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MEmoires de la Socidte

Linnšenne de Paris,

Tome 5.

Wanting pl1.14.

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272

MEMOIRES

SOCIETE LINNEENNE

DE PARIS.

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A AA PARIS, IMPRIMERIE DE DECOURCHANT, Ane d'Erfarth, n? 1, pres VAbhaye.

NII

MEMOIRES

SOCIETE LINNEENNE DE PARIS,

PREGEDES DE SON HISTOIRE,

PENDANT L'ANNEE 1820;

WWYWWWVAVAUUVU UV VUV AAV VUVVVUANAVVVUV VUVVUVVS

TOME CGINOUIEME.

as manna vamnmaamaam naat

PARIS,

AU SECRETARIAT DE LA SOCIETE LINNEENNE,

Rue des Saints-Peres, ne 46, pres la rue Taranne,

Er cnez DESBEAUSSEAUX, LIiBRAIRE, OUAz MALAGUAIS, 15.

VUWUVUUVUVVVVVUV

1827.

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SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

PREMIERE PARTIE.

HISTOIRE DE LA SOCILETE.

maamuna a VUV VVV VVV VV VAAA VARAL VVV VVV UA Vana ma a uvv

Ia Vutt asuvas ua imaam tm vvv vuvY

SOCIETE LINNEENNE

DE PARIS.

Famam extendere factis.

PROCES-VERBAL

DE LA

Vait sbligue auuuelle du 23 decewbre 1826. A rege

Le: vingt-huit decembre mil hait cent vingt-six, cent dix-huitišme anniversaire de la mort de TouRNEFORT, et le trente=neuvieme de |'Etablissement de la Societe Linnenne, les portes de la salle Saint-Jean, a 'hötel de la prefecture du departement de la Seine, s*ouvri- rent des les onze heures du matin. Aussitõt un grand nombre d'amateurs et d”amis des sciences naturelles, d'horticulteurs et de dames, remplirent les places gui Vv. a

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leur etaient assigndes. Les maitres des cörEmonies, MM. Grrov (de Buzareingues), Pnkvosr, DELAsous, BourLzier et OporLANT-Desnos, introduisirent ensuite MM. les agens diplomatigues' de Suede, Danemarck, Toscane et Saxe, et successivement les dšputations des differens Gorps savans de la capitale, des g6neraux couverts d'honorables lauriers, des magistrats, et de jeunes Grecs, Pespoir d”une patrie gui, par de genereux efforts, par de longs sacrifices, remonte ä la gloire de ses nobles aieux.

Dts la veille, cette journee solennelle s*annonca par un temps superbe. A Dinstant de la reunion g6- nõrale, le thermomttre marguait 4, degres centi- grades au-dessus de zero, le baromttre 770 millimä- tres 76, et Phygromttre Etait a go degres : le vent soufllait au plein nord, le ciel, d'un beau bleu d'azur, offraii guelgues nuages clairs.

A midi precis, divers Correspondans Etrangers et nationaux, venus expres pour assister ä cette seance memorable, les dames Assocites-libres, les Membres Honoraires, Auditeurs, Emerites et Residans, prirent

place autour du bureau.

Bientöt apres, les Dignitaires entrörent, s'assirent au pied du-cippe sur leguel on voyait le buste de Linnt, couronnõ de feuilles de chõne et d'immortelles, ct le President, M. le chevalier SouLAnce-Bopirx, se le- vant, ouvrit la seance par un discours sur les avanta- ges de [horticulture, et les agremens gu*elle promet, gu”elle assure a celui gui s'y livre. Peindre a grands traits Part d'embellir les habitations des champs, dy marier ensemble d'utiles plantations, les grandes

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scenes de la nature, le mouvement du terrain, et les effets de lumiöre gui charment les yeux, leur mena- gent d'agreables surprises et doublent les paisibles jouissances; faire de [horticulture, cette belle partie de Part agricole, une occupation douce, toujours base sur la marche progressive des sciences; montrer ce gu*elle attend encore du goüt, de 'habitude honorable de cultiver ses proprietes, et d'une pratigue Eclairde pour atteindre au degre de perfection auguel elle doit pretendre dans la patrie du createur d'Ermenonville, de Vauteur de la 7 Žeorie des jardins, et des pottes aimables gui chantšrent si bien la culture des fleurs, le paisible manoir, les delices de la campagne et la varite des saisons : tel est le plan de Porateur, plan gu'il a su remplir ä la satisfaction de tous.

Ensuite M. Tuikpaur pe BERNEAUD, Secretaire per- põtuel, rendit compte des travaux de la Socitš Lin- neenne pendant [anne 1826, apres avoir entretenu Passemblee de [importance de |'histoire naturelle, et de Pinfluence gue son Etude exerce directement sur

la vie privee, et par suite sur la prosperitd des institu- tions publigues.

M. Casrer, Vun des Vice-Presidens, fit connaitre, dans un rapport sur les'deux concours ouverts pour Pannee 1826, les motifs gui decident la Socist a ne point accorder les prix annoncts, et a les remettre 4 - Vannee 1828. Cependant, la Socidtd decerne une men- tion honorable a Pauteur du mEmoire 1, envoye sur la guestion relative aux moyens les plus simples et les plus efficaces A opposer aux ravages des riviöres et

a.

(17) des torrens, et a employer pour faire servir utilement les sables gu'ils charrient sur les proprictes riveraines.

Voulant, d'un autre cöte, continuer a recompenser le zöle des personnes gui se livrentä des essais en grand sur les paragrõles et gui aident a leur propagation, la Societö Linndenne accorde a titre d'encouragement le diplõme de Gorrespondant, et la collection de ses volumes, ä M. PArisor, principal du college a Epinal, pour avoir, le premier, introduit les paragreles dans le departement des Vosges.

L*ergot du seigle considere dans sa nature et dans sa cause, dans ses eflets sur la plante gui en est affec- tee, dans les mesures ä prendre pour en prevenir la formation et en purger les moissons, ainsi gue les res- sources gu'il presente a Part de gurir, est le sujet d'un memoire de M. Liveruit, Vice - President, gue Pon a ecoutš avec beaucoup d'attention.

M. Gnantes Lewesre lui succöde et prononce Peloge de TnomAs JEFFERSON, de cet homme extraordinaire, dont les travaux scientifigues Pattacherentä la Socibt6 Linnšenne, des son retablissement, comme Membre honoraire, et dont la vie politigue, comme premier magistrat, pendant six ans, des Etats-Unis de VAme=- rigue du Nord, est un modöle ä suivre par tous les citoyens 'appelds, dans les republigues actuelles et fu- tures, ä Pautorite suprõme.

On entendit avec interõt une note sur ['etat actuel du paragrõlage en Europe, dans laguelle M. PAUPAILLE fit entrer la traduction d'une brochure publite a Bo-

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logne par M. le professeur Orrot1, Gorrespondant lin- nõen, contenant la rõfutation de la reponse adressde au Ministre de Vinterieur par VAcademie des sciences de PInstitut de France, relativement aux paragrõles, et ä ['emploi de ces appareils de la plus haute impor- tance pour agriculture et la fortune publigue. Gette refutation est €crite avec toute |'Energie, la decence, la bonne foi gue donnent des connaissances profon- dement acguises, Pexpõrience et le sentiment du bien gõneral.

Dans un coup-d*eeil sur les progres actuels de la physigue, M. BaicLy pe Mensieux a termine la seance en liant les travaux des savans Gtrangers a ceux de la Socidtö Linndenne, et en completant de la sorte le tableau des acguisitions faites par les sciences natu- relles pendant le cours de |'annee 1826.

Les programmes des prix proposes, pour les annees 1827 et 1828, ayant ete distribuds a chacun des assis- tans, et leur envoi ordonnd aux Socictes savantes, tant nationales gu*Etrangtres, la seance a Gte levde ä guatre heures et demie. Les applaudissemens, gui suivirent chague lecture, se sont fait entendre de nouveau et ont termine cette seance solennelle, la cinguitme tenue publiguement depuis 1820, pogue du rEtablissement de la Societe Linneenne.

Rentrts dans le cabinet, situd derriöre la salle Saint- Jean, on a vote [impression de toutes les piöces lues a la seance; ensuite les Membres Residans, Emerites, Honoraires et Auditeurs, les dames Assocides-libres et

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les Gorrespondans ont signe le prdsent procös-verbal.

Fait et clos a Phõtel de la prefecture du departe- ment de la Seine, le 28 decembre 1826.

Pour entrait : Le Prõsident,

Le chevalier SouLANGE-B ODIN.

Le Vice-President, Le Vice-President, LEveiLLt, d. m. p. CASTEL.

Le Secrõtaire perpetuel,

THIEBAUT DE BERNEAUD.

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DISCOURS

Sur Üimportance de Vhorticulture et sur les avantages de son union avec les sciences phy- sigues; par M. le chevalier SoUuLANGE- Bopin,

President.

MESSIEURS,

Gräce a vos suf[rages, un simple cultivateur se leve aujourd'hui devant vous du fauteuil gu*ont illustrd na- guere les LA GErtpe et les Tuouix, et tout recemment un m€decin naturaliste gue son beau travail sur la Flore pittoresgue et midicale des Antilles fera regar- der, dans |'avenir, comme le Chiron des populations indiennes.

Pai os6 accepter cet honneur, dans |'unigue pensee gue votre dessein Etait de donner un nouvel encoura- gement ä un art autant neglig€, en France, dans la theorie, gu'il est malheureusement avili dans Ja pra- tigue; et gue, en m*Glevant A ce poste, c'Etait 1'rorti- culture gue vous aviez surtout [intention d'honorer.

Honneur donc ä ['horticulture! seeur aimable de Pagriculture , honneur a toi gui presides mieux gue les

(3 VENUS) divinitšs pottigues a nos jardins, 4 nos vergers, ä nos fleurs, A nos bocages! Hooneur ä toi gui fus pour Vhorome le plus beau present du ciel , puisgue le pre- mier homme s*Eveilla dans un jardin !

Tout marche de front , Messieurs , dans les socidt€s modernes. Les sciences , les arts, les metiers , s*em- pruntent, se prõtent aujourd'hui reciproguement lu- mitres, secours et appui, et courent a ['envi vers un perfectionnement €gal. Il nen tait point ainsi dans les temps antigues, ou la sagesse n'habitait gue des temples impenttrables. Aujourd'hui la sagesse a etabli son sanctuaire sur les places publigues, et son flam- beau a brill pour la gloire et le bonheur des nations. Dans ce grand et long mouvement d'mulation gene- rale, Pagriculture a recu, en diverses contrees, des ameliorations importantes; pourguoi |'horticulture n'a- t-elle pas fait les mõmes progres? N'en recherchons point vainement la cause; esguissons plutõt ä grands traits tout ce gu?elle peut esperer, tout ce gu'elle ob- tiendra sans doute, pour sa plus Eminente prosperite, de la direction des esprits et de Petat actuel des con- naissances humaines.

Ou'est-ce gue 'horticulture, Messieurs? C'est la culture du champ clos, c'est Vagriculture du manoir, pourvoyeuse des besoins secondaires ; c'est |'exploi- tation plus recherchte de Venceinte la demeure de Uhomme est placde. La vaste plaine , le coteau prolong6, les flancs de la montagne, la vallee pro- fonde, voila le domaine de Pagviculture : elle dedaigne les clõtures, elle recule les limites, elle abaisse ces

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rocs orgueilleux et störiles. Elle resserre et fait conler ces eaux stagnantes et malsaines dans mille canaux vivifians. Elle s*avance fortement armte de la hache et de la pioche gue suivent le soc et la faux : le desert se defriche, [air s'assainit. Les guerets se couvrent de moissons, et Certs, sur son char triomphal, belle de Pepi dord gu*elle porte tressd sur sa tõte, se mõle aux premišres fõtes de la citš naissante.

Mais Gerts n'a encore offert ä 'homme gu'un pain grossier, Pomone, gu'une boisson acerbe : gui lui assu- rera les jouissances, disons mieux, les autres necessit€s de la vie? gui adoucira les sucs nourriciers de ces ra- cines et de ces fruits sauvages gue |instinct a rap- prochds de sa bouche? gui recueillera, conservera, multipliera Pinappreciable tr€sor des plantes textiles, tinctoriales, medicinales, gue ses observations, gui- dões par le besoin , auront successivement decouvertes ? gui lui donnera des fleurs pour ses fõtes, pour son amante, pour ses dieux ? gui lui ouvrira dans ce bo- cage inaccessible un sentier facile jusgu'ä la source il aimerait ä se desalterer? gui fera penetrer les rayons d'une lumitre rassurante 'dans ce bois voisin, gui attire par son ombrage, gui repousse par sa noire profondeur? [horticulture : Phorticulture dont la b6- che fertilise, en Peflleurant, un sol deja prepare, et dont la serpette innocente n*est destinde gw”ä retran- cher les produits surabondans d'une seve infructueu- sement genšreuse.

C'est ici gue 'horticulture, successivement devenue Pexpression et 'ornement d'une civilisation plus re-

(x) cherchfe, a besoin a son tour d'appeler a son aide les arts n€s de cette mEme civilisation.

Et gue 'on ne: croie pas gue ces arts soient Gton- n€s d'un semblable appel, et regardent [horticulture comme une Gtrangöre. Elle ne Vest point pour eux; elle a le droit de les invoguer tous, puisgu*en les employant avec discernement, elle determine leur importance reelle en les appliguant aux besoins et mõme aux agre- mens de la vie. Accourez donc tous, enfans du genie, et venez peupler les sites heureux je vais creer mes jardins. Venez me devoiler Vorigine de cette fkcondite gue les cieux aiment a faire pleuvoir sur la terre; ap- prenez-moi Vinfluence des principes de Vair et du cours des saisons sur la matitre gui võgete, et daignez rep€- ter pour moi ces hautes lecons gu'Uranie donnait a Vauteur des Georgigues; venez, amis, tracer mes li- mites en les cachant, determiner les divers plans de mon -terrain, mettre en harmonie leurs trop cho- guantes irregularitšs, chercher au loin par des coupes hardies et savamment calcultes des perspectives inat- tendues, et disposer, au moyen de coulisses bien me- nagees, tous les effets d'optigue propres a etendre, resserrer et varier la vue des scönes interieures.

Tout est prõt, et jallais confier a la terre impa- tiente les innombrables tribus des germes et des plants gu'elle est destinde a nourrir; gu'aurais-je fait, im- prudent? Je n'ai gu'eftleurd des surfaces et j*ai n6- slig6 des tresors caches. Gette roche, ä mi-cöte, gue domine un vieux tilleul, distille guelgues gouttes d'une eau limpide gue ne tarissent pas toujours les

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chaleurs de |'6t€. Ailleurs, mon terrain, prive d'une humidite salutaire, ne pourra soutenir, contre les feux de la canicule, les vegetaux delicats gue pai intention de lui confier. Recueillons cet indice; empruntons la sonde du fontainier, et pEnetrons dans les entrailles de la terre. En suivant au loin cette eau gui s'augmente a chague pas, dont le futur bienfait me'fait tressaillir de joie, gu*attend deja 'arne de ma naiade, et gue mon imagination fait couler en mille canaux, guelle variete je remargue dans la nature et les dispositions des couches inferieures , gue recouvre |'inegale dpais- seur de la couche võgõtale! guelle'influence ne -doi- vent pas'exercer a'la longue ces diverses substances sur une võgetation durable ! Combinons donc avec guelgue pršvoyance la nature de nos plantations avec celle du sol gui les attend; gue la mineralogie nous guide et'nous €claire, et guand elle nous aura fait connattre les principes constitutifs du terrain, si nous voulons mieux en utiliser les gualitds diverses, et ci= menter la fertile alliance de Palun, du sable et de la chaux, interrogeons encore la'chimie sur |*Gnergie des affinites et Peflicacitd des melanges.

Enfin la terre est parde, et guoigue nous |'ayons dotše de plants säns nombre, nous ne les lui avons cependant pas confies sans connaissance et sans choix. Nous nous €tions faits botanistes pour Etre plus par- faits cultivateurs. La meteorologie', la physiologie , la chimie, Ventomologie vont 'conduire nos travaux, ou sy mõlerutilement. Des insectes le'plus ordinairement nuisibles , guelguefois utiles, souvent curieux, vivent sur les yõgetaux, devorent les semences, les bourgeons,

( xI1 ) les feuilles, les fleurs, les fruits, et souvent jusgu'au bois : observors [organisation et les mancuvres de cette petite armee. Ne faut-il pas apprendre a con- nailre son ennemi, ses ruses et ses attagues, pour Sa- voir mieux le combattre et s*en delivrer?

La chimie nous indiguera la composition, Vaction et lapuissance des substances gui peuvent Etre employees comme engrais, et nous exposera dans ses legons les divers eflets de leur fermentation souterraine. Noms cõlebres des Davr et des GHAPTAL, vous Etes depuis long-temps consacr€s par la reconnaissance des cul- tivateurs ! L”influence des gaz et de Pelectricitš sur le developpement du germe et 'accroissement du võge- tal n'$chappera point A nos studieuses recherches et la theorie des arrosemens fera ressortir a nos yeux: les avantages des engrais liguides, en attendant gue guelgue esprit inventif vienne nous dömontrer. les avantages plus grands encore des engrais aeriformes- La physiologie nous avait devoild les mysteres les plus intimes de Porganisation de la plante , la structure de ses fibres, la disposition des eellules , le mouvement de la seve, les fonctions “des organes, et tout Pappa- reil de la vie. Ne serons-nous pas maintenant empress€s de demander a la physigue et a la meteorologie jus- gu”ä guel degr6 la plante est soumise a Paction des corps environnans, aux variations de la temperature, a Paction de la lumitre, de la chaleur, du: froid, et mõme de la simple alternative des jours et des nuits, si habilement observee par M. Pauraikre; Vun de nos confreres? Mais notre curiosite s'arrõtera-t-elle dans ce vaste champ d*observations, gui, de -proche en

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proche, n'a plus d'autres limites gue celles de la na- ture,? Ne. nous Eleverons-nous pas jusgu?a la contem- platiou des climats, des expositions, des abris? N'ap- prendrons - nous pas gue les lois neutoniennes, la pesanteur et Pattraction, regissent les herbes obscures; comme les spheres €clatantes? Donc, Ühorticulteur instruit et appligud, comparable a ces bergers de 'O- rient gui apprenaient astronomie en conduisant un troupeau dans la plaine, pourra, sans franchir Ven- ceinte de son jardin, orner son esprit de connaissances, gui, par des applications plus Gtendues, mais pour lui desormais plus faciles, lui mEriteront aussi le titre d'agronome.

Et gue sera-ce encore, si, penštrant sous ces bril- lans abris gu'un verre a prepards pour les vegetaux exotigues, 'horticulteur aime a se rendre compte des elemens de cette atmosphžre factice, de la guantite d'eau dont elle doit etre utilement saturee, des prin- cipes nutrititifs absorbes par les surfaces vertes, de Velectricitš de Pair maintenue par la ventilation (la ventilation, semblable a la brise salutaire gui renou- velle, des le matin, Vair de nos valldes)? s'il veut par- venir enfin ä rendre a ces brillans captifs, dont plu- sieurs €taient rois de la forõt au lieu de leur naissance, ce gui plait a la plante aussi bien gu'a homme, la douce image de la patrie? Alors il verra accourir au- prös de lui, empresses a partager sa täche, Hares avec sa balance, ve Saussure avec son fil hygromõtrigue, Riaumur ou FARENHEIT avec leurs tubes mobiles et gra- dus; il apprendra a exciter et a suspendre ä propos la flamme des foyers, pour soustraire ses sujets aux char-

( XIV) mes perfides d'une atmosphšre trop uniforme. Pen- dant' les jours brülans de [Pete , il saura tempõrer, a Paide d'une toile lõgere , les feux d”un soleil trop ar- dent ; comme?'on' võit! dans “les marches de VAsie le chef de'la'cäravane jeter sur ses belles esclaves le voile adroit'gui ne-les derobe gu'amoitid aux regards da sultan; au contraire, pendant les nuits glactes de Vhiver, -des'tissus de paille, etendus sur la serre, mo- döreront 'excts du rayonnement et la deperdition de la chaleur; mais jamais, jamais, en aacun temps, il n*Gcartera la lumiöre de son erüpire ; 11 en fera circuler partout les flots vivifians ; ses plantes en seront abreu- vões et nourries. Elles en acguerront plus de vigueur et d'Eclat. La lumitre est ä la plante ce gue le soleil

est-ä [homme, guand il vient dilater ses muscles et bronzer son noble visage.

> Sibest vrai gue Põtude, et surtout celle de la na- ture, procure ä |'homme, des le midi de sa vie, des jonissaices preferables aux illusions gui vont desor- mais' lüi“€chapper, 'de “guels nombreux et atirayans plaisirs la culture des jardins n*est-elle pas mõlee et embellie pour lui! Si vous envisagez les etudes de Phorticulture en philosophe, en naturaliste ou en lit- tõräteur, guels atträits ne donnent-elles pas ä la lecture des voyages, guelle exactitude et guelle ressemblance nimpritöent-elles pas la description des contršes, sous güelle physionomie veritablement locale ne font- elles pas ressortir les climats, les usages et les moeurs? Ouelle ämple moisson d*anecdotes curieuses, de phe- nomõnes singuliers, de rapprochemens imprevus , d'eelaircissemens interessans pour la religion et pour

(xv) 'histoire ! Ouelle Gloguente lecon elle nous donne sur Vambitieuse fugacitš de notre existence, cette fougöre gui A'abord poussišre impalpable, apres avoir dormi pendant trente ans dessechee, entre les feuilles d'un herbier, s*est reveillše au contact de Vair, et a repris son rang dans sa mystrieuse famnille:! Humble hyssope, verveine sacree, figuier des pagodes, vous nous empe- cheriez d*oublier gu'il est partout des expiations, des sa- crilices et des dieux ! Rosage du Pont, ce fut donc seu: lement la poussiere de vos 6tamines gui, convertie par les abeilles sauvages enun miel deletšre, porta une at- teinte passagöre ä la räison et presgue au courage des guerriers de X€nophona, precipitant lear marche sous le courroux fantastigue des divinites de PAsie! Bril- lant kalmia , les jeux põtulans de ta torolle, au mi= lieu d'un beau jour, resteronl ignords de la vierge ingenue. Jusgu'ä toi, vulgaire laitue, guel honorable souvenir et guel rare exemple ton nom uni a celui de Diocletien ne vient-il pas rappeler aux maitres du moode? Monumens plus durables gue le bronze et plus võridigues gue les medailles, les plantes porteront jus- gu*aux derniers'siöeles les noms de ces hommes veri- tablement grands, lumišres des äges et bienfaiteurs de Phumanite. Et vous, pottes, de guelles pompes gra- cieuses' n'aurieZ-vous pas' priv6 votre divin langage, si vous eussiez dedaigne les pompes de la nature võge- tale? Mais votre divin langage est lui-m6me un vaste champ de fleurs, et votre plus noble recompense une branche de laurier. Il sut le cueillir-ce laurier : gue dis-je? il le recut de la nature elle-mõme, le chantre gracieux des Plantes et de la Foret, ce poete aimable gui fut a la fois Vun de vos maitres et "un de vos mo-

(xY1 ) döles, et dont en ce moment le voisinage est pour moi un surcroit de plaisir et d'honneur (1).

Oui dira aussi les jouissances du cultivateur en par- courant, au -lever du soleil, VEden gu'il a cred lui- mõ6me, dont tous les arbres lui sont connus, dont aucun fruit surtout ne lui est interdit? Voyez les arbres gu*il a plantes se courber en voütes €paisses sur la tete de ses enfans; voyez, de toutes les regions du globe, les võgetaux les plus rares venir se ranger autour de sa riante demeure, reconnaitre ses lois,implorer ses soins, les payer avec les dons gu'ils laissent tomber de leur sein; sõacclimater peu ä peu, se repandre de proche en proche, mEriter place dans le potager, le parterre, le bosguet, le champ, la foršt; ajouter guelguefois un aliment $conomigue ä la nourriture du pauvre, une föcule brillante a la teinture, une substance encore plus precieuse aux tr€sors d'Hygie. L”activitd, Pordre et le contentement röšgnent autour de lei. Dans un asile consacre ä Petude, il a reani les Elkmens varids des doctrines gui president aux saines pratigues. L'instruc- tion gui decoule de cette source peut, sagement dis- tribude, germer et fructifier au sein de la jeunesse, gue tourmente surtout le besoin de savoir; autour de lui se forment ou se rEveillent des industries nouvelles, gui ajoutent ä Paisance generale. Il est devenu le bien-

faiteur de sa coniree.

Mais il n'est pas permis ä tout le monde de porter

(1) M. CASTEL, Vice-President, auteur du Poer:e des Plantes et de la For€t de Fontainebleau.

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aussi loiri la vue. Celui-ci, plus heureux. peut-etre, cherchant ä realiser le veeu d'Horacz, se contente de cultiver en paix le champ paternel, d'embellir un simple jardin, de planter un petit bois au-dessus de sa modeste maison, bätie dans |heureux voisinage d'une fontaine. Gemme Honacz, il ne demandera pas d'autre gräce au ciel gue de rester le maitre de ce bien modigue. Nouvel Azcinous, il divisera son €troite enceinte en verger compose d'arbres fruitiers, jetts en groupes sur la prairie,et:en potager fertilise par la source. Il aura plus gu*Acinous, un espalier sür ga- rant de ses reeoltes, et guelgues-unes de ces primeurs gui preludent si agrablement aux tributs de chague saison. Gelui-lä, au contraire, faisant un noble nsage des dons de la fortune et du-goüt, emule heureux des Gtraroin, des MogcEx, des BERTHAULT, voudra gu'au- tour de lui tout soit peinture et potsie; il suscitera toutes les harmonies du paysage ; et, profitant des res- sources et des accidens du terrain;il saura, par un art savant mais cach€, fondre dans ses tableaux magigues le naturel et Piddal; amener la rõverie le long de ses eaux, fixer la mõlancolie au miilieu de ses bois, intd- resser partout les muses et les arts. Et si les muses et les arts se plaisent dans les enchantemens de cette retraite, Pheureux compositeur n'aura plus gu'a jouir de son ouvrage, et a veiller a sa conservation ?

Mais gue de soins, gue de talens cette conservation va bientõt exiger! Les immortelles productions des Poussin, des Lornain, des Bercnem, sont pour jamais depostes sur une toile gue le plus ignorant gardien d'un muse saurait preserver de la degradation. Leur

V | b

( xvit ) genie s'est arrõt6 sur un point oi, comme une Etoile fixe, il brille immobile d'un inaltõrable Eclat. La meme

seene, le mõme eflet vont incessamment exciter sur”

ces spectateurs gui passent, le mõme sentiment, la mme admiration. Combien diflerentes sont les desti- ntes de 'horticulteur gui a donne le mouvement et Ja vie ä un beau paysage! Tout lui sourit d*'abord, et les gräces animent tous ses bosguets. Mais guelgues an- nees encore, et gue deviendront ces Contours gracieux, ces masses fleuries, ces (ormes et ces tons habilement conirastes, et surtout ce dessin gui n'aurait pu Elre arrete gue sur la toile? Mieux le terrain a 6te choisi et prepare, et plus une võgetation vigoureuse est dis- poste ä s*emporter; plus faciiement une indomptable sõve reussit ä briser de vaines entraves. L”arbre, en s'lancant vers le ciel, õchappe au fer gui le me- nace. Bientõt sa tõte, incessamment €largie, Gtoufle sous son ombre les arbrisseaux delicats gui ne sont plus a ses pieds gue des broussailles ä demi- mortes. Guel parti prendre alors? il faut bien, comme dans le cours de la vie, voir fuir les agremens du. jeune äge, et se soumettre ä [inõvitable action du temps. Mais ne peut-on pas prendre ici des lecons de la nature, corriger son despotisme, et regulariser du moins ce mouvement gui entraine tout? ne peut-on pas con- vertir le frais bocage en futaie Ikgöre et gracieuse, remplacer les tristes broussailles par un gazon vert et fleuri, choisir avec discernement les arbres gue Von veutconserver, et gui, pendant guelguesannees encore, peuvent sentr'aider, jusgu'ä ce gu'enfin ils s'entre- detruisent; Etudier, calculer, disposer sous ces voütes, aue chague printemps €paissit, les eflets ravissans de

(XIX ) la lumiere et des ombres, source unigue de toute na- ture animee et pittoresgue? Ges nouveaux soins, ces nouveaux plaisirs, presenteront encore une image fi- döle de Padolescence et de Päge mär; mais Peflet n*en sera gutre plus durable, car dejä la mousse etouffe les soyeuses et brillantes gramintes, Phumbie marguerite disparait sous le sale chapeau du champignon impur; la võgbtation tenebreuse des cryptogames a tout en- vahi: le pied glisse sur des produits visgueux, tels gue le spongieux nostocš des arbres vermoulus, dont une ecorce trompeuse cachait la destruction interieure, ctdant subitement ä leur propre poids cu ä [effort de la tempete, tombent a moitid couches, se eroisent et interceptent le passage : seul, un [rõne robuste attend tranguillement leur destruction complete pour s*Gtablir roi solitaire sur cette scöne devastee, dont au surplus, helas ! le compositeur n'a point vu la ruine; parce gue, possesseur €phemtre, il a depuis long- temps abandonne son court usufruit pour se rendre dans des lieux dont il avait voulu peut-Gtre esguisser une faible image, mais n'a pu le suivre aucun de ses arbres

cheris.

Tous les ouvrages crees par la main de!'homme sont donc comme jui perissables! Faut-il sen G!onner ? Les jardins fameux de Salomon, de Semiramis et d'A- drien, ont disparu avec eux. Le sceau de Pimmorta- litd ne reste immuablement empreint gue sur les ceu- vres du genie. O toi donc, grand horame, gui fus a la fois poete, peintre et paysagiste, Mirrox, chaatre sublime de la nature et de la divinite, eux seulsils ne pšriront point ces jardins sacršs gue ton imagination

b.

(x)

puissante crea dans un autre monhde, pour resler A ja- mais dans le nõtre le type immuable des beaux jardins ! Et c'ktait encore un bommage reserv6 a ton genie, gue si Ja tige du jardinage devait refleurir a cöt6 du rameau de la paix, si le goüt des belles cultures de- vait se repandre, c'etait dans ta pairie gue commen- cerait cet heureux mouvemen!.

Des societes speciales pour les progrös et 'encou- ragement de ['horticulture ont ete creees d”abord a Londres, et bientõt dans les principales villes de la Grande-Bretagne. Get exemple a €te suivi dans pres- gue toutes les capitales de 'Europe et de 'Amerigue, dans les comptoirs des Indes et des colonics australa- siennes. En Angleterre, des €crivains ont fait seotir la nöcessite d'amdliorer la condition de la elasse utile des jardiniers, et d'inspirer aux habitans des campa- unes je goüt des plantes et des fleurs. Notre DELILLE aussi a dit: « (Jui fait aimer les champs fait aimer la » vertu.» De riches et dignes propriktaires ont secon- de, par la distribution ingenieuse de leurs bienfaits, les vaeux et le zele de ces €crivains philanthropes.

Dans les Pays-Bas on a Etabli des expositions de fleurs , comme nous avons des expositions pour les productions de nos arts et de notre industrie. Gom- ment Paris est-il encore priv6 de ces sorles dinsti- tutions, gui, bien dirigees, ne contribueraient pas moins au perfectionnement de I'education publigue gu'a Paceroissement de la valeur industrielle? Leur utilite sera sans doute bientöt remargude par nos ad-

ministraleurs.

( XXI )

Anjourd'hui mõme, au fond de Pltalie, des mains royales se plaisent ä creer un jardin de plantes exoti- gues, si interessantes ä acclimater sous ce beau ciel. Puissent mon admiration respectueuse et mes hom- mages personnels penetrer jusgue dans les bosguets de Flora!

Mais c'est surtout vers le Nord gu*il faut admirer les progres de [horticulture. Lx, gue de grandes et nombreuses et toujours renaissantes dillicultšs sont 4 vaincre! Pour |'homme c'est un attrait de plus. Ja- mais Etablissement botanigue n'a ete execute aussi promptement ni sur un plus vaste plan gue le nou- veau jardin imperial de Saint-Petersbourg. Ge monu- ment d'horticulture vient d*Ctre etabli sous la direction de M. Fiscnex, dans cette ile de la Neva, verdit en- core le saule võnere de Pierre le Grand. Au bruit de ces grands travaux, la main robuste gui portait des sceptres, plantait des chenes et faconnait des mäts, A doucement soulevee pour applaudir.

Oue tous nos efforts, Messieurs, tendent donc a fa- voriser Punion des sciences physigues avec les arts agri- coles. Ouand leur brillant cortõge se repandra dans nos champs et dans nos jardins, gnand il en aura pour ja- mais €cart6 ce char pesant de la routine, gue le poids des prejugs eerase, gue Ja paresse seule essaie encore de trainer, et gui n'a jamais “creus6 gu'une Orniere, vous verrez alors sintroduire et se multiplier des pro- otdes mieux raisonnts, des praligues plus appropriees aux differentes cultures, comme aux diflerentes loca- litšs. Ce concours, gue j”oserais appeler ici les hautes

( XXII )

industries de Pintelligence, etendra, perfectionnera les indusiries d'une spculation honnete, d'un lucere Iegi- time, d'une prevoyante, conomie. L”esprit d'observa- tion deviendra pour tous une disposition habituelle, Vactivitö des recherches doublera Pactivitš des bras, multipliera les produits, etendra les branches du com- merce : ainsi, la maticre et Vagent, la terre et 'homme, chague jour et partout deviendront meilleurs.

Et vous, jardiniers-cultivateurs, pour gui ces võrilds restent encore inapercues, par gui m€me je les ai vues plus d'une fois repoussees, relevez enfin un peu la tõte et regardez plus haut gue la glebe sur laguelle vous restez obstinement courbes. Certes, je ne de- mande pas gue vous deveniez des physiciens, des phi- losophes, gue vous guittiez 'arrosoir pour Palambic, la serpette pour le scalpel, et vos serres pour les mu- stes. Je vous supplie seulement, par le droit gue me donnent et ma propre experience et la confraternile de nos travaux, de ne pas vous refuser a la lumineuse Evidence, aux perfectionnemens utiles gue le raison- nement seal justifierait, si d'ingenieux essais n'avaient pris soin de les preconiser; enfin, ä tant de nouvelles pratigues gui, en Allemagne et surtout en Angleterre, ont d'abord amtelior6 Part horticultural, et bientöt apres, la condition des hommes gui Vexercent. Je vous supplie surtout de songer serieusement ä |'avenir de vos enfans. Ouels heureux changemens les immen- ses conguetes de la botanigue n*ont-elles pas apportes aja dans la culture de nos potagers, dans la decora- tion de nos serres! elles en apporteront un jour jusgue dans [essence de nos forets. L'imprevoyant jardinier

e

( XXIIL )

gui restera en arriöre de ces decouvertes restera aussi en arrigre de Laisance et du bonheur gui Patten- daient a'la fin de son travail, parce gu'il sera demeure volontairement inhabile a Pexploitation de tant de fšcondes richesses. (Juel moyen d'avancement lui se- rait-il en effet ouvert, soit gu'il allät oflrir son igno- ränce pretentieuse et son bras inexperimentd au pro- prietaire opulent, mais clair6, gui ne donne le travail gue comme une premiere recompense; sõit gu'il aimät mieux exploiter au hasard sa pörilleuse independance? Reconnaissez donc aujourd'hui la ncessitd d'envoyer vos enfans aux €coles publigues, et gu'aux jours de repos, aux longues heures du soir, ils puisent dans les livres ElGmentaires des notions d€sormais indispensa- bles. Ou'ils freguentent, aupres et au loin, les grands Gtablissemens de cultures. Le savoir s'acguiert aussi par les voyages gui facilitent et multiplient les moyens d'observation. Sachez gu'en donnant de [education a vos enfans, non-seulement vous les affranchissez de la plus honteuse des servitudes, celle de Pignorance, mais encore vous leur donnez, dans |'tchelle de la sociste, une valeur plus determinde et plus grande, gue la so- cibte est toujours disposee a apprecier et ä mettre en ceuvre; vous en faites de plus dignes citoyens; vous payez ainsi honorablement la meilleure partie du tri- but gue vous devez au prince, et vous jetez en passant votre plus beau denier dans le tresor de VEtat.

Ouant a moi, Messieurs, gue puis-je faire de mieux, pour vous payer aussi mon tribut social et ajouter un denier au tresor de vos iravaux, gue retourner, au sortir de cette assemblee, dans les jardins de Fro-

(xxXiv )

mont, ä ces occupations dont je viens d*essayer de

vous peindre Vinteret et le charme? Je pourrais, pro=.

tõgö par les formules de la modestie oratoire, faire ressortir a vos yeux [importance de ces travaux, gui ont deja excite Pattention d”etrangers illustres, et me- riter votre honorable faveur; mais pourguoi ces de- tours? si je parviens reellement a Etre utile, aurai-je fait autre chose gue remplir ma täche et comme homme et comme citoyen ?

RU RU A RA AA A AA TAARA AAA

ANALYSE DES TRAVAUX

DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS

PENDANT LE COURS DE L'ANNEE 1020;

Par M. TuiisAyuT pe BERNEAUD, Secretaire

perpetuel.

Eroter a Dimpulsion gu'elle a recue de ses premiers fondateurs, et surtoutde "homme extraordinaire gu*elle s'est choisi pour patron, la Societš Linneenne ne s'ar- rõte point aux simples apparences exterieures des corps, et, comme cette tourbe de novateurs gui detruisent le travail du genie, elle ne leur impose point des noms nouveaux, plus propres ä fatiguer la m€moire gu'a tclairer Pesprit; elle embrasse dans ses õtudes et dans ses pensees les diverses productions de la terre; elle en scrute la sptcialitd, elle recherche les caractšres gui les rapprochent ou les loignent les unes des au- tres ; elle les interroge afin de decouvrir les proprittes gui leur sont inherentes, et en faire application la plus Gtendue possible aux besoins nombreux. et sans cesse renaissans de la vie sociale. Ges considerations de rapports et d'harmonie, gui constituent la vraie

( XXVI )

science, €lövent Päme, €largissent le domaine de |in- telligence, donnent de Pampleur aux idees, et plaeõnt reellement Phomme an sommet de la creation. Rien de petit aux yeux du philosophe naturaliste ; pour lui, tout est lid par des allinites reeiprogues, par des rela- tions intimes, par des lois generales, bases ternelles de Peguilibre. Si le milieu d'une serie presente la per- fection gui lui est devolue, les deux extremitds ont des €lemens particuliers gui y conduisent, elles ren- ferment des secrets gu'il faut arracher guand on veut juger avec conscience, guand on veut soumettre les choses ä une investigation profonde. CGhague partie du grand tout, suivant le rõle gu'elle doit remplir dans sa sphere d'activitd, s'eclaire, se soutient, se vivilie Vane par Paulre.

L'histoire naturelle n'est donc point une brillante inutilit6, comme on le dit vulgairement; elle se rat- tache a toutes les spõculations de |'esprit humain, a tous les travaux de |'industrie, je dirai m6me aux premiers interets des Etats. C'est pour avoir neglige sa culture, gue des nations puissantes' ont vu leurs forces paralystes tont-a-coup ; e*est parce gu'elle' n'a point encore pu faire penetrer dans toutes les tõtes les connaissances positives gu'elle offre, gue le monde est encore d6sole par tant d'erreurs, gue la masse est pour ainsi dire ensevelie dans le nõant de prejugts honteux ou ridicules.

(Ju'on ne m'accuse point de vair ici trop en beau la science gue nous cultivons, et de lui accorder plus d'importance gu'elle n'en a reeilement: Un instant de rõllexion, Messicurs, vous prouvera cc gue j'a- vance,

(xxvil )

En nous enaseigvant a bien connaitre le sol gue nous habitons, en nous rEvelant les proprittds des corps gui nous environnent, en koposant une valeur-ä cha- gue chose, 'histoire naturelle ouvre de nouvelles res- sources aux arts utiles; elle augmente la somme des richesses publigues et privdes; elle agrandit les facul- tõs du genie, et cree an coramerce e debouches sürs et profitables.

Son Gtude a des liens plus skisma encore avec Ja morale. En degageant notre esprit des notions fausses, des calcuis mensongers, des entraves gue |ignorance et la superstilien opposent ä 1'exercice de nos forces, Vhistoire naturelle nous rend a la dignitš d'homme” elle fixe nos plus tendres aflections sur le coin de terre, au sein de la famille ou nous avons pris nais- sance; elle nous apprend a tirer parti de ce sol, a Vembellir, a le defendre de toute invasion, et ä faire sur nons-m€mes un retour salutaire. Les lumieres gui jaillissent incessamment de cet examen developpent tous les ressorts de industrie, dirigent toutes les vo- lontös vers Putile. Phomme s*occupe, la corrup- tion n'a point ou du moins n'a gue fort peu d'acces; le travail est honore, les arts brillent de tout leur tclat et font des progres rapides; les sciences parais- sent ensuile, animent le tableau, poussent les diverses branches des connaissances humaines a la perfection; elles. detruisent les effets toujours humilians de cette pretendue puissance invisible, la fatalite, gui rend in- capable d'agir, de r€sister au malheur, de grandir ä mesure gue les dangers'gui nous menacent sont plus imminens; elles gudrissent enfin les Etats de eelte lepre infamante gu'on nomme Ja mendicite,

( Xxviil |)

Ainsi, la marche de |'histoire naturelle croissant en raison du perfectionnement de |'ordre social, Ja mar- che de la civilisation grandira a raison des progres reels de Petude bien entendue de la nature.

Ne redoutez donc rien de |instruction, ö vous gue le hasard ou Vintšrõt de la grande famille a placds a la tõte des nations; [instruction seule fait les citoyens utiles, elle retrempe les ämes, et tout en perfectionnant existence de homme, et en depouillant la socibte des prejuges gui Pavilissent, elle assure la Aongue prospe- rit6 des Etats et prõte aux institutions publigues un appui gue rien ne peut €branler. Le pire de tous les maux est Pignorance; elle sert de marche-pied au despotisme, comme les erreurs populaires et les vices aceredites font seuls sa force. '

L'etude de la nature est pour nous la plus douce des occupations; elle donne des plaisirs de tous les instans, des plaisirs gui ne nous avertissent point gue nous vieillissons. Les plaisirs des sens nous guittent a mesure gue notre frele machine s'äpproche de sa ruine; ceux de |õetude, au contraire, durent autant gue nous. Ils s'emparent de Pardente et impetueuse jeunesse , et |arretent avant gu'elle atteigne aux tcueils sur lesguels les passions la poussent incessam- ment. Ouand Väge des illusions n'est plus, ils viennent a nous, ils nous presentent des jouissances suaves, plus intimes gue ne le furent celles si passageres dont Ja chaine est desormais rompue. Enfin, ä cette €pogue de la vie ou Vennui, Iisolement, les infirmites et |oi- sivete rendent le vicillard 4 charge ä lui mõme et aux autres, les charmes de |'etude sont encore pour nous assurer de belles journees et prolonger les hommages

( xxx ) de ceux gui vivent aupres de nous. Heureux donc, mille fois heureux, celui, gui consacre son temps a Vetude, et particulišrement a [õtude toujours nouvelle de la nature ! 4

C”est parce gu'elle la regarde comme un instrument le gloire nationale, comme un moyen eflicace de con- guštes utiles, gue la Societš Linntenne exploite- le vaste champ de Dhistoire natarelle; c'est parce gue son etude approflondie fait du bien aux hommes,: gu'elle s'y livre tout entliere, et gu*eclairde par son flambeau, elle marcbe franchement a la võrite. Mes honorables Gonfröres savent, Messieurs, gue le chemin gui eonduit ä la veritd est herisse d*obstacles par |i- gnorance incapable de rien apprecier, par le fanatisme toujours arme de torches et de poignards, par [esprit de coterie gui deprecie tout, et par la noire jalousie envenimant sans cesse jusgu'aux actions les plus su- blimes, jusgu'aux pensees les plus pures. Les Linneens surmontent ces entraves, et c'est avec le sentiment du bien 'gu'ils meditent gue võus les voyez chague joar dedaigner Pingratitude et la satire. La generation fu-

ture leur paiera la dette de la generation presente. Mes savans Gonfröres appellent la saine critigue, une utile discussion sur leurs travaux, mais ils se rient de ces Elres presomptueux, toujours prets a deshEriter les anciens et les modernes des services reels gu'ils ont rendus, parce gu'ils transsudent par tous les pores la fatuite et Paudace. Leur existence n'aura pas plus de lendemain gue les leailles Ephemeres gu'ils redigent. Jappelle en ma faveur votre indulgence. En vous disant ce gue les Linncens ont fait, dans le c6urs de Vannce gui-va finir, pour aider ä la connaissance plus

( miski) complete des phenomönes de la nature, je parlerai sans detour et-avec |'impartialite gui s'accorde si bien avec mes propres sentimens. L*Gloge et le bläme ne m'appartiennent point, je suis historien, je dois en remplir les devoirs, Cependant, Messieurs, si, contre mon gr, je manguais ä celte täche; si, m'arretant trop long-temps sur guelgues points gui me semblent heureusement resolus, les elans du coeur trahissent ma joie, veuillez n'attribuer cel ecart gu'aa tendre interet gue je porte ä la conguete de la veritk, gu'au plaisir bien doux gue je trouve A payer a mes freres le tribut de Destime, de |Vamitid, de la veneration la mieux sentie; ne Vattribuez gu'au desir de me rendre digne de Vattention gue vovs daignez m'accorder. J entre en maltitre. / n

HISTOIRE NATURELLE /Generalites).

On a souvent, mõme: dans le sein de Ja Societe Linneenne, presentö des hypothtses heureuses ou sin- gulieres sur les phenomöres de la vie, selon gue leurs 'auteurs avaient plus ou moins methodiguement exa-. mine ces phtnomtnes dans leurs actions et dans les circonstances gui les accompagnent. Ce sujet, aussi curieux gue seduisant, sera long-temps celui de bien des livres et Pecueil de bien des philosophes : c'est le grand seeret de la nature, secret gu*elle a enveloppe d'un voile mysterieux gu'il sera diliicile de dšchirer entiörement, Gependant M. le docteur FohErA, gui a jusgu'ici publid une foule d'observations physiologi- gues dignes deremargue, a penst gu'il pouvait s'ouvrir une nouvelle route dans cette etude ardue,en conside- rant les fonctionsdes divers organes dont sont composts

( XXXI ) les õlres, en les rapprochant les uns des autres, en suivant la pregress:on de la sõrie animale, depuis ses premiers lindamens jusgues a Phomme, dernier com- plement de la vie perfectionnee, en s'assurant enfin de Vaction propre des organes dans leur essence, dans leur ensemble, dans lenrs rapports mutuels et dans la puissance nouvelle gu”ils recoivent des agens exterieurs. Si les forces nous sont inconnues dans leur nombre et dans leurs proprietes primitives, les actions et les phenomönes, gui en sont les eflets, peuveut Etre saisis et expliguds. Aussi ce sont les actions et les phe- nomenes gue M. ForerA soumeL a son investigation, et dont il se sert pour combattre |'erreur, pour re- pousser les vaines theories de la metaphysigue. Nous ne possedons encore gue ['ebauche premiere de ce grand ouvrage gu'il appelle Biologie; il y promet d'embrasser la science de la vie dans toutes ses rami- fications, ei d'arriver enfin au moment il en de- duira les lois immuables et Gternelles de la võrite. Le discours gu'il nous a Ju (1), et gu'il a fait depuis im- primer (2), ne nous monire encore cette Gtude guce sous le rapport medical; il expose le plan rationnel «instruction gu'il estime le plus convenable pour former d”excellens professeurs et des eleves dignes de leur succder, puis il trace une nouvelle €chelle des connaissances acguises par Desprit humain, dans la- guelle il montre Popposition constante des lumieres et des tEnebres, des realites et des chimtres, de la

(1) Lu en seance le 2 mars 1826. (2) Discours sur la biologie, ou Science de la vie; Paris, 1826,

in-8° de 74 pages, chez Baicrišre, lib.

( XXXIL ) võril6 et de Pimposture. Le temps nous apprendra si notre confrere remplira dignement'la täche gu'il s*est imposee. *

Pendant gue Pensemble des fonctions de la vie oc- cupait les veilles de M. le docteur Fopena, un aulre confröre, M. le docteur Pasrrt, fixait ses regards sur le phšnomöne de |'hibernation.

-Cet Etat intermediaire, entre la plenitude le la vie et sa cessation totale, se trouvent, durant un, deux et meme guatre mois, certaines especes d'animaux, et gu'on a tres-improprement appeld Sommeil hiver- nal, est, depuis 1805, le sujet des etudes des physio- logistes. D'aprts la theorie actuelle, on attribue pour cause essentielle du phnortne de ['hibernation le froid et les circonstances particulieres d*organisation des õtres soumis ä 'engourdissement periodigue. Se- lon les observations de Saissx (1), de PaunELLE (2) et de Manani (5), il suffirait gue la temperature s'ap- prochät de zero,'et gue 'animal füt place de manitre a n'€prouver Paction d'aucun courant d'air, non plus gue celle de la lumišre, pour gue le phenomene eüt lieu. L'animal gui doit subir ce sommeil Iethargigue ferme son terrier, se contracte, se tient pelotonne, im-

(1) Recherches experimentales, anatomigues, chimigues, etc., sur , la physigue des animauz mammiferes hibernans, etc., ouyrage (ui "a remporte le prix le 4 janvier 1808 a la Classe des sciences phy- sigues et mathematigues de Pnstitut. Lyon, 1808, in-89.

(2) Recherches sur les phenomönes et les causes du sommeil hi- vernal de guelgues mammiferes ; inserees dans les Annales du Mu- secum M histoire naturelle de Paris, tom. XVIII, pag. 20 et 302.

(3) Saggj di osservazioni per servire alla storia dei mamiife ri sottoposti ad una letargia periodica. Milano, 1807, in-89.

( XXXIII )

mobile, roide et les yeux fermes; les fonctions les plus importantes ä la vie se suspendent; la respiration, considerablement ralentie, est a peine perceptible ; le sang guitte les extremites pour engorger les vaisseaux de Pabdomen; il y a abstinence de toute espõce de nutrition et *cessation complete de toute seeretion; Vexercice de la sensibilitd et Dirritabilitd sont telle- ment perdus gu”on peut agiter Panimal, le rouler, le dissšguer mõme, sans le tirer de sa torpeur. Ces con- ditions-seraient prepardes par le peu d”etendue et de developpement de Pappareil respiratoire, par la grande capacite du coeur, des artöres et des veines, par la tem- põrature trös-basse du-sang, par la gualitd de la bile et celle de la peau, gui est tres-dense et tres-epaisse.

Ainsi, selon les auteurs gue je viens de citer, le froid commence ä decider de cette sorte d'asphyxie incomplete , Porganisation de animal Vachtve ; il meurt si le froid est trop violent, il se rEveille au re- tour du printemps si le mercure ne descend pas de 5a 7 degrts centigrades au-dessous de zero.

L'on sait cependant gue la loi positive de 'engour- dissement n'a pas pour cause essentielle Paction du froid -et Pabsence des causes irritantes, puisgu'il est des animaux -gui se rEveillent ä un degre de froid un peu vif, tout-aussi bien et m€me guelguefois plus promptement gue par la chaleur, la vapeur de 'am- moniague et Pexcitation Glectrigue; puisgue le pheno- mene n'arrive point pour tous les individus avec le mme degre d'abaissement de la temperature atmo- spherigue; puisgu*enfin Pengourdissement frappe d*au- tres animaux sous [influence d'une temperature tres- elevõe. La durde et Pintensitd de cet etat d'asphyxie,

v. c

( XXXIV ) ses divers degrds d'intermittence, et les causes gui les determinent, les rapprochent ou les eloignent, sont encore fort obscurs. Rien de moins certain gue les systšmes osseux, nerveux et musculaires des animaux susceptibles'd'hibernation (et ici je me sers de ce mot dans sa plus grande extension), presentent des differences margutes avec leurs congenšres apprivoi- sõs gui cessent d”en €prouver les effets et ceux gui n'y sont nullement sujets. A-t-on bien examine [*etat physiologigue de ces animaux en 6t6 comme en hiver? Si le thymus et d'autres glandes diminuent la capa- citš de la poitrine dans les mammiföres Iethargigues, comme le dit M. Guviex (1), a guelle Epogue ce phe- nomene a-t-il lieu, et cette compression est-elle reel- lement beaucoup plus forte en hiver gu*en €t€, comme le dit M. PruneLLE (2)? Gomment s*opere-t-elle chez la chauve souris, le herisson, le lErot, le loir, la mar- motte, le boback, le hamster, le muscardin, la gerboise du Ganada, le saumon du Groenland, etc., gui s*en- gourdissent aux premitres atteintes du froid, et chez le tanrec de Madagascar, Pechidne de la Nouvelle- Hollande, guelgues poissons, de grands serpens, le põtrel diablotin de la Guadeloupe, Palbatros; le cor- moran g ete., gui s*engourdissent sous le ciel brülant de Põguateur et des tropigues? Si les causes mecani- gues sont ici les memes, celles des phenomtnes chi- migues sont bien differentes et demandent a Etre exa- mintes avec beaucoup de soin. Enfin,il serait bon,

(1) Tableau elementaire d'histoire naturelle, pag. 281. (2) Annales du Museum dhistoire naturelle le Paris, t. XKVHIT,

pag: 317:

k AKAV* ) pour resoudre comp'ttement la guestion, de savoir si les animaux gui šprouvent cette torpeur par des causes si diamõtralement oppostes, y sont encore sujets en changeant de latitude.

En attendant, M. Pasrrt, considerant le phenomžne en lui-mõme et sous le point de vue philosophigue, le caracterise comme un Etat de lutte, de defense contre les agens exterieurs gui, selon lui, sont occasion simple de Dhibernation. Il en voit la cause essentielle dans la force de resistance du principe vital, gui Gta- blit une sorte de situation fixe dans le parenchyme organigue sans en alterer la contexture; le paren- chyme etant une barriöre impõnetrable aux diverses temperatures.

Mais, comme les sciences -vivent de faits et non d'hypothtses (et nous considerons encore comme telles les conclusions de MM. Saissr, PRuNELLE et Mancirr), notre confrere M. Pasrrt se livre a des observations approfondies pour justifier complete- ment la theorie nouvelle gu'il propose, et'c*est lors= gu'il aura pleinement satisfait a son esprit investiga- teur, gu'il inserera dans nos m€moires son travail sur Phibernation.

Veut-on, en effet, imprimer un but profitable aux recherches auxguelles on consacre son temps et ses connaissances ? veut-on aider aux progres reels de Desprit humain et s'associer a la gloire gue donnent es travaux utiles, il faut proceder d'une manišre ri- goureuse ä la determination des faits, il ne faut point sarreter a des r€sultais trop promptement obtenus, mais les discuter, les etendre, les voir sous toutes les faces; Perreur est si voisine de nous, gu*on doit en re-

C.

( xxxvi )

douter sans cesse la fächeuse influence : la veritd veut Etre constatte lentement et a plusieurs reprises. C”est surtout dans les sciences gue |'on doit remettre son ouvrage plusieurs fois sur le metier, tout peser et tout asseoir sur des bases solides, pour imprimer aux faits gue on expose' le caractere d'authenticite auguel rien ne paisse rsister.

M. Tuiksaur pe BERNEAuD a €tabli ces principes dans un discours dont 'impression a 616 ordonnee (1). II y fait un appel a la conscience gui ne trompe ja- mais, ä ce juge impartial dont la voix parle plus haut gue toutes les considerations de secte cu de coterie, gue tous les interets, gue toutes les passions. En s'a- dressant ainsi anx vrais Linneens, il Gtait sür d'Gtre compris, car, Messieurs, gui dit Linneen, dit ami de Vordre, et de la vEritd. Ce nom indigue un savant de bonne foi, gui ne cöde point ä ce vain enthousiasme gui brouille tout, ä cet air imposteur, trop commun de nos jours, d'eblouir pour avoir des places, pour en- censer le pouvoir, et mourir m€pris6, couvert d'hon- neurs, de richesses et de titres lächement acguis.

Pour aider ä Petablissement des faits, et par suite aux applications des sciences comme sources fecondes de puissance et de richesse, M. BAILLY DE MERLIEUX a mis sous nos yeux, dans un expose rapide, impartial et plein, le tableau des acguisitions faites sur tous les points du globe pendant 'annee 1826, sous le rapport de la physigue generale. Ge tableau, gui lie aux travaux particuliers de la Socittš Linndenne les travaux des

(1) Voyez la Relation de la fete champetre du 24 mai 1826, p. 303

et suiv.

( XXXVIL )

autres Corps seientifigucs et de tous ceux gui se li- vrent aux spõculations de la philosophie; ce tableau, dis-je, est le complement n€cessaire de ce gue j'ai a ex- poser en ce jour; il montre utile direction imprimde aux esprits, Pactivitš gue chacun met ä mieux Etudier la nature, a perfectionner les procedes des arts par des ameliorations nouvelles, a faire reflechir sur toutes les branches du savoir humain les rayons gui jaillissent d'observations rigoureuses, d*expõriences sagement calculdes, de certitudes acguises par des lois fixes, par des faits incontestables. Les propriet6s generales et €l6mentaires des corps parfaitement connues, nous marcherons ä des conguštes plus brillantes, nous rem- plirons notre destinde, et nous preparerons aux äges futurs des avantages dont il est impossible de prevoir toute I'importanze, de calculer toute |'Etendue.

Les hypothtses ingenieuses developptes par M. Girou DE BuzAREINGUES sur le son (1) detruisent les bases de la science de Vacoustigue; il soutient gue [air n'en est point, par sa vibration, le g6nerateur, et gu”il est ä un fluide propre; aussi son memoire est-il:ap- puy€ par les uns et combattu par les autres. De nou- velles recherches penvent seules aider a la solution de ce grand problõme, elles occupent en ce moment plusieurs savans nationaux et eirangers.

M. MiLLET, correspondant ä Angers, nous a fait con- naitre les animaux vertebrs gu'il a observes dans le departement de Maine-et Loire. Il ne s*est point limitd a une simple nemenclature, ifest entre le plus sou= vent dans des considerations particulieres de mceurs.

(1) Son memoire est insere dans ce V* vol., pag. 191 et suiv.

( XXXvul ) et d'habitudes propres a satisfaire et la curiosile et Vinvestigation.

Plact sur les bords de la MEediterranše, vieux tšmoin des plus -antigues fondations sociales, dont les cötes embrassent le midi de 'Europe, le nord de PAfrigue et une portion de [Asie occidentale, M. Risso, 'un de nos correspondans, s*est trouv6 sur un theätre propre a acguerir de vastes connaissances, a explorer un champ immense, ä s*ouvrir des relations Etendues et ä se procurer une foule d'objets rares dans les collections les mieux faites. Riche de son propre fonds, et favorisö par sa demeure a Nice, un des points de la Mediterranee les plus fkconds en produits de toute nature, il s'est impose la täche difficile de donner |'histoire naturelle des principales productions de Europe m€ridionale, et plus particulitrement des Alpes maritimes. Šous ce titre. gigantesgue, et gu'on peurrait regarder comme ambitieux , si sa juste reputation n*6tait solidement assise sur des precedens fort honorables, notre con- fržre se propose de traiter de la constitution gtologigue et physigue des Alpes maritimes, de faire connaitre les võgetaux gue 'on y cultive le plus communement, les guadrupödes, les oiseaux et les reptiles gui s*y ren- contrent, ainsi gue |'histoire des poissons, des mollus- gues, des coguilles vivantes, subfossiles ci fossiles gui peuplent le bassin de la Mediterrante, et celle des principaux insectes gu'il a recueillis dans le midi de PEurope. Tout porte ä- croire gue ce grand ouvrage, fruit de plusieurs anates A'etudes, et dont la publica- tion est commencce, ofirira la description de plus de guinze cents especes nouvelles ou mal dtcrites, prises dans les diflšrentes classes des sciences naturelles.

( AXXIX )

C'est aussi dans la vue d*etendre le domaine de nos connaissances, et de donner plus d*exactitude aux notions consigntes dans les fastes de la science, gue plusieurs de nos cõnfröres se sont devouds ä des voya- ges d*exploration.

M. Giu.eT pe Laumonr fils continue a fouiller 'les entrailles de la terre dans nos departemens de 'Ouest, pour en bien connattre les richesses minerales et en rendre exploitation facile et profitable; M. Perror- TET, depuis deux ans, s'occupe au SEntgal de tous les võgetaux de cette partie de PAfrigue ou PEuro- põen vit comme campe, et ily enseigne aux indigenes les moyens d'assainir le sol gu'ils habitent, et a tirer parti de ses brillantes productions.

A peine de retour d'une expedition faite autour du monde, sur la corvette /a Goguille, notre confrere M. p'Urvisie a sollicitš du gouvernement |'honneur d'une campagne nouvelle, non moins pärilleuse gue la premitre. Elle lui a te accordee, et il est parti le 2aavril dernier du port de Toulon sur la corvette /:4s- trolabe, confike a son commandement, en gualitš de capitaine de fregate. Il n'a pu deboucher le detroit de Gibraltar gue je 22 mai, d'ouil a fait voile sur la Nouvelle-Guinte, le detroit de Torrts, la nouvelle Gald- donie et lesiles gui la separent de la Nouvelle-Zelande: Il est charge d*explorer ces cötes inhospitalieres, ces pa- rages dangereux, perirent,ä guinze ans de distance, la Boussole et PAstrolabe, gue montaient LA Pirouse et pe LAncse, et /a Porpoise, commandte par Fuin- pers, Nos voeux Paccompagnent : puisse-t-il õtre plus heureux gue ses devanciers, et nous revenir charg6 d'abondantes moissons dans tous les genres! La gloire,

(XL ) notre amitid, notre reconnaissance, et la certitude d'a- voir 6t6 utile au monde, ajouteront le plaisir au calme gui Vattend dans sa patrie, dans sa famille.

ANATOMIE.

Les os consider€s dans leurs fonctions comme or- ganes locomoteurs, etdans leur rapport mutuel, offrent aux zoologistes un sujet d'etude interessant, suscepti- ble d*amener a des reflexions importantes, et par suite, d'imspirer d'utiles systšmes, des systšmes capables de procurer d'heureuses acguisitions aux sciences natu- relles. Les lois gui les regissent, gui president a leur developpement, aux jeux gu'ils ont a remplir, aux connections gui les lient intimement entre eux, les diffšrences gue presentent <leur structure, amenörent M. Cuvier A retablir les õtres d'un monde gui n*est plus; M. Georrroy-S” HiLAirE, a placer sur la mõme ligne les animaux vertebr€s et invertebres; et, ä leur exemple, M. Luerminigr fils, a cršer une methode cer- taine de classer les oiseaux, et M. Ginou pe BuzAREIN- cves fils, a s'assurer du rõle gue 'hyoide remplit dans la charpente osseuse des Etres comme combinaison organigue.

Dans un premier m€moire, ce jeune Linneen exa- mine toutes les pices de Pappareil hyoidier, depuis les mammiferes et les oiseaux jusgues aux poissons ct aux reptiles, et lui reconnait les conditions essentielles a une extremite encore a |'Etat rudimentaire dans les animaux vertebres, acguerant un developpement assez considerable dans guelgues sauriens, et prenant, chez les poissons, un volume tel gu'il en augmente et le nombre et |'Gtendue des pieces. Ge travail, d'un bon

( 11) augure, sera bientõt suivi de considerations sur les rapports myologigues de [hyoide, sur ses dependan- ces-et ses fonctions, sur ses metamorphoses ou modi- fications.

" MAMMALOGIE.

Les Ecarts de la nature sont des lecons profitables pour le philosophe, il cherche a demtler dans cet Etat pathologigue la cause des lesions gui produisent les monstruosites, afin d*'offrir A Part de guerir les moyens d*y remedier, afin de mieux connaitre aussi la complication infinie des organes et le jeu de leurs fonctions. Les faits d'anatomie compare sont un grand acheminement a la vErite ; aussi nous empressons-nous de les accueillir.

Nous avons entendu avec interet le memoire de M. le professeur CHAVANNES sur un agneau MORS- trueux, ne ä Vallamand, et depos6 au Museum de Lausanne. Get animal, vu du cõte gauche, n*offre rien d'extraordinaire, tandis gue du cöte droit il presente d'abord un membre antrieur surnumteraire sortant de Pomoplate normal et termin par deux sabots tres- distincts, puis un train de derritre complet et tres- bien conforme gui sort de Pabdomen a angle droit. Ces deux excroissances ont donnš lieu a des desordres interieurs sur lesguels notre confrere a fix4 notre at- tention.

ORNITHOLOGIE.

Plus les sciences acguiörent et plus elles $prouvent le besoin d'etendre, de corriger, de refaire m6me les premišres divisions adoptees pour ie classement plus regulier des etres. Mais, en modifiant, en renversant

( XLH )

les travaux de ceux gui-nous ont devances, il faut sa- voir reconstruire, et surtout constater si les faits sur lesguels on s'appuie ont etš convenablement observes et discutts. Les sciences souffrent plus encore de |'a- narchie des systšmes gue de [ignörance. Il ne leur suflit pas de marcher de progres en progres, elles de- mandent ä assurer leurs congudtes presentes pour mieux preparer celles a venir, elles veulent entrevoir les conseguences gui devront necessairement en r€- sulter.

On a bien Eciaire guelgues portions de |'histoire des oiseaux ; leur appareil respiratoire a ete pour M. le docteur Goras, ancien interne des hõpitaux de Paris, le but d'une Eõtude toute particulišre (1), mais leur classification demeurait incomplete, je dirai mõme vi- cieuse, puisgu*elle reposait uniguement sur |inspec- tion du bec et des pates, sur la methode adoptee en 1715 par Wirrucusy. Malgre Vinsuffisance de cette base et les changemens plus ou moins saillans gu”on a cherche a lui apporter en employant dautres ca- ractöres exterieurs, cette partie de la science appelait une reforme nt€cessaire. En 1822, M. le professeur DE BLAINVILLE ayant appeld son auditoire vers Põtude de Vappareil sternal, comme pouvant servir ä une Nou- velle distribution des oiseaux (2), cette idee mšre sou- rit a Pesprit investigateur de notre confrere M. Luer-

(1) Journal complementaire du Dictionnaire des sciences medi- cales, tom. XXIII, pag. 97 et 289.

(2) Hoyez son Memoire sur Pemploi de la forme du sternum, lu a Plustitut le 6 decembre 1815, et imprime dans le Journal de phy- sigue, cahier de mars 1821.

( xLuit ) MINIER fils; il en calcule de suite |'õtendue, il la voit susceptible des applications les plus vastes, il s*en empare, Ja võrifie par une longue suite de dissections, Pexploite tres-heureusement, et la pousse jusgue dans ses dernišres conseguences.

Apres avoir deerit les diflerentes pieces gui com- posent Pappareil sternal, aprös en avoir envisage les formes, les dimensions, les proportions relatives, leurs usages et leur developpement, ainsi gue les muscles gui s'y attachent, M, Luegzminier fait voir la liaison intime de teus les oiseaux entre eux, ensuite avec les mammiferes d'une part, et de Pautre, avec les pois- sons, les reptiles, et plus specialement les cheloniens. Il discute avec sagesse et profondeur les travaux de ses devanciers, et c'est lorsgu'il a rendu palpable Vimportance gui doit naitre de Padoption de ce ca- ractere positif, pour Petablissement d'une veritable tchelle ornithologigue , gu'il en appligue les consd- guences aux differens groupes constituant la sõrie des oiseaux, et emploie comme base invariable et essen- tiellement naturelle.

Deux grandes divisions r€sultent de ce beau travail. La premišre comprend, dans trente - guatre familles, tous les oiseaux normaux, c*est-A-dire ceux gui jouis- sent au plus haut degre de la puissance de bons voi- liers, ceux destinds a vivre sur les eaux, ou bien, ce gui paraitra fort Gtrange, appelds ä subir le jong de la domesticite. La seconde coupe, sous le titre d*oi- seaux anomaux, renferme, dans une seule famille, les coureurs, gue la disproportion de leur taille attache au sol gui les nourrit, et gui, privõs de la faculte de voler, sont douts de la plus grande force pour la marche.

( XLIV )

Ces diflerentes familles ont chacune des caractšres bien tranches, toujours constans; cependant, comme la nature se joue sans cesse de nos Classifications, et gu'il se prõsente plusieurs anomalies susceptibles d”a- mener ä des sõparations ou bien ä des rapprochemens vicieux , M. LneERminiER cCroit devoir recommander Vemploi des organes exterieurs, tels gue la conforma- tion du bec, la disposition des doigts et des ailes, pour Vetablissement des sous-divisions, afin d'arriver au point de pouvoir, ä la simple inspection d'un oiseau guelcongue, determiner sa place positive dans [*6- chelle ornithologigue, et forcer les monstruosites elles- m€mes a oflrir les signes certains gui les retablissent dans 'ordre dont elles s*Gloignent et auguel elles ap- partiennent reellement.”

Non content d'avoir expost les avantages du nou- veau mode gu'il adopte, et d*en avoir fait Papplica- tion a chague groupe, notre savant confrere a encore voulu montrer gu'il ne cedait point a 'enthousiasme, mais bien ä la conviction la plus intime. Vrai disciple du grand Linnž, il imite notre maitre guand, devi- nant la possibilitk d'une methode naturelie, il ne donne gu'un systšme, tous les archetypes n*etant põint sous ses yeux, tous les archetypes n'Gtant point encore parfaitement connus. Gette probite, cette mo- destie, si rare aujourd*hui gue, pour le plus mince sujet, on pretend ä la gloire, est cependant le seul moyen de servir utilement les sciences, d*en Gtendre le domaine, d'arriver a la connaissance positive des lois de la nature, et de fournir d*excellens materiaux au gõnie gui doit plus tard completer |*ce"vre de 'im- mortel patron des Linndens.

( xLv )

Passons maintenant de cette decouverte a des obser- vations plus speciales.

L'espöce d'anomalie monstrueuse gue presente la conduite du coucou (Cuculus L.), ou, pour nous servir de Pexpression de Burron, la nuance gu'il etablit dans Vordre rõgulier des lois de la nature, a fixd depuis long -temps les regards de notre confröre M. 4.-A. ScureiBER. Ouelgues naturalistes assurent avoir sur- pris la femelle de cet oiseau dans le moment oü, de- posant son oeuf'ä terre, elle le prenait avec son bec, dautres declarent gue c'est avec les pieds, et le trans- portait dans le nid d'une fauvette ; le celebre voyageur LEVAILLANT dit, au Ccontraire, gu*elle Pavale, le con- serve dans son cesophage jusgu'a ce gu'elle ait trouv6 le nid pour |'y degorger (1). Ges faits, en opposition ma- nifeste avec la forme et Pouverture du bec du coucou, avec la conformation de son cesophage, de ses pieds et de ses cuisses, ont decide M. ScnrEIBER a Gtudier attentivement ses meurs, et a le suivre dans toutes ses habitudes, dans toutes les phases de sa vie. Il a re- connu gue la femelle s*accroche aux branches voisines du nid dont elle a fait choix, gu'elle y plonge Povi- ducte et y laisse tomber son ceuf, gu'aprös avoir ainsi mis ä couvert de la voracitd du mäle guelgues-uns de ses ceufs, elle en couve deux ou trois gu'elle depose dans des trous de rochers, danš des creux d'arbres ils sont placds sur un lit de vermoulure, sur guelgues brins de mousse ou de chanvre.

Plusieurs autres ornithologistes pensent, avec HE-

tr a

(1) Dans son Voyage en Afriue.

( xLwvi )

RISSANT (1), gue la rõpugnance de la femelle pour 'in- cubation provient de la disposition physigue de guel- gues-uns de ses visceres; notre confrere M. Roux (2) estime gu*elle est due ä la forme du sternum, gui est, chez le coucou, un os large et pais, se continuant depuis la poitrine jusgu*'aux jambes, et empõchant ainsi la communication de la chaleur du sang si n€- cessaire durant la couvee. Mais M. ScnREIBER a vu gue la pression de cet os, gue la situation des viscöres ne sont point des obstacles ä [incubation, puisgu'elle a reellement lieu.

Alors gue notre confrere s*occupait de ces recher- ches, M. le docteur B. Gaspar, de Saint - Etienne, examinait le coucou dans ses migrations, dans [in- fuence gue le froid de nos climats exerce sur lui, et reconnaissait gu'il ne s'engourdit pas en hiver, a la maniere des animaux ä sang froid et de guelgues mam- miföres gu'on appelle hybernans (5).

Nos confröres MM. Vrerkror et Mexer affirment gue le coucou roux (Cuculus epathicus de LATHAm) est la femelle du coucou gris ou cendre (C. canorus L.); tandis gue MM. Temnincx et Roux ne le regardent gue comme un jeune ä Väge d'un an, estimant gue si Von Etudiait avec soin les cris d'appel et le ramage, ainsi gue la robe d'un grand nombre d”oiseaux, on reconnattrait souvent, aux diffŠrentes periodes de leur

(1) Memoires de VAcademie des sciences le Paris, annee 1752, ac. 417 et suiv pag. 417 et Sulv. (2) Ornithologie provencale, pag. 107. (3) Koyezle IV< vol, pag. 221 et suiv., du Journal de physiologie,

de MAGENDIE.

( xLVIE )

vie, des dissemblances encore plus grandes. Gependant notre confrere M. MiuLET, gui a fait des recherches particuliöres sar le coucou a plumage roux, declare gu'il forme une race separee du coucou ä plumage cendre, par sa tendance a s'isoler de Pespöce com- mune et ä se cantonner dans les lieux gu'il freguente, par son: chant compost de trois syllabes prononcees sur trois tons differens, par sa petite taille, et par la constance de sa robe depuis [instant gu'il sort du nid jusgu'a celui de sa plus grande vieillesse.

Ouoi gu'il en soit de ces remargues, elles tendent a jeter le plus grand jour sur |'histoire du coucou, et par suite sur celle des autres oiseaux, dont toutes les habitudes sont loin d*etre bien Öönnues.

Deja notre võnerable confrere M. CASTEL nous a montre dans les habitudes des corbeaux des particu- laritšs gui prouvent combien on a tort de m€priser les faits recueillis par ArisToTe ei les savans de Vanti- guit6. Dans leurs livres on retrouve une foule d*obser- vations precieuses gu'il s'agirait seulement de constater de nouveau et de mettre 4 la hauteur des decouvertes les plus recentes.

M. PoLxyporz Roux continue avec un brillant succes la publication de son Ornižhologie provencale. Dans cet ouvrage, tres-bien congu et execute avec beaucoup de soin, notre savant confrere ne se contente pas de donner une description et un portrait exact de chague oiseau, il le fait connattre dans ses differens äges, dans ses habitudes, dans sa vie privõe, dans ses liaisons avec les familles voisines et les localitšs gu'il habite. La synonymie est fort bien faite, et rõpare les torts reciprogues de deux ornithologistes celöbres gui ne

( xLvill )

se citent un et Pautre gue pour se critiguer amöre- ment. M. Roux a donn6 la prefšrence a la methode de M. ViEILLOT; mais, pour |*elever au niveau des con- naissances actuelles, il adopte guelgues-uns des gen- res nouveaux de M. Tewminck et des sous-genres de M. Cuvier; d'un autre cöte, guand ses propres obser=- vations ne coincident point avec celles des auteurs, il les discute avec franchise, et apres avoir bien expost les faits, il Šmet son opinion et justifie pleinement les motifs gui le porte ä Padopter : voila le cachet du vrai philosophe de bonne foi.

ERPETHOLOGIE. M. MircmiiL, president honoraire de la Branche

Linndenne de New-York, a prouve par de nouveaux faits gue les serpens a deux tõtes sur un seul corps, a une seule tõie pour deux corps, et chez gui deux tetes et deux corps sont rõunis, ne sont point des es- pöces particulišres, ainsi gue ['ont avance guelgues observateurs superficiels, mais bien des monstruosi- tes gue |'on rencontre fort souvent dans la classe des reptiles. Feu notre ami PALisor pe BeAuvois avait deja fait une semblable remargue.

ICHTYOLOGIE.

Une espece nouvelle de dorade, habitant POcdan atlantigue du Nord, a Gt€ poussee par les vagues, au commencement de cette annee, sur la plage, a Lile Block. Examinte et decrite par notre celebre con- fröre M. SAmues MircniLi, elle a recu de lui le nom de Zeus erinitus, a cause de Vextreme longueur de ses nageoires dorsales gui se terminent en une sorte

( XLIX /) de criniöre. Les couleurs de sa robe sont brillantes, le dos est bleuätre, le ventre d'un blanc Eclatant et les na- geoires jaunes, parsemees de taches nõires. Gette jolie espõce differe du gal a longue eriniere, le Zeus cilia- ris'de Brocn, gui habite la mer des Grandes-Indes, en ce gu*elle ne se trouve *gu'au nord de 'Ocdan

atlantigue (1), et par plusieurs autres caracteres par- ticuliers.

MOLLUSCOLOGIE.

A peine de retour de son voyage ä Pile de Terre- Neuve, M. pe*tA Pyratc est alle explorer de nouveau la vieille Armorigue, dont le sol est si'riche, et dont les cötes offrent, avec les tles d*Houat, d*Ouessant, de Serin; de Belle-Ile, avec les'anses paisibles et fangeuses du Morbihan, d'abondantes recoltes'au naturaliste gui les visite avec soin. Les objets reunis' par notre con- frere sont nombreux, et presgue tous sont d'un iriteret reel poor la science : il se propose de les faire con- naitre'successivement.

Il sa-commence par noüs parler des mollusgues de Terre-Neuve, et particuližrement de cette espece de calmar '(Lolizo: piscatorum) gui abonde en juillet ä VileSaint-Pierre 'et dans guelgues golfes de la metro- pole de ces terres placöes ä Pembouchure du grand fleuve' du Mississipi. M. pe LA: PyLAIE' nous a ensuite entretenu des coguillages'de'1*'Armorigue'et des ani- maux gui'les habitent.' Ge'dernier ouvrage, gu'il se propose' 'de publier incessamment,'sera precede' d'un

(1 Hoyez le Americar journal of science and arts, de M. SitLt- MAN, tom. XI, pag. 144 ä 146.

V. d

(1) petit manucel de conchyliologie, dans leguel on trou- vera 'exposiüion de tous les caracteres servant de base a la determination et a la classification des especes, avec les moyens de former une collection digne de remargue. |

ENTOMOLOGIE.

Nous avions craint d*eprouver long-temps un vide dans nos rangs par la perte prematurte de J.-B. Go- DART, mais la Societö Linndenne a fait, sous le rapport de Fentomologie, des acguisitions precieuses dans les personnes de MM. DuroncHEt, ALEXANDRE LEFEBVRE et Bois-Duvax. Leurs travaux, et les communications importantes gu'ils nous ont faites, rendent moins p€- nible la mort du premier auteur de Vistoire natu- relle des lepidopteres de France, et nous ont prouve gue ce rameau de |arbre de la science s*enrichira de leurs recherches et de leurs observations utiles.

Goparr n'ayant laisst gue des notes informes, dont Jui seul avait le secret, on pouvait croire gue 'ouvrage gu'il avait commence sur les papillons demeurerait -incomplet; heureusement |'editeur a eu le bon. esprit de recourir aux lumieres de M. DuponcuEL;, auteur d'une excellente menographie des Erotyles, ami de Goparr, possesseur d'une fort belle collection de 16- pidopteres d'Europe, en relation dintimite avec les entomologistes les plus distingues, et par conseguent le mieux en €tat de remplir convenablement le but de cette belle entreprise. Notre confrere avait ä ter- tniner Ja tribu des noctutlites; il voulut d”abord rõgu- lariser sa marche autant gue peut le permettre le genre de publication adopte, en indiguant les coupes gu'il

(11 )

ferait. Ges coupes sont au nombre de sept : une est empruntte a FABRIGIUS, trois 4 ÜSCHENHEIMER et trois a M. Larrerske. Un tableau mEthodigue iüdiguera a la fin de Pouvrage la võritable place de chacune des espöces. L'examen attentif gue la Socictö a fait du plan gue suit M. Duroncmex, du soin gu'il apporte dans ses descriptions, gui toules sont claires et tra- ces en presence de la nature mme, dans |'e6tude des meeurs de la chenille et du papillon, dans le rap- prochement des auteurs les plus rEcens et par cons6- guent les moins connus, Passure gu'il terminera tres- honorablement le travail de Gonparr, et gu'il rendra d'Eminens services a cette belle partie de 'entomologie. Comme savant, comme ami de la v6ritd, et comme ha- bile dessinateur, M. DuroncHEL donnera plus de poids a ses descriptions, et une correction rare aux planches gue des artistes ne peuvent rendre avec la perfection gue sent seulement le veritable naturaliste.

Dejä il a enrichi nos Memoires de la description de la chenille du Typha, gue Don regardait comme' in- digöne aux seules contrees du Nord. Il a donn6 nOn- seulement les caracteres de cette larve, gui laissait des doutes aux entomologistes les plus instruits, et avait €chapp€ jusgu'ici a leurs recherches, mais il a encore indigud franchement la localitd guelle habite aux environs de Paris (ce gue ne font pas toujours les amateurs, möme les plus distinguds), et fait connaitre des particularitds sur les habitudes de cette larve gu'aucun entomologiste n'avait encore notees (1).

eo "°F" T' mmm re rea

(1) Koyez dans ce Ve volume, la page 365 et suiv.

d.

(LII)

A son exemple, MM. Avexanpre Leresvre et Bois- Duvar, ainsi gue MM. ve Viskiers freres, nous ont fait connattre diflŠrens papillons jusgu”ici demeures ine- dits, ou dont les descriptions n*offraient point encore ceile exactitude rigoureuse gue nous sommes en droit d” exiger des LAAM actuels. Nous leur devons des remercimens pour led communications, et pour le zele gu'ils mettent a completer le tableau des lepidop- töres gue la France possede et celui des localites gu*ils y habitent (1).

De son cöte, M. Le MArcnAnD, notre correspondant a Gharires, gui possede en lepidopteres une des plus interessantes collections connues, et gu'il augmente encore chague anne par ses recherches, et par une Gtude speciale des chenilles gu'il eleve, par sa corres- pondance et par des acguisitions nouvelles,a decouvert en juin dernier, dans la forõt de Bailleau, pres de Chartres, le Bombyz milhauser, gu'on estimait jus- gu'alors Etranger a la France (2), et un Bombyz tau hermaphrodite, portant d'un cötd, depuis le bout de Pantenne droite jusgues ä Pextremite de Vabdomen, la liyre du mäle pour la couleur, la grandeur et les organes, et de Dautre cöte, la livree et Mf organes de la femelle. Nous connaissons plusieurs exemples de

(1) Leurs memoires sont imprimes dans ce Vevol., p. 471 etsuiy. Celui de M. Bois-Duvar ne paraitra gue dans le VT: vol. 11 contient la "description de la chenille /Voctua tirrhoa, et de deux noctuelles, Punc, dediše a M. Tre1TscnKE, continuateur de Vouvrage A'OSCHENHEIMER , sur PAnarrhinum bellidifolium et le Zotus corniculatus ; Vautre, la Noclua canescens, a ete trouvee aux environs de Castelnaudary.

(2) H a etõ egalement trouve par M. DuroncuEL dans la forct de Meudon, et dans les Vosges, par M. LErArce, de Darney.

( Liit )

cette singularite, entre autres une pieride, la Pieris cupheno, prise aux environs de Toulon, et existant dans la belle collection de M. le comte DeJEAN, et un argyne, le Papilio cinxia, trouve en mai 1825 aupres UErfurth. Ge dernier ayant Gtš ouvert, on a retired de la partie femelle une guantitš considerable d”cufs d'un vert clair, de la grosseur d'une tõte de camion et en- veloppes dans un corps gras jaunätre.

M. Bonarous nous a entretenu du bombyx gui pro- duit la soie, gu'il cultive avec un soin tout particulier, , et gw'il Gtudie sans cesse dans ses habitudes, dans ses besoins, et dans les ressources gue |'industrie peut fournir pou: lui procurer la nourriture dont il a be- soin, pour pr6venir les maladies auxguelles il est sujet ct corriger Ja temperature capable de gõner le jeu de ses Organes respiratoires.

Eu parcourant nos jardins, nos parcs et plusieurs de nos forets, le botaniste voit avec plaisir surgir au pied de nos arbres indigenes des plants enlevõs aux autres parties du globe, et preparant ä ses Etudes des types vivans gui |'instruiront mieux gue les €chantil- lons souvent incomplets de ses herbiers. Mais il n*en est pas de m6me pour 'entomologiste. En perdant les essences indigenes, ou du moins en les voyant refouler loin de lui, ses jouissances diminuent, ses recoltes de- viennent nulles. Si le botaniste a eu le privilege d*en- richir la Flore frangaise d'une foule de plantes plus curieuses gu'utiles, et parmi lesguelles 1! s'en trouve mõme un bon nombre de dangereuses, pourguoi ['en- tomologiste ne chercherait-il pas a augmenter nõtre faune de guelgues nouvelles espõces d'insectes, princi- paiement dans la classe des IGpidopteres, ceux dont'les

(14%)

larves sont peu voraces ou vivent aux dpens de võge- taux gui nous sont inutiles? Le bois de Boulogne, jadis si fertile en insectes de toute espöce, est devenu d'une slrilit6 desesperante en ce genre, depuis gue les grands võgetaux de PAinerigue septentrionale occu- pent son sol et y monitrent autant de vigueur gue dans leur propre pays. Il serait tres-facile d'y natu- raliser de mõme ceux des lepidopteres gui se pourris= sent de ces plantes, et specialement ceux dont 'habi- tation est analogue au climat de Paris.

Ges considerations, developpees par M. DuponCcHEL, ont decide la Societö Linndenne a faire venir du con- tinent libre de PAmerigue des insectes vivans sous Petat d*cufs et sous celui de chrysalides ou de nym- phes a Peflet d'assurer leur prompte naturalisation. - Oue le laboureur et le jardinier ne s'alarment point de cette prochaine congucte, nous ne demandons gue des especes innocentes : en cherchant ä procurer aux entomologistes des plaisirs nouveaux, des recoltes nou- velies, nous ne voulons point porter atteinte aux esp€- rances si chörement acguises du cultivateur.

Le mme confröre, charg6 d”examiner diflerens guõpiers envoyes a la Compagnie, nous a fait voir gue la forme imprimee a son nid par 'hymenoptöre fabri- cateur dependait du lieu et des circonstances celüi-ci se trouvait plac6; gue ['histoire naturelle des gušpes n'est pas aussi avaneee gu'elle devrait |'õtre apres tout ce gue bon a Eerit sur ces industrieux insectes; gu'il serait necessaire gu'un entomologiste, habitant la cam- pagne et ä portte d'observer les gušpes dans leur nid, entreprit den donner une monographie, dans laguelle il aurait soin d'indiguer les differences gui caracteri-

(1v )

sent les trois sortes d'individus de chague espece (1). Cette monographie comprendrait non -seulement le genre guõpe proprement dit, mais encore le genre poliste gui en a Eetö detache depuis guelgnes annees. Tant gue cette monographie ne sera pas faite, et sur- tout traitše convenablement, il sera tres-difficile de distinguer les especes dont se compose la tribu des guepiaires sociales de M, LATREILLE.

Un autre confrere, M. Boupier, ayant trouv6 aux environs de Versailles Vespõce microscopigue designee par Hergsr sous le nom de Latridius bi:punctatus (2), Pa soumise a une analyse soignee, de laguelle il rtsulte gue ce colkoptöre doit etre retranche du genre Latri- dius, et former, aupres des Anthicus, le type d'une nouvelle coupe de genre, principalement a cause des pelottes gui garnissent le dessous des tarses, gui sont fortement bilobes, M. Bounrer Pappelle Psammechus.

Leevwennozcxk a'le premier appeld attention des entomologistes sur le phenomtne gue les aphidiens presentent dans le mode de leur reproduction. Selon guelgues auteurs, Papproche du mäle ne parait point necessaire pour renouveler les pontes de la puce- ronne (5) ; selon d'autres, il y a ici erreur d”observa- tion. Bonner, REAUMUR, DE GzER et LxYONNET ont re-

(1) Je veux dire les mäles, les femelles et les ouvrieres ou neu- tres, gue [on confond souvent sous le'nom d'espece, puisgue Pexa- men a prouve ä mon savant confrere M. DuroncuEL gue le mäle Etait la Vespa media; la femelle, la Vespa vulgaris; Vouvricre, la Vespa holsenica des auteurs.

(2) LAnthicus bi-punctatus de WABricrus.

(3) Ce phenomene s'observe aussi dans la poule, guelgues arai- guees, particuliörement PÄranea domestica, etc. ete.

(LVI )

margud gu'un accouplement suflit pour donner er trois mois, a sept ou dix Jours d'intervalle seulement, jusgu'ä huit generations. M. Aucusre Duvau a obtenu onze generalions en sept mois (1). Ouelgues natura- listes attribuent ä ces insectes les deux modes de g6- neration, celui des ovipares et celui des vivipares, mais ils n'indiguent pas en guelles circonstances ils sont Pun plutõt gue Pautre. Bonner et LxonmeT n'ont jamais vu gue des insectes parfaits; pe GEER n'a trouve gue des ceufs. LEEUWENHOECK dit gu'ils engendrent plus promptement en plein air; 'autres, gu'ils se cachent. Dans cet etat de choses, il convenait de se livrer ä de nouvelles recherches : c'est ce gue fait depuis plusieurs annees M. le professeur Kirres, d*Aschaflenbourg.

Dans une premiere sõrie d*experiences, ce patient confršre a complete la description anatomigue des parties de Dinseete nõgligee par tous les entomolo- gistes; 1] a le. plus grand jour sur ses meeurs, et sur ses habitudes; il a fait connaitre treize especes inedites par lui trouvdes aux environs de: Paris, pen- dant le irop court espace de temps gu'il a pass6 au milieu de nous; et lorsgu'il est arriv6 a Pexamen de la grande guestion de la fecondite des pucerons, il a rendu compte exact "des: faits rigoureux gu'il a 6tb a meme' d”observer, sous nos propres yeux, en 1824 et 1825. De ces faits, il conclut avec assurance guc la fkcondation de la puceronne a lieu, soit par un prin-" cipe latent, soit par la puissance seule d'an premier

(1) Vouvelles recherches sur [histoire naturelle des pucerons, in- serees tom, XIIL, pag. 126 ä 140 des Memoires du Muslum dhist. °

nat. de Paris. š Pa NW

( Lvii,)

acceuplement, mais sans aucune intervention nouvelle du mäle, jusgu'ä la guinzišme ponte, et gu*elle peut aller jusgu?ä la vingtišme; gue le nombre des petits seleve, en trois mois, ä guarante, parmi lesguels on ne reconnait point:de mäles; gue les deux sexes sont egalement munis dailes, mais leur developpement est en raison inverse de la plus prompte aptitude ä la re- production ; le puceron craint la grande lumišre et les fortes chaleurs; pour acguerir le terme de Pänergie vitale, le mäle se file un cocon incomplet; la femelle gui pond abondamment ne file point; elle se fixe a la partie infrieure des fenilles, y depose ses cufs, et voit ses filles croitre., subir rapidement leurs metamorphoses, et apres un premier accouple- ment, reeevõir, comme elle, la puissance fecondante jusgu'a la vingtišme ponte, et peut-Etre mõme au-dela ; Vautomne est la saison la plus convenable Ja ponte; sa temperature exerce une influence directe sur la de- termination du sexe de Pembryon.

M. Kirres s'est en outre assure gue la fonrmi ne devore jamais le puceron, guoi gu'en disent certains observateurs ;. elle Pattague memc rarement avec Ja fureur gu'on lui prete pour obtenir la ligueur gu*il seerete, etil est- plus rare encore de voir le paceron pšrir de ses sollicitations, telles pressantes gu*elles soient.

Personne jusgu'ici n'a €t6 aussi loin gue notre con- fröre dans ses recherches sur les pucerons, etcependant peu satisfait encore des faits positifs gu'il a recueillis, M. Kirrer se propose de continuer ses Gtudes, et d'ap- profondir le secret de ceite faculte reproductive sur- prenante, en opposition avec les lois connues de la phy-

( Lvni ) siologie, mais gui justifierait 'hypothese de HALLer et de Bonner relativement ä 'emboitement des germes.

ELMINTHOLOGIE.

Les nouvelles observations gue la Soci6td Linndenne a demandees aux savans sur le dragonneau des eaux douces (Gordius aguaticus), dans le Compte rendu, de ses travaux pour Pannee 1825 (1), nous ont valu deux memoires fort interessans, de M. le docteur Per- Ligux, de Beaugency (Loiret), et de notre confrere M. le docteur Lnerwiniex, ä la Guadeloupe.

Un dragonneau trouve sur le sable, et au bord de la Loire, ayant 75 centimetres (28 pouces) de long, fournit ä M, Pertieux les moyens d'une €tude parti- culikre pendant Pespace de onze mois. Il rõsulte de ses remargues gue les ruisseaux et rivitres, les puits et les fontaines contiennent deux espšces distinctes de cette sorte d”entozoaires, Vune parfaitement cylin- drigue, de couleur marron; Vautre, ayant le corps aplati et de couleur brune (2). Il sest de plus assurb gue cet insecte est susceptible de retrouver toutes ses facultös vitales apres õtre demeurš guelgue temps sans mouvement, et mme tellement desseche, gue certains endroits de son corps sont:rEduits ä la gros- seür d'un crin de cheval (3) : preuve gue les natura-

a

(1) IL est en tõte du IVe vol. des Memoires; voyez pag. a33vi].

(2) L'espece decrite par M. Decranv, de Lille, serait Ja troisitme connnue. Consultez a ce sujet le rapport de M. LEverrLE, TVe vVo'. des Memoires, pag. 132 et suiv.

Sa Observation d'histoire naturelle sur le dragonneau d'eau douce,

t descr “päion d'un ver d'une espece rare, gui parait Glre une varidte a genre Gordius. Orleans, 1825, in-89.

(LIX) listes, gui disent avoir fait de sembiables remargues, n'ont point err6, comme Vavance un Ecrivain de nos jours, habitud a traiter les sciences comme un Ko- sague traite une ville mise au pillage.

M. Luerwinien ne s'occupe du dragonneau gue sous le rappori mõlical, et traite plus particuliöre= ment de ['espece gui parait confinke aux regions tro- picales et gui cause tant de desordre dans [economie animale (1). Mais il nous a promis de Pexaminer plus attentivement aux contrees gu'il va desormais habiter.

Sans doute ces renseignemens sont encore peu sa- tisfaisans, et demanderaient d*etre appuyes de dessins faits avec soin. En continuant a solliciter Pattention des naturalistes, nous pouvons espõrer, dans ['$tat ac- tuel de la science, une monographie de ce genre des annelides. Sa parfaite connaissance interesse autant Pelüinthologiste gue le mõdecin digne de ce titre trop facilement prodigud, et dont les talens et la pro- bite, Dignorance et la mauvaise foi influent si directe- ment sur'ja vie et la santd des citoyens.

AGAMIE.

A Pextremite de la dernitre classe du regne animal on trouve une srie d*Etres infiniment petits gue 'on ne peut reconnaitre gu”'ä 'aide de verres grossissans, et auxguels on donne, pour cette cause, le nom de Microscopigues. Ouoigue notre faiblesse ne peut aper- cevoir les organes gui constituent ces creatures, tout

(1) Dissertation sur le dragonneau, et sur les cing vers gui se trou- vent le plus communement dans Cintestin de Vhomme. Paris, 1826, in-4°.

(x )

aussi parfaites sans doute gue les õtres des classes plus elevões, ni mEme d'apprecier tous leurs mouve- mens, toutes leurs habitudes, on ne peut nier leur existence; mais il ne faut pas, a Pexemple de tel na- turaliste, dont imagination ardente devance, embellit toutes les recherches, leur attribüer un rõle plus im- portant gue celui gu*elles sont appeldes a jouer dans le cadre immernse de la creation, et dire gue leur con- naissance approfondie peut produire dinealculables resultats pour Pavancement de Phistoire naturelle. Get enthousiasme pour des atomes ne ressemble pas mal a celui de nos Journalistes guerriers gui pretendent servir PEtat en eerivant des dpigrammes, en lächant un bon mot. En eflet, guel resultat remarguable peut- on attendre de Vetude des gymnodes, dont !espece est si petite, gu'un grossissement de mille fois ne nous la montre pas plus grosse gue la pigüre de Vaiguille la plus fine? Gependant, comme leur existence. peut cacher le secret de guelgues phenomtnes nouveaux, les disciples de 'immortel Lixnt, habituestärtout exa- miner, ä interroger les moindres choses, afin d'en connaitre les proprietes et les valeurs, doivent demeler sil se peut, dans la simplicite d”organisation*de ces amas imperceptibles d'atomes agites, les €l$mens de la vie pour les suivre jusgues au moment iis don- nent naissance aux sublimes conceptions du genie; etudions-les pour decouvrir action determine gu”ils exercent sur les corps exterieurs, et pour constater les relations gu'ils ont avec eux.

M. Bonv pe SainT-VINGENT a publid sur ces Gtres singuliers une classification *gu'il appelle recriligne ; ils y sont divists en cing ordres et guatre-vingt-deux

(Ei )

genres. Un fait important ga'il demontre, c'est gue les animaäux microscopigues ne jouissent nullement'de la propriete phosphorescerite appartenant aux meduses, aux beroös, aux biphores, et autres vers diaphanes et oGlatineux flottans dans le vaste sein des mers, ou, selon expression de Linnt, ils paraissent semblables a des astres suspendus sur ses obscures profondeurs (1).

En voulant considerer la nature des espöces de pellicules gui se forment ä la surface des ligueurs fer- mentöes, gue Pon expose a Pair ou gu'on laisse dans des vases en vidange, M. DeswAzitres, correspondant a Lambersart, pres de Lille (Nord), ne s*est point perdu dans le vague des conjectures, rsultat ordi- naire de Pemploi trop prolongd du microscope. Il a recöinu gue cessproductions, rapportees jusgu*ici aux võgõtanx et comme appartenant ä la famille des cham- pignons, sont des agregations d'animalcules microsco- pigues du genre d'Etres gue M. Gartzon designe sous le nom de Nemazoaires. Il les decrit avec soin, les suit dans les divers €tats elles passent, selon leur äge, les saisons, la nature des corps sur lesguels elles naissent, se developpent et se propagent; il recherche les causes gui favorisent leür prõšence, güelle est la durõe de Jeur vie et les' moyens gu'ils emploient pour la sõutenir. Ges tres ne sont nullement dangereux, mäis leur existence est la preuve *d'un commence- ment "de fermentation gui depouille le vin, la biöre et autres ligueurs, la colle, les früits cuits, etc., de

(1) Essai d'une classification des animaux microscopigues. Paris, 1826, in-89, public aussi dans VZEncyclopedie methodigue, tom. TE. des zoophytes.

( rxil ) leurs gualitds alimentaires. Nous avons publid le me- moire de M. Desmazitris, parce gu'il resout parfaite- ment le probl6me sur les mycodermes.

GRYPTOGAMIE.

Les eryptogames sont destines a couvrir de terreau les surfacus gui en sont privees, et ä preparer lente- ment le lit doivent germer les semences des grands võgbtaux. Sous ce point de vue, leur existence merite de fixer les regards, je dirai mõme les mEditations du naturaliste observateur et philosophe. On aime A Glu- dier ces plantes, a suivre leurs developpemens, ä constater les lois singulišres gui rgissent leur repro- duction, et a saisir les propridtes chimigues et phy- sigues gui leur sont devolues. Il ne suflit plus aujour- 4hui de les considerer dans la variete de leurs formes et de leurs couleurs, si fugaces et si sujettes A varier selon les localitts, de les decrire d'aprts leur aspect extörieur, il faut elever cette branche de la botanigue ala hauteur se trouve Petude des phanerogames; il faut exaininer les cryptogames dans ie jeu de leur Evolution võgetale, dans leur organisation interne, dans les modifications gu'apportent dans leurs habitudes et leurs caractöres essentieis le climat et la temperature ou telle autre circonstance de la localite, la presence des corps voisins, Paction directe ou indirecte de la lumišre, Vabsence de la chaleur, Pexcös de Phumidite, de Pelectricite, etc.; il faut surtout €tablir leurs carac- töres spöcifigues sur les diffŠrences anatomigues. En un mot, le moment est venu de les considerer sous le point de vue philosophigue : en vain on deerit de nouvelles espöces, on institue de nouveaux genres, on surcharge

(Lxlil )

inutilement la memoire d'une multitude infinie de ca- racteres et de noims differens, si la philosophie de la science est negligee, ses progres sont illusoires, 'oeuvre demeure imparfaite. Mais guel sera le guide a suivre? guel est le mode le plus simple d'opšrer? Ge sera le motif d'une instruction ä laguelle M. LiveriksE tra- vaille, et dans laguelle il revelera les secrets g :; 5 observations suivies. et sagement approfondies lui ont fait connaitre. M. LEkveissk, nous devons le dire avec orgueil, est le seul de nos jours gui scit en Etat de remplir dignement cette täche importante.

M. Bois-DuvAx, gui est alle Etudier les cryptogames dans les Alpes, comme |*ont fait MM. Mougeor et Nesrier dans les Vosges, MM. RAnonp, Lion Durour et L. pe BronveAu dans les PyrEnces, nous a donn6 un premier apercu de leur situation geographigue sur ces monts gui stparent la France de la peninsule ita- lienne. Il divise les Alpes en trois zones, celle de rho- dodendrons, Von voit deja des cryptogames parti- culiers.a ces regions et fructifier une infinite de ceux gui croissent sur nos rochers et dans nos forets hu- mides ; la zone des pins ou des melezes, ou se trouvent encore guelgues especes des Vosges, du Jura et des Monts-d'Or, au milieu des cryptogames indigenes des Alpes et des Pyrõnes; enfin, la zone des neiges, gui ne fournit plus de cryptogames corticoles, mais seu- lement certains lichens, tels gue les Lecanora ventosa et cartilaginea, les Sguammaria rubina et electrina, et le Gyrophora reticulata.

Notre confrere ayant remargut gue la fructifcation n'est pas le seul moyen donn6 aux lichens pour se reproduire, les compare aux polypes dans les animaux ,

(LXIV ) et les regarde comme des štres scissipares, c*esl-A-dire munis des organes sexuels, et cependant se multi- pliant de preference par boutures lorsgu'une cause guelcongue 'vient A diviser les bourgeons d'un tronc principal.

L'on'a jusgu'ici place les cristatelles, avec MM. pe LAMmARck et Cuvier, parmi les polypiers fluviatiles; LA- MOuROUX, en adoptant leur sentiment, declare de plus gu*elles offrent,*avec la difllugie (1), les ebauches ou les plus imparfaits des polypiers. M. pe 14 Pxraic, gui a 6t6 dans le cas d*observer un grand nombre de cris- tatelles sous diverses latitudes, non - seulement en France, mais'encore a Terre - Neuve, ašsure au con- träire gu'elles appartiennent au regne vägetal. II ap- puie cette assertion d'un examen de toutes les parties de la cristatelle. Gomme les lichens, elle jouit du double mode de reproduction ; ses graines spherigues, vues par Micmeti, sont logões däns les cellules et se mon- trent dös la 'seconde decade de juillet. VAvcnex, au- guel on n'a pas toujours rendu la justice gu*'il m€- rite, consideraitles võsicules diaphanes des cristatelles comme renfermant le pollen de ces võgõtaux. Un bo- taniste anglais, M, GsAx, gui s*est livr a des recher- ches ä ce sujet depuis M. pe LA Pruaic, declare aussi aue les cristatelles doivent prendre place parmi les võgetaux (2).

E MA

(1) Production microscopigue trouvee dans les eaux des environs de Laval (Mayenne) par M. LEov' Lecrtrc ; et gue Põn estime ap- partenir aux annelides; elle se trouve decrite dans le t. TL, p. 474, des Memoires'du Muscum d'histotre naturelle de Paris.

(2) Le memoire de M. ne LA PYLAIE est imprime dans le present Ve volume, pag. 407.

(-EXV')

De son cõt, mademoiselle Liserr, de Malmedy, gui s'occupe depuis guelgues annees, et avec un rare succes, de la cryptogamie du pays de Luxembourg, nous a fourni de tres-bonnes observations sur les gen- res Jnoconia et Asteroma (1). Le premier de ces genres, cr66 par mademoiselle LigerT, renferme des espõces d'algues infiniment rares, trös- petites, et confondues par Micnreki parmi les Byssus.

Le genre Asteroma Gtait connu; il a 6td cre6, deerit et figurõ par M. pe GANnDoLLE (2). Ge savant n'a pas donn€ aux organes essentiels des plantes gui lui appar- tiennent reellement leurs caracteres propres; ila deplus reuni dans ce groupe des especes tres-Eloigndes, Aussi Fries (5) a-til demembre le genre du professeur de Gentve. Le mycologue de Lunden avait rejetd de son Dorthidea la seule espece d'Asteroma gui croit sur la face superieure des feuilles du prunier a grappes (Prunus padus). M"* Ligert, en decrivant et figurant avec beaucoup d'exactitude cette belle cryptogame, en fait un genre auguel elle donne une seconde espece sous le nom d4*Asteroma rose, gue M. Persoon avait deja decrite sous le*nom de Himantia pulchella ;

Un agarie connu depuis long-temps, 'Agaricus pi- losus de Huvson, a EGL6 suivi dans toutes ses phases par M. Louis ve BRonpeAu, depuis [instant oü, semblable aun petit tubercule, i! est cache sous Pepiderme de la feuille du houx, jusgu'a celui oü, complõtement

—TC.CO7”-r mv rer 51, (1) Ces deux mEmoires sont insres pag. 402 et 404, planch. V. (2) Memoires du Muscum dhistoire naturelle de Paris, tom. HL,

pag. 329, planch. IV, fig. 6.

(3) Systema mycologicum. Lunde, 1822, tom. H, p. 558 a 561.

Vs €c

( LXVI ) developpe, il presente tous les caractöres d'un agaric des plus remarguables. Les corpuscules bruns' gu'on observe autour de son pedicule ont Gtd pris par M. pe CANDOLLE pour le Xiloma bivalvis, ils ne sont reelle- ment gue de legers debris du tubercule, premier ru- diment de VAgaricus pilosus de Hunson (1).

Trois autres agarics nous ont presentts par MM. ve BronpeAu et Kirckx, deux provenant du pays d'Agen, Pautre des environs de Bruxelles. Ces trois especes sont nouvelles. La premire, appelde Agari- cus villaticus, est souvent confondue avec une espece comestible avec laguelle elle a beaucoup de rapports, mais gui en diflere par plusieurs caractöres, et surtout par ses gualites deletšres et la mauvaise odeur gw'elle repand.

La seconde espece, VAgaricus destruens (ve Brox- DEAU), gui concourt, avec plusieurs individus des gen- res Boletus et Merulius, a la destruction de nos bois de construction, est egalement nuisible. Son examen prouve ce gu'avait avance depuis long- temps notre confrere M. Persoox, gw'il convient de distraire des pleuropodes les'especes'a pedicule excentrigue, parce gu'il devient central guand les champignons ne sont pas gõnes dans leur developpement.

La troisižme espöce, VAgaricus revolutus ( Kickx), semblerait se rapporter a VAgaricus dimidiatus, dont les varites sont si nombreuses; mais dans toutes celles decrites jusgu”ä ce jour, le chapeau est jaune, tandis gu'il est bleuätre ou plutõt gris-de-souris dans le cham-

(1) Voyez ce memoire, plus bas, pag. 413, pl. VT.

( LXVIl )

pignon de M. Kicrx; les lames sont blanches et decur- rentes, mais Ja marge du chapeau est fortement re- pilide en dessous. Cette derniere circonstance, gue |'on retrouve dans beaucoup d'agarics au jeune äge, mais gui disparait guand ils ont acguis tout leur develop- pement, est fixe chez VAgaricus revolutus; aussi notre confrere en a-t-il tire son principal caractšre,

M. le professeur Rousizu, de Montpellier, nous a fait connaitre une varidt6 du Phallus impudicus, re- marguable par P'espece de godet dont le chapeau se trouve surmonte, par les alveoles gui suivent une di- rection onduleuse et parallele. Gette varidte differe aussi decelle si bien decrite et figurde par BuLLiArv (1), laguelle se dõveloppe, sous le mridien de Paris, dans les mois de juillet et aoüt, tandis gue la varidtd trou- võe par notre confrere aux environs de la ville gu”il habite est en pleine võgetation en octobre et novem= bre; elle est aussi moins forte gue celle de Paris, chez laguelle le chapeau nest ni scelld, ni pervi a son sommet, ni muni d'un godet, mais gui porte des al- voles vEritables et non des lignes onduleuses. La So- ciete Linneenne a fait graver ce Phallus, afin d'appeler Pattention des botanistes sur toutes les espöces et va- rietes du genre (2). »

VENTENAT avait decrit dans sa monographie de ce genre (5), une plante de la Guyane hollandaise, of- [vant un organe d'une structure fort remarguable, gue

(1) Histoire des champignons de la France, pl. 182. (2) Hoyez plus bas, pag. 495, pl. XII. (5) Memoires de PInstitut de France, Classc des sciences physi-

stues, tom. 1, pag. 520.

( LXVII ) les Yerpa, les Morchella et les Phallus ne presentent jamais, et gu'on retrouve dans guelgues bolets et chez un grand nombre d'agarics. Gette circonstance a -de- termine M. Desvaux ä en faire un genre nouveau, sous le nom de Dictyophora. Une nouvelle espece envoyee de Java par M. Zirrertus, deerite par MM. Nzes p'EsEN- BECK, a fourni a notre Vice-Pr€sident, M. LiverLE, le sujet d'une note fort curieuse sur le genre en general et sur les deux especes gui le constituent en ce mo- ment, La note et la figure des Dictyophora phalloidea et campanulata enrichissent notre cinguišme volume.

Toutes les plantes d'abord designees sous le nom d'algues ont ete successivement appeles 7 halassio- phiytes et Hydrophytes, gucigue dans leur nombre il y en ait beaucoup gui ne vivent pas exclusivement dans la mer, ou dans les eaux douces, mais simplement dans les lieux frais et humides. M. ve LA PryuAiz, en leur rendant leur premišre designation, nous a suc- cessivement fait connaitre la nouvelle classification gü'il propose d*etablir d'apres Vorganisation intime de ces plantes et d'apres leur mode de fructification, dans laguelle il divise les algues en trente-cing genres rõpartis dans cing tribus ; les fucactes, les hydrocalles, les chordarites, les dictyotees et les ulvactes. Le ma- nuserit de sa physiologie est destind ä paraitre sous peu de mois, notre confrere y traite de 'organographie des algues, de maniere ä prouver gu'il a savamment explor la botanigue des eaux et lieux humides.

Un excellent ouvrage en ce genre est la belle col- lection des piantes marines recueillies par Micneri et Juan TARGIONI son disciple, gue publie notre confrere M. Orraviano TAärcroni-TozzETT!, de Florence.

( LxiX )

La vaste famille des fougöres, gui habite en grande partie les regions montagneuses intertropicales, -a $t6 pour M. Desvaux le sujet' d'un travail considerable, dans leguel il discute les caractöres propres ä chague senre etä chague espece;'il yparle de leur distribution geographigue, de leur. organisation, de leur mode de germination et de propagation, et termine par eXposer Pusage gue |'on.en fait dans les arts, dans '$conomie rurale et domestigue. Nous publierons incessamment le prodrome de cette famille.

Une nouvelle espõce de charagne, le Ghara ulvoides, remarguable par sa taille gigantesgue, a td decrite par M. le professeur BzrTozonr, directeur du jardin de bo- tanigue de Bologne. Elle provient du lae superieur de Mantoue; sa tige, d'une grosšeur-extraordinaire, oflre ä sa partie inferieure des tubes blancs, diaphanes, Von observe tres - distinctement, avec M. Amtici, les mouvemens de la sõve (15, mouvemens gue HÖERSCHELL fils attribue au passage des courans electrigues a-tra- vers les liguides.

Deux autres confreres, profondement verses danš Põtude de la muscologie, se sont livres 4 [illustration de la famille et si belle et'si varite des mousses. L'un, M. Wazker-Arnorr, d'Edimbourg, nous a fourni une nouvelle disposition methodigue des especes le plus exactement connues; Pautre, M. le professeur KITTEL, d'Aschaffenbourg, en completant ce travail immense, et en le mettant a la hauteur des. connaissances ac- tuelles dans Dun et Pautre hõmisphšre, a jetb "sur Ja

(1) Ge memoire est insere dans ce V: vol., pag. 325.

(7LXx')

famille entiöre ce coup-d*cil philosophigue, fruit d'une longue habitude ä voir la nature vivante, a la suivre dans toutes les phases de la võgetation et dans toutes les circonstances gui la forcent ä changer d'aspect, de formes et d'habitudes. M. WArker-Annorr sest pro- post de fixer les divisions dans cet ordre de plantes acotyledonšes, de determiner la place de chague gen- re, de grouper les especes dont le nombre a Gt6 jusgu”a lui port6 aa-dela des bornes convenables, et de sim- plifier la classification des herbiers muscologigues- Charge de |'examen critigue de cette entreprise dilli- cile, M. Kirrex a pleinement justifid la confiance de la Socittö Linneenne : 11 a fait faire un pas en avant a ceite partie de la botanigue, guand il nous trace les stations particuliöres a chague genre, ä chague espece, guand il nous montre le sol gui leur est propre, la hauteur gui leur convient pour developper toutes les facultes vitales dont ils sont douts, guand il compare pour ainsi dire chague individu dans ses varietes, dans le port gu'il affecte selon les diverses localites, et dans les noms si differens gu'il a recus des auteurs. Les ob- servations de ces deux habiles muscologues reunies impriment a la nouvelle disposition methodigue des mousses un cachet d'utilitk gui sera justement appre- ciö par les botanistes instruits et les amateurs distin- gušs (1).

Notre confrere M. le professeur Bnvcn, de Deux- Ponts, prepare sur le genre Orthotrichum une mono- graphie gui dissipera les doutes gue presentent encore les diverses especes gui s'y rapportent.

(1) Ge travail considerable occupe les pages 208 a 325.

( Lxxi )

PHANEROGAMIE.

La phanerogamie n'a- pas 6t6 exploitke avec moins de succes par les Linneens.

M. ve MirsgL continue son grand iravail sur Ja dis- tribution geographigue des plantes; il-a publid un essai sur la famille des chenopodees (1), dans leguel il nõus apprend gue ces plantes, voyageuses par nature, - se-portent indiffšremment dans les plaines et sur les montagnes; gu'elles sont en plus grand nombre en Asie et en Europe gu*en Afrigue et en Amrigue, Von en trouve fort peu, et gu*elles forment trois grou- pes, savoir : cent trente-deux chenopodees annuelles, cent guarante=huit 4 racines. vivaces, et cinguante- guatre sous-arbrisseaux.

Une orchidee gui nous est venue de la Lapponie, et gue Linnt appelle Cypripedium bulbosum, a 6te le sujet d'un cxamen particulier. Si Pon eonsidöre les feuilles calicinales gui sont au nombre de cing, au lieu de guatre, cette plante rare ne peut faire partie du genre. Cypripedium. Elle s*en Gloigne encore. par son anthere simple, puisgue ce genre en a-constamment un bifide. WirLoenow [a placte dans le genre Limo- dorum, guoigue le labelle ne soit point muni d'un eperon. Swartz Lioserit parmi ses Cymbidium : elle a bien des rapports avec les premiöres espõces de ce genre, mais elle diflere de toutes par son style aild et le petit peloton de poils assez roides gui occupe le mi- licu de la levre inferieure. Ges particularitds pourraient

(1) Memoires du Museum d'histoire naturelle de Paris, t. KUI

pag. 192 et suiv.

( LXXII ) peut-etre sullire pour creer un genre particulier, mais la Socitte Linneenne aime mieux les faire connaitre, et preföre appeler Pattention des botanistes sur les nom- breuses Cymbidium, gui toutes sont exotigues, gue de trancher une guestion encore douteuse, comme e*est la coutume aujourd'hui;

Le Collinsonia canadensis a-fourni a M. GHABLES Hooxker, correspondant a New-Haven, le sujet d'un interessant m€moire, dans leguel il etudie cette jolie labide sous le triple rapport -botanigue, chimigue et medical. Il y traite aussi de sa culture. et de ses meyens de propagation (1).

En herborisant dans les marais de Terre- Neuve, M. pe LA Pyiaie a decouvert une belle varibte du Sarracenia purpurea gu'il a soumise, sur les lieux m€mes, ä Panalyse la plüs approfondie. Il fut appeld a considerer de mme les guatre especes connues de ce genre singulier de la polyandrie monogynie, gue les methodistes actuels rejettent dans ce gu*ils nom- ment plantes de place incertaine. D'abord, il les rap- proche des nympheactes et des: papaveracees, avec lesguelles elles semblaient pouvoir õtre reunies, mais dont elles s'eloignent par une foule de circonstances remarguables; ensuite, il Gtablit ce genre en famille, motivš sur le mode particulier de vegetation, sur les phyllodes gui remplacent les feuilles, sur la floraison et sur la fructification (2).

De son cött, M. SAsin-BERTHELOT, notre correspon- dant ä POratava, nous a fait connaitre une nouvelle

(1) 1 est insere dans ce volume, pag. 508 et suiv. (2) Ce memoire paraitra dans le VI* vol. de nos Actes.

( Lxxui ) espöce de violette, le Viola teydea, originaire du: pic de Teneriffe, ou elle croit au milieu des dejections volcanigues, «tenant a peine au' sol, sur la limite de la zone võgetante, et ou elle est ensevelie sous la neige pendant.cing mois de Vannee (1).

Par le melange d'un Magnolia yulan, venu de se- mence, avec le. pollen d'un Magnolia discolor, les jar- dins de Fromont ont vu naitre, grandir, et prendre place parmi les cultures varides gu”on y admire, une espöce nouvelle remarguable:par son port arborescent, par-son beau fcuillage, et surtout par ses fleurs larges et brillantes le blanc virginal se colore d'une teinte purpurine. Mes honorables Confreres ont donne a cette belle espece le nom:de Magnolia soulangiana (2).

C°est,aussi dans le vaste Gtablissement de Fromont gue M. Tniksaur pe BERNEAUD. a Gtudid VAmarpyllis jacksoniana, gue guelgues jardiniers appellent im- proprement du Bresil, puisgu'elle est originaire d6 la Nouvelle-Hollande, et la curieuse Mantisia saltatoria des Indes orientales. La premiere de ces plantes est un des plus riches ornemens de nos serres, par le vo- lume, l'elegance et Peclat de ses feurs; Vautre, deja decrite par Roxsuran (5) et par Sius (4), interesse moins encore par son port, par Je jeu de ses racines, par la teinte bleu tendre de sa tige, le violet azure de ses bractees, le jaune orange de ses petales, gue par

(1) Sa description se lit page 418. Voyez aussi la pl. VII.

(2) Elle est deerite dans la Relation de la fete champetre du 24 mai 1826, pag. 266 et suiv.

(3) Asialic researches, vol. XI, pag. 359.

(4) Botanical magazine, p. et tab. 1320.

( LXxIV )

Virritabilite de ses fleurs; elles ne se laissent point approcher par les insectes, et le vent le plus Itger, un grain de poussiöre jetö sur elles, suflisent pour les agi- ter de mille manišres. Sous atmosphere factice de nos serres, la Mantisia cesse ses mõuvemens*gui ne sont sensibles gue sur le sol d'oü elle est originaire, mais elle est toujours remarguable par la forme din- secte gu'alleetent ses fleurs španouies.

On ne connait point encore bien Varbre 4gui porte Vencens, gue STABon disait naitre dans le pays for- tune des Sabeens, et dont la resine aromatigue est employee, depuis la plus haute antiguite, aux cörd- monies du culte. Lixxt pense gue c'est le genevrier de la Lycie (Juniperus lycina); BroussonnET, le cödre d'Espagne (Juniperus thurifera); DesronTArnEs, le Thuya guadrivalvis; Brucz, Vamyris, gu'il nomme sassa ; 'autres estiment gue ce doit Etre le badamier ( Terminalia catalpa ), le chloroxylon, Viciguier a sept feuilles, etc. Il est vrai gue Roxsuncr et le doc- teur HunTrER nous apprennent gue le veritable encens provient du Broswellia serrata gui existe aux envi- rons de Calcutta; mais est-ce bien celui gue les Ismae- lites tiraient de 'Arabie, gue. les Egyptiens, les Grecs et les Romains obtenaient par le commerce avec ce pays? Sur la proposition de M. CASTEL, vice-presi- dent, la Socitte Linneenne fait faire des recherches a cet eflet.

La monographie des gentiandes et celle des amaran- tactes ont 6t6 publides par M. pe Marrrus, membre honoraire a Munich; et il a complete -celle des pal- miers. Gelles du figuier et de Polivier par M. Rousieu, correspondant ä Montpellier, sõnt termintes ; celle des

(TEÄxV 7) guinguinas par M. Brez4, correspondant ä Padoug, sõaugmente et s*Eclaircit chague jour par ses recher- ches Gtendues.

La Flore pittoresgue et mädicale des Antilles, gue publie notre <confrere M. le docteur DescouRTiLz, se continue avec succes et s*enrichit de nouveaux fails depuis gue'les communications sont libres avec Haiti.

M. Marcnanb (ils nous a fourni la Flore inedite du pays de Luxembourg; M. Benoir, celle du canton de Neufchätel en Suisse, et M. TenoreE nous a fäit con- naitre plusieurs plantes nouvelles et fort interessantes

gu'il a dtcouvertes en explorant les provinces de PEtat de Naples.

PHYSIOLOGIE VEGETALE.

D”apres [ingõnieuse hypothtse du võnerable M. pu LAwAarcx, le collet serait le sidge de la vie võgttale, le point central des deux systšmes de la plante gui par la racine la fixent ä la terre, et par la tige la sollici- tent sans cesse ä s'alonger, a se ramifier, ä puiser dans Vair ambiant les alimens supplementaires de ceux gue ses sucoirs absorbans infGrieurs trouvent dans le sol. Cependant rien ne justifiait encore aux yeux des bota- nistes cette organisatioh particulišre du collet, guand un liseron (Convolvulus arvensis L.) venu de graine, et n”offrant, au lieu de cotyledons, gu*une cloche d'un beau vert, presenta ä notre confrere M. Srnonner le sujet d'une observation curieuse, propre ä constater Vopinion du premier botaniste de notre temps. En eflet, durant un mois et demi gue M. SrmonmEr a suivi son investigation, il a vu se developper sur le cõtd,au bas de la cloche, un jet garni de feuilles et d'un bou-

( LXXVI )

ton floriföre. La cloche perdit alors sa robe verte, de- vint de couleur brune. La fleur gue la nature prepa- rait ne dut point son origine au developpement de la plumule, mais bien au travail lentement prepared au collet mõme de la plante. Gette aberration est d”au- tant plus curieuse gu*elle parait favorisee par la dis- position particuližre des cotyledons de la famille des convolvulacdes gui contournent les põrispermes.

Le mõme savant confröre s*est assure gue le Lathrwa clandestina est muni de racines spongieuses, dont il fixe les sucoirs sur les racines des aunes et de beau- coup d'autres arbres. Gette circonstance detache la clandestine des plantes parasites proprement dites, dont toutes les €volutions võgetales sont loin d*Gtre bien connues.

Une guestion plusieurs fois agitte, celle de la nutri- tion des plantes, a 6t€ examinte par M. Asrier, notre correspondant ä Toulouse. Il estime gue les võgõtaux. comme certaines espöces animales, ne se nourrissent gue d'une seule substance gui leur est exclusivement necessaire, et gue leurs racines ont la faculte de dis- tinguer et de choisir dans les entrailles de la terre, de maniöre gue lorsgu'elles ont puist toute la guantitd gui s'y trouvait, les recoltes analogues gui seraient confikes au mEme terrain, ne trouvant plus Paliment propre, soufirent et perissent. M. Asrier ne designe point cetie substance; mais il croit gue les principes immediats, tels gue Pamidon, le sucre, la gomme, la resine, |huile, le gluten, Vacide acetigue, ete., gui sont les plus abondans chez les plantes, doivent aussi se rencontrer en plus grande guantite dans le sol pour favoriser. leur developpement et leur aceroissement.

( Lxxvu )

M. Asrier se contente pour le moment d'indiguer la roule a suivre : son but ayant 6t6 seulement 'appeler la curiosit6 philosophigue sur ce mystöre de la vie ve- getale, et de proposer des experiences pour entrer, sous ce point de vue, en confidence avec la nature. Son systšme ingenieux et seduisant a trouve des con- tradicteurs. On ne pense pas gue la facultš modifiante et assimiliatrice accordee aux germes puisse štre li- mitte a une seule substance, guand on calcule les rapports perpetuels de la tige avec la racine et de celle-ci avec la plantule du germe; guand on songe aux gaz gue les feuilles sont chargdes de seereter pour les transmettre ensuite a la tige; guand enfin en con- sidöre gue les vegetaux, priv€s de la facultd locomo- trice, seraient condamn€s a perir, si la nature ou le cultivateur ne les entouraient des substances propres a leur nutrition. On va mõme plus loin : on pense gue c'est moins le retour de: la võgetatton de la m€me plante gue le retour de sa maturite gui fatigue le ter- rain, et Pon assure gue, en coupant la receolte avant sa maturite, Von ne s'apercoit point de cet effet deld- töre, ou du moins gu'il est restreint ä celui gue doit produire genEralement une vegetation»continude sur le mõme sol. Les fourragöres, les chanvres, les cannes a sucre, etc., sont cites a Pappui de cette theorie.

Cependant, Vobservation semble prouver gue la plante tire autant de nourriture du sol durant sa jeu= nesse et le temps de son aceroissement gu'a Põpogue de la maturit6 de ses semences. Les oignons, les carot- tes, les solandes parmentitres, les radis, 18 colza, etc., servent de preuves ä cette assertion. OJuoi gu'il en soit de ces sentimens, gui sont partages par des hommes

ÜLKXVIII )

recommandables, la plante prend possession du sol, sy allermit, y puise sa nourriture, s'y developpe, s'y fortifie ; c'est le moment elle lui emprunte le plus; Patmosphere lui fournit ensuite, ainsi gue les engrais, de guoi rendre a la terre, et lorsgu'elle approche de sa maturil6, elle ne vit plus gue de sa propre sub- stance, elle accomplit le voeu de la nature, ses racines - se dessechent, la vie se concentre dans les semences pour cesser bientõt dans les vegetaux annuels, et pour se renouveler dans ceux gui sont ligneux. On conteste ces faits, et Pon demande encore de nouvelles expe- riences. De semblables discussions ne peuvent Etre gu'utiles; si elles prouvent gue nos connaissances en chimie agricole sont encore trop bornees, elles nous amenent de conseguences en consguences a des ana- logies, a des cssais, a des applications nouvelles, dont les rEsultats serviront-aä Part agricole, au perfection- nement duguel doivent tendre tous nos travaux.

M. Asriern continue ses observations sur les pro- prietes attracto-Electrigues des €pines et des feuilles Janctoldes et pointues. Depuis la publication de son memoire (1), il sžest assure par des faits nonveaux gue ces organes remplissent dans 'Economie võgetale, non-seulement la fonction d'entreteniv constamment dans la plante, gui en est pourvue, la guantitš de fluide electrigue necessaire ä 'harmonie generale de son existence, mais encore gu'ils ont la puissance d*6- carter la foudre et d'etablir Peguilibre entre la 'terre et les kn / orageux, en un mot, gu'ils sont de veri-

(1) II fait partie du IV! vol. de nos Actes, pag. 564.

(LXXIX )

tables paratonnerres et d'excellens paragrõles. Mais, afin de constater cette double influence de |electri- cite, notre confršre arma sa maison, en juin dernier, d'un appareil a pointes võgetales. Get appareil con- sistait en une sextuple €pine de Gleditzia triacanthos, isolee, au moyen d'un petit flacon de cristal et d'une baguette de corne, ä Vextr6mit€ d'un roseau de six metres et demi, et d'oü partait un fil de laiton gui allait aboutir ä un vase a fleurs plac6 sur 'une de ses fenštres; ce vase €tait, a son tour, Isold sur un grand mortier de verre renverse, afin gue [Glectricitš sou- tiree des nuages y füt retenue. Cing grains de mais y taient semes, afin de juger, par comparaisen, avec un vase en tout semblable et cultiv€ avec les mõmes soins, mais non isol6 et non Glectris€, dans leguel des deux la võgetation serait plus active. L'experience a dure guatorze jours, du 6 au 20 juin (1), pendant les- guels il y en a eu deux (les 15 et 14) extrõmement orageux, ou M. Asrier a obtenu du vase isold, des signes trös-manifestes d”eiectricite a Paction de ['e- lectromötre, et de tres-vives õtinceiles au moyen d'un excitateur metalligue. Ge resultat est concluant pour attester le pouvoir des pointes vegetales. Ouant ä Pin- fluence de Pelectricitd sur le developpement des ger- mes, il a 6tš reconru gue les grains Electrists par- courent plus rapidement les premieres periodes de la vie võgetale; gue des rosiers du Bengale, soumis a Vexperience, donnent des fleurs plus precoces et plus abondantes, et gu'au moyen de Pappareil electro-

(1) Elle-n'a pu tre prolongee par crainte dPaccidens.

( LXXX )

circulatoire, imagine par M. Asriex, on peut.ä volonte diriger le fluide des tiges aux racines, et de celles- ci aux liges, par un mouvement modere et continu, comme cela se passe probablement dans la nature suivant Petat Glectrigue de Patmosphšre. Notre savant confrere se propose de recommeneer cette serie d'ex- periences au printemps prochain. Il sera seconde par d'autres Linndens, il Vest deja en Italie par M. Bruno, de Sezz€, et ä Toulouse par la Socicid d'agriculture. toujours empressee ä renouveler les essais utiles.

Pendant gue MM. Kuicur et Durrocner renversent la doctrine de M. ve Mirsex sur les organes des plan- tes, et lui substituent des systšmes gue la marche pro- gressive de la physiologie võgetale detruira bientõt, la grande guestion de savoir s'il existe un organe dans la fleur auguel on doive exclusivement donner le nom de neetaire, se r€solvait d'une manitre tres-heureuse ensuite d'un concours ouvert par la Socittš Lin- neenne (1).

M. Bairrv pe Merkiewx s*est occup€ de recherches sur la vitalite, Pirritabilite et la pathologie võgetale (2), et M. PAus-LEFEBVRE, correspondant ä Vitry-sur-Mar- ne, ä retrouver dans les organes vegetaux les rapports gu'ils peuvent avoir avec ceux des animaux : idee gue les anciens avaient deja fait connaitre, mais gue des

(1) IL faut lire les deux memoires de MM. DesvAux et SoxER- WILLEMET : le premier a obtenu le prix propose par la Societe Lin- neenne; le second, une mention honorable. Ces memoires sont im- primes en tõte du Ve vol. de nos Actes.

(») Elles sont insõrees dans la Zelation de la fete champttre lin-

neenne celzbree le 24 mai 1826, pag. 286 et suiv.

(Lxxx1 ) modernes ont combattue avec raison, la vie võgetals Etant soumise a d'autres lois gue la vie animale.

M. Sagin-BERTHELor Etudie les phknomenes de Vacte mysterieux de la fŠcondation, et par ses experiences il justifie les lois Gtablies par Linn£ et les faits avances par dom Anronro pe Menzi. Il croit m6me, d'apres ses observations sur les papayers (Carica papaya), devoir avancer gue [influence du principe feconda- teur peut, dans certains cas, s'Gtendre a plusieurs g6- nErations successives, comme on |'a remargud chez les pucerons, sans güe le pistil ait besoin du secours de Petamine; mais gue, apršs un laps de temps plus ou moins long, il nait sur le mõme individu des fleurs mäles gui viennent rõgönerer dans les ovaires la vertu creatrice pres de s'puiser.

Soumettant ensuite des pieds de Rumex arifolius a une serie d'observations, M. BerrneroT a reconnu gue les antheres de cette plante out la propricte, comme celles du mürier, de Vortie, des palmiers, du kalmia, etc., de s'ouvrir avec force et de lancer leur pollen sur les pieds femelles, guels gue soient la dis- tance gui les separe des mäles et les obstacles gu'on leur oppose. Notre confrere veut aller plus loin dans sesinvestigations : son intention est d'isoler 'individu femelle sous. une cloche de verre, pour decouvrir les phenomtnes gue cet obstacle transparent occasio- nera dans les deux pieds, puis de reflechir Pimage de la femelle au moyen de miroirs, alin de s'assurer si le mäle, trompe par cette apparence, dirigera son at- mosphere fecondante plutöt vers le miroir gue vers la femelle. cache derrikre un corps guelcongue,

On savait gue la distance n'arrõte point Paccom-

V, [

( LXXXil )

plissement de la fkcondation des palmiers femelles; mais ce gue Pon ignorait, c'est Paspect different gue presentent les mäles, selon gue cette distance est plus ou moins rapprochee. Les individus des deux sexes sont-ils võisins, tous se font remarguer par leur peu delevation, la grosseur extraordinaire de leur tronc, par leurs feuilles d'un vert brillant, tres-developpees, trös-larges, d'une excessive flexibilite et rapprochees des folioles. Sont-ils, au contraire, isolds les uns des autres et dans des lieux coupds par des vallons, ils montent prodigieusement; leurs feuilles sont fort alongees, peu flexibles, d'un vert päle; celles gui for- ment le faisceau du centre deviennent presgue per- pendiculaires, et les folioles gui les composent sont aussi plus minces, plus tranchantes et terminees en pointes tres-aigušs. Ges faits, M. Berrneror les a Gtu- diös sur les nombreux dattiers ( Phonix dactilifera ) gui peuplent PArchipel canaärien, et plus particulie- rement sur le beau palmier du jardin Franguy ä 'O- ratava, gui est parvenu ä une hauteur de plus de gua- rante-deux mõtres, afin de dominer tous les points de la vallke de Taoro, ou Pon voit beaucoup de dattiers femelles. Les palmiers mäles, gui vivent isolds sur les bords d'un ravin profond a peu de distance du chef- lieu de la grande Ganarie, Etonnent par leur prodi- gieuse hauteur, tandis gue ceux du guartier Ursola de Tentriffe, gui vivent en familles, oni le tronc si peu eleve, gu'on peut presgue atteindre ä leurs regimes. Ouand le seigle est en fleurs, un liguide tombe sur Povaire, Penveloppe comine d'une tunigue gluante, fetide, jaunätre, et donne naissance a un chämpignon dont le"mode de dšveloppement, organisation et les

( LXXXIII )

eflets ont fixd Vattention de notre honorable confrere M. SimonnET, et les recherches approfondies de notre ami M. le docteur Ltverist, un de nos vice- pr6- sidens. Ge champignon n'est point un Sclerotium, comme [avait cru M. pe GANDoLLE , mais bien le type d'un genre nouveau gue M. LEveiskE appelle Sphace- lia, nom gui exprime en mEme temps et Vaction du seigle ergotš sur ['Economie vegetale, et la: couleur noire gu'il imprime ä [ovaire! Ce champignon nait dans ['intšrieur des glumes; il grandit avec [ovaire, s*empare de toutes les parties de la fleur et mõme des insectes gui viennent butiner sur elles, les denature, se d6veloppe, et lance ses sporules sur d'autres plan- tes de la famille des gramindes et de celle des cypera= ctes. M. LžversLE |examine dans sa nature, dans toutes les phases de sa vie; il en donne la description bota- nigue, et fait connaitre |'influence gu'il exerce sur 1*6- conomie animale lorsgue ['art a recours a son emploi, ainsi gue les moyens ä mettre en usage pour en purger nos moissons (1),

Les maiadies des plantes sont encore un champ vaste d”observations et d'etudes gui appellent les phy- siologistes, Ce gue nous en savons se reduit a fort peu de choses, malgre les €crits remarguables publids par DunAmeLr pu MonceAv, PLEnck et Fiuirro Re, malge6 les faits recueillis par Tessier, Wiipenow, Rozier et ŠMITH : c'est un sujet important sur leguel nous attendons impatiemment les experiences approfon- dies auxguelles se livrent les Linneens ies plus :z6l6s.

(1) Ce memoire se lit ä la page 565.

( LXXXIV )

PHILOLOGIE BOTANIOUE.

Parmi les plantes des plus anciens auteurs, celles gu'ilsont designees sous le nom de Fleurs du soleil, et celle si ecelebre gui servit ä nourrir les soldats Romains dans Viipire, lors de la lutte Gpouvantable entre le parti de PonrEE et celui de CG=sAr, ont Ele soumises Auli examen particulier par M. Tmiksaur pe Benneaup. [1 nous a presente le r$sumd de ses recherches, faites aux lieux mõmes indigues par les naturalistes grecs et latins, par les historiens de ces peuples anciens (1). D'apres ce gue nous en a dit ce Linneen, [heliotrope decrit par TnžorunasrE est le Calendula oficinalis; la petite espõce nommee par Dioscorine est | Helio- Lropium supinum ; sa grande espece a beaucoup de rapports avec noire C'roton tinctorium ; il reconnait dans les heliotropes de Puixe nos deux Heliotropium supinum et europeum, et dans celui de Vecerius le Chichorium intybus des botanistes modernes.

Ouant au Chara des soldats de C=sax, Vinspection des environs de la vilie de Durazzo, Pancienne Dyrra- chium, et Vetude botanico-economigue des plantes, ont appris ä notre confrere gue c'etait le Crambe ta- taria gui fait encore aujourd'hui la nourriture des peuples situts sur la rive gauche du Danube, des Hon- gvois, des Albanais et des Kosagues habitant les plaines sablonneuses du Jaick.

En serutant les textes des auteurs gui se sontoccupes de semblables recherches, M. Tnikpaur DE BERNEAUD

(1) Koyez ces deux memoires, pag. 164 et 516.

(LXXXV ) a etö amenea parlerde la Lapsana et de VArmoracia des Latins. II estime gue la premiere de ces plantes est la meme gue celle gue 'on nomme aujourd' hui le chou sauvage ou Brassica arvensis, et la secon- de, notre cranson rustigue, le Gochlearia armoracia de Linn. Ges recherches eclairent |histoire autant gwelles instruisent Je bolaniste.

AGRIGULTURE.

La calture du frõne commun /Frazinus encelsior ) a particulišrement occup6 M. FRAncoz, notre corres- pondant ä Ärit en Savoie. L*experience lui a reveld les erreurs graves gue les compilateurs propagent sans cesse, et indigue les moyens de rendre plus prompte et plus certaine Peducation de cet arbre, Paun des plus grands et des plus beaux de nos forets. Son mš- moire (1) a fix6 votre attention et a meritš ä son au- teur des encouragemens gue nous lui avons accordts dans notre stance du 17 aoüt dernier. Aujourd'hui, gräce aux soins de notre confrere, histoire naturelle et agricole du frEne est complete : c'est un service de plus rendu ä Ja science par un Linnfen.

Une instruction sur les plantations, publiše par feu Anork Tuouin, a signald les dernieres penstes de ce patriarche de notre agriculture moderne; eile a €td repandue partout et a donn6 un mouvement nouveau aux €esprits tournts vers ce genre de speculation im- portante gui se lie aux destindes futures de la patrie.

(1) Ce memoire a eu deux Editions, Vune a Turin, 1821; Vautre,

de Chambery, 1626.

( LXXXVI ) Iostruit par une pratigue de tous les instans, M. Pnu- LippArT, Pun de nos correspondans, a cru pouvoir s'occuper'aussi des plantations et consigner dans un m6moire tout ee gu'il avait recueilli jusgu'ici a ce sujet. Il y justifie la bonne opinion gue nous avons de ses connaissances pratigues en agriculture.

M. Gicaurr p'OkincourT, notre correspondant ä Bar-sur-Ornain, nous a signale une machine ä battre les grains, confectionnte par M. Ougrior, proprictaire et horloger a Ravigny, departement de la Meuse. Gette machine a bien guelgue ressemblance avec celle in- ventše par le nidcanicien Ecossais MEIKLE, mais elle lui est süperieure et Pemporte mõme sur celle de M. Oz- ven, de Stockholm, par ses divers perfectionnemens et ses ameliorations. En fournissant a VEconomie ru- rale les moyens d'executer mecaniguement et avec des avantages reels et nombreux un travail gui Pest en- core presgue partout par des proc€des manuels, fa- tigans, malsains et fort dispendieux, M. Ovgrror a rendu un võritable service au premier des arts et ä sa patrie.

M. Detasous, 'un de nos honorables confreres dans le departement de VArritge, a enrichi Pagriculture du midi de la France d'un rouleau propre a degager le grain de Pepi gui le porte. Get instrument fort bien concu, gui reunit a la simplicitd d'invention |'econo- mie et la facilite d*Etre construit par la main la moins habile, commence a se repandre, et remplacera avec avantage la methode antigue et tres-defectueuse de depiguer les blšs au moyen.des pieds du cheval.

Une ruche d'une construction extremement simple, destinde a mettre a decouvert le travail des abeilles et

( LÄXXYVIL )

a les habituer-ä preparer lears gäteaux, leur miel et leur progeniture, a Pair libre, nous a ete presentše par MM. Martin, pöre et fils, de Gorbeil. Sans rien prejuger sur le merite de cette decouverte, mes hono- rables: confreres ne Pont considerše gue/ comme un moyen pour Glendre les recherches et completer !'his- toire d'un insecte aussi precieux ; et sous ce point de vue, ils ont encourage les auteurs a recueillir tous les faits possibles et ä nous en donner connaissance.

Nous avons, Messieurs, en juillet dernier, adresse au ministre des finances et recommande A son attention un memoire de notre confrere M. le docteur DumonrT, MArbois, dans leguel il fait voir les abus gui resultent d'unimpõt mal assis sur les vins et ceux gui se livrent alaculture sichanceuse du raisin; il yindigue aussi les moyens d'operer ce degrevement et de faire prosperer cette branche importante de Vagriculture nationale sur tous les points de la France, dans ceux-la mõmes oü, par une fausse speculation, Von a gäte les vignes en les forcant ä donner en abondance ce gu*elles don- naient autrefoisen premiere gualite. Esperons gue cette branche de PEconomie rurale sera enfin debarrassee de ses entraves.

, Toujours livrd ä ses belles experiences sur la pomme- de-terre, M. le colonel pe MARTinEL, Pun de nos cor-. respondans ä Lyon; nous a expose les faits nouveaux gu'il:a obtenus d'une culture comparee des diverses varidtes de ce precieux tubercule. Il en' resulte gue les solanees parmentiöres les plus hätives restent cu terre, cent trois jours,.et les plus tardives cent guatre- vingt-cing ä cent guatre-vingt- dix, et gue sur les cent varietes connues, on peut reduire a vingt-huit le nom-

( LXXXVIII ) bre decelles bonnes ä la nourriture de!'homme. M. pe MARTImEL nousapprend en mme temps gu*il s*'occupe d'un semblable travail sur les certales.

Notre confrere M. Borcnexs a de nouveau fix6 nos regards sur la vigne a trois et mõme guatre recoltes gu'il cultive depuis 1812, sous le nom de vigne dIs- chia. IW nous a fourni des details curieux sur sa vege- tation, les soins gu*elle demande, et sur les caracteres gui Peloignent ou la rapprochentdes corps connus (1).

Nous avons recu beaucoup de graines utiles de nos diflerens correspondans; elles ont ete distribudes en- tre ceux gui s'adonnent plus specialement ä Pagricul- ture. Plusieurs de ces graines cemmencent ä s'accli- mater; un plus grand nombre contribuera ä multiplier les ressources de la maison rurale, tandis gue d'au- tres prospereront dans nos foršts ou repandront de nouveaux charmes dans nos jardins.

HORTICGULTUKRE.

C'est surtout dans le bel €tablissement de natura- lisation et d'horticulture perfectionnte de Fromont, gue se preparent des masses considerables de võgd= taux propres ä donner plus de prix encore aux bois, aux parcs etaux jardins de notre patrie. L”art gui fait fructifier la terre concoit les 'plus hautesesperances de ce magnifigue Gtablissement, desormais place ä la tõte des premieres fondations horticulturales de la France , je devrais dire de Europe, puisgue 'Anglais lui-meme, si riche sous ce point de vue, si prompt ä se procurer les plus belles plantes de toutes les con-

(1) Son memoire est imprime daus ce volume, pag. 421 et suiv.

4

( LXXXIX |)

trees penttrent ses vaissecaux, vient admirer les ser- res si vastes, les cultures si bien entendues, les essais varids a Pinfini gue dirigent le savant, Vhomme aima- ble gui pröside cette honorable assemblee, gue je vois en ce moment a la tõte des Linneens.

M. SourancE-Bopin nous a rendu compte du sys- teme general de multiplications gu'il a adoptd pour mettre ä Ja porte de tous ce gue' Ja fortune rEservait a untres-petit nombre; il nous a dit les travaux gu”il entreprenait pour agrandir la pensde deja si grande de son €tablissement, pour imprimer de nouveaux charmes ä la terre miseen valeur, 4 la campagne homme jouit pleinement de sa liberte rurale, le võritable bonheur šmane du calme des passions, de Vunion de la famille, de Paccord de tous les coeurs et du spectacle ravissant de la nature.

Dans la vue de donner ä ce depõt central et metho- digue de toutes les productions võgõtales du globe le double caractöre et d'une manufacture horticulturale et d'un musee, M. SovLancE-Booin a fait un appel a tous les botanistes, ä tous les amateurs Eclairds, ä tous les voyageurs, afin de lui remettre tout ce gue la con- tree gu'ils habitent ou gu'ils explorent renferme d”es- peces ou varietes remarguables par leur utilitd, par la beaut6 de leurs fleurs, par la richesse de leur feuil- lage ou la singularitd de leur port. Il leur adressa en conseguence une instruction gue nous avons pu- blide (1), et dans laguelle il leur indigue les modes de preparation et d*envoi les plus simples et les plus SÜrS.

(1) Koyez au Bulletin linneen, pag. 9 et suiv.

(.x6.)

Une note inseree dans son excellent livre sur les jar- dins (1), par notre confrõre M. Pinorke, releve Vinte- ret gue ['ätablissement de Fromont doit Eveiller chez tous les proprietaires; il y montre les nombreux avan- tages gu'il assure a |'horticulture, et prouve au petit commerce gu'il trouvera en tout temps et ä des prix exirõmement moderes, dans Vexcedant de ses multi- plications infinies, les moyens d*Etendre ses ressour- ces et de repandre partout des fleurs: nouvelles, de brillans võgetaux:

Nous devons aussi nommer avec €loge les jardins de M. Bunnin, president de notre colonie linndenne de la Savoie; ils ont pris cette annde une extension nouvelle et ont vu surgir de leur sein deux succur- sales deja fort importantes, ÜUune a»Turin, Pautre Milan.

Livr€ par goüt et par plaisir a la culture des plan- tes exoligues d'agrement, M. v'Hoor, Vun de nos cor- respondans en Belgigue, dont le nom figure chague annee d'une manitre fort honorable aux expositions de fleurs gue fait, deux fois par an, la Socictd de bo- tanigue de Gand, nous a remis des observations sur la culture de ces mõmes võgetaux ; nous en avons €coule avec interet la lecture, et nous avons applaudi aux soins gue cet habile confrere donne au gouvernement “de ses serres, aux arrosages bien combines gu'il emploie, et aux notes pratigues gu'il recueille sur les individus soumis A son examen,

(1) EHorticultour frangais, on le Jardinier amateur. Paris, 1824 18525, un vol, in-12. Premier supplement, 1826-1827, in-12.

(623 -METEOROLOGIE.

Plus d'un million *de' paragreles couvrent aujour- d'hui plusieurs parties de la" Fränce, de nombreux cantons en Suisse, 'en'Savoie, en Piemont, en Lom- bardie, en'Toscane; dans les Etats de Rome, en Istrie, en Dalmatie, dans la Carinthie, 'la 'Garniole, la Bo- hõme, en Baviere, et mõeme'en Prusse et en Autriche, Cette' conguõte de la persuasion, “malgre [opposition ridicule de certains savänš; la plüpart intõressts dans les compagnies d'assuränice contre la grõle, gni n”as- surent rien °et surtoüt:h'indemnisent jamais, est trop imiportante, trop datis Pinteret de Vagriculture, pour güe la 'Societe»Linncenne, güi acree, perfectionne, rõpandu 'et encourage 'cette decouverte, nen tire pas vanite. Dans [eiablissement de ces appareils*si sim=- pleset' si peu coüteux, elle a rencontre de grands obstacles ; elle a eu ä combattre la routine, Pineredu- litd, la prevention et surtout la calomnie gui s'attache a tout ce gui est bon et utile; elle a resistd a toutes les attagues, elle a sollicitš des expõriences sur les di- vers points la geele vient habituellement troubler la joie du laboureür, tromper ses esperances et ruiner ses longs travaux. Partont elle a obtenu des succts, et recueilli les benedictions du pauvre : douce recom- pense gui console "homme de bien, gui soutient ses efforts et paie largement ses veilies. Peu nous importe gue la thõorie de la formation de la grEle ne soit point encore €tablie sur des-bases positives; peu nous im=- portent les raisonnemens specieux de guelgues hom- mes etlebres gu'il nous serait facile de' mettre en opposition manifeste avec leurs propres Eerits; peu

( xG1x ))

nous importe gu”on nous accuse de proselytisme dans cette circonstance ; guand il sagit d'arracher ä une ruine totale des contrees entitres, le proselytisme est permis. D'ailleurs, nous ne demandons gue des faits appuyes sur destemoignages irrecusables, fournis par des proprietaires dont les terrains, arm€s de para- grõles, ont ete Epargnes par lõiterrible fleau. Ges faits nous arrivent de toutes parts; ils ont'tous les carac- teres exigibles des methodes les plus rigoureuses; ils parlent plus haut gue toutes les theories scientifigues dont la nature se rit sans cesse. Les faits gui nous ar- rivent prouvent gue nos paragreles decowmposent» le nuage devastateur, gue la puissance de leurs pointes metalligues le r€sout en neige dans les premieres li- gnes et en eau dans les suivantes, Rien de plus aflli- veant et de plus surprenant tout a Ja fois, de voir une vaste Gtendue de terrain depouilld de tout indice de fecondite, et au milieu de ces champs d'en distinguer guelgues - uns conservant leur vert feuillage, leurs mõissons, leurs raisins. Et guand on reflechit gue, pour un ä deux francs par hectare, on peut obtenir cette chance favorable, on peut assurer soi-meme ses recoltes, il est surprenant gu'on veuille detourner Va- griculteur de Padoption des paragrõles et le jeter dans ies bras de compagnies des peculateurs gui s'enrichis- sent de sa misere.

Ou'on ne s'Etonne point de cetle resistance gue Vinteret particulier d'un petit nombre oflre ä tout ce gui a pour but 'interet general. On se rappelle le mal gue les vrais philanthropes €prouvent encore a faire accepter partout les bienfaits de la vaccine; on sait

x

gue la decouverte du metier a bras, des thermolam-

( xcur )

pes, des machines ä vapeur, nee en France, a ete con- trainte de s'expatrier pour trouver un appui, pour convainere certains esprits de son importance, et de prendre une livree Etrangöre pour štre adoptee sur le sol mõme gui Pavait vue naäitre; guand, d'un autre cõte, Von sollicitait des depenses futiies, "on faisait ache- ter a PEtat le remõde de Pranier, gui ne gušrit point de la goutte, et gu”on demandait de grandes recompen- ses pour des machines oiseuses gui gisent aujourd'hui sans valeur aucune dans les greniers du Gonservatoire des arts et mõtiers. Disons-le donc sans detour : les faits douteux-ne se prouvent point par des discussions academigues, mais par des observations faites engrand, aux yeux de-tous, repetšes avec discernement, ct pu- blices avec franchise.

La Socittö Linndenne a imprime le r€sumd des faits gue sa correspondance trös-active et tres-6ten- due luia procurds (1). MM. TniksAuT pE BERNEAUD (2) et Oriort (53) ont combattu avec Energie et devoü- ment les fausses doctrines publites contre les para- grõles; elle proclame avec reconnaissance lesž noms de MM. LarosroLLE, d'Amiens, comme auteur de la dtcouverte; TnorLArv, de Tarbes, comme celui de son perfeclionnement; Crubp, de Gentve; BeLTRAmi, de Ri- volta, pres de Lodi; Guavanncs, de Lausanne; SAinT- Manrin, de Chambery; PArisor, d*Epinal, Comme ses

(1) Foyez le HI° vol. des Memoires, pag. 425; et dans ce Ve vol., pag. 171, et le Bulletin linneen a le fin de ce vol., pag. 52.

(2) Dans la Bibliothegue physico-economigue gu'il redigeait alors.

(3) Koyez plus bas, pag. 580, la traduction gue M, PAUPAILLE a donnce de la refutation publide par ce "savant.

( xõrv ) plus zelds propagateurs. Elle cite avec plaisir ses soeurs les Societös des sciences naturelles du canton de Vaud, d'agriculture de Bologne, de Munich, de Strasbourg, d*Emulation d*Epinal, gui aident de'tous leurs moyens a Põtablissement des paragreles.

M. PAupAILLE nous a lu sur ce sujet un rapport gui a 6t6 remis au gouvernement pour fixer son opi- nion, Vamener'ä favoriser de tous ses moyens |'orga- nisation simultande des paragreles sur tõus les points de la France, et ä accorder les demandes faites par les conseils generaux de plusieurs departemens, de s'im- poser des centimes additionnels pour-aider au para- grelage de leurs arrondissemens : la Socitte Linndenne tenait a honneur de joindre sa voix a celle de ces au- toritõs protectrices, premieres sentinelles des verita- bles interets de agriculture en particulier et de la patrie en general. Le rapport de M. PAvpAILLE a 6t6 tire ä grand nombre et repandu partout (1).

Les autres parties de la science meteorologigue n*ont point ete ntgligees. Nous avons recu de nos cor- respondans des collections de tableaux, parmi les- guelles nous citerons celles de MM. 'TnoLtArp, de Tar- bes; Barney, de Besancon ; Hucon, de Vesoul; GAZAN, d' Antibes : PoLLArT pe GAnnivris, de Bruxelles; RA- MON DE LA SAGRA, de la Havanne, dont les observations remontent ä plusieurs annes et sont tenues avec une rõgularitd digne des plus grands eloges.

M. Gugsxex, correspondant a Goutances, nous a soumis un plan de mettorologie systšmatigue auguel

(1) TL est insere dans ce Ve volume, page 328 et suiv.

( xev )

il travaille, et gui fournira des methodes pour con- naitre d'avance et avec certitude le temps de regler les travaux des champs et de prevoir |6tat prochain des malades. Les faits isolds gu'il nous a cites font es- p€rer gu'il remplira convenablement sa täche. M. Gr1- nou pE BuzAreincves nous avait precedemment dEe- montre cette possibilite, pour le mois d*octobre, dans un memoire gui fait partie du guatrieme volume de nos actes (1).

ARTS D'APPLICATION.

On ne peut nier les progres de la chimie; elle s*est enrichie ei tres-peu de temps de decouvertes nom- breuses et importantes gui fournirent a des hommes d'un genie superieur les moyens de Üasseoir sur des bases solides, et d*en deduire des theöries aussi bril- lantes güe profondes (2). Toutes les fois gue les chi- mistes suivront 'exemple des GAx-Lussac, des Berzk- ius, des DAvxv, gue leurs recherches auront pour but ie perfectionnement de ces mõmes theories, la dšmon- stration des lois gui regissent action reciprõgue des moltcules des corps, nous applaudirons A leurs tra- vaux, parce gu'ils tendront necessairement' 4 faire faire a la science des pas en avant; mais, lorsgue, lais-

(1) Memoires de la Socicte' Linncenne, tom. IV, pag. 548.

(2) Je renvoie mes lecteurs au Resurze de chimie de mon confrere M. Paurpaisre. Cet ouvrage fait partie de PE'ncyclopedie portative gue publie M. Baicux ne Mentteux. On le litavec plaisir et interet, parce gwil est eerit par un homme penetre de son süjet, plein "de bonne foi et vraiment savant; aussi regrette-ton gue VEditeur ait associ€ au nom-honorable de M. Paupaikke celui de deux pirates sans eonnaissances positives.

( xGvi ) sant de cötd les doctrines Etablies, nous verrons de minces ecoliers s'Egarer dans le vaste champ des pe- tits essais, reprendre en sous-cuvre les analyses de Jeurs maitres, pour creer de nouvelles. substances, pour arriver a des combinaisons gue repoussent les lois de Paffinite, et gui sont sans utilite reelle, nous rirons de ces modernes alchimistes, nous rirons de Vespece de reputation gu'on leur accorde, en mõme temps gue nous gemirons des travers de [esprit hu- main.

Le domaine de la chimie inorganigue ne peut oflrir gue peu de points ä Eclaircir, et Vhonneur d*y attein- dre n'appartievt gu'aux seuls savans, aux hommes habituts au grand art de Pexperience et du calcul. Les combinaisons compligudes et nombreuses d”origine organigue offrent une mine plus feeonde; aussi cha- can s'est-il empresse de les exploiter a sa maniere et a son profit: gu'en est-il rEsulte? de la confusion; au lieu d*Etudier, ä Pinstar des GnEvREUL, des BRACONNOT, des ŠERTUERNER, etc., les principes immediats connus,

on en augmente tous les jours la masse, et iln'y a pas de raison pour gue Pon s'arrete dans ce labyrinthe de futilites, sur cet ocdan de corps reels ou supposes.

La matitre obeit ä des lois generales ; ce sont elles gu'il faut rechercher de bonne foi. A Paide de la phy- siologie, tant animale gue vegetale; a Paide des bon- nes methodes analytigues, on dechirera le voile gui nous cache encore les mystöres des choses. Laissons les ambitieux flotter dans le vague de leurs idees faus- ses, de ieurs combinaisons forces; laissons-les s'en- sevelir dans le tourbillon sagitent [imposture, Pa- mour-propre et toutes les passions contemporaines;

( xevil )

la route du vrai est ouverte devant nous, suivons-la franchement, et nous obtiendrons des resultats utiles, des faits gui profiteront a tous, gui pousseront les arts et nos proced€s domestigues vers la perfection. -.

C'est parce gu'il a su regarder en face la v6rite; c'est parce gu'il s'appuie sans cesse sur Pexperience, Vanalogie et le doute scientifigue, gue notre confrere M. BonasrgE imprime ä ses travaux toute.!'importance gu'ils acguierent aux yeux du philosophe et de ['ob- servateur €claird: On lui doit d'avoir renverst la fausse thtorie des, alcalis võgõtaux, en demonirant gue la coloration des huiles essentielles est la mõme gue celle reconnue dans plusieurs autres produits imme- diats des võgetaux võneneux (1). Les objections spe- cieuses gue lui opposaient l'ignorance, la mauvaise foi, ou bien, ce gui serait pire encore, des interets particuliers, se sont švanouies aupres des grands in- terets de la societe. La.medecine Iegaie, long-temps vacillante par les. caractöres incertains attribuds a la strychnine, ä la brucine, ä la morphine, a frEmi des conseguences graves ou pouvait Pentrainer ['erreur ; Eclairde par les travaux de M. Bonasrze, elle met au- jourd'hui plus de lenteur dans ses investigations, et donne plus de certitude a sa conviction. Voila, Mes- sieurs, comme tout vrai Linnden fait servir ses decou- vertes ä la cause de Phumanitd.

D'un autre cötš M. Bonasrre, continuant ses inte- ressantes recherches sur les r€sines et les sous-r€si-

(1) Voir le Compte rendu des travaux linncers pour 1825 en tete du-IVevol, des-Aetes, pag. duxxvig, et le Journal de pharmaac cahier de noyembre 1825.

VV 8

( xcviir )

nes (1), nous a fait voir gue le pretendu baume de VHedwigia balsamifera, ou sucrier de montagne, n*est gu'une r€sine visgueuse, molle, tenace, adherant fortement aux mains (2). Traitše par Peau distillee, cette resine donne une premišre sorte d'huile essen- tielle d'une odeur voisine du baume de la Mecke ( Amyris opobalsamum ), et d'une couleur jaune claire; par la potasse dissoute dans |'eau, ['on en retire une seconde sorte d'huile volatile de couleur foncše et d'une odeur fort peu agreable ; par Valcool, onen obtient une r€sine soluble, de consistance molle, d'un rouge brun, et une sous-r€sine pulverulente in- soluble dans Palcool mõme bouillant, mais complete- ment soluble dans |'Ether. On en retire enfin un extrait d'une amertume excessive, compost de glusieurs au- tres substances. i

Soumettant ensuite ä un examen particulier la ma- tiöre cristalline gu'il avait obtenue du produit resineux du gerofle /Caryophyllus aromaticus), du grand pal- mier des Andes, gui fournit de la cire ( Ceroxylon an- dicola), de Varbre ä braye des Philippines (5), de Peuphorbe (Euphorbia officinalis)s de Pelemi ( Amy- ris elemifera), et'du laurier casse /( Laurus cassia), afin de s'assurer si elle dcit Etre consideree comme une võritable cristallisation, en tout point analogue a celle gu*affectent les substances mintrales ou inõrga-

(1) Dans Petat actuel des choses il devient necessaire de changer ce mot.

(2) Ce Memoire, lu ä la stance du 20 juillet 1826, a etö imprime dans le Journal des sc. med., et Von en trouve un extrait dans la £/ore des Antilles de M. le docteur DescovrTirz, t. IL, p. 263 etpl. 209.

(3) V'oyez le tome III des Actes de la ŠSociete, pag. 97:

( xerx )

nigues, M, BonasrrE a reconnu gu'elle se presente sous forme de ramification byssoide (1), et gue les ro- saces en faisceaux gui la constituent sont plus ou moins reguliers, radits et divergens, selon la nature des võgetaux gui la produisent, et selon les circonstan= ces dans lesguelles on opere. Ge travail curieux fait partie des memoires publits cette.annee (2).

Cherchant, pour sa part, ä donner une nouvelle application aux substances resineuses, aux goudrons et aux bitumes, M. le professeur Masson-Fouz est par- venu, ä Paide d'un appareil portatif et kconomigue, a en extraire le gaz hydrogene etä V'employer a Peelai- rage. Les experiences en grand gu'il a faites repondent de |excellence de sa decouverte et de |'emploi facile gue Pon pourra faire dtsormais du gaz dans 1'$cono- mie domestigue.

Les essais auxguels notre confrere M. L.-G. Pakvosr sest livre snr la panification, ont ete couronnes de suc- ces; ils offrent desr€sultats importans dans la mouture economigue, deja recommandee par Rozier, PARMEK- TieRet GApET pe VAux: elle augmente la masse dessub- slances farineuses aux depens du petit et du-gros son. M. Privosr a voulu la rendre plus Gtendue.et plus generale en se livrant A des experiences publigues et faites sur de grandes proportions. Mais, comme tout ce gui se raitache au bien general derange la routine et les speculations coupables, notre confrere a eLd ea

(1) La dispošition des filets rappellent ceux de Pimantia plu- mosa (Persoon ), de PÄypha plumosa (Tuvxrerc), et de heapt- coup d'autres vegetaux des memes classes.

(2) Tome VS, pag. 549 et suiv.

g.

60) butte ä la jalousie etäla medisance. Il s'en est vengö en proposant' des =moyens d'assainissement pour la ville de'Montpellier;: d'autres, propres a simplifier la fabrication du cidre et ameliorer celle. des vins ;-et en aidant ä la propagation des paragrõles.

Depuis long:temps 'on provoguait, on tentait nime de toutes :parts des*experiences, dans la»vue de trou- ver une destination vraiment'utile'aux' früits du mar- ronnier: La France, Vindustrie est si active, n'a point Gt6 la derniöre a sSWecuper de cette.recherche interes- sante. On'a commence'par faire macerer ces (ruits dans des lessives alcalines, et par les broyeretles offrir-äux vo- lailles, gui' en ont'ete promptement engraissees. Ils fa- rent ensuite appligues au blanchiment du linge, puis ona greffe Varbre jusgu'a trois fõis sur'lui-mõme pour Vamener A fourpir des marrons propres ä tre em- ployds en medecine. PARMENTIER, en 1772, et BAUME, en 1797, ont essay€ de les faire servir d'aliment, ä Phomme et aux animaux güi font'la richesse de nos fermes; mais les procedes gu'ils proposent sont telle- ment dispendieux, gu'ils ne furent adoptes nulle part; le melange des substances indiguees par ees deux sa- vans sert'plutõt a masguer gu'a detruire reellement la saveur äcre et repoussante da marron d'Inde. En 1825, notre confrere GANZONERI, de Palerme, a decou- vert dans ce fruit une substancepropre gu'il appelle Hsculine, et dont les proprietes” lui paraissent 'ana- logues a celles du guinguina. Reprenant en sous-cu- vre les travaux de ses devanciers, M. Vengnaun-Roma- cnkst, Pun de nos correspondans a Orleans, les a pous- s€s aussi loin gue la patience, Eclairee du flambeau de la chimie, pouvait aller. Aussi est-il parvenu d'abord ä

(61)

relever les erreurs publiees jusgu'ici contre 'emploi du bois de marronnier; (1), en faveur de |'ecorce gue 1'on estimait fõbrifuge (2), ou des feuilles comme propres ä Papprõt des ehapeaux (5);-puis,ä prouver gu'on peut extraire en tout temps des marrons d'Inde,verts ou secs, une fecule suprieure a celle de la. solange parmen- tiöre, et enlever non-seulement a la: pulpe, mais encore a cette fecule, ieur saveur äcre et astrictive en faisant usage de Pacide sulfurigue (4). La potasse caustigue et Fammoniague donnent les mEmes r€sultats; mais, si la fkcule devient plus blanche, plus Iegöre, ses pro- duits sont aussi moins abondans. Il convertit encore Pamidon du marron en sirop, par Vacide sulfurigue, pour en retirer un excellent alcool. Il obtient mõme des eaux de lavage, un extrait-abondant, d'une, sa- veur alcaline, brülant assez facilement.et ä la manitre des resines; un tres-bon parement pour les tissus; et un encollage gui donne de nouvelles gualites au papier dit autographe et äcelui propre ä calguer. Enfin Venduit gommeux gue rectlent les bourgeons du marronnier (5) fournit, selon M. VerevAup-RoxAcnts1,

ra TEE

(1) Par sa legerete, on dõit le rechercher pour etablir les jougš Pattelage; on sen sert dejä aux environs ('Orleans dans la fabri- eation'des sabots, et debite:en hardeaux, ilestreconnu superieur au bois de chene.

(2). M. Vercnaup-Romaentsi refuse a Peessculine les vertus gu'on lui accordait.

(3) Get-encollage, employe dans les echapelleries de Lyon, n'estni meilleur ni plus economigue cjue celui en usage partout ailleurs.

(4) Voyez pour les details des procedts la brochure publie par M. VERGNAUD-ROMAGNESI.

(5) Cette sorte de resine, d'une couleur jaune-verdätre, se met 2

8) aux vernis une consistance telle gu'iis ne se fendillent pas, et sont peu susceptibles mõmede simples gercures.

Comme on le voit, gräce aux travaux de notre confrere, le marronnier d'Inde va prendre desormais rang parmi les arbres les plus utiles, et racheter par les divers emplois de ses fruits le desagrement gu'il a de perdre ses feuilles aux premišres approches de Vautömne. j

Notre confršre M. GAzan, ainsi gue M. D*AUVERGNE, maire 'de Meunes, nous ont fourni sur les carrišres de silex pyromague des renseignemens tels, gue |*'on connait aujourd'hui.parfaitement les procedes nces- saires a son exploitation et ä sa conversion en pierres a fusils (1).

Une lampe hydrostatigue gue M. Asrier, corres- pondant ä Toulouse, a inventee, nous a paru propre 4 satisfaire aux besoins de la maison rurale et de la classe pauvre. Elle est construite sur le mõme principe gue celle inventše en 1804 par LANGE, et en 1810 par Verz1, c'est-a-dire gue Phuile, pendant gu*elle brüle, est constamment Elevde par la pression gu”exerce sur elle un liguide d'une pesanteur specifigue beaucoup plus considerable. Ge liguide, chez les premiers in- venteurs, €tait de la mõlasse contenue dans un sac de peau sans couture et vernisse au caout-chouc. Outre sa viscositd, gui empechait la melasse de circuler facile- ment dans les nombreux tuyaux ascendans, descen-

dissoudre dans Valcool chaud, comme on le fait pour la gsomme la- gue, et elle entre dans la composition des vernis.

(1) Koyez le memoire insere dans ce volume, pag. 561 et suiv., planche XV.

( cn ) dans et obligues gui constituaient leur lampe, en fer- mentant elle "laissait degager de Vacide. carbonigue gui la tenait en Gtat d'agitation d”autant plus contraire a son effet, gu”elle finissait par diminuer trös - sensi- blement de pesanteur späcifigue. Le mecanisme em- ployd par M. Asrier se reduit a un tube de fer-blanc, a Pextr6mitš duguel est attachte une vessie gui de- vient le reservoir de |'huile. Le tube en fer-blanc glisse a frottement dans le goulot du vase ( gui peut Gtre a volonte de verre ou de metal), de forme guelcongue, et le tube peut etre Glevd ou abaissd au besoin. A |'ex- tremite du tube sont adoptes deux porte-mtches, pa- rallžles ou divergens. Le vase dans leguel plonge cet appareil est Elargi dans sa* partie supõrieure par un renflement d'une capacite a peu pres Egale a celle de la vessie : c'est le r€servoir du fluide pesant. Par suite de cette disposition, la vessie Gtant pressee en tous sens par le fluide pressant, |'huile tend sans cesse a s'Elever au-dessus du r€servoir d'une hauteur pro- portionnelle a Pexcedant de la double pesanteur, pour y brüler sans obstacles. Comme on le voit, le dou- ble porte-mtche est un moyen de se procurer a vo- lontd, et suivant les besoins du moment, une lumiere

plus ou moins vive, en allumant les deux mtches a la fois.

GEOLOGIE.

Dans ses courses sur les montagnes des Vosges, si intõressantes par les richesses minerales gu*elles con- tiennent et par les faits nombreux gu*elles offrent pour Petude de la geologie, notre confrere M. MAsson-Four est alle visiter les carrieres de gees bigarrd, gui s*ex-

( ev )

ploitent prös de Domptail: Ge gres, tres-friable, est

compost de guartz, d'un peu de. mica 'et-de, fer oxide

hydratö argileux;-il s'enfonce, dans le- calgaire' co=

guillier gui Venveloppe:partout, 'si.-'on,en excepte la

partie.a Pest'oü il'se-lie 'avec-le grös-rouge-ancien: Il

est -dispose par-grands bancs horizontaux, dont les

superieurs sont»les meins' puissans;:sa couleur'est va-

riable, cependant le rouge domine; les coguilles ma- rioes gu'il contient:s'y rencontrent par bancs-minces

ou par nids, ou: par rognons de peu 'd'etendue;; elles diffšrent entišrement de celles gui se voient'dans le

calcaire, de formation. posterieure, gui recouvre la masse du gres. L'chantillon deposd par MAsson- Four dans les collections de la: Socidte, est precieux par les

natices et le bois fossile gu'il presente, et surtout par une coguille turriculee'ressemblant aux phasianelles, gui est tres-rare. '

Un nouveau genre de coguilles fossiles, appartenant x la-famille des zoophages, a ete decouvert par M. MiL- LET, dans les couches du calcaire grossier de la com- mune 'de Sceaux, departement de Maine-et-Loire. Ge genre; gui se rapproche des pleurotomes et des stru- thiolaires, a 6t6 decrit et figure par notre savant Cor- respondant (1), et par lui dedid a M. Derrancz, un des naturalistes de notre äge gui s'est le plus occupe des coguilles fossiles. La decouverte d'une nouvelle espece de favosite fossile dans la famille des polypesaä polypiers, due a M. Bouxkiex, correspondant 3 Laval, repand du jour

(1) Son memoire fait partie de ce V* vol., pag. 437 et pl. IX.

( 6%;)

sur: le mode de reproduction de ces. Etres singuliers, dont Vexistence, projetee par'gemmes, Etäit entke sur une suite de cellulespierreuses a prismes'irreguliers; superpostes: les'unes aüx aütres, servant d'habitation aux gõneratioris successives gui les -avaient produits et gui farent.englouties par, les revolutions du globe. Ges productions figurent -en petit les roches basal- tigues des sols-ravagds 'par-les volcans;-on les.ren- contre dans les terrains secondaires et dans, ceux de transition :-elles -offrent le»sujet de longues medita- tions (1).

Nous -devons a feu Bovnnet (ds: la Nitvre) des re- cherches. curieuses' 'sur: les tortues. fossiles; comme elles»ajoutent ä- celles recueillies par M. Guvien; elles paraitrontdans le volume:de nos -Actes pour 1827.

Une decouverte des plus importantes en geologie, c'estžcelle des cavernes de las-Perrieres, aupres de Lu- nel-Vieil,departement de YHErault, puisgu'elle donne une »solution -decette »agglomeration, fort extraordi- naire, d'ossemens de toõutes les classes d'animaux, comme depõt successif de plusieurs grands cataclis- mes, et gu*elle detruit la vieille thšorie d'un deluge universel. En'effet, dans ces cavernes remplies d'une terre argileuse d'alluvion, on trouve runis les debris de:guadrupedes terrestres.carnassiers, herbivores, pa- chidermes, solipödes et rüuminans, avec des fragmens, trös-reconnaissables d*oiseaux, de. reptiles, de mollus- gues marins, et d'insectes: conservant leurs formes et meme leur couleur. Ils s*y rencontrent, tantöt brises

(1) Foyez, dans ce volume, la pag. 428 etla pl. VIII.

( cvi )

sans aucun rapport avec leur position dans le sgue- lette, ni mõme avec les habitudes des animaux gu'ils rappellent, tantõt d'une conservation parfaite et encore charges d'une forte guantite de matišre animale. En nous rendant compte de cette decouverte (1), M. Mar- GEL DE ŠERRE est entre dans les plus grands details sur la constitution et le destination de ces cavernes remarguables,ouvertes dans les fissures d'un calcaire grossier et de roches de formation anterieure.

Il nous a fait connaitre en mõme temps un femur de mastodonte a dents etroites ( Mastodons angusti- dens), trouve en 'juillet dernier dans les'terrains ma- rins superieurs des environs de Montpellier, gu”arro- sent les eaux du Lez (2). C'est le premier en France gue on possede dans son entier; il a appartenu ä“un jeune individu, dont les debris se decouvriront peut- Elre tous sous peu : nous sommes autorists a |'esperer, puisgue notre confröre M. le professeur Nesti, de Flo- »rence, a retrouve, il y a guelgues mois, le sguelette entier d'un semblable animal dans le val suprieur fe VArno. 11 en prepare'la publication.

C°est par suite de 'examen approfondi, donne a ces medailles d'un monde gui n'est plus, A ces temoins irrecusabies des dernitres catastrophes d'un globe dont la face et les habitans furent tant de fois boule-

»vers€s, renouveles et modifies, gue la geologie, sortie du domaine des romans, s'est rangee parmi les scien- ces d”observation. C'est parl'etude de ces monumens

(1) Voyez ce Memoire, p. 442.

(2) Cette note cstinseree a la page 462.

( cvn )

historigues et appuyes sur les decouvertes de la phy- sigue et de la chimie, gue nous arriverons ä donner ä nos systemes des bases plus vraies, des developpemens plus grands, et ä distinguer les äges nombreux et dif- ferens' de la terre gue nous sommes appelts a cultiver etä mieux'connaitre. Mais ne devangons pas les temps, ne'nous arretons pas a de premitres donnšes, et soyons assez sages pourne point imposer des limites A la puis- sance de la nature et aux grands ressorts gu*elle fait mouvoir : le champ de |'observation est ouvert; nous devons Pagrandir, et laisser a des epogues plus recu- lkes 'honneur de penttrer et de faire connaitre tous les mystöres de la göologie.

L'histoire des theories credes jusgu*ici pour expli- guer ces phšnomenes, a 6t6 donnee par notre con- frere M. Van RensseLaer , de New-York, dans ses lecons de geologie (1), un des meilleurs ouvrages €Gle- mentaires gue nous possedions sur cetle science : c'est un rõsum€ complet, riche de faits et de bonnes obser- vations, gue M. Masson-Four se dispose ä traduire et a mettre au niveau des acguisitions faites tout rEcem- ment dans "Europe savante.

Aux faits antigues revelds de nos jours par cet es- prit d'investigation gui veut tout connattre, d'autres confreres ont ajoute des faits plus recens, propres ä tclairer la couche actuelle de la terre.

Pendant gue M. re LAsovs pöre, Vun de nos corres- pondans, nous entretenait de la constitution gtolo- gigue de la montagne de Balesta, son fils, Pun de nos

(1) Lectures on geology ; New-Yorck, 1825, in-8°.

( cvut )

Membres auditeursy nöus faisait penetrer dans la grotte du Mas d'Azit» Pune-et Pautre situdes dans le depar- tement de |'Ariege. (54

La montagne de Balesta; d*õü Von tire Äi marbres de:la plus grande beaute, donne naissance ä-une fon- taine-appelde F"ontestorbe; ctlöbre par le mouvement periodigue: de ses eaux, et par son urne gui s*emplit d'unerönde tantöt limpide et tantõt trouble; dans |'es- pace-de :soixante minutes (1). A»ce phenomöne s*en joint un-autre gui parait 'se*confondre avec le pre- mier, celui d*une; brise tgalement intermittente, gui s*tchappe d'abord des flancs de la montagne avec un Ikger murmure, puis y rentre avec un bruit €pouvan- täble, compard ä.celui d'un-torrent entrainant tout dans sa course d€vastatrice. M. pe LAyous pere attribue ces mouvemens a Vaction'de volcans sõuterrains, dont [existence est demontree par les eaux thermales d*Us- sat' et d'Ax, par les dejections anciennes gue presen- tent de nombreuses localitts.de la chaine des Pyrences.

Des 'grottes profondes, plüs ou, moins dangereuses, sontouvertes dans les flancs des montagnes de PA- riege. La plus curieuse est celle du Mas d*Azil; creusõe par les eaux d'une riviöre gui s'y engouffre tout 'en- tiöre ,'elle presente le double tableau de la vie et de la-destruction. Son exterieur est parseme de võgetaux brillans, dont le gai feuillage'cache la nichee de mille oiseaux, tandis gu'a son interieur, des rocs noirätres, crevass€s, sont suivis de masses imposantes de stalac-

so auti taatasd ol usemmadjensn Ah A 4

(1) M. pe LAsous decompose ainsi la durce de Pintermittence : flux, 20 minutes; reflux, 20; passage de la hausse a la baisse, 103 passage de la baisse a la hausse, 10; total, 6o minutes.

(CX)

tites; et plus loin, de deux cavernes servant de retraite aux chauves-souris dans le temps-de leur Iethargie pe- riodigue. Ges deux cavernes sont unies par un pont naturel, de seize metres d*Eelevation, sous leguel les eaux roulent de castades en cascades, pour reparaitre ensuite paisibles, et arroser le riche bassin ou s'Ele- vent les murs de la ville du Mas.

Une aautre caverne, d'oü sort la principale source de la Guisance, sitube prösd”Arbois, departement du Jura, gui presente' des gercures d'oü. s'Gchappe, au mõis de septembre, un courant d'air-froid, a €tb exa- minte par notre confrere M. le docteur. Dumonr. On y a trouv6 des ossemens humains et divers objets en cuivre, gui semblent avoir appartenu ä des Gaulois.

