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Grande-Rue, 87. vs -DE LA © SOCIÉTÉ D'ÉMULATION Aa DU DOUBS MÉMOIRES SOCIETÉ D'ÉMULATION DU DOUBS SIXIÈME SÉRIE SEPTIÈME VOLUME 1892 (A7 = ACOY } << — ASIA MAD SSSSENU, @ AS NZ NOR : \Y Q à d \ 7) D a BESANCON IMPRIMERIE DODIVERS ET Cie Grande-Rue, 87 1893 MÉMOIRES LA SOCIÈTÉE D'ÉMULATION DU DOUBS 1892 PROCES-VERBAUX DES SÉANCES Séance du 16 janvier 1892. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président ; Besson, secrétaire; Vais- sier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Bernard, Castan, Delagrange, Ducat, Fauquignon, Girardot, d’Hotelans, Jégo, Richard, Sayous, Vernier. _ Les procès-verbaux des séances des 16 et 17 décembre 1891 ayant été lus et adoptés, M. Lieffroy, président nouvellement élu pour 1892, s'exprime en ces termes : « MESSIEURS, » M. le Comte de Chardonnet, que des affaires très sérieuses et des recherches très importantes retiennent loin de nous, m'avait laissé l’année dernière le soin de présider vos séances, et en vous remerciant de l'honneur que vous nraviez fait en me nommant votre vice-président, je sollicitais votre Imdulgence à vous tous, Messieurs, et l’appui bienveillant de collègues qu'il est superflu de nommer, tant leur concours, si apprécié de cha- cun, à toujours assuré la prospérité de votre Société. Si mon insuffisance me donnait alors de justes craintes et des appré- hensions trop fondées, ces craintes et ces appréhensions subsis- tent aujourd’hui, et je me rends compte, plus que jamais, à quel point j'ai besoin que vous me facilitiez la tâche que vous avez bien voulu me confier. » Mais si cette tâche est difficile à remplir, elle est bien douce aussi, et permettez-moi de vous dire que je considère comme un des grands honneurs de ma vie d’avoir été appelé à présider une société comme la vôtre, qui se distingue entre toutes par le travail de ses membres, par la vieille réputation dont elle jouit, par l'initiative qui l’a portée depuis un demi- siècle à prendre en main et à encourager les recherches archéologiques, scientifiques et littéraires dont s’honore notre province. Vos publications si intéressantes à étudier témoi- gnent de votre vitalité et de votre énergie dans le passé ; cette énergie et cette vitalité ne se démentiront pas dans un avenir qui trouvera toujours la Société d’'Emulation du Doubs prête à contribuer aux grandes choses qui, avec Paide de Dieu, s’ac- compliront dans notre chère Franche-Comté. » La Société applaudit aux paroles de son nouveau président et en décide l'insertion au procès-verbal. Est ensuite communiquée une circulaire de la direction des Beaux-Arts relative au Congrès de 1892, qui restera déposée sur le bureau. L'ordre du jour appelant la désignation de trois membres étrangers au Conseil d'administration pour vérifier les comptes de 1891, le vote de la réunion désigne pour cet office MM: Arnal, Demongeot et d'Hotelans. M. Besson présente de la part de M. Charles Thuriet, membre correspondant, un exemplaire de son ouvrage intitulé : Tra- ditions populaires du Doubs, et, de la part de M. Henri Weil, membre honoraire, deux brochures, l’une sur les Hermoco- pides et le peuple d'Athènes, l'autre sur de nouveaux frag- ments de l’Antiope d’'Euripide. Des remerciements sont votés — VI — aux auteurs de ces œuvres et le secrétaire est chargé de les leur transmettre. M. Besson donne lecture d’un morceau intitulé : Le royaume d'Arles dans ses relations avec la Franche-Comté qui est retenu pour le prochain volume. M. Castan communique, de la part de M. Charles Thuriet, une pièce de vers dont la lecture intéresse vivement la réunion. Des remerciements sont votés à M. Thuriet. Est présenté pour entrer dans la Société comme membre résidant, Par MM. Lieffroy et Guillemin, M. Jules-Félix Chavanne, ingénieur à Besançon. Le Président Le Secrétaire À. LIEFFROY E. BESSON Séance du 13 février 1892 PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président; Sire, deuxième vice-pré- sident; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Bavoux, Castan, Chapoy, Demon- geot, Diétrich, Ducat, Fauquignon, Girardot, d’Hotelans, Jégo, Lambert, Maldiney, Schændærfjer. Le procès-verbal de la dernière séance du 16 janvier 1892 ayant été lu par le secrétaire et adopté, M. Castan s'exprime en ces termes : « La Société d’Emulation du Douhs ne saurait demeurer insensible à la perte douloureuse que la Franche- Comté vient de faire avec la marine nationale dans la per- sonne du vice-amiral Ulysse DEVARENNE, mort le 11 février courant, avant d’avoir atteint sa soixante-deuxième année. » Né à Besançon, le 28 mars 1830, d’un modeste contrôleur d'armes, il avait un frère dont il n'était séparé que par une faible distance d’àge : les deux jeunes gens s’éprirent de con- NII cert pour la carrière maritime. Sortis tous deux de lEcole navale, ils faisaient ensemble leur première expédition lointaine; un guet-apens, tendu par les sauvages, fut fatal à l’un des deux frères. Ulysse Devarenne eut dès lors le devoir de compter pour deux dans la somme de services à rendre à son pays. » Sa belle conduite dans la campagne de Crimée, en 1854 et 1855, lui valut le grade de lieutenant de vaisseau et la croix de la Légion d'honneur. » En 1809, il fit partie de la première expédition du Mexique, aux côtés du vice-amiral Jurien de la Gravière, qu'il seconda d’une façon remarquable. Son chef l’envoya en France pour exposer à Napoléon IIT la situation vraie du Mexique, et enga- ger le monarque à ne pas pousser plus loin cette aventure. L’énergique franchise du jeune officier produisit une impression sérieuse, qui malheureusement fut détruite par d’autres in- fluences. » Capitaine de frégate en 1866 et capitaine de vaisseau en 1875, Ulysse Devarenne eut la direction de l'Ecole de Brest de 1881 à 1883. Il quitta cet emploi pour devenir contre-amiral le 13 novembre 1883. Promu vice-amiral, le 24 avril 1890, et in- vesti du titre d’inspecteur général de la marine, un grand commandement lui était destiné comme couronnement de sa brillante carrière. La mort, toujours aveugle, nous l’enlève au moment où nous allions saluer ses nouveaux succès. » Ulysse Devarenne aimait profondément sa ville natale : il s’y était marié et conservait ici des relations nombreuses. In- troduit dans notre association, en 1867, par son ami, par notre ami à tous, Victor Girod, il s’intéressait vivement à nos œuvres, et la Société d’'Emulation du Doubs ne fut pas oubliée dans sa réponse aux félicitations que je lui adressais lors de son élé- vation au grade de vice-amiral. Son souvenir a donc toute raison d’être acquis à nos annales, comme il mérite d’être ins- crit au livre d'honneur des Francs-Comtois distingués, par la supériorité de l'intelligence, l'élévation des sentiments et la dignité du caractère ». La Société applaudit à cette expression de sentiments qu’elle partage et en vote l'insertion au procès-verbal. st ensuite communiquée une circulaire de M. le secrétaire des Beaux-Arts relative au prochain Congrès des Sociétés des Beaux-Arts des départements. Cette circulaire restera déposée sur le bureau de la Compagnie. M. Liefiroy, président annuel, donne lecture d’un morceau intitulé : Le poète humoristique Claude-Marie Giraud de Lons- le-Saunier qui est retenu pour nos Mémoires. M. Schœndærffer, de retour d’une mission qu'il a remplie en Mésopotamie, fait sur cette mission une conférence du plus haut intérêt, et communique à la Société de curieux vestiges antiques (inscriptions cunéitormes, cylindres babyloniens) des lointaines régions qu'il a parcourues. M. le président se fait l'interprète des sentiments de la réunion en félicitant M. Schœn- dœrffer. Il est de plus arrêté que le savant conférencier rédi- sera par écrit la communication qu'il vient de faire et qu’elle fiscurera dans notre prochain volume. Après un vote d'admission. en sa faveur, M. le président proclame : Membre résidant M. Jules-Félix CHAVANNE, ingénieur civil. Le Président Le Secrétaire À. LIEFFROY E. BESSON Séance du 19 mars 1899. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFRO. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président ; Sire, deuxième vice-pré- sident ; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Bavoux, Carry, Castan, Ducat, Fauquignon, Girardot, Gruter, Guillemin (Victor), Jégo, Ma- gnin, Michel, Nicklès, Richard, Schœndærffer, Tridon. Le procès-verbal de la séance du 13 février 1892 ayant été lu et adopté, M. le président communique une circulaire ministé- — X — rielle relative au Congrès des Sociétés savantes qui se tiendra à la Sorbonne en 1892. Cette circulaire restera déposée sur le bureau de la Société. La Société des sciences naturelles de Fribourg en Brisgau demandant à entrer avec la nôtre en relations d'échange de publications, cette proposition est acceptée. M. Edouard Besson donne lecture d’un compte-rendu d’un ouvrage de M. Olivier Ordinaire intitulé : Du Pacifique à l’At- lantique par les Andes Péruviennes et l'Amazone. Ce morceau est retenu pour nos mémoires. M. Bavoux appelle l'attention de la Société sur diverses pu- blications insérées dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle d'Autun et, en particulier, sur un procédé très simple et très pratique pour obtenir la reproduction des plantes au moyen du chromographe. M. Magnin communique diverses plantes du massif juras- sique sur lesquelles il prépare un travail qu'il promet pour notre prochain volume. Il entretient aussi la Société des divers degrés de température où se congèlent les lacs du Jura. M. Schœndœærfler poursuit les intéressantes relations qu'il a données, à la séance précédente, sur son voyage-en Orient, et entretient la réunion des villes des bords de lEuphrate. Cette nouvelle communication est accueillie par les applaudis- sements de la réunion, et M. le président insiste à nouveau pour que le savant conférencier communique le plus tôt possible à la Compagnie le texte écrit de la narration de son voyage. Le Président, Le Secrétaire, À. LIEFFROY. E. BESSON. Séance du 9 avril 1899. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY#Y. Sont présents : BuREAU : MM. Laieffroy, président, Sire, vice-président; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Carry, Castan, Delacroix, Ducat, Fauquignon, Girardot, Jégo, Mairot, Maldiney, Ripps, Sire. Le procès-verbal de la séance du 19 mars 1892 ayant été lu et adopté, le secrétaire communique une circulaire ministérielle relative au prochain Congrès des Sociétés savantes qui se tiendra à la Sorbonne, et invite à se faire Connaître, le plus tôt possible, ceux des membres de la Compagnie qui veulent y prendre part et bénéficier de la réduction faite, pour la circons- tance, sur le prix des transports de voyageurs. M. Edouard Besson donne lecture d’une analyse du sixième volume de l'Histoire des princes de Condé de M. le duc d’Au- male, offert à la Société par son auteur. Ce morceau prendra rang dans nos Mémoires. M. Jules Maldiney fait une intéressante communication ac- compagnée d’une expérience sur la Photographie au magné- gium. Cette communication sera elle aussi insérée dans notre prochain volume. M. Castan s'exprime ensuite de la manière suivante : « La Société d'histoire de Paris, qui fait échange de publications avec la Société d'Emulation du Doubs, vient de nous trans- mettre un fascicule de cent trois pages, accompagné de cinq belles planches, dont le titre est ainsi conçu : &« Un grand » enlumineur parisien au XVe siècle : Jacques de Besançon et » son œuvre, par Paul Durrieu ». Bien que l’auteur de ce tra- vail ait cru voir dans le vocable : de Besançon une « présomp- tion très sérieuse » de l’origine parisienne du miniaturiste ainsi nommé, je n’en ai pas moins été désireux de me rendre compte par moi-même de ce qu'avait pu valoir comme artiste le « grand enlumineur » dont, selon moi, le nom dérive d’une patrie d’origine ayant été notre ville de Besançon. De cet en- lumineur, il n'existe qu'une seule œuvre absolument certaine, et c’est précisément celle-là que M. Paul Durrieu a omis de comprendre dans la série des miniatures fort dissemblables qu'il attribue en bloc à Jacqnes de Besançon. L'ouvrage cer- tain de cet artiste appartient à la Bibliothèque Mazarine, où il porte le n° 461 : c’est un Office de saint Jean l’Evangéliste, en 99 feuillets du format in-folio, calligraphié et décoré en 1485 — XII — « par Jacques de Besançon, enlumineur, lui estant bastonnier de la confrarie monseigneur S. Jehan, fondée en l’église de saint Andry des arcs à Paris, pour servir à ladicte confrarie ». La décoration de ce manuscrit ne comprend que deux minia- tures des plus modestes : au recto du feuillet 9, saint Jean l’'Evangéliste, debout dans une galerie ouverte, bénit le calice d’où sort un serpent (H. 88 mill., L. 70); au verso du feuillet 15, saint Jean, représenté à mi-jambes assis à côté de son aigle, dans une île, écrit sur un livre supporté par ses genoux (H. 34 mill., L. 38). Ces miniatures traitées dans le goût de la seconde moitié du quinzième siècle, c’est-à-dire ayant leurs lumières marquées par des hachures d’or, rentrent dans la catégorie des enluminures banalement courantes de cette époque J'estime donc que la Franche-Comté n’a aucun intérêt à revendiquer pour l’un des siens le très petit enlumineur Jacques de Besan- çon, et le bouquet de miniatures, cueilli en son honneur par M. Paul Durrieu, me paraît manquer absolument de ligature ». La Société applaudit à ces ingénieuses observations, et en décide l'insertion au procès-verbal. Le Président, Le Secrétaire, A. LIEFFROY. E. BESSON. Séance du 14 mai 18992. PRÉSIDENCE DE M LIEFFROY. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président ; Sire, vice-président; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Bavoux, Castan, Ducat, Gau- deron, Girardot, Guillemin (Victor), Jégo, Magmin. Le procès-verbal de la séance du 9 avril 1892 ayant été lu par le secrétaire et adopté, M. le président Lieffroy s'exprime de la manière suivante : « La Société d'Emulation du Doubs vient dé perdre un de ses — XI — doyens d'âge, qui comptait comme littérateur parmi ses mem- bres des plus distingués. » Le baron Edouard HENRY appartenait à une famille dont le passé est lié d'une manière étroite à l’histoire de notre pro- vince. Son grand-père, l’avocat Blanc, député de Besançon aux Etats-Généraux de 1789, ne fut pas longtemps membre du Par- lement, et la mort qui le frappa le premier parmi les représen- tants du Tiers-Etat, fut un événement dont le souvenir fut consacré non seulement par une médaille commémorative, mais par les honneurs extraordinaires qu’on lui rendit dans les diverses villes où passa son convoi funèbre et surtout à Be- sançon. Le père de notre regretté collègue, le colonel Henry, né à Champlitte, en 1773, marcha comme volontaire, dès l’âge de vingt ans, à la défense du territoire menacé par la coalisation, et rejoignit le camp de Vaissant en qualité d’officier du génie ; il fit la plupart des campagnes de l’Empire et trouva une mort glorieuse au siège de Valence où il commandait la tranchée. » Le baron Edouard Henry eut de bonne heure un goût ac- centué pour la littérature. Il est naturel qu'avec les souvenirs dont il était entouré, et dans le milieu où il vivait, il ait pensé à chanter, comme poète, l'épopée impériale et la gloire de Napo- léon. Sil était séduit par l'éclat des conquêtes militaires de l’empereur, il aimait aussi la liberté, et, dans un second volüme de poésie, il raconta la vie de Robert Hemmet et ses luttes pour l'indépendance de l'Irlande en 1833. Un troisième volume, uu roman intitulé Senneval, d’un intérêt un peu froid, écrit dans le goût de 1830, dénote chez l’auteur une étude consciencieuse mais attristée et sceptique du cœur humain. T: avait beaucoup voyagé, beaucoup vu et beaucoup retenu. Sa mémoire très ornée était féconde en souvenirs que son art de conter rendait encore plus intéressants. Il savait par cœur à peu près tous les morceaux remarquables des poètes de la grande époque littéraire de notre siècle qu'il avait personnel- lement connus et fréquentés, et les déclamait avec talent. Son souvenir et son nom méritent de vivre dans l’histoire littéraire de la Franche-Comté ». La Société applaudit à cette expression de sentiments qu’elle partage et en décide ’insertion au procès-verbal. - XIV — M. le Ministre de l’Instruction publique annonçant par une lettre à notre Compagnie une allocation de mille francs des- tinée à la publication d’un Catalogue illustré des livres du quin- zième siècle de la Bibliothèque de Besançon, des remerciements sont votés à M. Léopold Delisle, auteur de la proposition qui nous a valu ce subside, ainsi qu’à M. le comte de Jouffroy d’Ab- bans, député du Doubs, qui a recommandé l'affaire à la sollici- tude de M. le Ministre. Le secrétaire est en outre chargé de lui transmettre l’expression de notre gratitude. M. le président dépose sur le bureau une invitation de M. le comte de Marsy, directeur de la Société française d'archéologie pour le Congrès archéologique de 1892, qui se tiendra du 22 au 30 juin à Orléans. La Société d'Emulation de Montbéliard invitant notre Compa- gnie à se faire représenter à sa fête annuelle qui aura lieu le jeudi 19 mai prochain, sont délégués à cet effet MM. Lieffroy président, et Sire vice-président. M. Besson présente l’exemplaire, offert à la Société, d’un vo- lume publié par M. le juge de paix Pizard sur Noroy-le-Bourg et les villages voisins, il rend hommage à l’érudition et au talent de l’auteur auquel les membres présents votent des remercie- ments que le secrétaire est chargé de lui transmettre. M. Girardot donne lecture d’une Notice sur les travaux géolo- giques de Georges Boyer. Ce morceau prendra rang dans nos Mémoires. Le discours prononcé par M. Besson sur la tombe de Georges Boyer, dont le texte a été déposé par son auteur sur le bureau de la Société, sera imprimé à la suite du procès-verbal de la séance, comme un juste hommage rendu à la mémoire d'un très regretté et très apprécié confrère. M. Magnin signale la découverte qu’il a faite, dans le lac des Mortes et de Bellefontaine, d’une plante, le Potamogeton prolon- : gus, dont l’existence n'avait encore été signalée qu’en Suisse et dont le nom doit par suite figurer aussi dans la Flore de France. M. Bavoux lit une étude sur la Persistance de la vie dans les souches de sapin qui figurera dans notre prochain volume. Est présenté pour entrer dans la Société comme membre correspondant, Par MM. Magnin et Parmentier, M. l'abbé Grébus, premier vicaire de Baume-les-Dames. Le Président, Le Secrétaire, À. LIEFFROY. E. BESSON. Discours prononcé par M. Edouard BESSON, uu nom de la Société d Emulation du Doubs, aux obsèques de M. Georges BOYER. MESSIEURS, Je viens, au nom de la Société d'Emulation du Doubs, dire l’'adieu suprême à l’un de ses membres les meilleurs et les plus distingués, à l’un de ceux qu’elle appela à l'honneur de présider ses travaux, et dont la vie fut pour ses collègues et pour ses amis à la fois un enseignement et un exemple. Georges Boyer, que nous pleurons ici, ne s'était pas seule- ment, en effet, conquis d’universelles sympathies par la grâce et la vivacité de son esprit, aussi bien que par le charme de son caractère ; il avait dans le monde savant une véritable autorité qu'il devait à un sérieux labeur et à de très estimables travaux. Appartenant à l’une des familles les plus honorables du pays, au sein de laquelle on peut relever le nom d’un des maîtres de la statuaire moderne uni à celui du plus illustre de nos romanciers, il avait, après de bonnes études faites au lycée de Besançon, embrassé une carrière modeste, des de- voirs de laquelle il s’est toujours acquitté avec une minutieuse exactitude, mais qui lui laissait les loisirs nécessaires à ses travaux de prédilection. Ses goûts personnels, ses relations avec d’éminents natura- listes, le senre même de ses fonctions, qui le firent longtemps résider à la campagne et en particuler dans la région monta- gneuse de notre province, le portaient à l’étude de la géologie. Il s’y appliqua avec ardeur, et ses efforts ne tardèrent pas à porter des fruits. Dès 1877, il publiait d’intéressantes notices — XVI — sur le mont Poupet dans l’Annuaire du Club alpin français. Peu après, il collaborait au bulletin de la Société géologique de France. Mais le cours de sa carrière l'ayant amené à Besan- çon comme percepteur en résidence dans cette ville, il ne. tarda pas à être des nôtres, et ce furent dorénavant nos Mé- moires qui bénéficièrent de ses travaux. Ils y avaient leur place non seulement à cause de leur valeur, mais parce qu'ils étaient toujours consacrés à l’étude des terrains de notre ré- gion, surtout à l’orographie des Monts Jura. Je ne puis ici les énumérer et les apprécier en détail; j'en laisse le soin à quel- qu'un de plus autorisé, qui le fera dans nos Annales avec le soin, la compétence et les développements qu’un tel sujet comporte. Qu'il me suffise de vous rappeler son tableau de l’époque glaciaire dans nos régions, exposé et commenté à l’une de nos séances publiques, et surtout ses atlas orogéologiques du département du Doubs et de la Franche-Comté, obtenus par un procédé nouveau : la photographie d’un plan en relief et la photogravure du cliché, qui sont répandus dans toute cette province, et qui ont valu à leur auteur, avec l’appui et le con- cours des pouvoirs publics, une récompense flatteuse de l’Aca- démie des sciences. On comprend que nous n’ayons pas marchandé à un tel col- lègue les honneurs et les distinctions. En 1888, un vote una- nime l’appelait à présider nos travaux. Comment il s’acquita de cette tâche délicate ; avec quelle distinction, quel tact, quelle urbanité, il est superflu de le rappeler devant ceux qui l’ont vu à l’œuvre. Nous avons encore présent à la pensée le dis- cours si éloquent et d’une touche si personnelle qu’il pro- nonça à cette occasion, au début de notre séance publique de fin d'année. Le savant, en effet, n'avait pas étouffé chez lui l’homme d'esprit et l'homme du monde. Il était avant tout, et il est resté jusqu’à la fin, une nature délicate, rare et distinguée, non exempte de cette teinte de douce mélancolie qui est comme le cachet de ceux qui doivent mourir jeunes. $es allures calmes et discrètes n’excluaient cependant nila vivacité des sentiments, ni la chaleur du cœur. Ses amis, et je m’honorais d’être du nom- — ie bre, le savaient bien : ils savaient que, pour ne pas s’épancher en manifestations bruyantes, son aïffection n’en était ni moins profonde, ni moins sûre. Il avait surtout au plus haut degré le culte du devoir. Il Pavait montré bien jeune, pendant la guerre de l’année ter- rible, où il avait brillamment servi comme officier d'état-major ; il le montra toute sa vie, comme homme privé ou comme homme public, au sein de sa famille, ou dans le respect scru- puleux de ses humbles obligations professionnelles. Et c’est au moment où la fortune commençait à lui sourire, où sa carrière prenait une allure nouvelle et plus brillante, où la notoriété grandissante de ses travaux lui assurait un rang honorable dans le monde savant, qu'apparut le mal cruel au- quel il devait succomber. Il fut fort devant la mort comme il l'avait été dans les luttes de la vie. [la vit venir, elle et son cortège de souffrances aussi aiguës que prolongées avec l'énergie d’une âme virile et le calme d’une conscience droite. Elle l’a frappé avant qu'il eût atteint quarante-cinq ans, en plein épanouissement de ses forces, de ses talents, de son ac- tivité. S'il avait déjà beaucoup donné, on en pouvait attendre plus encore. Et qui donc ne serait ému, en voyant tant et de si belles espérances si complètement et si prématurément dé- truites ? Mais ce qui n’est pas détruit, ce qui vivra longtemps au cœur des siens, de ses amis, de tous ceux qui ont été en relations avec lui, c’est le souvenir de ses qualités d'esprit et de cœur, de ses vertus, surtout de cette exquise modestie qui en était l’ornement et le charme. Il n’est pas mort tout entier, celui qui laisse une telle trace derrière lui. Que ceux-là que sa perte touche de plus près, pour qui elle est un deuil cruel; que sa veuve dévouée, que sa mère si éprouvée déjà, qui l’ont soutenu jusqu’au bout dans cette lutte sans merci contre un destin implacable ; que ses enfants, aux- quels il laisse un si noble exemple ; que son frère, qui reste seul aujourd'hui ce qu’il était avec lui hier : l’honneur et le soutien de la famille, trouvent au moins une consolation dans b VINS le spectacle de la douleur commune qui nous étreint tous, dans la pensée de celui qui n’est plus et qui se survit à lui-même auprès de tous ceux qui lont connu et savent ce qu'ils perdent à Sa mort. Il espérait en un monde meilleur dont la vision suprême a calmé ses dernières souffrances. Si celui qu'il a quitté ne lui a pas ménagé d’amères douleurs et de terribles épreuves, il y a connu tout au moins ce qui est le bien le plus précieux pour une âme noble comme la sienne, la conscience de se sentir universellement estimé et aimé. Au nom de la Société d’'Emulation, au nom de tes collègues et de tous tes amis, adieu, cher Boyer, adieu. Séance du 17 juin 1892. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président ; Besson, secrétaire ; Vais-: sier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Arnal, Bavoux, Carry, Gastan, Chapoy, Delacroix, Demongeot, l'abbé Drouhard, Ducat, Fau- quignon, Gruillemin (Victor), Lambert, Ledoux, Richard, Rip ps, Thouvenin. Le procès-verbal de la séance du 14 mai 1892 ayant été lu et adopté, le secrétaire donne lecture d’une lettre par laquelle M. Léopold Delisle répond à celle qu'il lui à adressée pour le remercier de ses démarches qui ont valu à la Société, du Mi- nistère de l’Instruction publique, une allocation de mille francs pour l'impression du Catalogue des Incunables de la Biblio- thèque de Besançon, dû à la plume de M. Castan. Cette lettre est ainsi Conçue : MONSIEUR LE SECRÉTAIRE, Je n'ai point droit aux remerciements que vous m’adressez Fa EE his EEE e tr MIXS— d’une façon si gracieuse au nom de la Société d'Emulation du Doubs. Il n’y a eu qu'une voix dans le Comité des travaux his- toriques pour recommander à la bienveillance du Ministre une œuvre qui marquera parmi les publications bibliographiques de notre temps et qui fera le plus grand honneur à M. Castan, à la Bibliothèque de Besançon, et à la Compagnie qui a pris à sa charge l’impression d’un livre aussi savant, aussi conscien- cieux et aussi utile, » Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Secrétaire, l’as- surance de mes sentiments de haute considération et d’entier dévouement. FE DELISLE. 0 La Société applaudit à cette lettre si gracieuse émanée d’un maître aussi compétent et renfermant un hommage, aussi déli- cat que mérité, aux talents de M. Castan, et en décide l’inser- tion au procès-verbal. M. le président Lieffroy, rendant compte du récent voyage où il a représenté la Société d’'Emulation à Montbéliard, s’ex- prime en ces termes : « La Société d'Emulation de Montbéliard a tenu sa réunion annuelle le 19:mai dernier, et j'ai eu le plaisir de représenter la Société d'Emulation du Doubs à cette solennité. Quand je dis le plaisir, le mot n’est vraiment pas de trop, tant la récep- tion faite aux délégués étrangers a été cordiale et affectueuse, tant est vive la Sympathie que l’on éprouve pour des hôtes aussi aimables que distingués. » Comme toujours la fête s’est divisée en deux parties : l’une intellectuelle et savante, l’autre spécialement gastronomique. Permettez-moi de ne vous parler que de la première. » Elle a commencé à dix heures du matin par un discours du président, M. Duvernoy, et par un rapport du secrétaire, M. de Chambrier, sur l’état des travaux de la Société. Ce rapport, aussi remarquable pour le fond que pour la forme, ne peut que faire regretter la détermination prise par M. de Chambrier de résigner ses fonctions pour retourner à Neuchâtel, où la Société d'histoire, si florissante, retrouvera sans aucun doute sa pré- cieuse collaboration. » Puis M. le pasteur John Viennot à lu une notice sur le sur- intendant Bonsen qui, entre autres particularités, a eu celle, commune avec bien d'autres d'ailleurs, d'être le filleul de Léo- pold Eberhard, prince de Montbéliard, fameux pour ses scan- dales et ses débordements. » Le docteur Mairet, doyen de la Faculté de médecine de Montpellier, a envoyé une très intéressante communication sur la Neuvaine de Saint-Dizier, où les déments étaient traités dans l’origine par des prières, puis par des procédés hydrothé- rapiques, analogues à ceux qu'on emploie aujourd’hui dans les maisons d'aliénés. D'abord, paraît-il, une neuvaine d’oraisons suffisait pour obtenir guérison complète; mais les malades devenant plus récaleitrants, on s’aperçut bientôt que quelques douches froides avaient bien aussi leur valeur, et lon finit par traiter les hôtes de Saint-Dizier, pendant les neuf jours qu’y du- rait leur séjour, avec une singulière énergie. M. Tuetey, archiviste paléographe, a lu un très conscien- cieux travail sur l’état des esprits à l’approche de 1789 jugé par un diplomate Wurtembergeois, le baron de Rieger. Cet étranger voyait avec un certain effroi l’invasion des idées nou- velles, et il constatait, avec une sorte de tristesse résignée, la fin d’un régime qui s’écroulait de toutes paris » N'oublions pas M. Belley. Il a égayé la fin du banquet par une légende Montbéliardaise en patois. M. Belley est un narra- teur plein d'esprit et d’entrain dont la verve va jusqu’à faire deviner aux profanes les secrets d’un patois auxquels ils ne sont pas Initiés. » Cette journée, illuminée par un beau soleil, laissera aux voyageurs de Montbéliard le plus agréable souvenir. » La Société applaudit à ce compte- rendu et en décide l’inser- tion au procès-verbal. L'ordre du jour appelant la lecture du rapport sur la gestion financière de 1891, M. Arnal, chargé de la lecture de ce docu- ment, S'eXprine ainsi : « MESSIEURS, » Ce rapport aurait 66 soumis depuis longtemps à votre ap- probation si j'avais eu les documents qui m'étaient nécessaires | — XXI — pour le rédiger, mais ils ne m'ont élé remis qu'hier soir en partie, et en partie ce/matin : MM. Demongeot et d'Hotelans, qui avaient été désignés pour vérifier avec moi les comptes de 1891, ne trouveront pas mauvais, je l'espère, que j'aie rédigé mon travail sans les consulter : cela m'a été matériellement impossible. » Voici le résumé des opérations de notre trésorier : RECETTES. 1 Soide en caisse au 21 décembre 1890, 2; ...... 26175 20 Subvention du département du Doubs pour 1891... 900 » 30 Id. Id pour 1890... 500 » 40 Id. Her aUlederBeSAeOns 1. 600 » DCOMHSAHONS des membres résidants... .0...: 1800 » 6° Id. Id. Correspondants. 02% » 7o Rachat de cotisation par un rembre résidant... 100 » 3° Le par trois membres correspondants. 180 » ADO de diplomes vi... 0 mi. n. 227) 4109 Achat de volumes par divers membres. ......... AT )» 110 Intérêts du capital en caisse et des rentes... . 6070 05 NotaldeS recettes 200245 15070 DÉPENSES. 15 LNTÉSSIONÉN ERNEST Re 2959: 10 CURE ne ed A DAC Pr ne dus an sa on li 155 90 Hrais de bureau et port de volumes... 150 55 À déduire pour remboursement de port 1eS VONMIMNÉSRE PRES Re ee Re HO LTO 220 Restélen dépense 7» 206 75 30 ÆHAlniement de l'asent-de la Société... ........:. 300 » HS deta Séance publique. #0..." 796 02 60 Cotisation à l'Association pour l’avancement des SOÉNGOËS Ar RER ner coche 20 » 1 Crédit pour rechérches scientifiques... ............ D) 80 Dépenses à l’occasion du Congrès archéologique de HS Res ete ren ne a A tan NUE 00 75 — XXII — Report... 4216 17 Abonnement de fonds. » [1 n’y à eu ni versements ni paiements à la caisse d'épargne pendant l’année 1891; mais il faut porter aux dépenses 110 fr. 95 représentant les intérêts au 31 décembre 1891 qui figurent dans les recettes et sont restés à la caisse d’épargne....... RS Cou 110 95 Solde-en caisse ausl décembre 189177 F0 803 58 Total égal à celui des recettes... 5.130 70 » Comme pour les années précédentes, je vais comparer les comptes de 1891 aux chiffres prévus par le budget, afin d’ap- précier l’action du Bureau, et aux comptes de 1890, afin de vous permettre de suivre les variations suivies par la situation finan- cière de la Société. »Betotaltles recettesde SET de a 00 » Elles n’étaieut prévues au budget que pour..... 4.160 » > a doncrune plus vale der rer 940. 70 » Ce résultat est dû : 1° À une augmentation de la subvention du département, la Société ayant perçu cette année deux subventions, celle de 1891 et celle de 1890 qui n'avait pas été payée l’an dernier, SOI EN PIUS Er ee de + Re ne ae 500 20 À une augmentation dans le produit des cotisa- FLONSS DOUTE ne cr “Hhirarer due : 8% )» 3° Au rachat de diverses cotisations pour... .... So 230 -» 4° À l'augmentation des droits de diplôme pour... 2 50 Alnitérét -du-capialen caisse pour 00 95 Do A ashatde volumes rec rer PR ue AT D )bauementation seraitidonede. 0 C3 95 DeMalsaltautentdéduire Re Pre nie 23 95 » L’ercaisse du 31 décembre 1890 porté au budget pour 50 fr. n'ayant été que de 26 75, ce qui réduit "augmentation au chiffre ci-dessus de.........…. Se 910 70 » Les dépenses, déduction faite du solde en caisse au 51 dé- cembre 1891, se sont élevées a la somme dent" 4.327 12 Iles métaient prévues que pOur, CRC 4.190 » » Il y a donc une augmentation de....... TRS DES 191012 nn. 0 (0 Dre » Cette augmentation porte sur : 4° Les reliures non prévues au budget... ...... ARE 150 90 Les frais de la séance publique..... ete Re 196 12 30 Cotisation à l'Association pour l'avancement des sciences, dépense non prévue au budget, pour.... 20 » 4o Les dépenses occasionnées par le Congrès scien- tifique du 21 juillet 1891, non prévues au budget, mais autorisées par la Société, pour.............. 00 75 50 Les intérêts au 31 décembre 1891 des sommes dé- posées à la caisse d'épargne qui, n'ayant pas été retirées, doivent figurer en dépense pour......... 110 95 de sorte que l’augmentation de dépense aurait été de 392 72 si le bureau n’avait réalisé les économies ci-dessous : He ueles irais d'UNprESSION... 1... 2 40 90 Rules frais de -DUreau.:...:..:. 0. 64 70 9° sur les recherches scientifiques...... 150 » 955 60 ci 255 60 ce qui réduit l'augmentation de dépense au chiffre ci- NE LT ML nr te LÉ MS RCE 19749 d'où il convient encore de retrancher le montant des intérêts des sommes déposées à la caisse d'épargne, LE. à RON ANR ER ET MÉRENE RER NRRE + 110 95 de sorte que l’augmentation de dépense serait ré- LUILE PR SR MR ER RER 26 17 somme de beaucoup inférieure à celle de 85 75 occasionnée par les dépenses qu’on ne pouvait éviter pour les reliures, pour la cotisation à l'Association pour l’avancement des sciences et pour le Congrès archéologique. » On peut conclure de là que les finances de la Société ont été gérées avec la plus sage économie. » Si l’on compare les comptes de 1891 à ceux de 1890, on arrive aux résultats suivants : » Les recettes, déduction faite du solde en caisse au 31 dé- cembre 1890 (26 fr. 75) et les rachats de 4 cotisations (180 fr.), MES ponr léxercice de 1891 de... nr. 4.823 95 En 4990 elles n'auraient été que de... .- RER 4.423 90 -Il y a donc pour les recettes une augmentation de... 400 05 RUN » Les augmentations portent : 10 Sur la subvention du département qui comprend 2 annuités en 1891pour ve MR ed AE nl oi 9200 » 20Surles droits de diplome pour nr 0 16 » Jo Sur les achats de volumes pour... Fou 47 D Toreie se He) » Mais les recettes ont diminué : 19 Sur la cotisation des membres résidants de FERMES RE TRE LT 70 » 20 Sur la cotisation des membres corres- pPOndAntside. A RE Re ER 30 » JSUurdles intéréts du capitallde. "40 62 95 Fotal. 201410979571 162 95 Ce qui réduit l'augmentation des recettes à......... 400 05 » Je dois faire remarquer que la diminution sur les cotisa- tions est fictive, puisqu'il est dû 70 fr. par des membres rési- dants et 90 fr. par des correspondants. » Les dépenses de 1891, déduction faite du solde en caisse au 91 décembre 1891 et des intérêts de fonds placés à la caisse Dépareneisont de ent nee de Sen 4 216 17 Celles de1891 avaient été de. Lien 4487-15 Il y a donc eu une augmentation de dépenses de... 19 92 » Cette augmentation de dépenses est due : Tous Orais dimhresSionpour ts. 0. ONE 281 75 AUX HIHSNIle bUreAU DONr Re en ; 39 54 90 Aux frais de séance publique pour...... ne 259 14 40 Aux frais occasionnés par le Congrès archéolo- BIQUE: DOUTE RE RARES Ni ER mA RE 90 75 Heo'Soratt-donc:de 2 ren RER Re ee HEAR 631 18 su n'y avait eu des diminutions : 1° Sur les recherches scientifiques pour... 500 16 2° Sur l’achat d'un objet d'art pour le Con-- CONS Te CMNAS NIQUE CAPE TAN EN TEASER) Én Toute 1092M0IC 552 16 qui réduit laugmentation des dépenses au chiffre ci- HÉSSOUS UE SES PS En NN SEATE PR os 79 02 » En somme, la situation est bonne et fait honneur au Bureau. DOC SITUATION GÉNÉRALE Actif. Soldeten Caisse au al décembre 18972: 5,2... 813 58 rent place dla Caisse d'épargne. +... ... 9,281:94 Cotisations à recouvrer sur 7 membres résidants... 70 » Cotisations à recouvrer sur 15 membres correspon- LENS MONA NRA, RE M De re, 90 » Fotal:; 4.944 89 » L’actif au 31 décembre 1890 n’était que de...... 3.219 04 D'où il suit que les réserves de la Société ont aug- neuts de LASER ER CREER 1.025 78 _» Nous n'avons rien au passif. » Il est bon d’ajouter qu’en sus de la réserve de 4.244 fr. 82 signalée ci-dessus, la Société possède : 40 Une rente de 135f 4 1/2 0/0 90 Une rente de 275 3 0/0 30 Une rente de 150 5 0/0 amortissable. En tout 560 » Je termine mon rapport en vous proposant de voter, comme d'usage, des remerciements à notre trésorier. » Besançon, le 18 juin 1892. À. ARNAL, Econome honoraire du Lycée Officier de l’Instruction publique. » L'assemblée vote des remerciements à M. Arnal pour le sa- vant et intéressant rapport qu'il vient de présenter et où il témoigne de son zèle dans la vérification des comptes de la Société. M. Besson lit un travail intitulé Les artistes de Franche-Comté aux deux Salons de 1892 qui figurera dans notre prochain volume. _ Est pareillement retenue pour l’impression une étude lue par M. Castan sur le portrait du maréchal de punons au Musée de Besançon, restitué à son auteur. OUT == Est présenté pour entrer dans la Société comme membre résidant, Par MM. Lieffroy et Besson, M. Alfred Boysson d’Ecole. Après un vote d'admission en sa faveur, M. le président pro- clame : Membre correspondant M. l'abbé GRÉBUS, premier vicaire de Baume-les-Dames. Le Président, Le Secrétaire, A. LIEFFROY. E. BESSON. Séance du 9 juillet 1892. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président; de Chardonnet et Sire, vice-présidents ; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Ayrnal, Boname, Carry, l'abbé Drouhard, Ducat, Fauquignon, Gauderon, Girardot, Guillemin (Joseph), Guillemin (Victor), Lambert, Leaoux, Pingaud, Petit- cuenot, Ripps, Saint-Eve. Le procès-verbal de la séance du 17 juin [892 ayant été lu et adopté, M. le président Lieffroy s'exprime en ces termes : « MESSIEURS, » Depuis la mort de M. CASTAN, notre président honoraire, c’est la première fois que nous nous réunissons dans cette salle où se retrouvent encore l’écho de sa parole et son souvenir. Aussi n'est-ce pas sans une émotion que je ne chercherai pas à dissimuler que je viens présider cette séance, et que mes yeux se portent sur la place que notre ami laissera vide pour tou- jours. On vous a dit, en d’éloquentes et touchantes paroles, ce qu'a été Auguste Castan. Je n’essaierai pas aujourdhui de re- faire un éloge que des voix plus autorisées que la mienne ont déjà fait et complèteront plus tard. Seulement je tenais, et vous Ne comprendrez ce sentiment, messieurs, à saluer d’ici une fois encore celui qui fut notre président honoraire et dont les tra- vaux jetaient tant d'éclat sur la Société d'Emulation. » La Société applaudit à cette expression de sentiments qu’elle partage et en décide l'insertion au procès-verbal. M. Besson, secrétaire, prend alors la parole, et après avoir déposé sur le bureau de la Société le texte du discours qu'il a prononcé aux obsèques de M. Castan, expose qu’à la suite du déplorable événement dont M. le président vient de parler, le Conseil d'administration a pris sur lui de faire faire au regretté défunt des obsèques solennelles aux frais de la Société, mais qu’il importe de régulariser les dépenses qui ont été faites de la sorte et dont l’ensemble s'élève à la somme de 842 francs, par un vote confirmatif. Adoptant cette manière de voir, les membres présents votent le paiement régulier et immédiat de la somme indiquée. M. Besson donne en outre lecture d’une lettre par laquelle M. Voisin-Delacroix, membre correspondant et sculpteur dis- tingué, s'offre à faire gratuitement pour la Société le buste de M. Castan. M. Besson ajoute que suivant lui, il y a lieu de ré- server la question, tout en adressant à M. Voisin-Delacroix les remerciements que mérite son offre si gracieuse, madame Castan devant être et demeurer seul juge de l'opportunité de la reproduction des traits de son mari. La Société adopte cette manière de voir, et charge son secrétaire d’en transmettre l’ex- pression avec ses remerciements à M. Voisin-Delacroix. M. Lieffroy, président, donne ensuite lecture d’une lettre qui lui a été adressée par Madame Castan et qui est ainsi conçue : & MONSIEUR LE PRÉSIDENT, » Je vous prie de vouloir bien vous faire l’interprète de mes sentiments de profonde gratitude envers le Bureau et les mem- bres de la Société d’'Emulation du Doubs, pour les honneurs qu'elle à rendus à son secrétaire et président honoraire à l’oc- _ Casion de ses obsèques. » De longue date votre Compagnie a libéralement accueilli les productions d’Auguste Castan ; la plupart de ses travaux se trouvent dans vos mémoires, et si la mort n’eût pas ravi pré- NX NTI maturément ce travailleur infatigable à sa famille, à ses amis, à la science, il eüt été heureux de continuer sa collaboration aux volumes d’une Société à laquelle il donnait une bonne part de son temps et même de son cœur. » Mais du côté de la Société d'Emulation du Doubs (il aimait à me le rappeler souvent), que de procédés exquis et généreu- sement délicats n’a-t-on pas eu en retour pour lui ! et, si quel- quechose peut adoucir l'extrême amertume que je ressens pour une perte si cruelle, c’est bien les marques de regret, de sympathie et d'estime, que vous avez prodiguées à mon cher défunt jusqu’au delà de la tombe. » Je remercie également Monsieur le Secrétaire décennal pour le cœur et le talent avec lesquels il s’est fait l'interprète de la Société d'Emulation du Doubs, dans cette circonstance si douloureuse, et je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments de haute considération. VVE CASTAN. » Cette lettre, si expressive dans sa simplicité, est accueillie avec les sentiments de respectueuse sympathie par tous les membres présents qui en votent l’insertion au procès-verbal. Est pareillement votée l'impression des pièces suivantes qui sont des réponses à la notification faite par le Secrétaire, de la mort de M. Castan, ou des lettres de condoléance motivées par ce triste événement, et auxqnelles il a déjà été répondu. M. le Secrétaire perpétuel de l’Académie de Belgique ÉCRIT E « MONSIEUR LE PRÉSIDENT, » J'ai déjà eu lhonneur, dans la séance de la classe des let- tres d'hier, d'annoncer à mes confrères la perte que l’Académie venait d’éprouver en la personne de Monsieur Auguste Castan. » La classe s’est rappelée tous les services qui lui ont été rendus par l’éminent Bibliothécaire de Besançon, et son ohli- geance toute particulière lorsqu'on faisait appel à ses lu- mières. » Organe de l’Académie, j'ai été on ne peut plus sensible à votre attention de nous notifier la mort de votre président #4 NF Es — XXIX — honoraire, et veuillez croire au sujet de cette perte à notre plus sincère condoléance. » Agréez, je vous prie, monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués. » Le Secrétaire perpétuel de l’Académie, » (Signé): MARCHAL. » On a reçu, d'autre part, du Président de la Société d’'Emula- tion de Montbéliard, la lettre suivante : « MONSIEUR LE PRÉSIDENT ET CHER COLLÈGUE, » Nous avons vivement à cœur de vous dire combien nous avons tous été douloureusement affectés de la mort de Mon- sieur Castan et de la perte sensible que fait en lui votre So- ciété d'Emulation. Bien que jeune encore, il en avait été l’un des fondateurs, et il était resté une des gloires de l'institution. Ses soins, ses éminentes facultés n'avaient pas cessé d’être consacrés à sa prospérité et à ses succès. La perte de M. Cas- tan à été tellement subite et inattendue que ses amis ne pou- vaient y croire. Nous aurions désiré qu’une délégation de notre Société pût se rendre à Besançon à ses funérailles, et vous porter l'expression de notre profonde sympathie. Mais plusieurs de nos collègues sont absents, d’autres sont retenus par des fonctions obligatoires, et nous ne pouvons que vous dire com- bien nous nous associons de cœur aux regrets de ses conci- toyens. Monsieur Castan avait parmi nous de nombreux amis que lui avaient faits l’aménité de son caractère et le charme de ses relations : il avait été pour notre Société un conseiller toujours bienveillant et dévoué. Nous garderons précieuse- ment son souvenir ; il restera présent aux relations d’affection et de travail qui nous lient à la Société d’'Emulation du Doubs et que resserrera encore cette perte Commune. » Nous vous prions, Monsieur le Président, d’être notre in- terprète auprès de Messieurs vos collègues, et permettez-moi d'ajouter personnellement à nos plus cordiales salutations l'expression des sentiments infiniment distingués avec lesquels je suis votre obéissant serviteur. » Le Président, » (Signé) : A. DUVERNOIS. » hoc M. Besson expose, au sujet de cette lettre, qu'il a déjà, au nom de la Société, remercié son auteur en même temps qu’il témoignait à nos confrères de Monthéliard notre gratitude au sujet de la superbe couronne qu’ils avaient bien voulu envoyer aux obsèques de M. Castan. Enfin la Société de médecine de Besançon et de la Franche- Comté et la Société de médecine du Doubs, s'adressent en ces termes à la Société d’Emulation : » La Société de médecine de Besançon et de la Franche- Comté et la Société des médecins du Doubs, en séance dans la salle de la Société d’Emulation, dont l'hospitalité a toujours été libérale aux associations bisontines, — adressent à la So- ciété d'Emulation du Doubs en deuil de son ancien secrétaire décennal, de son éminent président honoraire, M. Auguste Castan, l'expression de leurs regrets et de leurs condoléances. » Elles prient M. le Président de la Société d'Emulation d’être auprès de ses collègues l’interprète des sentiments de sympa- thie des médecins de Besançon et de la Franche-Comté » Le Président et Les Secrétaires de la Société de méde- cine de Besançon et de la Franche-Comté, » Dr GAUDERON. D' GOMET. D' ROLAND. » Le secrétaire communique en outre un grand nombre de let- tres qui lui sont venues d’amis communs de la Société et du regretté défunt, notamment de M. Léopold Delisie, du sculp- teur Jean Petit, de M. Jurgensen, de Mlle Marthe de Jouffroy. Toutes ces lettres expriment le deuil profond qu'a partout causé une perte aussi cruelle. M. Besson communique enfin une lettre de M. Cretin, professeur de chant, membre résidant, écrite en réponse à celle qu'il lui avait lui-même adressée pour le remercier au nom de la Société d’avoir bien voulu prêter le concours de son beau talent à la cérémonie des funérailles. On vote ensuite l'admission comme : Membre résidant De M. Alfred Boysson D’ECOLE, présenté lors de la dernière réunion. A XNXE = Après quoi la séance est levée en signe de deuil. Le Secrétaire, Le Président, K, BESSON. A. LIEFFROY. Obsèques de M. Auguste CASTAN. Les obsèques de M. Auguste Castan, célébrées le 30 juin, ont eu toute la solennité que méritait l’éminente personnalité du défunt, et elles ont donné le témoignage de l'émotion vive et profonde dont la population bisontine a été pénétrée à la nouvelle de sa disparition. Dès neuf heures, le clergé de la paroisse de Saint-Maurice procédait à la levée du corps, et la foule des admirateurs et des amis de Castan se massait derrière le funèbre cortège, en tête duquel marchaient son frère, colonel d’artllerie à Bourges, et ses autres parents. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Lieffroy, prési- dent, et Besson, secrétaire de la Société d’Emulation du Doubs; Larmet, adjoint au maire de Besançon, et Francey, conseiller municipal ; Viancin, sous-bibliothécaire, et Sire, correspondant de l’Institut; Henri Mairot, président de l'Académie de Besan- çon, et Ducat, conservateur du Musée archéologique. - De nombreuses couronnes avaient été envoyées : signalons celle de 11 Société d’'Emulation du Doubs, toute en fleurs natu- relles et d’un très grand diamètre ; celle de la municipalité ; celle de l’Académie de Besançon ; et enfin celle qu'avait envoyée la Société d'Emulation de Montbéliard, dont le bureau se fût fait un devoir de prendre part aux obsèques, si tous ses mem- bres n’avaient été absents de Montbéliard. Un piquet du 60° de ligne fermait la marche ; Castan étant, chevalier de la Légion d'honneur. L'église Saint-Maurice avait peine à contenir l'assistance qui sy pressait. À l'élévation, un Pie Jesu à été chanté par M. Cretin. Après l’absoute, le cortège s’est mis en marche vers le cime- tière de Saint-Ferjeux, où la famille de Mme Castan à un ca- veau. Malgré la distance, nombreux étaient les fidèles qui FN NII avaient voulu suivre jusque-là la dépouille du regretté savant. Sur la tombe, et les prières achevées, les discours qu’on attendait avec une pieuse impatience ont commencé. Au nom de la municipalité, M. Padjoint LARMETr à fait part des résolutions qu'avait inspirées au conseil municipal la nouvelle de la mort de Castan, et il a sommairement énuméré les services que le défunt a rendus à sa ville natale, et dont celle-ci gardera une éternelle gratitude. Discours prononcé par M. Edouard BESSON au nom de la Société d'Emulation. MESSIEURS, Ce n’est pas ici, devant cette tombe, si soudainement et si prématurément ouverte, que je puis dire d’une manière com- plète ce que fut l’homme éminent, le cœur dévoué, l’intelli- gence d'élite qu’elle va nous ravir pour jamais, ce que cette ville et cette province perdent au deuil tragique qui nous réu- nit en ce moment. Ni la circonstance ne s’y prête, ni les dimen- sions restreintes d’une courte notice nécrologique ne le com- portent, ni l'émotion poignante qui m'étreint depuis -deux jours ne m'en laisse la faculté. Avoir quitté la veille un ami tel que lui dans la plénitude de ses forces physiques et intellectuelles, dans la virile expansion de son activité féconde et toujours jeune, et le retrouver le lendemain foudroyé par la mort dans sa bibliothèque, au milieu de ses livres, comme un soldat tombé au champ d'honneur, un si violent contraste n’est-il pas de nature à priver de la liberté d'esprit nécessaire à l'appréciation d’un tel homme, à l’analyse de tant de travaux, à l’exposé d’une carrière si bien remplie. Tout cela, je le ferai un jour à tête reposée, avec le calme, le travail et les développements qui conviennent à un tel sujet. Ce que je vous apporte en ce moment, c’est, à un ami, à un maitre, l’'adieu suprême d’une société dont il était l'âme, qui s’incarnait en lui, qui a vécu de ses travaux, et qui perd tout à sa mort. Auguste Castan était un enfant de Besançon. Né dans cette ville en 1833 d’une famille de condition modeste, ce fut au tra- vail qu’il dut comme son frère, cet officier supérieur si éminent ne NNATIR dans sa spécialité, le rang, la position, la considération qu'ils eurent dans le monde. Formé successivement à l'institution Sainte-Marie dont il fut le premier élève et au Lycée de Be- sançon, il entra à dix-neuf ans à l'Ecole des Chartes où il reçut les leçons des maîtres les plus distingués, entrautres Qui- cherat qui devait, jusqu'à sa mort, rester son meilleur ami. Au bout de trois ans, il sortit le premier d’une promotion qui comptait des hommes comme Léou Gauthier, le célèbre com- mentateur de la Chanson de Roland. Rien à ce moment ne lui eût été plus facile que de se créer une carrière à Paris, soit à l’école même dont il sortait, soit à la Bibliothèque ou aux Archives nationales. Il m’a souvent conté qu’on lui fit même des offres pour Rome, ce rêve de tous ceux que passionne le culte du passé. Il sacrifia tout à l'amour du sol natal, et, sans fortune personnelle, vint occuper aux côtés du vénérable Charles Weiss une place de conservateur- adjoint de notre Bibliothèque, aux appointements de 1,200 francs par an. Cette place, il devait l’occuper onze années avec le désintéressement qui faisait le fond de sa nature, avec le dévouement et le zèle qu’il apportait toujours à l'exercice de ses fonctions modestes ou élevées. C’est en 1866 seulement qu'il devint titulaire du poste qu'il a conservé jusqu’à sa mort, et qu'il eut la garde du précieux dépôt qui forme une de nos principales richesses locales. Mais déjà, dans sa situation si obs- cure, il avait su en utiliser les ressources, et la renommée lui était venue à la suite de la publication de travaux aussi nom- breux qu'importants. Il avait débuté par sa thèse de sortie de l'Ecole des Chartes sur les Origines de la commune de Be- sançon. Depuis, ses écrits se succédèrent, avec une telle rapi- dité et une telle abondance, que leur seule énumération dépas- serait de beaucoup les limites que je me suis imposées. Presque tous avaient pour objet Besançon et la Franche-Comté, leurs antiques traditions, leur histoire politique, artistique ou litté- raire, leurs institutions passées, leurs monuments, les person- nages célèbres qui y prirent naissance ou qui y jouèrent un rôle, tout ce qui en un mot, dans notre pays, forme ce patri” moine sacré que nous ont légué les générations les plus lointaines de nos aïeux, où s’alimente le patriotisme local si C re PIONEER ARR A en tr ee ; ; Se ON que Re REA Éd: À ( AE Fr ROUES développé parmi nous, et qui, ici comme ailleurs, est la base la plus sûre de l'amour général du pays. Au point de vue franc-comtois, Castan était une bibliothèque vivante dont il y avait toujours plaisir et profit à feuilleter les volumes. Rien en effet n’égalait la richesse de son érudition que la complaisance avec laquelle il la mettait au service de tous, et savait la rendre attrayante par la facilité de son exposé et lélégance de ses déductions. Non pas qu'il se contentât de doctrines vagues traduites en phrases retentissantes. Ce qu’il prisait par dessus tout, c'était la rigueur de la méthode, la précision minutieuse du détail, la passion de la vérité et de l'exactitude. Telles étaient en effet les qualités maîtresses de son esprit qu'avait encore accrue la forte éducation qu’il avait reçue à l'Ecole des Chartes. Né, par une étrange coïncidence, le même jour où mourait à Besançon Dom Grappin, le dernier représentant parmi nous des grandes traditions de l’école Bé- nédictine, il était destiné à les faire revivre dans ce pays. A la différence de son prédécesseur Charles Weiss, plutôt litté- rateur qu'érudit, il faisait prédominer dans l’étude du passé les méthodes scientifiques. Il avait horreur de la rhétorique, des à peu près, et de ce qu’on nomme en littérature les aperçæs. Il voulait en tout une vue claire et. nette des choses exprimées en un langage sobre et précis. Car chez lui, le penseur et le savant étaient doublés d’un écrivain de race, et jamais le vieil adage : Le style c’est l’homme ne trouva mieux son application. Dans le nombre immense de ses écrits, on ne rencontrerait peut-être pas un mot inutile. Il ne dépensait d’ailleurs pas seulement son érudition par la parole où la plume à la main. Ai-je besoin de rappeler ses exhumations ingénieuses et fécondes dont la principale a donné naissance au square archéologique de Saint-Jean dont il avait retrouvé les éléments avant les recherches pratiquées sous sa direction, comme on l’a dit d’un astronome célèbre à propos de ses découvertes au bout de sa plume. Je ne parle qu’en passant de la question d’Alaise qui donna naissance à tant de fouilles et de travaux, qui passionna un moment l’opinion en France, où il y eut peut-être des erreurs commises, erreurs partagées du reste par des hommes comme Quicherat et Henri RON Martin, mais qui provoqua dans tout le pays un véritable ré- veil des études archéologiques. Tous ces travaux, il les avait entrepris, et il les publia, sous les auspices de la Société d’'Emulation où il était entré dès son retour dans notre ville, dont il fut bientôt le secrétaire et le guide, et dont il transforma complètement l'esprit et les tradi- tions. Fondée en 1840, elle avait été jusque-là une société pure- ment scientifique se consacrant à peu près exclusivement à l'étude des sciences naturelles. Il lengagea dans la voie de l’histoire et des travaux archéologiques qui est la voie normale des sociétés savantes de province et que depuis elle n’a pas désertée, sans abandonner toutefois les autres branches des connaissances humaines. Sa réputation ne tarda pas à sortir de la sphère modeste et étroite où il s'était volontairement renfermé. Sans parler des distinctions que ses travaux valurent à la Société d’Emulation dans maint congrès de la Sorbonne, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur en 1868, et en 1875, à peine âgé de 40 ans, il était élu membre correspondant de l’Institut de France, dis- tinction éminente dont il devait rester pendant de longues années seul investi dans notre province. Peu après, il appar- tenait, au même titre, à l’Académie royale de Belgique où son nom figure entre ceux d’illustres hommes d'Etat étrangers. Il était depuis longtemps membre de l’Académie de Besançon et de celles de plusieurs grandes cités de la région de l'Est. Tous ces honneurs n'étaient pour lui qu'un encouragement à de nouveaux efforts et à un labeur plus acharné. A ses yeux comme à ceux d’un héros célèbre, rien n’était fait s’il restait quelque chose à faire. Bientôt son activité tenta des voies nouvelles. Une mission du gouvernement qu'il avait remplie en Italie lui valut comme une révélation non seulement des grands souvenirs qu'a laissés dans ce pays l’époque de la plus magnifique expansion de l’art humain, mais des très remar- quables aptitudes qu'il avait pour les commenter et les appré- _cier. Une série de voyages où il visita méthodiquement tous les grands musées de l’Europe acheva de perfectionner son sens ésthétique, et il acquit dans la critique d'art, cette branche si délicate de la littérature, une autorité incontestée. Cette au- nr XXXVERSS torité, il en fit comme toujours bénéficier son pays natal. De combien des principaux morceaux de nos richesses artistiques n’a-t-il pas fixé l’origine, écrit l’histoire, analysé les beautés ! À combien d'artistes locaux n’a-t-il pas, comme à l’auteur du Marmor-Bad de Cassel, restitué des œuvres remarquables qui étaient ou mal appréciées ou attribuées à d’autres artistes. Je n’ai parlé jusqu'ici que de ses travaux originaux; mais ai-je besoin de vous rappeler ses œuvres de vulgarisation comme son histoire résumée de la Franche-Comté et du pays de Montbéliard, ou son Besançon et ses environs, ce guide si sûr et si intéressant de l'étranger dans notre ville : sa collabo- ration aux principales Revues françaises d’érudition telle que la Revue Historique, ou à des publications aussi considérables que la Grande Encyclopédie, dans laquelle hier encore il fai- sait paraître une notice importante sur notre province ? Faut-il vous parler de la part si essentielle qu’il prenait à tous les évé- nements capables d’intéresser notre région, à nos fêtes, à nos expositions locales, surtout aux congrès scientifiques qu'il savait si bien guider et organiser. Vous l'aviez vu à l’œuvre, lan dernier, lors de la réunion qu'a tenue ici même la Société française d'archéologie ; vous deviez l'y voir mieux encore à ce orand congrès de la Société pour l'avancement des sciences qui se tiendra à Besançon l’an prochain, et pour lequel il avait déjà lié la gerbe des moissons futures. Tout cela, messieurs, ne pouvait se faire ni sans démarches, et surtout sans une correspondance active et étendue. A la vérité, la sienne était énorme, et il se trouvait en relations suivies avec la plupart des savants : historiens, érudits, ceriti- ques d'art non seulement de la France, mais de l’étranger. Il les consultait souvent, et il en était consulté plus encore, sur- tout en ce qui touchait le riche dépôt dont il avait la garde. Il collabora ainsi de loin à la publication de la correspondance du cardinal Granvelle, d’abord entreprise en France, poursuivie ensuite par la Belgique, et dont les éléments forment notre principale richesse manuscrite. Il inspirait de la sorte à l’étranger, et encore plus au monde de la haute érudition française, une estime des plus vives, et nous en voyions les marques chaque fois que nous entre- NP ET CSST) © ps NX XVII — prenions avec lui, comme nous le faisions il y a quelques jours à peine, le voyage de la capitale. Les princes de la science : comme M. Léopold Delisle, le traitaient en ami et en confrère, et faisaient bénéficier des marques de leur bienveillance tous ceux qu'ils savaient avoir part à ses sympathies. Il recevait de ces illustres amitiés des preuves sensibles et même matérielles dont 1l ne songea d’ailleurs jamais à pro- fiter lui-même. Que de livres, que de pubheations de grande valeur pécuniaire lui étaient adressés personnellement en témoigenage d'estime ou d'affection ! Il ne gardait rien de ces richesses ; j'en parle savamment comme membre de la com- mission d'administration de la Bibliothèque, tout rentrait au dépôt dont il était le gardien, sans parler des nombreux pré- sents que l’on faisait à la Bibliothèque en considération du bibliothécaire. Il ne faut pas s’y tromper en effet; au milieu de tous ses travaux et de toutes ses préoccupations, jamais notre ami ne perdit de vue ou ne négligea le plus humble de ses devoirs professionnels. Il avait la passion des livres qu’il con- servait, classait, et dont il se plaisait chaque jour à accroître le nombre. Ceux qui le voyaient de près craignent bien que, si son heure dernière a été précipitée, ce ne soit à la suite du labeur énorme qu'il s'était imposé pour mener à bien le cata- logue des Incunables de notre Bibliothèque, œuvre à laquelle concouraient l’Etat, la ville et le département, et qui, comme me l’écrivait M. Léopold Delisle, un juge compétent en la ma- tière, devait marquer parmi les publications bibliographiques de notre temps. Que dire maintenant, Messieurs, de l’homme privé, de ses admirables qualités de désintéressement, de droiture, de dé- vouement à ses amis ? J'en appelle à tous ceux qui l’ont connu dans lintimité; fut-1l jamais un homme meilleur ? Ah ! sans doute un esprit aussi alerte devait avoir et avait en effet des vivacités qu’explique suffisamment la conscience, que possède tout homme supérieur, de sa valeur qu’il n’aime pas à voir trop audacieusement méconnue. Mais quel n’était pas le charme de ses relations, de sa conversation si riche d’ensei- gnements, si vive, si animée, si pétillante, traduisant si bien cette finesse native qu'exprimaient déjà chez lui l’éclat du re- nn NO VIII gard et la ligne si pure du profil ! Quels n'étaient pas surtout les trésors d'affection et même de tendresse qu'il réservait à ceux qui lui avaient gagné le cœur. Ils le savent bien, les membres de cette famille si cruelle- ment frappée quinous entoure; elle le sait bien en particulier la noble femme qui lui a prodigué les marques d’une tendresse vigilante, qui, en dehors des jouissances élevées de la science lui à si largement ménagé les joies plus intimes du foyer domestique et qui ne peut trouver d'apaisement à son incon- solable douleur que dans les hautes qualités de celui qu’elle a perdu et dans la pensée de la sympathie générale qui entoure sa mémoire. Nous le savons aussi, nous ses amis, ses collègues, ses collaborateurs modestes mais dévoués, nous savons qu'il n’a connu que les passions grandes et généreuses, l'amour du pays natal, l’amour du vrai et du beau se manifestant sous les formes multiples et variées de l’art, de tout ce qui fait les âmes hautes et nobles, de tout ce qui fait les cœurs meilleurs et plus élevés. Il est mort à la tâche, mort, je le répète, en soldat; il laisse derrière lui une trace féconde et brillante, une noble moisson scientifique, un souvenir cher à son pays. Il n'a connu ni la décadence de lesprit ni les défaillances de la vieillesse qui eussent été si dures à une àme ardente comme la sienne. Il a combattu jusqu’au bout le bon combat; il goûte actuellement les joies de l’éternel repos. S'il a connu la souffrance morale, s’il a eu à subir des luttes dont le souvenir même s’efface de- vant ce cercueil, son sort a été et est encore digne d'envie. En terminant sa vie si belle, la mort a fait son office ordinaire d’'avant-coureur de la justice, et a ondu les sentiments divers de ses concitoyens en un sentiment unique et profond de gratitude et de respect. ï Au nom de la Société d’Emulation du Doubs, au nom Ge tes collègues, de tes admirateurs, de tes amis, adieu cher Castan, adieu ! | REINE Discours prononcé, au nom de l’Académie des Sciences, belles- lettres et arts de Besançon, par M. Henri MAïrroT. Vous me pardonnerez, Messieurs, si tout en rendant hom- mage à M. Castan au nom de l’Académie de Besançon, je pleure surtout en lui le concitoyen, l’homme qui, dédaigneux d'un plus vaste théâtre, a donné sans compter à sa ville natale son esprit et son cœur. Enfant de Besançon, Auguste Castan a consacré, durant de longues aunées, à notre histoire, les trésors d’une érudition constamment accrue par de nouvelles recherches ; il a réuni pour nous, avec un Soin pieux, ces sou- venirs dont l’ensemble constitue les titres de noblesse d’un pays. Fils comme lui de notre vieille cité, comment ne serions- nous pas saisis d’une profonde douleur devant cette tombe si prématurément ouverte? Comment ne ressentirions-nous pas cruellement la perte d’un homme qui a été si dévoué pour notre commune patrie, qui a si grandement contribué à la faire res- pecter et à la faire aimer? Au début d’un de ses nombreux mémoires, M. Castan écrit que notre patrie locale obtient la plénitude de nos tendresses: « Car nous reconnaissons en elle l’aïeule qui a bercé notre en- fance et nous a mis en mémoire ces souvenirs inoubliables dont les racines plongent dans le sol natal en passant à tra- vers nos cœurs. » Ces quelques lignes expliquent toute sa vie; elles sont le résumé de son œuvre. Né le 20 novembre 1833, Auguste Castan entra de bonne heure à l'Ecole des Chartes ; il en sortit à vingt-deux ans avec une thèse sur les Origines de la commune de Besançon qui lui conquit le premier rang ; ses aptitudes pour la critique histo- rique et sa précoce sagacité dans l’explication des textes don- naient une rare valeur à cet ouvrage ; elles devaient assurer rapidement à son auteur une place à part au milieu de nos érudits. M. Castan était entré dans la vie studieuse sous les auspices de Charles Weiss : grâce à ce puissant patronage, il était, dès 1858, archiviste et bibliothécaire-adjoint de la ville, inspecteur des archives communales du départemént et corres- pondant du ministère de l’Instruction publique. — XL — Il prit aussitôt ses quartiers dans cette bibliothèque où il devait rester jusqu’à sa mort, et qui allait devenir pour lui un centre si riche d’affections et de souvenirs. Il s’y occupa à dé- pouiller les vieilles chartes, à étudier les manuscrits et les textes, à élucider, par de patientes recherches, les difficiles problèmes de notre histoire locale. Ses notices se suivirent rapidement dans les Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, dont il devait être d’abord l’un des membres les plus actifs, puis le directeur respecté. En 1866, il succédait à Charles Weiss comme bibliothécaire de la ville. La renommée de ses travaux ne tarda pas à fran- chir les limites de la province, et à s'imposer à Paris même à l’attention des savants ; en 1868, il était nommé chevalier de la Légion d'honneur. L'Académie de Besançon avait ouvert, depuis plusieurs an- nées déjà, ses rangs à M. Castan : il a contribué à notre patrimoine en dressant le catalogue des travaux de l’ancienne Académie, et en publiant les lettres où son fondateur, le due de T'allard, rend compte de nos origines. Mais c'est à la So- ciété d'Emulation qu’il aimait à lire ses mémoires ; c’est au sein de cette Société et dans le travail technique de la Bibliothèque qu'il se plaisait à concentrer son action. De 1858 à 1864, il avait écrit sur la question d’Alesia de nom- breux rapports où il avait vivement pris parti pour l’Alaise franc-comtoise. L'étude des textes l’amena bientôt à ces dé- couvertes archéologiques importantes. Il détermina l’empla- cement du Capitole de Vesontio, étudia son Champ-de-Mars, découvrit son Théâtre et ses anciennes Arènes. De concert avec M. Ducat, son confrère et son ami, il dota Besançon d’un square archéologique qui vint révéler à tous les yeux l'impor- tance de la cité sous la domination romaine ; et la démons- tration se compléta par le riche musée gallo-romain que la Société d’Emulation ne tarda pas à réorganiser avec le con- cours de la ville. Loin d’être absorbé par ces travaux, M. Castan continuait avec persévérance ses recherches sur la période obscure de notre moyen âge. Il écrivait la monographie du palais Gran- velle, puis celle de l’hôtel de ville et du palais de justice; son med infatigable activité se portait sur cent objets divers, depuis les cachets romains et les monnaies gauloises jusqu'aux missels franc-comtois et à la confrérie de Saint-Georges. Rien de ce qui touche à la province ne lui est resté étranger; il raconte, avec une égale compétence, l’histoire de Saint-Claude des Bourguignons et les premières installations de l’Académie de France à Rome, les noces d'Alexandre Farnèse et la conquête de Tunis par Charles-Quint. Qu'il S’agisse d’une notice, d’une étude archéologique ou d’un mémoire historique, il fouille les sources, pousse le sujet jusqu’au bout, et épuise les conjec- tures en faisant valoir et apprécier ses raisons. Esprit lucide et précis, il sait grouper les événements et mettre en relief les points dominants ; il éclaire les discussions les plus difficiles d’une lumière à laquelle la sûreté de son ju- gement contribue autant que sa science elle-même ; il joint à tant de qualités l’ardente conviction du savant qui se pas- sionne pour ses découvertes, et, contre ses adversaires, la hardiesse d’une riposte mordante et les déductions d’un rigou- reux raisonnement. Cest un écrivain et un lettré, autant qu'un savant penché sur les livres et un éplucheur de textes. Cette étendue d'intelligence, cette curiosité d'esprit devaient amener peu à peu M. Castan à agrandir l’objet de ses re- cherches. L'étude des siècles passés reste uniquement sur le terrain des faits ; elle nous intéresse par la trame du dévelop- pement historique : mais le génie humain se manifeste d’une manière supérieure dans le domaine de l’art, parce qu'il s’y inspire de cet élément presque divin qui est le sens de la beauté. M. Castan en vint à aborder, au sujet d’un tableau de notre cathédrale, ce domaine de l’art. Puis il dressa le catalogue de notre musée de peinture, et prit plaisir à décrire les œuvres des artistes franc-comtois, les Briot, le sculpteur François Monnot, l’architecteur Hugues Sambin; il écrivit l’histoire de l’ancienne école de peinture et de sculpture de Besançon, et _ revint encore une fois au retable de Fra Bartolomeo pour aller en découvrir au loin le complément jusqu'alors ignoré. Il se laissa si bien prendre à ces nouveaux travaux que l’on vit ce bibliothécaire, si attaché à ses livres, les quitter chaque année XXE pendant plusieurs semaines pour aller en Ttalie, en Belgique, en Allemagne, étudier les chefs-d’'œuvre de la peinture. Son goût s’affina dans ces voyages ; ses connaissances artistiques s’y complétèrent : il était, depuis 1875, correspondant de l’Ins- titut pour l’Académie des inscriptions ; l'Académie des beaux- arts aurait pu le revendiquer au même tütre. Il était digne d’appartenir à l’une et à l’autre Compagnie. Tel fut, au point de vue de la science, le confrère éminent que l’Académie vient de perdre; tel il paraîtra à ceux qui, venant après nous, ne pourront le juger que d’après ses écrits. Mais ce n'était pas là tout l’homme. C’est dans la conversation que M. Castan se montrait vraiment lui-même, c’est là qu’il révélait les dons si riches de sa brillante nature. Qui de nous ne s’est pas arrêté souvent près de cette table de la bibliothèque où ses amis allaient le trouver chaque jour? Qui de nous n’a pas admiré la vivacité de ses réparties, sa verve railleuse, et la prodigieuse richesse de ses souvenirs ? Le tour alerte et vivant qu’il savait donner aux moindres anecdotes, sa physionomie expressive et mobile, et jusqu'au geste rapide dont il com- plétait sa pensée, tout contribuait à retenir et à fixer l’atten- tion. M. Castan était le savant qui expose avec talent un pro- blème d'histoire ou d'archéologie, le bibliothécaire aimable qui met libéralement son érudition à la disposition de tous : mais c'était aussi l’homme de cœur et de caractère; il savait ce qu'il voulait dire et le disait sans ambages : c’est ce qui faisait la valeur et le charme de sa conversation. M. Castan eut des amitiés illustres ; il sut se concilier, ce qui vaux mieux encore, quelques-unes de ces affections pro- fondes que peut seul mériter un cœur généreux. [l eut aussi des adversaires : il était trop indépendant, et peut-être avait-il trop de valeur personnelle pour qu'il en püt être autrement. À une époque où le caractère est si rare, faut-il blâmer son indépendance, et doit-on lui faire un reproche des formes un peu vives qu’elle affectait quelquefois ? Et maintenant, ce brillant esprit est éteint, cette vive intel- ligence a été arrêtée en pleine sève et en plein essor. Notre confrère ne S’assiéra plus à ce foyer où il se reposait si douce- ment de ses travaux, il manque tout à coup à Paffection d’un se NE frère et d'une sœur, à celle d’une épouse qui, fière de lui ap- partenir, l’entourait de tant de soins et de sollicitude. Que peuvent nos regrets, que peut la sympathie de toute ure ville en présence d’une pareille douleur ? Il faut porter plus haut nos regards, vers le Dieu bon et miséricordieux au- quel est allé celui que nous pleurons. Ce n’est pas un éter- nel adieu que nous disons à Auguste Castan ; s’il a désormais sa place dans l’histoire, nous en espérons ailleurs pour lui une plus belle où nous le reverrons un jour. Enfin, M. Ducat, qui fut l’ami personnel du défunt, a pro- noncé, avec une émotion qu’il avait peine à contenir, les paroles suivantes : ° MON AMI, J’ai le cœur trop brisé pour pouvoir formuler aucun discours. Vous allez reposer à quelques pas de votre prédécesseur M. Weiss, dont vous aviez entouré la vieillesse de tant de soins, et de M. Paris, dont vous nous faisiez si bien valoir les riches trésors. Au nom de la plus profonde des amitiés, je demande à Dieu de récompenser vos mérites, et je vous répète ces mots que nous nous disions si souvent : Mon bien cher ami, au revoir !.…. Les assistants se sont séparés alors, non sans échanger en- core les pensées de tristesse que suggère universellement cette perte considérable, mais heureux néanmoins du témoignage solennel qui venait d’être rendu au défunt. Séance du 12 novembre 1899. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFROY. Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président; Sire, vice-président ; Besson, secrétaire ; Vaissier, archiviste. me DUDINE == MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Bavoux, Demongeot, Ducat, Fau- quignon, Gauthier, Guichard, Guillemin (Victor), Jégo, Mar- chand, Pingaud, Ripps. Le procès-verbal de la séance du 9 juillet 4892 ayant été lu et adopté, M. le Secrétaire s'exprime en ces termes au sujet de la mort de M. Victor Girod : « Depuis sa dernière réunion, la Société d’'Emulation a perdu un de ses doyens d'âge, dans la personne de M. Victor Girod, fabricant d’horlogerie, ancien adjoint au maire de Besançon, qui en faisait partie depuis l’année 1859 et qui, en 1867, avait présidé ses travaux. » C’était, à coup sûr, une physionomie originale et curieuse que celle de cet homme honnête, simple et bon, qui, partout Où il a passé, ne s’est jamais préoccupé que de rendre service à ses semblables, de les aider de ses conseils, de ses encoura- gements, et, au besoin, de ses ressources. » À la fin de sa vie, il avait pris place au Conseil d’adminis- tration du Bureau de Bienfaisance, où ses concitoyens avaient apprécié son activité et son dévouement. Mais on peut dire que toute sa carrière ne fut qu'une œuvre de bienfaisance conti- nuelle. Bien que de telles qualités n’eussent pas lieu de s’exer- cer parmi nous, On n’y appréciait pas moins sa bonté, sa déli- catesse et cette gaieté des âmes simples et honnêtes qui lui faisaient aimer les manifestations cordiales et même bruyantes. Ceux qui l’ont accompagné dans ses courses au dehors, et notamment à Montbéliard où il comptait de nombreuses sym- pathies et où il aimait à vous représenter, se rappellent com- ment il savait s’y faire accueillir, et quel écho y rencontraient ses joyeuses chansons. » Il avait aussi des qualités, d'ordre plus solide, d’observateur et de statisticien. On se rappelle son discours de la séance publique de 1867 où il traita particulièrement de notre fabrique d’horlogerie qu’il connaissait si bien, et qui présentait pour Besançon un intérêt si grand de prospérité et de richesse. Il ne contribuait du reste pas seulement à sa prospérité par ses discours, il en était matériellement et par son travail un des plus énergiques et des plus actifs soutiens. » Il était en un mot, un de ces hommes qui se donnent TN PNR complètement à l’œuvre qu'ils entreprennent, et dont le dé- vouement est acquis en même temps que la collaboration. » Il n’est pas mort tout entier, car il laisse derrière lui un fils qui fait honneur à son nom comme à son pays natal, et vous me permettrez en terminant de lui adresser au nom de notre Société, l'expression sincère de nos cordiales et douloureuses sympaihies. » La Société applaudit à cette expression de sentiments qu’elle partage, et en décide l'insertion au procès-verbal, ainsi que lenvoi de ce témoignage de sympathie à M. le docteur Paul Girod, notre confrère, professeur à la Faculté des sciences et à l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand. M. Besson, secrétaire, parle ensuite de la perte douloureuse que vient également de faire la Société d'Emulation en la per- sonne d’un de ses membres honoraires, M. Xavier Marmier. Il s'exprime en ces termes : » Ce n’est ni le lieu ni le moment de prononcer un éloge complet de Xavier Marmier, le distingué membre honoraire que nous avons perdu. Cet éloge, en effet, a été, depuis la mort du regretté défunt, fait par tous les journaux et autres organes de l’opinion, sans: distinction de nuances politiques. Le répéter ici ne serait que l’affaiblir. Qu'il nous suffise de constater cette unanimité si flatteuse et si rare. Elle s'explique suffisamment par le caractère de la carrière du défunt qui se tint généralement et d’une manière à peu près constante en dehors des luttes de la politique, qui voulut être exclusivement homme de lettres. Homme de lettres, il le fut certainement dans la haute et large acception du mot. Initié personnelle- ment aux secrets de presque toutes les littératures de l’Eu- rope, ayant parcouru, en de nombreux voyages, les pays où elles s'étaient développées, il en avait vulgarisé les beautés en même temps qu'il se plaisait à décrire le théâtre de leur nais- sance et de leurs développements : ses récits de voyages, ses études de littérature étrangère forment une œuvre immense _ qui, si elle ne présente pas de point vraiment saillant, n’en offre pas moins cet intérêt qui s'attache à tout ce qui porte un ca- chet véritable de probité littéraire. » Xavier Marmier était un enfant de la Po de Comté. Seul mn EN avec notre grand savant M. Pasteur, il représentait cette pro- vince à l’Académie française. Il ne l’oublia d’ailleurs jamais. Ses écrits portent la trace de ses préoccupations à cet égard. On peut dire que sa dernière pensée a été pour elle, les libéra- lités dont elle lui est redevable sont la preuve marquante de la vivacité de l’affection qu’il portait à la terre natale. » C’est en 1889 que sur la proposition du regretté M. Castan qui, dès longtemps, entretenait avec lui les meilleures relations d'amitié, nous lavions fait membre de notre Compagnie. Il s'était montré fier et touché de cette distinction modeste et surtout de la courtoisie de ce souvenir, et nous avait à cette occasion adressé une lettre des plus flatteuses. » Nous ne pourrions donc rester insensible à la perte d’un homme qui honorait notre pays, dont nous étions fiers nous- mêmes et qui ne chercha jamais, au cours d’une carrière pous- sée jusqu'aux extrêmes limites de la vieillesse, qu’à faire bénéficier sa province et ses compatriotes non seulement de ses talents, mais des marques sensibles de sa munificence. » La Société partageant les sentiments de regrets qui viennent d’être exprimés, décide que cette notice nécrologique sera in- sérée dans le procès-verbal. L'ordre du jour appelant la mention d’une Notice sur la So- ciété d'Emulation du Doubs, destinée au volume dont la publi- cation a été arrêté par le Comité du Congrès scientifique de l'Association française, à Besançon, en 1893, M. le Secrétaire auteur de cette notice, en donne lecture sur l'invitation qui lui en a été faite. Ce résumé du passé de notre Société devant recevoir sa publication ultérieurement se termine par cette allusion à une mémoire bien chère à nous tous : » La mort de son président honoraire, Auguste Castan, a sans doute porté à la Société d’Emulation un coup terrible en lui enlevant le concours et la direction d’un homme éminent entre tous, dans lequel elle s’incarnait, et qui lui rendait en dévouement les sentiments de gratitude et de respect qu’il inspirait sans conteste. Mais, dans la crise difficile dont ce douloureux événement a été le signal, elle a serré ses rangs, et se croit encore assez forte pour envisager l’avenir avec confiance. » a iQ Le jour de la séance publique annuelle de la Société est ensuite fixé au jeudi 15 décembre prochain. Pour composer le programme des lectures qui seront faites on a déjà la pro- messe da concours de MM. Jurgensen et Schæœndærtffer. Sont présentés pour entrer dans la Société, comme membre correspondant, Par MM. Lieffroy et Vaissier, M. le vicomte de Froissard- Broissia (Edouard), au château de Blandans, par Domblans (Jura). Comme membres résidants, Par MM. Ledoux et Besson, M. de Montigny (Charles), conseiller à la Cour ; Par MM. Coutenot et Chapoy, M. Diétrich (Bernard), interne des hôpitaux de Besançon ; Par MM. Besson et Gauthier, M. Parisot (Adolphe), inspec- teur honoraire des enfants assistés. Pour le Secrétaire, Le Président, A. VAISSIER, Archiviste. À. LIEFFROY. Séance du 17 décembre 1892. PRÉSIDENCE DE M. LIEFFroY. > — Sont présents : BUREAU : MM. Lieffroy, président; Sire, vice-président ; Bes- son, secrétaire; Vaissier, archiviste. MEMBRES RÉSIDANTS : MM. Arnal, Berdellé, Boname, Bonnet, Boysson d’'Ecole, Carry, Chapoy, Diétrich, Ducat, Fauquignon, Gauthier, Girardot, Jégo, Haldy, Ledoux, Maldiney, Pingaud, Ripps, Sire, Vernier. MEMBRES CORRESPONDANTS : MM. Jurgensen, Schœndærffer. Le procès-verbal de la séance du 12 novembre dernier ayant été lu et adopté, M. le président donne communication des réponses aux invitations adressées aux membres honoraires de la ville et aux sociétés correspondantes de la région fran- çaise en Suisse. Re XENTE ES Mgr l’Archevêque de Besançon ainsi que M. le premier pré- sident assisteront à la séance, M. le général commandant le 7e corps et M. le Procureur général étant absents, ne pourront prendre part aux réunions et nous font parvenir l’expression de leurs regrets. M. Monot, professeur de rhétorique au Lycée de Lons-le- Saunier, sera délégué par la Société jurassienne d’Emulation ; MM. Boisselet et Cardot de la Burthe n’assisteront qu'à la séance publique, M. J'urgensen, membre de la Société d'histoire _de Neuchâtel, et M. Marc Dufour, de la Société Vaudoise, assis- teront à la séance et au banquet. La Société d'histoire de la Suisse romande ne pourra envoyer de délégués et s’en excuse, en formant des vœux pour le maintien des bonnes relations entre les deux Sociétés. M. Bouthenot-Peugeot devait être délégué de la Société de Montbéliard, une sérieuse indispo- sition l’a retenu au dernier moment. Il est donné lecture d’une lettre de Mme Castan. Cette lettre, dont l'insertion au procès-verbal est aussitôt votée, est ainsi conçue : « MONSIEUR LE PRÉSIDENT, MESSIEURS, » Un de nos compatriotes des plus estimés, qui est en même temps un artiste de grand mérite, M. Jean Petit, m'a généreu- sement offert son talent et ses soins, pour la reproduction en marbre, de grandeur naturelle, du médaillon en profil qu’il a fait d'Auguste Castan en 1864. Aujourd’hui cette œuvre d'art est terminée, et ses dimensions la désignent naturellement pour occuper une place dans un monument public ou dans un lieu de réunion. Avec l’assentiment de lPartiste, si dévoué au Souvenir et à l’amitié, M. Petit, permettez-moi, Messieurs, d'offrir ce médaillon à la Société d’'Emulation du Doubs ; il m’a semblé que l’image d’Auguste Castan ne saurait être mieux placée qu’au milieu d’une Compagnie où il ne comptait que des amis, qui tenaient en si haute estime ses travaux, son dévoue- ment à sa ville natale, et dont les délicates sympathies ont tant contribué à adoucir ses peines. » De cette façon, Messieurs, le souvenir de celui qui n’est plus restera présent d’une manière sensible parmi ceux qui DC D LS a OC E sont les dignes continuateurs des bonnes traditions dans cette Société d'Emulation du Doubs, toujours si dévouée à toutes les œuvres d'intérêt public et qui a tant contribué à enrichir le patrimoine intellectuel de notre chère Franche-Comté. » Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Président et Messieurs, l'assurance de mes sentiments de haute et très distinguée considération. » MARIE CASTAN. » Besançon, le 12 décembre 1892. » En réponse à cette touchante lettre, M. le Président trans- mettra à Madame Castan les remerciements de la Société, pour le don qui lui est fait d’une œuvre si précieuse à tous les titres. Accueillie avec reconnaissance, la chère et noble image de celui en qui s’incarnait la Société, deviendra, suivant un désir si bien exprimé, le plus digne ornement de la salle de nos séances. — Des remerciements seront également adressés à Partiste distingué, M. Jean Petit, notre confrère, tant pour le mérite de l'exécution du morceau que pour le zèle employé à terminer si promptement une œuvre bien correspondante à la place qui lui a été destinée. M, Pingaud donne lecture d’un fragment d’un travail sur l’ancien régime en Franche-Comté, intitulé Les suites de la con- quête française de la Franche-Comté. Les différentes parties de cette œuvre, où se trouveront réunis de nombreux matériaux disséminés, prendront place dans nos Mémoires après leur communication. M. Jules Gauthier fait part à la réunion de la rencontre qu’il a faite d’un autographe assez curieux, perdu dans de vieux papiers, et dont le piquant permet à l’auteur de la communi- cation de donner à sa note, retenue pour nos Mémoires, le titre : Les aspirations du Cardinal de Granvelle à la Papauté. M. le docteur Magnin dépose sur le bureau la thèse de M. Par- ….mentier, membre correspondant de la Société à Baume-les- Dames, thèse pour le doctorat ès sciences naturelles soutenue par notre confrère à la Faculté de Lyon, puis un autre travail du même auteur, sur lequel M. Magnin fera un rapport à la prochaine séance, d M. le Président propose et la réunion adopte le projet de budget pour 1893 tel qu’il a été préparé par le conseil d’admi- nistration. Ce projet est ainsi conçu : RECETTES. 4° Encaisse prévu au 31 décembre 18921, 0 90 f. 90 Subvention du département du Doubs... .......... 500 30 Subvention de la ville de Besançon ....:.......... 600 4 Cotisations des membres résidants ....... ....... 4.700 | 5 Cotisations des membres correspondants. ........ 600 ._ Ge Droits de diplômes, recettes accidentelles..…. ...... 20 70 Intérêts du capital en caisse et des rentes......... 718 Totudit# 224 41886 DÉPENSES. 19 -IMPrÉSSIONS. 20000 hd aubaune ce 0e . 2 9561: 2o-Frais de bureau, chauffage et éclairage... 150 30, Frais divers et Séance publique. 2000.00 ; 600 40 Traitement et indemnités pour recouvrements à laventude la SOCIÉTÉS Le Re Re 300 5° Crédit pour recherches scientifiques SR . 200 Totale 4.188 f. Les candidats proposés dans la dernière séance ayant été l’objet d’un vote d'acceptation, M. le Président proclame : Membres résidants, MM. Charles de MONTIGNY, conseiller à la Cour d’appel de Be- Sançon ; | DIÉTRICH (Bernard), interne aux hopitaux de Besançon; PARISOT (Adolphe), inspecteur honoraire des Enfants as- sistés ; Membre correspondant, M. le vicomte Edouard FROISSARD DE BROISSIA, au ns de Blandans par Domblans (Jura). Le scrutin ayant été ouvert au début de la réunion pour l’élec- ne | NN tion des membres renouvelables du bureau, le dépouillement de ce scrutin donne les résultats suivants : Pour le Président, M. SIRE, 93 voix; 4er vice-président, M. LIEFFROY, 923 voix ; 2° vice-président, M. le docteur BAUDIN, 24 voix ; Trésorier, M. ARNAL, 93 voix; Archiviste, M. VAISSIER, 24 voix. En conséquence, le bureau est ainsi formé pour l’année 1893 : PIECE ARR SOON PRE OM TS IRE: Prétiier vice-président... .... M. LIEFFROY; Deuxième vice-président. ....... M. le docteur BAUDIN;: M en damien it. M. ARNAL; LIT ENT OIOU DE EDR RE M. VAISSIER. Pour le Secrétaire, Le Président, A. VAISSIER, archiviste. À. LIEFFROY. Séance publique du 15 décembre 1892, La séance, présidée par M. Aimé LIEFFROY, s’ouvre à deux heures dans la grande salle de l'hôtel de ville. Comme membres honoraires, assistaient : Mgr l'archevêque DucEeLLIER, M. le premier président GOUGEON et M. le maire de la ville VUILLECARD. Et comme délégués des sociétés savantes invitées : M. Marc Durour, de la Société vaudoise des sciences naturelles ; M. JUR- GENSEN, du Locle, de la Société d'histoire de Neuchâtel; MM. CARDOT DE LA BURTHE et BOISSELET, de la Société d’agricul- ture de la Haute-Saône, M. MonNoT, professeur du Lycée à Lons-le-Saunier, de la Société d’Emulation du Jura. Les communications se succèdent dans l’ordre suivant : La Société d'Emulation du Doubs en 1892, discours d’ouver- ture de M. Aimé LiEFFROY, président annuel. Deux étapes séculaires, par M. Jules JURGENSEN. RE L'invention des allumettes chimiques et son origine franc-com- toise, par M. le docteur CHAPOY. Un voyage en Mésopotamie, par M. l'ingénieur des ponts-et- chaussées SCHOENDOERFFER. (Cette lecture est accompagnée de projections à la lumière oxhydrique des photograghies rap- portées par le voyageur, préparées et projetées par les soins de MM. Dodivers et Fady.) La Légende du Diamant, pièce de vers, par M. le docteur CHAPOY. Etaient présents à la séance, les membres résidants dont les noms suivent : MM. BONAME, Paul BRETILLOT, Alfred BoyssonN D'ÉCOLE, CARRY, CHAPOY. CHIPON, COLSENET, DELACROIX, DE- MONGEOT, DODIVERS, Paul DROUHARD, DucAT, FADY, FAUQUI- GNON, Jules GAUTHIER, Albert GIRARDOT, Alexandre HALDy, JÉGO, LAMBERT, LEDOUX, Hubert LIEFFROY, Emmanuel Louvor, MAGNIN, MALDINEY, PINGAUD, RIPPS, SAILLARD (Eugène), SAINT- EVE, SAYOUS, VUILLERMOZ ; l'abbé ROSSIGNOT, membre corres- pondant. Pour le Secrétaire, Le Président, À. VAISSIER, archiviste. À. LIEFFROY. — Hi EANOUET DE 1892; Suivant l’usage le banquet a eu lieu dans le grand salon du Palais Granvelle, décoré pour la circonstance sous la direc- tion de M. l'architecte Ducar. Le grand médaillon en marbre blanc qui avait été religieu- sement exposé au centre de la salle de la séance publique, s'élevait de nouveau, entouré de verdures, comme pour présider encore la réunion traditionnelle où se resserrent les liens de l'amitié et de la concorde. Ce morceau de sculpture est la reproduction agrandie du mé- daillon où notre compatriote et confrère, le statuaire Jean Petit, avait, en 1864, tracé, avec un véritable succès le fin profil de son jeune ami Auguste Castan. On retrouve, dans les lignes si pures et si distinguées de cette image toujours ressemblante, la même expression de la fermeté du caractère et de la supériorité de lintelligence, qui, après trente années, n'avait fait que s’accentuer d'avantage. L'œuvre nouvelle, issue du talent et des soins de l'artiste fidèle dans le souvenir et dans l’amitié, spontanément offerte à Mwe Castan, a été noblement transmise par elle à la Société d'Emulation qui accueillit ce don précieux avec la plus vive reconnaissance. La fête annuelle de la Société était voilée d’un crêpe funèbre. L'assistance au banquet, bien que réduite à raison des deuils récents qui attristent encore plusieurs membres de la Compa- onie, n’en présentait pas moins le spectacle accoutumé avec son caractère brillant et animé. Au dessert, plusieurs toa$ts ont été portés. — LIV — Toast de M. LIEFFROY, président annuel. MESSIEURS, Au moment où va finir la tâche si honorable que votre sym- pathie à bien voulu me confier, je tiens à remercier et cela se comprend, tous ceux qui ont bien voulu me seconder dans l’ac- complissement d’une mission, qui, gràce à eux, m'est devenue bien douce et bien légère. Je n'oublie personne, croyez-le bien, mais permettez-moi avant tout d'exprimer ma reconnaissance à notre cher secré- taire décennal, M. Edouard Besson dont l’amilié précieuse ne n'a jamais fait défaut, à notre consciencieux archiviste, M. Vaissier, dont le dévouement à notre Société sait se mettre à la hauteur de toutes les circonstances, à M. Sire que vos suffrages viennent d'appeler à une nouvelle présidence qui, pour notre Compagnie, est l’heureux présage d’une ère de prospérité, de travail et de progrès. Pourquoi faut-il qu'en ce moment, je me laisse envahir par une émotion, que vous me pardonnerez, messieurs ! Pourquoi «celui dont on cherchait les fonctions, mais dont on n’apercevait que les services », selon l'expression si vraie et si exacte d’un de mes éminents prédé- cesseurs, M. le professeur Droz, n'est-il pas là pour recevoir, lui aussi, le juste tribut de mes affections et de ma gratitude. Ce sentiment de tristesse, vous m’exeuserez, Messieurs, si je veux l’éloigner un instant de mon esprit, pour souhaiter de tout cœur la bienvenue aux délégués des Sociétés savantes voisines que nous avons tant de plaisir à voir au milieu de nous. Nous sommes tout particulièrement heureux de saluer, en ce jour, nos confrères d’au delà les montagnes du Jura, venus de la Suisse, de ce pays qui nous est cher entre tous, parce qu'il a toujours su partager nos joies et compatir à nos douleurs. M. Jurgensen a bien voulu se rendre à notre appel et nous l’en remercions doublement puisqu'il nous a tenu, pen- dant notre séance publique, sous le charme captivant de sa chaude et vibrante parole. Nous rendons grâces également au docteur Marc Dufour, depuis si longtemps notre ami à tous, et auquel n’attachent les liens personnels d’une impérissable SSTEN- == reconnaissance ; au docteur Dufour, cet homme si Français par le cœur et les sentiments, et que nous sommes en droit de re- vendiquer plus hautement que jamais, depuis que brille sur sa poitrine généreuse, les insignes de notre ordre national de la Légion d'honneur. Merei donc, Messieurs, d’être venus, merci à vous, M. le Maire, dontda gracieuse obligeance met à notre disposition les locaux de la Ville, ce qui nous permet de recevoir dignement nos honorables invités. Merci à tous les amis de la Société d'Emulation du Doubs ! Je ne puis mieux faire en terminant, que de lever mon verre en leur honneur. Je bois à leur santé, à la prospérité et à la orandeur de notre Compagnie, à son développement, à son initiative, à sa noble coopération dans tout ce quise fait de grand et d’utile dans notre chère Franche-Comté. L'assemblée, par des applaudissements unanimes, a ratifié tout particulièrement l'hommage rendu par son président à l’éminent et sympathique docteur de Lausanne. M. le maire de Besançon, en termes très courtois, témoigna ensuite de toute sa sympathie pour la Société d'Emulation, parce qu'il sait que tout ce qui émane d’elle est grand et géné- reux. Il but à la santé du président élu pour 1893, et se fit l'interprète du conseil municipal en remerciant chaleureuse- ment M. le docteur Marc Dufour, de la libéralité avec laquelle il mettait au service des indigents de notre ville le secours pré- cieux de son profond savoir. M. le docteur Dufour, prenant la parole, se montra vivement touché de l'accueil toujours plus cordial qu’il recevait de la So- ciété d'Emulation, dans laquelle il avait le profond regret de cons- tater des disparitions bien douloureuses. II signala avec émo- tion l’absence de M. Léon Barbier, dont la mort prématurée lui avait été d'autant plus sensible que cet ancien président de la Compagnie avait été son introducteur auprès d'elle. Il exprima en outre la part bien grande qu'il prenait à la perte irrépa- rable de M. Castan, mais en conservant l’espoir que la Compa- gnie trouverait dans son sein de nouveaux éléments de prospé- rité. — LVI — M. Monnier, de Lons-le-Saunier, délégué de la Société d’'Emu- lation du Jura, heureux d’être l’interprète des sentiments de cordiale sympathie qui animent la Société d'Emulation du Jura envers sa sœur du Doubs, déclara qu'il avait été particulière- ment charmé par le chaleureux plaidoyer de M. le docteur Chapoy en faveur de son compatriote, M. Charles Sauria, au sujet de l’invention des allumettes chimiques. H termina en faisant des vœux pour le maintien des bons rapports entre toutes les Sociétés savantes de la région. Enfin M. Sire clôtura la série des toasts par cette allocution : Toast de M. SIRE, président élu. MESSIEURS, Vous avez bien voulu, pour la troisième fois, m'appeler à l'honneur de présider nos réunions ; J'ai hâte de vous en expri- mer ici ma vive gratitude. Je Sais par expérience qu’en raison de traditions sagement établies et soigneusement observées, gràce notamment à l’union parfaite qui règne dans notre Compagnie, les fonctions de pré- sident sont des plus douces et des plus agréables à remplir. Je dois vous avouer cependant, que j'ai recherché quels pouvaient être les titres qui m'ont valu ce nouveau témoignage de votre sympathie, et je n’en ai trouvé qu'un seul qui consiste en ce que depuis une année environ, je jouis du privilège peu enviable d’être votre doyen. Et puisque je suis dans la voie des aveux, permettez-moi de vous dire que je crois ne porter om- brage à personne si je souhaite que ce privilège dure le plus longtemps possible. Oui, Messieurs, je suis entré dans notre Compagnie peu d’an- nées après la date de sa création, j'ai donc assisté à ses débuts modestes, de même que j'ai été témoin de la volonté inébran- lable et des premiers efforts de ses fondateurs pour atteindre le but qu'ils s'étaient proposé. Leur espérance n’a pas été déçue ; ouverte dès son origine à tous les hommes de bonne volonté, notre Compagnie n’a pas tardé à prendre un développement remarquable. Elle a eu la == JAUNES bonne fortune de recueillir l'adhésion toute spontanée des sa- vants de premier ordre qui composaient le personnel primitif de notre Faculté des sciences. À partir de cette époque, comme toutes les entreprises éminemment utiles et bonnes, elle n’a cessé d'exercer une influence des plus salutaires sur les études scientifiques qui intéressent notre région, en provoquant et en encourageant des recherches dont elle s’est empressée de mettre au jour les résultats importants. Mon intention n’est pas de faire ici l’histoire de notre Compa- onie, vous la connaissez tous ; je tiens seulement à rappeler que les six séries de Mémoires qu'elle a publiées jusqu’à pré- sent, constituent les étapes qu’elle a franchies d’une marche aussi brillante que rapide et qui l’ont bien vite placée au pre- mier rang des Sociétés savantes de province. Un tel passé oblige, et si nous avons le droit d’en être fiers, nous ne devons pas oublier que la plus grande part de nos succès revient à notre très regretté président honoraire, dont la perte récente nous a plongé dans le deuil et a causé un vide considérable parmi nous. Je ne pouvais désirer une circonstance mieux choisie pour rappeler que si pendant vingt-huit ans M. Castan a été le guide vigilant et autorisé de notre Société, il en a été aussi l’hon- neur, autant parla haute valeur de ses écrits et son ardent amour de la vérité, que par sa vie faite toute de travail, de dé- sintéressement, de dévouement surtout. Plus que jamais nous devons nous inspirer de son exemple, ce sera d’ailleurs la meilleure manière de rendre hommage à sa mémoire qui restera vivace et honorée parmi ses contemporains, et se perpétuera, chez nos successeurs, comme un juste tribut de reconnaissance. Dès lors soyons certains que l’œuvre com- mencée sera continuée, que la tâche entreprise sera courageu- sement remplie, que le sillon, profondément et fructueusement creusé jusqu'à ce jour sera poussé plus loin. Ayons donc confiance dans l’avenir de notre Compagnie, car il y aura constamment parmi ses membres l’émulation néces- Sairepour la maintenir au rang qu’elle occupe, et pour lui con- server les saines traditions qui ont assuré ses succès. Et d’ailleurs ne savons-nous pas qu'ils sont toujours en d. — LNII — grand nombre les Franc-Comtois véritablement soucieux de laisser après eux le souvenir d'hommes de bien, ayant été ntiles à leurs semblables et entièrement dévoués à leur pays ! Je bois, Messieurs, à l'union sans cesse plus étroite des membres de notre Compagnie. _ At Li À SOCIETÉ D'ÉMULATION DU DOUBS EN 1892 Discours d'ouverture de la séance publique du jeudi 15 décembre Par M. LIEFFROY PRÉSIDENT ANNUEL. MONSEIGNEUR (1), MESDAMES, MESSIEURS, En ouvrant aujourd’hui devant cette assemblée nombreuse, brillante et fidèle, la séance publique de la Société d’émula- tion du Doubs, en ce jour qui devrait être pour nous un jour de fête sans mélange, vous me pardonnerez si une légende, la légende d’une noble et illustre famille de la province, me revient involontairement à l’esprit, et si je me sens amené à m'écrier après elle, après tant d’autres qui ont fait la dure expérience de la vie : « Plus de deuil que de joie ! » Plus de deuil que de joie! L’antique adage de la maison de Bauffremont, qui semble cependant avoir été si heureuse souvent, si enviée toujours, ne convient-il pas à nous tous, tant que nous sommes, dont les courts instants de bonheur sont la plupart du temps expiés par les larmes, ne convient- il pas en particulier à notre compagnie, si l’on réfléchit aux pertes cruelles qu’elle a faites cette année, si l’on pense aux chers et regrettés confrères dont j'ai le douloureux devoir, (4) S. G. My DUCELLIER, archevêque de Besancon. 