis, depressa; tuhercula parva , perforata : os parvum, subdecagonale; areae aiubulacrales série tubercitlorum tuià , vel duabus, vel twnullis ornatae ; pori paribns obliqids trigemlnis dispositi; areae niter-ambnlacrales duplici tuberculorum primariorum série, atqiie nonmdlis pliis minàsve compktis secundariorum seriebus ornatae; radioli igtioti. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 93 Co([uilIe mince, de grande taille, circulaire et déprimée; tubercules pri- maires très-petits , mais finement perforés et crénelés comme ceux des Dla- dema; péristomc petit, légèrement décagonal, à bords peu échancrés; appa- reil apicial non proéminent. Aires ambulacraires munies d'une , de deux ou plusieurs rangées de petits tubercules. Aires inlerambulacraires ornées de deux rangées de tubercules primaires et d'une ou plusieurs rangées plus ou moins complètes de tubercules secon- daires; ces dernières situées aux côtés interne et externe des premières. Pores disposés par triples paires obliques comme dans le genre Ecliinus. Radioles inconnus. La surface du test est lisse, relativement à celle des autres genres de la famille des écbinides; toutes les espèces sont fossiles, la plupart des terrains oolithiques ; une seule parait provenir de la formation crétacée. Ce genre est remarquable en ce qu'il est le seul cbez lequel les tubercules crénelés et perforés se trouvent combinés avec des pores trigéminés. A cet égard, il forme en quelque sorte le passage entre le groupe des Diadema et celui des Echinus. En 1851, M. Wrigbt avait indiqué les tubercules primaires comme étant crénelés à la manière de ceux des Diadema; en 1852, il a cru devoir sup- primer ce caractère et décrire des tubercules lisses et non crénelés. Enfin , en 1855, M. Desor signale de nouveau la présence des crénelures. INous dési- rons nous abstenir dans une question où des bommcs si distingués , si bons observateurs ont pu changer et diflerer d'opinion; d'ailleurs, nos échantil- lons ne sont ni assez nombreux , ni assez bien conservés pour nous former une idée nette de la chose. Pedina gigas. (PI. XVllI, fig. 5.) Pedina giG4S. Agassiz, 1840, Catalog. syst., p. !). — — Desor, 1833, Synop. des Échin. foss , p. 10:!. _ _ Terquem, 1855, Pa/eon(.dep. iîfoJeWe, p. 32. P. testa maynâ, temii, subhemispliaericâ , depressd, circulari; ambulacris 94 FOSSILES DES TERRAIINS SECOISD AIRES angustis, luberculorum seriebus diiabus ornatis; inter-ambtdacris latis , tu- berculontm seriebus duodecim, quarwn duabus complelis, aliis subirregula- ribus, abbreviatis ornatis; basi sitbconvexâ; ore parvo. Dimemiom. — Diamètre transverse 7S mill., hauteur 37 mill.? Description. — Coquille de grande taille, à test très-mince, subhémisphé- rique, déprimée, à contour circulaire. Aires ambulacraires étroites, mesurant en largeur le quart seulement des aires interambulacraires, ornées de deux rangées complètes de tubercules primaires assez espacés, placés sur les bords porifères et de petits tuber- cules secondaires épars; zones porifères larges, occupées par de grands pores disposés obliquement en triples paires. Aires interambulacraires très-larges , ornés de douze rangées peu distinctes de tubercules; deux rangées princi- pales, formées de tul)ercules primaires, plus rapprochées des ambulacres que du milieu des interambulacres et s'étendant jusqu'au sommet; les autres rangées, trois en dedans, deux en dehors des rangées principales, sont peu dessinées , par suite de l'irrégularité et de Téloignement des tubercules secon- daires et apparaissent seulement sur les côtés de la coquille. Tubercules petits, présentant tous les passages des tubercules primaires aux simples granula- tions; finement perforés, portés sur de petites éminences mamillaires à aréoles lisses et entourées d'un cercle de granules microscopiiiues. Base légèrement convexe, angle basai très-obtus, péristome petit. Appareil apicial inconnu. Rapports et différences. — La grande taille du Pedina gigcis, sa forme et la petitesse de son péristome le feront facilement distinguer de ses congé- nères. Le Pedina Charmassei, Cott. est cependant plus grand, mais se dis- tingue du Gigas par ses ambulacres plus étroits, ses tubercules plus rares, moins apparents. Localités. — MiM. Agassizet Desor indiquent cet oursin dans les terrains jurassiques de France; notre exemplaire provient des environs de Longw y et a été trouvé dans le calcaire subcompacte. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOIRG. 9S Genre ECHINUS, Linn. et auctorum. Testa magna, plus minksve glohosa ; ambitus circularis vei subpmkujonus; tubercula minuta, non crenulata, imper forata , in utrdque ared similia ; pori seriebus transversis vel paribus obliquis tricjeminis dispositi; os lattim, cir- culare, vel subpentagonum ; assulae génitales quinque, perforalae, quarum una latior, impar; assulae oculariae tolidem. Oursins de grande taille, à coquille plus ou moins globuleuse, à circonfé- rence circulaire ou subpcnlagonale. Aires ambulacraires environ la moitié en largeur des aires interambula- craires. Tubercules proportionnellement petits, lisses et impertbrés, d'égale gran- deur dans les deux aires et formant des rangées verticales plus ou moins nombreuses, selon les diverses espèces. Pores nombreux, disposés en séries transversales arquées ou en triples paires obliques. Péristome large , de forme circulaire ou subpentagonale et plus ou moins divisé sur ses bords par des échancrures entre les lobes. Appareil apicial composé de quatre plaques génitales à peu près égales et d'une plaque unique madréporiforme plus large ; entre ces plaques ovariales sont intercalées cinq plaques oculaires. Appareil masticatoire, ou lanterne, formé comme dans le genre Cidaris, à pyramides fortement excavées dans la partie supérieure, ayant les deux branches réunies par un arc au sommet. Dents tricarénées. Ce genre possède des représentants dans les couches oolithiques, crétacées, tertiaires et est encore vivant à l'époque actuelle. Très-varié en espèces, il a subi , depuis Linné , de nombreuses modifications de la part de tous les auteurs qui se sont occupés des échinodermes ; en dernier lieu, il a été divisé, par M. Desor, en six sections ou genres, fondés sur la forme du péris- tome et l'état de la membrane buccale. 96 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES 1. ECHINLS BIGRANULARIS. (PI. XIX,fig. 2.) Ecnms bicbaisixabis. Lamarck. — SERIALIS. Wright, 1851. Ann. nnd Mitrj of nat. ffist., Cidarid , lab. XIII, fig. 2. — i\TEnMEDii'S. Agasbiz, 1840, Cat. syst., p. 12, pi. XVIII, fig. 5-7. Stomecdiiiis BiGBAiti'LARis. Desor, 1856, Syn. des Ech. foss , p. 125, pi XXVIII, fig. 5-7. — — Wrighl, 1857, On //le s(ro(iV/r. d(S/i (c«. se. na<., 1. LX, p. 188. — LATIPOBUS. Ag., 1839-40, Echiii. suisses, p. 45, lab VU, fig. 13-lS. — Terqlemi. Ag., 1840, C'a<. rrt/s., p. 95. — TntRMAivsi. Desor, 1846, n] p. 96. — PYRAHiDALis. iVCoy, 1848, ^nn and Mag. nat. ffist., 2"' sér., t. Il, p. 410. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 107 Ni'CLEOLiTES CLtMictLARis. Foi bes , 1848, Decad., I, tab. IX. — sctTATLS. Quensl., 1831, Das Flôzgeb. JFurt., p. 375. — SAiiTHAJiENSis. D'Oib , 1850, Prodr., l. 1, p. 290. — CLi'iviciii.ARis. Wriglit, 1831, Jnn. and Mag. nat. Hisl , CassiduUd. — — Colleau, 1852, fcAîn./bss, p. 03, tab. IV, fig. 7-12. — EDMtitDi. Iti. i(l. iJ. p. 67, tab. V, 6g. l-ô. — coMcus. IJ. iil. iJ. p. 04, tab. IV, fig. 4-6. — CLLMcCi.ARis. Terquem, 1855, fa/éont. (iep. /7/ose//e, p. .îi. ËCHIKOBRISSUS — Desor, 1857, Syn. Ech. foss., p. 263, pi. XXX, lig. 18-20. _ _ Wright, 1857, On e/ie stratîi/. dî'st. ooKf. £'cA., p. 401. E. testa parvd, subhemisphaericâ , depressâ; ambitu snbquadrato, antke rotimclaio, posteriùs plus minùsve emarfjinato; vertice subexcentrico; ambu- lacris amjmtè lanceolatis: sutcido anali à vertice ad marginem pertinente, lato et profundo; basi concavd, subundulatd ; ore excentrico ,parvo. Dimensions. — Diamèlre antéro-postéiieur â3 mill., diamètre transverse 20 mill., hauteur 10 mill. Description. — (^w\\\\\\q de petite taille, subhémisphérique, subconique ou déprimée; pourtour de forme sul)circulaire, plus souvent subquadrangulaire , bord antérieur arrondi , postérieur plus large, plus ou moins émarginé, quel- quefois bilobé; sommet un peu excentrique, reporté vers le bord antérieur, très-rarement central. Aires ambulacraires étroites, lancéolées, légèrement pétaloïdes; aires impaires et les antérieures à peu près semblables en lon- gueur et en largeur, les postérieures un peu plus larges et plus allongées; zones porifères plus larges dans les deux tiers supérieurs de la surface dorsale que dans le reste de leur étendue; les pores plus larges et plus écartés dans cette partie, devenant beaucoup plus petits, plus rapprochés, à partir de l'angle basai jusqu'au péristome ; sur le disque , les pores étant larges , notamment Texterne, et réunis l'im à l'autre par une rainure à peine perceptible. Aires interambulacraires inégales, les antérieures étant les plus étroites, la posté- rieure la plus large; sillon anal s'étendant du sommet juscprau bord posté- rieur, large, profond, un peu lancéolé, à bords presque verticaux, à péri- procte situé près de l'origine du sillon. Tubercules recouvrant la surface entière du lest, presque microscopi(iues à la surface dorsale, s'élargissant et moins serrés à la base; entourés d'une dépression circulaire lisse; espaces intertuberculeux occupés par une granulation irès-fine. Appareil apicial res- 108 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES scinblaul beaucoup à celui du Cli/peus sinualus. Base plus ou moins concave selon les individus, légèremenl ondulée; péristome pelil, excentrique, plus rapproché du bord antérieur, placé dans un enfoncement de la base, plus concave en cet endroit. Rapports et différences. — Le genre Echinotjr issus renferme plusieurs espèces difficiles à distinguer les unes des autres. VE. clunicularis se dis- tingue de r^". dimidiatus de Phill., par son sillon anal qui, partant du sommet, atteint le bord postérieur; il se différencie de VE. scutatus par son profd, notablement plus déclive on arrière. VE. orbicularis se dislingue par une forme plus arrondie, non bilobée en arrière, par ses tubercules exces- sivement petits. Localités. — M. Wright indique cette espèce dans les couches de loolithe inférieur, du grand oolithe, du cornbrash de plusieurs localités en Angle- terre ; 31. Desor la signale en outre dans les couches bathoniennes (Ranville), vésuliennes (Argovie) et M. Hébert dans le kellovien de Mamers. Notre exem- plaire provient des Clappes, non loin de Longvvy. Observation. — Cet oursin est extrêmement variable dans son contour, sa convexité plus ou moins grande, l'état de sa base; aussi peut-on difïîcile- ment réunir deux exemplaires semblables; variabilité qui explique bien les noms divers sous lesquels il a été décrit. Genre CLYPEUS, Klei.\'. Galerites, Lamaruk. NucLEOLiTES, Defrancc, Wright (pars), Desmoulins. EcuiNOCLYPEus , Dc Blainvillc. CLYPEUs,Lesli.e apud Kleiii, Parkinson, Agassiz, iM'Coy, Cotteau, Desor, VVrigiit (1857). Testa magna, discoidalis; ambitus siibcircu taris , flexuosus; summum centrale vel excentricuni ; areae ambulacrales petuli formes , lanceolatae, elon- gatae; pori valdè distantes; anus superus, in sulculo areae vel in ared plana apertus; os parvum, subcentrale; assulae quatuor génitales perforatae, unu impar imperforata ; assulae oculariae quinque. Coquille de grande taille, de forme discoïde, à bords amincis, à périprocle supère, tantôt logé au fond d'un sillon, tantôt s'ouvrant à fleur de test. DE LA PROVIiNCE DE LUXEMBOURG. 109 Sommet ambulacraire central ou excen(ii(|ue en arrière, jamais excen- trique en avant; aires ambulacraircs pétaloïdes, très-longues, lancéolées; zones porifères en général larges. Péristome subcentral, entouré d'une floscelle rudimentaire {voyez Desor, ]). 246). Appareil apicial présentant quatre pores génitaux formant avec les cinq pores ocellaires un cercle autour du corps madréporiforme. Toutes les espèces sont jurassiques. M. Desor fait observer avec raison que la limite générique peut devenir très-incertaine entre quelques espèces du groupe et certains Echinohrissus ou Nudeolites; aussi 301. Forbes et Wright avaient-ils complètement sup- primé le genre Clypeus pour le faire rentrer dans le genre Nudeolites. Afin d'obvier à cet inconvénient, M. Desor a admis et caractérisé le genre Nudeo- pygus créé par d'Orbigny et qui est destiné à renfermer les espèces intermé- diaires entre les Nudeolites et les Clypeus. ClYPEUS SINUAT0S. (PI. XX,%. 5.) Ci.ïPEUS SINDATUS. Leske, 1778, Nat. Echin.dis., p. 157, pi. XII. — — Parkins., 1811, Or^a/i. flem., vol. m, tab. Il, fig. 1. Galerites patei.i.a. Lamarck, 1810, Sijsl. anim., t. III, p. 2-3, n" 14. IVUCLEOLITES PATELLA. Defr., Dict. des se. nat., t. X.XXV, p. 213, lab. XII, fig ô. CiïPEUS — Ag., 1839-40, i'c/iiH. sujssM, pi I, p. ÔG, lab. V, fig. 4-0. KCHlMOCi.YPts — De lilainv., 18')4, Zoop/ij/(o/., p. 189. Clypeds asgustiporcs. Ag., 1840, Cat. rais., p. 4. — E.\CEiVTRici'S. M'Coy, 1848, Jnn. and Itlag. of nat. Ilisu, p. 417. NucLEOLiTES siNUATCS. Wrighl, 1831, Ann. and Mag. of nat. Hist., Cossidulidae. Clypeus patei.la. Giebel, 1832, Deulsch. Pelref., p. 325. _ _ Terquem, 1855, /'a/rôn«. (/e>. il/oseHe, p. 31. — siNUATis. Desor, 1837, 5yrt. df s ^cA. /bss., p. 276, lab. XXXV. _ _ Wrighl, 1837, On tlie slratig. distr. ool. Ecli., p. 402. C. testa maxjnd, patellaeformi, depressd; ambitu subdrculari, summo sub- ceiitrali; mnbulacris latis, lanceolatis; sulculo anali subconico, à summo ad uiarginem posteriorem pertinente, supernè angusto, profundo; ore excen- trico, quinque lobato. Dimensions. — Diamètre Iransverse 61 mill., diamètre antéro-postérieur 60 mill., hauteur 23 mill. 110 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Description. — Coquille de grande taille, épaisse, en forme de patelle déprimée, à contours subcirculaires, un peu ondulés, très-légèrement émar- ginés en arrière; variable du reste dans sa forme et ses dimensions, selon les individus et selon les gisements. Aires ambulacraires largement lancéolées, à la surface dorsale, l'aire impaire et les deux antérieures sont à peu près de lon- gueur et de largeur égales , les deux postérieures sont plus courtes el plus larges; à la base, ces aires sont sublinéaires et en rapport de longueur in- verse, c'est-à-dire que les postérieures sont les plus longues; zones porifères un peu enfoncées, })resque aussi larges à leur plus grand écartement ffue l'espace interporeux ; pores disposés par paires obliques, reliés l'un à Tautre par des sillons résultant des sutures des petites plaques ambulacraires; de ces pores, l'interne est beaucoup plus grand que l'externe; écartés l'un de l'autre à la face dorsale, ils se rapprochent vers le pourtour de la coquille et sont réellement géminés à la base , et deviennent obliquement ti-igéminés ; l'espace interporeux est de niveau avec l'aire interambulacraire et orné de tubercules semblables. Aires interambulacraires d'inégales largeurs, l'aire impaire étant la plus large, les antérieures les plus étroites; sillon anal s'étendant du sommet au bord du test, divisant l'interambulacre impair en deux parties, étroit et assez profond en haut , élargi et plus superficiel en bas , à bords légèrement inclinés, rendant le pourtour plus ou moins sinueux en arrière; périprocte situé vers le milieu de sa longueur. Tubercules nombreux , serrés à la face dorsale, plus grands et plus espacés à la base, portés sur de petites éminences mamillaires crénelées, entourées d'une dépression circulaire lisse cl limitée par des granules microscopiques, ceux-ci remplissant égalemeni les espaces intertuberculeux. Base légèrement concave, un peu ondulée par la convexité des aires interambulacraires; péristome excentrique, rapproché du bord antérieur, très-petit, présentant cinq lobes assez saillants formés par le renflement des aires interambulacraires. Appareil apicial excentrique, plus rapproché du bord postérieur, formé de deux paires de plaques perforées et d'ime plaque imperforée s'étendant dans le sillon anal , le centre de l'appareil étant occupé par un corps spongieux madrépoi'iforme ; plaques ocellaires très-petites. linpporls et différences. — Le Cli/peus Agassizi {Nucleoliles , Wright) se DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 111 distingue faciloment par sa forme beaucoup plus convexe, son sillon anal, ses anibulacres. Le pourtour subcirculaire du C. sinualus et la forme du bord pos- térieur serviront à le distinguer du C. solodurinus ; la longueur du sillon anal le caractérise suffisamment , si on le compare au C. Hugii. Localités. — Le C. shmatus est une espèce très-répandue non-seulement dans diverses contrées, mais encore dans la série des terrains secondaires. Il se rencontre dans Toolithe inférieur du Gloucestershire, dans le grand oolithe deMinchinbamplon, dans le cornbrash de Yorkshire, etc.; dans l'oolilhe vésu- lien du Karnberg (Argovie); dans Toolithe inférieur de Boulogne-sur-mer, etc. L'échantillon (jue nous avons sous les yeux provient du calcaire subcompacte de Longwy, où il n'est pas rare. Une observation de M. Wright donne une idée de l'abondance de cet échinide dans certaines localités du Gloucestershire : c'est que la charrue en amène un si grand nombre à la surface du sol , que les paysans s'imaginent que cet oursin croît en terre. LISTE DES ESPÈCES DE CHAQUE ÉTAGE, DISPOSÉES DANS l'oRDRE ZOOLOGIQUE '. I. Grès de Mariinsart. Lavellibkincues. Astartiicingulata, Tqm. — consobrina, Ch. et Dew., -2". — irregularis, Tqm. 'Cardinia lamellosa, Goldf., 2", 2''. Arca heltangiensis, Tqm. Lima gigantea, Sow. sp. 2", 2t, 3, 4. Avicula Deshayesi, Tqm. Oslrea irregularis, MUnst. 2", 2', 5, 4, 5, Anthoïoaires. Monllivaltia Haiiuei, Ch. et Dew., 2». "2. Munie de JamoUjiie. a. Kone luférleurc. Céphalopodes. Ammonites angulatus, Schl. — Johnstoni , Sow., 2*. Gastéropodes. Chemnilzia Zenkeni, Dunk., 2'', 3, 4. Trochus acuminatus, Ch. et Dew. — intermedius, Ch. et Dew. Turbo atavus, Ch. et Dew. — Nysti, Ch. et Dew. Pleurotomaria basilica, Ch et Dew. — cognata , Ch. et Dew. — expansa, Sow. sp, 2', 4, 5, 7. — foveolata, Desl. — mosellana, Tqm. — rolellaeformis, Dunk. — Wanderbachi , Tqm. Cerithium acuticoslalum, Tqm — subturritella, Dunk. sp. Lamellibranches. Pleuromya galathea, Ag., 2*. Astarte consobrina, Ch. et Dew., 1. Cardicia abilucta, Pbill — augustiplexa, Cil. et Dew. — Dunkeri, Ch. et Dew. — gibba, Ch. et Dew. — lamellosa, Goldf., 1 . — Lycetti,Ch. — Nilsoni , Kocli. — ovalis, Stutch. — porrecta , Ch. et Dew. — quadr3ta,Ag. — subaequilateralis , Ch. et Dew. — unioïdes, Ag. ' Les espèces non décrites qui se rencontrent dans ces listes m'nnl l'ti' elles feront le sujet de la deuxième partie de ce supplémenl. Tome XXXIII iiniuniquées par .\I. le professeur G. Dewalque; 15 H4 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Pinna Oppeli, Dew. (P. fissa Cli. et Dew., non Goldf.). — similis, Ch et Dew. iMytilus hillanoïiles, Ch. et Dew. — psilonotiis, De Ryckh. — Terquemianus, De Rjckli. Lima duplicata, Sow. sp., 2'', 3, 4, 5, 1 1, 12, 13. — fallax , Ch. et Dew. — gigantea , Sow. sp., 1, 2', 3, 4. — Hausmanni, Dunk. — Hermanni, Vollz , 3 — Omaliusi, Ch. et Dew.,3. — tuberculala, Tqm , 3. Limea Koninckana, Ch et Dew HinnitesOrbignyaniis, Ttim. Plicatula hettangiensis, Tqm., 3. Ostrea irregulaiis, Miinst., 1, 2', 3,4, 5,7. — pseudo-placuna, Tqm , 3. Bbachiopodes. Terebratula perloi-ata , Piette. Rhynchonella anceps, Ch. el Dew. 2', 4. AUNÉLIDES. Serpula socialis, Goldf, 2'', 3, 4,5, 1 I, 12, 15. .\>THOZI)AllltS. Montlivaltia Haimci , Ch. et Dew., 1 . Isastrea Orbignji , Ch. et Dew. b. Zoue supérieure. CÉPHALOPODES. Nautilusaratus, var. ^, Sch. 3, 4,3, 9. .\mnionites Johnstoni , Sow. 2". Gastlropodfs. Chemnitzia Zenkeni, Dunk. 2°, 3, 4. Pleurotomaria expansa, Sow. sp. 2", 4, 5, 7. — densa, Tqm. — hettangiensis, Tqm. LAntl.LIBRAiNCnES. Pleuiomya ciassa , Ag. — galathea , Ag.2''. Catdinia hj brida, Sow. ô, 4. Pinna Harlmanni, Ziet. Lima duplicata, Sow. sp 2», 5, 4, 5, II, 12, 13. — gigantea, Sow. sp. 1, 2", 3, 4. Ostrea arcuata, Lam. sp., 3, 4. — irregulaiis, Miinst., 1, 2", 3, 4, .5, 7. Anomia pellucida, Tqm. 3. ASSÉLIDES. Serpula socialis, Goldf., 2», 5, 4,5, 11,12, 15. Anthozoaires. Montlivaltia Guettardi , Ed. et H. 5. Grès (le Luxemboui-f/. CÉPHALOPODES. Belemnites acutus, Mill ,5. Nautilus aratui, Schl, Var. J, 2', 4, 5, 9. Ammonites bisulcatus, Brug., 4. — Condeanus, Ch.et Dew. — Conybeari, Sow., 4. — niullicostatus, Sow , o. — slellaris, Sow. Gastéropodes. Litlnrina clatlnata, Desh. Chemnitzia Davidsoni,Ch. et Dew, — Zenkeni , Dunk., 2", 2'', 4, Natica Koninckana, Ch. et Dew. Helcion discrepans , de Ryckh. — infraliasina, de Ryckh. Cerithium conforme, Ch. et Dew. Lamellibra.vches. Cardinia concinna , Sow. sp. — copiTI10Z0,VIBES. Isaslrea Condeana , Ch. et Dew. Pentacrinus tuberculatus, Mill , 4. 4. Marne de Strasseii. CÉPHALOPODES. Belemnitus acutus, Mill., 3. Nautilus aratus, var. J, Schl., 2'', ô, 5, 9. Ammonites bisulcalus, Crug., 5. — Chaimasseijd'Oib. — Conjbeari, d'Oib., 3. — Kridion, Hehl. — Sinemuriensis, d'Orb. Gastérupoues. Chcmnitzia Zenkeni, Dunk., 2», 2», 5. Turbo Buvignieri, Ch. et Dew. — insculptus, Ch. et Dew. — seleclus, Ch. et Dew. Pleurotomaria expansa, Sow., -.:", 3, 5, 7. — nistica, Desl. LlinELLIBRANCIIES. Plioladomya alsalica , Ag. — ambigua , Sow. — glabra , Ag. — jurassioïdes, Cb. — Konincki, Ch. et Dew. PIcuromya striatula , Ag. Cardinia hjbrida, Sow. sp., 2», 5. Cardinia Lisleri, Sow. Pinna diluviana, Schl ,3. Mytilus scaiprum, Sow., 5, 7. Lima duplicata, Sow., 2», 2», 3, 5, II, 1?, 15. — gigantea, Sow., 1,2», 2', 3. — punctata, Sow., 3. .Avieula sinemuriensis, d'Orb., 3, 5, 6, 7. Pecten disciformis, Schubl., 3, 5, 7. — priscus, Schl., 5, 7. — lexlorius, Schl., 3, 3, 7, «, 1 1 , 12, 14. Oslrea arcuata , Lam., 2', 3. — irregularis, Munst., 1, 2", S'', 3, 3, 7. BaAcuiopouK.s. Spirifer Walcotti , .Sow. Terebralula causoniana, d'Orb. Rhychonella anceps , Ch. et Dew., 2", 2*. — Bucbii, Roem. sp., 5, 5. Annelides. Serpula socialis, Goldf., 2», 2', 3, 5, 1 1, 12, 13. Anthozoaires. Pentacrinus tuberculatus, Mill , -3. Ii6 FOSSILES DES TERRAIINS SECONDAIRES 5. Grès de Virton. CÉPHALOPODES. iNautilus aralus, Schl., var. ^, 2', 3, 4, 9. Ammonites Guibalianus, d'Orb. — miilticoslatus, Sow , ô. — obtusus, Sow. — Valdani , d'Orb. Gastekopooes. Pleurotomaria expansa, Sow., 2", ô, 4, 7. — multicincta, Ziet. La:iiellibrancdes. Pholadom^a Davreuxi, Ch. etDew. — Deshayesi, Ch. et Dew. — Dumonti, Ch. et Dew. — Hausmanni, Goldf., 7. — Njsti, Ch. et Dew. — VoItzijAg. Pleupomya Candezei, Ch. — glabia,Ag. — rugosa, Ch. Cardinia giganlea, Quenst — Konincki, Ch. et Dew. — RyckholtijCh. Pinna inflata, Ch. et Dew. Mytilus scalprum, Sow., 4, 7. Lima duiiiicata, Sow. sp., 2», 2'', ô, 4, 1 1, 12, 13. — punclata , Sow. sp , 4. Avicula sinemuriensis, d'Orb., 3, 4, 0, 7. Pecten aculicosta, Lam., 7. — aequivalvis, Sow , 7. — disciformis, Schl , 3, 4, 7. — priscus, Schl., 4, 7 — textorius, Schl., 3, 4, 7, S, 1 1, 12, 14. Ostrea cymbium , Lam., 0, 7. — irregularis , Miinst., 1 , 2", 2', ô. 4, 7. Brachiopodes. Lingula Voitzii, Tqm. Spirifer oxjpteius, Buv. — rostiatus, Schl., 6, 7. Terebratula numismalis, Lam. — punctata, Sow., 6, 7. — subpunctata, Dew. — subovoïdea, Roem. RhynchoDella variabilis, Schl. sp., 6, 7,9. — Buchii, Roem. sp , 3, 4. — tetraedra, Sow. sp, 7, S. AnNÉLIDES. Serpula socialis, Goldf., 2", 2', 3, 4, 11, 12, 13. 6. Schiste d'Élbe. CÉPHALOPODtS. Belemnites.... (sp. pi.). Ammonites capricornus, Schl , 7. — Davaei,Sow. — fimbrialus , Sow. — Henleyi, Sow., 7. — hybridus, d'Orb.. 7. — Jamesoni, Sow. — margaritatus, Montf. — Zieteni, Oppel. La3IELIIBRA.>ICBES. Avicula sinemuriensis, d'Orb , 5, 4, 5, 7. Ostrea cymbium, Lam, 5, 7. Brachiopodes SpiriOer rostratus , Schl., 5, 7. Terebratula punctata, Sow., 5, 7. Rhynchonella variabilis, Schl , 5, 7, 9. J DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 117 7. Macigno d'Aubange. CÉPHllOfODES. Belemnites abbreviatus, Mill. — clavatus, de [!l, — paxillosus, Schl.. 9. — umbilicatus, île Bl. Ammonites armatus , Sow. — brevispina, Sow. — capricoinus, Schl,, 6. — Henleyi, Sow.. (!. — hjbridus, (l'Orb., 6, — Loscombi, d'Orb. — spinatu.'î, Bruf;. GiSTÉBAPODES. Turbo cyclostoma , Buv. — minax, Ch. et Dew. Pleurotomaria expansa, Sow , 2", 3, 4, 5. Cerithiiim .subcuivicoslatum , Desl. LumEiLiBiiAnciits. Pholadomya decorata, Hartm. — foliacea, .4g. — HausDianni, Goldf., 5. — Roemeri , Ag. Pleuromya Alduini, Al. Brong., 9, 1 1, 12; — rostrata , Ag. — iinioïdes, Roem. Ceromyaerjcina, Ag , 11. — gregaria, Roem sp. Astarte Vollzii, Tqm. Tancredia lucida , Tqm. Nucula indexa, Quensl. Mj-tilus scalprum, Sow., 4, 5. Avicula eygnipes, Pliill. — sinemuriensis, d'Orb., -5, 4, 5, 6. Pecten aculicosta, Lam , 5. — aequivalvis, Sow., 5. — disciformis, Scliubl., ô, A, .5. — prisons, Schl., 4, 5. — textorius,Schl., 3, 4,5, 8, 11, 12, 14 Plicatulapecljnoïdes, Lam sp., H. Ostrea cymbium, Lam. sp.. S, G. — irregularis, Miinsl., I, 2-, 2', ô, 4, 5. BitACHIOPODES. Lingula sacculus, Ch. et Dew. Spiriferroslratus, Schl. sp., 5, 6. Terebralula punclata, Sow., 5, 6. Bhynchonella acula, Sow. sp. — lelraedra , Sow. sp., 5, «. — variabijis, Schl sp., 9. Anthozoaires. Pentacrinus subangularis, Mill. 8. Schiste de Grandcour. Céphalopodes. Belemnites acuarius, Schl., 9. — compressas, Vollz, 9, 10-. — incurvatus, Ziet., 9. — tripartitus, Schl., 9. Ammonites communis, Sow., 9. — complanatus, Brug. — Holandrei, d'Orb, 9. — serpentinus, Schl. Labellibra.vches. Avicula substriala, Ziet., 9. Posidonomya Bronni, Vollz, 9. Inoceramus amygdaloïdes , Goldf., 9. Pecten paradoxus, Goldf., 9. — textorius,Schl., ô, 4, 5, 7, II, 12, 14. Plicalula pectinoïdes , var. Lam , 7. Braciiiopodes. Lingula longo-viciensis, Tqm., 9. Rhynchonella tetraedra , Sow. sp., 5, 7. 