Eofin, M.-le chevalier pe RonnAx, president de la Golonie Linneenne de Bruxelles, nous a. communigud des notes sur la decouverte du. succin de Frahegnies, hameau situd pres de Binch, sur la nature du sol gui le renferme et sur son analyse'chimigue. La connaissance de cette substance 'en Belgigue est.due äa-Hengr Gos- sarT, de Mons, gui la decouvrit en 1759, non-seulement a Trahegnies, mais encore a 'Saint- Denis en Brogue- roy (1), dans un sol de formation toute' bitaminifere ; le succin 5'y presente en morceaux arrondis, d'un rouge, orangö transparent, tres- telatant; il differe peu de' celui gui nous vient des bords de la Baltigue, et developpe, comme lui, Ielectricite resineuse par le frottement. JI s'allume facilement, et brüle presgu*en

(1) On en a depuis et tout recemment trouve dans une houillere

du Bois-du-Luc, commune de Houding-Aimeries, egalement au voi- sinage de Mons.

(x ) entier, en degagõänt une odeur assez agreable. M. nu Ronnax releve ces Taits, parce gu'un €tranger a voulu semparer de cette döcouverte, et gu'il convient de dire toujours la v6rite (1).

BIOGRAPHIE.

Nous avons publie de nouveaux details sur Lixnt, et fait connaitre sa propridtš de Hammarby et ce muste d*oü son genie dicta les võritables regles pour bien voir la nature. Nous devons ces interessans ren= seignemens au zele de notre confröre M. le docteur Rossman (2).

Aax Ganaries, Pon conserve un tendre souvenir de BroussonneT, notre illustre fondateur; veut-on y de- signer un homme d'un caractöre ouvert, passionne pour Petude, desintõresse, võritable ami de ses semblables, c'est son nom gue |'on cite. Les infortunes gu'il a se= courus, les personnes gu'il a arrachees aux plus eruel- les douleurs, les amis gu'il a tendrement aimts, tous redisent ses vertus, tous proclament le bien gu'il a fait. Le naturaliste philosophe laisse derriöre lui des traces utiles, les conguerans n'y laissent gue la devas-

M

tation et Pepouvante. N M. TuitsAur pe BERNEAUD nous a lu |histoire de TukopuarAstTE, dont il €crit la vie, traduit les ouvrages

immortels et prepare de cet illustre peripateticien une

(1) Annales generales des sciences physigues, tome 1, page 109, gui se publierent ä Bruxelles de 1819 a 1821. (2) Relation de la fete champõtre du 24 mai 1826, pag. 278 et suiv.

( exi ) edition complöte, riche de fragmens et de recherches faites sur les lieux mE6mes gu'il peignit si bien.

Dans la masse des faits gue je viens d'exposer, vous voyez, Messieurs, gue nous justifions [importance des associations vraiment savantes, gue nous ne nous bor- nons pas ä de simples speculations philosophigues, mais gue nous travaillons ä repandre les lumiöres dela võrite, a rendre les decouvertes essentiellement dignes de ce nom d'un usagi plus prompt et plus direct. Nous signalons |'erreur, nous demasguons le charlatanisme, nous aidons ä la marche progressive de la civilisation. Une correspondance tres-etendue, des relations ami- cales etablies entre la Societš Linndenne et les Gorps savans les plus recommandables des deux mondes, Pächange matuel de nos memoires et de nos penses; les puissans efforts des Linndens, tant de France gue de Vexterieur, nous revelent tout ce gui est bon, tout ce gui est constatš d'une manitre irrecusable; ils nous mettent ä mõme d'en profiter, de rõpandre et de populariser ce gui est vraiment utile. Semblables a ces feux gu'allumaient aatrefois les tribus helveti- gues, et gui, repetes de distance en distance, instrui- saient en un clin d*cil toute fa contree de Papproche de Pennemi, les lumieres gui nous arrivent de toutes parts. põnttrent mes honorables Gonfreres, excitent puissamment ['$mulation' parmi eux. Elles leur four- nissent les moyens d'illustrer toutes les branches de Dhistoire naturelle, d'asseoir les idees d”ordre, 4°6- tendre le domaine de |instruction, et d'aider, comme je le disais en commencant cet exposd, a consolider les institutions sur lesguelles reposent la paix du mon-

( ex] )

de; Vindependance des Etats, le bonheur public et les vertus privees. i

Si la mort 'est'venue dans nos rangs enlever guel- gues-amis chers a nos Coeurs, d'un autre cöte, nous avons fait des acguisitions precieuses en'Membres re- sidans et en Correspondans. Une nouvelle colonie a €te fondee en Savoie; de nombreux et-zelds cultivateurs des sciences naturelles se sont rEunis a nous, nous ont fourni d'abondans materiaux et pour nos volumes et pour nos collections. Partout le nom de Linnt r€veille le sentiment de ['ordre, on veut se placer sous son Ggide pour marcher plus sürement dans le sentier de Vexperience. Le jour anniversaire de ce grand homme se celebre partout avec pompe, plaisir et empresse- ment. Dans: Vun-comme dans Vautre hemisphere on aime ä se joindre a nous pour donner plus d*Eclat:au 24 mai. C'est au milieu' de ce mouvement spontane gu'uge agrõgation'gue je m'absliendrai de caracteri- ser, osa, pendant guelgue temps, usurper le nom gui nous appartient, et gue mes Gonfröres illustrent. Les vrais Linnfens, ayant interõt a n*Gtre-confondus avec gui gue ce soit, ont Eleve la voix : elle a Šte entendue, et la pretendue Socictd Linneenne des sciences chimi- gues ct physigues est rentree dans le neant. Nous:ne parlerions pas, Messieurs, de cette justice gui “nous Elait -due, gue nous attendions des organes de la: loi, mais le: triomphe de'la morale et de lavraie science me fait'un' devoir de citer publiguement cet acte gui assure notre propriete et garantit notre honneur.

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+

RAPPORT

Sur les concours ouverts pour Vannee 1826; par M. CasrEL, Vice- President.

D'Apris Lass faite des concours ouverts par la»Societe Linneenne, nous avions deux prix ä donner cette annee, |'un sur la definition la plus exacte gue Pon doit attribuer au mot espöce, consideree comme base €lementaire d'une mõethode regulire; Vautre, sur les moyens de resserrer le lit des torrens et des riviöres, et de mettre en valeur les graviers gu”ils charrient et gu'ils deposent sur les terres voisines.

Ces deux guestions importantes sont developpfes dans les programmes publids.

Gelle relative a Pespece n'a point encore Et exa- mine, ou du moins le temps materiel n'a pas permis aux personnes gui se proposaient de concourir de la rEsoudre convenablement, de Pappuyer de toutes les recherches, de toutes les observations gu*elle exige, et d'en faire les applications demandees ä deux genres au moins dans, chacune des divisions de la zoologie, de la botanigue ct de la minšralogie. Nous avons en consšguence penst gu "il convenait de remettre la guestion au concours, et d*en demander la solution pour |'annee 1828.

La guestion sur les ressources gue |art et la pensee

V. h

( (XIV )

peuvent indiguer pour prEvenir la degradation ou la submersion des proprietes plactes' sur le bord des eaux courantes, et pour tirer parti des bancs de sables et des atterissemens gu*elles forment dans leur course plns ou moins'rapide, nous a bien vatu|'envoi de deux memoires, mais rõpondent-ils pleinement au desir ex- prime par la Societd Linndenne? C'est ce gui va resulter de 'examen gue nous allons en faire.

L'auteur du memoire inscrit sous le n* 1, et portant pour pigraphe ces mots : Une faible õtincelle, tchap- pöe d'une lampe debile et mourante, peut, õtant trans- portte dansun lieu convenable, y faire naitre et briller un vaste foyer de lumitres, ne s'occupe gue de la Mo- selle, gu'il a plus particulišrement observee.

Cette rivitre, chantše par Ausone, sort des monta- gnes des Vosges; elle arrose trois de nos departemens du nord-est, et se trouve Etre une de celles gui causent, en France, par ses freguens debordemens, le plus de degäts, tant par les lits nouveaux gu'elle se forme tous les ans, gue par Pimmense guantitš de cailloux, de gravier et de roches gu*elle charrie et depose sur les plaines voisines gu*elle submerge.

Le mtmoire n? 1est divise en trois sections. Dans la premiere, Pauteur jette un coup-d*eil rapide sur les causes gui rendent si freguens les debordemens de la Moselle et des rivitres gui lui ressemblent; dans la seconde, il indigue les meyens simples et peu coüteux gu”on emploie deja, mais gu”on ferait bien d*employer plus en grand, pour prõvenir, ou plutõt diminuer les ravages gui resultent de cesgrandes crues d'eau ; dans la troisišme, il expose succinctement ce gue, a son avis, Von peut faire de plus šconomigue pour rendre

( oxv) productifs les terrains servant de depõt aux cailloux, sables ou aux eaux croupissantes,

Oüuatre: moyens sont proposes par [auteur : de ramener autant gue possible le lit des riviöres dans la ligne la moins tortueuse, en ayant toutefois Egard ä la pente naturelle du terrain, aux difficultts locales et aux. droits des propridtaires; de calculer leur en- caissement ä raison du voluine d'eau gui doit y passer dans les grandes inondations; de detruire les angles trop saillans des rivages; de donner un talus sufli- sant gui aille en mourant.

Comme on le voit, Vauteur rentre ici dans la theorie publite par Bizaup, de Marseille, Pingõnieur FAgre, et feu Tzurtre, de Bordeaux. Il en developpe bien Pemploi, et les avantages, mais il mäjoute point sa propre experience aux: procedes gu'il indigue, condi- tion essentielle imposöe aux concurrens.

II recommande les: plantations pour tirer parti des bancs de sable, des contrees basses et marecageuses, et ici la theorie est d'accord avec les faits, avec les ouvrages de nos meilleurs agronomes.

L'auteur du second mEmoire n'a gueffleurš la ma- tiöre. Il recommande d'employer les boutures de saule pour former sur les deux rives un rideau de verdure trõs-serr€, gui obligera les ondes a couler entre sans entamer le sol; il cite ä Pappui un pareil procede mis ep; pratigue pour encaisser Ja riviere de la Bruche, aux environs de Strasbourg, et gui a parfaitement rõussi.

Ouant. aux Mmoyens pour employer utilement les terrains 4 gtavier, bancs de sable ou autres dieux st6- riles, il propose de les consacrer a la culture de la

h.

( exvi ) vigne gut prospere tres-bien dans les sols rocailleux, comme on le voit dans les departemens de VAritge et de Maine-et-Loire, et surtout dans le viguoble si fameux de Tokay:

Nous aimõns ä donner des Gloges aux vues philan- thropigues des'deux concurrens, nous citerons miõme honorablement le memoire portant le 1; mais tout en rendant hommage au patriotisme gui a dirige la plume des deux auteurs, nous devons declarer gu'ils n'ont point rempli tout ce gue leur demandait le programme. Ils ont, Pun et Pautre, les moyens de mieux faire, de donner ä leurs idees tout le poids gu'on est en droit dattendre d'esprits justes et penetres du bien public. S'ils“le vealent, ils peuvent, en reprenant leur travail en sous-ceuvre, lui donner tous les developpem ens con- venables, Pappuyer d*essais faits en grand, et 'ayant pour eux la sanction d'une ov plusieurs annees.

Dans Üespoir gu'un sujet aussi interessant pour la - sriculture -excitera de nouveaux concurrens A entrer en lice, la Societ6 Linndenne declare gu*elle ne donne point de prix cette annee, et gue celui promis pour 1826 ne sera plus accord6 gu*en 1828.

Il est une 'recompense gue nous aimons A donner, et c'est toujours avec joie gue nous |accordons, c'est celle promise a ceux gui' nous aident a multiplier les essais sur Putilite des paragreles. Jusgu'ici nous n'a - vons eu a Polfrit gu'a des Gtrangers; cette annee, c'est nn Francais gui la recoit. M. PArisor, professeur des sciences physigues au college d'Epinal, et bibliothe- caire de la ville, est le premier gui ait donnd 'exemple du paragrõlage dans le departement des Vosges. Il a meõme, comme secretaire perpetuel de la Šocibte d*e-

( CXVIL )

mulation de ce departement, publid ä ce sujet une ins- iruction pratigue fort bien faite, propre ä inspirer aux cultivateurs le besoin de recourir a ces excellentes machines, gue Vignorance, la mauvaise foi et des sa - vans trop encroütts de theories repoussent , calom- nient a tout propos. M. PArisor a donc doublement bien mErit€ de ses concitoyens et de la Socitte Lin- neeune. Nous lui remettons avec plaisir le diplõme de Gorrespondant et la collection complete de nos Actes, a titre d'encouragement, pour le service gu'il a rendu a la science avide de faits bien constatds, et a la grande famille humaine, en s'associant a une decouverte utile, gui met nos moissons a Pabri du plus terrible fleau, puisgue ses desordres sont toujours le signal de la mi- söre et de la famine.

vvv mas imamaan vu aaVVAV UA VV AU A UVAAVAVUA VVV VAVALVAWAV A

PROGRAMMES

DES PRIX PROPOSES POUR LES ANNEES 1827 ET 1828.

Pour 1827. Prix de Zoologie.

Aprts avoir accorde, en 1824, un prix de deux cents francs A M. le docteur VALLor, de Dijon, auteur Aune Monographie: sur les animaux vivans trouves dans des corps solides, tels gue pierres, troncs d”ar- bres, couches de houille, etc., la Societš Linndenne a demande gue [on üalenminat par des experiences fidelement expostes :

° Si des animaux gui vivent ordinairement sur la terre ou dans |'eau peuvent exister pendant un temps plus ou moins long dans des corps solides et prives d'air ou d'eau;

Si des animaux amphibies peuvent vivre dans des circonstances semblables; |

Si des animaux peuvent vivre dans ces circon- stances, guels y sont leurs moyens d*existence, guels phšnomtnes physiologigues presentent -ils dans leurs fonctions nutritives et de relation.

Expliguer par les rEsultats obtenus les nom- breuses observations consigntes dans des auteurs, sur des serpens, crapauds, lezards, insectes, etc., trouves

( exix ) vivans dans des masses terreuses plus ou. moins dures, dans des troncs d'arbres, etc. Le prix propose est de trois cents francs, et sera decernš, s'il y a lieu, le 28 decembre 1827.

ann snnrav

Poun 1827. Prix de Physiologie võgetale.

Des idees ingenieuses ont 6t6 publikes dernierement ser le mouvement de la seve dans les võgetaux; mais elles tiennent trop ä [hypothese, et guelgues apercus justes sont tellement poussts au-dela des limites de la probabilitd, gu”il est impossible de s'y arreter. Ouel- gues savans ont €mis aussi sur |'accroissement des v6- setaux des opinions gui se rattachent, au moins sous guelgues rapports, a la theorie du mouvement de la sõve ; mais elles paraissent insoutenables au plus grand nombre des observateurs. Cependant des recherches attentives, rõgulišres et comparatives, sont devenucs une tres-haute importance, et doivent porter un grand jour dans le systšme actuel de nos cultures, et amener Hutiles changemens, dans nos pratigues €co- nomigues.

Desirant determiner ces recherches et leur donner un ensemble necessaire, la Societe Linneenne de Pa- ris a promis depuis 1822 et d€cernera, en sa söance publigue du 28 decembre 1827, un prix de la valeur de trois cents francs A Vauteur du meilleur memoire

dans leguel,

On eaposera les consiguences gui rõsultent na- °

/

( exx )

turellement des observations et des experiences faites jusgwä ce jour sur les mouvemens et Võtat de la seve dans toutes les phases de la vie ul Jia et dans les diverses saisons de Vannde;

On confirmera ces rõsultats et on y ajoutera, par des faits recens,*par des experiences reiterees, des con- siderations nouvelles ;

On offrira, enfin, en õvitant toute explication purement hypothetigue, une theorie de la marche des [luides võgitaux, aussi probable, aussi complete gue le permet Üetat actuel de la science.

ranrnn van ram

- Pour 1828. Prix EHoršeulture:

Ouelgues experiences ont paru prouver gue le bois vivace margue 12 et 13 degres centigrades, alors gue la temperature de Patmosphöre est ä 5, 7 et 8 degres au-dessus de zero : la chaleur interne du vegetal est donc au minimum, comme 2 est ä 9; mais elle re di- minue pas et ne s*Eleve point proportionnellement ä celle gui appartient ä Pair ambiant; elle se maintient, au-contraire, dans une proportion moyenne avec la temperature Glevde de Patmesphöre.

Tant gue celle-ci est inferieure a 18 degres, celle du võgõtal semble ötre constamment au-dessus ; air libre est-il de 18 degres, la temperature du võgetal est au-dessous. On croit meme s*Etre assure gue la tempe- rature võgetale ne descend pas plus bas gue 12 degres, et gu'elle ne s*Elöve pas au-dessus de 24, pendant gue

( CXXI |) la temperature de lair parcourt dans le meme niois de 3.a 55 degres.

Une autre remargue non moins intöressante, eest gue la temperature interne du vegetal se maintient au mõme degre ä toutes les špogues du jour et durant plusieurs jours de suite. Si elle tend ä varier, elle ne varie gue tres-lentement et de tres- peu de chose, guoigue la temperature de Pair varie guelgueflois de y5 degres en moins de six heures.

Une pluie long -temps continude diminue sensible- ment la temperature võgetale. On Va vue, apres une pluie forte gui dura guatorze heures de suite, descen- dre de 4 degres centigrades, tandis gue le thermomžš- tre, expos€ a Pair libre, ne descendit gue de 8 degres €galement centigrades.

Des recherches de ce genre sont tršs- importantes et se lient necessairement ä la culture des võgetaux precieux gue nous avons interet a acclimater et ä con- server dans notre pays. Ces recherches, la Societe Linndenne les provogue et promet un prix de la va- leur de trois cents francs A celui gui rõpondra le mieux ä la guestion süivante :

Ouelles sont les variations de tempörature gue les võgetaur eprouvent pendant les differens changemens de Patmosphere? Du terme moyen obtenu peut-on deduire des rõgles certaines de culture pour les trois sortes de degris Pacclimatation en France des plants et des graines venues de Põiranger ?

Les experiences doivent etre faites comparaltivement sur des võgetaux indigenes et exotigues de nature, de

( exxil ) taille, de circonference et de contexture diverses, ei places a des expositions dillerentes. Les memoires devront õtre appuyes sur des tablenux dress€s avec soin.

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Pour 1828. Prix d'Histoire naturelle.

Un botaniste celžbre a donne de Vespõce la defini- tion la plus exacte, guand il a dit gue les individus gui appartiennent a une seule et mõme espece sont parfaitement semblables dans toutes leurs parties et se reproduisent toujours sous les mõmes formes avec le mEme caractöre universel (1).

Cependant les auteurs de nos jours semblent ignorer ce principe, et s*en eloignent sans cesse, non-seulement en denaturant les esptces les plus anciennement con- nues, et en multipliant les genres sur des circonstances fugaces, on pourrait mõme dire sur des caprices mi- croscopigues, mais encore en s'obstinant ä nommer espõces des individus gui ne sont reellement gue des varieles et mõme de simples sous-varietes.

Cette marche desordonnee est nuisible aux verita- bles progres de 'histoire naturelle; elle tend a jeter la confusion dans les connaissances acguises, a donner champ ä des erreurs nombreuses, a rendre |'etude dil- ficile, et a desenchanter le spectacle magnifigue de la nature. La route de Vordre et de observation est in- digute par des trophees fameux ; [inexperience, ou

(1) De Jussieu, Genera plantarum , inwoductio, pag. x15.

( exxin |) mieux encore |'envie d'innover, gui semble plus gue jamais €garer les esprits, ont fait perdre la route ou-' verte par le genie : il faut y rentrer de bonne foi; Pinteret de la science |'exige.

En conseguence, la Socibt6' Linneenne promet un prix de la valeur de trois cents francs a celui gui de- terminera d'une manišre precise le caractšre essentiel de Pespöce en histoire naturelle, gui notera les parties susceptibles de varier, et indiguera les circonstances propres ä donner naissance ä ces variations.

D'apres la theorie prdsentde, on devra donner le tableau d'au moins deux genres dans chacune des di- visions de la zoologie, de la botanigue et de la minšra- logie, dans leguel on fera connaitre les espöces reelles, constäntes, ainsi gue leurs principales varidtds.

Les observations microscopigues, sil y en a, seront faites avec un instrument dont on fera connaitre 1'6- tendue du foyer et le nom de 1'auteur.

On €vitera de se servir d*expressions neologigues: Toute description doit etre courte, simple, et dans le genre adopte par Pimmortel Linn£, chez gui rien d'u- tile n'est omis, et tout est peint par un seul mot,

=rarnan sannan

Pour 1828. Prix d' Agriculture.

On a propose et mõme employe de nombreuses methodes pour resserrer le lit des torrens et des ri- vieres , et pour mettre en valeur les graviers gu'ils laissent a nu ou deposent dans les plaines, ainsi gue

( exxiv )

ceux gu'ils accumulent sur leurs bords ou Glšvent au milieu de leur lit. On cite plus particulišrement les ouvrages publidsä ce sujet en 1791 par te professeur BEraup,"de Marseille, et en 1800 par ingõniear FABRE. On se rappelle aussi les travaux extcutds sur le Var en 1815, et sur la Durance en 1815, par feu J. Teu- LnE, de Bordeaux. Mais on leur reproche, peut-Stre avec raison, les grandes depenses gu'ils exigent des proprittaires riverains. Le mecanisme invente en 1824 par M. PoronceAvu, ingenieur en chef des ponts et chaussees dans le departement de Šeine-et-Oise, est encore trop peu repandu pour ötre 'jug6.

Cependant les besoins de Pagriculture appellent Vattention sur cet important objet : ils commandent a ceux gui s*occupent dans leurs recherches d*appli- cations utiles, de concourir de tous leurs moyens pour arreter les desastres habituels de certains cours d*eau, gui affouillent leurs rives, s*ouvrent inopinement de nouveaux lits, gu'ils abandonnent ensuite en lais- sant ä nu d'immenses graviers ; gui transportent a de grandes distances des masses considerables de sable et de pierres sur de riches recoltes; gui font des depõts de vase dans les prõcipices gu'ils se sont creusts, et [rappent d'une stErilite complete les plaines les plus belles et les plus fertiles de notre territoire.

Il est šgalement d'un intöret göneral de rechercher les moyens de tirer le parti le plus avantageux des marais ainsi forms, comme aussi des sables et gra- viers 'amonceles ou laisses a decouvert dans les vastes plaines dont la couche de terre superficielle a ete en- levee.

Voulant pour sa part contribuer ä la decouverte de

(exxv |) vnes nouvelles et simples, sous ce rapport, la Societe Linnšenne de Paris fait un second appel aux proprie- taires' instruits, ä tõus les amis de la patrie, et se propose de donner, dans sa seance publigue du 28 d6- cembre 1828, un prix de deux cents francs a Vauteur

du meilleur memoire sur les guestions suivantes :

Duelles sont les ressources gue Part indigue pour garantir de la furcur devastatrice des eaun courantes le littoral et la superficie des proprietes gui les avoi- sinent?

Vuels sont les moyens les plus certains et en meme temps les plus economigues, 1 ° (le tirer un parti avan- tageuz des sravters, banes de sable, atterissemens, iles, tlots forms par les rivieres et torrens; de rendre productives des propriõtes basses ou mardcageuses, gu'une submersion trop prolongte enleve ä Vagrieul- ture francaise ?

Au memoire fourni, devront Etre joints le plan des travaux ä faire, ainsi güe le devis approximatit des [rais güexigeront les constructions propostes. La SocieLe accueillera de preference le memoire de celui gui par- lera A'aprös sa propre experience, et gui justiliera par des piöces autheniigues avoir execui ce gu'il propose.

aa rrrrnannn

Encouragemens annuels pour des Observations

mettorologigues.

La Socibt6 Linntenne, embrassant dans leur en- semble les sciences physigues et naturelles, attache

(exxyr )

surtout la plus haute importance aux recherches gui peuvent conduire a des applications utiles :-c'est ainsi gu*elle appelle spõcialement Vattention de: ses mem- bres vers les €tudes de la physigue, vers les Gtudes de la pbysiologie võgetale. et animale, gui pourraient €clair- cir plusieurs' points obscurs de Vagriculture et des di- verses branches de |'industrie humaine.

I! est une science gui, plus gue toute autre, est sus- ceptible d'amener a des rEsultats du plus grand inte- rõt, puisgu*elle a pour but de connaitre les causes et les effets des variations de tout genre gui se succödent dans notre atmosphtre : cette science, c'est latmetöo- rologie. En observant les mouvemens, la temperature, Phumidite, la pesanteur de Pair; en remontant äux causes des vents, des pluies et des orages, elle nous fournira les moyens de calculer a ['avance, et avec exactitude, le retour des saisons, Gpogue, Pintensite, la durte des froids et des chaleurs, des pluies et des vents; elle peut, par suite, apprendre au cultivateur le võritable moment il convient de faire telle ope- ration; il doit confier telles semences ä la terre : Ce ne sera plus alors en aveugle gu'il fixera 'äpogue des travaux d'oü depend sa fortune; un guide assure diri- gera ses pas.

Mais, il faut le dire, les bases de la meteorologie ne sont point encore assises sur des fondemens assez so- lides pour Etablir une theorie gui embrasse tous les faits connus ; dans chague pays, des exceptions sans nombre viennenot entraver le savant. C'est donc a |'€- tude des phenomenes gu'il faut sõattacher; c'est de la masse des faits gue jailliront d'abord des principes- pratigues indiguts par les observations, puis enfin une

( exxvir ) iheörie gui en liera, gui en expliguera' tout Pensemble.

Deja la Socitš Linndenne a vu ses efforts, pour eonstater Putilit des paragrõles, conronn€s d'un plein suceös; elle espõre exciter le mõme zele pour les ob- servations meteorologigues. Elle veut remplacer KIn- stitut special de meteorologie gue Pon a vu un instant fleurir'a Manheimret perir avec PElecteur = Palatin, guiVavait fonde; elle veut rivaliser de zele avec la Socict6 gui, en 1824, sest etablis pour le mõme objet a Londres, et devenir le centre des travaux de tous ies hommes €clair€s, de toutes les reunions. savantes nationales et Etrangöres, dans une entreprise aussi utile. '

En conseguence elle demande gu'il soit, dans tontes les localitäs, ouvert des registres metšorologigues con- fornies au modele gu'elle a inserd dans ses Actes pour 1824, et dont le resume sera publid dans le volume an- nuel de ses Memoires. Ces tableaux contiendront la temperature calculee sur-un thermomttre centigrade, expos6 au nord, place a 6 metres au-dessus du sol, et destine a fournir chague jour, ä neuf heures du matin, a deux heures apres midi et a neuf heures du soir, la moyenne des temperatures extremes; la pression moyenne de [atmosphere indigude par les variations barometrigues et les oscillations de la boussole; le degre d'humidite de Pair d'apres un hygrometre a cheveux, tenn ä ['ombre et au nord; la guantite de pluie tombee calculde en centimttres; la nature des vents dominans, leur force, vitesse, durde et guan- tite mesuršes toutes les vingt-guatre heures avec un bon antmomttre ; Petat du ciel; enfin une co- lonne 'd'observations, Von insörera les phknomenes

(CXXVIIL |

particuliers, tels gue les špogues de la fleuraison et*de la fructification des acbres et des plantes indigenes et cultivões; Papparition, disparition, nichöe, passage ou chant des oiseaux; Üapparition, et disparition des in- sectes; les Epidemies et maladies reguantes, ete.

A partir de sa seance publigue annuelle du-28 de- cembre 1825, la Societe Linneenne; distribue ä- ceux: gui lui font passer des tableaux de ce genre, avant le 1°" deeembre, des encouragemens proportionnts au merite du travail obtenu.

Deja elle cite honorablement MM. le baron Cru, de Geneve; BeLrraur, de Milan ; Asrorri, de Bologne; SaivT-Marriv fils, de Ghambery, et ParisotT, d'Epinal, auxguels elle a remis, en 1824, 1825 et 1826, des en- couragemens et le diplõme de Correspondant, pour avoir Etabli des paragrõles et en avoir propagd Pemploi.

La Socitte Linntenne vote” des remercimens ä MM: TnossAro, de Tarbes; Barzex, de Besancon:; Hvucon, de Vesoul; Gazan, d'Antibes; PoLLART DE Gannivais, de Bruxelles; RAmon ve LA Sacra, de la Havane, pour les tableaux metöorologigues gu'ils lui ont fait passer.

Les lettres et paguets devront paryenir, francs de port, a M. Tur- paur ne BERNEAUD, Šeeretaire perpttuel , rue des Saints-Peres, n* 46.

Les personnes gui voudront remplir d'une maniere reguliere les tableaux demandes pourront en faire prendre des modeles au Se- crõtariat de la Socicte, on bien suivre ceux gui font partie du IV* vo- lume de ses Actes.

La Socicte a fait executer, a des prix moderes, une collection Pinstrumens, par M. CnAMBLANT, son ingenieur - opticien , gui reu- nissent a Pexactitude la simplicite et la solidit6. Les Membres et les Correspondans jouiront Y'une remise guand leurs demandes - porte-

( exxix )

ront Vattache de la Societe. Les autres personnes s'adresseront di- rectement, et sans frais, a M. CHAMBLANT, ruc Daüphine, n? 36, faubourg Saint-Germain.

Les instrumens sont au nombre de six, savoir : Je barometre de Gar-Lussac, perfectionne par M. FRAncotur ; un thermometre, un hygrometre ä cheveux, un hyetomštre; Vanemometre de REcmIEr, perfectionn€, et une boussole. Ils coütent deux cent cinguante francs.

en ennsansr nan

CGONDITIONS GENERALES.

Les memoires portant une €pigraphe ou devise, gui sera repetee avec les nom, prenoms, gualites et de- meure de Pauteur, dans un billet cachete joint au ma- nuscrit, leguel sera €crit lisiblement, doivent Gtre adresses, francs de port, a M. TmiksAur pe BERNEAUD, Secretaire perpetuel de la Socidtš Linndenne de Paris, rue des Saints-Peres, 46. i

Ils devront lui parvenir avant le 1°" octobre de cha- gue annee : ce terme est de rigueur.

Les Membres r€sidans, Honoraires et Auditeurs, domicilids 4 Paris, sont seuls exclus des concours.

La Socidtš Linndenne previent gu*elle ne rendra aucun des €crits, tableaux ou pieces envoyees au con- cours ; mais les auteurs ou leurs fondes de pouvoõirs au- ront la libertš d'en faire prendre des copies, s'ils en ont besoin.

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TABLEAU

DES MEMBRES COMPOSANT LE BUREAU

DE LA

SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

MM. le chevalier: SouLance-Bopin, President. J.-H. Levemuk, d. m. p-, Rent CASTEL,

TuiksAuT pe BERNEAUD, Secretaire perpetuel. E. Povevin, Tresorier: Guiskenx, Secretaire-adjoint-archiviste.

Vice-Pr€sidens.

MEMBRES DECEDES EN 1826.

CorbieNNmE; Membre residant. Pori, JERFEXSON, Toscan, Gorcxy, Membres honoraires. BREISLA CK, -LESGHENAULT, TeuLtre, Gorrespondans,

La Socibtd Linndenne a arretd gue Augustin Draä- piez, de Lille, ne ferait plus partie de ses Gorrespon- dans, a dater de ce jour.

UVYUV UV UV VVV AAA AAA amaan vut AAA AAV VAS

OUATRIEME SUPPLEMENT.

AU

TABLEAU DES MEMBRES ET GORRESPONDANS,

INSERE DANS LE TOME IV°, PAGE CXIV ET SUIV.

MEMBRES RESIDANS.

Duroncner, ( Philogöne - Auguste- Joseph), entomolo- giste. AAA

Leregvre (Alexandre-Louis), entomologiste.

Masson-Four (Pierre-Antoine), professeur de chimit agricole. | i

Pasrrt (Thomas), dõcteur en medecine, äntien' Au- diteur. | art

Lemercier (Jean-Gasimir), docteur en mMedecine, an - cten Auditeur.

Girov pe BuzAreincves (Louis - Francois - Edouard- Adrien), anatomiste, ancien Auditeur.

De LA PYLAIE ( Bachelot), naturaliste, ancien Correspondant.

MEMBRES HONORAIRES.

LarosroLLE (Alexandre-Ferdinand-Leonce), prolesseur des sciences physigues, a: Amiens.

GESARE Borgia, president de PAcademie de Gatane.

De Häzzi, president” de Ja Societš - Pagriculture de Bavitre, a Munich.

(OOKKKIT j

Dz Marrivs (Charles-Frederic-Philippe), Nun des di- recteurs du Jardin des plantes, ä Munich, ancien Correspondant.

De Scnrancx (Francois de Paule), un des directeurs du Jardin des pläntes, a Munich, ancien Correspon- dant. |

Purkini DE SAinT-ANTONIN (le chevalier), gouverneur de la Savoie, a Ghambery.

Renwrcx (John), professeur de physigue et de chimie au college de Colombia.

MEMBRES AUDITEURS.

Layous pe LA Pomartne (Felix-Adolphe).

Prvosr (Louis-Gharles), ex-agent forestier.

Bousiex ( Pierre-Jean-Baptiste), attach€ au minislere de Pinterieur. /

OvoranT- Desxos (Joseph), propridtaire et mineralo- giste.

Bonezav (Alexandre), botaniste.

ASSOCIEES-LIBRES.

Macnavo (Donna Margarita ve), a VOratava, iles Ga-

naries. Rousser (Pauline), ä Habsheim, Haut-Rhin.

CGORRESPONDANS NATIONAUX. Aisne.

GnevicnE (Louis-Marie-Joseph comte pe), propribtaire a Villers-en-Prayöres.

( exXXIH ) Indre.

DoxNEL DE (YUINGY (Charles-Desirš comte), proprid- taire a Fromenteau, pres de Ghätillon-sur- Indre.

Loire.

Marrix (Jean-Joseph), proprietaire a Virrieux - sur- Pelussin, Loiret. VercnAup-Romacntsi (Gharles-Frangois), proprietaire a Orleans.

Marne.

Pavr-Leresvre '( Alexandre), docteur en medecine ä

Vitry. ; K . kt Meuse.

Denis (Prõsper-Sylvain), docteur en medecine.ä Gom- mercy. Orne.

Bozs-Duvar (Jean-Alphonse), botaniste: et.entomolo- giste a Ticheville. Rhin (Haut-).

Koenie (Gharles), botaniste-cultivateur a Colmar. RousserT (Jean -Baptiste), docteur en medecine ä Habsheim.

Vosges.

Parisor, professeur de physigue et bibliothecaire de la ville a Epinal.

( exxxXIv )

CORRESPONDANS ETRANGERS. -Ainerigue du Nord.

BECK (Thšodoric- Romeyn), » professeur de medecine legale a Albany.

COVENTRY, (Alexandre), naturaliste. a Utica.

Snecur (J.-L.-E.-W.), botaniste 4 Charleston.

Tuomas (David), naturaliste a Ceyuga.

PARMENTIER (Andr6), horticulteur a New-York.

Antilles. LHERMINIER (Ferdinand-Joseph), docteur en m€decine, ornithologiste, ä la Basse-Terre (Guadeloupe).

RAMON DELA SAcaA, professeur de botanigue et 'agri-

culture ä la Havane (ile de Cuba). Bavicre. % Werrer, inembre du conseil des forõts x Munich. Belgigue.

VANVOLDEN DE Lowsecx (Joseph - Marie - Hyacinthe GniisLetv, baron pe), membre de la commission administrative du Muste dhistoire “naturelle a Bruxelles.

MancmAnp (Louis), botaniste a Luxembourg, ancien Auditeur.

i Espagne.

De LA NuzA (Gaetano), docteur en medecine 4 Ma- drid.

Portugal.

GonsrANc1o (F.-5.), docteur en medecine a Coimbra.

( CXXXV ) Stciles ( Deux-).

DetLE GoIAJE, professeur d'histoire naturelle a Naples. ScivA (Dominico), professeur de gologie a Palerme.

, 4 2 Toscane.

MaLenotri (Ignazio), archiprõtre a San-Gemighano. SOGIETES SAVANTES AFFILIEES. Nationales.

Sociöt€ polymathigue du Morbihan;ä Vannes. Societe d”Emulation. du Mpaptemeni des, Vosges, a Epinal. Societe agriculture du dõpartement VE et:Loir, A Ghiärtres. Etrangeres.

Socidtd horticulturale: de New - York (Amdrigue du / Nord). Academie des sciences de Gatane (Sicile).'

vii tt tuvavauvvavuv vvv Vv VUV TA VVV VAAS AAV

“:- "GATALOGUE Des articles offerts en 1826, et deposes dans les collections de la Societe Linneenne de Paris (1).

M. Arvuv, C. Dix-neuf oiseaux prepar€s et montes provenant des Alpes grecgues.

M. Bouzzter (de Laval), C. Echantillons de favosites fossiles.

M. pe BronnEAu, C. Divers cryptogames de VAgenais en herbier et en dessins.

M. Dumonr (d'Arbois), C.*— Plusieurs cahiers de plantes seches du departement du Jura.

M. DurovõneL, R.— Une petite gerbe de paille ä chapeau, Zriticumn turgidum , gwil a rapportše de la Toscane.

M. LAure, C. Collection des mineraux du departement du Var, et de produits volcanigues des cratšres Eteints de Cogolin. .

M. Le BreT (Isidore), C. Plusieurs gušpiers.

M. Lerort, C.— La grande vipere dite trigonocephale fer de lance de la Martinigue.

Mademoiselle Lixnt ( Elis.-Ch.), A.-L. Soixante €chantillons de la Zinnea borealis cueillis a Hammarby, en avril 1826.

M. Masson-Fovr, R. Echantillons du gres conchylifere de Domp- tail ( Vosges).

M. Mean, C. Büche põtrifiee du (Juercus virens, recueillie aux environs de Mobile, Etat d'Alabama, Amerigue du Nord.

(1) Les lettres gui suivent les noms indiguent cue les personnes designees sont : R., Membres Residans; H., Honoraires; A., Audi- teurs; A.-L., Associees-libres; C., Correspondans, ou bien E., Etran- göres a la Sociele.

( exxxvn )

M. Mutter, C. Plusieurs Echantillons de coguilles fossiles du genre Defrancia.

M. PuirirparT, C.— Ouelgues cahiers de plantes seches du depar- tement de VPAisne.

MM. Prince, CC. Diverses plantes seches des Etats-Unis d?Ame- rigue.

M. Rapiv, C. Plusieurs cahiers de plantes seches du canton de SchafFhouse et du canton de Vaud. *

M. Rers, sculpteur. Un petit huste de Linnt (voir la note inseree page 24 du Bulletin linneen).

M. Rosgsanm, C. Plusieurs Echantillons de la Linnea borealis, et trois dessins de Phabitation de Linnf.

M. Seurerger, C. Plusieurs cahiers de plantes seches et deux boites d'insectes.

VVV UV UA VVV mammu vvv uu VU LUU vaNNVA uuu VVVY

LISTE

NE

Des ouvrages imprimes offerts ä la Socicete Linneenne de Paris pendant Vannce 1826, et deposes dans ses archives. flu

ÄGADEMIE DES SCIENCES DE Dryov. Procts -verbal de sa seance publigue du 20 aoüt 1825, suivi du Compte rendu de ses tra- vaux pendant la meme annce; in-8.

Rapport sur les Annales du moyen äge, la dans sa seance du 24 mai 1826, par M. Nauzr. Dijon, 1826, in-8.

AGCADEMIE DES SCIENCES pe Lxox (Rhöne). Comptes rendus de ses travaux pendant le premier et le second semestre de 1825. Lyon, 1826, in-8. a

AGADEMIE DES SCIENCES NATURELLES DE PHILADELPHIE. La collec-

tion complete de son journal. Neuf volumes in-8. Philadelphie, 1817-1825.

M. Baicx pe Mervieux, R. Resumes complets de chirurgie, par M. MeirtEu ; de mEedecine, par M. Vaceuti; de botanigue par LAmouroux et Baizzr. Paris, 1826, guatre volumes in-8 faisant partie de son Encyclopedie portative.

M. Bargis, H. Delectus seminum, gua pro mutua exteris' bota- nicis commutatione offert hortus botanicus Lugdunensis. Lug- duni, 1826, in-4.

M. J. BArn, E. ConsidErations pour servir x Vhistoire du deve- lõppement moral et litteraire des nations. Paris, 1826, un vo- lume in-8.

M. BARRExY, C. Memoire sur les maladies epidemigues, Besancon , 1813, in-8.

Observations meteorologigues et constitution medicale de 1820 a 1825; il-12.

M. BAUDET-LAFARGE, C. Observations sur les moyens d'ameliorer les races de beeufs dans le departement du Puy-de-Döme” Cler- mont, 1825, im-8.

( CXXXIX )

M. Beck (Romeyn), C. Elements of medical jurisprudence Al- bany, 1823; deux vol. in-8.

M. BELTramr (Eropostö) , C. Buoni effetti dei paragrandini dell”- anno 1825, e specialmente del. modo; con cui -guesti“semplici stromenti paralizzano le-nubi 'temporalesclie: da impedire la formazione: della grandine ; con: appendice, sul riparo* altre meteore dannose all” agritoltura. Milano, 1826 ; in-8.

Nuovo metodo diagricoltura: per compensarla del! avvilimento dei suoi prodotti, saggio teorico pratico (sulla cultura de? gelsi ). Lodi, 1826 ; in-8.

Diversi articoli sopra i paragrandini pubblicati ne' giornali di Ber- gamo, Crema e Lodi, 1826.

M, ,BERTOLOn1, C. -Horti botanici, bononiensis. plant viventes, cum aliis plantis-viventibus commutande: Bononize, 1826 ; in 4.

Lettera sulla Chara ulvoides. Bologna) 1826; in-4.

Descrizione dei -zafferani italiani. Bologna, 1826; in-4:

M. Bonarous, C. —'Recherches: suri les moyens de. remplacer la feuille: du. mürier: par une; autre substance propre aü. ver:a-soie, et sur Pemploi des residus des cocöns 'comme engtäis. Paris, 1826;-in-8:

M. BorEAu, A. Promenade: botanigue. sur 'les.bords. de la: Loire em aoüt.1823. Angers, in-12,

Cest la relation d'une fete donnee a M. Desvaux, PO fesseur de botanigue, par ses Eleves.

HA

BRANGHE LinnmEENNE DE NEw-York. —. Les numeros 13, 14 et 15 de - la New-York literary gazette, et:guelgues autres du Statesman.

M. CarEnA, C.—-Notizie biografiche del professore abbate Vassalli- Eandi. Torino, 1826; in;4.

M. CRHAMBLANT, ingenieur- opticien de Ji Societe, rue..Dauphine, n? 36, a Paris. Instructions familieres kaa des instru- mens de mõteorologie adoptes par la Societe Linneenne. Paris, 1826 ; in-8.

M. CnAncex, C. Lettre aux Membres de la Societš agriculture du departement de PAllier, concernant des reflexions sur guel- gues guestions d'economie agricole. Moulins, 1826; in-8:

M. CuAvansts, C. Collection de son Journal (agriculture du canton de Vaud. Lausanne, 1812-1826; douze vol. in-8. |;

M. ne CnEVIGNE, C. Moretum de VircisE, avec sa traduction francaise ; Le vin de Champagnc, ode traduite de CoFFIw;

(CXL ) Le vin de Bourgogne, öde traduite de GrENAN, et Journee de Fericy ; br. in-8.

CoLoniE LinnEENNE VE BRUXELLES. Resume de la fete par elle c€- lebrše le 24 mai 1836 4 Anvergbem; in-8.

CoMiCE AGRICOLE DE CoArons (Marne). Les num€ros 1, 2, 3, 4, 5,6, 7, 8,9 de son Journal pour Vannee 1826; in-8.

M. ConsTAnc10, C. Observationes botanico- medice de nonnullis plantis guas patrio latinogue sermone exaratas scientiarum Aca- demice, B.-A. Gomez. Olisipone, 1803; in-4, cum fig-

M. Crun (le baron), C. Economie de Pagriculture. Gencve, 1820; un vol. in-4. ,

M. Cuvrez (le baron), H. Rapport faäit dans les'searices de 'In- stitut-de France des 26 septembre, 7 et 21 novembre 1825, par M. Dururrrem, sur un memoire de M. Costa, ayant pour titre : Considerations generales sur Vepidemie gui ravagea Barcelone en 1821, et-sur les mesures gue notre gouvernement avait prises pour en: garantir:VEtat. Paris, 1826; in-4.

Recueil des discours prononcts 'dans la sõance publigue annuelle de PTostitut, du lundi 24 avril 1826;

Analyse des travaux de VAcademie des sciences de [institut, par- tie physigue par M. Cuvier, partie'mathematigue par M. Four- RIER, pendant Vannee 1825, avec la note des prix proposes et des prix accordes; in-4.

M. DecLano, C. Observation d'un anevrisme faux consecutif de Vartšre brachiale, gueri par Popõration ;—et Observations d”em- poisonnement par Paconit napel. Lille, 1826; in-8.

M. Dexax, C.—Anniversary address on the progress of'the natural sciences in the year 1825. New-York, 1825; un vol. in-8.

M. DerAyous, C. Les cahiers du Ve vol. de son Journal dagri- cülture de PAriege. Foix, 1826 ; in-8.

M. Denis, C. Recherches 'anatomie et dephysiologie patholo- gigues sur plusieurs maladies des enfans nouveau-nes. Com- mercy, 1826; in-8.

M. Destovrrixz, R. Flore pittoresgue et medicale des Antilles; livraisons 58 a 67. Paris, in-8.

M. Duyäc, C. Le volume de 1826 du Journal des sciences m€di- cales de la Haute-Garonne; in-8. d

M. Dumonr, C. Statistigue du vignoble d'Arbois, ou Description des cepages et des procedes de culture. gui sont adoptes dans oe vignoble. Paris, 1826; in-12.

( exit )

M. 3. Duriev, E. Legislation des conseils municipaux. Paris, 1826; un vol. in-8.

Editenr (). Annales Linnšennes pour Vannee 1826, formant le Ve volume des Actes. Paris, 1826; in-8.

Relation de la fete champõtre celehree le 24 mai 1826, avec deux planches lithographiees; in-8.

M. Evice (le professeur), C. Osservazioni sull” istruzione de' pa- rafulmini, approvata dall' Accademia delle scienze di Parigi il di 23 aprile 1823, e pubblicata nel 1824. Genova, 1826; in-8.

M. FonerA, C. Discours sur la biologie, ou Science de la vie. Paris, 1826 ; in-8.

M. FonTAnE/iLLES, C. L'art de cultiver les müriers, par CHARLES Verrt, traduit de Pitalien, avec des notes sur la guatrieme edition. Lyon, 1826; in-8.

M. Foresrier, E.— Cours d'agriculture du departement d'Eure-et- Loir, cahiers no 1 ä 5. Chartres, 1821-1826; in-8.

M. FrAncoz, C. Moyen de regenerer et de repenpler les foršts detruites et d'en etablir de nouvelles, ou MEmoire sur Pimpor- tance du frene commun, sur la'culture du meleze, du chšne, du sapin, du picta et des arbres fruitiers, et sur. les moyens de produire en abondance de bon fourrage et de bons fruits; se- conde edition. Chambery, 1826; in-8.

M. GenrtEr, C. Notice sur guelgues points d'amdlioration de Vagriculture de la ci-devant province de Franche-Comte. Lons- le-Saulnier, 1826; in-8.

M. Girou (de Buzareingues), C. —- Essai sur la generation. Rodez,

1826; in-8.

M. ne Govuvenain, E.—Table exacte de la pesanteur speeifigue du mõlange d'alcool et d'eau faite par centiemes de volumes, de- terminee par Pexperience et le calcul depuis le zero jusgu'au 20° degre du thermomttre de REaumur; precedee de la des- cription de guelgues anemometres pour servir a Pusage de cette table, et de plusieurs observations et experiences. Dijon, 1825 3 in-S.

M. GuxEranT, G. Essai sur ['Gtat actuel de Pagriculture dans le Jura, les ameliorations gu'elle a recus depuis trente ans, et celles dont elle parait encore susceptible. Lons-le-Saulnier, 1822; un vol. in-8.

M. HosLanpre, C. Faune du departement de la Moselle, partie '

( oxEII )

des -animaux vertebres, mammiferes et repules. Metz)'1826; in-12.

M. Housron, C. The Minerva, or literary, €ntertaining and scientific journal. New-York, 1824-1825; trois vol. in-8.

M. HurrrEL »'ÄRBOVAL, C.— Dictionnaire de medecine et de chi- rurgie veterinaires; premier volume. Paris, 1826; in-8.

M. Jones (de Philadelphie), E. The Franklin journal, 1826; in-S.

M. JozeAy, E. Anaiyse de divers €crits sur Vart de faire le vin, pour ce gui- concerne le mode d'en diriger la fermentation. Niort, 1825; in-8.

Notes pratigues sur les principaux points de la culture des champs, imprimees ä la suite de PAlmanach des Deux-Sevres pour 1826.

M. LArosrorLE, H. Traite de la carie. Amiens, 1787.

Traitš des parafoudres et des paragreles en cordes de pailie: Amiens, 1820; un vol. in-8.

Experiences faites par VAssociation de bienfaisance medicale, et plusieurs autres extraits du Journal de la Somme sur le meme objet. |

Un, deux et troisikme supplement au traite des paragreles; in-8.

Avis aux meres pour leur conservation et celle de leurs enfans; 1821. F

Moyens ä opposer ä la contagion de la peste et de la ficyre jau- ne, 1821.

De la necessite de bannir de nos euisines le cuiyvre pour y sub- stituer le zinc.

M. LASCARIS Di VENTIMIGLIA , C. Nota sopra la ginestras sua' col- tura, suoi usi, ecc. Torino, 1818.

Lettera sopra i cappelli di paglia di Toscana, 1819.

Ragionamento intorno alla litogräfia, 1820.

Dell” orniello (fraxzinus ornus) volgarmente detto in Piemonte, vicino a Torino, /Vosota.

Reläzione ihtorno ;a scerta mälattia del riso chiamata Brüsone; 1825; in-8.

M. Laure, €. Memoire sur le Jupin et Pargile employes, le pre- mier,.comme' engrais vegetal, et le second, commie atiende- ment 'des terres arables, dans la'commune'de Cogolin ) depar- tement du Var. Draguignan , 1825 ; in-8.

M. Lerorr, C. De la saignee et du kinkina dans le traitement de la (išyre jaune. Saint-Pierre-Martinigue, 1826; in-8:

( exLill )

, M: LmerminiEr, C. Dissertation sur le dragonneau et sur les cing vers gui se trouvent le plus: communcment dans Vintestin de Vhomme. Paris, 1826; in-4.

M. Limovuziy-LAmorTHE, C. Les cahiers de son Journal agricul- * ture pour janvier, fEvrier, mars, avril, mai, juillet et aoüt. Albi, 1826; in-8.

LrcEe D'HISTOIRE -NATURELLE DE NEWw-York. Le second volume de ses Annales; in-8.

M. Mazenorrr, €. Il padrone contadino, osservazioni agrario= critiche. Colle, 1815; in-12.

M. Massos-Four, R. Arboretum forestier, essai A'une classifica- tion des arbres, arbrisseaux et arbustes gui composent les fortts de la France, comprenant tous les genres dont les especes sont indigenes ou ont €te naturalisees. Nancy, juin 1825; in-8.

MM. Marriv (de Corbeil), E. Trait€ sur les ruches ä Pair libre. Paris, 1826 ; in-8.

M. Marniev, C. Notice sur les houblons des. Vosges, notamment de Rambervillers et de sa banlieue, Epinal, 1826; in-8..

M: Monrix, C. Essai sur la nature et sur les proprietes d'un fluide imponderable, ou Nouvelle theorie de Panivers materiel. Le

1819; in-8. olli reflexions d'un amateur sur une brochure relative a la fišyvre mugueuse. Saint-Etienne, 1821; in-8. Projet d'une correspondance a etablir pour Vavancement de la meteorologie. Nevers, 1826; in-8. M. Orrotr, €. Dei paragrandini TEA discorso guarto. Bo- logna, 1826; in-8 Dei paragrandini metallici, nuove notizie. Bologna, 1826 ; in-8. Brevi considerazioni sulla risposta della celebre Accademia reale delle scienze di Parigi a S. E.il ministro delV interno di Fran= cia, intorno ai paragrandini, con nn appendice. Bologna, 1826 ; in-6. Della formazione della gragnuola ne' temporali, nuova ipotesi. Bologna,'1826; in-8. M. Pavrpairze, R. be second volume de sa chimie, traitant de la chimie organigue. Paris, 1826; in-16. M. Perrieux, E. Observation d'histoire naturelle sur le dragon= neau Peau'douce. Orleans, 1825; in-8. M. PirosLe, R. Premier supplement ä son Jardinier-amateur, ou VHorticulteur francais, annee agricole 1826-1827 ; in-12,

( exLiv )

M. J. Ranius, €. Scriptores ophtalmologici minores, volumen primum. Lipsie, 1826; in-8, cum tabula.

M. Ramserr, E. Memoire sur Putilite des paragreles, et principes sur lesguels ils reposent. Paris, 1826; in-8.

M. Rigaup, E. Rapport sur la theorie botanigue de Cn. AUBERT pu PeriT-Tuovars, sur la võgetation des arbres, par le develop- pement des bourgeons, lu ä la Socicte d'histoire naturelle de Montpellier ; in-4.

M. ne Rivišre, C. Memoire sur la Camargue. Paris, 1826; in-8.

M. Rogert, A. Considerations generales sur Vinflammation. Paris, 1826; in-4.

M. pe Ronnar, C. Discours d'ouverture du cours de botanigue a PEcole de medecine de Bruxelles; 1826, in-8.

M. Porxpore Roux, C. Ornithologie provengale ; livraisons 9-18. Marseille, 1826; in-4.

M. Raston DELA SAGRA, C.—Informe del estado actual del jardin y de la catedra de botanica aplicada a la agricultura de la Ha- bana, 1825; in-8.

Discurso leido en la abertura de la catedra de botanica agricola. Habana, 1825; in-4.

M. SAinT-Marrtin, C. Versione di una relazione fatta all inten- dente generale del Ducato di Savoja intorno ai paragrandini dal sig. Sainr-Marriy e dal sig. LAcoste. Ciamberi, 1826; in-8. Le meme, en francais; in-8.

M. Snecur, C. Sketches of the elements of natural philosophy, aceompanied with sketches of a aew theory of the earth. Char= lestown, 1826; in-8.

M. SitimAn, H. Les vol. X et XI de son American journal of science and arts. New-Haven, 1826; in-8.

SOGIETE DES SGIENCES D'Arx (Bouches-du-Rhöne ). Proces-verbal de sa seance publigue du 10 juin 1826 ; in-8.

SociETE DES AMIS DE LA NATURE, a Bonn. Nova acta physico- medica, tomi XIII pars prior. Bonn, 1826; in-4.

Ce volume, arrive au moment meme de Vimpression de cette table. contient plusieurs memoires remarguables, un entre autres sur Phibernation , par le savant BLUMEMBACH, membre honoraire.

SociETE DE MEDEGINE DE BorpEAUxX (Gironde ). Notice de ses travaux depuis le 31 avüt 1825 au 30 aoüt 1826, par M. Durucn- LarornTE, seerelaire general. = Programme des prix gu'elle

propose:

( CXLV ) SociEri ne FLorE nt BRUKELLEs ( Pays-Bas ). Proces-verbanx de ses huitišme et neuvišme expositions publigues de fleurs; 1926, in-8. SociETE «D'EMULATION DE CamarAi (Nord). Le volume de ses memoires. por Fannce 1825. Cambrai, 1826; in-8. SocikrE D'AGRICULTURE DE CHALONS (Marne) Extrait du procts- verbal de ses seances relatif ä'un insecte parasite de la vigne;

-in-8. Prix decefnes et proposes dans sa -seance publigue du 28 aoüt 1826; in-4. SociiTE D'EMULATION D'EpivAt ( Vosges). Son journal poar'!an-

nee 1826; in-8.

SocrETtE pes sciences n'Evrtux (Eure ) Les cahiers «M'oötobre 1825 et de janvier 1826 de son Journal“d'agriculture, de m45- decine et des sciences accessoires ; in-8.

SOGIETE -D'AGRIGULTURE /ET* BOTANIOUE DE GAND. Exposition du trente-guatrieme salon de fleurs; 1826, in-8.

Programme des prix proposes; in-8.

Messager des sciences et arts, novembre et decembre 1825, jan- vier 1826.

Exposition du trente-cinguieme salon de fleurs; 1826.

SOcrETE ECONOMIGUE DE HARLEM. Proces-verbal de ''exposition des plantes gui a eu lieu les 15, 16, 17 et 78 juillet 1825 (en hollandais ).

Autre de [exposition des 9, 10, 11 et 12 juin 1826, idem.

Onzieme livraison des prix gu'elle propose, idem.

-Catalogue des plantes envoyees ä la neuvišme exposition de fleurs, idem.

Compte rendu de la guarante-neuvime seance generale; in-8.

SocrETE DES AMATEURS DES SCIENCES DE LiLLE (Nord ). Le recucil de ses travaux pour les annees 1823, 1824 et 1825. Lille, 1526 ; deux vol. in-8.

SocIETE D'EMULATION DE LONS-LE-SAULMER (Jura). Procts-verbal de sa scance publigue du 29 decembre 1825; in-8.

SoctETE D'AGRICULTURE ET SCIENCES pe MAcon (Saõne-et-Loire). Compte rendu de ses travaux pendant Pannce 1825. Mäcon , 1826; in-8.

SociETE pEs Arts pu Mans (Sarthe). Les guatre volumes de son

V. VA

( exLvi ) Recucil des pratigües, procödes; decouvertes, gui interessent la culture 'des terres, etc.; in-8.

Socrr£ DAGRIGULTURE ET DES SCIENCES pE Merz (Moselle):— Le proces-verbal de sa seance publiguedu- r5*mai:1826, avec lc Compte remdu de ses travaux pour 1825 et 1826.

SociETE, D'RISTOIRE NATURELLE DE MONTPELLIER (Beraalt): Ses Amänites -academigues pour 1825 et 1826; in-4-

SoclETE D'AGRIGULTURE DE MUNICH (Batišre', —Neuestaochonblatt: München 1825 und 1826.

SociErE p'AGRIcuLTUrE pE NANCY ( Meurthe ).— Le bon cultivateur pour Lannee 1826. Un vol. in-8.

SociET£ AcanEmicve ne Navres (Loire-Inferieuve ). Journal de sa section de medecine, livraisons 5-7;; in-8.

Procts-verbal de sa seancepubligue "du:18 deecembre 1825, et Compte rendu de ses'travaux pendant le: cours' de-cette annee.

New - YORK HÕRTIGULTURAL' SOCIETY. An »inaugural discourse at the anniversary meeting on'the 31 of august 1824 ,;“by Daviv Hosacx, president; in-8.

Adress, pronounced: in the: literary and philosophical Hall of'the institution at the annual celebration, august 29 1826, by Sa- muer Miurcnikt. New-York, 1826; in-8.

SociETi D'AGRIGULTURE DE NiorT (Deux-Sevres). Ses Annales Magriculture pour 1820 et 1821; in-8.

SocnšrE pES scrENGES DORLEANS (Loiret). Le sixišme cahier du Vile vol. de ses Annales, les cahiers 1 et 2 du tome VIIT; in-8.

SociETE ASIATIGUE DE: Paris. Proces-verbal de sa seance generale annuelle du 27 avril 1826: in-8.

SociETE DE LA MORALE CHRETIENNE DE Paris. Faits relatifs a la traite des Noirs. Paris, 1826; in-8. j

SociktE D'AGRICULTURE pE Provins ( Scine-et-Marne ). Comptes

rendus de ses travaux depuis Vannee 1806 jusgues et compris - Vannfe 1820. Huit cahiers in-8.

SoctrE D'AGRICULTURE pe Rourw (Seine-Inferieure ). Les ca- hiers XIX, XX ct XXI du Precis de ses travaux. Rouen, 1825-1826.

Proces-verbal de sa stance publigue tenue le 27 octobre 7826; in-8.

SociETE D'AGRICULTURE DE SainT-ETIENNE (Loire). Les eahiers

( exuvat )

de janvier, feyrier, mars, avril 1826, de son Bulletin Pindustrie agricole et manufacturiere; in-8. Ek Äkaod i

SociETE D'AGRIGULTURE DE TOULOUSt. Le XXIle volume de son

Journal des proprietaires ruraus du Midi. Toulouse, 1826; in-Še, Procts-verbal de sa seance publigue du 14 juin 1826; in-8.

SociETE/DE MEDEGINE DE TOULOUSE. Journal de medecine, chi- rurgie et pharmacie; in-8. , ,

SociErE DAGRICULTURE DE TROYES (Aube). Ses memoires de 1822 a.1826; in-8.

SociETE D'AGRICULTURE DE Turin (Piemont). Calendario geor- gico per Panno 1826; in-8.

SOGIETE POLYMATHIGUE pE VAnnes (Morbihan ). Ses reglemens, 1826; in-8.

SOGIETE D'AGRICULTURE DE VEsovL (Haute-Saöne). Le second volume de son Recueil agronomigue; in-8.

M. TArciont Tozzerrt, C. Della necessitä di osservare le parti della fruttificazione avanti e dopo la florescenza. Modena, 1825; in-4.

Jonannyts TArcront TozzETrTi catalogus vegetabilium marinorum

- musei sui; opus posthumum ad secundam partem Noyvorum ge- nerum plantarum celeberrimi Perr: AnTonii MicnELt inser- viens, cum notis. Florenti, 1826; in-4. (Fasciculus primus.)

M. Tenore, H. Seimina annis 1825 et 1826 collecta, uz hortus botanicus Neapolitanus pro mutua commutatione offert, Acce- dunt ad rem herbariam pertinentes observationes nonnulle. Neapoli, 1826; in-fol.

Ad flora neapolitana prodromum appendix guinta, exhibens cen- turias duas plantarum nuperrime detectarum , nec non specie- rum novarum vel minus rite cognitarum, characteres et illus- trationes. Neapoli, 1826; in-4.

M. THeIEBAUT DE BERNEAUD, Secretaire perpetuel. Les vol. XIX, XX et dernier de sa Bibliorhigue physico-economigue. Paris, 1826; deux vol. in-12. ' agu

Voyage a Ermenonville, contenant 'des details sur la vie et la mort de 9.-J. Rousseau, le plan du pays*et'ld Flore d”Ermenonville ; precedes d'une description de la vallee de Montmorency, et suivis de celle des jardins de Mortefontaine; troisieme Edition. Paris, 1826 ; in-12, avec trois planches gravees,

( exuviil )

Manuel du vigneron , seeonde Edition. Paris, 1826; iu-18.

M. Tristan, C. Recherches sur guelgues ellluves terrestres. Or- Icans, 1826; un vol, in-€.

ML. Varenrin, C. Võyage en Ttalie fait en Vannee 1820; seconde edition, corrigee, et augmentee' de nouvelles AS faites

“>> Jäsun second võgageen 1824. Nancy, 1826; un võl. in-8.

M. Van RENSSELAER, G. Lectures on geology. New- mi 1826 ; Muda vol, im=8. 1)

M. VERGNAUD-ROMAGNESI, C. Notice sur JEAn-RenE-DEn15 Rir- FAULT, eX-regisseur general -des'poudres et salpõtres, ete: Or- Ieans, 1826; in-6.

vvv vvv AA VUV VUV VVV VU VVV VUV VUUVUUUV VU

ERRATA.

Paz. 1v,lig. 8 : principal du college, Zisez : professeur des sciences

,— XIII, XXIV, ik 5, a 15, 22, 36, EA > A 5; 51, 52, 133, 161, 162,

physigues et bibliothecaire 'de:la ville. 15, gwun verre, lisez : gue-le' verre. 20, Pelectricite de Vair, Zisez : CElasticite. 6, mõriter, lisez : merite.

2, des deux autres, lisež : des deux sutures. 8, Grgophyllum, lisez : Zygophyllum. . 23, note nn, lisez : note 1, page23. 19,etle pepin, lisez: et le pepon. 9; citru,lisez: citrus.

t2, hyspericees, lisez : hypericees. lig. derniere, peristonigue, lisez : peristomigue. 15, presente Vinterieur de la corolle, Zisez : Vinterieur

de la corolle presente. 27, difficile, lisez : destinee. 28, Yempecher de 'Eyaporer, lisez : Vempõcher de s'c= vaporer. 5, jaune, lisez': aurore. 19, (Voyez la note 55), lisez : Voyez la note de la page 43.

24, serceitur, lisez : secernitur. 197, Puceron mauresgue, lisez : P. de la müre.

On annonce sous le n? IE une planche gui a ete supprimee, la Societe ayant acguis, avant de la faire graver, la certitude gue la libellule pro-

a IT:

21. mise Eetait deja figuree.

(44, 22, lorsgue nos calcaires grossiers se montrent subor-

donnts, etc., lisez : sont recouverts, ils ne le sont gue par les formations, etc. /

30, le calcaire grossier ne se montre, etc., lisez : mest recouvert gue par des marnes; etc.

Pag. 451. lig.

452.

(et)

Dans le principe de la decouverte, M. MARcEL nE SeRRES crut reconnäitre des dents et des ossemens du grand et. du petit hyppopotame, il mais s'est de- puis convaincu gue les premiers appartenaient au rhinoceros, et les seconds, ä d'autres pachidermes du genre Sus.

Le ruminant indigue comme appartenant aun genre analogue au chameau, forme probablement, nous eerit M. DE ŠSERRES, un genre intermediaire entre 'les boeufs et les chameaux. Sa stäture devait etre moins Elancte gue celle du chameau, mais heaucoup

plus elevõe gue celle des especes connues du genre beeuf.

463, 20, Ostrea nudata, lisez : O. undata. 484, 17; blanc'argentin, lisez : blanc argente. -— 507, 3, margini liberõ, lisez : margine libero.

10, fusco olivario, lisez : fusco olivaceo.

-SOCIETE LINNEENNE DE PARIS. |

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SECONDE PARTLE.

MEMOIRES.

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MEMOIRE

Sur le Nectaire, gui a obtenu la mention honorable au concours ouvert par la Societe Linneenne; par M. SoyEex-Wi1LLEMET, Cor-

- respondant et Bibliothecaire a Nancy (1).

Nectarium pars mellifera flori propria. LinnE, Phil. bot., 86, 9.

1. C. me€moire se compose de deux chapitres. Le premier contient |histoire naturelle du nectaire. Dans le second, je recherche si lenectaire existe dans toutes les plantes.

CGHAPITRE PREMIER. Ouest-ce gue le Nectaire ?

2. Je diviserai le chapitre I en huit paragraphes gui seront intitules : Definition, structure, rlas- sification, caracteres, fonctions, durde, usa- ges, et histoire du nectaire.

S 1. Definition.

5. Nectarium pars mellifera flori propria, a dit

(1) Par decision de la Socišt, ce memoire a ete juge devoir pre- ceder celui gui a obtenu le prix, comme etant un resume complet de toutes les connaissances acguises sur Je nectaite au moment de la mise an concours de la guestion.

V. 1

(2 )

Lixsž (1), et c*est encore aujourd'hui la seule defini- tion gue Pon puisse donner du nectaire, parce gu*elle est parfaitement juste. En eflet, Linni ne regardait comme nectaires gue les parties des fleurs contenant une ligueur sucree. C'est donc ä tort gue beaucoup d'auteurs, mõme du premier rang, [ont accuse d'avoir confondu sous ce nom toutes les parties extraordi- naires gu'il rencontrait dans la fleur. Comment sup- poser gue Pauteur de la Philosophie botanigue, ordi- nairement si precis dans ses termes, ait pu s*eloigner ainsi de la definition gu'il avait donnee lui-mõme d'un organe dontil sentait toute Pimportance (2) ? Oue Pon parcoure sa dissertation intitulee : Vectaria /lorum, publite sous le nom de Hair dans le volume des Amenitts academigues, Aont je donne un court EX- trait sous le n* 42, et!'onse convainera gue ce grand naturaliste s'est bien rarement tromp€, gu'il s*est montre dans cette partie de la science ce gu'il a 6t6 dans toutes les autres, observateur habile et dcrivain conseguent,

4. Au reste, en defendant Lint sur le fond du sujet, je ne prõtends point gu'il soit a Vabri de toute critigue dans ce gu'il a €erit sur Dorgane gui nous occupe; par exemple, il regarde comme nectaire le tube de la fleur des labides, tandis gue cette partie n*est gue le recipient du nectar (n° 9), et gue le veri- table nectaire est une glande ou,un amas de glandes situges ä la base de ['ovaire. Il en est de mõme de 1*6-

(1) x Phil. bot. (Edit, de 1763), pag. 37, n? 86, 9. (2) Vectarium maximi fecit natura. Kann, Phil. bot., pag. 129,

n? 181,

(97) peron des violettes; c”est une partie destinde a enve- lopper, a proteger le double nectaire des fleurs de ce genre, et a recueillir au besoin la surabondance du suc gui s'en tchappe. On trouvera dans le courant de ce memoire plus d'une preuve de cette assertion.

5. IL faut ajouter a ce gue Jai dit ci-dessus (n? 5) gue le nectaire, d'aprös ses fonctions, doit avoir une communication directe avec les organes sexuels. Ainsi toute glande gui ne communiguerait pas avec ces or- ganes, ne serait pas un nectaire, guand mõme elle s€- creterait un liguide sucre.

S IL. Structure.

6. Tout nectaire est essentiellement form€ de glan- des, soit rassemblees, soit dissemintes, gui ont la pro- priete dersecreter une ligueur particuliere, de saveur sucree, nommee Vectar, et gu'on appelle a cause de cela glandes nectariferes. Das beaucoup de plantes, on y remargue en outre un ou plusieurs organes ac- cesscires gui semblent destinds a recevoir Ja surabon - dance du nectar; ce gui les a fait nommer reciptent du nectar (1). Je vais examiner suceessivement chacune de ces parties.

7. Les glandes nectariferes sont rassemblees dans la plupart des plantes sous forme de tubercules, de dis- gues, ete., places sur differentes parties de la fleur, toujours en dedans de la dernicre enveloppe (2) et

(1) Honig behaeltniss (Receptaculum necturis). Rorn. Einige an- merkungen über den honigartigen suft in denen blumen. Mag. für die botan. von Roemerund Usreri. stück., scit. 31.

(2) Dans la supposition gue les glandes des malpighiacces ne sont pas de võritables nectaires. Foyez le ne 14.

(4)

munis de pores gui laissent €chapper un liguide suere. Le nectaire est alors facile a distinguer. Nous en don- nerons, surtout dans le chapitre 11, un grand nombre d'exemples. Mais dans guelgues familles, et principa- lement dans la majeure partie des monocotyledondes, ces glandes. sont dissöminees dans la substance mõme du perigone, et il n'y a souvent d'autre indice gue le nectar gui s'Ecoule et se rassemble -au fond de ['en- veloppe florale. Gependant, chez certains genres, par exemple les narcisses, les glandes, guoigue dissemi- nees, s'apercoivent facilement a la surface du põrigone, et le nectar gui s*en tchappe y forme une espöce denduit visgueux.

8.[Le nectar est, comme nous |'avons deja dit, cette ligueur de saveur sucröe (1), gui est seeretee par les glandes nectariferes pour (usage de la fleur (2), et gui est conduite ä Povaire par des vaisseaux particu- liers gue jõappelle vaisseaux nectardens. es vaisseaux s”observent fort bien dans le Corydalis bulbosa, par exemple ; les glandes nectariferes y sont rassemblees sous forme de tubercule plac4 dans Peperon, ä une certaine distance du receptacle. De ce tubercule part un double canal adhõrent ä Peperon gui se dirige vers

(1) Le nectar du Melianthusa ete examine par CARTHEUSER; celui de la fleur Poranger, par KoeLREUTER, et celui de VAgave, par Horma, mais Aune maniere fort imparfaite. Bosc (Ann. de chim.), t. LXII, p. 102) a signale des grains de suere conerettrouve sür le re- ceptacle du Rhododendrum ponticum. Aucun auteur moderne, ä ma connaissance, ne sest occupe exactement de Vanalyse du nectar.

(2) Il n'y a de võritable nectar gue celui gui est sõerete dans la fleur; on rencontre guelguefois sur les feuilles un liguide suere gu”on

nomme miellat; il y a apparenee gu'il s'est tchappe des nectaires,

(94) Vovaire, et dont chacune des branches aboutit a Vune des deux autres sont attachšes les graines.

Le nectar est purement sucre dans la plus grande partie des võgetaux; la plante gue nous venons de ci- ter nous fournit 'exemple d'un suc sncrd, seeretb par le nectaire au milieu des sucs propres contenus dans les autres parties de la fleur et gui sont fort amers. Gependant la saveur da nectar est altšree guelguefõis par ces sucs propres, comme j'ai cru le remarguer dans VOrzalis.

9: Le rEcipient du nectar varie infiniment, selon les differentes plantes. Ouelguefois il fait partie du nec- taire lui-mõme, et constitue ce gue les autenrs appellent nectaire propre dans | Epimedium, la Parnassia. Sou- vent, ce sont tes enveloppes florales gui prennent pour cet usage la forme d”eperon, de corne, de bourse, etc., (la corolle dans la violette, le calice dans la capu- cine), et c'est alors ce gui a etabli parmi les botanistes Popinion gue Linnsk regardait comme nectaire toute partie extraordinaire contenue dans la fleur. Enfin, dans un grand nombre d'autres plantes, le tube de la corolle' sert de rEcipient au nectar, comme la plupart des mõnopetales regulieres ou irreguliöres; voila pour- guoi beaucoup d'auteurs, a la tõte desguels est Linnt, ont-pris ce tube pour le veritable nectaire (1).

S IIL. Classification. 10. Nous traiterons d'abord des nectaires des dico- (1) Si Linnž Mavait entendu par nectäire (rue les parties extraor-

dinaires de la [leur, aurait-il donne ce nom au tube de la corolle

des monopetales ?

(6) tylddonees; nous examinerons ensuite cenx des mono- cotyledonees.

11. Dans les dicotyledontes, les nectaires sont or- dinairement fort visibles. Les glandes gui les composent y sont rassemblees sous [apparence de tubercules dont la position, le nombre et la forme different selon les familles on les genres, et guelguefois les especes, auxguels ils appartiennent. Beaucoup d*entre enx sont munis de recipiens particuliers d'une forme ordinai- rement bizarre, et gu'il serait trop long de mentionner ici, d'autant plus gue nous les signalerons dans le se- cond chapitre de ce memoire.

12. Nous diviserons les nectaires en cing classes, d'aprts la partie de Ja fleur gu'ils occupent. Nous dis- tinguerons des nectaires : Epiclines, Cpisepales, epipõtales, õpiandres, et epigynes.

13. Les nectaires epiclines de MixgEL sont ceux gui occupent une partie gueicongue du receptacle. Je les divise en :

a. Hypogynigues (gynobasigues MirseL ). Ils sont plac€s sous Povaire dans les labides (n° 106), les bor- ragindes (n? 105). Ouelguefois ils font corps avec |'o- Taire et ne s'en distinguent gu'ä la couleur, souvent mõme gu'a Papparence glanduleuse. Mrrsex les ap- pelle adkerens, comme dans les solantes (n? 104).

B. Perigynigues (peristomigues MrnseL). Entre |'o- vaire et les Gtamines dans les cruciferes (n° 66), les rosacees (n* 86).

Hypoandrigues (staminiferes Mirse1). Sous les ftamines dans les cariophyilöes (n? 71).

3. Periandrigues (Minge). Entre les Gtamines et les põtales dans les malvacees (n” 72).

e, Hypopõtaligues. Sous les põtales : VOzalis (1° 79).

x. Peripõtaligues (Muwet). "Autcur "des põtales : le Chironia frutescens de Minget.

14. Les nectaires Epistpales, ou situds sur le ca- lice. Je ne connais de veritables nectaires €pistpales gue celui gui est plac6 'au fond de 'eperon (libre) du Tropoeolum, ou de Peperon (adherent) du Pelargo- nium (n° 78). Gar guant aux gländes gui se troüvent en dehors du calicedesmalpighiactes, et gue Mirser est tenite de regarder comme des nectaires, leur insertion me fait douter gu'il y ait communication avec les or= ganes sexuels, condition gue nous avons €tablie de ri- güeur (n? 5). Je n'ai pas encore pu les examiner.

15.:3° Les nectaites pipetales sont -placds sur la corolle, soit vers sa base, sõit sur ses appendices, lors- gu'il en existe, comme on le voit dans les renoncula- cees (n? 61), les berberidees (n? 65).

16. Les nectaires €piandres. Ils occupent une partie guelcongue du filet de 'Etamine, soit la base externe dans les geranides d'Europe (n? 78), soit la presgue totalitd dans le Mahernia (n° 74).

17. Les nectaires tpigynes (Gpigyes MInBEL). Ils surmontent ['ovaire. On les rencontre dans prešgue toutes les fleurs a ovaire adherent comme les ombel- liferes (n° 91), les rubiacdes (n° 94).

18. Dans les monocotyledontes, les glandes necta- riferes sont ordinairement disstmindes dans la sub- stance mõme du perigone et on les apercoit rarementg mais il ne faut pas en conclure gu*elles n'existent point. C'est comme si on disait gu'il n'y-a point de moelle dans les plantes de cette grande division, parce gu'on n'y rencontre point de canal mõdullaire. Ndan=

(8) moins on les voit rassemblees sous forme de fossettes dans le Fritillaria imperialis, de lignes dans le Lilium candidum, etc.

SIV. Caracteres.

19. Dans un sujet aussi neuf gue celüi-ci, je n'ai pour guide gue le travail de Mirszz, je ne medissimule pas la diflicultö de traiter un semblable chapitre, et jjapercois d'avance combien il sera incompiet; car je suis loin d'avoir pu, dans deux annees de recherches, examiner tous les nectaires. Je me borne ä exposer ce gue je sais; d'autres feront mieux. |

20. On doit considerer dans le nectaire : la si- tuation, Vattaohe, le nombre, la forme.

21. D'aprts la situation, on distipgue le. nec- taire :

Epicline.

Episepale.

Epipõtale. NVoyez le S pröcedent.

Epiandre.

Epigyne.

29, D'apres Pattache, on Vappelle :

Sessile, lorsgu'il est pos6 immediatement sur la partie gu'il occupe : VAjuga;

Pedicelld, guand il est portd sur ün pedicelle -: le Parnassia ;

Adherent, celui gui fait partie de Povaire : le Zy- CLUM ;

Latöral, guand il est attach$ par un seul cöte : le Rhinanthus;

Appendicule, lorsgu'il est muni'd'appendices. Ces appendices' sont tantot un €peron : Vumarta; tantõt

(29°)

un cornet: Gpimedium ; tantõt une Ecaille : Ranur- culus; etc. (Voy. le 9).

25. D'apres le nombre, on dit gu'il est :

Unigue, lorsgu'on n'apercoit gu'une glande: Ajuga;

Multiple, guand i! y en a plusieurs : Brassica.

24. D'aprts la forme, on en connait de :

Gynophoroide, exhaussant ['ovaire comme un gy- nophore : Gygophyllum ;

Discoide, en forme de disgue : Evonymus ;

Annulaire, ila la forme d'un anneau : Passiflora ;

Cratöriforme, en forme de coupe : Convolvulus SEp ium;

Sacelliforme, il prGsente une bourse dans laguelle Vovaire est contenu avant son entier developpement : Balanites wgyptiaca de MingEL;

Astragaliforme, en forme d”osselet : Melampyrum;

Labelliforme, en forme de cuvette : Rhinanthus;

Lanciforme, en forme de lancette : Viola;

Sguamiforme, ayant la forme d'une Ecaille : Gre- villea de MInBEL;

Auricule, en forme d*oreille : Sedum albunv ;

Spatule, en spatule : Sedum anacampseros ;

Tapissant, il tapisse le calice : rosaces;

Couronnant, il couronne Vovaire : Viburnum;

Gibbeuz, renflš en bosse d'un cõöts : Salvia;

Tuberculeuz, en forme de tubercule : Ajuga;

Rostri, allongd en bec d'un cöte : Scutellaria ;

Dentele, 4 bord divise en petites dentelures : Da- tura tatula ;

Sinuc, decoupe par des sinus peu profonds : Cobwa;

Lobe, decoupš profondement : Vinca minor,

(10) S V. Fonctions.

25. Je vais chercher a prouver gue le nectaire est utile, gu'il est important aux organes sexuels. Je dirai ensuite guels sont, a mon avis, les fonctions gu'il exerce.

26. Le nectaire est utile, car il se remargue dans la plus grande partie des võgõtaux phanerogames ; et s'il en est dans lesguels on napercoit rien de semblable, il ne faut päs en conclure gu'il n'y existe pas. Le se- cond chapitre de ce m€moire sera employ'2 A le si- gualer dans toutes les plantes je Pai vu.

25. Le nectaire est utile aux organes sexuels, puis- 2 gu'il est toujours placö pres d'eux, et dans une situa- tion telle, gue le suc mielleux gu'il seeršte puisse s'y rendre aistment. Lorsgu'il en est trop eloign6 pour cela, la fleur semble se prõter aux besoins des Etami- nes et des pistils; ainsi dans la violette, le Corydalis, VEpimedium, elle se retourne, pour faciliter 'ecou- lement du nectar vers les organes de la fecondation. Il en est de mõme de la fleur des Pelargonium, dont la position du nectaire determine |irrõgularite (1).

28. Il y a un rapport margue entre le nectaire et les €tamines; leur insertion determine presgue tou- jours sa position. Souvent, il est fixš sur elles (Vtola); dautres fois, il les supporte ( Dianthus); enfin, lors- gu'elles font corps avec la corolle, il semble guelgue-

(1) Tous ces phenomenes sont ordinairement attributs a ce gue les Etamines ont alors moins de longueur guc le pistil. Nous eroyons (ue cette construction est bien autant une conseguence de la situa- uon du nectaire.

(11)

fois se confondre avec leur filet (Syringa). Dans les geranions, les cariophylldes, comme une partie seule- ment des €tamines ont des nectaires, ce sont ces Eta- mines nectariferes gui sont les plus grandes, ce sont elles gui laissent Echapper leur pollen les premitres. Gelles gui sont privdes de negtaire sont beaucoup plus tardives, guelguefois meme leur anthšre avorte ( Ero- dium, Cerastium semidecandrum).

29. Avant la fšcondation, on ne remargue dans au- cune partie de la fleur ce liguide sucre gue nous avons appele nectar, pas mõme dans le nectaire, gui est alors peu visible, Mais lorsgue cette importante fonction est sur le point de s'executer, le nectaire se gonfle; il laisse bientöt echapper du nectar gui s'y est rassembl6 en trop grand abondance. Le stigmate ne tarde pasä se couvrir d'une humidite remarguable (1). Enfin, lorsgue le veu de la nature est accompli, le nectaire s*oblitere, il cesse de donner du nectar, et Povaire se trouve gorg6, au contraire, d'un liguide sucre gui baigne les ovules. Voila ce gu'il est facile de remarguer dans beaucoup de plantes. Cherchons maintenant a tirer de tous ces faits des conseguences gui nous instruisent des fonctions du nectaire.

50. Voici comme je concois Pusage du nectaire dans les võgetaux. On sait gue chague grain de pollen, guelgue menu gu'il soit, est encore trop grossier pour

(1) Stigma floris duas protered singulares habet proprietates, guod nempe semper epidermidis expers sit, nec cortice gaudeat, ul cetera partes, et deinde semper humore madeat. Lixx., Sponsalia plantarum, in Ameen. acad., tom. 1, pag. 358. Voyez aussi Vobservation de Linn sur la violette, meme dissertation , pag. 359.

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pšnttrer dans les organes delicats du pistil, mais gu'il est-une espece d*outre renfermant une ligueur parti- culižre extrõmement Iegöre, appelde la ligueur fecon- dante (aura seminalis). On sait tgalement, Papres les experiences de ne Jussieu et de Neepnax, gue, lors- gu'on repand sur Peou les grains de pollen, ils Eela- tent, et laissent echapper leur ligueur (1).

L'usage du nectaire me paratt Gtre de fournir au stigmate un suc capable, par sa viscosite, d'y faire adherer le pollen, et, par son humidite, d*en operer la rupture (2); de lubrifier le canal gui conduit la ligueur fecondante sur les ovules, de faciliter son ecoulement et de s'opposer ä son absorption pendant le trajet (3); enfin, le nectaire doit õtre aux ovu- les ce gue la ligueur de 'amnios est au fcetus, un li- guide capable d'aider a leur developpement et de fournir ä leur premiöre nourriture (4).

Ce suc est secret par des organes voisins, d'une

(1) Pollen est pulvis vegetabilium, appropriato liguore madefuctus, rumpendus, et substantia sensibus nudis imperscrutabilem elastice ezplodens. Linn., Phil. bot., pag. 60, 88, 1.

(2) Stigma summitas pistilli madida humore pollen rumpendo. Lann., (. c., p. 57, 86, 15.—La premiere destination gue la nature a donn€e au rectar parait Etre de retenir, par sa viscosite, le pollen, et 'assurer par la fšcondation. Bosc, Dict. d'hist. nat. de DETERV., seconde Edition, tom. XX, pag. 523, art. Wiel.

(3) Effet analogue a celui de la glande prostrate.

(4) Hic porro suceus, gui in omnibus fere floribus reperitur.... Circa embryonem , colligitur, eumgue'mollem servat et inungit, guo aciliüus embryonis partes explicentur, atgue distendantur. PONTED., Anthol., lib. 1, cap. 18, p. 39 (voyez aussi pag. 49). PowrEper4 statuit hunc liguorem esse colliguamentum Seu amnti liguorem gui

2 A intrabat semina foecundc. Lunn., Phil. böt,, p.77,8° 40. +

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part, de P'õtamine, parce gu'il re doit se montrer gue lorsgue le pollen est parvenu a son degre de perfec- tion (1), et gu'il est pret a s'€chapper de Panthšre; et de Pautre, du pistil, dont il est destind a preparer les parties au mystere de la fecondation, et gu'il avertit ainsi de ce gui va se passer.

91. Une preuve bien convaincante de ce gue je viens d'avancer, c'est Cexperience de PonTEnERA, rappor- tee par ŠENNEGIER (2), et gue Jai repetke avec succšs sur PAguilegia vulgaris, et sur VAconitum napellus. Lorsgu'on enleve les nectaires avant la fšcondation, les graines avortent (3).

52. On a avance gue le nectar Gtait desling a atti- rer les insectes, dont les motvyemens tendent ä faire parvenir plus facilement le pollen sur le stigmate, et gui gueiguefois, par la stimulation' gu'ils produisent a la fleur, determinent la fšcondation (4). On a cite a

(1) IL parait meme gue le nectar contzibue a la nourriture et au perfectionnement de [etamine, non-seulement par ce due nous avens dit n. 28, mais encore par Vobservation du nectaire des fleurs mäles dans les plantes dioigues, selon la remargue de Rorn. (n° 56 et note nn).

(2) Physiol. veget., tom. HU, pag. 42.

(3) Cette experience a besoin detre rEiteree avec soin. Je Vavais essay€e de nouveau, mais un accident na empeche d'en connaitre le resultat. TL parait gw'elle n'a pas reussi ä Pauteur anönyme d'un Traite sur le nectaire , insere dans le journal allemand irtitule : Ver- miscnte schriften aus der naturwissenschaft, chymie und arzney ge- lahrheit. Evankf. O., 1756, in-89, part. II, pag. 83. Mais cette experience a-t-elle ete faite avec soin” On concoit gue, pour Etre concluante, elle doit avoir ete tentee avant le developpement du neetar.

(4) Hart, Nectaria florum in Lixx. Ameenit. academ., tom. V, pag. 266.

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ce sujet les etamines de Põpine-vinette, dont on häte Pemission du pollen en les excitant avec une €pingle. Mais nous croyons gue c'est aller chereher trop loin des raisons dutilite, lorsgue celles gue nous venons de citer suflisent et au-delä pour expliguer les soins gue la nature a pris de rassembler et de conserver cette ligueur.

S VI. Duree.

33. Le nectaire Gtant reconnu pour un organe n€- cessaire a la fkcondation, iln*est point Gtonnant gu'il ne se developpe parfaitement gu'au moment le phenomöne va avoir lieu, C”est en eflet ce gui se re- margue facilement dans beaucoup de plantes, ainsi gue nous venons de le dire (n° 28). Mais aussitöt gue la fecondation s'est faite, le nectar se concentre dans Vovaire, et les organes gui Pavaient fourni commen- cent a diminver, et s*oblitšrent souvent tout-a-fait.

34. C*est d*apres cela, gue MirseL a divist le nec- taire en

Persistant, lorsgu'il subsiste apris la maturite du fruit : Cobra ;

Evanescent, guand il s'amoindrit a mesure gue le fruit se developpe, et finit par disparaitre presgue totalement : Saxifraga hypnoides, ete.

G VIL. Usages.

55. Nous n'employons pas immediatement le nec- tar, mais un insecte se charge de le recueillir pour nous et de Papproprier a nos besoins. C'est dans le nectaire gue les abeilles puisent la ligueur gu*elles convertissent ensuite en miel. Une foule d'autres in-

(15) sectes y viennent aussi prendre leur nourriture, et, plus d”une fois, ces petits animaux m'ont servi de suides dans la recherche du neetaire.

56. D'apres les experiences de Husex, c'est encore aux depens du nectar gue les abeilles preparent la cire, au moyen de leur second estomac, afin de bätir les cellules elles doivent deposer le miel gu*elles des- tinent a leur nourriture et a celle de leur nombreuse famille. 11 parait gue c'est toute Palteration gu'elles lui font subir. Au reste, selon le mE€me observateur, des abeilles, uniguement nourries de sucre, ont fourni une grande guantite de cire.

57. Le miel est plus ou moins agreable, selon gue les abeilles recueillent le nectar sur des plantes plus ou moins odorantes, et dont les sucs sont plus ou mõins doux cu amers. Bosc, a Particle miel du Dic- tionnaire d'histoire naturelle publid par DETERVILLE, cite, par exemple, un miel delicieux produit prts de Vorangerie de Versailles. Le mõme savant assure gue c'est au miel recueilli sur le saule marceau gue le pain- d'epice de Reims doit sa reputation.

S VIII. Histoire.

58. Si nous voulons remonter jusgu'a Pantiguite, nous trouverons, dans tous les auteurs gui ont parld des abeilles, Vindication plus ou moins precise de la ligueur du nectaire. Vircire a dit dans ses Göorgigues:

« Dulci distendunt nectare cellas (1). »

Et c'est ce gui a engage Lixnž a donner le nom

(1).Virc., Georg. IV, 164.

(16)

de nectaire ä la partie de la fleur gui contient cette li- gueur (1). Prive le naturaliste , en traitant des abeil- les dans les chapitres v et viit de son [1° livre, parle des plantes gui donnent plus ou moins de nectar. Mais c'est sous le rapport de Porgane part'culier gui le recöle gue nous voulons consulter les auteurs, et ce n*est pas absolument du nectar, mais du nectaire, gue je vais tracer [histoire.

59. Selon Apaxson (2), des 1694, TouRNEFORT avait remargue des nectaires dans les especes d”as- elepias gu'il joint aux apocins, dans Ja grenadille et dans d'autres plantes. Mais ApAnson, encette occa- sion comme en beaucoup d'autres, montre une grande partialitö contre Linxk; car si, pour instituer le nec- taire, il ne s'Gtait agi gue de remarguer les cornets de Pasclepias ou la couronne de la grenadille, certes bien d'autres-Pavaient fait avant ToOURNEFORT.

40. VAILLANT, dans son traite intitulb : De struc- turä /lorum (1718), ma pas donne ä cet organe un nom particulier; mais il le regardait comme essentiel a la corolle , et cela lui avait fait nommer põtales les parties de la fleur de Pancolie, de Pellebore , gui le portent , et calice ce gue Linn a depuis nomme co- rolle dans ces fleurs (3). Les modernes sont revenus a Popinion de VAILLANT.

41. PonTkpkra s'occnpa du nectaire d'une maniere plus spõciale dans son Anthologie, publide en 1720 (4).

1) HAtL, |. c., p. 265.

2) Famille des plantes, t. 1, p. cxxxv]. ld > P )

3) HAtrL; 4 C., P- 277:

4)

( ( ( (4) Anthol., lib. 1, cap. 18, p. 38, et cap. 21, Pp. 49:

(079

En traitant du receptacle et de Päperon, il parle des sucs sucr€s gui y sont secretes dans la plupart des fleurs; dela rEcolte gue les abeilles viennent y faire, pour former leur miel, et del'usage de ce liguide par- ticulier pour le developpement de Pembryon. Enfin, il en fait sentir la nõcessitd, en declarant gue les graines avortent, lorsgu*on retranche |'organe gui le produit.

42. Linnt, en 1736, institua le nectaire dans ses Fundamenta botanica. IN en traita plus particulitre- ment encore dans sa Philosophia botanica, il trace d'une manišre precise les caractöres auxguels on peut reconnaitre cet organe, dont il indigue importance, et auguel il imposa le nom gu'il porte encore main- tenant. Il se convainguit gu'il existe dans la plupart des plantes, le signala dans un grand nombre d*entre elles, et dŠmontra avec cette concision gui le carac- terise (Concision guia et6 mal interpretee par ses suc- cesseurs ), gue dans toutes les fleurs munies d'appen- dices, c'est ordinairement dans cet appendice gu*est loge le nectaire. Sous sa presidence, HALL soutint, en 1762, une thtse intitulde : Vectaria /lorum. Dans ce travail, un des plus considerables gui existent sur cette matiöre, 'auteur confirme les propositions de son maitre; il distingue le nectaire de toutes les glandes sõcretoires, et šnumere 18 modes difierens sous les- guels il se presente. Je crois necessaire de les passer en revue, et je le ferai le plus brikvement possible,

Le nectaire des röceptacles : c'est notre nec=- taire tpicline perigynigue; le nectaire des calici- flores, etc. : c'est le nectaire peristomigue de MirseL (voyez n? 86); le nectaire des monopetales : ici Lint prend pour nectaire le recipient du nectar;

Vv. 2

(18) le nectaire des tetradynames : nous le regardons comme un võritable nectaire, guoigue MingeL ne Šin- digue gu'avec doute (n? 66 ); le nectaire des pa- pilionacts : (n” 84); le nectaire acumine : je nai eu occasion de voiraucun de ceux nommts par HALL, etil ne cite pas celui gue pai vu dans la mercuriale ; et les nectaires Ecailleux : je ne connais pas les guatre citts sous le ne 7; mais les Ecailles des Se- dum sont des võritables nectaires, et guant a celles formees par la base Glargie des Gtamines, on peut les ranger parmi les rEcipiens du nectar, puisgu”elles sont destindes a couvrir et ä prottger ce liguide precieux ; le nectaire des anthšres : les anthšres portent guel- guefois des glandes gue HALi regarde'comme nectai- res: je n'ai'encore examine gue celles du Mahernia; 10° le nectaire en tube : par exemple, dans les narcis- sos; 11°lenectaire globuleux, Mirabilis : c'est aussi un võritable nectaire; 12° le nectaire en couronne : celui de la Passi/lora ; 15° guant au nectaire forme par un petale propre, comme dans la Canna, il se pour- rait gue Linntse füt trompe; mais c'est toujours dans le perigone gue les glandes sont plactes (voy. n? 117); 14° le nectaire de Ponglet des petales : celui des Berberis, Ranunculus, Früillaria, Lilium, etc. ete.; 150 le nectaire ä šperon : c'est encore le r€cipient du nectar pris pour le nectaire ; 16° le nectaire pro- pre : Paconit, Vancolie, Peilebore; nous avons vu gue dans la plupart, c'est la corolle gui forme le r6- cipient du nectar; 170 le nectaire des calices : le Tropocolum oflre un nectaire ä son tperon, il y a ici certainement communication avec les organes sexuels; c'est dorc un veritable nectaire : guant aux glandes

(29)

des malpighiacees, ai deja dit ailleurs gue je n'ai pu les examiner; 18° enfin, le nectaire des pistils : tous nos nectaires €piclines, hypogynigues adhErens, font partie du pistil. Ge nectaire est douteux dans le Dic- tamnus; guant aux jacinthes, c*est, je crois, une Er- reur. Tels sont tous les nectaires indiguds dans une dissertation dont Lixnt a reconnu la doctrine, et gu'il a placde dans ses Amenites academigues (1).

Enfin, dans son Genera plantarum , Linnk deerit a chague genre le nectaire, lorsgu'il en a reconna un. Jai consulte, de cet ouvrage, la derniere Edition don- nee par lui-m€me (2), et en ai extrait toutes les in- dications de nectaire. Parmi 158 genres dans lesguels il le signale, si ce n'est pas toujours les glandes nec- tariferes gu'il a vues, c'est au moins le rEcipient du nectar, et cela mõme est une preuve gue ce grand na- turaliste n'etait guide gue par la presence du liguide sucr€, et gu'il ne regardait pas indiffkremment comme nectaires toutes les parties extraordinaires de la fleur, comme on veut aujourd'hui nous le persuader,

45. En 1758, Boznmex, publia ä Wittemberg une

(1) Lann., Amoen. acad., t. VI, p. 263 et seg.

(2) Linn., Genera plantarum , edit. 6a. Holmi, 1764. C'est MPa- pres cette edition cpwil faut juger LixnE, et ne pas confondre avec son travail les additions de ses successcurs, additions faites sous Pinfluence d'une erreur manifeste. Par exemple, a Particle Gera- nium, division G. cicutaria !Erodium des modernes), Linn dit : Filamentis decem, sed alternis antheriferis, et il »"appelle pas ces filamens steriles des nectaires, comme Va fait WirLDEnow dans son Species. 11 ne confond pas non plus, avec les nectaires, la bosse du calice de la Scutellaria, les appendices des Etamines de la sauge, etc., comme Ten accuse nE CANDoLLe, dans la Flore francaise, tom. IL, page 142.

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(20) dissertation sur les nectaires, ä laguelle il en joignit une autre sur les parties extraordinaires gui , outre ces organes, se rencontrent dans les fleurs, et un supplement en 1762 (1). Dans la premiere de ces dis- sertations, apres avoir reconnu Linnk pour Dinven- teur du nectaire, il etablit avec raison gu'on ne doit appeler ainsi gue les parties des fleurs gui contiennent du nectar; mais il tombe dans une grande erreur, lors- gu'il ajoute gue le nectar ne suflit pas seul pour in- diguer la presence du nectaire (2), et il veut prouver cette proposition en citant les monopttales reguliers et irreguliers, les labides, par exemple, dont le tube contient une grande guantite de liguide sucrd, sans gu'aucun botaniste, dit-il, ait pu y decouvrir de nec- taires. On voit gue notre auteur ne connaissait pas les slandes nectariferes, etgu”il confond le võritable nec=- taire avec le receptacle du nectar. Il parcourt ensuite tous les genres contenus dans le Genera de Linnž, Edition de 1754, et avance gueparmi 150 genres dans lesguels le botaniste suedois signale des nectaires, 69 seulement en contiennent võritablement; gu'ils sont douteux dans 36 autres, et gue c'est faussement gu'on donne le pom de nectaires aux organes particu- liers gui se remarguent dans le reste. Ainsi, il nie le nectaire du Canna, de VIris, du Lilium, du Narcissus,

(1) Boenm., Dissertatio de nectariis forum. Un fasc. in-4°. Wittemb., 1758. De ornamentis guo prerter nectaria in floribus reperiuntur. Un fasc., in-4°. Wittemb., 1758.—Dissertationis de nectariis florum addimenta. Un fasc. in-4°. Wittemb., 1762.

(2) Vectarium sine nectare existere neguit , dit Boznmer. RoTn, tout en approuvant cet axiome, ne regarde pas comme moins juste

de dire: Ubi est nectar, ibi nectarium adesse debet.

(21)

de PAsphodelus, du Silene, du Campanula; i doute de celui des Diosma, Staphylea, Grewia, Kalmia, Sa- lin, etc. II combat ensuite cet axiome Gtabli par Linn£ dans deux de ses ouvrages (1) : Plantw, guarum flo- res nectariis, a petalis separatis, gaudent, communi- ter venenata sunt. Il entre dans guelgues details chi- migues et tconomigues sur les proprietšs du nectar, et termine par des recherches sur la destination de ce liguide. 11 rapporte [opinion de BrAir (2) gui, reflechissant ä Pimpossibilite du passage du pollen dans [ovaire, suppose guil y est conduit a Paide du nectar; mais on sent, avec Bosseck, gue si le pollen y põnetrait aPetat de poussiöre, le nectar, par sa visco- sit, serait plutõt capable d”arršter gue de favoriser sa marche (5). BognmeR prefere le sentiment de Ponre- DERA, gui croyait gu”il sert ä nourrir les jeunes ovules, malgr6 des expõriences recommencees sur |aconit tue- loup, gui tendraient ä prouver gue la soustraction du nectaire n'empšche pas les graines de mürir (4); ou bien, dit-il, le nectaire est le moyen employe par la nature pour separer des liguides, gui doivent circuler dans 'appareil delicat de la floraison, les parties les moins subtiles, et gui nuiraient a leur marche. Enfin il soupconne gue le nectar doit servir ä la fkcondation,

(1) Amoen. acad., t. 1, p. 440, et Phil. bot., p. 286, n? 355.

(2) Buair ( PAr.), Botaniks essays, Ess. IV, p. 278 et suiv.

(3) Bossecx (Henr.-Otr.), Dissert. de antheris florum. Un fasc: in-8°, Leips., 1750, p. 46. On voit gue BLair Gtait d'un avis gui approche du nõtre, a celz pres, gw'il ne regardait le pollen gue comme une poussiere,-et gu'il ignorait Pexistence de Vaura semi- naälis.

(4) Voyez la page 94 du journal allemand cite note, du n°31,

( 22)

puisgu'il ne se montre gu'a son approche, et gu'il disparaitlorsgu*elleestterminde ; remargue judicieuse; et gui Paurait conduit a une conviction absolue, s'il avait cru ä existence du nectaire dans tous les võge- taux. La seconde dissertation et le supplement con- tiennent peu de choses interessantes ; je ferai remar= guer seulement gu'il met au nombre des ornemens des fleurs gui ne sont pas des nectaires, les deux nec- taires de la violette.

44. Apansox, dans ses Familles des plantes publites cn 1763, commenca en France ä accuser Linnt d'avoir rõpandu la confusion dans la botanigue, en donnant le meme nom a tant de choses diffkrentes , et une foule de botanistes 'ont repetb et le repõtent encore apres lui. Si ces organes , gui paraissent diflerer au premier abord, ont le mõme but, Lixnt n'a pas eu tort de les rassembler sous la mõeme denomination. C*est comme si on se refusait a reunir sõus le nom de fruit la sili- gue et le pepin, le cöne et la baie, etc. II faut plus gue des mots pour combattre un adversaire tel gue Linnž. A

45. De LAMARGK, gui publia sa F/ore francaise en 1778, ne nous apprit rien de nouveau sur le nectaire.

46. En 1787, parut, dans le 11° volume du Maga- sin de botanigue, de Rogwer et UsTERI, une disserta- tion allemande de Rorn sur je nectaire (1). Il distin- gue dans le nectaire de Linn£ deux parties difTerentes :

(1) Nous en avons donnt le titre dans la note de la page 3. Rorn avait-deja publie, en 1783, dans la seconde partie de ses Beytrage zur botanik, pag. 70, un article sur le nectaire des geranions ä calice monophylle (Pelagorntum).

( 25 ) les corps gui seerttent le suc mielleux : ce sont nos glandes nectarileres ; les organes ou parties de la fleur ou se rassemble le suc mielleux : c'est notre recipient du nectar. Il remargue gue ces deux parties semblentne former gu*un organe dansla fritillaire, mais gu'elles sont deux corps bien distincts dans la linaire, la violette, la plus grande partie des monopõtales tubu- les. Il fait observer ensuite gue, bien gu”on n'apercoive päs de nectaire dans beaucoup de plantes, il ne s*en suit pas gu'il n'en existe point; gue la preuve gue beau- coup de fleurs contiennent un suc mielleux cache, c'est gu”on voit les abeilles et beaucoup d'autres in- sectes venir y chercher Jeur nourriture. Il Gtablit en- suite : gue les nectaires et le suc mielleux, gu*il faut regarder comme parties propres a la fleur, se rencontrent communement dans le voisinage des or- ganes de la [ructification ; gue le suc mielleux est secret6 par le nectaire lorsgue la fleur est arrivõe a Vetat parfait et gue ses parties sont suflisam ment dis- postes pour Patte de la fšcondation, et gu'il se perd des gue celle-ci est terminde. Enfin, il en conclut gue le Greateur a donne aux fleurs le suc mielleux, d'une part, et essentiellement, pour nourrir et perfectionner les organes sexuels et les disposer au erand acte de la fkcondation (1); de Pautre, alin de fournir au jeune fruit Paliment et la viscositš necessaires a son develop- pement. Je me suis un peu Gtendu sur ce memoire

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(1) Voila pourguoi, dit-il, nous trouvons des nectaires aussi bien sur les €tamines gue sur les pistils; par exemple, dans les genres Ruscus, Clutia, Stratiotes, Hernandia, Cucurbita, Andrachne, Ra diola, etc., Born, [. c., pag. 39, note 16.

(24) intõressant , parce gu'il ne me parait pas aussi connu en France gu'il devrait |*etre.

47. Mnzexr, en 1789, dans son excellente Illustra- tion du systöme de Linnf (1), ne regarde comme veri- tables nectaires guc les nectaires propres du botaniste suedois. II appelle faux nectaires les glandes, par exemple, du Kiggelaria, des cruciferes, gui cepen- dant excretent Evidemment un liguide sucre.

48. Jussiev, VENTENAT, PHILIBERT, n*ont fait gue repeter ce gu” Apanson et LAmarcr avaient deja dit.

49. ŠENNEBIER, dans sa Physiologie võgitale, publide en 1799, traite du nectaire d'une manišre plus conve- nable; il avait consultd LinnE et ses successeurs, tels gue Bogner et Rorg, et sil n'a rien donne de nou- veau sur cet organe, du moins a-t-il apprisäla France, gui parait Pavoir oublid depuis, ce gui avait ete fait jusgu'alors (2). Il cite aussi Vexpõrience de PoNTEDERA gue Jai rapporte (n° 51); mais il se trompe lorsgue, pour infirmer Popinion gue ce botaniste avait Emise sur |utilitš du nectar pour la flour, il pretend gue les fleurs femelles du saule n*ont point de nectaires. Je dirai (n° 115) gu'ils sont au contraire plus gros gue dans les fleurs mäles. SENNEBIER rapporte ensuite (5) ce gue les chimistes avaient €crit de son temps sur Vanalyse du nectar, ct propose (4) sur le nectaire et le nectar des experiences gue mes occupations et sammub mõsiis tünsls'at9g9 Un ema oil 26. alia riide

(1) J. Miuterr, Zlustratio systematis sexualis Linnwi, pag. 33 el seg.

) SenxeBIER, Phys. veg., tom. 11, png. 39.

2 (3) Meme ouvrage, tom. JI, pag. 358. (4) Tom V, pag. 267 et 283.

(28°) le peu de temps dont je pouvais disposer ne m*ont pas permis de tenter.

50. Dans le Dictionnaire des termes technigues de botanigue, Mouron pe FonTENILLE (en 1805) s'est bornd ä extraire du Genera de LinnE toutes les in- dications de nectaires gu'il a pu y trouver. Mais il me parait gue Edition dontil s'est servi Etait posterieure a Linn£, car jy rencontre guelgues genres gui ne sont pas dans le Genera de 1764.

51. Tout ce gue Jai dit jusgu'a present doit servir de reponse aux accusations de pe GANDOLLE, dans sa Flore francaise et sa Theorie elementairc de la bota- nigue (1°° Edition). Je me häte d'arriver a MIRBEL, gui, seul parmi les modernes, a cherch€ ä s*Eclairer du flambeau de 'experience.

52. C?est dans ses Elemens de botanigue, publits en 1815, gue MIRBEL traite d'une manišre assez Eten- due du nectaire, soit dans le tome I", page 270, soit a Particle des caractöres gu'il peut fournir, tome II, page 745. Get ouvrage excellent, Gtant entre les mains de tout le monde, je me contente d'y renvoyer; mais, tout en reconnaissant le merite de son travail, auguel je dois beaucoup , je regrette sincörement gu”il ait sacrifid a Popinion Emise par ses devanciers contre Linnk, et gu'il mait pas rendu ä ce grand homme toute la justice gui lui est due.

marta mnn

(26) CHAPITRE ILI. Le nectaire eniste-t-il dans toutes les plantes?

55. Sion en croit les auteurs modernes, le nec- taire n'est gu'un organe accessoire tršs-peu impor- tant, et gui mangue dans les trois guarts des võge- laux connus. Je crois avoir prouvõ dans le chapitre precedent gne cette partie de la fleur joue au con- traire un grand röle dans la fecondation et la nutrition des ovules. Il me reste a examiner la seconde partie de cette assertion.

54. Les thalamiflores de M. pe GANDOLLE, ou poly- petales ä etamines hypogynes (classe 13°) de Jussieu, ont ordinairement Je nectaire €picline, telles gue les papaveractes, les fumarites, les cruciföres, les r€s6- dacces, les cistees, les cariophylldes, les magnoliacdes, les malvacees, les aurantiacees, les hyperictes, les oxa- lides, les zygophylldes, les rutacdes, les acerindes, les hippocastandes. Il est dpisepale dans une partie des geranites ( Pelargonium ), et les tropawolees : €pi- põtale dans une partie des renonculactes, dans les ber- beridtes, guelgues drosõracdes ( Parnassia ), les tilia- ctes? Enfin, il est €piandre dans le Mahernia, une partie des gõranides ( Geranium, Erodium), et les vio- lacees.

55. Dans les caliciflores, on distingue des ovaires libres et des ovaires adherens. Toutes les caliciflores a ovaire libre, polypetales ä etamines perigynes ( classe 14° de Jussieu), ont le nectaire Gpicline et ordinai- rement perigynigue, ou tapissant le calice entre |*o-

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vaire et les €tamines : les frangulacdes, les terebin- thacees, les polygaldes, les lkgumineuses, les rosactes, les grossularides, les €ricacdes, les rhodoracšes, les saxifragões a ovaire libre, les crassulacöes (dans ces derniöres, entre autres, le nectaire est epicline hypo- gynigue). Les caliciflores a ovaire adherent, la plupart appartenant aux polypttales Epigynes et aux monope- tales Epigynes et perigynes (classes 9 A 12 de Jussicu),

ont communment le nectaire €pigyne : les myrttes, les onagrarides, les saxi[ragees a ovaire adherent, les ombelliföres, presgue toutes les caprifoliacees, les ru- biacees, les dipsacdes, les composdes, les campanula- cees, les lobeliactes, les cucurbitacees, les vaccinides. Je n'ai encore vu gue guelgues valerianactes et capri- foliacöes gui aient le nectaire Epipetale.

56. Presgue toutes les corolliflores , ou monopštales hypogynes (classe 8 de Jussieu), ont le nectaire essen - tiellement €picline hypogynigue : les apocynšes, les bignonices, les polkmoniacees, les convolvulacees, les borraginees, les solandes, les persones, les labices, les rhinanthacees. Il n'y a gue les gentiantes, les jas - mintes et les primulacees gui m*aient offert guelgues doutes ou des anomalies.

57: Les monoclamydees, ou apetales ( classes 5, 6, 7 et 15 de Jussieu), ne m*ont encore: present gue fort peu de choses; mais si on calcule le peu de temps gue j'ai eu pour mes recherches, temps gue je suis encore obliged de prendre sur des occupations s6= rieuses auxguelles je suis devoud, on me pardonnera de ne pas avoir toujours distingud un organe gui se cache de plus en plus ä mesure gue on descend |'E- chelle des õtres gui composent le rõgne võgetal.

(28)

58. Dans les plantes monocotyledones (classes 2, 3 et 4 de Jussiev), on n'apercoit gue des nectaires disseminds (excepte dans guelgues liliacdes) , ou bien on ne peut gue les soupconner, soit par analogie, soit, ce gui est plus probable, par la presence du nectar gui s'amasse au fond du perigone.

59. Enfin, dans les acotyledones (classe de Jussizu), il est probable gue le nectaire n*existe pas, et son absence de cette grande division n'est pas plus extraordinaire gue celle des €tamines et des pistils, puisgue nous avons remargue entre ces organes et le nectaire les rapports les plus frappans.

6o. Passons maintenant en revue chacune des fa- milles gue je viens de citer, a peu pres dans Vordre gue leur donnent les auteurs Jes plus modernes; mais je rõpöte, avant d?aller plus loin, gue tout ceci n'est gu'un essai, dont je sens toute la faiblesse, et gui demanderait des annees pour õtre amene 4 sa perfection. Enfin, je ne parle gue des plantes gue pai examinees moi-m€me.

61. Renonculacces. Le nectaire est facile A aper- cevoir dans une partie des renonculacees, c*est-ä-dire dans les tribus des renonculdes et des elldbordes; c'est mõme Jui gui va nous servir a reconnattre la co- rolle dans la seconde, elle se cache sous les formes les plus hizarres.

Dans le genre Ranunculus, le nectaire est une glande gui seerete un suc mielleux, situde 3 la base de chague põtale, tantõt nue ( R. fammula, scelera- tus ), ettantõt couverte d'une Ecaille /R. bulbosus, aeris, arvensis). Les põtales du Ficaria ranuncoloides ont aussi Jeur glande munie d”une Eeaille. Dans le

(29) Myosurus, les põtales tubuleux et nectariföres ä |'on- " glet conduisent aux elldborces.

Dans cette derniöre tribu, toutes les plantes gue jjai pu examiner, excepte les Caltha, ont des nectaires sur la corolle, et ces organes, comme je le disais tout-a-Pheure , en sont Dindice le plus certain.

Dans ie Nigella, Vonglet porte une fossette necta- rifere analogue a celle des renoncules. Dans le Zrol- lius, les põtales, en forme de cornets, sont Lermines a leur base par un long tube, au milieu duguel est place le nectaire. Dans |'Eleborus, la languette est coupee; il n'existe gue le tube nectarifere.

Dans PAguilegia, le cornet, au lieu de poser sur sa base nectarifere, est attache de cöte. II en existe cing gui, par leur reunion , forment un plan sur le- guel sont postes la plupart des Gtamines. A Vex- tremit6 du cornet est une glande. La fleur se ren- verse pour gue le suc coule vers les organes de la fructification.

Dans le Delphinium, le cornet est attach€ de meme par le cõt6 ; mais la fleur est plus compligude encore gue la precedente. Examinez, par exemple, un des Delphiniastrum de pe GANDOLLE ( System. Prodrom. ); vous y compterez guatre petales, dont deux en cor- nets ont leur base reunie dans Peperon forme par le calice. Le nectaire est dans chacune des deux pointes des correts. Admirez ensuite comment, a mesure gue la fkcondation approche, Peperon se redresse afin de conduire le nectar a ovaire.

Enfin, dans les Aconitum, gui reconnaitrait pour des petales les deux organes extraordinaires gue re- couvre le casgue du calice ? Le nectaire est cache dans

( 50 ) Vextremite de [espece de crosse gui termine superieu- rement ces petales remarguables. Lint avait-il tant de tort A'appeler tous ces organes des nectaires ?

Nous ne voyons rien de semblable, il est vrai, dans le Caltha; mais aussi il n'a pas de corolle. Il y a apparence gue le nectaire est placd dans la base char- nue gui porte les ttamines.

Il en est de meme, sans doute, dans le genre Ane- mone. J'ai remargud, par exemple, du nectar amasse entre les põtales et les štamines del.4. pulsatilla, cette plante dont la fleur mõme contient des sucs si äeres; jy ai vu aussi Pavortement des Etamines les plus ex- ternes, gui prennent alors 'apparence de glandes.

Nest-ce pas aussi dans le receptacle des Clematis gue sont noyees les glandes nectariferes? En Ecartant les õtamines de la C. integrifolia, jõai reconnu des gouttelettes de nectar, et des insectes gui y puisaient leur nourriture. Geci est surtout remarguable, je le repete, dans des võgõtaux en general fort äeres.

62. Magnoliaces. Je n'ai examine gue les Magnolia yulan et le Liriodendron tulipifera , ai lieu de eroire gue c'est encore sur le rceptacle gue le nectaire est place. Jai dejä dit gue cet organe a de grands rapports avec [insertion des Etamines, la suite le prouvera en- core davantage.

65. Berberidtes. C*estä Vonglet des petales gu*est plac€ le nectaire dans deux genres de cette famille gue j'ai examines.

Dans le Berberis vulgaris, chacun des six petales porte, un peu au-dessus de Ponglet, deux glandes rap- prochtes , d'un jaune fonce , entre lesguelles est cou- chte Põtamine, inseree ä la base du petale. On re-

(51 ) margue autour du stigmate une espöce de bourrelet papilleux, auguel doit aboutir le nectar, et contre le- guel s*appligue Pätamine gui y depose le pollen.

Dans PEpimedium alpinum, chacun des guatre petales est muni a sa base d'un cornet obtus, au fond duguel le nectaire est plac6. Avant la fšcondation, la fleur est renverste, et ['extremite du cornet se dirige en bas; on n'y remargue pas alors de suc mielleux. Mais a Pepogue de la fecondation, la fleur se re- dresse, et le suc peut s'ecouler et arriver aux organes sexuels.

64. Papaveracees. Le nectaire n*est-il pas Epicline, comme dans les anemones?

65. Fumarites. Ici le nectaire est fort remarguable. Dans le Corydalis bulbosa, il part des organes de la (ructification un double canal, gui s*enfonce dans Päperon auguel il adhöre, et se termine par une masse verte; c'est le nectaire. Le suc sucrd gui s'y rassemble est porte vers 'ovaire, par la situation gue prend [äperon gui, d'abord dirigd en bas, se relšve a mesure gue la fkcondation approche. Ghague bran- che du double canal aboutit a 'une des sutures de Vovaire. La surabondance du nectar est recue dans [õperon. Toutes les autres parties de la fleur contien- nent un suc amer. Les mEmes phenomtnes se remar- guent dans le C. lutea, excepte gue le nectaire est un bec recourbe, longitudinalement sillonnd dans la partie interne de ['arc, et gui part de la base des eta- mines et s*enfonce dans ['Eperon sans y contracter Madhõrence. Ouant a la Fumaria oflicinalis, le nee- taire a la forme d'une crosse de pistolet; 11 est couvert de papilles brillantes gui excrtent le suc. La fleur ne

(32) se retourne pas comme dans les corydalis, parce gne le nectaire est plus prös des organes sexuels.

66. Cruciföres. Cette famille, si naturelle par tous ses caracteres, [est aussi sous le rapport du nectaire. Toutes les plantes cruciferes ont a.la base de |'ovaire deux ou guatre glandes gui donnent beaucoup de nec- tar. C*est A'apresles nectaires gue ScopoLt avait range les cruciftres dans la premiere Edition de sa Flore de la Garniole.

On peut, comme DE GANDOLLE Va fait pour les pe- tales des cruciferes (System.), diviser ces glandes en valvaires, c'est-ä-dire celles gui, places entre les deux Etamines courtes et |'ovaire, sont vis-A-vis les valves du fruit, et placentaires, celles gui avoisinent les su- Lures.

Dans la plupart des siliculeuses gue j'ai examinees, je n'ai point trouvš de glandes placentaires; je n'y ai vu gue deux glandes valvaires, une de chague cõte, mais gui semblent souvent divisees en deux ; c”est ce gu'on remargue dans PIsatis, et surtout |Zberis, le Thlaspi, VAlyssum, elles sont tellement divisees, gu”on dirait gu'il y en a deux de chague cöte. Dansle Cochlearia officinalis, elles sont fort petites et ne pa- raissent gue lorsgu”on a enleve les Gtamines ( ScoroL1 dit gu'il n'y en a point, et Apaxsox, gu'elles sont in- sensibles). Mais dans la Zunaria annua et le Crambe maritima, ilya guatre glandes, deux valvaires et deux placentaires. Ces dernieres sont meme plus grosses gue les autres dans le crambe. La fleur de la lunaire est encore remarguable parce gu'il ya sur chague se- pale, vers le limbe superieur, une poche remplie d'un

liguide noirätre et pais , et gue les deux plus grands

( 35 ) i ont en dessous une bosse gui forme le rEcipient du nectar. Ge calice a de grands rapports avec celui des cheiranthes.

Toutes les siligueuses gue j*ai eu occasion d”exa- miner particulisrement ont des glandes placentaires mais les valvaires sont en general plus grosses et don- nent plus de nectar. Ges derniöres sont carrces et si- tudes entre |*etamine courte et Povaire dans le Räpha- nUus; Carrees aussi, Mais presgue divisees en deux d-as le Brassica; annulaires dans |! Hesperis alliaria, le Cardamine pratensis. Dans le Cheiranthus cheiri, elles forment une rosette autour des deux €tamines courtes et les glandes placentaires sont chacune divi- sees en deux pointes gui se montrent des deux cölts des Etamines longues.

67. Residactes. Dans les Heseda, le nectaire est tpicline hypogynigue, libre, lateral, superieur. C?est un plateau glanduleux et nectariföre gui laisse exsuder le nectar par-dessous, il est recueilli et conserv6 par les põtales. C'est a tort gue HALL dit gue ce sont les põtales gui donnent le miel, et gu”il prend le v6- ritable nectaire pour une couverture.

68. Droseracces. Je n'ai examine gue le Parnassia. A la base de chague petale est un appendice spatuli- forme d*oü partent des filets termines chacun par une slande.

69. Cistces. Le nectaire est Gpicline hypogynigue dans ! Helianthemum vulgare.

70 Violactes. Si Linst s'est tromp€ en prenant Veperon des violettes, de meme gue celui des fuma- rites, des tropeoltes, des linarides, etc., pour le võritable nectaire , du moinsil faut reconnaitre gue

V >

(54) c'est ce dernier gui a determine cette forme bizarre; c'est pour lui seul gu'elle est faite. L'eperon est -le recipient du nectar. Le nectaire des violettes est form6 par deux corps allongts, legörement courbts, lanci- formes, tres-petits dans la Viola arvensis, tres-longs, au contraire, dans la Y. canina, percts d'un pore a leur extremite, gui s'avancent dans |'Eperon et gui par- tent des deux Etamines les plus proches de cet peron, A mesure gue la fleur se developpe, la gueue se tord jusgu'a ce gue 'eperon soit complštement dresse; ce gui prouve gue ce n'est gue Ja surabondance du nec- tar gui doit s*tcouler par les pores, et gue la majeure partie est destinde aux organes sexuels.

71. Cariophyllies. Le nectaire existe dans toutes les cariophylltes, et il y est toujours €picline hypoan- drigue; mais il diflöre de forme, selon gue la plante appartient ä Pune des deux tribus, les silenees ou les alsindes (pe GAnn-, Prod r.)

Dans les sildnees ( voyez les genres Dianthus, Si- lene, Lychnis), le nectaire a la forme d'un entonnoir gui supporte les Gtamines et les petales (antophore DE GAND., Prodr.). Souvent, des 10 etamines, 5 seule- ment sont librement fixees sur le nectaire, et les 5 au- tres sont adhõrentes ä 'onglet des petales (par exemple, le Lychnis [los cuculli). Dans ce tas, les premieres se developpent d'abord et sont toujours fertiles; les se- condes sont' beauoup plus tardives, et guelguefois steriles; preuve de Pinfluence du nectaire sur les Gta- Mines.

Dans les alsindes ( Stellaria, Cerastium), le nec- taire est moins considerable , mais i! est tout aussi in- luent sur Jes ttamines. Il est ordinairement forme par

(55) 5 glandes plactes ä la base des Gtamines les plus lon- gues et les plustõt märes. Les 5 petites €tamines sont oppositives aux põtales et s*enlšvent souvent avec eux (Cerastium). Dans VAlsine, il y a une glande ä Ja base de chague etamine. -

72. Malvacees. Les glandes nectariferes sont pla- ctes sur le plateau guientoure les ftamines. (Vectaire pöriandrigue de Mirsei. )

75. Passifloršes. Les passiflordes ont de grands rapports avec les malvactes : par Pinsertion des Gta- mines avec le pistil, par le double calice. En sui- vant gette comparaison, je serais tentš de regarder le triple rang de filamens comme la corolle. Le nectaire est situd entre cette couronne et le faisceau du centre; autre analogie avec les malvaces. Cependant M. pe GANDOLLE a retire les passiflordes de ses thalamiflores.

74. «Butineriactes. La seule plante de cette fa- mille gue jõaie examine presente dans sa fleur une organisation Curieuse ; c'est le Mahernia pinnata. Les Gtamines ontun filet glanduleux, tres-extraordinaire, et gui,ä ce gu'il parait, screte le nectar. Ghacun de ces fileis glanduleux s'appuie et se loge contre une espece de cornet form€ par Ponglet du petale, dans leguel s*coule la surabondance du suc. Ges etamines sont encore remarguables en ce gue leurs antheres, gui, par la maniöre dont elles sont attachees, tournent le dos au pistil, sSouvrent en rejetant leurs valves en ar- riöre, de facon gue [emission du pollen se fait vers le stgmate (1). i

79. Tiliactes. L'onglet de leurs petales est sou- kk siksatstas ila Maj õiele Vei tv pmdisekaõi isa

(1) Mursex, Zlemens de botanigue, tom. 1, päg. 301.

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vent muni de fossette ou d'ecaille. Jen'ai pu examiner de cette famille gue les Grewia, dont la base interne de chague põtale a une Ecaille verdätre, rose vers son bord; et le Tia d'Europe, je n'ai vu gu'une Enor- me guantitš de nectar gui baignait son ealice et sa corolle; aussi ne mangue-t-il pas d'attirer des Iegions d'abeilles.

76. Aurantiactes. On remargue beaucoup de nec- tar dans la fleur du Citru ; ne se rassemble-t-il pas au pointde!insertion des etamines? MmBEL dit gu'il tient la place du gynophore : c'est a examiner de nouveau.

77: dlyspõricees. Le genre Hypericum ofire,»guant au nectaire, une anomalie bien remarguable. Dans une partie des plantes de ce genre, par exemple dans les 41. egyptiacum et elodes, on remargue a la base de Povaire trois glandes rondes, devant chague angle de la capsule et entre les faisceaux d'Etamines (Vec- taires, Minsex, pl. 41. fig. 6- B a): en outre,il y a a Ponglet de chague petale un petit tube gui me semble renfermer du nectar. Dans d'autres comme dans | Z. perforatum, on n'apercoit rien de tout eela.

78. Geranices, Tropwoltes. On distingue dans tes geraniöes deux modes de nectäires. Dans les genres Ge- ranium et Erodium, les nectaires sont dpiandres; ils sont õpistpales dans les Pelargonium. Le nectaire des Tropowoluma la plus grande analogie avec ces derniers.

Les Geranium ont 10 €tamines fertiles, dont 5 in- terpositives et 5 opposilives. Ge sont les premitres gui portent chacune ä leur base externe une slande arrondie, verdätre ou rougeätre, gui est un nectaire. Ces õtamines nectariferes sont les plus longues et donnent leur pollen avant les autres.

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Dans le genre Erodium, il n'y a gue 5 etamines a anthšre, et bien entendu gue ce sont les nectariföres. Les autres ne sont gue des filets steriles, appelds faus- sement nectaires par WiLLpenow. La fleur des Ero- dium tient le milieu, pour la rgularitõ, entre celles des Geranium et des Pelargonium.

Dans les Pelargonium, la fleur est tout-A-fait irre= gulišre, et cette irregularitd est en rapport avec la situation du nectaire. Le calice de ces fleurs est muni supõrieurement d'un €peron guelguefois long de 54 mil- limtres, decurrent sur le pedoncule, et termine par une bosse gui est [indication de la place gu*occupe la glande nectarifere au fond de 'kperon (tubum nec- tariferum pe Ganp. Prodr.). C'est par ce cana! gue le nectar est conduit aux Gtamines et a Povaire, ope- ration gue facilite la position de la fleur.

Gomparez maintenant ä la fleur des Pelargonium celle des Zropwolum, vous y trouverez mõme dispo- sition dans les petales et le calice, except€ gue !äpe- ro, gui porte aussi le nectaire ä son extrEmite inte-

*iture, est libre, au lieu d*Gtre adhõrentau pedoncule. Mais, en place de cette adherence, on y remargue le conduit gui porte le nectar vers les organes sexuels.

79. Ozxalidees. La base de chacun des cing petales de POzalis acetosella est une glande insõree sur une Elamine. Pai cru y remarguer du nectar, mais mele a un suc acide.

80. Zygophyllees. Dans le Zygophyllum fabago, le nectaire n'est pas les cailles guisont a la base des Etamines, comme le croyait Linn: ces cailles ne servent gu”ä conserver le suc. Le nectaire est €picline et gynophoroide, comme dit Mirsex.

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81. Rutacces. Les rutacöes ne me semblent pas tres- naturelles par rapport A leur nectaire. HAxL (1) dit gue la rue, le põganon et le dictamne ont leur nectaire place sous ovaire. Gela est vrai pour le premier genre (Ruta); en effet, le nectaire est špicline, hypogynigue, adherent, un peu plus large gue [ovaire, et perc6 d'une douzaine de trous mellifšres situds vis-A-vis les etamines. Dans le Dictamnus, on ne voit rien de sem- blable; mais lorsgu*on enlšve les Etamines, on trouve ä leur base üne esptce de pore nectariforme ; ce gui confirmerait opinion de Lixx£ sur cette plante (2).

82. Acerintes, Hippocastantes. Dans ces deux fa- milles, reunies par beaucoup d*auteurs, le nectaire est Epicline; mais il est perigynigue dans la premišre et periandrigue dans la seconde.

Les Acer ont un nectaire fort remarguable. Dans PA. pseudo-platanus et (4. campestre, c*est un disgue charnu, place sur le receptacle, d”ou sortent le pistil et les Gtamines par des trous gui laissent suinter le nectar. Dans VA. striatum, les Gtamines sont place en dehors du disgue nectarifere, dans des doh gui y sont creusces,

Disons en passant gue le caractöre du nectaire rap- proche beaucoup les acõrintes des frangulactes. Gom- parez, en eflet, PE vonymusavec VA. pseudo-platanus, et le Szaphylea avec VA. striatum.

Les Zisculus ayant leur fleur irregulišre, ont le

(1) HALL.,2. c., p. 277. (2) Dictamnus : nectarium stamineum filamentis. (Philos. botan.,

P- 77,n° 118.) —Glandula punctiformes Jilamentis adspersa. (Gen. plant., p. 209, n? 522.)

(59) neetaire lateral. Il est plac€ entre les Gtamines et le petale superieur.

85. Frangulacces, Terebinthacces. Ici c'est encore un nectaire Gpicline põrigynigue, comme je le disais tout-A-Pheure.

Dans le Staphylea, le nectaire est un disgue en sodet et a 5 angles arrondis, plac6 sur le calice, entre les Gtamines et Vovaire. Les filets des Gtamines sent äussi pleins de nectar. Dans Pvonymus, c'est le disgue gui porte les €tamines. Le nectar coule sur- tout par le dessous de ce disgue, et se repand sous les petales. Dans le Rhamnus, c'est la partis verte gui tapisse le calice, et sur le bord de laguelle les etamines et les petales sont inseres.

Dans le Rhus cotinus, le nectaire est un disgue charnu autour de Dovaire; dans VAylantus, il tapisse le calice.

84. Lõgumineuses. Les lkgumineuses, comme la plupart des familles bien naturelles, se distinguent par Vaniformite de leur nectaire; il est toujours €picline, et ordinairement plac3 latšralement ä la base de |'o vaire, du cöte de Petendard.

Dans les Ikgumineuses diadelphes, il semble guc ce soit lui gui determine la separation de PEtamine libre, ou du moins c'est lui gui la force ordinairement 4 sc courber vers sa base, afin gw'il puisse s*eceuler en de-* hors lorsgu'il est trop abondant. Dans les Orobus, le filet se recourbe en dehors; dans les Vicia, il se re- courbe en dedans. Dans le Frifolium, les filets des 9 etamines rõunies forment un tube au haut duguel sont soudões les autres pieces, ce gui rend la corolle monopetale. L*Gtamine separee est bien distincte et

(40) renfermee dans le tube. Le nectaire est entre |'ovaire et cette tamine Isolde.

Dans les Ikgumineuses monadelphes, le nectaire est bien moins visible, car le nectar y est moins abondant. Je Vai vu en dehors du tube, dans le Cytisus hir- sutus, entre les Etamines et |etendard gu'il force ä se courber.

Enfin, le mõme caractöre s*observe aussi dans les lõgumineuses a Etamines libres, telles gue le Cercis et le Podaliria; mais dans ce dernier, il y a tout autour de Povaire une fossette remplie de nectar (1).

85. Polyzaldes. Le nectaire des polygaldes a les plus grands rapports avec celui des legumineuses. Jadopte donc le rapprochement gue DE GANDOLLE fait de ces deux familles dans sa Theorie elementaire, plutöt gue [opinion gu'il manifeste depuis dans son Prodrome, il rapproche les polygaldes des fuma- rites. Dans le Polygala, le nectaire est sur le recepta- cle, a Pendroit de la bosse gu'on apercoit ä la base de la lõvre inferieure.

86. Rosacees, Grossularices. Dans toutes les plantes de ces deux familles, le nectaire tapisse le calice et semble repousser les štamines vers son ouverture (2).

Ce nectaire est guelguefois colord : il est rouge dans le Fragaria. En general, le rectar est tres-abondant chez ces familles, et semble annoncer gue le sucre predomine dans leurs fruits.

(1) TI faudrait rechercher le nectaire epicline dans VAdenanthera, dont les glandes ne sont peut-etre pas de võritables nectaires. Linn ne leur donne point ce nom dans son Genera.

(2) Woyez Minset, Elem. de bot., tom. M, pag. 744 : Nectaire

peristonigue.

)

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87. Myrihces. Dans le Philadelphus, le nectaire est epigyne. Il est situd entre les štamines etle style. On distingue souvent une gouttelette de nectar vis-A-vis chague Gtamine.

88. Onagrarices. Le nectaire y est špigyne comme dans la plupart des plantes a ovaire adherent. Il est bien remarguable dans VOEnothera ; le calice forme au-dessus de ['ovaire, jusgu'ä son €pancuissement en sõpales, un tube long de 41 millimttres, garni inte- rieurement d'un tissu glanduleux aurore, et plein de nectar. Dans Epilobium, il couronne |ovaire. Les Etamines ont leur filet un peu aplati a la base, et forment une esptce de cage peu serree autour du nectaire.

89. Crassulactes. Dans toutes les crassulacdes, on trouve ä la base externe de chague ovaire une glande ou Ecaille nectarifere. Dans le Sedum acre, on dis- tingue 5 €cailles, ovales, plates, blanches. Les nec- taires sont spatules dans le Sedum anacampseros, auriculds dans le Sedum album. Ils sont tronguts dans la Crassula coccinea.

90. Sazifragtes. Le nectaire diflere dans cette fa- mille parce gue la position de Vovaire differe aussi.

Dans les vEritables Sazifraga (saxifrages A ovaire adherent), il est plac€ circulairement en dessus de Vovaire , entre les Gtamines et le stigmate.

Dans les Hydatica, ou saxifrages ä ovaire libre, il est situe sur la partie du calice gui porte les Gtamines. Eatre chacune de ces derniöres, il y a un enfonce- ment gui excerete le nectar; ces cavites font bosses a Vextörieur du calice (exemple : Sazifraga crassifolia). Le nectaire est plac6 aux mõmes points dans!” Heuchera

(42) americana ; mais il ne forme pas de bosses, ce sont seulement des taches plus päles.

91. Ombelliferes. Dans toutes les plantes de cette famille si Šminemment naturelle, le nectaire est €pi- gyne couronnant.

92. Caprifoliactes. Le nectaire varie dans cette famille.

Dans les Lonicera, il est dpipetale et plac6 dans Vintšrieur du tube, du cõt6 de la lõvre inferieure de la corolle. Dans les Caprifolium, il forme 5 ner- vures jaunätres et tres-rapprochtes, longues de 9 ä 11 millimetres, gui sont placdes entre deux €tamines. Ces glandes tmettentdes gouttelettes de nectar. Dans les Aylosteum, le nectaire occupe Linterieur de la bosse situde a la base de la lõvre inferieure dans le Lonicera alpigena, ou a la base du tube dans le L. zylosteum et tartarica.

Dans les genres Viburnum, Sambucus, Cornus, Hedera, il est pigyne et couronne ['ovaire.

93. Valeriantes. Je signalerai ici le Centranthus ruber comme offrant guelgues particularites. Le filet de Petamine est adherent au tube du cõte de la pe- tite levre; le style, du cötö du grand lobe guadrifide. Le nectaire est au fond de 'kperon. On voit distincte- ment le cana! gui conduit le nectarä la partie supe- rieure de Vovaire est insere le style.

94. Rubiacees, Dipsacces, Composces. Dans ces trois familles, le nectaire est identigue et €pigyne, comme dans presgue toutes les plantes a ovaire adhe- rent.

95. Campanulacces, Lobeliactes. Le nectaire est un disgue gut entoure le style; les tamines forment une

maa

(45) cage gui le recouvre; comme dans les Campanula me- dium, rapunculus, Lobelia cardinalis.

06. Cucurbitacöes. Le nectaire des cucurbitacees est analogue a celui des familles precedentes. La fleur mäle a aussi du nectar entre le filet des Gtamines. On en remargue encore dans la fleur mäle du Papaya, autour d'une pointe gui est au fond du tube.

097. Vaccinices. Dans les vaccinides, ou Ericacees ä ovaire adhErent, le nectaire est Epigyne couronnant.

98. Ericacces, Rhodoracces. Le nectaire est Epicline dans ces deux familles.

Jai examine guelgues Erica; j”y ai vu trös-dis- tinctement le nectaire entre |'ovaire et les Etamines; ces dernieres forment cage (1). Dans 'Arbutus unedo, presente [interieur de la corolle dix enfoncemens ou rEcipiens du nectar, plac6s deux ä deux, et repon- dant aux loges de Povaire. Dans VAndromeda poli- folia, le nectaire est adherenta 8 bosses situdes entre les Gtamines, a leur insertion.

Dans Je Kalmia, c'est le bourrelet gui est autour de la base de 'ovaire; 10 fossettes, et non 5, comme le dit HArx, forment autant de rõcipiens du nectar. Le nectaire du Rhododendron est assez semblable ä celui du Kalmia, mais moins sensible.

99: Apocintes. Les nectaires sont fort extraordi-

(1) Cette espece de cage, ui semble Evidemment difficile a pro- teger le nectar et a tempecher de Pevaporer, gue Jai dejä signalee dans plusieurs familles, et gu'on verra encore dans d'autres, est for- mee par la base des filets des Etamines gui est aplatie et courbee. Comme cette base sguamiforme est toujours baignee par le nectar, Livnt le prenait pour un nectaire.

"

(44)

naires dans cette famille. Dans les V'inca, on remar- gue, de chague cötd de 'ovaire, une corne assez lon- gue. Il y a mõme 5 petits appendices de plus dans le X. minor. Dans les Asclepias, le nectaire parait Etre les 5 corps calleux, roulds en cornet, gui sont atta- chts autour du plateau plac6 au centre de la fleur. Dans VA. syriaca, il part de chague nectaire une corne gui s'incline vers le plateau. Au reste, tout est extraordinaire dans |'organisation de ces fleurs gue VENTENAT a tres-bien decrites dans son Tableau du rõgne võgetal.

100. Gentiances. Jai vu beaucoup de nectar dans la corolle des Gentiana, des Spigelia; mais je ne sais pas encore positivement d'oüil vient. MirgEL dit gue, dans le Chironia frutescens, le nectaire est peripetale annulaire.

101. Bignonices. Nectaire €picline hypogynigue. IL est jaunätre dans le Bignonia radicans, et blane dans le B. catalpa.

102. Poltmoniactes. Nectaire picline hypogyui- guc : Phlox, Polemonium, Cobwa. Dans le Polemo- nium cwruleum, le nectaire est une manchetie eir- culaire gui deborde |ovaire. Les €tamines, par leur base sguamiforme, recouvrent et protegent le nectar,

105. Convolvulacces. Nectaire tpicline hypogyni- gue: Convolvulus, Ipomwa. Il a la forme d'une coupe placše sous Povaire, et jaune dans le Convolvulus sepium, aurore dans le C. tricolor, blanche dans le C. purpureus.

104. Solances. Les plantes de cette famille ont aussi le neetaire tpiclin» hypogynigue; mais au lieu de for- mer un organe stpar6 de Vovaire, il fait corps avec lui

(45 )

etnes'en distingue souvent gue par la couleur ou P'ap- parence glanduleuse. C'est ce gue Mirser appell:» nec- taire gynobasigue adhõrent. Ainsi,il est de couleur jaane dans le Lycium afrum, la Nicotiana paniculata; jaune'dans le Physalis alkekengi; blanc dans le Da- tura*stramonium; peu sensible, mais tres-abondant en nectar dans! Hyoscyamus niger. Dans le Solanum dulcamara , j'apercois autour de la base de Vovaire un bourrelet perce de trous gui repondent aux taches vertes de |'onglet.

105. Borragintes. Toutes les plantes de cette famille portent sur le receptacle un nectaire sur leguel sont incrustes, plus ou moins profondement, les guatre ovaires. Ce nectaire a une grande analogie avec celui de la famille suivante, les labides. Toute la diffkrence gue j°)y vois, c'est gu'il est regulicr dans les borragi- nees, dont la corolle et les Gtamines sont rgulieres, et irregulier dans les labides , par une raison analogue. Dans ces deux familles comme dans beaucoup d'autres, le tube est le rEcipient du nectar (1). Lorsgue le tube a peu de longueur, le nectar est ordinairement pro- tege soit par les sguames des etamines (Borrago), ou les ecailles ou prokminences de entree de la corolle (Myosotis).

106. Labices. Nectaire Epicline hypogynigue debor- dant, irrõgulier, et souvent seulement lateral.

Les Salvia ont lenectaire tres-gros. Dans la S. pra- tensis , il est a guatre lobes, dont celui gui repond a la

t ara ra

(1) Monopetalorum tubas plerumgue mel continet. Lann., Philos. » bot, pag. 77, n? 110.

(46 ) levre inferienre est le plus considerable. Il est rose dans la $. officinalis.

Dans les Ajuga, on remargue ä la base du tube une bosse du cötö de la lõvre inferieure; cette bosse recele un nectaire fort remarguable. Il est lateral; aussi gros gue les ovaires, jaune et perc6 a son sommät d'un pore gui exeršte le nectar.

Le nectaire est aussi lateral dans le Glechoma. II est circulaire dans le Stachis sideritis, dans le Phlo- mis, ete. Il Vest aussi dans les Zamium, maisil est plus considerable du cötš de la levre inferieure.

Il y a trois lobes bien marguts dans le Galeobdolon ,

- guatre lobes irreguliers dans la Brunella; enfin, il est encore tres-gros et trös-remarguable dans les genres Betonica, Lavandula, Monarda.

Je viens de dire (n° 105 ) gue dans cette famille , comme dans la plupart des monopttales, le tube sert de rEcipientau nectar. [1 parait gue c'est en outre pour le prottger gue beaucoup de labites ont des poils dans Vintörieur du tube.

107. Personntes, Rhinanthactes. Leur nectaire est tres-remarguable, et se montre ä la base de Dovaire , du cöt6 de la lõvre infGrieure.

C'est un bourrelet considerable dans les Scrophu- laria, Digitalis, Antirrhinum. Les Etamines courtes sont ordinairement coudees pour laisser passer le nectar (Antirrhinum majus). Dans les Linaria , le nectaire setend sous [ovaire; mais il est toujours plüs consi- dtrable du cõtd de la lõvre inferieure : enfin,il est toujours plac6 au-dessous de la bosse ou de P'eperon dont sont munies les plantes de cette famille, et gui servent de recipientä sa ligueur.

5 (47)

Dans tes Rhinanthus , ilse prEsente sous forme d'une espece de cuvette allongte gui donne du nectar ( nec- taire labelliforme ). Il ressemble ä un osselet dans les Melampyrum ( nectaire astragaliforme ). Mais dans la Pedicularis sylvatica, il estadhõrentä 'ovaire guoigue lateral, et n'est margug gue par une couleurplus verte et une Iegöre convexite,

108. Jasmintees, Liliacces. Ici le nectaire est assez obscur , et je ne puis citer gue ce gue Jai vu dans le Syringa, apres'avoircherche long-temps inuülement. Les deux filets des Etamines sont soudes dans toute la longueur du tube. Ghacun laisse šchapper une goutte de nectar, gu”il depose sur [ovairede chague cöte, prös de son sommet: on dirait deux pores nectariferes sur Povaire. N'est-ce pas ainsi gue Linnž a cru voir trois pores sur!'ovaire de certaines hyacinthes? En arrachant avec precaution le tube d'une fleur tpanouie de lilas, dont on a auparavant enleve le caiice, on apercoit sur Povaire les gouttelettes dont je viens de parler, et on remargue gu*ellesrepondent aux deux filets. Au reste , on voit dans |intšrieur du tube la place par ou le nec- tar est sorti. Jecrois gue le mme phenomtšne se passe dans le Jasminum.

109. Primulacces. Ilme semble gue le nectar est s6- erete par les cing filets des etamines soudes au tube de la corolle, comme pour la famille precedente; mais je n'en suis pas sür, Apres la fkcondation, Vovaire est tres-sucre.

110. Plombagintes, N tetaginees. Dans le Plumbago, le nectaire est €picline hypogynigue. C?est une masse charnue situte sous Vovaire e! gui porte les $tamines. Il en est de meme des Mirabilis.

id (48)

111. Polygonces. Dans le Rheum undulatum, pai cru sentir du nectardans la partie du perigone gui porte les õtamines.

112. Eleagnões. Comme [*ovaire est ici adherent, le nectaire estnecessairement €pigyne. Il distille beau- coup de nectar.

115. Aristolochices. Je ne sais ou est precisement le nectaire dans cette famille. Je vais seulement rapporter ce gue j'ai observe.

Dans VAristolochia clematitis, la fleur est dresse avant la föcondation; les six antheres placdes sous le stigmate se trouvent, pour ainsi dire , recouvertes par les six divisions de ce dernier. La fleur se penche a me- sure gue la fecondation approche. Ge phenomtne a lieu lorsgue la fleur est entišrement renverste. Si on Pouvre ä cette Epogue, on voit les poils du tube charges de grains de pollen, gui devient alors noir. Les parties du stigmate-gui recouvraient les anthtres se sont rele- vões etlui forment une espöce de bord. Sa surface est couverte de grains noirs. J'aivu des insectes dans |'in- törieur du tube.

Dans VAsarum europeum, lorsgu'on coupe trans- versalement les trois divisions du perigone , on y aper- coitä 'oeil nu des pores ou embouchures de vaisseaux, dont les plus gros m*ont paru repondre aux loges de la capsule etaux six rangees de poils gui sont sur le stig- mate. Ges poils ont un but cürieux. Gommeles etamines ontleuranthšre attachee au cõte d'un filet dontla pointe se prolonge superieurement , et gue ces anthöres arri- vent tout au plus a la hauteur du stigmate, il me pa- rait gue le pollen aurait de la peine ä y parvenir. Les ttamines sont courbtes contre les divisions du perigone

(49)

lorsgue la fleur est fermee. De deux en deux, six d'en- tre elles se relžvent d'abord pour la fšcondation , et se dressent contre le stigmate , de facon gue les rangdes de poils dont nous avons parle alternent avec les Gtamines , et ramassent le pollen ä mesure gu'il s*6- chappe. Il y a apparence gne les poils sont humectes de nectar, gue le pollen €clate et gue la ligueur s*6- coule dans le stigmate dont les bords sont en pente douce. Les six autres dtamines se dressent ensuite, et ne sont probablement gu'une r€serve destinee ä assu- rer la fšcondation en cas d'accident.

114. Euphorbiacdes. Les fleurs femelles de la Mer- curialis, ont leur nectaire placd sous Povaire , et sur- monte de deux cornes longues de deux millimttres, et guelguefois plus, gui passent des deux cötts de Vovaire. Ge ne sont pas des Gtamines avortes comme on pourrait le croire; car elles sont aplaties , Glargies par le bas et toujours au nombre de deux seulement dans chague fleur. On ne voit rien dans les fleurs mäles.

Dans plusieurs Euphorbia (sylviatca, lathyris), jai vu distinctement du nectar sur les divisions de la corolle; Jai vu des mouches y porter leur trompe , ainsi gue dans |interieur du perigone.

115. Amentactes. LinnE, et apres lui SENNEBIER, ne reconnaissent point de nectaire dans les fleurs fe- melles du saule. Gependant on remargue facilement, dans les chatons . femelles du Salix caprea, une glandeä la base du pedicelle gui supporte ['ovaire.Dans les chatons mäles , la glande est ä la base des Gtamines;

| mais celles des fleurs femelles sont plus grosses et plus

| jaunes. Les glandes des fleurs mäles, gui sont vertes

| Vv. A | |

( 50 ) se dessöchent aprs la fkcondation comme la plupart des nectaires.

116. Orchidtes. Dans les orchidees, la matiöre gui recouvre le stigmate, et gui y fait adherer le pollen lorsgu'il se detache , est bien visgueuse; mais elle ne me parait pas sucree. Cependant, pour peu güe le temps soit humide, on trouve le long €peron des Orchis alba, conopsea, etc., a moitik plein d'une ligueur sucree.

Dans VOphrys nidus-avis, le tablier est muni d'une concavite ou bourse,” au fond de laguelle je vois ( a chague fleur ) une goutte d'une ligueur lõgörement su- crte. A la base de ce tablier, on remargue deux renfle- mens gui, lorsgu*on les arrache, laissent deux margues creuses et pleines de ligueur. Du centre de la fleur s'6- lõve un style pediculd couronnd par une anthöre. Le pollen est divisd en deux masses jaunes, dont chacune repose entre le corps, dont nous venons de parler, et une feuille gui recouvre le stigmate. Au moment de la fkcondation , les bords de celui-ci se recourbent et lais- sent , entre la feuille et enx , une ouverture suflisante pour le pollen ; ces bords sont tres-visgueux,

117. Drymyrrhistes, Iridites, Narcisstes, Liliacetes, Asparagees. y a uu nectaire dans toutes les plantes de cette famille , puisgu'on võit distinetement du nec- tar rassemble , souvent tres-abondamment, au fond du põrigone / Canna, Convallaria, Hemerocallis); et gu'apres la fšcondation on trouve ['ovaire gorg6 de liguide suere. Les glandes nectariferes y sont genfra- lement dissemintes dans le perigone. Elles paraissent rassemblees dans la ligne anguleuse des petales du Li- lium. Dans VIris, trois põtales seulement me semblent en õtre põurvus. Ge sont sürement les deux petales jau-

Ev

,

(51 ) nätres, tigres et tubuleux a leur base de VAlstremeria, gui le reclent. Dans la Fritiliaria imperialis, les fos= settes nectariferes sont remarguables et concourent bien avec le peu de longueur des etamines par rapport au pistil, pour exiger le renversement de la fleur. Dans les Hyacinthus, c'est en vain gue j'ai chercht les pores plac€s, selon Linnt, aux angles du fruit; a Varticle du lilas (n° 108 ), Jai fait part de mes conjectures ä cet egard. L* Asphodelus luteus a la base du filet de ses €tamines terminde par une ecaille fixše sur le p€ri- gone, ce gue Linnt regarde comme autant de nectai- res, parce gu'ils sont baign€s de suc mielleux. Mirset, de son cöte, signale dans VA. ramosus trois poresnec- tariferes placts sur 'ovaire , [ait gue je n'ai point v6- rifid. Geci ressemble beaucoup a ce gue Linnt dit avoir vu dans certaines jacinthes. Les Ornithogalum ont la base de leurs filets sguamiforme comme asphodele jaune; ne sont-ils pas destints ä conserver le nectar? (FV oyez la note 55. ) Dans PAllium moly, la base des Gtamines me semble aussi seereter une ligueur; mais elle est mõlde avec le suc äcre des alliacdes. Dans les Narcissus , le tube interne, gue Lixnt appelle nectaire, prõsente a sa surface des glandes brillantes, et on trouve du nectar dans le fond. Enfin, dans le Zeucoium, c'est sans doute la masse blanche et staminifere gui sur- monte |ovaire.

118. Gramintes, Cyperacces. SCEREBER et guelgue- fois LinnE ( Genera plantarum ), ont appele nectaire, dans les gramintes, la partie gue MicneL1 nommait co- rolle, Jussigu Ecaille, Kicmarp glumelle, Desvavx glu- mellule, PALIsOT pe Beauvois lodicule, Turpin phy- costõme, et sur laguelle M. LesTisoupois a publid ung

/ 148

(52)

notice (1). Elle est bien visible dans VAnthoxanthum, VOriza, etc., mais elle mangue, dit-on, dans beaucoup de gramintes, et je n'ai pas eu occasion de 'examiner assez pour dire sil s*y rassemble du nectar. RicnArD comparait cet organe a Putricule des carex gue Linnk appelait aussi nectaire (2).

119.Je crois gu”on peut conclure de tout ce gu'on vient de voir : gue le nectaire existe dans tous les võgetaux munis d'Gtamines et de pistils (5); gu'il joue un röle important dans [action de la fkcondation.

120. Je viens de rapporter tout ce gue je sais sur un organe gu'on s*est obstind ä mõconnaitre jusgu”ä pre- sent, guoigue les materiaux ui m*ont servi a en €crire Vhistoire existassent la piupart dans les ouvrages des auteurs gui nous ont precedes. Puisse mon travail ob- tenir les suffrages de la Societö savante ä laguelle je le destine, et devenir de guelgue utilite dans 'etude d'une science gui mErite a tant de titres d*Etre cultivee!

(1) Lešrisouvois. ZVotice sur la plus interne des enveloppes flo- rales des gramintes. Paris, 1823.

(2) Ricmarp. Analyse botanigue des embryons endorhizes ou mo- nocotyledonts. Ann. du Muscum, tom. XVH.

(3) Humor melleus serceitur in plerisgue floribus. Lann., Philos. Bot., pag. 77, 110. Le nectaire existe dans toutes les corolles. Le fond ou les replis de celles gui men presentent pas de bien dis- tncts et de bien forms en tiennent lieu, et se trouvent remplis de suc sucre gui $y filtre. Fourcror, Syst. des conn. chim.; in-49, t. XV,

PaS: 11,

TTT TT 0919, 7288,.9.9,.91.9.9,.979.9,.9,.19,7,7.9,.9,.9.5.9,.9,.5.1%.9.9.4,9,.5.199, 157

RECHERCHES .

Sur les appareils secretoires du Nectar ou du Nectaire dans les fleurs; memoire (ui a rem- porte le prix au concours ouvert par la So- cietö Linneenne; par M. Desvaux, Vun de ses. GCorrespondans.

Vectarium si a petalis distinctum, communiter ludit. Linn., Phil. bot., n 110.

OVELLE OVE soit la validite des raisonnemens gue nous devons presenter, et 'exactitude des faits rapportts dans 'examen de la curieuse guestion gue nous entre- prenons de traiter, nous sommes convaincus d'avance gue, en prouvant la non existence du nectaire, comme appareil special, nous recueillerons peu de suffrages ; nous allons soulever contre nous [usage gui ne cesse d'appliguer sans choix le mot Nectaire, et surtout le prõjugö regu en faveur de [existence de cette partie du võgetal. Les sciences ne sont pas exemptes de ces sortes de deviations de jugement; la, comme ailleurs, une erreur adoptee est souvent plus chšre gu”une v6- rit6 gu'il faut acheter par la reflexion et |'Gtude. Ainsi, guand bien mõme nous serions parvenus a prouver d'une manitre incontestable gue le nectaire, comme appareil spõcial, est'un tre de raison, il est A crain- dre gue 'on ne le voie long-temps encore figurer dans les livres de botanigue et dans !cs ouvrages elemen-

(54) taires, guelgue peu convenable gu'il puisse ötre d*en perpetuer|'emploi. S'il Gtait guelgues cas ce mot püt Etre d'une application rigoureuse, il conviendrait mieux den faire le sacrifice et de le laisser dans Voubli, gue de le conserver, parce gn'il entrainera toujours apres lui de fausses applications.

Si Pon se füt guid6 par des observations compara- tives; si Pon n'eüt pas imagine gue la theorie du nec- taire Etait completement connue, Von n'aurait pas a se demander aujourd'hui ce gu*est le nectaire; güel est son caractere distinctif, ou mEeme sil existe reel- lement.

Lorsgue [on veut embrasser ['ensemble d”une science, et en voir toutes les parties s'enchainer d'une manišre naturelle, il'est indispensable d*etablir des principes, au moyen desguels on coordonne ce gui lui est relatif. C”est la marche gue Linnt a mon- tree, mais gue on a trop peu suivie; c'est aussi celle gue nous allons prendre pour reconnaitre si le nec- taire est võritablement une partie spöciale des plan- tes, ou sil n'est gu'une modification d'appareils deja connus,

Penttrons-nous bien d'abord de cette veritk, gue ce n'est ni la forme d'une partie, ni la nature de sa substance gui en constitue [essence, mais bien la place gu'elle occupe dans la sõrie des appareils du võgetal. Ainsi une corolle n'est point telle, a raison de la de- licatesse de sa texture, ni par son coloris plus ou moins tclatant, mais bien parce gu'elle est situte entre Pap- pareil calicinal et Pappareil staminaire, et cela par suite d'une loibien plusgenerale encore, gue (es parties semblables occupent la mene place, se trouvent dans

(55 ) les memes relations, dans la serie des appareils com- posant le võgital.

C'est pour n'avoir pas fait une application de prin- cipes aussi simples, gue |'on a ete entraind a com- mettre beaucoup d*erreurs dans Vanalyse ou autopsie võgõtale. L”on a pris des tiges pour des racines, comme dans les iris; des bourgeons souterrains ou tu- rions pour des racines, comme dans les liliacees; des bractees pour des feuilles, comme dans certaines ges- ses. Dans d'autres circonstances, Pon a vu prendre les pedoncules generaux pour des tiges ou pour des parties distinctes, parce gue la tige Gtait tres-courte ou hy- pogee : de les noms de kampe, chalumeau, etc.

Ouelguefois la nature de la substance des parties en a fait meconnaitre 'essence; ainsi, parce gue le calice se trouve souvent colord ou corollac6, comme dans le plus grand nombre des plantes monocotyl6- dones, on Va confondu avec la veritable corolle, tantõt sous le nom unigue de corolle, tantõt sous Ä celui de calice, et plus tard sous les noms de pšri- gone ou de perianthe. Lorsgue ces parties ont change de forme, ou presentš une nature de substance ex- traordinaire, on les a nommtees filets, appendices ou nectaires. Dans le genre Coriaria, on a pris les põtales pour des glandes, parce gu*ils offrent la singu- laritš de passer a Petat pulpeux des baies, par suite du developpement; aussi, m€connaissant par |effet de cette particularitš [organisation de la eur du Coriaria, a-t-il 6t6 comme impossible aux botanistes d'assigner jusguici a ce genre la place gu'il doit occuper dans les familles naturelles, bien guil ne puisse s*€loigner des malpighiacees.

| (56 )

Nous ne pr€sentons ici ce petit nombre d*exemples gue pour demontrer |'importance des lois d*organisa- tion võgetale €nonces plus haut, et pour prouver en meme temps gue, faisant 'des applications de ces memes lois au nectaire, nous n*avons pas post des prin- cipes arbitraires, pour faire prõvaloir notre maniere denvisager la disposition des parties ou appareils (1) composant le võgttal.

Pour gue ['on puisse. facilement saisir tout ce gue nous aurons A dire sur le nectaire, il est utile d*indi- guer la serie des considerations auxguelles ce travail peut donner lieu, En constguence, nous exposerons les idees des botanistes sur le nectaire ; les di- verses espöces gue |'on en a distinguees et denom-

mees; nous dirons tout ce gui sera nEcessaire,

pour fixer essence des divers corps, ayant recu le nom de nectaire, dans les diflerens võgetaux il en a €l6 indigud, ou dans ceux nous en avons observe nous-mõmes; nous fixerons nos idees sur ce gui doit Etre adopte sur le nectaire; enfin nous traite- rons du nectaire, sous le rapport de la physigue võge- tale, ce gui complttera Petude de cette partie des plantes, et servira de preuve finale aux faits gue nous etablirons.

S- 1. Idces sur le nectaire d'apris les botanistes.

Etudiant dans les auteurs toutes les definitions du

(1) Pour nous, un appareil est toujours compose de parties sem- blables pour la forme, sauf les exccptions determinces par certaines lois d'organisation ; mais surtcut compose de parties ayant une meme insertion par rapport aux parties environnantes et par rapport a

celles dont il peul õtre compose, si c*es: un'appareil multipartite.

(57) 4

nectaire, ['on voit gue les botanistes sont assez d'ac- cord entre eux, et-gue tout ce gu'ils en disent rentre dans cette courte definition donnee par le eelžbre Lixnt : Nectarium pars mellifera [lori propria. Mais lorsgue ['on vient a observer la diversitd des corps auxguels ce mot s'appligue, Pon n'a plus gu'ane idee tres-confuse, surtout lorsgue Pon observe gue beau- coup de ces pretendus nectaires ne presentent point le caractöre distinctif de seereter le suc mucoso-sucr6 gue [on äppelle Vectar.

C'est a Pillustre TovrnerorT gue [on doit la pre- mitre connaissance des nectaires, ou au moins des parties gue [on a designees comme telles. Il distingue tres-bien, mais sans leur assigner une denomination pärticuliere, les nectaires des apocins, ceux des passi- flores et de plusieurs autres plantes.

VAILLANT Gtablit d'une maniere plus speciale, gue ces parties nectariferes, gu'il nommait mielliers, sont "une dependance de la corolle, comme dans les ni- gelles et les ancolies; mais il ne pensait pas gue |'on düt leur donner un nom dans les deux genres gue nous venons de citer. Lisnk €mit une opinion dif- förente, et proposa le mot Nectarium, gui fut g6- nõralement adopte; mais, malgr6 Duniversalitd de Pemploi de nectaire, Luowie (Znstitutiones, S 119) eleve des doutes sur Pexacte application de ce noin dans beaucoup de circonstances, et, apres lui, plu- sieurs botanistes de Plicole linndenne douterent si les €eailles du tube de la gorge des borragintes, si la couronne des corolles des genres Lychnis et Var= eissus, pouvaient bien etre regard€s comme des nec=

laires.

(58)

Linnt n'Eclaircit point, sous ce rapport, la partie dogmatigue de organisation des: võgetaux, en €ta- blissant le principe suivant : Nectarium si ä petalis distinctum communiter ludit. H n*oflrit en cela gu'une idee vague; mais a 'EGpogue a laguelle il Gerivait, c*6- tait encore un eflort de genie gue de se tromper ainsi, et c'etait le cas de prefšrer une erreur methodigue ä une ighorance absolue.

Apaxson est le premier gui, depuis la reforme pro- poste par LinnE, se soit prononcš contre Vutilite de la distinction du nectaire. Aussi la met-il au nombre des paradoxes gui entravent les progres de la botani- gue, et regarde-t-il comme abusives toutes les appli- cations gue !'on a faites de ce nom. D'aprts cette opi- nion,|'on n*est plus Gtonne de voir le savant botaniste, dont la singularite a seulement retardd la reputation meritee, ne point soumettre le nectaire ä sa methode analytigue, et ne le pas faire figurer dans les bases des soixante-cing systšmes de ciassilication des plantes gu'il proposa, autant pour demontrer Vinutilitš de ces sortes de systšmes toujours artiliciels, gue pour en tirer des conseguences utiles a une classification gu'on est convenu d'appeler naturelle.

Ouelgues botanistes, gui presgue tous appartien- nent ä [Ecole francaise, celle gui sõattache ä la re- cherche d'une coordination naturelle des vegetaux , ont suivi Popinion d'ADANson et n'ont point employed le mot nectaire.

La confusion rEsultant de la freguente application de ce nom a determine plusieurs observateurs ä etu- dier la disposition, organisation et la modification des parties auxguelles on Vappliguait. De leurs re-

(99) cherches sont nees guelgues distinctions gu'il est in- dispensable de faire connaitre, pour ne rien negliger dans une matiöre tout doit Etre presente, alin de mettre les botanistes a mEme de fixer definitivement leur opinion.

Depuis long-temps|'on avait remargud gue certaines parties des fleurs, indigudes comme €tant des nec- taires, ne fournissaient aucune secretion apparente, mais au*elles Gtaient seulement placdes dans leur voi- sinage ; alors on a cre€, pour les designer, le mot nectarilyma; et le mot nectarium est demeure au point organigueMment seeretoire (1); mais il en a et du nectarilyme comme du nectaire; on Va appligub ä des choses si diverses, gue cette distinction est plus nuisible gu'utile. Ouant au mot nectarothõgue / Nec- tarotheca ), exprimant ie receptacle propre du nec- tar, il sera prouve plus loin gu'il doit suivre le sort du nectaire.

Le nectarostigmate , siil pouvait toujours signaler la pr€sence du nectar, serait peut-etre une distinction bonne a conserver; s'il est appropri€ pour []mperiale, la Fritillaire, il signale tres-bien les taches nectari- föres plactes ä la base des petales et des sepales;"mais il n'a plus d*application exacte lorsgu'il s'agit de cer- taines Gistees telles gue VHelianthemum guttatum, les stries des fieurs de beaucoup de Pelargonions, les taches d'Ixies et de plusieurs Malvacees, la frange

š

(1) Nectaria stricto sensu seu organa humorem nectarinum secer- nentia sunt : glandula, sguama, ürceoli, annuli fovei, processi sta= minum, pori-ad ovarium , gibbi corolla baseos, ungues subtubulosi et machinula pecularies. Sprexcer, in Phil. vot.

( 60 ) colorde des Passiflores gui ne portent nullement de nectar a leur surface colorde.

Le nom de nectarothtgue, employ6, ainsi gue les precedens, par plusieurs botanistes allemands et de- signant Penveloppe special du nectar, lorsgue |'appa- reil gui le seerete est tres-developpš et forme une circonseription particulišre autour du point ou de la surface sõcretoire, suivra indispensablement aussi, comme nous le verrons plus tard, le sort du nec- taire; il ne s'agit actuellement gue de rappeler tout ce gui a 6tö expose sur cette partie des võgetaux.

L'on pourra remarguer, dans le cours du travail gue nous offrons, gue 'examen des nectaires se lie a un trös-grand nombre de considerations d'une haute importance pour la botanigue, et gue ['on est oblige d'examiner plusieurs points de doctrine sur lesguels les botanistes ne sont point encore d'accord; de la la necessitš de rappeler ce gui a ete dit sur certaines

glandes designees sous les noms de disgue, glande -

ovarienne ou de phycosteme.

Apanson ayant rejetš Pemploi du mot nectaire , remargua cependant gue dans le plus grand nombre des ecirconstances |'on annoncait la presence du nectar, il existait dans la fleur un corps particulier trös-distinct des autres appareils, gui n'appartenait ni äu calice, ni ä la eorolle, ni aux Etamines, ni enfin au pistil. Ce corps, de figure assez varide, se montre trös-souvent sous la forme d'un disgue charnu , d'une colonne plus ou moins allongöe, ou de globules dis- postes sur un plan circulaire :il le nomma disgue , et fonda sur cette partie un systeme de classification des võgõtaux , partageant les plantes en guatre classes >

(61 )

celles sans disgue ; celles a disgue sous les Gtamines, comme dans les nyctaginees , amaranthacees , paro- nichides ; celles A disgue sous Povaire, telles gue les borragintes, labides, verbenacees, scrophularinees , solanacees, lythraires, chõnopodiacdes, rhamnacees, legumineuses , euphorbiacees, terebinthinacees , an- nonacees; enfin, celles a disgue en mõme temps sous Povaire et sous les Gtamines, telles gue les caryo- phyllees, liliacšes, sempervivees, geraniacdes, cap- paridacdes et cruciferes.

Le plus grand nombre des parties denommees disgue par ApAnson, offre le caractöre seeretoire et se rattache presgue toujours aux nectaires de |illustre Suedois; mais Apaxson encourt ici le reproche gu'il a fait a Lint sur d'autres points; celui de reunir sous un mme nom des choses tout-a-fait diffGrentes. II est certain ggue beaucoup de plantes auxguelles il assigne un disgue n*oflrent võritablement gu*un recep- tacle plus ou moins prodminent, dont la surface nest point sõeretoire. C?est ce gui avait engage le savant Cs. RicmArb, gui seul, depuis ApAnson, avait Gtudie le disgue, a distinguer, sous le nom de gynophore, certains pretendus disgues ou pieds, tres-prononcts, de pistil; tels sont ceux des siltne, cldome, helicteres, passi- flora, etc.; chose gu'il est essentiel de ne pas confondre avec le zynosthšme, gui rEsulte d'une disposition bien spõciale des appareils staminaire et pistilaire des or- chidses, siil n'est pas un fait tout particulier.

our le dire en passant, les noms de gynophore et de gynobase nous semblent superflus, puisgu”ils n'in- diguent gue des modifications du receptacle , le pre- mier colonnaire , les econd en gibbositš plus ou moins

(62 ) prononcde ; et d'ailleurs ces modifications sont si rares - gue la designation en reste comme perdue au milieu des autres details de la science.

Il en peutEtre dit autant des distinetions du gono- phore et du carpophore ; le premier est un reeeptacle colonnaire entrainant tous les appareils de la fleur, le calice exceptd; le second supporte Povaire ou le fruit seulement, ce gue ['on peut exprimer en disant ovaire pedicelle. Il s*ensuit gue les varidtes du car- pophore, telles gue le Zhecaphore d*Ennnarr, le basi- gyne de Ricnarp ou le sarcome de Lixx, ne portant gu'un ovaire simple, comme dans le genre clkome, et le polyphore de Ricnard, ayant un ovaire multiple comme dans le framboisier ou le fraisier , ne sont pas d'une plus grande utilite, on le sentira plus tard: Pusage fera justice de ces innovations gui ne tendent gu'a defigurer la langue botanigue, ä la rendre plus difficile et innabordable au plus grand nombre.

Sous le pretexte de dissiper 'obscuritk gu*on veut jeter sur 'etude des plantes, ne repoussons pas cepen- dant toute espöce d'innovation , parce gu'alors on ar- rõterait ses progrös, et pour ne pas vouloir adopter guelgues mots nouveaux, guelgues expressions reelle- ment utiles , on la laisserait sans aucun perfectionne- ment. 11 y a deux choses a Eviter : c'est de donner ä la botanigue une precision algebrigue, pour ainsi dire, guant anx descriptons relatives aux plantes; ou bien d'alambiguer ces mEmes deseriptions par des de- taiis minuticux et dillus gui nous reportent au siccle gui precöda les deux BAunrxs.

Dans un tres-petit ouvrage, reunissant en guelgues pages de grandes võrites et peut-etre guelgues vues

(65) neuves , intituld /Vomologie botanigue (1), on trouve le disgue indigug sous le nom de glande ovarienne, lorsgu”il a reellement une surfäce sõeretoire et gu*il serattache ä Pappareil pistillaire; ce gui ne peut ex- clure la distinction du nectaire, s'il est possible gu?elle ait encore lieu.

M. Turein (2) a propost de designer le disgue sous le nom de phycosteme ( ttamine dtguisee ). S'il est bien prouve, comme nous le pensons, gue ce nom n'est pas applicable, dans le plus grand nombre des cas, et gu'il n'offre pas plus de precision gue les mots nee- taire , disgue , glande ovarienne; alors , comme le plus recemment propos€, 11 ne peut avoir la prioritš dans Pusage ; mais il n'en faut pas moins rendre justice a Pauteur, gui a parfaitement exprim€, en peu de lignes, les nombreuses metamorphoses du disgue ou glande ovarienne : « Get organe, dit-il, page 55, aflecte »toutes les sortes de formes en passant, comme font »tous les organes, d'un minimum ä un maximum »tres-developpe; situt le plus souvent entre les Gta- »mines et Vovaire, il se place guelguefois entre les »Etamines et la corolle, et dans certains eas, entre »celle-ci et le calice / Chironia frutescens ).

Mais nous ne partageons pas [opinion de cet €eri= vain sur [origine de son phycosteme; dans Pappareil staminaire, les: Gtamines steriles / parastamines ou staminodes ) sont essentiellement lites a cetappareil,

7 (1) ZYomologie botanigue, ou Essai sur Vensemble des lois d”or- , 7 A 5 taan IN a - 2 ganisation vegetale; par N.-A. Desvaux. Angers, 1817. (2) Essai d'une Iconographie elementaire et philosophigue des vegetaux, avec texte explicatif. Paris, 1820.

(64 ) tandis gue le disgue est plus essentiellement depen- dant de Pappareil pistilaire.

De toutes les idees Gmises jusgu'ici sur ce gue |'on designe sous le nom de nectaire, il rEsulte une grande confusion dont on peut seulement tirer cette cons€- guence : c'est gue tout ce gui, dans une fleur, n'a pas un rapport immediat avec le calice, la corolle, les Gtamines et le pistil, a et6 appele nectaire, guelles gue fassent la nature, la forme ou la position de ces parties supplementaires. Ces parties semblent cepen- dant avoir 6t6 disposees methodiguement par la clas- sification des diverses sortes de nectaires gue nous allons exposer dans le paragraphe suivant. On y verra gue le plus grand nombre sont des choses entiörement distinctes, ou, si elles ont une analogie, ce n'est gue comme n*Ctant le plus ordinairement gue des modifi- cations de certains points de la surface d'un appareil particulier, ou des appendices plus ou moins pronon- ces de ces mõmes appareils.

S II. Des diverses sortes de nectaires distinguts par les botanistes.

Le nectaire ayant 6tö reconnu dans un grand nom: bre de plantes, les botanistes durent, pour en distin- guer les diverses sortes, adopter guelgues expressions afin de gualifier toutes les modifications gue [on avait observees, tant par rapport au point gue le nec- taire occupe dans la fleur, gue par rapport A ses formes particulieres.

Les formes ont fourni un grand nombre de distinc- tions; elles sont tirdes :

Des appareils propres ( Machinula peculiares )

(65 )

comme dans les genres Aconitum, Asclepias, Ayenia, Chirostemon , Ceropegia, Corynocarpus, Glabraria, Stratiotes, etc.

Des cavites au fond du tube de la corol!e ou a la base des petales ( Fovew in tubo corollw aut petalis), comme dans les genres Hydrophyllum, Sechium , Frankenia et W üheringia. A

Des urceoles au bas de la corolle / Urceoli in basi corolla;), comme on voit dans les Bubroma, Sarco- lena, Leea, Tonsella Lemniscia, Ruscus, ete.

Des bases glanduleuses des põtales, comme dans les Iris, Swertia, Urceolaria, Bromelia, Pometia, Kiggellaria, Tamus, etc.

De courtes gibbositšes ä la base des corolles, comme on en voit dans le Lonicera et VAntirrhinum; ou allongees en Eperon, comme dans la Balsamina im- patiens, les Pinguicula et Linaria.

Des onglets demi-tubuleux / Ungues nectariferi subtubulosi ), comme en presentent les Cherlaria, Garidella, Myosurus, Trollius.

Des glandes au fond du calice, comme dans les Cruciferes, les Berberis, Erodium, Geranium, Linum, Ozalis, Croton, etc.

Des pores a Povaire, semblables a ceux dont sont pourvus les genres Scilla, Convallaria, Aspiho- delus, Ruta, etc.

Des anneaux charnus autour de la base de ['o- vaire, comme dans les borragindes, "Omphalea, le Vae- cinium, VArbutus, le Curtisia, les Saxifraga, ete.

10° Des Ecailles a la base de la corolle, tres-appa- rentes dans les genres Sedum, Gaulteria, Grewia, Aleu- rites, Melicytus, Epaeris, Cuscuta, Ouassia, ete.

V, [3

(.66 )

11° Enfin, des appendices aux Etamines, comme en portent les genres F'umaria et Viola.

Sous le rapport de leurs situations, les nectaires sont calicinaux corollins, petalins, staminaires, an- therigues, pistilaires, ovariens et receptaculaires.

Les nectaires calicinauz sont de plusieurs sortes : les uns, sous forme de glandes notables et saillantes, berdent les sõpales ou divisions du calice, ainsi gue Von en voit dans les Malpighia; les autres sont dans les cavites determinant une bosselure a Pextõrieur des divisions du calice, ainsi gu'on observe dans les genres, Biscutella, ou formant un €peron plus ou moins allong6, comme dans les Delphinium et les Tropoolum.

Les nectaires corollins sont les plus varids de tous. On en voit en couronne dans les genres Silene, Ne- vium , Narcissus; en €peron , dans le Centranthus; en bosse dans le Kalmia; en tcailles dans le Sym- phitum ; en fossettes dans les Frütillaires.

Les nectaires petalins sont plus ou moins adherens aux põtales; tels sont ceux du Grewia, du Cardiosper- mum, des Fumeteres et des Ancolies.

Les nectaires staminaires appartiennent aux filets des Gtamines seulement et sont bien distincts a leur base dans les genres Roella, Asphodelus, Nictago, Piumbago, ou ils forment comme une sphöre; tandis gue dans le genre Melia, ils sont disposts en tube. Dans le genre Zaurus, il y a de chague cötš de la base du filet une glande plus ou moins allongee, et sur les filets de la Fraxinelle, ce sont un grand nombre de pettes glandes; dans le Zigophyllum fabago, A chague base du filet est adnee anterieurement et A

(97.31) moitie, une lamelle hErisste et dresste, tandis gue dans le Codon ces mõmes lamelles sont concaves et enveloppent Vovaire par leur rapprochement.

Les nectaires antherigues sont apparens dans le genre Adenanthera, gui en a recu son nom. Si Von eüt 6t6 conseguent dans Vapplication des noms,il n'y a pas de doute gue 'appendice plumeux du sommet deš antheres du Nerium, celui bi-auriculd de beau- coup de Bruyeres, auraient pu se trouver classes parmi les nectaires antherigues.

Les nectaires pistilaires sont toutes les artoles et surfaces stygmatigues, ainsi gue guelgues parties dis- tinctes ; telles sont une pointe Etalde placde sur chague stygmate dans la Vallisnerie, et deux lames entieres gui terminent celui du Mimulus; dans Viris, deux lames petaloides tchancrões au sommet, et peut-etre aussi la cupule gui termine le style du genre Mono- iropa.

Les nectaires ovariens reposent immediatement sur le corps de Povaire et se presentent ordinairement sous forme de depression, soit points, soit lignes sõcr6- toires, ainsi gue |'on en peut observer dans les genres Hyacinthus, Ornithogalum, etc., ou bien ce sont des glandes appligudes sur un seul cõtš de 'ovaire, comme dans le genre Dipteriz et le Spirca trifoliata.

Les nectaires rCceptaculaires sont plus universelle- ment rõpandus, et se trouvent sous des formes tres- varides au-dessous de |'ovaire, et ports immediate- ment par le receptacle des appareils de la fleur, comme dans les genres Oranger, Cobwa, et gue Von recon- nait ä Jeur surface luisante et unie, lorsgue les prin- cipes secretds ont ELE Evapores, ou cesseni Ä'etre pro-

De

(66)

duits par Peffet de la terminaison de Panthtse. A ces caracteres Von distisguera toujours ces sortes de nec- taires, gui ne sont gue des glandes, des parties gui ont une situation analogue, et gui, suivant les circon- stances, ont 6t6 designees sous les noms de Carpo- phore, 1 ecaphore, Polyplore et Gonophore, mais gui ne paraissent slandulaires dans aucun instant de leur developpement.

Les nectaires propres ou speciaux, sil pouvait en exister, seraient, par exempie, ceux gui tiennent lieu Vovaires, comme dans les fleurs staminiferes du Saule, de VPOrtie, dans VAndrachne, le genre Leea. Dans ce dernier, par exemple, c'est une cupule centrale, a bord,a cing divisions echancrees, et un peu adherente a la base de la corolle; dans les fleurs pistiliferes, ce mõme appareil est double, le rang interieur Etant le rlus petit, et ces fleurs 'ayant calice et corolle. Les recherches et observations gui constituent le para- graphe suivant fixcront Vopinion gue Pon doit avoir de tous les corps dont nous venons de parler, et fe- ront apprecier toutes les distinclions du nectaire gue

nous 2VORS exposees.

