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Li à Ep & Ve i F 1 on VY VO ACGAD EM 1 > er SCIE ICES: MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE © 0 €//: DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG. PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE M. AUG. LE JOLIS, ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ, Dé ——— TOME VII. — 1859. PARIS. J.-B. BAILLIÈRE et fils, libraires, rue Hautefeuille, 19. CHERBOURG. BEDELFONTAINE £r SYFFERT, imp., rue Napoléon, 1. | (860. + u + \ sé YA | LA nr ! 1 tr: HD À : t : î Le PU ( L & 4 let Le Î \ ba F F4 & 1 ÿ ur at 7 A! 1m A Le fa { fl Mallinot AVE T ) MTIU AAA VTT LS \al ' AU 4 ae pu OR EE RECHERCHES LA NON-HOMOGÉNÉITÉ L'ÉTINCELLE D'INDUCTION EXPOSÉ DES PHÉNOMÈNES OBSERVÉS. Si on examine avec attention l’étincelle de l'appareil d’induction de Ruhmkorff, on reconnaît qu’elle n’est pas simple comme celle qui résulte des machines électriques et des courants voltaïques. Elle se compose à l'œil nu d’un ou de plusieurs traits lumineux d’une grande blancheur entourés d'une espèce de gaine ou enveloppe lumineuse d’un rouge verdâtre assez lerne qui semble former au- tour d’elle comme une atmosphère lumineuse. Ce sont ces deux parties de l’étincelle, constituant un double flux élec- trique, que j'ai observéees le premier en 1855, et qui ont élé l’objet de mes recherches depuis cinq ans, que nous allons étudier avec détails dans le présent mémoire. Dès l’année 1855, j'avais déjà constaté que cette espèce d’atmosphère de l’étincelle d’induction était due princi- 1 2 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE palement à l’échauffement de l'air dans le voisinage de l’étincelle, lequel échauffement, ayant pour effet de former un conducteur secondaire, devait permettre à la décharge de se dériver en grande partie par cette voie en produi- sant l’illumination propre aux courants qui traversent un conducteur imparfait; or, comme un courant traver- sant un corps gazeux parlieVement conducteur est néces- sairement dépendant des réactions qui peuvent affecter ce conducteur, de même que celui-ci est dépendant des actions qui peuvent réagir sur le courant lui-même, j'avais conclu qu’une insufflation énergique ou l’inter- vention d’un électro-aimant puissant devait réagir d’une manière directe sur l’atmosphère de l’étincelle d’induc- tion et la projeter sous la forme d’une nappe de feu plus ou moins développée. C’est en effet ce que l’expérience me démontra. Mais une chose particulière et que le rai- sonnement n'aurait pu faire prévoir à priori, c’est que les jets lumineux, constituant en quelque sorte la décharge directe, ne se trouvent pas impressionnés par ces deux sortes de réactions. Je suis même parvenu, par l’insuffla- tion, à séparer complétement l’un de l’autre les deux flux électriques, et j'ai pu, dès lors, reconnaître les propriétés électriques de chacun d’eux. C’est ainsi que j'ai pu con- slater que la décharge traversant l'atmosphère lumineuse jouit de toutes les propriètés de l'électricité de quantité ou des piles, tandis que la décharge directe (les jets brillants) jouit de toutes les propriétés de l'électricité de tension fournie par les machines électriques ordinaires. Depuis mes premières recherches, de nouvelles expé- riences ont éclairé d’un nouveau jour la question; j'ai en effet constaté que, si l’action calorifique de l’étineelle con- tribuait beaucoup à son développement et particulière- ment à celui de son atmosphère lumineuse, la cause iniliale de sa formation et de sa propagation à travers la 1 DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. n) solution de continuité du cireuit devait être principale- ment attribuée aux réactions mécaniques de l'électricité produiles aux extrémités disjointes de ce circuit sur les particules extrêmement ténues et légères du milieu gazeux traversé par la décharge. Ces réactions, qui ont pour effet de dilater ce milieu et de lui donner une certaine con- ductibilité dite mécanique, sont en effet de deux sortes : les unes sont produites par les répulsions polaires, les autres par les actions réciproques des deux flux de l’étincelle l'un sur l’autre, et toutes deux concourent, comme nous le verrons dans la suite de ce mémoire, à faciliter la transmission des deux flux. Pour analyser d’une manière plus complète le phéno- mène, j'ai voulù soumettre l’élincelle aux expériences microscopiques, et j'ai pu m'assurer que l'atmosphère qui l’entoure n’est rien autre chose que la représentation en miniature du curieux phénomène de la lumière d’induction dans le vide. Ainsi elle se compose d’une lumière rouge au pôle positif, d’une lumière bleue au pôle négatif, et un intervalle obscur sépare les deux lumières que traversent les jets de feu de la décharge directe. Jai même pu, en échangeant l’étincelle à iravers la flamme d’une bougie, retrouver dans cette atmosphère le curieux phénomène de la lumière élec- trique stratifiée qui se trouve si marqué et si dévelogpé dans le vide. Enfin, pour compléter l'étude physique de l’étincelle d’induction à lair libre, j'ai analysé la lumière fournie par les deux flux électriques, et j'ai re- connu que le spectre fourni par l'atmosphère lumineuse qui ne varie que suivant la nature des gaz où cette lumière se produit, se rapproche considérablement du spectre de la lumière positive produite par l’étincelle échangée au sein d’un vide fait sur de l'air atmosphérique ou sur de l'azote, tandis que le spectre du trait lumineux 4 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE est presque identique avec celui de l’étincelle des ma- -chines ordinaires. Les différentes expériences que j'ai entreprises dans le but d'étudier d’une manière complète ces différents phé- nomènes m'en ont fait voir d'autres d’un intérêt non moins grand. Ainsi, j'ai constaté qu'on pouvait faire pré- dominer tel ou tel des deux courants (inverse et direct) qui composent le courant induit de la machine de Ruhm- korff, suivant la nature du circuit parcouru par ces cou- rants; je suis même parvenu à séparer complétement ces deux courants et à les confiner dans deux circuits parti- culiers, de manière à ce qu'ils pussent réagir indépen- damment l’un de l’autre. Ilen résulte donc par le fait que j'ainon-seulement dédoublé l’étincelle d'induction, mais encore que j'ai dédoublé le courant induit lui-même, dont un seul des courants qui le composent (le courant direct) donne naissance à l'étincelle. Tels sont les résultats généraux auxquels m’ont conduit mes recherches sur la non-homogénéité de l’étincelle d’induction. Nous allons mainteuant étudier le phéno- mène dans ses détails et avec les particularités curieuses qu'il présente. IL. ® APPAREILS POUR L'ÉTUDE DE LA NON-HOMOGÉNÉITÉ DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. Les appareils que j'ai employés dans mes recherches sont : 4° Deux machines ordinaires de Ruhmkorff, du modèle ci-contre (fig. 1), fournissant des étincelles de 1 centi- mètre environ avec un élément de Bunsen ; 20 Un excitateur micromélrique ; 3° Un excilateur à insufflation ; DE L'ÉTINCELLE D’INDUCTION. Hs] 4° Un électro-aimant à pôles rapprochés muni d’un excilateur à pinces; d° Une lunette spectre, 6° Deux galvanomètres de Ruhmkorff utilisés générale- ment pour les usages médicaux ; \ N Ne || | \ = || ‘° Un microscope ordinaire avec attaches pour les rhéophores et fiches d’une disposition particulière; 8° Un tube pour l'étude de l’étincelle à travers les gaz à différentes pressions; 9° Une double loupe ou une lunelte panfocale de M. Porro ou même la lunelte du microscope montée ho- rizontalement sur un pied ; 10° Un bougeoir et une lampe à esprit de vin avec sup- port mobile; Ale Tabourets isolants, condensateurs, rhéophores à manches, tubes, etc., etc. De ces différents appareils, nous ne décrirons que ceux qui présentent une construction particulière. 1° Excitateur micrométrique. — On a combiné plusieurs systèmes d’excitateurs micrométriques dont la forme a varié suivant les différents usages auxquels on a voulu 6 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ les appliquer. Celui que nous représentons ci-dessous et que j'ai combiné moi-même après plusieurs essais diffé- rents m'a paru le plus convenable, non-seulement sous le rapport de la commodité dans les expériences qu’on peut faire avec la machine d’induction, mais encore pour la précision de ces expériences. AM E fl Il se compose, comme on le voit, d’un système mobile micrométrique et d’un système qu’on pourrait appeler fixe parce qu’il reste fixe une fois la disposition de l'appareil arrêtée, mais qui peut néanmoins se prèler à Lous les ar- rangements que l’on désire. A cet effet, le système fixe se compose d’une tige horizontale qui glisse dans un trou pratiqué sur le pied du système mobile et qu’on peut fixer en tel ou tel point de sa longueur au moyen d’unevis. Celle tige porte une autre tige isolante de verre qui se termine par une espèce de porte-objet JL sur lequel on peut fixer DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 7 les différents excitateurs que l’on veut à l’aide d’une vis de pression. Ce porte-objet ou plutôt ce bout de tube L peut être tourné sur lui-même de manière à porter en avant ou en arrière l’excitateur qui s'y trouve fixé. Enfin, une planchette K, fixée sur la tige KH, permet d'y déposer une petite cuve en verre ou simplement un verre à boire pour l'étude de l’étincelle à travers les liquides. Le système mobile micrométrique se compose d'un chariot mobile À muni d’un porle-objet Lsemblable à celui de l'appareil fixe et assujetti à: deux mouvements rectan- gulaires. À cel effet, ce chariot, qui n’est rien autre chose quine lame un peu recourbée sur deux de ses côtés, glisse entre deux coulisses horizontales fixées sur un bâti DD’, et ce bâti lui-même, muni à ses deux extrémités de deux coulisses verticales, se meut le long de la pièce BC qui lui sert de guide. Deux vis E et F, fixées sur chacun de ces systèmes, permettent l’une E de faire mouvoir le chariot horizontalement, l’autre F de le faire mouvoir verticalement par l'intermédiaire du bâti DD’. Des divi- sions, tracées de demi-millimètres en demi-millimètres sur le bâti DD’ et sur le guide BC ,permettent d'apprécier facilement l’étendue de ces mouvements. C’est ce qui constitue la partie micrométrique de l'appareil. Enfin, le guide BC étant lui-même monté sur une tige qui peut glisser dans le pied de l'appareil, le système mobile peut être tourné comme il convient, fixé à la hauteur que l’on désire, et même être reliré complétement du reste de l'appareil. Des baguettes de Wollaston, des tiges coudées à porte- crayons, des tiges à pinces de diverses formes, etc., sont les accessoires de cet appareil. Pour s’en servir, il suffit de disposer, l’une en face de l'autre, les pointes de l’excitateur dans les positions qu’elles doivent occuper, ce que l’on fait en usant des 8 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITÉ différents systèmes régleurs que nous avons décrits; puis on approche au contact (sans forcer) ces deux pointes. On lit alors sur le micromètre la position du chariot, et on tourne la vis E ou la vis F jusqu’à ce qu’on ait écarté les rhéophores de la distance voulue, distance qu’on peut apprécier rigoureusement, ainsi que nous l'avons vu. Excitateur à insufflation. — Cet excitateur, que nous représentons figure 3, est, comme on le voit, double et Fig. 3. disposé pour qu'on puisse analyser les effets de l’in- sufflation, suivant qu’elle est produite normalement à la décharge ou dans le sens même de cette décharge. IL peut être adapté à des souffleries ou à de simples soufflets à doubles vents. Les tuyaux de ces appareils sont maintenus dans une position fixe et déterminée par deux trous À et B pratiqués dans une planche-support XY. Quatre colonnes C, D, J, G, isolées sur des pieds de verre, portent les différentes tiges de l’excitateur qui doivent être d’un très-petit diamètre (1 millimètre environ), afin que les décharges soient d’une longueur suffisante, et de DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 9 _ne pas masquer les effets de l’insufflfion ; les deux co- lonnes D et G portent d’une manière fixe les deux tiges coudées H et I; mais les deux autres colonnes Cet J sont munies de vis terminées par des bouts effilés afin de pou- voir faire varier la longueur de l’étincelle. La vis S de la colonne J ayant une double fonction à remplir, est terminée par deux bouts effilés, d’un côté elle sert à exciter l’étincelle de la part du rhéophore T, de l’autre de la part du rhéophore H; et pour que son extrémité, en rapport avec ce dernier rhéophore, puisse prendre toutes les positions possibles par rapport à lui, le support de cette vis peut tourner horizontalement au- tour de la colonne J qui lui sert de pivot. Toutes ces co- lonnes et les pas de vis eux-mêmes doivent être recou- verts. d’une couche très-épaisse de vernis à la gomme laque, afin d'empêcher l'électricité de se perdre par les parties anguleuses. L'expérience m'a démontré que cette précaution était indispensable. Inutile de dire que les parlies supérieures de ces colonnes sont munies de vis de pression pour fixer les fils de communication avec l'appareil. Comme accessoire de cet appareil, il est important d’avoir un micromètre à coin de la forme de la figure ci-dessus pour apprécier les différents degrés d’écarte- ment des rhéophores. Electro-aimant avec excitateur à pinces. — Cet appareil, 10 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ desliné à étudier 1& réactions des aimants sur l’étincelle d'induction, se compose d’abord d'un fort électro-ai- mant MM, figure 5, dont les pôles sont surmontés de deux plaques de fer doux A, B munies chacune d’une rai- nure. Ces plaques sont fixées sur ces pôles à l’aide de deux fortes vis, de manière à ce que leurs extrémités soient à environ 8 millimètres l’une de l’autre. Sur l’une de ces plaques est fixée, à l’aide d’une vis de pression H, l'excitateur à pinces, qui consiste dans un disque de caoutchouc durci C, auquel sont adaptées les deux pinces D et E, qui communiquent métalliquement avec deux boutons d'attache destinés à mettre l'appareil en rapport avec le circuit induit. Par l'intermédiaire de ces pinces, on peut fixer, à distance voulue l’un de l’autre, les ap- pendices conducteurs entre lesquels on veut faire éclater l'élincelle; et comme le disque isolant C peut tourner (à frottement dur) dans son plan au-dessous de l'équerre DE L'ÉTINCELLE D’INDUCTION. 11 qui lui sert de support, on peut faire passer la décharge suivant la ligne équaloriale de l’électro-aimant ou sui- vant sa ligne axiale, sans changer en aucune façon la disposition réciproque des rhéophores. En avançant même l’excilateur vers l'extrémité de la plaque A, jusqu’à ce que l’axe du disque GC coïncide avec l'axe du pôle B de l’électro-aimant, on peut étudier l’action produite par ce pôle selon le sens azimutal de la décharge. Pour que les réactions de cet appareil soient bien visi- bles et bien nettes, la pile qui anime l’électro-aimant doit être composée d’au moins quinze éléments de Bunsen. Comme complément, cet appareil. doit avoir des rhéophores de rechange, faits avec différents métaux et des charbons de différentes ‘espèces; ceux- ei doi- vent êlre taillés en lamelles assez minces pour entrer dans les pinces D et E et être un peu effilés. Pour étu- 12 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ dier l’action des aimants sur les décharges verticales, il faut que ces rhéophores soient disposés comme dans la figure 6, page 11. Mais afin d'empêcher les décharges latérales, ils doivent être entourés de gutta-percha jus-. qu'au point où se produit l’étincelle; la longueur de celle-ci peut d’ailleurs être estimée au moyen du micro- mètre à coin dont nous avons déjà parlé. Lunette spectre. — Le goniomètre de M. Babinet, que l’on emploie généralement dans le genre d'expériences qui nous occupent, est d’un réglage tellement difficile, qu'il ne pourrait guère se prêler aux vacillations des lu- mières qu'on à à analyser dans l’élincelle échangée à l'air libre. M. Duboscq a construit pour cet usage un in- strument beaucoup plus commode et auquel on peut donner le nom de lunette spectre. Le principe de cet appareil est très- simple, et pour le faire comprendre il nous suffira de faire observer qu’au moyen de prismes rectangulaires disposés par rapport aux rayons lumineux, de manière à fournir leur ré- flexion totale, on peut dévier à volonté un faisceau lumi- neux, soit simple, soit décomposé, absolument comme si l’on avait recours à des miroirs. Supposons donc qu'à l’intérieur d’un tube muni d’une fente assez étroite soit disposé un système de prismes A, C,B (fig. 8), dont les deux premiers soient rectangu- laires et placés de manière à être traversés par les rayons DE L'ETINCELLE D'INDUCTION. 13 lumineux sous l’angle convenable pour la réflexion totale de ceux-ci. On comprendra que si le troisième prisme se trouve placé symétriquement par rapport aux deux au- tres, les rayons réfléchis par le prisme A pourront traverser le prisme B parallèlement à l’axe de la lunette, et comme ces rayons, qui seront alors décomposés, subiront après leur émergence une seconde réflexion de la part du prisme C, ils se trouveront maintenus parallèles à l’axe de la lunette et projetteront l’image du spectre à l’extré- milé du tube par laquelle on regardera. . En effet, soit R le faisceau de rayons lumineux passant à travers la fente du tube; ce faisceau, en se réfractant en D, se réfléchira en E pour émerger en F. Alors il ne suivra plus une ligne parallèle à R, et si le prisme B se trouve convenablement placé par rapport au prisme A, le rayon émergé FG pourra être réfracté suivant une ligne GH parallèle à la base du prisme B, ce qui fournira le spectre du faisceau R à son minimum de dévialion; mais au sortir du prisme B, ce spectre vient tomber en I sur le prisme C, et là, au lieu de se réfracter de nouveau, il subit en J une réflexion totale qui le renvoie en K, d’où il émerge en L parallèlement à l'axe du tube de la lunette. Dans l'appareil de M. Duboscq, que nous avons repré- senté (fig. 9), les deux prismes réflecteurs sont placés sur une petite labletie fixée dans la partie de la lunette de B en E. Le troisième est adapté à l'extrémité d’un treuil A au moyen duquel on peut le faire tourner sur son axe, pour obtenir exactement le minimum de dévia- lion. Les trois prismes ont leurs axes parfaitement paral- lèles, de sorte qu’il n’est pas besoin de vérifier leur posi- lion respective. Enfin, le disque€ porte la fente très-étroite par laquelle pénètre la lumière, et l'œil est placé en B. La pièce D est un écrou portant le treuil A et qui est vissé sur la partie carrée H de la lunette. Par cette dispo- 14 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITE silion, on peut retirer à volonté le prisme qui fournit le spectre. Les deux autres se démontent en dévissant de dessus la pièce H les deux bouts de tubes E et B. Quelquefois on peut employer l'appareil tel que nous venons de le décrire; c’est quand la lumière à analy- ser est très-faible ; le spectre paraît très - petit, il est vrai, mais il est très-net et les couleurs sont lrès-dis- tinctes. Quand, au contraire, cetle lumière est brillante, on adapte au lieu et place du disque B une lunetle sem- blable à celle du goniomètre de M. Babinet ; le spectre est alors considérablement grossi et les raies brillantes se voient plus facilement. Microscope. — L'emploi du microscope, dans les expé- riences qui font l’objet de ce Mémoire, est le meilleur moyen pour reconnaître la présence de l'atmosphère lu- mineuse de l’étincelle d’induction. Avec cet appareil, en effet, les moindres traces de ce flux électrique peuvent s’'apercevoir, et le microscope devient ainsi, pour ce DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. . 15 genre de phénomènes, une espèce d’atmosphéroscope, si je puis m’exprimer ainsi, Où un appareil analyseur dont l'usage est extrêmement facile. Le microscope que j'emploie est un simple microscope auquel j'ai adapté deux communicaleurs électriques à ressort, destinés à transmettre le courant à un système d’excitateur particulier que je vais décrire. D | PN à [l Ill (HU © © TM | ] nn Fig. 11. Ce système consiste en deux fiches de verre FF (fig. 11), entre lesquelles se trouvent pincées, à l’aide de deux presses de cuivre PP, deux lames métalliques très-minces et laillées en pointe émoussée aux extrémités oppo- sées l’une à l’autre. Ces fiches de verre ont environ 8 c. de longueur sur 2 de largeur, et les lames métalliques les dépassent de 1 cent., laissant entre elles, au milieu des lames de verre, un intervalle vide de 2 millim. en- 16 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITÉ viron. Je me suis fait construire douze couples de ces fiches avec les métaux suivants : or, argent, platine, alu- minium, cuivre, fer, plomb, cadmium, zinc, bismuth, étain, laiton. Les presses qui serrent ces fiches sont assez minces et placées assez loin l’une de l’antre pour que celles-ci puissent être fixées facilement sur le porte-objet du microscope, et c’est sur les parties des lames mélal- liques qui dépassent ces fiches qu’on appuie les lames des communicateurs électriques. Ceux-ci consistent sim- plement dans des bagues d'ivoire AA (fig. 10 et 11) fixées sur le tube des serre-fiches SS et munies d’un bras isolant terminé par une petite colonne de cuivre CC. Cette colonne sert de bouton d'attache aux rhéophores de l'appareil d’induction, et les ressorts RR, destinés à établir la communication avec les lames métalliques des fiches, sont articulés à l'extrémité supérieure de cette colonne, de manière à pouvoir tourner autour de son axe comme centre. Pour bien voir l’étincelle, il suffit d’un grossissement de 80 diamètres : c’est celui que produit une seule des lentilles du microscope; avec un grossissement plus fort, on ne voit plus dans le même champ l’étincelle dans son ensemble. Tube pour l'étude de l'étincelle à travers les gaz à différentes pressions. — Ce tube, que nous représentons ci-contre (fig. 12), est un peu aplati afin de pouvoir être introduit entre les deux pôles de l'élecitro-aimant, et se trouve recourbé pour qu'on puisse analyser facilement la lu- mière de l’étincelle projetée par l’aimant. Deux fils de platine sont soudés dans le verre aux extrémités de ce tube et se prolongent à l'intérieur de celui-ci, de manière à être éloignés d’environ 2 millimètres l’un de l'autre. Sur la paroi supérieuré de ce tube se trouvent pratiqués deux trous munis de garnitures en cuivre et de robinets DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 17 pour qu’on puisse le mettre en rapport, par deux tuyaux, d’un côté avec la machine pneumatique ou avec la ma- chine de compression, de l'autre avec un gazomètre ou simplement avec des vessies remplies de gaz diffé- rents. On commence par faire le vide dans ce tube, et lorsqu'il est suffisamment fait, on introduit le gaz, puis on ferme les deux robinets et on fait passer l’étincelle qu’on analyse à différents points de vue, à l’aide de la lunette spectre, de la lunette panfocale ou du microscope. En meltant ensuite la machine de compression en rap- port avec le gazomèlre, on peut comprimer le gaz à l’inté- rieur du tube jusqu’à un certain nombre d’atmosphères et étudier de nouveau l’étincelle à ce point de vue. 1H ORIGINE DE L'ATMOSPHÈRE LUMINEUSE DE L'ÉTINCELLE D'INDUC- TION. — CAUSES QUI PEUVENT PROVOQUER SON APPARITION ET SA DISPARITION. Dans le Mémoire que j'ai présenté à l’Académie des sciences, il y a cinq ans, j'avais attribué latmosphère 2 18 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE lumineuse de l’élincelle d’induction à une dérivation du courant opérée à trayers une couche d’air échauffée par son contael avec la décharge et formant conducteur secon- daire. Yajoulais même que cette atmosphère était telle- ment reliée aux effets calorifiques des courants induits que quand, par une cause quelconque, on pouvait empê- cher ou du moins détourner celle action calorifique, cette atmosphère n'existait plus. L'expérience m'avait en effet démontré que, quand on échange l’élincelle d'induc- tion entre deux rhéophores liquides susceptibles d’absor- ber la chaleur dégagée par l’étincelle, celle-ci n’était plus entourée d’atmosphère lumineuse. On peut même faire celte expérience d’une manière extrêmement simple en déposant sur un morceau de verre bign sec et bien poli deux gouttes d’eau éloignées de 3 ou 4 millimètres l’une de l’autre. En plongeant les deux rhéophores de l’appa- reil d’induction dans ces deux gouttes d’eau, l’étincelle s'échange directement d'une surface liquide à l’autre sous forme d’un jet de feu sans accompagnement d'aucune enveloppe lumineuse. Mais cetle expérience n’est pas la seule qui puisse prouver l'influence de l'action calorifique de l’étincelle sur la formation de l'atmosphère lumineuse qui l'accompagne, et nous allons voir que celte influence se manifeste surtout aux pôles du circuit. Si on échange l’élincelle d’'induction entre deux rhéo- phores métalliques dont l'un est terminé par un morceau de charbon de braise, l'atmosphère de cette étincelle prend un développement considérable, au préjudice du jet de la décharge directe, et se colore fortement en rouge; mais l'effet est beaucoup plus mar qui quand le rhéophore du charbon est pôle négatif, parce que alors toute l’action calo- rifique du courant se trouve concentrée sur le charbon qui rougit et détermine un effet si puissant que la lu- mière émise par ce charbon acquiert un éclat rayonnant DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 19 qui la ferait prendre pour un point de lumière électrique provenant d'une forte pile. On peut s'assurer du reste d'une manière parfaitement nette de cette influence en interposant dans le circuit correspondant à cette étincelle un galvanomètre peu sensible. On trouve que les dévia- tions de l'aiguille sont plus considérables avec un char- bon positif et un rhéophore négatif métallique qu'avec deux rhéophores métalliques, et qu’elles sont beaucoup plus considérables encore quand le rhéophore de charbon est négatif, c’est-à-dire quand l’action calorifique de l’étincelle est à son maximum. Un effet du même genre se manifeste avec des rhéo- phores métalliques composés de métaux différents plus ou moins fusibles ou volatils. Ceux-ci, en effet, d’après les recherches de M. Poggendorff, développent, avec létincelle qu'ils provoquent, une plus ou moins grande quantité de chaleur, suivant la facilité plus ou moins grande avec laquelle ils abandonnent, sous l'influence _calorifique du courant, les particules qui les composent. Or, si le pôle négatif, qui est le pôle de la chaleur, cor- respond au mélal le plus volatil, le transport des parti- cules métalliques est plus considérable, et en même temps la chaleur qui est communiquée à celles-ci est plus intense. La transmission du courant doit donc for- cément s'en ressentir, et son intensité doit varièr non- seulement suivant la nature métallique des rhéophores, mais encore suivant sa direction par rapport à celui de ces rhéophores qui, par sa nature, sera le plus volatil. Cet effet est si prononcé que, d’après les expériences de M* Poggendorff, un électrode négatif de platine et un électrode positif de bismulh, ayant donné en une minule une élévalion de température de 18°,50, ont pu fournir par leur renversement polaire une ‘élévation de tem- pérature de 30° dans le même laps de temps. Or, voici, 20 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITÉ toujours d'après M. Poggendorff, l’ordre dans lequel les métaux devraient être rangés par rapport à leurs propriétés calorifiques dans les expériences dont nous parlons : Platine, cuivre, fer, argent, plomb, étain, antimoïine, zinc, bismuth, le platine étant considéré comme donnant l’étincelle douée du moindre pouvoir calorifique et le bismuth comme donnant l’étincelle ayant le plus de pouvoir calorifique ‘. M. Poggendortf n’a pas d’ailleurs remarqué que cette plus grande conductibilité offerte à la propagation de la décharge ait facilité son allon- gement. On peut du reste reconnaître l'influence de l'effet com- biné de la diminution de résistance du circuit et de l'augmentation de la conductibilité de ce cireuit par la chaleur de l’étincelle, en notant les variations d'intensité du courant induit avec différentes longueurs d’étincelles. Voici les chiffres que j'ai trouvés : 1. Le thermomètre dont M. Poggendorff à fait usage dans ses expé- riences avait un réservoir cylindrique de 11% de longueur, de 3m, 5 de diamètre. Il était placé entre les rhéophores où se dégageaient les étin- celles, dont il était éloigné de chaque côté de 0"%,5. — Voici les chiffres qu'il à obtenus : Quand les pointes consistaient en : L'élévation de la température en une minute a été : Platine #""#rree een cer 180,50 NO onaSBns bee Tobago 300,50 ROMA CHU LEUR EE Lis os LS 330,00 ANTOINE. F7-ree mere se 340,95 AT One SEA 5 0 00000 La e2 0041359700 BISMUINE TEE ARE LES CL Cape 370,00 Le thermomètre touchant les deux rhéophores, les effets ont été :e Platine cnrs eLe eee OL 230 Re Tr RU ACE 95 À 960 Fer ATGents- es ->rpéeceeele LE DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 24 Pour une étincelle de 1%".... 53°,33 de déviation. — — de 2mm,,.. 460,70 —- — —- de 3mm,,.. 450,00 — — — de 4%®,,.. 40°,00 — — dei 5 ne UT) = — — de6"%2,.,,,9000( — On voit que la force du courant n’est pas en raison inverse des résistances, ce qui devrait être sans l’inter- vention de l’action calorifique. Si, au lieu de faire varier l’action calorifique de l’étin- celle par la disposition des rhéophores entre lesquels elle s’échange, on aide cette action par l'intervention d'une source calorifique étrangère au courant, les effets que nous venons d'étudier sont encore bien autrement mar- qués. Ainsi, si l’on interpose la flamme d’une bougie ou d’une lampe à alcool au milieu d’une décharge, non- seulement elle peut s’échanger de beaucoup plus loin, mais encore l'atmosphère qui entoure les traits de feu ac- quiert un si grand développement et un si grand éclat au préjudice des traits de feu de la décharge directe, que c’est tout au plus si on peut distinguer ceux-ci qui paraissent alors bleuâtres. En même temps le galvano- mètre indique une forte augmentation dans l’intensilé du courant. Du reste, le pouvoir conducteur des gaz chauffés est tel qu’une décharge échangée dans le voisi- nage de la flamme d’une bougie se recourbe pour passer par cette flamme, comme on le voit dans figure 14, page 22, et pourtant son trajet est plus long. Voulant faire la contre-partie des expériences précé- dentes en substituant l’action réfrigérante à l’action d’échauffement, j'ai fait passer l’étincelle dans le voisi- nage d’un morceau de glace disposé de manière à laisser égoutter l’eau résultant de la fusion de la glace, mais je 29 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITÉ n'ai pas obtenu l'effet que j'attendais. L’atmosphère de l'étincelle, au lieu de disparaitre par l'effet du refroidis- sement, avait pris une extension considérable et semblait pour ainsi dire insufflée du côté opposé à la glace; en même temps le jet de feu se trouvait dévié de sa direction et se recourbait pour passer par la légère couche d’eau formée au-dessus de la masse gelée. En examinant de plus près le phénomène, je n’ai pas tardé à m’en rendre comple, et à reconnaitre qu'il n’infirmait en rien la théorie que je m'étais faite de la formation de l’atmo- DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 23 sphère de l’étincelle à l'air libre. Ce résultat tient en effet à ce que la glace n’est pas conductrice par elle-même, et à ce que celle-ci, en se vaporisant partiellement sur un point fixe, favorise la conductibilité de l'air entourant l'étincelle. IL se forme alors un conducteur secondaire plus parfait que l'air simplement chauffé, et qui dérive la décharge en plus grande quantité. Un pareil effet se manifeste en provoquant l’élincelle sur un morceau de verre recouvert d’une légère couche d’eau. On pourrait objecter à celte explication que la vapeur d’eau sortant d’une bouilloire, au lieu de développer l'atmosphère en question, tend à la rétrécir, mais il est facile de recon- naître que cela vient de ce que celle-ci rend l’air conduc- teur sur une trop grande étendue, et la preuve c’est que le trait de feu brillant tend à se convertir en atmosphère, comme le témoigne l’aspect rouge qu’il prend dans cette circonstance. D'ailleurs, les commotions qu’on reçoit en touchant les différentes parties de la bouilloire prouvent parfaitement que le courant se trouve alors transmis en grande partie à l’état de décharge obscure. Pour m'affran- chir des effets de l’évaporation de la glace et voir défini- tivement si le froid ne pourrait pas contre-balancer l'effet calorifique de l’étincelle en délruisant son atmosphère, j'ai cherché à provoquer ma décharge dans un petit tube entouré de glace; mais je n’ai pu rien constater de bien particulier ; car un dépôt humide se produisait toujours sur les parois internes du tube, malgré l’aclion du chlo- rure de calcium et de l'acide suliurique anhydre. Quoi qu'il en soit de ces expériences, l’action réfrigérante ne doit positivement pas être säns effet sur l’étincelle à Pair libre, puisque, d’après les expériences de M. Gassiot, elle est manifeste sur la lumière d’induction produite au sein du vide. Il faudrait seulement, pour la reconnaitre, OZ 24 « RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITE opérer avec des réfrigérants plus énergiques que ceux que j'ai employés et avec des tubes parfaitement dessé- chés et scellés sur de l’air sec. Du reste, il ne faut pas attribuer à l’action calorifique seule la formation de l'atmosphère de l’étincelle d’induc- tion. Nous venons de voir que l'introduction, dans le milieu traversé par la décharge, d’un corps doué de con- ductibilité secondaire, comme la vapeur d’eau, les pous- sières charbonnées, etc., exerçait une grande influence; mais il est une autre cause dont nous ne nous sommes pas encore occupé et qui joue un bien plus grand rôle, car on peut la considérer comme cause initiale : ce sont les réactions mécaniques de l'électricité aux extrémités dis- jointes du circuit. Ce n’est pas en effet l’action calorifique polaire exercée sur le milieu interposé dans la solution de continuité où se produit l’étincelle d’induction qui précède l'apparition de celle-ci et en prépare la venue ; on peut s’en convaincre en interposant un thermomètre entre les deux rhéophores du circuit avant que l’étincelle éclate. Cet instrument n'indique aucune élévation de température. Mais si l’on considère que l’action méca- nique des fluides qui s'écoulent en aigrelles des deux côtés de la solution de continuité avant la décharge est suffisante pour repousser de tous côtés, comme de véri- tables soufflets, les particules matérielles un peu légères que ces aigretles rencontrent sur leur passage ‘, on com- prendra facilement que cette action, en se produisant dès le début sur les particules gazeuses du milieu interposé, 1. On peut avoir une idéé de cês répulsions en excitant l’étincelle d’induction à travers de la poussière de charbon, les rhéophores agissent alors comme de véritables soufflets. Or, comme les gaz sont composés de molécules légères excessivement mobiles, ils doivent évidemment subir les effets de ces répulsions. DE- L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 25 doitavoir pour résultat une raréfaction dece milieu aériforme, et un mouvement moléculaire rayonnant s’effectuant principa- lement dans le sens de la décharge. Or, ces deux effets doivent contribuer puissamment à la transmission de l’effluve électrique, car, d’un côté, la résistance opposée à celle-ci se : trouve diminuée ; d’un autre côté, la conductibilité du mi- lieu gazeux se trouve augmentée par le transportmécanique des particules électrisées qui le composent. Nous verrons dans la suite que ce transport, en venant en aide au mou- vement des fluides électriques eux-mêmes, constitue une sorte de conductibilité dite mécanique qui doit nécessai- rement jouer un grand rôle dans les phénomènes pro- duits par l’étincelle d’induction. On peut se rendre compte facilement de l’action mécanique du courant sur les par- ticules d’un milieu gazeux interposé dans la décharge soit au moyen du thermomètre de Kinersley, soit en fai- sant passer celle-ci à travers la flamme d’une bougie. Si le courant est un peu énergique, on voit le liquide du. thermomètre s’élever spontanément au-dessus de sa ligne de niveau, au moment de la produclion de la décharge, pour reprendre également spontanément ce niveau après que cette décharge s’est effectuée. De même, sous l’in- fluence de celte décharge, on voil la flamme dela bougie se projeter à gauche et à droite de la solution de continuité sous la forme de deux dards lumineux qui se manifestent perpendiculairement à la ligne de décharge. Mais la plus jolie manière de démontrer cet effet, c’est de prendre un tube de calibre presque capillaire terminé par une boule dans laquelle sont soudés deux fils de platine, et de plon- ger ce tube dans un liquide coloré. Au moment où l’étin- célle se produit, on voit immédiatement l'air dilaté sortir du tube sous forme de bulles plus ou moins nombreuses, et aussitôt que la décharge cesse, le liquide coloré monte dans le tube et remplit une partie de la boule. Si on fait 26 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ de nouveau passer la décharge, ce liquide est chassé et la boule se vide jusqu'à ce qu’elle se remplisse de nou- veau, après une nouvelle interruption de la décharge. La figure 15 ci-dessous montre comment l'expérience doit être disposée. Ce sont évidemment ces sortes de réactions qui donnent : naissance aux stratifications de la lumière électrique en Fig. 15. Fig. 16. disposant le milieu gazeux en couches alternativement condensées et dilatées, dirigées perpendiculairement au courant et douées d’une conduclibilité différente. IL est également probable que c’est à ces mêmes réactions qu’il faut attribuer le bruit de l’étincelle et l'attraction qu’elle provoque de la part d’un liquide avec lequel elle s’'échange ‘. On comprend, en effet, que l'air avoisinant celle décharge se trouvant surtoul raréfié sous l'influence des répulsions électriques polaires, le liquide, aussi bien que la masse d’air extérieure, doit faire irruption dans le 1. Dans les trombes de mer, l’eau ainsi attirée est soulevée à une hau- teur relativement considérable. DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 1 milieu ainsi dilaté, aussitôt que la cause provoquant celte dilalalion a cessé d'agir, c’est-à-dire au moment de la neutralisation des fluides accumulés aux rhéophores. On peut, du reste, se convaincre de la vérité de cette expli- cation par l'expérience suivante : Si on prend un tube recourbé en U, d'environ un cen- timètre de diamètre, et qu’on fasse éclater l’étincelle dans la partie recourbée du tube, comme dans la figure 16, il se produira un bruit très-intense ; mais si on bouche her- métiquement les deux bouts de ce tube, le bruit de la décharge cesse complètement, bien que celle-ci ne paraisse en rien mo- difiée quant à ses caractères physiques. Si on bouche légè- rement l’un des bouts du tube avec le doigt, l'autre bout élant fermé à demeure, on perçoit parfaitement la sensa- tion de la sorlie et de la rentrée de l’air, et alors le bruit, au lieu de venir de l’étincelle, semble être produit au bout du tube. Enfin, quand on approche les bouts du tube de là surface d’un liquide, de manière à ce qu’ils affleurent cette surface, on voit ce liquide violemment agité et pro- jeté très-haut à l’intérieur du tube. En même temps les parois de celui-ci se couvrent d’un dépôt humide venant de la vaporisation du liquide sous l'influence des vides suc- cessifs qui ont été opérés. Dans ce phénomène, il est ce- pendant un point délicat qu’il serait curieux de complé- tement éclaircir, c’est celui-ci : Pourquoi, quand le tube est fermé, l'air qui a été refoulé au moment de chaque décharge et qui semble être à une pression supérieure à celle de l'air extérieur, ne produit-il pas, par sa rentrée dans le milieu dilaté, le même effet que l'air extérieur ? Je crois que c’est à la force d'inertie qu’il faut attribuer cet effet ; car les molécules gazeuses qui ont été repoussées ne pouvant être animées dans le même instant de deux -mouvements différents, l’un de sorlie et l’autre de ren- trée, ne reviennent pas assez vite sur leurs pas pour com- 28 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITÉ bler spontanément le vide qui s’est fait el, par consé- quent, pour produire du bruit. S'il n'existe pas dans le voisinage de ces molécules gazeuses d’autres molécules inerles qui peuvent fournir ce mouvement de rentrée, comme cela arrive quand le tube est bouché, aucun bruit ne se fait entendre ; mais si, au contraire, ces molécules inertes existent, leur irruption soudaine au sein du milieu dilalé peut s'effectuer immédiatement après la décharge et provoquer du bruit. Ce qui confirmerait cette manière de voir, c’est que, si on fait l'expérience dans un ballon d’une assez grande capacité muni d’ung large ouverture, le bruit de la décharge s'entend distinctement, quoi- que celte ouverture soit hermétliquement fermée; il n’est qu'un peu affaibli. D'ailleurs, lorsque l’étincelle perce une lame de verre un peu épaisse, et avec les étincelles de l'appareil de M. Jean, qui ont 350 centimètres de longueur, on peut en percer de 3 centimètres d'épaisseur, aucun bruit sensible ne se fait entendre. Mais, en revanche, le passage de la décharge fait subir au verre, dans les envi- rons du trou perforé, une espèce de trempe moléculaire qui le rend susceptible de polariser la lumière à la ma- nière des verres trempés ou comprimés. Il est probable que le bruit très-fort et très-sec de l'étincelle au milieu des liquides lient à une cause semblable à celle que je viens d’assigner, car les gaz qui résultent de la décompo- sition de ces liquides par le courant constituent, sur le trajet de là décharge, un milieu gazeux à travers lequel l'étincelle éclate en produisant d'autant plus facilement les effets que nous avons analysés précédemment, que la pression du liquide s'ajoute à la pression atmosphérique. Quoi qu’il en soit de celte question secondaire, voici une expérience qui ne peut guère laisser de doute sur le rôle important que jouent les répulsions polaires du cou- rant induit sur le déveioppement de l'atmosphère de & DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 29 l'étincelle d’'induction. Si on prend un petit tube de 4 centimètres environ de longueur sur 1 centimètre de diamètre et qu'on soude au milieu de ce tube, dont les bouts auront été fermés à la lampe, un autre tube de 95 à 30 centimètres de longueur, de manière à ce que ces deux tubes soient en communication l'un avec l’autre ; enfin, si on dispose les fils excitateurs de la décharge dans le petit tube de manière à ce que l’étincelle éclate vis-à-vis l’orifice du long tube, qui sera également fermé à la lampe par son extrémité libre, il arrivera que l’atmo- sphère de l’étincelle sera projetée sous forme d’un dard vers l’orifice du long tube. Dans ce cas, aucune réaction extérieure n’est en jeu, il n’y à ni courant d’air ni insuf- flation magnétique, et pourtant l'atmosphère se com- porte comme si une action de ce genre existait. Or, un pa- reil effet ne peut provenir dans de telles conditions que des répulsions électriques polaires qui, en chassant les molécules gazeuses dans le long tube, déterminent un courant d'air qui entraine l’atmosphère en question. C’est sans doute à un effet analogue que cette atmosphère doit le renflement considérable qu’elle acquiert dans sa partie médiane quand l’étincelle est un peu longue. Au moyen du tube représenté fig. 12, page 17, j'ai pu constater l'influence de la pression sur l'atmosphère de l’étincelle d'induction, et j'ai reconnu que cette atmo- sphère était d'autant moins développée que la pression élait plus forte et que l'air comprimé était plus sec. D'après ces différentes expériences, on peut conclure, ce me semble, 1° que c’est à la dilatation de Pair dans l'in- tervalle traversé par l’étincelle et à l'introduction dans cet air de certains corps douës d’une conductibilité secondaire, tels que la vapeur d'eau, les poussières métalliques ou carbonées, en un mot, à la bonne conductibilité du milieu interposé à travers la décharge qu'il faut rapporter en grande partie 30 = RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITÉ la formation et surtout le développement de l'atmosphère lumineuse de l’élincelle d'induction ; 2 que plus cette con- ductibilité du milieu interposé dans la décharge est considé- rable, plus les traits de feu de la dècharge directe tendent à se confondre avec l'atmosphère qui les entoure. Il résulte de là que, si on fait varier les conditions de conductibilité du milieu traversé par l’étincelle ou la puis- sance des agents physiques destinés à produire celte con- ductibilité, on doit faire prédominer l’un ou l’autre des deux flux de l’étincelle d’induction; par conséquent, si l’on diminue ou si l’on augmente convenablement l'inten- sité du courant induit, si l’on allonge ou si l'on raccourcit suffisamment l’élincelle, on devra finir par faire dispa- raître l'un ou l’autre des deux flux qui la composent. C’est en effet ce que l'expérience démontre; mais pour que le flux qui reste seul conserve alors ses caractères, il faut que l'intensité électrique ne soit pas trop grande, comme nous le verrons par :a suile. Voici, du reste, une expérience qui, en démontrant d’une manière péremp- loire cette conclusion, met au jour de nouveaux faits du plus grand intérêt. Je mets à contribution pour cette expérience deux machines de Ruhmkorff. L'une B (fig. 17) est employée comme généraleur du courant induit, l'autre À comme bobine de résistance dans de bonnes conditions d’isole- ment. Je joins les extrémités du fil fin de cette dernière à celles du fil fin de la première ‘bobine, ce qui me donne un circuit métallique continu de grande résistance, et j'élablis, à partir des pôles de l'appareil générateur, un circuitdérivé dans lequel setrouvent successivement inter- posés l’excitateur micrométrique G décrit page 6 et Vex- citateur à fiches du microscope C décrit page 15. J'ai indiqué par deux circuits dérivés celte double disposition, mais il doit êlre entendu que l’une succède à l’autre sur DE L'ETINCELLE D'INDUCTION. 