118 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES 9. Marne de Orandcour. CÉPBILUPODES. Belemnilesacuarius, Schl., 8. — compressus, Voltz, 8, 10. — incurvatus, Ziet , 8. — irregularis , Schl. — paxillosus, Scbl., 7. — iripartitus, Schl., 8. Nautilus aratus, var. J et C, Schl., 5*, 3, 4, 5. Ammonlles aalensis, Ziet — bifroos, Brug. — Braunianus , (l'Orb. — comensis, de B. — communis, Sow., 8. — complanatus, Crug , 8. — concavns, Sow. — cornucopiae, Y. et B. — heterophvllus, Sow. — Holandrei, (l'Orb., 8. — mucronalus, d'Orb. — radians, Rein., 10. — Raquinianus, d'Orb. — tariabilis, d'Orb. GiSTÉBOPODES. Ortfaosloma pisoliua, Buv. Turbo subduplicatus, d'Orb. Ceritbium armatum, Mûnst. — truncatum , Mônst. LlHELLIBBl.VCBES. i-2. ! Pleuromja Alduini, Al. Br., 7, II, I Astarte subtelragona, Roem. Lucina elegans, Roem. ^ucula amoena , Ch. et Dew. — Omaliusi, Ch. et Dew. — subglobosa , Roem. — subtrigona , Roem. Arca elegans, Roem. — inaequivalïis, Roem. Avicula subsiriata, Ziet , 8. Posidonomya Bronni, Voltz, 8. Inoceramus amjgdaloîdes , Goldf., 8. Pecten paradoxus, Goldf., 8. Bbachiopooes. Lingula longo-riciensis , Tqm,, 8. Terebralula resupinala , Sow. RhvncbonellaTariabilis, Schl., sp. 7. iO. Psammite et oolithe ferrugineux de JIontSaint-Martin. CÉPHALOPODES. Belemmites giganteas, Schl., 11, li, iô. — compressas, Voltz., 8, 9. Ammonites Levesquei, d'Orb. — radians, Rein., 9. LlILLLIBBl!ICBtS. Ceromva cordiformis, Ag. — Konincki, Ch., 14. — pinguis, Ag., 14. — Oueteleti , Ch. Astarle lurida, Sow. Trigonia costellata , Ag. — tuberculata, Ag. Pinna fissa, Goldf. Mvtilus plicatus, Sow, sp. Gervillia tortuosa, Phill Lima proboscidea , Sow., sp.. Il, 12. Peclen Germaniae, Goldf, 11, 12, 15, 14. — obscurus, Phill. Ostrea Phaedra, d'Orb. — polymorpha , Mûnst. — sandalina , Goldf, 11. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 119 41. Calcaire ferrugineux. CÉPHllOPOUES. Belemnites giganleus, SchI , 10, 12, lô. Ammonites Blagdeni, Sow , 12, 13. — Murchisonae, Sow. — Sowerbyi, Mill. GASTÉROPUUtS. Chemnilzia piocera, d'Orb. Pleijrolomaria gyroplata, Desl. — raiilabilis, DcsI., 12. LA»IElLlBK,»™cnES. Pholadomya buccardium, Ag , 12, lô. — fidicula, Sow , 12, 1.5. — média, Ag , 12. — Murchisonae, Sow., 12. _ .socialis, Morr. et Ljc. — Iriquetra, Ag., 13, 14. — ZIeteni, Ag. Pleuromya Alduini, Brong., 7, 9,12. — angusta, Ag. _ elongata, Miinst , 12, 15. 14. — Helena, Ch. et Dew. — sinuosa, Roem. — tenuistria, Miinst., 12. Ceromya conformis, Ag , 12. — erycina , Ag.. 7. — latior, Ag., 12,13. Ceromya lunulata, Ag., 12, 15, 14. — major, Ag. — striato-punclata, Miinst. — truncala, Ag.,12, 13, 14. Trigonia signala, Ag. Tancreilia donaciformis, Lyc. Arca oblonga, Sow., sp. Mylilus gibbosus, Sow , sp., 12, 13. Lima allicosta, Cb. el Dew — duplicata, Sow., sp., 2", 2'', ô, 4, 3, 12, \ô. — proboscidea , Sow , 10,12. Pecten demissus, Phil! , 12, 13, 14. — Germaniae, d'Oib., 12, 13, 14. — personatus, Goldf. — Salurnus, d'Orb., 13. — texloiius, SchI., 3, 4,5,7, 12, 14. Ostrea explanata, Goldf. — subcrenata, Goldf., 12. — sandalina, Goldf, 10. Brachiopodes. Lingula Beanii, Phill. Terebralula perovalis, Sow., 12, 13, 14. — subbucculenta, Ch. et Dew., 12, 15, 14. Annélides. Serpula limax, Goldf., 12, 13. — socialis , Goldf , 2°, 2', 3 , 4 , 5 , 1 2 , 1 3. — iricarinata , Goldf., 12, 15. 12. Calcaire subcompacte et calcaire à polypiers. CÉPHALOPODES. Belemnites giganteus, SchI , 10, 11, 13. — apiciconus, de Bl. Nautilus clausus , d'Orb. Ammonites Blagdeni , Sow., 11, 13. — Martinsi, il'Orb. Gastéropodes Chemnitzia heddingtonensis , d'Orb., 13. Turbo ditior, Ch. et Dew. Pleurotomaria mutabilis, Desl., 11. — Phine, Ch. et Dew. La.hellibbanches. Pholadomya buccardium, Ag., 11, 15. — fidicula, Sow., 11, 13. — Vezelayi,Lajoye,(gibbosa,Ch elDew), 1- — média, Ag., 1 1. — Murchisonae, Sow., 1 1. — Terquemi, Ch. et Dew. Pleuromya Alduini, Brong , 7, 9, 11 — decurlata, Ag., 15. — einngala, Miinst., Il, 13, 14. — tenuistria, Miinst., 11. Ceromya conformis , Ag , 1 1 . — latior, Ag, 11, 13. 120 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Ceromya coDcenliica, Ar , 14. — lunulala, Ag., Il, 15, 14. — tiuncala, Ag., 11, 15, 14. Wvtilus gibbosus, Sow , sp., 1 1, 13. Lilbojomiis Waterke^ni, Ch. el Dew. lima duplicata, Sow., sp., 2", a', ô, 4, 5, 11, lô. — proboscidea, Sow., 10, 1 1. — semicircularis, Goldf. Avicula digitala, Desl. — echinata, Sow. Peclen aiticulalus, Scbl., 13. — demissus, Phill, 11, 13, 14. — Germaniae, d'Orb , 10, 1 1, 13,14. — lexlorius, Scbl., 3, 4, 5, 7, 11, 14. Osirea subcienata, Goldf, 11. — Marshii, Sow., 13. — ob.scura, Sow., 13 Bn.vcHiui'uuhs. Terebratula perovalis, Sow., 11,13, 14. — subbucculenta, Cb. et Dew., 11, 13, 14. liliynchonella Davidsoni, Cb. et Dew., 13, 14. — Langleti, Cb. et Dew , 13. — Niobe, Cb el Dew, 13 RbyncboQella obsoleta , Sow., sp , 13 , 14. — Pallas,Cb. et Dew, 13, H. A.MÏttIDES. Serpula filaria, Goldf., 13. — limax,Goldf.. 11, 13. — soclalis, Goldf, 2", 2', 3, 4, 5, 11, 13. — tricarinata, Goldf.. II, 13. ECHINUOERMES. Cidaris W'rigbiii, Desor. Pedina gigas, Ag. Echinus bigranularis, Lam — subconoïdeus, Des. Holectypus depressus, Leske. CIvpeus sinualus, Leske. ASTHOZOAIBES Isastrea Beruardana, d'Orb. — limitata, Edw. et H. Thamnasti-ea Dunionli. Cb. et Dew 15. Ftdlers-eai-llie. CÉPHALOPODES. Belemnites giganteus, Scbl., 10, 11, 12. Aminoniles Blagdeni, Sow., 11, 12 G\STÉU0P0lttS. Cheniiiilzia beddingtonensis, d'Orb , 12. Straparoltis glabiatus, Cb et Dew. La.iiellibrancues. l'IiMladomja buccardium, Ag., 11, 12. — fidicula. Sow., 1 1, 12. — Vezelaji, Laj. (gibbosa), 12. — triquelra, Ag., 11, 14. Plemomya deciirlata, Ag., 12. — elongata, iMiinst , 1 1, 12, 14. Coronija lalior, Ag., M, 12. — lunulata, Ag., 11, 12, 14. — truncala, Ag., II, 12, 14 Trigonia costala, Lam , 14. Mvtilus gibbosus, Sow., sp , 11, 12. Lima duplicata, Sow., sp , 2-, 2'-, 3, 4, .5, II, 12. Avicula digitata, Desl. Avicula echinata, Sow. Pecten ariiculatus, Schl., 12. — demissus, Phill., 11, 12, 14. — Germaniae, d'Orb, 10, 11, 12, 14. — Saturnus, d'Orb., 1 1. — aonulatus, Sow. Ostrea acuminala, Sow, 14. — Marshii, Sow., 12. — obscura, Sow , 12. Bracuiopodes 14. Terebratula perovalis, Sow., Il, 1: — globata, Sow., 14. — subbucculenta, Ch. et Dew., 11, 12, 14. RhjDchonella Davidsoni, Ch et Dew., 12, 14. — Langleti, Cb. et Dew, 12. — Niobe, Ch. et Dew., 12. — obsoleta, Sow , sp., 12, 14. — Pallas, Cb. et Dew, 12, 14. ANXÉLrUES. Serpula filaria. Goldf., 12. DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. d21 Serpula lim.ix, GolJf, 11, 12. - socialis, GoMf , 2", t, •■>, 4, 5, 1 1, 12. Serpula Iricarinata, GoMf., II, 12. 14. Clappes CÉPUALOPODES. Ammonites Païkinsonj, Sow GiSTF.ROPODES Chenmitzia .Aspasia , irOil). Turbo lacvigatus, Phill. Rostellaria liamus, Desl. LtMELLIBilAMJIIES. Pholadomja triquetra, Ag., 11, 15. Pleuromja elongala, Miinst., 11, 12, 15 — Agassizi , Cil — marginala , Ag. — Omaliana, Ch. Ceromya concenlrica , Ag., 1 2. — Konincki, Ch., 10. — lunulata, Ag., 11, 12, lô. — pinguis, Ag., 10 — Iruncata, Ag., 11, 12, 15. Isodonla Buvignierl, Tqni. Trigonia coslata, Lam., 15. Tancredia axiniformis, Lycett. Analina Deshajesea, Ch. Pecten demissus, Phill., 11, 12, 15 — Germaniae, d'Orb., 10, 11, 12, 15. — textorius, Schl., 5, 4, 3, 7, 11, 12. Osirea acuminata, Sow., 15. Brachiopodes. Terebratula perovalis, Sow., 11, 12, 15. — globata, Sow., 13. — spinosa , Schl. — subbucculenta Cb. et Dew., 11, 12, 15. Rhynchonella Davidsoni, Cb. et Dew., 12, 13. — obsolela , Sow. op., 12 , 13. — Pallas, Ch. et Dew., 12, 13. ÉCUINOOERIIES. Hyboclypus ovalis , Wright. Holectypus hemisphaericus. Ag. Echinobrissus clavicularis , Lew. AiVTH010.itBES, Isaslrea serialis , Edw. et H. — Conybeari, Edw. et H. — tenuistria , Edw. et H. Thamnastrea Defranciana, EJw et H. ' Localité remarquable par le nombre et la belle conservation de ses fossiles, et dont le terrain a été quelquefois rapporle au grand oolithe , mais qui doit être réuni au fullers-earlhe, (Voyez la note de M. E. Pielle sur ce sujet , Uull. Soc. rjml. de Fr.ince, a^ série, t. XV.) Tome XXXI If 16 TABLEAU SYNOPTIQUE ET STRATIGRAPHIQUE DES ESPÈCES. ___ NOMS DES ESPÈCES. 1 2» -2û 3 i 5 G 7 8 9 10 11 12 13 li c î i -z i i S si a i s a s 3 O .a 1 3 i î a 6 ■5 □ i S a O 3 g a c c a = -S |i — s. 1 3 b. 2 Ammonites aalensis,Ziet .... aogulatus, Sclil. . . . armatus , Sow. . . . bifrons , Brug. . . . bisulcatus, Brug. . . . » Blagdeni , Sow. . . . « Braunianus, d'Oib. . . brevispina, Sow. . . . 0 capricornus , Schl. . . Charmasse!, d'Oib . . Comensis, de B. . . . » communis , Sow. . . . « complanalus, Brug. . . concavus, Sow. . . . Coudeanus, Ch. el Dew. » Conybeari, Sow. . . . cornucopiae, Y. et B. . Davaei, Sow fimbriatus, Sow. . . . » Guibalianus, d'Orb. . . Henleji, Sow. . . . heteropbylluSjSow . . Holandrei, d'Orb. . . — X — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X — X — X X — iU FOSSILES DES TERRA lAS SECONDAIRES mm DES ESPÈCES. i -">(i 0/, 5 i 5 6 7 8 0 10 11 12 *5 li C 6 1.1 c ? s i s s- O c s s 1 9 ■S ï - -z a 5 3 1 a 5 s 1 3 1- Aniinonileslijbridus, d'Orb. . . . Jamesoni, Sow. . . . " Johnstoni, Sow. . . . « Kridion, Helil. . . . " Levesquei, d'Orb. . . Loscombi, Sow. . . . margaritatus, Monlf. . « Marlinsi, d'Orb. . . . mucronalus, d'Orb. . . " multicostatus, Sow. . . " Murchisonae, Sow. . . oblusus,Sow » Parkinsoni, Sow. . . . • radians, Rein Raquinianus, d'Orb. . . strpentinus, Schl. . . » sinemuriensis, d'Orb. . " spinalus, Crug . . Sowerb^i, Mil!. . . . n stellaris, Sow. .... • Valdani , d'Orb. . . . variabilis, d'Orb. . . . Zieleni, Oppel. . . . Analina Deshaj-est.i , Cli Anomia pellucida, Tqm Arca elegans, Roem " hettangiensis, Tiim » inaequivalvis, Ooldf. . . . " oblonga, Sow X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 123 NOMS DES ESPÈCES. 1 Çia 26 5 ■l 5 0 7 8 9 10 11 1-2 15 If 1 s 2) c 'ë s E " *^ S — 5 II é a i C o 1 î 5 î a c d o 1 E93 a 3 a •a o ? .s ? S a 1 E '5 ■5 V E i Aslarlecingulata, Tqm 1) consobrina, CIi. el Dew. . irregularis, Tqm > subletragona , Roem. Avicula cygnipes, Pliill » Deshayesei, Tqm «ligitala, Desl echinata, Sow » sinemuriensis, d'Oil). . . » subslriata, Miinsl. . . . Belemnitesabbreviatus, Mill . ■ » acuarius, Sclil acutus, Mill " apicicODUs, de Itl. ... clavaliis, de Bl » comppessiis, Voltz n giganleus, Scbl. . . » incurvalus, Ziet ... i> irregularis, SchI paxillosus, Schl. . . • » tripartilus, SchI 1 .> umbilicatus, de Bl. . . . Cardinia abducla, Pbil! » angusliplexa, Cb.et Dew . " concinna, Sow » copides, de Ryckli. . . . » crassiuscula , Sow. . . . » Ounkeri, Ch. et Dew . . » gibba, Ch. et Dew. . . . X X X X X X X X X ~ X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X — 126 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES NOMS DES ESPÈCES. 1 Qa ->i 3 i 3 G 7 8 9 10 M \i 13 l.t ï 1 s 1.1 .§1 il s 3 c 1- 1 a a ■B c •s s 6 5 -r. 3 s 3 1 o M ■ C X. = 5 'i r 3 3 ■J 1 c 1 Cardiuiagisantea, Quensl. . . . Il) brida , Sow Konincki, Cil. et Dew. . . o lamellosa, Goldf. ... .) Listen , Sow .> Lycetti,Ch « Nilsoni, Koch. et Dunk. . .- OppelijCIi ■> ovalis, Stutch .> porrecta, Ch. et Dew. . . Il quadrala,Ag » Ryckliolli, Ch » similis, Ag » subaequilateialis.Cli.etDew. 0 unioïdes, Ag Cerithiuniacuticostatum,Tqm. . . i> armatum,Munst » conforme, Ch. et Dew. . , Dumonli , Ch. el Dew. . . subeurvicostatum, Desl. . . sublurrilella, Punk . . . ti'uncatum, Miinst. . . . Oeromjaconcentrica, Ag. . . . •> conforrais, Ag cordiformis, Ag erycina, Ag » giegaiia, Roeni Konincki , Ch » lalior, Ag X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X ~ X X X _ X X X X X X — X X X X _ X X X DE LA PROVIÎSCE DE LUXEMBOURG. 127 NOMS DES ESPÈCES. 1 2" J4 3 i o 6 7 8 9 10 11 12 13 11 1 a s a •a î c - II il s 3 i c 5 3 i a s 6 d t -s s u s 3 d î r3 s 3 -i 1 1 3 a a 3 -s -3 a c = a c g 3 û Ceromva lunulala,Ag major, Ag V pinguis, Ag 0 Oueteleti, Ch » slriato-punclala , Miinst. Il Iruncata, Ag Chemiiiuia Aspasia, (l'Orb. . . . 1) Davidsoni, Ch. et Dew. . 0 heddingtonensiSjd'Orb. . Il pi-ocera, d'Orb y Zenkeni, Dunk. . . . Cidaris Wrighlii, Desor Clypeus sinuatus, Leske Ecliinobrissus clunicularis, Lew. . Echinus bigranularis, Lani. . .1 subconoïdeus , Des. . . Gervillia tortuosa, Phill Helcion discrepans, deRyckh . . i> infraliasioa, de Ryckh. . Hinnites liasiciis, Tqm .1 OrbignyanuSjTqm. . . . Holectypus depressus, Leske . . . » hemisphaeiicuSjAg. . . . Hyboclypusovalis, Wrighl. . . Inoceramus amy gdaloïdes , Goldf. . Isaslrea Bernardana , d'Oib. . . . » Conybeari, Edw. et H. . . « limilala, Edw. et H. . . n OrbignyijCh. et Dew. . . — X X X X X X X X X X — — — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X 128 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES NOMS DES ESPÈCES. 1 2" 2* 3 ■l 5 0 7 8 9 10 11 1-2 lô li 1 î c3 = 5 C = 'i. C -5 (3 b o c = 9 c O ■é 3 O -s = = Ë ^ |l o 3 E % "s 1. t. Isastreaserialis, EJw. iH H. . 1' tenuisliia , liiJw. el H. IsoJonta Buvigiiieii, Tqm . , . Lima alticosta, €L. el Dew. , . . acictilata, Miiusl. . amoena , Tqni anliquala , Sow. . .1 duplicata, Sow. . fallax, Cil. et Dew. . giganlea,So\v Hausmanni , Dunk. . . . Hermanni, Vollz » nodulosa , Tqm .... « Omaliusi, Cil. et Dew. . . jiioboscidea, Sow. ' punclata, Sow 1- semicircularis, Goldl luberculala, T(|ni. . Limea Koninckana, Cli. et Dew Lingula Beanii, Pliill iongo-viciensis, Tqm. . . sacculus, Ch, et Dew . . • Vollzii, Tqm Lillindomtis Waterkej ni, Cli. et Dew. Littorina clatlirata,Desh Lucina elegans, Roem Monllivaltia Haimei, Ch. et Dew. . Giicttardi, Edw. et 11. Mylilus liillanoïJes, Goldf. . . . X X y. X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 129 1 ç>a z' ô i 3 6 7 8 9 10 11 \i 15 14 NOMS DES ESPÈCES. ■D - a ° 3 3 C 3 O 1 -D 6 s u ■5 s > ■3 5 ^ c "3 ■< 's O 3 O •3 3 5 1 9 à = t. Il 3 5 3 Q 1 g" 5 3 ? s 3 3 Mviilus plicaUis, Sow. . . — — - — - — - 1 1 — X - - - - 0 psilonotus, (Je ll^ck. - X - - - - - - - - — - — - - .> gibbosus, Sow — - - - - — — - - — — X X X — n scalpium, Sow — — — — X X — X — - - — — — — » Teiquemianus , de Ryck, - >^ - - - - — — — — — — — — Nalica Koninckana, Cli. ci De» . — — — X — ~ — — - - — — — — — X X _ _ _ X — — clausus, d'Oib .... — - — — ~ — — - X — — Nucula amoena , Ch. et Dew. - - — - - — - - - X — - - — — inflexa, Ouenst - - - - - - - >■. — - — -- — - — 1) Omaliusi, Ch. et Dew. . . - - - — - — — — - X - - - — - '< subglobosa , Roem. . - - — - - - - - - X - — - — — siibliigona , Roem. — — - - ~ - — - - X - - - - — ! Oi'lhostoma pisolina, Ciiv . • - — - — - - - — - X — — - — — Osirea arcuala, Lam - - X X X - - - - — - — — — — i " acuminala, Sow. ... — - - — - - - - ~ - - — — X X n anomala , Tqm ... — - - X - — - - - - - — — — — complicata, Tiim .... - - " X - - - - - - — — — — Il c^nibium, Sow — - - — - X X X - - — — — -- — 1 « cxplanata,Goi(lf - — - — - — — - - - - X — — — Il iiregularis, Muusl . . . X X X X X X — X " - — — — — — ! Il Marshii,Sow - — - — — - - - — — — X X — . » obscuia , Sow - — — - — - - - - - - — X X — Phaedra , d'Orb — — " — - - — - — — X — — — — polymorplia, Miinst. . . . — ~ - — - — - — -- — X - — — i> pseudo-placima , Tqin. . - X X - — - - — — — — — — — Il sandalina, GoUlf - - - — — - — — — X X — — — » subcrenala, Goldf. - - - — - - - - - — — X X — — Pecten aequivalvis, Sow - — — — X — X — — — " "1 ÏOME XXXUF 17 130 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES NOMS DES ESPÈCES. 1 On ■v, 3 ' 3 6 7 H y 10 Il 1-2 13 li c . Il e C iî 5 5 t. a à o c 5 c c c •k 9 C 3 a. Iî 3 3 S ^ Ll 5 Peclen aciilicosla, Lam - — — ~ X - X - - - - - ~ - » annulalus, Sow ... — — — - — - - - - - X - Il arliculalus ,Schl - - — - - — - - - - — X X demissus, Phill - - — - - - - -^ - X X X X i> disciformiSjSchub. . . . - — - X X X - X - ~ - -^ - - » Germaniae, Goldf. . . . - - - - - — - - - - X X X X X » obscurus, Phill - - — - - - - - - X - -- - - » paradoxus, Goldf. .... - — - — — - - X X - - - - '! peisonatus , Goldf. . . . - - - - - - - - - - X - - " Pietlei, Dew - — - X - - - - - - - - - — - » pi'iscus, Schl — - - X X - X - - - - - - - » Salur'iuis , d'Orb — - — — - — - - - - - X - X - » lexloi'ius, SchI - — — X X X - X X X X - X Pedina gigas, Ag — - - - — - - - - - X - - Pentacrinus lubcrculalus, Mill. . . — — — X X — - - - - - - - - » subanguiaiis, Mill. . . . — - - - - — - X - - — - - - Pholadomya alsalica , Ag — - — X - - - - - - - - 0 ambigua , Sow — — - - X - - - - ~ - - - - - >i buccardium, Ag — - - — — — - - - - - X X X - Davreuxi , Ch. cl Dew. , . — - - - — X - - - — - - - - » decorala, Ilarlm. . . - - - - - — - X - - - - - - - » Desliayesi, Cil. et Dew. . . — ~- - X - - - - - - - - - Dumonti, Ch et Dew. . . - — - - — X - - - - - — — - — » fidicula,Sow — - - — — — - - - - - X X X - foliacea, Ag — - — ~ - — X - - - - - - - glabra,Ag - - - - X - - - - - — - - - - ■1 Hausmanni, Goldf. . . . - - - - - X - X - — - - - - jurassioïdes, Ch. . . . - — - - X - - - - - - - - - Konincki, Ch. et Dew. . - — — X - - - - — — - — — DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 151 NOMS DES ESPÈCES. 1 2° ii> 5 -i 5 G 7 8 9 10 11 12 13 li a X, II a Q 9 i D a 5 3 O Q M d •a 1 d o 3 ■S a 1 3 ■a a □ 3 à ■s'i M 3 g 1 •2 s 6 1 a o 3 a S d 1 3 Plidladoiiiya meilia, A{; j » Wuiclilsoni, Sow. . . Nysli , Cil. el Uew. » Roeiuei'i , Ag. . . .1 socialis, MoiT. et Lyc. . Terquemi , Ch. et Dew. triqueti-a , Ag. . . . .1 Vezelayi, Laj. . . . VoItziijAg .) Zieteni, Ag Pinna diluviana, Ziet .) lissa, Goldf. .... » Hailmanni, Ziet. . . inflala, Ch. et Dew . .1 Oppeli , Dew » similis, Ch. et Dew. . Pleuroniya Agassizi, Ch .) Alduini,Brong. . . . » angusla, Ag » Candezei, Ch. . « ci'assa,Ag .1 deciiitata, Goldf. . . 0 elongata, Miinst. . . » galathea, Ag. . . . .. glabia , Ag Helena, Ch. et Dew. .) marginala, Ag. . . . » Omaliana , Ch. . . . » rostrata , Ag — X X X X X X X X X X X X — X X X — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X 1 132 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES NOMS DES ESPÈCES. 1 ^a 2' 3 ■i 5 6 7 8 9 10 11 1-2 13 14 cS C i e • Îl -a u a - 3 a ^ i o 1 ~3 S = 2 î 7. 5 c c 3 -3 r à. .= "^ 3  E ^ 3 C 3 cl H* J 3 n z =* S Pleiiromya rugosa , Ch sinuosa, Roem, . . . sliialub , Ag. . . . » lenuisU'ia, Miiusl. . . iinioïdes, Roem . . . Plein olomaria basilica, Clj el Dew. cognata, Ch, el Dew, . densa, Tqm . expansa , Sow. . . . foveolala, Desl. . . . gyroplala, Desl. . . t. hetlanglensis, Tijin. . niosellana, Tqm. . . mullicincta, ZIet. . . mutabilU, Desl. . . . Phine, Ch. el Dew. . . " rotellaeformis, Duuk. . luslica, Desl Wanderbachii, Tf|m. Pliraliila liellangiensis, Tqm. . . » pectinoïdes, Lam. . . Posidonomya BionnI, Vollz. . . Rliynchonella acula, Sow. . . . anccps , Ch. el Dew. . Buchii, Roem. . . . Davidson! , Ch. cl Dew. Langleti,Ch. el Dew. . Niobe, Ch. el Dew. . 1 » obsoleta, Sow. . . . — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X — X X X X X X X — X X X X X X X X X X X _ — X X X X X 1 i X DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG. 133 P^^^H ^^=1 1 2™ J)6 3 i o (i 7 8 9 10 11 12 15 14 NOMS DES ESPÈCES. a t a E il il E 5 s. C o 3 J 3 1 i s 5 a s î •5 c 3 c -o c 3 a 3 a 3 L3 1 a o ï 3 3 Rhjnchonella Pallas, Cli. et Dew lclrae(lra,Sow. . • • >■ variabilis, Schl. . . . Roslellaria hamus, DcsI. . . . Serpula limax,Golilf. . . . . tricarinala, Goldl. . . filaria, Goldf. . . . 1 socialis , Goldf. . . Spiiifcr WalcoUi, Sow. . . rosiratus, Schl. . . n oxyplerus, Buv, . . Slraparolus glabratus , Cli. et D Tancredia angusla, Tiim. . o axiniformis, Lycelt. « Deshayesea, T(im. . donaciformis, Lycett. » lucida, Tqni. . . Terebratula causoniana , d'Oi li. » globata, Sow. . . » mimismalis, Lani. . « perforata, Pietle. . perovalis, Sow. . . ! • punctata, Son. . . resupinata, Sow. . n spinosa, Schl. . . » subovoïdea, Roem. . subbucculenta,Ch.el » subpunctata, Dew. . Thamnastrea Dumonti , Ch. et ew. Dew Dew. — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X — X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X 134 FOSSILES DES ÏERRAIiNS SECONDAIRES I '2a ■2'' ô i o G 7 s f) 10 M \-2 15 1-t NOMS DES ESPÈCES. ■i î ■■J a , 2 ^ SE il a -*< é 3 O C 6 c 3 s -3 3 5 -- S ï 3 C 3 1 b ÎJ Thamuaslrea Defranciana, Edw. ( Trigonia costata, Lam. . . » costellata, Ag. . . signala, Ag.. . . » tuberculala, Ag. . Trocliiis acuminatus, Ch. et De\ » intermedius, Ch. el D Turbo alavus, Ch. et Dew. . Buvignieri, Ch et Dev cyclostoma, Buv. . ■> ditior, Ch. et Dew. « insculptus, Ch. et Dew » laevigatus, Phill. . n minax, Ch. et Dew. NystijCh.etDew. . seleclus, Ch. et Dew. » subduplicatus, d'Oib. >tH V. ew V. X X X X - X X X — X X — X X X X X X X X j X DE LA PROVI>iCE DE LUXEMBOURG. 135 LISTE DES OUVRAGES CITÉS. Agassiz. Prodrome d'une monographie des Radiaires. (Mémoires de (a Sociéié des sciences naturelles de Neuchàtel. 1 vol.; 183o.) — Monographies d'Échinodermes vivants et fossiles; 1858. (Salénies, Scii- telles, Galérites, Dysaster.) — Description des Échinodermes fossiles de la Suisse, 1" et 2""- parties; 1859-1840. — Catologus systematicus Ectyporum Echinodermatum fossilium musei Neocomiensis. In-4°; 1840. Breynius. De Echinis et Echinetis, sive Methodica Echinorum distributione, Sche- diasma, Gedani; 1752. CoTTEAU. Etudes sur les Échinides fossiles du département de l'Yonne; 1832. Desmoulins. Études sur les Échinides de Bordeaux; 1855-1837. Desor. Monograpliie des Galérites; 1842. — Synopsis des Échinides fossiles, 5 livr., avec altas; 18o4-18o7. Dumortier(E.). Note sur quelques Fossiles peu connus ou mal ligures du lias moyen, présentée à la Société impériale d'agriculture, d'histoire naturelle et des arts utiles de Lyon, dans la séance du 5 juillet 1837. Fraas. Versuch eincr Vergleichung des schwàhischen Jura, mit dem franzô- sischen und englischen von 0. Fraas. ( Extrait des Mémoires des sciences naturelles du Wurtemberg, V livr.; 1849.) Gierel. Fauna des Vorwelt, mit steter Beriicksichtigung der lebenden Tliiere; Leipzig; 1831. — Deutschiands Petrefacten , ein systematisches Verzeichniss aller in Deut- schland und den angrenzenden Lândern vorkommenden Petrefacten ; 1832. Klein. Naturalis dispositio Echinodermatum. Ed. Leske; 1778. 136 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES LEONHARDundBKONN.Neucs Jalirbuch fur Minéralogie, Geognosie, Géologie und Pelre- factenkiinde. Jalirg. 184o. Morris. On Sonie Sections in the oolilic district of Lincolnshire {Proceediufjs of Ihc ijeological Society; 18o5.) Morris et Lycett. A Moiiograiih of the Mollusca froni the great oolito, chiefly froni Minchinkamplon and the coast of Yorkshire, part. I; I8o0; part. II, 1855; part. III, 18o4. MuiîCHiso.N. Outline of the Geology of the Aeighbourhood of Cheltenham. Édition augmentée par J. Bucknian et Strickland. London, 184o. Opi'el. PllILIPPI. QUENSTEDT. Terquem. WlîlGHT. Wurttembergische naturwissentschaftliche Jahresheftc , heraiisge- gebcn von Jlohl, Plieninger, Fehling, Menzel und Kraus. Zehnter Jalirgang, I Ileft ; 1853. Die Juralormation Englands , Frankreichs und des sudwestliclicu Deutschlands, von Alh. Oppel; 1856. Handhïich dor Conchyliologie und Malacozoologie; Halle, 1855. Ilandhuch der Petrefactenkunde; 1831. Das Flilzgehirge Wurttenibergs; 1851. Der Jura; 1856-1857. Mémoire sur un nouveau genre de Mollusques acéphales , genre Het- tangia, 1855. [Bulletin de la Société géologique de France, 2""' sér., t. X; 1852-1855.) Observations sur les Pleuromija et les Myopsis de M. Agassiz. (Extrait des Bulletins de la Société géologique de France, 2""' sér., t. X, p. 554; 1855.) Observations sur les études critiques des Mollusques fossiles, com- prenant la monographie des Myaires de M. Agassiz; 1855. Paléontologie du département de la Jloselle; 1855. (Extrait de la Statistique de la Moselle.) Paléontologie de l'étage inférieur de la formation basique de la pro- vince de Luxembourg, grand -duché (Hollande) et de Hettange, (département de la Moselle); 1855. A Monograjjh on the british fossil Echinodermata of the oolitic for- mations, part. I; 1855. On the stratigraphieal distribution of the oolitic Echinodermata. (JRa;j- port de r Association britannique pour l'avancement des sciences pour l'année 185G.) DE LA PROVIISCE DE LUXEMBOURG. 437 TABLE ALPHABÉTIQUE. Pages. Amaltheus margaritatus 36 AniiuMTES aalensis ' . 42 » acutus 56 » amaltheus id. • amaltheus gibbosus id. « angulatus 18 " angulatus compressus id. « ai'matus 23 >> Banksii Al • Bechei 27 " Blagdeni 47 o brevispina 40 » Browni 43 » capiicornus . • 29 « Charmassei 18 !• Cheltensis 27 • Clevelandicus 36 • coronatus 47 0 corrugatus .43 " cupidus 38 n Davaei 23 » Emjelhardti 36 fimbriatus . 34 " foliaceus 36 " Guibalianus 22 " Henleyi 27 " heterophyllus numismalis .... 20 i> bj'briJus 38 » interruptus 51 " Jamesoni 32 Tome XXXII. Pages. An.iio.MrES Johnstoni 15 » kridion 19 » lataecosta 40 » laeviusculus 43 » Loscombi 20 » maculatus 29 • margariUtus 35 ■> Martinsi 49 « Muschisonae . • 45 » natrix 40 » natrix rotundus id. o paradoxus 36 i> Parkinsoni 50 » peltos costatus 31 » planicosta 29 » psilonotus 15 • punctatus 43 f radians 42 ■■ rotula 36 >' Sinemurieusis 17 » .Sowerbyi 45 » Stockesi 36 !■ striatus 27 » torus 15 trifasciatus 47 » triplicatus 49 • Zieteni 31 .\NiTI.1A 82 Il Desbayesea 85 18 138 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES Pages. Belemnites apiciconus 9 » Sessinus id. » bisulcatus 7 " Bruguierianus id. canaliculatus carinalus clavalus . . incurvalus laevigatus niger . . . 9 7 5 8 7 0,7 Pages. Beleimtes Nodotiatms 8 » paxillosus .... 6, 7 n paxillosus amalthei 7 » subaduncatus 6, 7 n subclavutus 3 » subdepressus id. » stilcatus 9 » umbilicatus S ventroptanus ... . . . id. Caroimia abilucla 78 o concinna 79 1) gigaïUea 80 » LyccUi 77 >' Oppeli 79 » ovalis 77 » quadrata 76 • Ryckholli 81 Ceromy» concentrica 73 » coriliforniis 72 » ei'jcina 70 » Konincki 73 1) major 74 Cebomya pingui.? 71 » Queleleti 7-3 CiDARIS 90 Wrighlii 91 » propinqua id. Clypeds 108 11 angustiporus 109 ■1 chinicularis 106 » excentricus 109 11 palella id. 0 sinuaUis id. Cornu avimonis 35 D. Disco'idea depressa . . » hemisphaerica 100 101 Disco'idea tnarginalis 101 E. Echiniles clunicuhjris 100 1' depressus 1 00 ECHISOBRISSIS 103 » cluniculai'is 106 ■1 planior id. Echinoclypus patella lOU G. Galerites depressus 100 » hcmisphaericvs 101 Eciiinus t>o 11 bigranulaiLs 96 » intermedius id. 11 perlatus ' .... 97 •1 serialis 90 11 subconoïdeus 97 Giileriles patella 109 Olobiles Loscombi HO DE LA PROVli>CE DE LUXEMBOURG. 139 Pages. Globitcs striatus 27 Gresslya concentrica 75 0 cordiformis 7-2 H. Nettangia angusta 85 » Desliayesea 80 o Dionvillensis 88 0 lucida 87 HOLECTYPDS 99 » antiquus 100 Pages. Gresslya erycina .70 I) major 74 • pinguis "I I HoLECTïPus (lepressus 100 1) hemisphaericus 101 » strialus 100 HïBOCLÏPUS 10.5 0 ovalis 104 Lyonsia abducta 70, 74, 75 » cordiformis 27 Myopsis jurassi 66 M. NtiTims 10 • a/jlnis 12 aralus 11,12 ■> aratus jurensis 14 » aratus numismalis 13 1) clausus 14 ' dubius 13 » giganleus 12 ■> intermedius 13, 14 ■' rolula 36 » semislriatus 13 » squamosus id. » striatus 12,27 Lyonsia major 74 i> pinguis 71 Myopsis marginata 69 Nucleolites clunicularis 106 i> conicus 107 o Edmundi id. i> latiporus 106 .) patella 109 « pyramidalis 106 ■1 Sarllianensis 107 » scutatus id. « sinuatus 109 n Terquemi 106 » Thurmanni id. Nucula axiniformis 89 P. Pachyodon abductus 78 » ovalis 77 Panopaea angusta 65 n crassa 61 ■ Galathea 62 » glabra 63 • Jurassi 66 » marginata 69 Pedina 92 gigas 95 Pholadomïa ambigua 56 « Hausmanni 55 » jurassioïdes 55 Il Roemeri 56 » soCialis 57 » triquetra 58 140 FOSSILES DES TERRAINS SECONDAIRES, etc. Pages. l'iionnoMi* Urania 34 Voltzii id. flanites Sanksii ■57 Blagdeni id. « Vavaei 25 » fibulatus 23 i> Parkinsoni 50 .. planicostatus 29 PLeuROMTi 59 » Agassizi 66 Pyges. Pledromïa angusta 64 t> Candezei 63 » crassa 61 Galalhea 62 » glabra 63 Jurassi 66 « Omaliana 67 " marginata 69 » rugosa 65 PuUasIra oblita 88 Slomechinus bigranularis 96 T. Tancredia 84 angusta 85 1 axiniformis 89 • Deshajesea 86 Tancbedia donaciformis 88 extensa 89 1 lucida 87 Thalassites giganteus 80 Unio abductus u.. 78 I FI^ DE LA TABLE ALPHABETIQUE. ERRATA. Page 77, ligne 25, au lieu «le Cardima lisez Pachïodo.x. Page 81, ligne 19, au lieu de Nickholti lisez BvckHoi,Ti.. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Fig. I. Bclcmniles umbiiicatits , de Blainv. — Macigno d'Aubaiige. a. Rosti'e vu de côté (d'après d'Orbigny). b. — d'un jeune individu, grandeur naturelle. c. La coupe du rostre précédent. d. Variété, rostre vu de côté. e. — — vu par le dos. f. Coupe du rostre précédent. Fig. 2. Belemnites paxillosiis , ScU. — Macigno d'Aubange. a. Rostre de grandeur naturelle , vu par le dos. 6. — — — vu de côté. c. — vu du sommet. d. Une coupe vers le milieu de la longueur. Fig. 3. Betemnites incunatus , Ziet. — Marne de Grandcour. a. Rostre de grandeur naturelle, vu par le bas. h. — — — vu de côté. c. Coupe vers la base, montrant lalvéole. d. — vers les trois quarts de la longueur. Fig. 4. Belemnitcs apiciconus , de Blainv. — Calcaire subcompactc. a. Rostre de grandeur naturelle, vu par la (ace inférieure. h. — — — vu de côté, r. Coupe montrant l'alvéole. d. — vers les trois quarts de la longueur. Tome XXXIII. 19 142 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE II. Fig. I. jVukIHus anitiis , Scli\. — — var. A. — Echantillon de la marne de Grandcour. a. Coquille réduite aux deux tiers de la grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — — vue i)ar la bouche. var. B (d'après dOrbigny). r. Coquille vue de côté. d. — vue par la bouche. var. C. — Marne de Grandcour. e. Coquille de grandeur naturelle, vue par la bouche. [• — — — vue de côté. PLANCHE III. Fig. i. Naiitiliis clavsuf:, d'Orb. — Calcaire de Longwy. ((. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. ■ — — — vue par la bouche. Fig. 2. Ammoniles Johnstoiii , Sow. — Marne de Jamoigne. u. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées, grossies, d'après d'Orbigny. Fig. 3. Ammonites sinemiiriensis, d'Orb. — Marne de Strassen. a. Fragment de tour de sjjirc, grandeur naturelle. b. Coupe du même. Fig. 4-. ADimonile.s angi(lati(s, var. Churmassei , d'Orb. — Marne de Strassen. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le dos. c. Coupe de la même. Fig. .y. Ammonites Kridion , Hehl, Zict. — Marne de Strassen. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. PLANCHE IV. Fig. 1. Ammoniles Kridion, Hehl, Ziet. — Marne de Strassen. (/. Coquille de grandeur naturelle, vue par la bouche. /*. Cloisons développées, trois fois grandeur naturelle. Fig. 2. Ammonites Loscombi, Sow. — Macigno d'Aubange. Coquille réduite à peu près de moitié, complétée pour les stries, d'après la Put l'Ontologie française. Fig. 3. Ammonites Guibalianus , d'Orb. — Grès de Virton. «. Coquille réduite de moitié, vue de côté. EXPLICATION DES PLAr^CHES. 143 Fig. 3. b. Coupe du dernier tour de spire. c. Cloisons en place, de grandeur naturelle. Fig. 4. Ammonites armatus, Sow. — Macigno d'Aubange. a. Coquille vue de côté, un quart grandeur naturelle, d après Oppel. 6. Coupe de la même, au dernier tour de spire. c. Fragment d'un tour de spire, moitié grandeur naturelle. Fig. 5. Ammonites Davœi , Sow. — Schiste d'Eihe. Cloisons développées, deux fois grandeur naturelle. PLANCHE V. Fig. I. Ammonites Davœi, Sow. — Schiste d'Éthe. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. Fig. 2. Ammonites ffenleyi, Sow. — Schiste d'Éthe, macigno d'Aubange. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées, deux fois grandeur naturelle. Fig. 3. Ammo7iiles capricornus , Schl. — Schiste d'Éthe, macigno d'.4uhange. u. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées, deux fois grandeur naturelle. Fig. 4. Ammonites flmbriattis , Sow. — Schiste d'Éthe. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté; la portion de test est copiée des planches de la Paléontologie française. b. Coupe du dernier tour de spire. PLANCHE W. Fig. I. Ammonites Jamesoni , Sow. — Schiste d'Éthe. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées, grandeur naturelle. Fig. 2. Ammonites fimbriattis, Sow. — Schiste d'Éthe. Cloisons développées, deux fois grandeur naturelle. Fig. 3. Ammonites Zieteni, Oppel. — Schiste d'Éthe. «. Coquille de grandeur naturelle, vue décote. 6. Coupe du dernier tour de spire. Fig. 4. Ammonites margaritatus , Mont. — Schiste d'Éthe. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté; variété à tours comprimés. b. — — — vue par la bouche, — — c. — — — vue de côté, variété h tours déprimés. 144 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 4. d. Coquille de grandeur naturelle, vue par la bouche, variété à tours déprimés. e. Cloisons développées, trois fois grandeur naturelle, d'après la coquille pi. VI. fig. 4 «. Fig. 5. Ammonites hybridus , d'Orh. — Schiste d'Éthe. u. Fragment de tour de spire, vu par le dos, variété. PLANCHE VII. Fig. I. Ammonites margaritatus , Monf. — Schiste d'Élhe. a. Coquille adulte, vue de côté, d'après Quenstedt. Fig. 2. Ammonites hybridus, d'Orl). — Macigno d'Aubangc. a. Coquille de grandeur naturelle, vue décote, complétée au trait. 6. Coupe du dernier tour de spire. c. Cloisons développées, grossies, d'après d'Orbigny. Fig. 3. Ammonites brevispina, So'w. — Macigno d'Aubangc. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées , trois fois grandeur naturelle. Fig. 4. Ammonites aulensis , Ziet. — Marne de Grandcour. a. Coquille de grandeur naturelle , vue de côté. b. Coupe du dernier tour de spire. Fig. 5. Ammonites Murchisonœ , Sow. — Calcaire ferrugineux. a. Cloisons développées, de grandeur naturelle, prises sur la coquille fig. t b, pi. VIII. PLANCHE VIII. Fig. 1. Ammonites Murchisonœ , Sow. — Calcaire ferrugineux. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté, représentant une variété lisse et à tours très-enibrassants. 6. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté, variété à côtes. c. — — — vue par la bouche. Fig. 2. Ammonites Soicerbyi, Mil). — Calcaire ferrugineux. o. Coquille vue de côté, réduite au tiers de la grandeur naturelle. b. Coupe du dernier tour de spire. c. Cloisons dessinées en place, de grandeur naturelle. PLANCHE IX. Fig. 1. Ammonites Blagdeni, Sow. — Calcaire ferrugineux. a. Coquille vue de côté, réduite aux deux tiei's de la grandeur naturelle. 6. — vue par la bouche, — — — EXPLICATION DES PLANCHES. 145 Fig. 2. Ammonites Martinsi, d'Orb. — Calcaire subcorapacte. u. Coquille de grandeur nalurclle, vue de côté. /(. — — — vue par la bouche. c. Cloisons développées, grossies deux fois. Fig. 3. Ammonites Parkinsoni , Sow, — Des Clappes. ((. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. I), — — — vue par la bouche. PLANCHE X. Fig. 1. Ammonites Parkinsoni, Sow. — Des Clappes. «. Fragment de tour de spire de grandeur naturelle, montrant les cloisons dans leur disposition naturelle et une variété à tours très -embrassants, où les côtes ont disparu, sauf sur la région dorsale. Fig. -2. Pholadomya jiirassioïdes , N. — Marne de Strassen. o. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 3. Pholadomya Voltzii , Ag. — Schiste d'Ethe. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 4. Pholadomya Rœmcri, Ag. — Macigno d'Aubange. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. fj, — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. PLANCHE XL Fig. 1. Pholadomya Hausmanni , Goldf. — Macigno d'Aubange. «. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. Ij, — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 2. Pholadomya triquetra, Ag. — Des Clappes. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. è. — — ■ — vue par le haut. c. — — — vue par devant. PLANCHE XIL Fig. I. Pholadomya socialis, Morr. et Lyc. — Calcaire ferrugineux. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 146 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 1. /;. Coquille tic grandeur nalurcUe, vue par le liaut. c. — — — vue par devant. Fig. 2. Pleuromya Omaliuna , N. — Des Clappcs. a. Valve droite montrant la charnière. b. — gauche — — V. Les deux valves mises en rapport. Fig. 3. Pleuromya crassa, Ag. — Marne de Jamoignc. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côte. b. — — — vue par le haut f. — — — vue par devant. Fig. i. Pleuromya galaihea, Ag. — Marne de Jamoignc. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. .*). Pleta-omya glabra, Ag. — Grès de Virton. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut, e. — — — vue par devant. Fig. ft. Pleuromya Candezei , N. — Grès de Virton. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut, c. — ^ — — vue par devant. PLANCHE Xin. Fig. I. Pleuromya rugosa,^. — Grès de Virton. a. Coquille de grandeur naturelle , vue de côté. 6. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 2. Pleuromya angusta, Ag. — Calcaire ferrugineux. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 5. Pleuromya Agassizi, N. — Des Clappes. «. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. 6. Variété — — — c. — — — vue par le haut. Fig. 4. Pleuromya Omaliana, N. — Des Clappes. o. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. e. — — — vue par devant. EXPLICATION DES PLANCHES 147 PLANCHE XIV. Fig. 1. Pleuromya margiitata, Ag. — Des Clappes. (/. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. f . — — — vue par devant. Fig. 2. Ceroinya erycina, Ag. — Maeigno d'Aubange. «. Coquille de grandeur naturelle, vue de côte. b. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 3. Ceromyu pinguis , Ag. — Oolilhe ferrugineux de Mont-Saint-Martin, o. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 4. Ceroinya conliformis , Ag. — Oolithe ferrugineux de Mont-Saint-Martin. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté, montrant les impressions mus- culaires et palléale. b. Coquille de grandeur naturelle, vue par le haut. c. — — — vue par devant. PLANCHE XV. Fig. i. Ceromya Queteleti, N. —Oolithe ferrugineux de Mont-Saint-Martin. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 2. Ceromya Konincki, N. — Oolithe ferrugineux de Mont-Saint-Martin. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 3. Ceromya major, Ag. — Calcaire ferrugineux. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — — vue par le haut. c. — — vue par devant. Fig. 4. Ceromya conceiitrica, Ag. — Calcaire subcorapacte. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b. — — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 5. Cardinia quadrala, Ag. — Marne de Jamoigne. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. b, — — vue par le haut. g. — — vue par devant. as EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. (). Curdiniu Lijceiti, N. — Marne de Jamoigiie. II. Coquille de grandeur naturelle, vue de côlé. ''■ — — — vue par le haut, t. — — — vue par devant. PLANCHE XVI. Fig. 1. Carditiia ovalis, Stutchb. — Marne de Janioigne. ". Coquille de grandeur naturelle, vue de côte. 6- — — — vue par le haut. c- — — — vue par devant. Fig. '•1. Curdinia abdiicta, Pbill. — Marne de Janioigne. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de eôté. Ij. — — — vue par le liaut. c. — — — vue par devant. Fig. â. Cardinia concinna, Sow. — Grès de Luxembourg. a. Valve gauche, grandeur naturelle, vue de côté. b- — — — — variété. Fig. 4. Cardinia Oppeli, N. — Marne de Strassen. u. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. li- — — . — vue par le haut. c. — — — vue par devant. Fig. 5. Anatina Dcshayesea, N. — Des Clappes. a. Coquille de grandeur naturelle, incomplète, vue de côlé. ''• — — — ^ vue par le liaul. c. Fragment de test grossi, pris vers le bord antérieur. ''■ — — vers l'extrémité postérieure. PLANCHE XVII. Fig. I. Cardinia (jifjantea, Quensl. — Grès de Virloii. ((. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. !>■ — — — vue par le haut. r. Moule interne de la même. Fig. -2. Tancredia aiHjuata, Terq. — Grès de Lu.\embourg. a. Coquille grossie deux fois, valve droite. Fig. 5. Tiincrcdia Deshayesen, Terq. — Grès de Luxembourg. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté, valve gauche. h et c. Valves gauche et droite, montrant la charnière, d'après rou\rage cité de M. Terquem. EXPLICATION DES PLANCHES. 149 PLANCHE XVIII. Fis. '■ Cardinia Ryckholti, 7i. — Grès de Virton. a. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. ''. — — — vue par le haut. ''• — — — vue par devant. Fig. 2. Tdiicredia luclda, Terq. — Macigno d'Aubange. ((. Valve gauche de grandeur naturelle, vue de côté. Fig. 3. Taiicredta doiiaci forints, Lycett. — Calcaire ferrugineux. ((. Valve gauche, grossie deux fois, vue de côté. II. Coquille grossie deux fois, vue par le haut. Fig. 4. Tnncredla axiniformis , Phill. — Des Clappes. a. Coquille de grandeur naturelle, vue par la valve gauche. h. ■ — — — vue par le haut. Fig. .y. Pvdiiia gigas, Ag. ■ — • Calcaire subcompacte. a. Coquille de grandeur naturelle, vue par la base. h. — — — vue de côté. f. Une portion d'ambuiacre et d'inter-ambulacre, grossie trois fois. PLANCHE XIX. Fig. I. Ciihiris Wrightii, Desor. — Calcaire subcompacte. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. ''. — — — vue de côté . r. Une portion d'ambuiacre et d'inter-ambulacre, fortement grossie. d. Un radiole. ('. Une portion du même grossie. /. Articulation d'un radiole. Fig. 2. Echinus higranularis , Lamarck. — Calcaire subcompacte. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. ''. — — — vue de côté. r. — — — vue en dessous. Fig. 5. Echinus subconoïdeus , Desor. — Calcaire subcompacte. a. Coquille vue en dessus, fragment déformé et fissuré. h. Fragment grossi deux fois, montrant une portion d'ambuiacre et d'inter-am- bulacre. c. Contour normal de l'espèce, en position naturelle. Fig '(•. Holcctijinis depressus, Leske. — Calcaire subcompactc. n. Coquille grossie deux fois, vue en dessus. h. — — . — vue en dessous. c. — — — vue de côté. Fig. .5. Holeclypi/s lieinlspliœricKS , Ag. — Des Clappes. Tome XXXIIL 20 d50 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. S. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. 6. — — — vue eu dessout.. c, — — — vue de côté. d. Portion d'ambulacre et dinlcr-anibulacre, grossie quatre fois. PLANCHE XX. Fig. 1 . Hyboclypus ovalis , Wriglil. — Des Clappes. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. b. — — — vue en dessous, f. — — — ^ ue de côté. d. Portion d'ambulacre prise à la base, grossie. Fig. 2. Ecliitiobrissiis clunicularis , Lhvyd. — Des Clappes. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. 6. — grossie d'un tiers — c. — — vue en dessous. d. — — vue de côté. e. Portion d'ambulacre prise à la face dorsale, grossie quaire fois. /'. — — prise à la base, — — Fig. 5. Clypeus sinualus, Leske. — Calcaire subeompacte. a. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. 6. — — — vue en dessous. c. — — — vue de côté. d. Portion d'ambulacre prise à la face dorsale, grossie deux fois. e. — — et d'inter-ambulacre, prise en dessous, grossi quaire fois FIN DE L EXPLICATION BES PL.4NCHES. Méiii.de lAcai. Roj (le Belg. Toin.XXXIII. Mém.de Mf CKapuis PLI. Iitt^ài' S- kiersFtyns lithielAcai Mc.i (le l'Acad Tîov.tle BeH.Tom X.XXIH Ménide .VrCK.ipnis IM H Mo.u.do lA.ml. lîuv (le liolo-.Tom XXXIII. Ménidc M''CI,a,,u.slM s\-^:>'^^'>^'^*^^ /." r r.ft4;^^^S?^ rf^n-n lApâr i- Sererepis litk-deJ'AcM. y Um . (k> ] :\fa(l . Rov (lo BcljJ-, Toiu ..\X XIII :\ft:nidoM!TliapuisPI IV iiût.pdr C derereyiin jith.deJAcdd. .Mnn.(k.r.\.vul PunclcP,c]g.Tom.\XXIII. Mom.de MÎ'Cliapuisl'I.V /* ''f-r v^AifM',^'^^ '■illipùT fr !Ji:vc-ri>yii': lith 'hiAui'. Me.n A' Vk-ni. Roy do Bolg. Tœti.XXXKI . MémdeMyrhapxiisPlTI W^,„ Ltk psr ir. oevereyiis lith du l/k-d h'ni.df l,\c;ul. ?w\ de lîolo'. Toiu iAlémdeMl'Chapuis PI. VII ^iUi j-'M 'j- >.'c»"e.''fy/,.'., _drji a'f ! A:'.\ M..ni,lrl.W(l llov(lcl!clo-.To,n\XXII! Jlémdc.M'.'Cliapms PI. VIII --■tu») lithjisr t oeveieyiiK MilideJAcai. Morn.Jo lAcad. l'iuv àv lk-lo'. Ton. VXXIII .WindoMMlianuisPI IX A . '"•"•^^^^Sw «r.- uek-piT ir DsnrfyuÀ li'th âeJ'Acdi. .Meni.i' lAcad. Ilov do IJole,-, Toin XXXIII . /. ^wa*«rs£i«raT'3^ ;"'^'>^>-i«ë'^-; il Moni.de Ml' Clmpxiis PI. X ^r \ 2': \ liii.par C Serertpis lidi.êeTAcàii. Mém.di" lAmd. lîov do Bcig. Toin.VXXIII MomdoMM'liapuisPI.AI yf i yf ■M w _-rf^s»r*Tti,.^ licii pdj tr. ùerereyns Jitli.de. (Acda. \l,-.,n,J.> i:U-ad. llov (lo Uole:.T(.m.\ XXIII AUitloMMIuipuis IM.Xil /■ j': fe-^-^ ■'■y.s^ %*, o: s^ îiili v.ir Q tjuvei'-yii^ iitk dv liicj .\l,.n..ac I:\okI.IIov de Dcly;. Ton. \X\III .Mcmdc-M!(lui|nMsl'I.XIll ^-"«^6,^ J" Mê "''^*v. sï»S«f^5W IitlijuT Cr Soreippis liik.it< TAiM. .Mém.a.' 1 Aoad. Kov àe Belg;. Toin.XXXIII . Mém.deMn'liapuisl'l.XlV. bdi p'iT i^ iirjreri'pn. JJtii "f j .ïf> « Mém.do ïk-al. Roy df Bcig. Tom.XXXIlI. MémdeMTCkapuisPI.XV. J? o: à liAjhxT 6-' .<'c'/ri"e)3io 7i(/i islAcàd MoM.de i:Wiui llov (le DcljV.Tom.XX.XIII. Jf MomdoMîTliapu.slM, XVI ""1 \ .^^, .?- -^';ï:v.... ° «J=JH_ttl.iEA o : lith pàT tf Sersrep.!: JitJi. de l'Acaii. Mém.do lAcad. Rov de lîelg;. loin Mcmdo.MrdunnusIM. XVH Sî^SS?^;?!!!-'-- ._l-^^?i^Si jf /.'■ litÀipài- ^ oevemyii..'; jitli ihlA^i-i. MvmÂ' lAcad lluv (I.- IJc4t.-,'loia .WXIII JHoiudfMrCliapuisIM.W'III. luhjiài' U- ùivomyiii, litlide 1 Aisai .M,-....,do lAcad. Roy ck- Bclg.Tom.XXXlll MumdeMîThupuisPI.XIX. lié par ir . lersTfyns Jj'tli. iel'Acal. yU-mA' i.Wml.Uov de- liolaj.To.n .\X\III MônidoM!"("liapuisPI, XX \ /.'■ /f mMim ,r/ 5 ^o°=i _-- O u (^ C — , '&■'-■, J! .^%°. -1 IjàpàT ïr' .J'eraTjrif JrtA deJAcaî- OBSERVATIONS DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. ToiiE XXXIII. OBSERVATIONS PHÉNOMÈNES PÉRIODIOIES. Les plus anciennes observations météorologiques, faites dans ce ro>auiiie, ne remontent pas à plus d'un siècle. C'est l'abbé Chevalier qui publia les pre- mières, obtenues par le thermomètre et le baromètre; on les trouve dans les anciens Mémoires de V Académie roxjcde de Bruxelles. De i765 jusqu'en 1775. il se borna à donner le maximum et le minimum annuels : en 1770, M. le baron de Poederlé fils donna des valeurs plus complètes, en les publiant j)our chaque mois; mais, en 1784, l'Académie de Bruxelles se mit en relation avec la Société palatine de Manheim, et commença, par Tintermédiaire de labbé Mann, une séiie d'observations comparatives qui fut continuée de jour en jour pendant l'intervalle de plusieurs années. Nous avons essayé de rappeler ces premiers travaux dans un Aperçu histo- rique {'). et d'y ajouter l'indication des principales recherches qui furent faites dans ce pays jusqu'à l'établissement du royaume actuel. On peut y voir les lacunes nombreuses que présentait la météorologie dans nos contrées et l'absence presque complète d'éléments pour la physique du globe. Dès l'instant de sa création, l'Observatoire a fait un appel aux savants de ce royaume, et il a tâché de payer sa dette non-seulement pour la météoro- logie, mais encore pour la physique du globe, qui avait été complètement né- lïlieée en Bebique. Grâce au concours obligeant de nos physiciens dans les diverses provinces, et spécialement des membres de notre Académie, nous croyons pouvoir marcher aujourd'hui parmi les peuples les plus avancés poui- ces sortes de connaissances. Nous avons également trouvé un accueil bien- veillant chez les nations éliangères. dont les savants nous ont donné fout ! appui et tous les secours que nous pouvions désirer. (') Voyez V Aperçu historique des observations de mélèoroloyie faites en Belgique jusqu'à ce jour, dans les Nouveaux Mémoires de l'Académie rojjule des sciences et belles-lettres de Bruxelles , tome VIII, in-4°,1834; a Aîm^l^?, Annales de l'Observatoire royal de Bruxelles, tome I, 1854. On a cité, mais sans en avoir fourni la preuve, quelques observations faites avant cette époque et qui avaient pour but d'indiquer la température ou la pression atmosphérique dans quelques circonstances remarquables. 4 OBSERVATIONS Il est peu de recherches qui aient rencontré chez ces savants, pkis de sym- pathie que celles sur les époques naturelles des plantes et des animaux. Ces recherches, malgré les efforts du célèbre Linné, étaient demeurées en quelque sorte abandonnées. L'Académie de Bruxelles ne ci'aignit pas de les reprendre, en précisant mieux les points sur lesquels on s'était mal entendu, et bientôt ces études, qui auront sous peu un quart de siècle d existence, fixèrent lat- tention générale des naturalistes. MM. Kreil et Fritsch firent presque en même temps un appel semblable aux savants allemands. La voix des hommes les ])lus illustres, de Berzélius, de Humboldt, de Léopold de Buch, de sir Robert Brown, de Marlius, etc., secondèrent ces reclierches auxquelles voulurent bien prendre part plusieurs des sociétés les plus distinguées de l'Europe. Un inconvénient se présentait cependant encore: on pouvait voir, par le résultat des données recueillies, que les naturalistes des différents pays ne s'entendaient pas sur les points précis qu'il s'agissait d'observer. On sentit la nécessité d'être parfaitement d'accord sur un objet aussi important; et, à l'assemblée générale des différents pays qui se tint à Vienne, en 18a8, pour l'organisation des travaux statistiques, on convint de revenir sur ce même sujet. On s'y occupa avec soin du programme qu'il s'agissait d'adoper, et Ion nomma deux commissaires pour résumer les questions posées et présenter au congrès suivant un plan d'observation uniforme ('). Ce plan, rédigé pour les différentes nations, fut proposé et adopté à la dernière réunion des statisti- ciens à Londres: de sorte que l'unité des travaux est garantie aujourd'hui, autant du moins qu'on peut le désirer. ISous avons ainsi 1 espoir que rien ne viendra altérer, pour les observateurs de notre pays, l'accord qui existe entre eux, et qu'ils continueront à trouver le généreux appui nécessaire à leurs travaux. Les sciences physiques n'ont pas besoin de moins de régularité que les sciences naturelles : les observations météorologiques se font maintenant sur sept points différents de notre royaume. INous venons de perdre l'un de nos observateurs qui nous laissait espérer d'utiles travaux pour le Luxembourg : c'est M. Germain, professeur de physique à Bastogne, qui avait commencé ses observations en f8o7. Les travaux pour la météorologie et la physique du globe faits pendant Tannée I8C0, sont les suivants : I» Résumé des observations sur la tnétéorologie, l'électricité et le magnétisme (') Los lieux commissaires nommés à Vienne furent M. Frilsch et moi. M. Fritseli ne put malheureusement assister à la réunion du congrès de Londres : mais il me remit son travail . qui fut approuvé par l'assemblée générale. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. S terrestre, faites à l'Observatoire royal de Bruxelles, en 1860, et communi- quées par le directeur Ad. Quetelet, secrétaire perpétuel de l'Académie; 2» Résumé des observations météorologiques faites à Gand, en 1860, par M. F. Duprez, membre de l'Académie; 3» Résumé des observations météorologiques faites à Namur, en 1860, par M. A.-J. Maas, professeur de physique au Collège de la Paix; 4° Réstimé des observations météorologiques faites à Liège, en 1860, par M. D. Leclercq, agrégé à l'Université; S» Résumé des observations météorologiques faites à Stavelot, en 1860, par M. G. Dewalque, membre de l'Académie; 6° Réstimé des observations météorologiques faites à Arlon, en 1860. par M. A. Loppens, professeur à l'Athénée royal; 7° Résumé des observations météorologiques faites à Ostende, en 1860, par M. J. Cavalier, pharmacien. On peut voir qu'à Test et à l'ouest de Bruxelles, on possède maintenant d'excellentes stations munies de bons instruments et qui nous mettent à même de marcher de front avec les pays les mieux favorisés pour l'élude de la météorologie. Les parties élevées du royaume, telles que Stavelot et Arlon. sont également représentées dans les observations de météorologie. Nous avons malheureusement à regretter que Mons et Anvers, deux villes impor- tantes du pays, laissent le sud et le nord de Bruxelles entièrement décou- verts. Anvers surtout, comme ville de commerce et comme centre maritime de première importance, produit un vide considérable dans nos travaux de météorologie et dans ce qui se rapporte en général au domaine des sciences physiques. En ce qui concerne les sciences naturelles, les observations ont été recueil- lies, pendant l'année 1860, dans les localités suivantes : 1° Botanique. Bruxelles, dans le jardin de l'Observatoire, par le directeur de rétablisse- ment; Filvorde, près de Bruxelles, par M. Alf. Wesmael, répétiteur à l'Ecole d'horticulture de l'État; Anvers, par M. Rigouts-Verberl, directeur du Jardin botanique; Ostende, par M. Ed. Landsweert, pharmacien; Namur, par M. Aug. Bellynck, professeur au Collège de la Paix: Spa, par M. Husson, directeur de lÉcole moyenne de l'Etat; Statelot, par M. Dewalque, membre de l'Académie : Jemeppe-sur-Meuse , par M. Alf. de Borre; 6 OBSERVATIONS f^ienne, par M. Karl Fritsch, membre de l'Académie imj)ériale de Vienne: Fenise, dans le Jardin botanique, par M. L.-J.-M. Buchinger. (Communi- quées par M. Zantedeschi.) 2» Zoologie. Bruxelles, par MM. J.-B. Vincent et fils; FUvorde. par M. Alf. Wesmael; ft aremme, par M. Edm. de Selys-Longchamps, membre de TAcadémie ; Stavelot. par M. G. Dewalque; Spa, par M. Husson: Jemeppe-SKV-Meuse , par M. Alf. de Borre: Namur, par M. A. Bellynck : .nielle, près de Gand, par M. Bernardin, professeur au Collège: Ostende, par M. Ed. Landzweert; Vienne , par M. Karl Fritsch. 5° BoTAMQiiE (observations faites à époques déterminées). Bruxelles^ par M. Ad. Quetelel; Vilvorde, par M. Alf. Wesmael : f^furemme, par M. Edm. de Selys-Longchamps, et M. Michel Ghaye; Stavelot, par M. G. Dewalque: Eeckeren, par M. Emilien Dewael; Spu, par M. Husson;, Jemeppe- sur-Meuse, par M. Alf. île Borre; Namur, par M. A. Bellynck: Melle, par M. Bernardin: Munster, en Allemagne, par M. le professeur Heis; Vienne, par M. Karl Fritsch. La partie occidentale de notre royaume, où sont situés Ostende et Gand. est extrêmement basse: le terrain ne commence à se relever qu à Bruxelles, et plus particulièrement à Liège et à Namur. On trouve ensuite, dans le voi- sinage de 1 Allemagne, à Stavelot et à Arlon. des terrains dont la hauteur domine le pays et qui donnent lieu à un abaissement assez prononcé du thermomètre. On pourra en juger par le tableau suivant : je le donne an- nuellement à côté des observations des plantes, pour qu'on puisse mieu\ juger des effets en connaissant les causes. Les températures d'Arlon, pendant les trois premiers mois, sont beaucoup trop élevées : nous avons cru devoir les omettre. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. TEMPÉRATURE MOYENNE DE 1860 (i). MOIS. Dmxelles. Ciandt Ostendo. Ltése. IVamar. Staveloc. Arlon. .VU. ; 56" ,6. .411.; lî-,0.? Alt. : J-2>»,0? AU.ieO",?. .Vlt.:89",l. Alt. ; 288",6. Alt. : iiU',0 Janvier .... 4';9 3^0 5;9 4:3 4^5 3;5 Février . . 1,0 0,7 2,3 0,2 j 0,2 -1,5 - Mars. . 1 4,4 4,0 5,0 I 4,3 3,8 2,8 — Avril. 7,7 7,3 7,2 8,2 7,4 7,1 4','7 Mai . 14,6 14,0 13,3 } I4,G 14,2 13,5 11,9 Juin . 16,2 16,4 16,7 i 10,0 15,5 15,1 11,8 Juillet . 16,8 17,3 17,5 17,0 13,6 15,8 12,8 Août. . . 16,9(2) 16,0 16,7 ., 16.6 15,5 15,0 — Septembre 1 14,1 13,8 14,5 14,0 13,6 12,5 - Octobre. 11,5 10,7 11,3 10,8 10,4 9,3 3,8 Novembre . 4,0 3,3 5,8 3,6 4,6 2,6 -0,4 Décembre . 1,8 1,4 1,0 1,7 2,0 1,1 -3,1 L'.IS5ÉE. . . 1 9,4 0,1 9,7 9,3 9,0 8,05 - (*) Moyennes des maxima et des tnh {-] Dans le second tableau de la p. 1 non 15,99. ima. 2, on lit 17^9 ui lieu de 16','9 pour température moyenne. Le minimum était 15.99 et La carte suivante mettra sous les yeux du lecteur les principales places qui ont concouru aux observations que nous venons de mentionner : i oAix-ld C^^;pelIe ©Luxertibourg' Ytrton.f' ~a;ifn '='"'"^■^911' 8 OBSERVATIONS DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. Voici maintenant les époques de la feuillaison et de la floraison pour quel- ques-unes des principales plantes. NOMS DES PLANTES. 184i-a2. 183G. 1837. i8o8. 1839. 18G0. 1 Feuillaison. Acer campeslre 20 avril. 20 avril. 22 avril. 21 avril. 6 avril. 2 mai. jïsculus liippocastanum .... 9 » 14 n 8 0 14 « •50 mais. 13 avril. Cralfegus oxyacaniha 23 mars. 13 .. 20 mars. 30 mars. 10 . 12 . Pliiladelphus coionarius ... 20 .. 5 mars. 22 .- 1 avril. 23 février. 7 .. Ribes rubrum 19 8 .• 6 ■ 31 mars. 10 mars. 10 mars. Syringa vulgaris 19 .. 5 .. 20 " 31 .. lô » 7 avril. Floraison. ^sculus hippocaslanum. . . . 4 mai. 1 1 mai. y mai. 7 mai. 2.'3 avril. 13 mai. Crataegus oxyacanlha 6 .. 18 .. 7 » 13 .. 21 . 15 .- ' Philadelplms cnronarius .... 23 >. 28 0 20 '■ 31 . 20 mai. 1 juin. Ribes rubriim 4 avril. 3 avril. 31 mars. 14 avril. 10 mars. 23 avril. Syringa vulgaris 30 . 30 .> 2 mai. 1 mai. 20 avril. 13 mai. 1 Prunus domc-slica .... 16 » 10 .. 7 avril. 16 avril. 14 » On reconnaîtra que Tannée 1860, contrairement à celle qui l'a précé- dée, a une feuillaison et une floraison tardives : sa feuillaison a dépassé la moyenne oi'dinaire d'une douzaine de jours, et la floi-aison a été en retard d'environ le même espace de temps, du moins pendant les premiers mois. Ad. QUETELET. EBII.«TliM. La (Jftte de la floraison de VAC' npestrc a été fixée au 26 avril, lisez IG ï^kii , plus loin page 49. RESUME DES OBSERVATIONS SUR LA MÉTÉOROLOGIE ET SCR LE MAGNÉTISME TERRESTRE, FJitPs i l'ubservaioire de Bruxtlles. en 1860. et coiTiniuni 1 0 1 2 1 0 2 1 3 19 18 20 9 10 6 31 Novembic 1 ^ a 2 14 0 1 0 5 5 12 5 1 « 3 1 30 Décembre TuTiL. . , . 5 3 3 1 3 0 2 1 7 g S 0 12 3 1 10 31 44 41 54 31 34 7 9 18 42 122 194 217 160 93 1 81 oS 366 Nombre d'indications de chaque vent à Bruxelles, en 1860. (D'après les résultats fournis, de 2 en 2 heures, par l'appareil d'Osier.) ■ KOMBltE MOIS. S. NSE. KE. ENE. E. ESE. SE. SSE. S. SSO. SO. OSO. 0. ONO. NO. \N0. Je jours. Janvier 0 0 U 0 0 0 12 2 79 5o 87 92 13 19 10 3 31 Février . 14 9 43 40 37 1 0 0 16 13 15 63 45 30 17 5 29 Mars . 2 8 8 U 6 0 0 " 16 46 93 84 28 65 15 0 31 Avril . 12 13 43 30 32 20 1 II 3 9 30 42 20 13 42 17 30 Mai 1 12 32 31 35 0 0 0 10 30 88 63 40 16 13 1 51 Juin . 0 0 0 0 0 9 1 6 40 20 124 93 31 10 6 0 30 Juillet. . 7 . CL'LAIKE. MOIS. 9 heures 3 heures 9 heures MOYENNE 9 heures 3 heures 9 heures MOYENNE du Midi. du du du du Midi. du du du matin. soir. soir. mois. malin. soir. soir. mois. Janvier .... S8,35 S7,2I 57,90 58,45 57,98 I9«27' 55" 19"30'34" 19»28'68" 19° 27' 41" 19° 28' 47", Février 59,48 57,42 57,27 58,99 58,29 25 18 29 65 30 25 26 26 28 4 Mars . 59,46 56,57 56,31 58,79 57,73 25 21 32 31 32 39 26 54 29 33 Avril . 60,12 57,06 57,29 59,27 58,43 25 45 30 55 30 23 23 47 27 44 Mai . 59,98 S-, 13 57,77 58,96 58,46 24 9 30 45 50 21 26 31 27 40 j Juin . 60,49 57,60 57,71 59,50 58,82 22 48 28 50 29 24 25 15 26 50 j Juillet 01,56 58,29 58,37 60,34 59,04 20 29 28 4 27 53 23 19 24 56 j Août . 01,45 58,48 58,82 60,84 69,90 20 44 27 37 26 49 22 9 24 19 Septembre 61,15 58,12 59,04 01,04 59,84 21 26 28 27 26 19 21 41 24 28 Octobre . 01,28 68,88 59,24 61,34 60,18 21 8 20 41 25 52 21 0 23 41 J Novembre 61,76 00,15 60,30 61,81 61,00 20 1 23 45 23 24 19 54 21 47 Décembre 61,69 60,81 61,04 62,25 61,44 20 H 22 13 21 41 18 56 20 40 Moyenne. . . 60,56 58,13 58,42 60,13 59,31 19»22'40" 19» 28 '22" 19" 27' 51" 19° 23' 48" 19» 25' 43" > Électricilé de l'air à Bruxelles, de 'IS51 à 1860. «lOÏENNE MOÏENSE MOIS. des degrés observés  rëleclromiïlrc. des nombres proportionnels. 1 1851. 1852. 1853. 1834. 1855. 1 186C. 1857. 1858. 1859. 1860. MOY. 1851. i8;-2. 1863. 1834. 1853. 1866. 1857. 1838. 1859. 1860. MOY. 1 Janv.. 50 34* 44 52 49 47 SI 50 50 49 48 446 •198 238 454 478 286 403 415 453 573 401 66» Fév. . 51 32* 51 40 62 39 52 44 44 48 46 470 •|26 476 319 918 190 565 312 275 339 399 66 Mars . 28 27' 40 29 40 32 36 38 30 43 34 106 '84 2 '.8 118 220 129 159 170 112 250 100 o.t Avril. 27 21 32 21 27 23 29 23 30 30 20 95 52 118 52 91 67 110 74 117 106 88 29 Mai. . 21 10 18 18 19 20 16 22 22 21 19 53 16 41 40 72 50 35 05 67 162 60 24 Juin.. 19 14 21 13 21 29 17 19 26 16 19 45 24 59 25 54 93 39 47 81 37 50 22 Juin.. 20 14 21 26 23 23 20 21 26 22 22 50 30 54 79 70 67 50 53 82 57 59 24 Août. 21 24 24 22 25 35 18 22 27 22 23 53 64 64 58 76 70 43 61 149 62 70 26 Sept.. 24 28 27 26 25 29 27 25 30 27 27 65 86 84 81 72 96 88 70 179 82 90 29! Oct. . 29 26 31 38 30 42 39 34 39 49 36 104 90 110 179 126 223 178 134 218 505 167 40 Nov. . 50 39 43 39 44 46 43 47 46 43 44 395 216 228 215 377 272 260 396 341 332 303 51 Dec. . Moï. 36* 45 55 46 52 54 46 47 52 47 48 •201 280 694 456 477 652 307 329 623 467 449 60 1 i 31 26 34 31 35 34 33 33 35 35 33 167 105 201 173 255 183 192 177 225 231 191 eor- res]/. 40» 32° 44» 41» 48" 42» 43° 41» 46» 46» 43» < Ces obserY allons sont peu sûre s : l'obscrvalr ur, [.or sa taille, éla il a la hauteu rdcn Qslruui eut. 1 Tome XXXIII. 18 OBSERVATIONS Intensité moyenne du vent à Bruxelles, en 1859. (D'aprè* r.ippare 1 d'Osier.) MOIS. MINtIT. aiATIN. MIDI. SOIR. ISTBNSITK 2 H. 4 B. 6 H. S B. 10 B. i u. 1 B. G u. s B. 10 B. iiioyeiÉnc, Janvier . . . 0,41 0,36 0,33 0,30 0,27 0,27 0,39 0,38 0,29 0,30 0,58 0,34 0,34 Février 0,44 0,38 0,39 0,42 0,40 0,41 0,59 0,60 0,46 0,38 0,51 0,43 0,45 Mars. . 0,58 0,42 0,40 0,41 0,49 0,G9 0,79 0,87 0,68 0,45 0,35 0,42 0,33 Avril. . 0,18 0,22 0,24 0,30 0,40 0,59 0,73 0,63 0,52 0,33 0,23 0,20 0,38 Mai . 0,04 0,03 0,03 0,05 0,10 0,17 0,31 0,28 0,31 0,18 0,07 0,06 0,13 Juin. 0,12 0,13 0,12 0,16 0,20 0,23 0,30 0,32 0,34 0,23 0,17 0,09 0,20 Juillet . 0,13 0,14 0,18 0,17 0,19 0 27 0,33 0,33 0,32 0,29 0,18 0,13 0,22 Août. . 0,12 0,11 0,10 0,09 0,10 0,18 0,36 0,31 0,29 0,23 0,14 0,13 0,18 Septembre 0,09 0,09 0,10 0,09 0,13 0,27 0,37 0,37 0,24 0,18 0,09 0,14 0,1. S Octobre. 0,12 0,13 0,15 0,15 0,18 0,24 0,20 0,20 0,18 0,12 0,18 0,17 0,17 Novembre 0,40 0,45 0,39 0,42 0,50 0,49 0,60 0,34 0,58 0,42 0,43 0,37 0,45 Décembre 0,27 0,25 0,29 0,28 0,34 0,39 0,44 0,47 0,37 0,46 0,44 0,40 0,37 MoVENNB. 0,23 0,23 0,23 0,24 0,27 0,33 0,26 0,44 0,36 0,30 0,27 0,24 O.SO Intensité totale du vent à Bruxelles, en 1859. (D'après l'appareil d'Osier.) uiTinr. MIDI. SOIR. IHTENSITK 1 MOIS. ' MINUIT. " a n. i H. 0 B. S H. 10 p. 2 u. 4 B. 6 u. s H 10 B. I..1.11H. Janvier 12,8 11,2 10,1 9,4 8,3 8,4 12,2 11,9 9,1 11,1 11,9 10,3 127,1 Février 12,2 10,5 10,8 11,8 11,3 11,4 16,4 16,8 12,8 10,7 14,2 12,5 151,4 Mars. 11,9 12,9 12,4 12,8 13,2 21,5 24,6 27,1 21,0 13,4 10,7 12,9 196,4 Avril. 3,3 6,5 6,9 8,6 11,6 17,1 21,1 18,4 15,2 9,6 ",2 5,9 133,4 Mai . 1,2 0,9 1,0 1,6 .3,1 3,5 9,5 8,6 9,7 3,6 2,3 1,8 50,6 Juin. 3,6 3,8 3,7 4,8 6,0 6,8 8,9 9,5 10,2 6,8 5,1 2,7 71,9 Juillet *>■? 4,4 5,5 5,3 6,0 8,4 10,7 10,3 9,8 8,9 5,3 3,9 83,4 Août. 3,8 3,4 3,1 2,7 3,1 5,3 11,1 9,7 9,1 7,0 ■4,5 4,3 67,3 Septembre 2,6 2,6 2,9 2,8 3,8 8,1 11,0 11,1 7,3 5,3 2,6 4,3 64,4 Octobre. 3,8 4,0 4,8 4,5 3,5 7,5 8,2 6,2 5,3 3,7 5,6 5,4 64,5 Novembre 11,9 13,5 11,8 12,7 ir,,o 14,8 17,9 16,3 11,3 12,5 15,5 11,2 102,4 Décembre 8,5 7,9 9,1 8,8 10,4 12,1 13.7 14,7 11,3 14,3 13,7 12,4 137,1 Abnée. . 82,3 81,6 82,1 85,8 99,5 126,7 5,5 160,6 132,5 108,9 96,0 88,0 1309,9 DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 19 ^ RÉSUME Des observations météorologiques faites à Gand, en '1860, Par m. F. DUPREZ, Membre de l'Académie royale de Belgique. Les observations ont été faites dans l'endroit de la ville nommé la Cour du Prince. Pression atmosphérique. — Le baromètre employé pour déterminer la pression atmosphérique est le même que celui qui a servi pendant les années antérieures : c'est un baromètre de Lion, pourvu des moyens nécessaires pour assurer sa verticalité. Cet instrument a une monture de bois, et son échelle, de laiton, s'étend jusquà la cuvette; il est placé dans une chambre dont la température varie très-peu en vingt- quatre heures, et sa cuvette est élevée de 8 mètres au-dessus du sol. Les nombres relatifs aux observations sont corrigés des effets de la capillarité: ils ont été ramenés à zéro de degré de température à l'aide des tables de réduction insérées dans l'J/f- nuaire de l'Observatoire royal de Bruxelles. Une table calculée d'après le rappoit connu entre le diamètre intérieur du tube et le diamètre intérieur de la cuvette, a donné la correction nécessitée par le changement du niveau du mercure dans la cu- vette; les nombres ont également subi cette correction. Température. — Les observations qui se rapportent à la température sont e.xpri- mées en degrés centigrades. Les températures maxima et tninima sont comptées d un midi à l'autre et ont été données par deux thermomètres, l'un à mercure et l'autre à esprit-de-vin. munis chacun d'un indicateur. Ces instruments sont placés au nord et à lombre. à 4"'.8 au-dessus du sol ; leur vérification a fait connaître que le zéro 20 OBSERVATIONS (le l'échelle du premier était trop bas de sept dixièmes de degré, et celui du second trop haut de six dixièmes; les nombres ont été corrigés de ces erreurs. Humidité. — L'état hygrométrique de l'air a été observé au moyen du psychro- mètrc d'August; la tension de la vapeur d'eau contenue dans I air et l'humidité rela- tive ont été calculées d'après les tables de Stirlin. Pluie, neifje, (jrèle, etc. — La quantité d'eau recueillie a été mesurée d'un midi à l'autre, et comprend aussi celle qui est provenuc de la fusion de la neige et de la grêle. Le nombre de jours où l'on a recueilli de 1 eau a été distingué du nombre de jours de pluie; parmi ces derniers sont compris tous les jours où il est tombé de la pluie, même quand celle-ci était trop faible pour pouvoir être mesurée; les jours où il est tombé de la pluie et de la neige, ou de la pluie et de la grêle, sont comptés à la fois parmi les jours de pluie et de neige, ou de pluie et de grêle. Sérénité. — Pour obtenir les nombres lapportés dans le tableau relatif à la sérénité du ciel, on a représenté par 0 un ciel entièrement couvert, par 10 un ciel entière- ment serein, et par les nombres compris entre 0 et 10, les états intermédiaires. Fents. — La direction des vents a été déterminée d'après la girouette fixée au som- met de la tour de l'église Saint-Jacques. Electricité atinosphérique. — L'électricité atmosphérique a été observée au moyeu de l'électromètre Pcltier. Dans les observations, cet instrument est placé sur une tablette qui est fixée à {"".S au-dessus de la base d'une ouverture rectangulaire, pra- tiquée dans un toit dont la pente est telle, que la hauteur du sommet au-dessus de la ligne horizontale menée par la base de 1 ouverture est, à C mètres de distance de cette base, égale à a mètres;, ce même toit est surmonté d'une cheminée d'environ i melre de hauteur. Aucun autre objet environnant ne domine la tablette, et celle-ci est élevée de i0™,8 au-dessus du niveau du sol. Il résulte de cette disposition que l'électricité atmosphérique n'agit point librement sur l'électromètre et que, par conséquent, les nombres obtenus sont trop petits; aussi ne faut-il considérer que les valeurs rela- tives de ces derniers. Les nombres qui se rapportent aux observations d'électricité atmosphérique néga- tive n'ont point été comptés dans le calcul des moyennes du tableau, et lorsque les indications de rélectromèlro dépassaient 72 degrés d'électricité positive, on n"a fait entrer dans le calcul des moyennes des nombres proportionnels que le nombre 2000. qui correspond à environ 72 degrés de linstrumenl. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 21 Pression atmosphérique à Gand, en 1860. II.VUTEUIIS .lIOYE.liNFS BD BAtlOSlÈTaB {Kir . Maxhïmm Minimum OIFFÛnEft-CE MOIS. obsolu absolu D.llt O.ITK 9 heures 3 heures 9 heures du matin. Midi. du soir. du soir. par mois. par mois. mensuelle du maximum. du ^niHimum. mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. Janvier. . . 753,54 753,43 752,68 753,63 771,54 730,86 40,68 le 8 le 24 Février. . 59,52 59,39 58, 4d 59,80 73,15 37,97 35,18 le 14 le 27 Mars . . i>G,05 56,04 55,56 55,99 72,29 36,40 33,89 le 6 le 31 Avril . . 67,00 07,93 57,60 58,56 70,80 39,18 31,62 le 30 le 2 Mai. . . BS,42 58,45 57,92 57,96 68,99 46,02 22,97 le 21 le 26 et le 28 Juin. . SU, 03 5U,U7 50,09 56,38 65,01 45,30 19,71 le 30 le 2 Juillet . (iU,04 6U,0i 59,97 60,26 70,19 53,17 17,02 le 2 le 28 Août . . S4,48 54,28 53,93 54,29 61,88 4S,89 15,99 le 1 le 16 Septembre 58,S8 58,46 B7,70 58,7S 70,9t 45,78 2S,13 le 12 le 18 Oetobre . . 01,50 61,29 60,80 61,33 69,79 45,47 24,52 le 4 le 11 Novembre. 56,57 56,65 56,30 57,35 71,68 57,89 33,79 le 6 le 17 Décembre. . 51,67 SI, 46 51,10 51,56 72,38 32,92 39,30 le 29 le » MOVKNNE. 757,02 756,95 756,51 757,15 709,87 741,'.0 28,47 mm. mm. Hauteur m Différence oyenne de Tanné a 0 heures du ma j midi . . . 736,81 + 0,11 +0,04 Extrêmes de l'année. j Maximum, le 14 février . 1 Minimum , le 24 janvier . 775,15 730,20 lin. . . _ i 3 heures du soi r . . . —0,40 Inter\alle de l'échelle parcouru. 42,29 — 9 heures du soi 4-0,24 Température cenli(jrade de iair à Gand, en 1860. TliMPÉRATURE MOYENNE PAR BlOIS. ( MOIS. 3laximum moyen .«i.ii»ii(»i moyen Matimum absolu jI/iijiHiMm absolu du inuxintuiii du yiininmm Moyenne par 9 heures 3 heures 9 heures du Midi. du par mois. par mois. pai mois. par mois. absolu. mois. malin. soir. soir. Janvier .... 2.9 4,8 5,2 2,9 6,6 0,7 12,5 -2,5 le 17 910, 17-18 3,0 Février . 0,2 2,2 2,0 0,1 4,3 -2,8 9,1 -7,4 le 3 et le 8 12 au 13 0,7 Mars .... 4,0 0.6 0,8 5,1 8,2 0,1 12,9 -5,7 le 28 9 au 10 4,0 Avril. . . . 8,6 )1,1 10,7 S,7 12,9 2,1 17,9 -2,0 le 8 11 au 12 7,3 Mai ... 16,0 17,8 18,2 12,1 20,2 7,9 27,4 0,7 le 23 6 au 7 14,0 Juin . 19,4 20,9 20,2 15,4 23,2 9,7 31,6 5,7 le 24 5 au 0 16,4 Juillet . . . 18,4 20,9 21,2 14,4 23,2 11,4 30,8 8,1 le 10 9 21, 20-21 17,3 Août .... 16,8 19,2 19,7 13,7 22,1 11,2 27,4 8,0 le 16 27 au 28 16,6 Septembre . 14,3 10,6 10,8 11,9 18,7 9,0 21,9 4,2 le 2 12 au 13 13,8 Octobre . . 10,4 13,2 12,7 9,0 15,2 6,3 20,4 0,7 le 6 12 au 13 10,7 No\'emI)re . 2,8 4,9 4,9 2,0 6,6 0,0 11,2 -3,7 le 30 10-11,12-13 3,3 Décembre . . 0,8 2,0 2,5 0,8 4,0 ->,2 11,0 -14,2 le 7 28 au 29 1,4 MuVKNNr.. . . 9,5 11,7 11,8 7,S 13,8 4,S 19,5 -0,7 9,1 TBMP ÉBiTURE MOYENNE DE l'jsnée. •ens. . . . 9','1 Muximuiï Mijumum , le 24 ju , le 29 déc Inlerval .XTBÊAIBS D E l'année. 3;io -14,2 D'ai)rés les maxii m et les minima moi n . — — — absolus mensuels. 9,4 — les observations de 9 heures du malin . . 9,6 embre e de l'écli LîUc parcour — la tcmf é alure moi enne du n lois d'octo bre. 10,7 u . 45,8 22 OBSERVATIOiNS Psychrométre d'August à Gand , en 1860. MOIS. 9 H. DU TLermomèire MATIN. Thermomctrf MIDI. Tliirmomulre Thermomètre 3 II. UC SOIR. 9 II. DD soin. Tliermométrc «Thermoractre Thermomètre Thermomètre eec. humide. sec humide. sec. humide. sec. humide. Janviei 5','57 2Î02 5"09 450 1 6»25 4;oo 5;70 2';90 Févrit'i 0,70 -0,10 2,25 1,1S 2,76 1,40 0,03 -0,14 Mars 4,44 3,34 5,94 4,46 0,14 4,45 4,01 2,34 Avril 8,bO 6,24 10,10 7,11 10,10 7,04 0,14 4,00 Mai 14,70 12,24 17,10 12,66 16,95 12,13 12,20 10,05 Juin ... 18,14 14,40 1S,90 14,60 18,40 14,40 13,45 11,60 Juillet 17,1 i 14,84 19,35 15,50 19,57 15,43 14,44 12,80 Août . 17,30 14,75 18,57 13,47 18,40 15,34 13,92 12,71 SeptenibrL- .... 14,10 14,47 13,94 13,10 16,0.'i 13,10 11,77 11,14 Octobre 10,47 9,45 12,83 10,86 12,09 11,01 9,52 8,80 Novembre 3,10 2,22 5.00 3,62 5,10 3,04 3,07 2,24 Décembre 1,25 0,65 2,S6 2,14 2,61 1,76 1,16 0,47 Moyenne. .... 94,3 7,70 11,16 8,72 11,17 8,67 7,83 6,68 État hygrométrique de l'air à Gand , en 1860. MOIS. TE.VSIOS DE Ll VAPEDR d'eaI conleuue dans l'air. HUMIDITÉ RELATIVE DE l'aIR. I 9 heures du matin. Midi. 3 heures 9 heures du du soir. soir. 9 heures du matin. 3 heures MitJi. 'i" soir. 9 heures du soir. Janvier Février Mars . . Avril Mai Juin Juillet Aoiit . . Septembre Oclobre Novembre Derembre MoVENKt; mm. 5,57 4,18 5,61 0,44 9,40 10,25 11,34 11,14 10,05 8,5S 5,31 4,92 mm. 5,89 4,79 5,84 6,15 8,51 9,99 10,94 11,37 9,76 8,80 5,5S 5,38 Dim. 5,84 4,72 5,71 6,07 8,10 10,02 10,74 11,30 9,77 9,01 5,51 5,16 5,07 4,55 5,47 5,76 8,23 9,36 10,26 10,46 9,79 8,35 5,34 4,86 88,8 86,4 83,6 71,1 74,5 66,2 77,7 75,6 82,6 87,6 86,1 89,9 84,3 82,0 79,3 64,3 58,5 01,6 65,8 71,6 71,8 78,1 79,9 88,6 82,8 78,2 76,0 63,7 56,6 63,1 63,7 71,9 71,5 81,3 78,9 86,4 88,0 86,5 83,8 77 2 75,9 80,1 82,7 86,9 92,7 90,8 80,9 89,3 7,70 7,75 7,07 7,34 80,8 73,8 72,9 85,1 DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 25 Quantité d'eau recueillie; nombre de jours de pluie, de (jrêle, de neige, etc., à Gand, en 1860. — ^ Quanlilé d'eau recueillie par mois , en millimè- tres. Sanibrc de jours où l'on a recueilli de l'eau. Pluie. NOMBRE DE JOURS IlE MOIS. Grélc Neige. Gelée. Tonnerre. Brouillard. Ciel entièrement couvert. ciel sans nuages. Janvier . . . m.,,. 81,35 18 22 2 3 17 0 7 2 0 Février . 68,80 17 15 4 11 22 1 3 5 2 Mars . . 89,78 21 19 3 8 18 1 3 4 0 Avril SC,87 18 30 10 3 5 1 2 2 0 Mai . . 84,00 17 18 0 0 0 7 1 1 1 Juin . . 83,74 19 23 2 0 0 2 0 0 0 Juillet . 82,3t 13 19 1 0 0 4 0 6 0 Août . . 127,94 23 26 0 0 0 2 5 2 0 Septembre 8C,23 19 .9 0 0 0 0 '■' 4 1 Octobre . 92,22 13 17 ' 0 0 1 6 o 0 Novembre 39,70 12 14 0 1 14 0 H 4 2 Décembre 45,31 16 12 0 10 16 0 18 8 0 Total. . . 938,25 206 224 27 36 92 19 31 39 6 Étal du ciel à Gand, en 1860. INDICATIONS DE l'ÉTAT DES NUAGES ET DU CIEL, MOIS. 9 heures SliIlE.> 1 ITE DU CILL. d'après les abservalions faites à 9 h. du matin, à midi, à 3 et a 9 h. du soir- 1 3 heures 9 heures Ciel Cu- Ciirlio- Cumulo Éclair- Ciel du Midi. Ju du Moyenne. Cirrlius cumul. mulus. slralus. stratus. Stratus, Nimbus. cies. couvert. malin. soir. soir. Janvier . 1,9 2,1 1,8 2,' 2,0 7 4 7 10 10 21 29 3 45 39 Février . . 3,6 U^ 3,3 3,8 3,3 19 1 -2 16 7 17 18 3 21 40 Mars. . 1,9 0,0 0,9 3,8 1,8 7 1 4 15 2 30 25 2 38 52 Avril. . . 2,8 ','' 2,1 5,4 3,0 11 3 2 25 5 19 18 10 38 28 Mai . . 3,1 3,6 2,8 4,2 3,4 12 7 2 10 14 20 10 9 38 31 Juin . 2,5 0,8 0,5 3,8 1,9 0 7 6 30 7 24 15 15 50 28 Juillet . 1,6 1,2 1,9 2,9 1,9 3 3 6 22 3 22 25 9 38 46 Août. . . 2,0 0,9 0,D 2,1 li4 0 3 0 25 3 28 17 15 38 47 Septembre . . 2,3 1,5 1,0 3,5 2,1 10 3 9 16 1 10 34 7 36 43 Octobre. . . 3,2 3,1 3,2 4,5 3,5 12 9 10 11 9 12 27 5 34 34 Novembre . 3,4 2,8 2,7 2,9 2,9 15 9 ^ 5 12 4 20 3 20 52 Décembre . >>' 1,6 0,8 1,9 1,3 2 G 3 2 8 ^ 38 0 33 64 2,4 1,9 1,8- 3,4 2,4 98 56 53 187 81 212 276 79 429 5114 OBSERVATIONS Nombre d'indications de chaque vent à Gand, en 1860. D'après les obser\ations faites trois fois par jo y il. du malin , midi el ô II. du soir.) MOIS. Janvier. Février . Mars. . Avril. . Mai . . Juin. . Juiliel . Aoùl. Septembre. Octobre. . Novembre . Décembre . AsNÉE. . . 58 31 60 1 20 6 51 31 45 31 106 65 201 74 87 10 56 57 6 7 10 15 8 9 6 3 9 G 7 o S 0 10 1 4 2 13 7 o 0 7 3 87 10 5 I 17 4 1 0 9 8 2 3 1 0 Eleclr icilé de l'air à Gand , de 1866 à 1860. Moyenne Moyenne des des MOIS. DEGKÉS OBSERVÉS i l'ÉLECTROMÉTRE {■)• MOÏENNE. NOMBRES PROPORTIONNELS. MOYENNE. 1856. 1857. 1858. 1859. 1800. 1850. 1857. 1858. 1859. 1860. Janvier 20 19 22 12 19 21 55 55 68 38 51 72 Février 14 18 17 12 17 18 32 41 40 21 43 51 Mars . . 7 10 10 7 10 10 11 20 17 9 21 29 Avril. 7 5 6 7 5 7 8 7 10 12 7 12 Mai . 6 2 4 2 5 4 7 2 5 3 3 6 Juin . 6 6 4 4 3 5 7 13 7 5 3 8 Juillet 8 6 5 2 4 5 12 42 6 3 S 25 Août. ' 7 4 8 4 4 5 9 5 32 4 4 10 Septembre . 8 10 10 7 4 7 11 15 15 9 5 10 Octobre . . 17 19 12 13 11 14 40 45 19 22 33 30 Novembre . 23 22 28 20 11 21 158 66 63 57 16 71 Décembre .. Moyenne. 22 22 18 » 9 8 19 84 65 40 ■' 17 59 12 12 13 8 H 36 31 27 17 17 32 ■ Degrés équivalents 18. 17» 16» 12» 12» 17» (*) On n ait entrer dans le calcul des moyennes les observ lions d'elctt ricité positi é faites pcn lanl les temps d'orage. e pluie et d ' neige. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 2o RESUME Des observations météQrolocjiques faites à Namnr, en 1860, l'Ail M. A. J. JIAAS, Professeur de physique, au collège de la l'aix. Pression atmosphérique. — Le barométro, à tube de grand diainèti-e, est à niveau constant. Les observations, faites sans interruption, sont corrigées de la température ainsi que de l'équation — 0™",04. Le barométrographe donne les valeurs pour les heures intercalaires : il a fonctionné légulièrement, à Texceplion d'une seule fois pendant quelques heures, parce qu'on avait oublié de remonter le mécanisme moteur. La pression a varié dans cet intervalle. Température de l'air. — Un thermomètre de M. Fastré, d'après le système de Six etBellani, donne le cinquième de degré et les deux températures extrêmes. La cor- rection -I- 0'',2 de la branche niinima a été introduite dans les tableaux. Humidité de l'air, etc. — Les deux thermomètres du même constructeur ont reçu chacun leur correction — 00,2. On a employé les tables de M. Haeghens pour la ten- sion de la vapeur d eau et l'humidité relative de l'air. Pluie, neige, etc. — La quantité deau est mesurée à midi et inscrite au jour pré- cédent. Direction et vitesse du vent. — L'anémoscope à enregistrement continu donne la direction des courants inférieurs. Ses indications ont été relevées de deux en deux heures. L'anémomètre à capsules donne la vitesse en kilomètres par heure , en prenant la demi-somme de l'heure qui précède et de celle qui suit l'heure marquée en tête de chaque colonne. Le maximum est donné pour une seule heure. Dans le courant de Tannée, la pointe sur laquelle tourne l'appareil a été changée deux fois. Le vent n'a fait, durant toute l'année, que cinq rotations directes et deux rotations inverses. Tome XXXIII. ^ 26 OBSERVATIONS s s « g. o / E .■ a E J ^ « â il = s 1 i 1 o « â lO m ^ 3C ^ -» -o E a \ ' s 1 « ^ .-; ^ -« S 1 = 1 iJ ift t- ce so 00 o^ ®i. r-^ o^ Ol^ -* ©I Ol o" c^ IO 30 îo" o ■*" o w «t » i.0 •* iO ** iO ■^0 îO ■* 30 1 ^ — — t- t~ v-b „ ^ -- tD c. ^^ ^* to f_ CD r- { S - « o^ o '■1 -<■ SI lÔ H ©1 o o st t'z Cï" o lO" oo' ©f ■=? o in o = ^ w iO iO IO 10 "T 10 10 10 ■* :o , r- r- ei t~ ©r~ » ÏO 00 ^ 00 10 r- Cï 2 ©ï S ^7' Cï r-^ iO ■=*, ©î^ ". if^ 10 ©I, CD t^ sf oT o' lO QO" ©r lO" o" iO' o" 1 J-. iO ** W iO JO lO -* )0 IO IO ■* r- ©1 O <:£ Cl «S- 10 ^ CD ,_ _ ** o w 33 _:'î' oc^ CO lO^ ®i Cl x^ ■V^ ©1 tD o^ IO i E»-' ©r oT oT ©r 00 ©1 LO o ■A o" . X w <*■ w IO -* IO ■* iO io IO •* f; CT iO _ 1- •* 10 o ©1 iO 10 ©1 o X S ' "■ = ^ •* ■*. » Cl to o ®l «_ o. o^ o_ ©I ] 1^ X S \ o ffl cT cT o" oT ©r 00 SO" cT lo" o" 1 = ^ W ** » » «f 10 •* iO » iO -* lO i ^ t£ t- r- 1 ^ o ■* r- n «* «a ÏO .. IO CD -o .a CD ©1 » o o (O ©1 **^ r^ «* x^ B is « (SI oT o ci" sf 00 «*" Cl ■*^ o ^ £. -* ifl ■* S w ■* iO •* iO îO 'fl' **■ 10 1 r- r- t o t- "îÔ ©4 r- 1- i£> o ■* IO 1- CD to Ui a S *^ o 10 O CD r- ®i. ■*^ r-^ iO c» 2 1- (îT a^ o" cT ©r 30 «^ cT -*" d" 10 c «ti lO -* 10 10 -* 10 ^ 10 1-0 IO •M I- l~ r- 00 tZ ©1 ©1 r- X r~ o •* X iO 1.0 S ^ »* r-^ ©1. ^ r^ 10 ^l x^ iO^ o î^ = -* O (H Ci" o' cT ©r X •* cT ■*" o" 5» i-Z «? « 1.0 •* iO •* iO •B* -* ■-0 r- r- 1 5 w -* to o IO ^ o ■* r- -!? r- IO IO [ ^ J c ^^ 1» t-^ 00^ i.0^ 00 o_ 10 t~^ » Oi^ • cT" o o ÏO to 1 • » o_ r-^ ^ f o ;D^ » 10 CD^ c 3 Ir-- ©r oT o^ o" 10 X lO o iO o" 1 s " = ^ t- JA »* 1.0 10 iO IO •* iO w iO «*- vo ' as W ^. o t- ;o CO ©» e> X V. «?■ to Vf 1 3 ^ w o_ t-^ r^ ^ ©I^ iO 00_ ©1 m 10 ^t-*^ ^ 2 1 : gC o? o" Cl rt od" iO cr iO o < 1- « -* in lO •* lO •<* îO iO ■* ■^ IO (Jï i.-5 r- ©t t- r- Ci » SO n lO X r- ■ n CO CD Î.0 r- r-^ o^ 10^ ^, en o^ 10 X is ©T oT o" oT FS ci !S S —i S -5 s —e - 3 < -ï o z; DES PHÉi\OMÉNES PERIODIQUES. "27 Température centigrade de l'air à Namur, en 1860. (AUitude : 89'", 1 1 à |m,5 du sol. ) TEMPÉRATURE MOYENNE " MOIS. par mois. moyen Winmiini moyen Tempérai, moyenne .I/(,J.(HIMWl absolu .Viiiimw»! absolu DATE du nuiiniiiin DATE du wii/)iHif/»n 9 heures 3 heures 9 lieures du Midi. du par mois. par mois. par mois. par mois par mois. absolu. absolu. matin. soir. soir. Janvier . 1 3;8S 1 Ô'ÎIT .5';70 4';30 6? 14 2582 4^48 i4;o - 159 le 1 le 18 Février -0,70 1,28 2,14 0,28 2,60 -2,17 0,21 9,6 -10,1 le 28 le 24 Mars . 3,00 4,89 5,30 3,05 (i,2U 1,39 3,79 11,6 - 4,6 le 20 le 11 Avril. 6,62 9,81 10,29 b,93 11,19 3,59 7,59 17,3 - 3,8 le 30 le 20 Mai . 14,10 16,80 17,83 16,97 I8,0i 9,84 14,24 26,1 1,7 le 8 le 6 Juin . 16,28 1 18,22 18,40 13,06 19,63 11,41 1.3,52 26,1 7,8 le 24 le 6 Juillet 16,12 18,62 19,23 15,69 211,31 12,23 16,32 29,4 8,8 le 16 le 27 Août . 15,56 17,30 17,54 14,82 18,42 12,53 15,47 24,7 7,5 le 16 le 19 Seplenibre . 12,74 15,55 16,48 13,10 16,98 10,26 13,62 20,3 3,3 le 14 le 13 Octoitre . . 9,68 12,40 13,22 9, «S 13,25 7,46 10,56 19,5 1,5 le 28 le 13 Novemlire . 2,84 5,37 6,24 3,02 6,72 1,36 4,64 13,4 - 3,"^ le 30 le 5 Décembre . !>l0VENHB. 1,50 2,62 2,84 1,81 3,47 0,51 1,99 10,8 - 9,4 le 8 le 16 juin le 25 le 24 fév. 8,45 10,67 11,26 8,82 11,96 5,9i 8,93 18,57 - 0,02 TBMPÉRiTURB MOVENNE DE L ANNÉE EXTREMES DE l'année. D'après es maxima et minima moyens . . — — absolus mens . . 8^9 uels. 9,2 5 7 3Iuximuiu I9°,i — es observations de 9 b. du matin . . . 8,4 5 Minimum 0,1 - 1 a tempér. moyenne du mois d'octob re . 10,3 » Intervalle de l'échelle larcouru. . . . 39,5 II Psychromélre d'August et étal hygrométrique de l'air à Namur, en 1860. 