0 exceptionnellement douloureux et amer, de vous parler en ce moment ? Et d’abord permettez-moi de rendre un suprême hommage à M. Castan, à ce savant conservateur de notre bibliothèque, dont l’œuvre considérable a contribué si puissamment à faire connaître l’histoire de notre province et dont la collaboration a jeté tant d'éclat sur notre société. La sollicitude qu’il lui portait, vous l’avez appréciée tous, Messieurs, vous qui, depuis de longues années, avez suivi nos séances publiques et privées. Vous pourriez dire avec moi, mieux que moi, ce qu'étaient ses communications écrites et orales, les ressources de cet esprit original, toujours pré- sent, toujours lumineux, dont les saillies ont rempli et égayé maintes fois nos réunions et leur ont donné un irrésistible attrait. Ses aperçus, ses études archéologiques et artistiques étaient des chefs-d’œuvre de bon goût, de grâce et de dis- tinction et il les lisait — car il était un lecteur hors ligne — de manière à en augmenter encore l’intérêt. Il connaissait notre chère Franche-Comté avec toutes ses légendes et ses traditions. Et notre antique cité ! Il savait si bien son passé, qu'il semblait presque en avoir été à toutes les époques le consciencieux et érudit annaliste. Parmi les ouvrages si remarquables sortis de sa plume féconde, je ne citerai que le dernier, le catalogue des Incu- nables que renferme la bibliothèque de Besançon. Auguste Castan y a mis tout son immense savoir et le fruit de ses incessantes recherches. L’impression de ce catalogue était presque achevée lorsque la mort est venue surprendre son auteur : mais l’éminent conservateur de la bibliothèque natio- nale, M. Léopold Delisle, n’a pas voulu laisser incomplète l’œuvre de son ami : il a tenu à en corriger de sa main les dernières épreuves, il écrira lui-même la préface de ce véri- table monument bibliographique qui paraîtra dans les pre- miers mois de l’année prochaine. | Auguste Castan, comme un soldat, est tombé au champ he AS d'honneur, au milieu de ses études et de ses livres. Mais il ne mourra pas tout entier, car il nous laisse un grand exemple, un profond regret et un impérissable souvenir. Georges Boyer s’est éteint en pleine maturité, à un moment où la mort semble particulièrement inexorable et inflexible, quand elle frappe un homme jeune encore dont l'avenir pa- raît être plein de promesses et d’espérances. Georges Boyer avait pris tout de suite dans notre compa- gnie une situation méritée et en 1888, il avait été choisi pour en présider les travaux. Il s'était adonné avec succès à l’étude des terrains jurassiques, et 1l avait dressé une carte oro- géographique qui sera entre les mains de tous ceux qui vou- dront scruter notre sol et en approfondir les secrets. Nous ne parlerons pas seulement ici de la science de notre re- gretté confrère ; nous n’oublierons pas les qualités de l’homme privé, la grâce et l'attrait de cet esprit cultivé auquel rien ne semblait étranger, le charme affectueux de ses relations, élévation et la noblesse de ses sentiments. M. Victor Girod, notre ancien président pour l’année 1867, a été enlevé également à notre respectueuse sympathie. Il s'était occupé spécialement, avec une réelle compétence, de notre école d’horlogerie et il avait été adjoint au maire de Besançon. Mais sa véritable place, à lui l’homme bon par excellence, dont la volonté semblait être consacrée à faire le bien, n’était-elle pas au bureau de bienfaisance ? Aussi en était-il un des membres les plus vénérés. Son caractère simple et affable, était empreint d’une bonhomie charmante, d’une franche gaieté, dont ses amis savaient apprécier tout le prix. A cette liste nécrologique déjà longue, il convient d'ajouter le nom de M. Jules Dubost, qui était notre doyen, puisqu'il _ nous appartenait depuis 1840 et qu’il était le dernier survi- vant des membres fondateurs de notre compagnie, et celui de M. le baron Edouard Henri, littérateur et poète, qui avait rapporté de ses nombreux voyages d’abondants souvenirs en qu’il racontait avec un esprit de critique du meilleur aloi. Nous mentionnerons également la perte de M. Xavier Marmier, qui depuis 1839 figurait parmi nos membres d'honneur. Des voix plus autorisées que la mienne ont dit et diront ce que fut Xavier Marmier, qui, avec l’illustre Pas- teur, représentait si brillamment la Franche-Comté à l’Aca- démie française. Travailleur et voyageur infatigable, il n’oublia jamais le sol natal ; il est de ceux dont ses conci- toyens ont le droit d’être fiers et dont ils garderont pieuse- ment le souvenir. Un juste hommage doit être rendu encore à la mémoire d’un de nos membres correspondants les plus distingués ; je veux parler du vice-amiral Ulysse Devarenne, mort à soixante-deux ans, après une carrière glorieuse et bien remplie, au moment où la France pouvait compter encore pour de longues années sur sa valeur, son intelligence et son activité. Après ce dernier adieu adressé à nos confrères disparus, je vais passer rapidement en revue les divers travaux qui ont été accomplis par la Société dans le courant de cette année et qui sont une preuve éclatante de la vie qu’elle pos- sède. Et d’abord parlons de M. Edouard Besson, notre laborieux secrétaire décennal. Vous le connaissez, je n'ai donc pas à faire ici son éloge qui cependant ne saurait être trop sou- vent répété. Sa plume fine, élégante, exercée, a établi de- puis longtemps son mérite comme écrivain et comme cri- tique ; M. Besson semble prendre à tâche de nous montrer qu'il peut indifféremment traiter les sujets les plus divers et toujours avec le même succès. Cette année, nous lui devons une étude sur le livre de M. Fournier intitulé : Le royaume d'Arles. Cette étude est une œuvre de patientes recherches pour détacher d’un volume très important ce qui intéresse notre province et pour mettre en lumière ce qui à trait par- ticulièrement à la Franche-Comté. M. Besson a rendu compte Er aussi du VI* volume des princes de Condé par M. le duc d’Au- male. Ce compte-rendu d’une page glorieuse de notre histoire est écrit de la façon la plus exacte, la plus complète, la plus attrayante : le critique s’y montre en tous points digne de P’auteur de ce grand ouvrage. Notre secrétaire s’est chargé également de l'analyse du livre de notre confrère M. Olivier Ordinaire, intitulé : Du Pacifique à l'Atlantique par les Andes Péruviennes et l’Amazone. M. Ordinaire est un voyageur émérite qui étudie, qui regarde et que le danger est loin d’effrayer. Quand il était plus jeune, si j'ai bonne mémoire, dans une tournée qu'il faisait en Suisse et en Savoie, il a voulu faire l'ascension, toujours difficile, souvent périlleuse du Mont-Blanc. Appelé par la confiance du gouvernement à remplir un poste diplomatique dans l'Amérique du Sud, il a occupé ses loisirs à faire un beau voyage dans des pays presque inexplorés jusqu’à ce jour. Et maintenant serons-nous tentés de suivre le hardi explo- rateur et d'aller à notre tour visiter les Andes et l’Amazone ? C’est possible ; mais à coup sûr l’analyse faite par M. Besson, nous fera lire le livre si intéressant de M. Ordinaire et ce sera pour beaucoup, sinon plus agréable, du moins extrèême- ment plus facile sous tous les rapports. Après nous avoir ainsi promenés en Amérique, M. Besson veut bien nous faire parcourir en artiste l’exposition des beaux-arts des Champs-Elysées où il s'attache plus particu- hèrement à étudier les peintures dues au pinceau de nos compatriotes. Ces derniers méritent tous les éloges. En effet, nos paysagistes savent nous faire admirer les sites tour à tour abrupts et sévères, riants et pittoresques de notre beau pays. Nos portraitistes tiennent le premier rang en ce genre, et ont une réputation européenne : citons seulement en pas- sant MM. Machard et Chartran, dont le magistral portrait du pape Léon XIII à accru encore la réputation. Les appré- ciations et les critiques de M. Besson émanent d’un homme de goût, sensible aux beautés de l’art et dans un style char- on mant, il rend fidèlement compte des impressions qu’il a res- senties. Personne plus que lui n’a regretté nos amis Castan et Boyer. Vous lirez avec le plus grand intérêt et la plus vive émotion les très remarquables discours qu'il a prononcés à leurs obsèques. M. Maldiney nous initie aux expériences qu’il a faites sur la photographie au magnésium. Cette photographie est appelée à rendre de réels services en remplaçant la lumière du soleil dont on est privé bien souvent, par une lumière artificielle dont l'éclat permet de saisir les objets enveloppés et perdus dans d’impénétrables ténèbres. On dit bien souvent que les dieux s’en vont. Pas toujours et pas tous cependant ! Et je n’en veux comme preuve que le travail de notre si dévoué archiviste, M. Vaissier. Il a écrit en eftet une très curieuse étude sur trois statuettes gallo-romaines qui à leur allure, à leur figure aussi, ne peuvent être que des Jupiter. Vous voyez bien que si quelques dieux nous quittent, d’autres se retrouvent : il y a done compensation. M. le docteur Meynier a le culte du pays natal et c’est avec un consciencieux orgueil qu’il nous parle de la ville d’Ornans, c'est avec un soin extrême qu'il en a fouillé les riches archives que nous pouvons parcourir aujourd'hui à notre tour avec un guide si sûr et si éclairé. M. Meynier nous donne un exemple qui malheureusement n’est pas assez suivi. Les archives locales renferment ordinairement des trésors inap- préciables qui restent souvent ignorés pour m'avoir pas trouvé une main suffisamment patiente pour les mettre en lumière. On peut dire que maintenant grâce à M. Meymer, l’histoire d’Ornans est faite et bien faite ; de plus, elle est écrite d’un style précis et sérieux qui rappelle celui des anciens chro- niqueurs. | M. Schœndéærffer a bien voulu nous donner en séance privée les prémisses de la lecture que vous allez entendre ee de sa bouche : je n’ai pas ici à en faire l’éloge ; maïs je tiens à remercier publiquement le savant et courageux voyageur d'avoir consenti, à notre requête, à faire bénéficier le public bisontinm du fruit de ses explorations et de ses travaux. Vous excuserez, Messieurs, le président annuel qui est jurassien, de s’être occupé d’un de ses compatriotes, le doc- teur Giraud, de Lons-le-Saunier, poète-médecin à lesprit original et bizarre, dont les poèmes en prose, embarrassés souvent d'un langage pharmaceutique un peu monotone, présentent cependant quelque intérêt. L'histoire naturelle et la géologie, deux sciences sœurs pour ainsi dire, ont trouvé chez nous de fervents adeptes. À M. le docteur Girardot, nous devons une très remarquable notice sur les travaux géologiques de son ami et émule Georges Boyer; à M. le docteur Magnin, le savant professeur à la Faculté des sciences, des communications très intéres- santes sur diverses plantes alpestres découvertes par lui en étudiant notre massif jurassien, et sur les degrés de tempé- rature où se congèlent les lacs du Jura ; à M. Bavoux, une étude sur la persistance de la vie dans les souches de sapins. Vous lirez avec plaisir la suite du travail de M. l'ingénieur Flagey sur les lichens dont le commencement a paru dans nos mémoires il y a quelques années. M. Charles Beauquier termine, dans notre recueil annuel, la série de ses chansons franc-comtoises. On n’a guère le temps ou la volonté de chanter aujourd’hui. La chanson n’est presque plus qu’un souvenir : aussi trouve-t-on un singulier attrait à ces refrains empreints à la fois d’une rusti- cité naïve et d’une verve gauloise qui, dans le temps passé, avaient une saveur toute particulière. | M. Castan a écrit avec la compétence artistique qu'il pos- _sédait si bien, une notice sur le portrait du maréchal de Vieilleville, appartenant au musée de Besançon. Jusqu'à pré- Sent, ce portrait avait été attribué à l’école des Clouët; M, Castan le rend à son véritable auteur, Corneille de la on Haye. Cette lecture est la dernière que M. Castan ait faite à nos séances. Qui aurait dit alors que cette plume si ardente et si vive allait se briser ? Qui aurait dit que cet esprit si inves- tigateur et si profond devait, quelques jours après, s'endormir pour toujours dans la paix et le silence du tombeau ? Après l’énoncé sommaire des œuvres purement scienti- fiques et littéraires que vous venez d'entendre, il est une œuvre dont je veux aussi vous entretenir, c’est celle due au ciseau de notre éminent confrère M. Jean Petit, dont vous connaissez tous le renom comme statuaire et comme sculp- teur. Cette œuvre est là devant vous et vous pouvez tous lapprécier. M. Jean Petit a voulu donner à Madame Castan un témoignage généreux de la vieille affection, j'allais dire de la vénération, qu'il portait à notre président honoraire, en envoyant à sa veuve le très remarquable médaillon que vous avez sous les yeux. Madame Castan, justement fière du nom qu'elle porte si noblement, a eu la pensée dont la Société d’émulation lui restera éternellement reconnais- sante, de confier la garde de ce médaillon à notre compa- gnie, qui doit tant au confrère éminent dont elle déplore Lx perte, et dont personne plus qu’elle ne gardera respectueu- sement la mémoire. Pour compléter ce que nous appellerons, si vous le voulez bien, le bilan de notre situation, nous ajouterons que notre Société, cette année-ci comme les précédentes, a entretenu les meilleures relations avec les Sociétés voisines et sœurs de la nôtre. Il nous a été donné une fois encore d'assister à la séance de la Société d’émulation de Montbéliard et nous avons été profondément touchés des témoignages de sym- pathie cordiale que nous y avons reçus. Nos confrères de Montbélhard travaillent eux aussi, ils savent rendre leurs réunions particulièrement intéressantes et instructives. Nous sommes vraiment heureux de pouvoir leur rendre ici la fra- ternelle hospitalité avec laquelle ils veulent bien recevoir nos délégués. SN Je finis ici, Messieurs, la partie analytique de mon rapport. Qu'il me soit permis encore de vous féliciter, de nous féliciter tous du choix on ne peut plus heureux, que notre Société a fait de M. Sire pour présider nos séances l’année prochaine. M. Sire est un savant qu'il est superflu de louer devant vous. Il est apprécié non seulement dans sa ville natale, ce qui est rare, soit dit en passant, mais encore dans la capitale, et sa nomination comme correspondant de l’Institut montre bien à quel point sa réputation est méritée. (est la troisième fois qu'il est appelé à la présidence de notre compagnie, et pour elle, cette nouvelle présidence sera aussi profitable et aussi féconde que l’ont été les premières. Une mission délicate, difficile pour un autre que lui, est réservée à M. Sire. Il était naturellement désigné pour présider les grandes assises tenues par les membres de l'Association française pour lavan- cement des sciences qui se réuniront au mois d'août à Be- sançon. Ce sera un honneur pour nous tous d’être représentés par un homme tel que M. Sire. Grâce à lui, nous pourrons faire voir aux étrangers que la science peut se trouver partout, même en province et qu'une heureuse décentralisation la fait fleurir et prospérer en Franche-Comté. Avec un président tel que M. Sire, nous devons espérer en l'avenir de notre Société. Elle est, vous le voyez, plus active et plus studieuse que jamais, et elle le serait davantage, si la jeunesse voulait plus encore venir à nous et nous seconder dans nos efforts. Notre Société, Messieurs, s'intéresse à toutes les études, à toutes les recherches, à toutes les inves- tigations. Rien ne lui est étranger, et elle accueille avec empressement toutes les intelligences et toutes les bonnes volontés. Nous faisons donc un appel, un pressant appel à la jeunesse sérieuse, à la jeunesse qui peut tout et sans la- quelle nous ne pouvons rien. Il faut qu’elle n'oublie jamais que nous tous, tant que nous sommes, nous devons avoir à cœur d'augmenter autant qu’il est en notre pouvoir, le patri- moine de richesses intellectuelles, scientifiques et littéraires 10 + de notre Société, de notre province, de notre patrie. Nous devons tous, chacun dans sa sphère, travailler, travailler toujours, travailler sans relâche ; nous devons, ouvriers, plus ou moins habiles, apporter tous une pierre à l'édifice. Cet édifice, Messieurs, que nous devons parer et entretenir, cet édifice que nous devons chérir et honorer, cet édifice pour la défense duquel nous devons savoir mourir au besoin, cet édifice, c’est la France ! LES ARTISTES DE FRANCHE -COMTÉ SUR MONT DE» 18992 Par M. Edouard BESSON Séance au 17 juin 1892. Un récent voyage à Paris nous a permis de visiter les deux expositions artistiques des Champs-Elysées et du Champ-de- Mars. Nous avons été frappés de la place considérable qu’y occupent nos compatriotes, et nous venons vous apporter à cet égard non pas l’analyse approfondie et détaillée que mé- ritent les œuvres de nos artistes, mais l’impression rapide qui s’est dégagée pour nous des plus marquantes. Nous ne parlerons que peu du Champ-de-Mars ; car la Franche-Comté y est à peine représentée, et nous n’y men- tionnerons que le gracieux Portrait de Me Bartet de la Comédie-Française dû à l’habile pinceau de M. CourTors. Aussi bien le Salon du Champ-de-Mars, sauf de hautes et remarquables exceptions, est-il plutôt une réunion d'irré- guliers doués sans doute de belles qualités, mais les pous- sant à l’extrême et nuisant ainsi à l’impression produite. C’est le Salon des Champs-Elysées qu'il faut visiter si l’on veut prendre une idée moyenne et exacte de l’état actuel de notre art national. Cet art, tout en usant de moyens nou- veaux, et en désertant de plus en plus des voies autrefois heureusement parcourues, n’a rien qui sente le déclin, ou qui annonce une décadence même lointane. S'il renonce de plus en plus à ce qu’on appelait jadis la grande peinture et aux formes purement classiques, il s'attache toujours davan- = 49 tage à l’expression de la réalité et à l’étude de la nature, cette éternelle idole du vrai et du beau. Ce que je dis ici d’une manière générale de l’art national, je le dirai aussi à un point de vue plus restreint de Part franc-comtois qui à toujours occupé et qui occupe spécia- lement aujourd'hui un rang éminent dans notre exposition annuelle. Nos artistes, en effet, se distinguent surtout dans le paysage et dans le portrait, deux genres réalistes par excellence où s’affirment leurs qualités d'observation fine et de conscien- cieuse exécution. | | En ce qui concerne le paysage comment ne pas saluer tout d’abord l’œuvre posthume d’un homme qui, bien qu'étranger à notre province, l’a constamment prise pour sujet de ses études et de ses tableaux. Je veux parler de la Matince d'août à Avanne de M. PELOUZE, peinte en une gamme de couleurs quelque peu sombre et triste, mais où s’affirment une dernière fois avec éclat les qualités éminentes du peintre Si regretté. | Beaucoup d'artistes vivants nous représentent du- reste avec une valeur égale comme paysagistes. Citons MM. Gros, Boupor, Louis JAPY, POINTELIN et ISENBART. Ce dernier dont nous avons si souvent l’occasion d'apprécier le talent, s’est surpassé surtout dans son tableau intitulé Les marguerites. C’est un champ de ces fleurs placé sur les hauts plateaux de nos montagnes et qu'éclaire un ardent soleil d'été. Ceux qui connaissent le talent de notre compatriote pour rendre le jeu des lumières peuvent imaginer l'effet produit par ces fleurs blanches si bien éclairées, et se détachant sur le fond des montagnes sombres du Haut-Jura. Cest particulièrement dans le portrait que les artistes Franc-Comtois se sont montrés vraiment supérieurs. Pour donner une idée de la valeur de leurs œuvres, 1 suffit de citer les noms de MM. Bassor, Tony FAIVRE, GIACOMOTTI, et surtout MACHARD dont le portrait de femme Garden party est enlevé avec une maestria, une vivacité de rendu et d’ex- pression incomparables. J'ai réservé pour la dernière l’œuvre qui, en dehors de ses qualités propres, est une de celles qui fixent le plus vivement attention des visiteurs du Salon. Je veux parler du Portrait du pape Léon XIIT dû au pinceau de CHARTRAN. On comprend que le sujet traité soit de nature à éveiller la curiosité pu- blique comme le portrait de Renan, par Bonnat. Mais sans vouloir entrer dans la voie d’oppositions faciles que suggère la comparaison des deux œuvres, nous pouvons affirmer que celle de notre compatriote n’est point inférieure au point de vue purement artistique. Cest la seconde œuvre importante où le pape actuel ait été représenté par des artistes Franc - Comtois. On se rappelle ce portrait qui a figuré au Salon de 1882, et dont Pauteur était GAILLARD, l’illustre graveur, originaire du Jura, qui avait déjà reproduit par la gravure les traits si fins et si distingués du pontife. Cette œuvre, comme toutes celles du pieux auteur, se recommandait surtout par la recherche de l'expression intime des sentiments, de l’âme du modèle. Celle de Chartran a pour elle le fini de l’exécu- tion, une très grande habileté de facture, une association de couleurs trés réussie qui fait admirablement ressortir le per- sonnage représenté. Je ne connais rien de plus vivant que cette tête au front développé, aux lèvres minces et serrées par un fin sourire, à l'œil vif et brillant. Personne même ne donnerait au modèle son âge réel de quatre-vingt-deux ans, n'étaient les mains longues et décharnées supérieurement modelées par l'artiste et qui sont étendues sur les bras du fauteuil où le pape est assis. La pose est simple et naturelle ; le peintre à ajouté au costume d'intérieur le manteau cardi- nalice, destiné à donner une des nuances de ce rouge aux teintes variées qui forme le fond, où ressort si bien la blan- cheur de la robe pontificale et du visage du ponüfe, dont l’âge a presque complètement décoloré la tête ascétique, A Nous ne parlons ici ni comme ami, ni comme compatriote ; mais nous croyons qu'il y a là une œuvre destinée à vivre et qui laissera sa trace dans l’art moderne. Notre jeune école a présenté au Salon d'importants tableaux de genre. Nous signalerons les Mariniers de M. PrcaRp et le Testament du père Tiennot de M. ENDERS, dont la facture originale et vigoureuse paraissait devoir mériter une récom- pense à son auteur (1). Nous n’oublierons pas en terminant _de citer les Conspirateurs de M. GÉROME, toile où s’accuse encore le talent du grand artiste dans l’habile maniement du pinceau, mais qui évidemment ne lui a demandé ni beau- coup de temps n1 beaucoup d'efforts. Aussi bien M. Gérôme semble-t-il, depuis quelques années, avoir abandonné son art habituel pour se consacrer à la sculpture, et encore l’entend-il d’une manière spéciale et s’attache-t-il à ressusciter celle des temps antiques où la Statue était formée de substances et revêtait des nuances diverses. Au point de vue archéologique et scientifique, nul doute qu'il y ait là une tentative heureuse. C’est ainsi qu’un grand artiste sous l'inspiration du duc de Luynes entreprit de reconstituer la Minerve du Parthénon que Phidias avait composée d’après les mêmes principes. — Cet essai est-il aussi heureux au point de vue de l’art proprement dit? — Nous en doutons pour notre part. Sans parler de ce que la recherche archéologique fait perdre à l’inspiration propre- ment dite, nous ne pouvons avoir en France ni le soleil de. la Grèce, ni les temples dans lesquels de telles œuvres se trouvaient placées, ni en un mot les conditions dans lesquelles ces œuvres étaient produites. (1) Le tableau de M. Enders a été acquis depuis par l'Etat pour être envoyé au musée de Besançon. Nous souhaitons qu'à l’occasion des rema- niements nécessaires pour le pliäcement de cette œuvre de grande dimen- sion, le Testament du père Tiennot soit présenté en belle lumière, comme une des plus intéressantes manifestations de l’art actuel entré dans une voie assurément nouvelle et féconde. Er se Quoi qu'il en soit, étant donné le genre, on peut dire que M. Gérôme en a tiré tout le parti possible. Sa Bellone en bronze et en ivoire inspire une vraie terreur. Son groupe, (alatée et Pygmalion, en marbre, teinté a de hautes qualités de facture ; il exprime bien la vie animant la matière inerte, et l'amour de l'artiste pour l’œuvre que son génie a rendu palpitante. J'aurai fini avec nos sculpteurs lorsque j'aurai cité deux petits marbres, bustes de femmes dus au ciseau de M. BECQUET, un buste en marbre et un buste en bronze de M. ISELIN. En résumé, Messieurs, une visite aux deux Salons de Paris faite par un Franc-Comtois aussi dépourvu que possible de chauvinisme n'est pas de nature à le faire douter des res- sources de son pays natal. Il s’y convainc en effet une fois de plus que, sous des formes parfois un peu rudes, nos compatriotes cachent un sens intime et profond des beautés de la nature consciencieusement observée, et que dans la production artistique générale de la France, notre province tient et tiendra toujours un rang des plus distingués. 4 FA LS 2 FEODE DES LICHENS DE FRANCHE-COMTÉ ET DE QUELQUES LOCALITÉS ENVIRONNANTES INGENIEUR CIVIL TROISIÈME PARTIE Séance du 11 novembre 1882. M ve GENRE IX. BIATORINA Mass. Thalle crustacé, uniforme, mince, d'un gris blanchâtre ou verdâtre habituellement, souvent nul. Hypothalle plus pâle. Apothécies biatorines, ou du moins non complètement noires étant humectées, sessiles ou innées. Spores ellipsoï- dales, biloculaires, mais non polariloculuires. Hypothecium toujours de couleur pâle. Spermaties cylindriques ou ellip- soïdales, droites ou un peu courbes. Siérygmates simples ou rameux. 1. Apothécies toutes de couleurs claires, d’un rouge carné ou un peu ferrugineux......,. 2 _ Apothécies variant dans le même échantillon de ABC CArné AU NOT... D (riCOLOr Eli Fr. Apothécies brun-roux....., ae ie 0 Apothécies noirâtres à l’état sec, plus claires MRREGLÉ Sen ons nneen ce eve de or 4 2. Thalle très développé, d un blanc glauque. Apothécies grandes, sessiles, élevées. ...., B. icemadophila J. Mull. Thalle noirâtre. Apothécies moyennes. Mus- EINÉSS MÉERS RRR RES ee B. Schistidii J. Mull. Apothécies très petites, très urcéolées. Pini- ETES RSR B. pineti Mass. Thalle Pichohe Hire petites, peu ur- ÉÉblées Doruéieoles sn. .2.s.ne. B. lutea Arn. 3. Apothécies grandes, dépassant À millim., à mapse épaisse el TUSUEUSE. . . , ne ess B. rugulosa (Hepp). Apothécies moyennes, n’atteignant pas 1 il. à marge mince et lice D a ee Ge 4, Paraphyses facilement libres, renflées au som- met où elles sont d’un brun noir. un Paraphyses agglutinées ou D oct bite . B. atropurpurea Mass. B . D 9, Paraphyses teintes en rose par K...... .... D. synothea Kærb. 6 B B . lenticularis Kœrb. Paraphyses non teintes en rose par K.,.... , 6. Spores 2 à 2 1/2 fois p RE den Spores 4 à 5 fois p. 1. q. 1.. re de bee . Minuta (Hepp). . globulosa Th. Fr. 4. BIATORINA ICMADOPHILA J. Mull., Prine., p. 396. Icmadophila æruginosa Kærb., Syst., p. 151; Th. Fr., L. sc., p. 300. OÙ) Bæomyces icmadophilus Ny1., Syn., p. 183; L. se., p. 49. Bæomyces æruginosus D. C., FE. Fr., Il, p. 344. Lecidea icmadophila Ach., Un., p. 191. Exs. Hepp., F. L.. n° 137; Flagey, L. F. C., n° 227. Thalle indéterminé, très développé, moyennement épais, granuleux ou sub-lépreux par endroits, d’un blanc glauque. Hypothalle blanchâtre, bien distinct. Apothécies grandes atteignant jusqu’à 2 millim. de diam., sessiles, élevées, à disque plan d’un rouge carné légèrement pruineux, à marge mince peu persistante. Spores hyalines, allongées, fusiformes, souvent un peu naviculaires, bi-locu- laires, de Onm 015 à Onm,095 de long, environ 3 à 4 fois p. I. q. |. renfermées au nombre de 8 dans des thèques étroites, très allongées, atténuées à la base, souvent recourbées, de Onm 120 à Onm,130 de long sur Onm,011 à Omm,013 de large. Les spores sont habituellement rangées dans la partie supé- rieure, de sorte que le quart inférieur est vide en général. Paraphyses grises, très flexueuses, enchevêtrées, hyalines, peu renflées au sommet. Æpithecium jaune foncé. Thecium et Hypothecium d’un jaune très clair, surtout le Thecium. Spermogonies peu saillantes. Spermaties cylindriques, ou un peu renflées au sommet. Siérygmates articulés. | Sans action sur le thalle. I ï ae Colore l'Hymenium en bleu très pâle. >: | Jaunit le thalle. Brunit l'Epithecium fortement el très légèrement l'Hypothecium. Ca, cl. Ordinairement sans action. Habit. — Espèce répandue sur les bois pourris depuis la limite des sa- pins dans le Jura et les Vosges, mais devenant plus fréquente à mesure qu'on atteint les sommités : Ballon d'Alsace, col de la Schlucht, Boujeailles, Pontarlier, les Rousses, etc., ete., et du Chasseral au Reculet. Nulle dans la plaine. 2. BIATORINA SGHISTIDIT J. Mull., Prine., p. 396. Gyalolechia Schistidii Anzi, Cat., p. 38; Arn., Jur., p. 130. Exs. Anzi, 88; Koœrb., 335. OR Thalle mince légèrement granuleux, noirâtre, Hypothalle indistinct. Apothécies moyennes, de 1 à 1,5 mill. de diam. ; sessiles, à disque plan d’abord, puis devenant promptement convexe, à marge entière, assez persistante et toujours nettement dé- pourvue de gonidies. La couleur et la forme de l’Apothécie ressemblent assez bien à celles de la Caloplaca pyracea Th. Fr. Spores hyalines, allongées, un peu resserrées au milieu, bi-loculaires, de Onm,016 à Omm 095 de long, env. 4 fois p. 1. q. L. renfermées au nombre de 8 dans des thèques minces un peu claviformes de Omn,055 à Onm 065 de long sur Onmm, 010 à Onm,013 de large. Paraphyses assez robustes, articulées, hyalines à la base, fortement renflées au sommet où elles sont d’un jaune verdâtre. Epithecium jaune clair. Thecium incolore. Hypothecium d’un jaune pâle. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Colore en bleu la gélatine hyméniale. K Jaunit l'Evithecium. Ca, el. Sans action. I Habit. — Espèce rare qui ne se trouve que sur les hautes montagnes du Jura, dans nos limites : la Dôle, le Colombier de Gex, le crêt de la Neige, le Reculet et toujours sur les touffes de la Grimmia apocarpa ou Schistidium apocarpum. M. J. Muller l’a également récoltée au Salève. 3. BIATORINA PINETI Mass., Ric., 135 ; Kœrb., Syst., 189; J. Mull., Princ., 397. Biatorina diluta Th. Fr., Lich, arct., p. 185. Lecidea diluta Leight, Lich. G. B., p. 343. Peziza diluta Pers., Syn.. p. 668. Lecidea pineti Ach., Syn., p. 41; Nyl., Scand., p. 191; Stit., Lich. helv., p. 159. Exs. Schær., n° 918 ; Hepp., F1. E., n° 136. Thalle très mince, disparaissant souvent, lépreux ou fine- ment granuleux d’un vert sale ou grisâtre. Hypothalle plus pâle, peu distinct. op Avpothécies très petites, nombreuses, sessiles, urcéolées au moins dans le jeune âge, à disque d’un jaune carné devenant plan avec l’âge, à marge très entière de couleur un peu plus claire. Spores hyalines, oblongues ou même fusiformes, d’a- bord simples, puis devenant promptement bi-loculaires, de Onm 008 à Onm, 010 de long, environ 4 à 5 fois p. LL q. Il. ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques claviformes de Onm,025 de long, sur Onm,008 de large. Paraphyses hyalines, minces, flexueuses, peu ou pas articulées. Epithecium inco- lore de même que le Thecium. Hypothecium charnu, inco- lore. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Colore en bleu la gélatine hyméniale. K | Sans action. Ca, cl. Habit. — Espèce rare dans nos limites : sur les bois pourrissants près de Neuchâtel (Chaillet), sur des pins dans le bois du Vengeron près Ge- nève, et sur un sapin, au grand Salève (J. Mull.) ; sur un sapin, en mon- tant de Sœint-Imier au Ghasseral (Flagey). Elle paraît beaucoup plus abondante dans les bois de pins de l’ouest et du centre de la France, 4. BIATORINA LUTEA Arn., Jura, p. 169. Lecidea lutea Schær., En., p.147; Nyl., Scand., p. 192; Leight., Lich. GB bp. 911 Shiz el. Hp; 159! Lecidea foveolaris var. lutea Smmrf,, Lapp., p. 171. Lichen luteus Dicks., Crypt. I, p. 11. Exs. Hepp., n° 501 ; Kœærb., n° 277; Arn., n° 98. Thalle très mince, souvent nul, blanchâtre, lépreux ou finement granuleux. Hypothalle indistinet. Apothécies moyennes, de 0,7 à 4 mill. de diam., sessiles, peu urcéolées même dans le jeune âge, à disque d’un beau jaune carné, d’abord concave, puis devenant plan, à marge mince, très entière, flexueuse, de teinte un peu plus claire. Spores hyalines, oblongues, fusiformes, bi-loculaires, de Omm,015 à Omm,018 de long, env. 8 fois p. L. q. l. renfermées où au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, minces de Omm,023 à Omm,031 de long, sur Omm,009 à Onm 010 de large. Paraphyses hyalines, agglutinées, minces, peu ou pas arti- culées. Epithecium à peu près incolore, ainsi que le The- cum. Hypothecium épais, charnu, incolore. Spermogonies à peu près inconnues. Sans action sur la gélatine hyméniale, ou ne la bleuit que légère- ment, Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. | Sans action sur le thalle. I K | Habit. — Cette espèce est fort rare, ou du moins méconnue dans nos limites : Pontarlier, à la base d’un hêtre ? Elle est plus commune en Suisse : Constance (Stitz.), Zurich (Hepp), et dans l'Ouest de la France (le Jolis). La B. lutea ressemble beaucoup à la B. pineti. Elle s’en distingue par le thalle plus blanchâtre, par ses apothécies plus grandes et beaucoup moins urcéolées. 5. BIATORINA TRICOLOR Th. Fr. L. Se., p. 574. Biatorina Griffithii Kœrb., Syst., p. 191. Lecidea tricolor Nyl., L. se.. p. 207; Leight., Lich. G. B., p. 337. Lecidea vernalis var. anomala Nyl., Herb. Mus. Fenn., p. 88. Lichen tricolor With., Arr. IV, p. 20. Exs. Hepp, n° 738. Thalle très mince, inégal, granuleux, d’un blanc glauque ou cendré. Hypothalle indistinct. : Apothécies moyennes, 0,5 à À mill. de diamètre, adnées, quelquefois pruineuses, à disque de couleur très variable et allant du jaune carné au brun et au noirâtre, plan ou légè- rement convexe, entouré d’une marge persistante, mince et de couleur plus claire. Spores hyalines, oblongues, fusi- formes, bi-loculaires, de Omm,010 à Onm,018 de long, environ 3 à 4 fois p. 1. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques jusqu’au sommet où elles sont légère- ment renflées, de Onm,030 de long sur Omm,012 de large. Pu- raphyses agglutinées, hyalines à la base, colorées au sommet en brun bleuâtre. Epithecium brun. Thecium légèrement jaunâtre. Hypothecium incolore ou un peu jaunûtre. Spermogonies très rares, peu foncées. Spermaties Où Cy- lindriques, ou plus souvent courbes, atténuées, de Omm,004 à Omm,005 de long, env. 3 fois p. I. q. 1. Sans action sur le thalle. Teint en bleu puis en rouge vineux la gélatine hyméniale. Colore le thalle en jaune. Colore les paraphyses en violet plus ou moins foncé. Ca, el. Colore souvent le thalle en jaune orangé. ie | Habit. — Espèce excessivement rare dans nos limites. Je crois l’avoir récoltée entre Saint-Imier et le Chasseral, à la base d’un sapin ; mais c’est fort douteux. Indiquée près de Berne, également sans grande certitude. 6. BIATORINA RUGULOSA. Biatora rugulosa Hepp. Exs. Hepp, F1. E.. n° 742. Thalle assez épais, granuleux-verruqueux, persistant, d’un brun châtaigne. Mypothalle indistinet. Apothécies assez grandes atteignant 2 mill. de diamètre, sessiles, à disque plan ou convexe d’un brun roux clair, à marge rugueuse, flexueuse, d’un jaune brunâtre, disparais- sant avec l’âge. Spores hyalines, oblongues, arrondies aux sommets ou un peu atténuées à l’un d'eux, d’abord simples, puis très nettement bi-loculaires, très souvent resserrées au milieu, de Omm,010 à Omm 014 de long, environ 2 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylin- driques ou à peine renflées au milieu, de Omm,028 à Onm,033 de long, sur Omm, 009 à Omm 011 de large. Paraphyses hya- lines, agglutinées, non articulées, un peu épaisses au som- met. Epithecium et Thecium incolores. Hypothecium ou in- colore ou un peu jaunâtre. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Bleuit très légèrement la gélatine hyméniale, ro K Sans action. Ca, el Habit. — Espèce fort rare dans nos limites et découverte par M. Muller aux pitons du Salève où il l’a recueillie autrefois en ascez grande abon- dance à la base des jeunes hêtres. Nous l’y avons retrouvée en 1885, mais en petit nombre. La B. rugulosa se distingue immédiatement des B. pi- neti et lutea, par sa teinte rousse et non plus carnée, de la B. minuta par ses apothécies plus planes et de plus grande dimension. 7. BIATORINA ATRO PURPUREA Mass., Ric., p. 135; Kœærb., Par., p.142; Th. M. Fr., L. Sc., p. 565. Biatorina adpressa Hepp, L. F, Patellaria atropurpurea J. Mull., Princ., p. 397. Lecidea atropurpurea Stitz., L, H., p. 153; Leïight., L. G. B., p. 338. Lecidea sphœroides $. atropurpurea Schær., Spic.. p. 165. Exs. Hepp, L. F,, no 279. Thalle très mince, lépreux ou granuleux, d’un gris cen- dré, souvent nul. Æypothalle indistinct. Apothécies moyennes, 0,5 à 0,9 mill. de diam., adnées, à disque d’un brun pourpré, allant au noirâtre, plus clair étant humecté, plan d’abord et entouré d’une marge mince, unie, plus pâle ; puis devenant avec l’âge convexe et immarginé. Spores hyalines, ellipsoïdales, bien nettement bi-loculaires, de Omm,010 à Onm,015 de long, environ 2 fois p. I. q. L., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques assez fortement épaissies au sommet, de Omm,045 de long, sur Omm,012 de large. Paraphyses peu agglutinées, hyalines à la base, bru- nissant au sommet où elles sont renflées. Epithecium brun. Thecium brun clair. Hypothecium incolore. Spermogonies petites, pâles. Stérygmates simples. Sper- muties droites, de Omm,003 à Onm,004 de long, 3 à 4 fois plus 11210 Pose Sans action sur le thalle. Colore en rouge vineux la gélatine hyméniale. fe Sans action sur le thalle, ni sur l’'Hymenium, Ca, el 6 Habit. — Espèce rare dans nos limites ; sur un sapin en descendant du | Chasseral sur le lac de Bienne, sur l'écorce d’un jeune pin au bois de Veyrier (J. Mull.), près de Zurich (Stitz.). 8. BIATORINA LENTICULARIS Koœærb., Syst., p. 191 ; Th°Er; 1-Sc., p:507: Arn. Jura, p. 118: Lecidea lenticularis Ach., Syn., p. 23; Nyl., Scand., 249; Stitz., L. 1H, 210 Lecidea chalybeia Borr., Schær., En., p. 117; Nyl., Prod., p. 136. Thalle variant beaucoup, tantôt brun ou noirâtre, tantôt orisâtre, granuleux ou aréolé, souvent nul. Æypothalle plus clair quand le Thalle existe. Apothécies petites, n’atteignant guère que 0,5 millim. de diam., à disque plan, noir ou brun noir; à marge entière plus où moins visible et de teinte un peu plus pâle. Spores hyalines, oblongues, ellipsoïdales, ordinairement bi-locu- laires, mais souvent simples cependant, de Onm,007 à Omm,O11 de long, environ 3 fois à 3 fois 1/2 p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées ‘au som- met, de Onn,033 à Onm 038 de long sur 0mm,007 à Onm,010 de large. Paraphgses hyalines à la base, ordinairement peu ag- glutinées, mais toujours libres au sommet où elles sont d’un brun noirâtre ou verdâtre et sensiblement épaissies. Epithe- cium noirâtre. Thecium souvent un peu verdâtre, surtout à la base. Hypothecium brun clair ou plus souvent incolore. Spermogonies non étudiées. a Var. vulgaris Th. Fr., Exs. Hepp, 12; Flagey, 34. — Thaile brun ou grisàtre. Apothécies brun-noir, souvent peu marginées. 8 Var. nigro-clavata Nyl.; Exs. Hepp, 15; Flagey, 275 (mé- langée à Arthr. acclinis). — Thalle presque nul. Apothécies noires, ordinairement marginées. Spores presque toujours Sim- ples. y Var. pulicaris Mass.; Exs. Hepp, n° 12. — Thalle d’un brun pâle ou jaunâtre. Apothécies devenant rouge quand on les hu- mecte, 0 — pl I Sans action sur le thalle. | Bleuit puis rougit la gélatine hyméniale. K | Sans action sur le thalle, ni sur l’'Hymenium. Ca, cl Habit — La var. vulgaris est très répandue dans toutes nos limites, mais plus encore dans la plaine et surtout autour de Besançon sur les ro- chers calcaires et sur les vieux murs construits en calcaire oxfordien. La var. nigroclovata corticicole est beaucoup plus rare : sur des écorces à Zurich (Hepp}), à Genève (J. Muller), sur de jeunes noyers à Montferrand (Flagey) mélangés à Arthrospora acclinis (Th. Fr.). 9. BIATORINA GLOBULOSA Th. M. Fr., L. Sc., p. 57%5; Anne, Juno, p. 115 -Koœrb. Syst. Biatora globulosa Hepp, F. E,. Patellaria globulosa J. Mull., Princ., p. 397. Bilimbia globulosa Br. et Rostr., Dan., p. 100. Lecidea globulosa FIk., D. Lich.; Nyl., Lapp., p. 149 ; Leight., L. G. PB, D: 994. Exs. Hepp, Æ. F.. n° 16; Flagey, n° 271. Thalle très mince, inégal, d’un blane grisâtre, lépreux, granuleux ou même verruqueux, parfois nul. Æypothalle in- distinct. Apothécies petites, de 0,2 à 0,4 mill. de diamètre, ordinai- rement adnées, à disque noir ou brun noir, hémisphérique et immarginé dès le jeune âge. Spores oblongues ou fusi- formes, hyalines, grêles, bi-loculaires, de Omm,009 à Omm 013 de long, environ 4 à 5 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, droites, un peu élargies au sommet, de Onm 037 à Omm,040 de long sur Omm 010 de large. Paraphyses hyalines à la base, un peu noirâtres au sommet, légèrement agglutinées. Thecium peu coloré. Hy- pothecium incolore ou très peu brunâtre. Spermogonies petites, peu saillantes, brunâtres à la sur- face. Stérygmates simples. Spermaties grêles, droites, ra- rement courbées, de Onm, 004 à Onm 006 de long. Sans action sur le thalle. : Teint la gélatine hyméniale en bleu puis en violet, où — Sans action sur le thalle. Bleuit légèrement le sommet des paraphyses. Ca, el Sans action. K Habit. — Espèce assez peu répandue dans nos limites, ou méconnue, ce qui est infiniment plus probable : sur de vieux pins du bois de Venge- ron et au-dessus de Monétier (J. Mull.), sur de vieux saules dans les envi- rons de Bourg (Flagey). 10. BIATORINA MINUTA (non Mas., Rice. nec Arn., Jura). Patellaria minuta J. Mull., Princ., p. 397. Biatora minuta Næg. et Hepp. Lecidea anomala à. minuta Schær., En., p. 139. Exs Schær., LH, 211; Hepp; F1 B.:.n0 17. Thalle indéterminé, mince, granuleux, blanchâtre ou d’un gris verdâtre. Hypothalle indistüincet. Apothécies petites, de 0,925 à 0,35 mill. de diamètre et sou- vent moins, nombreuses, adnées, d’un roux plus ou moins foncé, allant parfois jusqu’au noîratre, d’abord planes et à marge entière un peu plus pâle, puis devenant très promp- tement convexes et immarginées. Spores hyalines, oblon- gues, ellipsoïdales, très longues à se développer entièrement et simples d’abord, mais nettement bi-loculaires à leur en- tier développement, non resserrées au milieu, de O0m®,009 à Omm 012 de long, environ ? fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, un peu renflées au sommet, de Omm,032 à Omm 035 de long, sur Onm 008 à Omm,009 de large. Paraphyses hyalines, minces, enchevé- | trées, très peu distinctes, incolores au sommet où elles sont peu renflées. Épithecium brunâtre. Thecium et Hypothe- cium incolores. Spermogonies non étudiées. I Teint en violet, puis en rouge vineux la gélatine hyméniale. K Sans action sur le thalie. Sans action sur l’'Hymenium., Ca, cl Sans action, 2 O0 Habit, — Assez répandue dans nos plaines sur les saules et les peu- pliers : Dole, Thoruise. Aussi près de Genève (J. Mull.). La B. minuta fournit encore uu exemple de l’inconvénient qui se pré- sente quand on établit sa classification sur le rebord thallin. Cette espèce devrait évidemment se placer à côté de la Lecania cyrtella dont elle est excessivement voisine. 41. BIATORINA SYNOTHEA Koœrb., Par., p. 144 (a); Th. Fr., Be SCD oc Arch. Jura, p: 172: Biatora synothea Hepp, E. F. Patellaria synothea J, Mull., Princ., p. 397. Lecidea synothea Schær., En., p. 134. Lecidea parissima Nyl. in J. Linn. Lecidea fungicola Ach., Un., p. 672. Exs. Hepp, 14; Maleb., 387. Thalle mince ou un peu épais, granuleux, d’un vert glauque ou grisâtre, souvent nul. Hypothalle indistinct. Apothécies petites, de 0,2 à 0,4 mill. de diamètre, ordinai- rement adnées, à disque noir, mais devenant d’un brun ver- dâtre quand on l’humecte, convexe et immarginé dès le jeune âge. Spores oblongues, ellipsoïdales, ou fusiformes, hya- lines, d'abord simples, puis bi-loculaires, de Omm,007 à Omm,019 dedon environ 2? 1/2%4-3°fois p L\q.1, reémiermeées au nombre de 8 dans des thèques courtes, renflées au sommet, de Onm,030 de long, sur Om, 010 de large. Paraphyses colo- rées dans toute leur étendue d’un brun sale peu foncé à la base, agglutinées, renflées et légèrement articulées à la partie supérieure où elles sont d'un brun jaunâtre. ÆEpithecium brun. Thecium peu coloré. Hypothecium jaune. Spermogonies se présentant sous la forme de petites sail- les brunâtres ou grisâtres. Siérygmates simples. Sperma- tes droites ou courbes, de Onm,00% à Onm,05 de long, envir. 3 fois p. L. q. 1. Sans action sur le thalle, Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en violet. eo Sans action sur le thalle. Teint l'Epithecium en rose (réaction caractéristique). Ca, cl Sans action. Habit. — Espèce disséminée sur les vieilles palissades de sapin des montagnes du Jura, mais peu commune : la Dôle (J. Mull.), le Suchet, le Chasseron (Flagey). GENRE X. CATILLARIA Koœærb. Thalle crustacé, quelquefois déterminé, souvent aréolé, de couleur très variable, blanchâtre, ochreux, ou noirâtre. Apo- thécies complètement noires, même étant humectées, ses- siles ou innées. Spores ellipsoïdales ou oblongues, bi-locu- laires ; mais non polariloculaires. Hypothecium toujours de couleur foncée. Spermaties cylindriques, droites. Stéryg- mates simples. 4, Thalle d’un blanc glauque cendré. Apothécies grandes..,.,. A Cd D A DA an C. grossa Blomb. 2, Thalle d'un jaune ochracé. Apothécies moyennes... C. lutosa Kærb. 3. Thalle noirâtre plus ou moins foncé.......,...... 4 4, Thalle peu développé, gris noir. Apothécies moyen-. nes. Plante ealcicole nee eee PS0 LOS die MGUE Thalle plus développé, ordinairement limité par l’hypothalle. Apothécies petites. Plante silicicole. C. chalybeia Mass. 4. CATILLARIA GROSSA Blomb., Vet. Ak. F., p. 122; Th M Er L> Sc p.587 Catillaria premnea Kœrb., Syst., p. 251. Lecidea premnea Fr., L. E., p. 329. Lecidea grossa Pers., Scand., p. 239; Leight., F1. G. B., p. 328. Exs. Hepp, 647. Thalle mince, lépreux, plus rarement subcartilagineux, fendillé, d’un blanc glauque cendré. Hypothalle indistinet. Apothécies grandes, de 1 à 1,6 mill. de diamètre, sessiles, à disque plan d’un noir opaque, entouré d’une marge épaisse et flexueuse, d’un noir brillant, puis devenant avec l’âge convexe et immarginé. Spores hyalines, ellipsoïdales, bis- Log = coctiformes, bi-loculaires, de Omm,090 à Omm, 098 de long, env. 2 à 2 1/2 fois p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renflées au sommet, atténuées à la base, de=02%090 2 02m 100 de Tong, Sur Onm 018-à 0% 025 de large. Paraphyses minces, agglutinées, hyalines à la base, d'un vert-brun pourpré au sommet. Epithecium d'un vert- bleu noirâtre. Thecium presque incolore ou très pâle. Hypo- thecium d’un brun noirâtre ou pourpré. Spermogonies peu saillantes. Spermaties oblongues, ellip- soidales, de Omm,005 à Omm,004 de long, envir. 2 à 2 1/2 fois pe del. I Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en violet. Sans action sur le thalle. F Teint l’Epithecium et l’'Hypothecium en brun-pourpré. Ca, cl Sans effet. Habit. — Espèce rare dans nos limites : récoltée autrefois par le doc- teur Mougeot dans les basses Vosges; sur un jeune frêne près de Dole (Flagey). Elle est beaucoup plus abondante dans tout l’Ouest et le Nord- Ouest de la France. Egalement peu rare en Angleterre (Leight.). 9, CATILLARIA LUTOSA Kœrb., Parerga., p. 194. Catillaria Philippea Mass., Geneac., p. 19. Biatora lutosa Hepp, E. F. Lecidea lutosa Schær., En., p. 116; Leight., L. G. B., p. 326. Exs. Hepp, E. F., n° 506. Thalle orbiculaire, souvent déterminé et même sublobulé. tartareux ou aréolé d’un jaune ochracé. Hypothalle d’un brun noirâtre. Apothécies moyennes, de 0,7 à 1 mill. de diamètre, innées ou adnées, à disque noir, d’abord immarginé, puis entouré d’une marge entière assez saillante. Spores hyalines, ellip- soidales ou plus souvent resserrées dans le milieu, bi-locu- laires, de Onm 011 à Oum 013 de long, env. 2 fois p. L. q.Ï., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm 040 à Onm,044 de long sur Onm,010 à Onm,O1T de large. Paraphyses légèrement agglutinées à la base, libres et renflées au sommet où elles sont d’un vert noirâtre. Epi- thecium noir. Thecium jaunâtre. Hypothecium d’un brun noirâtre foncé. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu violet. Sans action sur le thalle. | Rougit un peu la couleur brune de l'Hypothecium. Ca, cl Sans effet. Habit. — Espèce très rare dans nos limites : sur des calcaires près de Genève (J. Mull.), au sommet du Chasseral? et à la base du Chasseron ! N’existe pas dans les Vosges. 3. CATILLARIA CHALYBEIA Mass., Rich., p. 79; J. Mull., Cluss:; p398% Arp:, Ty, xx. Biatora holomelæna f. chalybeia Hepp, E. F. Lecidea chalybeia Borr. in ÆE. Bot.; Schær., En., p. 117; Leight, L. G:, B., p. 327. Exs. Hepp, E. F1., n° 13. Thalle aréolé ou tartareux d’un roux noirâtre. Hypothalle noir débordant et limitant le Thalle. Apothécies petites ne dépassant guère 0,6 à 0,7 millim. de diamètre, adnées ou presque sessiles, à disque noir, plan entouré d’une marge concolore entière et peu saillante. Spores hyalines, bi-loculaires, linéaires, oblongues, de Onm 006 à Onm 010 de long, environ 2 1/2 à 3 fois p. I. q. E., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu ren flées au sommet, de Onm,036 à Omm,039 de long sur Omm,007 à Onm, 009 de large. Paraphyses très peu agglutinées à la base, libres et renflées au sommet où elles sont noirâtres. Epithecium d’un bleu noir. Thecium jaunâtre. Hypothecium d’un brun noirâtre. Spermogonies très petites, semi-globuleuses. Spermaties ellipsoïdales d'environ Onn,006 de long, env. 5 fois p. I. q. I. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en violet. { Sans action sur le thalle. | Sans action sur l’'Hymenium, rougit un peu l’Hypothecium. Ca, cl Sans action. K Habit. — Quoique cette espèce ne soit pas très commune nulle part, c’est cependant la moins rare de nos Catillaria : sur des blocs en décom- position sous Mornex près de Genève (J. Mull.); sur des blocs erratiques au-dessus de Thoüry (Aïn) ; plus répandue dans les Vosges : Remiremont, Bruyères, le Hohneck. La Catillaria chalybeïa est absolument silicicole. 4. GATILLARIA TRISTIS. Patellaria tristis J. Mull., Princ., p. 398. Catillaria athallina f. tristis Arn., Jura, p. 174. Exs. Arnold, 298, à, b. Thalle très mince, très peu développé, sub-lépreux, d’un gris cendré noirâtre, ou un peu ochracé. Hypothalle indis- tinct. Apothécies moyennes, de 0,7 à 1 mill. de diam., sessiles, à disque plan d’un noir foncé brillant entouré d’une marge mince entière, également noire, devenant avec l’âge convexe et immarginé. Spores hyalines, oblongues, ellipsoïdales, ob- tuses, peu resserrées au milieu, bi-loculaires, de Omm,009 à Oum, 012 de long, environ 2 à 2 1/2 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, obovoides, de Oum, 045 à Omm,050 de long, sur Omm 010 à Onm O11 de large. Paraphyses agglutinées, non articulées, hyalines à la base, épaissies au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. Epithecium d’un brun verdâtre. Thecium pâle. Hypothecium épais d’un brun noir. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Teint en bleu, puis en violet la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. : | Avive la couleur brune de l’Epithecium et de l'Hypothecium. Habit. — Espèce presque inconnue dans nos limites. Découverte par te] ©) Le 9) nn M. Muller, sur les rochers calcaires montagneux, décrite dans les Prin- cipes de classification, p. 398, mais sans indication de localité. La Catillaria &ihallina f. acrustacea Arn., Jur., p. 174. Exs. Hepp, n° 499, qui est une variété voisine, n’a pas encore été trouvée dans nos limites. GENRE XI. BIATORELLA Th. M. Fr. Thalle crustacé, quelquefois déterminé, plus souvent uni- forme, parfois nul. Apothécies biatorines ou lécidéines, in- nées, adnées, ou sessiles. Spores simples, ellipsoïdales, ou globuleuses, très petites, renfermées en grand nombre dans les thèques. Aypothecium clair ou foncé. Spermaties cylin- driques ou ellipsoïdales, droites. Stérygmates ordinairement simples. 4. Thalle mince, uniforme. Apothécies nette- ment biatorines. Hypothecium incolore, ou de couleur claire (Eubiatorella)..... 2 Thalle ordinairement bien déterminé. Apo- thécies lécidéines innées. Hypothecium incolore, ou de couleur claire (Sporaæs- LOL) ee ER Fee A .. B. morio (Mass.) Thalle très mince, ou ordinairement nul. Apothécies lécidéines adnées, ou sessiles. Epithecium carbonacé (Sarcogyne).... 3 9, Apothécies d’un brun rosé. Spores oblon- QUES A NA te ANT ERA AT ARE RAR B. fossarum Th. Fr. Apothécies d’un brun roux. Spores globu- leuses. Thalle gris. Sur les résineux. ... B. resinæ (Mass.) Apothécies d’un roux carné. Spores globu- leuses. Thalle verdâtre. Sur les arbres RON RÉSINEUNA AE ATEN PARA B. monasteriensis (Lahm.) @E) Apothécies moyennes, ordinairement prui- neuses. Hypotheciumeelair "PEN B. pruinosa Th. Fr. Apothécies petites, ordinairement nues, difforme, à bord élevé et involuté. Hypo- theciumiClatr nur sages ot Rae B. simplex Br. et Rostr. Apothécies grandes, nues, à disque bien visible. Hypothecium noir....... ...... B. eucarpa (Nyl:) L RS = LOUE S de + =", A ?) L PRE ee 4 EUBIATORELLA Th. M. Fr. 1. BIATORELLA FOSSARUM Th. Fr., L. Se., p. 397; Arn., Jura, p. 190. Biatorella Rousselii Kœrb., Parerga, p. (24. Biatora Rousselii Dr. et Mont., Algér., p. 269. Lecidea fossarum Duf.; Nyl., Prod. p. 362; Leight., L. G. B.. p. 383; So L-et,:p. 171. Exs. Malbr., n° 337. Thalle très mince, granuleux, lépreux, ou pulvérulent, d’un vert cendré, souvent nul. Æypothalle indistinet. Apothécies moyennes, de 0,8 à 4 mill. de diam., adnées, à disque convexe et immarginé d’un rose carné, ou rougeûtre. Spores hyalines, oblongues, simples, de Omm 007 à Omm 012 de long, env. 3 fois p. 1. q. L., renfermées en grand nombre dans des thèques venirues de Onm,052 de long sur Omm.012 de large. Paraphyses grêles, hyalines à la base, peu agglu- tinées, toujours libres au sommet où elles sont jaunâtres. Epithecium très mince, peu coloré. Thecium épais, incolore. Hypothecium d’un jaune très pâle. Spermogonies non étudiées. Sans action sur le thalle. Colore en bleu la gélatine hyméniale. K Gui Sans action sur le thalle, sur l’'Hymenium ou l’'Hypothecium. C 1 Habit. — Cette espèce, qui se rencontre çà et là dans le Nord-Ouest de la France, paraît excessivement rare dans nos limites, si même elle existe. Je crois l’avoir rencontrée sur la terre humide sous les sapins, en montant au ballon d'Alsace ; maïs c’est très douteux et entièrement à vérifier. 2. BIATORELLA RESINAE. Tromera resinæ Mass.; Kœrb., Parerga, p. 453. Pecidea resinæ Nyl, L Sc, p.213; Leisht., L G.:B: p.383; Stit., BH ip. 171, Exs. Hepp, 332. SG 2 Thalle lépreux, ou granuleux, d’un gris cendré devenant verdâtre quand il est humecté, souvent nul. Æypothalle in- distinct. ÂApothécies moyennes, de 0,6 à 0,9 mill. de diamètre, ses- siles ou adnées, à disque d’un brun jaundtre ou rougeûtre, d'abord plan et bordé par une petite marge plus claire, puis devenant très promptement convexe et immarginé. Spores hyalines, simples, globuleuses, de Onm,0025 à OQnm,0035 de diamètre, renfermées en très grand nombre dans des thèques ventrues, très atténuées à la base, de Omm 050 à 0mm,055 de long sur Omm Of à Onm 012 de large. Paraphyses hyalines, très grèles, peu agglutinées et peu renflées au sommet. Æpi- thecium d’un brun olivâtre. Thecium et Hypothecium inco- lore. Spermogonies sphéroïdales, d’un brun-jaunâtre clair. Sper- maties petites, globuleuses (Leight.), ou ovoïdales (Th. Fr.). SU CE TT NT NE TR I Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. ; L K s Sans action. Ca, el Habit. — Cette espèce est probablement assez disséminée sur les écorces des sapins dans les montagnes du Jura : récoltée dans ces conditions au Salève par le doct. J. Muller et aux Voirons par M.'Rome. 3. BIATORELLA MONASTERIENSIS. Bialoridium monasteriense Lahm.; Kærb., Par., p. 172; J. Mull. Class ip0395 Lecidea elegans Zw.; Stitz., L. H., p. 172. Exs. Flagey, L. F, C., n° 452. Thalle lépreux, ou granuleux d’un vert grisâtre, devenant beaucoup plus gai quand il est humecté. ypothalle plus blanchâtre, puis distinct. | Apothécies moyennes, de 0,6 à 9,9 mill. de diamètre, nom- breuses et rapprochées par endroits, sessiles, à disque d’un jaune carné, plan et bordé par une petite marge rugueuse « + Ha ST plus claire, puis devenant avec l’âge convexe et immarginé. Spores hyalines, simples, globuleuses, de 0mm,002 à Onm 003 de diamètre, contenues en grand nombre dans des thèques venirues et élargies au sommet, de Onm 050 à Omm 058 de long sur Onm,012 à Onm,014 de large. Paraphyses hyalines, très grêles, peu agglutinées. Epithecium d’un jaune pâle. Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies non étudiées. Sans action Sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. K Sans action. Ca, cl Habit. — Cette espèce est excessivement rare dans nos limites. Elle n’est connue que près de Genève où elle à été récoltée sur un frêne par Baldinger et sur un tilleul par le doct. J. Muller, qui à bien voulu nous donner les échantillons publiés dans nos Lichens de Franche-Comté. xx SPORASTATIA Mass. 4. BIATORELLA MORIC. Biatorella testudinea Mass., Rich., p. 131 ; Th. Fries, L. sc., p. 408. Sporastatia morio Kærb., Syst. p. 265. Sporastatia testudinea Mass., Geneac., p. 9. cd nonone, LUE.) pr 919; Nyl) LE /sc ip 200: Shtz. "LT. p. 197. Thalle orbiculaire, déterminé, à aréole d’un vert olive noi- râtre, ou d’un jaune cuivré brillant au milieu, noires au bord par suite de l’Hypothalle qui déborde et les limite. Apothécies moyennes, de 0,5 à 0,8 mill. de diam., innées, souvent difformes, ne dépassant pas le Thalle, à disque pas- sant du roux au noirâtre, planes ou un peu convexes, bor- dées par une marge noire. Spores hyalines, simples, ellip- Soïdales ou ovoïdales, de Om,0095 à Onm,003 de long, env. 11/2 fois p. l. q. L., renfermées en grand nombre dans des thèques très nettement renflées au milieu, de 0"m,050 à Om0521dée long, sur Onm 012 à Onm 015 de large. Para- physes assez robustes, peu agglutinées, hyalines à la base, d’un vert brunâtre au sommet où elles sont peu ou pas ren- flées. Epithecium noirâtre. Thecium plus pâle ou presque clair. Hypothecium incolore ou peu coloré. | Spermogonies non étudiées. a Var. pallens Th. M. Fr.; Exs. Schær., L. H., 297. — Thalle : pâle de teinte cuivrée. : B Var. testudinea. Exs. Hepp, 603. — Thalle de couleur foncée, noîr ou gris nor, avec des verrues rousses arrondies. { Sans action sur le thalle. | | Teint en bleu, puis en violet l'Hymenium. à Teint en jaune la médulle. Sans action ni sur l'Hymenium, ni sur l'Hypothecium. Ca, cl Sans action. K + Ca, cl Colore la médulle en rouge vermillon. K Habit. — La var. à n’a jamais été signalée dans nos limites. Je crois avoir rencontré la var. 8 tout au sommet du Hohneck sur des granites, mais c’est à vérifier. C'est une espèce toujours rare et qui croit sur les sonunets élevés des Alpes granitiques ou micacées. kkxk SARCOGVNE Mass. 9. BIATORELLA PRUINOSA Th. M. Fr. L. Sc., p. 406. Sarcogyne pruinosa Kærb., Syst. p. 267; Arn., Jura, p. 102. Lecanora pruinosa Nyl., L. sc., p. 176; Stit., L. H., p. 134. Lecidea pruinosa Nyl., Prod.. p. 146. Lecidea immersa Smmrft., Suppl. p. 152. Exs. Hepp, F. E., 143; Flagéy, L. F. C., 138. Thalle mince, fendillé ou lépreux, d’un blanc grisâtre, souvent à peu près nul. Mypothalle indistinct. 1 Apothécies assez grandes, de 0,6 à 1,2 mill. de diamètre, 1 innées, où peu saillantes, quelquefois anguleuses, à disque noir à l’état sec, mais souvent couvert d’une pruine bleuâtre,« d’un brun rougeûtre, étant humecté, plan et bordé par une marge concolore, mince, entière et souvent flexueuse. Sporese hyalines, simples, ellipsoïdales, de O0mn,004 à Omm,006 des HF OOo long, environ 2 fois p. |. q. L., renfermées en grand nombre dans des thèques oblongues, de Omm 060 à Onm 065 de long, sur Onm,025 à Onn,030 de large. Paraphyses peu robustes, agglutinées, un peu renflées au sommet où elles sont noi- ratres, étant hyalines à la base. Epithecium brun, assez épais. Thecium jaunâtre. Æypothecium mince, jaunâtre ou incolore. Spermogonies petites, immergées aux trois quarts. Sper- mauties droites, cylindriques. Sans action sur le thalle. Bleuit la gélatine hyméniale. K Sans action sur le thalle, ni sur l'Hymenium. CaricE Häâbit. — Espèce des plus répandues depuis la plaine aux sommités dans le Doubs, le Jura, la Haute-Saône et les Vosges. Elle affectionne surtout les vieux murs calcaires et les crépis, sans fuir absolument la silice. 6. BIATORELLA SIMPLEX Br. et Rostr., Dan., p. 415; DANS ESC "D 42407 Sarcogyne simplex Nyl., Alg., p. 337; Arn., Jura, p. 102. Becanona simples Nyl., L.sc., p. 176; Leight., L' G: B., p.110; Stit., ME Sp. 135: Lecidea simplex Nyl., Prod., p. 146. Lichen simplex Dav.; Ach., Prod., p. 78. Exs. Kœrb., 377; Arn., 895. Thalle très mince, grisâtre, ordinairement nul. Hypothalle indistinct quand le Thalle existe. Apothécies petites ou moyennes, ne dépassant guère 0,7 à 0,8 mill. de diam., ordinairement nues, plissées, flexueuses, ou même difformes, à disque d’un noir sanguinolent, mais très peu visible à cause d’un rebord épais, élevé, assez for- tement involuté, ce qui donne souvent à l’Apothécie un aspect urcéolé. Spores hyalines, simples, de Onm,003 à Omm 005 de long, env. 2 à 2,5 fois p. 1. p. L., renfermées en grand nombre dans des thèques ventrues, à parois minces, ee MO == de Onm,055 à Onm,060 de long, sur 0m,030 de large. Para- physes grèles, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont noirâtres, étant hyalines à la base. Epithecium noir, irès épais. Thecium mince, jaunâtre. Hypothecium incolore. Spermogonies non étudiées. Teint la gélatine hyméniale en bleu passant promptement au rouge Sans action sur le thalle. | vineux K Sans action sur le thalle. Ga cl Habit. — Cette espèce est beaucoup plus rare que la précédente, et, au leu d’alfectionner les calcaires, elle ne se rencontre que sur la silice : sur des grès décomposés près de Remiremont et de Bruyères (Nosges) (Fla- gey), au Salève et près de Monvoisin (J. Mull.). 7. BIATORELLA EUCARPA. Biatorella clavus Th. M. Fr., p. 409. Lecanora eucarpa Nyl., L. sc., p. 176 ; Leight., L. G. B:, p. 168; Süt., LCD Ar Patellaria clavus D. C. F1. Fr. I, p. 348. Thalle indistinct. Apothécies grandes, de 1,2 à 1,8 mill. de diam., souvent plissées et flexueuses, ordinairement confluentes, sessiles, quelquefois même un peu stpitées, à disque plan ou un peu concave, non pruineux, noir à l’état sec, sanguinolent étant humecté, entouré d’une marge noire rugueuse, persistante. Spores hyalines, simples, ellipsoïdales, de Omm,003 à Onm 005 de long, env. 2 fois p. L. q. L., renfermées en grand nombre dans des thèques minces, ventrues, de Oum,055 à Omm 060 de long, sur Onm,096 à Omm,098 de large. Paraphyses grêles, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont noirâtres, étant hyalines à la base. Æpithecium épais, noir. Thecium rouge vineux où brun. Æypothecium brun noir. Spermogonies non ctudiées. Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. ; 4 4 + ; 1 2. FEI USER à Er K : Sans action sur le thalle ni sur l’'Hymenium. Ca, cl Habit. — Cette espèce est très rare dans nos limites, ou du moins mé- connue : sur les rives de la Dranse près Bovernier (J. Mull.). Comme la B. simplex, la B. eucarpa est silicicole. GENRE XII. PSCRA Mass. Thalle tout à fait squameux, ou crustacé en partie, effi- guré et terminé par des lobes ordinairement bien visibles. Hypothalle distinet de couleur très variée. Apothécies biato- rines ou lécidéines. Spores hyalines, simples, au nombre de 8 dans les thèques. Spermaties ellipsoïdales ou cylindriques. dnlleloutsqmameuxs. tr..." “Ho alt cie a 00e 24 Thalle crustacé au centre, squameux au bord SOMBRE ee nn eheemelnele et ee A Abe EEE 3 2, Squames grandes, apprimées, brunes à l'état sec, vertes étant humides. Apothécies brun-noir..,. P. lurida Kœrb. Squames plus petites, ascendantes, glauques, fauves, ou brunâtres. Apothécies noires, opa- CS ne ceci sn ere au ei 10e . P. ostreata Hoffm. ÉD Re eine Die me ete ce cale P. lestacea Hoffm. Squames d'un beau rouge, ou d’un rose pâle. ADOBE CIESOIRES AA ne Len et aeetiels P. decipiens Kœærb. 93, Thalle crustacé au centre, squamuleux seulement au bord, d'un brun roux, ainsi que les Apothé- CRE à dy 0 0e MR RER Sn Nr te P. atro-rufa Th. Fr. 1. PSORA LURIDA Kœærb., Syst., p. 176; J. Mull., Cluss., Doom Jura, p.149: Biatora lurida., Fr., L. E., p. 258. Lecidea lurida on. Méth., DE NN ASC D 1926 S0t7. 0 EE p. 146. Lichen luridus Sw. in N. Act. Ups., p. 2417. Exs. Hepp, F. E., 191; Flagey, L. F. C., 133 et 249. Thalle formant souvent de petites touffes orbiculaires et D ce bombées, squameux, à squames imbriquées, libres au bord, sinuées lobées, d’un brun jaunâtre ou noirätre à l’état sec, vert-olivâtre, humecté. Hypothalle noir. Apothécies grandes, atteignant 1,4 à 1,6 mill. de diamètre, adnées ou presque sessiles, à disque plan, non pruineux, d’un brun noirâtre, entouré par une marge flexueuse, con- colore; avec l’âge la marge disparaît et le disque devient convexe. Spores hyalines, simples, ellipsoïdales, de Onm 013 à Omm,015 de long, env. 2 à 2 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Onm,048 à Onm 052 de long, sur Onm,012 à Onm, 014 de large. Paraphyses assez robustes, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont noirâtres. Epithecium et Thecium brun-noir. Hypothecium brun plus clair. Spermaties ellipsoïdales, ou subeylindriques (Mudd.). Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en brun vineux. K | Sans action sur le thalle ni sur l’hymenium. Ca, el Habit. — Cette espèce est commune et abondante dans les fentes des rochers calcaires, depuis la plaine jusqu'aux sommités du Jura; parfois aussi sur la terre. Elle est beaucoup plus rare dans les Vosges et presque nulle sur la silice. Dans les environs de Besançon le thalle porte souvent en parasites de beaux échantillons de Synalissa symphoreu. 2. PSORA TESTACEA Hoffm., PI. Lich. I, p. 99; Kœrb., Syst., p.177; J. Mull., Class., p.381; Arn., Jura, p. 148: Biatora testacea Kr., L. E., p. 251. Lecidea testacea Ach., Meth.. p. 80; Nyl., L. sc., p. 193; Th. Fr., L: sc.. p. 414; Stitz., L. H., p. 147. * Lecanora testacea Ach., Un.. p. 409. Lichen testaceus Ach., Prod., p. 9%. Exs. Schær., 468 ; Hepp, FE. 936; Flagey, L. FC, mo 391, Thalle apprimé, squameux, à squames sub-imbriquées, lobées, sinuées, d’un jaune chamois ou cendré en dessus, blanches au bord. Hypothalle noir. se QE Apothécies très grandes, de À à 3 mill. de diamètre, ses- siles, à disque d’un roux orangé ou testacé, plan dans le très jeune âge et bordé par une marge plus pâle, puis devenant très promptement convexe et immarginé. Elles deviennent avec l’âge rugueuses et difformes. Spores hyalines, simples, ellipsoïdales, de Omm O11 à Omm,014 de long, env. 2 fois p. I. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,047 à Omm,050 de long, sur Omm,009 à Omm, 011 de large. Paraphyses assez robustes, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont jaune orangé. Epithe- cium d’un jaune clair. Thecium et Hypothecium incolores. Spermaties moins ellipsoïdales et plus allongées-cylindri- ques que celles de la Psora lurida. I Sans action sur le thalle. Teint en bleu pâle la gélatine hyméniale. \ Sans action sur le thalle. K Teint en rose violet intense l'Epithecium et le sommet des Para- | physes. Ca, cl Sans action. Habit. — Espèce rare dans nos limites, quoique assez largement dissé- minée. R. R. entre la Croisette et la Grande gorge, au Salève (J. Mull.) ; près d'Orbe, Suisse (Boissier et Reuter) ; sur un rocher calcaire entre la gare de Mesnay et Arbois (Flagey), associée à Acarospora macrocarpa (Hepp), comme cela arrive souvent, du reste, ces deux plantes ayant une véritable prédilection l’une pour l’autre. 3. PSORA DECIPIENS Koœærb., Syst., p. 177; Th. M. Fr., DSC D Ate; Nrn Jura D: 148: Biatora decipiens Fr., L. E., p. 252. Lecidea decipiens Ach., Meth., p. 80; Nyl., L. scand., p. 214; Stitz., PH p.179; Lecanora decipiens Ach., Un., p. 409. Lichen decipiens Ehrh. in H. Stirp. (1789), p. 7. Exs. Schær., 164; Hepp, 120 ; Flagevy, 383. Thalle apprimé, squameux, à squames sub-imbriquées, à lobes arrondis, crénelés, souvent sinueux aux bords, d’un rose foncé allant jusqu’au rouge en dessus, blanchâtre en UE + dessous et à la marge, quelquefois même blanc partout dans de vieux échantillons. Hypothalle spongieux, noirâtre. Apothécies de 0,8 à 1,2 de diamètre, adnées, à disque d’un beau noir, d'abord presque plan et bordé par une légère marge, entière, plus pâle, puis devenant promptement con- vexe et immarginé. Spores hyalines, simples, oblongues, de Onm,012 à Onm,015 de long, env. 3 fois p. |. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,052 à Omm 058 de long sur Onm O11 à Onm 013 de large. Paraphyses assez robustes, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont brunâtres. Epithecium brun. Thecium peu coloré. Hypothecium brun pâle. Spermogonies brunes, presque immergées. Spermalies cylindriques, droites, d'environ Omm,005 de long. Stéryg- mates simples, rarement légèrement articulés. Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. I Sans action sur le thalle. Teint en violet l’Epithecium et le sommet des Paraphyses.. Ca, cl Sans action. Habit. — Cette espèce est largement disséminée dans le Doubs et le Jura, toujours sur les calcaires. Elle n’est nulle part commune. Elle croit ordinairement sur la terre aride des:pelouses sèches : Besançon. Mont- ferrand, Pontarlier, Dole, le bas du Noirmont près de la Cure, les en- virons de Genève. Je ne l’ai pas rencontrée dans les Vosges ; ce n’est ce- pendant pas une espèce exclusivement calcicole; en Algérie, à Philippe- ville et à Constantine, on la trouve ordinairement sur des sables siliceux. 4. PSORA OSTREATA Hoffm., D. F1. 2, p. 163 ; Kœrb., Syst., p. 470: 1h M: Er., p. A5: Arn., Jurtw, p.149; Lecidea ostreata Schær., En., p. 97; Nyl., Scand., p. 242; Sttz., L. H., p.211: Parmelia ostreata Fr., L. E., p. 94. Biatora ostreata Fr. S. V. Sc. è Exs. Schær., 467 ; Mougeot, 1396; Hepp, 235 ; Roumeg., 296. s Thalle squamuleux, à squames imbriquées, ascendantes, à lobes réniformes, crénelés, d’un jaune olive pâle en des- Le sus, d’un blanc pulvérulent en dessous et aux bords. Hypo- thalle blanchâtre peu persistant. Apothécies assez grandes, de À à 3 mill. de diamètre, ses- siles, à disque d’un beau noir, souvent pruineux, plan, bordé par une marge flezueuse, plus pâle et ordinairement persis- tante. Spores hyalines, simples, ellipsoïdales, de Omm,OIT à Onm,012 de long, environ 4 à 5 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées au som- met, presque cylindriques, de Om,047 à Onm,052 de long, sur Omm,010 à Omm, 011 de large. Paraphyses peu robustes, cohérentes, non articulées, hyalines à la base, verdâtres au sommet où elles sont peu renflées. Epithecium brun-vert. Thecium incolore. Hypothecium brun. Spermaties cylindriques, minces et droites. I Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. | Sans action sur le thalle. Sans action sur l’Excipulum. Ca, cl Colore la médulle thalline en rose. K Habit. — Cette espèce est très rare dans le Jura. Je crois l'avoir ren- contrée une fois à la Dôle à la limite des arbres sur un petit sapin mourant. Elle est beaucoup plus fréquente dans les hautes et moyennes Vosges sur les vieilles palissades de sapins. 9. PSORA ATRORUFA Th. Fr., Arct., p.171; Mass., Rich., D 92 Psora demissa Th. M. Fr., L. sc., p. 420. Lecidea atrorufa Ach., Méth., p. 74; Nyl., Scand., p. 78; Leight., L. Gb p.222 Sttz LH. p.150, Biatora atrorufa Kærb., Syst., p. 194. Lichen atrorufus Dicks., PL. crypt. IV, p. 22. Exs. Schær., L. H., 171; Hepp, 122. Thalle adné, crustacé au centre, d’abord contigu, puis aréolé, lobëé au pourtour, à lobes foliacés et sub-imbriqués, d’un brun cendré verdâtre en dessus, noir en dessous. Æy- pothalle noir persistant. MO Apothécies moyennes, de 4 à 2 mill. de diamètre, adnées, à disque d’un roux noirâtre d’abord, presque plan et bordé par une marge mince et entière, puis devenant bientôt con- vexe et immarginé. Spores hyalines, simples, oblongues, de Onm,010 à Onm 015 de long, env. 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,052 à Omm 056 de long, sur Om,012 à Onm 016 de large. Paraphyses moyennement robustes, agglutinées, renflées au sommet où elles sont brunâtres. Epithecium brun. Thecium et Hypothecium presque incolores. Spermogonies non aperçues. Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. > Sans action sur le thalle. Sans action sur l’Excipulum. Ca, cl Sans action. Habit. — Cette espèce est très rare dans nos limites ou du moins peu observée. Schærer l’a récoltée au sommet du Chasseron ; je l'ai trouvée au Chasseral du côté de Saint-Imier. Il est probable qu’elle existe sur plusieurs autres sommités du Jura. GENRE XIII. BIATORA Fr. Thaile crustacé, uniforme. Hypothalle ou indistinct, ou quelquefois plus foncé et limitant le thalle. Apothécies biato- rines, roses, brunes ou presques noires à l’état sec, mais devenant rousses, humectées. (Dans les quelques espèces qui forment le passage aux vraies Lecidea, ce caractère existe toujours, mais devient plus difficile à saisir. Spores simples, incolores, oblongues, ellipsoïdales, ou presque subglobu- leuses, au nombre de 8 dans les thèques (Biatora san- quinea, excepté). Hypothecium incolore, ou de couleur pâle ou foncée et même presque noir. Spermaties cylindriques ou oblongues, droites ou courbes. Stérigmates ordinairement simples. OBSERV. — Dans les Biatora et les Lecidea le nombre des AN LUE espèces est tel qu'une clé dichotomique faite comme pour les genres précédents serait inextricable ; plusieurs auteurs, pour éviter cet inconvénient, les ont divisées en groupes : MM. Ny- lander, Leighton et Th. Fries, par exemple. Je ne prendrai pas le mode de division du premier, quoique ce soit le plus célèbre de nos lichénologues vivants, parce qu’à côté d'espèces à spores simples, il place souvent des espèces septées, ce qui prive les débutants d’un moyen facile d'analyse : le second attache une trop grande importance aux réactions chimiques. Quant au doc- teur Fries, ses Piatora et Lecidea ont toutes les spores simples, et pour les séparer en groupes, il se sert ordinairement de ca- ractères faciles à constater, tels, par exemple, que la coloration de l’'Hypothecium, c’est ce système que nous emploierons en le combinant avec celui du docteur Muller qui est à peu près le même. 1. Apothécies à bord non fendillées dans le sens radial. 2 Apothécies fendillées dans le sens radial ou ensevelies dans des saillies du thalle........... (Hymenelia) D'HSBpOreSs par théque: ii. Liu: .... (Lubiatora) 3 1Spore par thèque....... ......... (Mycoblastus) BE. sanguinaria. 3. Apothécies teintes par l'acide chrysophanique. Groupe de Ten Le SSSR POSE en a As RE ER OU RES B. rupestris. Apothécies non teintes par l'acide chrysophanique.. 4. Apothécies d’un jaune carné ou rose dès le jeune ADO eau SA EAN ARTE Groupe de la PB. lucida. Apothécies d’un vert olivâtre.. ....,.. Groupe de la À. granulosa. Thalle distinct. us foncées dès le jeune âge, RON HOVEDIE ES. HORS ACER AS SAR ete D Thalle plus ou moins distinct, mais Lnonooes fo- MÉDIÉRSER MAR NIAN HR ........ Groupe de la B. immersa. D, Hypothecium pâle...,.:,... De et nn 0 Ma SAR A 19 0 ÉMpoheCIuMOPSeUr hu. era tes dons CRT Espèces saxicoles:.,...,..,............ Groupe de la L. rivulosa. Espèces corticicoles..............,... Groupe de la B. ambigua. Thalle de couleur foncée. ,,,.......,, Groupe de la P. uliginosa. Thalle de couleur claire. ,..,,.,,.,.,... Groupe de la D. fusca. ste, 4% EUBIATORA J. Mull. (a) GROUPE DE LA BIATORIA RUPESTRIS Apothécies orangées ou d’un brun roux. Saxicole. L. rupestris (Ach.). Apothécies d’un rouge vermillon........,........ B. cinnabarina Smrft. Apothécies d’un brun roux ou noirâtre. Cortici- DO ES A0 0 DER à A0 DOS Joe ES 5 060 B. quernea Fr. 1. BIATORA RUPESTRIS Fr. Vet. Ak. ; Kœrb., Syst., p. 207 ; Th: M., Fr. Sc p.225: Lecidea rupestris Ach., Méth., p. 70; Smrft.. Supp., p. 166. Lecanora calva Nyl., Scand., p. 147. Lichen calvus Ach., Prod., p. 72. Lichen rupestris Scop., F1. carn., II, p. 364; Wnbg., Suec., p. 834. Thalle d’un beau blanc, ou gris cendré, ou gris verdâtre, souvent très apparent, quelquefois à peine visible. ordinai- rement pulvérulent ou aréolé, non eïliguré. Hypothalle indistinct. Apothécies très variables, de 0,4 à 1,6 mill. de diamètre, d’un roux brun ou orangé, tantôt adnées très saillantes, convexes et immarginées, tantôt apprimées, tantôt complè- tement immergées et alors planes et légèrement marginées. Spores hyalines, ellipsoïdales, simples, de 0n®,009 à Omm,015 de long, environ 9 fois p. L. q. l., renfermées au nombre de S dans des thèques renflées au sommet, de 0mm,042 à Onm 045 de long, sur Onm,010 à Oum,012 de large. Paraphyses assez robustes, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont d’un jaune clair. Epithecium et Thecium incolores. Hypo- thecium à peine coloré en jaunâtre ou incolore. Spermogonies globuleuses, très peu visibles. Spermaties cylindriques très ténues. Stérygmates souvent très aviculés, parfois cependant presque simples surtout dans la var. incrus- tans. #4 = PO E Sans action sur le thalle. Teint en bleu pâle la gélatine hyméniale. 2 Sans action sur le thalle. & Teint en rose pourpre l’Epithecium et les paraphyses. Ca, cl Ordinairement sans action. en æ Var. calva Dicks.; Exs. Hepp, 134 (dex.); Flagey, L., F. C., n° 386. — Thalle blanc. Apothécies très saillantes, convexes, souvent de grandes dimensions. 8 Var. viridi-flavens Wülf; Exs. Hepp, 275; Olivier, 185; Flagey, 230. — Thalle cendré-verdätre, lépreux aréolé. Apo- thécies petites, environ 0®,6 de diamètre, plus planes que dans la variété précédente. Spermaties d'environ Omm 005 de long. Arthrostérygmates très articulés. y Var. incrustans D. C., F1. Fr.; Exs. Hepp, 274; Flagey, 326. — Thaile grisâtre se confondant avec le substratum. Apothécies entièrement immergées, planes et légèrement marginées. Sfé- rygmates moins articulés que dans la var. £. Habit. — Les trois variétés de cette espèce sont saxicoles et calcicoles. La var. & se trouve çà et là sur les rochers ombragés des moyennes mon- tagnes du Jura et du Salève; elle abonde sur les hauts sommets : le Chasseral, le Chasseron, le Suchet, etc., etc. Les apothécies y prennent alors une grande dimension comme on peut le voir dans le n° 386 de nos Exsiccata. La var. $ est beaucoup plus rare : dans les bois sur les rochers humides à Montferrand et Arcier; dans ies environs de Genève aux Eaux-Vives, aux Voirons (J. Mull.). La var. y est très abondante dans la plaine, notamment aux environs de Besançon, Chapelle des Buis, Bre- gille, etc., etc., également à Genève au petit et au grand Salève (J. Mull.). Nous n'avons pas rencontré cette espèce sur la silice des Vosges. 2. BIATORA CINNABARINA Th. M. Fries, L. Se., p. 429: Kœærb., Syst., p. 206. Lecidea cinnabarina Smrft. in Vet. Ak. I. ; Nyl Scand., p. 194; Biz el. H.;p. 141. Exs. Hepp. F1. E., 485. Thalle mince, granuleux à grains très petits, blanchâtre, souvent un peu glauque ou jaunâtre. Aypothalle plus blanc. Apothécies de 0,4 à 0,9 mill. de diamètre, apprimées, nues, d’un rouge vermillon à disque plan, puis convexe, à marge 4 ti Re mince, concolore et disparaissant promptement. Spores oblongues, presque fusiformes, simples, de Omm,009 à Omm,019 de long, env. 3, 4 fois p. 1. q. L., renfermées- au nombre de 8 dans des thèques courtes, largement renflées au sommet, de 0m®,038 à Omm,042 de long sur Omm,010 à Omm (19 de large. Paraphyses courtes, agglutinées, renflées au sommet où elles sont d’un rouge vermillon ou un peu roux. Epithecium rou- geàtre. Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies non observées. Sans action sur le thalle. | Teint en bleu la gélatine hyméniale. K Colore le thalle en jaunûtre, Teint en rose l'Epithecium et les paraphyses. Ca, cl. Sans action. Habit. — Cetle espèce, excessivement rare dans nos limites, n’a encore été trouvée que dans les environs de Genève par M. le docteur Muller. Elle est plus commune au bas des troncs de pins dans les Alpes bernoises (Schærer). 3. BIATORA QUERNEA E. Fr., L. E., p. 219 ; Th. M. Fries, L'St. pe 425. Pyrrospora quernea Kærb., Syst. p. 209. Patellaria quernea Duby, p. 653. Lecidea quernea Ach., Keth., p. 62; Schær., p. 141; Nyl, Scand., p'4100 Leicht: 70 PB; D 202/ Stt2S Le 1pe 4182? Exs. Schær. 582; Hepp 49%. Thalle mince lépreux ou granuleux, pulvérulent, Jaunâtre ou d’un brun pâle. Æypothalle débordant d’un noir bien visible. ; Apothécies moyennes de 0,5 à 1,5 mill. de diam., innées ou du moins peu saillantes, d’un brun roux ou noirâtre, à disque plan, puis convexe et même subglobuleux, sans marge visible. Avec l’âge elles deviennent plus foncées et souvent difformes. Spores ellipsoïdales, simples, de Omm,008 à Omm,013 de long, env, À fois 1/2 p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques peu renflées au sommet, de Onm,038 à Omm,040 FU RATE ONE En OL ST RER RS PE De *_* Per Das AA de long, sur 0009 à Omm 010 de large. (Ces thèques sont souvent remplies d’une matière granuleuse brunâtre et dé- pourvues de spores) (Th. M. Fr.). Paraphyses minces, agglu- tinées, jaunâtres et brunes au sommet. Epithecium brunâtre. Thecium incolore. Hypothecium jaunâtre. Spermogonies rares et peu visibles. Spermaties minces, cylindriques. Stérygmates ordinairement simples. { Sans action sur le thalle, ou plus souvent le jaunissant. | Teint en bleu la gélatine hyméniale. Jaunit le thalle. Teint les paraphyses en rose. Ca, cl. Rougit le thalle. K Habit. — Fort rare dans nos régions et seulement çà et là sur les chênes des basses Vosges ; cette espèce est beaucoup plus abondante dans l'Ouest et le Nord de la France, ainsi qu’en Angleterre. (b) GROUPE DE LA BIATORA LUCIDA. Apothécies céracées. Thalle jaune verdâtre....... J. Lucida Er. Apothécies jaunes non céracées. Thalle blanc jau- A ER Re te ele de nnle sinus aies ei ae à ce tel B. Ehrardtiana Ach. Apothécies roses, puis brunes foncées. Sur mousses SOLE ET M en ofae db ete aie it à bo Verralrs Er: MBDAMIONA LUCIDA Pr, LE; p 279; %h:Ur, L.S0c:, DAC RErh., Syst p1208! Lecidea lucida Ach., Meth.. p. 74; Nyl., Scand.. p. 185; Schær., L. HOT SU, Le EH, AT. Lichen lucidus Ach., Prod., p. 39. Lichen citrinus B Wnbg., Succ., p. 833. Exs. Roumeguère n° 506. Thalle lépreux, granuleux, mince, d’un jaune tirant promp- tement sur le verdâtre. Hypothalle plus blanc. Apothécies petites, de 0,3 à 0,8 mill. de diam., innées, con- fluentes, d’un jaune pâle, céracé, pruineuses souvent, à disque plan d’abord, puis convexe, subglobuleux et difforme, promptement immarginé. Spores simples, cylindriques, # 2 ED er souvent élargies à une extrémité et resserrées à l’autre, de Oum 005 à OmmOÛUT env. 249 1/2 fois p.Ll. q. lrentermees au nombre de 8 dans des thèques petites, épaisses et renflées au sommet, de O0%n,058 à Onm 060 de long, sur Onm 015 à Omm. 017 de large. Paraphyses gélatineuses, assez robustes peu renflées au sommet, incolores. Æpilhecium granuleux et jaunâtre, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies non observées. | Sans action sur le thalle. J , Jaunit le Thecium, à l'exception du sommet des thèques qui reste bleu. K Colore le thalle en jaune roux. Sans action sur l'Hymenium. Ca, el. Sans action. Habit — À la base des murs calcaires, aux lieux humides : tunnel de Thoraise. Toujours très rare dans notre région. L'’habitat humide déve- loppe souvent dans le Thalle des gonidies ellipsoïdales (Leptogonidies) mé- langées aux gonidies vraies. 9. BIATORA EHRARDTIANA Massal., Rich., p. 197. Lecidea Ehrardtiana Ach., Syn., p. 47; FIk., D. El Leishton, FE. G. B;; p. 522. Lecanora varia v. Ehrardtiana Schær., En., p. 82. Parmelia varia v. parasilica l'r., L. E., p. 159. ExS Schær.. 11,295; Hepp 4167 7401 Thalle fendillé, rugueux ou granuleux, souvent même un peu cartilagineux d'un blane jaunâtre non verdâtre. Hypo- thalle où plus pâle ou peu visible. Apothécies atteignant rarement 1 mill. de diam., adnées, nombreuses, d’un jaune pâle non céracé, à disque plan d’abord et bordé par une marge unie, mince et concolore, devenant promptement convexe et immarginé. Spores simples, oblongues, souvent un peu courbées, de Omm,005 à Om O0 de lone, environ 9 124720, pla remiermees au nombre de 8 dans des thèques assez petites, peu renflées au sommet, de 0,040 à Omnm 043 de long sur 0,010 à SRE Te RE ET PP TE RON US EL VIS TO ES por Onm 012 de large. Paraphyses lâches, peu renflées au sommet, incolores. Epithecium, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies non observées, mais d’après Mudd, les Sper- maties seraient oblongues, ellipsoïdales ou linéaires, de Omm,006 sur Omm,013 environ. Sans action sur le thalle. Teint d'abord en bleu l'Hymenium, puis en violet. K Sans action. Ca, el. Sans action. I Habit. — Çà et là sur l'écorce des chènes et des vieux bois (Jura et Vosges). La grande ressemblance de cette espèce l’a souvent fait placer dans les Lécanorées à côté de la Lec. varix var. aitemna, mais les Spores plus petites et l'absence de gonidies dans le rebord thallin très jeune en font évidemment une Lécidée. La plante seulement spermogonifère est le Cliostornum corrugatum Fr. 6. BIATORA VERNALIS Fr., V. Ak. H., p. 271; Th. M. Fr. L'eSc\p A7. Biatora congiomerata Kœrb,, Syst., p. 20%. Lecidea vernalis Ach., Meth., 68 ; Nyl., Scanud., p. 200 et 201 ; Leight., Ce p 209 St. LH. p. 154. Lichen vernalis Linn., Syst., 1768, p. 23%. Thalle mince, inégal, granuleux, blanc, cendré, ou un peu verdâtre, souvent nul. Æypothalle où plus blanc, où invisible, Apothécies moyennes, de 0,5 à 4 mill. de diam., adnées, d'un brun rosé ou ferrugineux, non pruineuses, à disque convexe et immarginé dès le jeune âge, parfois éparses, plus souvent confluentes. Spores simples ou uni-septées, oblongues, souvent plus aigues à une extrémité qu'à l’autre, MEME QAR On 092 de long, env. 2 à 3 fois p. l_q.lL; ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Onm,040 à Onm,044 de long, sur Omm,010 à Omm 012 de large. Paraphyses agglutinées, non renflées au sominet, d’un brun jaunâtre clair sur toute leur longueur. Epithecium EL Dheciuin épais, jaunâtres, peu colorés. Hypothecium également pâle. Spermogonies peu visibles. Spermaties aciculaires ou droites, ou plus souvent courbées. Stérygmates ordinaire- ment simples. a Var. vulgaris. Exs. Malbr., L. N., 285. — Spores toujours simples. B Var. subduplex Nyl., Scand., 901 ; Exs. Hepp, FT Æ., 742. — Spores ordinairement 1-septées. I Sans action sur le thalle. Teint les paraphyses en rouge vineux. K Sans action sur le thalle. : | À peu près sans action sur l'Hymenium. Ca, el. Sans action. Habit. — [a var. &« se rencontre assez rarement parmi les mousses sèches sur les hauts sommets des Vosges; la var. 8 a été recueillie sur des hêtres au Salève par M. le docteur Muller. Les deux variétés sont fort peu communes dans nos régions. La variété subduplex ayant des spores à une eloison devrait étre placée dans les Bialorina, comme l’a fait Kœrber sous le nom de Biatorina pi- lularis, Par., p. 136. Cette cloison étant souvent peu indiquée et man- quant fréquemment, tous les autres caractères étant du reste les mêmes, sa place est bien à côté de la Biatora vernalis. (CG) GROUPE DE LA BIATORA GRANULOSA. [Apothécies jeunes carnées, puis devenant vert-livide et noirà- halle ca ch Era stress 220 een a B. granulosa Bs. fanotnécie d'un vert noiràtre dés le jeune àage.......... , . D, jlécuosa Er. /Corticicole. Apothécies sessiles, con- a VONOS Me OUR PRE A se D. viridescens Fr. Thalle ça, el — à ue UE Terricole. Apothécies subinnées, pla- nest ne SR LU D a a NA ON AN B. gelatinosa Fr. 7. BIATORA GRANULOSA Pœtch., Syst., p. 221 : Th. M. Fr., LPSC 0400) | Biatond decolorans Er; LE. p. 260: Kærb: Syst DOS SAME Class., p. 390. Lecidea granulosa Ach., Meth., p. 66; Schær., En,, p. 137, ÉÉ dE ne "y LS MT TE ee à de à ue VTT HU BR Lecidea decolorans Ach., Syn., p. 37; Nyl., Scand.. p. 197; Leight,, PDG. 298 Stitz, LH, 149, Lichen granulosus Ehrh. Thalle lépreux, verruqueux ou granuleux à grains larges plats, quelquefois même sublobés, d'un blane grisâtre ou glauques. Aypothalle très confus, peu visible. Apothécies grandes, variant entre À et 2 mill. de diam. apprimées, quelquefois confluentes, d’un jaune carné livide passant au vert olive et même au noir, à disque plan bordé par une marge entière, flexueuse, presque concolore, puis devenant avec l’âge convexe et immarginé. Spores oblongues ‘Iipsoïdales, simples, de Omm 0106 à Oum 0135 de long, env. . {ois p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées au sommet, de Omm,060 à Omm,065 de long, sur Om®,013 à Omm 015 de large. Paraphuyses agglu- tinées, un peu renflées au sommet où elles sont d’un brun roux. Epithecium ou jaunâtre ou brunâtre, même noirâtre. Thecium incolore. Hypothecium ou pâle ou plus souvent brun clair. Spermogonies très rares, immergées. Spermalies droites, oblongues, cylindriques. « (Type). Arn., Jura, 153; Exs. Flagey, L. F C., 299. — Apo- thécies carnées ou verdâtres. 8 Var. escharoïdes Ehrh.; Arn., Jura, 154; Exs. Schær., 214; Olivier, 139. — Apothécies d’un noir foncé. I Sans action sur le thalle. Teint en rose sale la gélatine hyméniale. K Donne au thalle une couleur jaune plus foncée. Avive la couleur de l’Epithecium et de l’'Hypothecium. Ca, cl. Rougit le thalle. Habit, — La var. & est assez commune sur la terre stérile des hauts sommets Vosgiens : ballon d'Alsace, Hohneck. Elle se rencontre égale- ment sur les sapins pourris : la Dôle, le Reculet. etc. La var. $, plus rare, est par ei par là mélangée au type dans les hautes Vosges ; je ne lai pas vue dans le Jura. nr 8. BIATORA FLEXUOSA Fr, V. Ak. H., 268; Kœrb., Syst., 194; Th. Fr., L. Se., 444; Arn., Jura, 154. Biatora decolorans 8 flexuosa Fr., L. E., 268. Lecidea flexuosa Nyl., Scand., 110; Leight., L. G. B., 256; Stitz., L. H., 149. Lecidea viridescens $ sapinea Fr. Exs. Hepp, 486; Olivier, 189. Thalle aréolé, verruqueux, granuleux, d’un blanc verdâtre, ou d’un vert cendré, toujours mince, souvent nul. Hypo- thalle plus blanc, mais souvent indistinct. Apothécies petites ne dépassant que rarement 0,5 mull. de diam., apprimées, d’un vert noirâtre ou même noires dès le jeune âge, à disque plan bordé par une marge élevée, flexueuse et persistante, ne devenant que peu convexe en vieillissant. Spores simples, oblongues-ellipsoïdales, de Omm,007 à Onm 008 de long, env. 2 fois p. I. q- l:, renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu élargies au sommet, de Onm,048 à Onm,054 de long, sur Onm 011 à Onm,013 de large. Paraphyses agglutinées, peu colorées, un peu renflées au sommet où elles sont d’un brun olivätre. Epithecium noi- rätre, Thecium brun pâle sale, Hypothecium jaune pâle. Spermogonies semi globuleuses, peu visibles. Spermaties petites, cylindriques, droites. | I Sans action sur le thalle. Bleuit, puis rougit l’'Hymenium. Sans action bien sensible. Avive simplement les teintes de l'Excipulum. Ca, cl. Rougit le thalle d’une manière très sensible. K | Habit. — Cette espèce doit probablement se rencontrer aux mêmes lieux que la Biatora granulosa lignicole ; elle n’a cependant été constatée avec certitude que sur les sapins pourris du Salève par le docteur Muller et en montant à la Dôle. On pourrait confondre la B. flexuosa avec la B. gra- nulosa var. escharoïdes; dans la première les apothécies sont toujours beaucoup plus petites, planes et marginées, tandis qu’elles deviennent très promptement convexes et immarginées dans la seconde, yo 9. BIATORA VIRIDESCENS Koœærb., Syst, 201; Th. Fr. Scand., 445 ; Arn., Jura, 154. Biatora vernalis v. viridescens, E. F., 262. Lecidea viridescens Ach., Meth.. 62; Nvl., Scand., 206 ; Mass., Rich., on emhe GB; 262: Sutz., LH. 151. Lecidea sphæroides v. viridescens Schær., p. 14. Lichen viridescens Schrad., Spic., 88. Exs. Hevp, 731; Roumesg., 84. Thalle mince, finement granuleux, tombant souvent en poudre, d’un jaune soufré, verdâtre. Hypothalle plus blane, peu distinct. Apothécies petites ou moyennes, de 0,5 à 0,9 de diam., sessiles, ou légèrement immergées, d’un vert livide passant au noir, à disque convexe et subimmarginé dès le jeune âge, séparées ou confluentes et difformes, souvent rugueuses. Spores simples, oblongues ou one subpyriformes, de C0 On 012 de lons, env. 2 2,2 1/9 fois p. 1. q. l., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques un peu renflées au sommet, de On®,050 à Omm,058 de long, sur Omm 012 à Omm 014 de large. Paraphyses agglutinées, peu colorées, excepté au sommet où elles sont légèrement ren- flées et d’un vert brunâtre. Epithecium olivâtre, Thecium jaune verdâtre, Mypothecium d'un brun pâle. Spermogonies peu visibles. Spermaties cylindriques, très ténues, ou droites ou courbées. I Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. Donne au thalle une teinte brun-jaunûtre. | A vive seulement la teinte de l’'Hypothecium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Je n'ai rencontré cette espèce qu’une seule fois dans nos limites, en montant de Saint-Dnier au Chasseral, sur un vieux tronc de sapin pourri. Elle a été également recueillie à Neuchâtel par Chaillet, et dans les environs de Berne. pro 10. BIATORA GELATINOSA Th. Fr., Lich. Scand., 446. Biatora viridescens v. gelatinosa Fr., S. V. Sc., 111 ; Kærb., Syst., 201. Lecidea gelatinosa FIk., B. M., 201; Schær., En., 137; Ach., Syn., 26; Nyl., Prod. 110 ; Mass., Rich. 64; Leight., L. G. B., 308; Stitz., L, Be 40. Exs. Schær., 205 ; Hepp, 493; Roumeg., 298. Thalle mince, contigu, lépreux gélatineux, d’un vert cen- dré, disparaissant souvent. Hypothalle très peu distinet. Apothécies petites ou moyennes, de 0,5 à 0,9 mill. de diam., «apprimées ou même presque innées, d’un vert lvide, noirâtre, à disque plan et bordé par une légère marge entière, de couleur plus pâle et assez persistante. Spores simples, ovoïdales, ou un peu oblongues, de Omm,009 à Onm,015 de long, env. 2 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées au sommet, un peu venirues, de Onm 052 à Omm,057 de long, sur Omm,012 à Omm, 014 de large. Paraphyses agglutinées, peu colorées, excepté au sommet où elles sont légèrement renflées et d’un vert bru- nâtre. Epithecium olivâtre, Thecium incolore, Hypothecium d’un brun très pâle. Spermogonies non observées. 1 { Sans action sur le thalle. | Teint en bleu rougeñtre la gélatine hyméniale. K | Ou sans action, ou Jaunit un peu le thalle. À peu près sans action, avive la couleur de l’'Hypothecium. Ca, cl Sans action. Habit. — Rare sur la terre stérile au pied des Vosges : Saint-Maurice, Munster, Gérardmer; absolument nulle dans le Jura; se retrouve au Righi (Hepp) et dans les Alpes suisses. (d) GROUPE DE LA BIATORA RIVULOSA. Apothécies sessiles ou adnées. Spores fabiformes...,... D. rivulosa Fr. Apothécies innées. Spores ovoïdales, non courbes. ..,,. B. Kochiana Fr. 2 EON Pe 417 BIATORA RIVULOSA Fr., L. E.,2971 ; Kœærb., Syst., 196; Eh, Fr, Sc., 450: Arn., Jura, 1506. Lecidea rivulosa Ach., Meth., 38; Nyl., Scand., 22; Leight., L. G. BOIS tre LUS A97. Lecanora falsaria 6 rivulosa Ach., Un.. 350. Thalle un peu tartareux, fendillé ou aréolé, à aéroles presque toujours contigues, plus rarement granuleux et à grains déprimés et distants d’un brun cendré plus ou moins foncé. Hypothalle d’un brun noir débordant le thalle ef le limitant. Apothécies assez grandes, de 1 à 4,5 mill. de diam., adnées ou sessiles, d'un brun noirâtre, souvent foncé, plus rarement carné et seulement dans le jeune âge, à disque plan bordé par une marge mince flexueuse, ordinairement persistante et de couleur plus pâle. Spores simples, ellipsoïdales ou plus souvent recourbées en forme de fève (fabiformes), de DÉ00S à 000012 de lons env. 2? fois pl: q. ll, rentermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées en massues, de 0nm,044 à Onm 048 de long, sur Omm 015 à Omm, 017 de large. Paraphyses assez robustes, peu agglutinées, très distinctement renflées au sommet où elles sont d’un brun jaunâtre , le reste étant incolore. Epithecium brunûâtre, Thecium incolore, Hypothecium ou incolore ou très pâle. Spermogonies non observées. D’après Th. M. Fries, les Spermaties sont ténues, cylindriques, droites ou courbes, de Onm,004 sur Omm,001. « PI. saxicola. Exs, Hepp, 491; Arn., 262. 8 PI. corticicola. Exs. Hepp, 730. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rouge vineux. £ Sans action sur le thalle. | Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl Sans action. Habit. — Cette espèce est très rare dans nos régions, si elle y existe. — Bb — Elle est silicicole. Je crois avoir recueilli la var. « en montant au Hohneck (Vosges), mais sans pouvoir l’affirmer. Elle est plus abondante au Grimsel et dans les Alpes bernoises (Stitz.). Elle est d’après Leighton commune en Angleterre. Quant à la var. 8, disséminée dans le Nord de l'Europe, je ne pense pas qu'elle ait été signalée ni dans nos limites, ni dans un assez large rayon autour d'elles. 12. BIATORA KOCHIANA Biatora lygæa Th. M. Fr., L. Se., p. 452. Biatora rivulosa 8 Kochiana Fr., L. E., 272 ; Kærb., Syst., 196: Mass, Rich., 195. Lecidea Kochiana Hepp, L. W.. 61; Nyl., Scand., 23; Leight., L. G. B., 285; Stitz., L. H., 198. Lecidea rivulosa v. Kochiana Schær., En., 111. Lecidea morosa Duf. Lecidea lygæa « Ach., Syn., p. 34. Thalle fendillé aréolé, à aréoles planes ou légèrement convexes d’un brun roux ou cendré plus ou moins foncé. Hypothalle noir débordant. Apothécies de 0,9 à 1,2 mill. de diam., innées ne dépas- sant pas le thalle, d’un brun noirâtre foncé, à disque plan bordé par une marge entière mince, qui disparaît très promp- tement, souvent anguleuses et difformes. Spores simples ellipsoïdales, ou ovoïdales, non fabiforines, de Onm,009 à Onn0l de long 1° 12 oistenv, p. dl, renermees ton nombre de 8 dans des thèques élargies en massue au som- met et un peu ventrues, de 0,045 à Omm,048 de long, sur Onm,015 à Omm 016 de large. (Les Spores y sont ordinaire- ment uni-sériées, Th. Fr.). Paraphyses un peu lâches, assez distinctes d’un brun très pâle, renflées au sommet où elles sont plus foncées. Epithecium noirâtre, Thecium brun, Hypothecium pâle ou incolore. | Spermogonies et Spermaties non observées. « Var. lygœa Ach.; Exs. Schær., 181; Hepp, 239. — Thalle un peu clair, assez uni, peu fendillé. B Var. arenosa Hepp, Exs., 729; Klagey, Lich. F: C:, 395. — Thalle plus foncé, très fendillé, presque vésiculeux. XNEUES ME Ce Sans action sur le thalle. Bleuit la gélatine hyméniale, puis la rougit à la longue. K Sans action sur le thalle. À ne per | Sans action sur la gélatine hyméniale. Bel Sans action: Habit. — La var. « n'existe pas dans nos limites ; la var. $ sur les blocs cristallins du grand Salève où elle est abondante. L'espèce ne se ren- contre pas dans les Vosges, ou du moins elle n’y a pas encore été observée, quoique franchement silicicole. (e) GROUPE DE LA BIATORA ULIGINOSA. Espèce terricole. Spores 1 1/2 à 2 fois p. 1. q. 1...... B. uliginosa Fr. Espèéce lignicole. Spores 1 1/2 à 2 fois p. 1. q. 1...... B. fuliginea Kærb. Espèce terricole. Spores au moins 2 1/2 fois p. 1. q. 1. f. botryosa Fr. 43. BIATORA ULIGINOSA Fr., L. E., 275 ; Kœrb., Syst., 197 ; Th. M. Fr., Scand., 455, Lecidea uliginosa Ach., Meth., 45; Nyl., Scand., 198 ; Leight., L. G. B:,274. Lecidea microphylla v. uliginosa Schær., Spice , p. 112. Lichen uliginosus Schrad., Spic.. 88, Exs. Schær., 162-163; Hepp, F. E., 132; Roumesg., 325; Oliv., 135, Thalle granuleux ou lépreux, un peu gélatineux, d’un vert roux ou brun. Hypothalle noirâtre assez peu distinet. Apothécies petites, de 0,4 à 0,9 mill. de diamètre, adnées ou sessiles, d’un brun noir foncé, à disque plan bordé par une marge mince, enuière, concolore, devenant promptement convexe et immarginé. Spores simples, elipsoïdales ou par- fois subglobuleuses, de 0,008 à Omw 016 de long, env. 1 1,2 AD oiS p. LT. 1, renlermées au nombrede dans des thèques renflées en massue et un peu ventrues, de Omm,058 ADM 002de one sue, On 07 a Oum 0e dé lise Para physes agglutinées, brunâtres, peu renflées au sommet où elles sont un peu plus foncées. £pithecium brun, Theciurn brun plus clair, Hypothecium brun-noirâtre. ii gaie Spermogonies presque immergées. Spermaties oblongues, courtes, droites. Stérygmates simples. Sans action sur le thalle. Teint en rouge vineux la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Teint en rouge vineux la gélatine hyméniale. Ca, cl. Sans action. Lu K | Habit — Cette espèce n’est pas rare dans les tourbières des Vosges et du Jura : ballon d’Alsace, les Ponts, tourbière de la Pile, etc., etc. 1%. BIATORA FULIGINEA Fr., Vet. Ak. H., 264 ; Kœærb., Par., 159; Krn., Jurd: 15: Lecidea fuliginea Ach., Syn.. 35; Nyl. in Lamy, Cat., 98 ; Stitz., L. He, 150, Exs. Hepp, F. ÆE.. 267; Roumeg., 189, 395. Thalle lepro granuleux, mince, fendillé, aréolé d’un brun noir. Hypothalle plus foncé, peu distinct. Apothécies petites, de 0,4 à 0,7 de diam. presque innées, d’un brun ferrugineux foncé, à disque plan bordé par une marge mince, entière et concolore, devenant promptement convexe et immarginé. Spores simples, ellipsoïdales, ovoides, de 007006 à On 010, de lons, env. 109282 ois plu renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies en massue au sommet, de Onmw057% Omw06T de Tone, sur Onmm,017 à Omm 018 de large. Paraphyses agglutinées, bru- nâtres, un peu renflées au sommet où elles sont plus foncées. Epithecium brun, Thecium plus pâle, Hypothecium brun noirâtre. Spermaties oblongues, courtes, droites. Sans action sur le thalle. Teint en rouge vineux la gélatine hyméniale. £ { Sans action sur le thalle. | Sans action sur l’Hymenium. Ca, cl. Sans action. Il Habit — Sur les troncs pourris au Salève (J. Mull.), au Chasseral et au Chasseron, à la Dole ? Re , "Aa + ee it Beaucoup de lichénologues regardent la B. fuliginea comme une simple variété de la B. uliginosa ; mais les apothéeies plus innées et les spores constamment d'un tiers à moitié plus petites indiquent que c'est bien une espèce séparée. 45. BIATORA BOTRYOSA Fr., Vet. Ak. H,, 268 ; Th. M.F., Seand., 452, Lecidea glomerulosa Th. Fr., Arct., 219. Lecidea hypopodia Nvl., Flora. Lecidea botryosa Nyl. in Norrl. Tav., 186; Stitz., L. H., 150. Lecidea miscelliformis Nyl., Flora, 1867. Thalle assez épais, non gélatineux, verruqueux, granu- leux, à grains convexes tombant parfois en poussière, d’un vert cendré. Hypothalle peu distinct. Apothécies petites, de 0,4 à 0,6 de diam., sessiles ou sub- sessiles, d’un brun roux foncé, à disque plan bordé par une marge mince, un peu plus pâle et disparaissant prompte- ment. Spores oblongues, simples ou présentant rarement une mince cloison, de Omm 007 à Onm,014 de long, environ 2 204/2/etmêèmestois p.l.q.1l, reutermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, renflées en massue, de Onm",042 HOMME DSO de lons, sur Om 017, à Onm OT8 de large. Paræ- physes agglutinées, incolores, excepté au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. Epilhecium brun noirâtre, Thecium pâle, Hypothecium noirâtre. Spermogonies et Spermalies inconnues. [ Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. É Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Espèce fort rare dans toute notre région. Elle n’a guère été signalée que sur la terre sèche du Salève par le docteur J. Muller. (f) GROUPE DE LA BIATORA FUSCA. Thalle granuleux gris verdâtre, épais. Spores PAPA SOS, paques ee es et PB. L'erengeriana Th. Fr. NO ET Thalle granuleux gris verdâtre, mince ou obli- téréSpores 202 Sois D IEEE }. fusca Th. Fr. Thalle tartareux ochreux. Apothécies rousses plus où moins convexes. Spores 1 1/2 à 2 fois 10 ARC RDA 2 GS de ARS Et SOUS dt B. ochracea Hepp. misphériques, d’un brun livide, Spores 3 à 5 ToiS pale rs en ee Thalle tartareux d'un blanc sale. Apothécies planes, sessiles, d’un brun noir. Spores 1 1/2 dA2MOIS De LA le Tuer EL NU, dl B. pungens Kærb. (es . picila Mass. 16. BIATORA BERENGERIANA Mass., Rich., 198 ; Th. M. Fr., Scand., 433. Biatora miscella Fr., L. E., 274; Th. M. Fr., Arct., 194, Lecideu Berengeriana Nyl., Lapp., 14%; Stitz., L. H., 192 ; Nyl. in Hue, no 918. Thalle aréolé, rugueux. squameux à squames sub-imbri- quées, ou bien granuleux, à petits grains continus (c’est le cas le plus fréquent), d’un blanc verdâtre ou cendré. Hypo- thalle indistinct. Apothécies moyennes, de 0,8 à 1,2 de diam., adnées, d’un brun noirâtre, presque noires quand elles sont humectées, à disque plan et bordé par une marge mince, entière, plus foncée, mais seulement pendant le très jeune âge et deve- nant promptement convexe et immarginé. Les apothécies sont souvent un peu confluentes et difformes. Spores elliptico- allongées, simples, droites ou courbes, de Omm,010 à Omm 015 de long, env: 2 12 250€ p: l'ql;renfermées au nombre de 8 dans des thèques presque cylindriques, ou du moins peu élargies au sommet, de Omm,046 à Onm 055 de long, sur Onmm,015 à Omm 016 de large. Paraphyses peu agglutinées, incolores, excepté au sommet où elles sont d’un brun-jau- nâtre et très visiblement renflées. Spermogonies, Spermaties et Stérigmales non étudiés. Sans action sur le thalle. Colore en rouge vineux la gélatine hyméniale. DRAC op SEC Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Cette espèce n’a pas encore été trouvée dans nos régions. Elle a cependant été recueillie sur la terre et les vieilles mousses au Pilat, près de Bex, et dans les Alpes bernoises. Elle est généralement calcicole et se retrouvera peut-être dans les derniers sommets Nord du Jura ; c’est pour- quoi nous en avons donné la description. 17. BIATORA FUSCA Th. M. Fr., Lich. Scand., 435; Hepp, K. Z., 298. Biatora atrosanguinea Fr. S. V. S. 112. Biatora vernalis Kœærb., Syst. Lecidea sanguineo atra Nyl., Scand., 199; Leight., L. G. B., 267; Nyl. in Hue., 909. ; Lecidea fusca Stitz., L. H., 153. Thalle mince, rugueux ou finement granuleux, souvent discontinu ou presque nul d’un vert cendré ou brunûire. Hypothalle indistinct. Apothécies moyennes, 0,5 à 0,1 mill. de diam., assez fran- chement sessiles, d’un brun roux plus ou moins foncé, à disque toujours plan dans le jeune âge et bordé par une marge mince presque concolore, bien visible, puis devenant convexe et immarginé. Spores simples oblongues, de Omm,010 à Onm,018 de long, 2 1/2 à 3 fois env. p. 1. q. |., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies en massue, de Oum 050 à 0nm,060 de long, sur Omm,010 à Onm 013 de large. Paraphyses peu distinctes et peu colorées, excepté au soin- met où elles sont brunâtres. (Summa attentione digna sunt granula cærulescentia, vel violascencentia paraphysibus immixta quæ adeo frequentes inveniuntur ut notam fere characteristicam præbeant, Th. M. Fr.). Epithecium brun foncé, Thecium épais brun plus pâle, Hypothecium brun ou brun jaunâtre, . Spermaties courtes, cylindriques. Stérygmates simples. « Var. sanguineo atra Th. M. Fr.; Arn., Jura, 157; Exs. Fla- 5) 6 gey, 187. — Thalle ordinairement plus pâle. Apothécies d’un brun roux, devenant plus vite convexes et immarginées. B Var. atrofusca Th. M. Fr; J. Mull., Class., 390; Arn., Jura, 157; Exs. Hepp, 268; Flagey, 327. — Thalle ordinairement plus brun. Apothécies d’un brun noirâtre, restant plus longtemps planes et marginées. 1 | Sans action sur le thalle. Teint en rouge vineux la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. | Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — La var. sanguineo atra parait plus répandue dans la plaine : Besançon, Chapelle des Buis, Arcier, Arbois; la var. B, au contraire, parait la remplacer dans la montagne : le mont d’Or, en dessous de la Dent de Vaulion entre Vallorbes et le Pont (Flagey) ; au Salève et à la Dôle où elle est assez commune (J. Mull.), et probablement dans tout le haut Jura. Plusieurs lichénologues font deux espèces de la var. « et de la var. GB; il parait évident que ce ne sont bien que deux variétés ; l’intérieur des apo- thécies est absolument semblable, toutes deux possèdent autour des para- physes ces grains bleuâtres caractéristiques, comme le dit le docteur TA. Fries. 18. BIATORA OCHRACEA Hepp, FE. Biatora fusco-rubens Th. M. Fr., Scand., 40. Lecidella ochracea Kœærb., Par.. p. 210. Lecidea ochracea Nyl. in Herb. Lojka; Leight., L. G, B.. 251 ; Stitz., Lite. 102 Lecidea fuscorubens Nyl., Bot. not., 1855. Thalle mince, tartareux, continu, fendillé, d'un jaune ochreux, ou d’un gris cendré, souvent nul. Hypothalle in- distinct. Apothécies petites, de 0,4 à 0,8 mill. de diam., sessiles d’un brun roux souvent foncé, à disque d’abord plan et bordé par une marge mince et concolore, devenant très prompte- ment convexe et immarginé. Spores simples ellipsoidales ou ovoides, de Onm,008 à Omm,014 de long, env. 1 1/2 a ? fois seulement p. 1. q.1l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies en massue, de Omm,055 à Omm,060 de long, On sur Omm,009 à Onm, 011 de large. Paraphyses indistinctes, très peu élargies au sommet, de couleur pâle. Epithecium brun, Thecium brun très ciair, Hypothecium d’un brun jau- nâtre. Spermogonies et Spermaties non étudiées. « Ochracea (type) Arn., Jura, 159; Exs. Hepp, 263; Flagey, 228. — Thalle bien visible, d’un roux ochreux. Apothécies d’un brun roux, moyennement foncé. B Var. fusco-rubens Arn., Jura, 158; Exs. Hepp, 262; Oliv., 389 ; Flagey, 328. — Thalle plus cendré, très mince, souvent nul. Apothécies plus foncées que dans la var. 0. Sans action sur le thalle. Colore en rose la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Les deux formes se rencontrent à peu près dans les mêmes localités ; elles ne sont pas rares aux environs de Besançon. à Boussières et à Torpes (Doubs) où on les trouve presque toujours sur le calcaire co- rallien ; elles paraissent beaucoup plus rares dans les hautes montagnes du Jura et nulles sur la silice dans toutes les Vosges. 19. BIATORA PICILA Mass., Misc., 1856 ; Kœrb., Par., 161 ; J. Müll., 392 ; Arn., Jura, 158. Lecidea picila Leight., L. G. B., 251. Exs. Arnold, 73 a et b. Thalle mince, tartareux, farineux, d’un blanc sale ou jau- nâtre. Hypothalle peu ou pas distinct. Apothécies petites, de 0,5 à 0,8 mill. de diam.., sessiles d’un roux foncé, presque noir, à disque plan et marginé dans le _ très jeune âge, puis devenant promptement hémisphérique tout en conservant sa marge. Spores simples, cylindriques où oblongues, de Onm, 0192 à Onm 015, au moins 3 fois p. I. q.1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques légèrement renflées en massue, de 0"m,052 à Onm,062 de long, sur pois Omm,017 à Omm,018 de large. Paraphyses assez légèrement agglutinées, presque distinctes, incolores même au sommet où elles sont un peu renflées. Epithecium brunâtre, Thecium presque incolore, Hypothecium brun noir. Spermogonies et Spermalies inconnues. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rose vineux. Sans action sur le thalle. Sans action sur l’Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Cette rare espèce n’a Jusqu'à présent été recueillie dans nos limites que sur les rochers du creux de Pransioux (J. Mull.). La Lecidea anomaliza Nyl., in Hue, 915, parait bien être la même plante. 20. BIATORA PUNGENS Kœærb., Par., 161 ; J. Müll., Class., 392: Lecidea immersa v. pruinosa Schær., En., 197. Lecidea pungens Leight., L. G. B., 251, Lecidea goniophila KIk., Nyl.; Flora ; Stitz., L. H., 189. Thalle tartareux, lépreux, rugueux, blanc sale ou un peu verdâtre, souvent nul. Æypothalle indistinct. Apothécies petites n’atteignant pas 1 mill. de diam., ses- siles d’un brun noirâtre, devenant roux par l'humidité, à disque plan bordé par une marge obtuse et anguleuse, concolore, persistante. Spores simples, ovoïdes ou ellipsoï- dales, de Omm 013 à Onm 016 de long, env. 1 1/2 à 2 fois seu- lement p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Omm,055 à Omm,060 de long, | sur Omm,017 à Omm,018 de large. Paraphyses distinctes, un peu renflées au sommet où elles sont d’un brun noir. Epithe- cium brun noir, Thecium brun pâle, Hypothecium brun. Spermogonies et Spermaties inconnues. Sans action sur le thalle. | Teint la gélatine hyméniale en rouge vineux. K Sans action sur le thalle. | Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. a ML eg 0 Habit. — Assez commune aux environs de Genève, au Salève sur le calcaire et les petits blocs erratiques ; au Reculet (J. Mull.). Egalement à Sainte-Groix (Suisse) sur la silice. Par ci, par là dans les basses Vosges : Remiremont. Gérardmer, mais toujours beaucoup plus rare que dans le Jura. (g) GROUPE DE LA BIATORA IMMERSA. Apothécies noires à l’état sec. Hypothecium peu co- IG da à OR SRE Re SR RER Eee B. Metzleri Kærb. Apothécies brun roux à l'état sec. Hypothecium peu DORE QN 01e L ANSE LE SE De en D A Er LA B. chondrodes Mass. Apothécies très immergées. Hypothecium obscur... 1. immersa Kœærb. 91. BIATORA METZLERI Kærb., Par., 162 ; Th. Fr. Vet. Ak. F., 271 ; Arnold, Jura, 157. Lecidea Metzleri Kœrb. Par., 162; Th. Fr. Vet. AK. F., 271 ; Arnold, Jura, 156. Lecidea oolithina Nvyl., Flora, 1862. Exs. Arn. 351. Thalle très mince, un peu noirâtre, se confondant ordi- nairement avec le calcaire. Æypothalle plus blanc, peu distinct. Apothécies petites, de 0,3 à 0,5 mill. de diam., fovéolées, innées d’abord, puis un peu proéminentes d’un noir france à l’état sec, et d'un roux pourpré humectées, à disque plan bordé par une marge très mince et concolore, devenant promptement convexe et immarginé. Spores (guttulas oleo- sas sæpe foventes, Th. Fr.), simples, ellipsoïdales ou sub- fusiformes, de Om 018 à Oum 099 de long, env. 2 1/2 à 3 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu ventrues, de Onm, 055 à Omm 060 de long, sur Onm,018 à Omm 019 de large. Paraphyses agglutinées, assez distinctes, un peu élargies au sommet où elles sont brunâtres. Fpithe- cium brun surtout au bord, Thecium pâle, Hypothecium incolore ou plus rarement légèrement brunûtre. Spermogonies non observées. — 70 — Sans action sur le thalle. ll | Colore en jaune la gélatine hyméniale et les thèques en rouge vineux. Sans action sur le thalle. Sans action sur l’hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Très rare dans nos régions ; sur les tufs au Salève (J. Mull.). 