31 une même dérivation, ou, si l'on veut, qu’il n’y à d’actif dans une même expérience qu'un seul des deux appa- reils interposés sur ces deux circuits dérivés. Enfin, un galvanomètre peu sensible se {rouve interposé tour à tour en FetenE dans le circuit métallique et le circuit dérivé, pour qu’on puisse apprécier les variations d'intensité du courant qui peuvent avoir lieu dans ces circuits. | NÉ D = = | O Avec cette disposition, le courant induit se trouve di- visé entre le circuit métallique complété par la machine A et l’une ou l’autre des dérivations correspondant aux in- struments C et G. Il se trouve par conséquent aflaiblr et ne peut produire l'effet calorifique et répulsif nécessaire pour rendre l'air interposé dans la-solution de conti- nuité suffisamment conducteur. Toute l'électricité qui a le moins de tension, et qui, dans un circuit simple, passe à travers l’atmosphère lumineuse que nous connaissons, traverse le circuit métallique qui lui oppose une moindre résistance, et il en résulte que l’élincelle qui apparait 32 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÈITÉ dans le microscope ou sur l’excitateur micrométrique est dépouillée d'atmosphère lumineuse. Mais sitôt qu’on inter- rompl le circuit métallique continu, au moyen de l'inler- rupleur D, cette atmosphère apparaît immédiatement. Ces alternatives d’apparilion et de disparition de cette atmo- . sphère sont très-curieuses à suivre dans le microscope. Maintenant si, après avoir rétabli la continuité du cir- cuit métallique résistant, on interpose au milieu de la décharge provoquée sur l’excitateur micrométrique (la- quelle est dépouillée d’atmosphère) la flamme d'une bou- gie, comme on le voit sur la figure 17, l'air étant devenu conducteur dans le voisinage de l’étincelle, une grande partie de l'électricité qui passait à travers le circuit mé- tallique continu se dérive à travers la nouvelle voie qui lui est ouverte, et reconstitue autour de l’étincelle l’at- mosphère qui lui manquait, et qui, par parenthèse, est d’une couleur blanc bleuâtre par suite de son passage à travers le gaz enflammé. Nous en verrons plus tard la raison ‘. Les indications fournies par le galvanomètre dans celte expérience vont nous révéler, ainsi que nous l’avons dit, d’autres phénomènes d’un genre tout particulier. On sait que des deux courants induits produits par la machine de Ruhmkorff, le courant direct ou le courant d'ouverture est le seul qui puisse traverser une solution de continuité et produire étincelle, C’est ce qui fait que l’on considère ces courants comme ayant une direction constante et comme issus d’un générateur ayant deux pôles parfaitement caractérisés. Que devient le courant inverse? C’est une question qui n’a pas encore été par- faitement étudiée; mais il est probable que, ne pouvant 1. En disposant convenablement la bougie, on peut faire en sorte que cette atmosphère soit rouge dans une partie exposée à l'air et blanc bleuâtre dans une autre partie. DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 33 pas se développer dans le circuit extérieur, ce courant donne lieu à l’intérieur de la bobine induite à une dé- charge en retour qui ne peut d’ailleurs être nuisible, puis- que celte décharge en retour se trouve être alors de même sens que le courant direct qui lui succède. Quoi qu'il en soit, le courant inverse manifeste fort bien sa présence dès lors que le circuit induit est dans les con- ditions de conductibilité convenables, et c’est ce. qui mo- live certains effets électro-chimiques particuliers à ces courants que M. Grove a étudiés et qui paraissent être des anomalies. On peut s’en convaincre d’ailleurs en interposant un galvanomètre dans un circuit métallique fermé traversé par ces courants. Aucune déviation ne se fait remarquer Sur cet instrument après que l'appareil d’induction a étè mis en train et tout le temps qu'il marche régulièrement, et cela parce que les courants directs et inverses, qui sont égaux en quantité, se succédant à des intervalles très-" rapprochés, l'effet produit par l'un est détruit par l’autre. Ainsi, bien que ne manifestant pas sa présence dans les circuits discontinus, le courant inverse n’est pas pour cela détruit, et pour le faire apparaitre, il suffit, en lui donnant une issue qu’il puisse franchir, de séparer de lui le courant direct. C’est à quoi l’on parvient en employant la disposition de l'expérience précédente. Alors on re- connait que le courant qui manifeste extérieurement sa pré- sence Ow plutôt sa prépondérance dans le circuit métallique est le courant inverse, tandis que celui qui se manifeste dans le circuit dérivé est le courant direct; et cette manifestation est d'autant plus marquée dans les deux circuits que la solution de continuité du circuit dérivé est moins résistante. On comprend facilement ces effets, si lon examine que le courant induit produit par la première machine tend à se diviser entre les deux circuits; mais comme il se compose de deux courants ayant une tension 3 34 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ bien différente, dont l’un (le courant inverse) ne peut franchir une solution de continuité, celui-ci reste complé- tement confiné dans le circuit métallique, et c’est seulement le courant direct qui se répartit entre les deux circuits d'une ma- nière en rapport avec les caractères propres des deux flux qui le composent. Celui de ces flux qui joue le rôle de courant de haute tension, pouvant franchir facilement une solu- tion de continuité, suit le circuit dérivé dans lequel est interposé l'excitateur, tandis que l’autre flux, représen- tant le courant de quantité, passe de préférence, ainsi que le courant inverse, à travers le circuit métallique. Il en résulte que l’étincelle produite à l’excitateur est dé- pouillée d’atmosphère, ainsi que nous l'avons déjà dit; et comme le flux de quantité est celui des deux flux du courant direct qui réagit le plus énergiquement sur le gal- vanomètre, son intervention dans le circuit métallique ‘doit masquer nécessairement l’action du courant inverse. Alors les déviations du galvanomètre inlerposé dans ce circuit métallique ne représentent plusqu’un courant diffé- rentiel qui pourrait être nul si le flux de quantité du cou- rant direct ne passait pas du tout à travers la solution de continuité du circuit dérivé. Mais un pareil résultat étant impossible à obtenir, il y a toujours une déviation gal- vanométrique qui accuse la prépondérance du courant in- verse dans le circuit métallique, et qui est d'autant plus grande que la déviation du flux de quantité par la solution de continuité du courant dérivé peut s'effectuer plus facilement; car alors le courant inverse se trouve mieux démasqué. Ainsi, dans les expériences que J'ai faites, quand cette so- lution de continuité était d'environ 3/4 de millimètre, la déviation du galvanomètre interposé dans le circuit mé- tallique était de 8 degrés, et cette déviation représentait par conséquent l’excès d'intensité du courant inverse sur la partie du courant direct traversant le circuit mélal- DE L'ÉTINCELLE D’INDUCTION. 35 lique. Dans ces conditions, l'intensité du courant direct traversant le circuit dérivé était représentée par la même déviation (8). Quand la solution de continuité n’était que de 1/4 de millimètre, l'intensité du courant inverse dans le circuit métallique était de 20°, et l'intensité du courant direct dans le second circuit était de 35°. On comprend facilement, d'après le raisonnement pré- cédent, que si par un moyen quelconque on facilite en- core la conductibilité du milieu interposé dans la solution de continuité du circuit dérivé, on devra faire prédo- miner davantage le courant inverse dans le circuit mé- tallique et le courant direct dans le circuit dérivé, et cette augmentation de prépondérance devra étre relativement d'autant plus forte que la solution de continuité du cir- cuit dérivé aura été dans l’origine plus résistante. C’est, en effet, ce que l'expérience démontre. Ainsi, en chauf- fant l’élincelle produite sur l’excitateur micrométrique, soit avec la flamme d’une bougie, soit avec une lampe à alcool, les déviations du galvanomètre que nous avons citées précédemment sont portées dans un cas de 8° à 25° pour le courant inverse, et de 8° à 35° pour le cou- rant direct; dans l’autre cas, de 20° à 25° pour le courant inverse, et de 35° à 40° pour le courant direct. Du reste, un résultat analogue pourrait être obtenu en substituant dans l'expérience précédente le vide à l’action calori- fique. Un fait qui démontre la vérité de la théorie que nous venons d'exposer, c’est que si dans les expériences qui précèdent on pratique une très-petite solution de con- tinuité sur le circuit métallique résistant, on voit l’étin- celle qui se produit au premier moment dans cette solu- tion -de continuité disparaître aussitôt que l’on échauffe l'étincelle de lexcitateur, pour réapparaître de nouveau _ dès qu'on cesse l’échauffement. Or nous avons vu que: 36 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITE c'est précisément au moment de l’échauffement, par conséquent au moment où le courant direct est au mini- mum dans le circuit mélallique, que les déviations du galvanomètre interposé dans ce circuit sont les plus con- sidérables; il faut donc que ces déviations se rapportent à un courant autre que le courant direct; et ce qui le prouve, c’est qu'aussitôt que l’on a pratiqué la solution de continuité dont nous avons parlé précédemment, les déviations du galvanomètre changent de côté. Du reste, le sens des déviations du galvanomètre, qui est différent pour chacun des deux circuits, ne peut laisser aucun doute dans l’esprit sur ce genre de phénomènes. La différence d'intensité des deux courants dans leur circuit respectif peut indiquer la différence de conducti- bililé (pour les courants directs) d’une solution de conti- nuilé, et d’un circuit métallique aussi résistant que celui de la bobine à fil fin de l'appareil de Ruhmkorff. En effet, quand le circuit métallique est seul parcouru par le cou- rant induit, les déviations sont à peu près nulles; elles seraient même plutôt du côté du courant direct en raison de sa plus grande tension; par conséquent, le courant direct est à peu près égal sous le rapport des réactions galvanométriques au courant inverse. Quand le courant induit, au contraire, se divise entre les deux circuits, les déviations produites par le courant direct dans le circuit métallique sont réduites à peu près à zéro, si la flamme d’une bougie est interposée dans le circuit dérivé. On peut s’en convaincre en faisant dans le circuit métallique la petite solution de continuité dont nous avons parlé pré- cédemment et en l’établissant de manière à obtenir seu- lement une trace d’étincelle. Dans ce cas, le courant inverse est arrêté, et l’aclion produite n’est due qu’au courant direct dérivé par ce circuit : or cette action est représentée par zéro. On peut donc en conclure que le DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 37 * courant inverse, au point de vue des déviations exercées sur le galvanomètre, n’est nullement masqué par le cou- rant direct, quand l’élincelle de l’excitateur micromé: trique est chauffée. Par conséquent la déviation galvano- métrique de 25° qui indique l'intensité de ce courant inverse représente donc également l'intensité du courant direct qui traverserait le même circuit métallique. Mais puisque l'intensité de ce dernier courant, dans le circuit dérivé, est représentée par 35° dans un cas, 40° dans l’autre, il faut donc que la résistance d’une solution de conlinuilé, pour l'électricité de tension, soit moindre qu'une grande résistance métallique. Du reste, voici une expérience qui démontre parfaitement cette conclusion : Si on fait passer successivement au travers du fil fin de l'appareil de Ruhmkorff la décharge de la machine ordi- naire, puis celle du courant d’une deuxième machine d'induction, on reconnaît que dans le premier cas c’est tout au plus si l’étincelle électrique peut manifester sa présence, tandis que dans le second le courant est à peine affaibli; pourtant l’étincelle de la machine électrique, sans l'intermédiaire du circuit, s’'échange de beaucoup plus loin que celle de l'appareil de Ruhmkorff. Parmi les différentes circonstances particulières qui accompagnent les réactions que nous venons d'étudier, il en est une qui doit fixer l'attention : c’est que les dé- vialions galvanomélriques n’atteignent pas instantané- ment leur maximum par l'effet de l'interposition de la flamme au milieu de la décharge de l’excitateur, de même qu’elles ne reviennent pas spontanément à leur minimum par l'enlèvement de cette flamme ; il faut donc que l’échauffement des rhéophores entre pour beaucoup dans le développement du phénomène. L'étincelle produite par le pôle extérieur de l'appareil d’induction avec un conducteur métallique étranger au 38 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ circuit n’a pas d’atmosphère, et il doit en être ainsi, car* en outre de la faiblesse de cette étincelle, le courant induit qui la provoque ne passe pas par la solution de continuité. Après s'être manifesté aux pôles du cireuit, il revient sur ses pas pour produire au sein de la bobine d’induction une décharge en retour. Ce phénomène, d’abord prévu par M. Gaugain, a élé démontré de la ma- nière la plus visible au moyen de l’action d’un aimant sur la lumière produite par cette étincelle au sein du vide. Les deux courants d’aller et de retour sont en effet sé- parés par l’aimant, et on peut même, par la courbure des stratifications qui accompagnent les deux effluves, voir le sens du mouvement de chacun d’eux. Or, il est facile de comprendre que la majeure partie du courant, passant de préférence par le circuit métallique, ne peut produire l’échauffement et les réactions mécaniques suffisants pour créer le conducteur secondaire aériforme nécessaire à la formation d’une atmosphère lumineuse. D'ailleurs, l’étin- celle n’est provoquée dans ce cas que par influence, et l'électricité soutirée du conducteur isolé n’a pas elle- même assez de puissance pour produire des effets calo- rifiques appréciables. L’interposition de la flamme d’une bougie à travers cette étincelle, tout en augmentant beau- coup son inlensité, n’a pas même le pouvoir de faire apparaître cette atmosphère; car la conductibilité du circuit métallique, surexcitée par la présence des deux électricités contraires accumulées à ses deux extrémités, est infiniment plus grande que celle du gaz dilaté, qui ne fait que faciliter une décharge secondaire par influence. ts ds DE L'ÉTINCELLE D’INDUCTION. 39 LV. EFFETS, SUR L’ÉTINCELLE D'INDUCTION, DES MOUVEMENTS MÉCA- NIQUES IMPRIMÉS AUX MASSES GAZEUSES QUE TRAVERSE CETTE ÉTINCELLE. 1 Comme nous l'avons déjà dit, l'insufflation ou un cou- rant d'air quelconque, en réagissant sur le milieu gazeux traversé par l’étincelle d’induction, a pour effet de dé- placer l'atmosphère lumineuse de cette élincelle et de la projeter sous la forme d’une nappe lumineuse le plus souvent de forme irrégulière, dont la couleur varie suivant l'énergie de l’insufflation. Cette action mécanique ne semble pas d’ailleurs affecter sensiblement les jets de feu de la décharge directe, du moins quand l’étincelle n’est pas trop longue. Si l’insufflalion est peu énergique et faite normalement à la décharge, la nappe de feu de l'atmosphère projetée ressemble plutôt à une flamme agitée qu’à un effluve élec- rique; elle n’est pas homogène dans toute son étendue, et on reconnaît aisément que le courant d’air détermine sur elle quelques sillons irrégulièrement contournés de lumière plus sombre. Quand l'insufflation est plus éner- gique, de nombreux filets brillants en zigzags générale- ment parallèles les uns aux autres se montrent au milieu de la nappe de feu qui semble alors circonscrite par deux faisceaux de filets violets qui partent des extrémités des rhéophores et se rejoignent par des courbes irrégulières; l'atmosphère se trouve alors complétement séparée des traits de feu comme on le voit sur les figures 13 et 19. Enfin, avec une insufflation plus énergique, la nappe de feu dis- paraît et les filets lumineux en zigzags qui sont alors plus rares et plus espacés subsistent seuls au milieu de l’es- 40 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ pace occupé par la nappe. M. Perrot prétend même être parvenu à couper entièrement l’effluve électrique, mais je n'ai jamais pu voir cet effet. Quoi qu'il en soit, l'effet mé- canique exercé par l’insufflalion sur l'atmosphère dont nous parlons est toujours accompagné d’un bruit qui ressemble au clapotement que produitune pareille insuf- flation sur un liquide. Fig. 18. Quand l’insufflalion est effectuée dans le sens de la décharge comme dans la fig. 18, celle-ci peut s’effectuer de plus loin, et l'atmosphère insufflée va se projeter sur le rhéophore opposé à l'insufflation BD en s’y étalant, ou du moins en semblant s’y élaler, car nous verrons bientôt que ce n’est pas elle qui s’étale ainsi. Alors le flux électrique qui la traverse acquiert une telle fixité que, si par le moyen d’un second conducteur DC on parvient à altirer le jet de feu de la décharge directe qui s’ yaccroche pour ainsi dire en contraclant avec lui une certaine adhérence, on obtient la séparation complète des deux flux de l’étincelle. II suffit, pour que cet effet ait lieu, que DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 41 . la distance du conducteur DG au rhéophore AT soit plus courte que la distance du même rhéophore au conduc- teur DB. Cette expérience due à M. Perrot, qui n’est du reste qu'une amplification de la mienne faite cinq ans avant ', a cela d’avantageux qu'elle permet de former avec les deux conducteurs DC, DB deux cireuils indépendants au moyen desquels on peut étudier les propriétés parti- culières de chacun des deux flux de l’étincelle, surtout au point de vue électro-chimique. , pl l | 3 _—= —_ _— _ = LS A l’aide de l’excitateur à insufflation que nous avons décrit page 8, cette expérience peut être faite d’une manière extrêmement facile. L’excitateur formé par les colonnes Cet D (fig. 20) fournit précisement une décharge dans le sens de l’insufflation produite en B, et on peut, à 1. Si on compare cette expérience à la mienne, on peut se convaincre que ces deux expériences ne diffèrent l’une de l’autre qu’en ce que dans l’une la séparation des deux flux s’opère entre les deux rhéophores, tandis que dans l’autre cette séparation se continue au delà de l’un des rhéo- phores; d’ailleurs les résultats des deux expériences ont été les mêmes. {Voir ma réponse à M. Perrot, dans ma Notice sur l’appareil de Ruhm- korff, 4° édition.) 42 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITÉ l'aide de la vis V, allonger à volonté cette décharge. Quand l'insufflation est produite, on réunit la colonne J au même pôle de l'appareil d’induction que la colonne C, et on dispose la pointe de la vis S de manière à être à une distance de la pointe H moindre que celle qui sépare cette même pointe de la vis V; alors, avec un second con- ducteur altaché à la colonne J, on saisit le jet de feu de la décharge directe, et on le dépose sur la pointe de la vis S où il se maintient {out le temps que dure l’insuffla- tion; les deux flux de l’étincelle se trouvent donc ainsi sé- parés, el l'étude de leurs propriétés physiques se fait avec les conducteurs qui unissent les colonnes J et C à l’ap- pareil d’induction !. Le même appareil permet l'étude de l’insufflation dans le sens normal à la décharge. C’est alors aux colonnes Jet G qu’il faut attacher les deux rhéophores de l’appa- reil d'induction, et la longueur de la décharge peut être reglée au moyen de la vis S qui, comme on le sait, est à deux fins. Si on interpose un galvanomètre dans le circuit corres- pondant à la décharge insufflée, on reconnait que l’insuf- flation a pour effet un affaiblissement notable du courant induit, affaiblissement qui est d'autant plus considérable que l’insufflation est plus énergique, que la longueur de l’étincelle est moins grande, et que le courant est relative- 1. 11 w’est pas du reste nécessaire de faire à la main le transport du jet de feu. En laissant l'expérience livrée à elle-même, l’étincelle s’'échange directement du conducteur H au conducteur S, et l’insufflation , en projetant l’atmosphère de cette étincelle, la repousse sur la pointe de la vis V. Nous ferons néanmoins remarquer que la séparation des deux flux n’est généralement complète qu’à leurs.extrémités disjointes, car une portion de l'atmosphère insufflée accompagne le jet de feu pendant une grande partie de son trajet. Pour obtenir une séparation plus complète, il est bon de tailler la pointe du conducteur $S en biseau et d'en tourner la partie aiguë du côté de la vis S. bass hs : De ur. DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 43 ment moins intense. Avec une insufflation modérée faite normalement à la décharge, un courant marquant 40° est tombé subitement à 15°, et un autre courant marquant 60° est tombé à 30°. Avec une insufflation faite dans le sens de la décharge, Faffaiblissement du courant est moins marqué. Ainsi, le courant dont l'intensité était représentée par 40° n’était affaibli que de 10°. L’explication de ces effets est fort simple, car de ce que l’insufflation projette l'atmosphère lumineuse sous la forme d’une nappe de feu mince et étendue, il y a diminution de conductibilité du conducteur gazeux, soit par suite du refroidissement de ce conducteur par le renouvellement continu des masses gazeuses qui le constituent, soit par Ja diminution de section de ce conducteur lui-même. Avec l'insufflation dans le sens de la décharge, la pre- mière de ces causes agit vraisemblablement moins éner- giquement qu'avec l’insufflation normale, parce que l'air insufflé qui passe sur l’un des rhéophores est relativement plus chaud; mais ce qui fait en grande partie la diffé- rence, c’est que l’affaiblissement de conductibilité du milieu gazeux produit par l’insufflation est dans le der- nier cas (c’est-à-dire avec l’insufflation dans le sens de la décharge) un peu compensé par la conductibilité méca- nique qui se trouve alors très-favorisée, et qui fait que la décharge peut s'effectuer de plus loin‘. Nous allons voir, en effet, que ce genre de conductibilité joue un grand rôle dans la propagation du courant par la masse gazeuse. 4. Les effets de l’insufflation, relativement à l’affaiblissement de la décharge, sont quelquefois capricieux et demandent à être étudiés avec beaucoup de soin. Comme il arrive souvent que l’insufflation, particuliè- rement l’insufflation dans le sens de la décharge, favorise celle-ci par suite du repforcement qu’elle donne à la conductibilité mécanique du milieu gazeux, il peut se faire que quand la décharge ordinaire s'opère par saccades, les déviations galvanométriques correspondantes au courant insufflé indiquent un accroissement de force de ce courant; mais ces in- | 4 44 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ M. Wartmann avait remarqué le premier que, si deux décharges s'effectuent dans le vide parallèlement l’une à l'autre, et que l’une d'elles livrée à elle-même ne puisse plus se produire, il suffit de faire passer la seconde pour qu’im- médiatement la première s'effectue. Or, j'ai constaté que cet effet a lieu également entre deux décharges à l'air libre. J'avais cru dans un moment que cet effet tenait à la chaleur développée par la décharge active ou à un effet de polarité du milieu interposé entre les deux dé-. charges; mais la repétition du même phénomène qui avait lieu, quel que fût le sens du courant, sans action calorifique sensible, puisqueavec l’étincelle d’une machine ordinaire j'obtenais le même résultat, me fit penser que c'était au mouvement du milieu gazeux lui-même sous l'influence de la décharge active, qu'il fallait attribuer l'effet en question. On peut envisager en effet cetle action de deux manières, soit comme favorisant la conductibilité mécanique dont nous avons parlé page %5, et qui s’effectue par le mouvement même des molécules matérielles élec- trisées, soit comme venant en aide aux répulsions mo- léculaires produites aux pôles du circuit, et qui doivent avoir pour effet, comme nous l'avons déjà dit p. 24, de dilater les couches d'air voisines. Quoi qu’il en soit, il est évident que la présence au sein de l’étincelle d’induction de deux décharges électriques parallèles dont une a plus de tension que l’autre doit nécessairement exercer une dications sont évidemment fautives. D'un autre côté, il grrive aussi quelquefois qu'une insufflation en travers de la décharge favorise celle-ci bien qu’elle produise toujours un affaiblissement notable du courant. Gela vient sans doute de ce que toutes les réactions mécaniques opérées sur le milieu traversé par une décharge ont pour effet de favoriser la transmis- sion du jet de tension, lequel détermine la décharge ainsi que nous le verrons plus tard; or, de ce qu’une action favorise la transmission du jet de tension, il ne s’ensuit pas que l'intensité du courant en soit aug- mentée, car ce jet lui-mème ne réagit pas sur le galvanomètre. . DE L'ETINCELLE D'INDUCTION. 45 grande influence sur la propagalion, à travers le milieu gazeux, de celle de ces décharges qui a le moins de ten- sion. C’est sans doute pour celte raison que les étincelles provenant de l'appareil de M. Jean, qui ont jusqu’à 30 centimètres de longueur, sont accompagnées d’une atmo- sphère lumineuse excessivement étroïle, il est vrai, mais très-appréciable même à l’œil nu. Il est évident pourtant que, dans ce dernier cas, l'effet calorifique serait impuis- sant à produire à lui seul un conducteur secondaire aéri- forme d’une aussi grande longueur. C’est encore grâce à un mode d’action analogue que, si on dispose les extrémités des rhéophores parallèlement entre elles de manière à exciter une belle étincelle en un point de ces extrémités qui présentera moins de re- sistance, on pourra en faire apparaître une seconde dans le voisinage aussitôt qu’on soufflera dessus. La même in- sufflation projettera alors deux nappes de feu qui tendront à se marier en raison de l’action réciproque des courants qui lestraversent ; mais aussitôt qu’on cessera de souffler, la première élincelle apparaîtra seule. Si l’insufflation diminue l'intensité du courant traver- sant l'atmosphère lumineuse de l’étincelle d’induction, en revanche elle peut dans certaines circonstances aug- menter l'importance du jet de feu de la décharge directe en l’empêchant de se dériver en grande partie par cette atmosphère. Nous avons vu, en effet, qu'avec des rhéo- phores terminés par des charbons de braise de bois, le trait de feu se trouve tellement réduit par suite de la bonne conductibilité de l'atmosphère qui l'entoure, que c'est tout au plus si on peut le distinguer au milieu de celte atmosphère ; mais si on souffle sur l’étincelle, la con- ductibilité du milieu interposé dans la décharge étant moins grande, le jet de feu de la décharge directe aug- mente de largeur et d'importance, et l'atmosphère elle- 46 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE même perd sa couleur rouge pour reprendre la couleur violacée de l'atmosphère de létincelle échangée entre des rhéophores métalliques. Nous verrons bientôt qu'avec une insufflation régulière, cette atmosphère présente des particularités très-curieuses. Nous avons vu que, pour une étincelle de médiocre longueur entourée d’une atmosphère lumineuse, l’insuf- flation élait sans action sensible sur les traits de feu de la décharge directe; mais si l’étincelle est très-longue et dépouillée d’atmosphère, comme cela arrive quand on l'échange entre deux rhéophores très-ténus et très-poin- tus, les lraits de feu sont influencés par une insufflation normale à la décharge au point de se recourber en zig- zags, et même d’être coupés complétement : ce qui prouve qu'avec une insufflation suffisamment énergique, on pourrait finir par déplacer les traits de feu d’une étincelle de médiocre longueur, et couper complétement l'atmosphère projetée. L'insufflation peut démontrer d’une manière parfaite- ment nette l'influence de la vapeur d’eau dans la con- ductibilité secondaire qu’elle peut donner au flux fraver- sant l'atmosphère de l’étincelle d’induction. Aïnsi, si en soufflant très-fort sur cette élincelle, on réduit l’atmo- sphère lumineuse projetée à quelques filets lumineux re- pliés en zigzags et assez espacés, il suffira de placer dans le voisinage de ces traits de feu un petit morceau de glace pour qu'immédiatement la coloration rouge de l'atmosphère reparaisse, et que celle-ci soit plus déve- loppée. DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 47 Na RÉACTIONS DES AIMANTS SUR L’ÉTINCELLE D'INDUCTION. L'action de l’aimant sur l’étincelle à l'air libre ne s'exerce que sur l'atmosphère lumineuse qui l'entoure; alors il la projette sous la forme d’une nappe de feu de couleurrouge, comme le ferait une insufflation énergique. Seulement, cette nappe de feu, au lieu de présenter des contours irréguliers, est limitée par une courbe parfaite- ment régulière sillonnée par un grand nombre de petits filets lumineux également courbes et très-serrés les uns contre les autres. En l’examinant dans son ensemble et au point de vue de l'intensité lumineuse, on reconnait qu’ellen’est pas complétement homogène et qu’elle pré- sente sinon des stratifications, du moins deux ou trois zones alternativement lumineuses et obscures parfaite- 48 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNEITE ment concentriques, qui démontrent une fois de plus qu'un mouvement communiqué à une masse gazeuse vendue électriquement lumineuse la rend susceptible de se disposer par couches stralifiées perpendiculairement au sens du mouvement. Quand la décharge s'effectue suivant la ligne équato- riale d’un électro-aimant à deux branches dont les pôles sont trèsrapprochés l’un de l’autre, comme dans la figure 21 !, la nappe de feu dont nous venons de parler est repoussée au-dessus ou au-dessous des surfaces polaires suivant le sens du courant par rapport aux pôles ma- gnétiques, mais toujours dans le plan équatorial lui- même, c'est-à-dire dans un plan vertical si l’électro- aimant est fixé verticalement les branches en haut. Si la décharge est portée sur l’un ou l’autre des deux pôles, comme dans la figure 23, cette nappe se trouve couchée soit à gauche, soit à droite, suivant le sens du courant et la nature des pôles de l’électro-aimant. Fig. 23. Quand la décharge s’effectue suivant la ligne axiale de l’électro-aimant et entre les pôles de celui-ci, comme dans la fig. 22, la nappe de feu projetée est déviée et forme une spire d’hélice très-caractérisée qui circonscrit à gauche et 1. Cet électro-aimant doit être à branches parallèles, DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 49 à droite les jets de feu, et dont le sens varie suivant la direction du courant. En repoussant la décharge sur l’un ou l’autre des pôles, en C et en D, la nappe de feu reprend sa disposition plane; mais elle est couchée de l’est à l'ouest pour un pôle, et de l’ouest à l’est pour l’autre pôle, suivant la nature de ces pôles et la direction de la dé- charge. Enfin, quand la décharge se produit dans le sens ver- tical, c’est-à-dire entre les pôles, suivant une ligne paral- lèle aux branches de l'électro-aimant, comme dans la figure 24, la nappe de feu est encore projetée dans le plan de la ligne équatoriale, mais à l’est ou à l'ouest de la ligne axiale suivant le sens de la décharge ou la nature des pôles de l’électro-aimant. x Pour peu qu’on se rapporte à-la théorie d'Ampère sur les réactions dynamiques des courants, on trouve facile- , æ 90 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE ment l'explication de ces effets. En effet, l'atmosphère lumineuse dont nous avons parlé, quel que soit d’ail- leurs le mode de la transmission électrique, constitue un vérilable élément de courant ayant une direction dé- terminée, et sur lequel peuvent réagir les courants vol- laïques et magnétiques qui traversent l’électro-aimant, puisque cet élément de courant, par sa nature même, est susceplible d’être déplacé. Suivant donc que cet élé- ment de courant sera disposé par rapport aux éléments du courant magnétique les plus voisins, de manière à marcher avec eux parallèlement dans le même sens ou en sens contraire, de manière à les couper en s’en rap- prochant ou en s’en éloignant, il devra en résulter des attractions et des répulsions qui, en développant l’effluve lumineux dans un plan unique, le dirigeront en même temps d’une manière parfaitement déterminée. Or, c’est précisément ce qui arrive dans les phénomènes que nous venons d'exposer. \ En effet, quand la décharge a lieu entre les pôles de l’électro-aimant dans le sens de la ligne équaloriale, comme dans la figure 21, l'élément de courant dont nous avons parlé marche parallèlement avec les éléments du courant magnélique les plus voisins, soit dans le même sens, soit en sens contraire; il en résulte donc deux attractions ou deux répulsions qui, élant égales et dirigées suivant deux composantes R'T,RI émanant d'un point R,R' des deux branches de l'électro-aimant (les pôles mathématiques) bien au-dessous des surfaces polaires, repoussent l’atmo- sphère lamineuse en dehors de l’électro-aimant, suivant LS’, ou l'attirent entre ses branches, suivant IS, mais tou- jours dans le plan équatorial XY. Quand la décharge s’ef- fectue verticalement entre les pôles de l’électro-aimant, et suivant une ligne parallèle aux branches de celui-ci, l'élément du courant constitué par l'atmosphère lumi- DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 51 neuse croise à angle droit les éléments du courant ma- gnétiques Les plus voisins; et comme ces éléments réagis- sent d’une manière concordante dans un même sens, l'élément mobile tend à s’infléchir de manière à marcher parallèlement avec eux, du moins dans la partie la plus rapprochée des surfaces polaires; il en résulle une nappe de feu circulaire dont la courbure est toujours plus _ prononcée du côté de l’électro-aimant, et dont le déve- loppement doit se faire à l’est ou à l'ouest de la ligne axiale, suivant la direction du courant magnétique de l’électro-aimant par rapport à la décharge. Avec une décharge produite entre les pôles de l’électro- aimant, suivant la ligne axiale, comme dans la fig. 25 ci- dessus, l'élément de courant mobile se trouve dans un cas analogue au cas précédent; seulement, comme en croisant les éléments du courant magnétique les plus pè RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGENEITE voisins dans chaque pôle, il s'éloigne de l’un alors qu'il s'approche de l’autre; les effets sont diamétralement op- posés aux deux extrémités de l’étincelle, et la projection de l'atmosphère doit se faire dans deux sens différents, ce qui doit constituer un élément d’hélice. En effet, dans l'appréciation des forces mises en jeu, il importe de ne pas perdre de vue que c’est seulement dans l’inter- valle entre les rhéophores que l’action doit être étudiée, puisque c’est cet intervalle que traverse l'élément de cou- rant mobile qui, sans l’action de l’aimant, serait en ligne droite. Comme chaque pôle de celui-ci n’agit que sur la partie de cet élément de courant la plus voisine, une moïi- tié sera affectée par un pôle, la seconde par l’autre pôle. Si donc le courant magnétique du pôle sud S à l’ouest du rhéophore négatif marche par rapport au courant induit à travers la solution de continuité de manière à le cou- per en se rapprochant en même temps que lui du point commun du croisement, il y aura attraction de la partie de l'élément de courant soumise à cette réaction, c’est- à-dire tendance à ce que cette partie de l'élément de cou- rant vienne se placer parallèlement au courant magné- tique. Cette réaction sera même aidée de la répulsion produite à l’est du rhéophore par l’action des deux courants dont l’un s'éloigne du point commun de croise- ment, alors que l’autre s’en approche. Comme, d’un autre côté, l'élément de courant mobile est sollicité par l'attraction électrique qui tend à le faire marcher en ligne droite, il en résulte une inflexion de la première moitié de cet élément de courant mobile dans une direction oblique vers l’ouest. De plus, cette réaction ne s’effectuant pas seulement dans un plan horizontal, puisque tous les courants magnétiques au-dessous des surfaces polaires exercent également leur action, il s’ensuit que l'élément de courant est obligé de se diviser et de se développer sui- D 7 DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 53 vant une surface gauche, qui n’est autre qu’un élément d’hélice. Inutile de dire que les mêmes effets se répétant à l’autre pôle N (c’est-à-dire au pôle nord) sur la seconde moitié de l'élément mobile, mais en sens contraire, puisque le courant dans la solution de continuité se pré- sente vers son point de croisement avec le courant ma- gnétique d’une manière opposée au cas précédent, ilarrive que l’élément de courant mobile, dans cette seconde moitié, se trouve infléchi vers l’est et que la spire d'hélice commencée par le pôle sud se trouve achevée par le pôle nord. Enfin, quand les décharges s'effectuent sur l’une ou l'autre des surfaces polaires, comme dans la figure 23, l'élément de courant constitué par l'atmosphère lumi- neuse marche toujours d'accord avec l’un des éléments du courant magnétique circulaire au milieu duquel il se trouve ; il y a alors attraction entre ces deux éléments de courant, et cette attraction est d’autant plus énergique qu'elle est aidée de la répulsion produite par l'élément du courant magnétique diamétralement opposé à celui qui provoque l'attraction. La nappe de feu projetée se trouve donc avoir une position déterminée pour chaque direction azimutale de la décharge sur les pôles magnéti- ques, et cette position est, bien entendu, opposée pour ces deux pôles, puisque le sens du courant magnétique est différent. L'étude des variations de l'intensité du courant induit pendant ces différentes réactions révèle des particularités assez intéressantes. Il y a, bien entendu, affaiblissement du courant par l'effet de l'insufflation par les aimants, mais cet affaiblissement n'est pas le même suivant les diffé- rentes positions des pôles magnétiques par rapport à la décharge, el il est généralement moins grand que célui causé par l'insufflation au moyen des courants d'air. Voici 54 RECHERCHES SUR LA NON-HOMOGÉNÉITÉ en effet les dévialions du galvanomètre correspondantes aux différentes orientations de la décharge : Intensité du courant induit sans insufflation...... Jess MIOUL Intensité du courant induit avec insufflation par les CE D'AUP sitaileie sente nee DUR Vale ee ee er ee EE 300 Intensité du courantinduit avec neutlation par l’électro-aimant, | la décharge s’effectuant dans le sens équatorial et l’atmo- | sphère étant projetée au-dessous des surfaces polaires. ..... 40° Intensité du courant induit avec insufflation parl’électro-aimant, la décharge s’effectuant dans le sens équatorial et l’atmo- sphère étant projetée au-dessus des surfaces polaires....... 500 Iñtensité du courant induitavec insufflation par l’électro-aimant, la décharge s’effectuant suivant la ligne axiale, quel que SOMME SENS: rente er ere ÉD Banane D OEM lntensité du courant induit avec insufflation par l’électro-aimant, | la décharge s’effectuant sur l’un des pôles et l’atmosphère étant repoussée vers la ligne équatoriale.............. Fe RE Intensité du courant induit avecinsufflation par l’électro-aimant, la décharge s’effectuant sur l’un des pôles et l’atmosphère étant repoussée vers le centre de ce pôle.........,.... L Ts NET 0,63: LT ARR 20/67: 210 SIN "419 GONE SO, 0. RC TE Le Le à DURE CONRAD TD +0,06 ... —0,42 1,29 42 SCOR ON +4,20 67 LED A0 S.-E. —_2°96 +1,72 +2,29 —1,22 —0,04 N.O. —0°23 —0,49 or —0,67 —0,52 En hiver, le ventle plus froid est le N.-E. un peu E., et le plus chaud le S.-0.; mais la série présente une anoma- SUR LES CLIMATS. 185 lie pour le S.-E. qui au lieu d’être intermédiaire entre l'E. et le $S., est plus bas que l'E. Ce fait s’expli- que facilement en remarquant qu'à Cherbourg, le ventde S.-E est le seul vent de terre, car la situation de Cher- bourg est telle que tous les vents compris entre le N.-E. 15°E., le N. et le N.-0. 20° O. viennent directement de la mer; ceux qui sont compris entre le S.-E. 15° E. etle N.-E. 15° E. traversent seulement 5 à 6 lieues géogra- phiques de terre; et ceux qui sont compris entre le N.-0. 20° O. etleS., en parcourent de 4 à 10 lieues. Il n’y a que les vents compris entre leS$. et le S.-E. 15° E. qui viennent de l’intérieur de la France sans avoir passé sur la mer. En hiver, la mer est plus chaude que la terre; les vents de terre doivent donc être plus froids que s'ils venaient de la mer, et c’est en effet ce que confirme anomalie précédente. Le vent de N.-E. est à Cher- bourg, comme dans presque tout l'hémisphère boréal, le plus froid ; en tournant à l’'E., il devient de moins en moins froid; mais lorsqu'il est tourné au S.