9 H. DU HAT. MIDI. 7, H.Dl Ther- SOIR. Ther- 9 U. Dl Ther- J SOIR. Ther- TEflSION DE LA contenue VAPEUR dans l'air 3 heures D'EAU 9 heures au» 9 heures DITë RELATIVE DE L "AIR. MOIS. Ther. Ther- Ther- Ther- 9 heures ?t heures 9 heures momct. momèt. moinèt. momùl. momèl. momèt. momàl. moiuÉt. du Midi. du du du Midi. du du ; soc. liuiiiiJe. ser homid... svc. humide. sec. bumide. matin. soir. soir. matin. soir. soir. Janvier 3';72 2587 s;io 3;84 5';67 4^21 4;34 3;37 mm. 5,22 5,3'7 mm. 5,46 mm. 5,36 87,6 81,5 79,8 85,1 Février -0,72 -1,34 1,11 0,17 1,98 0,85 0,30 0,44 3,36 4,26 4,29 4,11 89,1 84,7 80,8 86,8 Mars . 2,86 2,09 4,71 3,31 5,19 3,70 3,69 2,77 4,98 5,10 5,28 5.19 87,6 79,5 79,4 83,6 Avril . 6,31 4,99 9,38 6,68 10,03 7,11 7,91 5,02 5,84 5,83 5,92 6,04 85,1 63,5 64,9 79,0 Mai. . 13,73 11,07 15,14 12,54 17,58 13,02 13,88 11,45 8,37 8,61 8,51 8,77 70,4 61,1 50,8 73,1 Juin . 15,94 13,39 17,91 14,43 18,30 14,82 15,23 13,27 9,97 10,31 10,56 10,29 73,4 66,7 67,3 79,6 Juillet. 15,71 14,07 18,21 15,47 19,08 16,28 15,89 14,47 11,04 11,71 12,25 11,53 82,9 74,8 74,4 85,6 Août . 15,08 14,12 17,07 14,70 17,18 14,99 14,90 13,66 10,80 11,21 11,39 10,94 84,9 77,6 78,5 87,7 1 Septembre . 12,86 11,43 15,18 13,17 10,23 13,76 13,17 12,00 9,01 12,23 13,74 9,83 84,2 81,0 73,3 88,7 Octobre . . 9,03 8,37 12,01 10,44 13,03 11,08 9,73 8,93 7,65 8,66 8,81 8,26 88,8 82,1 77,9 87,7 Novembre . 2,77 2,05 5,22 3,96 5,78 4,68 3,72 2,91 5,02 5,46 5,66 5,59 85,2 82,5 79,7 87,8 Décembre . 1,44 0,92 2,38 1,79 2,81 2,09 1,88 1,22 4,89 5,08 5,17 4,98 93,3 89,9 86,1 94,1 MovEN^ E. 8,23 7,00 i 10,29 8.38 11,07 8,88 8,G4 7,51 7,20 7,82 8,06 7,50 84,2 77,0 75,1 85,0 28 OBSERVATIONS Quantité (le pluie et de neicje; nombre de jours de pluie , degre'le, de neige, etc., à A'amar, en 1860. 1 1 1 MOIS. Quanlilt; [jluif. Quanriié ie nei!;c. UDOMÈT. iiifêr. ' Quanlili; ti'eau rccueillie- UDOMÈT. super. •* Quantité d'eaii reL'ueillii'. Nombre lie .jours où l'on a recueilli lie l'eau NOMP-nr DE J'U'RS Dli 1 riuie. GrSic. Neige Gfluc, Toiiiierif. 1 1 Liel rouvert. Ciel sans riunjie.s. i Hrouill Janvier. . mm. 49,71 7 ',37 mni. 57,08 47,90 -20 2i 1 .'» '. , 1 Il Février. iy,09 30,34 49,43 28,39 16 6 4 19 18 1 5 1 2 Mars. . 50,38 19,48 69,86 63,37 29 22 3 13 3 1 9 1 1 Avril . 20,28 3,95 30,33 24,76 18 20 1 7 2 0 4 0 4 Mai . . 39,6S 2,05 41,70 37,43 17 19 4 1 0 0 1 2 •2 Juin. . 31,10 » 31,10 27,06 2i 36 2 0 0 3 2 0 0 Juillet . 47,11 " 47,11 43,62 17 18 0 0 0 3 4 0 5 Août. . 68,53 .' 08,55 61,45 30 31 0 0 0 3 6 0 2 ; Septembre 44,70 » 44,70 41,45 23 25 0 0 0 1 3 0 7 1 Octobre. 67,42 >■ 67,42 59,44 17 17 1 0 0 0 4 2 1 •■ 1 Novembre 20,27 " 26,27 23,93 t.-. 17 0 1 9 0 9 3 7 1 Décembre 34,70 29,97 64,67 " 22 15 0 11 12 0 11 0 1 I .\nnée. . . 504,90 93,16 598,12 » 250 240 16 57 48 13' 69 0 37 Direction du vent à i\annir, en ISGO, (Nombre d'indications de 2 en 2 heures, d'après l'apparei! enregistreur. MOJS. Ji. N SE. J(E. E\E. E. ESE. SE. SSE. S. sso. SO. oso. 0. OSO. MO. »S0. Janvier . . . ■ . 8 0 0 0 0 3 28 14 72 50 45 47 82 8 7 ._> Février ... 36 28 48 13 li 6 6 8 15 7 1 21 114 22 6 9 Mars. . . 25 3 9 0 0 0 8 7 57 12 54 59 107 9 15 7 Avril 70 26 45 14 15 7 5 13 13 0 13 31 50 22 14 16 Mai 36 19 51 7 0 2 3 8 31 30 28 44 94 3 4 0 Juin 0 0 1 0 4 3 7 9 83 34 61 55 86 10 9 0 \ Juillet ... 68 8 39 1 2 4 3 1 20 7 27 27 OS 31 37 36 Août. ... 0 0 0 0 0 o 0 2 69 32 75 70 126 2 4 0 Septembre. 57 12 55 4 8 3 6 17 9i 30 30 21 20 4 7 12 Octobre 11 1 0 17 o 19 19 52 20 30 35 111 23 9 10 Novembre .... 24 13 61 29 40 14 34 18 47 16 16 12 28 4 3 0 Décembre . . . 3.^ 19 35 13 15 15 43 18 41 16 21 21 48 6 14 10 Année 360 129- 330 100 103 61 162 134 593 266 400 441 !I31 143 (31 lo.s 1 DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 29 « - a 'Xi S o o c o Si SI s' «T 20" 'S (3\ «1 Ci S rt" «" _y _« _« ^ _2 ^ _« ï; ^ _« _£ ï> — — — — — . Si « ^, 0 01 £'■=. 10 to 0 Oi •^ -* ■j •* ^ — E-*, — -■ — — — — -^ ■*• 0 i-l 0 rt '^ •j w Ci 1-^ tr- m t- JO ■* 0 t- "s a J3 ■'•5 •f î2 t- SI f- Cl ■*.1 Cl •a? irt •îf s» ^t^ 0 0" cc Cl 0 r-^ O r-^ Cl_ . -* r- ■* _ i.0 _ n in 00 CO -•*■ ift 10 •V 0 -* 'îl ■* i^ oo -T Xi C5 ^^ ^" -— »* — . X ffi « 0 •* w 'jî 0 i"5 0 SI r- 1- r- -* iii r- 00 0 <=> ao •* Cî 0 « Cl ■•D « cT ^* ^* *■ *" ■«^ •■ .00 Ci îO w ■* 0 ^ ^ SI ei 0 s^^ « r- 0 (N 0 0 ifl ifl r- -î^ « h- 10 ■» Cl ^ « Cl :: i- --0 SI 0 .0 irt «* K) 01 co Cl 00 10 00 sa ia S=« OD t- •* •* 10 s CD SI t^ 00 co co 0 0 iê SO 01 lîl 0 SI r- •^^ => 01 iZ ■^^ 1.1 0 'j X . ■m^ ■^ " "• •^ 30 OBSERVATIONS RESUME Des observations météoroloçjiqiies faites à Liège, ^en 1860, PabM. D. LECLERCn, Ay;rége n rUniversilc, direcleiir de l'Écolr iiiilustrielle du Liège. Pression ixtrométrique. — Le baionièlro construit d après le système Fortin, modifié par Delcros, porte le n° 243 d'Ernst. Le lieu de Tobservation est situé dans I intérieur de la ville. Des comparaisons faites à l'observatoire royal de Bruxelles ont montré que ses indications exigent une correction additive de 0""",45 pour exprimer des hauteurs absolues. Les nombres obtenus par l'observation ont été ramenés à zéro de tempé- rature, et ont subi ensuite la correction totale qui renferme la dépression due à la capillarité, l'erreur du zéro du thermomètre et celles qui pourraient provenir d'autres imperfections de l'instrument. La cuvette du baromètre se trouve à six mètres au-dessus du zéro de léchelle du pont des Arches. D'après les ingénieurs des ponts et chaussées, l'altitude de ce re|)ère, par rapport au niveau moyen de la mer du l\ord , est de 54"',71. Température. — Le Ihermométrographe de Six, perfectionné par Bellani, a con- tinué d'indiquer les différentes températures du jour et les extrêmes :, sa marche était constamment comparée avec celle d'autres thermomètres, dont le zéro est déterminé au commencement de l'année: les nombres inscrits dans les tableaux ont subi les corrections qui les concernent. Pluie et vent. — Ludomètre, pareil à celui de l'observatoire, est placé au milieu d un vaste jardin: il se trouve éloigné des bâtiments et des arbres. La direction des vents supérieurs est prise d'après le mouvement des nuages; celle des vents inférieurs est donnée d'après une girouette parfaitement mobile et d'après la direction de la fumée des plus hautes cheminées de machines à vapeur. DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. 51 Pression alnwspltérique à Liéçje, en 1860. HAUTEURS MOY, DU BinOMÈTHE Mi7iima »i"Éi»'^«s 1 , , 1 ^^ — 1 ou MOIS. Olisolus ;il,sûlus 1 des muxima. \ des minium. du nintii». Midi. pnr mois. par mois. mensuelle. \ niiu mm mm. mm. HlUl. Janvier. . . 750,43 750,25 707,90 729,47 38,49 le 8, a 9 h. m. le 24, a midi. Février. , 55,2() 54,89 67,14 34,10 32,98 le 14, a 9 h. m. le 17, a midi. .1 B2,33 52,22 GG,05 34,10 31,89 le 0, à midi. le 24, a 9 b. m.' Avril . . 1 53,05 53,43 05,70 37,26 28,50 le 29, a midi. le 1, à 9 11. m. Mai. . . S4,30 53,88 63,75 44,42 19,33 le 22, il 9 h. m. le 28, a midi. Juin. . . 1 53,23 52,07 58,34 45,55 12,79 le 23, à 9 h. m. le 2, a midi. Jtiilk-t . . 55,52 55,30 05, Oi 49,01 15,43 le 3, à 9 h. m. le 28, .i midi. 51,12 50,91 68,02 42,29 15,73 le 1, à 9 h. m. [le 16, a 9 b. m. 1 Septembre 54,47 54,43 06,15 43,14 23,01 le 12, à 9 h. m. [le 18, à midi. | 57,82 57,49 64,39 41,27 23,12 le 14, à raidi. le 11, a 9 11. m. Novembre. ! 63,28 52,73 05,55 32,70 32,85 le 7, à 9 b. m. le 17, à 6 h. s. le 9, .i 9 b. m. Décembre. 47,94 47,03 08,20 30,20 37,94 le 29, à midi. Moyenne . 733,27 1 ; 752,99 764,09 739,09 1 20,90 j Maximum , le 29 décembre mm. . . 768,20 hxlrêmes de ! année. . . i Minimum , le 24 jîil liilervnlle de . . 729,47 l'ccbelle parc . . 38,73 Température centigrade de l'air à Liège, en 1860. MOYENNES PAR MOIS. MOYENNES PAR MOIS DtHi-SOUIIES nirrilRESCES DirFEBENCES Maxima Minima , DATES DATES | ~^^^ _ -_--..— OU leiii- ou OU MOIS. 9 heures des des peraturcs variations absolus absolus variations des mfixinut des luintma du Midi. maxmm minivia moy. par mois. .nbsolus. .nbsolus. diurnes diiirni's diurnes. 4,00 5,03 0,70 1,94 4,32 4,76 13,90 - 3,40 17,30 le 1 le 18 —0,67 1,38 2,82 -2,52 0,15 5,34 7,30 - 10,80 18,10 le 8 le 24 3,80 6,05 7,22 1,39 4,30 5,83 12,10 — 0,10 18,20 le 31 le 10 Avril 8,09 10,48 12,31 4,08 8,19 8,23 17,20 0,00 10,60 le 7 le 20 Mai 14,74 17,24 19,45 9,09 14,57 9,76 25,20 3,40 21,80 17,04 19,30 21,50 10,42 13,96 11,08 25,90 8,00 17,30 le 24 Juillet . ... 16,70 19,40 21,49 12,45 10,97 9,04 29,10 9,80 19,30 le 10 le 26 16,97 19,12 20,47 12,73 16,00 7,74 23,70 10,30 13,40 le 27 le 10 Septembre. . . 14,13 16,15 17,64 10,45 14,04 7,19 20,30 5,90 14,40 le 28 10,31 13,02 14,33 7,28 10,80 7,05 17,80 5,10 14,70 Novembre. 2,91 5,13 0,41 0,81 3,01 5,00 12,50 — 3,00 16,10 le 15 le 4 le 29 Décembre. . . 1,73 3,05 3,98 -0,53 1,72 4,61 11,90 -11,70 23,60 le 9 MOVENWK. . 9,15 11,33 12,86 5,08 9,28 7,18 1 ' 18,07 0,31 17,56 TEMPÉKATURE MOYENNE aE l'année. , 9"S .8 8 TEMPÉHATl) jl/oiim«m, le 16 juillet. RBS EXTRÈK ES DE l'a ynÉE. 2'J"I0 D'après les mo.iima rt minima moyens . Mviimum, le 29 décembre . . . — » les observ. de 0 li. du malin pctiJonl l'année enliêre. 9, n la tempiSraturc moyenne du mois d'octobre seul. . . 11,( S 6 mtervall e de IVehell pareouru. 40,80 « les oliscrv. de 9 h, du mat. pendant le moisd'ocl, seul. JO,; 1 32 OBSERVATIONS État du ciel à Liège, en ISIJO. MOIS. SÉRÉSITÉ DD CIEL. d'apré ISDIC.4TI0XS DE l'ÉTAT DU LltL ET IJES les ol)SCr\alions faites cijaque jour, o 'J lieures l NUAGES, u malin el a midi. 9 heures du Midi. Moyenne. Cirriius. Cirrho- Cumulus. Cirrho- Cumulo- Stratus. Nimbus. matin. euniulus. | ] stralus. stratus. Janvier. . 2,0b 2,25 2,41) 15 1 54 . « 17 21 1 1 FÔM-ier 2,72 2,68 2,70 3 0 24 2 13 29 II Mars l,2(i l,3o 1,30 6 1 29 0 23 30 12 Avril. . . 2,40 2,30 2,35 18 2 44 4 33 13 5 Mai 2,32 2,71 2,51 11 5 30 3 27 19 5 Juin . . 2,30 1,70 2,00 16 (] 43 5 37 15 5 Jnillel 1,63 1,09 1,36 2 1 28 0 32 24 14 Août 1,51 1,00 1,25 7 2 42 4 32 2» 22 Septembre 2,07 2,00 2,03 10 0 o3 0 25 21 20 Octobre. . . 3,5.ï 2,13 3,34 II 1 40 o 22 11 !) Novembre ...... 3,63 2,90 5,26 5 0 20 5 14 25 Il Décembre 1,03 1,55 1,2'J 6 (1 Oit S 15 53 13 I .\hnée. . , . 2,24 2,05 2,14 110 13 389 43 292 269 142 Quantité d'eau recueillie ; noDihre de jours de pluie, de (jréle, etc., à Lieye, en 1860. MOIS. Nombre de joursdepluie, de neige on de griîle I Quantité d'eau tombée par mois, en luillimé- trea debauteur. Uauleiir uioy de l'eau tombée par eliaquc jourdepluie de neigé ou de gféle. NO.BBRE DE JOURS DE Ciel sans nuages. { Neige. Ciel Gelée. iTonnerre.léntiérera' couvert. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre . . Octobre . . . . Novembre. . Décembre. . . Anm^e. 19 20 23 16 la 22 14 28 20 17 11 18 225 73,54 89,89 88,72 46,98 78,07 56,53 60,75 92,05 79,19 86,84 37,43 55,51 845,28 3,86 4,49 3,55 2,94 5,20 2,,'n 4,34 2,97 3,96 5,10 3,40 3,08 18 16 20 16 15 22 14 28 •20 17 11 13 10 5 0 0 0 0 0 0 12 12 I 1 S 11 20 8 0 18 23 1 15 10 0 23 0 0 13 0 5 17 0 5 16 0 3 24 0 •2 21 0 1 19 0 2 14 14 0 18 II 0 25 66 19 223 DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. 53 Nombre d'indications de chaque veut inférieur à Liège, en 1860. (D'après les observations faites cbaquejour, à 9 li. du matin et à midi.) MOIS. H. NKE. NE. EKE. E. ESE. SE. SSE. \ î 1 S. s.so. so. OSO. 0. ONO. KO. KSO. Janvier 0 0 0 4 0 2 0 0 5 26 n 3 0 3 2 0 Février 3 10 14 0 0 0 2 0 1 3 0 3 1 8 2 1 Mars. 2 5 2 0 0 « 3 0 4 16 n ' 4 S 5 0 Avril. 1 ' 11 14 1 0 0 3 0 3 3 7 3 0 3 8 1 Mai . i 3 3 14 0 0 0 0 0 3 14 11 7 1 1 0 Juin . 0 0 1 0 0 3 1 1 4 16 21 3 0 5 5 u Juillet 2 G 7 1 0 1 0 0 0 10 9 2 0 7 12 3 Août. 0 0 0 0 0 0 1 0 2 24 24 7 0 2 2 0 Seplerol re 1 8 13 1 0 0 0 0 7 14 10 2 0 2 2 0 Octobre 0 4 4 0 0 0 0 0 8 13 14 5 1 3 r 3 Novembre 1 6 20 2 0 1 4 2 8 9 4 2 0 3 0 1 Décembre • 5 8 5 ' 0 4 4 0 3 9 7 4 b 2 4 4 u L An NCB 30 58 94 fO 0 u 18 SI ISS 148 43 9 46 as II ISombre d'indications de chaque vent supérieur à Liège, en 1860. (D'après des ol)servations faites cliaque jour, a 9 b. du matin et ii midi ) ,^____ __^_ ^^B^ a MOIS. N. UNE. NE. EUE. c. ESE. SE. SSE. S. sso. SO. OSO. 0. ONO. NO. NNO. 1 Janvier 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 17 2 2 4 2 0 Février 2 0 0 0 0 0 0 0 0 1 3 1 1 3 4 0 Mars 4 0 0 0 0 0 0 0 1 0 12 1 0 3 5 ' Avril 1 0 1 1 4 0 0 0 0 1 0 0 4 3 0 0 0 0 0 1 6 14 1 0 3 3 b 4 1 1 1 0 Mai Juin. 0 0 1 0 0 0 0 0 1 1 26 2 0 S 0 0 Juillet 2 1 1 0 0 0 0 0 0 1 7 0 0 6 5 2 \o\il ... 0 1 0 1 0 3 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 1 0 0 2 22 19 0 0 9 1 2 0 1 2 0 0 Septembre Octobre 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 9 0 S 7 4 0 Novembre 0 0 2 0 2 2 » 0 3 0 5 0 0 2 0 0 j Décembre Aknés 0 0 0 1 0 0 0 0 1 1 4 0 0 2 3 0 9 4 11 1 3 1 2 9 2 7 7 144 7 24 43 28 4 ^^^■" ^^^^ "^^" »' Tome XXXIII. 54 OBSERVATIONS RESUME Des (jhspi'vali())is iiK'léin'olocjkjUOfi faile.s à Sfarclol . en 1860. Par m. g. DEWALQIE, ^IiMiihrc tii- rAcndéniip rii\;t!c rli- lîi'liîMjuc. Pression alniosphérique. — Le haromèiro qui a servi à ces observations esl à niveau constant et porte le n" 284 dErnsl. De nombreuses comparaisons faites à I Observatoire royal de Bruxelles ont montré que ses indications exigent une cor- rection additive de 0"'"'.405 . pour donner la hauteur absolue. Les nombres contenus dans le tableau, après avoir été ramenés à zéro de température, ont subi celte correction, qui renferme la dépression due à la capillarilé. l'erreur possible du zéro (lu lliermomètre et celles qui pourraient provenir d autres imperfections de l'iii- sfrumenl. Ce baromètre est placé dans un appartement dont les variations diurnes de lem- pérature sont, comme les années précédentes, peu étendues. Le nombre !28(S'".G a été adopté pour lallitude de la cuvette correspondant aux cliiflVes donnés dans le tableau ('). Tehipérature de Vuir. — Les instruments sont librement suspendus dans lem- brasure d'une fenêtre exposée au JN.-E., garantis des rayons du soleil levant par des panneaux doubles, abrilés du rayonnement et de la pluie par un toit de verre et élevés de deux mètres environ au-dessus du sol. La température de l'air a été observée au moyen d un Ihermométrographe de Bunten, comparé à celui de l'Observatoire royal de Bruxelles et ayant déjà servi les années précédentes. Les corrections nécessaires ont été failes. Les extrêmes ont é(é annotés chaque jour à midi et inscrits au jour de Tobservalion : les mininia ont été rapportés à l'échelle des maxiina. (') Voir les Observations fies phciidnn'iH'tt ppiiiHli(iii<:s (le ISoô, p. '2X. noie. (Iiiii> \v loiiic \XI.\ <]>■< Mémoiri'sdp l'Acudémic. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 35 HunxidUé de l'air. — L'état hygrométrique de Tair à été observé au moyen duii |)>ini Miii . . . 36,55 56,55 36,07 55,76 36,04 36,13 48,20 -25,82 22,38 le l,à6'>m. le 26, à 91" s. Juin . . 34,95 35,05 34,85 34,70 35,22 34,96 H, 38 27 53 14,03 le 50, à 9>' s.; le -2. .i a*" s. Juillel. . . 37,68 57,75 37,07 37,52 37,72 37,67 46,90 31,14 15,76 le 2, à nii s. le 29, à o'i m. Aoiil . . ~ . Septembre . 35,79 3G,59 55,89 â6,6(> 33,71 36,74 33,37 36,41 33,71 37,10 33,73 36,70 40,17 47,50 23,51 24,21 14,86 le l,à9i>m. 9-, en )'" 12, à 6» m. ^•''-9 Ile i2,à9i'm le 16, à 2" si le 2, à 2i>s. Octobre . . 59,55 40,05 39,84 39,53 59,7» 59,74 47,30 25,99 23,31 le 4, à 9'' s. le 11, agi" m. Novembre 33,89 54,02 53,63 33,27 34,03 33,77 44,18 15,29 28,89 le 6, à 9'' s. le 17, à 0>i s. Décembre Moyenne. 29,01 28,55 -28,32 28,08 -28,54 •28,80 48,S3 11,60 36,62 le 29, à 9'" m. le 9, .i midi.' 734,88 735,01 754,85 734,59 734,98 73i,S6 740,19 7-20,93 25,-26 Différence a vec la nio ,enne, à G il. du nia — a 9 11. ilu ma mm. in . . -4-0,02 in . . -+0,15 E.\lrênies de 1' In année ; terialled mm. Maximum, le 8 janvier. 749,18 Minimum, le 5 janvier. 711,56 — a 1 — à j UlUI . . heures d heures d u soir . i soir . - 0.0.> —0,27 -1-0,12 e l'échelle ;>arcouru. . 37.62 Température cenlitjrade de l'air à Stavelot , eu IS60. xMOlS ■Vd.rtMjo I .ViriiHia moyens moyens par mois par mois. Moyennes par T^ J/iniijiii ' Moyennes absolus par par moi; DATES I D.VTIS des des ntOTiina mirlt'mn absolus. , absolus. .laiivier Février Mars . Avril . Mai . Juin . Juillel Août . Septembre Oclobre . Novembre Décembre Moyenne 2;34 - 3,25 — *(l,30 3,34 10,19 12,61 12,43 12,19 8,76 6,31 0,30 0,15 3,42 2;64 -2,07 2,19 7,20 14,40 17,13 16,53 15,67 12,43 8,54 1 ,48 0,32 8,04 4^20 0.41 4,89 10,29 16,90 18,94 18, SS 17,65 15,19 I 1 ,04 4,45 2.10 4';»5 0,47 4,85 10,46 17,01 18,87 19,20 17,72 15,15 il,95 4,83 1,98 2577 2,17 1,00 5,53 1 ,27 2,88 3,51 3,17 0,45 7,52 1,95 0,48 0,0D 1,83 0,47 12,18 19, G9 21,07 20,98 19.36 17,00 15,25 6,05 3,08 l°40 —4,50 -0,97 2,05 6,93 9,05 10,65 10,73 7,50 5,38 -0,75 — 1,50 10,46 I 10,03 i 6,58 3,85 3Î48 - 1,34 2,75 7,12 13,31 1.',.06 15,77 15,05 12,28 9,32 2,GS 1,09 I2?0 7,1 11,0 17,0 23,1 20,0 28.7 24,4 21,0 16,9 10,0 11,5 8, OS — S'O -15,8 -10,2 — 2,4 — 0,8 2,5 4,1 6,0 — 0,2 — 1,0 -10,1 — 12,8 4;50 -3,35 0,70 7,30 12,15 14,15 10,40 15,20 10,40 7,95 0,25 -0,75 le 2 le 29 le 22 le 8 le 19 le 25 le 17 le 17 le 25 le I le I el 2 le I le 12 le 24 le 11 le 18 le 7 le 6 le 7 le 8 le 13 le 31 le 21 leôO TEnfEBATCRE MOYENNE DE L ANNÉE. D'après les «iflxi'iiia et »ii'/)i'?ii(t moyens .... 8''05 — — — .ibsoliis nieiisuels. 7,08 — lu température moyenne à 9 h. du malin 8,04 — — — du mois d'iM-lobre. 9,32 EITHLUES DE I. ANNEE. Maximum , les 4 et 13 juillel. Minimum , le 17 décembre 2S';7 13,8 liiter\a'le de l'échelle parcouru 47,4 DES PHENOMENES PÉRIODIQUES. Psychromélre d'Augnsl à Stavelot, en 1860. 37 [ 6 H. nu 1IiTl>. 9 u. DU MATO. -HIDl. 3 H. 01 SOIR. » H. D[ SOIR. — ^^ — - ^- — — ^- — III ~- lin ^ — — ■ 1 MOIS. Ther- Tlier- Tlicr- Ther- Ther- Ther- Ther- Ther- Ther- Ther- mom^lrp momflri! momèlrc iliomèire momèxre momètre momètre momètre momètre momètre sec. liuraidc. Si'r. Ivilinîile. sec. humilie. sec. humide. .|.c. iiumide. 1 .lainier . 2508 1^63 2^35 1^74 3°80 2?8i 4;03 3^00 2537 1^70 Février . — 3,64 — 4,02 - 2,51 - 2,91 0,01 - 0,71 0,05 - 0,72 - 2,09 — 3,12 Mars . . -•0,80 -•1,70 1,84 1,28 4,34 3,15 4,37 3,12 ■ 1,10 ■ 0,60 Avril . . 2,83 1,90 6,74 4,99 9,77 7,00 9,95 7,20 5,03 3,78 Mai . . 9,58 8,39 13,81 11,06 16,27 12,19 17,20 I2,:i2 10,69 9,00 1 Juin . . 11,93 10,80 16,23 13,60 18,14 14,60 18,20 I4,4i 12,00 1 1,22 Juillel. . 11,92 11,24 15,89 13,73 18,05 15,05 18,41 16,17 12,91 11,99 Août . . 12,09 11,48 15,57 13,95 17,36 15,14 17,51 15,39 12,94 12,35 1 Septembre 9,00 8,60 12,77 11,43 15,15 12,80 15,20 12,82 10,20 9,66 Octobre . «,07 5,77 8,54 7,93 11,50 9,71 11,70 9,97 7,16 6,75 Novembre — 0,10 — 0,55 1,17 0,45 4,24 2,89 4,61 3,22 1 ..52 0,93 Décembre - 0,40 - 0,80 0,10 - 0,39 1,70 1,01 1,65 0,96 - 0,12 — 0.60 MOVEMME. . . 5,05 4,39 7,71 G, il 10,03 7,97 11,16 8,09 0,09 .5,.-6 1 Elal liijgroinélrique de l'air à Stavelot, en 1860. TEi\S10l\ BE LA V.APEUR u'eaU contenue dans l'air. HUMIDITÉ KELATIVE DE l'.IIR. MOIS G licurcs 9 heurce 2 heures • 9 heures 6 heures 9 heures 1 -- 2 heures 9 heures du du Midi. du du du du Midi. du du matin. malin. soir. soir. malin. malin. soir. soir. inra mm. mm. mm. mm. Janvier .... 5,27 5,33 5,51 5,53 5,32 91,18 90,63 85,50 84,69 90,32 Février . 3,71 4,00 4,48 4,44 3,92 92,75 92,81 88,54 87,37 92,24 Mars . . . •4,09 5,17 5,50 5,45 • 4,98 • 85,21 90,86 82,46 81,59 •91,71 î Avril . . ■ 6,18 5,94 6,27 6,38 5.71 85,48 76,65 67,13 67,59 82,04 ' Mai. . . . 7,90 8,52 8,48 8,37 8,00 83,50 7 1 ,24 61,18 57,21 M, 47 Juin . . 9,30 10,30 10,60 10,25 9,73 87,16 74,53 67,83 66,00 90,51 Juillet. . 9,83 10,65 11,15 11,11 10,17 92,21 7.S,60 72,40 70,67 89,76 Aoiil . . 10,03 11,13 11,68 11,93 10,62 93,15 83,75 79,13 80,07 93,65 Seplembre 8,46 9,58 9,90 9,89 8.97 94,95 85,31 76,39 76,08 95,52 1 Oclobre . 7,12 7,98 8,28 8,43 7,61 95,85 92,15 79,69 79,83 94,47 i Novembre 4,66 4,80 5,31 6,41 5,06 92,64 88,07 80,09 79,79 90,68 Décembre 4,60 4,68 5,01 6,00 4,63 95,31 91,95 88,83 88,81 92,23 MûïBîi>R. 0,68 7,3'. 7,67 7,68 7,05 90, 7K 84,72 77,44 76.66 90,22 58 OBSERVATIONS Quantité de pluk et de neige, nombre de jours de pluie, de grêle , de neige, etc., et sérénité du ciel à Stavelot, en 4860. ijuaniitc de Uuaiilitc Nonilirc jours NO.MBHE 1)E JOURS tiE SlililiNITli OU CIKI.. MOIS. de jrSlc li'cau où l'on a " ■ iicigt--. et ilcpluic. recui-illip. recueilli de l'eau I>luie. grêle. neige. brouil. loiiner. Selee. Ci^-1 serein. ciel couvert fih. du mat. 'Jli.d.i mal. ■Jli.du Midi. soir. »h. du soir. Mo,- enn«. Jyiivier. . mro. . mm. 21,46 75,44 iniii. 1 9G,9Ui 21 '' 3 5 5 0 10 0 8 1,32 1,5» 1,77 1,71 1,29 1,53 FévritT. . eu. 78 56,80 103,641 f 8 ^ 14 3 1 21 1 9 1 ,24 3,07 3,10 2,59 4,1) 2,83 Mai>. . . 46,48; 70,79 H7,27| 20 1 1 j 12 2 0 10 0 7 •0,70 2,19 2,01 1,81 •2,00 l,»b' Avril . . «8,38' 35,15 S5,51 16 a 7 9 1 1 7 0 0 2,47 3,57 5,73 3,53 4,4- 3,55 Mai . . . . i Sd,77 55,77 12 15 2 0 6 4 1 s 2 3,94 3,C8 3,71 6,58 0,23 4,83 Juin . ■ . » 68,21 68,21 18 20 0 0 2 o 0 0 0 4,27 2,40 2,63 1,93 4,80'3,21 Juillet . . " 82,37 82,37 19 17 0 0 13 0 « « 5 1,65 1,94 1,58 2,00 3,26 2,09 j Aoùl. . . 112,43 112,43 20 27 0 0 7 1 0 0 y 1,61 1,74 1,48 1,13 2,13,1,62 Soi>lenib. 1. 104,41 104,41 ■ 8 18 1 0 11 2 2 0 3 2,53 3,03 2,00 2,17 4,97 3,02 Octobre . .. 92,70 92,70 12 13 3 0 7 1 3 2 2 2,90 3,19 3,83 3,87 3,55 3,47 Novemb.. 19,16 36,35 55,51 11 8 » 4 5 0 25 2 4 3,90 2,60 3,70 3,87 3,10 3,49 1 Di'cemb. . i Ansee. . 46,86 32,34 79,20 20 10 « 13 6 0 23 0 15 1,06 0,26 0,94 0,87 1,68 0,96 2,70 1 2-21,12 802,80 1023,92 204 175 21 57 68 12 108 10 61 2,28 2,4 ■> 2,64 2,67 3,49 iSoniiire d'indications de chaque vent et vilcsse du vent à Stavelot , en I8(J0. £ S o VITESSE DU VENr. MOl.s. C.l„ 9 11. i II. !] C 1 K 8: bi X tf % ■i Q o o en o K O o o -^ du mat. du ' Midi, mat. I 1 du soir- c c 1 1 i ^1 Jijn\ier. . » 1 , 1 2 8 5 7 5 .7 13 S 8 12 3 , 33 1 1 1.12 3,12 2,79 2,01 2,49 94 1 Fé\rit'r. . 4 5 11 i 1) 2 » s 2 4 6 7 5 15 4 11 39 2,00 3,11 3,16 3,21 2.87 (;i> ] Mars . . 3 » 18 U « „ 1 n 1 1 10 4 5 4 27 5 4 21 ■i,i9 2 02 2,70 2,05 'i,Si •84 Avril . . 4 2 14 '.. 14 4 9 4 2 » 9 8 10 10 S S 7 12 2,29 2,28 2,76 2,14 2,37 104 Mai. . . 2 .. 4 » 1 il 1 3 0 3 33 12 18 7 8 4 28 10 2,95 2,80 2,75 2,29 2,71 99 Juin. . . » » » 1 3 2 4 1 7 9 35 10 18 12 3 1 8 17 3,19 2,(ii 2,41 1,38 2,40 119 , .luillcl . 6 9 S 7 1 I f D 5 5 e 10 8 11 9 12 17 1 23 2,59 2,37 2.03 1,79 2,â0 111 Août . . i, » ,. .1 D V „ 4 4 13 34 22 27 2 5 1 3 14 3,05] 3, 13 2,87 2,09 2,79 118 Septembre 2 4 16 2 4 » 1 2 0 8 41 8 1 >. 6 2 7 13 2,38 2.40 2,50 2,11 2,35 107 1 Octobre . » 2 1 n 1 1 11 1 3 6 15 15 18 13 13 5 21 16 2,78 2,38 2,77 2,38 2,58 99 1 Novembre. 2 0 12 6 2 4 10 9 6 3 7 1 5 3 1 » 27 24 1,40 2,91 2,70 2,32 2,33 7t Décembre. 1 1 5 » 6 " 8 9 6 1 6 2 1 3 S 1 3 05 1,50 2,94 2,80 2,65 2,47 58 AnNi-'K. 24 24 81 18 33 16 42 4. 55 D5 217 109 i 129 76 1 118 46 120 287 i 2,32' 2,73 2,0912,32 ■ ; : i r 11?3 DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES RESUME /)m ohservutious inélf'orolof/iques faites à Arhn, en I860{^), Par m. h. LOPPENS, Agic'go en sricnccs, piufcsscur de niallicmaliques à l'Alliéuce rovul. Pression ulmosphénque. — l.e baromclio d'après lequel les pressions aliiiosphé- riques ont été annotées a été construit selon le système Fortin, et les comparaisons faites à l'Observatoire royal de Bruxelles montrent qu'il est plus bas de 0""",99 que le n" ^20 d'Ernst. dont on se sert dans cet établissement. De plus, les lectures baro- métriques ont présenté, en moyenne, une diminution d'un peu plus de 3I'"'",3 sur celles de Bruxelles. La cuvette du baromètre se trouve à environ 4 mètres au-dessus du sol ou à peu près 420 mètres au-dessus du niveau de la mer moyenne:, l'instrument, muni d'un fil à plomb pour en assurer la verticalité, est placé dans une chambre au nord dont la température ne subit que des variations peu sensibles. Les résultats obtenus ont été ramenés à la température de zéro à l'aide des fables de réduction extraites de Y Annuaire de l Observatoire roijal de Bruxelles. Température. — Le thermométrographe de Bunten, exposé à l'air et au nord, est garanti latéralement des rayons du soleil, et, à sa partie supérieure, il est abrité contre la pluie. La correction du thermométrographe qui élail, pour les années antérieures t p „ j Septembre » w „ 1 Octobre . 29,29 29,13 35,30 14,79 20,51 le 4 le 11 Novembre 23,8S 23,24 33,19 tU,52 22,67 le 7 le 17 ■ Décembre I9,0U 18,99 36,73 03,13 33,60 le 2y le 9 M(>lS^^'E DES du mois. 724,26 723,73 734,98 711,36 23.60 le 8 janv. le 9 déc. tXTRiJMBS DE LANNKK. mm 738,70 703,13 34,57 1 A/(iiimi<»i, le 8 jan vier . . . Minimum, le 9 déc embre . . Intervalle de l'échelle parcouru. . . Température centigrade de Cair à Arlon, en 1860. MOIS. TEMPERATURE moycnoe par mois. D h- du m. I Midi. SIftjimum . Minimum moyen par uii'is par mois. roovon Maxim u m absolu par mois. S i Minimum DITE i DATE absolu idu majimum du minimum I par mois. absolu. i absolu Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet . . Août Septembre Octobre Novembre Décembre MoïENNE DES DIX MOIS. 8535 5.24 7,01 2,56 10,47 12,57 12,10 5,20 — 1,08 —1,78 9540 6,63 9,70 6,53 14,00 14,88 15,40 8,33 1,46 0,71 io;8o 7,69 10,80 8,34 17,90 17,76 18,00 10,00 2,35 0,38 7597 4,17 6,20 1,16 6,00 5,84 7,70 -2,42 -3,05 -4,60 9;38 5,93 8,;;o 4,75 11,90 11,80 12,85 3,79 - 0,35 -2,11 6,07 8,54 10,40 2,90 16;70 10,60 14,20 13,70 23,50 24,70 25,80 13,30 6,30 j 6,20 15,60 5;io 0,90 1,10 3,20 1,10 2,90 2,90 3,90 7,30 13,60 — 1,80 le I le 26 le 31 le 30 le 19 le 26 le 17 le 7 le 15 le 17 le 17 juin TEMPÉRATURE MOYENNE DES DIX MOIS. D'après les maxima et minima moyens. . . . ' r )• absolus mensuels. r les observations de 9 h. du matin. . . '■ la lempér, moyenne du mois d'octobre . 6;65 6,85 6,07 3,79 EXTREMES DBS DU MOIS. Maximum, le 17 juillet . Minimum, le 26 décembre. le 29 le 13 le 11 le 19 le 27 le 22 le 12 le 9 le 36 le 26 déc. 25;8 13,6 Intervalle de l'échelle parcouru 39,4 DES PHÉfNOMÈNES PÉRIODIQUES. U Quantité de pluie et de neirje; nombre de jours de pluie, de grêle, de neige, etc., à Arlon, en 1860. MOIS. pluie. Qunntitii de ntiee. QuaDtité d'eau I recueillie par inuis, en milililL-Ires Nombre de jours KOMBRE DE JODBS DE Neige. Brouil- lard. Ciel eouverl. Ciel sans nuages. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aoûl Septembre . . . . Octobre Novembre Décembre Total dbs dix mois. mm. 35,17 27,23 10,11 23,42 258,12 61,90 3S,70 43,74 34,70 45,29 575,60 3,70 2,60 15,30 4,21 10,00 9,33 72,02 mm. 38,87 29,85 25,41 27,63 258,12 61,00 35,70 53,74 44,03 70,13 10 S II II s Iti II II 7 12 025,42 12 10 10 20 13 G I 5 3 I 22 8 0 0 12 -7 II 8 10 13 4 12 5 0 !) 0 État du ciel et nombre d'indications de chaque vent inférieur à Arlon, on 1860. 9sr£hité du ciel. NOMBRE u' INDICATIONS de chaque VlîST INrÊRIEL'B. MOIS. y lieures du Midi. Sloy.-iine. X. iV.KE. »E. EME. E. ESE. SE. SSE. s. sso so. OSO. 0. 