G TII. De Lessence des divers corps ayant recu

le nom de nectaire.

Pour ne pas offrir confusement les faits tres-nom- brenx gui vont passer sous nos yeux, il nous a paru convenable de les grouper et de les suivre dans cha- cune des familles. C'est ici gue nous esperons faire voir combien Von a abuse du mot nectaire, et gue la presgue totalite des parties guc [on a designees sous ce nom appartiennent a gnelgues-uns des appareils

( 69 )

de la fleur. Depuis !e legislateur de la botänigue, sur- tout dans [Ecole (rangaise, Von a beaucoup restreint Papplication de ce mot, mais cette restriction na Ele laite ni assez generalement, ni avec assez de discer- nement, pour gue les reformes partielles aient eu une grande influence sur la partie el$mentaire, comme sur les developpemens de Ja science, malgre les ju- dicieuses critigues d*Apanson et les sages relormes de Jussigu et de guelgues botanistes gui Pont suivi.

Dans les monocotyledones, les gramindes et les cy- peracdes sont les premitres familles auxguelles [on attribue un nectaire, et c*est aussi par elles gue nous allons commencer |'examen gue nous nous proposons.

Gramintes. Scureser, un des Glöves de Linnt, a le premier atiribud un nectaire aux graminees, mais sans avoir exactement assigne les relations de celie partie avec les autres appareils de la ffeur; Pincerti- tude est telle, gue Parisor pe BeAuvoxs, dans son Agrostographie, n'a pu fixer cette position ou [a in- diguee d'une maniere fautive.

Le nectaire des graminces serait compost de deux petits corps, plus ou moins rapproch€s Pun de Pautre, placds un peu sur les cötts de la base de ovaire on au-devant du fruit, e! correspondant presgne ä Pangle droit et au-dessus du paint d'attache de la glumelle. Ouelguefois ces deux parties, ordinairement hyalines ou demi-tränsparentes, sont comme g€minces. Dans tous les genres de gramintes dont les parties de la fleur sont faciles a apercevoir, comme dans le fro- ment, Vorge, on peut tres-bien distinguer le nectaire de Scnreser; il est sous la forme de lames elliptigues

ou aiguös, un peu renflfes, surtout Vers la base; tel on

(70 )

peut 'observer dans les Avena elatior et precatoria, sans gue rien,constate ou puisse faire soupconner gue les parties gui le composent soient sEeretoires.

Malgrö la dificultd de reconnaitre les rapports des nectaires des graminees avec les parties environnan- tes, nous avons constale, apres un grand nombre d*ob- servations faites dans les Circonstances les plus favo- rables, gue les trois filets d'Gtamines ordinaires A cette famille Gtaient inseres en dedans et au-dessus de Dimsertion des corps pris pour des nectaires. Deux de ces filets sont plac6s au-dessus de intervalle exis- tant entre les corps gue nous Gtudions et le troisisme oppos€ a la partie postõrieure de Vovaire. De la sorte, il n'y a nul doute gue ces parties ne sont ni des nectaires, ni de simples Ecailles, comme les nom- mait Lixnt. Leur mode d'adnection n'Gtant point en rapport avec la glume (calice L.), ni avec la glumelle (corolle L. ), elles ne peuvent conserver le nom de glumellules gue Von avait propos, et comme elles nof[rent point une insertion alterne avec la glume et la glumelle, ainsi gue Pavait tres-bien remargue PaLisorT pe Beauvois, elles ne peuvent leur Etre par constguent assimilees. Elles n'ont aucune analogie ni avec les bractees, ni avec les spathelles. Dans cet Gtat de choses, il importe de chercher a fixer Videe gue Von doit en dtfinitive se faire de cet appareil.

Micnerr regardait ces sortes de petites Ecailles trans- lucides comme une corolle; mais on peut lui objecter gue la corolle a toujours des rapports directs de for- me, de direction et d'insertion avec les corps envi- ronnans, et gue les parties accompagnant la fleur, guoigue nommees calice et corolle par le plus grand

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nombre des botanistes, sont de võritables bractões rentrant dans les spathes des monocctyledones. Il n'y a donc en rapport immediat avec la fleur (Gtamines et pistil) gue les petites Ecailles, au nombre de trois, comme les Etamines dans guelgues genres de cette famille, et Pon ne peut les regarder comme des nec- taires.

Cyperactes. Dans les laiches (Carex) guelgues botanistes ont designš sous le nom de neclaire une sorte de bursicule amincie en col plus ou moins long gui n*est point seeretoire et gui renferme Vovaire. Le style est seul hors de cette bursicule, il passe ä tra- vers Pouverture gui en termine le bec. Dans guelgues genres voisins, tels gue le Scirpus, VEriophorum, on observe des soies plus ou moins allongtes, lisses ou cou- vertes d'asperites, occupant la place de la bursicule ou urceole des laiches, et gue G.-L. RicnAro appelait põrispore.

Les graniintes et les cyperacdes ayant, relalivemert au plus grand nombre des autres familles n:onocoty- ledones, une structure assez simple, il en resulte guc leurs pretendus nectaires occupant la place du calice ou de la corolle, on doit les regarder comme up pv- rianthe simple, compose de deux, rarement de trois parties dans les gramintes, de trois, six ou un plus grand nombre dans ies cyperacšes, ou guelguefo!s unipartite et utriculiforme. Gelte structure n'a rien gui sorte de la disposition observee dans plusieurs fa- milles monocotyledones, seulement le põrianthe Gtant trös-couvert par les parties accessoires ou bractees de la fleur ( glume et glumelle), il nest pas Gtonnant gu'il ne prenne gue tres-peu d'aceroissement el gu”il

(72) soit souvent comme imperceptible : ce fait est une suite de ce gui a lieu dans toute inflorescence cachee ou pressee.

Des observations gui precödent, il resulte gue Vap- pareil des graminšes et cyperacšes, nomme corolle par MicneLi; nectaire, par ScnrEBER; glumellule, par Dzsvaux; glumelle, par RicnAxD; stragule, par PALI- soTr pe BeEAuvois:; €caille (sguamma), par R. Brown; perisporium, par RicnArb, urcecole, etc., est exacle- ment gu'un perianthe simple, gu*il ne peut recevoir d'autre nom sans troubler toute idee generale dor- ganisation dans les vegetaux.

Aroides. —S'il nous eüt Gtd possible d”Gtudier |or- ganisation de la fleur de PAmbrosinia , gue nous nous attendions ä voir fleurir depuis trois ans, nous aurions pu nous faire une idee exacte du nectaire, gue [on y annonce sous forme d'un double point glanduleux, placö a la base du groupe des Etamines, et par conseguent prononcer sur son essence; mais il nous est impossible de le faire; cependant, d'apres les descriptions exactes de la fleur, ce nectaire ne doit

õtre gu'une glande comme on en trouve aux bords de-

certaines feuilles ou sur certains ovaires. Commtlintes. Dans les commtlinees, le seul genre existant offre un nectaire a la place gu'occupe Vappareil staminaire ; on y võit trois filets antheriferes surmontes par un corps jaunätre cruciforme : nous

ne pouvors le considerer gue comme un cornectif

plac€ horizontalement et dilatö d'une manisre assez forte, les loges pollinigues n'existant point par suite d'un avortement predispose par Vinegalite propre aux fleurs du genre commeline,

(75)

Butomacces. Vers le milieu du sillon gui separe chague partie de Povaire du Butomus umbellatus, on peut distinguer, au moment de Panthtse, un point vert noirätre, enfonc€, seeretoire, au sommet de angle d'Ecartement des camerules (1) : c'est le nectaire gui nest point un corps spöcial, mais seulement une dis- position methodigue de six points glanduleux sur les- guels nous donnerons guelgues developpemens dans les paragraphes guatrižme et cinguišme. '

Asparaginces. Dans le genre Ruscus, le nectaire est une glande ovarienne formant, dans le Ruscus ra- eemosus, un corps Wrös-charnu, verdätre d'abord, jau- nissant ensuite, et remplissant avec [ovaire, par son accroissement, tout 'espace de la cavii€ du põrianthe unicolore, leguel est form€ par la soudure du calice et de la corolle. Cette glande iniimement unie ä la pa- roi du perianthe, porte un tubille gui est ä Gtamine dans les fleurs staminaires seulement. Il rõsulte de . la gue [expression apice antheriferarum, appligude a cette glande, est inexacte, puisgu*elle est, par son sommet, intermediaire entre les Gtamines et le pe- rianthe.

Dans le Ruscus aculeatus, ainsi gue dans le Ruscus hypoglossum, la glande est colorde en violet et en- toure ['ovaire sous forme utriculaire.

Gontre opinion gue nous avions mise d'abord,

(1) Les ovaires sont Zoculaires, lorsgue les loges sont tres-peu ou point distinctes au dehors; ils sont eamerules, lorsgue ces m6mes loges sont plus ou moins distinctes; ils sont carpellcs, lorsgue Vo- vaire etant multiple, chague partie forme comme un fruit parti- enlier.

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et d'apres une suite de nouvelles observations, il est constant gue la glande ovarienne, ou, suivant les au- teurs, le nectaire, existe dans le genre fragon, et gu'elle est suseeptible d*accroissement. Il faut 'ob- server avant gue |'anthtse soit trös-avancde pour dis- tinguer sa propriet€ secretoire. Par |eflet de son de- veloppement, cette glande, dans le fragon a grappes ( Ruscus racemosus ), grossit plus sensiblement gue dans les autres espõces, et semble plus confondue avec la substance propre de la partie inferieure du pšrianthe.

Dioscorintes. Les fleurs pistiliferes du Tamnus communis ofirent a 'observateur un pretendu nec- taire compos€ d'une pointe oblongue adherente a la base de chague partie du calice et de la corolle sou- des; mais les six parties de ce-nectaire ne sont autre chose gue des staminodes, c*est-Aa-dire des filets d*eta- mines avortes et privds d*anthšres.

Liliactes.— Dans cette famille de plantes nous ob- serverons diverses sortes de nectaires. Le genre ya. cinthus presente trois points glanduleux deprimes, assez obscurs, plac€s vers le sommet de Üovaire sur la ligne des sutures vraiss. dans PäŽyacinthus seroti- nus, au lieu de points, ce sont trois lignes ou petits sillons plac€s dans la mõne situation. Dans le genre Ornithogalum, chague point glanduleux est situd au bas de |'ovaire.

S'il est reconnu gue beaucoup de feuilles presentent dans leurs premiers dšveloppemens des points glandu- leux, gui s*eflacent ensuite, il n*est pas Etonnant d'en trouver sur des parties vertes ä epiphlose (€piderme) tres-tõnu, comme celui des ovaires; mais on ne peut

0.75 ) les regarder ni les uns ni les autres comme un appa- reil propre ou nectaire.

Dans le genre Asphodtle, on a appeld neetaire la base dilatde, non secretoire, des six etamines formant par leur contact, chez guelgues espöces, une sorte de sphere, au milieu de laguelle se trouve Vovaire. Si Von veut ici signaler absolument un nectaire, on verra gu'il est de m6me genre gue celui des Hyacinthus, et gue chague ligne suturaire des ovaires devient s6- cretoire par suite de la disposition close de Povaire : circonstance gui toujours facilite ou mõme determine les s€eretions mucoso-sucrees dans les appareils des võgõtaux. Le genre Massonia n'a de nectaire gue par Veflet de la flexion des divisions du pärianthe entou- rant Dovaire, et composant autour de lui une sorte de circonscription, presgue close, gui retient les sucs secretes par guelgues points glanduleux de Vovaire; mais il ne peut former un appareil particulier ou sp€- cial; pas plus gue la base de Vinterieur du pörianthe des Alots, gui recueille tgalement le nectar seerete par la base de [ovaire.

Si nous trouvons des fossettes sõcretoires chez les Hemerocalles ( Zemerocallis cerulea), au sommet des lignes suturaires de [ovaire, et chez les Aloös a la base des ovaires, ces plantes ne doivent point Gtre Gi- tees comme ayant des nectaires, comme les parties circonscrivant ces divers points ne peuvent pas õtre pris pour tels.

A la base des sõpales pätaloides et des põtales du genre Früillaria, on remargue une fossette nectari- fere, oblongue ou circulaire. Dans le genre Uvularia cette fossette est allongee, tandis gue dans les Lis, vers

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la base des divisions du calice et de la corolle, il existe un sillon sõeretoire bbrdd par un renflement gui est un nectaire, siil peut en exister. Mais cette disposition n*est nullement constitutive, puisgue dans le lis blanc ce m€me sillon, presgue nul, n*est point seeretoire.

Dans le genre Erythronium, la base seule des pe- taies (5 parties interieures du perianthe) portent deux tubercules calleux gui sont seulement un peu lubre- fits dans les premiers momens de Vanthtse. C”est en- core un nectaire pour les auteurs.

L'Alstrormeria pelegrina, comme les lis, presente a la base de deux de ses trois petales un sillon seere- toire gui sera, si 'on veut, un nectaire, sans avoir plus importance gue dans le lis, Le genre Tulbagia a un ovaire libre, entourd d'un perianthe double tubuleux, portant aux trois divisions, correspondantes aux trois pttales, trois appendices petaloides bifides, tandis gue dans les Narcisses, ou Vovaire est infere, cette mõme

parlie supplementaire, nommee rectaire, est cupuli-

forme, plus ou moins profondementi, lorsgue dans le Pancratium elle est a douze sivisions, alternative- ment plus grandes et plus re:i'es. GCes appendices, gue, dans ces derniers temps, on a moins impropre- ment designes par le mot couronnes, ne sont reel- lement gue des appendices pialoides, dont on voit Pindice de developpement dans guelgues Amaryllis, telles gue la formosissima L., dans laguelle on les remargue au-dessus de ja base des filets des Gtamines. Ils avaient €tš nommts nectaires, bien gu'ils n'eussent aucun rapport avgc la surface seeretoire de la base de Vovairc.

Dans VAmaryllis vütata il n'y a point de ces pre-

(773 tendus nectaires, et cependant la base du tube du pe- rianthe donne du nectar trös-abondamment.

La nõcessitd dans laguelle on se croyait de devoir trouver des nectaires partout, avait fait donner ce nom aux trois petales du Galanthus, gui sont un peu plus petits gue les sõpales et dresses; alors le calice etait appeld corolle, et la spathe prise pour le calice : tant une premiere erreur en entraine dautres apres elle. On eüt Evite de semblables meprises, si Pon eüt voulu remarguer gue, dans les võgetaux monocotyle- donts, les appareils de la fleur sont presgue constam- ment ä parties ternaires. Le genre Juncus a €te ainsi defigure dans ses caracteres par le savant SmirH.

Iridinces. On a distinguš deux sortes de nec- taires dans les iris, Pun plac6 au sommet de chague style petaloide, et gui n*est gue le point stigmatigue place entre les deux lames €galement petaloides dont est forme le stgmate; Pautre, situd dans un sillon velu sur les bords, creusö a la base des petales, ou bien sous forme de points nectariferes placts exterieu- rement ä la base de la fleur, comme dans |Zris ayplhium, paraissant produits par [extension d'une glande ovarienne €pigynigue. Les sillons ne nous ont point paru seceretoires; ils le seraient gu”on ne pourrait point y voir un organe special.

Bromdliactes. Si Von analyse exactement la fleur de 'Ananas, on trouve trois petales ou divisions in- ternes du perianthe portant ä leur partie infGrieure et un peu au-dessus de la base, de chague cötd de cette base, un trös-petit appendice un peu concave et se- cretoire, gue |'on doit regarder comme un point glan- duleux, et nullement comme un appareil particulier.

(78)

Dans le genre Pitcairnia, cet appendice simple, bi- dentö au sommet, n'est pas plus nectarifere gue tout le pourtour de Povaire, gui, ä raison de sa clöture presgue incomplete dans le fond du perianthe, s6- crete une grande guantite de suc mucoso-sucre.

Musactes. Dans les fleurs completes, c*est-A-dire staminiföres et pistiliferes en mõme temps, du Bana- nier, on trouve, ä la place gue doit occuper la sixišme Etamine, une fossette nectarifere dont on n'a point parld, tandis gue cette mõme fossette, dans les fleurs seulement staminiferes, est remplacte par un filet avortö ou staminoide. Outre cette particularite, Pon trouve un nectaire indigud dans le bananier, et dis- post en forme de nacelle comprimte, aiguö, €talte en dehors et plus courte gue le petale, disposition gui ne peut tre bien concue gu'en rEtablissant, ainsi gue nous allons le faire, la võritable structure de la fleur de ce precieux võgetal. La fleur du bananier est irregu- liöre; elle offre un calicecolord, comme cela a presgue toujours lieu dans les monocotyledones; il est cuculi- forme, a guatre dents a son sommet; on |'a appele co- rolle. Girconscrite exactement par Ja base du calice, mais ouverte jusgue vers le bas par une I6göre fente, cette corolle n'est autre chose gue le corps dont nous avons parl6 et gue 'on a nomme neectaire. Ici Linnt trouvait une corolle et point de calice. D'autres bota- nistes, malgre la difference d'insertion du calice et de la corolle, et [isolement parfait de ces deux par- ties, "'y reconnaissaient gue deux divisions d'un ca- lice. Si Pon se rappelle les deux lois gue nous avons enoncees dans nos prolegomenes, tout rentrera dans un ordre naturel : on trouvera un calice ä guatre

(79) dents, au lieu de trois, chose gui ne peut €tonner'gue dans le cas la fleur eüt $t6 regulišre; on reconnai- tra enfin une corolle jointe seulement guelguefois avec un point nectarifere.

L'on n'a pas 6t6 plus heureux dans la determina- tion des appareils de la fleur de 'Heliconia, parmi lesguels Pon a signal encore un nectaire en forme de põtales, divise profondiment en deux parties. Ainsi gue dans le bananier, Von n'a pas voulu voir de calice, denommant petales les trois divisions canaliculdes du calice, et nectaire, la võritable corolle, gui, dans ce genre aussi ä fleur irreguliöre, est composte de deux petales, dont un canaliculd comme les sõpales; Pautre, plus court et en regard du premier, est un peu oncine a son sommet :il est creuse aussi en gouttiere.

Amomacces. Si Von n'a pas commis les mõmes erreurs dans les Amomactes, Von n'a pas moins err€ dans la determination de guelgues-uns des appareils. Dans le Balissier (Canna) Von a trouv6 un nectaire en forme de petale, mais divist profondement. 11 existe deux diflerentes opinions parmi les botanistes sur la denomination de la fleur du balisier : Linnk lui donne un calice ä trois divisions, une corolle a six divisions et un nectaire ä deux parties; la determina- tion la plus recente y voit un calice double, Pun exte- rieur, plus court, et un interieur A six parties, dont une r€flechie. Ni Pun ni Pautre systšme ne fournit la võritable classification propre des appareils.

On doit se rappeler deux choses : la grande ana- logie de la famille des amomacšes avec celle des bali- siers, guoigue celle-ci ait ordinairement six Etamines, tandis gue les amomacees n*en ont gu'une seule;

( 80 ) gue dans les fleurs irreguliöres il n*est point rare de voir les etamines afleetees de guelgues modifica- tions particulieres, soit povr la forme, soit pour le nombre : comme, par exemple, dans ce dernier cas, en perdant leur anthöre, diminuant dans le volume ou la longueur du filet, ce filet se dilatant ou se contour- nant. En faisant de ces deux remargues une applica- tion aux fleurs du balisier, elle ne presenteront plus rien d'extraordinaire. En effet, a Pexterieur de ces fleurs on voit un calice de trois sõpales aigus et ver- dätres; en dedans du calice, on trouve trois"petales colores, en parfait rapport-avec le calice; alors toutes les parties petaloides situdes en dedans de cette co- rolle ne sont autre chose, malgrd leur grande dilata- tion et coloration, gue des parastamines ou stamino- des, 00, si Pon veut, des Gtamines alterees ou modilides. Ainsi gue dans les groupes ou familles voisines Pon võit, si Pon veut bien y faire attention, gue lorsgu*il y a six Gtamines, elles sont placões sur deux rangs distincts, on n*est pas €tonn6 de voir trois staminodes plus exterieurs, imitant des petales, et un interieur irregulier, 'pris, on s'en donte deja, pour des nectai- res. Le plus grand est enrould et forme une sorte de levre, et doit, par.-sa place et ses dimensions, õtre con- sider6 comme representant deux staminodes; guant au plus petit, Gtant adherent a la base du filet de 1?6- tamine unigue, il ne fait gu'un seul corps avec elle, ce Gui en tout constituerait tres-bien les six Etamines naturelles de la fleur, si elle ett ete rõguliöre. Par cet examen, rien ne peut faire naitre lidee de la pre- sence d'un nectaire; seulement Ja base du tube for- m€e par les appareils de la fleur au-dessus de Vovaire

( 8%.) renferme beaucoup de nectar comme toutes les co- rolles tubuleuses.

On attribuait autrefois au genre Amomum calice et corolle avec un nectaire d'une seule partie, aujour- d'hui on lui donne double calice, dont |'exterieur se- rait ä guatre parties. Dans la realitb, on y trouve un calice A trois dents inegales; une corolle tubuleuse ä trois divisions profondes, dont |intermediaire est la plus longue. Ouant au nectaire, c'est un staminode ins6re vers la base de la plus grande division, presgue aussi grand gue les petales et en opposition avec |'6- tamine dont le filet est petaloide.

Si nous nous arretons au genre Costus, nous VOyOons gue [on n*'a pas mieux connu sa fleur gue celle du genre precedent dont il se rapproche, puisgu”on lui atiribue un double calice et un nectaire tubuleux, renfl6, bilabid, a levre inferieure trifide et la supe- rieure simple avec anthšse bipartite, guand il a un calice tridentö, une corolle tripõtalce, et un anthe- rophore (filet d'etamine) irregulier, tubuleux, por- tant le rudiment de deux Etamines et par conseguent point de nectaire.

Le genre Curcuma, guelle gue soit la manisre dont on Vait envisagõ, est a calice irregulier, a corolle tu- buleuse, ä limbe inegalement trilobe, a guatre fila- mens steriles ou staminodes, et un cinguikme, peta- loide : c'õtait, d'aprts Linn, le nectaire divis6 en deux parties au sommet. La presence des cing filets steriles, occupant toujours la place de Pappareil sta- | minaire, vient ici fortifier les considerations presen- tšes sur les genres gui precedent, et prouver gue nolre manitre d'envisager les choses est la seule

Vv. (O

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exacte et la seule gui sõaccorde avec [organisation generale des fleurs. On doit Etre tonne gue dans le genre Globba on nait point introduit de nectaire, parce gu'il Etait tout aussi possible de lui en assigner un gue dans |es autres genres d'amomactes; malgr6 cela, la structure de la fleur n*en est pas mieux con- nue, si nous en jugeons par la comparaison gue nous avons faite de tout ce gue les botanistes en ont pu dire. La bractte colorte, tantöt en rouge, tantöt en jaune, suivant les varidtes, imite un calice; mais le vrai ca

lice est supöre, tubuleux, a trois dents, et fisside d'un cöte par Veflet de [inflorescence. La corolle, tubu- leuse vers le bas, est ä trois petales, dont un plus large vers la partie superieure. Il existe encore un stami- node tres-colord, cuculiforme, comme car€ne, tres- grand, en regard de deux etamines gui simulent, par le rapprochement de leur filet et de leur anthšre, comme une seule €tamine a filet tres-dilate.

Nous sommes persuade gue toutes les amomacees

-gue nous n'avons pas observees en fleurs sont orga- nisdes sur le mõme type, et nous en jugeons d'apres le Marantha arundinacea gue nous avons sous les yeux, dans leguel trois staminodes, ou nectaires des auteurs, sont comme de larges petales; deux leur sont opposts et plus petits, ä peu pres semblables entre eux, mais un est staminifere : structure gui a ete incompletement observee jusgu*ici.

Orchidtes. D'aprts la description donnee par Lint, du nectaire dans les orchidees, il est certain gu'il appliguait ce nom a toute la portion de la fleur composant le labetle et ses dependances, ou la levre införieure, gu'elle eüt ou non un €peron ; peut-Gtre

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a raison de ce gue Parole stigmatigue obligue se trouve tournee vers la base de ce labelle. Depuis ce grand homme, |'on a restreint pour cette famille Pap- plication du mot nectaire, a la protuberance plus ou moins prononcee et steretoire interieurement de la base du labelle. Selon Linn£, les genres Orchis, Sa- tyrium, Serapias, avaient un nectaire avec €peron nectarilere; et les genres Ophrys, Limodorum, Are- thusa, Cypripedium, Epidendrum, un nectaire sans eperon et non nectarifere. Mais est-il bien €vident gue les orchidees possedent une partie distincte, un ap- pareil special, auguel on peut donner le nom de nec- taire? D'aprts le plan gue nous avons adopte, nous devons signaler par un nom particulier les objets dis- tincts, et 'aflecter 4 chacun deux, suivant les rnodi- fications gu'ils offrent. 'On a distingud le calice, la co- rolle, les etamines, le pistil, parce gue chacun de ces appareils a une position gui lui est toujours re- -lative et la mõme par rapport aux autres appareils, d'oü resulte un tout gui porte generalement le nom de fleur, bien gue la fleur ne soit võritablement cons- titude gue par le pistil et ["Gtamine.

Si pour avoir une idee exacte de la structure de la fleur des orchidees, nous en faisons Pautopsie, nous remarguerons gue, malgre son irregularitd, elle con- serve le type gõneral des monocotyledones, la terna- rõitö des parties dans les appareils, si [on veut bien nous passer cette expression. Nous ne trouvons pas, il est vrai, trois stigmates, trois 6tamines, parce gue ces plantes sont ä fleurs irregulišres; mais on re- margue a ['exterieur trois parties vertes gui seraient reconnues pour trois sõpales, si les prejugds de PE-

6.

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cole n'etaient pour faire devier les idees les plus simples et les plus naturelles ; ces trois parties enve- loppent complötement tous les autres appareils de la fleur avant Panthtse. Au dedans et alternes avec ces trois sepales, sont trois petales non symetrigucs : un tombant en avant, ordinairement saillant hors de la fleur, est toujours plus grand, dissemblable par sa forme ou ses dimensions; il porte souvent vers sa base une bosselure ou un €peron auguel on donne le nom de nectaire, mõme lorsgue cet-:appendice ne se trouve point prononce. On ne peut donc voir dans ces plan- tes, d'appareils autres gue ceux habituels aux fleurs les plus ordinaires.

-Hydrocheridees. —Le nectaire dans legenre Valisne- ria,apreslesauteurs, est composed*une pointe etalce, placde sur chacun des trois stigmates bifides des fleurs pistiliferes. C'est abuser Gtrangemeni des applications d'un mot gue d'appeler nectaire un leger appendice stigmataire, gui n'est point seeretoire par lui-mõme.

Passant actuellement aux plantes dicotyledones, nous pourrons faire une ample moisson d'observa- tions, gui ne serviront pas moins gue les prectdentes ä nous Eclairer sur la nature du nectaire.

Amentactes. Le mectaire dans les amentacees n'est citš gue pour le genre saule; c'est un petit corps cylindroide, plus on moins trongut, Iegerement seere- toire, situe au centre de la fleur staminifere (mäle). On ne peut mEconnaitre un parastyle ou rudiment d'ovaire; et cela est si reel, gue dans les chatons, gui sont guelguefois composts de deux sortes de fleurs, ces mõmes parastyles se montrent en veritables pistils dans les fleurs inferieures du chaton ( Amentum),

(85) tandis gue les fleurs du sommet de cette inflorescence n*ont vers leur centre gue le pretendu nectaire.

Urticintes. Nul doute gue ce ne soit encore ici le parastyle gui a regu le nom de nectaire. Dans le genre Urtica, il est fait en cupule charnue, turbinde, placd au centre des guatre €tamines des fleurs staminife- res, et il nest lubrefiš gu'aux premiers momens de Vanthtse.

Daphnactes. Le seul genre Struthiola, dans les daphnactes, est citš comme ayant un nectaire form6 par huit glandes ovales placöes autour de la gorge du pšrianthe, et entourkes chacune par un pinceau de fi- brilles. Dans cette famille, le perianthe est toujours compost du calice soude avec la corolle, et par con- sõguent colord en dedans; il arrive guelguefois gue la corolle semble vouloir reparaitre, et c'est ce gui donne naissance a des appendices sous forme glandulaire.

Prottactes. Les glandes ovariennes hypogynigues, gue 'on observe dans la presgue totalitd des genres de la famille des protdacdes, sont Panalogue de ce gue [on a nommE nectaire chez d'autres plantes. Ges glan- des sont sous forme d*tcailles, et tres-apparentes dans VAdenanthos, gui en a tire son nom. Dans le Fran- kliandia, elles sont reunies en forme de cupule; seu- lement annulaires dans le 7el/opea ; et semi-annulaires dans le Sženocarpus. Dans les genres Grevillea et Ha- kea c'est un corps unigue dimidie. Il y a guatre glandes dans les genres Persoonia, Xylomelum, Orites, Dryan- dra et Banksia. Dans le genre Cenarrhenes, ce sont des staminodes et non des glandes ovariennes. Dans le genre Lambertia, la glande ovarienne est tantõt gua- drilobše, et tantöt continue, tandis gue dans le ZLo-

(86 ) matia il y en a trois gui sont posees d'un seul cõte.

Terminaliactes. Les guatre nectaires ronds, pe- tioles, inclus, places a la gorge de la corolle de "Olaz, sont probablement des staminodes, ou des appendices, et point un appareil special.

Laurintes. Dans le genre Laurus, abstraction faite de la glande place de chague cõte de la base du filament-de 'etamine, et gui existe dans presgue tous les genres des laurindes, on trouve un nectaire indigud, entourant |'ovaire sous la forme de trois tu- bercules pointus, colors, terminds par deux soies; mais ainsi gue les glandes des filets des Gtamines, ce ne sont gue des dependances ou des developpemens de la glande ovarienne. Dans le genre Litsera (glabra- ria tersa L.), ce nectaire est form€ par des soies colo- rões, de la longueur du calice et en nombre variable surmontant des €minences glanduleuses. C*est par le ca- ractre de ses trois 6tamines glanduleuses gue le singu- lier genre Cassyta vient se ranger dans les ZLaurinees.

Myristicöes. Dans cette famille de plantes, ! Her- nandia prtsente une fleur staminifere a appareil ter- naire (guelguefois guaternaire), avec un nectaire, ou plutõt une glande ovarienne distribude en six globules. Dans les fleurs pistiliferes, il y a trois glandes en ovale renvers€ gui paraissent de võritables staminodes.

Nyctagynees. Si Von a vu encore un nectaire dans les genres Plumbago et Nyctago, c*est gue [on a donnt ce nom a la base de leurs tamines renflees et un peu sEeretoires vers cette base. Le vrai nectaire ne serait autre chose ici gue la glande ovarienne, peu apparente, ä la võritd, mais dont la base globuleuse ou tubuleuse des fleurs offre le caractöre seeretoire.

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Polygonactes. Il existe dans tous les genres de cette famille et dans le Polygonum en particulier, une glande ovarienne hypogynigue plus ou moins pronon- ce : c'est la le nectaire, lorsgu'il a €te signaled. Cette glande a huit tubercules dans les Polyoconum fagopy- rum et tartaricum; sa couleur est jaunätre, et elle entoure, sous forme triangulaire, la base de Vovaire : un des cötes offre deux tubercules, les deux autres en ont chacun trois. Cette disposition est modifiee de di- verses manišres dans les espöces ou les genres, elle est le resultat d'une organisation identigue, dependante toujours de la presence de la glande ovarienne.

Scrophularintes. Ouelgues genres de scrophula- rindes, ou des groupes de genres trös-rapprochfs entre eux, portent des parties gue 'on a designees comme Etant des nectaires, mais gui ne sont reellement gue des developpemens particuliers de la base de la co- rolle dans les genres Linaria, Pinguicula et Utricu- laria, laguelle se developpe en long dperon. Dans le genre Antirrhinum ce n'est gu'une grosse bosselure, remplie €galement de nectar.

Dans les genres Orobanche et Lathrwa Von observe une glande ovarienne non symetrigue, gui est une autre sorte de nectaire, d'apres les auteurs, placd en avant au bas de [ovaire.

La grande analogie du genre Monotropa avec les orobanches nous fait placer ici ce gui est relatif a ce võgetal singulier, guelle gue soit la disparitd d'orga= nisation entre des fleurs regulišres pentastamines, et des fleurs irregulieres didynames. Le Monotropa hy- popitis a Etö inexactement Gtudid jusgu'icd, puisgue Von attribue le nectaire au calice, tandis gu'il appar-

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tient aux divisions de la corolle, ou du moins c'est a la base de chague petale gue se trouve le point necta- rifere et la bosselure gue on a remarguds dans la fleur de ce genre. L*erreur provient de ce gue la gib- bosit6 fait saillie au dehors, et semble alors faire du calice la corolle, et de la corolle le calice, pour ceux gui ne verifient pas le point d'insertion des appareiis : au surplus, voici les caractöres de ce genre.

Calice a guatre divisions Etroites, petaloides (guel- guefois la leur est guinaire) ; corolle tetrapetale : pe- tales renfles a la base stcretoire interieurement, et formant saillie entre les divisions du calice; 8 €ta- mines; stigmate cupuliforme, tetragone.

Labices. Bien prevenu de |existence de la glande ovarienne dans toute la famille des labides, on doit õtre tonne de ne voir citer des nectaires gue dans les genres Collinsonia, Salvia, Scutellaria, tandis gue la glande ovarienne est tout autant visible dans le plus grand nombre des autres genres.

Borragintes. Il en est des borraginees, ponrvues d'une glande ovarienne, comme des labides; on aurait pu y voir le nectaire plus souvent gu*on ne [a fait. Le plus grand nombre des genres est pourvu, vers la gorge ou au tube, d'appendices, gue Pon pouvait tout aussi bien prendre pour des nectaires gue beaucoup dautres parties. Dans le Borrago, VAnchusa, le Sym- phytum, ces appendices ne sont pas toujours accom- paguts ou voisins des points seeretoires. Dans les genres Hydrophyllum et Ellisia, la sõcretion est tres- apparente ; le premier est-pourvu de cing appareils, de deuxWames paralleles situdes a la partie moyenne des lobes de la corolle et au bas du tube. Dans |A/-

( 89 ) dea le-filet de chague Etamine est insere entre les deux lames, et il ne parait pas de suc mucoso-sucre entre elles. Ges nectaires sont une dependance de la corolle, et nullement un appareil particulier. Solanacces. En supposant le Codon royeni ap- partenir aux solanactes, il serait pourvu d'un nectaire a dix loges, c*est-A-dire gu'il offre ä la base de chague filet des Gtamines un appendice sous forme d'Ecailles, lesguelles, rapprochees les unes des autres, forment comme un couvercle a Vovaire et surtout au röcep- tacle. Gette disposition a fait prendre pour un nectaire les appendices põtaloides de la base des filets d'etamine du Datura tatula. La glande ovarienne est tres-dis- tincte dans tous les genres de cette famille; on peut saisir [instant elle est encore secretoire. Convolvulacdes. Les tcailles lindaires, aiguts, bifides, adherentes a la base des filets des etamines, dans le genre Cuscuta, sont le seul exemple d'appen- dices nommts nectaires gue nous connaissions dans les convolvulacees, et gui doivent etre regardees comme une dependance de la glande ovarienne. Gentianactes. Le genre Swertia de cette famille est pourvu, a chague partie interne de la base de la corolle et au-dessous des lobes de deux points secre- toires entoures de soies. Dans les Swertia plantaginca, asclepiadea, hypericoides, etc., les cavitšs a nectar sont prolongees en €perons. Le nectaire des Chironia [ruticosa, linoides, etc., est une glande hypogynigue gui, par une singuliöre exception, forme saillie entre la corolle et le calice, tandis gue, pour |'ordinaire, cette saillie a lieu entre |'ovaire et les etamines. Polimoniactes. Les cing sinuositds de la glande

(90) hypogynigue du Cobea scandens ne sont pas plus un nectaire, ou sarcome, gue le corps glanduleux des chi- rontes; comme cette glande est volumineuse, elle n'a pu €chapper a Pobservation.

Apocinactes. Les singularites de conformation offertes par les Gtamines de plusieurs genres de la fa- mille des apocinacees ont tellement pousst les obser- vateurs dans la confusion, gu'ils ne sont pas d*accord sur Porganisation de ces fleurs et sur la dŠnomination de plusieurs de leurs parties; chague botaniste les gualifie diversement et leur attribue des fonctions dif- ferentes. Gravpe RicpArb est le premier gui ait bien developp€ Porganisation de ces plantes, gue JACOVIN avait tentd d”expliguer (1). ö A

Si Pon considere cette grande famille de plantes comme composte de deux sections, les Apocindes et les Asclepiadees, on verra gue c*est surtout dans la derniöre gue la structure des fleurs a embarrasser les botanistes : les Gtamines, la corolle et leurs appen- dices y sont tellement modifids, gue Paspect general en est change.

On a signald des nectaires dans les genres Ascleptas, Periploca, Pergularia, Cynanchum, Stapelia, et dans la tribu des Apocintes, les genres Echites, Taberna- montana, Vinca, Apocinum, Nerium ; comme les moins compliguts dans leur organisation, nous com- mencerons par |'examen de ces derniers.

Si la pervenche de Madagascar (Vinca rosea) ap- partenait ä une famille de plantes a ovaire plurilocu- laire, on pourrait prendre pour des parastyles ce gue

(1) Genitalia asclepiadearum controversa. Vienna, 1811, in-8°

(91) Pon a nommt neectaire : ce sont deux filets jaunätres, allonge$, placds vis-A-vis les intervalles des deux par- ties de 'ovaire, gue [on doit reconnaitre pour une glande ovarienne ä deux prolongemens filiformes obtus au sommet. Dans les pervenches d'Europe / V. major et minor), ces glandes sont plus courtes et planes.

Le nectaire du laurier-rose ou laurose (Nerium Oleander) se trouve a Pouverture de la gorge de la corolle, et n*est autre chose gu*un appendice frange ou fimbriš de la corolle. Gependant Pon peut soup- conner, avec assez de vraisemblance, gue cet appendice partant du bas de la corolle, n*est gu'une metamor- phose de la glande ovarienne.

Dans le genre Echites, ainsi gue dans | Apocynum, on a pris pour un nectaire les cing prolongemens de la glande ovarienne ; leur position et leur nature con- firment [opinion gue nous venons d*Emettre sur le nectaire des pervenches. Dans le genre Tabernwmon- tana, chacune des cing divisions de la glande est bi- fide. Chez les asclõpiaddes, cette glande prend des con formations si Etranges, et les appendices de la corolle, ainsi gue ceux des Gtamines, se disposent de telle sorte, gue Pon ne sera plus tonne des difficultds gue presente Vanalyse des fleurs de tous les genres de cette tribu.

Dans le Cynanchum le nectaire unipartite, cupuli- forme, plus ou moins dente sur les bords (5-20 dents), occupe la place de la glande ovarienne, et n*en est gu'une modification simulant une seconde corolle: c'est la Corona staminea de Roserr Brown, gue Von retrouve dans les genres Microstemma, gui est double dans le Sarcostemma, gui est a cing parties dans les genres Marsdenia, Tylophora, Dischidia, Oxystelma,

(92) Scamonc, Gymnanthera et Hoya. Si Von veut bien observer la texture delicate et la surface licg de ces döveloppemens petaloides extraordinaires, on sera Coh- vaincu gue la slande ovarienne seule, dans une foule de fleurs, offre d'aussi curieuses modifications.

Le nectaire cylindrigae entier, plac6 ä [origine de la corolle des fleurs staminiferes de 'Ophiozylum, est un appendice de la corolle, gui pourrait bien prendre aussi son origine de la glande ovarienne.

La glande du Periploca, mal decrite sous le nom de nectaire, se compose de cing parties colordes, €lar- gies par deux oreillettes gui se replient interieurement de chague cõöte, et le sommet de chacune des cing par- ties de cette glande ovarienne est termind au sommet par un filet enrould par dedans.

Les loges antherigues sont dispostes de teile sorte, gu'etant sõpardes par le connectif et rapprochtes des anthtres des €tamines voisines, et etant presgue conni- ventes avec elles, on a decrit ces €tamines de: ma- niere ä identifier une loge de chacune des deux Gta- mines voisines, pour en composer les €tamines : m€prise gui s'est repette dans [analyse de plusieurs genres de la meme section, faute d'avoir observe les insertions et relations des divers appareils de la fleur.

Connaissant cette structure, il n'y a alors rien de compligud dans le nectaire du Pergularia : seulement les divisions de la glande ovarienne ont une forme plus ou moins rapprochee de celui du genre precedent, et sont renfermees dans une corolle un peu tubuleuse ou campaniforme.

Puisgue Von a attribud deux nectaires au genre Stapelia, Von pouvait tout aussi bien lui en attribuer

(95)

trois; car sa corolle, vers la base, est contournee en bourrelet tres- gros, charnu, colord, rEsultant d'une derivation partielle de la substance de la glande ova- rienne, gui fournit en outre deux autres expansions. Les lobatures de cette expansion, lorsgu*elles sont tres-apparentes, alternent avec celles de la corolle; c'est dans les filets des Etamines gue la substance de la glande ovarienne va former ce gue [on nomme le double nectaire Gtoild des stapeliers. Ge corps, d'une structure reellement curieuse, se compose d'un double rang de cing appendices, formant chacun une sorte d'6- toile, dont 'une est comme lide a la base des Gtamines, et Pautre au connectif des antheres, dont il n'est gue le developpement. Dans guelgues especes, on ne voit gu'un cercle charnu, formant la base des Gtamines. Si Pon voulait donc etudier le genre Stapelia, relati- vement ä sa glande ovarienne, et le diviser d'apres les formes diverses sous lesguelles elle se pr€sente, il se- rait possible aux novateurs d'y trouver le motif de plusieurs genres bien distincts.

Ouand on connait la structure compligude des sta- peliers, celle du genre Asclepias est facile a saisir; Pon retrouve dans toutes les especes gu'il renferme les deux pretendus nectaires, disposts de maniere ä ce gu'il y ait autour des filets des etamines cing cornets petaloides rõunis par leur base, portant a leur partie centrale, inseree vers leur base, un appendice saillant, subuld. Ge gue ['on indigue comme le second neetaire n*est gue les filets des Gtamines et les connecti(s deve- loppts extraordinairement.

On sera peu surpris de voir le connectif prendre, dans les Stapelia et Asclepias, des configurations aussi

(94) extraordinaires et former comme une voüte autour de Vovaire, guand on saura gue deja, dans la fleur d'un type tres-ordinaire, le Verium, ce connectif, se ter- mine en longue gueue plumeuse, gui pouvait tre aussi bien donne pour un nectaire, gue le plus grand nombre de ceux gue nous avons examints jusgu*ici.

La glande ovarienne de sa nature Gtant seeretoire, il n'est pas surprenant gue |'on ait designe comme des nectaires les diverses modifications de forme gue pre- sente cette glande dans les apocinacdes; mais combien de circonstances divers appendices ont ete designes comme nectaires gui mavaient aucune relation directe avec la glande ovarienne, et dont le suc seerete faisait usurper ä une autre partie le nom de nectaire.

Ericintes. Les dix pretendus nectaires du genre Kalmia dans les €ricindes sont des fossettes formees par la pression de chacune des anthtres sur la corolle, a raison de ce gu'avant Panthtse les elamines sont dis- postes de manišre ä agir sur les parois, et ä operer un refoulement gui laisse dix bosselures nullement seerd- toires autour de chague corolle.

On peut observer dans le genre Gaulteria, comme dans toutes les Ericindes, une glande ovarienne hypo- gynigue, formant tantõt un petit bourrelet autour de Vovaire, simple ou tuberculeux, tantöt dix petits filets, dont la seeretion est assez abondamment accumulee vers la base des corolles, pour avoir fait croire gue ces bases Etaient elles-mõmes seeretoires.

Sapotillees. Ce sont aussi des developpemens de la glande ovarienne gue nous verronš signalds sous les noms de nectaire, d'eeailles, et mieux encore d*'appen- dices, dans les sapotillkes comme dans les genres Zm-

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bricaria de Commerson, Achras, Lucuma, Mimusops, et plusieurs autres. *

Campanulactes. Dans la premišre section de cette famille, les bases dilatdes des cing filets staminiferesdes campanules ont 6t6 pris pour des nectaires, parce gue la glande ovarienne, entourant ['ovaire gue ces cing filets couvrent entišrement, fournit une abondante se-- cretion. ette organisation eüt ete identigue ä celle des genres Roella, Canarina, de la meme famille, et dans les tres-petites fleurs du Z rachelium coruleum; elle existe dans les lobelides, dont leur structure de fleur irregulišre parait determinde par la forme et disposi- tion de la glande ovarienne €pigynigue. Dans les goo- denices, si cette disposition ne semble pas aussi pro- noncee, cela tient probablement a la tnuitd des appa- reils des espöces gue nous avons observees en võgetation.

Compostes. Bien loin de faire trois, guatre, ou guinze familles dans les composees, nous ne les consi- d6rons gue comme un seul et mme groupe polytype, presentant le corps gue nous Etudions suus diverses formes, mais rarement bien apparent. Tout ce gue!'ona dit du nectaire des compostes se reduit a peu de chose, malgre existence de la glande ovarienne €pigynigue; mais, comme elle est rarement appreciable, on ne |'a- vait bien observõe gue dans le Tarconanthus,oü elle se presente de telle sorte gue des botanistes avaient cru devoir porter ce genre dans une autre famille. Dans le genre Helianthus, et surtout Pespece nommee an- nuus, la glande €pigynigue vient Epaissir, d'une ma- niere rem arguable, la base de la corolle et y determi- ner un renflement tres-apparent; c'est le bourrelet apicilaire de guelgues observateurs. Toutes nos re-

(96 ) | margues se reduisent iciä noter seulement gue le nec- taire, ou plutöt la glande ovarienne, prend, selon les genres et les espöces, un developpement plus margud gue dans les cas ordinaires.

Valerianacces. Dans cette petite famille de plan- tes, le processus nectarifere ou €peron de la corolle du genre Centranthus a 6tö nomme nectaire, guoigu'il soit une dependance de la corolle et non un appareil sptcial.

Rubiactes. Le nectaire de la Mancttia reclinata, forme par un renflement circulaire, concave, entou- rant le receptacle de la fleur, bien gue ne nous Gtant pas connu, doit Etre le produit de la glande ovarienne €pigyüigue gue presentent toutes les fleurs inferova- rides, et par conseguent les rubiacees.

Ombelliföres. Toutes les ombelliferes ayant une glande epigynigue tres-apparente et seeretoire, il est Gtonnant gue [on ne leur ait pas attribud un nectaire. Jacouin sest contentö de lui donner un nom parti- culier.

Renonculactes. Dans cette famille, les appareils de la fleur of[rent parfois des particularites gui les ont fait meconnattre. Les genres F'icaria et-Ranunculus ont 6t€ les moins altr6s. On voit a la base de chague petale, et un peu au-dessus du court onglet gui les supporte, un trös-petit appendice foliac6, dont Pinter- valle existant entre lui et le petale est seeretoire :cette modification partielle d'un appareil a 6te prise ä tort pour un nectaire.

Dans le genre Myosurus les stpales et les petales nectariföres ne sont pas beaucoup plus grands les uns gue les 'autres (les derniers tubälds ä la base et ou-

i A A ms

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verts obliguement en dedans) : ils ont 6tö appelds nec- taires. 11 resulte de gue les cing nectaires tubults, courts, ä orifice trilob6, de V7sopyrum ne sont guedes põtales defor ms; il en est de meme pour les neetaires a deux lõvres diviskes peu profondement en deux par= ties du genre Garidella. Ayant meconnu les appareils, il Etait naturel gue |'on refusät une corolle ou un ca- iice a CES genres ainsi Ggu'aux suiVvans.

Si le genre Nigella n'appartenait pas aux espöces polypetaldes, ses huit nectaires et ses cing sepales pris pour des petales pourraient en imposer et faire rejeter Vidte gu'ils ne sont gue des petales, parce gue la loi de paritš de nombre des parties ordinaires dn calice et de la corolle se trouve ici violde; mais si Von pense gue la fleur est atteinte de dillormite dans un de ses appareils, des lors |'inegalitd cesse d*Gtre extraor- dinaire. Nous avons suivi dans la duplication des leurs ces prelendus neetaires, et nous les avons vus toujours se mõtamorphoser en petales trõs-rõguliers.

D'aprts ces observations, il est facile de se rendre compte des neuf nectaires lindaires, aplatis, courbes, et creux ä leur base, gue Pon a distinguts dans le genre Trollius avec ses trois sepales et ses onze pe: tales. Ghez les plantes munies de beaucoup de petales, il arrive souvent gu'ils sont disposts sur deux et trois rangs, mais alors guelguefois le rang interieur se change en petalodes ou petales alteres, et c'est le cas du trollius, dont les nectaires ne sont gue des peta- lodes nectariferes.

Dans le genre Helleborus, par leur position et leur nombre, |'on s'est assure gue les nectaires sont des põtales döformts, ou en feuillets tubuleux ä la base,

V. 7

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variant cn nombre pour les espöces : par-exemple, six dans PHelleborus hiemalis ; huit on dix dans | Helle- borus fotidus. La nature persistante de 'appareil ex- terieur de la fleur fournit la preuve gue cet appareil est un calice, et non pas une corolle. Si le nombre des parties dont il est composö est mõindre, c'est gue dans les corolles les faisceaux de fibres se divisent en un plus grand nombre gue ceux du calice, et en raison de |:: trös-pelite dimension des parties.

Dans le genre Aconitum il n'y a gu'un calice a cing sepales, dont le superieur est en casgue, et plusieurs pttales, dont deux šperonnts; dans le Delphinium, un des cing sepales Eperonne, et un ou deux petales seu= lement, et tous les deux en tperon. Dans le genre Aguilegia, les cing petales sont cuculiformes et termi- n€s par un long €peron. L'on doit etre surpris gue les auteurs nõaiept pas atlribub ä ce dernier genre un doubie nectaire, car on voit autour de la base de |*o- vaire et sous la forme de paillettes ridees et courtes, dix parties semblables gui ne sont gue des staminodes, car dans cette famille il n'ya point de glande ovarienne.

Cruciföres. Une glande ovarienne hypogyne existe dans toute la famille des cruciferes, et a recu le nom de neetaire toutes les fois gu'elle a 6L6 assez saillante pour determiner guelgues particularites notables. L'in- seriion du filet des Gtamincs pressant cette glande, elle a reflud scus forme de deux bosselures oppostes dans les genres Cheiranthus, Hesperis, Erysimum, Helio- phila, etc.; tandis gne par la mõme cause elle a form6 guatre gibbosites, prises pour autant de zlandes parti- culiöres dans les genres Brassica, Synapis, Crambe, Raphanus, elc,; dans guelgues especes du genre Ara-

99 ) bis, ces guatre gibbosites ne sont plus gue -guatre corps comprimts sous. forme eailles verdätres. et entourant la base de [ovaire.

Si dans les cruciferes il pouvait exister guelgue chose d'analogue au nectaire des auteurs, ce serait les; deux gibbositds-existant dans denx des guatre stpales de la Biscutella auriculata et guelgues autres especes du meine genre, puisgue ces bosselures. seeretent in= terieurerment un suc micoso-sucre ov nectar; mais IGi comme ailleurs, c'est nne circonstance particuliere et non pas un appareil special.

Papavõractes. Dans les fumaries, ou seconde section des papavŠracees, on indigue deux nectaires, mais je n'y vois gue deux gibbosites oppostes, creuses, a la verit6, et seeretoires interieurement, appartenant a la base de Põtendard et de la carEne de leurs fleurs papilionactes. Les genres Corydalis, Capnia, Fuma- ria, ont la gibbositö de la cärene ä peine perceptible, c'est-A-dire gu'ils presentent une modification d'appa- reil, et non un appareil distinct.

Capparidacces. A la base du podogyne des es- peces du genre Cleome se trouve une glande ovarienne ui prend, suivant les espöces, des formes diflerentes. Dans guelgues espõces, on võit comme trois glandes; dans d'autres, et le plus ordinairement, guatre, gui

refluent, ainsi gue chez les cruciferes, entre les inter- valles gue laissent les filets des etamines. C'est cette m€me glande, dans le genre Capparis, gui se presente sous forme triangulaire, portöe d'un seul cÖt6 ct en regard de la concavit6 du plus grand des petales, et parait determiner la non symetrie avec les parties du mõmeappareil corollin. Gette niõme glande ovarienne

( 100 ) vient prendre dans les rEsedes, autre section de cap- paridacöes, une position tres-curieuse. Elle est adhe- rente a la partie supõrieure et postõrieure de 'ovaire sous forme d*ecusson creux, clos par la base des deux petales fimbrids, dot resulte une cavite nectarifere.,

D'apres cette disposition, on n'est point tonne de la position verticale de la glande ovarienne du genre Capparis, et c'est pour nous une preuve gue les re- sEdees ne peuvent ötre separdes des capparidacees, ainsi- gu'on Va fait sous le titre de resedacees.

Si Pon devait adopter guelgue chose comme nec- taire, c'etäit dans le genre Parnassia gu'il fallait aller le chercher. Parmi les plantes gui le composent on trouve, non-seuieruent et sans aucune deflormation les appareils staminaire , corollin et calicinal, mais en- core cing corps compriints un peu concaves a la base, bordts ordinairement dans la Parnassia palustris de treize cils, portant chacufi*ün globule glanduleux, et gni sont places entre les anpargils du pistil et des Gta- mines. Lorsgue [on n'avait pas d'idte de la glande ovarienne ou du disgue gui Joue un si grand röle daus Dorganisalion de la fleur d'un grand nombre de plantes, il Gtait difficile d'imaginer gue.ces cing corps glanduliferes ne fussent pas un nectaire; mais aujour- d'hui gue Pon a suivi les nombreuses mõtamorphoses de la glande ovarienne, il n*est plus extraordinaire de la voir se diviser en cing corps palmts et digitts.

Passi floractes. Dans cette famille, la glande ova- rienne se presente sous un singulier aspect, et cepen- dant il est tres-facile d'y retrouver la glande de la fa- mille preecedente, guoigu*ici elle perde son caraetere sõeretoire et simule des petalodes colores. Dans le

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'genre Murucuia cette glande forme une membrane

conigue, trongute ou fimbrite. Dans le genre Passi- (ora elle se montre sous la forme d'une aureolecom- poste de plusieurs rangs de grosses fibres colordes, si- tudes entre les etamines et la corolle, et dont la base dans ses replis est secretoire. Dans la Belvisia coeru- lea, Desvavx ou Napoleona imperiatis, P. Bzauvois, elle fournit les expansions gui forment comme une triple corolle dans ce genre,

Sapindactes. Tous les genres de la famille-des sapindactes auraient des nectaires, puisgue la glande ovarienne, (ui se prononce guelguefois jusgue derriere les Gtamines, forme aux cötts de Povaire deux appen- dices petaloides, et en devant, deux gibbosites glandu- laires, accompagntes de deux corps petaloides, calleux au sommet et adherens par leur base, et couvyrant de maniere ä-ne former gu'un seul corps. Des deux nee- taires attribuds aux genres Paullinia, Cossignia, Fa- lisia, Enourea, Matayba, Vun n'est gu'un appendice porte par chague onglet des guatre petales; Pautre est la glande ovarienne distribute en guatre tubercules, comme dans le genre Sapindus.

Les guatre sguamulesde | Aporetica sont encore des döpendances de ['appareil glandulaire ovarien.

Dans le Cardiospermum les expansions de la glande sont toutes petaloides et deformees, mais portant ä leur sommet encore des indices de leur nature et de leur origine ; ce gue Pon reconnaitra en les sõparant des güatre sõpales et des guatre petales.

Malpighiactes. Vers la base des cing sõpales du genre Banisteria, et en general dans presgue tous Jes genres de malpighiactes, on trouve deux glandes prises

( 102 ) pour des nectaires, placees un peu en dehors, et gui sont analogues a toutes les glandes gue ['on trouve sur les pedoncules, les põtales et les dentelures-des feuilles d'un grand nombre de plantes.

Le nectäire, dans le genre Erithroxylon , se-com- pose d'une sorte Aecaille inseree a-la base de cha- gue petale, et gui, seeretoire ou non (n'ayant pu le võrilier), sont faciles ä designer par le nom d'appen- dices.

Il est ttonnant gue les auteurs n'aient pas parld du cerpsglandulaire, pediculd, placö a la base interne de chacun des styles dn Coriaria myrtifolia ; rien n*etait pius simple gue de Pappeler nectaire, comme aussi d'appliguer ce nom aux petales devenus accessibles et pulpeux par Peflet de la maturation.

Hypõricintes. La glande ovarienne est rarement apparente dans les hypericindes ; cependant elle-est parfois-assez developpee pour õtre remargude dans le genre Elodesia, fonde sur VHypericum cegyptiacum et guelgues autres especes, elle forme trois tubereules separes par autant de faisceaux d'etamines.

Clusiacces. Dans le genre °Clusia Von a -donnd comme nectaire caävite formte par les antheres reu- nies, et couvrant ovaire et la glande ovarienne : celle- ci est: trös-pea apparente ; elle verse son suc seeretd a la base des Gtamines.

Aurantiacžes. Linn: n'a point parle de nectaire dans le genre oranger; cet appareil n'est, il est vrai, gu'un bourrelet plac6 au-dessous de Vovaire forme par la glande hypogynigue, dont la seertion mucoso- sucrte tres-abondante est verste dans le tube resultant du rapprochement des antherophores, ou laisceaux

( 105 ) d'Etamines. Cette glande se presente sous forme de cupule autour de 'ovaire dans le genre Murraya :ici elle a 6t6 signalke comme un neetaire.

Dans le Banalites cezyptiaca elle prend un aspect vraiment curieux, sous la forme d'une bourse A jetons, elle couvre presgue completement un ovaire tres-gros, et cessa d'avoir une apparence «landulaire peu aprets Panthtse.

Meliacöes. Les meliacöes offrent generalement un tube antherigue dente sur le bord, et portant les an- theres; et cõmme la glande ovarienne verse son nec- tar dans ce tube, on Pa gualifid de nectaire, ainsi gue Pon peut s*en assurer dans les genres Melia, Guarea, Trichilia, Turrwa, Swictenia. Dans le genre Agui- licia, auguel se vient joindre le Zeea, les cing €tamines sont placees šur la base interieure de cing €cailles, et les cing autres €cailles gui alternent avec les premitres ne peuvent €tre prises gue pour des staminodes. Nous m'avons pu verifier si dans le genre /Vinterania le nectaire concave, tronguc, ayant derrišre lui les Eta- mines, est une production de la glande ovarienne, mais nous sommes disposts a le soupconner.

Vitictes. Chez les viticees, Von a appele nectaire la glande hypogynigue, formant un bourrelet autour de Vovaire, dans le genre Cissus; et, dans la vigne, cing tcailles alternant avec les Gtamines, et d'une nature glanduleuse. 4

Geraniactes. Les genres Tropwolum et Impa- tiens, de Vune des dernišres sections des geraniacces, olirent une depression a Pun des säpales, gui se pro- longe en dperon et dont la cävite est seeretoire. Le nectaire du Griclum, gui se compose de cing glandes

(204 ) environnant la base de Voveire, ne sont toujours gue des divisions de la glande ovarienne.

Malvactes. Regardant la famille des Malvacdes comme un grand groupe de võgetaux coupes, par les botanistes, en plusieurs sections, gu'ils guali:ient du nom de famiile polytype, nous y observerons plusieurg sortes de pretendus ncetaires.

Dans PAyenia , le Kleinhovia, V Eik õkankana ; comme celui des meliacdes, a recu ce nom et est de meme cylindrace. Dansles genres Buttneria et Theo- broma, ce sont des slaminodes petaloidgs, alternant avec les Gtamines, et ne formant ä leur base gu'un corps avec elles, gue 1'on nomme neectaire.

Les Eetamines steriles et plus longues du Pentapetes sont de cette sorte, de mõme probablement dans! He- lictere, les cing folioles petaloides lanctoldes, recou- vrant [ovaire (1), placdes entre les tamines et les põtales.

Le Sida arborea a le fond dpaissi de son calice com- pletement tapiss€ d'une substance glandulaire, s€erd- tant une abondante guantitö de neetar; nous avons trouv6 Dindice de cette glande dans presgue toutes les malvactes; elle prend naissance entre le calice et Dinsertion de la corolle, mais pour cela nous matlri- buerons point un nectaire aux plantes de cette famille, mais seulement une base de calice glandulaire.

Berbtridtes. Le nectaire dans VEpimedium al- pinum serait compose d'un corps petaloide , en forme de soulier, place ä la base de chagug petale; celui du

(1) Nayant pu lixer les relations d'insertion sur le see, il serait possible gue ces corps petaloides fussent dus ä la glande ovarienne.

( 105 ) genre Leontice, par des €cailles pedicelles, placdes sur les onglets des parties de la corolle. Dans les genres Rinorza et Conohria, ce sont des corps petaloides.

L*Hamamelis a ses €cailles tronguces, situdes ä la base des petales; enfin, les deux corps glanduleux, ar- rondis, pos€s ä la base de chague petale du Berberis, sont desappendices de la base de la corolle, ilest vrai, mais determints par une lõgere deviation de la sub- stance d'une partie de la glande ovarienne, ce gui est tres-facile a võrilier par Võtude de Porganisation d'un arbrisseau aussi vulgaire.

Tüliactes. La glande ovarienne, sans Etre Lres-ap- parente dans les tiliactes, y determine cependant, sui- vant les genres, des eflets ou des conformations gui la font facilement retrouver. Dans le 7 Wia americana, elle forme cing €cailles autour de la base de-['ovaire. Dans le genre Grewia, les cing cailles concaves, co- lordes, postes ä la base de |'onglet des petales, et pou- vant entourer la base du support de Povaire gui est pedicule conjointement avec les ttamines, sont un de- veloppement de la glande ovarienne, gui, par une structure assez curieuse, se trouve entourer le pedi- cule de Povaire; former ensuite un rebord sur leguel viennent se poser tres=exactement le sommet de cha- gue €caille, d*oü rEsulte ce gue Von avait appeld le nectaire, tandis gue le tout n*est gue le rEsultat d'une modification de la base de deux appareils, le pistil et les petales, par Dintermediaire de la glande ovarienne.

La base, enroulee par les bords des ptales des genres Mahernia et Hermania, sans avoir d'appen- dices particuliers, recoit la seeretion de la glande ova- rienne, et serait un võritable nectaire, s'ils Veussent

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observe, pour ceux gui tiennent a [existence de ce corps; nous nous sommes assure Gue les bases elles- m€mes des petales sont seeretöires. Comment n'a-t- on pas aussi appligud le nom de nectaires aux glandes tres-grosses, plactes au milieu de chague filet de Pe- tamine du Mahernia? aucune denomination n'y con- venait cependant mieux.

Cistintes. Dans les cistindes, nous ne voyons gue le genre Sauvagesia, type d'un zroupe de cette famille, auguel on donne un nectaire a cing feuillets cilits, entourant Dovaire.

Dans le groupe des Kramerites, le nectaire ayant apporte des changemens singuliers a la fleur, a fait denomner faussement ehacun des appareils. D'aprts certains botanistes, ce genre serait sans calice, ä guatre pttales et a deux nectaires; le superieur a trois divi- sions profondes, lindaires; [inferieur a deux feuillets aussi lincaires, rid6s a leur surface et convexes. Rien nest seeretoire dans ce pretendu nectaire, et tout re- prend son rang dans les appareils de la fleur, des gue Pon ne voit gu'un calice colord dans les guatre parties exterieures, et dans les pretendus nectaires deux pe- tales difformes : la fleur Gtant irregulišre, anomale.

Les violtes , autre groupe des cistinees, sont citteg pour un nectaire, en forme de bosse ( Tonidium ) ou A'eperon (Viola); ce n*est point un corps particulier, mais un prolongement de [un des põtales.

Rutacces. Le plus simple nectaire, indigue dans la famille des rutacdes, se compose, comme dans le genre Ruta , Aautant de tres-petits points seeretoires gu'il y a de sutures vraies et de sutures fausses a |'o- vaire; ils sont plac6s un peu au-dessus de la base de

(.207 )

Vovaire, se rattachent ä la giande ovarienne, tandis gue les autres points gui couvrent |ovaire sont des lacünes renfermant une aromite fedide ou huile es-* sentielle. Dans le Peganum harmala, les points glan- duleux font essentiellement partie de la glande ova- rienne, -existant sous forme de disgue et portant a son centre une sorte de pied d”ovaire (podogyne), le tout recouvert par la base dilatše des Etainines.

Le genre Zygophyllum offre a chacune de ses dix Štamines une lamelle rouge, tuberculeuse, adnee aux parties entourant Povaire , et formtes par le dvelop- pement de la glande ovarienne, si Pon veat : mais, independamment de cela, cette glande est distincte, et si elle fait corps avec les lamelles rouges, ce n'est gue dans-ia fleur a Petat de bouton.

Le Dictamnus, outre ses etamines glanduleuses pri- ses pour Etre nectariferes, lorsga'elles ne sont gu'ä la- cunes ä aromile, est pourvu de sa glande hypogynigue.

Daus le Melianthus, dont la fleur est ä appareils guinaires, on võit une partie nommtõe nectaire, te- nant lieu d'une cinguitme partie, oflrant 'un des s€- pales bordd d'une membrane lobe et colorte, gui recoit Vabondante seeretion sucree fournie particulit- rement par la glande ovarienne. Dans cet ordre de choses, laglande est 'objet le moins apparent, et ce- pendant le plus essentiel comme nectaire; mais on men-a pas tenu compte : la partie ou disposition ac- cessoire ayant usurpe une gualification spõciale.

Le" Crovea a des filets d'etamines gui formeraient un neclaire, -au moyen de ce gu'ils entourent exacte- mentda'glande ovarienne polyzone et empechent |'€- vaporation des sucs gmelle seertte, si Pon ne savait

( 108 ) maintenant ä guoi se reduisent les nectaires. Dans le genre Correa, la glande ovarienne presente dix lobes "determints par le refoulement occasion€ par la base du filet des Etamines.

Dans les diosmees, groupe des rutactes, la glande ovarienne se compose d'un corps en rosace 4 cing lobes ou divise en cing €cailles, gui prennent , dans guelgues espöces, un aspect, tel gu'elles se developpent comme le feraient de veritables petales; de lä, les di- vers genres gue Pon a €tablis dans le Diosma, lors- gue peut-etre il n*eüt fallut gue faire des sections du genre : ainsi le Barosma, VAgathosma sont donnts comme ayant dix ptales, ce gui est faux, puisgue cing de ces pretendus petales sont des dependances de la glande ovarienne, gui en oulre se prononce par cing lobes inseres au calice, et dans d'autres groupes au re- ceptacle.

Caryophylldes. On a refuse une corolle au genre Cherlaria, et on lui a donne un nectaire, parce gue ses petales sont tres-petits, courts, echancr€s, et gu'ils ont, en eflet, guelgue rapport de forme et d'aspect avec certaines €cailles formees par la glande ovarienne.

Dans le Dianthus, la glande ovarienne forme un corps campanule, enveloppant la base de 'ovaire et portant ä sa partie exterieure les põtales et les $tami- nes. Gette glande remplit de nectar le tube formed par Ponglet des petales, et cependant les auteurs ont ou- blid le nectaire du genre ceillet.

Dans guelgues espöces des genres Lychnis et Silene, la glande ovarienne s*allonge en tube ou bien elle est relevee conjointement avec une portion du receptacle pour former ce gue [on appelle le podogyne.

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Le groupe des Frankänites a les põtales appendi- culds a sa base, et porta un orglet aigu, creusd en gouttiöre : c'etait le nectaire d'apres Lixnt.

Crassulactes. C'est toujours la glande ovarienne gue nous voyonsle plus ordinairement dans la disposi- tion organigue des fleurs ['on a voulu reconnaitre un nectaire. Dans le Sedum cette meme glande fournit cing €cailles Echanerees, eutourant ['ovaire; dans le Cotyledon et le Kalankoe, c'est une ecaille concave pla- cte a la base de chague partie de !'ovaire gui est mul- tiple comme dans tous les genres de crassulacces ; dans le Sempervivum la glande sur laguelle parait re- poser |'ovaire est ondulee sur son pourtour, ou pourvue de.petites ecailles glandulaires en meme nombre gue les parties d*ovaire.

Sazifragintes. Dans une famille aussi rapprochee des crassulacees, on ne sera pas €tonne de voir la glande ovarienne se prEsenter sous diflörens aspects et trouver, par exemple, dans le Sazifraga sarmen- tosa, en regard des trois plus petits petales, six petits tubercules glandulaires, jaunes, situts au-devant de Vovaire, sans parler des autres genres de cette famille, dans lesguels la glande ovarienne existe sans avoir 6t6 indigude, et entre autres dans les cunionacees, famille de plantes detachšes des saxifragtes.

- Ficoides. Dans les ficoides, on voit gue les deux appendices petaloides de Fonglet des petales du genre Reaumuria ont Ete designes sous le nom de nectaire.

Onagraires. Les onagraires nous presenteront dans le Sirium un nectaire compost de guatre petits feuillets špais, arrondis, couronnant la gorge du calice et alternant avec les segmens de cct apparel, et gui

(227 ) avait 6L6 reconnu par ANT. pe Jussrev pour la ccrolle.

Cependant si 'on rõunit le Sirium et le Santalum, comme Vont fait guelgues botanistes, on observera dans certaines especes et les petoles et les glandes, ce gui nous porte a croire gu'il reste encore guelgues observations a faire sur les plantes ä [etat vivant. Mais toujours est-il vrai gue ces parties ne pourront Etre un nectaire, sil nous est permis d'en juger d'aprts le grand nombre de faits exposes jusgu'ici.

La curieuse organisation du genre Lopezia nous presente une glande ovarienne pigynigue gui a cause la meprise de guelgues botanistes, lesguels, voyant le suc de cette glande dpanche sur la base de Ponglet des deux petales lateraux, ont assignd ä ces petales un nectaire en cavild circulaire environn€ de sõies (1); ce gu'il ne nõus a pas Et possible de voir, a moins gue notre plante, gui a les pdoncules lisses, ne soit une espece differente de celle ou Pon note cette ob- servation et gui a les pedoncules legerement glandu- leux ( Lopezia hirsuta Jaco ). Mais ce n'est gu'une va- rietö de la Lopezia racemosa, d'apres plusieurs auteurs. Au surplus, Pon attribue ä ces plantes un calice ä guatre sõpales, A cing petales et deux neetaires : il est vrai gu'il y a guat:3 sepales, mais il-n'y a aussi gue guatre põtales, dont deux latõraux spatulds, et deux suptrieurs, glanduleux et articults a leur base. Gette disposition les a fait nommer neetaires, tandis gu'un staminode blanc, large, naviculaire, cpposõ ä Peta- mine, et la couvrant avart Panthtse vers le haut,

(1) Lettera alsign. CAvAnnttes dal dott. Zuccacxi. Griorna!e Pisano, vol. V, n? 14.

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bien gu'ayant la mõme insertion gu*elle, a te pris pour un cinguieme petale, Ce gui prouve -combien notre maniöre de voir est plus exacte, c'est gue ce staminode, independamment de son insertion , plus haute gue celle des põtales, estirritable, comme laseule Elamine ä anthere du Lopezia. La singularite des deux ptales, pris pour des nectaires, tientä une derivation d'une petite partie de la substance de la glande ova- rienne sur leur base, gui est alors un peu glandulaire et comme articulee avec la partie plane.

Myrthactes. Dans le groupe des myrthactes, dont on veut faire la famille des Lecythidtes, il existe une seule €caille ou nectaire, gui semble absorber toute la substance de la glande ovarienne; cette sorte de de- veloppement de la glande est un corps dirige d'an seul cöt6 en forme de languette , fimbrice ordinaire- ment au sommet, recouvrant les €tamines et deter- minant Lirregularit6 de la fleur des genres Leeythis, Couroupita, etc. Son insertion et sa nature denotent de suite gue c'est le produit de la glande Epigynigue, peu ou point apparente, dans les autres groupes.

Rosactes. La glande ovarienne, dans beaucoup de rosacees, €est trös-apparenle, põrigynigue et tapisse d'une manitre plus ou moins märgute Vinterieur du calice, jusgu'a son limbe; ce gue [on peut voir. sur les genres les plus vulgaires, tels gue le prunier et les genres analogues, le rosier, etc. Le genre Linconia, gui avoisine le Clif/ortia, porte ä la base des petales des fossettes entourees d'une bordure gui nous sen:blent ne pas pouvoir conserver le non de nectaire, bien gue nous mMayons pas observe la plante. A

Lögumineuses. Dans la famille des I6suminouses

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nous verrons tres-peu de ces modifications de parties ayant recu le nom de nectaire. On a designd comme tellela glande arrondie portde par la partie anterieure du sommet de Panthöre de VAdenanthera pavonina, gui appartient au connectif; cette disposition acciden- telle de glande ne change rien ä la structure generale de Panthöre; pas plus gue les glandes gui sont sur les põtioles ou sur les dentelures de certaines feuilles.

La fleur du Gleditsia a fourni aux observateurs deux sortes de nectaires. Ils ont donnd ce nom, dans les fleurs pistiliferes ou femeiles, a deux staminodes gui ne difierent pas de ceux des casses, et sont de- signs seulement sous Je nom d'Etamines steriles; dans les fleurs staminiferes ou mäles, et dans les feurs completes ou hermaphrodites, le nectaire est encore un staminode en forme de toupie. Les deux soies, placdes sous les filamens du Tamarindus indica, ne nous ont paru autre chose gue des staminodes.

Terebinthactes. On trouve dans VAmyris po- lygama, et tres-probablement dans toutes les espöces de ce genre, un nectaire, gui, dans 'espöce cite, est une glande ovarienne octogone, portant ä son milieu ou des styles ou des parastyles, suivant la nature complete ou incomplöte de la fleur.

La glande a trois lobes; [intermediaire plus gros, place ä la base de Ponglet de chague põtale du Cnco- rum, est encore une glande ovarienne, gue |'on peut suivre au milieu de ses nombreuses modifications, dans tous les genres de terebinthacees,

Si la Kiggellaria africana vient se placer ici plutõt gue dans les euphorbiacees, il n'y a rien de plus fa- cile a expliguer guc les cing glandes trilobees gui en-

75) tourent son ovaire, lesguelles, ainsi gu*on le pense bien, ont €t6 indigudes comme des neetaires. Frangulactes. Dans plusieurs genres bien connus, tels gue les Frangula, Rhamnus, Evonymus, la glande ovarienne est tres-apparente et a la forme d'un pla- teau ou d'un disgue, gui pouvait tres-bien etre nom- mee nectaire, comme tant dautres modifications de la mõme glande; mais ici elle n'a jamais recu ce nom. Euphorbiactes. Dans la famille des euphorbia- ctes nous allons observer des parties diverses aux= guelles on a encore appligud le nom de nectaire. Les fleurs pistiliferes ou femelles des Mercurialis, suivant gue leurs ovaires sõont ä deux ou trois camerules ((C0= gues), -presentent autant de filets subults, plus longs gue cet ovaire, vis-A-vis chacun des sillons dont il est pourvu. La position de ces filets donnts pour'des nec- taires, ne laisseaucun doute sur leur nature, guand bien mõme ils seraient seeretoires, ce gue nous n'avons pas observe : ce sont des staminodes ou parastamines, C'est- a-dire des filamens priv6s d'antheres, comme cela a lieu le plus ordinairement dans les fleurs pistiliferes. Le nectaire du genre Pluknetia serait compose de guatre glandes situdes symetriguement au centre des huit Gtamines de la (leur staminifere , et portant un prolongement capillaire plus long gue les €tamines. Si'on veut avouer gue les leurs pistiliferes de ce genre sont ä ovaire divisible en guatre parties, on ne sera plus Etonn€ de trouver aux fleurs staminiferes un pa- rastyle, don les longs prolongemens representent par- faitement les longs styies des fleurs fertiles. ° Dans VAndrachne thelephioides, au centre des fleurs staminiftres, il y aurait un nectaire a cing feuillets bili- A 8

( 114 ) des, herbaces, plus courts gue les petales, les ta- 'mines Etant tres-renflees a la base, si ce nGtait une metamorphose du style, disposition gue on remar- gue encore. dans le genre Jatropha.

Les genres Phyllanthus et Xylophylla, rõunis ou separes, presentent un nectaire dans les fleurs pisti- liferes et staminiferes, leguel entoure guelguefois la base de Dovaire en oflrant douze angles, ou bien en formant six corps jaunes-verdätres gui partent de la glande ovarienne. La mme organisation 'a lieu, a peu de chose pres, dans la Clutia polygonoides, mais il ya dans les fleurs staminiföres un double corps pris pour nectaire; celui du centre n'est võritablement gu'un parastyle, tandis gue dans le genre Xylophylla, le parastyle est reellement change en €tamines et si- tub au centre du nectaire ou glande ovarienne, struc- ture fort remarguable. Ghague sommet du style bifide serait termine par une loge antherigue; [on peut re- garder ce genre comme ayant trois etamines, bien gu'il offre six 'sommets antherigues, a deux logettes et non guatre, comme dans toutes les anthöres completes.

“Dans toutes les euphorbiactes la structure est ä peu pres analogue ä celle gue nous venons de signaler; aussi ne parlerons-nous d'aucun autre genre.

Nous allions faire remarguer gue 'on avait oublid de gualitier de nectaire les corps glanduleux gui bor- dent la fleur des euphorbes, lorsgue Swirn nous a prouve gu'il ne Poubliait pas. S'il y a eu ä cet Egard une sorte de retenue de la part des botanistes, Von n'a pas 6l6 plus heureux dans la determination des ap- pareils de la fleur du genre, puisgue Pon est en- core a savoir guelie place on dcit leur donner dans le

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systšme sexuel. On a voulu les faire monoigues , sans calice et sans corolle. Smirn leur accorde un calice seulemeht; Linnt, en leur attribuant calice et corolle, a, du moins suivant nous, interverti [application *des denominations, puisgu'il appelle corolle un calice, et calice une corolle. Pour reconnaitre ce fait, il suffit de bien Etudier Vinsertion des pretendues divisions de la corolle; les parties verdätres, surmontant le tube du calice, paraitront alors comme inserees en dehors, mais rejetšes en dedans par le developpement des corps colords, charnus, ordinairement bi ou trifides ( sepales ), se portant en dehors. Leur coloration est due a une trös-petite glande terminale, gui prend un grand developpement. Dans guelgue moment gue Pon puisse Gtudier |'organisation de la fleur'des euphorbes, il est impossible de les reconnaitre pour autre chose gue des sõpales, ou au moins des divisions de calice circonscrivant et enveloppant, des origine de leur developpement, les petales, presgue toujours colors a la maniöre d'un calice, mais plus jaunätres et d'un tissu plus delicat. Seduit par Paspectcolore des glandes terminales des lobes du calice, Lint les prit pour des pttales; il n'aurait certainement point fait cette faute siil eüt etudie Iinsertion des parties, surtout dans le bouton ä fleur; il eüt plac6 ces plantes dans sa po- lygamie, puisgu'elles ont des fleurs ä calice et corolle guinaires et senlement ä parastyle, et d'autres A ap- pareils guaternaires avec un style gui se developpe sur uh des cötes et semble absorber la substance d'une division ( Euphorbia virgata, mauritiana , melli- fera, etc.). L'obliguitš du podogyne est une DEELVG de Pirregalarite de ces flenrs.

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Les divisions ducalice n'ont, dans guelgues especes, gu'une partie de lenr surface glandulaäire, comme dans VEuphorbia lathyris. A

L'observation gui attribue au genre euphorbe un calice ou perigone pour chague Gtamine, nous a paru fautive dans presgue toutes nos espöces europennes ; guant aux espõces exotigues, ces pretendus calices ne nous semblent gue des staminodes.

Par tout ce gue nous venons d*exposer, |'on voit gue, non-seulement les euphorbes n*ont pas de nectaire, mais encore gue jusgu'a ce jour on n'avait eu gue des idees errontes sur la structure de leur fleur.

IL est guelgues*võgetaux dont la place est encore douteuse dans cette famille : de ce nombre sont les genres Casearia et Samyda, chez lesguels on trouve des sguamellules produites par la glande ovarienne; telle est encore |'origine des cing glandes de la fleur de VAstronium, placões autour du rEceptacle pres Vovaire; et celle des dix parties sguamiformes couvrant le receptacle du Codon.

S IV Des parties gui pourraient porter le nom de > nectaire, et s'il doit en Etre conserve sous cenom?

Dans le monde savant, et surtout parmi ceux livres aux sciences exactes, |'on devrait s'attendre a ne trou- ver aucun prejuge, cependant ils y regnent peut-Gtre avec plus d'empire gue chez le vulgaire; il en est de meõme des errreurs, elles sont aussi nombreuses, aussi fortement acereditees chez les savans gue celles guj gouvernent le vulgaire; elles justifient, elles soulagent la paresse d*esprit et en prolongent les ecarts.

Ouelle gue soit Pabsurde.application gue |'on ait faite

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du motnectaire dans le plis grand nombre des circon- stances, on n'a pascesse de |'employer et on 'emploie encore tous les jours, sans discernement, parce gu'il sertä designer toutes les parties de la fleur gui n'ont pas la forme habituelle de guelgues-unes des portions ou parties des appareils gui la composent : voyons ce- pendant s'il ne serait pas possible de presenter des raisons suflisantes pour determiner les botanistes A mettre plus de precision dans la connäissance des ap- pareils de la fleur, et, par lä, leur fournir les moyens deviter une foule de meprises. 2

L'analyse scrupuleuse gue nous venons de faire des familles de plantes connues prouve gue la pres- gue totalitd des parties gui ont recu le nom de nec- taire sont des appareiis deguis€s, ou, pour mieux dire, des parties deformees d?appareils bien connus dans toute autre circonstance.. Tantöt c'est un parastyle ou style avortd par prödisposition organigue, et par cela mõme deforme, comme dans Vortie, le saüle et üne foule d'autres plantes; d'autres fois c'est un ou plusieurs staminodes ou Ctamines avortees ou deformees; plus souvent les petales mõme ont pris une apparence telle gue, meconnues, on les'a nommees neetaires ou glan- des, comme dans les genres Cherleria, Malpighia et les renonculacees. Les calices n'ont pas 6t6 a Pabri de cette confusion ou Mediatement ou immediatement. En beaucoup de cas, le nectaire 8*est trouve n'Gtre gu'une modification d'un point particulier, sans alt6- ration de forme dans la partie comme dans le fond du calice des Biscutella , dans celui des põtales de la MZo- notropa hypopithys; guelguefois ce n*est gu'ün point seoretoire, Comme dans les põtales et dans les sõpales

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des Zmperialis, comme sur les ovaires de la rue, des jacinthes, du butome, etc., et sur les Gtamines et les autres appareils de la fleur.

lci le point nectarifere ne peut õtre regardd comme un Corps, un appareil special, ou bien il faudrait ap- peler nectaires les glandes gui sontä la base des folioles des casses et'celles gui bordent les feuilles du prunier, gui sont tres-steretoires dans les premiers instans de leur developpement, et fournissent un suc mucoso- sucr ou nectar. Toute la surface des feuilles serait, dans guelg”es circonstances, un nectaire, puisgu”il est bien demontrš gue le miellat, seeretion de la mõme nature (ue le nectar des fleurs, transsude des feuilles de beaucoup de võgetaux, lorsgue la chaleur est tres- forte. On a pu, il est vrai, etre entraind a regarder les appareils seeretoires de la fleur, comme des par- ties distinctes, parce gue, dans la majeure partie des cas, la presence des points seeretoires a influd sur Vexistence de ces appareils , soit relativement a leur di- mensien, soit relativement ä leur coloration, et le plus ordinairement a leur forme; presgue toujours il en est resultš une depression, et guand elle sest fait sentir sir une partie mince, elle y a determine, ou une bos- selure, ou une saillie tres-prononcee, a laguelle on a donne le nom-d*eperon, guand on ne Pa pas nommee nectaire. En principe, toutes les fois gu'une partie a te trös-profondement tubulee ou creusõe , et son ou- verture peu permtable ä Pair, il en est result6 une ca- vite propre ä seereter etä recevoir du nectar, gui nest, ä proprement parler, gue la seve elaborte des appareils de la fleur. Souvent la deformation des parties d'ap-

(119 ) pareils, dans les portions planes et etalšes, n'est gue la conseguence des points seeretant du nectar.

Malgrd toutes ces particularites, ie plus grand nom- bre de cas 1'on pourrait employer 'expression de nectaire, par la suite de la presence du prineipe mu- coso-sucr€ , serait ccux ou ['on voit une glande ova- rienne plus ou moins bien prononete. S'il Glait mõme un appareil-gui düt exclusivement porter le nom de nectaire, iln'y a pas de doute gue ce ne düt Etre cette glande, et cependant, malgr6 Pabondance de sa s6- crtion »accumulee dans les tubes de beaucoup de corolles, ä peine peut-elle Gtre apercue, ii faut pour la decouvrir une grande habitude. C'est ce gue on peut observer dans le jasmin, la glande hypogyni- gue est tres-petite, et dans le chövre-feuille, elle est epigynigue. Ne voyant point ces sortes de glandes, on a designe comme nectaires les parties gui [avoi- sinent : c'est ainsi gue dans les ornitogales et beau- coup d'autres genres, la base dilatše des Gtamines a te prise pour un nectaire; dans d'autres circonstan- ces, on a traitö comme tel la base des petales un peu modifiee ; parfois c'est le tube de la corolle guand il n'y avait de võritable nectaire gue ia glande ovarienne.

Bien convaincu gue les nectaires, pour le plus grand nombre, ne sont pas des appareils speciaux , encore moins un appareil particulier de la fleur, mais bien une dependance de ses appareils propres, il reste a fixer ce gue on doit penser du corps, gui n*elant reellement ni pistil, ni etamine, ni corolle, ni calice, joue pourtant un grand rõle dans |histoire du nectaire.

Sans vouloir prõjuger de Popinion gue |'on pourra peut-Etre adopter, il est vrai de dire güc le corps

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nomme elande par Linnk, lorsgu'il se presente sous forme tuberculeuse; disgue, par ADAnson et RIcnArD; glande ovarienne et phycostcme, par d'autres botanis- tes, est un -appareil tres-distinct, -existant dans un grand nombre de familles, manguant guelguefois dans d'autres, gui est susceptible, lorsgu'il se trouve dans la fleur, de modifications nombreusts, et de presen- ter, suivant les circonstances, un maximum ou un mi- nimum , gui Poni fait mecoanaitre ou bien empõche de-Dobserver. Parfois aussi il-est venu, par Peflet de son extraordinaire developpement, jeter de Pobscuritd sur la determination des appareils de la fleur : nous pouvons ciler pour exemple les passifloractes et les diosmees, dans lesguelles cet appareil de nature ha- bituellement glandulaire perd cependant sa propriet6 sEcretoire, au MOINS SUr les surfaces tres-prolongees et tres-Etendues gui en dependent.

Toutnous a prouv€ jusgu'ici, gu'une foule de choses disparates pour la forme, la situation, les fonctions memes, avatent €tš designes sous le nom de nectaire, et nous avons täehe de ramener chacune d*elles ä leur essence: ou nature, Aapres des faits ou les analogies les plus probantes. Dans Petat actuel de la guestion, il sõagit de savoir si Von doit ou non conserver la de- nomihation de nectaire, ou bien adopter une de celles gui ont proposees. Est-il possible de prendre ° ici une decision? c'est ce gui nous reste a Etablir.

Dans presgue toutes les circonstances la glande ovarienne est presente, il est rare gwelle ait 6te si- gnalte comme un nectaire, proprement dit; on |'a ap- pelte” glande, ou bien Von a pris pour nn nectaire

Vensemble des parties gui 'entouraientimmediatement

(121 ) et entraient comme parties integrantes d*appareils dif- ferens. A guelgues modifications pres, la situation de cette glande est toujours la mõme; c'est au-dessous de Vovaire, entre cet appareil et les Gtamines, lorsgu*il -est võritablement infere. Souvent polymorphe, cette glande affecte des prolongemens autour de |'ovaire; elle Penveloppe guelguefois 'complštement coinme dans la Pwonia mõutan, ou seulement en partie, comme dans la Balanites «gyptiaca; rarement elle se prolonge derriöre les Gtainines, tomme on le võit dans les sapin- dacdes; plus rarement encore derritre les petales, comme dans les chironies. La presence et la position de la glande ovarienne semblent presgue toujours in - fluencer la forme des fleurs irreguliöres, comme dans les scrophularites, les protdacees, le reseda, POro- banche uniflora, et une foule d'autres. Les disposi- tions et les formes les plus ordinaires de la glande ovarienne ne peuvent convenir avec lesidees gue bon a ordinairememt des nectaires; de peut-Gtre la ne- cessite de leur refuser ce nom.

Le mot disgue n'a pas en general une application plus heureuse, par la bizarrerie des formes gu'affecte cette glände et la multiplicite de ses parties; d'un autre cõtš, par Deffet des singaliers prolongemens gui en naissent, lesguels ont un aspect Gtranger a toute glande võgetale»et gui ne sont pas mõme s€- eretolires.

Le nom de phycosteme, en res!reignant beaucoup plus les applications gue ne l'a fait M. Turpin, pour- väit peut-tre lever la diMicultš, si Von voulait adopter un nouveau mot; te gui ne convient nullement dais Põtat actuel de la science, et A une Gpogue ou elle

( 122 ) nest deja gue trop surchargee de denominations nou- velles, barbares et inutiles.

Si Pon convenait de n'appliguer le nom de neetaire gu'aux glandes ovariennes, on pourrait le conserver Comme expression usitee; mais il esta craindre, d'un autre cõt6, gue Pon ne fournisse par les moyens de prolonger la confusion. Il nõus semble done gu'il y aurait moins d'inconvenient a adopter de pre[frence le nom de glande ovarienne, gue Pon a propose et employee depuis 1817; d”autant mieux gue dans plusieurs circonstances, Linnt lui-m6me a design€, sous le nom de glande, Vappareil dont il est ici gues- tion. Tout en rejetant le mot nectaire, il importe de conserver celui de nectar, gui ne pourra desormais en - trainer ä -aucun inconvenient.

V. Des rapports des points nectariferes avec les PPIFt: Pp phönomenes de la võgetation.

C'est moins encore pour €claircir Vobjet de la dis- cussion gui nous a occupe jusgu'ici, gue pour com- pleter toutes les considerations auxguelles il peut donner lieu, gue nous allons traiter des points nec- tariferes dans leurs rapports avec les phenomtnes de la võgetation.

Avant PonrEDERA, bien gue on eüt observe parfois les parties nectariferes, Pon ne s'etait:point occupe de ia recherche de ces rapports. Ge botaniste compara la ligueur miellde a celle de Pamnios, et estimait gu'elle servail ä noürrir les jeunes graines ou ovules.

La place gu*occupent les points ou les surfaces nec- tarilöres ; la disparition de 'appareil gui les supporte, ou la cessation de la section presgue au moment de

( 125 ) Vanthšse, et des gue Povaire commence a grossir, ne laisse entrevoir gu'une hypothšse dans Popinion du savant botaniste italien; *cette hypothšse ne peut au- jourd'hui supporter le plus l6ger examen.

Linnt regarde les nectaires des fleurs comme char- ges de preparer le miel gne recueillent les abeilles, sans lui assigner de proprictes particuliöres dans Pacte de la võgetation.

Ouelgues experiences faites par le docteur Perro- TEAU, de Poitiers (1), jeune medecin du plus grand m€- rite, enlev6 aux sciences 3 la fleurde väge, tendraienta faire croire gue le nectar joue un grand röle dans les phenomtnes de la fructificatioh, si des expöriences con- tradictoires ne detruisaient toute espece de certitude a cet Egard. Au moyen d'un tube de verre, ce mede- cin enleva le nectar de la fritillairs imperiale, elle fut sterile; il crut pouvoir en conclure gue les ovaires ne se developpaient point dans les fleurs gue [on privait de leur nectar. De cette conseguence, dont Vimagi- nation a fait tous les frais, il se demande si la forme Etalde de la fleur du lis, gui peut permettre au soleil d'enlever ce suc precieux, n'est pas la cause de la st6- rilitš constante de cette belle kiliacde. S'il y eüt refle- chi, il aurait va gue, trausplante de Orient sur le sol de PEurope, le lis ne trouve pas dans nos climats une chaleur suffisante pour developper ses ovaires ; il ° aurait pu savoir en outre gue, par les effets d'une lon-

gue culture, certains võgetaux perdent la facultd de se

propager par graine : c'est ce gui est arrive a la can- ar a aal

(1) Voyez Analyse des travaux de la Socicdtd dAemulation de Poitiers pour 1803, pag. 29.

(324)

namelle ou canne ä sucre. Prevenamt Vobjection gui pouvait resulter de Pexamen d'une tulipe, dont la fleur est verticale, “et doit faciliter cette mõme Evaporation, PerrorEAv fait remarguer gue la corolle en est un peu tubuleuse, gue le limbe seul est un peu etale.

Avec de Padresse, ilest possible, dans les sciences, de faire illusion pendant guelgues instans, surtout si Von-a le talent d*embellir des charmes du style des considerations |'esprit est plus consultd 'gue la na- ture elle-mõme , et c'est tout le merite des demi- savans de nos jcurs; mäis a raison reprend bientöt sa place, peut-Elre ä notre grand regret, car, presgue toujours, le mensonge a*plus de charmes gue la verite.

Pour constater ou infirmer les expõriences du doc- teur PERROTTEAU, nous avons fait, en 1822 et1823, des experiences comparatives sur la fritillaire imperiale et sur plusieurs autres plantes. Elle sont loin de prou- ver Pimportance du nectar dans le developpement de Povaire, puigu'une partie des fleurs chez lesguelles nous avions enlev6 ce süc Ma pas cess€ de donner des fruits. L'un des pieds d'imperiale, mis en expe- rience, portait par exiraordinaire cing des fruits des six gu'elle devait avoir; fait d'autant plus tonnant gue cette liliacde fvuctifre rarcment, a moins gue 1o- ghon ne soit tres-gros, la terre et la saison tres-favo- rab!es; ces-circonstances la rendent pen convenable aux experiences dont il s'agit. 11 Gtait done indispen- sable de ne preridre en considõration gue les espöees võgõtales dont les ovaires se developpent constam- ment : c'Cst ce'gue nous avons fait,

Gultivant les deux tiers des espöces d'orchidees de

la France, nous avons excist [eperon nectariföre des

( 125 ) Orchis laniflora, morio, fusca, maculata, conopsea, bifolia, sans due son absence ait arrõte le developpe- ment du plus grand nombre des ovaires, et toute com- paraison faite, il y en existait autant gue sur les pieds gui navaient point 6tš soumis ä Pepreuve gui les pri- vait de PEperon.

C'est surtout en mettant jaa nigelles en experience gue nous avons acguis la certitude gue le hectar ne concourait en rien au developpeme nt de Vovaire. Ovoigue nous ayons enleve, sans lesion des parties environnantes, les huit corps nectariferes du Nigella damascena, la plante a porte des fruits commea Vor- dinaire.

Pour bien reussir dans ces sortes d*expEriences, et õtre ä mõme de compter sur les rõsultats obtenus, il faut operer sur des especes dont toutes les fleurs sont habituellement fructiferes. C*est pour n'avoir pas pris ces precautions n€cessaires, gue certains points de doctrine regus universellement en botanigue n*ont pour appui gue des experiences inexactes ou des faits mal observes et plus mal encore expliguts.

Si Pappareil nectarifere formait une partie tres- considerable de la fleur, comme dans le genre Me- lianthus, on ne le supprimerait pas impunement, parce gu'alors on attaguerait Vorganisation gönerale de Porgane florifere; ce n'est point parce gue le nectar lui est utile, et gu”il sert au developpement de |'ovaire, mais parce gu'il fait partie essentielle des appareils propres ä appeler la seve nEcessaire a Pexistence meme de cet ovaire.

Une derniere hypothtse, a laguelle le neciar a donud lieu, et gui a et€ longuement developpše et Gtayee par

( 126 ) une foule d*cobservations ingenieuses, est celle gui re- gardait les nectaires comme ün moyen de fecondation.

On a pretendu gue les nectaires ne produisaient des sucs particuliers gue pour attirer les insectes, et gue ceux-ci se promenant de fleurs en fleurs se char- geaient de moltcules poliinigues et allaient fkconder les ovaires. Les taches gue |'on voit sur les fleurs, et souvent dans le voisinage de la partie seeretoire, ont €te nommees Vectarostigmates, et ne seraient JA, d”a- pres Pauteur de Pobservation, gue pour attirer la vue de Vinsecte et le diriger dans ses recherches; les ap- pendices, voisins de la partie secrõtante, gue des Nec- tarylimes destines a empecher la pluie d'arriver dans la fleur et d'alterer le nectar; enfin, Penveloppe propre de ce suc serait le Nectarothegue. Telle est, du moins en substance, le fond d'un ouvrage curieux A con- naitre, mais dans leguel Vauteur fait plier tous les faits sous le Joug de son systöme : toute la subtilitd sco- lastigue est employee pour donner les motifs d”orga- nisation de telle ou telle fleur.

Ouel guesoit Vinteret gue puisse presenter la re= cherche des causes finales ; guelles gue soient les con- seguences gue [on en deduira, nous n'y voyons gu'un jeu de Vimagination, et rien, absolument rien d'utile pour la science. Il en est de mõme de ce gui a etedit des parties nectariferes des vegetaux; on a cherche 4 fixer leur importance avant de s'etre fait une idee de tout ce gui leur etait relatif, avant de connaitre leur or- ganisation, leur origine, avant d'avoir appreci toutes les circonstances propres ä decouvrir leur utilite, si elles en ont võritablement.

L'origine des glandes est partout la mõme, guelles

1973 š gue soient les parties de la plante gu*elles cccupent. Tout võgetal est compost de faisceaux de fibres ayant la propribte de se diviser, de se deveiopper et de se multiplier. A'mesure gu”il s*allonge, d'autres faisceaux de fibres s'6chappent du faisceau central, et, suivant leur guantitš, il en rEsulte des branches, des rameaux ou feuillesy cette diffusion n'est point arbitraire, elle se fait en vertu des lois fixes, et c'est ce gui rend les grandes divisions des võgõtaux si faciles ä distinguer. IL n'arrive pas toujours gue les faisceaux de fibres, en se divisant, s*etalent ou s'allongent, guelguefois ils s*Cmoussent, s*agalomõrent; c'est ce gui produit les glandes vasculaires des feuilles et celle gui termine le style. Dans fleur, ily a une partie des fibres passant par le pedoncule gui se developpe assez rarement, et c'est ce gui produit Ja glande ovariezne, laguelle est placde le plus ordinairement entre Povaire et les Gta- mines. La secretion gu*elle produit n'a rien de relatif a la Aoraison, eile est'aussi indiffšrente gue celle pro- duite par les glandes des feuilles du prunier, elle cesse m€me bientõt, si sa surface est a. decouvert ou tres- prolongde; le contraire a lieu si elle est abritee, et

*c'est le cas mõme se trouvent les autres appa- reils de la fleur, dont toutes les parties cachevs sont souvent secretoires. Ge gue nous venons de dire ex= pligue facilement la nature des glandes saillantes ou fasciculaires, et ne semblerait pas d'abord convenir aux glandes cellulaires en apparence, mais en eflet fasciculaires, gui composent les surfaces nectariferes, ou mõme les depressions de nature semblable. Dans telle partie d'une fleur offrant une surface seeretoire concave, on verra gu'il ya un tissu de fibres contour-

(128 ) nees, ä surface tres-lisse, tres- poreuse, et par cette raison trös-facilement excretoire; des lors il ya d6via- tion d'une partie des faisceäux fibreux; c'est surtout ainsi gue nous expliguons les fossettes nectarifsres de Pimperiale, par exemple.

Ouant ä la nature du suc des glandes fasciculaires, c'est une söve Glaborde un peu diversement par |'eflet du tissu gu*elie traverse; seve sucree gut, mõme dans guelgues circonstances, est sberetee telle par toutes les parties des võgelaux; SOUS CES räpports, le nectar n'a donc rien dextraordinaire et ne peut influer en rien sur [idee simpie gue Pon doit maintenant s'õtre faite d'une glande.

Nous eussions pu donner plus de developpement a nos idees sur le point de doctrine gui nous occupe, sil n'existait deja un travail publid sur les glandes, et gui a 6t6 communigud, en 1817, a VAcademie des sciences de |'institut de France. Nous ne soutiendrons pas avoir trouve, relativement ä ces glandes, le secret de la nature, mais ce gui nous porterait ä le croire, cest la simplicitd mõme de notre explication.

MAA A A A RAA RA UA A A AA A AAB

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NOTE

Sur le Cuculus epathisus de LATHAM; par M. MILLET, Correspondant a Angers.

Le coucou roux, oiseau de passage periodigue, ni- chant dans le departement de Maine-et-Loire, et sur leguel les ornithologistes ne sont pas d'accord, nous a fourni, d'apres de nouvelles observations, les moyens de le considerer comme une race du coucou propre- ment dit ou coucou gris (Cuculus canorus L.).

Ce coucou, dont la taille est constamment infe- rieure ä celle-du coucou gris, et dont on peut voir la description dans les diff$rens ouvrages d'ornithologie, est regarde par LATHAM comme une esptce distinete | du coucou gris; il le designe sous le nom de Cuculus epathicus. GnwžLin et Briššon ne le considerent gue corame une variete ; MM. Mexverx et ViErLLOT, comme etant la femelle du coucou gris, et M. Temninck, comme des mäles et des femelles du coucou gris, a Päge d'un an.

Gette dissidence d”opinions nous a fait faire des re- cherches sur cet oiseau, et nous avons reconnu avec M. Tenminck,'gue ce coucou se cantonne, ne le ren- contrant gu'a Vest de Maine-et-Loire, particulišrement aux environs de Bauge, et ca et la, entre cette ville et celle d'Angers. Mais ce gui n'a point encore et observe, c'est-son chant, gui ne ressemble point a ce- lui du coucou griss Nous croyons devoir rapporter ä

v. 9

( 150) ce sujet les observations de M. PAvie, amateur instruit en histoire naturelle, et gu'il a 6tš A mõme de faire sur ce coucou pendant une suite de plusieurs annees cu'il Pa remargub dans la commune de Saint-Barthe- lemi, cet oiseau revenait tous les ans dans le mõme lieu. Son chant, tout particulier, differait de celui du coucou gris, en ce gu'il se compose de trois syllabes, prononctes sur trois tons differens, et gu*on peut noter

ainst : SAA Cette fagcon de chanter lui a valu dans le pays, le nom de"Coucou d trois jetces. On ne peut confondre ce chant avec celui du cou-

cou gris gui, independamment des deux sons coucou

gu'il fait entendre ordinairement , en

prodait trois autres aussi, mais bien differens, et A Fe le

5. ON 3 2. et gu'il ne fait entendre gue lorsgu'il se rencontre avec un ou plusieurs coucous, ou gu'il eroit appro-

gu'on peut noter de cettehmanišre :

cher d'une femelle; tandis gue le coucou roux chante toujours ainsi et'ä une epogue plus reculde gue le cou- cou gris, gui cesse de chanter vees la fin de juillet.

IH serait difficile d'admettre avec MM. Mexzer et VieiLto'B, gue ce coucou roux est la femelle du coucou gris, surtout lorsgue ces deux ornithologistes recon- naissent gue la femelle du coucou gris ne chante pas, et comine ce coucou nhabite gue tres-rarement le mõme canton du coucou gris, il he serait ä mõme gue

(331) tres-rareme ntaussi de pouvoir se reproduire, et M. Ten- -MINCK assure-avoir reconnu des mäles et des femelles parmi les coucous roux. j

LarnAm nest peut-ötre pas fonde non plusä re- garder ce coucou comme formant une espöce parti- culiöre; en effet, le coucou gris et le coucou roux ont des formes semblables, ils ne different gue par leurs couleurs et la distribution de guelgues taches.

Nous ne pouvons Etre non plus de avis de M. Tew- MINCK, gui regarde le coucou roux comme n'Etant gu'un jeune coucou gris, a Väge d'un an; en eflet, comment penser gue cet äge peut determiner un chant particulier? et nous avons fait remarguer la diflŠrence du chant de ces deux oiseaux; de plus, le coucou, gui est sans doute comme la plupart des au- tres oiseaux de passage, revient chague anne dans le mEme lieu; c'est aussi ce gui arrive au coucou roux, et toujours avec le mõme plumage et le mõme chant. Cette remargue de M. Pavic, en confirmant le fait, nous inspire cette reflexion : gue si le coucou roux n'etait gu'un jeune coucou gris, ä Päge d'un an, avec le plumage roux, comment serait-il roux encore ä Väge de deux, trois et guatre ans?il serait ä penser au Contraire gue ce coucou roux aurait prendre des la seconde annde ie plumage du coucou gris.

De ces observations il rEsulte gue ce coucou se can- tonne, gu'il revient tous les ans dans le meme lieu, et gu'il est Egalement roux chague annce.

Il est difficile de faire coincider cette maniöre de voir avec celle des auteurs precitds; aucun d'eux ne parle non plus du chant ni de Pepogue a laguelle le coucou roux aurait pris le plumage des vieux; ces

( 152 ) faits sont cependant d'une assez grande importance pour donner a penser gue ce coucou n'est pas preci- " s€ment le coucou gris, mais bien une race particu- liõre, gui se perpetue dans cette couleur, gui s'isole, et dont le chant tout particulier servirait, en guelgue sorte, a lui seul pour faire cette separation.

MUAVMVAVAU VAU VVUVNANANVVUAU AA UAAVUVUVAAA VA UW WYWUV

MEMOIRE

,

Sur les Pucerons, suivi de la description de guelgues especes nouvelles; par M. KirreL, Correspondant a Munich.

Marcrt leur petitesse, et 'absence de formes et de couleurs brillantes, les pucerons offrent aux yeux du naturaliste plüs d*un motifd'observations et plus d*ün problžme curieux a r€soudre. Ils ont jusgu'ici fourni le sujet de recherches et d*opinions fort extraordinaires. La plus remarguable de toutes est celle de la fkconda- tion de la puceronne, s*Gtendant, selon BonNET,; jusgu'a la huititme generation, et jusgu'a la onzišme, selon M. Avcusre Duvau. Si ce fait €tait une fois bien avere, il donnerait un tres-grand poids ä Phypothšse.de HAL- LER, relative a Pemboitement des germes de toutes les races futures des Etres existans aujourd'hui. Ouelgues philosophes se sont contentes de douter, d'autres ont deduit des observations de BonnET des conseguences enitišrement opposees, et guoigue [on eüt tous les moyens investigation dans les pucerons, personne n'a mis, ni VAN Hock, ni SWAMMERDAM, ni REAUMUR, assez de perseverance pour s'assurer sils jouissent reellement, comme certains mollusgues, d'une facult gui detruit toutes les lois connues de la physiologie entomologigue. J'ai voulu acguerir cette certitude,

(134 )

Petudiai d'abord les moeurs de |'insecte, et pattribuai a Phermaphrodisme le phknomöne de la fecondation; mais bientõt les judicieuses remargues de DEGEER me firent lui donner plus d'attention gue je ne lui en avaisaccorde jäsgue lä. Il en est resultd pour moi une foule' de faits gue je creis nouveaux, et-sur les- giels je me felicite de fixer les regards de la Societe Linneenne, A laguelle je me fais un honneur d'appar- tenir, Ces faits sont le resultat de plusieurs anntes d'une Etude suivie avec soin. J'entre en matiere.

grande classe des insectes gu”on äppelle impro- prenient kemipteres, tireö sott eäractere. principal de la forme de la bouche, güi cöstitue un bec su- coit'y naissähnt de la partie inferieure et a la base de'la võte? ce he est allongd, droit et mobile dans une gairie, sübule et Aexible'X $a naissance. Comme õn le Võit, JE caraetere de tette 'classe est bien tranche, mais” la döhomihation d'hemipteres convient seule- mõit'a”Pordra des punaises, et ne peut en aucune sorte appartenir ä Pordredes Misectes ä elytres com- plötes on entiöres, ou ä' ailes võritables. LATREILLE a done eu raison APetabiiv (1) dans eette clässe les deux divisions deš köreroptöres et des homopteres, selon gue les premišres päires des ailes forment de vräis €lytres ou des ailes sembläbles a la secönde paire; mais on est Surpris gue ce savant, cui a cre6 tant de mots põur Pentomologie, n'ait pas ose substituer le nom de Theeostomes, a celui de la classe de Lixnt til fäut lui savoir grõ de cette retenue, tres-rare aujourd'hui.

(1) Familles naturelles du regne animal. Paris, 1825, in-8s.

( 199 )

Les homopteres comprennent les cicadaires;, les n) menelytres et les gallinsectes. Les hymendlytres ren- ferment les tribus des psyllides, des thrypsides et des aphidiens. Gette derniöre est formee des genres pu- ceron, myzoxyle (1) et aleyrode. Gomme: les defini- tions du genre puceron donntes par Linnk, DEGEER, Georrrox, FAgnicrus et LATREILLE, se completent les unes par les autres, je ne les repeterai point ict; je dirai seulement ce gue ces entomologistes ont negligd de dire : je veux d'ailleurs, dans tõut-ce:gui väsuivre, ne rendre compte gue de mes propres observations ; je les presente en toute assurance, je Mi utiles aux progres de la science.

Les pucerons ont la bouche isi aeti en forme de bec (rostrum ), placö vers la base de la tõte; les man- dibules manguent ainsi gue les palpes, mais ces der- niöres sont remplacees par deux antennes infiniment mobiles. Les mächoires, gui sont trös-dEveloppees, forment avec le labre, gui est alongd, une sorte de gaine, pourvue de muscles tres-forts, et occupent avec les yeux la plus grande partie de la tõte. Le sucoir est placd dans cette gaine. La base du bec est. munie de muscles retractiles, charg€s, dans Petat de repos, de retenir le bec sur la poitrine et le long du bas-ventre, tandis gue des muscles Erecteurs, partant du front, Pelšvent en angle droit avec la tõte. Ouatre dutres. muscles retractiles existent au fond de la gaine pour retirer le sugoir lorsgu'il est enfld dans la plaie pro-

a

(1) En 1824, ce genre a ete detache des pucerons par BLoT, dans ses recherches sar les proprietes des insectes. ( Y'oyez les Memoires de la Socictd Linneenne du Calvados, tom. 1, page 114.)

( 156 ) fonde gu'il a ouverte dans le derme des plantes. Un muscle sphinctere entoure le sugoir plus en- avant de la gaine; il est divisd en deux branches principales, dont les fonctions sont d'amener le sucõir hors de la gaine : voila Pappareil de la succion, voyons-en main- tenant la manceuvre.

Ainsi gue je Pai dit, dans Petat de repos, les puce- rons tiennent leur bec fix sur la poitrine et le bas- ventre; -il forme, avec Vaxe du corps, une” ligne horizontale et parallele. Suivant gue les insectes sont plus ou moins äges, cet organe se trouve plus long gue le corps, il dšpasse mõme la gucue de Vanimal. Dans les jeunes, au contraire, il est si peu dveloppe, gu'il en resulte deux modes de nutrition pour Vin- secte. Ouand le puceron veut se mettre A sucer, il dresse son bec, et retire un peu la pointe du sncoir ; il la place ensuite sur la partie de la plante ou de la feuille gui contient le plus de seve. Dans cette posi- tion, Pinsecte a |'extremite dn corps ordinairement plus €levde, et il tient en Vair la dernitre paire de pattes comme etant inutile ä cette action ou du moins n'y agissant gu'en direction obligue. Toute la puis- sance du corps se trouve porte dans une seule ligne de mouvement sur les guatre premiers membres et sur le bec. Le puceron, ainsi plac€, enfonce, par chocs continuellement repetes, la pointe des mächoires dans [õpiderme, de manitre gue le sucoir, beaucoup plus tendre, ne trouve plus d'autre rEsistance ä vaincre gue celle du tissu cellulaire de la plante. Par leur expan- sion laterale, les mächoires facilitent encore les mou- vemens du sugoir, comme je Lai tres-exactement re- margut sur VAphis piperis.

( 157)

La plante atiagude contient-elle une söve tres- abondante, la succion est plus facile, et autour des pucerons adultes on võit alors accourir les plus jeunes pour humer ce suc, ou bien introduire leurs becs trop faibles et trop courts dans les trous ouveris et aban- donnes par les vieux.

C'est ä la presence d'un grand nombre d'imdividus de la plus Jolie espöce des pucerons ( Aphis tilie) gue Von doit attribuer cette sorte de vernis gui recouvre, en mai, juin et jusgu”en septembre, sous Pinfluence d'une atmosphšre chaude et humide, non-seulement les objets plac€s au pied des tilleuls, mais encore les feuilles de ce bel arbre. L”insecte se fixe a la partie inferieure de la feuille, et comme le temps donne alors plus d*Energie a la võgetation, gue la sõve Glaborde circule avec plus de vitesse, la succion est plus aisde' et la digestion plus prompte. C”est aussi a cette Špogue gue la voracitd du: puceron est plus grande, gue ses metamorphoses se suivent rapidement, et gue la fe- melle pond incessamment une grande guantite d*ceufs. Dans Pespace de deux heures, le puceron rend: sept fois une gouttelette de ligueur limpide, gui tombe sur les feuilles placdes au-dessous de lui, et y forme des petits depõts gommeux gue les fourmis devorent avec avidite.

Cette ligueur excrementitielle est propre a VAphis tilim, je ne Vai remargute chez aucune autre espece. Les dejections de la plupart des pucerons sont agueuses et verdätres. Ge n'est point par les cornes de 'abdo- men gue cette ligueur sort, comme le disent REAunur, DeceEr et LATREILLE, mais bien par Panus, auguel aboutit le canal intestinal. Dans PAphis tilia, les cor-

( 190 , nes sont beaucoup moins developpes gue chez les au- ttes espõces.

" Pres-de la partie posterieure du corps, de chague cötb et a peu de distance de Panus, on trouve un tube proportionn6 ä la grandeur de Vindividu, fix6 obligue- ment, et sortant plus ou moins de |'abdomen, selon le degrd de developpement de Vinsecte. L”existence et le -motif de cet organe ont Echapp6 aux divers observateurs gui m*ont precede. Apres Pavoir exa- min, je le compare, tant pour la construction anato- migue gue pour Pusage, aux filigres dont Varaignee et guelgues larves sont munies pour söcreter la soie n€- cessaire a la formation de leurs toiles et des cocons gui doivent proteger leurs oufs. La filitre sert aux pucerons ä Construire espece de cogue incomplete destinte ä les abriter pendant leur.metamorphose Ega- lement incomplete,

Il ne faut point confondre ce tube avec la gueue gui, dans guelgaes especes, est prolongee, situde pre- cisement au-dessus de Panus, non creuse, et assez semblable aux cornes gue |'on remargue dans la pre- miöre põriode du developpement de |'insecte. Ge tube communigue ä deux vessies sõeretoires de la nature des filisres de Varaignee, et ne se remargue gu*au moment animal, guoigue encore non muni de ses ailes, approche de ['etat parfait. La seeretion -com- mente insensiblement, la vessie s*enfle ensuite, et force ses enveloppes exterieures ä faire saillie sous la forme d'un cõne renverse. Cette tvolution a guelgue rapport avec celle des glandes destindes ä seereter le lait dans les animaux mammiferes. Le cöne du puceron, devenu-permdable, seeröte d'abord, en guantite plus

( 159.)

ou moins faible, une ligueur parfaitement agueuse, puis elle prend de la consistance; il en est de mõme pour le colostrum, il passe de Petat agueux A Pbtat de lait parfait. La põriode du developpement de cet or- gane et celle de ses secrelions sont aussi dangereuses pour le puceron gue [est pour les oiseaux le develop- pement de la glande adipeuse sur-caudale. Sa des- tination est, comme je Lai dit, de fournir une soie legöre.

Une fois gue le puceron a acguis son entier accrois- sement, il mue, puis il voit se former ses organes ge- nitaux. Le changement d'enveloppe n'a pas toujours lieu, et n'est mõme pas d'une nõcessite rigoureuse;, puisgu”on voit souvent des femelles ne point subir cette metamorphose incomplete et cependant pondre abondamment. Pour les mäles, au contraire, elle est indispensable, puisgu*elle leur donne la facultd reg6- n€ratrice.

Apres la premišre mue, succede une seconde et guelguefois une troisisme mue; Dune et Pautre ont pour but le developpement des ailes. Ouand elles n'ont pas lieu, c'est gu'elles ont 6t6 contrarices par le froid cu par des circonstances particulišres.

Parvenu ä ce terme de Penergie vitale, gui a Gte dautant plus rapide gue la saison a ete plus favorable, le puceron cherche un lieu propre pour y filer son cocon, Ce cocon est incomplet, et noflre point la forme reguliöre ni le beau tissu gü'on remargue dans celui de certaines larves des lepidoptöres et dans les boürses ovileres des araignees; les fils sont disposs sans ordre, et fixds tantöt ä la partie supericure d'une feuiile gui se roule, tantõt dans Pangle gue le petiole

(140 ),

fait avec la tige, ou bien dans les fissures de Pecorce des arbres, selon |'espece de Vinsecte et la nature de la plante gu”il affectionne de preference. L'insecte fixe la base premišre de son cocon au moyen de la ligueur visgueuse gue Jui fournit une des cornes. Il travaille - ensuite le fil, ga'il promõne dans toutes les direc- tions, mais plus specialement en travers ; il en entoure son corps afin d'avoir plus de moyens pour guitter sa premiöre enveloppe; il penche ses antennes le long du dos, fixe son bec sous le thorax, et attend dans cette position le moment il doit renaitre 4 la vie, II semble mort, ses couleurs pälissent, elles se fletris- sent totalement, et aprös six ä neuf jours, Kinsecte guitte sa prison par la partie anterieure, et va remplir le rõle gui lui a €t6 impose par la nature.

Geux, parmi les pucerons, chez gui les organes ne sont pas ou ne peuvent pas õtre entišrement develop- p€s, Etablissent leur petite habitation sur une feuille; elle est parfois ouverte de part en part, d'autres fois elle est close. Ge dernier cas-est commun chez le grand nombre d*especes gui vivent sur les saules, les ormes, etc., et gui sexvent le plus habituellement de päture aux insectes aphidivores.

Je compare le tissu prepared par les pucerons aux toiles de Paraignee ineguitele, Ar. redimita Linn. Le peu de durce de leurs mõtamorphoses n*exige point gue les fils en soient tres-forts; il suffit gu'ils les met- tent a Pabri des visites toujours inguietantes des au- tres insectes. La secretion de 'humeur propre ä la filišre n'a pas toujours la consistance nEcessaire pour la formation de la soie; le puceron retarde alors le moment de sa metamorphose, jusgu'ä ce gue cette li-

(ahi )

gueur ait acguis la viscosite et la consistance de la colle. Si les intemperies de Patmosphere, ou Pabsence d'un lieu tranguille, retardent trop cette Špogue pres- sante de la nature; il arrive gue la ligueur descend dans une ou Pautre corne, guelguefois dans toutes les deux en m6me temps, elle s'arrete a leur ouver- ture, s'y durcit, et y forme une sorte de tampon dont Vanimal cherche ä se debarrasser par toutes sortes de manceuvres. Lorsgu'il ne reussit pas, sa mort en est la suite inevitable. C'est surtout en Et6 gu'on peut faire cette observation curieuse.

Il n'est point rare de voir plusieurs pucerons se rõunir dans le mE€me lieu; en cette circonstance, un toit commun les abrite, mais chague individu a son cocon particulier, ou il subit sa metamorphose. Ouand il a franchi ce passage, sa nouvelle peau est molle et presgue transparente. Il demeure bien encore guel- gues jours dans le repos, sans doute pour s*habituer a Patmosphtre gui Pentoure, mais bientõt il cherche avec agilitš sa nourriture et se montre apte a 'acte de la generation. On lui voit alors des petites $mi- nences plus tard naitront des ailes. Les cornes ne se developpent gu”aprts la seconde ou meme la troisieme metamorphose, pour decroitre ensuite, non- seulement de longueur, mais encore de volume, et disparaitre presgue entišrement. Ges metamorphoses n*ont lieu d'ordinaire gu*en Gte, jamais dans des cir- constances defavorables ni pendant [hiver. Tout in- completes gu'elles soient, ces metamorphoses sont sujettes ä une foule d*exceptions et de variations.

Un grand nombre de pucerons s'accouplent ä peine arrives a leur äge moyen; alors les filisres ne se d6-

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veloppent point parfaitement, [insecte reste au premier degre de sa vie, c'est-A-dire a Petat d'aptöre. Ce ph4- nomöne a lieu principalement dans les annšes froides ou humides. Le developpement des ailes est en raison inverse de la plus prompte aptitude ä la reproduction; jen ai aeguis la certitude. L'observation ma egale- ment appris gue Deceer s'est trompe guand il a dit gue les femelles ne deviennent jamais aildes et gue les mäles seuls jouissent de cette facultd : Jai vu sou- vent des pucerons ailts accouples ensemble.

Dans les jeunes pucerons, la couleur de la robe est presgue toujours d'un jaune päle; les yeux et les an- tennes ont,ä [instant de la naissance, la couleur gu”ils doivent conserver toujours. Les antennes sont longues et fortes, elles servent ä Pinsecte et comme organe du toucher et comme moyen de defense. Ouand il mar- che, il les porte en avant, soit pour. percevoir ee gui peut lui nuire, soit pour decouvrir les situations favo- rables a sa nourriture. Rencontre-t-il un autre puce- ron, les antennes se croisent, et c'est au plus faible ceder. Les grands et beaux yeux dont sa tõle est munie ne paraissent pas lui servir autant gue les an- tennes. On peut en effet 'approcher en tous sens sans gu'il donne le plus Ieger signe de perception, tandis gue si on Jui presents guelgue chose dans la direction des antennes, il devient inguiet et-cherche a fuir.

Le puceron craint la lumitre du soleil et ne sou([re point une chaleur un peu €levee, elles le desseehe- raient; il se place a cet eflei sur la partie inlerieure des feuilles, dont organisation plus molle, plus po- reuse, est mieux adaptee a ses besoins. 11 prefere sur- tout, jeune ou vieux, les fenilles terminales non -en-

Sa = A

(145 ) tišrement developptes; il s'y refugie pendant les jour- nes froides et les nuits fraiches de Pautomne. Il veut une temperature gui ne depasse point 15° de REAunuUR; au-dessous de il meurt.

L*epiderme des pucerons offre tous les degres: de mollesse et de la durete, selon la nature des plantes gvöils habitent. La duretk. arrive, chez guelgues indi- vidus,jusgu'a la consistanee de la corne.

Tous les võgetaux paraissent leur convenir, mõme ceux gui rectlent du poison, ou gui exhalent des odeurs vireuses et penetrantes. On les trouve rare- ment sur ceux armes dtpines, sur les plantes r€si- neuses, et jamais sur les võritables ombelliferes, nichent de preierence plusieurs espöces d'araignees.

Malgre Passertion de Ržaunur, je ne puis admettre Vinnocuitš des pucerons. Les ravages gu'ils font sur les arbres ä fruits sont trös-grands, ils les privent Oune portion considerable du suc necessaire a leur aceroissement et ä leurs gualitts. Ils causent aux feuilles plusieürs maladies; ils rendent les unes mai- gres, presgue transparentes; ils couvrent les autres dexcroissances ou de points entišrement desseehes. G'est surtout dans les jardins et les pepinitres gu'ils sont tres-nuisibles; ils y font avorter les fleurs et y pullulent d'une manišre incroyable, particulierehzent sur les pommiers et les rosiers.

Get insecte a de nombreux ennemis sur lesguels Riaumur et Deceer nous ont fourni des details fort interessans. J'ai tres-peu de chose ä ajouter aux obser- valions de ces deux grands entomologistes.

Les larves des coccinelles vivent au milieu des fa- milles puceronnes et les attaguent de cõtd; rien nest

(144 )

plus curieux gue de les voir emporter, serrds entre les pinces de la bouche et la tõte haute, les pucerons, gui cessent presgue aussitöt de donner signe de vie. Les araigudes les dedaignent, et si Pon en trouve par- fois sur leurs toiles, c'est gu'ils y sont tombes par ha- sard; Daraignde n'y touche pas, et mõme'il arrive assez souvent, comme je Pai vu pour Paraignee benigne, gu'elle detruit la portion de sa toile a laguelle le pu- ceron a touche pour la reconstruire apres. L'araignee dont'la toile est plus ou moizis couverte de pucerons guitte aussitõt son nid et va setablir ailleurs.

Parlons maintenant de la fkcondite du puceron, elle est prodigieuse , je Pai Etudide dans plusieurs cirgon- stances; je reduirai les rEsultats-gue j'ai obtenus aux observations suivantes, faites a Paris, partie en 1824, et partie en 1825.

Je fis choix de cing pieds vigoureux de Geranium hybridum L., sur chacun je placai, le 15 aoüt 1824, 'un puceron du rosier (Aphis rose L.), non aild, bien sain et ayant aeguis son developpement le plus com- plet. Je numerotai les pots gui contenaient mes plan- tes, afin d*Eviter toute erreur ou confusion. Durant les journdes chaudes de Pautomne , je les abritai des vents et les exposai vers le nord ; les jours humides ou fvoids et durant Vhiver, je rentrai mes pots, je les tins dans la chambre pres des croistes, et a Pexpo- sition du sud. De telle sorte, mes pucerons jouirent d'une temperature chaude- humide toujours gale, entre les 10 et 15° de RtAumur : c'est celle gui fa- vorise le plus leur developpement et leur fecondite. Pour assurer les succes d'une experience du genre de celle gui m”occupait, il faut conserver un juste Mi-

A | (145 ) lieu : Fhumiditd rend les plantes molles, denature la seve, lui donne une mauvaise gualite et nuit au pu- ceron; trop de secheresse retarde la võgötation, sus- pend la circulation ou du moins |'aflaiblit tellement gue Vinsecte ne trouve plus de nourriture; le passage du chaud au froid lui est fächeux : il supporte volon- tiers la chaleur artificielle de nos potles et de nos cheminšes; la fumee ne parait point Pincommoder. Il faut aussi visiter souvent les plantes pour s*assurer gu'elles ne recölent point d'ennemis du puceron. Avec toutes ces precautions, jõai pu donner a mes observa- tions le degrö de certitude gu'elles me paraissaient eXiger.

Les pucerons n**5 et 4 avaient le 20 aoüt chacun un petit; le n? 2 me montra le sien le 21; le n* 5 tarda jusgu'au 26; len? 1 paraissait immobile, il su- cait, mais ne bougeait point de place : il me donna deux petits le: 27. Aussitõt gue ceux-ci eurent pris Pagcroissement n€cessaire pour pourvosir euX - mõmes aleur nourriture, je les separai d'avec leurs möres; et comme le puceron a [habitude de vivre en familles nombreuses, je les mis tous ensemble sur un sixišme pied de Geranium tenu dans un appartement voisin, non chauff6, mme pendant les froids.

A chague ponte, je continuai a enlever les petits, et la ponte se soulint ainsi avec la mõme vigueur jus- gu'au 4 decembre suivant, Epogue ä laguelle Pinten- sit6 du froid rendit mes pucerones malades et les fit perir. Le n* 5 me donna en guatorze pontes gua- torze petits; le n? 4, cing en cing fois, et a difle- rentes reprises guinze autres, n€s de deux 4 guatre

chague fois, dans un intervaile de 6 a 14 heures.

V, 10

(146)

Le 28 septembre 1824, je trouvai trois jeunes au- prös du n°* 2; deux furent sacrifids aussitõt, le troi- sisme demeura avec sa möre. A cette špogue len° 5 n'avait point encore fait sa deuzišme ponte, son petit Gtait faible.

Le 30, je tuai toutes les puceronnes et je laissai les jeunes aux lieu et place de leurs möres. Celui du no 5 pšrit peu de jours apres. Je pris les deux petits du 1, et les transportai sur le Geranium hybridum nu- merote 6.

Mes jeunes puceronnes, bien soignes, acguirent promptement de la force et une grosseur moyenne. Les n 3 et 4 firent bientõt leur premiere ponte. Je suivis a leur €gard la marche prõcedente, c'est-A-dire gue du moment la fille atteignait Väge de la pu- bertd, je tuais sa möre, ainsi gue les autres petlits. Le 15 octobre, mon 4 avait deux pucerons, les n°* 1et 2 chacun un. Le 29 novembre, le n°* 5 comp- tait neuf pontes, le n* 4 sept, le n? 1 dix :il suc- comba par un temps variable; le n* 2 cing : il perit au commencement de decembre.

Les n" 3 et 4 conserverent seuls toute leur vigueur et recommenctrent ä produire le 5 janvier 1825. Le 4 passa la treizižme genEration, le 5 Ctait ä sa onzitme, lorsgu'un accident le fit mourir; un chat renversa le pot, et tout perit dans la chute. J'aban- donuai le n? 4, et laissai les petits pulluler dessus.

Mon intention etait de conserver tous les individus places sur le n? 6, mais je dus abandonner ce projet. Ils etaient, comme je Vai dit, dans un appartement non chauff6. Le 27 novembre, je mis trente-sept pu- cerons sur plusieurs rosiers; dix põrirent dans la jour-

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nee, De ces trente-sept pucerons, dix-sept avaient des ailes en octobre, et vingt €taient dans toute la force de la vie. Le froid de decembre en enleva guinze; les cing autres reprirent de la vigueur, guand, vers le 20 de ce mois, la temperature fut plus supportable; en fevrier, ces cing pucerons comptaient encore une fa- mille de vingt-six individus de tout äge; elle eüt Gt6 plus nombreuse, sans les rigueurs de janvier gui en tuerent plusieurs.

-De tous ces faits on peut conclure avec assurance : gue la fecondation d'un puceron femelle arrive, sans aucune intervention nouveile du mäle, jusgu*a la guinzišme ponte, et peut meme aller plus loin, si Von rõunit ensemble (d'aprešs mon n*4) les pontes precedentes, et celles gui auraient pu encore avoir lieu, si Pexpõrience eüt ete suivie;

Ou'il y a treize generations en ligne droite et descendante de la puceronne mere a sa derriere fille, sans gu'il y ait besoin du contact des mäles;

Oue le nombre des individus nes d'une puce- ronne s*elöve en trois mois a guarante, parmi les- guels je n'ai jamais pu reconnaitre un puceron mäle, ni constater aucun atcouplement;

Oue Põpogue la plus convenable ä la ponte premiöre est Pautomne, et gue de sa temperature Elevee depend Pentier accomplissement de la fecon- dation. L'hiver et le priotemps ne conviennent hul- lement.

La saison exerce une influence directe sur la determination du sexe de 'embryon chez le puceron, comme on le remargue dans la plupart des animaux des classes inferieures.

10.

(148)

Je terminerai ce travail par la description de treize espõces de pucerons gue j'ai observões aux environs de Paris. Elles sont nouvelles et cependant si abon- dantes, gu'il sera facile de les trouver et de constater ce gue je vais en dire.

1. ÄPHISAGUILEGIE NIGRA. - Paceronnoirde|'ancolie.

Aphis nigrescens flava oblonga, thorace gibboso, pe- dibus brevibus, abdomine integro.

Antennes filiformes, articuldes, de la longueur du corps et noires; thorax gros, ayant les pieces dorsales fortement developpees; ailes oblongues, transparen- tes, veindes; pieds fauves; abdomen conigue, jau- nätre; yeux d'un noir vif.

IL se trouve sur les feuilles de Paiglantine ou an- colie commune ( Aguilegia vulgaris).

2. A. ACUILEGLE FLAVA. P. jaune de Vancolie.

Aphis flavescens, ovalis, thorace gibboso, pedibus brevibus, abdomine cincto.

Antennes filiformes, glabres; verdätres comme les autres parties du corps; le thorax court, bossele, re- presentant une sorte de mosaigue; ailes d'un jaune soufre; abdomen jaune avec des bandes bleuätres sur les segmersy les cornes laterales acguierent peu de grosseur, la gueue est trös-longue.

On le trouve aussi sur les fenilles de VAguilegia

vul garis.

( 149 ) 3.APHIS SONCHI PRUINOS. Puceron äduvet du laiteron.

Aphis grisea, pruina albida, obducta, obovata, ni- ' gro punctata.

Antennes filiformes, longues de la moitiš du corps, tecouvertes, ainsi gue le corps et les pieds, d'un duvet blanchätre. Les pieds posterieurs sont sensiblement plus hauts gue les autres, et panachts de blanc et de brun noirätre.

Cette espece, gui est tres-vive et constamment en mouvement, habite le Sonchus oleraceus L.

4. A.SONGHIVIRIDIEURGA. P.vert-brun du laiteron.

Aphis pellucida, viridifusca, cordato-oblongata; ab- domine compreso serrato.

Liinsecte est demi-transparent, d'un vert sale, päle vers la gueue; la tõte est petite, le thorax large, ['ab- domen conigue, comprim€, des deux cötts, ce gui donne au corps la forme d'un cceur alonge. L”inter- valle des segmens de [Pabdomen est trös- prononc€, profond et pour ainsi dire denticuld. Les pieds sont tous €gaux, les antennes plus longues gue le corps, les yeux d'un noir luisant. Les cornes, ordinairement tres- prononcces, sont toujours plus longues gue la gucue,

Se trouve aussi sur le Sonchus oleraceus L.

5. A. HYOSCIAMI. P. de la jusguiame.

Aphis picea, ovalis, antennis fJlexibus, puncto nigro in alis prioribus.

Ce joli puceron est d'un noir de jais et luisant;

kd

( 150 )

il a le corps ovale, les antennes filiformes, flexibles, agiles dans toutes les directions, et aussi longues gue le corps; thorax ä bosse, saillant; ailes une fois plus grandes gue le corps, transparentes, margues sur le bord infGrieur de la premitre paire, d'une tache noire. Les yeux sortent de la tete ; ils sont d'un eelat agreable. Tout Dinsecte n'a gu'un millimõtre, il est tres-lent; mais Paction pour ainsi dire perpetuelle des antennes Compense en guelgue sorte cette paresse dans les mouvemens.

On le trouve sur les feuilles de 'Hyosciamus niger.

6. APHIS PYRI. Puceron du poirier.

Aphis ovato-rotundata, capite clypeo ct corniculis piceis, abdomine viridescente, pedibus variegatis.

Insecte ä peu prts spherigue, peu alonge; tõte et parties supõrieures du thorax tres-larges et, comme les cornes posterieures, noires, luisantes. Le col, les autres parties du thorax, et 'abdomen d'un vert clair, lui- sant. Töte comme trongute, discoide et fortement attachee au thorax, dont la partie superieure ou m6- sothorax ressemble ä une couronne en relief, la base repose sur Vantithorax, et se distingue des autres par- ties environnantes, gui sont vertes, par un noir lui- sant. Les antennes ont la moitlid-de la longueur du corps; les ailes, coupões par des stries noires, nom- breuses, sont pius grandes gue le corps. L*epiderme de cette espöce est assez fort et comme corne; en considõrant Vabdomen, on voit äl*eil nu les organes de la respiration; les pieds sont panachts de vert et de gris. Les jeunes sont d'une couleur brune,

( 151 )

Le puceron du peirier est tres-nombreux sur les jeunes branches et sur les pousses du Pyrus nobilis. C?est a sa presence gue Von doit attribuer Penroule- ment des feuilles, et le defaut d'accroissemevt de la plante. Gette espece rGšiste aux intemperies de |at- mosphöre; elle est plus ovipare gue vivipare, et mul- tiplie beaucoup moins sur les autres poiriers.

7. ÄPHIS SOLANI. Puceron de la morelle. Aphis grisea ovato-oblongata, antennis apicem ver-

sus attenuatis, corporis longitudine; alis ante-

rioribus puncto [usco notatis; thorace gibboso, pe-

dibus variegatis.

Espece d'un gris Egal partout; corps ovale -un peu along€; antennes de la longueur du corps, decrois- sant subitement vers leur extrEmite ; thorax bossu, laissant voir tres-distinctement les parties du m€so- thorax, gui est compose de trois parties symetrigue ment disposees. L'ecusson est ici plus grand gue dans toutes les especes ä thorax bossu. Ailes claires, mu- nies d'une tache brune au bord superieur et poste- rieur de la premiere paire, et ayant le double de la longueur du corps. Les pieds sont panachts de blanc et de noir.

Le puceron de la morelle est tres-reconnaissable; il peut servir pour les recherches sur Ja construction du thorax dans tous les individus du genre. Il abonde sur les Solanum nigrum, villosum, dulcamara, et en general sur toutes les espöces cultivees, a ['excep-

tion de la solande parmentitre. R

ai

( 152 ) 6. ÄPHIS PIPERIS. Puceron du poivre.

Aphis nigra, obovata, antennis corpore brevioribus, dorso albido impressionibus binis longitudinalibus,

abdomine punctis guingue cinerascentibus.

Cette espõce tres-vigoureuse est d'une forme ovale, un peu alongte; elle est noire, a dos blanchätre avec taches longitudinales noirätres sur les cöt€s. L'ab- domen en a cing cendr€es.

Jai trouve cette espece surun poivrier, au Jardin des plantes, a Paris. C'est sur elle gue pai Etudie la mancuvre du puceron, pour enfoncer son bec dans

Põpiderme des plantes. 9: A. EPILOBII. P. de Pepilobe.

Aphis oblonga dilute viridis, cornibus duobus am- plis; cauda elongata ; antennarum subtus frac- tarum, articulis numerum novem non eaxceden- tibus.

Le puceron de VEpilobium est oblong et verdätre; ses antennes ont le pedicelle tellement fort, gue leur base semble coupee; elles n'ont jamais plus de neuf articles, le plus souvent mõme ce nombre est de six A sept. Les cornes, ainsi gue la gueue, sont fortes et amples.

C'est dans cette espöce, gui est commune sur les branches des Epilobium palustre et molle, ainsi gue dans celle du Lavatera, gue j*ai Etudie les meta- morphoses auxguelles le puceron est sujet.

( 155 )

10. ÄPHIS SGIRPI. Puceron du scirpe.

Aphis oblonga, colore fructüs pistacic, linea dorsali, oculis, pedibus antennisgue nigrescentibus; an= tennis mediofractis, sulcis duobus in fronte cons- picuis.

Puceron oblong, de couleur vert-pistache, portant une ligne noire sur le dos; les antennes,eles yeux et les pieds noirätres. Les antennes, articuldes vers le milieu, sont termindes par des soies; elles arrivent aux trois guarts de la longueur du corps. Thorax court, cornes latdrales distinctes. Sur le front, deux enfoncemens font voir trois šminences guand on re- garde [insecte en face.

Il n'est point rare sur les diverses espöces de scir- pes gui peuplent le bord des Etangs; il sert de proie a une foule de colkoptöres et d'hymenopteres.

11, A. MORE. P. mauresgue. |

Aphis ovalis, nigra, tricorniculata; ale argented;

femora tarsiguce nigra, erura alba.

Cette espõce se distingue des autres par son corps noir, ayant seulement les jambes blanches, les cuisses et les tarses Gtant noirs; ailes nacrees. Corps ovale, les cornes laterales, et la gueue ordinairement de grosseur õgale; les antennes longues de la moitit du corps.

Je n'ai trouv6 ce puceron gu'au Jardin des plantes, sur la plante dite Yervz mora.

(194 ) 12; ÄPBIS LAVATERE. Puceron de la lavatšre.

Aphis ovalis, capite tioracegue viridibus, ahdomine cinereo in dorso sulcis duobus et punctis albis du-

plici serie unoguogue latere notato.

Corps ovale, tõte et thorax verts, yeux noirs et la base des antennes grise; abdomen cendre; sur le dos deux fosses longitudinales, et de chague cötd deux se- ries de taõhes blanches doubles; pieds cendrs, ex- ceptö les premiers articles du tarse et les crochets, gui sont noirs. Les antennes arrivent aux trois guarts du corps, et sont articulees au dernier tiers de leur lon- gueur.

C'est la plus belle espece de France, si Pon en excepte VAphis tiliw. Elle habite sur la lavatere.

15. A. SALIGIS MINOR. Petit puceron du saule.

Aphis minima, ovalis, tota coerulea floccosa; an-

tennis corporis longitudine.

Tres-petite espäce entišrement bleue, et recouverte d'un leger duvet blanchätre ; de forme ovale un peu alongee; antennes aussi longues gue le corps; ailes hyalines, cornes a peines visibles.

Outre ces espöces nouvelles, on en trouve encore beaucoup d'autres aux environs de Paris, gui ont tchapp€ aux entomologistes, depuis (Gzorrroy jus- gu'a ceux gui bouleversent tout de nos jours; je ci- terais entre autres, les pucerons du groseillier, du su- reau, de la patience, du rosier, du chou, du chardon; la grande espõce du saule gui est comme farineuse ;

(159 )

celles gui vivent sur les feuilles et les rameaux des peupliers noir et tremble, de la millefeuille, du cor- nouiller sanguin, du frõne, du boucage angeligue eit du pavot. a

Pour rEgulariser les distinctions et les descriptions, il ne faut prendre gue des individus ailes; les autres sont sujets ä changer plusieurs-fois de couleur, avant d'avoir subi toutes leurs mõtamorphoses. Si je n'ai point €tabli primitivement cette regle, je Pai du moins suivie dans mes descriptions. Je desire gue d'autres poussent plus loin leurs recherches sur ce genre in- teressant, en attendant gue, de retour dans ma patrie, je complete moi-mEme celles gue js me suis impostes pour mieux faire connaitre les causes de la singuliere fŠcondatlion des pucerons.

AVAVA UV UV UV UV UV AU AA A UVVUVVMAVAAAVAU UV MVS

DESCRIPTION

De guelgues insectes nouveaux decouverts en France en 1825; par M. TnžoporE DeEscour- TILZ.

Ovorotve le climat entier de notre patrie ait Etd ex- plore dans tous les sens, et gu*une grande partie des insectes gui y pullulent aient ete deerits avec exacti- tude, on rencontre cependant assez sonvent des es- peces gui paraissent entišrement inconnues; telles sont les guatre suivantes gui sont dues aux soins de MM. DeLAveAux, Vun de nos Membres honoraires, et Faancois pe ViLziens, Gorrespondant..

CLASSE. INSEGTES. [2] Zriseötis suceurs (1). ORDRE 11°°. LES DIPTERES.

Bouche offrant une gaine non articulee, le plus sou- vent en trompe, renfermant un sucoir. Deux palpes a la base de la gaine dans un grand nombre.

(1) Vota. Au milieu du bouleversement methodigue gu'on pre- tend propre ä faire faire guelgues progres ä la science, Jai prefere la classification la plus simple et celle gui m'a paru la plus naturelle, cest donc celle de M. le professeur LAmArck gue jemploirai chague fois gue Jaurai Vhonneur de presenter guelgue description insectes

a la SocieLe.

Memm. de la Soc.Linneenne (2826) PLB

CARABUS Marginatus.

A Dercourtilz, del Tõuroaby, eulp

( 197 ) Deux ailes nues membraneuses, veinees, et deux balanciers dans Ja plupart. Larves apodes. | S Trompe univalve renfermant le sugoir dans une gouttiöre de sa partie superieure.

* Trompe entišrement retirde däns [inaction. Les Muscides.

[1] Dernier article des antennes sans anneaux ap- parens. [2] Sucoir de deux soies.

Gesre MOUCHE. Musca.

Antennes ä palette setigere, compostes de deux ou trois articles; trompe charnue, a orifice bilabid; sucoir de deux soies. Deux antennules inserees sur la trompe; yeux sessiles, gros, a rezeau.

Ile division. Ailes couchtes.

Musca rurtees. Trompe charnue, rõtractile, d'un brun fauve, le sillon gui la recoit nuanc d'argent bril- lant; tõte tres-grosse, ä antennes courtes formees simplement d'un tubercule d'oü seleve une palette oblongue gui donne naissance ä une soie simple. Yeux saillans, brun violet, ä reflets d'azur. Gorcelet et abdomen lisses, d'un brun -d'acajou, le premier ray€ longitudinalement de brun plus fonc€; ailes amples, horizontales, transparentes, reflechissant le bleu et le rose; six pates d*egale longueur, d'un brun päle, le milieu de chague articulation portant

( 158 ) une tache ou anneau d'un brun trõs- fonce. Cuisses posterieures grosses, comprimees. Longueur : 9 millimttres: Sexe 3. Voyez la planche I, fig. 2. Decouverte dans les bois de Meudon par M. Dera- VEAUX.

ORDEE VIIIF°, LES COLEOPTERES.

Bouche munie de mandibules, de mächoires et d'une on deux levres, 4 ou 6 palpes; deux Elytres dures, coriaceš, recouvrant deux ailes membraneuses plus longues, mais plides transversalement dans [i- naclion.

Larve vermiforme, hexapode, a tõte ecailleuse, et sans yeux. La nymphe est inactive.

** Six palpes. Un appendice a la base des cuisses pošterieures.

[1] Point de pates en nageoires.

[8] Mächoires depourvues d'ongle articuld au som- met, mandibules peu dentees. F

Palpes labiaux, inser€s sur les cötds infGrieurs

de la lõvre et Gcartes A leur insertion.

aa Jambes anterieures sans €chancrure du cõt6 in- terne.

Les Carabigues. Gexre GCARABE. Carabus.

Antennes filiformes, mandibules grandes, entiöres a la partie supõrieure; levre inferieure petite, tri- fide ou biauriculee a son sommet. Corps alonge, cor-

A ( 159 ) celet un peu en coeur, trongub ou tchancre posterieu- rement; jambes anterieures entiöres (1).

CGARABUS CEPHALEUS. Tele grosse, horizontale, levre supõrieure guadrilatöre, Ikgörement excavee a son ex- tremite. Mandibules tres-fortes, eroisdes, pourvues de deux dents, Dune prös de la base, Pautre vers le mi- lieu du bord interne. Mächoires lamelleuses, cornšes. Levre införieure trilide. Palpes courts, fauves; an- tennes filiformes de douze articles d'un brun rou- geälre. Gorcelet Idgörement en coeur, pourvu ä sa base de deux enfoncemens ou fossettes, suivies d'une Epine. Elyires strikes; jambes roussätres, grosses, d'une lon- gueur moyenne. L'insecte entier d'un noir brillant. La base des cuisses d'un rouge safrane.

Longueur : 14 millimõtres.

Sexe 5. Voyez la planche I, fig. 1.

Dšcouvert par M. DELAvEAvx dans les bois de Meudon.

CARABUS MARGINATUS. Levre superieure lintaire, creusee en cour au sommet. Mandibules longues, presgue droiles, lindaires, dentšes seulement pres de leur extremite. Mächoires larges, minces; palpes

(e amm

(1) On doii ä notre confrere M. Bontzrt, savant entomologiste de Turin, un travail tres-Etendu sur les carabigues, je ne lui reproche gue Mavoir dissšmine dans environ soixante on guatre-vingt genres, des especes gui pouvaient rester dans un seul, gu'on peut sous- diviser en considerant les formes exterieures, tandis gue dans la nouvelle nomenclature on na seulement mis comme caracterisigue gue la position, le nombre ou Pecartement des palpes gui ne peu- vent €tre vus gu'apres avoir morcele [insecte, ou ä Vaide d'un bon

microscope (won Ma pas sans cesse sous Ja main.

( 160 ) |

courts, roussätres. TEte petite, obligue, noire; an- tennes filiformes, brunes; corcelet presgue guadran- gulaire, en cour au sommet, tronguš brusguement a sa base,margind sur les guatre bords d'un noir violet. Elytres longues, finement strides, bordees par un sil- lon moins large gue ceux du corcelet, d”un noir de velours mat. Jambes tres-longues, minces, d'un brun fonce. Les tarses roux päle.

Longueur : 16 millimetres.

Sexe 9°. Voyez la planche I, fig. 3.

Decouvert par M. DELAveAux dans les bois de Meudon.

ORDRE VIP°. LES NEVROPTERES.

Bouche munie de mandibules, de mächoires et de levres. Ouatre ailes nues, membraneuses, non plissees dans leur longueur, veindes, reticuldes; abdomen alonge, depourvu d'aiguillon et de tarriere.

IIe section. —Antennes subulees, courtes, de 5-7 ar- ucles; larve et nymphe vivant et marchant dans 'eau.

*X Point de filets terminaux a Pabdomen. Mandi- bules tres-grandes.

Les Libellulaires. Genre LIBELLULE. Libellula.

Yeux lisses, disposts en triangle; bouche masguce par les levres, tõte arrondie.

Lövre inferieure a deux pitces laterales fort grandes, simples, et une intermediaire tres-petite; abdomen caren6 en dessus; une Glevation võsiculeuse entre les veux; ailes etendues, horizontales.

(161)

LIBELLULA mIGRATORIA 3. ( Voy. la plane. IL, fig. 1.) Yeux tres-gros, peu distans, places obliguement, d'un brun fonce, ayant ä leur partie posterieure deux ta- ches d'un jaune citrin; la superieure guadrilatšre s6- parde de la seconde, gui est lindaire et argude, par une bande noire.

L'6l6vation võsiculeuse est divisõe en trois parties d'un bleu de lin, la superieure est plus petite gue les deux infGricures.

Levres jaunätres; mandibules trös- fortes, d'un jaune safrane. Les dents noires, ainsi gue le crochet terminal.

Gorcelet couvert d'un duvet soyeux, olivätre, pre- sentant A Vinsertion des ailes des tubercules roussätres

-alternant avec des sillons noirs.

Abdomen compost de neuf anneaux, plus gros et cylindrigue a sa base, d'un Jaune verdätre, transpa- rent. Du au rege, ä la partie moyenne, une ca- rene remarguable. Le bord infrieur de chacun des anneaux prõsente, sur un fond jaune, une tache noire gui gagne sur la »remiere couleur, d'autant gu*elle = approche de PextrEmite abdominale. Du au an- neau, on voit encore lateralement une ligne longitu- dinale d'un jaune citron, entouree de noir. L'abdo- men est plat en dessous, les trois premiers anneaux sont jaunes, traverses dans leur longueur par une ligne noire. Les suivans sont varišs de ces deux cou- ieurs, et presentent a leur centre un sillon ä Popposd de la caröne de la partie superieure.

A Pexiremite de Pabdomen se võient deux appen- dices lindaires assez alongts, d'un noir brillant et ve- loute. '

A 11

( 162 )

Les ailes sont horizontales, les superieures presen-- tent a Pexir6mit6 du bord superieur une ligne noire, vers le milieu et sur le m6me plan une tache irregu- liere brune, et ä la base de-Vaile entišre une nuance de jaune enfume.

Les ailes inferieures of[rent a leur bord superieur une ligne noire, presgu'a leur extremite; une petite tache brüne vers le pli cubital, et une teinte jaune a la base. Au-dessous de cette couleur, et vers le. milieu de la Jargeur de Vaile, existe une tache brune trian- gulaire, dont une branche plus longue s'etend et se perd dans le disgue de Paile. Gette tache, nervee de jaune, garnit le bord libre, claire prös du corps, ei se termine par des dentelures irreguliöres a sa partie in- ferieure, a une assez grande distance du mõme bord de ce nom.

En general, on remargue Peltgance de la disposi- tion des nervures, Pexcessive transparence de leur substance gazee, et la non rflexion des teintes irisees guelles presentent chez beaucoup d'autres especes.

2. (Voyez la plane. H, fis. 2. )—La seule difference gui existe entre les deux sexes consiste dans la tache moyenne ou cubitale du bord des ailes superieures. Elle presente ä son centre un point blanc et transpa- rent, Les anneaux de Pabdomen sont noirs et jaunes. Les six derniers sont noirs au milieu, proche de leur carene; ils presentent ä leur partie laterale une ligne longitudinale d'un beau jaune citron.

Cette esptce, entikrement nouvelle, presente un phtnomtne d'Emigration gui se rapproche de celui d'un erignet en Afrigue, et d'une cigale de "Amerigue du Nord. Elle a 6tö recueillie par M. Franois ne ViL-

( 163 )

LIEBS, membre correspondant de la Societb Linnenne de Paris,ä Cherbourg, le 12 juin 1825. Elle se montra sous la forme d'un nuage gui couvrit la cöte, depuis ce port*jusgu'a Dunkergue, et gui, pour ainsi dire, obscurcit le jour depuit huit heures du matin jusgu”a guatre de Papres-midi. Ge nuage Etait poussš par un vent de 0.-N.-O., et contenait Egalement une multi- tude de papillons blancs dont malheureusement aucun individu n'a Et€ conserve.

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EXAMEN

Des plantes auxguelles les anciens ont donne le nom de PFleurs du soleil ou Heliotropes ; par Mi. Tuitsaur pe Berne4up, Seeretaire perpetuel.

IL est hors de doute gue le mouvement diurne du globe, en causant la presence ou absence de la lu- miere, imprime ä tous les Gtres un mouvement ana- logue el gui se manifeste dans les võgetaux d'une ma- niöre plus ou moins sensible : chez les uns, il est brusgue, irregülier, instantane ; chez d'autres, il est lent, et ressembie a une sorte de succion des rayons lumineux, des elemens de la chaleur. Selon les eflets guil produit, ce mouvement a recu les noms de mou- vement propre, de sommeil, de irritabilite, ete.

Ce phenomtne si remarguable gui, lors meme gue les nuages nous derobent.les rayons solaires, decide les fleurs de la mauve ( Malva sylvestris), de la gaude (Iieseda luteola) et de plusieurs autres plantes demi- fleuronntes , ainsi gue les feuilles du trefle (7 rifo- lium pratense) et du lupin (Lupinus albus), les €pis des graminces et surtout le disgue d'or de |'heliante, originaire du Mexigue et du Perou (Helianthus an- nuus), etc., äse tourner le matin vers Vorient, a midi vers le sud, et le soiraä se pencher vers Poccident, en un mot, ä snivre pas A pas la marche apparente de

( 165.)

Vastre vivificateur (1); ce phenomtne , dis-je, a de- puis long-temps fix€ Pattention de P'homme studieux et entraine a en rechercher la cause. Les diverses ex- plications donnees jusgu”ici ne sont point suflisantes; et comme toutes les lois de la mecanigue se refusent a satisfaire A ce sujet la docte curiosite, Dinvestiga- ton la mieux soutenue, 'on est convenu tacitement de se renfermer dans cette proposition generale , $va- sive, il est vrai, gue le phenomtšne est une conse- guence de Dorganisation particuliere de certains ve- gõtaux. >

Mon but n*est point d*examiner aujourd*hui le se- cret de celte tendance invincible, de cette facultd physiologigue, mais seulement de connaitre les plantes auxguelles les anciens ont donn le nom de Fleurs du soleil ou Heliotropes. Pour les retrouver dans la no- menclature moderne, je m'appuierai des trop courtes notions gue nous fournissent les livres de Pantiguite parvenus jusgu'ä nous.

L'heliotrope de TnkopnrAsre -est une plante an- nuelle, srersisx29255, chargee de feuilles toujours vertes, se Couvrant successivement de fleurs, mokvvypovov dvdet, d'un jaune Eclatant, sans cesse tournees vers le soleil, dxokovõet TA ACpa. (2).

Dioscorines parle de deux plantes dillerentes; Pune sous le nom de grand hEliotrope, Hrorpontv peja, Pautre sous celui de petit, Hirorpoxtov pwpsv. Le pre- mier a la fleur blanche, velue, plus grande gue celle

(1) Ejus iter ita seguuntur ad occasum, ut ad eum semper spec sent. Varro, De re rustica, 1, 46. (2) Hist. des plantes, VII, 8, 9, 10 et 14

( 166 )

de 'ocymon, Ocymum gratissimum L., mais du reste lui ressemblant beaucoup, et offrant, comme elle, une disposition pareille a celle de la gueue du scorpion. Sa racine est petite et sans utilitd guelcongue dans |'*€- conomie domestigue. Get heliotrope se plait sur les terrains secs et decouverts; ses feuilles se contournent et se plaisent a suivre le soleil. La seconde esptce, au contraire, habite les lieux marecageux, le voisinage des grandes masses d'eau. Ses feuilles se rapprochent assez de la grande espäce. Sa semence est ronde et semblable ä une verrue pendante (1).

PLINE cite aussi deux especes dheliotropes, le Zri- coccum et VHelioscopium, gui est plus haut, guoigue Pun et Pautre n'aient guere plus de seize de nos-cen- timetres, semi-pedalem, d*Elevation. Ils sont rameux des le collet de la racine, leurs semences sont conte- nues dans des espöces de samares (2) et se recueillent a Pepogue de la moisson. L'Helioscopiufi vient dans les terrains gras, et surtout dans ceux gui sont culti- võs; on peut le manger cuit; on Paccommode au lait, et parfois on lui donne le nom de Verrucaria :il €tait recommande dans Part de gUGrir par ÄPOLLOPHANE et par AroLLopore. Ouant au Zricoccum, gue la forme de sa graine faisait appeler Scorpturon, il porte des feuilles pendantes, moins grandes gue celles de |*ZZe- lioscopium, et il Etait fort en vogue aupres des magi- ciens. Tous deux ont des fleurs bleues, ne s'ouvrant

(1) Matiöre medicale, IV, 193 et 194- (2) Purye donne indistinctement le nom de samare au fruit aile de Vorme, aux noix de Pheliotrope et aux enveloppes de plusieurs

kraines.

(167 )

gu'avec Papparition du soleil et se contractant aux approches de la nuit : Voctu velut desiderio contrahi cwruleum florem (1). Il est bon d”observer ici ave les fleurs gue le naturaliste de Verone nous peint ici bleues sont representees violettes et mõme tres- voisines de la couleur pourpre par d'autres auteurs romains (2).

Je trouve encore sous le nom de eliotropium une

plante absolument Gtrangere aux precedentes; elle est " simplement nommee par un €crivain g6oponigue latin, par VEGETIUS gui nous a laissd un traite de veterinaire gue [on consulte encore. Son Heliotropium etait vul- gairement appeld Zntybum (3).

Geux gui semblent ignorer gue le tournesol, Helian- thus annuus, ne parut en Europe gue vers la fin du XVI: siöcle, il fut apporte du continent americain - par Joseru pe Jussizv, voient en lui la võritable /leur de Clytie, le võritable heliotrope des anciens. Ils commet- tent une erreur si grossiöre gu”il estinutile de la refuter. Ouelgues savans ont cru le reconnattre dans le souci, Calendula officinalis, dans la dentelaire designde par les botanistes sous le nom de Plumbago europaa ; dans Vherbe aux verrues, Heliotropium europeum; le ciste a feuilles A'hyssope, Cistus helianthemum; la grande consoude, Symphytum officinale; la panacde chiro- nienne, Znula helenium, etc. etc. (4); mais aucun n'a

(1) Püivtus, Historia naturalis, XXII, 21.

(2) Ovinius, Metam., IV, v. 268; AruLEtUS, cap. 49.

(3) De Re veterinaria, IL, 42.

(4) Moret, Amaltce; Ruer, HI, p. 664; MATHtort, p. 1300; E- cruse, Hist. plant., IV, p. 46; HArpouin, Comm. in Plin., XXII, 2. 21; STAPPEL, Cornum. in Theoph., etc.; FarconEr, Tabul. plant.,

( 168 ) justified ses assertions par une discussion raisonnee, ni mõme Gtabli de distinction necessaire entre chague plante nommõe par les anciens. Je tächerai d'etre plus exact et d'etablir mon sentiment sur des faits en rapport avec ceux gue Jai rapportes.

Pestime gue [heliotrope. de Tutornnaste est le souci des jardins, Calendula officinalis, plante fort commune dans les champs de la Gršce, et dont la tige, haute de trois decimtetres, est annuelle, couverte de feuilles d'un vert fonce, et chargee de fleurs jaunes radides, plus ou moins safrandes, gui se succedent pendant plusieurs mois. La corolle regarde sans cesse le soleil et semble tourner avec lui. Comme Dheliante du Perou, Helianthus annuus, la capucine, Traparo- lum majus; le lis rouge, Lilium bulbiferum, les oeillets d'Inde, Tagetes patula et erecta, ete., les flevrs du souci ont la propriet€ de lancer des etingelles lumi- neuses, pendant les mois de juillet et aoüt, an.coucher du soleil et une demi-heure apres, guelguefois mõme, mais bien plus rarement, avant son lever si Patmo- sphšre est calme (1). On sait gue cetle lumiere. elec- trigue, long - temps attribude ä des petits vermisseaux phosphorescens, est due au pollen gui, s'€chappant des anthöres il etait comrne emprisonnš, fait explo- sion, se repand sur les petales, inonde pour ainsi dire la eorolle tout entiere, et porte, avec la: chaleur, la fecondite sur le lii nuptial,

131; SpRENGEL, Hist. rei herb., 1, 82, 160; SrTacknousEe, T'abul syst. Theoph., 7.

(1) Lorsgne Patmosphere est surcharge de vapeurs humides et gu'il a tombe de la pluie dans le jour, on ne peut observer ce phe- nomene.

(169 )

La petite espõce d'heliotrope de Diosconines parait appartenir a VHeliotropium supinum gue Von trouve abondamment dans les champs humides de la Grce, et surtout sur les rivages de [ile du Leros. Ses tiges Gtaldes sur la terre portent des feuilles ovales, blan- chätres, cotonneuses, et donnent des fleurs petites, blanches, et parfois d'un bleu tendre, -dispostes eh pis, auxguelles succödent'des graines rondes et pen- dantes. -Peut-õtre cette petite espece se rapproche- t-elle mieux encere du scorpionne. põrenpe, Myo- sotis- perennis, gui habite les lieux mardcageux, les rives. des eaux courantes et stagnantes de toute la

Grece, et gui, a de grandes feuilles blanchätres et ve-

lues, unit des leurs d'un bleu celeste fort agreable, dispostes en €pis roulds, presgue panicules, et des se- mences lisses, pendantes. La grande espöce a beau- coup de similitude, ainsi gue Pont deja remargue FALGONNER (1) et SPRENGEL (2), avec la maurelle, Croton tinctorium, plante gui eleve sa tige de 52 a 40 centimõtres, gui a les feuilles blanchätres, ovales et plissdes, et dont les fleurs velues, blanc bleuätre, petites, sont disposees en grappes courtes, bifurgudes. Sa racine est courte, et de la plante on obtient un suc

. gui colore en bleu fort alterable le gros papier et les

toiles communes.

Ouant aux heliotropes de PLinE, je crois gue ce na- turaliste a reuni plusieurs piantes ensemble. Il -sem= blerait d'abord gu'il va parler, sous le nom de Tri- coccum, de la belle de jour, Convolvulus tricolor,

(1) Tabul. plant., 131. (2) Hist. rei herb., 1, p. 191.

(170 )

dont la fleur, d'un beau bleu, varie guelguefois “du violet au rougeätre et mõ6me 4 la couleur pourpre; mais bientõt on reconnatt PHeliotropium supinum, et dans son Helioscopium, gu*il ne faut pas confondre "avec celui de Diosconipes (1), on retrouve sans peine notre herbe aux verrues, Heliotropium europweum, dõnt Pusage -pharmäceutigue, venu des Toscäns, est aujourd'hui gEneralement rejetš.

On ne saurait prononcer sur la plante de VEcer1us. On est assez d*accord pour croire gw'il a voulu parler du Krjöpv de TukopHnAsTE, de Dioscorines et de Ni- CANDRE, C'est-ä-dire de notre Chickorium intybus L., gui fournit en mme temps ä Vhomme et aux animaux domestigues un aliment et un medicament precieux.

eo

(1) Mat. med., IV, 165, gui est notre reveil- matin, Zuphorbtia helioscopias L.

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SECOND RESUME

Des faits recueillis, tant en France, gu'en Italie, en Suisse et autres lieux, sur les proprietes des paragreles; par les Membres de la section d'a- griculture. ,

Marcnž les. theories de guelgues savans et Vana- theme dont ils ont et6 frappes par Pinstitut de France et la Societö d'agriculture de Paris (1), les paragreles prouvent chague annde leur efficacitš et leur indis- pensable n€cessitd partout õu on voudra preserver les campagnes du terrible fldau gui les devaste si souvent. Le temps, ce juge austöre des opinions et des theo- ries, a pleinement justifid les genereux efforts de la Socitt6 Linndenne de Paris, gui, seule, s'est eleve contre les detracteurs de ces utiles et simples machi- nes, et güi depuis 1820 ne cesse de solliciter, et de- puis 1824, d*encourager par des prix les experiences en grand et multiplides gu*elle a provogutes sur tous les points de la France et de Europe, pour Gtablir dans les esprits une conviction pleine et entiere.

(1) Rapport fait le 24 Juillet 1820 a PAcademie des sciences de Vinstitut de France, par MM. Cnartes et Gax-Lussac. Les conclu- sions de ce rapport, gui ont etš adoptees par PAcademie et publides par M. LAPOSTOLLE, sont congues en ces termes : ZVous estimons gue cet objet n'est point digne de attention de PA cademie.—Voyez aussi Vopinion de M. Bror, inseree dans le Journal des savans, mai 1821, pag. 287 a 291. Elle est la mme gue celle de ses confreres.

(172)

Cette conviction commence a se faire jour partout ; aussi, chacun voulant attacher son nom aux merveil- leux rõsultats gue donnent les paragreles, en arrange Vhistoire a sa guise, et vent en rapporter |'honneur ä dautres gu'ä leurs võritables auteurs. Avant de ras- sembler dans ce nouveau rEsume tous les faits gui cor: roborent ceux gue nous avons deja publis (1), nous croyons gu'il »convient de rappeler suecinctement |*o- rigine de ces machines et celle de leur emploi.

L'invention premitre des paragrõles date de Van- nee 1819, et appartient a M. LArosToLLE, d'Amiens; M. TuostArp, professeur des sciences physigues et correspondant de la Socicte Linneenne, les a perfec- tionn€s en 1821. Des essais ont ete faits dans les d6- partemens de la Somme (2) et du Bas Rhin (5) en 1819 et 1820, et sur une grande €chelle en 1821, dans le departement des Hautes-Pyrnces (4). Tandis gue les feüilles põriodigues, tristes €chos de la routine et deš coteries, ridiculisäient les paragrõles ou gar- daient sur eux le silence le plus absolu, la Bibliothegue physico-tconomigue (5) proclamait les resultats de

(1) Dans le II: vol. des Actes de la Societš Linneenne, pag. 425 a hhi.

(2) Par PAssociation de bienfaisance medicale d'Amiens; voyez le Journal dagriculture de la Somme, en date du 18 septembre 1819, et le no VIIL du Bulletin de la Societe medicale d'Amiens.

(3) Par la Societe d'agriculture, sciences et arts de Strasbourg ; voyez Je tom. II de ses Memoires, pag. xvj.

(4) Bibliothegue physico - dconomigue, tom. XY, pag. 202 et 359; XIII, pag. 164.

(5) Ce recucil periodigue, consacre ä Pagriculture et aux sciences gui $y rapportent, est redige par M, THIEBAUT DE BERNEAUD , Se cretaire perpetuel de la Societ6 Liumeenne; voyez les tom. VIII

( 175.) ces essais; elle travaillait x leur donner de exlension, et admetlait comme tertaine Pellicacitd des paragrõles contre les grõles sõches et violentes, gui detruisent en un instant les recöltes d'une annde, Vespoir et la juste rõcompense des cultivateurs.

Les paragrõles furent d'abord uniguement faits en paille tressee, contenant a Pinterieur et dans toute la longueur un cordon de dix 4 douze fils de lin, et armes d'une pointe en laiton (1) : ce sont encore Ceux adoptes dans plusieurs departemens, dans un grand nombre de localitšs en Lombardie, et surtout aux pieds des Pyrõndes, ou leur succes na pas Ele inter- rompu un seul instant, depuis gu'ils y sont Gtablis.

Dans les pays les grains sont foulds. sous les pieds des chevaux, sous le poids des cylindres, et oii par censeguent la paille est courte, sans consistance et d'un prix excessif, on a remplace les paragrõles dits ä la Fhöllard par des conducteurs mõtalligues. L'exemple des paysans de Holo-Socken, dans la Su- dermanie, gui, depuis fort long-temps, detournent la srõle de leurs habitations et de leurs champs, au moyen de vases en fer gu'ils placent sur de hautes perches, a decide les essais gui- ont eu lieu en 1802 3 Albi et Sorröze, departement du Tärn, sous la direc- tion de M. SEsAsTien LE NonMAKD, et en 1816 dans une charmanite vallde de la Baviere, aux environs de Munich, d'aprts les conseils de Benyamin Tuomson, plus connu

TEST a a EEE JU ES 9 UUSMA US UUNO

pag. 368 (1820); XI, p. 198, 275 5 et356 (1822); XIIL, p. 164 (1823), XVI, pag. 54 et 360 (1824); XVII » pag. 186; XVIIT, p. 105 et 1g: 1825); et XIX, pag. 1 26, 200 el 277. (1) Nou. en avons donne la description dans notre premier re= sume, pag. 428 du tom. III des Memoires de la Socidt6 Linnšenne.

(174 ) sous le nom orgueilleux de comte de Rumfort. Ge sont ces paragrõles a fiis metalligues, gue Pon voit em- ployds dans le Bolognais, en Savoie, en Suisse et dans guelgues cantons de la France situds a [est (1). Les avantages de une et Pautre espöee de para- grõles 'sont incontestables; une et Pautre espöce m€rite de fixer Pattention des proprittaires ruraux, "et doit les decider a faire un choix raisonne d'apres leur fortune, Pentendue de leurs terres, et les localitds gu'ils habitent. Le prix moyen des paragreles en paille est de cinguante centimes ä deux francs Vun ; celui des paragreles mõtalligues peut varier de trois francs cinguante centimes ä cing francs |'un. Les dis- tances pour la pose se calculentselon les localits, les habitudes des orages, le voisinage des forets ou des montagaes : sur les hauteurs gui servent pour ainsi dire de station accoutumee aux nuages charges de grele, il faut serrer les rangs et tenir ses paragrEles a 26 et 32 metres les uns des autres; dans les plaines de peu d'etendue, la distance mutuelle peut ötre de 240 mötres; partout ailleurs elle sera de 45 mõtres. Ouant a Pelevation des perches sur lesguelles sont placds les paragrõles, elle va de cing ä sept metres sur les häuteurs, de douze ä guinze, et mõme plus dans les plaines et ä mi-cõte.

olid sibi als 0 > a poni õiMasUgePeSs OTSA OS st (USS

(1) Ces paragreles se composent d'une forte pointe en laiton (n° 17) bien aiguiste et soigneusement argentee, ä laguelle on soude un fil de fer (n°14) gui se termine par une houppe de cuatre a cing fils de laiton egalement soudee. Les fils inferieurs de laiton se placent le long d'une rainure pratigute dans la perche et plon- zent jusgue dans la-terre.

(175 )

Les cordes en paille demandent ä õtre recouvertes d'un vernis, pour resister ä Phumidite et aux intem- peries des saisons, et garnies d*epines dans le bas, pour les preserver de la dent des 'animaux et de la main dövastatrice des enfans. Le vernis proposš par LAmraoius se prepare avec de ['huile de lin, du sul- fate de cuivre et du plomb; nous estimons guc celui prepare avec la gomme Glastigue, dissoute' dans de essence de terebenthine, lui est preförable, attendu. sa propriete conductrice de Võlectricite.

Ouelgues personnes choisissent les arbres pour pla- cer leurs paragrõles ; on peut approuver cette deler- mination guand le choix tombe sur les arbres ä flöches, comme le peuplier dItalie, et lorsgue 'on emploie le vernis de gomme €lastigue; mais dans la crainte gue la foudre, attirde par le conducteur Glectrigue, ne cause. des dommages aux oliviers, aux pommiers et autres arbres:ä fruits, mais les chances gue peut courir le paragecle lors de la cueillette des fruits ou de Pabat- tage des branches, doivent decider a prendre un tout autre point d'appui.

Aiusi donc, gue les paragreles soient faits en paille ou bien de fils mätalligues, « les mõrites de notre » conirere M. TnorLArD, pour avoir, le premier en France, appligut la decouverte de M. LAPosTOLLE, OP Amiens, ä de grandes Gtendues, ne peuvent Etre at- tõnuts par la modification ou le perfectionnement ap- » porte depuis aux paragreles en paille, puisgue sans » lui nous ignorerions sans doute encore gue ce preser- » vatifestpropre ä nous soustraire au flöau de la urele. » On ne pense pas non plus gue la Socibt6 Linnšenne » ait moins de droits a la reconnaissance publigue pour

i (176 )

» avoir la premiere et la seule jusgu'ici protege cette » belle decouverte contre ses detracteurs, et encou- » rag6 de tous ses moyens son adoption (1), parce » jue dans un autre pays (Pitalie ) on a trouve plus » commode et mõins coüteux d*employer une autre » matiere gue la paille, ou bien gu'on |'y a crue encore » plus efficace. Si, comme il y a toutlieu de ['esperer, » Pavenit ne laisse plus aucun doute sur les grands »eflets des paragreles en paille ou en metal, les pre- » miers propagateurs dece preservatif seront toujours » consideres comme les bienfaiteurs de Phumanite, et » Pautant plus gu'ils auront rencontr6 plus d'obs- » tacles dans cette propagation (2).» Telles sont les rõflexions de M. le baron Crup, de Gentve, Pun des correspondans de la Societe, et le premier gui ait adopte les paragrõles metalligues dans sa terre de Massa-Lombarda pres de Bologne ( Italie), de prd- ference 2 ceux en paille, non parce gu'il en Gtait detournö par la Societd d'agriculture de Paris (5), mais parce -gu'ils Gtaient pour lui d'une construction a la fois beaucoup plus diflicile, plus coüteuse, et gu*ils

lui paraissaient 'devoir 6tre moins durables. Nous ne pouvons attester la durte des paragreles en paille; mais il est ä presumer gu*elle sera de

(1) Hopez a cet effet les Comptes rendus des travauz de la Societe põür les, annees 1822, 1823,:1824 et 1825, tom. II, pag. La TIL, pag: 1, Jx, eLIV, pag. ait des Memoires.

(2) Lettre de M. le baron Crun a M: T:4:EBAUT DE BERNEAUD , notre Secretaire perpetuel, sous la date de Geneve le 26 decembre 1825. P

(3) Autre lettre de M. le baron Crun ä la Societe Linneenne, en

date de Massa-Lombarda le 12 mai 1325.

(277)

- plusieurs annšes, si, comme nous venons de le dire, on a soin de les enduire d'une couche de Vernis.

L'Eveil gue la Societe Linndenne a donne en pu- bliant les succts de M. TnoLLArp, notre estimable confrere, en Gtablissant des prix annuels pour ceux gui armeraient leurs champs de paragrõles, et en distribuant des recompenses publigues, en 1825, 1824 et 1825, a MM. Beurrami, de Rivolta pres Milan, baron Crup, a Geneve, Asrokri et Orrori, a Bologne, et Sainr-MArrin, a CGhambery, a enfin decide plu- sieurs Societes savantes, tant nationales gu*etrange- res, a s*occuper des paragreles; 'on vit alors surgir de toutes parts ces longues perches de bois, soute- nant ici des cordes de paille, un simple fil metal- ligue, sur lesgueiles doit venir expirer, tantõt paisi- blement, tantõt avec une fureur inutile, |'Elkment fatal des orages. Plusieurs de ces compagnies sa- vantes ont publid des instructions ou des memoires sur les paragreles; mais le plus grand nombre a ou- blie de faire la part essentielle de la Socidte Lin- ntenne, et du Redacteur de la Bibliothegue physico- eeonomigue, dans Vetablissement et la propagation premiere de ces utiles appareils.

Malgre Pincontestable eflicacitš des paragrõles, ils ont encore des detracteurs, et dans le Pikmont et la Savoie, le gouvernement (1) a prendre des me- sures pour prevenir et pour rõprimer d'une maniere

(1) Voyez les Lettres-patentes du roi de Picmont,-en date du 17 fevrier 1826, et le Manifeste du senat de Savoie, du 27 du meme mõis.

Vv. 12

(178) aussi. prompte gu'active, les digäts et enlevemens gu'on se permettaitaä [õgard de ces machines, dont la dicouverte peut õtre si avantageuse ä Vagricul- ture : tant il est vrai gue le prejugö et la routine re- poussent impitoyablement toute innovation, par cela seul gu'elle vient deranger leur marche tortueuse !

Aprts avoir retabli les faits dans toute leur veritd, aprös avoir indigue les sources gui les consacrent, nous allons passer aux resultats obtenus des paragrõles pen- dant Vannee 1825; ils montreront, comme ceux gue nous avons deja publids, gue leur action sur les nuages n*est point une illusion, ainsi gue Vavancent guelgues personnes, et mõme des socitšs savantes (1). Ges faits ne sont pas tres-nombreux, il est vrai; mais il est bon de se rappeler gue, durant cette annte, Vatmosphere na pas ete tres-orageuse.

Faits recueillis en France. —Toutes les communes du departement des Hautes- Pyrendes gui, les pre- mieres, ont adopte les paragreles, ne souffrent plus du terrible fleau gui, tant de fois, les reduisit aux plus tristes expediens. Elles voient sans alarmes arriver et s'accumuler les noirs nuages gue chassent sur elles le vaste Octan, pere de tous les fleuves, et les pointes slacões des Pyrenees. Elles savent gue, parvenus dans Vatmosphere de leurs paragrõles, les nuages se r€sol- vent en pluie ou bien en larges flocons de neige.

Les paragrõles plantšs en petit nombre dans la commune de Vourles, prös de Lyon, et dans guelgues villages du departement du Nord, les ont preserves,

(1) Bulletin XXIX Žö de la Classe d'agriculture et de la So- ciete des arts de Geneve, et nutres.

(279 ) en juin et juillet 1825, des eflets d'un nuage charge de grõle; le tonnerre s'est decharg6 en gerbe lumi- neuse, et le nuage s*est eloignd pour s*epancher la les paragrõles n'existaient pas. H na vers€ sur les lignes preservatrices gue guelgues grains de geesil ou des petits flocons de neige.

Dans les premiers jours d'aoüt, le vignoble de Cer- cic (Rhöne), gui fournit des vins Idgers, träs-agreables, et potables des la seconde annee, a vu la grele tomber avec force sur les pres et sur les champs situds hors de la ligne des paragreles, tandis gue, a partir de cette ligne, la vigne fut couverte de flocons de neige ou plutöt d'une matiere blanchätre, peu consistante.

Faits recueillis en Savoie. Les deux versans du Jura, guelgues communes situtes sur les rives du Rhõne, le centre des Alpes de la Savoie, armds de pa- ragrõles, ofirent maintenant une masse imposante gui, d'une part, sõunit aux 1464 Gtablis dans le bassin de Chambery par les soins de M. SAisr-MArrix, corres- pondant della Socictö Linneenne, de Vautre, aux lignes plantees dans les canton de Vaud, le long de la cöte et du lac de Bienne en Suisse. L'action de cette masse sur Pelectricitš des nuages ne laisse aucun doute, en voici la preuve :

Le 5 aoüt 1825, 'horizon de Chambery, couvert de nuages noirs amoncelts les uns sur les autres, de- chires ä chague instant par les €clats multiplids de la foudre, presentait les plus fortes apparences de la grõle; bientõt, pouss€s par les vents sur trois colonnes, ils se sont pršcipites sur Saint-Alban et la montagne de Nivollet, gui se trouvent armes de condueteurs ; les eclairs et le tonnerre ont immediatement cess€, tandis

12.