-E. où il cesse de traverser la mer, cette diminution de froid se change en un nouvel accroissement qui cesse subitement en atteignant le S., parce qu’alors le vent vient de nou- veau de la mer. Un effet inverse doitse produire en été, parce qu’alors la mer est moins chaude que la terre. C’est, en effet, ce que confirme le tableau précédent. Le vent le plus froid est alors à Cherbourg, comme dans toute l'Europe occi- dentale, le vent de N.-0., et le plus chaud le vent de S.-E., et l'accroissement de température de ce dernier est d'autant plus marqué que ce vent vient de terre. Les anomalies que présente le tableau pour le prin- temps et l'automne, proviennent du changement des pro- 186 INFLUENCE DE LA MER priétés des vents dans ces deux saisons. En effet, au commencement du printemps et à la fin de l'automne, leurs températures tiennent de celles de l'hiver, tandis qu'à la fin du printemps et au commencement de l’au- tomne, elles tiennent de l’été. Alors, suivant qu'un vent a été plus ou moins fréquent au commencement qu'à la fin d’une de ces saisons, il en résulte des anomalies dans la loi de variation de l'influence du vent sur la tempéra- ture, donnée par le tableau qui précède. Au reste les anomalies du tableau ci-dessus disparaissent déjà si on prend la moyenne du printemps et de l’automne. On a alors le résultat suivant qui est à peu près intermédiaire entre l'hiver et l'été : N. N.-E. E. S.-E. S. S.-0. O. N.-0. —0,96 —0,80 “+0,01 +0,28 “1,14 +1,37 +0,17 —0,58 Si on considère les moyennes annuelles, on voit qu’à Cherbourg le vent le plus froid est compris entre le N. et le N.-E., mais plus près de ce dernier ; et le plus chaud, entre le S. et le S.-0., également plus près de cedernier. On remarquera de plus que la température du vent de S.-E. esttrop basse pour la régularité de la variation en passant du N.-E. au S.-0., et cela provient de ce que l'influence de la terre pour diminuer la température en hiver est plus grande que son action pour l’élever en été, ainsi que nous l'avons remarqué précédemment. En prenant par chaque vent, dans chaque saison, les différences entre les maxima et les minima diurnes de température, j'ai formé le tableau suivant : N. N.-E. E. S.-E. Hivér.!... 949 0008820200 OT NE Printemps. 6,85 ... 6,91 ... 7,72 ...09,01 Rien lue 9,140 ... 9,43 ...18,977. 0m Automne.. 4,75 ... 6,04 ... 8,90 ... 6,62 Année . “2 507 24106 ET 0 NT ENT SUR LES CLIMATS. 187 S: S.-0. 0. N.-0. Miten 420. à. 379, 4, 0h08 5.871 Printemps. 6,38 ... 6,67 ... 7,05 ... 6,81 De... A ou 06 AT 891.784 Automne.. 6,178 ... 5,27 ..: 5,26 ... 4,94 Année ,... 6°48 ... 590 ... 6°0% ... 5°82 Par un ciel couvert, la température varie beaucoup moins que par un ciel clair. J’inseris donc ci-dessous, pour le comparer avec le tableau précédent, celui de la sérénité du ciel par les différents vents. Ce dernier ta- bleau a été fait en prenant chaque jour la sérénité moyenne du ciel, l'unité représentant un ciel sans nuages, et zéro, un ciel couvert ;les dixièmes s'appliquent aux états inter- médiaires du ciel. J'ai pu alors prendre des moyennes. Les fractions que renferme le tableau de la sérénité du ciel, représentent donc la quantité moyenne de ciel découverte pendant la journée. Sérénité du ciel suivant chaque vent : N. N.-E. E. S.-E. Hiver..... O2 2. 0,92: 5210587416: 50,99 Printemps. 0,47 ... 0,52 ... 0,40 ... 0,51 | 'NENURS de: 10 687. 079 1,029 Automne.. 0,40 ... 0,47 ... 0,59 ... 0,28 — Ae 000.2, 0,54 4: 0,52... 0,35 D. S.-0. 0. N.-0. ave. 00,98... 0,19%.2 0,29 ... 0,39 Printemps. 0,36 ... 0,34 ... 0,43 ... 0,54 BEA CE. RC 0,086 ...10,5T 0:.-10:61 Automne... 0,39 ... 0,25 ... 0,35 ... 0,40 mt Anne... (0991... 0:28... 0,292: 10,49 Si nous comparons ces deux tableaux, nous voyons 188 INFLUENCE DE LA MER d’abord que par les vents deS. et de O., la sérénité du ciel est moyennement la même, et cependant les diffé- rences entre lesmaxima et les minima diurnes de tempé- rature sont plus grandes par le vent deS. que par le vent d'O. Ces deux vents venant l’un et l’autre de la mer après avoir traversé quelques lieues de terre, ont été soumis à des influences égales de la part de la mer. Cette diffé- rence provient donc de ce que le vent de S. venant de latitudes moins élevées que le vent de O., vient par là même de pays dont les variations diurnes de températu- re sont plus grandes, car on sait que la différence entre les maxima et les minima diurnes décroît de l'équateur aux pôles comme l’action de la chaleur du soleil. La comparaison des vents de N.-0. et de S.-0. confirme également ce résultat; ainsi nous trouvons que la diffé- rence entre les maxima et les minima diurnes est plus grande par vent de S.-0. que par vent de N.-0., quoique la sérénité du ciel soit bien moins grande. La latitude des pays traversés par le vent influe donc sur la différence des maxima etminima diurnes. En vertu de cette influence, si la sérénité du ciel était égale par vent de S. et par vent de S.-E., et à bien plus forte raison, si la sérénité du ciel est plus petite par vent de S.—E. que par vent de $S., comme cela a lieu réellement, la différence des maxima et minima diurnes doit être plus petite par vent de S.-E. que par vent de S. Or le contraire a lieu, et cette anomalie prouve l'influence de la terre sur cette différence ; on sait, en effet, que les différences entre les maxima et les minima diurnes sont plus grandes à terre qu’en mer ; l’anomalie que nous venons de trouver, nous prouve donc que le vent de terre participe à cette différence. Nous confir- merons cette déduction en remarquant que la sérénité SUR LES CLIMAITS. 189 du ciel est presque égale par les vents de N., de N.-E. et d'E., tandis que les différences des températures diurnes vont en croissant du N. à l'E. Cela devait avoir lieu d’ailleurs par suite de l'influence de la latitude, mais la variation est bien plus grande que celle qui a lieu du côté Ouest par cette même influence. De plus, en passant de l'E. au S.-E., la sérénité du ciel diminue beau- coup, et les différences des maxima et minima diurnes ne varient que très peu, ce qui prouve encore la même influence. Il faut remarquer de plus que les plus grandes diffé- rences entre les maxima et minima diurnes qui ont lieu en hiver par les vents compris entre les. et le S.-E., se produisent en été par les vents compris entre le N. et le N.-E., bien que dans l’une et l’autre saison, la sérénité du ciel soit plus grande par ces deruiers vents. Cela pro- vient de ce que l'influence du soleil et, par suite, de la sérénité du ciel sur ces différences est bien plus grande en été qu'en hiver, de sorte qu’elle l'emporte davantage sur les autres influences. II. — SÉRÉNITÉ DU CIEL. J'ai déjà donné le tableau delasérénité du ciel suivant cha- que vent, tableau basé sur mes observations de quatre années. On y remarquera que la loi de variation de cette sérénité suivant chaque vent est à peu près la même en hiver et en été, de sorte que les anomalies proviennent, quand elles ont lieu, du petit nombre d'observations, et elles n’ont lieu, en effet, au printemps et à l'automne que pour les vents les moins fréquents, ceux d’E. et de S.-E. 190 INFLUENCE DE LA MER Nous voyons donc que les vents pour lesquels l'air est le moins serein sont ceux de S.-0., qui sont aussi dans toute l'Europe les plus humides. Ceux pour lesquels le ciel est le plus serein sont ceux de N.-E. et d’'E., qui sont aussi partout les plus secs. Au reste la sérénité du ciel est presque égale pour les vents deN.-0., N., N.—E., et E. La loi de variation du maximum au minimum ne présente qu'une seule anomalie qui à lieu en passant du S.-E. au S., où il y a accroissement, tandis qu’il devrait y avoir diminution, si la loi était régulière. Cependant le vent de S.-E. étant un vent de terre devrait être plus sec qu'un vent de mer et par conséquent devrait don- ner un ciel moins couvert. Il faut même remarquer que cette influence de la sécheresse des vents du continent comparée à celle des vents de mer se manifeste dans le rapprochement de l'Est du maximum de sérénité qui devrait être beaucoup plus près du Nord sans cette influ- ence. Cela nous prouve donc que la sécheresse du vent n’est pas la seule cause qui influe sur la sérénité du ciel, mais que les différences de la température du ventavec celle du pays lorsqu'eiles sont accrues d’une manière anormale, peuvent donner lieu à des condensa- tions de vapeur. La sérénité du ciel dans les différentes saisons, calcnlée d'après les quatre années de mes observations, est représentée par les fractions suivantes : Hiver ...... 0,31 Printemps... 0,46 ŒULE 0059 Automne... 0,38 Moyenne ... 0,42 Sur les côtes, la sérénité du ciel est done la plus petite en hiver, et la plus grande en été. 7 | SUR LES CLIMATS. 191 Pendant les années 1850 et1851,je n'aipas noté seule- ment la sérénité moyenne du ciel pendant lajournée, mais la sérénité du ciel à 9 h. du matin, midi, 3 h., 6h. et9 h. du soir. J'en ai déduit pour la variation diurne de la sérénité : one matin. midi. 3h.soir. 6h.soir. 9h.s. Hiver... 0,31 .: 0,31 ... 0,32 ... 0,35 ... 0,36 Printemps 0,36 .. 0,#1 ... 0,47 . 0,49 . 0,49 MAG nue 0,470:.0,49 ,.: 10,56 . 0,58 . 0,59 Huiomne : 0,36 :. 0,40... 0,42... 0,42 ... 0,47 Année :.10,37 2. 0,40 :.. 0,6. 0,46 .:. 0,48 La sérénité du ciel va donc en croissant moyennement depuis le matin jusqu’au soir, et cela dans toutes les sai- sons. Depuis 9 h. du matin jusqu’au maximum de tempéra- ture diurne, on conçoit très bien cet accroissement de sérénité , parce que le soleildissout la vapeur globulaire des nuages ; on est même étonné au premier abord que l'accroissement de sérénité ne soit pas plus grand, mais cela provient des courants ascendants qui, en élevant la vapeur, la font se condenser de nouveau par le froid résultant de leur dilatation et par celui des régions su- périeures. Après le maximum de température, les nuages s’abaissant tombent dans des couches d’air plus chaudes qui les dissolvent ; de là la continuation de l’accroisse- ment de sérénité vers le soir. Ce n’est que plus tard que les vapeurs se condensent et se déposent de nou- veau par le froid de la nuit. Ce fait prouve que le poids de vapeur transparente contenue dans l’atmosphère va en croissant depuis le matin jusqu'au soir. 192 INFLUENCE DE LA MER 3°— BAROMÈTRE. Pendant mes observations, la hauteur de mon baro- mètre au-dessus du niveau moyen de la mer était de 177,49. La correction du baromètre qui a servi aux observa- tions, par rapport au baromètre de l'Observatoire, était de “+ 0,19. La hauteur moyenne du baromètre, réduite à 0°, a été à midi pendant les années 1850 et 1851: A Cherbourg... 761""31. A Paris ét 7570 Ces hauteurs ont été ainsiréparties suivant les saisons : Cherbourg. Paris. Différences. Hiver. 4. 10900897... 1597 5702 3mn 76 Printemps. 759 , 08 ..... TOM S ONES PRE k , 11 ÉGAL 102135 Rte 190, JON CÈRE 5, 36 Automne.. 760 , 50 ..... 156!; SS140RE 3, 93 Année... 7161, 31:20. TD 02 FEES k , 29 La plus petite différence a lieu en hiver, la plus grande en été. C’est l'inverse de l’action que peut exercer la variation de température de l'hiver à l’été sur le poids de la couche d'air comprise entre le niveau des deux instruments, variation de poids dont on a l’usage de tenir compte quand on caicule des hauteurs à l’aide d’obser- vations barométriques. Ce fait prouve l'influence dela différence des tempé- ratures de Cherbourg et de Paris sur la différence des pressions barométriques. En effet, à Cherbourg, l'hiver étant moins froid qu'à Paris, la colonne d’air plus haute se déverse vers l’intérieur. En été, c’est l'effet contraire qui a lieu. SUR LES CLIMATS. 193 On voit cela clairement si on compare les différences ci-dessus avec les excès de la température de Cherbourg sur celle de Paris, déduits du tableau donné à l’article de la température. Excès de la pression barométrique Excès de la température de la station de Cherbourg de Cherbourg sur celle sur celle de Paris. de Paris. RL Re A re +-2°76 ÉFRROMpS... 7 1.3... 049 Rs sn Der de ne ces eine 1:00 LOU CRROaE AN ERA LT ARR +1,07 Den une 997, DR . +0,59 Si on remarque que les excès que présente la tempéra- ture de Cherbourg sur celle de Paris pendant l'hiver, le printemps et l’automne, ne sont pas compensés par l’abaissement qui alieu pendant l'été, on verra que les influences des différences de température de la côte et de l'intérieur sur la pression barométrique ne doivent pas se compenser pendant l’année, de sorte que la moyenne pression barométrique est diminuée sur la côte par cette action. On doit donc trouver une hauteur trop petite pour un point de l’intérieur lorsqu'on la cal- cule au moyen de la différence de la pression moyenne du baromètre sur ce point et sur un point de la côte. Pour évaluer l'influence qui peut en résulter sur la hauteur de Paris ainsi calculée, je remarque que la dif- férence entre les excès de température de Cherbourg en hiver et en été est 4°,44, etla différence qui a lieu entre les différences des pressions barométriques dans les deux villes et dans ces deux saisons est 1""60; d’où résulte une différence de 0""36 entre les pressions barométriques pour une différence de température d’un degré. En comparant de même le printemps et l'automne, je trouve une différence de pression de 0""20 pour une 13 19% INFLUENCE DE LA MER différence d'un degré de température. La moyenne de ces deux différences 0""36 et 0""20 est 0""928. Mais l'excès de la température moyenne de Cher- bourg sur celle de Paris n’est pas d'un degré, mais de 0°,59. L’abaissement qui en résulte pour la pression moyenne du baromètre à Cherbourg est done 0""28 multiplié par 0,59; ce qui donne 0""16, quantité qui correspond à une différence de niveau de 1",60. La hauteur de Paris déterminée par comparaison des pressions barométriques à Cherbourg et à Paris d’après les méthodes ordinaires, serait donc trop basse de 1,60. Mes observations donnent pour hauteur du baromètre aux différentes heures : 9 h.matin. midi. 3h.soir. 6 h. soir. 9 h. soir. Hiver... 7630m55 763nm33 762 mm89 762mm99 763 mms Printemps.. 759 , 08 759 , 08 758 , 82 758 , 91 759 , 46 ie re 762 , 43 762 , 35 762 , 12 762 , 14 762, 25 Automne... 760 , 69 760 , 50 760 , 23 760 , 37 760 , 61 Année...... 161, 44 761,310 7610, 01 761100761829 Ou, en divisant l’année en deux saisons seulement, l'hiver composé des mois de novembre, décembre, janvier, février, mars et avril; l'été formé des mois de mai, juin, juillet, août, septembre et octobre, les hau- teurs sont: 9h.matin. midi. 3h. soir. 6 h. soir. 9h. soir. Hiver ... 7610m99 761mm45 760mm82 760mMm93 761mMm99 ee 761 , 59 761 , 48 761 , 21 761 , 27 761, 39 La période barométrique du matin est done 0""43, et celle du soir 0""98 : moyenne 0""36 (M. Lamarche avait trouvé 0,37 et 0,42). | À Paris ces deux périodes sont 0""76 pour celle du matin, 0""37 pour celle du soir : moyenne 0""57. SUR LES CLIMATS. 195 La période barométrique est donc moindre à Cher- bourg qu'à Paris. On ne peut attribuer cette différence aux brises de terre et de mer, ear elles produiraient précisément l'effet contraire. En effet, pendant le jour, la terre étant plus chaude que la mer, l'air doit dans les régions supérieures s’écouler de la terre vers la mer: de là une cause de baisse du baromètre et aussi la cause qui détermine la brise de mer dans les régions infé- rieures. La nuit, c’est l'effet contraire. Le fait de la diminution dela période barométrique sur les côtes me paraît doncdevoir être attribué à la produc- tion d’une plus grande quantité de vapeur près du rivage que dans l’intérieur. En effet, pendant le jour, les va- peurs s’élevant abondamment font monter le baromètre par l'addition de leur poids à celui de l'atmosphère. Cet accroissement est donc beaucoup plus marqué propor- tionnellement sur les côtes que dans l’intérieur ; de là une diminution très sensible dans la période diurne. Après l'heure du maximum de température diurne, la quantité de vapeur élastique contenue dans l’atmo- sphère continue de croître, tant par suite de l’éva- poration qui dure encore, que par l’abaissement des nuages qui détermine leur dissolution. La pré- sence de la vapeur doit donc produire un accrois- sement de la pression barométrique, et par suite aug- menter fortement la période du soir. Il semble d’après cela que cette période du soir doit être plus grande sur les côtes que dans l’intérieur; mais il faut remarquer que, sur les côtes, l'air étant beaucoup plus voisin de la satu- ration, l'évaporation ne continue pas longtemps après le maximum de température, et la vapeur se dépose de très bonne heure en rosée, tandis que dans l’intérieur, à la même heure, l'évaporation et la dissolution des nuages 196 INFLUENCE DE LA MER continuent encore avec beaucoup plus d'énergie. Il en résulte que, sur les côtes, la production de la vapeur après le maximum de température diurne est plus réduite proportionnellement que dans l’intérieur ; voilà pourquoi la période du soir à Cherbourg, 0""28, au lieu d'être plus grande qu’à Paris où elle est 0""37, est un peu plus petite ; mais cette réduction est bien moindre que celle qui a lieu sur la période du matin qui, de 076 à Paris, se réduit à 0""43 à Cherbourg. Si on prend dans le tableau précédent les périodes barométriques moyennes pendant les quatre saisons, on a le résultat suivant : Hiver Omm46; printemps 0mm30; été Omm22 ; automne Omm42, La période barométrique, au lieu de présenter son minimum en hiver à Cherbourg, comme dans l’intérieur, y présente son maximum ; et son minimum a lieu en été. Cela prouve de nouveau l’action des vapeurs sur la pé- riode barométrique; car, en hiver, la production des vapeurs étant à son minimum altère peu alors la période barométrique, tandis qu’elle la réduit considérablement en été. Si nous remarquons maintenant que le ciel est moins serein en automne qu’au printemps, et, par conséquent, que l'air est plus uniformément humide, et si nous notons de plus que la température est plus constante en automne, on voit que les alternatives d’évaporation et de condensation des vapeurs doivent être moins marquées en automne qu'au printemps, et on conçoit facilement pourquoi la période barométrique est moins diminuée en automne par les vapeurs qu’elle ne l’est au prin- temps. On sait que le minimum de pression de l'après-midi qui a lieumoyennement vers 4 heures, se rapproche plus SUR LES CLIMATS. 197 de 3 heures en hiver et de 5 en été. Il en résulte que la différence entre les pressions de 6 heures et de 3 heures du soir, doit diminuer de l'hiver à l'été, si lamême loi a lieu à Cherbourg. C’est ce que confirme le tableau des hauteurs moyennes du baromètre aux différentes heures donné ci-dessus, malgré les petites anomalies qu'il présente lorsqu'on ne considère qu’une seule saison. A Cherbourg, le premier jour après la pleine et la nouvelle lune, la haute mer a lieu un peu avant 9h. du matin et 9 h. du soir, et la basse mer un peu après 3 h. après midi. Si on remarque que, quand la mer monte, elle soulève la portion d'atmosphère qui repose sur elle, et que, quand elle descend, elle l’abaisse, on est porté à croire que dans le premier cas, l’air doit à la limite atmosphérique se répandre sur la côte et y augmenter la pression, et, dans le second cas, au contraire, se répan- dre sur la mer et diminuer la pression sur la côte. Alors, à Cherbourg, la période barométrique devrait être augmentée de cette action les 1° et 2° jours après la pleine et la nouvelle lune. Elle devrait être, au contraire, diminuée par la même cause les 1° et 2° jours après le premier et le dernier quartier, parceque la marée est alors renversée, la haute mer ayant lieu vers 3 h. du soir et les basses mers à 9 h. du matin, et à 9 h. du soir. C’est ce que confirment mes observations en comparant les périodes barométriques les 1°" et 2° jours après les sysygies et les quadratures. Période barométrique. 1850, 1° jour après les sysygies.... 07" 36. 2° jour id. 0 , 40. 1851, 1° jour id. 0, 34. 2° jour A8. 0, #1. Moyenne. .... 0, 38. 198 INFLUENCE DE LA MER Période barométrique. 1850, 1°’ jour après les quadratures. .0"" 17. 2e jour id. 0 , 24. 1851, 1° jour id. 0", 20: 2° jour id. OO Moyenne......:.:0,12% La différence de la période barométrique diurne aux sysygies et aux quadratures est donc de0""15, et cette dif- férence se maintient à peu près la mème pendant les deux années 1850 et 1851. Elle est déterminée par 200 jours, 100 dans chaque cas ; 25 jours dans chaque cas suffisent d’ailleurs à la manifester. La période due à la marée égale donc à Cherbourg environ la moitié de la période barométrique diurne. J'ai remarqué plusieurs fois son influence sur le dépla- cement du maximum du matin, à mesure que la haute mer retarde, lorsque le baromètre presque fixe, n’obéis- sait guère qu’à la variation diurne. Mais les observations que j'ai faites sur ce déplacement du maximum sont encore insuffisantes pour le mettre hors de doute, quoique, d’après ce qui précède, le déplacement soit plus que probable. En comparant pendant les deux années 1850 et 1851, la différence entre les extrêmes mensuels de la pression barométrique à Cherbourg et à Paris, j'ai fait le tableau suivant : Cherbourg. Paris. Hiver 2910041 .... 282798 Printemps... 27, 41 .... 24 , 88 Fist 187 9147 AN Automne: 47129 510-740 270712 Année 202 26 9% FOMORNNS SUR LES CLIMATS. 199 Ce tableau montre que les oscillations irrégulières du baromètre sont plus grandes à Cherbourg qu'à Paris, et que le minimum est en été. Dans le tableau suivant, je donne la pression moyenne du baromètre par les différents vents à l'heure de midi, et j'en rapproche les accroissements et diminutions de la température par chaque vent sur la moyenne géné- rale. : Pression barométrique Excès de la température du vent Vents à midi. sur la moyenne générale. 1 RE RER TR RAD euT ds je s ehe à —1°00 22 MO eEMe 3 1, 10 0 (| STATE —1,12 Mn JUL A TOP IOD ENESNTL —0,29 5 PA POIRME EE FANS PARA AE RE —0,0# DR tre ; LT ORE VEN PET EE +1,04 LL CRERRS TAB tb Se De +1,20 7 FES AA Re LORER +0,10 LEE MN AUOT SA LE —0,52 On voit que la plus grande hauteur du baromètre a lieu par les vents les plus froids, et la plus petite, par les vents les plus chauds. L’anomalie déjà signalée pour la température du vent de S.-E. se manifeste aussi sur la pression. En effet, la diminution de pression en passant de l'E. au S.-E. est seulement 0""63, et en passant du S.E. au S., elle devient 2""63, et l'accroissement de tempéra- ture qui était dans le premier cas 0°25 est 1°00 dans le second. Toutefois l'humidité relative de chaque vent concourt avec la température à produire les variations de pression; ainsi, tandis que nous voyons que le mini- mum de température se produit par les vents compris entre le N. et le N.-E, le maximum de pression a lieu par les vents compris entre le N.-E. et l'E. Cette rotation vers l'E. provient sans nul doute de l'influence des vents secs de terre. Entre le S. et le S.-0. nous trouvons 200 INFLUENCE DE LA MER peu de différence de température, et une grande diffé- rence de pression; cela provient également de ce que le vent de $., bien que venant de la mer, n’en a tra- versé qu'une petite étendue, tandis que le vent de S.—0. est beaucoup plus humide. Aussi voyons- nous le minimum de pression entre le S.-0. et l’'O., pré- cisément dans le sens de la plus grande dimension de la Manche. J'ai pris séparément pour chaque vent la hauteur moyenne du baromètre par ciel clair et par ciel couvert, en prenant pour ciel clair un ciel dont les nuages cou- vraient au plus les deux dixièmes, et pour ciel couvert, celui dont au moins les neuf dixièmes étaient couverts. J'ai obtenu ainsi le tableau suivant : Ciel clair. Ciel couvert. Différence. Newbie TOGO PS. US 7H LES +72718 NE ATOME CARRE HOD AOC +5 , 36 ECRITURE 769 STD EEE +3,47 SUR 166 IEEE 762, 494208 EST SRE 760 D. ET TÉL POMPES —0% 81 S.-0 ri RE D Mere 158 S'ÉLELEREE +2 ,82 (0) HOMO EEE 1384 MOINE +3 , 50 N.-0 OS MADLUAT ER 161569 TETCES +2 , 56 Moyenne .. +3%"47 Nousvoyons donc : 1° Que par ciel couvert, le baromètre est moyenne- ment plus bas de 3""47 que par ciel clair. 2° Que la plus grande différence entre les pressions pour ciel clair et pour ciel couvert a lieu par vent de Nord, et que par vent de Sud, cette différence change même de signe. Ce fait est facile à expliquer en remar- quant que, quand le ciel se couvre, on voit presque toujours les nuages de diverses hauteurs venir de direc- SUR LES CLIMATS. 201 tions différentes. Ainsi, par vent de Nord, le baromètre baisse quand le ciel se couvre, parce qu’il règne alors des vents de Sud supérieurs ; par vent de Sud, il monte, parceque le vent supérieur est de Nord. 3° Par ciel clair, les différences de pression par les différents vents sont beaucoup plus grandes qu'elles ne sont moyennement par un ciel quelconque. Cela résulte de l'explication précédente. De plus ces variations sui- vent la même loi dans les deux cas ; l’anomalie de $S.-E. est très prononcée. 4° En passant du Nord au Sud, les différences de pression par ciel clair et par ciel couvert décroissent régulièrement excepté pour le vent de S.-E. et le vent qui lui est opposé, le N.-0. Pour le premier, la diffé- rence est trop grande, et pour le second, trop petite pour la régularité du décroissement. L'accroissement pour la différence pour le S.-E. s'explique aisément. Il résulte précisément de l'accroissement anormal qui a lieu par temps clair, de sorte que, quand ce vent fait place à un autre dans les régions supérieures de l'atmosphère, il se produit une grande diminution de pression. La dimi- nution de la différence pour le N.-0. provient sans doute de ce que, quand le ciel se couvre par ce vent, c'est le S.-E. qui lui est précisément opposé dans les hautes régions atmosphériques. Ce dernier vent donnant lieu à un accroissement anormal de pression, il en résulte que la diminution de pression qui devrait se pro- duire quand le ciel se couvre par vent de N.-0., est réduite. 5° Par ciel clair, la pression est très différente pour l'Est et l'Ouest. Cependant la température de ces deux vents diffère peu. Cette différence provient donc surtout de l'humidité du vent d'Ouest. Mais l'humidité agissant 202 INFLUENCE DE LA MER surtout dans les régions inférieures , cette différence doit cesser dans les couches élevées de l'atmosphère. Il en résulte que ces deux vents peuvent se remplacx® mutuellement dans les régions supérieures , sans que la pression soit sensiblement altérée. Aussi l’abaissement qui a lieu par ces deux vents quand le ciel se couvre est sensiblement le même et égal à l'abaissement moyen, lequel provient sans nul doute uniquement de la con- densation de la vapeur. IV. — PLUIE. La quantité moyenne de pluie tombée à Cherbourg dans les 4 saisons, pendant les années 1850 et 1851, a été ainsi répartie : Hiver... himria Printemps 236 , 24 Fons 198 , 72 Automne. 323 , 01 Armée." 10095 1571; Pendant chacun des jours où il a plu, j'ai évalué la durée de la pluie, et j'ai ainsi trouvé en 1850, 739 heures de pluie, et en 1851, 517 heures. Dansla première année la quantité de pluie tombée a été de 1174""33, et dans la seconde, 843""97. De là, on déduit que, en 1850, il est tombé moyennement 1""59 de hauteur d’eau par heure de pluie, et, en 1851, 1""63. La quantité de pluie qui tombe moyennement par heure, est donc sensiblement constante et égale à 1""61. Mais cette quantité de pluie varie suivant les saisons ; ainsi en 1850 et 1851, la durée moyenne de la pluie dans chaque saison a été : MINErS 20 207 heures. Printemps... 156 BEA D 90 Automne .... 175 Année....... 628 heures. SUR LES CLIMATS. 203 En rapprochant. ces nombres de la quantité moyenne d’eau tombée pendant les mêmes heures, on en déduit qu'il tombe en hiver 1""21 d’eau par heure de pluie ; au printemps , 1""51; en été, 2""21; en automne, 1785. Ainsi, c’est en hiver qu’il pleut le plus longtemps à Cherbourg, mais la quantité d’eau qui tombe dans une heure de pluie est à son minimum. Au contraire, c'est en été qu'il pleut le moins longtemps, et la quantité de pluie qui tombe en une heure est à son maximum. Toutefois, la quantité totale de pluie tombée en été est moindre qu'en hiver. C’est l'automne qui donne le plus d’eau, ensuite l'hiver, puis le printemps et l'été. J'ai noté la durée totale de la pluie pendant les qua- tre années 1848, 1849, 1850 et 1851, mais je n'ai noté la quantité d’eau tombée que pendant les deux dernières. Ainsi en 1848 ilyaeu1131 h. de pluie réparties sur 215 jours 1849. ou; HALL AE Hi.2 4543. 180 15901: 2. M ee del Me Dee 24 188 : LE RP FM MAR AE ARE 168 Moyenne 777 heures de pluie en 188 jours. On voit que la durée de la pluie estimée en heures n’est pas du tout en proportion avec le nombre de jours de pluie. En 1848, la durée de la pluie a été très grande, et la quantité d'eau tombée, également; car il y a eu de très grandes inondations en automne, tant dans l’arrondisse- ment de Valognes que dans celui de Cherbourg; au mois d'août, les récoltes de froment ont été perdues par la pluie. L'année 1851, au contraire, a été très sèche. 20% INFLUENCE DE LA MER Bien que la quantité de pluie tombée n'ait pas été mesurée en 1848 et 1849, on peut l’obtenir très approxi- mativement au moyen de la durée et la quantité de pluie qui tombe moyennement par heure dans chaque saison. Je trouve ainsi dans chaque saison, comme moyenne de quatre années : Hiver..... 262h. de pluie à 1""21 par heure — 317""02 Printemps. 177 id. à 456410 == 267:, 21 PTE ADO 120 id. à2,91 id. —9263, 20 Automne.. 218 id. à 1: 88 ‘id: —= #03: 90 Année..... 1232, 79 Or la moyenne annuelle 777 heures multipliée par la quantité moyenne annuelle de pluie par heure 1""61, donne 1248""97, quantité qui ne diffère de la moyenne précédente que de moins de quatre millimètres. Ce fait prouve que les moyennes horaires de pluie ont gardé pendant les quatre années le même rapport que pendant les deux dernières années. En représentant par 1 la quantité annuelle de pluie tombée, elle est ainsi représentée dans les différentes saisons d’après le calcul précédent : Hiver... 0,25 Printemps... 0,22 HAE NEARUTE 0,21 Automne ... 0,32 1,00 Les deux années 1850 et 1851 donnent par l’observa- tion directe : Hiver ...... 0,25 Printemps... 0,23 IE re 0,20 Automne.... 0,32 SUR LES CLIMAIS. 205 Ainsi ce rapport a été sensiblement le même pen- dant les quatre années que pendant les deux dernières années. M. Lamarche avait trouvé les rapports suivants pour moyenne des cinq années 1838, 1839, 1840, 1841 et 1842 : HIVER. se: « 0,27 Printemps.. 0,13 à RS 0,19 Automne... 0,#1 1,00 Et il avait obtenu 1091""6 pour moyepne annuelle de pluie. Le rapport moyen de mes observations réunies avec celles de M. Lamarche est donc : Hiver...... 0,26 Printemps.. 0,17 | 5 PÉPRNTERER 0,20 Automne... 0,37 Le minimum a lieu alors au printemps comme sur presque tous les points où on a observé; mais il pleut plus l'hiver que l'été, contrairement à ce qui a lieu dans l’intérieur. La hauteur de pluie tombée pendant les deux années 1850 et 1851 est un peu moindre que celle qu'a trouvée M. Lamarche. Maïs celle qui se calcule par l’ensemble des quatre années pendant lesquelles j'ai observé, est plus grande. Cela provient del’énorme quantité d’eau tombée en 1848, année tout-à-fait anormale à Cherbourg, puis- 206 INFLUENCE DE LA MER que de mémoire d'homme, on n'avait pas vu d'aussi for- tes inondations. Pendant les deux années 1850 et 1851, j'ai noté très régulièrement l'aspect des nuages que, pendant les deux années précédentes , je n'avais noté qu'accidentellement. Sauf un très petit nombre d'exceptions, la pluie a tou- jours été précédée de l'apparition de deux étages de nuages au moins, à moins qu'un stratus uniforme ne cou- vrit entièrement le ciel longtemps avant la pluie, ce qui empêchait de voir s’il y avait alors plus d’un étage de nuages. Les exceptions bien constatées à cette règle sont au nombre de cinq seulement pendant ces deux années. Deux se rapportent à la neige et trois à la pluie. La première a eu lieu le 48 mars 1850 par vent de N.-E. faible. Dans la matinée, le ciel était d’un beau bleu dans les intervalles des nuages qui formaient de petits cumu- lo-stratus. Un de ces nuages plus étendu que les autres a donné quelques flocons de neige. On reconnaissait aisé- ment que tous ces nuages avaient leur surface inférieure à peu près à la même hauteur. Le vent était N.-E. pour les nuages. Le 25 mars 1850, par vent de N.-0. assez fort, les nuages étaient des cumulus appartenant à un seul étage. Le ciel était très bleu dans leurs intervalles. De temps en temps, un cumulus plus grand donnait de la neige qui fondait en arrivant à terre. Le ventétait N.-0. pour les nuages. Le 2% mars 1851, par vent de N.-0. faible, il y avait un seul étage de cumulo-stratus. Vers midi, il est tombé deux ondées de pluie de très courte durée. Le vent était N.-0. pourles nuages. Le 18 mai 1851, par fort vent de S.-O., il tombait de SUR LES CLIMATS. 207 temps en temps un peu de pluie pendant quelques minutes. Il n'y avait qu'un seul étage de cumulo- stratus. Le 1% novembre 1851, par faible vent de N.-0., les nuages venant de l'Ouest et ne formant qu'un seul étage de cumulo-stratus, il est tombé de temps en temps quel- ques ondées de courte durée. Outre ces cinq cas où j'ai pu être certain de l'existence d'une seule couche de nuages, il existe un autre cas dou- teux. C’est le 14 mai 1859. Le matin, le vent soufflait faiblement du N.-E., etil y avait une forte gelée blanche et une brume peu épaisse. Vers 8 heures du matin, la brume a commencé à s'élever et à former de légers stra- tus, au-dessus desquels on ne voyait pas d'autres nua- ges. Ces stratus se sont épaissis dans l'après-midi et vers 5 heures du soir, il tombait quelques gouttes d’eau. Le soir à 9 heures, les feux allumés pour servir à éclairer les travaux de la Digue produisaient sur le stratus une bande lumineuse large de 10 degrés environ et qui de la station où j'étais alors présentait sa limite inférieure à 5° au-dessous de l'horizon. De cette mesure et de ma distance aux feux en question, j'ai déduit que la hauteur des stratus au-dessus du sol était de 440 mètres pour sa surface inférieure. En général, quand il pleut, il y a plusieurs couches de nuages. Dans les exceptions que j'ai remarquées et que je viens de rapporter, il n’est tombé que très peu de pluie. V:—= Venr. Pendant les quatre années 1848, 1849, 1850 et 1851, le nombre moyen de jours de chaque direction moyenne de vent a été : 208 INFLUENCE DE LA MER _N. NE. E. SE. S. S.-0. O.N.-0. Hiver. ... 5 . 19 4. 64 4 OMR Printemps 17 . 145 - 3. 3 SCA OR HUE T B . 12...5 . 9... SOON Automne. 9.16 . 6.9. 9PofoiE Année... 36 . 55 . 18 . 14 . 34 . 82 . 72 . 9 De là, on déduit pour les rapports des vents du Nordet du Sud, de l'Est et de l'@uest dans les différentes saisons: Rapport de fréquence des vents Rapport de fréquence des vents de Nord aux vents de Sud. de l'Est aux vents de l'Ouest. Hiver. ER ESES 29/k SE: .'INCX CORRE 22/46 Printemps: 5e h6/2324 3 Se. CELA 21/47 [D OR NP er 28517... LL ANCIEE 19/60 Automne... .;.2 DO Le » Es 0° OCR 25/48 Année. HR aUAE 1480/1305" EL PAIE 87/203 Le premier tableau montre que, dans les moyennes annuelles, il y a deux maxima pour la direction du vent: un maximum fort pour le S.-0., et un maximum faible pour le N.-E.; et deux minima : un minimum fort pour le S.-E. et un minimum faible pour le N. Le second tableau déduit du premier fait voir que c’est en hiver que la résultante du vent est la plus aus- trale et au printemps qu'elle est la plus boréale. Dans toutes les saisons de l’année, cette résultante est du côté Ouest de l'horizon. Elle est presque Ouest en été et en automne ; un peu plus Sud en été, un peu plus Nord en automne. La résultante annuelle est Ouest un peu Nord. Le nombre total de jours de calme, de vent faible et fort, est ainsi réparti suivant les saisons ({) pendant les L années 1848, 1849, 1850 et 1851. (1) J'ai toujours, lorsqu'il y avait deux intensités dans le même jour sur les tableaux, compté la plus forte. S'il y avait trois intensités, j'ai pris l'intermédiaire. S'il n'y avait que deux inten- sités, mais non consécutives, j'ai pris aussi l'intermédiaire. SUR LES CLIMATS. 209 Vent nul. Vent faible. Vent assez fort. Ventfort. V. très fort. MRIVEr . DEL AS À 5 EN 1 APR LR 9 . Printemps ... PR COST Pi MARS | SI 4h. A .: NOR VE ARE. PP. RÉEL Automne..... L'ÉCERN D ARPAENT à CMP! SeREMRERS || de Totiuxe .….:. 18... 819... 450 ... 187... 91. 0. 2... 209 7... 242 70:. 97... 00e L'absence de jours de calme en été vient de ce qu’il s'élève une brise de mer dans le milieu du jour quand le temps est calme le matin et le soir, car le calme matin et soir est très fréquent dans cette saison. Le rapport des diverses intensités est à très peu près le même en hiver, au printemps et en automne. Mais c’esten été que le vent est le moins fort moyenne- ment. VI. — HAUTEUR DES NUAGES. Quelques observations ont été faites sur la hauteur et la vitesse des nuages. Je vais les rapporter ici et j'in- diquerai ensuite les méthodes que j'ai employées. 1° Cumulus. Hauteur Vitesse de la surface par inférieure. seconde. 28 décembre 1849, soir, cumulus d’un seul CLAPONNIR dote ee de 3100m 22m, 25 mars 1850, 3 h. du soir, id. 1400 5 2 avril 14850, id., cumulus « 18 25 mai 1850, soir, cumulus d’un seul étage a ass amies 5.124490 28 8 février 1851, 2 h. 30m soir, 3 bandes de nuages superposées, l’'infé- rieure de cumulus........ 1240 » Epaisseur de la bande pour les crêtes les plus hautes400" 210 INFLUENCE DE LA MER Hauteur de la surface inférieure. 23 août 1851, midi, cirrus eteumulus, ces derniers d'une épaisseur de 500m et hauteur de........ 2240 m 28 août 1851, 3 h. du soir, fort vent de N.-0., cumulus d’un seul étage. 1370 8 septembre 1851, 4 h. du soir, cumulus.... 1745 4 octobre 1851, 4 heures du soir, cumulo- SINADUS Een ect cenee 970 17 octobre 14851, 2 h. soir, ventde N. -0. cu- mulo-stratus...-......... 1490 26 octobre 1851, 4 h. du soir, vent de N.-E., strato-cumulus ........... 760 30 octobre 1851, deux étages de cumulus, l'inférieur à midi, poussé par vent de N.-E.......... 1750 4 novembre 1851, cumulus...............,. 1220 29 Stratus. 44 mars 1850, un stratus qui avait donné quel- ques gouttes d’eau à 5 h. du soir, était élevé à9h.soir de 440 26 décembre 1850, 7h.du soir, stratus continu 747 Ce stratus s’abaissait pro- gressivement, car plus tard il bruinait. La réflexion par les nuages, réflexion sous forme de bande lumineuse parallèle à l'horizon, des feux servant à éclairer les travaux de la Digue a été employée pour déterminer ces deux hauteurs. 7 décembre 1851, lambeaux de stratus. En passant sur la lune, ils la laissaient voir très nette- ment à travers eux, sauf quand ils étaient très épais, AUTEUR STORES Vitesse par seconde. 27 31 19 8 février 1851, 8 février 1851, 23 août 1851, SUR LES CLIMATS. de la surface 3° Cirro-cumulus. une bande de cirro-cumulus intermédiaire entre une bande de cirrusetune bande de cumulus était à ....... 4° Cirrus. hauteur de la bande decirro- SÉTADUS- tre races SAS CHIOTS ECS HR PACE 29 septembre 1851, bandes de cirro-stratus, AI ISO ES ae» < rec Cette bande épaississait for- tement. Au-dessous d’elle, il y avait quelques cumulus qui se sont accrus dans la soirée, de sorte que le ciel était alors couvert d’un stratus. 29 décembre 1851, 3 h. soir, cirrus......... Hauteur inférieure. 2510 11540 211 Vitesse par seconde. » Les hauteurs des cumulus du 28 décembre 1849, des 25 mars et 25 mai 1850, et des 4 novembre et 7 décem- bre 1851 ont été obtenues par la comparaison des vites- ses de l'ombre produites par le soleil ou par la lune et du mouvement angulaire à une hauteur angulaire déter- minée. La hauteur des bandes de cirrus du 29 septembre 1851 a été obtenue par une méthode que j'ai indiquée pour les arcs d’aurores boréales (Comptes-rendus 1853) et qui consiste dans la comparaison du mouvement angulaire à l'horizon et au zénith. INFLUENCE DE LA MER 12 nn RE Les hauteurs du 8 février, du 25 août et du 29 décem- bre 1851 ont été calculées par la méthode suivante : j'ai d’abord observé la direction de la ligne menée d’une première station à un point d’un nuage, puis j'ai été, à une seconde station éloignée de quelques centaines de mètres, faire une observation du même point, puis je suis revenu à la première station observer de nouveau ce point du nuage , qui avait marché pendant ce temps. Il suffit alors de mener un plan par les deux rayons visuels de la première station, et l'intersection de ce plan par le rayon visuel mené de la seconde station détermine un point par lequel a passé le point consi- déré du nuage. Ce procédé nécessite une persistance de la forme du nuage pendant quelques minutes. Il est surtout applicable aux cirrus longs et étroits qui mar- chent dans le sens de leur longueur, en ayant soin de choisir les stations sur une ligne à peu près perpendi- culaire au sens de leur marche. Dans cette méthode, c’est la hauteur de la trajectoire d’un point du nuage que l'on détermine. Les hauteurs du 28 août, du 8 septembre, du 4 et du {17 octobre 1851 ont été obtenues par une méthode fondée sur ce que la courbure de la trajectoire apparente d’un point d’un nuage qui passe loin du zénith, dépend de la hauteur de ce nuage au-dessus du sol. Les hauteurs du 26 et du 30 octobre 1851 ont été mesurées par une méthode fondée sur le rapport des temps qu’un nuage emploie à s’élever de l'horizon à une hauteur angulaire donnée, et de cette hauteur au zénith. Cette méthode n’est applicable qu'aux nuages qui pas- sent par le zénith même ou dans ses environs, et ne peut guère être employée que pour la base inférieure des eu- mulus animés d’un mouvement rapide. SUR LES CLIMATS. 213 VII. — ORAGES. Pendant les quatre années 1848, 1849, 1850 et 1851, le nombre total des jours d’orages a été de 60. Ils ont été répartis comme suit, dans chaque mois : Décembre 4 Mars. 2 Juin... 8 Septemb. 11 Janvier... 2 Avril. 4 Juillet. # Octobre. 2 Février... 2 Mai.. 7 Août . 13 Novemb. 1 Hiver .. 8 Print.13 Été... 25 Automne 14% Le nombre des jours d’éclair a été de 49 ainsi répartis : Décemb .. 3 Mars. 2 Juin... 6 Septemb. 11 Janvier... 2 Avril. 3 Juillet. 2 Octobre. 2 Février... 2 Mai.. 4 Août. 11 Novemb. 1 — ee Hiver .. 7 Print. 9 Été... 19 Automne 1% Le nombre des jours de tonnerre a été de 39 ainsi répartis: Décemb Mars. 1 Juin.. 6 Septemb. 7 SL Janvier .. 1 Avril. 3 Juillet. 3 Octobre. 2 Février .. 2 Mai... Août. 6 Novemb. 0 ——— Hiver .. 7 Print. 8 Été... 15 Automne 9 D'après les observations de M. Lamarche (5 années), les jours d'orage ont été ainsi répartis : Fr Hiver. Printemps. Été. Automne. Totaux. 1 ET SERRES M NS IN: 0 -2.LRS Tonnerre ...... TA ea ER UT Je PE Fe PA À Li & 49 Oragesen général24 .... 29 .... 38 .... 40 .... 131 Le nombre moyen annuel des jours d’orage pendant les observations de M. Lamarche a été de 26, tandis que d'après mes observations, il n’a été que de 15. De plus, la répartition a été différente dans les deux séries suivant les saisons; c’est en été que j'ai trouvé le maximum 214 INFLUENCE DE LA MER des orages ; c’est, au contraire, en automne que M. La- marche l’a observé. La quantité de pluie trouvée par M. Lamarche dans cette dernière saison (0,40 de la quantité annuelle) est aussi plus grande que celle que j'ai trouvée (0,32). Je n’ai observé en hiver que le tiers du nombre d’orages que j'ai noté en été ; M. Lamarche en a compté les deux tiers de ce qu'il a trouvé en été. La différence de température entre la côte et l’intérieur, plus grande en hiver pendant la série de M. Lamarche que pen- dant la mienne, est probablement la cause de cette diver- gence. Mais il est très remarquable que, tandis que M. Lamarche observait beauccup plus d’orages en hiver que moi, il observait moins de tonnerre. La répartition des éclairs est à très peu près la même que celle du nombre total d’orages. M. Lamarche n’a observé moyen- nement comme moi que 10 jours de tonnerre par an. La répartition des orages suivant l'heure du jour a eu lieu de la manière suivante pendant les années 1848, 1849, 1850 et 1851 (1) : De minuit à De 6h. matin De midi à De 6 h. soir 6h. matin. à midi. 6 h. soir. à minuit. Hiver::-.:2:° AA LT DRE D NE oU Printemps... #....... Bd - RATER 7 LD PONS EN Or Peer le AE En EE SFR A SIG RER 17 Automne... meurs OLA TRES Ie A 12 Totaux Ur «(5 NAVARRE ENTES SLA AT. MS 40 (1) Quand un orage avait lieu à la limite de 2 séries, il a été compté dans les 2 séries. Quand il a porté sur plusieurs séries, il a été compté dans toutes les séries où il a porté. SUR LES CLIMATS. 