030. NO. SNO. TOTAL malin. Janvier 4,05 3,19 4,01 2 0 0 0 2 0 0 4 2 13 2 24 3 4 3 62 Février 4,51 6,30 5,41 12 4 6 2 ô 0 1 0 1 1 1 1 15 2 3 » 57 ! 1 Mars. 4,00 5,50 4,50 7 1 2 0 2 0 0 0 3 0 1 4 29 2 3 2 38 Avril. 4,40 6,00 5,20 13 2 4 0 4 0 3 0 3 0 2 1 5 I 2 0 4U Mai . 4,45 6,45 5,50 3 0 5 1 7 0 2 » 1 0 3 t 32 0 6 1 02 Juin . 4,80 7,10 5,90 0 0 1 « 3 1 0 0 2 6 5 2 29 6 ô 2 60 Juillet 4,00 5,68 4,84 3 4 4 g S 1 0 0 3 0 0 1 14 1 10 5 02 Août . . ., » .. - » s » » « - » » » » » » 1 Septembre . 9 . .i » » a a s u - » u " » " » » » Octol)re. . 4,80 0,34 6,60 0 0 1 » 9 1 3 1 5 1 0 1 21 21 6 3 73 Novembre . 4,30 5,37 4,83 2 4 1 2 29 2 1 2 7 1 0 0 4 2 2 1 OU Décembre . 4,10 4,80 4,45 3 0 4 2 9 1 5 2 3 1 1 2 12 7 2 0 r,i Tôt. des dix m. 4,34 5,77 5,08 45 16 28 15 76 6 18 5 32 12 26 15 185 45 •45 22 578 ïoME xxxni. 49 OBSEKVATIONS 42 RESUME Di's observations iiiétéoroloçjiques faites à Ostende. en 1860. Par m. J. CAVAI.IEK. Pression atmosphérique. — Le baroinèlre oinpioyé pour déterminer la pression alniospliérique fut construit en 18S8. Cet instrument, dont le tube est d'un diamètre intérieur de 5 millimètres, a une monture de bois et une échelle de laiton : il est placé dans une chambre qui fait face au JNNO. et dont la température varie peu 5 sa cu- vette est élevée de 7 mètres au-dessus du sol. Les corrections nécessaires ont été faites aux observations; celles pour la réduction à zéro centigrade ont été faites à laide des tables de Delcros. Température. — La température a été déterminée par des thermomètres à maxima et minima dont les zéros ont été soigneusement vérifiés. Ces instruments, construits par Casella. sont librement suspendus dans l'embrasure d'une fenêtre, à 7 mètres au- dessus du sol et exposés au NNO; ils sont parfaitement abrités du rayonnement et de la pluie. Les nombres donnés sont les moyennes des lectures corrigées. Jours de pluie, neii/e, (frêle , etc.. — Faute d'emplacement convenable, les indica- tions de ludomèlre manquent d'exactitude. Ainsi le nombre de jours de pluie neige, etc., est donné sans égard à la quantité d'eau tombée. f ents. — La direction du vent à midi a été déterminée d'après la girouette établie sur le sommet du clocher de l'ésflise Saint-Pierre. Oratjes. — " y a t^i' àcu\ forts orages : le premier, le 11 mai, qui a duré pendant ime heure; le second le i() juillet, qui était des plus violents; pendant une heure et demie, la pluie, les éclairs et le tonnerre étaient des plus forts; la foudre est tombée en deux endroits. ('.oup de vent. — Le 2 juin, le ciel est devenu, depuis 2 heures du soir, si obscur (pie, vers 3 heures et demie, il faisait presque nuit, et alors éclata un coup de vent des plus violents qui persist;) peuflant (pielques secondes. DES PHENOMENES PEKIODIQUES. Pression atmosphéqique à Ostende, en 1860. 43 ^^ ^ MOYENNES ( Maxima Mhiima DIFIÉRENCES D.VTE DATE MOIS. a nbsolus par absolus par i variations des maxhmi. des mininia. ' nliiJi. mois. mois. MENSUELLES. ! mm. mm mm. mm. Janvier. 750,84 709,26 728,32 40,94 le 8 le 24 Février. 5(i,35 69, 8S 37,81 32,07 le 14 le 27 Mars. . 52,54 68,51 30,117 37,54 le 6 le 3t Avril. . 54,72 66,84 37,90 28,94 le 29 le 1 ! Mai . . 54,36 05,03 43,84 21,19 le 21 le 26 ! Juin. 54,0-2 64.65 40,06 18,69 le 30 le 2 i Juillet . 58,3.'; 08,26 51,81 16,45 le 2 le 22 Aoùl. . 52,08 59,71 43,96 15,76 le 1 le 30 Septembre 50,07 67,26 44,08 23,18 le 11 le 24 Octobre. 59,25 66,70 45,16 2I,S4 le 4 le 11 Novembre 55,58 69,00 39,95 29,65 le 6 le 17 1 Décembre 50,06 69,00 31,23 37,77 le 29 le 8 MoVENNK . . 754,50 767,06 740,0!) 26,97 / lW< ximuni, le 14 fê\ricr . . 769,88 Extrêmes de l'année. . . , } Mi nimnm, le 24 jan Intervalle A . . 728,32 ( e réchellc parcouru - . 41,66 Température centigrade de l'air; nombre de jours de pluie, rjréle; etc., à Ostende, en 1860. TEMI'ËR, tl:re cem MiHvm. riGR.\DE. Pluie. NOMBRE DE JOURS IIE MOIS. Slid, ilatima. Date iamatimum. Date (lu minimum. GrJle. Neige. Pluie grJlc et neige. nrouill. Tonnerre. Janvier ! 5^28 ii;i2 0^82 ' le 1 le 9 14 1 1 ,4 0 0 Février , . 3.01 7,06 -2,44 le 5 le 13 16 6 9 18 0 1 Mars . . . 5,43 10,03 -0,97 1 le 31 le 9 22 1 o 24 0 0 Avril . 7,90 11,48 2,98 1 le 8 et le 30 le 19 15 2 2 15 0 Mai. . . . 13,73 19,55 7,,53 1 le 18 le 6 17 0 0 17 1 2 Juin 1 16,97 21,47 11,97 ! le 23 le 5 22 1 0 22 0 1 Juillet. . i '(',71 21,15 13,90 1 le 15 le 25 15 0 0 15 0 1 Août . . . ! 16,54 19,12 14,32 ' le 15 le 27 24 0 0 24 1 0 Septembre . 14,43 17,13 11,43 1 le 22 le 25 19 0 0 19 0 1 Octobre . . 12,57 15,39 7,19 le 7 le 12 12 3 0 13 0 1 Novembre. . 4,79 9,51 2,11 le 15 le 28 15 1 1 13 2 0 Décembre. . 2,79 9,45 -7,50 le 9 le 29 12 2 8 18 1 0 1 Akwée . . 1 9,93 14,57 5 11 ... 203 17 24 214 7 ' 1 mm. 27,00 1 1 Extrêmes de l'an i née . . Minimum, le 29 décembre .... -11,50 38,50 _ 44 OBSERVATIONS ]\'<)})ibrc (l'iinlicallons de ihofjiie vent à Oslende, en ^860. (D'après les observalions faites, oliaquc jour, d'aprps la girouelle ) MOIS. JOÏ HS. N. NNK. NE. KNK. E. ESE. SE SSE. s. sso. so. OSO- 0. ONO. NO. ! 1 Janvier 31 t 0 0 0 0 2 2 2 7 s 2 3 1 4 1 Février ...... âO ^ 1 4 2 1 0 0 1 0 2 3 1 2 ' -2 Mars 31 0 0 2 1 0 0 0 0 4 T-, 9 5 2 0 ri Avril 30 3 4 8 \ 2 0 1 1 0 2 1 1 1 3 0 Mai 31 o 3 6 1 0 0 2 0 0 û S 6 2 0 0 Juin 30 0 0 0 0 0 1 3 2 t U 7 10 1 U i 1 Juillel 31 r. « 1 0 0 0 0 1 1 2 2 S 0 2 7 Août 31 0 0 0 0 U 0 0 0 3 2 9 10 0 0 U ; Septembre 31) 1 1 2 0 ^ 1 1 2 4 3 5 0 1 1 3 Octobre 31 0 0 0 1 1 0 2 5 4 1 4 7 1 1 o Novembre 30 0 0 0 4 .2 2 2 t 5 0 1 0 0 2 0 Décembre 31 \ 1 0 3 4 1 ! ^ 1 7 « 0 0 0 0 2 ^ .^^K^K. 1 3IJli in ,« -23 (S 1 23 7 iii 20 35 20 4(1 53 4fi u 20 O 1 l>«/.v reinarqiiahle.s cl leur rlireclions. .MOl.S. Q < z o a i: Q a O H. NNB. KNB. 5. sso. so. oso. 0. ono. NO. WNO. Jan\ier 4 3 0 0 0 0 1 2 1 0 1 1 0 ' j Février . 9 0 1 1 0 0 0 1 1 1 1 1 ? 1 Mars . . II « 0 0 2 1 0 5 0 2 1 0 1 Avril . . 10 1 1 0 1 (> 0 1 1 0 1 0 2 « Mai . . 4 0 0 0 3 0 0 1 1 3 0 0 0 Juin . . 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 Juillet . 3 0 2 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 .\oùt . . îi 2 0 0 0 0 1 1 4 0 1 0 0 0 Septembre 2 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 Octobre . (1 4 1 0 0 0 0 2 2 2 3 0 2 0 i Novembre 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 1) Décembre 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 I 0 .\nnéb bit 17 K 4 II s 7 16 s 13 3 II s DES PHÉNOMÈNES PERIODIQLES. 45 OBSERVATIONS FAITES SIR lE RÈGKE VÉGÉTAL EN 1860. NOMS DES PLANTES {Feuillitisoti , 18C0. ) Accr campeslre. L » pseudo'platanus. L » saccharinum. L i^sculus liippocaslamim L . - • n Iulea. Pers n pavia. L Aniygdalus persica. L. (3 Mad.) . . Aristolochia clématites. L » sipho. L Betula alba. L » alnus. L Berberis vulgaris. L Bignonia catalpa. L » radicans. L Buxus sciTipervirens. L Carpinus belulus. L CereU siliquastrum. L Colulea arborcsccns. L Corchorus japonicus. L Cornus niascula. L >' sanguinea L Corylus avellana. L Cratœgus coccinea. L >- oxyacantlia. L Cytisus laburnum. L. . . . . . • Dapbne mezereum. L Dictanmus fraxÎDclla. Lani . . . , Evonynius europœus. L latifolius. Mill i. \erruposu8. L Fagus castanea. L D sylvatica. L Fraxinus excelsior. L » ornus. L Ginkgo biloba. L VILVORDE. àWVERS. I OSTENDB. 2 mai. j — 2G avril. 18 avril. 15 avril. 14 » 25 avril. 28 avril. 25 avril. 6 mai. a mai. 28 avril. 2 mai. 25 mars. 30 avril. 15 avril. 12 avril. 12 V 25 mars. 8 avril. Il » 11 » 20 .. 20 avril. 5 mai. IG mai. n avril. 50 mars. 20 avril. o mai. e » 5 mai. 20 avril. 30 mars. 4 mai. 10 avril. 8 mai. 27 mai. 16 >. 8 » 22 » 20 » 1 1. 6 » 9 » 5 » 8 i 8 » 12 > 28 mars. 50 avril. 15 avril. 27 avril. 5 mai. 19 avril. 10 mai. I 2 mai. 10 .. ; 17 » 27 avril. 10 mai. 12 » 10 1. 17 » 18 .. 19 mars. 28 avril. IG avril. 7 avril. 12 avril. 20 mai. 25 avril, 2 avril. 6 avril. 8 avril. 24 !> 7 mai. 7 » 5 mai. 2 1. 4 mai. G « 27 avril. 28 avril. 20 f 10 avril. 12 » 10 1 10 )■ 3 mai. 4 » 17 .. 10 mai. 3 ). 9 . 9 » 3 1^ 5 mai. 12 i 15 avril. 5 mai. 6 mai. 13 1) 5 26 24 12 8 10 12 2G 4 12 25 4 4 10 10 5 12 5 8 7 mai 10 » 14 > 4 mai. mai. avril. a^ril. mai. avril, mars, mai. 1; avril. avril. mai. mars. 18 avril. 1 28 mars. 17 avril. 15 avril. 20 mars. 8 avril. 25 mars. 20 avril. 46 OBSERVATIONS NOMS DES PLANTES. Fniilluison , l!i60. BRUXELLES. Gledilschia inermis. L. . . . Glycine sinensis. L Gymnocladus canadensis- Lan». Hippophaë rhamnoïdes. L. . . Hydrangea arborescens. L Juglans nigra. L » regia. L Liguslrum vulgare. L. . . . Lonicera periclymenum. L. . » sympLoricarpoB. L. . >' latarica. L. . . . . » xylosteum. L. . . . Liriodendron tulipifera. L. Magnolia Iripelata. L. . . . » yulan. Desf Mespilusgermanica. L. . . . Morus nigra. L alba. L Philadelphus coronarius. L. . » latifolius. Schrad. Pinus larix. L Plalanus occidenlalis. L. . . Populus alba. L fastigiata. Poir. . . treniula. L Prunus armeniaca. L. (3 abric.) » cerasus. L. (^ bùj. noir.) » domestica. L. (/3 rj. d. v.) f padus. L Ptelea trifoliata. L Pyrus comniunis (3 bergnm.) " japonica. L ■. malus. L. (3 calv. d'été.). spectabilis. Ait. ... Quercus pedunculala. Willd. . » sessiliUora. Sraitli. . Rhamnus catharlicus. L. . . >' frangula. L Rhus colinus. L Ribes alpinum. L » grossularia. L » nigrum. L » rubrum. L Robinia pseudo-acacia. L. . . . 16 10 20 avril. 13 mai. 17 » avril. mars, avril. mai. avril. avril. avril. mai. avril. It! avril. 9 avril. 11 » 17 » 11 mai. 2S mai. 27 avril. 24 i. 19 mars. 30 avril. 17 mai. 27 avril. 23 . 13 •• 16 » 17 avril. 23 avril. 22 )> 27 » 30 avril. 9 » 29 mars. 21 .. 21 . 27 avril. 28 mai. 12 » 5 juin. 26 avril. 30 mai. 24 >. 26 avril. 18 mars. 18 » H >' 20 mai. 13 » 16 » 25 mai. 22 » 5 avril. 10 mai. — I 13 mai. 15 avril. 19 » 13 avril. IS mai. 18 mai. 14 avril. 29 » 24 1- 14 janv. 12 avril. 23 avril. 29 févr. 24 avril. 21 mai. 13 mai. 3 avril. 12 avril. 8 » 25 avril. 30 mars. 31 » 2 avril. 9 » 12 mai. 18 mai. 7 t 16 avril. 4 mai. 4 mai. 19 mai. 6 mai. 8 mai. 29 mars. 31 » 29 I. 14 mai. 8 mai. 14 I. 12 avril. ; 16 avril, 18 » 9 avril. 20 avril, 8 avril. 4 mai. 6 avril. 14 janv. 6 avril. 2 févr. 6 avril. 2 mai. 6 mai. 25 avril. 18 mai. 10 » 1 avril. 10 avril 25 .. I S rosi. _ j 9 avril. 3 mai. 15 avril. 30 » 1 mai. 26 avril. 8 mai. 1 » 24 mars. 1 mai. 14 mai. i 14 » 28 avril. 1 mai. 2 » 24 mars. 20 » 29 mars 10 avril, i 7 avril. 6 mai. I 20 i> DES PHÉiNOMÈNES PERIODIQUES. 47 ; BRUXELLES. NOMS DES PLANTES. Fi'uiUuison , IbtiO.) VILVORDE. ANVERS. OSTEHDE. | JliMKI'Vi:. NAMUR. I VENlSt:. ni. 13 mai. 10 avril. 1 mai. 5 avril. Itobinia viscusa. V Rosa cenlifolia L. b gallica. L. Kubus idecus. L. Salix alba. L. . » babylonica. L. 'Il avril. Saml)ucus ebulus. L, . . .. nigra. L- . . . . raceniosa. L. . . . Sorbus aucuparia. L. . . . n domestica, L Spinea hypericifolia. L. . Staphylea pinnala. L. . . Syringa persica. L ^' rnthomagensis. Horl. > Auigaris. L T.'iMis baccata. L . ... Tilia europea. L. . . '. parvifulia. HoiTni. . )' plalyphylla. Vent. . Ulmus canipeslris. L Vaccinium niyrtillus. L. . Viburniim lanlana. L. . . . » opulus. L. ifl. simp.) 1. 1. L. ifl. plein.) Vilex incisa. L Vilis vinifcra. (3 chnxs. doré) 6 avril. S » 10 .. 12 avril. 11 » 10 .. 10 >. 7 » 2 mai. 1'^ 1' 2S avril. 31 mars. 21 » 25 avril, 27 » 25 mars. 17 avril. 10 . 20 avril. ^ mai. 29 avril. 15 mai. 25 avril. avril. 29 avril 17 avril. 20 » 25 avril. 23 avril — : 29 avril. avril. S 2 •• 4 .. 12 avril. 1 mai. 30 avril, j 17 » 13 .avril. | 20 avril. 16 mai. fi mai. 28 avril. 10 mai. 2 mai. 3 avril. 28 avril. IS avril. 50 mars. — I 10 mai. 4 mai. 28 avril. 6 mai. 10 » 4 ,. 4 » 25 avril. 18 avril. 26 avril. 15 avril. 15 •• 7 mai. 2 » 3 I 27 mai. ' 13 mai. 1 mai. 5 mai. 15 mai. 28 mars. 7 avril. 16 avril. 26 l: 1 mai. 24 mars. 30 20 a\ril. 8 avril. (i - U i> 6 '■ 14 » H avril. 3 mai. 12 avril. 2 20 > 20 . 16 mai. 6 .. 24 mars. ô avril. 10 avril. 10 27 avril. 48 OBSERVATIONS BBCXBLI.i:S. NOMS DES PLANTES. — ANVERS. V1I,V0»DE. 03TB>DE. NAum. ST4VBL0T. SPA. JBMEPPB. VBNISB. VIEM.NE. ' Floraison, 1860.) Observai. Acanlhus mollis. L — — — 30 juin. 20 juin. Acer campcstre. L 2G avril. - - 15 mai. - — - - 23 avril.; » pseudo-plalanus. L. . . - — 19 mai. — 11 r, — 12 mai. — 1 mai. ■ Achillca millefolium. L . - ~ 29 juin. 4 juill. 20 juin. 20 juin. 24 juin. - - 10 juin. Aconiluin napellus. L. . . . 1 juin. 25 juill. — 18 août. 17 mai. 25 juill. — — - 7 juill. /Esculus hippocastanuni. L. . 15 mai. 15 mai. 5 mai. 20 mai. 10 1. 21 mai. 16 mai. 15 mai. - 3 mai. macrostachys. llich. — 12 août. — — — — — - 12 juill. pavia. L 18 mai. 27 mai. 17 mai. — 15 mai. _ — — — Il mai. Ajuj»a replans, L — 14 » 20 avril. — 8 » _ 10 mai. — . — 18 avril. Alcea rosea. L - 10 aoùl. Alisnia plantago. L — 1 juill. 15 juill. 9 juill. 4 juill. — - — 30 juin. Alliuni ursinum. L ~ — — 16 mai. 17 mai. 1 Ainus glutinosâ. L — — 17 avril. ~ — 7 avril. Althtea ofHcinalis. L. . . . - 10 sept. - - - 22 août. — - 19 juill. Aniygtlalus communis. L. . . — 12 avril. 19 avril. — — 14 mai. 20 avril. — _ 14 avril. persica.L.(i3Made/.). " avril. 10 .. 18 .. 20 avril. 8 avril. — — 2 avril. _ 1 mai. Anémone hcpatica. L. . . . la i 23 mars. 29 mars. 29 févr. 20 mars. 1 avril. 6 avril. — _ 26 mars. >• nemorosa.L. . . . — 16 avril. 5 avril. — 4 avril. 16 ■> 18 » - 9 avril. Anliri'hinum niajus.L. . , 15 juin. 15 juin. 22 juin. 29 juin. 1 juin. 20 juin. — - __ 2 juin. Arabiscaucasica. Willd. . . 4 avril. 1 avril. 4 avril. Aristolochia clemaliles. L. . - - - - — — — - 12 mai. » sipho. L. . . . — - — — 17 mai. — — _ 20 .1 Arum maculalum. L. . . . — 13 mai. — — 12 )> — — — 20 mai. 15 .. Asarum europa?ura. L. . . . — 10 avril. 2" avril. — 10 avril. Asclepias vincetoxicum. L. . — 1 août. — — 12 m;.i. — 20 juin. — 1<> mai. Asperula odoraia. L. . . . - 9 mai. 30 avril. — 10 » 17 mai. — Il » Astranlia major. L — — — — 22 » 28 juin. Atropa belladona. L. . . . - 2 juill. 9 juin. 6 juin. 23 juin. — — — 21 mai. 1 Azaica pontica. L 13 mai. — Il mai. — — _ IC mai. Bellis perennis. L 25 mars. 18 mai. 20 mars. 4 avril. 8 avril. 4 avril. 10 mars. 19 mars. _ 21 mars. Berberis vulgaris. L. . . . 17 mai. — 23 mai. - 14 mai. — 20 mai. 29 avril. 13 mai. Bcliila alba. L - 22 avril. — 8 avril. 12 » — 6 mai. Bignonia catalpa. L. . . . — 10 août. 17 juill. 12 juill. 4 août. _ — 27 juill. 3 juill. Borrago officinalis .... 15 mai. Bryonia dioïca. Jacq. . . - - — 1 juin. — — _ _ 23 mai. BupliUialmum cordifoliiini. L. 15 juill. 2 juill. — — — 8 juill. Buxus sempervirens. L. . . 15 avril. 28 avril. 19 avril. — 10 avril. 20 avril. — 8 avril. 18 mars. 16 avril. Campanula persicifolia. L 10 juin. 20 juill. — _ 24 juin. <4 juill. 13 juin. 13 juin. Carduus marianus. L. . . . — — 17 juill. , Carpinus bclulus — — — — 8 avril. Centaurea cyanus. L. . . . 20 juin. - 23 juin. 29 juin. 14 juin. 17 mai. — 28 mai. Cercis siliquastrum. L. . . - 18 mai. - — G mai. — — — 22 avril. 16 » Cheirantbus Cheiri. L. . . . - 10 » 17 avril. — 4 > 20 mai. 8 avril. Cltelidoniuni majus. L. . . . — 15 V 22 mai. — 6 > 13 .. — 7 mai. 15 avril. 6 mai. { DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 49 BRUXELLES. NOMS DES PLANTES. — AhVEltS. VILVORDE. OSTE^DE. N\Mt!n. STAVELOT. SPA. JEMEPPE. VENISE. VIBMWR. {Floraison , I860.| Observai. ! Chrysanthera.lcucanlhemuni.L. 29 mai. — 10 mai. 2 juin. 26 mai. 19 mai. — 25 mai. Chrysocoma linosyris. L. . . - 22 aoûl. - - 10 aoùl. - - — — 26 août. Colchicum autumn.nle. L. . . 21 sepl. 25 sept. 14 sepl. 22 sept. 4 sept. 17 sept. 10 sept. — — 15 sept. Colulea arborescens. L. . . — - 22 juin. - 6 juin. - 19 mai. - — 23 mai. ; Convallaria inaialis. L. . . . 12 mai. 12 mai. 13 mai. - IG mai. 14 mai. — 13 mai. — 10 « Convolvulus arvensis. L. . ■ — — 22 juin. - 15 juin. - 15 mai. — — 24 .. T. sepium. L. ■ • - - - - 20 .. 18 juill. - - 7 juin. 1 1 juin. Corcliorus japonicus. L. . 5 mai. 1 mai. 27 avril. - 1 mai. 19 mai. 8 mai. 2 mai. — 2 mai. Cornus mascula. L 23 mars. 25 mars. 7 » - 21 mars. 17 avril. 17 avril. - 20 mars. 2 avril. 1. sanguinea.L. . . ■ - 10 mai. 9 juin. - 25 juin. 15 juin. 6 juin. - 16 mai. 1 juin. Corydalis digilala. L, ■ . - — — — 6 avril. — 22 avril. Corylus avellana. L. . - ■ 4 fév. 20 févr. 19 fév. 4 mars. 4 fevr. 17 mars. 29 janv. 10 fev. — 19 mars. Cratœguscoccinea. L. . . . 2i mai. — 25 mai. - 18 mai. » oxyacantha. L. . . 15 » 10 mai. 23 10 juin. 10 » 3 juin. 27 mai. — — 14 mai. Crocus vernus. Sw 15 mars. 1 avril. 29 mars. 28 mars. 24 mars. 1 avril. 6 avril. — — 31 mars. Cytisus laburnum. L. . . . 13 mai. 15 mai. 23 mai. - 12 mai. - 23 mai. 16 mai- 22 avril. 13 niai. Daphnelaureola. L — 3 avril. - - - - - — 7 mars. » mezereum. t. . . . — 31 mars. — - » mars. 5 avril. 12 avril. — 27 » 20 mars. Delphiniutn ajacis. L. . . . 2 juin. — 24 juin. Dianthuscaryophyllus. L. . . — 5 juill. - - 12 jnill. - 28 juin. — 25 mai. Diclamnus albus. L. . . 2t) mai. 29 juin. 20 mai. — 20 juin. - - — 14 ., 21 mai. ( fl. purp . - - - — 20 « - — — 14 .1 Digilalispurpurea. L. . . . 12 juin. - 27 juin. 12 juin. 20 .1 — 2U juin. — — 3 juin. Dodecatheon meadia. L. . . lt> mai. Echinops sphserocephalus. L. . - 4 août. - - - - — — 6 juill. Epilobium spicatuni. Lcm. . - 10 juin. - - 2 juin. 28 juin. Equlsetum arvense. L. . . . — — — - - 21 avril. Erica vulgaris. L — 15 août. 17 juin. - 20 juill. 23 juill. - — 1 août. Eschscbolzia californica. Chni. 22 juill. — - - 22 juin. Evonymus europaeus. L. . . — — 7 juin. - 25 mai. - - — 12 mai. » latifoUus. Mill. . . 13 mai. — — — 20 1. 2t mai. - — — 10 » Fragaria vesca. L. (B hortens i. 14 .. — 19 avril. 13 mai. - 15 » 9 mai. 2 mai. — 28 avril. Fraxinus excelsior. L. . . . 10 » - 27 '■ - 4 mai. - 7 » 2 » — 9 " Fritillaria iniperialis. L. . . — — 17 » 30 avril. 20 avril. - - — — 25 » Galanthus nivalis. L. . . . 6 mars. — 19 mars. 2 mars. 3 mars. 21 mars. 15 mars. — — 3 mars. Géranium pratense. L. . . . 1 juin. 1 juill. - 29 juin. 25 mai. - 2 juin — 20 uiai. Gladiolus communis. L. . . 28 » 28 juin. 22 juin. — 20 juin. 4 juill. - — 7 juin. 14 juin. Glecboma hcdcraceum. L. . — - — - 4 mai. 25 avril. 2 mai. 18 avril. — 10 avril. Glycine sinensis. L 16 mai. 20 mai. 23 mai. - 18 » - - 10 mai. Hedera hélix. L — — 20 cet. — 20 sept. Hedysarum onobrychis. L. . - — — 24 mai. Helleborus fœlidus. L. . . . — 27 fcvr. 2 avril. - 18 mars. — 22 avril. " hiemalis. L. _ 20 » — 18 fév. t » - - — — 2 mars. » niger L. . , . . 12 janv. 30 janv. 19 janv. — 14 janv. 1 4 janv. " 2 mars. n Tome XXXIII. 50 OBSERN AT10?sS BHtXELLES. NOMS DES PLANTES. — ANVERS. viLvonor.. OSTUSDE. NAMIIR. STAVELOT. SPl. 3BMEPPB. VENISE. VIE.-SNK. \ riiiruiaon j 18G0. ) Observât. HellebuitLs vii'idis. L. . . . 1 mars. 27 janv. _ to mars. 20 mars.; Hemerocallis cœrulea. Andr. . 28 juin. 1 juill. 27 juill. - IS juill. 1 V flava. L. . . . 6 " 25 juin. 19 juin. - 18 juin. 1 juin. 12 juin. 5 juin. - 1 juin. i> t'iilva. L. . . . — G juill. — ~ 2 juill. — — - — 25 » Hibiscus syriacus. L. . . . - — 50 juill. 2i » — - - 27 juin. Hicraciuiii aurantiaciim. L. . — — 3 juin. 15 juin. H\acint!ius orieiilalis. L. . . 3 avril. - 29 mai. 4 avril. 22 avril. 15 avril. — 17 avril. - 9 avril.! Hydrailgea liortensis. Siu. . — 21 août. 29 août. — 20 juin. Hypericum pcrforaluin. L. . — 20 juill. — — 22 » - 13 juin. - 29 juin. 14 juin. Iberis senipenirens. L. . . — - - 12 avril. 3 juill. - - 25 avril. llcx ai|uifulium. L — 14 mai. 25 niai. 8 mai. — — — 15 juin. Iris germanica. L 17 mai. 15 » — 3 mai. 20 » — 10 juin. - 13 mai. : 0 puniila. L 9 » 2 . — 8 » — — 24 avril. 28 avril. Juglans regia. L — — — 9 juin. 10 » - - — - 14 mai. LaniiuM album. L — 10 mai. 7 mai. o avril. 8 mai. 10 mai. 8 mai. 29 avril. Leonlodon laraxacuni. L. . . — 10 » 12 mai. 22 avril. o » 24 avril. 22 avril. — 22 avril. Ligustruui vulgare. L. . . . — — - — 2 juill. 2 juill. S juill. - 16 mai. 3 juin. Liliuiii ctuuiiduui. L. . . . 14 juill. 12 juill 27 juin. 10 » — 16 » - 9 juin. 22 » » fliivuui. L I » 7 » 24 » 2 » 1 juill. 24 juin. Linum pcrenne. L- . . . . — 15 juin. - - 1 juin. Liriodendron lulipifeia. L. , - 0 juill. 27 juin. Loiiicera periclymenuni. L. . 10 juin. — 27 mai. 29 mai. 20 juin. 18 juin. 5 juin. 23 mai. - 1 1 juin. >> symphûricarpos. L. . 12 » — 23 » 10 .. 20 ). f tatarica. L. . . . 17 niai. — 29 .■ — 4 mai. — 17 mai. — — Il mai. » xylosleura.L. . . . 10 . 8 niai. — - 10 » - - - Il » Lycbnischalcedonica. L. . . — 2 juill. — — 4 juill. 17 juill. 5 juill. Lysimacbia neniorum. L. . . — — — — - — 27 mai. Lylbruni salicaria. L. . . . — 2 aoûl. — - 4 juill. 8 juill. - _ - Kî juill. Magnolia tripetala. L. . • . — 27 mai. 19 airil. » yulan. L 5 mai. 2 » 17 » - — 8 mai. Malva sylvestris. L 1 1 juin. 6 juill. — 18 juill. 3 juin. - 2 juill. - 20 mai. (» juin. Melissa officinalis. L. . . — 8 août. — 23 août. 20 juill. 8 août. — — — 12 juill. Meullia piperila L .... — 13 » — 29 » 10 . 12 » — - - 2.S » j Mespilus germanica. L. . . — — 29 mai. — ■25 mai. — — 20 mai. Milella grandiflora. Puisch. . — 1 mai. Morus nigra. L — 15 juin. — 19 juin. - - - — 17 mai. Muscari bolroïdes 7 avril. — — — 10 avril. Narcissus pseudo-uarcissus. L. 7 » — — 2 avril - 10 avril. 20 avril. — 17 avril. » jonquilla. L. . ■ . 10 mai. i> poëticus L. . . . 10 .. 1 mai. - — 15 mai. 19 mai. 18 mai. — — 28 avril. Nyropbea alba. L — — 23 juin. — 4 juill. - — - - 20 mai. Orobus vernus- L 1 mai. l(i avril. 28 mars. - — 23 avril. — 20 avril. 7 avril. Qrnilbogalum umbcllalum. L. 10 .- I(i mai. 29 avril. — 23 mai. 28 mai. - — — 1 1 mai. Oxalis acelosella. L. . . . - — 21 » — 24 avril. 28 avril. 2 mai. ~ — 17 avril. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. SI BRUXELLES. ! 1 NOMS DES PLANTES. _ ANVERS. VILVORDE. OSTENDE. n.i>njii. STAVELOT. SPA. JEMEPPE. VEMSE. MENNB. {Floraison 1860.) 01jserv.nl. 1 1 1 Oxalis slricla. L _ _ 1 10 juin. - - - — 7 juin. Papaver bracteaUim. L. . . — 2 mai. — — 23 juin. >. orientale. L. . . . — — — 10 juin. 15 » — — — 23 mai. i' rliceas. L — — 13 juin. — 12 .. — 2 juin. — — 17 .. Paris qtiadrifolia. L. . ■ . _ 2S avril. 17 mai. - 14 mai. — 12 mai. IMiiladelplius coronarius. L. . 1 juin. 20 mai. 30 1 - 2 juin. 1 10 juin. 10 juin. 25 mai. 15 mai. 27 mai. Physalis Alkekcngl.L. . . . — 12 juin. - 20 juin. 2d .» — — 3 juin. Plilox verna. L — 28 mai. Plantago major. L Plalaniis oecidenlalis. L. . . - — 9 juill. 19 mai. ~ 1 juin. ~ _ — 27 mai. 3 juin. 13 mai. Pœonia ofUcinalis. L. . . . 17 mai. 18 mai. — - — 8 juin. - — '" 18 » Polemonium cœruleum. L. . Polygonum bistorta. L. . . Populus alba.L 28 avril. 12 juin. 10 > 23 mars. - 2 juin 25 mai. 9 » 26 avril. 5 juin. 26 mai. 1 avril. 20 mai. 6 avril. >i balsaniifera. L. . . 28 .. fasligiata. Poir. . . — 20 avril. — - 12 a^'ril. 2S avril. - 8 avril. j Primula elatior. L ). veris. L o avril. 28 avril. 13 avril. 4 mars. 12 i> 14 avril. 15 avril. - - 13 avril. Prunus armeniaca. [ /3 abric. ). >' cerasus. (i big. noir). 30 avril. — t7 avril. 28 » 8 .. 1 mai. 18 1. 8 mai. 26 avril. 4 mai. 1 avril. 3 mai. - 27 avril. » padus. L 20 mai 4 mai. 18 mai. : 4 !• 11 mai. 4 » 7 .■ - 50 avril. 27 » 9 juin. » spinosa. L Plelea Irifoliala. L — 25 juin — 1 20 avril. 20 juin. 7 K o »' - - Ptilmonaria ofncinalis. L. . . — 2 mai. — 0 avril. 10 avril — 28 avril. t> virginica. L. . . — 4 . Pyrusconimunis. {Hbergam.]. 4 mai. 2 » 29 avril. 12 mai. 1 mai. — 4 mai. 7 mai. 20 avril. 1 mai. 12 » 27 avril. 14 mai. V cydonia. L- . . . . 8 japonica. L 1 >■ malus. L. (dctt/u. rfé(p). 15 avril. 12 mai. 15 .1 26 avril. 27 avril. 20 avril. 10 » 1 » 4 » - 10 mai. 11 >i : ; '■ speclabilis. Ait. . . . tt 0 19 mai. Quercus sc^siliflora. Smith. . — — - — 17 mai. — 13 mai. — — ; Hanunculus acris. (/7. plein.). 10 mai. _ 3 juin. 28 mai. 18 » 18 mai. 25 I. — — » ficaria. L. . . . Rhamnus frangula. L. . . . P.lieum undulaluni. L. . . . 11 mai. 12 avril. 20 juill. 18 mai. - 7 avril. G avril. 10 juin. 18 mai. 22 avril. 18 juin. 17 mai. 18 avril. 22 mai. 3 avril. - 2 avril. 15 mai. 10 .. Rhododendron ponticuni. L. . Rhus colinus. L 18 .. 20 juin. — — 23 <. — 27 D - - 18 mai. Ribes alpirum. L. . . . • 2 mai. — — — 1 mai. — 3 mai. V grossularia.L.(Fr.r/rû/,) 23 avril. — — 13 avril. 6 1. 30 avril. 4 » 25 avril. — 9 a\ril. '■ nigrum. L — — — — - 10 mai. » rubrum.L 23 avril. — — 30 avril. 6 mai. 5 » 2 mai. 25 avril. 3 mai. Robinia pseudo-acacia. L. . )' viscosa. Vent. . . . 6 juin. 15 .. i ~~ 14 juin. - 1 juin. 1 - 12 juin. 8 juin. 16 » 19 > 22 mai. 30 » 52 OBSERVATIONS NOMS DES PLANTES. [Floraison, 18(Î0,) BRUXELLES, Rosa cenlifolia. L. . . . » gallica.L Rubia tinctorum. L. . Rubus idseus. L Ruta graveolens.L. . . . Salix caprsea. L. . . . . Salvla officinaiis. L. Sambucuà ebulus. L. 0 nigra. L. . . . » racemosa. L. . Sanguinaria canadensis. L. Satureia niontana. L. Saxifraga crassifolia. L. . Scabiosa arvensis. L. . . y> succisa. L. . ■ . Scrophularia nodosa. L. Secale céréale. L. . . . Sedum acre .L V album. L. . . . , » lelepbiuni. L. . . . Suianum dulcaniara. L. . Sorbus aucuparia. L. . . . Spartium scoparium. L. . . Spirœa bella. Sims » iilipendula. L. . . . » hvpericifulia. L. » Isevigala. L . . . . Staphylea pinnata. L. . . . Statice armeria. L » lîmoniura L. . . . Symphytum officinale. L. . Syringa persioa. L " vulgaris. L. . . . Taxus baccala. L Thymus serpilluni. L. . . . " vulgaris. L. . . . Tiarella cordifolia. L. . . . Tiiia micropliylla. L. . . . " europea. L » piatyphylla. Vent. . . Tradescanlia virginica. L Trifolium pratense. L. . . . Tiiticum salivum L. (^ hyb.). TroUius europaeus. D. . . . U juin. là mai. 23 mars. 23 juin. 1 JUlll. 3-2 juin. 28 juin. 4 mai. 10 juin. 10 mai 0 juin. 20 juin. 10 mai. 21 avril. 1 mai. 20 juin. 2 août. 5 juin. 19 juin. 27 » 27 .1 28 juin. 15 mai. 10 mai |-i . 19 . 13 .. 17 " — 18 avril 22 juin. 4 juin. Ij mai. 13 juin. 1 juin. 19 mai. 15 » 4 juin. 29 mai. 28 juin 7 » 18 juin 20 juin 17 juin. o JUIU. 20 juin. 20 » 20 juin. 20 .. 1 juin. 10 avril. 10 juin. 24 mai. 25 avril. 20 juin. 25 a\ril. 13 juin. 13 août. 2 juin. 2 juin. 23 o 6 août. 13 mai. 12 ( 20 juin. 10 mai. 10 » 20 mai. 10 » S n 8 avril. 13 juin. 20 juin. 30 mai. 30 juin. 8 juin, lu i> 12 avril. 10 juin. 19 juin. 28 avril. 18 juin 10 » 24 » 29 aoi'it. 23 mai 28 » 19 juin. 7 juin. 20 juin. 20 » 23 avril. 23 juin. 17 m:iî. 10 juin. 23 mai. 23 » 17 juin. I juin. 8 juin. 37 » 9 mai. Itj mai. 17 1. lii » 10 juin. 19 mai. 30 juin. 17 juin. 8 juin. Il mai. 19 mai. 12 » 10 juin. 24 mai. 19 juin. - 17 mai. 23 mai. 3 juin. — 3 avril 30 juin. 1 juin. 27 avril. 7 mai. 11 juin. 28 mai. 22 ai ri! 25 mai. I 2 août 29 mai. 20 » 1 juin. 30 6 juin. 10 mai. 9 mai. 20 » 23 juin. 12 mai. 11 ■• 8 « 1 a\ril. 19 mai. 22 juin. 12 mai, 7 juin. DES PHÉiNOMÈNES PÉRIODIQUES. Oi> NOMS DES PLANTES. [Floraison, 18G0.) BRUXELLES, observai. 1^VEBS. VILVORDE. OSTENDE. NAMtit. ST4VEL0T. srA. JEMEPPE. VEMSE. VIENNE. Tulipa gosneriana. L. . . . Tussilago fragrans. L. . . . Ulmus campeslris. L. . . . Vaccinium niyrtillus. L. . . * Valeriana rubra L Veronica genlianoïdes. L. . . )' spicala.L Viburnum hiitana. L. . . . 1 » opulus.L.