22. BIATORA CHONDRODES Mass., Symm., 39; Arnold, Jura, 156 ; Kœrb., Syst., 162. . Lecidea chondrodes Leight., L. G. B., 253; Stitz., L. H.. 150. Richard, Deux-Sèvres, p. 39. Exs. Arnold, 196 ; Malb., 87. Thalle assez épais quand il existe, amylacé, rugueux, d’un blanc glauque ou verdâtre, plus foncé étant mouillé, dispa- raissant assez souvent. Hypothalle plus blanc. Apothécies de 0,4 à 0,9 mill. de diam., fovéolées, d’abord entièrement ensevelies dans le support, puis émergeant ensuite, d’un brun roux, devenant beaucoup plus clair humecté, à disque plan bordé par une marge très mince, plus foncé et qui disparaît avec l’âge. Spores simples, ellip- soïdales, où subpyriformes, souvent remplies de gouttelettes oléagineuses comme la B. Metzleri, de Omm,015 à Onm,020 de long, env. 2 1/2 à 3 fois p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées en massue au sommet, de Onm 050 à Onm 055 de long, sur Onm,015 à Omm 016 de large. Paraphyses assez lâches, distinctes, un peu anguleuses, hyalines à la base, brunâtres au sommet où elles sont un peu renflées. Epithecium brun, Thecium et Hypothecium peu colorés. Spermogonies visibles seulement dans les échantillons à thalle épais et presque complètement immergées, très rares. Spermaties droites, minces, oblongues (sur des échantillons recueillis en Algérie). Sans action sur le thalle. I Donne une teinte rouge jaunâtre à la gélatine hyméniale, plus rouge aux thèques, Te Le \ Sans action sur le thalle. K Sans action sur l'Hymenium, ou en avive la teinte d’une facon peu i sensible. Ca, el. Sans action. Habit. — Beaucoup plus commune dans nos régions que la B. Metzleri et toujours sur le calcaire : Beure près Besançon, Laissey, Ornans, etc. N'est pas rare au Salève près Monnetier (J. Mull.). Je ne puis, comme plusieurs auteurs, regarder la B. chondrodes comme une simple variété de la B. immersa. Le thalle plus épais, l'hypothecium presque incolore, et surtout les spores constamment beaucoup plus grandes en font bien une espèce à part. 23. BIATORA IMMERSA Th. M. Fries, L. Se., 478 ; J. Mull., Class., 392. Lecidea immersa Kœrb., Par., 215; Arn., Jura, 161. Lecidea ealcivora Mass., Rich., 78; Stitz., L. H., 151; Leïight., L. G. B., 0. Hymenelia immersa Kærb., Syst., p. 328. Lichen calcivorus Ehrh., Crypt., 244. Exs. Hepp, 240 ; Flagey, 136 ; Roumesg., 396. Thalle tartareux quand il existe, mais ordinairement peu visible et se confondant avec la pierre, d’un blanc peu cendré. Hypothalle plus blanc à peine distinct. Apothécies de 0,6 à 0,8 mill. de diam., toujours immergées dans les cellules du thalle, souvent oblitérées et ne laissant apercevoir qu'une pierre criblée de petits trous, d’un brun roux Où pourpre obscur, à disque plan, parfois un peu prui- neux, bordé par une marge mince qui disparait avec l’âge. Spores simples , ellipsoïdales ou ovoïdes, de Omm,010 à DPUPUe ons env. 212 2 1/2 fois p. l'q: l renferméees au nombre de 8 dans des thèques oblongues, une peu élar- gies en massue, de Onm,048 à Onm 052 de long, sur 0nm,013 à Omm 014 de large. Paraphyses indistinctes, peu renflées au . sommet où elles sont d’un brun jaunâtre. Fpithecium brun foncé, Thecium brun clair, Hypothecium brun foncé. Spermogonies non observées. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en rouge vineux. M nu Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Cette espèce est de beaucoup la plus commune et la plus abondante de tout le groupe : Besançon, Laissey, Montferrand, Ornans, Arbois, Pontarlier, ete., etc., puis le Chasseral, le Chasseron. le Su- chet, la Dôle, le Reculet, le Salève, etc., etc. Nulle sur les rochers sili- ceux des Vosges. Il faut observer cette plante avec soin pour ne pas la confondre avec une Verrucaria. (h) GROUPE DE LA BIATORA AMBIGUA. Hypothalle noir débordant. Apothécies agglomérées d’un roux clair, promptement immarginées..,.. B. Decandollei Kærb. Hypothalle noir débordant. Apothécies d’un brun noir à marge persistante... DR SEE see B. ambigua Mass. Hypothalle indistinct. Apothécies moyennes.,..... B. alba Hepp. Hypothalle indistinct. Apothécies très petites...... D. phæostigma Kærb. 24. BIATORA DECANDOLLEI Hepp, Koœrb., Par., 156; J. Mull., Class., 391. Biatora exigua Kr., L. E., 278; Arnold, Jura, 152. Biatora geographica Mass., Descr., 16. Lecidea parasema v. exigua Nyl., Prod., 124; Stitz., L. H., 178. Exs. Hepp, 25%; Arn., 24; Malb., 284; Rec. 80. Thalle très mince, granuleux ou lépreux, d’un vert glauque ou cendré. Hypothalle d’un bleu noirâtre débordant et limi- tant très exactement le thalle par places. Apothécies très petites, de 0,2 à 0,5 mill. de Lis. très rapprochées, presque confluentes, d’un brun roux ou carné, à disque plan et bordé par une marge plus foncée excessi- vement mince, devenant très promptement convexe et im- marginé. Les apothécies serrées les unes contre les autres sont souvent anguleuses et difformes. Spores simples, ellip- soïdales, de Omm 012 à Onm 017 de long, à peine 2 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, renflées en massue au sommet, de 0,038 à Onmn,042 de ne eu long, sur Onm,(09 à Onm 012 de large. Paraphyses distinctes, très peu agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont brunâtres. Æpithecium brunâtre, Thecium incolore, Hypo- thecium incolore ou très pâle. Spermogonies et Spermaties non observées par nous. (Les Spermogonies sont nombreuses et consistent en petits points noirs brillants dans lesquels se trouvent des Spermaties ellipsoïdales. Kœærb., Par., 156). I Sans action sur le thalle. Teint en bleu violacé la gélatine hyméniale. Jaunit un peu le thalle. K : à Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Rougit parfois légèrement le thalle. Habit — La B. de Candollei ne parait pas rare dans les bois un peu humides des environs de Besançon, sur les jeunes chênes à écorce lisse : Montferrand, Torpes, etc. Le docteur Muller la signale également au bois de la Batie près Genève et probablement elle est très disséminée dans les plaines de la Franche-Comté: OBsERv. — Les divisions entre genres étant souvent bien peu tranchées à la limite, on trouve toujours des groupes qu'on ne sait où caser avec cer- titude. C’est ici un cas bien frappant; les B. de Candollei, ambigua et alba sont réunies aux Lecidea (Groupe elæochroma) par les meilleurs lichénologues. Cependant comme les apothécies humectées ne deviennent jamais noires, pour être fidèle à notre système, il faut bien les ranger au nombre des Biatora; si comme le dit Kærber, les spermaties de cette espèce sont ellipsoïdales, ce que nous n'avons pu vérifier, la cause serait entendue et on ne pourrait en faire une variété de la L. clæochroma où elles sont courbes et aciculaires. Quoi qu'il en soit, le fait a peu d'importance et chaque lichénologue pourra classer ces trois ou quatre espèces comme bon lui semblera ; il suflit que les descriptions puissent les lui faire sûre- ment reconnaitre. 95. BIATORA AMBIGUA Mass., Rich, 124 ; Kœærb., Parerga, 160. Biatora tabescens Kærb., Syst., 204; J. Mull., Class. 391. Lecidea parasema v. tabescens Leight., L. G. B., 269; Stitz., L. H., 178. Exs. Hepp, 595 ; Flagey, 134. Thalle très mince, tartareux, rugueux, devenant presque — T4 — lépreux, d’un vert cendré ou jaunâtre. Hypothalle noirâtre. Apothécies petites, de 0,4 à 1 mill. de diam., d’abord presque innées, puis adnées, ou sessiles, d’un roux jaunâtre, puis d’un brun notirâtre, à disque plan et bordé par une marge mince, un peu plus foncée, devenant tardivement immarginé. Avec l’âge elles sont rugueuses et difformes. Spores simples, ovoïdales, parfois très peu courbées, de Onm,008 à Omm,011 de long, env. 1 1/2 fois p. L. q. L., ren- fermées au nombre de 8 dans des théques un peu ventrues, de Omm 043 à Onm,046 de long, sur Onm 014% à Onm 015 de large. Paraphyses minces, assez distinctes, incolores à la base, brunâtres au sommet. Æpithecium brun, Thecium presque incolore, Hypothecium pâle. Spermogonies et Spermaties non étudiées. Sans action sur le thalle. Teint en bleu, puis en rose la gélatine hyméniale. : Colore le thalle en jaune. K : ie : : N'a que peu d’action sur l’'Hymenium. Ca, el. Colore le thalle en jaune orangé. Habit. — N'est pas rare sur les salix de la plaine dans les forêts hu- mides : Laissey, Montferrand, Routelle, ete., etc. M. le docteur Muller la signale aussi dans plusieurs endroits des environs de Genève. Elle doit être assez largement disséminée. 26. BIATORA ALBA Hepp, Eur. ; J. Mull., Class., 390. Biatora denigrata Kærb., Syst., 199 (non Fr.). Lecidea alba Schær., En ,19%5 ; Schleich., Cat.; Nyl., in Flora, 1881; Stitz, L. H., AT. Exs. Hepp, 251 ; Arn., 413. Thalle moyennement épais, lépreux, granuleux, d’un blanc glauque, ou jaunâtre. Hypothalle un peu plus blane, presque indistinet. Apothécies moyennes, de 0,5 à 1,2 mill. de diam., adnées, d’un brun presque noir à l’état sec, mais d’un brun roux bien visible étant humectées, à disque plan bordé par une marge mince, devenant très promptement convexe et immarginé. DR TE DS Spores simples, ovoïdales, de Omm,008 à Omm 012 de long, env. 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renflées au sommet, de 0mm,040 à Omm,042 de long, sur Omm 009 à Onm O1 de large. Paraphyses minces, assez nettement distinctes, incolores à la base, brunâtres au sommet. Epithecium brun noir, Thecium incolore, Hypothe- cium pâle. Spermogonies et Spermauties non étudiées. j Sans action sur le thalle. Teint en bleu rosé la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle ou en avive la couleur jaune. Presque sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Colore le thalle en jaune rosé. Habit. — Rare dans nos régions : sur de vieux pins et sapins du bois du Vengeron. également au bois de Veyrier près Genève (J. Muller et Reut.). 97. BIATORA PHÆOSTIGMA Koœrb., Syst., 199; Th. Fr. Anei 49%% 9 Mulls Class. 391 Biatora obscurella Th. M. Fr., Scand., Arn., Jura, 152. Lecidea pellucida + obscurello Smrft., Supp.. 161. Lecidea nitida Smrft., Phys., Bskr. Saltd., 55. Lecidea obscurella Nyl., Lapp., 147; Stitz., L. H., 157. Exs. Hepp, F. E., 253 (in mea coll.). Thalle très mince, lépreux, granuleux, d’un brun ver- dâtre ou cendré, très souvent nul. Hypothalle blanc, assez distinct. Apothécies petites, de 0,3 à 0,5 mill. de diam., adnées, d'un brun noir ou tout-à-fait noires à l’état sec, d’un roux bien visible, humectées ; à disque plan bordé par une marge mince, entière et concolore, devenant promptement convexe et immarginé, Spores petites, simples, ellipsoïdales, de 007400 011 de lons, env. 2 à 2 1/9 fois p. I. q. L., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, très lar- sement renflées au sommet, de Onm,032 à Onm,036 de long, Sur Onm,009 à Onm,011 de large. Paraphyses très peu agglu- tinées, distinctes, d’un bleu brunâtre au sommet. Epithe- cium brunâtre, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies semi-immergées, à ostiole noirâtre. Sper- mutres ellipsoïdales ou brièvement cylindriques, de Onm,004 à Omm,005 de long, sur 0®m,0025 à Omm,0030 de large (Th. M. Fr.). | I Sans action sur le thalie. Colore la gélatine hyméniale en bieu, puis en violet. Sans action sur le thalle. Avive seulement la couleur de l’Epithecium. Ca, cl. À peu près sans action. K | Habit. — Très rare dans nos limites : ou bois de la Batie près de Ge- nève (J. Mull.). Le docteur Hepp l’a trouvée plus abondante dans les en- virons de Zurich. *k HYMENELIA Krempelh. PIN ACISTA Mass., et JONASPIS Th. Fr. Apothécies d'un rose carné, souvent ovales, toujours IHAIMEPDÉES RS Ne AT ie OR PA ANA S B. Prevostii Rab. Apothécies d’un rose carné, rondes et adnées à la fin. P. similis 3. Mull. Apothécies d’un noir brillant, immergées dans des sail- : les AURAI 268000 SARA Re en A Ent B. cærulea (DC). 98. BIATORA PREVOSTII Rabenh., J. Mull., Cluss., 399. Hymenelia Prevostii Kærb., Syst., 329 et Par., 113. Jonaspis Prevostii Th. M. Fr., Scand., 288; Arn., Jura, 131. Gyalecta Prevostii E. Fr., 197. Lecanora Prevostii Th. M. Fr., Scand.. 288 (sub. Jonaspis). Lecidea Prevostii Nyl., Prod., 103 ; Malb., 176; Leight., L. G. B., 198; SUEZ. 00.144129; Lecidea delibuta Schær., En.. 117? Exs. Hepp, 273 ; Roumeg., 299 ; Flagey, 186. Thalle assez déterminé, mince, tartreux, mais très mince, lisse et présentant aspect d’un marbre, d’un blanc cendré et plus souvent rosé. Hypothalle plus blanc et très peu distinct. A AT Apothéeies moyennes, de 0,6 à 1,2 plutôt ovales et même hirelliformes que rondes, complètement immergées, d’un rose incarnat devenant brun avec l’âge, à disque plan ou Concave, bordé par deux marges différentes, l’une thalline, et l'autre propre, flexueuse, entière et connivente. Spores simples, ellipsoïdales, de Omm,015 à Omm 018 de long, env. 2 fois p. 1. q. 1. et renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Onm,040 à Omm,045 de long, sur Omm,009 à Onm 011 de large. Paraphyses gélatineuses, cohérentes. Épithecium rose pâle. Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies presque immergées. Spermalies courtes, cylindrico-oblongues, droites, par exception légèrement courbées. Stérigmates simples. : Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rose vineux. K Sans action sur le thalle. Sans action sur l Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Cette belle espèce, nulle dans toutes les Vosges, est assez répandue sur tout le calcaire jurassien quelle que soit l'altitude : Arguel près Besançon, Arbois, Nans-sous-Sainte-Anne, Morez, Saint-Cergues et dans les environs de Genève, notamment au Salève. 99. BIATORA SIMILIS J. Mull., Class., 392. Pinacista similis Mass., I. C.; Kærb., Par., 108. Exs. Arn., Jura, 71. Thalle indéterminé, tartareux ou lépreux, contigu ou légè- rement fendillé, d’un blanc sale. Æypothaile plus blanc, presque indistinct. . Apothécies moyennes, de 0,7 à 0,9 mill. de diam., d’abord complètement immergées, puis ensuite adnées, d’un jaune carné, à disque plan, bordé par une marge assez épaisse, entière et ordinairement persistante. Spores simples, ovoi- dales ou presque globuleuses, de 0mm,012 à Omm,017 de long, see 0 env. À 1/2 à 2 fois au plus p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,040 à Onm 045 de long, sur Omm 010 à Omm 014 de large. Paraphyses gélatineuses, cohérentes. ÆEpithecium pâle, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies et Spermaties inconnues. I | Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rose vineux. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Espèce des plus rares dans notre région, comme partout, du reste. Elle a été recueillie par le docteur J. Muller sur des blocs calcaires ombragés, au bas de la grande gorge du Salève et contre des parois de rochers au-dessus de Veyrier, près de Genève. 30. BIATORA CÆRULEA (D. C., F. L. Fr., 9, p. 318). Hymenelia cærulea Mass., Symm. 25; Kærb., Par., 115. Manzonia cantiana Gar. Manz., 4. Lecidea cærulea Nyl.; Stitz., L. H., 130. Exs. Hepp, 939; L. F. C., 232. Thalle déterminé, contigu, tartareux, lisse en dessus et ayant l’aspect du marbre, d’un blanc bleuâtre souvent très vif. Hypothalle plus blane, limitant le thalle. Apothécies petites ou puncüformes, ou atteignant au plus 0,5 mill. de diamètre, immergées, paraissant quelquefois sail- lantes par suite de tubercules thallins dans lesquels elles sont contenues, d’un noir brillant, à disque plan ou même concave, bordé d’abord par une marge mince, mais devenant promptement immarginé. Spores simples, oléagineuses, ellipsoïdales, de Onm,005 à Oum 008 de long, env. 141/2à 2 fois p. L. q. |. renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu élargies au sommet de Omm,030 à Onm 055 de long, sur Omm,008 à Omm 010 de large. Paraphyses lâches , -peu agglutinées, épaissies au sommet où elles sont brunâires. eo Epithecium brunâtre, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies et Spermalies non étudiées. Sans action sur le thalle. k Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rose vineux. Sans action sur le thalle. : Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. À peu près sans action. Habit. — Cette belle espèce est bien moins rare dans nos régions que la précédente. Absolument nulle dans les Vosges et dans toute la plaine, elle se rencontre sur les hauts sommets du Jura : le Salève et surtout le Reculet. Les rochers les plus élevés quand on monte par le creux de Pransioux en sont tapissés et ressemblent à un marbre d’un bleu clair ou rosé. Pendant longtemps on n’a pas su où placer ce lichen dont les apothécies cachées dans des saillies du thalle ressemblent à celles des Amphoridium, ce qui faisait pousser à Massalongo ce er1 d’indignation : (Non v'ha lichene piu bello e piu di questo distinto, eppure alcuni consumali lichenologi me lo specificarono pella Lecidea immersa (forma), e la specie antecedente per Verrucariæ rupestris status ! Oh forma, oh status! » Et ce qu'il y a de plus bizarre et tendant à faire absoudre ces lichénologues consommés, c'est qu'il commet la même faute et place à côté l'Hymenelia hyascens Mass., Geneac., 12, qu'il remet ensuite et avec raison puisque c’est un Amphoridium, au rang des Verrucariées, Verrucaria hyascens Mass., Ric 177. Il est certain qu'il est difficile de classer avec certitude les Biatora Pre- vostii, similis et cærulea ; les meilleurs lichénologues ne considérant que le rebord thallin de la première en ont fait une Lecanora, ou une Aspi- cilia. I1 nous semble cependant qu’on doit rapprocher ces trois espèces des Secolija dont elles se séparent par les spores simples, et si des Bilimbia on passe aux Bialoria, puis aux Æubialora, on passerait de même des Secoliga aux Hymenelia. xxx MYCOBLASTUS Th. Fr. 31. BIATORA SANGUINARIA (L). Megalospora sanguinaria Kœrb., Syst., 257; Mass., Rich., 106. Ædemocarpon sanguinarium Th. Fr., Arct., 225. Lecidea sanguinaria Ach., Meth., 39; Kr., L. E., 335; Nyl., Scand., POS Deicht LE @-B., 262; Sutz., L.H., 914. BxkS Schær., 2H 231; Hepp (var), 727; Malb:, 300: _Thalle peu épais, ou d’assez grande épaisseur, sub-tartreux, 2 Der inégal, parfois granuleux, d’un blanc cendré. Hypothalle blanc très lisse, disünct. Apothécies grandes, de 1 à 4,5 mill. de diamètre, atteignant même exceptionnellement 2 mill. sessiles, souvent con- fluentes, d’un noir brillant et non pruineux, à disque convexe et immarginé. Spores ellipsoïdales, oblongues, simples, de Omm,070 à Onm 100 de long, env. 2 a 3 fois p. L. q. |, soli- taires dans des thèques ventrues de Omm,190 à Onm,150 de long, sur Omm 020 à Omm 030 de large. Paraphyses aggluti- nées, indistinctes, renflées au sommet où elles sont bleuâtres. Epithecium d'un bleu noirâtre, Thecium et Hypothecium incolores, ou très peu colorés. Spermogonies presque immergées, Spermaties courtes, minces, aciculaires, droites, ou très peu courbées, de Onm,006 sur Omm,001. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu persistant. Colore le thalle en jaune clair. Sans action sur l'Hymenium, le décolore plutôt. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Cette espèce a été récoltée près de Berne par Schærer ; c’est la localité la plus rapprochée de nos limites ; mais comme elle est assez largement distribuée sur les écorces et les rochers : Pyrénées, Nor- mandie. Suisse, Italie, Angleterre, elle pourra se trouver chez nous, surtout dans les Vosges. Nous l’avons décrite surtout à cause de la singu- larité de ses spores. | GENRE XIV. LECIDEA Koœrb. Thalle crustacé uniforme, bien rarement limité, Hypo- thalle incolore ou plus ou moins foncé. Apothécies lécidéines, noires même à l’état humide, ordinairement nues, pruineuses seulement dans 3 ou 4 espèces. Spores simples, incolores, oblongues ou ellipsoïdales, au nombre de 8 dans les thèques. Hypothecium incolore ou brun, ou noir et comme carbonisé. Spermaties aciculaires, cylindriques ou oblongues, ou rare- ment bacillhiformes. Stérygmates presque toujours simples. — 81 — 1. Hypothecium incolore ou brunâtre, mais non tres innecdtbecidello:KR@rD.): Us RL stat 2 Hypothecium noir paraissant carbonisé (Æulecidea de MIO Le TRE Re Re ne 4 2 Hyphes du thalle non amylacées [ —.............. 9 Hyphes du thalle amylacées [ + ..... Groupe de la Lec. Silacra 3. Thalle pâle. Paraphyses facilement libres, Sperma- ties aciculaires, courbes............ Groupe de la Lec. elæochroma. Thalle foncé. Paraphyses agglutinées. Spermaties rONess RE EEE Groupe de la Lec. tenebrosa Thalle pâle. Paraphyses agglutinées. Spermaties GOLLE SA NATOILES. Na ee lai eee à Groupe de la Lec. lithophila 4. Hyphes du thalle non amylacées I —:............. 5 Hyphes du thalle amylacées I +... ., Groupe de la Lec. confluens 9. Thalle plus ou moins foncé, au moins humecté.... Groupe de la Lec. fumosa Thalle clair, ordinairement très mince. Groupe de la Lec. platycarpa À. LECIDELLA Koœrb. (a) GROUPE DE LA LECIDEA ELÆOCHROMA Thalle C — Thèques cour- oi ciéoles DÉS NE LR a L. elæochroma Th. Fr. : Thalle C + Thèques d’1/3 plusallonsées street L. Olivacea Hffn. : Hypothecium brun ou jaune Espèces saxicoles | Deus ARE RARE L. latypea Ach. Hypothecium incolore ou NE A RS ae EE L. goniophila Mass. Espèce muscicole ( Hypothecium ordinairemt (Abe Cole ann" . L. Wulfenii Kœærb. 1. LECIDEA ELÆOCHROMA Th. M. Fr., Scund., 127. … Lecidea enteroleuca Kærb., Syst., 243; Mass., Rich., 70 ; Schær., En., 498; J. Mull., Class., 395, Lecidea parasema Ach., pr. p.; Nyl., Scand., 216; Leight., G. B., 268 ; DU LE, 178; Arn., Jura, 165. ; Thalle ordinairement granuleux, verruqueux, d’un blanc | 6 400 cendré, jaunâtre, ou un peu brunâtre, parfois absolument nul. Hypothalle où peu distinct, ou dans certaines formes, noir et débordant le thalle qui se trouve parfaitement délimité. Apothécies de dimensions très variées de 0,5 à 1,5 mill. de diam., ordinairement adnées ou sessiles, noires, à disque plan et bordé par une marge mince et entière, devenant promptement convexe et immarginé. Spores simples, ellip- soidales, renfermant très souvent un ou deux Nucleus, de Onm,010 à Omm,014 de long, env. 1 4/2 à 2 fois p. 1. q. 1., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques assez courtes, renflées au sommet, de Onm,050 à Omm,052 de iong, sur Omm 013 à Omm 015 de large. Paraphyses non agglutinées, très distinctes, renflées au sommet où elles sont brunâtres. Epithecium noirâtre, Thecium incolore, Hypothecium ou incolore où brun pâle. Excipulum ou pâle ou d’un bleu plus ou moins brun. Spermogonies presque immergées. Spermaties aciculaires, allongées, courbes. « Vulgaris. Exs. Hepp, 127; Malb., 137; Flagey, 272. — Thaile jaunâtre ou un peu brun. Apothécies promptement convexes. Hypothalle noir ordinairement débordant. F. geographica. Exs. Flagey 384, semblable à la précédente, mais à Hypothalle débordant très fortement et formant des contours géographiques. g Var. grandis. Fw. Koœrb., Syst. ; Exs. Hepp, 725. — Thallen un peu épais d’un blanc jaunâtre, fendillé, aréolé. Hypothalle noir peu débordant. Apothécies très noires et grandes atteignant 4,5 mill. de diam. y Var. tumidula Mass., Rich.; Exs. Hepp, 249 ; Flagey, 33. — Thalle rugueux, granuleux, blanchâtre. Hypothalle presque concolore. Apothécies promptement très convexes, souvent confluentes et déprimées, difformes. F. rugulosa Ach. Un.; Exs. Schaer, 598 ; Hepp, 128. — Diffère peu de la précédente : Thalle moins granuleux, plus aréolé. Rio te Hypothalle plus foncé. Apothécies un peu plus petites, plus long- temps planes et moins confluentes. e Var. leucoplacoïides Nyl., Scand.; Exs. Malh., 390 ; Flagey, 39. — Thalle épais, inégal, verruqueux, blanc. Hypothalle noir, irréculièrement débordant. Apothécies noires, moyennes, promp- tement convexes, confluentes et un peu difformes (La Piat- Laureri, Hepp, Exs. 4 n’en diffère pas). à Var. areolata Duf. in Fries (melaleuca, Kœærb., Syst.) ; Exs. Hepp, 948 : Flagey, 330. — Thalle mince, aréolé, cartilagineux, blanchâtre, mais tellement recouvert par l’Hypothalle très foncé que la plante paraît noire au premier abord, Apothécies petites assez promptement convexes. y Var. acrustacea Flagey Exs. 385. — Thalle à peu près nul. Sans action sur le thalle. I Colore l’'Hymeniurm en bleu fugace, qui devient rouge vineux, les thèques restant violettes. rm À Ou sans action sur le thalle ou le jaunit beaucoup plus souvent. Sans action sur l’'Hymenium. Ca. el. Sans action. Habit. — Ceite espèce est certainement une des plus communes, des plus abondantes et des plus largement disséminées. On la rencontre abso- ment partout de la plaine aux sommets. Le £ype, ainsi que sa forme geo- graphica, sont communs et plus encore sur les sommités des Vosges et du Jura. La var. grandis est au mont d'Or et à la Dôle sur les sorbiers. La var. tumidula est très abondante sur les noyers aux environs de Be- sançon, de Montferrand, etc., etc. Sa forme rugulosa n'est pas moins commune sur tous les arbres à écorce lisse : hêtres et frênes surtout. La var. leucoplacoides est abondante sur les sorbiers qui bordent les routes dans la moyenne montagne ; Pontarlier et sur les mêmes arbres, en mon- tant aux sommités. La var. areolata n’est pas rare sur les hêtres du Re- culet, de la Dôle, de la Dent de Vaulion, etc. La var. acrustacea se trouve sur les vieilles barrières en sapin qui ferment les pâturages des montagnes du Jura. 9, LECIDEA OLIVECEA Hffm. Germ., 192, pr. p.: Mass. Rich., T1 ; J. Mull., Class., 393 (sub Biatora); Arnold, Jura, 167. Lecidea enteroleuca v. olivacea Schær., En., 198. Ie QE Thalle lépreux, cartilagineux ou pulvérulent, d’un jaune olivâtre, ou d’un beau jaune. Hypothalle noir ou recouvert par le thalle, ou le débordant souvent et le limitant parfois assez exactement. 4 Apothécies de 0,5 à 0,9 mill. de diam. sessiles, d’un noir. l foncé, à disque plan devenant assez tard convexe et rugueux. Spores simples, ellipsoïdales ou un peu oblongues, de Onm 0192 à Onm,018 de long, env. 2 à 3 fois p. Lq-1l., renfer- mées au nombre de 8 dans des thèques allongées, renflées M au sommet, de Onn,058 à 0,060 de long, sur Om 013 à Omm,015 de large. Paraphyses peu agglutinées, distinctes, un peu renflées au sommet où elles sont d’un bleu brunûtre. Epilhecium brunâtre, Thecium et Hypothecium mcolores. Exeipulum bleuâtre. Spermogonies et Spermaties semblables à celles de la Lecidea elæochroma. « (type.) Exs. Hepp, 247; Malb., 389; Oliv., 93; Flagey, 273. — Thalle olivâire. 8 Var. flavens Nyl., Scand.; Ex. Malb., 340. — Thalle franche- ment janne. Sans action sur le thalle. Colore l'Hymeniura en bleu, puis en rouge vimeux. K Jaunit le thalle. 5: Sans action sur l'Hymenium. Ca. el. Teint toujours le {halle en rouge orangé. I Habit. — Peu rare. Le Lype sur des échalas à Montferrand, sur divers arbres tels que les érables en montant sur plusieurs sommités jurassiques. La var. 6 sur des sapins au Mont d'Or et à la Dent de Vaulion où elle” passe souvent à la forme pulveracea (J. Mull.). 8. LECIDEA LATYPEN AC. Meth., 10% An M /Rr7 Scand., 4 | 943 ; Arn., Jura, 168. : à Lecidea parasema v. Latypea Nyl., Scand., 217; Leight., Z. G. B, 1 AMOR MEN AUTRE 3 Thalle épais ou presque mince, fendillé ou granuleux et même verruqueux, d'un blanc glauque ou cendré. Hypo- thalle peu distinct. Apothécies de 0,5 à 0,8 de diam., adnées ou innées, noires, à disque plan et borde par une marge mince, brillante, entière et qui persiste très longtemps, devenant cependant convexe à la fin. Spores ellipsoïdales, simples, de Omm, 016 HS de one env 11% 4201 p. F q.1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, un peu ventrues, de 0,058 à Oum, 062 de long, sur Omm,O18 à Onm,022 de large. Paraphyses peu agglutinées, distinctes, assez renflées au sommet où elles sont d’un bleu verdâtre. ÆEpithecium bleu-verdâtre, Thecium incolore ou un peu verdâtre, Hypo- thecium d’un jaune brunâtre peu foncé. Spermaties aciculaires, courbes. & (type) Exs. Hepp, 133. Thalle épais, verruqueux. Apothécies moyennes adnées. (La forme Latypiza, NyL. in Flora n’en diffère que par la réaction chimique). B Var. æquata. FIk., Exs. Hepp, 6. — Thalle mince, fendillé. Apothécies petites, d’abord innées, demeurant très longtemps planes et marginées. Sans action sur le thalle. I Colore l'Hymenium en bleu, puis en rouge violet. K Jaunit le thalle dans la var. latypiza. Teint en brun le sommet bleuâtre des Paraphyses. Ca. el. Sans action sur le thalle. Habit. — Le type est assez rare; sur les pierres siliceuses erratiques du Jura versant suisse, également dans les basses Vosges, en plusieurs endroits. La var. $ est plus rare : à Montferrand sur un rocher calcaire à côté de Buellia Dubyanoides. 4. LECIDEA GONIOPHILA Mass., Ric., 70 ; Kœrb., Syst., 235 ; nr Arc 910: Sutz LH, 180 Lecidea lithophila Srarft., Supp., 150. Lecidea sabuletorum coniops et pilularis Kr., L. E., EX part. Lecidea elæochroma 8 pilularis Th. M. Fr., Scand., 545. Lîichen pilularis Dav. LÉ ep Thalle lépreux, tartareux, granuleux ou verruqueux, d’un blanc cendré ou brunâtre, ou verdâtre, ou ochracé, très souvent nul. Æypothalle inmdistinet. Apothécies moyennes atteignant 4 mill. de diam., adnées ou sessiles, noires, à disque plan, bordé par une marge entière, concolore, assez épaisse, puis devenant convexe et immarginé. Spores simples, ovoidales, de Omm 010 à Omm,012 de long, env. 11/2 à 2 fois p. l. q. L, renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de 0mm,050 à Omm,058 de long, sur Onm,009 à Onm 012 de large. Paraphyses facilement libres, assez renflées au sommet où elles sont d’un bleu noirâtre ou violet. Epithecium brun violet, Theciurn et Hypotheciuin presque incolores. Spermogonies et Spermaties de la Lecidea latypea. a type Schœr, En. 127; Exs. Hepp, 127; Flasepe2l Thalle bien développé. B Var. atro sanguinea J. Mull. Class., 394. — Thalle mince, d’un brun ochracé. Hypothecium presque hyalin. y Var. acrustacea J Mull., Class., 394; Exs. Flagey, 188. — Thalle faisant à peu près complètement défaut. | Sans action sur le thalle. Colore la gélatine hyméniale en bleu rosé. Jaunit le thalle. | Sans action sur l'Hymenium. Ca, el. Sans action. K Habit. — Le type est assez rare dans nos limites, à l'exception des en- virons de Genève, où d’après le docteur Muller il est commun sur toute espèce de pierres ; également commun sur la terre dans les environs de Lyon (Dr Magnin), de Bourg et dans les basses Vosges : Saint-Maurice et Remiremont. La var. 8 est rare, elle se trouve sur des pierres calcaires sur Fossat et Villelte au pied du Salève (J. Mull.). La var. y est dissé- minée dans nos montagnes calcaires : sur des pierres mollassiques au sommet du Salève (J. Mull.), sur le calcaire à Vallorbes, etc., etc. 9. LECIDEA WULFENII Kœrb., Par., 216; J. Mull., Class., 393 (sub. Biat.) Lecidea elæochroma À muscorum Th. Fr., Scand.. 545. Des LA Lecidea sabuletorum B muscorum Th. Fr., Arct.. 215. Lecidea Laureri b. muscorum Kærb., Syst., 246. Lecidea parasema. F. Wulfenii Stitz., L. H., 178. Exs. Hepp, 6; Arn., Jura, 122. Thalle inégal, tartreux, granuleux, verruqueux, blanchâtre. Hypothalle concolore, mdistincet. Apothécies assez grandes de 0,5 à 1,2 mill. de diam., ses- siles, souvent confluentes, très noires, à disque plan et bordé par une marge mince, entière et concolore, puis deve- nant promptement convexe et immarginé. Spores simples assez petites, ellipsoïdales, ou un peu courbées, de Omm,009 DOM OP de longs, env. 2 à 2 1/2 Tois p. !: q.L, renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Omm,050 à On 055 de long, sur Omm 010 à Gmm 011 de large. Paraphyses facilement libres, un peu épaissies au sommet où elle sont d’un brun verdâtre. Epithecium brun verdâtre, Thecium presque incolore, Hypothecium brun plus ou moins foncé, quelquefois très clair. Spermaties aciculaires, courbées. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en violet. { Jaunit le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Espèce assez rare qui ne se rencontre que sur les mousses mortes des sommités : Fentes des rochers au sommet du Hohneck, éga- lement dans le Jura au Colombier (J. Mull.). (b) GROUPE DE LA LECIDEA TENEBROSA 6. LECIDEA TENEBROSA Fw.; Nyl., Prod., 197; Th. M. Fr., Scand., 540; Leight, L. G. Br 288): Sue. L.:H:498:; An. p ur«, 160. Aspicilia tenebrosa Kœrb., Par., 99. Lecanora tenebrosa Nyl., Flora, 1802. — 88 — Lecidea fusco-atra 8 gibba Ach., Syn.. 12. Exs. Schær., 129; Hepp, 383; Arn., 114 et 842 ; Flagev, 189. Thalle tartreux, fendillé, aréolé ou oranuleux, d’un noir cendré plus ou moins foncé. ypothalle noir, assez distinct. Apothécies petites, de 0,5 à 0,8 mil]. de diam., nues, innées, ou enfoncées dans les verrues du thalle {ayant aspect aspi- cilioïde), d’un noir mat, à disque plan bordé par une marge mince, puis devenant convexe et immarginé. Spores simples, ellipsoïdales, de Omm, 012 à Omm 015 de long, env. 21/2à 3f. p. |. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques sub- cylindriques de Omm 070 à Omm.075 de long, sur Onmm,OIT à Om 013 de large. Paraphyses facilement libres, un peu ren- flées au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. £pithecium brun verdâtre, Thecium brun sale, Hypothecium incolore. Spermogonies rares. Spermalies courtes, bacillaires, droites, de 0mm,007 sur Om,001. (Th. M. Fr.) Sans action sur le thalle. Colore les thèques en bleu violet et les paraphyses en jaune roux. Colore le thalle en jaune sale. | Sans action sur l’'Hymenium. Ca, el. Sans action. (Teindrait en jaune roux d’après Leighton.) Habit. — Celle espèce est très commune dans les Alpes, au dessus de la limite des sapins; elle doit certainement se rencontrer aussi dans les hautes Vosges. Elle est abondante sur les blocs cristallins du grand Sa- lève, près de Genève. (ce) GROUPE DE LA LECIDEA LITHOPHILA Apothécies moyennes ne dépassant pas À mill. sub- MANÉES ER N Te a RRE tn RE SRE A L. Lithophila Arc. Apothécies grandes atteignant 1,5 mill., sessiles, tu- DErCUIeUSES ee Eee Re Ne . L. Pilati Kærb. 7. LECIDEA LITHOPHILA Ach., Syn.; Nyl., Scand., 226; in. M'Fries, Scand., 495: Leioht, L° GB,,,290% Suite, LH MOT- Arn. Jura Mb); | Lecidella pruinosa Kærb., Syst.. 235. HrOO Lecidella cyanea Kærb., Par., 209, Lecidea albo cærulescens a Fr., L. E, 295. Thalle mince, tartreux, continu, ou plus souvent fendillé, aréolé, d’un blanc cendré ou ochracé. Hypothalle noir débor- dant quelquefois. Apothécies moyennes atteignant À mill. de diam., subinnées ou apprimées, rarement sessiles, souvent agglomérées et presque difformes, d’un noir mat non pruimeux ou recouvert d’une légère pruine bleuâtre à l’état sec, devenant d’un noir roux étant humecté, à disque plan bordé par une marge mince et flexueuse, persistante. Spores simples, mal formées, ellip- soidales,. de Onn,010 à Oum M4 de long, env. 2 fois p. L. q. ., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Onn,050 à On 053 de long, sur Omm,016 à Omm,017 de large. Paraphyses minces, peu cohérentes, assez renflées au sommet où elles sont d’un brun verdâtre ou bleuâtre. Epithecium brun roux, Thecium incolore, Hypothecium épais, incolore, ou d’un jaune clair. Spermogonies immergées, un peu verruqueuses. Sper- matries. droites, srêles, aciculaires, de Omm 012 env. sur Omm 001. Stérigmates simples. a Var. cyanea ACh., Meth., 38 ; Exs. Hepp, 490. — Thalle blanc cendré ou un peu noirâtre. EMrochraeea Ach-, Un., 160: JMull” Class, 3931ExS. Malb., 34. — Thalle occhracé, teint par l’oxyde de fer. Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. si Habit — Espèce siicicole dans nos régions, Elle y est rare ou peu ob- servée. La var. & en inontant de Giromagny au ballon. d'Alsace ?? la var. B sur des pierres de blocs erratiques en allant du Chable au Salève (J. - Mull.). Ogs. — Si on ne considérait que la teinte de l’Epithecium assez visi- blement rougie par l'humidité, cette espèce devrait être placée dans les Biatora; mais tous les autres caractères en font bien une Lecidella. — 90 — 8. LECIDEA PILATI Kœrb., Par., 293; Th. M. Fr, Seand., 498. Lecidea chrysoteicha Nyl. in Hue., 202; Stitz., L. H., 192. Lecidea glomerulosa Kœærb. (teste Nyl.). Lecidea botryosa Hepp (teste NyL.). Exs. Hepp, 261 ; Arn., 805 b. Thalle mince, granuleux ou aréolé, blanchâtre, ordinaire- ment nul. Aypothalle indistinct. Apothécies grandes, atteignant 1,6 de diam., sessiles, con fluentes et tuberculeuses, très noires, à disque plan, bordé par une marge mince un peu plus pâle, flexueuse, devenant irès promptement convexe et immarginé. Spores simples, petites, ellipsoïdales, de Omm,007 à Onm 010 de long, env. 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques presque cylindriques, de Omn,050 à Omm 055 de long, sur à de large. Paraphyses dé rès Onm 015 à Omm 017 de large. Paraphyses cohérentes, trè peu épaisses au sommet où elles sont d’un brun bleuâtre ou indigo. Epithecium brunâtre ou bleuâtre. Thecium et Hypo- thecium jaune pâle ou brun clair, Excipulum renfermant souvent des grains chrysophaniques. Spermogonies et Spermalies non aperçues. « (type) Hypothecium presque incolore. Excipulum contenant des grains chrysophaniques. B Var. proludens Aypothecium plus brunâtre. Excipulum ne contenant pas de grains chrysophaniques. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en rose vineux. ( Colore le thalle en jaune verdâtre. K Colore en rouge violet l'Excipulum et certaines parties du Thecium | dans le type. Sans action dans la var. 6. Ca, el. Sans action. ( sul Habit. — Cette espèce non signalée encore dans nos limites, pourra probablement se retrouver tout au nord du Jura, sur les sommités qui avoisinent Soleure. Jusqu'à présent elle n'a été recueillie qu'au mont Pilat (Suisse) où les deux variétés sont réunies. EN Q en (d) GROUPE DE LA LECIDEA SILACEA. Thalle tuberculeux-verruqueux épais. Apothécies gran- D RS RP A RE a à L. Silacea Ach. Thalle uni fendillé non teint par l’oxyde de fer. K —... L. tessellata FIK. Thalle uni fendillé quelquefois teint. ........ K +rub. L. Variegata Fr. 9. LECIDEA SILACGEA Ach., Meth., A8; Fr., Vet. Ak. N., 258 ; Mn MFr. Scuid. 488: Lersht.. LG B.,288, Lecidea lapicida v. Silacea Fr., L. E., 306; Kærb., Syst. 350; Nyl., Deonda 22e ni Stitz., LD. H., 188. Exs. Schær., 191 ; Lojka, 75. Thalle épais, verruqueux, tuberculeux, très sallant, rare- ment d'un gris roux, plus souvent très ochracé et teint par Poxyde de fer (v. oxydata). Hypothalle noir, très peu distinct. Apothécies grandes, de 0,8 à 1,5 mill. de diamètre, adnées, souvent aggrégées par 2 ou 3, flexueuses et irrégulières, très noires, non pruineuses, à disque plan bordé par une marge entière, concolore et très mince, assez élevée, puis devenant mais très tard, convexe et immarginé. Spores simples, ovoïdo-ellipsoïdales, de O0"m,009 à Omm,012 de diam., env. 1 1/2 fois seulement p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu ventrues, de Omm 050 à Omm,052 de long, sur Omm 018 à Omm 090 de large. Paraphyses assez là- chement cohérentes, un peu épaissies au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. Epithecium d’un brun verdâtre, Thecium et Hypothecium rarement incolores, ordinairement brun clair ou verdâtres. £xcipulum noir. Spermogonies et Spermalies non étudiées (Spermaltia recta, Nyl.) I Colore en bleu les hyphes du thalle. Colore en bleu la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur la gélatine hyméniale. Ca, el. Sans action. | Doro Habit. — Encore une espèce peu connue dans nos limites. Le type ne peut se trouver que dans les hautes Vosges. La var. oxydata est rare dans les environs de Plancher-les-Mines en montant du côté du ballon de Ser- vance. 10. LECIDEA TESSELLATA FIk., De Lich., 64; Leight., L..G:.B.: Sutz, LH.,190; Arn., Jura: 199) Lecidea spilota Fr., L. E., 297; J. Mull,, Class., 33; Kærb,, Syst. 237. Lecidea lapicida v. tessellata Nyl., Scand., 227. Lecidea cyanea v. tessellata Th. Fr., Scand., 489. Exs. Hepp, 73 ; Arn., Lich. Fr. Thalle mince, très égal, régulièrement fendillé, d’un blanc cendré ou un peu glauque. Hypothalle noir, non débordant. Apothécies moyennes de À mill. environ, très nombreuses et Juxtaposées par places, ce qui les rend anguleuses, noires et non pruineuses, à disque plan bordé par une marge con- colore, mince, entière, élevée et anguleuse, fort longtemps persistante. Spores simples, ellipsoïdales ou un peu oblongues, de Onm 010 à Onm (M2 de long, env. 2 1/2 à 3 fois p. l. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques ren- flées au sommet, de Omm,045 à Cmm 048 de long, sur Omm,017 à Omm,019 de large. Paraphyses assez lâchement cohérentes sensiblement renflées au sommet où elles sont d’un brun légèrement bleuâtre. Epithecium d'un brun noir, ou plus souvent bleuâtre, Thecium d’un jaune pâle, Hypothecium incolore où brun clair dans les vieilles apothécies. Excipulum noir dans la partie saillante, brun clair en dessous. Spermogonies presque complètement immergées, à ostiole pâle. Spermaties brièvement oblongues. Stérigmates simples. I { Teint en bleu les hyphes du thalle, | Teint en bleu ou en violet la gélatine hyméniale. \ Teint souvent la méduille en jaune ou plus souvent encore sans LE QUE action. | Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Encore une espèce bien ma observée : à rechercher dans les Lie ee Vosges. Elle n’est indiquée avec certitude que par le Dr Muller au petit Salève près de Genève. 11. LECIDEA VARIEGATA Fr., L. E., 303; Th. Fr., Arct., 911 ; J. Mull., Class., (Sub Biatora). Lecidea lapicida à Ach., Syn., 13 (p. p.). Lecidea ambigua Stenh. Sched., Crid., 11; Kœærb., Systema, 236 (sub Lecidella). Lecidea polycarpa Fr., L. E., 805 ; Nyl. Lapp., 160 ; (non Kærb., Syst., 231). Lecidea lactea FIk.; Nyl., Scand., 230 ; Leight., L. G. B., 205; Sttz., H:190! Lecidea pantherina Th. M. Fr., Scand., 491. Exs. Hepp, 245; Arn., 470 et 1935. Thalle tartreux, un peu épais, égal, aréolé à aréoles planes puis un peu convexes, d’un blane grisâtre, tournant parfois au rouge, au moins par place (F. oxydata et pantherina). Hypothalle noir ordinairement non débordant, quelquefois cependant limitant assez exactement le thalle. Apothécies de 0,6 à 1,2 mill. de diam., innées quand elles sont séparées, mais souvent très confluentes et alors plus saillantes et difformes, presque gyrosées, noires, quelquefois un peu pruineuses, à disque plan bordé par une marge mince, flexueuse, longtemps persistante. Spores ellipsoïdales, Simples, de 00040 à Onm 014 /de lons env. 212 1/2 fois pl. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques presque cylindriques, de Omm,050 à Omm 055 de long, sur Omm,018 à Omm,020 de large. Paraphyses assez distinctes, peu agelutinées, un peu épaissies au sommet où elles sont d’un brun-verdâire. Æpilhecium brun, Thecium cendré clair, Hypothecium ou incolore ou jaune-brun pâle ou rougeûtre. Éxecipulum noir. Spermogonies immergées. Spermaties droites, cylin- driques ou fusiformes d'environ Omm,010 de long. { Teint en bleu les hyphes du thalle. | Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en violet. 07 0? Colore le thalle en jaune, puis en rouge orangé (réaction caracté- K ristique. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Entre le petit Salève et le Mont Gosse, près du bois de cha- taigniers (J. Mull.). À rechercher dans les Vosges. xx B. EULECIDEA J. Mull. le) GROUPE DE LA LECIDEA FUMOSA Apothécies grandes, de 1 à 2 mil. de diam 40 ee AE AN A L. fumosa Ach. Apothécies petites, de 0,5 à 0,9 mil. dep Tan dr Le Cr ne . L. Sylvicola Fw. Vit en parasite sur la Lecanora sor- AOL RAR LL ES à AA L. intumescens Nyl. Thalle plus clair, gris cendré, brunâtre humecté.. L. Grisella Nyl. Thalle foncé 12. LECIDEA FUMOSA Ach., Meth., Al; Winb., Lapp., 4175 ; Nyl. in Lamy, catal. 193 ; Stitz, L. H., 196 ; Arn., Jura, 160. Lecidea fusco atra à fumosa Th. M. Fr., Scand., 5%5 ; Leight., L. G. B;; 293; Lecidea fusco atra Wnb,, Suec., 900. Lichen fusco ater Linn., Sp. ExS’ Hepp, 4516 Arn- 191-0liv,1439. Thalle lisse à aréoles planes, brillant, d’un brun marron ou cuivré. Hypothalle un peu plus foncé, peu distinct. Apothécies grandes de À à 2 mill. de diam., apprimées, nues ou légèrement pruineuses, éparses ou confluentes, d’un noir foncé, à disque plan, bordé par une marge mince élevée et concolore, devenant assez promptement convexe et immarginé, presque difforme. Apothécies oblongues ou ellipsoïdales, simples, de Omm,010 à Onm 015 de long, env. 2 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques . subeylindriques, de 0mm,057 à Omm,061 de long, sur Onm,015 One à Omm,017 de large. Paraphyses assez légèrement aggluti- nées, un peu élargies au sommet où elles sont d’un brun olivâtre. Epithecium noirâtre, Thecium pâle, Hypothecium d’un brun noir. Spermogonies un peu verruqueuses à ostiole peu visible. Spermaties cylindriques, droites, de Omm 005 sur Omm,0015. I | Sans action sur le thalle. Teint en bleu violet la gélatine hyméniale. I Sans action sur le thalle. (K + jaunit. Leight.) Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action ou rougit tout au plus l’Epithalle et assez lentement. Habit. — Espèce peu commune sur les granites des Vosges : Ballons de Giromagny et de Servance, en montant de Gérardmer à la Schlucht. Nulle dans le Jura. “ 43. LECIDEA GRISELLA Nyl., Lapp., p. 160; Stütz, L. H,, 496 ; Arn., Jura, 161. Lecidea fusco atra v. grisella Nyl., Scand., 230 ; Leight., L. G. B., 294. Lecidea fumosa v. grisella FIk. in litt.; Kœrb., Syst., 253. Lecidea fusco atra v. pallescens Fr., S. V., 116. - Thalle presaue déterminé, ou tartreux amylacé assez épais, verruqueux, ou plus mince et fendillé presque continu, d’un gris cendré ou brunâtre, devenant souvent plus foncé, humecté. Hypothalle peu distinet. Apothécies de 4,5 à 2 mill. de diam., innées ou apprimées, très souvent anguleuses, saupoudrées d’une pruine bleuâtre, à disque plan bordé par une marge mince entière, flexueuse, de couleur plus pâle, ne devenant que rarement convexe et immarginé. Spores simples, oblongues ou ellipsoïdales, de De 010 2 On 015 de lons, env. 2/tois p. 1° q.L.rentermées au nombre de 8 dans des thèques subcylindriques, de Onm,058 UM 060 de lons, sur Onmn,015 à Onm 017 dé large. Para- physes assez légèrement agglutinées, un peu renflées au sommet où elles sont d'un vert bleuâtre. Epithecium brun pâle, Thecium pâle, Hypothecium d’un brun noir. 200 Spermogonies et Spermaties pareilles à celles de la Lec. fumos«a. : « Var. polioleuca Kœrb., Par., 220; Exs. Flagey, 399. — Thalle épais, granuleux verruqueux. B Var. subcontigua Th. Fr. Exs. Hepp, 724; Oliv., 274; Rou- meg., 458. — Thalle plus mince et plus clair, fendillé, parfois presque régulièrement aréolé, ou d’autres fois presque continu. Apothécies très apprimées ou même innées. | Sans action sur le thalle. Teint en bleu violet la gélatine hyméniale. | Jaunit à peine le thalle. Sans acuon sur l’Hymenium. Ca, cl. Colore la médulle thalline immédiatement en rouge. Habit. — Espèce nulle dans Ie Jura, assez disséminée sur les granites .: la var. « abondante à l'entrée de la Serre du côté d’Amange (Jura); la var. 8 dans plusieurs endroits des Vosges : Remiremont, Saint-Mau- rice, etc. Egalement sur les blocs erratiques du Salève (J. Mull.). 14. LECIDEA INTUMESCENS Nyl., Prod., 127; Scand., 931, Anzi, cat., 81: Th. M. Fr, Scand., 998; Leist LC Be 246 ; Stitz, L. H., 198 ; Arn., Jura, 160. Lecidella insularis Kœærb., Syst., 259. Lecidea confervoides v. intumescens Schær., En., 115. Lecidea badia « intumescens Fiw. Exs. Hepp, 258; Arn. 942. Thalle déterminé formant de petits îlots arrondis, ou allon- gés, aréolé, à aréoles verruqueuses, gonflées, disjointes, d’un brun marron, un peu cendré. Hypothalle plus noir, peu distinct. | Apothécies très petites, de 0,3 à 0,5 mill. de diam., mnées, ou apprimées, noires, non pruineuses, à disque plan bordé par une marge mince, élevée, entière, mais flexueuse et très persistante. Spores simples, ellipsoïdales, de Om,010 à Omm,012 de long, env. 2 fois p. I. q. |., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,040 à Omm045 de long, sur Onm 011 à Onm,014 de large. Paraphyses 0 agolutinées, renflées au sommet où elles sont d’un brun noirâtre, Epithecium brun noir, Thecium cendré. Hypothe- cium d'un brun très noir. Spermogonies et Spermaties non aperçues. (Spermaties droites, Nyl. in Hue). I Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en violet. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. : Habit. — Cette espèce est parasite sur la Lecanora sordida, elle est par conséquent silicicole et nulle dans le Jura. Par ci par là dans les Vosges, mais ou très rare ou inobservée : en montant de Gérardmer au col de la Schlucht. Egalement sur les rochers erratiques du Salève (J. Mull.). 45. LECIDEA SYLVICOLA Fw., L. Sul., no 171; Koœrb., Syst., 254; Nyl., Lapp., 185; Leight., L. G. B., 248 ; Th. M. Fr., L. Scand., 558 ; Stitz, L. H., 155. Lecidea incincta Ny1., Scand., 231. Lecidea infidula Nyl., in Flora, 1868. Lecidea propinqua Th. Fr., in Not., SIsk. Exs. Arn., 409 à. Thalle mince, déterminé parfois, aréolé ou sub-lépreux, d’un gris cendré ou un peu brunâtre. Hypothalle plus noir, assez distinct. Apothécies petites, 0,5 à 0,9 mill. de diam., sessiles, sou- vent agglomérées par 3 ou #4, noires, non pruineuses à disque plan et bordé par une marge mince, puis devenant ensuite convexe et immarginé, rugueux et difforme. Spores simples, éllipSoidales, de 02,007 à Om%,009 .env. 2 fois p. L q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Omm,040 à Omm 04% de long, sur Omm,012 à Onm 053 de large. Paraphyses agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont d’un brun verdâtre pâle. Epithecium brun olivâtre, Thecium gris cendré, Hypothecium brun noir foncé, 7 a Spermogonies peu rares, verruciformes. Spermaties grêles, droites (NyL.) ; de Omm,005 à O"m,006 de long, sur Omm,001 à Omm 0015 de large (Th. Fr.). Sans action sur le thalle. 1 Teint la gélatine hyméniale en rouge vineux. Sans action sur le thalle. K : à Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Espèce des plus rares, ou plutôt inobservée dans nos régions. Elle est silicicole et peut se retrouver dans les Vosges. Elle n’a jusqu’à présent été indiquée avec certitude que par le Dr Muller sur les blocs erra- tiques du Salève. (f) GROUPE DE LA LECIDEA PLATYCARPA. Thalle épais. Spores de Onm 017 à Omm,(091 de long... ZL, convexa Fr. Thalle mince ou nul. Spores : de Onm,018 à Omm,095 de long... on. L'pidtycarpasAehe Espèce calcicole. Spores ne dépassant pas Om®,017. Apothécies planes. Para- physes brunes, ,,.,,,.,, L. Jurana Schær. Espèce calcicole. Spores ne Apothécies nues. dépassant pas Omm,017. Apothécies convexes. Pa- raphyses bleu vert.,..,,, L. emergens Fw. Espèce silicicole. Spores ne dépassant pas Omm,017. Apothécies adnées. Para- physes brunes,.....,,.., L. crustulata Krb. Espèce silicicole. Spores ne dépassant pas Omm,017. Apothécies apprimées, Paraphyses bleu vert..., L. vorticosa Krb. Spores ne dépassant pas Omm,O11 à Apothécies) Omm,012 de long.,.,.,.,..,.,.., L. sarcogynoides Krb. pruineuses /Spores atteignant Omm,018 à Omm, 02% de long ..,,,,.,.,,,..,,.,.,.. L. albocærulescens Schr. 16. LECIDEA PLATYCARPA Ach., Un., 173; Kœærb., Syst., 249 ; Stitz, L. H., 186; Arn., Jur., 162. Lecidea lygæa à insolata Ach., Syn., 34. Lecidea contigua v. platycarpa Fr., L. E., 300; Nyl., Scand., 224; Peisht E2G. B:,-299; Thalle toujours très mince, fendillé, formant sur le rocher une simple tache blanche, le plus souvent nul. Hypothalle indistinct. Apothécies grandes, de 1 à 2,5 mill. de diam., sessiles, noires, non pruineuses, à disque plan ou convexe bordé par une marge élevée, entière, de couleur un peu plus pâle et très persistante. Spores relativement grandes, ellipsoïdales, ou un peu oblongues, simples, oléagineuses, de Omm,018 à Om%025 de long, env. 2 à 2 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques assez largement renflées au sommet, de Onm,058 à Omm 064 de long, sur Omm,015 à Onm,017 de large. Paraphyses grêles, agglutinées, très peu épaissies au sommet où elles sont d’un brun-olivâtre. Epithe- cium brun. Thecium très pâle, presque blanc, Hypothecium très noir. Éxcipulum noir épais. Spermogonies excessivement rares. Spermalies bacilli- formes, presque droites, d'environ Omm,012 de long, sur Onm, 001 de large (Arn.). a (Type) Ach., Un.; Exs. Schær., 446; Arn., 192. — Thalle blanchâtre, mince. Apothécies planes. B Var. steriza Ach., Meth.; Exs. Schær., 228; Hepp, 265. — Thalle ordinairement nul. Apothécies devenant promptement convexes. y Var. Hampeana J. Mull., Class.; Exs. Hepp, 242. — Thalle rugueux, blanc ou jaune d’ocre, ordinairement visible. Apothé- cies agrégées, plus petites que dans la var. steriza. Sans action sur le thalle. Teint la gélatine hyméniale en bleu foncé, — 100 — Sans action sur le thalle. Sans action sur l’Hymenium. Ca, el. Sans action. K Habit. — Les trois variétés sont silicicoles et absolument nulles dans tout le Jura calcaire. Le type se trouve çà et là dans les Vosges mélangé à la var. $, mais toujours bien plus rare. La var. steriza est très répandue : Champagney, Remiremont, Gérardmer, Saint-Maurice, etc., ete. De là elle monte sur les sommets, Hohneck, Rotabac, ballons d'Alsace et de Servance. Egalement à la forêt de la Serre et sur les blocs erratiques du Salève. La var. y à été recueillie au sommet de la grande gorge du Sa- lève par le docteur J. Muller. 17. LECIDEA CONVEXA Th. Fr., Scand., 507. Lecidea musiva Kærb., Par., 220. Lecidea contigua v. convexa Schær., En., 120 ; Fr., L. E., 299; Nyl. in Pam Cat,ip. 17 Sthtr. LEE, 480; Exs. Arn., 1054. Thalle assez épais, tartreux, aréolé, verruqueux, granu- leux, d’un blanc cendré bleuâtre. Hypothalle très peu dis- tinct. Apothécies grandes, 1 à 1,8 mill. de diam., apprimées, sou- vent agglomérées, d’un noir terne, non pruineuses, à disque plan dans le jeune âge et bordé par une marge concolore, épaisse et entière, mais devenant très promptement immar- giné, globuleux et difforme. Spores ellipsoïdales, simples, de Omm,017 à 0,021 de long, environ 2 1/2 à 2 3/4 fois p. I. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies en massue au sommet, de Omm,060 à Omm,065 de long, sur Omm 015 à Onm,017 de large. Paraphyses agglutinées, peu dis- tinctes, très peu renflées au sommet, d’un brun olivâtre. Ebpithecium brun noirâtre, Thecium peu coloré, Hypothe- cium et Excipulum noirs. Spermogonies petites, peu saillantes. Spermaties droites, oblongues, d'env. 0mm,010 sur Omm,001 à Onm,0015. Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. 10 | Ou sans action sur le thalle, ou le colore. K : Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Espèce silicicole très rare dans nos régions : au Salève près Genève (J. Mull,). Je crois l'avoir rencontrée au Rotabac (Vosges); mais c’est à vérifier. 18. LECGIDEA JURANA Schaer., En., 193 ; Nvyl., Prod., 195; Kerb Pur 229; Th: M°Fr:, Sc,.013:; Leight, L. G. B., L0E Stitz, L. 1: 185; Arn:, Jura, 162. Biatora Jurana J. Mull., Class., 395. Exs. Schær., 628 ; Arn., 10; Flagey, 155. . Thalle très mince, contigu, tartreux, farineux, rarement nul dans nos régions, d'un blanc cendré bleuâtre, ou un peu rosé. ÆHypothalle plus foncé, peu distinct. Apothécies de 0,9 à 1,3 mill. de diam., rapprochées, mais non confluentes, adnées, ou plus souvent sessiles, très noires, quelquefois un peu pruineuses, à disque franchement con- cave dans le jeune âge, puis plan, bordé par une marge unie, épaisse, élevée, concolore, persistant très longtemps. À la fin, cependant, les apothécies deviennent convexes et im- marginées. Spores simples, ellipsoïdales ou ovoïdales, de Oum 01% à Onm 018 de long, env. 2 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques longuement renflées au “oumet, de Onn060 à Onm 065 de long, sur OnmO17. à Omm 019 de large. Paraphyses agglutinées, indistinctes, hya- lines à la base, très peu épaissies au sommet où elles sont d’un brun rougeâtre. Epithecium brun noir, Thecium pâle, presque incolore, Hypothecium non absolument noir, mais tirant un peu sur le roux. Excipulum presque noir. Spermogonies rares, petites, un peu saillantes. Spermaties droites, oblongues, un peu aciculaires, de Omm,006 sur Omm 0012. Sans action sur les hyphes du thalle. Teint en bleu foncé la gélatine hyméniale. — 10 — Sans action sur le thalle. Teint en brun pourpre l’'Epithecium et l’'Hypothecium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Celte espèce, nulle dans les Vosges, est commune sur toutes les sommités jurassiques de la Dôle au Chasseral; également au pied du Reculet et au Salève. Elle descend peu dans la plaine; je l’ai cependant trouvée abondante derrière Salins en montant au fort Belin, sur des pierres éboulées, mais c’est une exception. 19. LECIDEA EMERGENS Ew. in Kœærb., Par., 295 ; Th. M. Fr., Seand., 513 ; Sutz, L. H., 183. Biatora emergens J. Mull., Class., 395. Lecidea lithyrga Fr., Arn., Flora, 1868. Exs. Hepp, F. E., 226. Thalle très mince, continu, tartreux, d’un blane cendré un peu bleuâtre, souvent nul. Hypothalle indistinet. Apothécies moyennes, de (,9 à 1,2 mill. de diam., non confluentes, adnées, ef non sessiles (quelques unes fovéolées), noires, non pruineuses, à disque un peu concave, mais dans le très Jeune âge, puis plan et bordé par une marge épaisse, élevée et concolore, devenant ensuite convexe et immarginé, beaucoup plus promptement que dans la Lec. Jurana. Spores simples, ellipsoïdales, de Omm,010 à Onm,014 de long, env. : 2 fois p. 1. q.1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Omm,050 à Omm,055 de long, sur Omm,O135 à Omm 014 de large. Paraphyses agglutinées, indis- tinctes, un peu rosées à la base et d’un vert bleuâtre au sommet. Epithecium brun verdâtre, Thecium pâle, un peu rosé, Hypothecium et Excipulum d’un noir ürant un peu sur le roux. Spermogonies rares, petites. Spermulties brièvement aci- culaires, droites, ou légèrement courbes, de O"m,006 à Omm,007 de long, sur Omm,001 de large. (Th. Fr.). Sans action sur le thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. — 103 — Sans action sur le thalle. Teint en violet l’'Epithecium et en brun pourpre l’'Hypothecium. Ca, el. Sans action. Habit. — Paraît beaucoup plus rare que la L. Jurana, avec laquelle elle a souvent été confondue. Elle s’en distingue sur le terrain par les apothécies plus promptement convexes et immarginées et laissant quelques fovéoles dans la pierre quand elles disparaissent ; puis sous le microscope on la reconnait par ses spores plus petites et ses paraphyses bleuâtres et non rougeûtres. Elle existe au sommet de la Dôle (J. Muller) et au Pilat (Hepp). 20. LECIDEA CRUSTULATA Koœrb., Syst., 249; Th. Fr., Arct., 209 et Scand., 511 ; Leight., G._B., 249; NyL. im Flora, 1919 Suiz, LIT, 187; Arn.; Jur., 163. Lecidea nitidula Fr., L. E., 398 (pr. max. p.) Lecidea contigua v. meiospora Nyl., Scand., 225. Lecidea parasema v. crustulata Ach., Univ., (76. Thalle mince, lépreux, fendillé ou verruqueux, d’un blanc cendré ou jaunâtre. Hypothalle noir ordinairement visible et souvent débordant le thalle et le limitant. Apothécies petites, de 0,5 à 0,8 mill. de diam., adnées, noires, non pruineuses, à disque plan, bordé par une marge mince, entière, concolore et très persistante, ne devenant convexe et immarginé que par le grand âge. Spores simples, ellipsoïdales, ou un peu aux extrémités, de Omm,012 à Omm,018 de long, env. 2 à 2 1/4 fois p. L. q. l:, renfermées au nombre de 8 dans Le ne renflées au sommet, de Omm,055 à 0,060 de long, sur Onn,018 à Onm,020 de large. Paraphyses minces, agglomérées, peu distinctes, gélati- neuses, peu ou pas renflées au sommet où elles sont d’un brun olivâtre. Epithecium brun, Thecium peu coloré, Hypo- thecium et Excipulum noirs. Spermogonies petites, peu saillantes. . malies droites, courtes. x Type. Ach.; Exs. Hepp, F. E., 264; Flagey, 269. — TAaile = 10 — . 14-1 ordinairement limité par un hypothalle noir. Spores ë B Var. meiospora Nyl.; Exs. Oliv., 190; Roumeg., 391. — Thalle blanc jaunâtre, limité par l’hypothalle. Apothécies 12-15 : moins brillantes. Spores Sans action sur le thalle. Teint en bleu intense la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. k | Habit. — Cette espèce n’est pas rare dans nos régions. Elle est toujours silicicole. Le type abonde sur les cailloux du corallien dans les chailles de la plaine, et de moyenne montagne ; la var. 8 se trouve aux mêmes lieux, mais beaucoup plus rare. 21. LECIDEA VORTICOSA Kœærb., Syst., 351; Th. Fr., Se., p. 945 ; Nyl. in Flora, 1876 ; Stitz, L. H., 180. Lecidea sublatypea Leight., L. G. B., 271, ?? Lecidea pullulans Th. Fr., Sp.. 40. Lecidea sabuletorum Ô. vorticosa FIk. Exs. Arn., 719, C. Thalle mince, tartreux, fendillé ou un peu granuleux, d’un gris cendré noirâtre, parfois assez foncé, souvent nul. Hypo- thalle noir assez épais. Apothécies moyennes, de 0,9 à 4,1 mill. de diam... appri- mées, souvent confluentes, non pruineuses, d’un noir foncé, à disque plan, bordé par une marge mince, assez élevée, entière, souvent flexueuse et persistarte, devenant cepen- dant quelquefois à la fin convexe, gonflé et immarginé. Spores simples, oblongues, de Onm,011 à Omm,013 de long, env. 2 1/2 à 3 fois p. L. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,048 à Omm,052 de long, sur Omw,017 à Omm 019 de large. Paraphyses indis- dinctes, hyalines, agglutinées, peu renflées au sommet où elles sont d’un bleu verdûâtre intense, Epithecium brun LUS — 105 — bleuâtre, Thecium bleu pâle, Hypothecium noir foncé. Exc1- pulum de même couleur que l’Epithecium. Spermogonies et Spermalies non étudiées (Spermatia arcuata, raro recta, Nyl. in Flora.) Sans action sur les hyphes du thalle. Teint en bleu foncé la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'hymenium. Ca, el. Sans action. Habit — Espèce très rare, signalée seulement sur les roches siliceuses du Salève par le Dr Muller. Elle n’est cependant pas absolument silicicole el se rencontre sur les calcaires du Tyrol (Nyl. in Hue., 182). Les échan- tillons publiés par M. Arnold sous le n° 719 et provenant également du Tyrol, ont été recueillis sur des mélaphyres. 29. LECIDEA SARCOGYNOIDES Kœrb., Syst, 252; Nyl in Hors 865, p.148; Leisht., LG. B,,313; Sutz, LT, 102: Thalle très mince, sub-lépreux ou rugueux, d’un blanc noirâtre, le plus souvent à peu près nul. Hypothalle indis- tinct. Apothécies atteignant 4 mill. de diam., adnées, serrées les unes contre les autres, ce qui les rend anguleuses et dif- formes, d’un noir sombre, presque toujours pruineuses, à disque plan, à marge mince, élevée, très flexueuse et très persistante. Spores simples, cylindriques, ou longuement ellipsoïdales, de Onm 007 à Omm 011 de long, env. 8 à 4 fois p. l. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,046 à Omm,050 de long, sur Onm 016 à Omm,017 de large. Paraphyses minces, agglutinées, indistinctes, incolores à la base, très peu épaissies au som- met où elles sont d’un noir bleuâtre. Epithecium d’un noir brun, Thecium un peu rougeâtre, Hypothecium noir foncé. Spermogonies et Spermalies non étudiées. (Cette espèce — 106 — d’après Nyl. in Hue, 201, appartient au groupe de la Lecidea contigua dont les Spermaties sont droites). I Sans action sur les hyphes du thalle, Bleuit la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Avive souvent la couleur de l’'Hymenium. Ca, el. Sans action. K | Habit. — Espèce rare dans nos limites : çà et là dans les hautes Vosges, notamment au Rotabac; au Salève (J. Mull.) et aux Voirons (Rome). Absolument nulle dans le Jura calcaire. La Lecidea sarcogynoides se rapproche un peu de la Lecidea Pilati, dont elle diffère par l’hypothecium noir carbonisé. A l'extérieur, par ses apothécies flexueuses et pruineuses, elle ressemble plus encore à Sarco- gîine simpleæ, mais l'étude des spores ne laisse aucun doute. 25. LECIDEA ALBOCÆRULESCENS Schaer, Spic., 142 ; Kœærb., Syst., 247; Th. M. Fr., Scand., 508; Leight., L. G. B,., 905 : Sutz, L. H5°485. Thalle assez épais, continu ou un peu fendillé, d’un blanc cendré ou jaunâtre, ou ocreux, teint par oxyde de ier. Aypo- thalle noirâtre, peu débordant. Apothécies grandes, dépassant parfois 2 mill. de diam., adnées, noires, à disque toujours plus ou moins recouvert d’une pruine bleuâtre, presque toujours plan, bordé par une marge noire non pruineuse, élevée, assez épaisse, très lon- guement persistante. Spores simples, ellipsoïdales ou légè- rement oblongues, de Omm,018 à Omm 024 de long, env. 2 à 2 1/2 fois p. L. q. l., rarement 3 fois, renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm 045 à Onm,050 de long, sur Omm,014 à Om 017 de large. Paraphyses lâchement agglutinées, très enchevêtrées, très peu renflées au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. Epithecium brunâtre, Thecium presque incolore, Æypothecium brun presque complètement noir. £xcipulum noir. Spermogonies presque immergées, petites, noirâtres. Sper- maties cylindriques, droites, ou très peu courbées. — 107 — a Var. alpina Schær.; Exs. Arn., L. À. in Tyrol, n° 83. — Thalle blanc cendré ou un peu jaunâtre. Apothécies grandes, élevées. 8 Var. flavocærulescens Nyl.;: Schær., L. H., 186. — Thalle ochracé. À pothécies plus petites et plus apprimées. 1 Sans action sur le thalle. Teint en bleu foncé la gélatine hyméniale. K Sans action sur le thalle. Sans action sur l’Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — La var. « est alpestre, Je ne crois pas qu'elle ait été signalée dans nos limites autre part qu’au Salève (J. Mull.). La var. $, quoique très rare, est plus fréquente : en montant de Plancher-les-Mines au ballon d'Alsace; çà et là dans la région montagneuse en Suisse. Les deux va- riétés sont silicicoles, par conséquent nulles dans le Jura. (g) GROUPE DE LA LECIDEA CONFLUENS Apothécies nues. Spores de Omm,007 à Omm,009 de long. L. confluens Fr. Apothécies pruineuses. Spores de Onm,010 à Onm,015 de OR Rd ete L. speirea Ach. 94. LECIDEA CONFLUENS Fr LE, 518: Schaer, En 118; KerbSuysi., 200: Th Fr, Scand., 384; Leight, LG. B., 303 ; Stitz. L. I., 188. Lecidea contigqua v. confluens. Nyl., Scand., 225. Exs, Mougeot. St. V., 463; Schær., L. H., 187; Hepp, F. E:, 125. Thalle assez épais, ou contigu, ou plus souvent fendillé, _aréolé, rugueux, d’un gris cendré bleuâtre ou brunâtre, ordi- nairement limité par un Aypothalle noir. Apothécies grandes, de 4 à 2,5 mill. de diam., apprimées ou adnées, noires, non pruineuses, à disque plan, bordé par une marge entière et concolore, assez élevée, puis devenant avec l’âge convexe, globuleux et immarginé. Spores simples, ellipsoïdales, de Oum, 007 à Omm,009 de long, env. 1 1/4 à 1 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques — 108 — presque cylindriques, de Onm,042 à Omm 048 de long, sur Onm 015 à Omm 016 de large. Paraphyses minces, assez dis- ünctes et peu cohérentes, peu renflées au sommet où elles sont d’un brun un peu verdâtre. Epithecium brunâtre, mince, Thecium incolore, Hypothecium et Excipulum noirs. Spermogonies un peu saillantes, à ostiole globuleux ou oblong. Spermalies droites, courtes, de 0m 006 à Omm,008 de long, sur Omm, 001 de large. Teint en bleu les hyphes du thalle. £eint la gélatine hyméniale en bleu violet, puis en rouge vineux. Sais action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K | Habit — Espèce alpine et silicicole nulle dans le Jura ; peu abondante sur les hauts sommets des Vosges, où elle est assez largement disséminée : Ballon d'Alsace, du Hohneck et du Rotabac, descend jusqu’au bas du col de la Schlucht. 25. LECIDEA SPEIRA Ach., Meth., 52; Th. M. Fr, Scand., 489. Lecidea contigua v. speirea Nyl., Scand., 225. Porpidia trullisata Kœrb., Syst., 221. Thalle assez épais, tartreux, fendillé, aréolé, d’un blanc cendré un peu bleuâtre. Hypothalle indistinet. Apothécies grandes, de 0,8 à = mill. de diam., apprimées ou adnées, noires, mais ordinairement pruineuses, à disque plan et bordé par une marge entière rendue blanchâtre par la pruine, puis devenant assez promptement immarginé, convexe et difforme. Spores simples, moyennes, oblongues, de Unm 010 à On 015 de long, env. 2 fois p.l-q. lrentés mées au nombre de 8 dans des thèques cyhndriques, un peu claviformes, de Omm,055 à Onm,060 de long, sur 0"»,047 à Onm 019 de large. Paraphyses ininces, assez distinctes et peu cohérentes, peu renflées au sommet, où elles sont d’un — 109 — brun verdâtre ou bleuâtre. Epithecium brunâtre, Thecium incolore, Excipulum et Hypothecium noirs, ou du moins brun foncé. Spermogonies et Spermaties ressemblant beaucoup à celles de la Lecid. confluens. ax Type. Exs. Schær., L. H., 184. — Ordinairement silicicole. Spores de Omm,010 à Omm.012 de long. B Var. euspeirea Nyl. — Ordinairement calcicole. Spores de Onm,012 à Omm,015 de long. Teint en bleu les hyphes du thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. K Sans action. Ca, cl. Sans action. I Habit. — Le type nul dans le Jura, se trouve çà et là dans les Vosges, où il descend d'habitude plus bas que la L. confluens : en montant de Gérardmer à la Schlucht; près de Saint-Maurice; vallée de Munster, etc., etc. La var. $ n’a pas encore été trouvée dans nos limites. Elle existe sur les calcaires de la Gemmi (Suisse) Schimp. GENRE XV. BUELLIA Koœrb. Thalle crustacé (au moins dans nos régions, où nous n'avons pas la Buellia canescens, Th. Fr.), uniforme, assez souvent limité par un Hypothalle noir débordant. Apothécies lecidéines (faussement lécanorines dans la B. ocellata) tou- jours noires, presque jamais pruineuses. Spores bi-loculaires, toujours brunes, même dans le jeune âge (c’est-à-dire, dès qu’elles sont bien formées), jamais entourées d’un halo inco- lore, ordinairement ellipsoïdales et biscoctiformes, souvent cependant allongées et peu resserrées au milieu, normale- ment au nombre de 8 dans les thèques. Hypothecium ordi- nairement foncé. Spermaties courtes, droites, excepté dans la B. coniops où elles sont aciculaires el recourbées. 1. Hyphes du thalle non amyloïdes I —,.,,.,,.., ,..., 7 Hyphes du thalle amyloïdes I Æ,,,.,,., ee 9 Thalle toujours nul. Espèce parasite.,,.,...., UE -B. athallina. — 110 — 2, Thalle ou blanc, ou cendré, mais de couleur claire. Groupe de la B. disciformis. Thalle ou brun, ou noirâtre, ou cuivré, mais foncé. Groupe de la B. moriopsis. 3, Thalle plus ou moins visible, mais propre.. Gr. de la B. leptocline. (a) GROUPE DE LA BUELLIA DISCIFORMIS Apothécies sessiles. Spores 17 à 30 de long. CORICICOl ER ee ee chan à B. disciformis Br. et Rost. Apothécies sessiles. Some 10 à 16 de long. Cortieicole 252442 Re ...... B. myriocarpa Mudd. Apothécies sessiles. Spores 6 à 9 de long. Cor- DCICOlE ES ee ce de cc ee B. Schæreri D. Not. Apothécies sessiles. Saxicole..... drones. D.S0Lalilis Ken Apothécies innées à aspect lécanorin. Thalle débordant l’Excipulum...... ao ender B. ocellata Kærb. Apothécies innées à aspect lécidéin. Thalle ne recouvrant pas l’'Excipulum,. ..,... .... DB. Stellutata Br. et Rost. 4. BUELLIA DISCIFORMIS Br. et Rostr., Dan., p. 111 ; Oliv., L. O., p. 219. Buellia parasema Kærb., Syst., 228 ; Th. Fr. Scand., 589. Lecidea disciformis Nyl., Scand., 236; Leight., L. G. B., 317; Stitz., L. H., 205. Lecidea parasema Ach. pr. p. Thalle mince, continu, sub-membraneux, blanc ou de cou- leur pâle, très souvent presque nul. Hypothalle noir, dé- bordant et limitant souvent le thalle assez exactement. Apothécies de grandeur très variable, presque punctiformes, ou atteignant 2 mill. de diam., nues, sessiles, à disque plan très noir, bordé par une marge persistante, assez mince et concolore ; ne devenant convexe et immarginé que par le grand âge. Spores brunes, biscoctiformes un peu allongées et souvent courbées, plus ou moins obtuses aux extrémités, de Oum 017 à Onn,032 de long, env. 3 à 4 fois p. L. q. L., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques ou un peu renflées au sommet, de Onm,053 à Omm,056 de long, AR LE e — 111 — sur Onmn,017 à Omm,019 de large. Paraphyses filiformes, assez lâchement cohérentes, peu ou pas renflées au sommet où elles sont d’un brun roux foncé. Epithecium brunâtre, The- cium peu foncé, Hypothecium noir ou brun noir. Exeipu- lum épais, corné, noirâtre. Spermogonies petites, noirâtres, globuleuses. Spermaties droites, courtes, Stérigmates peu ou pas articulés. \ « FE. major Massal.; Exsic. Flagey, 193. — Apothécies assez grandes, 4 à 2 mill., devenant convexes à la fin. 6 F. vulgata Th. Fries; Exs. Flagey, 192. — Thalle toujours brun limité par l’hypothalle. Apothécies petites, ou moyennes, demeurant planes et marginées presqu’à la fin. y Var. insignis Nyl. Lapp.; Exs. Hepp, F. E., 39-40. — Thalle verruqueux, granuleux. Apothécies assez grandes, planes. Spores grandes atteignant Omm,030 à 32 de long. Sans action sur le thalle. Colore en bleu, puis en violet la gélatine hyméniale. Jaunit le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. I Habit. — Les formes « et 8 sont corticicoles et communes dans les bois de la plaine : x sur les hêtres surtout; $ sur l’écorce lisse des jeunes chênes. Elles se rencontrent aussi sur les sapins des moyennes montagnes du Jura et des Vosges, mais y sont beaucoup plus rares. La var. y est muscicole et ne se rencontre guère que dans les régions alpestres ; M. le Dr Muller l’a recueillie au sommet du Colombier. 2, BUELLIA MYRIOCARPA Mudd., Brit., 1861 ; Th. M. Fr. Seand., 999. Buellia punctata Kœrb., 229. Buellia punctiformis Mass.; J. Mull., Class., 40%. Lecidea myriocarpa Nyl., Scand., 237; Leight., L. G. B., 319; Stitz., L, H., 208. Ex. Schær., L. H., 200, pr. p.; Hepp, F. E., A, 42; Flagey, 353. Thalle très mince, inégal, granuleux ou pulvérulent, non limité, d’un blanc glauque ou cendré. Hypothalle blanchâtre peu distinct. où PE NE — 112 — Apothécies petites atteignant au maximum À mill. de diam., nues, sessiles, à disque noir d’abord plan et à marge mince, concolore, puis devenant très promptement convexe et im- marginé. Spores petites ou moyennes, brunes, obtuses, bis- coctiformes, de Omm 010 à Omm 016 de long, env. 2 à 3 fois p. |. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renflées au sommet, de Omm,040 à Omm,045 de long, sur Onm,010 à Onm 012 de large. Paraphyses assez agglutinées, grêles, visiblement renflées au sommet où elles sont d'un brun roux. Epithecium brun, Thecium légèrement coloré, Hypothecium noir. Excipulum noir, peu épais. Spermogonies noires, punctiformes. Spermaties courbées, assez longues. Stérigmates simples. Sans action sur la médulle. Teint en bleu, puis en violet la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca. cl. Sans action. K Habit. — Espèce corticicole fort rare dans la plaine, commune au con- traire dans les montagnes vosgiennes et jurassiques, sur les sapins pourris et les bardeaux des chalets : le Suchet, le mont d’Or, la Trélasse, le sommet du ballon d'Alsace, etc., etc. 3. BUELLIA SCHÆRERI D. N., Lich., 1846; Kœrb., Par., 192: Th: Fr. Scand. 507 Lecidea microspora Hepp. Lecidea nigritula Nyl., Scand.., 238; Leight., L. G. B., 321; Stitz., L, H., 208. Exs. Schær., L, H., 200, pr. p.; Hepp, F. E., 48 ; Arn., L. fragm., XIX. Thalle mince, granuleux ou pulvérulent, d’un blanc cendré ordinairement peu foncé, souvent nul. Hypothalle blanchâtre, peu apparent. Apothécies très petites ne dépassant pas 0,5 mill. de diam. nues, sessiles, à disque noir, dans le très jeune âge plan et légèrement marginé, ce qu'il est souvent difficile de cons- — 113 — tater, parce qu'il devient de très bonne heure convexe et immarginé. Spores très petites, d’un brun noir, étroitement biscoctiformes, un peu oblongues, de 0m%,006 à Omm,009 de long, env. 3 fois p. 1. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, élargies au sommet, de Owm,040 à Omm,042 de long, sur Om, 010 à Omm 011 de large. Paraphyses _ agglutinées, grêles, assez distinctement renflées au sommet, où elles sont d’un brun roux. Epithecium brun, Thecium peu coloré, ÆHypothecium brunâtre, mais rarement absolu- ment foncé Æxcipulum ordinairement peu visible, ou du moins très mince et alors noirâtre. Spermogonies non observées. D’après M. Nylander (in Hue, n° 1429), les Spermaties seraient droites et très petites. Sans action sur la médulle. Teint en bleu l'Hymenium. Sans action sur le thalle. Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Très disséminée sur les sapins de la moyenne montagne des Vosges et du Jura, mais souvent négligée : au dessous du Rotabac, du côté de Gérardmer, en montant de Jougne au Suchet, et certainement dans beaucoup d’autres localités ; probablement encore à droite de la route de la Cure à Saint-Cergues. 4, BUELLIA SAXATILIS Koœrb., Syst., p. 298; Th. Fr., Scand., 601. Lecidea protrusa Fr., L. E., p. 324. Lecidea saxatilis Nyl., Scand., 237; Leight., L. G. B., 315; Stitz., L. H207: Calicium saxatile Schær., Enm., 166. Exs. Schær., L. H., 240 ; Hepp, F. E., 145. Thalle relativement épais quand il existe, finement aréolé, fendillé, d’un blanc jaunâtre, ou un peu glauque. Hypothalle concolore, peu distinct. Apothécies très petites, de 0,2 à 0,3 mill. de diam., très promptement sessiles, nues, à disque plan, noir, bordé par : 8 — 114 — une marge entière, concolore, élevée, relativement épaisse et persistante, ce qui donne à l’apothécie un aspect urcéolé. Spores d'un brun noir, biscoctiformes, subellipsoïdales, ob- uses aux extrémités, de Onm,O11 à Omm,013 de long, env. 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Omm,042 à Omm,046 de long, sur Omm,OTT à Onm 015 de large. Paraphyses grêles, agglutinées, presque libres cependant au sommet où elles sont renflées et d’un brun roux. Epithecium brun, Thecium peu coloré, Hypothecium brun noir. Excipulum noirâtre. Spermogonies noires, globuleuses, punetiformes, semi- immergées. Spermalies droites, courtes. Stérigmates par- fois très légèrement articulés. Sans action sur les hyphes du thalle. * Teint en bleu, puis en rouge vineux la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. K ; Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Jaunit le thalle (réaction très incertaine). Habit. — Cette espèce est ordinairement parasite sur les thalles de l’Aspicilia calcarea et parfois de quelques Parmelia ou Psoroma. Nous en avons cependant recueilli deux ou trois échantillons non parasites sur de petits cailloux roulés à Montferrand. Dans les deux cas, es une espèce rare pour nos régions. 9. BUELLIA OCELLATA Koœærb., Syst., p. 324. Buellia verruculosa Th. M. Fr., Scand., 600 ; Mudd., Brit., 215. Lecidea verruculosa Schær., En.. 114; Leight., L. G. B., 315. Lecidea ocellata FIk. in Fw., 1831 ; Anzi En Stitz, L. He 203 ; > Nyl. in Hue, 221. Exs. Hepp, 31 (non Malb., 248). Thalle peu épais, tartreux, fendillé, aréolé, à aréoles planes et contigues, souvent un peu verruqueux, glauque ou cen- dré-verdâtre. Hypothalle noir, non débordant, mais bien visible. Apothécies petites, de 0,5 à 0,7 mill. de diam., nues, tou- jours très innées et bordées par le thalle en do de l'Eved — 115 — pulum, ce qui leur donne une apparence lécanorine, à disque plan, immarginé, d’un noir terne. Spores d’un brun noir, biscoctiformes, subellipsoïdales où un peu allongées, légè- rement resserrées au milieu, de Onm, 013 à Omm,015 de long, env. 2 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, élargies au sommet, de Omm,050 à Onm,058 de long, sur Omm,O18 à Omm 020 de large. Paraphyses agglu- tinées, grêles, assez distinctement renflées au sommet où elles sont d’un brun roux. Epithecium brun, Thecium un peu coloré, Hypothecium brun noir. Excipulum noir, mais tou- jours très mince et souvent presque invisible, au moins aux bords de l’apothécie. Spermogonies non observées. D’après M. Nylander (in Hue, n° 1386), les Spermaties seraient droites et petites. Sans action sur la médulle. I TE Re ee Teint en bleu intense l'Hymenium. { Sans action sur le thalle. | Sans action sur l’'Hymenium. Ca, el. Colore le thalle en rouge orangé. K Habit. — Espèce silicicole peu connue dans nos limites et par consé- quent nulle dans le Jura; doit exister dans les Vosges où elle se retrou- vera bien probablement. Le D' Muller l’a recueillie sur les rochers siliceux du Salève. 6. BUELLIA STELLUTATA Br. et Rostr., Dan., p. 111 : Th. M. Fr., Scand., 603. Buellia spuria 8 minutula Kœrb., Par., 183. Buellia minutula Arn., in Flora, 1872, p. 292. Lecidea minutula Nyl. in Lamy, Cat., 133; Stitz., L. H., 208. Lecidea stellutata Tayl. in Mack.; Leight., L. G. B., 316; Nyl. in Hue, 290: Exs. Hepp, F. E., 315. Thalle mince, aréolé, fendillé, d’un blan cendré, souvent limité et suborbiculaire. Æypothalle noir débordant. Apothécies très petites, de 0,3 à 0,5 mill. de diem. nom- breuses, souvent confluentes, immergées dans ‘es a-soles — 116 — thallines et ne les débordant pas, nues, à disque plan, très noir, à marge mince, entière et concolore, ne devenant qu'avec l’âge convexe et immarginé. Spores d’un brun noir, biscoctiformes, subellipsoïdales, obtuses aux-extrémités, de Omm,010 à Onm 012 de long, env. 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet, de Onm 050 à Onm,055 de long, sur Omm 017 à Onm 019 de large. Paraphyses agglutinées, grêles, moyennement renflées au sommet où elles sont d’un brun roux. Æpithecium brun, Thecium peu coloré, Hiypothecium noirâtre. Excipulum noir bien visible. Spermogonies non étudiées. D’après M. Nylander (in ue, 1382), les Spermaties seraient droites et courtes. I Sans action sur les hyphes du thalle. Teint en bleu la gélatine hyméniale. eint le thalle en jaune pâle. $ Sans action sur } Hymenium. Ca, cl. Sans action. 7 Habit. — Absolument nulle dans tout le Jura, cette espèce doit être assez largement disséminée sur les grès vosgiens : à Ramonchamps et à Saint-Maurice (Vosges). Les échantillons publiés par Hepp proviennent des environs de Zurich. (b) GROUPE DE LA BUELLIA MORIOPSIS Thalle noir ou gris très foncé. Spermaties droites, COUTIES AC ne note conne DÉS in des B. moriopsis Th. Fr. Thalle brun noirâtre ou ferrugineux. Spermaties courbes” aciculaires + Ann CR ere B. coniops Th. Fr. Thalle cuivré caractéristique... .... Sat. see ace De CUDrCOIQ Je Mu 7. BUELLIA MORIOPSIS Th. M. Fr., Scand., p. 606. Catolechia moriopsis Mass., Rich., 85. Buellia coracina Th. Fr., Arct., 931; Kærb., Par., 284. Buellia atrata Mudd., Man., 214. Lecidea coracina Nyl., Prod., 126; Stitz., L. H., 193. Exs. Hepp, F. E., 312 ; Mougeot, S1. Vog., 462. — A7 — Thalle aréolé, fendillé, à aréoles planes, plus ou moins anguleuses, affectant souvent sur le support une forme sub- orbiculaire, d’un noir cendré brillant. Æypothalle noir plus mat. | Apothécies moyennes, de 0,8 à 1,2 mill. de diam., d’abord _ minces, puis apprimées et presque sessiles, nues ou parfois très légèrement pruineuses, à disque plan, très noir, bordé par une marge entière et concolore, puis devenant à la fin convexe et immarginé. Spores d’un brun noir, longtemps simples, puis biloculaires, ellipsoïdales, ou ovoïdes, obtuses au deux extrémités, peu ou pas resserrées au milieu, de 0er 008 à Onm 01% de long, env. + 1/2 fois p. L. q. l., renfer- mées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, 015 à Or 050 de ons, Sur Onn,017 à Onm,019:de large. Paraphyses grèles, assez lâchement agglutinées, presque bbres au sommet où elles sont très distinctement renflées et d’un brun verdâtre. Epithecium brun olivâtre, Thecium peu coloré, Hypothecium d’un brun noir. Execi- pulum brun olhivâtre. Spermogonies noires, peu saillantes. Spermaties droites, courtes. Stérigmates simples. Sans action sur les hyphes du thalle. | Teint en bleu la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. | Sans action sur l'Hymeniuin. Ca, cl. Sans action. Habit — Espèce silicicole très rare dans nos régions; naturellement absolument nulle dans tout le Jura. elle existe dans les Vosges, mais seu- lement sur quelques hautes sommités : Hohneck et Rotabac. M. l'abbé Olivier l'indique sur des roches de grès à Falaise, à une alti- tude très faible, mais est-ce bien la même plante? 8. BUZLLIA CONIOPS Th. Fr., Aret., p. 231 et Scand., p. 605. Lecidea.coniops Wnbg. in Ach., Meth.; Ach,, Un., 171; Leight., L, Ge o1S; Stitz.,- L. H., 208. Lecidea disciformis v. coniops Nyl., Scand., 237. — 118 — Thalle inégal, verruqueux ou granuleux, à petits grains crénelés, souvent suborbiculaire, d’un gris brun ou ferru- gineux. Hypothalle noir, assez nettement débordant. Apothécies petites, de 0,5 à 0,6 mill. de. diam., adnées, nues, à disque plan, noir, bordé par une marge mince, entière, élevée et concolore, ne devenant que bien rarement convexe et immarginé. Spores d’un brun noir, biscocti- formes, ellipsoïdales, obtuses aux extrémités, légèrement resserrées au milieu, de Onm,015 à Omm 019 de long, env. 1 1/2 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet et au ventre, de 0mm,055 à Omm 062 de long, sur Omm,019 à Omm,091 de large. Paraphyses moyennement robustes, agglutinées, épaissies au sommet où elles sont d’un brun roux. Epithecium brun, Thecium presque incolore, Hypothecium brun. Excipulum brun noir. Spermaties aciculaires, courbées, ce qui n'a lieu dans aucune autre Buellia. Stérigmates simples (Th. M. Fr. Scand., 605). | Sans action sur les hyphes du thalle. Teint en bleu intense la gélatine hyméniale. Sans action sur le thalle. Sans action sur l'Hymenium. Ca, cl. Sans action. K Habit. — Espèce des plus rares dans nos régions qui jusqu’à présent n’a été signalée que sur les rochers erratiques du petit Salève près Ge- nève par M. Rome. 9. BUELLIA CUPREOLA Müll. Arg., Class., 405. Lecidea cupreola Stiz., L. H., 208. Nous n'avons jamais vu cette rare espèce, la description qui suit est celle de M. le D' Muller. Thalle mince, tartareux, très finement aréolé-bulleux, d’un brun cuivré brillant, partout crustacé à petites aréoles con- vexes de 0,1 à 0,3 mill. de large. | Apothécies sessiles, très petites, de 0,2 à 0,3 mill. de diam. — 119 — opaques, très noires, bordées par une marge concolore, dis- paraissant à la fin, planes, nues. Lames sporigères très étroites, hyalines, d’un brun noir au sommet. Hypothecium pâle, Paraphyses d’un brun noir au sommet où elles sont renilées, moniliformes, à 2-3 articulations ou plus. Thèques obovoïdes, hyalines, à 8 spores, env. Omm 035 de long. Spores brunes, didymo-ellipsoïdales, env. 2 fois p. 1. q. 1. (0mm,008 à Onm 013 de long). Habit. — Recueillie par M. Muller sur des blocs cristallins à l'Est du sommet du grand Salève, mais fort rare, (Cc) GROUPE DE LA BUELLIA LEPTOCLINE Espèce silicole. Thalle aréolé fendillé. Apothécies SESS NES RON EN PE . B. leptocline Kærb. Espèce silicole. Thalle aréolé fendillé. Apothécies nées danses aréoles. ni, ln esse ce, B. æthalea Fr. Espèce calcicole. Thalle farineux non aérolé. Spo- Tes À OS DMC ENS Re , B. Dubyana Kœærb. Espèce calcicole. Thalle farineux non aérolé. Spo- eo 2 fois pl q 5... ...... B. Dubyanoides Mull. 40. BUELLIA LEPTOCLINE Kœrb., Syst, p. 295 ; Th. Fr., 1 56.) p.908. EE Lecidea leptocline Flotw. in Bot. zeit., 1850, 555. Lecidea leptoclinis Nyl. Pyr. Or.; in Hue, 223; Stitz, L. H., 206. Exs. Olivier, n° 39. (Hepp, exs., 311, non differt.) Thalle un peu épais, aréolé, fendillé, d’un blanc sale. Hypothalle noir, débordant ordinairement le thalle d’une facon bien visible. Apothécies moyennes, de 1 à 1,5 mill. de diam., sessiles, souvent brillantes, nues, à disque plan très noir, bordé par une marge flexueuse, entière ou crénelée, concolore, deve- nant promptement convexe et immarginé. Spores brunes, non resserrées au milieu, ellipsoïdales, arrondies aux extré- mités, de Onn 011 à Omm 016 de long, env. 1 1/2 à 2 fois p. I. — 490 — q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au sommet, de Omm,045 à Omm,055 de long, sur Onm,017 à Omm, 018 de large. Paraphyses cohérentes, renflées au sommet où elles sont d’un brun verdâtre. £Epithecium d’un brun ver- dâtre ou noirâtre, Thecium plus clair, Hypothecium noir. Spermogonies petites, peu visibles. Spermaties courtes, droites. Stérigmates ou simples, ou que que avec quelques articulations bien visibles. Bleuit la médulle d’une façon très visible. | Colore en bleu foncé la gélatine hyméniale. Jaunit légèrement le thalle. | Même réaction sur l’Excipulum. Ca, cl. Sans action. Habit. — Espèce silicicole absolument nulle sur les calcaires. Çà et là en montant au Hohneck et au Rotabac; près de Brugères (Vosges). Sur le grand Salève (J. Mull.). Le Dr Th. Fries a fait deux variétés de cette espèce: a var. Mougeottii. Apothecies nues. B var. Gevrensis. Apothécies pruineuses. La première a seule été rencontrée dans nos limites. 11. BUELZIA ÆTHALEA Th. Fr. L. Se., p. 604: Arn., JU, D. 104 Lecidea æthalea Nyl. in Hue, 219; Stitz., L. H., 202. Lecidea altroalbella Leight., G. B., 32%. Gyalecta æthalea Ach., Un. Exs. Hepp, 529. Thalle mince, aréolé, fendillé, gris cendré. Mypothalle noir, débordant assez souvent le thalle. Apothécies très petites, de 0,3 à 0,4 mill. de diam., enfon-. cées dans les aréoles du thalle, nues, à disque plan ou un peu concave, très noir, bordé par une marge concolore, unie, élevée et persistante. Spores brunes, souvent resserrées au milieu, ou biscoctiformes, ellipsoïdales, arrondies aux deux extrémités, de Unn049, à Om 017 de lons env 2/01 per q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques élargies au sommet et au ventre, de Omm,058 à Onm,065 de long, sur — 1921 — Onm,018 à Omm,0920 de large. Paraphyses agglutinées, un peu renflées au sommet où elles sont d’un brun noirâtre. Epithe- cium brun noir, Thecium brun plus clair, Hypothecium noi- râtre. Spermogonies très petites, presques immergées. Sper- maties droites, courtes, ne dépassant pas 0,006 de long. Stérigmates simples. I Bleuit la médulle. Colore en bleu foncé la gélatine hyméniale. Colore le thalle en jaune rougeûtre. K | | ' Sans action sur l’'Hymenium. Ca, cl. Sans action. Habit. — Espèce silicicole ou très rare dans nos régions, ou du moins peu observée. Dans les bruyères en montant de Saint-Maurice au ballon d'Alsace. dans les mêmes conditions au dessous du col de la Schlucht et probablement dans beaucoup d’autres localités vosgiennes. 12. BUELLIA DUBYANA Kœærb., Par., 188; J. Müll., 404; Armure 102% Lecidea Dubyana Sehw. in exs.; Stitz., L. A., 206. Exs. Hepp, 322; Rab oh, 301: Thalle mince ou lépreux-farineux, ou souvent presque lisse, d’un blanc cendré, ou bleuâtre, non limité par l’'Hypo- thalle qui est blanchätre. Apothécies moyennes, d'environ À mill. de diam. sessiles, nues ou très légèrement pruineuses, à disque noir plan, bordé par une marge concolore, mais devenant très promp- tement convexe et immarginé. Spores brunes, bien nette- ment biscoctiformes, ellipsoïdales, {rès arrondies aux extré- Haesde Oum 015 à Onm 018 de long, env. 2 fois p. |. q: L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au Sommet, de Oum 045 à Om 052 de long, sur Onm015 à Onm 018 de large. Paraphyses agglutinées, un peu élargies au sommet où elles sont brun-verdâire. £prithecium brun, Thecium plus clair, Hypothecium brun, Spermogonies non étudiées. 4100 I | Bleuit la médulle. Colore en bleu foncé la gélatine hyméniale. Colore le thalle en jaune. Sans grande action sur l’'Hymenium. Ca, el. Sans action. K | Habit. — Espèce calcicole assez répandue en Suisse, notamment au grand et au petit Salève (J. Mull.). Doit se retrouver probablement dans une bonne partie du Jura où elle est confondue avec la B. Dubyanoides. 13. BUELLIA DUBYANOIDES J. Müll., Class., 404. Lecildea Dubyanoides Kœrb., Par., 189. Lecanora Dubyanoides Stitz., L. H., 108 (sub Rinodina). Exs. Hepp, 323 ; Flagey, 35. Thalle mince, lépreux-farineux, non aréolé, d’un gris cen- dré bleuâtre, non limité par l'Hypothalle qui est blanchâtre. Apothécies moyennes, d'environ À à 1,2 mill. de diam. sessiles, nues ou légèrement salies par le thalle, à disque noir plan ou concave, bordé par une marge concolore, obtuse, mais devenant dès le jeune âge presque globuleuses et dif- formes. Spores brunes, biloculaires, ellipsoïdales, allongées, peu resserrées au milieu, atténuées au milieu, de Onm,018 à Omm,020 de long, env. 3 à 3 1/2 fois p. L. q.L, renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, un peu renflées au sommet, de Omm,043 à Omm 048 de long, sur Omn 049 à Omm 015 de large. Paraphyses agglutinées, un peu épaissies au sommet où elles sont d’un brun-verdâtre. Epithecium brun, Thecium plus clair, Hypothecium brun. Spermogonies petites, semi-globuleuses. Spermaties courtes, droites. Stérigmates simples. Bleuit la médulle. Colore en bleu foncé la gélatine hyméniale. Colore le thalle en jaune. | Sans action sensible sur Phymenium. Ca, cl. Sans action. I K Habit. — Espèce calcicole très répandue dans la plaine, particulière- ment aux environs de Besançon et dans la moyenne montagne : au bas de la grande gorge du Salève (J. Mull.). = 193 — (d) GROUPE DE LA BUELLIA ALLOTHALLINA 14. BUELLIA ALLOTHALLINA. Buellia athallina J. Mull. Arg., Class., 40%; Arn., Jura, 193. Lecidea allothallina Nvyl., 1881, p. 188. Exs. Arn., 166. Thalle nul, les apothécies croissant sur les thalles d’autres lichens. | Apothécies petites, de 0,3 à 0,4 mill. de diam., sessiles, nues, à disque plan, d’un noir opaque, bordé par une marge mince, concolore et longtemps persistante. Spores d’un brun noir, biscoctiformes, oblongues, obtuses aux extrémités, assez distinctement resserrées au milieu, de Omm 009 à Our,019 de long, env. 2à2 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques un peu élar- gies au sommet, de Omn,055 à Omm 040 de long, sur Omm,011 à Omm 013 de large. Paraphyses agglutinées, presque libres cependant au sommet où elles sont renflées et d’un brun roux. Epithecium brun, Thecium brun très pâle, Hypothe- cium brun. Spermogonies non observées. I Teint en bleu violet la gélatine hyméniale. K Teint en brun rouge l’Epithecium, le Thecium n'étant pas modifié. Ca, el. Sans action. Habit. — Parasite sur le thalle du Bœomyces rafus, en montant de Saint-Cergues aux Voirons. Recueillie par M. Muller. Cette espèce pour- rait peut-être se retrouver dans les Vosges et dans les mêmes conditions. LES FRANC-COMTOIS EN RUSSTE AU DIX-HUITIÉME SIÈCLE Par M. Edouard BESSON Séance publique du 17 décembre 1891. L’alliange Russe aujourd’hui définitivement consacrée, et qui fait à la fois la Joie et la sécurité de deux grands peuples, n’a pas été l’œuvre d’un jour. Préparée de longue date par la communauté des intérêts, la similitude des caractères et des aspirations aussi bien que par une mutuelle et comme instinctive estime, elle rencontrait cependant de sérieux obstacles qui l’ont trop longtemps retardée. Avant de s’ap- précier et de s'unir, les Français et les Russes ont dû ap- prendre à se connaître, et ce n'était pas chose facile jusqu’à une époque peu éloignée de la nôtre. Pendant combien de temps n’a-t-on pas ignoré en France non seulement l’his- toire de Russie, mais ce qu'était ce vaste empire ; quelles étaient son étendue, sa population, ses ressources. Au der- nier siècle, par exemple, Voltaire écrivait bien l’histoire de Pierre le Grand après avoir écrit celle de son rival Charles XIT; mais il se préoccupait de faire œuvre plutôt de panégyriste que d’historien, et de prodiguer à son héros des louanges analogues à celles dont il accablait en même temps la Sémi- ramis du Nord. Le peuple Russe était à peu près absent de ses jugements et de ses récits. Pour qu’il y eût sur ce peuple en France des notions quelque peu exactes; pour qu’on s’y fit une idée tant soit peu précise d’une nation qui fut si long- temps marquée d’un cachet oriental très prononcé, il fallait — 195 — que de nombreux français allassent en Russie, y vécussent de la vie Russe, vissent de près fonctionner les rouages d’un organisme social si nouveau pour eux. Cest là ce qui se pro- duisit fort tard et seulement au cours du xvin° siècle, sous l'influence de deux femmes supérieures quioecupèrent alors le trône de Pierre le Grand. L'une, sa fille Elisabeth, devait le pouvoir à une révolution faite contre l'influence allemande et à laquelle les Français présents à la cour de Pétersbourg n'avaient pas été étrangers; l’autre, la grande Catherine, bien qu’'Allemande elle-même, et n'ayant pour nous qu’une fort médiocre sympathie, avait reçu une éducation à moitié française; d’un esprit très cultivé, et avec le coup-d’œil su- périeur du génie, elle sentait pour son pays d'adoption le besoin d’entrer en contact avec une civilisation plus haute que la sienne, et de se mettre, pour ainsi dire, à l’école du peuple le plus avancé de l’Europe. Elisabeth, la première, se fit un système d'attirer des Français dans son empire, et tout le monde connaît les avances de Catherine à nos philo- sophes et à nos écrivains : à Voltaire lui-même, à Diderot. à Buffon, à d’Alembert. Ainsi l'invasion de nos idées en Russie y précéda celle de nos armes, et il s'établit de France en ce pays un véritable courant d’émigration dont il est utile et curieux de rechercher les traces. Aujourd’hui surtout, après les récents évènements qui ont marqué notre politique ex- térieure, rien ne peut être d’un intérêt plus vif et plus actuel que de suivre de près ces premières relations destinées à se transformer sous nos yeux en une indestructible amitié. Le travail a du reste été déjà fait à un point de vue général (1), et de telle sorte qu'il serait aussi inuüle que présomptueux d'y revenir. Je voudrais seulement appeler votre attention (1) Dans le bel ouvrage de M. PINGauD : Les Français en Russie et les Russes en France, qui nous a été d’une grande utilité pour notre travail. M. Pingaud a bien voulu en outre nous communiquer d’impor- tants documents recueillis par lui aux Archives du ministère des affaires étrangères. Nous lui en témoignons ici toute notre gratitude, — 126 — d’une manière plus spéciale sur ceux de nos compatriotes qui, au xvII° siècle, jouèrent un rôle en Russie et se irou- vèrent mêlés aux évènements qui, à la même époque, fai- saient entrer ce grand pays dans le mouvement général de la civilisation européenne. Aussi bien est-il curieux d’ob- server qu’en dépit de leur caractère sédentaire, les Franc- Comtois ne furent pas les moins empressés à répondre aux appels adressés aux Français des bords de la Néva. Cela tint sans doute entre autres causes au mariage contracté sous le règne de Catherine IT par une princesse de Montbéliard avec le tzaréwitz, qui devait être l’empereur Paul Ier. En allant remplir ses nouvelles et hautes destinées, elle fut suivie de plusieurs de ses compatriotes qui, à leur tour, en attirèrent d’autres. À la vérité, la principauté de Montbéliard n’était pas encore Française ; mais les relations que ses habitants entretenaient avec ceux de notre province étaient déjà nom- breuses et cordiales, et nous devions participer aux entrai- nements qu'ils subissaient eux-mêmes. Quoi qu’il en soit, le premier Franc-Comtois dont le nom se trouve mêlé à l’histoire de l’empire des tzars, fut un en- fant de la ville de Baume, dont la famille compte encore de nombreux représentants aussi bien dans cette ville que dans la nôtre. Ayant embrassé la carrière de la médecine, Clerc (Nicolas-Gabriel) s’y était rapidement distingué, et avait été nommé premier médecin des armées du roi en Allemagne. Ce fut là qu’en 1759 vinrent le trouver les offres de la cour de Pétersbourg. Il s’y rendit avec l’agrément de Louis XV, et devint bientôt médecin de lhetmann en chef des Cosa- ques. Le voyage qu'il fit avec ce général, en compagnie du- quel il visita les principales cours de l’Europe, abrégea beau- Coup son premier séjour en Russie. Rentré en France en 1762, nous le retrouvons sept ans plus tard à la cour de Ca- therine IT, où elle l’a fait premier médecin du grand duc hé- ritier et directeur scolaire du corps impérial des cadets. Ce dernier séjour ne devait pas durer moins de huit années, et — 197 — devait être utilisé par notre compatriote pour la composition de travaux multiples et variés. C’était, en effet, un écrivain facile et abondant, trop facile et trop abondant même, car 1 écrivait trop et trop vite, et, en dehors de son art habituel dont il se préoccupa toujours à un haut degré, il aimait à consacrer sa plume à des sujets dont l'abondance et la diver- sité l’empêchaient de les suffisamment approfondir. On lui doit un grand nombre de mémoires dont beaucoup, et ce ne sont pas les moins originaux, ni les moins curieux, ont trait à ses fonctions pédagogiques, et en particulier à l’éducation de Paul [er à laquelle il fut quelque peu employé. Mais son ouvrage principal, celui qui doit surtout fixer l'attention, est son histoire de Russie, une des premières et des plus considérables qui aient été faites en français. Il ne lécrivit pas pendant qu'il résidait dans l'empire des tzars ; mais il profita de son séjour en ce pays pour en rassembler les matériaux, faisant dresser à ses frais des cartes topogra- phiques et hydrographiques, recueillant des manuscrits ori- ginaux, collectionnant des médailles. Ce fut à l’aide de ces éléments qu’il put, dès son retour en France, procéder à la composition de son grand ouvrage. Cet ouvrage, tel qu’il nous est parvenu, ne comprend pas moins de six volumes in-0ctavo édités avec un grand luxe. Il est vrai que la moitié seulement est, sous le nom d'histoire ancienne, consacrée à l’histoire proprement dite, les trois derniers volumes ne formant guère, sous le nom d'histoire moderne, qu’un vaste état statistique de l'empire moscovite d’alors. Cette seconde partie n'est pas d’ailleurs l’œuvre exclusive de Clere qui s’aida pour sa composition du concours de son fils. Si main- tenant on se demande quelle est la valeur de l'ouvrage lui- même, il est certain qu'il ne peut être comparé, ni au point de vue du plan suivi, ni à celui de l’exactitude des recher- ches et de leurs résultats, aux travaux de même nature que le progrès des méthodes historiques, l'abondance des maté- riaux déjà mis à la disposition des savants, la facilité d'accès — 198 — des chancelleries ou autres grands dépôts de papiers publics ont enfantés de nos jours. Mais si on le juge comme il doit l'être, c’est-à-dire en se replaçant à l’époque où il fut écrit, on y verra un précieux apport à l’ensemble des connais- sances encore si vagues et si imparfaites que l’on avait alors sur ie grand peuple qui en était l’objet. La publication n’en dura pas moins de douze années, de 1782 à 1794. Elle fut souvent entravée par des démarches diplomatiques venues de Pétersbourg. La cour de cette capitale, en effet, se mon- trait alors fort chatouilleuse sur tout ce que l’on pouvait écrire à son sujet. Déjà Lévesque, auteur d’une histoire de Russie presque contemporaine de celle qui nous occupe, s'était heurté aux mêmes obstacles. Clerc avait en vain cher- ché à conjurer les susceptibilités en arrêtant la sienne à la fin du règne de Pierre le Grand et en laissant de côté tout évènement voisin de l’époque où il écrivait. La censure ne lui accorda que difficilement permission d'imprimer, et, quand l’ouvrage eut paru en entier, Catherine IT qui, depuis la Révolution, voyait avec défaveur tout ce qui venait de France, le fit réfuter par un écrivain de sa cour, le général Boltine. Notre compatriote avait pourtant laissé d’excellents sou- venirs à Pétersbourg, où son influence personnelle lui avait permis de rendre de véritables services tant à son propre pays qu’à la paix européenne (1). À son retour, il fut pris comme auxiliaire des négociations qui devaient aboutir au traité de 1787, le premier traité de commerce intervenu entre la France et la Russie. De là vint en 1786 la publica- tion d’un grand ouvrage que le gouvernement, sous le titre d’Atlas du commerce, et en accompagnant de cartes d’une exécution remarquable, fit éditer avec un luxe typographique (1) Notamment en 1772, lors de la révolution qui consolida en Suède le pouvoir de Gustave IIT. Catherine IT, inquiète de ce réveil des forces de la Suède, voulait lui déclarer la guerre. L'influence de Clerc, guidé par notre représentant à Pétersbourg, ne fut pas étrangère au rejet de ce projet. =" og extraordinaire (1). Cet ouvrage, dû lui aussi à la collaboration de Clerc et de son fils, contenait de précieuses données sur le commerce de la Russie. Conformément aux vues du minis- ière, et en particulier du comte de Ségur notre brillant re- présentant à Pétersbourg déjà partisan énergique de l’allance Russe et dont l’habileté diplomatique, jointe à l'influence personnelle qu'il avait sur la grande Catherine, devait abou- tr à la conclusion du traité, les auteurs s'étaient attachés à faire ressortir les avantages matériels que cette alliance aurait pour les deux pays. On ne put du reste faire de ces avantages une expérience suffisante, le traité de 1787 n'ayant eu malheureusement qu’une existence éphémère. Annobli et décoré de l’ordre de Saint-Michel, pensionné par le ministère des affaires étrangères, Clerc remplit encore en France d'importantes fonctions au point de vue médical. Mais enveloppé dans la disgràce du ministre Montbarey, privé peu après de sa pension par la Révolution, il se retira à Ver- salles où il s’éteignit en 1798. Après lui, son fils continua à s'occuper des affaires de Russie au sujet desquelles nous le retrouvons en correspondance avec Talleyrand en 1807. Les riches collections qu'ils avaient rapportées de ce pays restèrent du reste longtemps entre les mains de leur famille. Tout récemment, les amateurs d'objets d'art pouvaient en _ acquérir à Besançon même de curieuses épaves (2). En somme, le rôle de notre compatriote avait été surtout celui d’un savant modeste et laborieux dont les recherches et les travaux étaient de nature à servir les intérêts aussi bien de son pays d’origine que de sa patrie d’adoption. Bien autrement apparent, acüf, et à vrai dire belliqueux va être celui d'un autre Franc-Comtois, Masson Charles-François- Philibert, originaire de Blamont. Sa famille était des plus (4) Il parut à la fois dans le format grand in-folio et dans le format in- - quarto, mais sans cartes. (2) En particulier, de remarquables dessins à la plume représentant les principales résidences impériales de la Russie. , 9 — 130 — modestes, et lui fit d’abord apprendre l’état d’horloger qu’il n'exerça pas longtemps, s'étant immédiatement livré aux voyages et à la culture des lettres. Mais elle avait la protec- tion de la maison régnante de Wurtemberg dont une branche possédait le comté de Montbéliard et avait contracté avec la famille impériale de Russie la brillante alliance dont nous avons parlé. Le frère ainé de Masson fut le premier attiré dans l’empire des tzars où il conquit rapidement le grade de colonel, et épousa la nièce du général Mélissino, un des pre- miers généraux russes de l’époque. Ses appels et son exemple entrainèrent notre compatriote en Russie où sa vive intelligence, sa rare culture d’esprit et son activité le por- tèrent bientôt à des charges importantes. Devenu major dans l’armée, aide de camp du comte de Soltikow ministre de la guerre, et préposé à l’éducation de ses enfants, il fut, lors du départ du fameux colonel Laharpe, attaché à la personne du grand-duc Alexandre, qui devait être tour à tour l’ami et le rival de Napoléon. On le nomma son secrétaire des commandements, le prince se trouvant marié, et n'étant plus en âge d’avoir un précepteur. Mais l’influence qu’il eut sur son esprit continua celle de Laharpe. Masson était un fervent adepte des principes nouveaux inaugurés par la Révolution française. Alexandre lui dut comme à son pre- mier maitre ces tendances libérales qui, mêlées au mysticisme: dont il était si fortement imprégné, ont donné à sa physio- nomie ces allures compliquées qui ont si souvent dérouté ses historiens. Ce fut à ses côtés, et pour ainsi dire sous ses yeux que Masson écrivit une de ses principales œuvres litté- raires, son poème des Helvétiens célébrant la victoire des Suisses sur Charles le Téméraire, et que François de Neu- château, en le présentant plus tard à l’Institut, devait traiter de phénomène littéraire, parce qu’au lieu d’un homme il prenait un peuple pour héros. Si toutefois un tel esprit et de telles œuvres étaient de na- ture à charmer le petit-fils de la grande Catherine, ils ne — 151 — devaient pas produire le même effet sur le tzaréwitz Paul, le futur successeur de l’impératrice, dont on connait humeur atrabilaire et le caractère bizarre. Ce prince professait en particulier une haine implacable contre tout ce qui ressem- blait à un principe hbéral, et était résolu bien avant son avè- nement au trône, non pas à restaurer l’autorité impériale qui n'avait Jamais périchté entre les mains de sa mère, mais à en exagérer encore la portée et les principes. Avec des sen- timents semblables, on comprend que les deux frères Masson qui partageaient les mêmes tendances politiques devaient lui inspirer une médiocre sympathie. [l les tenait pour des jacobins, et cela n’a rien d'étonnant quand on songe à l’extension qu'il donnait à ce mot, l’appliquant même à tous ceux qui portaient des chapeaux ronds. Il n’avait pas d'autre part la largeur d’esprit de Catherine IT qui, bien que détestant elle aussi les principes de notre Révolution, main- tenait le frère de Marat au poste qu’il occupait à Pétersbourg, sous la seule condition d’un changement de nom. Aussi donna-t-1il aux deux frères maintes preuves de son mauvais vouloir, n’étant encore qu'héritier présomptif, et se hâta-t-il de les frapper sitôt arrivé au pouvoir. Leur disgrâce toutefois n’eut-elle pas de cause plus sérieuse que les sentiments de vague antipathie dont ils se sentaient objet de la part de Paul I‘, et le prétexte futile qui lui fut donné ? Si l’on en croit celui qui nous occupe plus spéciale- ment, ce prétexte fut la joie qu'ils auraient publiquement témoignée lors des défaites que les Autrichiens éprouvaient dans leur guerre contre la France, et l’éloge qu’ils auraient , 1 (=) fait du génie militaire de Bonaparte dont l'étoile commençait à se lever sur le ciel d'Italie. Tout porte à croire cependant que la haine du nouvel empereur avait un motif plus grave et plus avouable. On sait qu'à la fin de sa vie la grande Catherine, de plus en plus inquiète et irritée des étrangetés de caractère que montrait son fils, avait formé le projet d’in- tervertir l’ordre de succession au trône alors du reste fort — 132 — mal réglé en Russie, et d'appeler à règner après elle son