215 Les 60 jours d'orage ont été ainsi répartis suivant chaque vent au moment de l'orage: NOONE. E)LS.-E. Se S.-0. ON:-0: 3 1% 3 6 5) 11 10 8 En ayant égard à la fréquence des vents, on en dé- duit que sur 4000 jours de chaque direction du vent, il y a les nombres suivants de jours d'orages: CNE CE. SH: /$S" S.-0:.7 0. N.-0. 83 255 167 429 147 134 139 163 Bien que devant renfermer des anomalies, ce tableau montre que les orages sont relativement beaucoup plus fréquents par les vents d’Est que par les vents d'Ouest, et que ce sont les vents de terre qui présentent le maxi- mum relatif. Le vent a toujours été différent le lendemain d’un jour d’orage, si le jour était isolé, ou du dernier jour d’une série de jours d'orage, de ce qu'ilétait la veille de ce jour d'orage ou du premier jour de cette série, excepté le 31 août et le 2 décembre 1848, le 6 mai, le 11 etle12août, le 5 etle7 septembre 1849, le 30 mai et les 26 et 28 juin 1850. Et encore parmi ces exceptions, le vent a été plusieurs fois différent le jour de l’orage de ce qu’il était la veille et le lendemain, de sorte qu’il n’y a en réalité que le 31 août 1848, le 6 mai, les 11 et 12 août 1849 et les 26 et 28 juin 1850, que le vent n’a pas varié pendant l'orage ou immédiatement avant ou après. J'ai plusieurs fois noté l'intervalle qui s’est écoulé entre les éclairs et les coups de tonnerre, ainsi que la hauteur angulaire des éclairs, et la durée des coups de tonnerre. Le tableau suivant présente toutes mes observations. 216 INFLUENCE DE LA MER Intervalle Hauteur Durée entre angulaire de du Dates. l'éclair etle bruit l'éclair au-dessus tonnerre en de l'horizon, en secondes. point supérieur. secondes. 31 août 1849..... esse 28 Reno 449,30° 4.400 0)NONES 7 janvier 1850, 1®"orage 5 .......... 500 (environ).. 31 ...... Best eiie Les se. A0 RE GS rere AO MAS Sa 0 sc 20e Ho iodosuc DIÉÉTCPEEECE .. 30,5 : (HE nodooss Nr -tre HG onc DA nee Nedes ae Deere cel 33,542 PERONAPC SRE EEE CEE TOGO ST 0 Dre Thss5do8ece DS -eceeEIEE ») . HU) Dadonon Dre -rcrerere 34,5 2 ie ceer re SALLE eerece SLR OC Socosédens Fe nids ce DIE HD eh D'SS en ectale NE EEE 0,40 : Dune eLLERCEE NIMES de 5 à 6 autres éclairs donnent des intervalles de 4 à 6 secondes, 8,6 ces. O0 re cree Der 22 MASON Eee DA er D) © ses CNRS 193 28 juin 1850 ......... 45:4/20:....%.: De AsReret DRE 31 janvier 1851....... 20 ete N'r2eN00 200 AE DRE e eee .- 0) SE cote NS 26 etes N'Roses A Se r 29 PA0ULASSL EE CCD Der CES A0: 5 65e et AAC 29 octobre 1851... 41 ........... ASO ACER PEER = SUR LES CLIMATS. 217 Observations. Éclair de la 2e espèce. Le tonnerre était lointain, très difficile à entendre. Plusieurs éclairs ont suivi celui-ci, mais je n'ai pas entendu le tonnerre. L’orage s'éloignait dans le N.-N.-E. Éclair de la 1re espèce. Plusieurs éclats très violents. Id. Id. Id. Id. Id. e Éclair de 1'e espèce et rouge, tonnerre peu fort. Id. Éclats très forts, éclair de 2e espèce. Tonnerre moins fort, id. Le tonnerre commence par un roulement sourd et faible. A 65 il éclate; à 195 les éclats cessent; à 375 le roulement cesse. L'éclair était un zig-zag à son point de départ. II a frappé le paratonnerre de l'église des Sœurs de la Charité à 310% du point où j'observais. C'était un éclair rouge de la 1re espèce, qui semblait s’abais- ser vers la terre. Le point le moins élevé de l'éclair m’a été caché par un toît de maison. Brume, je n’ai pas vu d'éclair, roulement sans éclats. Entre les éclairs et les coups correspondants. Les éclairs étaient très vifs et très nombreux, le roulemeut du tonnerre presque continuel. Éclair bleu de la 2e espèce, le tonnerre résonnait sourdement dans le lointain. Éclair rouge de la 2e espèce. Id. Un seul éclat dans le milieu, éclair vif de 2e espèce. Pour le point le plus élevé. Pour le point le plus bas. . Roulement de tonnerre avec éclats faibles. L'éclair était un zig-zag se transmettant entre deux cumulus du même étage. 218 INFLUENCE DE LA MER A Cherbourg, lorsqu'on tire un coup de canon, l’écho produit un roulement qui dure plus ou moins longtemps suivant la pureté de l'atmosphère. J'ai entendu par très beau temps ce roulement durer quelquefois au-delà d'une minute. Lorsqu'il bruine, on n'entend qu'un coup see, et quand il pleut, le bruit ne dure ordinairement que de 2 à 8 secondes. La durée du son du canon est regardée comme un présage de beau temps à Cherbourg. ILest done intéressant dans les jours d'orage de comparer la durée du roulement du canon à celle du bruit du tonnerre. Le 7 mai 1850, le roulement du canon de retraite à l'arsenal a duré 14 secondes, tandis que le roulement du tonnerre avait duré de 30 à 40 secondes. Le 22 mai 1850, le tonnerre a roulé 19 secondes, et le canon de retraite seulement 2 secondes. Le 28 juin 1850, de 11 h. 30" du soir à 4 h. du matin, on entendait un roulement de tonnerre continuel. Les éclairs étaient très fréquents. A 4h. du matin, le canon a donné un coup sec. Un coup de ton- nerre au même instant a roulé 15 secondes. Pendant les 4 années 1848, 1849, 1850 et 1851, le tonnerre n’est tombé à Cherbourg que le 7 mai 1850, d’abord sur le paratonnerre de l’église des Sœurs de la Charité où il ne paraît avoir produit aucune fusion, puis ensuite dans le bassin du port militaire, dans l’eau, près d’une frégate à vapeur. Le 30 mai 1850, à 10 heures du soir, il y avait des éclairs sans tonnerre. Ils semblaient partir d’une brume d'horizon très légère située dans le Sud-Est jusqu'à 5 à 6° de hauteur. Du côté du Nord, il y avait quelques cir- ro-cumulus. Le ciel semblait s’entrouvrir deux ou trois fois de suite pendant chaque éclair. Le 11 juin 1850, à midi, le ciel était très pur. Dans le Sud-Est seulement on voyait quelques très petits cumu- SUR LES CLIMATS. 219 lus de 1 à 3 degrés de largeur et près de l'horizon. On entendait un roulement lointain de tonnerre, mais on ne voyait pas d’éclairs. Dans la matinée, il y avait eu seule- ment quelques cirrus; dans l'après-midi, il avait y eu ab- sence complète de nuages. J'ai observé deux fois des éclairs partir d’une seule couche de stratus. Le 22 juillet 1851, à 9 heures du soir, le ciel était clair. Il y avait seulement un stratus sur l’ho- rizon dans l'E. et le N.-E. Il en sortait des éclairs sans ton- nerre. Le 13 août 1851, à 8 h., il bruinait ; à 10 h., il y avait quelques fragments de stratus d’un seul étage sur le ciel. Il en partait des éclairs peu brillants de 2° espèce. Deux fois seulement, le 24 septembre 1850 et le 31 janvier 1851, il y a eu orage (la 1"° fois, éclairs seulement, la 2°, éclairs et tonnerre), bien qu’il n’y eût pas d’autres nuages que des stratus vaguement limités sur leurs bords et appartenant à deux étages. Deux autres fois, le 14 etle 17 décembre 1850, il y avait seulement des cirrus et des stratus. Tous les autres orages que j'ai vus, étaient produits par des cumulus appartenant à un ou plusieurs étages ; au- dessus il y avait des cirrus ou des cirro-stratus, excepté le 23 juillet 1851, où il y avait seulement trois étages de cumulus, et le 27 avril 1851, où il n’y avait que deux étages de cumulus. Plusieurs fois, au-dessous des cumu- lus, il paraissait des stratus. Le 22 mai 1850, il y avait une brume sur le sol, mais sur les hauteurs, elle cessait et on voyait des nuages. Après le coup de tonnerre, il a plu et la brume a disparu aussitôt. LD LD [=] INFLUENCE DE LA MER VIIL. — GRÈLE. La répartition du nombre total des jours de grêle sui- vant les mois a eu lieu de la manière suivante pendant les 4 années 1848, 1849, 1850 et 1851 : Décembre 6 Mars. 11 Juin...1 Septemb. 1 Janvier... 13 Avril. 6 Juillet! 0 Octobre. 5 Février... 3 Mai.. 4 Août ,.1 Novemb.. 12 a) Hiver. 22 Print. 21 Été. Automne 18 Les averses de grêle sont donc beaucoup plus fréquentes à Cherbourg en hiver qu’en été. Les observa- tions de M. Lamarche faites pendant les 5 années 1838, 1839, 1840, 1841 et 1842, donnent le même résultat, Savoir : Décemb. 15 Mars. 19 Juin. Septemb. 5 0 Janvier. . 36 Avril. 16 Juillet. O0 Octobre . 8 Février... 12 Mai.. ‘7 Août.. 0 Novemb.. 17 . 0 Hiver . 63 Print. 42 Été Automne 30 Le nombre total des jours de Re. a été pendant mes observations de 4 années, de 63 ou moyennement de 16 par année. Pendant les cinq années d'observation de M. Lamar- che, le nombre total a été 135, ou moyennement 27 par année. Il estremarquable que lerapport dunombre annuel des jours de grêle pendant ma série d'observations et celle de M. Lamarche, rapport de 16 à 27, est sensiblement égal au rapport du nombre annuel d'orages pendant les deux mêmes séries, 15 à 26. J'ai observé proportionnel- lement plus d’orages en été que M. Lamarche, j'ai égale- ment observé plus de grêle dans cette saison. J'ai vu SUR LES CLIMATS. 291 moins d'orages en hiver, j'y ai également vu moins de grêle. Cependant à Cherbourg, la répartition de la grêle suivant les saisons est inverse de celle des orages. C'est en été qu'il y a le plus d'orages et le moins de grêle, et en hiver qu'il y a le plus de grêle et le moins d'orages. La température de Cherbourg plus basse en hiver pendant la série de M. Lamarche que pendant la mienne, est probablement la cause qui a produit plus de grêle pendant cette série. En même temps, il y avait plus d’orages par suite de la plus grande différence de température entre la côte et l’intérieur. La répartition de la grêle suivant l'heure du jour a eu lieu de la manière suivante : De minuit De 6 h. matin De midi De 6 h. soir à 6 h. matin. à midi. à G h. soir. à minuit. Hiver, ..: LOT ISO Sue de 10 Printemps... 12 ...... LEA CADRE C 12 | MO ANR OR EAEET Oise diva rite 1 Auiomne…. 16... Li Le PP à AG A 9 HOTTE SAUSUITURR DATES 32 En divisant l’année en deux saisons seulement, on trouve : De minuit De 6 h. matin De midi De 6 h. soir à 6h. matin. à midi. à 6 h. soir. à minuit. Her... D FRNPIORNE ADS ae 2.1 PARENTS 27 Rd ROME D aa FM Sep 5 ONE © VAE RETE D LEE PS 32 Le froid de la nuit pendant les mois froids favorise donc la formation de la grêle ; pendant les mois chauds, au contraire, c’est la chaleur du jour. 299 INFLUENCE DE LA MER La répartition des jours de grêle a eu lieu suivant les vents de la manière suivante: N. NE EE S.ÆE S SO "ON > 6 0 3 3 10 20 16 Ou sur 4000 vents de chaque direction, il y aurait les nombres suivants de jours de grêle: N. N:-E., E. S.ÆE..,.S,1S-0:100N°0 ————— — — ——— 139 109 0 21% 88 122 278 329 tt ne, et Les vents de N.-0. sont done ceux qui donnent rela- tivement le plus de grêle. Comme les grêles d’hiver sont les plus nombreuses, ce sont elles qui déterminent la loi du tableau précédent. Cependant les trois jours de grêle de Sud-Est, qui ont donné une aussi forte proportion pour ce vent , ont eu lieu en été. Le plus souvent, pendant les jours de grêle, il y avait des cirrus ou des cirro-stratus. Je n’ai vu aucune excep- tion à cette règle, du mois de mai au mois de septembre. Au printemps, à l'automne et en hiver, il arrive assez fréquemment qu'il n’y pas de cirrus ; maisje n’ai jamais vu moins de deux étages de nuages les jours de grêle. Quand il y a une couche de cirrus, il y a généralement plusieurs autres étages de nuages au-dessous. Cependant il grêle quelquefois avec un seul autre étage au-des- sous, composé soit de stralus, soit de cumulus. Mais de mai en septembre, j'ai toujours vu au moins deux autres étages de nuages au-dessous des cirrus ; l’un, au moins, de ces étages était composé de cumulus arrondis et comme entassés les uns sur les autres. L'étage inférieur était composé soit de cumulus semblables, soit de stra- tus peu épais et animés d’un mouvement rapide. SUR LES CLIMATS. 205 Quand il n’y a pas de cirrus, les nuages sont le plus souvent des stratus formant 2, 3 ou k étages, ou bien des stratus et des cumulus ou des cumulo-stratus. Je n'ai jamais vu des cirro-cumulus lorsqu'il grêlait. Quatre fois seulement, le29 octobre 1850, le 30 janvier, le 30 avril et le 30 octobre 1851, il agrêlé avec deux éta- ges de cumulus, etencore les trois premières fois, l'étage inférieur de cumulus prenait l'aspect de stratus quand approchaitle moment de grêle. Mais dès que la grêle cessait, on ne voyait plus que des cumulus. Le 29 octobre 1850, le vent était fort et soufflait de l'O.-N.-O; le 30 janvier 1851, ilétait O. et fort; le 30 avril 1851, le vent était assez fort et venait de l'Ouest. Le 30 octobre 1851, le ventétait N.—E. et très fort ; les nuages conser- vaient toujours leur aspect de cumulus orageux même pendant la grêle. Les grêlons ont toujours été entièrement neigeux lorsqu'il n’y avait pas de cirrus, excepté ce dernier jour, 30 octobre 1851, où ils étaient couverts d’une pelli- cule mince et très dure de glace. Ils ont été souvent entièrement neigeux quoiqu'il y eût des cirrus. Dans l'hiver, depuis le commencement de novembre jusqu'à ka fin d'avril, je n’ai observé que de la grêle entièrement neigeuse. Le diamètre des grèlons variait de 2 à 4 millimètres quelquefois. Ils étaient très forte- ment gelés quelquefois, mais le plus souvent ils étaient très mous. Dans l'hiver, les grèlons ne m'ont offert aucune parti- cularité remarquable. Leur forme a toujours été celle que la grêle affecte de préférence, c’est-à-dire, un cône assez ouvert terminé inférieurement par une demi- sphère. Je vais rappeler les observations d'été qui offrent quelques circonstances remarquables. 224 INFLUENCE DE LA MER Le 7 mai 1850, il y avait trois étages de nuages, le supérieur de cirro-stratus, au-dessous d’eux des cumulus d'aspect orageux, enfin des stratus qui ressemblaient à des fumées peu épaisses, et qui marchaient plus rapide- ment que les autres nuages. Ce dernier étage s’accrois- sait rapidement et à 3 h. il couvrit presque tout le ciel. Il tomba alors de fortes gouttes d’eau suivies d’une grande ondée d'orage. Pendant cette chute, il y a eu un violent coup de tonnerre qui a été suivi de 2 ou 3 autres moins forts, puis il a commencé à tomber quel- ques grêlons mêlés à la pluie. Il ÿ eut alorsïun vif éclair et un violent coup de tonnerre. Immédiatement après, il est tombé une forte averse de grèle. La grêle tomba avec plus d’abondance encore après un second coup de tonnerre aussi fort, puis elle dégénéra en forte pluie. Il y eut ensuite plusieurs autres coups de tonnerre. Après chaque coup, la grêle recommencçait pour se transfor- mer de nouveau en pluie. Cela se répéta ainsi trois ou quatre fois, après quoi l'orage s’éloigna dans le N.-N.—E. Les grêlons avaient généralement un centimètre de diamètre. J'en ai mesuré quelques uns dont le diamètre atteignait de 15 à 16 millimètres. La forme la plus géné- rale était celle d’un cône assez ouvert terminé inférieu- rement par une portion de surface sphérique. Mais j'ai remarqué quelques grêlons entièrement transparents presque ronds, et d’autres dans lesquels l’angle du cône était très ouvert, et la surface sphérique très aplatie, ce qui leur donnait une forme presque lenticulaire. Parmi ceux de la forme ordinaire, il y en avait qui étaient entiè- rement composés de neige etrayonnés; d'autres entière- ment transparents, mais la plus grande partie était for- mée d’un noyau neigeux plus ou moins rayonné, SUR LES CLIMATS. 295 entouré d’une couche de glace, de telle sorte que cette couche de glace pouvait former en poids environ la moitié du grêlon. J'ai remarqué aussi des grêlons dont une moitié était très transparente et l’autre moitié opaque ; quelquefois la limite de séparation était peu marquée, de sorte que ces deux portions se fondaient l’une dans l’autre. D’autres fois, cette limite était nette- ment tranchée. Dans un des grêlons de cette nature, la pointe du cône était opaque et nettement séparée du cen- tre du grêlon qui était très limpide ; la base sphérique du grêlon était aussi opaque, mais sa limite avec la portion transparente n'était pas tranchée. Les grélons pres- que ronds étaient tous entièrement transparents, ainsi que la plus grande partie des lenticulaires. Cepen- dant quelques uns de ces derniers étaient un peu opaques et blancs. Les grêlons étaient fortement gelés et ne fon- daient qu'avec lenteur. Les neigeux ne perdaient qu’à la longue leur couleur blanche. Les grêlons transparents étaient très durs et ne pouvaient être brisés dans les mains ; ceux à noyau opaque se brisaient avec les doigts, mais difficilement ; les neigeux s’écrasaient aisément. Les grêlons tombés les premiers au milieu de la forte pluie étaient aussi durs que les autres et ne paraissaient pas avoir éprouvé de commencement de fusion. Le 4 mai 1851, cirrus et deux étages de cumulus. Grêlons entièrement neigeux, de forme pyroïde. Quel- ques uns étaient parfaitement ronds, très blancs, et de 3 millimètres de diamètre. Le 29 août 1851, nuit, fortes ondées, fort vent du Nord-Ouest, ainsi que toute la journée, avec violentes raffales; vent de Nord-Ouest pour tous les nuages, leur mouvement était rapide. Les nuages étaient des cirro- stratus ; au-dessous, des cumulus orageux entassés les 15 226 INFLUENCE DE LA MER uns sur les autres, enfin au-dessous des stratus. À midi et demi, il ya eu quatre coups de tonnerre précédés de vifs éclairs de 2° espèce, et composés de roulements accompagnés d’'éclats. Après le premier coup de ton- nerre, grêle mêlée de pluie; après le deuxième coup, forte pluie; la grêle a repris après le troisième coup et a été de nouveau suivie de pluie. Les grélons étaient, les uns neigeux entièrement, les autres recouverts d'une couche de glace transparente. Le diamètre des plus petits était de 2 millimètres ; celui des plus gros de 5 millimètres. Leur forme était pyroïde; quelques uns, en petit nombre, étaient ellip- tiques, aplatis. Un de ces derniers avait pour dimensions de ses axes 7 millimètres, # millimètres, 2 millimètres; quelques autres grêlons ressemblaient à deux cônes opposés. Dans l'après-midi, il est tombé quatre ondées de pluie; toute la soirée, même aspect orageux des nuages que pendant la journée. Je n'ai entendu de bruit avant la chute des grêlons que le 5 janvier 1850. On entendait avant cette chute un bruit à peu près semblable à celui qu’ils font quand ils tombent sur un toit vitré, mais je ne puis affirmer que ce bruit ne fût pas celui de leur chute dans le lointain. Il ya eu deux fois des champs grêlés aux environs de Cherbourg pendant les quatre années 1848, 1849, 1850 et 1851. La première fois a eu lieu le 6 juin 1849, pendant un orage. Une chute très abondante de grêlons énormes a eu lieu dans la pointe de la Hague, sur une bande de terrain s'étendant de Jobourg à Beaumont. Cette chute a commencé à 11 h. du soir et n’a fini à Beaumont qu'à 1 h. du matin. Sur la bande grélée, les récoltes ont été détruites. La seconde chute a eu lieu de Valognes à Barfleur, Le 11 août 1849. J'ai adressé dans SUR LES CLIMATS. 297 le temps à l'Académie des Sciences une description de cet orage (Comptes-rendus, 1849, 2° semestre). Je termine le chapitre de la grêle par une remarque sur la théorie de ce phénomène. La plupart des physiciens ont admis que les grêlons s'enveloppent d’une couche transparente de glace en congelant à leur surface les globules aqueux qu'ils ren- contrent dans leur chute. Mais on ne peut supposer que cette congelation soit la conséquence du froid primitif des grêlons, lorsqu'on réfléchit à l'énorme quantité de chaleur latente que l’eau abandonne en se solidifiant. Il faudrait, en effet, que la température primitive d’un gré- lon fût à plusieurs centaines de degrés au-dessous de zéro pour qu'il pût congeler, ainsi que cela se voit quelquefois, un volume d’eau 8 à 10 fois plus grand que le sien. On est donc ainsi conduit à admettre à la surface des grêlons une cause permanente de refroi- dissement. Il est difficile de trouver à la surface des grêlons une cause de froid suffisamment puissante, autre qu’une active évaporation. Il suffirait, en effet, qu’un septième environ de l’eau qui se dépose sur le grêlon pendant sa chute s’évaporât, pour que la vapeur enlevât toute la chaleur latente abandonnée par le reste de cette eau en se solidifiant. Mais, en supposant une évaporation active, la difficulté n’est qu'éloignée, car il faut trouver une cause à cette évaporation. Cette cause est peut-être dans l'électricité. En effet, les nuages ne peuvent pas être assimilés à des conducteurs aussi parfaits que ceux des machines électriques ; c’est ce que démontre, au reste, la succession rapide à quelques secondes d'intervalle, d’éclairs brillants dans un même nuage pendant quel- quefois plusieurs heures, ainsi que j'ai eu l’occasion de 298 INFLUENCE DE LA MER di di le remarquer le 5 juillet dernier (1). Si on conçoit, en effet, que chaque globule aqueux conserve une petite charge électrique, et si on remarque que la surface d'une goutte d’eau est considérablement plus petite que la somme des surfaces des globules ou vésicules aqueux qui se réunissent pour la former, on voit que la tension électrique à la surface humide d’un grélon en voie de formation peut devenir considérable, bien que jes’ globules que ce grêlon rencontrent sur sa route n'aient qu'une charge électrique très faible. Dans un grêlon s’accroissant ainsi, il doit donc exister un écou- lement permanent d'électricité qui se fait surtout du côté du vide que le grêlon laisse derrière lui, tant à cause de la moindre pression de l'air de ce côté qu'à cause de l’action de l'électricité contraire des nuages supérieurs. Cette électricité, en s’écoulant, entraine de la vapeur dans le vide formé par elle en s’échappant de la sur- face du grêlon. Quant aux couches alternatives de neige et de glace dans les grêlons, il faut peut-être les attribuer aux varia- tions de vitesse des grêlons pendant leur chute. En effet, si cette vitesse est très rapide, ils rencontreront en peu de temps beaucoup de particules aqueuses et leur sur- face pourra se recouvrir d’une couche d’eau qui en se congelant formera de la glace transparente. Si, par suite de diverses circonstances, la chute des grêlons vient à se ralentir, ils rencontreront moins de particu- les dans le même temps, et ces particules se gèleront avant de se répandre sur la surface, et par suite forme- (1) Le 5 juillet 1852, dans un fort orage qui eut lieu à Cher- bourg. Mon mémoire étant daté de septembre 1852, c'est ce qui explique l'expression le 5 juillet dernier, dont je me sers ici. SUR LES CLIMATS. 229 ront une couche de neige. Dans la description de la chute de grêle du 11 août 1849, description que j'ai adressée à l'Académie des Sciences dans sa séance du 17 septembre 1849, j'ai indiqué plusieurs causes qui pourraient accélérer ou ralentir la chute des grêlons, et qui m'ont été suggérées par diverses observations faites pendant cet orage (voir Comptes-rendus, 1849, 2° semestre). IX. — BROUILLARDS. Le nombre total de jours de brouillard pendant les # années 1848, 1849, 1850 et 1851, a été ainsi réparti : Décembre . 4 Mars. 11 Juin... 4 Septembre 2 Janvier....1 Avril. 1 Juillet. 2 Octobre... 0 Février... 1 Mai... 7 Août..1 Novembre 4 Hiver ...6 Print. 19 Été. 7 Automne . 6 En tout 38 jours de brouillard pendant quatre ans, ce qui fait de 9 à 10 jours par an. Sur ces 38 jours de brouillards six ontété indiqués commetrès humides, trois seulement comme denses et cinq comme très peu épais. Tous les autres permettaient de distinguer les objets à une distance de 200 à 400 mètres. Les plus denses per- mettaient encore de voir un objet à 60 ou80 mètres. Il n’y a eu de brume sèche qu’une seule fois, le 26 mai 1848. L'air était très sec et cependantil y avait un brouil- lard très épais (C’est un des trois jours où le brouillard a été marqué dense). Ce brouillard avait une odeur particulière. Le vent soufflait du N.-E. et était faible. J'ai remarqué 5 fois, le 10 et le 19 mars 1850, le 11 mai, le 3 septembre et le 28 novembre 1851, que la brume en s’élevant sous l’action des rayons solaires, produisait des cirro-cumulus. D’autres fois, je l’ai vue produire des stratus. 230 INFLUENCE DE LA MER Presque toujours à Cherbourg, quand le ciel est clair, il y a une brume d'horizon, surtout depuis le Nord-Est jusqu’au Nord-Ouest. Elle s'élève àune hauteur angulaire de 1 à 4 degrés sur l'horizon de la mer. Je n’ai vu que très rarement un ciel clairjusqu’à l'horizon. Quelquefois, mais très rarement, la brume d’horizon s’élève très haut, jusqu’à 30 ou 40 degrés. Deux fois alors, le 31 mai 1850 et le 18 janvier 1851, j'ai vu des nuages se projeter sur elle. La première fois, c'étaient des cirro-cumulus et la brume était dans le- Sud-Est. La seconde fois, c’étaient des cumulo-stratus. Le 18 janvier 1851, la brume d’hori- zon s'élevait jusqu’à 15° seulement. Le soleil en passant derrière elle est devenu rouge, sans rayons, et pouvait être regardé impunément à l’œil nu. Le plus souvent, la limite supérieure de la brume d'horizon n’est pas nettement définie ; d’autres fois, elle présente une grande netteté. Un de ces jours derniers, le 8 juillet 1852, elle était dans ce cas. Je ne l'avais même jamais vue ussi nettement terminée. Elle s'élevait jusqu’à trois degrés de hauteur et formait une bande bleu foncé présentant une limite bien tranchée. Au-dessus, on voyait une bande rouge large de 2 degrés qui se fondait avec le ciel jaune au“dessus. Du côté opposé au soleil, la ban- de bleu-noir ne présentait pas de limite tranchée. Quand le soleil est entré dans la bande rouge, l'éclat de ses rayons a diminué, de sorte qu’on pouvait le regarder sans verre coloré. Quand il est entré dans la bande bleue, il était très nettement coupé par cette bande qui se déta- chait en noir sur lui. À 3 minutes environ au-dessous de la limite supérieure de cette bande, le soleil paraissait de nouveau, mais tout-à-fait rouge. La limite de la bande bleue formait donc une sorte de cordon noir présentant 2 ou 3 dents très fines, au-dessous et au-dessus duquel SUR LES CLIMATS. 231 on voyait le soleil. Le soir à 10 h., le ciel était d’une transparence remarquable. Les étoiles scintillaient beau- coup. La voie lactée était très brillante, l'horizon s'était dégagé, et j'ai même cru remarquer la lumière zodia- cale. Dans l’un des jours marqués comme brumeux, le 30 novembre 1851, la brume n’est jamais descendue jusque sur le sol de la plaine et sur la mer. Mais on la voyait commencer à 60 ou 80 mètres de hauteur, et cela pen- dant toute la journée; elle cachait les terrains élevés, mais on a vu constamment la Digue et même l'horizon de la mer. Seulement le ciel était très brumeux. C’était donc ‘ un nuage plutôt qu’une brume, un stratus qui n’était qu'à 60 ou 80 mètres de hauteur et qui est resté à cette éléva- tion pendant toute la journée. X. — ARC-EN-CIEL SUR CIEL BLEU, Le2 janvier 1851, il régna dans la nuit un grand vent qui a duré jusqu’à 8 heures du matin ; à midi et demi, le ciels’est en grande partie découvert; dans le Nord-Ouest, tous les nuages avaient disparu et le ciel était bleu ; une portion d’arc-en-ciel très étendue se détachait sur le ciel bleu, et on ne voyait pas de nuages au-dessus. Cet are- en-ciel a duré environ une demi-heyre. Au-dessous de lui, on voyait se former spontanément de grands stra- tus qui, à 1 heure, ont recouvert cette partie du ciel. Le bleu du ciel, sur lequel se détachait l'arc, était, en l'examinant attentivement, très légèrement grisâtre. Il n'a pas plu. XI. — CouRoNNES. J'ai vu simultanément des couronnes et des halos le 22 mars et le 22 septembre 1850. 232 INFLUENCE DE LA MER Le 22 mars, dans l'après-midi, il y avait des cirro- stratus qui augmentaient d’étendue, de manière à former un rideau de plus en plus uniforme. Au-dessous d'eux, il a paru des cirro-cumulus qui se sont étendus de la même manière. Le soir, au clair de lune, il y avait à la fois un halo de 22 degrés et une couronne. Le halo était peu visible, étant masqué parles nuages inférieurs assez peu transparents. La couronne était double. La première était rougeâtre , la seconde bleue, très légèrement rougeâtre à sa limite extrême. Elle était d’ailleurs peu brillante. Le 22 septembre, il y avait un étage de cirro-status et un étage de cumulo-stratus. Le soir, ils s'étendent cha- cun en stratus. Il y avait autour de la lune un halo ordi- naire peu visible et une couronne irrégulière. J'ai remarqué l'absence de couronne dans des cumu- lus à neige le 25 mars 1850. On voyait souvent très dis- tinctement la lune à travers les nuages surtout près de leurs bords. Il n’y avait aucune trace de couronne. J'ai également remarqué l'absence de couronne dans des stratus animés d’une grande vitesse angulaire et très bas, les 7 et 8 décembre 1851. Le soir, les stratus for- maient des lambeaux de nuages, des masses de vapeur grisätre anrmées d’un mouvement très rapide. Quand ces masses passaient dévant la lune, elles ne donnaient lieu ni à la production de couronnes, ni à celle d’auréoles. L’astre était très visible, très net. J'ai remarqué une fois des nuages semblables passant devant le soleil que l’on pouvait alors regarder à l'œil nusans verre coloré. L’astre était très net, sans aucune trace de couronne, comme quand il passe derrière la brume d’horizon, seulement il était blanc, tandis que derrière la brume d'horizon, il devient généralement rouge. SUR LES CLIMATS. 233 Les plus belles couronnes que j'aie vues ont eu lieu dans des cirro-cumulus larges et étendus, très blancs et très légers. Une observation curieuse de couronne le 28 décem- bre 1849, semble indiquer une température croissante avec la hauteur. À 9 h. du matin, le thermomètre mar- quait +2°,0. Le vent s’éleva tout-à-coup du Nord-Ouest, le thermomètre s’abaissa rapidement et à 9 h. 45 m. il était à — 1°,0. Le sol fut gelé immédiatement et devint très dur dans l'espace d’un quart d'heure. Le soir, le thermomètre étant toujours au-dessous de zéro, des cu- mulus passant devant la lune produisaient de très belles couronnes. En se rappelant que les nuages à neige ne paraissent pas fournir de couronnes, il semble que la tem- pérature de ces nuages devait être au-dessus de zéro. Leur hauteur était de 3100 mètres, ainsi que je l’ai rap- porté à l’article de la hauteur des nuages. XII. — HaLos. J'ai vu très fréquemment des halos de 22°, mais je n’ai vu qu'une seule fois un halo de 46°. Le 23 juillet 1850, il y avait de nombreux cirro-stratus sans forme précise. Il a paru le soir pendant un instant un halo ordinaire coloré peu vivement autour de la lune. On distinguait quelques traces de halo extraordinaire et de parasélène. Il y avait une auréole double autour de la lune. Je n’ai pu prendre de mesures angulaires, n'étant pas muni de mes instru- ments dans le moment et étant loin de chez moi. Plus tard, des stratus ont couvert le ciel. Ils étaient inférieurs aux cirro-stratus dont j'ai parlé. Les halos que j'ai vus le soir autour de la lune m'ont toujours paru blancs, excepté le jour dont je viens de parler, le 21 juin 1850 et le 10 mai 1851, où on voyait bien le rouge interne. 234 INFLUENCE DE LA MER Deux fois, j'ai vu une colonne blanche verticale au- dessus du soleil : 1° le 16 juillet 1850, une heure avantle coucher du soleil; cette colonne de la largeur de l’astre avait alors 20° de longueur; les nuages étaient des cir- ro-stratus très étendus ; 2° le 12 décembre 1851; à 3 h., il y avait une colonne verticale, mais on ne la voyait que difficilement, à cause de stratus, transparents à la vérité, mais qui la cachaient presque continuellement. J'ai mesuré deux fois le diamètre des halos; le 10 mai 1851, à 9 h. 33 m. du soir, j'ai trouvé pour le rayon d’un halo lunaire 21° 28", pour le rouge intérieur qui était un peu visible. Le 24 avril 1851, à 4. h. 7 m. du soir, j'ai trouvé 21° 39° pour rayon du cercle rouge d’un halo solaire coloré. La coloration n'était toutefois pas assez vive pour que je pusse prendre des mesures sur les autres couleurs. Depuis ma communication à l'Académie des sciences faite en 1851 sur les auréoles qui entourent le soleil et la lune lorsqu'ils sont recouverts par des cirro-stratus, je n’ai pas observé de faits nouveaux et assez saillants pour les joindre aux premiers. Aussi je ne parlerai pas ici de ce météore. XIII. — AURORES BORÉALES. Pendant les quatre années 1848, 1849, 1850 et 1851, il n’y a eu à Cherbourg qu'une seule aurore boréale ; c’est le 6 avril 1850. Le matin de ce jour, il tomba une ondée. Le soir à 8 h., la planète Jupiter était entourée d’une couronne. A 8 h:. 30 m. le ciel était très pur et les étoiles très brillantes. J’ai remarqué vers 9 h. que le ciel avait une clarté blanche extraordinaire dans le Nord- Ouest. Vers 10 h. du soir, il y avait une lueur arquée analogue à celle du crépuseule. Vers 11 h: du soir, il s’est “ SUR LES CLIMATS. 235 produit une brillante aurore boréale qui a duré jusqu'à minuit. C'était un arc surbaissé dont le sommet était dans le Nord-Nord-Ouest, et s’est élevé progressivement jusqu’à 45° au-dessus de l'horizon. Le 19 février de cette année (1852) j'ai vu une aurore boréale dans le Nord-Ouest. Le vent était fort et le ciel couvert de cumulo-stratus qui marchaient rapidement. Dans leurs intervalles on voyait l'aurore. C'était une lueur vague blanchâtre présentant l'aspect d’un segment lumi- neux, etde temps en tempsrougeâtre avec une vive scin- tillation. Dans ce cas, la scintillation dans la partie moyenne se produisait sous forme d’une colonne vague qui se prolongeait verticalement et diminuait rapide- ment de longueur et d'intensité. L’aurore s’étendait jus- qu'à 40 à 45° de hauteur. Sur l'horizon, elle occupait un espace de 90 à 100 degrés. Le centre du segment lumi- neux était dans le Nord, environ 20 degrés Ouest (1) XIV. — GLOBES ENFLAMMÉS ET BOLIDES. J'ai transmis à l’Académie des Sciences la description d'un globe enflammé observé à Cherbourg le 18 novem- bre 1851, et de 4 à 5 minutes de diamètre (2). Un autre (1) Dans le mois d'octobre 1853, j'ai vu à Cherbourg une aurore boréale beaucoup plus brillante que les précédentes, dont j'ai mesuré la hauteur par deux méthodes nouvelles. La description en est dans les} comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 2° semestre 1853. (2) Le bolide du 18 novembre 1851 m’a conduit à des consé- quences très curieuses, en utilisant les observations correspon- dantes auxquelles il a donné lieu. J’ai publié un mémoire sur ce bolide dans le 4er volume des Mémoires de la Société Impériale des Sciences Naturelles de Cherbourg. 236 INFLUENCE DE LA MER globe a été observé par moi le 12 décembre 1851, à 6 h. L7 m. du soir. Il éclairait fortement le sol. C’est ce qui m'a fait lever les yeux et m'a permis de l’apercevoir, de même que celui du 18 novembre. Il était bleuâtre avec une traînée peu sensible. Son diamètre était de 4 à 5 minutes environ, comme celui du bolide du 18 novembre. Il mar- chait du Nord au Sud, et je ne l’ai vu qu'une seconde. En tenant compte du temps pendant lequel j'ai aperçu son éclat sur le sol, ila dû durer environ 3 à 4 secon- des, et par conséquent beaucoup moins longtemps que celui du 18 novembre qui avait duré 7 sec. 1/2. Coordonnées du point d'apparition pour mor. Déclinaison boréale 7° 30’ Ascension droite 10° Coordonnées du point de disparition. Déclinaison australe 0° 45" Ascension droite 356° 10 (1) La veille de ce jour, le 11 décembre, j'ai vu un petit bolide qui marchait dans une direction presque paral- lèle. Coordonnées du point d'apparition. Déclinaison australe 17° 15 Ascension droite 15° 25’ Coordonnées du point de disparition. Déclinaison australe 23° 20’ Ascension droite 354° 50° (1) Le bolide du 12 décembre a été vu à Paris par M. Coulvier- Gravier. En combinant les observations de Cherbourg et de Paris, j'ai pu calculer sa trajectoire. (Mémoires de la Soc, Imp. des Sciences natur. de Cherbourg, t. IV, et journal La Science 1857). SUR LES CLIMAIS. 237 Ce bolide a paru à 6 h. 9 m. du soir. Son éclat était plus vif que celui de Saturne, sa couleur rougeâtre, la traînée peu sensible. Il a duré 5 secondes. Son mouvement angulaire s’est considérablement ralenti à la fin de sa course. J'ai vu en outre deux bolides assez brillants, le 30 janvier 1850 et le 21 août 1851. J'en ai transmis dans le temps la description à l’Académie des Sciences. J'ai observé un grand nombre d'étoiles filantes, mais moins brillantes. Je n'en donnnerai pas ici la descrip- tion. XV. — PHÉNOMÈNES DIVERS DE TEMPÉRATURE. La température de Cherbourg est plus élevée que celle de l’intérieur en hiver, mais cette différence diminue très vite en s’éloignant de la côte, plus vite même qu’on ne le croit généralement. Ainsi, on voit très souvent de la gelée dans les campagnes voisines quoique, à Cher- bourg, le thermomètre soit à 1 ou 2 degrés au-dessus de zéro. L'observation la pius remarquable est celle du 2 janvier 1850. Le thermomètre minimum a marqué à Cherbourg + 5° 0, et il a gelé dans les campagnes à 4 lieues de Cherbourg, dans l’intérieur. Il n’est pas rare de voir de la neige dans les campagnes voisines de Cherbourg, et en même temps de la pluie dans cette ville. Le 26 janvier 1850, la pluie était beaucoup plus chaude que l'air. On éprouvait une sensation de chaleur en plongeant les mains dans l’eau recueillie dans le pluvio- mètre. Il y avait deux étages de nuages ; le supérieur formé de cirro-cumulus et venant de Sud-Ouest; l’infé- rieur, de cumulo-stratus etvenant de l'Ouest-Nord-Ouest. La rencontre par surperposition des nuages de ces deux 238 INFLUENCE DE LA MER SUR LES CLIMATS. étages donnait lieu à une rapide condensation de vapeurs. Le 21 juin 1851, j'ai remarqué une variation très brus- que de température : le matin le ciel était très pur ; de temps en temps, brume d'horizon. A trois heures dusoir, le vent qui soufllait du Sud-Est à sauté tout-à-coup au Sud-Ouest, et en dix minutes, le thermomètre est des- cendu de 29° 7 à 21° 1. En même temps, des cumulus paraissaient instantanément dans l'Est et dans le Nord- Est, vers 30 degrés de hauteur. Ils étaient chassés par le vent de Sud-Est; au-dessus, paraissaient des cumulo- stratus chassés par le vent de Sud-Ouest. Lorsque les nuages, petits d’ailleurs, de ces deux étages se rappro- chaient, il en résultait des nuages étendus qui, emportés par le vent du Sud-Est, se résolvaient de nouveau en vapeur dans le Nord-Ouest. Vers quatre heures, tous ces nuages avaient disparu. Vers cinq heures, il a paru des cirrus qui, à sept heures, étaient répandus sur tout le ciel. À huit heures, il y avait seulement des cirro- cumulus et des cumulo-stratus qui ont peu à peu couvert tout le ciel. La formation des nuages par les courants ascendants était très remarquable le 18 juillet 1851. Le vent souf- flait du Nord-Ouest. Le ciel est resté très serein toute la journée excepté dans le Sud-Est où, presque tou- jours, il y a eu des cumulus jusqu'à 30 degrés de hau- teur. Ils étaient chassés par le vent de Nord-Ouest et se reformaient sans cesse. SUPPLÉMENT AU ZLEPHVYRITIS TANTENSIS DE M. GUILLEMIN, Par M. ÉpEL. JARDIN. On trouve dans les Annales des Sciences Naturelles (tom. VI et VII, années 1836 et 1837), une liste des plan- tes phanérogames et cryptogames qui croissent à Taïti, l’une des îles de la Société, dans l’'Océan-Pacifique. Cette liste fut publiée sous le titre de Zephyritis Taitensis, par M.J. B. A. Guillemin, aide de botanique au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, au moyen des indications des voyageurs botanistes qui avaient visité cette contrée, depuis Cook, Georges Forster et Reynold. MM. Lay et Collie, officiers faisant partie de l'expédition du capi- taine Beechey, rapportèrent ensuite en Angleterre des plantes de Taïti, dont MM. W. Hooker et Arnott publiè- rent le catalogue (1). MM. Bertero et Mærenhout ajoute- rent encore quelques espèces à la liste déjà connue ; vin- rent ensuite les travaux de MM. Gaudichaud, Brongniart, Richard et Lesson, sur les divers voyages scientifiques (1) The Botany of Captain Beechey voyage, by W. J. Hooker and Walker-Arnott, London, in-4°, 1831. 240 SUPPLÉMENT AU entrepris par le gouvernement français. Quoique ces divers documents aient été consultés, néanmoins la liste de M. Guillemin est loin d’être complète : la collection de plantes signalées dans ce recueil ne s’élève qu'à 360 espèces dont 23 seulement pour les cryptogames cellu- laires et 59 pour les fougères. On aurait une triste idée de la végétation de Taïli, si on la supposait bornée aux espèces qu'indique le Zephyritis (1). Nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile de donner un supplément à cette liste, en indiquant les espèces qui ont été signalées depuis la publication de ce catalogue, ou que nous avons recueillies nous-même, et nous faisons observer que, malgré cette addition importante de 123 espèces, il reste encore beaucoup à faire pour la botani- que de ces îles, sur la végétation desquelles MM. Pan- chet, Vieillard et Deplanche, qui les explorent en ce moment, donneront sans nul doute de nombreux et nou- veaux renseignements. Algues. Draparnaldia...... Conferva..... (C. rivulari aflinis, sec. J. Ag.) — ... (C. crispateæ affinis, sec. J. Ag.) Lychæte torluosa, J. Ag. Cladophora patentiramea, Kütz. — socialis, Kütz. Chroolepus aureus, Ag.? Ulva rigida, Ag. — Lactuca, Linn. Enteromorpha clathrata, Grev.? Caulerpa Freycinetii, Ag. (1) Sur la flore générale des îles de la mer du Sud, on peut consulter le « Bemerkungen über die Flora der Süd-see Inseln, von Steph. Endlicher, Vienne, 1836. » ZEPHYRITIS TAITENSIS. Halymeda opuntia, Lamour. — platydisca, Dene. Encælium clathratum, Ag. Zonaria pavonia, Ag. Chnoospora pacifica, J. Ag. Sargassum cymosum, Ag. — lendigerum, Ag. Turbinaria denudata, Bory. — vulgaris, Ag. — decurrens, Bory. Spyridia clavulata, J. Ag. Ceramium confervoides, Bory. Gigartina hypnifolia, Bory. Hypnæa pannosa, j. Ag. Grateloupia filicina, Lamour. — spiniformis, Lamour. Abnfeltia plicata, J. Ag. Laurencia obtusa, Lamour. Corallina......... Galaxaura rugosa, Lamour. Actinotrichia rigida, Dene. Ampbhiroa jungermannioides, Rupr. — prolifera, Dene. Lichens. Usnea florida, Hoffm. — plicata, Hoffm. Ramalina farinosa, Ach. — uspeoides, Mont. Sticta patula, Del. — aspera, Laur. Coccocarpia ciliolata, Mont. Lecanora phæophthalma, Nyl. Pertusaria trypetheliiformis, Nyl. Thelotrema microsporum, Mont. Lecidea grandis, Nyl. — argentea, Mont. — phyllocharis, Mont. — tristis, Mont. 241 2492 SUPPLÉMENT AU Graphis mendax, Nyl. — analoga, Nyl. — obtusior, Nvyl. Arthonia fusconigra, Nvyl. Champignons. Exidia auricula judæ, Fr. Hépatiques. Ptychanthus pycnoclados, Tayl. Plagiochasma validans, Bisch. Madotheca crispata, Nees. Marchantia amboinensis, Mont.? Frullania aclotes, Mont.? Radula pallens, Nees. Thysananthus anguiformis, Tayl. Miousses. Hypnum circinnulatum, Schimp. (spec. nov.) — daltonioides, Schimp. — fuscescens, Willd. — Chamissonis, Hornsch. Pterigonium gracile, Brid. Jsothecium cladorhizans, Schimp. Pterobryum dextrum, Schimp. Neckera undulata , Hedw. — pennata, Hedw. Cryphæa helictophylla, Mont. — nigrescens, Mont. Cyrtopus Taitensis, Schimp. Philonotula ...... Brachymenium bryoides, Hornsch. Leucobryum.... Sirrhopodon Jardini, Schimp. (sp. nov.) Trematodon Jardini, Schimp. (sp. nov.) Macromitrium incurvifolium, Schw. Spyridens Balfourianus, Grev. ZEPHYRITIS TAITENSIS. Fougères. Hymenolepis ophioglossoides, Kaulf. Acrostichum spicatum, Linn. —_ speciosum, Willd. — inæquale, Willd. Polygonium tetragonum, Sw. Niphobolus tricolor, Kaulf. Lomaria spicata, Willd. Kitobrachia” ......