( 180 )

gu'ils continušerent au-dela des limites paragrõltes, particulišrement dans la commune des Deserts. La pluie est tombee avec la plus grande violence durant toute Dapres-midi et une partie de la nuit. Dans les sommunes environnantes non paragrõldes et sur les limites de Saint- Alban et de Saint-Jean-d'Arvey, villages couverts de nos utiles perches, mais sõpards par la petite vallee de la Doria, non armee, il est tombe guelgues grelons, guand dans |interieur des lignes Ja pluie se trouvait, par intervalles, excessive- ment froide et parfois melangte de flocons neigeux ä demi congeles.

Le meme jour ä Mont-Meliant, gui n'Etait encore garni de paragrõles gue dans les parties inferieures jusgu'a mi-cöte de la montagne tournee au nord-est, les nuages se sont avancts par les gorges superieures avec toutes les apparences de grele, et accompagnes dEclairs et de longs €clats de tonnerre : ils sont en- suite descendus jusgue pres des paragreles, tout- a-coup ils se sont dissemints en versant guelgues gouttes de pluie. L'on a vu, pour ainsi dire, au mõme instant les points de plusieurs paragrõles, places sur un mamelon, briller a diverses reprises et lancer de vives aigrettes lumineuses. Le mõme phenomšne a ete observe sur les paragreles de la montagne, pen- dant gue le tonnerre Gelatait avec violence sur les villages de Chiguin, Saint - Geoire, et gue la grele frappait les communes de Lathuille et de la Ghan- tagne, au-dela des paragrõles placds sur les communes de Cruet et de Mont-Meliant (1).

(1) La cessation du tonnerre dans les communes paragrelees n'a

( 181 )

Faits recueillis en Suisse. L'annte 1825 a vu s'augmenter le nombre des paragrõles; le vignoble de la Cöte, dans le canton de Vaud, depuis Begnin jusgu'ä Aubonne (excepte les petites communes de Dullit et de Bursinel), a 6tš arme, ainsi gus ceux de Morges, de la Vaux, de Vevey; les territoires de Lau- sanne et de Pully Pont Egalement ete : on ya profite des arbres pour placer les paragreles au nombre de 705, ä raison de 120 metres de distance |'un de Vauire. Notre confrere M. le professeur GHAVANNES nous four- nit, dans son rapport ä la Societš cantonna!e des sciences naturelles a Lausanne, les faits suivans :

Le 27 avril, les paragrõles Gtaient a peine plantes dans le territoire de Lutry, lorsgu'un orage parut se former dans Lapres-midi sur le lac Leman; il Gtait menagant et annongait tous les caracteres de nuages a grõle. Il s'approcha du rivage, et fit entendre un bruissement dans Lair. Il tomba, en effet, de la grõle gui s'õavanga dans le vignoble depuis le lac jusgues a une centaine de mõtres. Mais cette grõle ötait molle comme de la glace a demi fondue; elle tombait sans rebondir, et n'a caus6 aucun dommage.

Le 4 juillet, on vit des hauteurs de Savigoy un grand nuage se rassembler dans la soiree sur une foret elevee, situde entre les territoires de Lutry, de Pully et de Belmont (1). Vers les cing heures, un vent de nord-ouest le chassa sur le vignoble situd au-

encore ete observee gue ou les paragreles sont tres-eleves et dis- tribues en nombre suflisant sur les montagnes, au centre meme des orages.

(1) A une lieue au nord-est de Lausanne,

(182 ) dessous et non-paragrele. IL donna beaucoup de gre- sil, gui fit guelgue mal dans la partie superieure du territoire de Corsi, jusgu'aupres de la troisikme ligne de paragrõles, mais point en dessous : cette petite grõle Gtait d'une consistance molle.

Le mme jJour, il y eut un grand orage dans le canton de Fribourg, au-dessus d'Oron et autres lieux; on le voyait de Savigny; il gagna ce village et s'an- noncait devoir Etre tres-violent. Une pluie abondante, mõlangše de grõle, tomba pendant environ un guart 'heure; apres guoi, la pluie ayant diminue, dura en- core une demi-heure, avec de petits intervalles, puis cessa tout-a-fait. Dans le territoire de Corsier, sur Vevey, paragrelb jusgues aux ccnfins des vignes les plus elevdes, il y a eu peu de difference dans |eflet de la grõle sur la contree dõpourvue de paragreles et sur celle gui 6tait armee. La grõle, accompagnee partout de beaucoup de pluie, a fait peu de mal. Dans les territoires de Saint-Legier et Vevey, la grõle Glait plus forte sur la montagne gue sur le vignoble. Elle a fait assez de mal ä Saumon dans les chene- viöres. Parvenue au vignoble de Saint-Legier, gui nõetait pas encore paragreld, elle avait diminud; elle y a plus ou moins caus€ de dommage. De eile a atteint le sixikme ou septišme parallele des paragreles, a commencer depuis le lac; elle a traversd toutes les vignes jusgues au lac, et n'y a cause ni plus ni moins de dommage gu'a Saint-Legier (1). Dans le territoire du Chatelard, la grõle venait aussi du cötš de la mon-

(1) La distance de ŠSaint-Legier au lae est d'environ une demi-

kit ur.

( 185. ) tagne. On n'avait encore place gue les trois premiers paralleles, a compter depuis le lac. Il paratt gue la srõle augmentait en s'approchant de celui-ci. Du moins on dit gu'il-y eut plus de mal dans le vignoble situd au bord du lac, et gui Gtait cependant paragrele, gue plus prös des montagnes.

Le 8 juillet, a guatre heures du soir, on vit sur le lac, vis-A-vis de Pully et de Paudez, un orage accom- pagne de grele gui se faisait entendre et gui menacait le rivage. Il y arriva-en effet, et il tomba de la grõle en assez grande guantitš pour blanchir le sol; mais cetle grele ne fut gu'un gros gresil, du volume d'un pois, tombant perpendiculairement. Elle s'Gtendit a Pully jusgues au village, situd ä environ 400 metres du rivage; elle avanca moins du cöte de Paudez, ce güi peut se reduire, guant ä Pully, A la guatriöme ligne de paragreles, sur un terrain gui s'eleve assez rapidement, et, guantä Paudez, ä la seconde ou troi- sišme sur un terrain en plaine. Au-dela de Dune et de Pautre zone il ne tõmba plus gue de ['eau en tres- grosses gouttes, et guelgues flocons de neige : les bords du lac en furent blanchis.

Le m€me jour, un fäit remarguable a et6 observe a la Gõöte. Entre onze heures et midi, une tolonne de grõle, venant des hauteurs gui sont la prolongation du signal de Bougi, se porta sur la partie nord- est du vignoble de Mont. Gette grele, petite, mais sõche, mavait ete preeedee gue d'une couple de coups de tonnerre assez faibles. Venant du haut du mont, elle devait necessairement tomber sur la partie superieure du coteau, au bas des escarpemens, et il eüt Gt sans doute impossible gue les paragrõies plac6s dans les

(184 )

premišres lignes gu'elle atteignit eussent arrete son

impulsion; mais ce gu'il y eut de tres-remarguable,

c'est gu'au lieu de s'Gtendre de haut en bas, la grele

ne frappa gu'une Etendue extremement circonscrite.

II ne parait pas gu*elle ait passe la troisižme ligne des

paragreles, et de lä, rõpercutše contre la montagne,

elle a fini a un petit guart de lieue du point ou elle avait commence, longeant les escarpemens dans la di-

rection du sud au nord. La petite bande gui avait

dabord Ete frappee fut donc la seule gui souffrit de

cet orage, et ce ne fut gue dans la soiree gue la ma-

jeure partie des habitans du village de Mont appri-

rent gu'une petite portion de leurs vignes avait 6t6 grõlde. A la mõme heure, un phenomtne assez remar- guable a ete observ6 ä Fechy, dans la partie centrale

de Varrondissement des paragreles, c'est celui de flo- cons de neige gui y tomberent, tandis gu'il grõlait au-dessus de Mont, a une demi-lieue de la.

Le 12 juillet, un nuage trös-effrayant, ayant tous les caractöres des nuages ä grõle, parut sur Je mont de Chardonne, Des vignerons gui travaillaient dans la plaine s'attendaient ä le voir arriver sur eux, ils en entendaient le bruit, mais ils n'eurent gue de la pluie et guelgues flocons de neige gui s*6erasaient en tombant.

Le 25 juillet, un nuage eflrayant menacait les com- munes de Luin et de Begnin, gui sont armees de pa- ragrles, lorsgue tout-ä-ccup ce nuage s*est dechage par une forte averse mõlde de beaucoup de grõle, mais molle, sans consistance, et-gui disparaissait en tombant sur le sol. Dans cet Etat, elle n'a fait aucun mal, tandis gue les vigues voisines, gui n'etaient point

( 185 ) armees de ce preservatif, ont ete fortement frappees.

Le 5 aoüt, entre guatre et cing heures du matin, le temps €tant menacant, on voyait de Lutry un orage se former du cõte de Meillerie et arriver a travers le lac, et Pon entendait le bruit d'une forte grele gui tombait dans [eau. Parvenu au rivage de Lutry, arme, Vorage ne donna plus de grele, mais une pluie abon- dante, formše de trös-grosses gouttes.

Plus tard, le 19 ou 26 (je n'ai pu oblenir de date plus precise, dit M. CnAvannEs), on vit encore de Lutry sur le lac une grõle gui paraissait tres-forte, et menacait de frapper la contree; mais, arrivee au rivage, elle s*arreta.

Le septembre, ä six heures du soir, guelgues grains de grõle, disseminds en forme de loupes dpais- ses, mais ayant peu de consistance, furent observes a Ghamblande et Paleyre, dans les environs de Lau-, sanne, precedts et accompagnts de pluie dont les pre- mieres gouttes €taient tres-grosses. Un grand bruit fut entendu du cötd du nord, sans gu'on ait pu ap- prendre gu'il ait grõl6 nulle part. Ouelgues grains tombšrent aussi ä Mon-Repos, mais ils dtaient de con- sistance ordinaire.

Dejä vers la fin du mois de mai les communes de Douanne et de Gleresse, sur les bords du lac de Bienne, armörent lears vignobles de paragreles; divers obs- tacles empöchtrent alors celle de la Neuville de suivre cet exemple. Le 4 de juillet, les paragrõles ne s*Gten- daient encore dans cette dernišre commune gue jus- gues ä la distance d'un guart de lieue des dernitres lignes õtablies par celle de Gleresse, en sorte gue cet espace d'un guart de lieue de large n'Gtait point

( 186 )

arme. Ce jour-lä, vers les deux heures de Paprts- midi, Patmosphšre se chargea de nuages Orägeux, et il tomba de la grõle en plusieurs' endroits; Pespace vide fut assez endommage, et Pon y compta de dix ä guinze grains par grappe atteints par les grõlons. La partie du milieu fut le plus en souffrance; le mal di- minua a mesure gu'il s'approcha des deux lignes de paragrõles. Le 13 du mme mois un orage se forma au nord de Douanne, au-dessus de Diesse; la grele tomba en abondance sur les forets, et s'arreta entit- rement a la premitre ligne des paragrõles; il ne tomba dans tout le vignoble gu'une pluie fecondante. Plu- sieurs personnes gui se rendaient dans ce moment-lä de Vile de Saint-Pierre ä Douanne, et gui observerent 'Gtat de Patmosphere, disent gue Porage descendit des montagnes en colonnes Epaisses, mais gu'au mo- ment i! approcha du vignoble, il s'arreta visible- ment, et gue les nuages semblerent tournoyer. Les masses serrtes s*Eclaircirent, se dissipörent et finirent par se resoudre en pluie.

Faits recueillis en Italic. Dans la province de Brescia, une seule commune, celle de Predaglio, comp- tait, ä la fin du mois d'avril 1825, treize cents para- greles en paille, placks ä 50 mötres de distance un de Vautre dans la plaine et la vallde, et a 40 metres sur les hauteurs (la plupart de ces paragreles sont elev€s sur des arbres). Le 28 avril la grele tomba abondamment sur les montagnes voõisines, tandis gu”a Predaglio on vit a peine la neige blänchir le sol, et le nuage devastateur se reduire en pluie sur la troisisme et la guatrišme liigne des paragrõles. Un troupeau de plus de 300 chövres gui paissait sur le mont Selvapiana

(187 ) fut abritš de |'orage et de la foudre gui Vaccompa- gnait par les paragreles dont cette portion de la com- mune de Predaglio est armde. Le 14 juin, la foudre glissa le long de deux de ces paragrõles, sans trop les endommager, et le nuage gui la portait se fondit en grosse pluie.

Le 12 mai 1895, un nuage chargt de grele s'est arret6 sur le village de Clenezzo, dans le pays de Ber- game; il menacait de tout detruire; mais, gräce aux paragrõles en paille, dits 4 la Thollard, dont cette commune est armee, 'orage s*est reduit en pluie, tres- forte, il est vrai, et dura plusieurs heures. Brambilla, . placte hors de la ligne, a 6tö cruellement maltraitše par la grõle, comme elle-Pavait €t6 Vannde precedente, a pareille Epogue.

Ouinze jours plus tard, le 27 mai, les environs de Verone paraissaient devoir souffrir considerablement d'une noire tempete gui s*eleva tout-ä-coup vers les six heures du soir; la presence des paragrõles de- tourna le fldau, et les nuages noirs accumules au- dessus des terres et des habitations se reduisirent en pluie; il tomba en m€me temps de tres-petits grains de gresil. II en fut de mõme le 12 juin, le 25 juiilet, les g et 10 aoüt suivans. Tous les pays de la mon- tagne non paragreles ont ete devastes.

Pendant le mois de juin de la meme annee, les 15, 20 et 21, les villages de Valsabbia et de Vallio, province de Brescia, furent preservõs de la grele, gui devasta tout le pays non arme de paragreles. Un vent af[reux soufllait et semblait vouloir tout renver= ser; les grõlons €taient d'une grosseur extraordinaire; ils dõvastörent les communes de Villanova, Soprazovo,

( 188 ) Volciano et Voburno. Dans les premištres lignes des paragrõles il tomba seulement de la neige et guelgues grains de gresil.

Les 26 mai, 22 juin et 6 juillet, de semblables ph6- nomšnes eurent lieu aux environs de Vicence. Les premitres lignes de paragrõles recurent guelgues grö- lons, mais ils Štaient si peu intenses, gu*en les tou- chant ils se fondaient, et gu'ils ne firent pas le plus leger dommage, tandis gue hors des lignes tout a 6te horriblement devaste.

La journee du 8 juillet fut remarguable par le nombre et la densitš des nuages orageux gui, chass€s par un vent tres-impetueux, se suceedaient avec la rapidit€ de la fureur, si Pon peut s'exprimer ainsi. Ils menacaient tout le pays de Brescia, 'epouvante Etait dans tous les coeurs : ils respecterent les lieux complantts de paragreles, et se dechargerent, comme en juin, sur les malheureux villages de Villanova, So- prazovo et Volciano, dont les habitans, routiniers en- kõtes , rEsistent a Põvidence, ne profitent point des cruelles lecons gu'ils recoivent, et repötent, avec les demi-savans et les detracteurs des choses nouvelles, gue les paragrõles sont une invention absurde : tant il est vrai gue les prõjuges et la prevention sont de tout temps les plus grands ennemis du bien, et par constguent ['*kcueil du vrai !

Cing jours apres, des nuages noirs venus de |'est, Aautres arrivant de ['ouest, s*entre-choguent, la foudre brille de toutes parts, le tonnerre gronde, ['orage s'ap- proche des paragrõles de Predaglio, et, comme par enchantement, il cesse aussitõt : au lieu d'une grõle affreuse, on n'eut dans les lignes gu'une forte averse.

( 189 )

Les 21, 29, 23 et 24 du meme mõis, Valsabbia vit toutes les communes situtes hors de ses lignes para- grelees reduites au plus triste desespoir. Durant ces guatre journees ['atmosphtre Gtait ensevelie dans une nuit sombre, le vent souftlait avec force, et les mon- tagues semblaient couronntes de flammes, ou bien vo- mit des torrens de laves ardentes. Les arbres et les moõissons furent pilts dans les communes de Puegnago, de Manerba et autres environnantes.

Pres de Trõvise, le village de Isio se trouve seul couvert de paragreles, aussi fut-il le seul preserve dans la journde du 25 juillet, guand toutes les com- munes voisines Etaient devastees par d'aflreux orages. A Fara Olivera, les rEcoltes ont 6t6 entišrement per- dues, la vigne hachee, et le mais lui-m€me, gui rEsiste aux plus grands orages lorgu'il est cultiv6 en masse, le mais n'oflrit plus gue des tiges rompues, depouilides de leurs feuilles et de leurs gros et nombreux €pis, gui font [espoir des pauvres et la ressource de bien des conlrees.

Tout le pays venitien, gui est arme de paragrõles, n'a rien souffert en juillet et en aoüt de la grele gui le menacait, pendant gue les cantons non complantts de ces utiles machines ont €prouve des pertes consi- derables. Il en a Gt de m6me dans la province de Ber- game, plus de cent communes ont horriblement ete dEvastdes.

En general, la grõle et mõme la foudre ont Gt6 im- puissantes dans toutes les parties de Lombardie gui ont suivi les sages conseils de notre vEnerable confrere M. Paoto Betrrani, Vun des plus zelds propagateurs des paragrõles, en s'armant de ces longues perches

( 190 ) environnees d'une tresse de paille et couronnees par une pointe en fer ou en laiton, gui preservent les ha- bitations des hommes, et la terre gu'ils fertilisent, du flkau le plus redoutable.

Les lettres gue nous avoris recues de Cradikem, Go- ritz, Glagenfurt, de Laybach et de Gratz, nous appren- nent gue les lieux armes de paragreles, dans le Frioul, la Garinthie, la Garniole et la Basse-Autriche, n'ont €prouv6 aucun €võnement fächeux pendant ['annee 1825, tandis gue les communes non paragrõlees ont ete cruellement d6vastees.

Comme on le voit par les faits ci-dessus, extraits de notre correspondance, la grele, gui se forme habituel- lement dans les regions inferieures de Vatmosphšre, est attaguce et reduite en eau par les paragrõles en paille ou en fils mõetalligues. Tout le mystere de ce phenemtene physigue est dans la puissance des ma- chines simples et peu coüteuses gue nous vantons; elles depouillent les nuages de Pelectricitš surabon- dante, et les forcent a obeir aux pointes dont elles sont armees. Voila des faits gu'une science trop presomp- tueuse ose nier epeore, parce gu'elle ne peut s'en rendre compte. N'expliguons rien en ce moment, €tu- dions avec soin, la theorie viendra bientõt deduire des faits gue nous aurons bien constates les principes gui doivent par la suite €clairer ses reflexions et assurer sa marche.

aiamaa vv mamma aaa aaa aaa ama nav vu

ESSAL SUR LE SON:

Par M. Girov pe BUZAREINGUES, Correspondant.

Les sensations du son sont-elles le rEsultat imme- diat des excitations gue produit sur [organe de |ouie le choc des gaz vibres, ou bien y a-t-il un fluide, difk ferent des gaz, gui ait exclusivement la propristd de nous les faire Eprouver?

Je vais d'abord faire en sorte de demontrer gu'on ne peut expliguer tous les phenomtnes du son A Paide des vibrations d'un gaz; nous Verrons ensuite sils sont €galement insolubles a Paide d'un fluide propre.

Je remargue dans le son les gualitds et la propa- galion.

Les gualitds sont le ton, le timbre, Darticulation et Pintensite.

Au ton appartiennent les nuances du grave et de Vaigu.

Le timbre distingue une voix d'une autre võix, un instrument d'une voix et d'un autre instrument, etc.

L'articulation modifie le son dans un meme timbre et dans un meme ton,

Par Pintensite, le son est fort ou faible.

Dans la propagation, je considere la vitesse, la transmission au travers des obstacles, le renforcement et Pextinction.

La vitesse du son est erande; elle varie en mõme

(192 ) temps gue le milieu, et, consideree dans un mEme mi- lieu, elle est uniforme et la mõme pour tous les sons, guelles gu*en soient Pintensite et la gualite.

Le son franchit tous les obstacles, et le mõme ob- stacle laisse passer simultanement tous les: sons gui se rencontrent ä Ja fois, guels gu'en soient la varibtd et le nombre, sans y apporter aucun changement sous le rapport du ton, du timbre et de Particulation.

Le son se renforce lorsgu”il rencontre des corps re- sonnans.

Dans le cas contraire, il s'Gteint en se propageant, et la rapidite de cette extension varie suivant la na- ture des milieux, le nombre et la nature des obstacles.

Les physiciens rapportent le ton a Ja rapidite des vibrations du corps sonnant; |intensite a la guantite, ä la densite, ou bien a la nature des gaz vibres; le tim- bre et Particulation leur paraissent plus difficiles a ex- pliguer.

M. Bior a observe, sur un canal forme d'un assem- blage de trois cent soixante-seize tuyaux de fonte, et d'une longueur totale de 951 mötres un guart, gue le son produit ä 'une des extremites par la percussion exercde sur le canal etait transmis fidelement par le metal a Pautre extr6mite en dix fois et demie moins de temps gue s'il eüt 6t6 transmis par Vintermediaire de Vair.

Si je frappe legerement de la tõte d'une tpingle une longue poutre a une de ses extremites, le son est parfaitement transmis 3 Pautre extremite.

Je veux bien croire gue le choc imprime, vers une de ses extremites, a une tige de metal bien Clastigue, communiguerait ä la tige, guoigue longue de 951 mš-

(195 )

tres un guart, un mouvement gui se propagerait jus- gu”a PextrEmite opposde; mais un canal forme de trois cent soixante- seize tuyaux, ou il y a par conseguent un pareil nombre de solutions de continuite, gaelgue rapprochte gue soit chague pitce de celle gui la suit, est-il õgalement propre ä transmettre, sans alteration, de un a Pautre des tuyaux gui le composent, la vi- bration imprimee au premier, tandis gue la moindre fölure suflit a rendre raugues les corps resonnans?

Une poatre entre-t-elle en vibration parce gu'elle est frappe par une tõte d”epingle? D'ailleurs, si la poutre entitre vibrait, elle reproduirait d'une maniöre tres-infidele le son determine par un choc sur un seul point d'une de ses extremites; il faudrait donc gue les fibres ligneuses correspondantes ä ce point vibrassent exclusivement dans toute la longueur de ia poutre, et gue leurs molecules extremes, s'isolant du reste de 'Parbre, missent en vibration air gui les avoisine.

Si pattache au bout d'un fil une pitce de mõtal, et gue, saisissant de mes dents le fil par Pautre bout, et frappant le metal avec une cld, je bouche en mõme temps mes oreilles, Jentends un bruit epouvantable, et [eflet est le mõme gue le fil soit de laine, de soie, de coton cu de fer, ou gu'on le remplace par une chaine. On ne peut, dans cette experience, s*empecher de reconnaitre gue ce n*est point par ses propres vi- brations, mais comme simple conducteur, gue ce fil transmet le son du metal; est-ce un gaz gu'il trans- met?

Le son, guel gu*en soit le ton, parcourt, dans un mõme milieu, des espaces Egaux sous.des intervalles de temps isochrones.

v, 15

(194 )

La solution ordinaire de ce phenomene repose sur une loi d'apres laguelle '€branlement, communigue par un corps vibrant aux moltcules d'un milieu €las- tigue gui lui sont contigušs, se transmet aux mole- cules suivantes d'une manitre uniforme et constante, guelle gue soit la force du choc gui le determine.

D'abord, si Jen juge par la progression des ondes gue forme ä la surface de !'eau la chute des corps de pesanteur intgale, cette loi ne s'etend point aux liguides. Elle ng peut d'ailleurs s'appliguer aux corps mous, gu*on ne saurait faire vibrer, et gui transmetlent cependant le son tout aussi bien gue les corps €lasti- gues, mais par tons. =

L'intensitš du son depend de 'etendue des excur- sions du corps sonnant et du nombre des moltcules gazeuses gu'il ebranle a la fois.

Or, dans la theorie gue j*examine, Petendue de la propagation ne peut avoir d'autre cause, dans un. mme milieu, gue Dintensite du son.

Comment se fait-il donc gue les tons aigus se pro- pagent presgue autant gue les tons graves, guoigue les excnrsions des corps sonores gui produisent ceux-ci soient plus tendues gue celles des corps gui produi- sent ceux-lä, et gue, tres-souvent, elles €branlent aussi un plus grand nombre de moltcules du milieu dans leguel le son est produit?

Les €lemens des ondes sonores sout plus rappro- õhes, il est vrai, sous une €gale intensitt de son dans les tons aigus gue dans les tons graves; mais puis- gu'en somme le nombre de ces €lemens €branles est moindre dans les uns gue dans les autres, et gue leur force de progression est la mõme, comment se peut-il

(195 ) gue le mouvement des premiers se propage autant gue celui des seconds?

L*acuitö du son est like a la brižvetö de 'onde so- nore, et non point ä la condensation de ses moltcules; car cette condensation peut Etre aussi grande dans un son grave intense gue dans un son aigu faible; mais Videe de la briövetd d'une cause est like ä celle de la briövete de |*ef[et, et non a celle du changement de la nature meme de |eflet.

Oue plusieurs instrumens fassent resonner, simul- tanement, le'meme ton aigu, la succession des ondes sonores parties de ces divers instrumens peut parvenir ä mon oreille, de maniere ä y produire un €branle- ment €gal en durde ä celui gu*y produirait une onde sonore grave; cependant ['effet ne sera pas le mõme; ce sera toujours un ton aigu gue j'entendrai; et, si les instrumens sont bien d'accord, ce ton sera, ä |'in- tensite et au timbre pres, en tout semblable ä celui gue produirait un seul instrument.

Le son passe ä travers de tous les corps sans $prou- ver d'autre changement gu*'une plus ou moins grande extinction. Ge fait incontestable prouve Evidemment, selon moi, gue le son appartient ä un fluide propre ires-subtil et different de tous les gaz. En eflet, ce ne sont certainement point les gaz mis en vibration par le corps sonore gui traversent le verre ou les au- ires obstacles solides gu'ils ne peuvent pänetrer. Il faut donc gue Pon suppose gue les gaz contenus dans des vases hermetiguement fermes leur communiguent leurs propres vibrations, et gue les parois de ces vases les transmettent aux gaz exterieurs. Voila donc chague solide, de guelgue nature gu'il soit, susceptible de

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vibrer en mõme temps d'une infinite de manišres difle- rentes, de r€sonner ä tous les tons a Ja fois, de faire simultanement, et pour chague ton en particulier, le nombre de vibrations dans un temps donne gu'exigent tous les tons divers de la musigue; d'acgutrir le timbre de plusieurs corps sonores et de resonner sur plusieurs timbres ä la fois; de se modilier ä la ma- nišre des corps gui rendent des sons articulds; et daffecter, simultanement, ces diverses modifications, guoigue opposees.

Et, comme |'homme gui serait plac6 dans un-ap- partement hermetiguement ferme entendrait ce gui se passerait au dehors tout aussi bien gu'il serait lui-mõme entendu, il faut gue les parois ou les mu- railles de son appartement repttent toutes les vibra” tions des gaz tant exterieurs gu'interieurs, et gue les forces oppostes gui les meuvent ne s*entre-detruisent point.

Or, 17° il n'y a gue certains corps resonnans gui soient susceptibles de vibrer ä tous les tons, et ces corps modifient ces tons de leur timbre propre; un corps gui peut rendre un son grave peut aussi rendre des sons aigus par les vibrations de ses parties aliguo- tes; mais aucun corps ne peut produire des sons plus graves gue ne comportent sa nature, sa forme, ses di- mensions, son €tat; si Pon frappe a la fois un corps sonore de deux coups opposts, toute vibration cesse. Le mõme ellet a lieu encore, lorsgu'un cerps sonore rencontre un autre corps gui ne vibre point, ou lors- gue deux corps sonores s*entre-touchent.

D'oü je conc!us gue, puisgue tous les corps, guels gu”en soient la nature, la forme, les dimensions, Vetat,

(197 ) sullisent au phenomene gui nous occupe, ils ne pro- pagent le son gu'en lui livrant passage, et, puisgue plusieurs entre eux ne laissent point passer les gaz, le son est autre chose gu'un gaz vibre.

Le son s*Eteint en rencontrant ou en traversant certains corps; il se renforce lorsgu'il en rencontre Pautres. (est, me dira-t-on, gue ceux- Ci sont sus- ceptibles d*entrer en vibration par les seules incita- tions du son, et gue les autres ne le sont pas. Mais elle serait contraire ä toutes les lois sur la transmis- sion du mouvement, la supposition gu'une guantite guelcongue d'air vibre püt transmettre, soit mediate-

- ment, soit immediatement, a toute autre guantite d'air une 'somme de vibration gui, jointe a celle gu*elle conserve , soit plus grande gue celle dont elle Gtait dabord doute. Or il est impossible de concevoir le renforcement du son produit par les corps resonnans sans avoir recours ä cette hypothtse : donc la theorie gui la necessite n'est pas vraie, car les forces se divi- sent, mais. ne se multiplient point.

IL nous reste a montrer gu'en rapportant le son a um fluide propre, on peut expliguer les divers phe- nomõnes.

Je vais, pour atteindre ce but, exposer cette opi- nion telle gue je la congois.

Plus les solides ou les gaz sont inflammables, plus le son gu'ils produisent a d'intensitd : ce sont les me- taux, les bois les plus combustibles gu'on emploie or- dinairement pour Jes instrumens de musigue; et ['ex- perience prouve gue le son est d'autant plus brillant, dautant plus intense, gue le milieu dans leguel les corps sonores vibrent contient plus de calorigue.

15.

(208)

Je suppose done gu'il existe un fluide du son, fluide Šminemment Clastigue, gui est uni au calorigue, comme le calorigue est uni aux autres corps, et gui en est degage par la pression ou par d'autres causes, comme Je calorigue ou la lumitre sont degages des corps gui en soni penctres.

Ge fluide se degage en mõme temps du corps vi- brant et du milieu, soit liguide, soit gazeux, gui 'en- vironne.

C'est par Vaction du corps vibrant sur Je milieu, et par la reaction du milieu sur le corps vibrant, gue ce double degagement s'optre.

Lorsgu'on fait vibrer un corps sonore dans le vide, il ne frappe rien, rien ne le frappe; il n'y a point de son 6mis.

Le son se compose de sept tons primitifs, comme la lumiöre se compose de sept couleurs.

Les tons primitifs sont plus ou moins modifits par leur union avec des principes Etrangers au son (1), et de ces modifications proviennent les sõries gu'on ap- pelle octaves.

Plus le son est pur, plus Voctave ä laguelle il äppar- tent est aigu.

Les moltcules sonores ont de Vaflinite pour le ca- lorigue, et se repoussent entre elles.

Plus le son est pur, plus"grandes sont aussi et celte aflinite et cette force de rõpulsion.

(1) Peut-ötre avec ccux de la lumiere, des odeurs ou des saveuts, guc je ne confonds' point avec les composcs d'ou resultent la lu= miere, les odeurs et les saveurs <fue nous pouvons apprecier par les sens,

( 199 )

Dans*le son gui eonstitue le timbre tous les tons sont rõunis dans des rapports variables de guantite; comme les couleurs sont reunies dans la lumišre sõit directe sbit diffuse.

G'est par la diffkrence des rapports de leurs €ld- mens gue les timbres se distinguent.

Dans un gaz donne, ie corps solide fournit le tim- bre. Ii degage par ses vibrations, du gaz gui Venvi- ronne, des tons:äigus, des tons graves, selon gu*il vibre plus ou moins rapidement.

Une vibration' lente ne degage gu”un ton grave, parce gu*elle ne peut vainere Pattraction du calorigue par un ton plus aigu. *

Une vibration rapide ne degage gu'un ton aigu, parce gue les molecules de ce ton Gtant doutes d'une plus grande force de repulsion gue celles des tons plus graves, doivent se degager les premišres lorsgue la pression est assez vive pour les mettre en liberte; mais ceiles - ci ayant abandonne le calorigue, son affinite pour les autres en devient plus grande; et, d'ailleurs, la dilatation du corps sonnant et du gaz vibre succe- dant trop promptement a leur condensation, la cause gui pourrait occasioner le depart des moltcules graves cesse avant gue ce depart soit effectuc, et il n'a point lieu. Lorsgu'un corps vibre dans toute sa longueur ou toute sa surface, et en mõme temps dans ses parties aliguotes, il provogue le depart de plusienrs tons gui forment un?son compost, [on distingue et 'octave, et les accords de tierce et de guinte.

La vibration est le prisme du son. Ghacun peut en expliguer Vaction a son gre,

Le son se propage par Peflet de la rGpulsion, gui sol-

( 200 )

licite les molecules sonores d'occuper plus Pespace.

Dans un mõme milieu, il se propage sous une tgale vitesse, gu'il soit aigu ou grave, parce gue la force Mattraction pour le milieu augmente en mr6me pro- portian gue celle de rõpulsion entre les. moltcules sonores; et de cette attraction nait la resistance du milieu : elle.est d'autant plus grande, gue la force at- tractive du calorigue est moins neutraliste par les autres substances gui composent le milieu, ou gue le milieu contient plus de calorigue relativement a sa densitö. Elle est donc plus grande dans les gaz gue dans les liguides, et dans les liguides gue dans les so- lides. Le son se prõpagera donc plus lentement dans air gue dans Peau, et dans Veau gu'au travers des metaux.

La vitesse de la propazation du son est uniforme.

Ce n*est point par Peflet du mouvement imprime aux moltcules sonores, par le corps sonnant, gu*elles sen eloignent, mais, comme nous Vavons deja dit, par la force de repulsion gui les anime. Imaginons gue de chague point, soit de [lmstrument, soit de la couche gazeuse gui le touche, se detachent des glo- bules de son composts chacun d'une infinite de mo- lecules sonores disposees a occuper un espace infi- niment plus. grand gue celui dans leguel elles son! resserrees au moment de |Emanation. Gonsiderons chacun de ces globules comme composd de coüches concentrigues d*elkmens sonores, et tächons de de- couvrir ce gri se passe dans un de ces globules.

Chague couche, d'abord, tend par elle-m6me a sagrandir; car les forces de rõpulsion des moltcules placdes sur une surface convexe n'Etant. oppostes

( 201 ) gu'obliguement, chague moltcule est sollicitde, par celles gui Pavoisinent, de s'eloiguer du centre, en rayonnant.

En second lieu chague couche agit sur celles gu*elle enveloppe ou gui ['enveloppent; et, si la rõpulsion ne s'exercait gue d'une couche a Pautre, celle gui serait Egalement Gloignte de la surface et du centre du globule resterait immobile, et les autres s*eloigne- raient de celle-ci : mais, comme la force gui agit de la surface vers !e centre tend ä rapprocher les moltcules, et gu'elle Eprouve, par constguent, une plus grande resistance gue celle gui agit dans un sens contraire, celle-ci doit Vemporter, et le globule se developper.

IL y a donc reellement dans chague globule deux forces gui agissent en sens contraire : Vune de dila- tation et Pautre de condensation.

IL est Evident gue la force de dilatation de chague couche est en partie neutralisde par celle de conden- salion de la couche gui lui est superpose; et gue |ef- fet de la premiere de ces forces doit õtre d'abord nul dans les couches centrales.

Cependant a mesure gue la couche peripherigue s'agrandit, la couche inserite la plus voisine s'en rapproche davantage; parce gue la force de conden- sation de la premiöre est dautant plus obligue et par consEguent plus faible, gue ses mnlecules s*Gcartent davantage Pune de Pautre. Les molšcules de la se- conde couche tendent donc progressivement A se placer sur la mõme surface gue celles de la premišre, et, par la mõme raison, celles de la troisišme tendent a se placer sur la mõme surface gue celles de la se- conde; et ainsi successivement,

( 202 )

D'oüil suit gue toutes les couches tendent enlin 3 se confondre avec la couche peripherigue.

Les intervalles des moltcules se remplissent a me- sure gu'ils croissent. L”action repulsive des couches inserites, se deroule et vient entretenir la cause de dilatation dans les* couches circonscrites, ä mesure gu'elle s*y Gteint. La bulle sonore croit sans cesse en volume aux depens de son Gpaisseur, jusgu?a ce gu'enfin tontes les moltcules, arrivões sur une mõme surface, soient entre elles ä cette distance la force de repulsion, entikrement neutralisee par celle d”at- traction du milieu, reste sans eflet.

C'est donc une force constante gui agit constam- ment sur les Elemens de chague globule sonore, et les tloigze du corps sonnant.

A tgale distance du corps sonnant, les tons algus sont plus sensibles a Poreille gue les tons graves; parce gue, dans un espace donne, les globules sc- nores sont plus nombreux dans ceux-lä gue dans ceux-ci.

Le son se renforce dans les lieux il rencontre des corps sonores; parce gue |'air vibre met ces corps en vibration. Et, guoigue le mouvement gu”il leur transmet soit moins grand gue celui du corps dont

il a recu le sien, il est suffisant pour en degager des

moltcules sonores ui, suivant la nature de ces corps, peuvent €tre plus abondantes gue celles four- nies par le premier corps vibrant, et augmenter de beaucoup Lintensite du son primitif.

C'est par des changemens du timbre de la voix gu'on articule les diverses voyelles ; et ces change- mens s'operent en mettant en jeu, suceessivement, les diverses parties de Porgane,

Dans Particulation de Va, la poitrine seule pousse le son; dans celle de Po, c*est le gosier gui modifie

( 205 ) Vaction de la poitrine; dans celle de Vi et de [e, c*est la langue; ce sont les l8vres dans celle de Vu.

ataikulaLt ad des consonnes rEsulte des vibrations de Pair, produites par la langue ou par les lvres, et gui different entre elles par la durde, la vitesse et le sitge de la vibration, et par le volume de [air vibre, j

Danüs Particulation de |'s, la langue appuie forte- ment sur le palais, ne laisse passer gu'un filet d*air gue la poitrine chasse; dans celle de 7, la langue se prete A un certain fraulement prolonge, en se repliant plus en arriere gue'pour s, et en appuyant õgalement sur le palais; dans celle du p, les lõvres, aprts avoir contenu |air gue la poitrine a condense dans la bou- che, le laisse tchapper tout-A-coup ; dans celle de Va, c'est la langue gui contient Vair dans 'arriöre-bouche, etgui le laisse ensuite s'€chapper subitement en grande partie par le nez, etc.

Le son a plus d'intensite lorsgue le temps est chaud gue lorsgu'il est froid; parce gue c'est le calorigue gui le fournit.

La mme raison expligue aussi pourguoi il a plus Üintensit6 pendant la nuit gue pendant le jour; car la vapeur d*eau gui, pendant la nuit, s'abaisse sur la-terre a une plus grande chaleur specifigue gue Pair: dans les valldes gue sur les montagnes; car plus [air est dense, plus sous un mme volume it contient de calorigue.

Dans la theoric gui rapporte le son °A la vibration de Vair, on n'a, pour expliguer un grand nombre de ph€nomõnes, gu'une cause, la percussion sur Vorgane de Pouic, cause gui n*est susceptible gue d*un tres- petit nombre de modifications.

C'est par de petits chocs sur le tympan de Poreille,* gu” Orphee enchaina les bõtes feroces a ses pieds, gu'il

( 204 )

adoucit les mceurs des Thraces, gu'il charma Jes di- vinites infernales.

» C'est parce gue mon nerf acoustigue est frappe par un gaz plus ou moins condense, par une onde aõrienne plus ou moins €päisse, gue je suis attristd par les accens de la douleur, ou rõjoui par ceux de la gaite; gue je tressaille lorsgue j*entends OEdipe ou Antigone.

C”est A faire vibrer un plus ou moins grand nombre de mlocules akriennes, gu'aboutit tout Part des lu- thiers. C”est a combiner la succession ou. la simulta- neit de pulsations plus ou moins briöves, gue se reduit la science des HAxDpEN, des GrETRY, des GIMAROSA, etc.

Oui ne sent gue si le savoir du physicien lui permet d'adapter la cause gu'il a imaginde aüx phenomenes gu'il veut expliguer, la bonne foi ne se contente point d'une cause aussi peu feconde en resultats. Ce gaz, gwun tissu gui laisse tchapper le mercure peut con- tenir, est trop lourd pour ces innombrables modula- tions gui, ä travers tous les obtacles, parviennent jus- gu'au nerf de 'ouie, sans confusion, sans rien perdre chacune de la nuance gui lui est propre.

La nature aurait-elle pris tant de soin de soustraire ce nerf, par des poils innombrables et une matiöre rEsineuse €paisse, ä Paction de Pair exterieur, si elle eüt voulu gu'il en apprõciät les plus Iegtres modifica- tions. N'est-ce point en exposant ces nerfs a Pexcita- tion de leur stimulus ordinaire, gu*elle en augmente la sensibilitd ?

Vai a m*excuser, Messieurs, de vous avoir presentö avec trop d'assurance des idees gue jõaurais vous soumettre avec la circonspection du doute; une marche plus räservee m'eüt donne plus de droits apparens ä votre bienveillance; mais elle eüt 6t6 plus lente, et vos momens sont precieux.

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NOUVELLE DISPOSITION METHODIOUE |

Des especes de Mousses exactement connues, par M. G.-A. WALKER-ARNOTT, Correspondant a Edimbourg; precedee d'un rapport fait a son sujet a la Societe Linneenne, par M. B. Kirret, d. m.; suivie de notes eritigues et Aadditions gui completent ce travail et le mettent a la

hauteur des connaissances actuelles.

Vous m'avez charge de vous rendre compte de Pou- vrage gue M. WArker-ArnorT, dEdimbourg, vous a offert, sur leguel il a appeld toute votre attention, ct gui a pour titre : Vouvelle disposition methodigue des espöces de Mousses exactement connues. La täche n'4- tait point facile, cependant le m€rite de Pauteur me Va rendue agrdable. Je viens remplir Vobligation guc la Socibtš Linneenne a imposee a mon zelc; je desire rõpondre ä sa confiance.

Je ne puis trop louer le sentiment gui porte M. WAL- KER-ARNOTT ä rendre justice aux travaux de |'immortel Jean Hepwic, sur les plantes acotyiedontes, et parti- culišrement sur les mousses. Illui fait bien le reproche de guelgues inexactitudes dans les descriptions, mais

V. A 14

( 206 ) ce gu'il aurait dire, c'est gue sa distribution des genres, et surtout sa terminologie, sa methode et sa definition des especes, sont un modele des plus admi- vables. Hepw1c a fait ic' ce gue notre grand Linn a fait en fondant la langue botanigue. Ses divisions sont tranchees, ses expressions rigoureuses et ses remar- gues approfondies. Aucune de ses especes n'a peri, comme cela arrive chague jour pour celles de nos au- teurs modernes, aussi presomptueux gu'ils sont nuls. Ainsi gue Linnt, le muscologue de Gronstadt a tout creer, et c'esta Petude de ses ouvrages gue se sont for- mes les yrais cryptogamistes, les Acmarrus, les Pexsoon, les Parisor pe Beauvois, les Swirn, les AGAnpui, les Nzes p'Esensecxk, les LEveiLLE, etc. Diuuen Vavait precede. Son Historia muscorum, gui lui fit tant de reputation, Gtablit bien un petit nombre de genres, mais elle ne prsente röellement pas des caractöres bien iranches pour les especes; les parties essentielles y sont meconnues. Il est vrai gue le genie de Lixnž n'avait point encore ouvert la voie ä la vritable science. Tout Etait dans le vague, il parut, le chaos se dissipa, et ce gue DILLEN n'avait point vu, n'avait pu faire, Hrowrc le decouvrit et Pexecuta. Sa determination de genres est prise dans le nombre et la position des dents de Vurne : c'est la plus philosophi- gue, c'est aussi celle gu'adopteront les Linntens et les savans A VEnir.

Notre honorable confrere, M. Scmw EGRICHEN, a süivi les traces d'Henwrc : c'est le motif de ses succes. M. Bripex, en prenant une autre route, s*est jete dans lesinnovations. Nous lui reprochons, avec M. WAxken- ÄRNOTT, sa manie de tout cianger ; et, ce gu'il ya

( 207 ) de plus blämable, la Iegöretš de ses determinations.

Je ne veux point porter atteinte aux merites reels de Turner, de Smirn et du docteur HookEer; mais je dois biämer la faute grave gu'ils ont commise en don- nant de nouveaux noms ä des esptces tres=connues et parfaitement deecrites, en portant de la confusion dans les connaissances acguises, et en detruisant sans mo- tits valables le travail de leurs devanciers. Je suis fäche gue M. WALkEr-ARnorr ne les traite pas, ä cet egard, aussi sõvõrement gu'il en agit envers notre confrere M. BribEL-BRIDERI.

Dans !e temps actuel, c'est M. Hornscuuce gui mar- che avec le plus de sagesse dans la muscologie; sa clas- silication des genres est rigoureusement faite, et sa methode a du nombreetde la philosophie. M. WArkez- Arnorr ne parle point de lui; cependant, la Bryologia gerinanica est publide depuis une dixaine d'annces; elle est dans les mains de tous ceux gui s*occupent de cryptogamie. pe"

II ne parle pas non plus de la Muscologie de Parisor pe Beauvois, publiee, en 1822, dans le premier vo- lume des Actes de notre Šocietö Linntenne; il ne parle pas de cet ouvrage, gui est de beaucoup supe- rieur au Prodrome de Pwtheogamie, et gui a te eleve au niveau actuel de la science par (Žzposition me- thodigue des genres de la famille des Mousses, donnee par notre conlröre M. Desvaux, dans le tome III de nos Actes. Ouand on veut €crire aujourd'hui d'une manitre utile, il faut lire tout ce gui a paru sur P'objet gue |'on se propose de traiter. Ce reproche ne s'adresse pas seulement a M. WAziker-ARNOTT, mais encore ä tous ceux gui publient des livres sur la cryptogamie, sans

14.

( 208 ) faire avancer la science; et le nombre en est trös-grand aujourd'hui, gue tant de livres sont faits avec des livres. |

Une remargue gu'il m'est penible de faire ici, c'est gue M. WAaikEr-ARnoTT ne connait gutre gue les muscologues anglais; il a pour eux une predilection margude; aussi ne fait-il aucune mention des auteurs de ce genre dont les noms illustrent la France, VAI- lemagne et les Etats-Unis' de PAmegue du nord.

Avant d'examiner Parrangement adopte par Pauteur du Synopsis de muscologie generale, dont j'ai a vous entretenir, permettez-moi, Messieurs, d'Emettre mon opinion particulišre sur la marche ä suivre desormais dans la determination des especes.

Si tous les botanistes gui se sõnt occupes de cette partie essentielle de la science, eussent Gtudid les plantes sür place, dans [etat de võgetation et dans toutes les phases de leur existence, au lieu de les voir sur des echantillons dessech€s et dans le silence du cabinet, nous aurions moins de livres et plus de faits reels, plus de faits bien etablis, C'est surtout en cryp- togamie gue 'etude de la nature vivante est indispen- sable. Il est peu de võgõtaux gui changent aussi souvent d'aspect, de formes et d'habitudes, gue les mousses, les hõpatigues, les algues, les champignons, les hy- poxylees, etc. ; c'est faute d*observations reguliöres en ce genre gue certains auteurs ont cru pouvoir creer tant d'espöces dans les genres Phascum, Barbula, W eissia, Dicranum, Hypnum, Polytrichum, ete. Ils ont:puise leurs caracteres dans les circonstances plus ou moins lugaces gui determinaient accidentelle- ment la suberosit€, la [lexion des dents, la presence

( 209 ) ou absence des poils et des feuilles, la torsion des tiges, la rugosite de guelgues autres parties, etc. etc.

S'il est une famille de plantes chez gui les habitudes et les localitds sont d'une grande importance et doivent servir de base ä leur investigation, c'est sans contre- dit celle des mousses. Chague genre, chague espöce a sa place particuliere dans |'Gtat de nature, il trouve le sol gui lui est propre, la hauteur gut lui convient, et il developpe toutes ses facultds vitales. Gela est si vrai gu'ä |'aspect d'un canton, il est facile de deviner le genre, Despece mõme de mousses gue Von doit y trouver. Jai rassemble a ce sujet guelgues faits gue je developperai plus tard, mais dont voici, en atten- dant, une idee succinte.

Voulez-vous recueillir des Phascum, cherchez-les sur un terrain denude, aride, argileux, humide et en inõme temps un peu inclind. Les Andra, les Grym- mia, sont suspendues aux roches les plus störiles; les Bryum aiment les sols sablonneux et humides, la so- cite des Hypnum et des Phanrogames ; sur les pen- tes sableuses, exposdes au sud, se plaisent les Dyphis- cium, les Buzbaumia; vous trouverez les Cinclidium dans les martcages tranguilles, demeurant toujours au mme niveau, et dont le fond est bitumineux; les Dt- cranum, sur les points Elev€s et secs d'un sol onduleux; les Encalypta, autour des roches ombreuses couvertes de-terre võgetale; et les Barthramia, dans les fontaines d'eau courante et claire, dans les grottes humides et profondes.

Chague espece du Gymnostomum allecte un lieu particulier; le G. calcareum de Horxscrucu et NeEs se tient dans les petites cavitts des roches calcaires gui

( 210 )

forment une sorte de poudingue; il s'y cramponne dans une position verticale, tandis gue ses tiges fasti- gites se dirigent horizontalement. Les Fissidens, placds sur des pentes inclindes, agissent de mõme; ils impriment'ä Jeurs tiges la direction horizontale. Les Fontinalis se fixent au fond des eaux courantes, lim- pides et d'une celeritk toujours gale; le Funaria habite les lieux deserts, les ruines et les endroits par la flamme a passe et tout consume. Les Leskea se suspendent aux €corces rugueuses des arbres tournes au midi, et rampent dans les fissures. Les Meesia ai- ment le carbonate de chaux des Alpes et du Jura; les Splachnum , les excremens des animaux ä un Gtat de decomposition plus ou moins avancee ; les Veckera, les roches humides inclinees et les arbres pourris; et les Orthotrichum la partic la plus €levde des Ecorces gui garnissent le tronc des arbres.

Les Barbula recherchent de preference les lieux habites par les animaux rongeurs et les insectes; ils se plaisent aussi partout la main de 'homme cul- tive la terre. Les JVeissia sont tres-delicates sur le choix de leur habitation ; elles demandent des courans ou des chutes d*eau fraiche, comme certains Trichos- tomum et Anyetangium. Les dillerentes especes de Polytrichum se fixent sur les plaines Glevees et sur les terrains abruptes limoneux; les Sphagnum, dans les lieux gui doivent se convertir en tourbieres. Le seul genre Hypnum se rencontre sous toutes les zones, dans toutes les regions, sur terre et dans les eaux; toutes ses especes sont cosmopolites, mais chacune fait un choix particulier pour son gite ; les unes s'Gta- blissent sur un sol sablonneux et aride, ou argileux

( 211 ) humide; les autres, sur les hauteurs ou sur le bord des eaux.

Je me suis etendu, Messieurs, sur ce point, peut- Elre un pen trop; mais pai cru gue des considerations de cette nature etaient importantes en tete d*observa- tions sur les mousses, et en parlant a des disciples du grand Linnt.

Pour juger convenablement du travail de M. Wau- KER-ARNOTT, il eüt ete necessaire de comparer en- semble toutes les espöces de mousses recueillies dans les diverses contrees, et deerites par les differens au- teurs de muscologie. Je n'en ai pas eu le temps ni les moyens; d'ailleurs la täehe est longue et assez Epi- neuse, iln*est point facile de mettre d'accord la des- cription avec les plantes. Toutes ont 6te faites sur des tchantillons secs, et la synonymie viendrait encore tout em brouiller, alors meme gu'on serait parvenu, par des determinations microscopigues, a Eelairer son jugement. Ensuite, peut-on se [latter gue les mousses recues de ['etranger soient bien Giiguetees? Souvent, avec une espece bien determinee, on en trouve un grand nombre ranges sous le mõme nom, guoigue fort dissemblables entre elles. Les articles fournis par le commerce sont rarement dignes de [attention ; la fraude se glisse partout et travaille a son tour ä mul- tiplier les erreurs. Les planches ne sont pas toujours ex6cutees avec soin, et ne fournissent point toujours les moyens de constater une espece. C'est surlout pour le /ypnum cupressiforme gue Von a commis le plus de fautes. Nous en possedons jusgu'a douze varib- tes, dont le port semble toul-a-faii etranger a ses COnge- peres ; ika trompe plusieurs cryptogamistes. Il en est

( »2825)) de mõme des Hypnum serpens, rutabulum et ripa- rium, des Dicranum purpurcum et varium, du Weissia recurvirostra, des Barbula fallax et ungui- culata, des Brium cespititium et capillare.

Je reviens 4 mon idee premiöre, on ne peut reelle- ment assurer existence d'une espece gu*en Põtudiant dans Vetat de nature, gu'apres Pavoir suivie depuis son premier developpement jusgu'ä sa mort, gu'apres avoir note ses diflkrens changemens et Pavoir cueillie a chague õpogue. Gette maxime est eelle gue la So- ciete Linneenne recommande A tous ses membres ; c'est d'apres cette maxime gu*elle juge les ouvrages impri- m€s ou inedits gut lui sont envoyes, ou gu*elle con- sulte. En suivant fidelement une marche aussi sage, j espere, Messieurs, grr'il sortira guelgue jour de notre enceinte une võritable physiologie võgetale.

La disposition methodigue des especes de mousses gue propose M. WALKER-ÄENOTT a pour but de fixer les familles naturelles de cet ordre des plantes acoty- ledondes. Pour dire gue Pauteur a reellement rempli sa täche, il faudrait gu'il eüt donne les caractöres de ses familles, de ses genres et de ses especes. Je sais bien gu'un pareil travail aurait exige plus de temps gu'il n'a pu en donner ä la monographie soumise a votre examen ; et puis, ajoutons une verite, c'est gue toutes les tentatives faites jusgu*ici n'ont produit au- cun resultat essentiellement utile.

De Jussigu, pe LA MArck, PaLisor DE BEAuvois, ŠPRENGEL et DE GANDOLE, ne font des mousses gu'une seule famille; d'apres Pautoritö de Henwrc, gui a mon- tre dans la creation de ses genres la possibilite d'une analogie naturelle, je crois gue les organes principaux

( 215 ) s'opposent a ce gue leur division methodigue en pla- sieurs familles trouve place daris le systšme actuel des familles dites naturelles. M. WALker -ARNOTT, cepen- dant, les distribue en onze familles; la premiere, com- prenant les genres Andrma et Sphagnum, a laguelle il ne denne aucun nom; les dix autres sont les Phascoi- dees, les Gymnostomoidees, les Buz-baumoidtes, les Splachnoidees, les Orthotrichoidees, les Grimmoidees, les Dicranoidees, les Bryoidces, les Hypnoidees, et les Polytrichoidtes. Je ne considere ces familles gue comme de simples tribus, et je pense gue tout obser- vateur de bonne foi se rangera de mon avis. D'ailleurs, ce gni le justifie c'est Pembarras dans leguel Pauteur lui-mõme se trouve pour assigner une place conve- nable aux genres Andraa et Sphagnum. On ne sait sil en forme une seule famille ou bien deux. Une seule famille eüt offert des contradictions manifestes entre les genres; deux familles eussent GL6 singuližrement pauvres. Le silence de M, WArkEr-ARnorrT est pru- - dent; il laisse a d'autres le soin de lever la difliculte.

Ouant aux genres et mõme aux especes, M. WALken- Arnorr donne la preference aux auteurs anglais, et particulišrement au docteur Hooxer. On peut lui par- donner cet €cart de nationalite, mais la justice vou- lait gu”il rendit au moins et les noms et les dfinitions empruntes a ceux gui les ont crets. C”est ce gue je ferai au fur et ä mesure gue je suivrai M. WALkeR- ARNOTT.

Pour mettre tous les Linnšens ä mõme de juger de la validite de mes rernargues, je crois devoir rapporter ici le texte mõme du muscologue d*Edimbourg, gue je proposc a la Socibte d'admettre dans son sein et de !ui

(214)

delivrer le diplõme de correspondant (1). Je placerai mes observations critigues et les additions n€cessaires sous chacun des genres de M. WALker-ARnorr, en les precedant d'un asterisgue *; mon but est de completer ainsi son travail, d'offrir a mes honorables confreres une vue genõrale pour Petablissement rõgulier»de la nouvelle disposition methodigue des tribus, des gen- res et des espöces de mousses, et prouver au monde savant gue la Societš Linndenne n'adopte rien sans Vavoir soumis A Vanalyse la plus rigoureuse. Pour faire marcher la'science en avant, il ne faut point user de complaisance.

aarrrararnsas

NOUVELLE DISPOSITION METHODIOUE DES ESPECES DE MOUSSES.

* Les mousses forment une seule famille gue on divise naturellement en douze tribus, savoir : les An- dreoidees, les Sphagnoidees, les Phascoidees, les Gymnostomoidees, les Buxbaumoidees (gue jaimerais mieux appeler Diphyscioidees) , les Spiachnoidees, les Orthotrichoidees, les Grimmoidces, les Dicranoidees, les Bryoidees, ies Hypnoidces et les Polytrichoidees.

* ANDRAOID EE.

Genre 1. Anorea. Ehrh.

1. A. alpina. Scnw. Suppl.1, p- 1, p. 42: Brion. Metk. p. 207.

(1) Ces conclusions ont ete adoptões d'une voix unanime, seance

tenante, le 23 fevrier 1826,

( 2155) 2. A. rupestris. Scnw. $.1, p. 1, p. 42. Brin. Sp. Musc. p. 1, P: 44- 3. A. Rothii. Scaw. 8. 1, p. 1, p. 43, et $. 1, p. 1, p- 19: —A. ru- pestris. Brin. MZeth. p. 206. 4. A. nivalis. Scnw. S.2, p. 1, p. 90.

* OBSERVATIONS. Je donne le nom d'androidees a cette tribu gue je distingue par la phrase suivante : Plantes rupestres, taldes, ä feuilles de jungerma- noidees, capsule incomplete, dents du peristome adnees ä Vopercule, gui est persistant.

* SPAGNOIDEE.

Genre IL. Semacnun. Hook.

1. S. obtusifolium. Hoox. 47. B.

a Vulgsare. S. latifolium. Scnw. $. 1, p--1, p. 12. —S. cymbi- folium. Brin. Meth. p. 1. S. magellanicum. Brin. MZeth. p. 1. S. patens, Brin. Meth. p. 2. S. oblongum. Beauv. S. crassise- tum. Brin. Meth. p. 2.-—S. tenellum. Brin. Meth. p. 1.

B Minus. S. compactum. Brin. Meth. p. 3. —Scnw. S.1, p.1, p. 12, tab. 3. S. ericetorum. Brain. Meth. p. 3. S. condensatum. Brin. Seth. p. 3.

y Fluitans. Turn. M. H.p. 6.

EHrHART ayant primitivement donne le nom Modtusifolium a cette espece, il a Etre conserve de preference a celui gue lui a impose M. SCHWEGRICHEN.

2. S. sguarrosum. Scnw. $.1, p. 1, p- 13, t. 4. Brip. Meth. p. 2.

3. S. acutifolium.

a Foliis rectiusculis. S. acutifolium. Scnw. $. 1, p. 1, p. 15, t. 5. S. capillifolium. Brion. Meth. p. 2. S. subulatum. Brib. Meth. p. 3.

B Foliis apice patentibus. S. recurvum. BeAuv.—S. pentasti- chum. Brin. Meth. p. 2.

4. S. cuspidatum.

a. Foliis rectiusculis. —.S. cuspidatum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 16, t. 6. Brio. Meth. p. 2.

B Foliis supremis latioribus apice sguarrosis, inferioribus rectis.

( 216 ) IVob. La variete B de cette espece est tres-voisine de la variete B du 5. acutifolium. Species dubia.

1. S. simplicissimum. Brin. Meth. p. 3.

Cette espece appartient peut-etre au gerire Orthotrichuri.

* OBSERVATIONS. Les caractöres de cette tribu doivent Gtre selon moi : Plantes tourbeuses, droites ou flottantes, Epaisses, a feuilles charnues, jaunätres ; capsules rondes, pedicelldes. Le genre Sphagnum a Et6 cre6 par Linnk, et parfaitement bien caracte- rist; il n'appartient donc point a Hooxer. L'es- pece Sph. obtusifolium (1) Etant de Enruarr, il faut la lui conserver. La varidte tenellum (1) de Pex- soon, et non pas de BribEL, est une espece distincte de Vobtusifolium, non-seulement par son port, mais encore par la forme des feuilles et de Purne. Sous Pesptce sguarrosum (2) de Persoon, et non de ScHW.EGRICHEN, on doit placer deux varietes decrites Pune sous le nom de subsecundum par Nezs »*Esen- BECK, Lautre sous celui de contortum par SCHULTZ.

PHASCOID EE. Gen. HI. Pnascun. Schreb.

A. Surculis reptantibus aphyllis ramosis confervoi- deis.

1. P. serratum. Scaw. 8.1, p.1, p. 6. Brin. Meth. p. 6. P. stoloniferum. Brin. Meth. p. 10. 2. P. coherens. Scnw. 8.1, p. 1, p- 4. Brao. Meth. p. 6.

Cette espece est, ä mon avis, tres-obscure. Toutes les mousses gue pai vues ou guc je possede sous ce nom appartiennent a la suivante. La description d'Henwrc ne s'accorde pas avec la figure awil en a donnee, En effet, les fenilles gu'il figure ovees, acumi-

(217) nces, enlieres, et avec une courte nervure, sont lanceolees dans la description, et M. Scnw=zcricHEN dit en outre gwelles sont legerement dentees en scie avec une nervure percurrente. N'est- elle pas plutöt une variete de la suivante?

3. P. crassinervium. Scaw. $. 1, p- 1, p- 4; t. 2. Brin. Meth. p. 6. Le P. stenophillum de VoiT appartient, ce me semble, a cette especee. Kl B. Surculis reptantibus nullis.

a. Foliis magis minusve subulatis.

4. P. alternifolium. Scuw. $. 1, p. 1, p. 10, t. 10. Pleuridium alternifolium. Brin. Meth. p. 10. Pleuridium globiferum? Brin. Meih. p. 10.

5. P. crispum. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 1. Brin. Meth. p: 9. P. multicapsulare. Brin. Meth. p. 10.

6. P. rostellatum. Brito. Meth. p. 9.

On pourra peut-Etre en faire une variete de la precedente es- pece. Mais dans tous les echantillons d'Allemagne gue pai vus, la soie (seta) est exserte, le rostellum, presgue dresse , egale en longueur Purne (theca), gni est de forme ovoide.

7. P. flexuosum. Scnw. S. 2, p. 1, t. 102.

8. P. nervosum. Hoox. M. E. t. 105.

9- P. subulatum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 1. Brin. Meth. p. 7.

10. P. axillare. Dicxs. P. nitidum. Scaw. $. p.1,p. 7. Brin. Meth. p. 7. = P. stvictum. Brio. Meth. p. 7.

B. B. Foliis magis minusve ovatis.

11. P. patens. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 7. Brin. Meth. p. 7. P. Dicksoni. Brin. MZeth. p. 7.

12. P. pachycarpon. Scnw. S.1, p. 1, p-4, t. 2. P. recurvifo- lium. Brio. Meth. p. 6.

Cette espõce differe du P. patens, surtout par ses moindres di- mensions et par ses feuilles lindaires, legerement dentees en scie. 13. P. maticum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 1. Brin. Meth, p. 4.

14. P. Floerkeanum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 3, t. 3. Brio. Meth. 58

( 218 )

15. P. carniolicum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 2, t. 3. Brin. Meth. p. 5.

16. P. cuspidatum. Hook SM. B.

a Apiculatum. P. cuspidatum. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 1. Brin. Meth. p. 8. P. curvisetum. Brin. Meth. p. 7. —P. elatum. Scnw. $.. 1, P- 1, p- 9, t. 1. Brin. tMeth. p. 9. P. proliferum. Brip. Weth. p. 9. P. apiculatum. Brin. Meth. p. 8. P. intertextum. Brin. Meth. p. 8. P. stellatum.2Brib.! Meth. p. 4.

B Piliferum.—P. piliferum. Scuw. 8. 1, p- 1, p, 1. Brin. Meth.

P. 7- 17. P. splachnoideum. Honnscn. Hor. ph. Ber.' 18. P. bryoides. Scnw. $. 1, p. 1, p.7, t. ji gymno stomoides. Brin. Meth. p. 7. 19. P. rectum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 11. Brin. Meth. p. 6. 20. P. curvicolium. Scuw. $. 1, p. 1, p. 7. Brin. Meth. p. 5.

* OBSERVATIONS. Le Phascum serratum (1) a 6te dcrit et cr66 par ŠcAREBER, ainsi gue-plusieurs autres especes, dans son Memoire intitule De Phasco obser- vationes., Leipsik, 1770, in-4. Je partage le senti- ment de M. WAazrer- Arnorr sur le P. coheerens de Hepwrc (2), et non pas de Scmw.EGRICHEN; j'estime de plus gu*on ne posstde point d*echantillons de cette espece dans aucun herbier, et gu'on peut sans crainte la reconnaitre dans le P. /loerkeanum (14) : du moins, a mon sens, c'est [espöce gui correspond le mieux a la description de Hepwrc. En visitant attentivement Vherbier de Vorr, gue posstde aujourd*hui M. Dce1- LINGER, membre de VAcademie des sciences de Mu- nich, et grand muscologue, je me suis convaincu de la lõgitimite de son P. stenophyllum (9). Gette espece se distingue du P. crassinervium (5) par ses feuilles su- bulees sous-lineaires, et appartienten conseguence a la seconde division du genre. —Je ne partage pas [opi- nion gui veut ne voir gu'une varitte dans le P. rostel- latum (6): c'est une espöce tres-distincte. Le P. cus-

4219) pidatum(16) appartienta ScareBER. J'approuve la reu- nion gue fait M. WALKER-Arnorr de plusieurs espöces de BrinzL, comme simples synonymes; mais il faut conserver cormme esptce le P, piliferum de ScHREBER et non de Scnw.=eRICHEN (16): c'est une bonne espece, distincte par ses feuilles mucronees et piliferes,

Gen. IV. Brucnra. Schw.

1. B. vogesiaca. Scnw. $. 2, p. 2, p- 91, t. 127.

La coiffe (calyptra) ressemble fort peu a celle du Hoitia, et differe de celle du Phascum en ce gwelle est miuiforme et gu'elle nest jamais fendue lon-itudinalement.

Gen. V. Voiria. Hornsch.

1. V. nivalis. Scnw. $. 2, p. 1, p. 2, t. 102.

2. V. hyperborea. Scnw. $. 2, p. 2, p. 87, t. 126.

* OBSERVATION. Ces deux genres sont excellens et bien places dans la sõrie naturelle des mousses.

GYMNOSTOMOID E. Gen. VI. Gyunosromum. Hook. *

A. caule ramoso, foliis subulatis, argute serratis; theca siccitate striata vel sulcata; flore masculo

capüluliformi, (Glyphocarpa. R. Br.)

Dans les trois especes suivantes gue pai eu occasion A'examiner recemment, dans toutes, peut-etre, il existe une membrane tres- distincte de celle formee par le sac sporulaire de Purne. Si ces observations Etaient coniirmees, car je ne les ai faites gue sur un petit nombre d”echantillons, on devra eloigner les especes en gues- ton des Gymnostomoidees, et les placer parmi les Bryoidees, dans un genre pres des Bartramia. On deyra peut-etre aussi faire en- wer dans ce genre le B. stricta de SCHWEGRICHEN,

1. G. guadratum. Hoox, 97. E. appx.—-Bartramia guadrata, Hoox.

( 220 ) i

M. E. t. 132. Glyphocarpa guadrata. Scnw. $. 2, p. 2, p- 94, t. 128. ' "

2. G. capense. Hook. M. pE. t. 165. Glyphocarpa capensis. Scnw. $. 2, p. 2, p. 96, t. 128. Bartramia sericea. Horxsc. Hor. J1 ber.

3. G. bartramoides. Bartramia compacta. Hornscn. Hor. phys. berol,

L'urne, dans cette espece, est absolument la meme gue dans la precedente, et il est probable gue 'ce tte mousse n'est seulement gu'une variete tres-compacte de celle-ci. Mais, de plus, entre les deux autres especes de cette section, je n'ai pas vu de difference. L'urne de la premiere est decrite par M. HookER comme carrce, mais cette forme ne se presente gue' dans un jeune Etat de la plante, et Pautre espece a aussi Purne carr€e dans des circon- stances semblables. Les feuilles du G. capense sont ordinairement tournees du meme cÖte, et les tiges sont radicantes; mais ces ca- racteres se rencontrent Egalement dans d'autres especes. Les for- mes de leurs feuilles sont exactement les memes, et Jai vu recem- ment certains echantillons des deux esptces, gu'il etait impossible de rapporter ä Pune plutõt guw'ä Pautre.

B. Caule elongato=ramoso, cespitoso, foliis integer- Timis.

Les tiges sont entremelees et couvertes de feuilles depuis la hase; les racines sont tomenteuses. L*entree de Purne n'est jamais munie d'un anneau Elastigue.

4. G. lapponicum. Heow. Sirp. eript, Anyctangium lapponi- cum. Scnw. 8.1, p.1, p. 26 —Schistidium striatum. Brin. Meth. p. 22.

5. G. viridissimum. Smimrn. Z. B. t. 1583. Weissia Forsteri. Brin. Meth. p. 45.

6. G.? obtusifolium. Brown in Parry's first arctic voyage.

7. G. aestivum. Scnw. $. 1, p- 1, p- 30. Brin. Meth. p. 18. Anycetangium compactum, Scnw. $. 1, p- 1, p. 36, t. 11. Brib. Meth. p. 23.

8. G. Hornschuchianum. Hedwigia Hornschuchiana. Hoox. M. E. t. 103. Scnw. S. 2, p»15 p- 7, 102.

Les soies sont veritablement terminales : ce n'est gu'en se re-

nouvyelant gu'elles ont Papparence d'etre lat erales.

( 221 )

9. G. rupestre. Scnw. S. 1, p. 1, p. 31, t. 10. Brin. MZeth. p. 18. —G. eeruginosum. Brip. 2Zeth. p. 18. G. articulatum. Brin. Met. p:16.—Dicranum hyperboreum. Brin. 2Zeth. p. 67. (Excelus. synon. Flor. dan.?)

Le G. stelligerum YHornscnvcn (Bryologia Germanicea) ap- partient sans aucun doute ä cette espece.

10. G. curyirostrum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 32. Brin. Meth. p. 18.— G. stelligerum. Brin. Meth. p. 18.

C'est ä cette espece gue doivent Etre rapportts les G. pomni- forme, ceruginosum , microcarpum, brevisetum et pallidisetum de la Bryologia Germanica.

11. G. xanthocarpum. Hoox. 17. E. t. 153.

CG. Caule breviusculo subsimplici.

Les especes de cette section sont ordinairement simples, mais guelguefois elles sont legerement rameuses a cause des nouvelles pousses. Les feuilles de la -plupart deeroissent en dimensions, et finissent meme par disparaitre de la base des tiges gui possedent des racines fibreuses et distinctes. L'entree de Purne est guel- guefois munic d'un anneau.

12. G. Griffithianum.. Smiru. £. B.t.1938. OEdipodium Grif- fithianum. Sonw. $. 2, p.1, p. 15, t. 105. 13. G. involutum. Hoox. M. E. t. 154.

Je ne crois pas gue le G. Javanicum de Brumz (ZVova acta Aecad. Cesar. nat. cur. Bonnensis) differe le moins du monde de cette espece.

14. G. julaceum. Hoox. M. E. t. 42. 15. G. japonicum. Scnw. 9.1, p. 1, p- 23. Brin. Meth. p. 15.

Cette espece est-elle differente de la suivante?

16. G. fasciculare. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 24. Brin. Meth- p. 15.— G. Rottleri. Scnw. S. 1, p. 1, p. 24, t. 3. Brib. Meth. p. 16. Bryum attenuatum. Brin. Meth. p. 117.

17. G. Bonplandi. Hoox. Pl. Cr. t. 1, B.

18.. G. pyriforme. Scnw. $. 1, p. 1, p. 24. Brin. Meth. p. 14. G. niloticum. Deure, F/. Egypt. G. tarbinatum. Brin. Meth,

A 15

a

( 222 ) p- 14.— G. dilatatum. Brip. Meth. p. 14. G. splachnoiduni. Brtr- Meth. p. 14.

19. G. tetragonum. Scnw. $.1, p. 1; p. 22, t. 8. Pyramidula. tetragona. Brin. Meth. p. 20.

20. G. curvisetum. Scaw. $. 2, p. 1, Pp, 17, t. 105.

21. G. ovatum. Scuw. 8. 1, p-1, p. 27. Brin. Meth. p. 12.

22. G. truncatulum. Horrm. Hoox. M7. B. G. truncatum. Scnw: S. 1, p. 1, p. 19. Briv. Meth. p. 15. G. intermedium. Brib. Meth. p. 15 (Ezclus. synon. Schw.). G. rufescens. Brion. 2Meth. Pp. 12.

23. G. Heimii. Scnw. $. 1, p. 1; p. 21. Brin. Meth. p. 15. G. obtusum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 21. Brip. Meth. p. 15. G. inter= medium. Scaw. $. 1, p. 1, p. 19, t. 7.

24. G. spliericum. ScaW. $. 1, p. 1, p. 21, t. 6. Brin. Meth. Pp: 14:

25. G. minutulum. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 25, t. 9. Brib. Meth,

p- 12. L'opercule, dans tous les echantillons gue jai vus, est conpexur brevirostrum , et won conicum obtusum. Les feuilles n'ont pas, comme M. Scnw.zcricnEN le dit, ün bord €pais : une telle appa- parence vient de ce gue ce bord est reflechi.

26. G. conicum. Scaw. $. 1, p. 1, p. 26, t. 9. Brin. Meth. Pp: 13.

27. G. Jamesoni. Arvorr in Wern. Trans. v. 5, p. 200. Mem.

de la Soc. ('hist. nat. de Paris, t. 1, p. 347.

28. G. tortille. Scuw. . 1, p. 1, Pp. 29, t. 10. Brin. Meth. Dr. 7:

29. G. microstomum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 28. Brin. 2Meth. PA 19. |

A tette espece, je rapporte presgue tout le genre 2Zymenosto- mum de la Briologia Germanica ; ce genre ne peut Etre deter- mine par aucun caractere, soit artificiel , soit naturel.

30. G. rutilans. Scuw. $. 1, p. 1, p. 29. Brin. Meth. p. 16.

Je ne sais ce gue c'est gue cette.espece. Plusieurs plantes exis- tantes dans les herbiers en Angleterre, et gui ont eiš ainsi nommees par M. SCHW.GRICREN, appartiennent au G. rupestre.

31. G. Donianum. Smirn. £. B. t. 1583.

[ 225 ) 32. G. trichodes. Briv. MWžeth. p. 11. Anictangium trichodes. Scnw. 8.1, p. 1, p. 33; t. 12.

Dans la Muscologia Britannica, cette espece a 6Lš rapportee au ?Weissia; mais dans les Transactions de la Societš Werne- rienne, nous avons deja dit, M. Grzvikte et moi, pourguoi elle doit Etre placce parmi les Gyrnnostomoidees.

33. G. tenue. Scnw. $. 1, p. 1, p. 27. Briv. Meth. p. 13. 34. G. gracillimum. Horxscn. Br. Germ.

* OESERVATIONS. Ge genre appartient ä HEDWIG. Les trois premiteres especes doivent, sans aucun doute, former un genre trös-distinct prös du genre Bartra- mia. Ici commence la confusion pour |etablisse- ment des genres chez tous les muscologues, ,et pour leur situation naturelle. Les genres Gymnostomum: Anictangium, Schistidium, Hedwizia, Pyramidula, Perisiphorus, Schistostega, se sont vus dans un petit nombre d'anntes successivement reunis, sõparts, d6- chires les uns et les autres; tantõt en masse, tantõt en partie, tantõt isolement. M. WArker-Arnorr nous les offre reunis et sõparts partiellement. A-t-ii tort, a-t-il raison? Une €tude plus approfondie rõpondra a ces gucstions; guant ä- moi, Je ne Crois point ses es= peces dispostes en serie naturelie. Le Gymmnostomum lapponicumv AHepwic (4) s*eloigne a tel point des autres espöces du genre, par son port et ses habitudes, gue ŠCHWEGRICHEN a cru devoir le placer parmi les Anictangides : je me range de son avis. Briper a donc tort de le porter, tantõt entre les Hedwigies, tantõt entre les Schistidides. —Le G. cestivum (7) nest point identigue avec VAnictangium compactum de Scwuz- GRIGHEN : ce sont deux especes differentes. Le

NG)

« 224.) G. hornschuchianum (8) est bien plac6.—Je consens volontiers ä la reunion des especes indigutes sous le G. rupestre (9) comme varietes; cependant, il est pos- sible gue Põtude de leurs habitudes et de leur habita- lion me fassent prendre une autre opinion : ce gu'il y a de certain, c'est gue [on ne connait pas bien leurs signes diagnostigues. Le G. tetragonum (19) con- vient, par Pouverture de Purne et par son port, a la place gue lui assigne M. WaArxEx-ArxoTT; mais si "on adopte le principe, maintenant ä peu prös general, gue la coille (calyptra) est importante dans Peta- blissement des genres, cette petite espece devient alors le type d'un genre. Je Ja laisse parmi les Gymnosto- mum proprement dits, parce gu'elle s*y rattache neces- sairement. Le G. heimi (25) nous laisse des doutes sur sa Iegitimite, tandis gue-les echantillons du G. in- termedium, seulement indigud par M. WALKER-ARNOTT comme varite, ne nous en laisse aucun. L”opercule du G. minutulum (25) n'est convexe et a bec court (brevirostrum) gue par suite de la dessiccation de Purne. Ouantä la note placke au-dessous du G. mi- crostomum (29) gui appartient ä HEnw1rc, Je crois de- voir observer gue le genre Z/ymenostomum etabli par MM. Hornscnucu et Nžes D'EsEeNnBEck est un des meil- leurs fondes; il a bien autant de valeur, soit artificiel- lement, soit naturellement, gue tant d'autres genres Gtablis sur de simples nuances dans le peristome et la coille. Si M. Waiker-Arnorr eüt eu sous les yeux la Bryologia Germanica, il n*eüt point parle de la sorte. —O0n ne peut juger d'une espece sur des echantillons desseches ; ainsi, pour declarer la validitd du G. ruti- lans de Scuwrcricnen (30) il faut avoir vu comme

(225) moi la nature vivante. Le premier muscologue gui ait determine rigoureusement la place du G. tricho- des (52), comme appartenant aux Gymnostomoidees , est M. Wesen fils: son travail date de Pannfe 1805.

Gen. VII. Scuisrosreca. JWeb. et Mohr.

1. S. pennata. Hoox. 27. Br. p. 15, t. 5. Gynmostomum pen- natum. Scnw. 8.1, p. 1, p. 19. Brib. MZeth. p. 16.

2. S.? fulva. Drepanophyllum fulvum. Hoox. 27. E. 1. 145. Scnw. 8. 2, p.1, t. 125. Dicranum? falsifolium. Hoox. 21. E. t. 82. —Fissidens falsifolius. Scnw. 8.1, p. 2, p. 9. Brib. Meth. P: 191.

Je suis incertain sur le genre auguel cette espece doit Etre de- fimitivement rapportee. Par son port, eile se rapproche egalement de la premiere section du Dicranum et du Schistostega pennata, mais la forme et la textare des feuilles sont tres-differentes. Fa structure de Vopercule semble Punir ä ce dernier genre, mais la coifle est inconnue, et la vritable structure de Pentree de [urne

me semble aussi indetermince.

* OBSERVATION. —Je ne partage point le sentiment de M. WAazker-Arnorr relativement au Schistostega fulva (2); pai de fortes raisons pour laisser cette es- pece parmi les Fissidens.

Gen. VIII. AnicrAncrun. ZZook.

1. A. torguatum. Hook. 27. E. t. 41. Scuw. $. 2, p. 1, p. 5, t. 103.

2. A. subsessile. Gymnostomum subsessile. Scurw. $. 1, p. 1, p- 1, t. 7. Schistidium subsessile. Brin. MZetk. p. 21.

3. A. pulvinatum. Rnoet. Gymnostomum pulvinatum. Scnw. S.1, p. 1, p. 28. Shistidium pulvinatum. Brin. Meth. p. 21.

4. A. cespiticium. Scnw. $. 1, p. 1, p. 35, t. 12. Schistidium

cespiticium. Brin. Meth. p. 21.

IL est impossible de distinguer cette mousse du JFeissia acuta autrement gue par le fruit, Les feuilles ont precistment la mõne

( 226 ) structure; Jeur nervure est grele ä la base, mais elle selargit et remplit toute la partie superieure de la feuille.

5. A. ciliatum.

a Canescens. A. ciliatum. Scnw. $.1, p. 1, p. 38. Schistidium ciliatam. Brin. Meth. p. 21.

B Vigroviride. A. tiliforme. Micn. Hedwigia integrifolia. BEAUV.

4 Rufescens. A. imberbe. Hoox. M. B. t. 6.

6. A. repens. Hook. 37. E. t. 106.

Dudia species.

A. domingense. Sprengel in IVeue Entdeckurgen. t. 3. Cette plante n'appartient point a VAnictangium; elle me semble etre une espece de Pterogonium , ou plutõt de Daltonia.

* ÜBSERVATIONS. Les trois premiöres espäces de ce genre peuvent conserver le nom de Schistidium gue leura donne BRIDEL; maisil n'en est pas de mme de VAnictangium ciliatum (5) propost par M. WAL- KER-ArnoTT; il s'en Cloigne entišrement par son port. Onluia assigne differentes places. Hzepw1c |'a mis parmi ses Anictangices; BripeL ena fait un genre ä part sous le nom de Hedwigia; Scnranck , le Nestor des bota- nistes allemands, lui a impose celui de Gyminostomum hedwigii dans sa Flore bavaroise, et son opinion a generalement prõvalu chez les muscologues allemands.

? Gen. IX. HenwicrA. Hook.

Je doute us ce genre soit convenablement place ici : il y au- rait peut-etre plus de -raisons pour le ranger parmi les ZZyp-

noidees.

1. H. aguatica. Henw. Anictangium aguaticum. Scnw. $. 1, Pp- 1, p. 38. Gymnostomum aguaticum. Brin. Meth. p. 19.

IL est difficile, au premier coup-d'ceil, de decider si les soies sont terminales ou latõrales. Mais comme je les ai toujours vues avec des feuilles põrichetiales situees un peu au-dessous du sommet

(227 ) des ramuscules gui etaient placees sur le cöte de la tige, je pre= fere laisser cetle mousse dans le genre edwigia. Elle ressemble beaucoup au Cinclidium fontinaloides.

2. H. secunda. Hoox. 37. E. t. 46.

3. H. Humboldtii. Hoox. 77. E.t. 137. Scnw. $. 2, p-1, t. 103. (Ouoad folia mala.) Hypnum purpurascens. Scnw. $. 1, p.2» p: 229. Brin. Metk. p. 159. Hypnum tasiforme? Scnw. $. 1, Pp: 2, p. 189. Brin. Meth. p. 155. Hypnum nigrocaule? Scnw. $S. 1, p. 2, p-igi. Brid. Meth. p. 155.

* ÜBSERVATION. Je ne verrais aucun mal ä placer ce genre parmi les Hypnoidees, ainsi gue le propose M. Wazker-Arnorr , puisgu'il differe absolument des Gymnostomoides par son port particulier; mais la conformation de 'ouverture de Purne s'y oppose sans retour. Ici, comme dans beaucoup d”autres cas, on rencontre des difficultšs insurmontables , guand on veut õtre conseguent avec les regles etablies, et suivre une progression naturelle.

BUXBAUMOIDE E.

* Le nomde cette tribu me parait bien dur; on au- rait pu lui substituer celui de Diphyscoidee.

Gen. X. Dipnxsciun. Mohr.

1. D. folicsum. Brin. Meth. p. 123. Buxbaumia foliosa. Scnw. S.1, p- 2, p- 65.

Gen. XI. Buxraumia. Haller.

1. B. aphylla. Scnw. $. 1, p. 2, p. 65. Bai. Meth. p. 123.

Cette plante curieuse possede reellemeut des feuilles, mais elles sont si petites gu'il serait convenable de nommer Vespece B. sub- aphylla.

» OsseRnvaTIon. M. WALKER- ÄRNOTT Cite avec

( 228 ) raison HALLER comme auteur de ce genre , au lieu de Linnt, gui Pa simplement adopte. Je fais cette remar- gue pour montrer gue le savant muscologue d'Edim- bourg n'a pas toujours suivi la mõme marche. -

SPLACHNOID E.

Gen. XII. SEAN GAAS Grev. et Arn.

A. Apophysi maturitate inflata.

- S.ampullaceum. Scrw. 8.1, p. 1, p. 52. Bab. Meth. p. 108.— S. 1 405444) Brin. Meth.p. 108

M. B. pe LA Prraie (Journ. botan. 1814) a constitue une nou- velle espece, type d'un nouveau genre (Apodanthus aphyllus), gui nest autre chose gue le seul fruit de cette espece.

2. S. vasculosum. Scnw. S. 1, p-1, p. 57. Brib. Meth. p. 107. S. pusillum. Brin. Meth. p. 107.

3. S. rugosum. Brin. Meth. p. 107? Smiru. E. B. t. 2094: ( Optima.)

Ceite espece est peut-tre une simple variete de la precedente.

4- S. sphaericum. Scaw. $. 1, p. 1, p. 54. Brin. Metk. p. 107. S. ovatum. Scuw. $. 1, p.1, p. 54. Baib. Metk. p. 106. —S. gracile. Scnw. $. 1, p-1, p. 52, t. 15. Brin. Meth, p. 107.

5. S. Wormskioldii. Scnw. $. 2, p. 1, p. 27, t. 108. Aplodon Wormskioldii. Brown iz Parry's first arctic voyage.

6. S. tenue. Dixs. —S. attenuatum. Brin. Meth. p. 106. —S. ser- ratum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 49. Brin. Meth. p. 106. S. flagel- lare. Brin. Meth. p. 106. Weissia splachnoides. Brin. Metk. p. 45. (Ouoad syn. Smüh.)

7. S. longicollum. Dixs.

M. Brown dit gue cette mousse n'a jamais €te trouvee en Ecosse. Le chevalier Banxs et M. Menzies Pont rapportee de la cöte nord-ouest de PAmerigue septentrionale. Peut-etre est-elle la mõme gue Vespece precedente?

8. S. Adamsianum. Hornscn. Hor. Ph. Ber. S. paradoxum. Brown in Parry's first arctic voyage.

rrW

AO

(229) 9- S. octoblepharum. Hook. M. E. t. 1683. Scnw. S. 2, Pp 15 Pp: 105, t. 129. ' : 10. S. magellanicum, Scnw. $. 1, p. 1, p. 47, t. 14. Brin. Meth. P- 105. ° 11. S. mnioides. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 48. Brin. Meth. p. 104. S. Brewerianum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 49. Brin. Meth. p. 106.

Je presume gue les Sp/. arcticum, propinguum et exsertum de M. Brown ( Appendice au premier voyage arctigue du capitaine Parrr ) doivent rentrer dans cette espece.

12. S. urceolatum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 49. Brin. Meth. p. 104. 13. S. angustatum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 48. Brim. Meth. p. 106. S. setaceum. Brin. Meth. p. 106.

Ed

B. Apophysi maturitate collapsa umbraculiformi.

14. S. luteum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 55. Brib. Meth. p. 108. S. melanocaulon. Scnw. $. 2, p 1, p. 28, t. 109. 15. S. rubrum. Scnw. . 1, p. 1, p. 55. Brip. Meth. p. 108.

Species dubdia.

1. S. Juressi. SGHw. $. 1, p. 1, p. 55. BRIb. Meth. p. 109.

* OBSERVATIONS. Pourguoi ne pas dire gue ce genre appartient ä Linn? Jadopte' le sentiment de M. WALkER - ARNOTT pour la suppression du genre Apodanthus ; Jai souvent trouve le Splachnum am- pullaceum de Linnt (1), et non pas des auteurs cits, sans feuilles et couvert de fruits.

Gen. XIII. a Grev. et Arn.

1. D. splachnoides. Cyrtodon splacnoides. Brown iz Parry's Jirst arctic voyage.—-Weissia splachnoides. Scuw. $. 1, p. 1, p. 63, t. 17. Brib. Meuh p- 45. (Exol. syn. Smith.) Splachnum ligula- tum. Brin. Meth. p. 105.

2. D. Hornschuchii. Systilium splachnoides. Hoox. 47. E. t. 98. Scaw. 8. 2, Pp. 1, p. 29, t. 107.

3. D. Froelichianus. Splachnum Ereelichianum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 51. Brin. Meth. p. 105. (Excel. syn. Gymn. GriJithiani,)

( 230 )

4. D. scabrisetus. Splachnum seabrisetum, Hoox. M. E. t. 33:

*. OnsERvaTion. Les caracteres de ce genre ont 6tö parfaitement*etablis par Honxscnvca, gui lui a impose le nom de Systiltum.

Gen. XIV. TAxrontA. Hook. 1. T. splachnoides. Hooxr. 27. £. t. 173.

Pour les yrais caracteres de ce genre, ainsi ggue pour ceux des deux precedens, voyez le memoire gue nous avons public, M. Gre- VILLE et moi, dans le Ve volume des Transactions de la Societe Wernerienne d'Edimbourg.

* OBSERVATION. Ge genre est plus gendralement connu sous Je nom de Hookeria, gue lui a donne Scuwzcricnen. H faudrait le lui conserver.

ORTHOTRICHOID EE.

Cet ordre differe de celui des Splachnoidees, outre plusieurs ca- racteres importans, en ce gwil ne possede jamais de columelle capitce, et gue la coilfe est plus longue gue Vurne. De plus, cette coiffe nest pas f-ndue ä sa base et ne prend pas la forme d'un capuchon, gue Purne regoit de Vaccroissement. Ce mesL gw'avec doute gue les trois premiers genres sont rapportis a cet ordre. Par la structure de leur fruit, ils ont heaucoup d'analogie avec les autres de la tribu; mais par leur port ils se rapprochent des Splachnoidees. Is doivent peut-etre former un ordre interme- diaice.

* OOBSERVATION. Ici nous retrouvons toutes les dificultes pour la distribution naturelle-des tribus; les võritables Orthotrichum ont un caractere particulier, un caractere propre , gui repousse tous les autres genres gue Von veut rapprocher d'eux. La tribu des Orthotrichoiddes ne me parait donc pas heureuse. Je le prouverai plus bas, en examinant chacun des genres dont M. WAaLkEr-Arnotr la compose.

( 251 )

? Gen. XV. Terrapnis. Helw.,

A. Caule elongato; flos (a) discoidens vel capitulifor- mis. (Tetraphis Schw.)

1. T. pellucida. Scnw. $.1, p. 1, p. 39. Brto. Meth. p. 26.

B. Caulesubnullo; flos gemmiformis. (Tetradontium.

Schw. )

2. T. repanda. Sanw. 8. 2, p. 1, p. 21. Tetradontium repan- dum. Scnw. $. 2, p. 2, p. 102, t. 107.

3. T. Browniana. Grev. Fl. Ed. Tetradontium Brownianum. Scnw. $S. 2, p.2, Pp. 102, t. 128. j

4. T. ovata. Scnw. $. 1, p. 7, p. 39, t. 13. Brin. Meth. p. 26. Tetradontium ovatum. Scuw. 8. 2, p. 2, p. 102.

* ÕBSERVATIONS. Ge genre seloigne,des Orthotri- chum, non-seulement par son port, mais encore par son pristome. On parlait encore de son pšristome, gue Von disait a guatre dents, guand PAtisor pe BeAuvois a demontre gue 'opercule seul se divise en guatre par- ties en forme de dents. Les deux especes ovata et repanda sont dues ä notre ami M. Cur. Funckx, cor- respondant de la Socidt6 Linndenne. D'aprts les remargues de PALisor pe BeAuvois, le genre Tetra- phis doit terminer la serie des Gymnostomoidšes.

? Gen. XVI. Ocrosreprnarun. Hedw.

1. 0. albidum. Scaw. $S. 1, p. 1, p. 45. Brin. Meth. p. 27.

(a) Aulieu de donrer ici un nom nouveau ä cette partie, gui est, ou une fleur, ou bien des bourgeons agreges, Padopte le mot le plus en usage. L'emplci de cette partie me semble assez convenable pour les caracteres des sections de guelgues genr s. ;

( 252 ) ? Gen. XVII. OrTnopox. Bory.

1. O. serratus. Scnw. $. 2, p. 1, p. 23, t. 106. (Ouoad calyptrum mala.) Octoblepbarum serratum. Brin. Meth. p: 86. Hoox. M. E. t. 136.

Gen. XVIII. CAtxmrzres. Hook.

Je ne maccorde pas avec Swanrrz sur' les caracteres «gwil a assignes ä ce genre. Mes idees ä ce sujet se rapprochent beau- coup de celles de M. Hooxer. D'apres les principes exposes par M. GreviLLe et moi, dans le volume VIe des Transactions de la Socite WernErienne, sur le Splachnum, je ne puis voic dans la membrane horizontale strice et spongieuse, si exactement re- presentce par M. Scnwzcricnrn dans la seconde partie de son premier Supplement, gu'une forme differente Aun vrai peristome gemine. Un tel peristome est ici dans son plus parfait etat etin- divis. Dans guelgues especes, la membrane forme des dents et se fend plus aisement gue dans les autres; mais je ne pense pas gue ce caractere soit sullisant pour en sõparer le genre Syrrhopodon. Dans les Splachnum, les dents sont soudees entre elles en pro- portions diverses. Je possede plusieurs espõces de ce genre gui n2 sont point deerites.

1. €. lonchophyllum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 333, t. 98. Brin. MZeth, Pp: 194.

2. C. albovaginatum. Syrrhopodon albovaginatus. Scnw. $. 2, P 421125 t. TÕH

3. C. incompletum. —Syrrhopodon semicompletus. Scnw. 8. 2, Pp. 2, p- 119.

4- C. Gardneri. Hoor. MZ. E. t. 146. Syrrhopodon Gardneri. Scnw. S. 2, p. 2, p. 110, t. 131.

5. C. Taylori. Syrrhopodon Taylori, Scnw. $. 2, p. 2, p. 115, t. 0132 '

6. C. Afzelii. SwARTz.

Cette espece diflere du C. Palisoti par ses feuilles, gui sont Ie- gerement dentces en scie pres du sommet; les bords sont obscu-

rement epaissis.

7. C. Berterii. Sprengel 1Veue Jntdekungen. 3. 7 -

(E 8. C. Palisoti, Scnw. $. 1, p. 2, p. 334, t. 98. Brin. Meth. p. 193. C. moluccense. Scrnw. $. 2, p. 2, p. 09, t. 129. Cett: espece se Lrouve partout entre les tropigues. Elle varie heaucoup guant ä la longueur et ä la largeur des feuilles, mais

jai observe gue celles-ci Gtaient toujours entieres et obtuses.

9. €. Swartzii. Encalypta parasitica. Scnw. $. 1, p. 1, p. 60, t. 17. Glyphomitrion parasiticum. Brin. WZeth. p. 31.

Je mai point vu d'cchantillons de cette espece. MM. Hoorer et GreviLzE, dans leur MEmoire sur les Orthotrichees, la placent dans le genre Calymperes, et je crois gw'elle differe ä peine de la derniere espece.

* ORSERVATION. Les genres Orthoblepharum, Or- thodon et Calymperes nous semblent devoir etre deta- ch€s des Orthotrichoidees, et former une suite inter- mediaire entre les tribus preeedentes et Ja presente, Du reste , je partage |'opinion de M. WALKER-ARNOTT sur le genre Calymperes.

Gen. XIX. Zxrcoron. Hook.

1. Z. conoideum. Scnw. $S. 2, p. 2, p. 138, t. 136. a. Minor. Z. conoideum. Hooxr. 47. B. Gymnocephalus co-

noides. Scnw. $. 1, p. 1, p. 87. Bryum conoides. Brin. Meth. p- 117. B Succulenta. Z. conoideum. Mouceot ct NESTLER. Amphi-

dium pulvinatum. Nets 48 EsENBECK. Gagea compacta. RADDI. 2. Z. Menziesii. Z. eonoideum. B Zlongata. Hook. et Grey. Codonoblepharum Menziesii. Senw. $. 2, p. 2, p- 143, t. 137.

Je me conforme a [opinion de M. Scnw=GRICHEN, gui donne cette espece comme tres-differente de Pautre, puisgwelle a un nombre double de cils. Mais comme cette circonstance se repre- sente dans les Orthotrichum, je pense gu'elle ne coincide pas assez avec d'autres differences dans Vorganisation pour constituer un genre distinct, ainsi gue RI. Scnwzericnen La proposc,

3. Z. obtusifolium. Hook. M. E. t. 159. Scnw. 9. 2, p. 140 t. 136.

( 234 ) Gen. XX. Onrngorricuum: Jook et Grev.

Dans les especes marguces par un guillemet (»), le peristome n'a “pas encore €t€ observe. On les a places dans la section Peristo- mio simplici, ä cause de Vanalogie de leur port. Mais il est ä pre- sumer gue la plupart des especes tropicales ont un peristome in- tõrieur membraneux et conigue. Pour ce genre, pai suivi a peu pres Parrangement donne par MM. Hooker et GrREVILLE dans le Journal des sciences d'Edimbourg.

IL. Peristomio simplict.

A. Theca immersa.

1. O. cupulatum. Scnw. . 1, p. 2, p. 35, t. 55. Brin. Meth. p- 109. 0. nudum. Brin. Metk. p. 111. 0. swrangulatum. Scnw. $.1, p.2, p. 33, t. 54. Brib. Meth. p. 109.

2. 0. Sturmii. Hornscn. Bot. Zeit.

B. Theca erserta.

a. Theca levi; calyptra glabra, basi muitifida.

3. O. longipes. Hoox. 47. E. t. 24. Macromitrion longipes. Scnw. 5.2, p. 2, t. 139-

Cette espece Mappartient peut-Elre point ä cette section; il est tres-probable gwelle a un peristome interieur membraneux.

4. O. urceolatum Hook. ASE NATA

5. O. gracile. Hoox. M. E. 1.27. Macromitrion gracile. Scnw. 8.2, P= 1, t. 112.

6. 0. pallidum. BeAuv. Macromitrion aciculare. Brin. Meth, p- 132. Scuw. 02 PÄISTATTI.

Je pense avec M. Scnw =GRICHEN gue cette mousse doit posse- der un double peristome, circonstance gui est concomitante avec le port dans les O. longifolium et cirrhosum, M. Scnw EGRIGHEN, dans son Supplement,ne cite gue la vaviete x de Beauvois. M. Bri- DEL , outre la variete a, ajoute la varicte B. Je ne sais pas ce gue Pun et Vantre veulent faire de la varicte -y, mais toutes trois ne me paraissent devoir former gu'une espece.

7: O. clavellatum. Hoox. et GrEv. n. 9. Hypnum clavellatum. Lix.--Gymnostomum prorepens. Scnw. 5.1, p. 1) p-32, Brin. Meth.

P. 19:

( 255 )

Il n'y a pas la moindre trace d'un peristome intericur dans mes €chantillons. Les seize dents obtuscs et recourbees du peris- tome interieur sont margudes d'une ligne lonzitudinale, et elles se separent ordinairement par cette suture.

8. O. microstomum. Hook. et GREV. 7. 10.

9. 0. lanceolatum. Macromitrion piliferum. Scnw. et GAUD.

L*entree de Purne est petite et plike comme celle de VO. mi- croslomtunt.

10. O? crispatum. Hook. et Grev. n. 11. Encalypta crispata.

Scnw. $. 1, p. 1, p. 60, t. 17. Glyphomitrium crispatum, Brib. Meth. p. 30.

Je ne puis mMassurer par aucun MOYEn gue cette espeee appar- tienne au genre Orthotrichum. Les echantillons gue je possede ont ete recueillis au cap de Bonne-Esperance, et m'ont ete donnts par M. Minzics de Londres. Ils avaient ete nommes par ScnwA= cricuEN. Je la crois ä peine distincte du Zrichostomum polyphyl- lum, gue je sais avoir aussi Ete trouv6 au Cap; mais leur peris- tome €tait imparfait,

» 11. O. apiculatum. Hook. 7. E. t. 45.

» 12. O. fimbriatum. Beauv.— Macromitrion fimbriatum. Scaw. SADADA 2 ESILDIS

13. O. mucronifolium. Hook. et GrEv. n. 14.

B. B Theca levi, calyptra pilosa.

14. O. Moorcroftii. Hook. et GREV. 7. 15.

15. O. prorepens. Hoox. M. E. t. 120.

16. O. filiforme. Hook. el GREV. n. 17.

» 17. O. nepalense. Hook. et GREV. 7. 18.

» 18. O. incurvifolium. Hook. et GREV. 1. 19.

19. O. piliferum.—Macromitrion piliferum. Scnw. et GaAub.

» 20. O. undulatum. Hook. et GREV. n. 20.

» ai. O. involutifolium. Hook. et GrEV. n. 21.

Theca exserta levi, calyptra isnota. » aa. O. subtortum. Hook. et GREV. n. 22.

Je pense gue cette espece differe a peine de une des varietes de PVO. pallidum. Si Vurne est plus alongee, c'est peut-etre parce gu'elle est plus ägee.

( 256 ) B. c. Theca sulcata, calyptra glabra, basi appendicibus latis gua- tuor aucta.

23. O. ferrugineum. Hook. et Grev. 7. 23. B. d. Theca sulcata, calyptra glabra , basi multifida.

24. O. acutifolium. Hook. et GREv. n. 25.

25. O. serpens. Hook. et Grey. n. 26.

» 26. O. stellulatum. Hook. et GREv. n. 27. Schlotemia stel- lulata. Horxscn. Hor. ph. Ber.

» 27. O. punctatum. Hook. et Grey. n. 28.

26. O. uncinatum. Weissia uncinata. Brin. Meth. p. 42.

B. e. Theca suleata, calyptra pilosa.

29. O. anomalum. Scaw. $. 1, p. 2, p. 37. O. saxatile. Brin. Meth. p. 110. '

30. O. Drummondi. Hook. et GREv. n. 30.

» 31. O. tenue. Hook. et GREv. n. 31.

Theca exserta sulcata , calyptra ignota.

» 32. O. recurvifolium. Hook. et GREv. 7. 32. » 33. O. microphylium. Hook. et GREV. n. 33.

II. Peristomio duplici.

A. Theca ümmersa.

a Ciliis octo. pi

34. O. affine.

a. Majus. O. afine. Scnw. $. 1, p. 2, p-19, t. 49. Brin. Meth. p- 110. 4

B Pumilum. O. pumilum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 22, t. 50. BRID. Meth.. p. 110.

; Oödtusifolium. —O. Rogari. Scnw. $. 1, p. 2, p- 16, t. 53. Bri. Meth. p. 110.

La variele »y a ete aussi trouvee en Ecosse. M. ScnW.=GRICHEN ne dit pas gue les bords des feuilles sont recourbes; mais dans un €chantillon gue je possede, ils le sont autant gue dans les

6 257) deux autres varietes, et les feuilles superieures sont beauconp

plus aiguõs gue les inferieures. S

35. O. rupestre. Scnw. $. 1, p. 2, p. 27, t.-53. Brin. Meih. p. 119.

Un echantillon gue m'a envoye M. Horvscmucr ne difere pas de Vespece suivante. Ouelgues-uns de SCHLEICHER, gue pai exa- mincs, appartiennent a PO. cupulatum; guelgues autres ä PO. ru- pincola. Je n'en ai Jamais vu gui soient conformes a la figure donnee par M. Scnw EGRICREN.

36. O. rupincola. Fuxcx. Hoor. et Grev. n. 36. 37. O. elegans. Scaw. Hook. et GREY. n. 37. 38. 0. obtusifolium. Scnw. 8. 1, p. 2, p- 14, t. 50. Brito. Meth.

p: ILL,

A. b. Ciliis sedecin.

39. O. diaphanum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 31, t. 55. Brin. Meih. p: 111. O. aristatum. Briv. *Meth. p. 112. O. heterophyllum. BEAUV.

40. O. rivulare. Scnw. S. 1, p. 2, p. 31. Brin. Meth. p. 111.

41. O. striatum. Scnw. $. 1, p. 2, p: 29, t. 54. Brin. Meth.

P: 111. 42. O. Lyellii. Hoox. 4. B.

B. Zheca exserta. a. Ciliis octo.

43. 0. speciosum Ners. Hoox. et GREV. n. 44. == O. striatum. Henw Si:-Cr. 2, t. 36, f. 1-3.

44. 0. Hutchinsis. Hook. et GREV. n. 45.

a. Vigrescens. O. Hutchinsir. Smirn. E. B. Scnw. $S. 2, p. 2, t. 138. O. americanum. BeAuv: Scnw. $. 2, p. 2, t. 138.

B Firide. O. aureum. Marrrus F'lor. Crypt. Erlang.

45. O. coarctatum. SCcuw. 8. 1, p. 2, p. 26, t. 52. Brin. Melh. p. 111.

46. O. Ludwigii. Scnw. $. 1, p. 2, p.24, t. 51. Ulota Ludwi- gii. Brin. Meth. p. 112. Splachnum Wulfenianum. Scnw, $. 1, p- 1, p. 46, t. 114. Brin. Meth. p. 105.

47. O. crispum. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 23. Ulota crispa. Brib. Meth. p. via. Ulota curvifolia. Brin. Meth, p. 112.

Vv. 16

( 258 ) 48. O. plicatum. Scnw. $.1, p. 2, p. 18, t. 52. Ulota plicata. Brin. Meth. p. 113.

B. b. Ciliis sedecim. 49. O. pulchellum. Smirn. Z. B. Hoox. M. B. B. c. Peristomnio interno, membrana laciniata.

La membrane du peristome interieur des especes suivantes se degage guelguefois de Purne et reste attachee au sommet de la columelle, principalement guand celui-ci est tres-grand et rem- plit la bouche de I'urne. Jai aussi vu la meme organisation dans le genre Leptostomum.

a. Calyptra basi a ppendicibus latis aucta.

50. O. Jamesoni. ArvoTT in Mem. JVern. Soc. V. 5.

51. O. rugifolium. Hoox. M. E.t. 128. Schlotheimia rugifolia. Scuw. 5.2, p. 2, t. 139.

52. O. torguatum. Schlotheimia torguata. Brin. Weth. p. 114. Schlotheimia torta. Scnw. $. 1, p. 2, p. 39.

MM. Hooker et GREVILLE disent gue personne ne possede cette mousse dans un Etat parfait; mais M. BrrpEL en a donne, dans son Species Muscorum, une description tres- detaillee, faite sur des echantillons trouves dans Pile Mascareigne. Le peristome in= terieur et membraneux se fend, a cause de Päge et de la dessic- cation, en plusieürs portions longues et irregulieres, de meme gue dans Pespece suivante.

53. O. sguarrosum. Hook. et GREV. Schlotheimia sguarrosa. Scuw. 8. 1, p- 2, p- 39, t, 56. Brion. MZeth. 114.

54. O. guadrifidum. Hoox. et Grev. Schlotheimia guadrifida. Scnw. 8.1, p- 2, p- 39, t. 56. Brin. Meth. p. 114.

B. c. B. Calyptra basi multifida,

55. O. Svainsoni. Hoox. M. E. t. 127. 56. O. perichatiale. Ho3k. et GREV. 7. 51.

Aprts avoir enleve Vopercule, pai reconnu gue cetle espece appartent ä la presente section, le peristome est interieur et

membraneux.

( 259 )

37. O. Hornschuchii. Hook. et Grev. n. 57. —— Schloteimia pul- chella. Hornscu. Zor. ph. Ber.

58. O. sulcatum. Hoox. et GREv. n. 58. Schlotheimia sulcata. Hooxr. M. E. t. 156.

59. 0. longifolium. Hoox. 27. E. t. 44.

60. O. longirostrum. Hoox. 47. E. t. 25. Schlotheimia longi- rostra. ŠcHw. $. 2, p. 1, t. 112.

61. 0. cirrhosum. Hook. et GREv. n. 59.— Schlotheimia cirrhosa. Scnaw. $. 1, p. 2, p. 43. Brib. Meth. p. 114.

La figure gue Henwic en a donnše dans le Species Muscorurm, sons le nom d* Anictangium cirrhosum , est inexacte, en ce ggweile

represente les feuilles entieres et beaucoup trop courtes. Species dubic.

1. O. heterophyllum. Brin. ZZeth. p. 111. non BEAUV. 2. Ulota phyllantha, Brin. Metk. p. 115.

Cette mousse ne diflere peut-etre pas de PO. af/ine.

* OgsEervATIon. II est peu de genres aussi Ron- breux , et en mõme temps aussi obscurs gue le genre Orthotrichum ; je Vai etudid avec guelgue soin, et je ne suis pas encore satisfait de mes observations. Pour prononcer consciencieusement, il faut attendre gus le deuxišme volume de la Briologia Germanica pa- raisse; il renfermera un travail special sur ce genre, par mon ami M. Brucn, correspondant de la Socictš Linneeane; il s'en occupe depuis plusieurs annees. Sa patience, la soliditd de son jugement, le nombre des individus gu'il a reunis, et ses connaissances profondes en cryptogamie rõpondent de 'excellence de sa mo- nographie.

GRIMMOID E ZE.

Je doute gue cet ordre doive etre conserve comme distinct : peut-Etre serait-il convenable de le faire entrer dans les Dicra=

16,

(240 )

noidees, et de reunir les trois premiers genres en un seul. La

coilfe est mitriforme.

* OBSERVATION. Certes, il y a beaucoup de con- fusion dans le grand genre Grimmia ;il a des aflinites sensibles avec les genres /Veissia, Dicranum, Didy- modon, Trichostomum, etc. Cependant on est convenu dernierement en Allemagne de diviser le genre Grim- mia en deux, les Grimmia propremeni dits de Hxnw1c, et le genre Campylopus de Bripet.

Gen. XXI. GLxypHomITrIoN. Grev.

Le caracttre donne par MM. HookEr et GreviLLe est le meil- leur. Cependant je ne pense pas gne le peristome soit gen", , ce gui mempeche de rapporter ce genre ä Vordre precedent. Ii dif- fere du Grünmta, en ce gue les dents du peristome sont rappro- chees par paires. >

1. G. Dawiesii. Scnw. 8. 2, p. 1, p. 41, t. 113. Brib. Meth. p. 31.

* OBSERVATION. Ge genre a ete crek par Scuw- GRICHEN , gui Va fort bien caracterise.

Gen. XXII. Grrnuis. Hook. Brid.

A. Seta ceniculata. ( Pseudo-Grimmia. )

1. G. geniculata. Scaw. $. 1, p. 1, p- 82, t. 22. Weiss'a geni- culata. Brin. MZeth. p. 38. Campylopus saxicola. Brin. MZeth. p. 72. Campylopus curvifolius? Brin. Meth. p. 78.

La coiffe, Papres M. Hoorer (Muscologia Britannica), est atta- chee fortement a Vopercule ; il Pa deerite comme mitriforme, mais M. Biiner dit gwelle est dimidiata, latere fissilis. Je ne Vai jamais observee, mais je pense (gue, par avalogie, la plante pourrait etre

placee dans le /Veissia.

(241 ) B. Seta recta, breviuscula. ( Grimmia. )

a. Seta folis ünmersa.

2. G. fontinaloides. Hoox. M, E. t. a.

3- G. apocarpa. Hoox. M. B.

a. Nisroviridis. G. apocarpa. Scnw. 8.1, p- 1, p- 96. Brin. Meth. p- 33. G. alpicola. Scuw. $. 1, p. 1, p. 95. Brto. Meth. p. 32. G. gracilis. Scnw. $.1, p. 1, p. 98, t. 20. Brin. Meth. p. 33. G. rivularis. Scuw. $. 1, p. 1, p. 96, t. 23. Brin. Meth. 33. G. fasci- culata. Brin. Meth. p. 37. Sec. descript.

B Stricta. G. stricta. Brin. Meth. p. 34. Hedwigia nervosa. BeAuv. Schistidium nervosum. Brin. Meth. p. 21.

4. G. cribrosa. Scuw. $. 1, p- 1, p. 94. Brin. Meth. p. 33.

Je ne puis trouver aucun caractere invariable propre a separer cette espece de la precedente : je ne Vai vue gue dans les her- biers. L'opercule presente-t-il toujours une forme differente? Les poils prennentils leur origine d'une autre partie des feuilles gue dans Pautre espece? Le G. cribrosa du Deutschlands Moose de Funck est precisement le mme gue son G. conferta, et ces

deux especcs ne forment gu'une variete du G. apocarpa.

5. G. pensylvanica. Scaw. 8.1, p.1, p. 91, t. 25. G. pilifera. Brin. AZeth. p. 34.

Cette espece differe principalement, ce me seinble, des varietes piliferes du G. apocarpa, par la forme de Popercule et les bords " enroults des feuilles. L'urne est ovale.

6. G. maritima. Scnaw. $.1, p. 1, p. 95, t. 22. Brin. Meth. p. 3a 7. G. erinita. Scnw. $. 1, p. 1, p- 92, t. 26. Brib. Meth. p. 3a. 8. G. plagiopodia. Scaw. S. 1, p. 1, p. 95. Brin. Meth. p. 32.

B. B Scta exserta, dentibus rariüs fissis.

9. G. parvula. Weissia incurva. Scnw. $. 2, p.1, t. 118. 10. G. Doniana. Berio. Meth. p. 35. G. sudetica. Scukuan? Scnw. S. 1, p.1, 87, t. 24. |

Cestavcc donte gue Jerapporte ce derniersynonyme. M. Scuw -

GRIGHEN trouve gue les dents sont perforees diins le G. ovatr; wnsis

( 242) dans le G. doniana elles ne le sont jamais. En eflet, c'est le seul

caractere par leguel on puisse separer ces especes du G. ovata. Le G. sudetica Scuw. est-il different de son G. ovata?

11. G. obtusa. Scaw. $. 1, p.1, p. 88, t. 25. Brin, MZeth. p. 35.

Je pense gue le G. elongata de Kaurruss ne diflere point de cette espece.

12. G. ovata. Scuw. S$. 1, p. 1, p. 85. Brin. Meth. p. 36.

G. canescens. Brin. MZeth. p. 36. G. nigricans. Brin. Meth. p. 36.

Dicranum ovatum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 189. Campylopus ova= tus. Brin. Meth. p. 76. Campylopus cespititius? Brin. Meth.

B:.77:

M. ScnLeicHER a vendu deux plantes sous le nom de G. ca- nescens : Vune est une variete du G. crinita, Vautre du G. opata. Cette espece varie beaucoup; en conseguence, on peut ajou-

ter aux synonymes ci-dessus les G. patens, obligua et affinis de

M. Horxscnucn (Bot. Zeit.). Je ne puis trouver des caracteres

» suffisans pour les distinguer. L'opercule, dans toutes les especes,

est presgue conico-rostratum, mais en general il est tres-peu appa-

S rent dans les Grimmia.

13. G.leucop hea. Grev. F'lor. Ed. Dicvanum piliferum, Scnt. Campylopus levigatus? Brin. Meth. p. 76.

14. G. campestris. Hoox, 17. E. t. 129.

15. G. longirostris. Hook. 97. E. t. 62.

16. G. unicolor. Hoox. in Drummond. Grev. F'lor. er.

17. G.atrata. Hoox. M. E. t. 100. Scnw. $. 2, Pp. 1, p. 59, t. 116.

18. G. elliptica.—Trichostomum ellipticum. Hoox. 97. B.— Di- cranum elliptcum. Scaw. $. 1, p. 1, p. 1864, t. 47. Campylopus ellypticus. Brin. Meth. p. 76.

Les dents de cette espece ne sont pas si profondement fendues gue dans les vrais Zrichostomum; elles ont aussi plus de largeur, et le port de la plante est entierement celui des Grimmia.

G. Seta arcuata, tortilis. ( Campylopus. ) 19. G. pulvinata. Hoox. 17. B. Dicranum pulvinatum. Scnw.

S. 1,p. 1, p.189.—Campylopus puivinatus. Brin. Meth. p. 75 (Eacl. syn. Dicr. piliferi.) G. nigricans. ne C. et Brin. Meth. p. 36.

(245) Cette pretendue espece, dans Vherbier de M. 86 CANDOLLE, est composee du G. pulvinata et du G. ovata.

20. Grimmia africana. Fissidens africanus. Henw. Campylo- pus cribrosus. Brin. Metk.ip. 76.

Je suis maintenant convaincu gue cette mousse est une espeee tres - distincte du G. pulvinata; son opercule est constamment tres-court, presgue hemispherigue, avec une Wwes-petite pointe. Elle croit au cap de Bonne-Esperance, et sur les rochers arides exposs au midi de PEurope australe. Ouand le G. pulvinata se trouve dans des localitds voisines, il vient toujours sur les rochers exposts vau nord. On observe, en outre, des differences dans le pšristome et la coiffe. A

21. G. fuscolutea. Hoox. 17. £. t. 63. Dicranum-pulvinatum. var. B? Scnw. 8.1, p. 1, p. 189.

22. G. apiculata. Hornscn. Bot. Zeit,

23. G. torguata. Hook.in Drummond.

24. G. spiralis. Hooxk. in Drummond.

Ce n'est peut-etre gu'une variete du G. apiculata.

25. G. trichophylla. Grev. Flor. Ed. et Flop. cr. Dicranum pulvinatum B, Tours. 27. HZ. 26. G. contorta. Campylopus contortus. Brin, 2Žeth. p. 74.

Les dents du prisiome, fendues au sommet, fournissent le seul caractere gui puisse dislinguer cette espece du G.incurva, les dents sont entieres ou seulement perforces.

27x G. incurva. Scnw. 8.1, p. 1, p. 90, t. 97. Brin. Meth. p. 37. Species dubia.

Campylopus sgualidus. Brin. Meth. p. 77.

* ÕBSERVATIONS. Je ne connais point 'espöce gue Hooxera nomme Grimmia fontinaloides (2). —O vant au G. apocarpa (3), adopte lasynonymie de M. Wai- KER AÄBNOTT, mais j'aurais voulu gu”il rappelät gue PA- sisor pE BeAuvois le considerait comme type d'un genre distinct, gu'il nommait Aposarpium, et auguel il

(244 ) ajoutait le Grimmia contorta. Il est impossible de rõunir le G. cribrosa d'Henw1c (4), et non des auteurs citõs, au G. apocarpa, comme le propose M. WALKER- AgnorrT, il en differe par les sommets des dents, gui ne sont point fendus. Je ne veux point gu*il confonde ensemble le G. con ferta de Funck; cette espece est tres- bonne : son opercule est toujours obligue, en formede bec (rostratum). La legitimite d'une espece s'ac- guiert en la trouvant toujours la mõme dans son etatde vitalile : aussi est-ce pour avoir acguis la certitude des G. patens et obligua de Horxscuuct, gue je desap- prouve la remargue de M. Waäiken-Arnorr ä la suite du G. ovata (12). —Ce savant aurait pu ajouter a son article sur le G. pulvinata d'Henwic (19), et gu'il at- tribue gratuitement ä Hooxer, gue PALisor de BEAu- vois en avait fait Je type de son genre Codonophorus.

Gen. XXIII. Tricnostomun. Hook.

A. Seta arcuata tortili, dentibus infrä medium fissis. ( Campylopus. )

Peut-etre serait-il convenable de rapporter cette section at genre precdent.

1. T. funale. Scnw. $. 1, p- 1, p. 150, t. 37. Campylopüs fu- nalis. Brin. Meth. p. 75.

Pavoue gue je ne puis trouver un caractere suflisant pour dis- tinguer cette mousse'de la suivante; les echantillons incomplets gue je possede me semblent avoir les plus grands rapports avec le Grimmia torguata,

2. T. patens. Scnw. $. 1, p. 1, p. 151, t. 37. Campylopus pa- tens. Brin. Meth. p. 73. Kacomitrion obtusum. Brin. JŽetk. p. 79.

Le 7. incurvum (Wornscu. Bot. Zeit. ne diktre point de cette vspece. On trouve une variete sur les rochers des plaines et non

sur les montagnes, gui a les feuilles eouvertes de poils blancs et

(245) “longs; elle eroit en France, ä Fontainebleau et en Angleterre, elc. On Fa peut-etre considerde souvent comme une variete du TZ. he- terostichum , auguel elle ressemhle beaucoup.

3. T. striatum. Dicranum striatum. Beauv. Briro, Meth. p. 70.

Je conserye le nom specifigue gue lui a donne Beauvois, guoi- gwil Pait egalement appligute ä la precedente. Cette espece se distingue principalement du TZ. patens, en ce gue ses tiges sont dressees (caule erecto cespitoso) ; elles ont de 18 a 23 millimetres de hauteur. BeAuvois mindigue aucune localite pour cette plante. Sai vu chez M. Borx pe SAinT-Vivcenr guelgues Echantillons gui proviennent de la Nouvelle-Anzleterre.

B. Seta erecta, elongata; dentibus sepiiss ad basim jissis. 2. Foliis pericha-tialibus caulinis similibus. ( Erichostomam.)

4- T. lanuginosum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 150. Racomitrion la- nuginosum. Brin. 2Zeth. p. 79.

5. T. canescens. Scnw. 5.1, p- 1, p. 147. —T. ericoides. Scnw. $. 1, p- 1, Pp. 147. Racomitrion canescens. Brip. Meth. p. 78. Bacõmitrion canadense. Brin. JŽetk, p. So. Racomitrion ericoides. Brib. Meth. p. 78.

6. T. heterostichum. Sciw. $. 1, p. 1, p. 149. Racomitrion he- terostichum. Brin. /Zeth. p. 79. Racomitrion alopecurum. Brip. Metl. p. 79. =

7: T. microcarpon. Scuw. $. 1, p. 1, p. 151. Racomitron mi- crocarpum. Brin. Meth. p. 79.

La soie est souvent flexueuse. Funcrk sen a faitson TZ. sude-

cum,

8. T. fasciculare. Spuw. $. 1, p. 1, p. 135, t. 38. Racomitrion fasciculare. Brin. AZeth. p. 80.

OA TL acieulare.

a. Obtusifolium. T. aciculare. Scuw. 8.1, p. 1, p. 157. Ra- comitrion aciculare. Brin. JZeth. p. 860. Racomitrion obtusifolium. Brro. ZZeth. p. 80. Racomitrion aguaticum, Brin. Weth p. So.

B Aeutifolium.

Sai trouve, mais rarement, cette varictö en Ecosse : peut-Etre est-elle une espece distincte?

( 246 )

10. T. polyphyilum. Scuw. $. 1, p. 1, p- 153, t. 39. Racomi- trion polyphyllum. Brin. Meth. p. 82. Racomitrion falcifoiium ? Brin. Meth. p. 82.

B. B. Foliis perichetialibus, convolutis, vaginantibus.

11. T. vaginatum. Hoox. 27. E. t. 64. 12. T. perichetiale. Hoox. MZ. E. t. 73.

Species dubia.

Racomitrion flavipes. Brin. Meth. p. 81.

* ÕBSERVATIONS. Ce genre a Ele separe en deux groupes par les muscologues; le premier a tige sim- pie sans feuilles piliferes, a regu le nom de Z richosto- mum; le second ä tige rameuse, garnie de feuilles ordinairement piliferes, a et6 appel6 Racomitrion. Ces deux genres, guoigue naturels, ne sont pointscien- tifigues. II conviendrait mieux de constituer sous le nom du genre Didymodon de Scnwzerrcnes et BRIDEL toute la premišre section (A) attribude au 7richosto- mum, avec leguel elle a les plus grands rapporis, et de rõserver la seconde section (B) pour le genre 7 ri- chostomum,; de la sorte on aurait au moins une sErie naturelle, guoigue, sõus le point de vue scienüfigue, on trouve le peristome tgal chez un comme chez Pautre, et puis on ne s'Cloignerait pas trop des prin- cipes de Henwrc, gu'il est toujonrs bon de suivre. Les Trichostomum patens de ScawzcnicneN et |in- curvum de Horxscnvcu sont tres-distinets, je les ai en ce moment sous les yeux; M. WALken ArxorTT (2) a tort de ne võiv dans ce deraier gu'une varitid, Le T. ericoides (5) de ScnW.EGRICHEN, gue ce savant rõunit au canescens,reste douleux ä nos yeux, n'ayant pas d'echantillons vivans pour nous en assurer. Le

(247 ) T. aciculare (3) faisait partie du genre Codonophorus de Parisor pe BEAUVois.

Gen. XXIV. Cincuiporus. Beauv.

1, C. fontinaloides. BeAuv. Hoox. M. B.— Trichustomum fonti-

naloides. Scnw. $. 1, p. 1, p. 160. Racomitrion fontinaloides. Brin. Meth. p. 80.

La coiffe de cette espece est veritablement mitriforme.

2. C. riparius.—Trichostomum riparium. Scrw. $. 1, p.1, p- 158, t. 39. Racomitrion riparium. Brip. Meth. p. 80.

Je rapporte cette plante au Cinclidotus, parce gue, suivant M. ScnwzcricHEN, le peristome est fendu en deux, trois ou guatre dents dressees, un peu tordues; mais dans mes echantil- lons, le peristome est dctruit. Je doute gu'elle soit differente du T. aciculare.

Gen. XXV. ENCALYPTA. Schw. Brid.

1. E. streptocarpa. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 59. Brin. Meth. p. 30.

2. E. afhinis. Scnw. $. 1, p.1, p. 58, t. 16. Brip. Meth. 29.

3. E. rhaptocarpa. Scnw. 8.1, p. 1, p. 56, t. 16. Brib. Meth. p. 29. —E. pilifera. Funcr.

TL est probable gue cette espece nest gu'une variete de VE. afjinis, et gue les urnes deviennent striees apres la maturite. Jai trouve guelgues echantillons gui avaient Purne lisse pendant leur croissance; mais apres les avoir dessechts, jetais surpris de leur trouver le caractere donnš par les auteurs.

4. E. ciliata Scnw. $. 1, p. 1, p- 509. E. fimbriata. Brin. Meth. p- 30. 5. E. vulgaris. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 56. Brin. Meth. p. 28.

* ÕBSERVATIONS. Ce genre a Gte cree par HEDWic. LEncalypta de Fusck, gue je vois cite seule- ment comme varietb de PE, rkaptocarpa (5), en dif- fere singulitrement et me parait se rapprocher beau-

(248)

coup plus de VE. ajlinis de Hzvwic gue Scnw.eeri- CHEN et Brives (2) n'ont fait gu'adopter. Depuis peu M. Arexanoae Braun a detachö de Vespece E. vulgaris (5), dont la coifle est glabre, une varidid a coiffe lisse, dont il fait une espece sous le nom de £. levis : cette espece est bonne.

DICRANOIDE LE.

Gen. XXVI. Weissi. Hedw.

II me semblerait convenable de subdiviser ce geire en deux grandes sections.

L. Calyptra tenera, theca anultö longiore subulata feri mitriformi ct latere fissa.

II. Calypira thecw subeguali, reverä dimidiata.

On placerait dans la premiere section le ?Veissia ciliata, et on põurrait y ajouter le Syrržopodon involutus Scnw.; le Didymo- don? splachnifolium Hoox. « peristomio dentikus sedecim Per » paria? approximatis, calyptra ignota; » le Dicranum cy gneuru Hepw.? « peristomio dentibus sedecim bilis, calyptra arete » appressa fere mitriformi subulata; » le Dicr. arcuatum Brip.; le W eissia glauca, et une nouvelle espece de IVeissia gue je Avis a Vamitie de M. Hooxer, gui Va recue de Singapore, et cjui pourrait etre le JP. pallidiseta Prin. Toutes ces especes ont des rapports dans la structure de leurs feuilles; mais je mai pas en- core trouv€ de caractere au moyen duguel paie pu les reunir en um genre particulier.

A: Foliis subovatis.

1. W, Templetoni. Hook. 27. B. p. 42, t. 14. Entosthodon Templetoni. Senw. $. 1, p. 1, p. 44, t. 113.

Je ne pense pas gue le genre Zõntosthodon de M. Scnw xcri-

cnEN puisse Etre adopte, soit avec le caractõre gw'il lui a donnt,

7.54

(249) soit avec tout autre. Si cependant on le regardait comme naturel, il devrait renfermer les trois especes suivantes, ui possedent pro- bablement aussi la coiffe renflee du Funaria, ainsi gue guelgues

Gymmostomurn. Le WW. lanceolata a des rapports avec ce genre,

2. W. longicolla. Brin. Meth. p. 45.

C'est une espece presgue Inconnue.

a )

3. W. Bergiana. Scnw. $. 2, p-1, p. 46, t. 114.

4. W.radians. Scnw. 8. 1, p-1, p. 63. Brio. Meth. p. 45.

5. W. lanceolata, Brin. Meth. p. 47. Eucalypta lanceolata., Scuw. $. 1, p. 1, p. 61. Coscinodon lanceolatus. Brin. Meth.

p: 49. Coscinodon aeiphylius. Brin. MZeth. p. 49. Coscinodon | connatus. Brin. JZeth. p. 50.

6. W. aflinis. Hook. 47. B. p. 44, t. 14. 7. W. Starkeana. Scnw. $. 1, p. 1, 68. Brin. Meth. p. 44.

8. W. latifolia. Sczw. $. 1, p. 1, p. 64, t. 18. Brin. Meth. p. 44. g W. muda. Hook. M. B. p. 43, t. 14. W. incarnata. Scaw. S.

$S. 4, p-1, p-66, t. 18. Coscinodon nudus. Brin. Meth. p. 48. B. Foliis angustis.

IL est difficile de caracteriser cette section. Les feuilles de guel- gues especes sont lanceolces; dans les autres, elles sont liguldes, et guelgucfois on les trouve lindaires ou subulees; mais leur lon- guenr snrpasse plusieurs fois leur largeur.

a. Caule Brevi, simplici; foliis strictis, theca levi.

10. W. calcarea. Scnw. S. 1, p. 1, p. 119. Brin. Meth. p. 43. W. Selizeri. Brin. MZeth. p. 43.

Les feuilles ont etö guelguefois deerites comme ovales ä ner-

vure excurrente, en raison de la large nervure gui en remplit toute la partie superienre.

11. W. tristicha. Brin. Meth. p. 44. Grimmia tristicha. Scnw. S.1, P- 1, Pp: 34, t. 26:

12. W. recurvata. Brin. Meih. p. 43. Grimmia recurvata. Scnw. S.1, p.1, p. 83. Grimmia parasitica. Voir. ex Scaw. 13. W. pusilla. Scnw. $. 1, p. 1, p. 68. Brin. Meth. p. 43.

Le Bryum paludosum de LinnE est ordinairement, d'apris Henw1G, rapporte ä cette espece; mais cette plante est peu con-

( 250 ) nue. M. Brioet dit gu'il en a recu des €chantillons, dont une moitie appartient au WW. pusilla, et Vautre moitie au 77. Star- keana. SwARTz la rapporte au Dicranum crispum, et M. Scuw x- crcmen au 7F, controversa. Les figures donnees par DILLENIUS appuient Videe de M. Scnwzcrrcnen. Le vrai 7Y. pusilla croit sur les rochers eretaces.

B. 8. Foliis siccitate tortilibus, theca levi.

14. W. longirostris. Scnw. $. 2, p- 1, p. 54, t. 117. —Tremadoton longirostris. Scaw. S. 1 p. 2, p. 343. Coscinodon longirostris. Brin. Meth. p. 51.

15. W. coniroversa. Scuw. 8. 1, p. 1, p. 77. W. viridula. Brin. Meth. p. 38. W. microdus. Scaw. $.1, p. 1, p. 77: Brib. AZeth. p. 38.—W. curvicaulis. Brin. Metk. p. 39.—W. erythrogona. BRID. Meih. p.39.—W. obscura? Brin. Meth. p. 40.

16. W. compacta. Scaw. $. 1, p.1, p. 74, et p. 2, p. 347. Brio. Meth. p. 41. W. eondensata. Brin. Meth. p. 41.

17. W. cirrhata. Scaw. $. 1, p-1, p. 75. Brin. Meth. p. 41.

Les bords recourbts des feuilles servent ä distinguer cette es- pece de la suivante, dont e'le cst tres-voisine. Elle a aussi, a cause de ce caractere des feuilles, et A'apres guelgues autres considera- tions, beaucvup Maflinite avec le Dicranium polycarpum.

18. W. crispula. Scaw. S. p. 1, p. 75. Brin. Meth. p. 42.

19. W. pomiformis. Hoox. M. E. t. 131.

20. W. curvirostra. Brin. Weth. p. 42.—W. recurvirostra. Scnw. S. 1, p- 1, P- 74:

21. W.? Sprengelii. Barbula Sprengelii. Scnw. 8. 2, p.1, p. 64, t. 119:

Je ne me conforme pas a Popinion de M. ScuawzcertcnEx, gui place cette espece dans le genre Barbula ou Tortula : sa coifle est encore presgue inconnue. Ne pourrait-elle pas appartenir au Calymperes?

22. W. ciliata. Hoox. 7. E. t. 171. Syrrhopodon ciliatus. Scaw. $. 2, p. 2, p. 114, t. 130.

Les bords de la feuille se sõparent ä la fois, et la feuille devient absolument entiere.

( 251 ) B. y. Theca sulcata vel striata. 23. W, striata. Hook. 57. B.

a. Minor. W. fugax. Scnw. S. 1, p-1, p. 77. Brin. Meth. p. 40.

—W. sehisti. Scaw. $. 1, p. 1, p. 72, t. 20. Brib. Meth. p. 39. B Major. W. denticulata. Scaw. $. 1, p. 1, p. 75. Brin. Meth. p- 40. W. pumila. Brin. Metk. p. 39.

Ses fenilles sont toujours plus ou moins dentees.

24. W. Martiana. Hoox. M. E. t. 104. Scnw. S. 2, p. 1, p. 50, t. 19194

25. W. nigrita. Scnw. $. 1, p. 1, p. 74. Brib. Meth. p. 47. B. 0, Foliis sirictiusculis, caule cespitoso elongato-ramoso, theca

levi.

26. W. glauca. Dicranum glaucum. Scnw. et GAuDp.

27. W. involuta. Šyrrhopodon involutus. Scnw. $. 2, p. 2, Pp. 117, t. 132.

28. W. acuta. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 69. Brin. Meth. p. 47. —Fon- tinalis capillacea. Dixs. et Anglorum.

29. W. verticillata. Scuw. $. 1, p. 1, p- 71, t. 20.—W. capillacea?

Scuw. 8. 1, p. 1, p. 69, t. 19. Brin. Meth. p. 46. Coscinodon ver- ticillatus. Brin. MZeth. p. 50.

30. W. pallidiseta. Scnw. $. 2, p. 1, p. 55, t. 117. Brin. Meth. p- 46.

31. W. Mielichoferi. Scnw. $. 2, p. 1, p. 47, t. 114.-—a. W. Mie- lichoferi Hoox. M. E. t. 101.—B. W. elongata. Hoox. M. E. t. 102. * OsgservAtTion. M. Marrius, notre honorable confrere, a, le premier detach€, dans sa F'lora crypto- gamica erlangensis, le JV eisia lanceolata (5) du genre Encalypta. Cette espece doit donc lui appartenir.

Gen. XXVII. Tremapoton. Brid, Schw.

Theca: corniculate; peristomium simplex, denti-

bus 16 <eguidistantibus, apice liberis, guandogue senio diffractis.

Si Von ne s'arrõtait pas ä la consideration du port et ä celle

( 252 )

de la structure singuliere de ja base de Purne dans ce genre, il serait tres-dillicile A'en trouver un autre ou Von püt placer con- venablement Vespece suivante. Plusieurs ?Feissia ont les dents perfortes, mais leurs sommets se fendent rarement : les Dicranum ont toujours les dents divisees; mais elles ne sont pas si reguli- rement perforees gue dans le genre dontil sagit; et si Pon veut regarder ses trente-deux dents comme plactes par paires unies par de petites harres, il se rapprocherait beaucoup du Didyrno- don; mais dans le genre Didymodon, les dents sont toujours li- bres au sommet.

1. T. ambiguum,.

a Brevitheca, caule simplici, foliorum acumine his parum breviore, oorniculo thecam oblongam cernuam eguante. —T.ambiguum. Scnw. S. 1, p-2, p. 343, et $. 2, p.1, p. 69. Brin. Meth. p. 62. Dicra- num ambignum, Scnw. $. 1, p. 1, p. 194.

B Brevicollis, caule brevissimo, subsimplici, foliorum acumine his multö breviore, corniculo thecam subeylindraceam subarcuatam eeguante. T. brevicolis. Horxscn. in Bot. Z: ilung, 1819.

Longicollis, caule subsimplici, gracili; foliis lanceolatis, acu- mine longissimo, subtortili; corniculo thecam cylindraceam arcua- tam superante.—T. longicollis. Scnw. 8.1, p. 1, p. 196, t. 120. Brin. Meth. p. 52.

Š Crispatissimus, caule suhsimplici, foliis subulato-setaceis, cris= patissimis; corniculo thecam multoties superante. T. crispatissi-

mus. Brin. Meth. p. 52.

Je ne pense päs gu'on puisse faire de ces varietes des especes distinctes; jjen possede en effet tous les intermediaires. La der- niere variet€ a non-seulement le sommet de la feuille tris - erispe,

mais encore celle-ci Pest dans sa totalite.

* ÕBSERVATION. Ge genre a 6t6 cr66 par RIcuARD, et seulement adopte par les auteurs cites.

Gen. XXVIIL. Dicranum: Swartz.

A. Foliis bifariam insertis, demum carina alatis, apicemgue versüs conduplicatis. (Fissidens. )

En ce gui concerne le caractõre de cette section, mes idees

( 295 ) sacoordent avec celles de M. R. Brown. Je pen:e gue la surface supõrieure ou plutöt inftricure de la feuille n'est pas la partie plane, mais bien la partie concave gui embrasse la tige : cette surfacc est pliee et soudee vers le sommet; au milieu de la fenille se trouve la nervure dont le dos est muni Anne carcne (earina) ou membrane large et foliacce. C'est lm structure des fvuil'es les plus ägees; mais les plus jeuncs, ou ceiles ui entourent le periohoelium et sont places au-dessous, ressemblent aux feuiiles plactes a la base de la tige, et ne sont pas eneore pourvues de la membrane foliacee. D'apres ces consideratiuns, on doit presumer jue la sote des D. adianthoides, tazi/olium, etc., doit etre vraiment terminale ä Pextremite des pousses nouvelies, dont chacune, apris gue icur soie sepuise et tombe, devient une nouvelle plante, ou Sattache a la plante vieille, et en forme un ramuscule. Daus le D. Oryoides, la soie est placce ä Pextremite des vicux rameaux; Jai trouve les feuil!es superieures ou nouvelies, semblables a celles d'une espece, MPautres fois a celles d'une autre, et guclguefois leurs for-

mes Etaient intermediaires.

1. D. palmatum. SwArrz. Eissidens palmatus. Scnw. $. 1, p. 2, p: 5. Buin. AZeih. p. 188.—-Fissidens longifolius? Brib. MZeth. p. 188.

Ouoigue Jadmette ici cette espeee eomme dislincte, ä cause de son urne penchte (theca cernua), Javoue ntanmoins gwcile me parait, ainsi gwa M. Hooker, une simple variete de la suivante, gue Pon pourralt ainsi caracteriser : B, caule öreviusculo, subsin- plici, theca cernua. S'cn ai vu des Echantillons ou il etait ä peine

possible de determiner le caractere tive de la position de Vurne. ,

. Exilis, caule breviusculo, simplici ; theca erecta vel nutante. Fissidens bryoides. Scmw. $..1, p. 2, p- 7. Brib. AZeth. p. 188. FE. linearis. Brin. JZeth. p. 187. F. exilis. Scuw. 8.1, p. 2, p. 4. Brin. ŠZeth. p. 187. E. ineurvus. Scnw. $.1, p. 2, p. 5, t. 49. F. tamarindifoltus. Brin. 2Zeth. p. 187. F. crispulus. Brin. 2Zeth. p: 187. —E. longifolius. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 6. Brio. ZZeth. p. 188.

B Osmundioides, caule elongato, subramoso. F. elegans. Scnw. 8.1, p. 2, p- 7. Brid. Meth. p. 189. F. osmundioide:. Scaw. S. 1, p- 2, p- 7. Baio. ZZeth. p. 186. F. asplenoides. Scuw. $. 1, p. 2, p- 8. Brio, MZeth. p. 199. F. Thanbergii. Briv. Met”. p. 191. F. dicarpos. Brin. MZeth. p. 190. F. acasioides. Scnw. 9.1, p. 2, p- 7. Brio. Metk. p. 192.

Vi. 17

( 254 ) 2. D. polypodoides. Swartz. Fissidens polypodioides. Scnw. $.1, p- 2, p. 8. Brin. Meth. p. 189. F. serrulatus. Brin. Meth. p- 190. F. ovatus. Brrp. MWeth. p. 190.

Peprouve guelgues difficultes ä la regarder comme une bonne espece; elle est parfaitemept intermediaire entre le Dicranum bryoides var. B, et le D. =dianthoides. Les courts ramuscules gui portent les soies sont egalement terminaux'et lateraux sur la mõme plante. Par son port, cette mousse se lie avec la suivante.

3. D. adianthoides. Hoox. 47. B. —Fissidens adianthoides. Scnw . 8.1, p. 2, p.10. Brid. öZeth. p. 191.—F. grandifrons. Brin. Meth. p- 191. —E. dubius. BeAuv.

4. D. taxifolium. Hoox. 27. B.—Fissidens taxifolius. Scnw. $. 1, p- 1, p- 10. Brib. MZeth. p. 189.

5. D. subbasilare. Fissidens subbasilaris. Scnw. $. 1, p. 2, p- 10. Brin. ?Zeth. p. 189.

Je conserve cette espece gue Pon n'a jamais trouvee en Europe, et gui me semble distincte du D. tarifolium, bien gue celui-ci ait ete aussi rapporte de FAmerigue septentrionale. L'urne est tou-

jours droite et dresse.

6. D:? semicompletum. —Fissidens semicompletus. Scrw. $. 1, p- 2, p-12.——Fissidens debilis. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 11. Brin. Met/i, p. 192. Octodiceras fissidentoides. Brin. Meth. p. 186. Skito- phyllum fontanum? pe LA PirAxe, Journ. de hot. Mnium? palmi- folium. BEAUV.

C'est avec doute gue je joins ici le Skitophyllum fontanum gui a ete trouve en Europe, mais jamais en fructification. Peut-etre le D. semicompletum lui-meme doit-il constituer un genre parti- culier, ainsi gue M. Brroex Va etabli. Hevwic ma figure gue huit dents au peristome de cette mousse, gui Pailleurs est tort peu connue. Le M/nium palmifolium BEAuv. est certainement la plante deerite par M. Scnw =ericHEN, sous le nom de Fissidens debilis.

B. Foliis undigue insertis, simplicibus. (Dicranum.) a. Foliis cnervibus, laad reticulatis.

5. D. glaucum. Scnw. $. 1, p. 1, p: 187, t. 48. Brin. Meth. p.65. D.albidum. Brin. MZeth. p. 67.

ki ( 209 ) 6. D. megalophyllum. Brin. Meth. p. 67. Sphasnura javense. Scuw. $. 2, p. 1, Pp. 4, U. 102.

L'arne a une petite protuberance basilaire (struma), et elle est exactement la meme, mais plus grande, gue celie du D. glaucum.

Je» ne suis pas convaincu de la difförence de ces deux espeees. 9. D. candidum. Brin. ZZeth. p. 67.

On ne connait rette espeee gue par Ja figure de Dnnzrxrus, ou elle est peut-etre incorrectement representee, Est-elle seulement

une variete du D. glaucum?

-

B. B. Foliis Jate nervcsis, compactis. : /

10. D. cerviculatum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 193. Brin. Meth. p. 53. —D. pusillum. Scnw. 8. 1, p. 1, p- 193. Brib. AZeth. p. 535. D. ila- vidum. SGRwW. 8. 1, p. 1, p. 192. Brib. AZeth. p. 53.—D. uncinatum. Brin. /Heth. p. 53. —D. sudeticuni? Scnw. 8.1, p.1, p. 175, t. 45. Brin. Meth. p. 61.

Je cile avec douie ce dernicr synonyme; je men äi point vu d'tchantillons, et aucun auteur n'a fait mention de Ja protnbe- rance Lasilaire de Purne (sirumra).

11. D. fasciatum. Scnw. $. E P- 1, p. 175. Brin. ZZeth. p. 61.

Je n'ai point vu d'echantillons authentigues de cette mousse; ceax gue je possede sous ce Rom appartiennent au genre Dicra- num. Lewrs tiges varient en longueur depuis guelgucs lignes jus- guw'a 3 ou 4 pouces (81 4108 millimetres); Popercule a un bec, et la soie est ordinairement plus longue gue les tiges : peut-Ctre la plante de Henwic appartient-elle au Zhesanomitrioi:?

12. D. arcuatum. Brip. AŽelh. p. 57.

La soie est longue Aun et den a 2 ponces (41 a 54 millime- 5 P 4 +

tres), et a peine flexueuse; Vurne est dressee' et cylindrigue.

L'opercule, a peu pres de la Jongucur de Vurne, est droit et su- P EA 5 3

bule; les feuilles sont tres-longues, siübulees et margudes d'une

large neryvure ; les inferieures placees a distance, et les superieures 5 e ,

falciformes et tournees du meme cÖte. Les frondes ressemblent

a celles du D. longirostrum de Scrwzcerrcnex, et toute la plante

a guelgues rapports avec les D. cygneum et longisetum ; mais on

la distingue ä ses dimensions plus considerables et a ses fcuilles

17:

( 256 )

(Ui sont tournees davantage et du mõme CÖLe, et gui ont ime large nervure,

13. D. longifolium, Scuw. $. 1, p. 1, p. 176. Brin. Meth. p. 60. B. y. Foliis anguste nervosis.

14. D. virens. Scnw. $. 1, p. 1, p. 194. Brin. Meth. p. 54.

15. D. strumiferum. Scnw. 8.1, p. 1, p. 194. Brip. Meth. P- 54.— Weissia inclinans. Brin. Meth. p. 42. Bryum inclinans. Brip. Meth. p. 120.

16. D. polycarpum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 179. Brin. Meth. p. 64. Cette espece ne differe peut-etre pas de la precedente.

17. D. flavescens. Hoox. M. B. Brio. Meth. p. 63. D. graci- lescens. Scuw. $. 1, p. 1, p. 180, t. 46. Briv. Meth. p. 62. D. al- pestre. Brin. Meth. p. 63.

Nayant point vu d'echantillons de cette derniere plante, je la cite ici comme synonyme, sur Pautoritš de WAHLEMBERG. Si le D. aipicola de Swartz est le mme, je suis port a croire gu'on doit en faire une cspece distinete.

18. D. sguarrosum. Scnw. $.1, p.1, p. 182, t. 47. Brin. AZeth. p- 50. D. stygium. Brin. Meth. p. 64.

19. D. pellucidum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 181, t. 48. Brin. Meth. p- 62.

20. D. stellatum. Brin. MZeth. p. 63.

Je ne connais point cette espece, gui nest peut-ELre gue la Didymodon sguarrosum. >

21. D. vaginatum. Hoox. M. E. t. 141. 22. D. calycinum. Scnw. $S. 1, p. 1, p- 178. Brip. Meth. p. 64.

Les fcuilles sont dentšes en scie vers leurs sommets.

23. D. perichetiale. Brin. 2Meth. p. 66. D. cylindraceum. Brin. Meth. p. 66.

Cette espece ciffšre de la precedente par ses feuilies entieres. M. BripEL, dans son Species Muscorum ( page 112), unit les Ce- calyphum perichetiale et cylindraceum de BeAvvois au JF. ca- Lrcina de Hevwicy mais ensuite ( page 204) la premiere de ces mousses en est separee. Dans son Methodus, illes disungue Vune

( 257 )

de Pautre et les rapporte au Dicranum. Le D. cylindraceum differe seulement du D. perichetiale en ce yu'il a des feuilles

plus longnes, plus crepues, et gue la soie est considerablement saillante.

24. D. fragile. Hoox. M. E. t. 124. 25. D. Iycopodoides. Scnw. $. 1, p. 1, p. 185, t. 40. Brin. Meth. Pp: 72:

26. D.? Blumii. BLUME in act. Acad. nat. cur. Bonnensis.

Cette espece m'est totälement incounue. La figure gu'on en a donnee ressemble beaucoup a1 Skütopäy lum fontanum de M. pe LA PILAYTE, gui appartient ä la section des Fissidens.

27. D. sputium. Scnw. $. 1, p.1, p. 179. Brib. 2Zeth. p. 65.

28. D. Schraderi. Scnw. $S. 1, p. 1, p. 166, t. 41. D. unduia- tum. Brin. Meth. p. 57. D. longirostratum. Brin. Meth. p. 55.— D. fragile? Brin. Meth. p. 55.

29. D. undulatum. Turner. Musc. Hib. D. polysetum. Scnw. S. 1, Pp: 2, p- 165, t. 42. D. rugosum. Brin. Meih. p. 57.

30. D. scoparium.

Var. a, vulgare. D. LO Scnw. S.1, p. 1, p. 162, t. 4a.

"Brin. Meih. p. 56.

Var. 6 majus. D. majus. Scnw. 8. 1, p. 1, p, 160, t. 40. D. polysetum. Brin. Meth. p. 56.

31. D. fuscescens. Turner. Musc. Hib. Brib. Meth. p. 58.— D congestum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 168, t. 42. Brip. Meth. p. 57.

D. jaks SCHW. $. 1, Pp. 1, p. 170, t. A —D. rupestre. Brib. Meth. p. 58.

Les tiges sont fastigiees, mais non pas mElees entre elles et for- mant une masse compacte; les feuilles sont tortiles et placces sur le mme cõte; Purne est ovale et penchee.

32. D. condensatum. Scnw. 8.1, p. t, p.171. BRip. eth. p. 58.

Les auteurs disent gue les tiges de cette mousse somt covrtcg et reunies en une masse tres-dense; 'urne est oblongue-cylin- drigue et penchee; les feuilles ne sont point tortiles, mais remar- guablement roides et un peu dirigees du meme cdte.

33. D. elongatum. Scaw. $.1, p. 1, p. 178, t. 43. Brin. Meth, p- 60. Les tiges reunics en une masse tres-dense, sont de 81 ou 108 mil-

S ( 258 )

limetres (3 ou 4 pouces); la soie est courte, ovale et penchee; les feuiiles sont un peu dirigees du mme cÖte, et devienuent, par la dessiccation, roides et appliguces.

Vai vu un'si grand nombre ('etats intermediaires de celte espöce et des guatre precedentes, gu'il me semblerait avantageux pour Põtude de la Muscologic, de les reunir. C'est ce gue les au-

teurs de la Muscologia Britannica ont deja fait pour les trois prem:eres.

34. D. Starkii.

a. Majus.—-D. Starkii. Scnw. 8.1, p-1, p- 191, t. 46. Brin. Met. p. 53.

B Minus. D. Starkii. Hoox. M. B.

Vai trouv6 un €chantillon de la premiere variete, gui a 16 a 18 centimetres (6 4 7 pouces) de longueur, et gui est aussi ro- buste gue le D. scorpariunt. La varidtö B n'est pas plus grande gue le D. falcatum, et de la meme couleur sombre, mais elle dif- fere par la longueur de Purne.

35. D.Billardieri. Scnw. $. 2, p. 1, p- 70, t. 121. Brin. Meth. p- 55.

Je ne võis pas comment il est possible de distinguer cette mousse du D. Starkü, var. 0.

36. D. Boryanum. Scnw. 8. 2, p- 1, p 71, t. 121. D. dichoto- mun. Brin. Meth. p. 55.

37. D. montanum. Scnw. 8.1, p. 1, p- 178: Brin. Meth. p. 65.— D. Hostianum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 177, t: 46. Brin. Meth. p. 65.

L'arne est cylindrigue et legerement penchee; les feuilles sont presgue dressees ct tortiles. Cette espece est voisine du D. seot- tianum, mais celui-ci a Purne droite.

38. D. fulvum. Hook. 17. E. t. 149. 39. D. flagellare. Scuw. $. 1, p- 1, P: 176. Briv. Meth. p. 58.

Le Cecalyphum tortile de Beauvois semble unir eelte espece avec la preecdente. La figure ä gauche de celles donnees par Swirn (E. B. t. 1977) appartient a la presente espece, et celle (ui est a droite se rapporte ä la suivante : toutes les deux se trou- vent dans les mõmes localitõs du nord de VAmerigne.

( 259 ) 40. D. scottianum. Turv. Musc. Hib. Hoox. M. B. Campylo=

pus scottianus. Brin. ZZeth. p. 72.

41. D. strictum. Scaw. 8.1, p. 1, p. 188, t. 43. Brin. M:th. p. 67.

—-D. sphagni. WAnz. Brin. Meth. p. 68. D. groenlandicum. Brin. Meth. p. 68.

Les tiges sont reunies en une n:asse tres-dense, comme dans le D. elongatum ; les feuilles sont aussi roides, et par la dessic- cation appligušes contre la tige; mais ['urne est cylindrigue et dressee.

42. D. cygneum. Scnw. $. 1, p. 1, t. 174. Campylopus eygncus,

Brin. Meth. p. 72.

P-

Je ne possede point d'echantillons authentigues de cette plante» Ceux gui sont en ma disposition ressemblent, par leuv port, ä la figure de Henwic. Cependant leur soie est plus droite, et leur feuille possede une nervure manifeste guoigue tres-delice. Henw1G, au contraire, [a figure sans nervure. Cette feuille, dans mes chan - tllons, est guelguefois elargie en forme de gaine ä la base, et di- minue graduellement jusgwau sommet. Toute la plan!e est d'une coulcur glaugue-grise, commt dans le D. glaucur, ct sa feuille offre aussi un reseau läche. Le docteur Hooker, en decrivant le D. concolor (M. E.t. 138), dit gue le D. cygneum a une soise flexueuse, une large nervure ä la feuille, et la coiffe frangee, ca- racteres gue nous ne retrouvons pas dans notre plante.

43. D. longisetum. Hoox. M. E. t. 139. D. sinuosum? Brin.

Meth. p. 59.

Le D. sinuosum gue je n'ai point vu, est peut-Etre le wieme gue le D. arcuatum.

44: D- densum. Hook. 34. E. t. 140. 45. D. rupestre. Wes. et Monr. D. Seligeri. Brib. Areth.

D'apres mes echantillons incomplets, je ne puis m'assurer si Purne est sillonnee. Si elle Petait, il fandrait reunir cette espeee a la suivante.

46. D. fulvellum. Smirn. E. B. t. 2268.

47. D. falcatum. Scnw.$. 1, p- 1, t. 190. Brio. MZcth. p. 53.

48. D. heteromwmallum. Hoox. 27. B. alt

( 260 )

a Vulsare. D. heteromallum. Scuw. $. 1, p. 1, p. 173. Brrv. Meth.p. 59. D. curvatum. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 172. Brin. Meth. p. 58.

B Elongatum. —D. interruptum. Scnw. 8. 1, p.1, p. 172. D. caducura. Brip. Meth. p. 58.

49. D. orthocarpum. Scnw. $.1, p.1, p. 176. Brin. Meth. p. 59.

Wzser a probablement raison de reunir celte espece avec la preeedente.

50. D. subulatum. SCHwW. 9.1, p. 1, p- 175. Brion. 2Zeth. p. 59.

Wenger et Monrz, dans leur Taschenbuch, et WAHLEMBErRG, dans ses Flora Lapponica et Carpathica, ont reuni cette espece au D. heteromallum. Leur seule difference (gui, a la verite, est constante, setronve dans la base des feuilles. Leur port est ä peu pres le

:Cme.,

51. D. varium. Hoox. 37. B.

a Viride. D. varium. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 174. Brin. Meth. p- 61. D. rigidulum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 174. Brib. Meth. p. 61. Skitophyllum gracile. De za Piifre, Journ. de Bot.

B Rufescens.—-D. rufescens. Smirn. ZI. B. t. 1216 —D. varium B. Brin. 7Zeth. p. 62.

4 Luridum. Hoox. M. B.

*52. D. Schreberi. Scnw. $. 1, p. 1, p. 179. Brin. Meth. p. 64.

53. D. crispum. Scnw. $.1, p. 1, p: 179. Brin. MZeth. p. 64.

54. D: flexifolium. Hoox. 27. E. £. 144. Bryum crispum? Tuunserc , For. Cup. p. 2, p- 174.

55. D. xanthodon. Scnw. $. 1, p.1, p. 178. Brrn. Mer p. 64.— D. pygmcum. ŠWARTz.

* OgseRvATiIONm5, M. WALKEB-AÄRNOTT rGunit ICi les deux genres F"issidens et Dicranum de Hepw1c; je ne partage nullement son systöme. Ges deux genres veulent õtre separes. En les fondant, leur illustre au- teuf cut en vue, comme pour tous ses aulres genres, le double avantage de leur donner des caracleres ar- tihiciels prononcds, et de les mettre en mme temps en harmonie avec les groupes nature!s. Je ne com-

(5261;) prends pas bien ce gue M. WArker-ARnoTrT veut dire par la-soie terminale de ses Dicranum adianthoides, tavifolium, etc.; ce gue je sais positivement, c'est gue la soie du Fissidens adianthoides est placte vers la partie infGrieure des pousses nouvelles, un peu au- dessous du milieu destiges, et est parfaitement latšrale, etgue celle du F. taxifolius, au contraire, se võit par- fois entre les feuilles et la racine des tiges, et le-plus souvent meme poussant de chague cöte des racines. Voyons maintenant les espöces donnees A ce genre : relativement au Dicranum palmatum (1), je divai gu'en suivant Heowic, on peut lui reunir avec assu- rance les D. exile, viridulum et incurvum; mais si Von adopte le sentiment de Swartz, de Weser et de Monnx, les D. incurvum et bryoides sont tres-distinets du D. palmatum.—Je ne vois pas guels peuvent etre les motifs de M. WArker-Arnxorr, pour voulcir rõunir au D: polycarpum (16), le D. strumiferum (15), ces denx espöces se distinguent au premier coup d*eeil. La derniöre a toujours les urnes courbes, inclindes et sirumiföres, tandis gue la premiöre a Purne droite, Glevõe et cylindrigue, Le D. scoparium de Hen- wie (50) est le type du genre Cecalyphum de PA- isor pE Brauvois; je suis parfaitement d'accord avec M. WALker-Arnxorr pour la reunion ici des deux D. majus et polysetum. Je possede des €chantilions du D. cygneum (42) ayant les soies courbees. Les dif- ferences de cette espece avec le D. /lexzuosum de Hipwrc, le D. condensatum de ScnwzerrcHEn et le D. strictum de ŠcuLEt:HER, ne sont pas encore bien rigoureusement Gtablies. Le D. heteromallum (48) ce Hooxen et le curvatum de Scuw ZGRICHEN se res-

( 262 )

semblent beaucoup guand on en lit la description ; cependant il existe entre eux une diffkrence de port tres-sensible, et gu'on n*observe gue dans |*etat de na- ture. D'apres mes propres observations et 'examen rigoureux de toutes les parties du D, varium (51), faits par notre savant confrere M. Marrtus, Pexistence du D. rufescens de Swirru ne peut Gtre revogute en doute; c'est une espece rare et positive.

Gen. XXIX. TnESANOMITRION. Schw.

ScBW EGRICHEN, gui a constitue ce genre sur le 7/. Richardi, ne parait pas y avoir compris plusieurs especes gui Etaient de;a decrites et gue pajouterai ici. Les dents du peristome, entieres ou fendues, ne fournissent point, selon moi, le caractere important; il reside surtout dans la coiffe. Un grand nombe d'esptees, si ce n*est toutes, ont Purne herissee ä la base de rugosites aigušs (ru- gis aculis, prominulisgue scabra). Dans toutes les especes, excepte la derniere gue je place ici avec doute, la soie est flexueuse, et les feuilles ont une tres-forte nervure.

A. Theca cernua.

1. Th. concolor. Dicranum concolor. Hoox. 7. E. t. 138. Dicr. Guadalupense? Brin. Meth. p. 60.

2. Th. capillaceum. Dicr. capillaceum. Brin. Meth. p. 67. Dicr. concolor? BLuME in Act.. acad. nat. cur. Bornensis.

B. Theca recta, striata.

3. Th. flexuosum.

a Vulgare.— Dicr. flexuosum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 189. Cam- pylopus flexuosus. Brin. /WMžeth. p. 71. Weissia immersa. Brib. Meth. p. 48.

B Vigroviride. Campylöpus pilifer. Brip. Meth, p. 72. Cam-

pylopus penicillatus. Brin. MZetž. p. 73.

y Compactum. Dicr. densum. SCHLEICHER. Campylopus di- chotomus. Brin. Meth. p. 77.

( 265 ) 4. Th. nivale.— Weissia nivalis. Brin. MZeth. p. 48.

IL parait gue cette plante est la mõme gue la var. 4 du 7%. Jlezuosum; mais, selon-BRinEL, les dents sont entieres.

5. Th. introflexum. Dicranum introflexum. Scrnw. $. 1, p. 1, p- 190. Campylopus introflexus. Brin. Meth. p. 72. TPvichosto- mum exasperatum. BLUME, iz Act. acad. nat. cur. Bonnensis.

CG. Theca recta, levi.

6. Th.? brevisetum. Dicranum brevisetum. Brio. AŽet/. p. 56. 7: Th. Richardi. Scnw. $. 1, p. 1, p. 61, t. 118. Campylopus Ri- chardi. Brib. MZeth. p. 73. 8. Th. umbellatum. Trichostomum umbellatum. Scuw. et GAUD. 1 ne differe du Th. Richardi gue par la longueur plus consi-

äerable des dents du peristome, gui sont en outre fendues jusgu'a la base.

9- Th. filiforme. Dicranum filiforme. BeAuv. Scnw. $. 2, p. 1, Pp: 72, t. 122.—Weissia volcanica. Brin. Meth. p. 48.

10. Th.? gracile.

a. Tenue. Didymodon gracile. Hoox. M. E. t. 5.

B Robustum. Dicranum strictum. SCAw. el GAUD.

La feuille de Ja variete B a une forte nervure : cette structure doit empecher de confondre la plante dont il sagit avec le veri= table D. strictum de Scnw=ertcneN. Son peristome et sa coifle sont inconnus : ainsi le genre auguel elle appartient est incertain. Cependant cette mousse pourrait 6tre une espece de Dicranum voisine du D. longifolium.

Gen. XXX. Dyorwopon. Hook.

IL nest "pas facile de trouver des caracteres gui puissent dis- tinguer ce genre du Tortula. Ouelgues especes gui ont le port de celni-ci en diffšre beaucoup par le peristome, et d'autres, gui possedent un peristome semblable, sen eloignent par le port, Dans plusieurs espeees, les dents sont rEunies par une courte membrane basilaire, ct elles sont beaucoup plus courtes guc dans les Zortuta. Colles des Didymodon, lorsgu'elles sont tordues, le

( 264 )

sont en general tres-legerement, surtout au sommet; et guand on les humecte, elles devienne ordinairement droites. Jai observe, en outre, gue les trente-devx dents filiformes et tortucuses des Tortula sont plactes ä egäle distance. C'est Papres ces conside- rations, et ('apres un port analogue, gue pai plac€ dans ce genre le Barhula curta de Henw1c.

Le genre Didymodon est wes-rapproche du Dicranum. Les Didymodon proscriptus, pallidus et longirostris ont la nervure aussi large gue dans le Dicranum longifolium et les autres es- ptces voisines.

A. Foliis latis (ovatis v. lingulatis).

1. D. nervosus. Hoox. M. B.t. 20.

2. D. latifolius. WAHL. Cynodontium latifolium. Scnw. $. 1, P- 1, p. 110, t. 25. Cynodon latifolius. Brip. MZetž. p. 99-

3. D. apiculatus.

a. Foliis spathulatis apiculatis. Desmadoton latifolium. Brin. Meth. p. 86. —Trichostomunm latifolium. Scnw. $.1, p. i, p. 145.— Tric. convolutum. Brin. 2Zetk. p. 85.

B Foliis ovatis piliferis. Desmadoton brevicaulis. Brin. Meth. Pp: 87:

La varidte B ne peut se distinguer, au premier coup-d'eil, du

W eissia latifolia.

4. D.? splachnifolius. Hoox. M. E. t. 76. Weissia? obtusa. Brin. Meth. p. 45

5. D. sphagnifolius. Hook. 27ss. Dicranum giaucum. Scnw. et GAUD.

6. D. flexfolius. Hoox. M. B. t. 20. —Trichostomum flexifolium. Brin. Meth. p. 86.

7. D. corniculatus. Trichostomum corniculatum. Scnw. $. 2, P:.15P279 ;$t1110-

B. Foliis lanceolatis, v. subulatis.

a. Caule subelongato, ramoso.

8. D. purpureus. Hoox. 7. B. D. papillosum. Brin. MZeth. p. 102. Dicranum purpureum. Scnw. 6. 1, p. 1, p. 183. Brin. Meth. p. 69. Dicr. bipartitum. Smirn. £. L. t. 2357. —— Dicr.

( 265 ) strictum. Smirn, £. B. Dicr. Celsii. Brin. Meth. p. 69. Dicr.

purpurascens. Scnw. $.1, p.1, p. 184. Brib. Meth. p. 69. Dicr. intermedium. Brin. MZeth. p. 69.

On a trouve cette mousse en Europe, dans VAmerigue septen- trionale et meridionale, aux Canaries, au cap de Bonne-Espe- rance, etc. Ses tiges varient en longueur depuis 3 lignes (7 milli-

s õa ; Miinõtre

ž u ou imetres). metres) jusgu'a 2 ou 3 pouces (54 ou 81 millimetres)

9. D. sguarrosus. Hoox. MZ. E. t. 150.—Trichostomum sguarro=

sum. Brip. MZeth. p. 85. Scuw. $. 2, p. 1, p. 78, t. 123. Neckera viticulosoides. BEAUV.

Je n'ai trouyve aucune difference entre la plante de Hooker et celle de BeAuv.

to. D. trifarius. Brin. Meth. p. 102 Cynodontium trifarinm. Scuw. 8. 1, p.1, p. 114. Trichostomum tophaceum. Brin. 2Zeth. p. 84. (Ercel. synon.) Barbula linoides. Brip. p. go. ( Ouoad syn. Smith.) —Bryum obtusifolium. Turn. Muse. kid. Brio. Meth. p. 117. (Ouoad folia, inter guo latitant seta fructusgue Hypni.)

11. D. rigidulus. Scnw. 8.1, p. 1, p. 116. Brin. Meth. p. 102.—

D. barbula? Brin. Meth. p. 102. Erichostomum lineare. Brib. Meth. p. 84.

Cette espece se distingue de la precedente par sa feuille aiguš- acuminee; la longueur de son opercule est variable. Elle a souvent Paspeet du ZVeissia verticillata.

12. D. glaucescens. Wes. et Monr.—Trichostomum glaucescens. Scnw. $. 1, p.1, p. 145. Hrin. Meth. p. 85.

13. D. Bruntoni. D. obscurus. Scnw. $. 2, p. 1, p.80, t. 124. Brin.? Meth. p. 103. Dicr. Bruntoni. Smirn, £. B. t. 2509. Dicr. polycarpum. Hoox. 27. B. t. 18.

14. D. capillaceus. Brin. Meth. p. 100. D. subulatum. Brin. Meth. p. 101. —D. distichum. Brrp.*/Meth. p. 101. Cynodontium capillaceum. Scnw. $. 1, Pp. t, p- 114.

15. D. flexicaulis. Brain. Meth. p. 100. Cynodontium flexicaule. Senw. 8. 1, p. 1, Pp. 115, t. 20. .

16. D. longirostris. Wzs. et Monr. Cynodontinm longirostre.

Scuw. 8. 2, p. 1, p. 141, t. 29. Dicr. denudatum. Brin. Meth. p- 61.

( 266 )

17. D. proscriptus. Hornscn. in Hor. Ph. Ber. B. B. Caule brepi simplici.

18. D. indlinatus. Swartz. Hoox. M. B. t. 20. Cynodontium inelinatum. Scnw. 8.1, p.1, p. 111. Cynodon inclinatus. Brrp. Meth. p. 98.

19: D. heteromallus. Hoox. 17. B. p. 68, t. 20. D. homomallus. Scnw. 8.1, p. 1, p. 116. Brin. Meth. p. 102.— Weissia heteromalla. Scnw. 8. 1, p. 1, p. 68. Brin. Meth. 47.

II y a seulement seize dents rapprochees par paires et difliciles a Voir. 20. D. pusillus. Scnw. $. 1, p. 1, p. 116. Brin. Meth. p. 101.

Le Bryum pusillum de Dickson est le Dicranum varium.

21. D. tenuis. Trichostomum tenue. Scnw. $. 1, p. 1, p. 139. Brin. Meth. p. 83.

Les dents sont legerement tordues et reunies a la base par une courte membrane.

22. D. curtus. —Barbula curta. Scnw. $.1, p- 1, p- 119. Des- madon curtus. Brin. Meth. p. 37.

Les dents du peristome sont droites comme dans les autres especes guand elles sont humectees, et elles se tordent lõgerement par la dessiccation.

23. D. tortilis. Trichostomum tortile. Scnw. $. 1, p. 1, p. 139, t. 35. Brin. 2Meth. p. 82.

24. D. cylindricus. Trichostomum cylindricum. Scnw. $. 1, Pp. 1, p- 142. Brin. MHeth. p. 83. |

25. D. pallidus. Trichostomum pallidum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 139, et $.2, p.1, p- 77, t. 123. Brin. Meih. p. 53. Trichosto- mum strictum. SwArTz. —Trichostomum ferrugineum. Brip. 2Zeth. Pp: 83. |

26. D. megaloearpus. Bryum turbinatum, minus. Kunra $)- nopsis Fl. Orb. Nov. 1, p. 57.

gs 20

KM

( 267 )

Caule fructificante, subnullo, sterili, simplici; foliis pellucidis, lan- ceolatis, acutis, subinterrigimis; nervo debili percurrente; theca

late pyriformi, recta, levi; dentibus membranaceis 16 per paria gpproximatis:

Chague dent est marguee d'une faible ligne longitudinale, gui s'evanouit avant d'atteindre le sommet. L'urne est dressee, et par Peffet de la dessiccation, parait globuleuse, avec une apophyse conigue. Les feuilles ont une couleur argentee, legerement teinte

de rouge. Je ne connais aucune mousse avec laguelle on puisse la confondre.

* ÕBSERVATIONS. Ge genre est forme d'une partie des 7 richostomum de Henwig; il est fonde sur de bons caractöres. La forme du peristome dans le Dydimo- don purpureus Etant intermediaire entre les Dicranum et les Dydimodon, nous ne sommes point surpris de son deplacement. 4

Gen. XXXI. TorrTuLA. Hook.

Vai suivi presgu'entierement ici Vordge expose par MM. HooKER et GREVILLE dans le Journal des sciences d'Edimbourg.

1. Foliis enervibus.

1. T. enervis. Hook. et GreEv. n. 1.— Barbula rigida. Scnw. $. 1, p- 1, p. 118. Brin. Heth. p. 88.

2. T. brevirostris. Hook. et GREv. 7. 2. —Barbula rigida. SWARTz. Funcr. Deutschlannds Mooses. t. 15.

HH. Foliis crassinervibus.

3. T. rigida. Hoox. M. B. t. 12.—Frichostomum. aloides. Mouc. et NESTE.

Cette espece est celle nommee autrefois Bryum rigidum par Dricksox.

( 268 ) III. Foliis tenuinervibus. A. Foliis periceetialibus arctö convolutis.

4. T. convoluta. Hook. 37. B. Barbula convoluta. Scnw. $.1, P- 1, p- 127. Brio. JZeth. p. 94.

5. T. revoluta, Hoox. 37. B. Scuw, $S. 1, p. 1, p. 127, 1. 32.— Briv. Meth. p. 95. B. obtusifolia. Scnw. $. 1, p. 1, p. 120, t. 31. Brin. Meth. p. 92. B. Hornschuchiana. SCHULTz.

6. T. calycina. Hoox, et Grev. Barbula calycina. Scnw. $. 1, p- 63, t. 119.

7. T. flexuosa. Hoox. M. E. t. 125.

8. T. pilifera. Hoox. M. E. t. 12. Barbula diaphana? Brin Meth. p. 96.

B. Foliüs perichetialibus, basi vaginantibas, subulatis.

9. T. tortuosa. Hoox. 297. B. Barbula tortuosa. Scnw. $. 1, | " Pp.3, p. 129, t. 23. Brip. Meth. p. 95. 10. T. inclinata. Hoox. et Grev. —B. inclinata. Scnw. 8.1, 1995 P- 121, t. 123. B. nervosa. Brin. Hetk. p. 05. 11. T. Menziesii. T. inclinata 2. Hook. et Grev.

C. Folis uniformibus. A A püliferis. 12. T. membranifolia. Hoox. M. E. t. 26. —B. Clorovotos. Brin. Meth. p. 90.

Cette mousse a Ete trouvee par PALISOT DE PEAUVOIS aux en- virons de Paris; elle existe dans son herbier sous le nom de T. canescens. Tuomas Va aussi rencontree en Suisse : c'tsL son T. muralis, var. lanuginosa.

13. T. muralis. Hook. et GREY. n. 10. J a. Foliis carinatis, pilo longo albo. Barbula muralis. Scnw. $. 1, | P- 1, p- 132. Brin. Meth. p. 61. —B. hercynica. Brin. Meth. p. 60. 4

B. pilifera. Brin. Meth. p. 59. —B. Vahliana. ScnuLTz.

B Foliis planiusculis, inferioribus apicutatis superioribus -pilo Urevi. Barbula mutica. Brin. Meth. p. 91.

14. T. ruralis, Hook. et GREV. 7. 11.

e Vulgaris. —T. ruralis. Scnw. 8.1, p. 1, p. 137, t. 34. Syn-

(269) trichia ruralis. Brin. Meth. p. 98. Syntrichia norwegica. Brin. Meth. p. 98. B Latijolia. —T. latifolia. Brucn. y Levipila. T. levipila. Scnw. 8. 2, p. 1, p. 66, t. 120. Syntrichia levipila. Brin. Metk. p. 98.

La varitte B a des feuilles larges et obtuses. C. b, Foliis mucronatis. a. Peristomio ulträ mediuin tubiformi.

15. T. mucronifolia. Hook. et GREV. n. 12.

a. Europea. —T. mucronifolia. Scnw. $. 1, p.1, p. 136, t. 34. Syntrichia mucronifolia. Brin. Meth. p. 97.

B Arctica:—Barbula mucronifolia. Brown in Parry's first arctic voyage.

16. T. alpina. —Syntrichia alpina. Brin. Meth. p. 07.

Cette espece mest peut-Etre gu'une simple variete du 7. mu- ralis.

17. T. subulata. Hook. et GrEV. n. 13: a Acuminata. T. subulata. Scnw. $. 1, p. 1, p. 135, t. 38. Syntrichia subulata. Brin. Meth: 97.

B Obtusa. Hoor. et GREY.

18. T. leucostoma. Hook. et GREv. n. 14.—Barbula leucostoma. Brown in Parry's first arctic voyage. «

C. b. B. Peristomii dentibus fere omnibus liberis,

19. T. unguiculata. Hook. et Grev. 7.15. Barbula unguiculata. Scnw. $S. 1/ p. 1, p. 123. Brio. Meth. p. 04. B. acuminata. Scnw. 9... 15:P. 19) P:2123- = Bz apiculata. ScHw. $. 1, p. 1, p. 122. Brin. Meth. p. 94 —B. lanceolata. Brin. Meth. p. 94. —B. stricta. Scmw. S. 1, p. 1, p- 122. Biin. Meth. p. 90. B. ameena. Brin. Meth. p. 90. —B. dubia. Brin. Hetk. p. 93. B. aristata. Brin. 2eth. p-” 93. —B. cuspidata. ScnuLTz. B. fastigiata. SCHULTZ. B. mi- erocarpa. SCHULTz2. B. Funckiana? SCHULZ.

20. T. caespitosa. Hook. et GREv. n. 17. Barbula cespitosa. Scnw. $. 1, p: 1, p. 120, t. 91. Brin. Meth. p. 89.

ar, T. decipiens. Brip. Sp. Musc. p. 1, p. 247. T. pellucida, Hoox. et Grey. n. 18. Barbula agraria. B. Brin. Meth. p. 88.

V. 18

(270 )

22. T. stellata. Smirn. ZE. B. t. 2384. Barbula stellata, Brin. Meth. p. 88. B. agraria. Scnw. $. 1, p. 1, t. 119. Brin. Met. p- 88. —B. pallens. Brin. Meth. p. 88. B. domestica. Brin. Met. P: 89-

Le nom speecifigue de stellata donne par Dickson est anterieur

a celui Pagraria employe par Swartz, et doit par conseguent

etre conserve. Dickson n'a certainement pas trouve celte espece

en Ecosse, mais probablement il aura melange avec guelgues mousses de ce pays des-echantillons de Pespece dont il est ici guestion, et gui provenaient des Indes occidentales.

23. T. cuneifolia. Rorn. Smirn. Hoox. M. BP.

24. T. imdica. Hoox, M. E. t. 135. Trichostomum indicum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 142, t. 136. Brin. Meth. p. 85.

25. T. recurvata. Hoox. 277. E. 1. 130.

6 26. T. flavescens. Hook. et Grev. n. 23.

Foliis subapiculatis exacte linearibus.

a7. T. cirrhata. ARnoTT, õn ?ern. Trans. vol. 5.—-Trichostomum Barbula. Scnw. $. 1, p. 1, p- 144, t. 36.—Trich. barbuloides. Brion. Meth. p. 83. *

Les tiges sont longues de une a deux lignes (2 a:5 millime- tres); les feuilles exactement lineaires, aigušs et carenees. L'o- percule est conigue, en forme de bee.

28. T. angustifolia. Hook. et GREv. n. 24.

Espece tres-voisine de Ja precedente, mais dont les feuilles ne sont point ondulees sur les bords. Son opercule est alonge et en forme de bec.

29. T. linearis. Swanrz. Hook. et GRev. n. 25. Barbula li- nearis. Scnw. $. 1, p. 1, p. 119, t. 30. Brin. AZeth. p. 88.

C. c. Foliis muticis:

30. T. robusta. Hook. e GRreEv. n. 28. 31. T. serrulata. Hoox, et GREV. 1. 29. T. fallax. Hook. et Grev. n. 30. a Wulgaris. Barbula fallax. Scnw. $. 1, p. 1, p- 127. "Brin. Meth. p. 92. —B. flavescens. Brin. Meth. p. 92. —B. rellexa, Orto.

e

(272 )

Meth. p. 93. —B-.orientalis. Brin: Meth; p. 93. —B. atlantica. Br:n.

Meth. p. 93. —B. Turneri. Brin. Meth

B Zlongata.—Barbala linoides. Brin Smith.) Bryum linoides. Dixson.

4 Brevicaulis. Barbula brevicaalis. Scaw. $. 1, p. 1, p. 126, t. 32. Brib. Meith. p. 91.

33. T. gracilis. Hook. et GREY. n. 31.

P- 933 - Meth. p. 90. (Excel. synon,

a. Rufescens. Bavbula gracilis. Scnw. $..1, p. 1, p. 125, t. 34. Brirb. Meth. p. 89.

B Viridis. Barbula brevifolia. Brro. MZetk. p. 92. 34. T. paludosa. Hook. et Gnev. n. 32.--Barbula paludosa. Scnw.

S.1, Pp. 1, p- 124, t. 30. Brib. Meth. p. 93. B. crocea. WEB. et Monr. Brion. Meth. p. 93.