petit-fils Alexandre qui donnait déjà les plus brillantes espé- rances. L’entourage du jeune prince s'était plus ou moins associé à ces projets que la mort de l’impératrice vint brus- quement interrompre, et voilà qui explique beaucoup mieux la disgrâce des deux frères Masson déjà suspects de jaco- binisme aux yeux de Paul IT. Toujours est-il que, saisis à leur domicile dans une nuit de décembre, ils furent recon- duits à la frontière, sans que les démarches de leurs amis, même celles de la nouvelle impératrice, et les supplications plus pressantes de leurs femmes adressées directement au tzar puissent modifier ou adoucir leur sort. C'est à cet évé- nement qu'est due la publication des Mémoires secrets sur la Russie que le plus jeune des deux frères commença à rédi- ger, sitôt arrivé en Pologne. Cet ouvrage, écrit avec un re- marquable talent littéraire et une rare vigueur de style, mais affectant un peu les allures du pamphlet, ne peut être appré- clé soit en lui-même, soit au point de vue des révélations qu’il contient, sans avoir égard aux circonstances où il fut écrit. L'auteur établi depuis plus de dix ans en Russie, et qui venait d’y contracter une grande alliance, ayant épousé la fille du baron de Rosen général livonien, se voyait brus- quement expulsé de son pays d'adoption, privé des brillantes espérances qu'il était en droit de former, ne pouvant rentrer en France où il passait pour émigré par suite de son long séjour en Russie, et n’espérant pas un meilleur accueil des petites cours d’Allemagne où se faisait sentir l’influence toute puissante du tzar. Ces circonstances toutefois ne mo- difièrent guère que la forme des Mémoires, l’auteur en ayant rassemblé les éléments longtemps avant la disgrâce dont 1l fut victime et quil était loin de prévoir. Ce qui le prouve encore, c’est que les écrivains russes ont reconnu l’exacti- tude matérielle des faits qui s’y trouvent rapportés (1), et (1) V. PINGAUD, opere citato, p. 98. — 133 — qu’en ce qui touche notamment l’empereur Paul Ier, l’objet principal des rancunes de l'écrivain Franc-Comtois, celui-ci ne se montre pas plus sévère à son égard que les auteurs de mémoires auxquels leur séjour en Russie avait laissé, comme à la célèbre artiste madame Vigéa-Lebrun, les plus sympathiques souvenirs. Le malheureux prince en effet avait beaucoup changé depuis le voyage qu'il avait fait en France avec Sa Jeune femme sous le nom de comte du Nord, et où il avait séduit aussi bien la brillante cour de Versailles que celle beaucoup plus modeste de Montbéliard (N). Avec un esprit très cultivé, une grande honnêteté native, et une in- discutablé droiture d’intentions que notre compatriote est d’ailleurs le premier à reconnaitre, ses bizarreries de carac- tère poussées parfois jusqu'à l’égarement l’entrainaient de plus en plus aux excès qui précipitèrent la terrible catas- trophe où il laissa la vie. En rapportant ces excès, en expri- mant à leur égard des critiques vives et souvent amères, l’auteur était donc dans la vérité des faits. Mais, si le fond de son ouvrage était exact, la forme trahissait d’une manière beaucoup trop accentuée la violence de ses rancunes, et donnait aux Mémoires l'apparence d’un pamphlet qu’il n'avait pas voulu faire. Il n'avait pas voulu en particulier attaquer une nation dont il avait été l'hôte si longtemps, et dont il avait pu apprécier les fortes vertus et le grand cœur. « Peuple Russe, s’écriait-il, dans une prosopopée en style de l’époque, peuple brave et puissant, aimable et hospitalier, chez qui Je trouvai des protecteurs et des amis ! pardonne à la franchise d’un étranger qui ose te peindre comme il t’a vu, et qui, s’il eût parlé de ses compatriotes mêmes, n'aurait pu en dire plus de bien. En peignant tes bonnes qualités, j'ai montré ton cœur ; en peignant tes vices, je n'ai montré (1) En quittant cette ville, le couple princier avait passé à Besançon ne s'y était arrêté que pour visiter l'hopital Saint-Jacques, où il avait a: # des traces d’une magnifique libéralité. — 154 — que l'empreinte de tes fers, puisse la liberté l’effaicer un jour ! » Le servage, en effet, voilà la plaie sociale qui rongeait la nation russe, et qui la rongea longtemps encore jusqu’à ce qu'il fût aboli par un prince magnanime qui, d’un trait de plume, donnait naguère la liberté à trente millions d'hommes. Il s'étendait en effet à la classe populaire tout entière (), les conséquences, comme celles de lesclavage antique en étaient odieuses, souvent même atroces, et on n'avait pas besom d'employer le style du pamphlet pour les flétrir. L'écrivain Franc-Comtois n’a pu noircir un tableau déjà suffisamment sombre par lui-même, et qui, comme il le souhaitait géné- reusement, ne s’est éclairei que bien après lui par Paffran- chissement général des serfs. Son ouvrage du reste a trait surtout à la cour de Russie, qui lui fournit des motifs d’études traités avec un indiscu- table talent. Quand il parle de Catherine IT par exemple, il rend justice à son génie politique, à son dévouement aux intérêts de sa patrie d'adoption, à sa virile énergie. Volontiers l’appellerait-il, avec le Prince de Ligne, Catherine le grand. Voici par exemple un portrait de l’impératrice pris sur le vif, et qui ne manque ni d’habileté ni de ressemblance : « À soixante-sept ans, Catherine avait encore des restes de beauté. Ses cheveux étaient toujours arrangés avec une simplicité antique et un goût particulier : jamais couronne ne coiffa mieux une tête que la sienne. Elle était d’une taille moyenne, mais épaisse, et toute autre femme de sa corpu- lence n'aurait pu se mettre d’une manière si riante et si gra- cieuse. Dans son particulier, la gaité, la confiance qu'elle (1) « Un voyageur qui arrive à Saint-Pétersbourg, écrivait, un peu après le temps qui nous occupe, Savary, alors en mission en Russie pour y né- gocier le mariage de Napoléon avec une sœur d'Alexandre Ier, y remarque quatre choses bien distinctes, savoir : la cour, la noblesse, le corps des négociants, et le peuple qui est esclave. » (Voir Vanpar, Napoléon et Alexandre Ier, p. 132. — 135 — inspirait semblaient éterniser auprès d'elle la jeunesse, le badinage et les jeux. Ses propos engageants et sa familiarité mettaient à l’aise tous ceux qui avaient les entrées chez elle, et qui assistaient à sa toitette ; mais aussitôt qu’elle avait mis ses gants pour sortir et se présenter dans les appartements voisins elle se composait une démarche et un visage tout à fait différents. De femme aimable et badine, elle paraissait tout à coup impératrice majestueuse et réservée. Celui qui la voyait alors pour la première fois ne la trouvait point au dessous de l’idée qu’il s’en était faite, et disait : C’est bien elle, C'est bien la Sémiramis du Nord ! On ne pouvait non plus qu'à Frédéric le Grand, lui appliquer cette maxime : Presentia minuit famam. Je l'ai vue pendant dix ans, une ou deux fois la semaine, et toujours avec un nouvel mtérêt. L’attention que J'avais à l’examiner, me faisait négliger de me prosterner avec la foule devant elle : l'hommage que je lui rendais en la regardant était sans doute plus flatteur. » À la vérité, 1l y a des ombres dans ce tableau et l’auteur, en parlant de la grande impératrice, s’appesantit un peu trop sur un ordre de faits qui tiennent plus de la chronique scan- daleuse que de l’histoire. On lui doit toutefois à cet égard de curieux portraits des favoris de Catherine, et en particulier du plus célèbre de tous, le général Potemkin qui joua un rôle si considérable sous son règne, qui lui procura notam- ment les féeriques illusions de son fameux voyage de Crimée, et qui, malgré ses origines modestes, avait l’âme à la hauteur de son brillant destin. Un autre général sur le compte du- quel les Mémoires abondent en renseignements précieux est le vainqueur des Turcs, le conquérant d’Ismaël et l'adversaire de Masséna, Souwarow que ses excentricités ont rendu aussi célèbre que ses grandes et incontestables qualités militaires. Masson raconte en particulier et avec grands détails son expédition d'Italie et sa campagne de Suisse (1) où le soldat (4) Cette narration occupe presque tout le tome III des Mémoires dont 196 = russe, en luttant dans des conditions particulièrement diffi- ciles contre des armées régulières européennes, se révéla par sa force d'endurance et son courage au feu comme un des premiers soldats du monde. On comprend que dans la série de ses no et de ses peintures, Pécrivain franc-0omtois n'oublie point limpé- ratrice qui avait protégé sa famille, et S’était jusqu’au dernier moment efforcé en vain de la sauver de la disgräce. Le por- trait qu'il fait de la femme de Paul [”, et les anecdotes qu’il rapporte à son occasion pourraient servir de complément aux si curieux mémoires où la baronne d’Oberkirch a peint son amie dans l’épanouissement de sa beauté et de son bonheur. L'empereur en effet qui, dans sa jeunesse, et en particulier durant son voyage en France, avait entouré sa femme des té- moignages d’une affection passionnée, avait fini par la rendre la première victime de ses bizarreries. Mais ces persécutions n'ôtaient rien au sentiment qu’elle avait de ses devoirs, et si Paul [er dont le caractère présentait tant d’analogies avec celui de son père eut aussi la même fin que lui, il ne risquait pas, et les Mémoires secrets le lui prédisaient déjà, de trouver sa femme parmi ses meurtriers. «Sa douceur, écrivait Masson, sa patience, sa modestie ont été à l'épreuve des traitements les plus durs et les plus bizarres, et peut-être en triompheront à la fin. » Elle se renfermait dans les soins de son intérieur, et s’occupait surtout de l'éducation de ses enfants dont l’un au moins, le grand-duc Alexandre avait comblé toutes ses espérances. Les Mémoires en font un portrait d'autant plus exact que l’auteur avait été plus spécialement attaché à sa personne, et qui peut être rapproché sans désavantage de ceux qu'ont tracé du célèbre autocrate nos meilleurs histo- riens. « Il a de Catherine une grandeur de sentiment et une égalité d'humeur inaltérable, un esprit juste et pénétrant, et la mort tragique de Paul Ie' avait entièrement changé le caractère et l’es- prit, — 137 — une discrétion rare ; mais une retenue, une circonspection qui n’est point de son âge, et qui serait de la dissimulation, si l’on ne devait point l’attribuer à la position gênée où il s’est trouvé entre son père et sa grand-mère, plutôt qu’à son cœur franc et ingénu. Il a de sa mère la taille, la beauté, _ la douceur et la bienfaisance ; mais aucun trait extérieur ne le rapproche de son père, et il doit d’ailleurs le craindre plus que l’aimer. » L'écrivain franc-comtois adresse cependant quelques critiques à son héros. Il lui reproche notamment d’avoir le caractère trop passif et de subir trop aisément impulsion d'autrui. L'avenir ne devait-il pas justifier une telle appréciation lorsque l'influence de madame de Krudner eut remplacé dans l'esprit du chef de la Sainte Alliance celle de Laharpe et de ses premiers précepteurs. Quoi qu’il en soit, et en dépit des notes élogieuses faisant contraste avec les critiques acerbes qui formaient le fond des Mémoires secrets, il est certain que la cour de Pétersbourg ne pouvait voir d’un œil favorable une telle publication que Sa nature même appelait au retentissement le plus considé- rable. L'ouvrage avait paru sous le Consulat qui avait rouvert à son auteur les portes de la France. Il n’y eut cependant que de timides observations faites à notre chancellerie, Paul ['" ayant brusquement passé à l'égard du premier consul d’une haine aveugle à l'enthousiasme le plus passionné. On essaya aussi, mais vainement de faire supprimer les Mémoires dans les petits Etats d'Allemagne où l'influence russe était tou- jours prépondérante. Enfin on en provoqua plusieurs réfu- tations dont la principale fut due à la plume d’un écrivain allemand, et, chose étrange, parut à la suite d’un ouvrage de même nature que celui qu’elle combattait. L'auteur était le célèbre Kotzebue, celui-là même qui devait tomber plus tard sous le poignard de Karl Sand. Originaire de Weimar qui était alors l’Athènes de l'Allemagne, la variété de ses apti- tudes, sa plume facile, et ses nombreuses compositions théà- trales ou autres, lui avaient ménagé un accueil favorable dans — 138 — plusieurs grandes cours de l’Europe. Après un séjour à celle de Vienne, il était venu en Russie, avait vécu quelque temps à Pétersbourg où il avait été très en faveur, et avait fini par s'établir à Réval petite ville d’'Esthonie où il cumulait les fonctions de directeur de théâtre, de régisseur, d’impresario et de président du tribunal. Il se croyait toujours fort bien en cour, lorsqu'au retour d’un voyage à son pays natal, un brusque caprice de Paul [Ie l’envoya en Sibérie méditer sur la vanité des grandeurs humaines. Cette proscription venue de lantipathie instinctive que le tzar avait pour tout écrivain ne fut que de courte durée, la lecture de quelques-uns de ses ouvrages ayant prouvé à Paul It" que la future victime du Tugenbur n’était pas dangereuse pour la sécurité intérieure de ses états. Kotzebue reçut même à son retour des compen- salions fort appréciables, notamment sous la forme d’une belle tabatière en or enrichie de diamants dont il ne parle Jamais dans ses écrits sans une vive émotion. Malgré tout, cependant, 1l éprouva le besoin de rendre le public confident de ses malheurs et de ses souffrances et ne tarda pas à en donner une relation détaillée dans un livre intitulé : Une année mémorable de ma vie. Ce livre, paru après la mort de Paul ['", et dont l’objet manifeste était la critique d’une injustice de ce prince, ne semblait pas destiné à réfu- ter les Mémoires secrets inspirés par la même pensée. Mais en plaçant cette réfutation à la suite de son livre, ce n'était pas la mémoire du tzar défunt que lécrivain allemand songeait à défendre. Masson, en effet, ne s'était pas borné à critiquer Paul fe", il s'était, chose plus grave, permis de se moquer des Allemands établis déjà en grand nombre en Russie raillant leurs habitudes de gloutonnerie, leurs allures envahissantes dont les fonctions si diverses et si multiples du président de Kotzebue était un exemple assurément cu- rieux, traitant enfin ceux qui se mêlaient d'écrire de flagor- neurs. Voilà qui explique beaucoup mieux que le souci des intérêts de la cour de Pétershourg le caractère acerbe de la — 139 — réponse opposée aux Mémoires. Klle était du reste lourde et sans portée, l’auteur étant obligé de reconnaître le bien fondé de la plupart des critiques contre l'ensemble desquelles il prétendait s'élever, principalement au point de vue du servage. Ainsi pris à partie, notre compatriote dut songer à se dé- _fendre, et il le fit avec une vivacité d’allures et une verdeur de style dont son adversaire n’eut pas à se féliciter. À la vé- rité, le sujet prêtait beaucoup par lui-même. L'existence mouvementée de Kotzebue plus semblable à celle d’un aven- turier de lettres qu’à celle d’un écrivain sérieux, le nombre et la variété de ses fonctions supposant une invraisemblable diversité d’aptitudes, la nature de l’écrit qui accompagnait la réfutation des Mémoires, et où la personnalité de Pauteur s’étalait avec une complaisance par trop naïve, tout cela offrait à la satyre un champ vaste et facile à exploiter. Notre compatriote ne s’en fit pas faute, et en répondant à des attaques violentes et amères, il n’hésita pas à se montrer violent et amer lui-même. Sa réplique parut d’abord en allemand sous forme de lettres bientôt traduites en français comme l’avait été l'ouvrage auquel elles répondaient. La biographie de son adversaire, et la critique de son Annce mémorable dont il allait jusqu’à contester la bonne foi au point de vue de l’exactitude matérielle des faits en occupe une partie notable. Il reconnaissait d’ailleurs s'être parfois laissé emporter dans ses appréciations sur la cour de Russie ou plutôt dans l'expression qu'il leur avait donnée par la vivacité de son ressentiment, mais il s’étonnait de se voir réfuter par un homme partageant avec lui les mêmes griefs et leur ayant parfois donné une expression tout aussi vive au fond, quoique plus dissimulée dans la forme. « Pour ce qui concerne Paul [et la Russie, disait-il, si l’on vient à com- parer ce que la juste indignation d’une persécution non mé- ritée a fait dire à l’auteur des Mémoires à ce que la recon- naissance de bienfaits moins mérités encore a inspiré à — 140 — M. de Kotzebue, on sera étonné de voir que l’austère vérité de l’un est plus avantageuse à la mémoire du prince et sur- tout à la nation que l’adulation grimacière de l’autre : on sera étonné surtout de limpudence d’un écrivain qui termine chaque trait de tyrannie ou d’injustice qu’il rapporte par une exclamation hypocrite qui doit excuser ces actes odieux. Au lieu d’ériger un monument à l’ombre errante de Paul I°', son panégyriste semble lui dresser un échafaud. » Et ailleurs : « Lorsque l’on voulut engager le grand Gor- neille à faire l’éloge du cardinal de Richelieu il répondit : Il m'a fait trop de mal pour en dire du bien ; Il m'a fait trop de bien pour en dire du mal. Et Corneille se tut. Mais qu'est-ce que l'exemple de Corneille, qui n’a fait qu’une douzaine de tragédies, pour un homme qui en est à son centième drame, et qui menace d'en faire autant qu'il y a de nuits Arabes ! » Le nouvel écrit de notre compatriote qui ne forme pas moins d’un volume (1) est tout entier sur ce ton. Il revient naturellement sur les Mémoires secrets dont il discute à nouveau les révélations et les critiques, 1l en atténue toute- fois la portée dans la limite du possible, et s'étend avec complaisance sur l'éloge qu’il a fait de l’impératrice Marie et de son fils le nouvel empereur Alexandre. Très vif à l’égard de l'écrivain allemand qui, sans provocation, s’est fait son adversaire aussi violent que maladroit, il se montre relati- vement modéré et conciliant envers le peuple russe et même la cour de Pétershbourg. | Il était cependant rentré en France où on ne tarda pas à mettre à contribution la connaissance qu'il avait acquise de l’empire Moscovite. Nous le retrouvons bientôt rédigeant pour Talleyrand une correspondance sur la Russie. Il fut ainsi rapproché du nouveau pouvoir, et l’empereur Napo- (1) Ce volume est aujourd’hu ile 4 des Mémoires secrets. d-\UAR. ét" — Ai — léon voulant utiliser d'une manière plus directe son esprit, son instruction et son expérience, le nomma secrétaire gé- néral du département de Rhin-et-Moselle dont le chef-lieu était Coblentz. Mais sa vie agitée, ses fatigues et ses malheurs avaient miné sa santé en même temps qu'ils aigrissaient son caractère. Il mourut encore jeune dans cette ville en 1807. _ Bien qu'it laissât un sérieux héritage littéraire, et qu'il fût membre associé de l’Institut de France et de celui de Milan, il est certain que ses brillantes facultés, ses connaissances acquises et son talent lui eussent permis de donner beaucoup mieux sans les catastrophes imprévues qui troublèrent sa vie. Il avait été en tous cas celui de nos compatriotes dont le rôle en Russie avait été le plus marqué à son époque. Un grand nombre d’autres y avaient passé eux aussi, mais en restant relativement obscurs. Citons notamment Carteaux le futur général révolutionnaire auquel le jeune chef de bataillon Bonaparte devait enseigner à reprendre Toulon aux Anglais et dont le Mémorial de Sainte-Hélène retrace la physionomie très empanachée, mais quelque peu ridicule. S'il était un général des plus médiocres, faisant à l'orthographe une guerre plus sérieuse qu’à l'ennemi (1), il avait plus de valeur comme artiste et surtout comme peintre sur émail. Il avait été employé comme tel à la cour de Versailles, et ce fut en la même qualité qu’il séjourna à celle de Pétersbourg dans un voyage quelque peu forcé qu'il fit en Russie (2). L’émigration y conduisit aussi beaucoup de Franc-Comtois dont la plupart demandèrent leur pain à la profession d’outchitel ou précep- teur. Cette profession dont le recrutement avait élé jusque- là presqu'exclusivement allemand fut alors remplie surtout (4) Voir dans les Nouvelles archives de l’art français (année 1876, p. #7) une lettre de Carteaux écrite avec l'orthographe originale, et dans le même recueil (année 1884, p. 29) une étude sur Carteaux, peintre en émail, de M. Guiffrey. (2) Il avait emporté l’argent qui lui avait été avancé pour des travaux à faire pour la reine, (Voir PINGAUD, Les Français en Russie.) — 142 — par des Français, et l’esprit russe subit de la sorte une influence des plus favorables à notre pays. Parmi ceux qui l’exercèrent alors, notre province fournit entre autres l'abbé de Billy, littérateur distingué, ancien grand vicaire du car- dinal La Luzerne, qui avait été d’abord fervent adepte des principes inaugurés en 89, et que les premiers orages de la Révolution chassèrent de France, le séminariste Magnin qui s'établit définitivement en Russie, pour y remplir d’impor- tantes fonctions scolaires, le prêtre de Grivel. Il me serait facile de poursuivre et de continuer longue- ment cette énumération en étendant mon travail au siècle présent. Mais je ne veux pas abuser de votre attention non plus qu’assumer la lourde mission d'apprécier le rôle et les écrits de personnes vivantes. Et cependant, au point de vue qui nous occupe, l’époque contemporaine serait féconde en sujets d'étude. Monthéliard n’a pas cessé d'envoyer à la Russie des émigrés volontaires, et notre ville même donne aujourd’hui à ce pays des historiens vraiment classiques. À la vérité, le rôle de ces écrivains a été singulièrement facilité depuis le dernier siècle. Aujourd’hui, l'empire Moscovite est aussi bien connu qu’un département français, et les papiers publics qui peuvent éclaircir son histoire sont livrés aux sa- vants avec une libéralité sans limites. Et puis la critique du passé devient facile quand le présent en a guéri les plaies. De notre temps, le trône des tzars ne connaït plus de Pierre IT ou de Paul Ier, et la famille des Romanow a repris les meilleures traditions de ses grands princes. Le servage a été aboli, les idées, les institutions et les mœurs ont subi en Russie des modifications aussi profondes que salutaires, et rarement on à vu une nation parcourir en un délai aussi court une plus longue étape dans la voie du progrès. Il a passé sur l'esprit slave un grand souffle de liberté auquel les écrivains russes, le Gogol, les Tourgueneff, les Tolstoi, les Dostoiewski ont donné une expression parfois sublime. Jamais n’ont mieux éclaté à tous les regards les affinités — 143 — multiples de caractère et de tendances que Masson signalait déjà entre les peuples Français et Russe. Ce sont ces affinités qui, bien plus que les travaux de la diplomatie ont établi entre les deux peuples une alliance plus solide que celle que leurs souverains concluaient au début du siècle sur le radeau de Tilsit ou au théâtre d’Erfurt, et qui, au jour des revanches futures, fondront le sombre éclat de l'Aigle russe dans le flamboiement du drapeau tricolore. LE DOCTEUR GIRAUD POÈTE-MEDECIN Etude par M. LIEFFROY Séance du 13 février 1892 Claude-Marie Giraud naquit en 1711 à Lons-le-Saunier. Il fit ses études à Besançon et après avoir pris ses grades à l’université de cette ville, 1l se rendit à Paris où il fut attaché pendant quelque temps à l’Hôtel-Dieu. Nous savons bien peu de choses sur sa vie. Dès son enfance, paraît-il, 1l avait annoncé un goût très vif pour la poésie : son peu de fortune lobligea à chercher des ressources dans l'exercice d’une pro- fession lucrative : néanmoins il continua toujours à consacrer une parte de ses loisirs à la lecture des livres anciens. Son séjour à Paris accrut encore son goût pour la littérature et il semble qu’alors l'exercice de sa profession de médecin n’absorbait pas complètement tous ses instants : il put en effet se livrer à son amour pour les lettres, ce qui lui atüra la réputation d'homme d’esprit et puis, profitant du répit que lui donnait ses malades, ou bien en en donnant lui- même à ceux qu'il avait à soigner, 1l s’éloigna momentané- ment de la capitale pour visiter l’ftalie et les provinces méri- dionales de la France. À son retour, le médecin littérateur ne fut que plus empressé à se livrer à ses occupations habi- tuelles. Différents passages de ses œuvres nous font voir que Giraud fut toujours fortement attaché aux sentiments religieux : il prit souvent la plume pour leur défense, le fai- sant avec la bonne humeur qui faisait le fond de son carac- tère, la franchise et l'indépendance qu’il montra dans tous ses écrits. À la différence de tant d’autres auteurs de la mème — 145 — époque, jamais l’ombre d’un calcul politique n’entra dans son esprit. Il n’a jamais cherché ni fortune ni réputation. Il écrivait sans se faire aucune illusion sur la portée littéraire de ses ouvrages, auxquels il n’attachait même pas son nom. Jamais il ne se fit de ses livres un marche-pied pour arriver à quoi que ce soit. Tout ce que son ambition lui fit rechercher, ce fut le titre modeste de censeur royal. Il ne l’obtint même pas, et sa philosophie l’en consola facilement. Ses vers, sil avait voulu, ses ouvrages en prose, s'il avait tenu à leur donner des titres moins singuliers et une tournure plus clas- sique, auraient pu sans doute le faire entrer, comme tant d’autres, dans une académie quelconque. Jamais il ne brigua ni iitre n1 faveur. Aussi, s’il avait eu quelques illusions litté- raires, s'il avait compté sur son talent d'écrivain pour sortir de l’oublhi, dut-il être bien désabusé et bien convaineu de la fragilité de cette réputation, car il est mort presque ignoré à Paris en 1780. Voici quels sont les principaux ouvrages du docteur Giraud : 1° Le Diabotanus ou l’Orviétan de Salins, poème en prose traduit du languedocien. Paris 1749 in-12. Cet ouvrage a reparu sous le titre de La Thériacade ou l’Orviétan de Léodon (nom latin de Lons-le-Saunier), poème en prose héroï- comique, suivi de la Diabotanogamie ou les Noces de Diabo- tanus. Genève. (Paris) 1769 2 vol. in-12. 20 La Peyronie aux Enfers. 3° La Procopade ou l’Apothéose du docteur Procope. 4° Epitre en vers pour les ecclésiastiques, adressée à l’abbé Lambert. 9° Epitre du Diable à M. de Voltaire. 6° Le temple de Mémoire, ouvrage mêlé de prose et de poésie publié sous le titre de Visions de Sylvius Graphalèties. 19 Hymne pour le jour de la Pentecôte. 8° Une traduction de l’ouvrage latin de Meilleur, sur le Scorbut. (Paris 1743 in-19). 90 Des poésies fugitives, lettres, fables, etz., publiées dans 10 — 146 — l'Almanach des Muses ou autres recueils du même genre. On lui attribue encore la préface de l’ouvrage l'Esprit de l’abbé Desfontaines. Il avait aussi commencé une traduction de Plaute et l’on ignore ce qu'est devenu son manuserit. Comme nous l'avons dit tout à l'heure, ce qui frappe sur- tout dans les ouvrages de Giraud, c’est une incontestable et invariable bonne humeur. Il n’est nullement méchant : il est quelquefois caustique, mais le plus souvent, il est bienveillant et affable. Sans doute, dans sa double carrière de médecin et de littérateur, il a pu froisser bien des susceptibilités et exciter des ressentiments, mais lui, n’éprouve jamais aucune colère. Il dit ce qu'il sent, aimant à faire des descriptions où il emprunte à Callot ses pinceaux, comme il le dit lui-même, peignant le bouffon et le ridicule avec une complaisance outrée, entassant les épithètes les plus étranges pour nous représenter une jeune fille laide et repoussante, comme Cloporte dans la Diabotanogamie, par exemple. Certes, il ne faut pas demander à ce gai vivant, trivial parfois, grossier souvent, cherchant ses effets dans le surnaturel aussi bien que dans la médecine et la pharmacie de Diafoirus et de Purgon, une grande portée philosophique. Il écrit pour s'amuser, s’il m'est permis de me servir de cette expression, pour divertir quelques amis et pour montrer qu'il ne se fait aucune illusion sur son talent, pour avertir aussi les lecteurs, il a soin de se peindre dans sa préface de la Thériacade, d’y analyser plaisamment son ouvrage, son grand poème de Diabotanus, auquel en se jouant et en se raillant de lui-même, il donne la première place sur tous les poèmes tant anciens que modernes, sur toutes les épopées écrites soit en fran- çais soit en langues étrangères, mortes ou vivantes. Il y a sans doute de la vie dans les productions de Giraud. Ses poèmes en prose surtout Sont généralement bien con- duits ; il se sert agréablement de la mythologie et de ses fables ; 1l y a un certain merveilleux dont il sait aussi tirer parti ; mais on peut reprocher à son œuvre le manque d’ima- — 147 — gination et la monotonie. Il est ingénieux et instruit mais à côté de cela que faut-il dire du titre mêrne de ses livres ? Et puis si les divinités infernales jouent chez lui un certain rôle, que penser de ces scènes pharmaceutiques que lon peut à peine analyser ? Parmi les ouvrages de Giraud, il y en à qui ne méritent pas d'attirer l'attention et de retenir les instants du lecteur : Je veux parler de la descente de la Peyronie aux Enfers, de la Procopade, satyres assez malignes dirigées contre les chi- rurgiens qui sont reçus dans les Enfers avec la bienveillance que ceux qui ont peuplé les sombres bords peuvent attendre de Pluton, je veux parler de l’épitre en vers adressée à l’abbé Lambert pour les ecclésiastiques oublieux de leurs devoirs et surtout le Temple de Mémoire, ouvrage mêlé de prose et de poésie, pâle et froide imitation du Temple du goût de Vol- taire, qui n’est qu'une longue énumération des habitants des Champs-Elysées et des Enfers, entremêlée quelquefois de vers passables, mais ne présentant aucune espèce d'intérêt. L'œuvre poétique du médecin de Lons-le-Saunier qui lui a donné le plus de réputation est son Epiître du Diable à M. de Voltaire. L'abbé Sabatier, auquel on peut reprocher une trop grande parüalité en faveur de notre poète prétend que dans son Epitre du Diable, Satan n'avait pas mal choisi son secrétaire. En effet le sujet étant parfaitement d'accord avec les opinions religieuses de Giraud, lui permettait de s'élever à une certaine hauteur et de trouver des accents qui ailleurs lui faisaient complètement défaut. Il est à remarquer que Satan tient particulièrement à l’impénitence finale de Voltaire. Permettez-moi de citer ces quelques vers qui ont un certain mérite et qui, choisis entre tous vous donneront une idée de la verve poétique de notre compatriote : Un savant épuré de crainte d’espérance Comme Epicure au Lucien Tient son rang jusqu’au bout et doit par bienséance Vivre en athée et mourir comme un chien. — 148 — Il est beau d'affronter le péril à ton âge Tel qu’un nocher audacieux Que la foudre environne et qui brave les Dieux, Les blasphèmant dans le naufrage. Dans ses deux poèmes en prose qu'il appelle pompeuse- ment son Ilhiade et son Odyssée, Giraud à bien pu écrire sa propre histoire : La Thériacade ou Diabotanus est l’histoire du jeune étudiant en médecine qui, après avoir fait ses études à Besançon d’abord, puis à Montpellier, trouve la gloire à Salins sa ville natale, en employant la thériaque qui est un spécifique contre toutes les maladies. La Diabotanogamie ou le mariage de Diabotanus est le récit des voyages que Diabo- tanus est obligé de faire pour se soustraire à l’envie de ses rivaux, rivaux aussi bien en médecine qu’en amour. Le poème se termine par le mariage du héros, mariage auquel assistent tous les Dieux de l’Olympe, ce qui par parenthèse a bien pu donner l’idée des librettos de la belle Hélène ou de la descente d’Orphée aux Enfers. Là comme iei les Dieux se conduisent avec la même désinvolture et le même sans gêne. Avant d'entrer en matière, la Thériacade est précédée d’une préface humoristique, très plaisante, dans laquelle Pauteur fait connaître et lui même et ses ouvrages. [Il débute ainsi : « On met ordinairement une préface au commencement d’un livre, soit pour servir d'introducüon, soit pour capter la bien- veillance du public, soit enfin pour grossir le volume. Je suis d'avis qu'à la lecture de mes ouvrages, il faut s’extasier et applaudir à tout rompre, si l’on veut me rendre justice. Je soutiens que la Thériacade est un poème excellent en son genre et qu'elle peut risquer le parallèle avec tout ce que l'épopée offre de plus solide et de plus brillant parmi les anciens et les modernes, à compter depuis Homère jusqu’à Chapelain. Il a au moins le mérite d’avoir élevé à la majesté épique un sujet qui ne l’est pas d'ordinaire. Un pot de thé- riaque vaut mieux qu’un seau vide ou qu'un lutrin vermoulu, qu’une femme sans pudeur qui cause des massacres horribles — 149 — et la désolation d’un beau royaume pour s'être laissée enlever et qu’on n’eut réclamée à Paris que pour l’enfermer à Sainte- Pélagie ou aux Madelonnettes. » | Puis Giraud passe successivement en revue différents poèmes tels que la Jérusalem délivrée, la Lusiade, le Paradis perdu « dont les principaux acteurs sont trop beaux pour des Diables », la Margante de Pulei, la Secchia rapita de Tassoni, Orlando furioso de lArioste € que quelques eri- tiques préfèrent à la Jérusalem délivrée ». — Sans prétendre, continue Giraud, m'établir sur la ruine des autres, j'ai voulu prouvér que le mien était un chef-d'œuvre. En effet, on con- sidère quatre choses dans l’épopée, l’action, les épisodes, le nœud et le dénouement. L'action doit être une, simple, grande, intéressante, entière et d’une certaine durée. L'action de la Thériacade est une et simple, comme il est clair qu'un et un font deux. Elle est grande et intéressante, puisque le remède qui en est l’objet est grand par son utilité, par son efficacité, par l’étendue de ses usages, par la prodi- _gieuse quantité des différentes matières qui le composent et qu'il intéresse une multitude innombrable de malades qui croient en avoir besoin : en effet, c’est le plus grand de tous les remèdes et le plus grand pot qui fut dans la boutique du héros. L'action est entière, puisque le composition est com- plète et que rien n’y a été oublié. Quant à la durée, elle est comme dans Virgile, d’un an tout au plus, sauf erreur de calcul. » € Il faut voir dans la Thériacade ou Diabotanus l'Ihade et dans la Diabotanogamie l'Odyssée (Giraud est bien modeste). Même plan régulier, même grâce dans la forme, même sa- gesse dans la marche et la conduite. » L'auteur a été obligé de suivre le plan des anciens et soumettre Diabotanus à V’amour « la plus sotte passion des grands hommes ». Ven- tousiane est une Didon et si dans le désespoir de se voir abandonnée, elle ne se tue pas comme la reme de Carthage, c'est qu'elle a de meilleurs principes et qu’elle abhorre le — 150 — suicide, mais elle perd l'esprit et cela est beaucoup plus dans nos meurs que de se donner un coup de poignard. L’incendie d'Orgelet pourrait être comparé à celui de Troie : ces deux évènements ne différent que par quelques circonstances. Quand Orgelet brûlait, on n’y massacrait pas les gens comme dans Troie, mais il s’y trouvait des Grecs qui pillaient tout aussi bien. (Il se trouve toujours des Grecs partout.) Un jeune citoyen, imitant le rôle d’Enée sauva du milieu des flammes un vieux oncle paralytique. Giraud se rend bien compte que souvent il est trivial et grossier dans certains détails, mais il a la réponse toute prête : « Ces détails peut-être un peu obscènes, ne sauraient être imputés à mal à l'artiste, parce qu'il n'appartient qu’au génie de bien peindre la nature. » Puis il va au devant du reproche qu’on peut lui faire d’avoir créé un poème en prose et par conséquent de n'être pas véritablement poète : «Mais, dit-il, la poésie ne consiste pas dans l’arrangement d’un certain nombre de syllabes enfilées méthodiquement et ter- minées par une rime. Nos entraves poétiques et la monotonie de ces sons répétés à chaque ligne répugnent au vrai génie. » Voyons maintenant ce qu'est ce fameux poème si pompeu- sement annoncé et dès l’abord, défendu par son auteur contre toutes les attaques. Exorde : « Je chante ce laborieux enfant d’'Esculape, qui dans sa première Jeunesse, en voyageant presque autant qu'Ulysse sut trouver un infaillible remède, un spécifique universel contre toutes les maladies sans exception et après tant de travaux et de courses, donna enfin au publie un pot d’orviétan. » Giraud commence par décrire Salins. Cest dans cette ville, faite pour l’amour presque autant que Dijon (je n’ai pas pu vérifier la chose), que Galbane, éprise du mérite et de la bonne mine de Nécanthrope, signala pour la première fois sa fécondité en donnant le jour au grand Diabotanus. Diabotanus pour acquérir de la science alla étudier à Montpellier. Son — 151 — ardeur à l'étude était merveilleuse, aussi ses progrès furent- ils rapides. Il s’attira bientôt le courroux d’Alecton, affreuse fille de la nuit, pourvoyeuse des Enfers, qui craignant de voir diminuer le nombre de ses victimes, grâce aux soins de Diabotanus, va trouver Vénus et la prie de la venger de apprenti médecin. Vénus n’a jamais que des idées subver- sives : elle ne manque pas d'écouter la mégère et elle expédie l'Amour, en vrai mauvais sujet, à Montpellier, chez le doc- teur, qui est l’hôte de Diabotanus. À la suite d’une fatigue contractée auprès d’un malade, Diabotanus a besoin de s’aliter et de prendre un remède. L'amour, qui pour pénétrer chez le docteur avait pris la figure et l'emploi de son petit domestique, Canulin, demande à le soigner lui-même. Il le soigne en effet, mais au lieu de lui donner un médicament qui rafraichit le sang et éclaircit le teint, il lui administre un de ces liquides corrosifs qui le fait brûler subitement pour la fille du médecin, son hôte. Voilà mon nomme tout changé. Il ferme ses livres, déserte ses occupations habi- tuelles, il ne pense plus qu’à l4 belle Ventousiane, il ne cherche plus qu'à lui témoigner les sentiments qu'elle lui inspire, et à les lui faire partager. Le madrigal a remplacé Pordonnance, le médecin à cédé le pas au petit muguet. Ses entrevues avec Ventousiane se succèdent rapidement. « Les femmes sont naturellement curieuses et crédules. — À force de leur vanter ce que nous valons, on vient à leur persuader que nous valons en effet beaucoup. » Pendant ses entrevues, Diabotanus raconte à Ventousiane son histoire. Cette véri- dique histoire ne devait-elle pas être la plus grande des séductions ? Il avait fait ses études à Besançon. Il lui parle d’abord de celte ville : « C’est une grande ville, bâtie sur le Doubs, plus ancienne que Rome et de tous temps féconde en héros. Elle arrêta longtemps devant ses murs le premier des Césars. Fière d’un roc inaccessible, dont la cime s'élève jusqu'aux nues, elle tient dans un repos majestueux ses foudres tou- — 152 — jours prêts à éclater sur la tête des téméraires qui oseraient en tenter la conquête. » Et plus loin : « Là une célèbre Aca- démie, rivale des plus célèbres de l’Europe, et glorieuse de Sa triple fécondité, répand au loin sa lumière. » Diabotanus, reçu à Besançon chez le docteur Abroton, eut diverses aventures. Une entre autres montre bien que l’amour de la science était sa principale préoccupation. Avant appris qu'on avait enterré une fille de mince extraction, il résolut d'ouvrir son tombeau, de lui couper la tête et de faire servir cette tête à ses études anatomiques. Cest ce qu'il fit non sans peine. Aussi cette tête ne l’abandonnait-elle jamais. Il la portait toujours dans ses bagages et nous la retrouverons plus tard dans un moment terrible pour lui où cette tête faillit jouer un rôle prépondérant dans sa destinée. Chez Abroton, Diabotanus était chargé d’espionner la femme et la belle-sœur du docteur qui ne se conduisaient pas trop bien. Aussi furent-elles bientôt furieuses de cette surveillance intempestive et résolurent-elles de perdre leur jeune Argus. Abroton avait comme malades un vieillard sep- tuagénaire et un jeune père de l’Etroite Observance: Les! drôlesses mêlèrent les deux ordonnances chez le docteur. Le père de l’Etroite Observance eut la potion réconfortante dont il n'avait nul besoin, au contraire, et le vieillard caco- chyme, quoique jeune marié, avala une purgation qui lPaffai- blit au point de le mettre à deux doigts du tombeau. Cette aventure malencontreuse fit chasser Diabotanus ; les deux dames furent plus tranquilles, Abroton plus heureux, de sorte que tout le monde gagna au départ de l’indiseret et mala- droit apprenti. On peut bien se figurer que de tels récits étaient bien faits pour exciter l'imagination poétique de la belle Ventousiane. Elle s’éprend de lui subitement et elle feint d’être malade, espérant que son père, Hémicrane, choisirait son amant pour la soigner. Ce stratagème réussit pleinement. Après une première visite pendant laquelle il lui ordonna la casse et le De — 153 — sené, il revint quelques heures après pour s’enquérir de l'effet des remèdes. | Dans le Monde où l’on s'ennuie, de Pailleron, la duchesse de Réville, écoutant le galimatias philosophique de Bellac et de Miss Lucy, ne peut retenir cette exclamation : « Jai bien souvent entendu parler d'amour, mais jamais comme cela. » Qu'aurait-elle dit, lexcellente duchesse, sr elle avait entendu les déclarations d'amour de notre docteur et de sa belle ? Il questionna la malade sur les tranchées qu’elle avait res- senties, sur le nombre des évacuations qui s’en est suivi : ensuite il lui prend la main, et sous prétexte d'interroger son artère, il lui imprime galamment deux ou trois baisers. I Tui raconte des histoires, entre autres celle de la nymphe Coronis et du Dieu du jour. La pauvre Ventousiane interrompt quel- quefois en grinçant des dents et en faisant des grimaces aussi expressives qu'involontaires ; tant et si bien qu’à la fin, à la fin... non, je n'irai pas plus loin ! Enfin les deux amants sont tout l’un à l’autre et Alecton triomphe de la faiblesse de Diabotanus. Heureusement pour la gloire de notre ami, le Dieu de la médecine voit son élève dans les fers et Phumiliation et comprend qu’un nom pareil ne doit pas être le jouet d’Alecton. Il va trouver Minerve pour lui demander d’arracher le jeune homme aux liens qui Passervissent. Minerve, sous la figure d’Alkermès, le plus triste des médecins de Montpellier, va trouver Diabotanus et lui fait un doigt de morale. Son intervention est favorable- menthaccueille et le jeune médecin se dispose à \quitter Ventousiane. Alors Alecton, voyant sa proie lui échapper, lui dépêche un autre amant de Ventousiane, nommé Rasillac, qui rencontre son rival chez un apothicaire. Rasillac était armé d’une épée trempée dans l’Arverne. Un duel, un duel comme il est rarement donné d'en voir, s'engage entre eux, l'un soutenu par Minerve, l’autre par Alecton.Ainsi les Dieux, pendant le siège de Troie, prenant parti, les uns pour les Grecs, les autres pour les Troyens, grandissaient et immor- — 154 — talisaient la lutte entre les deux peuples : € Ainsi s’entre- battent deux dogues à la vue d’une braque qui doit être le prix du vainqueur. » Leurs épées s'étant brisées, Minerve arme Diabotanus d’un pilon, Alecton offre à Rasillac une seringue armée de sa canule. La lutte n’en devint que plus épique et plus furieuse. Enfin après s'être donné force horions, Diabotanus a le dessus : mais les combattants ont tout brisé chez l’apothicaire et le duel se termine par la chute des deux rivaux qui glissent dans un horrible mélange de sirops, de juleps, etc., qui s'échappe à flots des amphores brisées. Un des traits caractéristiques de l'esprit de Diabotanus, c'est une incroyable défiance. Il ne croit qu'à ce qu'il voit et comme il ne peut matériellement constater la fidélité de Ventousiane , il finit par en douter complètement. Par bonheur pour lui, une lettre de son père le rappelle à Salins. Ventousiane cherche bien à le retenir, mais Diabotanus est inflexible ; 1l enfourche sa mule, et Ventousiane devient folle, ce qui prouve bien qu'elle est supérieure à Didon quant aux sentiments religieux : pas une seule minute, elle n’a pensé à se servir du poignard. Diabotanus parti voit en rêve Esculape qui le conduit aux Enfers dont les bords sont peuplés des victimes des méde- cins ignorants et présomptueux, puis aux Champs-Elysées où il voit tous les illustres savants et docteurs qui ont brillé dans cet art difficile. I rentre en triomphe en Salins, le front ceint d'une couronne composée de chicorée sauvage, de branche ursine, d’euphraise et de sureau : € Les chiens mêmes se mirent de la partie et semblaient par leurs accents (dont pourtant aucun art n'avait réglé la mesure) concourir au triomphe de leur compatriote ». Diabotanus ne voulant pas rester inactif, prépare son grand remède et émerveille le public par la science qu’il révèle: Alecton, toujours implacable, lui suscite encore des ennemis pour traverser ses projets. Elle publie et fait imprimer des À : = 100 = hstes complètement imaginaires de malades que Diabotanus aurait fait passer de vie à trépas. Elle veut troubler cette rai- son, dont à bon droit il était si fier, et cela au moyen de la fa- meuse tête de Besançon qui l'avait suivi dans tous ses voyages. Un soir sa lampe s’éteignit et l’appartement ne fut plus éclairé que d’une lumière affreuse partant des veux et de la bouche de la fatale tête. La tête reproche à Diabotanus en termes véhéments d’avoir violé sa sépulture, le couvre d’injures, puis s'échappe tout à coup en sautant par la fenêtre ouverte. Il y avait vraiment de quoi faire perdre la raison. Heureu- sement Esculape, dans un rêve, calme son favori : il lui appa- raîit, ayant sur la tête, en guise de casque, un mortier dont l'éclat éblouissait les yeux et ayant à la main une seringue d'argent. Il donne à Diabotanus un mortier de vermeil et un cylindre de mème métal. Ce cylindre entre les mains de Dia- botanus deviendra une source inépuisable de biens : « C’est la fontaine de Jouvence où les belles pourront puiser leurs attraits les plus innocents. » Diabotanus trouve chez lui les merveilleux instruments, entre autres la seringue sur le dos de laquelle sont inscrits en relief son histoire tout entière, les principaux événements de sa vie, les traits de Pincompa- rable Ventousiane. Dans le mortier, se lisait avenir, les pro- diges opérés par Part de Diabotanus. Ce dernier avait ramené l’âge d’or avec le bonheur pour tous et l’exemption de tous chagrins et de toutes maladies. En voyant ce résultat extraordinaire, Alecton veut tenter un dernier effort. Elle va trouver Jupiter pour se plaindre encore de Diabotanus. Jupiter n’écoute pas ses prières, ni ses objurgations : € Qu'importe, dit-il philosophiquement, qu'un médecin retarde le moment fatal, s'il doit toujours arriver ? » Alecton comprend qu’elle est perdue ; confuse et remplie de rage, elle pousse un eri horrible et se replonge en mugissant dans les ténèbres du Tartare. Lei finit le Diabotanus ou la Thériacade, l’Ihiade du médecin de Lons-le-Saunier. — 156 — La Diabotanogamie, ou noces de Diabotanus, débute par une invocation aux Muses, à Junon, enfin au marquis de Marnésia qui était probablement le Mécène de notre poète. Diabotanus est à Léodon, sa patrie, où il commence à se faire connaître et à s'enrichir par le débit prodigieux de la fameuse Thériaque, lorsque la jalousie et la haine le forcent à quitter sa patrie pour se lancer dans des voyages, où nous ne le suivrons pas. Nous retrouvons dans le récit des péré- grinations de Diabotanus la monotonie et la froideur que nous avons déjà signalées dans ses autres ouvrages. Ayant par- couru toute la Suisse où il établit sa réputation, il revint enfin à Lons-le-Saunier. Après diverses aventures son mariage avec Mirabella est décidé et c’est ce mariage, ainsi que nous l’avons dit plus haut, que les Dieux décident d’honorer de leur présence. Comme les Dieux ne savaient que faire et s’ennuyaient dans l’Olympe, Esculape les engage à se déguiser pour aller assister au mariage de Diabotanus à Léodon. Les noces se font. Les Dieux qui voulaient assiter au mariage, devaient descendre sur la terre pour prendre place au festin. Pour être plus tranquille, Jupiter ordonna au Dieu du sommeil de répandre ses pavots les plus puissants sur toute la ville, excepté sur la maison de Diabotanus. Jupiter et Neptune prirent chacun la figure d’un magistrat, Apollon emprunta celle de l’aveugle Dyonisius, Bacchus se masqua du visage enluminé d’un chantre, Cupidon se cacha sous les traits d’une jeune hospitalière, Esculape se coupa la barbe et s’affu- bla de la perruque d’un médecin, Mercure se changea en marchand, Hercule en prévôt de maréchaussée, Vuleain prit la forme du père de Mirabella et Momus, celle d’un avocat. Mars ne fut pas de la partie, parce qu'il était occupé à allumer la guerre dans les régions du Nord. Quant aux déesses, Junon se déguisa sous la figure d’une dame aux grands airs et des plus considérables de la ville ; Minerve prit celle d’une marchande de mode, fille d’esprit, amie de lépousée et — 157 — consommée dans l’art de la parure : « Pour Vénus, elle choisit vos traits, Jeune de R... et elle ne pouvait faire mieux, car elle ne perdit rien au change : elle y gagna au contraire en prenant cet air modeste qui pare si bien vos grâces. Vénus a comme vous l’avantage de la beauté : mais vous y Joignez celui de la sagesse ». Cérès ne put être de la fête : elle était alors aux enfers pour soigner sa fille Pro- serpine, qui avait fait une fausse couche; et la lunatique Diane, d’ailleurs ennemie de l’'Hymen, s’excusa parce qu’elle avait la migraine. Il est à remarquer que la migraine est de toutes les maladies, celle qui à le plus souvent caché des escapades : aussi de méchantes langues prétendirent qu’elle avait un rendez-vous avec Endymion. Les Dieux arrivèrent au festin apportant chacun quelque chose, comme dans un pique-nique. Jupiter apportait des glands de la forêt de Dodone qui valaient mieux que des chataignes et Junon un plat de langues de paons. Neptune des huîtres, des anchois et une morue cuite au court-bouil- lon, Minerve des chats-huants à la sauce Robert, Hercule une hure de sanglier et Vénus des pigeons à la crapaudine ; Apollon fournit une botte de laurier pour assaisonner les entremets, Mercure des dindons dérobés chez les Pères Bénédictins et Bacchus deux corbeilles de vin muscat avec des raisins aussi frais qu'ils auraient pu l’être en automne. Cupidon apporta des asperges, du céleri, des œufs, des truifes noires et des artichauts avec quantité de poivre et de gingembre, et Vulcain, un cochon de lait rôti par les Cyclopes à la braise du mont Etna. Quant à Momus, il fit mettre à part une salade de cornichons, un corbillon d’anis couverts, des gauffres et toutes sortes de confitures pour les desserts. On se mit à table. Les Dieux et les Déesses, ainsi que les époux, mangerent de fort bon appétit. _ Ayant terminé ce repas pantagruélique, les Dieux remon- tèrent dans l’Olympe. Et avec ce repas se termine aussi la Diabotanogamie, — 158 — Nous avons à peu près passé en revue l’œuvre complète de Giraud. Le reste consiste dans quelques épitres en prose mélangée de vers ; il à fait aussi des odes, des chansons, des bouquets, des cantates, des épigrammes. dont quelques- unes sont imitées de Martial. Tout cela a été publié dans les recueils poétiques du temps, entre autres dans les Almanachs des Muses. Ses petites poésies n'ont rien de bien transcen- dant : elles ne valent ni beaucoup plus, ni beaucoup moins que les productions du même genre, dues à la plume des poètes secondaires d’une époque où chacun faisait parade de bel esprit et d’érudition. Voici par exemple un impromptu sur un hôpital qu’on bâtissait près du palais de justice : cet impromptu montre que les frais de justice étaient déjà bien considérables à cette époque : C’est bien penser, maître Clément, De bâtir l'hôpital si près du parlement Ce voisinage est nécessaire. Les plaideurs dépouillés pour trouver logement, Auront moins de chemin à faire. Giraud, en gai compagnon, en joyeux vivant, en homme aimable , amusant, de bonne humeur qu'il était toujours, aimait beaucoup la table. Aussi fit-il plusieurs chansons à boire. Pour terminer cette longue étude sur le médecin de Lons-le-Saunier, nous ne croyons pas pouvoir mieux faire que de citer la chanson suivante, où d’abord il fait connaitre ses goûts, ses désirs et son caractère, puis où il prône nos vins, notre vin d'Arbois surtout, ce roi des vins du Jura, qui étaient si bons autrefois et qui hélas ! aujourd’hui ont tant de peine à mürir et à mousser joyeusement dans nos verres : Bon nombre d’amis, Mais vrais et constants, toujours unis, Bois, jardins, et maison de campagne Du Champagne, Du franc Beaunois, Et l'élite des tonnes d’Arbois, es. si oies et Fu L'éternelle tendresse, Sans autre ee que de Fr ” Des cœurs. à der LA FRANCHE-COMTÉ ET LE ROYAUME D’ARLES D'APRÈS UN OUVRAGE DE M. FOURNIER Rapport de M. Edouard BESSON Séance du 16 janvier 1892. Il y a près d’un an, j'avais l'honneur de rendre compte à la Société d’'Emulation de l’ouvrage de notre compatriote M. Ulysse Robert sur le pape Franc-Comtois Calxte IT. Cet ouvrage venait d'obtenir de l’Académie des Inscriptions le second prix Gobert. Le premier avait été attribué à un autre travail dû à la plume de M. Paul Fournier, professeur à la Faculté de droit de Grenoble, et qui n’intéressait pas notre province à un moindre degré. Le royaume d'Arles et de Vienne (1138-1378), Etude sur la formation territoriale de la France dans l'Est et le Sud-Est : tel était le titre de ce travail dont je voudrais vous présenter aujourd’hui une ra- pide analyse. Nous ne saurions en effet laisser passer in- aperçu un livre remarquable retraçant avec un soin minutieux et des détails nombreux et le plus souvent nouveaux, la phase peut-être la plus importante de l’histoire de la Fran- che-Comté, comme du reste d’un grand nombre d’autres provinces comprises sous la dénomination générale de : royaume d'Arles. On sait en effet que ce royaume, une des créations les plus factices des débuts du moyen âge, unis- sait par un lien souvent fort lâche des éléments très dispa- rates et des populations de nature très diverse, dispersées sur une bande de territoire beaucoup plus longue que large et à peu près limitée par le Rhône, la Saône et les Alpes. Je ne parle pas du Jura, car il était compris lui-même dans le vaste territoire en question, qui embrassait une part notable AGEN es A ET Sr ES — 161 — de la Suisse actuelle. C’est dire qu'avec la Provence, le Dau- phiné, la Savoie, le Lyonnais, une partie de la Bourgogne, la Franche-Comté formait un de ses éléments importants et que, par sa situation comme par ses ressources, elle devait jouer dans ses destinées un rôle considérable. Ce rôle, M. Fournier a su le dégager, comme du reste celui de toutes les autres provinces du royaume d’Arles, des obscurités qui Penveloppaient, et l’on comprend que nous nous y atta- chions d’une manière spéciale dans le compte rendu forcé- ment restreint que nous vous apportons d’une œuvre con- sidérable et tres chargée, où l’abondance et la variété des sujets traités par l’auteur ont forcément engendré quelque complication. Le royaume d’Arles avait été formé par la réunion de celui de Haute Bourgogne et de celui de Provence, ancien patri- moine de Boson. Son dernier souverain, Rodolphe TITI, dit le Fainéant, la céda en mourant à Conrad II, roi de Ger- manie, prince habile et remuant, dont l’ambition toujours en éveil poursuivait la reconstitution de l’empire de Charle- magne. Cette ambition, qui devait être celle de beaucoup de ses successeurs, ne pouvait manquer de porter en particu- liér sur la région qui nous occupe, et dont la situation, l’étendue et les ressources font à première vue comprendre Pimportance. Sans doute, il était difficile aux Césars alle- mands d’asseoir à distance, sur les éléments si disparates qui la formaient, une autorité bien sérieuse. Mais ce qui leur importait avant tout, c'était de la soustraire à l'influence de la monarchie française, dont la puissance poursuivait déjà le cours de son développement historique et nécessaire, et devait fatalement chercher à englober des peuples placés d’une manière aussi évidente dans le cercle naturel de son action. C’est pour l'empêcher d'atteindre ce but que l’Alle- magne lutta pendant plus de deux siècles contre l’influence des rois de France dans la vallée du Rhône et les pays voi- sins, et, si elle finit par succomber, c’est qu’elle était con- | | 41 — 162 — damnée par la nature même des choses, dont l’habile poli- tique des derniers Capétiens et des premiers Valois sut d’ailleurs tirer un merveilleux parti. Pour nous en tenir au point de vue spécial qui nous oc- cupe, au moment où s’ouvre le récit de M. Fournier, la Franche-Comté était soumise au pouvoir de ses comtes hé- réditaires dont l'autorité était loin de s’imposer à la nom- breuse aristocratie tant ecclésiastique que laïque qui domi- « nait dans le pays. Et cependant, dès 1127, l’empereur Lo- thaire IT se préoccupa de placer à la tête de notre province une famille dont la fidélité lui fût assurée ; il déclara le comte 4 Renaud de Bourgogne déchu de ses Etats, et les transféra à ; Conrad de Jahringein. Mais un tel changement dépassait la M puissance du souverain allemand; ses décisions ne furent pas suivies d'effet. Plus modeste, son successeur Conrad IIT inaugura la politique habile qui consistait pour l'empire à se faire du clergé un allié contre les seigneurs laïques, à inter- venir dans les querelles locales, et à multiplier ainsi les occasions d'accroître son influence. Cette politique subit for- cément des retours au cours des luttes soutenues par Fré- déric Barberousse contre la papauté ; mais ce fut ce prince qui, par son mariage avec Béatrix l’hériuère de nos comtes, assit le plus fortement l'influence allemande dans nos ré- gions. Il fondait ainsi en effet une véritable dynastie qui allait pendant quelque temps former à la tête de la Comité M une branche cadette de la maison impériale. Le château de 4 Dole devint une de ses résidences favorites. Il fit de notre. à province le centre et le pivot de son action sur le royaume M d'Arles. L'influence prépondérante qu’il y exerçait se mani- è festa surtout à la diète de Besançon, où il vint de tous les points de cette vaste région un grand nombre de dignitaires. 4 ecclésiastiques ou laïques. Plus tard, lorsque la paix de Ve- 4 nise eut mis un terme à sa lutte avec la papauté, l’empereur À alla se faire couronner solennellement à Arles même. La + splendeur de cette cérémonie et le voyage que Frédéric ft — 1635 — lentement avec un appareil extraordinaire en suivant les bords du Rhône étaient bien de nature à frapper l’esprit des peuples, et dévoiler à tous les yeux la nature et la vivacité des ambitions allemandes. L'impératrice Béatrix mourut en 1185, et son héritage de Franche-Comté fut dévolu à l’avant-dernier de ses fils, le comte palatin Othon Ier. La situation de ce nouveau souve- rain, fils et frère d’empereurs, ne rendit pas son gouverne- ment plus paisible. La famille de nos comtes avait en effet une branche cadette animée de l'esprit le plus guerrier, le plus turbulent et le plus querelleur, et qui, pendant long- temps, ne devait pas cesser d’être en lutte avec son chef, quel qu'il fût. Cette situation, jointe à l'incapacité et à lim prudence d’Othon qui provoquèrent contre lui de dange- reuses coalitions, l’empêcha de servir en Comté les intérêts de son frère Henri VI. Celui-ci, du reste, ne semble pas avoir suivi bien énergiquement les projets de ses prédécesseurs sur le royaume d'Arles. Il eut toutefois à un certain moment l’idée singulière d’en transférer la souveraineté au roi d’An- gleterre Richard Cœur de Lion. Cette idée n’eut pas de suite, mais elle indique bien chez les Césars germains la préoccu- pation constante de soustraire à tout prix la rive gauche du Rhône à l'influence de la France. La rivalité des maisons de Souabe et de Brunswick qui suivit la mort de Henri VI relâcha quelque peu les liens rat- tachant entre elles les diverses fractions de l’Empire. Mais ils furent resserrés à l’avènement de Frédéric IE, le plus illustre des Hœnstaufen qui, mieux que tout autre prince de sa race, personnifia l’idée de la reconstitution de l'empire de Charlemagne et de l’hégémonie universelle exercée par les souverains allemands. Il ne pouvait donc négliger le … royaume d'Arles qui devait être un des éléments principaux |« de la puissance qu’il rêvait. Mais ses préoccupations se por- | tèrent plutôt sur la Provence qui était alors le théâtre d’évè- nements importants, et où la politique de saint Louis, aussi 14 Fr — 164 — habile qu'honnête et digne, devait finir par prévaloir comme dans tout le Midi de la France actuelle. À ce moment, d’ail- leurs, la Franche-Comté continuait à être divisée par les luttes que soutenait la branche cadette des anciens comtes contre les descendants de Barberousse, puis contre les ducs de Méranie qui se substituèrent à ces derniers comme pos- sesseurs de la province, mais ne purent jamais y asseoir sérieusement leur autorité. En vain Jean de Chalon l’An- tique confondit les droits de la branche ainée et ceux de la branche cadette en unissant Hugues son fils à l’héritière du dernier comte de Méranie, la guerre civile était tellement entrée dans les mœurs de l’aristocratie comtoise que le père lui-même ne tarda pas à devenir le chef d’une coalition contre son fils une fois investi du pouvoir souverain. La mort de Frédéric IT marque le commencement du grand interrègne qui fut pour l’Allemagne une période de division et de faiblesse, durant laquelle l'influence française ne pou- vait que progresser et s'étendre dans le royaume d'Arles. Le restaurateur de l'empire, Rodolphe de Habsbourg, dut songer à reprendre les projets de ses prédécesseurs ; 1l in- tervint fréquemment dans les affaires intéressant la région qui nous occupe, et en particulier dans celles de notre pro- vince. Nous le voyons successivement en guerre avec le comte de Montbéliard, frère du comte de Bourgogne, et avec celui-ci même. C’est alors que se place le siège qu'il fit en personne de Besançon, suivi du blocus que dirigea son allié … Jean de Chalon-Arlay, et dont M. Castan a donné dans nos Mémoires l’histoire détaillée. Et toutefois l'influence allemande dans le royaume d'Arles et surtout en Franche-Comté était loin de répondre aux efforts du nouvel empereur. C’est précisément dans la der- nière année de son règne que le comte Othon IV, accablé de dettes, enveloppé dans les trames de l’habile politique de Philippe le Bel, livra son pays à ce souverain, et, par le traité d’Evreux, promit la main de sa fille et héritière Jeanne — 165 — à l’un des fils du roi. L'importance d’un tel évènement, aussi bien que des agissements du roi de France qui lavaient préparé, n'a pas échappé à M. Fournier, «Il y a longtemps, dit-1l, que Philippe le Bel attendait ce moment décisif dans l’histoire de la Comté : toute la politique royale avait été dirigée avec une habileté suprême pour le préparer et le hâter. Rien n'avait été épargné pour flatter les goûts du pa- latin, pour l’attirer à la cour de France ; mais en même temps qu'il se faisait l'ami d'Othon, le roi s’en rendait aussi le créancier. Quand Othon est menacé par Rodolphe, la cheva- lerie française s’arme pour son secours, mais de son côté le roi ne le soutient pas, craignant sans doute autant qu’une défaite de son protégé une victoire qui relèverait son prestige. Ainsi peu à peu la situation d’Othon est minée de toutes paris : il ne faut plus pour affoler le palatin que le rétablis- sement entre les Habsbourg et la maison d'Anjou d’une ligue puissante qui va en finir avec la Savoie et probablement aussi avec la Comté. » | Telle était la situation peu de temps après qu’Othon, vaincu par les armes de Rodolphe, avait dû se soumettre à lui sur les conseils mêmes du roi de France et lui rendre à Bâle un hommage solennel. Déjà il ne subsistait plus entre notre province et l'empire qu’un lien féodal, et le comte pa- latin s'était engagé à ne négliger aucun effort pour le rompre. À la vérité la noblesse comtoise, dirigée par Jean de Chalon, était très hostile à la France ; mais l’or et l’habileté de Phi- lippe le Bel ne tardèrent pas à triompher de cette coalition. Aussi fut-ce en vain qu'Othon se vit encore contraint d’aller à Colmar rendre hommage au successeur de Rodolphe, il n’en renouvela pas moins à Vincennes, en les rendant plus étroites, les clauses du traité d'Evreux. Ce nouveau traité équivalait à une véritable vente de la Franche-Comté à la France, et, à partir de ce moment, l'empire put la considérer comme virtuellement perdue pour lui. L’avènement d'Albert d'Autriche, ami de Philippe le Bel, avait grandement facilité — 166 — le jeu de sa politique. Sa lutte avec la noblesse comtoise ne pouvait avoir qu’une heureuse issue, et tel fut en effet son triomphe qu'il put confier la garde de la province au baron d’Arlay lui-même, le chef de la coalition formée par la no- blesse hostile à la France. À la mort d’Othon tué à Cassel dans les rangs de l’armée française, sa fille mariée au fils de Philippe le Bel lui succéda à la tête de la Franche-Comté. En fait, cette province était soumise au roi de France, et l’on se préoccupa de régula- riser cette situation lors des négociations longues et compli- quées qui entervinrent en 1310 entre les représentants de ce prince et ceux de l’empereur Henri VIT. Celui-ci avait repris les vues de ses prédécesseurs sur le royaume d’Arles, et avait à cœur d’écarter les causes de conflit qui pouvaient naître du voisinage de la France. Pour atteindre ce but, ses plénipotentiaires offrirent à ceux du roi, entre autres avan- tages, l’abandon de la Franche-Comté à son fils, sous ré- serve de l’hommage dont il serait tenu envers l'empire. Mais le projet de traité n’aboutit pas, non plus que les tentatives de Philippe le Bel pour reconstituer le royaume d'Arles, soit à son profit, soit à celui de ses enfants. Philippe de Valois, au temps de l’empereur Louis de Bavière, faillit être plus heureux. L’aventureux Jean de Bohème voulait acheter, par l’abandon du royaume d'Arles à la France, le droit d'élever à l’empire son gendre Henri de Basse-Bavière. Cette combi- naison échoua malgré lPappui du pape Jean XXIT; mais le roi de France trouva une compensation de l'échec de ses projets dans l'acquisition définitive du Dauphiné. Cependant la fille de la comtesse-reine Jeanne, par son mariage avec Eudes IV duc de Bourgogne, avait fait de notre province le domaine d’une nouvelle famille. Son petit- fils Philippe de Rouvre, qui lui succéda, dut encore faire hommage de la Comté au comte de Montbéliard, institué . vicaire de l'empire par l’empereur Charles IV. Celui-ci avait lui aussi des vues sur le royaume d'Arles. Mais sa politique RS AR CAT A, … doter Air: ei Se Si ‘a D EVE AD ne A2 De Ke MAN À Lust ne M — 167 — subissait à cet égard de singulières fluctuations. Ainsi, à la mort de Philippe de Rouvre, en qui s’éteignait la première race des comtes de Bourgogne aussi bien que l’ancienne famille des ducs, nous le voyons inféoder la Comté au fils du roi Jean, Philippe le Hardi, donnant ainsi une preuve de son attachement aux intérêts français, puis instituer à nou- veau comme son vicaire en ce pays le comte de Montbéliard, chef de la noblesse alliée des Anglais et des Navarais et hos- ile à la France, libérer enfin la commune de Besançon de la tutelle onéreuse de Jean IT de Chalon, lui aussi hostile à lPin- fluence francaise. Et toutefois c’est ce même Charles IV, le dernier empe- reur dont la ville d’Arles ait vu le couronnement, qui mit un terme définitif aux entreprises des souverains allemands sur le royaume auquel cette ville avait donné son nom. Dans un voyage qu'il fit à Paris en 1378, et par une bulle libellée de concert avec le roi Charles V, il transféra au dauphin de France, qui devait être notre infortuné Charles VI, le titre et la qualité de vicaire impérial dans ce royaume. M. Four- nier donne au sujet de cette bulle, des droits qu’elle confé- rait et des limites dans lesquelles ces droits pourraient être exercés d'intéressants détails qu’il est utile de reproduire. « L'acte de concession, dit-il, détermine avec une certaine prècision les régions où les pouvoirs du dauphin devaient s'étendre ; c'était non seulement la vallée du Rhône avec les contrées avoisinantes, mais encore d'une part le Comté de Bourgogne, d'autre part les comtés de Provence et de For- calquier, ainsi que les terres du Piémont qui en dépendaient ; le comté de Savoie, formellement excepté, demeurait sous la suzeraineté immédiate de l’Empire. Dans ces limites, le . fils de Charles V était investi de la plupart des attributs de la puissance souveraine. À lui devait appartenir désormais la juridiction suprême, gracieuse ou contentieuse, criminelle ou civile, à laquelle était expressément joint le droit de grâce et d'amnistie ; à lui le droit de déclarer la guerre, de saisir — 168 — les fiefs vacants (à la réserve des plus importants), d'en accorder l’investiture et d’en recevoir l'hommage, de pro- noncer la confiscation des fiefs, d'exercer les droits de patro- nage en matière ecclésiastique, de concéder le droit de battre monnaie, d'instituer des péages en tous lieux, des foires et marchés, de lever toutes les redevances dues à l'empire, à fixer enfin d’une manière générale les droits connus sous le nom de droits régaliens. Bien plus, comme sl voulait abattre tous les obstacles devant le pouvoir nouveau qu'il créait, Charles IV révoquait toutes les concessions anté- rieures, émanant de lui ou de ses prédécesseurs, qui eussent pu être en contradiction avec le diplôme constituant le vica- riat : ainsi étaient mis à néant les innombrables privilèges rendus en faveur de seigneurs laïques et surtout de sei- gneurs ecclésiastiques. En outre, par un surcroît de faveur, le vicariat nouveau était conféré au jeune dauphin pour sa vie durant, et l’empereur s’enlevait à l’avance le droit de le révoquer. » C'était là un acte grave et d’une grande portée, non pas tant à cause des droits souvent fictifs et purement théori- ques qu'il conférait au dauphin que comme indice de Pab- dication absolue que l’empire manifestait de ses vieilles am- bitions sur le Sud-Est de l’ancienne Gaule. À la vérité ces ambitions étaient condamnées depuis bien longtemps. Sans doute la Savoie avait échappé à l’absorption française, mais le Dauphiné avait été définitivement acquis par le premier des Valois ; Lyon était devenu Français sous Philippe le Bel; l'annexion du Valentinois et de la Provence n’était plus qu'une affaire de patience et de temps. Quant à la Franche- Comté qui nous intéresse d’une manière spéciale, elle avait été portée par Marguerite, l’héritière de Philippe de Rouvre,. dans le patrimoine de son mari, le fils du roi Jean, Philippe le Hardi, que son père chérissait pour l’héroïsme dont il avait fait preuve à ses côtés sur le champ de bataille de Poi- tiers et qui coùta si cher à la France. Ce fut en effet l’origine — 169 — de la puissance de cette seconde maison de Bourgogne à la- quelle nous fûmes rattachés dès ses débuts, et qui devint un péril si grave pour la royauté capétienne, que toute l’habileté d’un Louis XI suffit à peine à la conjurer. Lors de la disper- sion de ses éléments, l'Allemagne reprit sur nous un empire qu’elle croyait avoir perdu pour jamais, et nous dûmes at- _ tendre jusqu’à Louis XIV pour être rendus à nos destinées véritables. Mais ce retard n’était imputable qu’à la faiblesse coupable du roi Jean. Comme les pays dont nous venons de parler, la Franche-Comté appartenait virtuellement à la France dès l’année 1378, date de la bulle de Charles IV. Cette année 1378 marque le terme du travail de M. Four- nier dont je n’ai pu vous donner qu’une idée très sommaire et surtout très parüelle dans la courte étude que je lui ai consacrée. En dehors de la Franche-Comté, en effet, des provinces non moins importantes jouèrent dans le royaume d'Arles un rôle essentiel. Pour s’en faire une idée, il suffit de se rappeler l'installation en Provence de Charles d'Anjou et de sa dynastie qui tenta elle aussi de saisir l’hégémonie de la région qui nous occupe, les luttes municipales de Mar- seille, la vente du Dauphiné à la France, l'annexion de Lyon, les intrigues et l’habileté politiques de la maison de Savoie. J'ai cru qu'il était utile, en un sujet aussi compliqué, de res- treindre mon analyse et d'éliminer autant que possible tout ce qui était étranger à la région dont le passé a pour nous un intérêt majeur. Je ne crois pourtant pas superflu d’in- sister sur les mérites généraux de l’œuvre que je vous pré- sente en ce moment. L'Académie des Inscriptions, en l’ho- norant de sa plus haute distinction, a rendu pleine justice à énorme travail de recherches, au luxe infini de détails d'histoire locale que son auteur a prodigués dans l'étude d’un sujet d’un intérêt général si considérable. Ce sujet, en effet, touche à la grave question de l’origine de la souverai- neté que notre pays exerce sur une de ses régions les plus importantes. Question de même nature que celles que les — 170 — Allemands ont souvent traitées au gré de leurs ambitions avec un sans-gêne tout-à-fait fantaisiste. On ne pouvait donc apporter trop de soin à l’éclairer d’une lumière complète, et nous estimons que M. Fournier n’en a pas laissé dans l’ombre un côté ou un détail, si minimes qu'ils fussent. Peut- être pourrait-on lui reprocher certaines négligences de style, un peu d’obscurité dans l’exposé, et quelque complication dans la trame du récit, obscurité et complication qu’il était du reste difficile d'éviter en une matière aussi touffue. Mais, en dépit de ces légères réserves, nous n’en devons pas moins une grande gratitude à l’auteur d’une œuvre qui présente au plus haut degré l’intérêt scientifique doublé de celui du pa- triotisme aussi bien local que national, PERSISTANCE DE LA VIE DANS LES SOUCHES DE SAPINS (ABIES PECTINATA DO) (1) APRÈS L'ABATTAGE DE LA TIGE Par M. Vital BAVOUX Séance du 14 mai 1892. Lorsqu'un arbre a été abattu, sa souche et ses racines ne tardent pas à périr, à moins qu'il se reproduise immédiate- ment sur cette souche des rameaux et des feuilles. Cest une loi naturelle qu’on peut regarder comme absolue. Cependant Dutrochet (2) avait cru voir une exception à cette règle dans la souche des sapins (Abies pectinata DO), après l'abattage de l’arbre par les bûcherons. L'intérieur de ces souches était morte, alors que la circonférence produi- sait, pendant nombre d'années et sans la moindre apparence de feuilles, une couche d’aubier et une couche d’écorce. Ces couches annuelles finissaient par former un bourrelet se re- versant sur la section produite par la hache. Dutrochet expliquait le fait de la manière suivante : GAL Il paraît que, chez cet arbre, les racines possèdent (4) Conformément à l’usage de la Franche-Comté, je réserve le nom de sapin proprement dit à l’espèce qui fait l’objet principal de cette note et qu’on nomme aussi sapin blanc, sapin pectiné. Comment Linné a-t-il pu donner à ce sapin le nom de Pinus Picea, alors que les anciens auteurs, Bauhin, Lobel, Vaillant, etc., avaient appli- qué à l’autre espèce (Pinus Abies L., Abies excelsa DC., Epicéa. Fue, Pesse, (Sapin rouge) le nom spécifique Picea, ainsi que ses correspon- dants en français d'Epicia, de Pèce, de Pesse, et en italien de Pezzo? (2) Mémoires pour servir à l’histoire anatomique et physiologique des animaux et des végétaux ; 1837, p. 231 et suiv. — 179 — » la faculté d'élaborer une petite quantité de sève brute ou » crue, et de la transformer en sève nourricière, ce qui en- » tretient la vie des racines et de la souche, et fournit à leur >» accroissement exigu pendant un grand nombre d'années. » Gette faculté manque au Pinus Abies et au Pinus sylves- » tris dont les souches et les racines meurent peu après que » l'arbre a été abattu. D’où provient cette différence? C’est » ce qui ne paraît pas facile à déterminer. » L’explication donnée par Dutrochet était erronée, et ce n’est que quelques années plus tard qu’a été indiquée la vraie cause du phénomène. En effet, Gœppert (1) à établi que si les souches de sapin (Abies pectinata DC) continuent à vivre après l'abattage de la tige, c’est parce qu'elles sont nourries par les arbres de même espèce restés sur pied, auxquels arbres ces souches sont greffées par les racines. Il ajoutait que, lorsqu'il n'existe pas de ces greïles, les souches périssent immédiatement après la coupe, à moins qu’elles soient elles-mêmes pourvues de branches feuillées. On aurait pu croire que, après la publication d’un mémoire qui réduisait à un phénomène très naturel une prétendue anomalie, la question se trouvait définitivement tranchée. Cependant elle vient d’être remise sur le tapis au sein de la Société botanique de France (2), à propos de communica- tons faites par MM. Niel et Vallot. On en est même venu à exprimer des doutes sur l'exactitude des observations faites par Gœppert. M'étant autrefois occupé de ce sujet, je ne crois pas inu- tile de communiquer à notre Société les observations que j'ai recueillies et qui confirment de tous points les idées émises par Gœppert. . Mes premières études ont été faites, au mois 4e eu À (1): Annales des sciences naturelles, XIX, Je regrette de ne pouvoir citer ce mémoire que d’après une note, fort écourtée, rédigée en 1857. (2) Bulletin, 1889, p. 256, et 1891, p. 112. — 173 — 4857, dans la belle forêt des Usiers, près de Pontarlier, forêt entièrement composée d’Abies pectinata et soumise à lPex- ploitation par jardinage. oi Je dois, à cette occasion, donner un souvenir à mon excel- lent ami et collaborateur, M. Renaud, docteur en médecine . à Goux-les-Usiers, qui, depuis nombre d'années, étudiait la _ forêt voisine au point de vue de l’exploitation et du repeu- plement, ei qui a pu me renseigner de la manière la plus exacte sur les époques d’abattage des arbres dont nous exa- minions les souches (1). Les renseignements que je vais donner sont la reproduc- tion presque textuelle de notes rédigées de 1857 à 1863. Les racines du sapin pectiné sont de deux sortes : les unes s’enfoncent directement dans le sol, les autres rampent près de sa surface. Ce sont ces dernières, habituellement d’un fort diamétre (10, 20 centimètres et plus), qui donnent lieu aux greffes signalées par Gœæppert. Un simple marteau de géologue nous a toujours suffi pour mettre à découvert ces racines, quand elles n’avaient pas été précédemment dé- nudées par les eaux. Dans les parties de la forêt où les arbres sont très rappro- chés, le sol est parcouru par un réseau de racines qui se greffent entre elles dans tous les sens et rappellent en grand les anastomoses des nervures de certaines feuilles. On peut dire, d’une manière presque absolue, que, dans ces lieux, il n'existe aucun arbre tout-à-fait séparé de ses voisins. Aussi nous a-t-il été impossible d'y trouver des souches n'ayant pas végété après la coupe de leur tige. Les soudures que nous avons étudiées sont si intimes que, souvent, il nous a été impossible de déterminer le point de (4) C'est M. Renaud qui, avant 1843, avait découvert, en reconnaissant leur origine, les hybrides entre Narcissus poeticus et N. Pseudo-narcis- sus, hybrides dont j'ai, en 1850, communiqué des échantillons à M. Gre- nier, qui ne les connaissait pas encore. (Voir Mém. de la Soc. d’Emul, du Doubs, 1853, p. 113.) nu démarcation entre les racines appartenant à deux arbres dif- férents. Ce n’est que dans les clairières et vers les bords de la forêt que nous avons rencontré des souches mortes aussitôt après le recépage, et, dans ces cas-là, il nous a été impos- sible de trouver la moindre trace de soudure de leurs racines avec celles d’autres arbres. Il n’est pas inutile de dire que nous avons trouvé des greffes entre des sujets éloignés les uns des autres de 10 à 15 mètres. Voici maintenant les particularités offertes par les arbres recépés. Quand les greffes sont réparties, d’une manière à peu près égale, sur le pourtour de la souche, les nouvelles couches de bois déposées ont ordinairement, sur toute la circonfé- rence, une égale épaisseur. Si, au contraire, il n’y a qu'une seule racine greffée, les couches formant bourrelet sont plus épaisses vers l’inser- tion de cette racine et manquent parfois sur le côté opposé. Ce caractère est si saillant qu’il nous guidait, d’une manière infaillible, sur la direction où nous devions chercher les points d’adhérence. Si les greffes n'avaient lieu que par un petit nombre de racines faibles, nous trouvions autant de bourrelets tout à fait isolés et séparés les uns des autres par des parües où le bois et l'écorce étaient complètement morts. Dans les lieux où les arbres nourriciers avaient été coupés au printemps de 1857, les souches parasites n'avaient, à la fin du mois de septembre suivant, pas formé de couche nou- velle et, bien que la souche nourricière et la souche para- site, si elles étaient dans un lieu ombragé ou humide, ne fussent pas encore mortes, on pouvait remarquer, à l’ab- sence presque complète de sève, que la vie s’en retirait. Si, au contraire, les deux souches étaient dans un lieu sec et découvert, on les voyait déjà tout à fait mortes. Cette in- — 175 — fluence de la sécheresse et de l'humidité se remarquait d’ail- leurs sur les troncs abattus et laissés sur le sol pendant toute la saison d'été. Les uns étaient morts, tandis que d’autres avaient développé leurs bourgeons et étaient encore aussi verts que leurs voisins épargnés par la hache. Mais cette vie exceptionnelle, analogue à celle d’un bouquet placé dans l’eau, s'était éteinte avant l’année 1858. D'une manière générale et grâce aux études antérieures de M. Renaud, nous avons pu nous convaincre, par l’état relatif de décomposition, que la vie avait toujours quitté les souches parasites dans l’année même de la coupe de leurs nourricières. Nous avons eu, d’un autre côté, la preuve que les souches parasites continuent à vivre indéfiniment tant que les plantes dont elles absorbent la sève restent sur pied. On peut en voir dont l’intérieur est entièrement détruit, tandis que le pour- tour forme une sorte de cuve constituée par une zone plus ou moins épaisse de bois et d’écorce vivants, zone dont les couches concentriques indiquent un âge fort avancé. Comme je l'ai dit plus haut, je n’ai pas un souvenir suffi- sant du travail de Gœppert, mais si quelques-unes de mes observations ont déjà été faites par cet auteur, ma note aura au moins le mérite de corroborer son mémoire et ses con- clusions. | Quant à l'explication théorique du phénomène, elle me paraît fort simple. La souche d’un sapin abattu, continuant à vivre de la vie d’un arbre voisin, joue un rôle identique à celui du moignon laissé sur un arbre quelconque par l'abattage d’une grosse branche. Dans l’un comme dans l’autre cas, le bois ancien périt, pendant qu'il se forme, au pourtour, un bourrelet de _ bois et d’écorce tendant à recouvrir la cicatrice. D'un autre côté, au point de vue pratique, on doit conclure des faits consignés dans cette note, sinon à l’extraction com- plète des souches de sapin, tout au moins à la section de — 176 — leurs racines, afin d'empêcher ces souches de prendre la nourriture des arbres sur pied. Ce serait, eu égard à l'allure iraçante des racines, un travail peu dispendieux mais incon- testablement profitable. Avant de terminer, je dirai que je me suis demandé, avec Dutrochet, pourquoi les souches et les racines des Pinus Abies (Pesse) et Pinus sylvestris (Pin) ne jouissent pas de la même faculté que celles du sapin et meurent peu de temps après l'abattage de l’arbre. | Je n’ai pas eu occasion d'étudier des forêts de pins, mais, en ce qui concerne la pesse, il ne m’a pas été difficile de trouver la réponse. En effet, au lieu de produire, comme le sapin, un réseau de racines courant parallèlement à la surface du sol, la pesse n’a que des racines pivotantes, à l’exception de quelques ra- dicelles généralement peu volumineuses. Aussi, malgré des recherches poursuivies pendant nombre d’années, m’a-t-il été impossible de trouver la moindre trace de greffe par racine entre les pesses ou épicéas. Ayant eu le même insuccès à l'égard des autres essences forestières, il est permis d’en conclure que le phénomène signalé par Du- trochet et expliqué par Gœppert est limité dans notre pays, au seul sapin pectiné. Après avoir entendu la communication qui précède, notre savant confrère, M. Ant. Magnin, m'a fait connaître que les. racines du pin sylvestre sont dans les mêmes conditions que celles de la pesse. CHANSONS POPULAIRES RECUEILLIES ENMHRANCHE-COMTE Par M. Charles BEAUQUIER (Suite et fin) PIMPERLINE ET PIMPERLIN. Moderato. a - En à à à | + à D a NO a me pot Pim - per - line et Pim-per - din sont al- lés au bois voi - sin Les rou- ee — — sn tes n’y sont plus ver = tes les oi - seaux sont en - vo- — —__ _ lés Sans cou = teau et sans four |. Re ne Qi ae ac ne chet - te Le gros loup va bien sou - per. (Incomplète.) 12 17 2 AH! QU'IL EST DOUX D'AIMER LE FILS DE SON VOISIN. Andantino. My al= dant, pro = me - ner le ré … Le ed : a a ne se Z My SUIS EN. = 0 7 mi Ie NTI a om le ron bre sous Le rou un pin Là, je m'y endormis, le ri, À l’ombre sous un pin, le rin, A l'ombre sous un pin. Quand je me réveillis, le ri, Le pin, le rin, était, le ret, fleuri, le ri, Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. — 479 — _ Quand je me réveillis, le ri, Le pin était fleuri, le ri, Le pin était fleuri, Vit’ je pris mon coutiau, le riau, Un’ bran, le ran, che j'en, lé ran, coupis, le ri, Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. Vit’ je pris mon coutiau, le riau, Un’ branche j'en coupis, le ri, Un’ branche j'en coupis, Et j'en fis un flutiau, le riau, Un fla/lera/ceolet, le ret aussi, le ri, Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. Et j'en fis un fiutiau, le riau, Un flageolet aussi, le ri, Un flageolet aussi. Et m'en allai chantant le ran, Le long, le ron, du grand, le ran, chemin, le rin, Au bois rossignolet, le ret. Au bois rossignolet. Et m'en allai chantant, le ran, Le long du grand chemin, le rin, Le long du grand chemin. Ah ! savez-vous Messieurs, le rieu, CequeNe re mantutlenu ie dit 1e ci? Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. Ah! savez-vous Messieurs, le rieu, Ce que ma flûte a dit, le ri, Ce que ma flûte a dit ? Ah! qu'il est doux d'aimer, le ré, Le fis, le ri, de son, le ron, voisin, le rin, Au bois rossignolet, le et. Au bois rossignolet. 2e 4180 — Ah! qu'il est doux d’aimer, le ré, Le fils de son voisin, le rin, Le fils de son voisin. Quand on l’a vu le soir, le roir, On le, le re, voit le, le re, matin, le rin, Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. Quand on l’a vu le soir, le roir, On le r’voit le matin, le rin, On le r’voit le matin. Quand on n’peut lui parler, le ré, On lui, le ri, jette un, le run, souris, le ri Au bois rossignolet, le ret, Au bois rossignolet. 2 — 181 — LES CONDITIONS IMPOSSIBLES. Lent MERE ANNEE Véro — "À — # æ æ re ——_—æ —_— PEIRREE CR nr Al re “ES En m y pro\ = tme. N = nant dans un bois sans feuil - J’ai-7’ = — de RÉER nee ee — EE ren, du la Voix d’'u- a — — NE, = a | a ber - gè - re — Bergère, dis-moi, Et vous mon beau monsieur, Veux-tu z'être ma mie! Que savez-vous bien faire ? — Oh! mon beau monsieur, — Charmante bergère, Vaut autant vous qu’un autre. J_ sais bien lire et écrire. — Bergère, dis-moi, — Eh bien mon beau monsieur Quel état sais-tu faire ? Ecrivez une lettre. — J'sais coudre et broder, Ecrivez-la-moi Comme en la miniature. Sans plume et sans papier. — Couds-moi z'un’ chemise — Bergère, dis-moi, Sans fil et sans aiguille. Qui t’apprit à répondre ? — Oh! mon beau monsieur, — Oh! mon beau monsieur, Cela m'est impossible. Cest mon père et ma mère, — Et quel est donc ton père? — C’est le roi d'Angleterre. — Et quelle est donc ta mère? — Cest la grande princesse. est jour — 49 — LA FILLE DU PRINCE JULIEN (AMOUREUSE D'UN oi Moderato. ME à C'est la fil - le du princ Ju - lien grand Dieu a. ’elle donc Ru - le Elle “ in. bel - le que Sa — Un pri te son > hier lun eee la cour. Elle s’en fut tout en chantant, EIl s’en fut près de son père, — 0 père donnez-moi les clés Que j'aille ouvrir au prisonnier. — Les clés tu ne les auras pas Fanchon aimable Kanchette, Les clés tu ne les auras pas, Pour ouvrir au beau prisonnier. Elle s’en fut tout en pleurant, EI] monte dedans sa chambre, EI! regarda dessous son lit, Trouva les clés; elle les prit. Elle s’en fut tout en chantant, S'en fut ouvrir à Pierre, — O Pierre, à mon ami sortez, Vous avez tout en liberté. — La liberté, je ne l'ai pas, Fanchon aimable Fanchette, Tout homm’ qui a les fers aux pieds, Il n’a pas tout en liberté. 40e Ils s’assirent dessus an banc, Ils causaient d'amour ensemble. Ils se tournèrent de côté, Ils vir’nt le bourreau arriver. — Mourir ici, mourir ailleurs, Fanchon aimable Fanchette, Mourir ici, mourir ailleurs, Toujours est-il qu'il faut mourir. Quand il fut dessus l’échafaud, Il s’écrie d’un’ voix tremblante, Couvrez ma mie de mon manteau, Afin qu’ell’ ne m’voit pas mourir. (Autre version pouvant se chanter sur le même air.) LA FILLE DU GEOLIER. C'est la fille d’un geolier, Grand Dieu! qu’elle est donc belle! Elle est belle comme le jour, Un prisonnier lui faït la cour. De bon matin ell’ s’est levée Plus matin que son père, A ses genoux ell s’est jetée : — Donnez la grâce au prisonnier ! 2 Sa gràc je n'lui donnerai pas, François’, belle Françoise, Sa grâce je n’lui donnerai pas. Il est jugé — il en mourra. De bon matin la bell s’est l’vée, Plus matin que la lune, EI! met la main sous l’oreiller, Et prend la clé du prisonnier. — 184 — — Sortez vite de la prison, Pierre, mon ami Pierre, Sortez vite de la prison, Les portes sont à l’abandon. De la prison je n’sortirai, François’, belle Françoise De la prison je n’sortirai, Que mon procès ne soit jugé. Se sont assis dessus un banc, Riant, causant ensemble, Pierr’ tourn’ la tête derrière lui, Il aperçoit l'hourreau veni. Ah puisqu’ici il faut mourir, François’, belle Françoise Prends l’anneau d’or que j'ai z’au doigt Et fais un autre amant que moi. — Un autre amant je n’y ferai, Pierre, mon ami Pierre, Un autre amant je n’ferai pas, Je veux mourir entre tes bras. Quand ils furent sur l’échafaud, Quand on allait les pendre, Pierre cria : Monsieur l’bourreau, Couvrez ma mie de mon manteau. Quand le bourreau entendit ça... Des amoureux aussi tendres, Qu'on aille donc les marier, Et qu'il n’en soit jamais parlé. a — — 185 — LA COUTURIÈRE RUSÉE. Moderato. Des CR PR EN A Ve UP Re rare = es © === æ ED ——— eœ- œ RE nl D dans Pa - ris il y'a De- ESS dans Pa - ris il Un’ jo - lie cou - tu- = ee. En —— me a | EE riè - re tous les points quelle y fai- D = Re ne EE ne rene eg sait Son cher - mant da re - gar - dait Tout a a —— — a ns D | en la re > gar > dant : fsait un com-pli - ment, La bell’ si jt’ y tenais, La bell si jt y tenais, Dedans le bois seulette, Je t’y ferais changer d’couleur, De couleur ma brunette. — Dedans le bois j'irai, Sag” je m'en r’tournerai. Quand ils furent là-haut, Commenc’ par lui r’lever Sa jolie chemisette, Sa chemisette, son blanc jupon, Son cotillon brodé au fond; Tout en lui découvrant Ses Jolis genoux blancs. 412; — 1860 — Quand la belle se vit À moitié découverte Se init à lui crier : — Mon père a trois chevaux, Le roi n’en a pas de plus beaux. Si tu veux me laisser, Je te les donnerai. Quand l’galant entendit Un’ si belle promesse, Le voilà qui lui r’haisse Sa chemisett’, son blanc jupon, Son cotillon brodé au fond, Tout en lui recouvrant Ses jolis genoux blancs. Quand ils fur’nt chez son père, Commenc’ par lui fair’ voir Trois chevaux en peinture. — Bien de mon pèr’ n’est pas le mien, Mon pucelage m’appartient. Retire-toi faquin, De moi tu n’auras rien. Et vous jeunes garçons, N’aimez pas tant les fill’s, Elles sont bien trop fines, Et ne faites pas comme moi, Quand je tenais le lièvre au bois. Mais au lieu de l’avoir pris, Je l’ai laissé couri. — 187 — GUERRE D'ITALIE (1). Moderato. Des | Par un beau D me prit en - vi-e De | æ:: © æ. | P = = = = me e D ne ——— ed al ler any pro, = me - ner Des- sur les champs de Pre ta - lie Où Var ©" mée RER a + ban don = née: Mais tout en poursuivant ma route, Quand j'ai voulu m'y reposer, Trois grenadiers qui m’aperçurent, Ils s’en viennent pour m'arrêter. Ah! vous aurez bien de la peine A m'y fair rendre prisonnier : Nous somm'’s ici pour nous défendre, Pour combattre en vaillants guerriers. D'une main je pris mon grand sabre, D'un seul coup j'en mis deux à mort, Le troisième fut sans courage, Fut trouver son Etat-major. L’Etat-major fondit en larmes En apprenant ce grand danger. Hélas grands dieux ! quelle dommage D’avoir perdu ces deux guerriers ! {1) Cette chanson est un spécimen curieux de l’incohérence de certaines chansons populaires et des déformations ridicules que peut subir un texte peut-être primitivement sensé. — 188 — LES GALANTS DE CHÉVREMONT (1). a. Ben ee ee — ee cb ee = à ss = ER - = - les bô - bes de Tchie-vre-mont C'à les bô - bes ES RNA NT PE Eee) FL Tchie-vre - mont dé sont pait-chis pou lai na-tion Que ER sont pait-chis pou lai na - tion Que sont ai - vus de Se a — dans la diers = re Sans . ai - due al RE — — RE — lus mai-tres - ses le ma temps n'tuait les 2 ee = = a Ê= Es PP PP ns pe pe pe Que le mà temps n'tuait les Pe - ti - gnats Vi- vent les A dza dzx Ni - vent les À 7 djo lats. Quand et fut loin de son pays (bis) Lou pu djeune s’en repentit (bis) Et s’en revint drait tchi sai tante Lai vou sai belle z’y fréquente. Que le mà temps etc. (1) Patois de Montbéliard, — 189 — Eh don bon djou mai tante Ali (bis) At c'que mai mie n’ât point pôchi? (bis) Elle ât li hât dedans sai tchambre Qu’elle y puere et que sy lamente. Que le mâ temps etc. Lou bé galant montit y hât (bis) Lai belle tirit ses ridias (bis) — Retirie vos y vos en prie De vos mon tieur ne pu d'envie. Que le mà temps etc. Mai mie faites me z’in boutiet (bus) Que feut de roses et de midiet (bis) Qu’et feutch’loyie d’in riban djâne Y ais fait l'amour ç’at pou in àtre. Que le mâ temps etc... Mai mie baillie me z'in moëtchu (bis) Baillie me lou pu bé moëtchu (bis) Faites lou long, faites lou lairdge Got pou bin essue mon visaidge. Que le mà temps etc. — Oliais vos en, y vos lou dis (bis) — Mai mie y vos aipoutche ei (bis) In bé riban de demoiselle... — Demeure ci li dit lai belle. Que le mà temps etc... TRADUCTION. Ce sont les gars de Chèvremont (1) Qui sont partis pour la nation. Ils sont allés dedans la guerre Sans dire adieu à leurs maîtresses. Que le tonnerre ne tue pas les Petignats Vivent les Adjoulas. — (1) Commune du Haut-Rhin, arrondissement de Belfort. — 190 — Quand il fut loin de son pays Le plus jeune s’en repentit. Il s’en revint droit chez sa tante Là où il fréquente sa belle. Eh donc bonjours ma tante Alice Est-ce que ma mie n’est point par ici ? — Elle est là-haut dedans sa chambre Où elle pleure et se lamente. Le beau galant monta en haut La belle tira ses rideaux. — Retirez-vous je vous en prie De vous mon cœur n’a plus envie. — Ma mie faites-moi z’un bouquet Qu'il soit de roses et de muguets ; Qu'il soit lié d’un ruban jaune J'ai fait l'amour, c’est pour un autre. Ma mie donnez-moi z’un mouchoir Donnez-moi le plus beau mouchoir Faites le long, faites le large, Pour bien essuyer mon visage. — Allez-vous-en je vous le dis... — Ma mie je vous apporte ici Uu beau ruban de demoiselle... — Demeure ici, lui dit la belle. Le refrain bizarre des Galants de Chèvremont est em- prunté à une chanson plus ancienne encore très répandue aujourd'hui dans le pays de Montbéliard et qui fait allusion à un évènement historique peu connu. Il s’agit d’une espèce de révolution suscitée par les Petignats, des paysans de Courgenay, qui eurent l’audace en 1740 de soulever les habi- tants de l’Ajoie contre le Prince-évêque de Montbéliard. Pierre Petignat, d’après M. Coutejean alla demander du se- — 191 — cours à l'Etat de Berne pour pouvoir résister à son suzerain qui, lui, s’était adressé à son voisin le roi de France. Mais il succomba dans la lutte et fut exécuté à Porrentruy. Les Aid)oulats sont les habitants de lPAjoie, jadis l’Elsgau, qui comprenait ce qui fut plus tard le pays de Montbéliard et lEvêché de Bâle. Voici cette chanson qu’on chante sur le même air que la précédente. Elle se chante en patois de Montbéliard ou de Porrentruy : LES PETIGNATS (1). S’vôs v'iai saivoi qu'ment qu’en moinait (bis) savoir menait Lou paysain de Courdgenay (bis) Et bin botai vos vite ai boire mettez Y vo raicontrai son hischtoire. REFRAIN. Que le mû temps (2) n’tuait les pepepe Que le ma temps ne tue pas Que le mâ temps n’tuait les Petignats. Vivent les À dza, dza Vivent les Adjoulats. Aidjoulats donc aimusans nos (bis) Tot en boyant tus in bon côt (bis) buvant Petignat de digne mémoire Ne s’en tirait pe mà pou boire. Que le mà temps, etc. (4) On dit aussi les Pequignats, même nom de famille que Pequignot, nom très commun en Franche-Comté. (2) Le mâ temps, le mauvais temps, (le mau temps, la foudre). C'est une imprécation populaire : que le mé temps m'tuait, que la foudre m'écrase ! Ici c’est le contraire, que là foudre épargne les Petignats ! 19 Y vôs dirai tot en boiyant (bis) buvant =. Que c’n’était ran qu’'in paysain (bis) C'était tout boennement de lai clique D'lai societé pauvriotique (1). Que le mà temps, etc. Lou prince et tous ses courtisains (bis) Ecraisint les poueres paysains (bis) Petignat d’lai pait d’'lai province part - S'en vai poutchai ses piaintes à Prince. porter Que le mà temps, etc. Et yo det : Chire, lou paysain (bis) Sire Et droit qu'ment vôs d’aivoi di pain (bis) A comme L’paysain n’à pe in éschelave n'est pas Que n’deuchint ran boir’ que de lâve Qui ne doive l’eau Que le mà temps, etc. Nos tchaimps pai vos tch’vas sont tripais (bis) champs chevaux foulés Vos poues-saiyais les vint bâchai (bis) sangliers bêcher Et fà que tout çoli râteuche Il faut que tout cela finisse Qu'ment vos que le paysain boyeuche Comment voulez-vous boive Que le mâ temps, etc. Achi lou prince et tus ses gros (bis) Aussi Le ravoëtint tus qu'ment in fô (bis) Le regardaient fou Djus’tiain qu’ei yos motret qu’po boire Jusqu'à ce que L'paysain vô aivoi son voire. verre Que le màâ temps, etc. (4) Ce couplet est peut-être une interpolation datant de 1848. A cette époque il y avait à Porrentruy une société qui portait ce nom. — 193 — Le prince fesit en repondjaint (bis) répondant Qu’à c'que m’bhaidjeule ci maitin ? (bis) braille Di diaile s’y les veux léchie boire Du diable Y aimerô meu aivoi lai foire. Que le mâ temps, etc. Di temps d’çoli in officie (bis) Pendant ce temps-là Diet à prince : y cognat l’métie (bis) au prince Y ai cinquante Kaiïiseurliques Pou penre Petignat et sai ETREe Pour prendre Que le mâ temps, etc. Lou prince dit qu'ô et les sudais (bis) qu'oui Paitchennent tretus pou Courdgenay (bis) Partirent Lou prince yos det : si vos y en fôtes si vous lui en foutez Y vos beillrai po boire lai gotte. Que le mâ temps, etc. Les bogres allint qu'ment des mâtans (bis) Sains qu'Petignat s’doteuche de ran (bis) En s’diaint : nos f’rains rôlai les voires se disant à lou prince que paye ai boire, Que le mâ temps, etc. Chitot qu’è feunn’t devant l’hôta (bis) la maison Eis breuyennent tretus : « Petignat ! (bis) Vin vôr ci d’vaint qu’en t’en foteuche qu'on ten foute Pou qu'in tchetiun de nôs boyeuche. » que chacun boive. Que le mâ temps, etc. 13 — 194 — Petignat qua vueyet ces railâs (bis) qui entendait cris (râles) Yos diet : « Dé ail, y seu tôt prât. (bis) bien oui Bouebes ! euvrit lai pôetche à lairdge Garçons porte Pou qu'’el euchint libre péssaidge. » ils aient Que le mâ temps, etc. Eis les lécheunn’t tus bin entrai (bis) Ataint d’entrai taint d’empallai (bis) Chi bin qu’ei n’y d'mouerit d’lai rotte de la troupe Que l’officie po boire lai gotte. Que le mâ temps, etc. Voili q’ment qu’ei fà fare tus (bis) comment il faut faire tous Fotre à tyrans lai pâle à tiu (bis) pelle au c. … Tiaint c’à q'nôs airains lai victoire Quand Qu'ment Petignat nôs poerains boire. Gomme Petignat nous pourrons boire. Que le mâ temps n’tuait les pepepe Que le mâ temps n’tuait les Petignats. Vivent les À zà zà Vivent les Adjolats. — 195 — LE PRINCE QUI TORTURE SA FILLE. Lent ==. 1 +s La fill d’un prince’ vou - lait ai - mer Et son pé- æ re len em-pê - chait Si tu cess’s . a - mi- ee —— = — ee — —— a tiés Dans . tour je ten - - me = rai, — J'aime mieux mourir dans la tour Que d'abandonner mes amours. — Dedans la tour tu mourreras Ou tes amours tu quitteras. Elle a bien demeuré sept ans Sans voir personn’ de ses parents Au bout de la septième année Son pèr’ s’en vint la visiter. Bonjour ma fill’ comment qu’ça va ? — Ma foi mon pèr’ ça va comme ca. J'ai z’un pied pourri dans les fers Et un coté rongé des vers. N’auriez-vous pas dans vot’ gousset Quelques vingts francs à me prêter Pour les donner au geolier Qu'il me desserre un peu les pieds ? — Et bien ma fill si vous voulez De cette tour vous sortirez, Et tout mon argent vous aurez Si vous quittez vos amitiés. — 196 — — Oh! non papa, oh pour cela Mes amours ne quitterai pas. — Eh bien tu mourras dans la tour Si tu n’veux quitter tes amours. Le fils du roi passant par là (1) Trois mots d’écrit il lui jeta : « La bell’ fait’s semblant de mourir Et laissez-vous ensevelir. » La bell fit semblant de mourir Et se laissa ensevelir. Quatre-vingts prêtr’s autant d’abbés Sont venus la bell’ enterrer. Le fils du roi passant par là . Dit aux abbés : « Arrêtez là ! Vous portez ma mie enterrer Laissez-moi z’au moins l’embrasser. Qu'on m’apporte des ciseaux fins Pour découdre le drap de lin! » Et quand le drap fut décousu La belle l’a bien reconnu. — Oh la bell chose que d’aimer ! S’écri le plus jeun’ des abbés, Il nous faudra les marier Avant que de nous en aller. (1) Nous avons entendu dire aussi : Le beau Guyon passait par là. Un mot d’écrit il lui jeta, De fair’ la morte et enterrer, À Saint-Denis se fair’ porter. 54 210 l LE — 197 — L'ADROIT AMANT. EE — suis - se - te dé - à RE — a er Sans a - mant de-puis quel-que temps —— = FREE RE en Mon à - mant est al é Flan- dre : — — — pr sm rs Re - join - dre son an ré - gi - ment Il m'a lais- A PU LM a Ne nr rh CN — — — a — Se —e—"— ee DAC ARENA HONEN SEE PP — | À —— sen sée seul pour lat - ten - dre en ——— ———— ee Ron me = a —— a —_——_—] RER TER er Se El EDR en - du - rant mil - Île tour - ments. Le voyant si longtemps t’absent Je m’suis rendue dans un couvent ; Dans un couvent de religieuses Où l’on ne vit que languissant Menant une vie douloureuse ; C’est pour le restant de mes ans, Au bout de six ans tout au plus Le cher amant est revenu. Tout droit au logis de son père Va lui présenter son salut : — « Où est ma mie, où est ma chère, Celle que mon cœur aim le plus ? — 198 — — Vous croyant pour longtemps t’absent EIl s’est rendue dans un couvent Dans un couvent des Ursulines Où l’on ne vit que languissant, Elle y mène un’ vie bien chagrine : Toujours pensant à son amant. Le pauvre amant tout désolé, Droit au couvent s’en est allé. Ne trouva que la mère abbesse Qui lui dit : « Bonjour mon enfant ! » — Où est ma mie, où est ma chère Celle que mon cœur aime tant? — Vous voyant si longtemps t’absent EIV s’est rendue dans ce couvent. Dans ce couvent de religieuses Où l’on ne vit que languissant Menant une vie malheureuse, C’est pour le restant de ses ans. En voyant l’amant fondre en pleurs On fit venir la jeune sœur. Baissant les yeux, versant des larmes Très humblement ell le salue En disant : « Si j'suis retenue C’est vous seul qu’en êtes l’auteur ! « Vous croyant pour longtemps t’absent Je m’suis rendue dans ce couvent, Dans ce couvent des Ursulines Où je ne vis que languissant Menant une vie bien chagrine Toujours pensant à mon amant. » — 199 — — La bell’ mettez à votre doigt, Cet anneau d’or, je vous le dois. Cet anneau d’or que je vous donne C’est une marque de ma foi Jamais je n’en aimerai d'autre La bell’ souvenez-vous de moi. Quand au doigt fut cet anneau d’or, Le pauvre amant est tombé mort. — Qu'on l'emporte dedans ma chambre Je veux l’arroser de mes pleurs ! » Aussitôt l'amant se relève. Il enleva la jeune sœur. Autre air sur les mêmes paroles. | Vous cro-yant pour longtemps ab - sent ell’ s'est ren- tou - jours pen - sant à son a - mant. — 900 — LA MORT DE JEAN RENAUD. Lamento. PRE = à — LAS AR Ress Quand Jean Re - naud d'la guerr’ re - vint por-tait ses tri - pes dans ses mains : Bon-jour ma mèr’,—bon-jour mon RE fils. Ta femme ac - cou - ché’ d’un p'tit. — « Allez, ma mère, allez devant, Fait’s-moi dresser un beau lit blanc ; Mais faites-le dresser si bas Que ma femm’ ne l’entende pas ! » Un beau lit blanc fut préparé Pour reposer ce fatigué, Et, quand ce fut vers la minuit, Jean Renaud a rendu lesprit. — (Ah! dites-moi, mère, ma mie, Ce que j'entends pleurer ici ? » — « Ma fille, ce sont les enfants Qui se plaignent du mal de dents. » « Ah ! dites-moi, mêre, ma mie, Ce que j'entends clouer ici ? » — « Ma fille, c’est le charpentier Qui raccomode le planchier. » — « Ah! dites-moi, mère, ma mie, Ce que j'entends chanter ici ? » — « Ma fille, c’est la procession Qui fait le tour de la maison. » — 9201 — — « Ah! dites-moi, mère, ma mie, Quelle robe mettre aujourd’hui ? » — « Quittez le rose, aussi le gris, Prenez le noir, pour mieux choisi. » — « Mais, dites-moi, mère, ma mie, Pourquoi donc, pleurez-vous ainsi ? » — « Ma fill, je ne puis le cacher, C’est Jean Renaud qu'est décédé ! » — Mère, dites au fossoyeux Qu'il fasse la fosse pour deux, Et que l’espace en soit si grand Qu'on y enferme aussi l’enfant ! (1) (4) On rencontre dans le recueil de Lavillemarqué une chanson bre- tonne, le seigneur Nann et la Korrigane, dont la fin offre de nombreuses analogies avec la chanson de Jean Renaud. Ce dialogue si naïvement dra- matique entre la mère et l'épouse se trouve du reste dans un grand nombre de poésies populaires chez diverses nations d'Europe. 