… Adianthum affine, Willd. Nephrodium Gaymardianum, Gaud. — molle, Kunth.? Davalliaelegans, Willd.? Phægopteris ampla, Sw.? Phanérogames. Eragrostis elytroblephara, Steud. Dactylotemium aristatum, Link. — ægyptiacum, Willd. Cenchrus Taitensis, Steud. Digitaria horizontalis, Mey. Panicum Taitense, Stend. — mauritianicum, Nees. Killingia monocephala v. subtricephala, Steud. Cyperus ischnostachyus, Steud. Victoriperrea impavida, Hombr. Phyllanthus niruri, L. Inocarpus edulis, L. Myoporum euphrasioides, Hook. et Arn. Polygonium imberbe, Sol. Salvia occidentalis, Sw. Calonyctium speciosum, Chois. Datura suaveolens, L. Rivæa tiliæfolia, Chois. Quamoclit phænicea, Chois.? Bidens pilosa 8 leucantha, Willd. Erigeron ambiguum, Schtz. bip. 243 244 SUPPLÉMENT AU ZEPHYRITIS TAITENSIS. Jussiæa repens, L. (var. calycibus glabris). — costata, Pres]. Psidium pomiferum, L. Cæsalpina jappan, L. Æschynomene grandiflora, L. Acacia leucocephala, Desf. Mimosa pudica, L. Phasecolus semierectus, L. Clitoria ternatea, L. Crotalaria verrucosa, L.? PLANTES VASCULAIRES DES ENVIRONS DE CHERBOURG, Par M. AuG. LE JOLIS. Depuis vingt-cinq ans que j'herborise aux environs de Cherbourg, j'ai désiré bien des fois soumettre aux bota- nistes l’énumération des plantes que j'ai observées dans cette localité; l'espoir de parvenir à rendre cette énumé- ration, sinon plus complète, du moins plus correcte sous le rapport de la détermination des espèces, m'en a fait, d'année en année, retarder l'impression. Aujour- d’hui, le motif de mes longues hésitations subsiste tou- jours le même, et l’on s’en apercevra aisément en par- courant la liste suivante, dans laquelle plusieurs genres sont imparfaitement étudiés et beaucoup d'éspèces demeurent litigieuses ; mais, plus les années s’écoulent, moins il me reste de loisirs à consacrer aux herborisa- tions, et un nouveau délai ne ferait qu’accroître les desi- derata de mes études au lieu de les diminuer. Je me décide donc à présenter mon travail tel quel, me réser- vant de le compléter et de lémender plus tard, si la chose m'est possible ; je crois utile de le publier, parce- que la végétation des environs de Cherbourg, quelque restreinte que soit cette localité, me paraît offrir un caractère intéressant au point de vue de la géographie botanique. 246 PLANTES VASCULAIRES Cherbourg, situé par 49° 38" lat. N., et 3° 57! longit. O., à l'extrémité de la presqu'île du Cotentin quis’avance au milieu de la Manche, est soumis d’une facon toute particulière à l'influence qu'exerce l'Océan sur les cli- mats, et par suite, sur la végétation. La température moyenne des saisons, déduite de dix années d’obser- vations faites à Cherbourg et comparées à celles qui ont été faites à Paris pendant les mêmes années, est, suivant M. Liais, ({) à Cherbourg à Paris Hiver. + 6006 —+ 3030 Printemps... + 10,39 + 10,20 Bree. 16107 + 18,35 Automne.... + 12,02 + 10,95 Moyennes... + 11,29 + 10,70 L'automne et l'hiver sont donc moins froids à Cher- bourg qu'à Paris, mais l'été y est moins chaud. Il faut ajouter que, à Cherbourg, le thermomètre descend rare- ment au-dessous de zéro et ne s’y maintient jamais pen- dant plusieurs jours de suite. Il résulte de la température de notre climat, que la floraison de beaucoup de plantes se prol@nge jusqu'à l'hiver et même pendant l'hiver, que la défeuillaison des arbres et des arbustes a lieu tardive- ment et souvent d’une manière incomplète, qu'un cer- tain nombre de plantes vivaces conservent leurs feuilles radicales, que d’autres plantes sont longuement peren- nantes. (1) Ces chiffres sont empruntés à un remarquable travail de M. Emm. Liais, intitulé : Influence de la mer sur les climats, ou Résultats des observations météorologiques faites à Cher- bourg, (Mém. de la Soc. Imp. des Sciences nat. de Cherbourg, T. VII). Consulter également un article du même auteur, intitulé : Considérations sur le climat de Cherbourg. (Bulletin de la Soc. d’Horticulture de Cherbourg, 1848). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 247 La douceur de nos hivers se trouve du reste démon- trée jusqu'à l'évidence par la possibilité de cultiver, en pleine terre et à l’air libre, de nombreux végétaux qui, dans des contrées plus méridionales mais éloignées des bords de l'Océan, exigent l'abri des serres ; telles sont diverses plantes originaires du Cap de Bonne-Espérance, de la Chine et du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle-Hollande, de l'Amérique australe, etc. (1). Sans entrer dans le détail de ces plantes d’introduction assez récente, il suffira de citer les figuiers, les lauriers, les myrtes, qui, naturalisés sur notre littoral depuis une époque très reculée, y acquièrent des dimensions vrai- ment remarquables : iln'est pas rare eneflet d'y voir des lauriers et des figuiers de 8 à 10 mètres, des myr- tes de 2 à 3 mètres de hauteur. Les conditions climatériques accusées par les faits pré- cédents ont dû nécessairement exercer leur influence sur la végétation autochtone; aussi ne faut-il pas s’éton- ner si l’on rencontre dans notre contrée un assez grand nombre de plantes appartenant à la flore méridionale ou méditerranéenne, et qui, remontant le long des côtes occidentales de la France, ne dépassent guère Cher- bourg dans la direction du Nord-Est, bien que plusieurs d’entre elles atteignent une limite plus septentrionale sur le littoral Sud-Ouest de l'Angleterre et de l'Irlande, littoral soumis aux mêmes influences atmosphériques. {1) Consulter deux mémoires très intéressants publiés par M. J. Duprey, président de la Société d'Horticulture de Cherbourg, le premier intitulé : De la possibilité de cultiver à l'air livre sous le climat de Cherbourg, un certain nombre de végétaux exotiques (Bulletin de la Soc. d'Hort. de Cherbourg, 1846); le second : Des végétaux exotiques cultivés à l'air libre sous le climat de Cherbourg (Bulletin n° 2, 1848). 248 PLANTES VASCULAIRES Je signalerai plus particulièrement comme étant dans ce cas, les Lagurusovatus, Romulea Columneæ, Matthiola sinuata, Trifolium angustifolium, Tr. Boccont, Tr. suf- focatum, Trigonella ornithopodioides, Scirpus Savti, Erodium maritimum, Phalaris minor, Cynosurus echi- natus, Daucus qummifer, Lavatera arborea, Silene cretica, Lotus hispidus, L. angustissimus, Diotis can- didissima. On peut encore ranger dans la même catégorie de plantes méridionales, bien qu'elles soient répandues ailleurs en Normandie et dans le Sud de l'Angleterre, et que par exception quelques unes d’entre elles s’avan- cent dans le Nord-Est jusque sur le littoral des Pays-Bas, les plantes suivantes qui, pour la plupart, sont abon- dantes à Cherbourg: Umbilicus pendulinus, Cyperus longus, Briza minor, Polypogon monspeliense, Poa loliacea, Inula crithmoides, Crithmum maritimum, Helminthia echioides, Trifolium glomeratum, Tr. sub- terraneum, Tr. micranthum, Linum angustifolium, An- drosæmum officinale, Fœniculum officinale, Ranunculus parviflorus, OEnanthe crocata, Bartsia viscosa, Salvia verbenaca, Tillæa muscosa, ete. Toutes ces plantes croissant plus spécialement dans l'Ouest de la France, pourraient au premier abord être attribuées à la flore occidentale, sien même temps elles n’habitaient la région méditerranéenne qui est le véritable centre de leur aire. La flore occidentale ou atlantique a aussi de nombreux représentants à Cherbourg, et en effet, le département de la Manche, au point de vue de sa végétation"et de sa constitution physique, appartient naturellement à la Bretagne plutôt qu’à la Normandie. Je citerai seulement, comme exemples de notre végétation occidentale, les Erythræa diffusa, Lepidium Smithii, Ulex Gallii, DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 2:9 U. nanus, Batrachium Lenormandi, Sedum anglicum, Erica ciliaris, Statice occidentalis, Scrophularia scoro- donia, Linaria arenaria, Sibthorpia europæa, Pingui- cula lusitanica, Euphorbia portlandica, Festuca sabu- licola, Asplenium lanceolatum, A. marinum, Koeleria albescens, Rumex rupestris, Galium neglectum, Lobe- lia urens, Hymenophyllum Tunbridgense. Quant aux plantes septentrionales qui se trouvent à Cherbourg, elles sont en très petit nombre, et toutes sont des espèces maritimes qui descendent encore plus au Sud sur les côtes de la Bretagne et quelques unes même jusque dans le golfe de Gascogne ; je ne vois guère à citer dans cette catégorie que les Cochlearia anglica, C. danica, Raphanus maritimus, Crambe ma- ritima, Atriplex crassifolia, Salicornia radicans, Arte- misia maritima. Il est sans aucun doute inutile d'ajouter que, du reste et dans son ensemble, la végétation de la presqu'île de la Manche appartient à la flore vulgaire de l'Europe tempérée. Le sol des environs de Cherbourg est très accidenté, mais les collines n’atteignent qu'une faible élévation; et, par suite de sa constitution physique aussi bien que par le fait de l'homme, le nombre des espèces qui y croissent à l’état sauvage est relativement restreint. En premier lieu, le pays est presque entièrement envahi par les cul- tures, de telle sorte que les plantes autochtonessont épar- ses dans les haies et au bord des chemins, et que les seules stations où il leur soit permis de croître en liberté et en société, se bornent à quelques landes et bruyères arides ou tourbeuses, aux falaises et aux dunes du littoral. Il n’y a dans notre arrondissement nigrands bois, ni grands marais, ni grandes rivières; mais seulement des ruis- 250 PLANTES VASCULAIRES seaux, des prés marécageux, des bouquets d'arbres et des taillis. Par là, nous sommes privés de plusieurs plantes qui ne trouvent pas iciles stations qu’elles affec- tionnent. Ilest une autre cause, plus importante, qui restreint considérablement le nombre des espèces indigènes dans notre arrondissement; c’est l'absence des terrains cal- caires, et par suite, l'absence d’une foule de plantes, vulgaires partout ailleurs et même dans l'arrondissement limitrophe de Valognes. Les plantes des moissons cal- caires nous font entièrement défaut. La constitution minéralogique des environs de Cher- bourg est presque exclusivement siliceuse; le sous-sol est formé de roches granitiques, de schistes, quartz, grès, arkose, etc. Les marbres de transition n’y pénètrent qu'à l’extrémité Sud-Ouest, dans les communes de Sur- tainville et de Pierreville, et par conséquent dans une très minime étendue. Sur quelques autres points dela Hague, au Rozel, à Siouville, à Gréville, il existe il est vrai quelques traces de calcaires, mais en trop minime quan- tité pour enlever à notre végétation le caractère nette- ment silicéen, que lui donnent les espèces suivantes qui dominent par leur abondance dans notre contrée : Umbilicus pendulinus, Sarothamnus scoparius, Ulex (spec. omnes), Galium saxatile, Vaccinium myrtillus, Erica cinerea, E. ciliaris, E.tetralix, Calluna vulgaris, Digitalis purpurea, Pteris aquilina, Sedum anglicum, Castanea vulgaris, Betula alba, B. pubescens, Quercus pedunculata, Verbascum nigrum, Lysimachia nemorum, Montiarivularis, Wahlenbergia hederacea, Carum ver- ticillatum, OEnanthe crocata, Anagallis tenella, Chry- sosplenium oppositifolium, Batrachium hederaceum, B. Lenormandi, Ilex aquifolium, Cardamine hirsuta et DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 251 C. sylvatica, Teesdalia iberis, Corydalis claviculata, Lychnis sylvestris, Radiola linoides, Hydrocotyle vul- garis, Elodes palustris, Hypericum humifusum, Exa- cum filiforme, Luzula maæxima, Rumex acetosella, Oxalis acetosella, ete. Si, dans la liste des plantes de Cherbourg, on voit figu- rer quelques espèces calcicoles, telles que : Hutchinsia petræa , Hippocrepis comosa, Anthyllis vulneraria, Eryngium campestre, Carduus nutans et C. tenuiflorus, Cirsium acaule, Asperula cynanchica, Hyoscyamus n1i- ger, Veronica spicata, Thesium humifusum, Lamium ampleæicaule, Salvia verbenaca, Diplotaxis muralis et D. tenuifolia, Iris fœtidissima, Poterium dictyo- carpum, ete., — il faut remarquer que ces plantes sont toutes localisées exclusivement sur le littoral même, dans es sables, pelouses et champs sablonneux, où l'élément calcaire leur est abondamment fourni par les débris des coquilles marines et des galets de toute nature charriés par la mer. Si, à une certaine distance du rivage, dans l'intérieur des terres, on rencontre parfois quelques plan- tes calcicoles, telles que : Petroselinum segetum, Sison amomum, Inula conyza, Chlora perfoliata, Alopecurus agrestis, Centaurea scabiosa, Clematis vitalba, Viola hirta, etc., — il faut encore ne pas perdre de vue que ces exceptions sont très rares, que les échantillons sont presque toujours isolés, et que leur apparition est pour ainsi dire accidentelle. D'ailleurs, il est une cause qui peut leur permettre de se perpétuer dans ces localités: c’est que beaucoup de nos roches, bien que siliceuses ou alumineuses pour la presque totalité de leurs parties constituantes, renferment aussi quelquefois une petite proportion de carbonate de chaux (les talcites de Cher- bourg à Querqueville, les phyllades et les schistes Lo 52 PLANTES VASCULAIRES dévoniens de quelques autres localités sont dans ce cas) ; c'est que, d'autre part, la majeure partie de nos terres arables sont devenues légèrement calcaires par accident, c'est-à-dire par l'addition des sables marins et de la chaux que l'on emploie comme fumure, et ont ainsi acquis des propriétés qu'elles n'avaient pas dans le prin- cipe.— La question de l'influence chimique des terrains sur la végétation est encore une des questions le plus controversées, mais peut-être ne s’est-on pas assez pré- occupé d’une cause facile d'erreur dans les appréciations, à savoir : que les roches siliceuses sont souvent calcari- fères, et que, par contre, certains calcaires renferment quelquefois une notable proportion de silice ; peut-être ce fait donnerait-il l'explication des cas anormaux que l'on a fait valoir pour nier l'influence chimique des terrains , et permettrait-il de reconnaître que ces excep= tions ne servent qu'à confirmer la règle. La liste suivante comprend seulement les espèces qui croissent dans l'arrondissement dont Cherbourg est le chef-lieu. J'ai cru devoir adopter cette limite artificielle, parcequ’elle devient en quelque sorte naturelle, si l’on considère que notre arrondissement est, comme je l'ai déjà dit, constitué par des roches siliceuses, tandis que l'arrondissement limitrophe repose en majeure partie sur des roches calcaires; mais il faudrait toutefois ajouter à notre territoire la partie du Val-de-Saire située entre Barfleur et Saint-Vaast, qui, dépendant administrative- ment de l'arrondissement de Valognes, appartient natu- rellement à la contrée dont Cherbourg est le centre. La presqu'île du Cotentin, formant la moitié septentrio- nale du département de la Manche, peut en effet se par- tager en deux régions séparées par une ligne transversale, allant du Rozel sur la côte Ouest, à Saint-Vaast sur la côte DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 253 Est ; la région du Nord ou des environs de Cherbourg, renferme toutes les roches granitiques, l’arkose et les stéaschistes de la presqu'île, —roches qui manquent pres- que entièrement dans la région Sud ou des environs de Valognes, où par contre dominent les calcaires (1). J'ai en conséquence un peu dépassé leslimites de notre arron- dissement dans le Val-de-Saire, en admettant dans maliste un très petitnombre d’espècesqueje n’aiencore observées que sur le littoral de Barfleur à Saint-Vaast ; j'ai toute- fois appelé l'attention sur ces plantes en les désignant par le signe *. J'ai indiqué de plus, en notes et à titre de renseignements, quelques plantes que l’on trouve près de nos limites, mais dans l'arrondissement de Valognes. Parmi les plantes que l'on rencontre à l’état sauvage, il en est un certain nombre qui ne sont que naturalisées, quelquefois même très incomplètement naturalisées ; on a cependant l'habitude de les comprendre dans presque tous les catalogues ou flores locales. J'ai cherché à dis- tinguer du mieux qu'il m'a été possible les espèces véri- tablement indigènes de celles qui m'ont semblé avoir été introduites dans notre contrée, et j'ai indiqué ces dernières par le signe *. J'ai signalé de la même maniè- re quelques plantes qui, bien que certainement indigènes dans les autres régions de la Normandie et même de notre département, ne m'ont apparu ici qu'accidentelle- ment et dans des conditions qui ne me permettaient pas de les regarder comme faisant incontestablement partie de la végétation autochtone. Sans doute mes apprécia- tions peuvent être erronées en certains cas ; je pense néanmoins que de pareilles indications ont une utilité réelle, car dans les discussions relatives à l'aire géogra- (1) Consulter la carte géologique du département de la Man- che, par M. de Caumont. 254 PLANTES VASCULAIRES phique de certaines espèces, on prend souvent trop à la lettre les indications de la plupart des catalogues, où figurent généralement, parmi les plantes indigènes, des plantes naturalisées et n'appartenant pas à la végétation primitive du pays. Quant aux espèces d’origine étrangère, importées depuis des époques reculées dans nos cultures où elles ont acquis droit de cité, telles que les Papaver, Agrostemmagithago, Centaureacyanus, Scandix pecten, Chrysanthemum segetum, Lolium temulentum, Euphor- bia exigua, etc., comme elles sont ici absolument dans les mêmes conditions que partout ailleurs dans l'Europe occidentale, il était inutile de leur accorder dans ma liste une marque distinetive. Toutes les plantes intéressantes des environs de Cher- bourg sont depuis longtemps déjà signalées dans l'ouvrage classique pour notre province, qui, arrivé à sa 3° édition, occupe un rang si mérité parmi les flores régionales de la France; sous ce rapport, ma liste n’a rien à ajouter aux recherches du savant auteur de la Flore de Norman- die, et se trouve réduite au rôle bien modeste de faire ressortir la végétation caractéristique d’un point très restreint de notre territoire. Ayant écrit cette liste plutôt en vue des documents qu’elle peut fournir pour la géographie botanique, que pour servir de guide dans les herborisations aux envi- rons de notre ville, je me suis borné à indiquer les sta- tions, et je n’ai cité quelques localités, quelques noms de communes ou de régions, que pour les plantes rares ou celles que l’on considérait comme rares. D'ailleurs, un travail très complet, poursuivi avec une exactitude et unepatience extrêmes, a été entrepris depuis plusieurs an- nées par M. Bertrand-Lachênée, dans le but d'établir une statistique botanique des diverses communes de l’arron- DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 255 dissement de Cherbourg ; on trouvera sans aucun doute dans ce travail les détails les plus précis sur toutes les localités habitées par nos plantes. M. Bertrand-Lachèé- née m'a communiqué plusieurs espèces intéressantes et indiqué les localités où le plus souvent je suis allé les observer moi-mème. J'ai recu des renseignements précieux de M. le D". Lebel, de Valognes, qui connait à fond la végétation de la presqu'île du Cotentin, et qui, plus que personne, est à même de dresser l'inventaire général des plantes de cette contrée, sur lesquelles il a publié en 1848 un pre- mier fascicule d'observations dont la suite est vivement désirée. M. de Gerville, le premier, publia en 1827, dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, uneliste des plantes du département de la Manche, parmi les- quelles il est quelques espèces, signalées dans nos envi- rons, dont je n'ai pu depuis lors constater l'existence dans notre pays. Plus tard, en 1840, un catalogue des plantes de notre arrondissement fut inséré dans le Nou- veau Guide du Voyageur à Cherbourg; mais ce cata- logue, qui consiste en une simple énumération sans noms d'auteurs et sans indication de localités, renferme des erreurs et ne peut être accepté sans contrôle. J'ai admis dans ma liste plusieurs plantes d’après les indications de M. P. A. Delachapelle, qui étudia pen- dant de longues années la végétation de notre pays, et envers qui je conserve un sentiment de vive gratitude pour l’obligeance avec laquelle il me permettait de con- sulter son herbier et me donnait des avis utiles pour me guider dans mes premières herborisations : herbori- sations qu'alors je faisais en compagnie de mon ami M. Edél. Jardin, qui depuis a rapporté une foule de 256 PLANTES VASCULAIRES plantes des côtes occidentales d'Afrique et des îles Mar- quises et en ce moment fait de nouvelles récoltes bota- niques aux Antilles. Il me reste à accuser une dette de profonde reconnais- sance envers les savants botanistes qui ont daigné me venir en aide pour la détermination, souvent si délicate et si embarrassante, des espèces critiques de notre pays; et je suis heureux de pouvoir reconnaître ici les obliga- tions tout particulières que je dois sous cé rapport à MM. Boreau, Grenier et Jordan, à l'expérience desquels j'ai eu si souvent recours et qui ont toujours mis le plus aimable empressement à m'éclairer de leurs conseils; à M. J. Gay, qui a bien voulu me donner quelques rensei- gnements sur la distribution géographique de certaines plantes; à M. Duval-Jouve, qui a révisé mes Glumacées ; à MM. Godron et Ph. Müller, qui ont examiné mes Rubus; à MM. J. Agardh, Andersson, Blytt, Chatin, Cos- son, De Brébisson, Des Moulins, De Notaris, De Schœne- feld, Duby, Funk, Klinsmann, Lenormand, Lloyd, Oude- mans, Planchon, Radikofer, Ruprecht, Sanguinetti, C. H. Schultz, Syme, Thuret, Timbal-Lagrave, ainsi qu'à beaucoup d’autres botanistes francais et étrangers, qui, par l'envoi de nombreuses collections renfermant des types authentiques, m'ont mis à même de comparer les plantes de notre pays avec celles des autres contrées de l'Europe. La liste suivante est disposée d’après l’ordre adopté par MM. Grenier et Godron dans leur Flore de France. Lorsque je n'ai pas vu moi-même une plante dans les limites de notre arrondissement, j'ai cité entre paren- thèses le nom du botaniste qui m'en a communiqué des échantillons ou sous l'autorité duquel elle est signalée. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 257 DICOTYLÉDONÉES. THALAMIFLORES. RENONCULACÉES. “Clematis Vitalba L.— R. Dans les haies près des habita- tions et échappée des jardins : Octeville, Equeur- dreville. On rencontre cette plante spontanée et abondante aus- sitôt qu’on arrive sur les calcaires de l'arrondissement de Valognes. “Thalictrum flavum L. —RR. Sur la lisière d’un champ labouré, au-dessus de la Prévalerie, à Octeville. Cette station insolite ne permet pas de considérer cette plante comme indigène dans nos environs, tandis qu'elle l’est certainement dans les marais du Cotentin. Anemone nemorosa L. — AC. Bois et haies : vallée de Quincampoix, bois de la Montagne, de la Pré- valerie, etc. Une variation à fleurs purpurines à été recueillie par M. Thuret près du château de Tourlaville. Batrachium hederaceum Dumort. (Ranunculus hedera- ceus L.). — C. Ruisseaux et fossés. — Lenormandi Fries (Ran. Lenormandi F. Schultz ; R. cœnosus Godr. et Gren. pr. p.). — AC. Sources, petites mares des chemins et des landes. — tripartitum Dumort. (Ran. tripartitus DC. ic. pl. Gall. rar. t. 491). —R. Rivières et fossés d’eau vive : Querqueville. — confusum (Ran. confusus Godr. et Gren.; R. Peti- vert Koch pr.p.).— R.Fossés à Vauville (D' Lebel). 17 bn œ PLANTES VASCULAIRES Baudotii Prodr. fl. batav. (Ran. Baudotii Godr.). — C. Mares et fossés du littoral, eaux saumâtres. La forme terrestris Godr. est commune dans les lieux exondés et les sables mouillés du littoral. — J'avais indi- qué par erreur celte espèce sous le nom de Ranunculus Petiveri Koch, dans mes Observations sur quelques plan- tes rares de Cherbourg (Ann. Sc. nat. 3° sér. T. VII, 1847). heterophyllum Wiggers(Ran. aquatilis L. pr. p.). — CC. Étangs, fossés et rivières. Varie, dans les eaux rapides, à feuilles submergées, toutes divisées en lanières molles, fines et parallèles (var. submersus Godr. et Gren.). Cette forme a été souvent prise pour le B. fluitans Wimmer. trichophyllum Prodr. fl. batav. (Ran.trichophyllus Chaix). —R. Fossés sablonneux du littoral. J'ai trouvé des individus à fleurs beaucoup plus petites que celles du type. M. le Dr. Lebel m'a fait voir en abondance à Yvetot, près Valognes, le Ran. Drouetii F. Schuliz, que je n'ai pas encore rencontré à Cherbourg. Ranunculus Flammula L.— CC. Lieux humides, fossés, prairies (vulg. Douve). Varie à feuilles très larges cordiformes, ou ovales et dentées en scie (varr. ovatus et serratus Brébiss.), et à feuilles linéaires étroites, tiges couchées radicantes (Ran. reptans auct. non L.); cette dernière forme est abondante surtout dans les clairières des bois du sud de l'arrt. Le Ran. Lingua L.. se trouve aux environs de Valognes. acris auct. (R. Boræanus Brébiss. fl. norm., Lloyd fl. Ouest, saltem pr. p., non Jordan). — CC. Prés et bois (vulg. Pied-bot, piépot). J'indique ici cette plante sous le nom vague de Ran. acris, parce que je n’ai pu la rapporter avec certitude à aucune des espèces décrites par M. Jordan. Elle se rap- proche beaucoup, il est vrai, du Ran. Boræanus, dont elle a les feuilles profondément multifides, à laciniures étroites, et les écailles nectariennes plus longues que lar- ges; mais elle en diffère par sa villosité abondante et étalée à la base des tiges et des pétioles des feuilles radi- cales, et par son rhizome oblique dans les vieux pieds. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 259 repens L.— CC. Lieux cultivés humides, prés et fossés (vulg. Piépot). Varie à tige robuste et dressée (var. erectus DC.), et à plante presque glabre (var. glabratus DC.). bulbosus L. — C. Prés secs, coteaux et bord des - chemins. M. le Dr. Lebel m'a donné des échantillons de Ran. chærophyllos L., qu'il a recueillis sur les falaises de Carteret; cette plante devra sans aucun doute se retrou- ver dans nos limites, au Rozel et à Flamanville. Philonotis Retz. — AC. Prés marécageux, surtout du littoral. Varie à feuilles glabres (R. intermedius Poir.), et à tige naine pauciflore (R. parvulus L.). parviflorus L. — C. Haies, talus des fossés, murs et côteaux, champs sablonneux du littoral. sceleratus L. — AC. Fossés et marais du littoral. Varie, dans la même localité, à tige haute de 3 à 60 centimètres, épaisse ou grêle, à feuilles presque entières arrondies ou multifides. Ficaria ranunculoides Münch. — CC. Haies, prés et champs humides (vulg. Jaunet). Caltha palustris L. — AC. Prés marécageux, bord des ruisseaux. — Guerangerii Boreau.— R. Taillis marécageux près l'église de Teurthéville-Hague. "Helleborus viridis L. — AR. Haies dans le voisinage des jardins de la campagne, où il était autrefois cultivé : Octeville, Urville, Teurthéville, etc. Aquilegia vulgaris L. — R. Bois et haies, Octeville, St-Croix, Urville, etc. (vulg. Cing-doigts). Varie à fleurs roses et blanches. On rencontre quelquefois, échappé des jardins, le Aconitum Napellus L., fréquemment cultivé dans la cam- pagne sous le nom de Casque. 260 PLANTES VASCULAIRES Le Berberis vulgaris L., qui se trouve rarement dans les haies près des habitations, ne peut être considéré comme indigène dans notre contrée. NYMPHÉACÉES. Nymphæa alba L.— R. Étangs du littoral du Val-de- Saire : Gatteville et Vrasville. La plante de nos étangs maritimes rentresdans la var. minor DC., et devra sans doute être distinguée spécifi- quement. Le Nymphœa alba L. et le Nuphar luteum Sm., qui manquent complètement dans nos rivières, sont abondants sur l'arrondissement de Valognes. PAPAVÉRACÉES. Papaver Rhæas L. — C. Dans les moissons, surtout du littoral (vulg. Coquelicot). Varie à tige uniflore et fleurs pâles (P.uniflorum Balb.), à poils des pédoncules apprimés (var. strigosum Bôn- ningsh.), et à fleurs de couleurs grise ou vineuse (c/r. Des Moul. cat. suppl. fin. p. 11) : Querqueville. — dubium L. — AC. Champs sablonneux et bord des chemins du littoral. — hybridum L. — R. Moissons du littoral: Nac- queville, Herqueville. — Argemone L. — C. Sables maritimes. Tandis que les trois premières espèces sont ici, comme partout ailleurs dans l'Europe occidentale, des plantes messicoles etévidemmentintroduites, le Papaver Argemone au contraire se trouve presque exclusivement dans les sables maritimes, souvent parmi les galets, où il a toute l'apparence d'une plante indigène; il croit dans les mêmes stations à Jersey et à Guernesey, et sans doute aussi en Angleterre, comme semble l'indiquer le syno- nyme P.maritimum With. C'est aussi dans les sables maritimes qu’il croît en Crimée (Bieberst. fl. taur.-cau- cas. II, p. 3). Glaucium luteum Scop. (Gl. flavum Crantz).— C. Sables maritimes. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 261 Chelidonium majus L. — AC. Décombres, vieux murs et haies près des habitations (vulg. Éclaire). L'indigénat de cette plante me paraît douteux. FUMARIACÉES. Corydalis claviculata DC.— C. sur les rochers du Roule, de la vallée de Quincampoix et de la Glacerie. Fumaria speciosa Jord. (cat. sem. Grenoble, 1859, p. 2). — R. Haies et buissons du littoral : Cherbourg, Gatteville. — Boræi Jord. pug. p. #. — C. Lieux cultivés, haies. (vulg. Fumeterre, ainsi que les espèces suivantes). — Bastardi Boreau (F. confusa Jord.). — AC. Lieux cultivés, haies. — officinalis L. — CC. Lieux cultivés, moissons. — micrantha Lagasca (F. densiflora DC., Gren. et Godr.). — R. Bord des champs et talus des fossés du littoral : Gatteville, Barfleur. M. Bertrand-Lachënée m'a communiqué, sous le nom de F. Wirtgeni, un fragment d'une plante qu’il a recueil- lie dans un champ à Herqueville ; mais les fruits sont beaucoup plus gros que ceux du véritable F. Wäirtgeni Koch, que j'ai reçu de M. Wirtgen, et par conséquent paraît plutôt appartenir à la plante à fruits deux fois plus gros dont parle M. Boreau dans une note de la Flore du Centre (3e édit., p.35). CRUCIFÈRES. Raphanus Raphanistrum L. — AC. Champs cultivés, surtout du littoral. La forme à fleurs jaunes non veinées de violet, est la plus commune (R. segetum Rchb.). — Landra Gren. et Godr.—R. Falaises de Gréville, cap du Rozel. 262 PLANTES VASCULAIRES — maritimus Sm. — RR. Falaises de Herqueville et de Jobourg. Je l'ai vu abondant à Guernesey près du fort George. Sinapis arvensis L. — CC. Moissons et lieux cultivés (vulg. Bezars). Varie à siliques chargées de poils réfléchis (var. hispidæ Guép.; S. orientalis auct.). “Brassica asperifolia Lam. (Br. Rapa « Koch.; Br. cam- pestris L.).— CC. Champs, talus des fossés, bord des chemins ; cultivé (vulg. Rabette). On trouve aussi çà et là dans les champs, mais moins fréquemment, le Brassica Napus L., Koch (Br. campes- tris DC.(vulg. Colza) : échappé des cultures. — nigra Koch (Sinapis nigra L.). — AR. Lieux pier- reux et bord des chemins du littoral. Diplotaxis tenuifolia DC. —R. Bord des champs du lit- toral et sables maritimes : Tourlaville, Querque- ville. — muralis DC. — AR. Bord des chemins du littoral et sables maritimes : Tourlaville, Querqueville, Le Rozel, etc. Matthiola sinuata R. Brown.— RR. Sables maritimes et bord des fossés du littoral : Le Rozel. Le Malcomia maritima R. Br. (vulg. Gazon de Mahon) s'échappe facilement des jardins et se rencontre çà et là. “Cheiranthus fruticulosus L. — AR. Vieilles murailles : Cherbourg, Barfleur, St-Vaast, Bricquebec (vulg. Ravenelle). Les variétés cultivées (Ch. Cheiri L.) se trouvent aussi quelquefois sur les murs. Barbarea vulgaris R. Br. —AR. Bord des chemins et des fossés humides. -— intermedia Boreau. — AC. Champs en friche. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 263 *— præcoxR. Br. (B. patula Fries ; Erysimum præcox DC.). — RR. Lieux pierreux humides : carrières d'Equeurdreville. Cette plante était probablement échappée des jardins, où on la cultive fréquemment sous le nom de Cresson perpétuel. Sisymbrium officinale Scop. — CC. Décombres et bord des chemins (vulg. Herbe au chantre). Le Sisymbrium Sophia L., indiqué par MM. de Gerville et Delachapelle dans un chantier près de l'Entrepôt de Cherbourg, ne peut évidemment être considéré comme appartenant à la végétation indigène de notre contrée, pas plus que les Adonis autumnalis L. et Lithospermum arvense L., trouvés dans le même endroit par M. Ber- trand-Lachênée. Alliaria officinalis Andrz. (Sisymbrium Alliaria Scop.). — AC. Haies ombragées et humides. Nasturtium offcinale R. Br.— C. Sources et ruisseaux (vulg. Cresson). Varie, dans les lieux tourbeux asséchés, à tige grêle, folioles petites, les latérales subpétiolulées (N. micro- phyllum Rchb. ); et dans les eaux profondes, à tige robus- te et feuilles à segments lancéolés presque égaux (N. sifolium Rchb.). Je n'ai pas vu dans nos environs le AN. sylvestre R. Br.; il se trouve dans l'arrondissement de Valognes. Arabis Thaliana L. (Sisymbrium Thalianum Gaud.). — CC. Lieux cultivés, talus des fossés, murs. Varie à feuilles entières, ou sinuées dentées (var. his- pida Wahlnb.). Cardamine pratensis L. — CC. Prés humides, bord des ruisseaux (vulg. Pentecôte). Varie à fleurs blanches et à folioles des feuilles supé- rieures très étroites linéaires (var. alba Le Gall; var. fragilis Lloyd). — hirsuta L. — CC. Lieux cultivés, talus des fossés, murs (vulg. Aiguilles à la Vierge). 264 PLANTES VASCULAIRES — sylvatica Link. — C. Bord des ruisseaux et des sources, lieux humides et ombragés. Varie à folioles larges et arrondies (var. latifolia Prodr. fl. batav.). Erophila brachycarpaJord. pug. p.9 (Draba verna auct. ut segq.). — AC. Lieux secs, murs. — glabrescens Jord. pug. p.10. — CC. Lieux secs, murs, bord des chemins. Varie à pédicelles très longs (E. medioxima Jord.?). — hirtella Jord. pug. p. 10. — AR. Murs. — stenocarpa Jord. pug. p.11.—R. Murs. — majuscula Jord. pug. p. 11. — AR. Murs du lit- toral. Le Draba muralis L., que j'ai récolté en abondance à Valognes, ne croît pas à Cherbourg. Roripa nasturtioides Spach (Nasturtium palustre DC.). — KR. Lieux humides et sablonneux du littoral : Tourlaville, etc. +Cochlearia anglica L. — C. à Réville, Pont-de-Saire, Saint-Vaast-la-Hougue, etc. Je n'ai pas rencontré cette plante dans les limites de notre arrondissement, mais elle pourrait exister à Gatte- ville. — Malgré mes recherches, je n'ai pu réussir à trouver le Cochl. officinalis L., indiqué au pied des fa- laises de la Hague par M. de Gerville, et je doute beau- coup que cette espèce y croisse réellement. — danica L.— CC. sur tout le littoral, dans les sables humides, les haies, etc., et s’écarte même assez loin du rivage, Une forme dressée très robuste et très développée dans toutes ses parties, se trouve dans les endroits herbeux humides au pied des falaises de la Hague. Une autre for- me, naine, à fleurs rosées, croît en gazons serrés sur les murs et les talus des fossés, et fleurit des le mois de février (var. præcoxæ Le Jol. in Bréb. fl. Norm.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 265 *‘Camelina sativa Crantz (Myagrum sativum L.). — AR. Champs cultivés. Je n’ai vu que la forme glabre (var. glabrata DC.), provenant évidemment des cultures (vulg. Camomine). Je n'ai pas encore trouvé le Cam. dentata Pers., qui devra sans nul doute se rencontrer tôt ou tard dans nos champs de lin ; M. le Dr. Lebel l’a récolté à Valognes. Teesdalia nudicaulis R. Br. (T. Iberis DC.; Iberis nudi- caulis L.).— C. sur les côteaux du littoral Ouest : Les Pieux, Flamanville, Herqueville, etc.; R. dans l’intérieur : Couville. Capsella Bursa-pastoris Münch (T'hlaspi Bursa-pastorrs L.). — CC. Lieux cultivés, bord des chemins. Hutchinsia petræa R. Br. (Lepidium petrœæum L.). — AC. dans les sables maritimes de l'Ouest : Biville, Vauville, Le Rozel, etc. Lepidium campestre R. Br. (T'hlaspi campestre L.). — R. Champs en friche : Cherbourg. — Smithiüi Hook. (L. heterophyllum B canescens Gren. et Godr.). — C. Haies sèches, côteaux pier- reux. Senebiera Coronopus Poir.(Coronopus depressus Môünch). — C. Bord des chemins, pelouses arides. ‘— didyma Pers. (S. pinnatifida DC.).— AC. au pied des murs et entre les pierres, dans l'enceinte et aux environs du port militaire de Cherbourg. Cakile maritima Scop. (Bunias Cakile L.).— AC. Sables maritimes . Crambe maritima L. — RR. Sables maritimes : Gatte- ville (vulg. Chou-marin). Cette plante existait autrefois dans plusieurs localités, à Réthoville, Nacqueville, etc., mais elle en a disparu. 266 PLANTES VASCULAIRES CISTINÉES. Helianthemum guttatum Mill. —RR. Bois de la Mon- tagne, près le hameau Quevillon ; bord d’un che- min au-dessus de la Glacerie. Forme grêle, naine, à poils longs étalés, à grappe le plus souvent munie de bractées, et, par ce dernier carac- tère surtout, ayant beaucoup de ressemblance avec des échantillons que j'ai reçus d'Angleterre sous le nom de Hel. Breweri Planchon. Elle se rapproche également de la forme, encore plus velue et couchée, appelée var. maritima par MM. Lloyd et Le Gall. M. Lebel a trouvé à Carteret cette dernière forme qui doit très probablement exister aussi sur les côteaux maritimes de la Hague, au Rozel, Flamanville, etc. VIOLARIÉES. Viola hirta L.— RR. Bord des chemins pierreux à Héau- ville (M. Bertrand-Lachénée). Abondant sur les calcaires de Valognes, à Yvetot, etc. — odorata L.— C. Haies, champs et prés secs (vulg. Violette). La forme à fleurs violettes est extrêmement rare, et on ne trouve en abondance, surtout dans la Hague, que la forme à fleurs blanches et éperon violacé. — subcarnea Jord. pug.p.17.—R. Haies et talus des fossés : la Polle, près Cherbourg. J'ai cultivé pendant de longues années cette espèce, sans qu'elle ait jamais varié ni dans la couleur de ses fleurs ni dans les autres caractères signalés par M. Jordan. J'ai constaté en outre que les stolons , feuillés, fleurissent dès la première année de leur développement, note qui, sui- vant Koch, la distinguerait amplement du Ÿ. odorata. — Riviniana Rchb. — CC. Haies, bruyères et champs arides (vulg. Martinets). — nemoralis Jord. pug. p.21. — AR. Haies sèches : Urville, etc. J'ai trouvé des échantillons bien caractérisés par leurs rhizomes grêles et longuement rampants et par un port tout DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 267 particulier ; mais je suis obligé d’avouer que, pour beau- coup d'échantillons, j'ai hésité à les rapporter à cette espèce plutôt” qu'à la précédente. Je crois cependant que nous possédons deux espèces dans nos environs, où je n'ai pas encore rencontré le V. Reichenbachiana Jord. (V. sylva- tica auct.)}, que j'ai recueilli sur les calcaires de Valognes. canina L. — RR. Landes de la Hague : Biville (D'. Lebel ). agrestis Jord. obs. Il, p. 15. —AC. Lieux cultivés, champs. ruralis Jord., Boreau. — C. Mêmes stations que l'espèce précédente. gracilescens Jord. obs. II, p. 20. — AC. Champs en jachère, moissons. J'ai observé deux formes de cette espèce; dans l’une, les fleurs sont assez petites, d’un blanc jaunâtre, à pétale inférieur marqué de 5 stries violettes et à pétales latéraux munis de 3 nervures dont la médiane présente une courte ligne violette. L'autre forme a les fleurs moitié plus gran- des, les pétales supérieurs sont légèrement violacés en dehors, les stries violettes du pétale inférieur sont au nombre de 7 et celles des pétales latéraux au nombre de 3. segetalis Jord. obs. II, p. 12. — AC. Champs et talus des fossés argileux. obtusifolia Jord. pug. p.23.— R. Champs sablon- neux du littoral : Urville. luteola Jord. pug. p. 27.—R.Champs sablonneux : Tourlaville. Timbali Jord. pug. p.22. — R. Bord d’un champ : Le Theil. Paillouxi Jord. obs. Il, p. 36. — R. Moissons : Le Vast (D'. Lebel). nana DC. (V. parvula Brébiss. fl. norm. non Tin.; V. nemausensis Lloyd fl. Ouest, non Jord.). — PLANTES VASCULAIRES C. dans les sables maritimes de la côte Ouest : Vauville, Biville, Le Rozel, etc. Je ne pense pas que cette plante soit le V. parvula Tineo, et certainement ce n'est pas le V. nemausensis Jord.. M. Grenier me fait remarquer que la description que Poiret a donnée du V. tenella (Dict. VIII, p. 644), plante de Syrie, convient bien à notre espèce du littoral de l'Océan ; mais il n’est pas probable que les deux plan- tes soient ‘identiques. Notre plante est bien celle que De Candolle a appelée F. tricolor r nana, et cette dernière épithète me semble devoir lui être conservée. RÉSÉDACÉES. Reseda luteola L. — AC. Haies, décombres et bord des chemins (vulg. Gaude, Vaudre). lutea L. — RR. Glacis des fortifications du port militaire et polygone de Querqueville (M. Ber- trand-Lachènée). Cette plante, si vulgaire en France, n’esteertainement pas autochtone à Cherbourg. DROSÉRACÉES. Drosera rotundifolia L. — C. Lieux tourbeux, parmi les Sphagnum. intermedia Hayne. — AR. Tourbières des landes de la Hague : Flottemanville, S'°-Croix, Biville. Le Drosera longifolia L. se trouve dans l’arrondisse- ment de Valognes. — Le Parnassia palustris L. a été indiqué par M. Delachapelle dans le bois de Barnavast, où je n'ai pu le retrouver. POLYGALÉES. Polygala depressa Wenderoth (P.serpyllacea Weïhe). — C. Pelouses mousseuses, côteaux et bruyères. On trouve fréquemment une forme à fleurs blanches variées de vert, à ailes plus étroites et à ee aussi lon- gues que la capsule | (var. oæyptera Bréb. fl. norm. éd. 3). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 269 — vulgaris L. — C. Bois, prés, landes tourbeuses. Nos Polygala demandent une étude plus approfondie, et je suis obligé de comprendre provisoirement sous un même noi plusieurs plantes qui me paraissent devoir être distinguées spécifiquement. La forme à grandes fleurs (le plus souvent roses) et à tige dressée, est rare dans nos environs, et l’on rencontre plus communément une forme à tiges grêles, un peu diffuses, à fleurs bleues, à ailes très longues lancéolées, aussi larges que la capsule au milieu, mais plus étroites à la base (var. oxyptera Koch, P. multicaulis Tausch?). On trouve sur les pelou- ses sablonneuses du littoral une forme naine, étalée en rosette, à fleurs petites roses ou blanches (var. micrantha Germ. et Coss. fl. Paris ? ), qui se rapproche beaucoup du P. ciliata Lebel par la pubescence générale de la plante et les pétales ciliés, mais qui en diffère par le port, par ses capsules plus courtement pédicellées, plus étroitement bordées, échancrées plus superficiellement au sommet et au moins aussi larges supérieurement que vers le milieu de leur hauteur. Le véritable P. ciliata Lebel croît sur les falaises de Carteret. FRANKÉNIACÉES. Frankenia lævis L. — RR. Recueilli par MM. J. Decaisne et Lenormand près du phare de Gatteville, où je n'ai pu le retrouver. M. le D'. Lebel l’a vu à Quinéville et à Carteret. SILÉNÉES. Silene vesicaria Schrad. (S. inflata auct. part.).— AR. Champs cultivés et bord des chemins. — brachiata Jord., Boreau (S. inflata auct. part.). — KR. Moissons: Le Mesnil-au-Val, Sauxmesnil. — maritima With. — C. Rochers du littoral et sables maritimes. Cette plante se retrouve quelquefois à plusieurs kilo- mètres du rivage. Dans les sables maritimes, elle est peu robuste, mais sur les rochers elle forme des touffes épaisses s'étendant sur un large espace. 270 PLANTES VASCULAIRES —— conica L. — AC. dansles sables maritimes de tout le littoral. Forme toujours naine, dépassant rarement 4 à 5 centi- mètres, tantôt à tige simple, tantôt très ramifiée dès la base dans les échantillons robustes et trapus. — gallica L. — AC. Champs sablonneux du littoral ; RR. dans les moissons de l’intérieur. Forme à calice hérissé de longs poils et à capsule divariquée, mais non réfléchie (S. lusitanica auct.non L..). — cretica L.(S.annulataThore).—R. Dans les champs de lin, surtout du Val-de-Saire (vulg. Faux-lin). Cette plante, introduite avec les graines du lin, ne se rencontre jamais hors de ces cultures. — nutans L.