35. T. Australasie Hook. et GREV. n. 533. 36. T. humilis. Hook. et Grev. %. 34.—Barbula humilis. SGrtw. $. 1, p.1, p. 121. Brib. Weth. p. 90. | Espece exclusivement americaine. La plante d'Europe designee sous ce nom appartient au 7. unguiculata. 37. T.-pärvula, Hook. et Grev: n. 37.

Species dubic.

1. Barbula acuminata. Brin. Meth. p. 91. >. B. flexuosa, Brin. 2Zeth. p. 93.

3. B. acuta. Brin. Meth. p. 96.

4. deusta. Brin: Meth. p. 96.

Cette derniere est peut-etre le 7. convoluta.

* -ÕRSERVATION. —Je vois avec peine les auteurs anglais jeter du desordre ici, tout changer sans motils reels, et confondre ensemble les genressBarbula (leur Tortula) ct Syntrichia des muscologues allemands et frangais. Malgre Hooxer et ceux gui suivent son sen- timent, je puis assurer gue les Barbula rigida et aloides de Hepwic conserveront leurs noms, et ne prendront jamais ceux de Tortula enervis (1) et rigida (2) gu'on veut leur imposer. Ouand au TZ. revoluta (5), il doit, avecraison, reunircomme simples synonymes les Bar-

18,

(272 )

bula obtusifolia et hornschuchiana de ScnurTz. —) ai beaucoup de doutes sur la Iegitimite du 7. membrani- folia (12), surtout guand je considere toutes les mous- ses intermediaires entre le Barbula muralis jusgu*au B. chloronotos. Sans õtre partisan d'aucune autre tcole gue de celle du grand Linnt, le seul vrai bota- niste du sišele, je peux avouer sans detour «gue j'a- dopte entišrement Vopinion de M. Wairken- ARNOTT pour la reünion, comme variets du 7. ruralis (14), les Syntrichia latifolia et lavipila. —Yen dis tout au- tant pour les varittds du 7. unguiculata, en exceptant cependant le Barbula acuminata de SCHWEGRICHEN.

BRYOIDEX:. Gen. XXXII. ConosTonum. Swartz.

1. C. boreale. Scuw. S. 1, p.1,°p: 79; t. 21. Brin. Meth. p. 27. 2. C. australe. Scnw. $. 1, p.1, p. 81, eLS, 2, p. 2, p. 108, t. 130. Brip. Meth. p. 28.—Bartramia stricta. Brin. Weth. p. 116. ((Juoad

Plant. Commersonii ) Gen. XXXIII. BarrramiA. Hedw.

TL est difficile de reconmaitre les differences gui distinguent ce

genre d'avec le Bryum. Les Bryum mmegalõtarpum, palustre, et

peut-etre Pautres, ont les dents intericures du peristome bifides, comme dans les Bartramia ; d'un autre cÖtö, le Bartramia pen- dula oire le Sort et les dents interieures de ce genre, mais son urne est pendante comme celle des Bryurn. Le Bryum bartra- moides ressemble aux Bartramia par son port, et possede le peristome des Bryum.

A. Foliis orispis vel flexuosis. 1. B. Halleriana. Scnw. 8.1, p. 2, p. 64. Brin. Meth. p. 115.

Cette espece ne me parait pas differer du B. pomiformis, va- riete B.

(273 )

2. B. pomiformis. Hoox. M. B.

a Minor. B. pomiformis. Scaw. $. 1, p. 2, p. 145, t. 58. Brin. Meth. p. 116.

B Major. —B. crispa. Scnw. $. 1, p. 2, p. 46, t. 59 Brin. Meth. p- 116.

3. B. gracilis. FLoErxE. Hoox. M. B. —B. OEderi. Scnw. $.1, P- 2, p- 49, t. 59. Brin. Mei. p. 1 6. —B. longiseta. Brin: Meth. p- 116. —B. subintegrifolia. BeAuv. B. grandiflora. Scaw. $. 1, Pp: 2, p. 48, t. 58. Brin. MZe/h. p. 116.

4. B. longifolia. Hoox. 17. B. t. 68.

B. Foliis strictiusculis appressis.

5. B. ithyphylla. Scnw. $. 1, p. 2, p. 51, t. 60. Brid. Meth. p- 116.

6. B. stricta. Scnw. $. 1, p. 2, P- 53, t. 60. Brin. Meth. p. 116. (Duoad plant. Desf.)

Comme je Vai deja annonce, pai guelgues raisons de croire gue cette espece ne possede point de peristome exterieur, et gu'elle n'est gu'un Etat tres-parfait du genre Glyphocarpa. Mais ces plantes Gtant encore enveloppees une grande obscurite, je mai pas cru gu'il me füt permis Mintroduire a cet egard de pa-

reils changemens dans le present catalogue, *

7. B. Menziesii. Hoox. M. E. t. 67. Brin. Meth. p. 116. Co- nostomum australe. Scuw. . 2, p. 2. '

C'est une: piante totalement differente du: Conostomum aus-

trale:

8. B. affinis. Hoox. M. E. t. 76.

9: B. fontana.

a. Major. —B. fontana. Hoox. 7. B.-Scnw. S.1, p. 2, p. 61. Brin. Meth. p. 116. B. falcata. Hoox. in Lin. Tr. 9. B. radi- calis. Scaw. 8. 1, p. 2, p. 56, t. 61. Brin. Meih. p. 116:'*— B. Muhlenbergii: Scnw: $.:1;°p. 2, p. 58, t. 61. Brib. Meth. p. 116. B. Marchica. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 59. Brin. Meth. p. 116.

B Minor. B. uncinata. Scuw. $. 1, p. 2, p. 60, t. 57. Brib. Meth. p. 116. Fabronia? Mariana. Scuw. et GAub.

10. B. sph:erocarpa. Scuw. S. 1, p. 2, p- 59. Brin. Met. p. 116:

Celte espece mest peutsetre gu'une variete de la preõedente.

( 274 ) L'urne gu'Hepwic a figurce est lisse selon cet auteur; mais dans mes €chantillons elle est sillonnee, CG. Foliis rigidis sguarrosis. 11. B. patens.

a Seta folüs paululüm longiore. B. patens. Scnw. 8.1, p. 2, 55, t. 62. Brin. Meth, p. 116. B Seta foliis multö breviore. B. vulcanica. Brito. MZeth. p. 115.

Le B. vulcanica nest, comme le presume M. ScHWEGRICHEN, gu'une variete du B. patens; mais il faut en mme temps avouer gue le B. Halleriana est une espece voisine du B. pomiformis B, absolument de meme gue le B. vulcanica Vest du B. patens. Cette dernicre espece a bien certainement pour patrie le detroit de Magellan, d'oü Dicrson Va recue autrefois, et non pas Lile de Java.

12. B. arcuata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 61, t. 62. (Exclus. synon. Swartz.) Brin. Meth. p. 116.

13. B, tomentosa. Hoox. M. £. t. 19. Brin. Meth p. 116. —B. ar- cuata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 61. ((Juoad SWwARTz.)

14. B. pendula. Hoox. M. E, t. 21. Bryum pendulum. Brin. Meth. p. 120. ,

* OBSERVATIONS. Eu voyant M. WALKER-ÄRNOTT reconnaitre pour identigues le Bartramia halle- riana (1) de ScnwzeRICHEN, et la varidte B major du B. pomiformis (2), nous pouvons assurer gu'il n'avait point sous les yeux d'echantillons authenti- gues de ces deux mousses; elles sont tres-distinctes ; Pune est toujours tres-petite et tient son urne cachee entre les feuilles, ce gue ne presente jamais le B. po- miformis. —J'en dirai tout autant pour le B. /on- tana (9), gui porte des feuilles evales acuminees, avec leguel on voudrait , mais vainement, confondre le B. marchica, dont les feuilles sont lanctoltes, et Aont la base est au moins du double moins large gu dans le B, fontana.

i

( 275 ) Gen. XXXIV. FunaniA. Hedw.

Toutes les especes ont Purne sillonnee lorsgue, par la matu- turite, elle s'est videe; ainsi on ne peut se servir de ce caractere pour partager le genre en deux sections. On observe generale- ment une transition dans les formes des feuilles d'une espece a une autre, ce gui porterait a croire gu'elles ne sont gue des va- rietös de la mõme espece.

1. F. hygrometrira. Scnw. $. 1, p. 2, p. 75. Brin. Meth. p. 123. 2. F. flavicans. Scnw. $. 1, p. 2, p. 79. Brib. Meth. p. 123. DE t. 66.

4. T. calcarea. WAutgexserc —F. Hibernica. Turn. Hoox. 27. B —F. Wablenberghii. Brro. Meth. p. 123. (Ouoad pl, Germ.) F. serrata. Bexuv. Brito. A/eth. p. 124.

Mublenbergii. TurvEr. Hoox. M. B. Scnw. 8.1, p. 2, p. 75,

5. E. calvescens. Scuw. $S. 1, p. 2, p. 77, t. 65. Brin. Meth P- 123. 3

6. F. Fontanesii. Scnw. $. 1, p. 2, p. 80, t. 66. Brin. Metk Pp. 124.

Species dubia.

1. E. angustifolia. Brin. Meth, p. 124.

* Ossenvarions. Depuis long-temps je suis per- suade, comme le dit aussi M. WALkeRr-ARxoTT, gue la forme des feuilies n'est point constante dans le genre Funaria. Je les ai vues serrees autour des bour- geons ou fleurs mäles des FF. hygrometrica (1) et muhlenbergii, tandis guecelles du F. fontanesii (6) ne m'ont jamais oflert celte disposition. Sur certains tchantillons, Jai remargue dans le meme temps des leuilles serrees et entiöres avec les intermõdiaires.

Gen. XXXV. Lerrosromum. Brown.

1. L. Menziesit. Brown. Brin. Meih. p. 25. Scnw. 5. 2, p- 1 p- 11, t. 104. Gymnostomum Menziesii. Hoox. 7. E. t, 168.

(278 )

2. E. inclinans. Brown. Bain. Meth. p. 25. Gymnostomum inclinans. Hoox. M. E. +. 168.

3. L. gracile. Brown. Baron. MZeih. p. 25. Scnw. $S. 2, p- 1, P- 12» t. 104. Gyramostomum gracile Hoox. M. E.t. 22.

i 4- L. erectum:Baown. Brin. Weth.p. 25. Gymnostomum lep-

tostomum. Hoox. M. E-t. 159.

5. L.? macrocarpum. Bzowx. Brain. Meth. p. 25. Bryum ma- crocarpon. Scaw. $. 1, Pp. 2, Pp. 121.

On m'a dernierement inform€ gue cette mousse posstde un peristome 'Externe.

Gen. XXXVI. Prrczosrowum. Hornsch.

1. Pt. compactum. Honxscn. Bot. Zeit. Scnw. 8.2, p- 1, p- 56, t 115.

2. Pi. pendulum. Horsscu. Bot. Zeit. 3. Pt. cernuum. Hoxzxscn. Bot. Zeit. Cynodontium cernuum. Scnw. $. 1, p. 1, p. 156. Cynodon cernuum. Barin. Meth. p. 99-

Species dubia.

1. Pt. (nov. sp.) Brown. in Parry's first arctic voyage. Gen. XXXVII. Bracaruenium. Hook. in Schw.

1. B. bryoides. Scnw. $. 2, p. 2, 134, t. 135. 2. B. Nepalense. Scaw. $S. 2, p. 2, p- 131, t. 335.

Gen. XXXVIIL. Barzuwm. Hooker. Mnium. Linnt.

Peristomium duplex : exterius, dentibus, 16; interius, dentibus 16 carinatis, ihtegris, aut carina perlusis, aut etiam apice bifidis, directione reclis; opere” reticulato (plerumgue lato) ad basim con- nezis, ex guo,ut plurimum cilia inter dentes internos egrediun- tur. Dentes 16 interni guandogue ita pertusi sunt.ut cilias 3a per paria tuberculatas et ad apicem connexas emulantur.

Il est erident gue ce caractõre Sappligue aussi au Bartramia, dont les dents interieures du peristome sont egalement carenees. Dans le tenre Bartramta, ces*dents interieures sont oppostes aux exterieures, mais de telle sorte gue les sommets de celle- ci! se

(277) portlent dans les onvertures formfes par les inierieures. Mais dans guelgues especes de Bryum (par exemple, le B. megalocarpum et tont la section des Meesia), les dents des deux peristomes sont certainerzent alternes. Le sont-elles dans toutes les espõces?

1. Seta perichetio immersa. (Cryptoseta.). 1. B. bartramoides, Hoox. M. E. t. 18.

II. Seta longe exserta, folin insigniter sguarrosa. ( Pa-

ludella.)

2. B. sguarrosum. Scuw. $. 1, p. 2, p.120.— Paludelia sguarrosa. Brin. Meth. p. 115.

HI. Seta longö ezerserta, folia directione eguali.

A. Dentes erterni obtusiusculi, dentibus internis multö Breviores. ( Meesia.) 4

Dans cette tribu, la membrane gui unit les dents interieures est tres-tendre et fugace.

3. B. trichodes. Hoox. M. B. Meesia uliginosa. Scnw. S. 1, p- 2, p- 82. Brin. Meth. p. 122. —M. alpina. Fuscx, Deutschlands Moose. M. minor. Brin. Meih. p. 122.

4. B.hexastichum.—Diplocomium hexastichum. Fuxcx, Dentsch- lands Moose.

Ceite espece m'est a peine connae. Ses feuilles paraissent avoir la forme de celles du B. dealöatum, si ce mesi gu'elles sont plus obtuses et entieres.

5. B. triguetrum Tors. M. H. Hoos. M. B.—Meesia longiseta. Scaw. $. 1, p. 2, p. 83. Diplocomiur longisetum. Brin. 2Zeth. p- 122.

On devrait peut-etre conserver le nom spšcifigue de longise- tum comme le plus ancien.

6. B. dealbatum. Swrra. Hoox. Meesia dealbaia. Scaw. 8.1, p- 2, p. 83. Brin. Meth. p. 122.

»

( 278 ) B. Dentes externi acuti, internis subaguales. a. Theca sulcata, inagualis sive cernua. (Streptotla.)

7: B. androgynum. Brin. MŽcth. p. 117. Gymnocephalus an- drogynus. $. 1, p. 2, p. 87.

8. B. palustre. Turn. 97. H.—B. inordinatnm. Brin. Meth. 117. —Maium palustre. Scirw. $. 1, p. 2, p. 122. Brin. Meth. p. 121.— Mnium polycephalum. Brin. Meth. p. 121. Moium reclinatum. Scaw.'$. 1, Pp. 2, p. 123.

9- B. latifolium. Brin. Meth. p. 120.-— Mnium latifolium. Semw S. 1,:p. 2, p-108.

C'est seulement Vapres son aspect extericur, semblable a celui des autres especes de la section , gue je place ici cette-muusse dont on ne connait pas le fruit. Peut- õtre appartient-elle % la section TII. B. b.

10. B. turgidum. Hook. Mnium turgidum. Scuw. 8.1, p. 2, P- 123, t. 77. Brin. Meth. p. 121. 11. B. heterostichum, Arrhenopterum heterostichum, Scnw.

8.1, p: 2, p. 140. Brib. Meth. p. 121.

Celte mousse a une grande affinite avec la derniere espece. En eflet, guand Wanzenserc trouva le 2. turgidum , il le consi- dera comme appartenant au genre Arrhenopterum de Henw1c. Cest du B. turgidum gue veut aussi parler BripEt, guaud il dit, a propos du genre Arrhenopterum : « Fama fuit novam speciem »in Nordlandia a clar. Wahlenbergio detcctam fuisse, at serius » obmutuit, »

b. Theca levis; flores discoidei; folia scepius planiuscula, pellucida, nervo salis valido carinata, siccitate sept conduplicata, plus mi- nusve undulata, summa majora stellata; cuulis semper simplez, erectus, inferne subdenudatus. ( Mnium:)

a. Folia ünmarginata.

12. B. erytlirocaulon. Brin. AŽetk. p. 119. Muium erythirocau- lon. Scuw. $. 1, p. 2, p: 127, t. 80.

13. B.? subenerve. Brin. Hetk. p. 120. Mnium subenerve. Scnw. $. 1, p- 2, p: 168, t. 79:

(279 ) 14. B. Auberti. Br:p. Meth. p. 119.—-Mnium Auberti. Scnw. $. 1, P-2,p.132, t. 80.

Son fruit ressemble ressemble a celui du BR. hornum. 7

15.,B. Commersonii. Brio. Meth. p. 119.—Mnium Commersonii, Scaw. 8.1, p.2, p. 134, t. 80.

16. B. stellare. Brin. 2Zeth. p. 119. (El. syn. Smuru.) Mpiwm stellare. Scnw. $. 1, p. 2, p. 128.

17. B. roseum. Brin, Meth. p. 119. —B. truncorum. Brin. JZeth. p. 119. B. Domingense. Brin. Meth. p. 119. —— Mnium roseum. Scaw. S. 1, p. 2, p. 135.

B. b. B. Folia marginata.

18. B. ümbraculum. Hoox. M. E.t. 133.

19. B.ligulatum. Brin. Meth. p. 119. Mnium undulatum. Scuw. 9.1, PD 2, PDP. 1308

20. B. giganteum. Mnium giganteum. Scnw. et GAub.

21. B. hornum. Brin. Meth. p. 119. Mnium hornum. Scuw. 8:1, D:.2, D-120.

22. B. heterophyllum. Hoox. Lin. Tr. 9: Brib. Meth. p. 120.

23. B. marginatum. Dickson. Hoox. M. B. —B. serratum. Brib: Meth. p. 119. B. pensylvanicum. Brtp. Meth. p. 119. —B. ortho- rhynchum. Brip. AZeth. p. 119. Mnium serratum. Scuw. 6. 1, Pp: 2, p. 128, t. 78. i A

Le B. pensylvanicuni wWexiste pas dans Vherbier de Beauvois; mais on ne peut avoir de doute sur le synonyme.

24. B. rostratum. Scnrao. Hook. M. B.—bB. longirostrum. Brib. Meith. p. v19.-—Mnium rostratum. Scuw. $. 1, p. 2, p. 136, t. 79.

25. B. spinosum. Bato. Meth. p. 119. Mnium spinosum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 130, £. 77.

Javoue n'avoir point trouye de bonus caracteres. pour distin-

guer cette espõee de la precedente.

26. B. cuspidatum. Brio. Meth. p. 119. Maium cuspidatum Scaw. S. 1, p. 2, p. 132. 3

27. B. afline. Brin. Meth. p. 119. Manium afline. Scuw. $. 1, PAAP 19 14

28. B. punctatum. Brin. Methk, p. 119. —Manium punctatum. ScHw 8 1, p.2,p. 137. —B, ellipticum. Bzauv, Brin. Mceth, p: 119.

( 280 ) |

La neryure disparait ordinairement au-dessous du sommet de

la feuille; guelguefois cependant elle se prolonge jusgu'au som- met, et forme alors le B. el/ipticum de Beauvois.

* B. c. Theca levis; flores gemmiformes, folia plus minusve concuva, viz undulata at guandogue siccitate tortilia; caulis foliosus cas-

KISS plerumgue erectus, surculis reptantibus nullis. a. Folia subulata. ( Webera.)

29. B. pyriforme. Voir. Hoox. 17. B. Brin. Meth. p. 120.——We- bera pyriformis. Scnw. $. 1, p. 2, p. 66.

Les dents interieures sont ä peine carences, guelguefois reunies plusieurs ensemble au sommet, et tres-pointucs, comme dans le Timmia.

B Folia minimö subulata, (Bryum.)

30. B. Zierii. Scnw. 8.1, p. 2, p. 89. Brin. MZeth. p. 117.

31. B. argenteum. Scnw. 8.1, p. 2, p. 88. Brin. Meth. p. 118.— B. lanatum. Bzauv. Brin. Meth. p. 118.

32. B.julaceum. Brin. Meth. p. 118. —B. argenteum, Scnw. $. 1, P- 2, p. 88.

33. B. capillare.

a. Integrifolium. —B8. capillare. Scnw. $. 1, p. 2, p- 119, t. 74. Brin. Meth. p. 118.

B Denticulatum, —B. stellare. Smixn. £. 2.

34. B. Billardierii. Scnw. $S. 1, p. 2, p- 113, t. 76. Brin. Met/. p- 118.

Je ne possede pas cette espece, mais elle me semble a peine distincte de la precedente.

35. B. andicolum. Hoox. in HUMBOLDT et KUNTH Synopsi.

Cette espece parait etre tres-voisine de la suivante.

36. B. platyloma. Scnw. 8.1, p. 2, p. 116, t. 76. Brin. Meth.p. 118.

37. B. demissum. Hoox. M. E. t. 99.

38. B. caspititium. Hook. 27. E. Scnw. $. 1, p. 2, p. 109. Brin. Meth. p. 118. Pohlia imbricata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 71, t. 64: Brin. Meth. p. 115. Fr. Funckii. Scnw. $. 1, p. 2, p- 89, t. 79- Brin. Meth. p. 118. Br. lacustre. Brio. Meth. p. 120. Mnium

lacustre. Scaw. $. 1, p. 2, p..124, t 79. Br. sanguineum. Brrp.

( 281 )

Meth. p. 118. Br. erythrocarpum. Scnw. 8.1, p. 2, p. 100, t. 70. Br. radiculosum? Brin. Meth. p. 118. Br. Canariense? Brip. Meth. p. 118. Br. subrotundum? Brro. JZeth. p. 118.

A ces synonymes, on pourrait en ajouter plusieurs autres d'es- peces publiees vers ces derniers temps, en Allemagoe, dans guel- gues ouvrages d'une faible importance.

39. B. coronatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 103, t. 71. Brin. Meth. P- 117. 40. R. dichotomum. *Scaw. $. 1, p. 2, p. 91. Brin. Meth. p. 117.

TL est tres-probable cjue les B. coronatun et dichotomum sont la meme espece, et gu'ils ne different meme pas du B. cespi- tilium. 6

41. B- turbinatum. Hoox. 24. B. Scnw. $. 1, p. 2, p: 19: Brib. Meth. p. 118. B. boreale. Scaw. S.1, p- 2,:p. 96, t. 69. Brib. Meth. p. 117. —B. pallescens. Scnw. $. 1, p. 2, p-107, t. 75. B8ip. Meth. p. 117. B. longisetum. Scnw: 8. 1, p. 2, p. 109, t. 75. Brin. MZeth. 117. —B. nigricans. Baird. Meth. p. 120. B. pallens: Scuw. $. 1, p. 2, p.111, t. 72. Brin. Meth. p. 117. —B. interme- dium. Brio. Meth. 120. Webera intermedia. Scnw. $. 1, p. 2, p: 67, t. 65.— Poülia inclinata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 71, t. 64. BRID. Meth. p. 115.

42. B. Ludwigii. Scnw. $. 1

Pp 117:

Vai trouve en Ecosse une variete gui a les tiges dressees. La

P. 2,°P. 99, t: 68. Brin. Meth.

7

feuille est obtuse, et sa nervure s'Evanouit,

43. B. ventricosum. Drcxson. Hoox. %7. B. B. bimum. Brrb. Meth. p.118. —B. pseudotriguetrum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 110. BRID. Meth. p. 118. B- cubitale. Scuw. $. 1, p- 2, p. 111. Brin. Jeth. p-118. B. Duvalii. Brin. ?Zetk. p. 118. B. Schleicheri. Scrw. $. 1, p. 2, p- 113, t. 73. Brin. Meth. p. 118: Mnium Duvali. Scnw. $S. 1, p.'2, p. 126, £. 79.

44. B. megalocarpum. Hoox. in HumBoLor et KumTn $ynopst.

Les dents du peristome interieur sont bifides, avec des cils in- terposes.

45. B. apiculatum. Bzeauv, Scuw. $. 1, p. 2, p. 102, t. 72. Brib. Meth. p. 117.

( 582 ) Ce nest peut-õtre gu'une varic:e du B. turbinatum. La soie est conrbee vers le sommet, comme daus le Poklia inclinata.

46. B. alpinum. Scnw. S. p. 2, p. 98, t. 73. Brin. Meth. p. 118. 47. B. cucullatam. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 94, t. 68. Brin. Meili. p- 108.

Les feu'lles sont €videmment capuchonnees vers le sommet.

48. B. Wahlenbergii. Scnw. $. 1, p. 2, p. 92, t. 70. —- B. albi- - cans. Brin. Meth. p. 118. B. üunellkre. Brin. Meth. p. 118. B. annotinum? Scnw. 8.1, p. 2, p- 93. Brin. Meth. p. 115.

La feuille est visiblement reticulee, et sa nervure s'eyanouit.

AS ressemble ä celle du B. carneuni, mais elle est plus grande. Cette”cspece est la meme gue le B. glaciale de ScnLercner, ui a 6te aussi trouve en Ecosse, et (ui a etö public ( peut-etre: avec raison) comme une variete du B. carneum) par M. Drummonp, dans ses mousses dessechees d'Ecosse.

49- B. carneum. Scnw. $. 1, p. 2, ps 91. Brin. Meth. p. 118. B. rubellam. Beauv. Brin. Meth. p. 117. B. pulchellum. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 91. Brin. Meth. p. 117. B. erythrocarpum. Brib. Meth. p. 118.

50. B. nutans. Hoox. 17. B, Brin. Meth. p. 120. Webera nn- taus. Scnw. $. 1, p. 2, p- 67.

Cette espece a ete diviste en une foule d'autres par les bota= nistes allemands. Les dents de son peristome interieur sont fre- guemment unies au sommet comme dans le 7 ünmia.

51. B. megalachrion. Scnw. $.1, p. 2, p, 104, t. 71. Brin. Meth. 117. ( Exzclus. B. apiculato BEAuv.) 52. B. erectum. Höox. in HUMEOLDT et Kunra Synopsi.

T

Pp:

Le peristome interieur de cette espece parait exactement sem- blable ä celui du Brachymenium ; cependant, M, Kunrn nYayant permis d'examiner tous ses echantillons, je n'ai pu arriver a au- cune conclusion satisfaisante. Si Von excepte le peristome et la soie gui esi ici geniculee, je ne puis trouver de diflerence entre cette espece et la precedente. Feuilles, nervure, urne et opercule, tout est absolument semblable.

53. B. Gaudichaudi. Leptotheca Gaudichaudi. Scnw. $. 2, p. 2, [21355 t) 1375

saal jt 0

$ 1 + ) )

i (285 ) Espece a peine connue. Les caracteres donnes par M. Scnw x- crrcnen ne dillerent pas de ceux du Paludella de M. Brinct. En

attendant de meilleurs renseignemens, je prEfere la laisser parmi les Bryum.

54. B. elongatam. Hoox. 27. B.— B. longicollum. Brin. Meth. p- 120. Pohlia elongata. Scnw. 8. 1, p. 2,:p. 70, t. 64. Brin. Meth

p- 715. Pohlia Greenii. Brin. Meth. p. 115.—Webera longicollis. Scuw. 8.1, Pp. 2, p.-67.

On a dernierement partage cette espece en plusieurs autres.

55)

B. crudum. Hoox. 37. B. Brin. Meth. p. 119. B. inter-

ruptum? Drcrks. Brin. Meth. p. 120. —Mnium crudum. Scnw. $: t Pp. 2, p. 127:

Cette espece doit peut-Etre se placer pres du B. stellare, dans la section des MZnium a.

Species dubice.

i (omi os;

. pallidisetam. Brin. Meth. p. 117. >. B. angustifolium. Brip. /Meth. p. 120- - vulcanicum. Brib. Meth. 120.

vo N je)

. funaroides. Brin. Met. p. 120. B. tortile. Brin, Meth. p. 120.

ot | js)

* OBSERVATIONS. M. WALKER-ARNOTT reunit ici, dans une seule masse, les genres C7yptoseta de Hooxex, Mecsia, Bryum, JV cbera, et Pohlia de Hevwic, Di plocomium de Wesen et Monr, Gymnocephalus s, Mnium de Scnwzcricnen, et Paludella de BrideL: cela ne me parait ni suflfisamment justifid, ni dans |'or- dre convenable. Son genre Bryum est irop surcharge et fort peu scientifigue. La description gu'il en donne contraste singuliörement avec celle de Hrowic, et su- rabonde en expressions vagues, familitres aux €coles anti-linnšennes, telles gue aut, ct plerumgue, ut plu- rimum plusieurs fois repetees et suivies presgue tou- jours de guelguesexceptions. Les divisions a Vinfini ne

( 284.) A peuvent plaire dans un ouvrage fait pour tre consult avec profit; le grand art est de faire des amalgames justes, de bien constituer ses genres, et de leur donner des coupures utiles. En õtudiant mieux les genres de

ses predecesseurs, M. WALKER-ARNOTT eüt trouve des'

caracteres particuliers pour les ttablir dans sa nomen- clature; il les eüt trouv€s ces caracteres dans la forme et Ja position des fleurs mäles, base adoptee par Hep- wie, dans les differences gu'offrent le peristome, le port general de la plante, Pinclinaison de Purne, sa forme et la configuration des feuilles. Il se serait con- vaincu gue le Gymnocephalus de Scnw.EGRICHEN se dis- - tingue de toites les autres espöces par la position de ses organes, gui representent des anthšres portees sur des soies droites et hautes. Ainsi Wzeser et Moxr, deux des observateurs les plus serupuleux parmi les mus- cologues modernes, avaient constate gue le peristome du genre Pohlia de Hepw1c est conforme ä celui des Leskea, ceux des Bryum et des Muium semblables a celui des 427ypnum.

Ouand on considere la legöret des bases gu*on adopte aojourd'hui dans la cryptogamie, on est reel- lement tentd de maudire les progres faits depuis Hen- wie, et de revenir ä sa division d*apres les deux or- ganes principaux. On a s*eloigner de cette loi, mais on est alle au-dela des limites, ona guitte la terre ferme pour s'embourber dans-un marais infect. Les observations se font trop rapidement, on se laisse s6- duire par des illusions microscopigues, on n*etudie presgue jamais la nature vivante, on se contente de voir, de consulter des echantillons secs, souvent mal choisis, ou bien pris a des äges differens et sans dis-

"A ON, “A

( 285 )

tinction ; on cree chague jour de nouveaux termes, de nouvelles hypothtses; et pour faire parler de soi, |'on s'arrGle a des riers, a des circonstances morbides cu d'exubrance : dans certaines ecoles, 'on appelle cela de la science; moi je le nomme desordre , marche for- cee vers lechaos et'ignorance. Pour y mettre unterme, il serait bien ä desirer gu'un botaniste habile, põneire des grands principes Etablis par LinnE et par Iepw1c, vint debrouiller les Bryum, leur donner une existence scientifigue reelle, et apporter de Pexactitude dans toutes les parties de cette grande serie des mousses. En attendant, continuons nos remargues sur le travail de M. WALKEER-ÄRNOTT.

Je partage son opinion sur le Bryum spinosum (25), je ne lui ai encore trouv6 aucun vrai caractere spEci- figue. Le B. julaceum de Brmer (52) ne me parait, ainsi gue Va deja dit M. Scmrw.cerICHEN, gu'une variete verte du B. argenteum. N'en dtplaisea M. WALkEn- ARNOTT, aucun des synonymes cites"ä la suite du B. turbinatum de Hooker (41), ne me paraitä sa ve- ritable place, ils appartiennent tous ä des espöces ab- solument differentes. —Le B. Duvalii de BRIDEL, ciid par M. Waiker-ArRnoTr ä la suite du B. ventricosum de Dickson, mangua fort long-temps dans tous les herbiers, on a donc pu errer sur son compte; mais aujourd'hui guila €ld retrouv6 par M. Avex. BRAun, nous pouvons assurer gu'il n'a pas le plus lõger rapport avec le B. ventricosum.

Gen, XXXIX. Gincuiorum. Sypartz. 1. C. stygium. Scnw. $S. 1, p. 2, p: 25, t. 67. Brin. AŽeth. p. 123.

V. 19

( 286 )

Gen. XL. Tinmia. Hedy.

Peristomium duplex' : extertus, dentibus 16; interius ciliis 64 in- Jerni in membrananv planam -coadunatis superne liberis, api- cibus 2 vel 4 connexis, dentes exzterioribus oppositos efforman- tibus.

1. T. polytrichoides. Brin: Species Musc. 3, p. 99-

e. Viridis. T. polytrichoides. Brin. Meth. p. 122. —T. Mega- politana, Scnw. $. 1, p. 2, p. 645. —T. cucullata. MrcHAux.

B Lutescens.—T. Austriaca. Scnw. 8. 1, p. 2, p: 64. Brin. Meth.

p- 122.

« Dies et multum in charaeteribus specificis guibus 7. Aus-

» triaca ct polytrichoides certe dignosci possunt, eruendis insu- davi : et fateor me nullos satis firmos invenisse ; nam nee Hen- wreir nota ex Operculo desumpta constans est, nec foliorum

» carina in 7. polytrichoide semper levis, nec margo planior

guam in altera. Hinc pro ejusdem speciei varietatibus insigni-

» bus potiüs haberem. Heec tantum diserimine constantia sunt at

vix specifica, nempe in 7. polytrichoide folia longiora sunt, sa-

turatius virid:a, humiditate magis recurva, in 7. Austriaca

duplo breviora, basi paulo latiora, jutescentia , madida patula

» vix reflexiuscula. Proeterea illius pedunculi vix unciales, hujus

» longiores szepe sescunciam superantes. » Brin. Species dubia.

1. T. polyantha. Scrw, in FRANKLIN'S Journal.

* OBSERVATIONS. La definition de ce genre nous parait ici superflue, puisgu*elle a te donnee dans les mõmes termes, il y a plusieurs anntes. Malgre |'ob- servatiön de M. Briner, le 7 ümmta austriaca jouit en- core de toute sa valeur corrme espece, parmi les mus- cologues francaiset allemands; lorsgue ce savant Võerivit, il la faisait sur des Gchantillons secs; il ne connaissait mõme pas encore le 7, megapolitana, De- puis peu [on en a encore separe une nouvelle espece

= 43 M

t A

( 287 ) sous le nom de T. bavarica, gui> differe aussi du T. polytrichoides (1).

HYPNOIDEE.

Gen. XLI. Fagsronra. Raddi.

1. F. Persoonii. Scnw. 8. 1, pi 2, p. 339, t. 99. —F. jungermannoi- des. Brin. Meth. p. 124.

2. F. pusilla: Scnw. $. 1, p. 2, p. 337, t. 99: Brin. Meth. p. 125. 3. F. octoblepharis. Scuw. $. 1, p. 2, p. 338, t. 99. E. ciliaris. Brib. Meth. p. 125.

4. F. australis. Hoox. M. E. t. 160. 5. F. polycarpa. Hoox. M. E. t.3.

Le Fabronia? Mariana Scnw. et GAup. nest gue la fronde

sterile du Bartramia uncinata Scnw.

Gen. XLII. Preroconium. Schw. A. Folia disticheö inserta.

Le Pterogonium ciliatum, gue Von rapporte ordinairement ä

cette section, est, a mon avis, la mõme plante gue le Zeskea ta- marisci de HEpw1c.

1. Pt. fulgens. Scnw. $. 1, p.1, p- 107. Brin. Meth. p. 131. Pt. aureum. Brion. Meth. p. 131:

Je pense, comme M. BRIDEL, gue le Pt. viscosum de BeAuvois ne differe point de cette espece. 11 en est de meme du Pt. au- reumn Brib., a en juger par la description. Les seize 'dents sont marguees d'une ligne longitudinale gui indigue gwelles sont au nombre de trente-deux, gemindes et placees par paires.

2. Pt. longirostre. Brin. Meth. p. 131. B. Folia undigue inserta. a Surculi penduli. 3. Pt ambiguum. Hook. Lin. Pr. IX.

° ( 288 )

M. Hoorxer dit gue le fruit est immerge (immersed) ä Vextre- mite des branches, lesguelles sont tres-courtes; mais il est pro- bable gue la soie est laterale et entouree par des feuilles peri- chetiales. Le peristome est horizontal au-dessus de la bouche de Vurne. Ouoigue la coile ne soit pas connue, pai lieu de croire neanmoins gwelle est mitriforme, et gue la plante doit constituer un nouveau genre võisin du Daltonia.

4. Pt. nigreseens. Brio. %Zeth. P) 131. Pt. illecebrum? Brin. Meth. p. 131.

Sa coiffe est inconnue, et son pEristome n'a ete observe cue par SWARTz. Cette mousse est pent-etre un Daltonia võisin du D. fuscescens, dont on le distingue ä peine a la premiere vue.

B Surculi erectiusculi sive repentes.

5. Pt. declinatum. Hoox. Zin in. Tr. 9.

Cette espece a Vurne penchee et le port de VÄypnum ad- P P P JE

natum. >

6. Pt. hirtellum. Scnw. S. 1, p. 1, p. 108. Brin. Meth. p. 130.

7: Pt. carolinianum. Brin. Meth. p. 128. Diksev. t. 41, f. 57?

8. Pt. julaceum. Scnw. $. 1, p- 1, p. 100. Brin. Meth. p. 127.

9: Pt. trichomitrion. Scnw. $. 1, p. 1, p- 107. Lasia trichomi-

trion. Brin. Meth. p. 133.

Pespere prouver, par de futurcs observations, gue cette mousse est une espece de Zeucodon. On ne peut mtme la distingucr du L. vaginatus gue par sa coifle velue.

10. Pt. gracile. Scnw. 6. 1, p. 1, p. 105. Brin. Metli. p. 126. 11. Pt. filiforme. Scuw. $. 1, p. 1, t. 100. Brin. Meik. p. 126. 12. Pt. heteropterum. Movc. et NESTLER.

Cette espece ne differe peut-etre pas du Pt. Jiliforme. 73. Pt. repens. Scnw. $. 1, p. 1, p. 100. Brio. Meth. p. 127.

Ouoigue je laisse pour le moment cette mousse parmi les Pte- rogonium , il me semble probable gu'elle doit en Etre eloignee et former un genre sous le nom d'aptymenium gvi dilere du Neckera, comme le Ptychostomum dilleve du Bryum. On deyra

peut-tre aussi reunir a ce genre les Pt. filiforme ct striatum,

14. Pt. appressum. Brin. Met. p. 130.

(289 )

15. Pt. pulchellum. Hoox. M. E. t. 4.

16. PL. nervosum. Scuw. 8. 1, p.1, p. 102, t. 28. Brin. Meth. p- 128. Pt. longifolium. Br1v. Meth. p- 128.

17. Pt. striatum. Scnw. $. 1, p. 1, p- 103. Brin. Meth. p. 129.

18. Pt. brachycladon. Briv. Meth. p. 130.—Pt. decumbens. Scuw. 9:2, PSLD-1324 ENT TOS

19. Pt. urceolatum. Scuw. $. 2, p. 1, p. 33, t. 116.

20. Pt. intricatum. Scnaw. $. 1, p. 1, p. 100. Brin. Meth. p. 127 et 130.

21. Pt. subcapillatum. Scnw. $. 2, p. 1, p. 107. Lasia subca- pillata. Brin. 2Zeth. p. 133

22. Pt. marginatum.. Micn. Lasia marginata. Brin. Meth. Pp. 135.

23. Pt. Smithii. Scnw. 8.1, p-:1, p. 105, et $. 2, p- 1, p. 31, t. 109. —Lasia Smithti. Brrn. Meth. p. 133.

24. Pt. aureum. Hook. 27. L. t. 147, nec BRib.

25. Pt. flavescens. Hook. M. E. t. 155.

Species dubic. 1. Pt. apiculatum. Brin. Meth. p. 131.

Cette espece est probablement la meme plante gue VHypnum Boscii.

2. Pt. tenerrimum. Brion. Meth. p. 132. Gen. XLIIL. SCLERODONTIUM. Schsy.

1. S. pallidum. ScAw. $. 2, p. 2, p. 124, t. 134. Leucodon pallidus. Hoox. 27. E, t. 172.

Je dois dire ici gue, guoigue jadopte ce genre ainsi gue d'au- ures dernierement distingues du Zeucodon par M. Scuw EGricnen, le nombre des especes connues jusgu'ici n'est pas sullisant pour me faire decider si ces genres sont naturels,

Gen. XLIV. Leucopon. Schw.

1. E. sciuroides. Hoox. 7. B. Scuw. $.1, p. 2, p- 1. Baio. Meth. p: 134. L. morensis. Scnw. 8.1, p.2, p-2, et, 5. 2, p-1, 6125: 3rid. Meth. 1. 134. L. alopecurus? Brin. Meth. p. 135.

( 290 ) 2. L. vaginatus. PLerogonium sciuroides, var. vaginatum. Mi- »

CHAUX, 2, P. 299. Kl

La soie est tres-courte et immergee (immersed) dans les feuilles perichetiales. Cette mousse a beaucoup de rapports avec les Pte- rogonium trichomitrion et julaceum.

3. L. Lagurus. Hoox. 27. E. t. 126. Scnw. $. 2, p. 2, p. 121, t. 133. i

4- L. tomentosus. Hoox. M. E.t. 37. Scnw. $. 2, p. 2, p. 120, t. 133.

Cette espece, ainsi gue le L. lagurus, ne doivent certaine- ment pas etre placöes dans ce genre. Leur peristome est totale- mežüt different de celui des autres especes, gui sont munies d'un peristome naissant de Pexterieur, et guoigue paie examine pres d'une centaine d'urnes'du £.tomentosus dans Vherbier de M. Kunru, je n'ai pu apercevoir gu'un peristome interieur. Son port est tout-a -fait celui du JVeckera trichophylla, et je ne doute pas gwelles appartiennent ä un meme genre, mais le peristome de cette derniere mousse a-t-il ete bien observe? Le L. tommentosus ne differe des ZVeckera gue par Vabsence des dents exterieures.

Gen. XLV. Macropon. JValker Arnott.

Seta lateralis; calyptra dimidiata; peristomium simplex 6 denti- bus 16 distinctis ad basim fere usgue divisis, crura filiformia ri- gidiuscula 32 per paria approrimata (rufa) efJormantibus.

Je n'ai point vu la plante gui constitue ce genre, mais Vexcel- lente figure gu'en a publiee M. Scnwzcricnen suflit pour me le faire etablir. II difföre du Zrichostomum par ses soies laterales, et du Dicnemuri par sa coiffe a base obligue (dimidiata). 11 a un port tout particulier. Son peristome est filiforme, ä peu pres aussi long gue dans le 7 richostomum, et beaucoup plus gu'il ne Test habituellement dans le groupe des Hypnoidees. C'est dapris cette consideration cue Jai proposi le nom generigüe,

r. M. Auberti. Trichostomum bilidum. Brain. Meth. p. 84. Trich. Lencoloma: Scaw. 5.1, p. 2, p. 208, et $. 2, p: 1, p. 76,

122,

(291 ) Gen. XLVI. Dicnenum. Seh.

1. D. calycinum. Scnw. $. 2, p. 2, p- 126, t. 132, £. A. ( Ouoad peristomium.) Leucodon calycinus. Hoox. 97. E. t. 17. Scnw. $.2, P-1,P:02 TO 45

2. D.? rugosum. Scnw. $. 2, p. 2, p. 127. Leucodon rugosus. Hoox. M. E. t. 20.

La coiffe n'a pas encore ete observee. Gen. XLVII. AsrroponTium. Schw,

1. A. canariense. Scaw. $. 2, p. 2, p. 128, t. 134. Leucodon canariensis. Scnw. 9. 1, p- 1, p. 3. Brin. Meth. p. 136. Hedwigia Schmidti. Hook. M. E. t. 170.

Le peristome de cette mousse a long-temps ete inconnu. M. GrevirLe et moi nous sommes, je crois, les premiers «jui ayons assure positivement, d'apres nos propres observations, gu'elle possede guelgue chose de plus gue la membrane annu- laire gui a ete bien representee par M. Hooxer, mais (ne M. ScnW=GcrIcHEN a nowmee peristome interieur. M. Scaw£- cricunen me semble avoir raison, et Je puis temoigner de Pexac- titude de cette partie de la figure gu'il a donnee. Peut-Etre a-t-il oublic de lire dans notre Memoire, gue nous croyions a Dexis- tence du peristome dans cette mousse, et gwil avait ete figure par

DILLENIUS.

Gen. XLVIIL. NeckerA. Hedwig.

Dentes externi erecti internis alternantes; calyptra dimidiata.

Je reunis ici VA nomodon de M. Hooxer. Dans le /Veckera, aimsi gue daus les trois genres suivans, Je margue par un nied- de-mouche (9) toutes les especes dont les cils interieurs sont unis par une membrane, et par deux (71) toutes celles dont les cils sont placts sur les cötes des dents. Je n'ai pas encore deter- termine les autres sous ce rapport d'organisation. Ccs mousses constituent peut-etre des genres distinets; mais il n'est pas pos- sible de les etablir dans Vetat actuel de la muscologie.

(292 ) A. Surculi plani. 1. N. glabella. Scnw. $, 1, p. 2, p. 145. Brin. Metk. p. 137.

IL est tres-difhicile d*exprimer les differences de cette espece d'avec la suivante. Je ne puis les voir dans sa tige couchee (et il parait pourtant gu'il My a pas d'autre distinction), car le 2V. den- droides, ainsi gue plusieurs autres de la meme section, ont guel- guefois les rameaux extremement alonges et simples, et en cet etat noflrent plus le caractere gu'on leur attribue, celui d'etre dresses. Dans le V. glabella, on a decrit ordinairement les feuilles comme depourvuces de nervure, mais Jai observe sur un €echan- tillon donn€ par M. Scnwzcricnen ä M. Kuntu, gwil en existe une de couleur verte, mais gui m'est pas aussi facile a voir gue dans le LV. dendroides. SWwArtz dit en outre gue le LV. glabella a le fruit immerge dans les perichetiales, et il cite DICLEN105, t»32; 1.7.

4 2. N. dendroides. Hoox. M. E. t. 69. Hookeria flabellata. Smirn. in Lin. Trans.

Je me suis assure gue les plantes de M. Smiru et de M. Hooker sont identigues. Les cils du peristome interieuc sont forts, comme dans le Zeskea de Hevowic, mais ils sont alternes avec les dents exterieures.

4 3. N. planifolia. Scnw. $. 1, p- 2, p. 147. Brin. Metk. p. 138. Hook. M. E. t. 23:

4. N.? fasciculata. Hypnum fasciculatum. Scnw. $. 1, p. 2, p- 208. Brin. Meth. p. 156.

La figure de Henwic semble faite sur VA ypnumm alopecururi.

4 5. N. longirostris. Hoox. M. E. t. 1.

6. N. maeropus. Scnw. $. 1, p. 2, p. 148. N. macropada. Burn. Meth. p. 138.

Le seul individu gue je possšde mangue de fruit, et ses feuilles paraissent distigues; mais, en ayant vu un autre ä Londres dans Vherbier de M. MEnziEs, et gui lui a ete donne par SwARTz, pai guelgue peine a me convaincre gue cette mousse soit dilerente du JV. cladorhizans.

1 7. N. pumila. Scnw. $S. 1, p. 2,4 p.147- Brin. Meth. p. 137

7.

1 Ji

( 295 )

1 8. N. crispa. Scnw. $.1, p. 2, p. 147. Brin. Meth. p. 137. 9- N.? serrulata. Scnw. $. 1, p. 2, p- 148. Brin. Meth. p. 138.

Sa fructification n'est pas connue. Cette mousse offre une grande ressemblance avec P/Zookeria Langsdorfii; mais celle-ci possede une feuille ä deux nervures, tandis gue Vautre n'en a gu'une seule.

B. Surculi teretiusculi vel subeompressi.

7 10. N.setosa. Hoox. M. E. t. 7:—Anictangium setosum. Scnw. 8.1, p. 2, p.37. Brin. Meth. p. 13.

4 11.8N. 'crispatula. Hook. 27. E. t. 153. Hypnum crispatu- lum. Scuw. $. 1, p. 2, p. 302. Brib. Meth. .181.

12. N. trichophylla. Scnw. $. 1, p. 2, p: 150. Brib. Meth. p. 188.

17 13. N. cladorhizans. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 149. Brib. Meth. p. 138.

Les Uges rampantes (surculi) sont autant comprimees dans cette section , gu'eiles sont longues dans la precedente.

47 14. N. seductrix. Scuw. $. 1, p.2, p.149. Brip. Meth. p. 138.

5 15. N. myura. Hook. Mss. Pterogonium myurum. Hook. ME MS UBS

Les echantillons gue M. Hooxer avait d'abord recus de cette espece Etaient tres-imparfaits. Elle a un double peristome.

17 16. N.longiseta. Hoox.' M. E. t. 43. 1 17. N. tenuis. Hoorx. in Lin. Tr.9. Scaw. 8.1, p. 2, p.151. BRib. Meth. p. 138. Ptcrogonium tenue. Scnw. $. 2, p. 1, p. 30, t. 108.

Cette espeee posstde un peristome interne; sans le caractere «Pavoic les dents alternes avec celles du peristome externe, elle devrait faire partie du genre Hypnum (Leskea); mais, dans au- cun cas, elle ne peut etre rapportle au Pterogoniun.

18. N. flavescens. Hoox. in Lin. Trans. IX. Scnw. $S. 1, p. 2, P- 151, et 8. 2, p. 2, p. 156, t. 141. Brip. Weth. p. 138.

17 19. N. viticulosa. Scnw. $. 1, p. 2, p- 149. Brin. Meth. p. 138.

a. Major. Anomodon viticulosum. Hoox. M. B.

B Minor. N. minor. Scnw. $. 1, p. 2, p. 149. Brain. Meth, p: 139:

11 20. N, acuminata. Hoox: M. E. t. 151.

( 294 )

17 21. N. curtipendala. Scnw. S.1, p. a, p- 151. Anomodon curtipendulum. Hoox. MZ. 2. Antiirichia curtipendula. Brin. Meth. p. 36.

17 22. N. flaccida. Scnw. $. 1, p.1, p. 134. Brin. Meth. p. 139. I P: 134 P: 154

* ORSERVATION. —Il õtait juste de nommer ici le erea-

teur du genre: jäi repare Vomission de M. WALKER ÄRNOTT.

Gen. XLIX. AnAcampropon. Brid.

» md e e S P a 1 Dentes externi 16 guasti geminati reflexi ; calyptra dimidtata.

17 1. A. splachnoides. Brin. Meth. p. 136. Neckera splaclmoi- des. Scaw. 8.1, p. 2, p. 151, t. 82.

Je sõpare, avec M. BrioEL, cette mousse du ZVeckera, en raison parte, , A de la difference du port. Peut-etre devra-t-elle tre placše pres du Fabronia, si Von sSarrõte ä la consideration de son põristome , ! exLETIeur.

Gen. L. Darronia. Hook.

A Calyptra mitriformis.

Le nom de Cryphoa ou de Cryphia donne par Mon est plus ancien ; mais M. R. Broww Pavait deja employe pour un genre de phanerogames, et d'ailleurs on ne Sen est servi gue pour nn petit nombre d'especes de mousses. Ce genre a Etc aussi appele Pilotri- chum par Besuvois et BrivEL, nom peu applicable et auguel, par conseguent, je prefere-celni de Daltonia, donne par M. Hoorer. Le principal caracterede ce genre reside dans sa coiffe mitriforme.

Le Pilotrichum denticulatum Beauv. et Brin. Meth. p- 141, ou le Veckera denticulata Scnw. $. 1, p. 2, p. 154, est le Junger- mannia Thouarsii Hoox. M. E. 1. 47.

1. Calyptra basi longe et tenuiter ciliata ; dentes longi flexuosi. (Macrodon.)

19 1. D. splachnoides. Hoox. M. B

Je serais tres-dispost a considerer cette petite plante comme

( 295 ) le type d'un genre particulier ; elle na Pallinite gu'avec guelgues Fabronia.

IL. Calyptra basi integra seu lacera. A. Seta perichartio immersa. a Surculi plani. ( Pilotrichum. )

2. D. pennata. Neckera pennata. Scaw. $.1, p.2, p.144. Brio. Meth. p. 137.

3. D. intermedia.— Neckera intermedia. Scrnw. S. 1, p. 2, p- 144. Brin. Meth. p. 137.

Les individus gui existent sous ce nom dans Vherbier de M. Borr-pE-SAinT-VINGENT, appartiennent au JVeckera crispa.

4. D. undulata. Neckera undulata. Scuw. $.1, p. 2, p. 145. Brin. Meth. p. 137.

5. D. disticha.—Neckera disticha. Scnw. $. 1, p. 2, p: 145. Brip. Meth. p. 137.

Dans cette section, la coiffe est velue; elle est en outre mitri- forme dans toutes les especes gue Jai examinees. 11 parait gu'elle se fend freguemment sur un des cötes par Velargissement de Vurne.

E Surculi teretiusculi. ( Daltonia.)

Plusieurs especes de cette section ont la coiffe velue comme dans ia section precedente.

6. D. composita. Neckera composita. Scuw. $. 1, p. 1, p. 155. Pilotrichum compositum. Brin. Meth. p. 140.

17 7- D. allinis —Ncckera affinis. Hook. M. E. t. 122.—-Neckera composita 6? Scnw. 8.1, p. 2, p. 155.

8. D. hypnoides. Neckera hypnoides. Scuw. $. 1, p. 2, p. 156. Pilowichum hypnoides. Brip. Meth. p. 140. Hypnum Thun- bergii? Brin. Meth. p. 166.

9- D. filicina. Neckera filicina. Scnw. 8. 1, p. 2, p- 147. Pi lotvichum filiecinum. Brin. Meth. p. 140.

10. D. sphaerocarpa. Neckera sphaerocarpa. Hoox. in Lin. Tr.9. Scnw, $. 1, p. 2, p. 146. Crypheea spheerocarpa Bram. Meth, p. 139:

( 296 ) 49 11. D. filiformis.— Neckera filiformis. Scaw. $.1, p. 2, p- 146. - Cryphaa filiformis. Brin. Meth. p. 139. 12. D. heteropbylla.—Cryphaa heterophylla. Brin. MZeth. p. 139.

Cette espece est a peine connue; il est probable gu'elle est la meme mousse gue le D. spherro-arpa.

44 13. D. heteromalla. Hoox. 27. B. Neckera heteromalla. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 146. Cryphea heteromalla. Brin. Meth. P:-139:

Ti

19 14. D. fuscescens.— Neckera fuscescens. Hoox. M. B. t. 157. , B. Seta ultra perichatium ezxserta. a Seta scabra, dentes longi flexuosi. ( Trachymiscos. )

« 15. D. scabriseta. = Neckera scabriseta. Scnw. 8.1, Ps 3 p- 153, t. 82. Pilotrichum scabrisetum. Brin. Meth. p. 141.

9 16. D. polytrichoides. Neckera polytrichoides. Scnw. 5. 1, D- 2, p- 155. Pilotrichum polytrichoides. Brin. Meth. p. 140.

Sa feuille est fort mal figurte dans Henwic; elle est profon- dement dentee en scie, et on y võit deux nervures gui atleignent plus de la moitie de la partie superieure.

B Seta leevi. ( Leiomischos. )

17. D. abietina. Neckera abietina. Hoox. 27. E. t. 7. Seim. S..2, Pp. 2, p»154; t. 140.

« 18. D. bipinnata. Neckera asi Scnw. 8.1, p. 2, p. 156, t. 83. Pilowrichum bipinnatun. Brin. Meth. p. 140.

19. D. filamentosa. Neckera filamentosa. Hoox. 37. E. t. 138.

Species dubia.

7. Pilotrichum Pluvinii. Brin. Meth. p. 141. 2. Phascum repens. Lix.

-

* OBSERVATION. Le nom de Pilotrichum impose a cegenre par PaLisor DE Beauvois, est preferable a celui de Daltonia; les caracteres donnes par ce savant soht tres-exacts, et meritaient bien d'Gtre examines avec soin avant de les rejeter d'un seul mot.

(12074) Gen. LI. Spixrnens Vees ab Esenb.

Jc place ce genre dans la tribu des hypnoidees, malgre la dif- ference gu'offrent son port, la forme et la structure de son fruit, gui le rapprochent du BRartramia; mais, d'apres la figure, le fruit (gue je n'ai pas en ma possession) est veritablement la- teral.

1. Sp. Reinwardti. Esengecr in act. Acad. nat. eur. Bonnensis. Scaw. S42, p-2,*p: 164, t. 147.

* OssERVATION. —La circonstance du fruit, gui est la - teral, ne me parait pas suffisante pour detacher cette plante du'genre Bartramia; elle n'est peut-Etre gu*acci- dentelle,tandis gue les autres caractišres toujours cons- tans Pappellent, la fixent parmi les Bartramia.

Gen. LII. HoorErts. Smith.

Ouoigue M. ScawzcricHEn Mait pas adopte ce genre, il a eu tort demployer le nom d'Hookeria pour un genre gui avait deja recu celui de Tayloria. Cependant M. BripEx a impose Je nou- veau nom de Pterisophyllum au genre Hookeria de Smiru, et comme M. ScnwzcrIcHEy, il a employe cette derniere denomi- nation pour le Tayloria. Si Von voulait s'en tenir serupuleuse- ment a Panteriorite, le nom de Racopilum propose par BEAuvois devrait õtre prefere; mais il n'a €te appligue gu'a un trop petit nombre d'especes.

4

1. Folia exstipulata. A. Seta jubata, filamentosa-hirta. (Lophobryum.)

1. H. eristata. Leskea cristata. Brin. Metk. p. 149. Chaete- phora cristata. Brin. MZeth. p. 149.

B. Seta levis vel tantummodo scabriuscula. (Hookeria.)

a. Folia enervia.

a. HH. lucens. Sm. rn in Lin. Frans. Leskea lucens. Scnw. $. 1,

( 298.) P- 2, p- 164, t. 84. Pterigophyllum lucens. Brin. Met. p- 149: SH splachnifolia —Pterigophyllum splachnifolium. Brin. MWet/i p- 180. Hypnum splachnifolium. Scmw. $. 1, P- 2, p- 193. 4- H. pralonga. Anvorr ?Vern. $6c. Tr. 5. 5 H. cirrhifolia. Hypnum cirrhifolium. Scnw. et GAuD. t

B Folia uninervia obtusa.

6. H. guadrifaria. Smirn. Hoox. M. E. t. 109. Leskea guadri- favia. Scaw. 8. 1, p. 2, p. 160.— Pterigophyllum guadrifarium. Brion. Meth. p. 151.

7: H. micerocarpa. Hypnum microcarpum. Scnw. 8.1, D. 25 P: 197: Pterigophyllum microcarpum. Brin. Meth. p. 149.

y Folia uninervia acutiuscula. * 8. H. radigulosa. Höox. M. E. t 5r. 9- H. Magellanica. Hypnum magellanicum. BrAuv. Brin. Meth, p- 84.

6 Folia binervia.

10. H: albicans. Hook. Pterigophyllum albicans. Brin. Mech. p- 150. Leskea albicans, Scnw. $. 1, p. 2, p. 162.

1r, H. depressa. H. affinis. AnnorrT ?Vern. Tr. 5. Leskva depressa.. Scnw. $. 1, p. 2, p. 156. Brin. Meth. p. 141. Hypnum Guadalupense. SrnENnc. in neue Entdeckungen.

12. H, rigida. Hypnum rigidum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 189. Pterigophyllum rigidum. Brin. Meth. p. 150.

13. H. Perini. SPKENGEL in neue Entdeckungen.

14. H. incurva.—Chetephora incurva. Honnscu. Hor. ph. Ber.

15. H. letevirens. Hoor. 37. B.

16. H. Langsdorfii. Hoox. M. E. t. 121.

17. H. asplenoides. Pterigophyllum asplenoides. Briv. Met/. PÄTSI:

18. H, diaphana.— Hypuum diaphanum. Scnw. 8.1, p. 2, p- 198. Pterigophyllum diaphanum. Brin. Meth. p. 150:

19. H. pallescens. Hoox. M. E. t. 28.

20. H. scabriseta. Hook, M. E. t. 52.

21. H. pendula. Hoox. M. E. 1. 53.

22. HH. undulata. Leskea undulata. Scnw. $-1, p 2, p. 166.—

(299) Pterigophyllum undulatum. Brin. Meth. p. 149. Hypnum Gua- dalupense? Scnw. $. 1, p. 2, p. 189 Brin. Meth. p. 155. 23. H. falcata. Hook. M. Et. 54.

HU. Folia stipulata enervia ; surculi erecti simplices.

( Cyathophorum. )

24. . pennata. Smirn Lin. Tr. 9. Hoox. M. E. t. 163. Leskea

pennata. SCHW. $. 1, p. 2, p. 160. Pterigophyllum pennatum. Brin. Meth. p. 151. ,

HI. Folia stipulata; surculi erecti, inferne denu- dati, superne plerumgue flabellatim ramosi. ( Den- droidea.)

25. H. tamarisci. =—- Hypnum tamarisci. Scnw. $. 1, p. 2, p. 182. ( Ouoad Hedw.) Pterigophyllum tamarisci. Brin. Meth. p. 151. ( Ezlus. synon.) Pterogonium ciliatum. Scaw. $. 1, p. 2, p. 136. Brin. Meth. p- 137.

Hepw1c dit gue le peristome dans son echantililon de Ptero- gonium ciliatum est fortimparfait, "ayant seulement gu'une dent sur Purne. Je ne puis voir en guoi cette mousse differe de Pespece en guestion. Ses feuilles sont si finement dentees guw'elles parais= sent cilies, et elles le sont aussi dans VH. tamarisei.

26. H. rotulata. Leskea rotulata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 160. Pterigophyllum undulatum. Brin. Meth. p. 151.

27. H. arbuscula. Hypnum tamarisci. Scnw. $. 1, p. 2, p. 182. (Ouoad Swartz.)

LHypnum tamarisci de SwARtz est une mousse tres-difrente de celle figarce par HEenw1c, et gui a 6te trouvee dans la Nouvelle- Zelande. La plante de Swarrz na pas de feuilles cilices; elle differe surtout par son peristome de 1 Zookeria rotulata. Celle-ci ne possede-t-elle point de processus ciliaires entre ses dents in- Lõrieures?

28. HL. laricina. —Hypnum laricinum. Hoox.*M. E. t. 35. 29. H. filiculeformis. Leskea (iliculeformis. Scnw. $.1, p. 2, p- 159. Pterigophyllum filiculeforme. Brin. Meth. p. 151.

30. TL. concinna. Leskea concinna. Hoox. M. E. t. 34.

( 500 )

37. Hr Struthiopteris. Scaw. S. TAD- a3ipi 182. —Pterigophyilum Struthiopteris. Brin. Meth. p. 157.

32. H. jungermannoides. Pterigophyllum * jangermannoides. Brin. Meth. p. 151. IV. Folia stipulata ; surculi repentes foliosi. ( Raco-

pilum. )

33. HL. tomentosa. Racopilum tomentosum. Brin. Meth. p. 152. Hypnum tomentosum. Scuw. $. 4 p- 2, p- 183. Hypnum ar-

cuatum. Scnw. $. 2, p. 2, p. 208. Brin. Meik. p. 156. Leskea ornithopodoides Brin. Meth. p. 143.

Dans cette espece, la coiffe est decidement mitriforme, mais fendue x la base comme dans plusieurs especes de Grimmia. Ta figure de V/Zypnum arcuatum kai convient tellement, gue, guoi= gwil n'existe point d'echantillons dans Pherbier dHtvwrc, je nhesite pas ä le rapporter a cette espece. 11 est possible gue je confonde ensemble deux especes, Vune a feuilles dentees en scie, Pautre a feuilles entieres. Celle-ci est identigue avec PA. Cuspi- digerum de SCHWZEGRICHEN et GAUDICHAUD, mais PA. mucrona- tum, gwon a reuni ä la premitre variete, a les feuilles legerement denticulees, et forme par conseguent le passage de une ä Pautre.

* OssERvAT1on. Les muscologues francais et alle- mands possedent deja sous ce nom un genre gue Hooxrer 2 nommtb plus tard Tayloria (Voy. plus haut, page 297), il convient de laisser a celui gui nous oc- cupe le nom de Racopilum gue Parisor pe BeAuvoirs lui avait imposd. D'abord il est anterieur, ensuite ses caractöres sont parfaitement €tablis, enfin, les motifs sur lesguels le genre est fonde sont deduits de considerations importantes. Je ferai en outre remar- guer gue la majeure partie des especes attribudes au genre Hookeria de Swirn sont fort douteuses, et ap- partiennent plutõt aux genres Lesžea, Pterogoniumct Hypnum de Henwrc, ainsi gu'au genre Cyathophorus de PauisoT pe Beauvois.

( 501 )

Gen. LIII. Hryenun. Smith.

Mon opinion est conforme ä celle de MM. Smirn et HoORER (Musoclogia Britannica), gui pensent gue les genres Hypnum et Leskea ne peuvent etre sõpares par aucun caractere valable , soit naturel, soit artificiel.

L. Surculi plani; folia recta. A. Surculi erecti; folia exstipulata. ( Fissidentoidea. )

1. H. spininervium. Hooxr. 27. E. t. 29. 2. H. bifarium. Hoox. 27. E. t. 57. 3. H. radiatum. Scnw. $.1, p. 2, p. 204. Brib. Meth. p. 153.

M. ScnW.ZGRICHEN dit gue cette mousse ressemble ä PZZ. spi= niforme.

4. H. subbasilare. Hoox. 7. E. t. 10. Elle me parait etre la merae espece gue 2. radiatum.

5. H. Novee-Hollandie. Leskea Novae-Hollandix. Scuw. $. 1, p. 2, p. 161. Brip. Meth, p. 142.

6. H. distichum. Scaw. $.1, p. 2, p. 184, t. 87. Brin. Meih. Pp. 153. A

B. Surculi repentes vel decumbentes foliosi. ( Complanata.)

7. H. complanatum. Hook. 77. B.— Leskea complanata. Scaw. 8.1, p- 2, p. 163. Brin. Meth. p. 143.

8. H. trichomanoides. Huox. M. B. Leskea trichomanoides. Scnw. 8.1, p. 2, p. 163. Brin. Meth. p. 143.

9- H. elegans. Hoox. M. E. t. 9.

10. H. denticulatum Scnw. $. 1, p. 2, p. 187. Brin. Meth. p. 153. —E. sylvaticum. Scnw. $.1, p. 2, p- 182, t. 82. Brin. Meth. p.153. —[H. obtusifolium. Brin. Meth. p. 153.

11. H. riparium. Scnw. $.1, p. 2, p. 194. Brin. Meth. p. 157. H. trichopodium. Brin. Metk. p. 158. H. longifolium. Brin. Meth. p- 158. obscurum. Brin. WZeth. p. 158. H. laxum? Scnw. $. 1, P- 2, p- 264. Brin. Meth. p. 182. H. Sipho. Scnw. $. 1, p. 9, p- 187. Brin. Meth. p. 154.

V. 20

( 302 ) 13. H. Richardi. Scnw. $. 1, p. 2, p. 205, t 93. Brin. Meth. p- 199.

Ses fenilles sont dirigees un peu du meme cöte, et cette espeee doit peut-etre prendre place pres de PHypnum pulchellum.

13. H. Langsdorfii. Hook. in Kunru. Synopsi. 14. H. subsimplex. Sczw. $. 1, p. 1, p. 203. —H. simplex. Brib. Meth. p. 154.

A en juger par la description, cette espece ne difföre pas de VZ. Rihardi.

15. H. involvens. Leskea involvens. Scuw. $. 1, p. 2, p. 166. Brin. Meth. p. 144.

16. H. Auberti. Scuw. $. 1, p. 2, p. 200, t. 88. Brin. Meth. p- 155.

17. H. planum. Scnw. $.1, p. 2, p. 192. Brin. Meth. p. 165.

18. H. undulatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 197. Brin. Meth. p. 156.

19. H. compressum, Leskea compressa. Scnw. $.1, p. 2, p. 166. Brin. Meth.p. 143.

20. H. subpinnatum. Leskea subpinnata. Brin. Meth. p. 143.

21. H. scatiriginum. Scuw. $. 1, p. 2, p. 197. Brin. Meth. p. 159.

II est douteux gue cette espece appartienne ä la presente section. II. Surculz teretiusculi; folia recta.

A. Surculi erecti inferne denudati, superne ramosi. (Dendroidea.)

22. H. dendroides. Hoox: 27. B.

v. Europeum. Climacium dendroides. Scnw. $. 1, p. 2, p. 141, t. 81. Brin. Meth. p. 142.

B Americanum. Climacium americanum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 143. Brin. Meth. p. 142. °

»3. H. alopecurum. Scnw. $.1, p.2, p. 265. Brin. Met. p. 164.

24. H, sulcatum. Leskea sulcuta. Hook. M. E. t. 164.

25. H. neckeroides. Hoox. M. E. t. 58.

26."H. Menziesii Hook. 07. E. t. 33.

27. H. arbuscala. Hoox. 27. E. t. 112.

28. H. comosum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 265. Brin, Meth. p. 164.

( 305 )

B. Surculi inordinate ramosi atgue foliosi; folia imbricata elliptica

v. ovata valde concava, obtusa v. apiculata. (Mlecebra.)

Presgue toutes les especes de cette section ont les feuilles tres-

entieres. Je ne connais gue les HZ. illecebrum et H. Boscii gui fassent exception.

29. H. alpestre. Scuw. $. 1, p. 2, p. 220. BRID. Meth. p. 162. 30. H. molle. Scnw. $. 1, p. 2, p. 220. Brio. Meth. p. 162.

Cette mousse a une texture beaucoup plus molle gue la preed- dente; ses fenilles sont souvent tourndes du meme cöte, comme dans PA. palustre, dont les grands individus offrent guelguefois beaucoup de ressemblance avec elle.

31. H. patens. Hoox. 17. E. t. 56.

32. H. concavum. Hoox.in Kunru. $ynopsi.

33. IL. stramineum. Scw. 8. 1, p. 2, p. 212. Brin. Meth. p. 161.

34. H. trifarium. Wze. et Mone. Brion. MZeth. p. 161. H. stra- mineum |. Scnw. $. 1, p- 2, p. 212, t. 89.

35. H. moniliforme. WAALENBERG. H. julaceum. Scnw. $S. 1,

Pp. 2, p. 216, t. 89. Biin. Meth. p. 162. Leskea julacea, Brro. Meith. p. 145.

36. H. maritmum. Leskea maritima. Hoox. M. E. t. 1C6. 37. H. nigrescens. Hoox.in Kuntu. Sinopsi. 36. H. purum. Scaw. 5. 1, p. 2, p. 126. Brin. Meth. p. 160.

39. HL. Boscii. Scnw. $. 1, p. 2, p. 225. Brib. Metk. p. 160. —H. Ternstromie. Brin. Meth. p. 161. (Sec. Scnw.)

40. H. ilecebrum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 225. Brio. Meth. 160. 11. Touretii. Brin. Meih. p. 173. (Sec. Scnw.)

Je doute gue eette espece soit differente de PZZ. purum. Elle a ete figurce par Smirn dans VEnglish Botany.

41. H. Schreberi. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 227. Biin. Meth. p. 159. H. Curlandicum. Brin. Meth. p. 160: 42. H. blandum. Hook. in Flora Londinensi,

43. HL murale. Scnw. 5. 1, p. 2, p. 198. Brin. Meth. p. 168. 44. H. cirrhosum. Scuw. . 1, p. 2, p. 214. Brin. Meth. p. 174.

Cet Hypnum est peut-etre une variete de [ZZ. piliferum, gvi appartient a une autre section, Cependant ses feuilles sont obtüuses, concavcs et tres-enticres,

20,

( 304 ) 45. HL. ericoides. Leskea ericoides. Hoox. M. E. t. 28.

46. H. flexile. Leskea flexilis. Scnw. $. 1, p. 2, p. 158. Brin. Meth. p. 144. Non Hoox.

D'apres M. ScrwzGericnEx, cette espece differe de la suivante ;

mais son fruit est ignore, et je ne trouve point de difference dans la feuille,

47: EH. cochlearifolium. Scrw. 8. 1, p. 2, p. 121, t. 18. —H. flexile. Hooz. M. E. t. 110.

48. H. Hookeri. Leskea flexilis. Hoox. in Lin. Zr. IX.

Cette espece differe de la precedente par sa nervure.

49. H. nudicavle. Scnw. $. 1, p. 2, p. 223. Pterogonium nu- dicaule. Brin. Metk. p. 127. A

50. H. pendulum. BeAvy. Leskea mollis. Scnw. $. 1, p. 2, p: 168. Brin. Metk. p. 144.

51. H. tetragonum. Scnw. . 1, p. 2, p. 208. Brin. Meth. p. 166.

Les feuilles son: munies de nervures gui se prolongent jusgu'a leur moitiš superieure, et elles ne sont pas strišes.

52. H. guadrangalare. Scnw. $. 1, p. 2, p. 211. Brin. Meth, p- 166.

53. H. livens. Scnw. $. 1, p. 2, p. 211. Brib. Meth. p. 166.

54. H. Boryanum. Scnw. $.1, p. 2, p. 207. Brin. Meth. p. 155.

Je n'ai pas examine cette espece. Peut-Etre m'appartient-elle pas ä la presente section. II est probable gue la feuille est plane sur ses bords, et gu'elle n'est strike gu'en apparence sur les cÖtcs, ainsi'gue Ta decrite M, SCAWZGRICHEN.

-55. H. pentastichum. Brin. Meth. p. 166. H. imbricatum. Brauv. Scnw. $. 1, p. 2, p- 110. 56. H. hexastichum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 210. Brin. Meth.

p: 166.

Ouoigue je maintienne ici comme distinetes cette espece ct la prõcödente, Pavoue gue je n'ai pu leur trouver des caracteres

bien tranches; je ne vois pas meme comment elles peuvent etre distingutes de PA. pendulum. VH. hexastichum a tte trouve dans Pile de Haiti; mais je possede une mousse de Vile Masca- reigne gui a environ 32 ceutimetres (1 pied) de longucur, et

( 305 ) cjui offre tous les caracteres de cette espece. Cependant PALISOT pE BEAuvois, comme je m”en suis assure dans son herbier, Va reunie a VZ. pendulum.

C. Surculi vage ramosi; folia ovato-acuminata integerrima estriata ; theca recta. (Leskea. )

Dans cette section et dans la suivante sont places guelgues especes (en petit nombre) dont les feuilles offrent de legeres dentelures pres du sommet; alors ces feuilles sont ordinairement privees de nervures.

57. H. tricodes. Leskea capillaris. Scaw. $.1, P- 2, p- 174: Brin. Meth. p. 46.

Vai change le nom speeifigue, parce gw'il existe un ZZypnur: capillaceum.

55. H. subenerve. Leskea subenervis. Sanw. $.1, p. 2, p. 176, t. 85. Brin. Meith. p. 146.

59. H. exile. Leskea exilis, Scuw. S. 1, p. 2; p. 174, t. 58, Brion. Weih. p. 145:

60. H. subtile. Leskea subtilis. Scnw. $. 2, p. 2, p. 176. Brio. Meth. p. 146. i

61. H. parvulum. Leskea minutula. Scnw. $. 1, p. 2, p. 170. Brin. Meih. p. 145.

62. HH. brachycladon. Leskea densa. Hoox. in Kuntu. Synopst.

63. H. rostratum. il. bryiforme. Brin. 2Zeth. p. 165. Leskea rostrata. ScAwW. $. 1, p. 2, p. 159. Brin. Meth. p. 145.

64. H. setosum. = Leskea setosa. Scuw. $.1, p. 2, p. 178. Brib. Meth. p. 145.

Le sommet de 'sa feuille acuminee parait legerement dentd guand on Vobserve ä Laide du microscope, et a mat gros- sissement.

65. H. rupicolum. Leskea rupicola. Scnw. $. 1, p. 2, p. 169. Brin. Meth. p. 145.

66. H. obscurum. Leskea obscura. Scuw. $. 1, p. 2, p. 171. Brin. Meth. p. 144:

67. H. gracilescens. Leskea gracilescens. Scnw. $. 1, p. 2, p. 171. Brin. Meth. p. 144.

68. H. imbricatulum. Leskea imbricatula. Scnw. $. 1, p. 2, p: 169. Bai. MHeth. p. 144.

( 306) 69. 1. acuminatum. Leskea acuminata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 169. Brain. Meth. p. 144.

79. H. caspitosum. Leskea cespitosa. Scnw. $. 1, p. 2, p. 166. Brin. Meth. p. 144:

Ayant vu des echantillons de cette espece en meilleur etat depuis gue pai publik mon Hypnum subsecundum, je commence a croire gue cette dernicre est:la mõme. 71: HL: apiocarpon. Leskea adnata. Scnw. $- 1, p. 2, p. 56. —Leskea microcarpa. Brin. Meth. p. 144.

D. Surculi vage ramosi ; folia ovato-acuminata subintegerrima ex- striata ; theca cernua. (Serpentia. )

72. H. Froelichii. —Leskea Froelichii. Brib. JZeth. p. 145.

Mes tchantillons offrent deux nervures ä leurs feuilles, mais elles sont si deliees gu'on peut'a peine les distinguer lorsgu'on

les observe sous la meme incidence de la lumiere. N

73. H. reptans. Scuw. $. 1, p: 2, p- 270. Brin. Meth. p. 165.

Les feuiiles ne 'sont pas veritahlement dentces en scie. Cette mousse parait etre une variete de 177. serpens.

24. H. intortum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 270, t. 92. Brin. Meth.

p- 183.

Les feuilles ne sont point dentces, ainsi gue M. ScCHW FEGRICHEY les a decrites, et si elles lesemblent au premier coup d'ceil, cela vient de la contraction des cellules marginales.

75. H. crassiusculum. Scuw. $. 1, p: 2, p-271, t. 02. Baio. Met. p- 183.

76. H. tendum. Scnw. 8.1,p. 2, p- 273. Brib. HZeth. p. 184.

77. H. tenellum. Drcxson. Hoox. 27. 2. —H. Algirianum. Scnw. S.T, Pp: 2, p-242, et $.-2, p-a, p- 161, t. 144. Brib. Meth. p- 168.

Dans mes echantilions et dans tous ceux des auteurs anglais, les nervures se prolongent jusgu'a Pextr€mite des feuilles, tandis gue dans les especes deerites par les auteurs du continent ce PEurope, les nervures ne vont ua Ja moiti6 des feuilles. Ces dlil- »Grences sufiisent-elles pour constituer deux espeees?

Cuoigue je n'aie pas vu le 7; latesia radicans de Drsvaux.

pestime gu'il doit etre- reuni a V7/7vpnum curvisetum, BRIDEL

( 5307 )

Sp. p. 111, et former une espece voisine de mon 27. tenelluni.

78. H. serpens. Scrw. $S. 1, p. 2, p. 260. Brin. MZeth. p. 183. H. contextum. Brin. MZeih. p. 183. H. flagelliforme. Beauv. Brip. Meth. p. 182. H. microphyllum. Scaw. 8. 1, p. 2, p. 261. Brib. Meth. p. 133. H. radicale. Scuw. 9. 1, p. 2, p. 255. Brin. Meih. Pp: 183. —H. subtile. Brin. MZeth. p. 184. H. fluviatile. Fyunck. Deutschlannds Moose. Brin. Meth. p. 182. (Ouoad specim, Germ.) —E. inordinatum? Scnw. $.1, p. 2, p. 257. Brip. Meth. p. 173- —AH. tenue? Scnw. 8. 1, p. 2, p. 262. Brin. Meih. p. 174. —H. or- thocladon? Scnw. 8.1, p.2, p. 262. Brin. Meth. p. 182.

Guand cette espece croit dans un sol gras et humide, il est absolument impossible de reconnaitre, par la simple apparence, gu'elle est la meme gue la petite plante gui eroit sur les arbres ou sur les rochers arides. Cependant, apres avoir examine atten- tivement au microscope toütes les mousses gue je cite ici comme synonymes, je ne les regarde gue comme des varišt€s de PE. ser- pens. Les H. inordinatum, tenue et orthocladon ont un port tel- lement different, gue je ne les rapporte ici gu'avec doute; mais comme je n'ai pu leur trouver de caracteres, il m'a paru conve- nable de ne pas les sEparer completement. Les feuilles presentent guelgues diversitšs dans leurs nervures ; on n'en voit souvent au- cune sur celles des jeunes rameaux, mais celles des vieilles tiges en possedent gui vont jusgu'au sommet. Ces feuilles paraissent guelgnefois dentees en scie par la contraction des cellules mar= ginales.

79: H. oxycladon. Scnw. $. 1, p-2, p. 230. Briv. Meth. p. 169. Ce n'est peut-etre gw'une simple variete de la suivante.

So. H. plumosum. Scnw. 8.1, p. 2, p. 244: Brin. MZeth. p. 172.— H. pseudopiumosuni. Brip. 27eth. p. 170. —H. Swartzii. Brin. MZet/. p- 169. H. alpinum. Brin. Meth. p. 181. H. levisetam. Brin. Meth.p. yg71.-—H. asprellum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 246. Brin. Methu

p- ii. H. polyrhizon? Scaw. $. 1, p- 2, p- 247: Brin. Meth,

P. 172.

M Ni . r * , . , La fenilie est legerement dentce en scic pres: du sommet, ce Gui tendrait a faire placer cette espece davs une autre section.

Son port varie beaucoup : tantöt ses feuilles lanctolees et suhu-

( 508 ) lees la font ressembler ä VZ7. Zutescens; tantõt, ä cause de ses feuilles courtes et dirigees du mere cÖte, on ne peut guere la -distinguer de PZZ. palustre. Je n'ai pu trouver de caracteres pour en eloigner !ZZ. polyrhizon, mais je ne Vai jamais observe moi- meme.

81. H. adnatum. Scnw. $. 1, p. 2, t. 215. Brib." Meth: p. 168.

82. H. Loxense. Hoox. in Kuntu. Synopsi.

83. H. varium. —Leskea varia. Scnw. $. 1, p. 2, p. 174. Brib. Meth. p. 146.

84. H. pulvinatum.— Leskea pulvinata. Scaw. S. 1, p. 2, p. 177. Brin. Meth. p. 147.

Cette mousse presenie beavcoup de diversites dans les nervures de ses feuilles. Pai examine un echantillon authentigue dans le- guel la 'nervure atteignait plus gue la moitid de la feuille; chez d'autres, je n'en ai pu apercevoir aucune. Cette 'espece nest-elle pas une variöt€ de Ja suivante?

65. H. catenulatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 218. Brin. Meth. p. 167. 86. H. confervoides. Brin. Meth.p. 167. H. conferva. Scnw. 5.2, Pp: 2, p. 198, t. 142.

E. Surculi vage ramosi; folia lanceolata integerrima striata. ( Pty- chophylla.)

- 87. H. rufescens. Hoox. M. B. Leskea rufescens. Scnw. $. 1, P- 2, p- 178, t. 86. Brin. Meth. p. 143. 68. H.fsericeum. Hoox. 97. B.—Leskea sericea. Scnw. $. 1, p. 2, p- 178. Brin. Meth, p. 144. 89. H. lutescens, Scnw. $. 1, p. 2, p. 237. Brin. Meih. p. 172. 90. H. salebrosum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 237. Brin. Meth. p. 172. —!H. Thomasii. Brin. Meth. p. 172. 91. H. albicans. Scnw. $. 1, p. 2, p. 214. Brin. Meth. p. 174. 92. H. nitens. Scnw. $. 1, p. 2, p. 291. Brin. Meth. p. 159.

F. Surculi 2-3 pinnatim ramosi; folia cordata v. ovato-lanceolata; theca sopis cernua. A

93. H. andicolum. Hook. in Kurn. Synopsi. 94. II. umbratum, Scnw. $. 1, p. 2, p. 203. Brin, Meth. p. 163. 95. H. splendens Scnw. $. 1, p. 2, p- 237. Brun. Meth. p. 163.

( 509 )

96. H. proliferum. Liv. Hoox. 37. B.—H. tamariscinum. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 236. Brin. Meth. p. 164. —H. delicatulum, Scnw. $. 1, P: 2, p. 236.

97. H. fuciforme. Brin. Meth. p. 163.

Cette espece est tres-commune sous les tropigues; elle a une couleur jaune, et elle differe de VZ. proliferum par ses feuilles entieres.

98. H. minutulum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 234. Brin. Meth. p. 164. 99. H. gratum. Scaw. $. 1, p. 2, p. 234. Brib. Meth. p. 164.

G. Surculi vagi ramosi rariter pinnati ; folia subovato-lanceolata , serrata.

a. Theca erecta. (Myura.)

100. H. curvatum. ScAw. 8. 1, p. 2, p. 267. H. myarum. BRID. Meth. p. 184.

101. H. myosuroides. Scnw. 8.1, p. 2, p. 267. Brtn. Meth. p. 165.

vo2. H. sciuroides, Leskea sciuroides Hoox. 17. E. t. 175.

B Theca cernua. (Rutabula.)

103. H. abietinum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 232. Brio. Meth. p. 163. H. seitum. Brin. Meth p. 163.

104. H. Blandovii. Scnw. $. 1, p. 2, p. 233. Brin. Meth. p. 163.

105. FL. stoloniferum Hook. M. E. t. 74.

106. H. flagellare. Hoox. 27. B. Brin. Meth. p. 184.

107. H, prelongum. Scniw. $.1, p. 2, p. 277., Brin. Meth. p. 156. —!H. speciosum. Brin. Meth. p. 156. H. hians. MUnLENE. non? Scnw. S. 1, p. 2, p. 278. Brin. Meth. p. 170.

108. H. strigosum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 268. H. Thuringiacum. Brio. Meth. p. 164.

Cette mousse differe ä peine de VZ. prelongum.

109. H. jungermannoides. Nzcs A8 ESENBECK in Act.. acad. nat. cur. Bonnensis.

110. H. piliferum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 239. Brin. Meth. p. 173.

111. H. capillaceum. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 250. Brin. Meth. p. 1772.

Est-ce une espece bien distincte? N'est-elle pas une variete de VIZ. salebrosum?

( 510 )

112. H. laxifolium. Scaw. $. 2, p. 2, p. 159, t. 143. Leskea laxifolia. Hoox. M. E. 1.30.

113. H, rutabulum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 244. Brin. Weth. p. 173. —AH. flavescens. Brin. Meth. p. 173. H. chrysostomum. Scnw- $. 1, Pp. 2, p. 276. Brin. Meth. p. 173. H. Starkii. Scnw. $. 1, P: 2, p: 231. Brin. Meth. p. 170. H. hians? Scnw. $.1, p. 2, p- 277: Brio. Meth. p. 170. H. graminicolor? Scnw. $. 1, p. 2, Pp: 253. Brin. Meth. p. 170.

114. H. velutinum. Scrw. 8. 1, p. 2, p. 253. Brin. Meth. p. 169. —H.intricatum. Scrw. 8.1, p. 2, p. 233, Brin. Meth. p. 170.

115. H. Bavaricum. Sturm. 2, fasc. 14.

116. H. populeum .Scnw. $. 1, p. 2, p. 238. Brin. Meth. p. 172.

117. H. reflexum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 269, et $. 2, p. 2, p. 161, 1. 143. Brin. Meth. p. 170.

116. H. serratum. Scuw. . 1, p. 2, p. 206. Brin. Meth. p. 174

119. H. pallidum. Hoox. in Kunr. Šynopsi.

120. H. inflectens. Scnw. $.1, p. 2, p. 221. Brin. Meth. p. 165;

121. H. ruscifolium. Hoox. 7. B. E. riparioides. Scnw. 1.1, p- 2, p- 195. —H. rusciforme. Brin. Weth. p. 174. H. atlan- ticum. Brin. Meih. p. 174. H. inundatum. Brin. Meth. p. 174. H: fontium. Brin. Meth. p. 158.

122. H. striatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 238. E. longirostrum. Brin. Meth. p. 174

123. H. Buchanani. Scuw. 5.1, p- 2, p. 255. Brin. ZZeth. p. 170.

124. H. pachypoma. Scnw. 6.1, p- 1, p. 259. Brin. Meth. p. 182-

125. H. elegantulum. Hoox. 27. E. t. 84.

126. H. confertum. Scnw. $. 1, p. 2, Pp. 199, t. 90. Brin. Mel. p-157.—H. serrulatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 194. Brin. Meth. p.15 H: orthorhynchum. Brin. Meth. p. 157. H. latevirens. Tt Meth. p. 157. ( Ouoad. Turn. fig. a.) H. planiusculum. Briv. Meth. p. 157. H. Schleicheri. Scnw. $. 1, p. 2, p. 239. Brrp. Meth. p. 157. —H. intertextum. Voir. Brin. Meth. p. 167.— H. Me- gapolitanum? Scnw. $. 1, p. 2, p. 241. Brin. Meth. p. 173.

Ce dernier synonyme est le seul douteus. Je suis certain (jue les differences des autres mousses (ue je reunis ici dependent de la diversite du sol et du climat.

127. H. priccox. Scnw. 8. 1, p. a, p. 216. Brip. Meth. p. 169.

Cette espece ne difere de la preecdente gue par ses femilles

un peu'plus obtusces,

at

(31) 1 128. H. fasciculosum. Leskea fasciculosa. Scnw. $. 1, p. 2, p: 170. Brin. Meth. p. 145.

IL. Folia siccitate tortilia, linrari-lanceolata ser- rata. (Spiniformia. )

129. H. spiniforme. Scaw. $.1, p. 2, p. 184. Brio. Meth. p. 152. 130. H. umioides. Hoox. 37. E. t. 77.

IV. Folia sguarrosa. (Sguarrosa. )

est difhcile de fixer les limites de cette section , puisgue plu- sieurs especes paraissent avoir en meme temps des feuilles sguar- reuseset des feuilles dirigees du meme cöte. Neanmoins ces feuilles ont une rigidite gue Je n'ai pas remarguce dans les especes a feuils les yraiment tournees du-meme cöte; elles sont aussi le plus sou-

vent depouryues de nervures, et par conseguent distinctes de celles-ci.

131. H.-cuspidatum. Senw. $. 1, p. 2, p. 228. Brin. MZeth. p. 1594 EH. flexile. Brin. Meth. p. 158.

152. H. neglectum. Scnw. $.1, p. 1, p: 231. Brin. Meth. p. 159.

Je ne connais point cette espece, Pent-etre est-elle une variete de VIZ. cordifolium ?

133. H. cordifolium. Scnw. $. 1, p. 2, p. 229. Brin. Meth. p. 159. 134. IL. densum. Scyw. 6.1, p. 2, p- 278. Brin. Meth. p. 176.

135. 1. phryxophyllum, —Leskea striata. Scnw. $,1, p. 2, p. 180, t. 86. Brin. Meth. p. 148.

Cette mousse me parait“une espece de ZVeckera, voisine des IV. setosa et erispatula. Mais je n'ai pas vu en bon Ctat son pe- ristome interieur, et je näi pu en prendre une idee sullisante d'apres la figure donnce par M. ScHW EGRICHEV.

136. H. congestum. Leskea congesta. Scnw. $. 1, p- 2, p. 180. Brin. Heth. p. 148.

137. H. pungens. —H. multiflorum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 202. Leskca pungens. Scrw. $. 1, p. 2, p. 166. Brin. Meth. p. 144. Leskea constricta. Scuw. $.1, p. 2, p. 173. Brin. AZeth. p. 147

A

Leskea multillora. Brin. Meil. P- 147

7 =

138. H. loreum. Scuw. $.1, p. 2, p. 203. Brin. Meth. p. 177

(612)

129: H. stellatum. Scnw. 8.1, p. 2, p. 274, et $. 2, p. 2, p. 161, t. 144. Briv. Meth. p. 175. H. protensum. Brin. Meth. p. 175.— H. hispidulum. Brin. Meth. p. 175.

140. H. Halleri. Scnw. $. 1, p. 2, p. 283. (Erolus. H. dimorpho.) Brin. Meth. p. 176. 141. H. dimorphum,. Brain. Metk. p. 165. 142. H. chrysophyllum. Scnw. 8.1, p. 2, p. 275. Brin; Meth. 175. —H. sguarrulosum, Baro. ŠZetk. p. 175. —H. fragile? Scnw. 1, Pp. 2, p. 258.

elsi

Henw1c parait avoir connu cette espece et Pavoir confondue avec son HZ. polymorphum (notwe H. stellatum). Je doute, en effet, gue ces deux plantes soient distinctes. Dans VZ. stellatum, la feuille a ordinairement deux neryures tres-courtes; mais pai observe gue Vune est tres-courte, tandis gue Pautre se prolonge beaucoup plus. Ouelguefois la cozrte nervure disparait, etla plante devient alors VZZ. chrysophyllum.

143. H. sguarrosum. Scnw. E. 1, p. 2, p. 282. Brin. Meth. p. 170. 144. H. toxarion. Scnw. S. 1, Pp. 2, p. 283. Brin. Meth. p. 176. 145. H. patulum. Scaw. $. 1, p. 2, p- 282. Brin. Meth. p. 176. 146. H. brevirostre. Scnw. £:1, p. 2, p. 279. Brin. Meth. p. 175. 147. H. triguetrum. Scnw. $.1, p. 2, p. 280. Brin. 2Zeth. p. 175. 148. H. aciculare. Scnw. $. 1, p. 2, p. 281. Brib. äŽeth. p. 174. 149. H. densifolium. Brin. 2Zeth. p.1176.

V. Folia secunda. ( Adanca.)

150. H. medium. Dicxs. Hoox. 27. B.— Leskea polycarpa. Scnw. $.1, p- 2, p- 171. Biin. Meth. p. 146.—1[. circinnatum. Brin, Meth. p- 165.

151. H. attenuatum. Leskea attenuata. Scuw. $. 1, p. 2, p. 172. Brin. Meth. p. 147:

152. H. paludosum. —Leskea paludosa. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 172. 3nid. Meth. p. 147.

153. H. atrovirens. Dicxs. Hooxr. MZ. B.—H. filamentosum. Brin. Meth. p. 167. —Leskea incurvata. Scnw. $. 1, p. 2, p. 173. Brip. Meth. p. 147.——-Leskea brachyclados? Scnw. $. 1, p. 2, p. 173. Brip, Meth. p. 148.

Les guatre especes precedentes ont les feuilles imbrigutes et

2 7 ( 515 )

dirigees du meme cöte; elles n'orent point de cils entre les dents

du peristome interieur.

154. H. filicinum. Hoor. 77. B. Brin. Meth. p. 177. Scuw. $.1, DP. 2, p. 2097. (Erolus. 12. commutato.) —-1. lanatum. Brin. Meth. p. 177. —H. gracilescens. Brin. Meth. p. 177. H. diffusum. Bzip. Meth. p. 178. » H. Seligeri. Brin. Meth.'p.) 181. » H. vallis- clausz, Brin. AZetk. p. 182. » H. fallax. Brin. Meth. p. 181. » H. fluviatile. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 263. Brin. Meih. p. 182.

Les synonymes marguts d'un guillemet (») sont rapportes par M. Scuwzcricnen ä son H. fluviatile. S'en possede plusieurs gui ne sont point differens de VZ. filicinum. Je mai pas VA. fuvia- tile de Swartz, etil n'est pas bien certain gu'il doive Etre reuni a VA. filicinum. Ovant a VA. Juviatile de Funcx, cest VA.

serpens.

155. H. commutatum. Hoox. 27. B. Brin. Meth. p. 177.— H. fili cinum. var. S$cnaw. $. 1, p. 2, p. 297. —H. glaucum. LAm. 156. EL. polycarpum. Srurm. Deutschl. Flora fasc. 14.

Cette mousse, gue Je ne possede pas, n'est peut-Etre point une bonne espeee.

157. H. crispifolium. Hoox. M. E. i. 31.

158. H. palustre. Scnw. $.1, p. 2, p. 292. Brin. Meth. p. 181.— H. subsphaerocarpon. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 302. Brin. Meth. p. 181. H. letivirens. Brin. Methk. p. 157. (Ouoad Turv. fig. b.) —H. ro- tundifolium. Dicrs.

159. H. aduncum. Scuw. $.1, p. 2, p. 299. Brin. Meth p. 180. —EH. revolvens. Scrw. $S. 1, p. 2, p. 299, t. 95. Brin. MZeth. p. 180. —H.lycopodoides. Scnw. S.1, p.2, p. 300. Brin. Meth. p. 180.

160. H. fluitans. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 304. Brin. Meth. p. 180. TI. longiflorum. BeAuv. Brin. Meih. p. 184. H. scorparium, Brin, Meth. p. 180.

161. H. falcatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 304, et 8.2, p. 2, p. 162, t. 145. Brin. Meth. p. 178.

162. H. unciuatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 304. Brin. Meth. p. 180.

163.,H. Bonplandii, Leskea Bonplandii. Hoox. M. E. t. 55.

Cet Hypnum a beaucoup de rapports avec VZ. phryxzophyl- lum. Je ne suis pas certain gue les dents du peristome intericur

(514 )

oient opposees a celles du peristome exterieur. Cette mousse appartent peut-etre au genre /Veckera.

164. H. rugulosum. Wes. et Monr. Hook. 27. BB: rugosum. Scnw. $.1, p. 2, p. 301. Brin. Meth. p. 180.

165. H. robustum. Hoox. %. 2. t. 108.

166. H. plicatum. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 301. Brin. Met. p. 180.

167. H. scorpioides. Scnw. $.1, p. 2, p. 203, t. 95. Brin. Meth. P- 181.

168. H. Silesiacum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 287, t. 94. Bin. Meth. P- 169.

169. H. pulchellum. Scnw. $.1, p. 2, p. 165. Brin. Meth. p. 169.

170. H. pallescens. Leskea pallescens Scnw. $. 1, p. 2, p. 174. Brin. Meth. p. 147.

Je n'ai point vu cette espece. Elle doit peut-etre prendre place dans une des sections gue je nomme Fissidentoidea et Sguar- rosa.

171. H. affine. Hoox. in Kunth. Synopsi.

172. H. cupressiforme. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 290. Brin. Meth. p- 178. H. curvifolium. Scnw. $. 1, p. 2, p. 291. Bin. Melh. p- 178. —H. reptile. Scnw. $. 1, p.2, p. 286. Brin. Meth. p. 179.— H. lacunosum. Brin. Meth. p. 185. H. fastigiatum? Brin. Meih. P- 185.

Pai recu de M. Menzies des individus de VHookeria uncinata de Snurn (Lin. Trans. IX) gui ne different point de VZZ. cupres- siforme. L'urne n'est point droite, mais tres-courbee, comme dans les varietes europeennes; 'onercule est aussi le meme.

173. H. imponens, Scuw. 5. 1, p. 2, p- 291. Brip. Meth. p. 179.

Si cette espece mMavait pas Vurne droite, caractere gui parait õtre constant, je serais dispose ä la placer comme synonyme de la precedente.

174. H. recurvans. Scnw. $. 1, p.2, p. 289, et $S. 25xP22.P-,193, 1. 146. Brin. Meth. p. 178. Leskea sguarrosa. Brin. Metk. p. 147.

175. H. amoesnum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 292. Brin. Meth. p. 180. —EH. incurvatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 285. Biin. Meth..p- 169.

Je mai pu trouver de dilTerence entre ces deux plantes, et je mai mõme pu voir comment on les distingue de VÄ. recurvans.

( 515 ) 1 serait, ce me semble, avantageux pour la muscologie de reunir ces trois especes a ZZ. cupressiforme.

176. H. polyanthos. Hook. iz Drummond. Leskea polyantha. Scnw. $. 1, p. 2, p. 179. Brin. Meih. p. 146.

177. H. circinale. Hoox. M. E. t. 107. *

778. H. Chamissonis. Hornscn. ü2 Hor. ph. Ber.

Cette mousse nest peut-Ctre pas differente de VZ. circinale.

179. H. tenuirostre. Hook. 7. E. t. 111.

180. H. leptorhynchum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 295, t. 93. Brin. Meth. p. 177.— H. viridulum? Brin. Meth. p. 179.

181. H. leptocheton. Scnw. $. 1, p. 2, p. 296. Brin. Meth. p. 179.

182. H. molluscum. Scnw. . 1, p. 2, p. 293. Brin. Meth. p. 177.

183. H. cristacastrensis. Lin. Scnw. $. 1, p. 2, p. 293. Brio. Meth. p. 177.

Species dubic.

+. H. taxiforme. Scaw. .1, p. 2, p-190. Brin. Meth. p:V1555

Les exemplaires de mousses auxguels M. SPRENGEL a donne ce nom, appartiennent a !/Zedwigia Humboldti,

2. H. nigrocaule. Scnw. $. 1, p. 2, p. 191. Bsin. Meths p. 195.

Cette espece n'est-elle pas la meme gue PHedwigia Hum- boldti ?

3. H. distans. Scnw. $. 2, p. 2, p. 249. Brin. Meth. p. 157, N'est-elle pas la meme gue P2Z. populeum?

4. H. sabinefolium. Brin. Meth. p: 166. Nest-ce pas une variete de !ZZ. Boscii?

H. extenuatum. Brin. MZetk. p. 172. H.

38 6. tenuifolium. Scnw. $. 1, p. 2, p. 302. Brin. JZeth. p. 181,

Cette mousse n'existe pas dans Vherbier de Henwic; elle est probablement decrite sous un autre nom.

7- H. naviculare. Brin. Meth, p. 184.

C'est probablement le Pterogonium fulgens,

(316) 8. H. saxatile. Baron. Meth. p. 174. Probablement PE. stellatum.

9. H. carinatum. Brin. Meth. p. 184. 10. H. alterpans. Brin. /Heth. p. 184. 11. H. filiforme. Brin. 2Zeth. p. 184.

Cette espece est peut-ötre la meme gue |ZZ. prelongum. Ouel- gues mousses gui ont aussi portš ce nom appartiennent a VZ. serpens.

12. HE. molendinarium. Brin. Meth. p. 184.

Si je puis m'en'rapporter aux echantillons (ui m'ont €te four- nis par M. Tnomas, cette mousse n'est gue [Z7Z. palustre, var. sub- sphoerocarpon.

13. H. elasticum. Brin. 2Zeth. p. 184. Cest peut-etre VZ. triguetrum. 14. H. ramosissimum. Brin. Meth. p. 1845 Probablement une varistd de VZ. curvatum. 15. H. elegans. Brin. Meth. p. 184. C'est PÄzolla magellanica. 16. H. jungermannoides. Briv. Meth. p. 184. Cest peut-etre VZ. pulchellum.

17. H. radicans. Brin. Meth. p. 185. 18. H. rivulare. Brin. JZeth. p. 185.

, Nest-ce pas PH. ruscifolium?

19. H. duplicatum Scnw. $. 1, p.2, p. 198. —Fissidens Domi- nicensis. Brin. Meth. p. 192.

N'est-ce pas une espece de Dicranum?

* OssERVATIONS. Le genre Hypnum a €te Gtabli par SŠcurEBER, et non par Suiru; il est adopte par M. WALKER ÄRNOTT, et j”y retrouve beaucoup d*es- põces gui conviendraient mieux parmi les ZLeskea et

(517 ) les Hypnum dHerwric auxguels elles appartiennent reellement. Il est inutile de m'appesantir sur ce point, il est decide depuis une vingtaine d*annees; je ne pour- rais gue repeter ce guia Ete dit; aussi je passe de suite aPexamencritigue de guelgues esptces. L' Hypnum moniliforme (52) ne se trouve dans les herbiers gue privede ses fruits; n'ayant pu me les procurer, je doute encore sur la place de cette petite mousse et le genre auguel elle doit se rapporter. La difference notable de |ZT. illecebrum de Heowic, et non des auteurs citis (40), avec PI. purum, a 6id prouvee par Monn et Wer. Je ne m'oppose point ä ce gue |'on reunisse ensemble [Z7. purum, de Swirn et VZ. touretii; il en est aussi voisin gue|'/7. illecebrum en est eloignd. Je suis surpris de trouver ici comme synonyme le Py-- laiesia radicans de Desvavx (77) : son genre s*Gloigne beaucoup de celui des Hypnum par son peristome. L'H1. (luviatile, indigud comme synonyme de |'Z. ser- pens (79), me semble fort distinct par ses feuilles re- flechies sur le bord et par la nervure gui les divise d'un bout a Pautre. Il n'y a pas de doute pour moi, gui possede les deux mousses, gue ZZ. capillaceum (112) he soit une varietb de 4. salebrosum (91). VH, [lavescens inserit au-dessous du rutabulum (1 14), doit etre transport parmi les synonymes de!'Z7. albi- cans (92). Les 41. starkii et hians sont de tres-bonnes especes gu'il faut conserver, et nous leur substituerons les 1. velutinum et intricatum (1 15), gui ne sont gue de simples varidtes, gue des varites tres-acciden- telles. Sous [Z7. confertum (127), je trouve ['Z7. megapolitanum, gui conviendrait mieux ä ZZ. pili- ferum (111), guoigu'il differe Egalement de [un et de v. 21

( 518 ) Pautre. Le H. intertextum de Voir serait beaucoup rmieux avec le velutinum de ScnW.EGRICHEN, Comme je men suis assurd en comparant mes €chantillons avec ['herbier de Voir. Je doute fort gu'il existe dans beaucoup de collections. Je connais parfaitement VÄ. neglectum (155), gue "on rencontre rarement, et plus rarement encore avec des fruits; il n'a rien de commun avec le cordifolium, gue les tiges dilfuses et pinnees; sa manitre d'etre et son port!'en Eloignent., L'H. filicinum (155) est le cheval de bataille de tous les muscologues ä noms et ä genres nouveaux, parce gu”il varie beaucoup. On ne distingue reellement!”/7. revolvens de Vaduncum (160) gue dans ses tiges, gui sont colorees en noir a la base par les eaux bourbeuses dans lesguelles il se plait; il n*en est pas demõmedel7. lycopodoides, gui est le double plus grand et en mõme temps Pune des plus belles mousses gue nous connais - sions. Je lai dans mon herbier, mes €chantillons ont ete recueillis en F'ranconie, comme ceux gui se võient dans Vherbier de Voir. Jai trouv6 PI. rugu- losum (165) tres-variable dans la longueur de la ner- vure et dans la forme des feuilles; cette difference tient aux localites; guant au port, il est toujours le mõme. Vai vainement fait mille tentatives pour me le pro- curer avec ses fruits, dans les lieux les plus favorables

ä sa võgetailon, etm€me dans ceux oli celtemousse ac- guievt une exuberance vraiment prodigieuse : j*en pos- sõde des echantillons gui ont de 52 a 40 centimetres de longueur. Beaucoup d'individus de!'H. cupres- siforme (175) gue Jai recueillis en France, en Suisse, en Allemagne, ont Purne presgue droite. L'Z1. in- curvatum, güe M. Wa1KER-ARNOTT cite comme syno-

(519 ) nyme de Vamenum (176), n'a aucun rapport avec le cupressiforme. Ce savant avait sans doute sous les yeux des €chantillons d'une varietö de ce protte des mousses gui [a induiten erreur. Jai deja dit (p. 211) gue je possedais douze varidtes dillerentes de!'/7. cu- pressiforme.

Gen. LIV. Fovnrinatis, Hedwig.

1. F.antipyretica. Scnw. $. 1, p- 2, p- 307. Brin. Meth. p. 186. Sa coifle est mitriforme et semblable a celle du Cinclidotus.

2. F. sguamosa. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 307. Brip. Meth. p. 186. E. subulata? Beauv: Brin. Meth. p. 186. Dixen. t. 33, fig. 5?

II me semble diflicile de conserver cette espece; elle ne differe de la precedente gue par le port, car les feuilles de Pune et de Vautre se trouvent sur la mme plante. Les fenilles de la plante de Beauvois sont imbriguces et distigues; mais je n'ai pu trouver d'autres distinetions.

3. F. disticha. SrrEncEE. Bosc.

Je n'ai pu savoir ou cette espece a ete publice. Je Pai vue dans les herbiers, et elle me parait distincte; son fruit est long et

courbe. |. E. capillacea. Scnw. $. 1, p. 2, p. 307. Brin. MZeth. p. 186.

Le F. capillacea Ae Dickson et des auteurs anglais est sans aucun doute le ZVeissia acuta. Les ligures ont ete faites sur des

echantillons de Pensylvanie. 5. E. falcata. Scnw. $. 2, p. 2, p. 308. Brin. FZeth. p. 186.

Je mai pas vu le fruit de cette espece. Lrs exemplaires gue je possede, et gui ont CLe nommes par SŠWARTZ, j-uvent ä peine ete distingues de PHypnum aduncum. Hevwice Maurait-il pas con fondu ensemble deux plantes? Sa coifle est-elle mitriforme comme dans Pautre espece? Son port ne sS'accorde pas avec celui

du genre Fontinalis.

* ÕBSERVATIONS. Ce genre a tt6 cr66 par Lixnt, 21.

( 520 ) c'est donc son nom gu'il faut substituer a celui de Hepwic. Je ne vois pas pour guelles raisons M. WALKER - ARNOTT a spar le Fontinalis sgua- mosa (2), du F. antipyretica (1), puisgu'il avoue gu'il n'a trouvõaucune difference entre eux.

POLYTRICHOIDE E.

Gen. LV. LyeusitA. Brown. 1. L. crispa. Hoox. M. E. t. 161. Scuw. $. 2, p. 2, p. 171, t. 149. Gen. LVI. Poryrricnum. Hedw.

On a divise ce genre en deux grandes sections, mais elles ne sont point naturelles. Ainsi le P. convolutum est võisin du P. un- dulatum, le P. torule du P. hercynicum, le P. alpinum du P. Magellanicum, etc.

Ll. Calyptra duplex, exterior pilosa. (Polgtricha.) A. Foliorum margines membrana reducta instructi.

1. P. giganteum. Hook. M. E. 1.65.

2. P. elongatum. Scnw. 8. 1, p. 2, p. 310. Brin. Meth. p. 195.

3. P. juniperinum. Hoox. 7. B. Scnw. $. 1, p. 2, p. 309. Brin. Meth. p. 194. —P. scabriusculum. Brin. Meth. t. 195. —P. stric- tum. Menzies. Brin. Meth. p. 195. P. alpestre. Scnw. $. 1, p. 2, p. 310. Brin. Meth. p. 195.

4. P. piliferum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 313. Brin. Meth. p. 196.

5. P. septentrionale. Scnw. $. 1, p. 2, p. 313. Brin. Meth. p. 198. —P. sexähgulare. Brin. Meth. p. 196.

Le P. Vorvegicum de Henw1c est une variete de cette espece,

remarguable par sa feuille offrant une longue gaine a*Ja base. B. Foliorum margines plani vel involuti.

6. P. longisetum. Hoox. M. E. t. 66.

( 521 )

Theca tetragsona; foliis planis integerrimis; operculo rostrato thecw eguali,

7. P- appressum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 312. Brin. Meth. p. 195.

Theca tetragonä; foliis involutis integerrimis; operculo rostrato theca dimidio Dreviore.

8. P. glabrum. Scnw. $. 1, p. 2, p.311. Brin. Meth. p. 195.

Theca tetragona; foliis planis magine scabriusculis; operculo mu- - crone obtuso brevissimo instructo.

9: P. commune. Scuw. . 1, p. 2, p. 314. Brip. Meth. p. 107. P. perigoniale. Brin. Meth. p. 197. P. formosum. Scnw. S. 1, p: 2, p. 319. Brin. Meth. p. 197. P. pallidisetum. Brio. Meth. Pp: 197. P. marginatum. Brin. Metk. p. 197. Scnw. $. 1, p. 2, p- 319.—P. longisetum. Scnw. $.1, p. 2, p.316. Brin. Meth. p. 197. —bP. remotifolium. Scuw. $. 1, p. 2, p. 320. Brin. Meih. p. 196.— P. elatum. Scnw. $. 2, p. 2, p. 320. P. purpurasccns. BRID. Meth. p. 197. P. subpilosum. Scnw. $. 1, p. 3, p. 313.—P. Commersonianum. Brin. Meth. p. 198.

10. P. alpinum. Scuw. $. 1, p. 2, p317. Brin. Meth. p. 198.

Les P. campanulatum et furcatum de Hornscnucn (Hor. Phys. Ber.) ne paraissent pas differer de cette espece.

ri. P. microstomum. Brown.

Il faut avouer gwil n'y a point de bons caracteres gui distin- guent cette espece du P. urnigeruin,

12. P. urnigerum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 318. Pain. MZeth. p. 199. —B. fasciculatum. Brin. Mett. p. 199. P. pulverulentum. Scnw. 5.1, p- 2, p-322. Brin. Meth. p. 199. —P. nigrescens? Brin. Meth. p- 1983. P. dentatum. Scnw. $.1, p. 2, p. 321. Brin. Metk. p. 199

M. BripeL ne regarde pas comme distinct du P, urnigerum le vrai P. pulverulentum de Rexnier. Une autre mõusse (ui a en- core recu ce dernier nom, a ete reunie au P. aloides par Mour:

et 'TURNER. 13. P. capillare. Scrrw. $S. 1, p. 2, p- 318. Brin. Meth. p. 198.

C'est bien dillicilement gu'on peut separer cette espece de la precedente.

( 522 )

74. P. Pensylvanicum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 324. —P. brevicaule. Brin. Meth. p. 199.

15. P. aloides. Scnw. $S. 1, p. 2, p. 322. Brin. Meth. p. 200. P. defluens. Brin. Metl. p. 200.—P. Dicksoni. Brin. Meth. p. 201. —P. rubellum. Brin. Metk. p. 201.

16. P. brachyphyllum. Scrw. $. 1, p. 2, p. 323. Brin. Meth. P- 199-

17. P. nanum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 324. Brin, Meth. p. 200. P. semidiaphanum. Brin. Meth. p. 200. P. intermedium. Brin. Meih. p. 200.— P. pumilum. Brin. Meth. p. 199:

18. P. subulatum. Menz. Scnw. $. 1, p. 2, p. 321. Brin. Meth. P: 199:

Cette mousse se distingue du P, aloides par son opercule su- bule. Ses feuilles se tordent par la dessiccation.

19. P.tortile. Scaw. $. 1, p. 2, p. 327. Brib. Meih. p. 201. P. Domirghense. Brin. Meth. p. 201.

20. P. convolutum. Scaw. $. 1, p. 2, p. 326, t. 96. Brib. Meth. P- 201.

21. P. cirrbatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 328. Brin. Meth. p. 202.

22. P. laterale. Menz. Brin. Weth. p. 202.—P. contortum, Scuw- 8.1, p. 2, p. 325, t. 96.

23. P. dendroides. Scuw. $. 1, p. 2, p. 326. Brin. Meth. p. 202.

II. Calyptra simplex subelabra. (Oligotrichum.)

24. P. undulatum. Scnw. $. 1, p. 2, p. 330. Catharinea un- dulata. Brin. Meth. p. 203.

25. P. angustatum. Scnw. $. 1, p: 2, p. 331. Hoox. M. E. t. 50- Catharinea angustata. Brin. Meth. p. 204.

26. P. tenuirostre. Hooxr. M. E. t. 75.

27. P. levigatum. Hoox. M. E. t. 81. Catharinea levigata- Brin. Meth. p. 202.

28. P. P. hercynicum. Scnw, $. 1, p. 2, p. 329. Catharinea hercynica. Brin. Meth. p. 203. Catharinea sancta. Brin. Met, Pp. 203.

Je mai point vu la plante guc je cite ici comme dernier syno- myme (C. sancta). M. BripEL, en parlant d'elle, Sexprime ainsi : « Voliorum structura omninö precedentis ( C. Hercynice) cum

» guo tamen, fructu non viso, conjungere non licet.» Puisgue son

(525 ) fruit mest pas connu et gu'on n'a pu etablir de bons caracteres, il est avantageux pour la science de ne pas admettre cette espece, de la reunir plutõt ä celles gui ont des rapports avec elle, et dont elle ne s'eloigne gue par des diffšrences gui dependent du sol et

du climat.

29. P. Magellanicum. Scaw. $. 1, p. 2, p. 332. Catharinea Magellanica. Brin. Meth. p. 204.

* OBSERVATIONS. A DILLEN appartient ce genre, et non pas ä Henwrc. De toutes les varietös nom- mees sous le Polytrichum commune (9), 4 peine ex- - Cepterions-nous le P. longisetum; toutes appartien- nent ä H'autres especes.

Gen. LVII. Dawsonta. Brown.

Le sommet de la columelle, lorsgue le fruit est dans un etat peu avance, remplit entierement la bouche de Vurne; par sa chute, cet organe entraine une partie considerable des cils trui compo- sent le peristome. Un accident semblable a lieu freguemment dans les Zeptostomum et les Orthotrichum gui ont un peristome inte- rieur membraneux.

1. D."polytrichoides. Browy. Hook. MZ. E. t. 162. Scuw. $. 1, P- 2, Pp. 345, et 5. 2, p. 2, p. 175, t. 150. Brin. Meth. p. 205.

Coxcrusioxs. Il resulte de Pexamen critigue atu- guel je viens de soumettre le travail de M. Warker- ÄRNOTT, gu'on y chercherait en vain une foule d”es- peces et de varietes fort bonnes, et gw'il est susceptible encore de perfectionnement. JPaurais [bien täehe de remplir les lacunes, mais il naurait fallu plus de temps et avoir les Echantillons sous les yeux pour les comparer aux miens, gui Vont 6t6 a leur tour sur les principaux herbiers de PAllemagne ct de la France. La faute n'est pas toute a M. WAuker-Arvorr, elle est due, comme je Pai dit en commencant, 3 Vincom- plete synonymie des mousses connues, aux Echanges

( 524)

irreguliers, ä la precipitation des definitions dans les genres et les especes des auteurs nouveaux, a absence des figures aussi fidelement extcutees gue celles gui accompagnent le premier volume des Actes de notre Societe Linnšenne,eta 'etude guel*on fait des mousses sur des Echantillons dessecht€s, et nullement authen- tigues. Ge gue je loue, et gue je louerai toujours dans le muscologue d*Edimbourg, c'est d'avoir Evite |'Eeueil de son sitcle, Pecueil ou periront, avant leur mort naturelle, les faiseurs de genres etd*especes; M. WAL- KER-ÄRNOTT a suivi une route tout opposte, il a cher- che ä diminuer le nombre et les difficultes de ces ar- ticles de fabrigue.

Tel gu'il vous a öte prEsente, mes honorables confre- res, Vouvrage de ce savant annonce une connaissance approfondie de la muscologie, partie de ['histoire des plantes gui trouve rarement des amateurs constans et habiles, et plus rarement encore des hommes assez courageux pour s*Clever au-dessus des simples collec- teurs et pour faire marcher la science. Si M. WALkER- Annorr n'eüt point 6te enchaine par un aveugle amour pour les hommes de son pays, il eüt €te plus loin; il n'a pusurmonter une telle entrave, et il n'a rempli gu'a moitib la täehe brillante et difficile gu*il s*Gtait si no- blement imposee. Il reverra sans aucun doute son travail; il voudra s'en faire un titre de gloire, et alors, reconnaissant de vos sages conseils, de la critigue faite a sa methode, et de la rigidite de vos principes, nous la verrons prendre un vol dignede lui, digne de la science gu'il cultive avec tant de succts, je dirai plus, avec tant de sagacite et de prudence.

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tuvastama maata taa a A A UA AVS UMA

DESCRIPTION

D'une espece gigantesgue et nouvelle de Cha- ragne; par M. AmTonio BERTOLOni, Corres- pondant, Directeur du Jardin de botanigue de Bologne.

CHARA ulvoides : crassa, teres, flexilis, glaber- rima, verticillato-ramulosa, membrana atro-virenti, diaphana; internodiis inarticulatis, terminalibus acu- tis; drupis axillaribus, oblongis, ebracteatis.

Radix, seu potius caulis inferior, fistula tenuior, simplicissima, albo-diaphana, statis intervallis inter= cepta corpusculis depressis, nodulosis, albis, forma rotule, 5-7 radiata. Huic continuatur cavlis crassus, teres, listulgsus , fistula simplici, nodosus, agualis, flexilis, pellucidus, atro-virens, glaberrimus,' nitidus, sine striis, passim ad nodos bis et iterum verticillato- ramosus, ramis, ramulisgue 3-7 in guovis verticillo; interdum guoad primarias divisiones dichotomus. Lon- gitudo ejus etiam bipedalis, erassities major lineam in diametro excedit. Internodia inferiora prelonga, re- ligua successive decrescentia, intus a nodo ad nodum libera, ideo inarticulata ; exsiccata collabuntur ex eo- rom membrana preetenui.

Kami omnes apice acuti. Verticilli superiores su- binde ex proximitate confertissimi.

Drupa cylindraceo-oblonga, obtuse, cochleate, an

( 526 ) | sulcis spiralibus sligmatoideis?, argentine, glabre, site in axillis verticillorum, bracteis denudata. Nu- cula monosperma. Antheras ( globulos WAtLroru) non vidi.

Ex amplitudine, et colore atro-virenti, nitido facies Ulve, unde nomen specificum duxi.

Cette plante a 6t6 decouverte au mois de septembre 1825, par M. le professeur PAoro BARBiexi, directeur du Jardin botanigue de Mantoue, dans le lac supe- rieur de cette ville, hors de la porte Pradella, au lieu mme les fideles s*embarguent pour la chapelle de la Madonna delle Grazie. Elle y occupe un fond fangeux gue Peau recouvre de plusieurs brassees.

Par la simplicitd de son tube et par ses drupes ob- tues, cette nouvelle espece, gui peut-etre est dioigue, appartient au genre Vitella de AGARDE, genre gue j'in- clinerais a considerer comme une section du genre Chara de Linnt. Elle se rapproche au premier coup- Poeil du (kara flexilis de Linnk (1), mais lorsgu'elle est mise en regard de cette derniere te, gue je possede, provenant des lagunes de Venise, sa finesse et son port Gloignent toute idee de ressemblance : on peut aisement s'en convainere en jetant les yeux sur le Chara translucens minor flexilis de VAILLANT (2), ou mieux encore sur la varigt6 2 du Chara stellata de WALLEOTH (5).

(1) Cest la varicte x de WALLROTA; voyez son traite De Chara algarum genere, publie dans son Annus botanicus.

(2) Memoires de VAcademie des sciences de Paris, vol. de Van 1719, page 19, planche TIL, fig. 9.

(3) De Chara algarum genere, tab. VI, fig. 1 et a.

( 527 )

La partie inferieure ou radicule du Chara ulvoides est formee de tubes blancs, diaphanes, offrant de dis- tance en distance des petits cercles Elksamment den- tös; ces tubes disparaissent peu ä peu et font place ä une tige forte, transparente, verticillee et d'une gros- seur extraordinaire comparativement aux autres cha- ragnes transparentes et flexibles.

Gette espece, remarguable par sa taille gigantesgue, est soumise aux investigations gue MM. Corri (1) et Awici (2) ont fait subir ä d'autres Chara. M. BArBIERI a vu tres-distinctement la circulation de la seve dans les tubes, il a comparš son mouvement ä celui des autres charagnes, et cherch€ ä reconnaitre la structure interne de ces võgetaux aguatigues.

Le Chara ulvoides existe aujourd*hui dans les bas- sins du Jardin botanigue de Mantoue.

Elle porte des fruits au printemps 0.

(1) Osservazioni miceroscopiche, Lucca, 1774, pag. 133. (2) Nous les fcrons connaitre des gu'il nous les aura communi- guces.

MANU amt AAA UTA AAA VVVARAAA VAU UU RAA MAAA UA

SUR LES PARAGRELES.

Copie de la lettre ecrite a LL. EE. les ministres de Üinterieur et de la maison du roi par la Societe Linneenne.

Paris, le 6 juillet 1826.

Dis Porigine de leur invention, les paragrõles ont fix6 Vattention de la Societö Linneenne. Avant de les admettre ou de les rejeter, elle a voulu connaitre leur ellicacite en les soumettant aux epreuves de Pexpe- rience faite sur de grandes Gtendues. Elle sait gue les th6ories scientifigues sont souvent en defaut, en oppo- silion mõme avec les lois de la nature; les theories ne pouvant ['Eclairer suflisamment sur ce point im- portant, elle a eu recours aux experiences dans les pays les plus habituellement en butte ä la grele.

De toutes parts nous avons et€ secondts, de toutes parts nous avons recueilli des faits incontestables gui prouvent'eflicacitd des paragrõles, gui demontrent leur puissance, encore inexplicable, sur les nuages a grõle. Depuis guatre anntes, ils preservent les populations gui les ont adoptes et abritent leurs champs du plus cruel des desastres, puisgu'il nous frappe au moment mõme nous sommes prEts A retirer le juste salaire de nos avances et de nos travaux.

Ce sont ces faits gue la Socictö Linneenne nous charge de presenter a Votre Excellence. Ils sont ex- posts dans un rapport special redige sur des docu-

(529) mens authentigues; et dans les deux resumes Cid joints publids dans nos Annales linndennes des mois de novembre 1824 et mai 1826 (1). A

Nous prions V. E. de prendre connaissance de ces piöces. Elle y verra 'empressement patriotigue gue les premiers nous avons mis et gue nous mettons ä repandre une deconuverte utile, et les resultats con- cluans gue nous avons obtenus tant en France, gu'en Allemagne, en Suisse, en Savoie et dans la Lombardie.

V. E. y verra gue ['etablissement de ces machines simples et fort peu coüteuses interesse essentiellement agriculture, et gue le Gouvernement doit aider de tous ses moyens et par son exemple leur multiplica- tion, gu'il doit accorder toutes les demandes en para- grõlage gui lui sont faites par les Gonseils g6neraux des departemens. Nous joignons notre voix a celle de ces autorites protectrices, premiöres sentinelles des võritables intõrõts de la grande comme de la petite propriete.

Amie de la verite, la recherchant de bonne foi et de tous ses moyens, la publiant sans crainte des gu*elle est acguise, la Socibt6 Linndenne croit remplir le but honorable de son institution en attirant les regards de V. E. sur une decouverte importante; elle croit en mme temps justifier ainsi la bonne opinion gue V. E. a de son zele et de son amour du bien public.

Nous, etc., sign€ le chevalier SouLAngce: Bopin, Pre- sident; Lžveiik et GaAsre1, Vice- Presidens; PAu- PAILLE, kapporteur, et THIEBAUT DE BERNEAUD, Secre- taire perpõtuel.

(1) Hoyez les tomes III et V des Memoircs, pag. 425 et 171.

( 550 |

RAPPORT

A LL. EE. les ministres de Vinterieur et de la maison du roi sur la necessite, pour le Gou- pernement, d'accorder sa protection ä Vetablis- sement general en France des paratonnerres economigues, ei particulierement des machines- paragrõles.

Famam eztendere factis...

Lorscu'en 1820 M. LAposToLLE, professeur de chi- mie et de physigue ä Amiens, publia son traitt des parafoudres et des paragrõles en cordes de paille, il adressa a la Societe Linneenne de Paris un exemplaire de son ouvrage, gu'il accompagna d'un modele des paragreles de son invention. Ce n*Ctait alors gu'une simple natte de paille, appendue ä une perche en bois blanc de la hauteur de 6 mttres et demi (20 pieds) et surmontee d'une pointe de bois dur, a laguelle M. LarosrokLe attribuait des facultds electrigues suf- fisantes pour prottger, ä la fois, nos toits des atteintes de la foudre, et nos champs des ravages occasiones par la grõle. Les experiences multiplides faites par ce savant ne lui laisserent aucun doute sur Ja conducti- bilitö Glectrigue de la paille. II la considerait comme plus €nergigue gue celle des metaux. Cependant, ä sa premiere apparition, cet Etonnant r€sullat, favorable- ment accueilli par la Societe de bienfaisance medicale d'Amiens, par la Socibte d'agriculture et des sciences de Strasbourg, par le Redacteur de la Bibliothegue

( 531 )

physico-iconomigue et par le Journal du departement de ta Somme, (ut frappe d'une reprobation complete a la suite de "opinion de |'institut : la decision rendue par. MM. GAx-Lussac et Cnartes, d'une part, puis Vavis de M. Bior, de Pautre, terrifiaient les amis de leur pays, et commandaient le silence au reste des savans. Gertes, Pautoritš scientiligue de semblables noms est bien de nature a en imposer, etil ne fallait rien moins gu*un zele philanthropigue fortement pro- nonce, uni ä Panxiete des agriculteurs ruines par ces flkaux, pour appeler d'un jugement prononce dans des formes gui nous paraissent peu en harmonie avec la gravit6 et Pimportance des juges. Tout ce gui presente un but d'utilitš generale est toujours digne de fixer Vattention; en admettant mõme gue auteur d'une decouverte importante s'abuse sur les experiences gui servent de base a ses observations, il est du devoir des depositaires de la science de faire connaitre, pär des faiis actuels, en guoi le novateur a erre, et*cela, alin declairer sans Eguivogue Popinion publigue (1)

Parmi les personnes gui s'occupent des invesliga- tions de la science physigue il n'en est pas gui ne sachent gue la conductibilite electrigue des metaux est la plus Energigue. Des experiences recentes, dues a M. BECOVEREL, constatant des identites remargua- bles entre cette conductibilite et la facultd conduetrice

(1) Le defaut d'expõriences authentigues de la part de PInstitut a porte notre confrere M. BELTRAMI ä avancer gue la decision de ce Corps savant, ä Vegard des paragrõles en paiile de LAPOSTOLLE, ne fait pas autorite contre la nouvelle decouverte. Page 64 de sa brochure intitulce : Buoni effetti dei paragrandini dell' anno 1825. Milan, 1826.

( 552 ) £ pour la chaleur, semblent indiguer le cuivre comme possedant ces proprietes au plus haut degre. Les tra- vaux des physiciens gui se sont occup€s de semblables recherches n'assurent a la paille gu'une tres - faible proprict6 conductrice. Les Membres de [Institut de- vaient donc donner leur opinion seientifigue confor- me€ment aux rGsultats acguis jusgu'ä ce jour, car assu- rement le physicien d'Amiens n'etait pas le premier gui eüt fait des essais dans le but de reconnaitre les facultes electrigues de la paille. Ainsi ces messieurs ont livre leur avis comme savans, sans gue leurs re- gards se soient portes sur les conseguences avanta- geuses gue pouvait faire naitre Videe de M. Laros- ToLLe, et les bienfaits gu'il Etait possible d”en retirer dans Vinterõt de Pagriculture, de la fortune publigue et de la sõcurite des peuples.

Des savans sont consultes sur un fait scientifigue; Pans Fimpossibilite de satisfaire pleinement ä la gues- tion, ils repondent gue la theorie ne leur a pas encore appris tous les secrets de la nature, et ils ont raison : mais ils invoguent du tempset'experience, ce gue |'ex- perience demontre deja, etils nous paraissent avoir tort. Nous professons la plus haute võneration, Vadmiration la mieux sentie pour la masse des talens et des con- naissances gui recommandent [Institut de France aux yeux du monde entier, mais NOUS Ne pensons pas gue, faute de certaines donntes, il faille abandonner le pays aux ravages de la grele et de la foudre, aujourd'hui gue le moyen de 'en garantir est trouve. I) Gtait re- serv6 a la Socicte Linneenne de rencontrer parmi ses Membres deux hommes gui joignissent a de grandes lumieres un zöle ardent pour le biecn de leur pays.

(339)

Nous voulons parler de MM. Tmitsavr pe Bennzaun, notre Secretaire perpetuel, et TaosLaro, professeur de physigue a Tarbes. A peine le premier eat-il connais- sance du decret de Dlnstitut gu'il fixa les regards de la Socitte sur M. TuorLAxrp, avec priöre de renouveler les experiences de M. Laposrorre, et de faire connaitre a la Sociöte-Mere le rõsultat de ses travaux: Outre la vaste Grudition gui dislingue le professeur, ce n Etait pas arbitrairement gue les Linncens avaient fait choix de ce savant sur leguel ils fondaient les plus hautes es- pärances. Il est depuis longues annšes habitant d'un departement (les Hautes- Pyrenees ) dont les com- munes avaient sept fois 6t6 devastees par la grele dans Vespace de dix ans.

Nous n'entreprendrons pas de developper a Votre Excellence les ihtories scientifigues dont s'est aide notre honorable confrere pour se diriger dans les in- vesligalions delicates gui ont fixš ses. meditations. Nous dirons toutefois gue coordonnant, dans son in- telligence, la theorie expšrimentale de Pillustre Fnax- KLIN avec les premitres donntes de M. LArosToLLE, il a apport6 ä Pappareil de ce dernier des perfection- nemens gui ont decide le succts de cette grande d6- couverte; et-cependant il est probable gue si, aujour- d'hui encore, Votre Excellence Consuttait les Corps savans sur [adoption des paragreles- Lapostolle, elle n*en recevrait gu'une reponse incertaine, et balance- rait sur Pacceptation de la mise en ceuvre de ces in- sivumens gue la sagacite de M. TnostAro est pärvenue ä rendre si certains, si utiles, et si peu dispendieux a fabriguer.

C'est au nom de la prosperite publigue gue nous

V. i 22

(554 ) demandons a Votre Excellence de vouloir bien arrõter ses rõilexions sur les documens gui nous ont €te lour- nis par divers de nos confreres, et les rEsultats inap- preciables procurts par leurs propres travaux et ceux de leurs imitateurs.

Deux modifications importantes ont 6tö apportees dans la confection des paragrõles - Lapostolle par M. Tmortarv. Ge professeur ayant reconnu gue le lin Ecru conduisait [electricitš micux gue la paille, a imagine d*envelopper un cordon de cette caryophyllce compos6 de dix a douze fils dans la tresse de paille, et de plus,il a ajoutö un conducteur mätalligue gui s'cngage dans cette tresse par son extremite supe- ricure, gu'il dõpasse de 27 centimttres (10 pouces). De cette sorte, il est facile de saisir gue si Pon n'ac- corde ä la paille gu*üne conductibilite assez lente, le conducteur metalligue gui lui est 'superpose suflira pour soutirer [electricitš des nuages fulminans, et constguemment €viter [explosion meurtriöre de la fõudre, en mõme temps gu'il soustraira au nuage ora- geux le fluide Glectrigue gue on croit pouvoir consi- derer, apres le froid, comme la cause secondaire de la formation de la grele.

Disons maintenant ce gui a Gt6 fait a Paide de cette nouvelle. machine : les experiences seront expostes suivant 'ordre de leur date. Les premitres gui aient ete executees ont ete dirigtes par M. TuoLLarp, mem- bre correspondant de la Socitt€ Linneenne de Paris, aide du maire de la ville de Tarbes, et de M. ve His, conseiller de prefecture, vers la fin de mars1821. Nous laisserons parler lui-meme le professeur de physigue, par Pextrait suivant de sa notice sur les moyens prö-

( 335 )

servatifs de la foudre et de la gröle, imprimge en 1822. Aprts guelgues considerations generales sur influence des paratonnerres et des paragrõles, appuyšes de cita- tions scientifigues, M. TuoLLARD, s'exprime ainsi : « Je » parlerai maintenant des heureux resultats obtenusau » moyen des paragrõles en corde de paille gue jai fait

»

placer dans les communes d*Aureilhan, Boulin, Lizos,

» Oldac, Hourc, Souyaux, Laslades, etc. (au nombre

de vingt et un, ainsi gue le constate la carte ci-jointe, pl- IL, des communes du dtpartement des Hautes- Pyrõntes ), formant une €tendue d*environ trois mille hectares ; les paragrõles õtaient disposes a deux cents metres les uns des autres. Ges communes, gui avaient Et€ grõldes sept annees consecutives, ne Port pas €te celle-ci. IL y a plus, la commune d*[bos, si- tute a cing kilomttres de Tarbes, fut ravagee, vers le mois de juin 1821, par un nuage orageux gui ap- porta, en petite guantite, de la grele a Tarbes et dans la premišre ligne des paragrõles de la commune d'Aureilhan; la seconde ligne fut ä peine touchee, et la troisitme'ne le fut point du tout: 'eau tombait avec plus d'abondance ä mesure gue la guantite de la grele diminaait. Jai vu des nuages orageux, tra- versant la region dominante du canton paragrele, ralentir leur marche; d'autres, se devier un peu de leur direction pour se soumettre ä Dinfluence' des paragrõles. On m'a assurd gue pendant toute la sai- son des orages il Gtait tombö plus d'eau dans les communes paragreltes. Ge fait, gue j€ me propose de võrifier, ne fait gu'augmenter les preaves de Pel- ficacitö des paragreles en corde de paifle. Certains

22,

(336 )

» cantons de la Suisse et de 'Amerigue se prõservent » des eflets de la grõle par le mõme moyen,

» 0 arrive cependant guelguefois gue: des nuages » orageux, apres sõtre dechargts d'une partie ou de » tout leur exces' d'electricit6, soit en passant au- » dessus d'une foret, soit en se metlant en contact » avec la terre, soit encore en se soumettant.a action » des machines propres ä conduire le fluide electrigueg » gue ces nuages, dis je, produisent encore le ton- » nerre et la grele. Les parties les plus Eleves de » Patmosphere, comme |ont prouve les celebres phy- » siciens Bror et GAx-Lussac dans leur dernier voyage » arien, sont constamment dans un €tat surabondant » delectricite. Les nuages d'une grande elendue, par- » courant rapidement de grandes distances, s*empa- » rent de cette e!ectricitš en exces, et deviennent aussi » redoutables gu'auparavant. Gela expligue con:ment » certains pays sont ravages par la grele, lorsgue d'au- > tres, dans la mõme direction, ne le sont pas. »

II ajoute : « Toutes les machines propres a conduire » facilement le Aluide Electrigue rempliraient le but » gue nous nous proposons; mais celles dont la con- » siruction est la plus €conomigue, ekgui est'ä porlee » de tout le Monde, doivent Gtre preferees. La paille » de [roment, couple en parfaite maturite, parait jouir » Dune conductibilite assez grande pour Etre em- » ployõe. M. LAposrorLE a prouve par diverses exp€- » riences gue je me snis plu a rõpeter, gue.le fluide » Glecirigue gui a traversö un cordon de paille ne. » bfise plus les corps solides, n'enflamme plus les corps combustibles, ne fond plus les metanx, ne desorganise plus les corps organigues, en un mot,

( 557 ) ne peut plus pro'luire £ les eflets de la foudre 1 P ofiuüire aucun Ges eliels ela iouure, » Pai obtenu les mõmes rsultats au moyen d'un » pelit cordon de lin ecru compose d'une douzaine

» et plus de fils; jõai mEme trouvõ gue le lin eeru,, » dans certäines circonstances gue je n'ai pas deter- » mintes, conduisait mieux le fluide eleetrigue gue la » paille. Si je pariais A des physiciens, je dirais gu'a- » vec un cordon de paille ou de lin €cru, je decharge » un bocal Electrigue, sans recevoir de commotion et » sans bruit. Une corde de paille ou un cordon de lin » peut donc avantageusement remplacer les chaines

» conductrices des puratonnerres. »

Votre Excellence remarguera, sans doute, avec guelle mesure scientiligue procede M. TuoLtArbp; il ne dit pas gu'une corde de paille ou un cordon de lin puisse remplacer les paratonnerres, mais bicn les chaines conductrices du fiuide Glectrigue. Son opi- nion a toute la moderation de la science, en mõme temps gu'elle s*accorde avec cette derniöre pour conž iribuer a rendre plus šconomigue la propagation des paragre!es: c'est ainsi gue s'expriment les intelfigences supõrieures, et gue la science profite aax nations (1).

Pour faire suite a ses premiers essais, M. ToLARD publia, en 1824, une notice suvles elfets produits par les paragreles en 1825. « Malheureasement pour ce » pays (le departement des Hautes Pyrenees), la fin » de Phiver, extrG6mement pluvieuse, dit M. TuorLarp,

.

(1) Une eirconstance bien remarguable, et gue fait naitre le sujet gui nous occupe, c'est de voir en guelgue sorte les peuples voisins conjurer la France de mettre a profit pour elle-meme les hienfaite gue son genie repand autour d'elle,

( 538 ) ne permit pas aux proprietaires de faire les labou- rages guc necessitait une semaille prochaine, ct les premiers beaux jours de mars furent consacres aux travaux agricoles, au iicu d'Gtre employ€s a con- struire et a Elever des paragreles. Ouelgues proprid- taires trouvörent le moyen d*executer tous ces tra- vaux, mais beaucoup de communes negligerent ou ne purent pas ä temps redresser, reparer, et surtout changer des paragrõles fort mal construits. Le maire de Tarbes, gue je me plais X citer, ne negligea rien pour chercher ä garantir ses proprietes, situdes dans la commune de Lizos (voir la carte planche IL). Le maire d'ibos, gui rivalise de zele, trouva le moyen de paragrEler ses propritts et celles de la commune, mais tres-peu d'autres proprictaires eu- rent le temps de le seconder. La commune d'Au- reilhan nen dleva guöre gu'une douzaine sur une trös-grande Gtendue de terrain, renvoyant toujours au. lendemain Vexõceution de cette importante ope-

ration. Le doyen du conseil de prefecture fut le

scul gui arma ses propriet€s de ces machines pre- servatrices. Plusieurs autres communes en Gleverent pareillement. Tarasteix fut paragreld en partie, ainsi gue Monco, commune adjacente a cette dernitre et situde dans le departement des Basses - Pyrenees. Une autre commune, pres de Trie, dont le nom m'a tchappe, fut egalement paragrelde. Tel Gtait [Petai des choses lorsgue les orages vinrent, dans un temps [on ne s'y attendait pas encore, ravager une partie de ce pays et des contrtes voisines : ce gui prouve aux propriõtaires la necessitö de paragrõler ic! dans le mois de mars. »

( 539 )

Ouatre orages effroyables se succedörent les 15 et 18 mai, et 30 juin. Apres avoir examine la nature des dommages occasion€s par la grõle, dans son de- partement mal prottg€, M. TuosLAro conclut en ces termes : « Si Von considere maintenant, d'un cOte, » gue la commune de Lizos n'avait gue les paragrõles » confectionnts par les soins du maire de Tarbes et » sur une õtendue de go ä 100 hectares environ; gue » Aureilhan n'avait, pour ainsi dire, gue ceux €levs » par le doyen du conseil de prefecture sur une €ten- » due d”environ 50 hectares; enfin, gue Ibos navait » encore gue ceux €lev6s par les soins du maire sur » les biens communaux et sur ses proprietõs, ainsi » gue sur celles d'un petit nombre de particuliers, le » tout dans une Gtendue d'environ 800 heetares, on » ne s'Etonnera pas des degäts survenus dans ces tom- » munes; mais, au milieu de ces desastres, il n'en reste » pas moins trös-remarguable gue les trois communes » de Tarasteix, Monco, et une autre pres de Trie, les » seules gui fussent convenablement paragreldes, aient » €t€ les seules respectees par les orages. Ges faits »»constatent Vellicacitš des paragrõles, justifiee par » plus de trois ans d'expõrience, et gue ces machines » bien construites, et placöes en nombre: suflisant, » doivent nõcessairement preserver les campagues des

fanestes effets de la geele. »

A la mõme €pogue (1823), Pitalie, determinše par Vexemple de M. TnotkArb, exbcuta en grand Vopera- tion.de dresser des paragrõles sur une vaste etendue de terrain, Voici la lettre gu'il recut de M. BeLTrant, archipretre, cure de Rivolta, pres de Lodi. « Je vous » dois mille remereimens de Venvoi gue vous m'avez

(540 )

feit d'un rapport circonstancit sur votre experience des paragrõles en 1822, et d*y avoir joint une carte geographigue. Jai non - seulement fait insbrer ce rapport dans le Journul des arts, du commerce et d'agriculture, mais Jy ai joint un opuscule pour prop2ger Petabiissement des paregrõles dans toute PItalie.

» Cet opuscule a €t6 recu avec le plus grand en- thousiasme; il sest repandu avec la rapidite de |6- clair; il en est ä la guatritme Edition, et il a ete reimprime a Florence, a Sienne et dans beaucoup de provinces de la Lombardie.«Dans ce moment, il y a plus de cent Etablissemens' de paragreles, et jespõre en voir generaliser Vusage au printemps prechain. Nous comptons aussi par ce moyen nous garantir des brouillards du printemps, si funestes ä Vagriculture; il y a deja de grands degres de pro- babilite, *

» La grõle, cette annee, a occasione de grands dommages dans toutes les provinces de la Lombar- die; mais tous les points parazrõles ont ete priserves comme par-miracle. Je vous ferai part des rsultats güe nous obtiendrons, en võus donnant le temoi- gnage de Festime et de la corsideration avec les- guelles, etc. BELTRAMI, prevõt. A Milan, le 1°" sep- tembre 1825. » ik Oue de rõflexioiis fait naitre la lecture de cette

lettre! Avec guelle noble avidite Petranger s'empare de nos decouvertes! De guelle spontaneite denthou- siasme le protectcur d'un departement de France em- brase la fertile Italie! La, la classe des savans ne senguiert pas si les lentes et incertaines theories de

( 941)

la science sont en harmonie avec les faits naturels; el!e apercoit des resultats obtenus dans le vaste la- boratoire de la nature, et n'attend pas gue le faible entendement des hommes ait echafaudö de brillans mensonges pour rendre, compte des phenomenes. Le sol de IItalie, partout couvert d'un ciel plein d'orages, võit sans cesse sa fGeondite lutter contre son climat; voit ses productions si belles, si varides, si pecessaires aux besoins de Phomme, ravagšes ou mutilees par la grele; elle voit ses malheurs, approuve [experience consolalrice gui saura les Gloigner : elle sen empäre et extcute. Voila la philosophie de la science! |

De France pass€s dans Dltalie septentrionale, les appareils-paragreles recurent des medilications de la part des physiciens de cette derniere coniete, gui, accordant avec raison aux metaux une -conductibilit elecirigue beauconp plus energigue gu'a la paille et au lin Ecru, remplacerent les conducteurs de M. Tmor- LARD par des fils mõtalligues; la paille etant dailleurs fort chere en Italie, au rapport de M. Grup, corres- pondant de la Societd Linnšenne, gui nous eerit de Gensve en date du 26 decembre 1825 : « Je n'aurais > eu aucune rõpugnance ä recourir aux paragrõles en » paille, si, du moins autour de moi, ils n'eussent 616 a » la fois d'une construction beaucoup plus dillicile et » plus coüteuse, en mõme temps gu'ils doivent Etre » moins durables. » Sous la direction de MM. BeL- TRAMI, ASTOLET, et spõcialement M. Orzori, professeur de physigue a PUniversite de Bologne, une grande partie du Bolognais est aujourd'hui couverte de pa- ragrõles ä fils mõtalligues, dont les eflets sont encore plus satisfaisans gue ceux jusgu'ici mentionnes. Et

(542 )

toutefois nous trouvons dans PAntologia Fiorentina du mois de juin 1823 un article ainsi concu : « Un » orage se concentra d'une maniöre eflrayante sur » ube vaste proprietš du comte JuLEs ÕTTOLINI, si- » tute sur la route de Milan a Brescia, et gue ce pro- » prietaire avait fait armer de paragrõles ä la Thollard. » Les habitans de la campagne, la plupart ineredules, » attendaient avec grande curiositd ce gui arriverait. » La grele tomba en abondance et fit de grands dom- » mages ä tous les champs limitrophes, tournant au- » tour de Pespace arme sans Voflenser ; seulement, en divers points voisins des limites, il tomba, au lieu » de grõle, une sorte de gresil gui ne fit aucun mal. »

Le 29 juin 1824, dans la province de Boschi, un orage lant arrivõ sur un espace arme de cinguante paragreles, donna beaucoup de grõle hors de leur en- ceinte; guelgue peu seulement entre la premišre et

ia deuxitme ligne, et enfin une sorte de neige demi- fondue entre la deuxitme et la troisižme ligne des perches.

Dans le m€me pays, le 24 juin 1825, un orage se dirigea du cõt6 de la commune de Macatelare, en cou- vrant de grõle toutes les terres au-dessus desguelles '| passait; mais lersgu'il arriva sur le domaine du du- ch6 de Gališre, d'environ 5200 hectares armes de pa- ragrõles, on ne vit plus tomber,ä la place des grelons, gue de petites congelations sranultes comme du sel. Parvenues ensuite sur les paragrõlesd'Alte 10, les nudes se mirent dans un. mouvement assez violent, s'abais- söront beaucoup, et enfin se diviserent et s'Evanouirent ä une petite distance, apres avoir repandu une grande

gvantite de pluie. Postörieurement, dans un auire en-

( 545 )

droit, des nuages fulminans Gtant arrives au-dessus des paragrõles, ils s'abaisserent de mme en partie, per- dirent leur aspect sinistre, se convertirent en neige d'abord, puis en une pluie abondante, et tout cela si promptement et avec de telles circonstances, gue les simples paysans ne purent s*empõcher de se rendre a Põvidence, et d'admirer le pouvoir des paragrõles.

D'aprös les observations recueillies en 1825, par M. Berrrami, correspondant de la Societš Linndenne de Paris, partout les nuages charges de grõle se sont reduits en eau, et ont fertilis6 les contrdes gu'ils me- nacaient de ruiner entišrement, dans les pays de Ber- game, de Brescia et de Vicence.

Nous possedons les documens les plus certains sur les dispositions prises en Savoie pour assurer le suc- ces des paragrõles, dans un rapport tres-circonstanci6 d'un de nos honorables confreres , M. SArnT-MArTin fils, professeur Gmerite de physigue et de chimie, a Chambery. Appeld par le chevalier Pugkini, inten- dant-general de Savoie, aux fonctions de commissaire special du paragrelage, il a dirig€, avec M. Fueunv Lacosre, son collegue, la pose de 1454 paragreles sur les communes de Cruet, Montmflian, Saint-Al- ban, Saint- Jean-d'Arvey, Bassin, Francin, Arbin et Ghambery. Partout, il a eu le bonheur de voir son zöle soutenu par la bonne disposition des esprits dans les campagnes. 1! a irouvõ partout des bras empresses a seconder ses efforts, et cing jours ont suffi pour võir surgir ces 1464 paragrõles. Envoyö a Lausanne: par le chevalier Pugzini, il y a reeueilli, prös de MM. Laint, Geir, ct spõcialement de M. CuAvanncs, le premicr introducteur des paragrõles en Suisse, les renseigne-

( 544 ) mens les plus pröcis pour se diriger dans 'entreprise dont il etait charge. Ainsi, premunie contre Vinvasion des orages, la Savoie attendait gue le ciel contraire vint proclamer le triromphe de ses dispositions tu- tõlaires.” «Le 5 aoüt 1825, la commune de Cham- » bery, d'une superlicie de 105 hectares, et protegle » par 195 paragreles, Eprouva un orage trös-violent. » Les nuages dechires par les Eclats multiplits de la

z

foudre, presentaient les plus fortes apparences de » grõle; pousses par les vents*sur les communes pa- » ragrelees, ils se sont accumules 4 une hauteur » moyenne contre les flancs des montagnes. Gette » zonese trouvant entikrement garnie de conducteurs, » On a remargug gue les €clairs et le tonnerre ont »immediatement cess6 au-dessus delle, en continuant

» sur les limites ainsi gue sur les communes voisines ;

v

en m€me temps les nuages ont vers6 des torrens

» deau, lesguels, suivant” un grand nombre de rap- » ports, 'Ctatent accompagnes de grele sur plusicurs

» points des limites, tandis gue dans Dintõrieur la

» pluie se trouvait extr6mement froide et melangee

» de flocons semblables a de la neige imbibee d'eau, » Une observation importante, c'est gue les som=-

» mitts-de la montagne, au -dessus de Montmclian,

7

metant pas encore garnies, la foudre a cess6 d'6- » Clater seulement guand le nuage s*est äbaisse a mi- » cöte, vers les paragreles, les apparences de grele » se sontaussitõt dissipões. Le meme jour on assure » gue plusieurs des põintes placees sur la coliine du » fort de Montmelian ont lance, 4 diverses reprises, » de. vives etincelles ascendantes. Le mõme phno-

» mõne a 6t6 obscrvõ d'autres fois encore sur les pa-

» ragrõles de la montagne, et deux fois il est tombe, » dans la commune de La-Thuile, de la grõle gui s*est » limitde rõkulitrement ä ja ligne des conducteurs » placts sur les communes de Cruet ct de Mont- » melian.»

La Soci6te cantonrale des sciences naturelles du pays de Vaud ayant fait appel a ses concitoyens, re- lalivemrent an nouveau mode de preserver leur in- tõressant vignoble, gui, presgue chague annete, €tait frappe de la grõle, cet appel, appuye par le gouver- nement local, fut entendu, et voici ce gu”on lit dans une leitre de Lausanne, touchant la vendange de 1825: « Nos vendanges sont les plus belles gue Pan ait vues » depuis 18:5. La joie rõgne sur les coteaux gui bor- » dent toute la ligne septentrionale de notre lac, Cette » joie n*est troublee par aucun des accidens gui, cha- » gue annee, ravagenl guclgues parties de notre beau » viguoble, La grele a epargne nos vigoes, bien gu'elie » les ait menacees plus d'une fois : on ne peut raison- » nablement meconnaitre, dans ce bonheur, Velicacite des paragreles. »

*

Aux faits deja cits en faveur de ces appareils, la mõme lettre ajoute le suivant, dont elle garantit Pau- thenticite : < Il y a guelgue temps gae des nuages fort » sombres s"etaient amoncelds au dessus de Vevey ; » prevoyant une forte grele, on attendait avec anxiete » la lutte gui,allait s*etablir entre Poräge et les para- » grõles; le moment redould arriva; de gros grelons » loimbörent, mais aussi mous gue de la neige, en » sorte gu'ils ne causörent pas le plus leger dommage » A ces mõmes vignes, gui, dans Vannše precedente, » avaient Gi6 hachees. »

(546 )

II n'etait pas possible gu'a la vue de tantde tenta- tives heureuses exöcutöes pour ainsi dire sous ses yeux , la France demeurät tranguille spectatrice des bienfaits gue son genie repandait sur SES VOISINS, et elle executa sur divers points de nouvelles experiences. Le pouvoir des paragrõles sur Pelectricitš des nua- ges fut bientõt confirme a Vourles, prts Lyon, ainsi gue nous Papprend la lettre suivante de M. Macaup aux membres de la Societš d”agriculture de cette ville. «Le samedi 25 juin 1825, dit-il, un nuage est » arriv6 jusgue sur ma commune; sa couleur me » donnait de |'inguietude, et le tonnerre se faisait » entendre d'une maniöre effrayante. Enfin, je vis, » sur la pointe de mon paragrele, le plus au midi, » paraitre et disparaitre spontanement une circonfe- » rence lumineuse, dont le diametre pouvait avoir un » mõtre (5 pieds), et dont la couleur Gtait celle de la » paille tres-blanche, d*oü jaillirent, aprös detonation, » trois Gtincelles. Apres ce phenomene aussi rapide » gue la penste, le nuage a suivi son cours, et le ton- » nerrene sest plus fait entendre. » Parcil phenomene a 616 plusieurs fois observe par MM. Cnup, Asrorri et OrloLi, tous trois correspondans de la Socicte Lin- neenne.

Nous ajouterons, pour terminer nos citations, Par- ticle suivant du Journal du departement du Nord (Juillet 1825) : « Dans Pespace de peu de semaines, » des nuages a grõle se sont tpanchts sur plusieurs » communes. Partout on a vu la grõle tomber entre » les premitres lignes des paragrõles en paille, et se » rõsoudre en gresil ou en neige, entre les lignes sui- » vantes, sans faire aucun mal. »

(547 )

Mais ce n'est pas assez d”avoir constatd a V otre Excellence les bienfaits rõsultant de Pemplot des pa- ragrõles, de manišre ä ne plus lui laisser le moindre doute sur leur eflicacite; il faut encore lui demontrer, par la rigueur du calcul, a combien peu de frais on se procure des r€sultats aussi avantageux.

C*est encore ä M. THoLLARD gue nous emprunterons les documens propres ä €clairer cette interessante partie de la guestion; car, il faut le dire, c'est a la Soci6t6 Linneenne de Paris gue doit Etre referee toute la gloire de la propagation d'une decouverte aussi recommandable aux yeux du monde entier : c'est par elle gue les premiers essais ont 6tš provoguts : elle seule connait toute |'importance des bienfaits gu'elle amene ä sa suite, surtout lorsgue nous savons, Paprts les calculs de M. TnokArp, gue la France couverte de paragrõles augmenterait son revenu au moins de cinguante millions de francs.

Nous croyons gue Votre Excellence-ne verra pas sans interet les bases sur lesguelles reposent les aper- cus du physicien de Tarbes. Nous dirons donc gu*un paragrõle 4 /a Thollard se compose, d'une perche en bois de 8 metres (24 pieds) et plus dElevation, ecorcte et fixe solidement en terre a Paide d'un pieu de 2 mõtres (6 pieds) de long, enfoncd de un mõtre (5 pieds) dans le sol; d*une natte en paille tra- versee au centre par un cordon de lin eru, gue Von attache ä la perche au moyen de liens de fils de lai- ton, ou mieux de cuivre rouge : puis on fait commu- niguer, avec le cordon de lin, une tige mõtalligue terminde en pointe, de 5 millimetres (2 lignes) de diamttre, et dont la longueur doit Etre telle gue, fixde

( 348)

verlticalement et solidement au centre de la corde de paille-lin, la partie extõrieure soit d'environ 32 cen- timetres (un pied ). Ces appareils veulent Gtre places a 200 metres (600 pieds) environ les tins des autres. Mais, dit M. TuorrArv, le succes depend du concours d'un grand nombre de proprictaires, pour gu'une Etendue considerable de terrain * soit armee de pa- ragreles. Alors, mais seulement alors, nous osõns garantir Vefficacite de ces machines.

La durte d'un appareil construit suivant les don- nees ci-dessus peut atleindre guinze ans, sans gu”il soil besoin de le renouveler : les frais en sont values a. un franc environ. Parlant de ces bases, M. Tuor- LAKD, pour faire ressortir les avantages d'un para- grelage bien organisd, prend pour exemple le depär- tement des Hautes-Pyrendes : sa surface, arpent melrigue, est de 4645531; deduisant la partie des montagnes et des forcts,il nen resterait, exposts ä Etre devastõs par la grele, gu*environ 228,000:; si on place les appareils 4 200 metres de distance, chague appareii garantira une surface de 4 arpens, et conse- guemment, 57,000 paragrõles sufliraient pour garan- tir des eflets desastreux de la grele deux cent vingt- huit mille arpens. )

Les frais. d'un paragrõle nGtant gue de un franc environ, la depense totale pour plus de

guinze ,ans se monterailtä , ,. , , 57,000 f. Et pour celle d'une anndea. . , 3,700

Gette depense annuelle peut Eire re- duite aux trois guarts, parce gue les arbres gui peuvent servir d'appui aux

( 349 ) perches paragreles (1) doivent produire une €conomie dans la confection des paragrõles, et gue ces machines, dont le nombre peut Gtre diminuk 3 cause des surlaces bäties, peuvent durer plus de guinze ans; ce gui rEduirait cette depenseä , , , ei at 11 18 A 2,775 Le revenu gue donne chague annee la surface gui doit Etre paragrõlše est

d'environ , , , e 000000

dont le guinzišme au moins est enleve par la grõle, Le departement prouve donc tous les ans, par les cffets de Ja grõle, une perte de plus'denvin9g; 228,000 gui pourrait 6tre garantie au moyen d'une depensede. , , , . 130 2,775

ce gui donnerait un bendfice net au

moins-deyloy 1 3 talt sillliv 225,225

Dans un departement dont la moiti6 de la surface ne serait point respectee par la grele, le resullat serait presgue

7 TASSIS a (1) Koyez plus haut, page 175, une remargue tres-importante sur Pemploi des arbres : « Guelgues personnes choisissent les » arbres pour placer leurs paragreles : on peut approuver cette » determination guand le choix tombe sur les arbres a fleches, » comme le peuplier Pltalie » et lorsgue Pon emploie le vernis de » gomme €lastigue dont on enduit le conducteur metalligue; mais » ilestä craindre ([ue la foudre, attirde par le conducteur Clectri- » Jue, ne cause des dommages aux oliviers, aux Pommiers et autres » arbres a fruits. D'ailleurs, les chances (Tue peut courir Je paragrele » lors de la cueillette des fruits on de Vabattage des branches, doi- » vent decider ä isoler completement Vappareil-paragrõle, »

Vv. 23

( 530 ) double. Aussi, par approximation , la France entiere couverte de paragrõles augmenterait son revenu au moins de 50,000,000

Gette somme deviendrait beaucoup plus forte si 'on y ajoutait les degäts gue la grele peut occasioner sur les edifices, les arbres a fruits, et sur la vigne,

L'Italie, la Savoie et la Suisse, en adoptant Popi- nion de leurs physiciens, ont vu sõaugmenter leurs depenses dans la confection de leurs appareils, par suite de ['emploi unigue des conducteurs metalligues. Leurs paragrõles, suivant les details gui nous ont ete transmis par M. Sarntr-Maariy fils, de CGhambery, se composent d'une perche en bois dont la hauteur varie entre 9 et 11 metres, suivant les localitds, surmontee d'un fil de laiton terminf en pointe tres-aiguš et soi- gneusement argentee, assez long pour plõnger dans le sol, dont Phumidite est necessaire a Paction de Vap- pareil. Ouatorze cent soixante-guatre de ces machines ont €te reparties sur huit communes. Le prix moyen de chacune ressort a 5 f. 85 c., d'apres les calculs detaillds de M. SAinT-Manrix, gui, comme nous |'avons dit plus haut, a conduit cette operation.

M. CHAVANNES nous apprend gu'en Suisse le para- srõle metalligue coüte 26 batz (2 f. 50 c.); nous sa- vons par M. BeLrrAni gue ceux en paille ne revien- nent gu”'a 50 cent. Les details transmis ä la Societ6 Linneenne, par M. Onroti, sur |'opration du para- grelage complet du Bolognais nous font. connaitre gu'un appareil de 11 metres (55 pieds) de haut donne une depense de 49 bajocchi (2 f. 50 c.); gu'un autre appareil de 5 metres (15 pieds) s'obtient au

( 307. ) prix de 31 bajocchi (1 f. 60 c.); et gu'enfin trente- six mille paragreles repandus sur la surface du Bo- lognais ont ofTert une depense tõtale de 10,000 scudi (50,000 f.), ce gui donne un prix moyen de 1 f. 59 c. par appareil.

Les distances pour la pose se calculent selon les lo- calitõs, les habitudes des orages, le voisinage des forcts et des montagnes : sur les hauteurs gui servent pour ainsi dire de station accoutumee aux nuages chargts de grele, il faut serrer les rangs et tenir ses paragreles a 26 et 32 metres les uns des autres; dans les plaines de peu d'etendue, la distance mutuelle peut etre de 240 metres; partout ailleurs elle sera de 45 mötres. Ouant a Pelevation des perches-paragreles, elle varie de 5 ä 7 metressurles hauteurs; de 12 a 15, eLmõme plus, dans les piaines et a mi-cõte.

La precision, la multiplicitš et Pimportance des do- cumens contenus dans ce rapport sont plus gue sulli- sans pour demontrer a Votre Excellence le juste in- t6ret gu'excite chez nos voisins la decouverte des paragrõles. Un acte 6mane de Dautoritd royale justi- liera pleinement ä vos yeux et la confiance gu*on accorde aux ellets de ces machines, et la protection speciale dont les couvre le Souverain par la copie ci- dessous du manifeste du Senat de Savoie, portant publication des dispositions donnees par les royales patentes du 17 fevrier 1826, pour prevenir et repri- mer les degäts et enlevemens des paragrõles dans ce duche. Gette piöce nous a €t6 fournie par M. Saivr- Martin, de Ghambšry, et par M. Boxarous, directeur du Jardin des experiences agricoles ä Turin, tous deux membres correspondans de la Societe Linntenne :

( 392 )

« Le Senat de Savoie. Pour assurer les heureux effets des essais gu*on fait des paragreles, dont la d6- couverte peut etre si avantageuse a agriculture, Sa Majeste a jug6 convenable de prevenir et de reprimer d'une manitre aussi prompte gu'active les degäts et

enlevemens gu'on pourrait se permettre de ces para- greles.

» Le roia, a ces fins, par royales patentes du 17 f6- vrier,courant, donn€ des dispositions gu'ii nous a charge de faire pubiier par un manifeste,

» C'est pourguol, en execution des ordres souverains portts par les royales patentes susdites, gui ont 6tö enregistrees par arrõt de ce jour, nous notifions au public ce gui suit ;

» Art. 17. Ceux gui degraderont, ou gui enleveront, ou gui volsront les paragreles deja etablis dans ce duche, ou gui le seront a Pavenir, seront punis d'un - emprisonnement de trois jours, au moins, a six mOois, au plus, suivant le nombre des objets degrades, ou enlevõs, ou la gualitš de Penlevement.

» II. Un precös-verbal, redigö par un carabinier royal, ou un brigadier forestier, ou garde-champetre, ou autre garde etabli conformement a Part. 8, ch. 1v, liv. IIL du Reglement particulier pour la Savoie, af- firme dans les guarante-huit heures par-devant le juge ou son lieutenant, ou le syndis du lieu du delit, et mõme, guciguc non aflirme, sil a 6t6 redige par un sous-inspecteur forestier, par le syndic ou celui gui cn fait les fonctions, fera foi suflisante jusgu'ä preuve contraire.

» HI. Le procts-verbal sera aussitöt adresst ä Vavocat fiscal, gui fera assigner le prevenu ä Paudience gu'aura

( 353 ) indigute le tribunal, en se conformant aux disposilions des art. 81 et snivans du Reglement annexe aux royales patentes du 15 octobre 1822, et sans |'intervention, toutefois, de Padministration forestiöre.

» Mandons et ordonnons gue le present sera publid et afliche aux lieux et de la maniöre accoutumee, pour Etre observ6 suivant sa forme et teneur; declarant gu'aux copies imprimees par Pimprimeur du roi en Savoie, foi doit Gtre ajoutke comme a |original.

» Fait a Ghambery, au Senat, le 27 fevrier 1826.

» Le secretaire criminel du Senat. Signe Disoub. »

Nous n'avons encore rien dit des parafoudres €co- nomigues : nous nous contenterons d'exposer a Votre Excellence gue leur construction ne diflere de celle des paragrõles-Thollard gu”en ce gue la tige metal- ligue consiste en une fleche en fer de 98 A 150 centi- metres (3.4 4 pieds) de long, terminee en une longue pointe doršeä Phuile dans une longueur de 65 A 81 cen- timõtres (2 a 2 pieds et demi); on fixe un cylindre de fer-blanc de 27 millimetres (un pouce) de diamttre, et assez long pour gue, suivant la pente du toit et la hau- teur des murs du bätiment, il arrive 4 81 ou 108 mil- limõtres (3 ou 4 pouces) du sol; puis on la termine par un cordon de laiton inferr6 a un mžtre (5 pieds) sous terre : cet appareil n'cccasione gu'une depense de 60 f., gui peut õtre encore reduite en remplacant le conducteur en fer-blanc par un cordon de paille-lin.

Apres avoir explord les Annales de toutes les So- ciets savantes, nous aurions desire oftrir des faits nouveaux pour ajouter ä la conviction de Votre Excel- lence sur Pefficacite des paragrõles, et la necessitš guo

(354) deja elle eprouve de donner de plus grands dõvelop- pemens ä cette decouverte si utile et si importante ; mais aucune ne pouvait lui apporter une plus grande masse de faits concluans gue la Societö Linntenne de Paris; car si nous recourons au compte rendu des iravaux de la Societ6 centrale d'agriculture pendant Pannee 1625, on s'apercoit gu'elle n'a fait gu*efllou- rer Ja matiöre, et gu'elle ne possede point assez de renseignemens pour avoitr une opinion fixe sur Padop- tion des machines-paragrõles. Mais tcoutons ceux gue Vexperience a persuadts ; « Les amis de Phumanite, » s*eerie M. TnorLArp, n'Gleveront-ils pas la voix pour appeler Pattention de Pautoritö superieure sur les » moyens de preserver nos riches campagnes du plus » terrible des fleaux, la grõle, et sauver de la misöre » etdu desespoir tant de familles a gui un orage d'un » moment vient ravir le fruit d'une annee entiere de » sueurs; et sur ceux de garantir nos €difices des » funestes ellets de la foudre, gui detruit dans un in- » stant ce gue des siöcles ont respecte, et dont sont » victimes des chefs de famille si utiles a la socicte ? » C'est a vous surtout, MM. les prefets, gue je m'a- » dresse : vous, dont le zele infatigable repand Päme » et la vie dans toutes les branches de 'administration ;

)

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» vous, gui protögez Pagriculture comme le premier des arts, votre võix sera plus puissante gue la mienne; Vhomme, aveugle ou defiant, a besoin Petre conduit ou pousst vers le bien; parlez, et nos villes et nos campagnes vont se couvrir de ces

“appareils, sauve-gardes des edifices et des moissons; » etlorsgue vous aurez regu les glorieux eloges du mö-

vargue dont vous tenez la place parmi nous, vous

(355 ) » n'entendrez peut-Gire pas sans attendrissement les » benšdictions dont vous comblera [Phabitant des cam- » pagnes gui vous devra son bonheur. » Gette voix du savant et du philanthrope n'a pas retenti dans le desert; car, si nous sommes bien informäs, plusieurs conseils generaux de departemens, dans leur dernitre session (1826), ont adresse leurs prieres -a Votre Excellence pour les seconder dans leurs nobles des- seins. Nous ignorons, et nous ignorerons long-temps encore, ce gue les theories scientifigues apporteront d'Economie dans la mise en pratigue, mais nous som- mes persuades gu'il n'est point en France de depar- tement gui, sous les auspices de Votre Excellence, refusät de s'imposer aussi faiblement pour assurer A la fois le bien Gtre de ses habitans et sa fortune agri- cole. Le rapporteur, signe J.-J. PAUPAILLE.

La Socit:6 Linneenne de Paris approuve le present rapport, ordonne gu'il sera transmis aux ministres de Pinterieur et de la maison du roi, puis imprime non- seulement dans le volume de ses Actes, mais encore tire ä grand nombre pour Etre distribud aux Societis des sciences et d'agriculture correspondantes, aux pre- fets et aux conseils generaux des departemens, aux maires des communes le plus habituellement devastees par la grõle, en un mot, partout besoin sera.

En seance extraordinaire, le 27 juin 1826.

Signe ä la minute : le chevalier SourAnce - Bovix, "President; Liveik et CASTEL, Vice - Prsidens, et TmiknAuT DE BERNEAUD, Secretaire perpetuel.

(356 )

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EXPLICATION DE LA PLANCHE II.

Carte de Parrondissement de Tarbes ( Hautes-Pyrences ) repre- sentant les communes paragrelees en 1822 (leur nom est suivi de la lettre P), et celles gui, ä la meme Epogue, ont ete devastees par la grele (elles portent un G ä la suite de leur nom). Les points saillans indiguent la marche de Vorage et Yetendue du terrain gu'il couvrit.

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RECHERCHES

Sur les habitudes du Coucou; par M. J.-A.

SCHREIBER, Correspondant.

Ii en est du coucou, Cuculus canorus L., comme de beaucoup de choses en histeoire naturelle; on €erit avant davoir parfaitement observe; Pon fait la part de Vimagination avant ders'occuper d*etudier la na- ture, et puis la foule des auteurs arrive et multiplie les pages en se copiant les uns les autres sans ajouter une seule ligne utile a la science. Ow'a-t-on dit sur ce singulier oiseau gu'on ne retroüve mot ä mot dans VHistoire naturelle des cnimaux d'Arisrote? Rien, absolument rien. Les güostions gue ce grand natura- “liste se faisait, il y a vingt-deux siteles, sont demeu- rees jusgu'ici sans aucune solution. L'on tourne dans le mme cercie, sans apporter la plus IGgöre addition aux Cconnaissances acguises, sans fournir de moyens pour combattre les prõjugs Gtablis, les opinions gui regissent le monde savant. Jai voulu connaitre Ja constitution physigue et morale de cet oiseau pour me rendre compte de tout ce gue les ornithologistes disent de lui; j'ai voulu le suivre dans ses diffeFens äges et šous ses diverses livrees; je me suis fort peu occupe des especes gue J'estime trop multiplides, et souvent prises, mõme par les plus habiles auteurs, pour des individualites, guand elles ne sont reelle-

Vs. 24

( 558 )

ment gue le fait de circonstances particuliöres, de sexe ou de mues, de modes croissans ou decroissans de |existence (1). Je vais donc dire ce gue j'ai vu, sans minguicter si les remargues gue je serai dans le cas de consigner dans ce memöire coincident ou non avec celies de mes devanciers ; jexpose des faits, heu- reux sils peuvent, aux yeux des disciples de Linnt, justifier Phonneur gu'ils m*ont accorde en m*admet- tant dans leurs doctes rangs.

D'oü vient le coucou, guand aux premiers jours du printemps il remplit les bois de son chant si gõnera- lement connu? Oue devient-il guand nous ne |Pen- tendons plus? Est-il vrai gue la disposition physigue de guelgues visceres chez la femelle s*oppose, comme le dit HEnissanr (2), a ce gu*elle obeisse aux lois de Vincubation? ou bien, ainsi gue le pensait GUENEAy, de Montbeillard (5), Vinstinct lui dicte-t-il de derober

ses oeufs et ses petits a la gloutonnerie du mäle, gui | nGpargnerait pas plus sa progeniture gu'il n'epargne les nids des autres oiseaux? Teiles sont les guestions auxguelles je me propose de repondre.

Le coucou est voyageur. 1 arrive en France peu de temps avant les hirondelles. II chante du 10 avril au 26 juin. Oue [annee soit tardive ou precoce, on

(1) Notre confrere M. MiLLET a prouve plus haut, p. 129 et suiv., ce gue pavais dejä reconnu, la difference reelle et constante du coudöu roux avec le coucou commun. Il a confirme les doutes de LATHAM, et fait voir Perreur de MM. Maxer et Baizsor guand ils nient Pexistence du premier comme espece distinele.

(2) püremoires 4e PAcademie des sciences de Paris, annee 1752, pag. 417 et suiv.

(3) Hist. nat. du Coucou dans celle des oiseaux de BuFFox,

(959 )

ne le voit point avant le 25 mars, et tres-rarement apres le 10 juillet, Epogue de ia mue. Il parait d'abord dans les valldes, pais il selöve par degres jusgu'au sommet des montagnes, a mesure gue celui-ci se de- peuille de la neige et gue le froid cesse. Linnk nous apprend gu*on |'entend sur les montagnes de la Sutde du 10 au 12 mai, et gu'on ['entend encore guelguefois dans les premiers jours de juillet. II Gmigre alors ; comme les autres oiseaux erratigues, il gagne de nuit les contrees meridionales, ou il va chercher le ciel des tropigues, et une nourriture gu'il ne trouve plus abon- damment des gue les larves et les chenilles ont subi leurs metamerphoses et sont devenues insectes parfaits. Si Von trouve en septembre, et mõme en octobre, des individus errans ca et lä, ou bien blottis dans des creux d'arbres, ce sont des retardataires trop gras pour voyager, des jeunes de la seconde ponte, chez gui le plumage n'a point encore pris tout son develop- pement, ou bien des malades condamnfs ä pErir in- failliblement aux premiers froids.

On avait cru le coucou sujet ä 'hybernation, mais des experiences exactes prouvent gu'il ne s*engourdit point en hiver, gue, mõme dans nos habitations les mieux closes, il supporte difficilement les premitres geldes blanches de 'automne, et gue, malgre tous les soins, il meurt guand le thermomttre descend au- dessous de z6ro.

IL est inutile de parler ici de la pretendue mõta- morphose de cet oiseau en €pervier. ÄRISTOTE a com- battu cette erreur d'unc manišre trös-profonde, et prouve gu'elle a pris naissance dans le rapport de son vol avec celui des oiseaux de proie,et de sa robe tantõt

24.

( 560 )

avec celle de Põmouchet, tantõt avec celle de Päper- vier dit emErillon, dont il a la longue gueue, la taille, le vol, la couleur des pieds et les goüts solitaires. Ges signes ont persuade le vulgaire, gui a conserve le prejug€ dans toute sa force, guoigue le coucou n'ait ni le bec, ni les doigts, ni les ongles, encore moins le physigue, la ferocitö, Paudace de Poiseau de proic.

II est generalement reconnu gue |'espžee commune du coucou ne construit point de nid, et gue la femelle va deposer ses ceufs dans celui des farlouses, des bruans, des linottes, des traguets, des fauvettes, des lavandiöres, gui se nourrissent des m6mes alimens gue le coucou, et gui poussent tres-loin les devoirs de |incubation et de la maternite. Ouoigue les ceufs du coucoa soient de forme, de grosseur et de couleur diflerentes a ceux de ces aimables oiseaux, ils ne s'a- larment point de leur presence, ils ne les brisent point, et en leur donnant les mõmes soins gu*aux leurs, ils ne se doutent certainemeut pas du tort gu'ils vont faire a leur propre race.

Mais comment |oeuf'du coucou parvient-il dans le nid des pipis, des bruans, des gros-becs, et surtout dans celui si fragile, si petit, dela famille des becfins? La femelle y pond-elle directement, ou bien y porte-t-elle son ceuf apres la ponte, comme le dit LEVAILLANT? Les proportions du nid, son entree sonvent placee sur le cöte anterieur (tels sont ceux du pouillot, du troglodite), ne permetlent guöre, selon guelgues au- teurs, ä la femelle du coucou d*y prendre la position necessaire dans un pareil travail sans le deformer, et les branches d'arbrisseaux contre lesguelles il est fix6 sont trop faibles pour supporter on oiseau du volume

( 561 )

et de la petulance du coucou, surtout en une Cir- constance aussi grave. Selon d'autres auteurs, elle fait ses oufs a terre, les prend dans son bec ou dans ses pieds pour les aller meler aux cufs des plus petits oi- seaux, ou mieux encore elie lss avale et les conserve dans son cessophage jusgu'au moment elle pourra les degorger dans le nid dont elle fait le choix.

Malgrd le soin assidu gue j'ai mis a suivre toutes les actions du coucou, je n'ai pu constater ces der- niöres conjectures; elles «sont d'ailleurs contraires ä la conformation des pieds, des cuisses, du bec et de Voesophage de cet oiseau. Ce gue je peux attesier, c'est gue la femelle s*accroche aux branches voisines, plonge Poviducte dans le nid, et y laisse tomber son oeuf, Pai €t6 plusieurs fois tEmoin de cette manceuvre, trös-rarement la femelle laisse choir Poeuf: c'est ainsi gue j'ai pu'm*en procurer avec certitude, et m'assurer gwelle en pond ainsi un, deux, mais tres-rarement plus de trois et guatre. Ils sont un peu plus gros gue celui du rossignol, de forme moins alongee, grisätres, par- sem€s de taches d'un violet päle, irregulitres dans teur dessin. Je n'en ai Jamais rencontre de couleur bleue, ainsi gue ŠALERNE assure en avoir vu, ni de roux, couverts de lignes noirätres, comme le dit JENNER gui asi bien Gtudiö cet oiseau. J'ai decouvert un de ses oeufs dans le nid d'un ramier, ou la femelle du coucou peut pondre plus aisement; mais j'avoue gue ce fait ne m'est encore arrive gue deux fois.

Du moment gue le petit coucou est Eclos, ii se montre vorace, tres-exigeant, et comme il aime peu la compagnie, dts le douzikme jour, il se glisse sous oiseau dont il partage le nid, et jette hors tout ce rgui

( 562 ) le göne : il paie ainsi Dhospitalitd gu'il recoit (1). II mange ä chague instant, et laisse ä peine respirer le mäle et la femelle gui le nourrissent. Il grossit promp- tement, ct est fort lent a se decider a chercher lui- mme ses alimens. Il vit de chenilies, de vers, d'arai- gnees, de mouches, de larves d'insectes, gu'il mange avec une sorte de gloutonnerie.

Il ne chante point la premiöre annše et se depouille entišrement ä 'epogue de la mue.

Jeune ou vieux il vit solitaire, et j 'al Cru remarguer gue, apres s'etre apparie, il se caatonne ä Pexemple des corbeaux, si bien observes par notre võnerable confrere M. GAsrEL (2). Le coucou n'est point tres-

(1) JENNmER nous donne ä ce sujet des details tres-curieux : VOyez les Zransaction' philosophical of London, 1788, et le Journal de physigue de Rozier, premier volume de 2791, pag. 151 ä 171.