(/Z.sim;).) » » L. {/I.plei7i.) Vinca niinor. L Viola odorata. L 1 Vilis vinifera. L. {fi chas. doré.) Waldsteiniageoïdes.Kit. . . 7 mai. 13 juin. 18 juill. 20 mai. 20 » 1 avril. 4 i> 28 juin. 27 avril. 2 mai. 16 avril. 15 juin. 22 » 6 juill. IS mai. 26 .' 10 avril. 88 avril. 29 mars. 50 mars. 19 janv. 29 mai. 12 avril. 1 » 18 juill. 20 avril. 4 mai. 10 juin. 17 mai. 24 juin. 8 mai. 20 .. 16 .. 6 avril 19 mars 16 avril. 19 mai. il juill. 7 juin. 20 avril. 7 » 29 juin. 17 avril. 17 niai. 10 mai. 11 juin. 26 mai. 18 avril. 21 .. 2 juill. 14 mai. 14 airil. 27 juin. 21 mai. 21 » 14 avril. 9 mars. 9 juin. 4 a^ril. 6 juin. ô juill. 8 mai. 10 avril. 3 . 6 juin. 10 avril. NOMS DES PLANTES. [Fruclification, 1860.) Ac sepi 28 aoùl 20 » 13 ocl. 10 juill 28 juill 13 aoùl 2â „ JUllI 13 août. 15 ocl. 17 sept. 12 juill. 3 août. Ici juill. . juin. 12 juin. 1 juin. 14 juill. 15 août. C sept, 22 août. 16 août. juin, août. 17 août 1 août. 5 1) 13 juill. 8 juin. — 19 juill. - 3 sept. — 6 juin. OBSERVATlOiNS BBCXELLES. NOMS DES PLANTES. [Fnaiiflcadon . 1801)., Gladiulus coinniunis. L. . . . Hypericuni pcrforatuin. L. . Jutîlans rcgia. L. . . Ligustrum vuli;yre. L Lonicera peiiclv nicnuni. L. . . Malva sylveslris. I^ Moius iiiyra. L Oiûbus venais. L l'ap.'iver orientale. L. . . IMiiladeljtlius coiunarius. L. . . l'Iaiilagu iiiajur. L Polenioniuni cœrulcum. L. . . Prunus cerasus. L. [Q bigarr. n._ Pvrus conimunis. L. (3 Oeyij.\ . Quercus pedunculala. AVild. . . Ribes grossularia. L y nigrum. L > rubrum. L Kubinia pseudo-acacia. L. Rubus idfcus. B Salvia officinalis. L Sainbucus nigia. L. . . . . Secale cercale. L Sorbus aueuparia. L Slapbjlea pinnala. L Syringa vulgaris. L Tiilicum salivum. L. (3 hybern ) Viburnuni opulus. L. [fî. sîmp.) I Vilis vinifera. L. {Cltasseiiis dore.) Viola odorata. L '2s juin. juil 10 sept. lU août. — 12 sp|il. — 30 , 20 scpl. 10 > — 5 :ioiil. 4 Juin 22 » — 10 sc|il. 7 juin. 13 juin. - IS 1. lô juin. 17 > 2» sept. 28 juin. ; 29 juin. 4 aoûl. 8 juin. 15 scpl. 17 juin. 18 oct. 23 aoùl 22 sept. 20 sept. 12 juin VEMSi;. MEhKE. y aoùl. 8 juin. 50 juin. IG juin. 17 juin. — I 20 aoûl. 29 juin. 20 sept. 14 juin. 25 aoûl. 14 sept. 23 août. 23 juin. 8 juin. 27 19 aoûl. 4 scpl. 27 juin. 20 juin, le scpl. 23 juin. 7 juin. G aoûl. i5 nov 2i juin, j 18 aoûl. — I 6 juin. 8 nov. : 31 » 27 aoûl. ! 15 scpl. 12 mai. I juin. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. ' BnuxcLLES. ; NOMS DES PLANTES. .Cltitlcdfsfenillcs, I8GU.) ANVEHS. OSTBISDB. NAMUR. VKMSE. Acer campesire. L >i pseudo-platanus. L. . iî-^sculiis hippocastanuin. L. Aniyg<ïali'S porsica. L. (J inad.) BeliiU alba. L. Berberis vulgaris. L. . . Bignonia catalpa. L. . . Carpinus betulus. L. . Cornus ntascula. L. ■ Corylus avellana. L. - - Cratfegus oxyacanlha. L. Cytisus laburnum. L. . . Evonynius europœus. L. . 20 10 20 12 28 26 12 27 nov. oct. ocl. nov. ocl. nov. oct. hagus sy lvati( ocl. nov. oct. Fraxinus excelsîor. L Glycine chinensis. Curl Juglans regia. L Loniccra pcriclyiuenuni. L » symphoricarpos. L. . . . Liriodendron lulipifcra. L Mespilus germanica. L Morus nigra. L Philadclphus ooronarlus. L Plalanusoccidentalis. L Populus alba. L, fasligi.ita. Poir Prunus armeniaca. L. (i^abric). . . » cerasus. L. {,3 bi'g. noir.]. • . donieslica. L. {,S gr. dam. v.) . i> padus. L ; Pyrus communis. {(2 bcrgam.) . . . ï> japonica. L i> malus. L. {j3 cuhil le d'été) . . I Quercus sessiliflora. L Rhus typhina. L Ribes grossularia. L 1' nigrum. L >' rubrum. L Robinia pseudo-acacîa. L Rosa centifolia. L. . Rubus idseus. L Salix alba. L >■ babylunica. L Sambiicus nigra. L 27 2a 1 13 3 10 10 nov. — 12 » 31 ocl. 27 ocl. 20 . 26 » 15 V 20 » 15 » 3 nov. 13 » 27 ool. — 27 » — 10 nov. 12 ocl. 10 » 18 » 12 » — 26 ocl. 20 oct. 3 nov. 15 » 2G ocl. 20 .. 28 ocl. 25 » 51 « 2o .. 1 nov 26 V 20 ocl. 15 nov. 4 no^' 12 ' 28 ocl. — 20 t 23 ocl. 26 » 20 ocl. 16 nov. 20 ocl. 22 . » 10 ocl. 20 nov. 28 ocl. 5 nov. 18 oct. 30 0 22 » 2 nov. 26 ocl. 26 » 30 .. b nov. 6 « 12 ocl. 20 oct. 2 ocl. 4 DOV. 2 nov. 25 ocl. 26 » 1 nov. 29 ocl. 29 '■ 30 » 31 2 no\'. 1 » 12 >. 6 » 10 . 12 » 1 » 10 nov. 19 sept. 28 ocl. 2 nov. 28 ocl. 2 nov 15 » 8 nov. 8 nov. 2 !> 10 .' 10 .. 1 nov. 28 nov. 19 •' 2 . 2 Jéc c » 12 nov 1 » 8 déc — 3 » 10 nov. 2 . 2t nov. 12 déc. n sepl. 56 OBSERVATIONS NOMS DES PLANTES. {Cliitledes feuilles, ISf.O) HnUXBLLES. Observai. OSTE^DE. Sorbus auciiparia. L Spir.Ta livpericifolia. L. . . . Slapliylea pinnatn. L. . . . Svringa persioa. L vulgaris. L Tilia parvifolia. Hoffîn. . V plalypliylla. Vent. . . . Ulmus campestris. L Viburnum opulus. L. (/7. simp.). Vilis vinifera. L. (3 chass. doré.. 2o oc t. 30 » 20 .. 27 » 26 .. 27 .. 15 nov. 12 '. V6 oct. 28 » 15 » 20 .. 20 y 25 oct. 2S « 10 sept. 23 ■• 29 oct. 2 nu\. 2 ., 1 » 24 oct. 2 nov. 10 .. i 30 nov. 24 sept. 20 nov. DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. S7 Février M an Avril OBSERVATIONS ZOOLOGIQUIS FAITES U 1860. Ohservdliuiis /'(lili-s dans las eiir irons île linuclles, pvniiuid l'unnèe 1860 , \\;\v iM. J.-B. Vincent et son (ils. PÉRIODE DE PRINTEMPS. -3. Fringilla domeslica. S'accouple. 15. Fringilla cœlebs. Chante. (i. Emberiza cilrinella. Chante. 15. Motacilla alba. Arrive. 29. Fanellus cristalus. Repasse. 30. Phyllopneusle rufa. Arrive. ôO. fiuticilla lithys. Arrive. ôO. Hirundn rusiica. Arrive. .■jO. Tcilanus calidris. Repasse. 0. Plii/llopneuste trochilus. Arrive. 8. Saxicola œnanthe. Arrive. 8. Hirundo riparia. Arrive. 8. Cuculus canorus. Arrive. 8 Anitius arboreus. Arrive. 10. Hirundo urbica. Arrive. 10. Rulicilla phœaicKrus. Arrive. i2. Sylvia atricapilla. Arrive. 22 au 22 (nuit du). IVumenins nrquala. Re- passe. Avril Mai 20 27, 28, 29 29 30. ÔO, 1 6. C 8, 9 II. 17 20 , Lanius excubitor. Arrive. Emberiza horlulana. Arrive. Lanius rufus. Arrive. . Colurnix dactylisonans. Arrive. Ruticilla luscinia. Arrive. Linoia cannabina. Revient. Calamolierpe arundinacea. Arrive, Cypselus apus. Arrive. au 9 (nuits des). Totanus hypoleueos Re- passe en granri nombre. , Motacilla flava. Revient. Anthus campeslris. Revient. Oriolus yalbula. Revient. Calamoherpe turdotdes. Revient. ffypolaïs icterina. Arrive. Muscicapa griseola. Arrive. Calamolierpe paluslris. Arrive. Fringilla domestica. Jeunes. PERIODE D'AUTOMNE. Juillet 18. Cypselus npus. Ea com^3^,me. yJniH I 20. Cypselus apus. Départ général. S 24. Totanus hypoleueos. Première arrivée. | Septembre Tome XXXIII. Ciconia alba. Passe. Anthus arboreus. Émigré. Motacilla flava Émigré. OBSERVATIONS PÉRIODE D'AUTOMNE {snile). Septembre 20 (veis le soir). Tolanus hypoleucos. Der- nier passage. 28. Begulus ignicapillus. Émigré. 28. Anthus pralensis. Émigré. 20 Àlatida ariensis. Émigré 50. Parus major. Commence à passer. 30 au 1'' octobre (nuit du). Turdus musi- cus. Passe. Octobre 8. Motacilia boarula. Arrive. 23. lYucifraga caryocatactes. Passe. Mars Avril Octobre 23 au 25 (nuits ilesj Turdus pilaris Passe en grand nombre. 24. Corvus frugilegus. Passe 25. Cori'us corone. Passe, 25 Emberiza cilrinella. Émigré 25 Alauda arvensis Émigré en très-grand nombre 30 et 31. Anscr segetum. Passe. Décembre 23 et 26. Anser segetum. Passe. 25. Slurnus vulgaris et Alauda ariensis. Emigrent en grand nombre. iMAMMIFÉRE. Mars 3. VespertiUo pipistrellus Réveil. INSECTES. 19. Colias rliamni. Vole. 4. Vanessa polychloros. Vole. Avril Mai 29. Pieris cardamines Voie. 12. Melolontha vulgaris. Vole. PASSAGES ACCIDEnîTELS. jVai 22. i'ïer/ia /(('ru/jrfo. Passe accidentellement. Juillet 12. Sterna hiruiido. Passe accidentellement. Observutiotis faites ù Vilvurde, près de Bruxelles, en 1860, par M. .Alf. Wesm.^el. PERIODE DE PRINTEMPS. Février 29. Pinson Chante. Mars 2. Alouette des champs. Chante. 5. Merle. Chante. iïi. Turdus tnusicus. Chante. 22. Grenouille. Réveil. Avril 3. Hirundo rusiica. Arrive. 4. Triions. Réveil. 10. Bourdons. Volent. Avril 17 Bossignol Chante 21 Fauvette à tête noire. Arrive. 25 Hirundo ttrbica. Arrive. 27. Meloë proscarabœus. Parait. Mai 2. Melolontha vulgaris Vole. •3. Loriot. Chante. Juillet 13. Mouches d'orage DES PHENOMENES PERIODIQUES. 59 Oliserrrilioiis piites â Waremme , en 1860, par M. Edm. de Selys-Longchamps. Mars 20. Molacilla alba. Airive. 27. Ruticilla tithys (à Liège), Arrive. Avril i Fanessa polychloros et C. album. Vo- lent. 4. Hirundo rustica. Arrive. 4 Phyllopneuste rufa. Arrive. G Ruticilla iuscinia. Arrive PÉRIODE DE PRINTEMPS Avril Mai 17 Cuculus canorus. Arrive. IS. Syivia atricapiUa. Arrive. 19. Clupea alosa. Remonte la Meuse. •27. Syivia curruca. Arrive. 5. Cypselus apus. Arrive. 1 5. Hypolais polyglotta. Arrive. PÉRIODE D'AUTOMNE. -31 Vu encore un Cypselus. Août Septembre 23. Turdus musicus. Repasse. Octobre 3. Scolopax rusticola. Repasse. Octobre 5. Turdus iliacus. Commence à repas.^er. 20. Corvus cornix. Arrive. 22, 23, 28 et 51. Grus cinerea. Passe. Observations faites à Stavelot, en 1860, par M. G. Dew.^lque. Janvier Février Mars Avril PÉRIODE DE PRINTEMPS. 10. FringiUa domestica. Se chamaillent 14. Parus major. Chante. 18 lUotacilla flava \'u. 23. Troglodytes europœus. Chante. 28. FringiUa montana Chante. 29. Ruticilla tithys. Reparait 4. FringiUa cœlebs. Chante. Bombus Paraît. 16. Hirundo rustica. Arrive Avril Mai Juin 22. Anas Passe. 27. Cuculus canorus Chante. 1. Syivia Iuscinia. Chante. 1. Syivia atricapitla. Chante. 3. Cypselus apus. Arrive. 4. Hirundo urbica. Arrive. 7. Hirundo urbica. Nidifie. A. Hirundo urbica. Éclosion des jeunes. PÉRIODE D'AUTOMNE. Octobre 13 et 23. Corvus cornix. Passe. 20 et 27. Grus cinerea. Passe. Avril Observations faites à Spu, en 1860, par M. Hlsson. PÉRIODE DE PRIN 8. f^anessa polychloros. AvrU 2. f'espertilio pipistrellus. Vole. 4. Alauda. Chante. Mai 15. Lacerta. Mue 20. Coluber natrix 23. Cuculus canorus Chante. 23 Hirundo urbica. Chante. 6 Oriolus galbula Chante. 8 Syivia Iuscinia. Chante. 60 OBSEKVATlOiNS Ohxervatioiis faites à Jeineppe-sur-Meuse , vu 1860, jiar M. Alf. de Borre. Janvier Février Mars Juillet Août PERIODE DE PRINTEMPS. ô. Chauve-souris. Vole, par un temps fort' Avril doux, à la soirée. 12 Sylvia rubecula. Chante. Alauda arvensis. Vu une bande. M. Sylvia troglodytes. Chante. 10. Parus mojor. Chante. 20. Corviis moneduln. S'apparie 28 Sturiius vulgaris. Premier chant. 10. f rinyitla cœlebs. Chanle. 11. Vu beaucoup d'a(oue«es. 23. Bandes de corbeaux se dirigeant vers le nord. ]. Alauda arvensis. Chante 11 et 12. Bandes de corbeaux. Mai 19. Regulus ignicnpillus. Vu pour la der- nière fois. 2G. Sylvia tithys. Arrivée et premier chaut. Sylvia curruca. Vu pour la première fois. 7. 8. 9. 17. 21. 28. 29. 1. 3. 8. 10. 15. Le Rhinolophus f'erruin-eqtiinum. \ole en plein jour à la surface de l'eau. Corvus monedula. Porte des matériaux à son nid. Les carpes se montrent , pour la première fois, à la surface des étangs. Bomhinator igiuus. Se fait enlendre. Hélix nemoraVs. Sylvia alricapilla. Arrivée. Hirundo ruslica. Arrivée Sylvia atricapilla. Chante. Sylvia luscinia. Premier chant. Cuculus canorus. Chante. Hirundo urbica. Arrivée. Cypselus apus. Arrivée. Muscicapa griseola. Arrivée. Sylvia hypolais. Premier chant. Oriolus galbula. Entendu pour la pre- mière fois. PÉRIODE D'AUTOMNE. 20 à 22. Cypselus apus. Départ. 31. Cypselus apus. Passage d'une bande. 4. Cypselus apus. Passage d'une bande. Août Octobre 11. Cypselus apus. Vu un individu. 23. Crus cinerea. Passe. Mars 17 Chilocorus quadripuslulatus. Appar. 31. Formica ru fa. 31. Vu voler un papillon {Fanessa). Avril 1. Fanessa polychloros. 2. Altagenus pellio. 4. Fourmis et petites araignées du genre Trombidium. Apparaissent en grand nombre. 4. Aphodius fimetarius. .apparition. 4. Coccinelta variabilis. Apparition. 4. Chilocorus bipustulatus. Apparition. 4. Colias rhamni. Apparition. 4. Beaucoup de petits insectes se chauffent au soleil, 3. Apis mellifîca. Apparition. 0. Gyrinus. Apparition 6. Acilius sulcalus Apparition Avril 6. Hylesinus fraxini. Apparition. 7. Apparition de beaucoup de petits Caru- biques (Noliophilus , Eembidium , Amara , Harpalus , etc.) 8. Pœcilus cupreus. 16. Pieris brassicœ. Vue pour la première fois. 10. Anobium pertinax. Se fait enlendre. 18. Byrrhus pilula 23. Carabus auratus 29. Hadister bipustulatus. Mai 1. Anaspis thoracica. 3. Liophlœus pulverulentus. 5. Pieris napi. 5. 3Ielolontha vulgaris. 7. Athous hœmorrhoidalis. 9. Trichodes alvearius. DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. 61 Mai 9. Lomechiisa emarginata. 10. Megaloma undata. 10. Malachius œneus. 10. Epilachna li-maculata. 12. Oxythyrea stictica. 12. Chrysomela hœmopter» . 14. Cclonia aurata. 14. Balaninus nucum. 14. CalUdium alni. 14. Crioceris asparagi 14. Guêpes 17. Corymbiles caslaneus. 18. Laconmurinus. 18. Jpodcrus coryli. 18. Pieris cardamines. 18. Libellula depressa. 21. Telephorus ruslicus. INSECTES (sWi/f). Mai Juin Juillet 21. Mycelochares linearis. 22. lihynchites wquatus. 22. Grammoptera ruficornis 22. Crioceris 12-ptinctata 2.3. Clytus arietis et Clylus arcttalus. 25. Saperda populnea. 25. Oberea linenris. 23. Clytus myslicus. 25. Pachyta lU-maculala. 31. Corymbiles talus 31. Cerambyx cerdo. 2. Gnorî'mus nobilis. 13. Papilio machaon. 15. Trichodes apiarius. 19. Trichius gallicus. 3. lYecydalis rufa. 3. Phalœna yrossularia. Observations faites à iVamur, en 1860, par M. A. Bellynck. PÉRIODE DE PRIINTEMPS. iVon 15. Musca domeslica. 20. Coccinella. ylvril 17. Pi'ens rapœ. 17. J'anessa urticce. 26. Lacerta. 26. Cetonia stictica. Mai 0. Coluber natrix. G. Anguis fragilis. 6. Melolontlta vulgaris. 12. Meloë proscarabceus. 12. J'anessa atalanta. PÉRIODE D'AUTOMNE. Septembre 12. OEdipoda migratoria. Observations faites à Melle, près de Gand, en 1860, par M. Bernardin. PÉRIODE DE PRINTEMPS. Janvier Février 7 à 27. CuruMS cornix. Séjourne. 7 à 27. Corvus corone. Séjourne. I . Mcedo ispida. Se montre en assez grand nombre. 10. Molacilla alba. krr'we. 1 1 et 1 ô. Turdus pilaris. Passe. 14. Corvus corone. Passe. 16. FancHus crism(us. Passe. Février 17. Turdus pilaris. Passa. 18 à 29. Larus ridibundus. Séjourne. 18. Jrdea cinerea. Passe. 20. Turdus pilaris. Passe. 20. Slurnus vulgaris. Passe. 20. Jlaudu arvensis. Chante. 23. Fringilla coilebs. Chante. 23. Fringilla domestica. S'apparie. ()2 OBSERVATIOINS PERIODE DE PRINTEMPS (stiile). Mors 1 â 31. Larus ridibundus. Séjourne. 2, 10, 12 el 15. Corvus cornix Passe. 9. f'anellus crislatus. Passe. 10. Corvus corone. Pa.sse. 10. ^nas penelope. Passe. 11 et 12 P'anellus crislatus Passe. 11. Turdus piloris. Passe 11. Anus boschas. Passe 11. FriiKjilla domestica Niilifie 12. Corvus corone. Passe. 12. Scolopax gallinago. Passe. 13. Charadrius pluvialis. Passe. 13. j4nas penelope. Passe. 14. /Inas acula. Passe. 15 f'ancllus crislatus. Passe. Ifi, 17 el 18. Jrdea cincrea. Séjourne 18. Charadrius pluvialis. Passe 18. Corvus pica. Cinq œufs. 19. Vespertllio pipislrellus. Éveil. 20. Fanellus crislatus. Passe. 27. Larus ridibundus. Première lois en plumage fl'élé. 30. Hirundo rustica. Arrive. 31. Ardea cinerea. Passe. Avril Mai Juin 2, Il el 12. Larus ridibundus. Séjourne. 3. Corvus corone. Vu derniers. 3. Corvus cornix. Vu derniers. 7. Turdus merula. Chante. 7. Syhia atricapitla. Arrive 9. Fanessa urlicœ. Vole. 10. Parus caudalus. Passe. 15. Cuculus canorus. Passe. 17. Emberiza citrinella. Clianlf 22. Sylvia luscinia. Chante. 29. Apis mettifica. Vole. 29. Colias rhamni. Vole. 3. Cypselus apus. Arrive. 3 Hirundo urbica. Arrive 7. Oriolus galbula. Chante. 10. Hyla arborea. Parait. 15 el IG. 3/elolontha vulgaris. En ((uanliié énorme . 22. Syhia luscinia. Petits 6. Papilio machaon. Sort de chrysalide. 10. Sylvia luscinia. Petits volent. 10. Vunx torquilla. In petit. 20. Eccoplogasler scolytus. Vole. 27 et 28. Slaphylins. PÉRIODE D'AUTOMNE. Juillet Août 11, 12 et 13. Staphylins. 16. Oriolus galbula. Chante, deuxième fois. 19. Chenilles processionnaires. En quantité depuis huit jours. 3. Staphylins. 8. Anas boschas. Passe. 1 2. Hirundo urbica. S'assemble. 15. Staphylins. 19. Cypselus apus. Part. 25. Hirundo urbica. S'assemble. 30. Hirundo urbica. Pari. •11. Depuis le 20, Limax rufus, en abon- dance. Septembre 6 à 10. Motacilla alba. Se prépare â partir. 15 et 16. Hirundo urbica. Part. 19 à 30. Hirundo rustica. Divers départs. Octobre 5. Hirundo rustica. Part. 10. Corvus corone. Arrive. 17 et 21. Anser segetum. Passe. 18. Hirundo rustica. Vu dernière. 22. Aphis populi. Passe. 23. Corvus cornix. Arrive. NovembreXQ. Fanellus crislatus. Passe. Décembre 19. Anser segetum. Passe. 27 et 29. Columba palumbus. Passe. 29. Anas fuligula. Passe. Observations faites à Ostende, eu 1860, par M. Edouard Landszweert. .MAMMIFÈRES. Janvier 10. Talpa enropcpa. Apparaît. Avril 7. f'espertilio pipislrellus. \o\e. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 65 PÉRIODE DE PRINTEMPS. Janvier Février Mars 17. Numenius arquala. Passe au soir. 8. Pelecanus carbo. Vu un individu sur la plage. 1. Sturnus vulgaris Arrive. 2. Sylvia airicapilla. Vu en ville. 20. Alauda arvensis. Chante. 21 . Anser sc.gelum. Passe par troupes nom- breuses se dirigeant vers le sud est. 2-5. f'anellus cristnfus. Passe. Mars Jcril Mai 23. Emberiza citrinella. S'accouple 31. Ruticilla phœnicurus. Arrive. 2. Motacilla alba. Arrive. 3. Corvus cornix. Départ. 16. Hirunio urbica. Arrive. 2 et 5. Numenius arquala. Passent. 3. Cuculus canorus. Chante. A Cypselus apus Arrive. PERIODE D AUTOMNE. .4oût 4. Hirundo rustica. Vu un individu al- binos. 20, 21 et 22. Numenius arquata. Grand passage le soir. 22. Oriolus galbula. Arrive. 24. Anser segetum. Passage continuel, soir et nuit. 24. Cypselus apus. Départ. Septembre 14. Numenius arquata. Passage la nuit. 23. Sturnus vulgaris. Émigré. 26. Turdus iliacus. Passe. Octobre 12, 13 et 14. Jnthus pralensis. Passe toute la journée. 15. Corvus cornix. Passe. 16. Ruticilla ptiœnicurus. Départ. 18. Anthus pralensis. Passe en quantité. 18. Turdus iliacus. Passe en quantité. Novembre 26. Jnser segetum. Passe le jour en bandes nombreuses. Décembre 3. Jnscr segetum. Passe au soir. 26. Turdus musicus. Passe. 30. Turdus pilaris. Passe Mars 28. Rana temporaria. Réveil. Avril 6. Rana temporaria. Ponte. 15. Rana temporaria. Éclosion des œufs REPTILES. Mai Août 15. Lacerta vivipara. Réveil. 29. Lacerta vivipara. Éclosion des jeunes. POlSSOSiS. Avril 23. Scomber scombrus. Apparition. Septembre 26. Clupea harengus. Apparition. Mars 20. Coccinella bi- et sex-punctata. Appa- raissent. 30. Musca domestica. Apparition. Avril 5. Accouplement des Gyrins. 17. Meloë maialis. Apparaît. 20. Meloë proscarabœus. Apparaît. Mai 4. Melolontha vulgaris. Apparaît en si grand nombre que les dunes en sont couvertes. Mai 9. Bibio hortulanus Apparition. Juillet 27. Melolontha fullo. Apparaît en grande quantité. L'espèce qu'on trouve dans nos dunes est noire , tachetée de blanc. Cette année, sur deux cents individus que j'ai pris, j'ai trouvé deux couples seulement de l'espèce rouge, tachetée de blanc, variété que je n'avais jamais rencontrée jusqu'ici dans nos environs. 64 OBSERVATIONS Mai 29. Le seigle commence à monlier ses épis. Juillet 19. Le seigle fleiiiil. Aniii 28. Coupe Ju fromeni 51. Coupe de l'avoine. Observation >< faites, à Vienne, en 1860. par iM. Chaiu.es Fritsch. PERIODE DE PRINTEMPS. Mars 4. Jlauda arveiisis. Chante. A. Apis mellifica. Vole. 18. Fanessa polycliloros. Vole. 29. Fanessa iirticœ. Vole. 22. Formica cunicularia. Apparail. Avril 2. Triton taniatus. Réveil. 2. Triton cristatus. Réveil. 4. Hirxmdo urbica. .\rrive. 5. Bombus terrestris. Vole. C. ffyla arborea. Parait. 7. Hirundo rustica. Arrive. Avril Mai Juin 7. Pitris napi. Vole. 17. Rhodocera rhamni.\o\e. 17. Cuculus canorus Chante. 24. C'occinella scplempunclata. Apparaît. 25. Bibio marci. Apparaît. 10. f'espa gennanica. Vole. 11. f'espa crabro. Vole. 12. Coturnix dactylisonans Chante. 13. Pieris brassicœ. Vole. 13. Crioceris merdigera. Apparaît. 0. f'anessa atalanla. Yole PERIODE D'AUTOMNE. Aoiil H. Liparis dispar. o"- Vole. Septembre 15. ffîr»n'7o «rfcîVa. Vu les dernières. *S^S< DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 6S OBSERVATIONS FAITES A DES ÉPOQUES DÉTERMINÉES. ETAT DE LA VEGETATION LE 21 MARS 1860. Ohserralioiis failes à lirtixelles, par M. A. Qietei.f.t. (Pour la Fecillaisoh, on représente par 1, feuillage complet; 3/4, feuilles aux trois quarts de leur grandeur; l/'*2, moitié grandeur; t/4, quart de grandeur; 1/8, bourgeons ouverts ou très- petites feuilles initiales; et 0, nulle; enfin , par bourgt^ons, on entend seulement ceux qui sont à moitié ouverts.) Lonicera periclymenum Bourgeons. Salix babyloiiica. Bourgeons. Ribes gTossularin. Petites feuilles. » rubrum. Petites feuilles. FEUILLAISON. Pijrus japonica. Petites feuilles. Carpinus betulus. Bourgeons. Corchoriis japonicus. Bourgeons. Syringn vulgaris. Bourgeons. Cornus mascula. En fleui-. Galantus nivalis Pleine floraison. ffellehorus viridis. Pleine floraison. Tiissilcif/o fragrans. Pleine floraison. FLORAISON. Corylus avellafta. Prés de finir. Prunus armeniaca. Boutons. Crocus vernus. En fleur. .4mygdalus persica. Boutons. Observations faites à Vilvorde, par M. Alf. Wesmael. Daphnc mezereum. Bourgeons, Lonicera periclymenum. 'jt. Salix habylonica 0. Pyrus japonica. 0 Jlnus glutinosa. Partielle. Anémone hepalica. Partielle. FEUILLAISON. Carpinus bcUihis. 0. Corchorus japonicus. 0. Ribes rubrum. Bourgeons. Syringa vulgaris. Bourgeons. FLORAISON. Corylus avellana. Avancée. Cornus mascula. Générale. Note. — A la date du 17 février, le noisetier était en fleurs; les nuits froides de la deuxième quinzaine de ce mois ont arrêté les progrès de la végétation. Tome XXXIII. 66 OBSERVATIONS Observations faites à Waremme, par MM. Edm. de Selys-Longchamps et Michel Ghaye. L'année étant excessivement en retard, nous n'avons eu que fort peu d'observations à noter, savoi l'Ioraison générale Galanthus nivalis. Anémone hepalica. Cornus mascula^ Primula officinalis. Floraison commencée. — Crocus verniis. Floraison commencée. — Daphne mezerewn. Floraison terminée. — Coryhis avellana. Feuillaison commençant. — Lonicerupericlymenum Feuillaison un quart — Spiriea surbifuUa. Aucun oiseau d'été n'est encore arrivé. Observations fuites à Sjm, par M. Husson. FEUILLAISON. Jrum maculatum. '/s- Lonicera periclymenum. '/'• Les autres plantes. 0. Bellis perennis. Commencée. Corylus avellana. Générale FLORAISON. Galanthus nivalis. Générale. Les autres plantes. 0 Observations faites à Jemeppe-sur-Meuse , par M. Alfred de Boiuie. FLORAISON. Lonicera periclymenum. '/s. Corchorus japonicus. Bourgeons. Sambucus nigra. Bourgeons. yEsculus liippocastanum. 0. Berberis vulgaris. 0. Corylus avellana. 0. Cytisus laburnum. 0. Larix europœa. 0. Pyrus japonica. 0. Bibes alpinuin. 0. I) nigrum. 0. .1 rubrum. 0. " sanguineum. 0. Salix babylonica. 0. Staphyka pinnata. 0. Syringa persica. 0. » imlyaris 0. f'iburnum oputus. U DES PHENOMEÎNES PERIODIQUES. 67 FLORAISON. Corylus avellana. Presque terminée (I). Bellis perennis. Initiale. Senecio vulyaris. Initiale. Lamium purpureum. Initiale. Buxus sempervirens. Boutons. Hyacinthus botryoïdes. Boutons. Prunus armeniaca. 0. /imygdalus persica. 0. Narcissus psettdo-narcissus, 0. Hyacinthus orienlalis. 0. Primula auricula. 0. » officiniih's. 0. Ribes niyrum. 0. Ulmus campesiris. 0 f'iola odorala. 0. Populus fastigiata. 0. Pyrus japonica. 0. Hanunculus ficaria. 0. Cardamine pratensis. 0. L'étourneaii est le seul oiseau arrivé, .le n'ai pas encore vu le Sylvia tithys. A la date du 1 9 mais , le Reyuhis iyni- cnpiUus n'avait pas encore quitté le pays. Observations faites à Namur, par M. A. Bellynck. FEUILLAISON. Alnus glutinosa. 0 j^sculus hippocastanum 0. Amygdalus persica. 0. Jrum maculatum. 0. Betula alba. 0. Berheris mtlgaris. 0. Carpinus betulus. 0. Corchorus japonicus. Bourgeons. Cornus mascula. 0. Corylus avellana. 0. Cratwgus oxyacanlha. 0. Cyiisus laburnum. 0. Daphne mezereum. '/s. Hydrangea hortensis. 0. Larix europœa. 0. Lonicera periclymenum. '/i- « symphoricarpos. Bourgeons. xylosteum. Bourgeons. Populus alba. 0. Prunus armeniaca. 0, Prunus cerasus. 0. >' padus. 0. Pyrus communis. 0. japonica. Bourgeons. Ribes alpinum. Bourgeons. )i grossularia. Bourgeons. ■1 nigrurti. 0. • sanguineum. Bourgeons. « rubrum. 0. >' uva-crispa. Bourgeons. Salix babylonica. 0 Sambucus nigra. Bourgeons. Spirœa sorbifolia. Bourgeons. Syringa persica. Bourgeons. ■> vulgaris. Bourgeons, f'iburnum lantana. Bourgeons. " opulus. Bourgeons. Staphylea pinnata. Bourgeons. Philadelphus coronarius. 0 (i) La floraison de cet arbre a eu lieu presque complélemenl avant les dernières neiges; depuis que le temps s'esl radouci, c'est-à-dire depuis plusieurs jours, quelques chatons et un certain nombre de fleurs femelles ont encore fleuri. 68 OBSERVATIO.NS ILORAISON. jimtjijdalus persica. 0. Jnemone hepaticu. Commencée. » nemorosa. 0. Bellis perennis. 0. Betula alba. 0. Buxvs sempervirens. 0. Corchorus japonicus. 0. Cornus mnscula. Commencée. Corylus avellana. Générale. Crocus wrnus Commencée. Daphne mezereum. Générale. Galanllius nivalis. Générale. HeUeborus niger. Générale. Lamiiim purpureum. Commencée. Leonlodoii taraxacum. 0. Magnolia yulan. 0. Muscari botryoides. 0 Narcissus pseudo-narcissus. 0. Piipulus alba. 0. Frimula auricula. 0. )) veris. 0. V offidnalis. 0. /'runus armeniaca 0. Pyriis japonica. 0. Bnnunculus ficaria. 0. Ribes nva-crûpa. 0. Sah'x eaprcea. 0. Senecio vulgaris. 0. Taxas baecata. 0. f'iola odorala. Commencée. Irkolor. 0. Vlmus cumpestris 0. finca minor. 0. Jrabis albida. 0 « lilacina. 0. Obsenutions fuiles d MMe , pur M. Bern.\rdin. FEUILLAISON. Lonicera periclymenum. Bourgeons, Salix babylonica Petits bourgeons. Pyrus japonica. Bourgeons. Carpinus betulus. Petits bourgeons. Corchorus japonicus. Bourgeons. Ribes rubrum. Petits bourgeons. Syringa vulgaris. Petits bourgeons. FLORAISON. Corylus avellana. Générale. Prunus armeniaca. Boutons. Crocus vernus. Commence Amygdalus persica. Petits boulons. Observations faites à Milnster, par M. Heis. FEUILLAISON. Arum maculatum. ',2. Corylus avellana. — Corchorus japonica. Bourgeons. Daphne mesereum. — Lonicera periclymenum. ' 8. xylosttum ' i. Ribes rubrum. — » sonjumeu»«. Bourgeons. DES PHENOMENES PEUIODIQLIES. 69 Ribes iiigrum. Bourgeons. " grossularia. tiourgeons. Spirœa sorbifolia. '/«■ Sambucus nigra. Bourgeons. Salix babylonica. - Ptjrus japonica. Bourgeons. jimygdalus communis. — jilniis (jluthwsa. Boutons. Anémone hepatica. Boulons. £ellis perennis. Avancée. Buxus sempervirens. Boutons. Corylus avellana. Générale. Cornus mascula. Commencée. Crocus vernus. Commencée. Galanlhus nivalis. Générale. FEUILLAISON (suite). Lonicera symplmricarpos — Syringa vulgaris. Bourgeons. " persica. Bourgeons. nburnum opnlus. — Berben's vulgaris. — Philadelphus coronnrius. Bourgeons. .