— AR. Côteaux arides et haies pierreuses du littoral : Urville, les Pieux, Flamanville, etc. Melandrium pratense Rühling(Lychnis vespertina Sibth.; L. dioica DC.). — C. Lieux cultivés, moissons du littoral. Varie à fleurs roses : Montagne du Roule, Urville. — sylvestre Rôhl. (Lychnis diurna Sibth.; Silene diurna Gren. et Godr.). — CC. Haies et bois. Lychnis Flos-cuculi L.—C. Prés et bord des ruisseaux. Varie à fleurs blanches: Urville. Agrostemma Githago L. — C. dans les moissons (vulg. Nielle, néle). Gypsophila muralis L. — RR. Sables maritimes de Bi- ville (M. Delachapelle). *Dianthus Armeria L. — RR. Talus des anciennes fortifi- cations de Querqueville. Localité maintenant détruite, où je n’ai vu que quelques échantillons de cette plante qui y avait sans doute été semée avec l'herbe. +*“— Caryophyilus L. — R. Murailles du Château de Bricquebec. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 271 ALSINÉES. Sagina procumbens L. — C. Sur la terre humide, les fossés argileux, etc. — apetala L. — CC. Murs, lieux arides et sablon- neux. — patula Jord. obs. I, p. 23 (S. ciliata Fries ?, Gren. et Godr.). — AC. Murs et talus des fossés. — filicaulis Jord. obs. VII, p. 16. — R. Talus des fossés : Cherbourg, Saint-Pierre, Barfleur. — debilis Jord. obs. III, p. 50! (S.maritima Fr.; S. stricta Gren. et Godr. pr. p.). — AR. Sables et pelouses maritimes humides : Cherbourg, Tour- laville, Barfleur. — maritima Don, Jord. obs. IIL, p. 481 (S. stricta Fr.).—C. dans les sables maritimes sur tout le litto- ral de Cherbourg à Saint-Vaast ; plus rare dans la Hague. — subulata Wimmer (Sperqula subulata Swartz). — AR. Lieux humides des côteaux du littoral de la Hague : lande des Pieux, falaises de Flamanville, Jobourg, etc. — nodosa Fenzl (Spergula nodosa L.).— AR. Pelou- ses rases des sables maritimes, dans les endroits humides : Nacqueville, Gréville, Biville, etc. Alsine tenuifolia L. pr. p. — KR. Sables maritimes : Tourlaville, Surtainville, etc. Cette plante, couverte de poilsglanduleux abondants, à été regardée comme étant l'Arenaria viscidula Thuill.; cependant, d'après M. Jordan, à qui j'ai communiqué mes échantillons, ce n’est certainement pas l’A {sine viscosa Schreb., Jord., dont l'A. viscidula Thuill. est synonyme; ce n’est pas non plus l'A. hybrida Vill., Jord., ni l'A. laxa Jord., bien qu'elle ait quelques caractères de cette e PLANTES VASCULAIRES dernière espèce. Elle ressemblerait plutôt à l'Alsine tenuifolia dont elle a le port et les grandes fleurs, abstrac- tion faite des poils glanduleux qui la recouvrent. Honkenya peploides Ehrh. (Halianthus peploides Fr.). — AC. Sables maritimes, çà et là sur tout le lit- toral. Moœhringia trinervia Clairv. (Arenaria trinervia L.).— C. Lieux humides, haies ombragées. Arenaria leptoclados Guss. — C. Murs et lieux arides, champs sablonneux. — serpyllifolia L.(Aren. sphærocarpa Ten.). — C. Murs et sables maritimes. — Lloydii Jord. pug. p. 37.— AC. Sables maritimes. Plante naine, particulière aux sables maritimes et reconnaissable au premier coup-d’œil, mais que j'ai peine cependant à distinguer spécifiquement de l'espèce précé- dente, dont elle me semblerait volontiers n'être qu'une forme locale, si l'on ne trouvait dans la même station des individus bien caractérisés de l'Ar. serpyllifolia. La longueur des pédicelles fructifères m'a paru variable dans les trois espèces et ne pas offrir des caractères aussi rigou- reux que le disent les auteurs. Stellaria media Cyr. (A/sine media L.). — CC. Terrains cultivés, lieux frais (vulg. Mouron, menuchon). — neglecta Weihe. —— AC. Haies et fossés humides. — Boræana Jord. pug. p. 33. — AC. Murs, toits et lieux secs. — Holostea L. — CC. Haies et bois (vulg. Collerette à la Vierge). — graminea L. — C. Haies et buissons. Le St. glauca With. se trouve dans les endroits maré- cageux des environs de Valognes. — uliginosa Murr. (Larbrea aquatica S'-Hil.). — AC. Prés humides, bord des ruisseaux. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 273 Mœnchia erecta Fl.der Wetterau (Cerastium glaucum 4 quaternellum Gren. et Godr.). — AC. Côteaux secs, murs, sables du littoral. Cerastium viscosum L. non Sm. (C. glomeratum Thuill.). — C. Champs, bord des chemins. — semidecandrum L. — AR. Sables maritimes : Cherbourg, Tourlaville, etc. — pumilum Curt., Gren. et Godr. — C. Sables mari- times, murs et côteaux du littoral. La forme à fleurs tétramères (C. tetrandrum Curt.), est la seule abondante dans les sables maritimes. — vulgatum L. non Sm. (C. triviale Link). — CC. Champs, bord des chemins, murs. Spergula arvensis L. — AR. Champs cultivés, talus des fossés. ; Je n'ai vu ici que la forme à graines parsemées de papilles blanchâtres ou roussâtres (Sp. vulgaris Bônngh.). Draierie rubra Pers. (Arenaria rubra L.; Lepigonum rubrum Wahlberg). —AR. Côteaux secs, haies sa- blonneuses et bord des chemins : enceinte du port militaire, montagne du Roule, Cosqueville, Gon- neville, falaises de Jobourg, etc. La forme de l'intérieur des terres est dressée, grêle, presque glabre, à feuilles à peine fasciculées (var. pinguis Fenzl?); celle du littoral au contraire est très rameuse diffuse, pubescente-glanduleuse, à rameaux fleuris presque toujours dépourvus °de feuilles. Ce dernier caractère, le plus frappant dans la description du Lepigonum neglectum Kindberg, m'avait fait supposer que notre forme du lit- toral pouvait appartenir à cette dernière espèce; mais M. le Dr. Lebel, qui a fait une étude monographique de ce genre, a ‘rapporté sans hésitation mes échantillons au véritable Sperg. rubra. Je ne connais pas le Lepigo- num neglectum Kindberg, qui a été recueilli à Cherbourg par M. Lenormand (c/fr. Brébiss. fl. norm. éd. 3, p. 5%). LR) 27 4 PLANTES VASCULAIRES — rupicola Lebel mss. (Sp. rupestris Lebel, Rech. p. 121; Lepigonum rupestre Kindb.; Arenaria macrorhiza Le Jolis in Ann. Sc. Natur. 1847, non Requien).— AC. sur tout le littoral, principalement entre les fissures des rochers. — marina Boreau (Arenaria rubra B marina L,.; Sperqg. salina Presl; Lepig. medium Wahlberg, Koch ; Sperg. media « heterosperma Fenzl). — C. Vases maritimes et prés salés, sur tout le littoral. — marginata Bor. (Arenaria marginata DC.; Lepig. marginatum Koch; Lepig. marinum Wahlberg; Aren. media L.; Sperg. media 8 marginata Fenzl). — AC. Mêmes stations que l’espèce précédente. ÉLATINÉES. Elatine hexandra DC. —R. Étang de Percy, à Tonne- ville (1858). LINÉES. Linum angustifolium Huds. — C. Côteaux, pelouses sèches, bord des chemins. On rencontre souvent le Linum usitatissimum L. échappé des cultures et subspontané. — catharticum L. — AC. Pelouses sèches, landes. Radiola linoides Gmel. — AC. Lieux exondés dans les landes etles chemins, lieux herbeux des falai- ses de la Hague. MALVACÉES. Malva moschata L., Boreau. — KR. Bord des haies sèches et des champs: Nacqueville, S'-Croix. J'ai trouvé des individus dont toutes les feuilles cauli- naires sont arrondies et à peine lobées. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 275 — Jaciniata Desrouss. — AR. Haies et bord des che- mins. — sylvestris L. — C. Champs, fossés et décombres (vulg. Mauve). — rotundifolia L. — AC. Bord des chemins, pied des murs. Lavatera arborea L. — RR. Falaises de Jobourg (M. de Brébisson). Je n'ai vu cette plante que subspontanée dans le voisi- nage des jardins de la campagne, où elle est fréquemment cultivée. Althæa officinalis L. —RR. Fossés du littoral de Nacque- ville, où je ne l’ai pas revue depuis longues années (vulg. Guimauve). Les Tilleuls ne sont même pas subspontanés dans notre pays, mais seulement plantés en petite quantité. GÉRANIÉES. Geranium columbinum L. — RR. Haies à Octeville (M. Jardin). — dissectum L.— C. Champs, bord des chemins et des fossés. — _pyrenaicum L. — R. Décombres dans le voisinage des jardins : Urville. — molle L. — CC. Murs, haies, bord des champs et des fossés. Une forme naine à feuilles très incisées croît dans les sables maritimes. — pusillum L.—R. Champs sablonneux du littoral : Cherbourg. — rotundifolium EL. — RAR. Pied des murs, au Roule. 276 PLANTES VASCULAIRES — Robertianum L. — CC. Haies, murs et décom- | bres (vulg.'Epingles à la Vierge). Le Ger. LebeliiBor. fl. centr. (G. Raï Lindl. sec. Lebel), a été découvert par M. Lebel sur les falaises de Carteret. Erodium maritimum Sm.— C.sur tout le littoral, cô- teaux, pelouses, pied des murs. Se retrouve à plusieurs kilomètres du rivage, à Nouain- ville, Sainte-Croix, etc. — moschatum L'Hér. — CC. Murs, bord des haies et des fossés, lieux frais. Sur les murs la plante forme une rosette étalée; dans les haies, ses tiges sont dressées et atteignent jusqu’à près d’un mètre de hauteur. — triviale Jord. pugill. p. 43 (Er. cicutarium auct. part). — AR. Murs, bord des chemins. — _ pilosum Bor. (Geranium pilosum Thuill.). — AC. Bord des chemins, lieux sablonneux. — commixtum Jord. in Billot arch. p. 164. — AC. Lieux secs du littoral. — Ball Jord. pugill. p. #4. — C. Sables maritimes. — Lebelüi Jord. pugill. p. 43 (Er. cicutarium var. biflorum Lebel). — AR. Sables maritimes. HYPÉRICINÉES. Hypericum perforatum L. — €. Haies et lieux incultes (vulg. Millepertus). J'ai vu une forme à pétales et sépales marqués exté- rieurement de lignes noires, maisj'ignore si c’est le véri- table H. lineolatum Jord. — tetrapterum Fr. — AC. Bord des ruisseaux, lieux marécageux. — humifusum L. — AC. Côteaux, murs et haies sèches. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 277 — pulchrum L. — C. Haies sèches et bruyères. On rencontre quelquefois le H. hircinum L. échappé des jardins. Androsæmum officinale All. — AC. Lieux pierreux hu- mides, bois et haies fraîches (vulg. Parencœur). Elodes palustris Spach. — C. Lieux tourbeux, souvent parmi les Sphagnum. ACÉRINÉES. Acer campestre L. — AR. Haies et bois (vulg. Cochéne ou Coquéne). — pseudo-platanus L. — AC. Haies et bois, surtout dans les lieux humides. Cet arbre, qui manque presque complètement dans le Val-de-Saire où il n'existe que planté, est au contraire très abondant dans le nord de la Hague, et dans cette dernière région, il paraît assurément aussi spontané que les frênes, les ormes etles hêtres. Bien que l’on s'accorde généralement à considérer cet arbre comme étant indi- gène seulement dans lesmontagnes, je ne crois pas devoir l'exelure de la végétation autochtone de notre pays, car il y est sans contredit plus spontané que beaucoup d’autres végétaux sur l’indigénat desquels on n’élève aucun doute. Le Æsculus Hippocastanum L.(vulsg. Marronnier d'Inde) n’est pas assez répandu dans notre contrée pour mériter de figurer dans cette liste à titre de plante naturalisée. OXALIDÉES. Oxalis Acetosella L. — CC. Haies ombragées et bois humides (vulg. Pain de coucou). ‘— stricta L. — KR. Jardins et champs cultivés. *— corniculata L. — R. Même station que l'espèce précédente. Le Ruta graveolens EL. (vulg. Rue) est quelquefois sub- spontané dans les haies et décombres près des jardins de la campagne. 978 PLANTES YASCULAIRES CALICIFLORES. CÉLASTRINÉES. ‘Evonymus europæus L.— RR. Haie à Couville (M. Bertrand-Lachènée). J'ai toujours vu cet arbuste provenant évidemment de plantations, et je ne pense pas qu'il soit indigène dans notre contrée. ILICINÉES. Ilex Aquifolium L. — AC. Haies etbois (vulg. Houx). RHAMNÉES. Rhamnus Frangule L.—AC. Bois ethaies (vulg. Bourget). PAPILIONACÉES. Ulex europæus L. — CC. Haies, landes et bois (vulg. Landes, piquets, boisjan). — Gall Planchon. — CC. Haies, landes, falaises maritimes. — nanus Sm. — C. Landes arides. On rencontre dans notre contrée de nombreuses for- mes intermédiaires entre les types des trois plantes pré- cédentes; voir à ce sujet mes Observations sur les Ulex des environs de Cherbourg (Mém. Soc. Sc. natur. Cherb. T. I, 1853). Sarothamnus vulgaris Wimm. (Genista scoparia Lam.). — C. Côteaux, haies et bois (vulg. Genét). Genista tinctoria L.? — R. Falaises de Gréxville ! Assez abondant dans cette localité, sur les versures herbeuses exposées à l’écume de la mer ; c'est une forme à fleurs grandes, à feuilles larges, ovales-elliptiques, luisantes, ciliées, la plupart obtuses, à rameaux poilus, croissant en touffes basses, diffuses, à tiges stériles sou- vent couchées et presque rampantes, et concordant assez DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 279 bien avec la description du G. Delarbrei Lecoq et Lamotte; uu sinon, avec celles du G&. pubescens Lang et du G. marginata Besser, du moins quant à certains caractères. Le Genista anglica L. se trouve aux environs de Valognes. Ononis repens L. (O0. procurrens Wallr.). — CC. dans les sables maritimes et sur les pelouses rases du littoral (vulg. Réglisse). La forme robuste ascendante, à grandes fleurs (0. ar- vensis Lam.) se trouve dans les haies : Urville, Nacque- ville, les Pieux, etc. Anthyllis Vulneraria L. — R. Sables maritimes et falai- ses de la Hague. J'ai trouvé la forme ordinaire dans les sables mariti- mes de Biville. Une forme très robuste, à tiges dressées, rameuses et velues (var. sericea Brébiss., var. marilima Koch), croît sur les pentes des falaises de Jobourg, au Culeron. Medicago lupulina L. — CC. Prés secs et bord des che- mins. Une forme naine, couchée et couverte d’une pubescence grise, croît sur les sables et pelouses maritimes. ‘— sativa L.— C. (vulg. Luzerne); naturalisée au bord des chemins et dans les champs où elle est cultivée. — apiculata Willd. (M. polycarpa Gren. et Godr.). — AC. Pelouses maritimes : Querqueville, Tourla- ville, Gatteville, etc. Hors des sables maritimes, cette plante est très rare et paraît introduite avec les graines de fourrage ; elle est alors dressée, de haute taille, à pédoncules très courts portant 6 à 8 fruits à épines courtes. La forme ordinaire (indigène) des pelouses sablonneuses du littoral, est cou- chée, à pédoncules courts, portant 1 à 3 fruits à épines subulées, crochues au sommet, presque aussi longues que la moitié du diamètre de la gousse; cette forme a été prise pour le M. denticulata Willd., mais nos échantil- lons normands me paraissent différer du véritable M. den- ticulata que j'ai reçu du Midi de la France et de l'Algé- rie, et qui à les épines du fruit encore plus longues et plus grêles et les pédoncules très longs dépassant le plus souvent les feuilles. 280 PLANTES VASCULAIRES — maculata Willd.— CC. Prairies, bord des chemins. +— minima Lam. — R. Littoral de Saint-Vaast et de Réville; abondant au Pont de Saire. Trigonella ornithopodioides DC. — C. sur les murs et les pelouses rases de tout le littoral. Dans les stations arides, cette plante forme une rosette appliquée sur le sol, qui ne dépasse guère 3 à 5 centimè- tres de diamètre ; dans les lieux herbeux et humides, les tiges sont redressées à l'extrémité et atteignent jusqu’à 25 ou 30 centimètres de longueur. “Melilotus arvensis Wallr. (W. officinalis Koch). —RR. | Dans un champ cultivé à Herqueville, et dans la | plaine du port militaire (M. Bertrand-Lachênée). | *— alba Lam. (M. leucantha Koch). — RR. Dans un champ à Herqueville, et dans la Mielle de Cher- bourg (M. Bertrand-Lachènée). Ces deux espèces ont été évidemment introduites par des graines étrangères et ne peuvent être considérées comme indigènes dans notre contrée. Trifolium angustifolium L. — RR. Lande des Pieux (D'. Lebel). On rencontre quelquefois le Tr. incarnatum L. dans les champs, où il est rarement cultivé. — pratense L. — CC. Prés, bord des chemins. Cultivé fréquemment sous le nom de Trémaine. — maritimum Huds. — R. Falaises de Herqueville, glacis extérieurs du port militaire. Commun dans l’intérieur, dans les marais de l’arron- dissement de Valognes. — arvense auct, — AR. Falaises maritimes de la Ha- ' gue, de Gréville à Flamanville. Je dois provisoirement citer cette espèce sous le nom vague de Tr. arvense. Ce n'est pas le véritable Tr. lit- torale Jord. (Tr. arvense var. perpusillum Lloyd); elle se rapproche plutôt du Tr. agrestinum Jord. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 281 Bocconiüi Savi. -— R. Falaises de la Hague! (D. Lebel). striatum L. — C. Pelouses, prairies, bord des haies et sables maritimes. Cette plante, très polymorphe, présente dans les sables maritimes une forme naine et couchée très remar- quable. scabrum L. — AR. Pelouses sèches , surtout du littoral. subterraneum L. — AC. Pelouses rases, bord des chemins. fragiferum L.— AC. Lieux herbeux et humides du littoral. Une forme à feuilles très étroites croît dans les sables maritimes mouillés. glomeratum L. des chemins. C. Côteaux herbeux, murs,bord suffocatum L. —— AC. Pelouses rases du littoral : Querqueville, Tourlaville, Gatteville, etc. Cette plante croît presque toujours en compagnie du Trigonella ornithopodioides, comme l’a très bien fait remarquer M. Lloyd (F]. Ouest, p. 118). repens L. — CC. Prairies, bord des chemins. Une forme à feuilles extrêmement petites se trouve dans les sables maritimes : Tourlaville. filiforme L. (Tr. micranthum Savi). — CC. Pelou- ses rases et sèches, côteaux, murs. minus Sm. (Tr. filiforme DC., Koch; Tr. procum- bens Soy.-Will., Gren. et Godr.). — CC. Prai- ries. pseudo-procumbens (mel. (7r.procumbens B mi- nus Koch ; Tr. agrarium 6 minus Godr. et Gren.). — C. Murs et bords des chemins, moissons. PLANTES VASCULAIRES campestre Schreb. (Tr. procumbens « majus Koch; Tr. agrarium « Godr. et Gren.). — C. Mêmes sta- tions que l'espèce précédente. Lotus corniculatus L. — C. Bord des chemins, pelou- ses sèches. Varie à fleurs orangées, et, dans les sables maritimes, à feuilles épaisses un peu ‘charnues (var. crassifolius Brébiss.); mais cette dernière forme n’est pas le L. cras- sifolius du S.-0. de la France, qui paraît être une espèce distincte. tenuis Kitaib. (L. tenuifolius Rchb.). — R. Pont- de-Saire (D' Lebel). uliginosus Schkuhr (L. major Sm.). — AC. Prés, fossés, haies humides. La forme des lieux herbeux des falaises maritimes, est très vigoureuse et garnie d'une villosité abondante et soyeuse. hispidus Desf. —R. Lieux herbeux secs, bord des chemins : chemin des Fourches, près Cher- bourg ; Flamanville. angustissimus L. (L. diffusus Sol.). — AR. Cô- teaux secs, bord des chemins, avec l'espèce pré- cédente : Cherbourg, Gonneville; falaises de la Hague. “Vicia sativa L. — AC. Bord des champs, haies, échap- pé des cultures (vulg. Vesche). segetalis Thuill. (VW. angustifolia « Koch, Gren. et Godr.). — AC. Moissons, haies (vulg. Vescheron). Bobartii Forst. (V. angustifolia DC.).— C. Haies, pelouses sèches, et bord des chemins. lutea L. — RR. Littoral des Pieux (D'. Lebel). Le Vicia sepium L. se trouve à Valognes. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 283 Cracca major Franken. (Vicia Cracca L.). — Haies hu- mides et champs. Varie, dans les lieux secs, à feuilles étroites aigües (V. Kilaibeliana Rehb. sec. Gren. et Godr.). — minor Riv.(Ærvum hirsutum L.). — C. Moissons, lieux cultivés. Ervum tetraspermum L. — AC. Haies et lieux cultivés. On trouve çà et là dans les champs, les Pisum arvense L. et P. sativum L., qui sont cultivés en grand, le pre- mier sous le nom de Pois gris, et le second sous le nom de Pois verts. Lathyrus Aphaca L.— RR. Moissons, champs cultivés : Octeville. — sylvestris L. — RR. Falaises de Herqueville. — macrorhizus Wimmer (Orobus tuberosus L.). — RR. Pied Nord de la Montagne du Roule ; falaises de Gréville, sur les pentes herbeuses et découver- tes exposées à l’'écume des lames ! — pratensis L. — C. Haies, bois et prairies. Ornithopus perpusillus L. — C. Murs, côteaux, lieux secs et sablonneux. Hippocrepis comosa L. — KR. Pelouses rases des sa- bles maritimes de Biville. AMYGDALÉES. “Prunus Pruna Crantz (Pr. domestica sylvestris auct.). — RR. Haies : Nacqueville. — fruticans Weihe (Pr. spinosa var. macrocarpa auct.). — AC. Haies. — spinosa L. — CC. Haies, buissons (vulg. Épine- noire; fruits : Prunelles). Une forme assez abondante dans quelques localités, me paraît distincte des deux espèces précédentes et mé- 284 PLANTES VASCULAIRES riter peut-être d’être élevée au rang d'espèce. Les feuil- les sont grandes, obovales, longuement atténuées en coin à la base, et atteignent 3 centimètres de largeur ; les pédon- cules sont quelquefois géminés; le fruit est très petit et mûrit tard. — avium L. (Cerasus avium DC.).—AR. Haies et bois (vulg. Mérisier). Le fruit de cette espèce est très petit, rouge, amer, et non mangeable. Dans le sud de notre arrondissement (Le Theil, etc.) et dans l'arrondissement de Valognes (Tamerville, Montaigu, Brix, etc.), croissent subsponta- nément et en abondance des cérisiers à fruits de formes, couleurs et saveurs diverses, que l’on récolte et que l’on vend sur nos marchés sous le nom de petites et grosses Mérises rouges et noires, cœur-de-pigeon, etc. Ces espè- ces rentrent dans les Cer. juliana et C. duracina DC. ; je n’ai pas vu le C. caproniana DC. à l’état subspontané. Le Pr. Lauro-cerasus L. (vulg. Laurier ou Laurette a crême) est presque subspontané. ROSACÉES. Spiræa Ulmaria L. — €. Bord des rivières, fossés, prés humides (vulg. Reine des pres). La forme la plus vulgaire a les feuilles blanches en dessous (var. discolor Koch; S. glauca Schltz.); on trouve plus rarement la forme à feuilles vertes des deux côtés (S. denudata Hayne). Geum urbanum L. — C. Haies et bois (vulg. Benoîite). Potentilla Fragariastrum Ehrh.— CC. Haies et côteaux secs. — Tormentilla Nestl. (Tormentilla erecta L.).— CC. Bois, prés et landes. — procumbens Sibth. (T'ormentilla reptans L.).—R. Talus des fossés argileux, dans les landes. J'ai trouvé, croissant pêle-mêle avec les deux espèces précédentes, une forme intermédiaire et évidemment hybride (P. mixta Nolte ?). — reptans L.—AC. Bord des chemins et des champs, pied des murs. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 285 —— anserina L. — C. Lieux humides, bord des fossés ; abondant dans les sables maritimes mouillés (vulg. Argentine). Comarum palustre L.— RR. Bord de la Divette à Tol- levast. Fragaria vesca L. — C. Haies et bois (vulg. Fraises des bois). Rubus cæsius L. (8 agrestis Godr., Wirtg.). — RR. Sa- bles maritimes et talus des fossés sablonneux du littoral : Nacqueville, Vauville. Cette espèce manque complètement aux environs mt- mes de Cherbourg; elle est abondante sur les calcaires de Valognes. : — nemorosus Hayne. — AR. Bois : Le Mesnil, Saux- mesnil. — Wahlbergü Arrhen. — R. Haies : Cherbourg, Bi- ville. — glandulosus Bell. (R.Bellardi W. et N.).—R. Bord des chemins et des bois : Le Mesnil, Sauxmesnil. — hirtus Weiïhe et Nees, Godr., Bor. — C. Talus des fossés et bord des chemins : Montagne du Roule, Le Mesnil, Sauxmesnil, Urville, etc. Var. genuinus Godr.! (R. insolatus Ph. Müller, Ver- sug, n. 136); et var. thyrsiflorus Godr.! (R. obscurus Ph. Müll. I. ce. n. 137?): Le Theil. — nemocharis Ph. Müller, 1. c. n. 128! (R. Spren- gelii Bor. non Godr.!). — AR. Bois et fossés au bord des bois : Le Mesnil, Sauxmesnil. Plante très remarquable et bien distincte au premier coup-d'œil des autres espèces de notre pays. — Menkei W.etN., Bor. -- R. Haies : Sauxmesnil. — scaber W. et N., Bor. — AC. Haies, bord des fossés: Urville, Nacqueville, Le Mesnil, etc. PLANTES VASCULAIRES rudis W. et N., Bor. —R. Haies et bord des bois : Sauxmesnil. infestus W. et N., Bor. — R. Haies : Urville. rosaceus W.etN., Bor. — R. Bois : Le Mesnil. Lejeunü W.et N., Godr., Bor.-— R. Haies : Urvil- le, Sauxmesnil. vestitus W.et N., Godr.— AC. Haies : Cherbourg, Le Mesnil, etc. conspicuus Ph. Müller, 1. ce. n. 59. —R. Haies : Urville. calvatus Bloxam, Boreau! (R. Questierii Ph.Müll. n. 58).— R. Bord des bois, buissons : Sauxmesnil, Brix. sylvaticus W.et N., Bor. — R. Bord des bois: Sauxmesnil. vulgaris W. etN., Bor. — R. Haies : Sauxmesnil. villicaulis Kôhler, Bor. — C. Haies : Le Mesnil, Sauxmesnil. pubescens W. et N., Bor. — R. Haies: Le Mesnil. macroacanthus W. et N., Bor. —R. Haies : Le Mesnil. immitis Boreau ! — R. Haies : Sauxmesnil. cordifolius W. et N. (R. rhamnifolius var. cordi- folius Godr.!, Wirtg.). — R. Haies ombragées : Nacqueville. rhamnifolius W. et N., Godron! (R. Thullieri Boreau !; R. robustus Ph. Müll. I. c.n. 19). — CC. Haies et buissons. : Varie à feuilles toutes vertes sur les deux faces (R. um- brosus W. el N.?). er DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 287 argenteus W. et N., Bor. — R. Haies: Saux- mesnil. thyrsoideus Wimmer, Bor.(R. fruticosus W. etN.; R. coarctatus Ph. Müll. 1. ce. n. 12). — AC. Haies: Urville, Montvason. discolor W. et N., Godr.!, Bor.! — C. Haies : Cherbourg, Urville, Gréville, Le Mesnil, etc. — nitidus W.et N. (R. rosulentus Ph. Müll. n. 6?). — KR. Bois : Sauxmesnil, Tamerville. ? plicatus W. et N. (R. fruticosus L., Bor.!, Godr.!; R. suberectus « plicatus Wirtgen). — AC. Bord des bois et des chemins : Montagne du Roule, Le Mesnil, Sauxmesnil, etc. fastigiatus W. et N., Ph. Müll. L. c. n. 3 (R. sub- erectus Bor.!; R. fruticosus Godr.!; R. suberectus 8 fastigiatus Wirtg.). — AR. Bord des chemins : La Glacerie, Tourlaville, Le Mesnil. Ces trois dernières espèces me paraissent très voisines, et quoique j'aie trouvé quelques échantillons parfaitement caractérisés des R. plicatus et R. fastigiatus, je serais porté à les réunir, à l'exemple de M. Godron et de M. Wirtgen (F1. der preuss. Rheinprovinz). L'énumération précédente est loin de comprendre toutes les espèces de notre pays ; je possède en outre beaucoup d'échantillons dontla détermination n’a pu être assez rigoureuse et qui paraissent cependant appartenir aux espèces suivantes : R. afjinis W. et N., R. serpens Godr.,R. cinerascens Bor. (R. hirtus var. cinereus Godr.), R. humifusus W. et N., R. mucronulatus Boreau, R. Bor- reri Bell Salter, R. pyramidalis Babington, R. Radula Kôbhl., À. Lingua W. etN., R. Koehleri W.etN.; d’autres espèces sont probablement inédites. Malgré une étude de plusieurs années, malgré les renseignements précieux que MM. Boreau, Godron et Müller ont bien voulu me donner, je suis bien loin de connaître d’une manière satisfaisante les espèces de notre pays ; d'ailleurs je n'ai guère récolté de Rubus que sur trois points, à Cherbourg, — à Urville et Nacqueville, — à Sauxmesnil, Le Mesnil et Le Theil. Il est à remarquer que les espèces du PLANTES VASCULAIRES groupe discolores dominent à Cherbourg et sur le littorak Nord, où je n'ai pas vu les suberecti; ceux-ci, ainsi que les glandulosi, sont abondants dans les landes et les bois du Sud de l'arrondissement, à partir de la Montagne du Roule. — Les fruits des Ronces (vulg. Ronches) s'appel- lent Moures. J'ai trouvé dans des pierrailles humides et sur un mur, à Urville, le À. Idœus L. (vulg. Framboisier), évidem- ment échappé des jardins. Rosa pimpinellifolia Ser. — AC. Haies du littoral et sa- bles maritimes de la Hague. La forme de notre littoral a les pédonenles plus ou moins hérissés d'aiguillons (R. spinosissima L.) et les folioles très petites, orbiculaires. arvensis L. — C. Haies et buissons (vulg. Rose de chien, ainsi que tous les autres églantiers). bibracteata Bast. — AC. dans le Sud de l’arron- dissement : Le Theil, Le Mesnil, etc. urbica Lém.—R. Bois de Barnavast, Le Theil. dumalis Bechst. — AC. Haies. Il doit se rencontrer dans nos environs quelques autres espèces confondues sous le nom de R. canina, quoique, en général, notre région soit très pauvre en églan- tiers. rubiginosa L. —R. Haies et bois : Martinvast, etc. subglobosa Sm., Boreau. — R. Haies: Gréville, Nacqueville, Flottemanville. mollissima Fries. — R. Haies : Octeville, Le Mesnil. Je dois la détermination de ces deux plantes à M. Grenier, qui à comparé mes échantillons de la dernière avec ceux de l’'herbier normal de M. Fries; cette plante a été prise quelquefois pour le R. terebinthinacea Bess. M. le Dr. Lebel a trouvé le R. farinosa Rau , dans l’ar- rondissement de Valognes. Agrimonia Eupatoria L. —AC.Lieux incultes, bord des chemins. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 289 — odorata Mill. — R. Mèmes stations que l'espèce précédente : Octeville. Poterium dictyocarpum Spach. —R. Lieux herbeux et pelouses sablonneuses de la côte Ouest : Diélette, Vauville, Biville. Mes échantillons de Diélette, qui croissaient parmi une herbe assez haute, sont de grande taille, presque entiè- rement glabres, à feuilles dressées et folioles grandes et vertes (var. genuina); ceux de Biville, récoltés sur une pelouse sablonneuse rase, sont de petite taille, à feuilles en rosette, à pétioles fortement hérissés, à folioles très petites et glaucescentes (var. glaucum Spach; P. Guest- phalicum Bônngh., Bor. fl. Centre); mais les fruits ne m'ont pas présenté des différences sensibles, et je crois devoir conserver les deux formes de notre pays réunies sous un même nom. Alchemilla arvensis Scop. (Aphanes arvensis L.).— C. Champs secs, murs. POMACÉES. Mespilus germanica L.—AC. Haies (vulg. Mélier; fruits: Méles). Une forme à fleurs de couleur capucine a été obser- vée par M. le Dr Lebel à Sauxmesnil et à Tamerville. Cratægus oxyacantha L. non Koch nec Gren. et Godr. (C. monogyna Jacq.). — CC. Haies et buissons (vulg. Épine blanche ; fruits : Hagues). Varie à feuilles plus ou moins incisées. Pyrus communis L. — RR. Côteaux et haies : Monta- gne du Roule, Fauconnière, etc. — Malus L. (Malus communis Poir.). — R. Haies ; échappé des plantations. — acerba DC. (Malus acerba Mér.).— AR. Haies, cà et là (vulg. Suret). Sorbus aucuparia L. — AR. Bois du Mont-du-roc, Tour- laville, Nacqueville, etc. 19 290 PLANTES VASCULAIRES ONAGRARIÉES. Epilobium palustre L. — R. Taillis marécageux au fond de la vallée de la Glacerie (MM. Jardin et Ber- trand-Lachènée) ; mare de Vrasville (D'. Lebel). — obscurum Schreb. (E. virgatum auct. non Fr.).— AC. Lieux marécageux, bord des ruisseaux. — tetragonum L. mides. C. Bord des fossés, champs hu- — montanum L. —C. Haies et bois. — Janceolatum Seb. et Maur. — AR. Haies et bord des chemins. — parviflorum Schreb. (E. molle Lam.). — C. Bord des ruisseaux et des fossés. Varie à feuilles alternes plus vertes et à fleurs plus grandes (E. intermedium Mér.). — hirsutum L. — AC. Bord des rivières, fossés. — angustifolium L. (Æ£. spicatum Lam.) — RR. Haies et bord des bois : chemin de la Glacerie à Valognes. Circæa lutetiana L.— C. Bois, haies et buissons om- bragés. HALORAGÉES. Myriophyllum verticillatum L. — R. Fossés du littoral : Querqueville, Nacqueville, etc. — spicatum L. — AR. Fossés et étangs : Tourlaville, Nacqueville, etc. — alterniflorum DC. — AC. Mêmes stations : Tour- laville, St°-Croix, Nacqueville, etc. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 291 HIPPURIDÉES. Hippuris vulgaris L. — R. Fossés tourbeux du littoral : Querqueville, Nacqueville. CALLITRICHINÉES. Callitriche stagnalis Scop. — CC. Mares, fossés et lieux exondés. — obtusangula Le Gall, fl. Morbih. p. 202. — R. Fos- sés du littoral : Nacquewville. — platycarpa Kützing. — AC. Mares et ruisseaux. — verna Kütz. (C. vernalis Koch). — C. Mêmes sta- tions. — pedunculata DC. — R. Herqueville (M. Bertrand- Lachénée). — hamulata Kütz. — AR. Ruisseaux et fossés. La forme à feuilles toutes linéaires est la plus fréquente dans les eaux rapides (var. homoiophylla Godr. et Gren.; C. autumnalis auct. non L.). CÉRATOPHYLLÉES. Ceratophyllum submersum L.— PR. Étangs et fossés du littoral : abondant dans la mare de Vrasville. — demersum L.—R. Croît en compagnie de l’espèce précédente, mais plus rare. LYTHRARIÉES. Lythrum Salicaria L. — C. Lieux humides, bord des ruisseaux. | — hyssopifolia L. — R. Bord des fossés et des che- | mins : Flamanville, St-Pierre, etc. 292 PLANTES VASCULAIRES Peplis Portula L. — AC. Lieux inondés l'hiver, bord des mares. J'ai trouvé plusieurs fois des échantillons dont la plu- part des feuilles, surtout les supérieures, sont alternes (var. alternifolia Brébiss. fl. norm. éd. 3). TAMARISCINÉES. “Tamerix anglica Webb.— AR. Haies des fossés du littoral. Cet arbre n'est pas indigène, il est communément planté en haies. CUCURBITACÉES. Bryonia dioica Jacq. — C. Haies et buissons (vulg. Vigne sauvage). Le Ecballium Elaterium Rich. croissait autrefois dans les décombres près de l'hôpital maritime, et provenait évidemment de l’ancien jardin botanique de la Marine, de même que plusieurs autres espèces étrangères à notre pays et qui ont été trouvées dans la même localité. PORTULACÉES. Montia minor Gmel. — C. Lieux humides et exondés. — rivularis Gmel. — AC. Sources et ruisseaux d’eau vive, surtout dans les falaises granitiques de la Hague : Gréville, Flamanville , etc. PARONYCHIÉES. Polycarpum tetraphyllum L. f. — AR. Champs sablon- neux, murs et sables maritimes. La forme typique est rare et je ne l’ai vue qu'à Fla- manville dansles champs cultivés ; la forme naine, assez abondante dans les sables maritimes, appartient à la var. alsinoides Gren. et Godr. (P. alsinæfolium DC.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 293 Corrigiola littoralis L. — AR. Sables maritimes : Vras- ville, Gatteville, etc. Scleranthus annuus L. — AR.Murs et champs sablon- neux : Equeurdreville, Tamerville, etc. — perennis L. — RR. Murs granitiques à Flaman- ville. M. Delachapelle a indiqué les Herniaria glabra L. et H. hirsuta L. sur la lande de Pierreville, et le Zllece- brum verticillatum L. à Siouville. CRASSULACÉES. Tillæa muscosa L. — AR. Falaises de la Hague et sables maritimes : Gatteville, Le Rozel, etc. Sedum anglicum L. — CC. Murs, rochers et toîts de chaume (vulg. Thym de crapaud). — acre L. — C. Murs, toîts et sables maritimes (vulg. Thym de crapaud). *— rupestre L. (S. glaucum Sm.).— AR. Murs et toits : Querqueville, Hainneville, Barfleur, Bricque- bec, etc. Je ne pense pas que cette plante soit indigène. *— elegans Lej. — R. Murs et toits: Cherbourg, Équeurdreville ; échappé des jardins. J'ai récolté le S. Telephium L. dans un petit bois à Ta- merville; cette plante est fréquemment cultivée dans les jardins de la campagne. “Sempervivum tectorum L.— AC. Sur les toits de chau- me (vulg. Joubarbe, Jombarbe). Umbilicus pendulinus DC. — CC. Rochers, murs, haies, toits de chaume, abondant partout (vulg. Grasse herbe, godets, chandelles). .On compose avec cette plante une pommade pour faire disparaitre les hémorrhoïdes. 294 PLANTES VASCULAIRES GROSSULARIÉES. “Ribes Uva-crispa L. — R. Vieux murs et haies près des habitations (vulg. Groseiller). Cette plante est évidemment échappée des jardins, de même que, et plus rarement, le R.rubrum L. (vulg. Gradillier; fruits: Gradilles), et le R. nigrum (vulg. Cassilier ; fruits : Cassis). SAXIFRAGÉES, Saxifraga tridactylites L. — C. Murs, sables mariti- mes. On trouve dans les sables maritimes une forme naine, de 2 à 3 centimètres de hauteur, filiforme et uniflore, à feuilles très petites et entières (var. pusilla Brébiss. fl. norm.; $S. minuta Poll. sec. Koch). M. le Dr. Lebel a recueilli, dans les falaises de Carte- ret, le S. granulata L. qui devra très probablement se rencontrer dans des stations semblables au Rozel et à Flamanville. Chrysosplenium oppositifolium L.—C. Bord des sources, fossés et haies où l’eau suinte. OMBELLIFÈRES. Daucus Carota L. — C. Haies, champs et prés secs. — gummifer Lam. sec. Gren. et Godr. (D. mariti- mus With.!). — C. dans les falaises maritimes de la Hague. Torilis Anthriscus Gmel. — C. Bord des chemins, haies. — nodosa Gærtn. (Caucalis nodiflora Lam.). — C. Haies, murs et bord des chemins, surtout du lit- toral. . Une forme naine, de 2 à 5 centimètres de hauteur, se trouve dans les sables maritimes (var. nana Brébiss.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 295 Angelica sylvestris L. — C. Lieux humides, bord des ruisseaux. “Pastinaca sativa L. — AC. Bord des champs ; échap- pé des cultures? (vulg. Panais). Heracleum Sphondylium L. — C. Prairies, lieux hu- mides (vulg. Panais sauvage). Je n'ai encore pu reconnaître avec assez de certitude les espèces décrites par MM. Jordan et Boreau. Crithmum maritimum L. — C. Rochers maritimes sur tout le littoral (vulg. Criste-marine, perce-pierre). J'ai trouvé cette plante étalée dans les sables mari- times purs à Gatteville. Fœniculum officinale AI. — AR. Décombres, lieux ari- des et haies du littoral (vulg. Fenouil). Æthusa Cynapium L. — C. Lieux cultivés, jardins et moissONs. Varie à tige naine (var. pygmæa Koch.; Æ. segetalis Bônningh.). CEnanthe crocata L. — CC. Bord des rivières, fossés. —. Lachenali Gmel. — C. Prés marécageux du lit- toral. — peucedanifolia L.— R. Bord du Trottebec (M. Ber- trand-Lachènée). L’'OE. pimpinelloides L. croît aux environs de Valo- gnes ainsi que l’'OE. Phellandrium Lam. — fistulosa L. —AR. Fossés et prés marécageux, sur- tout du littoral. Buplevrum aristatum Bartling. — AC. dans les sables et sur les pelouses maritimes : Tourlaville, Vauville, Biville, Le Rozel. Forme naine, dépassant rarement 2 à 5 centimètres (var. nanum Koch), et devenant plus grande seulement dans les endroits où l'herbe est haute. 296 PLANTES VASCULAIRES Pimpinella magna L. — CC. Haies et bois humides. La forme à feuilles pinnatifides à lobes étroits (varr. la- ciniata et dissecta Koch), très rare aux environs mêmes de Cherbourg (Octeville!), devient plus commune dans le Sud de l'arrondissement (Hardinvast, Tollevast), où elle remplace le type. M. Delachapelle a indiqué le P. Saxifraga L. aux envi- rons de Cherbourg, où je ne l’ai pas vu. Les Sium latifoliumL.. et S.angustifolium L. se trouvent dans l'arrondissement de Valognes. Carum verticillatum Koch.—CC. Bruyères et prés tour- beux. ‘Ægopodium Podagraria L. — AR. Cours, haies et dé- combres près des habitations. Sison Amomum L. — RR. Haies et buissons ; abondant dans le cimetière d'Urville-Hague. Heliosciadum nodiflorum Koch. — CC. Fossés et ruis- seaux (vulg. Béle). On rencontre assez communément la forme naine, rampante, à pétioles dilatés membraneux (var. ochrea- tum DC.), qui a été souvent prise pour le H. repens Koch. — inundatum Koch.— AR. Mares et fossés : Tour- laville, au Maupas, vallée de la Glacerie, Ton- neville, etc. Petroselinum segetum Koch. (Sison segetum L.). —R. entre les pierres des murs (talcites calcarifères) : Octeville, Querqueville. x — sativum Hoffm. — Naturalisé sur les murs et dans les décombres (vulg. Persil). Apium graveolens L.—C. Bord des ruisseaux et prés hu- mides du littoral (vulg. Ache). Très souvent cette plante présente une teinte pourprée répandue sur les fleurs et surtout sur les tiges, comme l'a très bien fait remarquer M. le Dr. Lebel (Rech. p. 12). Scandix Pecten-veneris L. — CC. Moissons. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 297 Antbriscus vulgaris Pers. (Caucalis scandicina DC.).— AC. Bord des champs sablonneux et pied des murs du littoral. Le Cerfeuil (A. Cerefolium Hoffm.) se trouve quelque- fois échappé des cultures, demême quele Myrrhis odorata Scop., cultivé sous le nom de Cerfeuil perpétuel. Chærophyllum temulum L.— CC. Haies et buissons. Conopodium denudatum Koch. — CC. Côteaux, haies et bois (vulg. Génottes). “Smyrnium Olusatrum L. — R. Haies, décombres près des habitations. Cultivé autrefois dans la campagne souslenomde Poivre; je ne l'ai pas vu dans des stations où il me parût vérita- blement indigène. Conium maculatum L.— C. Décombres et bord des chemins (vulg. Chüe). Hydrocotyle vulgaris L. — CC. Lieux tourbeux, bord des ruisseaux. Eryngium campestre L. — C. exclusivement dans les sables maritimes et sur les pelouses sablonneuses du littoral. — maritimum L. — AC. Sables maritimes purs. Sanicula europæa L. — AR. Bois et haies ombragées. ARALIACÉES. Hedera Helix L. — CC. Haies, rochers et bois (vulg. Lierre, Gllairu). La forme rampante, à tiges étalées sur la terre est commune dans les bois (var. prostrata Germ. et Coss.). CORNÉES. Cornus sanguinea L.—R. Haies : Urville, Gréville, etc. 298 PLANTES VASCULAIRES LORANTHACÉES. +Viscum album L. — Sur les pommiers, les pruniers, les peupliers, etc. (vulg.Vi-de-pommier). Je n'ai pas encore vu cette plante dans notre arrondis- sement, mais il est probable qu'elle s'y trouve quelque part dans le Sud, car elle est excessivement abondante aux environs de Valognes; elle manque complètement aux environs mêmes de Cherbourg, dans la Hague et dans le Nord du Val-de-Saire. CAPRIFOLIACÉES. Sambucus nigra L.— CC. Haies et bois (vulg. Seu). J'ai recueilli le S. Ebulus L, à Valognes. Lonicera Periclymenum L. — CC. Haies et bois (vulg. Chévrefeurlle, Sucet). Le Viburnum Tinus L. (vulg. Laurier-Tin) est naturali- sé et se rencontre quelquefois échappé des jardins. RUBIACÉES. Rubia peregrina L. — RR. Haies du littoral et sables maritimes : Falaises de Herqueville et de Jobourg (M. de Gerville); dunes de Biville (M. Delacha- pelle). Galium Cruciata Scop. — RR. Haies : Vauville (M. De- lachapelle), Biville (M. Bertrand-Lachènée). — verum L. — R. Haies et bord des chemins du lit- toral; CC. dans les sables maritimes. La forme abondante dans les sables maritimes est naïi- ne et à tiges étalées couchées (var. littorale Brébiss. fl. norm.; var. maritimum Le Gall, fl. Morb.). — decolorans Gren. et God. fl. fr. II, p. 19! — R. Querqueville, Cosqueville, falaises de Jobourg. À Querqueville, cette hybride croissait parmi de nom- breuses touffes de G.verum et à peu de distance du G. elatum. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 299 — neglectum Le Gall, fl. Morbih. p. 262.— AC. dans les dunes maritimes de Biville, Vauville, etc. — elatum Thuill. (G. mollugo L. part.). — CC. Haies et buissons. — dumetorum Jord. pugill. p. 78. — C. Haies et buissons. Cette plante fleurit un mois avant la précédente. — saxatile L. (G. hercynicum Weigel).—CC. Landes, eôteaux pierreux, pelouses, bord des chemins. — palustre L.— C. Fossés et prés marécageux du Val-de-Saire : Le Mesnil, Le Theil, La Glace- rie, etc. Cette espèce manque aux environs de Cherbourg et dans le Nord de la Hague, où elle est remplacée par la suivante. — elongatum Presl, Jord. obs. III, p. 170.—C.Fossés et prés humides. — Aparine L.— CC. Haies et décombres (vulg. Grat- teron). Asperula cynanchica L.— R. Sables maritimes : Cosque- ville, Surtainville, etc. C’est la forme à tiges courtes étalées et fleurs rappro- chées (var. densiflora Gren. et Godr.). Sherardia arvensis L. — C. Champs cultivés et bord des chemins. Une forme tout-à-fait naine croît dans les sables mari- times. VALÉRIANÉES. “Centranthus ruber L.— R. Murs dans le voisinage des jardins (vulg. Lilas de terre). Varie à fleurs blanches : Murs de Cherbourg. 300 PLANTES VYVASCULAIRES Valeriana officinalis L. — AR. Bord des rivières : vallée de Quincampoix, Le Vast, etc. Valerianella olitoria Poll. — R. Champs cultivés : Nac- queville , Gatteville, etc. — carinata Lois. — CC. Lieux cultivés, murs, talus des fossés, pelouses, côteaux, etc. (vulg. Bour- cette). J'ai trouvé des échantillons dans lesquels les bractées avaient pris un accroissement extraordinaire, la plupart des cymes étant stériles par suite de l’atrophie des fleurs et n'offrant qu'un capitule de grandes folioles ovales lancéolées et ciliolées sur les bords ; quelques capitules cependant présentaient des fleurs et des fruits bien con- stitués, mais en très petit nombre. Le Valerianella carinata me paraît indigène dans notre contrée; mais toutes les autres espèces y sont évidemment introduites avec les moissons. — Auricula DC. — R. Moissons: Le Mesnil, Saux- mesnil, etc. J'ai remarqué dans cette espèce une monstruosité analogue à celle que j'ai observée dans l'espèce précédente. — Morisonii DC. (V. dentata Koch). — R. Mois- sons : Octeville, Nacqueville, etc. DIPSACÉES. Dipsacus sylvestris Mill. — AR. Bord des champs et ta- lus des fossés (vulg. Peignes). “Cephalaria pilosa Gren. et Godr. (Dipsacus pilosus L.). -- RR. La Pierre-Butée (M. Delachapelle) ; bord de la Divette, au Roule (M. Bertrand-Lachênée). Trichera arvensis Schrad. (Knautia arvensis Koch). — AR. Moissons, haies et bord des champs du lit- toral. Succisa pratensis Münch (Scabiosa succisa L.). — C. Bois et pelouses fraîches. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 301 SYNANTHÉRÉES. CORYMBIFÈRES. Eupatorium cannabinum L. — C. Bois humides, fossés, bord des ruisseaux. “Nardosmia fragrans Rechb. (Petasites fragrans Presl.). — AC. Bord des ruisseaux, haies et fossés humi- des près de Cherbourg (vulg. Héliotrope d'hiver). Si cette plante n’est pas indigène, elle est du moins complètement naturalisée et notre climat lui convient sous tous les rapports; elle fleurit en décembre et janvier. M. le Dr Lebel m'a fait récolter à Valognes le Petasites officinalis Mônch. Tussilago Farfara L. — AC. Lieux argileux humides, bord des chemins (vulg. Pas-d’âne). Solidago Virga-aurea L. — (C. Bois, côteaux et haies. Erigeron acris L. (E. corymbosus Wallr.). — RR. Murs et talus des anciennes fortifications de Quer- queville. — serotinus Weihe. — R. Sables maritimes: Tour- laville. Aster Tripolium L.—R. Prés marécageux du littoral. Abondant autrefois dans la mare de Tourlaville. Bellis perennis L. — CC. partout (vulg. Päquerettes, Päquettes). Varie à ligule d’un rouge vif, surtout en-dessous. ‘Doronicum Pardalianches L. — RR. Haies près des habitations, au Cauchin. Cette plante est évidemment échappée de l’ancien jardin botanique de M. Fréret, de même que le Galium Barre- lieri Salzm. et autres plantes trouvées dans la même localité. 302 PLANTES VASCULAIRES Senecio vulgaris L. — CC. partout (vulg. Sénecon, San- sonnet). — viscosus L. — KR. Lieux pierreux du littoral : Fer- manville, etc. — sylvaticus L. — AC. Bord des chemins, champs sablonneux. — erraticus Bertol. — KR. Bord des ruisseaux dans la Hague : Omonville, Le Rozel, etc. — Jacobæa L. — CC. Haies, murs et prés secs. Le S. erucifolius L. croît sur les calcaires du Cotentin. — Le Cineraria spathulæfolia Gmel. se trouve dans la même contrée. Artemisia Absinthium L. (Absinthium vulgare Gærtn.). — C. dans les haies et sur les talus des fossés du littoral, surtout dans le Val-de-Saire ; certainement indigène (vulg. Absinthe). — vulgaris L. — C. Haies, fossés et bord des chemins (vulg. Herbe St-Jean). — maritima L. — Prés maritimes et lieux vaseux du littoral ; RR. dans les limites de notre arrondisse- ment : Gatteville; C. de Réville à Quinéville (vulg. Absinthe maritime). Ontrouve, dans les mêmes localités, les deux formes appelées par les auteurs À. gallica Willd. el À. salina Willd.; mais ees formes, remarquables sans doute par un port particulier, ne doivent certainement pas être sépa- rées spécifiquement du type, ainsi que j'ai pu m'en con- vaincre par des exemplaires reçus de divers points des côtes de l'Océan, et aussi de la Baltique (île d’Oland). La longueur relative des bractées par rapport aux calathides, est très variable ; car j'ai vu les bractées tantôt dépas- sant longuement les calathides, tantôt égales, tantôt plus courtes, et cela dans des échantillons à rameaux dressés aussi bien que dans la forme à rameaux étalés. M. van den Bosch écrit dans le Prodr. fl. Batavæ, p.119. « Om- nes promiscue occurrunt. Licet habitu valde recedant, characteres specificos non reperi. » Déjà, en 1822, DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 303 Wallroth, dans ses Schedulæ criticæ, p. 458-461, n'avait admis qu'une espèce (Artemisia Seriphium) et en énu- mérait méthodiquement 37 formes ou variétés. — Cepen- dant, les échantillons de À. gallica que j'ai reçus des bords dela Méditerranée, me paraissent beaucoup diffé- rer de ceux des côtes de l'Océan, et je suis porté à croire qu'il existe réellement deux espèces : l'une Septentrionale et Océanique, variant dans les mêmes localités à rameaux dressés, étalés ou pendants, et comprenant les À. gallica et salina de la plupart des auteurs ; l’autre Méditerra- néenne, bien décrite dans la Flore de France par M. Go- dron sous le nom de À. gallica, épithète trop ambigüe pour pouvoir être conservée et qu'on devrait remplacer par exemple par le nom de À. mediterranea. De plus, la diagnose de l'A .maritima devrait être modifiée de manière à y faire entrer la forme gallica des bords de l'Océan. ‘Tanacetum vulgare L. — AR. Haies et bord des che- mins (vulg. Poudre-à-vers). On cultive encore sous le même nom le Santolina cha- maæcyparissus L., qui s'échappe aussi quelquefois des jar- dins de la campagne. Leucanthemum vulgare Lam. (Chrysanthemum Leucan- themum L.). — C. Prés secs, côteaux et talus des fossés (vulg. Amourôques, Mullu blanc). *— Parthenium Godr. et Gren. (Pyrethrum Parthe- nium Sm.). — R. Bord des haïes : échappé des jardins. Chrysanthemum segetum L. — AR. Moissons, surtout du littoral (vulg. Mullu). Matricaria Chamomilla L.— AC. Champs sablonneux et bord des champs du littoral. — inodora L. (Pyrethrum inodorum Sm.). — C. Champs et lieux cultivés (vulg. Amourôques). — maritima L. (Pyrethrum maritimum Sm.). — R. Sables maritimes et lieux pierreux du littoral : Querqueville. Dans cette dernière station, les tiges sont dressées; elles sont étalées lorsque la plante croît dans les sables maritimes. 304 PLANTES VASCULAIRES Ormenis nobilis Gay (Anthemis nobilis L.; Chamomilla nobilis Godr.).—CC. Prés secs, côteaux, bruyères, bord des chemins (vulg. Camomille). Anthemis Cotula L. — C. Champs cultivés, moissons. Diotis candidissima Desf. (Otanthus maritimus Link et Hoffm.). — AC. Sables et graviers du littoral, de Tourlaville à Gatteville ; Vauville, Biville, Le Rozel, etc. Achillæa Millefolium L. — CC. Lieux incultes, prés secs et bord des chemins (vulg. Hure-de-loup). Varie à fleurs blanches, carnées ou d’un rose vif. Une forme naine, velue-blanchâtre , à corymbe très serré (var. compacta Brébiss.; var. candicans Le Gall, fl. morb. p. 276), croît sur les falaises et les côteaux du littoral. Bidens tripartita L. — AR. Bord des ruisseaux et prés humides : Tourlaville, Vrasville, Le Rozel, etc. — cernua L. — AR. Lieux marécageux : Tourlaville, Flottemanville, Le Theil, etc. “Corvisartia Helenium Mérat (Inula Helenium L.).—R. Anciens vergers et haies près des jardins. Inula Conyza DC. (Conysa squarrosa L.). — R. Haies et bord des chemins: Octeville, Nacqueville, Flaman- ville, etc. — _ crithmoides L.— R. Rochers humides des falaises de la Hague : Jobourg, Herqueville, Flamanville. Pulicaria vulgaris Gærtn. (/nula Pulicaria L.). — AR. Bord des fossés et des chemins, surtout dans le Val-de-Saire : Tourlaville, Réthoville, Gatteville; Omonville, etc. — dysenterica Gærtn. ({nula Dysenterica L.). — CC. Bord des chemins, fossés, prés (vulg. Mullu, Pissât-de-chat). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 305 “Helichrysum fœtidum Cass. (Gnaphalium fœtidum L.). —RR. Lande de Tocqueville , où il est naturalisé. ‘Antennaria margaritacea R. Brown (Gnaphalium mar- garitaceum L.).—Naturalisé à la Fauconnière, près Cherbourg. “Gnaphalium undulatum L. — R. Enceinte du port mi- litaire ; abondant dans les carrières des Fourches à Équeurdreville; Flamanville. — luteo-album L. — AC. Sables maritimes humides, surtout dans le Val-de-Saire ; bois de Bricquebec. +— sylvaticum L. —R. Bois de Bricquebec. Je n’ai pas encore trouvé cette plante dans les limites mêmes de notre arrondissement. — uliginosum L. — C. Lieux inondés l'hiver, champs et bord des chemins. Filago canescens Jord. (F. germanica L. part.).— AC. Lieux pierreux, champs et murs. La forme naine des murs, très tomenteuse, ressemble au F. eriocephala Guss. — montana L. (F. minima Fries; Gnaphalium mon- tanum Huds.). — R. Lieux pierreux : Montagne du Roule. Logfia subulata Cass. (Filago gallica L.). — R. Lieux pierreux : carrières des Fourches, à Équeurdre- ville. CYNAROCÉPHALES. Silybum Marianum Gærtn. — R. Bord des chemins du littoralet sables maritimes : Hainneville, Urville, Gatteville, Vrasville, etc. Maigré sa présence dans les sables maritimes, je doute beaucoup que cette plante soit indigène. 20 306 PLANTES VASCULAIRES Onopordium Acanthium L. — RR. Bord d'un chemin près le fort de Querqueville (localité maintenant détruite). Cirsium lanceolatum Scop. — AC. Bord des chemins, lieux pierreux (vulg. Chardon, Cardron, de même que tousles Cirsium et les Carduus). — palustre Scop.— CC. Lieux humides. Varie à fleurs blanches, et à rameaux plus ou moins largement ailés. — anglicum Lobel. — AC. Prés et bois humides ; abondant au Sud de la vallée de la Glacerie, Le Mesnil, etc. Varie à tige rameuse multiflore, et à feuilles inférieures entières ou incisées presque pinnatifides. — J'ai pu con- stater d’une manière très précise l'existence de stolons sou- terrains nombreux, souvent très longs, et donnant naïis- sance à des rosettes de feuilles. M. Godron est, je crois, le premier auteur qui ait signalé ce caractère (F1. de Fr. IL, p. 219 [1850)), confirmé récemment par M. Ch. Des Moulins (Catal. Dord. suppl. fin. p. 116 [1859)), mais qui était resté inconnu du savant monographe des Cassinia- cées. En effet, dans son Beitrag zur Kenntniss der Gat- tung Cirsium und deren Bastarde (Vierzehnter Jahresbe- richt der Pollichia, 1856), M. le Dr C.-H. Schultz range le C. anglicum dans le groupe de la section Onotrophe ca- ractérisé par les mots « Stolones nulli », et ne cite sous la rubrique « Stolones subterranei repentes » que le seul C. heterophyllum AN. — acaule All. — AC. sur les pelouses rases des sables maritimes. Varie à tige assez longuement développée (var. caule- scens auct.). — arvense Scop. (Serratula arvensis L.). — CC. Bord des chemins , champs mal cultivés et talus des fossés. Varie à fleurs blanches. Carduus tenuiflorus Curt. — AC. Sables maritimes! — nutans i. C. Sables maritimes! DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 307 Centaurea nigrescens Willd., Godr. et Gren. — C. * Haies, pelouses et prés secs (vulg. Tétards). microptilon Godr. et Gren. — AC. Haies, côteaux, lieux secs. nemoralis Jord. pug. p. 10% (C. nigra auct. non L.).— C. Haies, buissons et bois. Les espèces de ce groupe exigent une nouvelle étude; j'ai trouvé plusieurs formes dont je n'ai pu préciser la synonymie en présence des divergences d'opinion des auteurs. Cyanus L. — AC. Moissons, surtout du lit- toral (vulg. Bleuets). Scabiosa L. — RR. Champ près de l’ancien télé- graphe de la Fauconnière. Cette plante, introduite accidentellement dans ce champ cultivé, s'y est propagée, mais je ne l'ai pas vue ailleurs. Calcitrapa L. — R. Bord des chemins du litto- ral Sud-Ouest : Le Rozel. solstitialis L.—R.Champs de Luzerne: Tourlaville. Serratula tinctoria L. — RR. Talus herbeux des falaises maritimes de Gréville. Carlina vulgaris L.— AC. Côteaux et pelouses arides, principalement sur le littoral. Lappa minor DC. (Arctium minus Schkuhr). — C. Bord des chemins (vulg. Gloutonnier). major Gærtn.(Arct. majus Schk.). — R. Décom- bres , cours des fermes dans le Val-de-Saire ; introduit ? pubescens Babington. — AR. Bord des chemins. Cette plante a été souvent prise pour le L. tomentosa Lam. (Arct. tomentosum Schk.). Je doute beaucoup que cette dernière espèce croisse en Normandie, et je ne l'ai encore recue que du Nord de l'Allemagne. 308 PLANTES VASCULAIRES LIGULIFLORES. “Cichorium Intybus L. — R. Décombres près des habi- tations ; échappé des jardins. Lapsana communis L. — C. Lieux cultivés et dé- combres. Hypochæris glabra L. — AC. Côteaux herbeux du lit- toral de la Hague. — radicata L. — CC. Bord des chemins, prés. Thrincia hirta DC. — C. Lieux arides, bord des che- mins, sables maritimes. Une forme très développée croît parmi les herbes sur les talus des falaises de Gréville. La forme abondante dans les sables maritimes est la var. arenaria DC. AC. Pelouses et bord des Leontodon autumnalis I. chemins. Varie à tige naine uniflore (var. simplexæ Duby). Picris hieracioides L. — À. Haies et lieux herbeux du littoral : Gréville. Helminthia echioides Gærtn. — AC. Bord des chemins sablonneux et murs du littoral. Scorzonera humilis L. (Sc. plantaginea Bor.). — C. Prés et bruyères marécageuses. Varie à tige rameuse (var. ramosa Brébiss.), à feuilles linéaires étroites (var. linearifolia Brébiss.), et à tige pres- que nulle : La Boissaie, au Mesnil. ‘Tragopogon orientalis L. — RR. Fossés du port mili- taire : introduit. On rencontre quelquefois le T. porrifolius L. (Salsifis, Cercifis) échappé des jardins potagers. Taraxacum officinale Wiggers (T. Dens-leonis Desf.). — CC. Lieux cultivés, prés, bord des chemins (vulg. Pissenlit). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 309 — rubrinerve Jord. pug. p. 115. — AR. Murs, bord des chemins. — _ erythrospermum Andrz. (T.lævigatumDC.) — AC. Lieux secs, côteaux, bord des chemins. — palustre DC. — AC. Prés marécageux. M. le Dr. Lebel a trouvé le T. udum Jord. près de Va- lognes. Lactuca muralis Fresenius (Prenanthes muralis L.). — AC. Vieux murs et haies; R. dans la Hague. Le L. Scariola L. se trouve à Bricquebec. Sonchus oleraceus L., Koch. — (CC. Lieux cultivés (vulg. Laitron, ainsi que les espèces suivantes). — asper Vill. — C. Lieux cultivés. — arvensis L. — C. Champs argileux et fossés. Crepis taraxacifolia Thuill. ( Barkhausia taraxaci- folia DC.). —"CC. Prairies, murs et bord des che- mins. *— biennis L. —R. Prairies : Tourlaville ; introduit ? — virens DC., Bor. — C. Prés et pelouses, bord des champs et des chemins. — pinnatifida Willd., Bor. (Cr. diffusa auct.). —AC. Mêmes stations que l'espèce précédente. Hieracium Pilosella L. — C. Bord des chemins, pelou- ses, lieux arides. — Pelleterianum Mérat. — AC. Mêmes stations que l'espèce précédente. — Auricula L. —AR. Bord des chemins et haies, sur- tout dans le Sud de l’arrondissement : Tourlaville, Le Mesnil, Tollevast, etc. — sylvaticum Lam. (H. vulgatum Fries). — C. dans le Sud : vallée de la Glacerie, Le Mesnil, Saux- 310 PLANTES VASCULAIRES mesnil, Brix, etc.; manque aux environs mêmes de Cherbourg et dans la Hague. — argillaceum Jord. Cat. Gren. 1849, p.17. — R. Fossés argileux : Le Mesnil, Brix, etc. — tridentatum Fries. — KR. Haies: Octeville, Hardin- vast, Le Theil. — boreale Fries (H. sylvestre Tausch). — R. Haies et talus des fossés: Le Mesnil, Gréville. — pseudo-sciadum Bor. FI. Centre, éd. 3°, p. 389.— R. Fossés argileux : Le Mesnil, Sauxmesnil. — umbellatum L. — C. Haies, bois, rochers. J'ai trouvé sur les rochers de la Hague des formes remarquables qui peut-être devraient être distinguées. D’autres formes paraissent se rapprocher beaucoup du H. æœstivum Fries. LOBÉLIACÉES. Lobelia urens L. — KR. Prés marécageux de la Boissaie, Le Mesnil ; Couville, Bricquebec. CAMPANULACÉES. Jasione montana L.— C. Haies, rochers, lieux arides. Une forme naine et très hérissée croît sur les falaises de la Hague et dans les sables maritimes (var. mari- tima Brébiss., Lloyd; var. nana Gren. et Godr.). Phyteuma spicatum L.— KR. Ilaies et bois: Tourla- ville, vallée de Quincampoix, Martinvast, Le Vast. ‘Campanula Rapunculus L.—R. Haies dans le voisinage des habitations : Urville, Le Theil, Tourla- ville, etc. Cette plante me paraît échappée des jardins et non réel- lement indigène. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 311 Wahlenbergia hederacea Rchb. — C. Haies humides, lieux tourbeux, bord des ruisseaux ; abondant surtout dans le Sud, depuis la Montagne du Roule jusqu’à Sauxmesnil et Le Theil. VACCINIÉES. Vaccinium Myrtillus L. — (C. Bois et haies (vulg. Mourets). Très abondant dans le Sud de l'arrondissement, de la Montagne du Roule à Sauxmesnil, et de Hardinvast au Theil; manque presque complètement dans la Hague, ainsi qu'aux îles anglaises de la Manche. ÉRICINÉES. Calluna vulgaris Salisb. (Erica vulgaris L.).— C. Bruyè- res et côteaux arides, bord des chemins. Varie à fleurs blanches. Erica ciliaris L.— R.Tourbière au pied Nord de la Mon- tagne du Roule. — tetralix L. — AC. Bois et bruyères marécageuses : Tourlaville , Le Mesnil, St°-Croix, etc. Varie assez souvent à fleurs d'un blanc pur. — cinerea L. — CC. Bruyères, rochers, haies et bois. M. le Dr. Lebel m'a donné le Monotropa Hypopithys L. recueilli à Yvetot près Valognes. COROLLIFLORES., LENTIBULARIÉES. Pinguicula lusitanica L. — AR. Bruyères et prés tour- beux : pied Nord de la Montagne du Roule, vallée de la Glacerie, Le Mesnil, St-Croix-Hague, etc. 312 PLANTES VASCULAIRES Utricularia neglecta Lehm. — R. Fossés du littoral : Tourlaville, Nacqueville. PRIMULACÉES. Primula offcinalis Jacq. — RR. Pré sec, près de la Pierre-Butée (D'. Lebel). — grandiflora Lam. (P. acaulis Jacq.). — CC. Haies, bois et champs (vulg. Prumerolle, Pruniolle). Varie à fleurs blanches (Acqueville, Saint-Germain-le- Gaillard), violettes (Octeville, Couville, Urville), bronzéesen passant par toutes les nuances entre le rouge et le jaune (Urville); et à hampe très développée (de 10 à 15 centimè- tres), portant une ombelle de grandes fleurs (var. caule- scens Koch); danscette dernière forme, la hampe ombellifè- re est quelquefois accompagnée de pédicelles radicaux uni- flores (Octeville, Urville). Fleurs odorantes!—Le tome I des Miscellanea austriaca de Jacquin est de l’année 1778, de même que la 1re édit. de la Flore française de Lamarck, mais il me semble qu'on doit donner la préférence au nom de Lamarck. Glaux maritima L. — AC. Sables maritimes humides et bord des mares du littoral. Varie àtiges courtes étalées en rosette dans les endroits découverts ; à tiges longues et dressées, lorsque la plante croît parmi les herbes. Lysimachia vulgaris L. — KR. Bord des ruisseaux : Octeville, Urville, Bricquebec, etc. — nemorum L.— €. Bord des ruisseaux, haies et bois humides. Centunculus minimus L. — KR. Lieux inondés l'hiver, bord des chemins: Tourlaville, falaises de la Hague. Anagallis arvensis L.(A. phœænicea Lam.).—C.Lieux cul- tivés. | Varie à fleurs carnées (4. carnea Schrank). — tenella L. — C. Prés tourbeux, landes et lieux hu- mides des falaises. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 313 Samolus Valerandi L. — AC. Bord des ruisseaux, lieux marécageux. Cette plante atteint des dimensions considérables au pied des falaises de la Hague, comme le fait très bien remarquer M. de Brébisson (fl. norm.). M. Delachapelle a indiqué le Hottonia palustris L. dans le bois de Barnavast (Le Theil et Montaigu), où je n'ai pu le retrouver ; j'ai vu cette plante à Yvetot près Va- lognes. OLÉACÉES. Fraxinus excelsior L. — AC. Haies (vulg. Fréne). Ligustrum vulgare L. — CC. Haies (vulg. Troëne, Bois blanc). APOCYNACÉES. Vinca minor L.— AC. Haies, et bois dans le Sud de l'arrondissement. — major L. — AC. Haies, souvent près des habita- tions (vulg. Pervenche). On considère cette plante comme indigène seulement dans la région méditerranéenne, et introduite dans le Nord; mais à Cherbourg elle pourrait être indigène aussi bien que plusieurs autres espèces méditerranéennes qui remontent jusques là, certainement sans y avoir été apportées par l’homme. GENTIANACÉES. Erythræa Centaurium Pers. (Chironia Centaurium DC.). — C. Côteaux, bord des haies (vulg. Petite- centaurée). Varie à fleurs blanches : Sauxmesnil. — Une forme à fleurs réunies en corymbe compact (var. capitata Koch) croît sur les falaises de la Hague. — pulchella Hornem. (E. ramosissima Pers.; Chiro- 51% PLANTES VASCULAIRES nia pulchella Swartz).—AC. Lieux inondés l'hiver, prés, landes et bord des chemins humides. J'ai trouvé, dans un endroit herbeux des fossés de la redoute de Tourlaville (localité maintenant envahie par la mer), des échantillons très robustes et buissonneux, à rameaux excessivement nombreux, dressés, formant des touffes atteignant jusqu’à 25 centimètres de hauteur sur 22 centimètres de diamètre au sommet. Ces échantil- lons sont remarquables par leur système foliaire prodi- gieusement développé et qui donne ainsi à la plante un facies tout particulier. Ilexiste une fausse rosette de feuilles radicales : ces feuilles sont très grandes et larges (15 mil- lim.!),obtuses ou pointues; les feuilles caulinaires sont plus petites, longues et aigües ; les fleurs latérales sont munies de bractées. Plusieurs de ces caractères rapprocheraient cette plante de l'E. latifolia Sm.; mais M. Ch. Des Moulins, à qui j'at communiqué mes échantillons, croit devoir les rapporter à l'E. pulchella. On peut voir du reste d’après les consciencieuses et savantes recherches de l’ha- bile monographe des ÆErythræa de la Gironde, que la présence d'une rosette radicale peut avoir lieu dans toutes les espèces, et que l’on trouve des fleurs latérales accom- pagnées de bractées dans le véritable E. pulchella , ainsi que le démontrent des échantillons communiqués et recueillis par M. Des Moulins sur les bords de la Dordogne, à 170 kilomètres de la mer. La plante de Tourlaville présente cette autre particularité que la plu- part des échantillons étaient en fleurs et quelques uns en bouton, le 10 novembre 1858. tenuiflora Link et Hoffmansegg (E. latifolia B te- nuiflora Griseb.; Des Moul. Erythr. p. 24). — RR. Prés maritimes à Saint-Vaast (D' Lebel). diffusa Woods, Le Jolis in Ann. Sc. Nat. T. VII, tab. 13 (1847). — AC. Pelouses sèches et talus des fossés, souvent parmi les ajoncs, dans toute la Hague, de Gréville à Herqueville. Cicendia filiformis Delarbre (Exacum filiforme Willd.; Microcala filiformis Link). — AC. Lieux argileux inondés l'hiver, surtout dans le Sud de l’arr!. Chlora perfoliata L. — RR. Prés au pied Nord de la Montagne du Roule. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 315 Menyanthes trifoliata L. — AC. Prés marécageux el bord des étangs (vulg. Patte d’oùe). Les Gentiana Pneunomanthe L. et Limnanthemum peltatum Gmel. (Villarsia nymphoides Vent.), croissent dans l'arrondissement de Valognes. CONVOLVULACÉES. Convolvulus sepium L. — AC. Haies humides (vulg. Manchettes de la Vierge). — Soldanella L.— AC. Sables maritimes purs, sur tout le littoral. — arvensis L. — CC. Champs parmi les moissons, talus des fossés (vulg. Liot). Varie à corolle d’un rose vif à l'extérieur. Cuscuta epithymum Murray (C. minor DC.). — C. sur les ajoncs et les bruyères (vulg. Cheveux Saint- Jean). BORRAGINÉES. ‘Borrago officinalis L.— AC. Lieux cultivés, décombres (vulg. Bourrache). Symphytum offcinale L. — AR. Prés humides (vulg. Consoude). Varie à fleurs d’un blanc-jaunâtre ou violettes. *Anchusa sempervirens L. (Caryolopha sempervirens Fisch. et Trautv.).— R. Haies et bord des chemins près des habitations : au Cauchin et au Roule. — arvensis Bieb. (Lycopsis arvensis L.).—C. Champs sablonneux, surtout du littoral; sables maritimes. “Lithospermum officinale L. — RR. Haies des jardins de la campagne, où il est cultivé quelquefois sous le nom de The. 316 PLANTES VASCULAIRES Echium vulgare L. — AC. Murs, lieux pierreux et bord des champs du littoral, sables maritimes; RR. dans l'intérieur des terres. Myosotis palustris With. — AR. Fossés et marais. repens Don, Rchb. — AC. Fossés et lieux tour- beux. strigulosa Reichenb. — C. Fossés et prés hu- mides. lingulata Lehmann (M. cæspitosa K. Schultz). —C. Prairies marécageuses, bord des ruisseaux. intermedia Link (M. arvensis Roth). — CC. Lieux cultivés, haies. Varie à tige plus robuste et à fleurs plusgrandes, ayant presque l'aspect du M. sylvatica, (var. umbrosa Proûr. fl. batav. p. 159), et à tige très grêle et feuilles petites (var. gracilis 1. e.). hispida Schlecht. (M. collina Rchb.). — CC. Murs et côteaux secs. Lebelii Godr. etGren. (M. adulterina Lebel, rech. p. 17). — R. Fermanville, Saint-Germain-des- Vaux (D'. Lebel). versicolor Pers. — AC. Haies et côteaux arides. Cynoglossum officinale L. — AR. Sables maritimes et bord des chemins du littoral: Urville, Gréville, Biville, Le Rozel, etc. SOLANACÉES. Solanum nigrum L. — AR. Décombres, sables mari- times. Nous avons peut-être ici plusieurs espèces, mais je n'ai pas eu occasion de les reconnaître. M. de Brébisson (f. norm.). indique à Cherbourg le S. miniatum Bernhardi. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 317 — Dulcamara L. — AC. Ilaies humides et bord des ruisseaux (vulg. Douce-amère). Varie rarement à fleurs blanches; et aussi à feuilles et rameaux tomenteux-grisâtres (var. tomentosum Koch ; S. littorale Raab) : Urville. Hyoscyamus niger L.— AR. Sables maritimes, çà et là sur le littoral (vulg. Hanebanne). VERBASCÉES. Verbascum Thapsus L. (V. Schraderi Meyer). — AC. Haies, décombres, bord des chemins (vulg. Molaine). l — nigrum L. — CC. Bord des haies, des chemins et | des champs. | J'ai trouvé, à Nacqueville et à Querqueville, la forme | à panicule très rameuse (V, parisiense Thuill.). | — Blattaria L. — R. Talus des fossés et bord des | champs : Octeville. | | M. Bertrand-Lachônée m'a indiqué les V. phlomoides L. et V. virgatum With., aux environs du Port militaire et du polygone de Querqueville ; je n'ai pas vu ces deux plantes, qui du reste pourraient bien provenir de l’ancien jardin botanique de la marine, de même que les Ecbal- lium elaterium, Datura stramonium, Borrago laxiflora, etc., dont il a été trouvé Cite échantillons isolés dans la même localité. SCROPHULARIACÉES. Scrophularia Scorodonia L. — CC. Haies et bord des chemins, à Cherbourg même et dans la Hague ; R. dans le Val-de-Saire: Gatteville, etc. (vulg. Sent-à-ma). — nodosa L. — AC. Haies et talus des fossés hu- mides. — Balbisiüi Hornem., Koch (S.aqguatica L. part., 318 PLANTES YASCULAIRES Gren. et Godr., non Koch). — AC. Fossés, bord des ruisseaux. M. Delachapelle a indiqué à Cherbourg le S. peregri- na L., qui en tout cas serait assurément une plante introduite. Antirrhinum Oruntium L. — AR. Moissons, champs cultivés. Le À. majus L. (vulg. Gueule de lion) croît sur les vieux murs des jardins. “Linaria Cymbalaria Miller. — KR. Vieux murs des jar- dins : abondant à Equeurdreville, Bricquebec. — spuria Mill. — RR. Champs calcaires du littoral de Surtainville (M. Bertrand-Lachénée). — Elatine Mill. — AR. Talus des fossés et champs cultivés. -- arenaria DC. — €. dans les sables maritimes du Val-de-Saire, de Fermanville à Gatteville. — vulgaris Môünch. — C. Haies, talus des fossés et champs cultivés. Varie, dans les terrains labourés, à grandes fleurs plus pâles et même blanches. Cette dernière forme a été re- marquée d’abord à Querqueville par M. Besnou. J'ai trouvé, au bord d'une mare à Tocqueville, un jeu- ne échantillon, nonfleuri, que je n’ai pu rapporter à aucune autre plante qu'au Gratiola officinalis L.; mais n'ayant jamais vu cette espèce ailleurs dans notre pays, et mon échantillon unique s'étant trouvé égaré, je n'ose la com- prendre dans ma liste. Veronica spicata L. — AR. Sables maritimes de Biville et Vauville. Cette forme est très remarquable, hérissée-velue, à tige naine de 3 à 10 centimètres au plus (var. minor Bré- bisson); la forme typique ne croît pas à Cherbourg. — Chamædrys L. — CC. Prés secs, bois et haies. Varie, dans les lieux ombragés, à tige plus robuste, à feuilles plus grandes, plus distinctement petiolulées (var. lamiifolia Walpers?). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 319 Beccabunga L. — C. Fossés, ruisseaux et prés marécageux. Varie à tige plus épaisse, à fleurs roses et à bractées plus longues que les pédicelles (var. bracteata Brébiss.; V. limosa Lej.?). Anagallis L. — C. Bord des ruisseaux, lieux ma- récageux. Varie à feuilles plus ou moins élargies ou étroites. scutellata L.— AR. Prés humides et bord des ruisseaux : Montagne du Roule, Flottemanville, Le Mesnil-au-Val, Sainte-Croix-Hague, etc. montana L.— AR. Haies humides et ombragées : Octeville, Nacquewville. officinalis L.— AC. Landes et côteaux pierreux. Varie à feuilles très petites. serpyllifolia L. — C. Lieux cultivés. Varie à feuilles grandes orbiculaires : Cherbourg. arvensis L. — C. Champs et bord des chemins, murs. Varie à tiges allongées garnies de fleurs dans toute leur étendue (V. polyanthos Thuill.). — Une forme naine, à tige presque simple, de 2 à 3 centimètres, croît dans les sables maritimes (W. nana Lam... agrestis L. — C. Lieux cultivés, jardins. didyma Ten. (V. polita Fries). — C. Jardins et murs. hederæfolia L. — AC. Lieux cultivés, talus des fossés. Sibthorpia europæa L.— C. Lieux frais et ombragés, pied des murs, bord des sources. Limosella aquatica L.—R. Bord des mares du littoral : Vauville (M. Delachapelle); Herqueville (M. Ber- trand-Lachénée). 520 PLANTES VASCULAIRES Digitalis purpurea L. — CC. Haies, côteaux et bois (vulg. Claquets). Varie à fleurs rosées ou d'un blanc pur : Montagne du Roule, Nacqueville. — J'ai observé, sur un pied récolté à Urville-Hague, un cas très curieux de disjonction de l'un des éléments pétaloides, et cela régulièrement dans toutes les fleurs d'uneitige rameuse (c/r. Mém. Soc. Sc. natur. de Cherb. T. I, p. 349). — purpurascens Roth. — RR. Fauconnière près de Cherbourg. Je n'aitrouvé qu’un échantillon unique de cette plante dont j'ai donné une description détaillée dans les Ann. des Sc. natur. T. VII, 1847. Euphrasia campestris Jord. pugill. p. 131 (£. officina- lis auct. part.). — R. Pelouses sèches, bord des chemins : Urville. —— nemorosa Pers. — C. Pelouses, bord des che- mins, landes. Je désigne provisoirement sous le nom collectif de E. nemorosa, plusieurs espèces que je n’ai pu encore distinguer d'une manière satisfaisante ; l’une de ces plan- tes est probablement le E. ericetorum Jord.; une autre a la capsule très étroite allongée, dépassant” beaucoup la feuille florale. Odontites verna Reichenb. (O0. rubra Pers.; Euphrasia Odontites « L.). — C. Champs, moissons. — serotina Reich. (Euphr. serotina Lam.). — AC. Champs après la moisson. — divergens Jord.; Boreau. — R. Pelouses, au bord des chemins : Urville-Hague. Eufragia viscosa Benth. (Bartsia viscosa L.). — CC. Lieux humides, prés et bord des ruisseaux. Rhinanthus major Ehrh., Koch (Rh. major « glaber F. Schultz; Rh. Crista galli y L.). — C. Prairies, moissons (vulg. Sonnettes). ie dd dE ÉÉÉÉÉÉ E . DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 321 minor Ebrh. (Rh. Crista-galli « L.; Rh. secunda Brébiss.). — AR. Bruyères humides et lieux her- beux, dans le Sud de Cherbourg : Montagne du Roule, Tourlaville, Le Mesnil, etc. Pedicularis palustris L. — AR. Prés marécageux : Flot- temanville-Hague, Le Mesnil-au-Val. sylvatica L.— C. Prés humides, landes et bord des chemins inondés l'hiver. Melampyrum pratense _ — C. Bois et haies om- bragées. OROBANCHÉES. Phelipæa cœrulea C.A. Mey. ? (Orobanche cœrulea Vill.?, Babingt. prim. fl. Sarn. p. 67?). — RR. Talus d’un fossé herbeux, à Flamanwville. Il est plus que probable que la plante que j'indique pro- visoirement sous ce nom, 11 ‘appartient ni au Ph. cœru- lea, ni au Ph. arenaria Walp., dont elle se rapproche par quelques caractères. Je ne l'ai trouvée qu'une seule fois, en juillet 1843, croissant (autant que je me puis me le rappeler, mais sans oser l’afirmer) sur le Artemisiu vulgaris; il ne me reste en herbier que trois échantillons, qui ont 50 centimètres de hauteur. L'un d'eux est sim- ple; les deux autres présentent à la base de la tige prin- cipale quatre petits rameaux florifères ; l'épi principal est long de 20 centimètres, compact, composé de très nom- breuses fleurs serrées, presque appliquées contre la tige, à corolle tubuleuse droite, à peine courbée et évasée, à lobes arrondis ciliés ; les bractées sont aussi longues que le calice, et dépassent les boutons au sommet de l’épi, qui est compact et pointu; toute l’inflorescence est cou- verte d’une pubescence visqueuse très épaisse. — M. le Dr. Lebel a trouvé le véritable Ph. cœrulea aux environs de Valognes. ramosa C. A. Mey. (Orob. ramosa L.).— RR. Dans un champ de chanvre, à Réville près Barfleur. Orobanche Rapum Thuill. (O. major Lam. non L.). — RR. Couville (M. Jardin). 21 _ 329 PLANTES VASCULAIRES — Galii Duby (0. vulgaris DC.). — AR. Sables mari- times, sur le Galium verum var. littorale Brébiss. — minor Sutton. — C. dans les champs sur le Trifo- lium sativum; dans les sables maritimes sur les Erodium (Tourlaville), le Plantago Coronopus (Gatteville), et sur le Picris heracroides (Gréville). — amethystea Thuill. (O0. Eryngii Vauch.). — R. Sables maritimes : Vauville, Biville, Réville, Saint- Vaast. LABIÉES. Mentha rotundifolia L.— AR. Bord des fossés, lieux humides. On trouve quelquefois, au bord des fossés et des haïes, les M. viridis L. et M. piperita Huds., échappés des jar- dins (vulg. Menthe, Baume). — aquatica L. (M. hirsuta DC.). —C. Fossés et bord des eaux. — sativa L. — R. Teurthéville-Hague (D'. Lebel). — arvensis L. -— CC. Champs humides et lieux cultivés. Le temps m'a manqué jusqu’à présent pour étudier ce genre, et chercher à reconnaître, parmi lesespèces récem- ment établies, celles qui croissent dans nos environs. Pulegium vulgare Mill. (H. Pulegium L.).— AR. Bord des eaux et des chemins, lieux inondés l'hiver. ‘Lycopus europæus L. — AR. Bord des ruisseaux, fossés. Thymus Serpyllum L.— CC. Pelouses sèches, bord des chemins, bruyères, côteaux et sables mariti- mes (vulg. Serpollet). Varie à feuilles linéaires atténuées à la base (Th.angu- stifolius Pers.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 323 — Chamædrys Fries. — AR. Bord des chemins. Le Thym (Thymus vulgaris L.), le Romarin (Rosma- rinus officinalis L.), et la Lavande (Lavandula Spica L.), ne manquent dans aucun jardin de la campagne, et y sont subspontanés. On y cultive encore l'Hyssope (Hysso- pus officinalis L.) et la Sarriète (Satureia hortensis L.); celle-ci s'échappe quelquefois jusques sur le littoral. “Calamintha ascendens Jord. obs. IV, p.81! (C. menthæ- folia Most., Gren. et Godr.). — R. Mur près la chapelle Saint-Sauveur, à Octeville. Clinopodium vulgare L. (Calamintha Clinopodium Benth.). — C. Côteaux et haies. Salvia Verbenaca L. — AC. Pelouses arides et bord des chemins du littoral, sables maritimes. Le Salvia officinalis L. (vulg. Petite-sauge ou Petite- sauce) 'est très fréquemment cultivé dans la campagne et se trouve dans les haies des jardins et au bord des chemins, de même que le Melissa officinalis L. (vulg. Mélisse, Citronelle). “Nepeta Cataria L.— AR. Lieux cultivés, jardins, haies, près des habitations (vulg. Herbe-au-chat). M. le Dr. Lebel a trouvé à Jobourg la forme à odeur de Mélisse (N. citriodora Balb.). _ Glechoma hederacea L. — CC. Prés, bord des haies et talus des fossés. Varie à fleurs roses : Nacqueville ; et à tige et feuil- les velues-hérissées (var. villosa Koch). Lamium amplexicaule L.— AR. Champs sablonneux du littoral : Urville, Le Rozel, etc. — hybridum Vill. (L. éncisum Willd.). — R. Lieux cultivés du littoral : Querqueville, Fermanville. — _ purpureum L. — CC. Lieux cultivés. Varie à feuilles incisées (var. decipiens Sonder). — album L.— AR. Décombres et bord des fossés (vulg. Ortie blanche). 324 PLANTES VASCULAIRES — Galeobdolon Crantz (Galeobdolon luteum Huds.). — R. Bois et haies : Octeville, à la Prévalerie. ‘Leonurus Carciaca L.— KR. Ilaies des jardins et voisi- nage des habitations : Urville. Galeopsis dubia Leers (G. ochroleuca Lam.). — AR. Champs argileux et moissons du Val-de-Saire : Le Mesnil, Le Theil, Gonneville. — Tetrahit L. — C. Champs après la moisson. Varie à fleurs blanches, et à calice noirâtre (var. nigri- cans Brébiss.). Stachys sylvatica L. — C. Bord des haies et fossés. — ambigua Sm. (S{. palustri-sylvatica Schiede).—R. Bord des chemins et des fossés : vallée de Quin- campoix. — palustris L.— CC. Prés et moissons humides, fos- sés, lieux marécageux. Varie, dans les moissons, à feuilles garnies d’une pu- bescence veloutée, blanchätre en-dessous (St. segetum Hagen?). — arvensis L.— AC. Champs après la moisson. Betonica officinalis L. — C. Haies, bois et bord des champs. La seule forme que j'aie vueici est la var. intermedia Prodr. fl. Batav. p. 201 : « caule infra patentim, super- ne adpresse foliisque birsutis, . . Calycibus barbatis gla- briusculis »; cette forme pourrait encore, d après °M. Boreau (fl. Centre, 3e édition), être rapportée au B. sero- tina Host. Baellota fœtida Lam. (B. alba L.; B. nigra Sm. non L.). — AC. Décombres, bord des chemins et pied des murs, surtout du littoral. Varie à fleurs blanches ou rouges. Marrubium vulgare L. — C. Bord des chemins, lieux incultes (vulg. Moriauquemin). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 325 Scutellaria galericulata L. — AC. Bord des ruisseaux. — minor L.— C. Lieux tourbeux, parmi les Spha- gnum. Brunella vulgaris Münch (Prunella vulgaris L.). — CC. Prés, champs et bord des chemins. Ajuga reptans L. — CC. Prés et bord des chemins. Teucrium Scorodonia L. — CC. Haies, bois et cûô- teaux. — Scordium L. — RR. Bord des fossés de la re- doute de Tourlaville. Je n'ai encore vu cette plante que dans la localité citée, qui vient d'être envahie par la mer. M. De Gerville l'in- dique dans les terres basses des dunes, depuis St-Germain- sur-Ay jusqu'à Vaurille. VERBÉNACÉES. Verbena officinalis L. — C. Bord des chemins et pied des murs (vulg. Verveine). PLANTAGINÉES. Plantago major L. — C. Pelouses et bord des chemins (vulg. Plantain). — _intermedia Gilibert.— AC. Bord des chemins argi- leux inondés l'hiver, et sables maritimes. La forme naine (PI. minima DC. )se trouve le plus fré- quemment dans les chemins; la forme robuste croît de préférence dans les sables maritimes mouillés. | — Coronopus L.— C. Pelouses, bord des chemins du littoral; sables et rochers maritimes. | Très variable ; tantôt nain, très velu, blanchâtre : dans les lieux arides et sur les rochers maritimes; tantôt | très développé, feuilles charnues à rachis élargi (var. | maritima Gren. et Godr.) : dans les lieux herbeux humi- | des au pied des falaises. | 326 PLANTES VASCULAIRES — maritima L.— AR. Prés et vases maritimes, çà et là sur tout le littoral. Varie à feuilles élargies, souvent dentées (P. graminea Lam.), et à feuilles très étroites (P. Waulfenii Willd.). — lanceolata L. — CC. Prés et bord des chemins. J'ai trouvé des échantillons dans lesquels les épis sont remplacés par un capitule de bractées foliacées assez larges. — sphærostachya Wimm. et Grab. f1. Siles. I, p. 229? ( P. lanceolatay sphærostachyaMert.etKoch, Bab. primit. fl. Sarn. p. 78 ; P. lanceolata B capitellata Koch)? — R. Sables maritimes humides : bord des mares de Vrasville et de Gatteville. La souche est longue, épaisse, à fibres très nombreu- ses et très longues; les hampes étalées en rosette, puis redressées, couvertes d’une pubescence apprimée ; les feuilles très étroites, longues, entières, laineuses à la base, à poils étalés; les capitules petits, presque globuleux. Cette plante a beaucoup de ressemblance avec le P. Tim- bali Jord. pugill. p. 138; j'ignore si c'est véritablement le P. sphærostachya Wimm. et Grab., et j'ai provisoirement adopté ce nom pour ne point en proposer un nouveau. — _ eriophora HoffmanseggetLink (P. lanceolata var. 7 lanuginosa Koch, Gren. et Godr.). — AC. Cô- teaux secs du littoral et pelouses maritimes. Littorella juncea Bergius [1768] (L. lacustris L. [1771]). — R. Bord des étangs du littoral : mares de Vau- ville et de Gatteville. PLUMBAGINÉES. Armeria maritima Willd., Boiss. -— R. Vases maritimes de la côte Est: Gatteville, Saint-Vaast (vulg. Sent-a-miel). — pubescens Link, Boiss.(A. maritima 6 Linkii Gren. et Godr.). — C. Rochers maritimes et pelouses du littoral (vulg. Pas-de-chat, pétraux). Varie à fleurs blanches. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 327 — plantaginea Willd. (A. sabulosa Jord.). — AC. dans les sables maritimes de Biville, Vauville, Sciôtot. Varie, dans les mêmes localités, à folioles extérieures de l'involucre dépassant le capitule (var. longibracteata Boiss.; Statice arenaria Pers.). +Statice Limonium L. (54. pseudo-limonium Rehb.).—C. dans les prés vaseux du littoral de la côte Est, de Réville à Quinéville. Il est très probable que cette plante se trouve à Gatte- ville, dans les limites de notre arrondissement. — occidentalis Lloyd. — AC. dans les falaises de la côte Ouest, de Jobourg à Flamanville. M. Le Gall (f. Morbih. p. 473) ne pense pas que notre plante soit le véritable S£. occidentalisLloyd. Elle me pa- raîit cependant tout à fait semblable à certains échantil- lons que j'ai reçus de M. Lloyd, sous ce nom. Les feuil- les sont lancéolées-étroites ou lancéolées-spathulées, plus ou moins aigües, mais non obtuses-arrondies, à mucron plus ou moins long subulé ; souvent les rameaux infé- rieurs de la panicule sont mal développés et stériles ; très souvent aussi la panicule est unilatérale. — Je n'ai pas trouvé sur nos côtes le véritable S£. Dodartii Gir., bien qu'il y soit indiqué par les Flores de France et de Normandie. MONOCHLAMYDÉES. SALSOLACÉES. Atriplex crassifolia C. A. Meyer (A. rosea auct. non L., sec. Gren. et Godr.). — AC. Sables maritimes. Cette plante à étésouvent confondue sur nos côtes avec le À. laciniata L.. Elle me paraît identique avec des échantillons que j'ai reçus d'Angleterre sous le nom de A.arenaria Woods (4. laciniata engl. bot.); mais elle diffère d’autres échantillons reçus du même pays sous les noms de À. Babingtonii Woods (A. rosea B abingt.). — hastata L. (A. patula Sm.; À.latifolia Whlnb.). — C. Bord des chemins, lieux cultivés. 328 PLANTES VASCULAIRES — oppositifolia DC. (4. patula Duby ; A. patula var. salina Wallr.).— AC. Sables maritimes. Les feuilles sont très souvent alternes, mais jeneles ai jamais vues aussi petites que dans le véritable À. pro- strata Bouchei). — patula L. (4. angustifolia Sm.). — C. Bord des chemins et lieux cultivés. Varie, dans les lieux herbeux du littoral, à feuilles très étroites linéaires et entières (var. angustissima Wallr.). — lttoralis L. — AR. Bord des champs du littoral : Nacqueville. Obione portulacoides Moq.(Halimus portulacoidesKoch). — Vases et prés maritimes ; RR. dans les limites de l'arrondissement de Cherbourg : Gatteville ; CC. sur la côte Est, de Réville à Quinéville. Beta maritima L. — C. Sables, rochers maritimes et bord des champs du littoral. Chenopodium acutifolium W.Sm. (Ch. polyspermum 2 spicatum Moq.).—AR. Champs cultivés, jardins. — paganum Rchb., Bor. (Ch. album auct. part.). — C. Lieux cultivés, talus des fossés (vulg. Senille, ainsi que les espèces suivantes). — viride L., Bor. (Ch. album B cymigerum Koch; var. y lanceolatum Gren. et Godr.).—C. Lieux cul- tivés, jardins. — hybridum L. — AC. Lieux cultivés. — murale L.— AC. Bord des chemins, pied des murs. — rubrum L. (Blitum crassifolium Rchb.). — AC. Lieux vaseux dulittoral, sables maritimes mouillés. Un échantillon de Chen. Bonus-Henricus L. m'a été donné autrefois sans indication de localité précise, et était sans doute échappé de quelque jardin. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 329 Salicornia herbacea L. — AC. Vases et prés maritimes. — radicans Sm. —AC. dans les vases et prés salés de la côte Est ; Gatteville, Réville, Saint-Vaast. Suæda maritima Dumort. (Chenopodina maritima Moq.; Schoberia maritima C. A. Mey.). — AR. Lieux salés humides ; fossés du port militaire, etc. —+ — fruticosa Forsk. (Schoberia fruticosa C. A. Mey.). — Saint-Vaast-la-Hougue. Je n'ai pu constater, dans les limites mêmes de notre arrondissement, la présence de cette plante qui abonde sur la côte Est, dans les vases et dans les pierrailles du littoral. Salsola Kali L. — C. Sables maritimes. Varie à feuilles plus longues, subulées et glabres (S. Tragus auct. non L.; S. Kali var. calvescens Gren. et Godr.) * Nacqueville, Fermanville. POLYGONÉES. Rumex maritimus L. — AR. Bord des mares et prés du littoral. Abondant autrefois dans la mare de Tourlaville. — pulcher L. — AR. Bord des chemins, pied des murs, dans la Hague: Jobourg, Vauville, Le Rozel, etc. — Friesüi Godr. et Gren. fl. de Fr. II, p. 36 [1855] (R.Wallrothii Nym. syll. p. 327 [1855]; R. obtusi- folius Wallr., DC., non L.; R. divaricatus Fries non L.). — C. Bord des chemins et des fossés, prés humides (vulg. Doche, ainsi que les espèces suivantes). — conglomeratus Murray (R. acutus Sm.; R.nemola- pathum DC.). — C. Bord des fossés et lieux hu- mides. 330 PLANTES VASCULAIRES rupestris Le Gall, fl. Morbih. p. 501. — R. Lieux humides au pied des falaises de la Hague : Jobourg, Herqueville, Omonville, etc. M. Gust. Thuret a le premier découvert cette plante dans notre contrée, et m'en a rapporté des échantillons qui ont prospéré dans mon jardin. nemorosus Schrad.(R.sanguineus 4 viridis Koch). — AR. Bord des fossés et des chemins : Tourla- ville, etc. Varie à tige et nervures des feuilles pourprées (R. san- guineus L.) : voisinage des habitations. Hydrolapathum Huds. — AR. Bord des rivières : Octeville, etc. Acetosa L.