(2) Ouoigue le Poeme des plantes soit dans la main de tous ceux güi lisent de bons livres, je erois devoir rapporter ici la note cue M. CASTEL a consignee ä ce sujet dans sa cinguicme edition ( Paris, 1823, pag. 90 ä 92); elle interesse les ornithologistes : p

< IL est souvent arrive aux modernes de passer beaucounp trop » legerement sur les observations des anciens. ARISTOTE dil (Won » ne trouve gue deux corbeaux dans les lieux resserres et les » vivres ne sont pas abondans; gue lorsgue les petits peuvent voler, » le pere et la mere les obligent ä sortir du nid, et les bannissent » bientõt de leur domaine. Les corbeaux, dit PLive, Eloignent leurs » petits adultes. Aussi n'en voit-on gue deux paires dans les cantons » peu Etendus, et jamais gu'une pres de Conon en Thessalie. Corvi » robustos fetus suos fugant longius. Itague parvis in vicis non » plus Dina conjugia sunt : circa Cranonem guidem Thessalia sin- » gula perpetuö. De nos jours, un auteur celebre a paru releguer » ce fait parmi les fables; neanmoins la verite est ici du cöte des » anciens naturalistes. A Vassy, ä trois lieues de Vire (departement s » da Calvados), ai pris naissanee, deux bois de haute futaie or-

» naient les ailes un chäteau assex considerable, Des milliers de

( 363 )

sauvage, guoigu'il se laisse approcher difficilement. Sa vie est un mouvement perpetuel, son vol bas et

tortueux; il se pose rarement a terre.

La femelle n*offre extrieurement rien gui la rende

impropre ä Dincubation. Il n'en est pas de mõme a Vintrieur : chez elle les viscöres sont placds tout au-

corneilles setaient etablies a Ja droite, eL Pon y voyait au prin- temps presgue autant de nids gue de feuilles, Comme un peuple si nombreux faisait de grands ravazes dans les campagnes, !e sei- gneur du chäteau permettait alors (e venir tirer dans son bois. C'etait durant guinze jours un bruit continuel de mousgueterie; e'etait un carnage efroyable des pauvres corneilles. Cependant ces oiseaux voyaient tous les ans leur vie attagude, leurs nids per- cts de balies, leurs petits sanglans tomber a terre, sans passer jamais sur la gauche, et sans chercher un asile dans la futaie voi- sine. Celle-ci n'avait gue deux habitans, un corbeau mäle et fe- melle, gue le chäteau seul separait de la republigue dšsolce. Rien ne troublait ce couple heureux; use paix profonde regnait dans son territoire, car il etait express6.nent defvndu aux tirailleurs d'en approcher. A moins gu'on ne denichät guelguefois leurs petits pour avoir de leur espece, ils les Elevaient avec une securite parfaite, jusgu'au moment les ailes pouvant les porter, ils les envoyaient fonder ailleurs une colonie. On n'a point vu ces jeunes fugitifs tenter de setablir dans le bois aux corneilles; la place etait occupee, etil.est ä croire gu'on Paurait defendue. Tls allaient donc au loin, ordinairement vers les bords de la mer, chercher guelgue*futaie encore inhabitee. Partout leur arrivee faisait plaisir, parce gu'on savait gue les bois dont ils prenaient possession ne seraient point envahis par les corneilles.

» Vai vu detruire depuis Phabitation de ces dernišres; elles ont presgue disparu; soit gue, dispersees sur une vaste Eetendue, leur multitude ne frappe plus les yeux comme auparavant, soit gue leur emigration forcce en ait fait perir un arand nombre. Mais la seconde futaie, gui subsiste, n'en a point accru sa population, et elle est demeuree tout entiere aux deux corbeaux gui la poss€- daient. »

(364 )

trement gue chez les autres oiseaux; au lieu d'avoir Pestomac joint au dos et totalement recouvert par les intestins, son gesier, remarguable par sa grandeur, se trouve dans-la partie inferieure du ventre et recouvre absolument les intestins, Gette conformation particu- ligre doit imposer a la digestion des lois egalement particuliöres, mais elle ne s*oppose pas ä Vincubation : la compression gui resulte de action de couver est aussi forte, aussi põnible aux autres volatiles femelles; chez elles elle ne contrarie point la digestion, elle ne la contrarierait pas non plus chez le coucou, guoigue lesmembranes de son estomac soient chargees du poids du corps, puisgue la femelle mange peu dans cette circonstance, et gue sa nourriture lui est apportee par le mäle, deja maceree, enveloppee de sucs gastri- gues, et par conseg uent d'une digestion beavcoup plus prompte; mais Pinstinet defend sans doute au coucou les douceurs de la maternite, comme il en prive Pau- truche. Gependant, je regarde ce fait comme tres- contestable encore, puisgue jat vu jusgu'a trois eufs de coucou dans des trous de rocher, dans des creux Parbres, plac6s comme ceux de la huppe sur guel- gues brins de mousses ou de chaume, et le pius sou- vent entoures de vermoulure. Il serait possible gue, pour abriter ses ocufs de la voracite du mäle, ölle allät en deposer guelgues-uns dans Vhabitation d'autres oi- seaux, tandis gu'elle se reserverait le droit d'en couver deux ou trois. De nouvelles observations confirmeront sans doute cette conjecture.

(45,3.90.9,3,97.0,.5.99,9,.8.59,9,.9,.57,9,.9.97,.9,7,199,9,.1.59.9,.%959.9.3.99,9.59.9.5.97,..5%.9.7,9,9.35%9,.%.59. 9.7 9009

NOTICE

Sur une espece de chenille gui vit dans ÜVinte- rieur du 'Eypha latilolia; par M. DuronmcHEL,

Membre residant.

On ne connait encore gu'un tres-petit nombre de chenilles gui vivent dans ['intõrieur des võgetaux, en comparaison de celles gui se nourrissent de leurs feuilles; et la raison en est, gue celles-ci s*offrent delles-m6mes a nos regards, tandis gu'il faut se don- ner la peine de chercher les autres pour les decouvrir. Cependant les premitres ne sont pas moins dignes gue les seeondes d'õtre observees par le naturaliste. On en jugera par les -details gue je vais donner sur une chenille gui vit dans [interieur da Zypha latifolia.

Il parait gue cette chenille est trešs=-commune dans le nord de Europe, et gu*elle y a depuis long-temps, a tort ou ä' raison, la reputation de rendre võneneuse, pour les'chevaux gui s'en nourrissent, la plante dans Pintšrieur de laguelle elle vit. Gependant ni Linnt ni DeceER n'en parlent dans leurs ouvrages, ce gui est assez Gtonnant; mais FAsricirus, gui designe la noc- tuelle gu'elle produit sor:s le nom d'arundinis, dit positivement gue sa larve est mortelle aux chevaux, eguis lethalis. ENGRAMELLE, auteur du texte des papil- lons d*ErnstT, apres avoir dit gue cette noctuelle n'a encore €tö decouverte gue dans les pays du nord de

( 566 ) VPEurope, en Saxe, en Danemarck, ajoute gue « les chenilles gui la produisent font leur sejour dans les

x

» pieds de la plante aguatigue gue |'on nomme Mas- » sette on Masse d'cau, dont elles mangent la moelle ; » gu'on la trouve dans les troncons, apres gu'on a » coupe les tiges, et gue, comme les chevaux sont » tres-friands de cette plante, ils avalent guelguefois » de ces chenilles gui les empoisonnent, et les paysans » les appellent par cette raison des vers venimeuz. »

Je croyais trouver |'histoire d'une chenille aussi curieuse dans les memoires de Raumur; ils n'en disent mot. Jen ai conclu gu*elle est fort rare en France, puisgu*elle a chappe aux recherches de cet in- fatigable observateur. Je dois donc considerer comme une espece de decouverte de Pavoir trouve dans les environs de Paris, et Jai pens€ gue les particularites gu'elles m*a offertes pourraient interesser la Societe Linneenne. Mais, avant tout, je. dois faire connaitre gue cette decouverte est due ä notre conirere M. Bors- Duvax, Vun des entomologistes les plus instruits et les plus zeles de la capitale; depuis long-temps il soup- connait gue la chenille dont il s'agit devait se trouver dans un endroit de la forõt de Bondy, croit en abondance le 7ypha latifolia. Nous avons visite en- semble cet endroit le 28 juillet dernier, et nos recher- ches ont ete couronnšes de succes.

Toutefois ce n'est gu'apres avoir coupe et fendu dans toute leur longueur plus de trois cents tiges de Typha, gue nous sommes enfin tombes sur celles gui recelaient Ja chenille gue nous cherchions. Il parait gu”une circonstance necessaire pour gu*elles soient habitdes par cette chenille, c'est gue 'etang ou elles

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croissent soit presgu*entišrement desseche. Nous ne Vavions d'abord cherchte gue, dans les tiges A €pis, mais nous ne tardämes pas ä nous apercevoir gu'on la trouvait Egalement dans les autres; et nous eümes lieu de nous convaincre, en mõme temps, gue le 7y- pha angustifolia, gui croit dans le mme endroit, n'en renfermait pas une seule. Efectivement, nous avons su depuis gu'on en avait fait inutilement la re- cherche dans un marais il ne vient gue de cette dernitre espöce de 7ypha.

II resulte de nos observations gu'il n'y a jamais gu'une seule chenille dans chague tige, et gu*elle la guitte pour se loger dans une autre, lorsgne la moelle dont elle se nourrit vient ä lui manguer ou 4 se dur- cir par Päge de la plante. Aussi avons-nous rencontr6 un grand nombre de tiges rongees interieurement et gui n'etaient plus habitees. Dans ce cas, nous avons remarguš gue les trous dont elles sont percees latera- lement ne sont pas bouchts, tandis gn'ils le sont par un opercule de soie lorsgu'elles renferment des che- nilles.

Comme toutes les larves gue nous avons trouvtes Gtaient parvenues ä leur entiöre grosseur, et gue mõme beaucoup d*entre elles Gtaient en chrysalide, nous ignorons. si, lorsgu*elles viennent d*eclore, elles vivent plusieurs ensemble dans une m€me tige, ou si elles sont solitaires des leur naissance, comme dans un äge plus avancd. Pour s'arreter ä cette derniere opinion, il faudrait supposer gue le papillon a la precaution de ne deposer gu*un senl ceuf'sur chague tige. Ouoigue cette supposition n'ait rien d'irvraisemblable, d'apres tout ce gu'on sait de la prevoyance de la nature, nous

( 568 )

pensons cependant gue les choses ne se passent pas ainsi, mais gue le nombre d*eufs pondus sur chague tigen'est pas calculd, gue toutes les petites chenilles gui Gclosent de ces eeufs penttrent A'abord dans la mõme tige sur laguelle ils ont ete deposts, et gue ce nest gu'apres gu*elles ont atteint une certaine grosseur gu'elles se separent pour vivre solitairement. Ce gui nous fait adopter cette opinion, en attendant gue des observations ulterieures viennent la detruire ou la con- firmer, c'est gue la plupart des tiges gue nous avons coupees Gtaient perctes lateralement de plusieurs pe- tits trous, gui n'ont pu õtre faits gue par des chenilles proportionnees a leur diamõtre, et dont le nombre peut indiguer jusgu'ä un certain point celui des pe- tites chenilles gui les ont percees au moment de leur telosion.

Ouoi gu'il en soit de notre hypothese, il est-bien constänt gue lorsgue la chenille gui nous occupe est parvenue ä la grosseurä laguelle nous |'avons trouvee, il lui faut'une tige de 7ypha pour elle seule. Voici un fait gui le prouve d'une manišre incontestable. Une de ces chenilles gue pai rapporte chez moi Gtant sortie du troncongutla renfermait, je la trouvai errante par terre; je la ramaässai avec precaution et la placai sur le pre- mier morceau de Zypha-gui-me tomba sous la main. Elle ne tarda pas ä-s'y enfoncer par un des bouts; mais ä peine y fut-elle entree gu*elle en sortit a re- culons avec precipitation, et je:vis aussitõt paraitre au meme bout anus d'une autre cheniile, gui me darda dans la figure une -ligueur äere dont mes yeux prou- võrent une Iegere cuisson. Sans doute la nature a donnf cette ligueur-ä-notre chenille comme moyen

( 569 ) A de defense, et Pusage gu'elle en fit dans cette occa- sion avait pour but d'eloigner celle gui venait troubler sa solitude.

Malgrö ce moyen de defense, et ia precaution de fermer |'entrde de sa cellule par une opercule de soie, comme nous |'avons dit plus haut, la chenille du Zy- pha n*en est pas moins exposte, comme celles gui vi- venten plein air, aux pigüres des ichneumons. En ef[et, plusieurs des chrysalides gue nous avons rapportees nous ont donne une grosse espöce d'ichneumon noir a courte tariere, au lieu du papillon. Get hymenopitre trouve-t-il moyen de penetrer dans Vhabitation de la chenille pour la percer de sa tariere, ou bien profite- t-il de guelgu'interstice dans Vendroit du -roseau gui la renferme pour y introduire son oviducte et en faire arriver la pointe jusgu'a elle? ou bien encore saisit-i! Vinstant elle change de tige pour lui confier son oeuf? De ces trois conjectures, la dernitre paraitrait la plus vraisemblable.

Nous avons encore fait une remargue, c'est gue la chrysalide renfermee dans la partie la plus seche de la tige est toujours placee la tõte en bas, c'est-a-dire dans-ane situation inverse de celle de la chenille, gue nous avons toujours trouvee la tete en haut. Au reste, cette chrysalide est contenue dans une cogue gros- siere, construite a Pinstar de celle des cossus, c'est-a- dire composte de sciure dont les grains sont retenus ensemble par guelgues fils de soie. Gette cogue est renfermte elle-mõme dans la cavite gue la chenille a creusee dans [intGrieur du 7 ypha, et A 27 millimetres (un pouce) environ plus bas de Pendroit ou elle est place, on remargue un trou lateral ferme d'un oper-

(370 ) cule de soie, et gue la chenille, dans son iistinct pre- voyant, a pratigud pour la sortie du papillon.

Telles sont les observations gue nous a fournies la chenille gui vit dans Vinterieur du Typha latifolia. Par sa manišre de vivre, cette chenille a beaucoup de rapport avec celles des cossus, des zeuzöres et des sõsies. Cependant, par sa forme, le pap:llon gui en provient n'a rien gui le distingue des noctuelles parmi lesguelles il a ete plac6 par FaAgricius et les autres entomologistes gui |ont connu. Nous Jõignons ici un dessin gui le represente, ainsi gue sa chenille et sa chrysalide, gui sont tres-mal figures dans Encra- MELLE.

Voici, au reste, !a description des uns et des autres.

NOCTUA typha (Ese. Borkh. Hugx.), noctuelle du typha. VN. arundinis (Fas.). VN. nervosa, var. (Esr.). M. fraterna, var. (Borkh.). Noc- tuelle de la massette (Oziv., Encycl. Encnan., t. VIL, pl. 296, fig. 501).

Envergure, 47'a 50 millimetres (21 ä 99 lignes).

Antennz flavescentes, maris ciliatr, foeminzee filifor- mes; palpi breves pilosi; lingua porrecta cornea ; thorax ferrugineo fuscus villosus; abdomen helvolum, sub-cris- tatum, elongatum, ano maris obtuso et villoso, foemi- nague acuminato; alx antica fusco-ferruginez, nervis albidis; in margine crassiori puncta tria pallida; margo posticus, octo lineolis parvis totidemgue lunulis, atris; al postica helvolae margine fusco; subtus, antice ob- scure, postice pallida macula centrali fusca. Foemina similis, sed omnino pallidior. ZLarva elongata, glabra

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Üem. de la Soc Tinneenne/7620)

NOCTUA Ivphae , i

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(9700) livida, laterali liveola flavescenti, stigmatibus atris; capite et primi segmenti parte superiori ferruginosis; ultimo segmento corneo, fusco. Habitat in 7yphe la-

tifolie caulibus. Puppa elongata subeylindrica, cas- tanea. j

Antennes jaunätres, ciliges dans le mäle et filiformes dans la femelle; palpes courts et velus; trempe longue et cornše ; corsclet velu, d'un brun ferrugineux; abdo- men de couleur paille, un peu cretd, alonge, avec son extremite obtuse, velue dans le mäle et pointue dans la femelle; ailes superieures d'un brun ferrugineux, avec les nervures blanchätres, trois points päles a la cöte, et huit petites lignes et aütant de lunules noires au bord terminal ou infErieur; ailes infGrieures d'un jaune - paille, avec le bord brun; dessous des supe- rieures obscur, et des inflerieures päle, avec une tache centrale brune au milieu; la femelle semblable, mais plus päle en tout. Chenille aiongee, glabre, de couleur livide, avec deux lignes laterales jaunätres, les stigma- tes noirs, la tõte et le dessus du premier anneau fer- rugineux, et le dernier anneau brun et corne. Elle habite Pintõrieur de la tige du Zypha latifolia. Chrysalide alongše, presgue cylindrigue et de cou- leur marron.

van van ranran

EXPLICATION DE LA PLANCHE HI.

. Chenille de la noctuelle du Typha latifolia. - La mõme, logee dans Pinterieur de la plante. - Sa chrysalide.

. Noctuelle.

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Les figures sont de grandeur naturelle

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RECHERCHES

Microscopigues et physiologigues sur le genre Mpycoderma : par M. H. DESMAzZIERES, Corrces-

pondant.

Dz toutes les familles de plantes štablies par les cryptogamistes, il n*en est pas, sans doute, dont |”or- ganisation et [histoire soient moins connues gue celles des confervees et des champignons; et 'examen trop superficiel de plusieurs productions gu'on s'est em- presse d'y reunir, a fait naitre beaucoup d'erreurs, acereditees par des noms illustres. Les observations ge je vais rapporter dans ce m€moire prouveront encore cette veritb, en dissipant Vobscurite repandue jusgu'a ce jour sur le genre Mycoderma.

Persoon, dans la premišre section de sa Mycologia europwa, publiee en 1822, crea ce genre pour y pla- cer les pellicules gu'il avait vues a la surface de plu- sieurs liguides on de substances fermenttes. Mais mavant pas Gtudid au microscope les premiers deve- loppemens de ces productions; ne les ayant pas sui- vies, avec cet instrument investigateur, dans les divers 6tats par elles passent selon leur äge, les saisons, la nature des corps sur lesguels elles se propagent, notre savant confröre ne signala point leurs caractöres essentiels, il se contenta de les deerire d*apres les for- mes exterieures etstres-variables gu*elles revõtent, en

(375 ) les placant, avec doute, entre les Xylostroma et les Auricularia.

Des caractöres aussi vagues et une association aussi eirange me firent dire avec raison, en 1225 (1), gue le genre Mycoderma Gtait un des plus obscurs de la mycologie. Mais a cette dpogue, je n'avais pu saisir encore, avec les instrumens amplifians gue je posse- dais, la võritable organisation des Etres gu'il renferme; de sorte gu”en ajoutant guelgues espöces a celles men- tionnees par le respectable et laborieux botaniste gue je viens de citer, et en changeant, pour de bons mo- tils, tous les noms sp€cifigues gu'il avait proposes, je donnai, comme lui, une idee incomplete de ce genre interessant.

Depuis la publication de cet-ouvrage les naturalistes n'ont rien ajoutš aux connaissances gue nous avions acguises sur les mycodermes. Dans le XXXIII° volume du Dictionnaire des sctences naturelles, imprime en 1824, on n'a fait gue repeler ce gue Persoon en avait dit avant moi; et M. A. BroncniArT, dans ce mõme volume, au mot Mpycologie, ainsi gue dans une bro- chure gui parut en 1825, a class le genre gui m*oc- cupe, sans aucune phrase diagnostigue,-dans la liste des genres rapportts ä la famille des champignons, mais dont la position et les caractöres sont encore in- certains. E

Dans cet õtat de choses, il Etait important gu'un naturaliste entreprit avec soin une sErie d*observalic;ig exactes pour fixer les idees gue [on doit avoir. sur Ce

pa

vue des ntes omises dan r ; ; (1) Catalogue des plante s la B stanographie belsi4e

et dans les Flores du nord de la France; go

; A V, RK 2D

(374 )

genre, et c*est ce gue j'ai essaye de faire. Je vais donc exposer ici Je rEsultat de mes nouvelles recherches, d'aprös lesguelles je crois avoir acguis des notions justes et vraies sur ces productions, gue je n'hesite pas de ranger dans la classe des õtres gue GAILLON a si heureusement designts sous le nom de Nemazoai- res (1).

Les mycodermes, comme les oscillaires, les confer- ves et beaucoup d'hydrophytes, sont des productions microstopigues. Si on les apercoit ä Peil nu, c'est parce gue les individus dont elles sont compostes vi- vent reunis en societe; mais il est impossible de les rencontrer un ä un, et surtout de reconnaitre leur structure intime sans le secours d'un excellent micros- cope. C”est donc a Paide de cet instrument gue pai fait toutes mes observations, et gu'on pourra les r6- peter pour s'assurer de leur exactitude, Mais avant dentrer dans les details de Porganisation la plus ca- chte de ces productions, je dois dire ici gu*elles pren- pent naissarce ä la surface de beaucoup de liguides et de corps tres-humides fermentes ou gui entrent en fermentation toutes les fois gu'ils se trouvent en con-

(1) Par ce nom nouveau, compost de deux mots grecs, fil et animal, Gaitron (tsigne un groupe d'infusoires gui, par une agre- sation fort singuliere, constituent 'des filamens gue Von avait jus- avici consideres comme appartenant au regne võgetal. Je renvoie AT guolgues-uns de ses memoires, au mot ZVertazoones du trente- guatrikme tome du Dictionnaire des sciences naturelles, et a de nou-

pai publices dans les trois premiers fascicules des

velles. notes gue A S ) Pla; ag < du nord de la France. Les ntmazoaires de- nles Cr) plogame. 4 * N viidi et SOS oRx-SAinT-VINGENT, dans le nouveau regne 1 ER A r, dapres b. lai A gut) a cree sous le nom dex

( 375 )

tact avec [air atmospherigue, soit dans des vases ou- verts, soit dans des vases clos. Elles se raontrent sous Papparence d'une bouillie, presgue toujours blanchä- tre, gui s'etend sur la ligueur en petits groupes orbi- culaires, ou emune sorte de pellicule, comme s*Etend la creme sur le lait. Cette pellicule, molle, et souvent margute d'une infinite de petites rides, acguiert peu a peu plus d”Epaisseur, et, apres guelgues jours, el!e recouvre ordinairement toute la surface du liguide ou elle surnage.

Pour Etudier ces productions singuliöres, je voulus commencer mes premiöres recherches par la petite peau gui se forme ä la surface de la bitre, et gue pai nommõe ailleurs Mycoderma cervisiw. A cet ellet, je remplis de cette boisson plusieurs assiettes de faience placdes dans une piöce peu freguentöe, et au bout de guatre a cing jours, la temperature Etant de 7 ä 10 de- gres au thermomttre de REAumur, j apercus, ca et la, sur le liguide, une legere teinte blanchätre gui annon- cait deja le premier developpement de cette espece de bouillie dont j'ai parl6. Le microscope my fit voir alors une moultitude de corpuscules hyalins, inertes, ovoides, prodigieusement petits et presgüe Egaux entre eux. Le lendemain et le surlendemain, leur nombre s'Ctant beaucoup accru, la bouillie gu'ils formaient par leur rapprochement prit plus de consistance et d*6- paisseur, se couvrit d'une grande guantite de petites rides, et s'etendit sur toute la surface de la biere mise en experience.

Plusieurs jours s'Ecoulerent sans gue je decouvrisse autre chose; enfin,-arriv6 au douziöme, je vis gue mes corpuscules se trouvaient mõits ä un grand nombre

25.

(576 )

de filamens, hyalins comme eux et de la mõme gros- seur, simples ou rameux, entre-croists et cloisonnes ä des intervalles plus ou moins Egaux. Bien gu'il mie parüt assez naturel de croire gue ces filamens de- vaient leur origine aux premiers corpuscules gue j'a- vais observes, et gui Etaient en tout semblables ä ceux gue j'observais encore, je ne decouvris rien d'abord gui püt mautoriser a admettre definitivement cetle opinion. Mais, apres guelgues nouvelles recherches, je mapercus guc dans le nombre des corpuscules re- pandus sur le porte-objet du microscope, il s'en trou- vait de plus alongis gue de coutume, et guelgues- uns ayant acguis une longueur €gale a la distance des cloisons de mes filamens; je ne doutai plus gue ces filamens et ces cloisons ne fussent le r€sultat de leur reunion bout ä bout, lorsgue je vis plusieurs de ces corpuscules alonges se presenter, pour ainsi dire, a celte agregation iintaire. Les uns se placaient aux extremites des filamens deja formes; les autres, se soudant sur guelgues points de la longueur de ces memes filamens, offraient Vorigine de rameaux assez nombreux.

Les pellicules gui s*etaient formees dans toutes mes assiettes augmentaient en €paisseur, et continuaient ä m'offrir les mõmes phenomenes, lorsgu*un jour, con- siderant tres-attentivement leurs corpuscules ovoides tclairds d'une lumitre favorable, je cros les voir s'a- giter. Mais, soil gue je les examinasse avec [opinion gu'ils devaient se mouvoir, soit gue le mouvement gyi pouvait exister füt ä peine perceptible, une personne habitute a suivre mes observations ne put les decou- vrir,'et pPallais abandonner les idees gue je m'Etais

(977) formees sur Vanimalitd de ces õtres: j allais les consi- derer comme des sporidies, et les filamens gui en pro- venaient comme les rhizopodes (1) des moisissures gui devaient se d6velopper plus tard sur mes myco- dermes, guand, le lendemain, un heureux hasard me fit enfin apercevoir gue tous mes corpuscules Glaient õvidemment douts de la facultš locomotive. En ce moment ,- je ressentis cette joie indicible gue Pon õprouve souvent en histoire naturelle lorsgue Pon saisit un fait important, lorsgue on parvient ä mettre dans tout son jour une vErit nouvelle. HI ne fallut plus des lors un examen attentif pour se convaincre du mouvement de ces petits Etres : on les voyait, tantöt allant ä gauche ou A droite, tantõt parcourant d'autres directions. Ouelgues- uns se rapprochaient, puis s'6- loigaaient avec plus ou moins dagilite, tandis gue d'autres culbutaient ou tournaient sur eux-mõmes.

Ne pouvant plus Glever aucun doute sur la vie ani- male des corpuscules gue je voyais, je les considerai comme €entierement analogues aux corpuscules mc- nadaires constructeurs des filamens de diffšrentes con- ferves, ou des nemazoaires de GaiLvon, et, ne balan- cant pas ä ranger mon Mycoderma cervisim dans ce groupe des infusoires, je me mis A raisonner sur la manitre d*exister de ces animalcules, sur ce guils deviendraient plus tard, apres leur reunion bont A bout, ete. Mais mon iImpatieote curiosit6 me faisuit devancer, par des conjectares, les observations gyi

ÄSS

(1) Woyez, pour Vintellisence de ce passage, le mEmoire de Kunen- BrRG, ayant pour titre: De Mycetogenesi epistoli ( Nov. Act. acad,

Leop. Cesar. nat. cur. Bonnensis, t. X, p. 150),

(578 ) pouvaient seüles leur donner guelgue poids, et je re- solus, des lors, de suivre encore cette mycoderme et d'Glendre mes recherches ä d'autres especes.

Vexaminai successivement les pellicules develop- pšes sur "encre, sur une colle tres-liguide faite avec de la fleur de farine, sur une eau dans laguelle p'avais fait sõjourner de la dröche de biöre, sur Voseille et sur des tomates cuites et conservees dans des pots, enfin sur guelgues autres substances. Elles m'offrirent toutes a peu pres les mõmes corpuscules et les mõmes phe- nomenes. Le mouvement €tait plus ou moins apparent selon les espöces; dans la mycoderme de la colle et dans celle de la dreche de bitre, par exemple, on pou- vait remarguer une agitation continuelle : guelguefois les animalcules traversaient trs-rapidement et en tout sens le champ du microscope, guelguelois aussi ils paraissaient inertes dans les petits groupes gu'ils for- maient; mais lorsgu'ils en sortaient, ils yoguaient avec une Vivacitš Etonnante, puis se montraient en- core dans un €tat de torpeur lorsgu'ils y rentraient. Ouelguefois enfin, ils s'arretaient tout-ä-coup pour reprendre ensuite, avec plus de facilitd, leur course vagabonde.

Ayant soumis a mon examen la dreche de |eau- de-vie de genitvre, elle me prõsenta, le sixikme jour, les premiers developpemens d'une mycoderme dont les caracteres me parurent, par la suite, assez distinets pour elever au rang d*espece, en lui imposant le nom de Mycoderma malti-juniperini, Sa pellicule, beau- coup plus blanche et plus ridee gue celle du Mico- dlerma cervisid, ttait composte de corpuscules beau- coup moins petits, hyalins comme eux, mais d'une

(579 )

forme rectangulaire gui me rappela celle du Monas lamellula ou des parties granulaires de VEchinella obtusa de Lynesxve. Au bout de guelgues jours, je re- marguai ces corpuscules monadaires en mouvement; jeen vis aussi d'inertes gui s'Ctaient plus ou moins alonges, les uns en conservant constamment la forme d'un rectangle, les autres en donnant naissance, par leurs extremites, ä un ou deux prolongemens fila- menteux gui, s*Glargissant et se rõgularisant ensuite dans leur figure, ne formaient plus avec leur corpus- cule gu'un seul et meme rectangle beaucoup plus long. Ouelguefois aussi ces prolongemens restaient distincts et of[raient D'origine de rameaux par la di- rection obligue gu'ils conservaient. Japercus plus tard les corpuscules monadaires, ainsi alonges, se rõunissant bout ä bout sur une ligne, de maniere a representer des filamens pourvus de cloisons ou en- dophragmes. Ces filamens, comme tous ceux gue jjavais examines dans mes premieres observations, etaient transparens, vitr6s, tres-nombreux, couches, rameux, entre-crois€s et sans mouvement apparent.

La pellicule du Mycoderma malti juniperini m'a- vait paru tres-legörement velue ä la loupe; j'en con- clus gue sa pubescence pouvait Gtre produite par guelgues - uns de ses filamens redress€s hors du li- guide, et je fus curieux d'examiner leur stracture. Aprts plusieurs tentatives infructueuses, je parvins A äisposer sur le porte-objet de mon microscope une petile partie de cette mycoderme, de maniöre gue Von voyait parfaitement ses filamens redresses; et je pus me convaincre alors gue chacun d”eux Gtait forme par Pagrõgation lindaire de cing ä dix corpuscules

( 560 ) i

dans leur grandeur premiere, c*est-ä-dire avant leur Glongation. Cette decouverte me fit desirer de cher- cher la mõme runion dans les autres mycodermes, et particulitrement dans celle de la biere; je la sou- mis de nouveau ä mes observations, et je me persuadai bientõt gue si je n'y avais pas saisi d'abord cette rõu- nion, e'etait parce gue sa pellicule ne se trouvait pas disposte convenablement sous la lentille microsco- pigue. Cette nouvelle sorte de filamens, dans le My-- coderma cervisia, comme chez tous les autres cor- puscules monadaires constituans sont ovoides dans leur premier developpement, avait Paspect monili- forme ou d'un chapelet.

Devons-nous voir dans les animalcules gui se met- tent boat a bout avant leur elongation une agregation permanentle, ou bien cetle agregation precise-t-elle toujours une desunion gui aurait lieu avant Palonge- ment des corpuscules monadaires? Cette guestion est tres-delicate, et je dois avouer gue je ne possede au- cun fait pour y repondre. Toutefois, il me parait na- turel de croire gue Pelongation des corpuscules, et la rõunion gui a lieu immediatement apres, sont abso- lument indeperdantes de Vagregation dont je parle ici. Peut-Gtre doit-on la considerer comme le r€sultat de la position dans laguelle se trouvent les animal- cules : places tout-a-fait a la surface du liguide, ils en sont sans doute chassts par la production conside- rable d'autres animalgules dans la masse, et, par cette circonstance, priv6s de la sabstance gui contribue ä leur aceroissement, ils conservent, en s'anissant, leur forme primitive, tandis gue ceux gui restent submer- ges, trouvant toütes les conditions necessaires ä lcur

A (1581) existence, sõalongent et sõagrõgent en filamens phy- toides, Ouoigue cette opinion soit assez fondee, on parviendra peut-Gtre un jour ä prouver gue les cor- puscules monadaires agrõgts dans lenr grandeur pre- miöre prennent, apres cette association et sans aucune desunion, un alongement semblable a celui des autres animalcules ; rien ne demontre bien clairement gue les choses ne se passent pas ainsi; mais dans un sujet aussi neuf, dans des objets aussi tenus et aussi fugaces, lorsgue les hypothšses auxguelles on se livre peuvent õtre toutes Egalement vraies ou toutes egalement faus- ses," le fil d'Ariane nous €chappe, et il devient difficile de ne pas segarer guelguefois.

D'apres les observations gui precödent, et beaucoup d'autres gue je passe sous silence, pour ne pas aug- menter ce memoite gui sera assez €tendu, les myC0= dermes sont d'abord compostes d”animalcules tres- simples, hyalins, gelatineux, prodigieusement petits, et douts d'une locomobilite tres-apparente dans la plupart des especes. -Ges ötres freles, gue [on doit re- garder comme le terme [observation microsco- pigue ait pu atteindre, ont pour caractere particulier de se reunir en grand nombre et de se rapprocher, comme sils Eprouvaient une sorte de besoin d”asso- ciation A une Certaine tpogue de leur existence, pour se Joindre par leurs extremites en sEries lindaires, soit dans leur premitre dimension, soit apres avoir subi une €longation plus ou moins considerable. Ils don- nent ainsi naissance ä des filamens hyalins, de meme grosscur GU'EUX, keös NOMDIEUK, raimeux, monililormes ou paraissant cloisonnes, et presgue toujours couches sur le liguide ils s'entre-croisent, se feutrent, pour

( 382 ) ainsi dire, et constituent une peau ordinairement blan- chätre, souvent ridee, plus ou moins €paisse, selon son degr6 de developpement.

Dans cette metamorphose extraordinaire des ani- malcules, leurs filamens n*of[rant aucun mouvement apparent, -pourront Gtre consider€s, par certains na- turalistes, comme appartenant au rõgne vigetal; mais ne partageant point [opinion d*Acanou (1) et de Borv pe SAImT-VINGENT (2), suivant laguelle plusieurs pro- duciions aguatigues et microscopigues sont alternati- vement animales et võgetales, je reconnais toujours Pexistence animale dans Pelongation et dans Pagre- gation dontil est ici guestion. Ma maniere de voir 4 cet õgard est conforme a celle gue GAILLON s*est faite pour certaines conferves, gu'il nomme Nemazoaires, et rentre dans celle de LAwaArck. On sait gue ce sa- vant a demontre gue les animaux ne sauraient se lier aux võgetaux par une veritable nuance, gu'il existe des limites positives entre les deux rögnes, et gue par conseguent il ne saurait y avoir des animauz-plantes ou des plantes-animales. Ouand meme les võgelaux sembleraient se lier aux animaux par guelgue point de la s€ric, il pense gu'au lieu de former ensemble une chaine ou une €chelle graduce, ils presenteraient toujours deux branches separees, tres-distinctes, ci seulement rapprochees a leur base, sous le rapport de la simplicite d”organisation des etres gui s'y trouvent.

1) Dissertatio de mi tamorphosi algarum. Lund, 1820. (2) Dictionnaire classigue d'histoire naturelle, aux mots : Anto phise, Arthrodices, Chaodinces, Einchelides, Histoire naturelle +1

aulres.

( 585 )

Mais gue devons-nous penser de cette rõunion des animalcules bout ä bout? Je la considtre, ainsi gu'on va le voir, comme leur Gtat de gestatton. Elle n'a cer- tainement pas pour but une fšcondation proprement dite; ce gue nous savons du mode de reproduction des monades, des volvoces, des protees et des autres infusoires, ne nous permet pas de la supposer.

La manitre dont mes animalcules monadaires de- vaient se multiplier ma long - temps occuve ; apres avoir acheve mes observations sur tout ce gui avait rapport ä leur structure, je sentis gu'il etait indispen- sable de les etudier de nouveau, dans Pespoir de de- couvrir le mode de leur reproduction. Ge fut dans le mois d”octobre gue je commenecai 4 chercher des faits relatifs ä cette fonction; mais je n'apercus rien pen- dant ce mois, celui de novembre et une partie de de- cembre, gui me fit espõrer gu”un jour je parviendrais a satisfaire pleinement ma cuüriositb sur cet objet im- portant. Les corpuscules reproducteurs, me demandai- je. se developpent-ils dans les animalcules simples ou a Põtat libre, et en sortent-ils alors par une onverture ou dechirure guelcongue? Leur döveloppement a-t-il lieu lorsgue ces ölres sont agregts en filamens, et, dans cette hypothese, sont-ils mis au dehors au moyen d'une ouverture laterale gui se ferait sur chague ani- malcule monadaire alonge; ou bien encore, ne s”en öchappent -ils gu'aprts la destruction du filament? En vain Jai cherche ä soolever le võile gui me cache ce mystöre; toutes ces recherches, je le rptte, ont el6 infructueuses, et je ne puis rõpondre d'une ma- niere bien satisfaisante a ces guestions. Je me bornerai a dire, gue Mayant pas trouv6 de corpuseales ext6-

( 584 )

rieurs adherens gui auraient pu €tre pris pour des gemmes, gu'ayant constamment remargue gue mes petits animaux sont loujours parfaitement hyalins, et gue'les filamens gu'ils construisent, apres leur €lon- galion, ofirent guelguefois une granulation interne gui en trouble la transparence, je suis fonde a penser gue les corpuscules prodigieusement petits gui occasionent cette granulation sont Ja matiöre reproduclrice, et gue, par conseguent, la gEneraticn se fait par gem- mules internes, dont le developpement a lieu apres Valongement des animalcules monadaires et leur agre- gation filamenteuse.

Cette generation serait conforme a celle des nema- zoaires de GAILLON, et ne stloignerait pas de celle des infusoires gui est fissipare, subgemmipare, ou, si Von veut, tomipare : la multiplication des individus par scissions ou divisions, ainsi gue [a fait remarguer ve LAwmarer, dans sa Philosophie zoologigue (vol. IL, p2g. 120 et 150), et celle par gemmules externes ou internes, ne sont reellenent gue des modifications d'un meme mode; ce nest, au fond, gu'une suite d'extensions et de separations de parties, lorsgue |ac- croissement a atleint son terme; enfin, ce mode n*exi- geant point d'embryon prealablerrent forme, et con- seguemment aucun acte de fecondation, n'a besoin pour s'extcuter d'aucun organe speeial.

Ouoigue j'eprouvasse ie plus vif desir de connaitre tout ce gui etait relatif a la reproduction des myco- dermes, la perseverance de mes observations ne put me faire saisir la sortie des corpuscules internes gue je erois Gtre leurs gemmoules. Il aurait fallu gue le hasard me favorisät, mais il ne me fit jamais trouvor

( 585 )

Vinstant propice. On sent gue s'il eüt 6Ld possible de reconnaitre et de separer ä volontš un des filamers granules, jaurais decouvert peut-6tre ce gue seraient devenus ces corpuscules internes; mais, dans des filets aussi delids, couches sur le liguide, et entrelac€s avec une foule d'autres, tous les moyens d”observa- tions nous €chappent. Leur dessiccation, gui a lieu sur le porte-objet du microscope presgue aussitõt gu'ils sont soumis a nos recherches, empecherait en- core de suivre les mEmes individus pendant tout le temps de leur vie, lorsgue leur nombre prodigieux et leur tenuite extr6me ne seraient pas deja, comme je viens de le dire, un obstacle insurmontable.

Ouelles sont les causes gui peuvent favoriser le de- veloppement des mycodermes? guelles sont celles gui le retardent, le suspendent ou le detruisent? guelle idee doit-on se former de Pexistence des Gtres dont elles sont comipostes? guelle est la durte de leur vie? com- ment se nourrissent-ils ?

L'experience m'a prouv6 gue Phumidite, une tem- perature douce et un air tranguille, favorisaient et hätaient mõme le developpement des mycodermes. Le froid et une grande chaleur, un air agite ou par trop sec, peuvent le suspendre, et la gelee, ainsi guc la privation du liguide sur leguel se sont dveloppees ces productions, les detruisent presgue tout-ä-coup. A la fin de decembre de Vannde derniere, par suite du froid gue nous €prouvämes, la temperature du lieu ou jõobservais mes mycodermes €tant baisste considerablement, leurs animalcules ne manilestšrent plus gu'un tres-leger mouvement, gui cessa tout-ä-Ffait, guelgues jours apres, lorsgue la gelde eut põntre dans

( 586 )

Vappartement. Les liguides contenus dans mes vases ne tardörent pas ä se glacer, et au degel, ils ne m”of- frirent plus [image d'une destruction complete. Il arrive aussi gue parlõis gue lorsgu'une cause for- tuite vient troubler les corpuscules monadaires d*une mycoderme, ils ne sagregent point en filamens, cette cause venant meme ä cesser. Un peu avant Pepogue gue jäi cite, pour preserver du froid une jeune my- coderme de la biere, je descendis dans ma cave Pas- sielte gui Ja contenait; mais sa pellicule s'Gtant d6- rangte par le transport, ou se trouvant dans une localitd gui, peut õtre, ne lui Gtait plus favorable, ne m'offrit aucun filament, mõme apres plusieurs semai- nes de repos, et au moment j €cris ces animalcules sont encore libres.

L'existence des corpuscules monadaires composant les mycodermes, en nous demontrant jusgu'ä guel point la vie peut õlre reduite, detruit un' certain nombre des idees gue Von s*Ctait crekes autrefois sur la nature animale. Ces õtres Gtonnans, gue Pon peut considerer cömne des €bauches imparfaites, nous pre- sentent une simplicite d*organisation a peine croyable; aussi les facult€s gu'ils en obtiennent sont-elles tres- borntes. Freles et sans consistance, ils ne paraissent tre gue des points mouvans, gui n'ont d'autre fonc- tion ä remplir, pour conserver la vie, gue d*absorber par leurs pores les substances gue les liguides ou les corps tres-humides sur lesguels ils sont placds leur presentent de toutes parts. Ouant ä la-'duree de leur existence, elle est šphemere, et se termine, sans doute, lorsgu'ils ont rempii le veeu de la nature, c'est-A-dire gu'ilsontreproduit d*autres individus semblables a eux.

(587 )

Si Don examine ce gui se passe dans 'augmentation en €paisseur d'une mycoderme, on se convainera gue cette augmentation se fait a sa surface inferieure en contact avec le liguide. En effet, le dessous de la pel- licule n*offre toujours gu'une sorte de bouillie peu consistante, et si on la soumet au microscope, on n'y võit aucune production filamenteuse; mais on y de- couvre des myriades d'arimalcules encore libres, gui sagregeront plus tard cn filets phytoides, et se trou- veront immediatement remplacts par de nouveaux individus soumis aux mõmes destinees.

Des gue Panimalite des mycodermes sera bien re- connue par les naturalistes, elle leur demontrera peut- õtre, d'une maniere Evidente, celle de ces petites pro- ductions Ephemeres et microscopigues gue le vulgaire appelle moisissures, et dont les gemmes d'une tnuile extrõme, repandus et suspendus dans Patmosphöre, se fixent et se developpent. sur presgue toutes les substances fermentescibles et jusgue sur les myco- dermes. Deja GAILLON rapporte ä des nemazoaires les genres Mucor, Monilia et Botrytis des mycologues, parce gue leurs filamens si delits, si fugaces et si nombreux, sont, ä ses yeux, formes de corpuscules nonadaires analogues a ceux gu'il a vus dans les con- ferves gui ont 6te [objet de ses observations. L'idee gu'il s*est formde des mycordermes memes, corro= bore Popinion gue j'ai €mise sur leur existence ani- male : dans une lettre gu'il m*Eerivit le 20 de jüillet 1825, en reponse ä ceile par laguclie je lui faisais part de guelgues experiences sur les moisissures, et de mes premitres recherches sur les corpuscules de

plusieurs especes du genre gut m'ocenpe, avant guo

( 588 ) j y eusse reconnu la faculte locomotive et 'agregation en series lindaires, il me disait : « Je mai plus aucun » doute sur Vanimalite des moisissures; comme vous » le dites, la nature du liguide determine parmi ces » productions un developpement tout autre. Les my- » codermes et les moisissures ont pour base une na- » ture commune; ces dernieres s'tlevent dans leur » agregation ä Petat filamenteux, tandis gue les pre- » mieres sont en masse pulvisculaire. » Gependant, guoigue Üopinion de ce savant soit d'un tres-grand poids, il est impossible d*'admettre gue le propre des mycodermes soit d'etre en masse pulviseulaire, et gue les filamens couches gue Pai deerits appartiennent a une autre production. Tout ce gue Jai vu, et gue |'on pourra voir apres moi, sur le developpement des corpuscules ou pulviscules, viendrait combattre victo- rieusement cette hypothese, et je ne doute pas gue GAILLon lui-m€me soit maintenant de mon avis, sil a fait depuis lors guelgues recherches sur ce genre. Ce gu'il m*Eerivit est certainement le resultat de Perreur dans laguelle je Pavais mis moi-meme en lui commu- niguant mes premieres observations. (Juant 4 son opinion sur Panimalite de plusieurs genres de |'ordre des mucedintes, je la trouve tres-fondee; mais ces genres devront toujours õtre distinguts de celui des mycodermes. Lorsgue ce naturaliste dit gue les my- codermes et les moisissures ont pour base une natrre convmune, nous devons entendre gu'elles doivent toutes leur developpement ä des -corpuscules mona- daires, mais: dans lesguels on peut reconnaiire plu- sieurs especes tres-distinctes. Ainsi, le Mucor mucedo

et les Monilia digitata et racemosa, par exemple, gui

(389 ) ne tardent pas ä pulluler sur les vieilles mycodermes de la biere, de Ja colle, de la dreche de biere ou de Peau-de-vie de genievre et sur guelgues autres, n'ont peint pour origine, selon moi, les corpuscules crda- teurs des pellicules gui couvrent d'abord ces sub- stances. La forme de ces animalcules elementaires , dans le plus grand degre de petitesse ou nous puis- sions les apercevoir, peut venir ä Pappui de mon opinion : elle est ovoide dans les trois premieres my- codermes, et parallelogrammignue dans le Mycoderma multi-juniperini, tandis gue les sporidies, ou plutöt les corpuscules monadaires du Mucor et des Monilia sont parfaitement spherigues.

En terminant ici les generalitts gue j'avaisa exposer sur les mycoderrmes, je crois devoir faire remarguer gue les observations gui en sont Ja base nous dd- montrent plus gue jamais la necessitš de revoir,-avec soin, et ä Paide de bons instrumens amplifians, tous "les õtres sur la nature desguels il reste encore guelgue doute. Ges nouvelles recherches, faites avec patience, un esprit libre et degage de preventions, nous prou- veraient, j'en suis certain, gue les classifications de beaucoup de productions peu observees, ou etudices a la vae simple, sont aussi erronšes dans les rapports gue ces productions ont entre elles, gue dans la place gu'on' leur a assignee dans |'ordre naturel.

Pour ajouter a Phistoire des mycodermes, je vais donner la description de.guelgues-unes des espöees les plus distinctes de ce genre; ce sont : ies Myco- derma cervisim, malti-cerviside, malti-juniperini, glutini-farinule et vini. Independamment de ces cing especes et de celles gue jõai signalees dans le

V. | 26

( 590.) ;

Catalogue des plantes omises dans les Flores du nord de la France, sous les noms de Mycoderma aeetosar- cocld:, atramehnti et succi=cerasorum , jäi €ncore observ€ des mycodermes sur le petit - lait, le lait de beurre filtr6 au papier, le fromage a la pie sald 61 conserv€, Veau sure des amidoniers, la decoction' de noix de galle, les vieux bains de teinture, le verjus, le vinaigre, et plusieurs herbes et pulpes de fruits cuites et conservees dans des pots. Je ne les distinguerai point ici comme autant d*espöces particuliöres, parce awil ne m'a pas €tö possible de les suivre assez de temps pour reconnaitre positivement leurs caractöres, ou parce gue, le plus souvent, ces caractöres les font rentrer dans guelgues-unes des mycodermes gue jai nommäes. Celles gui, par exemple, croissent sur le verjus et sur Peau sure des amidoniers ne me pa- raissent pas diffŠrer sensiblement du Mycoderma cer- visiw. Les corpuscules monadaires de ces trois myCo- dermes se developpent plus ou moins rapidement, se meuvent avec plus ou moins d'agilitš, et donnent naissance a des agrõgats ou pellicules plus ou moins ctendus; mais la nature des liguides sur lesguels ces productions se propagent occasione peut-ötre seule ces petites differences, insuflisantes pour les distinguer sptcifiguement. Des tomates, cuites et renfermees dans des bouteilles, m'offrirent cependant une mycoderme dont la forme et le developpement des corpuscules, ainsi gue la structure des filamens, me parurent assez distinets; mais n'ayant pu Petudier gu'une seule fois, je dois attendre de nouvelles observations pour mieux connaitre ses caractercs.

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e

( 591 ) MYVCODERM 4.

Animalcula monadina simplicissima, hyalina, gela- tinosa, minutissima, predita locomobilitate plus mi- nusve manifesta; interse ab uno extremo ad alterius extremum ordine longa coharentia, sive in statu pri- mordialis, sive post elongationem plus minus notabi- lem; eflormantia häc adjunctione fila inertia, hyalina, creberrima, ramosa, moniliformia, vel dissepimentis conspicua ferö semper incumbentia liguoribus, vel substantiis humidis in guibus nascuntur et ubi per eorum implicationem constituant pelliculam plus mi- nus spissam. Generatio per gemmulas interiores?

1. M. cervisia Desmaz., Cat. des plant. omises, etce., pag. 15. Plantes crypt. du nord de la France, 101. Vulgairement Fleurs ou Matons de ia biere.

Pellicula leviter rugata, leucofulva. Animalcula mo- nadina, seepius immobilia, ovoidea interse ferö agua -

1

lia, <; millim.,

gatione seriatim formantia fila moniliformia, vel fila dissepi- mentis inagualibus conspicua. Crescit ad superficiem CerVISIK,

Ce Mycoderma croit sur la biöre, toutes les" fois gu'elle est exposte a Pair dans des vases ouverts, ou gu*elle se trouve renfermee dans des bonteilles ou dans des tonneaux en vidange. Hi se montreä la sur- face du liguide comme une bouillie ou une sorte de pellicule blanchätre, presgue toujours ridee, et plus ou moins €paisse, selon son degrš de developpe-

26.

(592 ) ment. Vue au microscope, cette pellicule est entiö rement composte, dans le premier äge, de corpuscu- les monadaires (Voyez pl. IV, fig. 1), hyalins, gela- tineux, ovoides, et ä peu pres Egaux entre eux. Leur dimension en longueur, Evalude au micromttre, est de -., de millimttre, et celle en largeur de -;.. On peut observer un grand nombre de fois ces animal- cules sans saisir Je moment favorable ils se mgu- vent. Ils sont, en ef!et, si indolens pendant plusieurs jours, ou plutõt, le mouvement sensible si peu neces- saire ä leur existence, gue je les avais examines tres- souvent, comme je Pai dit plus haut, avant de remar- guer leur deplacement. Mais enfin, il arrive une Gpogue ils sortent de leur €tat d'inertie, et montrent une locomobilite telle gue personne ne pourrait la revo- guer en doute. Peu de temps apres, ils paraissent per- dre cette faculte, du moins pour nos sens, s'alongent plus ou meins (1) (fig. 2), se disposent en series li-

pr

(1) Cette elongation des corpuscules monadaires des mycodermes est entierement semblable ä celle gue Giron DE CHANTRANS deerit pour son polypier ( Recherches chimigues et microscopigues sur les " eonferves, etc., pag. 216, pl. XXXI, fig. 74,1, 2, 3, 4, 5), et pour son Conferva rivularis (pag. 78, pl. XXVI, fig. 64", a; A), gui est une nemazoaire de GAILLON. A cette occasion, je me plais ä dire ici gue Pouvrage de Giroo PE CHANTRANS a ELe juge un peu Lrop sE- verement. Parce.gue cet auteur n'a pas cherche ä Gtablir une clas- silication naturelle dans les õtres gui ont ete Pobjet de ses memoires, parce gwil a commis des erreurs assez graves en reunissant sous la meme espece des productions diverses; parce gwil a trop genera- lise ce gv'il avait tres-bien vu dans certains Etres; enfin, parce gue põur €tayer son opinion il n'a pas voulu embellir ses faits nombreux le theories'ou d'hypotheses ingenieuses gui amusent ['esprit guand les recherches deviennent infructueuses, on s'empressa de pronon

(395 )

neaires, se soudent bout ä bout, et representent des filamens simples ou rameux (fig. 5), tres-nombreux, couchs, entre-crois€s, un peu flexueux, fugaces, hya- lins, et guelguefois Ikgörement granules dans leur in- tõrieur. Les points de contact de ces animalcules font paraitre ces filamens cloisonnds d*espace en espace.

Les corpuscules monadaires du Mycoderma cervi- sio peuvent se reunir aussi avant leur Glongation : alors ils reprõsentent des filamens en chapelet (fig. 4), assez semblables, pour la forme, ä ,Ceux du Torula antennata Pexrs.; mais guel gue soit Petat dans leguel les animalcules s'agregent bout ä bout, le mouvement vital ne parait pas appartenir ä 'ensemble comme ä ses Glemens

2. MYVCODERMA malt-cervisiad N.

Pellicula fulva, vix rugata. Animalcula monadina guasi perpetuö se moventia, subspheerica, erassitudine inegualia, cireiter -— millim., fila duobus nodis ct in

specie pracedenti. Grescit ad superiiciem agua in malto-cervisie subsidentis.

Apres avoir decanid Veau gue j*avais versde et laissde vingt-guatre heures sur de la dreche de biere, c'est- 2

a -dire sur le marc de Vorge gui s*emploie pour sa fa- brication, pobtins, au bout d'une semaine de repos,

tr aa

cer condamnaton avant de posseder toutes les donnees nEcessaires pour rendre lejugement. Mais enfin, apres vingt annees d'nn pro- fond oubli, des observateurs, plus perseyerans et plus-cxacts, ren- dront-ä ce venerable Linneen, je n'en doute pas, toute la justice

out Jui Etait due pour certaines parties de son travail.

( 594 ) cette mycoderme. Elle diflere de celle ci-dessus par sa pellicule moins blanche et assez unie, par ses ani- malcules presgue spherigues, indgaux en grosseur (les plus gros ont =, de millimttre), et constamment douds d'un mouvement tres- vite. Ils ne deviennent immobiles gue dans leur reunion bout a bout, ou gue lorsgu'ils se rassemblent en petits groupes; dans cette derniöre position, ils se trouvent tellement serres les uns contre les autres, gu'il n'y a gue ceux places sur

les bords de ces espeees d'essaims gui peuvent encore agir.

5. MVCODERBMA malti-juniperini Desmaz., Plant.

erypt. du nord de la France, 102.

Pellicula alba rugata. Animalcula monadina in forma parallelogrammi angulis rectis, apice rotundatis; fila duobus nodis, non moliniformia. Grescit super mal- tum agux vite juniperine.

Cette mycoderme se developpe, ordinairement au bout de six ä huit jours, sur le liguide appeld dans notre pays dreche de genicvre, et gui nest autre chose gue le residu de la äliakop de la ligueur fermentee dans la fabrication de Peau-de-vie de genitvre (1), Sa pellicule est beaucoup plus blanche gue celle du

SAASTE" iii

(1) Pour Eviter toute erreur, je crois' essentiel de faire remarguer gue le seigle et Tescourgeon sont particulišrement employ€s dans cette fabrication, et gue les baies du Juniperus, lorsgw'on en fait usage, m'y'entrent gu'en tres-petite guantite. Par le nom specifigue gue Jai choisi pour designer ma mycoderme, pai donc voulu plutdt rappeler celni sous leguel on connait le liguide gui la produit, gue le nom des grains gui en font la base.

(995 ) Mycoderma cervisim, et ses rides sont beaucoup plus prononcees. Ses" corpuscules (fig. 5), dans le plus grand degre de: petitesse ou j'ai pu les 'apercevoir; sont en e de rectangle a angles arrondis, et ont

de millimetre de largeur sur 75 de lon- gueur; mais cette longueur 'varie beaucoup, parce gue la plupart d”entre eux s'alongent de suite plus ou moins, soit en Conservant constamment la forme rec- tangulaire (fig. 6), soit en donnant naissance, par leurs extrEmites, ä une ou deux tumefactions d'ou sort une

envVIrON ,

30

Glongation (fig. 7) gui, s'arretant tout-A-coup dans son developpement, acguiert plus d'extension en lar- geur, se confond avec Panimalcule, et ne representc plus avec lui gu'un seul et mõme rectangle, six A'huit fois plus: long gue large. Ouelguefois cette elonga- tion reste kistinõis du corpuscule et offre, par la di- rection obligue gu”elle a prise, "origine d'un rameau.

Comme dans toutes les mycodermes gue jai eu Voccasion d”observer jusguici, les filamens de cette espõce se composent d'animalcules gui s'unissent les nns aux autres, en cönservant leur grandeur premiere (fig."8), ou bien ils se construisent par Vagregation de ces mõmes animalcules, apres gu'ils ont acguis un certain degre d'elongation (fig. 9). La facultd loco- motive n'est accordde gu”aux seuls animaleules €l6- mentaires; cependant le repos paratt õtre leur Giat le plus ordinaire. Je croyais d'abord gue le mouvement ne se manifestait dans cetie mycoderme gue par ürie sorte d'attraction lente, gui reunit les corpüsculesmõ- nadaires par leurs extr6mites, mais je decouvris plus tard gu'il en existait un autre gui avait echappe a mes observations. Ge mouvement est instantane, itõratif ct

( 396 ) trös- brusgue ; par communication, il imprime ä la masse des corpuscules une agitation * g6nErale tout-a- fait independante de celle gue pourrait occasioner le” liguide dans leguel ils se trouvent.

4. MYCODERM4 glutini-farinule N.

Pellicula vix formata. Animalcula monadina, eras- sissima, ovoidea, complanata et perpetuö se moventia, se constituentia in filis ita ut eorum extremitates sint applicata et se invicem tegant. Grescit super glutinum farinule.

Pai observe cette mycoderme sur la colle de fleur de farine extr6mement liguide. Il ne faut pas la con- fondre avec celle gui se developpe aussi sur la mõme substance, mais dont les caractöres ne m?ont pas paru assez diffkrens de ceux du Mycoderma cervisia pour ja distinguer de cette espece. Gelle dont il est ici gues- tion me fit voir les plus gros animaleules gui se soient pr€sentes dans mes recherches. Ils sont ovoides, apla- tis, toujonrs en mouvement jusgu'au moment de leur agregation filamenteuse, Cette agregation ne se fait pas tout-ä-fait comme dans les espöces gue pai de- erites ci-dessus, c*est-A-dire gue les animaleales ne se soudent pas positivement bout ä bout, Lorsgue |*6- pogue a laguelle ces petits õtres doivent se reunir est arrivõe, ils se rapprochent, se disposent sur une seule ligoe en glissant les uns sur les autres, de maniöre gue leurs extr€mites restent appligudes et se recou- vreni mutuellement (fig. 10). Je n'ai remargub dans cette mycoderme aucune elongation des animalcules, peut-tre conservent-ils toujours leur forme et leur

(597 ) grandeur primitives. Les filamens gu'ils constituent sont moins nombreux gue dans les autres especes. Gette espõce, par les caracteres particuliers gu*elle prdsente, pourrait donner lieu a [Gtablissement d'un autre genre.

5. MYVCODERMA vini, Varrot, Bibl. phys. econ., aoüt 1822. DesmAz., Catal. des plant. omises, etc., pag: 15, et PI. erypt. du nord de la France, 103, Mycoderma mesentericum et Myc. lagene Pers. Mye. Eur. sect. 1, pag. 96. Traiti sur les champ. comestibles, pag. 8 vulgairement fleurs du vin.

Pellicula, sive acervus carnosus, sub albidus, vel rubescens. Animalcula monadina ovoidea, inzgualia, minora et magis gelatinosa guam in mycodermide cervisie. "Fila dissimilaria ut in mycodermide citata. Grescit ad superficiem vini, vel ad rimas doliorum eumdem liguorem extrinsecus stillantium.

Gette espöce prend naissance ä la surface du vin, dans les bouteilles ou dans les tonneaux en vidange. Ses animalcules monadaires (fig. 11) sont ovoides, inegaux, plus petits et plus gelatineux gue ceux des autres mycodermes, et la pellicule gu'ils forment par leur reunion est blanche ou rouge, selon la couleur du vin sur leguel elle s*est developpee. Ses filamens m'ont oflert guelguefois une granulation tres-pronon - cöe : Jai vu mõme, dans [ihterieur de guelgues-uns, de gros corpuscules pars et la, comme les repre- sente la fig. 12.

C'est, selon moi, le Mycoderma wini gui se trouve encore dans les celliers et dans nos caves, au dehors

(.398 )

des pitces (celles grii nous viennent de Bordeaux sur- tout). IL s*y developpe autour des broches, des bondes, et le long des joints ou des fissures des douves gui laissent suinter le vin. Mais, dans cette Jocalitd, il ° differe un peu de celui gui surnarge cette ligueur. HI se presente d'abord comme une peau molle, visgueuse et plus ou moins €paisse, gui se transforme peu a peu, si le developpement continue, en üne masse arrondie, CÖRVexe, homogöne, charnue, compacte et tres-ferme , gue Pon peut comparer, pour la consistance et Pap- parence, ä un morceau du foie de certains animaux, lorsgue les vins rouges lui ont donne naissance. Celle des vins blancs differe pär sa couleur; c'est, du reste, la mõme organisation dans tous deux; les corpuscules tres-gelatineux ne se trouvant pas baignts par le vin, comme lorsgu'ils naissent ä sa surface, s'õagglomerent en masse (fig. 15), d'une maniere si intime gue |'eau ne peut plus les dsunir. Peut-ötre mEme exsudent-ils une mucosite particuliöre gui les retient Pun ä Pautre. Ouoi gu'il en soit, c'est cette Etroite reunion gui les prive de la facult6 locomotive, et gui les empõche de sõagrger, aussi souvent gue ceux des autres especes, en series lindaires et filamenteuses. Avec un peu de soin et de patience, je suis cependant parvenu ä trou- ver dans les masses guelgues filamens semblables 3 ceux de la fig--12. Il est rare d*observer cette myco- derme sans y rencontrer un grand nombre de Vibrio aceti gui paraissent en faire leur proie.

Ouoigue la production gui m*occupe, et gue je rapporte au Mycoderma vini, semble s*eloigner un peu de cette espece, je ne pense pas gu'on doive la regarder uniguement comme le produit de guelgues

( 299 ) combinaisons des principes du vin. Et puisgu*elle n'a jamais, du moins ä ma connaissance, fix6 Vattention des chimistes, je dirai igi, en faveur de mon opinion, gu'elle est tout-a-fait insoluble, mõme a chaud, dans Veau, le vin et Palcool, et gu'elle prend dans ces li- guides une fermete Egale a celle de la gomme Glas- tigue. D'ailleurs, de ce gue Von ne remargue gue tres=rarement des filamens dans cette substance, de ce gue le mouyement n'existe pas ou nest point sen- sible a -nos sens- dans ses corpuscules, peut-on r6ve- guer en doute sa nature animale? Je ne le pense pas. L'obserration parait prouver gue tous les corpuscules monadaires composant la masse d'une mycoderme ne sont pas susceptibles de se rdunir houtä bout; j'ai signale- mõme une »circonstance dans laguelle la ge- neralitš de ces corpuscules s'Etait refusde, pour ainsi dire, a Vagregation filamenteuse ; et, sans de -grands efforts, il est facile de concevoir gu'ils peuveni tres- bien vivre:et mourir a Pair libre, Ouant a leur inertie complete, j'ai fait connaitre guelle pouvait en õtre la cause. Lors meme gue la mucositd gui les retient en- gag€s n'existerait point, leurs fonctions vitales pour- raient encore avoir lieu sous une immobilitd appa- rente. « On ne saurait douter, dit Diilustre auteur de » NM Histoire naturelle des animaux sans vertõbres, » gue dans les animaux les plus imparfaits, tels gue » des tafusoires et les polypes, la vie ne soit dans sa » plus faible Energie, a Vegard des mouvemens inte- » rieurs gui la constituent, et gue les fluides propres » gui-sont mis en raouvement dans le-frõle tissu cel- » Julaire de ces animaux, ne -s'y deplacent gu*avec »-une lenteur oxirG6me, gui les rend incapables de sy

( 400 )

» frayer des canaux. Dans ces animaux, de faibles » mouvemens vitaux suflisent seulement a leur trans- » piration, aux absorptions des matišres dont ils se » nourrissent, et a |imbibition lente de ces matišres » fluides. » Ouant a Ja locomobilite, Jajouterai gue certains animaux, plus avanes dans 'echelle gradude des õtres, en sont totalement privõs, et gue c*est ce gui peut aussi se rencontrer dans les animalcules de plusieurs mycodermes, parce gue leurs, facultds vitales doivent Gtre relatives a la simplicite de leur organisa- tion. Nous sommes d'ailleurs bien Gloignes de con- nattre tous les modes d*existence gue la nature s*est plae a repandre dans ses oeuvres.

En resume, je dirai gue Panalogie des caractöres essentiels de cette production avec ceux gue presen- tent les mycodermes, ne m'a pas permis de la s€parer de ce genre. Ši des observateurs me reprochent un jour d'avoir expost ici une opinion trop hardie, je leur repondrai gue jzeprouvais une trop forte convic- tion sur la nature de cette substance pour taire ce gwelle m'avait fait penser.

Je ne m'occuperai pas des autres mycodermes, pour les motifs gue pai exposts plus haut. Lorsgue les ob- servations se seront multiplides sur ce genre, lorsgue Von sera plus avancd dans son Gtude, on pourra en offrir une monographie plus complete. En attendant, Vhistoire des especes gue je viens d*exposer rendra celle des autres plus faciles a saisir, en degageant Ja route nouvelle gu”il faudra parcourir des obstacles gue Von aurait pu y rencontrer, Ce memoire est le fruit des recherches guc Jai faites sur les mycodermes de

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MICODERMA.

(401 )

puis plus d'un an, et dans les trois premiers mois de Panne courante (1826); je n'ai peut-Etre pas eesse un seul jour d*examiner ces productions au microscope. Je ne croyais pas d'abord gu*elles m'auraient occupe aussi long-temps, mais je fus en guelgue sorte en- traine d'une chose ä une autre. En terminant ici le r6sum€ de mon journal d*observations, je dois dire gue si je lui ai donne une Gertaine etendue, c'est gue jai pensd gue des preuves multiplides de 'animalitd "de ces productions, classes jusgu'a present dans le regne võgetal, ne sauraient õtre indif[erentes aux na- turalistes, et pourraient nous conduire a des decou- vertes du plus haut intšret, en nous dŠmontrant encore la võritö de cette pensee, trop souvent contestee par Vignorance, gue rien n'est futile dans ['etude de la na- ture, et gue dans ses plus petites productions se cache guelguefois le secret de ses plus grands phenomenes.

enrnrnarnann

EXPLICATION DE LA PLANCHE IV.

Fig. 1, 2, 3 et 4. Mycodermes de la biere. 5, 6, 7, 8 et 9. Mycodermes de la dreche de genievre. 10. Mycodermes de la colle de fleur de farine tres-liguide.

11, 12 et 13. Mycodermes du vin.

Ver pig 45 i

UA MAA AA AVAUS AV UTA AA AAA VAAMAAAAVUVUVVUVUVV

ILLUSTRATION

Du genre Änoconia (1), dans la famille des Algues; par Me MariE- Anne LibERT, de

Malmedy, Associee-libre.

Parwmr les plantes' cryptogames gue Micnetr a fait conmaitre pour la premiere fois, il y a des especes gui, par leur raretd ou par leur petitesse, ont €chapp6 aux recherches des botanistes venus depuis, et dont les descriptions sont trop vagues pour gu*on ait pu les classer dans les methodes naturelles.

La plante gue je vais decrire m*a paru Etre la mõme gue celle gue Pauteur des Vova plantarum genera a designte sous le nom de Byssus minima, carulea, non ramosa, musco innascens; et elle m*a servi a Gtablir un nouveau genre sous le nom d*Znoconia. Voici son caractöre : Fila decumbentia, subramosa, ewspitosa, continua, rigidula, granulis demum per superficiem erumpentibus aspera. Nggs As ESsENB., in Liit.

Observation. Ge genre, gui se place tres- bien dans la famille des algues, a beaucoup de rapport avec

*la Trentepoh KAST dont il dMere par ses 3 28

(1) L'etymologie de ce mot est tirce de iw, Jibre, ct KOViLOD , JE COU-

vre de poussicre. Je recouyre mes filamens de poussicre.,

(405 ) filamens continus, sans aucune cloison ni Etrangle-- ment guelcongue. |

INOCONIA Micheli N. (planche V, fig. 1), Bys- sus, n*19; Micn. Vova pl. gen., p. 212, tab. 90, f. 8.

Filis eylindricis, coeruleis.

Cette plante, d'une couleur agreable, forme de pe- tites toulles composees de filamens tres-courts, cy- lindrigues, simples, continus, tombans et comme lexueux ; ils sont d'un bleu clair et recouverts d'une poussiere granulee.

Pai trouv6 cette jolie petite espece, en ete et en automne, pres de Malmedy, dans un lieu frais et om- brage, elle etait fixte sur les mousses, parmi les roches calcaires, et mElde avec la Zejeunia calcarea.

an rrnrnsan nan

EXPLICATION DE LA PLANCHE V, /ig. 1.

Inoconia Micheli. a. Touffe de grandeur naturelle., 6. Kilamens vus ä la loupe.

c. Filamens vus au microscope.

,9,9,9.4.1,9,41,9.9.99,9.7.5.9,3.4.8..49,9,7.53.9,9.79.9,.7.99,9.1.59.4.4.0.4,.3,. 1909, 29,3..44.4.1.11,7.549.1.5.44. 5.5

OBSERVATIONS

Sur le genre Asteroma, et description de deux especes appartenant a ce genre; par made-= demoiselle MAnie-ANNE LibERT, de Malmedy, Associee-libre.

Otvanp le professeur DE GANDOLLE constitua le genre Asteroma, il appligua cette denomination ge- nerigue a six plantes gu'il rapprecha d'aprös leur port; et sans faire attention aux organes essentiels, il cumula dans ce groupe des especes d'une erganisa- tion tres-differente.

"Fries, dans son Systema Mycologium, a tabli le genre Dorthidea sur beaucoup de plantes gui offrent de grandes anomalies dans leurs caracteres, et parmi lis nalles ila place les Asteroma phyteume, dentariw, polygoni, viole, et fraxini, de sorte gu'il ne restait plus, pour maintenir le genre gui fait le sujet de ce m€moire, gue |” ln padi.

Vai desire d*? appeler Pattention des mycologues sur cette singuliöre production, gui ne parait se trouver gue dans les Ardennes, et de lui voir conserver le nom gue le savant auteur de la F/ore francaise lui a impose. L'examert auguel j ai,saumis cete belle.crypto- game m*a prouve gu'elle devait faire un genre naturel et bien distinct, dont les caractöres sont prononcts et trös-positils; les voici : F'ibrille innate, repentes;

(405 ) | sporangia membranacea apice poro pertusa, Asci sub- elavati 3-4 annulati.

Le genre Asteroma, dans |etat actuel de nos con- naissances, repose sur deux especes.

[°. ASTEROMA padi (planche V, fig. 2), ve G., Fl. fr., t. 6, p. 165.

Sporangia innata seriata fibrillis dichotomis pe- nicillatis juncta.

Il croit sur la surface supõrieure des feuilles encore vertes du Prunus padus, un filament blanc, byssoide, penicilliforme et adhõrent ä 'Epiderme; il prend nais- sance dans une petite tache vers la nervure princi- pale, et se divise bientõt en rameaux souvent dicho- tomes et rayonnans vers la circonference; les pustules sont roussätres, ovales ou rondes, nombreuses, pe- tites, tres-rapprochees et souvent confluentes; elles suivent, se partageant en deux files, toutes les ramili- cations du filament; la pulpe seminiftre prend assez de consistance, elle est blanchätre et sort par Vorilice sous la forme d'un petit filet tres-court : guand cette plante a acguis tout son developpement, elle forme alors, par le rapprochementde ses pustules, et la teinte brune gue prend le tissu de la feuille dans la partie at- tagute par [ Asteroma, une tache ovale ou orbiculaire de 184 56 millimetres de diamttre, dans le centre de laguelle on ne distingue plus de filamens; mais les extrEmitts penicillees des rameaux persistent A la cir- conference, et forment une bordure blanche, frangee et radieuse gui la circonscrit.

11°. ASTEROMA rose N. (planche V, fig. 3); Himantia pulchella Pers., Myc. Europ., 1, p. gi? Vs 27

( 406 )

Sporangia sparsa [ibrillis ramösis radiatim ex- pansis insidentia.

Il nait a la surface superieure des feuilles encore vertes de plusieurs especes de rosiers, mais principa- lement sur celles de la Rosa turbinata, il forme de petites taches orbiculaires d'un brun fonce; gui ont de 24 5 millimttres de diametre : ces taches sont souvent confluentes; vues ä la loupe, elles offrent des filamens blancs, rameux, adhõrens ä Pepiderme et rayonnans d'un centre commun; les pustules sont noires, ovales ou rondes, placdes sur les filamens, parses, guelguefois disposdes en cercles concentri- gues. * A

Vai trouv6 ces deux charmantes productions, en automne, prts de Malmedy, dans les beaux jardins de Montbijou. Gtablis par M. le chevalier GAvEns.

mrnrarrsn nav

EXPLICATION DE LA PLANCHE V, /ig. 2 et 3.

Fig. 2. Asteroma padi. d. La plante jeune, de grandeur naturelle. e. La plante ägee, idem. J. Pustule grossie.

Fig. 3. Asteroma rose. g. La plante de grandeur naturelle, h. La plante vue ä la loupe. i. Pustule grussie,

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R (0) MA padi et Rose». - Deseve Jõul E

TE.)

(a Soe Linneenne (1826 )

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IL et ILASTEROMA- padi et Kose

1 INO CONLA Nicheli

EL Zidert. del

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EXAMEN

De la guestion de savoir si les Cristatelles ou Eponges d'eau douce sont des vegetaux; par M. B. pe LA PxLAiE, Correspondant.

La place gue doivent occuper les €ponges. d'eau douce dans la classification des Elres organists, se irouve determine, parmi les Algues, par des carac- täres tirgs de leur formation, de leur nature, et sur- tout de la presence des graines võritables gut se dis= seminent pour reproduire |'esptce.

Leur texture differe essentiellement des šponges marines, n*Gtant nullement fibreuse : ce n'est gu'une agglomeration de petites lamelles, dont la connexion reciprogue constitue une masse cellulaire, d'abord Etendue en couche plane sur*les corps submerges, puis s'Epaisissant, et produisant des mamelons gui s*a- longent en digitations eylindracees, guelguefois dicho- tomes. Leur vie se trouve concentree dans une annee võgetale sous les climats rigoureux ou temperts, puis- gue nous les voyons paraitre au printemps, parvenir en etö au' plus grand developpement dont elles soient suscepübles, puis disparaitre dans le courant de Pau- tomne, parce gue les eaux, grossies par |'abondance des pluies, les entrainent dans lear course devenue rapide, ou plutõt parce gu*elles ont alors rempli tous les actes de leur existence.

27.

3 (408 )

Leur nature võgetale semble encore confirmee par une multitude de grains gui doivent tre sans doute leurs semences, lesguels occupent toujours la partie infGrieure de ['eponge. CGes observations, faites en France, et repetšes a Terre-Neuve en 1816, 18190 et 1820, m'ont demontre manifestement un mode d'ac- croissement analogue- et mõme conforme a celui de la majoritd des algues aguatiles.

La eristatelle, dont je vais parler, offre de plus une analogie marguše avec les võgetaux par sa couleur d'un beau vert comme herbace, et nulle'ponge mari- time ne nous Ja presente : elle s*en distingue en ovtre par une Glasticitš mediocre, gui n*existe encore gue guand la substance est dans un Gtatde fraicheur; par Podeur fetide et penttrante gu*elle exhale lorsgu*elle est retiree de 'eau; enfin, parce gu”en sõchant, sa tex- ture devient fragile; caractöres gui n'appartiennent point aux €ponges pelagiennes. Les charactes, a |*ex- ception du genre Vitella d'Acaroa, nous oflrent ega- lement, dans les mõmes cas, une fötidit etune fragilitd semblables a celles gu*on observe dans les cristatelles.

Ge fut la guantitš considerable de graines spheri- gues logšes dans les cellules inferieures gui me firent regarder les cristatelles comme faisant partie du regne võgetal, par leur analogie avec les. autres grains existant dans les scyphules des häpatigues / Mar- chantia ), et plus particulišrement avec les tuber- cules fructiferes des conferves appartenant aux ec- tospermes et aux conjugutes. Ges globules sont trans- lucides, creux, et recouverts par une enveloppe rude, mince, mais assez solide pour r€sister au tranchant d'un instrument. La cavitd interne est completement

" (409.)

remplie par une substance homogöne, comme muci- laginevse, gui se repand au dehors en grande partie, lorsgu*on coupe en deux portions cette petite sphere. Je n'ai vu, avec une triloupe, ni filamens, ni corpus- cules particuliers dans cette substance, laguelle ne m'a paru composte gue de petites vesicules homo- genes, toutes semblables, parfaitement transparentes et d'une forme sphõrigue tres-reguliere.

Ces petites vesicules diaphanes sont sans doute une matiöre analogue a celle gu'on voit s'€chapper des conceptacles terminaux des ectospermes, et gue VAu- cHER considerait comme le pollen de ces võgetaux (1). Dans cette classe des conferves, nous verrons les au- tres corpuscules reproducteurs ou graines des ecto- spermes offrir Egalement un globule d*une couleur uniforme, rempli d'une substance homogene, gui pro- duit un filament, dont Vaccroissement successif finit par constituer un nouvel individu. i

L'analogie nous porte donc naturellement a admet- tre gue la reproduction des cristatelles doit s'effectuer de la mEme manitre, puisgue leurs corpuscules glo- buleux ou graines nous of[rent la mõme organisalion. LinnE, dans ses premiers travaux sur la cryptogamie, avait €te dirige bien judicieusement par Pimpulsion seule de son genie, en classant cette production au nombre des võgetaux.

JR a A ST ASEN ER. SIKUD

(1) Mais Vavcner ignorait le double mode de fructification gui est assez freguent dans les algues aguatiles, et A'apres leguel nous ne pouvons considerer ces conceptacles particuliers (gue comme une autre sorte de fructification dont la nature aurait aussi pourvu

ces especes de conferves. Alors, chacune des vesicules aurait la faculte de concourir a la reproduction de Pespecc.

(410)

Telles dtaient mes opinions sur les cristatelles, de- puis 1619, lorsgue j*eus connaissance du memoire de M. Grarx, dans leguel il fixe la place gue les šponges doivent occuper dans l'echelle des productions de la nature. L'auteur, gui est bien d*accord avec moi pour les considerer comme des võgõtaux, se fonde sur ce gu'il a vu les corpuscules globuleux ou graines se dõetacher de la plante adulte; se couvrir, guelgues jours aprös leur separation, de fibres croissant A la maniöre des võgetaux, et composer ainsi une masse veloutše. Gette observation est d'une haute impor- tance, parce gue nous rencontrons, dans guelgues nu- m€ros de Girob DE GHANTRANS, des exemples de con- ferves la graine se couvre egalement de petites pointes, dans lesguelles nous voyons les rudimens des fibres de la cristatelle observee par M. Grax. Ge sont des preuves sulisantes, si je ne me trompe, pour ran- ger desormais les cristateiles parmi les võgetaux.

En attendant gue de nouvelles observations confir- ment celles gue pai faites jusgu'ici, je terminerai cette note par la description de la eristatelle.

Gette substance se developpe dans les eaux douces, sur les morceaux de bois submergts, comme les li- chens, munis d'une base crustacke, ou comme les Žs- chara, pvoductions lithoides, formšes par Panimaleule gui donne naissance a ce madrepore.

L”espace elle va s*etablir se distingue des par- ties voisines par une couleur blanchätre, gui forme une tache ou une plague, plus ou moins reguliöre, arrondie, Gette base, d'abord sans dpaisseur notable, devient saillante de plus en plus, et d*uniforme gu'elle Gtait primitivement, sa superficie s*Glöve ca et en

(411 )

appendices irreguliers, arrondis, guelguefois plus ou moins longuement digits, et alors excedant rarement 614 108 millimttres de longueur; d'autres fois, ils se reduisent a des El6vations Egalement irreguliöres, gui se joignent les unes aux autres d'une manišre tor- tueuse, laissant entre elles, en outre, des depressions ou concavitts plus ou” moins profondes; enfin, ces parties saillantes s*Glžvent sur certains €chantillons en excroissances planes, arrondies en leur contour, les- guelles, ressemblant un peu a des esptces de cretes, ont sans doute de.erming M. ve LAmARcK A designer cette production par le nom de Cristatelle. Mais cet Ctat, gui n'est gu'un cas particulier, ne pouvait, ce me semble, avoir assez d'importance pour servir de base a leur nom genšrigue.

La substance, dans sa jeunesse, ofire guelguefois une nuance verte sur ses bords, mais elle devient bientõt de ce gris cendr6 comme fulvescent, couleur ordinaire des €ponges marines. Toute la superficie est herisste de cils courts, assez Egaux, droits, güi ne sont gue les sommites de ceux dont se composent les par- ties internes, ou de nouveaux analogues aux prece- dens. Ces cils sont tubules, rectilignes, sans articula- tions, totalement hyalins, subulds, plus attšnuds en pointe ä leur extremite interieure gu'a 'opposde : le plus communement, les exterieurs s*accollent deux a trois ensemble, mais les internes n”cnt toujours paru solitaires. es derniers se trouvent assembles par un tissu cellulaire läche, dont les lamelles soni formees d'un parenchyme grenu, d'une texture et d'une den- sitö guelguefois intgales. Il offre, dans sa substance, de petits corps globuleux, assez transparens, gui m*ont

(42) paru d'une nature fort homogene, susceptibles de s'en sõparer, et de constituer sans doute un des moyens de reproduction.

La couche primitive ou thallus acguiert par Väge plus de densitd et de fermete gue le reste de 'eponge. Elle s'insinue dans toutes les concavites du corps gui lui sert de base, et s'y fixe avec une tenacitš assez remarguable, C'est dans cette partie seule gue j'ai rencontr6, dös le 10 juillet, les corps globuleux, el- liptigues, ou plus courts, et comme turbinds, gue je regarde comme plus particulisrement destinds a la reproduction de Pesptce. ils sont meme assez faciles ä distinguer en dessous par leur couleur d'un blanc un peu jaunätre, plus claire gue celle des parties voi- sines. Ils se composent d'un tegument assez ferme, presgue opague, d'une texture utriculaire, gui repand, en se dechirant par Pexiremite la plus obtuse, une matiöre liguide, contenant une infinitö de globules unilormes, spherigues, transparens, parmi lesguels je n'ai rien vu gu'on püt assimiler ä un embryon võge- tal ou animal. Ouand on presse ['kponge dans son Ctat de fraicheur, [on en fait sorlir une eau trouble ; cette eau doit la perte de sa transparence ä la matišre en petits globules gui s*€chappe du tissu cellulaire.

En cherchant si les trous et les autres vides de 1*6- ponge n*etaient point le refuge d'un animal particu- lier, je n'en ai rencontre aucune trace, ce gui me porte a croire gu'ils rEsultent du mode d*organisation de cette substance, comme tout ce' gui caracterise les corps võgetaux ou animaux.

UV VUUV VUV VUV VVV UV AAV VUV MAA VAL UVUVUVUVUVAVMUA VAU UMA MAA

OBSERVATIONS

Sur PDAgaricus pilosus de ZZupsox; par M, Louis pE BronmpEAUy, Gorrespondant.

L*Acaricus pilosus ( A. Hudsoni Pers., DE CAND.) est depuis long-temps connu des botanistes; observ6 d'abord en Angleterre par Hupsox, il a Gte, depuis, retrouv6 en France par |'habile cryptogamiste L£on Durour; il se montre mEme, assez freguemment, dans les bois de PAgenois, sur les feuilles du houx, «a aguifolium L.

Son habitation, sa petitesse, et les poils longs et roides gui se montrent dans la plus grande partie de sa surface, le rendent une des especes les plus remar- guables de la grande tribu des agarics.

Mais c'est principalement les divers developpemens de cette plante gui ont ete Pobjet de mes observa- tions, et leur rõsultat me parait devoir d'autant plus interesser les botanistes, gu'il semble prouver d'une manitre €vidente gue la plante decrite par pe GAN- DOLLE (1), sous le nom de Spheria complanata, var. ,

= 27 oemeliloeoõ-iÖe jj -j-õ-O-o-

(1) Flor. frang.,t. 2, ne 805. C'est a tort gue M. DE CANDOLLE rapporte a sa plante le Spheria herbarum, var. a, Pers., Synop. Jung, p: 78, vu gue Persoon cite le synonyme de Tone, leguel a represente dans ses Fung. Mecklen., f. 2, pag. 21, tab. 11, fig. 88, une plante bien differente de celle de M. pe CANDOLLE.

(414 ) n'est autre chose gue le premier GPtelapherent de PAgaricus pilosus.

Je vais presenter a mes confröres linneens Pexpose de mes recherches, alin de les mettre 4 mõme de juger.

L*Agaricus pilosus se montre d'abord sous la forme d'un petit tubercule, cache sous 'epiderme de la feuille du houx ; bientöt cet €piderme s*entr”ouvre, et a tra- vers son orilice dentele stchappe le chapeau de cet agaric, sur leguel on remargue de longs poils des sa naissance.

Jetons maintenant un coup-d*ceil sur Porganisation et les developpemens du Spheria complanata ne G. - gui croit, presgue toujours, põle-mele avec VAgaricus pilosus.

Cette plante, dans son €tat le plus ordinaire, forme a la surface des feuilles du houx des taches noires, arrondies, un peu concaves, lesguelles, vues a la Jloupe, ne pr€sentent aucun indice de! organisation võgetale; d'autres fois, ces taches un peu convexes se relbvent vers leur centre en un mamelon, pourvu guelguefois d'une Iegere depression ä son sommet.

C'est sans doute ce mamelon, dont le leger enfon- cement du sommet aura €t6, mal A prop95s, compare a Vostiole des spheries, gui a induit en erreur notre

eelebre confrere.

Des observations suivies montrent gue ce tubercule a un developpement tout dillGrent de celui du peri- thecium des spheries; tous les points de la feuille du houx, il se montre, sont margus d'une Iegöre pro- tuberence, et loin d*entr'ouvrir |epiderme pour se frayer un passage, c'est cet epiderme gui, se desse-

(415 ) chant dans toute la partie guž recouvre la surface du tabercule, se detache sous la forme d'un opercule, tombe et laisse le tubercule a nu.

Ceci indigue evidemment un avortement, et le fait suivant vient ä Pappui de mon opinion.

Ayant examine des €chantitlons du Spherria com- planata, faisant partie de la collection des cryptoga- mes des Vosges de MM. Movceer et Nesruer, j'y ai remargud plusieurs tubercules, un peu plus gros gue de coutume, pourvus de guelgues poils roides.

Ce nouveau developpement, compare a [etat de VAgaricus pilosus, aa moment de sa naissance, me porte a regarder ces tubercules comme le chapeau avorte de cet agaric.

On m"*objectera, peut-õtre, gue la tache noire gue forme le Spheria complanata, mõme dets son premier dõveloppement, devrait se retrouver ä la base du pe- dicule de PAgaricus pilosus.

L'observation ä la loupe n'y montre gue de petits corpuscules bruns, gu'on põrrait prendre au premier abord pour des sEminules, mais gui, mieux examin€s, paraissent forms de petites masses inorganigues, ir- reguliöres, fortement adherentes ä la substance de la feuille, et gue je regarde comme de legers debris du tubercule, premier rudiment de PAgaricus pilosus.

La disposition de ces corpuscules autour du pedi- cule, dans un cercle d'un diamttre ä peu pres egal a celui des taches du Sphueria complanata, semble con- firmer mon opinion.

Un coup-d*cil jet6 sur la planche gui repr€sente VAgaricus pilosus dans tous ses details, et dans les diverses põriodes de sa croissance, sullira, je 'espere,

(416 ) pour fixer 'opinion de mes confröres linntens a '6- gard des faits gue j'avance. ' Pour completer mon travail, jy joindrai la des- cription de VAgaricus pilosus tel gu'il se montre dans nos COntrees. -

AGARICUS pilosus Huvs. Agar. Hudsoni Pexs., Syn. fung., p. 590. De Cano., Fl. fr., t. 11, n? 455.

Gregarius, pileo convexo, albido, substriato, pilis strictis, nigro-rubescentibus obsito ; lamellis annexis, inegualibus, albis; pediculo contorto, fistuloso, basi piloso.

Observation. Le chapeau, observe a la vue sim- ple, parait colord ä son sommet, a cause des poils d'un rouge noirätre plus press€s dans cette partie. Le ptdicule, dans sa partie inferieure, est de meme cou- leur gue les poils.

* EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.

1. Premier developpement de PAgaricus Hudsoni.

2. Le meme agaric dont le chapeau commence a poindre.

3—4. Le mme, plus developpe.

5. Le mme, entierement developpe et de grandeur naturelle, re- presente sur une feuille de houx; les taches noires gw'on voit sur la mme feuille sont le Spheria complanata DE CAND.

6—7. Le meme, grossi ä la loupe, vu sous deux faces differentes.

8. Pedicule du meme, grossi ä la loupe, afin de montrer les corpus-= cules bruns gui:environnent,

9- Represente le Sphria complanata DE CAND.) on võit en A un tubercule encore recouvert de Pepiderme gui sest detache sous la forme d'un opercule ; au centre de cet opercule, on remargue une legere protuberence, produite par le tubercule gui, avant son

Kem.de (a Soe .Linneenne (1826)

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AGARICUS Hudsoni.

(417) avortement, faisait effort pour soulever Vepiderme, et se produire au dehors, en donnant naissance a VAgaricus pilosus; le tout est grossi ä la loupe. 10. Tubercule un peu convexe, protuberent ä son centre, avec une lõgere depression au sommet. 11. Tabercule pourvu de guelgues poils, portant ä son sommet une portion de Pepiderme gui le recouvrait. ra. Le mEme, plus garni de poils. ° 13. Tubercule sur leguel on apercoit trois corpuscules arrondis,

<ohcaves, dont pignore la nature.

7

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DESCRIPTION

D'une nouvelle espece de Viola; par M. Sasi BERTHELOT, Correspondant, Professeur de bo- tanigue et Directeur du Jardin des plantes a VOrotava.

Sur les 'pentes du pic de Teneriffe, prin'cipalement vers la partie tournee au nord, on tronve une espece de violette, dont la fleur bleu celeste a beaucoup de rapport, pour la forme, avec la fleur du Viola trico- lor, mais elle en'differe par ses pedoncules tres-gros, par ses feuilles et par le port.

On commence a la rencontrer sur la limite de la zone s'arrete Je genõta balais des plus hautes mon- tagnes (gu'on a sottement nomme Spartium supra nubium), et elle setend jusgu'au pied du piton, a 3500 metres au-dessus du niveau de la mer.

Sa võgõtation est fort singuliöre; elle croit au mi- lieu des pierres ponces et des laves gui garnisseni les flancs de la montagne, et, par un contraste non moins remarguable, elle demeure tout entiöre ensevelie sous la neige environ cing mois de Vannte, depuis la fin d'octobre jusgu'au milieu de mars suivant.

Sa racine est si peu enfoncöe dans le sol, gu'en tcartant les deux ou trois pierres ponces gui la ca- chent, la plante se trouve entikrement a decouvert, et serait bientöt enlevee par les vents gui soufilent

(419 )

avec impetuositš sur ces hauteurs. On demeurerait surpris de lui voir prendre de Paccroissement et par- courir toutes les phases de la võgetation dans des lieux aussi secs, aussi perpetuellement arides, si sa racine centrale n*etait molle et presgue spongieuse : c'est par son moyen gue Ja plante s'acecroche pour ainsi dire au peu de terre gu*elle trouve, et gu*elle pompe Phumiditd gue les vents d*est et de sud-est, n€s sõus le ciel embras€ des sables brülans de PAfrigne, ne peuvent entišrement detruire, malgre leur insuppor- table chaleur.

Cette plante avait deja Gtš rencontree par Brous- soNNET et par M. Swirn, mais les notes de ces deux ctlebres botanistes sont perdues pour la science. Elle a depuis €te recueillie par beaucoup d'autres voya- geurs, et m€me envoyee ä un grand nombre de bo- tanistes; aucun ne [a decrit, du moins aucun cata- logue de plantes nen fait mention.

LABILLARDIERE en parle dans son Voyage ü la re- cherche de Lapörouse; mais il dit seulement gu'il Pa trouvee sur les hautes regions du Pic, et pour ainsi dire la dernitre des plantes; et comme il ne Pa point vue en fleur, il ne fait mention gue de ses feuilles oblongues.

Bonv pe SAinr-VInceNmT, dans le premier ouvrage sorti de sa plume savante, mais par trop feconde, et gu'il a publid sous le titre de : Essais sur les iles For- tunces et Pantigue Atlantide, Vindigue seulement ainsi a la page 545, « 548. Violette..... » et rappelle ce gu'en a dit LABILLARDIERE.

Dans un tel tat de choses, je crois devoir decrire cette plante, et faire plaisir a ceux gui, la possedant

( 420 ) dans leurs herbiers, la confonde a tort avec le Viola tricolor. Je la regarde comme une espece particuliere et nouvelle. Je la caracterise ainsi dans le style de notre illustre maitre, le grand Linnt :

VIOLA teydea vel canariensis N.

Caule erecto, anguloso, hirto; stipulis simplicibus ; pedunculis unifloris; foliis ternatis semi amplexicauli- bus, foliolis (intermedio plerumgue longiore) sessi- libus, lanceolatis hirtisgue.

Flore coceruleo calyce paulo majori. x A julio ad angustum.

Jappelle cette espece Zeydea, de ancien nom Teyde gue les Guanches donnaient au pic de Tene- riffe, et gue lui conservent encore les habitans actuels des Canaries.

La figure gue je joins a cette note completera ce gu*elle peut avoir dinsuflisant. Elle a ete dessinte par madame D. MaArcanirA Macnavo, dont je vante- rais Vhabilete si elle n*etait ma soeur.

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EXPLICATION DE LA PLANCHE VII.

Fiola Teydea, grandeur naturelle.

177229 de la Soc.Linneenne (1826)

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CONSIDERATIONS

Sur une variete exotigue de la vigne, sur sa precocite et ses trois rapports annuels; par M. BorcuErs, Correspondant.

Deruis 1812 je culiive dans mes proprietes a Lu- miguy, prös Rozoy, departement de Seine-et-Marne, une espece de morillon noir trös-hätif, provenant de Vile d'Ischia, pres de Naples, et plus anciennement de Vile de Chios, dans VArchipel grec, et a laguelle Tnto- PHRASTE et PLINE ontimpose le nom de trifera (1), parce gu*elle porte jusgu'a trois fois du raisin dans la mõme annee (2).

Cette vigne est tres-vigoureuse, demande une terrc douce, essentiellement lõgere, riche en humus, et dans les sõcheresses longuement soutenues guelgues arrosages, et donne abondamment, guand elle est ex- poste au midi et tenue en espalier, d'excellens rai- sins, la guatriöme annee de la plantation; il ne faut point la tailler trop court, mais bien lui laisser alonger le bois des la deuxitme taiile, si Von veut obtenir delle en France une belle võgetation, et pär suite, ses difle- rentes recoltes. Džs gu'elle compte guatre ans, la

(1) Tneor., de Causts, lib. 1, cap. 11. PLin., Hist. nat., lib. xv1, cap. 27.

(2) Elle est cultivee dans guelgues parties de la Calabre et dans Vile Pischia, ou elle est appelte Uva di tre volte Panno.

Vv, 28

(422 )

premišre rEcolte, gui est la plus productive, atteint a Lumigny sa parfaite maturite, a Pexposition du midi, du 15 au 20 aoüt, au plus tard. La seconde recolte arrive du 25 septembre au 5 octobre, et la troisikme, gui d'ordinaire est peu considerable, du 25 octobre au 10 novembre, pourvu toutefois gue les geltes ne sy opposent pas. Ges deux dernišres sont le resultat de la taille, gue [on fait sur deux et meme sur trois veux, au-dessus du fruit, au moment de la defloraison et lorsgue le raisin est noud, c'est-a-dire du 15 au 50 juin. Aussitõt le cep dõveloppe de nouvelles bran- ches, gui se couvrent de feuilles, de vrilles et de grap- pes. Ouand ces dernieres ont form leurs grains, on taille de mõme, et peu de jours aprös la võgetation est developpee, la fleur parait et montre la troisikme rEcolte. Je conseille de ne pas la provoguer dans les annees communes, sous les latitudes elevees; elle est presgue toujours tres-exiguö et ne mürit päs toujours tgalement bien.

Le raisin de la vigne d'Ischia est noir, sucr€, d'un goüt fort agreable, et rõunissant toutes les gualites reguises pour fournir un excellent vin de garde et gui acguiert de plus en plus en vieillissant.

Ouelgues personnes ont pretendu gue cette varidte n'etait rien autre gue celle connue sous le nom de raisin de la Madeleine; elles 'ont meme eerit, et, selon habitude, elles ont ete crues sur parole. Au- jourd'hui mes detracteurs ne se doutent pas gue, par cette sorte de dementi gu'ils me donnaient bien gra- tuitement, ils ont rendu un grand service ä Pagricul- ture. Jaurais pu, des Porigine, fort de mon experience et de 'opinion des hommes instruits venus expres sur

( 425 )

les lieux, pour y constater les phenomenes gue )ai expos€s dans la Bibliothegue physico-dconomigue de notre Secretaire perpetuel, M. TniksAur DE BERNEAUD, jaurais pu, dis-je, rGfuter les assertions de certains agriculteurs: de cabinet gui, manguant de donnkes et de termes de comparaison, ont Os6 nier, sans con- naitre les faits, ce gue pavancais, et assurer gue je proclamais une erreur. Jai laisser au temps ä re- pondre pour moi.

Vavais depuis long temps acguis la certitude gue le raisin de la Madeleine differe essentiellement de celui dIschia; cependant pigriorais si, en les traitant par les mõmes methodes de culture et de taille, je ne parviendrais pas a le faire produire plusieurs fois dans la mme anne, comme Gela avait lieu, avec un sücces non interrompu, et sous le 48° degrš de latitude, pour le raisin d'Ischia. En constguence je soumis pendant plusieurs anntes constcutives le raisin de la Made- leine, le malvoisie, le meunier et le chasselas kätif, aux mõmes procedes gue ceux employes si heureusement pour ma vigue d'Ischia. Jai multiplid les essais. En 1822, jai obtenu trois recoltes sur cette derniere va- riet6; en 1825 et 1824, seulement deux recoltes par- faitement müres, tandis gue les autres raisins ne m*ont produit gue guelgues fleurs €phemtres. Les annees 1825 et 1824 ont €t6 si delavorables, guc Vincision annulaire ne m'ayant pas procure guatre jours d'anticipation sur la maturitš de la deuxišme recolte, je r€solus de continuer mes experiences avant de les rendre publigues.

Mais Pannde 1825, aussi remarguable gue celle de 1811, dite de la comtte, n'ayant laiss6 aucun doute,

28,

(424 ) j ai pense gue, dans Vinteret general, je devais rompre le silence, en me bornant au rõle de narrateur exact des faits, gue je ferai suivre de guelgues reflexions. La vigne ä trois rEcoltes (celle d'Ischia) a depass€ mes esperances; les autres m*ont confirme dans |'o- pinion gue j'avais concue de mes premiers essais.

Resultats, annte 1825.

Vigne d'Ischia tenue en espalier au midi. Le 18 aoüt, maturitš complete de la. premiere r€eolte, abondante, mais un peu coulde. Le 20 septembre, maturitd tgalement parfaite de la deuxiöme 'rEcolte, tres-abondante en fruits magnifigues et plus gros gue ceux de la premitre; la troisiöšme rõcolte en'gros verjus commengant ä se colorer; floraison d'une guatrišme recolte. Le 50 octobre, maturitš moins complete (le fruit un peu acidule) de la troisieme r€colte, les rai- sins aussi beaux gue ceux de la deuxišme production, les grappes superbes et tres-nombreuses; guarante-cing sur un cep dedix ansde plantation; trente-septsur un autre pied du mõme äge; huit, dix, et douze sur des ceps de sept et huit ans; enfin, guatre,cing, et six grappes sur des pieds de cing et six ans. Je dois obser- ver gu'on obtient rarement plusieurs reeoltes avant la sixišme annee d'une culture.bien soignee. Le 50 oc- tobre, la-guatrižme reeolte, gue j'ai obtenue pour la premitre fois, oflrait des verjus de la grosseur des pe- tits pois, gui se colorerent le 9 de novembre.

Vigue d'Ischia cultivee. en plein. vent. Geps tournes en spirale sur de forts tuteurs de 40 centimö- tres de hauteur, plantis dans un jardin entourd de haies vives. Ges ceps sont garnis de branches depuis

(425 ) la base jusgu'au sommet. Le 10 septembre, pre- miöre rEcolte magnifigue sous tous les rapports. Le 50 octobre, maturitö parfaite de la deuxišme r€- colte assez abondante, mais les grappes petites.

Raisins Madeleine, malvoisie, meunier et chas- selas hätif'tenus au midi et ä [espalier. Ges guatre varidt€s, soumises a la mõme methode, traitkes mõme avec plus de soins, n'ont produit gu'un tres-petit nombre de grappes (dix-sept sur les malvoisie et chas- selas), gui n'ont point pris de couleur; les chasselas seuls. ont commence ä s*€claircir sur la fin d”octobre.

C'õtait donc hazarder inconsidõremeht, pour ne rien dire de plus, une opinion denute de fondement, d'avancer gu'on pouvait, au moyen de lataille, obte- nir dans les anndes fayorables trois recoltes succes- sives du raisin Madeleine, Il Gtait a fortiori plus in- convenant de dire gue ce raisin, gui n'a de gualiid gue celle de la prõcocitd, est precisement celui gue mon devoüment au bien public m'avait engage a si- gnaler comme devant õtre d'un grand avantage, sur- tout dans les pays ou le. climat se refuse A la culture des meilleures espöces, mõme de celles gu; font |or- nement et les delices de nos desseris.

Je suis donc en mesure d'allirmer gue le raisin Madeleme, gui n'a d'autre rapport avec celui d”Ischia gue d'Etre €galement precoce, ne produira jamais une deuxižme rõcolte en suivant -la methode gue pai in- digute, et dont Jai infructueusement essay6 Pappli- cation pendant guatre: ans. La preuve gue ces essais seraient infructueux est, peremptoire : elle sort de la demonstratiorn des faits. Ouant a celle de la fkeondite de la vigne dlschia. elle est -actuellement aussi Evi-

(426 ) demment Etablie dans le- departement de 'Eure gue dans celui de Seine-et-Marne.

Madame DELAHAxYE, proprietaire au Troncg, pres le Neubourg, a fait planter par son jardinier, homme trös-intelligent, gui a compris et suivi mes instruc- tions, sur un espalier situd au midi, des chasselas de Thomery et des raisins d'Ischia. Les premiers y mü- rissent rarement, tandis gue les seconds lui donnent une deuxieme r€colte gui ne laisse rien a desirer.

Ouelle peut õtre la cause de 'õtonnante fkconditd de la vigne d'Ischia et de la non-production d'une deuxieme rõcolte dans les autres espõeces precoces? Sans oser repondre aflirmativement a cette guestion, je vais soumettre a mes honorables confreres en Linnt les remargues gue des tentatives raisonnees et une longue experience m*ont suggertes.

Les guatre especes citees, conduites d'aprts les mõmes principes de culture et de taille, sont lõin d'a- voir la mõme vigueur gue la vigne d'Ischia. Dans celles-ci la seve se ralentit sensiblement aprös avoir pourvu ä la maturit€ du premier fruit, etelle n'est plus assez abondante pour procurer ä une deuxiöme recolte les sucs nourriciers indispensables ä la prolongation de la võgetation. Dans la vigne d'Ischia, au contraire, les sõves ascendante et descendante sont toujours dans une action rõguliöre et permanente. Il n'y a gue les geltes gui puissent suspendre leur mouvement et les orcer au repos; d'oü je conclus gue, si les autres es- peces Gtaient pourvues d'une võgetation aussi vigou- reuse, on les amenerait par la taille ä donner les memes resultats.

L'experience m*'ayant demontre Pimpossibilite dy

(427 )

parvenir en suivant ma m€thode, je fais franchement un appel ä ceux gui doutent encore : je les invite ä tenter a leur tour, etavec autant de perseverance, de me Cconvaincre, non par des denegations improvistes au milieu de la poussiöre des livres et d'un bureau, mais sur le terrain, par des faits notoires, gue je suis encore dans |*erreur. Jusgue lä, ils me permettront de les recuser comme incapables de prouoncer, dans une cause ou |'expErience seule est juge souverain.

En attendant, la vigne d'Ischia, repandue par mes soins sur plusieurs points de "Europe, est aujourd'hui multiplide chez une infinitš d'amateurs Eclairds de nos departemens. Elle est en plein rapport dans difl6- rens jardins de mes envwirons, et notamment dans ce- lui de M. Dauvt, le digne pasteur de Lumigny. Je continuerai ä la propager, persuade gue c'est rendre service aux horticulteurs.

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MEMOIRE

Sur une espece de Polypier fossile rapportee au. genre Favosite de Lamarcx; par M. E. BOouLLIER, Correspondant.

Parni les genres nombreux dont se compose [in- tõressante famille des Polypes ä polypiers, un des moins connus, et des plus singuliers, est celui auguel M. pe LAmarcx a donnt le nom de Favosite, et gu'il a plac dans la section de ses Polypiers foramints, pres des Millepores. Les esptces gui s'y rapportent ne se trou- vent gue dans ['etat de fossile, et presentent pour ca- ractšre commun tune runion de tubes pierreux, prismatigues, parallöles-et fasciculds. Les tubes sont contigus, pentagones ou hexagones, röguliers ou irre- guliers, rarement articules.

Polyparium lapideum, simplex, formä varium, tubulis parallclis, prismaticis et fasciculatis compo- situm.

Tubuli contigui, 5-6 goni, regulares aut irregu- lares, rarö articulati. (LAn. Anim. sans vert. t. 2, p- 205.)

M. pe LAMArRcK a decouvert dans Vintõrieur d'une espöce de ce genre, le Favostites alveolata, une cloi-

(429 )

son interne stride; dans une autre espece, le Favosites gothlandica, il a vu les tubes offrir dans les parties cas- sees de leur masse des cubes anguleux, remplis d'une matiöre pierreuse, et divisds par des cloisons transver- ses. D'autres polypiers fossiles, prdsentant, comme cette derniöre espöce, 'apparence d'une rõunion de petits prismes basaltigues (1), ont 6td rangts parmi les favosites, sans gu'il paraisse possible de reconnaitre dans [intrieur de leurs tubes aucune trace de cloison. L'analogie de ces prismes avec ceux des autres favo- sites a donc pu seule faire eroire gu'ils avaient servi d'habitation a des polypes; et les caracteres du genre Favosites se trouveraient reduits a la forme exterieure et ä la disposition generale des prismes, gue Pon re- garde, sans preuves certaines, comme des tubes ou de longues eellules.

Le hasard m'a fait decouvrir dans une couche de marbre un grand nombre de petites masses, dont le diamttre varie d'un a deux decimetres, formfes par la rõunion de prismes semblables a ceux du favosite de Gothland, sans aucune trace intrieure de cloison, mais pr€sentant ä Pexterieur un autre caractöre, gui pourrait jeter guelgue jour sur le mode d*existence des animaux auxguels cette enveloppe pierreuse a servi d'habitation. Ge caractere consiste dans la pre- sence de points, disposts en series longitudinales sur tes faces laterales des prismes. L*ensemble du poly-

(1) LAmouroux compare les nombreuses divisions transversales de leurs tubes anguleux et reguliers ä une image en miniature de la fameuse chaussee dite des Gcans, gue Von va visiter dans le comte VAntrim en Irlande.

( 450 )

pier oflre une masse turbinde, ovoide ou subglobu- leuse, composte de prismes divergens, et mõme rayon- nans plus ou moins autour d'un point commun. L'etat des individus, empätts dans le calcaire, ou souillds par Pargile gui alterne avec lui, rend cette forme g6- nerale difficile a determiner. Les cassures, gui laissent apercevoir dans [interieur la direction des jets pris- matigues, peuvent seules en donner une juste idee. On voit alors ces filets divergens se courber dans une portion de leur longueur, de manitre ä former par leur reunion une espece de calotte ou de cha- peau; d'oü je crois pouvoir conclure gu'ils ne rayon- nent pas completement autour de leur base, et gue le polypier est plutõt turbine, en massue, ou mõme fongiforme, gu'ovoide ou globuleux. Je regarderai le point d'oü partent les rayons comme la Base, et la surface convexe ou ils viennent aboutir comme le sommet du polypier. Les intervalles gue leur diver- gence laisse entre eux se trouvent remplis par d'au- üres prismes, gui, naissant a diflerentes hauteurs, suivent des directions plus ou moins inclindes sur un axe gu'on supposerait partir de la base, pour at- teindre le centre du sommet.

Ges filets prismatigues, consideres isolement, pre- sentent guatre, cing, et jusgu'a sept ou heit faces laterales, irregulieres, des aretes bien prononcees, mais gui se contournent guelguefois autour de Paxe. Ils se divisent, dans toute leur longueur, par une cas- sure transverse tres-facile, en une multitude d'articles fort courts, gui, consideres attentivement A la loupe, paraissent s*emboiter legörement les uns dans les au- tres. Sur chague face on apergoit une ou deux series

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longitudinales de points, plac6s ä environ un demi- millimõtre Pun de Pautre. Ils sont formds tantõt par de petits enfoncemens, tantõt par de Iegeres protube- rances, ou de simples taches blanchätres. On les dis- tingue fort bien a la joupe, souvent a Peil nu; et, guand ils manguent, ce gui arrive rarement, je pre- sume gu'ils ont Gt effacds par güelgue cause depen- dante de Petat de fossile.

Oue nous indigue [existence de ces points, bien constatee dans la presgue totalite des individus? Mar- guent-ils les orifices de cellules perpendiculaires aux jets du polypier, comme dans les millepores? Mais, dans cette supposition, la contiguitd des prismes au- rait empõche le fluide nourricier de põnetrer jusgu”a la partie anterieure de chague animalcule. La struc- ture des favosites' indigue evidemment gue les Etres organists gui les ont habites n'ont pu etendre leur partie anterieure, ni prendre leur nourriture gue par le sommet du polypier. Sont-ce de simples pores, au travers desguels la substance organisee contenue dans Vintšrieur des prismes, comme dans de longues cel- lules, communigue avec les parties correspondantes du mõme polypier? Nous ne voyons rien d'analogue dans les autres especes de cette famille. S'il est vrai gue guelgues polypes communiguent les uns avec les autres par des pores delis gui traversent les parois de leurs cellules, ces pores sont fort peu visibles, et non disposös symõtriguement. Lorsgue les polypes adherent entre eux par leurs bases, ils forment des animaux reellement composts, et leurs parties postd- rieures se confondent dans un corps commun. Cette maniere 'Gtre appartient specialement aux Polypes ä

(452)

polypiers vaginiformes, et peut-õtre a guelgues-uns de ceux gui composent la section des Polypiers lamelli- [öres. C*est dans ce dernier groupe gu'on observe un mode de communication moins intime, et gui, en laissant le corps particulier de chague polype subsis- ter isolement dans toute sa partie posterieure, n'a lieu gu'au moyen d'appendices distincts et lateraux. Les points gue nous observons dans notre favosite sont-ils les traces du passage d'organes analogues ? mais ils se montrent dans toute la longueur des tubes, et feraient admettre, dans cette supposition, une mul- titude de pieds, a Paide desguels 'animal aurait Gte chercher les parties correspondantes de ses voisins : autre anomalie €galement bizarre; car les appendices de communication. dont sont douts les polypes ä po- lypiers lamelliferes n'existent gue dans les parties an- terieures de 'animalcule. Enfin, chacun de ces filets prismatigues, gue nous prenons pour des tubes habi- tõs par des animaux de forme tres-alongee, ne serait-il autre chose gu'une suite de celiules superpostes les unes aux autres, et propres a contenir des polypes a corps tres-court, douts, d'organes de communication dans leur partie anterieure, perissant et se renouve- lant continuellement pendant toute la durše de Pac- croissement successif du polypier? Ainsi, tandis gue la vie se serait propagte par ses sommites, et gue les animalcules y auraient sillonne le bord superieur des ceilules, a Paide d'appendices filiformes, les vides lais- sõs au-dessous d'eux par la mort des generations an

tõrieures seraient remplis de matiöre pierreuse, de manišre a former une masse solide, diviste en prismes irreguliers, telle gue nous la voyons aujourd'hui. Les

(453 )

articulations gue nous avons remargudes dans toute la longueur des prismes margueraient Vorigine de chague cellule, et les points gu'on apercoit a des in- tervalles a peu prös correspondans seraient les traces des appendices de communication imprimtes sur cha- cune des parois.

Nous voyons' dans les Polypiers ä reseau des cel- lulesextrŠmement courtes par rapport ä leur diamö- tre, ainsi gue je suppose celles-ci. L*accroissement des polypiers de cette section se fait ordinairement en surface, c'est-A-dire par addition de nouvelles cellu- les:sur le mõme plan gue les anciennes. Toutefois, dans les Alvõolites, nous voyons en mõme temps un aceroissement par superposition, Vagrõgation des cel- lules Gtant divisde sen couches gui se recouvrent les unes les autres. Ge genre, dont la plupart des especes ne se rencontrent, comme dans les favosites, gue dans Põtat de fossile, se rapproche d*eux par la forme al- võolte et la contiguite des cellules. II faut peut-õtre ad- mettre pour les alveolites ce gue je suppose ici pour une 'espece de favosite, c'est=a -dire gue les gemmes ou ovaires, gui-ont donne naissance aux polypes des couches superieures, n'ont pu se developper gu”aprös ia mort des animaux des couches inferieures gui les ont produits.

Au reste, gue notre polypier se soit accru en hau- teur par”la 'superposition' de cellules trös-courtes, ou par Valongement successif de tubes continus, nous allons voir son -accroissement en>largear suivre: une loi Saat remargüuable. Jai deja- dit gue les'in- tervalles formes par la divergencedes jets se trouvent remplis par d'autres filets prismatigues, naissant a dif-

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ferentes hauteurs. L'origine de ces nouveaux prismes ne saurait se comparer aux bifurcations des polypiers dendroides, gui semblent operees par la division du tronc, ou du rameau principal; ils naissent a cötd *les anciens, sans continuitd, sans offrir aucun point d'ad- herence intime, augmentent peu ä peu de diamttre et prennent bientöt la figure de ceux gui leur sont contigus ; de sorte gu'on peut les regarder A leur ori- gine comme des pyramides renversees, dont la base se continue en prismes irreguliers. Ges nouvelles di- visions du polypier presentent les mõmes caractöres gue les autres, et doivent leur naissance 3 Panimal- cule produit par un gemme projetb 3 cötö de Vorilice Aune des anciennes cellules, et sur le mõme plan. Jajoute gue, lorsgue par une cause gueleongue, le gemme reproducteur aura td projetš en dehors du polypier, il aura servi, non 4 Paccroitre, mais 4 en produire un autre de la mõme espece.

Dans le cas |'on regarderait les prismes du fa- vosite, non comme des tubes continus, mais comme des series de cellules superpostes les unes aux autres, il faudrait admettre deux sortes de gemmes : les uns projetts par Panimalcule vivant A cötd de sa cellule, les autres destinds a se developper au-dessus de lui, apres sa destruction, et, en guelgue sorte, sur ses debris.

Ou'on me pardonne les hypothtses, tres-hazardees sans doute, ä Paide desguelies j*essaie de rapprocher un tre singulier des espöces mieux connues de |a meme famille. Jusgu*a ce gue de mn A faits vien- nent ä Pappui de ceux gue je signale, Porganisation et le mode de reproduction des favosites resteron!

(435 )

enveloppes d*obscuritds. Ge gu'il importe dans [Etat actuel de nos connaissances, c'est de bien constater les caractöres exterieurs des espöces rapporttes 4 ce genre. Il appartient aux savans gui s*occupent specia- lement de cette branche de la zoologie de demtler les rapports gu*elles ont entre elles, ou avec d”autres polypiers mieux connus; de les grouper d'apres de nouveaux caractöres generigues, et de leur assigner la place gu*elles doivent definitivement occuper dans la grande famille des polypes ä polypiers.

Voici Pdnonc€ simple des principaux caracteres propres ä 'espõce gue je presente a la Šociete Lin-

neenne, et gue je propose de nommer provisoirement Favosites punctata, favosite ponctut.

Polypier pierreur, turbiniforme, compose de filets prismatigues, eontigus, fasciculis et dlivergens, nais- sant ä differentes hauteurs, les uns ä cött des autres, sans jamais former de ramifications.

Prismes irreguliers, 4—8 gones, margues sur cha- gue pan de points disposes en series longitudinales.

Le gisement de ce fossile appartient aux terrains intermediaires. Je Vai trouve aux environs de Laval, dans un marbre gris, ä couches presgue verticales, alternant avec un schiste argileux rougeätre, conte- nant des paillettes de mica. Les formes du polypier ne sont bien visibles gue sur le bord des couches, dans le voisinage du schiste. Ouand on pEnttre dans [inte- rieur du calcaire, on le voit sšempäter de plus en plus et se confondre avec la roche, prendre sa couleur, et n'y laisser a la fin gue guelgues traces rares et peu

( 456 ) sensibles. Des couches du mme calcaire, voisines de celles-ci, abondent en Zerebratules de diflGrentes especes.

an trranatas

EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII.

Fig. 1. Fragmens de Favosite' ponctue, engages dans la roche. 2. Coupe longitudinale de ce polypier. 3. Fragment grossi a la loupe. 4. Prisme detach€, et grossi a une forte loupe.

VIL,

FAVOSITES -Punetata .

Dereve veulv .

Juura vanana amaan am vaas vv

MEMOIRE

Surun nouveau genre de coguilles de la famille des Zoophages; par M. P.-A. MireT, Gor- respondant.

Parmt les nombreux fossiles repandas dans les cou- ches du calcaire grossier du departement de Maine- et-Loire, et particulišrement dans celles de la commune de Sceaux, nous avons rencontre plusieurs especes de coguilles univalves gui nous ont offert des carac- tõres propres ä Gtablir un nouvšau genre dans la fa- mille des zoophages de M. pe LAmARcr, ei gue nous propesons de nommer Defrancie (Delrancia), du nom de M. DEErRAncE, dont les nombreux el importans tra- vaux sür les fossiles sont connus et appreeits des na- turalistes.

Ce nouveau genre est ainsi caracterise :

Goguille fusiforme ou turriculde, a ouverture ovale, recouverte en partie par le bord droit; terminde infe- vieurement par'un canal court, plus ou moins droit. Bord droit tranchant, lEgörement creneld, recouvrant, sinnb A sa partie superieure, et muni extõrieurement d'un bourrelet plus ou moins argue et distant de Vou- verture. Bord gauche sans cailositö, mais ayant une petite dent ou protubrance, placte a la partie, supe- rieure de Pouverture, 14 commence le sinus du bord droit. |

V. Eli

(458 )

Les coguilles gui composent ce nouveau genre ont en general Vaspeet des pleurotomes, bien gu*elles se rapprochent davantage des struthiolaires; cependant, le bord droit, plus ou moins plid sur Pouverture de la coguille, les eloignerait deja de ces deux genres, si des caractöres plus importans ne servaient encore ä les en separer. En eflet, ces nouvelles coguilles se dis- tingueront facilement des pleurotomes par le bourrelet extõrieur du bord droit, ainsi gue par la petite dent placte sur la columelle : caracteres gu”on ne renconire point dans les pleurotomes, avec lesguels elles n'ont de veritable rapport gue par le sinus gui leur est commun.

Les defrancies se rapprocheraient davantage des siruthiolaires par ce m€me sinus, ainsi gue par le bourrelet en guestion ; mais la callositš gu*on remar- gue sur la columelle de ces dernišres est ici remplacee par une petite dent; et le bord droit, tranchant, et le pli gu'il kprouve pres du bourrelet, pour recou- vrir en partie Pouverture de la coguille, sont encore des caractöres propres ä etablir une separation ge- nerigue.

C?est A'apres ces diflerentes considerations gue nous nous sommes determines a Gtablir le nouveau genre gue nous presentons aujourd'hui a la Societe Lin- nõenne, et gu'il convient de placer en tõte de la se- conde section des zoophages, afin de les rapprocher par lä, autant gue possible, des pleurotomes et des struthiolaires, avec lesguels ces nouvelles coguilles

ont guelgues rapports.

(439 ) 1. DEFRANCIE racone, Defrancia pagoda, pt. IX,

fig. 1, a, Db.

Coguille turriculee, a huit ou neuf tours de spire anguleux, garnis de cõtes tlevees, longitudinales, sur- montees par des stries saillantes et transverses, alter- nant dans leurs grosseurs, et dont la premišre, gui est la plus forte de toutes, est placbe au tiers et sur Pangle gu*eprouve la partie supõrieure de chague tour de spire. On remargue aussi dans le type de cette espece une forte dent sur la partie interne du bord droit gui avoisine le sinus. Longueur, 18 millimötres (7 lignes et demie). Rare.

Var. 8. GCoguille ä guatre a cing rangs de stries transverses, fines et rapprochees, placdes entre chague strie plus forte. La dent gu'on remargue dans le type de Pespõöce, sur la partie interne du bord droit gui avoisine le sinus, mangue dans cette variete, Tršs-rare.

II. —D. variasLe, D. variabilis, fig. 2, a, b.

Coguille ovale, oblongue, composte de sept tours de spire, plus ou moins anguleux, selon les varidtts, garnis de cötes longitudinales et de stries Glevdes, transverses, legörement renflees dans leur jonction avec les cötes. La partie supõrieure de chague tour de spire est ordinairement depourvue de stries, et Von n'y voit gue le prolongement des cötes gui vont se rendre 3 la suture. Longueur, 9 millimõtres (4 lign.).

Var. B. Coguille ä stries transverses, plus fortes gue dans le type de 'esptce, et ne formant gue trois rangs sur Pavant-dernier tour de spire. Suture trös- Evasce. Longueur, 7 millimõtres (5 lignes). Rare.

29:

(440 )

Var. 3. La partie superieure de chague tour de spire gui touche la suture est finement strike; cette varibte est aussi d'un plus grand diametre gue celui des pr6- ctdentes. Longueur, 9 millimetres (4 lignes). Tres-rare.

III. DEFRANCIE Grain p'orce, Defrancia hordea-

cea, fig. 5. a, b.

Goguille fusiforme, aiguöš au sommet, et ä huit tours de spires Iegerement convexes, marguts de petites cötes longitudinales, croistes par des stries €levdes et tres-rapprochees. Suture peu profonde, finement strice. Columelle ordinairement garnie ä sa base de trois cu gualre petits plis transverses peu margucs. Longueur, 15 millimetres (5 lignes et demie). Assez

rare. IV. —D. sururate, D. suturalis, fig. 4, a, b.

Coguille fusiforme, aiguš au sommet, a neuf tours de spires convexes, et garnis de petites cötes longitu- dinales peu saillantes, mmoins prononcees sur le dernier tour ; ces petites cötes sont croisees par des stries fines et rapprochees. Une gouttiöre spirale pres de la suture, et finement strige, n'est gue la trace du sinus du bord droit. Le bourrelet extõrieur est moins prononce gue dans les especes precGdentes, et souvent n'est indigud gue par-un renflement du bord droit. Longueur, 14 a 16 millimttres (6 a 7 lignes). Assez commune.

Var. 2. Coguille sans cõtes. Trös-rare.

V. —D. pe Muret, D. Milletii, Soc. Lin., fig. 5, a, b.

Goguille ä-neuf tours. de spires convexes, margucs

Vem: de la Soc Jinncenne (1626)

COOLVILLES Fossiles

(441 ) de petites cötes longitudinales, coupees par des stries, et rudes. Canal un peu alonge, guelguefois obligue. Bourrelet comprime et tres-argue. Longueur, 21 milli- metres (9 lignes et demie). Assez commune.

N. B. La Socibt6 Linneenne dedie cette espece 4 M. MisLeT lui-m6me, afin de Vencourager ä Continuer ses savantes recherches.

errarrnnsan

EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. Vig, 1. Defrancia pagoda.

2. D. variabilis. 3. D. hordeacea. 4. D. suturalis, 5. D. Millet.

Les lettres a et indiguent le dessus et le dessous. La ligne placee sutre:eux'est largraodeur naturelle de chague coguille.

vimma mamma $ vut AA amaan vvv AAA UU

NOTICE

Sur les cavernes a ossemens fossiles des carrieres de calcaire grossier, situees aux environs de Lunel-PVieil, dans le departement de VHe- rault; par M. MARCEL DE SŠERRES, Corres- pondant.

-

A un kilomtetre au nord-ouest de Lunel-Vieil, et ä environ 15 kilometres ä |'est de Montpellier, il existe un lieu nomme Las Perriöres, 4 raison des masses de calcaire grossier gui y existent, masses-exploitšes pen- dant long-temps comme pierres de taille. Ges carriöres ont perdu peu ä peu leur premišre destination ; au- jourd'hui elles ne sont plus gu'un objet de pure cu- riositõ, A raison du contraste gue presentent des murs blanchätres et verticaux avec la riche võgetation gui les entoure. C'est aprös avoir mis ä decouvert un de ces murs verticaux, gu'ä la distance d'environ 15 m€- tres du sol, on decouvrit une ouverture arrondie d'a peine un demi-mtetre de diamžtre. Gette ouverture, paraissant se prolonger et conduire A un souterrain, fut aussitõt agrandice. Apres avoir enlev6 une plus ou moins grande €paisseur de terres d'alluvion, on par- vint dans une caverne gui presentait la forme d'un ovale fort irrõgulier, dont le grand diamötre pouvait õtre A'environ 25 mõtres; le petit, de 2 a 6 metres,

( 445) avec une €levation fort indgale, de un melre 50 Cenli- metres a 5 metres au plus. *

Gette caverne Gtait en grande partie remplie par une terre argilo-calcaire rougeätre, tres-tenace, ayant un gluant particulier, terre entremelõe de cailloux voulõs, soit calcaires, sõit guartzenx, generalement d'un assez petit volume; par une terre sablonneuse calcaire, moins argileuse gue la preeedente, par con- sõguent moõins tenace, disposte par lits distincts et suc- cessifs. Cette terre sablonneuse, entremelee, comme la precedente, de galets, soit calcaires, soit guarlzeux, occupe plutõt les flancs ou les parois Jatõrales de la caverne gue Je sol mõme, principalement recouvert par la terre grasse.

C'est dans ces terres d'alluvion gue |'on decouvre les ossemens "d'une tres-grande guantite de guadru- põdes, soit carnassiers,'sõit herbivores, avec guelgues debris d'oiseaux. Ges ossemens y sont dissemines non- seulement sans ordre et sans aucun rapport de posi- ion avec celui gu'ils avaient dans le sguelette, mais mõme avec les hubitudes des animaux gu'ils rappel- lent. On les divait disperses au hasard, et comme en- traines au milieu des terres, ou on les rencontre, par une cause violente gui les aurait separes des Gtres auxguels ils avaient appartenu. Ainsi dans le mõime bloc de ces terres 'alluvion [on observe des fragmeas dA'ossemens d'herbivores avec divers debris de carnas- siers, et souvent ä cöte des dents de ces derniers; di- vers os 'herbivores,enliers ou bris€s, guin'annoncent nullement avoir €t6 ronges en partie. La terre gui les enveloppe y est generalement tres = adherente et p€* nõtre jusgue dans les plus petites cavites des os.

( 444 )

A la suite de cett€ premiere caverne, on en trouve une seconde *ormant une sorte de couloir gui se di- rige du sud-ouest au nord-ouest. Sa plus grande €le- valion est de 5a 4 metres, et sa plus petite, d'un mõtre ä un metre 50 centimštres. Sa largeur moyenne resle entre ces deux derniers termes. Ce couloir va en se retrecissant de bas en haut, en sorte gue les roches finissent par se reunir vers leur partie superieure. On peut le considerer comme une fente a issue extrieure, gui a 6t6 remplie apres coup par des terres sembla- bles a celles de la premiere caverne, terres gui renfer- ment Egalement de nombreux animaux, et des mõmes especes, guoigu'il y ait entre ce filon et la caverne une distance d'environ 50 metres, et gue cetintervalle soit rempli par des masses de calcaire grossier, d'une tgale õpaisseur, principalement caracterist par des bivalves, telles gue peignes, cardites et venus.

Sans vouloir preeiser ici le rapport gui existe entre nos calcaires grossiers et ies formations de ce genre indiguees jusgu'ä present, nous ferons observer gue lorsgue nos calcaires grossiers se montrent subordon- n€s, ils ne le sont gu*aux formations d*eau douce, soit inferieures, soit superieures, et aux formations d'atte- rissement marin, intermediaires entre les deux pre- miiöres, et caracteristes par des huitres ä bec et denom- breux debris fossiles des plus grands animaux : celte formation peut Etre assimilde a la seconde formation arenacee du nord et du sud-ouest de la France.

A la campagne Gautier, le calcaire grossier ne se montre subordonne gu'ä des marnes et ä une terre võgõtale generalement rougeätre, ofirant de nombreux galets calcaires ou guartzeux, et tres-propre ä la cul-

( 445)

ture de la vigne (1). L*epaisseur de ceite terre võgetale est tres-variable; elle ne va pas cependant au-dela d'un mõtre. Au-dessous paraissent des marnes argilo-cal- caires verdätres sans coguilles, et dont la puissance est au plus de 2 mttres a-2 metres 50 centimetres. Aux marnes verdätres succöde un calcaire grossier globu- laire, guelguefois distinctement stratifid par lits paral- leles, fortement inclines par suite de Paflaissement gu'ils semblent avoir šprouvds. Les espäces de boules de ce calcaire sont de la grosseur du poing, empätees par un ciment de la mEme nature, et gui parait con- temporain des globes calcaires gu'il a reunis. Entre les intervalles des lits on observe des huitres et des pectens dont le tet est conserve. Enfin, au-dessous du calcaire globulaire paraissent les masses blanchätres et faciles a tailler du calcaire grossier gui ne sem- blent pas stratifides, du moins, dans Võpaisseur guce les travaux des carriöres ont mise a decouvert. (Geite Epaisseur s'Gtend guelguefois au-delx de 15 metres.) Les coguilles fossiles du calcaire globulaire reparais- sent dans le calcaire grossier infGrieur.

Ouant aux animaux fossiles observes dans ces ca- vernes, le nombre en est fort considerable; on peut les diviser en guadrupedes terrestres, en*oiseaux, en repüles, en mollusgues marins et en debris dinsectes.

Je vais les examiner succesšivement.

tt E tr

(1) Ce lieu meme donne !es meilleurs muscats parmi ceux si re- nommes de Lunel.,

( 446 )

S 1. OUADRUPEDES TERRESTRES. A. CABNIVORES.

Genre Blaireau.

Un genre assez analogue au blaireau / Meles) ac- tuellement vivant, reconnu par les parties suivantes : museau entier, avec une portion des os du cräne ; branche gauche de la mächoire inferieure, avec deux dents molaires; branche et condyle du cöte droit de la mächoire inferieure, avec plusieurs dents molaires; dents canines; branche gauche de la mächoire infe- rieure, avec trois dents molaires.

Grand loup.

Un carnassier du genre loup (Canis lupus L.), mais superieur en taille et en force au loup actuellement vivant, reconnu par un fkmur droit et d'autres parties,

Petit loup.

Un carnassier du genre loup (Lupus), et peu dillb- vent du loup actuellement vivant, reconnu par les parties suivantes ; divers fragmens de la mächoire in- [Grieure, avec les dents molaires, ou sans ces dents ; canines droites et gauches de la mächoire infGrieure ; portion de la mächoire superieure, avec les dents mo- laires; fragment du cräne; portion superieure de cu- bitus; vertšbre cervicale, probablement la troisisme

ou la guatriöme.

( 447 ) Chien.

Garnassier tres-analogue au chien actuellement vi- vant, reconnu par une tete entišre, avec une des bran- ches de la mächoire superieure, et A'autres parties du sguelette.

Renard.

Carnassier tres-rapproche de |'espõce du renard actuellement vivante (Canis vulpes), reconnu par un fragment de mächoire inferieure avec une molaire; par un fragment de |'os du bassin du cötš gauche, et par une autre moitid des os du bassin du cöte droit,

Grand lion on tigre (Felis L.).

Le carnassier gue nous designons sous le nom de grand üion devait õtre superieur au lion actuellement vivant, soit en taille, soit en force, ä en juger par les dents et les autres debris gue nous avons observes. Ouelgues-unes des dents canines offrent une longueur de 15416 centimttres ( c'est-a-dire depuis leur base jusgu'ä leur extremite en mesurant leur courbure), avec une largeur de 38 ä 39 millimõtres, et une Epais- seur de 294 30 millimõtres dans le point de leur plus grand renflement.

Avec ces Gnormes canines, Von trouve des canines extrõmement petites gui ont appartenu a des indi- vidus adultes, probablement du genre chat, et peut- õtre une espece voisine de celle du chat domestigue. Ges canines n'ont gutre plus de 20 millimttres de longueur, sur une largeur de 5 millimetres; nous ne, sommes pas encore bien fix6s sur |'espöee de carnas-

( 448) sier auguel ces dents peuvent avoir appartenu. Ouant a leur forme, elle est semblable a celle des canines du grand lion fossile, dont elles ne different gue par leur petitesse.

Outre les €normes canines gue nous venons de si- gnaler, nous rapporterons au grand lion fossile les parties suivantes : fragment de parietal gauche; con- dyle droit de la mächoire inferieure; plusieurs canines de la mächoire inferieure gui, presgue toutes, difl6- rentes les unes des autres, annoncent des individus dif[Šrens; portion articulaire d*omoplate du cöte droit; calcandum.

Cette espõce est encore signalše par des humerus, des radius et des-cubitus d'une taille et d'une force bien superieures aux dimensions gue ces os presen- tent dans le lion actuellement vivant.

(5 , ON Lion ou tigre,

Espece peu differente de celles du lion ou -du tigre actuellement vivantes, et d'une taille bien inferieure a Pespäce preeedente. Elle se reconnait par plusieurs canines de la mächoire inferieure; plusieurs portions de la mächoire avee'les' molaires d'une conservation parfäite; une septišme vertöbre cervicale; üne troi- sišme ou guatrišme verttbre lombaire; un cubitus droit, presgue entier; une portion articulaire d'omo- plate du cõtd droit; une portion articulaire de la mä- choire inferieure, avec une 'molaire et d'aulres mo- laires isolees.

( 449 )

Carnassier gui parattrait intermediaire entre le tigre (Felis tigris) et la panihöre (Felis pardus).

Les debris gui prouvent son existence sont: une dent molaire, et une cavite cotyloide du cöte droit du bassin.

Hyene.

Le carnassier gue nous rapportons ä la hyene est ana- logue a la hyene fossile decrite par M. Guviex dans ses belles Zecherches sur les animaua fossiles, et non aux esptces vivantes. k

Ce carnassier est celui gue nos observations ont le mieux constat6. Nous Pavons reconnu par les parties suivantes : la partie posterieure de la tõte ou le cräne entier; portion droite de la branche de la mächoire inferieure avec trois grosses dents molaires gui an- noncent un animal adulte, les dents €tant en partie uses; portion de [os maxillaire superieur du cöte droit, avec les trois grosses mächelieres et deux al- veotes dans lesguelles les dents manguent: ainsi, cet os maxillaire Gtait arme de cing dents molaires. de chague cõte, caractöre particulier aux hyenes fossiles; autre portion de Pos maxillaire superieur avec deux grosses mächeliöres, dont une montre, vers sa base, au premier tubercule anterieur, un tubercule interne, caractere encore distinctif du genre hyene; canine de la mächoire superieure du cöte droit gui se joint a la portion de ['os maxillaire superieur, et-entre fort bien dans une des alveoles vides gui s'y trouvent ;il est A remarguer gue cette canine a 6lö rencontree assez loin de cette portion de [os maxillaire superieur; ca- nine de la mäehoire inferieure du cöte droit; portion

( 450 )

maxillaire supõrieure du cötd droit d'une hyene tres- jeune, ou Pon voit la grosse molaire gui commence a sortirde Valvõole et gui offre les caractöres propres a cette espöce de dent dans les hyönes, c'est-a-dire un gros tubercule ä sa base; portion anterieure du maxillaire superieur du cötb droit avec la seconde mo- laire anterieure et la canine. On y retrouve, ä la voüle palatine, le trou incisif et une alvõole de la premitre incisive droite, ainsi gue celle de la premitre molaire antörieure.

Parmi nos hyönes fossiles, il y en avait au moins deux especes gui sont distingutes par la forme gent- rale de la tõte et des dents.

B. —— HERBIVORES. Bongeurs.

Rongeur d'une grande taille, analogue au castor ou A tout autre voisin, reconnu principalement par des dents.

Rongeur analogue au rat ou ä une espöce de cette taille, reconnu par diverses parties gui appar- tiennent aux diffGrentes portions du sguelette.

Autre rongeur analogue au lapin, et peu diflbrent de Vespece actuellement vivante en Europe. Plu- sieurs tõtes et plusieurs mächoires infrieures; plu- sieurs os des isles et ischion du cöte droit, et un grand nombre d'autres parties du sguelette-

PACHYDERMES.

Elephant. La prsence de cette espöce a Ete con- state par des os du tarse.

(451 )

Grand hippopotame fossile, reconnu par une por- tion infGrieure de Vhumõrus : dans une des cavitts de cet humerus on a trouv6 une des branches de la mä- choire inferieure du lapin gue nous venons d'indiguer.

Petit hippopotame fossile, ou du moins un pa- chyderme trös-analogue au petit hippopotame fossile deerit par M. Guvier (Annales du Mustum, tome N, page 119). Debris d'une molaire trös-uste par la detrition; plusieurs molaires gui semblent avoir appar- tenu a des jeunes individus.

Rhinocšros, reconnu par des dents molaires de la mächoire superieure et inferieure, et par plusieurs os des exiremites.

Un pachyderme du genre cochon (Sus), mais d'une espece superieure en taille a notre sanglier ( Sus seropha ).

Un pachyderme tres-voisin du pöcari ( Dicotyles Cuvier), reconnu par une dent canine de la mächoire infGrieure.

D, SOLIPEDES.

Un solipede du genre cheval, mais paraissant un peu plus grand gue Pespõce du cheval actuellement vivante, a en juger par la grosseur des molaires, ainsi gue par diverses parties du sguelette, et entre autres des portions du pied (1). P P

(1) Les chevaux paraissent avoir ete wes-nombreux dans les ca- vernes de Lunel-Vieil; c'est du moins ce gu'annonce la masse des de- bris gu”elle nous offre. Nous ne pouvons point encore decider si 'es- pece diffšre de celle du cheval actuellement vivant : ce gu'il y a de certain , c'est gue Pautres solipedes ont peri avec cette espece, et guv

ces derniers sont d'une stature infericure a celle de nos chevaux,

(452 )

Un second solipede, voisin de Päne ou du ztbre,

reconnu par une extremitd articulaire infGrieure du

canon, et par diverses molaires. D'autres os des extre-

mitõs semblent pouvoir Etre rapportes A cette espce de solipõde.

E. RUMINANS.

Ruminant d'un genre analogue au chameau ou au dromadaire, reconnu par les parties suivantes : plusieurs molaires de divers cötšs de la mächoire; portion de tõte de 'humõrus gauche; moitiš inferieure et diverses portions d'humerus gauche; radius gauche presgue entier; extremite superieure de radius gauche; fkmur presgue entier deja indigue, d'apres nous, par M. Cuvier (dans le tome V de ses Recherches sur les ossemens fossiles, seconde partie, page 508); diverses portions du femur droit; condyle externe de la por- tion infGrieure du femur gauche; tõte du tibia ou portion articulaire de cet os; diverses portions de ti- bia; divers fragmens de calcandum; divers fragmens dastragale; divers fragmens de cuboide; extremite införieure ou carpienne de rayon du cöte droit; divers os du mõtatarse ou carpe, et plusieurs canons, sõit du train anterieur, soit du train postõrieur.

Ruminant du genre cerf et assez analogue au cerf vivant/ Cervus elaphus), reconnu par une portion de la branche montante de la mächoire infErieure, Von apercoit encore le trou nourricier ou maxillaire ; condyle gauche de la mächoire infGrieure; condyle droit de Voccipital; fragment de parietal; fragment de mächoire infGrieure; diverses grosses el peliles

molaires superieures ei imfõrieures ; fragment apo-

(455 )

physes mastoides ; empaumures du cöte gauche et frag- mens d'andouillette; autres empaumures; vertöbres cervicales; vertšbre dorsale ou premitre lombaire; verttbres lombaires; plusieurs extremites articulaires inferieures d'humdrus du cõötd droit; extremite arti- culaire humdrale de radius gauche; fragment moyen et anterieur du canon du cötš gauche du train poste- rieur; portion inferieure de cubitus du cötš gauche; portion d'un canon du train posterieur; extremite humtrale droite de cubitus; fragment infErieur de cubitus; portions inferieures d'humerus droit (plu- sieurs frazmens); extrEmite humerale de radius gau- che; extremite tarsienne articulaire de tibia droit; extremitö humerale de cubitus droit; fragment d'os ischion ; tiers inferieur de tibia droit; portion articu- laire d*omoplate; portion vertebrale de la premiere ou de la deuxišme cöte du cõtš gauche; fragment moyen de fausse cöte; partie moyenne de la troisikme ou guatrišme cöte du cötd droit; extremite superieure du canon du train anterieur du cöte droit; les deux tiers inferieurs de tibia du cõtš gauche; dents inci- sives du milieu de la branche gauche de la mächoire inferieure, et beaucoup d'autres fragmens, gu'il serait trop long d'numfrer.

Autre ruminant dont les debris annoncent un cerf d'une stature beaucoup plus grande gue le cerf actuellement vivant (Cervus elaphus). Ce cerf, gue nous nommerons grand cerf' pour le distinguer de Pespäce precedente, devait õtre beaucoup plus haut sur ses jambes gue le Cervus elaphus. Le fšmur gauche et d'autres parties du sguelette.

Autre ruminant, gui parait assez võisin de VElan,

Vv. 50

( 454)

et gui diflere du cerf, au moins specifiguement, Nous Pavons reconnu aux debris suivans : seconde vertebre cervicale; moitid de la premišre vertebre cervicale; premitre vertebre cervicale; fragmens de grosses et de petites molaires, soit superieures, soit infrieures ; moiti€ inferieure de tibia gauche.

Autre ruminant, dont les debris fossiles parais- sent assez bien se rapporter au daim. —Portion de os ischion du cöte droit, presentant le tiers de la cavitd cotyloide.

Autre ruminant assez rapproche du daim, mais d'une plus petite stature, et gu'ä cause de sa taille, neus nommerons petit daim. Divers fragmens gui ont appartenu A diflerentes parties du sguelette.

Autre ruminant voisin du chevreuil. Plusieurs cornes courtes, pleines et peu recourbees; une portion superieure du cräne, auguel tient [occipital, et deux corpes naissantes gui paraissent avoir appartenu ä un vuminant voisin du chevreuil, ou ä une espece ana- logue.

Autre ruminant asscez -analogue a Pespece du mouton actuellement vivante. Tiers inferieur de tibia droit d'un rumivant du genre mouton ; portion de branche de la mächoire inferieure gauche avec plusieurs molaires ou mächeliöres, probablement les deuxitme et troisisme; fragment de [os maxillaire superieur ; tiers inferieur de tibia droit.

Autre ruminant gue nous nNoMMeEroNS grand boeuf, parce gue ses debris indiguent une espece de hosuf d'une taille un peu superieure a celle actuelle- ment vivante. Partie moyenne d'humerus; tiersin- fcrieur de radjus; extremitt humerale de radius gau-

(455 )

che; fragment de grosses et petites molaires, soit supe- rieures, soit infGrieures, dont plusieurs entieres adhe- rent encore aux mächoires ; extremite vertebrale d'une cöte, la troisišme ou la guatrišme; partie moyenne de f6mur droit; canon droit du train postõrieur en- tier; condyle interne de fšmur droit; tibia auguel est joint le põrond ; extremite articulaire d'omoplate gau- che; portion de perone.

10° Autre ruminant gui appartient au genre des booufs. Comme ses debris fossiles annoncent une es- pöce de beuf moins grande, mais plus forte gue Pes- pece vivante, nous la nommerons bguf ramasse. Extremitö inferieure de ($mur droit et d'autres parties du sguelette.

11° Autre rumimant du genre bouf, mais d”une sta- ture plus petite gue notre beuf domestigue. Nous dösignerons cette espece sous le nom de petit boeuf. Ses debris sont des portions de tibia et guelgnes au- tres parties du sguelette.

12° Autre ruminant gui, d'apres les debris gue nous en avons observes, semble former un genre interme- diaire entre les boeufs et les cerfs, soit pour la sta- ture, soit pour la force. Portion inferieure de tibia gauche; fragment de branche droite de la mächoire infGrieure avec la premiere petite molaire ; extrGmite articulaire d'omoplate du cöld droit; fragment arti- culaire d'omoplate du cötk gauche; portion d”os is- chion du cote droit avec un tiers de la cavite cotyloide; partie inferieure de tibia droit; fragment de mächoire supericure, avec deux dents molaires entiöres.

(456 ) S Il. OISEAUX.

Divers fragmens gui semblent annoncer des oi- seaux de la famille des palmipõdes, reconnus par une extr€mite articulaire inferieure du tarse et meta- tarse d'un individu de la force et de la taille du cygne a bec rouge (Anas olor, Guerix); par ['extremite infGrieure du tibia d'un autre individu d'une taille superieure au precedent; par un fšmur gauche ä peu pres entier, un tibia droit, un autre gauche, d'un palmipöde voisin de Voie (Anas anser, L.); par le tibia droit d'un autre palmipede du genre canard et de la taille de notre canard commun (Anas boscas L.).

S Ill. REPTILES.

Les reptiles ont €galement des repr€sentans dans nos cavernes. Leurs debris annoncent des tortues dans les cavernes de Saint-Antoine et de Saint-Julien, et des lõzards dans celles de Lunel-Vieil. Ces derniers existent dans toutes les autres cavernes a ossemens; ils sont les derniers gue 'on decouvre dans nos breches osseuses.

S IV: MOLLUSOUES MARINS.

Parmi les Cyclostoma elegans et Bulimus decollatus Von decouvre des debris de coguilles marines, comme, par exemple, des Balanus ou glands de Mer, des car- des, des peignes, des vEnus, des arcacites. Ces co- guilles ont 6tö detaches övidemment des calcaires srossiers, et ne peuvent nous €clairer sur la rEunion vraiment extraordinaire des animaux entassts dans NOS CAVELNES.

(437 ) 8 V. INSECTES.

Une des particularites les plus remarguables de la grande caverne de Lunel-Vieil, c'est la presence de debris de colšoptöres, tels gue mandibules, pattes, Elytres et antennes, ayant appartenu a des chryso- meles, des carabes, des trichies, des cetoines. Ils con- servent ici leur couleur et leurs formes, comme ils les conservent dans le succin.

La presence d”'animaux d'habitudes aussi diffkrentes, dans des espaces aussi rgsserres gue ceux de la petite caverne et du petit couloir decrits, Gtait un fait trop extraordinaire pour ne pas exciter toute notre atlen - tion. Nous avons demande guelgues secours au gou- vernement pour continuer cette fouille.

En enlevant un massif de terres d'alluvion d'une hauteur de 6 ä 7 metres, nous sommes parvenus dans un nouveau souterrain, dont la longueur n'est pas moin- dre de 150 metres, etla direction generale du sud-oues!t au nord-est. Cette grande caverne, d'une largeur tres- intgale, dont la premitre n'Etait en guelgue sorte gue le vestibule, atteint, vers son milieu, de 16 ä 17 metres, tandis gu'elle sc termine vers le sud-ouest par un couloir fort decoupe par les eaux, et gui n'a plus gu*un metre ä 50 centimtires de largeur.

H est difficile d*estimer Pelevation de cette'caverne, lant cette Glevalion est variable, ä raison des gros blocs de rocher gui, detachts de-la voüte, ont Eleve le niveau du sol inferieur; en terme moyen, elle ne va pas au-delä de 4 a 5 metres. L'on ne voit sur le plalond aucune trace des rochers gui en ont 6tö s6- pards; i! en est de mõme de ceux gut menacent d'une

2 * 00

(498) chute prochaine, le calcaire grossier de |interieur n'ayant presgue aucune soliditš a raison de Vhumi- dite gui y regne. Gette humidite diminuera mainte- nant gue la caverne est en contact avec Vair exterieur.

En y penetrant, nous avons vu la plus grande par- tie du plafond recouverte d'une conche Iegere de deux sortes de terres : d'une terre douce au tou- cher,s*6tendant par plagues, disposee comme une sorte deftlorescence ou comme une crasse gue les eaux y auraient laissee; et d'une terre argileuse verdätre plus solide, ayant, par suite du retrait, laissd dans son milieu le rocher ä nu, dont les tons blanchätres' con- trastent avec le ton rembruni de cette terre.

La partie superieure des parois latõrales de la ca- verne est sillonnde dans le sens horizontal, et souvent comme glacte et polie par de Iegers enduits calcaires, ou recouverte par des stalagmites calcaires blanchä- tres presentant guelguefois des aiguilles de 5 a 4 mil- limetres. Toutes les aretes du rocher sont arrondies et comme uses par le frottement des eaux. Les parois latrales presentent des cavitšs tres-nombreuses d'un demi-mttre ä un metre de diametre, avec une pro- fondeur plus ou moins considerable. (es cavites sont remplies en partie par une terre argilo-calcaire tenace, et rougeätre.

Le sol de cette caverne, gui se trouve en entier dans le calcaire globulaire, et dont le niveau est su- põrieur d*environ 5 mötres au sol de la premišre, est, comme le soldecelle-ci, recouvert par deux sortes de terres meubles : 1°par une terre grasse argilo-calcaire, rougeätre, ductile, tenace, renfermant guelgues galets , soit calcaires, soit guartzeux, avec un grand nombr e

( 459 )

d'ossemens; par une terre sablonneuse d'un roux: päle, dans laguelle sont dissemints des galets guart- zeux et calcaires, ainsi gue de nombreux ossemens. On y observe €galement guelgues individus du Cy- clostoma elegans, et du Bulimus decollatus, gui ne paraissent pas differer des especes actuellement vi- vantes; et enfin des Helix, mais trop brisdes pour Gtre determinables. Cette terre, d'une dpaisseur bien con - siderable, et souvent de plus de six mõtres, se prd- sente en lits distincts et multiplids de guelgues centi- mõtres de puissance. La premišre de ces terres se trouve le plus ordinairement au-dessus de la terre sa- blonneuse, occupant ä la fois les parties les plus basses de la caverne, et remplissant les cavites les plus dle- vões, en sorte gu*elle semblerait avoir 6td deposde la derniere.

Ouant aux ossemens, ils s'y trouvent, ainsi gue je Vai deja dit, comme dans les autres cavernes, sans aucun rapport avec leur position dans le sguelette, ni avec les habitudes des animaux gu'ils rappellent. En general ils sont brists, sans cependant paraitre avoir 6te amenes de loin, du moins certaios, puisgu'il existe deux degr€s de conservation dans ces ossemens. Les uns sont d'üne conservation parfaite, guoigue separes et €pars, tandis gue les autres, sensiblement alteres, contiennent une plus grande guantite d*eau, et proba - blement une moindre guantitš de substance animale. Nous les comparerons plas tard sous ce double rap- port; tous les essais gue nous avons faits jusgu'a pre. sent s*Gtant bornesa y constater la substance animale, IL est facile de s'en assurer, en les placant dans un

tube aprös les avoir pulverises. On dispose ensuite

( 460 ) dans son interieur guelgues petites bandes de papier de tournesol rougi par un acide, et apres avoir eflile a la lampe d'emailleur |extremite ouverte du tube, on place sa partie inferieure dans un petit fourneau dont on Eleve graduellement la temperature jusgu'au point de la porter au rouge. On voit bientõt se dega- ger des vapeurs blanchätres gui ramönent au bleu le papier rougi, et gui exhalent une odeur d'abord bitu- mineuse et ensuite empyreumatigue. Les ossemens soumis ä [experience perdent une partie de leur poids, et leur poussiöre, d'abord blanche, acguiert apres la calcination une teinte grisätre plus ou moins foncce.

La terre gui enveloppe les os fossiles de nos cavernes, ayant ete soumise aux mEmEs essais, nous apresente des pidnomõnes analogues; mais comme cette terre Gtait mõlte d'un grand nombre de fragmens osseux, il Gtait important de s'assurer si la matiere animale gu*elle contenait Etait due seulement ä ces debris, ou si elle provenait de son existence dans le sol lui-m€me.

Pour y parvenir nous avons pris deux 0s longs; dans Üintõrieur de Vun de ces os la terre Etait sensi- blement melangte de debris osseux, tandis gue celle gui Gtait dans le second n*'en presentait pas de traces. Ainsi 100 parties de chacune de ces terres et 100 parties de chacun de ces os auxguels ces terres adheraient, ont ete pulverisees avec soin et traittes par le proc6de gue nous avons dejä indigue.

Les tubes relroidis ayant €t6 cassts et les residus pes€s avec soin,il en est resulte gue,

100 parties de la terre gui ne contenait au- cun debris osseux ne pesatent plus apres 'expe-

parties.

entejgueseksb 20) » abarievluer SID M 47U% GA

(461 )

100 parties de la terre gui contenait des paries. debris osseux ne pesaient gue. . . . . . 89 c'est-ä-dire gue la terre avait perdu 11 pour 100, tandis gue celle gui €tait depourvue de debris osseux n'avait perdue gue 6 pour 100, dans les mEmes circonstances.

100 parties des os adherens a la terre n* 1 ne pestrent plus apres Pexperiencegue. . . gi On peut sans doute supposer gu'ils lui avaient cede une partie de leur substance animale.

Enfin, 100 parties des os adhörens a la terre n? 2, gui avait perdu 11 pour 100 par la calci- nation, ne perdirent gue 8 pour 100, puis- gu*elles pesšrent encore aprts Pexperience . . 92

Ces experiences, soit sur la terre, soit sur les os gu'elle renferme, ont €t6 repetees ä plusieurs reprises, tant par nous gue par M. Pouzix, professeur a Päcole de pharmacie; elles ont donn6 constamment les mõmes resultats. Les terres de la caverne a ossemens con- üennent donc de la matiere animale, comme les os gui y sont dissemines, seulement en moindre propor- tion. La perte gu'indiguent nos divers essais n'est pas sans doute due en entier ä la matitre animale; et il y en a bien une partie gue ['on doit attribuer a Peau. Mais il rõsulte toujours des experiences precedentes gue la terre en contient comme les os eux-mšmes; et ce point de fait n'est point sans guelgue importance. Il est remarguable gue la terre mõlde de debris osseux ait donn6 constamment une perte plus considerable gue celle gue les os Eprouvent par le mõme proctde. Ces dif[erences tiendraient-elles a ce gue ceite terre

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contiendrait les parties osseuses les mõins decompo- sees et les plus chargšes de matiöre animale? C*est ce due nous ne nous permettrons pas encore de decider.

En attendant gue de nouvelles recherches nous pro- curent des restes d'animaux encore plus remarguables gue ceux gue nous venons de signaler, parlons d'un fkmur de mastodonte gui vient de nous Etre present.

aarrrarrrasaa

NorEe sur un femur de Mastodonte decousert aux environs de Montpellier.

anni

Dans les terrains marins superieurs des environs de Montpellier gu'arrosent les eaux du Lez, au licu dit le Soret, M. Grimes a decouvert, en juillet dernier (1826), un fkmur droit de mastodonte a dents Etroites (Mastodons angustidens), non loin du sol |'on a deterr6, a diflerentes reprises, des dents mächelieres du mEme animal. |

Ce femur est le premier gue Von ait decouvert jus- gu'ici dans son entier. Sa grosseur est Enorme et tres- large; il a gz0 millimttres de long depuis la tõte jus- gu'au condyle interne. HI est en grande partie petrilid, et contient une proportion plus forte de carbonate de chaux gue n*en fournissent les os frais. Sa teinte est seneraiement jaunätre , avec des nuances plus ou moins fonctes selon les degräs d”oxidation du fer gui le co- lore. La substance compacte est trös-Epaisse, surtout dans la partie moyenne, Pos est du reste fistuleux ; son interieur n'ofire point des ceristaux de spath cal-

(465) caire comme les ossemens saisis par les breches cal- caires. Les substances celluleuses et reticulaires sont petrifikes comme la substance compacte; mais les cel- lules de la premiöre ont conserv6 toute la delicatesse de leur tissu, ne se trouvant nullement remplies par des sucs lapidifigues.

Il paraitrait gue ce fkmur a appartenu ä un jeune individu ; la tõte n*etait pas encore soudde d'une ma- niöre bien solide avec le col: elle s*en est detachee avec la plus grande facilitd, ce gui prouve gue |ossi- fication netait pas complete.

Les couches de sable marin gui le contenaient ne sont point parfaitement horizontales; leur inclinaison court de Vest a Pouest, et du nord au sud, dans le sens de Douverture de la vallde du Lez; leur Epaisseur est for tinegale; elles presentent, au milieu depetits grains guartzeux, et d'autres grains calcaires et argileux plus ou moins nombreux, plus ou moins colorts par des oxides de fer, des spinelles rouges et noirs, des bancs Ühuitres (Ostrea nudata, Lauk), des debris de mam- miföres terrestres, des dents de sguales, d'anarhigues, de dorades, des palais de raies, des cõtes de laman- tins, de dugongs, etc.

Rapproche de la figure donnše par DAUBENTON (1) d'un (kmur du grand mastodonte de 'Ohio/ Mastodons giganteus), il a beaucoup de rapports avec lui, a part la taille et les autres proportions; mais la ligne äpre presente surtout une difference frappante de forme et

(1) Memoires de VAcademie des sciences de Paris, anuee 1762. On la retrouve dans les Recherches sur les ossemens fossiles dr / TA > M. Cuvier, t. 1, p. 244, pl. IV, fig. 6 et 7.

( 464) de direction dans ces deux grandes espšces d'animaux d'un monde antigue.

Apres son extraction des sables, gui sont constam- ment impregn€s d'une certaine humidite, le fkmur de notre jeune mastodonte s*est fendilld en se desstchant. Sa durete est devenue depuis plus grande.

II ne serait peut-õtre pas impossible de decouvrir un jour le sguelette entier de Panimal, puisgue deja trois localitšs diffšrentes de nos environs nous ont fourni des dents et divers os gue j'ai prcedemment decrits (1); plus une vertebre, un os du m€tacarpe assez bien conserv€, et le fkmur droit dont je parle. La Toscane vient bien d*en offrir un entier ä notre confrere M. Je professeur Nesri, de Florence, gui se propose d*en publier incessamment la description.

(1) Dans le TV= volume des Memoires de la Societd Linncenne, pag. 401 et suiv.

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PREMIER MEMOIRE

Sur PHyoide; par M. Louis Ginou-pE-BuzA-

REINGUES, Membre auditeur.

Je viens soumettre a la Soci6te Linnšenne une ob- servation gui me parait mEriter son intšrõt; comme je la crois nouvelle, je Poffre a mes honorables con- fröres pour leur tšmoigner ma reconnaissance ct le desir gue pai de justifier leur estimne.

D*abord gu'il me soit permis de jeter un coup-d ei! general sur le sguelette, il Eclairera ce gue j'ai A dire de Phyoide.

L'axe de Panimal etant plac$ dans une situation horizontale, on remargue dans Pensemble du systeme osseux plusieurs piöees dispostes en series; Pune su- perieure, nommee colonne vertebrale; Vautre infd- rieure, nommõee sternum, ou mieux, Serie sternale. Ces deux rangtes de parties dures cxistent d'an bout a |Pautre de animal, dans'plusieurs espäces des classes införieures, telles gue les insectes, les crustacts; mais dans les 'animaux d'un ordre' plus Elev6, les pieces sternales sont remplacees en certains endroits par un entrelacement de fibres apondvrotigues, tandis gue ailleurs tout tissu fibreux disparait, et la lizne mediane nest indigude gue par la šymõtrie'des pärtics voisines.

Des deux chaines osseuses deja nommees, partent, en contournant le corps, dautres piöces gut se diri-

Va 8 31

(466 ) gent les unes vers les autres et gui finissent par se rõunir. Ges os sont appelts cõtes on les divise en ver- tõbrales et en sternales, suivant le lieu de leur origine.

Du sternum et des vertebres se detachent encore des os gui se reunissent pour servir de point Pappui aux ensembles nommes extremiltes.

Toute extremite prend donc naissance au point de jonction de deux piöces osseuses, Pune sternale, Vau- tre vertebrale, nommtees racines (le Dextremite.

Gela post, voyons guelle est la place gue nous de- vons assigner a chacune des piöces osseuses gui ont recu collectivement le nom d'hyoide.

Pour atteindre a ce but, je vais mettre sous les yeux de mes lecteurs guelgues esguisses gui serviront a me faire micux comprendre : plusieurs ont 6t6 puisees üans les belles pianches de la Philosophie anatomigue.

L'appareil hyoidien nous fournit les observations suivanles :

On remargue une serie de piöces medianes aux- guelles M. Georrnox-Sais T-HiLaine a donne les nems de basihyal, entohyal, urohyal, et gue plusieurs anato- mistes regardent comme les homologues du sternum.

Du basihyal (corps de 'hyoide)partent deux os, un de chague cõte, gue le celebre professeur citš nomme olossohyauz. Ces deux pitces, connues autretois sous le nom de grandes cornes, offrent par leurs connexions des rapports avec les cötes sternales auxguelles on les a assimilees.

Au point de jonction de la grande corne de Phyoide, et du corps de cet os, nait une piece appelte auirefois petite corne, et gue M. Grorrnov - SAINT- Hiraine a designte sous le nom de apohyal; je crois

( 467 ) pouvoir la comparer a Ja racine anterieure d'une €X- tremite.

L'apophyse styloide (Stylhyal Grorr.-S.-HiL.), prenant son point d'appui sur une vertšbre cranienne, me parait ötre semblable ä la racine posterieure d'une extrEmite.

Enfin, de la jonction de ces deux derniöres en part un troisieme (le ceratohyal), sur leguel le mõme anatomiste a fix€ Pattention des savans, et gui avait ei6 a peine remargue avant lui.

Gette piece osseuse presente, selon moi, les condi- tions essentielles 4 une extremite encore a Petat rudi- mentaire. En effet, le stylhyal Gtant compare ä 'omo- plate, et Papohyal Gtant regard6 comme |'homologue de la clavicule, gue mangue-t-il au cõratohyal pour remplir les fonctions d'une exiremite? plus de volume. Ouoigu'on ait en general peu Egard aux dimensions des pieces anatomigues gue Pon compare entre elles, voyons si, m6me sous' ce rapport, les os des membres cervicaux ne peuvent pas Etre rapprochts des thora- cigues et des pelviens.

Nous dirons d*'abord gue ceux-ci se trouvent, guel- guefois, dans un tat d”exiguitd remarguabie, comme on vient de les observer recemment encore chez guel- gues boas.

Puis en portant nos regards sur les animaux dans lesguels le cõratohyal n'a pas encore trop perdu de son volume, nous le retrouvons dans le sauvegarde dAmõrigue ( Lacerta monitor L.), se detachant des pieces gui lui servent de point d'appui, et presentant un developpement considerable.

Enfin, si nous arrivons aux poissons, alors te ne

Zz Ol.

( 468 )

sera plus un petit osselet, mais une srie de pices osseuses gue nous trouverons reunies pour former cette -extremite. -lci, le developpement est parflois si considerable gu”il eflace celui des nageoires, et les ex- tremites deviennent presgue semblables par leur for- me. Pour se faire une idee de cette ressemblance, on na gu'ä jeter un coup -d*cil sur la planche on pourra <comparer Pepaule du silure (Silurus gla- nis L.) a Vhyoide de Pange (Sgualus sguatina L.) et du turbot (Pleuronectes maaimus L.). On y verra gue les pieces osseuses composant 'extremite, placees les unes ä cöte des autres, ne different dans ces trois exemples gue par leur plus ou moins grand rappro=- cbement (1).

ll est ä remarguer gue les racines d'une exlremite peuvent varier dans leur nombre; ainsi [on en trouve jusgu'a trois sternales et deux vertebrales pour sup- porter Pexiremite thoracigue de certains animaux. Nous verrons guelgue chose de semblable dans les ra- cines de š*extremite byoidienne : chez le turbot, par exemple, elles sont compostes de guatre pitces dis- postes en sõrie; deux d'entre elles sont sternales, les

(1) M. Georrrox-SaixT-HiLaire a montre Videntite de ces pitces avec les cÖtes sternales des autres vertehres; cette opinion n'est ni detruite ni meme combattue par celle gue je mets en avant. Une partie des 0s, gui forment [extremite hyoidienne des poissons, peut cnsuite devenir sternale chez les autres animaux vertebres, sans (ue pour eela mes idees soient moins exactes. Je ferai seulement observer ä ce sujet gue chez les poissons je considere comme racines de Vhyoide les hyposternal et hyosternal Grorr.-ST.-Hx., et gue dans ces animaux !extremite hyoidicnne est formce par les pitees due cet auteur a comparces aux cÖtes sternales,

( 469 ) deux autres sont vertebrales. Ainsi, Vhomologie est parfaite, et susceptible de supporter en tous points la comparaison.

Je bornerai ici, pour le moment, |'examen de ces Taits gui prouvent gue [hyoide est compose :

D'une s6rie de pitces sternales, accompagutes d'une ou de plusieurs cötes de mõme nom; ce fait est admis par plusieurs anatomistes distinguds ;

20 D'une extremite sur Dexistence de laguelie je desire fixer Pattention des Linndens. Elle est ordinai- rement a ['Gtat rudimentaire dans les animaux ver!6- bres; elle acguiert un developpement assez conside- rable dans certaines espõces de sauriens; son volume augmente encore dans les poissons, elle devient alors composše de plusieurs picces gui finissent par- Etre - superieures en nombre et en Etendue ä celles des au- tres organes locomoteurs.

Enfin, la rEgion gu*occupent ces extrEmites m'auto- rise ä les nommer cervicales.

Cette serie de rapports me parait exacte; elle le sera, du. moins j*ose m'en flatter, aux yeux de tous les savans, et elle confirmera singulišrement [opinion de M. Gzorrrox-SAINT-HILAIRE, gui a ranged sur le m6me plan les animaux distingušs jusgu'alors en vertöbrts et invertebres.

La loi des connexions, tracte par ce grand obser- vateur, doit necessairement amener a la vEritd celui gni la medite; c'est ä son etude gue je dois ”'obser- vation gue je viens de faire, et je saisis avec plaisir cette circonstance pour remercier publiguement [i!- lastre professeur des bontös gu'il a eues pour moi, et de Vobligeance avec laguelle il a bien voulu me faire ou-

(479) vrir les riches collections du Mustum d'histoire natu- relle et du Gabinet d'anatomie comparce.

Si le travail gue j*entreprends sur |'hyoide est de nature ä m€riter Vattention des anatomistes, je me propose de le completer en examinant plus tard -cet appareil dans ses rapports myologigues.

n rrarrnraan

EXPLICATION DE LA PLANCHE X. Hpyoide.

A. De homme a [etat pathologigue. B. Du cheval.

C. Du boeuf.

D. Du veau.

E. Du sauvegarde AP Amerigue. F. Du geai.

G. De Lange.

H. Du turbot.

Epaule.

I. De Phomme. J, Du silure. K. Du merle.

1. Pitces sternales de Phyoide. 2. Cõtes sternales.

3. Racine sternale.

4. Racine vertebrale.

5. Extremite cervicale.

6. Vertebre cranienne.

LUV.

Win. de (2 Šoe.Linneenne (926)

PAX.

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NOTICE

Sur trois Lepidopteres inedits ou peu connus du midi de la France; par M. Aprien-PrubENt pe VILLIERS, Correspondant.

Lonsoux |'on considere la grande guantite d'inseetes nouveaux gue Pobservateur decouvre pour ainsi dire chague jour, on cesse d'etre surpris de voir le plus grand des naturalistes, Linn£, dire gue le nombre des insectes est infiniment plus considerable gue celui des võgõtaux. En eflet, il n'est presgue point de võgetal gui n*en nourrisse un; il est mõme une infinite de plantes gui servent de päture ä un nombre souvent fort considerable dinsectes. La plupart šchappent a nos regards a cause de leur petitesse; les uns, en rai- son de la vivacile de leurs mouvemeams, meltent en defaut Dinvestigation la plus active; les autres, prot6- gs par les tenebres gui determinent leurs courscs, semblent defier nos laborieuses recherches. Parmi ces derniers, le midi de la France posstde plusicurs 16- pidopteres nocturnes fort interessans gue nous avons cu le bonheur de saisir, et dont nous nous eEmpressons de faire connaitre guelgues-uns, en attendant le ira- vail guc nous avons entrepris depuis long-temps, de concert avec notre illustre maitre M. le professeur MARGEL pe Sertes, sur les l6pidoptöres inedits ou peu

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connus des regions m€ridionales gue nous habitons.

Nous donnons aujourd'hui la description de trois espöces curieuses sur lesguelles nous desirons fixer Vattention des entomologistes, savoir : la Stygia aus- tralis, le Bombya limosa ct la Geometra jourdanaria. Nous commencons par celle de la Szygia australis, genre intõressant, dont nous devons la decouverte ä DRAPARNAUD, gui s'est occupõ avec tant dtclat de Vhistoire naturelle du midi de la France.

1. Stygia australis.

Ce genre fait partie de la famille des crepusculaires de M. LArnerLLe, et de la seconde tribu de cette fa- mille. Nous remarguerons, en passant, gue ces noms de erepusculaires, de diurnes et de nocturnes, par lesguels Pon designe les grandes familles de lepidop- tšres, ne sont pas toujours employds dans leur sens littŠral ou dans leur acception ordinaire; car, par exemple, la Sžyoia australis vele le jour comme les diurnes; et, en eflet, Pheure la plus favorable pour prendre cet insecte est vers les dix heures du matin, dans les lieux les plus chauds et dans les bas-fonds.

STYGIA austraiis DraparmAup (Bulletin de la Socicte d'hist. nat. de Montpellier); LATnErLLE, Gener. ins., IV, 215, tab. 16, fig. 4 et'5; Goparr, Papill. de la France, planche 22, fig. 19. Bombya terrebel- lum Hugnex, Bombyz, tab. 57, fig. 244.

Oaoigue cette espece ait Gt deja liguree a plusieurs reprises, nous croyons utile d'en donner une nouvelle, celles connues n*Etant pas trös-exactes. M. LAtTneiLLE

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en a public deux, Dune en noir, et Vautre represen- tant ce lõpidoptöre les ailes ployšes, ce gui n'of[re gu'une idee imparfaite et de Vindividu en particalier, et du genre gu'il constitue. Le dessin de Husnex, guoigue colori, n'est point meilleur; la tache blanche gui se trouve au milieu de Paile inferieure est figuree arrondie, tandis gwelle est triangulaire; disons micux, c'est un carre tres-imparfait, ou, si [on aime mieux, un ovale tres-alonge. La figure de GopAcT est si mau- vaise gue on a de la peine ä reconnattre la femelle de cette espece : les antennes y sont d'une grosseur trop forte, le corps trop alonge, et les nuances de la robe ne sont pas ceile de la stygie femelle.

Descriprion. Minor. Capite thorace antennisgue brunneo-flavescentibus. Abdomine, oculis pedibusgue nigris; alis anticis oblongo-rotundatis griseo flavidis vel brunneis, punctis nigris numerosis sparsis. Alis posticis brevioribus, rotundatis, nigris macula magna alba guadrangulari, vel ovali irregulari, subtus an- tennis palpisgue flavidis; corpore, oculisgue nigris; abdominis lateribus fimbriatis ut suprä, alis anticis brunneo-flavescentibus vel brunneis, punctis nigris minutis vartegatis. Posticis macula magna alba gua- drangulari vel ovali irregulari; ano barbato, tibia posticw spinis ealearibusgue valde distinctis.

La Stygia australis, par la britvetb de ses ailes ct de ses antennes, se rapproche des sphinx et des bom- byx; sa place naturelle est dans la, famille des zyge- nides, entre les stsies et zygönes, cu les sous-genres gui en ont 6t6 demembres. Les antentes sont en pei- gnes, assez renfltes, peu alongees, et surtout plus

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courtes gue dans les võritables zygtnes, ce gue [on ne supposerait pas d'aprös la figure de Gonarrt; les palpes õpais, eylindrigues, Eeailleux, atteignant a peine au-dela' du chaperon; les jambes postrieures sont ar- mees d'eperons. Get insecte a une langue si courte, et si peu apparente, gu'on en supposerait difficilement Vexistence; Pabdomen est couvert de chague cött de plusieurs rangtes de poils noirs gui le rendent comme denticuld ; Panus, Egalement couvert des mEmes poils, est tres-barbu.

Les ailes anterieures, d'un jaune brunätre, ou d'un gris-brun, varites de plusieurs taches brunes ou noires, sont trös-courtes, Etroites et presgue triangulaires. Les inferieures sont plus arrondies, surtout dans le mäle; leur couleur est noire, ä Pexception d'une grande ta- che guadrangulaire, blanche ou jaunätre, gui se trouve dans le milieu ; les antennes, la tõte et le corcelet sont un jaune-brun, tandis gue la nuance des yeux, des pates et de Pabdomen, tire sur le noir. En dessous, la couleur des ailes supõrieures est moins jaunätre, et les points y sont plus nombreux et plus petits. La couleur des ailes inferieures est au contraire d'un noir moins foncš gu'en dessus; aussi la tache mEdiane y parait moins brillante. Le corps, les pates et les yeux sont entišrement noirs en dessous; il n'y a gue les antennes et la tõte gui conservent la teinte d'un brun jaunätre gu*on leur voit en dessus.

Il est ä remarguer gue le corps a dans cette espece une assez grande €paisseur, soit dans les mäles, soit dans les femelles. Sa longueur est de 15 millimetres dans la femelle, 10 millimõtres seulement dans le mäle. L*envergure des ailes superieures va. de 254 24 milli

(475 ) metres dans la femelle, de 19 ä 20 dans le mäle. Leur largeur, a Pextremitd, est de 546 millimetres; la lon- gueur,ä leur base, est de un et demi a 2 millimttres.

Cette espece se trouve dans les lieux arides des en- virons de Montpellier, pendant les mois les plus chauds de Pannee, c*est-A-dire en juin, juillet et aoüt; elle vole non-seulement au declin du jour, mais encore lorsgue ie soleil brille de tout son €clat; son vol est droit et rapide, mais peu Glev6; lorsgu'un obstacle Voblige alors a faire un crochet, c'est presgue toujours en for- mat un angle droit avee son premier but, gu*elle se dirige de nouveau.

Ainsi gu'on le voit, ce genre est: loin de pouvoir Etre compris parmi les I6pidoptšres nocturnes : il peut tout au plus Gtre rang€ parmi les crepusculaires, car'il est tout-A-fait diurne par ses habitudes; mais comme les distinctions entre les diurnes, les nocturnes et les ere- pusculaires, sont uniguement fondees sur Porganisa- tion, il doit rester dans la famille des crepusculaires, se rapprochant, par ses caractöres, plus des läpidop- teres de cette grande famille gue des diurnes.

La stygie est une espece gui parait se trouver dans tout le midi de la France; du moins nous Pavons ren- contree depuis Montpellier jusgu*aux frontitres de PEspagne; il est possible gu*elle franchisse les Pyre- nees et gu*elle se trouve dans la peninsule. D'autres naturalistes Pont prise pres de Castelnaudary; mais c*est dans le departement des Pyrendes orientales la stygie abonde le plus, surtout aux environs de Per- pignan, de Gollioure, de Portvendre et mõme d'Ille; on Vy voit toujours voler dans le moment Ic plus chaud du jour et dans les bas-fonds. L'houre la plus favorable

(476 ) pour la saisir est, comme je Pai deja dit, vers ies dix heures du matin, dans les mois de juillet et d'aoüt; les fleurs de scabieuses semblent particuliörement |at- tirer.

Aprös avoir deerit les caracteres gõneraux de cet insecte, disons un mot des caractöres propres aux deux sexes, et nous ferons connailre ensuite ceux gui leur sont particuliers. Leurs caractšres commuas sont d'a- voir des palpes tpais, cylindrigues, obtus, s*Glevant au- dela du chaperon, entiörement garnis Pecailles, et des ergots forts et aigus ä Vextremite des jambes supe- rieures. Les deux sexes ont les antennes pectinees des deux cötts, a peignes simples, courts, €pais et forts. L'anus est Egalement barbu dans les deux sexes, mais la brosse du mäle est plus Epaisse, plus elargie et plus fournie de poils alongts.

Le mäle de la stygie se distingue de la femelle par sa plus petite taille, ses ailes gui sont moins alongees, ses couleurs plus sombres, et enfin par la plus grande etendue de la tache blanche de ses ailes posterieures. Dans la femelle, cette tache est une espeee de lunule guadrangulaire gui ne s*etend pas jusgu*ä la base des ailes, tandis gue c'est tout le contraire dans le mäle.. Les antennes de celui-ci sont plus courtes gue celles de la femelle.

Les metamorphoses de la stygie nous sont encore inconnues, guoigue nous ayons et6 a mEME d'observer sa chenille, dont nous offrons un dessin exact ( voyez planche XI, fig. 1, d). On y verra gue, ä Vexemple des larves des hepiales et des cossus, cette chenille se loge dans Vinterieur des branches d'arbres, de chrysalide elle passe ä Põtat d'insecte parfait; olle est

(4477) Cort delicate et d'une education difficile. En voici la description :

Corpore elongato albido undecim vel duodecim articulis compositis. Capite thoracegue fulvo brunnco, mazillis oculisgue nigris. Pedibus anticis sex, posticis octo,omnibus brevidus, anticis elongatis posticis eras- storibus.

La chenille est petite, cylindrigue, offrant six pates antörieures et buit posterieures. Celles-ci sont €paisses et comme mamelonnees, tandis gue les antericures sont alonzees et terminees par un petit crochet, Le corps est compost de onze ou douze anneaux, dont les plus larges se trouvent dans le milieu du corps. La tõte et le corcelet sont composts d'unespeau €paisse et roussätre, tandis gue les mächoires et les yeux sont d'un noir vif; tout le reste du corps est d'un blanc sale.

La seule larve du Szygia gue nous ayons cu occa- sion d”Etudier provenait d'un ceuf gue M. Dumas avait obtenu d'une femelle de cette espõce. Dis sa naissance, on lui presenta un grand nombre de võgetaux. Elle se fixa sur une petite branche de märier ordinaire /(M0- rus alba) dans laguelle elle se logea, et nrobable- ment elle aurait fait sa chrysalide, si elle navait pas ete derangte. Des gu*elle se vit troublte elle cessa de manger, ne continua plus ä creuser sa branche de mürier oielle s'Gtait logde, en sorte gu*elle tarda peu a succomber. Get exemple prouve combien il faut Gtre scrupuleux dans education de certaines chenilles, et les preeautions gu'il faut prendre pour les faire reussir.