13. — 009 LES TROIS BONNES COMMÈRES (1). Allegretto. EE Nous é = tins troues bouen’s cou - - ‘ins troues bouen’s cou È e__æ _tou - tes troues de boun el - loi(2) tir ci tin Mel a vire nee Rte D Ji ie à ie lou pin - tet tou - tes troues de boun el - loi. Nous nous disins l’eune ai l’autre (bis) Coumâre n’ai vous ran soi ? Tir’-ci Tir’-let Tire lou pintet Coumâre n'ai vous ran soi ? Oh! se disait lai pus djune (bis) I boiros bin mon pintet Tir’-ci etc. I lou boiros bin troues fois. Y a louvau una taverno (bis) Allons y boire un pintet Tir-ci etc. (1) Cette chanson a une certaine analogie avec celle des Filles de Chan- trans (page 227). (2) Une autre variante dans un patois différent donne : Qu'’etint totes de même aquoi (accord). Na nee ne ch os mi CET RS PEN PP RSS EE CS COTE — 203 — Alls burient bin quinza pintas (bis) Quinza pintas et un pintet irecrete, Alls mendzirient una dinde (bis) Apo un cayon d’neuf mois Hireci ete. AIS mendzirient una tchèvre (bis) Putta crute avet li pois Tir’-ci etc... Et quand le fun’nt in pô ivres (bis) Le palient toutes ai lai fois Hirécitetc Quand le fun’nt in pô pus ivres (bis) Le se tirient pa lou pois Mirécierc Quand le fun'nt encou pu ivres (bis) (1) Leur dacirient liaux pantets HDiFeCi etc. Eun’ tcheussi conté la troble (bis) Eune aut’ contre la paroi Meet etc: Eune tcheussi dans les cindres (bis) Alle s’est Lrulé les dets Hréchelc. Ah! que dirient notes hommes (bis) De nous voir dans cet iétet Nrecretc: (1) Variante dans un autre patois : Quand 1 furent totéfa ivres (tout à fait ivres) Ells cherient dans la goillats (elles tombaient dans les gouillats [(flaques d’eau)]. — 204 — Y dirient que nous sins soules (bis) Si Z y disient y est ben oué | Tree ele... On aivatchit lou curie (bis) Que lieu fut baillie lou fouet Tir”-ei Tir’-let Tir” lou pintet Que lou fut baillie lou fouet. TRADUCTION. Nous étions trois bonnes commères Toutes trois de bon aloi. Nous nous disions l’une à l’autre Commère n’avez-vous pas soif ? — Oh! si, disait la plus jeune Je boirais bien un pintet. Il y a là bas une auberge Allons-y boire ui pintet. Elles burent bien quinze pintes Quinze pintes et un pintet. Elles mangèrent une dinde Et puis un cochon de neuf mois. Elles mangèrent une chèvre Toute crue avec ses poils. Quand elles furent un peu ivres Elles parlèrent toutes à la fois. Quand elles furent un peu plus ivres Elles se tirèrent par les cheveux. Quand elles furent encore plus ivres Elles déchirèrent leurs pantets (1) (1) Chemises. — 205 — Il y en a une qui tomba sur la table Une autre contre le mur. Il y en a une qui tomba dans les cendres Elle s’y brûla tous les doigts. — Àh? que diront nos hommes De nous voir dans cet état ? Ils diront que nous sommes saoûles S'ils le disent ce sera bien vrai. On avertit le curé Qui leur fit donner le fouet. ——— Autre variante dans un patois différent. Nous irons (étions) trois quemâres Lautirelire Trois quemâres di Rosset (1) Lautirlire lautourlet. Nos allerons à la foire Lautirelire À la foire à Lontsamais (Longchaumois) Lautirlire lautourlet. Nos digerons (nous disions) l’eune à l’otra Lautirelire Quemâres nos an grand soi (soif) Lautirlire lautourlet. Nos medzarons tote euna vatche Lautirelire Et on cayon de nu mois Lautirlire lautourlet. (1) Nom d’un hameau près Longchaumois (Jura). — 206 — Nos béverons quatogés (quatorze) pintes Lautirelire Quatogés pintes et on tsavé (chauveau) Lautirlire lautourlet. Que vant diré noutros houmes Lautirelire De nous voi soulés les trais ? Lautirlire lautourlet. Y z’y avait la Marietta Lautirelire La fenna à Piron Maret Lautirlire lautourlet. Et pois la Barbe Crutzet (Cruchet) Lautirlire lautourlet. Voici une autre chanson qui à certaine analogie avec les précédentes. Elle se chante sur le même air. LES TROIS COMMÈRES ET LE CURE. Nous étins trois bounes coumères (bis) Qu'amarost bin lou pintet Tire-ci, tire-lai Tire lou pintet Qu’amarost bin lou pintet. Nous allirost quéri lou prêtre (bis) Pou aivoue nous boire lou pintet Tire-ci etc. — Ai vous salu, monsieur lou prêtre (bis) Vouillez-vous boire lou pintet ? lire-ci etc. — 9207 — — Que nennie mas bounes coumâres (bis) N’ensous pas boire lou pintet. Tire-ci etc. Nous bousculerost lou prêtre (bis) Nous li tireimes bin lou pois. Tire-ci etc... TRADUCTION. Nous étions trois bonnes commères Qui aimions bien boire la pinte Nous allâmes quérir le prêtre Pour boire la pinte avec nous. — Je vous salue, monsieur le prêtre Voulez vous boire la pinte avec nous? — Que nenni mes bonnes commères Je n’ose boire la pinte avec vous. Nous avons bousculé le prêtre, Nous lui avons bien tiré le poil. — 208 — COMBIEN VENDEZ-VOUS VOS OIGNONS ? Allegretto. ee QE. | E | ue | D ae Com - bien ven - dez-vous vos oi - gnons de Ja ie = D à main de la Mar 1610 - lai - ne com- | RÉ Lo NE) A7 | er nee se bien - ven - dez - vous vos oi - gnons de la nn —— | F ue en U | a = e/ l — te. | ——. / main de la ee SC - lon. Nous les vendons six sous, six blancs De la main etc... Nous les trouvons beaucoup trop chers De la main etc... C’r’est pas trop cher quand ils sont bons L De la main de la Marjolaine | Cr’est pas trop cher quand ils sont bons De la main de la Marjolon. | — 209 — ADIEU BESANÇON. Allegretto, SE PS me = ne N. d - dieu Be - san - çon lie ——— Er ne - - dieu l’ai - ma - ble ga DES SR _ = vais par - tir pour l'A - mé - ri - que, De long - temps vous ne me re - ver - — Quand tu seras en Amérique, Tu ne penseras plus à moi! Tu trouveras des jolies filles Bien des fois plus belles que moi. — Je ferai faire une peinture Semblable à ton joli portrait. Je la mettrai dans ma ceinture, Cent fois le jour je l’embrasserai. À4 — 0 — LES NOCES DE LA FILLE DU MAIRE DE BREGILLE (1). Vif. EE EE Çot mai-re de Bre - gil-le qu'ai vou- _ . DS pe = lu mai -ria sai fil - le A1 = VO in fseu de sai- + bots Re - guin - guet - te re - guin - guet - te ai - vo in fseu de sai-bots re-guin-guet-te re - guin - go. I s’en vint tous ai lai messe Quait’ et quait’ su in ânesse Lou fiancé su in boucot (bouc) Reguinguette etc. Lai future ot un’ beautà L’nez carlin, das p’tetes oureilles 4 Lou na fà c’ment in saibot. À Reguinguette etc. Il aivà in bé chaipé Tout en pé de cérisé L’éta fà ai coups d’raibot. Reguinguette etc. (4) Hameau faisant partie de la commune de Besançon et où il n’y a jamais eu de maire. À Montbéliard c’est la chanson du Berger de Bregille. — 21 — Il aivà das belles serviettes Las poux y courint quaitre ai quaitre Et las puces en châtelot (en tas). Reguinguette etc. Su lai toble y ait rangie (Sur la table sont rangés) Tous las gros raits di quatie C’étà lou moillou fricot C'était le meilleur fricot) Reguinguette etc. Ils aivint pour lieut (leur) dinà Eune tête de chin crevà Y ait bin dix ans qu'étà mô (mort). Reguinguette ete. Ils aivint di bon toutié (gâteau) Freilla d’aivô de lai crû (Recouvert d’une couche de craie) D’aivô lai coue d’in margot (chat) Reguinguette etc. Dans eun’ s’ringue il ait bouta Tout’ las iaux qu’on ait r’'laiva Chaicun buva au goulot. Reguinguette etc. Ai lai fin de lieut (Iieur) dinà Lai juen’ fenne ai tout r’naidà (rendu) D’quoi remplir un gros soillot (seau. Reguinguette etc. Quand fallu $s'ola couchtre L'épouse aivan fan (faim) de eh... Elle ch... dans son saibot, Reguinguette etc. Lou mairié fut pus hounête Y ch... pa lai fenêtre Su lai tête de son onquiot (oncle). Reguinguette etc. — 912 — LE PREMIER JOUR DE MAI. | PURE de a ——— Re ee — ER RRERT RUS DRE Le pre - mier jour de mai Que | | donn’rai-je à ma mie. Le pre - mier jour 1 SE —— | mai que donn'rai-je à mi - €. - ne per - dri- 3 ee o = le qui va qui vient qui VO - 7. - ne per - dri- = A O = le qui vo - le dans nos bois Aux autres couplets, les vers supplémentaires s’ajoutent sur ces notes de la dernière portée. + RNÉERE Ad de À Gt dc éd nt à Un chien cou - rant, Une perdriole etc. 3 : De Le second jour de mai bis # Que donn’rai-je à ma mie ? Un chien courant Une perdriole Qui va etc... - Fe à fe RG “ — 913 — Le troisième jour de mai bis Que donn’rai-je à ma mie ? Des lapins grattant la terre Un chien courant Une perdriole Qui va etc. L” quatrièm’ jour de mai Dis Que donn’rai-je à ma mie ? Deux pigeons volant en l'air Des lapins grattant la terre Un chien courant Une perdriole . Qui va etc... La suite manque. = 4 — EH! BONJOUR DONC MAMZELLE SUZON. Moderato. Es Eh a tiét’ chos’ donc! bon - d’jou mam-sel Su - zon | =. bin sai - voir mon nom N n’vos pai Vos lou di- Ai m'ant boutai en garnison Daivost les camarades. Les uns étant punis d’'prison, Moi, v fs’o lou malade. Spoutchant lou téhirrrgien nat dit Quv n'iévol qu'iou torticohis. Tro lo etc. Ai want boutai ai Phôpito Daivo mai maladie. J’éto tiet’ de pout’chai l’fiengo Dairie lai compaignie ; I d'mouero tous les djou à lé Ï engraisso c’ment in touré. Tro lo etc. VE D rE-AS An dl 2 ét “ont - : du ” € k — 25 — Quand lou tchirurdgien constata Qu’i n’iéto plus malade, Ai m’ai feyu mindjie lPrata, Daivost les camarades. M’en so foutu ne telle muffà Qu’erayo qu'mon ventr’ en vio top. Tro lo etc. Ai m'ant boutaïi en faction, Dairie lai citadelle, Tous ceux que n’saivaient pai mon nom M’aipelaint sentinelle. Ai n’iérai pai paisai in t’chai Qui n’ieuche criai : Tiusque vai lai! Tro lo etc. lai vu paisai das d’généraux Davost das bel’ coucâdijes, Que m’ant bayie das berlingos Tou pien mai djibeciare Das bel’ coucaidje ai mon tchaipé Tonner’ mon bren! c’ment qu'iéto bé! Tro lo etc. Quand lai dière fut déclarie, Ai ieu feyu se baittre. Devant in redjiment d’prussiens Croisie lai baiyonnette. Y tiro touj au pu épo, Ai tchouéllin tout c’ment das crapaux. Tro lo etc. Y m'en seu r’venu à pays Pou vor lai Marie Djeanne, Quand io épris qu'Iéto mairiai Daivo in ât d’jun’ homme, — Tous las serments qu’te m’aivo fa, Sacrée p....! t’las ai vioula ! Tro lo etc. — %16 — Io rencontrai lai Marie D’jeanne Daivo sai min’ joufflue, In p’te poupon dessus sa bras Que r’mue tout c’ment n’sangsue, — Coument qu'té fai pou èvouet c’qui Pendant qu'iéto bin loin d’iei? Tro lo etc. — Coument qu'ié fait pou aivoi c’qu’i ? Lai tchose en à bin nette. Crayo qu’te vio d’'mourai souda Djusqu’ai lai saint Sylvestre. Ca pou souqui qu’iai pris Batis, Lou pu bé djûne homm’ di pays. Tro lo etc. — 217 — Variante sur le même air et les mêmes paroles. Allegretto, DEEE Eh donc! bon-djou mam’ - sel Su - zon! tièt chos ai vos di - re Vos vou-rin bin sai- 019 TRADUCTION. Eh donc ! bonjour, mamsell’ Suzon ! J'ai quéqu’ chose à vous dire. Vous voudriez bien savoir mon nom, Je ne veux pas vous le dire. Je me suis engagé ma foi, Dans le beau régiment du roi. Tro lo etc. Ils m'ont mis en garnison Avec les camarades ; Les uns étant punis de prison, Moi, je faisais le malade. Pourtant le chirurgien m'a dit Que je n’avais que le torticolis. Tro lo etc. Ils m'ont mis à l’hôpital Avec ma maladie. J'étais quitte de porter le flingot Derrière la compagnie. Je demeurais tous les jours au lit; J’engraissais comme un taureau. Tro lo etc. Quand le chirurgien constata Que je n'étais plus malade, Il m’a fallu manger le rata Avec les camarades. Je m’en suis f.... une telle muffée (1) Que je croyais que mon ventre en voulait taper. Tro lo etc. (1) Ce que l’on mangerait avec un murffle. — 219 — Ils m'ont mis en faction Derrière la citadelle. Tous ceux qui ne savaient pas mon nom M’appelaient sentinelle. Il n’y aurait pas passé un chat Que je ne lui aie crié : Qui est-ce qui va là ? Tro lo etc. J'ai vu passer des généraux, Avec des belles cocardes, Qui m'ont donné des berlingots (des balles) Tout plein ma gibecière, Des belles cocardes à mon chapeau. Tonnerre mon Dieu ! comme j'étais beau ! Tro lo etc. Quand la guerre fut déclarée, Il a fallu se battre ; Devant un régiment de Prussiens Croiser la bayonnette ; Je tirais toujours au plus épais ; Ils tombaient tous comme des crapeaux. Tro lo etc. Je m’en suis revenu au pays Pour voir la Marie-Jeanne, Quand j'ai appris qu’elle était mariée Avec un autre jeune homme. — Tous les serments que tu m'avais faits, Sacrée p..…..! tu les as violés ! Tro lo etc. J'ai rencontré la Marie-Jeanne Avec sa mine joufflue, Un petit poupon dessus ses bras, Qui remuait tout comme une sangsue, — Comment que tu as fait pour avoir ceci Pendant que j'étais bien loin d'ici? Tro lo etc. — Comment que j ai fait pour avoir ceci? La chose en est bien nette. Je croyais que tu voulais demeurer soldat | Jusqu'à la saint Sylvestre C’est pour cela que j'ai pris Baptiste Le plus beau jeune homme du pays. eo Tro (e etc. — QA — LA PERTE IRRÉPARABLE. Moderato. J'ai fait u - ne mai-tres-se gai com-pa-gnon J'ai US SSSr SE fait u - ne mai-tres - $ gai com-pa-gnon C'é-tait la TESTER moe a ze ns nn =, == —_— s’main pas - sée Com - pa-gnon de ya - ge LILI: Se Cé -tait la s'main pas -sée Com-pa-gnon bou - lan - ger. Je fus la voir dimanche Gai compagnon C'était pour l’embrasser Compagnon de voyage C'était pour l’embrasser Compagnon boulanger. bis Je la trouvai seulette ie Gai compagnon Dans sa chambre à pleurer Compagnon de voyage Dans sa chambre à pleurer Compagnon boulanger. Qu’avez-vous donc la belle? bis Gai compagnon Qu’avez-vous à pleurer Compagnon de voyage etc. Je pleur mon pucelage | pie Gai compagnon Que je vous ai donné Compagnon de voyage etc... Ne pleurez plus la belle Gai compagnon Je vous le renderai - Compagnon de voyage etc... bis Ca ne peut pas se rendre Gai compagnon Comm’ de l’argent prêté Compagnon de voyage Comm’ de argent prêté Compagnon boulanger. bis — 293 — JÉSUS-CHRIST HABILLÉ EN PAUVRE. Andante. Jé = sus Christ s’ha - bille en + — Fai - tes - moi la cha - ri - té Jé - sus Christ s’ha- bille en vre — Fai - tes - moi la cha - ri- RE ET miet - tes vo - tre ble J'en fe = rais bien mon sou - per. — Les miettes de notre table Les chiens les mangeront bien Ils m’apportent des lièvres, Toi tu ne m’apportes rien. — Madame qu’êt’s en fenêtre, bis Faites-moi la charité! à — Ah! montez, montez bon pauvre, Avec moi vous souperez | Quand ils eurent bien soupé, l bis Il demande à se coucher, jee — Ah! montez, montez bon pauvre, Un lit frais vous trouverez. 21007 Quand ils montaient les degrés, Trois anges les éclairaient. — Ah! n’ayez pas peur, Madame, Cest la lune qui paraît. | bis. Dans trois jours vous mourerez, bis En Paradis vous irez. Mais votre mari, Madame, En enfer ira brûler. 995 + MAMAN, JE VEUX ROBIN. Moderato. Ro = bin sait bien é -C=) Cri = .re mais D nn @ |. + à | 9 © © 0 il ne sait pas lire C’est un Mi-chel Mo- Robin a une vache Quand il chante un air tendre, Qui danse sur la glace Chacun croirait entendre Au son du tambourin. La voix d’un marcassin. Maman, je veux Robin. Maman, j'aime Robin. Il porte dans sa poche Il enfile des merles Un morceau de brioche Et déniche des perles. Du temps de Charles-Quint. Cest un garçon divin. Maman, j'aime Robin. Maman, je veux Robin. Robin a des sabots Qui font et clic et cloc. Il fait caca dessus. Maman, je n’en veux plus. 15 — 226 — ROSSIGNOLET SAUVAGE, Andante. Il m'a dit de l’attendre Là-haut dans ces grands bois. Hélas ! j'ai beau l’attendre, L’ingrat ne revient pas. — Votre amoureux, la belle, La mer il a passé. Je suis son capitaine, Je puis vous l’assurer. Prends tes habits, la belle, Habill’-toi z’en guerrier, Tu marcheras sans doute Quarante jours entiers. Quarante jours de marche, Quarante jours et nuits; Quarante jours de marche Tu seras au pays. mou — reux. En entrant dans la ville, Elle voit son amant Qui faisait l'exercice Sous un drapeau volant. — Si j'avais su, la belle, Que tu viendrais ici, J'aurais passé la mer Tu n'm'aurais pas revu. — Mon Dieu est-il possible Que j'aie fait tant de pas Pour un amant que j'aime Et qui ne m'aime pas ! Rossignolet sauvage, Messager langoureux, Donne-moi des nouvelles Des mes aut’s amoureux. — 9927 — Tes amoureux, la belle, Ils sont tous mariés, Et ils ont pris pour femmes Des fill’s de la Comté. Et ils ont pris pour femmes Des fills de la Comté. Et toi, pauvre fillette, Te voilà délaissée. 9080 L’AMANT TIMIDE. | ; Allegro. ù RS SE ae L_D— UE) à Vol = ma journee fai - te Ah! iou 4 as ad Me + | ne à 2 er ne pa la la de ri - quet-te iou = pet - te la à A — 3 4 = Se be Ft > _ 5 æ - æ. “4 la Vois = ma Jour - née fai - te Il 4 D ee mn EE : Vs D —5— — B—æ— EE b, = LE Fe | ee 1 faut nous en aller faut nous en al- î FN ne 1 ——— 3 — #0 = | —à- À INT. orme F … Il nn nous en al = ler. % En mon chemin rencontre UE pleur’ que je suis jeune 1 Ah ! iou pa etc. Ah ! iou pa etc. % La fille du meunier (ter). Exposée au danger (ter). 1 La pris par sa main blanche — Ne pleurez plus la belle 4 Ah ! iou pa etc. Ah ! iou pa etc. | ë Au bois je la menai (ter). Je vous reconduirai (ter) % 2e Quand el} fut dans le bois Quand ell fut hors du bois 4 Ah ! iou pa etc. Ah ! iou pa etc. ï EI se mit à pleurer (fer) EI se mit à chanter (fer). É. n — Qu'avez-vous donc la belle — Qu'avez-vous donc la belle # Ah! iou pa etc. Ahlhnou pa eic. / # Qu’avez-vous à pleurer (ter) Qu’avez-vous à chanter? (ter). one Je ris de ce gros bête Ah ! iou pa etc. Qui n’a su m’embrasser (ter). — Rentrons au bois la belle Ah ! iou pa etc. Je vous embrasserai (ter). Quand tu tenais la caille Ah! jou pa la la de riquette Ioupette la la Quand tu tenais la caille Il fallait la plumer (ter). — 930 — LA RONDE DES ORANGES. Allegretto. - riè - chez ne père j’aim - rai qui ES — mai - me, Der - riè - re chez mon pèr” j'aim'-rai qui m'ai - me Eee - — Un Oran een ren Jjaim- rai qui Here bn re ne ee rx Un o-ran - ger il ya J'aim’ - rai qui m’ai-me - ra (1) Qu'est si chargé d’oranges | n. J'aim’rai qui m'aime ) Qu'on croit qu’il en rompra : J'aim’'rai qui m'aime Qu’on croit qu’il en rompra J’aim'rai qui m'aimera. Je fus dire à mon père î J'aim’rai qui m'aime Quand est c’qu'on les cueilPra Etc. Mon pèr’ me fit réponse : bis J’aim'rai qui m'aime Quand votre amant viendra Etc. (1) Une variante du refrain dit : Mignonne je vous aime, Et vous ne m'aimez pas. Et une autre: Vive l'amour, Vivent l’amour et le lilas. — 931 — Les oranges sont mûres J’aim’rai qui m'aime Et l’amant ne vient pas Etc. bis Je pris mon échelette | bis J'aim’rai qui m'aime Mon panier à mon bras Etc. ù Je cueillis les plus mûres bis J’aim'rai qui m'aime Les vertes je laissas Etc. se 2 = = De bis J’aim’rai qui m'aime À la foire à Moka (1) Etc. J’les fus porter à vendre En mon chemin rencontre | bi 1s J'aim’rai qui m'aime Le fils d’un avocat Etc. — Que portez-vous la belle Dis J’aim’rai qui m'aime Dedans ce panier-là ? Etc. — Monsieur, c’est des oranges | bis J'aim’rai qui m'aime Ne vous en plait-il pas ? Etc. Il m'en a pris deux couples bis J’aim’rai qui m'aime Point ne me les paya Etc. (1) On dit aussi à Lava (?) 2 090 0 — Portez-les chez mon père J’aim’rai qui m'aime Et il vous les paiera Etc. J'les portis chez son père bis J’aim’rai qui m'aime Personn’ je ne trouvas Etc. | Au diable les oranges J’aim’rai qui m'aime Et l’fils de l'avocat J’aim’rai qui m'aimera. ose Variante de la même chanson sur un autre air. Allegretto. = D Der - rièr’ chez mon pè - re ouch - a ane nue DR nee Ve LE — _ Der - rièr” chez mon pè - re ouch = ta nn À D —_ : e o -ran-ger dl ya ouch-ta tour - ue ra ESS EE — = duc du Gua Un o -ran-ger îül ya vi- vent la = > —- rose et le li _ las ! Le reste comme dans la chanson précédente, jusqu'aux | couplets suivants : Portez-les dans ma chambre (les oranges) | bis Ouchta Et on les comptera Ouchta, tourna, vira Le duc du Gua Et on les comptera Vivent la rose et le lilas. Je compte et je recompte Ouchta Le compte n’y est pas Ouchta, etc. bis — 45. Mettez-vous-y la belle EL GA Et le compte y Sera Ouchta, etc. ï ) Quand la bell s’y fut mise. ® Ouchta Le compte s’y trouva . Ouchta, tourna, vira Le duc du Gua Le compte s’y trouva oh Vivent la rose etle lilas 4 a ÿ s Î 4 J ( Î f ï 4 i 1 x y e LA BONNE ANNÉE. ri ee EE — Se a Voi - ci 1 PRET ee bon an SR SES =, tout Lo ou a red - = tant les grands que les bou - tait dans unn’ === bou - nne an = naie Dans unn’ bounne an- Ah ! beillez-nos de vos échaulons (noix) Que sont petdedans vos mausons Due vos boutait etc. Ab! beillez-nos de vos côtis (côtes de pores) Que sont podus (pendus) ès vos pianchiers (plafonds) Due vos boutait etc. — Ah ! beillez-nos de vos chambons (jambons) Que sont podus à ces bautons (bâtons) Due vos boutait etc. Copa au là (lard) sans reguedià Ne poignie d'argent sans contà Due vos boutait etc. Beillez-nos de vot’ bon toutché (gâteau) Qu’a dans l’airtcha (le coffre) a pie d’vot lé Que Due vos boutait ete. L’effenot qu’a 1 bré (berceau) coutchi De let main de Due sot soignie Que Due vos boutait etc. Due bénisse cette mauson Tant par en mé tant par en rond Que Due vos boutait etc. Et lou maître de let mauson Due li denne bouene foion Que Due vos boutait etc. Et lai maîtresse de cions Due en ait grand’ compassion Que Due vos boutait etc. Ne nos faites pet tant demora Nos ans les pies (pieds) tout égeolàs Et let barbe toute giévra. Due vos boutait etc. En vos beillant bin lou bon sà (bonsoir) Au père et à let mêre Et tous les ofans Due vos boutait dans eunn’ boune an-naie. Dans eunn’ boune an-naie Se vos rentrai (1). (4) Nous n'avons pas pu trouver le sens de ces mots. Une autre variante plus compréhensible dit : Que Due vous boute eunn’ boune an-naie Moillou (meilleure) que c'te qu'a passaie. 0 Quand les habitants de la maison ne donnent rien, les chanteurs terminent par le couplet suivant : Due vos denne des raittes assai Ne tchin, ne tchat pou les aittropai Point de bâton pou les tuiai. Autre chanson du bon an qu'on chantait jadis dans le canton de Clerval : Lentement. —— a ==: FE — Chers chré- on | vous sou = hai - te er a. Dans cet = te nou _ velle an - née Une an -née “CSSS EI bien à votre A rem-plie de fé - if CU Nous avons vu nos voisinages Qui ont été presque ruinés L'Allemagne et l'Alsace Aussi la Franche-Comté (1). Chers chrétiens, ne soyez pas chiches De vos biens à nous donner, Nous en deviendrons plus riches, Nous boirons à vos santés. (1} Cette chanson daterait du xvirIe siècle, de l’époque à laquelle les Allemands envahirent ces deux pays. — 258 — C'est aujourd’hui le dernier jour Le dernier jour de cette année. En vous donnant le bonsoir Que le bonsoir vous soit donné. “oi LA PRISE DE NAMUR. Lentement. ae ri ES Bon-jour Na - mur et ton chà - teau Ra - re beau- re = LES rien n’est si beau je te - lue char-man - te vil je veux = voir a - sous loi Rends - toi Na - mur rends - toi VAE moi, — Qui êtes-vous qui me parlez, Et de si près me caressez ? — Je suis le général de France Qui veut t’avoir dessous sa loi. Rends-toi, Namur, rends-toi z'à moi! — Général, sois moins fanfaron, J'ai de la poudre et du canon (1). Tu n'auras pas ma citadelle, Le roi de Prusse est mon ami, Il va venir me secouri. — Puisque c’est là ton dernier mot, Sonnez trompettes, à l'assaut. Sans fascines et sans échelles, Le sabre aux dents, mes grenadiers ! Rira bien qui rira l’dernier. (1) Variante : Ah! je vois bien à ton dessein Tu voudrais découvrir mon sein, — 240 — — 0 roi de Prusse, où êtes-vous ? Hélas ! hélas secourez-nous! Les Français sont aux palissades, Les grenadiers dans les fossés Sont comme des lions déchaînés ! Quand le roi d’'Prusse vit son château Tomber par pièces et par morceaux, S'en fut trouver les Kinserlicks. — [l nous faut mett’ pavillons blancs, Il faut nous rendre sur le champ. Français, Français, puisqu’il le faut ! Vaillants Français, cessez l'assaut ! Grâce ! nous vous demandons grâce, Dès cet instant nous nous rendons Au pouvoir de la Nation. — 9241 LE BUVEUR. Moderato. LA en de + nn nn En ee Quand je suis né Je SUIS né à l’'au- EE — —— + re RQ j = — — tom - ne, fous mes pa - rents ain = si que mes a- D — | mis, M'ont bap - ti - sé = vec le jus d'la RS —— = = ns —— 2» | Sp. treil - ne Et m'ont don - né le nom de sans sou - ci. Quand j’eus cinq ans on m'envoie à l’école, Pour y apprendre à lire et à écrire. Je n’appris qu’à vider la bouteille . Et n’y pas mettre d’eau dedans mon verre. Vers les quinze ans j'ai fait une maitresse Qui s'appelait la charmante Isabeau, EI me disait que javais la rougeole Et ce n’était que le jus du tonneau. Quand j’eus vingt ans, je perdis ma maitresse. J'ai beau chercher, je n’peux la retrouver. Quoique ce n’était qu'une simple bergère, Nos amitiés étaient bien partagées. À quarante ans mes parents me demandent Pour partager mes biens avec les leurs. Moi je n’ai pas de partage à leur faire, Les cabartiers seront mes créanciers. 16 — 249 — À cinquante ans j'ai vidé cent bouteilles Avec mes parents ainsi qu'mes amis; Sans oublier les enfants de la treille, Sans oublier les enfants sans souci. À soixante ans, sur le bord de la fosse, J'ai bien vécu, j'ai bien passé mon temps. Après ma mort qu'l’on me roule en carosse, Durant ma vie je n’en ai pas eu l’temps. — 243 — LA DAME DE BORDEAUX. es - > = _— —. an : ei — - C'é tite une damedes Bort-deanxVint 2 = mou- Se ne N N oe \- == a ei D — E—— —— . reus d’un ma - te - lot. Ser-vante al = lez-moi le cher- = ne = = SN =ù CE — nn — cher Ce ma - te - lot pour m'a-mu- . Pan pan pan hr lir ne Se made = == EE => tr ral 12% -lr dir É Pan pan pan Ser - vante al- ro = = NN CEE lez -moi le cher-cher Ce ma-te - lot pour m'a-mu - ser. La servante n’a pas manqué Le matelot est arrivé. Tout en entrant dans la maison Madam’ salua le garçon Pan pan etc. Entrez, entrez beau matelot, Collation nous prenderons. Collation nous avons pris Pendant trois jours, pendant trois nuits Pan pan etc. — 944 — Le matelot qui s’ennuyait, Par la fenêtre regardait. Madam’ lui dit : QIl fait bon vent Pour s’embarquer présentement. Pan pan etc. » Tout en descendant l'escalier, Il fit rencontr’ du Président. — Président, mon beau Président, J'ai eu ta femme et ton argent, Pan pan etc. Quand il fut dedans son bateau, Il se mit à chanter tout haut : Vivent les dames de Bordeaux, Elles payent bien les matelots. Pan pan br br Lir Tra la la ir lir la Pan pan pan. Vivent les dames de Bordeaux Qui payent à boire aux matelots. — 9245 — LE DESESPOIR DU JEUNE MARIN. Moderato. DEN PANNE ES SEVRES 1 \- A EE — —— enr ren Un jeun’ - rin s’en va Ne CE mors ee — s’en va Pan guer-re re = gret-tait A- A == Es dèle a - vait bien rai - son C’é = tait la plus bell EE —— A Drm RraiN — | = ee ns | + _S - - fl Sue De la vill de Ly - on. Le jeun’ marin s’en va Trouver son capitaine — Bonjour mon capitaine Signez-moi mon congé Pour aller voir Adèle Que mon cœur aime tant. Le capitaine répond Comme un brave homme de guerre — Prends ta cocarde blanche Ton joli passeport Va t’en voir ta maitresse Et reviens t'en au port. Le jeun’ marin s’en va Au château de la belle. — Bonjoure père et mère Frères, sœurs et parents Où est-ell’ donc Adèle Que je n’la revois pas? — 9216 — Le père lui répond Comme bon père doit faire : — Ne parlons plus d’Adèle Puisqu’ell n’est plus ici. Son Corps repose en terre Son àme en Paradis. Le jeun’ marin s’en va Sur la tombe d’Adèle — Parle-moi donc Adèle Une dernière fois Je suis au désespoir Je vais mourir pour toi. Le jeun’ marin s’en va Trouver son capitaine — Bonjour mon capitaine M’y voici de retour Ma chère Adèle est morte J'y servirai toujours. Le capitaine répond Comme un brave homme de guerre — Va t’en au corps de garde Va renmbvymeposer Tu reprendras les armes Tu pass’ras officier. — 9247 — LE COUTURIER ÉVINCÉ. Allegretto. 2. ER — D = Moi j'i- rai vour les feuil - l’s au bois de a Guil - le - ret Moi ji - rai vour les feuil - l’s RE au bois de Guil -le - ret J'a - per - çois un’ boun’ ue S - a le eme fem - me au = ne de son foy - er boin - gre EEE = boin - gre tra la la la tra la la la _—— la = re tra la la la la, EIl me dit mon jeune homme Approchez vous chauffer Ce n’est pas ton feu bonn’ femme Qui m’a mené iqui. Boingre, boingre,etc. ne — Ce n’est pas ton feu bonn’ ‘ni bi ue UE is Qui m'a mené iqui, Mais c’est ta fille ainée Si tu veux m'la baillie. Boingre, boingre, etc. _ — Ma fille n’est pas faite . “Pour un bas couturier _ or : Ma bell Louise est faite De © Pourunbeaucoronner Boingre, boingre, etc... — 249 — ET VOILA TOUT! Moderato. a —— Du temps que j'al - lais voir la D ee fille a — $i vous dormez Jeanne ma mie Et voilà tout ! Si vous dormez, réveillez-vous Cest votre amant qui parle à vous Voilà tout ! — Ah! je n’y dors ni ne sommeile Et voilà tout ! Toute la nuit je pense à vous Mon cher amant, marions-nous Voilà tout | Et voi - là tout Da . dde ne - lais la EE ——— © — © ——— D Et voi - là tout En -tre les onz'heur’s et —— = EE — SRE ee |) ge = — m D 7 Se Ut À la fe — mé ‘tre de so hit Voi.- la =— — — en — Se on ne CN PRE a En -tre les onz heur’s et mi - nuit À ——— — a. —_ 0 — Il faut en parler à mon père Et voilà tout ! Et à ma mère, si elle veut Nousnous marierons tous les deux Voilà tout ! — Paysan, donne-moi ta fille Et voilà tout ! Donne-la moi, en te priant Tu nous rendra le cœur content Voilà tout ! — Ma fille est encore trop jeunette Et voilà tout ! Elle est trop jeune encore d’un an Faites l'amour en attendant Voilà tout ! — [amour je ne la veux plus faire Et voilà tout ! Garçon qui fait lamour longtemps Risque bien d’y perdre son temps Voilà tout ! Je m'en irai dessus nos côtes Et voilà tout ! Sur les côtes j'irai pleurer En regrettant le temps passé Voilà tout ! —— LR bis Dis. bis. bis. bis. bis bis. bis. bis. bis. ia & À. CLR: ï 1 — 201 — LA PRINCESSE REFUSÉE. ES near Pere Trois beaux dra - gons . - ve - nant de a sp as Er _ Je — D guer - re a beaux dra - gons Re - ve - nant É = — _ = = — = _ ue + "auer la la la Re- = - ee Pons ue se —— ve - nant de guer = re. Ils ont passé } be { LS Au jardin de la Reine \ Frala ete: L’ plus jeun’ des trois pre ? J1S Sa main tient une rose |) (Rranla rec La fill du Roi :: , S Qui est à sa fenêtre ra Ta retc: — Joli dragon An bis Donnez-moi votre rose 1Rranla ere: — Si je vous la donne : Vous en serez ma mie Trarta, ete: bus — 252 — — Ah ! pour cela Parlez-en à mon père Tra:la;'ete. bis — S$Sire le roi ; < | bis Donnez-moi votre fille Tra la, etc. — Joli dragon, | bis Comment oses-tu dire ? Jra la; etc. Tas pas vaillant bis La jupe de ma fille (1) ra la etc: ai plus vaillant | Fe Que vous et votre fille fra la, etc. J'ai trois vaisseaux. | bi ; ; is Dessus la mer qui brille (2) ra la ete: L'un est plein d’or bis ; : l L'autre d’argenterie (5) ral; selc: (1) Ou : La coiffure de ma fille. (2) Variante : & Sur la mere Jolie. (3) Les variantes de cette énumération sont très nombreuses : J’ai trois moulins Sur la mere jolie Un qui moud l'or Et l’autre la farine L'autre qui moud Les amours de ma mie Où bien L'un qui moud l'or L'autre l’argenterie. — 9253 — Et le troisième Die Cest pour prom’ner ma mie (| ra la ete: — Joli dragon | bi: is Je te donne ma fille lrata tete: — $Sire le roi ? Je vous en remercie |) ra 14 etc. Dans mon pays Y en a de plus jolies Tra la la la la Y en a de plus jolies. bis Autre variante relative aux trois vaisseaux : L'un est plein d’or, L'autre de perles fines Ou bien : L'autre de marchandises. On dit encore : J’ai trois cents ch'vaux Dedans mon écurie Trois cents moutons Dedans ma bergerie. Loi MARIÉE À UN AUVERGNAT. Allegretto. D —— Mon pè - re my ma £ : EE … EE = pan pan pan Mon pé - re my ma - ñ -e a + PSE ES RE ge #8 vec un Au - ver - 2. A Ya À - vec un: AU -ver- a gnat N - vec un Au - ver - gnal. Le premier jour des noces Et pan pan pan Le premier jour des noces Avec lui je couchas Ya ya Avec lui je couchas (bis) Il me tourna l’épaule Et pan pan pan Il me tourna l’épaule Et puis il s’endorma Ya ya Et puis il s’endorma (bis) Moi je pris une épingle Et pan pan pan Moi je pris une épingle Avec quoi j'le piquas Ya ya Avec quoi j'le piquas (bis) — Laisse-moi donc dormir Et pan pan pan. Laisse-moi donc dormir J'ai mal à l'estomac Ya ya J'ai mal à l'estomac (bis) Je m'en fus chez mon père Et pan pan pan Je m'en fus chez mon père Avant qu'il s’éveillat Ya ya Avant qu'il s’éveillat (bis) J'lui dis bonjour mon père Et pan pan pan J'Iui dis bonjour mon père Je quitte l’Auvergnat Ya ya Je quitte l’Auvergnat (bis). Ch él pe - APTE 7 e NA AE re sas à Riva TR re $ Fe ER es F ; : ES Au diable la fortune do : ù : . an Et pan pan pan : : re : Au diable la fortune ne. | que le plaisir n’y est pas INTEL ei à ë Quand le plaisir n'y est pas (b. | : “ d à d: 1} AR ATOME è + ; 2 { à v $ ; : = : Ji sf \ f À \ É à Ne ‘ 2 2 Fe 1! ; j ; RUE ël ï rl SU à 6 î . TL : UOTE ; ÿ x d: F + — 9256 — LES SAUGETS. D Quand lais Sad = jets fai - rant bin dlais li- SE — — eue. ee rous pren-dront lais tsins Quand lais Sad - jets fai - rant SRI SNS SEE ST AS MES ER” bise La LS — nee == RS ner = Ee— = a Fe pese bin lais li - rous pren-dront lais tsins Dza - mais DRE eNse 3 | eu —_æ__ # HORREEUNT MARNE SN < D —— En ET ® super E Sn) ne mr) RRTÉDNRANE Jess = —— —__— 7 — 7 Sad - jets na bin fait Dza - mais . - rou tsin n’a a - — = n Quand lais Sad - jets fai - rant bin Lais Hli- a —_— rous no dos lais tsins. TRADUCTION. Quand les Saugets (1) feront bien bis Les lièvres prendront les chiens Jamais Sauget n’a fait bien Jamais lièvre n’a pris chien Quand les Saugets feront bien Les lièvres prendront les chiens. (1) Habitants du Sauget, canton de Montbenoîit. LES TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE M. GEORGES BCUYER Par M. Albert GIRARDOT Séance du 14 mai 1892 MESSIEURS, Le 15 avril dernier, la mort frappait, à Moutiers en Sa- voie, où il était Receveur des finances, M. Georges Boyer notre confrère, je dirais même plus volontiers notre ami commun, tant le charme de son caractère et la cordialité de ses relations avaient su lui gagner l'affection de tous ceux qui le connaissaient. M. le Secrétaire de notre Compagnie a déjà exposé, avec une éloquence à laquelle je ne saurais atteindre, les qualités de l’homme privé et de l’administra- teur ; mon intention est de vous entretenir de l'œuvre et des mérites du savant qui laisse parmi nous d’unanimes regrets. _ La vocation scientifique de M. Georges Boyer se dessina aux Rousses, où il résida pendant quelque temps, comme percepieur, au début de sa carrière. La vue des hautes montagnes du Jura, la connaissance intime qu'il en acquit bientôt, lui inspirèrent le désir de pénétrer le mystère de leur origine et d'approfondir, pour cela, les notions de géo- logie qu'il avait reçues au collège. Il ne put tout d’abord meitre son projet à exécution, les ouvrages spéciaux lui manquaient ; mais appelé peu après à Salins, par la nature de ses fonctions, il rencontra dans cette ville, avec les écrits des maitres de la science, ce qui lui fut peut-être plus pré- 47 — 958 — cieux encore, l’amitié et les conseils de deux géologues émi- nents, M. Choffat qui recueillait alors les matériaux de son étude sur le Callovien et l’Oxfordien, puis M. Marcou qui venait de traverser l’Atlantique pour revoir sa chère Franche- Comté. Tous deux le prirent pour compagnon de leurs excursions, l’initièrent aux observations sur le terrain, et guidèrent ses premières recherches. Le mont Poupet, par l'allure bizarre de ses strates, les dislocations et les accidents orographiques de tous genres qu'il présente pour ainsi dire à chaque pas, avait rebuté les premiers investigateurs, M. Boyer entreprit son étude rni- nutieuse, il reconnut les couches qui le constituent, les failles principales qui le circonscrivent, les failles secondaires qui le pénètrent, suivit dans toute leur étendue les unes et les autres, et se rendit un compte exact non seulement de la structure de la montagne, mais aussi du mécanisme de son soulèvement. Ce fut son premier travail; il s’y révéla observateur attentif et judicieux interprète des faits cons- tatés. Les mêmes qualités se retrouvent dans quelques pages qu’il écrivit en 1881 sur les anciennes alluvions du Rhône, et surtout dans sa « description des environs de Brenod », publiée en 1885 par la Société géologique de France, où il énumère et décrit sommairement les assises jurassiques qui affleurent dans cette localité, et étudie plus complètement les dépôts glaciaires que l’on y rencontre. Ces dépôts étaient alors considérés comme un amoncellement de débris calcaires accumulés par des glaciers exclusivement locaux, M. Boyer montra qu’ils renferment aussi des roches quartzeuses convoyées jusque là par des glaciers partis des Alpes. Cette étude des formations quaternaires l’intéressa vivement et dès son retour à Besançon, survenu vers ce moment, il résolut de reconnaitre toutes les traces que cette époque à laissées dans nos environs. Ces recherches va- lurent à nos Mémoires différents travaux d’un grand intérêt. En 1885 il leur donnait une note sur « la provenance des — 259 — galets silicatés et quartzeux dans l’intérieur et sur le pour- tour des Monts Jura », dans laquelle 11 établit que les cail- loux roulés des moraines proviennent du remaniement, par les glaciers, d’alluvions antérieures à leur plus grande ex- tension; et comme preuve de cette assertion, il montre, presque au sommet de la citadelle, à cent mètres au-dessus du niveau actuel de la rivière, les vestiges, découverts par lui, du cours d’eau qui avait commencé à creuser la vallée du Doubs, bien avant l'invasion des glaciers. Dans son « épi- sode de l’histoire géologique des Monts-Jura », il trace un tableau rapide mais complet de l’ère quaternaire, et fait assister le lecteur à la succession des phénomènes dont notre région fut alors le théâtre : abaissement de la température à la fin des temps tertiaires, pluies diluviennes qui en fu- rent la conséquence, premières chutes de neige sur les cimes des Alpes ; formation des glaciers qui s’accroissent peu à peu, descendent des montagnes, couvrent la plaine Suisse, montent à l’assaut de la falaise jJurassienne qui la domine à l’ouest, s’insinuent à travers ses brèches, s’étalent sur nos plateaux et viennent apporter Jusque sur les bords de la Loue, les granites et les gneiss arrachés aux sommets alpins. L’orographie du Jura attira aussi son attention et lui ins- pira divers travaux. Dans le plus important, intitulé € Re- marques sur l’orographie des Monts-Jura », il s’occupe des relations qui existent entre la Géographie et la Géologie, et montre que la forme générale du Jura, son relief, ses acci_ dents topographiques si remarquables, la direction de ses éléments parallèles, sont la conséquence de sa constitution géologique et des conditions de son soulèvement. Ce dernier phénomène reconnait lui-même pour cause la surrection des Alpes, dont le Jura n’est qu’une dépendance, M. Boyer le prouve par des exemples nombreux que lui à révélés une étude minutieuse des deux massifs ; il établit en outre, que si la plus grande part dans la configuration de la chaine ju- — 9260 — rassienne revient aux Alpes, les montagnes, formées de roches primitives, du Beaujolais, du Morvan, de la Côte-d'Or, des Vosges et de la Forêt-Noire, situées à proximité et sou- levées avant lui, ont contribué dans une certaine mesure à lui donner sa configuration en croissant, à convexité tournée vers le nord-ouest, par la résistance qu’elles opposaient à l'impulsion partie des Alpes. En poursuivant ses études sur l’orographie de notre région, M. Boyer cherchait, pour en faire mieux comprendre les traits principaux, le moyen de rendre les accidents du sol sensibles à l’œil, sur une carte plane, et de montrer en même temps Ja part qui revient à chacun des différents étages dans le modelé du terrain. Les cartes géologiques sont en général d’une lecture difficile ; la superposition des teintes et le bariolage résultant de la subdivision des forma- tions en zones plus ou moins nombreuses, rendent les indi- cations topographiques insensibles sous Penduit coloré qui les recouvre. M. Boyer voulut remédier à ces inconvénients et imagina, ce à quoi nul n'avait songé avant lui, d'employer pour atteindre ce but la photographie d’un plan en relief. Il traça sur le cliché que lui fournit cette première opération, les contours géologiques en les adaptant à la topographie, puis il obtint au moyen de ce document, calqué et reporté sur zinc, une planche reproduisant la planimétrie de la ré- gion photographiée. Cette planche fut ensuite soumise à des tirages en couleurs par application de teintes convention- nelles, destinées à faire connaitre au premier coup d'œil l’âge relatif des étages ; le relief enfin fut indiqué en der- nier lieu, à l'encre noire par la phototypie, et la planche amsi préparée put être imprimée mécaniquement et tirée à un grand nombre d'exemplaires. Cette méthode dont M. Boyer fut l'inventeur lui donna de suite d'excellents résultats qui l’encouragèrent à l’utiliser pour vulgariser, au moyen de cartes, les connaissances géologiques. Le succès de ces cartes fut considérable et l’Académie des sciences, jugeant op avec raison qu'elle ne devait pas laisser sans distinction un semblable travail, en attendant qu’elle put lui décerner un de ses prix, lui accorda un encouragement moins pré- cieux par sa valeur que par son origine. Tous ses autres travaux, le discours qu’il prononça comme président de notre Compagnie dans la séance publique du 43 décembre 1888, les comptes-rendus qu’il fit dans nos séances particulières, à propos d’une réunion de la Société d'Emulation de Montbéliard et d’un livre de MM. de la Noë et de Margerie, ses communications sur différents points de géologie locale, sont tous composés avec le même soin, empreints du même esprit de méthode qu’il apportait en fout, et écrits avec le même style clair et précis, à la fois simple, élégant et élevé, exempt de banalité comme d’em- phase dans lequel il se réflétait lui-même, avec ses qualités de modestie, de franchise et de distinction qui lui avaient conquis nos sympathies. Telle est, en résumé, l’œuvre de M. Boyer, œuvre sérieuse et déjà étendue, dénotant chez son auteur en même temps que la justesse du coup d’œil et la sûreté du jugement, une activité intellectuelle infatigable jointe à une grande puis- sance de travail ; car il ne faut pas l'oublier, jamais ses re- cherches scientifiques ne prirent le pas, même un seul ins- tant, sur son devoir professionnel. De telles prémices nous permettaient d'attendre beaucoup encore de M. Georges Boyer, parce qu'il nous avait déjà beaucoup donné; nous entrevoyions pour lui un brillant avenir scientifique et nous escomptions ses succès au profit de notre Compagnie, à laquelle il était profondément attaché. Sa mort a fait évanouir des espérances qui semblaient bien légitimes, mais son œuvre lui survivra; son nom restera fixé au procédé cartographique qu'il inventa, et figu- rera avec honneur, parmi ceux des géologues qui ont le mieux étudié et le mieux compris l’orographie du Jura, et la succession des phénomènes quaternaires dans cette région. — 9262 — Pour nous, Messieurs, nous garderons toujours, dans nos cœurs, l0 souvenir du savant qui contribua par ses travaux à l'éclat de notre Société, et qui fut l’un de nos confrères les meilleurs et les plus affectionnés. PRINCIPAUX TRAVAUX DE M. GEORGES BOYER. 1878. Le Mont Poupet. (Annuaire du Club Alpin français, quatrième année, 1877.) 1881. Note sur la présence de blocs calcaires volumineux dans les alluvions anciennes du Rhône. (Annuaire de la Section du Jura du Club Alpin français, quatrième année, 1881.) 1885 Note sur les environs de Brenod (Jura méridional). (Bul- letin de la Société géologique de France, séance du 29 mars 1885, 3me série, tome XVI.) 1885. Sur la provenance et la dispersion des galets silicatés et quartzeux dans l’intérieur et sur le pourtour des Monts- Jura. (Mémoires de la Société d'Emulalion du Doubs, 1885.) 1886. Un épisode de l’histoire géologique des Monts-Jura. (Mé- moires de la Société d'Emulation du Doubs, 1886.) 1886. Orographie du territoire de Besançon. (Mémoires de la Sociélé d'Emulation du Doubs, 18&G.) 1887. Remarques sur l’orographie des Monts-Jura. (Mémoires de la Société d’'Emulation du Doubs, 1887.) 4888. La Société d'Emulation du Doubs : discours d’ouverture de la séance publique du 13 décembre. (Mémoires de la So- ciété d'Emulation du Doubs, 1888.) 1888. Rapport sur la séance publique de la Société d’'Emulation de Montbéliard. (Mémoires de la Société d’'Emulation du Doubs, 1888.) 1888. Atlas oro-géologique du département du Doubs, accom- pagné d’une notice sur l’orographie des Monts-Jura. op 1889. Les formes du terrain : rapport sur un ouvrage de MM. de la Noë et de Margerie. (Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, 1889.) 14890. Carte oro-géologique de la Franche-Comté. 4891. Etude sur le quaternaire dans le Jura bisontin (en colla- boration avec M. Albert Girardot). (Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, 1891.) LE SIXIÈME VOLUME DE Ye L'HISTOIRE DES PRINCES DE CONDE PAR M. LE DUC D’AUMALE Compte-rendu par M. Edouard BESSON Séance du 9 avril 1892 MESSIEURS, M. le duc d’Aumale à bien voulu, suivant son habitude, nous adresser le dernier volume qui vient de paraître de sa grande histoire des princes de Condé. Ce volume devait être le dernier de l’ouvrage ; mais l'importance du sujet et l'abondance des matières qu’il embrasse ont forcé lau- teur à ne pas l’épuiser, et à réserver pour un septième tome la fin de la vie du héros dont il raconte les fautes et les erreurs. Histoire difficile à coup sûr, et demandant de la part de son auteur une délicatesse et une sûreté de Jugement toutes particulières. Faire la part des préjugés du temps, des eir- constances, des passions qui amenèrent le grand Condé à tourner contre la France des armes jusque-là victorieuses de ses ennemis, à mettre au service de l'Espagne lépée triomphante de Rocroy, le montrer dans cette atutude nou- velle en proie à toutes les difficultés et à tous les périls, suites nécessaires d’une situation aussi fausse, et cependant d’un génie plus actif que jamais et plus fécond en merveil- leuses ressources, n’était pas à coup sûr une tâche facile. M. le duc d'Aumale y a néanmoins pleinement réussi, et c'est là sans doute ce qui donne à son livre nouveau un — 9265 — attrait peut-être supérieur à celui des volumes qui l'avaient précédé. Aussi bien les événements qu’il raconte offrent par eux- mêmes un intérêt considérable qu'il renouvelle en quelque sorte par la manière vive, originale et neuve dont il les présente. C'est d’abord la captivité des princes commencée par un véritable coup d'état de Mazarin en janvier 1650, qui se pro- longe, non sans qu'ils aient à subir bien des déplacements et bien des rigueurs, jusqu’en février de l’année suivante, et à laquelle le rusé cardinal, sous la pression des événements par lesquels il craint de se voir débordé, est obligé d'aller au Havre mettre lui-même un terme, puis la rentrée de Condé à Paris qui entraîne avec elle la reprise de la guerre civile. Cette seconde Fronde, encore plus mesquine que la pre- mière, et ne cherchant même pas comme elle à se couvrir du prétexte de l’intérêt public, est peinte par notre historien en traits énergiques et peu flatteurs. Elle lui fournit notam- ment le sujet de tableaux qui en disent plus sur une époque que les plus savantes dissertations; celui par exemple qui se place au lendemain de la séance orageuse du Parlement où Larochefoucauld tint un moment la tête de Gondi serrée entre les battants d'une porte, et qui nous montre M. le Prince rencontrant l'archevêque de Corinthe qui conduit à travers le Pont-Neuf la procession des Grands-Cordeliers, tombant à genoux sur le pavé et recevant avec componction la bénédiction qui lui est gravement octroyée, puis les deux incrédules échangeant un profond salut. Mais les nouveaux événements devaient avoir pour le grand Condé des conséquences plus graves que d’aussi mi- sérables pasquinades. il devait être amené non seulement à rompre avec l'autorité royale, mais, ne pouvant se sou- tenir contre elle avec les forces d’un parti divisé et dont les chefs principaux étaient ou ses ennemis déclarés, ou ses rivaux latents, à conclure avec l'Espagne ce traité fatal dont ob il porte neuf ans le poids comme celui d’une robe de Nessus,. On connaît son mot fameux répété par Bossuet dans cette immortelle oraison funèbre qui est dans toutés les mémoires : « Je suis entré en prison Imnocent; j'en suis sort le plus coupable des hommes. » Son nouvel historien démontre qu’il exagérait ainsi sa culpabilité, et que l’idée de la révolte ouverte, surtout de l'alliance avec l'étranger, fut beaucoup plus longue à naître et à mourir dans son esprit. Ce qui le prouve, c’est que mis en liberté en février, il ne tira fran- chement l’épée qu’en septembre, et que, s’il le fit malgré des répugnances non douteuses et souvent exprimées, après avoir même réconcilié avec la France Turenne que la du- chesse de Longueville avait décidé à faire cause commune avec l'Espagne, il y fut entraîné par les difficultés d’une si- tuation sans issue, par les périls qu’elle lui créait, surtout par les conseils et les excitations de ses amis et en parti- culier de son frère et de sa sœur. « Vous me forcez à tirer l’épée, leur dit-il, eh bien, soit |! souvenez-vous que je serai le dernier à la remettre dans le fourreau. » Il devait mal- heureusement tenir parole. Nous regrettons de ne pouvoir suivre M. le duc d’Aumale dans le détail des luttes soutenues par Condé contre l’auto- rité royale, et à la narration desquelles il apporte, jointes à une indiscutable compétence, des allures de style aussi guerrières que le sujet qu’il traite. Nous voudrions l’accom- pagner à Bordeaux où il nous montre le prince révolté, mêlé aux troubles de l’armée, se compromettant au contact des meneurs de cette odieuse faction, et ayant pour principal intermédiaire de ses relations avec l'Espagne le célèbre Franc-Comtois Watteville, représentant de Philippe IV en Guyenne ; sur les bords de la Loire, où Condé trouve en Turenne un rival digne de lui, et où l’intérêt de campagnes militaires magistralement décrites, de combats comme ceux de Bléneau ou du pont de Jargeau qui sont, de la part des deux grands adversaires, l’occasion d’une merveilleuse dé- — 267 — pense de trésors de tactique et de stratégie, fait quelque peu oublier que ces luttes ont lieu entre Français, sous le regard et avec la complicité de l’étranger ; à Paris enfin où, sans profit pour sa cause, le grand rebelle se consume en luttes stériles, mêlé à des intrigues qu’il ne comprend pas et dont la princesse Palatine, la duchesse de Chevreuse, le cardinal de Retz, l’abbé Fouquet tiennent les fils embrouillés, où il se voit trahi par ceux, comme le duc de Lorraine, sur les- quels il se croyait le plus en droit de compter, où il achève de se compromettre dans un milieu qui n’est pas le sien et dans les iouches hasards de la guerre des rues pour laquelle il ne se sent pas fait, qu'il méprise, et qu'il a dès longtemps qualifiée de guerre de pots de chambre. Nous ne pouvons cependant laisser passer inaperçu un épisode de cette dernière phase de sa révolte que son his- torien à marqué d’une empreinte particulièrement origi- nale et brillante, et dont la principale de nos Revues a déjà reproduit la narration. Il s’agit de la rencontre du faubourg Saint-Antoine déjà souvent commentée par nos historiens militaires, mais qui ne l’avait pas encore été avec ce degré de précision et d’exactitude. On connait le sujet. Condé est sorti de Paris pour se mettre à la tête de ses troupes. Ses ennemis latents ou avoués dont le cardinal de Retz et Gaston d'Orléans sont les principaux, en lui imputant un traité secret d'alliance passé avec Mazarin, ont obtenu des bourgeois qu’on fermât sur lui les portes de la capitale. C’est dans cette situation qu'il est surpris par l’armée royale près de la porte Saint-Antoine, placé entre les murailles d’une ville hostile et des forces bien supérieures aux siennes. Ces forces sont conduites par Turenne, et, telle est la certitude générale sur l'issue de la lutte que Mazarin, le jeune Louis XIV et sa cour, établis dans les jardins qu’a remplacés de nos jours le cime- üère du Père Lachaise, attendent qu’on leur amène le prince rebelle pour en faire bonne et prompte justice. eo Mais c’est précisément dans ces situations désespérées que brille avec le plus d'éclat le génie guerrier du héros. Il sait si bien profiter des défenses que lui offre un terrain déjà coupé de rues et de constructions ; il soutient les siens avec tant d’ardeur, en se montrant maintes fois sur tous les points de la lutte, qu'après huit heures de combat, l’armée royale, de l’aveu même de Turenne, « n’a pu passer outre en - aucun endroit ». | _. Cest alors que la grande Mademoiselle, profitant d’un revirement d'opinion causé par l'entrée à Paris de blessés de l’armée de Condé dont l'aspect lamentable et sanglant, si bien décrit par cette princesse dans ses Mémoires, dé- montre suffisamment la fausseté du prétendu traité passé avec Mazarin, décide son frère et l'assemblée de l'Hôtel de Ville à laisser ouvrir la porte Saint-Antoine, et fait rer elle- même ce canon de la Bastille qui tua peut-être son mari, suivant un mot célèbre, mais rendit sûrement à son cousin un signalé service. Peu auparavant, elle a eu avec ce dernier une entrevue dont notre auteur donne une saisissante et bien vivante peinture. « Elle descendit tout prè$ de la Bastille, dans la maison de M. de La Croix, maître des Comptes, et fit appeler M. le Prince. C'était le moment où Turenne repoussé suspendait le mouvement offensif pour préparer un assaut général et définitif. Les troupes du roi manœuvraient en arrière du front de combat, occupant par des grand'gardes les positions qu’elles avaient gagnées. L’infanterie de M. le Prince se fortifiait dans les maisons qu’elle avait reconquises ou con- servées ; les cavaliers, pied à terre, se déflaient de leur mieux derrière les murailles des cours ou des jardins, l’ar- tillerie assurait à ses pièces des plate-formes et des abris improvisés. Un morne silence régnait dans les rues désertes du faubourg, à peine interrompu par de rares coups de feu échangés aux points de contact. Condé pouvait se rendre au pressant appel qui venait de lui être adressé. — 969 — Soudain, il apparait devant Mademoiselle, l’épée nue à la main (il avait perdu le fourreau), la cuirasse martelée de coups, la chemise tachée de sang, les cheveux tout mêlés, les yeux étincelants à travers le masque de sueur et de poussière qui couvrait son visage, terrible et sublime ! À peine est-il en présence de la princesse que les larmes éteignent le feu de son regard, il tombe en pleurant sur un siège : — « Pardonnez à ma douleur ! J'ai perdu mes amis, tous mes amis ! — Après cela, que l’on dise qu’il n’aime rien », s’écrie Mademoiselle. Elle le rassure sur le sort de quelques-uns et lui annonce que Paris est ouvert. Condé se remet, baise la main qui vient de sauver ses soldats, ajoute quelques mots d'instruction et retourne en hâte au fau- bourg. » Veui-on maintenant le résumé technique de l'événement et la moralité qui s’en dégage ? L’admiration qu'il a pour son héros ne fait pas perdre à l’écrivain le sentiment des lourdes responsabilités qu'il a encourues devant sa con- science et devant l’histoire : &« Par une provocation auda- cieuse, Condé fait manquer à Turenne le début et la liaison des attaques, charge successivement les diverses colonnes qui se montrent, les repousse et les sépare. À mesure qu’il a dégagé une rue, il parait dans lautre ; partout on l’a vu. À force d’habileté et de vaillance, il a disputé le temps plutôt que le terrain ; il a gagné huit heures ; sera-ce suffi- sant ? Tout ce que l’homme peut faire est accompli. .« La volée de canon envoyée par la Bastille, voilà l’élé- ment imprévu, incertain plutôt. La citadelle restant muette, la porte Saint-Antoine close, c'était la prison, léchafaud pour tous ceux qui n'auraient pas péri les armes à la main. Le feu du combat fit partir les pièces, et la barrière fermée aux instances du chef de parti s’abaissa devant l’épée qui venait d'accomplir des prodiges ; le guerrier avait sauvé le rebelle. Mais que de sang, que de ruines pour soutenir une querelle d’ambitieux, une lutte sans but ! que de courage — 970 — jeté au vent sous les yeux d’un ennemi, étranger au pays qu'il domine, et qui guette l’occasion de démembrer la France, d'arrêter son développement naturel ! Si au moins ce cruel sacrifice de vies humaines avait été comme un ho- locauste suprême offert aux dieux pacificateurs ! Les gens de bien l’espéraient ; jamais l’occasion ne fut plus propice. » Cette occasion fut malheureusement manquée, et elle ne devait pas de sitôt revenir. Bientôt la présence du prince rebelle devient absolument impossible dans la capitale troublée par des émeutes sanglantes, et où ses propres partisans comme Beaufort et Nemours s’égorgent entre eux. Il quitte définitivement Paris pour aller continuer la lutte sur la frontière, cette fois avec l’aide directe des Espagnols auxquels il prodigue, mais souvent en vain, les ressources de son génie militaire. Et cependant ses affaires se gâtent de plus en plus. Bordeaux qui, une fois Paris rentré dans l’ordre, restait le principal centre de la résistance à l’autorité royale, se soumet à son tour. Condé lui-même se réfugie en Belgique où commence pour lui ’amère existence du pros- crit sous la protection, pour ne pas dire à la solde de l’é- tranger. Cette existence lui est particulièrement dure, faite qu’elle est de luxe et de misère, d’orgueil et d’humiliation. Sa famille manque de pain et il est obligé à de multiples et considérables dépenses. Sans parler de ses compagnons d’armes, il entretient de nombreux agents à l’étranger, car il veut rester en rapport avec les grandes puissances comme avec Cromwell et avec le pape. Il est de plus tenu à une représentation en rapport avec son rang qu'il tient, comme le remarquait déjà Bossuet, avant tout à sauvegarder. Même à l'étranger et dans sa fausse situation il n’oublie pas, et le fait sentir au besoin, qu'il est le premier prince du sang de la Maison de France. Il refuse de voir officiellement la célèbre Christine de Suède qui éprouve à son égard un enthousiasme passionné, parce qu’elle ne veut pas le traiter sur le même pied que l’archiduc. Non = Aussi bien cet enthousiasme était-il alors général dans les Pays-Bas. Il s’étendait à la noblesse, à la bourgeoisie, au peuple lui-mème, et s’expliquait non seulement par les hauts faits du prince qui étaient encore dans toutes les mémoires, mais par sa jeunesse, son grand air et l’affabilité qu'il mettait dans ses rapports avec tous, même avec les plus humbles. C’est là ce qui explique le grand nombre de portraits qu’on en fit alors, notamment celui qui figure en tête du volume dont nous parlons, qui fut commandé par Varchiduc, et qui est dû au pinceau d’un artiste plus ha- bitué à la représentation des scènes populaires qu’à celle d'actions ou de visages héroïques. « Avec un pinceau pré- cieux, dit M. le duc d’Aumale, et une touche exquise de finesse, Téniers a fixé sur le cuivre ces traits séduisants dans leur étrangeté; les contours semblent plus anguleux, l'œil paraît agrandi, le regard plus perçant encore, au mi- lieu de ce visage pâli, amaigri, allongé par la fièvre, toujours encadré par une abondante et soyeuse chevelure au ton châtain doré ». Condé toutefois ne pouvait jouir en paix de tous ces hom- mages. Sans parler de ses embarras matériels, c'était le moment où il se voyait condamné à mort par arrêt solennel du Parlement de Paris, et cela pendant que son frère le prince de Conti, qui l'avait le plus énergiquement poussé à la révolte, achetait sa grâce en conduisant à l’autel la nièce de son mortel ennemi Mazarin qui, après sa rentrée triom- phale dans la capitale, avait repris la direction des affaires, bien plus, s’enrichissait de ses dépouilles et de ses biens confisqués. D'ailleurs, il lui fallait payer la protection de l’Espagne par des services qui, pour éclatants qu'ils fussent, n’en étaient pas moins rendus contre son pays. Et certes, 1l ne les marchandait pas à ses nouveaux alliés. Nous trouvons dans l’ouvrage qui nous occupe d’admirables pages d’his- toire militaire sur la retraite d'Arras où il sauva d’un désastre certain l’armée espagnole surprise par Turenne, Do sur le secours de Valenciennes par lequel il força son grand adversaire à lever le siège de cette place importante, enfin sur la même opération faite sous les murs de Cambrai, qui dégagea pareillement cette place et produisit dans toute la région une impression profonde. « Que ne peut-on, s’écrie à ce sujet notre historien, ou- blier la cause, l’injuste cause, pour ne considérer que le caractère et l’art ! » Et toutefois le moment approche où, comme dans le tableau de Chantilly, le héros va déchirer de sa propre main ces tristes pages de son histoire, où il cessera de combattre ses anciens frères d'armes qu'il à si souvent menés à la victoire, où l’orgueil et l’ambitiom n’étoufferont plus dans son cœur ulcéré la voix de la patrie perdue qu’il n’aspirera plus qu’à recouvrer. À compter de ce moment, il y aura encore pour lui des journées vraiment et complètement glorieuses, et son historien, comme son grand panégyriste de la chaire, pourra ne plus lui marchander ses éloges. C’est cette nouvelle et encore fort intéressante phase de sa vie que racontera le dernier volume du grand ouvrage consacré à sa famille par M. le duc d’Aumale, et la lecture de ceux qui ont déjà paru en fera attendre avec impatience la publication par tous les amateurs d'histoire sincère et sérieuse, écrite avec la plume d’un artiste et le cœur d’un vrai français. » + ñ 7 de re * Gociélé d'Émulation du Doubs. | Li fl [a H. On, 173 Om, 087 Ov, 229 y JIUPITÉR CMLOL COS MONTE Bronzes gallo-romains du Musée de Besançon. Année 18. ETUDE SUR LES STATUETTES DE JUPITER COSTUMEES À LA GAULOISE DANS LA RÉGION DE L'EST DE LA FRANCE Par M. Alfred VAISSIER Séance du 14 mars 1891 F Dans son avant-dernière et mémorable campagne en Gaule, César, retenu devant Avaricum par les ingénieux moyens de défense que la place opposait à la constance éprouvée de ses soldats, reconnaît que « la race gauloise est douée d’une adresse extrême et d’une aptitude supérieure pour imiter et pour faire tout ce que les autres peuvent in- venter (1) ». Les centaines de peuplades qui étaient appelées à former une grande nation commençaient, malgré leurs luttes intes- tines, à prendre l’empreinte de la contrée, aussi diverse qu’elles-mêmes, où elles s'étaient définitivement fixées. La plupart avaient débuté comme pasteurs de grands troupeaux et se signalaient par un goût passionné pour lélevage des chevaux de belle race. Chez un grand nombre, les aptitudes industrielles se révélaient par des talents appréciés au loin pour la préparation des salaisons, le corroyage des peaux, (1) Singulari militum nostrorum virtuti consilio cujusque modi Gallo- rum occurrebant, ut est summæ genus solertiæ, atque ad omnia imitanda atque eflicienda, quæ ab quoque tradantur, aptissimum. (Cœsar, De bello gallico, ch. vir, 22.) 18 — 974 — le tissage et la teinture des laines. Quand les marchands du midi étaient venus les trouver dans leurs cités perdues au milieu des forêts, ces populations actives n’avaient pas tardé à utiliser leurs côtes et leurs rivières pour trafiquer elles- mêmes de leurs propres denrées. | Tandis que les mineurs et les forgerons fabriquaient les outils, les armes et les brillantes parures, on voit de très bonne heure se produire, chez toutes les peuplades, une manifestation encore plus remarquable parce qu’elle touche aussi bien à l’art qu’à l’industrie et justifie l’opinion favorable que César avait conçu de l'intelligence de ses adversaires. Pendant une période de près de trois siècles, avant la prise de possession romaine, 1l circulait en Gaule une série éton- nemment variée de pièces de monnaies d’origine bien gau- loise. En or bien titré et d’un aspect parfois satisfaisant, ce numéraire, propre à faciliter les relations commerciales, favorisait aussi bien les distributions fastueuses des grands qu’il flattait l’amour-propre des tribus rivales. Dans la pénurie des monuments figurés que l’on puisse, avec certitude, attribuer à la Gaule indépendante, on a re- cherché avec une ardente curiosité, parmi les décors variés de ces monnaies, des scènes, des figures ou des emblèmes susceptibles de jeter quelque lumière sur un vieux fond de traditions qui nous échappe, en particulier, sur les croyances religieuses. Malheureusement ces œuvres assez habilement copiées, dans le principe, d’après des modèles empruntés à la Grèce ou aux provinces méridionales, ont le défaut des produits d'imitation. Aux procédés d'exécution sommaires et faciles se mêle la trop libre fantaisie des graveurs, plus disposés à exagérer les nobles expressions des beaux modèles qui les avaient séduits, qu’à laisser des témoignages très intelli- gibles de leur propre foi. En même temps que certains em- blêmes paraissent constituer des armoiries dictinctives des peuplades, la scène préférée exprime la furie belliqueuse ca. + HA 8 * # { 4 — 975 — dans le lancé des chars; les traits des visages, soulignent l’énergie, la tension du regard et même l’émission figurée du souffle ou de la parole sortant de lèvres entr’ouvertes. À quoi 1l faut ajouter les plus bizarres complications de la chevelure. La tête laurée de l’Apollon de Macédoine, après une série de déformations, devient méconnaissable, Dans les derniers temps, les profils des chefs illustres ou ambitieux viennent s’y substituer et prendre définitivement une place qu’au- raient pu occuper les images des divinités nationales. Comme un surcroît des plus regrettables, il faut recon- naître que les historiens et surtout les poètes n’ont pas peu contribué à embrouiller une mythologie déjà fort obscure et privée de monuments. César lui-même ne s’en est occupé que superficiellement. Il assimile les dieux gaulois aux dieux romains et néglige d'établir la correspondance de dénomina- tions qu'il avait dû cependant parfaitement connaitre. Il cite en premier lieu Mercure : deum maxime Mercu- rium colunt ; Jupiter n'arrive qu’à la quatrième place, et c’est Mars qui termine la série. Une personnalité mystérieuse que les Gaulois se vantaient d’avoir pour père, d’après l’enseignement des druides, n’est mentionnée ensuite que d’une manière incidente : Galli se omnes ab Dite patre prognatos prædicant. Dis PATER est une dénomination romaine qui correspond à l’Hadès-Pluton des Grecs, la divinité cachée par excellence et d’un caractère terrestre, pour ne pas employer l’expression trompeuse, dans notre langage vulgaire, d’infernale ou d’inférieure. L'ordre suivi par César n'est-il pas au moins un indice, et la conséquence d’une remarque précédente, à savoir : «que toute la race des Gaulois est en général très superstitieuse » Natio est omnium Gallorum admodum dedita religio- nibus ? . On comprend qu'un peuple glorieux et pauvre, livré en même temps à la discrétion d’une aristocratie que la posses- — 276 — sion des biens et la culture intellectuelle rendaient très auto- ritaire, aimât l'or pour acquérir un peu de liberté, et conçut une dévotion fort intéressée pour la puissance souveraine en matière de gain et de commerce : hunc ad quæstus pecu- niæ mercaturasque habere vim maximam arbitrantur. Le Mercure gaulois, Teutatès, était une divinité redoutable, aussi bien que son archétype le Thot des Egyptiens. S'il était le guide des voyageurs en ce monde, il était également celui des voyageurs qui passaient dans l’autre. La supré- matie de son culte terrorisant est encore mieux soulignée par César quand il ajoute ces mots : € Hujus sunt plurima simu- lacra ». Dans le paragraphe précédent 1l vient d'employer cette même expression pour désigner ces immenses manne- quins d’osier où l’en enfermait les malheureux, criminels ou victimes innocentes, pour y être brûlés afin d’apaiser la di- vinité. On peut hésiter à accepter cette traduction banale que l’on a donné à ce passage : On Lui élève un grand nombre de statues. Il n'existe nulle trace de ces simulacra. Ktaient- ils de bois sculpté ou d’une fabrication encore plus élémen- taire ? Quand les archéologues se proposent la tâche difficile de reconstituer l’iconographie du Panthéon gaulois, leur unique ressource est d'interroger des œuvres postérieures à la con- quête romaine. IL. L'introduction progressive des coutumes, des arts et des dieux romains familiarisa les populations colonisées les pre- mières avec une figuration nouvelle de la divinité. Les modèles importés durent exercer une sorte de fascination sur des spectateurs ingénus. Les imitations grossières, aux- quelles s’essayèrent de simples praticiens, multiplhièrent les exemples de confusions dans les attributs classiques. Aussi bien la décadence religieuse était-elle déjà un fait accompli. Les germes de la décadence artistique ne pouvaient que se — 9717 — développer davantage à cette collaboration servile d'artistes, doués de facultés natives pour l’imitation, mais d’une éduca- tion insuffisante, et trop enclins à la liberté d'interprétation des graveurs de monnaies, leurs prédécesseurs. Ce n’est pas toutefois dans les grandes œuvres officielles que l’on peut espérer retrouver la trace des croyances tradi- üonnelles : le vainqueur n’avait aucun intérêt à les perpé- tuer. Elles doivent apparaître plus assurément parmi les modestes productions dues à l'initiative privée, ou offertes, par la spéculation, aux désirs de la clientèle. Comme l’a dit excellemment le regretté M. Flouest, dans une de ses der- nières Etudes, si curieusement fouillées, sur l’archéologie et La mythologie gauloise : & Partout et de tout temps, c’est dans les monuments de la dévotion populaire que les senti- ments religieux se sont traduits avec l’ingénuité la plus franche et sous leur physionomie la plus démonstrative ». Les fouilles dans la région de l'Est de la France, la vallée du Rhône comprise, ont fourni souvent l’occasion d'étudier des petites statuettes d’un caractère bien défini, et qui ren- trent absolument dans la catégorie des objets de piété, à l’époque gallo-romaine. Des découvertes récentes nous autorisent à appeler l’atten- tion sur les particularités nouvelles que présentent ces figures, de les rapprocher de celles que l’on connaît déjà, et, en interrogeant avec plus de soin ces monuments muets, d'essayer d'en tirer une réponse, sinon importante, du moins assez curieuse. III La figurine ici reproduite en vraie grandeur (1) à été re- (4) Notre dessin a été présenté au Congrès de la Société française d’ar- chéologie à Besançon en 1891. Nous regrettons que l’on en ait reproduit une sorte de décalque, sans notre assentiment, et avant sa publication dans les Mémoires de la Société d’'Emulation du Jura, — 278 — cueillie au milieu des vestiges d’une villa gallo-romaine sur les confins de la Haute-Saône. Malgré la perte des attributs, et, en dépit de la coupe quasi- moderne du costume, on n’hé- site pas à y reconnaitre une de ces figures que l’on désigne sous le nom de Jupiter gau- lois. Autrefois on les prenait pour des druides représentés morts. L’antiquaire de Caylus est le premier qui ait reconnu et précisé le caractère divindu ‘ personnage ainsi travesti (1). La vue de face que nous donnons ne met pas en évi- dence le défaut de développe- ment de l'arrière de la tête, trait particulier où se trahit souvent en Gaule, la faiblesse d'artistes improvisés (2). Néan- moins, prise dans son ensem- ble, la figurine est bien cam- pée. L’aititude est digne et pleine de naturel. Le corps repose sur la jambe droite et la gauche est un peu ramenée en arrière. Le visage a des prétentions à la noblesse ; les ondulations de la chevelure (1) DE Cavrus, Recueil d’antiquités. t. T, 1761. — Bernard DE MoN- FAUCON, L’Antiquité expliquée, t. I, p. 51. — Don MARTIN, Religion des Gaulois, t. I, p. 215; t. II, pl. XXXVIIL. (2, Un grossier bois sculpté gallo-romain, trouvé aux bains de Luxeuil et donné au musée de Besançon, par le Dr E. Delacroix, montre cet allon- gement excessif de la tête, tête de femme parée du torque. Ce morceau est toutefois d'un travail plus achevé que les informes ex voto, statuettes presque entières, de même provenance, conservées au musée de Dijon. — 279 — l’encadrent, ainsi que la barbe entière élégamment contenue. Les bras sont coudés à la même hauteur, et les deux mains s’avancent au même niveau : la gauche, ouverte, con- serve encore la trace de l’objet qu’elle présentait ; la droite, fermée, avec un évidement intérieur légérement incliné. Le costume consiste en une tunique à manches, fendue par devant et fermée au moyen de deux gros boutons se boutonnant à droite, suivant l’usage masculin. Une ceinture qui paraît être d’étoffe, serre le corps à la taille. L’ajuste- ment des manches et du corsage est si parfait qu'il doune à supposer l'emploi d’un tissu de laine très souple et moulant bien les formes du corps ; les plis n'apparaissent que dans les pans qui descendent à mi-cuisses. C’est une redingote, dirait-on, à laquelle il ne manque qu'un col rabattu et des revers. Une culotte collante recouvre les genoux et s’arrête aux mollets. La chaussure fine et pointue vient compléter cet ensemble d’une simplicité distinguée. _ Ajoutons qu’un semis assez serré de petites croix ciselées constelle l’étoffe des deux vêtements. A la partie inférieure des pans de la tuniqne, de fines stries verticales indique- raient une frange plutôt qu’un galon. La principale pièce de ce costume est ce qu’on appelait en Gaule la caracalle, sorte de casaque qui n’avait pas le don de plaire aux Romains; ils plaisantaient volontiers sur son écourtement qu'ils trouvaient ridicule. En combinant le récit de divers historiens on voit que l’empereur Antoinin Bassien, fils de Septime Sévère, après avoir rapporté de la Gaule une collection de costumes dont il avait apprécié les avantages en campagne, imagina la coupe d’une robe faite de morceaux ajustés et cousus, et qui, par une mode toute nouvelle, descendait jusqu'aux ta- lons. Très satisfait de son invention, l’empereur, d’odieuse mémoire, se présenta un jour aux hommages publics, en- touré de courtisans qu'il avait fait accoutrer de la même — 9280 — facon. Une largesse impériale de ce même costume, mas court et dégagé, popularisa l’importation dont l’armée béné- ticia. L'adoption de la caracalla minor fut, pour le costume militaire, une importante mesure prise dans le sens mo- derne, surtout si on y ajoute l’usage des braies gauloises ou du pantalon, quelques années après, sous Alexandre Sé- vère. En même temps, l'institution d’un collège de prêtres, revêtus de la caracalla major, inaugura vraisemblablement la coupe du costume sacerdotal actuel. Cette sottana reçut le nom d’antoninienne, et l’empereur, le surnom de Cara- calla que l’histoire lui a conservé. On rechercherait vainement une reproduction plus exacte de ce vêtement populaire en Gaule dans des monuments autres que ceux qui font partie du groupe auquel appartient notre petite statuette et dont les collections de l'Est de la France nous offrent de si nombreux exemplaires. Sans s'arrêter aux nuances de détail, on peut induire de certaines variantes, bien caractérisées, dans l’attitude de ces figurines, que nous avons sous les yeux des répliques, des- tinées aux laraires privés, de plus grandes statues vénérées dans des sanctuaires renommés. Nous venons de décrire un exemplaire du type où les deux mains se présentent à la hauteur de la taille. La main gauche a dû tenir le vase, tantôt conique, tantôt sphérique, symbole de l’eau, de la fécondité, mais plus généralement de l'abondance des biens; la droite, serrer un autre objet propre à constituer un autre emblème. Dans le type le plus répandu, c’est le bras gauche qui prend un mouvement ascensionnel, conformément à l’usage antique, pour s’appuyer sur le grand sceptre, symbole de la souveraine puissance. Une seule de ces figures, trouvée à Pernaud (Côte-d'Or), a conservé Pattribut complet qui faisait pendant au vase. Cet attribut consiste en une haute tige surmontée d’une section de cylindre creux, sorte d’énorme tambour, placé transversalement. Si lon groupe, autour de — 981 — cette image, les autels, stèles funéraires ou autres qui donnent une représentation du Dieu dit au marteau, ayant souvent un chien à ses pieds, le caractère plutonien de la divinité paraît indiscutable. Mais, d’après un exemplaire unique, faudrait-il restituer le marteau ou le maillet de la statuette de Pernaud à toutes les figurines qui n’ont pas retenu ce mystérieux accessoire. Ce serait trop se hâter que de généraliser ainsi. Deux petits bronzes, trouvés en Franche-Comté, peuvent nous renseigner à cet égard. Le premier de ces bronzes provient des dragages de la riviere du Doubs, à Besançon. C’est une petite statuette, haute de 0, 08 c. d’un art assez grossier, qui présente ces deux particularités que les pieds ne sont point chaussés et que toutes les pièces du vêtement : tunique, ceinture et cu- lotte sont ornés de petits ronds. L’allure du personnage serait assez bien celle d’un homme qui marche en s’ap- puyant sur un bâton. Aussi un auteur franc-comtois (), dans le dessin qu’il en à publié, n’a-t-il pas hésité à lui mettre à la main une canne inclinée, comme il convient pour la marche, et à lui conserver le vocable de Jupiter viator, sous lequel avaient été mentionnées deux figurines de Ju- piter trouvées antérieurement dans le Jura (2), Le maître de Olympe n’a jamais été pris pour le patron des voyageurs. Il nest guère non plus admissible qu’une majesté aussi au- guste ait pu être représentée nu-pieds et promenant son pot (4) Ed. CLERC, Essai sur l’histoire de la Franche-Comté, 1re édition ; le dessin lithographique a retourné cette figure. Voir une reproduction de l'original, un peu réduit mais exact, au centre de la photolypie ci-jointe. (2) Voir une gravure au trait (Annuaire du Jura, 1849) qui ne dif- _ fère de notre dessin que par l'absence de croix ciselées et les extrémités libres et pendantes de la ceinture. Une autre figurine du musée de Lons- le-Saunier (Annuaire du Jura (1814), p. 122 et 126) a donné lieu a une très absurde méprise où l’on à cru voir, dans les extrémités de la ceinture soigneusement repassées en dessous et symétriquement, la paire de chaus- sons du dieu. — 2892 — à eau dans un équipage aussi mince que peu solennel. L’an- tiquité n’est pas arrivée à cette hauteur de concevoir la di- vinité se faisant humble pour se rapprocher de l’humanité. On préjugerait plus volontiers, de la part d'artistes de médiocre culture, une disposition à exagérer la solennité dans la pose et dans les ajustements. C’est précisément un exemple de cette tendance naturelle qui nous est offert dans un nouveau petit bronze d’où nous avons à tirer un enseignement fort utile. Cette curieuse figurine, conservée au musée de Saint-Germain, a été dé- couverte par M. l'abbé Guichard, dans la fouille d’une ha- bitation gallo-romaine à Pupillin, près d’Arboiïs (). Il est facile d’y reconnaître un Jupiter gaulois, car la main gauche a retenu le vase caractéristique. À quoi il faut ajouter : l’exa- gération de la chevelure et de la barbe qui enveloppent la tête comme d’une crinière. Le vêtement est une ample blouse à manches très courtes, laissant les bras nus ainsi que les jambes, à mi-cuisses. Le cordon de ceinture est dissimulé sous les plis retombants. Les nombreuses rayures obliques, interrompues par des bandes verticales, qui se remarquent sur l’étoffe, nous paraissent être, non pas des plis, mais un intéressant exemple du rendu de ces lainages rayés dont la Gaule avait le monopole. Afin de parer noble- ment son personnage, l'artiste a imaginé de le draper d’un très long sagum, étroite pièce d’étoffe, fixée par derrière, que les élégants du temps passaient avec de beaux plis sur le haut la poitrine, d’une épaule à l'autre, ramenaient obli- quement derrière le dos, pour gagner le dessous du bras gauche où le surplus venait s’enrouler pour retomber encore d’une bonne longueur. Une paire de hautes botlines ajoute un dernier trait à la recherche de l’élégance. (1) Etude sur le Jupiter Gaulois de Pupillin, par M. l'abbé GurcHARp, dans les Mémoires de la Société d'Emulation du Jura, 1891. — Société des Antiquaires de France, Bulletin (1890), p. 335. — 983 — Ce n’est pas toutefois par ce côté un peu prétentieux et même grotesque que cette statuette nous intéresse ici. Un menu détail doit nous servir à déterminer l’attribut qu’elle tenait de la main droite. Celle-ci, très abaissée, a du serrer à pleine poignée, un objet qui, en raisondu vide assez large, évasé et fortement incliné, resté comme témoin, ne peut être que de courte dimension. C’est ordinairement ainsi que les figures classiques de Jupiter tiennent le foudre, ce fais- ceau de traits dardants, en sens opposés, ou deux jets de flammes roulées en spirale. Si, d’après un seul spécimen, on est, jusqu’à un certain point, autorisé à couronner du fau ou du maillet le scepire vertical des Jupiter gaulois au bras levé, on ne l’est pas encore pour substituer à l’emblème classique du tonnerre un court marteau dans la main droite abaissée de nos statuettes. Quoi qu’il en arrive, à cet égard, des découvertes futures, on constate, sur une vaste portion du territoire de la Gaule, et dès les premiers contacts avec la civilisation romaine, une tendance à la fusion des trois divinités gauloises Teutates, Taranis et Dis Pater. Les natures simples, aussi bien que les esprits cultivés, pouvaient reconnaitre dans une figure empruntée, mais nationalisée par le vêtement, la personni- fication de l’Étre qui présidait à toute création comme à toute destruction terrestre, la Justice et la bonté présentant les attributs caractéristiques dans une balance égale. Si un reste de terreur superstitieuse pouvait encore han- ter l'imagination du peuple, une telle figuration de lAyahoc aiuovos : le bon Dieu (1), dut contribuer à en effacer le sou- venir. En revêtissant de leur propre costume des statues qu'ils n’eussent jamais pu concevoir plus belles, les enfants rendaient un Juste et touchant hommage à leur Dis Pater. (1) Atos Krnoiou (dispensateur des richesses), Atùs Kametwdtou ‘Poune, Ayaloÿ datmovos (CG. [. Gr. n° 307%). — 9284 — IV. Afin de donner yn exemple saisissant de la double ins- piration à laquelle obéissaient les modeleurs gallo-romains du 1° au ui‘ siècle, dans l'interprétation de cette image po- pulaire, étudions parallèlement deux bronzes assez remar- quables du musée de Besançon. L'un, véritable objet d’art, malgré la perte de toutes ses extrémités et par suite de tous ses attributs ; l’autre, d’une exécution bien inférieure, mais qui rachète ce défaut par une grande sincérité d’expression. Cette dernière figure faisait partie, au siècle dernier, du cabinet du président Boisot. Bernard de Monfaucon, qui en donne une infidèle gravure dans son Antiquité expliquée, n’y avait vu qu'un simple gaulois, bien que le vase, en forme de gourde ou de grenade, soit intact dans la main gauche. Cest, en effet, un type de gaulois aux traits les mieux ca- ractérisés, mais, en même temps, une personnification de Dis Pater. Le bras droit, élevé avec fermeté, pourrait bien s’appuyer sur un long et solide maillet, car le symbole est tenu de la bonne maïa, la main de l’action. L’allure est tout à la fois simple et hardie ; la tête fière- ment relevée suit l’axe du corps, le regard très ouvert porte en haut, un léger pli horizontal du front suffit à détourner l'expression de dureté ou d'indifférence. La chevelure des- cend, sans aucun apprêt, jusqu'aux épaules, les frisures incultes et peu fournies de la barbe découvrent la bouche entr'ouverte et comme parlante. Le vêtement consiste en un simple fourreau, couvrant le corps jusqu'aux genoux, et serré à la taille par un cordon dissimulé sous lampleur de l’étoffe. Deux agrafes, en forme de fleurettes, le fixent aux épaules et déterminent ainsi trois ouvertures pour le passage du cou et des bras nus, Un court et étroit sagum pend derrière le dos. Les — 9285 — rustiques braies gauloises s'engagent dans une paire de gros souliers à semelles très épaisses. Rapprochons cette figure d’une rudesse altière du pendant que le hasard lui à donné. Ici, rien de gaulois dans l’ex- pression. Légèrement inclinée en avant et de côté, la tête du dieu est calme et froide, la bouche fermée, les yeux re- gardant dans le vide avec une indifférente grandeur. Une opulente chevelure, artistement disposée, surplombe le visage en l’encadrant d’une double rangée de frisures, à la façon d’un masque de théâtre. Cinq longues mèches, roulées en hélices, s’étalent sur la nuque, mais sans conserver la raideur archaïque de leurs analogues sur les monnaies con- sulaires du premier siècle. La barbe puissante est frisée. L’attitude sinueuse du corps est en tout conforme à la don- née classique qui comprend surtout le mouvement ascen- sionnel du bras gauche. Et c'est cependant ce corps, à la pose solennelle et savam- ment équilibrée, que le modeleur romain, ou très romanisé, a revêtu du costume gaulois le plus exactement rendu qui se puisse voir. La caracalle et les braïes à demi-ajustées forment des plis sobres et étudiés avec esprit. Les extrémités de la ceinture, repassées en dessous, forment deux boucles symétriques, comme on en voit plusieurs exemples dans lPajustement des chefs militaires sur la colonne Trajane. Tout révèle, chez l'artiste, un dessein très marqué d’opposer à la formule clas- Sique de la figure le réalisme d’un costume étrange pour l'antiquité. Dans l’école, on use de la draperie pour faire va- loir la beauté des formes humaines et non pour l’amoindrir. Ici, sous le vêtement écourté du barbare, transparaissent les lignes pures et consacrées. On voit par quels côtés nos deux statuettes s’éloignent ou se rapprochent l’une de l’autre. On dirait, de la première, qu’elle est une œuvre de foi, et de la seconde, un travail de calcul et de savoir. Et, néanmoins, c’est la moins gauloise = O6 = d'expression qui est la plus fidèle à reproduire le costume national. Toutes les deux, faites en Gaule ou pour la Gaule, s’ac- cordent à nous montrer que cette grande figure, si respectée, était accueillie par le populaire avec plus de faveur vêtue que sous la forme nue. Ve Il n’est pas indifférent d’attirer l’attention sur la décora- tion de quelques unes des images de Jupiter gaulois. Les applications de bandes découpées diversement indi- quent des oppositions vives de coloration d’étoffe. C’est, à n’en pas douter, un rappel de ces chamarures voyantes dont les Gaulois aimaient à couvrir leurs vêtements. Quant aux ronds, accompagnés quelquefois de quatre rayons, et aux petites croix, semés sans nombre, ne pourrait-on pas y trouver un rappel symbolique du ciel étoilé, allusion au caractère mystérieux de la divinité dont les disciples des druides entendaient la voix, au fond des bois, pendant les orages de la nuit ? L’ornementation peinte est d’un facile emploi. Les Ro- mains, préoccupés surtout de l’expression de la force et de la grandeur, ont généralement négligé cet artifice dont les Grecs, dès leurs premières ébauches, avaient donné l'exemple. La sculpture peinte, qui compte aujourd’hui de fervents défenseurs, est aussi bien la ressource d’un art raffiné qu’une satisfaction accordée aux goûts populaires. Mais pour se rendre compte du véritable aspect sous lequel les images devaient se présenter dans les lieux consacrés de la Gaule, et en particulier pour avoir raison de la création singulière du type costumé de nos statuettes, ce n’est point assez de faire intervenir la seule application de la couleur. Dans les pays où la foi religieuse a jeté les plus profondes racines, on remarque, même de nos jours, des images — 987 — pieuses naïvement habillées de costumes en étoffe réelle. C’est en ivoire, en métal fondu ou ciselé, que se sont multi- phées les reproductions, réduites en dimension, de ces Vierges noires des grands pélerinages, caractérisées par leurs immenses chapes brochées de soie et d’or. Assurément, sous ce costume d’apparat, les originaux en bois sculpté étaient déjà vêtus par le travail du tailleur d'images. Ici, il ne saurait être question de la superposition de deux vêtements. La nudité complète des statues classiques de Jupiter, envois officiels de la métropole, se prêtait au com- plément très réaliste au moyen duquel tout s'explique : en particulier, les variantes à costume plus sommaire qui pré- cédèrent l’établissement du type définitif. On y surprend des détails qui se rattachent à des époques beaucoup plus an- ciennes. Tel l’emploi de la large ceinture en bronze estampé, souvenir de la période belliqueuse, qui se remarque sur le petit bronze du Jupiter de Saint-Vuilbas (Aïn), conservé au musée de Saint-Germain, où le simple jupon du dieu est re- tenu par une haute bande, galonnée dans la partie supé- rieure et ornée de trois rangées de petits ronds ponctués. À une date postérieure, on a du mettre à profit les tissus bro- chés d’or et de soie que fabriquaient les barbaricaires de Lugdunum. Le costume incomplet des figurines aux pieds nus, les raf- finements de la coiffure ainsi que les variantes dues aux caprices de la mode ne viennent-ils pas à l’appui de notre hypothèse ? Ajoutons qu’une formule d'inspiration si humble aurait été si favorablement accueillie que des artistes de talent trouvèrent leur compte à l’interpréter avec finesse et dis- tinction. Tandis que les images changent avec les croyances et que les expressions de l’art se succèdent sans se ressembler, même dans leurs renaissances, au contraire, les manifesta- tions des goûts populaires demeurent toujours les mêmes. —_ 988 — Les deux ou trois siècles qui suivirent la conquête romaine créèrent en Gaule une situation singulièrement propice à ces naïves manifestations. Mises à l’abri des convoitises qui surgissaient de la souche barbare dont elles avaient été détachées, les peuplades igno- rantes et pauvres de la Gaule, associées à la défense de l'empire, passèrent de leur état d’anarchie sous la tutelle de la puissance la plus savamment organisatrice du monde ancien. Les difficultés de l’agglomération dans un moule nouveau Ss’aplanirent, grâce, aussi bien à la nature complai- sante du sujet, qu’à l’habileté et à la tolérance du maître. La race gauloise, puissamment éduquée dans cette prolongation d'enfance, en conserva, comme un ineffaçable souvenir, ce mélange de docilité et d'indépendance, dont l’inoffensive pro- testation des statuettes costumées de Dis Pater fut un curieux exemple. Les invasions barbares, avec leurs apports nouveaux, retardèrent encore la pénible formation de la grande nation, qui ne donna que six ou sept siècles après la mesure de son génie propre, en transformant enfin son premier fond de facultés natives pour l’imitation, remarqué par César, en cette faculté éminemment supérieure d’assimilation où elle se renouvelle sans cesse, toujours alerte et toujours jeune. BSSAT HISTORIQUE SUR ORNANS Par M. le docteur J. MEYNIER Séance du 16 janvier 1892 CHAPITRE SEPTIÈME Philippe IV (1645-1665). — Pauvreté de la ville. — Deuxième réforme du - magistrat (1647). — Traités de Westphalie (1648). — Traité de surséance (1651). — Surprise du château par Listenois (1651). — Ses insolences. — Reprise du château. — Fureur de Listenois. — Ses violences. — Inva- sion. — Combat du Pont-Dessous et mort de Listenois. — Construction d’une demi-lune au château. — Diète de Ratisbonne {1654). — Troisième réforme du magistrat (1657). — Paix des Pyrénées (1659). - Démembre- ment du ressort (1664). — Mort de Philippe IV (1665). La pauvre ville d'Ornans était à bout de ressources : dans une requête à la cour, en vue d'obtenir l’autorisation de s'imposer à l'extraordinaire, ses habitants « remontrent » » » humblement » qu’ils sont « tellement exténuez et débihitez leurs forces qu'il leur auroit resté seulement le couvert de leurs maisons destituées de tous meubles. » Ils exposent qu'ils ont été « obligez de contracter beaucoup de debts » passifs pour « rédimer leur ville de l’embrasement dont elle a esté menacée par diverses et réitérées fois, comme aussy pour satisfaire à plusieurs ordres de Messeigneurs les Commis au Gouvernement de ceste Province portans de fournir des sommes assez considérables pour le service de Sa Majesté, auxquels ordres ils ont toujours satisfaict fort ponctuellement. » Les malheureux se trouvent « par ainsy chargez d’envyron quarante mille francs de debts.…., réduitz qu'ils sont dans l’impuissance de satisfaire non seulement au capital, mais encore aux intérests des sommes empruntées..., pour lesquels ils sont journelle- 19 — 290 — » ment molestés par leurs créanciers. » Cependant ils n’ont pu depuis qu'ils sont entrés dans la dite ville, faire autre chose « que d’acquérir par leur labeur et mésnagerie quelque » peu duquel jusques à présent ils ont subsisté (1) ». Ils supplient, en conséquence, la cour de vouloir bien les au- toriser « en quelques impositions qu'ils désirent faire à » l’advenir sur les denrées qui se vendront et se débiteront » dans leur ville, affin d’estre soulagez en quelque chose » dans leurs misère et pauvreté ». Quel contraste entre cette humble requête et les « remon- trances » d'antan qui ressemblaient si fort à des mises en demeure. C'est que la situation des villes à mairie avait bien changé, depuis que le parlement partageait le pouvoir avec le gouverneur et les états. A la faveur des événements, la cour avait entrepris beaucoup sur elles comme sur tous les autres dépositaires de l’action publique. En ce moment même, elle s’apprêtait à restreindre encore ces libertés mu- nicipales qui répugnaient si fort à ses légistes imbus des pires principes de la centralisation romaine. Sollicitée, d’une part, par les fiscaux et, de l’autre, par les notables de la province, qui partageaient les idées césariennes de ses mem- bres, elle édicta, le 2 décembre 1647, un « réglement géné- ral et ordonnance de l'élection du magistrat des villes », qui aurait fait partir les mousquets et arquebuses tout seuls quelques trente ans auparavant. De sa seule autorité, elle réduisit à douze le nombre des conseillers ou jurés dans les villes qui en avaient plus. L'élection par l'assemblée géné- rale du peuple fut partout abolie et à perpétuité sous pré- texte de désordre et de confusion. Les villes à mairie furent sectionnées, si elles ne l’étaient « d'ancienneté » en quatre quartiers principaux, aussi égaux que possible, où les mayeur, échevins et conseil devaient choisir nombre égal (1) Archives d’Ornans, Requeste à la Gour. — Cette pièce est sans date ; mais on peut la rapporter aux années 1644 ou 1645. — 9291 — de notables jusqu’à concurrence du « double du nombre des dits mayeur, échevins et conseil ». Les noms de ces nota- bles devaient être ensuite inscrits sur des bulletins et répar- tis entre quatre boîtes « destinées pour chacun des dits quartiers ». Puis, le mayeur, avec deux commis du conseil, devait tirer au sort « dans touttes les dites boëttes et esga- » lement de chascune d’icelle autant de billets de notables » que porteroit le nombre d’iceulx mayeur, eschevins &t » conseil ». Enfin, les anciens mayeur, échevins et conseil, réunis aux nouveaux notables, devaient procéder à la nomi- nation des nouveaux mayeur, échevins et conseil pour l’année suivante. L'ancien mayeur devait se retirer immé- diatement après la nomination de son successeur qui prenait aussitôt séance. Ce règlement général ne visait guère Or- nans, où nous avons vu que l’assemblée générale pour l'élection du magistrat n’était plus de droit depuis l’année 1628. La ville y gagna la suppression des classes établies alors dans sa population et qui lui faisaient perdre son ca- ractère démocratique. « En suitte et conformité duquel édict », elle fut répartie en quatre quartiers : Saint-Chris- tophe, Saint-Claude, Sainte-Anne et Saint-Laurent (1). (1) « Premier le quartier de Saint-Christophle se prend dois le dessus de lad. Ville du costé de la chappelle dud. Saint-Christophle jusque à la rue qui donne entrée en lad. Ville qui est sous la Garenne, toutes les mai- sons de lad. rue, du costé du couvent des révérends Pères Minimes in- cluses et celles dud. costé touchant la ruelle que l’on entre dans les fslottes. Comprend encore led. quartier, le voisiné de Nahin qu'est de l’autre costé de la rivière avec la rue tirant dois led. Nahin à l’église jusque à la mai- son du sieur docteur Mercier incluse et Jusque à la ruelle qui descend à la rivière joignant le four bannal. Le second quartier de Saint-Claude se prend dois la petite ruelle qu’est dessous ladite Garenne du costé de ladite Garenne tirant le contre-bas de ladite Ville, prenant dois la maison de M. Edme Roussel jusqu’à celle de M. François Gonzel appoticaire qu’est à l’oppositte de la ruelle qui descend à la rivière. ù Le troisième quartier de Sainte-Anne se prend dois la maison du sieur Gonzel jusques à l'extrémité de ladite Ville du costé du Chasteau. Et le quatrième quartier de Saint-Laurent se prend dois la maison du — 999 — Cette division a subsisté jusqu'à nos jours. Le quartier de Saint-Claude perdit de bonne heure son nom primitif pour prendre celui de quartier de la Croix. Cette nouvelle réforme du magistrat fut acceptée sans dif- ficulté : Les esprits étaient bien ailleurs qu’à la commune! En ce moment, la diplomatie travaillait à la pacification de l’Europe, et notre pays avait tant souffert de la guerre de dix ans qu’il était tout entier aux délibérations de Münster et d'Osnabrüch. Le 18 juillet 1648, le conseil d’Ornans or- donnait une procession générale de Notre-Dame pour le succès des négociations (1). La Franche-Comté était repré- sentée au premier congrès européen par Antoine Brun, procureur-général près du parlement de Dole, habile diplo- mate, digne continuateur des Gattinara et des Granvelle, qui avait déjà donné la mesure de son talent, en 1641, à la diète de Ratisbonne. Le traité de Westphalie, signé le 24 octobre, fut publié à son de caisse dans toute la province. Partout, on chanta le Te Deum et l’on fit des feux de joie. On était tout au bonheur d’avoir la paix et d'échapper à un démem- brement (2) ; les esprits clairvoyants étaient seuls à se pré- occuper de l'isolement dans lequel l’annexion de PAlsace à la France, après celle de la Bresse et du Bugey, allait mettre la Franche-Comté. L'Espagne, à laquelle on venait de fermer la voie la plus ordinaire pour y faire passer des renforts, n’était plus à même de la secourir désormais. Les bonnes relations d'autrefois ne tardèrent pas à se rétablir entre les deux Bourgognes, quoique avec beaucoup de circonspection de part et d'autre. On put même croire sieur docteur Mercier avec tout le voisiné de dessus le Sent et celui de Champlimand. » (Stat. fo 118 et 119.) La maison du docteur Mercier et celle de François Gonzel pbiens actuellement aux familles Meynier et Teste ‘le Sagey. (1) Délib. du Cons. de 1648. (2) La France avait émis d’abord la prétention de conserver Saint-Amour, Bletterans, Courlaoux, Lons-le-Saunier, Poligny et le château de Joux. LR Ne. $ Pas i. A 98 — un moment qu'elles allaient être de nouveau réunies sous le même sceptre. La surintendance des mers ayant été re- fusée au grand Condé, après la mort de son père, il demanda, à titre de dédommagement, une armée pour conquérir la Franche-Comté et le titre de prince souverain de cette pro- vince. Mazarin aima mieux lui laisser échanger son gouver- nement du duché de Bourgogne contre celui de la Guyenne (1649). La Fronde ne tarda pas à occuper Monsieur le Prince de toute autre chose. Notre pays eut le bon esprit de ne pas se mêler de cette crise, malgré les sollicitations des Cours de Madrid et de Bruxelles, qui cherchaient à le jeter dans le parti des princes. L’apaisement qui avait suivi les traités de Westphalie, bien que la paix ne fut point faite entre la France et l'Espagne, fut consacrée par le traité de Surséance qui fut conclu, le 25 septembre 1651, entre les deux Bourgognes, y compris Besançon. Les clauses de ce traité, arrêtées entre le comte de Brienne, conseiller du roi de France, et Jean de Mairet (1), citoyen de Besançon, qui représentait à Paris le parlement de Dole, étaient les sui- vantes : Le roi de France s’engageait à s'abstenir de tout acte d’hostilité contre la Franche-Comté, soit par lui, soit par ses alliés ; la province devait en retour payer au roi une contribution annuelle de cent mille livres tournois et fournir trois cents livres par mois pour l'entretien de la garnison française de Courlaoux. On devait, de part et d’autre, res- pecter les frontières du voisin et ne point intervenir dans ses affaires intérieures. Les relations les plus courtoises, sinon les plus cordiales, s’établirent dès lors entre les gou- vernements de Dole et de Dijon. L'année 1651, qui vit le rétablissement de la paix exté- rieure, fut troublée par des désordres intérieurs, auxquels le défaut d'entente entre les pouvoirs publics ne fut pas étran- ger. L’ingérence fâcheuse du parlement de Dole dans les (1) L'auteur de Sophonisbe. — 9294 — affaires militaires portait depuis longtemps ombrage à la noblesse d'épée. Parmi les gentilshommes qui la suppor- taient le plus impatiemment, se distinguait le jeune marquis de Listenois (1), que la cour avait autorisé à lever un terce d'infanterie, dans les premiers mois de cette année, et à occuper la vallée de la Loue (2). Le marquis ne se borna pas à y installer ses compagnies ; il voulut s’y établir en maître et y vivre comme en pays conquis. Après avoir imposé une garnison à Ornans, au mépris des privilèges de la ville, dans le courant du mois de mai, il surprit le château royal, le 4 juin au matin 6), et le château de la Garenne, apparte- nant au prince de Cantecroix, dans l’après-midi du même jour. Pendant quatre jours, la ville et surtout le château (4 furent à la merci de ce conquérant d’un nouveau genre, et ses soldats s’y livrèrent à toute sorte d’excès. Le conseil les employa à informer la cour et les commis au gouvernement de ce qui se passait, supportant patiemment les vivacités de Listenois, mais opposant un refus aussi ferme que respec- tueux à ses exigences et particulièrement à celle qui concer- nait un canon confié à la ville et qu’il voulait se faire livrer. Ce canon fut «le premier subject apparent de la hayne que conceut led. seigneur marquis contre lad. ville ». [Il ne (1) Claude-Charles de Vienne, dit de Bauffremont. Il était seigneur de Durnes et de Châteauneuf de Vuillafans près d'Ornans. (2) On craignait en ce moment un retour offensif de Rosen en Alsace, et la vallée avait été prise de nouveau comme place d'armes. (3) Il se fit donner les clefs de la forteresse « après avoir griefment baptu et oultragé Claude Dubief Vendale (le concierge) sur le refus qu’il faisoit de luy livrer lesd. clefs ». (Arch. d’Ornans. Remontrances faictes à la cour par les habitants d'Ornans touchant la mort du marquis de Listenois le 9 juin 1655.) (4) « L’authorité de laquelle usa en ceste place led. seigneur marquis fut telle que déslors les soldats y vesquèrent à discrétion, oultregeant leurs hotes; descendirent Nicolas Rigoulier co-prodhomme aud. chasteau dans une cisterne, d'ou il ne feust retiré que par les prières et instances que les sieurs officiers de Sa Majesté au siège d’Ornans feirent aud. seigneur. » (Ibid.) — 9295 — cessa, après le refus qu’on fit de le lui livrer, « de menacer lad. ville d’embrasement et de la faire piller par ses soldats, lorsqu'ils seroient en plus grand nombre et assez forts pour désarmer les bourgeois (1) ». Cette situation tendue dura jus- qu'au 8 juin, jour de la Fête-Dieu. Ce jour-là, le marquis, qu'on n'avait pas vu depuis l’avant-veille, revint à Ornans pendant qu’on chantait vêpres, et profita de l’absence d’ha- bitants dans les rues pour placer deux corps de garde, un près de la croix du Pont-Dessous et l’autre dans les halles. « Ce qui donna subject à quelques servantes de courir à l’église dans laquelle se sema un bruit confus qu'il y avoit des soldats dans la ville; mesme quelqu’ung disoit que le feug estoit en la maison du sieur lieutenant Martin (2). Et quoy que ce dernier discours ne feust pas véritable, ainsy qu’il se recogneut par après ; néantmoins sur ceste nouvelle et celle qu’il y avoit corps de garde, une partie du peuple sortit hors de l’église, à desseing de courir en leurs maisons. Mais comme ceulx dont le chemin s’adressoit au pont y ren- contrèrent la sentinelle dud. seigneur marquis qui leur in- terdict le passage, ils rebroussèrent chemin contre l’église et, dans l’appréhension, firent sonner deux ou trois coups de tocsin. La confusion et la crainte augmentées par ce bruict fist sortir tout ce qui estoit de reste de monde dans l’église ; il feust néantmoins tost arresté par led. sieur lieutenant Martin qui vint dire que l’on ne doublast point le tocsin, et que l’on debvoit estre hors d’appréhension, parce que ce n’estoit aultre que led. seigneur marquis de Listenois qui venoit d'arriver avec plusieurs de ses gens. » Ceste déclaration appaisa toutes choses, sauf led. sei- gneur : lequel estant descendu de cheval en rue publique oultragea les huissier et archer Marrandet qu'il avoit faict appeller ; et après plusieurs paroles profferées contre la (1) Ibid. (2) Lieutenant local au siège d’Ornans. — 296 — cour il les battit et maltraicta en présence des sieurs officiers dud. siège... jusques-là mesme qu’il diet à ses soldats que chascun deust mettre le feug en son logis. Peu de temps après, led. seigneur ayant apperceu Pierre-François Colard dud. Ornans, il luy commanda d’aller dire au sieur mayeur que, sans excuse, il vouloit avoir le canon qu’il avoit aupa- ravant demandé ; et que, sans aultre délai, il feist assembler le conseil pour y mettre ordre. Le conseil assemblé à la mesme heure, feust résolu quon escriproit de rechef, par messager exprès aux seigneurs Commis au gouvernement et qu'on satisferoit aux désirs dud. seigneur marquis si lesd. seigneurs l’aggréoient. Cette résolution quoyque déférante et raisonnable aigrit led. seigneur sur le rapport qu’on luy en feist ; 1l déclaira tout hault qu’il vouloit bien que l’on escripvit à son excellence (1), mais que si l’on escripvoit à la cour il brusleroit la ville, adjoustant que de quelle façon qu'il en réussist, s’il ne trouvoit le canon au milieu des halles à son retour, il mettroit tout à feug et à sang. Le magistrat inti- midé de ses menaces, pour luy oster tout subject de mécon- tentement escripvit à son excellence, et alffin de me pas manquer à son debvoir envers la cour, comme il luy estoit deffendu d’y escripre, il envoya un homme exprès à honoré sieur M. le Procureur général qu’il scavoit lors estre à Be- Sançon pour informer de ce qui se passoit et ensuytte apprendre ses intentions et comme il se debvoit conduire. » our ces entrefaictes, led. seigneur marquis sortist d’Or- nans encor led. jour 8 de juing, et le lendemain 9, environ la minuict, arriva le sieur de Champagne (), lequel estoit muny de divers ordres, entr’aultres de celluy de se rendre dans le chasteau pour y faire son debvoir en tout ce qui concernoit le royal service et bien de la province. Lequel sur l'assistance qu’ensuytte dud. ordre luy offrirent lesd. (4) Le gouverneur Claude de Bauffremont, baron de Scey-sur-Saône. (2) Henri de Champagne, capitaine-châtelain d’Ornans. — 297 — sieurs du magistrat monta au chasteau suivy de deux bour- geois et de son serviteur, ayant donné charge auxd. sieurs de tenir certain nombre de bourgeois en armes pour s’en servir aux UCCasions, une partie ayant esté mise en garde à la porte de St. Christophle et l’aultre à la porte de l’Isle (), affin d'assister l’entreprise et de favoriser une retraicte. Cependant led. sieur de Champagne arrivé au château y entra avec son serviteur sur les ordres qu’il feit tenir à ceulx qui y commandoient, auxquels il les invita à se conformer et de luy quitter la place. Mais comme ils respondirent qu'ils ne recognoissoient aultre que led. seigneur marquis qui les avoit mis dans la place et leur avoit deffendu d’en sortir que par son commandement, led. sieur de Champagne en adver- tist le sieur mayeur de lad. ville et luy commanda qu’il eust à luy envoyer promptement environ trente bourgeois des mieulx armés et aguerris qui attendroient à une porte secrette dud. chasteau nommée communément la Poterne (2), s’assurant de, par leur ayde, se rendre maistre de lad. place. Ainsy qu'il arriva effectivement, s’estant emparé du chas- teau. » Ayant les bourgeois, qui estoient montés, demeuré quelque temps dans la place, attendant que les soldats dud. seigneur marquis en fussent partis et que tout feut remis en son estat et asseurance. Mesmes, avant qu'ils fussent descen- dus, on vinct advertir que l’on voyoit venir des chevaulx contre la ville. Le sieur mayeur jugea que apparemment c'estoit led. seigneur marquis dont la mauvoise humeur seroit augmentée par la nouvelle de la prinse du chasteau et par la rencontre qu’il auroit du corps de garde qui estoit à la porte St. Christophle. En sorte que, pour l’adoulcir, il des- puta les sieurs Chaillot et Darc pour luy représenter que ce (4) Portes qui fermaient la ville à l’est et à l’ouest. La porte de l’Isle ou des Isles existe encore, (2) Elle existe encore. — 298 — n’estoit pas contre luy qu’on avoit prins les armes et pour l’en esclairer avec toutes les soubmissions capables de fléchir sa colère. Mais elle avoit jà esclattée avant leur arrivée ; car, après avoir détaché un de ses cavaliers pour faire haster l’in- fanterie qui suyvoit, il désarma le corps de garde qui estoit à la porte, et parlant à ceulx qui composoient le corps de - garde, il leur commanda de luy apporter du feug pour em- braser la première maison, mais sur le refus qu’on en feit, il battit et oultragea plusieurs de sa propre main. » Lequel passant plus oultre, s’adressa à Pierre Roland dud. Ornans, auquel il présenta son pistolet à brusle pour- poinct ; et le déticla sans néantmoins faire feug ; estant cer- tain qu’il l’eust tué de son espée qu’il tenoit nue de l’aultre main, si led. Roland n’eust saulté dans ung jardin et ne se feust mis à couvert d’une muraille. M. Jean Bocquin, prestre, eagé de plus de quatre-vingts ans, s’estant tenu à son pas- sage, devoit estre mis à mort par l’un de ses soldats auquel il commanda de le tuer ; et quoyque ce soldat luy eust dict que c’estoit ung pauvre prestre, led. seigneur répartist que c'estoit par luy qu’il fallait commencer le carnage. Le père Oudey, correcteur des Minimes, voyant ce funeste commen- cement, alla à luy pour le supplier de se désister d’une en- treprinse qu’il prévoyoit debvoir estre tragique à la ville; mais il n’en receut que des rebuts et ne peut empescher qu'il ne suyvist les mouvements de son hayne ; selon que déjà un peu auparavant il auroit faict à R. Dorey de l’ordre des Minimes, leur ayant dict à l’ung et à l’aultre qu’il ne leur appartenoit pas de luy donner conseil et qu’ils deussent se retirer. Lesd. sieurs Chaillot et Christophe Darc, députés du magistrat, arrivèrent à mesme temps au rencontre dud. sei- gneur auprès duquel n’osant s’approcher ils lui feirent sea- voir ce qu’estoit de leur commission. Mais luy leur ayant dict qu’ils pouvoient s’advancer, les feit saisir au lieu de les entendre, les despouilla de leurs espées, blessa led. Chaillot à la main et à la teste avec effusion de sang, et après avoir — 299 — maltraicté led. Darc son consort, il les feit mettre au premier rang de la seconde trouppe d'infanterie. Laquelle composée d'environ trente hommes qui venoient de se joindre avoit esté divisée en deux trouppes, la cavalerie placée au milieu, avec commandement de mettre l’espée et le pistolet à la main, disant qu’il falloit entrer dans la ville comme dans une ville ennemye. » Il marcha rangé de ceste sorte et continua le long de la rue. Lorsqu'il fust devant la maison de Clément Gonzel, 1l ordonna à quelqu'un de ses soldats d’y entrer et de s’empa- rer du dessus : ce que n'ayant pu faire à cause que les portes estoient fermées, il leur donna en charge lesd. sieurs Chaillot et Darc avec déclaration qu’au premier coup qu’on tireroit on les deust faire mourir sans réplicquer et à peine d'en respondre : ordonnant de plus auxd. soldats qu’en cas où on ne feit ouverture de lad. porte, de l’enfoncer et y mettre le feug et en oultre de faire main basse. Jusques icy il n'y eut aucune résistance, et quoy que dans la ville, on feut adverty de ses excès et des dispositions qu’il avoit au désordre, on creut qu’il ne falloit point se roidir qu’à toute extrémité, et que la passion dud. seigneur s’appaiseroit, pos- sible, ne voyant point de marques de mauvoises intentions de la part des bourgeois. Néantmoins led. seigneur qui ne peut se despouiller de la chaleur qui le poussoit, chercha son malheur plus avant, et estant venu l’espée nue en une main, et en l’aultre le pistolet avec le coq rabattu, proche de la croix qui est au milieu de lad. ville, il y rangea une partie de son infanterie du costel du logis où pend l’enseigne du Soleil-d’Or et de la maison où demeure Jean Midoz. » Les soldats meirent leurs armes en estat, compassèrent la mesche sur le serpentin et ceulx qui portoient des arque- buzes couchèrent le coq sur le bassinet et meirent en joue avec démonstration d’un désir de faire descharge et de com mettre violences, en mesme temps que les habitans qui estoient montés au chasteau pour le reprendre venoient de — 9300 — descendre et n’avoient pas encore mis bas leurs armes. Ce rencontre inopiné et qui a composé la meilleure partie de la disgrâce, n’en eust pas encore esté la cause si led. feut seigneur marquis ne se feut mis en estat d'aller contre le sieur Saulnier (1), mayeur de la ville, l’espée nue et le pis- tolet en main, d’abord qu’il le veit. L’animosité qu'il avoit contre luy estoit notoire et l’action dud. seigneur apparente qu’il en vouloit à sa personne, comme il en feut mesme quelques discours. Aussi n’avoit-on Jusques alors faict pa- roistre aulcune disposition de se deffendre. Mais quand on se print garde que led. seigneur faisoit démonstration de se pousser contre led. sieur mayeur, un particulier bourgeois voulant pourveoir à son salut s’advancea pour le mettre à couvert. Son opération attira le courroux dud. seigneur mar- quis sur cest habitant auquel il dict de mettre bas les armes et déticla son pistolet contre luy en mesme temps. Cette action feut suyvie de quelques coups du party dud. seigneur ; et après, une descharge universelle, en sorte que sa mort a peu provenir de ceulx qu’il conduisoit puisqu'il estoit à la teste. Sa mort ne feut pas plus tost recongneue que l’on veid une consternation générale parmy les habitans et une vraie douleur, bien loing d'exercer aulcune action qui tesmoignast que la fureur ou la haine avoient esté les autheurs de cest accident. Tout feut en paix. On eut soing du corps; on le porta au couvent des pères Minimes assisté du clergé, et le. garda on jusques à ce qu'il feut tiré. Jean-Baptiste Mercier, fils du sieur docteur, Jean-Baptiste Pouloing et le valet de Claude Ecarnot mareschal feurent trouvez parmy les morts. Le sieur Saulnier, mayeur de la ville, eut la cuisse percée d’un coup de basle ; Etienne Monnier, secrétaire et syndic, receut une playe à la jambe ; Jean-Baptiste Clément à la teste ; (4) Quentin Saulnier, frère de Joseph Saulnier, abbé de Saint-Vincent et évêque in partibus d'Andreville, suffragant de l'archevêque de Besan- çon, dont nous avons déjà parlé. — 301 — Claude Peletier une au flan gauche ; Claude Estin au bras ; un particulier nommé Poussard eut un coup dans le col. Le père correcteur des pères Minimes se trouva blessé à la teste et plusieurs endroicts de son corps (1). » La mort tragique du marquis de Listenois eut, dans tout le pays, un immense retentissement, et la situation d’Ornans parut un moment bien critique. Tandis que le parti de la noblesse demandait à grands cris qu’on fit un exemple de ces gens du tiers qui avaient osé se défendre contre un membre d’une des grandes familles de la province, la cour paraissait craindre de les excuser et s’empressait d'informer contre eux. Listenois avait été tué le 9 ; le 14, le procu- reur général était déjà à Ornans, où il resta huit jours (2). Les habitants firent face au danger de tous les côtés : pen- dant qu'ils députaient à Dole leur curé, Messire Jean Chan- deleuze (), pour éclairer les parlementaires et leur faire voir les faits sous leur véritable jour, et que deux de leurs échevins, les sieurs Mercier (4) et Pélerin, docteurs-ès-droits, rédigeaient les éloquentes « remontrances » auxquelles nous avons emprunté ce récit (5), ils vouaient leur ville « à l'Immaculée Vierge Libératrice (6) » et organisèrent sa dé- fense sous la direction d'Henri de Champagne. Le conseil fit appel aux bras et à la bourse des habitants pour réparer le château qui était en mauvais état. [Il obtint même de la chambre des comptes un mandement de cent écus sur les amodiations du domaine royal pour concourir à la dépense. Cest de cette époque que date la demi-lune qui défendait, en dernier lieu, les abords de la grande porte du château. La facile conquête de Listenois avait été une leçon qu'on (1) Arch. d’'Ornans, Remontrances, etc. (2) V. Délib. du Cons. de 1651, 14 et 95 juin. (3) V. ibid. 26 juin. (4) Père d’une des victimes, (3) V. Délib. du Cons. de 1651, 26 juin. (6) V. ibid., 9 juillet. — 302 — mettait à profit. L'affaire n’eût pas de suite : après quel- ques mois d’angoisses, les bruits d'exécution militaire, les menaces de sac et d'incendie prirent fin, et les habitants d’Ornans purent jouir de la paix qu'avait assurée à la pro- vince le traité de surséance. Trois ans après, la diète de Ratisbonne compléta l’œuvre de pacification commencée par la paix de Westphalie et le traité de surséance. On sait que c’est là que fut conclu l'échange entre le protectorat de Besançon qui appartenait à l'Empire, et la ville de Frankenthal que détenait l'Espagne et qui fut restituée à l'électeur palatin. Pour Besançon, c'était la perte de son autonomie et son annexion à la pro- vince. Aussi, ses citoyens opposèrent-ils, à l'exécution de ces stipulations, une résistance qui dura dix ans. Ce fut en vain que le roi d'Espagne leur consentit le droit de se choi- sir un protecteur, comme celui de conserver l’ancienne forme de leur gouvernement. Sourds aux promesses comme aux menaces, ils préférèrent renoncer au bénéfice des pre- mières et se préparèrent à répondre aux secondes. Dole et le parlement étaient aussi fort mécontents. Il leur semblait que Besançon « ne devant plus reconnoître autre maître que le roi, comte de Bourgogne..