^sculus hippocaslanum. — FLORAISON. ffelleborus niger. Générale. Prunus (irmeniaca Boulon Primula ofpcinalis. — Salix caprœa. Commencée. f'iola odorala. Boulons. Primula auricula. — Daphne mezereum. — OISEAUX. Fringilla cœlebs. Chante (depuis le 17 février) Silla caesia. Chante. Parus major. Chante. Rubecula fnmiliaris. Chante. Trogloilytes parvulus. Chante. Turdus merula. Chanle (dés le 4 mars). '1 musicus. Chante. Picus viridis Crie. Sturnus lulyaris. Chanle. (Revient le 5 février.) Alauda arvensis. Chante. •> arborea. Chanle. " crislata. Chante (dès le 15 mars). Scolopax ruslicolu. Revient (dés le 16 mars). Butaurus stellaris. Repasse. y/nas acuta. Repasse. » fuligula. Repasse. INSECTES. Bhodocera rhamni.tlars 16. Vole. P'anessa polychloros. Mars 16 Vole, » (0. Mars IG. Vole. ETAT DE LA VEGETATION LE 21 AVRIL 1860. Observations faites d Bruxelles, par M. A. Qijeteleï. Lonicera periclymenum. '/a. Pyrus japonica. '/2. Bibes uva-crispa. '/2. Sambucus nigra. '/a. FEUILLAISON. Philadelphus coronarius. '/2. Ribes niyrum. '(i. Corchorus japonicus. '/i. Corylus avellana. '/<• 70 OBSERVATIONS Syringn vulijaris. ','4. Carpinus belulus. '/i. yEsctitus hippocastanum. '/s Jmyi/daius persica. ',8. Berbcris X'tilgaris. '/«. Prunus cerasus. \'s. ('rnlœgus oxyacantha. '/» Cornus sanguinea Boutons. Cytisus tabnrnum. Boutons. FEUILLAISON {suiic). Pyrus communis Boutons. Fibttrnum lanlana. Boutons '< vpulus. Boutons. Populus fasligiala. 0. «, alba. 0. Robinia psemlo-acacia . 0. Ulmus campestris. 0. Sorbus aucuparia. 0. Tilia eitropea. 0. FLORAISON. hyacintUus boiryoides. Générale. B'ixus scmpervirens Généialf Amyydalus persica. Généiale Fiola odorata. Générale. f^inca niinor. Générale. Bellis perennis. Initiale. Ribes rubrum. Quelques fleuis. ■' uva-crispa. Quelques fleuis. Pyrus japonica. Quelques fleurs. Pyrus cominunis. Boutons. Corchorus japonicus. Boulons. Prunus cerasus. Boulons. Pyrus malus. Boulons. Ribes nigrum. Boutons. Berberis vulgaris. 0. Syringa vulgaris. 0. Prunus domeslica. 0. padus. 0. Oli.si'rvalioli.'i faite à VUvorde, par M. Alf. Wes.maei,. FEUILLAISON. Berberis vulgaris. '/4. Betula alba. 0. Cytisus laburnum. '/». Cornus mascula. '/s. Corylus avellana. '/«. Lontcera xylosteum. '1-2. Prunus armeniaca. '/»• Pyrus communis. Bourgeons. Pyrus Japonica. Bouigeons. Prunus cerastis Bourgeons. padus. '/h. Ribes nigrum '/i. rubrum. '/i- uva-crispa '2. Syringa vulgaris. '/»• Salix babylonica. 's. FLORAISON. Anémone hepalica. Totale. Buxus scmpervirens. Gros boulons. Corylus avellana. Terminée. Caltha paluslris. Totale. Cardamine pratensis. Partielle. Corchorus japonicus. Boutons. Frilillaria imperialis. Partielle. Glechoma hederacea. Partielle. Lamium purpureum. Partielle. Magnolia yulan. Gros lioutons Prunus armeniaca. Commencée. « cerasus- Gros boutons. DES PHENOMENES PERIODIQUES. 71 FLORAISON (suite). Prunus padus. Gros boulons. .1 spinosa. Gros boutons. Pijrusjaponica. Gros boutons. Primula elatior. Totale. Populus alba. Totale. Bibes uva-crispa. Boutons. Ribes sanguintum. Commencée. Ranunculus ficaria. Totale Salix caprea. Commencée Syrinija vulgaris. Boulons. Viola odorata. Totale. Finca minor. Totale. Observations faites à Wareninii; , par MM. Michel Ghaye et ue Selys-Lo.iigchajii's. FEUILLAISON. yEscntus hippocasianum. Bourgeons Curcliorus japouicus. Bourgeons. Cylisus laburnum. Bourgeons. Pijrus cydonia. Bourgeons. communis. Bourgeons. Prunus padus Bourgeons. 1 cerasus. Bourgeons Slapliylea pinnata. Bourgeons. Tilia. europœa. Bourgeons. Corylus avellana. '/s. Cratœgus oxyacantha. 'js. Larix europœa. '/s. Daphne mezereum. 'ji. Lonicera xylosteum. '/i. 0 alpigena. '/t. liibes rubrum '/*. Rosa rubiginosa. '/4. Sambucus nigra. '/4. Syringa vulgaris. '/i. p'itis vinifera. '/<• Ribes sanguinevm. '/s. Arum maculalum. ^ji. Lonicera pericbjmenutn. °/i. Ribes uva-crispa. '/i. Spirwa sorbifolia. "/i Prunus armeniaca. Non observé. Ribes nigrum. Non observé Salix babylonica. Non observé. p'iburnum opulus. Non observé. Faccinium oxycoccus. Non observé. FLORAISON. Crocus vernus. Terminée. Corylus avellana. Terminée. Daphne mezereun. Terminée. Galantlms nivalis. Terminée. Populus alba. Chute des chatons. Cornus mascula. Tendant à finir. Anémone hepatioa. Générale. » nemorosa. Générale. £ellis perennis. Générale. Buxus sempervirens Générale. Cardnmine pratensis. Générale. Callha palustris. Générale. Daphne laureola. Générale. Erica herbacea. Générale. Lamium purpurgum. Générale. Hyacinlhus botryoïdes. Générale. « amelhystinus. Générale. IVarcissus pseudo-narcissus . Générale. Primula auricula. Générale. >i veris. Générale. o elatior. Générale. officinalis. Générale. Ranunculus ficaria. Générale. Salix caprcea. Générale. Lamium. album. Commencement Ribes sanyuineum. Commencement. Glechoma hederacea. Commencement. Fritillaria imperialis. Boutons. Ribes rubrum. Boutons. » uva-crispa. Boutons. 72 OliSKRVATIONS OISEAIX D'KTt ABRIVÉS. MolacUln aUia. 20 mais. Sulicill 1 litliys. il mai-s. Phi/lloiineuslt rufa. 4 avril. Nirundo rustàii. -i avril. Huikilla luscinia. 0 avril. Cuculus canorus. 17 avril. Sylvia curruca. 18 avril. Remarques. — L'année 1860 est certainement l'une des plus relardées que nous ayons encore observées, ce qui s'explique non par la rigueur de l'hiver, qui a été modéré, mais par la prolongation de la température basse et humide pendant le premier mois du printemps. Beaucoup de plantes, telles que VJInus glutinosa , le Detuhi alba, le Berberis vulgaris , le Carpinus betulus, le Cornus mascula, le Populus alba, le fasligiata, le Hobinia pseudo-acacia et YUltnus campestris ne nous donnent aucun développement de feuillaison, tandis que, dans d'autres années, ils nous ont fourni des notations à diCTérents degrés d'avancement. Aucun arbre ne présente une feuillaison complète. Un retard analogue se remarque pour la lloraison. .iprès un printemps froid et variable, un été et un premier mois d'automne également froids et pluvieux au delà de toute expression, les récoltes des champs et celles des fruits ont été excessivement riches. Parmi ces derniers, les abricots seuls n'ont pas réussi, et les raisins ne mûriront qu'en minime proportion VOidium, quoique fortement développé sur le feuillage, a peu attaqué les raisins ; et le Bolrytis, qui a atteint complètement les fanes des pommes de terre, mais à une époque assez tardive, n'a détruit qu'une partie assez modérée des tubercules. 11 sera curieux de constater, le 21 octobre, les effets d'une pareille année sur l'effeuillaison Eb'i. de Selys-Longciu.ucs. Ohsiemitionii faites à Spa, par M Hisso.n. FEUILLAISON. jEsoiIus hippocaslaniim. Houigeor. y/mm rnaciilalum. I. Alnus glutinosa. '/s. Betula alba. Bourgeons. Berberis vulgaris. Bourgeons Corylus avellana. 0. Corchnrus japonicus. Bourgeons. Carpinus betulus. Bourgeons. Cornus mascula. Bourgeons Cratœgus oxyacantha. '/s. Cytisus laburnum. Bourgeons. Daphne mezereum. '/s. Zonicera peryclimenum. '/s. » rylosteum. '/a. Larix curopœa. 'ji. Pyrus cydonia. '/». • comniiinis. Bourgeons. Populus alba. 0. >' fasligiata. 0. Prunus cerasus. 0. 0 armeniaca Bourgeons Robinia pseudo-acacia. 0. Ribes nigruin. '/2- Ribes rubrum. '/». sanguineum. '/a. Rasa rubiginosa. ' s. Sambucus nigra. ',s Syringa vulgaris. '/s. Spirea sorbifolia. "4. Salix babylonica. ' s. Tilia curop(pa. 0 Ulmus campestris. 0. Fiburnuni opulus. '/s. l'itis vinifera. 0. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. /a FLORAISON. yinemone hepatica. Générale. I' nemorosa. Commencée. Bellis perennis. Générale. Cornus mascula. Géoérale. Crocus lernus. Terminée. Corylus avellana. Terminée. Cardamine pralensis. Boulons. Caltha paluslris. Commencée. Corchorus japonicus. 0. Draba verna. Générale. Daphnc nieiercinn. Générale. Glechoma Itederacea. 0. Fritillaria imperialis. Boutons. Galanthus nivulis. Terminée. Lonicera alpigena. 0. Lamiitm album. 0. Laniium purpureum. Générale. leontodon taraxacum. Boulons. Hyacinlhus botryoïdes. Commencée. Narcissus psendo-tiarcissus. Commencée. Primula auricula. Boulons. » verts. Générale. » elalior. Générale. » officinalis. Commencée. Pyrtis jiiponica. 0. Tussiliigo petasiles Commencée. lianunculiis ficaria. Commencée. Salix caprœa. Générale. Bibes sanguineum. Boutons. • nigrum. Boutons. 11 rubrum. Boulons. Syrimja vulgaris. 0. Observations faites à Liège et à Stavelot, par M. G. De\v.\lqi'e. jirum maculaium Bibes uva-crispa . . . o grossularia. . . » rubrum .... « nigrum .... 11 sanguineum Daphne mezereum . . » laureola. . . Lonicera periclymenum Sambucus nigra . . Corylus avellana. . . jSsculus hippocaslanum Prunus padus. . . . 11 armeniaca . . » cerasus . . . Staphylea pinnata . . Syringa vulgaris. . . 11 persica . . . Liège. 'M- '(4. '/l. Bourgeons. i/i. FEUILLAISON. Stavelot. ■/-i. '/'• '/8. '/8. •/S. '/'• '18. Bourgeons. Pet. bourg. '/8. 0. 0. >/8. Bourgeons. Spirœa snrbifolia fiburnuin opulus Pyrus communis. . . 11 malus . . . . Salix babylonica . . Berberis vulgaris Betula albd Corchorus japonicus Larix europœa . . Alnus glulinosa . . . Cornus mnscula . . . Cratœgus oxyacantha . Populus alba . . » fiistigiala . Pyrus cgdoniii. . Tilia europœa. . Ulmus campesfris . Liège. Stavelot. «av«-loC. Prinnihi atiriciiln . . . — 0. Senecio vulyaris . . . Générale. 0. (/raiulifnlia . . — Commen. f'iola odoralo. . . . » Générale. verts Générale. " rinça minor .... ï> Commen. Pijrus japonica .... Commen. lioul. gelés. Jrahis albida. . . . •• Générale. communis. . . . Bourgeons Bourgeons. HIacina . . . Commen. — malus .. 0. Cheirantlius Cheiri . . <. 0. Galanllius tiivalis . ■ Terminée. Terminée. Salix caprtpa .... — Commen. Cornus mascula .... Presq. term Presq. term. Buxus semperiirens Générale. ■> Dapline mezereum . . . Terminée. Avancée. Fritillaria imperialis . Commen. — » laureola. . . . Presq term - Magnolia yulan . . . Boutons. — TussUago petasites . . . Avancée. Générale. Prunus armeniaca . Terminée. Commen. Anémone hepalica . . . Terminée. Terminée. » cerasus . . . 0. 0. >> nemorosa — Commen. padus. . . . — 0. Belliaperennis ... Générale. Générale. n spinosa . . . 0. 0. GIcclioma hederacea . . • 0. Âmygdalus persica . . Générale. Boulons J/yacinthus bolryoides. . » Boulons. Cardamine pratensis . — 0. Lamium purpurcum . . » Générale. Corchorus japonicus . 0. 0. album .... — 0 Bibes grossularia. . . Commen. Petits bout Leontodon taraxacum . Générale. 0. « uva-crispa. . . » " Narcissus pseudo-narcisstts. Avancée. Générale. » nigrum .... Boulons. 0. Ranunculus ficaria . . . Générale. Commen. .> rubrum .... >- 0. Callha paluslris .... .- Générale. » sanguineum . . » 0. Rhododendrum dahuricum Terminée. — Syringa vulgaris. . . 0. 0. Observatio»» fuile.^ ù Jemeppe-sur-iVeitse , par M. .\lfred ue Borue. FEUILLAISON. Loniccra periclymenum. cerasus '/"• Salix babylonicus. '/s. Sambncus nigra. '/s Syringa vulgaris. '/s. Cornus sanffuinea. Bourgeons. Cratœgus oxyacantlta. Bourgeons. C'ytisus lahurnum. Bourgeons. Larix euiopœa. Bourgeons. Pyrus communis. Bourgeons. cydonia. Bourgeons. Staphylea pinmila. Bourgeons. f'iburnum lanlana. Bourgeons. i opulus. Bourgeons. Carpinus betulus. 0. Popubts alba. 0. fasligiatn 0. Prunus padus. 0 Bobinia pseudu-acacia 0. Sorbus aucuparia. 0. Tilia europœa. (K Ulmus campesiris. 0. DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. 7§ FLORAISON. Buxus sempervirens. Très-avancée. y/myydalus persica. Avancée. Rnnuncuhis ficaria Avancée. llyacinthus bniryoides. Giinérale. Prunus armeniaca. Générale f'iola odorata. Générale. liellis perennis. Initiale. Cardamine pratensis. Initiale. Lamium purpureiim. Initiale. aiechoma hederavca. Initiale. Pyrus communis. initiale. Senecio vuUjaris. Initiale. Finca minor. Initiale. Corcliorus japnnims Boutons. Leontodon taraxacum. Boulons Prunus cerasus. Boulons. Pyrus malus. Boutons. Ribes rubrum. Boutons. » uva-cripa. Boutons. Berberis vulgaris. 0. Lamium album. 0. Prunus domestica. 0. padus. 0. Pyrus japonica. 0. Ribcs niyrum. 0. Syriiuja vulgaris. 0. Fiola Irii-olor. 0. OlSEAl.V D'ETE ARRIVES. Sylvia tithys. 26 mars. Syloia alricapilla. 9 avril. Hirundo rustica. 17 avril. Oli.ifivdlinns faites l'i Numiir, par M. .\. Belli.nck. FEUILLAISON. j^sculus hippocastanum. '/s. Amygdalus persica '/<■• .-/ ru m maculât um. 1. Serberis vulgaris. '/». Belula alba. 0. Carpinus betulus. Bourgeons. Corcliorus japonicus. '/'• Cornus mascula. 0. " snnguinea. 0. ('orylus avellana. '/e. Cratœgus oxyacantha '/t. Cytisus laburnum. 0. Daphne mezereum. '/,i. Pagus sylvatica. 0. Larix europœa. '.u. Loniccra jiericlymenum. '/i. » xylosteum. '/6. Ptiitadelpfius coronarius. '/6. Platanus orientalis. 0. Populus alba. 0 fasligiala. 0. Prunus armeniaca. '/»■ 0 cerasus. 0. D domestica. 0. .1 padus. 0. Pyrus communis. 0. cydonia. 0. » japonica. '/'• i> malus. 0. ftiftes rubrum. '/» sanguineum. '/'. i'amfcucus nigra. '/i. Spiruta sorbifolia. 0. Syringa vulgaris. '/'. rida europœa. 0. Ulmus campestris. 0. fiburnum opulus. '/»■ 76 OBSERVATIONS .4 n' inmu: liepatica. Presque finie. " nemorosa. Géuérale. liellis pcrennis. Commencée. Biixus seinpcrvirens. Générale. Callha palusti'is. 0. Cardamini: pratensis. Commencée. Cheiranthus Cheiri. Commencée. Corcliorus japonicus. Boutons. Cornus mascula Finie. Corylus nvellana. Finie. Crocus vernus. Finie. Daphnc laureola. Presque finie. mezereum Finie. Frilillaria impsrialis. Commencée. Galanlhus nivalis. Finie. Gteclioma kederacea. 0. Hyacinihus amethystinus. 0. » botryoàlcs. Générale. Lamium purpurevm. Générale. Leontodon laraxacum. Commencée. Hlagnolia yulan. Boutons, FLORAISON. Primula aurkula. 0. i> elalior. Générale. » officinalis. Générale. veris (des jardins). Générale Prunus armeniaca. Presque finie. » eerasus. 0. » domestica. 0. padus. 0 " spinosa. Commencée. Pyrus communis. Boulons. » japonica. Boutons. " malus 0. Bamtnculus ficaria. Générale. Ribes rubrum 0. > sanguineum. Commencée n iiva-crispa. 0. Salix caprœa. Générale. Senecio vulgaris. Générale. Tussilayo pelasites. Commencée. f'mi;a minor. Générale. Fiola odorata. Générale. Observations faites à Mdle, par M. Bernardin. Berberis vulgaris. '/i. Lunicern periclymenum. '/a. Ribes nigrum. ^s. » rnhrum. '/a. » sanguineum. ^/-i. Cratcegus oxyacantha. 'U. Syringa vulgaris. Va. Prunus armeniaca. 'U. .^sculus hippocastanum. '/s. Betulaalba. ' lo. Bourgeons. Pyrus japonica. '-ii. ■> communis. '/s. FEUILLAISOiV. Carpinus betulus. *'4. Corylus aicllana. '/j. Larix curop(va. 'il. Prunus eerasus. '/i6. Salix babylonica. 'is. Fiburnum opulus. '/s. Sambucus nigra. '.'i. Cornus mascula. '/i6. Cylisus laburnum. 'Is. Prunus padus. '/s. StaphyUa pinnata. '/*. Crocus vernus. Terminée. Prunus armeniaca. Presque terminée. Bellis perennis. Générale. Callha piilustris. A peine commencée. Lamium purpiireum. Générale. FLORAISON. Primula officinalis. Générale. elalior. Générale. Ranunculus ficaria. Générale. fiola odorata. Presque terminée. Corcliorus japonicus . Nulle. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 77 rinça minor. Commencée. Fritillaria. Avancée. Prunus padus Avancée. •> cernsiis. Boutons. Cornus mascula. Boutons. FLORAISON (suite). Bibes nigrum. Boulons. .■ rubruin. Boulons. •' sanguineum. Commencée. Pyrtis japonica. Avancée ÉTAT DE LA VÉGÉTATION LE 2i OCTOBRE 1860. (Les chiffres 0, Vi, Va, ^li, 1, indiquent la quantité de feuilles restant sur les arbres.) Observations faites à Bruxelles, par M. A. Queïelet. Jcer campestre. 'fi. • pseudo-platanus. '/i. yEsculus liippocastanum. 0, Jmygdalus persica. ' i. Belula allia, 'i. Serberis vulgaris. 1 . Bignonia catalpa. *'2. Carpinvs betulus. '/*• Cornus mascula. ^ji. Corylus avellatia. ^/i. Cralœgus oxyacantha. ^/i. Cytisus laburnum. ','2. Evonymus europœus. I . Fagus sylvatica. 'I2. Fraxinus excelsior. */"-• Glycine sinensis. 1. Juglans regia. '/t. Lonicera periclymemim. 'l'i. " sympltoricarpos. ^!i. Mespilus germanica. ''ji. Morus nigra. 1 . Philadelphus coronarius. ''2. Populus alba. ^j-î. o fasligiata. 1 . Prunus cerasus. '12. EFFEUILLAISON. Prunus domestica. ''2. ■> padus. 5(4. Pyrus communis. '/i. " japonica. ^/i. - malus, '/i. Quercus sessiliflora. '/J. Rlnis lyphina ';'■ Bibes grossularia. 0. » nigrum. V'. o rubrum. 'u. Bobinia pseudo-acacia. Basa cenlifolia. '/i. Bulius idœus. ^U. Sali.v babylonica. 'I2. Sambucus nigra. ^ji. Sorbus aucuparia. 0. Slaphylea pinnata. V2. Syringa persica. 0. » vulgaris. 0. Tilia parvifolia. '/s. plalyphylla . 'ji. Uimus campestris. '1-2. Fiburnum opulus. 'ji. Fitis vinifera. '/i. Ohsermlions [ailes à Vilvorde, par M. Alf. Wesmael. Msculu.'i hippoca-itanum. '/s. Berberis vulgaris. '/2. EFFEUILLAISON. . I Fraxinus excelsior. i . \ Syringa vulgaris. '/j. 78 OBSERVATIONS Magnolia yulan. I. Sambucus nigra. 1. Quercus robur. I. Pyrus communis. '/i. " malus. *li. Amygdalua persica. 1. Ulmits campcslris. '/i. EFFEllLLAISON (snitr). Poptilus alba. ^1^1. Juglans regia. '/s. Vilis vinifera. '/s. Sorbus aucuparin. '/î. Salix babylonien. '/4. Rubus idœus. *!i. Robinia pseudo-acacia. Observations jiiiltf.'i ù Worciiniic , ]);ir 31. Eum. de Selv.s-Luxjchamp,- EFFEUILLAISON. Ligusirum vulgare. I Salix babylunica. I . Glycine sinensis. 1 . Uimus campesiris. 1 . Ginko biloba. 1 . Cornus mascula. I . Cercis siliquastrum. 1. Robinia pseudo-acacia. I. Prunus urmeniaca. 1. J/ydrangca horlensis. 1. Staphylea pinnata. 1. Pyrus japonica. I. Paulownia imperialis. 1 . Evonymus europœus. 1. /fusa gallica. 1. Cratiegus oxyacantha. 1. /îidej alpinum. I. Berberis vulyaris. 1. Syringa vulgaris. 1 . Cytisus laburnum. 1 . Quercus robur. I. Prunus cerasus. 1. Fraxinus excelsior. 1. Sambucus nigra. 1. /^i'cus carica. 1 . Laryx europaa. 1. Prunus domestica. i. Ribes nigrum. 1. Plitladelphus coronarius. Iletula alnus. 1 . /^rtîs vinifera. l. Pyrus malus. 1 . A imjgdalus persica. 1. Populus virginiana. 1 /■t/ia europœa. 1. Pyrus communis. ^ i. Rubus idœus. •'M. Juglans regia. ^li. Bignonia catalpa. ^/4. yEsculus hippocustanum . Fiburnum opulus. ^It. Carpinus betulus. ^ii. Jcer pseudo-platanus . •'/i. Fagus sylcatica. ■','j. ft/it'S sanguineum. ^ii. grossularia. ^ i. Populus alba. ^U. LiriodendroH lulipifera. ' Arislolochia sipho. •'/i. Prunus padus. ^ii. ^cer negundo. ^k. Ribes rubrum. •'/i. Faccinium oxgcoccos. "' i. Fagus castanea. ^;i. Belula alba. '!2. Cornus sanguinea. ' i. Magnolia tripetala. 'ii. Sorbus aucuparia. '/i. Gledilschia triacanthos. '; DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. 79 FLORAISON. Dahlia. Générale Hedera heli.r. Commencée. Helianlhus luberosus. K"a pas fleuri. Aster. iVnn observé. FRUCTIFICATION. f^itis vinifera. Imparfaite. Fagus castanea. Imparfaite et presque avortée. o I s E .1 u .V d'hiver .arrivés. Corvus cornix. 20 octobre. Fringilla montifrinijiUa. '2\ octobre. Kcinarque. — La proportion des chifl'res respectifs représentant la quantité des feuilles restant sur les arbres, se rapproche beaucoup i. Cratœtjus oxyacaniha. ^,4. Fagus caslanea. ^ii. Juglans regia. ^/i. Prunus cera.ius. '/». padus. '/.i. Pyrus cominnnis. '/i. Sambucus nigra. 'u. Syringa culgaris. ^u. Ulintts campestris. '/i. /•7ci(s carica. -j^. Ribes rubrum. ^S^. JEsculus hippocaslanum, 'h. Arislolocliia siplio. '/s, Philadclphus coronarius. '/ï Sorbus aucuparia. '/a. Ff7is vinifera. '/a. /?î6es grossularia. 'ii. Slapliylca pinnata. 'k. Evonynus europœus. 0. FLORAISON. ^s/er. Avancée. Hedera hélix. Initiale. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 81 FRUCTIFICATION. Faillis castanea. Fruits non encore niùrs. Observations failvs à Nmmir, par M. A. Bellynck. EFFEUILLAISON. Acer campeslre. 1. i> negundo. ^/i. » pseudo-plalanus. ^/i. /Ssciiiiis hippocaslanum. ' Amijgdaliis persica. 1. Aristolochia siplio. 0. Iktula alba. 1. « alnus. 1. lierberis vulgaris. 1 . Carpinus belulus. 1. Castanea vesca. ^/s. Cercis siliquaslrum. i. Cornus inasciila. 1. » sanyuinea. 1. Corylus avellana. ^/s. Cratœgus oxyacantlia. 1. Cijtisus laburniim. 1. Evonymiis europœus. 1. ,/-ttji(S sytvatica. 1 . F(Ci(s carica. 1. Fraxinus excelsior. 1. Ginkgo biloba. 'la. Glycitie sinensis. 1. Hydrangea hortensis. I. Juglans regia. ^/s. /,«î'(.r europœa. 1 . Ligustrum vulgare. 1. Lonicera xylosteum. i. Moriis alba. i. Philadeiplius coronarkis. 1. Platanus occidentalis. 1. Populus alba. '/s. virginiana. 'is. Prunus armeniaca. 1 . .' cerasus. 1. » domeslica. 1. padiis. l. Pyrus communis. 1- japonica. 1 . " malus. 1. Quercus robur. 1 . iJiftw alpinum. 2. ■• grossularia, I. M nigrum. 1. ■' rubrum. 1. - sanguineum. 1. Robinia pseudo-acacia. 1 . iîo.sa gallica. 1. Sa/i'j caprœa. I . Sambucus nigra. i. Sorbus aucuparia. -,3. Stapliylea pinnata. 1. Syringa vulgaris. i . Tilia europœa. 1. Ulmus canipestris. 1 . Viburnum opulus. 1. T'î'îis vinifera. ^Iz. Aster. Générale. Dahlia. Générale. FLORAISON. I Colcliiciim autiimnale. Finie. j Daphne mezereum. 0. Tome XXXIII. H 82 OBSERVATIONS Obserctttions /ailes à Melle, par M. BF.it.NAitDiM EIFEIIILLAISON. ,£sculus liippocaslanum. '14. » pavia. '/s. Amygdalus communis. 'j-i. » persica. ^ft. Arislolochia sipho. 0. Betula alba. '/g. Berberis vulgaris. '/î. Bignonia catalpa. ^Ii. >> radicans. ■^It. Cercis siliquastrum. '/a. Corchorus japonicus. '.'4. Cornus sanguinea. ^/4. Ginkgo biloba. ^It. Gleditschia horrida. '/s. Glycine sinensis. '/i. Juglans regia. '/«. Liriodendron tulipifera. '/s. Lonicera perirlymeniim. ''-2. Lonkera symphoricarpos. 'ii. Philadelphus coronarius. ''.'j. Popuius alba. '/*• Prumt.i armeniaca. 'j-j. » cerasus. '(i. Pf/rfw communis. '/»• » japonica. 1. /?/i«.s coriaria. '/s. n cotinus. 'ii. /{i6es nigrum. '/t. » rubrum. '/.i. Sa/Zo; babylonica. '"i. Sambucus nigra. '(2. Sot-bus aucuparia. ';» Syringa vulgaris. ^/.i. r(7ia europœa. 'ii. Vitis vinifera. '1. Obsen-uliotis [ailes à Eeckeren, par M. Émilien de Waei.. EFFEUILLAISON. Ugustrum Bulgare, '/a. .Sa/ia; babylonica. '/i- Glycine sinensis. '/■*• Ulmus campesiris. 0. Cornus mascula. '/i. Robinia pseudo-acacia, '/s. Prunus armeniaca. '/i. Hydrangea hortensis. '/t- Pj/r»s japonica. 1 . Evonymus europœtis. '/â. /{osa gallica. '/2. Lonicera xylosteum. 'h. Cralœgus oxyacantha. '/s. Philadelphus coronarius. ^ n. Hibes alpinum. *U. Betula alnus. 'fe. Quercus robur. ^U. Prunus cerasus. '/2. Frax'inus excelsior. ''i. Sambucus nigra. 'U. Ficîw carica. '(2. Larix europœa. V'4. Morus alba. '/a. Cercis siliquastrum. '/s. Cylisus laburmim. '/»• Fï'h's vinifera. '/t. ^cer negundo. '/2. Prunus domestica. 'ii. Fagus castanea. 'U. Betula alba. 'U. Juglans regia. 0. 7?i6es nigrum. 'ii. Berberis vulgaris. 'n. Pyrus communis. 'ii. Syringa vulgaris. 'i. Rubus idœus. 'ii. DES PHÉNOMÈNES PÉRIODIQUES. 85 Pyrus malus, ^i. Rignonia catalpa, '/i. Aimjgdalus persica. ''4. ^■Esculus hippocaslamiin. '/4. Viburnum opulus. 'Ii. Carpinus betulus. '/<. Acer pseudo-platanus. '/i. Fagiis sylvalka. 'ji. Cornus sanguinea. 'li. EFFEUILLAISON (suile). Liriodendron tuUpifera. Aristolochia sipho. '/2. Ribcs sanguineum. ','*. Tilia europcea. *li. Prunus padiis. '/s. Populus virgmica. 'H. Ribes rnbruin, 0. Sorbus aucuparia. 0. Gledilschia triacaiithus. ( Oiiservfitioitii fuilea à Vienne, par M. Frits»;». Ligustrum cutgare. -'i^. .Saliœ babylonica 1. Ulmus campeslris. l. Ginkgo biloba. \. Cornus mascula. l. Cercis siliquastrum. '"li. Bobinia pseudo-acacia. ^U. Hydrangea horlensis. 1. Slapliylea pinnata. '/4. Pyrus japonica. \ . Paulownia imperialis. 'li. Evonymus europœus. 'Ii. Cratœgus oxyacantha. 'U. Ribes alpinum. ^/i. fSerberis vulgaris. 1. Syringa vulgaris. 1. Cytisus laburnitm. Quercus robur. 1 . Prunus cercLsus. i. Fraxinus excelsior Sambucus nigra. i. Ficus carica. I . Larix europcea. I . Prunus domestica. Betula a.lba. '/i. EFFEUILLAISON. Morus alba. 0. Philadelplius coronariiis. ^ii. Betula alnus. '/i. Vitis vinifera. 1. Pyrus communis. '/a. Bubus idœus. 'li. Juglans regia. '12. Bignonia catalpa. '12. Amygdalus persica. I . Msculus liippocastanum. 'li. Viburnum opulus. 1. Carpinus betulus. '.2. Acer pseudo-platanus. "'4. Fagus sylvatica. ^U. Bibes yrossularia. 'I2. Populus alba. 'ii. Liriodendron tuUpifera. ^h. Aristolochia sipho. '(2. Prunus padus. '12. Acer negundo. '/*. Sorbus aucuparia. '/*. Tilia europœa. ^/i. Cornus sanguinea. 'Is. Gleditsclua triacanthos. 0. Le commencemeiil de l'année fut généralement assez doux : plusieurs plantes fleurirent même avant l'époque habituelle : telles que le Conjlus avellana, l'hellébore, l'héliotrope d'hiver, le Crocus vernus, le Galanthns iiivalis; mais, vers le 1 5 mars, la température se refroidit, il tomba de la neige, et la végétation fut suspendue jusqu'au commencement du mois suivant. La fin du mois de mai fut aussi marquée par des temps froids et pluvieux. S4 OBSERVATIONS DES PHÉNOMÈNES PERIODIQUES. Ohset'mliuns parlicuiières, laites par M. Rigouts-Verbert, professeur el directeur du Jardin botanique d'Anvers. Au 21 avril, la végétation était en retard. La plupart des arbres ne donnaient encore aucun signe de vie : c'est à peine si les plantes commençaient leni floraison. Comme conséquence des pluies, la végétation a repris et elle était assez avancée au 2d mai. Au l«f juin, à la suite des jours pluvieux accompagnés d'une atmosphère glaciale, et surtout après le violent ouragan du 28 mai. les arbres et les arbustes souffrirent fortement; un grand nombre de plantes se dégarnissaient de leurs feuilles décolorées. Le jardin avait un aspect de la fin de l'arrière-saison. On remarquait, au 21 juin, des taches de diverses couleurs sur les feuilles d'une quantité de plantes; elle provenaient de Tenvahissenient dinsectes et de champignons parasites. Les rosacées indistinctement, les conifères et les ulmacées ont particulièrement été attaqués. Cette observation confirme celle que nous avons faite pendant les premières années de l'apparition de la maladie de la pomme de terre. A cette époque, le BolnjUs infestans se développait de préférence toujours à la suite des orages, si favorables au transport et au développement des corpuscules reproducteurs des parasites cryptogames. Par suite des pluies continuelles et froides, la végétation, au 21 août, était languissante, la feuillaison irrégulière et la floraison incomplète. Si l'on excepte les plantes de la famille des synanlliérées, la floraison de la plus grande partie des plantes vivaces, au 21 septembre, était terminée sans fructification, ou pour mieux dire, sans parfaite maturité des graines. La récolte des graines a donc été, en général, peu abondante, et nous pensons que le petit nombre qu'on a pu recueillir sera encore peu propre à la propagation. Au 21 octobre, sous une atmosphère constamment froide et humide, I ef- feuiilaison marche à grand pas. M. Wesmael a fait connaître, d'après ses observations faites à Vilvorde, que Le seigle élait en épis . . . . le 18 mai. i L'orge était en flcuraison . le ôjuin. — en fleuraison . . le 1" juin. j — coupée. ... le 7 juillet. — coupé .... le 18 juillet. ] M iiiiimi'iiiii'uni 3 2044 093 293 157