Les especes robustes rGsistent a tout sans inconvenient,

(478 ) aussi sont-elles tres-multiplides. La rarete de la stygic, dans les lieux elle a 6t6 decouverte, est une prenve gue sa larve est des plus delicates a Glever et des plus dilliciles a obtenir.

Nous ferons observer enfin gue dans son premier äge celte chenille oflre une nuance rose assez pro- nonece, gui s*eflace par degres, a mesure gu'elle se dõveloppe.

Le nombre d*ceufs guc pondent les femelles ne pa- rait pas ailer au-delä de vingt A vingt-cing. Ils sont d'une tres-petite dimension, fortement cannelds et comme a cõtes de melons.

UI. Bombya limosa.

Espece de'nocturne du genre bombyx de LATREILLE ct de Hugvex, genre gue LinnE avait 6galement adopte dans les coupes de sa grande tribu des phalenes, gui comprenatit la plus grande partie des lepidopteres noc- turnes.

Notre bombyx appartient ä la division des bombyx gui ont les ailes horizontales, e: les antennes du mäle bipectintes. II est probable, d'apres, ces caraciöres, gue la chenille offre seize pates, mais nous manguons «Vobservations precises a cet Egard.

BOMBYA limosa MArceL pe ŠERRESs 07.

Älis anticis griseis lineolis nigris flexuosis dupli- citer impressis, intus maculis albis magnis elongatis nervis brunneis divisis. Alis posticis rotundatis, gri- seis brunneis ad marginem internum. Antennis gri- seis lupliciter vel simpliciter peetinatis deflexis elon-

vatis. Capite thoraceguc griseis, abdomine brunneo.

(479 ) Oculis nigris; subtus alis anticis griscis; lineis ma- culisgue irregularibus nigrescentibus. Posticis griseis nervisgue brunneis. Capite thoracegue fusco; abdo- mine pallidiore. Pedibus nigrescentibus annulis eri- seis. Ano nigro.

Ge bombyx est de la meme petite famille gue les Bombya terrifica et fagi deerits et figurds par GoDART et Hugner. HH ne parait pas avoir le moindre rapport avec aucune espöce decrite, aussi le croyons-nous en- tierement nouveau, devant Etre place a cöt6 des Bom: bya fagi, mithauzeri ou terrifica des auteurs.

Les ailes supõrieures, d'une forme alongee, offrent une nuance grisätre assez uniforme vers le bord ante- rieur et externe; mais la plus grande partie des ailes est occupee par de larges bandes ou taches d'un blanc ires-prononc€, lesguelles taches sont separdes par des nervures brunes et comme entourtes par des lignes sinueuses , irreguliöres et noirätres. Les ailes inf6- rieures, arrondies, ont une nuance grisätre beaucoup plus uniforme; elles offrent seulement guelgues ner- vures brunes fortement espacees, et vers le bord in- teene et leur base une bande ou tache noirätre, avec guelgues lõgers reflets de jaune. Les antennes sont doublement pectintes dans les mäles et simple- ment dans les femelles, grisätres, a Pexception de leur canon ou pedoncule des peignes gui est d'une nuance noirätre tres-prononce. La tete et le corcelet sont grisätres, mais Vabdomen offre une nuance un peu pius foncte, ct comme brune dans le mäle, tandis gu'elle est d'un gris clair dans Ja femelle. En dessous,

2 d Pa » les nuances des ailes sont plus uniformes; les supe-

( 480 ) ricures sont d'un gris vari6 par des bandes ou des ta- ches noirätres; les atles inferieures ont la m6me nuan- ce. La tõte et le corps sont d'un gris sombre : cette nuance s*Eclaircit un peu vers Vabdomen. Les pieds sont nõirs, avec des taches comme annulaires d'un geis brunätre.

Longueur du corps dans le mäle, 23 millimtetres ; dans les femelles, 28 millimetres. Envergure des ailes superieures dans les mäles, 47 millimõtres, et dans les femelles, 65 a 64 -millimetres. Leur largeur, au bord externe, est de 12 millimõetres dans les mäles, et 14 mil- limetres dans les femelles; leur largeur a la base est seulement de 4 a 5 millimttres dans les deux sexes.

Le mäle differe de la femelle par les antennes ä double peigne, ce gui les rend beaucoup plus larges ; par ses ailes moins alongees, par son corps plus court et moins gros, dont les nuances sont plus foncees. La femelle oflre €zalement sur le milieu du corcelet une ligne noire trös-prononcce. Gette ligne est moins ap- parente dans le mäle.

Celui-ci a €t6 trouve dans les environs de Mont- pellier par M. Jounpan, il parait principalement au meis de juin. Depuis, nous avons nous-mEmes trouve ia femelle, en sorte gue !espece est etablie sur la con- naissance des deux sexes. Nous ne pouvons rien dire encore sur ses mõtamorphoses, n'ayant pas eu Vocca- sion d'en rencontrer la chenille.

IL. Geomeitra jourdanaria.

Lixnk, gui, dans toutes les parties de [histoire na- turelle, a porte si Icin les plus justes äpercus, a fix, pour les insectes, les principaux caractöres au moyen

(481) desguels on peut rapprocher leurs diverses especes de cette grande classe des animaux invertebres. Aussi les coupes par lui faites, dans les diffkrens genres de lepidoptöres, sont-elles aussi naturelles gue profonde- ment Gtudices : ceux gui lui ont succeede n*'ont gue le m€rite de les aveivr etendues. Son grand genre Pha- loona, pav exemple, est parfaitement etabli; nous en avons la preuve dans les Geometra dont fait partie la belle espece du Midi de la France gue M. MARcEL pe Serresa fait connaitre le premier. Le nom de Gco- metre a Gtö donne a ce genre, parce gue les chenilles gui lui appartien nent sont arpenteuses, et gu'elles ent, en guelgue sorte, Pair de mesurer le terrain gu*elles parcourent. a

Fagxicius ne leur a point conserve le nom gue son maitre et son ami leur avait imposš comme coupe, mais il a eu le bon esprit de les conserver dans la tribu des phalenes. C'est en eflet, dans son genre Phalona gue doit etre placte noire Geometra jour- danaria, puisgu*elle oflre des palpes cylindrigues avec une langue alongde et membraneuse. Comme le mäle presente ses antennes pectintes, il s*ensuit gu”elle vient nat urellement se placer dans la division du genre gui a Ce CaracLere.

Notre göomttre doit õtre Egalement comprise dans la cinguiöme tribu des lepidoptöres nocturnes de M. La- TREILLE et dans le genre Phalona de ce grand ento- mologiste. Elle appartient a la division de ce genre dont les chenilles ont dix pates, et dont les insectes parfaits offrent un corps grele. des palpes peu velues, avec des ailes etendues, sans dents ni angles remar- guables a leur bord posterieur. Sans doute nous au-

Cd

V, 92

(482 )

rions desire pouvoir conserver le nom de Phalocna 3 notre geomttre, mais il nous a paru gue, puisgue Linnt avait donne le premier le nom de Geometra aux es- pöces de ce genre, il convenait de le leur conserver, depuis surtout gue Hugner en a figure un si grand nombre, parmi lesguelles, soit dit en passant, cet 1C0- nographe a guelguefois, comme especes distinctes, figure des mäles et des femelles d*esptces absolument identigues.

GEOMETRA jourdanaria MARcEL DE SERRES 7.

Thorace griseo obscuro; corpore pallido, alis anticis fusco-griseis, lineis longitudinalibus albis, [lexuosis arcuatisgue versus marginem. Puncto nigro fere in dimidio alarum. Ale postica argentato-albide. An- tennis in marem dupliciter pectinatis. Simplicibus

in forminam.

Cette belle espece se fait remarguer par les lignes ovales et sinueuses d'un blanc naer gui se troavent vers le bord externe des ailes supõrieures et les lignes longitudinales de la mõme couleur gui s'etendent de ce bord externe a la base des ailes. Comme ces lignes, d'un beau blanc, se trouvent sur un fonds gris noi- rätre, elles ont un eclat tout particulier. Les ailes pos- tõrieures ou inferieures sont d'un blanc grisätre assez telatant; a peine vers leur bord infGrieur ou interne y voit-on un trait lõger d'une couleur plus foncbe gue le reste des ailes.

Envergure des ailes superieures, 58 a 59 millime- tres; longueur du corps, 15.a 16 millimõtres; largeur des ailes superieures a leur bord externe, de 10 a v1 millimõtres; a leur base, 1 a 2 millimttres. (Les

( 485 ) deux sexes ne different point sous le rapport des di- mensions. )

Nous avons consacre cette belle espece a M. Jour- DAN, entomologiste plein de zele, gui Va trouvõe dans les environs de Montpellier, depuis le 6 septembre jus- gu'au milieu d'octobre. Elle se tient principalement dans les lienx incaltes, connus dans le Midi de la France sous le nom de Garrigues. L'heure la plus fa- vorable pour la prendre est vers les huit heures du matin. On la rencontre poste au milieu des plantes, dans les lieux les plus ombragts, sous lesguels elle s'enfonce ä mesure. gue la chaleur se fait sentir; elle fuit les rayons du soleil.

La larve vit sur le Dorichnium monspeliense, ce gui annonce gue la Geomežra est tout-A-fait m6ridio- nale, pouvant servir a caracteriser les animaux gui vi- vent sous la bande isotherme de 15°.

Gette chenille .arpenteuse, d'une forme alongee et d'une couleur d'un "vert brunätre, sombre, oflre six pates tres-courtes, situtes verts les premiers anneaux, et guatre placdes tout-a-fait.a extremite du corps. Chague anneau offre guatre bandes blanches, avec un point noir arrondi, dispose sur les cötšs des anneaux. Le dernier anneau pr€sente une gugue conigue extr6- mement courte gui recouvre anus. Gomme les larves des geomttres, cette chenille se tient fixde sur les plantes, ä Paide des guatre pates charnues gu*elle ofire a Pextremite de son abdomen. Ainsi relevee, et presgue droite, elle a en guelgue sorte Pair d*Etre en prišre, position gue nous nous sommes efforc€s de faire bien connaitre dans nos deux figures. Ce carac-

92.

(484 ) töre, du reste, est commun a un grand nombre de chenilles arpenteuses.

La Geometra jourdanaria pond de vingt-cing 3 trente mufs, gu'elle fixe avec soin sur les plantes, en formant comme des especes de chapelets collds les uns aux autres par leur base. Ils sont petits, d'un vert tres-brillant ; leur base est d'un blanc €clatant, avec un point noirätre tres-distinct au centre. Leur forme est celle d'un ovale-alongd, dont une des extremites est fort aiguš et Pautre aplatie.

Le mäle differe de la femelle par ses antennes dou- blement pectinees, dont la tige gui supporte les pei- gues est d'un blanc brillant, tandis gue !es peignes sont jaunätres. Les ailes superieures sont d'un brun noirätre, plus sombre dans les mäles gue dans les fe- melles, et par suite, les bandes flexueuses paraissent d'un blanc argentin plus brillant. L'abdomen est Ega- lement moins gros dans les mäles gue dans les femel- les ; il est cylindrigue, avec une brosse tres-distincte A

Vanus.

an man nan van

EXPLICATION DES FIGURES 1, 2 ET 35 DE LA PLANCHE XI.

1. Stygia australis.

a. Le mäle.

b. Femelle vue en dessus.

c. La meme, vue en dessous. d. Sa larve.

TI. Bombyz limosa.

e. Mäle vu en dessus. $. Le meme, vu en dessous.

g. La femelle.

, " ' Mer, de la Soc.Lmneenne /7826.)

pr ole la Soc Jimneenne /7826.) M PI, JA

LL

(485 )

III. Geometra jourdanaria.

h. Femelle vue en dessus.

i. La meme, vue en dessous.

j- Le mäle.

k. Sa larve.

1. Antennes grossies, vues de profil. m. Les memes, vues de face.

n. Pate grossie.

1. Palpes vus de profil. 2. Les memes, vus de face. 3. Place de la trompe gui est nulle.

A Pexception des trois dernieres grossies, toutes ces figures sont de grandeur naturelle.

Nora. Le Bombyz limosa ( MARGEL DE ŠERRES) en- voy6ä la Societ€ Linndenne par M. ADRIEN DE VILLIERS, doit õtre plac6 dans les noctudlites de M. LATREILLE, et former, avec les noctuelles Sphinz et Cassinia, un genre particulier ä la tõte de cette tribu, attendu gue M. pe Viutiexs lui-m€me a reconnu depuis gu'il avait une trompe tres-manifeste.

A. Bois-Duva1.

520

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DESCRIPTION

De trois Papillons nouvellement observes par M. Arex. LeresvrE, Membre de VAcademie de Catane, Membre residant.

Lorsove je communiguai a feu M. J.-B. Goparr di- verses especes de lepidoptšres gu”il insera dans son Tableau methodigue, ou dans son article Papillon de VEneyclopidie mõthodigue, il me manguait guelgues individus gue je possede aujourd'hui, Aussi je m*em- presse de les faire connaitre, afin de remplir en partie les lacunes gu'il fut obliged de laisser dans leur des- cription. Je profite de la mõme occasion pour donner les figures de ces lepidoptšres gui n*ont pas €te re- presents dans son ouvrage, et gu”il a deerits au n*221 des polyommates de Vncyclopidie, page 690, etn° 44 de son Tableau methodigue, page 22. J'y joins en outre la figure d'une espece de bombyx gue jGtais sur le point de publier comme nouvelle, et sous le nom de Trigotephras, guand M. LATREILLE m*annonca gu'elle venait d'õtre publide et decrite tout recemment, sous le nom d'Orgya ericw, dans la Fauna insecto- rum Europa: de PAnzex, gue continue E.-F. GERwAR (fasc. vin, tab. 17). Je conserverai ce nom, parce gue je crois inutile et mõme nuisible aux progres des sciences naturelles d'augmenter la synonymie; mais je ferai remarguer gue la figure donnee par 'entomo-

(487 ) logiste allemand n'est point exacte, et gue sa deserip- tion des taches existant sur les ailes superieures est si vague, gu'il est de mon devoir de m*opposer a la pro- pagation de caractõres trompeurs, et de les retablir avec toute Pexactitude possible, afin gue dtsormais on ne puisse commettre d'erreur.

GermAr dit gue ce bombyx est d'un brun ferrugi- neux, avec une tache blanche orbiculaire a Pangle anal, tandis gu'il est reellement d'un noir fuligineux avec une tache en croissant; il le donne comme des environs de Lunebourg, mais il n'est pas exclusif A cette localite ; ai pris ceux gue je possede dans les bois elev€s des Mourrišres, pres Sollids-les-Toucas, entre Hyöres et Toulon, dans le courant d'aoüt 1825, et|'annee suivante, j'ai encore retrouve la mõme espece en Sicile. Je la caracterise ainsi:

1. ORGYA ERIGE. Alis integris, maris. nigro- fuscis. Anticis supra fascia fusca undata transversali; maculis tribus, duabus griseis margini externo an- nemis; antica, trigona eguilaterali. Postica, subro- tunda subapicali. Tertia albida ad angulum iünter- num introrsum arcuata. Alis posticis utringue, anticis subtus, penitus immaculatis. His et illis fimbria im- maculata.

Ouant ä la femelle et ä la chenille gue je ne con- nais pas, German s*expligue ainsi a leur sujet : Fe- mina älba hirta aptera ; larva crocea, nigro-lineata, albo pilosa, capite corniculis pilosis atris duobus, ano unico, dorso fasciculis guatuor pilosis albis, ante caudam verrucis duabus luteis.

(488 )

arenen

GoDbARrT ne connaissait pas la femelle du Satyre evias, c'est delle gue je vais m*occuper.

Jaurais regard6 ce papillon, gue Hever a le pre- mier decrit et design6 sous le nom d*Evias, comme une variet€ locale de VArachnd, si Goparr lui-mõme n'avait eu [attention de me faire remarguer les difle- rences suivantes, gue je crois tres-utile de donner : ces details n'ayant pu Gtre inseres dans son Tableau me- thodigue des lõpidopteres de France (1), 4 cause du laconisme dans leguel il etait obliged de se renfermer. Et puisgue le satyre Evias, au'premier aspect, ressem- bleä PArachnt, je les deerirai comparativement pour mieux faire sentir les caractöres gui les separe un de Pautre.

L'Evias a le dessus d'un brun bien plus foncö gue PArachne; la tache fauve des guatre ailes, beaucoup plus vive et plus large, est, dans tous les individus gue jai pris, constamment couverte de guatre yeux blancs, ä iris noir, aux inferieures, et de cing, aux superieures, dont les trois de Pangle externe unis entre eux, et le plus extGrieur beaucoup plus petit.

L Arachne, au contraire, n'en offre gue guatre aux superieures, et pour le plus souvent, trois aux infe- rieures ; encore y sont-ils faiblement indigues, etplutõt entourts de fauve gue posds sur une bande de cette couleur. Gependant je ne n”attacherai pas exclusi- vement ä ce dernier caractöre, attendu gue | Evias lui-

(1) Tableau methodigue, page 22, n? 44. GODART Men a point non plus donne la figure.

( 489 ) meme pr€sente aussi guelgues varidtes de ce genre.

Le dessous nous montre des differences plus sensi- bles. D'abord aux superieures il est plus fonce et plus luisant; Pangle exterieur nest pas couvert, comme dans "Arachne, A'atomes d'un gris blevätre; les yeux du dessus y reparaissent tout aussi vivement, tandis gue dans "Arachne celui de angle interne s"oblitöre, ou bien est beaucoup plus petit.

IL en es de mEme des guatre autres gui couvrent en dessus la bande fauve des inferieures de |'Evias. Ils se repetent plus faiblement, il est vrai, mais exac- tement sur celles des infGrieures, lorsgu'ä PArachnt ils manguent presgue toujours, ou du moins on en voit ä peine un ou deux bien faiblement indigues.

De plus, cette bande du dessous des infrieures est dans le dernier d'un gris bleuätre, et en outre de ses dentures interieures, elle en forme une appuyee sur la nervure du milieu plus longue et plus prononcše : caractere gui mangue constamment et totalement a VEvias, dont la bande, aussi dentše interienrement, est d'un gris roussätre.

De mõme gue | Arachne, autour de la base de ses ailes, Devias offre une bande sinueuse de mõme cou- leur gue Pautre, mais plus faiblement sentie, et se m€-, langeant souvent avec les atomes obscurs dont le fond est couvert.

Le dessus et le dessous de la femelle est pareil a celui du mäle, hormis gue la teinte generale en est bien moins fonce ; les differences avec celles de PA- rachnö sont dans le mõme rapport.

Les antennes, dans les deux sexes, sont blanches en dessous, brunes en dessus, tandis gue VArachnt les a

(490 ) en dessus presgue du m€me blanc gue leur dessous, surtout vers leur extremite, et gue les cötds de la mas- sue sont fortement colords d'un brun fauve. Le corps, lespates, les palpes gui soni touffues, et les yeux, of[rent la mõme couleur gue les ailes.

II. SATYRUS evr4s. —Alis integris, femine, ni- gro-fuscis pallidis, suprä fascia ferruginea. Anticis, uiringue ocellis, 5: guorum anguloexterno tri-unitis; posticis 4. Posticis subtus, fascia, versum basim curva, grisescente fusca, intus erenata, punctis minutis al- bis, nigro cinctis. Fimbria fusca.

L'envergure a au moins 41 millimttres.

Deerit d'apres dix individus pris en juillet 1825 sur les sommets du Pic de Biscos, pres de Pierrefite, dans la vallee de Saint- Savin, departement des Hautes- Pyrentes.

Nota. Vai vu dernierement dans la collection de notre confrere M. Bois-DuvaL, un individu mäle de ce satyre, absolument pareil aux miens, et gui lui avait ete envoy€ des Vosges sous le nom de Ceto. Je le re- connus aussitõt aux caracteres gue je viens d'Enoncer : et comme je les trouvai absolument les mõmes, j*ac- guis encore une nouvelle preuve de la sagacite du maitre habile gui me les avait pour ainsi dire traces.

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Passons maintenant ä la description du Polyommate agestor, dont Goparr ne connut gue la femelle gue je pris dans le courant de 'etd de 1824, dans les valldes

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(491 ) de la chartreuse de Montrieux, entre Hyšres et Tou- lon, departement du Var.

Ce papillon est figurš dans les Supplemens de Hugner sous le nom d'Escheri; cependant GoDbarT, gui Vignorait, lui a impose celui d*Agestor (1), gue je conserve par respect pour sa m€moire.

Le mäle de ce polyommate est en dessus d'un bleu violet, brillant, ä reflets blancs sur la cöte superieure, et vers Porigine des premišres ailes dont les nervures sont fortement senties.

En dessous, les guatre ailes sont d'un cendre clair, couvertes de points noirs, ocellds, entourds d'un trait blanc, et offrent une bande marginale de lunules fau- ves, prectdees chacune, exterieurement, d'un point noir, plus prononce aux inf6rieures, et bordees inte- rieurement par un chevron noir. La base de ces der- nieres est verte. Les premišres, en dessous, ne pr€- sentent aucune tache entre le point central et la base : la [range des guatre ailes est, en dessus, obscure, puis terminge de blanc, et en dessous entiörement blanche.

Ce polyommate, gui se rapproche beaucoup du Do- rylas mäle, ne peutõtrecependant confondu avec lui. IL endiffere par sa grandeur, sa couleurgui en dessus est plus violette, par 'extremitd des nervures gui abou- tissent ä la bande noire, Gtroite, gui precede imme- diatement la frange, et gui sont fortement margudes jusgue sur elle; il en differe encore en dessous par les points noirs, la bande marginale noire, et les che- vrons, de meme couleur, entre lesguels se trouve placbe

(1) Eneyclopedie methodigue, Polyommztes, page 690, n* 221.

(492 ) la bande de lunules, gui sont absentes ou entišrement oblitšrees dans le Dorylas, principalement aux ailes supõrieures : enfin, par la teinte generale du dessous, gui est beaucoup plus päle dans ce dernier.

III. POLYOMMATUS aGesTorn. Alis integris suprä, maris, violaceo-azureis, fimbria suprä obscu- ra, post, subtusgue alba. Striga marginali atra; subtus cinerascentibus, inferioribus basi virescente, punctis ocellaribus, fascia gue marginali e maculis fulvis.

Envergure 54 millimetres environ.

Deerit d'aprös un individudu Gabinetde Turin, gue M. le professeur BonELLi m'a communigue, et d'apres un second gue je tiens de M. lemajor pe FEISTHAMEL.

rare nar

EXPLICATION DES FIGURES 4, 5 ET 6 DE LA PLANCHE XI.

IV. Orgya erice.

V. Satyrus epias. 0. Femelle vue en dessus. p: La meme, vue en dessous.

VI. Polyommatus agestor. g. Mäle vu en dessus.

r. Le m€me, vu en dessous.

TVVVVUVUVUV UV VUVVUVUTVUVU VV VUV VV UV VAU VUV VU VU UA VUV VVV VUV VU UVAUVUU

REGTIFICATION

De la description du Bombyx milhauzeri, dans Vouvrage de feu GonarT, sur les Lepidop- teres de France; par M. Francois DE VILLIERS, Correspondant.

Dans son bel ouvrage sur les lõpidoptöres de France, Pentomologiste le plus en Gtat de les bien deerire, feu GopART, mon maitre et mon ami, a dit, tome IV (Noc- turnes), page 176, gue n'ayant pu trouver le Bombya milhauser dans aucune collection de Paris, il se de- eidait a le faire figurer d'apres Husnex, afin de ne point laisser de lacune 'dans la s6rie des especes de / France, mais gue s'il parvenait ä se le procurer, il rectifierait plus tard ce gue la description gu'il en donnait, d'apres les auteurs, pourrait avoir de defec- tueux. Je viens remplir aujourd'hui la promesse gu'il avait faite, et gue la mort seule a pu Pempõcher de tenir,

M. LereBvRrE, oflicier au 1°" regiment dinfanterie de marine ä Cherbourg, gui a troave ce bombyx, le 10 juin 1825, sur le tronc d'un orme, a bien voulu permettre gue j'en fisse le dessin et la description.

Le dessus des premišres ailes est d'un gris blan- chätre chez le mäle (c'est un individu de ce sexe gue jai sous les yeux), avec une bande jaunätre obligue et peu prononcte sur le milieu : cette bande, gui s*6-

(494) tend horizontalement du corselet a Pangle interne, est parsemee de petits traits noirs, et bordee, exterieu- rement pres de cet angle, par une tache nõire et trans- versale.

Le dessus des secondes ailes est blanc, avec une tache noire a Pangle de Vanus, surmontce d”une autre plus petite de la meme couleur.

Le dessous des guatre ailes differe peu du dessus, mais la teinte est plus blanchätre.

Le corps est noirätre avec les epaulettes blanches, et une raie noire assez large et entourde de blanc sur le corcelet.

Les antennes sont brunes, peetinces, finissant en pointe tres-aigue, avec la tige blanche.

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EXPLICATION DE LA FIG* 7 DE LA PLANCHE XI.

Bombyx Milhauseri, de grandeur natarelle.

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DESCRIPTION

Du Phallus impudicus de Lrwvž; par M. G.-J. RousiEu, Professeur a la Faculte de medecine, Correspondant ä Montpellier.

Paastus fotidus, penis imaginem referens, Bavn., pag. 574, Pin.; Macnot., Bot. Monsp., pag. 296. Phallus hollandicus, Dazecu., Hist., 1398. Bole- tus fungoides, Tovr., Fnst., 162. Phallus volvatus, stipütatus, pileo celluloso, Linn.; Govax., Flor. Monsp. Phallus impudicus, stip. semiped. albus, volva ovalis, lacero-multifida, alba. Pileus conicus albus, fructificationis tempore odor cadavericus, W1rwANN, Summa plantarum, vol.,VI, pag: 551. —Phallo-bole- tus, Micmeti, Gen., 202, tab. 86. Phallus stipite criboso, subobliguo, pileo celluloso pervio, pe GAND., Synopsis, pag. 45.

Gette plante de la famille des champignons avait si fortement frappe les anciens botanistes, par ses rap- ports avec les parties sexuelles de homme, gue DA- LEGHAMp s*arrete plutõt ä les retrouver gu'a la decrire : le dessin gu'il en a donnš est tres-mauvais, et ne rend pas du tout le moindre de ses caractöres.

MicneLt Va mieux representee; mais comme elle a ete tracee parun peinire etrangera la science, le dessin n'exprime gue le port et la forme exterieure; le bota-

niste lui-meme n'est entre dans aucun detail, guant a Vorganisation.

(496 )

WirmAxn na pas bien connu ce champignon, cu du moins il ne ['a pas vu dans tous ses Gtats, lorsgu*il dit gue le chapeau est blanc, et gue, lorsgu*il avance vers PGpogue de la fructification, il repand une odeur cadavereuse.

IL faut convenir gu'il affecte une figure singulitre; il est d'abord enveloppe dans une double volve, gue DALECHAMP avait vue, et gue Micneri a fait dessiner : Pextõrieure est blanche, bossele, luisante, mugueuse, paisse et unie par-sa mucosite avec |interieure gui est plus molasse; celle-ci forme une cavite dans la-

guelle se trouve fix€ le bas de la tige d'une maniere

assez läehe.

La volve exterieure donne naissance ä une racine ramifike, d'une couleur blanche et pulpeuse, avant de s*ouvrir. Gette volve est comme ovoide, et ressemble assez par ses bosselures et par sa couleur ä celle du Clathrus cancellatus.

Lorsgue la tige commence ä pousser, cette volve se döchire en plusieurs parties autour de 13 seconde volve gui, seule, soutient le champignon jusgu'a ce gu'il se dessöche : alors elle se dechire a son tour.

La tige n'est, ä proprement parler, gu'un tuyau, ou plutõt un vase prolongõ, ouvert par son extremite supõrieure ; elle est d'une couleur blanche, ayant Ja iongueur de 15 a 16 centimttres, formee de deux mem- branes : 'une exterieure, recouverte d'un lIeger €pi- derme, et Pautre interieure, formant la cavitö gui af- fecte une figure Glipsoide; ces deux membranes sont unies par une substance blanchätre, molle, lacuneuse, d'oü resulte un corps d*environ 27 millimõtres de dia- metre dans sa partie moyenne. Ce corps est un peu

(497 )

tourbe en arc et toujours dirig6 obliguement; on ob- serve ä la face exterieure un grand nombre de points placds assez regulišrement, ce gui donne une certaine transparence ä tout le plan cylindrigue. Si |'on enleve Põpiderme sur leguel se trouve tous ces points, on voit gue la surface est garnie de tubercules assez gros, spards par de petits sillons; la paroi est blanche, lui- sante, et fournie d'un grand nombre de petites bosse- lures arrondies et assez saillantes.

Le chapeau gui couronne la tige est Egalement form6 par deux lames, et par une substance blanche, pul- peuse, intermediaire; la lame exterieure est d'une cou- leur verte, assez rEgulišrement plissee, laissant des lacunes d'une figure ovale, dans lesguelles se ramasse une substance €paisse, gluante, d'un vert fonce, re- pandant une odeur fortement hircine, tres-penetrante et s'etendant au loin. Gette odeur est peu sensible dšs le premier developpement de la plante, eile Pest beau- coup lors de la parfaite maturit6, et disparait presgue en entier dans Põtat de secheresse. C”est mal a propos gue Wirmann dit gue cette odeur est cadavereuse; elle differe absolument de celle gue repandent les Arum dracunculus et tenuifolium, gui, comme Kon sait, don- nent une odeur de charogne.

Lorsgue cette plante commence a se fletrir, la sub- stance verte tombe en forme de petites membraues, et non en larmes, comme ['a pretendu Miczer1. Lorsgue ces petites membranes sont tombees, le chapeau prend une couleur jaunätre, conservant neanmoins guelgues points verts gui retiennent encore Podeur hircinepen- dant guelgue temps : la lame interne du chapeau' est une contintation de la lame externe de la tige, de

V.

JA

( 498 )

sorte gu'il ne tient gue par sa partie superieure, et gu'il est comme flottant dans le reste de son etendue. De la reanion de la tige avec le chapeau s'Glve un petit godet, ou cupule retrecie dans le bas, Evaste en haut et frangõe sur son bord; les mouches viennent bourdonner sur cette cupule, gui communigue avec Pinterieur de la tige par son ouverture inferieure. Ges insectes sy arrõtent souvent comme dans un nectaire ; sans doute gu'ils y trouvent un suc agreable; apres la maturite, toute la plante se desstche et se brise en petites parcelles a raison de sa fragilite.

L*epogue de la võgetation pour cette plante est dans les mois d”octobre et de novembre, surtout apres des orages; on la trouve aux environs de Montpellier, dans les bois de pins, a Fonfroide et a Montferieur, guelgue- lois le long des haies, vers Grammont et Vaugriures; on la distingue facilement par sa forme; et surtout par son odeur. Il existe plusieurs variõtes de ce Phallus gue Pon confond ensemble, et gui demanderaient A õtre observees avec soin : le nõtre dilfere essentielle- ment de celui deerit et figurö par BULLIARD.

e rrarnrarrar

EXPLICATION DE LA PLANCHE XII.

Volve exterieure.

Volve interieure.

Racine aeccompagnee du petit tubercule gui doit fournir le nonve!l pag

%W N

individu. Tige. . Chapeau surmontö de son godet. - Fragment de tige et le chapeau depouilles de Põpiderme.

Or s

2)

1

Coupe.

de la Soc.Linneenn

5 =

PE. XII,

Men. de la Šoc.Tanneenne (182b.)

n di lx Soc.Linneenne /2626.) LL XIV osas

Lanvin, seuhp

Forme Cristalline de sous -resmes . E 23 TALTER AU LS olis 2 »sebe Jeu(p.

Juva vvv vuVvuAav uusi aa UV MU AU AAmMAUAUVAUAMAAAAAAS

NOTE

Sur le genre Dictyophora, dans la famille des Champignons, et description d'une nouvelle espece provenant de Vile de Java; par M. le docteur H. LEveiLLE, Vice-President.

Le genre Dictyophora (1) a Gt6 cree, en 1809, par notre savant conirere M. Desvaux, alors rEdigeant le Journal de botanigue (2). II prit pour type une nou- velle espöce de champignon gue VENTENAT fit con- naitre dans sa monographie du genre Phallus (5), et y fut determine par la presence d'un organe d'une structure tout-a-fait remarguable gui n'existe point dans les vrais Phallus ni dans les Morchella, genre voisin distingud par Jussieu, DE Lamarck et Pensoon.

VENTENAT tenait Pespece de dictyophore, gu”i! nomme Phallus indusiatus, du botaniste VAILLANT, gui Vavait observõe et recueillie en 1755 pendant ses voyages dans la Guyane hollandaise. Il convient de rap- porter ici sa description dans son entier, il sera plus facile alors de saisir les võritables caractöres du genre.

« Ge champignon, dit VENTENAT, originaire de la

PAATE Ta

(1) De Stxrvov, rescau, et de všoo, je põrte. (2) Journ. de bot., tom. HW, pag. 88 a 92. (3) Mem. de VInstitut de France, classe des sciences mathem. et phys., tom. 1, pag. 520, fig, 3 de la pl. VII (an VT de la Republ.). 99.

( 300 )

Guvyane hollandaise, se rapproche beaucoup du Phal- lus impudicus, mais il en diflöre essentiellement pae la presence d'un organe d'une structure tout A-fait remarguable, et dont aucun champignon ne pr€sente Pexemple. IL sGleve environ ä la hauteur d'un deci- metre et demi (6 pouces); son pedicule est cylindri- gue, droit, simplement contigu avec le chapeau, d'une blancheur laitense, creux dans son interieur, large d'environ 81 millimetres (un pouce) dans la partie in

[Grieure, et de guatorze millimötres (6 lignes) dans la partie superieure. On remargue sur toute sa super- ücie des bulles gui se crevent ä mesure gu'il avance en äge; de sorte gue, parvenu au periode de son deve- loppement complet, il est parseme de lacunes, parmi lesguelles on distingue encore guelgues bulles. Le pe- dicule parait, dans sa jeunesse, faire corps avec le cha- peau. Ces deux organes sont reunis par le moyen d'un bourrelet frangš, gu'on prendrait d'abord pour un rollet; mais, a mesure gue ce bourrelet se developpe, les fibres dont il est forme s'alongent, se croisent, et presentent un lissu gut se renverse, et gui, semblable Xune chemise, recouvre en entier le pedicule du cham- pignon. La couleur de ce tissu est d'abord la meme gue celle du pedicuie; mais, en vieillissant, cette cou- leur s'altere et tire sur le roussätre. Les alveoles ou mailles formees par le croisement des fibres sont tres- nombreuses, elles ent des formes differentes, cepen- dant elles sont le plus gtneralement oblongues. Le chapeau, gui est en cöne €vase ä sa base, ou presgue campanilorme, est libre dans toute son õtenduce, et il madhöre avec le pedicule gue par le limbe de 'om-

bilic perfore gui le couronnc. Toute sa surface exte-

( 501 )

rieure est remarguable par des alvõoles de forme ct de grandeur differentes, gui correspondent chacun a autant de callositds tuberculeuses, dont la surface in- tõrieure est parsemee. Ges alvšoles, dans lesguels doivent Etre contenues les semences, ont une couleur de bleu de tournesol, tandis gue les nervures saillantes gui les forment sont d'une blancheur assez eclatante. Nous n'avons point parld du volva de ce champignon, parce gue les individus gui nous ont 6t6 communiguts en sont prives. Il estcependant probable gue ce Phallus en est pourvu, de mõme gue les autres espõces de cette section ; mais il parait gue cet organe, enfonee dans la terre, y reste lorsgu*on arrache les individus. »

M. Ziprertus, directeur du Jardin botanigue de Ruitenzerg dans [ile de Java, a fait passer derniere- ment ä nos confreres MM. »Nees p'EsENnBEcr le dessin et tous les details d'une nouvelle espece, gue ces il- lustres Linneens nous ont transmis. Je traduis leur description.

« La nouvelle espöce de Dictyophora, gue nous nommons D.campanulata, appartient a Vile de Java. Le pedicule est d'une forme conigue, pais a sa base etattõnug en haut;il est blanc, Vextõrieur est parseme de cellules et Vintõrieur creux; sa direction est verli= cale, guand les individus sont isoles; mais elle devient obligue, lorsgue plusieurs sont runis ensemble; les racines gui le fixent a la terre sont presgue horizon tales, minces, tnues, blanches, cendrees, comme pul- võrulentes, et longues de guelgues millimetres seule- ment. La volve gue ['on observe dans les premiers momens du champignon disparail entiseement guand il est arrivõ a son entier developpement; le chapeau

( 302 )

est campanule, mobile, trongue et perfore au sommel; le limbe de cette ouverture est Iegerement tumefis et margue de petits plis ä Pintõrieur; sa face superieure est lacuneuse, parsemee d'un grand nombre d'alveoles gui ont guatre õu cing angles. Ces alveoles, un peu alonges, forment a Ja marge du chapeau des piis gui s'anastomosent ensemble, et au sommet de Iegers sil- lons : cette surface, comme dans le Phallus impudi- cus, seerete une humeur visgueuse gui Ja receuvre. Le latex, dans les premiers temps, repand une odeur assez agreable, comparable ä celle du syringa ( Phi- ladelphus coronaria L.); ä une tpogue plus avancee, elle ressemble a celle du musc; et enfin, guand arrive Ja decomposition du champignon, elle aflecte trös - dtsagreablement |Podorat par son äerele et sa fetidite. La face intõrieure du chapeau presente des papilles dispostes en series et gui- correspondent aux vacuoles de la supõrieure; la marge est lõgere- ment replike en dedans et en haut. Eofin, ä Punion du põdicule avec le chapeau, on voit nailre nne mem- brane reticulee et Idgöre comme de la gaze ; elle est d'un blanc de neige, et retombe en formant un cöne dont la base est tres-€tendue et le sommet en rapport avec Vextremite superieure du põdicule : ce rõseau v6- gõtal donne aspect le plus agreable au Dictyopkora, dont il enveloppe en entier le pedicule. Ge champi- gnon a El trouve et dessind par Ziprerius, dans Vile Java, sur des racines de rocou (Byaa orellana L.), et du roseau bambou (Bambusa arundinacea Wikb.). Il croit a la hauteur de 104 15 centimõtres, et la hau- teur du chapeau varie de 27 ä 41 millimõtres. »

Ce nouvean Dictyophora est bien certainement un

Pati

( 505 ) des plus curieux gue [on puisse rencontrer; il est mõme dillicile d'en trouver gui ait une forme plus gracieuse. Les mailles du reseau, dont le pedicule est recouvert, sont fines, delices, d'un blanc de neige, et rappellent la gaze et sa lõgerete.

D'aprts sa description et celie du Phallus indusia: tus de VENTENAT, gue Desvaux a nomme Dictyophora phalloidea, nous pouvons Gtablir les caractöres g6ne- rigues; mais avant, examinons et-comparons les difle- rentes parties de ces champignons.

VENTENAT dit-gue la volve est probablement restee en terre guand on a arrache les individus de son Phallus indusiatus : c'est une supposition, iln'y a pas de certitude. D'apres la description du Dictyophora campanulata, on voit gue le fait est possible, et gue comme dans celui-ci la volve pourrait bien õtre Iegöre, d'une texture delicate, et disparaitre entikrement lors- gue le champignon a acguis tout son developpement. IL est A regretter gue ŽirpeLtus n'ait pas donne plus de details sur cette partie, gui joue un rõle si singulicr dans le Phallus impudicus. Burkiarp dit gu'elle est paisse, et gu'en se rompant elle produit un bruit aussi fort gu'un coup de pistolet. L”existence de la volve, chez les Dictyophora, pouvait õtre contestöe dans Dorigine; aussi M. DesvAvx n'en a-t-il tenu aucun compte dans les caractöres generigues gu”il a Šnonces. Son existence maintenant est hors de doute, et doit õlre mentionnee. C'est un premier põint d'analogie avec le genre:Phallus, et gu'il est convenable d'etablir, en attendant de plus amples renseignemens. ŽiPrELIUS a nptö les lacunes du pedicule, mais dans la deserip-

tion on ne voit pas gu'elles succödent x la rupture des

( Fo4 ) võsicules, Ges lacunes, gui sont si reguliöres, depen- dent probablement de la *mõme cause : c'est encore un second point de ressemblance avec les satyres. Dans Pun comme dans Vautre, ce pedicule est creux a Pinterieur et charnu.

Le chapeau du Phallus impudicus verse une hu- meur visgueuse, fetide ; ce caractöre est bien developpe dans le Dictyophora campanulata, dont Vodeur est d'abord celie du syringa, puis celle du muse, et enfin d'une fetiditd insupportable. Le Dictyophora phalloi- dea parait sous ce rapport differer,-et nous croyons gu'il n'a pas Ete parlaitement observe; ce gui sem- blerait le prouver, c'est gue VENTENAT dit On peut » presumer gue ce champignon, gui mest allagud par » aucuneespöce d'insectes, selon observation de VAIL- » LANT, ne repand pas une odeur desagreable. » lei se presentent võritablement des difficultes ; et comme il my a*pas de certitude, chacun peut expliguer ä sa ma- niöre. C'est probablement cette absence de mauvaise odeur, lors de la decomposition, gui a engage M. Des- väux a rapprocher le champignon de la Guyane des morilles proprement dites, plutõt gae des Phallus, A cöte desguels on doit les placer, parce gue les parties ofirert tant de similitude, gue |'on est oblige de sup- poser Pexistence des mõmes phenomõnes dans les uns et dans les autres. Nous croyons donc gue VAILLANT n'a pas examine soigneusement si la surface de son champignon Gtait visgueuse ou non; il n'en a pas fait mention. Il serait tres-important d'avoir des con- naissances exactes sur ce point, car alors cette hu- meur visgueuse, ce latex gui stcoule du chapeau, et gui est un des caracteres particuliers du genre Pals

( 305 )

lus, se rencontreraient Egalement dans le genre Dic- tyophora. Il est donc permis de supposergue,puisgu'il existe dans le champignon de Java,il doit exister dans celui de la Guyane hollandaise, mais gu'il n'a pas Gt6 note; il faut encore pour la science des details'sur ce dernier, et mõme sur les deux, parce gue les carac- tõres tirds des semences ne sont pas bien exposes dans |'an ni dans Pautre, et ne peuvent Gtre comparts, pour Pexactitude, ä ceux gue BULLIARD nõus a fait connaitre sur le Phallus.

La forme du chapean permet encore de rapprocher le Dictyophora des individus gui appartiennent au geare Verpa de Persoon; mais la mobilite, le peu d'union gui existe entre cette partie et le pedicule, le placent necessairement. encore a cöte des Phallus. Dans ceux- ci, le chapeau est conigue ou aplati au sommet; dans le Dictyophora, au contraire,'i! est pervie, et ce gue des botanistes croyaient, mais ä'tort, exister dans la moriile impudigue, se montre manifes- tement dans les dictyophores.

Une autre partie maintenant se presente, et c'est la plus singuliöre, celle gui frappe le plus, c*est le rd- seau : VENTENAT nous a parfaitement fait connaitre le mode d*Evolution du champignon de la Guyane, et comment le reseau se detache pour recouvrir le p€- dicule; mais sa description a laiss6 un peu de vague. On pouvait eroire gue, comme dans les agarics, la partie' superieure de ce reseau s'inserait au corps du pedicule. ZirreLits'a precisd ce point, et nous voyons gue Vinsertion a lieu ä Punion de la partie superieure du pedicule avec le chapeau : Pexpression gue M. Des- vauxaemployte donne donc une idee fausse / Pediculus

( 506 )

annulatus), guoigue exactle cependant, tomme nous le verrons ä Pinstant. Les genres Verpa, Morchella, Phallus, ne prõsentent rien de semblable, ils n'ont ni voile, ni collet; il faut rechercher cette partie, dont en ne connait pas encore Pusage, dans guelgues bo- lets et dans un grand nombre Aagarics ; tous ne nous oflrent pas la mõme structure. L*Agaricus araneosus, avec ses nombreuses varittes, fait exception. Il pre- sente une lepiote gui ressemble ä la gaze la plus belle, sa trame est extr6mement fine, et les mailles sont tres- petites; elle est si delicate, gue le vent le plus lõger suflit pour la rompre.

La forme reticulee de ce voile nest pas la seule analogie gui existe. Son insertion est encore la mõme gue dans les agarics. En eflet, si on examine avec soin les sous-divisions Pratella, Cortinaria, Lepiota, de la famille des agaricoidees, on võit gue Ja membrane gui recõuvre les lames s'insšre par sa partie supe- rieure au sommet du pedicule, gu*elle descend dessus en faisant corps avec lui, gu'elle se replie en dehors sur le bord du chapeau, pour se prolonger ä sa face superieure et former Võpiderme dans un tres-grand nombre d”especes. Gette disposition n*existe pas dans le Dictyophora, mais le mode d'insertion de la niem- brane est le mõme; ce point seul ellese detache du pedicule est difförent.

Dans Petat actuel de nos connaissanees sur ce genre, les caracteres de M. Dusvaux n'Gtant passulfisans, nous croyons utile d'en prõsenter de nouveaux,

DIGTYOPHORA. —Volva fugax : pediculus cavus,

teres, vesiculis adspersus demüm lacunosus, indusio

Heim. de (2 Soc.Linncenne (7826)

L.el Äppelius, del

DICTYOPIHORA

Phalloidea et Campanulata .

:

(i

21

LIX

Lanvin

rolli

(507 ) obtectus. Indusium reticulatum pediculum totum am- biens : pileus campanulatus alveolatus apice pervius, margini libero, latice obtectus.

1. DICTYOPHORA rpu4stoideA (Desy.). —P hallus indusiatus VenrenAr, Mem. sur les Phallus. Pilei areolis carulescentibus margini albis, indusii inters- titiis magnis.

Habitat in Guiana.

2. D. cAMPANULATA (Nees AB ESENBECK). Pileo fusco olivario apice sutcato, margini plicato, indusii cani interstitiis parvis.

Habitat in insula Java.

sarnrararsnnnarv

EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII.

%

1. Dictyophora phalloidea. 2. D. campanulata, de grandeur naturelle, petit individu: a. Sa coupe, pour montrer Vinterieur gui est creux. db. Sommet du chapeau, grandeur naturelle.

c. Disposition interieure du chapeau.

dl. Coupe transversale du pedicule pour montrer Pattache dr reseau.

RAW URA RAA MV AVAVA A AAVA AAVA A A AAA

ESSAI

Sur le Collinsonia canadensis de Lixvi; par M. le docteur Cnartes HookEr, Correspon- dant a New-Haven (IEtats-Unis de VAmerigue

du Nord).

( Traduit de Panglais.)

Le genre Collinsonia a 6t6 creö par Lrxnk en |'hon - neur de Pierre Cottixson, ctlebre horticulteur des environs de Londres (1), et z6l6 propagateur de plantes exotigues. Ge fut lui gui, le premier, introduisit en Eu- rope cette labide, originaire de !'Amerigue septentrio nale. Elle est inserite dans la Flore des Etats du nord et du centre / Flora of the middle and northern states), publite par notre confrere M. le docteur Torxzex, de New-York, sous les phrases suivantes : « GARACTERES GENERIOVES. Collinsonia L. Galice » bilabid, lõvre superieure a trois dents; corolle ind » gale, lõgörement campanulee, a cing lobes indgaux : » Jõvre infGrieure diviste en plusieurs filets capillaires ; » graines au nombre de guatre, dont trois presgue tou- » Jours-avortees.

» GARACGTERES SPEGIFIGUES. —C. canadensis L. (2).

(1) TI naguit dans le Westnoreland, en 1693, et mourut 4 Lon dres, le 11 acüt 1765. (2) Hortus ClifFortianus, 14, tab. 21

(509 )

» Feuilles larges, ovales, glabres; dents du calice cour- » tes; fleurs subulees, disposdes en panicule terminal. » Racine vivace, tiges de 52 a 65 centimttres de haut, » un peu branchues, presgue guadrangulaires, lisses; » feuilles opposees, longues de 81 ä 155 millimetres, » acuminees, serrees; celles inferieures portees sur:de » longs põtioles, ies superieures subsessiles; fleurs reu- » nies en panicule läehe, dont les branches sont op- » postes; calice ovale, beaucoup plus petit gue la co- » rolle, les dents de la lõvre superieure plus larges; » corolle d'un jaune fonce, longue de 14 millimetres, » ayant le tube €troit; la levre inferieure frangee; Gta- » mines saillans; pistil tres-long, bifide superieure- » ment; graine parfaitement ronde.

» HagirArT. Les bois, les terrains fertiles, parmi » les rochers. 2%. Aoüt. »

Selon NurrasL, le genre Collinsonia renferme sept espöces, toutesindigönes au sol del! Amerigue du Nord; chacune d'elles est confinke dans une portion tres- bornte du pays. La plus commune de toutes est le C. canadensis, encore ne se trouve t-elle abondam- ment gue dans les Etats de la Nouvelle-Angleterre, de- New-York, et de New-Jersey; on ne la rencontre gue rarement dans les parties meridionales du. Ga- nada, dans la Pensylvanie, et dans la partie monta- oneuse de la Virginie. Les caracteres generigues sont teliement prononcts, gu'ils ne penvent Etre meconnus par ceux gui ont la plus legöre teinture de botanigue; elle est fort recherchfe pour 'art de guerir.

En avancant vers le midi de la Pensylvanie, on commence a perdre de vue le C. canadensis; il est

vemplace par les €. scabra et anisata, gui deviennent

( 910 ) le plas en plus abondans a mesure gue Von descend davantage dans les Etats du Sud. Ces deux especes se rapprochent beaucoup de la premišre, et'il est ä pre- sumer gu'elles ont toutes les memes propristes.

Nous. Les noms vulgaires du Collinsonia cana- densis vavient selon les pays; les principaux sont : Horse wred et Horse balme (herbe et baume du che- val), Oxz-wred et Ox balm (herbe et baume du beuf), Archangel, Knot-root (vacine a neuds), Gravel-root (racine ä la gravelle), etc. S'il faut en croire Karm, i! a recu le nom Horse wred dans VEtat de New-York, parce gue les chevaux la mangent au printemps avant gwaucune herbe ait pousse. Gependant, jai remargud gue sa võgetation premiere €tait plus tardive gue celle de la majeure partie des autres plantes croissant dans des situations semblables. On lui a donne le nom de Gravel-root pour les propriet€s heroigues gu'on lui a decouvertes tout recemment. Son nom Je plus rõpandu est celui de Knot-root, gui lui convient plus particu- likšrement, ä cause de Pextreme durete et de la texture irreguliöre du bois de sa racine.

PnopriETks CHIMIOUES. —J ai fait a la häte guelgues essais sur sa racine. Mise en digestion dans de Palcool, celui-ci prend une couleur jaune Igere, et un goüt doux, sous-astringent, et une odeur sous-aromatigue.

Son infusion agueuse et plus particuliörement sa decoction' sont plus astringentes et d'un beäu rouge. Les couleurs bleues võgetales, comme celle de tour- nesol ou de violette, ajoutdes a la teinture alcooligue, prennent une couleur rougeätre. On obtient le mõme võsultat de Pinfusion agueuse simple. Le bleu ajoute a la decoction ne produit aucun changement notable,

( 511 ) Puisgue la chaleur detruit la propriete acide, il pa- railrait gue cet acide serait le galligue (1).

La dcoction agueuse, soumise ä action de cer- tains reactifs, presenta les caracleres suivans : une solution de gelatine y produit un precipitd abondant, brun, floconneux. —Plusieurs sels de fer en ont change la couleur, d'abord en une teinte bleuätre, puis en noir fonct. Le sulfate d'alumine forme graduellement, et par le repos, un precipitš brun, floconncux, en laissant le liguide surnageant tout-ä-fait incol: re. Les acides mineraux determinent un precipitš brun jaunätre. Le muriate d*Etain fournit un precipitd abondant, floconneux, d'un brun lõger. Les alcalis changent la couleur en brun rougeätre. L'actate de plomb determine un prtcipite jaune. —Le sublime corrosif n'opöre d'abord aucun changement, mais par le repos, il fournit un preeipile d'un brun clair. Le muriate de baryte donne un precipite d'an brun fonce. —Il ne resulte aucun changement par addition de Palcool, de la potasse silicde, du prussiate de mercure ou du tartre Emetigue.

On obtient de semblables r€sultats par Paddition des reactifs ci-dessus employes sur la teinture alcooli- gue du Collinsonia. De Veau ajoutee A cette teinture alcooligue n'y determine aucun precipite.

De ces divers essais, Pon peut conclure gue la ra- cine du Collinsonia canadensis ne contient aucune guantite appreciable de mucilage ou de rEsine, gu*elle donne des traces d'acide gailigue, une guantitd con- siderable de tanin, et une grande proportion de prin-

(2) Peut-Gtre Pacstigue? (ZVote du traducteur.)

( 912 ] cipe extractif. Le principe colorant, Gtant precipite par le sulfate d'alumine, parait õtre uni a Dextrait.

Apres avoir determine d'une maniere assez satisfai- sante gue le principe extractif Gtait le plus abondant de tous les principes constituans solubles, nous fimes bouillir six drachmes de la racine rape dans huit onces d*eau, jusgu”a ce gne ce vehicule füt Gvapore de moitid environ; alors on jeta le tout sur un filtre. La substance gui resta sur le filtre fut traite de la mõme manitre guatre diflerentes fois et avec la mõme guantite d'eau, jusgu”a ce gue celte eau de lavage, gui passa au travers du filtre, füt sans couleur et sans goül.

Toutes ces diverses portions d*eau de lavage ayant 6t6 rGunies, furent soumises ä PEvaporation ; elles four- nirent soixante-seize grains d'un exirait rouge brun superbe. Une portion de la substance, restee sur le filtre, fut mise en digestion dans Valcool, puis filtree; Palcool Gvapord ne produisit aucune guantite appre- ciable d”extrait : ce gue [on pourrait presumer et mme aflirmer, d'apres Pabsence prealablement con- statte d'un principe resineux.

On soumit ä Pevaporation guatre onces d'alcool, dans lesguelles on laissa infuser pendant trois mois deux onces de racines fraiches rapees; elles ont fourni an residu a peine sullisant pour-couvrir le fond du vase Evaporatoire. Comme on n'aväit pas eu le soin de sassurer de la puret6 de Valcool, il est possible gue la faiblesse de ce rõsidu en soit le resultat (1).

(1) L'alcool pouvait etre pur, mais Veau contenue dans la racine

( 515 )

Pour pouvoir determiner la presence des substances volatiles, deux drachmes de racine rapee, mõlde ä huit parties d'eau, furent mises dans une cornue au col de laguelle on adapta un rEcipient. L*eau, gui s'Gleva par la distillation, avait une apparence laiteuse, le goüt douceätre et 'odeur sous-aromatigue, provenant sans doate d'une huile essentielle gui y Gtait contenue; Vextrait avait bien guelgue chose du mõme goüt, mais sa propriete est Evidemment astringente.

ProprikTks MEDICINALES. On emploie vulgaire- ment, et depuis nombre d'annšes, les feuilles et les tiges fraiches du Collinsonia canadensis en applica- tion pour les meurtrissures et les douleurs arthritigues. Depuis guelgue temps, sa racine est pour le peuple un tonigue astringent et diurštigue : ces gualitts de la racine sont certaines. Son action sur les voies urinaires demande surtout une attention particuliöre. Ledocteur Anprew Fzencn, de Milford (Etat du Connecticut), parait Etre le premier praticien gui en ait fait usage; du moins il m'annonce en avoir obtenu, des:1822, des ellets remarguables dans des douleurs gu'un jeune homme €prouvait au. col de la vessie, et-gui Gtaient des plus piguantes. Jai moi-mõme depuis employe ce remede en de semblables cas, toujours avec succes. La decouverte de cette: propridt6 remonte, a ce»gu'il parait, a Pannee 18:06; elle est due ä un võyageur gui en fit "essai sur une demoiselle des environs de» Mil- ford, et la guerit d'une affection douloureuse des votes urinaires; le pere de cette:jeune personne ayant fait

fraiche a en aflaiblir le degre-spirituenx, et par sit rient son action sur la racine. (/Vote, du. tracdlucteur.)

4 S/

( 914) usage de la racine du Collinsonia canadensis, dans une pareille circonstance, s'en est parfaitement trouve. Depuis lors il prend, a des tpogues plus ou moins rapproches, une forte infusion de cette racine dans de Veau-de-vie de genityre : il n'a plus õprouve le moindre symptõme de caleuls.

Le docteur Bzens, de New-Haven, a constate les propridtšs heroigues de la racine de notre plante dans les catarrhes de la vessie et la dysurie.

De mon cõte, je Pai employee a des doses difleren- tes, en substance et en infusion, dans |'hydropisie des ovaires et dans Pascite. Jai remargub gue action diuretigue de la racine rape dependait de la condi- tion actuelle du systšme, mais gue la puissance to- nigue et astringente de Pextrait est toujours certaine ; aussi je le recommande dans les calculs anciens, dans les catarrhes et autres aflections de la vessie. Le doc- teur Bzens donnait assez generalement la racine rapee en substance a la dose d'une cuillerde, mais il a re- connu gue souvent elle causait une irritation de Pes- tomac :ila en suspendre Pusage. Dans les idiosyn- crasies, elle n'a determine le plus souvent gue des nausees, tandis gu'administree en infusion, et a petites doses, elle excite le vomissement; la decoction a par- fois ete d'une eflicacitš remarguable. Gomme la pro- priete la plus active de cette racine me parait vola- tile et unie a Varome particulier gu*elle developpe fraichement rape et pendant la distillation, j estime Vinfusion preferable, surtout si elle est faite a vase clos et a une chaleur douce. La poudre de GCollinsonia perd bientõt ses proprietes me€dicinales. La racine se- che, guoigu'entiöre, est sans valeur aucune.

(»515°)

S'il est vrai gue la precieuse gualitd de notre racine soit volatile, il conviendrait d'en obtenir une huile essentielle, gui offrirait un mode d'administration aussi facile gu*agreable.

CuLrure. « Le Collinsonia canadensis est de » pleine terre, et sa culture doit Gtre la mõme gue » celle des sauges; seulement, comme il est plus d6- » licat sur le terrain et la temperature, on lui donnera » une terre franche un peu fraiche, d'un bon fond, et » on la tiendra dans une situation abritke. MILLER re- » cemmande de le multiplier par la division de ses » racines en fevrier ou en mars; DumoNnT DE COURSET » preföre la voie des graines gue ['on sšme sur cou- » ches tikdes au printemps. Gette plante sert ä varier » les parterres; guand elle est en fleur,elle seri ä leur » agrement. » ,

94.

MAA VUVAAAAAA VUV VUVUV AAV MUU VVV USA VVV VVV TAA VUVAAAAA VaAmmAA tau

RECHERCHES

Sur les plantes connues des anciens sous les noms de Chara Czesaris, de Lapsana et d'Armoracia; par M. TniEsaur pE BERNEAUD, Secretaire perpetuel.

Une des tpogues les plus horribles de |'histoire ro- maine fut celle la mort de Crassus, tombe sous le fer des Parthes, vint inspirer au vaingueur des Gaules le besoin d'aneantir Pimmense credit de son rival en gloire, et d'aspirer a la suprõme puissance. Rome avait perdu ses mceurs; Pamour de Pargent et la soif des honneurs reraplagaient cette robusticite (si j7ose m”ex- primer ainsi) gue leur donnaient le sentiment de |in- dependance et le noble enthousiasme pour la pa'rie ; la corruption publigue €tait telle gu*elle Gtonnait jus- gu'aux hommes les plus habituds ä vendre leurs suf- frages. Une lutte a lieu entre les deux competiteurs, et par suite entre le peuple et Parmee, les magistrats et les pontifes. Toutes les classes de citoyens mecon- naissent les intõrets sacres de la patrie; chacun, selon les passions gui 'animent, endosse les livrees de Pon- pie ou de Gzsar, de Pourke gue ses nombreux succes avaient, depuis longues anntes, fait surnommer le grand capitaine et Vorgueil de la republigue, et dont Pauguste vieillesse est comparte par le poete a un

( 517 )

chõne antigue charge d'offrandes et de trophees (1), ou de Cesar, gui, aux talens militaires, a Pesprit le mieux cultiv6 et perfectionne dans le commerce des Muses, a la profondeur du genie, aux connaissances les plus solides, les plus agreables et les plus varišes, joint encore Paudace pour gui tout est permis, Vastuce, la profusion des largesses,et Part atroce de paraitre juste guand on outrage sans cesse Peguite. L'ambition de Rome avait devore les trois parties du monde connu; Vimsatiable ambition d'un soldat romain doit bientõt ravager la terre en humiliant Vorgueil de cette bour- gade devenue sa mEtropole, en imprimant le sceau de Pesclavage sur le front de chague Romain: c'est ainsi gue Pantiguitd, sous le voile ingenieux de la fa- ble, nous montre Saturne devorant ses propres enfans, et Jupiter achevant euvre impie des Titans.

Pendant cette agonie desla republigue, le nom de Gzasar fit plus gue naurait jamais ose la voix la plus €loguente. On vit non-seulement les centurions fournir leurs chevaux, et tous les soldats s*enröler spontane- ment sous les aigles du vaingueur des Gaules, et pro- mettre de le suivre partout sans exiger ni paie ni mõ6me les vivres d'usage, mais encore les plus riches entre ses partisans armer leurs cliens et se charger de Ven- iretien des militaires les plus pauvres. Tous parta- geatent Pimpatience et Pambition de Gxsar;'äüssi le Rubicon. fut-il franchi, la ville A Ariminum prise d'assaut, et Rome, vaincue dans son propre sein, comme au jour de [invasion des Gaulois, est-aban- donnše par la jeunesse 'esperance de la patrie, par

(1) Lugan, Pharsal., lib. 1, v. 135 et seg.

A

( 918 ) lestnat, par les consuls, par tous les magistrats. Ghacun des fugitifs cherche, sous 'egide tremblante de Ponret, un asile au-delä de la mer Adriatigue.

Fier de ce premier succös, ou pour mieux dire, de ce sacrilege attentat, Gzsar depouille le peuple-roi de- toute autoritš dans le gouvernement, presse son ennemi, le poursuit de toutes parts, le harcelle sans cesse, oppose ä la fareur des flots sa bonne fortune et son audace; il atteint PomrpEe, |arrõte dans les murs de Dyrrachium (1), et Vinvestit. La, tous les peuples sont rEunis, les archers de Grete, les frondeurs de Thrace, les cavaliers gaulois, les Ikgions d'Italie, et les barbares du Pont-Euxin si habiles a lancer des fleches; lä, la fortune suspend son vol rapide. L'heure fatale parait devoir sonner. La ville fondde par EPIDAMNE (2) est imprenable : la mer 'environne, et les Gcueils sur lesguels elle est bätie sont en vain frappõs par les va- gues et par les vents impetueux du midi; mais bien- tõt la vaste enceinte Pomrke a rassemble ses pro- visions de guerre et de bouche (5) devient le foyer de la plus horrible contagion, le mal empire a chague instant, la mort ne compte plus ses victimes, elle frappe tout, et le mõme tombeau se ferme sur |'en-

(1) Ville autochtone de Pancienne Illyrie grecgue; elle est au- jourd'hui nommde Durazzo, et fait partie de la Haute-Albanie. Son port est tres-freguente. Tmucroine parle de cette ville, liv. 11, chap. 24 et 25.

(2) SrraBo, Geogr., lib. VII, p. 316; Arpran, De öello civili, 1. IT, Pp: 451.

(3) S'il faut en croire Aprirv (10. cit.), cette enceinte etait d'en- viron 1200 stades ou 60 lieues : orädrot »yäp moav Oraxdovor wall y,tAtot.

Mais cela me parait trop exagere.

| (519 ) fant et le vieillard deerepit, sur la mõre et sur sa fille, sur ['õpoux et sa jeune compagne.

De son eöte, Cxsar nest point heureux; la famine, vepandue dans tous les rangs, tourmente Parmee en liöre, gui ne trouve plus dans les contrees voisines de guoi satisfaire aux premiers besoins. Si les soldats de Pomrže se plaignent de la maladie gui les frappe incessamment, et des travaux extraordinaires auxguels ils sont obliges de se livrer chague jour, ceux de G- san, plus devouts et plus aguerris, oublient leurs priva- tions en songeant gue, reduitsä de pareilles extremites, ils avaient vaincu des nations puissantes en Espaguc, et dans les Gaules sur les rives du Cher gui baigne les vieux murs Avaricum (1), et sur le plateau d'Ale- sia (2). OVuoigue tout soit absolument €puise autour deux, et gue la moisson. noffre encore gue des espe- rances; guoigu'il ne leur reste plus ni orge, ni Itgu- mes, ni menus grains, ni meme le plus leger espoir d”en obtenir de nouveau des Epirotes, personne na- bandonne le parti de GzEsAx, tous supportent la plus dure misere sans murmurer ; Ceux gui sont faits pri- sonniers preferent la mort a servir contre lui, et loin

(1) Czsar., De bello gall,, lib. VIL, cap. 13 et seg. C'est aujour- d'hui Bourges. i

(2) Czsar., loc. cit., cap. 48 et seg. Dans une fouille, faite en 1813, sur Pemplacement de cette antigue forteresse des Mandubio- run, on a decouvert plusieurs instrumens d'economie rurale. Ils õtaient tous en fer. Le plus interessant est une espece de eoignee, ou pour mieux dire, une veritable vonge propre a la taille des arbres. On ya egalement trouve une paire de sabots, solea ferrea, destines a proteger le dessous du pied des mulets et autres betes de somme. Ces sabots se fixaient avec des courroies : un camce du cabinet de STocn nous fait connaitre comment

( 520 ) de ceder aux avantages gue Pomrte leur fait oflrir, tous aiment mieux disputer leur päture aux animaux sauvages, se contenter des feuilles de 'humble buis- son, se nourrir de Pecorce des arbres, et meme de- vorer les plantes dont la nature leur est absolument inconnue (1).

Ge futdans ces circonstances difficiles gue les soldats de VALtrius trouverent une plante gui vint ä propos leur offrir une nourriture saine, agreable, inattendue, et propre a restaurer leurs estomacs delabres. Gette plante, dont les tiges nombreuses se voient encore aux environs de Dyrrachium, est le CHARA. Heu- reuse d'une decouverte aussi nõcessaire, Varmde de CzsAr insulte a ses ennemis, et, pour rabattre Ja con- fiance de Pomrže gui se flattait de la reduire par fa- mine, elle jette dans son camp des gäteaux preparts avec le Chara. Cette nourriture sauvage eflraya Pom- päe, et lui fit dire gu'il avait affaire a des betes feroces. IL defendit gu”on en parla dans son armee, de peur gue le courage des siens ne füt abattu par la patience et Popiniätretd des soldats de Cesar : Viso genere panis ex herba, guo sustinebantur, cum feris sibi rem esse dizerit : amoverigue ocius, nec cuiguam ostendi, jusserit : ne patientia et pertinacia hostis, animi suo- rum frangerentur (2).

Ouand je vois ainsi le Chara sauver une armee considerable, et donner a Ja temerite de son general une Energie nouvelle; guand je vois cette plante offrir

hr

(1) Czsar., De bello civ., lib. HI, cap. 49; Lucan, Phars., 1. VI, y. 109-117; PLuTArcH,, in Vita Cesar., $ 50. (2) Sverox., in Vita Cesar., 9 68.

( 921 /) a Jures Gesar la mesure de ce gv'il peut attendre, de ce gu'il est en droit d*exiger de ses soldats; guand je pense gu*elle decida du sort de Pharsale, et par suite de Rome, il ma sembl6 gu'il ne serait pas sans interet de chercher 4 connattre le Chara : c'est le but gue je me propose dans ce mEmoire.

Les auteurs ne sont pas daccord sur le Chara. Les uns, et c'est le plus grand nombre, croient le recon- naitre dans la carotte sauvage'/ Daucus carota); les autres le voient dans le butome / Butomus umbella- tus), le panais (Pastinaca sativa), et mõme dans la scorsonere / Scorzonera hispanica), et ie salsifi des pres ( Tragopogon pratense). On a pretendu retrouver encore le Chara dans le carvi (Carum carvi), le macusson (Lathyrus tuberosus), le pied de veau com- mun /Arum maeulatum),Ja chätaigne d'eau ( Trapa natans), la ravenelle / Raphanus raphanistrum ) et Pasphodele blanc ( Asphodelus ramosus).

Geux gui voient le Cara dans le Daucus carota des botanistes modernes s'appuient seulement de la res- semblance du mot Chara avec le xx205 de GALieN (1), leguel n'est point notre carotte commune, comme ils Vavancent (2), mais bien le cumin des pres, ainsi gue nous le verrons plus bas. S'ils y eussent rõflechi, sans aucun doute, ils se seraient bientõt convaincus gue la carotte Etant ia base des alimens populaires des Ro- mains,et parfois mõme admise sur la table somptueuse

(1) De aliment. facult., üb. IL, cap. 67. (2) GAazien et tous les auteurs grecs appellent notre carotte djoroc GADVALVOG.

( 522 )

des riches (1), n'aurait point recu de CGzsan et de ses soldats un autre nom gue celui dont ils se servaient habituellement pour designer leur Carota seu pasti- naca rustica; eux surtout gui, pendant leur long s6

jour dans les Gaules, avaient 6t6 ä mõme de distinguev cette racine gui s'y trouve abondamment, du panais gue [on cultivait en grand dans les champs de Vita- lic (2), et de la carotte rouge, 'gw'ils appelaient Pas- tinaca gallica (5), gui est fort commune dans le nord de la Belgigue, et gue Harvourx pense õtre le Chara, parce gu*elle Etait guelguefois nommee par les Grecs xepaoxourv (4). D'apres Petronius Diovorus (5) et le scholiaste de Nicanoer (6), le genre Daucus des an- ciens comprenait et la carotte et le panais, et leurs differentes espõces gue, de nos jours, ['on confond encore sous le nom de pastenailles, soit gu*on !es trouve rusligucs, soit gu*on les cultive. Les gtopones nous le prouvent €galement.

II est inutile de nous arreter ä 'opinion de ceux gni veulent reconnaitre le Chara dans la scorsonöre et le salsifi, puisgue la premiere de ces racines Gtait nouvellement dtcouverte au temps MArmioki Geri- vait ses commentaires sur Diosconibe, c'est-A-dire vers

(1) CoLUMEL., De re rust., lib. II, cap. 10; Aricius, De re coguin ., HI, 21.

(2) Puiv., Hist. nat., lib. XIX, cap. 5.

(3) Pzin., loc. cit., Est guartum genus in eadem similitudine pas tinacar guam nostri gallicam vocant.

(4) Anon. ant. notka in Diosc., p. 363, in-8°, Paris., 1549.

(5) Cite par Pruv., loc. cit. et lib. XXV, cap, 9:

(6) Theriac., Vv. 94:

( 525 )

Pan 1540 (1). Ouant au salsifi, gue nous possedons en France seulement depuis la moitid du XVI: sitcle (2), il etait employ6 par les Grecs et les Romains dans |°6- conomie domestigue; ce n'est gu'a Part de guerir gue peut s'appliguer le mot sine usu dont Pine (3) se sert en parlant de ce Iegume, puisgu'il est Evident gu'ici, comme en beaucoup d'autres endroits de son livre, TnforrAsrE (4) et le celebre medecin d*Ana- zarbe (5) le guident autant, pour ne pas dire plus, gue ses propres observations.

Le mot chara parait avoir 6tš emprunte de la langue parlde au temps de JuLes CG.ESAR, depuis Lissus, ville aujourd'hui detruite et gue Pon voyait sur la rive droite du Drin, jusgues aux monts Acrocerauniens (6), dont les habitans, belligueux par caractere, pasteurs par n€cessite, pirates par habitude, furent citts avec distinction dans le temps de ScANDERBERG, et forment encore une espece de republigue isolde (7). VAILLANT est le premier gui ait introduit le mot chgra dans la nomenclature botanigue, et Linnž, d'apres lui, Pem- ploie pour designer un genre de plantes de la famille des naiades, gui se trouvent dans les marais, elles

(1) Comment., lib. IL, cap. 137.

(2) Ogtvier DE SERRES, Thedt. d'agr., lieu VI, chap. 7.

(3) Histor. natur., lib. XXVH, cap. 13.

(4) Hist. plant., lib. VIL, cap. 7.

(5) De med. mater., lib. HI, cap. 173.

(6) Les montagnes redoutees gue les anciens designaient sous le nom d'Acrocerauniennes, parce gue leurs sommets Etaient souvent frapps par la foudre, sont aujourd'hui connues sous celui de Monts de la Kimera. Tout y est guerrier, jusgues aux femmes.

(7) Lavaroin, Hist. de Georges Gastriotta.

( 524) abondent. Gette plante est fort commune dans le Lyon- nais, oü, selon Vauteur de Histoire des plantes de Lyon, elle est vulgairement connue sous le nom de Chara ; partout ailleurs on la nomme lustre ou giran- dole d'eau (1):

L'identit6 de ce nom vulgaire avec celui de la plante -indigube par Gzsan a sans doute fait penser gue le Chara de Dyrrachiuma etait une plante aguatigue , püisgue, tout en repoussant [idee de trouver ce võge- tal celebre chez les charagnes, dont toutes les parties exhalent une odeur fetide nauseabonde, capable de nuire a la santö de Vhomme le plus robuste, le pro- fesseur F:-L. Hammer, de Strasbourg (2), a cru pou- voir chercher le Chara Ccesaris parmi les alysmoides, et le reconnaitre dans le jonc fleuri ( Butomus um- bellatus) gui vient dans les eaux peu courantes, et gue la beaut6 de son ombelle attire dans les jardins d'a - gremetit, ses fleurs s*epanouissent ä la fin du prin- temps. HAmwen appuie ce sentiment sur les observa- ons suivantes. Le butome est appeld communement en”Hongrie virago kaka, c'est-a-dire ornement de Peau, valeur des mots «222, gaudium, etyäpc, employ€ par tous les €crivains grecs pour indiguer Velegance et la beautö. La racine bulbeuse de cette plante vivace est estimee des peuplades scythes, võisines de la mer Caspienne, connues aujourd'hui sous le nom de Kal- moucks et de Kosagues; ils la mangent tantöt crue, tantõt cuite sous la' cendre, tantöt accompagnee de

KAA mmmummummumamumummm at

(1) Mem. de VAcad. des seiehces de Paris, 1719yp: 17-20: (2) Ciwö par Osenriv, Mantissa observ. adbell. civ., p»829 de son Ces., in-8°. Lipsix, 1805

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divers assaisonnemens; on pourrait mõme, dit-il, au besoin en faire du pain, du moins les Elemens de cette racine permettent de le croire. Ces proprietes remar- guabies du jonc fleuri seraient de nature A donner gain de cause au savant professeur HAmwez, si cette plante n*Etait point citee par les naturalistes anciens comme tres-connue. [ls nous apprennent, en effet, gue les enfans en mangeaient les racines avec beaucoup de plaisir, et gue les feuilles de notre butome taient fort recherchfes des troupeaux, surtout des betes a cornes (1).

Je ne saurais Ggalement consentir a prendre avec certains auteurs le Chara pour le Carum ou Careum des Latins, le x4pc: des Grecs : leur erreur est facile a reconnaitre, ä moins gu*on ne veuille dire gue JuLes Casa et les medecins gui Vaceompagnaient ne fassent tous tres-ignorans sur les plantes employees de temps immemorial par les anciens, dans les cuisines et les preparations pharmaceutigues, ce gui n'est point ad- missible. Le Carum carvi de Linnt, vulgairement appele cumin des pres, est une plante bisannuelle gue PLine indigue comme exotigue, Peregriinum est ea- veum, et gu'il dit originaire de la Carie (2), mais gui se trouve abondamment partout, dans Van et dans VPautre hemisphere, dans les pres un peu humides, tant des pays froids gue des contrees mEridionales. Marmiozi et Lonicex assurent Pavoir aussi, mais plus

CO

(1) Tneopurasr., Hist. plant, Vib. Y, cap.8, 16, etlib: IV, c. 1 1; Democrirus, in Geop. greec., lib. WE, cap: 6: Or Ader ar nÖewz Bõoxovrat.

(2) Hist. nat., lib. XIX, cap.8.

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rarement, observe sur les monts et les collines €le- vões. De tout temps les semences odorantes du cumin des pres, gui donnent une huile essentielle et entrent dans la composition de plusieurs ligueurs, sont em- ployees, comme Panis, a relever le goüt des mets trop fades; on les mõle, dans le nord de PEurcpe, ä la päte du fromage eta celle dont oo fait le biscuit de mer. Dioscoripe nous apprend gue les Grecs en mangeaient la racine cuite, comne celle du panais : % pita žvb7, söödiuos öonep capurtves (1). PAUL ÄLGINETE nomme aussi le carvi au nombre des racines nourrissantes ; cx21tvcu Öe, xai OdUN0D, XAI APOV AL ev Pika. oktroTpoporepat Tov yoryyuhtdov äsi (2). Et en rapprochant cette plante du panais et de la carotte, GAzien la preföre ä ces deux racines ;: söy»pö- TEPOG “E JANV EGL, XAGOLG, TOÜ COLDUAIVOL (5). Les anciens s*en servaient encore comme assaisonnement, careum cu- linis principale, dit Puise (4). Aux siöcles du moyen äge, on cultivait cette plante en France dans les jar- dins Ikgumiers (5); aujourd'hui nous ne la voyons plus recherchde dans certains pays gue pour ses feuilles de la premiere annte gui se mangent en potages, seules ou mõldes avec des pätes, avec des pommes- de-terre et autres lgumes. Ges feuilles ont une Iegere veine aromaligue.

Pignore guels peuvent Etre les võritables motils

(1) Lib. HI, cap. 66.

(2) De re medica, lib. 1.

(3) De alim. facult., lib. 1, cap. 67.

(4) Hist. nat., lib. XIX, cap. 8; Corum., De re rust., lib. XII, cap. 49; Aricius, De re coguin., lib. VI, cap. 2.

(5) CArox. Mac., Capit. de villis, art. 70.

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gui decident guelgues botanistes ä retrouver le Chara dans io macusson ( Lathyrus tuberosus) gue Tuto- PHRASTE (1) et GALIEN (2) ont decrit sous le nom däraxos. Gette plante fleurit au milieu de Pete, et les chapelets de tubercules noirs gui naissent de distance en distance sur ses racines fibreuses, ne sont bons a õire manges gu'en octobre : circonstance seule gui ne peut coincider avec un võgetal gue les soldats de G=sAR mangerent dans un temps les blks commen- caient ä peine ä märir : frumenta maturescere inci- piebant (5). Du reste, gesse tubereuse est une ex- cellente nourriture ; ses glands se mangent cuits sous la cendre ou dans l'eau; leur chair est blanche et un goüt tres-voisin de la chätaigne / Castanea fagus). Ils eontiennent tous les principes propres ä en obtenir du pain; celui gue y'ai mange en Lorraine m'a paru tres-bon ; dans ce pays on fait une grande consom- mation des tubercules du macussor.

Je ne m'arreterai gu'un moment sur VArum ma- culatum, notre gouet commun. Je sais bien gue, dans les cas extraordinaires, la racine de cette plante pent Gtre mangee dessechee, reduite en päte et prtparee comme fa cassave, ou bicn encore räpee dans |'eau et traitöe comme la pomme-de-terre; mais il faut la passer a plusieurs reprises dans Veau chaude pour lui õter sa saveur äcre et tres-piguante; encore, malgre les la- vages, conserve-t-elle toujours un goüt particulier gui, sans Gtre absolument nuisible, n'est pas de nature ä

(1) Hist. plant., lib. E, cap. 11, et lib. VIIL, cap. 8. (2) De alim. facult., Wb. 1, cap. 27. (3) Jum1us Cas., De hello civili, lib. IX, cap. 49.

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plaire, ni mõme ä convenir a tous les estomacs. Ges preparations longues et maltiplides ne pouvaient avoir lieu dans un moment la faim pressait les soldats de GzsAr, dans uh camp tenu sans cesse en haleine par les mouvemens de Pennemi. Remarguons enfin gue le pied de veau Gtait de temps immemorial em- ploy€, recommande et tres-estime des medecins grecs sous le nom de ÜpOV LENO (1)-

Nous ne serons pas plus heureux en cherchant le Chara dans la macre (Trapa natans), le zpiöones Evudpes de Dioscoribe (2), et la ravenelle ou radis des champs (Baphanus raphanistrum ), guoigue cette derniere plante paraisse au premier coup-d*cil plus convenir au genre võgetal gui nous occupe. La chätaigne d'eau, connue des anciens Romains sous le nom de Zribulus aguaticus, donne un fruit agreable, fort sain, gue |'on peut conserver pendant pres de six mois. Il sert d'ali- ment dans les lieux cette plante aguatigue vient en abondance. Chez les Chinois, elle est Pobjet d'une culture reglee; en Italie, en France, en Suede, on mange le fruit de la mäcre cru, cuit sous la cendre ou dans Deau, ou bien encore reduit en bouillie. Ce fruit est arm€ de guatre cornes (5), formees par le calyce, et renferme un noyau aussi gros gu'une amande, dont les Thraces, voisins des rives du Strimon (4), faisaient,

(1) Hirrocr., Morb., lib. HI, p. 493.

(2) De med. mat., lib. IV, cap. 15.

(3) TneopnrasrT., Hist. plant., lib. VI, cap. 4; Puix., Hist. nat., lib. XXI, cap. 15.

(4) Aujourd'hui la Marmara. Ce (leuve separait la Mactdoine de la Thrace avant gue la premiere eüt ete agrandie par les conguctes de PHILIPPE.

(929 ) dit -on , un pain gu'ils mangeaient avec plaisir (1). PARMENTIER conteste ala mäere cette propriete, la presence du sucre-et de 'amidon dans un corps fari- neux ne suffisant pas poar la panification (2). On peut cependant en introduire dans le pain, mais il faut gue ce soit en petite guantite.

Ouant a la ravenelle ou radis sauvage, gue TABER- NEEMONTANUS appelle a tort Lapsana (5), elle est si commune dans les terres Von cultive les c€rtales, et elle štait trop connue des Komains pour gue, dans le cas gui nous occupe, cette plante leur parüt nouvelle : les hommes et les bestiaux s'en nourrissaient, nous disent leurs €crivains (4), mais, dans aucun cas, elle ne dut jamais, ainsi gue Reuss Vavance (5), Etre propre ä prendre place parmi les võritables suceeda- nees du pain de ble. s

Enfin on a dit gue le Chara Etait notre asphodele blanc ou bäton royal ( Asphodelus ramosus), dont les nombreux tabercules ont plus d'une fcis servi de sup- plement alimentaire dans les temps de disette, chez les anciens comme chez les modernes (6); mais, en considerant avec soin la nature de ces racines gue

(1) Droscorin., lib. TV, cap. 15; Puin., Hist. nat., lib. XXII, cap. 10.

(2) Recherches sur les vegetaux nourrissans, p. 259.

(3) ZVew volkommentlich Kreuterbuch, p. 408.

(4) Covuwmrz., De re rust., lib. 11, cap. 10; Puiv., Hist. nat., lib. XIX, cap. 5.

(5) Compendium botanicun.

(6) Garten, De alim, facult., lib. M, cap. 65; PARMENTIER, Ves,

nourriss., p. 280.

V. 30

( 350 ) on recueille seulement en octobre (1;, et gui, pour õtre mangeables, veulent Gtre trempees et bouillies dans plusieurs eaux, afin- de se dtpouiller de leur äerele naturelle; en voyant gue la pulpe ainsi adoucie demande encore a Etre mõlee avec la farine de ble, 4orge ou de sarrasin, et * Etre relevõe par une petite guantitš de muriate de soude (sel marin), pour en obtenir un pain passable, il est impossible de s*arreter long-temps a cette idee. D'ailleurs, Pasphodele, indi- göne au midi de PEurope, se trouvant partout et tres- communtenent dans les lieux couverts, dans les bois de Vitalie, sur les bords de la Mediterrante, il ne gele presgue jamais, et sur les Alpes, la neige se maintient pendant huit mois, sa propridte nutritive 6tait trop populaire pour gue les soldats romains adoptassent un nom €tranger pour designer une plante de leur pays, gu'ilsappelaient Hastula regia, et guel- guefois Albucus. Des Vantiguite la plus reculee, cetle plante vivace €tait consacree aux mänes; on la culti- vait autour des tombeaux, et ses tubercules Etaient estimes le mets le plus agreable aux morts heureux (2). Les Grecs, principalement ceux de 'Asie mineure, se livrent encore a ces soins touchans. Howtre, HEs1opE et TukorurastE (3) parlent de Pasphodele comme d'un legume trös-nourrissant; sa graine se mangeait

(1) Pian., Hist. nat., lib. XXII, cap. 22.

(2) Hom., Odyss., lib. XT, ver. 538; lib. XXIV, ver. 13; Lucta., De luctu, p. 301 ct306 , tom. IT, ed. Amstel., 1687; Porrnxr., Zõpig. in tumulum; Eusruarrus, Com. in Odyss., lib. 1, 573.

(3) Hom., Odyss., IV, 565.—Tfi rep õnton Prori meket dvpomotowv; Hes10p., Opera et dies, v. 41, et TnEOPBRAST., Hist. plant., lib. VII,

cap. 12.

( 591 )

rõtie, et les racines cuites sous la cendre, assaisonnees avec du sel et de |'huile, ou bien macerees avec des figues (1), faisait, ainsi gue la mauve ( Malva alcea ), les delices de Pyrmacore (2) et d'Eprminives (3). L'as- phodele etait encore cullivbe ä cause de la beaute de son port et de ses fleurs blanches strides de brun. Les Grecs la nommaient ävStzx05, /leur d'amour (4); ils en tressaient des couronnes (5), et les amans les efleuil- laient pour en composer le lit de la voluptd (6). Les agronomes latins recommandent la culture de 'aspho=- äöle autour des ruchers (7), et les medecins grecs son usage dans plusieurs maladies (8). Maintenant celte plante est presgue generalement rejetke de nos cui- sines, non pas ä cause de son mangue de saveur pro- pre, mais parce gu'un prejugö Vaccuse de multiplier et de rerndre plus intenses les affections scorbutigues.

Ne pouvant donc raisonnablement m'arreter a au- cune des opinions €mises jusgu'ici sur le Chara, ne trouvant d'ailleurs dans les travaux de mes devanciers gue des meprises continuelles, pour €viter les ecueils

(1) Puin., Hist. nat, lib, XXI, cap. 17. —Asphodelus manditur, et semine tosto, et bulbo : sed hoc in cinere tosto, dein sale et oleo addito : proeterea tuso cum ficis, prorcipua voluptate.

(2) Porenvr., De vita Pythag.

(3) PLATo, De legib., lib. HI, p. 4295 PLur., Conv. sept. sapient.

(4) Teorn., Hist. plant., 1, 7, VU, 12; Dioscor., H, 199; PLUT., loco citato ; Tneocrtrr ScnoriasT., Hidyl, 1.

(5) Pascnazius, De coron., HL, 15.

(6) Tmeocrar., Eidy1., VII, 68.

(7) Corum., De re rust,, lib.IX, 4; Parrap., De re rust., lib. 1, tit. 37.

(S) Hirroc., De ulcer.; Arurerus, De virt. herb., cap. 32; Droscor.s 11, 199; Nicanoer, Zher., 534; Puin., Aist. nat, XX, 22.

ZK 53.

( 532 ) contre lesguels ils ont echoud, je veux avoir sans cesse sous les yeux Pautoritd des anciens, et ne point m'ar- reter aux dires des commentateurs; car, ainsi gue |'ob- serve avec raison WiNCKELMANN (1), on raisonne fort mal des ouvrages des anciens d'apres les livres de ces froids Erudits.

Juses Cesar est le premier €crivain gui fait men- ton du Chara, et ce gu'il en dit nous apprend gue cette plante a une racine ; est etiam genus radicis in- ventum, guod appellatur Chara (2). Le philosophe de Cheronte, dont les Ecritg attestent la vaste erudi- tion et la grande fecendite d'esprit, en parle aussi comme d'une racine (5). SuETONE (4) et APPIEN, gui emprunta beaucoup a PLurArovE, n'en font gu'une herbe sauvage (5). Sans donner ä cet tgard des ren- seignemens plus etendus, le naturaliste latin place le Chara, tantõt aupres de VArmoracia (6), tantõt aupres de la Lapsana (7). Ouoigue ces renseignemens soient bien vagues, ils sont trõs-precieux, non - seulement parce gu'ils paraissent empruntes ä des auteurs con- temporains du sitge de Dyrrachium, mais encore parce gu'ils sont de nature ä €clairer la marche de

(1) Lettres famulieres, tom 1, p. 51.

(2) De hello civili, lib. MI, cap. 48.

(3) Prur., De vit. Cees., $ 50. Arra. pilav rivd kümrovres oi Gpa- TLOTAL, KAL JAÄAKTL PUPODVTEG.

(4) Vita Cwsar., 868. Viso genere panis ex herba, guo susti- nebantur, cum feris sibi rem esse dixerit, etc.

(5) De bello civili, lib. W, p. 465. Edtiuatwev oÖv 6 cpards avTö, vai Tiv TÖAV TÜPTOTOLOVV.

(6) Hist. nat., lib. XIX, cap. 5.

(7) Hist. nat,, lib. XIX, cap. 8.

(535 ) celui gui veut retrouver cette plante cölöbre dans la nomenclature des botanistes modernes. Oui croira cependant gue le premier de ces deux passages de Puine a 6t6 denatur6 par les commentateurs? Sans doute, le devoir de la critigue est de chercher A de- mõler le veritable sens des passages guc la coutume d'crire par abrõviations peut avoir rendus inintelli- gibles, et, sous ce point de vue, guelgues savans ont bien m6rite de la doctrine archaologigue; mais il faut aussi convenir gue le plus grand nombre a pousse trop loin la licence des conjectures; c'est surtout dans Pexa- men des livres relatifs aux plantes gu'une utile obser- vation n'a pas toujours Gclair6 la marche des Gditeurs et commentateurs. Satisfaits d'entasser des citations. et de faire pompe d'une sterile Erudition; rarement ils tirent de ses tresors les javantages gue ['ätude des sciences naturelles nous permet d*entrevoir, et sils hasardent une opinion, elle est, la majeure partie du temps, specieuse et en opposition formelle avec le texte de Pauteur. S*en apercoiventils? il faut changer le mot, en interpoler un autre, accuser les copistes dignorance, et pour lõgitimer la lecon gu'ils propo- sent, il faut porler une main sacrilege sur un texte irreprochable. C?est ainsi gue nous les voyons substi- tuer au mot Ghara, d'abord celui de Carum dont les anciens se servaient pour designer une plante assez semblable ä Panis / Pimpinella anisum), au fenouil (Anathum foeniculum) et a Paneth odorant ( Ane thum graveolens ); ensuite celui de Napus, gui esi notre navet (Brassica napus ); enlin celui de 2;pt5; gui, dans la langue grecaue dont il est tird, n'a de valeur gue comme adjectif, puisgu'il veut dire san-

(554 )

vage, erraticus, sylvestris (1). Cependant les plus an- ciennes copies de PLImeE (2), Pedition princeps, si rare et si curieuse (5), et toutes les Editions du XV* siecle (4), ainsi gue les manuscrits (5) et les meilleures €ditions de la Guerre civile de Gsar (6), portent generalement la meme lecon. Ouelguefois, il est vrai, le mot ehara y est altere en chata, catha, chera et cheria; mais ces legöres variantes, malgre Pautoritö de SAumalse, de Gronovrus ct de HARDpouin, ne me laissent aucun doute sur 'emploi primitif du mot chara. Je peux Gailleurs, a Vappui de mon opi- pion, citer le savant Rosenr ErieNme; il dit a cet egard : Hane testantur scripturam veteres omnes li- bri, sed Chera: nomine offensi correctoresne, dicam an depravatores, agrinm supposuere (7).

Rtablissons donc les textes et, eclairds par eux,

(1) Cette lecon, adoptte par ErRAsmME, Gronovrus et HARDCOUIN, est la seule suivie maintenant.

(2) Le manuscrit du IXe siccle (ne 6795 de la Bibliothegue na- tionale), fol. 217; celui du XI", fol. 48 (ne 6796).

(3) Cette celebre edition, imprimee a Venise en 1469, n'a point ete connue de Harnouin, guoigu'elle existät ä la Bibliothegue Ma- zarine depuis Pepogue de sa fondation en 1661. Elle represente les manuscrits des VIIL, IX et Xe siccles.

(4) Depuis celle de Rome 1472 jusgua celle de Venise 1535.

(5) Le manuserit de la Bibliothegue nationale estime de la fin du Xe siccle, et imscerit sous le n? 5764, fol. 111; celui du Vatican, re- pute du XI ou XIIs siccie, inserit sous le ne 3324, fol. 77; celui de la Magliabeecbiana de Florence, estime du XIle siccle, et riche de variantes tres-curieuses pour la geographie, les noms des personnes et la tactigue.

(6) Depuis Pedition princeps publike a Rome, en 1469, par le sa- vant evõgue d'Aleria, en Corse, jusgues ä Pediton dite V'ariorum.

(7) Fhes. lingue latine.

( 535 ) täechons de detruire enfin les incertitudes et de fixer toutes les opinions sur la plante trouvee par les soldats de JuLes (.ESAR,

Je viens de dire gue Puinz met d*abord le Chara sur la mEme ligne gue la plante nommee par les La- tins Armoracia, et gu*ensuite il Pinscrit aupres de la Lapsana. 1 nous importe donc de bien connaitre ces deux plantes, si nous voulons arriver sürement ä la solution de la guestion gui fait Pobjet de ce memoire.

DE LA LAPSANA.

La Lapsana ou Lampsana, si nous en croyons un ancien annotateur, guelguefois confondue avec les navets par les Romains, Gtait appelee Huthma par Dantigue peuple d'Egypte : Popaiot vamtovp., Alpürtor süduot (1). « G*est une herbe potagere, elle eroit dans

=

les champs, dit le naturaliste de Verone, a trente- » deux centimttres (un pied) de haut; ses feuilles, » au nombre de trois, sont rudes au toucher et res- » semblent beaucoup a celles du navet. Sa fleur est » blanche. On mange cette plante aprts Pavoir fait » cuire = VVec non olus guogue sylvestre est trium fo- » liorum (2), pedalis altitudinis, hirsutis foliis, napi » simillimis, nisi candidior esset [lore : coguitur in ». cibo (3). »

Dioscoxipe nous apprend aussi gue la Lapsana est une plante potagöre gu”on recueille dans les champs, et dont on mange les feuilles, les panicules et les jeunes

(1) Vota in Dioscor., p 355: (2) Puiv., Hist. nat., lib. XIX, cap. 8. (3) Puan., Hist. nat., lib. XX, cap. 9.

' N

( 556 )

pousses : Aawyavn Aaxaviv iew äpptov, dit-il, 0) püira xai ö %2.0X05 Eodtera.t 40% (1).

Selon ces deux observateurs, la ZLapsana appartient a la famille des choux, et plus particulikrement au genre le plus voisin de la nature, je veux dire notre chou-colzat (Brassica arvensis) gue les botanistes modernes estiment avec raison tre la souche primi- tive, letype essentiel de la nombreuse varidtd de choux gue nous devons ä la culture. VArron nous confirme cette assertion et nous montre les abeilles puisant sur la Zapsana leur nourriture, ainsi gue les €lkmens du miel et de la cire gu*elles preparent dans la ruche : triple ministerium guogue fteri, uti e lapsana ci- bum, mel, ceram (2). CoumELLE, le meilleur des agre- nomes latins, non-seulement nous fait voir la Lapsana se multiplier naturellement dans les guerets et les päturages et fournir aux abeilles un miel abondant : jam vero nota vilioris innumerabiles nascuntur her- be, cultisgue atgue pascuis regionibus, gu favorum ceras exuberant, ut vulgares lapsane (5); mais encore il nous parle des soins gue [on apportait a recueillir et sa fleur et ses jeunes pousses gue la möre de famille präparait pour la mauvaise saison (4).

Il n'y a pas de doute, la Lapsana des anciens Gtait un chou sauvage : inter sylvestres brassicas Lapsana est (5), et plus loin, dit encore le naturaliste latin, est

(1) De medic. mat., ib. H, cap. 142. (2) De rerust., lib. II, cap. 16. (3) De re rust., lib. IX, cap. 4. (4) De re rust., lib. XII, cap. 7. (5) Puin., Hist. nat., lib. XX, cap. 9.

( 557 ) autem lapsana cyma sylvestris (1). On sait gue ce mot cyma est employd par les gkopones (2) pour in- diguer les jeunes tiges de choux, dont GAron exalte merveilleusement les proprietes (3), et gue les Ro- mains recherchaient avec empressement (4), mais gue le gourmand Apicius repoussait de sa table delicate (5). Les anciens comprenaient la ZLapsana parmi les herbes potagöres, dont la bonte et Vusage consistent dans la feuille, gue les Grecs appelaient xžyavv (6), les Latins olus (7), et gue nos jardiniers designent encore par le mot verdures. Je crois la reconnaitre dans la varidte du chou-colza gui porte des fleurs blanches, et gu*on nomme aujourd'hui dans la Grtce xau4ay:Ja, et chez les paysans des Abruzzes, Lasana. Cette espece du chou Gtait et est encore si commune en Toscane, dans PApulie et autres lieux de la celebre penin- sule (8), gue les soldats, gui se divertissent de leurs maux guand ils sont pass€s, de retour a Rome, ils entrörent avec les honneurs du triomphe, reproche- rent ä Jures Gzsar, dans des chansons plaisantes et bouffonnes, de les avoir nourris de Lapsana sous les

(1) Pziy., Hist. nat., lib. XIX, cap. 8.

(2) Corum., lib. X, v. 1295 lib. XI, cap. 3; lib. XII, cap. 7. PLix., 10c0 citato; PALLAD., lib. V, tit. 3; Noxnius, De re cib., lib. 1, cap. 14.

(3) De re rust., cap. 156 et 157.

(4) MARTIAL., Epigr. 79, lib. V.

(5) Pzix., loco citato.

(6) Hesrcutus, lexic. —Aafäyn rõv oyotov Aay,.ävov iohrow.vn.

(7) Puin., Hist. nat., lib. XIX, cap. 8.

(8) On le nomme generalement Colo, cavolo salvatico, et meme lampsana,

( 558 )

murs de Dyrrachium, le raillant ainsi sur la mesguine recompense gu'iis avaient recue de leurs services : Nec non olus guogue sylvestre est trium foliorum, divi Just carminibus prwcipue jocisgue militaribus eelebratum. Alternis guippe versibus exprobavere lap- sana se vivisse apud Dyrrachium, premiorum par- cimontam cavillantes (1). C'est de la sans doute gue vient [expression proverbiale des auteurs du moyen äge, lapsana vivere, pour peindre la sobribtd ou pour mieux dire la grande austerite des anachoretes.

DE L'ARMORACIA.

Selon Isipore de Seville, gui vivait au VII sicle de Pere vulgaire, et gui nous a laissd un petit eerit sur Pagriculture bon a consulter, VArmoracia des Latins est la mõme plante gue la Lapsana (2); mais c'est une errcur de copiste : un vieux manuscrit porte le mot Päpavida (5), beaucoup mieux adapt, a ce gu'en disent les auteurs geoponigues anterieursa |'Gvõgue espagnol, et surtout Pauteur anonyme des annotations sur D10s- CORIDE gui veut gue Päpavis drrprdi , TV Popoiot dppopdutav x. »öc: (4). En eilet, si nous ouvrons Puine, il nous ap- prend gue PArmoracia des peuples de |ltalie est le raifort sauvage (5); les Grecs, dit-il, le nomment xepž:, les nations pontigues, armon ; Y'autres, leucen ; citons

(1) Puiv., Hist. nat, lib. XIX, cap. 8.

(2) Origin., lib. XVH, cap. 10.

(3) Cit6 par Roserr Etienne, Zhesaur. ling. lat.;au mot Lapsana Puiroxenus, In glossis, est aussi de ce sentiment.

(4) Votha, p. 355.

(5) Hist. nat., lib. XX, cap. 4

3 sii

(559 )

le texte : etiamnum unum sylvestre Greeci cheram vocant, Pontici armon, alii leucen, nostri armora- ciam (1). Cette plante a beaucoup de feuilles et peu de racine : fronde eopiosus guam corpore; il la distin- gue tres-bien des raiforts cultivõs ( Raphanus sativus niger Linx.), gue les Romains mangeaient cuits comme les navets : namgue et cocti dulcescunt, et in naporum vicem transeunt (2).

Drosconioe parle de VArmoracia en ces termes : « Ses feuilles, assez semblables a celles de la Lapsana, » sont plus grandes; sa racine est mince, tendre et » bonne A manger, guoigue son goüt äcre et piguant » neplaise pasä tout le monde» : põia Eye: usta jutpo, TPIs TA Täs kap dawn pähkov : olla iloyvn, pahaxn, Ümödpipits , XO.- kävsberas Herä püa vai n pila told (5). Elle est fort recher- chõe des mEdecins (4).

Le naturaliste de VGrone ajoute encore 3 cette des- cription la phrase suivante : « Le raifort sauvage a les » feuilles lisses, mais courtes, rondes et en grand nom- » bre,il est trös-branchu eta le goüt äpre : atgue huie » (raphanus sylvestris) levia guidem, sed breviora ae » rotunda, copiosague, atgue fructicosa : sapor autem asper (5). »

COLUMELLE dit gue VArmoracia se trouve partout, gu'il est aussi commun gue le chou sauvage ou Lap- sana avec leguel il a de Paflinite (6), et gue les Ro-

4

Dioscor., 1000 citato.

(1) (2) (3) De med. mat., ib. KI, cap. 138. (4) (5) (6)

( 540 ) mains en recueillaient les jeunes pousses pour les con- fire (1).

Enfin, ParLapius assure positivement gue celle plante est le raifort sauvage : Armoracea agrestis est raphanus (2), et gue c'est en mars ou bien en octobre gu”on en fait de nouvelles plantations (3).

Or, tout ce gue nous venons de rapporter convient essentiellement a notre cranson rustigue (Cochlearia armoracia L.), gu'on nomme encore grand raifort, cram, raifort sauvage et moutarde des capucins. L'exa- men de cette plante nous le prouverait sous tous les rapports, guand bien mõme nous n'aurions pas a ciler Vautorit6 de Tnioprasre (4) et la tradition du: mot conserv6 chez les paysans de Italie (5). Sa tige, haute de 65 centimõtres (2 pieds), est droite, ra- meuse au sommet, garnie de feuilles ovales; celles du bas sont longues de plus de 52 centimötres sur 15 A 16 de large (un pied sur 5.4 6 pouces), tandis gue les superieures sont courtes, presgue rondes et profonde- ment incisees. Le cranson vient partout, cependant il prefere un terrain Ieger, gras et frais. Je Pai trouve trös-abondamment aux environs de Rome, sur les rives du Tevercne, surtout aupres du pont Lamentano. Ses

(1) Coruw., De re rust., lib, XL, cap. 9.

(2) De re rust., lib. X1, tit. 11.

(3) Lib. IV, tit. 9; et lib» KEtite Tr:

(4) Hist. plant., ib. IX, cap. 35. Xai Tv ekeivot južv polpo.vov AN(PLAV AIAGÜGL. TOOV Öž iarpõov rwweg, wepo.v. GAza a fort mal traduit ce passage, gguand il a rendu le mot päpavev par brassicam , au Jicu de raphanum.

(5) Ils Vappellent A rontoraccto. Ce mot est consacre par Ja Crusca

Marnioti, lib. IL, cap. 106, avait deja fait ce rapprochement.

(541 )

fleurs sont blanches et disposees en grappes terminales. C'est en automne ou bien au printemps, lorsgu'on ar- rache les vieux pieds pour la consommation ou la vente, gu*'on forme de nouvelles planches de cranson. Ghacun sait les avantages gue ses racines of[rent a Part de gue- rir; je ne les repterai point ici, je dirai seulement gue leurs proprietšs hõroigues n'ont point Echappe aux anciens. Pour me limiter aux auteurs latins, je nommerai GOLUMELLE (1) et PLINE (2).

GONCLUSIONS.

Apres avoir determine la võritable place de la Zap- sana et de VArmoracia dans la synonymie des hota- nistes modernes, il me reste ä deecider guelle est la plante connue des anciens sous le nom de Chara Cw- saris. En vain, A ce sujet, pai consulte le bel ouvrage de Hosnovse sur PAibanie (3), on n'y troüve rien sur un fait aussi remarguable »de [histoire de Pancienne illyrie grecgue ; en vain j'ai consulte la savante disser- tation publide en 1769 par le celžbre botaniste Wezix- MANN (4), ainsi gue celle €crite guelgues lustres aupa- ravant par RosErT SIBBALD (5); en vain j'ai consulte LacuLam SuAw (6); ces trois auteurs ne m*ont rien

(1) De re rust., lib. VI, cap. 17.

(2) Hist. nat. lib. XX, cap. 4.

(3) A journey throush Albania, and other provinces of Turkey; un vol. in-4°. London, 1812.

(4) Tractatus botanico-eriticus de Chara Cesaris, un vol. in-12. Carolsruhze, 1769.

(5) De chara Cesaris; Edimburgi, 1710. Hall. Bot., 1, p. 623.

(6) Libellus de carmile guo chara Cwsaris, insert dans son His- tory of the province of Moray ; London, 1775.

( 942 )

ollert de satisfaisant. Ils tournent sans cesse aapres dd but et ne Patteignent point, puisgu'ils finissent par croire gue le Chara de Dyrrachium est le cumin des pres, le Carum carvi de Vingenieux auteur du systöme sexvel des plantes. Jai vainement aussi consulte le me meire de G. W, WeDEL, intitulb: De pane Dyrrachino Julii Cesaris (1). gu'il eroit, ainsi gue le professeur Dowenico Nocca (2), Etre VArum maculatum. Vai releve ces erreurs, et je crois avoir assez fail pressen- tir la -n€cessit6 de se renfermer, pour chercher ie Chara, dans le genre des võgelaux gui presentent des aflinites sensibles avec le chou sauvage et le eranson rustigue.

Un genre de plantes gui nous montre ces deux rap- ports reunis, c'est le crambe ou chou marin. Chacun des individus de ce genre a en eflet le port et Paspect d'un chou, tandis gue par sa racine, il se place natu- rellement aupres de VArmoracia des anciens. Mais une espece gui convient essentiellement aux caracteres gue Puise assigne au Chara, c'est le Crambe tata= via, espece si voisine du Crambe orientalis, gu*on la prenait derniöšrement encore pour une simple variel6 de ce beau chou, particulier a Orient, et nomme par TournzerorT Rapistrum orientale (5).

Le Crambe tataria, ou, comme [appelle M. ne La- mArckK, le Crambe laciniata, se trouve abondamment sur les cötes de PAlbanie remarguables par la beautö

(1) Cememoire a ELE publie äIena, en 1701, in-4°, avec une planche. (2) Illustratio, usus et nomina plantarum guo in Julii Cwsaris Commentarüis indigitantur; 1n-4°. Ticiai, 1812.

(3) Corollar., 14.

( 945)

du sol et par la vigueur surprerante des plantes et des arbres gu'il nourrit; il s'y plait dans les terres sablonneuses gui sont animdes d'un peu d'humus. PALLAs assure gu'il en existe de nombreuses tiges dans cette vaste plaine gui, des rives du Nidper (1), s?6- tend jusgues ä celles du Jaik (2), si renomme par la prodigicuse guantite de poissons gu'il nourrit, ainsi gue dans la partie de la Grimõe, gui est entre le Salgir et la Suja. L'on võit aussi beaucoup de crambe tatare dans la Basse -Hongrie, sur les bords du Danube, et dans les provinces peu freguentees gu'habitent les Bul- gares, les Serviens et les Macedoniens. Le zel6 bota- niste NorgerT Boccrus, de Feldsperg, augue! on doit la connaissance de tous les võgõtaux de la Moravie, a dgalement decouvert dans cette contree, et plus particuliöžrement aux environs d'Aussitz et du village de Hurtau, >

Le Crambe tataria a le port agreable, sa tige, haute de 65 ä 97 centimõtres (2.4 3 pieds), est or- n€e de rameaux panicults et garnie de feutlles fort aniples, oblongues, tres-decoupees, d'un vert blan- chätre, ou pour mieux dire recouvertes d'une vapeur bleuätre comme Leillet / Dianthus caryophyllus); le chou pomme ordinaire, etc. Les feuilles radicales sont amples, entiöres, lisses en dessus, rudes en dessous, bipennees et plus petites gue les caulinaires. Les fleurs sont nombreuses, blanches, disposdes en vaste pani- cule terminale, et rEpandent une odeur de miel tres-

(1) L'ancien Borysthene, un des plus considerables fleuves du Nord.

(2) Le Rhymnus des anciens, grande riviere de la Tartarie:

(544) prononcte ; elles s'€panouissent a la mi - avril et les graines gui leur succödent sont müres des les premiers jours du mois de juin.

Ainsi gue le chou marin, le Crambe tataria est abon- damment muni de racines fusiformes, charnues, blan- ches et bonnes ä manger. Elles sont vivaces, fort lon- gues (1), parfois solitaires, mais plus souvent divisees par touffes, et assez semblables, pour la grosseur, au tubercule de notre chou-navet (Brassica napo-bras- sica), gui acguiert ordinairement 10 A 15 centimetres (4 45 pouces) de diamttre. La chair du crambe tatare est ferme, moins spongieuse, moins agueuse et moins chargte de fibres gue celle du chou- rave / Brassica rapa ). Gette racine, d'un goüt agreable, sans la plus legöre veine d'amer, ne devient ni plus grosse, ni meil: leure, soit gu'elle se trouve cultivee dans un bon ter=- rain, soit guelle naisse sur le sol le plus pauvre et le plus denud d*engrais. Elle a 'inconvenient de ne pou- voir õtre conservee; a air, elle se contracte peu ä peu, se durcit, acguiert une amertume insoutenable, et devient, en un mot, tout-a-fait Gtrangere a elle- meme.

On concoit maintenant de guel prix dut etre pour les soldats de Cesar la deeouverte d'une plante dont on peut manger et les feuilles et les racines, eux sur- tout gui se trouvaient alors reduits aux derniöres extre- mites. Ils la firent sõcher, ils petrirent dans du lait la farine gu'ils en obtinrent, et en formšrent des gäteaux

AAAamummmnmmmmmmmmmmuid

(1) Elles arrivent guelguefois ä un metre vingt-neuf centimetres (guatre pieds); le pius souvent a guarante-huit centimetres (dix-

huit pouces).

(545 )

gu'ils mangerent avec plaisir : ad miatum lacte mul- tum inopiam levabat. Id ad similitudinem panis effi- ciebant (1). Gette derpiere circonstance n'a rien de bien extraordinaire. Dans les anndees de disette on a recours ä toutes les substances võgetales propres ä remplacer le bl6. N'a-t- on pas fait du pain avec les racines du turneps (Brassica rapa), avec des feuilles et tiges de choux sechees, avec des glands, voire mõme avec des citronilles ( Cucurbita pepo), des graines de pavot ( Papaver somniferum), et des racines de tröfle aguatigue ( Menyanthes trifoliata ).

On concoit enfin la violente surprise gue causörent a Pompte la ressource imprEvue de son ennemi, ['as- pect des gäteaux prepards avec une plante nouvelle, demeurte jusgu*alors sans emploi, et !'idde du courage gue dut avoir celui gui le premier osa porter le Chara dans sa bouche; Pon cesse alors de s'Etonner en voyant ce grand capitaine comparer les soldats de Cesar ä des bEtes färoces : viso genere panis ex herba, guo sus- tinebantur, cum feris sibi rem esse dizerit (2).

Dans toutes les provinces turgues situtes sur la rive gauche du Danube, en Hongrie, chez les Albanais et les Kosagues habitant les plaines sablonneuses du Jaick, on mange le Crambe tataria cru et cuit. Sa racine est surtout tres-recherchee. Dans les temps de calamite, c'est la ressource des familles gue la paresse, Dinsouciance et la misere exposent ä tous les besoins, comme Ja pomme-de-terre ( Solanum tuberosum) est aujourd'hui en Europe, le yucca ( Vucca aloifolia )

(1) Crsar., De Bello civili, ib. IT, cap. 48. (2) Sueron., De vita Cesar. 8 68. V. 56

(546 ) chez les Amõricains, le chamenrion chez les Kamt- chadales.

Le Crambe tataria est donc le võritable Chara de Cesar; c'est aussi le Baltracan de JosapnAT BARBARO, ie Hieronymus WW urzel, la precieuse racine de Jerõöme gue les paysans moraves donnent aux vaches destinees a leur procurer un lait excellent, un lait abondant; c*est le buc eliustar, le pain du guerrier des Albanais, le tatdr kenyer des Hongrois, le katrän bjeloi des Ko- sagues, et le gudesen tsunuk des Kalmoucks.

BALTHAZAR DE BATLAYAN avait fait connaitre cette plante au cõlebre L”Eruse, gui fut Egalement le premier botaniste, le juge le plus €claire, le voyageur le plus intrepide et Pagronome le plus habile de son äge. Mais la description gue ce savant en a donnce(1) est si peu »xacte, je dirai mõme si elrangere au Crambe tataria, gu”il est a presumer gu'il Pecrivit sans avoir la nature sous les yeux, et par conseguent, loin de resoudre la guestion gui nous occupe, le mot de L*EcLuse a peut- Etre plus contribud gu'on ne pense aux erreurs Ecrites et repetees jusgu'ici sur le Chara de GESsAx.

En eflet, si nous voulons savoir ce gue c'est gue le Tataria ungarica Crusit, nous voyons GASPARD BAUHIN en faire une espece de berce, sous la phrase de panaci heracleo similis Ungarica (2); de son cöte, notre immortel TourmEForT nous dit, au contraire, gue c'est Parmarinte ä feuilles de panais, Cachrys hun- garica panacis folio (5), dont la racine charnue a une

(1) Hist. plant. rarior., lib. VI, cap. 14. (2) Pinaz, lib. IV, sect. 5, au mot Panax. (3) Znstit. rei herbaric, tom. 1, p. 325.

(547)

odeur extrõmement forte, Ja mõme plante nommee par les Grecs Mõavotis xäprusos (1), et par les Italiens, Livistico salvatico; tandis gue J. EDWARD SMmITH (2) Pestime õtre le baume d*eau, la Mentha aguatica exi- gua de Tracus (3), gue Pon trouve dans les marais, sur le-bord des ruisseaux, souvent elle couvre des espaces considerables et n'est propre gu”'a augmenter la masse des engrais.

Linnt lui-m6me, gui connut le Zataria des Vannee 1756 (4), Vinserit au nombre des Cachrys; mais de- puis 1777 gue cette plante est cultivee dans les jardins botanigues de 'Autriche, d*oü elle s*est rEpandue dans tous les etablissemens de ce genre, on Pa mieux obser- vee, et depuis 1797 elle a pris sa place naturelle parmi les Crambe, dans la guinzieme Edition du Systema vegetabilium publite par Murrax et Persoon.

Cependant, et jõaime ä le dire, c'estä L'EcLuse gue je dois la decouverte du Cara Cewsaris, puisgue c”est en cherchant a connaitre son Tataria ungarica gue jäi su profiter du travail de Vexact SEBEOK DE SZENT- Mmxzos sur le Crambe tataria (5). Je declare done gue si les savans se rendent ä mon opinien, ils ne doi vent pas oublier gue je la dois a L”Ecruse et a Vhabile

(1) Tncornr., Hist. plant., lib. IX, cap. 12; Dioscor., lib. HL, cap. 87.

(2) The Botanieal history of mentha exigua , inseree dans le t. HT, p. 18-22, des Transactions of the Linnean society, London, 1797.

(3) De stirpium hist., lib. 1, cap. 6.

(4) Hortus Cliffort., p. 94.

(5) De Crambe tataria, dissertatio inauguralis medica; inseree dans le IIe vol. des Miscellanea austriaca de Nic.-Jos. JACGUIN, Pp. 274-291, in-4*. Vindobone, 1781.

56.

(548 ) observateur hongrois gue je viens de nommer. Je r€- clame seulement pour moi le m€rite, si c'en est un, de la mise en euvre des materiaux, et les renseignemens plus circonstancids gue j'ai recueillis sur le Crambe tataria par ma correspondance, dans mes longs en- tretiens avec les Albanais etablis sur les cötes de la Galabre et de VAbruzze ulterieure, et surtout dans mes relations avec les Grecs de |'Epire et les habitans instruits de la ville de Durazzo.

TAVA rara t s A A A A A A a A A A VWR

MEMOIRE

Sur la forme cristalline de plusieurs sous-Pesines ; par M. BonasrrE, Membre residant.

Le but principal des recherches auxguelles je me suis livr6 dans ce mEmoire a €t6 de reconnaitre si la forme cristalline, reguliere ou imitative, gu'on observe plus particulišrement dans certaines substances võge- tales ou organigues, surtout dans celles gue j'ai desi- gnces sous le nom de sous-resines, doit Gtre considerte comme une võritable cristallisation en tout point ana- logue a celle guaffectent les substances minerales ou inorganigues.

La solution d'un problžme aussi important est beau- coup plus difficile gu*on ne pense, et je ne sache pas gue des recherches exactes, gue des experiences posi- tives, gue des observations microscopigues mme aient Gt€ entreprises dans ce but. J'ai donc cru important de faire connaitre le rEsultat des faits gue j'ai observes et gui tendent a eelaircir la theorie gue j'ai proposee (1). Ouoigue les substances võgetales neutres, telles gue les sous-r€sines, susceptibles de cristallisation, ne nous ofirent pas de formes polyedrigues dont on puisse de- terminer geometriguement les angles comme dans les corps bruts ou inorganigues, nous n'en devons pas moins adrnettre une cristallisation võgetale gui s*offre

(1) Koyez le Compte renda des travaus linneens pour Pannce 1825, cn tete du EV< vol. des Memoires, pag. Ixxxvii) et suiv.

( 550 ) sous des formes regulieres, mais gu'on ne peut pas toujours obtenir d'une maniere aussi exacte et aussi positive gue celle des substances minerales.

Les sous-resines gui font Pobjet special de ce m€- moire sont des corps gue j'ai fait tout nouvellement connaitre, et sur lesguels j'ai cherche a fixer Patten- ion des savans : je les ai retires des substances r€si- neuses au moyen de Valcool, d'abord en employant ce võhicule ä froid gui dissout la r€sine soluble, en- suite faisant agir Palcool bouillant, filtrant et laissant en repos; par le refroidissement, il se depose une sub- stance cristalline plus ou moins rEgulitre : c'est la sous- resine. Elle est pour [Pordinaire blanche, brillante, nacree, plus ou moins phosphorescente. Elle est en outre depouillde de tout principe amer, actif, ne se colorant point par son contact avec Pacide nitrigue a [roid, soit en bleu indigo, soit en rouge cramoisi ou en rouge amaranthe, etc.: preuveincontestable gu*elle ne retient plus de principes extractifs fixes ni volatils, puisgue c'est dans ces derniers principes gue r€sident des propridtes si oppostes, et gue c'est, en un mot, une substance bien caracterisee et amence A son plus grand Gtat de purele.

Toutes les sous-resines ne possedent point ä un mõme degr6 les dillerens caracteres gue nous leur avons assign€s, car plusieurs jouissent de proprietts physigues et chimigues gui leur sont propres. Jai done Gtö oblige d*en designer guelgues-unes par des noms particuliers; ai suivi en cela Ja marche gõneralement admise, et j'ai tire leur denomination des noms des familles, genres, especes botanigues gui nous les four: nissent. Pai adopte la terminaison en ine gui m'a paru

( 591 ) la plus convenable, parce gue ces substances ayant td isolees sans aucun intermtde acide ni alcalin, elles n'ont pu acguerir des proprietes Gtrangöres a leur propre nature; elles sont donc essentiellement neutres puisgu*elles sont cristallisees dans un dissolvant nentre.

Si Pon considere en outre gue la plupart des sub- stances organisees (et ici je ne veux parler gue des matiöres võgetales) ne sont formees gue de guelgues produits immediats peu nombreux , mais tres-varia- bles, guant aux proportions de leurs el6mens; si Von admet gue ces El$mens, une fois rGunis, A'apres certai- nes lois d*aflinit€ ou de vitalite, donnent naissance a des combinaisons binaires, ternaires et guaternaires, nous concevrons facilement gu'une cristallisation opd- ree dans de telles circonstances doit se presenter sous une forme particuliöre, et nous offrir jusgu'ä un cer- tain point guelgue ressemblance avec celle de diverses parties des corps organises vivans, mais gui jouissent de propriets vitales peu Energigues.

D'apres les observations microscopigues les plus recentes, et celles gue nous avons rõpetees avec soin, nous ne pouvons nous refuser de reconnaitre gue les molcules organigues pendant la vie, et peut-õtre en- core apres, sont susceptibles de se reunir d'apres cer= taines lois gui n'ont pas encore te assez observces, et prendre dans les mõmes circonstances des formes determinees gui offrent entre elles une sErie de figu- res, une identite gue nous allons chercher a Gtablir, et gui nous parait former un des caractöres les plus sürs pour distinguer les espöces les unes des autres ä defaut de reactifs chimigues.

Pour nous faciliter dans nos recherches, nous avons

( 552 )

fait usage d'un microscope dont le grossissement €tait de cinguante fois le volume des corps soumis ä son action, et nous avons pu prtciser la forme gu'aflecte le plus ordinairement la matitre organigue sous- resineuse. Nos experiences, gui ont beaucoup d'ana- logie avec celles gui ont 6t6 faites par M. RaspAiL sur les fecules, ainsi gue sur la stearine et la margarine de M. CHEVREUL, nous ont mis ä meme d*observer :

Oue les sous-resines susceptibles de cristalliser ofiraient constamment, lorsgu'on operait dans les m€mes circonstances, une forme particuliere a cha- cune d*elles ;

Oue, precipitees par |'eau de leurs dissolutions alcooligues, elles se presentaient toutes ou le plus sou- vent au moins scus forme de globules.

Sans aller plus loin, nous pouvons deja remarguer gue la forme gu'affectent de preference les sous-resines est la globulaire, radite et divergente, dite encore en mamelons, en rosaces, et en ttoiles; car nous ne de- vons pas perdre de vue gue, guoigue cette cristalli- sation paraisse differente dans guelgues-unes, elle est neanmoins la mõme. Les sous-resines Elemi, alouchi, de Parbre ä braye de Manille, gue je designe sous le nom generigue d'amyrine, parce gu*elles possödent plusieurs caractöres spõcifigues semblables, presentent des mamelons et des rosaces simples et concentrigues termints par des fascicules tres-delids.

Gelle du Caryophyllus aromaticus, caryophylline,(1) ou matiere cristalline du girofle, fait cependant excep- tion a la rögle, soit parce gue je n'ai point commence

(t) Voir'le Jpurnal de pharmacie , tom. XY, p. 101-103.

( 553 )

par isoler d'abord sa r€sine soluble, soit parce gu'en effet elle cristallise plus facilement dans une dissolu- tion alcooligue, sature de cette mõme resine soluble: elle se montre sous forme d*Etoiles, dont les faisccaux semblent implantšs les uns sur les autres et se malti- plier ä Vinfini : on remargue de distance en distance des amas de petits globules cristallins, d*oü partent a leur tour d*autres faisceaux divergens. Gette cristalli- sation, observe au microscope, est une des plus sin- gulieres gue ['on puisse voir,

La ceroxyline, tiree du produit rEsineux du beau palmier a cire, Ceroxylon andicola de Huugorpr et BomPLAND, guoigue soumise aux memes lois, pr€sente neanmoins guelgue lõgöre difference dans son aspect cristallin. Ce sont des ramifications tres-etendues et gui prennent leur source dans des especes de ganglions globulaires, d'oü partent plusieurs rameaux de lon- gueur inegale, mais d'un aspect fort agreable. Gette manitre d'etre nest pas sans guelgue rapport avec celle de certains sidarates de M. Gnevnzur. La c6roxy- line sõehe et aride, est phosphorescente, lorsgu'elle a ete bien purifice.

Dans tous les cas les faisceaux sont concentri- gues, et c'est le plus grand nombre, ils sont composts daiguilles reunies au sommet et divergentes ä la base; ces aiguilles, dont la cristallisation est radide et rõgu- liere, sont d'un volume Ggal dans toute leur longueur.

(uand la cristallisation se presente sous forme de mamelons, et c'est le cas des sous-r€sines alouchi et el6mi, il semblerait gue la dissolution est trop Con- centree, et gue, pour obtenir une forme determinee, gui ollre plus de developpement, il faut Põtendre da-

(554 ) vantage ; en eflet, pius on Petend et plus le mode d'a- gregation devient appreciable a 'oeil nu. En supposant donc difišrens degres de concentration, on obtient : Un mamelon dans leguel il est presgue impos- sible de distinguer aucune forme;

Une cristallisation en €toile, simple, radide com- poste d'un certain nombre de faisceaux;

Une decomposition de ces mEmes faisceaux, gui donnent naissance ä d'autres, et gui, par conseguent, tendent ä devenir eux-memes centre de cristallisation. C?est aiors gu*ellese presente sous forme de ramification byssoide; exemple : la caryophylline et la ceroayline.

Vai dit gue en Etendant d*eau la dissolution alcoo- ligue de ces sous-rtsines, il se formait sur-le-champ un precipite : ayant examine ce precipite sous le micros- cope, jõai vu gu'il Gtait compose de molecules extre- mement tenues et de forme globuleuse. Toutes les sous-resines ci-dessus ont presented le mme pheno- mõne. HI serait difficile de dire a guoi tient ce mode de cristallisation moltculaire gui n*existe pas ou gui n'existe gue rarement dans la nature, gue |'on ren- contre seulement dans les produits võgetaux et ani- maux, comme la fecule, le sang,la bile, la graisse, etc. Il y a lä-dessous guelgue difliculte gue nous ne con- naissons pas! Cette cristallisation nous parait suivre une loi tout-A-fait difIerente gue celles auxguelles sont soumises les formes gue pr€sentent les corps inorgani- gues rgis par les lois de Paflinite.

Pour rendre plus sensible a la vue aspect sous le- guel ces sous-resines se presentent, je me suis appli- gu a les faire dessiner ä mesure gue nous les exami- nions. C'est M. Lkveiki neveu, jeune medecin des

( 555 ) plus hautes esperances et vice-prGsident de cette Societe, gui a bien voulu s*en charger ; gw'il veuille en recevoir ici mes sincöres remercimens. Nous avons repete en- semble nos experiences ä Paide du microscope designed plus haut, toutes les fois gue son emploi nous a paru necessaire.

annin raneet

EXPLICATION DE LA PLANCHE XIV.

Figure 1. Aspect ramifid de la ceroxyline. Ce sont des centres de ramifications gui partent en tous sens et se terminent par des petites fibres tres-deliees.

JI. Sous-resine de Parbre ä braye (Arbol a brea).

A. Represente un groupe de cristaux radics et divergens du plus petit volume. Les Gtoiles sont terminees par des fascicules deliees.

B. Est ug, faisceau detache et grossi, fibres concentrigues.

C. Cristaux de grandeur naturelle.

ITIL, A Caryophylline vue en masse. Cette substance est tres- remarguable en ce gue ce sont des faisceaux tres-delics, gui semblent donner naissance ä des etoiles, d'ou partent ä leur tour et autres faisceaux et d'autres Etoiles.

B. Faisceau detache et grossi.

IV, A. Cristallisation en masse confuse de la sous-resine elemi, amyrine.

B. Cristallisation reguliere et divergente de la mõme sub- stance.

C. Aspect primitif des petits globules rayonnans.

V, —A. Cristaux mamelonnes de la sous-resine alouchi, vus en masse.

B. Cristaux formes sur les bords de la capsule.

C. Groupe de fascicules detach€s, vu au microscope.

D. Cristallisation naissante.

VI. —A Cerine de Peuphorbe, en simples rayons divergens, plus compactes, moins delids et guelguefois dendritigues.

B. Commencement de cristallisation globuleuse operee dans Palcool agueux.

maaamis vaasmmaAnanA um vm vu Vu a UU NA VNVUV UV VVV

NOTICE

Sur les carrieres de Silex pyromague, et sur les procedes en usage pour la fabrication des

pierres A Jeu (1).

Dz toutes les substances Gtincelant sous le briguet et pouvant servir ä la fabrication des pierres A feu, la seule generalement employee depuis plus de trois cents ans appariient ä Pespece de pierres connues sous le nom de Silez : on la nomme Silez pyromague, ä cause de sa grande facilitd A se diviser en €clats. Sa forme exterieure est tres-irreguliöre, slobuiaire ou en ro- gnons, et toujours recouverte d'une croüte blanche. Gette croüte, independante de la substance gui lui sert de gangue, varie dans son epaisseur; elle atteint parfois plusieurs millimetres; sa contexture est plus friable et moins dure gue celle du silex lui-mõme, guoigu'elle lui soit adherente; eile ne fait point eflervescence avec les acides lorsgu'elle est separde des corps Gtrangers.

La cassure du silex est conchoide, et devient rEsi- nite lorsgu'il a 6t6 long-temps frapp6 par Vair sec ou les rayons du soleil. La cassure est lisse et jouit de la

SD ÄSSA

(1) Cette notice est redigee Papres des notes communiguces par M. n'AuvERGnE, maire de Meunes, et un Merabre de la Socictc Linnceune.

(597)

demi-transparence de la corne, ce gui lui a fait don- ner par les Allemands le nom de hornstein, pierre de corne; souvent elle est terreuse ou ternie par des ta- ches blanches gui augmentent en nombre et en in- tensite au contact de [air atmospherigue, et surtout au soleil ou par Paction du feu; son poli est onctueux et luisant, son grain fin et tres-serr6; sa couleur blonde passe de nuance en nuance au brun noirätre; sa du- ret6 parait suivre Dintensitš de la couleur, tandis guc sa fragilite est en sens inverse. Ge silex est phospho- rescent guand on le frotte, il repand une odeur parti- culišre gue |'on designe sous le nom de ptierre ä fusil, Sa pesanteur spcifigue Egale deux fois et demie celle de Deau distillde, et contient 97 pour 100 de silice, le surplus offrant un peu d'alumine, de |'eau et de [oxide de fer.

Lorsgu'i! sort de la terre, le silex est toujours saturd d'une sorte d'humidite, a laguelle on donne le nom Ueau de carriere; il presente souvent a Pinterieur des cavitts tapissees de guartz hyalin eristallise, contenant parfois des oursins ou autres corps fossiles marins; mais le plus ordinairement elles sont remplies de terre blanche, siliceuse et marneuse. Dans ces deux der- niöres circonstances, les ouvriers disent gue le caillou n*est pas encore fait.

Il est dispose par bancs ordinairement horizontaux, superposšs les uns aux autres, distincts, susceptibles de fournir des cailloux de gualitds diverses, et A'aug- menter de voiume : c'est du moins ce gue prouvent Pexistence de la croüte gui Penveloppe et gui de- vient plus tard silex; les cristallisations intõrieures; et ces petits cailloux gui renferment des morceaux

( 558 ) de silice a Põtat terreux, guelguefois des fragmens d'oxide de fer ou de grandes taches laiteuses et ternes.

Le volume du silex varie depuis la grosseur d*une pomme d'api jusgu'au volume d'un decalitre, sur une longueur d”environ 65 centimttres dans sa plus grande dimension.

On irouve ce silex en Allemagne et en Angleterre, mais la France est la contree de Europe gui possede les meilleures carriöres et les plus abondantes. Il y en a dans les departemens du Nord, de Seine-et-Oise, de VP Yonne, de VArdtche, de Pindre, et plus particulie- rement dans celui de Loir-et-Cher. Ges dernieres sont les seules exploittes : elles sont particulierement situdes sur les rives du Cher, entre les petites villes de Saint- Aigoan et de Selles, et les villages de Couffy et de Meunes (Loir-et-Cher ). La fabrication se trouve rd- pandue dans ces deux villages et vingt-guatre hameaux en dependant; elle occupe plus de deux cents chefs de famille caillouteurs (1).

Une carriöre a plusieurs puits sont employts de trois ä cing ouvriers. Les premiers indices d'une mine sont la terre marneuse et les cretets ou petits cailloux cass€s gui se rencontrent a la superficie du sol; on en trouve d'une autre espece ä 5 metres et demi et 4 me- tres de profondeur; ils sont plus gros gue les premiers, et sont appelds grimauds et jaunes, ä cause de leur forme et de leur couleur; on les exploite guelguefois, guoigu'ils ne donnent gue de mauvaises pierres ä feu. Avant de trouver le võritable silex, on descend souvent

de 5 a 26 meires.

(1) C'est le nom des ouvriers gui fabriguent les pierres a feu.

( 999 )

Les caves ou puits sont ouveris pär tayaux rectan- gulaires d'un mõtre et demi de long, sur 5 et demi de profondeur et un de large. Avant de passer ä un se- cond tuyau, on pratigue sur une larze face du puits, a hauteur d'homme, un bereeau cintre, dont la pro- fondeur est de 80 centimttres : c'est an-dessous de cette espece de niche gue [on creuse un nouveau puits, semblable au premier; et Pon opere ainsi jus- gu”ä ce gue [on arrive au bane le plus inferieur, gui est place sur le roc sous leguel on trouve Peau. Oue!- guefois ce dernier puits nest pas aussi profond gue les autres, souvent c*est une galerie inclinde gui le remplace. Ghague repos du puits se nomme gradin ou incision, le fond prend le nom de rang.

On exploite le rang par des galeries gue |'on pousse jusgu'a 15 et 16 metres, terme au-dela duguel le de- faut d'air Gteint les lumitres. A droite et ä gauche, Von ouvre cing caveaux de 5 metres de long, et cha- cun ä la distance de 3 metres les uns des autres. Les galeries sont fort basses et tres-etroites, elles n'ont or- dinairement gu'un mõtre et demi de large, sur un et demi ou 2 de hauteur. L”ouvrier y travaille constam- ment ä genoux, au milieu d'une atmosphšre humide, ayant guelguefois de Peau jusgu?a la ceinture.

Le caillouteur, muni de plusieurs chandelles, s'arme d'un pic et d'une pelle, descend dans le puits, appuye sur ses genoux et sur ses coudes. Le premier de ces outils lui sert a detacher Jes terres et le caillou, Vautre pour les reunir et les Jeter jusgu'au premier gradin. Il ne sort du puits gue les terres de la galerie, gu'il comble, lorsgu'il Pabandonne, avec les terres d'une nouvelle. Ouant au cailloy, il arrive sur le sol lancd

( 560 )

de gradin en gradin. Un ouvrier place sur le premier gradin recoit chague pelletše et la jette sur le second gradin; de il parvient par le mõme procede jusgue hors du puits, aupres duguel est pratigude guelguefois une fosse en forme de trapöze, pour diminuer la hau- teur de la premišre incision, et gue les ouvriers nom- ment (e guy. C”est autour de cette fosse gu'ils entassent les terres gu'ils retirent.

Apres guatre heures de travail, espace de temps appeld bordte, le caillouteur remonte comme il etait descendu; il ne se sert d*Echelle de bois gue lorsgu'il survient des eboulemens de terre aprös les grandes pluies ou par un degel, ou bien encore lorsgu'il doit monter des cailloux d'un poids trop considerable pour Gtre jetds avec la pelle. II arrive souvent gu'il est sur- pris par des boulemens inšvitables, puisgue rien n'est 6tay6 et gue Veau menace sans cesse de 'engloutir.

Le caillouteur est ä jenn guand il descend dans le puits; son estomac ne pourrait supporter aucun ali- ment tout le temps gu'il y reste. Il ne travaille point durant les grandes chaleurs, les chandelles ne "eclai- reraient pas. Gelui gui se fait remplacer pour le temps Yune bordee paie ä Pouvrier 75 centimes.

L'exploitation se fait soit au compte des proprie- taires du sol, soit par une collection de trois A six caillouteurs gui achttent du proprictaire le droit de fouiller A leurs frais une pitce de terre dont Petendue est, pour une carriöre, de 16 metres de long, sur une largeur de 12 4 20 au plus.

Aprös chague bordee, on procöde au partage des silex entass6s a Pouverture du puits. Chacun emporte sa portion, et, arriv6 chez lui, il tale ses cailloux au

501 ) soleil ou devant le feu pour les sõeher. L'exces d'hu= midite gu”ils contienrent empeeherait de les fendre et retiendrait la terre gui les enveloppe; cette. terre graisse les marteaux et nuit ä leur action.

Le caillouteur assis, pose le silex sur nne cuisse, le frappe d'abord de guelgues petits coups d'assommoit ou masse en fer forgt, puis d'un coup sec le partage en morceaux, gu'il reprend ensutte individuellement; et dont il sõpare les lames ou copeaux a Paide d'un marteau ä deux pointes en acier non trempe. L'ouvrier habile donne ä ses copeaux P'epaisseur convenable, et sait abattre tout son caillou sans rien perdre. Les femmes et les enfans faconnent les pierres A feu, ou, poar se servir du langage propre, roulent la picrre, au moyen d'un instrument rond, en acier nom: trempõ, nomme roulette. Cette operation n'exige gu'une lägdre main-d”ceuyre pour donner ä la pierre les AA A A voulues. Ils se placent ä cet effet devant un, billot adosse au mur, vis-A-vis une Croiste, et arme de ci= seaux en acier non trempe. Ges ciseauxsont fortement maintenus dans une position inclinge, depassant ie plan superieur du billot de 7 a 8 centimttres, et a 50 Vun de Pautre. Ghague ouvrier a son ciseau sur leguel il appuie le copeau gu'il faconne a petits coups de rou- lette. Le copeau sort alors de ses mains dispose en pierre a fusil de forme et de ealibre diflfrens. Un cail- louteur peut faire guinze cents a deux mille pierres par semaine.

Six choses sont a considerer dans une pierre ordi- naire : la möche ou le biseau, gui doit frapper sur la batterie du fusil; le dessous ou la grande face, gu'on appligue sur la mächoire infGrieure du chien, et

Va 97

( 562 ) gui doit Etre plane autant gue possible; Passis ou la face suprieure, sur laguelle porte Ja mächoire supe- rieure du chien; Pepaisseur; les flancs ou faces latõrales ; et le talon ou face posterieure.

Les guatre premitres dependent de la fente du cail- lou, Pon ne peut remedier a leurs defauts; la largeur, la longueur de la pierre et la regularitö de la mõche peuvent seules etre changšes par Pouvrier. Ouant aux deux autres, elles sont le resultat de Paction du ciseau et de celle de la roulette.

La poussitre gui s*Glöve du silex, en faisant les pier- res, est composte d'une infinite de parties anguleuses et tranchantes; elle est aspiree par les caillouteurs, attague leur poitrine, et les fait perir de guarante A cinguante ans. Le meilleur palliatif serait de travailler en plein air, ou du moins sous des toits tres-aeres, et de se placer sur le vent, comme on agissait autrelois; on fabriguerait moins de pierres, mais on vivrait plus long-temps.

Les pierres a fusil sont de gualitds diverses; on en connait vingt-deux sortes, SaVOIr :

1. Grand palet ä deux meches.

2. Petit palet a deux mtches.

5. Grand palet rond ou pierre de rempart.

4. Petit palet rond. '

5. Grolle, ou pierre brute pour le briguct. C”est Virregularite de la forme, et non les dimensions, gui constitue cette sorte de pierres.

6. Boucannitre a deux meches.

7. Boucanniöre ronde.

8. Belle-grande- fine ä deux meches, trõs-recherchee

des Espaguols. vv

(565)

9: Belle- grande - fine ronde pour fusil Äinfanteric ou pierre de munition.

10. Grande-fine ordinaire.

11. Petite-fine ordinaire.

12. Petite-belle pour fusils de maitres.

15. Belle-cul-long pour la chasse.

14. Garrše pour la chasse.

15. Belle-belle.

16. Belle ä deux meches.

17. Belle-pistolette ou a pistolet d'arcon.

18. Pierre ä deux coups; se vend plus a [etranger gu'en France.

19. Pistolet de cavalerie, mousgucton et carabine.

20. Pistolet de gendarmerie.

21. Petit pistolet.

22. Gniote ou pistolet de poche.

Les fabricans multiplient ces denominations selon leurs intrets,'et il serait dihicile de les donner toales.

Les pierres dites du gouvernement (les n” 9, 19 €t 20) sont soumises ä des instrumens vErilicateurs. Ghacun d'eux porte une grande et une petite dimen- son pour Pepaisseur, la longueur, la largeur de chague pierre, ainsi gue les pentes pour fiizer Petendue de la mõche, et donne par conseguent les limites entre les- guelles les pierres doivent se trouver pour Etre rece- vables.

Les autres pierres s*Ecoulent particulieremen! dans le nord de PEurope; les entrepõts les plus consid6ra - bles sont a Strasbourg, Nantes, Marseille, Bordeaux et Bayonne.

Les mines de silex aujourd'hui exploitšes dans le departement de Loir-et-CGher ne donnent point de

(564 ) craintes prochaines sur leur špuisement, comme on sest plu ä le rõpandre; elles sont susceptibles d'ame- lioration dans leur exploitation; la premiere de ces amliorations serait de les assujetir aux lois pour lcs mines.

Ran rsr van aru

EXPLICATION DE LA PLANCHE XV.

A. Coupe d'un puits creuse en gradins ou par ineisions, avec deux caveaux dans la yalerie ou la partie inferieure. B. Plan du meme puits, avec deux caveaux ä droite et a gauche. Lechelle est de 0,005 m. m. par mtetre. C. Marteau dit assommoir, avec son plan superieur 4, nn guart gran= deur naturelle. D. Marteau a deux pointes, avec son "plan 2, un guart grandeur naturelle. E. Caillou divise par copeaux, tous reunis, demi-grandeur naturelle. Copeaux detaches, e, d, e, f et g, demi-grandeur nature'le. F. Roulette avec son plan 4, un guart grandeur naturelle. G. Cisean en acier, un guart grandeur naturelle. H. Disposition du ciseau sur un billot z. 1a 22, diverses formes de pierres, demi-grandeur naturelle.

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Herm. de (a Šoc. Kinneenne /2826)

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FXPLOITATION DU SILEX PYROMAOUE,

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MEMOIRE

Sur Lergot,.,ou Nouvelles recherches. sur la cause et les efjets de Vergot considered sous lestriple rapport botanigue, agricole et me- dical; par M: J.-H. LEverLtE, Vice-PrEsident.

L'zncor, ou seigle- ergold, occupe depuis long- temps les esprits: chacun croit en connaitre la' nature et la cause, et tous les ans on parle de nouveaux moyens pour en pr€venir la formation. Malheureuse- ment si 'on promõne ses regards sur plusieurs contrees de notre belle France, on voit gue nos connaissances sont entišrement bornees, et gue, de tous les moyens gui ont proposes jusgu'a ce jour, il n'en est aucun gui remplisse son but; mefions-nous de ces brevets dinvention , de ces pretendus secrets, de ces decou- vertes precieuses ; ce n'est gue charlatanisme. Leurs auteurs n'agissent gue par cupidite; ils ne speculent gue sur la credulitö et la confiance gue certaines lo- calitšs et guelgues circonstances particulieres sem- blent imposer aux cultivateurs.

Generalement on regarde 'ergot comme une mala- die du germe; mais comme la cause est inconnue, c'est sur elle gue reposent les debats; parmi le grand nom- bre d'opinions gui ont 6t6 $mises, nous ne nous arrõ-

V. 58

( 566 ) terons gue sur celles gui ont eu le plus de partisans.

En 1741, RAx, Van des premiers. auteurs systemati- gues en botanigue, €tahlit, dans son Historia planta- rum, gue Vergotmetait le resultat de la pigüre d'un insecte. Gette idee a €t6 embrassee par tout le monde, et probablement on'ne parviendra jamaisä la detruire, pärcegue Mr A on võitdes thõnes, des röšiers, des €rables, s, etc:; presenter: des : tumeurs accidentelles gui ne reconnaissent pas d'auttes tau- ses; mais si on examine ces tumeurs, on voit gu*elles offrent dans leur interieur une ou plusieurs excava- tions reguliöres, tandis gue la substance de |'ergot est compacte; jamais on ne trouve d'insectes dans son õpaisšeur; guelgues-= uns seulement se promenent. sur la surface: pour se-nourrir de 'humeur' visgueuse et miellde gui la recouvre.

Du TILLET, dans une dissertation couronnee en 1762 a Bordeaux, presenta la mõme idee; et le grain de seigle ergotö ne fut gu'une espöce de gale dans laguelle' cet observateur vit des petits vers gui la consommaient pour s'en nourrir. En supposant gue les observations de Dv Treuer fussent exactes, il est manifeste gu”d cette špogue le phenomtne tait produit, et gue'les insectes ou les petits vers Mavaient eu-aucune part'a la production de la maladie.

Tous ceux guise sont occupts du seigle ergotšn'ont pas €t6 aussi heureux; ila falli ohercher de nouvelles causes : aussi avons-nous vu dans le cours de cetteanne (1826) M. Martin Ficxp regarder |'ergot comme de- pendant de la pigüre d'un individu du genre mouche (Musca), lorsgue le grain est encore pulpeux; cet in= secte n'y depose pas >ses eufs; on n'y rencontre en

( 367 )

eflet point de larves; ce serait la ligueur irritante verš6e dans la pigüre, gui determinerait cette excroissance noirätre et Jni communiguerait ses proprietts nuisi- bles (1). Ilest-malheureux gue M. Marrix Fiexb n'ait pasdetermine |'espece de mouche gui produit une pa- reille altšration ;; nous ne connaissons guere 'gue le genre calobate de LArreimse, dont la femelle est armee d'une tariere; mais comme il est assez rare, et gue le seigle ergote est trös-commun, on peut penser gue' cet observateur n'a fait gue modifier le prejuge presgue generalement repandu.

Burron, dans son Histoire naturelle, ne se montra pas le partisan des insectes, mais il dit « gue Von de- » couvre daus 'ergot, ä Paide du microscope, une in- » Aimite de filets ou de corps organists semblables, pour »la figure, a des anguilles. » Nous avons souvent re- pete ces experiences, et Jamais nous n'avons pu y decouvrir aucun animal microscopigue.

Cette' opinion n'appartient pas a notre PLinE, mais bien ä NeenuAm, a ce j€suite anglais gui, en' 1750, en mettant dans des bouteilles bien fermees du seigle er- got et du jus de mouton bouilli, croyait y võir des anguilles gui se reproduisaient ensuite d'elles-mõmes. Par de tels rõves, ce jõsuite croyait acguerir de la c6- lebrite ; il Pa acguise en eflet; mais il ne Va due ga*a un expõrimentateur habile, SPALLANZANI, leguel a dai- gne combattre un systeme aussi faux, aussi miserable, et'ä VoLTAIRE gui, dans plusieurs occasions, s'est mo- gue et des anguilles et de leur auteur.

(1) Journal de pharm. et de toxic., mars 1826, pag. 147.

98.

( 568 )

L*observation n'ayant donc demontre ni insectes, ni vers, ni anguilles, on devait soumettre le seigleer- gotöä un examen plus sevöre, et le suivre des les pre- miers instansde la formation ; c'est ce gu*ont fait pres- gue a-la mõme pogue Aruen et BEGUILLET. Ges deux observateurs ont saisi |'un et Pautre une circonstance remarguable, c'est gue la fkcondation du seigle n'a pas lieu. De ce defaut de fkcondation, Amen conclut gue le germe devient monstrueux, gu'il n'a gue Papparence d'une mele, gui est une masse de matiere autrement colorše, figurde et renfermee sous des enveloppes par- ticuliöres; en un mot, une masse sans embryon et sans vie. BEGUILLET partage le mõme sentiment et fait jouer a la pluie, ä Phumidite et aux brouillar 15, le prin- cipal rõle pour rendre le germe du seigle sterile. Nous verrons dans gueigues instans gue ces deux obser- vateurs ont touche la võrite, et gu'ils se sont €garts dans de vaines theories. D'autres ont supposd, mais ä tort, gue les pluies corrompent |'enveloppe du germe, et gue les sucs gui s'y rendent n*etant plus contenus, s€panchent et forment des masses irregulišres aux- guelles on a donne le nom d'ergot.

Telles Gtaient les opinions les plus repandues, lors- gu'en 1815, M. pE GANDOLLE publia, dans le second vo- lume des Memoires du Mustum d'histoire naturelle, une monographie fort tendue sur un genre de cham- pignons dont les espöces ont des formes extrömement varites et une consistance tantöt charnue, tantöt car- tilagineuse. Ge genre gue Tone a fait connaitre le premier en 1790, et guiil nomma Sclerotium, a 6t6 adopte par les mycologues ; mais il peut Etre considere comme problematigue, parce gue les organes de la

(569 ) reproduction ne sont pas encore connus, guoigue plu- sieurs auteurs aient avance le contraire.

Le celžbre professeur de Gentve, aprös avoir com- parš le seigle 'ergotd aux differens individus de ce genre, trouva une analogie si parfaite, gu'il ['eleva eu rang des especes võgetales, sous le nom de Sclero- tium clavus, et lui assigna les caractöres suivans ; corniforme cylindraceum sulco longitudinali inter- dum notatum, intus album entüs purpureo-nigrum.

Cette opinion fut embrassše par presgue tous les mycologues; cependant M. SimonmET, medecin tres- distingud » et membre honoraire de la Sogietš , dans le departement de la Nievre, gui depuis guarante ans fait ses plus chers delassemens de |'õtude de la bota- nigue, conserva toujours des doutes et ne voulut ja- mais reconnaitre un champignon dans Pergot; c'est Haprts les communicattons et les nombreuses obser- vations de ce savant confrere, gue nous avons entre- pris'de dtcouvrir la vErit6. Nos premieres recherches furent infructueuses, et nous allions rester fidele a M. pe GANDOLLE, lorsgue notre ami le docteur Pucne nous remit entre les mains des õpis de'seigle ergote, portant avec eux la cause gui avait presidd a leur de- veloppement.

On trouve dans [Histoire de la Socigtö de medecine de Paris (1796), gue le pere Gorre, cure de Montmo- rency, et SAILLANT, docteur en medecine, en exami- nant au microscope un grain de seigle ergote, virent A son” extremite superieure beaucoup de petits filamens, au-dessous desguels Gtaient plusieurs petits trous, bor- d€s d'une matiere luisante rangee par couches, etc. Ge faitest exact, et si ces deux observateurs n'ont pas

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souleve le voile, c'est gue la mycologie a cette Epogue metait pas assez avanete, et guöils ont õtudid sur des tchantillons dessechts. M. Tessien, dans son beau Traitö des maladies des grains, publid en 1785, pousša plus loin ses observations. « Pai vu ( dit ce »savant), ainsi gue guelgues physiciens, sur des €pis »de seigle un suc visgueux, lüisant, d'un goüt miel- »leüx, gui enduisait Vinterieur,” Vextõrieur et les are- »tes mõme des balles ou Gtaient renfermes des ergots »naissans ; mais plusieurs balles Gtaient privões de ce »süc, guoigu'elles continssent de jeunes ergots; je ne »puis prononcer sur la cause gui le produit, ni sur la »part gu”il a dans la formation de [ergot, etc. »

Voici la cause, il ne fallait pas aller la chercher plus loin; M. SiwmoxneT s'en est assurd par üne experience tres-simple, gui consiste a percer avec une Epingle la partie inferieure de chague fleur gui contient ce suc. Gonstamment cet observateur a vu Pergot sy develop- per. De cette experience on*doit concture gu'il est toujours annoncö par Papparition de ce suc. Les ob- servations gus nous avons fäites sont conformes a celles gei viennent dõtre cites; de plus, elles nous ont ap- pris gue ce suc est'un chanipignon dont le mode de dveloppement, Porganisation et les eflets meritent la plus grande attention; il forme dans la mycologie un senre' nouveau gue nous nommerohs Sphacelia. Ge nom rappellerä en mõme temps et Vaetion du seigle ergotd sur Väeonomie, et la couleur noire gu'il im- prime a Povaire.

Ge champignon prend naissance 6 lib Pintõrieur des elümes et occüpe le mme point gue Vovaire; ce nest des le debut gu'un corps mou, liguide, visgueux

(571 ) et fetide, difforme en raison de la compression gu'il eprouve de la part des enveloppes de la fleur. Au- dessõüs de la'sphacelie on ne tarde pas ä voir un point nõir gui augmente promptement de volume : ce point est V'ovaire; et mesure gu'il prend de ['accroissement i] pousse en dehörs le champignon; eelui-ei se rompt guelguefois en traversant les glumes; alors toutes les pärties de fleur sont agglutindes ensemble, ainsi ge les insectes gui 's°y trouvaient par hazard. Sou- vett on rencontre les antheres colides a la surface; elles sont entiöres, lindaires, leurs loges fermees et remplies de pollen; circonstänce , avonš-nous dit, gui avait €te observee par Avmen et BEGUILLET, et gui prouve gue le: developpement de 'lä sphacelie pre- cöde Vanthöse. Si ce champignon traverse les glumes sans Gprouver accident, on le voit a Pextremite de Pergot, oüilforme un tubercule jaune dont la consis- tänce, le volume et la figure sont extr6mement varia- bles; il läisse Gcouler un liguide visgueux, gui, en se desschant sur'ovaire, constitug une croüte mince d'un jaune sale. Gette croüte se fendille, et se separe en- suite sous forme eeailles; si le temps est pluvieux, le champignon et le liguide sont emportts par [eau, on ne võit plus de traces de leur existence; si la sphacd- lie ne se detache pas, elle se desseche et presente une pointe peu saillante ä Vextremite de Vergot; si les pluies n'ont pas 6t6 frõguentes, elle prend plus de vo- lume, et son organisation est plus facile a saisir; sa base accolde immediatement au sommet de Vovaire, est diviske en 'guatre ou cing parties, dont les traces se eõntinuent süe sa surface gui est parsemee d'ondu- lähtoüs“tres-petites 'gue Pon peut comparer pour la

' ( 572 ) forme,aux circonvolutions crebrales; e sommet est arrondi ou tuberculeux, et les poils gu”il pr6sente sou- vent: sont Gtrangers ä sa composition: Si |'on coupe la sphactlie en travers, on voit gu*elle est composte, comme une Etoile, de guatre ou cing parties distinctes les.unes-des autres, dilatšes en dehors et se reunissant en dedans ä-un axe commun. Dans la dilatation de cha- gue branche sont renfermdes les sporules ou semen- ces; elles sont Ikgörement ovales, et d'un volume si petit gu'on ne peut les voir gu” Paide du microscope. Il faut les. regarder dans une goutte d'eau, ä [instant m€me elles s'€chappent en formant de petites fusees et en troublent la transparence. Ges sporules n'avaient pas €chapp€ aux recherches de M. Tessien; mais ce savant observateur les avaient prises pour des grains de farine. Gette erreur fut suivie d'une autre gui en õtait neeessairement la conseguence, c*est-ä-dire gu*il peut exister des grains moitid ergotes et moitid sains. Ce gu'il y a de remarguable, dit M. Tessien, « C'est » gue la portion ergotte gui fait tantõt la moiti€, le » tiers ou le-guart, est la plus voisine du support de » Pepi et se trouve instree dans la balle, occupant la » place du germe, au lieu gue Ja portion semblable » A du seigle esta decouvert et la plus eloignde du » support. » Il-est manifeste ici gue la sphactlie a ete prise pour une partie du germe, et gue, si M. Tesster eüt bien examine les surfaces, il aurait vu gue 'une Gtait lisse et Vautre parsemee de.circonvolutions. Ges grains gue 'on-regarde ä tort comme moitid ergotes, ne sont pas aussi rares gue M. pe; GANDoLLE le: pense ; on les rencontre principalement guand -la saison. n'a pas €t6 trop pluvicuse, et ils dependent du-peu d'ac-

/

(573) f croissement gue prend Vergot; ce gui fait gu'ils restent presgue entišrement dansles balleseta |”'abri du contact de Vair et de la pluie. Lorsgue le seigle est atteint de cette maladie, les grains sortent de [epi, ils sont alon- g€s, noirs en dehors et blancs a |intõrieur; examines au microscope, leur substance est charnue et formee d'un tissu cellulaire ä mailles extr6mement fines : si guel- gues veines noirätres s”y remarguent, elles sont acci- dentelles et doivent Etre rapportees au sillon gui existe le plus souvent sur un des cötts de 'ergot, et äl'im- bibitiondela matišre colorante exterieure, lorsgu”il est expose a Phumidite ou gu'il commence ä se decom- poser. On ne remargue pas de membrane ä sa sur- face: les auteurs disent gu'il n'en existe pas, et en eflet nous n'en avons jamais pu demontrer |'existence; ce gui permet de supposer gue la sphacšlie nait ä la partie superieure meme de Povaire, parce gue tres-souvent on Voit a son sommet une petite membrane couverle de poils semblables a ceux gui revõtent extremite libre du grain de seigle. L*ergot ne contient pas de fecule, Vanalyse chimigue de M. VAvovekix le prouve; et en eflet elle devenait inutile, puisgue la fkcondation n'ayant pas eu lieu, 'embryon n'existant pas, il ne pouvait y avoir germination ; et nous repeterons avec BtcuiskeT, gu'il est fort heureux gu'il en soit ainsi.

D'aprts les details gue nous venons d*exposer on voit gue la formation de 'ergot est extremement difficile a expliguer, et cette difliculte est like a la nature des circonstances.. Pour s'en' faire cependant une idee exacte il sullit de-se rappeler gue: le germe n'ayant pas Etö fkconde, ne.cesse pas pour cela de jouir de la vie, et guc la sphacelie gui en frappe le sommet des

(574 ) les premiers momens de son existence, en modifie les proprietes vitales, et le soumet aux mEmes lois gue les feuilles et les rameaux de plusieurs plantes, lorsgu'il sy developpe des champignons d'une nature difle- rente (Uredo, Heidium).

La sphacelie ne se rencontre pas seulement sur le seigle, on trouve sur beaucoup d'autres cErdales, comme le froment, Pivraie, Valpiste, le roseau, ete. M. le professeur pe Jussiev a vu ce champignon sur un souchet / Cyperus) güi lui avait 6t6 envoye de la Louisiane. M. Desronraines et M, Tuitsaur pe Bex- NEAUD ont observö des laiches ( Carex) dont les graines etaient ergottes. Ces deux derniers genres de plantes mappärtiennent pas aux gramindes; ils ont une grande analogie, et la maladie dont ils sont affectes atteste gue plusieurs botanistes ne s*Gtaient pas beaucoup Gloignids de la võritö lorsgu*ils les rangeaient dans la mee famille. Aymen'est le seul, jusgu*a ce jour, gui ait vu le fruit des palmiers ergotds, et, ce gui nest pas mõins Etonnant, dit cet auteur, c'est gue les er- sots de ces arbres produisent des eflets aussi fächeux gue eeax du seigle. | '

kei se bornent nos recherches sur Pergot, voyons maintenant guels sont les moyens gue Pon pourrait mäettre en usäge pour en preserver les moissons. Sup- posons uh champ däriseleguel-les dpis portent toujours des ergots: il sera de toute'nEcessitš d'arracher et de brüler tous ceux gui en seront atteints; lors de la r6- colte, le nombre des ergots aura diminud de la guan- tite gue Von aura enlevõe; ensuite les ouvriers , en batlant et vannant les gräins, õteront avec la 'main

( 575) tous ceux gu'ils verront. Le b16, transportö au'grenier, devraGtreoribl6 souvent, etjamaisilne faudra gärder les criblures. Si 'on veut manger ce grain, on le peut en toute assurance, il n'y a'aucun danger ä courir; mais si on veut le semer, il faudra le laver a grande eau, afin d”entrainer les sporules de la sphacelie gui ne Pauraient pas 6t6 en eriblant; enfin il sera conve- nable de mõlanger la semence avec de la chaüx; par ce mõyen on active considerablement la võgetation, et la plante ayant plus de vigueur portera des €pis migux nourris, plus chargts de grains, et capables de se soustrairs a Dinfluence de la sphacelie. Nous fe- rons encore observer aux cultivateurs gu'ils doivent semer clair, parce gue A champ est seme dru le soleil n'agit gue sur le'pieds principanx; ceux gui sont petits sont continuellement a 'ombre, ils se de- veloppent mal, et ce sont ceux-la prõcisement gui portent le plus dergots. Toutes ces operations de- viennent inutiles si le cultivateur ne cherche gu'ä ameliorer le'grain; il doit consulter le terrain dans le- güel il le dõpose, c*est de lui gue depend tout: Pob- servation a appris guc les champs haäbituellement hu- mides sont ceux |'on voit'le plus d'ergots; Pobser- valion a Egalement demontre gue'les endroits les plus möüillards de ces mõmes champs sont aussi ceux güi en presentent la plus grande guantite. Il faudra donc niveler le champ, rapporter des terres dans les endroits enfoncs, faire de profondes saigndes dans les points les plus creux, pour permettre le prompt €cou- lement des eaux lors des pluies abondantes. Sans cette amelioration il est impossible A*empõcher le seigle de sergoter. II faut faire concourir toutes les circon-

(576 ) stances au mõme but; si!'on en neglige guelgues unes, les depenses gue |'on aura faites deviendront inutiles, etäepogue de la recolte, les moissons se presenteront sous un aspect aussi lugubre gue les annees' prec€- dentes.

D'apres les details gue nous venons d*exposer, on voit gue |histoire du seigle ergote etait peu connue, et gu'il est necessaire maintenant de faire de nouvelles experiences pour en connaitre la partie active. Les nombreuses observations de gangršnes produites par le seigle ergotd, consignees dans les auteurs, ne per= mettent pas de decider si elles |'ont €te par la spha- cölie ou par Vovaire devenufämalade. Les experiences gue M. Tzssier a faites: ki oiseaux et des animaux sont concluantes, et prouvent contre Passertion de guelgues auteurs, gue les gangrenes;gui ont et obser- vões pendant le siöcle dernier, dans plusieurs contrees de la France, dependaient du melange de ce grain vici€, avec le pain. Gependant, malgre leur exactitude, elles ne sont pas encore suflisantes, il faudra, si Von veut acguerir plus de:certitude, nourrir des oiseaux ou des animaux avec Ja sphacelie melangte ä d'autres ali- mens et avec |ergot, apres Vavoir depouille, par le frottement ou le lavage, de la couche visgueuse gui le recouvre, Ges experiences faites separement, on com- parera les resultats, et Von saura si Ja gangrene est produite par le germe du seigle ou par la sphactlie.

Depuis guelgues annees on emploie le seigle ergotd pour aceelerer les contractions de Vuterus, dans les accouchemens gui trainent en longueur; les. observa- tions se multiplient tous les jours, mais les rõsultats

(577) sont si varits, gue les praticiens n'ont pas encore d'opinion fixe sur Vaction de ce medicament. Apres” avoir examine les phenomönes gui se passent däns 'la production de Pergot, notre-confröre et ami M. Avc. C. BAupeLoove, dans un rapport (1) lu a VAcadõmie» de medecine de Paris (sect. de chir.), sur un travail de M. CnevreuL (d*Angers), ayant pour objet Padmi= nistration du, seigle: ergotd dans le cas d'inertie de-la matrice pendant le travail de Penfantement, a fait voir gu”on ne pouvait tirer aucune. consšguence de: toutes les observations gui ont $td recueillies jusgu”a ce jour, parce gu'on a employe le seigle ergotd sans savoir s'il portait ou non des sphacdlies. Gelui gue Von trouve maintenant chez guelgues pharmaciens et dans les mains de guelgues medecins ne presente gu'un trös-petit nombre de ces champignons ; mais comme les sporules s*$coulent sur le germe et gu'elles y restent collees, on pressent d'avance gue on peut obtenir des räsultats guand on emploie une certaine guantite Pergots. On expligue egalement le mangue d'action en se rappelant gue la sphacdlie se detache, et gue les sporules s'Ccoulent, guand les Epis sont ex- posts ä la pluie pendant un certain temps. II est 'pro- bable aussi gue ceux gui ont recoltd du seigle ergotd pour Pemployer en m€decine, ont eu sõin d?enlever la sphacelie,et tout ce gui pouvait paraitre etranger, afin gu'il füt plus propre et plus homogene. L”analyse de M. VAvoveLin demande aussi a Etre refaite, non parce gu'elle est inexacte, mais parce gu”on ne sait si

tf 5+Š]<°]Š .lloll er. i —=--ro re

(1) On trouve un extrait de ce rapport dans les Archives gerie- rales de medecine (cahier de decembre 1826).

(978)

Von doit rapporter guelgues produits:ä Pergot ou ä la sphacelie. Tant gue les experiences ne seront pas faites avec les deux substances separement, nous pensons gu'il estimpossible d'avoir une idee exacte sur le mode Paction de ce medicament, gue |'on ne saura ä guelle dose!'administrer, ni'comment remedier aux accidens gu'il põurrait -determiner. Pour faire ces experien- ces, il faut ramasser 'les €pis dans les champs et de- tacher les ergots les uns apres les autres, les faire s€cher au soleil et:les mettre a Vabri de Phumidite dans-des bouteilles bien bouchees.

Description botanigue.

SPHAGELIA (1).

Fungus parasüticus, mollis, viscosus ( forma inde- terminata ), gyris,, exzaratus, ex 5, vel 4 lobis apici connatis basi divisis et in axim confluentibus, con- stans. Sporulis. globoso-ovatis nidulantibus.

Vere, in germinibus VArIATUM graminearum, eres- cit, et precipue secalis cercalis.

SPHAGELIA segelum N., an eadem in omnibus gra- mineis.

Apicem germinis occupans, sphacelaria, fecunda- tioni obstat, tamen ovarium crescit, sed gallarum mo-

(1) Pavais d'abord-adopte le nom de Sphacelaria, mais AGARDA ayant signaled sous ce nom un genre d'algues, je lui- substitue celu; de Sphacelia, gui exprime la meme idee.

979) re, et, pro forma elongata et curvata sub nomine ergoi vel clavi designatur.

Glavus cum "pane mixtus, convulsiones et gangrae- nam ustilagineam cild inducit : in pulverem redactus et in agua infusus, ad uteri contraxiones, in partu dif- ficili, movendas, guibusdam medicis, adhibetur.

vvv UV VA VA VVV UV MUUA VUV UV TAAS AV

=

REFUTATION

De la reponse faite par VAcademie des seiences de Paris, ä $S. Exc. le ministre de Üinterieur, a Voccasion de Vemploi des paragreles en France; par M. Or1011, Professeur de physigue a VUniversite de Bologne; traduite de Vitalien, et precedee de reflextons par M. PAUPAILLE, Membre residant.

L'ANNEE 1820 a vu naitre une decouverte de la plus haute importance dans Vinterõt de Vagriculture et de la fortune publigue; nous voulons parler des appareils-paragrõles en cordes de paille, invent€s par M. LArosToLLE, professeur de chimie et de physigue a Amiens, et expertists par plusieurs socidtes savan- tes gui accueillirent favorablement cette innovation. Par Porgane de.notre honorable Secretaire perpetuel, M. Tuiksaur pE BERNEAUD, VAcademie des sciences fut invitše a donner son opinion sur la decouverte de M. LArosrToLLE : c'est alors gu'on vit paraitre le rap- port de MM. GAax-Lussac et CHARLES, gui pensšrent gue Vinvention du physicien d*Amiens n*6tait pas di- gne de fixer Pattention de Academie. C'en tait fait du document precieux gue M. LArosroLLE venait de fournir a Pagriculture , si la Societ6 Linneenne, tou- jours dirigee par des vues nobles et utiles, n'eüt pro-

(381 ) vogue des experiences sur plusieurs points, et particu- lišrement dans le departement des hautes Pyrõnšes, Pun des plus ravagts par le fldau de la grele. Ge fut aux mains de M. TuosLarp, professeur de physigue a Tarbes, gu*elle conlia le depõt de ses esperances futu- res sur la propagation d'un systšme protecteur des biens et de la personne des particuliers. Le zele de ce savantparvint a lever tous les obstacles; il renouvela les expöriences de M. LArosrosLe, modifia |'instrument de celui-ci en ajoutant une pointe metalligue a son nouvel appareil, harmonisa ses procedes avec la thšo- rie de Lillustre Frankxxin et les decouvertes r€centes de M. BecoverEL sur le pouvoir conducteur de |*Elec- iricite dans les metaux; il sut se faire seconder par les autorites locales, et toute Petendue du departement des Hautes-Pyrentes fut couverte des machines protec- trices. Elles constatörent des resullats avantageux et certains. Mais ce n'Etait pas la France gui devait pro- fiter des bienfaits gue son genie allait repandre autour delle : aussitõt gu'on eut appris en Italie les efforts tentes par le professeur de Tarbes, on vit comme par enchantement le sol se herisser des appareils-para- greles. Au lieu du fil de lin dont M. TuoLLArp armait son paragrele en guise de conducteur Glectrigue, les physiciens italiens choisirent de preference un fil de laiton. Ge nouveau perfectionnement, plus cenforme aux donnees de la science, procura partout des avan- tages nouvedux. Le Bolognais fit planter 150,000 pa- ragreles; a son exemple, la Suisse, le Pikmont et la Savoie, protegerent elficacement leurs rEcoltes, L'im- pulsion €tait donnee : des populations entišres, t6- moins des eflets extraordinaires dus a Vinfluence des v. 59

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appareils»paragreles, s*excitšrent a 'envi pour imiter leurs voisins. Le laboureur a vu sans crainte, dans ces contres, les temptes:rouler sans bruit sur sa tõte et respecter, en passant, les fruits de son travail, Partout, dans ces pays, Vexperience apporte la joie et le bon- heur, et Dincertitude des theories n'est pas venue, comme un prejuge, aflliger la pensde du savant et du philosophe. Toutefois, au milieu de ces succts, trop pres d*elle pour gu*elle ne les apercüt pas, la France, convaincue des heureux r€sultats des appareils-pa- ragreles,* presste d'ailleurs par ses propres interets, conjura autorite superieure de lui permettre de jouir de tant de bienfaits. Alors, de divers points de PEtat, des Conseils generaux de departement sollicitšrent du ministre de Pinterieur la facultd de s'imposer des centimes additionnels pour subvenir aux frais du plan- tage des appareils-paragrõles, dans I'õtendue de leur territoire. C'est dans ces circonstances gue le minis- tre de Šinterieur jugea, dans sa sagesse, gu'avant d'entrainer le gouvernement dans des depenses trop considerables, il convenait d*avoir opinion de [ln- stitut, relativement a Padoption d'une mesure dont le succes semblait reposer sur les d6veloppemens gu'exi- geait une thorie scientifigue trop incertaine. L*'Aca- demie des sciences repondit au ministre par les guaire propositions suivantes. La theorie Glectrigue de la grele n'est point encore Etablie sur des bases solides ; Veflicacite des paragreles est trop incertaine ; les experiences faites jusgu'aujourd'hui n'of[rent aucun resultat positif; enfin, vouloir se livrer ä des recher- ches a ce sujet, c'est perdre du temps et s*exposer A faire des depenses inutiles.

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ici, Messieurs, si nous n'Ccoutions gue notre amour pour la verite, nous oserions entrer en lice et lutter corps ä corps contre cette masse imposante de savoir gue renferme [Academie des sciences de Paris. Peut- Etre eussions-nous dit, avant d'entrer en matiere, sur guels documens repose la theorie de la formation de la grõle pendant les orages, et avanc6, d'apres nos adversaires, gue |'on croit pouvoir considerer, apres le froid, le fluide Electrigue comme la cause secondaire de la production. de ee phenomtne. Nous eussions ajout6 gue les experiences de VoLTA et de FRANKLIx, unies ä des decouvertes plus recentes, nous enseignent le pouvoir des pointes m€talligues pour soustraire aux nuages orageux Delectricitš gu'ils renferment; nous eussions deduit de la reunion de ces deux thEories des conseguences exactes sur [adoption et la propagation des appareils-paragrõles, et soutenu cette assertion des doctrines recemment €mises dans le sein de | Academie elle-mõme; mais une voix plus imposante et plus per- suasive gue la nõtre reclame la'prioritd. Nous laisse- rons donc parler notre docte confrere M. Ortori, pro - fesseur de physigue ä Puniversitd de Bologne.

Notre honorable confrere examine la premiere pro- position par laguelle il est dit « gue la theorie Elec- trigue de la formation de la grõle n'est pas encore suflisamment etablie ; » etil se demande ce gu*entend, par ces mots, V Academie des sciences. La proposition ne lui parait pas claire, soit gue nous ignorions le mode d'influence de |electricite dans la formation de la grõle, soit gue ['electricitö reste sans influence im- me€diate sur ce phenomšne? Si [avis exprim6 par M. FresneL n*envisage gue la premiere hypothtse,

99.

( 584 ) personne ne saurait lui contester gu'il a raison; mais je me permettrai alors de demander a ce savant guel besõin nous avons de savoir si [õlectricitš concourt a la formation de la grõle, pour pouvoir decider si les paragrõles possödent ou non la facultd d*empecher sa formation : et puisgue nous sommes assures gue |'6- lectricitš y participe d'une maniöre essentielle, guoi- gue nous ne sachions pas de guelle maniöre s'exerce son influence, il demeure certain gue soustraire Fe- lectricitd, c'est empõcher la formation de la grõle; de mõme gu'en detruisant la cause on detruit |'eflet : et il est inutile, pour corroborer cet axiõme, de savoir comment la cause produit son eflet. Si toutefois, 'opi- nion de M. FRESNEL se rapporte a la seconde hypothtse, ce gue je ne crois pas, je lui dirai, avec tout le respect düä sahaute reputation, gu'elle*est d'une telle nou- veaute en physigue, gu'il ne suflisait pas de 'Enoncer, mais gu'il convenait d'apporter des preuves ä P'appui. Jusgu'ici nous avons vu la grõle produite par les nua- ges orageux, c'est-ärdire fortement Electrists; nous avons constamment remargue gue sa chute Gtait pre- cedee de decharges Glectrigues, comme on voit les mõmes causes produire les mõmes eflets : jusgu”a pre - sent nous avons vu Jes nuages non Glectrists ne point donner de grele : jusgu*a ce jour, on a enseigne dans les šcoles, et mme en France, gue le jeu de Pelectri- citö est un element essentiel de la formation de la grele; c'est au moins ce gu'allirment MM. GAx-Lussac et Bior, tous deux membres de VAcademie des scien- ces : c'est ce gu'aflirme notre VOLTA : c'est la doc- trine soutenue dans [instruction sur lesparatonnerres; on la retrouve dans tousles traites de physigue; elle est,

( 385 )

je le repõte, la doctrine commune des €coles dans cette mõme France. En un mot, elle est probable, et m€me plus probable gu”aucune autre doctrine con- iraire; et guand encore elle ne porterait pas avec elle ce genre de certitude tr8s-rare a rencontrer en phy- sigue, puisgu'il ne laisse aucun doute, elle est telle, au moins, gu'elle peut servir de base a une expörience de verification : et combien d'autres experiences in- ' certaines ont 6t6 entreprises sur des donnes moins probables ! Je supplierai donc M. Fresner et la section de physigue de VAcademie des sciences, de nous dire , guelle autre page il faudra substituer dans nos traites, a celles gu'ils en ont eflacte d'un trait de plume? Nous leur demanderons, au moins, des principes nouveaux sur le degre de certitude gue doivent nous offrir les thöories, afin gu'il nous soit permis de les võrifier par Pexperience? Nous leur demanderons enfin serait Vimprõvoyance d'un gouvernement et |'imprudence d'une socidtš d'hommes gui feraient en grand une experience propre a €clairer un fait important en phy- sigue, et 'lever un doute prõjudiciable au corps social, guand bien memeil n'aurait en resulter gu'un fai- ble avantage sous le rapport de la science,

M. OrtoLr passe ensuite a |'exanmien de la deuxiöme proposition. Elle est ainsi concue : « L”efficacitö des paragrõles est trop incertaine pour gu'on puisse en eonseiller Cemploi au gouvernement. » Cette opinion donne lieu a guelgues observations eritigues gu'il 'ex- pose de la maniöre suivante.

Jusgue a ce jour tous nos physiciens partageaient Pavis de M. Garx-Lussac, gui avait dit tout r6cemiment gue le phenomöne de la grõle est trös-certainement

(586 ) lie a Pelectricite atmospherigue; et nous aussi, nous nous en Etions rapportts a Popinion de M. Gax-Lussac, a celle de MM. Bior, Poisson, Leregvre-GineAu, Gi- RARD, DuLoNc, et tous les academiciens de Paris : nous nous en rapportions encore au jugement de M. FRESNEL lui-meme; ä celui de la section entitre de physigue, laguelle, il y a trois ans, a indigue, dans son instruction sur les parafoudres, comment un seul cerf-volant avait pu souvent dtpouiller de toute son Glectricitš un nuage orageux : nous suivions paisiblement les autres doctrines solennellement enseignees a toute la France, et ä pous-memes, par |' Academie; doctrines develop- pšes par cette instruction dans laguelle !*Institut de Paris Gtablit gue la pointe tres-aiguš d'un paraton- nerre (et parconseguent celle d'un paragrõle metal- ligue) peut certainement neutraliser en partie 1'6- lectricitš gui constitue le nuage orageux; et gu”on remargue bien gu'il n*est ici guestion gue d'un seul paragrele, et non de plusieurs centaines et milliers, comme on propose de les Gtablir, et tels gu'ils sont Etablis dans les contrees ils ont demontre leur efli- cacite. « En un mot, ajoute VAcademie, i est permis »de croire gu'un grand nombre de parafoudres re- » pandus sur la surface de la France pourraient reel- » lement s'opposer ä la formation dela grele. » Ainsi, il a donc plu ä MM. de VAcademie, reunis en corps, de changer d'avis jusgu'au point de desavouer ce gu'ils avaient cru jusgu'alors, et de donner au public et aux physiciens gui avaient lu leurs theories antbcedentes, une simple assertion contradictoire ä la premitre, denute de toute espece de preuves, et gu'ils regar- dent cependant comme suffisante pour gu'on doive

(5387 ) abandonner une docirine presentte, il y a trois ans, pav ces mõmes maitres, environnee de preuves con- vaincantes.

Mais je veux Gtre genereux, continue M. Oriosi : j admets gue, contre "opinion de leur collegue M. GAx- Lussac, le concours de ['electricit6 dans la formation de la grele ne soit pas certain : lorsgue ce concours, reconnu d'ailleurs comme essentiel, est seulement vrai- semblable, comment ne pas voir gue cela suflit pour gue le physicien puisse conseiller une experience pro- pre ä lever les doutes? Padmets encore gu'il ne soit pas certain gue la facultd deselectrisante des fils m€- talligues aigus ne s'etende pas jusgu”aux nuages; je dirai plus, gu*elle ne soit nullement vraisemblable; mais guand on conseille Pätablissement regulier des paragreles sur tous les points, particulišrement sur ceux se forment les nuages orageux, c'est-A-dire sur ceux d”oü s'elžvent les vapeurs Glectrisdes gui les composent et ils s'assemblent, comment alors MM. de Academie ne reconnaitraient -ils pas gue la fa- culte deselectrisante et conseguemment de destruction des nuages orageux ne pouvait plus faire la matiöre d'un doute ?