…., Dole auroit à combattre en matière de préséance et de capitalité (1) ». Ces craintes s'étaient déjà manifestées dans l’avis qui fut demandé à la cour par le roi; «car le parlement ayant conseillé pré- cédemment de ne point toucher cette corde, pensant que tout cela se réduiroit en fumée, le rendit enfin comme si le parlement n’eût pas été le conseil du roi, mais le magistrat même de la ville de Dole (2) ». Quoi qu’il en soit, Philippe IV, qui aurait pu contraindre les Bisontins par les armes, aima mieux attendre que le temps et la réflexion eussent raison A) Mémoires de Jules CHiFFLET, abbé de Balerne, in Doc. inéd., t. V, p. 43. (2) Ibid., p. 1. — Il ne faut pas oublier que Jules Chifflet, assez mau- vaise langue au demeurant, était citoyen de Besançon. | — 303 — de leurs répugnances. Les conseils de sa prudence ordi- naire, pour cette fois, ne le trompèrent pas, ainsi que nous aurons bientôt l’occasion de le voir. En 1657, le parlement édicta un nouveau règlement pour les magistrats des villes du comté de Bourgogne. Il devait être définitif, en ce sens qu'il ne fut plus modifié dans la suite qu’en ce qui concernait l'élection des notables (1). Les fiscaux remontraient que les règlements antérieurs n'avaient fait cesser aucun des abus qu'ils visaient et que les brigues et artifices de ceux qui aspiraient aux emplois municipaux « n’avoient encore pu estre aboliz ny modérez » par eux (2). De son côté, la chambre du Tiers se plaignait des désordres financiers qui en étaient la conséquence G). Le nombre des suppôts des magistrats fut réduit à douze, qui devaient être : un mayeur, trois échevins et huit conseillers, plus un secrétaire et un syndic, qui n’auraient voix délibérative que dans les cas où ils seraient en même temps conseillers (#. Il en fut de même du nombre des notables (5). L'ancien mode d'élection était maintenu : de nouveaux notables étaient nom- més par l’ancien conseil et formaient avec ses membres l’as- semblée électorale chargée de choisir les nouveaux mayeur, échevins et conseillers (6). Le nouveau mayeur, nommé d’abord, prenait immédiatement séance et concourrait à l’élection des nouveaux échevins et des nouveaux conseil- lers (7). Le mandat municipal devenait obligatoire et nul ne pouvait s’y soustraire sans excuse légitime (8). Le conseil était tenu de se réunir au moins une fois par semaine, à (1) À partir de 1665, les noms des notables furent tirés au sort d’après une liste d'aptitude consignée tous les ans sur un registre ad hoc. 50% jour fixe ; et ses séances, ordinaires ou extraordinaires, étaient annoncées à son de cloche; les conseillers ou notables absents sans raison valable devaient être frappés d’une amende arbitraire (1). Les membres du magistrat devenaient solhdairement responsables de la bonne administration des finances de la ville; la location de ses immeubles ou de ses _ fonds et l’adjudication de ses fermes et de ses travaux ne pouvaient avoir lieu que par devant leurs délégués et ceux des notables (2). Il leur était formellement interdit de prendre part aux adjudications ; il leur était interdit aussi, même avec l’assentiment des notables, d'employer les deniers provenant des impositions à d’autres fins que celles pour lesquelles elles étaient autorisées (3). Les pots de vin n'étaient pas permis non plus que les jetons de présence (4). Les gratifications extraordinaires aux officiers ou employés de la ville étaient tout aussi défendues (5). Enfin, le mayeur ou son délégué ne pouvait ordonnancer une dépense « qu’en- suite de délibération du conseil couchée dans le livre des délibérations », si elle devait excéder la somme de cent sols (6). Le traité des Pyrénées, qui mit fin à la guerre qui durait depuis près de vingt-cinq ans entre la France et l'Espagne, vint donner à l’ère de paix inaugurée par les traités de Westphalie une garantie qui devait sembler durable. En effet, cet instrument, qui prononçait l'annexion définitive de Artois à la première de ces puissances, rendait la Franche- Comté à la seconde et, avec elle, les places encore occupées par des garnisons françaises : Bletterans, Saint-Amour et (4) Art. 17. (2) Art. 19. (3) Art. 20. (4) La cour interdisait « de mettre sur semblables délivrances (adjudi- cations) aulcuns vins, faire beuvettes ou prendre journées ». Art. 21. (b)rArt.192, (6) Art. 23. — 305 — le château de Joux. Négocié d’abord par Hugues de Lyonne et don Antonio Pimentel, il fut signé le 7 novembre 1659, dans l’île des Faisans, sur la Bidassoa, par Mazarin et Louis de Haro, ministres de Louis XIV et de Philippe IV. Par ce traité, le jeune roi de France devenait le genüre du vieux roi d'Espagne, et nous ne tarderons pas à le voir s’en porter l'héritier pour les Pays-Bas et la Franche-Comté. À lappui de ses prétentions, il mvoqua la loi civile des Pays-Bas, qui appelle à la succession des immeubles les enfants d’un pre- mier lit, à l'exclusion des autres. Il faut dire que l’infante Marie-Thérèse avait renoncé pour elle et ses descendants à toute prétention à la succession de son père ; mais la va- lidité de cette renonciation était formellement subordonnée au paiement de sa dot. Celui-ci ne fut jamais effectué et nous verrons quel usage Louis XIV fera, en 1668, de ce prétexte de guerre. Mais on ne voyait pas si loin alors, et la nou- velle de la conclusion de la paix fut accueillie en Franche- Comté par une joie universelle. Des fêtes eurent lieu partout à cette occasion, sur la fin d’avril 1660. Le conseil d’Ornans résoiut, pour la circonstance, que l’on dresserait, au-devant de la maison de ville, une fontaine d’où s’écoulerait du vin (1). Quatre ans plus tard, la pauvre ville n'avait pas lieu de se réjouir. Le gouverneur des Pays-Bas, marquis de Castel- Rodrigo, à l'initiative duquel avait eu lieu, en 1654, lé- change de Frankenthal et de Besançon, vint recevoir dans cette dernière ville, le serment de fidélité de ses habitants (18 septembre 4664). L'ancienne ville impériale dut renoncer au droit de contracter des alliances et de se choisir un pro- tecteur; mais elle reçut de sérieuses compensations aux pertes qu'elle fit alors. Un district de cent villages fut ajouté à son territoire; et placé sous la totale juridiction de son magistrat à la seule réserve de la justice des vassaux du roi; une chambre supérieure de justice com- (4) Délib. du Cons. de 1660, 22 avril. 20 — 306 — posée de cinq membres, tous citoyens résidants, et égale en autorité au parlement de Dole y fut établie; enfin on lui promit une Université entretenue par le trésor royal. La création du district de Besançon, dont on fit plus tard un bailliage, fut un vrai désastre pour Ornans : son ressort fut démembré au profit de celui de sa voisine. Sur les cent-dix localités qui le composaient, trente-quatre () en furent dis- traites et, parmi elles, des membres de sa châtellenie, Foucherans, les Granges-Vienney, l’Hôpital-du-Grosbois, Naisey, Tarcenay et Trepot. Il perdit complétement les grandes châtellenies de Montfaucon et de Montrond et une partie de celles de Scey-le-Châtel et de Fertans. Le district de Besançon vint toucher le territoire d’Ornans par Mai- sières et par Foucherans. Le parlement de Dole, qui se sentait diminué par le démembrement des ressorts de Ve- soul, de Baume, d’Ornans et de Quingey, puisque les villages du nouveau district ne devaient plus ressortir qu’aü magis- trat de Besançon et à sa chambre de justice, avait fait de grands efforts pour qu'on ne sacrifât que le ressort de Quin- gey qui était le moindre de la province (2), La diminution du ressort d’Ornans fut la première atteinte que reçut l'impor- tance de son chef-lieu. Elle ne devait pas être la dernière : le voisinage de Besançon n’a pas cessé depuis de lui être préjudiciable. Ce triste évènement fut suivi, à bref délai, de la mort du roi Philippe IV. fl laissait un fils, âgé de deux ans à peine, sous la tutelle de sa mère Marie-Anne d'Autriche. « Cette » princesse étoit fort sage, dit l’abbé de Balerne G), et (1) Amagney, Amondans, Arcier, Cademène, Chalèze, Chalezeule, Clé- ron, Epeugney, Fertans, Foucherans, Gennes, la Grange-du-Sçay, les Granges-Vienney, l’Hopital-du-Grosbois, Maisières, Malbrans, Mamirolle, Mérey-sous-Montrond, Montfaucon, Montrond, Morre, Naisey, Nancray, Novillars, Roche, Rurey, Scey-en-Varais, Saône-le-Grand, Saône-le-Petit, Tarcenay, Thise, Trepot, Vaire, Villers-sous-Montrond. (2) V. J. CHiFFLET, loc. cit., t. V, p. 4, 31 et 32. (3) Ip., ibid., t. V, p. 75. : LÉ NN EEE > » — 307 — comme j'ai eu l'honneur de la servir assez longtemps, je puis dire que Dieu la préparoit de bonne heure à beaucoup souffrir : car au temps qu'elle n’avoit point de fils, l’in- fante Marie-Thérèse, sa belle-fille, qui étoit toujours héri- tière apparente du roi son père, avoit son parti au dedans du Palais, et la reine, sa belle-mère dont je parle, enduroit beaucoup : mais cela n’étoit que les avant-coureurs de ses grands maux qui suivirent le trépas du roi son époux, après l’avoir nommée régente et gouvernante de tous ses états, pendant la minorité du roi Charles IT son fils ». La reine Marie-Anne ayant informé le parlement de Dole de la mort de son royal époux, par lettre du 23 septembre 1665, on rendit au défunt les derniers honneurs dans l’église col- légiale de Notre-Dame « avec autant d'appareil que de dou- leur (1) ». () In., ibid., p. 84. 508 = CHAPITRE HUITIÈME Charles IT (1665-74). — Invasion des Pays-Bas (1667). — Négociations avec les Suisses. — Première conquête (1668). — Mauvais état du château. — Préparatifs de défense. — Intervention de Waiteville et capitulation. — - Traité d’Aix-la-Chapelle. — Le prince d’Aremberg (1668-71). — Abus de pouvoir. — Quiñones (1671-73). — Coalition des villes (1672). — Arresta- tion du mayeur Jean Martin. — Les troupes étrangères. — Manifeste de Listenois (1673). — Ses lettres aux villes. — Alveyda (1673-74). — Deu- xième conquête (1674). — Prise du château par Luxembourg. Dès que Philippe IV fut mort, «€ on jugea en France qu’il étoit temps de remuer les droits de la reine sur le duché de Brabant et autres pièces aux Pays-Bas () ». Le feu roi d’Es- pagne avait négligé de faire renoncer Marie-Thérèse à ses prétentions sur le Brabant. Il avait, d'autre part, complète- ment oublié de lui payer sa dot. Louis XIV somma la ré- gente d'assurer à la reine de France, outre sa part de l'héritage paternel, une concession territoriale, telle que celle de la Franche-Comté et d’une partie des Pays-Bas espagnols. Dans l’émotion que lui causa cette mise en demeure, le cabinet de Madrid parut d’abord vouloir recou- rir à une cote mal taillée et sacrifier, à l'intégrité de la Belgique, une province dont elle était séparée par les der- nières acquisitions de l’ennemi et, par elle-même, difficile à garder. Du moins, les Franc-Comtois purent-ils l’en accuser, avec quelque apparence de raison, puisqu'il ne prit aucune disposition pour les aider à se défendre. Les circonstances parurent assez graves pour motiver la réunion des états, qui s’assemblèrent, en janvier 1666, sous la présidence du mar- quis d’Yenne. En retour de leur serment de fidélité au roi d’Espagne, les membres des trois ordres reçurent l’assu- rance du maintien du pays en ses droits, libertés et fran- (AT GHIFELET, loc. cit, t, NV, p. 61. : | SET EL LS db PPT PE EL Tourism # 1g Pan HA — 309 — chises ; et ce fut tout ! « L'hiver de 1666-67, qui précéda la rupture entre les deux couronnes, fut tout de discours sur les desseins que les princes formoient et sur le remuement de leurs armes (!) ». Enfin, le 8 mai 1667, Louis XIV signifia à la régente d’Espagne sa résolution d’envahir les Pays-Bas. Le même jour, son ministre Lionne remettait à son ambas- sadeur, sous le nom de traité des droits de la reine, un manifeste aux puissances européennes, qui revendiquait, avec la souveraineté du Brabant, de Malines, d'Anvers, de la haute Gueldre, de Namur, du Limbourg, du Hainaut, de VArtois, du Cambrésis et du Luxembourg, « le tiers du comité de Bourgogne, régi par une loi qui admettait le par- tage entre les enfants ». Le roi de France ne tarda pas à, entrer dans les Pays-Bas avec de grandes forces et à y con- quérir « en cinq mois au plus de belles et bonnes villes, dont les plus importantes se rendirent, persuadées que ce seroit pour toujours et qu'elles ne seroient plus le jouet et le théâtre des campagnes entre l'Espagne et la France (2) ». Pendant ce temps, Louis XIV avait recours à tous les moyens pour amuser le gouvernement de Dole. Son rési- dent en Suisse, le sieur Moulier, réussit à faige croire aux parlementaires qu'il était en son pouvoir de leur faciliter un (Din, 4bid:, D. 8%. (2) Ip., tbid., p. 88. — « Le maréchal d’Aumont, avec un corps séparé, se coula le long de la rivière de la Lise et passa au fond de la comté de Flandres, où il prit en moins de rien les villes de Berghes, Saint-Vinoc et Furnes, et le fort Saint-François qui est entre deux, à même temps que le roi de France ayant laissé le Brabant et la frontière rebroussa pour aller investir Tournay... Cette ville dura peu et les bourgeois se rendirent aussi bien que ceux de Douay, et la riche ville de Lille qui fut plus fortement attaquée, mais qui obligea aussi le comte de Brouay, son gouverneur, de capituler au bout de quelques jours. Le fort de Scarpes, voisin de là, fut aussi pris : de même facilité l'ennemi prit Courtrai et sa citadelle; puis enfin Audenarde, et Alost, cette-ci éloignée seulement de cinq lieues de Bruxelles. La seule ville de Terremonde fut celle qui résista honorable- ment et qui fut cause que le roi de France alla s'engager devant Lille. » (D 1bid., p. 87.et 88). — 310 — accommodement avec la France et à leur faire abandonner les négociations que don Jean de Watteville (1), délégué du marquis d’Yenne, avec l’approbation du conseil d'état, était en train de poursuivre auprès des treize cantons. L'abbé de Baume avait le projet de faire de la Franche-Comté un qua- torzième canton, et il y serait arrivé, s’il avait pu compter aux magnifiques seigneurs une somme de quatre cent mille francs. Mais ses ennemis dans le parlement, et ils étaient nombreux, mettant à profit sa fâcheuse réputation, firent malheureusement prévaloir l’idée que tout ce qu'il avait négo- cié était « invention d’avoir argent (2) ». Ce fut en vain que quelques bons esprits s’efforcèrent d'établir qu’on regretterait de n'avoir pas donné la somme demandée, si les Français venaient à surprendre la province, parce qu’alors « au lieu de quatre cent mille francs, il faudroit trouver quatre millions (3) ». Le roi de France ne se contenta pas de trom- per la Franche-Comté et de l’entretenir dans une fausse sé- curité : 1l résolut de l’attaquer en plein hiver, comptant sur les difficultés que la neige apporterait à la réunion des trou- pes et des milices du pays, ainsi qu'à ses communications avec la Suisse, dont il craignait toujours un retour, avec l'Allemagne et l'Italie qui auraient pu lui envoyer des se- cours. Si grand était le souvenir que la valeur des habitants, leur fidélité à leurs souverains et leur attachement à la mai- son d’Autriche-Bourgogne avait laissé dans lesprit des Français depuis la guerre de Trente-Ans! Le premier avis que les parlementaires de Dole eurent du danger qui menaçait le pays, leur vint de Besançon. Le ma- gistrat cle la cité avait été informé de Paris, par lettres datées du 20 janvier 1668, « qu'on s’amusoit à tort à écouter les tnt (1) Jean-Chrétien de Watteville, né à Besançon vers 1613, appartenait à une famille bernoise réfugiée dans cette ville à l’époque de la Réforme. Il avait conservé des relations au delà du Jura. (2) J. CarreLer, loc. cit., p. 97. (3) Ip., ibid., p. 98. — 311 — François, que déjà vint-six pièces de canon tiroient par la Seine sur Auxerre, que le dessein étoit sur Besançon et Sa- lins, qu'il n’y avoit qu’à essuyer la furie françoise, car on ne s’y arrêteroit pas longtemps (D ». En effet, la première con- quête de la Franche-Comté ne dura que quatorze jours. L'état d'abandon dans lequel le conseil d'Espagne avait laissé les défenses de la province, et les divisions qui annulaient à l’avance ses moyens de résistance, avaient plus fait pour Louis XIV que les armes de ses soldats. Parti de Saint- Germain le 2 février, il devait y rentrer le 24, besogne faite. Pesmes, Rochefort et Bletterans avaient été enlevés le 3 et le 4; Salins avait été surpris, le 6, par le duc de Luxem- bourg @), Besançon avait ouvert ses portes, le 7, au prince de Condé ; Dole, investi, le 8, par le prince,-s’était rendu le 13 au soir. Que pouvaient faire après cela les autres places ? Nozeroy et Pontarlier avaient été pris d'assaut. Pendant que le roi de France se rendait de Dole à Gray, qui devait capi- tuler le 19, il apprenait la reddition des châteaux de Joux, de Sainte-Anne et d’Ornans. Le château d’Ornans était commandé par Charles de Champagne (3). La place étaitidifficile à défendre. Elle n’avait d'autre dehors « qu'une demy-lune devant la porte princi- pale, qui n’estoit ny achevée, ny fermée, ny remplie et mesme désavantageuse en cest estat ». Devant cet ou- vrage, € il y avoit plusieurs jardins fermés de murs secs, où les ennemys se pouvoient loger ;... le fossé estoit presque tout rempli, particulièrement à l’endroict du pont, et ce ———————— (Ain: «bid., p. 99. (2) Le marquis d’Yenne avait avis du danger que courait Salins, autour duquel il n’y avait pas assez de troupes pour empêcher l'ennemi d’y entrer. Aussi avait-il donné à M. de Chassagne d’Ornans (Nicolas de Chassagne, mayeur en 1669) l’ordre d’y marcher sans retard et de nuit s’il le fallait, (Arch. d'Ornans.) + . Seigneur du dit lieu, de Nenon, ete., capitaine-châtelain de 1660 à — 312 — tant des ruynes de la muraille... que du bois et ronces qui y avoient crus ;.. le pont levis ne pouvoit se fermer ;.. on ne pouvoit abaisser la grille (herse), parce qu’elle ne valoit plus rien et estoit embarrassée dans du beston. La muraille qui faisoit le front de la place n’estoit point terrassée,.… tout le circuit du roc estoit sans parapet, quoi qu'il soit commandé à portée de mousquets ». Enfin, Cles fontaines estant de- hors de la place et assez éloingnées, il n’y avait pas une cisterne en estat, ni aulcun moulin à bras ». Le pauvre châtelain et le magistrat d'Ornans avaient vainement fait «tou- tes les poursuittes » auprès du marquis d’Venne et de la cour « pour procurer qne le chasteau fut mis en estat de quelque deffence ». Ils n'avaient à leur disposition qu’une seule pièce de canon « appartenante à la ville, laquelle pouvoit porter cinq ou six livres de balles, tout absolument desmontée et à terre, seulement, envyron vingt libvres de poudre ». Les défenseurs manquaient aussi : € aulcun soldat, seulement les habitans du chasteau, quelques bourgeois de la ville, très-peu de retrahans, mal armez et mal muniz, nonobstant les diligences et contraintes (1) ». Le 11 février, le marquis d'Yenne écrivait à Charles de Champagne : « Si vous êtes attaqué aussitôt que vous le dictes, je n’ai aucun moven de vous secourir. Gardez à tout événement vostre bon zèle pour le service du roi. Ni Joux, ni Sainte-Anne ne sont en- core attaqués. Si l’on y vient, nous sommes en estat de nous y bien défendre (2) ». On sait comment Venne défendit Joux ! Abandonné à ses seules ressources, Charles de Champa- gne s'était multiplié. Il avait fait, « en toute diligence et par corvées, un peu curer le fossé, plafonner la tour en haut... fermer le pont-levis », abattre des noyers pour masquer, (1) Arch. d'Ornans, Response briefve du sr de Champaigne aux ar- hicles contenus dans la lettre à luy escripte par MM. de Simon, de Coxie et de Vaes. (2) Arch. d’'Ornans. RER T Te ASS PRE PIN PM US RO UOTE UE MP LE UNIES DETTE — 313 — des accès, l’intérieur de la place, « commencer des ou- vrages... pour fermer et deffendre la demye-lune ». Il était aidé, dans ces travaux, par le père Laurent Perrinot, « pré- dicateur de la ville d’Ornans », qui « estoit resté dans la place par ordre du marquis d’Yenne à ce subject ». Puis il avança deux cents francs à la ville pour acheter de la poudre en Suisse, d’où l’on en rapporta environ « six-vingt libvres ». Mais il échoua dans ses efforts pour augmenter le nombre des défenseurs. Pourvu d’une commission d’Venne (1) pour lever, à ses frais, une compagnie de cinquante hommes, il ne put les réunir « à cause de la briefveté du temps et que peu de gens vouloient s'engager, le peuple demourant chez luy à la garde de son bestail, persuadé qu’il estoit assuré de la vie et de n’estre point prisonnier ny pillé en ne fesant point de deffense @); d’aultres se retiroient dans des roches et d’aultres dans des lieux où on disoit y avoir saulvegarde de France (3) », C’est dans cette triste situation qu’il eut à se défendre des intrigues de Jean de Waiteville qui, ayant échoué dans ses négociations auprès des cantons suisses, commençait, comme le marquis de Laubespin et d’autres, à prècher l'impossibilité de la résistance. Cet audacieux aventurier venait d'obtenir du sieur de Fallerans (), capitaine de Sainte-Anne, jeune homme sans expérience, la reddition de la place importante dont on lui avait confié la défense. « De là, dit J. Chifflet, 1l passa à Or- nans, le 16 du mois de février, et il trouva que le sieur de Champagne, capitaine du chasteau, estoit fortement solli- cité par une troupe de François de leur livrer la place. Ce gentilhomme remit tous les intérêts entre ses mains, tellement que le père Laurent Perrinot, carme déchaussé, homme d'esprit, qui y étoit, alla et vint, voire coucha la (1) Quand il passa par Ornans pour se rendre au château de Joux. (2) Le peuple des campagnes à été le même à toutes les époques. (3) Arch. d'Ornans, Response briefve, etc. (4) Ferdinand de Fallerans, dit de Visemal, seigneur de Frontenay. — 314 — capitulation (1) ». La vérité est que le magistrat avait, à l'insu du capitaine-châtelain, donné « procuration à deux commis (le père Laurent Perrinot et Jean Martin, docteur- ès-droits) @), pour aller traitter et capituler avec l’ennemi, ce que les dits commis exécutèrent à l’entrée de la ville tant pour icelle que pour les personnes et bien qu’elle avoit aud. chasteau, ensuitte de quoy les ennemys furent receus - et logés en lad. ville (3) ». Les Français, sous les ordres de M. de Castelgelon, vinrent alors sommer le château et menacer ses défenseurs « qui ne se retireroient pas chez eux de brusler leurs maisons et confisquer leurs biens ». Les défenseurs « résolurent de ne pas s’opiniâtrer dans un lieu où (tout estant perdu dans la province) l’on ne pouvait faire qu’une très faible résistance (4 ». Charles de Champagne, contraint de se retirer, céda la place à M. de Ferroz, qui commanda dès lors au nom du roi de France. Trois mois après, le traité d’Aix-la-Chapelle restitua la Franche-Comté à l'Espagne. Aux termes de l’article 5°, le roi de France devait, aussitôt après la publication de la paix, retirer ses troupes des garnisons de toutes les places, villes, châteaux et forts du comté de Bourgogne, et restituer réel- lement, effectivement, et de bonne foi à Sa Majesté Catho- tique toute la dite Comté, sans y rien réserver, ni retenir. « Cette publication de la paix fut adroitement cachée par les François en ce pays, et studieusement différée à Paris jus- ques au 29 du mois de mai, tellement qu'ajoutant trois ou quatre jours, le roi de France eut par deçà un mois tout entier d'entreprendre encore beaucoup de choses désagréa- bles (5) ». Les places de guerre furent démantelées et tout le (1) J. CarrFLer, loc. cit, p. 175 et 176. (2) Mayeur en 1658, 1662 et 1672. (3) Arch. d'Ornans, Response briefve, etc. (4) Archives d'Ornans, Remontrances de Charles de Champagne à Son Excellence (le price d’Aremberg), 1669. (5) J. CHIFFLET, loc. il., p. 273. {] — 315 — canon dirigé sur la France. C'était une violation manifeste des capitulations de la plupart d’entre elles. On ne se con- tenta pas de prendre notre arüllerie et l’on y ajouta toutes les armes défensives qui se rencontrèrent dans les arse- naux (1). Par un véritable raffinement de méchanceté, le gouverneur de Gadagne, le marquis de Noisy, et l’intendant Le Pelletier entreprirent même de perdre les sources salées de Salins, qui sont une des plus grandes richesses natu- relles du pays ; mais ils échouèrent dans leurs tentatives (2). Aux premiers bruits de guerre, le magistrat d’Ornans avait fait transporter à Besançon le trésor de l’église, les titres de la ville et la châsse de Notre-Dame des Malades, qui furent dèposés à l’abbaye de Saint-Vincent. Après le départ des Français, qu'ils fétèrent, d’ailleurs, par des réjouissances publiques, les habitants pensèrent à les ramener dans leur ville. Le 13 juin, le conseil décida qu’on ferait une proces- sion générale à Besançon pour en rapporter les reliquaires et la châsse de Notre-Dame et députa un des échevins à l'archevêque Antoine-Pierre de Grammont qui approuva ce dessein. « Dans la journée du 21 juin 1668, la procession composée des habitants d’Ornans et de onze villages voi- sins (3) se mit en marche pour la ville métropolitaine. Tous les bourgeois avaient reçu l’ordre d’y envoyer au moins une personne de chaque maison, « particulièrement le chef d'hostel de chascune ». Arrivé à Besançon, le cortège fut reçu par les délégués de Ia ville. Le vin d'honneur fut en- voyé au mayeur d'Ornans par le sieur de Septifontaines. Le lendemain, dès le matin, la procession s’organisa dans (1) J. CHIFFLET, ibid., p. 275-81. (2) V. Ip., ibid., p. 202 et suiv. (3) Mongesoye, Vuillafans, Scey, Cléron, Vésigneux, Chantrans, Villers, Tarcenay, Trepot. Les villages de Mouthier, Lods et Saint-Hippolyte se sont excusés. Le magistrat d'Ornaris, dans ses lettres d'invitation, s'engageait à payer un quart d’écu par tête pour faire « diner honorablement les ecclé- siastiques étrangers qui viendront à la procession ». — 316 — l’église des bénédictins de Saint-Vincent, où se trouvaient les reliquaires. Le confanon était porté par Georges Jobard, et la croix par frère Antoine, ermite de Saint-Roch. On voyait figurer « les sergents en manteaux ornés de rubans ». Le clergé paroissial et les familiers portaient les chapes et grands manteaux fournis par les bénédictins de Saint-Vin- cent. Les musiciens de Besançon accompagnaient le cor- tège (1), qui se rendit en grande pompe à l’église Saint- Etienne. Grâce à l'intervention du chanoine Perrinot, on avait obtenu la permission de célébrer la messe solennelle dans la chapelle du Saint-Suaire, € pour donner à tout le peuple une entière consolation et satisfaction ». L'image miraculeuse de Notre-Dame de Montaigu fut déposée sur l'autel pendant le saint Sacrifice, et entourée de « huit flam- beaux de cire blanche. »... Après la messe, la procession se remit en route pour Ornans (2) ». Le départ des Français fut suivi de la retraite du marquis d’Yenne, de Jean de Watteville et du maître des requêtes Augustin Nicolas à la cour de France et de celle du comte de Saint-Amour à LyonG). Le marquis de Laubespin et ceux qui avaient suivi son exemple furent expulsés comme trai- ires à leur pays. Le peuple de Dole, que la faiblesse du parlement avait indigné, se souleva contre lui et pilla les maisons de plusieurs conseillers (4). Des chansons, des li- belles diffamatoires et des manifestes furent publiés contre la cour (5). Des séditions éclatèrent dans les villes de Salins et de Gray et le sang y coula (6). Il était temps de mettre un terme à ces désordres; mais le marquis de Castel-Rodrigo (4) On donna 35 francs aux musiciens qui avaient joué pendant la pro- cession., et 4 fr. et demi à l’organiste de Saint-Etienne. : (2) V. J. M. Sucuer, Notre-Dame des Malades, p. 28 et 29; — et Dél. du Cons. de 1668, 13, 18 et 25 juin. (3) :V. J: CHIFFLET, loc. cit., p. 202 et suiv. AND bi AVI Aeh tr NE bide line Er chere ( (5 (6) V. In., ibid., liv. ILE, ch. V. — 317 — y pourvut par une faute en confiant le gouvernement à un étranger, le prince d’Aremberg (1). Originaire des Pays-Bas, mais possédant de grands biens dans nos montagnes comme héritier de la maison de Châlon, le prince avait été natura- lisé franc-comtois, mais cela ne suffisait pas. La noblesse avait, à l’avance, protesté contre ce choix dans une requête en espagnol adressée à la reine par les marquis de Meximieux et de Conflans. [l fut, néanmoins, bien reçu, et son entrée à Besançon, le 5 août 1668, fut une véritable ovation. On de- vait bientôt en être aux regrets. Il arrivait accompagné du baron de Lisola, libelliste virulent et politique brouillon, dont l'influence sur lui fut déplorable. La première nouvelle de l’écroulement subit d’une souveraineté que lon croyait protégée par ses alliances, avait été un coup de foudre pour la cour de Madrid. La consternation qu’elle avait causée fit bientôt place à un sentiment plus funeste encore et que la province n’avait pas mérité ; on accusa la noblesse de trahi- son, le parlement de timidité et le clergé d’indifférence. La Franche-Comté était devenue suspecte à l'Espagne et aux Pays-Bas, et lé prince d’Aremberg y apportait les préven- tions les plus défavorables. Son premier soin fut de suspendre le parlement de Dole et de le remplacer par une chambre souveraine de justice provisionnelle, composée de six magistrats venus des Pays- Bas, qu'il installa dans l’hôtel consistorial de Besançon, en attendant qu’il y logeât le parlement tout entier. Il demanda, en même temps, à la province trois mille francs par jour pour l'entretien des troupes étrangères, et continua, à ses frais, les travaux militaires commencés par Vauban. Les commis des états souscrivirent d’abord, par patriotisme, à ces exigences financières, mais ne tardèrent pas à leur faire une opposition systématique que rien ne put vaincre. La si- (1) Philippe-François, prince et duc d'Aremberg, d’Arschot et de Croy, prince du Saint-Empire, grand d'Espagne, chevalier de la Toison d’Or. — 318 — tuation fut aggravée par l’arrivée de trois commissaires des Pays-Bas qui venaient instruire contre les prétendues trahi- sons de la cour et des magistrats des villes. C’étaient Ignace Simon, président du conseil provincial d'Artois, Albert de Coxie, conseiller et maître des requêtes au grand conseil de Malines, et Jean-Libert Vaes, fiscal du conseil: provincial de Flandres. Leurs investigations, qui s’accompa- gnaient d’atteintes sans nombre aux franchises générales de la province et aux libertés particulières des villes et des bourgs, aboutirent après trois ans (le 2 mai 1671) à la con- damnation du marquis d’Yenne et de Jean de Watteville. Les terres de l’un et de l’autre furent mises sous le séques- tre (1) et leurs revenus attribués au domaine. La conduite de l’ancien gouverneur au château de Joux et celle de l’abbé de Baume à Ornans n’admettaient aucune excuse. En était- il de même de celle des capitaines-châtelains et des malheu- reux bourgeois des villes et bourgs que la couronne avait abandonnés à leurs seules ressources ? Plus d’un fut mo- lesté et eut à souffrir dans sa personne et dans ses biens : le pauvre Charles de Champagne fut du nombre des châte- lains disgraciés, et cependant il n'avait pas, ce semble, grand pèine à se justifier : les moyens lui avaient manqué encore plus que les hommes. La conduite des Espagnols et des Flamands à l’égard des Franc-Comtois fut non seulement fort injuste, mais encore d’une maladresse insigne : une désaffection à peu près universelle ne tarda pas à s’ensuivre et nous en verrons bientôt les effets. Pendant trois mois, la commission des dix-huit de l’état (1) Les biens du premier « consistoient en plusieurs belles terres, dont deux à savoir : Baujeu et Saint-Loup venoient de son partage avec le comte de Saint-Amour, son frère, et ses sœurs, et en d’autres, comme La Chaux, Crèvecœur, et en un mot en tous les biens de la maison de Poupet. Pour Don Jean de Watteville, il n’avoit que son abbaye de Baume et la terre d'Usie, qui étoit son patrimoine ». (J. CHIFFLET, Loc. cit., p. 514 et 515. — Voir encore le ch. xx1v du liv. IV.) I — 319 — avait lutté contre la tyrannie de d’Aremberg. Vers le milieu d'octobre, la mesure était comble : elle députa trois de ses membres au conseil de la régente pour lui exposer les griefs de la province et lui suggérer les mesures qu'il aurait été convenable de prendre. Ces délégués étaient : Edme de Ma- renches, chanoine de la métropole, pour le clergé; Claude de Vaudrey, sieur de Béveuges, pour la noblesse ; et Jean Bonnefoy, avocat, pour le tiers-état. La requête qu'ils pré- sentèrent, en novembre 1668, à la mère de Charles IF, aussi noble de style que généreuse de sentiments (l), ne reçut qu’une réponse évasive. Les procédés arbitraires du prince d’Aremberg continuèrent. Aux refus de concours des repré- sentants légitimes du pays, vinrent se Joindre ceux des mu- nicipalités, en matière de contributions, et les poursuites dirigées contre leurs premiers magistrats ne les firent pas céder. La situation était tellement tendue, au commence- ment de l’année 1671, que la régente crut ne pouvoir apaiser les esprits qu’en relevant le gouverneur flamand de ses fonctions et en rétablissant le parlement de Dole (15 mars). Le gouvernement de la Franche-Comté fut commis par elle à don Jeronimo Quiñones, vétéran des armées espagnoles (2). Le premier en date des gouverneurs espagnols de la pro- vince avait été commissionné le 4 février 1671. Il fut nommé, le 20 avril, mestre de camp général des gens de guerre au comté de Bourgogne pour deux ans. Ces gens de guerre étaient des forces étrangères levées en Allemagne et en Italie qu’en violation des privilèges du pays, la cour de Madrid y introduisait pour les y faire subsister à ses dé- pens. Quiñones s’efforça d’abord de gouverner avec le concours de la commission permanente des états ; mais le gouverneur (1) On peut la lire dans J. CHIFFLET, loc. cit., p. 427 et 43%. (2) Jeronimo Benaventa de Quiñones, gentilhomme castillan, chevalier de Saint-Jacques, du conseil suprême de guerre. — 320 — général, comte de Monterey (1), blâma ses ménagements et le contraignit à s'associer à une politique néfaste, dont l’ob- jet était de réduire la Franche-Comté à la misérable situa- tion du royaume de Naples, du Milanais et des Flandres. Bientôt effrayés par l’énormité des taxes perçues pour l'entretien d’odieux mercenaires, les « dix-huit députés de : l’état » refusèrent la contribution de trois mille francs par jour que l’on exigeait de ce chef. « Ils justifièrent leur senti- ment par celui des villes auquelles il (le gouverneur) leur permit d'écrire à ce sujet. La forme de leur réponse fut différente ; car toutes ayant désir de s’assembler, elles ne convinrent pas en la manière de la satisfaction qu’on pré- tendoit d'elles. C’est pourquoi Dole écrivit qu’elle envoyeroit commis si l’on faisoit assemblée des autres villes. Ornans envoya déclaration des villages mêmes de son ressort sur l’impossibilité de faire plus que ce qui étoit proposé par l’état ; d’autres envoyèrent les députés pour faire leurs com- missions de bouche. Tellement que la résolution même de la somme de 2,000 francs par jour demeura sans être conclue, selon l’intention couverte des villes, qui étoit qu’on les as- semblôt (2) ». Les Dix-huit finirent par obtenir la convocation de leurs mayeurs pour le 1% mai 1672. L'assemblée les confirma dans la résolution qu'ils avaient déjà prise de re- fuser de contribuer pour plus de deux mille francs par jour, pendant le reste de l’année. Cette résolution, sigmifiée, le 3 mai, au gouverneur, fut renouvelée le 28 du même mois. Elle ne tarda pas à provoquer, de la part de Quiñones, une série de violences qui ne put faire fléchir n1 « l’état », ni les villes. Besançon s'étant distingué par l’opinâireté de la résistance, le gouverneur rétablit sa résidence à Gray. Les villes «s'étant engagées par serment à ne rien contri- (1) Domingo de Zuniga y Fonseca, comte de Monterey y Fuenies, mar- quis de Tarracona, membre du conseil d'état, gentilhomme de la chambre. (2) J. CHIFFLET, loc. cit., t. VI, p. 59 et GO. — 321 — buer désormais » et ayant reçu, à cet égard, l’assentiment des autres localités importantes et des prévôtés, il fit forcer d'autorité la maison du mayeur de Vesoul, dont les énergi- ques protestations lui avaient déplu, et conduire, à la cita- delle de Besançon, le mayeur d’Ornans, Jean Martin (1), et autre député de la ville, Jean-Baptiste Clément (2), qui se rendaient à la cité, sur l'invitation des Dix-huit. Jean Martin était accusé d’avoir tenu divers discours « tant en plusieurs villes de la province que dans les villages de son ressort, où il avoit été pour les divertir de payer leurs quottes pour la subsistance des trouppes, ce qui remuoit fort à un soulève- ment des peuples (3) ». « On délivra d’abord Clément, beau- frère de Martin, mais ce fut pour rendre l’action plus odieuse, car il raconta comme quoi le mayeur n'ayant pas été pro- posé pour venir à Besançon, le comte de Grammont l’avoit fort sollicité d'y venir @), et de faire changer la résolution, afin de le faire tomber dans les pièges, et le faire saisir en chemin 6), le mayeur l’avoit fait, mais non sans défiance, disant que sans doute on le vouloit prendre, et qu'il valoit _ mieux qu’on le saisit hors de la ville d’Ornans pour éviter toute émotion (6) ». Le conseil d’Ornans adressa à Quiñones une requête, où il relatait les méfaits du terce de Grammoni ; « la cité de Besançon envoya visiter dans la citadelle même le maire d’Ornans, et les dix-huit députés de l’état ne vou- lurent traiter de rien qu’on ne l’eut mis en liberté. Le gou- verneur promit qu'il le feroit de là à peu de jours. Le maire fit difficulté de sortir, désirant savoir pourquoi on l’avoit saisi, car, si C’étoit, disoit-il, pour n'avoir pas voulu payer sur les ordres du gouverneur, il feroit comme devant, ne (1) Docteur-és-droits, mayeur en 1658, 62 et 72. (2) Docteur-ès-droits, lors conseiller-juré, qui fut mayeur en 1674, (3) Arch. du Doubs, Recés des Etats. ) Il était cantonné à Ornans, où ses soldats se conduisaient fort mal. (5) Par son sergent-major, espagnol de nation ; ce qui fut fait. (6) J. CHiFFLeT, loc. cit., t. VI, p. 176. 21 — 39292 — pouvant préjudicier à toute la province (1) ». Belles et nobles paroles qui n’empêchèrent pas qu’on le relächât ! Cependant, les affaires allaient de mal en pire : les soldats, répartis dans les bailliages, y vivaient aux dépens des habi- tants. À Gray, 1ls sont « logés à discrétion chez ceux du ma- gistrat (2) ». Les députés des villes s’assemblent à Besançon, | le gouverneur veut s’y opposer, mais la cité leur accorde sa protection malgré lui (22 novembre 1672) (3). Quiñones, qui est revenu à Besançon, ne s’y croit plus en sûreté et parle de se retirer à Ornans (à) avec les soldats du roi qui occupent la cité. « Les quatre compagnies du magistrat » lui souhai- tent bon voyage (24). Il se décide à rester pour maintenir l’ordre et finit par composer avec les gouverneurs, que sa douceur a gagnés (25). La province ne fut délivrée des troupes étrangères que par leur rappel sur le Rhin, lors de la rupture entre l’Empire et la France en 1673. Maladroit avec la bourgeoisie, Quiñones le fut plus encore avec la noblesse que sa morgue castillane indisposait contre lui. Un partisan secret de la France, le marquis de Listenois, crut pouvoir mettre à profit le mauvais vouloir général et leva, contre le gouverneur espagnol, l’étendard de la ré- volte. Il ne devait pas tarder à apprendre que si les ma- ximes et les intérêts de la cour de France avaient fait des prosélytes dans les trois ordres, la grande masse de la popu- lation était restée fidèle aux traditions de ses pères. Le 13 février 1673, Listenois publiait, tant en son nom qu'au nom de la noblesse du bailliage d’Aval, un manifeste où il cherchait à justifier une prise d'armes de ses gentils- hommes, en invoquant l'intérêt de la province. Deux jours après, il adressait, aux communautés de son bailliage, un ordre de prendre les armes, de se tenir sur leurs gardes et (1) J. CHIFFLET, ibid., p. 171. (2) Ip., ibid., p. 209. (3) V. Ip., ibid. (4) Il fallait qu’il füt bien aux abois! — 3923 — de charger les troupes étrangères, cause première des injustes impositions du pays, déclarant traitres à la patrie ceux qui ne se conformeraient pas à son ordre et promet- tant aux autres la garantie des villes et celle des quatre mille hommes à la tête desquels il se trouvait (1). Dès le lendemain, Quiñones sommait, au nom du roi d'Espagne, Listenois et ses complices de se séparer sous peine d’être tenus pour séditieux et poursuivis comme tels. La confrérie de Saint-Georges se réunissait, le 25, pour protester contre leur trahison et essayer de les ramener dans la voie du de- voir (2). Enfin, les Dix-huit de l’état et les députés des villes, assemblés à Besancon, jurèrent de tenter tous leurs efforts pour conserver la province à la couronne d’Espagne. Cette levée de boucliers se termina misérablement à Saint-Lo- thain, où le marquis se laissa surprendre par Lacuzon et le colonel Massiet. Sur 300 hommes qu’il commandait ce jour- là, 200 furent tués presque sans s’être défendus ; une cen- _taine de paysans furent graciés à la condition de servir le roi d'Espagne sous les ordres de Lacuzon. Listenois se retira en déroute, avec 25 chevaux, sur le château de la Chaux- de-Crotenay, propriété du marquis d’Yenne (3). Retiré en France et ne pouvant se résigner à l’abandon de sa folle entreprise, Listenois adressa encore aux villes des lettres qui n’eurent pas plus d'effet que son mani- feste 4. On peut lire, dans les Mémoires de J. Chifflet, l’ac- cueil que reçut la lettre adressée à Salins : elle fut envoyée, par le magistrat, au gouverneur, avec une protestation de fidélité 6). Le 11 avril, Étienne Perrinot et Jean Martin apportaient à Quiñones l'original de celle qu'avait reçue Or- nans, qu'ils représentaient à l’assemblée des villes. Par (A) V. J. CHiFFLET, loc. cit., t. VI, p. 263 à 265 et 267. (2) V. In., tbid., p. 271 à 278. (3) V. Ip., ibid., p. 269 à 278. (4) V. Ip., ibid., p. 294 à 301. (5) V. In., ibid., p: 297-9,8. — 3924 — cette lettre, Listenois voulait faire entendre qu'Ornans « avoit été de concert avec lui sur ce qu’il avoit entrepris, et qu'il ne tenoit qu'à lui d’entrer en la province avec des troupes françoises, mais qu'il ne lavoit pas voulu, et qu'il avoit neuf cents chevaux de ses parents et amis. Cette ville en fit si peu de cas qu’au contraire elle s’en offensa, car elle affirma ne lui avoir jamais rien promis (1) ». On se demande, d’ailleurs, comment le champion avéré du féodalisme franc- comtois a pu se faire un instant l'illusion qu’il obtiendrait, contre son pays et ses institutions, le concours des villes, et particulièrement de celle d’Ornans, sa voisine, payée depuis longtemps pour connaître les pensées secrètes du seigneur de Vuillafans-le-Neuf. Sur ces entrefaites, Quiñones était remplacé par don Fran- cisco Gonzalez d’Alveyda (2). C'était un choix encore plus déplorable que le précédent. « Ce nouveau gouverneur étoit en effet un vieillard d’environ quatre-vingts ans, homme maigre, la barbe pointue, et à qui la perruque étoit avan- tageuse, pour ne paroiître pas du tout décrépit, attendu que plusieurs dents lui manquoient déjà. Sa mémoire fut recon- nue pour débile incontinent après, et si le choix et ensuite l'envoi de sa personne furent trouvés étranges, pour la même raison, on approuva la maxime de lui avoir donné des conseillers, qui étoient des ministres venus des Flan- dres, parmi lesquels il y en avoit de jeunes (3) ». Ce malheu- reux vieillard semblait n'être venu en Franche-Comté que pour voir les Français conquérir le pays pour la deuxième fois. [l déploya, dès son arrivée, une activité peu en rapport avec son grand âge. Après avoir député chez les Suisses, pour obtenir des troupes auxiliaires, et en Italie « pour moyenner le transmarchement des Ttaliens », il entreprit de (1) V. J. CHIFFLET, ibid., p. 317. (2) Membre du conseil de guerre de Sa Majesté Catholique, sergent- général de bataille, grand-bailli des villes, château et pays de Terremonde. (3) V. J. CHiFFLET, loc. cit., t. VI, p. 333 et 334. fe Eu — 325 — visiter les villes de la province. Mais, servile exécuteur des volontés du gouverneur-général Monterey, 1l aurait achevé d’aliéner le pays franc-comtois à l'Espagne, si les Français lui en avaient donné le temps. Vers la fin de septembre 1673, il était manifeste pour tout le monde que Louis XIV méditait une nouvelle invasion de la Franche-Comté. Les troupes l’enserraient de toutes parts, du Bugey à l’Alsace, semblant n'attendre qu’un signal pour franchir les limites. Le 20, Alveyda convoqua les milices et, le 48 octobre, lança une proclamation annonçant la rupture entre la France et l'Espagne. Les Franc-Comtois se prépa- raient à la lutte suprême, avec plus de loyauté que d’espoir, lorsque la nouvelle de l’odieux massacre d’Arcey vint sou- lever lindignation publique et redonner à nos paysans un peu de cette haine qui les avait rendus héroïques pendant la guerre de Dix-Ans. Ceux du Lomont descendirent comme un torrent, sur le pays de Montbéliard, dont les habitants, _ religionnaires fanatiques, n'avaient cessé d’être les com- plices des Français fauteurs de l’hérésie. Mais les jours de la domination espagnole étaient désormais comptés. Le duc de Navailles, parti de Dijon le 11 février 1674, était le 12 à Pontailler et, le 13, passait la Saône à Broye-les-Pesmes, en face du colonel Massiet. Pesmes pris le 14, il se dirigea sur Gray, qui se défendit vigoureusement pendant cinq jours et capitula le 28. Vesoul, selon son habitude, se rendit sans résistance le 6 mars ; mais Luxeuil tint bon, et Liste- nois, qui s’en était imprudemment approché, ne put qu’en incendier les faubourgs. Vers le milieu de mars, la guerre fut transportée dans le bailliage d’Aval, et Lons-le-Saulnier, Orgelet, Poligny et Arbois tombèrent successivement au pouvoir des Français. I ne leur resta bientôt plus à prendre que Besançon, Dole et Salins. Le siège de Besançon dura vingt-sept jours et celui de Dole onze; il fallut dix-sept jours de siège et plus de 500 volées de canon pour réduire Salins, et Louis XIV y perdit un millier de soldats. L’héroïque ré- — 326 — sistance de Faucogney fut le dernier soupir de l’indépen- dance franc-comtoise expirante. ne Cest pendant le siège de Besançon que le duc de Luxem- bourg s’empara du château d’Ornans, voulant faire de la ville un centre de ravitaillement pour ses opérations dans les montagnes. Dès le 27 avril, Listenois, qui s'était jeté, avec ses partisans, dans la vallée de Ia Loue, était entré dans la ville dont la population S’était, en grande partie, réfugiée dans la forteresse ; mais il n'avait pu s’y maintenir. Le 4 mai, Luxembourg, quittant le camp devant Besançon, où Louis X[V était arrivé l’avant-veille, vint assiéger le château avec 800 maîtres, 600 dragons, 1,500 mousquetaires et du canon. [l s’en empara le lendemain, malgré l’énergique ré- sistance de ses défenseurs qui obtinrent les honneurs de la guerre. Le mayeur et les bourgeois sortirent casque en tête (1) et l'épée au côté, suivis des paysans du domaine et des rétrahans en armes. La capitulation portait expressé- ment que les fortifications seraient maintenues ; mais à peine le vainqueur était-il dans la place qu’il en ordonna le déman- tèlement. La demi-lune, à peine achevée, et les vieilles tours furent rasées, et la courtine renversée dans le fossé. Ainsi disparurent les murailles historiques, à l’abri desquelles avaient vécu les comtes palatins des xI1, XIrI° et xIv® siè- cles. Il ne resta que le vieux bourg assis sur sa terrasse rocheuse, d’où il domine encore le beau vallon qu'il a si longtemps défendu (2). (4) Ce casque des bourgeois était un objet d'envie pour les paysans des faubourgs, ceux de la Ville-Haute en particulier. Ils affectaient de le com- parer à une casserole ou coquelle, et, par dérision, appelaient les bour- geois les Coquelés. Par réciprocité, les bourgeois donnaient aux paysans le nom de Velais {villains), bien qu'ils fussent, comme eux. de condition franche. Ces deux injures étaient, il y a peu de temps encore, une cause fréquente de bataille entre les gamins de la ville. (2) Avec les murailles du château disparut l'office de capitaine-châtelain. Cet office avait été occupé successivement, depuis Pierre de Thoisy (1387), le premier des capitaines connus, par Euvrard Deniset, écuyer, gruyer de #04 A >| ne ne la Comté (1399) ; Thierry de Saint-Seine (1407) ; Aymé Darbo (1412); Es- tienne de Vaultravers (1426); Estienne de Chantrans (1449); Guillaume d'Espenoy (1464) ; Guillaume Alasse ou Aletz (1467) ; Besançon Philibert (1470) ; Othenin de Chassagne (1492) ; Henry de Saint-Mauris (1495, ; Jean de Chassagne (1499) ; Othenin de Chassagne 1507, 1508, 1513) ; Hugon de Chassagne (1526) ; Pierre Perrenot (1535) ; Jean d’Orsans, seigneur de Roset (1578-1592) ; Frédéric Perrenot de Champagney (1595) ; Maillet (1614) ; Jean d’Amondans (1615) ; Pierre Vernier (1622-1637) ; Renobert Chevroton (1646- 1647) ; Henri de Champagne (1648-1660) ; Charles de Champagne (1660- 1668) ; de Ferroz, capitaine français (1668); de Lassaux (1662); Lipanse (1673-1674). Li 00e CHAPITRE NEUVIÈME Ornans sous la domination espagnole. — Eglise Saint-Laurent. — Nou- velles chapelles extérieures. — Saint-Roch. — Eglise des Minimes. — Fondation des Ursulines. — Statuts du clergé paroissial. — Clergé et magistrat. — Droits et revenus curiaux. — Fabrique et luminaire. — Sonnerie. À la fin de la période espagnole, l’église paroissiale d’Or- nans n'avait pas tout à fait l’aspect qu’elle présente au- jourd’hui. Nous savons déjà que la tour du clocher n'avait alors que deux étages. Une des basses nefs, celle de gauche ou du Rosaire, était plus courte que celle de droite, dite de Granvelle, parce que sa dernière travée était occupée par une sacristie qui à été remplacée depuis par un petit bâti- ment hors d'œuvre (1). La reconstruction de cette église avait tellement appauvri la ville, malgré l’assistance pécu- niaire de la couronne et celle de la famille de Granvelle, qu’elle n’était même point pavée trente ans après son achè- vement. Au mois de mai 1685, le procureur de l’officialité de Besançon enjoignait aux habitants d’Ornans d’avoir à paver leur église « dans six mois à peine d’excommunica- tion ». [ls se mirent immédiatement en mesure de s’exécuter. On pava d’abord la grande nef et on la garnit de bancs « pour asseoir les femmes @) ». Le cimetière, qui entourait l’église, ne fut clos qu’en 1614, à la suite d’une visite de l’archevêque Ferdinand de Rye, qui trouva malséant que les chariots et les bestiaux passassent sur la terre sainte. Les chapelles avaient encore leurs anciens autels. Depuis quelques années seulement, le chœur avait reçu une partie de son ornementation actuelle. Le 5 août 1665, un sculp- (1) Nous verrons plus loin que la porte de cette sacristie faisait face à une porte semblable qui conduisait à la chapelle de Granvelle. (2) Délib. du Cons. de 1685, 6 et 20 mai et 20 juillet. A <— = 500 teur, du nom de Gauthier, s'était engagé, vis-à-vis du ma- gistrat, « à faire et parfaire », en trois ans, le maïître-autel, le retable, le tabernacle, les boiseries du chœur et les « formes » (stalles) « avec les images et ornemenz et à four- nir à cest eflect tous bois, ferremenz et ornemenz en des- pendans jusques aux sièges destinés pour les ecclésiastiques mesme la verniture du retable avec les figures, comme encore de dorer de fin or et poser tous ouvrages à ses fraiz (1) ». Le tout coûta cinq mille francs (2). Primitivement, les stalles devaient être au nombre de douze seulement, six de chaque côté. Gauthier en a réellement livré dix-huit, et le nombre en a été encore doublé plus tard @). Les pre- mières stalles n’occupèrent pas tout d’abord la place qu’elles ont aujourd'hui : elles s’arrêtèrent, comme les boiseries, «aux portes de la sacristie d’un costé et de la chapelle Granvelle d'autre ». Lorsqu’au commencement du siècle dernier, on voulut percer les portes des sacristies actuelles, il fallut déplacer ces stalles dans le sens de la nef. Tout, dans cette ornementation, est vraiment très remarquable, tant au point de vue du style qu’à celui de l'exécution artis- tique ; mais le retable et les stalles se recommandent plus particulièrement à l'attention des gens de goût. Le retable fut orné d’une belle copie du Martyre de Saint-Laurent du Titien due au pinceau du peintre bisontin Dangin (1667). D’autres beaux tableaux de l’époque sont : une Notre-Dame de Lépante; une charmante Nativité de la Vierge, dans un joli cadre Louis XIV ; et un très beau Christ sur la Croix. (1) Arch. d’Ornans. _ (2) « Sur les 5000 francs convenus, 500 seront payés comptant, 500 jour de feste Saint-Michel et le reste proportionnellement. Le retable avec la corniche, l’autel, le marchepied, fermenz et vernis 2000 francs. Le taber- nacle avec sa dorure, etc. 1000 francs ; les figures à garnitures à côlé dud, retable, 540 francs ; les deux bancs propres à siéger les prestres célébrans, 960 francs ; les 12 formes avec les bancs, 1200 — 5000. » (3) Jean Gauthier est aussi l’auteur d'une « chaire à bras... pour servir au curé en son prône. » (V. Délib. du Cons. de 1666, 5 juin.) — 330 — Le nombre des chapelles extérieures avait augmenté de trois : la chapelle Saint-Claude fondée, en 1590, par « Maistre Clément Gonzel » ; celle de Sainte-Anne fondée, en 1624, par « Madame de Traves (1) » ; et celle de Saint-Roch érigée par les habitants d’'Ornans, en 1636 « ensuite des vœux à cause de la peste (de 1629) ». On lit, dans le livre des déli- bérations du conseil de 1591, qu’il autorisa, le 28 avril de cette année, l'érection de la chapelle de Saint-Claude & à la réquisition de M. Clément Gonzel, eschevin, désirant ac- complir la pieuse voulenté de feust M. Clément Gonzel, son oncle, pour l’érection d’une chapelle en l'honneur de Dieu et de Monsieur Sainct Claude devant la maison dud. Gonzel en la place dicte de la Planchotte (@) ». Un de ses descen- dants présentait, le 6 juillet 4679, au diocésain la requête suivante : « Remonstre Nicolas Gonzel, procureur au siège » d'Ornans, que ses prédécesseurs ont fondé une cha- » pelle au devant de sa maison, en l'honneur de Saint » Claude, de laquelle il est patron : que pour augmenter la » dévotion que le peuple y a, il supplie Vostre Grandeur de « vouloir accorder indulgence à ceux qui la fréquente- » ront (3) ». Nous verrons que cette chapelle est devenue la chapelle de la confrérie de la Croix. La chapelle Sainte- Anne a été certainement construite en deux fois et à inter- valle assez éloigné ; tout porte à croire qu’Elisabeth de Gros- pain n’a fait que la réparer et l’agrandir. En effet, le chœur à chevet carré, qui existe encore, appartient, comme archi- tecture, au milieu du xvie siècle, tandis que le portail et la nef, qu'on voyait encore, il y a vingt-cinq ans, étaient de style Louis XIIT. Cet édifice, situé entre deux maisons de la (4) Anne-Elisabeth de Grospain, femme de généreux seigneur Claude de Poligny, baron de Traves. (2) Plus tard place de la Croix. L'ancien nom de cette place venait d’un petit pont ou planche sur laquelle on traversait un petit bras de la Loue qui la séparait des Jslottes. (3) J.-J. TROUILLET, Mém. contre les confrères de la Croix, 1781. — 331 — place des Isles, n’était éclairé que par ses deux extrémités, du côté du portail par une fenêtre à cintre légèrement sur- baissé placée au-dessus de la porte, et, du côté du chœur, par deux fenêtres ogivales. La voûte du chœur, ogivale et d’arête, est supportée par de jolis arcs-doubleaux et quatre culs de lampe ; la nef était simplement plafonnée. La première pierre de Saint-Roch avait été posée le 29 juin 1637; les événements qui suivirent en arrêtèrent la construction pendant une dizaine d'années. Hugues et Bona- venture Boutte n'avaient pu que réunir les matériaux né- cessaires et remettre à des temps meilleurs l’exécution du marché qu'ils avaient fait avec la ville. Le 24 juillet 1647, les échevins exposent au conseil qu'ils ont « marchandé et convenu avec Bonaventure Boutte, maçon, la construction et érection de la chapelle Saint-Roch destinée à la Chene- vière Germain pour et moyennant le prix et somme de deux cent diz francs » sans préjudice des sommes antérieurement versées entre ses mains et celles de Hugues « son consort ». La chapelle « doit être de même largeur, hauteur et longueur que celle de Chassaigne (1), sauf que la voulte sera plus haulte au moins d’une coudée ». Les travaux sont poussés avec une grande activité, puisque, le 18 octobre, le conseil décide que « tous ceulx qui ont chariots et chevaulx, tant de la ville que du chasteau, sont commandés pour faire chas- cun une journée pour conduire la lave qui est destinée pour la construction de lad. chapelle ». Celle-ci n’était pas ter- minée que déjà un ermite se présentait pour en demander la garde (2). Le conseil, qui n’a pas pu oublier les exploits d'Antoine Broichot, ermite de Notre-Dame, en 1619, ne per- met à Antoine Prévost, de Gonsans, de construire un ermi- (1) L'église de Chassagne existant encore, il est facile de se rendre un compte très exact de ce qu'était la chapelle Saint-Roch : un édifice à voûte - d’arête sans arcs-doubleaux et à fenêtres cintrées, composé d’une nef de deux travées, d’un transept et d’une abside octogonale. (2) Délib. du Cons. de 1647, 13 octobre. — 332 — tage, auprès de la nouvelle chapelle, qu’à des conditions assez dures (1), réserve faite de « l'agrément et bon plaisir de Mgr. l’Archevêque de qui l’ermite se procurera l’approba- tion (2) ». Dès le 3 novembre, le conseil était informé, par lettres missives de M. Chifflet, vicaire-général et official de * Besançon, de cette approbation G). Le nouvel ermitage fut entouré, en 1654, d’un cimetière clos d’un mur en pierres sèches (4). En 1658, on pria l’évêque d’Andreville de venir bénir la chapelle et le cimetière (5), ce qu’il ne put faire que le 23 juin de l’année suivante. Pendant son séjour à Or- nans, dom Joseph Saulnier logea chez son frère, Quantin Saulnier, membre du conseil. La ville témoigna de sa re- connaissance au suffragant en lui offrant « un plat bassin d'argent en ovale coustant cent francs trois gros », que l'avocat Vieille fut chargé de lui présenter avec les hom- mages du conseil. Saint-Roch avait été préalablement doté « de la somme annuelle et perpétuelle de douze francs ra- cheptables pour douze cents », à charge et condition que le magistrat en aurait le patronage. Le chapelain était tenu de célébrer la sainte messe : «un chascun jour auquel lad. (1) Ant. Prévost devait se comporter en véritable ermite : n'avoir avec lui qu’un serviteur Jeune homme, sans y pouvoir entretenir aucune femme, ni fille, ni donner entrée à des femmes dans son ermitage ; ne quitter l’er- mitage, ni y introduire un autre ermite sans le consentement du magis- trat. On devait lui indiquer un endroit du communal proche de la cha- pelle, où il pourrait construire son ermitage et faire un jardin avec verger, mais le tout à ses frais; et tous les biens, meubles et immeubles qu’il pourrait acquérir d’une manière quelconque devaient rester à la ville. Celle- ci se réservait de le faire expulser sans procès, si sa conduite donnait lieu à des plaintes fondées. Il lui était permis de chercher des aumônes en ville une fois par semaine; mais il ne pouvait établir aucun droit sur la cha- pelle. Enfin, il avait la garde de celle-ci et pouvait y entrer à toute heure, et devait servir le chapelain et les autres ecclésiastiques pendant la célé- bration de la messe. (Jbid., 18 octobre.) (2) Tbid., ibid. (3) Ibid., 3 novembre. (4) Délib. du Cons. de 1656, 22 août. (5) Délib. du Cons. de 1658, 28 août. — 9333 — chapelle sera sacrée ; le jour de feste Monsieur Sainct _ Roch; le jour de feste Conception Nostre-Dame ; le jour de Sainct Sébastien ; le jour de Saincte Anne ; le di- manche dans l’octave Monsieur Sainct Laurent ; lesd. messes à dire au Jour propre ; puis six aultres messes pro defunctis, qui seront dictes un chascun premier vendredy des mois de mars, apvril, may, septembre, octobre et no- vembre et à heure dehie, sans que led. sieur chapelain puisse anticiper ny changer les jours ». Le chapelain de Saint-Roch n'était, d’ailleurs, point astreint à la résidence actuelle (1). Le premier titulaire du nouveau bénéfice fut Messire Claude Darc, prêtre, familier de l’église d’Ornans. L’ermite Antoine Prévost ayant été expulsé, en 1672, à cause du désordre de sa vie, fut remplacé par un des familiers de l'église, Messire Jean-Baptiste Maistry (2), qui devint chape- lain résident et fit agréer, deux ans plus tard, un autre er- mite, le frère Antoine Thomas, de Poligny 6). Le 18 novembre 1610, les Minimes d’Ornans informaient le conseil de l’intention où ils étaient de construire sans re- tard leur église, et sollicitaient les avis des habitants au su- jet des proportions qu’il y avait lieu de donner à l’édifice. On leur avait fait observer que les premières fondations annon- Gaient un bâtiment très insuffisant, comme longueur et comme largeur, pour la population à laquelle il était des- tiné. Le conseil députait immédiatement plusieurs de ses membres pour voir l’état des lieux et s'entendre avec les pères (4. Le résultat de cette visite fut une décision qui ac- cordait à ces religeux, dans le but de les engager à élargir leur plan « une somme de mille francs, et ce libéralement et gratuitement, sans que l’on feust teneu et obligé à ce et . que lesd. pères en puissent tirer cy après conséquence : (1) Délib. du Cons. de 1659, 22 juin, 10 juillet, 31 août, 13 et 26 juin. (2) Délib. du Cons. de 1672, 2 août, 14 août et 5 novembre. (3) Delib. du Cons. de 1674, 95 janvier et 16 mars. (4) Délib. du Cons. de 1610. — 334 — moyennant laquelle somme ils seront teneus travailler au plus tost à lad. église ». Une autre condition de cette libéra- lité était l'obligation de « placer et attacher les armes de la ville sur le portail; comme aussy en l’une des verrières du chœur, et aultre part si ainsy il est advisé (1) ». Nous avons vu ailleurs que, pour trouver cette somme de mille francs, on fit sur les habitants, un jet payable en deux termes aux prochains jours des fêtes de Saint Georges et de Saint Lau- rent. Cette église des Minimes, qui existait encore, dans son intégrité, en 1854, était de même étendue que l’église ac- tuelle de la Visitation construite sur ses fondations. C'était une grande nef plafonnée, éclairée, du côté du couchant, par quatre fenêtres ogivales à baies intérieures quadrangu- laires, et terminée par une abside octogonale, plafonnée comme la nef, éclairée, de chaque côté du retable, par deux fenêtres à plein cintre. Le plafond était fictivement sup- porté par un entablement et une corniche de style assez simple ; on lisait, sur un grand cartouche placé au centre, la devise des Minimes, Charitas, en lettres d’or sur champ d'azur. L'église était précédée d’un portail et d’une tour surmontée d’un petit clocher à dôme carré qui existent en- core. Le portail s’ouvre, sur lavenue, par une grande baie à plein cintre accostée de deux petites baies de même forme; au-dessus, un entablement supportant un fronton triangu- laire. Le premier étage de la tour, supporté par une voûte à cintre très surbaissé reposant sur arcs-doubleaux et culs-de- lampe, est éclairé, du côté du midi, par une large fenêtre ogivale accostée de deux petites fenêtres de même forme. La fenêtre du milieu est divisée, par des meneaux de style Louis XIII, en deux fenestrelles cintrées surmontées d’une rosace cordiforme. Lorsque la vénérable Anne de Xaintonge (2) introduisit, (L) Délib. du Cons., 15 décembre. (2) Fille de Jean de Xaintonge, conseiller au parlement de Dijon. D 4 ec) NON 2er Dee. SL NRNE à79 LORIE TEE ee RE RE MEN , } 4 \ MER heu : k À VAT 2 +. « r ; ‘ | — 3935 — en 1606, la compagnie de Sainte-Ursule en Franche-Comté, une pieuse habitante d’Ornans, Claire de Saint-Mauris, réso- lut de procurer à sa ville natale les bienfaits de l’établisse- ment d’une colonie de la célèbre congrégation enseignante. Une autre Claire de Saint-Mauris, sa nièce et son héritière, fit, en 1639, un legs important aux Ursulines de Besançon, à la condition qu’elles établiraient à Ornans une maison de leur ordre. Le magistrat de la ville, informé de ses disposi- tions, les accueillit avec grande faveur et sollicita immédia- tement l'approbation de larchevêque et du parlement. Mais les malheurs de la guerre de Dix-Ans lempêchèrent d’abord de poursuivre l’exécution de ses desseins, et ce ne fut qu’en 1643 que les Ursulines purent venir s'installer à Ornans, au nombre de quatre. Leur première supérieure fut Catherine Jacquelin. Selon les conditions de leur réception, ces saintes filles se chargèrent « de l’éducation chrétienne et civile des jeunes filles, de l'instruction des femmes et du soulagement des malades, le tout gratuitement, purement et simplement pour la gloire de Dieu et le service de la ville ». Elles établi- rent, en un lieu décent, un oratoire, en attendant qu’elles eussent les moyens de faire bâtir une église de l’importance de celle qu’elles possèdaient déjà dans d’autres villes de la province. L'église ne fut bâtie qu'en 1673. Le mayeur de la ville, François Roussel, en posa la première pierre et, selon _ la coutume, y plaça deux écus blancs qu'il prit chez le rece- veur (1. Cette église ne servait pas seulement à la pieuse compagnie de Sainte-Ursule : elle était ouverte au public, et les fidèles la visitaient souvent, surtout aux fêtes de No- tre-Dame et à la fête de sainte Ursule (2. L'église n’a rien de bien monumental 6). C’est une grande salle plafonnée, éclai- rée, du côté du nord, par quatre grandes fenêtres à plein (1) Délib. du Cons. de 1673, 17 avril. (2) J.-M. Sucuer, Notre-Dame des Ursulines d’Ornans, p. 6 à & (3) C’est l’église actuelle du collège. — 336 — cintre. Du côté opposé, deux fenêtres semblables prenant jour sur la cour du cloître et deux chapelles, l’une au rez- de-chaussée, l’autre au premier étage, ouvertes sur elle, la première par deux arcades à cintre surbaissé, la deuxième par deux baies en gueule de four formant tribune. Une autre tribune occupe le bas de l’édifice, sur lequel elle s’ouvre par deux arcades à plein cintre. Au chevet carré de l’église est adossé un grand retable, d'assez mauvaise exécution, qui était orné autrefois d’un grand tableau, de l’école du Dominiquin, représentant le martyre de sainte Ursule et de ses compagnes. Cette belle toile se voit aujourd’hui au- dessus de la porte latérale de l’église Saint-Laurent. Le petit retable à colonnes torses de la chapelle du rez-de- chaussée est assez joli. On trouve, dans la chapelle du pre- mier étage, deux jolies toiles, dont l’une représente Salomé portant la tête de saint Jean-Baptiste sur un plat. Salomé, coiffée d’un turban de soie blanche orné de pierreries et des perles fines aux oreilles, porte un costume de la plus grande richesse. L'église s'ouvre, sur la rue Saint-Laurent, par un petit portail Louis XIV qui n’est pas sans mérite: Les statuts qui depuis 1520 régissaient le clergé de l’église d’Ornans, avaient lésé les chapelains et les familiers au profit du curé. Ils avaient de plus réduit les prêtres habi- tués, originaires de la ville, à la desserte de quelques pres-. timonies, alors que certaines fondations, et spécialement celle de Jannenot Chaudirier, leur donnaient, sur les re- venus qu’elles avaient assurés des droits égaux à ceux des chapelains et familiers titulaires. Cette innovation établie « sans la participation » des habitants, pour les enfants des- quels ces fondations avaient été faites, devait provoquer, de leur part, des réclamations. Ils ne cessèrent de se plaindre aux successeurs de Claude de Vergy, de ce qu’on leur avait fermé l’entrée d’un corps qu'ils avaient formé. Ferdinand de Rye, que sa situation de seigneur de Châteauvieux mettait à même de juger, en connaissance de cause, de la justice de D rue leurs plaintes, prononcça, le 31 janvier 1593, la réunion à la familiarité des fondations desservies par les prêtres origi- naires de la ville. Battus sur ce terrain, les curés d’Ornans ne cessèrent de chercher à empiéter sur les droits des fa- miliers ou sur ceux des habitants. C’est ainsi qu’en 1624, il y avait difficulté entre le curé Etienne Guichard et les fami- lhiers au sujet de la double part qu'il s’attribuait dans les revenus du corps de l’église. En 1665, M. Vieille qui, en même temps que curé d’Ornans, était prieur et seigneur de Bonnevaux, village voisin, cherchait à se soustraire aux effets de l’article 140 des statuts de 1520, qui ordonne au curé, comme aux autres familiers, d'assister, en aumusse, aux offices casuels, aux processions et aux convois funèbres, sous peine d’un petit blanc d'amende. L’archevêque, An- toine-Pierre de Grammont, fut contraint, à cette occasion, d’édicter de nouveaux statuts, et nous voyons qu'aux termes de leur article 3, le curé devait être « mulcté », comme fa- milier, de la perte de sa rétribution, chaque fois qu’il man- querait à un office fondé, et d’une amende de cinq sols par absence aux offices fondés ou non fondés, si elle n’était pas motivée par l’administration des sacrements. Les différends avec les habitants étaient encore plus fré- quents, et nous devons nous borner à ceux qui ont fait le plus d'éclat dans leur temps. Le 21 avril 1608, pendant une procession qui avait lieu dans la soirée (après souper) (1), le curé-vicaire, François Chapuisot, ferme, par malice, les portes de l’église Saint-Laurent, et le cortège, à son retour, ne peut y rentrer. Grand scandale ! Procès-verbal est dressé par le mayeur « attendu qu'il s’agit de l'honneur et gloire de Dieu », et le conseil prie le curé-primitif, Pierre Chevroton (2), de porter plainte contre son représentant à (1) Une des processions de Saint-Marc pour la bénédiction des fruits de la terre. (2) Prieur de Sirod, chanoine prébendier de Serre-et-Franois. 22 — 338 — l'archevêque alors à Châteauvieux et de desservir lui- même la cure. Le curé primitif n'ayant donné aucune suite au message du conseil, celui-ci envoya une députation au procureur-général pour le prier de lui signifier d’avoir à faire résidence personnelle ; mais l’affaire en resta là (1). Plus tard, en 1643, nous voyons le conseil se plaindre de ce que le curé ne va, ni n’envoie porter l’eau bénite aux femmes gisantes le dimanche matin @). En 1659, il est obligé de prier, par deux fois, le curé de faire, soir et matin, pour les biens de la terre, les processions dont l’usage a été inter- rompu depuis quelques années, et finalement de le mena- cer d’en référer à l’official, s’il persiste à s’y refuser G,. Les familiers ne lui donnaient souvent pas plus de satisfaction que les curés et vicaires. Dans une délibération du 3 juin 1629, les chapelains et familiers sont accusés d’avoir forcé «les coffres où se trouvent les habits de velours noir qu'on ne mettait sans doute à leur disposition que dans les grandes occasions, et de donner « journellement à lPéglise beaucoup d’autres scandales ». Le 24 décembre de la même année, le conseil se plaint de ce « 1° que les chapelains et familiers ont comploté de ne pas assister aux processions qui se font, matin et soir, pour les fruits de la terre, malgré les statuts qui sont formels à cet égard; 2 que de leur autorité parti- culière, ils auroient effacé plusieurs fondations sous pré- texte qu’elles n’estoient suffisamment fondées, vigiles, ma- tines et heures canoniales de la Visitation Nostre-Dame ; 3° qu'il est notoire qu'ils ne savent pas le plain-chant, que leurs voix sont foibles et discordantes, qu'ils chantent et psalmodient avec une telle vitesse qu’ils ne prononcent que la moitié des mots, au lieu que suivant le sainct Concile de Trente, ils doivent chanter distinctement, attentivement (1) Délib. du Cons. de 1608, 22 avril. (2) Délib. du Cons. de 1643, 16 juin. (3) Délib. du Cons. de 1659, 23 avril, Ce PRET — 9339 — et dévotement (1) ». En 1641, il se plaint, à l’autorité diocé- saine, « de ce que les curé et familiers délaissent de dire et célébrer plusieurs offices fondés doibs longtemps, mesme la Passion, laquelle de tout temps a esté dicte doibs l’Inven- tion de Sainte-Croix jusqu’à l’Exaltation (2) ». Le 17 octobre 1643, l’archevêque Claude d’Achey rendait un décret sur « les difficultés survenues entre M. Jehan Chaudeleuse prestre curé de l’église parochiale d’Ornans et les familiers desservant en icelle et les habitants de la ville touchant la messe du matin, dicte la messe de l’aurore, qui, de toute ancienneté et immémoriale coustume, auroit esté dicte et célébrée en lad. église, par lequel décrêt il est ordonné aux sieurs curé et familiers de cy après dire et célébrer lad. messe du matin comme ils auroient faict du passé et ce nonobstant toutes déclarations contraires (3) ». Dans une visite pastorale, en 1665, Antoine-Pierre de Grammont 1e’ statuait sur la même question. Il règlait, en même temps, la manière de desservir les anniversaires et pieux offices de l’église et ordonnait, par exemple, aux curé et familiers « estant aux formes de ne point sortir de leurs places, sinon pour chanter au pulpitre, comme aussy de se trouver et assister aux processions (4) ». Cependant, le clergé d’'Ornans était bien rétribué ; le curé et les chapelains et familiers se partageaient les revenus de fondations aussi riches que nombreuses. Jusqu'en 1625, époque de la mort de Pierre Chevroton, le curé d’Ornans était le chanoine métropolitain, seigneur prébendier de Serre-et-Franois. La cure fut alors donnée en titre d'office et l’on assura au nouveau pasteur, Etienne Guichard, des revenus assez considérables. [ls s’élevaient à douze cents livres et le casuel les doublait. Le curé d’Ornans jouissait : (4) Délié. du Cons. de 1629. (2) Délib. du Cons. de 1641, 21 mai. (3) Arch. d'Ornans, Anc. invent., n° 647. (4) Tbid., n° 701. — 340 — de cinquante journaux et demi de champs sur le territoire de la ville; d’onze journaux et demi de champs sur celui du château ; de vingt faux de prés sur le territoire de la ville ; de douze faux de prés sur celui du château; de trente-cinq ouvrées de vignes dans les meilleurs cantons du vignoble (1). Il avait, en outre, double part dans les revenus de la fami- larité ; une dime à volonté sur certains produits du sol, tel que le chanvre, le millet, le maïs, la navette, les limages ou légumes (fèves, lentilles, pois et vesces), la laine; les produits des novales (novalia, nouaïlles, noaïlles) ou terres défrichées ; un droit de parochage de deux gerbes de fro- ment et d'une gerbe d'avoine par charrue ou de quinze de- niers par feu; des corvées de charrue. Les droits casuels spéciaux au curé étaient très nombreux. Extraits de bap- tême, de mariage et de décès ; publications de bans de ma- riage, de titre clérical ; monitoires et lettres monitoriales ; fiançailles ; dispenses de bans; mariages ; lettres de recedo ou dimissoriæ litteræ ; lettres testimoniales ; absoutes et in- humations ; offrandes aux messes pour les défunts ; suaires et draps mortuaires, tout était tarifé (@). L'église paroissiale d’Ornans, qui n'avait pas de revenus spéciaux à administrer, n'avait pas de conseil de fabrique. (1) Deux de ces fonds, dits le champ des hosties et la vigne aux bu- rettes, provenaient d’une donation de la famille de Grospain. Le 20 juin 1544, Etienne de Grospain, écuyer, seigneur de Trepot, s’engageait par traité passé par devant Monnin, notaire, à fournir aux curé et familiers d'Ornans et à leurs successeurs, les hosties et le vin nécessaires à la célé- bration du saint Sacrifice. En 1597, ses héritières, Louise de Grospain, femme de Guillaume de Lallemand, seigneur de Vayte, et Jeanne-Baptiste de Grospain, femme de noble Mathieu de Saint-Mauris, furent condamnées par le bailliage d’Ornans à délivrer annuellement « à chaque prestre célé- brant messe et desservant en ceste église sept channes de vin et un coupet de froment », et se rédimèrent de ces deux fondations en cédant ces deux fonds. (2) Les curés d’Ornans pendant la période espagnole ont été 3 cures primitifs, chanoines prébendiers de Serre-et-Franois ; Hugues Belfils (1570-81), Antoine Picard (1581-97) et Pierre Chevroton, prieur de Sirod | — 341 — L'office des fabriciens était rempli par les membres du ma- gistrat qui devaient faire les frais du culte, et on comprend qu'ils en fussent très jaloux. Comme fabriciens, mayeur, échevins et conseil veillaient à l’entretien et aux réparations du corps matériel de l’église, affermaient le luminaire, fournissaient les ornements et vases sacrés et assuraient leur garde comme celle de l’église, réglaient la sonnerie, acceptaient les fondations et en servaient les revenus, con- cédaient les places et bancs, administraient les fonds prove- nant des quêtes et des offrandes déposées dans les irones, choisissaient les enfants de chœur (1 et les officiers de l'église, et n’admettaient pas d’intermédiaire entre l’autorité diocésaine et eux, lorsqu'il s'agissait de déterminer les jours, heures et degrés de solennité des offices établis ou d’en établir de nouveaux. Aux termes d’un « marché faict entre les habitans et Symon Peletier luminairier pour l’année 1626 », ce fermier était tenu de « fournir des cierges à l’au- tel de Sainte Anne, sauf ceulx que les filles à marier ont coustume de fournir annuellement ; d'allumer ung cierge, durant l’octave de la Feste-Dieu, devant le grand aultel, qui éclairera de jour et de nuict, oultre et par-dessus la lampe clairante (2), de fournir des flambeaux quand on portera le (1597-1623) ; et 3 curés titulaires : Etienne Guichard (1624-38), Jean Chan- deleuse (1638-63) et N. Vieille, prieur et seigneur de Bonnevaux (1663-81). On connait les noms de deux des curés-vicaires qui suppléaient les curés primitifs. Ils s’appelaient Miget et François Chapuisot. (1) On les appelait et on les appelle encore à Ornans choriaux (cho- riales). En 1631. demoiselle Claire de Saint-Mauris, veuve du sieur Gau- theron, docteur-ès-droits, nièce et héritière d'une autre Claire de Saint- Mauris qui avait fondé ces enfants de chœur, promit à la ville une somme de 1200 francs, pour le revenu en êlre employé à leur entretien et paie- ment, à condition qu'elle aurait le droit de les choisir pendant sa vie et que ses héritiers lui succèderaient dans ce droit. Cette somme ne fut Jamais payée, et Claire de Saint-Mauris finit par abandonner au magistrat un droit dont elle n'avait pu faire les frais. (2) « Sur exhortation donnée aux habitans qu'il y ait une lumière ordi- - naire et perpétuelle en l’église devant le précieux corps de Dieu, l'on con- — 349 — Saint-Sacrement en procession et à l'élévation d’icelluy à la messe, de fournir les cierges qu’on a accoustumé de mettre sur le grand aultel ès matines de Noël et des Roys, de four- nir des flambeaux pour allumer en temps de tonnaire, lors- que l’on portera hors de lad. église le précieux corps de Dieu pour en faire procession hors de lad. église ; et de délivrer des nappes à quantes fois que l’on vouldra commu- nier, le tout pour et moyennant le prix et somme de cent francs monnoye de Bourgogne ». Le cas échéant, on allouait au fermier du luminaire des indemnités pour supplément d’illumination (1). Les livres des délibérations et celui des statuts contien- nent de nombreuses dispositions relatives à la sonnerie. Le 3 janvier 1613, le conseil, considérant que jusqu'alors «on a sonné la grosse cloche (2) aux enterrements si longtemps et si violemment qu'elle risque d’être cassée », édicte un nouveau statut, en vertu duquel on ne pourra dorénavant, en pareil cas, que ünter cette cloche, et pendant une demi- heure seulement, à peine de cents sols d'amende. Ce statut fut « aboli » le 15 mars 1615, et les abus ne tardèrent pas à reparaître. Nous vovons le conseil décider, le 4 mai 1641, qu’on ne sonnera plus la grosse cloche jusqu’à nouvel ordre, sous quelque prétexte que ce soit, sauf le cas d'incendie, vient qu'il y soit promptement pourveu, attendu qu'il est expédient qu’ainsy soit, affin que plaise à Dieu prospérer les actions et faicts de la ville. On s’'informera combien il faudrait d’huylle pour l'entretien d’une lampe esclairant jour et nuict pour en convenir avec les luminiers. » (Délib. du Cons. de 1589, 3 avril.) « Doresnavant à l'honneur de Dieu sera entreteneu ung luminaire perpétuel jour et nuict devant le précieux et Sainct Sacre- ment de l’aultel. » (Ibid., 22 mai. (4) En 1582, le luminaire fut amodié aux chapelains pour 40 francs par an, à la condition qu'il serait mieux entretenu que précédemment. (Délib. cu Cons. de 1582, # mars.) (2) Cette cloche, nommée Victoire, avait été baptisée en 1570 et avait, pour parrain et marraine, le cardinal de Granvelle et sa belle-sæur Hélène de Bréderode, femme de Thomas Perrenot, seigneur de Chantonnay et comte de Cantecroix. — 343 — faire insérer cet arrêté au livre des statuts, et y ajouter, le 27 mars 1644, la sanction de cinquante livres par contra- vention. C'était par trop radical ! Aussi, dès la même année, amende est-elle réduite à dix livres et la sonnerie de la grosse cloche autorisée pour les offices du dimanche et des jours solennels, les messes du Saint-Sacrement et les offices de confrérie. Ce dernier statut fut renouvelé, le 18 Janvier 1645, et fit loi dans la suite (1). d) Délib. des Cons. de 1613, 1615, 1641, 1644 et 1645, et Statuts, fe A01 et 182. — 944 — CHAPITRE DIXIÈME Vie religieuse. — Confréries. — Confrérie de la Croix ou du Saint-Crucifix. — Offices fondés. — Fêtes vouées. — Processions et pélerinages. — Dé- votions publiques diverses. — Enregistrement des baptêmes. — Vin de la communion. — Monitoires, excommunications et malédictions. — Devins, sorciers et inquisition. La plus ancienne confrérie de l’église d’Ornans est celle du Saint-Esprit, dont Guillaume Perrenot était receveur en 1467 (1). Elle fut même longtemps la seule. Sous le régime espagnol, il s’en créa beaucoup d’autres. En 1585 fut établie celle de « Sainct- Vernier entre les vignerons dud. Ornans »; en 1590, « la vénérable confrérie du Sainct-Crucifix », con- frérie de la Groix ou des Pénitents Noirs ; en. 1597, celle du « Sainct-Rosaire », fondée par les Jacobins ; en 1608, celle du Mont-Carmel ou du « Sainct-Scapulaire», création du curé Pierre Chevroton ; en 1611, celle de « Saincte-Lucie, vierge et martyre, entre les maistres tisserands »; en 1612, celle de « Sainct-Ligier entre les maistres massons »; en 1636, celle « Sainct-Joseph entre les maistres charpentiers et menui- siers » ; en 1690, celle du Prompt Secours ou des Ames du Purgatoire « fondée par le sieur Chandeleuse avec la per- mission du Saint-Père ». La confrérie de la Saincte-Trinité existait avant 1615, puisqu'il en est question, à cette époque, dans un décret de Ferdinand de Rye. Mais, nous n’avons pu trouver les dates des fondations des confréries du « Sainct- Sacrement de l’Eucharistie », de « Sainct- Yve entre les avocats et procureurs », des « Sainctz Crispin et Crispinien entre les maistres cordonniers », de « Sainct-Eloy entre les maistres serruriers et mareschaux », de Sainct-Es- tienne entre les maistres tailleurs », de Sainct-Anthoine (1) Arch. d’Ornans, Rentier de la Confrérie du Saint-Esprit. — 345 — entre les maistres bouchers », et de « Sainct-Michel entre les maistres marchands ». La confrérie du Saint-Sacrement existait déjà certainement à la fin du xvr° siècle, et les autres confréries sont des fondations des premières années du xvIIe (1). La confrérie de la Croix mérite quelques détails. Les membres de cette association charitable aidaient les familles pauvres et pourvoyaient aux besoins spirituels et temporels des prisonniers. Elle était dirigée par un conseil composé d'un prieur, d’un sous-prieur, de conseillers, d’un secré- taire, d'un recteur, d’un aumônier, d’un avocat et d’un pro- cureur des pauvres. Fondée en 1590, en suite d’arrêt du parlement, elle n'eut pas tout d’abord un lieu de réunion particulier. En 1593, le lieutenant local du baïlli, qui en fai- sait partie, demanda au conseil, tant en son nom qu’en celui de ses confrères, l’autorisation, qu'il obtint, de construire, au bas de léglise paroissiale, « des jubés et galeries pour l'exercice de leur confrérie (2) ». Cet édifice existait encore en 1854. Plus tard, le 18° septembre 1616, les confrères du Saint-Crucifix demandaient la permission d’édifier une cha- pelle, au-dessus de celle des Âmes du Purgatoire, à gauche de la tour du clocher, avec une porte « pour y entrer dès le heu de leurs exercices ordinaires ». Le curé consulté, le ma- gistrat les y autorisa, à la condition qu'ils la construiraient à leurs frais, et que la porte serait percée sans aucun dommage pour l’église. Cette chapelle était construite l’année suivante, et le conseil voulut bien accorder alors aux confrères « seize pieds de bois de chêne pour faire courjons, pennes et che- vrons et deux chariots de lattes pour estre le tout employé à la ramure et couverture » de l'édifice G). En 1666, alors que les confrères se servaient encore de cette chapelle, «ils (4) Arch. d’'Ornans, Livr, d’'ann. et Dél des Cons.. passim. (2) Délib. du Cons. de 1593, 6 avril. (3) Délib. des Cons. de 1616 et 1617. — 346 — s’y assemblaient le dimanche à midy et faisoient sonner la grosse cloche », ce qui suscita des difficultés. L’archevêque rendit un décret « par lequel ils ne la pouvoient sonner que de l’autorité du magistrat, malgré un usage de 70 ans (1) ». Sur la fin du siècle, la confrérie se transporta à la chapelle Saint-Claude qui prit son nom. Devenue puissante dans la localité, la confrérie de la Croix finit par se créer des res- sources qui facilitèrent singulièrement son œuvre charitable. En 1678, elle eut l’ingénieuse idée de solliciter du parlement une décision « tendant à ce que les cinq livres qui s’adju- geront aux pauvres, tant au bailliage qu’en la châtellenie et mairie, sur les blasphémateurs et autres tirés en cause pour imprécations seront remises par le receveur des exploits ou par les condamnés ès mains du thrésorier de cette confrérie pour estre distribuées aux pauvres (2) ». Les offices fondés étaient si nombreux qu’il y en avait pour tous les jours de l’année, à peu près sans exception. Beaucoup présentaient un certain intérêt au point de vue de l’histoire locale. C'est le cas des heures canoniales fondées, pour le 4er janvier, jour de la Circoncision, par « feust Mes- sire Clément Gonzel ». Le 8 janvier, on devait « dire, chan- ter et célébrer l'anniversaire de feue Jehanette Bidal, velve de feu Guillaume Perrenot », fondé par Pierre Perrenot leur fils. Le jour de l’Epiphanie, il y avait « offerte de froment, heures canoniales fondées par antiquité et une messe à note fondée après matines par Claude Morel ». « Le jour de feste Saint-Hilaire » tombait une fondation du curé Pierre Che- vroton (3). En février, le 2° jour du mois, € on disait les ma- MS D RRDon 200 mme on nement MER AC MDP En ne 0 UN à de ee ee de mnt eee er OU ee Se on (1) Arch. d’'Ornans, Anc. invent., n° 705. (2) Arch. d'Ornans. Dél. de la Confrérie de la Croix. (3) Selon ses intentions, on célébrait une messe à diacre et à sous-diacre, à l’issue de laquelle on récitait le Libera en haut de l’église « devant le crucifix ou sur la sépulture d’iceluy, et la collecte pro defuncto sacer- dote ». Le soir du même jour, on chantait « les vigiles à trois leçons, et le lendemain, en la chapelle privilégiée, trois messes à diacre de Sancto — SAT — tines et heures canoniales fondées par feust Messire Edouard Mercier et Demoyselle Claude Cisèle sa seconde femme, trois stabat à leur intention, l’un aux premières vêpres, le deuxième après la grand’/messe et le troisième après les vespres. Le lendemain, une messe de requiem à diacre pour les âmes desd. sieurs ». Pendant le carême, on devait célé- brer « une grand’messe chascun jour, et après lad. messe les vespres fondées par Messire Guillaume Brihot, et aussi nn Salve Regina, fondé par un chascun jour dud. caresme par Loyse Dubief ». Pour le dimanche « 1n Passione, Adriain Collot et Claudine sa femme » avaient fondé « les Heures de la Croix qui se disent au midy devant le crucifix, un Salve Regina et un Libera me ». Le vendredi « avant Pasques fleuries, heures canoniales et messe de Doloribus Beatæ Mariæ Virginis à diacre, à la chapelle Nostre-Dame dicte des Malades » fondées par « Monsieur de Granvelle. » Le jour « de feste Eucharistie et aussi pendant l’octave, matines et heures canoniales et grand’messe par chascun jour, et, après complies, ostension du précieux corps de Dieu, le tout fondé par Monsieur de Grospain ». Messire Edouard Bailly avait fondé pour le jour de « la feste Visitation Nostre-Dame et pendant l’octave, deux saluts après complies ». Les dames de la ville faisaient dire les matines et heures canoniales le 26 juillet, « jour de feste sainte Anne ». Le 27 août, on cé- lébrait l'anniversaire de Monsieur de Granvelle ». « Le plus prochain jour de la Saint-Michel » on solennisait « la feste de l’Ange Gardien, fondée par Catherine de Grospain ». Mes- sire François Chapuisot, prêtre, avait fondé, pour le jour du Saint-Rosaire, des matines et heures canoniales et une Spiritu, Beata Maria et pro defuncto sacerdote, à chascune la collecte pro sacerdote defuncto, et après icelles, sous le crucifix ou sépulture dud. Sr Chevroton, le Sub venite, Sancti Dei, suffrages et litanies accoutumées de dire aux jours de l'obit des fidèles trespassés doibs Parce, Domine, famulo tuo jusqu'au Profisciscere anima christiana, et après Kyrie eleison et lad. collecte pro defuncto sacerdote ». HS grand’messe à diacre. La dédicace de l’église d’Ornans se célébrait « chascun an le dimanche devant la Saint-Luc (1) » L’anniversaire de Loyse Perrenot, fille du garde des sceaux, tombait le 3 novembre. On célébrait, ce jour-là, à son inten- tion, (trois grandes messes à diacre et grandes vigiles ». Claude Gautherot avait fondé, pour tous les vendredis des quatre-temps, une messe chantée, en commémoration des cinq plaies de Notre-Seigneur. On célébrait, aux quatre- temps, l’anniversaire d'Outhenette d’Ornans (2). Les confrères de saint Antoine, de saint Joseph, de saint Vernier 6), de saint Yves, de saint Etienne, de saint Michel, de saint Léger, des saints Crépin et Crépinien, de saint Eloy et de sainte Lucie, faisaient célébrer, au jour de la fête de leur pa- iron, un office généralement composé des matines, des heures canoniales, d’une grande messe et des vêpres. Enfin, deux pieux habitants, Messire Jean Cornu et Messire Nico- las Brenod avaient fondé, le premier, pour « chaseun jeudy », une messe à diacre et sous-diacre « de Corpore Ghristi » avec exposition du Saint-Sacrement et bénédiction (4; Pautre pour « chascun vendredy, si ce n’est le caresme, à heures de vespres, le Stabut à la chapelle de Monsieur saint Nicolas 6) ». La ville avait fondé un certain nombre de fêtes, dites fêtes vouées. La première de l’année était celle des saints Fabien et Sébastien (20 janvier) « consistant en premières et deu- (1) 18 octobre. « La bénédiction d’icelle fut faite, en l’an 1579, par R. P. Messire François du Tartre, abbé de Bellevaux. Auparavant la Dédicace étoit avant la Toussaint ». François-Louis du Tartre, abbé de Bellevaux, évêque in partibus de Persépolis, était suffragant de l'archevêque de Besançon. Il avait été vice- chancelier de l’université de Dole. Mort en septembre 158%. (2) « Icelle a donné à la cure d’Ornans le prel appelé l'Isle-au- -Prestre, la vigne de Charmont et encore trente ouvrées de vignes qui estoient sur la Maladière que l’on a usurpées. » (3) La fête de saint Vernier se célébrait le mardi après le RERO à de Quasimodo. (4) Sur les mots « sit et benedictio » du Tantum ergo. (5) Arch. d'Ornans, Livr. d'anniversaires. 7 à — 349 —. xièmes vêpres avec choristes et messe avec diacre, sous- diacre et choristes ». L'origine de cette fête était le vœu solennel de 1629. Cette origine était aussi celle de la fête de saint François de Paule (2 avril), fondateur de l’ordre des Minimes. Ce jour-là, on chantait les matines et heures cano- niales et une grande messe à diacre et sous-diacre, après laquelle on chantait l’hymne Stella cœli exstirpavit avec la collecte qui suit. A l'issue des vêpres, on se rendait proces- sionnellement à l’église des Minimes. Le 93 avril, jour de saint Georges, on avait « accoustumé d'aller au chasteau en procession et y dire la grand’/messe ». Le 11 mai, jour de saint Gengulphe ou Gengoux, on faisait procession à l’église de Montgesoye et on y célébrait une messe solennelle ; les premières et deuxièmes vêpres, « à choristes », dans l’inter- valle desquelles avait lieu la procession, étaient chantées à l’église d’Ornans. On célébrait une messe, dans la chapelle de Notre-Dame-des-Malades, le jour de saint Pierre-ès-liens (47 août), « en souvenance et action de grâces de la défaite des gens de guerre de Henry quatriesme, roy de France, dont fust délivrée la ville la nuict dud. jour ». On fêtait saint Roch, le 16 août, en vertu du vœu de 1629. Avant la cons- truction de la chapelle de la Chenevière-Germain, on disait une grand messe à diacre à l’autel Sainte-Anne ». Plus tard, on se rendait à cette chapelle en procession entre les pre- mières et deuxièmes vêpres chantées avec choristes, et lon y entendait une grande mésse. La ville fêtait aussi saint Gras (7 septemdre), en l’honneur duquel on chantait premières et deuxièmes vêpres à choristes et messe solen- nelle, à diacre, sous-diacre et choristes. Enfin, elle avait fondé une neuvaine de « grandes messes à diacre et cho- ristes avec les litanies » en l’honneur de Notre-Dame-de- Montaigu. On allait chercher son image à la chapelle de la Maladière et on l’y reportait processionnellement (1). 1) Arch. d'Ornans, Livr. d’'anniv. et Dél. du Cons. de 1727, 14 mai. ? , 250 Les habitants d'Ornans ont toujours eu la dévotion des processions ; ils avaient multiplié les processions ordinaires de l’Église et en faisaient, à toute occasion, d’extraordinaires. Parmi les processions dites ordinaires de l’église d’Ornans, il y avait « premièrement toutes celles qui se font rière le district de lad. ville pendant l’année aux jours de dimanche et aultres festes solennelles, tant aux messes parochiales qu'aux vespres », « et celles qui se feront et se sont toujours faictes de tout temps immémorial, le matin et le soir d’ung chascun jour, pour la conservation des fruicts de la terre, doibs le dimanche de Quasimodo jusques au jour de feste As- cension Nostre Seigneur ». La confrérie du Rosaire faisait une procession tous les premiers dimanches du mois, et celle du Saint-Sacrement le troisième dimanche. Nous avons déjà parlé des processions aux chapelles et églises de la ville et de son territoire !Î), ainsi qu'à l’église de Saint-Gen- goux de Montgesoye (2). Les processions extraordinaires, qui étaient de véritables pèlerinages, avaient pour but un de ces sanctuaires ou l’église plus ou moins éloignée d’un des villages de la région. On se rendait avec cierges, croix et conferons (gonfalons ou bannières), à Saint-Marcellin de Bonnevaux, à Saint-Yves de Durnes, à Saint-Maximin de Foucherans, à Saint-Laurent de Mouthier, à Saint-Jean-Bap- tiste de Rurey, à Saint-Denys de Scey-le-Châtel. Le magis- trat y convoquait le clergé de l’église paroissiale, curé, cha- pelains et familiers, tous les corps et confréries avec leurs manteaux aux armes de la ville, leurs bâtons, flam- beaux et enseignes, la confrérie de la Croix avec ses ca- goules noires, son grand crucifix, ses lanternes et ses tor- ches, ordonnait aux jeunes filles d’y paraître habillées de blanc et condamnait à une amende, plus ou moins élevée, les familles qui n’y étaient pas représentées, au moins par (1) On en faisait aussi à la Croix du Pont-Dessous. (2) Délib. du Cons. de 1649, 31 décembre. 1 — 351 — un de leurs membres. Les chevaliers de l’arquebuse et les milices bourgeoises fournissaient l’escorte d'honneur, et les gros tambours armoriés de la ville règlaient la marche du cortège (1). Dans les circonstances particulièrement critiques, le peuple était invité à se disposer à la confession et à la com- munion, et le magistrat, donnant l'exemple, communiait en corps. Les échevins fournissaient alors des torches avec des écussons aux armes de la ville. Une dévotion, fréquente à Ornans, celle des quarante-heures, était l’occasion de pompes officielles. Il en était de même des jubilés. Par les soins des échevins, l’entrée des sanctuaires à visiter était toujours décorée d’arcs de feuillages et de draperies (2). Tous les jeu- dis, il y avait à l’église paroissiale, un salut solennel pré- cédé d’une procession, si le temps le permettait. « Aussitôt que le Salve Regina est commencé, celui qui officie va prendre la chappe et avec icelle se met à genoux devant le grand autel, et, ainsi que l’on chante Jesum bénédictum, fait une profonde révérence et va prendre le précieux Corps de Dieu le posant sur le corporal au milieu du grand autel, et, fini le Salve, dit la collecte de Virgine Mariä. Après, comme led. officiant, faisant une basse et profonde révé- rence, Ave verum corpus natum de Mariä Virgine, les fa- miliers et les enfants de chœur parachèvent. Et après lesd. familiers et lesd. enfants commencent Ave salus mundi, ver- bum Patris, hostia, etc. Lorsqu'on chante Corpus Domini nostri, l’officiant se lève, fait une profonde révérence, prend le précieux Corps de Dieu et, étant fini led. Ave salus mundi, commence © salutaris hostia, en montrant à découvert, _hors du ciboire, le précieux Corps de Dieu, réitérant par trois fois O salutaris hostia. Après quoy, ayant remis le précieux Corps de Dieu aud. ciboire, chante Uni trinoque (1) Délib. du Cons., passim. (2) Ibid. — 352 — Domino, puis chante la collecte Deus qui nobis sub sacra- mento mirabili, etc. Dominus vobiscum. Les enfants disent Benedicamus Domino; puis il chante Adjutorium, Sit no- men Domint benedictum, Benedicat vos Divina Mugistus, etc. en donnant la bénédiction et rapporte le ciboire dans le- tabernacle (1) ». Enfin, une dévotion ancienne à Ornans était celle de l’Ange gardien ou tutélaire de la ville. Nous avons vu plus haut que Catherine de Grospain avait fondé un office en son honneur et qu’il se célébrait « le plus pro- chain jour dela saint Michel ». Cet office, qui était une grande messe, aussi solennelle que possible, fut reporté plus tard au 7 novembre, et le magistrat en chargea les Mi- nimes. Le 5 novembre 1672, le conseil ajouta, à la fondation primitive, celle d’une basse messe qui devait se célébrer chaque jour, à une heure fixée afin que ses membres pussent y assister. Les Minimes tenaient beaucoup à assurer cette fondation, qui les associait aux dévotions officielles de la lo- calité et leur valait, avec les bonnes grâces de Messieurs du conseil, pour lesquels ils ont toujours témoigné beaucoup de déférence, une rémunération qui était facultative mais qui leur fut toujours servie généreusement et améliorait leur pauvre budget. Le décret du concile de Trente, qui avait déclaré obliga- toire l’enregistrement des actes de baptême et de mariage, fut exécuté à Ornans dès l’année 1556 (2). Jusqu’en 1643, les (1) Arch. d'Ornans, Livr. d’annivers. — M. l'abbé H. Grosjean a re- trouvé dans un graduel à l'usage des Bénédictines, l’antienne Ave salus mundi. Nous croyons devoir la donner in extenso. « Ave salus mundi, Verbum Patris, hostia sacra, vera, viva caro. deitas integra, verus homo, Corpus Domini Nostri Jesus Christi qui nos formasti, miserere, miserere, miserere nobis. Amen. » (2) Sessio XXIV, cap. 1 et 11. — Pour assurer l'exécution de ce décret, le cardinal Claude de la Baume promulgua, en 1573, un statut diocésain qui fut renouvelé en 1591 et 1593, par Ferdinand de Rye. C’est Antoine- Pierre de Grammont Ier (1669 et 1671), qui rendit obligatoire l’enregistre- ment des décès, déjà pratiqué presque universellement. — 393 — baptêmes furent inscrits sur des registres petit im-folio, dont cinq existent encore aux archives de la ville. La for- mule d'inscription était généralement conforme à la sui- vante : « Lodovica, filla Gaspardi de Grospain, scutiferi, et domicellæ Johannæ de Reculot ejus uxoris, baptizata est vigesimo tertio mali anno Domini 1557. Patrinus est Antho- nius de Reculot, scutifer, matrina Dana Da Ludovica uxor potentissimi viri Girardi de Rie equitis aurati ». Les mots « patrinus » et « matrina » étaient remplacés quelquefois par ceux de « susceptores, levantes », et autres. Les prêtres et même les religieux étaient souvent parrains. € Joanna fiia Nobilis Henry de Chassaigne, scutiferi, et Domicellæ Stéphanetæ ejus uxoris, sacro baptisti sacramento in Xivre- nata est die 17 Julii 1584. Cujus fuit susceptor Reverendus in Xi° Joannes Jacobus de Saint-Mauris, prior de Bellefonte, Consiliarius regius et Ecclesiæ Metropolitanæ Bisuntinæ Caconicus ». « Renobertus Chevroton, Theologiæ doctor, Abbas Monastern Montishbenedicti » est parrain en 1604. En 4625, « Nobilis Daus Gabriel de Montrichard, presbyter et Sanciæ Sedis protonotarius », est parrain d’un enfant de Claude-Edmont d’Aresche. Les actes de baptème n'étaient jamais signés ni par le curé, ni par son vicaire, ni par les parrains et marraines ; seulement le procureur fiscal géné- ral de la cour de Besançon faisait, de temps à autre, une tournée d'inspection, soit par lui-même, soit par ses délé- gués et visait les registres. L’ondoiement était en usage. En 1634, un enfant de François de Chassagne, d’abord « priva- tim baptizatus », est baptisé solennellement le 12 mars : « Cæremoniæ vero solemnes factæ sunt 12 Martin ». Le parrain était « Joannes Symon de Broissia in Civitate Ve- suntionensi Magnus Judex ». On s’en rapportait aux sages- femmes du soin d’ondoyer (1), et l’on rebaptisait sous condi- (4) « Le curé examinera les sages-femmes de la localité pour s'assurer si elles savent bien ce qui regarde le sacrement de baptême et les en ins- truira. « (Délib. du Cons. de 1661, 20 janvier.) 