D'autre part, les membres de PAcademie n'ignorent pas gu'il resulte des experiences recentes de M. Pour- LET, gue Ielectrisation des vapeurs provient de la terre; gu'elles s*tchappent de son sein et s*en elevent dans un Etat Glectrigue ; or, comment nont-ils pas vu gue, dans cette circoustance, les pointes metalligues se trouvant tres-rapprochees, la diliculte des distances disparaissait, et gue la possibilite, la vraisemblance et la facilite de la desõlectrisation ne pouvaient plus Etre

(588 ) contestöes? Gomment n'ont-ils pas apercu gue, dans cette occasion, il Gtait pour le moins tres-probable gue les pointes mõtalligues soutiraient facilement Pelec- tricite; et encore gue cette soustraction füt lente, elle suffisait pour empõcher |'orage de se former? Enfin, comment n*ont-ils pas senti gue du moment gue |efli- cacite des paragreles n'est pas, a leur avis, suflisam- ment demontree, mais gu'elle est seulement incertaine (et gue cette incertitude soit aussi grande gu'on le voudra) , c'Etait un devoir pour eux, gui constituent le plus grand corps savant de Europe, de dissiper toute espece'd'incertitude, et de provoguer de la g€- nerositš du gouvernement gui les consultait une ex- põrience en grand, faite avec toutes les precautions d€sirables, 'afin de döcouvrir la v6ritd, et conduire ä une decouverte, laguelle eüt delivr€ le genre humain du plus afiligeant des fldaux, et eüt ajoutd guelgues tl6mens nouveaux a la science si imparfaite de la me- teorologie ?

D'apres ce gui precöde, ajoute notre honorable con- fröre, il 'est inutile gue je parle de la troisisme pro- position , par laguelle il est dit gue (es experiences tenttes jusgu”ä ce jour n'ont produit aucun resultat positif. En supposant gue cela soit exact, je repon- drai, en depit de la sentence, dit M. Onmoti, gue si les experiences n'ont donne aucunresultat positif, elles n”ont donc demontre ni |eflicacitb ni Vinefficacitd des paragreles; c'est donc un motif nouveau de sortir d'in- certitude, et dedire ala Societ6 d'agriculture et au mi- nistre de Vinterieur gu'il €tait digne de la France et de sox Excellence d*etablir une experience en grand, gui donnerait les rEsultats positifs gu'on n'avait point

(389 )

obtenus jusgu'alors; mais je dirai, ainsi gue d'autres physiciens, a M. FresngL, gue s'il connaissait toutes les experiences gui ont Gt6 faites, il navancerait pas avec autant de confiance une proposition aussi vague ; car, si je m'en rapporte aux differentes relations gui ont €te publides en Suisse et en Savoie, ainsi Ggu”aux observations faites a Bologne, je ne dirai pas gu'il re- sulte certitude, pour la facultš prõservatrice, de ['em- ploi des paragreles en grand, mais bien une probabi- lit trös-grande et tõujours crõissante.

Heste la guatrižme proposition, par laguelle on af- firme gue, decider la guestion par une experience en grand, ce serait perdre du temps, et Sexposer ä faire une depense disproportionnte ä la probabilite du suc- cös; je dois dire guecette assertion Mest point assez reflechie. Le temps n'Etait pas un obstacle gui düt ar- reter Academie des sciences; elle sait trop combien d'annees ont employees des dšcouvertes beaucoup moins utiles gue celle gui' nous occupe : guantd la d6- pense, ce n*est pasun motif gui doive faire reculer la France, une des plus riehes nations de Europe; Par- mement d'un, deux ou trois departemens, de la France entiöre pendant dix ans, ne saurait Špouvanter un 6tat gui dispose de plusieurs milliards. Nous avons calculd gue la province de Bologne mentrainerait pas une de- pense de 100,000 francs pour ötre completement ar- mee de paragrõles ; ; eton ne peut douter gue Pemploi d'une telle somme n'apportät une experience con- cluante au bout de guelgues annees. Et comment ces savans n'ont-ils pas conseilld une aussi faible dõpense, guelgue petite gue düt ötre la probabilitš du succes ? Je dirai franchement (c'est toujours M. Onrocr gui

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parle), gu'il eüt mieux valu gue MM. de Academie eussent declare sans hesitation gue la pratigue des paragrõles €tait absurde et ridicule; mais du mo- ment gu'ils Pont jugee trop incertaine, la conduite la plus prudente, la seule gu'ils devaient tenir, je le dis librement, et avec tout le respect gue je leur dois, etait d'etablir une distinction entre les particuliers et le gouvernement; ils devaient dire aux premiers, gu'il Gtait trop hasardeux de planter des paragreles sur leurs proprietes, s'ils avaient la pretention de les abri- ter d'une manitre certaine; et dire au second, gu'il lui appartenait 'de faire Etablir sur une grande base une experience decisive gui devait €clairer les hommes dans une conjoncture aussi grave. En effet, le premier devoir d'un corps savant n'est pas de decider si, dans Põtat actuel de nos connaissances, une proposilion avancee est vraie ou fausse, mais de provoguer les re- cherches n€cessaires pour sortir dincertitude, guand les faits gue nous possedons sont insuflisans. Gette täche Etait celle de VAcademie des sciences de Paris, ä laguelle le monde entier est toujours dispose a re- courir, guand il s'agit de dissiper des doutes scienti- figues ; a PAcademie, laguelle, dans tous les cas, a cru gu'il Gtait au=dessous de sa dignite d'aflirmer gu*une proposition de physigue est incertaine, dans la crainte gue les hommes ne lui repondissent gu'il lui apparte= nait de dissiper les incertitudes par des experiences convenables; enfin, a VAcademie secondee par un gouvernement dispost a faire les plus grandes depen- ses pour les plus minces decouvertes, ainsi gue le de- montre experience journaliöre.

Telle est opinion de notre confrere Or10L1; sa dis-

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cussion respire la bonne foi et toute Pänergie gue donne le vrai savoir. Son intention nest pas plus gue la nõtre d'õtablir une polemigue indifferente et con- seguemment mutile. L*Academie, reunie en seance, a declare gu'elle voulait õtre Eclairde; nous ne saurions rõpondre a ce veeu d*une manitre plus digne delle et de nous; mais guoi gu'il puisse Etre de son silence ou des efforts gu*elle fera pour satisfaire aux desirs em- pressis des peuples, nous lui dirons gue, malgr6 ses decisions, les Etats romains, VAutriche, la Bavitre, les bords du Rhin, et plusieurs departemens de la France, sont Venus se Joindre aux contrees deja citdes, et gu'elles offrent aujourd”hui le faisceau de plus d'un million de paragrõles !

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GOUP-D'OEITL

Sur les proeres de la physigue durant ces p”o8 piysigue

dernieres annees, jusgu?ä la Jin de 1826;

24 3

par M. Baruxy pe Mentieux, Membre re-

sidant.

L'Erooug actuelle est pour les sciences une periode de gloire non interrompue, et une serie de triomphes toujours croissans. Dans cette carriere, les brillans succös de nos devanciers, gui semblaient nous con- damner aä'une sterilitš presgue complete, n*ont fait gue nous tracerla route. CGhague journousen deblayons Pentree, nous en Glargissons |'Etendue, nous en recu- lons les bornes; et si nous ne pouvons encore nous flatter den apercevoir le dernier terme, du moins pouvons-nous dire gue nous marchons rapidement vers les retranchemens les plus reculds, la nature cherche encore a se renfermer dans toutes les branches des connaissances humaines; les progres deviennent plus rapides a mesure gue les notions se perfectionnent; mais c'est surtout dans les sciences gui prennent |ex- pšrience pour guide et "observation pour base de leurs thõories , gue les conguetes sont promptes, et pour ainsi dire sans bornes, des gu'un premier pas assurd a Gie fait dans |'etude de la nature. La direction actuelle

( 595 ) des travaux scientifiguds prend surtout ce caractöre frappant dutilitd et de grandeur gui en fait Pun des plus beaux titres de gloire des nations europeennes, et gui recommande si puissamment ces trävaux ä Patten* tion de tout Etre pensant. Ce ne sont plus les proprietes abstraites des nombres gue ['on va chercher ä Paide du flambeau des mathematigues. Les savans geomžtres de notre $pogue se proposent un plus noble bat, et nous donnent de plus hauts enseignemens; leur md- thode analytigue soumet a des lois fixes les astres eri apparence les plus vagabonds, calcule leur retour, eri deduitune foule d'applications utiles dans la vie sociale ; elle expligue la theorie da mouvement, et porte dans tous les rouages compliguts des machines industrielles la certitude de la mecanigue rationnelle ; enfin, elle claire toutes les branches de la physigue. Celle-ci, de mõme gue la chimie, dans la recherche des propribtes gõndrales et elementaires des corps, ne peut faire un pas en avant sans gue la socite n'y trouve ses avan- tages. La connaissance des lois de la chaleur, de la lumiöre, de Pelectricitd, du magnetisme, de la produc- tion etde la propagation des-sons, de la formation et de la puissance des vapeurs, de la marche et des mou- vemens des liguides, etc., gue les physiciens poursui- vent en ce moment avec tant d'activite et de succts, ne peut subir d'ameliorations sans gue le contre-coup ne s*en fasse ressentir au loin dans toutes les ramifica- tions des arts. Noble destination des sciences! Car si leur premier attribut est d'elever Päme, d”Eclairer ['es- prit, de lniouvrir le spectacle de Punivers, c'est encore un bel emploi de leurs facult$s gue d*Etre pour "homme d'une utilitš immediate. « Les sciences mecanigues et

(594 ) physigues,rapidementperfectionnees, a dit M. Fourier, procurent a la societe civile des avantages gu'il eüt etöimpossible de prevoir il y a un sitcle, et chague döcouverte est une source feconde de puissance et de richesse. Le temps des grandes applications des sciences est arrive; leurs progres occupent et interessent les gouvernemens et les peup!es. L'homme accomplit sa destinde; il donne aux efforts de son genie un but rai- sonnable et vrai; il suit ses plus nobles penchans en consacrant les sciences a Putilitd publigue et a 'õtude de la nature.» - |

Peu de temps apres gue VAcademie des sciences de Paris avait couronn€ le travail de MM. Sourn et HERSCHELL sur les Gtoiles doubles, la Societ des sciences de Londres a decerne la medaille de GArpLev en faveur des dernieres decouvertes de M. Araco, d6- couvertes gui ont etendu empire du magnetisme ä presgue tous les corps. Heureux resultat des sciences gui rapprochent et unissent les nations gue la politi- guea divistes.'A cette occasion, M. H. DAvxy a prononce ces paroles Loin de nous cette politigue, tendant a isoler les esprits des individus, a froisser les interõts des nations par un Egoisme exclusif et calculd, gui n*6- tablirait la grandeur d'un peuple gue sur Vabaissement des autres. De mõme gue, dans le commerce, nulle contree ne peut acguerir dignement la preeminence, gu”en mettant ä profit les besoins, les ressources et les richesses de ses voisins; de mõme, dans les sciences, chague decouverte recente doit Etre consideree comme une nouvelle source de travaux, €veillant une indus- trie, des combinaisons nõuvelles, exigeant un nouveau capital d'esprit. »

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Dans cette revue rapide des acguisitions faites par la physigue dans le courant de ces derniöres annees, nous proclamerons aussi hautement le cosmopolitisme des sciences, en nous faisant un devoir de reunir en un seul faisceau les jets pars de lumitre €mis par les savans de toute PEurope. Naguöre un tel rapproche- ment eüt €t6 impossible: Pinimitid des gouvernemens divisait les sciences comme les peuples. Maintenant un des premiers bienfaits de la paix est de rendre communes et profitables a tous les decouvertes de chacun.

Une des plus fšcondes applications des notions de la physigue, c'est I*Glasticitd de la vapeur d'eaü et des gaz, transformee en force motrice. Deja un grand nom- bre d'arts industriels ont chang€ de face par Pemploi de cette force, et maintenant Despoir de trouver dans les gaz comprimds un agent encore plus puissant est realist : plusieurs gaz gui nagušre avaient recu le nom 'de permanens, parce gu*on ne les avait point vus guit- ter Põtat de fluidite Elastigue, domptes enfin par la puissance de la science et par le genie de Fhomme gui combine mille moyens pour arriver a ses fins, en- tre les mains de MM. FARADAx et Davr, Gtaient deve- nus de nouveaux liguides. Enfin M. Bruner vient de construire ä Londres une machine Üacide carboni- gue condense par une pression d*environ trente atmos- pheres, c'est-a-dire gale au poids d'une colonne d*eau de 960 pieds d”elevation, et rarefid par une chaleur gui ne depasse gutre celle de Peau bouillante, suflit pour fournir une force Eguivalente a go atmospheres, c'est-ä-dire capable de soulever un fardeau egal au poids d'une colonne d”eau de 2,880 pieds. On concoit

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toute la portte d'une puissance aussi Enorine. Sans doute ce savant ne tardera pas ä faire jouir le public de sa decouverte, gui ne peut manguer d'õtre suivic des plus brillans resultats. M. Parkins gui se livre avec tant de succös a des recherches et a des applications de la force de la vapeur, annonce aussi Etre parvenu a liguefier Vair gui nous entoure et gue nous respi- rons, Ihydrogene carbone gui nous claire depuis guelgue temps; par une pression Egale a celle de 2000 atmosphtres, il a diminud d'un douzitme le volume de Veau gue Von croyait incompressible; il a fait eris- talliser le vinaigre, etc.

Le physicien gue nous venons de nommer, apres avoirintroduittant de perfectionnemens successifs dans les machines ä feu, est parvenu tout recemment A remplacer la poudre ä canon par la vapeur; et M. Be- sETZNY, de Presbourg, a fait aussi 'essai d'une piece Vartillerie 4 vapeur gu'un seul homme peut faire avan- cer, gui porte 2000 balles et les lance avec une vi- tesse ineroyable. Ainsi, plus de doute sur la possibi- lite de cette application, destinee peut-etre a produire une nouvelle revolution dans Vart de la guerre. Eco- nomie des matiöres premitres, facilite de les trouver en tout lieu, force pour ainsi dire sans bornes; tels sont les avantages gu'au premier abord on apercoit devoir rEsulter de cette innovation, si toutefois |'on peut regarder comme des avantages les decouvertes dont la conseguence est le developpement des pas= sions belligueuses des hommes; mais de tels moyens ne seront jamais a la portše des peuples barbares, et, au contraire, ils tourneront toujours conlre EUux : des lors ils ne pourront gue contribuer a assurer une paix

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universelle, puisgue, entre les mains des nations les plus avancdes dans la civilisation, chez lesguelles do- mine moins [esprit de congušte, parce gu*elles sont plus eclairees, ils cesseront d'etre redoutables. D'ail- leurs la decouverte d”une nouvelle force est toujours une source de richesse intarissable; susceptible d*obbir a toutes les volontds, de se prõter ä tous les services, on ne peut prvoir les amfliorations gu*elle peut in= troduire, gu*en parcourant la socidt6 tout entire.

Il est une vaste portion de la physigue, celle gui traite des fluides imponderables, a laguelle nous avons propos6 d'imposer le nom d*etherologie, gui depuis peu d'annees a entišrement change de face. L”identit6 de |'electricitd et du magnetisme constatee par les beaux travaux de MM. Ozrsreb et Ampkre, est de plus en plus demontree par les recherches de tous les savans gui ont fait fructifier leurs decouvertes; la doctrine des

-courans €lectrigues, et tous les phenomtnes si remar- guables et si nouveaux auxguels ils donnent naissance, assurent ä cette partie de la science des succts ultd- rieurs dont on ne saurait prevoir ['$tendue. Le systšme d*Huxcnenxs, gut attribue la lamitre aux vibrations d'un Gther universellement repandu, tire d'un long aban- don par M. T. Yovnc, et rendu si complet par M. Fres= NEL, attire maintenant ä lui toutes les opinions. Nous touchons au moment [on ne pourra plus douter gue la chaleur ne soit une modification de Petat lu- rineux, et peut-Etre ne tardera-t-on pas ä pouvoir as= surer gue tous les eflets attribuds Jusgu'ici ä plusieurs fluides imponderables reconnaissent pour cause |'ac- tion diversement modifike d'un agent unigue. La r6- volution opöre dans les hautes rögions de la physigue,

V. 40

(598 )

par ces divers changemens de thöorie est reellement immense : Punivers nous apparait maintenant comme plonge tout entier dans un occan infini de matiöres imponderables, au milieu duguel les amas de matiöres ponderables ne semblent gue des accidens.

L*electricitš, specialement, Gtend partout son em- pire : pbysigue, chimie, physiologie, mintralogie , science des corps organises, tout vient se rattacher ä cet agent. M. Berzkrius attribue a Petat Eelectrigue positif ou negatif, Pacidite ou Palcalinitš des substan- ces. L*Glectricitd joue donc le premier rõte parmi les causes de Vaflinite chimigue, et c'est pourguoi ce 'sa- vant y a puist les elemens d'une nouvelle methode de classification des mineraux. M. CoLLApon vient de completer les analogies gui existaient entre les piles galvanigues, les machines Glectrigues et les aimans, en montrant gu'un fili conducteur en communication avec une machine Glectrigue devie Paiguille aiman- töe du galvanomttre comme celui dans leguel passe le courant d'une pile :il a pense egalement gue le gal- vanomõtre pourrait Etre employe ä mesurer la guan- tite d”Electricite soutirde des nuages, el jusgu'ä un cer- tain point 'energie tlectrigue des orages. L*experience a pleinement confirme ces conjectures, puisgue du- rant la presence de ces terribles meteores dans le voi- sinage ou au-dessus de son appareil, il a observe des döviations de Paiguille gui ont et6 guelguefois de 873, variant frõguemment, changeant tout-ä-coup de sens, augmentant ä chagne coup de vent, et passant toujõurs ä chagüs coup de tonnerre de la deviation positive a la deviation negative, et vice versd ; le galvanomttre sera donc utile dans les recherches sur Pelectricitd

(299 ) atmospherigue; et siil demeure constant gne Pelec- tricite contribue 4 la formation de la grõle, cet ins= trument poürra faire generalement apprecier action preservatrice des paragrõles.

La formation de [Glectricit6 atmospherigue est Pane des plus interessantes guestions gu'on pouvait se proposer de resõudre. M. Poun.reT |'a abordee avec tout le talent gui le distingue, et a constate gue dans Pevaporation de Peau-parfaitement pure il ne se de- gage pas d*electricit6; mais gu'aussitõt gue cette eau contient guelgue corps alcalin, ce gui se rencontre presgue constamment dans la.nature, ce degagement a lieu : c'est de 'Electricite r€sineuse, si |'alcali est li- guide, comme Pammoniague; et de [electricite vitree, si Palcali est solide, comme la chaux. La combinaison des gaz, et notamment de [oxigtne de Pair, avec le carbone des plantes, developpe aussi de ['electricitd ; en sorte gue voila deux sources abondantes et toujours actives gui versent ä grands flots dans 'atmosphtre le fluide eleetrigue gue les decharges de la foudre resti- tuent en masse ä la terre. Tout dans la nature s*ex6- cute pardes ruptures et des retablissemens d*eguilibre, tantõt lents et graduels; tantöt instantanes et violens.

"Electro-magottisme na pas cess€ d'Gtre 'objet des travaux assidus de MM. Anprtne, BecovEREL, SA- vARY, DuzARIvE, et de beaucoup dautres physiciens et chimistes gui ont constaid, Gtendu et modifid les decouvertes faites darant les annees precedentes; mais le phenomtne le plus digne de remargue et gui parait en ce moment bien avere, c'est Vaimantation des ai- guilles soumises ä Paction du specire solaire. Ce fait, gui Etablit une premiere analogie experimentale entre

40.

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Vagent de ka lumišre et de la chaleür, et celui de |'6- lectricitb et du magnetisme, avait deja 6te annonce par Moricnixi : une savante anglaise, madame SŠomer- VILLE, a repetö P'experience et conslale gue cette ai- mantation a lieu lorsgu'on soumet les aiguilles aux rayons violets, indigos et bleus; mais gu*ä partir des rayons jaunes |'effet est nul; c'est le cöte de Paiguilie expose a Paction de la lumišre gui devient põle nord. Une autre decouverte montre aussi 'analogiegui existe entre tous les fluides imponderables; c'est celle de Vintgale distribution de la chaleur dans les piles vol- taigues en activitö. M. J. Murrav s*est assur gue cette chaleur augmente, dans les piles, de plusieurs degres, a partirdu cuivre de la premiere cellule jusgu'au zinc de la derniere.

C'est une belle decouverte gue celle gui a donne les moyens de preserver les metaux de Valteration et mõme de la destruct:on dont ils sont menaces au con- tact de Vair ou de Veau, par 'effet de Poxidation ou de la rouille. Tout le monde concoit les grandes et nombreuses applications dont elle est susceptible, soit dans la marine pour garantir le doublage des vais- seaux, soit dans les constructions exposees a 'humi- dite ou a PDaction dissolvante des liguides, soit en(in dans beaucoup d'usages ordinaires il importe de conserver aux metaux leur Gtat et leur nettete. Aussi atlendait-on avec empressement gue cette decouverte passät en guelgue sorte ä Põpreuve de la pratigue et du temps. C'est ce gue vient de faire sir H. Davr, in- venteur de ce moyen preservateur : d'aprös des expe- riences faites dans les ports de Ja Grande- Bretagne, t sur les navires gui avaient fait des voyages de long

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cours, il a €Le constatö gu'une proportion de fer gui peut varier entre 1/250° et 1/1000° preserve les dou- blures en cuivre de toute oxidation et de tout depõt, soil de zoophytes, soit de coguillages. Il n*est pas ne- cessaire gue le metal protecteur soit en contact avec le cuivre ; il suflit gu'il n*en soit separe gue par un conductcur assez parfait. Une application du mõme genre a etö indiguee par M. Dumas, pourla conservation des-tuyaux de plomb destines ä la conduite des caux plus ou moins chargšes de carbonate de chaux : ce moyen consisle a introduire de distance en distance, dans les tuyaux, des barres de fer ou de fonte; car le fer etant plus electro-negatif gue le plomb, c'est sur le premier gue se feront les depõts calgaires. On voit ague les theories scientifigues en apparence les plus abstraites, trouvent toujours, mõme dans les usages les plus ordinaires de la vie, d'utiles applications.

Aucune decouverte bien remarguable n'est venue ap- peler Pattention sur la branche de la physigue gui a pour objet Petude de la lumitre et de la chaleur. Nous passerons rapidement en revue les acguisitions en do- cumens scientifigues et en instrumens, gu'il n'est pas permis d'ignorer. M. Duroxc, en comparant le pou- voir refringent des gaz, a Gt6 conduit a conclure gue la diversitš de la propagation de la lumitre a travers les fluides Elastigues depend de |etat Electrigue de leurs particules. M. FresveL a cru observer une r6- pulsion entre les corps €chaufTes; et lui-meõme, ainsi gue M. Liszi, ont constatö gue des gouttes d”eau et de petits disgues de clinguant suspendus a des fils metalligues, s*loignent de Pextremite chauffee. Tont esprit un peu exerc6 aux considerations physigues

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sentira toute importance de pareils phenomtnes.

M. WogLasron a r€solu un curieux probleme-d'op- tigue sur la direction apparente des yeux dans les por- traits : au premier apercu, il semble gue la forme de Viris nous met en Gtat de juger si une personne a les yeux fix€s sur nous ou diriges ailleurs : cependant il faut avouer gue nous jugeons de cette direction des yeux par un moyen tout diffšrent, puisgue nous distinguons de trõs-petites obliguites sans gue Piris cesse d”Gtre vu circulaire; a plus forte raison n*est- ce pas la forme de Širis gui determine la direction apparente des yeux dans un portrait. Elle depend de la face entitre de la personne, ou du moins des traits principaux de cette face : ainsi nous jugeons gu*une personne nous regarde lorsgue son axe facial et son axe optiguc sont conjointement diriges sur nous, ou bien guand Paxe facial, etant detournd d'un certain angle vers notre droite ou vers le haut, par exemple, Vaxe optigue forme avec le premierun angle egal vers notre 'gauche ou par en bas : dans tout autre cas, la personne ou le porträit regarderont soit d'un cöte, soit d'un autre, soit en haut, soit en bas. Relativement ä nous, ceci conduit aussi a expliguer pourguoi les yeux un portrait ne cessent pas de nous regarder lorsgue nous nous deplacons; c'est parce gue toutes les par- tes d'une figure, dans un portrait, ktant sur un m6mME plan, Pangle facial ne peut varier, guelle gue soit dail- leurs la position gue nous prenons relalivementä un tableau.

L”optigue s*est enrichie de plusieurs instrumens di- gnes de mention : M. SELLIGUE a compos6 un MICrOS- cope tres-superieur ä tous 'ceux gue Pon possedait

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pour les grossissemens gui ne depassent pas 500 fois; il est construit d'aprös les proctdes ordinaires, mais en composant Pobjectif de plusieurs lentilles achro- matigues; et'son prix ne depasse pas 550 fr., tandis gue celui de M. Amrci coüte 800 fr. Get instrument est surtout recommandable pour|observation des corps opagues. M. BrewsrEx, pour obvier a Paberration de la sphöricite, imperfeetion inevitable des loupes simples d'un tres-tourt foyer, a eu recoursä des microscopes naturels, les yeux de divers animaux; il en a composö des lentilles corrigões par la nature elle-mõme de tou- tesles imperfections des lentilles artificielles. Les yeux de petlits poissons fraichement retirds de Peau sont les plus convenables. M. Brzwsren fut surpris de la nettet6 des images, et de Pamplilication de ces len- tilles, lorsgu'elles servaient d*objectifs dans un mi- eroscope compos6; il en recommande |Pusage aux na- turalistes.

Un physicien americain, nomme LESLIE, a propos6 un microscope gui permet de voir au fond des eaux. On doit ä M. Nircnie un ingenieux photomttre, bas6 sur la transmission difficile des rayons calorifigues a travers le verre : la chalenr d'une bougie, place ä vingt pieds, affecte Pinstrument , et Pautenr espere, par lä, pouvoir appreeier Paction des rayons lu- naires.

H est une scienee gui necessite les connaissances les plus varides, les observations les plus suivies et les plus minutieuses, la comparaison la plus attentive des ph€nomtnes naturels dans les divers pays et sous les diflörens climats; elle a recu le nom de Meteorologie et de Geographie physiguc. 4 (aut le reconnaitre, la

( 604 ) necessite des notions positives sur ce gui nous entoure a penetre dans tous les esprits; les decouvertes scien- tifigues ne sont plus le patrimoine exclusif de guelgues tõtes fortement organisees; chacun veut contribuer de ses moyens a Pavaneementdes sciences et a I'amd- lioration de la condition de |'homme. Heureuse ten- dance gui fait voir dans Pavenir les plus belles es- pšrances ! C'est surtout dans les recherches gui concernent |'õtat du globe, les rEvolutions gu'il šprouve , enfin tout ce gui se rattache ä la geographie physigue et a la metöorologie, gue toutes les obser- valions sont precieuses, gu'aucun document ne doit õtre rejet, gue chacun, en un mot, voit devant soi un vaste champ [on peut recueillir une ample moisson de resultats utiles et glorieux.

Nous apprenons, par les transactions de la Societe de Stockholm, gue les eaux de la Baltigue baissent in- cessamment d*environ trois pieds neuf pouces par sit- cle, et gu'un mouvement intestin tourmente sans doute cette portion du continent, puisgu*on voit les rochers y subir des deplacemens lents, mais irrecusa- bles. Les deux Voyages autour du monde, rcemment acheves par MM. pe -FREYGINET et DupERREY, contri- bueront a fournir des donnes precieuses sur |'etat de la terre. Les courans octanigues, la direction des vents, les variations maguetigues accusees par les ai- guilles aimantees, et une foule d'autres documens, ont et6 rassembles dans ces expeditions, par le zele et la science de tous ceux gui en faisaient partie. Un des rõsultats les plus interessans, constatö par ces deux habiles navigateurs, c'est gu”il existe a Plle-de-France un surcroit d'attraction tel, gu'une pendule transpor-

( 605 ) te tout d'un coup dans cette ile, y avancerait de douze A guatorze' secondes par jour.

D'un autre cõtö, MM. DantreL et Knicru faisant A Peducation des võgõtaux: Papplication des th€ories physigues les plus Glevdes, ont proposed |explication de plusieurs phenomenes remarguables, et en ont de- duit des procedes gui paraissent avantageux. Le pre- mier attribuant a ['Evaporation "et a Pirradiation la coulure des fleurs, la brouillure, la rouille et d'autres affections auxguelles les võgetaux sont trös-sujets, a indigue plusieurs moyens simples et ingenieux d'y remedier et d'acclimater ainsi une foule de võgetaux exotigues. Le second regarde la coulure des fleurs comme leffet de la suspension de la seve par suite du resserrement produit par le froid entre ['Gcorce et Pau- bier, et il cn conclut gu*en abritant le pied des arbres jusgu*ä la naissance des rameaux, notamment par des toufles d'arbrisseaux entasses, on verrait constamment, du milieu de ces arbrisseaux protecteurs, s*Glever et s*tendre les tõtes fecondes des arbres fruitiers, tou- jours couvertes d'abondantes recoltes. Toutes ces experiences interessantes et utiles sont actuellement repetees dans le magnifigue Etablissement horticultu- val de Fromont, aux soins, au zele etä la science de notre president, M. Sourance-Bobix.

Un grand nombre de physiciens considerent les aörolithes, ou pierres tombees du ciel, comme de petits corps planetaires circulant dans les espaces, et gui viennent s'agrõger aux plus fortes masses, telle gue la terre, guand ils en sont rencontres, ou penštrent dans - leurs spheres d'attraction ; Jai developpe ce systšme dans le Hesumi d'Astronomie de VEncyclopidie por-

( 606 ) tative, et jäi täehe de montrer gu'il expligue de la maniöre la plus satisfaisante la lumiere zodiacale dont la cause n'ävait point encore Et assignee : des ebservations reeentes de chute de pierres tendent 4 prouver la realite de cette opinion.

M. Ramoxp a fait part a [Academie des sciences d'importantes observations meteorologigues recueillies däns les Pyrences, notamment sur le Pic du Midi; elles inspirent naturellement des reflexions curieuses. Il a reconnu gue sur le Pic du Midi, le sommet le plüs elevõ de la chaine des Pyrences, le vent soufle pres- gue constamment du sud, ce gui s'accordait avec le transport general de Pair gue "on admettait du midi au nord, dans les hautes regions de Patmosphšre, pour compenser Vafflux contraire cause par les vents alises: Dans ce lieu elev€, M. Ramonp a vu le phenomšne curieux d'ombres projetees sur un nuage, et gui se montraient colorees;il a constatö gue la transparence de Pair y augmente considerablement la puissance ca= lorifigue du rayon de lumišre; en sorte gue de trös- faibles lentilles y enflammaient les corps. La transpi= ration des animaux y est aussi plus grande, ä cause de la diminution du poids de Pair; enfin sur le sommet des hautes montagnes, le developpement des hommes est plus prompt; ils y sont plus actifs gue dans les plaines basses et humides; mais le terme de leur exis- tence se trouve häte? Ainsi tout s*enchaine. Tandis gw'on ne croit trouver dans la hauteur du baromtetre gue la mesure du poids de Vatmosphere, il ne serait pas impossible gu”on n'en vint ä mesurer de la sorte le degre d'energie et d'activite des peuples, et la durde moyenne de leur existence. M. pg HungoLpTr a fait

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connaitre gue les sommets les plus eleves des Gor- dilišres Etaient dechus de la preeminence sur toutes les montagnes du globe par leur hauteur; le pic de Jawahir, dans la chaine de PHimalaya, surpasse le plus ölev6 des Andes, de 676 toises; il est encore un peu plus Glev6 gue le Dhawalagiri ( Mont-Blanc), gui ätteint la prodigieuse hauteur de 4390 toises.

La nature et la cause des aurores borcales sont en- core. enveloppees de beaucoup d*obscurite ; c6tait depüis long-temps une opinion vulgaire dans les pays du nord ces mettores sont assez freguens, gu'ils sont accompagn€s d'on bruissement rapide guicoi:i- cide avec. le mouvenient des. rayons lumineux." Plu- sieurs physiciens paraissent avcir constat6 ce pheno- mene, etils comparent le bruit gui accompague les aurores bortales A celui d'un vent violent; on sent cn m6me temps une odeur analogue a celle du sel brül ou de la fame. M. HAxsrEEN, gui rapporte ces faits, dit aussi gue |'on peut demontrer, par Paspect des aurores bordales, gu*elles s*elevent de la surface de la terre, et gue les rayons doivent souvent prendre naissance sous les pieds memes de 'observateur, guoi- gv'ils ne paraissent lumineux gu'a de grandes hau- teurs, peut-6tre meme au-dela des limites de 'atmos- phöre.

L*existence d'une chaleur primitive concentree au milieu et sous la croüte du giobe gue nous habitons, est une de ces guestions Glevees gui interessent la con- naissance de Parrangement et de la formation des mondes, ainsi guc celle de [organisation particulitre de la terre. On sait gue la temperature des mines croit constamment a mesure guc leur profondeur au - des-

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sous du niveau de la mer est plus grande; et les lois de la transmission de la chaleur solaire dans Vint- rieur du globe, ainsi gue celles de la deperdition du calorigue guien a penetre la masse, telles gue M. Four- RIER les a Etablies, sõaccordent parfaitement avec ce systšme de la chaleur centrale, et en donnent une theorie compltte. Un nouveau fait vient d'apporter une confirmation inattendue en faveur des supposi- tions autrefois si gratuites de Descartes, de Leis- N1TZz et de Burron, et des conjectures si elevdes de M. ve Larsace : M. Berctne a reconnu la tempera- ture plus elevše des eaux obtenues par le moyen des puits artesiens gui, comme [on sait, les font jaillir une tres-grande profondeur aprts gue [on a percö les couches gui les retenaient. Ainsi il ne faut jamais mepriser les conjectures mõme les plus hasardees des hommes de genie; c'est un de leurs pri- vilkges gue la võritb leur apparait souvent jusgue dans leurs reves.

miin ara vAa maa aa ma vaaavuvut ivivvnmaaaMAA vv

ELOGE

De Tuomas JEFrERsoxn, ancien President des Etats-Unis de VAmerigue du Nord, Membre Honoraire de la Societe Linneenne de Paris;

par M. CnARrLES LEMESLE, Correspondant.

MessfiEvrs, si le monde civilise retentit des louanges de ceux des €crivains superieurs dont le commerce ne nous oflre gue des delassemens liberaux, des plai- sirs delicats; si mEme, d'un autre cöte, nous avons peine ä nous defendre d'un sentiment d'admiration pour ces potentats, ces ministres, gui n'ont opere de grandes choses gu*en produisant de grands maux; si, toujours prets asacrifier indiffšremment aux Furies et aux Gräces, nous honorons d'une sorte de culte le ta= lent ou le genie, guelgue peu salutaire, guelgue nui- sible gu'ait pu Gtre leur influence, combien d'hom- mages n'accorderons=nous point ä la memoire de celui gui, sous le double titre d'homme de lettres et homme dA'Etat, dans ses Ecrits comme dans ses ac- tions, ne sest proposš gu'un seul but ga'il a su at- teindre, le bien de son pays! Tel fut JEFFERSON, an- cien president des Etats-Unis de PAmerigue du Nord, membre honoraire de la Societö Linntenne de Paris.

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Sa mort, Messieurs, est trop recente encore pour gue sa vie me soit completement connue. Jaurais aime a observer avec vous les premiers mouvemens d'une si beile äme, les premiers developpemens d'un esprit si Elev6; puis, ä suivre ce citoyen genereux A travers les troubles politigues fermentaient les nobles des- tinees de sa patrie; ä vous le montrer, d”abord plein des soupcons fougugux, mais honorables, d'un tribun du peuple fränc dans son injustice, ensuite livr6 avec une aclivite -calme aux penibles soins: de la magistra- ture supreme; volontiers je vous eusse associds A ses recherches, ä ses excursions scientifigues; il m'eüt 6t6 bien doux de le peindre dans toute la familiarite de ses relations privees, dans ['abandon de ses epanche- mens inlimes!; sur le compte d*an tel homme, aucun detail ne saurait Etre sans ülilite, ou du moins sans in- teröL; mais je n'ai pu recueillir gue guelgues circon= stances -propres ä justifier sa reputation comme sa- vantet:comme personnage historigue.

TuomAs' JEFFERSON, n6 dans le comte de Chester- field-(Etat de Virginie), le 2 avril 1743, prit, fort jeune encore, une part active ä la guerelle entre la Grande- Bretagne et ses colonies d'Amerigue; et on le compte au nombre des cinguante-cing signataires de cette fa= meuse declaration d'independance du 4 juillet 1776, par laguelle fut enfin brisd le joug de la Mõtropole.

Pendant les deux presidences de WAsnincron, il Etait Värne du parti dit rõpublicain, a gui Vesprit de circonspection et de prudence du gouvernement, et surtout les principes de moderation des long-temps professes par ie vice-president Joux Apaus, inspiraient des defiances dont Vexageration, du reste, n'Ctait gue

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celle des plus beaux sentimens, Vamour de la patrie, Vamour-de la liberte.

Ouand WASHINGTON, en 1797, se retira volontaire- mentdes -allaires, JEEFERSon, 'gui' s'Gtait flatt6 de lüi suceeder, se vit-preferer Jonn Abams, parce gue,-4 cette epogue, sõus un president republicain, on erut avoir-ä- redouter influence des maximes extrEmes de , la rGvolutionfrancaise ; mais ce gui constate estime personnelle -gu*on-lüi -accordait, c'est gu'il obtint la vice=presidence ; c'est gue, le 17 f6vrier 1801, il fut appeld a remplacer son ancien compeliteur; et ce gui en outre atteste comibien son administration m6- rita P'assentiment general, c'est gu'il fut reölu a Pex- piration de ses pouvoirs, et gue dailleurs, vers le mi- lieu de sa seconde presidence, en janvier 1807, il regut A ce sujet, de tous les Etats de VUnion, surtout du Maryland et de la Pensylvanie, des lettres de feli- citation : « Eminemment dislinguee, lui dit-on, pae sa » modGration, sa fermele et sa justice , la poliligue » gui a caracterisd: votre administration -a augmentc » la prosperite de ce pays favorise. Votre vigilante sa- » gesse D'a jamais perdu de vue les principes sur les- » guels reposent notre existence, notre liberte et Ja » garantie de nos droits... Nous nignorons pas gu'il » est doux d*emporter dans la retraite les benedictions » d'un peuple, et gue vos prineipes republicains vous » font desirer gue les emplois ne restent pas toujours » dans les mõmes mains; mais nous esperons gue |a= » mour de la patrie gui vous anime vous portera ä per- » metlre gue votre nom soit inserit sur la liste des can- » didats pour la presidence des Etats-Unis. »

Ainsi on pensait encore a le reelire ; comment re-

( 612 ) pondit-il au veiu national? Le 10 decembre de la m€me annde, il adressa a Vassemblde de Pensylvanie une lettre dont [extrait suivant suffira' pour mettre dans tout son jour la noblesse patriotigue de son ca= ractöre : « Il est autant de mon devoir de guitter ma » charge gu'il Va ete de la remplir fidelement. Si la constitution, ou Vusage gui peut y suppleer, ne fixait pas un terme pour la duree du'service du premier magistrat, son oflice, guoigu'il soit nominalement » temporaire, deviendrait en effet perpetuel; et Phis- toire prouve avec guelle facilitš un pareil ordre de choses conduit au pouvoir hereditaire. Persnade

6 %Y

» gu'un gouvernement representatif responsable a des » epogues d*election rapprochees, est celui gui pre- » sente ä Phumanite la plus grande somme de bon- » heur, je me regarde comme tenu de ne rien faire » gui puisse porter essentiellement atteinte ä ce prin- » Cipe, et je ne voudrais pas Etre le premier gui, n€- » gligeant la lecon utile donnee par un illustre prede- » cesseur (1), ofirit Pexemple d'une prolongation » d'ollice-au-dela du terme de la seconde election. »

Vous le voyez, Messieurs, servir sa patrie fut son unigue ambition guand il brigua le pouvoir, son uni- gue soin guand il Peut obtenu, son unigue moti guand il le guitta.

On cite comme actes remarguables de sa presi- dence, le voyage d*exploration fait par le capitaine Lewis aux sources de Missouri, celui aux sources du Mississipi, et des mesures concernant -Ja propagation de la vaccine, couronnees d'un plein succes, tant aux

(1) WASHINGTON-

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Etats- Unis due meme parmi les tribus sauvages. Je dois rappeler aussi la noble protection gu'il aceorda au docteur PRIESTLExY, gui Etait venu chercher en Amterigue un refuge contre la persecution. Ge vieil- lard infortund navait pu parvenir ä intõresser en sa faveur 'administration un peu defiante de Jonn ADAns; mais sous celle de JerrErson, son mErite fut digue- ment apprecik, sa personne traitše honorablement. Dans sa reconnaissance, il lui dedia son Histoire ec- clesiastigue. |

Mais, aprös avoir reconnu guel rang elev6 est pro- mis A JerFerson dans |'histoire des nations, exami- nons celui gu'il mErite dans Vhistoire des sciences : encore nous le trouverons anime de cette passion du bien public gui a dominc son existence entiere.

On lui doit le perfectionnement de la charrue. Les changemens apportts par lui ä ce precieux instru- ment, et presgue generalement adoptes en Amerigue, presentent les avantages d'un soc mieux concu, d'un tirage plus doux, d'une confection plus facile; ils ont " valud Pauteur une medail!e de la Societd dagriculture du departement de la Seine, et du reste ont obtenu les suffrages de tous les praticiens Eclair€s, de tous les bons mecaniciens. Ils se trouvent deerits et figures dans les meilleurs ouvrages d”agriculture.

Jerrerson publia, en 1782, un livre gui, sous le ti- tre modeste de Votes, -on Virginia, contient un ex- cellent tableau de la constitution, de la legislation, du commerce, des manufactures, de la navigation et de la milice de Petat de Virginie (1).

(1) Cet ouvrage, reimprime a Londres en 1788, avait ete traduit

V. AN

(614)

Lors de |'etablissement des poids, mesures et mon- naies uniformes, il proposa de prendre pour mesure elementaire la longucur du pendule par la latitude dle 45 degris, comme ctant le terme moyen entre Üe- guateur et le pöle, et pouvant etre regardee convme un premier principe d'unton entre les peuples des deux himispheres.

Le premier, ila deerit, dans le tome IV des T ransae- tions de la Socicti philosophigue de Philadelphie, les restes du Megalonyx, decouverts dans une caverne du comte de Green-Briar, a Pouest de la Virginie, en juin 1796. M. Cuviex, au tome V de son admirable ouvrage sur les ossemens fossiles, s'exprime ainsi A Voccasion du Megalonyx :

« M. Jerrerson, ancien president des Etats - Unis, » dont les vertus et les talens ont fait le bonheur du » peuple gu'il gouvernait et Padmiration de tous les » amis del'humanite, et gui joint ä ces gualites supe- rieures un amour eclaire et une connaissance etendue » des sciences, auxguelles il a procure de notables » aceroissemens, est le premier gui ait fait connaitre » cette interessante espöce d'animal fossile. » C'est aussi JEFFERSON gui lui a impos6 le nom de Megalo- nyz, contirme par les savans.

En 1808, il adressa a la classe des sciences mathe- matigües et physigues de Dinstitut de France, une superbe collection d*os fossiles deterres sur les bords de POhio, dans VAmerigue septentrionale, et appar- tenant, tant au Mastodonte, gu'ä ce Mammouth dont

z

en (rancais des 1786; un vol. in-8°, sous le titre de : Observations

sur la Virginie,

| ( 615 ) les deponilles, noncbstant leur grande ressemblance avec celles de Pälšphant des Indes, se trouvent si abon- dawmment en Šiberie:

Il fit parattre, en 1815, un Manuel du droit parle- mentaire, ou Preeis des regles suivies dans le parle- ment d' Angleterre et dans le congris des Etats-Unis, pour Üintroduction, la discussion et lu decision des affaires (1).

De Penumeration de ses ouvrages je passe au rEcit d'un trait relatif ä sa bibliothegue : elle etait im- mense; particuliörementelle renfermait tous les €crits alors existant sur PAmerigue; il avait mis cinguante ansä la former: certes elle devait Etre d'un grand prix, et d'un plus grand sencore'ä ses yeux : il Voffrit neanmoins au congres, le 21 septembre 1814, pour remplacer celle gue la republigue venait de: perdre dans la ville de Wasinghton, brülde par les Anglais.

Le 26 decembre 1802, JEFFERSON avait $t6 nomme associ€ de la classe des sciences morales et politigues de [Institut de France, classe gue le despotisme impe- rial a depuis supprimee; le 12 avril 1809, associd de la premišre classe de Plustitut de Hollande; et le 24 septembre de la mõme annde, associd de la Societe des amis des sciences de Varsovie.

-La Socittš Linndenne de Paris, des les premiers temps de sa regeneration, s'empressa de 'admettre au nombre de ses membres honoraires etrangers. Nul mieux gue lui ne savait apprõcier Lillustre patron gue nous nous sommes choisi. Son admiration pour Linnk

(1) Il a €te traduit en francais par L.- A. Picnon. Paris, 1804; un vol. in-89.

AA

( 616 ) respire dans le billet gu*il terivit en 1825, a Voeca- sion du projet form par nos confreres de New-York, de se reunir en colonie pour solenniser le jour anni- versaire de la naissance de ce grand homme. Les 'doc- teurs Mircnius et Pascatis, elus, Vun president ho- noraire, et Pautre president annuel de la colonie, ayant, au nom de tous, invite JEFFERSON a cetle fete, il leur repondit en ces termes:

« Mouticello, 9 mai 1823.

« TiromAs JEEFERSON adresse ses remercimens "aux » docteurs Mircniui et Pascatis, pour la lettre dont » ils ont bien voulu Phonorer le 28-avril, a Peflet de » lui donner avis de la fete botanigue gue la Societe » Linnšenne se propose de celebrer le 24 courant, en » Comm€moration de la naissance du fondateur im- » mõrtel de Pöcole. Il regrette de ne pouvoir s'y ren- » dre; mais bien certainement il y assistera d'inten - » tion. II compte, de son cõte, rassembler le mõme » jour guelgues voisins amateurs des sciences natu- » rellesa un banguet, les convives et 'amphytrion, » par des libations en Phonneur du grand apõtre de » la nature, correspondront avec leurs freres de Paris » et de New-York, dont les santes ne seront point ou- » blides. Tnowas JErrErson saläe les docteurs MircniLi » et Pascatis avec les plus profonds sentimens de

3

respect et d*estime. »

La colonie arreta gue la fõte serait ouverte par la lecture de ce billet, gui du reste porte plutõt le ca- ractöre de la verdoyante gaitš d'un jeune homme,

(tigu) gu'il ne semble sorti de-la plume d'un vieillard de guatre-vingts ans.

JEFFERSON n'en a survecu gue trois ä cette solen- nite. Durant la longue maladie ä laguelle il succomba dans le cours de !'annde mEme gui va finir, il expri- mait le souhait de pousser son existence jusgu'au 4 juillet, cinguantišme €pogue anniversaire de cette in- dependance amtdricaine dont il avait si puissamment contribuc ä fonder et ä soutenir le majestueux edifice. Le Giel Pexauca : ce jour consacre aux rejouissances publigues fut, en 1826, margud par sa mort (1)... Ah! si avant d'expirer, il a pu recueillir guelgues accens lointains de Pallegresse populaire, ils ont frapper son oreille comme autant de voix amies cherchant ä ranimer son coeur defaillant par le souvenir du bien gu'il a fait.

(1) H mourait au moment meme oi, dans le village voisin de sa demeure, on lisait, suivant Pusage, les noms des signataires de P Acte dindependance. 1 avait alors guatre-vingt-trois ans trois mois et deux jours. On a remargue (ue Jonn ApAms termina aussi son honorable carriere pendant la fete de cette annee. Celui-ci ayant entendu le bruit des rejouissances publigues : Voild un bien beau jour, sEcria- til, et ce furent ses dernieres paroles.

M. BorTA, induit en erreur par VAnnual register de Loudres, ou la mort de Jonn Äpams avait Ete annoncee en 1803, a fourni ä la Biographie universelle un article sur ce digne citoyen , gui etait plein de vie guand le' volume parut.

Mm VAU VUV AA VV UVUVUAAVAAAAAAAA TAAMVVTAAA VAAA MAVV

NOTIGES

Sur d'autres Membres et Correspondans decedes en 1826; par M. TunitBauT pE BERNEAUD, Se- cretaire perpetuel.

GornDIENNE (ALExis-JosEPH),” membre rEsidant de la Societö Linndenne, naguit a Jussey, departement de la Haute-Saõne, le 15 aoüt 1796. Des Päge de douze ans il manifesta un penchant irresistible pour les sciences naturelles, et plus particulišrement pour la botanigue. Il fit ses premitres Gtudes a Besancon, et vintä Paris pour y suivre les professeurs celöbres gui y dispensent les lumitres. Il s*occupa des plantes avec un zöle tout particulier, et eut bientõt recueilli celles gui croissent aux environs de cette grande ca- pitale. En 1810, de retour dans ses foyers, il alla 5*6- tablir a Döle, et la, partageant avec ses amis et ses compatriotes le fruit de ses Etudes et de ses Echanges, il mit tout en ceuvre pour exciter parmi eux |'emula- tion et le goüt de la douce science; il fit, en conse- guence, imprimer le prospectus d'un cours de bota- nigue appligute, et ouvrit en eflet ce cours, gui fut trös-suivi. Ses succes le firent appeler a Besangon, ou on lui promettait un plus grand nombre d*auditeurs; mais il ne voulut point guitter le jardin gu'il avait creö ä Döle, et gu'il enrichissait chague anne de

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( 619 ) plantes nouvelles, de semis gu'il soignait. et dont il esperait obtenir des especes et des varietes curieuses. H continua ses lecons de botanigue jusgues en 1815, epogue a laguelle il revintä Paris pour sy livrer avec plus d'ardeur encore a [etude des sciences naturelles ; mais oblig6 , par suite des invasions Gtrangöres gui deshonorent a jamais les annees 1814 et 1815, a se .reunir a sa famille, il sõouvrit une carritre nouvelle en Gtudiant le droit. Ses examens subis a Döle et a Dijon, il prit la robe et le boanet de jurisconsulte en 1820. Jusgu*en 1823, il poursuivit avec activite la nou- velle route gu'il s*etait ouverte, sans cependant ne- oliger la botanigue et les sciences gui s*y lient; on le vit dans le m6me temps plaider guelgues causes, lire abord deux memoires a la Sociste agriculture de Döle, Pun sur les charmes de la botanigue, Pautre sur la nõcessitš de cultiver le houblon dans le depar- tement; et faire une excursion sur les montagnes du Jura, en Helvetie, st dans le pays gu'habitent les petits- fils des anciens Allobroges. La narration de ce voyage a 6t6 imprimee a Döle en 1822, sons le titre de Votice topo-phytographigue abriste de guelgues lieux du Jura, de ÜHelvõtie et de la Savoie, in-8°. En 1824, CorpiennE explora les departemens de la Goöte-d'Or, de la Haute-Saõne, du Jura, de |'Ain, du Rhöne, de Pisöre, et revit guelgues portions de la Savoie et les environs du lac de Genšve. Puis il congut [idee d'une grande expedition dans PAmerigue du sud, gui devait õtre preeedee d'un voyage sur les cötes de la Medi- terrane et de VOctan. Pour se prõparer a cetle en- üreprise, il reparail une troisiöme fois ä Paris, s'instruit des nouvelles decouvertes, sollicite de nouvelles lu-

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mišres de tous ceux gui peuvent le diriger utilement, et siinitie dans toutes les parties de |art de gutrir. Lic d'amitid avec les botanistes les plus distinguts, il recoit successivement les diplõmes de la Societe d”a- griculture de Döle, de la Societe d'Emolation du Jüra, de VAcademie de Dijon, et prend avec joie place parmi les membres rsidans de la Socidt6 Linndenne, present6 par MM: Persoon et DESFONTAINES.

Durant le pen de mois gu”il est demeure au milieu des Linneens, ses nouveaux confreres, il a justifid leur choix par des communications importantes sur la botanigue' descriptive et sur la physiologie võgetale. Il s'occupait ä mettre en ordre une monographie du genre Salix gu'il pouvait rendre superieure aux €erits de HoFMANN, de ŠERINGE et autres, puisgu'il examinait ce genre d'arbres sur ses propres plantations, non-seu- lement dans ses espõces, gue Pon a beaucoup trop multiplides, mais encore dans ses proprietes et dans ses rapports avec |'$conomie rurale. Il y parlait aussi de sa culture, de ses maladies et des produits' gu'en sait tirer Pindustrie toujours active. Malheureusement ce travail est perdu pour la science.

Appelš par ses intõrets de famille a retourner mo- mentanement ä Döle, il revenait ä Paris guand la di- ligence sur laguelle i! Gtait a vers6 entre Sens et Joigny,ä une demi-lieue de cette premitre ville. S'a- percevant gu'elle aliait tomber par suite d'un violent choc recu d'une voiture de roulier, il voulut se pre- cipiter; mais ä peine touchait-il ä-terre gue la dili- gence ['ecrasa sous son poids. Ainsi põrit A.-J. Gor- DIENNE, le 6 juillet 1826, ä une heure et demie apres midi, ä peine äge de trente ans.

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ÜoRDIENNE avait Pimagination ardente; il portait un cogur droit, et par son affection, ses connaissances et sa modestie, il s*Gtait concilid tous les esprits. Il a ete vivement regrette de ses amis, de ses confreres, et des hommes les plus recommandables avec lesguels il eut des relations.

sanrarrantran

Poti ( GiusEPPE-SAVER10 ), membre honoraire de la Societe Linndenne et des plus celžbres academies de Europe, naguit a Molfetta, petite ville 'de VApulie, en 1746. Il fit ses Gtudes ä Padoue et alla se perfec- tionner dans les universites de Londres et de Paris. De retour ä Naples, il s'y livra tout entier ä la culture des sciences physigues, et plus particulišrement aux recherches d'histoire naturelle. Il forma un laboratoire de chimie, un cabinet il reunissait toutes les pro- ductions de la terre gu'il pouvait se procurer dans ses propres courses, par des changes et par des achats; lä, il aimait ä rassembler tous ceux gui s'occupaient de Petude de la nature. En 1785 il publia ses Elementi di fisica sperimentale, cing volumes in-8°, gu'il eut le plaisir de voir adoptes dans toutes les €coles de [I- talie, et arriver jusgu”a la cinguišme Edition en 1805.

En 1791 il commenga son grand ouvrage sur les mollusgues de Pune et Pautre SŠicile, gui est demeurt son plus beau titre a la gloire, et gui est intituld Tesža- cea utriusgue Sicilio, eorumgue historia et anatome tabulis oeneis illustrata.'L'anatõmie de ces animaux y est faite avec beaucoup d'exactitude, et tout ce gui a rapportä leursmours etä leur physiologie est traitö avec

( 622 ) un soin tout particulier. Au moyen de ce magnifigue ouvrage, Porta rõpandu un tres-grand jour sur cette partie de Phistoire naturelle : il nest point termine, mais Pauteur, en mourant, en a confie la suite A son eleve le plus distingud, M. Derte CntAJE, correspon- dant de la Socist6 Linndenne. )

En 1805, Poti a publie, sous letitre de Memoria sul tremuoto de*26 luglio dell' anno 1805, un vol. in-8?, les details Epouvantables du tremblement de terre gui a boulevers6 une grande partie des Gtats de Naples, et surtout du comte de Molise, plusieurs villes et vil- lages ont etö ensevelis, dautres remplacds par des masses considerables d”eau. Jai visite le thõätre de ces desastres a Pepogue mõme de |*kvõnement, j Gtais en compagnie de Poti, et je puis attester les faits gu”il rapporte.

On doit encore a ce savant observateur six volümes de potsies, savoir : Saggj di poesia, Palerme, 1800, guatre volumes in-8°; et Viaggio celeste, poöme astro- nomigue en cing chants avec des notes, Naples, 1805, deux volumes in-8°. Il a'termine sa caärridre le 7 jan- vier 1826, äge de guatre-vingts ans.

ara rmarsan

Toscan (Georces), conservateur de la bibliothõgue du Mustum d'histoire naturelle de Paris et membre honoraire de la Socitte Linnenne, naguit a Grenoble, au mõis de juillet 1756. Ami de la retraite et de Pe- tude, il s'occupa de bonne heure de [histoire natu- relle, et c*est a ses progres gu'il consacra sa vie et ses travaux. Anteur d'un Memoire sur Vutilite de Võta-

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blissement d'une bibliothegue publigue au Jardin des plantes, il en devint le fondateur, et n'a rien neglige pour la rendre plus complete gu“elle ne Vest verita- biement. Passant ses journees sans brüit et sans am- bition au milieu des livres et au sein d'un Gtablisse- ment cree pour servir d'asile a toutes les productions vivantes ou mortes de la nature, il y puisa d'heureu- ses inspirations et €crivit les savans articles gu'il con- signa dans la Decade philosophigue, excellent recueil litteraire et scientifigue gui na point encore eu de rival ni mõme d*imitateurs. Ge fut aussi 14 gu”il tra- duisit les Voyages du celebre Spallanzani dans les Deuz: - Siciles et dans guelgues parties des Apen- nins (1), et gw'il traca VHistoire du Lion'de la me- nagerie et de son chicn (2), rõimprimee depuis dans un recueil d”observations sur divers objets de la na- ture et de Part, intituld VAmi de la nature (3). Le but de ce dernier ouvrage est renferme dans ces mots gui lui servent d*epigraphe : « Pour moi gui, dans ['6- » tude de la nature, n'ai d'autre objet gue d*y trouver » plus de motifs de Paimer, c'est a la faire aimer gue » je veux destiner mes recherches. »

Ge livre, fort bien €crit, renferme, outre les pitces gue Gzorces Toscan avait, comme |'un des redacteurs de la Decade philosophigue, inserees dans ce recueil, plusieurs morceaux dignes de remargue ; tels sont par exemple , des rõflexions sur [instinct des animaux,

(1) Paris, 1796 a 1800; six vol. in-8°, avec des notes de Fauyas- SAinT-E OND.

(2) Paris, 1785 ; brochure in-8°, avec une planche.

(3) Paris, an VIIT ou 1800; un vol. de vii; et 308 pages.

( 624 ) des recherches sur le sommeil des plantes, des con- siderations sur la musigue et son pouvoir sur les ani- maux, des notices sur la vie de Linnk, dont Toscan Gtait le veritable admirateur, et sur ULxYssE ALDRoO- vANDI, dont le Museum possede [Pherbier et des des- sins originaux tres-bien executes.

On aimeä lire VAmi de la nature et A y revenir souvent. L'auteur sy est peint tel gu'il fut, ami de son pays et des hommes, sensible, juste, modeste et sim- ple; il se plaisait au sein de sa famille, a laguelle il donna |'exemple de toutes les vertus. La mort de son špouse , arrivee le 27 mai 1824, Vattrista profonde- ment, et malgre les tendres soins de son fils et de ses trois filles, elle causa le chagrin gui a brise tous ses liens avec le monde. Ila cess6 de vivre le 9 dšcem- bre 1826, äge de soixante-dix ans, emportant les re- grets de tous les hommes de bien.

va rvrn raa van

Gonrcy ( PIERRE- CHRISTOPHE ), ancien mEedecin en chef et inspecteur honoraire du service de sante des armees, d'abord correspondant, puis membre hono- raire de la Socidt6 Linneenne, president de sa colonie de la Meurthe et de la Moselle, membre d'un grand nombre de societes savantes, naguit ä Metz en 1758, et est dec6de dans la meme ville le 16 decembre 1826, frappe d'une attague d'apoplexie foudroyante. Un im- mense concours a assiste ä ses funerailles et a port sur sa tombe les regrets de tous les gens de bien et de: ses nombreux confreres. Un commerce doux et agreable, des connaissances tres-Etendues et parfaite

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meni digeröes, des services rendus dans les camps et dans les hõpitaux aux guerriers souf[rans, un coeur loyal et ami des hommes, le firent aimer, cherir et võnerer de tous ceux gui 'ont connu. Il avait un goüt prononce pour la botanigue, et son plaisir Gtait de se livrer ä la culture des plantes les plus belles et les plus interessantes sous le rapport de leurs propriets €co- nomigues ou mEdicales.

Gorcx a peu €cerit, mais ce gu'il a livr6 a Pimpres= sion est digne de remargue; nous citerons entre au- tres ses Hecherches historigues et pratigues sur Vhy- drophobie ( Paris, 1821, un vol. in-8°), gui ont fixe Vattention de tous les praticiens Eclairds,

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BreisLAK ( Scipion), membre de [lostitut de Milan et correspondant de la Societš Linndenne, naguit ä Rome en 1752, d'une famille otiginaire de la Souabe. Jeune encore , il se livra sans reserve a Põtude des sciences exactes, et fut bientöt appele ä professer la physigue et les mathematigues a Raguse, il se lia d'amitit avec le celžbre göologue Forris. Peu d*an- nees apres, il vint occuper la mõme chaire au college Nazareno de Naples. Malgr€ les devoirs attach€s au professorat, il ne negligea point les voyages, gu”il re» gardait, avec raison, comme la meilleure €cole pour bien savoir, pour juger sainement et bien connaitre la nature. Il fit de longues õtudes sur la solfatare de Pouzzoles, alin de dõcouvrir les moyens de tirer par- tie de ce sol embrase; ses Voyages dans la Campine, publiesen 1801, et gue PommEreur a traduits dans no-

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tre langue, le font connaitre d'une manitre fort exacte.

En 2798, BREISLAK avait guitt6 [italie pour visiter la France et y voir ses volcans eteints. De retour dans la peninsule en 1802, il y fut nomme inspecteur des nitrieres et des poudreries, et peu de temps apres, il donna VArte del sal nitrajo; et successivement ses Institutions göologigues gui furent traduites en plu- sieurs langues. En 1822, il publia une description geo- logigue de la province de Milan; en 1825, un memoire sur les applications des hypothtses göogonigues ä la classification des roches ; et il est mort le 15 fevrier 1826, äge de soixante-dix-huit ans, Eerivant la statis- tigue du pays gui est situd entre le Verbano et le Lario. Get ouvrage ne demeurera pas inedit, nous Gerit-on. Son cabinet de mineralogie, un des plus con- sidõrables et des mieux composts, est passe entre les mains de la famille Borromei, de Milan.

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LESCHENAULT pe LA Toun (JEAN BAPTISTE - Lovis- Craupe-Tntopore ) , naturaliste-voyageur du Museum d'histoire naturelle de Paris, correspondant de la So- ciötö Linneenne, naguit ä Ghälons-sur-Saöne , le 13 novembre 1775, et mourut presgue subitement a Pa- ris, le 14 mars 1826, äge de cinguante-deux ans. Apres avoir rempli plusieurs missions rurales dans divers departemens de la France, il fit, en 1803, partie de Pexpedition aux Terres-Australes, gui a rendu si mis6- rablement celebre le nom du capitaine BAunrx. Laissd malade a Timor, il ne partagea point les dangers de ses compagnons, ni les cruels tourmens de Pillustre

+

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PEnon, et ne revint en France gue long-temps apres eux, ayant pass6 une annee a Java. En 1812,'il fut envoy€ dans le Midi pour y suivre les effets de [äpi- zootie (la pourriture) gui desolait les troupeaux de bõtes ä laine : il en publia une relation en mai 1813, en une brochure de vingt-cing pages in-89. L*'annee suivante, il se rendit en Angleterre, afin dy solli- citer la permission de visiter, sous les auspices de la Grande - Bretagne , les possessions anglaises de PIn- doustan atlantigue, et Geylan. Il partit ensuite pour Mascareigne, d?oü il passa a Pondichõry en 1816, avec le titre de directeur du jardin colonial; puis il s*est rendu dans 'Inde pour y faire des recherches et des observations d'histoire naturelle, surtout pour y re= cueillir les võgõtaux dont la culture pouvait õtre avan- tageuse A la France ou a ses colonies.

- De retour dans sa patrie en 1821, il sollicita et ob- tint la facult6 de visiter Gaienne, la Guiane et le Bre- sil. Ge voyage diminua singulišrement ses forces phy- sigues, et ä peine revoyait-il la capitale francaise, gue la mort vint mettre un terme ä ses longs voyages. On trouve de lui un memoire sur la võgetation de la Nou- velle-Hollande et de la terre de Van-Diemen, dans le second volume du Voyage aux Terres- Australes , dans les annales et les memoires du Museum, plusieurs articles de lui fort curieux et pleins d'interšt.

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Teustre (Josern), ingenieur en chef des ponts et chaussees, directeur des travaux maritimes des ports du sud-ouest, mort ä Bordeaux, correspondant de la

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Socict6 Linndenne. Sa carritre a ete longue et ho- norable. En 1806, pendant gu'i! habitait Nice, il fit des observations importantes pour remedier aux ra- vages causes par les debordemens, et pour amEliorer la navigation naturelle; il en fit une premiere appli- cation sur le torrent Paglion a Nice, et une plus heu- reuse dans laguelle il a forc$, le Var, en 1813, A 5'6- loigner de la rive gu'il devastait habituellement; il voulut la rõpeter sur la Durance en 1815, et il pro- posa de 'executer depuis Blaye jusgu'a Toulouse sur la Garonne et ses afIluens. Ses vues reunissent la fa- cilite execution ä une grande €conomie sur les pro= cedes ordinairement employ€s; mais elles ne purent convenir au" systšme des compagnies, et les inspira- tions d'une heureuse philanthropie demeuršrent en- sevelies dans la pensee et les €crits de leur modeste auteur. | y

On doit encore a Josera Teustne |invention des reverberes tournans a usage des phares, et des mt- ches cylindrigues gue on a göneralement adaptees aux lampes dites Ouinguets.

Il a publie de fort bonnes idees pour ensemencer la surface des montagnes depouilldes , dont guelgues 6erivains rõcens ont profite sans le citer aucunement; il a indigud les moyens de deblayer le port de Bor- deaux, et de prevenir son encombrement. La penste du bien public Va occupe jusgu'ä sa derniöre heure.

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SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

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TROISIEME PARTIE.

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BULLETIN LINNEEN.

N°* 1 DE 1'ANNEE 1826.

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SEANCES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

SEANCE du 12 janvier 1826. On lit une lettre de M. le baron Crup, correspondant, sur les avantages des paragreles, et sur la part active gue la Societe Linneenne a dans la propagation de ces utiles machines gu'elle a*Ta premiere su proteger et bien faire connaitre. Cette lettre est renvoyee a la section d'agriculture pour la com- prendre dans son rEsume des paragrelages en 1825.

M. CnAMBLANT, ingenieur-opticien de la Societe, pre- sente une instruction familicre pour Vusage des instru- mens meteorologigues et gu'il Joindra ä ses envois. Elle est approuvee et sera imprimee aux frais de-la Com- pagnie.

M. Kirrer rend compte d'un pheromõne celeste gu'il a observe a Paris le 34 decenibre 1825, et sur les rap- ports gwil croit renžarguer. entre cet Evenement et le tremblement de terre ressenti le meme jour ä Strasbourg eL dans toute la partie de VAllemagne gui court du sud- sud-est au nord-ouest.

M. Naucne pr€sente une note sur Ja fabrigue des pierres a fusil de Meunes, pres de Blois, redigee par M. D'AuvERGNE. —Attendu son importance, et le mangue de renseignemens vrais donn€s jusgu'ici sur cette fabri-

(27) gue, la Socicte ordonre Pimpression de la note et du dessin gni Vaccompagne.

Pour M. DesmazikgESs, correspondant, on lit ur mE-- moire sur guelgues cryptogames, et pour M. Prunenr pe VIELIESS, autre correspondant, une notice sur trois especes de lEpidopieres inedites ou peu' connues, prove- nant du Midi de la France.

M. Mancnanp, membre auditeur, depose sur le bureau la premiere partie d'un catalogue raisonn€ des plantes go'ita recueillies en 1823 et 1824 dans le pays de Luxem- bourg. Ce manuscrit contient les cing premicres classes linneennes.

Scance' du-26 janvier. M. Derajous, correspondant, adresse des €chantilons' de marbres gue Von tire des carritres de Balesta, departement de VArricge. Son fils, en remettant ces E€chantillons, lit une notice sur la grotte du Maz d'Azil, mõme-departement.

Une lettre de M. le professeur BrEn4, correspondant a Padoue, fournit de nouveaux renseignemens sur la China bicolorata, desguels 1) resulte gue cette Ecorce est decrite depuis long-temps par Vabbe Vr11Loso, dans sa Ouinologia, et dans les Memoõires de PAcademie des sciences de Lisbonne pour Vannee'1814. La plante gui fournit cette E€corce, le Solanum pseudo-china, est ori— ginaire des cantons Piacchi, Mattogrosso et Goyaz de San-Paulo, dans le -Bresil, ou elle est connue sous le nom de Ouina alaranjada; c'est aussi sous ce nom gu”elle est decrite dans les deux ouvrages citcs.,

M. BOUCNARDAT, correspondant, envoie toutes les pieces gui lui ont ete demandees sur Je veau foetus gue Von dit avoir te trouv€ dans le corps d'un boeuf tud ä Grenoble le 5 novembre 1822, et gue on conserve' au Musce de cette ville. Une commission est chargee d'en faire

Vexamen.

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(3) M: Tntop. Descovrrirz lit un memoire "sur plusieurs insectes nouveaux trouves en France en 1925. Et pour M. TasLe, on lit:un apercu sur P'etat actuet

de Vhorticulture dans le departement du Morbihan, et surtout ä Vannes.

Secance du 9 ferrier 1826. On recoit de M. ARNAUD, correspondant, une Jolie collection d'oiseaux des Alpes grecgues gu'il a prepards lui-meme.

Une note sur la culture de la navette dans le canton d'Arbois, et une autre sur la caverne de la grande source de la Cuisance, fournies par M. le docteur Dumonr, sont cntendues successivement; ainsi gue la description de guelgues especes nouvelles de plantes appartenant ä la Fiore de Naples, gue M. Tewore, membre honoraire, cultive dans le Jardin botanigue de cette ville.

M. LeveimLe lit un rapport sur le pretendu fcetus trouv€ dans le corps d'un boeuf abattu a Grenoble. TI re- sulte de 'examen critigue des pieces fournies gue cette fable est nee d'une observation mal faite par le veteri— naire appele et d'une supercherie du boucher.

Au nom de M. BerrmeLor, correspondant, on entend la description d'une nouvelle espece de violette gu'il nomme Viola teydea, et gu'il a trouvee sur les pentes du pic de Tenerife. Ce memoire est accompagne d*E- chauntillons, et d'un dessin fort bien fait par madame MA- cHADO, associce-libre.

M. BairLx pe Mzngricux lit une revue des, progres et de Vetat actuel de la physigue, de la mEteorologie et de Vastronomie.

Scance du 23 fevrier. M. TnoLLaxd, correspondant, adresse le resume "de ses observätions mceteorologigues pendant Vannce 1825, et M. BeLrramr, autre corres= pondant, le resultat des faits recueillis sur les paragreles dans la Lombardie durant le couršs de cette annee,

(4)

On recoit üne caisse de mineraux envoyee du depar- tement du Var, par M, Laure, correspondant, et une büche petrifie provenant de Mobile, Etat Alabama, adressee par M. Meab, secretaire perpetnel de la Branche Linneenne de New-York.

M. KirrEL rend compte de 'examen gu'il a fait de la nouvelle methode de disposer les especes de mousses pro- poste par M. WALKkEr-ARNOTT, correspondant, ainsi gue des corrections et additions gu'il a cru devoir, dans Vin- teret de la science, y faire pour cempleter ce travail im- portant. Le tout sera imprime.

Pour M. DesmAaziires, correspondant, on lit un mE- moire ayant pour titre : Recherches microscopigues et physiologigues sur le genre Mycoderma.

(1,9,3,59,9,1.55,.3,.5.1,9,3,59,.5,.3.74.5,.5,.53.45,7.5.3,.5..4.9,.1,54.9,.1,.1,.27,.5,.1,.19,.4,3,.1.1,.1,.5.43,9.5.5.9.9,.5.59.5.9.45.5,. 45.55

BIBLIOGRAPHTE.

A1orsir COLLA illustrationes et icones rariorum stirpium gucr in ejus horto Ripulis florebant, anno 1824; addita ad Hortum ripulensem, Appendice 14, Taurini, 1825, in-4°.

Cz premier supplement ä Vinteressant ouvrage de M. CoLLA, dont nous avons parle dans le Bulletin linneen de 1824, page 53, est divise en deux parties. La pre- mitre conticnt la description et la figure de sept plantes nouvelles. La seconde partie renferme le signalement de guatre-vingt-treize plantes gui vivent a Bivoli davs la propriete de M. CoLLa et gui ne sont point nommees dans son Hortus ripulensis.

BULLETIN LINNEEN.

2 DE L'ANNEE 1820.

SEANCES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

SEANCE du 2 mars 1826. Le Secretaire perpetuel rend compte de la remise faite anx Membres et Corres- pondans, d'apres les dispositions de Varrete du 24 juin 1524, des graines deposees au bureau de la Societe. Le nombre ma pas €t6 considerable, attendu Vexiguite des recoltes, gui ont Ete pre:gue partout contrariees par des chaleurs excessives ou pa: des pluies continuelles. Parmi les graines distribudes il y a eu plusieurs especes nouvelles de plantes Economigues et fourrageres. On a surtout re- margue des navets provenant de Send ( Morbihan), dont la graine se seme en juillet, dans un terrain sablonneux, pour etre reEcoltes en novembre ou decembre. Les navets sont tres-gros; il n'est pas rare de les voir acguerir un volume extraordiunaire et peser plusieurs kilogrammes. On en seme aussi en aoüt, mais on a remargue gu'ils sont alors beaucoup moins gros. |

M. Fopera lit un discours sur la biologie ou science de la vie, et par suite sur la filiation des sciences naturelles et des autres connaissances humaines.

La section d'agriculture presente'le resume de toutes les observations recueillies pendant 'annee 1825, tant en France, en Italie, en Savoie, en Allemague, gue dans la,

2

(6) Suisse, et particulierement dans le canton de Vaud, sui Vemploi et les avantages incontestables des paragrles.

Seance du 23 mars. M. Saint-Marrin, correspondant a Chambery, envoie un exemplaire imprime du mani- feste du Senat de Savoie, en date du 27 fevrier 1826, portant publication des dispositions prises par le gouver- nement piemontais pour prevenir et reprimer les degäts et enlevemens des paragreles plantes en Savoie.

On lit, au nom de M. pe SergES, correspondant, une seconde lettre sur les cavernes a ossemens et sur les bre- ches osseuses du Midi de la France.

M. €C.-G. Nies—r'Esenseck , correspondant ä Bonn, adresse, tant en son nom gu'en celui de M. Zirertus, di- recteur du Jardin des plantes de Ruitenzorg (ile de Java), le dessin et la description de trois nouveaux champignous.

Pour M. MikLET, correspondant, on lit une note cu- ricuse sur le coucou roux gui vient chague annce se can- tonner et nicher dans le departement de Maine-et-Loire.

On annonce la mort de Saverio Pori, menrbre hono- raire ä Naples; de Scipron BrEIisLACK, correspondant ä Milan, et de LESCHENAULT DE LA "Tour, correspoodant ä Cayenne,

M. TmiesauT DE BERNEAUD commence Vhistoire de la vie et des ouvrages de TnxoPHrAsTE, gui fut aussi grand philosophe gue profond naturaliste.

Seance du 6 avril. —-M. KrrrEL, en prenant cong€ de la Societ€ pour retourner en Baviere, lit un memoire fort interessant sur Vorganisation des pucerons et le pheno- mene de leur fecondite.

Au nom de M. BourLLIER, correspondant, on donue lecture d'un m€moire sur une espece de polypier fossile gu'il a trouv6 aux environs. de Laval ( Mayenne) et gu'il rapporte au genre Favosite de LAMARCK.

(AT) L'on entend la continuation de Vhistoire de Tnto- PH RASTE.

Seance du 6 avril. DiKerentes personres et des mem- bres adressent des tableaux mEtdorologigues gu'ils ont dresses depuis nombre d*annees.

M. CasrEL, membre honoraire, propose de faire des recherches pour connaitre enfin la nature de Parbre gui fournit la rEsine aromatigue, connue sous le nom 'en- cens, dont les Ismadlites fäisaient un si grand commerce, et gu'ils tiraient des bords de la mer Rouge.

M. SouLance - Bopin, Vun des vice-presidens, fait con- naitre une instruction gu'il adresse aux naturalistes-voya- geurs pour la rEcolte des graines, leur envoi pour les cultures du Jardin de Fromont. La Societd ordonne gu'elle sera inseree dans son Bulletin, afin d'en repandre de plus en plus la connaissance,

Pour MM. Miucrer et PAUL LeresvrE, correspondans, on entend la lecture d'une note fournie par le premier sur la bergeronnette lugubre, la mouette pygm€e, la ge- nette commune et le campagnol Econome, et d'un mE- moire du second, sur les organes des vegetaux.

M. TuiEsAuT DE BERNEAUD termine la lecture de son histoire de TnEopurasTE, gu'il se propose de publier in- cessamment, avec la traduction frangaise, gui sera la pre- miere dans toutes les langues modernes, des ouvrages de cet illustre Eleve, ami et successeur dӀRISTOTE.

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Mama aaa avava VV UV VA A

NOUVELLES SCIENTIFIOUES.

HerpETOLOGIE. M. Ricnarp Harvan, de Philadelphie, a donne dans le volume de VAmerican Journal of science and arts de M. Sitimaan, la description de dix especes de grenouilles gu'il a trouvees dans VAmerigue du Nord; en voici les noms : 1, Rana flavi viridis (ar- LAn), abondante aux environs de Philadelphie; R. sy/- vatica, commune dans la Pensylvanie et le New-Jersey ; R. scapularis (H.), de la Pensylvanie ; R. palustris, gue A'autres ont appelee R. pardalis; R.utricularis (H.); R. halerina Daupin, tres-voisine de la R. palustris, mais gui s'en distingue par la taille, la forme de guelgues par- ties et la couleur; R. pipiens L., tres-commune aux en- virons de Philadelphie; ZR. clamata Daunin; R. ocel- lata L., gue SEBA avait nommEe maxima virginiana, el gui vit dans la Floride et le Mexigue; 10° enfin, 4. mela- nota Rarinesoue, gui habite les lacs Champlain et Georges.

II a Egalement decrit, a la suite de ce memoire, une nouvelle espece de ZZyla, gu'il nomme crucialis, et gui provient de la Jamaigue.

M. ne BurainviLLE, de VInstitut, ayant coupe tous les doigts ä une grande salamandre aguatigue, les a vus repousser successivement; ils sont d'abord cartilagineux, mais les os acguierent par degres de la consistance. Cette observation confirme ies expõriences de ŠPALLANZA NI. Une autre facult€, non moins singuliere, est celle de vivre long-temps renfermee dans de la glace. Ce fait avait deja ete reconnu par DuFAaxv.

EnTomoLoGiEe. Des observations rEcentes ont prouve

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gue les larves connues sous le nom de vers luisans sont armees de deux fortes mandibules; gu'elles ne sõnt pas herbivores, comme on Pavait suppose, mais bien carni- vores, ainsi gue Vavait soupconne' M: Cuvixr. Elles atta- guent les colimacons a coups redoubles, finissent par les mettre ä mort et les devorer. Elles les mangent meme lorsgu”ils commencent ä se putrefier. A Petat dinsectes parfaits, le lampyris devient herbivore.

BorAnIOUE. —Apres avoir publid une monographie des palmiers, ouvrage magnifigue, fait avec cette sagavitd profonde et cette Erudition bien dirigee gui caracterisent les vrais disciples de Linnz, M. Marrivs, membre ho- noraire, vient de donner, en meme temps, le premier volume de son Nova genera et species plantarum guas in üinere in Brasilia collegit, et plusieurs fascicules de plantes medicinales des rõgions australes de VAmerigue du Sud. Les descriptions sont faites sur la nature vivante et avec une probite rare de nos Jours : il ne sõamuse point a multiplier les genres et ä rendre ainsi son ouvrage inu- tile, ila voulu payer un tribut honorable 4 la science, et il s'en est acguitte consciencieusement. Le second volume du Genera ne tardera pas ä paraitre, et contiendra une monographie des amarantacees; deja plus de deux cents planches. sont pretes, et le texte imprime passe deja la page 164. La collection des plantes rapportees du Bresil par M. Marrrus a ete recueillie avec goüt et avec soin; elle est la plus riche existant aujourd'hui en Europe; les descriptions de ce savant sont aussi les plus completes et les plus parfaites gui aient paru jusgu'ä present.

INSTRUCTION adressee aux Naturalistes-Voyageurs.

Le chevalier SouLAnGE- Bobin, vice—president de la Societe Linndenne de Paris, membre de la Socicte cen- trale d'agriculture, correspondant de la Societd horti-

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culturale de Londres, etc., etc., consacre, depuis trois ans, sa fortune et ses loisirs ä la formation d'un grand etablis- sement d'horticulture gui, guoigu”encore bien eloign€ de la perfection a laguelle il espere le porter, est deja re- connu pour Etre, par son cadre et le genre de son admi- nistration, le plus grand gui ait ete fonde en France par les soins d'un simple citoyen.

Le but de Petablissement de Fromont est mixte, et son organisation est conforme a cet objet. Depöt central et mEthodigue d'un choix fait avec goüt parmi les richesses võgetales et les conguttes journalieres de la botanigue, ce vaste atelier de multiplication offre reuni a 'ordre, a Petendue et ä la variete des collections, le mouvement de Vindustrie la plus active et la plus feconde en proce- des nouveaux et avouds par la pratigue. La conservation des types et la reproduction des individus lui donnent a la fois le caractere d'une manufacture horticulturale et d'un musee, le simple amateur, le jardinier et le savant trouvent rassemble tout ce gui peut (latter leurs goüts, leurs speculations et leurs recherches.

Pour rGaliser ses projets, le chevalier SoULANGE-BoDIN a besoin du concours d'autres volontes gue la sienne, et gue ceux dont il sollicite Vinteret repondent ä Pappel gu'il leur fait aujourd'hui.

En conseguence, il ose prier toutes les personnes gui soccupent en Europe de botanigue ou d'horticulture de vouloir bien prendre connaissance de cette note, et Vin- former de tout ce gue la contree gu*elles habitent offre de plus remarguable dans le regne vegetal, en esptces ou varietes constantes, tant en arbres, arbustes, arbris- seaux, gu”en plantes herbacdes vivaces ou simplenient annuelles.

Ouant aux habitans des autres regions du globe, et aux voyageurs, capitaines de vaisseaux de longs cours, et chefs d'Etablissemens de culture, le chevalier SOULANGE-

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Bopiv appelle particulierement leur attention sur les ve- getaux gui composent. la grande famille des Palmiers, si peu connue, malgre la magnifigue et savante monogra- phie publide par M. Marrrus, de Munich. (On se pro= cure les Palmiers, soit de noix renfermees dans un brou gu'il faut enlever soigneusement lorsgu'il est succulent, soit de bulbes arrachees dans les forets.)

L'Afrigue fournira des guantitds prodigieuses de Lilia- cees fort belles, telles gue les Amaryllis, les Crinum, les Ixia, les Aloes, les Glayeuls, les Strelitzia, etc., des bruyeres, des Mimoses, des Pelargonium, des Gnapha- lium, principalement Veximium, des Protees, des Gar- denia , des Diosma de toutes les sortes, etc. Les graines des divers Nymphoa, les articulations des plantes grasses, les fruits de Varbre gui produit le Bdellicum, sont parti- culierement desirds.

La grande ile de Madagascar, si peu connue, parce gue les voyageurs nen visitent d'ordinaire gue les plages, est une mine ä exploiter; outre les Orchidees, les Combre- tum, les Pandanus de plusieurs especes, les Ravenala, dont on demande des bulbes cu des graines, on aura a recueillir une foule d'autres plantes dont on connait peu ou dont on ignore absolument encore et les genres et les noms.

L'Arabie presentera de nombreux et intressans sujets dans les familles des Solanees et des Rubiacees.

Le Nepaul, par la diversitd de ses climats, est encore une mine nouvelle de vegetaux d'autant plus curieux et dignes de recherches gu'ils appartiennent ä des genres de notre vieille Europe, et gu'ils donnent plus de certi- tude de les voir s'acclimater parmi nous.

L'Inde offrira les Garcinia , les Artocarpus, les Baring- tonia, plusieurs belles especes de Strychnos, A licium, VArbre d”encens Gui croit aux environs de Calcutta, les Liliacces si magnifigues de Manille et des Molugues, les

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Passiflorces et les autres vegetaux peu ou point connus de Vinterieur de Java, etc., les Lauriers, Cannelliers, Girofliers, Poivriers, Ravensara, et autres aromales si abondans dans toutes les contrees appelces les Indes orien- tales. £

La Chine et le Japon, les cultures sont si anciennes et si perfectionnees, renferment de nombreuses especes d' Azalees, de Pivoines, de Camellia, de Chysanthcmes et d'autres genres gue Europe soupconne ä peine et gui seraient pour elle la source de nouvelles jouissances. “- L'Ocdanie, et generalement toutes les iles gui consti- tuent cette nouvelle partie de Vancien hemisphere, dont le sol est bien loin d*Etre explord, renferment de nouvelles especes dans la famille des Zegurmineuses, dans celles des Myriicees, des Eugenia, des Eucalyptus, des Protea- cees, etc.; de beaux Bancksia, le Telopea speciosissi- ma, ete. etc. |

Dans les forets humides de VAmerigue du Sud on trou- vera de belles especes et varietes de Pothos, de Theo- phrasta, de Coccoloba, de Carolinea; une foule de su- perbes Fougeres, dont il faut simplement enlever les souches ligneuses; des plantes parasites d'une rare beaute, telles gue les Epidendrum, les Vanilliers, les Orchis, les Arethuses, gui se reproduisent de griffes et de semences. La rEcolte de ces dernieres est specialement recommandee pour les Passi/lorces, les Aristolochiees, les Melastomees et divers grands arbres encore peu connus; les (Juingui- nas, dont beaucoup A'especes sont cultivees a Santa-FE, a Cumana, a Ouito; les Araucaria excelsa et imbricata, maguifigues arbres verts gui decorent les hautes mon- tagnes du Bresil et gui pourront se naturaliser dans guel- gues parties de VEurope; VArbre ä lait gui croit sur les Cordilieres, depuis Barbula jusgues au lac Maracaybo, il estappel€ Palo (le Vaca et Arbol de Leche.

Les grandes ouvertures faites dans les forets vierges de

(13) la Guyane permettront d'y decouvrir une foule de ve- getaux gue le savant AUBLET n'a pu decrire, et des especes differentes de celles gu'il nous a si bien fait connaitre.

Toutes les regions du nord de 'AmtErigue retiennent des especes encore rares dans nos cultures, et ici Vatten- tion doit tout ä la fois embrasser les grands vegetaux ligneux propres aux constructions, les plantes susceptibles d'entrer dans notre belle France, soit comme principes alimentaires pour Vhomme ou les bestiaux, soit comme contribuant ä Yornement de nos jardins, soit enfin comme utiles ä Vart de guerir, ä la teinture, etc. Il ne faut point non plus oublier les plantes veneneuses, principalement lorsgu*elles sont employees par les indigenes, ou gu*elles offrent des particularites remarguab!es dont la science peut faire son profit.

Modes de preparation et d*envoi. —Toutes les graines seront recoltees dans un €tat de parfaite maturitd, les plus fines renfermees en des sacs de bon papier, les autres stratifices dans d»,sable bien sec, et toutes placdes dans des vaisseaux hermetiguement clos. La stratification est une sEmination provisoire gui seule peut conserver leur faculte germinative pendant plusieurs anndees et durant les plus longs voyages. La sciure de bois est bonne aussi, mais il faut avoir la precaution de la passer au four, comme on le fait pour le son gue Von veut purger des mites et des ogufs autres insectes.

Les graines huileuses, sujettes ä rancir promptement, telles sont celles des cafeiers, des chönes, des noyers, de Varbre ä the, des myrticees, des laurinees, etc., doivent Etre stratifides sõparement, avec beaucoup de soins, dans un sable tres-fin et tres-šec.

Celles J'une moyenne dimension peuvent Etre envoyees dans leur pericarpe, dans des petits bocaux hermetigue- ment fermes äu moyen d'un verre fix€ avec du mastic de vitrier, ou bien de bouchous en bois ou liege enduits

(14 ) d'une couche de cire ligudfide, ou, ce gui est preferable, d'une couche de goudron.

Pour les graines succulentes, il importe de les isoler, parce gue leur agglomeration produirait infailliblement une fermentation plus ou moins prompte, gui ies ferait toutes pourrir, Roxsurcu les plongeait dans un mucilage de gomme arabigue : cette enveloppe, en se durcissant, les garantissait de tout principe destructeur, et permet- tait gu'elles arrivassent de la Cöte de Coromandel en Eu- rope sans Eprouver la moindre alteration.

Oauant aux oguons, griffes, bulbes et caieux, aux plants enracinds, gui doivent toujours avoir de six ä dix deci— metres de haut, aux marcottes ou boutures, il convient de les placer soit dans de la terre prise au lier meme ou la plante etait en pleine vegetation, soit dans toute autre terre bien divisee, ameublie, et plutöt un peu trop seche gue trop humide. La terre gue fournissent les troncs d'arbres pourris est excellente, mais il faut s'assurer si elle ne renferme point d'iosectes. Les võgetaux gue M. Pen- ROTTET a rapportes de la mer du Sud sont arrives en bon Gtat, et ont tous germe, parce gu'il les avait traites de la sorte.

Le tout peut €tre enferme dans des petits barils en bois, solidement cercles, enduits d'une bonne couche de bitume tant dans Vinterieur gu'a Vexterieur. Dans cet etat les graines sont inalterables, et guand les vases sont bien clos, Vacces en est interdit aux insectes, ä Vair exte- rieur, a Vhumidite et meme ä la chaleur.

On doit surtout se garder, malgrg guelgues theories gui paraissent mal fondees, 'employer la mousse fraiche et Vimmersion dans la cire ou le-goudron : les plantes de la zone torride, expedides ainsi en France, sont arrivees ou pourries ou completement seches.

Pour tous les objets sans distinction , mais plus parti- culižrement pour ceux gui sont nouveaux ou tout-a-fait

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inconnus jusgu'ici , Von voudra bien avoir soin de joindre a chague espece : pour les arbres et autres plantes li- gneuses, un rameau, portant fleurs ou fruit, muni de feuilles, et pour les vEgetaux herbacds, la plante entiere, avec sa racine, le tout bien preparc, bien sech€, etiguetd soigneusement avec des numeros correspondans ä ceux des graines, bulbes ou fruits, et placd dans des cahiers de papier gris, retenus ensemble par deux planchettes bien unies et fixees par une corde croisee; ž

20 Une petite note contenant, €crits tres-lisiblement, le nom gue la plante porte dans le pays, celui de la contree elle a ete recueillie, la gualitd du sol ou elle croit, Vexposition guelle aime, la hauteur du lieu au- dessus du niveau de la mer, Vusage gue Von en fait, soit comme aliment, soit comme objet d'art ou d'ornement, soit comme mEedicament, ainsi gue les autres propriet€s gu'on lui attribue, Velevation ä laguelle elle atteint le plus habituellement, la couleur et Vodeur des fleurs gu*elle porte, etc.

L'cil fortement fix€ sur le but-eleve gu'il se propose datteindre, le chevalier SourAnce-Bonirx, tout en conti- nuant avec ardeur les travaux gui doivent 'y conduire, invogue avec franchise et de confiance le concours de tous les voyagenrs, botanistes, cultivateurs, directeurs de jar- dins des plantes, capitaines de vaisseaux , savans, amateurs et philanthropes de tous les pays; il les prie de 'honorer de leur correspondance, et de Vinstruire exactement de ce gui pourra contribuer ä agrandir son Etablissement et perfectionner ce gu'il a fait jusgu'ici; il satisfera con— venablement aux frais des envois, et prendra en. con- sideration les diverses propositions gui lui seront faites. Le bien gui pourra r€sulter de son entreprise sera Pou- vrage de tous ceux gui y auront ainsi' contribue. Dans cette communaute d*efforts, la seule chose gui appartien- dra exclusivement au chevalier SouLAnGE-Bopin, et dont

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il reclame des aujourd'hui Pentiere prerogative, ce sera le sentiment de reconnaissance gu'il professe d*'avance pour ceux gui, repondant ä ses voeux, se seront faits ainsi ses genereux collaborateurs dans les diverses parties du monde.

Lieux pour Vexpedition.— Les envois faits par VOcean seront expedies au Havre, a MM. Evrtts freres, negocians; a Nantes, a M. LesLave; ä Bordeaux, a MM. Dunranp freres, eommissionnaires-chargeurs ; et ceux par la Me- diterrande , sur Toulon, a M. Roserr, directeur du jar- din de la marine, avec la suscription en gros caracteres ; JARDIN DE FROMONT, ä M. le chevalier SOULANGE- Bopin, a Paris, rue Sainte-Anne, n9 44.

GxorLoc1E. On trouve dans le X* volume de Vex- cellent journal gue publie M. SizLrman, membre hono- raire de la Societ€ Linneenne, un memoire de M. CALEB ATwArErR, de Circleville, sur les richesses minerales d'une partie de VEtat de 'Ohio, et un autre sur les premiers habitans de cette contree, jadis si deserte, aujourd'hui le theätre de la plus active industrie.

Seconde lettre sur les cavernes ä ossemens et les breches osseuses du Midi de la France, adressee a M. THIEBAUT DE BERNEAUD par M. MARCEL DE ŠERRES.

Monsieur, dans la lettre gue j'ai eu 'honneur de vous adresser (1) sur les cavernes ä ossemevs de Lunel-Vieil , pres de Montpellier (Herault), Jai avance gue ['etrange rassembiement des animaux fossiles gui s'y trouvent comme accumulds Etait probablement ä un cours d'eau. Comme cette cause n'a rien d'analogue ä celle gue gue Von suppose avoir agi dans d'autres lieux, il Etait naturel de chercher ä reconnaitre si dans nos contrees ce

(V) Voyes le IVe vol. des Memoires, pag. 108 du Bulletin de 1825.

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(47) cours d'eau m'aurait pas eu une direction determinde, et par suite ä rechercher s'il n'existerait pas d'autres cavi- tes, soit longitudinales, soit verticales, dans cette meme direction, gui offriraient Egalement un certain nombre d'ossemens fossiles.

Conduit par cette idee, Jai decouvert, avec M. pe CHRISTOL, gui m'a constamment secondd dans ces recher- ches, deux:nouvelles cavernes ä ossemens, ä Saint-Antoine et ä Saint-Julien, toujours pres de Montpellier, et de nouvelles fentes verticales remplies de breches osseuses, semblables ä celies de Sete; les unes ä ciment rougeätre, comme celles de Baillargues et de Vendargues ( Ierault); les autres sans ciment colore, comme celles d'Anduze et de Saint-Hippolyte (Gard), d'Aix (Bouches-du-Rhöne),. de Pezenas (Herault), de Villefranche-Lauragais (Haute- Garonne) et de Perpignan ( Pyrenees-Orientales). Toutes ces cavitds, soit celles gui sont longitudinales, et gue Von designe ordinairement sous le nom de cavernes, soit celles gui, verticales, ont ete presgue entierement remplies de breches ä ossemens, ont cela de commun, d'avoir leur direction ä peu prts parallele au mEridien, en sorte gue le courant gui les a remplies en tout ou en partie de terres meubles, de sables, de galets et d*ossemens, semble avõir agi du nord au sud ou du nord-est au sud-ouest. Onant au nombre d'ossemens reunis dans les fentes longitudi- nales ou verticales, jil parait assez proportionnel ä la grandeur des cavites gui les ontrecus, et en raison inverse de la distance du point de depart du courant gui les a charrids ; aussi le nombre des animaux ou de leurs de- bris gue Von decouvre dans ces fentes, soit longitudinales, soit verticales, est—il constamment plus grand dans les premieres gue dans les secondes.

IL semble -donc resulter de ces faits gu'au moins, dans le Midi de la France, la meme cause gui a amonceld tant d'ossemens dans nos cavernes, en a porte egalement dans

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les fentes verticales des formations preexistantes, ou les ossemens se sont solidifids avec les terres avec lesguelles ils avaient ete transportes. Aussi les breches osseuses ne sont point restreintes, comme on Va pensd jusgu'a pr€- sent, aux rochers isoles et avances des bords de la Medi- terranee, puisgu'il en existe un assez grand nombre loin de cette mer et tout-a-fait dans Vintdrieur des terres. Comme nous en avons observe partout il sest opere des fentes, soit dans le calcaire grossier, soit dans le cal- caire jurassigue, soit däns la dolomie grise ou dolomite compacte, nous ne craignons pas d'avancer gue, dans nos contteees meridionales, Von trouvera des breches osseuses dans presgue toutes les fentes gui se sont operees dans ces formations, et cela independamment de leur eloigne- mentde la Mediterranee, pourvu toutefois gue le calcaire du Jura et la dolomie ne soient pas ä une trop grande distance des terrains tertiaires. Le nombre de ces osse= mens y sera probablement proportionnel ä la grandeur des cavites gui les auront recus, comme il en est dans toutes les localites observees jusgu'ä present, et enfin, Von sera d'autant plus certain d'y en decouvrir, gue Von se trouvera plus rapproche de la direction generale gue nous avons deja indiguee.

Ce gui prouve encore gue les terrains ä ossemens des cavernes, comme les breches osseuses, ont €te produits par les memes causes, et sont les uns et les autres des formations independantes et ä peu pres contemporaines, c'est gue ['on y decouvre presgue generalement des ani- maux analogues. Tels sont, par exemple, les ruminans gui ont des representans partout, parmi lesguels i! y a deux genres, les chameaux et les moutons, gui, jusgu'ä pr€- sent, n'avaient pas ete reconnus a |Etat fossile, et gui se trouvent du moins les derniers, non-seulement dans les cavernes ä ossemens, mais encore dans les breches osseuses de Villefranche-Lauragais, de Perpignan et de Sete, ä ce

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gu'il parait. Les oiseaux et les reptiles, guoigue plus rares parmi ces formations, s'y montrent €galement, soit des especes de rivage et des gallinacees parmi: les premiers, soit des lezards, des couleuvres et'des tortues parmi les seconds. Les rongeurs, les pachidermes et les solipedes offrent egalement leurs debris dans ces divetses forma- tions; et parmi les fossiles gui appartiennent a guelgu'une de ces families il en est de la plus grande taille, puisgue Von y reconnait des debris de rhinoceros, d'hippopotames et de chevaux; mais, comme les carnassiers, on ne les võit pas' partout, guoigue les rongeurs, par exemple, soient assez nombreux daus les cavernes ou dans les bre— ches dont le limon ou le ciment est-colore en rouge (1).

Ces debris de guadrupedes terrestres sont aussi parfois accompagnes de debris de testacees; presgue toujours ces testacees ont appartenu a des mollusgues terrestres fluviatiles, ce gui indigue gue ces fossiles ont Etre charri€s dans les lieux ou on les observe par des eaux douces, guel gue soit leur rapprochement ou leur Eloigne- ment des mers actuelles, car les Cyclostoma elegans et Bulimus decollatus sont presgu'aussi abondans a Sete (2), cest-ä-dire aux bords de la Mediterrance, gue dans les breches de Vendargues et de Baillargues, et les cavernes ä ossemens de Lunel-Vieil, de Saint-Antoine et de Saint- Julien. 11 est vrai cependant gu”avec ces debris d'animaux

(1) Les grands carnassiers ont aussi leurs representans dans nos breehes osseuses, et en eflet, des ours de grande taille se montrent dans les breches de Perpignan, avec des debris du cerf ä bois gi- gantesgue gue [on retrouve dans les breches de Pezenas.

(2) II n'est pas inutile cependant de faire remarguer cjuc ces coguilles terrestres si abondantes dans la partie superieure des fentes oi ont coule les breches, le sont beaucoup moins dans la

partie inferieure les os fossiles sont pourtant en fort grand nombre.

(20 ) terrestres et fluviatiles "on -decouvre guelgues restes de mammiferes marins ou de mollusgues de mer; mais ces especes marines, les memes gue celles gue |'on observe entre les masses du calcaire grossigr, en ont €t6 evidem- ment detachees. Des lors on ne doit pas tre etonne de les y voir melees, surtout dans les lieux, comme Pe- zenas et Perpignan, ou les breches ä ossemens ont ete le plus tumultueusement formees, si Yon peut s*exprimer ainsi; car, dans la premiere de ces localites, le ciment gui en forme la päte a saisi, en meme temps gu'un grand nombre d'ossemens, des laves, des scories, des obsidien- nes, et enfin tous les produits volcanigues gui se trou- vaient ä sa portee, Cependant ces breches ne doivent pas plus etre considerees comme de formation volcanigue, a raison des laves gu'elles renferment, gu'on ne doit re- garder celles gui contiennent accidentellement des de-

bris d'etres marins comme de formation marine. En.

eflet, Von sait aujourd'hui gue les ossemens des guadru- pedes conduisent, par un grand nombre de raisons, a des rEsultats beaucoup plus rigoureux gu'aucune autre de- pouille de corps organises; et leur nombre est trop consi- derable dans nos formations, pour ne pas les considerer comme de veritables formations d'eau douce, "gui ont cela de particulier, d'etre tout-a-fait independantes des terrains cu on les rencontre. Aussi les voit-on indiffe- remment dans le calcaire grossier, le calcaire jurassigue, la dolomite compacte, ou au-dessus et au-dessous du ni- veau de la Mediterrance, parce gue, Etant des formations detransport et d'alluvion, elles se sont accumulees dans tous les lieux des fentes ont pu les recevoir.

Le rapprochement gue nous faisons ici entre ies ter- rains A ossemens et les breches osseuses du Midi de la France, outre gu'il donne un grand interet ä la decou- verte de nos cavernes a ossemens, puisgu'il indigue gue les sables et les terrains meubles gui en recouvrent le

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sol y ont ete transportes par une cause generale, pourra sans doute setendre a d'autres localites, ou Von na »pas suppose gu'il y eüt des breches osseuses, parce gue celles indigudes jusgu'ä present avaient toutes oflert un ciment rougeätre gui les avait fait remarguer, caractere gue 'on avait cru propre aux breches ä ossemens. Ce ciment co- lord dšpend pourtant de circonstances accidentelles et de pure localitd ; il est meme sujet ä Eprouver des variations dans une m€me localite, car a Sete, par exemple, il existe des breches osseuses sans ciment rougeätre, comme avec cette sorte de ciment. Ainsi, en y faisant bien attentions Von reconnaitra, nous croyons du moins pouvoir Vavan- cer, gue la plupart des ossemens des mammiferes terres- tres, decrits comme provenant de rocs si durs gu”on ne pouvait les en detacher gue par fragmens, €taient des ossemens enveloppes par des breches solides et compactes: Tel nous parait avoir €te le fameux cerf fossile dont parle SPADA (Cat. lapidum veronensium, pag. 45), et gui Etait incrust€ dans un roc si dur (comme les debris du cerf' ü bois gigantesgue gue nous avons decouvert dans les breches de Pezenas et de Perpignan) gue Von ne pouvait les en arracher gue par morceaux (1).

L'on juge aisement gue;, guel gue soit le degr€ de du- ret€ ou de compacite des breches a ossemens, elles sont loin d'etre d'une €pogue.aussi ancienne gue les derniers de nos bancs pierreux deposes en couches regulieres et continues, et par conseguent gu'elles peuvent receler des guadrupedes terrestres, meme d'une grande taille, ce gui

(1) Dans le moment ou pecris ces lignes; Von mapprend gue Von vient de decouvrir de pareilles breches osseuses dans les environg de Villefranche (Aveyron ). IL parait gu'on y avait trouv6 des de- bris de pachydermes, et entre autres des dents. Ces dents ont ete donnees ä M. Durresnorx, ingenieur des mines fort distinguc, gui, sans doute, les fera connaitre, ainsi gue les breches osseuses elles ont ete decouvertes.

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suppose necessairement Vexistence de terres seches et de contšnens hors du sein des eaux. En eflet, ces breches sont.d'une date põsterieure au calcaire grossier, puis— gu'elles ont souvent could entre les couches de ce calcaire, ou gu”elles ont rempli les fentes gui se sont operees entre leurs masses; des lors il mest pas plus Gtrange d'y ren- contrer diverses espöces de cerfs, des ours, des moutons, des chevaux, des castors ou des rongeurs analogues, et memedes oiseaux de la famille des gallinacees, gui, comme ces guadrupedes, annoncent des terres seches, gue de voir des mammiferes terrestres dans les bancs reguliers des gypses a ossemens.

D'ailleurs, il n'est nullement contraire aux theories re- cues d'admettre gue les breches osseuses, guoigue sou- vent elles aient une grande compacite, puissent renfer- mer, comme elles renferment en eflet, des debris de guadrupedes vivipares et ovipares, avec des oiseaux, puisgue ces breches, comme les terrains ä ossemens de nos cavernes, sont des formations de transport gue sur- montent les terrains marins superieurs, et par conseguent le calcaire grossier. Aussi les breches osseuses, guoigue souvent solides et compactes, ne sont jamais disposees en couches regulieres et continues; des lors elles n*ont rien de commun avec les derniers bancs, gui annoncent un sejour long et tranguille de la mer sur nos continens, tels gue le sont ceux du calcaire grossier, ou Von ne peut guere esperer de decouvrir des restes de guadrupedes vivipares, et ou il n'existe en eflet gue des debris de mammiferes marins, mElds et confondus avec des pois- sons et des mollusgues Egalement marins.

Ces observations generales suffiront sans doute pour appeler Pattention des naturalistes sur un sujet d'un aussi haut interet pour la geologie positive; mais afin de ne pas anticiper sur le memoire detaille gue nous vous avons adress€ sur le rapport gui existe entre nos cavernes ä

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ossemens et nos breches osseuses, nous observerons, en finissant, gue nous avons enfin decouvert des debris de reptiles dans la caverne de Lunel-Vieil, A la veritd nous n'y avons point encore rencontre des tortues, car c'est ä des reptiles de ce genre gue doit se rapporter, ce semble, Vexcrement decrit dans ma precedente lettre. Cependant, comme ce genre existe dans la caverne de Saint-Antoine, gui est peu eloignee de Lunel-Vieil , nous ne doutons pas de le reucontrer dans les nouvelles fouilles gue nous allons faire executer dans cette derniere caverne, et dont je m*em- presserai de vous rendre compte, si vous continuez ä trou- ver assez d'interet a ces recherches pour leur accorder une place dans nos interessantes Annales.

Vavais deja observ€ gu'au premier abord la presence des reptiles confondus avec les debris des guadrupedes vivipares entasses dans la caverne de Lunel-Vieil pouvait faire presumer gue les animaux auxguels ces excremens se rapportaient, comme ceux avec lesguels ils se trou-- vaient, avaient vecu dans les lieux memes ou on les ob=- serve aujourd'hui (1). Gependant, si Von fait attention A la composition de ces excrEmens, form€s presgue entiöre- ment de debris insectes et de petits poissons, probable- ment d'eau douce (supposition la plus favorable a Vhy- pothese gui ferait considerer les debris des animaux de nos Cavernes comme des restes de ceux gui y avaient võcu), excremens gui, par cela m€me, se rapportent ä guelgue reptile du genre des tortues, on ne peut supposer ni gue des tortues gui vivaient dans des eaux courantes

tt E Tr

(1) Il est remarguable gue les debris de reptiles fossiles decou- verts dans nos cavernes soient precisement et des tortues et des 16- zards, reptiles du moins les derniers gue Ton decouvre egalement dans les breches osseuses, ainsi gue Von peut sen assurer dans le tome 1V, page 207, des Recherches de M. Cuvier sur les ossemens

fossiles.

"

(24)

aient pu laisser leurs debris au milieu de nos cavernes; ni gue les restes de ces tortues y aient ELG entraines par les animaux carnassiers dont nos souterrains seraient suppo- ses avoir Gt€ le repaire. Dts lors la presence de pareils excremens, loin de faire supposer gue les animaux dont nous observons les debris dans nos cavernes sont les de- pouilles de ceux gui mouraient naturellement ou gui y Etaient deyvores par des carnassiers, semblerait au con- traire amener ä penser gue Vetrange rassemblement des etres gue Von y observe a Ete produit par une cause ac- cidentelle, telie gue celle des eaux courantes gui y ont confondu, sans distinction, tout ce guw'elles entrainaient dans leur course rapide.

ar ranna

BUSTE DE LINNE.

Plusieurs Membres residans et honoraires ayant te— moigne le desir de posseder le buste de Linnt, la Socicte Linncenne a autorisd M. Rexs, habile sculpteur et Ücpoux d'une de ses dames Associces-libres, a Vexecuter en pelit, d'aprös le buste authentigue gu*elle a recu de la famille du grand homme. Ce buste est pose surun soc ol Von a, figure la Linnea borealis; i] a, en tout, 48 centimetres de haut. Il est bien venu. Chague exemplaire sera revetu du grand sceau de la Socicte, comme garantie de la fide- litd d?execution et comme garantie de la propriete de M. Rers.— Les Membres et les Correspondans gui vou- dront en faire Vacguisition peuvent adresser leurs de— mandes et Vargent, Franco, au Secretaire perpetuel. Le prix est de dix francs pour les Linncens, et de guinze francs pour les etrangers, non compris les frais d'expe= dition.

RU TAAS AU AA AAL A AAA TAA RV A RA RAA AA AAA

BULLETIN *LINNEEN.

3 pe 1 ANNEE 1826.

SEANCES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

SEANCE du 4 mai 1826.—M. Rexs, sculpteur, fait hom- mage d'un petit buste de Linne, gwil a execute d'apres celui appartenant ä la Socidte, Ce buste est accepte, il sera compris dans les encouragenens ä accorder.

M. Guesnerx, correspondant, lit un m€moire intituld : Meteorologie syst-matigue. L'auteur est invite a donner a sesidees tout le developpement dont elles paraissent encore susceptibles.

M. Descourrirz decrit la plante nouvelie decouverte parmadame pe Mazeau,associce libre, et gu*elle a remise ä la Societe. II propose d*en constituer un genre nouveau, sous le nom de Z/azca. Ce memoire sera pub'id.

M..Lemercien fait connaitre les applications nouvelles et essenticllement utiles gue le fruit et le bois du marro- nier d'Inde viennent de recevoir de M. VEzcwaup-Ro- MAGNESI, A'Orldans. 1! engage la Societe ä comprendre ce savant au nombre de ses correspondans, et de lui en dd- livrer le diplöme ä titre d'encouragement. —Accorde.

Au nom d'une commission speciale, M. Bonarous rend compte des differens mEmoires sur la culture des vers a soie, sur Ja meteorologie et Vhygrometre de M. Martin, propridtaire a Virrieux-sur-Pelussin, departement de la

4

(26) Loire. Il propose de le nommer correspondant, pour reconnaitre les efforts gu'il fait dans vue de repandre en son departement une industrie propre ä Venrichir et a employer utilement les bras des malheureux , et pour le remercier de ses communications. —Adopte,

Scance. du 18 mai. Madame pe Maztau fournit de nouveaux renseignemens sur la plante gu'elle a decou- verte; elle espere Penvoyer bientöt vivante.

On lit une lettre de M. Asriez, correspondant, dans la- guelle il indigue de nouveaux moyens pour proceder aux experiences provoguees sur la proprietd des Epines, con- siderees dans leurs fonctions physiologigues et meteorigues.

M. LEvEILLE, en rappelant les notes de MM. Nits p*EsengEck sur le Dyctüophora, fait sentir la necessite de donner les caracteres du genre, en meme temps gue |'on fera connaitre!'espece de Java, etd*y joindre la description de Vespece de la Guyare publide par VENTENAT. Pour com- pleter le travail,il propose de donner la figure des deux Dyctiophora maintenant connus. Ces diverses proposi- tions sont adoptees.

La cause de 'engourdissement d'hibernation chez les animaux dormeurs, a Ete examinee par M. PasrgE. Le som- meil gtant une fonction dela vie necessaire au complement du travailde lanutrition, Vhibernation, au contraire, estun etat de lutte, de defense, de resistance contre les agens extErieurs gui sont occasion simple de cet Etat; mais la cause essentielle consiste dans la force de resistance du principe vital, gui etablit un etat de situation fixe daus le parenchime organigue, sans alterer sa contexture.

Au nom de M. BerToLont, correspondant a Bologne, on lit la description d'une nouvelle espece de Chara, gv'il nomme ülvoides et gui a Ete trouvee pres de Mantoue, dans le lac superieur, par M, Paus Bargiezt, directeur du jardin botanigue de cette ville,

(27)

Pour M. MILLET, correspondant, on lit un m Emoire sur un nouveaugenrede coguilles, de la famille des Žoophages, auguel il impose le nom de Defrancia.

Une notice sur Vantribe marbr€ee, et sur le dermestes des caves, fournie par M. VALLOT, correspondant, est en- tendue avec interet.

On s'occupe des preparatifs pour la fete champttre du 24. MM. Lemercien, PasrrE, BoULLET-Lacnoix et GI- ROU, sont nommes maitres des cEremonies.

Fete annuelle du 24 mai. Cette journee, I'une des plus belles de tout le mois de mai, a ete celebree par les Linneens de la capitale, et un bon nombre d'autres, ac- courus des departemevns. La premiere station a eu lieu dans les bois de Chaville, la seconde dans ceux de la Ronce, et la troisieme dans ceux de Fausses-Reposes, entre Ver- sailles et Ville-d*Avray. Les recherches ont produit beau- coup de coguilles fossiles, guelgues autres tres-peu con- nues, sept especes d'insectes fort rares aux environs de Paris, une valeriane dont la place naturelle servira de transition entre Vofficinalis et la dioica, et plusieurs cryptogames, tres-mal decrits ou point connus. Pendant gue |'on dressait lesnotesdes objetsrecueillis, M. LEVEILLE, vice- president, entretient la compagnie d'un procede pour priver aussitöt de la vie ['insecte destind a faire par- tie des collections. Il a en fait Pepreuve sur des fourmis contenues dans une boite, sur des araignees et divers co- leopteres. Le moyen consiste ä verser sur les stygmates une goutte A'ether sulfurigue concentre, ä Paide Aun pe- tit pinceau trempE dans cette ligueur. L'animal meurt aussitõt sans rien perdre de la fraicheur de la vitalitd.

A midi, les instrumens m€teorologigues consultes, ont donne, le thermometre 16 degres cen tigrades; le barometre, ramenea zero, millimetres 751, 42; Chygrometreä cheveu,

70 degres ; Vatmosphere etait calme et le soleil radieux.

JA

(28)

La seance a et€ tenueau lieu dit le Belvederde la Ronce, d'ou Voeil plane sur un panorama tres-varid, tres-Etendu, et ou le buste de Linne Gtait placd sous un döme de ver- dure. Apres le discours d*ouverture, prononce par M. le docteur DescourTiLz, president, on a procede€ ä Velection de son successeur. M. SouLAnGE-Bopin ayant reuni tous les suffrages, a Ete proclamd, et M. CASTEL, second vice-pre— sident. Pendant cette double Election, les dames associees- libres ornaient de couronnes le buste: du legislateur des sciences naturelles, et de guirlandes le cippe gui le porte.

M. SouLancE-Bopiy rendit ensuite un compte som- maire de Vetat actuel de son bel Etablissement horticul- tural de Fromont, et fit connaitre une nouvelle espece de Magnolia par lui obtenue de !union de |'Vulan et du dis- color. La Societ€ impose a cette belle espece le nom de Magnolia Soulangiana.

Une ode, dans laguelle M. CAsTEL peint le mouvement imprime par LinmE a ses nombreux disciples, a €te en- tendue avec plaisir. Puis, au nom de M. RoesAHM, Corres- pondant en Sutde,M. LEVEILLE, vice-president, a lu la des- criplion des jardins d' Hammarby et du museum du grand LinnE. Cette description est accompaguee de deux dessins exEcutes sur les lieux par M. GRAFSTROEM.

Apres des stances intitulees /a Maison des champs, r€- citees par M. Cn. LEMESLE, correspondant, M. BAILLY DE MerLieux, membre residant, a lu des considerations ge- nõrales sur la vitalitd et Virritabilite des võgetaux.

M. DE CHEVIGNE, correspondant, lui a succede pour lire une Ode ä la rose, gu'ila traduite d'AnAcrEon. On a enfin entendu M. TmiisauT DE BERNEAUD, guia entretenu |as- semblee de Vimportance des faits bien recueillis en histoire naturelle et de la marche ä suivre pour les etablir d'une maniere profitable aux progres de la science,

On a ensuite distribud soixante Linna borealis en- voy€es par mademoiselle Erisasern Lanne, fille ainee du

(29) grand homme et ässociee libre. Puis on a ordonne |'im= pression de toutes les pitceslues ä la sdance, ainsi gue celle des deux dessins de M. GnAarsTRoem (1).

A cing heures on s'€st reuni en banguet, sous un chene, dans les boisde Fausses-Reposes. La gaitd presida au festin. Parmi les chansons inspirees dans cette aimable circon- stance, on a vote [impression du Couvent Linncen de M. AporpnE DELA10U5, membre auditeur, et du Printemps des Linncens, chante par mademoiselle URANIE "THIEBAUT pe BERNEAUD, associce-libre.

Scance du 8 juin.—-On recoit une boite de graines pro- venant de Vile de Cuba, erzvoyees par MM. Ossa et, DeLa- SAGRA, correspondansa la Havane. M. Bonasree est invit6 a examiner celles de ces graines gui peuvent interesser Vindustrie, le surplus est remis ä M. SOULANGE-Bovin; pour les cultiver et en rendre compte.

M. Vincent Amoneux adresse de Montpellier un ma- nuscrit legud a la Societe par feu son frere, membre ho- noraire. C'est une notice des.insectes de la France reputds venimeux et de ceux gui sont incommodes. Un membre ayant fait observer gue ce manuscrit offre la seconde €di- tion, considerablement augmentee, d'un ouvrage gui nexiste plus dans le commerce, gui est fort recherch€ des naturalistes, Vimpression en est vote.

M. DesvEAux, correspondant, fait hommage d'un sy- nopsis inedit des Fougeres; et M. pe LA PYLAIE rend un compte sommaire de ses courses sur-les cötes du Finistere et du Morbihan.

On renvoie aPexamen deVingenieur en chef des pontset chaussees du-departementde Seine-et-Marne, un mEmoire de M. Desuaxes, correspondant, sur la riviere d*Yeres.

(1) La Relation- de cette fete brillante se trouve au Secretariet de la Socicte : prix 3 francs.

(30)

Trois papillons peu ou point connus sout decrits par M. ALEXANDRE LEFEBVRE, ainsi gue deux plantes actuelle- ment en fleurs ä Fromont, la Mantisia infectifera et VA- maryllis jaksoniana , par M. TuiEBAUT DE BERNEAUD.

Seance du 22 juin.— La Colonie Linneenne de Bruxel- les adresse les details de la fetegu'elle a celebree le 24 mai dans le village d*'Auverghem. La pluie a derange la course gui devait se faire dans la foret de Soigne. La seance a ete tenue au village; on y voyait une deputation de la com- mission du Musee, des Societes d'agriculture, de Flore et d'horticulture de Bruxelles. M. pE Ronnar, president, a rendu compte d'une excursion mineralogigue et botani- gue gu'il a faite dans le pays du Luxembourg avec M. Nxsr, correspondant linneen et directeur du jardin des plantes de Bruxelles. M.. POLLART DE CANNIVRIS a entre- tenu la compagpnie de ses observations sur la marche des vents dans le Brabant. On a ensuite parld du succin, dont le gisement au hameau de Trahegnies, prts de Binch, est connu depuis 1759, et dont Yhistoire a ete faussee dans les Annales des sciences physigues, publides pendant guel- gue temps ä Bruxelles. Un banguet amical a termine cette rEunion toute fraternelle.

Pour mademoiselle Lieerr, associee-libre Malmedy, on lit deux memoires, 'un surle genre Znoconra de la fa- milledes algues, Vautre sur le genre Asteroma, jusgu'ici fort mal observe, avec la description de deux especes bien caracLErisees.

Au nom de M. Dumonr, correspondant ä Arbois, on en- tend la lecture de guelgues observations sur is droits de consommation etde circulation des vins.

M. ScureiBEr, correspondant, communigue le resultat des recherches auxguelles il s'est livre pour connaitre les võritables habitudes du coucou. Ce memoire est entendu

(31) avec interet : il remplit une lacune dans |'histoire de ce singulier oiseau.

Les ministres de interieur et de Ja maison du roi, desi- rant des renseignemens positifs sur Vaction des paragre- les, une commission de neuf membres est chargee de reunir *sous forme de rapport, tous les documens four- nis äia Societe par ses correspondaus, el de tenir son Lra- vail pret pour le 27 du mois.

Scance extraordinaire du 27 juin. On recoit le pro- ces-verbal de la reunion des Linudens de la Savoie, gui a cu lieu le 24 mai a Chambery , et la demande gu'ils font d'Etre constituds en colonie. La densande est accueillie, les elections faites adoptees, et la Societe decide gu'il leur sera envoy€ un buste de LinnE (grand modele). La feie n'a pas ete favorisde par le temps; elle devait avoir lieu a Haute-Combe, mais il n'a point empeche des amateurs distinguds de se reunir aux Linndens de toute la Savoie. M. Sainr-Marrin, Elu secretaire, a prononce un discours sur la solennite du jour et les travaux gue la colonie de- vait se proposer. M. BonJEAn, vice-president, a fait con= näitre plusieurs plantes rares gwil a trouvees dans ses courses botanigues, et M. PerrET, divers insectes des en- virons M'Aix, gue:'on ne rencontre d'ordinaire gu'au võisinage du põle et de Peguateur. La colonie a visited la belle propriete horticulturale de M. Fr. Burpin, pre sident, et a termine sa fete par un banguet.

M. le comte Degean envoie les deux premiers volumes du Species general des coleoptöres de sa collection; attendu 'importance de cet ouvrage , M. Duroncner est charge den faire Vexamen et d'en rendre compte.

M. SimonneT, membre honoraire, fait part de guelgues observations recentes gu'il a faites sur la germiuation d'un Convolvulus arvensis, sur Vexistence et le jeu des ra-

(32 )

cines du Lathrea clandestina, et sur Võrigine de Nergot du seigle. E

L'ordre du jour appelle le Rapport sur les paragreles. M. PAUPAILLE en donne lecture. Il est approuve ; la So- ciete ordonne gu'il sera imprim€, non-seulementdans les Annales,mais encore tire ä part pour Ctre distribud partout la grele caüse des ravages. Il sera, de plus, remis aux ministres de Vinterieur et de la maison du roi, en les in- vitantä determiner le Gouvernement ä propager 'emploi des paragreles, ä conceder aux conseils-generaux des de- partemens Vautorisation par eux demandee, de s'imposer des centimes additionnels pour le paragrelage des com- munes demeurces jusgu'ici Etrangeres a cette utile opd-

ration.

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NOUVELLES SCIENTIFIOUES.

Boranicue. M. TenorE, membre honoraire, a en- richi la Flore de Naples de la decouverte de plusieurs plantes interessantes demeurces inconnues jusgu'ä lui aux botanistes napolitains, et dont il a introduit la culture dans le jardin confie ä ses soins.

Ces plantes sont au nombre de douze; en voici'la des- cription telle gu'il nous la communigue.

Carduus chrysacanthus ; caule simplici , foliis decurren - tibus"(4-6 pol. long. x pol. lat.) pinnatfidis, laciniis pal- matö-spinosis utringue villosis, subtus canescentibus, mar- gine denticulato-spinosis, spinis luteo-aureis, primariis longitudine laciniarum; floribus solitariis purpureis, axil- laribus et terminalibus, breviter pedunculatis, antbodiis hemisphericis, diametri xa-18 lin.; sguamis folraceis, apice

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spinosis, inferioribus reflexis. Nobis. Card. carlinoides. Flor. Nap. Prod. pag. 48. A

Var. calycibus lanuginosis, sguamis angustioribus laxis, foliis latioribus viridibus. Card. carlinafolius. Z'/or. ap. Prod. pag. 48.

Habitat in montibus Aprutii. Floret Juliõ ; perennis.

Cnicus samniticus; caule lanuginoso striato bipedali ramosissimo, ramis paniculatis, foliis semi-decurrentibus , sinuato-pinnatifidis, spinosis , lobis alternis minoribus di- varicatis, supra strigosis, subtus incanis, floribus purpureis subaggregatis sessilibus, anthodiis ovatis glabris (4 lin. lat. 6 lin. long.) spinis simplicibus. Nob.

Habitat in montibus Samnii. Peren.

Lathyrus brutius, pedunculis 2-3-Aoris, cyrrhis trifidis, diphyllis; foliolis oppositis elliptico-oblongis, stipulis semi- sagittato-setaceis , floribus amplissimis (vexillo orbiculato pollicaris diametri), purpureo-roseis, leguminibus glabris, caule debili angulato nudiusculo. Nob.

Habitat in pratis sterilibus Citerioris Calabriae.

OEBSERVATIONES. A L. rotundifolio differt caule fere nudo, nec internodiis membranaceis, foliolis elliptico- oblongis, pedunculis 2-3 floris, at totius planta gla— britie. A L. odorato differt caule humiliori, pedun- culisgue nudis, stipulis setaceis, glabritie totius plantae.

In Dictionario Encyclopedico (Supplement. Tom. 11, pag. 975) sub L. rotundifolio Witz. L. orientalis rotundi- Jolius flore rubro "Tour: Cor. 26 refertur. Attamen Tour-

NEFORTII planta, tanguam nova species a SIBTHORP10 des- cribitur in Z/orae Graecae Prodromo, subnomine £. gran- diflori. Cum Florae Graecae iconem non viderim, an nostra planta a L. grandifloro satis differat, nescio adfir- mace.

Lathyrus lougifolius, pedunculis multifloris, cyrrhis

(34) diphyllis foliolis linearibus (4 5 pol. long. 2. lin. lat.) trinerviis, stipulis semisagattatis cuspidatis, internodiis membranaceis, leguminibus glabris, linearibus (3 pol. long. 3 lin.lat.), floribus purpureis. Nob. Perennis. Habitat in montibus Lucaniae.

Mentha origanoides ; Aoribus capitato -spicatis, capitulis confertis, bracteis ovatis integerrimis dense suffultis, sta- minibus corolla longioribus, foliis subcordato-ovatis planis, petiolatis, serratis obtusis, caule ereeto hirto. Planta pu- bescens. Nob.

Habitat cum praecedente.

Mentha urticaefolia ; Aoribus verti cillato-spicatis, ver- ticillis infimis e capitulis breviter pedunculatis conflatis; foliis late ovato-ellipticis conduplicatis (2-3 pol. long. 18. lin. lat.) petiolisgue hirsutis, grosse serratis biserratisve, dentibus divergentibus:; floribus exiguis,staminibus corolla brevioribus; bracteis cuspidatis ; inciso - dentatis; caule hirto erecto guadripedali. Planta lacte virensš, aestivatione erubescens. Nob.

Habitat in fossis agua repletis. Perennis.

Cr. Rosants invenit prope Potentiam.

Ononis Dehnhardtii; (loribus subsessilibus spicatis, foliis ternatis, foliolis obovato-cunctatis, argute biserrulatis, floribus subsessilibus, caulegue erecto , pubescenti viscoso; corollis calyce majoribus, vexillo roseo, alis et carina alba ; leguminibus ovatis glabriusculis 2-3 spermis. Nob.

Habitat inter sabulas littoris, vulgo de/ Fusaro; floret Majo ; annua.

?

Ouercus brutia ; foliis oblongis petiolatis, glabris, semi- pinnatifidis, laciniisapproximatis, sinu acutissimo, obtusis emarginatis(1 pol. long. 4—6 lin, lat.) altero latere subden- tatis ; fructibus ovato-ellipticis (diam. long. 13. lin. transv. 7. lin.) 2-3 subaggregatis, in petioli sex«juipollicaris longitudine summitate. Nob.

( 33 )

Ouercus Thomasii ; foliis obovato-cuneiformibus petio- latis laciniis sempinnatifidis remotis, sinu excavalo , sub- integerrimis, apice ohtusiusculo integro ; fructibus ovato- ellipticis ( diam. long. 18. lin. transvers. 8. lin.) 2-3 subaggregatis in petioli sexguipollicaris longitudine sum- mitate. Nobis,

Cum praecedenti in Calabriae Citerioris mantibus habi- tat. Utrague e seminibus ortae, guae cl.“et nunguam satis commiseratus Tgomasrus mihi misi', in Horto Regio co- luntur, ubi hoc anno primum floruere , fractumgue ad suam maturitatem perfecerunt. 9. pedunculatae species aflines sunt, a gua foliorum incisionibus, longitudine pe- dunculorum , aliisgue notis supra expositis satis differunt.

Ranunculus neapolitanus; foliis radicalibusultra medium trifidis, lobis rhombeis, parciter lobato-dentatis, dentibus obtusis, caulinisgue petiolatis, lobis angustioribus subin- cisö-dentatis, omnibus leviter pubescentibus , nigro albo= gue variis; caule erecto , petiolisgue patentissime pilosis, pedunculis teretibus; carpellis stylo uncinatis laevibus ; radice fibrosa. Nob. In pratis uliginosis communis. Pe- rennis.

Oss. Affinis R. lanuginoso et R. nemoroso , a priori differt foliis minime holosericeis ; segmentis primariis sub- rotundo-rhombeis, dentibus obtusis, ut potius crenatis dici possint, nec cuneiformibus, dentibus acutis profundia- ribus, pilis patentibus. Ab altero differt foliis minus incisis, dentibusgue obtusis, pedunculis teretibus.

Ranunculus velutinus ; foliis ultra medium 3 Adis , lobis latis cuneiformibus inciso-dentatis , caulegue erecto holo- sericeis, pilis adpressis in foliis, in petiolis vero at in caule patentibus, pedunculis teretibus levibus, carpellis muticis, radice fibrosa. Nob.

In locis aguosis habitat; in loco vulgo Pascone. Pe- Tennis.

(36)

Oss. Affinis R. lanuginoso, R. nemoroso et R. neapa- litano, ab omnibus difleri imprimis carpellis omnino mu- ucis.

Seseli polyphyllum, caulibus declinatis cespitosis (1 1/2 2 ped.alt.) parciter brevitergue raniosis, petiolis vagi- pantibus; foliis supradecompositis ambitu ovato, foliolis 3 fidis lineari-teretiusculis, carnosulis, submucronatis (4-5 lin. long. 1/3 lin. lat.) confluentibus ; umbellis com- pactis 15-20 radiatis, radiis subaegualibus (8-10 lin. long.), fructibus glabris leviter costatis, immaturis älbicantibus , involucellis setaceis, umbellulis brevioribus ; floribus albis ; herba glauca. Nob.

Habitat in rupium fissuris in insula Caprearum, alibigue. Perennis. ,

Ogs. —A 5. elato differt foliolis brevioribus, latioribus- gue , seminibus omnino glabris. A $. kyppomarathro dif- fert'in primis defectu involucellorum pelviformium. A $. montano seminibus glabris, foliolis crassioribus , ac totius herbae glaucescentia , a “8. glauco foliolis avgustioribus, numerosis teretiusculis, nec planis linearibus subfalcatis , umbellis compactis breviter multiradiatisgue diflert.

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BIBLIOGRAPHLE.

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NN

Species general des coleoptöres de la collection de M. le comte DEJEAN, pair de France, etc. tom. 1. Paris 1525; tom. IL Paris, 1826, in-8°, chez CrEevor, libraire-Edi- teur.

Des huit ordres dont se compose la classe des insectes, celui des Coleoptöres est ä la fois un des plus interessans

10.23)

et des plus nombreux en especes: on value de 15 4 16,000 le nombre de celles gu”on y a decouvertes jusgu'a present; mais sur ce nombre , 7,000 seulement sont decrites et nommees, savoir 5ooo environ dans les ou- vrages reunis de Linne, FAegicius, OLLIvIER et PANZER, et le surplus dans une: foule de monographies, gvil serait trop long d'enumfrer ici. Il en reste donc environ gooo gui nont pas encore de noms, et dont la plupart appar- tiennent ä de nouveaux genres cre€s par divers entomo- logistes, mais principalement par M. LATREILLE, dont la m€thode est la plus generalement suivie.

Cette lacune dans les ouvrages entomologigues nest pas le seul obstacle gui retarde les progres des personnes gui cultivent cette partie de la zoologie ; elles sont en- core arretees par la brievetd des phrases specifigues de Linne etde Fagzicrus, brievetd telle, gu”il est impossible de reconnaitre la plupart des especes decrites par ces deux auteurs; ä la veriid ce defaut n'existe pas dans Ox- LIVIER, dont les descriptions plus detaillees sont d'ailleurs accompagnees de figures colorides. Mais son ouvrage est tres-cher, et par cela m6me ä la portde d'un tres-petit nombre d'amateurs. On peut en dire autant de Vouvrage de Panzer » gui se borne d'ailleurs aux especes de VAlle- magne, et gui, embrassant toute la classe des insectes, n'est pas pres d'etre fini, en supposant gu'il le soit ja- mais.

Ovantä GeoFFRox, on nele cite ici gue pour mEmoire: tous ceux gui soccupent d'entomologie savent gue son ouvrage ne traite gue des insectes des environs de Paris, et gu'il ne peut Etre utile par conseguent gu'aux per- sonnes gui bornent leurs recherches a cette localite ; en- core sous ce rapport est-il tres-incomplet.

A Vegard des monographies dont nous avons parle plus haut, ils'en trouve dans le nombre de tres-bien faites, et gui ont jetd un grand Jour sur certains genres nombreux

36 ) en especes, tels gue ccux des Charancons et.des Cara- bes (1), par exemple; maisil serait aussi difficile gue coü- teux de les rassembler toutes, et cela pour arriver ä la connaissance de 2000 especes au plus, Ainsi [on võit de, faute d'un ouvrage special sur les Coleoptšres , la TR partie de ceux gui existent dans

les collections nest pas encore hommee, et nous devons

meme ajouter due, parmi ceux gui le-sont, beaucoup ont regu des noms de tradition gui, pour la plupart, sont mal appliguds.

C'est pour remedier a cet Etat de choses et rendre service ä ceux gui soccupent particulišrement de coldop- teres gue M. le comte DEJEAN, gui Sest acguis une repu- tation europeenne comine entomologiste, a entrepris de publier la description de tous ceux gue renferme sa col- lection , la plus belle et-la plus nomhreuse sans contredit de toutes celles gui existent ; surtout depuis gw'il y a reuni celle de M. LATREILLE, dont il a fait recemment Vacguisition; et comme il "Epargue aucun soiv ni aucun sacrifice pour Vaugmenter encore de toutes les especes nouvelles gu'on dEcouvre chague jour, on doit croire gue Vouvrage auguel eile sert de base deviendra v€ritable— ment un- Species general mwalgre son titre bornd:

Pour satisfaire aux dessins de la Societe Linneenne, nous allons lui presenter Vanalyse des deux premiers vo- lumes gui ont paru de cet ouvrage.

En tõte du premier est une preface sous le titre mo- deste d'avertissement, dans laguelle Vauteur expose le but gu”il est propose et les motifs gui lui ont fait adopter le plan gu'ila suivi. Parmi ces motifs, il en est gui ont paru susceptibles 'etre contredits, tels sont ceux gui Pont de- termine ä se restreindre ä la description des especes de sa KOJAS ESA TASE RS UKS DA Miikael 6 (1 AUG

(1) Nous ajouterons celui des Erotiles, gue la modestie de M. Du- poncHEL [empeche de nommer. (A. T. n. 8.)

(39)

collection, au lieu de donner un species general, comme il en avait d'abord eu le projet. Ils nous ont paru, ä nous, tres-plausibles. Nous en dirons autant des raisons gu”il donne pour justifier le parti gu'il a pris de m'employer gue des noms latins pour distinguer les genres et les espe- ces, guoigue ses descriptions soient en frangais: cet usage est adopte depuis long-temps dans les ouvrages de bo- tanigue, Mais il est un passage de cet avertissement gui nous a paru susceptible d*observations, et sur leguel nous reviendrons apres avoir acheve Vanalyse des deux vo- lumes.

L'avertissement est suivi d'une liste par ordre alpha- betigue de tous les entomologistes ggue Vauteur a eu occa- sion de citer, avec une courte Notice sur chacun d'eux , ayant pour objet de faire connaitre les obligations gu'il leur a, et en meme temps les services gu'ils ont rendus a la science. Pareille liste est en tete du second volume pour ceux des entomologistes gui mavaient pas Etd nom- mes dans le-premier.

Apres cette liste vient Pexpose tant des caracteres gui constituent Vordre des colšopteres, gue de ceux gui le divisent en sections, families, tribus et genres. Ces divi- sions-sont, ä guelgues modifications pres, les memes due celles de M. LATREILLE. Mais ce gui appartient en entier a M. le comte DEyEAn, ce sont les tableaux syuoptigues dans lesguels il les a pr€sentds. Ces tableaux, Von ar- rive aux genres par la methode dichotomigue, ne lais- sent rien ä desirer pour la clarte et la precision, et annon- cent gue leur auteur Y)ssede ä un haut degre cet esprit d'ordre et d'analyse sans leguel il ne peut y avoir de vd- ritable naturaliste. A

Ouant aux descriptions des especes, elles sont Egalement tres-claires et redigees avec une grande propriete d*ex- pressions; mais elles nous ont paru en general trop mi- nutieuses et la plupart demesurement longues. Il y avait

/

(42) un milieu a prendre entre.le laconisme de Lixne et Je Fagrrcrus, et la prolixite des monographes allemands, et ce milieu M, le comte Deyean n'a pas cru devoir 'obser— ver. Cependant il est difficile de croire la necessitš de 30 ä 40 volumes, de 500 pages chacun, et d'un carac- tere assez menu pour decrire un seul ordre d'insectes. Or, il nen faudra pas moins a Vauteur pour terminer son Species, sil le continue sur le plan gu'il s*est trace; puis- gue les deux premiers volumes ne renferment gue 841 espõces, sur 16,000 gu'il sest engage a decrire. L'imagi- nation est effray€e guand on songe ä la guantite-de vo- lumes guexigeraient toutes les parties de la seule ento- mologie, si elles Etaient traitees sur ce plan.

Guoi gv'il en soit, les 841 espõces decrites par M. le comte DejtAn sont reparties sur 77 genres, formant les cing premieres tribus de la grande famille-des Carabigues, savoir les Cicindelctes, les Zroncatipennes,les Scaratides, les Simplicipedes et les Patellimanes.

Sur les 77 genres, nous en avons remargue 8 nouveaux Gtablis par Pauteur sur des caracteres faciles ä reconnai— tre; ce sont les genres Oxycheila, Calleida, Ctenodactyla, Plochionus, Coptodera et Orthogonius dans le premier volume, et Spluvroderus et Pelophila dans le second, Le premierdeces huitgenres appartient a la tribu des Czcin- dlelötes, les six suivans a celle des 7 roncatipennes, et les deux derniers aux Sünplicipides.

Nous avons remargue Egalement gue le genre Carabus, proprement dit, renferme a lui seul 130 especes, parmi lesguelles il Sen trouve plusieurs de nouvellement decou- vertes, la plupart en Siberie, et une dans les environs de Metz. Cette derniere est voisine de Vauratus, si com- mun aux environs de Paris.

Telle est Vanalyse des deux premiers volumes de Vou- vrage entrepris par M. le comte DEJEAN.

Nous avons avanc€ gue Vavertissement gui est en tõte

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du premier, renfermait un passage susceptib!e d”observa- tions : est celui ou Vauteur, apres avoir dit gu'il a tird ses caracteres generigues des parties exterieures, en lais= sant de cöte les details purement anatomigues, ajoute cette phrase : « Depuis guelgues annees, Vanatomie a un » peu trop envahi |histoire naturel!e. Ce sont deux scien- » ces distinctes gu'il ne faut pas trop confondre, car alors »il n'y aurait plus gue des anatomistes gui pourraient » s'occuper d'histoire naturelle. »

On concoit gue M. le comte Deyean ait pu se Passer de details anatomigues dans un ouvrage de la nature du sien ; mais ce gui ne se concoit pas aussi bien, c'est gu”il soit parti de pour se plaindre des envahissemens de Vanatomie daus le domaine de [histoire naturelle ; car on n'apercoit pas de liaison necessaire entre cette plainte et ce gui en est Voccasion. Duel gu'en soit le vEritable mo- tib, nous pensons gu'elle est injuste : en ellet, m'est-ce pas Vanatomie gui a fait disparaitre les classifications vicieuses des anciennes me:hodes en histoire naturelle? Si les divi- sions generales du regne animal sont maintenantsi exactes, c'est parce gue les caracteres principaux en ont Ete tires ce Vorganisation ioterieure des ötres gui le composent. Ainsi, par exemple, c'est ä la connaissance de cette organi- sation gu'on doit de ne plus confondre aujourd?hui, dans la mme classe, les Crustaces et les Arachnceides, avec les insectes proprement dits.

Les Ecrits des Cuvier, des DUMERIL, des GEoFFrRol-Saivr- Hiraine, des BLAINVILLE, des Savicny et de beaucoup d'autres naturalistes, dont les noms ne sõnt pas presens a notre memoire , sont d'ailleurs pour attester les im- menses services gue Vanatomie a rendus et rend encore tous les jours a la zoologie ; et nous ferons observer gu”un des ouvrages les plus marguans de ce siecle en histoire naturelle, les Recherches sur les animaux fossiles, repose entierement sur une connaissance profonde de Vosteologie.

15

(42) A

Mais, sans chercher des exemples hors de Ventomologie, nest=ce pas en Eclairant leurs recherches du flambeau de Vanatomie gue les Swammerpam et les Lxosner ont laisse des onvrages immortels sur cette science? C'est en mar- chant sur les traces de ces hommes celtbres gue, de nos jours, MM. SŠrrauss, LEos-Durour et MARCEL DE SERRES nous ont conne des memoires aussi curieux gu”instructifs sur Porganisation interieure des insectes.

Toutefois nous convenons gw'il nest pas necessaire de disseguer ces petits animaux pour les grouper, par gen- res, famixes ettribus, puisgue M, LATREILLE n'a eu besoin gue d'Etudier leurs parties exterieurespour fonder sa md- thode, la plus exacte gui existe. Mais ce celšbre natura- fiste a prouv€, dans plusieurs de ses nombreux ouvrages, gu'il ne faisait pas consister toute la science de 'entomo- logiste dans la seule nomenclature, gu'il fallait en outre connaitre Jes insectes, physiologiguement et morale- ment. En eflet, pourguoi exigerait-on moins de 'entomo- logiste gue de celui gui sõoccupe de toute autre branche de la zoologie? Les insectes, gui jouent un si grand röle / dans Veconomie de la nature, n'offrent-ils pas autant de laits curieux gue les autres animaux ä la meditation du philosophe et a Pobservation du physiologiste? Le pro= fesseur Dumer1L, dans son dernier ouvrage sur Ventomo- Jogie, intitule > Considerations generales sur les inseetes, nousa fait voir combien ce sujet peut devenir interessant sous la plume d'un auteur gui, comme lui, jointä un esprit observateur des connaissances profondes en anatomie et cn physiologie.

En derniere analyse nous pensons gue ce n*est pas en veduisant Ventomoiogie ä la seule nomenclature, mais bien en Ja cultivant ä la maniere des LyonnET, des REAu- mun et des Deceer, sans toutefois negliger la partie syste- matigue, gu'on la fera marcher de pair avec les autres branches de la zoologie, et gu'on la rehaussera dans ['opi-

nion de ceux gui n'y voient gu'une Etude futile et de pure curiosi tE.

Ces rellexions nous conduisent naturellement ä expri-— mer nos regrets, de ce gue M. le comte Dzyean ait jug€ inutile ä son plan de consacrer guelgues pages de son premier volume ä des considerations generales sur 1'or— dre d'insectes dontil a entrepris le Species, et gu'il Mait pas donne en tõtede chague tribu, ou du moins dechague famille, Vhistorigue de ses moeurs et de ses habitudes, soit dapres ses propres observations , soit A'apres celles A'au- teurs connus et dignes de foi : son ouvrage eüt alors reuni Vagreable ä Vatile, et merite par cela mõme un plus grand nombre de suffrages.

Ouoi gu'il en soit, nous ne reconnaissons pas Moins un grand m€rite d'execution dans cet ouvrage, et nous pen- sons mme gue Pauteur aura Elev6 un beau monument ä Ventomologie, sil parvient a mettre au jour le dernier volume de son immense entreprise. Nous desirons gue cela soit, dans Ninteret de sa reputation entomologigue, comme daus celui de la science gu'il cultive avec tant (le succes.

DuroncueL, membre residant.

Voyage a Ermenonville, par Ansenne TniEsAUT DE Ber- NEAUD, Secretaire perpetuel de la Socicte * Linneenne de Paris, etc. Troisieme Edition. Paris, 1826. Un vol. in-12 de 377 pages, avec trois planches. Prix 5 re et 6 fr. par la poste.

Eaire connaitre le jardin paysager le mieux concu gui existe en France, douner sur la vie et la mort de Jean- Jacoues Roussrau des details piguans, neufs ou denaturcs 228 a 3 2 2 K jusgu'ici, publier la Flore d'Ermenonville, gui est aussi riche gue varice; peindre- successivement la belle vallde

(44)

de Montmorency, gui rappelle tant de souvenirs tou- chans, les environs de Chantilly gui pr€sentent ä la fois la culture la plus soignde et des deserts de sable, et les jardins de Mortefontaine : tel est le but de Pauteur, tel est le plan de Pouvrage dont il publie aujourd'hui la troisieme Edition. 11 ne s'est point restreint ä peindre les localites gu'il visite, les sensations gu'il Eprouve, il a voulu , en remettant sous les yeux de sa fille le portrait d'une excellente mere, oflrir aux femmes le modele le plus accompli dans Pepouse gu'il regrette si sincerement; il a voulu donner sur les hommes illustres gu'il a connus des renseignemens pleins d'interet. Dans ce livre, il est tour ä tour philosophe sage, naturaliste exact, bon littera- teur et savant distingue ; il se montre ä chague page tel gwil est, exce'lent pere, homme aimable et sensible, ami de la verite et tout devoue a son pays.

La troisieme Edition du” Voyage a Ermenonville ne ressemble nullement aux deux precedentes; c'est nn ou- vrage nouveau gu'on voudra posseder pour y revenir sou- vent; sa lecture profitera ä tous ceux gui portent un coeur pur. Une carte du voyage et le plan d*Ermenonville enri- chissent ce volume, dont impression est fort soiguee.

E. PoODEVIN.

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BULLETIN LINNEEN.

4 DE 1ANNEE 1826.

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SEANCFS DE LA SOCFETE LINNEENNE DE PARIS.

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Seavce du Ö juillet.8>6. M. BLonpEL, pharmacien aux Invalides, invite les Membres a venir visiter sa col- lection d*ceillets, aujourd'hui tout en fleurs. Une de- putation sy rendra le 8 de ce mois.

M. Asrier, correspondant ä Toulouse, fait connaitre la nouvelle lampe hydrostatigue gu'il vient d'mventer pour le service de la maison rurate et de la classe pauvre.— La Societe applaudit a 'emploi gue ce zele Linnden fait de ses connaissances pour amõliorer les diverses branches de 'economie domestigue,

Le Secretaire perpetuel donne lecture du projet de lettre ä Ecrire aux ministres de Vinterieur et de la maison du Roi, en leur transmettant le] rapport redige sur la guestion par eux proposee sur Vutilite des paragreles. Il est adopte.

M. DyuroncnEL, membre r€sidant, rend compte des deux premiers volumes du Species general des coleop- tõres de la collection du comte DesEAN, envoy€s par Pau= teur a la Socicte,

Pour M. PorLART DE Gantivris, correspondant, on lit un mõmoire dans leguel il fait connaitre le systeme des

5%

(-46 ) vents gui soufllent sur le Brabant m€ridional et. les phe- nomenes gui en sont la suite. Le tresorier rend un compte satisfaisant de la situation

de la caisse depuis le 1°" decembre 1825 jusgues et com- pris le mois de juin 1526.

Scance du 20 juillet. La Societe recoit la nouvelle de la mort de Josern Teurtre,Vun de ses correspondans du departement de la Gironde. On presente un serpent trigonocephale gui est adress€ par M. le docteur Lerorr, correspondant a la Martinigue.

Les membres gui ont visit€ la collection d'ceillets de M. BLonpEL annoncent gu'elle se compose de 315 indivi- dus, tous offrant de belles varietes dans les couleurs et le volume de la corolle.

La section 'agriculturerend compte de!'examen gu'elle a fait de la ruche ä air libre inventee par MM. Martin; de Corbeil. Elle propose de remercier les auteurs de leur communication, de les encourager ä recueillir le plus de faits possibles sur les habitudes des abeilles, et de les in- viter A faire part ä la Societ€ du resultat de leurs nou— velles observations.

M. Bonasrre, membre residant, donne lecture d'un memoire sur le pretendu baume du sucrier de montagne gu'il a soumis ä Vanalyse chimigue.

Pour M. Derajous, correspondant, on lii un m€moire tontenant la description de la Fontestorbe, et des obser- vatious sur les causes de son intermittence et sur le phe- nomene gue presente la montagne gui lui est contigue.

Seance du 3 aoüt. La Societe horticulturale de New- York envoie des graines provenant du Bresil, et M, pe MARTINEL, correspondant ä Lyon, le guatrieme tableau de ses cultures et du prodnit de cent varietes de solanees parmentieres.

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La, Colonie Linndenne de Savo:e adresse le procts- verbal de sa seance d'installation en date du 21 juillet dernier, et celle de New-York fait connaitre les causes de la nõn celebration de la fete champetre du 24 mai. Le mauvais temps a forc€ de la remettre au moment ou Von fera Pinauguration du grand buste de Linne envoy6 par la Societe-Mere,

M. DuroncHEL lit une notice sur une noctuelle dont la chenille vit dans Vinterieur de la massette d'eau, Žypha latifolia.

Un membre, gui desire conserver 'anonyme, fait con- naitre les observations gu'il a recueillies par lui-meme sur la fabrication des pierres a feu, sur les localit€s gui renferment les carrieres d”ou elles sont extraites, et montre les lacunes existantes dans le mdEmoire lu, sur ce sujet, dans la seance du 12 janvier 1826. Ce mEmoire est re- mis ä la commission de publication a Veffet de completer la note gui doit paraitre dans les Actes de la Societe.

M. pe LA PYLAIE termine la seänce en examinant la guestion de savoir si les Eponges d'eau douce appartien- nent ou non au regne vegetal. 11 se prononce pour Vaflir- mative.

Scance du 17 aoit. Des lettres de M. Dumonr, cor respondant ä Arbois, et du maire de la ville de Sens, annoncent la perte gue la Societe a faite, le 6 juillet, dans la personne de A.-J. GorDiENNmE, Vun de ses membres re- sidans.

M. Marcnuanb, correspondant a Chartres, fait connaitre un papillon hermaphrodite gu'il a decouvert le 13 juin dans la foret de Bailleau, pres de Chartres. Le Seere- taire perpetuel rappelle plusieurs exemples de ce phe- nomene.

On recoit de M. KrrrEL, correspondant, une lettre dans

Jaguelle il rend compte des semis gu”il a faits a Aschaf- pl

(48 ) fembourg, des diverses graines ä lui remises par la Societe, et de M. PrEvosr, Vannonce des dispositions prises par les communes du Haut-Rhin pour Etablissement des para- greles.

Organe de la section d'agriculture, M. Tniepaur ne Ben- NEAUD lit une analyse succinte des essais de M. FRANcCo0z, correspondant, pour la meilleure culture du frene com- mun, et parle des sacrifices gue ce Linneen, peu fortune, a faits pour rendre profitables ä la science les nombreux essais auxguels il sest livre, pour rectifier et completer Vhistoire d'un arbre forestier des plus utiles et des plus negliges. 11 propose de lui donner, ä titre d'encourage- ment, la collection complete des Actes publics par la So- ciete. Le rapport et les conclusions adoptes, le Presi- dent remet a M. FrAncoz tous les volumes imprim€s, ainsi gue les Relations des fetes champõtres, en Vinvitant a continuerä faire servir son temps et ses connaissances ä Vagriculture, le premier des arts et la base de toute science utile.

Deux plantes du nord de 'Europe, le Cypripedium bul- bosum de Yanne, et V/Zyppuris maritima de HELLENIUS, fournissent le motif d'une note gui est entendue avec interet.

M. Garou fils lit des observations sur "hyoide, et pour M. ne Bronpeau, l'on entend la lecture d'un m€moire cu- rieux sur VAgaricus Hudsoni.

L'encornet des pecheurs est decrit par M. DE LA PYLAIE, et Von entend, pour M. pe ŠSerres, la lecture d'une note dans laguelle il fait connaitre un femur de mastodonte a dents Gtroites, trouve€ entier aux environs de Mont- pellier.

Le President annonce gue la Socicte entre en Vacances

jusgu'au 12 octobre prochain.

Tinni vt VU A VVV TUUA UVVUVAA VUVVUVVUVAVUVUV AAV URA

BULLETIN LINNEEN.

5 DE 1/ANNEE 1820.

SEANCES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

SEANCE de rentree du 12 octobre 1826. On recoit un grand nombre d'ouvrages imprimes et de memoires ma- nuscrits, des plantes seches recueillies en Suisse, dans les departemens de VAisne et du Jura, ainsi gue plusieurs boites d'insectes indigenes, des graines exotigues et des gutpiers de differentes formes et grosseurs.

M. DuroncHEL lit une proposition tendante ä naturali- ser dans les environs de Paris les especes de lepidoptöres de 'VAmerigue gui habitent des contrees dont le climat est analogue a celui de cette capitale, et dont les larves se nourrissent de vegetaux exotigues acclimates en France. —Le Secretaire perpetuel est charge de s'entendre a cet eflet avec la branche linndenne de New-York et les autres correspondans de la Societ€ aux Etats-Unis de VAmerigue du Nord.

Pour M. GiGAULT-D'*OLINCOURT, correspondant, on donne lecture de la description d'une nouvelle machine ä battre le ble dont on fait usage depuis peu dans le de partement de la Meuse.

Au nom de M. Hooxer, correspondant, on lit un essai sur le Collinsonia canadensis de LanmE, dans leguel ce savant linneen decrit la plante sous le triple rapport bo- tanigue, chimigue et medical.

6

(50)

M. pe LA PYLAIE fait connaitre successivement sa nou- velle classification des hydrophytes, et les motifs gui le determinent ä etablir une nouvelle famille sous le nom de sarracenices.

M. Asrier, correspondant, rend compte des succts gwil a obtenus dans ses nouvelles experiences pour con- stater les fonctions physiologigues et les propridt€s me- teorologigues des €pines vegetales.

Seance du 26 octobre. M. DuroncHEL entretient la Societe de Vexamen gu'il a fait des divers gutpiers en- voy€s, et conclut par observer gue |histoire des gutpes exigerait gue 'on sollicität une monographie speciale sur ce genre d'insectes. On adopte le rapport et ses con- clusions.

On lit pour M. BERTHELOT, correspondant aux Cana- ries, un memoire sur Ja fEcondation dans les vegetaux, et plus particulierement dans les papayers, le Zumex ari- Jolius et les palmiers.

Deux agaricus trouves aux environs d'Agen, et auxguels M. pe BronpEAu impose les noms de Agaricus villalicus et de Agaricus destruens, sont remis ä une commission spõciale chargee de les examiner.

Un memoire de M. Denis, correspondant, sur les corps particuliers form€s dans le canal intestinal de Vhomme, est entendu , et Egalement renvoy€ a une commission spE- ciale, a Veflet d*examiner la theorie de Vauteur gui leur reconnait les caracteres organigues des vegetaux infGrieurs.

M. LEVEILLE expose succintement le resultat de ses ob- servations sur Vergot du seigle, Elles remontent ä p!us d'une annee et changent toutes les opinions Emises jus- gu'ici. 1 demande gu'une commission soit chargee de repeter les experiences chimigues precedemment pu- blides, a Veffet de completer les counaissances a etablir sur ce sujet. —Accorde.

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NOUVELLES SCIENTLFIOUES.

HorricuLTURE. M. PiroLLE, membre residant, vient de publier un premier supplement ä son Jardinier-ama- teur (Paris, 1826-1827, chez Vauteur, rue Guenegaud, 19. Prix : 2 francs), au moyen duguel cet ouvrage im- portant estau courant des acguisitions actuelles et des ob- servations les plus importantes. L'auteur le complete ainsi sans surcharger inutilement ses lecteurs de frais, sans les tromper, comme c'est aujourd'hui une marche adoptee pour le commerce des livres.

Le chapitre intitule Melanges est fort curieux. Les Linneens y liront avec plaisir Varticle consacrd au Jardin de Fromont. M. PiroLLE y montre ce gue Von doit espe- rer de cet Etablissement de naturalisation et d'horticul- ture perfectionnee; il y dit les avantages gu*en retireront les sciences gui se rattachent a Vart de faire fructifier la terre, et ceux gue le petit commerce peut y trouver en tout temps et ä des prix infiniment moderts.

Dans la designation des plantes offertes comme nou- velles par des amateurs enthousiastes ou par des specu- lateurs, M. PiroLLE agit avec prudence; il nassure le fait gue lorsgu'il a acguis par lui— meme la certitude gue la plante est reellement nouvelle, gu'elle m€rite de fixer Vattention, et gu'elle vaut le prix auguel elle est portde dans les catalogues des marchands. Les veritables horti— culteurs apprecieront le zele M, PinoLLE, et reconnaitront Vinteret gu'ils ont d'avoir son livre et de le suivre comme un guide certain.

Mertonorocie. M. Mozzun, correspondant de la Socidtd

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etingenieur des ponts et chaussees ä Nevers, vient de pu- blier une espece d'instruction sous le titre de: Projet d'une correspondance ä etablir pour Üavancement de la meteo- rologie,in-8° de 32 pages A'impression , dans laguelle il fait connaitre le plan de son travail, gui embrasse tous les cli- mats et tous les meteores. En secondant ses intentions, les Linncens, sans cesser de fournir les tableaux particuliers gui leur ont ete demands par la Societe, rendront ser- vice ä la science. Ils peuvent faire passer les articles gu”ils destineront ä ce confrere, francs de port, au Secretariat de la Societe, ou bien a M. Morin lui-meme, a Nevers.

PARAGRELES. Les feuilles periodigues de France ont publie gue dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier, la grele avait detruit la moitie du vignoble de la Cöte, dans le canton de Vaud, en Suisse, et gue les contrees munies de paragreles Etaient celles gui avaient le plus souffert. Ces assertions sont mensongeres. Un rapport lu le 6 sep- tembre ä la Societe des sciences naturelles de Lausanne, par M. le professeur CnAv ANNES, correspondant linneen , prouve gue les communes non paragrelees ont ete de- vastees, tandis gue celles armees de paragreles n'ont nulle- ment Ete endommagees, si on en excepte une seule ou le nombre de ces machines €tait tres-petit, leurs lignes in- terrompues et les tiges avarices. Le village de Vuillerens, entre autres, fut entierement frappe par la colonne de grele; une seule propriete, le domaine de M. r'ARuFFENs, munie d'une guarantaine de bons paragreles, n'Eprouva pas le plus leger dommage. Comme on le voit, on ca- lomnie les paragreles, et la haine gue Von porte ä cette invention frangaise et reellement utile ä Pagriculture, fait gue Von denature les EvEnemens afin de donner gain de cause ä des systemes erronds sur lesguels on ne veut pas revenir, et ä des compagnies de speculateurs gui n'assu- rent rien et surtout n'indemnisent pas.

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BULLETIN LINNEEN.

6 ET DERNIER DE 1826.

SEANCES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE PARIS.

SEANCE du 9 novembre 1826. La societe dPagriculture du Bas-Rhin rend compte des efforts gu'elle fait pour aider ä la propagation des paragreles. On lit, au nom de la Socidte d'histoire naturelle, des renseignemens relatifs a la grele tombee sur les vignobles de la Cöte, les 22 et 23 juillet dernier, gui dementent les assertions publides dans les feuilles periodigues.

, M. Bois-DuvaL lit un apergcu geographigue sur guel- gues cryptogames des Alpes; et M. BonasrrE, un mEmoire dans leguel il examine la formation cristalline de plusieurs sous-T€sines.

M. Luermintez leur succede et donne lecture d'un es- sai sur la distribution des oiseaux en familles naturelles, d'apres Ja consideration de Vappareil sternal. Un. grand nombre de pieces anatomigues d'oiseaux Etrangers et in- digenes sont mises sous les yeux de la Socidtd a Vappui de ce nouveau systeme.

On regoit le travail inedit de feu Bourner ( de la Nit- vre) sur les tortues fossiles. On en entend la lecture et Von en vote Vimpression.

Seance du 23. Une lettre de M. BELTRAMI, corres—

1

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pondant, annonce gu'il compte en ce moment 27,000 paragreles en paille parmi les propridtaires ruraux de la Lombardie avec lesguels il est en relation, savoir : 728 dans la province de Milan, 1400 dans celle de Como, 6,125 dans celle de Bergame, 1500 dans celle de Brescia, 300 dans celle de Verone, 12,445 dans celle de Vicence, et 4,500 dans celle de Trevise. Des lettres de Voghera en Piemont, et de Toscane, annoncent gu'il existe aujour- d'hui 200 paragreles dans la premiere de ces provinces, et plus de 1400 dans la seconde.

M. Masson-Four fait hommage d'un €chantillon du gres conchilifere de Domptail, departement des Vosges, sur leguelil lit une note topographigue et chimigue.

Pour M. Duyac, correspondant, on lit un memoire sur la constitution chimigue du pavot; et pour MM. Dnoor et PurLiprArT, €galement correspondans, deux autres memoires, Vun sur la culture des võgetaux exotigues, Vautre sur les plantations.

M. Luerminier continue la lecture de son travail sur Vornithologie. Dans cette partie, il considere Vappareil sternal sous le double rapport de Vostšologie et de la myologie.

Seance du decembre. On litune lettrede M. L.Bour- LENGER , correspondant : il y rend compte 'de 'examen gu'ila fait, comme ingenieur en chef des ponts et chaus- sees du departement de Seine-et-Marne , du travail de M. Desgaxts , correspondant , sur la riviere d'Yeres , et des diflicultes presgue insurmontables gue le sol presente pour y remedier.

Le Secretaire perpetuel rend compte de la decision prise, le 25 novembre, parS. E.le ministre de Vinterieur, pour la dissolution complete de la pretendue Socrcte Lin- neenne de Paris pour les sciences chimigues et physigues ;

cette dissolution a eulieu le 27 du meme mois.

° (55)

Au nom de M. Bounizr on donne lecture d'un mEmoire sur un coleoptere microscopigue gue Fagricrus appelle Anthicus bi-punctatus, et gui oflre des caracteres assez tranches pour constituer un genre ä part sous le nom de Psammoechus.

M. Bonasrre lit un memoire renfermant le detail de ses diverses experiences sur le palmier ä cire ( Ceroxylon andicola ) et sur sa matiere cristalline.

M. Lanegminien termine la lecture de son m€moire sur Vornithologie. Il discute, dans cette partie, son systeme, et fait sentir, apres avoir adopte pour base essentielle 'ap- pareil sternal, la necessite de recourir ä la conformation du bec, a ladisposition des doigts et des ailes, pour etablir

les sous-divisions. Il prend ensuite conge de la Šociete, allant desormais rejoindre sa famille ä la Guadeloupe et prenant domicile ä la Basse-Terre. Le President lui exprime, au nom de la compagnie, les remercimens des Linndens pour ses utiles communications, les regrets gue chacun E€prouve de le voir guitter si promptement la France, et Vespoir gue Pon nourrit de recevoir soyvent de ses nouvelles et de ses travaux.

Seance du 21 decembre. Une lettre de M. le profes- seur KirTEL, correspondant, fait part d'un perfectionne- ment gv”il vient d'ajouter aux paragreles, et de la resolu- tion prise par la Societe d'agriculture de Munich, d'aider a la propagation de ces appareils, en se livrant a des expe- riences comparatives dans les lieux les plus exposes aux desastres de la grele et le plus habituellement frapp€s par ce fldau.

M. Desvaux, correspondant ä Angers, adresse le pro- drome de ses fougeres, gu'il a revu et corrige.

On recoit de M. LunG, de Strasbourg , des notes sur la culture de Astragalus boeticus et sur celle de la vigue;

(43 9 et de M. Duyac, correspondant, un nouveau travail sur le

pavot. Onarrete Vordre des lectures guiauront lieu a la seance

publigue du 28 de ce mois. L'on entend ensuite le rap- port sur les concours ouverts pour 1826; on en ordonne

Vimpression.

M. Masson-Fovurz rend compte des lecons de geologie publides par M. VAn-RENSSELAER , correspondant , et an- nonce gu'il se propose d'en donner une traduction et de Venrichir de notes convenables.

M. LemERcIER , au nom d'une commission speciale, rend compte d'un memoire adress€ par M. le docteur Denis, correspondant a Commercy, sur les corps particuliers for— m€s dans le canal intestinaldel'homme. Apres avoir com- battu Ja theorie de Vauteur, gui voit dans ces corps les caracteres organigues des vegetaux inferieurs, il propose de Vengager ä poursuivre ses recherches et ä leur donner une direction utile.

M. LEvEiLLE rend compte des m€moires envoy€s par MM. de Bronpzau et Kicxx, correspondans, sur des cryptogames pouveaux gu'ils ont observ€s aux environs

d'Agen et de Bruxelles. M. Bois- Duvar lit une note sur la /Voctua carescens ,la

Noctua treitschkii et la chenille de la Noctua tirrhoea.

Pour M. CHAVANNES, correspondant, on lit une note sur UD agneau MONSTTUEUX ne avec huit jambes, et offrant les deux cas extraordinaires de la Coalitio lateralis pedalis et de la Coalitio involuta partialis et lateralis.

Au nom de M. Kicrx on lit une notice sur A rabis caucasica et VArabis alpina, dans laguelle il donne les ca- racteres particuliers ä chacune de ces especes.

Scance publigue et solennelle du 28. (Voyez en tete du present volume, le cinguitme des Memoires.)

2

PESA TE

iva vv AV VV VV MN) Vw V VVV VV VUVUVUVUVUUV VU VUV UV VUUVVUVVUVUVUVVU

TABLE

DEš

ARTICLES CONTENUS EN CE V* VOLUME.

PREMIERE PARTIE. Historigue.

e Procts-vERBAL de laseance publigue du 28 decembre 1826. - Page j Discours d'ouverture par M. le chevalier SOULANGE - BODIN, President. vij Analyse des travaux de la Societš pendant le cours de Pannee 1826, par M. THIEBAUT DE BERNEAUD , Secretaire perpe€=

tuel. (eivärxv Histoire naturelle. Generalites. j XXX Voyages scientifigues. XAXIX Zoologie. Anatomie. xl Mammalogie. xlj Ornithologie. lbid. Erpethologie. xlviij Ichthyologie. Tbid. Molluscologie. ; xlix Entomologie. 1 Elminthologie. lviij Agamie. lix Botanigue. Cryptogamie. lxij Phanerogamie. lxx] Physiologie võgetale. ; Ixxv Philologie botanigue. Ixxxiv Agriculture. 7 lxxxv Horticulture. Ixxxviij Meteorologie. xcj

A 8

(58°)

Arts d'application. Page xev Gecologie. : eiij Biographie. | < ex Suppression de la fausse Societe Linnšenne de Paris. cxij Rapport sur les concours ouverts pour Vannee1826; par M. Cas- TEL, vice-president. exiij Programmes des prix proposes pour les annees 1827 et 1828. cxviij Prix de zoologie pour 1827. ibid. te 'physiologie võgetale, idem. > cxix Phorticulture pour 1828. CRX d'histoire naturelle pour 1826. exxij Pagriculture, idem. exxilj Encouragemens annuels pour des observations meteoro- logigues. CXXV Conditions generales. exxix Tableau des Membres du bureau ena826. CXXš Membres decedesrdans la mõme annee. ibid. Membre gui'a cess€ de faire partie de la Socicte. ibid. Ouatrišme supplement au tableau des Membres et Corres- pondans. Cxxxj Membres ;rEsidans. ibid. Membres honoraires. ibid. Membres auditeurs. exxxij Assacices-libres. ibid. Correspondans nationaux. ibid. Correspondans €trangers. CXXXIV Societes savantes aflilices. CXXXV Catalogue des articles offerts en 1826 ct deposes dans les collections de la Societe. CXXXVJ Liste des ouvrages imprimts oflerts et deposes aux archives. exxxviij Errata du volume. exlix

SECONDE PARTIE. Memoires.

ZOOLOGIE. ANATOMIE COMPAREE. Premier memoire sur

Phyoide; par M. Louis Girou pE BUZAREINGUES. 465 Onn1THOLOGIE. Note sur le coucou roux; par M. MILLET. 129 Recherches sur les habitudes du coucou; pär M. SCRREIBER. 357 Note sur les habitudes des corbeaux; par M, CASTEL. 363

EnTomoLocrE. Memoire sur les pucerons, et description de m

guelgues especes nouvelles; par M, Kirret. 133

ml aim

ja

>

(59 ) Description de guclgues insectes nouveaux ; par' M. Tržonokt DESCOURTILZ. i Page Notice sur une espece'de chenille gui vit dans Vinterieür du T'ypha latifolia; par M. DuroncHer. Notice sur trois lepidoptres inedits ou peu connus du Midi de la France; pär M. A.-P. pe VILHIERS. LI. Stygia australis.

156

365

II. Bombyx limosa. 478 HI. Geometra jourdanaria. 480 Description de papillons nouvellement õbserves, par M, A. Le- FEBVRE. 486 1. Orgya erice. 4827 IL. Sätyrus evias. 490 TIT. Polyommatus agestor. 491 Rectification de la description du Bombyr Milhauseri ; par M. Fr. DE VILLIERS. 495 AGAMIE. £ Recherches microscopigues et physiologigues suz le genre Mycoderma; par M. DESmMAnIERES. 372 BOTANTOUE. Memoire sur le Nectaire gui a obtenu la men- tion honorable au concours ouvert en 1825; par M. SoxEr- W/iLLEMET. i Recherches sur les appareils secretoires du Nectar ou du Nec- taire dans les fleurs; par M. Desvaux. 53 Famille des Acerinšes; x P.38 Famille des capparidees. 95 amentacees. 149, 84 capriloliacees. 42 amomacees. 79 cariophyllees. 54, 108 apocinees. 45, 90 Cisteesi 553 106 aristolochiees, 48 clusiacees 102 aroides. 72 commelin ees 72 asparagees. 50, 75 composees. 42, 95 aurantiacees. 36, 102 convolvulacees, 44 berberidees. 30, 104 crassulacees, 41, 109 bignonites, VA cruciferes, 52, 98 borraginces. 45, 88 cucurbitacees. 45 bromeliacees, 57 eyperäcees. Ar butomacees; 75 daphnacees. 85 buttrieriacdes, >! 35 diostorinees, 74 campanulacees. 2, 95 dipsacees, 42

Famille des droctracees.

drymyrrhistes. eltagnees,

Ericaces. euphorbiacees. ficoides. frangulacees. fumarices. gentiantes. geranites. graminees. grossularites. hypocastantes.

hydrocheridees.

hypericinees. iridees. jasmintes. labiees. laurinees. legumineuses. lilacees. liliacees. lobtliacees. magnoliacšes. malpighiacees. malvacees, meliacees. musacees. myristicees. myrtees. narcissees. nyctaginees», ombelliferes. onagrarites.

( 60.)

P.33. Famille des orchidees. P.50, 82

50

48

45, 94 49, 115 109 sou 44, 3 36, 105 51, 69 ho

58

84

36, 102 50 77 47

45, 88 86

59, 111 47

50, 74 h2

30

101 35, 104 103

78

86

4ry 111 50

47. 86 42, 96 41, 109

oxalidees. > papaveracees. passiflortes. personnees. plombagintes.

polemoniactes.

polygaltes. polygontes. primulacees. prottacees. renonculaces. resedacees. rhinanthacees. rhodoracees. rosacees. rubiacees. rutacees. sapindacšes. sapotillees. saxifragees. serophularices. solanees.

terebinthacees. terminalacidees.

tiliacees, troptolees. urticöes, vacciniees. valerianees. violacees. viticöes.

zygophyllees.

57

31» 99 35, 100

46

Instruction adressee aux naturalistes- voyageurs; par M. Sou- LAnce-Booiv. ( Voyez le Bulletin linneen.)

9

CrypTocAmiE. Nouvelle disposition methodigue des especes de Mousses exactement connues, par M. WALKER-ARNOTT; pr€- cedee d'un rapport et suivie de notes critigues et jõi»

par M. Kirres.

205

a aaa

Tribu des andrtoidees. P.

bryoidees. buxbaumoidees. dicranoidees. grimmoidees. gymnostomoidees.

Genre anacamptodon,

andrea. anictangium. astrodontium. bartramia. brachymenium bruchia. bryum. buxbaumia. calymperes. cinclidium. cinclidotus. conostomum, daltonia. dawsonia. dicnemum. dicranum, diphyscium. dissodon. dydimodon. encalypta. fabronia. fontinalis. funaria. glyphomitrion. grymmia. gymnostomum, hedwigia.

( 61 )

214 Tribu deshypnoidtes. - BP. 287 272 orthotrichoidees. - 230 227 phascoidees. 216 248 polytrichoidees. = 520 259 sphagnoidees. 215 219 splachnoidees. 228 214 Genre hookeria. 207 214 hypnum. 501 225 leptostomum. 275 291 leucodon. * 289 272 lyellia: $20 276 macrodon. 290 219 neckera. 291 276 octoblepharum. 251 227 orthodon, 252 232 orthotrichum., 254. 265 phascum. 216 247 polytrichum. 320 272 pterogonium. 287 294 ptychostomum. 276 323 sehistostega. 225 291 sclerodontium. 289 252 sphagnum. 215 227 spiridens. 207 229 splachnum. 228 265 tayloria. 250 247 tetraphys. 251 287 thesanomitrion. 262 519 timmia. 286 275 tortula. 267 240 tremadoton, 244 Tbid. voitia. 219 219 weissia. 248 226 zygodon. 255

4 Illustration du genre Znoconia dans la famille des algues; par mademoiselle LiBERr. Observations sur le genre Asteroma, et description de deux especes appartenant ä ce genre; par la meme. Examen de la guestion de savoir si les cristatelles ou €ponges deau douce sont des võgetaux ; par M. B. DE LA PYLAIE. *

402 404

407

(62 ) Observations sur PAgaricus pilosus de Huvsox; par M. L. ve BRONDEAU. Pase 613 Description du Phallus impudicus ; par M. Roustev. 495

Note sur le genre Dictyophora dans la famille des champignons, et description d'une nouvelle espece provenant de Pile de Java; par M. LEVEILLE, 499 Memoire sur Pergot, ou Nouvelles recherches sür la cause et les efTets de Vergot considere sous le triple rapport botaniguc, agricole et medical; par le meme

4 565 PBANEROGAMIE. Description d'une espeee gigantesgue et nou- velle de Charagne; par M. BerTo10x1. 325 Description d'une nouvelle espece de Viola; par M.BerrnzroT. 418 Essai sur le-Collinsonia canadensis ; par M. Hooxer. 508 PHILOLOGIE BOTANIGUE. —Examen des plantes auxguelles' les an- ciens ont donne le nom de fleurs du soleil; par M. TuršnauT DE BERNEAUD. 164 Recherches sur les plantes connues des anciens sous les nõms de Chara Cosaris, de Lapsana et de Armoracia; par le meme. 516

AGRICULTURE. Considerations sur une variete exotigue de

la vigne, sur sa precocite et ses trois rapports annuels; par

M. BorcHERS. 421 HorricuLrurt. Discours sur Vimportance de Vhorticulture,

et sur les avantages de son union avec les sciences physigues ;

par M. SouLANGE-BODix. vij METEororoc!E. Second resume des faits recueillis, tant en

France gu'en Italie, en Suisse et autres lieux, sur les pro-

prietes des paragreles. 171 Sur les paragrõles. Lettre de la Societe Linneenne aux,minis- tres de Linterieur et de la maison du roi. 328

Rapport aux m€mes sur Ja necessite, pour le Gouvernement, d'accorder sa protection a Petablissement general en Erance des paratonnerres šconomigues, et particulišrement des ma- chines- paragreles; par M. PAUPAILLE. 330

Refutation de la reponse faite par VAcademie des sciences de Paris, au ministre de Vinterieur, ä Poccasion de Pemploi des paragreles en France, par M. Or10Lt; traduite de Pitalien, et precedee de reflexions, par M. PAUPAILLE, 580

PHYSIOUE. Essai sur le son; par 'M. Cu. Girou ve Buza-

RBINGUES, ii

Arre

AAA

a

(65) Coup-d'ooil sur les progres de la physigue durant ces dernieres anudes, jusgua la fin de 1826; par M. BAitx pe Merzieux. P

ARTS INDUSTRIELS. Notice sur les carrišres de silex pyro- mague, etsur les procedes en usage pour la fabrication des pierres ä feu; par MM. GAzAN'ct D'AUVERGNE.

CnimiE. MEmoire sur les formes cristallines de plusieurs sous > resines ; par M. BovASTRE.

GEOLOGIE. Memoire sur une espece de polypier fossile, rapportee au genre Favosites; par M. E. BOULLIER. Memoire sur un nouveau genre de coguilles fossiles de la famille des zoophages; par M. MILLET: ° . Notice sur les cavernes ä ossemens fossiles des carrieres deLunel- Vieil, et sur un fŠmur de mastodonte; par M. pe SERRES. —(Voyez aussi au Bulletin linneen, page 16.)

BIOGRAPHIE. Eloge de Tuomas JEFFERson, Membre hono-

-592

561

549

428 437

442

raire; par M. Cu. LEMESLE. G1o Notices sur d'autres Membres et Correspondans decedes en 1826; par M. THI1EBAUT DE BERNEAUD. 618 BREISLA CK. 625 CORDIENNE- 618 Gorcr. 624 LESCHENAULT. 626 Port. 621 TEULERE. 627 ToOSGAN. 622 TROISIEME PARTIE. Bulletin linneen. Scances de la Societe en janvier, 1; en fEvrier, 3; en mars, 5; en avril, 6; en mai, 25; en juin, 295 en juillet, 45; en aoüt, 46; en septembre, vacances; en octobre, 49; en novembre et en decembre. 53 Fete champetre du 24 mai celebree: par la Societe-Mere, 27; par la Colonie de Bruxelles, 30; par la Colonie de Savoie. 31 NOUVELLES SCIENTIFIOUES. Erpethologie, 8; Entomolo- gie, 8, 36; Botanigue, 4, 9, 32; Horticulture, 51; Meteorologie, iöid ; Paragreles, 52; Gologie. 16

IwsrrucTion adressee aux naturalistes-yvoyageurs; par M. Sou- LANGE-BODIN.

( 64)

CornEsronpAncg, -- Lettre de M. pe SERRES sur les cavernes ä ossemens et les breches osseuses du Midi de la France. P. 16

BIBLIOGRAPHIE. 4, 36, 43 Annonce. Petit buste de LixnE. 24 PLANCHES.

1. Carabus cephaleus et maginatus. Musca rufipes. 157

IT. Carte du paragrelage, en 1822, dans Varrondissement de

Tarbes. 356 11. Noctua typhe latifolia. 371 IV. Mpcoderma. 401 V. Inoconia Micheli. Asteroma mal et A. rose. 403 et 406 VI. Agaricus Hudsoni. ,416 VII. Fiola Teydea. 420 VIIL. Favosites punctata ( polypier fossile). 436 IX. Coguilles fossiles, genre Defrancia. hh X. Hyoide. 470 XI. Papillons. 484, 492 et 494 XII. Phallus impudicus. 498 XIII. Genre Dictyop hora. 507 XIV. Formes cristallines de six especes de sous-resines. 555 XV.— Exploitation du silex pyromague et fabrication des pier-

res a feu. 564

FIN DE LA TABLE ET DU CINGUIEME VOLUME.

2 gea 20 i nd 9 JA) OMISSION

Aw Tableau des Correspondans.

Drcraxo (Cõme- Damien), professeur de chirurgie et d'accouche- mens a Lille ( Nord).