23 — 394 — tion : CN... baptizaptus fuit domi ab obstetrice eodem die. Reliqua vero sacramentalia peracta fuerunt in ecclesià die 6 Augusti 1639 ». Avant la promulgation des décrets du concile de Trente, on ne s’épousait souvent que sur pa- role :« Barbara filia Girardi Abryot et Margaretæ ejus sponsæ per verba de futuro tantum » (1558). Les baptêmes des ne. fants naturels étaient inscrits avec le nom du père supposé, en ces termes : « Aïunt patrem N... », ou le nom réel dé- claré par la sage-femme : « Die penultimä mensis Septem- bris 1598, baptizata fuit Anna cujusdam Annæ Matey in- nuptæ fila : quæ expressè cognovit de operibus Francisei Petitot concepisse, id que confessa est Jacoba obstetrix d’Or- nans » « Dionisia Margaretæ Du Bief obstetrici ex operibus Claudii Darc d’Ornans concepisse déclaravit prout mihi curato eadem obstetrix retulit » (1598). « Michaël filius Ana- tholiæ filiæ Georgii D’Aresche de Silleyo baptizatus est 14 mensis februarii 1568. Interrogata obstetrix quisnam esset pater respondit esse Daum Joannem Ponthier pr... ». Plus tard, dans les premières années du xviI* siècle, on se con- tentait d'inscrire : « N... natus ex fornicatione », ou « ex fornicario concubitu ». On sait que la suppression de la communion sous les deux espèces, pour les simples fidèles, est un des grands griefs de la réforme contre le catholicisme et lui à beaucoup servi contre lui. Il est difficile, en général, de faire rompre avec une tradition ancienne et respectable ; aussi, dans les pays les plus catholiques, dut-on continuer, pendant longtemps encore, à distribuer du vin après la communion. Etienne Guichard, successeur de Pierre Chevroton à la cure d'Or- nans, crut pouvoir s'affranchir, en 1627, d’une obligation qui ne reposait que sur une simple coutume. Mais il avait compté sans les habitants qui s’indignèrent contre lui et portèrent l'affaire devant le magistrat. Celui-ci, donnant droit à leurs réclamations, adressa des observations à leur. pasteur. Le pauvre curé pensa recourir alors à une mesure — 355 — transactionnelle : il promit de donner:du vin aux commu- niants, mais au grand autel et pendant le temps pascal seu- lement, et proposa, en outre, d'en donner, le dimanche, à ceux qui communieraient après la grande messe, « si on lui garantissoit non-préjudice ». Il ne réussit pas à apaiser le différend et l’on recourut, de part et d’autre, à l’autorité dio- césaine. Le 22 janvier 1698, l'archevêque Ferdinand de Rye fit savoir aux deux parties que, dorénavant, le curé d’Ornans donnerait du vin aux communiants, et que le magistrat, en retour, lui délivrerait des lettres de non-préjudice (1). Trois jours après, intervint un « traité entre Messire Etienne Gui- chard, prestre, docteur ès saints décrets, curé de ceste ville et les habitans dud. lieu : par lequel le S' curé promet don- ner à ses frais le vin à tous communians au grand autel de l'Eglise parochiale un chascun jour solennel, un chascun jour de feste de la glorieuse Vierge Marie toute la matinée et à l’yssüe de la messe parochiale d’un chascun dimanche (2) ». Les monitoires, lettres des juges ecclésiastiques ordonnant à ceux qui avalent connaissance d’un fait de le révéler sous peine d’excommunication, ou citations juridiques faites sous la même peine, étaient d’un usage encore très fréquent aux XVI‘ et xvIr° siècles. On les sollicitait à tout propos de Pau- torité diocésaine. En 1584 et en 1602, nous voyons le con- seil d’Ornans demander un monitoire contre les détenteurs des titres de la ville, qui avaient disparu des archives. En 1591, il prie les échevins de solliciter lexcommunication de gens peu délicats qui ont « robé les barreaux de fer de la maison de ville, attendu que personne n’est venu à révéla- tion », et, en 1600, de faire les mêmes démarches à l’inten- tion de ceux qui ont « priz et robé arbres fruictiers dans les bois de la ville ». En 1615, les échevins font publier au prône un monitoire contre des malfaiteurs qui ont mis le feu à ces (1) Délib. du Cons. de 1627 et 1628. (2) Arch. d’'Ornans, Anc. invent., n° 629. — 356 — bois ; en 1619, le même fait se présente, et le conseil donne l’ordre aux échevins de se procurer «un monitoire in formà communi malefactorum à l'encontre des malfaiteurs tous sea- chant et consentant qui ont veu, entendeu sur la combus- tion des divers quartiers de bois de la ville nouvellement arrivée ». Le 1e août 1606, le conseil enjoint au premier syndic d'informer contre les impies qui, le dimanche précé- dent, ont noirci les images de saint Laurent, patron de la ville, fixées aux portes des maisons à l’occasion de sa fête, et, « s’il ne se trouve aucune preuve », aux échevins « de faire venir une excommunication ». Le 11 août 1656, le même fait s’est produit, et les syndics reçoivent l’ordre d’in- former « contre ceulx ayant osté, distraict et deschiré les images de saint Laurent posées devant les maisons », «sur le scandale public arrivé la veille du jour et feste de säint Laurent, pendant la nuict, par le faict d’inconnus qui au- roient enlevé, rompu et deschiré en majeure part les images de saint Laurent attachées aux portes de chaque mesnage avec les chapelets dont elles estoient entourées pour tirer connoissance de telle impiété ». L'abus des malédictions, que l’on appelait aussi, par ignorance, des excommunica- tions, n’était pas moins grand que celui de ces dernières. Le conseil demande, en 1610, l’excommunication des chenilles ; en 1695, la malédiction de toutes les « vermines » qui peu- vent nuire aux froments ; en 1634, celle de la « vermine » qui menace de tout ronger; en 1647, l’excommunication des « che- nilles, locustes (sauterelles), grenouilles et aultres vermi- nes » qui mangent les fruits de la terre ; en 1648, la malé- diction des chenilles et autres animaux qui gâtent les fruits de la terre ; en 1661, l’excommunication des « rats, rattes (sic) et aultres vermines et insectes incommodant les fruicts de la terre »; en 1662, la malédiction des guêpes, etc. (1). La croyance aux devins et aux sorciers était encore univer- (4) Délib. du Cons., passim. Sn — selle à cette époque et les hautes classes de la société (1) n’en étaient pas plus exemptes que les masses populaires. Jamais elle ne fut peut-être plus grande que dans la dernière moitié du xvir° siècle, et le zèle farouche d’un inquisiteur de la foi pouvait alors se donner carrière. En 1658, celui de Besan- çon qui, depuis plusieurs années, parcourait la province, vint à Ornans dans le courant du mois de juin. Dès le 8 avril, le conseil avait permis de faire, dans la ville, une quête pour couvrir les frais de son déplacement et ceux des procé- dures qu’il allait ouvrir. [l faisait, en même temps, prier le curé « de faire le prône tous les dimanches et de ne pas ou- blier l’excommunication contre les sorciers et sorcières ». Le 21 juin, l’inquisiteur arriva et les échevins lui faisaient visite et lui offraient le vin d'honneur au nom de la ville. Nous n'avons pu découvrir quels furent les effets de son passage; mais 1l nous est permis de supposer que les pré- tendus sorciers et sorcières du pays furent sauvés par l’in- tervention des pouvoirs publics. On lit, en effet, dans une histoire inédite de Besançon par le père Prost, de la compa- onie de Jésus (2) : « Le faux zèle de l’inquisiteur de Besan- » CON, qui, depuis quelques années, avait rempli cette ville » et la province d’exécutions, voulut faire succéder des » spectacles sanglants aux fêtes magnifiques que l’on venait de donner. Comme, cette année, la mortalité emporta beaucoup de monde et beaucoup d'animaux, soit à la ville, soit à la campagne, l’inquisiteur fit publier un significavit Ÿ > % (1) J. Chifflet, tout conseiller d'église qu'il était, semble prendre fort au sérieux les prédictions d’une femme d’Ornans, nommée Claire, femme d’un pêcheur, qui « passoit pour sybille » et &« affirmoit que c’étoit de race qu'elle connoissoit les étoiles et leur influence ». « On faisoit, dit-il, une longue liste des cas qu’elle avoit prédits, et par effet il y en avoit de fort considérables. » Mais ses prédictions à l’égard de l’entrée des Français dans la province, en 1668, ne s'étant pas vérifiées, « elle perdit tout d’un coup la réputation qu’elle avoit acquise parmi le vulgaire », et le bon abbé de Balerne semble presque le regretter. {V. in Doc. inéd., t. V, p. 502-3.) (2) V. Revue de Franche-Comté, an. 1842, 5e livr. — 358 — » pour révéler ceux et celles qu'on soupconnait d’être sor- » ciers. Mais, de quoi n’est pas capable une piété igno- » rante ?.. Les enfants accusent leurs pères, les femmes » leurs maris ; toutes les familles sont alarmées ; les pri- » sons regorgent d'un nombre infini de malheureux qu'on » accuse de sorcellerie... » Plus de deux cents personnes furent arrêtées. Un nommé Lièvre, qui, après avoir long- temps langui dans les cachots et subi plusieurs fois la ques- tion, avait été condamné au feu, en appela à Rome de la sentence portée contre lui et en obtint le redressement. « Là » dessus les gouverneurs et magistrat de Besançon et le » parlement de Dole défendirent à l’inquisiteur de passer » outre à l’instruction des procès criminels intentés contre » les prétendus sorciers et l’on relâcha les prisonniers, > après, néanmoins, que la cour de Rome eut suspendu de » sa charge le père inquisiteur ; et, depuis ce temps-là, » l’inquisition n’a plus été, dans ce pays, qu’une ombre qui » s’est évanouie entièrement (1) ». Mais si la justice ecclé- siastique dut renoncer à instruire contre les sorciers, le bras séculier continua à les frapper à l’occasion. Nous lisons, dans les Délibérations du conseil de 1660, qu'une femme nommée Marceline, accusée de sortilège, a été renfermée, cette année, à la conciergerie d’Ornans, pendant deux mois. (1) V. Ibid. — 399 — CHAPITRE ONZIÈME Vie municipale. — Hôtel de ville. — Armoiries et couleurs de la ville. — Magistrat. — Election de ses membres. — Leurs fonctions. — Bour- geoisie. — Foires et marchés. Budget et finances. — Rôle de 1610. — Familles distinguées. — Illustrations. — Cérémonial. — Chasse et louveterie. — Papegay et tirs particuliers. — Arquebuse. Ornans n'eut un hôtel de ville qu’assez tard. Son conseil se réunissait chez l’un ou chez l’autre de ses membres, à moins qu'il ne jugeât à propos de siéger en plein air, entouré de la foule de ses commettants. En pareil cas, le lieu ordi- naire de la réunion était la petite place située à l'extrémité nord du Pont-Dessous. Le Bas-du-Pont, c’est le nom de cette place, a conservé, jusqu'à nos jours, quelque chose de cet antique usage. C’est là que, le dimanche, à l'issue de la messe paroissiale, les chefs de famille s'arrêtent encore pour deviser des affaires publiques et lire les placards de l'autorité. Les arrêtés de la préfecture et ceux de la mairie, les jugements des tribunaux. les votes des sénateurs, des députés et des conseillers généraux y sont soumis à une sorte de referendum qui, pour manquer de forme et de sanction, n’en est pas moins redoutable pour ceux qui bri- guent les suffrages populaires. Bien des hommes publics s’y sont faits et défaits, et l’on y préparera longtemps en- core, les élections municipales, générales et même législa- tives. Le 928 janvier 1590, les habitants d’Ornans achetèrent de Demoiselle Jeanne-Baptiste de Grospain, femme de Noble Mathieu de Saint-Mauris, l’hôtel de sa famille, situé au som- met de l’angle rentrant que forme la rue Saint-Laurent (1), pour en faire leur maison de ville; et l'aménagement de cette (4) Arch. d’'Ornans, Anc. invent., n° 87. — Le prix d'achat fut de trois mille quatre cents francs. — 360 — belle maison fut si vivement mené qu'il était achevé dans le courant de mars (1). L'hôtel de Grospain était un joli édifice dans le style de la fin du xve siècle, composé de deux corps de bâtiment ré- unis, à angle droit, par une cage d'escalier à pan coupé renfermant une vis. Deux tourelles cylindriques engagées, à toit en poivrière et percées de créneaux, ornaient, l’une la face Nord ou intérieure de l’un des bâtiments, l’autre l'angle rentrant formé par la face Est ou extérieure de ce bâtiment et la cage d'escalier. Cette dernière tourelle, en encorbel- lement sur le premier étage, était supportée par une triple corniche et un cul-de-lampe représentant une figure grima- çante. La cage d'escalier était terminée supérieurement par une terrasse crénelée, dont les eaux s’écoulaient par une énorme gargouille en forme de crapaud. On accédait, du dehors et de l’intérieur, à l’escalier par deux portes à ogive surbaissée d'architecture très élégante. Au-dessus de la porte extérieure était un bas-relief en imposte représentant l'aigle à deux têtes couronnée. Il était éclairé, du côté de l'extérieur, par cinq fenêtres, une au-dessus de la porte, les quatre autres sur la face Est de la cage, une au rez-de-chaus- sée, deux au premier étage, une au deuxième, et, du côté de l’intérieur par trois fenestrelles. Le corps de bâtiment, dont les façades étaient à l’Est et à l'Ouest, était percé, au rez-de- chaussée, d’une grande porte cochère à ogive surbaissée et d’une fenestrelle, au premier étage d’une fenêtre et d’une demi-fenêtre du même style, intérieurement de deux fenêtres au rez-de-chaussée et de deux à l’étage. Le pignon sur rue de l’autre bâtiment avait, à l'étage, deux grandes fenêtres à croisée dans le style général de l'hôtel. Ce bâtiment présen- tait, au rez-de-chaussée, une porte à cintre très surbaissé et une fenestrelle. La facade intérieure avait, au rez-de- chaussée, une petite porte à cintre surbaissé, deux fenêtres (1) Délib. du Cons. de 1590. — 361 — et une demi-fenêtre à ogive surbaissée, et, à l'étage, deux fenêtres et deux demi-fenêtres de même style. Remplacé, en 1825, par l’ancien Palais de justice, l’hôtel a été aliéné, et ses acquéreurs l’ont rendu méconnaissable. Les deux tou- relles ont été décapitées, la grande porte a disparu avec les jolies fenêtres des façades extérieures, la cage d’escalier a perdu sa terrasse crénelée. Ornans porte : de gueules à une tour crénelée de cinq pièces d'argent, maçconnée de sable au chef cousu d'azur semé de billettes d’or à un lion naissant de même (1). Il est probable que l’adoption de ces armoiries remonte à l’insti- tution de sa mairie en 1576. À cette époque, la plupart des villes domaniales de Franche-Comté, Dole, Gray, Vesoul, Baume, Ornans, Poligny, Quingey, Faucogney, Jussey et Luxeuil, qui venait d’être annexé (1534, adoptaient le chef cousu ou coupé de Bourgogne. « Presque toutes les villes capitales, dit Jules Chifflet, portent le chef des armes » de Bourgogne-Comté avec le lyon billeté, ainsi qu’en » France les villes capitales ont coutume de porter les » trois fleurs de lis (2) ». Nous avons vu ailleurs que la tour d'argent est une allusion à la grosse tour du château cons- truite en 1475. Ces armoiries sont représentées sur deux sceaux, dont les plus anciennes reproductions connues da- tent du 22 septembre 1633 et du 24 décembre 1635. Le pre- mier est un « cachet ovale (irrégulier) haut de 19 millimè- tres et large de 18 bordé d’un bandeau, légende séparée du champ par un filet. Ecu allemand : coupé au premier Bourgogne-Comté, au second une tour. Légende : Sigillum. civium. d. Ornans ». Le deuxième est un « sceau rond de 30 millin:., bordé d’un bandeau, légende séparée du champ CA LA S ou 0 (1) Arch. d'Ornans, Lettres-patentes de Charles X confirmant la ville d’'Ornans dans le droit de porter les armes en possession des- quelles elle était anciennement (29 avril 1826). (2) V. J. GAUTHIER, Les sceaux et les armoiries des villes et bourgs de Franche-Comté, in Bull. Acad. Bes,, 1882, p. 56, note 2, — 302 — par un filet. Même type, même écu, même légende (1) ». On s’est servi de l’un et de l’autre jusqu’à la révolution. En même temps que ces armoiries, Ornans prit un drapeau bleu, rouge et jaune qui paraissait aux montres d'armes et. autres « actions publiques » porté par le premier échevin (2), et dont les trois couleurs servaient à pavoiser les édifices publics et privés aux jours de fête. Avant que Philippe IT eut octroyé à la ville d’Ornans une mairie, les habitants avaient « de si grande ancienneté qu'il n'est mémoire du contraire, accoustumé de, pour la con- duite et police de la dicte ville, eslire et choisir ung chascun an, au jour de feste Circoncision Nostre Seigneur, quatre eschevins et douze conseillers (jurés), lesquelx ont charge d’'administrer, par serment qu'ils prestent aux Saincts Evan- giles de Dieu, le faict de la ville au plus près de leur cons- cience ». Les lettres d'institution de la mairie donnèrent à ses notables le droit « de dorénavent chascun an à perpé- tuité eslire un chef et mayeur en leur communaulté, qui ait justice et cohertion pertynente en faicts et cas concernans police et rière les banlieue, fynaige, territoire et eschevy- naige du dict lieu ». Ornans n'entra en possession de ce nouveau droit qu’en 1581 6) ; son premier maire fut François (1) V. Ip., ibid., p. 70. (2) & On reçoit comme habitant honorable Jehan Chevroton, de Chan- trans, moyennant une enseingne qu'il fera pour servir aux actions pu- bliques et monstres d'armes, et sera de taffetas bleu, rouge el Jaune. » (Délib. du Cons. de 1627, 19 septembre.) « On résoult par statut perpétuel que ce sera le premier eschevin qui portera lad. enseingne aux actes et parades publiques. » (Délib. du Cons. de 1628, 1er mai.) (3) Nous n'avons pu découvrir pour quelle raison. Le dernier prévôt, Jean Darc, étant mort en 1576, l’année même de l'institution de la mairie, il faut admettre que, pendant cinq ans, le chef de la ville fut le premier échevin. Les successeurs connus de François Gonzel sont, jusqu’en 1674 : Jean de Grospain (1582 et 1592), Pierre d'Arc (1584), Guillaume Gonzel (4585 et 1586), Claude Gautheron, docteur-ès-droits (1588, 1589, 1590, 1591, 4593), Loys Clément (1597 et 1598), Noble Clément Gonzel (1599 et 1600), er £ Er 2: PRES — 363 — Gonzel. Les élections eurent lieu le premier janvier, selon . l'antique usage, et le lendemain «les mayeurs, eschevinz, jurez et conseillers » nommés se réunirent « à l’église paro- chiale » pour prêter serment. « Tous lesquelz comparans, chascun en son endroict et en ce que le faict touche et gou- verne, ont juré sur et aux Sainctz Evangiles de Dieu, de, pendant leur entremise et charge aux affaires de la ville du dict Ornans, eulx employer de toute affection et service au profit et utilité de la république du diet Ornans, pour l’ad- vancement d’icelle et éviter leur poursuyte et dommaige, et, où le retrouveront, en donner advertissement, sans dissimu- lation ou crainte de personne, pour y estre pourveu au plus tost à l’indempnité de la dicte ville. Aussy de comparoir à toutes assemblées que leur seront signifiées et dénoncées par les échevins sy n’y a cause légitime, et, pour tous dé- faulx, si excuse légitime n’y intervient, payer par les dicts comparans trois gros, et les employer ainsy que par le corps du dict conseil sera advisé (1) ». La prestation de serment Claude Clément (1602, 1603, 1604, 1605, 1606, 1607, 1608, 1609, Noble Pierre Mercier, docteur-ès-droits (1610, 1611, 1612, 1613, 1621, 1622, 1623, 1629, 1632, 1633, 1645, 1648, 1650, 1652), Adrien Pellerin docteur-ès-droits (1614, 1619, 1620, 1634, 1641 et 1655), Noble Claude de Chassagne, sieur de Torpot 11615, 1616, 1617 et 1618), Jean Clément, docteur-ès-droits (1624, 1625 et 1626), Adrien Monnier (1627 et 1628\, N. Bouhélier, docteur-ès- droits (1631), François Devillers (1635', Claude de Poligny, baron de Traves (1636 et 1643), Othenin Bailly, docteur-ès-droits (1637), Guillaume-Antoine Martin (1638), Claude Martin, docteur-ês-droits (1638, 1639, 1640, 1649, 1657, 1661), Quentin Saulnier, procureur (1644 et 1651), Simon Courlet, docteur-ès-droits (1646 et 1654), Clément Gonzel (1647), Pierre Perrinot, docteur-ès-droits (1649), Etienne Perrinot, docteur-ês-droits (1653, 1665, 1668 et 1670), Outhenin Clément, procureur (1656), Jean Martin, docteur- ès-droits (1658, 1662 et 1672), Noble Jean-Claude Maillot, dacteur-ès-droits (1659), Jean-Baptiste Simoniu, docteur en médecine (1660), Pierre Bouhé- lier (1665), Denis-François Vieille, docteur-ès-droits (1664), Jean Bauquier, docteur-ès-droits (1666), Claude Roy (1667), Claude-Bernard-François de | Chassagne (1669), Simon Simonin, docteur-ês-droits (1671), François Rous- | sel, docteur-ès-droits (1673), Jean-Baptiste Clément, docteur-ês-droits (1674), (1) Délib. du Cons. de 1581, 1er janvier. — 9364 — en cette forme a été consacrée, en 1602, par les articles 1° et 6° du titre 11 des statuts de la ville. Antérieurement à la réforme de 1627, l'élection des mem- bres du magistrat avait lieu le premier janvier «jour de feste Circoncision Nostre Seigneur », à l'issue d’une messe haute « qui se disoit de fondation ». Sans qu'il füt besoin de les convoquer, tous les chefs d’hostels » devaient y prendre part et se réunir, à cet effet, à l’hôtel de ville ou « en la rue publique devant icelle maison, si la multitude des personnes assistantes le demandoit (1) ». Cette assemblée se divisait en deux groupes représentant les deux bourgs qui composaient la ville, et chacun de ces groupes nommait la moitié du magistrat, c’est-à-dire deux échevins et six jurés ou conseil- lers (2). On devait conserver comme jurés au moins deux des anciens échevins et quatre des anciens jurés. Gette dis- position avait un double but : les administrateurs anciens guidaient les nouveaux; de plus ils étaient toujours là pour répondre au sujet de ce qui avait été fait € en leur précédente charge et administration 8) ». Pour être élu éche- vin ou juré, il fallait être de bonne vie et mœurs (4), pos- séder une maison à Ornans ou y avoir plus de dix ans de résidence, et jouir d’une certaine fortune (°). Deux frères ou un beau-père et son a ne pouvaient être appelés en même temps à l’échevinage (6). Ne pouvaient être ensemble jurés deux frères, un a et son beau-fils, deux beaux- frères, trois cousins, quand ils vivaient en communion (?). Au premier coup de cloche de la messe paroissiale du jour, les nouveaux élus, réunis à l'hôtel de ville sous la présidence (1) Avant l'acquisition de l'hôtel de ville, l’assemblée électorale se tenait sur le cimetière qui entourait Saint-Laurent. (2) Statuts, titre I, art. 1. (3) Tbid., ibid., art. 2. (4) Ibid... ibid., art. 2. (5) Ibid., ibid., art. 5. (6) Jbid., ibid., art. 9. (7) Ibid., ibid., art. 10. — 365 — de l’ancien mayeur, nommaient vingt notables pris par moi- tié dans les deux bourgs et choisis parmi les plus dignes, les plus instruits et les plus « apparans » de leurs ha- bitants (1). On évitait, dans le choix des notables, d'en prendre plusieurs dans la même famille, s'ils vivaient en commun (2). Après l’élection des notables, on procédait à celle du mayeur et d’un syndic. L'assemblée électorale se composait alors de irente-six personres : quatre échevins, douze jurés et vingt notables, toujours sous la présidence du mayeur ancien. Elle devait faire choix, comme mayeur, d’un « homme de bien et de bonne conscience », de noble carac- tère, instruit et versé dans la science du droit, et, comme syndic, d’un homme loyal, actif et rompu à la pratique judi- ciaire (3). La forme de l'élection du mayeur et du syndic était toute différente de celle dont on usait pour la nomination des échevins, jurés ou notables : ce n’était plus l’acclamation po- pulaire, mais le scrutin secret, après serment prêté sur les Saints Evangiles entre les mains de l’ancien mayeur. Les suf- frages étaient recueillis par deux commissaires choisis par l'assemblée et qui juraient préalablement de ne jamais dé- céler ni les suffrages particuliers, ni ceux qui les avaient donnés de manière à éviter « toute haine et envie (# ». L’é- lection terminée, le nouveau mayeur, accompagné du corps de ville entier, se rendait à la messe paroissiale, à l'issue de Jaquelle « estant à deux genouilx devant le grand autel, te- nant la main droite sur le très saint Crucifix du livre et missel, en la présence de la sacro-saincte Eucharistie que tient le sieur Curé, et par devant le sieur lieutenant de Mon- sieur le Bailly de Dole au siège dud. Ornans et les sieurs avocats et procureurs fiscaux, il prestoit le serment en tel 4) Ibid, ibid., art. 14. — 366 — cas accoustumé (1) ». Les habitants du château, « en confor- mité du traité sur ce autrefois faict », nommaient, le même jour, les deux prudhommes ou échevins particuliers prépo- sés à la police de leur quartier. Ces deux personnages de- vaient être appelés au conseil dans les mêmes circons- tances que les notables, c’est-à-dire celle de la reddition des comptes des échevins de la ville et communauté et toutes celles où ses biens et finances étaient engagés 2). Le mayeur était le chef de la ville, chef civil et mülitaire chargé de veiller à ses intérêts politiques et financiers et de pourvoir à son repos intérieur et à sa défense en cas de guerre. Mais il était surtout préposé à l’administration de la justice qu'il rendait au nom du souverain. D’après les lettres d'institution de son office, sa compétence, comme juge, s’étendait à toutes les actions personnelles, réelles et mixtes et à l'instruction de toutes les causes criminelles. Il ne pouvait prononcer de jugements, lorsqu'il échéait peine de sang. En pareil cas, il devait renvoyer le coupable, avec les pièces du procès, devant le bailh de Dole ou son lieute- nant à Ornans (). C'était la haute justice (merum imperium), le droit d’exécution (jus gladii) excepté. Enfin, le mayeur avait la police et la surveillance du conseil, la direction des débats. Il devait accueillir avec impartialité les diverses opi- nions exprimées, recueillir soigneusement les voix et tenir compte de leur pluralité dans la décision à intervenir (4)... Les échevins administraient les affaires de la ville et commu- nauté et étaient pécuniairement responsables de leur ges- tion (6). Ils étaient chargés de l’établissement des rôles de distribution «de l’ordinaire du sel (6):, du recouvrement des 4) Ibid., ibid., art. 4. (5) Ibid., titre VI, art 1. (6) Ibid., ibid., art. 7 et 8. — 367 — amendes et jets ordinaires et extraordinaires (1), de la pas- sation des marchés de fournitures et travaux publics (2. Les pots de vin leur étaient formellement interdits (). Ils avaient la garde des titres de la ville et des archives communa- les (#. La police des cheminées (5), celle des matières in- flammables (6) et le service des incendies était encore de leur compétence (7). Ils étaient comptables des meubles de la ville et de ceux de l’église, dont le secrétaire leur remet- tait l'inventaire signé de lui (8). Deux statuts, du 31 janvier 1611, leur imposent l'obligation de tenir en double les regis- tres de paroisse et les livres de délibérations (9). Ils rece- vaient pour leurs frais de gestion d’abord la somme annuelle de vingt-cinq puis celle de trente francs (10). Les jurés, qu’on appelait aussi conseillers, formaient, avec le mayeur et les échevins, le conseil ordinaire de la ville (1). Lorsqu'il s’agis- sait de traiter une affaire de grande importance ou intéres- sant les biens ou les finances de la ville et communauté, ce conseil faisait appel aux notables et échevins particuliers du château, qui remplissaient, dans le conseil extraordinaire, le rôle qu’ont de nos jours, dans les conseils municipaux, les plus imposés des communes (12. Le syndic remplissait, au- près du mayeur justicier de la ville, l'office de ministère pu- blic. Il assistait à toutes les réunions du conseil, prenant note de ses résolutions pour les faire exécuter (B). Le scribe (1) Tbid., ibid., art. 93. (2) Ibid, ibid., art. 17 et 19. (3) Tbid., ibid., art. 18. (4) Ibid., ibid., art. 9 et 10. (5) 1bid., ibid., art. 11 et 15. (6) Ibid., ibid., art. 143 et 14. (7) Ibid., ibid., art. 16. (8) Ibid. ibid., art. 29. (9) Ibid., ibid., art. 27 et 28. (10) Ibid., ibid., art. 7 24. (11) Tbid., titre VII, art. 1 et 5. (12) Tbid., ibid., art. 4. (43) 1bid., titre IV, art. 1 et 3. — 368 — ou greffier de la mairie lui remettait, chaque mois, les sen- tences « condemnatoires » entrainant amende au profit des habitants, et 1l faisait recouvrer le montant des amendes par les échevins (1). Le secrétaire de la mairie était en même temps procureur de la ville près du siège de bailliage @). Les résolutions du conseil étaient prises à la pluralité des voix des membres présents et en nombre suffisant, c’est-à-dire représentant la majorité (3). Les habitants d’Ornans étaient tous libres et leurs terres et autres biens étaient de franc-alleu. Ils jouissaient, en de- hors de leurs franchises, de privilèges aussi importants que nombreux. Aussi leur bourgeoisie était-elle très recherchée et avaient-ils pu mettre à sa concession les conditions les plus sévères. Ils pensaient, non sans raison, qu'on ne sau- rgit choisir avec trop de soin ceux avec lesquels on doit être en communauté de vie et d'intérêts (4. On ne pouvait être admis comme habitant qu’on ne füt « sans reproche, de bonne vie, fame et réputation (5) ». Il fallait, en outre, être « de franche et libre condition, sans estre atteint d’aulcune macule de mainmorte », et le prouver, au besoin, par un extrait, en due forme, de son acte d’affranchissement. Cet extrait était conservé aux archives de la ville (6). Le récipien- daire devait aussi justifier de moyens d'existence suffisants, ou, à leur défaut, d’une profession, d’un art, ou d’un métier honorable et qui püt être utile et profitable à la commu- nauté où aux particuliers (7). Ces qualités reconnues, il de- vait prêter le serment accoutumé (8) par devant le mayeur et (4) Ibid... ibid. art. 4. — On nommait souvent deux syndics, qui pre- naient le titre de premier ou de second syndic. Le premier syndic était aussi appelé procureur syndic, et le second substitut. (2) Statuts, titre V, art. 1 et 2. (3) Ibid., titre IT, art. 5. (4) Tbid., titre VITE, art. 1. (5) Ibid., ibid., art. 2. (6) Ibid... ibid. art. 3. (7) Tbid., ibid., art. 4. (8) Tbid., ibid., art. 5. Ro verser cinquante francs à la caisse communale (1). Il était exempt de cette contribution, s’il avait épousé une fille ou une veuve originaire d'Ornans et y possédant € meix, mai- son, terres et héritaiges (2) ». Cette contribution fut élevée, le 16 août 1614, à la somme de cinquante francs pour les nouveaux habitants ayant pris femme à Ornans et à celle de cent francs pour les autres G). Il était rare que le conseil en fit grâce et ce n'était Jamais sans compensation. Etienne Mercier fut recu gratuitement comme habitant, le 1% février 1612, mais à la condition quil fournirait deux bons mousquets pour le service de la ville (4; et nous avons vu que Jean Chevroton obtint la même faveur, le 19 septembre 1627, en échange d’une enseigne de soie aux couleurs de la ville (5). De peur qu’on invoquât un long séjour dans la ville pour acquérir le titre d’habitant par une sorte de prescription, il était sévèrement interdit de louer maison où logement à un étranger sans «lexpresse et préa- lable licence et congé du conseil », sous peine de payer à sa place la finance d'admission, tous les « Jets de prince et de ville qui lui seroient imposez », et de plus dix livres d’a- mende par contravention (6). Les foires et marchés d’Ornans étaient aussi francs que les personnes et les biens de ses habitants (7). [ls étaient francs non seulement pour les habitants, mais encore pour Îles étrangers qui y amenaient des denrées quelconques pour les vendre. Les droits d’éminage et de vente, qui avaient existé autrefois, avaient été abolis, par la grâce de Philippe I (8), et, pour se conformer aux intentions généreuses de (1) Tbid., ibid., art. 5. (2) Tbid., ibid., art, 6. (3) Ibid., ibid., art. 10, et Délib. du Cons. de 161%, (4) Délib. du Cons. de 1612. (5) Pélib. du Cons. de 1627. (6) Statuts, titre VIII, art. 8. M Tbid.,ititre,X, art. 1. (8) Ibid, ibid., art. 2. — Philippe avait cédé ses droits moyennant une somme annuelle de six livres, L ai ne nl y 310 — ce prince, les habitants s'étaient interdit de les rétablir sous quelque forme que ce fût (D. IE était même interdit de prêter, moyennant finance, mesures ou poids aux vendeurs sous peine de dix livres par contravention (2. La ville en mettait à leur disposition ct indemnisait ceux qu'elle avait préposés à leur garde en leur permettant de louer des cuves ou autres vases aux halles (3), Les mesures en usage aux halles d’Or- nans étaient : des mesures de capacité : le quarril ou car- ril ( (quadrile) de quatre setiers (sextarium) de huit chan- nes (canna), la channe de deux pintes (pinta), la pinte de deux chauvels ou chauveaux (cavellum) équivalant chacun à soixante-quinze centilitres (5), pour les liquides; le penal (panalis ou panale), équivalant au double-décalitre et divisé en deux bichots (bichelus), et le coupet ou coupot (eupeta), pour les solides ; des mesures de poids qui étaient la livre (libra), de seize onces (uncia) de trente-deux grammes, et ses divisions, l’once, le gros et le grain (6). Il était défendu de vendre ou d’acheter avant l’heure de l’ouverture du mar- ché, qui était huit heures en hiver et sept heures en été (7). Le fait d'aller au devant des vendeurs, pour accaparer les denrées et faire hausser leur prix, était puni de soixante sols par contravention (8). Les revendeurs et « revende- resses » ne pouvaient entrer au marché avant dix heures du matin sous peine de quarante sols d’amende (). Les denrées qu'ils débitaient étaient, conformément à l’ordonnance du 17 janvier 1587, taxées par les échevins (10), [1 leur était inter- (1) Tbid., ibid., art. 3. (2) Tbid., ibid. art. 4. : (3) Ibid., ibid., art. 4 et 5. (4) Quart du muid ({modius ou modium) de 320 litres. (5) La pinte et le chauveau s’appelaient aussi pot et demi-pot. (6) La ville avait droit d'étalonnage et l’exerçait. V. le titre XI des Sta- L'uls. (7) Statuts, titre X, art. 7. (8) Ibid, ibid., art. 8. (9) Tbid., titre XII, art. 4. (10) Tbid., ibid., art. 2. — 311 — dit à peine de quarante sols d'amende, de vendre des den- rées « ès Jours de dimanche, feste de Nostre-Dame et autres solennelles, dez le premier coup de la grande messe et pen- dant icelle, sinon en cas de nécessité urgente (D ». La générosité des habitants d'Ornans à l’endroit des gens de la campagne, qui venaient y vendre leurs denrées (2), était d'autant plus méritoire, que les ressources de la ville étaient minimes. On peut en juger par la reddition des comptes des échevins de l’année 1610, qui termine le livre des délibérations de cette année. La recette s'était élevée à 1960 francs 5 gros 7 deniers, et la dépense à 1895 francs 5 gros 14 engrognes. Parmi les dépenses obligatoires figu- raient : une somme de cinquante-six livres dix-sept sous six deniers, valant soixante-quatre francs et demi, payée au sienr Clément, receveur du domaine royal; et une autre somme de vingt-sept francs dix gros payée au receveur de la fami- harité pour les offices fondés par la ville. La première somme représentait les cinquante livres annuellement dues au sou- verain pour le droit de seigneurie directe sur les communaux d'Ornans, communaux cédés aux habitants, par un de leurs seigneurs, à une époque incertaine, et les six livres qui lui étaient également dues pour les droits d'éminage et de vente aux foires et marchés, droits auxquels nous avons vu que Philippe IL avait renoncé en leur faveur. Le paiement de ces sommes, celui des effuages et dons gratuits, et la recette . des fonds destinés à assurer les services publics, étaient as- surés par des collectes ou jets (3). La collecte pour le don gratuit était proportionnelle aux biens et facultés des parti- (1) Ibid... ibid., art. 5. (2) Nous avons trouvé, dans les Délib. du Cons. de 1635, les prix des principales denrées à cette époque. Le cent de foin valait 6 gros, celui de paille 5 gros ; la pinte de bon vin pur, 2 gros ; l’émine d'avoine, 15 gros ; la livre de bœuf « des bons endroits », 2 sols, celle des autres, # blancs ; la livre de mouton, 2 gros, celle de veau, 6 blancs; la livre de pain blane, 18 deniers, celle de pain bis, 3 blancs. (3) Siatuts, titre XVII, art. 1. — 372 — culiers (1). Le jet de la Saint-Michel était réparti non seule- ment en raison des meix et héritages possédés par les parti- : culiers, résidents où non (2), sur le territoire de la commu- nauté, mais encore des avantages qu'ils pourraient retirer des communaux et des profits qu'ils pouvaient faire aux foi- res et marchés (4. Les fonds destinés à assurer les services publics étaient, en principe, répartis par tête d’habitant rési- dant ou de forain possédant des biens à Ornans ; mais, dans l’application, Le fort portait le faible, c’est-à-dire que ceux qui pouvaient payer payaient pour ceux qui ne le pouvaient pas (4). La commission de répartition de ces différentes con- tributions était composée des échevins de la ville, de ceux du château et de deux habitants capables et lettrés, si possi- bie, de l’un et l’autre bourg, choisis par le conseil, les nota- bles appelés (5). Les rôles et contrôles étaient établis en toutes lettres « sans chiffres ni abréviations (6) ». Il était alloué aux échevins vingt sols par rôle et contrôle et aux ré- partiteurs, en général, neuf francs pour frais et dépens (), lorsqu'il s'agissait de jets pour le don gratuit ou pour les dépenses communales. Le jet de la Saint-Michel ou jet des sols ne leur donnait droit qu’à une somme moitié moin- dre (8). Les jets extraordinaires ne leur rapportaient que deux liards par franc (9). Les habitants d’'Ornans ne formaient, comme précédem- ment, qu'un seul corps de bourgeoisie : ils étaient tous de libre condition, tous égaux en droits, tous soumis aux (D) Ibid., ibid., art. 2. (2) Lorsqu'il s'agissait du don gratuit, les forains ne payaient que dans le cas où ils ne contribuaient pas au lieu de leur domicile. (Art. 10.) (3) Statuts, titre XVII, art. 3-6. (4) Tbid., ibid., art. 7-9 et art. 11. (5) Ibid., ibid., art. 12. (6) Tbid., ibib., art. 13. (7) Tbid., ibid,, art. 13 et 14. (8) Tbid., ibid., art. 15 et 16. (9) Ibid., ibid., art. 17. — 313 — mêmes obligations. Si leur division en gens de qualité, gens d'état et gens de métier existait déjà dans les mœurs, . elle n'avait pas de conséquences pratiques (1). D’après le rôle du jet de la Saint-Michel de l’année 1610, les gens de qualité ou nobles d’'Ornans étaient alors : Claude de Chas- sagne, sieur de Trepot, qui fut mayeur de 1615 à 1619 ; Anne de Grospain ; Jeanne-Baptiste de Grospain, femme de Ma- thieu de Saint-Mauris ; François de la Grange ; Laurence- Françoise d’Orsans, veuve de Jean de Grospain, écuyer, sieur de Belmont et de Bremondans ; N. sieur de Thurey ; Guillaume Vernerevy, écuyer. Les Andelot, les Chantrans, les Perrenot, les Philibert avaient disparu du livre d’or de la localité. Les gens d'état, qu’on qualifiait messires, étaient : les Bouhélier, les Clément, les Gérard, les Gonzel, les Mer- cier, déjà anoblis ; les Bauquier, les Chevroton, les Dare, les Guignet, les Martin, les Perrinot, les Saulnier, les Ver- nier, qui allaient l'être ; les Barthon, les Baudoyer, les Boutte, les Cuenot, les Daresche, les Devillers, les Fardey, les Gautheron, les Georges, les Gody, les Groshenry, les Jacquenot, les Maillot, les Marlet, les Merceret, les Monnier, les Nodier, les Pellerin, les Pontier, les Poussot, les Rebil- lon, les Richard, les Roland, les Roussel. Enfin, les gens de métier (artisans, cultivateurs, marchands) étaient : d’autres Colard, Cuenot, Darc, Nodier, Roussel, et les innombrables tribus des Bailly, des Baron, des Bauquin, des Charmigney, des Doney, des Dubief, des Estin, des Estevenon, des Four- quet, des Gressot, des Martel, des Muselier, des Miellin, des Nargaud, des Oudot, des Petitjeannin, des Poulain, des Rigolier, des Teste et des Vieille. Outre ces familles nobles, la bourgeoisie d’Ornans comp- tait un certain nombre de familles distinguées ayant blason. . Les Bauquier portaient d'azur à l’oie d'argent posée sur un (1) En matière d’impositions toutefois ; car, de 1627 à 1647, elle en eut dans les élections municipales. ot à tertre de sinople ; les Bouhélier (1), de gueules à trois fasces d’or (2) ; les Chevroton, de gueules au chevron d’or acc. en chef de deux éloiles de même, en pointe d’un croissant d'argent ; les Clément, de gueules à deux ailes adossées d'argent, timbre un demi-vol d'argent G) ; les Darc, de gueules à trois dards d'argent mis en pal; les Gérard, de... au chevron de .. acc. de trois têles de nègres, celles du chef affrontées (#) ; les Gonzel® , d'azur au chevron d’ar- gent acc. de trois pommes dardées de même; les Guignet, écartelé aux premier ct quatrième de... au renard de... mis en bande, au deuxième de... à trois pals de... au troisième de... à trois chevrons renversés de... posés deux et un (5) ; les Martin (7), de sable à la fasce d'argent acc. de trois quintefeuilles percées de même, deux en chef, une en pointe, timbre : une tour d'argent percée de sable, surmon- tée d’un rameau à trois branches d'argent chargé de trois quintefeuilles de sable ; les Mercier, de gueules au chevron d’or acc. de deux roses de même en chef et d’une en pointe; les Perrinot, d'azur à la fasce d’or acc. en chef d’une rose d'argent et en pointe d’un croissant de même ; les Saulmier, d'azur à la fasce d’or acc. de trois annelets de même ; les (4) Annoblis par lettres-patentes de Charles-Quint en date, à Regens- bourg, du 15 août 1533. (V. Cour des Gompt.. reg. 37, fol. 37. (2) Ecu en pierre sculptée appartenant au musée de Besançon et prove- nant de l'hôtel Bouhélier d'Ornans. (3) Devise : à tous Clément. (4) Sceau d'Antoine Gérard, officier au siège d'Ornans, 1597. (5) Un Gonzel fut tué au siège de Dole en 1636 ; un autre commandait au Lomont en 1674; un troisième, plutôt que de se soumettre à la domi- nation française, émigra en Autriche, où il fut fait comte du Saint-Empire, et vint plus tard, à Paris, se faire mettre à la Bastille où il mourut. (6) Sceau de J. Guignet, officier du bailliage d'Ornans, 1641. (7) Annoblis par Philippe IV le 3 juillet 1658. Deux membres de cette famille ont souffert pour la ville, dont ils étaient mayeurs. Claude fut em- mené en otage par le vicomte de Courval en 1639; Jean fut enfermé à la citadelle de Besançon en 1673, par l’ordre de Quiñones. D’autres Martin portaient d’azur à trois anneaux d’or, à une croix de même. AIN ar — 315 — Vernier, écartelé aux premier el quatrième d'azur & un lion couronné d’or, armé et lampassé de gueules, aux deu- æième et troisième bandé d’or et d'azur de six pièces, à une bordure de queules surchargée d’une autre d'argent bro- chant sur le tout. La période espagnole a été féconde en illustrations dont Ornans a produit sa bonne part. Nous citerons particulière- ment : Claude de la Barre {1558-1629}, cordelier du cou- vent de Besançon, docteur en théologie de Paris, évêque d'Andreville et suffragant de l'archevêque de Besançon, sacré, dans son pays natal, par Ferdinand de Rye, en no- vembre 1616 (1); Pierre Vernier (2) (1587-1637), capitaine- châtelain d’Ornans de 1622 à 1637, mathématicien distingué, inventeur de l’instrument de son nom, directeur gènéral des monnaies au comté de Bourgogne, qui mit Gray en état de défense en 1636; Claude Richard (3) (1589-1664), célèbre jésuite, qui professa les mathématiques à Madrid, où il est mort, pendant quarante ans, publia une édition d’Archi- mède et inventa la montre magnétique, au moyen de laqnelle on peut connaître l'heure de toutes les parties du monde; Claude Clément (4, (1594-1642\, autre jésuite célèbre, qui a professé les antiquités grecques et latines à Dole, puis à Lyon et enfin à Madrid où il mourut ; Joseph Saulnier (5), abbé de Saint-Vincent, évêque in partibus d'Andreville et suffragant de Besançon, qui sacra Antoine-Pierre de Gram- (1) « Lors de son arrivée à Besançon, le chapitre métropolitain et la municipalité l’envoyèrent saluer ; le chapitre lui offrit le pain et le vin, la municipalité fit porter six grands pots de vin blanc et clairet. Son portrait se voyait dans le petit réfectoire des Cordeliers de Dijon avec ses armoiries qui étaient d'azur à la croix ancrée d'or et bordure de même. » (A. Cas- TAN, Evêques auxil. de Bes., in Mém. Soc. d'Emul. du Doubs, 1876, p. 477-8.) (2) Fils de Jean Vernier, notaire, et de demoiselle Henriette N. (3) Fils de Jean Richard, docteur-ès-droits, et de dame Marguerite Brun. (4) Fils de Claude Clément, docteur-ès-droits, et d'Antoine Cornu. (5) Frère de Quentin Saulnier, mayeur en 1641. — 310 — mont It, dans une chapelle souterraine de son abbaye, « dans un moment où le chapitre métropolitain était en diffi- culté avec la cour de Rome (1) » ; Jeun Gody (2) (1600-1662), en religion dom Simplicien, bénédictin de Saint-Vincent, professeur de philosophie et de belles-lettres au collège de Cluny, poète latin et français, auteur d’un volume d’Odes sacrées, d'un recueil intitulé : Les honestes poësies de Placi- dus Philémon Gody, dédiées à très illustre et vertueuse dame Marie du Pont, dame de GCombalet, et d’une tragédie latine, Humbcrtus(3 ; Adrien Roussel ‘4 (1606-1659), célè- bre minime, professeur de théologie et de mathématiques à Munich, où il fut distingué par le duc de Bavière, puis pro- vincial de son ordre en Savoie où il mourut à Thonon. Ornans faisait toujours grand accueil aux personnages de distinction qui l’honoraient de leur visite ou lui accordaient leur protection, et leur offrait, outre le vin d'honneur, des cadeaux qui variaient beaucoup. Tantôt c’étaient des truites et des hombres de sa rivière cuits au bleu dans le bon vin du cru, des pièces de venaison, de l’hypocras, des dragées, des confitures sèches, tantôt des pièces d’orfèvrerie, le plus souvent de la vaisselle d'argent. En 1604, le T0 juin, le con- seillvote une somme de vingt-quatre écus qui sera consacrée à l'achat d’un présent à faire au comte de Champlitte gou- (4) « D. Saulnier mourut le 95 avril 1681, âgé de 85 ans. Il fut inhumé dans le chœur de l’abbaye Saint-Vincent, sous un mausolé que décorait son portrait. » (A. CASTAN, loc. cit., p. 479-80.) (2) Fils de Claude Gody et de Marguerite Parrot. (3) On connait sa pièce de vers en l'honneur de N.-D. de Montroland, qui à pour titre : Invitation aux villes de Franche-Comté, et l’on cite sou- vent la strophe où il s'adresse à sa ville natale : Ville d’un ample tribunal, Berceau de ce grand cardinal Qui présida sur la Sicile, Ornans, soupire ici tes vœux., Où se voit un meilleur azile Que tu n'es point aux malheureux. (4) Fils de Messire Jean Roussel et de Philiberte Gurrier. \ — 311 — verneur de la Franche-Comté, qui doit venir à Ornans. Le 24 février 1614, il s’agit de lui offrir, à l’occasion de sa pro- motion à la dignité de chevalier de la Toison d'Or, un cheval de prix ou de la vaisselle plate. Le 20 juillet 1622, on vote Pachat d’un plat bassin d'argent, de la valeur de six-vingt franes (qui en coûtera, en réalité, sept-vingt-trois et demi), pour lui être présenté «avec du poisson dessus, en recon- naissance de ce qu'il a faict respecter les privilèges de la ville sur le logement des gens de guerre ». Enfin, le 25 janvier 1625, on lui fait présent d’une aiguière et de deux salières d'argent du prix de deux-cent-quarante-deux franes huit gros et demi (1). Nous avons vu, précédemment, offrir au comte de Cantecroix un chevreau (2), deux bœufs G), et, à son fils, une chaîne d’or de quatre-vingt-deux francs pour le remercier « de ce qu'il s’est employé à maintenir les pri- vilèges de la ville (# ». On allait au devant de ces grands personnages, jusqu'à une certaine distance de la ville, et le conseil députait, à cet effet, ceux des habitants qui pou- vaient, le plus dignement, représenter la ville 6). Ces ha- bitants étaient à cheval et les arquebusiers leur faisaient escorte (6). [ls souhaitaient la bienvenue et offraient le vin d'honneur. Des vases d’élain aux armes de la ville, et qu’on appelait cimases ou cimaises furent achetés, à cet effet, en 1623, Quatre de ces cimases contenaient une channe et les deux autres trois chauveaux (7. Nous ne savons si, comme à Langres, on distinguait les vins qu’on y offrait en vins de lion, de singe, de mouton et de cochon, « dénominations RS VS © en ns Een à nee ges ere ns | an ete | Mme net mime en Lu ee ee me me (1) Délib. des Cons. de 161%, 1622 et 1625. (2) Délib. du Cons. de 1581, 26 janvier. (3) Délib. du Cons. de 1590, 30 décembre. (4) Délib. du Cons. de 1618, 28 mai. (5) Délib. du Cons. de 160%, 10 juin. (6) Délib. du Cons. de 1608. (7) Délib. du Cons. de 1623, 26 mars, — Ces brocs furent vendus en 176%, sur la proposition du mayeur, et leur prix fut employé aux répara- tions de Saint-Roch. V. Délib. du Cons. de 176%, 14 mars, — 9318 — symboliques, qui exprimaient les différents degrés ou carac- tères de livresse qu’ils pouvaient produire : le lion, cou- rage ; le singe, malice ; le mouton, débonnaireté ; le cochon, bestialité (1) ». Les exercices du corps devaient être en honneur dans une ville guerrière. Non content de veiller à la bonne exécu- tion de ceux qui accompagnaient les revues et montres d'armes, le magistrat donnait une attention particulière aux chasses générales et battues, ainsi qu’au tir à Poiseau ou papegay. Deux titres des statuts leur sont consacrés. Dans le titre XXX, on rappelle qu'Ornans est une des villes du comté de Bourgogne auxquelles les souverains du pays ont concédé le privilège de la « chasse aux bestes rousses aux aultres villes prohibée ». Nous avons vu, en effet, que le {er décembre 1471, le comte-duc Charles-le-Guerrier avait dé- claré que les habitants avaient droit de « pouvoir gayer et chasser à bestes sauvaiges rière le finaige et territoire d’Or- nans (2) ». Pour que l'usage de privilège ne fut point un sujet de querelle entre les habitants, qui ont toujours eu la passion de la chasse, le magistrat avait dû, dès longtemps, le soumettre à certaines règles. Le titre précité établit que, « sur ce subject, de tout temps il at esté statué que auleun, habitans des ville et chasteau ne feront chasse à hayes des dictes bestes rousses rière le territoire d’illec, en quelque part que ce soil, que premièrement, avant que d'aller à la chasse, pour le faire à seavoir à tous qui y vouldront aller participer comme ils peuvent et doibvent, ne soit sonné la trompe des chasseurs en deux lieux de la ville, et par trois fois et reprises pour le moings, seavoir est sur les ponts Dessus et Dessoubz, et par ce moyen personne n’en pouvoir prétendre cause d’ignorance, et ce à peine de soixante solz en cas de contravention et sur chaseun contrevenant applica- (4) Paul Lacroix, Mœurs et usages au moyen äge, p. 343. (2) Arch. d'Ornans, Anc. invent ,n° 59. cn bles au profit desd. habitans et de commise des bestes qui seroient prinses ou du prix d’icelles au profit que dessus ». Ce titre, comme l'indique sa rédaction archaïque, n’était que la reproduction d’un statut déjà ancien on dans le code de 1602. | L'article premier du titre du papegay «4 rappelle que ce jeu n’a pas uniquement pour but une réjouissance publique, mais qu'il est surtout un exercice de nature à « façonner et adextrer les jeunes gens et autres habitans aux armes ». Le ür à l'oiseau avait lieu régulièrement le premier dimanche de mai. Si la chose n’était pas possible, le roy du papegay requérait du mayeur la désignation d’un autre jour. Ce tir avait lieu en dehors de la ville, pour éviter tout danger, et particulièrement près de la fontaine de la Froidière (2). Le premier coup était réservé au souverain qui était représenté, pour la circonstance, par un de ses officiers au siège d'Or- nans ou par un autre personnage à son choix @). Le deu- xième coup appartenait à la ville et était tiré par le mayeur, s’il le désirait, dans le cas contraire, par un député du con- seil (4. Le suivant était à celui qui avait abattu ne l’an- née précédente, c’est-à-dire au roy du papegay &). Les habi- tants tiraient après eux dans l’ordre de leur a spon- tanée au rôle spécial établi, à cet effet, par le scribe de la mairie ou le secrétaire de la ville « sans prélation ny accep- tation de personne (6; ». Le roy du papegay était exempt, pour l’année, des jets et des gardes, ainsi que des autres charges concernant le service de la ville (7), Celui qui abat- ————— (4) Statuts, titre XXXII. (2) Ibid., ibid., art. 2. — En 1585, cependant, nous voyons tirer aux Isles, une des places de la ville. (Délib. du Cons. de 1585, 6 mai. (3) Tbid., ibid., art. 3. — Plus tard le magistrat s'attribua ce droit par un article additionnel, l’article 9. V. les Délib. du Cons. de 0 25 avril. (4) Ibid., ibid., art. 4. () Ibid., ibid , art, 5. (6) Ibid. , ibid., art. 6. (7) Ibid., ibid., art. 7, — 380 — tait le papegai trois années de suite, était exempt de toutes charges sa vie durant 1). Une des obligations du roy du pa- pegay était celle de donner € un prix d’honneste valeur pour estre tiré à l’arquebuse franchement et sans mise » par ceux qui avaient tiré avant lui ou qui n’avaient pu le faire étant porté après lui sur le rôle (2). Le tir était suivi d’un paste ou repas, auquel prenaient part tous les tireurs inscrits. Le mayeur Claude Clément ayant abattu le papegai, en 1608, le conseil décida que les échevins donneraient jusqu’à trente francs pour le paste traditionnel et le vin qu’on devait y boire. Ils devaient, en outre, délivrer de la poudre de la ville pour tirer des salves (3). En dehors de ce tir général, il y avait des tirs particuliers : les jours de fête, tirs pour lesquels la ville donnait aussi de la poudre. Quelquefois la ville recevait des prix qui don- naient lieu à un tir général extraordinaire. C’est ainsi que le 27 juillet 1608, le conseil remerciait le comte de Cantecroix d'un prix franc donné à la ville et prescrivait un tir général pour le jour même. Chaque ménage put fournir un türeur qui devait être soit son chef, soit un de ses enfants. Les clercs et les valets étrangers furent exclus de ce tir (4). La multiplication des tirs particuliers nécessita, de bonne heure, un local spécial. Dès 1603, le conseil permit aux ar- quebusiers d'Ornans de construire un bâtiment à l'usage de leur société 5). En 1657, soit qu’il n’existät plus, soit qu’il eût reçu une autre destination, ce bâtiment était remplacé par un petit édifice qu’on voit encore dans le vallon de Mem- bouque. Le conseil accorda, à cette occasion, une subven- tion de deux cents francs aux arquebusiers et approuva les (1) Statuts, litre XXXITI, art. 10. — Cet article a été ajouté comme l’article 9, le 25 avril. 1616. (2) Ibid., ibid. art. 9. (3) Délib. du Cons. de 1608, 6 mai. (4) Ibid., 27 juillet. (5) Délib. du Cons. de 1603, 22 août. — 381 — règles du noble jeu de l’arquebuse (1). En 1660, la nouvelle arquebuse était terminée et, par les ordres du conseil, était couverte de laves (2). Les chevaliers de l’arquebuse ne crai- gnaient pas d'aller produire leur adresse sur d’autres théâtres que leur ville natale. Ils allaient tirer à Besançon 3), à Salins (4), à Dole (5) et jusqu'à Chalon-sur-Saône (6. Chaque fois, le conseil leur votait une indemnité de soixante à cent et deux cents francs. En 1657, le jour de la fête patronale de Saint-Laurent (10 août) eut lieu, à Ornans, un grand concours de tir qui réunit les arquebusiers de Besançon, de Quingey, de Vuillafans et de Loray (7). (4) Délib. du Cons. de 4657, 3 avril. (2) Délib. du Cons. de 1660, 4 août. (3) Délib. des Cons. de 1600 (20 mai), 4625 (12 août), et 4657 (41 mai), (4) Délib. du Cons. de 1626, 33 août. (5) Délib. du Cons. de 1627, 29 août. (6) Ibid., 24 juin. (7) Délib. du Cons. de 1657, 8 décembre. — 382 — CHAPITRE DOUZIÈME Administration et police. — Instruction publique. — Ecoles publiques et écoles privées. — Assistance et mendicité. — Budget des pauvres et fondations charitables. — Ponts et chaussées. — Police rurale. — Vaine- pâture. — Vignes et vendanges. — Clôture des propriétés. — Planta- tions. — Bois et forêts. — Droit d'usage. — Fruits et maraude. — Indus- trie et commerce. Le 29 janvier 1576, le magistrat d’Ornans délibérait d’ «en- voyer à Dole pour s'informer, vers M. le Principal du col- lège ou bien vers M. Magnin (), si l’on pourroit avoir un maistre d’escoliers ou recteur pour enseigner la jeunesse (2) ». Au mois de mai, il croyait avoir trouvé ce maître en la personne de Claude Tyrode, auquel il offrit trente francs de gages ; mais ces gages ne furent pas acceptés (3). Un mois plus tard, les prudhommes furent plus heureux, et l’on put installer dans son office un recteur auquel on donna cin- quante francs d’émoluments annuels, une maison et un lit @). Il eut, en outre, la rétribution scolaire payée men- suellement par les parents de ses écoliers 5). Le 5 sep- tembre 1582, lorsque le conseil d’Ornans se décida à cons- truire un hôtel de ville, il fut entendu qu’on y installerait l’école, à laquelle on donnait le nom de collège(6). Le 15 janvier 1584, sur le reçu de lettres de « la souveraine cour » s’informant «sur le faict de l'instruction de la jeu- (1) D'une famille de Clerval et de Passavant annoblie au xvie siècle. (2) Délib. du Cons. de 1576. (3) Ibid. (2) Ibid. — Les émoluments furent portés à 90 fr. en 1595, à 120 en 1609, à 150 en 1623, à 400 en 1658. V. les Délib. des Cons. de ces années. (6 et 6) Elle fut fixée. par les Statuts de 1602, titre XILL, art. 45, à la somme de 6 blancs et 2 gros pour les écoliers n’habitant pas le collège. Le collège avait des pensionnaires. L’inventaire du mobilier de l'hôtel de ville en 1610 constate qu’il y avait « six chalits dans la chambre haute où sont les escoliers ». — 383 — nesse avec rudiments de nostre saincte foy catholique », le conseil répond fièrement qu’il y a à Ornans un « vicaire (1), _ homme docte et expérimenté, comme aussy un précepteur docteur ès ‘droits (2) ». L'enseignement religieux fut assuré plus tard, en 1602, par l’art. 5 du titre XVIIT (3) des statuts. L'article 2° exigeait que le recteur et les régents de ses écoles fussent de bonne vie et de saine doctrine catholique, mo- destes et pieux. Ils devaient de plus être au moins bons grammairiens. L'enseignement fut, en effet, longtemps imité à l'étude de la grammaire. On y joignit, en 1654, celle du latin, déjà prévue par Particle 2° du titre précité des sta- tuts qui parle du cas où « les parents désirent poursuyvre plus oultre ». Dans un traité passé, le 13 mars de cette année, entre le magistrat et messire Antoine Gonzel, recteur des écoles, on remarque la clause suivante : « Tiendra la rigoureuse main à ce que les escoliers parlent la langue latine, tandis qu’ils seront dans le collège (4 ». Il y eut dés lors deux écoles sous le même toit, une école primaire et un collège. La première était confiée à des régents sous la sur- veillance et la direction du recteur ou principal qui, seul ou aidé d’un ou plusieurs régents, donnait l'instruction secon- daire. Nous verrons plus tard comment cette organisation fut complétée (9). (1) Il se nommait Miget. (2) Délib. du Cons. de 1584. (3) Des escoles des arts libéraux. (4) Délib. du Cons. de 1654. (5) Les recteurs ou principaux de cette époque, dont les noms nous sont parvenus, étaient : N. Paradis (1600); N. Courvoisier (1609) ; J. B. Clé- ment, docteur-ès-droits (1621) ; Jacques Gérard (1623); Simon Colard, de Dole, prêtre (1623) ; Claude Loigerot, prêtre 1636); Antoine Gonzel, prêtre (1642) ; Antoine Saulnier, prêtre (1658); N. Mariotte, prêtre (1673) ; Thié- baud Binestruy, prêtre (1673). Le nom d’un seul régent, Guillaume Per- roux, nous est resté. C’est probablement le même que Guillaume Perroux, recteur des écoles en 1641, qui fut reçu habitant gratuitement, à la condi- tion que, s’il quittait sa charge, il continuerait à servir la messe parois- siale les dimanches et ours de fêtes. (Délib. du Cons. de 1641, 21 nov.) — 384 — Pour que la bonne renommée des écoles publiques d’Or- nans ne fut pas compromise par l'insuffisance des écoles privées, il fut interdit à ces dernières de donner lenseigne- ment. Les maitres qui les tenaient devinrent de simples répé- titeurs qui conduisaient leurs élèves aux écoles « générales ». Toute contravention à cette règle était punie de cent sols d'amende (1). Déjà, en 1600, le magistrat satisfait de l’ensei- -gnement donné par le sieur Paradis, recteur de ses écoles, avait décidé que « les enfants ne pourroient aller à autre escole que pour répéter leurs leçons (2) ». Jaloux de maintenir la prospérité de ses écoles, le conseil ne se départit jamais de cette ligne de conduite. Le 95 avril 1606, il ordonna aux syndics de poursuivre les particuliers « qui envoyent leurs enfants à des escoles aultres que la principale (3) ». Les écoles privées résistèrent, cependant, à une interdiction aussi for- melle. En 1686, Cl.-Fr. Pélerin, procureur-syndic, poursui- vait devant la justice de mairie un certain nombre d’habi- tants coupables d’avoir envoyé leurs enfants étudier auprès de discrètes personnes 1.-B. Clément, prêtre, et Messire Fr. Mercier, prêtre, docteur en sainte théologie, au lieu de les envoyer aux écoles de la ville (4). Les habitants d’Ornans assistaient charitablement leurs pauvres ; mais ils n’entendaient pas entretenir ceux du voi- sinage qu'attirait, dans leur ville, la facilité relative de l’exis- tence. Le 31 mars 1576, leur conseil donne l’ordre de faire reconduire les pauvres étrangers dans leurs villages d’origine et de les remettre « ès mains des prudhommes desd. vil- laiges ». Le 1e° mai 1604, ordre est donné aux syndics «de faire chasser les estrangers valides mendiant en ville, sur-le- champ, et de faire sortir les estropiés, dès que le temps le permettra ». Le 21 octobre 1648, le procureur-syndic reçoit (4) Statuts, titre XVIII, art. 5. (2) Délib. du Cons. de 1600, 29 janvier. (3) Délib. du Cons. de 1606. (4) Arch. d'Ornans, Tenues de justice de la Mairie. PC l’ordre de faire « sortir prestement de ville les pauvres estrangers et particulièrement le nommé Samuel que l’on dict estre huguenot (1) ». Ils ne voulaient aussi nourrir que ceux de leurs pauvres qui étaient vraiment dignes d'intérêt et de pitié; leurs échevins tenaient un rôle des véritables indigents, auxquels ils remettaient une marque pour se faire reconnaître, et interdisaient à d’autres qu'eux de de- mander l’aumôêône @,. Cette marque, qui était fixée aux vête- ments (3), fut d’abord une croix de Saint-André d’étoffe rouge (4), et, plus tard, une plaquette de fer-blane gravée aux armes de la ville(s). Le 15 décembre 1585, à un conseil extraordinaire tenu chez le mayeur François Gonzel, et au- quel assistaient non-seulement les notables, mais encore « vénérables personnes MM. Miget, vicaire de l’église d’Or- nans, et Colard, confamilier », il est « advisé sur la nourri- ture des pauvres naturels du lieu, selon l’ordonnance et édict de la souveraine cour de parlement ». Le conseil éta- blit une liste des « pauvres nécessiteux et qui n’ont moyen de vivre sans l’assistance du bien du public ». On ne voit, dans cette liste, que des enfants, des vieillards et des veuves. Il est décidé que « tous les Jours, à neuf heures du matin, en l’hôtel du premier syndic, on distribuera pour un sol de pain à chascun pauvre ». Comme la ville n’est pas riche, on aura recours aux particuliers fortunés pour réunir les fonds nécessaires. Cette année-là le nombre des pauvres était de 30, 24 en ville et 6 au château ; l’année suivante, il était déjà de 47 (6). Pour subvenir aux dépenses occasionnées par la nourri- ture des malheureux, on faisait des quêtes dans les mai- (4) Délib. des Cons. de 1576, 1604 et 1618. (2) Délib (3) Délib. Délib. (G) Délib. (6) Délib. ) (4) du Gons du Gons du Cons du Gons. du Gons . de 1582, 19 mars. . de 160%, er mars. . de 1629, 22 mai. de 1662, 93 février. . de 1585, op st 2 sons (1). Les offrandes spontanées n'étaient pas rares : le 11 décembre 1598, les échevins reçoivent cinquante francs, qui sont présentés au conseil par les confrères de saint Eloy pour être distribués aux pauvres (2. La ville disposait, d’ailleurs, bien qu'en disent ses conseillers, de ressources, sinon considérables, du moins presque suffisantes pour assister les pauvres. À | € aumosne » de Mahaut d’Artois, dont la valeur était encore de seize livres estevenantes en 1610, étaient venus se joindre les revenus légués par un grand nombre de particuliers d’Ornans. Le montant s’en élevait, à la même époque, à la somme de quatre-vingt-dix- sept francs quatre gros. Postérieurement, Anne-Elisabeth de Grospain, veuve de Claude de Poligny, baron de Traves, légua, aux pauvres d’Ornans, deux sommes, l’une de mille, l’autre de cinq cents francs G). En outre, des fondations charitables d’une autre nature avaient été faites en leur fa- veur. Un membre de Ia famille de Grospain avait, antérieure- ment à l’année 1600, fait donation à la ville d’une somme dont le revenu permettait au conseil de doter, chaque année, une fille pauvre. En 1600, la somme délivrée de ce chef fut de trente-cinq livres (#. Un chanoine du nom de Pontier, ancien familier d'Ornans, avait légué à la ville une autre somme, dont les revenus servaient à payer l’appren- tissage de trois orphelins et assurer le mariage de trois orphelines (5). | Ornans entretenait deux ponts sur la Loue. À l’époque de la rédaction des statuts (1602), ces deux ponts étaient en bois et demandaient de fréquentes réparations. Celui du Bourg-Dessous fut remplacé, cette année-là, par un pont de pierre qui coûta 3260 livres (6). Il fut orné, en 1606, d’une (1) Délib. du Cons. de 1586. (2) Délib. du Cons. de 1598. (3) Délib. du Cons. de 1643, 8 novembre. (4) Délib. du Cons. de 1600, 28 octobre. (>) Délib. du Cons. de 1606, 26 décembre. (6) Délib. du Cons. de 1602, 6 mai. ee grande croix de pierre avec un christ de bronze (1), et fut béni par le curé Pierre Chevroton le 16 avril 1607 (21. Le pont du Bourg-Dessus ou Vieux-Pont fut reconstruit en pierre _ dans le courant de l’année 1607. Les bois provenant de l’an- _cien pont furent donnés aux Minimes (3). La ville entretenait, en commun avec les villages de Maisières et de Foucherans, deux pelits ponts de pierre sur le bief ou ruisseau de la Brenne. Le premier était sur la route de Besançon par Mai- _sières, Scey-en-Varais, Epeugney et Pugevy, le deuxième sur le chemin de Foucherans (#). Les ponts de l’Onnaige et de Sainte-Marie étaient alors en bois, ainsi que les parties cou- vertes du ruisseau de Membouque. Enfin, les ponts à piétons ou planches 5, jetés sur les divers biefs et ruisseaux du territoire, étaient aussi considérables qu'aujourd'hui. On ne devait jeter à la rivière rien de ce qui pouvait en gêner le cours et faire refluer l’eau dans les parties basses de la ville la Grande-Rue et les places des [sles et des Islottes, à l’époque des grandes crues. Les rues et les pavés étaient entretenus par les riverains (6. Ils étaient tenus, comme maintenant, de les balayer et nettoyer le samedi, les veilles de fête et toutes les fois qu'ils en étaient requis (7). Les locataires étaient astreints à ces soins de propreté comme les propriétaires et traitaient avec eux des frais que ces soins leur imposaient @). On ne pouvait laisser séjourner, dans les rues, ruelles et chemins de la ville ou sur les places, n1 fumier, ni terre, ni matériaux de construction ou de démolition 9). Il fallait une d) Délib. du Cons. de 1606, 28 mu. (2) Délib. du Cons. de 1607. : (3) Délib. du Gons de 1608, # août (4), Statuts, titre XXI, art. 2 (5) Il est déjà question de l'une d'elles, la Planche-Thomas, dans un titre du xrve siècle, le Testament de Hugues d'Ornans. (6) Séaluts, titre XIX, art. 2 (7) Ibid. ibid., art. 5. (8) Ibid., ibid., art. 5. (9) Ibid. ibid. AT Bale = — permission expresse de la ville pour construire des bâtiments ou des escaliers en saillie sur la rue (1). Les égoûts particu- liers devaient être couverts et les étables à pourceaux placées à distance telle de la rue que la mauvaise odeur ne püût s’y faire sentir (2). Il était défendu de jeter sur la voie publique aucune ordure ou immondice (3). La réfection des grands chemins royaux et vies poles était à frais communs ; les chemins de défruitement étaient entretenus par les usagers, et la ville n'intervenait dans leur réparation que s'ils ser- vaient à d’autres transports que ceux des récoltes (#. La réparation des chemins à frais communs était assurée par une sorle de corvée, appelée la dizaine, du nombre des tra- vailleurs qu’elle occupait sous la direction du superintendant des travaux de la ville). Les échevins établissaient les rôles de cette prestation en nature (6). Pour la garde des fruits de la terre, le conseil, les notables appelés, choisissait, chaque année en temps voulu, quatre messiers « gens de bien, de bonne fame et renommée, d'âge suffisant, pères de famille » (7). Ces messiers pouvaient se faire remplacer par leurs fils, lorsque ceux-ci étaient dans les conditions requises (8). Pour que la charge de messier fut supportable, on ne devait l’imposer à la même famille ou communion que tous les six ans (9. Chacun des messiers recevait une indemnité de huit francs (10). La garde des forêts et des bois communaux était assurée par deux forestiers choisis pour une ou plusieurs années et dont les émolu- (1) Séatuts, titre XIX, art. 12. (2) Ibid., ibid., art. 13. (3) Ibid., ibid... art. 14. (4) Ibid. ibid., art. 6. (5) Ibid., ibid., art. 15. (6) Tbid., ibid, art. 16. (7) Ibid. ibid., titre XXIX, art. 1, 2 et 3. (8) Ibid., ibid., art. 3. (9) Ibid., ibid., art. 4. (10) Jbid., ibid., art. 5. — 389 — \ ments étaient de cinq francs (1). Messiers et forestiers de- valent, avant d'entrer en charge, prêter serment « sur saincts évangiles de Dieu estans ès mains du mavyeur », de vaquer à la garde qui leur était confiée « avec toute diligence, sin- cérité et loyaulté, sans part, faveur, haine, ou acceptation de personne (2) ». [ls devaient faire fidèle rapport de tous ceux qu'ils trouveraient « mésusans ès bois, rivières, prels, terres, vignes, chenevières et aultres héritaiges, avec déclaration des jours et lieux, aux premières journées, par devant le scribe de la mairie (5) ». Le 22 janvier 1615, le conseil statua que les forestiers feraient « leur rapport par serment des mésuz qu'ils trouveront par devant le conseil ou bien par devant le sieur mayeur ou les eschevins (© ». La pâture en commun existait à Ornans, mais elle y était réglementée et restreinte ; elle n’y à Jamais mérité le nom de vaine pâture. Pendant la saison d'automne « dois le jour de feste Saint-Laurent jusqu’au jour de Saint-Michel archange » elle était réservée aux « bestes trahantes et labeurantes » dans un certain nombre de cantons, du Bief de Leugney à la côte d’Auldevoige, du Pertuis-des-Voisses au Bief de Corne- bouche, sur la Plante jusqu’à Membouque, des « montées allant à la chapelle Notre-Dame jusqu'aux chênes de Cor- bières dans la direction de Maisières », enfin dans les val- lons de Vinchaux, de Chauveroche, de Narbey et de la Pesse. On ne pouvait, pendant ce temps, y conduire d’autres bètes, Sous peine de soixante sols d'amende. Il était défendu, sous la même peine, à tous et spécialement aux bouchers, dc faire pâture à part. Les animaux, quels qu'ils fussent, de. vaient être gardés par le berger communal ou fermier de la pâture. Les porcs, qui commettent généralement de grands dégâts dans les prés où ils pâturent, ne pouvaient être con- (Statuts. titre XXIX. art. 6. (2) Ibid., ibid., art. 7. (3) Ibid., ibid. art. 8. (4) Ibid., ibid., art. 9, et Délib. du Cons. de 1615. — 390 — duits dehors que par ce berger « pendant les temps et saison qu'ils doibvent estre menez aux champs », toujours sous peine de soixante sols d'amende, sans préjudice des dommages-intérêts à paver aux propriétaires des lieux dé- vastés. La pâture était plus particulièrement réglée pendant l’été, où elle ne pouvait avoir lieu que dans certains points à. ce destinés. Même en cette saison, on ne pouvait pâturer de nuit (1), La pâture des oies n’était pas interdite, mais sévère- ment règlée, parce qu'on la considérait comme très nuisible « aux pasturages par la bruslure, siceité et stérilité qu’en en- suit ». Les oies ne pouvaient aller à la pâture hors de ville « sans bergers et gardiens, à peine de soixante sols », sans parler des dommages-intérêts à payer (2). La culture de la vigne a toujours été très en honneur à Ornans ; rien d’étonnant dès lors à ce que l'administration communale ait prétendu à sa direction. Un statut très ancien, résumé dans Particle 1’ du titre XX° des statuts de 1602, in- terdit absolument de changer la culture des terrains cultivés en vignes, provenant d’accensement des communaux, ou de les laisser sans culture, sous peine de soixante sols d’a- mende et de retour de ces terrains au communal 6. Par contre il était défendu de convertir en vignes les champs et les prés, sans en avoir obtenu licence du conseil (#. Le 12 décembre 46292, il fut même résolu, par statut perpétuel et irrévocable, que, dorénavant, la permission de planter des vignes nouvelles, lorsqu'elle serait accordée, devrait se payer trois francs par ouvrée, et qu’elle serait généralement refusée (9), On n'avait pas non plus la permission de planter un cépage de son choix : on devait s’en tenir aux plants que la ville avait adoptés, c’est à dire au pineau ou novrin, (1) Statuts, titre XX VII. (2) Tbid., titre XX VIII. (3) Ibid... titre XX, art. 1. ( Tbid.. ibid., art, 15. Ibid, ibid., art. 16, et Délib. du Cons. de 1622. — 391 — au pulsart et au lausannais. Le gamey, qu'on a tant cul- ivé depuis, était sévèrement proscrit (1) Ces mesures avaient pour but de maintenir le vignoble et de lui conser- ver sa bonne réputation. Les vignes, à proximité des che- mins et des pâturages, devaient être closes par leurs pro- priétaires ou leurs locataires pour que le bétail ne püt y pénétrer, cela sous peine d’une amende de dix sols et sans préjudice du recours des voisins (2, Il était, d'autre part et sous les mêmes peines, très expressément défendu de faire pâturer dans le voisinage des vignes (8. Dès que les bour- geons paraissaient et jusqu'aux vendanges, il était défendu de passer, dans les vignes d'autrui, pour porter dans les siennes fumier ou échalas (4, sous peine d'amende arbi- traire @). Lorsque les raisins commençaient à varier, on ne pouvait plus circuler dans les vignes, si ce n’est pour y tra- vailler. Les chefs d'hôtel seuls pouvaient le faire, encore devaient-ils au préalable avertir les forestiers (6. Cet état de choses durait jusqu'aux vendanges. Le jour de l'ouverture de celles-ci était choisi par le corps de ville, mayeur, éche- vins, jurés et notables au complet, assisté des forestiers qui avaient voix consultative (7). Üe conseil extraordinaire arrè- tait aussi le jour de lPouverture particulière de chacun des bans ou quarüers du vignoble, Il était absolument défendu et sous peine arbitraire, de vendanger avant ce jour @:. Il était même défendu de conduire, sous sa vigne, cuve ou chariots avant que la cloche annonçât la levée du ban (9). Si le temps menaçait, elle était suspendue. La sollicitude pa- (1) Délib. du Cons. passim. (2) Statuts, titre XX, art. 2. (3) Tbid., ibid., art. 4. (4) « materat et passeaux ». (5) Statuts, titre XX, art. 6. (6) Ibid, ibid. art. 7. CA Mbid 1bid., art. 8. (8) Ibid, ibid., art. 9. (9) Zbid., ibid., art. 10. — 392 — ternelle du conseil s’étendait jusqu'aux oseraies (4) qui four- nissaient les liens (2) destinés à attacher la vigne et à former les cercles des tonneaux. On ne pouvait couper les précieux osiers qu'après la Toussaint et au jour indiqué par le con- seil 8. Lorsqu'une oseraie était en commun, ou qu'elle était plantée sur les confins des vignes et autres héritages, les usagers ne pouvaient procéder à la cueillette imdividuelle- ment qu'après avoir appelé leurs co-usagers à y prendre part (4. Le commerce des osiers était très surveillé, et le syndic devait s'informer soigneusement de la provenance de ceux qui étaient mis en vente 6). En vertu d’un ancien statut, rappelé par Particle 4er du titre XXII° des formes et statuts (6), les champs confinant aux chemins publics devaient être clos, « dez le jour de feste saint Georges ou dix jours après au plus tard », par les soins de leurs propriétaires ou de leurs tenanciers. S'ils négli- geaient de le faire, les échevins les faisaient barrer à leurs frais (7). [1 en était de même pour les prés et les vergers. Leurs propriétaires ou tenanciers n’avaient aucune indem- nité à réclamer, lorsqu'une clôture insuffisante avait permis à du bétail d’y entrer @. Les clôtures en bois étaient entre- tenues à frais communs par les riverains, s’il n’y avait entre eux convention du contraire (9). Lorsque, de deux voisins, l’un voulait remplacer une clôture en bois par un mur, il lui était loisible de le faire sur son propre fonds et à ses frais. En pareil cas, l’autre voisin, n’avait pas le droit de prendre sur la muraille un point d'appui quelconque, sl (4) « ousières ». (2) « avents ». 8 — 393 — n'avait, au préalable, remboursé au premier le prix de la moitié du terrain employé et pris à son compte une partie raisonnable des frais de construction (1). Les habitants avaient le droit de planter des chênes et des hêtres dans leurs héritages, amsi que dans leurs prés-bois, et personne n'avait le droit d’y toucher ou d’en cueillir les fruits (2). Les arbres de cette provenance pouvaient, néan- moins, être expropriés pour cause d'utilité publique et ser- vir à la réparation des ponts en planches et des bâtiments communaux (3). On ne pouvait les élaguer sous prétexte qu'ils nuisaient à la venue de l’herbe des prés (#, mais il était loisible de couper le bois des espèces forestières impro- ductives de fruits, pour faire des échalas ou des fagots, à la condition de ne pas endommager les fonds 65), On ne pouvait planter sur les communaux voisins des terres arables et des vignes, à une distance moindre que neuf pieds le Comte. Les arbres plantés contrairement à cette règle, qui reposait sur un usage ancien, pouvaient, sur la plainte des voisins, être arrachés d’autorité sur l’ordre des échevins (6). La dis- tance était réduite à cinq pieds pour les arbres plantés dans les meix, prés, vergers et autres propriétés parüculières, mais ils devaient être taillés de façon à ne pas excéder les limites, à moins que les voisins ne fussent d'accord pour se partager les fruits (7). Lorsque la distance était moindre, les voisins avaient le droit de cueillir la moitié des fruits des branches « penchantes ‘et pendantes sur leurs fonds (8) ». Pour obvier à l’usurpation des communaux, il était interdit aux propriétaires des fonds qui y confinaient de les défri- (4) Statuts, titre XX, art. 5. (2) Tbid., ibid., art. 12. (3) Ibid. ibid., art. 13. (4) Ibid., ibid., art. 14. (5) Ibid, ibid., art. 15. (6) Ibid., ibid., art. 16. (7) Ibid., ibid., art. 17. (8) Ibid., ibid.. art, 18. — 394 — cher avant d’avoir prouvé au conseil, par production de ti- tres où autres justifications, de leurs droits de le faire (). On ne pouvait clore les propriétés non privilégiées (2) à us de curtils, jardins ou chenevières », même à proximité de la ville ou des maisons, parce qu’en le faisant on dimi- nuait l’étendue des terrains de parcours (3). Les bois et forêts d’'Ornans étaient communaux ou ba- naux. Les premiers étaient sévèrement défendus par les statuts (4) contre les usurpations des propriélaires rive- rains (1, de quelques prétextes qu’ils couvrissent leurs ten- tatives. Leur défrichement était interdit, et la même pro- hibition s’étendait aux prés-bois ; ceux-ci ne pouvaient être essartés que pour être réduits en prés; on ne pouvait y planter des vignes ou y semer du blé (6), La ville s'était in- terdit à elle-même leur accensement ou leur aliénation. Du moins fallait-1l, en général, une « résolution commune des mayeur, échevins, Jurés et notables, pour ce déhuement congrégés, convoqués et consultés et avec proclamation publique », pour accenser ou aliéner une parcelle détermi- née à l'avance, et cette parcelle était adjugée au plus offrant et dernier enchérisseur (7). Il était défendu de porter la pioche dans les bois et forêts, soit pour extraire des pierres ou du sable, soit pour y prendre de la terre @) ; défendu éga- lement d'y lever des mottes de terre pour les transporter dans les héritages particuliers ®:; défendu encore d’y trans- ” porter des déblais et des immondices (10), Dans le but de 1) Statuts, titre XX, art. 19. 2) C'est-à-dire autres que les meix. (3) Statuts, titre XX, art. 20. (4) Titre XX V. (5) Statuts, titre XXV, art. 1. (6) Ibid., ibid., art. 2. (7) Ibid., ibid., art. 3 et 4. (8) Ibid., ibid., art. 5. (9) Jbid., ibid., art. 7. (10) Zbid., ibid., art. G. N ( TORRES es protéger les bois communaux contre les ravages que pou- vaient y produire les chèvres, il était interdit, sous peine de « commise », d'avoir plus d’une chèvre, et les chevreaux âgés d’un an étaient comptés comme chèvres (1). Pour établir des fours à charbon ou à chaux « appelez raffours », il fallait « préalable licence » du conseil, licence par lui réglée et taxée, sous peine de cent sols d'amende, de confiscation du charbon ou de la chaux et de dommages-intérêts pour le bois coupé, à dire d'experts (2). Le charbon et la chaux produits à l’aide du bois de la ville ne devaient pas être vendus au dehors @). La chaux, qui était restée sans em- ploi pendant trois ans, était commise à son profit (4). Le conseil avait seul qualité pour permettre l'abattage des arbres des forêts banales ou royales 5). L'article 33 du titre XXV: des statuts et les articles suivants nous ap- prennent quelles étaient ces forêts banales où il n’était « per- mis de couper et prendre aulcuns bois fruictiers ou non fruictiers ». C’étaient : celle de Châtillon ; le bois du Four- tueux ; les bois des Epoisses et des Rains de Vohenin situés entre la côte d'Ully et les deux Perrières; entin, ceux des Piots de Venchaux, des Compas et des Rains de Courtaulx. Les bois communs à Ornans et à Chantrans, longue bande s'étendant du bief de Combe-Narbey à la Taissonnière entre la forêt de Châtillon et les bois de Räpes et de la Sapée, biens propres de Chantrans, étaient soumis au même ré- gime (6. Dans les bois communaux, Pabattage n'était permis que pour les essences autres que celles de cerisier, de chêne, de poirier et de pommier (7). Une exception était (1) Séatuts, titre XXV, art 8. (2) Ibid, ibid, art. 10-12. (3) Tbid., ibid., art. 18. (4) Ibid... ibid.. art. 1%. (Oo) lbid.. 1bid., art: 15: (6) Voir en ce qui concerne ces derniers, le titre XX VI qui leur est con sacré. (7) Staluts, titre XXV, art. 16. — 396 — faite, cependant, en ce qui concernait les bois et merrains nécessaires à l’entretien et réparation des chariots et char- rues et des tonneaux (1), à la condition, toutefois, de ne pas les vendre hors de la ville et communauté (2. La trans- plantation des jeunes arbres fruitiers, cerisiers, poiriers et pommiers, était licite, mais leur exportation sévèrement prohibée G). Les articles 21 à 28 du titre XXV des statuts étaient consacrés à la poursuite de tous les mésus auxquels pouvaient donner lieu les droits d'usage. On ne pouvait abattre, comme bois de chauffage, les essences qui pou- vaient fournir des merrains, des ages de charrue, ou des layons menuisés, c’est-à-dire le plâne, orme et le frêne (#,. L'incendie des forêts était puni de dix livres d'amende, sans préjudice des dommages-intérêts (9). Les dommages faits & aux champs, vergiers, prels, jar- dins, curtils et chenevières » étaient, « comme d’ancienne coustume », estimés par deux échevins ou deux experts idoines au choix de la partie intéressée, qui pouvait se pour- voir en Justice, si leur estimation n’était pas admise par la partie adverse (6). La culture et la récolte des fruits des arbres entés ou sauvages en terrain clos était permise (7), et il en était de même de celles des arbres plantés sur les communaux (8, en vertu d’une vieille coutume de la vallée de la Loue, appelée « droit d'arbre », qui a survécu à l’ancienne législation. Mais les fruits sauvages crus dans les bois ne pouvaient être cueillis ou ramassés avant « la feste Nativité Nostre Dame dicte Châtel (9) ». Il était défendu (4) Statuts, titre XXV, art. 17. (2) Ibid., ibid. art. 20. (3) Ibid., ibid., art. 19. (4) Ibid., ibid., art. 27. (5) Ibid., ibid., art. 28. (6) Ibid., titre XXII, art. 6. (7) Ibid., ibid., art. 7. (8) Ibid., ibid., art. 9. (9) Zbid., ibid.. art. 8. or à d’autres qu'aux propriétaires de recueillir les fruits tom- bés des arbres, spontanément ou par le fait d’orages, de pluies abondantes ou battantes, soit dans les propriétés privées, soit sur les communaux, sous peine de vingt sols d'amende sans préjudice de restitution. Les parents étaient responsables pour leurs enfants, les chefs d'hôtel pour leurs serviteurs ou autres gens à gages (1). L'époque de la coupe des foins était arrêtée par le conseil, qui devait prendre en considération le degrè de maturité des fourrages et la proxi- mité de la moisson (2). Les principales industries d’Ornans, à cette époque, étaient la tannerie et la cordonnerie, qui occupaient encore, il y a quelques années, un nombre respectable d'habitants. Les matières premières préparées par les uns et ouvrées par les autres, étaient l’objet d’un contrôle très sévère. Un expert juré, qui était le doyen des ouvriers en cuir, tanneurs ou cordonniers, avait été institué pour visiter les cuirs, marquer, moyennant une engrogne, ceux qui étaient loyale- ment tannés et corroyés, conformément aux prescriptions de l’ordonnance du 27 novembre 1561, et signaler à la jus- tice les abus, contraventions ou fraudes qu’il reconnaîtrait 6). La police de la boulangerie et celle de la boucherie étaient très sévères. Nul ne pouvait exercer le métier de boulanger, qu'il n’eût obtenu la permission du mayeur, produit un chef-d'œuvre, et juré d'exercer conformément à l’ordon- nance du 145 janvier 1587 (4). Les bouchers devaient être de « bonne vie, fame et renommée », expérimentés en leur métier, et jurer de se conformer aux prescriptions du titre XXXIIIe des statuts de la ville (5). Ils devaient entretenir en bon état et nettoyer, une fois par semaine, les halles de la (1) Statuts, litre XXII, art. 10 et 11. (2) Ibid., ibid., art. 21. (3) Ibid., titre XXXI, Des tanneurs et cordonniers. (4) Tbid., titre XIII, Des boulangiers.. (5) Police de la boucherie, art. 2 et 3. —. 398 — boucherie (1). Les animaux qu'ils devaient abattre étaient visités par vingt-quatre commissaires choisis, par les éche- vins, parmi les Jurés et les notables, commissaires qui se succédaient mensuellement deux par deux (2). Les commis- saires de la boucherie étaient aussi chargés de la taxe de la viande. Ils visitaient enfin et taxaient la viande abattue à l'extérieur et mise en vente dans la ville (3). Les hôteliers et les taverniers ne pouvaient péndre enseigne sans l’autori- sation du mayeur, qui leur faisait prêter serment d’obéir à l'ordonnance dn 15 janvier 1587 (. Ils étaient tenus d’avoir une enseigne pendante en un coin apparent de leur mal- son (5) et de recevoir ou loger tous les passagers, sauf ex- _cuse légitime dont le mayeur était juge lorsqu'on en appe- lait à son arbitrage (6. Les denrées qu’ils débitaient étaient taxées par les échevins au commencement de chaque mois, et leur tarif était affiché au lieu public accoutumé et dans les hôtelleries et tavernes (7. Leurs établissements devaient être fermés pendant les offices et prédications, les diman- ches et jours de fêtes et même les jours non fériés, en temps d’avent et de carême (8. Enfin, ils ne devaient donner à manger ou à boire, en aucun temps, aux Jeunes gens et fils de famille, à l’insu de leurs pères, etaux clercs et serviteurs, à l'insu de leurs patrons ou de leurs maîtres (?). (1) Statuts titre XXXILL, art. 20. (2) Ibid., ibid., art. 33. (3) Ibid... ibid., art. 42. (4) Tbid., titre XIV, art. 1. Des hôtes, taverniers et cabaretiers. (5) Ibid., ibid., art. 4. (6) Tbid., ibid., art. 5. (7) Ibid., ibid., art. 6. (8) Ibid., ibid., art. 15. (9) Ibid... ibid., art. 16. ee . LES ASPIRATIONS DU CARDINAL DE CRANVELLE À LA PAPAUTÉ Pièce recueillie par M. Jules GAUTHIER Séance du 14 décembre 1899 Le hasard m'a fait ramasser l’autre jour, mêlé à des pro- cédures sans valeur du dernier siècle, un curieux documen, sur le Cardinal de Granvelle. C’est une petite pièce de vers italiens dédiée au ministre de Philippe IT, traversant un moment de disgrâce passagèret par un de ses secrétaires nommé Gallina. Voici ce texte que je demanderai la permission de tra- duire : « » Ÿ A4 Ÿ Qual pioggia, o scoglio, o qual vento si fiero, O qual fortuna, o qual maligna stella, O qual rabiosa e si crudel procella, Smarrir potra voi, si Sagoio nochiero ? Cesse la pioggia, e fugge ’l vento altiero, Ne piu si mostra la fortuna fella, Acecquetta l’onde ’l mar se la Gran Vella Vostra lo solca, ne v’ è scoglio antiero. Sicuro porto, e suo secretto nido, Gravi concetti di real linaggio Janno Granvella in voi almo soggiorno. Sparge vostra bonta si vivo raggio Di gloria al secol nostro, che mi fido Sommo Pastor ogniun vi chiami un giorno. » Della Vostra Illustrissima e Reverendissima Signoria » Affettuosissimo servitor » Il Gallina. » — 400 — Quelle pluie, quel écueil ou quel vent si fier, Quelle fortune ou quelle mauvaise étoile, Quelle rageuse et si cruelle tempête . Pourront vous émouvoir, Ô si sage nocher ? La pluie cesse et le vent altier s’enfuit. La fortune ne se montre plus trompeuse, Les vagues de la mer se calment si votre Grande Voile Les sillonne, devant vous, aucun écueil ne reste entier. Le port est sûr et dans son abri secret Les graves consultations d’un royal lignage Vont vous chercher, Ô Granvelle, admirable conseiller, Votre Excellence répand sur notre siècle Un si vif rayon de gloire, qu'un jour, J’ai confiance que tous vous acclameront Souverain Pontife. En dehors du jeu de mots sur le nom de Granvelle {gran vela ou grande voile) renouvelé des courtisans du chance- lier Nicolas Perrenot, tout le piquant de cette pièce réside dans la pensée finale, le souhait d’une tiare que Granvelle semble avoir accueilli volontiers, car de sa plume fine et nerveuse il a tracé en marge une date « 1565 » et ces quel- ques mots qui en disent long : « de Gallina mon secrétaire ». Dans un siècle où la monarchie espagnole avait pu asseoir sur le trône de saint Pierre le précepteur de Charles-Quint, quoi d'étonnant à ce que la papauté ait été le rêve d’un homme conduit par la fortune à d’aussi brillantes destinées que le Cardinal vice-roi de Naples, président des Conseils du roi d'Espagne. La preuve que cette perspective ne sem- blait point trop haute à son ambition, c’est qu’il respira avec satisfaction l’encens offert par son secrétaire, encens dont la vaine fumée serait depuis longtemps évanouie, sans le texte curieux que j'ai l’honneur de vous soumettre, en vous pro- posant de l’insérer dans vos Mémoires. AUGUSTE CASTAN TS 1 FO CE, À PET dE Par M. Léonce PINGAUD La Société d'Émulation ne saurait se contenter, envers la la mémoire d’Auguste Castan, d’une simple oraison funèbre; elle doit des hommages spéciaux à un homme qui à été pendant trente ans l’âme de ses séances et l’inspirateur de ses travaux. En attendant qu’elle puisse offrir au public franc-comtois un tableau complet de sa vie et de son œuvre, on à cru devoir dresser, par ordre chronologique, la liste, aussi complète que possible, de ses écrits. On verra déjà, par cette simple nomenclature, quels services léminent érudit a rendus, pendant une carrière trop tôt interrompue, à l’histoire politique, religieuse et artistique de Besançon et de la Franche-Comté. 26 — À02 — TRAVAUX D'HISTOIRE, D'ARCHÉOLOGIE, DE CRITIQUE D'ART. 1. Claude de Morenne, curé de Saint-Merry de Paris, évêque. de Séez (1557-1606). Bulletin du Bibliophile, septembre et octobre 1853. 2. Note sur le sceau de Hugues IT, archevêque de Besançon (1 planche). Revue Archéologique, x11° année, re partie, 1855. 3, Antiquités gauloises pour servir à la question d’Alesia. Lu à l’Em. (1) le 28 juin 1856. Revue Archéologique, xIVe année, 1e partie, 1857. 4. Notice sur Crusinia, station militaire de la voie romaine de Chalon-sur-Saône à Besançon, et sur la découverte du champ funèbre qui lui servait de cimetière (3 planches). Em. Mém., 3 série, t. 11 (1857). — Tirage à part, 24 p. 5. Origines de la commune de Besançon. Ch. I. Du régime municipal romain à Besançon. Ch. II. Du pouvoir temporel des archevêques de Besançon. Ch. IT. Besançon sous le régime féodal. Ch. IV. Établissement de la commune. Ch. V. La sentence de Mayence. Conclusion. — Caractère du mouvement communal à Besançon. 26 pièces justificatives. Lu à l’Em. les 13 juin et 11 juillet 1858 (Mém., 3e série, L.rr1). — Tirage à part, 196 p. Cf. (du même) Variations du régime municipal à Besançon. (Courrier Franc-Comtois du 8 juillet 1866). | (1) Nous nous sommes servi, dans tout le cours de ce travail, afin d’éviter des répétitions fastidieuses, is cette abréviation pour deseue la Société d'Émulation du Doubs, cd FT OT VA PE Nxis ‘ 4 É 7 Dies 6. Les tombelles celtiques du massif d’Alaise (1 rapport) (2 planches). Lu à l’Em. le 10 juillet 1858 (Mém., 3 série, t. 11). — Ti- rage à part, 19 p. Revue Archéologique, xve année, {re partie, 1858. 1. Les itombelles celtiques et romaines d’Alaise (2 rapport) (2 planches). Lu à l’Em. le 16 décembre 1858. (Mém., 3e série, t. II). — Tirage à part, 28 p. Revue Archéologique, xve année, 1re partie, 1858. 8. Les tombelles et les ruines du massif et du pourtour d’Al- laise (3° rapport) (2 planches). Lu à l’Em. les 13 décembre 1859 et 14 janvier 1860. (Mém. 3e série, t. v). — Tirage à part, 95 p. Revue Archéologique, nouvelle série, t. 1er (1860). 9. La Part des Fèves à l’abbaye Saint-Paul de Besançon. Bibliothéque de l’Ecole des Chartes, t. xx (1859). 10. Guide de l'étranger à Besançon, et en Franche-Comté, accompagné d’une carte du siège d’Alesia (en collaboration avec À. Delacroix). Besançon, 1860, 1 vol. in-12. 11. Origine du mot Franche-Comté. Rapport sur un ouvrage | manuscrit de M. Adolphe Marlet (en collaboration avec MM. Bial et Delacroix). Lu à l’Em. le 11 mai 1861 (Mém., 3e série, t. vi). 12. Les vestiges du siège d’Alesia (4° rapport) (4 plan). Lu à l’Em. le 12 décembre 1861 (Mém., 3e série, t. vi). — Tirage à part, 32 p. 43. La bataille de Vesontio et ses vestiges. Rapport fait ie 10 mai 1862 à l’'Em., au nom de la Cemmis- — À404 — sion chargée de diriger les fouilles de Bois-Néron. (Mém., 3e série, t. VII.) — Tirage à part, 16 p. (deux éditions). Bulletin monumental, t. xxIx (1863). 44. Lettre de recommandation en faveur d’un juif converti écrite en 1421 par l’Université de Paris à la Commune de Besançon. Ce document, que le Comité des travaux historiques a recu de M. Castan dans sa séance du 21 juillet 1862, a été imprimé dans la: Revue des Sociétés savantes, 3e série, t.1 (1863). 45. Les camps, les tombelles et les villa du pourtour d’A- laise (5° rapport) (4 planches). Lu à l’Em. les 18 décembre 1862 et 10 janvier 1863 (Mém., 99 série, t. VIII). — Tirage à part, 27 p. 46. Lettre de bourgeois d'Ornans octroyée à MED Perre- not, d'Ouhans. Correspondance littéraire, 6e année (1862). 47. Note sur un point d'archéologie celtique. Bulletin monumental, t. XXVIIT (1862). 48. Un épisode de la deuxième croisade ; supplément aux mémoires soumis à l'Académie de Besançon en 1767. Besançon, 1862, imp. Roblot, 11 p. 19. L'inscription tumulaire de Silvestre 19", premier évêque de Besançon. Lu à l’Em. le 14 février 1803 (Mém., 3° série, t. ViIt). 20. Archéologie du pays d’Alaise. Lettre à S. Exc. M. le ministre de l’Instruction publique, servant d'introduction aux rapports de la Commission des fouilles d’Alaise. Lu à l’Em. le 17 décembre 1863 (Mém., 3e série, t. je Tirage à part, 11 p. 214. Les champs de bataille et les monuments du culte druidique au pays d’Alaise (6° rapport) (2 planches). Lu à l’Em. le 12 mars 1864 (Mém., 3e série, t. virt).— Tirage à part, 1864, 16 p. 22. Les préliminaires du Siège d’Alesia (7° rapport) (4 planche et 1 figure). Lu à l’Em. les 11 février et 8 avril 1864 (Mém., 3e série, t. IX. — Tirage à part, 1865, 32 p. 23. Notice sur Hugolin Folain, doyen du Chapitre métropo- litain de Besançon et vice-amiral de la flotte du pape Ca- lixte IT. Lu au Congrès des Sociétés savantes le 81 mars 1864. Mémoires lus à la Sorbonne cn 1864.— Tirage à part, 45 p. 24. La Table d’or de Saint-Jean de Besançon. _ Lu à l’Em. le 11 juin 1864 (Mém., 3° série, t. 1x). — Tirage à part, 1864, 15 p. 295. Anciens statuts de la corporation des drapiers de Gon- drecourt. M. Castan a envoyé ce document au Comité des travaux historiques, qui l’a reçu dans sa séance du 7 novembre 1864. 26. Note sur la découverte des ossements de huit princes de la famille des Comtes de Bourgogne. Bulletin monumental, Lt. xxx (1864). 27. Notice sur hôpital du Saint-Esprit de Besançon. Dédicace au maire Clerc de Laudresse. I. De l’ordre du Saint-Esprit. II. Esquisse d'une histoire du Saint-Esprit de Besançon. III. Des personnes. IV, Des biens. Annuaires du Doubs, an. 1864 et 1865. — Tirage à part, 1863, 71 p. | — 406 — 28. L’évêque de Paris Hugues de Besançon. Présenté en 1865 au Congrès des Sociétés savantes et lu à la séance publique de l’Em., le 14 décembre (Mém., 4: série, t. 1) — Tirage à part, 28 p. Mémoires lus à la Sorbonne en 1865. 29. Documents relatifs au Concours régional de Besançon en 4805. Lu à l’Em. le 13 mai 1865 (Mém. 4° série, t. 1). — Tirage à part, 1886, 125 p. 80. Etude sur le Froissart de Saint-Vincent de Besançon. Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 6e série, t. 1 (1865). — Tirage à part, 1865, 39 p. 931. Charte d’affranchissement de la ville et de la seigneurie de Gy (Haute-Saône) (1347). Lu à l’Em. le 11 août 1866 (Mém., 4° série, t. 11). — Tirage à part, 1867, 12 p. 32. Considérations sur l'arc antique de Porte-Noire à Be- sançon. Lu à la séance publique de l’Em. le 20 décembre 1866 ‘Mém., 4e série, t. 11). — Tirage à part, 42 p. Inséré dans le Courrier Franc-Comtois du 27 décembre 1866. 33. Notice sur la Bibliothèque de Besançon. Petit Bulletin du Bibliothécaire, mai 1866. Courrier Franc-Comtois du 11 juillet 1866. Annuaire du Doubs, 1867. 34. Monographie du Palais Granvelle à Besançon (4 planches). I. Origines du palais. IT. Description architectonique du palais. IIT. Annales du palais. IV. Destinées futures du palais. 8 pièces justificatives. — 07 — Eu à l’Em. le 17 mars 1860 (Mém., 4° série, t. x), et au Congrès des Sociétés savantes le 4 avril 1886 (Mémoires lus à la Sorbonne en 1866). — Tirage à part, 1867, 93 p. Cf. Le Palais Granvelle à Besançon, par le même (anonyme), dans le Magasin pittoresque, ann. 1877, t. XLv. 39. L'empereur Charles-Quint et sa statue à Besançon (1 bois gravé). Eu à lJ'Em. le 3 avril 1867 (Mém., 4e série, t. 111) et au Congrès des Sociétés savantes le 23 avril (Mémoires lus à la Sorbonne en 1867). — Tirage à part, 95 p. 36. Un cachet inédit d’oculiste romain, publié et commenté (1 planche). Lu à l’Em. le 6 juillet 1867 (Mém., 4e série, t. 111). — Tirage à part, 17 p. 97. Le Capitole de Vesontio et les Capitoles provinciaux du monde romain (3 planches). Lu à l’'Em. les 19 décembre 1867 et 23 mars 1868 ([Mém., 4e série, t. IV) et au Congrès des Sociétés savantes le 14 avril (Mémoires lus à la Sorbonne en 1868). — Tirage à part, 1869, 36 p. Cf. les n°° 115, 195 et 149. 38. Deux traditions celtiques relatives aux épousailles dans la ville de Besancon. Lu à l’Em. les 6 juin et 11 juillet 1868 (Mém., 4° série, t. 1v). 39. Le siège et le blocus de Besançon par Rodolphe de Habs- bourg et Jean de Chalon-Arlay en 1289 et 1290, étudiés dans les textes et sur le terrain. I. La Franche-Comté premier objet des convoitises de la diplomatie française. IT. Etat politique et social de la Franche-Comté au xu1e siècle. IT. Rivalité de la France et de l'Empire germanique pour l'annexion de la Franche-Comté (1277-1289). IV. Siège de Besançon par Rodolphe de Habsbourg (22-99 août 1289). — À08 — V. Vestiges matériels de ce siège. VI. Blocus de Besançon par Jean de Chalon-Arlay, lieutenant de Ro- dolphe, suivi de l'érection de cette place de guerre en ville impériale libre (15 février-5 juin 1290). VII. Conséquences politiques de cet événement. 39 Pièces justificatives. Lu à l’'Em. les 17 décembre 1868 et 10 juillet 1869 (Mém..- 3e série, t. IV). — Tirage à part, 1869, 96 p. Un extrait de ce travail a paru dans le Courrier Franc- Comtois du 19 juillet 1869. 40. Le Champ de Mars de Vesontio (4 planches). [. Raison d’être des Champs de Mars de la Gaule. Il. Le Champ de Mars de Rome. IT. Topographie du Champ de Mars de Vesontio. IV. Circonstances qui ont fait fouiller ce terrain. V. Description sommaire des fouilles. VI. Cimetière du Champ de Mars de Vesontio. VII. Palais électoral du Champ de Mars de Vesontio. VIIL. Effigie du grand Scipion au Champ de Mars de Vesontio. IX. Date de la ruine des édifices du Champ de Mars de Vesontio. X. Parallèle du Champ de Mars de Vesontio et de celui de Rome. Lu à lEm. le 8 mars 1869 (Mém., 4° série, t. v) et au Congrès des Sociétés savantes le 30 mars (Revue Ar:héolo- gique, 2e série, t. vI). — Tirage à part, 1870, 37 p. Al. Sully et le Collège de Bourgogne. Lu à la séance publique de l’'Em. le 16 décembre 1869 \Mém., 4e série, t. v). — Tirage à part, 18 p. Cf. le n° 256. 49. Les sceaux de la commune, l'Hôtel de Ville et le Palais de justice de Besançon (12 bois gravés et 2 lithogra] hies). [. Sigillographie de la commune de Besançon. IT. L'Hôtel de ville. III. Le Palais de justice. 1% pièces justificatives. Lu à l’Em. les 12 mars 1870, 22 avril 1871, 10 février 1872 (Mém., 4e série, t. vi). — Tirage à part, 1879, 58 p. Cf. La Sigillographie de la commune de Besançon, par le — 409 — même (anonyme), dans le Magasin pittoresque, ann. 1870, t. XXXVIII. Cie n052; 43. Le théâtre de Vesontio et le square archéologique de Besançon (5 planches). I. Découverte du théâtre de Vesontio. IL. Fouilles pour l'exploration et le dégagement des restes de cet édifice. IIT. Création du square archéologique. IV. Caractère et destinées du théâtre de Vesontio. Lu à l’Em. les 14 décembre 1871 et 11 août 1873 (Mém., 4e série, t. VII), et au Congrès des Sociétés savantes le 16 avril 1873. — Tirage à part, 53 p. Courrier Franc-Comtois des 15 et 21 février 1872. Gens 54 44. Monnaies gauloises des Séquanes (1 planche). Eu à Em. le 8 juin 1872 (Mém., 4 série, t. vr1). — Tirage HIDACC, 7.p. 45. Faut-il dire Rognon ou Rosemont ? Lu à l’Em. le 8 février 1873 (Mém., 4e série, t. VIII). — Ti- rage à part, 1874, 11 p. 46. Probabilités d’un voyage de Saint Louis à Besancon. Lettre à M. Léopold Delisle. Lu à l’'Em. le 12 juillet 1873 (Mém., 45 série, t. vint). — Ti- rage à part, 32 p. Bibliothèque de l’Ecole des chartes. t. xxxIV (1873). 47. Une date de la vie du musicien Claude Goudimel. Lu à l’Em. le 8 novembre 1873, et au Congrès des Sociétés savantes le 9 mars 1874. — Inséré dans la Revue des Sociétés savantes des départements, 5e série, t. VIII, avec un rapport de M. Gustave Bertrand, et aussi reproduit dans les Mém. de NmertASérie tx. 48. La Viergé des Carondelet (1 planche). — AÏ0O — Dédicace à Jules Quicherat. Lu à la séance publique de l’'Em. le 148 décembre 1873 (Mém., 4° série, t. vin), et au Congrès des Sociétés savantes le 8 avril 1874. — Tirage à part, 1874, 30 p. (avec une ré- ponse à M. Clément de Ris sous forme de lettre à M. Cha- bouillet datée du 14 avril 1874), Cf. les nos 66 et 143. 49. Le taureau de Besancon. Mosaique, ann. 1873. 90. Bulletin archéologique (Une fouille à la Baume-Noire ; Souvenir d’une visite à Mandeure; Un nouveau cachet d'oculiste romain; Un poids romain du Bas Empire (1 planche). Lu à l’Em. le 14 novembre 1874 (Mém., 4° série, t. IX). — Tirage à part, 11 p. 51. Jean-Jacques Boissard, poète latin, dessinateur, anti- quaire, enfant de Besançon et citoyen de Metz goss gravé sur cuivre). Lu à la séance publique de l’Em. le 17 décembre 1874 (Mém., 4° série, t. 1x). — Tirage à part, 1875, 29 p. Cf. le no 148. 52. Le Palais de justice à Besançon. Dans Besançon et la vallée du Doubs, Besançon, 1874, in-fol. 53. La source du Lison, la vallée de Nans et le massif d’'Alaise. | Dans Besançon et la vallée du Doubs, Besançon, 1874, in-fol. 54. Découverte de la scène du théâtre de Vesontio (2 plan- ches par À. Ducai). Lu à l’Em. le 10 avril 1875 (Mém., 4 série, t. x). — Tirage” à part, 41816, 12p: - Cf. le no 43 et Le théâtre romain de Besançon, par le == ji — même (anonyme), dans le Magasin pittoresque, ann. 1874, t. XLII. 55. Documents relatifs à la Société de Jésus au xv° siècle. Reçus par le Comité des travaux historiques dans sa séance du 3 mai 1875, et publiés, sur un rapport de M. de Luçay, dans la Revue des Sociétés savantes, G° série, t. III (1876). 56. Documents relatifs à l’organisation du droit à Besançon en 1580. Reçus par le Comité des travaux historiques dans sa sé- ance du 15 novembre 1875. CF. le n° 65. 07. Les Déesses-Mères en Séquanie (1 bois gravé). Lu à l’'Em. le 12 juin 1875 (Mém., 4° série, t. x}. 8. Notice sur Nicolas de Flavigny, archevêque de Besan- çOn. En appendice à la suite des Souvenirs de Daniel Stern (Mme d'Agoult). Daté du 9 octobre 1875. 99. La première entrée des archevêques de Besançon sous l’ancien régime. Lu à l’Em. le 13 novembre 1875 (Mém., 4° série, t. x). — Tirage à part, 1876, 58 p. 60. Notice généalogique sur les six enfants légitimes du roi de France Henri [T. Revue des Sociétés savantes, 6° série, t. 111 (1876). 61. Jean Priorat, de Besançon, poète français de la fin du xIIIe siècle. Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, t. XXXVI (1875). — Ti- rage à part, 15 p. 62. Catalogue des livres imprimés de la Bibliothèque de Be- M7 de sançon : Sciences et arts, t. 1 (Philosophie, Beaux-arts, Arts mécaniques, Jeux, Sciences occultes). Besançon, 1875, in-40. 63. Les évêques auxiliaires du siège métropolitain de Be- sançon (1 bois gravé). Lu à l'Em. le 11 mars 1876 (Mém., 5° série, t. 1). — Tirage à part, 1877, 30 p. 64. Note sur Jean-Baptiste Bésard de Besançon, célèbre luthiste (xvrr° siècle). Lu à l’'Em. le 13 mai 1876 (Mém., 5 5° série, t. 1). — Tirage à part, 8 p. 65. Consultation de Cujas sur l’organisation de l’enseigne- ment du droit à Besançon en 1580. à part, 8 p. Cf. le n° 65. Lu à l’'Em. le8 juillet 1876 (Mém., 5° série, t. 11). — Tirage 66. Deux nouvelles répliques au sujet du. Fra Bartolomeo de Besançon (sous forme de lettres, 1° au gérant de l’An- née dominicaine (15 août 1876), 2 au directeur de la Se- maine religieuse de Besançon (19 mars 1877). Lu à l’Em. les 12 août 1876 et 14 avril 1877 (Mém., 5e série, t. 1). — Tirage à part, 12 p. Cf. les nes 48 et 144. 67. Les fouilles de Notre-Dame de Jussan-Mouthier. Lu à l’Em. le 12 août 1876 (Mém., 5° série, t. 1). 68. Rapport sur une sépulture de femme bü’gonde trouvée entre Besançon et Saint-Ferjeux. Lu à l’Em. le 11 novembre 1876 (Mém., 5° série, t. 1). 69. Quel serait le véritable nom de la place Labourey à Be- sançOn ? ’ 4 ‘ ÿ ME — A3 — Lu à la séance publique de l’Em. le 14 décembre 1876 (Mém., 5° série, t. 1). — Tirage à part, 15 p. 10. Granvelle et le petit empereur de Besançon. Revue historique, t. 1, 1876. 714. Note sur le Saint-Suaire de Besançon. Revue historique, t. 1, 1876. 712. Une tombe aisacienne de l’église des Grands Carmes de Besançon. Lu à l’Em. le 13 janvier 1877 (Mém., 5° série, t, 11). 73. Le Forum de Vesontio et la Fête des fous à Besançon. Lu à l’Em. le 10 février 1877 (Mém., 5° série, t. 11). — Ti- rage à part. 1878, 16 p. 74. Vesontio colonie romaine (1 bois gravé). Eu an lNEm le 10 mars 1877 (Mém., 5° série, tm), et au Congrès des Sociétés savantes le 5 avril. — Tirage à part, 1878, 22 p. 19. Une gloire militaire du Jura (le général Lecourbe) à re- vendiquer pour la ville de Besançon. Lu à l’Em. le 10 mars 1877 (Mém., 5e série, t. 11). 16. Le compositeur musical Guillaume du Fay à l’église Saint-Etienne de Besançon, en 1458. Lu à l’Em. le 9 juin 1877 (Mém., 5° série, t. 111). — Tirage à part, 8 p. Revue des Sociétés savantes, t. VII (avec un rapport de M. Gustave Bertrand). Cf. le no 91. 77. La retraite de Gaston d'Orléans en Franche-Comté et ses trois séjours à Besançon en 1631 et 1652. Lu à l'Em. les 11 août 1877 et 8 mars 1879 (Mém., 5° série, t. IV). — Tirage à part, 1881, 51 p. — M4 — 78. Le véritable sens du terme de procédure Régiquin«. Lu à l’Em. le 10 novembre 1877 (Mëém., 5e série, t. 11). 19. La Franche-Comté et le pays de Montbéliard. Paris et Besançon, 1877, 1 vol. in-12, 108 p. Cf. le no 261. 80. La mort de François Ie et l'avènement de Henri II, d’après les dépêches de l’ambassadeur impérial Jean de Saint-Mauris. Lu à l’Em. le 9 mars 1878 (Mém., 5e série, t. 111) et au Con- grès des Sociétés savantes le 24 avril. — Tirage à part, 1879, 39 p. 81. Les origines du Festin des rois à Besançon. Lu à l’Em. le 10 août 1878 (Mém., 5e série, t. 111). — Tirage à part, 1879, 29 p. 82. L’épitaphe de la prêtresse gallo-romaine Geminia Ti- tulla (4 bois gravé). Lu à l’Em. le 11 janvier 1879 (Mém., 5° série, t. mi — Ti- rage à part, 8 p. 83. Les origines montbéliardaises du ciseleur François Briot et du monnayeur Nicolas Briot (3 bois gravés). Lu à l’Em. le 8 mars 1879 (Mém., 5° série, t. 1v). — Tirage à part, 1880, 14 p. L'Art, du 14 septembre 1879. Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann. 1879. CE le n+459; 84. Sur l’étymologie du mot Fruitière. Lu à l’Em. le 8 mars 1879 (Mém., 5° série, t. Iv). 85. Lettre de Vauban à Louvois sur la citadelle de Besançon (1677). Lu à l’Em. le 8 mars 1879 (Mém., 5e série, t. 1v).— Tirage à part, 1880, 11 p. — A5 — | 86. La table sculptée de l'Hôtel de Ville de Besançon et Île mobilier de la famille Gauthiot d’Ancier (1 bois gravé). Lu à l’'Em. le 5 avril 1879 (Mém., 5e série, t. IV). — Tirage à part, 1880, 39 p. 87. Le missel franc-comtois dela bibliothèque de la Chambre des députés. Lu à l’'Em. le 14 juin 1879 (Mém., 5e série, t. IV). et à PAcadémie des Inscriptions le 4 juillet. — Tirage à part,7 p. 88. Notice sur les tombeaux des archevêques de Besançon Thiébaud de Rougemont et Quentin Ménard (2 planches). Lu à l’Em. le 12 juillet 1879 (Mém., 5e série, t. 1V).— Tirage à part, 1880, 19 p. 89. La médecine municipale à Besançon au quinzième siècle. - : Lu à l’Em. le 9 août 1879 (Mém., 5e série, t. v). — Tirage à part, 1881, 11 p. 90. Le premier livre imprimé en Franche-Comté. Lu à l’Em. le 8 novembre 1879 [Mém., 5e série, t. 1v). — Ti- rage à part, 1880, 11 p. 91. De l’éducation musicale de Guillaume du Fay. Lu à l’Em. le 17 décembre 1879 (Mém., 5e série, t. IV). — Tirage à part, 4 p. Cf. le n° 76. 92. La tombelle gauloise d’Apremont (Haute-Saône). Revue archéologique, déc. 1879. — Tirage à part, 4 p. 93. Catalogue des peintures, dessins et sculptures des Mu- sées de Besançon, par Lancrenon. 6° édition revue et complétée par Aug. Castan. Besançon, 1879, 1 vol. in-12. 94. Une inscription romaine sur bronze mentionnant les eaux thermales de l’Helvétie (3 bois gravés). 0e Lu à l’Em. le 14 février 1880 (Mém., 5° série, t. vI) et au Congrès des Sociétés savantes le 31 mars. — Tirage à part, 11 p. 95. Le mot de l’énigme d’un tableau de l’église de la Vèze, près de Besançon. Lu à l’Em. le 13 mars 1880 (Mém., 5e série, t. v). — Tirage à part, 8 p. 96. La confrérie, l’église et l'hôpital de Saint-Claude des . Bourguignons de la Franche-Comté à Rome. I. Origine du groupe national des Franc-Comtois à Rome (16338). II. La Confrérie de Saint-Claude (1650). IL. L'hôpital des pèlerins de la Franche-Comté (1671). IV. Une seconde émigration comtoise à Rome (1674). V. Dots pour les jeunes filles comtoises de Rome (1688). VI. La nouvelle église de Saint-Claude (1729). VII. Décadence de la confrérie comtoise à Rome (1769). VIII. Annexion des propriétés de Saint-Claude à l’établissement do Saint-Louis des Français (1802). IX. Le domaine actuel de Saint-Claude et l'emploi E ses revenus (1880). 13 Documents. Lu à la séance publique de l’Em. le 16 décembre 1880 (Mém., 5e série, t. v). — Tirage à part, 1881, 94 p. Un abrégé de ce Mémoire a été publié par l’auteur dans le Magasin pittoresque, ann. 1886. 97. Besancon et ses environs. Besançon, 1880, 1 vol. in-12 (1 plan). 2e édition abrégée, Besançon, 1887,1 vol. in-12 des dessins d'Henri Michel et un plan). 98. Un souvenir de Marie Stuart au musée de Naples. Lu à l’'Em. le 8 janvier 1881 (Mém., 5e série, t. vi). 99. Le Bronzino du musée de Besançon (1 planche). Lu à l’Em. le 42 mars 1881 (Mém., 5 Sédie MNT ONE rage à part, 1881, 40 p.) et au Congrès des Sociétés savantes le 20 avril. — A7 — Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann. 1881. Cf. un article du même dans la Gazette des Beaux-arts, . 1881, intitulé : Le Musée de Besançon et la Déposition de croix du Bronzino. 100. Quatre stèles funéraires gallo-romaines de la banlieue de Besancon. Lu à l’Em. le 14 mai 1881 (Mém., 5e série, t. vr). — Tirage à part, 5 p. 401. Le missel du cardinal de Tournai à la bibliothèque de Sienne. Lu à l’'Em. le 11 juin 1881 (Mém., 5e série, t. v1. — Tirage à part, 11 p.) et communiqué à l’Académie des inscriptions le 21 octobre (Comptes rendus, ann. 1881). Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, t. XLIT (1881). — Tirage à part, 11 p. 402. Lettre de Fléchier au conseiller Chiflet, de Besançon. Bulletin du Comité de l’art chrétien de Nimes, t. 11 (1881- 1884). 103. Le torse antique du Jupiter du Palais Granvelle à Be- sançon. Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à La Sorbonne, ann. 1881. 104. Le théâtre romain de Vesontio et le square archéolo- gique. Description par Aug. Castan. Restauration, par A. Ducat (5 planches). Publication votée par le Conseil municipal de Besançon, Besançon, 1881, in-8. Of. les n°° 43 et 54. 405. Le canon d’autel de Fontevrault au Musée de Naples. Eu à l'Académie d'Angers le 6 mars 1882 et au Cengrès des Sociétés savantes le 13 avril. 27 — A18 — Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à La Sorbonne, ann. 1882. Bibliothèque del’Ecole des Chartes, t. XLIIE, 1892.— Tirage à part, 9 p. Mémoires de l’Académie d'Angers, ann. 1890-1891. 106. Un manuscrit de la bibliothèque du roi de France - Charles V, retrouvé à Besançon (2 bois gravés). Lu à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres le 14 avril 1882, et à l’Em. le 13 mai (Mém., 5° série, t. vrr). — Tirage à part, 12 p. C£., sur le même sujet un article du même dans le Maga- sin pittoresque, ann. 1882, 407. Neuf lettres du duc de Tallard sur les origines de l’Aca- démie de Besançon. Lu à l’Académie de Besançon le 22 juin 1882. (Académie des Sciences, belles-lettres et Arts de Besançon, ann. 1882). 108. Le portrait du président Richardotau Musée du Louvre restitué à Rubens. Lu à l’Em. le 10 mars 1883 (Mém., 5e série, t. viri) et au Congrès des Sociétés savantes le 28 mars (Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann. 1882). — Tirage à part, 1883, 18 p. 109. Origine et signification des armoiries de Franche- Comté. Revue franc-comtoise du 20 juin 1883. 410. Notice sur huit registres des actes de l’Université de Franche-Comté. Reçu par le Comité des travaux historiques le 2 juillet 1883. 411. Les origines de la chevalerie franc-comtoise de Saint- Georges (1 fig.). Lu à l’Em. le 11 août 1833 (Mém., 5e série, t. vint). — Ti= rage à part, 16 p. 19 112. Les Chroniques de Burgos traduites pour le roi de France Charles V, en partie retrouvées à la bibliothèque de Besançon. Lu à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres le 24 août 1883. Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, t. XLIV, 1883. — Tirage apart, 19 p,.. 413. Jean de Bruges et le roi d'Angleterre Henri VIE. Communiqué à la Commission royale d'histoire de Belgique le 5 novembré 1883 (Comptes-rendus de la Commission, 42 sé- rie, t. XI). — Tirage à part, 4 p. 114. Un fer à gaufres du quinzième siècle aux armoiries de la ville de Besançon et de ses sept quartiers ou bannières (3 bois gravès). Lu à l’'Em. le 12 décembre 1883 (Mém., 5e série, t. VIII). — Tirage à part, 1884, 15 p. Cf., un article portant le mêmetitre, du même (anonyme), dans le Magasin pittoresque, ann. 1884, t. LI. 115. Les Capitoles provinciaux du monde romain (2 plan- ches doubles, par À. Ducat). Ch. I. La Roche Tarpéienne du Capitole de Vesontio. Ch. Il. Les Capitoles provinciaux repérés depuis 1868. . Ch. IT. Origines et conditions d'existence des Capitoles provinciaux. Ch, IV. Statistique des Capitoles provinciaux. Ch V. Notices sur les divers Capitoles provinciaux (6 en Italie et Sicile, 1 en Espagne, 7 en Afrique, 2 en Grèce et Thrace, 8 en Asie, 6 en Gaule, 1 en Germanie). Lu à l’Em. le 13 Décembre 1883 et séances suivantes (Mém., 5° série, t. x). — Tirage à part, 1886, 236 p. Cf, les n°5 37, 195 et 149. _ 416. Anneau d’investiture pour la souveraineté de la Corse, donné en 1453 à Saint-Georges de Gênes, conservé au Musée de Besancon. ; Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. XL (1883). — Tirage à part, 12 p. — 4920 — 117. Triens mérovingien présumé de la ville d’Antre. Mémoires de la Société des antiquaires de France et Lin (1883). 118. Les origines et la date du Saint-lldefonse de Rubens. Dédicace (au général comte Folliot de Crenneville). Reproduction gravée de trois des peintures du Saint-Ildefonse. I. Description du Saint-lidefonse et critique des opinions émises sur la date de sa confection, IT. Histoire de la peinture du Saint-Ildefonse. III. Accord du caractère de cette peinture avec es documents qui en précisent la date. Notes et pièces justificatives. Lu à l’Em. le 9 février 1884 (Mém., 5e série, t. 1x), et au Congrès des Sociétés savantes le 28 mars (Réunion des So- ciétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann., 1884). — Tirage à part, 91 p. Giles n°119, 130 119. Une visite au Saint-Ildefonse de Rubens. Lu à l’Em. le 17 décembre 1884 (Mém., 5° série, t. 1x). Le travail est daté du {er octobre. — Tirage à part, 1885, 8 p. C£., les nos 118, 130. 120. Les peintres Jean et Jacques Van Battele et Roland Maille, décorateurs des pompes funèbres de la cour des Pays-Bas au xvr° siècle. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3 série, t. vrrx, 4884. — Tirage à part, 20 p. 421. L’un des peintres du nom de Coxcie aux prises avec Pinquisition. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 3° série, t. vx 1884. — Tirage à part, 8 p. 422. Contribution à la biographie du portraitiste À. de Vries. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 3e série, t. vu, 1884. — Tirage à part. 4 p. 123. Les relations du peintre Théodore van Loon avec la citadelle de Pallas à Louvain. — 4921 — Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 3e série, t. vrx, 1884. — Tirage à part, 7 p. 124. Les dates de la naissance et de la mort de Wenceslas Cœbergher. Bulletin de l’Acadëmie royale de Belgique, 3e série, t. vit, 1884. — Tirage à part, 3 p. 425. Le Capitole de Carthage. Lu le 1er avril 1885 à l’Académie des Inscriptions et Belles- lettres (Comptes-rendus, ann. 1885). Gé less 37, 115-et 149. 126. Autobiographie de l'architecte Pierre-Adrien Paris, _ dessinateur du cabinet de Louis XVI. Lu au Congrès des Sociétés savantes le 8 avril 1885 (Réu- nion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sor- bonne, ann. 1885). 427. Les Arènes de Vesontio. Revue franc-comtoise du 20 juin 1885. Cf. le n° suivant. 128. Les Arènes de Vesontio et le square archéologique du canton nord de Besançon (1 bois gravé et une planche). Lu à la séance publique de l’Em. le 17 décembre 1885 (Méim., 5e série, t. x) et à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres le 21 avril 1886. — Tirage à part, 1886, 38 p. Cf. le n° précédent. 129. Mathieu de Morgues et Philippe Chifflet (avec la colla- boration de P. Henrard). Bulletin de l’Académie Royale de Belgique, 3° série, t. x, 1885. — Tirage à part, 22 p. 130. Opinion des érudits de l’Autriche sur les origines et la date du Saint-Ildefonse de Rubens. Introduction, par À. Castan. I. Le Saint-lldefonse de Rubens au Belvédère, par M. le docteur Th. Frimmel. — 492 — II. Deux lettres à M. le chevalier Edouard de Engerth, sur le Saint- TIldefonse de Rubens, par A. Castan. IIT. Supplément à la notice sur le Saint-Ildefonse de Rubens, par M. le chevalier Edouard de Engerth. IV. Troisième lettre, à M. le chevalier Edouard de Engerth, au sujet de sa notice sur le Saint-Ildefonse de Rubens, par À. Castan. Appendice. — Informations recueillies par les frères Jean-Jacques et Philippe Chifflet sur les faits et gestes du peintre Rubens. — Lettre sur la date présumée du Festin d’Hérode de Rubens, par A. Castan. — La troisième manière de Rubens caractérisée par M. Max Rooses. Lu à l’Em. le 13 février 1886 et aux séances suivantes (Mém., 6e série, t. 1). — Tirage à part, 1887, 48 p. Cf., les nos 118, 119. 431. Un portrait de la National Gallery de Londres, restitué à SCipion Gaëtano. Courrier de l’Art, juin 1886. 132. Notice sur les musées de Besançon, suivie de quel- ques articles d’un nouveau catalogue de ces collections. Les articles sont les suivants : I. Le triptyque du Palais Granvelle restitué à Bernard van Orley. IT. Un Christ peint d'après une composition de Michel Ange. IT. Le portrait de Nicolas Perrenot de Granvelle, par Titien. IV. Les origines et la date d’une horloge du cardinal de Granvelle. V. Un buffet en menuiserie dessiné par Hugues Sambin. VI. Les portraits des frères Ryckaert, par Van Dyck. VII. Histoire d’un tableau de François Le Moyne. VIII. Perspective d’une mascarade projetée par les pensionnaires de PAcadémie de France à Rome en 1751. IX. Le financier Bergeret et son portrait par Vincent. X. Le portraitiste Le Noir professeur à Besançon. XI. L'impératrice Marie-Louise élève du peintre Prud’hon. Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann. 1886. 133. La provenance anglo-française du reliquaire primitif de la chevalerie franc-comtoise de Saint-Georges. Lu à l’Em. le 10 juillet 1886 (Mém., 6e série, t. 1). — Tirage à part, 1887, 38 p. | 134. Le vase priapique en verre du musée de Besançon. — 193 — Lu à l'Em. le 15 décembre 1886 (Mém., 6e série, t. 1). — Ti- rage à part, 1888, 8 p. Bulletin de la Société des Antiquaires de France, ann. 1886 (sous ce titre : Vase antique en deux verres à deux tou- ches, trouvé à Besançon). 435. La Minerve de Besançon au château de Chantilly (1 grav. sur cuivre). Eu à la séance publique de l’Em. le 16 décembre 1886 (Mém., 6e série, t. 1). — Tirage à part, 1886, 16 p. Moniteur universel du 4 janvier 1887. 136. Musées de Besançon. Catalogue des peintures, dessins, sculptures et antiquités, 7° édition. Besançon, 1 vol. in-12, 319 p. 137. Bibliothèque de la ville de Besançon. Inventaire des richesses d’art de cet établissement (dans l'inventaire des richesses d’art de la France, Provinces L. 11). Paris, Plon, 1886, gd in-80, 91 p. 138. Le sculpteur français Pierre Etienne Monnot, citoyen de Besançon, auteur du « Marmorbad » de Cassel. Notice sur sa vie et ses ouvrages (1 héliogravure et 2 clichés). Lu à l’Em. le 12 février 1887 (Mém., 6° série, t. 11) et au Congrès des Sociétés savantes le 11 juin (Réunion des So- ciétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann: 1887). — Tirage à part, 1888, 78 p. 439. Le graveur François Briot, bourgeois de Montbéliard. Lu à l'Em. le 18 juin 1887 /Mém., Ge série, t. 11). — Tirage à part, 142 p. Cf. le n° 83. 140. Les noces d'Alexandre Farnèse et de Marie de Portu- gal. Narration faite au cardinal de Granvelle, par son cou- sin germain Pierre Bordey, publiée avec une introduction et des notes. — 4924 — Présenté à l’Académie royale de PRIEUS (classe des lettres) le 9 janvier 1888. Mémoires couronnés et autres mémoires publiés par l’Aca- démie royale de Belgique, t. xLI (1888). — Tirage à part, 100 p. 4141. Origine du surnom de Chrysopolis donné à la ville de Besançon à partir du neuvième siècle. Lu à l’Em. le 14 janvier 1888 (Mém., 6e série, t. IV). — Ti- rage à part, 15 p. Bibliothèque de l’École des Chartes, t. xL1x (1888). 142. L'ancienne école de peinture et de sculpture de Besan- çon (1756-1791). Dédicace à M. Ducat. I. Introduction. 1. Ecole de sculpture et de dessin fondée par Philippe Boiston, sous les auspices de l'intendant Bourgeois de Boynes ; causes de sa courte durée (1756-1759). Divers 2. Nonnotte, de Besançon, et Devosge, de Gray, fondent les écoles de Lyon et de Dijon (1757-1765). — Le statuaire Luc Breton s'associe au peintre Melchior Wyrsch pour créer, sous les auspices de l’inten- dant Charles-André de Lacoré, l'Ecole gratuite de Besancon (1771-1773). 3. Organisation de l'Ecole aux frais de la municipalité: son bureau d'administration ; ses premiers lauréats. — Subside annuel accordé à l'Ecole par le gouvernement de Louis XVI (1774-1777). 4. L'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon dis- pute le patronage de l'Ecole au Directeur général des bâtiments du roi ; en conséquence, l'Ecole n'obtient pas d'être affiliée à l’Académie royale de Paris; un cours d'architecture est créé, en dehors de l’Ecole, par l’Académie de Besançon (1777-1784). 5. Départ de Melchior Wyrsch : concours ouvert pour lui donner un successeur ; l’intendant Marc-Antoine de Caumartin le remplace par Simon-Bernard Le Noir (1784-1789). 6. Atteintes portées à l'Ecole par les mouvements révolutionnaires et par la division en trois départements de l’ancienne province de Fran- che-Comté. — Départ de Le Noir; découragement de Breton. — Il ne survit de l'Ecole qu’un cours élémentaire de dessin (1789-1791). II. Notices sur les professeurs et les principaux élèves (les seulpteurs Philippe Boiston, Luc Breton, Eggenschwyler, les peintres Wyrsch, Le Noir, Jourdain, Chazerand, Péquignot). IT. Annales (9 pièces justificatives). LE a ul L'ETÉ RCE — 495 — Lu à l’Em. les 10 mars et 14 avril 1888 (Mém., 6e série, t. 111). — Tirage à part, 1888, 218 p. 143. Le peintre Claude Rately, en religion frère Prothade, de Besançon, de l’ordre des Gapucins, et sa Vierge aux Saints datée de 1656. Lu à l’Em. le 12 mai 1888 (Mém., 6° série, t. 111). — Tirage à part, 1889, 20 p. 444. La physionomie primitive du retable de Fra Bartolomeo à la cathédrale de Besançon (2 planches). _ Lu à l’Em. le 10 novembre 1888 (Mém., 6° série, t. xt). — Tirage à part, 1889, 35 p.. Cf. les nos 48 et 66. 145. Note sur une bague romaine trouvée à Vaire-le Grand. Bulletin de la Société des Antiquaires de France, ann. 1888. 146. Les premières installations de l’Académie de France à Rome, d’après le plus ancien inventaire du mobilier et des travaux de cette institution. Dédicace au peintre Giacomotti. Lu à l'Em. le 12 janvier 1889 (Mém., 6e série, t. 1v. — Ti- rage à part, 1889, 44 p.) et au Congrès des Sociétés savantes le 42'juin. Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements à la Sorbonne, ann. 1889. 147. Deux épitaphes romaines de femmes ayant fait partie de l'avenue sépulcrale de Vesontio. Lu à l’Em. les 9 mars et 10 août 1889 (Mém. 6e série, t. IV) et à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres le 14 juin Revue archéologique, an. 1890. — Tirage à part, 28 p. 148. J. J. Boissard. Archives historiques, artistiques et littéraires, 1er novembre 1889. Cf. le no 51. — 496 — 449. Opinion du commandeur J. B. de Rossi dans la question des Capitoles provinciaux. | Lu à l’Em. le 18 décembre 1889 (Mém., G° série, t. IV). — Tirage à part, 6 p. Gr 1les no 97 MHbret 495; 450. Histoire et description des Musées de la ville de Be- sançon. (Monographie extraite de l’Inventaire des richesses d'art de la France. Provinces. Monuments civils, t. v), 1889, gr. in-8° de 200 p. M. Castan a fait autographier (15 avril 4888) une note in- titulée : Désaveu du système de classification des peintres introduit par la Commission de l’Inventaire des richesses d'art dans la monographie des Musées de Besançon, 4 p,, gr. in-80. 151. La bibliothèque de l’abbaye de Saint-Claude du Jura. Esquisse de son histoire. Bibliothèque de l’Ecole des chartes, t. L (1889). — Tirage à paït, 54 p. 152. L‘‘architecteur” Hugues Sambin, créateur de l’école bourguignonne de menuiserie d’art au seizième siècle, auteur de la façade du palais de justice de Besançon. Dédicace à MM. Joseph Garnier, Henri Chabeuf et Noël Garnier. Notice biographique. I. Les biographes de Hugues Sambin. — If. Epoque approximative de sa naissance (1515-1520) : ses études premières en architecture; ses maitres présumés. — III. Son entrée dans la menuiserie par son ma- riage avec la fille de Jean Boudrillet (1548); ses travaux d'architecte, de menuisier et d'ingénieur, à Dijon, à Pagny et à Besançon (1550-1587). — [V. Son adhésion au parti de la Ligue (1588) ; sa retraite en Fran- che-Comté; son emploi dans la défense de Salins contre Henri IV (1595) ; son retour à Dijon, sa misère et sa mort (1601-1602). — V. Pro- babilité de l’origine franc-comtoise de Hugues Sambin. VIT pièces justificatives, 5 planches. Lu à l’Em. le 8 mars 1890 (Mém.. Ge série, t. v. — Tirage à part, 1891, 48 p.) et au Congrès des Sociétés savantes le 29 mai. — 4927 — Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements à la Sorbonne, an. 1890. 153. Le musée Villemot à Besançon. Courrier de l'Art, juillet 1890. 454. Un portrait du père de François fr, roi de France, au musée de Naples. Gourrier de l’Art, août 1890. 155. Le portrait de cardinal du musée Poldi, à Milan. Gourrier de l’Art, octobre 1890. 156. Ia rivalité des familles de Rye et de Granvelle au sujet de l’archevêché de Besançon (1544-1586). Dédicace au poète Edouard Grenier. Eu à l'Em. le 17 décembre 1890. (Mém., 6° série. t. Vi). — Hirage à part, 1891, 119 p. 197. La conquête de Tunis en 1535 racontée par deux écri- vains franc-comtois, Antoine Perrenin et Guillaume de Montoiche. Dédicace à Xavier Marmier. Sommaire de ce Mémoire. — Récit abrégé de l'expédition de Tunis. — Réjouissances publiques à Besançon en l'honneur du succès de cette entreprise. — Hommage rendu à ce propos à Madame de Granvelle, femnme du garde des sceaux de Charles-Quint. — Trophée de l’expédi- tion de Tunis dans la basilique de Saint-Etienne à Besançon. — Valeur : des Franc-Comtois sur les champs de bataille et dans les conseils de la politique. — Ouelques uns des Franc-Comtois ayant pris part à l’expé- dition de Tunis. — Deux relations en langue française de l’expédition, l’une par Antoine Perrenin, de Gray, l’autre par Guillaume de Mon- toiche, de Salins ; la seconde a été calquée sur la première. — Influence de la rivalité des de Rye et des Granvelle sur la seconde de ces rela- tions. — Œuvres d'art commémoratives de l'expédition de Tunis. XIIL notes el pièces justificatives. Lu à la séance publique de l’Em. le 19 décembre 1890. — Tirage à part, 1891, 64 p. — 1928 — 158. Note sur la mosaique de Phôpital militaire d’Orléans- ville. Bulletin de la Société des antiquaires de France, an. 1890. 159. La cité des Séquanes. Congrès archéologique de Besançon, 1891. - 160. Le sculpteur Legros, deuxième du nom, et le mausolée de la maison de Bouillon à Cluny. Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements à la Sorbonne, an. 1891. — Tirage à part, 1891, 21 p. 161. Concession monétaire de Charles le Chauve à l’église métropolitaine de Besançon. Revue numismatique, an. 1891. — Tirage à part, 43 p. 162. Note sur l’enlumineur Jacques de Besançon. Lu à lEm. le 9 avril 1892 (Mém., Ge série, t. vit). 163. Le portrait du maréchal de Vieilleville au musée de Be- sançon, restitué à son auteur (Corneille de la Haye). Lu à l'Em. le 17 juin 1892. La rédaction de ce travail, présenté à la Société dix jours avant la mort de l’auteur, était trop incomplète pour qu’on ait cru devoir la livrer à l'impression. 164. Rédaction de toute la partie relative au département du Doubs dans le Dictionnaire géographique de la France, par À. Joanne. 165. Collaboration active aux trois premiers volumes de la Correspondance du cardinal Granvelle publiés par Ed- mond Poullet (1878-1881) sous les auspices de la Commis- sion royale d'histoire de Belgique. | 166. Mise en ordre (avec Arthur Giry) des fragments qui composent l'ouvrage posthume de Quicherat, Mélanges ar- chéologiques, 2 vol. = 4D9 — 467. Articles publiés dans la Grande Encyclopédie. Boiston. Breton (Luc). Capitole. Carondelet (4 notices). Chifflet (15 notices). Dejoux. Delacroix. Devosge. Dole, Droz (EF. N. E.). Droz (F. X. J.). Dumonin, Dunod. Dunod de Charnage. Dupinet. Duvernoy. Fallot. Ferron. Fraichot. Franche-Comté. 168. Notice historique sur la Franche-Comté et le pays de Montbéliard. Notice historique et descriptive sur Besançon et ses monuments. Publication posthume (dans le volume intitulé : Association française pour l’avancement des sciences, 22 session, août 1893. Besançon et Franche-Comté.) Cf. les nos 79 et 97 169. Catalogue des Incunables de la Bibliothèque publique de Besançon. Publication posthume faite sous les auspices de l’Em. (avec préface par M. Léopold Delisle, reproduction d’un médaillon représentant l’auteur, et un fac-simile). Besançon, imp. Dodivers, 1893, 1 vol. in-8° de xIx-805 p. — A30 — IT. NOTICES BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES, RAPPORTS ET DISCOURS DIVERS. 170. Notice sur Léon Dusillet, Franche-Comté du 14 mars 1857. 171. Alesia. Conclusion pour Alaise, etc., par J. Quicherat. (Compte rendu). Franche-Comté des 10 et 11 mars 1858. 172. Les Beaux-Arts en Franche-Comté (sous le pseudo- nyme de X. Michel). Franche-Comté des 18, 24 et 31 mars, 9 et 21 avril 1858. 173. Christian, par Francis Wey (Compte rendu). Franche-Comté du 20 juillet 1859. | 474. Le tombeau de Childéric Ier, etc. par labbé Cochet (Compte rendu). Bibliothèque de l’Ecole des chartes, an. 1859-1860. 175. Le dieu Pou-sa à Besançon (suivi d’une lettre de Mgr. Guillemin). Franche-Comté du 1er février 1861. 176. Rapport sur deux travaux de M. Bial (en collaboration avec Vuilleret et Delacroix). Lu à l’Em. le 8 février 1862. (Mém., 3° série, t. vn). 477. Le baron Alexandre de Saint-Juan. Franche-Comté du 25 février 1863. — Tirage à part. 178. Notice sur Mr° Gérard (signé des initiales S. J.) Franche-Comté du 4 janvier 1864. — | 179. Dictionnaire des communes de Krance, par Joanne. (Compte rendu). Franche-Comté du 11 août 1864. 180. Hommes connus du pays de Montbéliard, etc., par Goguel (Compte-rendu). Franche-Comté du 18 août 1864. 181. Lettre au rédacteur en chef de la Franche-Comté (sur les fouilles d’Alaise). Franche-Comté du 15 septembre 1864. 182. Toast au banquet de l’Em. (15 décembre 1864). - (Mém., 3° série, t. IV). 183. Toast au banquet de Em. (14 décembre 1865). — Méèm., 4° série, t. 1). 184. Rapport sur la Haute-Savoie, récits d'histoire et de voyages, par Francis Wey. Académie de Besançon, janvier 1866. 185. Notice sur le sous-intendant Poncçot. Franche-Comté du 30 mai 1866. 186. Rapport sur le concours ouvert pour la médaille de M. le marquis de Conegliano. Académie de Besançon, août 1866. 187. Toast au banquet de l’Em. (20 décembre 1866). — (Mém., 4° série, t. 1) 188. Le cardinal Gousset. Courrier Franc-Comtois du 18 janvier 1867. — Tirage à part. — 432 — 189. Les artistes de Franche-Comté au Salon universel de 1867. Lu à l’'Em. le 6 juillet 1867 (Mém., 4e série, t. 1V). Cf. le Courrier Franc-Gomtois du 26 octobre 1868. 190. Clerc de Landresse, maire de Besançon. Courrier Franc-Comtois du 2 septembre 1867. — Tirage à part. 191. Toast au banquet de l’Em. (19 décembre 1867). — (Mém ., 4e série, t. IV). 192. Notice sur le sénateur Lyautey. Lu à lEm. le 11 janvier 1868 (Mém., 4e série, t. 111). 193. Discours à la Société d’Emulation de Monthélhard. (7 mai 1868). Courrier Franc-Comtois du 8 mai. 194. Le sénateur Amédée Thierry et la Société d’'Emulation du Doubs. Courrier Franc-Comtois du 10 juin 1868. 195. Notice sur Charles Weiss. | Lu à l’Em. le 11 juillet 1868 (Mém., 4 série, t. IV). Cf. le discours prononcé aux obsèques de Weiss (Franche- Comté du 15 février 1866). 196. Luxeuil, par le D' Em. Delacroix (Compte rendu). Courrier Franc-Comtois du 1% août 1868. 197. Toast au banquet de l’Em. (17 décembre 1868). — (Mém., 4 série, t. v). 498. Toast au banquet de l’Em. (16 décembre 1869). — (Mém., 4° série, t. v). 199. Toast au banquet de VEm. (14 décembre 1871) (Mém., 4° série, t. VI). — 433 — 200. Histoire de la diplomatie du gouvernement de la dé- fense nationale, par J. Valfrey (Compte-rendu). Courrier Franc-CGomtois du 22 mars 1872. 201. Toast au banquet de l’Em. (19 décembre 1872).— (Mém., celte, L. VI). 202. Toast au banquet de l’Em. {18 décembre 1873).—(Mém.., 4° série, t. VII). 203. Notice sur Charles Viancin. Courrier Franc-Comtois du 29-30 janvier 1874. 204. Annales de numismatique, publiées par F. de Saulcy, An. de Barthélemy et Eugène Hucher (Compte-rendu). Courrier EFranc-Comtois du 10-11 mars 1874. 205. Notice sur Mme Ducai. Courrier France-Gomtois du 18 mars 1874. 206. Rapport sur la réunion de la Société d'histoire de Neu- châtel tenue aux Brenets le 6 juillet 1874. Lu à l’Em. le 11 juillet (Mém., 4e série, t. 1x). Courrier Franc-Comtois, 14-15 juillet. 207. Epreuves et luttes d’un volontaire neutre, par John Furley, traduit de l’anglais par Me Durand de Villers (Compte-rendu). Courrier Franc-Gomtois du 24 août 1874. 208. Notice sur le peintre Lancrenon. Eu à l’Em. le 14 novembre 1874 (Mém., 4e série, t. 1x). — Tirage à part, 93 p. Dans cette notice est inséré le discours prononcé par Cas- tan aux obsèques de Lancrenon, et publié dans le Courrier Franc-CGomtois du 7-8 août 1874. 28 — 434 — 209. Histoire du costume en France, etc., par J. Quicherat (Compte-rendu). Courrier Franc-Comtois du 9-10 décembre 1874. 210. Toast au banquet de l’Em. (17 décembre 1874).— (Mém., 4° série, t. IX). 211. Note sur une tapisserie de la collection Spitzer. Courrier Franc-Comtois du 12-13 mai 1875. 912. Notice sur le commandant Faucompré. Lu à l’Em. le 10 juillet 1875 (Mém., 4° série, t. x). 213. Toast au banquet de l’Em.(16 décembre 1875).—(Mém.., 1F SÈNE, Le 2) 214. Notice sur la Société d'Emulation du Doubs (Mém., A Série, L. x). 215. Rapport sur la nouvelle méthode d'enseignement géo- graphique de M. Drapeyron. Lu à l'Em. le 8 janvier 1876 (Mém., 5e série, t. I). 216. Notice sur le commandant du génie Poulain. Lu à l’Em. le 8 avril 1876 (Mém., 5e série, t. 1). 217. Annuaire du Doubs, par MM, Paul Laurens et Jules Gauthier (Compte-rendu). Lu à l’Em. le 8 avril 1876 (Mém., 5e série, t. 1). Courrier Franc-Comtois du 18 avril 1876. 218. Notice sur le philosophe Tissot. Lu à l'Em. le 11 novembre 1876 (Mém., 5e série, t. 1). 219. Notice sur le professeur Chevilliet. Lu à l’Em. le 13 janvier 1877 (Mém. 5e série, t, 11). 220. Notice sur M. Lélut. Lu à l’Em. le 10 février 1877 (Mém., 5e série, t. 11). — 135 — 291. Notice sur Mgr. Mabille. Lu à l’Em. le 12 décembre 1877 (Mém., 5° série, t. 11). 222. Notice sur M. Voisin père. Lu à l’'Em. le 12 décembre 1877 (Mém., 5e série, t. 11). 293. Notice sur M. Charles Paravey. Lu à l’Em. le 12 décembre 1877 (Mém., 5e série, t. 11). 224. Notice sur le D' Emile Delacroix. Lu à l’Em. le 11 janvier 1878 (Mém., 5° série, t. III). 225. Notice sur le professeur Waille. Lu à Em. le 18 mai 1878 (Mém., 5° série, t. 111). 226. La Société d'Emulation du Doubs au Congrès de la Sor- bonne en 1878. Lu à l’'Em. le 18 mai 1878 (Mém., 5e série, t. 111). 227. Rapport sur la séance générale de la Société belfortaine d'Emulation. Lu à l’Em. le 13 juillet 1878 (Mém., 5e série, t. 111). 298. Le professeur d’arüllerie Reynaud-Ducreux ; discours prononcé à ses obsèques le 29 octobre 1878. Mémoires de l’Em., 5: série, t. 1r1. 229. Toastau banquet de l’Em. (14 décembre 1878).— (Mém.., HDASÉRE, LIN). 230. Notice sur M. Lebrun-Dalbanne. Lu à l’'Em. le 10 avril 4880 (Mém., 5e série, t..v). 231. Notices sur MM. J.-J. Diétrich, Henri Sainte-Claire Deville, Ph. Perraud, Godron, A. Delesse et FH. Coquand. Lu à l’Em. le 9 juillet 1881 (Mém., 5 série, t. ni). 232. Notice sur le D' Koller, de Zurich. Lu à l'Em. le 13 août 1881 (Mém., 5° série, t. 111). — À36 — 933. Le mal du pays, etc., par Mme Elisa Durand de Villers (Compte rendu). | Courrier Franc-Comtois du 28 novembre 1881. 234. Jules Quicherat. Lu à l’Em. le 13 mars 1882 (Mém., 5e série. t. vi). — Tirage . à part, 16 p. 235. Rapport sur l’ Archéologie de la Meuse de M. Liénard. Lu à l’Académie de Besançon le 31 mai 1882. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon, an. 1882. 936. Notice sur Edmond Poullet. Lu à l'Académie de Besançon le 21 décembre 1882. Académie des scienees, belles-lettres et arts de Besançon, an. 1882 . 937. Jules Quicherat défenseur d’Alaise. Lu à l’Em. le 10 février 1883 (Mém., 5e série, t. vint). — Ti- rage à part, 11 p. Ce travail a été aussi imprimé dans le volume posthume de Quicherat intitulé Mélanges d'archéologie et d'histoire. Antiquités celtiques, romaines et gallo-romaines. 238. Notice sur M. Edouard Fleury. Lu à l’Académie de Besançon le 17 juillet 1883. Acadèmie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, an. 1883. 239. Notice sur M. Achille Bouillerot. Lu à l’Em. le 11 juillet 1885 (Mém., 5e série, t. x). 240. Inauguration à Alaise du buste d’Alphonse DERGNES : discours prononcé le 9 août 1885. Mémoires de l'Em., 5° série, t. x. 241. Notice sur l'ingénieur en chef Paul Michelot, Lu à l’Em., le 14 novembre 1885 (Mém., 5° série, t. x). — 437 — 242. Notices sur le peintre Victor Jeanneney et l'officier principal d'administration Alphonse Renaud. Lu à l’Em. le 9 janvier 1886 (Mëém., 6: série, t. 1). 243. Notice sur l’abbé Maisonnet, ancien curé d’Alaise. Lu à l’Em. le 12 novembre 1887 (Mém., 5e série, t. 11). 244. Rapport sur la notice consacrée par M. Edouard Gascon au combat de Fontaine-Française. Lu à l’Em. le 11 février 1888 (Mém., Ge série, t. 11). 245. Notice sur le comte Franz Folliot de Crenneville. Lu à l’Em. le 10 novembre 1888 (Mém., 6° série, t. 111). 246. Notice sur M. Adolphe Marlet, d'Ornans. Lu à l’Em. le 12 décembre 1888 (Mém., 6° série, t. 111). 247. Aristide Déy, historien et naturaliste. Lu à l’Em. le 9 mars 1889 (Mém. , 6° série, t. 1v). 248. Notice sur M. Brice Michel. Lu à l’Em. le 11 mai 1889 (Mém., 6° série, t. 1v). 249. Notice sur M. Eugène Servaux. Lu à l’Em. le 8 mars 1890 (Mém., 6° série, t. v). 250. Notice sur M. le chanoine Bailly. Lu à l’Em. le 17 décembre 1890 (Mém., 6e série, t. v). 251. Notice sur le général Liagre. Lu à l’'Em. le 14 février 1891 (Mém., 6e série, t. vi). 252. Notice sur Xavier Kohler, de Porrentruy. Lu à l’Em. le 13 juin 1891 (Mém., 6: série, t: vi). 953. Notice sur Prosper Mignard, de Dijon. Lu à l’'Em. le 14 novembre 1891 (Mém., 6* série, t. vi). — À438 — 254. Notice sur Charles Toubin. Lu à l’Em. le 16 décembre 1890 (Mém., 6° série, t. vi). 255. Notice sur le vice amiral Devarenne. Lu à l’'Em. le 13 février 1892 (Mém., 6° série, t. vit). TIT. OUVRAGES MANUSCRITS. 256. Histoire du Collège de Bourgogne, fondé à Paris en 1331 pour les étudiants pauvres de la Franche-Comté ; 200 pages in-4°. L'étude: Sully et le collège de Bourgogne (n° 4) a été ex- traite de cet ouvrage. 257. Classement complet des archives anciennes de la ville de Besançon, avec une concordance permettant de trou- ver dans chaque tiroir ou layette les liasses revêtues d’un sommaire qui en indique le-contenu. 258. Inventaire sommaire des délibérations municipales de 1290 à 1789. Cet inventaire est déposé aux archives départementales, à l'Hôtel de Ville et au ministère de l’instruction publique. 259. Dépouillement des registres des comptes municipaux de 1397 à 1684. 260. Classement et Inventaire sommaire des archives anté- rieures à 1790 des hospices réunis de Besançon. 1° Hopital Saint-Jacques. 20 Hospice des vieillards. 3° Hospice du Saint-Esprit. Ces Inventaires sont déposés au secrétariat de l'hôpital Saint-Jacques, aux archives départementales et au ministère de l'instruction publique à Paris. — 439 — 961. Histoire de Franche-Comté. | Le volume la Franche-Comté et le pays de Montbéliard (n°79) et} extrait de ce manuscrit. 262. Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Besan- çon. 963. La vérité sur la iégende des lieux saints de Montarlot- les-Boult (Travail lu à la séance de l’Em. du 8 mai 1890). LA PHOTOGRAPHIE AU MAGNESIUM LE PHOTOGÈNE MALDINEY Par M. MALDINEY Séance du 9 avril 1892 CRE La photographie, dont l'invention remonte à une cinquan- taine d'années seulement, a fait pendant ce court espace de temps des progrès considérables ; elle est entrée partout dans nos mœurs. Par le portrait, elle a créé une industrie qui compte en France plus de quinze cents titulaires ; par le paysage, les scènes instantanées, elle occupe un nombre prodigieux d'amateurs, d’explorateurs ; enfin, par ses appli- cations scientifiques, elle rend des services imappréciables à l’astronomie, à la microphotographie, à la physiologie, au génie civil et militaire, comme méthode d'enregistrement instantané et de constatation des phénomènes actuels. La photographie à son existence propre comme science, car elle repose sur des phénomènes physiques et chimiques qui constituent une branche aussi spéciale que la spectros- copie ou la thermochimie par exemple ; elle forme également un art au même titre que le dessin, car le goût artistique peut se manifester dans le choix du sujet, l'heure et la na- ture de l'éclairage, le point de vue pour le paysage, dans la composition des fonds et de l'éclairage pour les portraits, à tel point que deux épreuves sortant de deux ateliers dif- férents peuvent être tout à fait dissemblables ; et il est à re- marquer que les règles fixées pour la composition du dessin et de la peinture sont également applicables à la photogra- phie. Enfin, par des procédés de photohthographie et de photogravure, elle a pris une importance considérable de- an — puis ces dernières années dans la publication des ouvrages et Journaux illustrés. Dans ce vaste domaine qui laisse encore un large champ à explorer du côté scientifique, je me bornerai à vous dire quelques mots sur la photographie au moyen de la lumière du magnésium. Le magnésium est un métal blanc d'argent, qui se retire du chlorure de magnésium, sel qui se trouve dans les eaux de la mer et de beaucoup de sources minérales. À Pair hu- mide, il se recouvre d’une très légère couche d'oxyde. Ce mé- tal est malléable et ductile, mais peu tenace. Enflammé à l’air, le magnésium se combine à l'oxygène et brûle en produisant une lumière éblouissante ; en même temps, il se forme une fumée blanche consistant en oxyde de magnésium ou magnésie. La lumière ainsi produite est très riche en radiations chi- miques ou actiniques (bleu, violet ou ultra violet); elle possède une activité chimique aussi considérable que celle du soleil, sans nuages, élevé de 10 degrés au-dessus de l’horizon, lorsque ces deux sources de lumière ont à peu près la même surface apparente. C’est en 1859, que Bunsen reconnut la grande activité chimique du magnésium en combustion et les avantages considérables que présente cette lumière pour les travaux photograghiques ; mais lemploi du magnésium était alors limité à de rares expériences de laboratoires, à cause de son prix élevé. Ce n’est guère que vers 1864 que le magné- sium commença à se vulgariser et devint d’un usage courant en photographie, sous forme de fil ou de ruban, lorsqu'on arriva à le produire industriellement et à le livrer au com- merce sous cette forme. Les résultats obtenus au début laissèrent beaucoup à dé- sirer en raison du peu de sensibilité des préparations photo- graphiques employées à cette époque. Le temps de pose était trop long ; c’est ce qui explique pourquoi on n’employa — 149 — guère cette lumière pendant longtemps, que pour la photo- graphie d'objets immobiles et inanimés. L'introduction en photographie des plaques au gélatinobromure remit en vogue la photographie au magnésium, et ouvrit des voies nouvelles à la photographie de nuit, des locaux sombres, souterrains, etc. | Les premières lampes au magnésium employées étaient formées d’un ruban ou fil de ce métal brülant au foyer d’un réflecteur métallique ; un mouvement d’horlogerie déroulait le fil à mesure de sa combustion. On remplaça bientôt le magnésium en fil ou ruban, par un mélange de poudre de ce métal avec des substances oxy- dantes, telles que le chlorate de potasse, ce qui donne un éclair très brillant et très photogénique. Mais ce mélange est explosif et ne peut être fait et employé qu’en prenant de grandes précautions. À la suite de plusieurs accidents, on a proposé de rem- placer le chlorate de potasse par le salpètre. L'effet est moins énergique, mais il n°y a plus danger d’explosion. Le rnélange est introduit dans une feuille de fin papier qu’on enroule en cornet, et auquel on met le feu. Depuis quelque temps, l’usage de ces mélanges explosifs semble devoir être abandonné, et l’on tend à les remplacer par la combustion du magnésium en poudre très tenue. Insufflé dans une flamme, le magnésium en poudre très fine brüle très facilement et complètement avec une vive lumière. On constate que un à deux grammes de magnésium pulvérisé projetés dans une flamme, donnent une lumière à peu près aussi intense que la combustion d’un mélange formé de : salpètre six grammes, magnésium six grammes. Il] y a donc avantage, tant au point de vue de la sécurité qu’au point de vue économique, à se servir de la poudre de magnésium seule. Divers dispositifs ont été employés pour Pusage de la pou- dre de magnésiyn en photographie. Ordinairement, la pou- — À438 —- dre est lancée dans la flamme soit d’une bougie, soit d’une allumette, ou bien d’une lampe à alcool, par un tube hori- zontal ou oblique à cette flamme, au moyen d’un tube en caoutchouc terminé par une poire ou que l’on tient à la bouche. Cette disposition du tube par rapport à la flamme est mauvaise : il n’y a qu'une partie du magnésium projeté qui traverse la flamme et se trouve brûlé, l’autre passe à côté, 1l y a donc perte de magnésium. Je crois avoir remédié à cet inconvénient à l’aide de l’ap- pareil suivant dont je me sers depuis longtemps, et qui m'a toujours donné de bons résultats. La construction en est simple et facile pour tous les amateurs de photographie. Un récipient (fiole à large goulot, pot à pommade, boîte en métal, etc.) est fermé par un bouchon en liège. On perce ce bouchon d’abord à son centre; par cette ouverture on fait passer un tube en verre ou en plomb évasé à son extré- mité qui se trouve un peu au-dessus du bouchon, et que l’on recourbe en forme d'U, de manière à le faire ressortir sur le pourtour du bouchon. On y adapte un tube et une poire en caoutchouc. Autour de l’ouverture, évasée en entonnoir, on perce une série de petits trous, cinq ou six, concen- triques, dans lesquels on introduit des bouts de tubes de verre contenant des mèches de coton ou d'amiante. On met de lalcoo! à brüler dans la fiole, on ferme avec le bouchon que l’on vient de fabriquer, on introduit une petite quantité de magnésium dans le tube central par l’entonnoir ; les mèches de cette sorte de lampe à alcool étant allumées, il ne reste plus qu’à presser la poire de caoutchouc ou à souffler dans le tube pour que le magnésium soit projeté au centre de la flamme et brûle avec une flamme brillante. Le magnésium est ici projeté non plus horizontalement ou obliquement, mais verticalement suivant l’axe longitu- dinal de la flamme. Dans ces conditions, on produit la com- bustion complète du métal, etil suffit d’une quantité minime, environ 0 gr. 05 pour un portrait. — 44 — Pour doser facilement la quantité de magnésium dont on fait usage chaque fois, je me sers d’un petit tube de verre fermé à un bout, et sur lequel je trace des traits correspon- dant à un, deux ou trois grammes de poudre de magnésium qu'on introduit dans ce tube. En partageant ces intervailes en deux ou quatre parties égales, on obtient avec une appro- ximation suffisante le demi ou le quart de gramme. Il suffit ensuite de verser, à l’aide de ce petit tube, dans l’en- tonnoir de la lampe, la quantité de magnésium que l’on juge nécessaire à l’obtention de la photographie que l’on veut faire. Pour plus de sécurité dans le maniement de cette lampe, je remplace les mèches et le bouchon par un bourrelet d'amiante que l’on imbibe d’alcool, et recouvert par une toile métallique fine. De cette façon, il n’y a aucune crainte de renverser l’alcool de la lampe (1). À l’aide de cette lampe magnésique, on obtient un éclair large et éblouissant qui permet de faire de très belles et surtout très intéressantes photographies. Par exemple, dans une soirée, un bal, un banquet, une salle d'escrime, ou en- core dans un café, des joueurs de billard ou de cartes, etc., on peut saisir les divers personnages instantanément dans la pose où les surprend léclair magnésique, et reproduire ainsi des scènes très variées et très pittoresques. L'opérateur peut même venir tranquillement se placer dans le champ de l'appareil photographique, en laissant poser avec lui les lampes ou bougies que beaucoup d'amateurs se croient obligés d’éteindre (à condition toutefois que l’objectif ne reste pas débouché trop longtemps). On met facilement au point à l’aide d’une bougie qu’on déplace près de l’objet à photographier. S'il s’agit d'opérer dans un demi jour qui oblige d’emprun- ter à l'éclair magnésique un supplément d'intensité pour (1) Cet appareil, Photogène Maldiney .es construit par M. Gaston Tissandier, rue Vavin, 41, Paris. — 445 — produire une image, mais qui serait cependant capable de donner un voile à lui seul, rien de plus facile, avec un bran- chement en T, que de faire commander à la fois l’obturateur et la lampe par une poire unique. Lorsqu'on fait du portrait, pour adoucir les ombres qui sont un peu trop dures par ce procédé, on peut se servir de deux foyers dont l’un plus faible ou plus éloigné du modèle que celui destiné à éclairer le côté que l’on veut avoir en pleine lumière. Les deux éclairs sont produits en même temps en réunissant les deux lampes, par un branchement en T à une même poire de caoutchouc. On arrive au même résultat plus simplement, à l’aide d’une seule lampe, en plaçant du côté de l’ombre un écran blanc formant réflecteur. Une précaution à prendre, c’est que les yeux des personnes que l’on photographie ne soient pas fixés sur la flamme de la lampe magnésique. L’intensité lumineuse étant très grande, on peut parfaitement mettre un diaphragme, ce qui augmentera la netteté de l'épreuve. Le développement se fait très bien à l’hydroquinone ou à l’iconogène, en se servant d'abord de vieux bain, puis de bain neuf, afin d'éviter le voile qui pourrait se produire. La photographie au magnésium constitue non seulement un passe temps très intéressant pour les amateurs, elle est aussi appelée à rendre de réels services à la science, en lui permettant de reproduire des phénomènes instantanés, ainsi que les œuvres d’art et les curiosités cachées dans les édi- lices sombres et les souterrains, cavernes, grottes, mines, etc. Cest l’instantanéité de l’éclair magnésique qui a permis d'obtenir du nerf optique, de la pupille et de l'iris, des pho- tographies présentant un grand intérêt scientifique. La rapi- dité est si grande, que la pupille qui s’est agrandie dans l'obscurité, ne se contracte que quand la photographie est prise. Les fleurs de certains cactus ne s’ouvrant que la nuit ont pu être photographiées par ce procédé. — 46 — La photographie au magnésium, en doublant le champ d'activité de l’amateur photographe, et en ajoutant pour lui la nuit au Jour, l’intérieur au plein air, offre ainsi un vaste horizon à explorer. DU PACIFIQUE A L'ATLANTIQUE _. LES ANDES PÉRUVIENNES ET L'AMAZONE PAR M. OLIVIER ORDINAIRE Compte-rendu par M. Edouard BESSON Séance du 9 avril 1892 Notre collègue M. Olivier Ordinaire, actuellement vice-consul de France à Taragone (Espagne), et qui remplissait naguère les mêmes fonctions au Pérou, vient de publier un intéressant volume sur le voyage d'exploration qu’il a accompli avant de quitter ce pays, du Pacifique à l’Atlantique, par les Andes Pé- ruviennes et l’Amazone. Ce voyage avait déjà été l’objet de remarquables communications à la Société de géographie de Paris qui avait fait à leur auteur l'accueil dû à l’importance de ses explorations et de ses découvertes. Il avait aussi valu au musée du Trocadéro un sérieux apport de vestiges archéolo- giques et de spécimens ethnographiques que leur lieu d’origine rendaient particulièrement curieux. L'ouvrage que j'ai l'honneur de vous présenter, fait sans doute leur part aux points de vue historique, géographique et commercial, mais il donne une large place, et on doit en féli- citer l’auteur, à l’imprévu, à la fantaisie, surtout aux descrip- tions d’une nature particulièrement riche et féconde en aspects sgrandioses. Le voyage de M. Ordinaire, en effet, qui embrasse un immense parcours (pas moins de dix mille kilomètres), avait bien un but scientifique et même utilitaire : celui de re- chercher la voie la plus directe conduisant de Lima aux affluents navigables de l’Amazone, et par suite de ménager aux produits du Pérou amazonique un transport facile par cette grande artère de navigation. Mais ce qui en fait pour le lecteur l'intérêt principal, c’est le détail même de l'exploration, la traversée des hauts plateaux, du massif et des contreforts * — AS — des Andes, la navigation des affluents du grand fleuve sous le vaste dôme des forêts vierges américaines, d’un si puissant caractère poétique, la descente de l’Amazone lui-même depuis les hautes régions de son parcours jusqu'à son embouchure dans l’Océan Atlantique. Notre confrère n’a mené à bien une telle entreprise ni sans fatigues, ni sans périls. Son voyage interrompu par la maladie, souvent arrêté par des cataclysmes naturels qui dans ces régions prennent des proportions effrayantes, s’est prolongé pendant plusieurs mois, et, s’il s’est terminé par une longue et paisible navigation sur l’Amazone. Les commencements en ont été beaucoup plus pénibles ; tout au début, ce sont des bandes armées qu'a mis en mouvement la guerre à peine terminée du Chili et du Pérou et qui coupent les communications avec lin- térieur du pays, puis un long arrêt au couvent d’Ocopa motivé par une maladie grave, la traversée de plateaux très éten- dus et d’une altitude moyenne de plus de quatre mille mètres, celle du massif d’'Yanachaga, faite par des chemins in- connus, au prix de fatigues inouïes, parmi des populations sauvages dont quelques groupes se livrent même au canniba- lisme, la navigation de plusieurs sous-affluents de l’'Amazone avant celle du fleuve lui même, dans le relevé desquels consis- tait d’ailleurs le but principal du voyage de notre confrère. C’en était aussi la partie intéressante; car, si nous en croyons M. Ordinaire, ces cours d’eau de moindre taille qui se par- courent à la rame, et dont l’œil peut suivre les méandres au milieu des immenses forêts qu’ils traversent, offrent un attrait beaucoup plus grand que l’Amazone dont les énormes dimen- Sions rendent la navigation monotone et assez semblable à celle de la mer. Il en a su, d’ailleurs, tirer d’attachantes peintures qui sont le charme de son livre. Voici par exemple le tableau d’une navigation nocturne qui ne manque ni d’'habileté ni de poésie « L’atmosphère élait pleine d’odeurs balsamiques. La pirogue glissait sans bruit, escortée de la traînée d’argent qui tombait du disque lumineux. Le silence, interrompu seulement, à de longs intervalles, par une lointaine chute d’arbre, laissait per- cevoir le moindre clapotement de l’eau sur les rives. L’ouata- « — 449 — rochi lui-même se taisait. La lune versait sa paix sur la forêt : Amica silentia lunc. » La largeur du fleuve très agrandi par l’appoint des rios Lagarto, Mayro et Pozuzo, permettait aux regards de suivre les courbes de ses rives, fortement ombrées d’un côté, baignées de l’autre dans une molle clarté où défilaient des arbres fan- tômes avec leurs suaires de lianes, où blanchissaient les hautes tiges, où, sur le feuillage luisant des palmiers, les pâles rayons se reflétaient comme sur le toit de métal d’un clocher. Comme une vision, m'apparut une plage où il y avait des urubus, sau- tant lourdement et des quadrupèdes de diverses tailles : agoutis, tapirs, venados, toute une section de l’arche de Noé. Mais ce qui fixa le plus fortement mon attention, parce que c'était un indice de la présence de l’homme, ce fut une lumière, à peine entrevue d’abord à travers les arbres, et qui bientôt devint très visible sur la berge. Nous nous dirigeâmes vers elle et nous ne tardâmes pas à reconnaître une habitation. Nous étions arrivés à l’emboucbure du Pichis, où le Palcazu reçoit un volume d’eau égal au sien et prend le nom de Pachitea. » Voulons-nous, par contre, un tableau où se joue la lumière ? Nous le trouvons dans la description du fleuve Ucayali des- cendu par notre explorateur : « Ucayali signifie Rivière Blanche. Et, bien que ses eaux soient, au moins à l’époque de l’année où je l’ai vu, nuancées de jaune, on conçoit qu’on ait appelé de ce nom le grand affluent du Haut Amazone, en le comparant au Rio Negro, ou, sans aller Si loin, à quelques-unes des rivières couleur d'encre qu’il reçoit dans sa dernière étape. Son nom lui vient peut-être encore de ses payages lumineux. Au sortir de l’un quelconque des ca- naux qui aboutissent à son lit, et dont les eaux dorment sous des nefs où ne pénètre que de loin en loin un rayon tamisé par la voûte de feuillage et comme réduit en poudre d’or, l'Ucayali aux tons clairs, aux grands espaces ensoleillés, appa- raît bien la rivière blanche. Même sur le Palcazu, la forêt est la partie importante du tableau, tandis que dans les payages de l’'Ucayali, le ciel et l’eau prennent généralement plus des trois quarts du cadre. 3 29 — 450 — » Quand nous quittâmes le port, l'aube mettait ses blancheurs dans les brumes que la nuit avait laissées sur une partie de la forêt. Les nues floconneuses se teignaient de rose comme les plumes des flamands qui s’assemblent dans les flaques d’eau des rivages. Une multitude de dauphins (Inia Geoffrensis) nous escortaient en faisant leurs sauts de mouton autour du canot. Des alcyons blancs rasaient la rivière, ou, posés sur l’eau, près des bords, se laissaient flatter. Des mouettes faisaient entendre très haut, dans le ciel où s’argentaient leurs plumes, leur cri semblable à un vagissement. » Le livre de M. Ordinaire abonde en descriptions semblables qui, Je le répète, en font le principal attrait. La partie tech- nique, en effet, est de nature à intéresser surtout les savants et les géographes de profession qui prendront plaisir à con- naître d’une manière exacte les régions arrosées par le Haut Amazone, les peuplades qui habitent ce pays et chez lesquelles notre confrère a retrouvé tous les degrés des civilisations des races primitives, depuis celle qui, aux temps préhistoriques, caractérisait, dans nos pays, l’âge de la pierre polie. Mais tout le monde aime les grandes et belles peintures d’une nature qui, en dehors de sa beauté propre, a pour elle le charme de l’éloignement et de l'inconnu. Il est toutefois un point de vue que notre explorateur a omis dans son livre, et sur lequel nous jugeons utile et nécessaire d’insister ici. C’est celui du courage, j'allais dire de l’héroïsme personnel qu’il lui a fallu pour accomplir un voyage si long et si pénible, au milieu de périls continuels, au prix de fatigues et de souffrances considérables, n'ayant le plus souvent pour guides que des Indiens peu sûrs dont il partageait la vie ou, pour mieux dire, les privations. On sait combien les voyages d'exploration, qui ont si vivement passionné notre siècle, ont coûté de vies humaines, et quelle place la France occupe dans le martyrologe de ces victimes du dévouement à la science. Quand on parle notamment de voyages dans l'Amérique du Sud, le nom de Crevaux, qui trouva la mort dans des parages voi- sins de ceux dont parle le livre qui nous occupe, vient de suite à l'esprit. Nous félicitons vivement M. Ordinaire de n’avoir pas BR PE suivi jusqu'au bout l'exemple de son prédécesseur. Nous le fé- licitons aussi, une fois remplie la noble tâche qu'il s'était fixée, d’avoir fait bénéficier de ses résultats non seulement les sa- vants et les spécialistes, mais les ignorants comme nous, et, après avoir bien agi, d’avoir dit ce qu'il a fait en excellent style, avec le talent de l'écrivain et du conteur. rat Has r tatin, — 453 — DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ (4892-1895). BONE DÉPARTEMENT DU DOUBS 4... +... 900 Par la VILLE DE BESANCON. oi ie 600 Allocations extraordinaires pour 4 publication de ta talogue des Incunables de la bibliothèque de Besançon, par M. Auguste CASTAN. Par le MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE... ... 1.000 PArAé DÉPARTEMENT DU DOUBS : .:..:.....44.....:. 300 MAN DE BR IDE BESANCON. 6. 2m eo. 300 . 700 Par M. le MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE : Comité des travaux historiques et scientifiques des Sociétés savantes : His- toire et philologie, 1891 %, 1892, 1893, no 1. — Travaux scien- tifiques, t. XI, XII, XIIT, nos 1-6. — Sciences économiques et sociales, 1891, n°S 1-2, 1892, no 2 — Bulletin archéologique, 1891, no 3, 1892, n°S 1-3. — Bibliographie des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de France, par M. ROBERT DE LASTEYRIE. — Catalogue des manuscrits des bi- bliothèques de Paris et des départements, t. I, IV, VI, IX, XV, XVIIT, XIX, XX, XXI. —— Discours prononcés aux réunions géné- rales du Congrès des Sociélés savantes : 10, le 11 juin 1892, par M. JANSSEN, membre de l’Institut, et M. BOURGEOIS, ministre de l’Instruction publique; 2, le 8 avril 1893, par M. E.-T. HAMYy, membre de l’Institut et M. POINTCARRÉ, ministre de l'Instruc- tion publique. — Chroniques d’Amadi et de Strambaldi, publiées par M. René de MAS-LATRIE. Atlas des monnaies gauloises, préparé par la Commission de topographie des Gaules et publié sous les auspices du ministre de — À54 — l’instruction publique par M. Henri pe LATOUT, 55 planches gravées. Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l’Ile-de- France. — Histoire de l’Hôtel-Dieu, par E. COYECQUE. — Jacques de Besançon, miniaturiste, et son œuvre, par M. PAUL DURRIEU. Bibliothèque de l’Ecole des chartes, septembre-décembre 1891, années 1892 et 1893. Journal des savants, année 1899, janvier-août 1893. Journal de l’Ecole polytechnique, 60-63e cahiers. Annales du musée Guimet, t. XXI, le Zend-Avesta, 1re partie. Revue des études historiques, 58e année, 1892. Revue des études grecques, t. V, 1899, 19-20; t. VI, 20-21, 1893. Revue de l’histoire des religions, 13e année, 1899, 14° année, 1-4, 1893. Bibliothèque de vulgarisation : Les Yézidiz, par J. MÉNANT ; le Culte des morts dans le Géleste-Empire et l’Annam, par BOUÏINAIS et À. PAULUS. Par MM. Le D' COUTENOT, membre résidant, sa Monographie clinique et thérapeutique sur la fièvre typhoide. VIVIEN DE SAINT-MARTIN, les 62e et 68e fascicules de son Nou- veau dictionnaire de géographie universelle. FRÉDÉRIG MOREAU, ancien membre du conseil général. de l'Aisne, son supplément à l’Album Carande : Fouilles de 1891 et 1892 aux Grevières de Giry-Salsogne, à Nanteuil- Notre-Dame, de Fere-en-Tardenois, planches, 123-138, 139-143, 144-153. Le PRÉFET Du Dougs : Rapports et procès-verbaux du Conseil général, sessions de 1892 et d'avril 1893. Le D' BRIOT, membre correspondant, sa brochure intitulée Annales de Chaussin et Une statistique de la franchise de Chaussin, du baillage d'Auxonne, pour l’année 1771. Louis VIGUIER, La géographie dans les chaires de l’Université. BAILLIART, inspecteur d'académie, son Rapport sur l’instruction primaire dans le département du Doubs, 1891-1892. HENRI DE SAUSSURE, membre correspondant : Jconographie de ne Par MM. quelques sauterelles vertes, par Alph. Picrer et I. de SAUS- SURE. PAUL PARMENTIER, membre correspondant, sa thèse pour le doctorat es-sciences naturelles sur l’histologie comparée des ébénacées, 1892. PAUL CHOFFAT, membre correspondant, sa Note sur les niveaux ammonitiques du Malm inférieur de la contrée de Montejunto (Portugal). — Description de la faune Jurassique du Portu- gal. — Phases peu connues du développement des mollusques ; mollusques lamellibranches. Le D! MAGNIN, membre résidant : Catalogue des graines re- cucillies dans le jardin botanique de Besançon. — Note sur les conditions biogéniques de la végétation lacustre. — Nou- velles observations sur la sexualité et la castration parasitaire, 1892. — Note sur la végétation des lacs des monts Jura. — Additions à la biographie du botaniste Nicodémi. — La végé- tation des monts Jura, précédée de la climatologie du dépar- tement du Doubs.— Ecole municipale de musique de Besançon. — Recherches sur la végétation des lacs du Jura 1893. PIZARD : son Supplément aux documents inédits sour Noroy-le- Bourg, Haute-Saône. 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Revue historique et archéologique du Maine, 1899, t. XXXI, XXXII et XXXIII, 1893 Bulletin de la Société académique de Saint-Quentin, 4 série, Lux, 1892 Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, desérie, t'oNITI, 1892. Bulletin de la Société du Morbihan, 1891 et 1° se- mestre 1892. Bulletin de la Société Dunoise, nos 99 à 98, 1892. Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t XVII et re partie du t. XVIII. Mémoires de la Société d'agriculture et arts du département de la Marne, 1891. : Mémoires de la Société d'archéologie Lorraine, t. XIX, 1891. t. XX, 1892. Société des sciences de Nancy, t. XI et XII, 1892. Annales de la Société du département des Vosges, LXVIII an- Mec 1692. Builetin de la Société des sciences de l’ Yonne, 1899, n°s 35 à 46. — Inventaire du trésor de la cathédrale d'Auxerre — 498 — Bulletin de la Société des sciences de Gannat, 1891 et 1892. Société historique de Compiègne, 1891 et 1899. — Almanach de Compiègne, ère 1789. 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Académie des sciences de Berlin ([Sitzungberichte) 1892 et 1893, I, XXXII. Société de botanique de la province de Brandebourg [ Verhand- lungen), 1891-1892 et 1893. Société physico-économique de Kœnigsberg, 1891, 1892. Société des sciences naturelles de Brème, t. XII, 2-3, 1895. — 169 À Société des sciences naturelles de Fribourg en. Brisgau (berichte) 1892, 1-2, 1893, 1-2 Société des sciences onrlie de La Haute Hesse, Giessen, 1899 et 1893; Commission de la carte géologique de l’Alsace-Lorraine {abhan- denlungen) B. V, H.T. The proceedings and transactions of the nove Section institute of science, Halifax. 2 Série, t. 1, p: 41, 1891 Memorie de la Regia Accademia di scienze, littere ed arti in Mo- dena, 2e série, t. VIT. Boston Society of natural history, proceedings XXV, memoirs vol. IV n° 10 (1899): Smithsonian report, U. S. National museum, 1890. Geological Survey U. S. Tenth report 1888-1889. Eleventh Report ns 1889-1890, 1-2: Journal of arts de Londres, 2058-2138. Aoyoüocia Twv AWTÈ TOLS'ETOG YEVOLEVWY, ro Etuou Mrahavou, mpoedpou. (1890-1891) sv Abñvaus. Transactions of the academy of sciences of Saint- Loue vol VI, 1892-1893. En dr dns) A 4 4 — À63 — MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Au 41% décembre 189%. Le millésime placé en regard du nom de chaque membre indique l’année de sa réception dans la Société. Les membres de la Société qui ont racheté leurs cotisations annuelles sont désignés par un astérisque (*) placé devant leur nom, conformément à l’article 21 du règlement. Conseil d'administration pour 1892. ÉRÉSTeM Ci et. MM. SIRE (Georges) ; Premier Vice-Président.. LIEFFROY (Aimé); Deuxième Vice-Président. BAUDIN (le docteur) ; Secrétaire décennal..:... BESSON (Edouard) (décédé) ; MRÉSOPIOR DD cine see ARNAL (Alexis) ; RÉADIS be Lo nur À VAISSIER (Alfred). Président honoraire..... MM. CASTAN (Auguste) (décédé) ; Secrétaire honoraire..... BaAvoux (Vital); Trésorier honoraire..... GUILLEMIN (Joseph). Membres honoraires (22). MM. LE GÉNÉRAL commandant le 7e corps d'armée (M. le général François DE NÉGRIER). Le PREMIER PRÉSIDENT de la Cour d'appel de Besançon (M. GOUGEON). L’ARCHEVÊÈQUE DE BESANÇON (S. G. Mgr DUCELLIER) (décédé). _* Le PRÉFET du département du Doubs (M. GRAUX). En MM. Le RECTEUR de l’Académie de Besançon (M. BRÉDIF). LE PROCUREUR GÉNÉRAL près la Cour d'appel de Besançon (M. REGNAULT). Le MaïRE de la ville de Besançon (M. VUILLECARD). L'INSPECTEUR d’Académie à Besançon (M. BAILLIART). Duc D'AUMALE (S. À. R. le Prince Henri D'ORLÉANS), membre de l’Institut (Académie française, Académie des beaux-arts et Académie des sciences morales et politiques), ancien com- mandant supérieur du 7e corps d'armée; Château de Chan- tilly (Oise). — 1886. BAYLE, Emile, professeur de paléontologie à l'Ecole des mines; Paris. — 1851. BLANCHARD, Em., membre de l’Institut (Académie des sciences), professeur au Muséum d'histoire naturelle; Paris. — 1867. DELISLE, Léopold, membre de l’Institut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), administrateur général de la Biblio- thèque nationale. — 1881. DEVOISINS, ancien sous-préfet ; Paris, quai d'Orléans, 28.— 1842. Duruy, Victor, ancien ministre de l’Instruction publique, mem- bre de l’Institut (Académie française, Académie des inscrip- tions et belles-lettres et Académie des sciences morales et politiques) ; Paris, rue de Médicis, 5. — 1869. GRENIER, Edouard, lauréat de l’Académie française, ancien se- crétaire d’ambassade; Paris, boulevard Saint-Germain, 174, et Baume-les-Dames (Doubs). — 1870. DE LESSEPS (le comte Ferdinand), membre de l’Institut (Aca- démie française et Académie des sciences); Paris, rue Saint- Florentin, 7. — 1882. | MARCOU, Jules, géologue, Salins (Jura), et 42, Garden Street Cambridge, Massachusetts (Etats-Unis d'Amérique). — 1845. PASTEUR, Louis, membre de l’Institut (Académie française et secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences); Paris, rue d'Ulm, 45. — 1882. RÉSAL, Henri, membre de l’Institut (Académie des sciences), ingénieur en chef des mines, professeur à l’Ecole polytech- nique ; Paris, rue Saint-André-des-Arts, 58. — 1853. DE Rossi (le commandeur Jean-Baptiste), associé étranger de — À65 — MM. l’Institut de France (Académie des inscriptions et belles-let- tres); Rome, Piazza Aracoœæli, 17. — 1889. WEIL (Henri), membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besançon; Paris, rue de Madame, 64. — 1890. Le général WOLFF, ancien commandant supérieur du 7e corps d'armée ; château de Pontdevaux (Aïn). — 1882. Membres résidants (170) (1). MM. ARNAL, Alexis, économe honoraire du Lycée, rue du Lycée, 5. — 1858. ARNAL, Amédée, sous-préfet de Lesparre (Gironde). — 1872. AUSCHER, Jacques, grand-rabbin, rue Charles Nodier, 6. — 1875. BADER, bijoutier, rue des Granges, 21. — 1870. BAUDIN, Léon, docteur en médecine, Grande-Rue, 97. — 1885. BAUDIN, Emile, pharmacien de 1re classe, rue Saint-Pierre, 19. — 1887. : BARBAUD, Auguste, ancien premier adjoint au maire, directeur de la Caisse d'épargne, rue de la Préfecture, 15. — 1857. * BaAvoux, Vital, receveur principal des douanes en retraite; Fontaine-Ecu, banlieue de Besançon. — 1853. BEAUQUIER, Charles, archiviste-paléographe, député du Doubs; Montjoux, banlieue de Besançon. — 1879. BÉJANIN, Léon, propriétaire, Grande-Rue, 39. — 1885. BELOT, père, essayeur de commerce, rue de l’Arsenal, 9.— 1865. BELOT, Edmond, essayeur de commerce, rue de l’Arsenal, 9. - 1878. * BERDELLÉ, ancien garde général des forêts, Grande-Rue, 112. 1880. (1) Dans cette catégorie figurent plusieurs membres dont le domicile habituel est hors de Besançon, mais qui ont demandé le titre de résidant afin de payer le maximum de la cotisation et de contribuer ainsi d’une manière plus large aux travaux de la Société, 30 — À66 — MM. BONAME, Alfred, photographe, rue de la Préfecture, 10. — 1874. BONNET, Charles, pharmacien, conseiller munieipal, Grande- Rue, 39. — 1882. BourDY, Pierre, essayeur de commerce, rue de Glères, 21. — 1862. * BousSsEY, professeur agrégé d'histoire au Lycée, rue Morand, 11. — 1883. BOUTTERIN, François-Marcel, architecte, professeur à l’Ecole municipale des beaux-arts, rue Saint-Antoine, 4. — 1874. BouvaRD, Louis, avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, conseil- ler municipal, rue Morand, 16. — 1868. * BOvET, Alfred, ancien président de la Société d'Emulation de Montbéliard, à Valentigney (Doubs). — 1888. Boysson D'ÉCOLE, Alfred, rue de la Préfecture, 22. — 1891. BRETENET, capitaine d'artillerie, rue Saint-Pierre, 15. — 1885. BRETILLOT, Maurice, banquier, membre de la Chambre de com- merce, rue Charles Nodier 971557. BRETILLOT, Paul, propriétaire, rue de la Préfecture, 21. — 1857. BRUCHON, professeur à l’Ecole de médecine, médecin des hos- pices, Grande-Rue, 84. — 1860. BRULARD, Désiré, greffier du tribunal civil, rue Battant, 1. — 1873. BURDIN, Victor, négociant, rue Saint-Pierre, 26. — 1890. BURLET (l'abbé), chanoine-archiprêtre, curé de Saint-Jean. — 1881. DE BUYER, Jules, inspecteur de la Société française d’archéo- logie, Grande-Rue, 123. — 1874. CARPENTIER, pharmacien, rue Morand, 7. — 1885. CARRY, Clément, propriétaire, conseiller municipal, rue Bersot, 48. — 1878. CAvAROZ, Narcisse, médecin-major de {re classe en retraite, rue de la Lue, 6. — 1881. CHApOY, Léon, professeur à l'Ecole de médecine, rue des Gran- ges, 39. — 1875. DE CHARDONNET (le comte), ancien élève de l’Ecole polytech- nique, à Besançon, rue du Perron, 20, et à Paris, rue Cam- bon, 43. — 1856. — À6T — MM. CHARLET, Alcide, avocat, rue des Granges, 74. — 1872. CHAVANNE, ingénieur, rue Saint-Vincent, 13. — 1892. CHIPON, Maurice, avocat, ancien magistrat, rue de la Préfec- ture, 25. — 1878. * CHOTARD, Henri, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, rue de Vaugirard, 61, à Paris. — 1866. CHUDEAU, professeur à la Faculté, Grande-Rue, 107. — 1893. COILLOT, pharmacien, rue Battant, 2, et quai Veil-Picard, 1. — 1884. COLSENET, Edmond, professeur de philosophie et doyen de la Faculté des lettres, rue de la Préfecture, 18. — 1882. CORDIER, Palmyre, agent principal d'assurances, conseiller mu- nicipal, rue des Granges, 3. — 1885. CORNET, Joseph, docteur en médecine, aux Chaprais, rue du Chasnot, 6. — 1887. Cosson, Maurice, trésorier-payeur général du Doubs, rue du Perron, 26. — 1886. CouLAUD, Adolphe, fabricant d’horlogerie, rue Gambetta, 19. — 1875. COULON, Henri, avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, rue de la ue, 7. — 1856. COURGEY, avoué, rue des Granges, 16. — 1873. COURTOT, Théodule, commis-greffier à la Cour d'appel; à la _ Croix-d’Arènes (banlieue). — 1866. COUTENOT, Francis, médecin en chef des hospices, Grande-Rue, 4%. — 1852. COUTENOT, Régis, docteur en médecine, rue des Granges, 62. — 1887: DARÇOT, ancien juge de paix, place Saint-Amour, 7. — 1880. _ DELACROIX, Frédéric, conseiller à la Cour d'appel de Besançon, Grande-Rue, 68. — 1384. DELEULE, Constant, professeur à l'Ecole primaire supérieure libre, rue Saint-Jean, 2. — 1863. DEMONGEOT, inspecteur honoraire des écoles communales; à Saint-Ferjeux. — 1872. DÉTREY, Just, propriétaire, rue Saint-Vincent, 27. — 1857. — 408 — MM. DIETRICH, Bernard, ancien négociant, Grande-Rue, 71 et Beau- regard (banlieue). — 1859. Digrricu, Bernard, fils, interne des hopitaux de Besançon, Grande-Rue, 71 — 1892. Dopivers, Joseph, imprimeur, Grande-Rue, 87. — 1875. DoRNiER, Alfred, négociant, place Labourey, 18. — 1880. \\DREVAUS, VictorMarcel docteur énmédecme, ruede là Mouillère (aux Chaprais). — 1889. DROUHARD, Paul, conservateur des hypothèques en retraite, rue Saint-Vincent, 18. — 1879. DROUHARD (l'abbé), chanoine, rue Saint-Jean. — 1883. DROZz, Edouard, professeur à la Faculté des lettres, rue Mon- CENT PISTE DUBOURG, Paul, membre du Conseil général du Doubs, Grande- Rue, 118. — 1891. DucaT, Alfred, architecte de l'Etat, conservateur du Musée des antiquités de la ville, rue Saint-Pierre, 3. — 1853. Erais, Edmond, propriétaire, Grande-Rue, 91. — 1860. FAUCOMPRÉ, Philippe, professeur d'agriculture du département du Doubs, Grande-Rue, 86. — 1868. FAUQUIGNON, Charles, receveur des postes et des télégraphes, rue de la Liberté, aux Chaprais. — 1885. FéLiIXx, Julien, fabricant d’horlogerie, membre du conseil muni- cipal, rue Ronchaux, 12. — 1884. FÉNON, directeur de l'Ecole nationale d’horlogerie de Besançon. — 18935. FRANCESCHI, Luc, artiste peintre, à Canot. — 1893. FRANCEY, Edmond, avocat, membre du conseil général du Doubs et du conseil municipal de Besançon, ancien adjoint au maire, rue Moncey, 1. —— 1884. * GALLOTTI, Léon, ancien professeur à l’Ecole d'état-major, Ba- zas (Gironde) et Versailles, avenue de Paris, 62. — 1860. DE GASSOWSKI, artiste peintre, au Moulin de Tarragnoz. — 1875. GAUDERON (le docteur), Eugène, professeur de clinique à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 129. — 1886. GAUSSIN, Célestin, secrétaire des Facultés, à Canot, maison Tailleur (banlieue). — 1891. AGO = MM. * GAUTHIER, Jules, archiviste du département du Doubs, corres- pondant du Ministère de l’Instruction publique et des Beaux- Arts, rue Charles Nodier, 8. — 1866. GIRARDOT, Albert, docteur en médecine, rue Saint-Vincent, 15. — 1876. GIRARDOT, Georges, artiste peintre; Paris, 48, rue Cardinet. — 1882. GiroD, Achille, propriétaire, Saint-Claude (banlieue). — 1856. GRESSET, Félix, général de division du cadre de réserve, aux Tilleroyes près Besançon, et à Paris, 8, rue de l’Alma. — 1866. GROSJEAN, Alexandre, avocat, membre du conseil général du Doubs et du conseil municipal de Besançon, quai Veil-Picard, 9941876. GROSJEAN, Francis, ancien bijoutier, rue du Mont-Sainte-Marie, 8. — 1899. GROSRICHARD, pharmacien, place de PAbondance, 17. — 1870. GRUEY, professeur d'astronomie à la Faculté des sciences, direc- teur de l'Observatoire de Besançon. — 1882. * GRUTER, médecin-dentiste, square Saint-Amour, 7. — 1880. GUENOT, Auguste, ancien négociant, rue du Chateur, 17. — 1872. GUICHARD, Albert, négociant, ancien président du tribunal de commerce, rue d'Anvers, 3. — 1853. GUICHARD, Paul, rue des Chambrettes, 13. — 18854. GUILLEMIN, Victor, artiste peintre, rue de la Préfecture, 18. — 188%. * GUILLEMIN, Joseph, caissier de la maison de banque A. Jac- quard, square Saint-Amour, 9. — 1879. HALDY, Alexandre, fabricant d'horlogerie, rue Saint-Jean, 3. — 1859. HaALDY, Léon-Emile, fabricant d’horlogerie, rue Saint-Jean, 5. — HEMÈ). HATTENBERG, Victor, fabricant d’'horlogerie, rue Proudhon, 16. TOOL Herrz (le docteur), professeur à l'Ecole de médecine, Grande- Rue, 45. — 1888. — 470 — MM. HENRY, Jean, docteur ès sciences, place Saint-Amour, 12. — 1857. HÉZARD, Albert, négociant, rue Neuve-Saint-Pierre, 23. — 1876. D'HOTELANS, Octave, bibliophile, rue des Chambrettes, 12. — 1890. +EANNIN (l’abbé), prélat romain, chanoine honoraire, curé de Notre-Dame. — 1884. JÉGO, Désiré, maître entretenu de la marine, en retraite, Che- min du Polygone, 7. — 1872. DE JOUFFROY (le comte Joseph), député et membre du conseil général du Doubs ; au château d’'Abbans-Dessous, à Besançon, rue du Chapitre, 1, et à Paris, rue de Bourgogne, 15. — 1853. * KOLLER, propriétaire, membre du conseil d'arrondissement de Besançon; au Perron-Chaprais. — 1856. LALLEMAND, Paul, conseiller à la Cour d'appel, quai Veil- Picard, 47. — 1886. LAMBERT, Maurice, avocat, ancien magistrat, quai-de Stras- bourg, 13. — 1879. * DE LAUBESPIN (le comte Léonel MOUCHET DE BATTEFORT), sé- nateur ; Paris, rue de l’Université, 78. — 1887. LARMET, Jules, médecin-vétérinaire, premier adjoint au Maire de la ville, rue Proudhon, 16. — 1884. * LEBEAU, administrateur de la compagnie des Forges de Fran- che-Comté, place Saint-Amour, 2 bis. — 1872. LEDOUX, Emile, docteur en médecine, quai de Strasbourg, 13. — 1010. LESBROS , Ferdinand, fabricant d’horlogerie, rue des Granges, de LOI. LIEFFROY, Aimé, propriétaire, administrateur des forges de Franche-Comté, rue Charles Nodier, 11. — 1864. LieFFROY, Hubert, étudiant, rue Charles Nodier, 11. — 1891. LIiME, Claude-François, négociant, quai Veil-Picard, 15. — 1883. LouVoT, Emmanuel, notaire, Grande-Rue, 14. — 1885. Louvor (labbé Fernand), chanoine honoraire de Nîmes, curé de Saint-Claude (banlieue). — 1876. MAIRE, Alfred, président à la Cour d'appel, rue du Chateur, 12: — 1870. — AT — MM. Maïre, Célestin, avoué, rue des Granges, 14. — 1884. MAES, Alexandre, serrurier-mécanicien, rue du Mont-Sainte- Marie, 10. — 1879. MAGNIN, Antoine, professeur de botanique à la Faculté des sciences et à l'Ecole de médecine, ancien adjoint au maire, Square Saint-Amour, 3 bis. — 1885. MAIROT, Félix, banquier, président de la Chambre de commerce, ue de la Préfecture, 17, — 1857. MaArroT, Henri, banquier, ancien président du tribunal de com- merce, rue de la Préfecture, 17. — 1881. MAISONNET, Auguste, négociant, aux Cras-Chaprais. — 1869. MALDINEY, Jules, préparateur de physique à la Faculté des Sciences, rue Saint-Pierre, 2. — 1889. MANDEREAU, médecin-vétérinaire, inspecteur de lAbattoir ; à l’Abattoir. — 1883, MARCHAND, Albert, ingénieur, administrateur délégué des sa- lines de Miserey. — 1888. * MARTIN, Jules, manufacturier, rue Sainte-Anne, 8. — 1870. Masson, Valery, avocat, rue de la Préfecture, 10. — 1878. MATILE, fabricant d'horlogerie, rue Saint-Pierre, 7. — 1884. MercCIER, Adolphe, docteur en médecine, rue de Belfort, 43. — 1881. METIN , Georges, agent-voyer d'arrondissement; à Canot (mai- son Jobard). — 1868. MicHez, Henri, architecte-paysagiste, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts; Fontaine-Ecu (banlieue). — 1886. Mipoz, Charles, électricien, rue Gambetta, 8. — 1885. Mior, Camille, négociant, membre de la Chambre de commerce, Grande-Rue, 104. — 1872. MONNIER, Paul, correcteur d'imprimerie, Grande-Rue, 14.— 1860. MorLerT, Jean-Baptiste, conseiller municipal et membre de la Chambre de commerce, rue Proudhon, 6. — 1890. NARGAUD, Arthur, docteur en médecine, quai Veil-Picard, 17. — 1875. NICKLÈS, pharmacien de 1e classe, Grande-Rue, 128. — 1887. * ORDINAIRE, Olivier, consul de France, à Rosario (République argentine). — 1876. — 472 — MM. D'ORIVAL, Paul, président honoraire à la Cour d'appel, place Saint-Jean, 6. — 1852. OUTHENIN-CHALANDRE, Joseph, membre de la Chambre de com- merce, rue de la Préfecture, 16. — 1858. PARISOT, ancien inspecteur des Enfants assistés, rue de la Pré- féciure 18 1802: PERRUCHE DE VELNA, conseiller à la Cour d'appel, rue du Per- ron, 26. — 1870. PETITCUENOT, Paul, ancien avoué près la Cour d'appel, Grande- Rue, 107. — 1869. * PINGAUD, Léonce, professeur d'histoire moderne à la Faculté des lettres, rue Saint-Vincent, 17. — 1874. PROUDHON, Camille, conseiller honoraire à la Cour d'appel, rue des Granges, 23. —- 1850. RÉMOND, Jules, notaire, Grande-Rue, 31. — 1881. * RENAUD, Alphonse, docteur en droit, sous-chef à la direction générale de l’enregistrement ; Paris, rue Scheffer, 25. — 1869. RENAUD, Ernest, fabricant d’horlogerie, rue Rivotte, 8. — 1885. RETROUVEY, Charles, boulanger, rue de Chartres, 1. — 1877. RICHARD, Henri, ingénieur, directeur des salines de Châtillon. — 1887. RICKLIN, notaire, rue des Granges, 38, étude Grande-Rue, 121. — 1879. RiGNy (l'abbé), chanoine honoraire, curé de Saint-Pierre. — 1886. RiPps, Paul, architecte, Grande-Rue, 29. — 1873. ROBARDET, ancien commissaire -priseur, ancien membre du conseil d'arrondissement de Besançon, rue des Granges, 34. — 18 ROBERT, Edmond, fabricant d’aiguilles de montres, rue de Lor- raine, 1. — 1886. SAILLARD, Albin, directeur de l'Ecole de médecine et chirurgien en chef des hospices, membre du conseil général du Doubs, Grande-Rue, 136. — 1866. SAILLARD, Léon, négociant, rue des Granges, 59. — 1877. SAILLARD, Eugène, ancien directeur des postes du département du Doubs; Beauregard (banlieue de Besançon). — 1879. SAINT-EVE, Francis, avocat, Grande-Rue, 97. — 1890. — 473 — MM. DE SAINTE-AGATHE (le comte Joseph), avocat, archiviste-paléo- graphe, rue d'Anvers, 1. — 1880. SANDOZ, Charles, négociant en fournitures d’'horlogerie, ancien adjoint au maire, place Saint-Amour, 4. — 1880. SANDOZ, Léon, propriétaire, à la Viotte. — 1879. SAYOUS, Edouard, professeur d'histoire ancienne à la Faculté des lettres, Grande-Rue, 14. — 1890. SERRÈS, Achille, pharmacien, place Saint-Pierre, 6. — 1883. SIMONIN, architecte, rue du Lycée, 13. —- 1892. SIRE, Georges, correspondant de l’Institut, essayeur de la Ga- rantie ; rue de la Mouillère, aux Chaprais. — 1847. SONGEON, fabricant d’horlogerie, Grande-Rue, 73. — 1884. SURLEAU, directeur de la succursale de la Banque de France, rue de la Préfecture, 19. — 1886. THOUVENIN, François-Maurice, pharmacien supérieur, profes- seur à l'Ecole de médecine et de pharmacie, Grande-Rue, 136. — 1890. VAISSIER, Alfred, conservateur-adjoint du Musée des antiquités, Grande-Rue, 109. — 1876. * VANDEL, Maurice, ingénieur des arts et manufactures, rue des Granges, 19. — 1890. VERNIER, Léon, professeur à la Faculté des Lettres, rue Sainte- Anne, 10. — 1883. DE VEZET (le comte Edouard), ancien lieutenant-colonel de Parmée territoriale, rue Charles Nodier, 17 ter. — 1870. VÉZIAN, Alexandre, doyen honoraire de la Faculté des sciences, conseiller municipal; Villas bisontines. — 1860. VIBILLE, Gustave, architecte du département du Doubs, com- mandant du bataillon des sapeurs pompiers de Besançon, rue de Lorraine, 4. — 1882. * VUILLEMOT, Albert, licencié en droit, ancien avoué, rue Saint- Vincent, 43. — 1876. VUILLERMOZ, avocat, ancien magistrat, rue de la Préfecture, 17. — 1878. WEIBEL, Jean-Baptiste, manufacturier, conseiller d’arrondisse- ment, rue de Lorraine, 1. — 4890. _ Membres correspondants (157). MM. * ALMAND, Victor, capitaine du génie; Dra-el- par Tug- gurth (Algérie). ANDRÉ, Ernest, notaire; rue des Promenades, 17, Gray (Haute- Saône). — 1877. : BAILLE, Charles, président honoraire de la Société decblitae. sciences et arts de Poligny (Jura). — 1877. BAS, Alphonse, surveillant général au collège iudustriel de Montbéliard. — 1890. * BARDET, juge de paix à Brienne (Aube). — 1886. * BERTHAUD, professeur de physique au lycée de Mâcon (Saûne- et-Loire). — 1880. * BESSON, ingénieur de la Compagnie des forges de Dune Comté; Courchapon (Doubs). — 1859. BETTEND, Abel, imprimeur-lithographe; Lure (Haute-Saône). — 1862. BEeY-ROZET, Charles, propriétaire à Marnay (Hte-Saône).— 1890. Bixio, Maurice, agronome, membre du conseil municipal de Paris; Paris, quai Voltaire, 17. — 1866. B1izos, Gaston, recteur de l'Académie de Grenoble. — 1874. BOBILLIER, Edouard, maire et suppléant du juge de paix; Cler- val (Doubs). — 1875. BoissELET, Joseph, avocat; Vesoul (Haute-Saône). — 1866. BOUTHENOT-PEUGEON, vice-président de la Société d'Emulation de Montbéliard; Sous la Citadelle, à Montbéliard. — 1869. * BREDIN, professeur; Paris, rue Claude Bernard, 27. — 1857. * BRiorT, docteur en médecine, membre du conseil général du Jura; Chaussin (Jura). — 1869. DE BRoissiA (le vicomte Charles FROISSARD); à Blandans, par Domblans (Jura). — 1800. “* BRUAND, Léon, inspecteur des forêts; Paris, rue de la Planche, IT bis. — 1881. BURIN DU BUISSON, préfet honoraire; à Besançon, rue Moncey, 9, et à Cramans (Jura). — 1878. Bucxer, Alexandre, inspecteur des Enfants assistés, Gray (Haute-Saône). — 1850. x — 475 — MM. CANOZ, Francis, inspecteur d'assurances ; Dole (Jura), rue Ber- nard, 6. — 1889. CARME, ancien conducteur de travaux au P. L. M.; Dole, à la Bedugue, 21. — 1856. CASTAN, Francis, colonel commandant le 1er régiment d’artil- lerie: Bourges (Cher). — 1860. * CHAMPIN, ancien sous-préfet ; Baume-les-Dames. — 1865. CHAPOY, Henri, avocat à la Cour d'appel de Paris; rue des Saints-Pères, 13. — 1875. CHAPUIS, Louis, pharmacien ; Chaussin (Jura). — 1869. CHARREIRE, Paul, organiste et maître de chapelle à la cathédrale de Limoges. — 1890. * CHOFFAT, Paul, attaché à la direction des travaux géologiques du Portugal; Lisbonne, rua de Arco a Jesu, 113. — 1869. CizEL (l'abbé), curé de Navenne (par Vesoul). — 1884. * CLoZz, Louis, professeur de dessin à Salins (Jura). — 1863. CONTET, Charles, professeur agrégé de mathématiques au Lycée de Saint-Quentin. — 1884. * CONTEJEAN, Charles, géologue, professeur de Faculté hono- raire , à Montbéliard. — 4851. CORDIER, Jules Joseph, receveur principal des domaines à Montbéliard. — 1862. CORNUTY, contrôleur de la garantie; Pontarlier. —— 1883. COSTE, Louis, docteur en médecine et pharmacien de re classe, bibliothécaire de la ville de Salins (Jura). — 1866. * COrTEAU, Gustave, ancien magistrat, correspondant de l’Ins- titut; Auxerre et Avanne (Yonne). — 1860. COURBET, Ernest, bibliophile, trésorier de la ville de Paris, rue de Lille, 1. — 1874. * CRÉBELY, Justin, employé aux forges de Franche-Comté; Moulin-Rouge, près Rochefort (Jura). — 1865. DAUBIAN-DELISLE, Henri, ancien directeur des contributions directes, ancien président de la Société d’'Emulation du Doubs; Paris, avenue de Wagram, 86. — 1874. DÉPIERRES, Auguste, avocat, Luxeuil (Haute-Saône). — 1880. * DEROSNE, Charles, maître de forges, à Ollans, par Cendrey. — 1880. — 476 — MM. DESSERTINE, Edmond, directeur de forges ; Longchamp, par Clairvaux (Aube). — 1866. x * DEULLIN, Eugène, banquier ; Epernay (Marne). — 1860. * DEVAUX, ancien pharmacien, juge de paix; Gy (Haute-Saône). — 1860. k DORNIER, pharmacien ; Morteau (Doubs). — 1873. DRAPEYRON, Ludovic, docteur ès-lettres, professeur d'histoire au Lycée Charlemagne, directeur de la Revue de Géographie ; Paris, rue Claude-Bernard, 55. — 1866. * DurAYy, Jules, notaire; Salins (Jura). — 1875. * Durour, Marc, docteur en inédecine; Lausanne, rue du Midi. — 1886. FEUVRIER (l’abbé), chanoine honoraire, curé de Montbéliard (Doubs). — 1856. FEUVRIER, Julien, professeur au collège de Dole, faubourg dArans 1898) FLAGEY, Camille, ingénieur, ancien membre du conseil général du Doubs; Vignoble d’Azéba, canton de Mila, province de Constantine. — 1877. * DE FROMENTEL, docteur en médecine; Gray (Haute-Saône). — 1857. GALMICHE, Roger, avocat, ancien président de la Société d’agri- culture, sciences et arts de la Haute-Saône; à Franchevelle, par Citers (Haute-Saône). —- 1885: * GARNIER, Georges, avocat; Bayeux (Calvados), rue Genas-Du- homme. — 1867. GASCON, Edouard, agent voyer principal, conducteur des ponts et chaussées, président du comice agricole du canton de Fontaine-Française (Côte-d'Or). — 1868. GASCON, Louis, professeur au collège de Baume-les-Dames. — 1889. GAUTHIER, docteur en médecine, Luxeuil (Haute-Saône). — 1868. GEVREY, Alfred, conseiller à la Cour d'appel de Grenoble, rue des Alpes, 9. — 1860. GIROD, Paul, professeur à la Faculté des sciences et à l'Ecole de médecine de Clermontferrand. — 1882. ANT = MM. GRÉBUS (l'abbé), curé à Cromary. — 1891. GREMAUD (l'abbé), bibliothécaire cantonal de Fribourg (Suisse), — 1879. * GUILLEMOT, Antoine, archiviste de la ville de Thiers (Puy-de- Dôme). — 1854. GURNAUD (A.), ancien inspecteur des forêts; au château de Nancray (Doubs). — 1853. HENRICOLAS, directeur des contributions directes à Nîmes (Gard). — 1878. HUART, Arthur, ancien avocat-général ; à La Roche Tibault, par Jarzé (Maine-et-Loire). — 1870. HUGUET, docteur en médecine; Vanne, par Lavoncourt (Haute- Saône). — 1884. * JACCARD, Auguste, professeur de géologie à l’Académie de Neuchâtel (Suisse) ; au Locle. — 1860. JANET, Albert, négociant; Saint-Vit (Doubs). — 1872. JEANNOLLE, Charles, pharmac. ; à Fontenay-le-Château (Vosges). — 1876. JOBEZ, Théodore, propriétaire; Chaussin (Jura). — 1877. JOBIN, Alphonse, avocat; Lons-le-Saunier (Jura). — 1872. JOLIET, Gaston, ancien préfet de la Haute-Marne; à Dijon. — 1877. JUNG, Théodore, général de brigade en retraite, député de Dun- kerque (Nord) ; à Paris. — 1872. * JURGENSEN, Jules, littérateur, consul de Danemark; au Locle (Suisse). — 18792. * KŒCHLIN, Oscar, chimiste; Dornach (Alsace), rue de la Bras- SENe 26 1856; KurTz, juge au tribunal de Pontarlier. — 1888. * LAMOTTE, directeur de hauts fourneaux; Paris, rue des Filies du Calvaire. — 1859. * LAURENT, Ch., ingénieur civil; Paris, rue de Chabrol, 35. — 1860. LEBAULT, Armand, docteur en médecine; Saint-Vit (Doubs). — 1870. LECHEVALIER, Emile, libraire; Paris, quai des Grands-Augus- tins, 39, — 1888, — T8 — MM. LE Mire, Paul-Noël, avocat; Mirevent, près Pont-de-Poitte (Jura) et rue de la Préfecture, à Dijon. — 1876. : LE MONNIER, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, rue de Serre, 3. — 1875. * LERAS, inspecteur honoraire d’Académie ; Paris, rue de Bou- lainvilliers, 57. — 1857. LHOMME, botaniste, secrétaire de la mairie de Vesoul (Haute- Saône), rue de la Mairie. — 1875. * LIGIER, Arthur, pharmacien, membre du conseil général du Jura; Salins (Jura). — 1863. MacHARD, Jules, peintre d'histoire, ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome; Paris, rue Ampère, 87. — 1866. MapiorT, Victor-François, pharmacien ; Jussey (Haute-Saône). — 1880. * MAILLARD, docteur en médecine, Dijon (Côte-d'Or). — 1855. MAIRE-SEBILLE (l’abbé), curé de Vuillecin (Doubs). — 1880. MAÎTRE, ingénieur-voyer de la ville de Limoges, rue Montmail- ler, 35. — 1887. * MASSING, Camille, manufacturier à Puttelange-lez-Sarralbe (Lorraine allemande). — 1891. | DE MARMIER (le duc), membre du conseil général de la Haute- Saône ; château de Ray-sur-Saône, par Vellexon. — 1867. *MARQUISET, Léon, avocat, ancien magistrat; château d’Apre- mont (Haute-Saône). — 1874. MARTIN, Abel, capitaine adjudant major au 27e régiment d'in- fanterie ; Dijon. — 1881. * MATHEY, Charles, pharmacien ; Ornans (Doubs). — 1856. DE MENTHON (le comte René), botaniste; Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie), et château de Saint-Loup-lez-Gray, par Gray. — 1854. MEYNIER, Joseph, médecin-major de 1re classe à lPhôpital mili- taire de Versailles, rue d’Angivillers, 38. — 1876. MILLIARD, Alfred; Fédry, par Lavoncourt (Haute-Saône). — 1886. | * MONNIER, Eugène, architecte du gouvernement; Paris, rue des Vosges, 16. — 1866. | * DE MONTET, Albert ; Chardonne-sur-Vevey (Suisse). — 1882. — 479 — MM. MORÉTIN, docteur en médecine; Paris, rue de Rivoli, 68. — 1857. Moucxer, Léon, professeur à la Faculté de droit de Dijon (Côte- d'Or), anc. membre du Conseil général du Doubs. — 1879. Mourey (l'abbé); Montmartin (Doubs). — 1886. DE MOUSTIER (le marquis), député et membre du Conseil géné- ral du Doubs; château Bournel, par Rougemont (Doubs), et Paris, avenue de l’Alma, 9. — 1874. MUGNIER, Henri- Auguste, ingénieur-architecte; Paris, rue Martel, 14. — 1868. MUSELIER, notaire honoraire; Ornans (Doubs). — 1881. DE NASsoOyY, général de brigade, gouverneur de Belfort. — 1885. DE NERVAUX, Edmond, ancien directeur au Ministère de l’Inté- rieur; Paris, rue d’Astorg, 27. — 1856. * PARANDIER, inspecteur général de première classe des ponts et chaussées en retraite, président de la Société de viticulture d’Arbois (Jura); Paris, rue des Ecuries d'Artois, 38, et aux Tourillons à Arbois. — 1852. PARMENTIER, Paul, professeur au collège de Baume-les-Dames. — 1891. PARIS, docteur en médecine ; Luxeuil (Haute-Saône). — 1866. DE PERPIGNA, Charles-Antoine, propriétaire; Paris, rue du Point du Jour, à Auteuil. — 1888. PerTir, Jean, statuaire; Paris, rue Denfert-Rochereau, 89. — 1866. PETITCLERC, Paul, géologue,; Vesoul, rue de l’Aigle-Noir, 17. — 1881. PINAIRE, Jules, juge de paix; Clerval (Doubs). — 1868. PIQUARD, Jules, docteur en médecine, à Chalèze (Doubs). — 1891. PIQUARD, Léon, docteur en médecine à Chalèze (Doubs). — 1890. * DE PRINSAC (le baron), ancien membre du conseil d’adminis- tration de la Société d’Emulation du Doubs; château de Sa- deillan, par Miélan (Gers). — 1873. PROST, Bernard, sous-chef du bureau des archives départemen- tales au Ministère de l’Instruction publique et des Beaux- Arts; Paris, avenue Rapp, 3. — 1857, — 480 — MM. * QUÉLET, Lucien, docteur en médecine ; Hérimoncourt (Doubs). — 1862. RAMBAUD, Alfred, professeur à la Sorbonne, membre du Con- seil général du Doubs ; Paris. — 1881. * RECEVEUR, Jules, notaire; Cuse, près Rougemont (Doubs). — | 1874. : REGAD, Paul, greffier du tribunal eivil de Saint-Claude (Jura). — 1891. * RENAUD, Edouard, chef de bataillon d'infanterie; à Pau. — 1868. RENAULD, Ferdinand, botaniste, ancien commandant du palais de Monaco; rue du Palais, à Vesoul (Haute-Saône). — 1875. REVILLOUT, Eugène, conservateur-adjoint des antiquités égyp- tiennes et professeur d'Egyptologie au Musée du Louvre; Pa- ris. — 1888. * REVON, Pierre, banquier; Dampierre-sur-Salon (Haute-Saône). — 1858. | RICHARD, Charles, docteur en médecine; Autrey-lez-Gray (Haute-Saône). — 1861. RICHARD, Auguste, pharmacien; Nice, rue de Paris, 16, et Autet (Haute-Saône). — 1876. * RICHARD, Louis, médecin-major de 1re classe à l'hopital mili- taire de Gabès (Tunisie). — 1878. Rrpps (l'abbé), curé d’Arc-lez-Gray (Haute-Saône). — 18892. ROBINET (l'abbé), Mélitin, vicaire à Sirod (Jura). — 1889. ROUTHIER, Joseph-Prosper, attaché à la Préfecture de la Seine; Paris, rue Flatters, 10. — 1886. ROUZET, Louis, ancien ingénieur-voyer ; Dole (Jura). — 1874. Roy, Jules, professeur à l’Ecole des Chartes ; Paris, rue Spon- tini, 9. — 1867. Roy, banquier ; L’Isle-sur-le-Doubs. — 1887. * RossiGNor (l'abbé), Auguste, curé de Mamirolle (Doubs). — 1885. * SAILLARD, Armand, négociant, Villars-lez-Blamont (Doubs). — 1877. SCHOENDOERFFER, ingénieur en chef des ponts et chaussées à Annecy. — 1885. et MM. * SENTUPÉRY, Charles; château de la Folie, Arc-lez-Gray (Haute- Saône). — 1879. * DE SAUSSURE, Henri, naturaliste; à Genève, Cité 24, et à Yvoire (Haute-Savoie). — 1854. TAILLARD, docteur en médecine, membre du conseil d’arrondis- sement; Maîche (Doubs). — 1877. THURIET, Ch., président du tribunal civil de Saint-Claudse (sura). 1609! TauriErT, Maurice, procureur de la République à Lons-le-Sau- nier. — 1885. * TOURNIER, Ed., maître de conférences à l'Ecole normale, sous- directeur à l’école des hautes études; Paris, rue de Tournon, 16. — 1854. TRAVELET, Nicolas, propriétaire, maire de Bourguignon-lez- Morey (Haute-Saône). — 1857. * TRAVERS, Emile, ancien archiviste du Doubs, ancien conseiller de préfecture ; Caen (Calvados), rue des Chanoines, 18.— 1869. TRIDON, Mathieu, censeur honoraire du Lycée de Besançon; Buthiers (Haute-Saône). — 1878. * TRIPPLIN, Julien, représentant de l'horlogerie bisontine et vice-président de l’Institut des horlogers; Londres : Bartlett’s Buildings, 5 (Holborn Circus), E. C., et Belle-Vue (Heathfield Gardens, Chiswick, W). TUETEY, Alexandre, sous-chef de la section législative et judi- claire aux Archives nationales; Paris, quai Bourbon, #1. — 1863. VALFREY, Jules, ancien sous-directeur à la direction politique du Ministère des Affaires étrangères ; Paris, rue du Faubourg Saint-Honoré, 140. — 1869. VAISSIER, Jules, fabricant de papiers; Marnay, par Azay-le- Rideau (Indre-et-Loire). — 1877. VARAIGNE , directeur des contributions indirectes en retraite ; Paris, rue Lauriston, 80. — 1856. VENDRELY, pharmacien ; Ghampagney (Haute-Saône). — 1863. VERNEREY, notaire; Amancey (Doubs). — 1880. VIELLARD, Léon, propriétaire et maitre de forges; Morvillars (territoire de Belfort). — 1872. 91 — À82 — MM. * WALLON, Henri, agrégé de l’Université, manufacturier; Rouen, Val d’Eauplet, 48. — 1868. * WILLERME, colonel des sapeurs-pompiers de Paris en retraite; Pains rue de Sèvres, 41869. — À83 — » F SOCIBTES CORRISPONDANTES (445) Le millésime indique l’année dans laquelle ont commencé les relations, FRANCE. Comité des travaux historiques et scientifiques près le Ministère de l’Instruction publique f/cinq exemplaires des Mémoires). . Aïn. Société d’'Emulation de l’Ain ; Bourg. Aisne. Société académique des sciences, arts, belles-lettres, agri- culture et industrie de Saint-Quentin . Allier. Société des sciences médicales de l’arrondissement de Gannat . Re du 2 Société d’'Emulation du département de l'Allier; Mou- lins. Alpes-Maritimes Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes ; Nice: Alpes (Hautes-). Société d'étude des Hautes-Alpes; Gap. Ardèche, Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et lettres de l'Ardèche ; Privas. 1856 1868 1851 1860 1867 1884 1863 —R — Aube. Société académique de l'Aube; Troyes . Aveyron. Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron; Rodez. Belfort (Territoire de). Société Belfortaine d’'Emulation. Bouches-du-Rhône. Société de statistique de Marseille. Académie des sciences, belles-lettres et arts . Marseille. Galvados. Société Linnéenne de Normandie ; Caen. Académie de Caen. Charente. Société historique et archéologique de la Charente; ANMÉOUÈNIE Su Ed ne run à Charente-Inférieure. Société des archives historiques de la Saintonge et de lAunis ; Saintes . Cher. Société des antiquaires du Centre ; Bourges. Côte-d'Or. Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon . Commission des antiquités du département de la Côte- d'Or; Dijon . A D D Un Gien Société d'archéologie, d'histoire et de littérature de Beaune . ET Ed AU Société des sciences a et so. de . Société bourguignonne de géographie et d'histoire; Dijon. Revue bourguignonne de l’enseignement supérieur publiée par les professeurs des Facultés de Dijon. . 1867 1876 1872 1867 1867 1857 1868 1877 1883 1876 1856 1869 1877 1880 - 1888 184 18 — Doubs. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besan- OR one de yen à Société d'agriculture, sciences naturelles et arts du dé- partement du Doubs: Besancon... 1. Société d'Emulation de Montbéliard. du Société de médecine de Besançon. . , . : Société de lecture de Besançon... . . : : Glubalpin de Besancon: = ©: Drôme. Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli- oieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Vi- Mers Romans Drome) >... Eure-et-Loir. Société Dunoise ; Châteaudun . Finistère. Société académique de Brest . Gard. Académie de Nimes . PR ne No Ge ie Société d'études des sciences naturelles de Nimes, Garonne (Haute). Société archéologique du Midi de la France; Toulouse. Société des sciences physiques et naturelles de Tou- louse. Gironde. Société des sciences physiques et naturelles de Bor- BELL Sn des ed à dun de Société d'archéologie de Bordeaux Société Linnéenne de Bordeaux Hérault. Académie de Montpellier. 1880 1867 1875 1866 1883 — 486 — Société archéologique de Montpellier . see Société d'étude des sciences naturelles de Bec : Isère. Société de statistique et d'histoire naturelle du départe- ment de l'Isère ; Grenoble . Jura. Société d’'Emulation du département du Jura; Lons-le- Saunier . ee Société d'agriculture, sciences et arts dé Pen. Société de viticulture et d’horticulture d’Arbois . Loire. Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles- lettres du département de la Loire; Saint-Etienne. Loïre-Inférieure. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France; Nantes . Loiret. Société archéologique de lOrléanais ; Orléans . Maine-et-Loire. Société industrielle d'Angers et du département de Maine- et-Loire; Angers. : à Société adémique de ne et- on. : Manche. Société des sciences naturelles de Cherbourg . Marne. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du dé- partement de la Marne; Châlons . RC ne Société d'agriculture, sciences et arts du département de la Marne ; Reims. Marne (Haute-). Société archéologique de Langres. . 1869 1878 1857 1844 1860 1877 1866 1891 1851 1855 1857 1854 11 Meurthe-et-Moselle. Société des sciences de Nancy (ancienne Société des sciences naturelles de Strasbourg) . Société d'archéologie lorraine, à Naney. Meuse. Société polymathique de Verdun . Morbihan. . Société polymathique du Morbihan; Vannes. Oise. DOMICLe Historique de Compiéene. 2. Rd. Pyrénées (Basses-). Société des sciences, arts et lettres de Pau. Société des sciences et arts de Bayonne. Pyrénées Orientales. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées- Orientales ; Perpignan. Rhône. Société d'agriculture, d'histoire naturelle et arts utiles de Lyon. a a bu de Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon Société littéraire, historique et archéologique de Lyon. Saône-et-Loire. Société Eduenne ; Autun. HR Société d'histoire naturelle d'Autun. . NUE DS Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône. Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire ; Cha- lHRÉSULESdOMe NE Re En Saône (Haute-). Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Saône ; Vesoul . . PARU À HE ARE RAD RENE DE Société d'encouragement à Pagriculture ; Vesoul. 1864 1886 1873 1884 1856 1850 1860 1856 1846 1888 1861 1881 — 16 Sarthe. Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe; Le Mans . : Société historique du ie. . Mans : Savoie. Académie de Savoie; Chambéry . Savoie (Haute-). Société Florimontane ; Annecy. Seine. Institut de France. : ; Je Société des antiquaires de … Dre ne Association française pour l ne des sciences . Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France . Association pour l’encouragement des études grecques en France, rue Soufflot, 22, Paris. : SOCiété ni des prisons ; place Dauhine. 14, Pare. Société de botanique de France ; rue de Grenelle, 24, Paris . un 0 Société lanthropoloeie de Pons. rue Antoine Dubois, 4. Société française de physique . . : Musée Guimet; avenue du Trocadéro, 20 | Société de secours des amis des sciences. Société de biologie. A Société philomathique de D rue des Grands-Augus- tins, 7. ; Société in er . Pare. rue à Os deuil sur-Seine . a a La airection de: ee géologique rue de Tournon, 1 . Seine-Inférieure. Commission départementale des antiquités de la Seine- Inférieure; Rouen . : Se - Académie des sciences, belles- Us et arts de $ Société libre d'Emulation de la Seine-Inférieure ; Rouen. Société hâvraise d’études diverses . 1869 1879 1869 1879 1880 1891 19 Seine-et-Oise. Société des sciences naturelles et médicales de Seine-et- Oise ; Versailles . Somme Société des antiquaires de Picardie ; Amiens. Vienne (Haute-). Société historique et archéologique du Limousin; Limoges. . Vosges. Société d'Emulation du département des Vosges ; Epinal. _ Société philomathique vosgienne; Saint-Dié. Yonne. Société des sciences historiques et naturelles de l Yonne. ALSACE-LORRAINE Société d'histoire naturelle de Colmar. Société des sciences, agriculture et arts de . Alsace ; Strasbourg . oui de Metz. : se He Commission de la carte oo. de PAlies. ee Strasbourg . ALGERIE. Société historique algérienne; Alger . . ALLEMAGNE. Académie impériale et royale des sciences de Berlin. Société botanique de la province de Brandebourg ; Berlin. ARR RS RE Académie royale des sciences ce Da en à Munich (Kœænigl. Bayer. Akademie der ee oheu ZU Munchen), représentée par M. Georg, libraire à Lyon . : É î RE rer De Société des sciences ee Brême Ur chaftlicher Verein zu Bremen) . ? 1861 1869 1852 18955 1876 1852 1860 1880 1885 1887 1870 — 490 — Société des sciences naturelles et médicales de la Haute- Hesse (Oberhessische Gesellschaft für Natur und Heil- kunde) ; Giessen. : ee Société des sciences nc lee ‘ke de . en ne (Bade) . ; Run ; Société royale physico-économique . es (Koœe- nigliche physikalich-œkonomische Gesellschaft zu Kœæ- nigsberg) ; Prusse . AUTRICHE. Institut impérial et royal de géologie de l’empire d’Au- triche SE Reichsanstalt) ; Vienne. È Ê Muséum impérial et Foyal d sic nn de \ a. AMÉRIQUE. Société d'histoire naturelle de Boston. Institut Smithsonien de Washington . United states geological Survev. . ANGLETERRE. Société littéraire et philosophique de Manchester (Lite- rary and philosophical Society of Manchester). Société des arts de Londres (Journal of the Society of arts) . BELGIQUE. Académie royale de Belgique; Bruxelles . . Société géologique de Belgique, Liége . Académie d'archéologie de Belgique; Anvers. Société des Bollandistes ; Bruxelles, rue des Ursulines, Ja. Société d'archéologie de Bruxetest PORTUGAL. Commission des travaux géologiques du Portugal, de l’Académie royale des sciences de Lisbonne, rua de ArcotalJesu, 113; 1853 1892 1861 1859 1886 1868 1876 1885 1888 1891 1885 iv a ITALIE. Académie des sciences, lettres et arts de Modène . R. Deputazione sovra gli Studi di Storia Patria; Torino. LUXEMBOURG. Société des sciences naturelles du grand duché de Luxem- bourg ; Luxembourg . SUÈDE ET NORVÈGE. Académie royale suédoise des sciences, Stockholm . Université royale de Christiania SUISSE. Société des sciences naturelles de Bâle. Société des sciences naturelles de Berne . Société Jurassienne d’'Emulation ; Porrentruy . Société d'histoire et d'archéologie de Genève . nstitut national de Genève. Rad ous Société vaudoise des sciences naturelles ; Lausanne . Société d'histoire de la Suisse romande; Lausanne . Société neuchâteloise des sciences naturelles; Neuchâtel. Société d'histoire et d'archéologie de Neuchâtel . Société des sciences naturelles de Zurich . Société des antiquaires de Zurich. Re a. Société générale d'histoire suisse (à la bibliothèque de Berne). Bibliothèque Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. — 492 — ÉTABLISSEMENTS PUBLICS (28) Recevant les Mémoires. de la ville de Besançon. populaire de Besançon. de l'Ecole d'artillerie de Besançon. des Facultés et de l'Ecole de médecine de Be- sançon. du Chapitre métropolitain de Besançon. du Séminaire de Besançon. de la ville de Montbéliard. de la ville de Pontarlier. de la ville de Baume-les-Dames. de la ville de Vesoul. de la ville de Gray. de la ville de Lure. de la ville de Luxeuil. de la ville de Lons-le-Saunier. de la ville de Dole. de la ville de Poligny. de la ville de Salins. de la ville d’Arbois. de la ville de Saint-Claude. du Musée national de Saint-Germain-en-Laye. Mazarine, à Paris. de l'Ecole d'application de l'artillerie et du génie, à Fontainebleau. du Musée ethnographique du Trocadéro, à Paris. du British Museum, à Londres. (Librairie Dulau et Cie, Londres, Soho Square, 37.) Archives départementales de la Côte-d'Or. Id. du Doubs. Id. de la Haute-Saône. Id. du Jura. TABLE DES MATIÈRES DU VOLUME. PROCÈS-VERBAUX. Notice nécrologique, par M. CASTAN, sur le vice-amiral Ulysse DEVARENNE..... RER LS CD AA ot DECO D TA DO ri Pen 0 OMAN Deux conférences, par M. l'ingénieur SCHOENDOERFFER, sur la mission qu'il a remplie en Mésopotamie....,.......,.,.,.,. P. IX-X Observations critiques, par M. CASTAN, sur la publication de M. Paul Durrieu intitulée : Un grand enlumineur parisien au xve siècle : Jacques de Besançon et son œuvre..,...,., p. XI-XH Notice, par M. LIEFFROY, sur le baron Edouard HENRY........ p. XIII Annonce de l'allocation, par le ministère de Instruction pu- blique, de la somme de 1000 francs à la Société pour la pu- blication du Catalogue illustré des incunables de la biblio- thèque de Besançon, ouvrage de M. CASTAN........,.,... D. XIV, XVIII Discours prononcé par M. Edouard BESSON aux à obbques de MGeorses BOYER:.::47 01, A LA RO ce Do Rapport de M. LIEFFROY sur la séance publique de la Société de Monthéhard 16 19mar T8 ere En den ae a CDS XX Rapport de M. dar sur l’exercice financier de 1891 De de DEN EN EU Lecture, par M. CASTAN, d'une Etude sur le portrait du ma- réchal de Vieilleville, au musée de Besançon, restitué à SOS COMORES NS RS RE er re tu CE 01 0) ©. Mort de M. Auguste CASTAN, président honoraire de la Société ; Sessobseques aux frais de la Sociélé....1,.....1,4...4,.:. D. XXVEXXXI Discours prononcés aux obsèques de M. Castan : Par M. Edouard BESSON, au nom de la Société, .....,....,., p. XXXII ‘Par M. Henri MAIROT, au nom de l’Académie de Besançon, .. p. xXxxIx Paroles dei APE DUOA DES ne en are De LIL Lettre de remerciements dé Madame Castan..... A re 0 PAT Lettres de condoléances du secrétaire de l’Académie de Belgique, du président de la Société d’Emulation de Montbé- liard, du président de la Société de médecine de Besançon et der Eranche COLE on cena entente AVIII-MNUE Notice nécrologique, par M. Edouard Besson, sur M. Victor GIROD, ancien président de la Société... ,,444, 44440. Pe XLIV _— 494 — Notice nécrologique, par M. Edouard Besson, sur M. Xavier MARMIER mermbrehonopaire 47 Re 0e Re ere Don, par Madame Castan à la Société, d’un médaillon en marbre blanc d’Auguste Gastan par le sculpteur Jean PETIT. . ...,. Budget dé TS US de one e Ro cne Election du Conseil d'administration pour 1893.,..,.,.... tu Séance publique-du 15/décembre 189270, 20 Banquet et toasts prononcés par MM. LIEFFROY et SIRE..,,.... MÉMOIRES. La Société d'Emulation du Doubs en 1899, par NE N-P1EFrROoY président annuel À: Les artistes de Franche-Comté au Salon de 1899, par M. Edouard BESSON. Flore des lichens de Franche-Comté et de quelques localités environnantes, par M. C. FLAGEY, 3° Leg Franc-Comtois en Russie au dix-huitième siècle, par NT Edouard BESSON Le docteur Giraud, poète-médecin, étude par M. A. LIÉFÉRONE RE AU La Franche-Comté et le royaume d'Arles, d'après un ouvrage de M. Fournier, rapport de M. Ed. BESSON. rer De la persistance de la vie dans les souches de sa- pins après l’abattage de la tige, par M. Vital BA- NOUS T Se Chansons populaires recueillies en Franche-Comté, par M. Charles BEAUQUIER (suite) . =. . . . -. Notice sur les travaux géologiques de M, Georges Boyer, par M. Albert GIRARDOT. . . . . . ro p. XLV p- XLVIII DA L ob P pe El P p. 460 p; 171 D 147 p. 257 — 495 — Le sixième volume de l’'hisloire des princes de Condé par M. le duc d'Aumale, compte-rendu par M. Edouard BESSON. Etude sur les statuettes de Jupiter costumées à la gauloise, dans la région de l'Est de la France, par M. Alfred Vaissier (4 pl. phototypie, 1 bois gravé). . SE Essai a sur Ornans, par M. le docteur J. MEYNIER (suite) . Les aspirations du cardinal de Granvelle à la pa- _ pauté, pièce recueillie par M. Jules GAUTHIER. Auguste Castan — Bibliographie, par M. Léonce PINGAUD. . La photographie au magnésium — Le photogène Maldiney, par M. MALDINEY . Du Pacifique à l’Atlantique, par les Andes Péru- viennes et l’Amazone, par M. Olivier Ordinaire, compte-rendu par M. Edouard BESSON. Dons faits à la Société en 1892-93..,.,,..,.,...., ES LS A Envois des Sociétés correspondantes........,.....,...,,..,., : Membres de la Société au 1er décembre 1893.........,..,..... SOMMES COLeSDONdANteS. ne sue niecla)ahec eds alone etre Etablissements publics recevant les Mémoires, ,.,,.,,,,,...... BESANÇON, IMPRIMERIE DODIVERS, bp} 260 . 273 289 399 . A0 440 . 447 . 453 . 456 . 63 . 483 . 492 Extraits des statuts et du règlement de la Sociét e à ‘Emulation du Doubs, fondée à Besançon le 4% juillet 1840. % ne Décret impérial du 22? avril 1863 : « La Société d'Emulation du Doubs, à Besancon, est reconnue comme établissement d'utilité ue Poe De Lee care . … Ar. der des statuts : « Son but est de concourir activement aux |, progrès des sciences et des arts, ef, pour en faciliter le développe-_ ment, de coopérer à la formation des collections PHOAAUESE e de EST - diter lee travaux.utiles de ses membres. » Elle encourage ist les études relatives à là Franche Comté. » Se ke Art. 43 des Statuts : € La ne De : ses dépenses au Le moyen : | Re -» fo D'une cotisation annuelle ie à par hace deses membres. résidants et par chacun de ses membres cor respondants : elle est. exigible dès l’année même de leur admission. Ce » 20 De la somme de deux francs payable par les Fi. rési | _dants et correspondants au moment de la remise du diplôme... » |. Art. 17 du règlement : « La cotisation annuelle est fixée à, F1 “francs pour les membres Rire et à six francs pour les membres Ne - de leur cotisation annuelle € en versant un capital dans la” cuisse de _ correspondants. ) ATE. 23 des 2. 7e Les Sociétaires-ont la Jatitude: Fe se + F la Société. - cet = D _» La somme exigée est de cent francs pour les. membres rési= dants-et de soixante francs pour les correspondants, » Art. 15 des staluts : « Tout membre qui aura cesse de payer Sa 2 cotisation pendant plus d’une année, pourra être considéré comme démissionnaire par le conseil d'admiuistration. » PS Aït. 6 du règlement : « Les- séances ordinaires se tiennent le Er PR Re 2270 pe ‘< Fee AR Se à AR Canin D ARE PA RE VS ; Lt ee HR rare PS Les ATP rt [ETS > ET un Rae = ARR EP RTE ARE Sans ne ARTS CZ RES ne rare Sac PR UE VS. + Dee ART ed CIRE Agua Pb AGE der Te) es te LR ft aa TS ia. F RTS ETS PINS LP PINS REV AGE z PES Ex. CASE #3} ET A ARS ve) . = 2, DATÉE ER es RP æ. + 20 Eat RAS vo, PE GA on des AE CS PER ru né Bree 24 DARRG IS à ne eg Le sa - ES TEE ET ke 8 Prahers Ps FAkt-se DRE OT AE EL On Re mn AT ST RS Li 2 QU ENS RS à No pas LS 24 Re Re ets Dane D PET AUS Le DPI les