— CC. Prés humides (vulg. Surelle). Acetosella L. — CC. Prés secs, côteaux arides, rochers (vulg. Surelle de crapaud). Varie à oreillettes des feuilles multifides (var. mulli- fidus Koch), ou à feuilles très étroites à oreillettes très petites ou presque nulles (var. angustifolius Koch). Polygonum amphibium L. — C. Mares, étangs et fossés. lapathifolium L.— AR. Bord des champs et des fossés, lieux cultivés humides. biforme Wahlnb. (P. Persicaria B elatum Gren. et Godr.). — AC. Lieux cultivés humides. Persicaria L. — C. Lieux humides, bord des ruisseaux. minus Huds.— AR. Bord des mares : Flamanville, Le Rozel, etc. Hydropiper L. — CC. Lieux humides, fossés. mite Schrank (P. hydropiperi-dubium Gren. et Godr.). — AR. Fossés : Urville, Sauxmesnil, ete. maritimum L. — R. Sables maritimes : Vauville, DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 331 littorale Link (P. Raiïi Babingt.). — AC. Sables maritimes, sur tout le littoral. aviculare L. — CC. Champs, bord des chemins, sables maritimes. Plusieurs espèces sont évidemment confondues sous ce , nom ; je n'ai pas encore eu le loisir de les étudier. Convolvulus L.— AC. Lieux cultivés. Les Polygonum Fagopyrum L. (vulg.Sarrasin) et P. ta- taricum L. (vulg. Sibri), sont presque naturalisés dans les champs, où on les cultive très fréquemment. DAPHNOIDÉES. Daphne Laurcola L. — AR. Bois et haies (vulg. Laurette purgative). Le Laurier (Laurus nobilis L.) est naturalisé sous notre climat, où il acquiert des dimensions considérables, s'y reproduit de graines et s’y propage facilement. SANTALACÉES. Thesium humifusum DC. — AC. Pelouses rases des sa- bles maritimes: Tourlaville, Querqueville, Vauville, Biville, Le Rozel. J'ai toujours vu cette plante croissant en compagnie du Thymus serpyllum, sur les racines duquel elle est sans doute parasite (c/fr. Ch. Des Moul. catal. Dord. suppl. fin. p. 228). EUPHORBIACÉES. Euphorbia Peplis L.— AR. Sables maritimes : Cosque- ville, Vrasville, Réthoville, Vauville, Surtain- ville, etc. Helioscopia L. — CC. Champs cultivés, mois- sons (vulg. Herbe à la biche, ainsi que les autres espèces). 332 PLANTES VASCULAIRES — Paeralias L. — C. Sables maritimes, sur tout le littoral. — exigua L. — C. Champs cultivés, moissons. Varie à feuilles tronquées mucronulées (var. truncata Koch.; £E. retusa DC.). — Peplus L. — CC. Lieux cultivés, jardins. — portlandica L. — AC. sur les rochers et dans les sables maritimes de la côte Ouest, de Jobourg au Rozel et au-delà. — amygdaeloides L. (Æ. sylvatica Jacq.).— CC. Bord des chemins, haies, côteaux et bois. — Lathyris L. — R. Haies près des habitations , échappé des jardins (vulg. Epurge). Mercurialis perennis L. — AR. Bois et haies humides. — annua L. — CC. Lieux cultivés (vulg. Mercurielle, foirolle). ‘Buxus sempervirens L. — C. Haies (vulg. Bouws, Guezette). MORÉES. “Ficus Carica L. — RR. Subspontané dans les haies pierreuses du littoral : Querqueville. Les feuilles sont très petites, profondément lobées, les fruits rares, petits et à peine mangeables. Cultivés par- tout sur le littoral, les Figuiers y acquièrent de grandes proportions et donnent en abondance des fruits excel- lents ; mais à quelques lieues dans l’intérieur des terres, ils supportent difficilement l'hiver, eton est souvent obli- gé de les cultiver en espalier. ULMACÉES. Ulmus campestris L., Rchb. (U. nuda Ehrh.).—C. Haies et bois (vulg. Orme, ourme). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 333 — suberosa Ehrh. — C. Haies. ‘— corylifolia Host. — R. Haies. *— major Sm.— AR. Haies, plantations. Les deux dernières espèces ne me paraissent pas indi- gènes; plusieurs autres espèces sont évidemment plantées. — Les ormes sont abonudants dans le Nord de la Hague, mais dans le Sud de l'arrondissement, où domine le hêtre, ils y sont plus rares et paraissent plantés. URTICÉES. Urtica urens L. — C. Décombres, lieux cultivés, lieux sablonneux du littoral (vulg. Ortre). — dioica L. — CC. Lieux cultivés, bord des che- mins (vulg. Ortie). Parietaria diffusa Mert. et Koch (P. judaica DC. non L.). — C. Vieilles murailles (vulg. Pariétaire). Varie à rameaux dressés (var. fallax Gren. et Godr.). CANNABINÉES. Humulus Lupulus L. — AR. Haies humides (vulg. Hou- blon). Le Chanvre (Cannabis sativa L.) est assez rarement cultivé dans nos environs ; il se trouve semé accidentel- lement dans le voisinage des habitations (vulg. Cambre ; les tiges : cannibottes, canivottes; graines : chénevis]. CUPULIFÈRES. Fagus sylvatica L. — CC. Haies et bois; forme les bois du Sud de l'arrondissement; moins abon- dant dans la Hague (vulg. Hétre). “Castanea vulgaris Lam. — AC. Haies et taillis (vulg. Chataiginer). On plante le chataignier en taillis pour en faire des cer- cles; mais on ne le cultive pas ici pour ses fruits. 334 PLANTES VASCULAIRES Quercus pedunculata Ehrh. (Q. racemosa DC.). — CC. 3ois et haies (vulg. Chéne, Quéne). Corylus Avellana L. — CC. Haies et taillis (vulg. Nor- settier, Coudre). ‘Carpinus Betulus L. — R. Haies. Le Charme n'est pas indigène dans notre pays, mais seulement échappé des charmilles. SALICINÉES. Salix fragilis L. — AR. Lieux humides, voisinage des habitations. Varie à feuilles très grandes, dentées en scie, longue- ment acuminées, très glauques en-dessous, ayant beau- coup d’analogie avec celles du S. Russeliana Sm.; j'ai reçu la même forme d'Angleterre sous le nom: « Salix fragilis L. with leaves approaching S. Russeliana » ; les échantillons du véritable S. Russeliana Sm., que j'ai re- cus du même pays, ont les feuilles encore plus grandes et plus grossièrement dentées en scie. — albaL. — C. Bord des rivières, prés humides, planté en clôtures (vulg. Saule, Saulx). — vitellina L. — C. Cultivé (vulg. Osier jaune). — amygdalina L. — AR. Bord des rivières, oseraies (vulg. Osier brun). *— rubra Huds. ($S. fissa Ehrh.). — AC. Bord des ruisseaux , oseraies (vulg. Oster rouge). — viminalis L. — AC. Haies humides ; cultivé (vulg. Osier blanc). ‘— Seringeana Gaud. (S. lanceolata Ser., DC.). —AC. Bord des ruisseaux ; oseraies. — cinerea L.—C.Borddeseaux, bois ethaieshumides. Varie à feuilles obovales (S. aquatica Sm.) et feuilles à nervures rousses en dessous ($, rufinervis DC.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 335 — Caprea L.— AC. Bord des eaux et haies humides. — aurita L. (S. ruyosa Ser.).— AC. dans les endroits tourbeux : Vallée de La Glacerie, Le Mesnil, Sainte- Croix, etc. Varie à tige naine et feuilles très petites. — repens L. (S. depressa DC. non L.). — AR. Lieux tourbeux et sables maritimes. J'ai trouvé, dans les sables maritimes de Biville, une forme à feuilles oblongues-arrondies très obtuses, entiè- rement glabres et luisantes en dessous et en dessus, à nervures très proéminentes réticulées, et ressemblant à certaines formes du $. myrtilloides L., si ce n’est qu’elles sont luisantes et non opaques. — Une autre forme a les feuilles lancéolées très glauques en dessous. — argentea Sm. (S.repens y argentea Koch; S. la- nata Thuill.). — AR. Lieux tourbeux et sables maritimes, avec l'espèce précédente. Les cinq dernières espèces seules me paraissent véri- tablement indigènes ; les autres sont plantées ou provien- nent sans nul doute des oseraies où on les cultive ainsi que quelques autres espèces plus rares. Populus tremula L.— AR. Bois et taillis humides (vulg. Tremble). Les Populus nigra L., P. alba L. et P. pyramidalis Rozier, (vulg. Peupliers), n'existent que plantés aux envi- rons de Cherbourg. Les Platanes sont trop peu répandus dans notre pays pour qu’on puisse les regarder comme naturalisés, car je doute qu'il se reproduisent spontanément. BÉTULACÉES. Betula verrucosa Ehrh. (B. alba Koch, Gren. et Godr.). — C. Bois, haies, taillis (vulg. Bouleau, Boulard, ainsi que l'espèce suivante). — pubeseens Ehrh. — C. Bois et haies, surtout dans le Sud de l’arrondissement. 336 PLANTES VASCULAIRES Alnus glutinosa Gærtn. — AC. Bord des rivières, haies et prés humides (vulg. Aulne). MYRICÉES. Myrica Gale L. — KR. Lieux tourbeux : vallon sur les limites de Nacqueville et de Sainte-Croix-Hague. Aucun arbre de la famille des Conifères n’est indigène dans notre contrée. L’If (Taxæus baccata L.), que l’on rencontre presque exclusivement dans les cimetières de la campagne où il atteint de fortes proportions, y a été évidemment planté autrefois. MONOCOTYLÉDONÉES. ALISMACÉES. Alisma Plantago L. — C. Fossés et mares. — lanceolatum With., Jord. (A. plantago B lanceo- latum Koch).— C. Fossés et mares. — ranunculoides L. — AC. Fossés etlieux vaseux. — repens Cavan. — R. Bord des mares du littoral : Vauville (M. Bertrand-Lachènée). — natans L. — R. Fossés et mares au bord des chemins : Flottemanville, Vrasville, Le Mesnil. Sagittaria sagittæfolia L. — KR. Bord des ruisseaux : Gonneville (D'. Lebel); prés marécageux entre Saint-Vaast et Quettehou ! BUTOMÉES. Butomus umbellatus L. — AR. Fossés et bord des rivières, mares du littoral (vulg. Jonc-fleuri). Le Colchicum autumnale XL. se trouve dans un pré à Tamerville. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 337 LILIACÉES. Scilla autumnalis L. — AR. Sables maritimes et côteaux du littoral : Gatteville, Flamanville, Le Rozel, etc. — verna Huds. (Sc. umbellata DC.). — Couville ? Cette plante a été recueillie, il y a plusieurs années, sur un côteau entre Couville et Virandeville, par M. Bal- mont fils, horticulteur, qui l'a rapportée dans son jardin où elle a subsisté longtemps et où je l'ai déterminée; mais je n'ai pu trouver la localité primitive. Il y a peu d’ap- parence toutefois que cette plante provint d’un jardin. Le Ornithogalum umbellatum LL. (vulg. Dame d’onxe heures), se rencontre rarement dans les champs et les prés des environs de Cherbourg, où il a été assurément porté avec les fumiers de la ville. Allium vineale L. — RR. Falaises de la Hague : Herque- ville (MM. De Gerville et Delachapelle). — ursinum L. — KR. Bord des ruisseaux et haies ombragées : Le Roule, Octeville. Endymion nutans Dumort. (Agraphis nutans Link.). — CC. Bois, haies, côteaux arides et rochers. Varie à fleurs carnées ou d’un blanc pur : Octeville, Nacqueville. SMILACÉES. Polygonatum multiflorum All. (Convallaria multiflora L.). — AR. Bois du Mont-du-Roc, de Nacqueville. M. Delachapelle a indiqué le Convallaria majalis L. (vulg. Muguet ), près de la Pierre-Butée ; probablement échappé des jardins. Asparagus officinalis L. (« maritimus Gren. et Godr.; A. prostratus Dumort.). — R. Sables maritimes humides : bords de la mare de Vauville. Ruscus aculeatus L. — AR. Bord des haies et bois (vulg. Fragonier). Le Paris quadrifolia L. se trouve près de Valognes, d'où M. le Dr. Lebel m'en à donné des échantillons. 22 338 PLANTES VASCULAIRES DIOSCORÉES. Tamus communis L. — C. Haies et buissons. IRIDÉES. Romulea Columnæ Seb. et Maur. (Trichonema Columnæ Rchb.; 1æxia Bulbocodium DC.). — C. sur les cô- teaux et falaises du littoral de la Hague, de Gré- ville au Rozel ; lande de Tourlaville près de la chapelle St-Maur ; pelouses près du phare de Gat- teville. Iris pseudo-acorus L. — CC. Prés et bord des ruis- seaux (vulg. Glajeux). — fæœtidissima L. — C. au bord des chemins et dans les haies du littoral Sud-Ouest : falaises de Flamanville, Le Rozel ; bois de Nacqueville (vulg. Gliai). — germanica L. — AC. sur les toits de la pointe du Val-de-Saire : Gatteville, Barfleur, Réville, Mont- farville, etc. AMARARYLLIDÉES. * Galanthus nivalis. L. — RR. Prairie et ancien verger à Teurthéville-Hague. Cette plante n’est assurément pas autochtone et a été sans aucun doute plantée autrefois dans cette localité. Narcissus pseudo-narcissus L. — R. Bois de la Monta- gne du Roule; pentes herbeuses des falaises de Gréville ; quelquefois à fleurs doubles : dans une baie, à Urville (vulg. Porions). Tandis que dans le bois de la Montagne, comme par- tout ailleurs en France à diverses altitudes, cette plante fleurit dès la fin de mars,— dans les falaises de Gréville DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 339 au contraire, elle est en pleine floraison vers la mi-mai, et cela dans un endroit entièrement découvert, exposé au soleil, au bord même de la mer, qui l’arrose souvent de son écume; ce retard se comprend difficilement, car le voisinage immédiat de la mer, dont la température est plus chaude en hiver et au printemps que celle de la terre, devrait hâter plutôt que retarder une floraison ver- nale. La plante de Gréville est du reste identique à celle des bois, et sa présence dans cet endroit, où elle croît en compagnie des Orobus tuberosus, Genista tinctoria, Serratula tinctoria, autres plantes des bois et qui dans notre contrée ne se trouvent pas ailleurs que dans cette localité restreinte et anormale, peut s'expliquer par une tradition d'après laquelle ces falaises auraient été cou- vertes, il y a un millier d'années peut-être, par la forêt de Bannes, qui a laissé son nom aux rochers de Bannes situés à quelque distance en mer, etdont les restes, troncs d'arbres, glands et noisettes, sont enfouis sous les sables de la côte et souvent découverts par les marées. Les Narcissus biflorus Curt., N. poeticus L., N. in- comparabilis Mill., se rencontrent quelquefois dans les environs de Cherbourg, où leurs bulbes ont été évidem- ment portés avec les fumiers de la ville. ORCHIDÉES. Spiranthes autumnalis Rich. (Neottia spiralis Swartz). — AC. Pelouses sèches, bord des chemins. Le Spir. æstivalis Rich. croît dans les marais du Co- tentin. Listera ovata R. Br. (Epipactis ovata Crantz). — AR. Bois du Mont-du-Roc, Sainte-Croix, Flamanville ; prairies à Urville-Hague. Aceras pyramidalis Reichenb. (Anacamptis pyramida- lis Rich.). — RR. Prés du littoral : Nacqueville (M. Bertrand-Lachênée). Orchis mascula L. — CC. Haies, pelouses, prés et bois (vulg. Pain de couleuvre). — laxiflora Lam. — AR. Prés humides, surtout du littoral. — latifolia L. — CC. Prairies marécageuses. 340 PLANTES VASCULAIRES — incarnata L. (0. angustifolia Rchb.; ©. divari- cata Rich.). — AC. Prés tourbeux. — maculata L. — CC. Bruyères, côteaux, et prés. Platanthera bifolia Rehb. (Habenaria bifolia KR. Br.).— AC. dans les bruyères humides et les prés du Sud ; Montagne du Roule, vallée de la Glacerie, Le Mesnil, etc. Les environs de Cherbourg, où manque le calcaire, sont remarquablement pauvres en Orchidées, dont un plus grand nombre d'espèces, et notamment des Ophrys, se trouvent aux environs de Valognes. — J'ai récolté le Epipactis latifolia AIL., à Tamerville. HYDROCHARIDÉES. Hydrocharis Morsus-ranæ L. — R. Mares du littoral : Gatteville !; C. dans les fossés entre Quettehou et Saint-Vaast. JONCAGINÉES. Triglochin palustre L. — AC. Bord des mares et lieux tourbeux, surtout du littoral. — maritimum L. — AC. Lieux marécageux salés du littoral. POTAMÉES. Potamogeton natans L. — C. Étangs, fossés, rivières. — polygonifolius Pourr. (P. oblongus Viv.). — AC. Fossés tourbeux et mares. — plantagineus Ducros (P. Hornemanni G.Meyer).— R. Fossés du littoral : Tourlaville, Nacqueville. J'airecueilli le Pot. lucens L. à Yvetot, près Valognes. —M,. Lebelm'a donné les Pot. perfoliatus L. et P. obtu- sifolius Mert. et Koch, de la côte Sud de St-Vaast. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 341 — Berchtoldi Fieber (P. pusillus « major Koch). — AC. Fossés. — pusillus L. (P. pusillus 6 vulgaris Koch). — AR. Fossés du littoral. — pectinatus L. — AR. Fossés et mares du litto- ral : Vrasville, etc. — densus L. — C. Fossés. Varie à feuilles plus écartées (P. oppositifolius DC.). Zannichellia brachystemon Gay! (Z.dentata Lloyd, Gren. et Godr.; Z.repens Bor.). — C. Mares et fossés du littoral. Varie à fruits longuement pédicellés et à carène forte- ment dentée (Z. pedicellata Fries). ZOSTÉRACÉES. Ruppia rostellata Koch.—C. Mares et fossés du littoral. Zostera marina L. — CC. sur les fonds de sable au ni- à . veau des basses mers (vulg. Herbé) LEMNACÉES. Lemna minor L.—CC. sur la surface des eaux stagnantes. — gibba L. (Telmatophace gibba Schleiden). — C. Mares et fossés du littoral. — polyrhiza L. (Spirodela polyrhiza Schleid.). — R. Croît avec l'espèce précédente. AROIDÉES. Arum maculatum L. — C. Haies et bord des chemins (vulg. Pilette, ainsi que l'espèce suivante). — italicum Mill. — C. Haies ombragées et bord des chemins. 342 PLANTES . VASCULAIRES TYPHACÉES. Typha latifolia L. — AR. Étangs et lieux marécageux : Nacqueville, Gréville, Gonneville, etc. — angustifolia L.—AR. Mêmes stations, mares du lit- toral : Vrasville, etc. Sparganium ramosum L.— C. Lieux marécageux, bord des ruisseaux. — simplex L. — C. Mèmes stations. JONCÉES. Juncus conglomeratus L. — C. Fossés, prairies et lieux humides (vulg. Jonc, ainsi que les quatre espèces suivantes). — effusus L. — C. Fossés, lieux humides. — glaucus Ehrh. (J.nflexus DC.). — AC. Bord des fossés et des chemins argileux inondés l'hiver. — acutus L., Lam.— AC. Sables maritimes humides, bord des fossés du littoral. — maritimus Lam.— C. Mêmes stations que l'espèce précédente. — capitatus Weigel (J. ericetorum Poll.). — AC. Lieux et bruyères dans les endroits inondés l'hiver : Octeville, Tourlaville, Les Pieux, Vauville, Gatteville. — supinus Môünch (J. uliginosus E. Meyer). —— C. Lieux marécageux. Varie à capitules foliifères prolifères (var. prolifer Brébiss. fl. norm.); à tiges couchées radicantes (var. repens Gren. et Godr. non Requien), et à tiges flottantes (var. aquatilis Gren. et Godr.; J. fluitans Lam.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 343 lamprocarpus Ehrh. (J. articulatus Fr.). — AR. Lieux sablonneux humides du littoral. Varie à tiges radicantes à la base : sables mouillés. sylvaticus Reichard (J. acutiflorus Ehrh.). — C. Prés, lieux humides. obtusiflorus Ehrh. (J. articulatus DC.). — AR. Prés, lieux humides du littoral. Gerardi Lois. — AC. Sables maritimes humides et prés salés: Querqueville, Nacqueville, Tourla- ville, Gatteville. Tenageia Ehrh.— RR. La Glacerie (M. Delachapel- le) ; Querqueville (M. Bertrand-Lachênée). M. Delachapelle a indiqué le J.squarrosus LL. à la Loge, sur Tourlaville. bufonius L.— CC. Fossés et lieux humides. hybridus Brot., 'Bor. (J. fasciculatus Bertol.). — AC. Sables maritimes humides. Luzula sylvatica Gaud. (L. maxima DC.). — C. Bois et haies. campestris DC. — CC. Pelouses sèches. multiflora Lejeune, — AR. Bois, lieux marécageux, dans le Sud : Montagne du Roule, vallée de la Gla- cerie, Le Mesnil, etc. La forme à fleurs rapprochées en panicule compacte est la plus commune (L. congesta Lej.). CYPÉRACÉES. Cyperus longus L. — C. Prés du littoral, bord des ruis- seaux et sables maritimes humides (vulg. Han). Cette plante occupe souvent de larges espaces dans les prés qu'elle finit par envahir entièrement; on ne s'oppose pas d’ailleurs à son extension, car elle est très employée pour faire des liens, des pétures , des licous, etc. 344 PLANTES VASCULAIRES Schœnus nigricans L.— AR. Lieux marécageux du lit- toral ; falaises de la Hague : Herqueville, Flaman- ville ; marais de Réville. Eriophoron angustifolium Roth. — AC. Prés maréca- geux, bruyères tourbeuses. La forme la plus abondante est celle à capitules pres- que sessiles (var. congestum Mert. et Koch; E. Vaillanti Poit. et Turp.). Scirpus sylvaticus L. — RR. Bord des rivières : Tolle- vast, Sideville (M. Bertrand-Lachênée). — maritimus L.— C. Lieux marécageux du littoral (vulg. Laiche). Varie, dans la même localité, à épis gros et allongés (Sc. macrostachys Willd.), à épis sessiles agglomérés (Sc. compactus Krocker), ou à un seul épi (var. monosta- chyus Brébiss.) ; ces formes ne méritent pas de recevoir des noms particuliers. — lacustris LI. Pave, Jaile). Présente des variations analogues à celles de l'espèce précédente. C. Fossés et étangs du littoral (vulg. — Tabernæmontani Gmel. ($S. lacustris B digynus Godr.). — AR. Fossés et étangs du littoral : Vras- ville, Gatteville, Réville, etc. — setaceus L. (/solepis setacea R. Br.).—AR. Prés et lieux marécageux : Octeville, Urville, Nacqueville, Sainte-Croix, etc. — Saviü Seb. et Maur. (Sc. leptaleus Koch; Isoleprs Saviana Schultes). — C. Lieux marécageux, sa- bles maritimes humides. — fluitans L. (/solepis fluitans R. Br.).— AR. Mares et fossés: au pied Nord de la Montagne, Le Mesnil, etc. — pauciflorus Lightf.(Sc. Bæothryon Ehrh.; Sc. cam- DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 345 pestris Roth.). — R. Littoral de Surtainville (M. Bertrand-Lachènée). Eleocharis palustris R. Br. (Scirpus palustris L.). — C. Marais et prés humides. Une forme naine se trouve au bord des mares dans les sables maritimes (Sc. reptans Thuill.). — uniglumis Koch (Sc. uniglumis Link.). — R. Bord des étangs du littoral : mare de Gatteville. — multicaulis Lindley (Scirpus multicaulis Sm.). — AC. Lieux tourbeux : pied Nord de la Monta- gne, vallée dela Glacerie, Le Mesnil, Sainte-Croix, Biville. Rhynchospora alba Vahl (Schænus albus L.). — R. Lan- des tourbeuses entre Sainte-Croix et Biville. Carex pulicaris L. — AR. Lieux tourbeux : Pied Nord de la Montagne, vallée de la Glacerie, Le Mesnil. — disticha Huds. (C.intermedia Good.). — R. Prés humides, bord des chemins : La Polle près Cher- bourg. — arenaria L. — CC. Sables maritimes. Dans les endroits herbeux, la plante est dressée et at- teint jusqu'à 75 centimètres de hauteur : Urville. Le C. Schreberi Schrank se trouve près de Valognes. — vulpina L. — AC. Bord des fossés. — muricata L. — AC. Haies et buissons. — divulsa Goodenough. — AR. Bord des chemins près Cherbourg : Le Cauchin, etc. — paniculata L.— AC. Lieux marécageux et taillis humides : S“-Croix, Tourlaville, Le Mesnil, etc. — leporina L. (C. ovalis Good.). — AC. Lieux humi- des, bord des chemins : lande d’Octeville, Tour- laville, Le Theil, etc. 346 PLANTES VASCULAIRES echinata Murray (C. stellulata Good.). — C. Prés et lieux tourbeux. remota L. — C. Bord des fossés, principalement dans le Sud. Goodenowii Gay (C. cœæspitosa Good. non L.; C: vulgaris Fr.). — AR. Fossés tourbeux : pied de la Montagne, Tourlaville, Le Mesnil. acuta Fries. — R. Prés marécageux : Querqueville (vulg. Hanette). On emploie les feuilles pour faire des colliers pour les chevaux, de même que celles du Han (Cyperus longus). glauca Scop. — C. Lieux marécageux ; dunes sa- blonneuses humides. maxima Scop. (C. pendula Huds.). — R. Bord de la Divette, dans la vallée du Roule. Le C. strigosa Huds. (C. leptostachys Ehrh.)se trouve aux environs de Valognes. pallescens L. — KR. Bois de la Montagne du Roule. panicea L. — AC. Lieux tourbeux, prés maréca- geux. præcox Jacq. — AC. Pelouses sèches, côteaux du littoral de la Hague. pilulifera L.— R. Montagne du Roule. M. Delachapelle a indiqué le Carex ericetorum Poll. sur les falaises de Jobourg. sylvatica Huds.(C.patula Scop.;C. drymeia Ehrh.). — KR. Bois de la Prévalerie, à Octeville. OEderi Ehrh. — C. Lieux marécageux. distans L. — AR. Lieux marécageux du littoral, sables maritimes humides : Tourlaville | Gatte- ville. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 347 — binervis Smith. — C. Landes et bruyères : Monta- gne du Roule, vallée de la Glacerie, Le Mesnil, Le Theil, Sauxmesnil, Brix, etc. — _extensa Good. — AR. Lieux humides des falaises de la Hague, de Jobourg à Flamanville ; prés ma- récageux : Réville, au pont de Saire. — punctata Gaudin. — R. Fermanville (D'. Lebel). — Jlævigata Smith (C. biligularis DC.). — C. Bois et haies humides : vallée de Quincampoïx, et de- puis la montagne du Roule jusqu'’au-delà de Brix dans le Sud. — pseudo-cyperus L. — R. Fossés : Tourlaville. — riparia Curtis. —R. Bord des étangs du littoral : mare de Gatteville, Saint-Vaast. M. le Dr. Lebel m'a donné les C. ampullacea Godr.. et C. Kochiana Gaud., recueillis dans les environs de Va- lognes. — hirta L. —R. Bord des fossés du littoral : Tourla- ville, anse de Plainvy. GRAMINÉES. “Phalaris minor Retz. — R. Champs sablonneux du lit- toral : Barfleur. — arundinacea L. (Calamagrostis colorata DC.). — AR. Bord des rivières : Tourlaville , Octeville. Anthoxanthum odoratum EL. — CC. Prés, côteaux secs, bois. Sur les falaises de la Hague, on trouve une forme grêle qui se rapproche de l'A. Puelii Lecoq et Lamotte. Mibora verna Pal.—Beauv. (Chamagrostis minima Borckh.; Knappia agrostidea Sm.; Sturmia verna Pers.)— C. Sables et pelouses maritimes. 348 PLANTES VASCULAIRES Phleum præcox Jord. (Phl. nodosum L. pr. part.). — AC. Prés du littoral. — _serotinum Jord. pugill. p. 141. — R. Côteaux ma- ritimes : Biville. — arenarium L. (Phalaris arenaria Huds.). — CC. Sables maritimes, murs et champs sablonneux du littoral. Alopecurus agrestis L. — AC. Bord des chemins et champs du littoral : La Polle, Tourlaville. — geniculatus L. — AC. Bord des chemins et prés humides. — bulbosus L. — AC. Prés maritimes : Gatteville, Nacqueville, Siouville, etc. M. Delachapelle a indiqué le À. pratensis L. au bois du Mont-du-Roc, et le Panicum Crus-galli L. à Surtainville. M. Bertrand-Lachënée a trouvé le Setaria viridis P.-B. (Panicum viride L.) dans l’intérieur du Port militaire. Cynodon Dactylon Pers. (Paspalum Dactylon DC.). — R. Falaises et sables maritimes : Flamanville, Sciô- tot, Surtainville, etc. tSpartina stricta Roth (Trachynotia stricta DC.). — Vases maritimes : Réville, au pont de Saire; occupe des espaces étendus dans la baie de la Hougue. Phragmites communis Trin. (Arundo Phragmites L.).— C. Marais et bord des fossés, surtout du littoral (vulg. Rôs). Varie à épillets grêles, presque noirs (A. nigricans Mérat). Psamma arenaria Rôm. et Schult. (Calamagrostrs are- naria DC.). — CC. Sables maritimes (vulg. Mille- greux). Cette plante est très employée pour faire des balais, et aussi pour tresser des chapeaux. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 319 Agrostis alba L.— CC. Prairies, bord des chemins; sa- bles maritimes humides. On rencontre ici les formes : À. stolonifera MHost., À. coarctata Host, À. diffjusa Host (A. decumbens Duby), A. subrepens DC., À. gigantea Gaud. — maritima Lam. (A. alba y maritima Gren. et Godr.). — AR. Pied et talus des falaises de la Hague : Jobourg, Auderville, etc. — vulgaris With. — C. Prés, bois, bord des chemins et murs. La forme naine (A. pumila L.) croît dans les sentiers des landes inondés l'hiver. — canina L. — C. Prés et bois humides, bord des chemins. Gastridium lendigerum Gaud. (Milium lendigerum L.). —R. Bois de Blanqueville à Gonneville (D'. Lebel); Barfleur (M. De Gerville) ; Vrasville (M. Delacha- pelle). Polypogon monspeliense Desf. — AR. Sables maritimes humides, bord des fossés du littoral : Tourlaville, Gatteville, Réville, etc. Varie à touffes naines, compactes, épillets courts ( Alopecurus paniceus Lam, ) : Tourlaville , Gatteville. — littorale Smith. (P. Lagascæ Rüm. et Sch.). — R. Sables maritimes de Gatteville (M. Bertrand-La- chênée). Lagurus ovatus L. — AR. Sables maritimes purs : Tourlaville, Vauville, Biville. Milium effusum L. — AR. Bois du Mont-du-Roc, Le Mesnil, Sauxmesnil, etc. Aira caryophyllea L. (Avena caryophyllea Wiggers). — C. Pelouses sèches, murs, sables maritimes. Varie à panicule divariquée (4. divaricata auct.). 30 PLANTES VASCULAIRES — multiculmis Dumort. — AR. Champs cultivés, moissons, Murs. — _ præcox L. (Avena præcox Pal.-Beauv.).—C. Lieux sablonneux, murs. Une forme couchée, étalée en rosette, croît dans les sables maritimes. Deschampsia cæspitosa Pal.-Beauv.(Aira cæspitosa L.). — RR. Fossés au fond de la vallée de la Glacerie; Tamerville. — flexuosa Griseb. (Aira flexæuosa L.). — RAR. Bois montueux : Le Theil. — Legei (Aïra Legei Boreau!). — R. Bois: Gonne- ville, Le Vast, Le Vicel. *Avena sativa L. — C. Subspontanée dans les champs, sur les talus des fossés et au bord des chemins. — fatua L. — CC. Moissons, bord des champs (vulg. Havron). — pratensis L. — RR. Champs du littoral: Biville (M. Thuret). Arrhenatherum elatius Gaud. (Avena elatior L.). —R. Haies : Cherbourg. — bulbosum Presl. (Avena bulbosa Willd.; À. preca- toria Thuill.). — CC. Haies et champs. Trisetum flavescens Pal.-Beauv. (Avena flavescens L.). — KR. Pelouses sèches du littoral : glacis des forti- fications de Querqueville. Cette plante n’aurait-elle point été introduite avec la graine d'herbe semée autrefois sur les fortifications ? Holcus lanatus L. (Avena lanata Küler). — CC. Lieux humides, prairies. — mollis L. (Av. mollis Kôler). — R. Bois et fossés humides et ombragés : Le Mesnil, Sauxmesnil, etc. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 351 Kæleria albescens DC. — AC. Sables maritimes. Catabrosa aquatica Pal.-Beauv. (Aira aquatica L.; Poa airoides Kül.). — R. Fossés, bord des ruisseaux : Hainneville, Querqueville, etc. Glyceria fluitans R. Br. (Poa fluitans Kô1.).—C. Fossés et ruisseaux. aquatica Wahlberg (G{. spectabilis Mert. et Koch; Poa aquatica L.). — AC. Bord des rivières et des fossés. maritima Mert. et Koch (Poa maritima Huds.). — R. Réville, au Pont-de-Saire (D'. Lebel). distans Wahlenberg (Poa distans L.). — C. Lieux vaseux du littoral, sables maritimes humides. Varie à panicule resserrée (var. coarctata Prod. fi. Batav.); cette forme ressemble beaucoup au Sclerochloa Borreri Babingt. procumbens Smith (Sclerochloa procumbens Pal.- Beauv.; Poa procumbens Curt.).— R. Lieux vaseux du littoral : Gatteville. Poa annua L. — CC. Lieux cultivés, pied des murs, bord des chemins. nemoralis L. — AC. Lieux secs et bois. serotina Ehrh. (P. fertilis Host). — R. Bord des ruisseaux et champs humides du littoral : Le Theil, Nacqueville. bulbosa L. — AC. Murs et sables maritimes. pratensis L. — C. Prairies. Une forme naïne et à chaume comprimé croît dans les sables maritimes. trivialis L. — C. Lieux humides. Briza media L. — R. Pelouses maritimes : Tourlaville. — minor L. — C. Moissons et champs sablonneux. 352 PLANTES VASCULAIRES Melica uniflora Retz. — C. Haies et bois. Scleropoa rigida Griseb. (Poa rigida L.; Festuca ri- gida Kunth). — AC. Murs : Cherbourg, etc. — loliacea Godr. et Gren.(Poa loliacea Huds.; Triti- cum Rottbolla DC.; Festuca rottbollioides Kunth.; Desmaziera loliacea Nym.).—C. Sables maritimes, champs sablonneux et murs du littoral. Dactylis glomerata L. — CC. Prairies et haies. — hispanica Roth. — AR. Falaises, côteaux arides et murs sablonneux du littoral, surtout dans la Ha- gue. Molinia cœrulea Môünch (Festuca cœrulea DC.).— C. Landes et bois. Danthonia decumbens DC. (Triodia decumbens Pal.- Beauv.). — C. Bruyères et côteaux secs. Cynosurus cristatus L. — CC. Prés secs, bord des che- mins. — echinatus L. — AR. Côteaux maritimes de la Ha- gue : Herqueville, Le Rozel. Vulpia pseudo-myuros Soy.-Willem. (Festuca Myuros auct. non L.). — C. Murs et lieux secs. — sciuroides Gmel. (F. bromoides auct. non L.). — AC. Champs, prés secs. — uniglumis Parlat. (F. uniglumis Soland.; V. bro- moides Godr. et Gren.). — C. Sables maritimes. Festuca tenuifolia Sibth. (F.ovina auct. gall. non L.). — C. Bois, côteaux et bruyères. — duriuscula L. — C. Bord des chemins, sables ma- ritimes. On trouve sur le littoral une forme remarquable par sa teinte glauque très prononcée (F. glauca Lam.). DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 353 — rubra L.— AC. Lieux secs, sables maritimes. Une forme, un peu glauque, à panicule contractée et arêtes courtes, est assez commune dans les sables mariti- mes (var. marilima Brébiss. fl. norm.). — arenaria Osbeck (F. sabulicola L. Dufour.; F. du- metorum Lloyd non L.). — AC. Sables mari- times. — nemorum Leysser, Roth. fl. germ. IT, p.129 (F. he- terophylla var. nemorum Duv. in litt.).—R. Haies du littoral : falaises de Gréville. — arundinacea Schreb. (F. elatior Sm. non L,.; Schœænodorus elatior Rôm. et Schult.). — R. Haies humides, bord des eaux, dans la Hague : Nacque- ville, etc. — pratensis Huds. (F. elatior L., Koch.; Schœænodo- rus pratensis Rôm. et Sch.).— AR. Prés humides du littoral : Nacqueville, etc. — gigantea Villars (Bromus giganteus L.). — R. Bois de Nacqueville. Bromus sterilis L.-— CC. Haies, champs sablonneux. Sur les murs etdans les sables du littoral, cette plante est très petite et a souvent la panicule presque dressée. *— erectus Hudson.—RR. Bord d’un champ : Nacque- ville. J'ai recueillile Bromus asper Sm. dans les haies autour de Valognes. Serrafalcus secalinus Godr. (Br. secalinus L.). — AR. Moissons : Le Mesnil, etc. *— arvensis Godr. (Br. arvensis L.). — RR. Champ cultivé : Urville. — racemosus Parlat. (Br.racemosus L.). — C. Prai- ries. 23 354 PLANTES VASCULAIRES — hordeaceus Godr. et Gren. (Br. hordeaceus L.; Br. arenarius Thomine). — C. Sables maritimes, sur tout le littoral. mollis Parlat. (Br. mollis L.).—CC. Prairies, bord des chemins. On trouve sur les murs sablonneux du littoral, une forme à panicule resserrée très compacte (var. compactus Brébiss. fl. norm.). Hordeum murinum L. — C. Pied des murs, bord des chemins. secalinum Schreb. (H. pratense Huds.). — RR. Prés : Cherbourg (M. Bertrand-Lachénée). maritimum Wither.—AR. Lieux pierreux humides et sables dulittoral : Équeurdreville, Querqueville, Gatteville, Réville. Le Elymus arenarius L. a été indiqué dans les dunes maritimes de Vauville et de Biville, où je n'ai pule rencontrer ; il se trouve plus au Sud, à Portbail et à Granville. *Secale cereale L. — AC. Haies et bord des chemins (vulg. Seigle). Bien que le Seigle soit peu cultivé dans notre contrée, c'est cependant la seule céréale qui s'y trouve à l'état subspontané. Agropyrum junceum Pal.-Beauv.(Triticum junceum L.). — C. Sables maritimes. acutum Rômer et Schultes ( Triticum acutum DC.).— AC. Sables maritimes, pied des murs et haies du littoral. pungens Rôm. et Schult. (Trit. pungens Pers.).— AC. Sables maritimes. campestre Godr.et Gren. (A. glaucum Rchb.). — R. Bord des chemins du littoral : Cherbourg, Tour- laville. DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 355 — repens Pal.-Beauv. (Trit. repens L.). — CC. Haies et lieux cultivés (vulg. Chiendent). Brachypodium sylvaticum Rôm. et Schult. (Trit. sylva- ticum DC.). — CC. Haies et bois. — pinnatum Pal.-Beauv. (Trit. pinnatum DC.). — R. Bord des chemins à Surtainville (M. Delacha- pelle); haie à Équeurdreville (M. Bertrand-La- chênée. Lolium perenne L. — CC. Prairies, pelouses et bord des chemins. C'est la seule espèce qui soit indigène dans notre con- trée ; les espèces suivantes sont introduites. — italicum Braun (Z. Boucheanum Kunth). — C. Bord des chemins ; semé en prairies sous le nom de Ray-grass ou Raigras d'Italie. — multiflorum Lam. — AC. Moissons, et talus des fortifications où il a été semé. — linicola Sonder (L. arvense Schrad. non With.).— R. Champs de lin. — temulentum L. (4 macrochæton Braun). — R. Moissons : Urville-Hague, etc. — arvense With. non Schrad. (L. speciosum Steven.; L. temulentum &B leptochæton Braun, Godr. et Gren.). — AR. Moissons : Nacqueville, Le Mesnil. *Gaué'nia fragilis Pal.-Beauv. (Avena fragilis L.). —R. Glacis des fortications du port militaire, où il a été semé avec le Ray-grass. Lepturus filiformis Trinius (Rottbollia filiformis Roth). — AC. Lieux humides du littoral. Dans les endroits herbeux, les tiges sont dressées et les épis grêles et droits (L. filiformis auct.); dans les sables maritimes et dans les endroits secs, la plante est étalée en rosette, à tiges couchées, à épis plus courts, plus 356 PLANTES VASCULAIRES épais, incurvés (Lept. incurvatus auct.); mais ces deux formes, dues uniquement à une station différente , appar- tiennent assurément à une même espèce, à glumes éga- lant l’épillet. Je ne connais encore que par la description des auteurs le véritable L. incurvatus Trin., à glumes beaucoup plus longues que l'épillet, et je n'ai encore pu m'en procurer des échantillons authentiques. ACOTYLÉDONÉES VASCULAIRES. FOUGÈRES. Ophioglossum vulgatum L. — R. Prairies humides : au pied Nord de la montagne du Roule. Osmunda regalis L. — RR. Bruyères tourbeuses et tail- lis marécageux : Le Mesnil-au-Val, Sauxmesnil , Nacqueville, Sainte-Croix-Hague , etc. (vulg. Mondria). Cette plante, probablement abondante autrefois, est devenue introuvable et a été presque totalement détruite par les paysants, qui y attribuent des propriétés mcerveil- leuses pour la guérison des maladies de poitrine. Ceterach officinarum Willd. (Grammitis CeterachSw.). —AR. Vieux murs du littoral: Touriaville, Haine- ville, Querqueville. Polypodium vulgare L. — CC. Vieux murs, haies, toits, et sur les arbres! La forme à segments dentés (var. serratum Schultz) est la plus commune. Aspidium angulare Kitaibel (A. aculeatum B angulare Gren. et Godr.). — C. Haies et bois. Varie à segments confluents (P. Pluckenetii auct.). Polystichum Oreopteris DC. (Lastrea Oreopteris Presl.). —AC. Bois humides, landes marécageuses et bord DES ENVIRONS DE CHERBOURG. 357 des fossés, dans le Sud : Montagne du Roule, vallée de la Glacerie, Le Theil, Sauxmesnil, etc. — Filix-mas Roth (Aspidium Filix-mas Sw.). —C. Haies et bois. — dilatatum DC. (P. spinulosum Gren. et Godr.). — AC. Haies ombragées. — tanacetifotium DC. (P. spinulosum B dilatatum Gren. et Godr.) — C. Bois et haies ombragées. Athyrium Filix-fœmina Roth (Asplenium Filix-fœmina Bernh.). — CC. Bord des eaux, lieux humides. Varie beaucoup et notamment à lobes enroulés et taille plus petite (P. Leseblii Mérat). Asplenium lanceolatum Huds. — AC. Vieux murs et rechers des falaises. La forme des murs est très rigide, à frondes épaisses et d'un vert foncé; la forme qui eroît dans les fissures des rochers des falaises est plus molle, plus grêle quoi- que de plus grande taille, à frondes minces, transpa- rentes et d'un vert clair. — Trichomanes L. —C. Vieux murs (vulg. Capil- laire). L — marinum L.— AR. Fissures des rochers des falai- ses de la Hague, de Gréville à Flamanville. — Ruta-muraria L. — AR.Vieilles murailles, pres- que exclusivement sur les murs des églises. — Adianthum-nigrum L. — AR. Haies ombragées : Cherbourg, Octeville, etc. Scolopendrium officinale Smith. — C. Lieux humides, haies, murs, intérieur des puits (vulg. Langue de bœuf). Varie à frondes ondulées ou bifurquées au sommet. Blechnum Spicant Roth (Bl. boreale Sw.). — C. Bois humides, bord des ruisseaux, haies ombragées. 358 PLANTES VASCULAIRES Pteris aquilina L. — CC. Bois, haies, bord des che- mins, landes, champs incultes (vulg. Feugière). Varie à fronde molle, segments élargis, sinués-dentés (var. undulata Brébiss. fl. norm. éd. 3) : Hardinvast. Hymenophyllum Tunbridgense Smith. — AR. Rochers sur lesquels l’eau suinte, et au pied des arbres parmi les mousses, de préférence dans les endroits exposés au Nord : Montagne du Roule, Le Tron- : quet, La Glacerie, Le Mesnil, Sauxmesnil. ÉQUISÉTACÉES. Equisetum arvense L. — C. Haies et talus des fossés, champs sablonneux humides. Le Eq. Telmateya Ehrh. (E. fluviatile Sm.) se trouve aux environs de Valognes. — sylvaticum L. —R. Taillis, bruyères tourbeuses : Le Mesnil-au-Val, à la Boissaie (1858). — palustre L. — AC. Mares et fossés. — limosum L. — GC. Fossés et prés marécageux du littoral. LYCOPODIACÉES. Lycopodium Selago L.—R. Bruyères : versant Nord de la montagne du Roule, lande de Sainte-Croix. — inundatum L. — R. Bruyères tourbeuses : Le Mes- nil-au-Val, à La Boissaie (1858). — clavatum L. — R. Lieux pierreux humides et om- bragés : Montagne du Roule, vallée de la Glacerie. OA DES ENVIRONS DE CHERBOURG. TABLE DES FAMILLES. 12 6 Cn—— ACÉRINÉES 277 CRASSULACÉES ALISMACÉES 336 CRUCIFÈRES ALSINÉES 271 CUCURBITACÉES AMARYLLIDÉES 338 CUPULIFÈRES AMENTACÉES 333 CYNAROCÉPHALES AMYGDALÉES 283 CYPÉRACÉES ANTIRRHINÉES 317 DAPHNOÏDÉES APOCYNACÉES 313 DioscORÉES AQUIFOLIACÉES 278 DIPSACÉES ARALIACÉES 297 DROSÉRACÉES AROÏDÉES 341 DRUPACÉES ARTOCARPÉES 332 ÉLATINÉES ASPARAGÉES 337 ÉQUISÉTACÉES ASPÉRIFOLIÉES 315 ÉRICACÉES BERBÉRIDÉES 260 EUPHORBIACÉES BÉTULACÉES 335 FOUGÈRES BORRAGINÉES 315 FRANKÉNIACÉES Buronées 336 FUMARIACÉES CALLITRICHINÉES 291 GENTIANACÉES CAMPANULACÉES 310 GÉRANIACÉES CANNABINÉES 333 GRAMINÉES CAPRIFOLIACÉES 298 GROSSULARIÉES CARDUACÉES 305 HALORAGÉES CARYOPHYLLÉES 269 HÉDÉRACÉES CÉLASTRINÉES 278 HIPPOCASTANÉES CÉRATOPHYLLÉES 291 HiIPPURIDÉES CHÉNOPODÉES 327 HYDROCHARIDÉES CHICORACÉES 308 HYPÉRICINÉES CiSTINÉES 266 ILICINÉES COLCHICACÉES 336 IRIDÉES CONVOLVULACÉES 315 JASMINÉES ComPosÉES 301 JONCACÉES CONIFÈRES 336 JONCAGINÉES CORNÉES 297 LABIÉES CORYMBIFÈRES 301 LAURINÉES 309 L 2 360 PLANTES VASCULAIRES DES ENVIRONS DE CHERBOURG. LÉGUMINEUSES LEMNACÉES LENTIBULARIÉES LIGULIFLORES LILIACÉES LIiNÉESs LOBÉLIACÉES LORANTHACÉES LYCOPODIACÉES LYTHRARIÉES MALVACÉES MÉNYANTHÉES MONOTROPÉES MORÉES MYRICACÉES NARCISSÉES NAYADÉES NYMPHÉACÉES OLÉACÉES OMBELLIFÈRES ONAGRARIÉES OPHIOGLOSSÉES ORCHIDÉES OROBANCHÉES OSMONDACÉES OXALIDÉES PAPAVÉRACÉES PAPILIONACÉES PARONYCHIÉES PERSONÉES PLANTAGINÉES PLATANÉES PLUMBAGINÉES POLYGALÉES POLYGONÉES 278 POLYPODIACÉES POMACÉES PORTULACÉES POTAMÉES PRIMULACÉES RENONCULACÉES RÉSÉDACÉES RHAMNÉES RHINANTHACÉES ROSACÉES RUBIACÉES RUTACÉES SALICINÉES SALSOLACÉES SANTALACÉES SANGUISORBÉES SAXIFRAGÉES SCROPHULARIACÉES SILÉNÉES SMILACÉES SOLANACÉES SYNANTHÉRÉES TAMARISCINÉES THYMÉLÉES TiLIACÉES TYyPHACÉES ULMACÉES UMBELLIFÈRES URTICÉES VACCINIÉES VALÉRIANÉES VERBASCÉES VERBÉNACÉES VIOLARIÉES ZOSTÉRACÉES 356 289 292 340 312 257 268 278 320 284 298 277 334 327 331 289 294 317 269 337 316 301 292 331 275 342 332 294 333 311 299 317 325 266 341 ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. ANNÉE 18959. Séance du 3 Janvier 1859. PaysiQuE. — M. Liais adresse à la Société quelques considérations sur la vision stéréoscopique. Conformé- ment à l'opinion des philosophes du dernier siècle, l'œil donne la sensation des reliefs et par conséquent il fait connaître les trois dimensions de l’espace. Cette sensa- tion du relief provient de deux causes, à savoir : la mise au point, si l’on n’emploie qu’un seul œil; la mise au point et la parallaxe, si on se sert des deux yeux. Dans l'appa- reil nommé stéréoscope, on arrive à donner un relief extraordinaire aux dessins en exagérant dans des pro- portions convenables l’effet de la parallaxe. Récemment M. Athanase Boblin a communiqué à l'Institut une expérience très curieuse par laquelle une seule image photographique donne un relief considérable. Cette expérience consiste à regarder cette photographie avec une lunette terrestre, dont l'objectif est de court foyer. M. Liais a examiné quelle peut être la cause de ce relief, et il pense qu'il provient d’une exagération de l'effet de la mise au point. En effet, lorsqu'on tire une épreuve photographique, l’image n’est au point exactement que pour les objets situés à une certaine distance. Pour les autres objets, le cône lumineux sortant de l'objectif et provenant de chaque point est coupé par la glace plus près ou plus loin que le sommet; mais chaque rayon particulier n'en laisse pas moins son empreinte. Si l’on 362 . ANALYSE DES TRAVAUX regarde la glace à travers le même objectif, en considé- rant la série de rayons qui suiventle chemin précisément contraire à celui qu’ils ont parcouru pour former l’épreu- ve, l’image diffuse de ceux des points qui n'étaient pas au foyer donne une série de rayons qui se croisent préci- sément en ce point même, de sorte que le foyer de l'ima- ge, au lieu d'être sur un plan, forme la surface en relief des objets qui se peignent. Si maintenant on regarde cette image en relief avec un oculaire de court foyer, il n'y a qu'une partie de cette image au point, et les autres portions sont beaucoup plus diffuses que sur l’image photographique regardée directement; d’où il suit qu'il y a une exagération considérable de l’effet de la mise au point, à laquelle est dû le relief. Au lieu de l’objectif avec lequel a été obtenue l'épreuve, on peut employer un objectif un peu plus long et l'effet se maintient en grande partie, même généralement dans de meilleures conditions, parceque, avec le même objectif qui a donné ‘l'épreuve, l'exagération de la mise au point est trop grande. Ainsi, en résumé, l'effet stéréoscopique peut être développé, soit par une exagération de la parallaxe, soit par une exagération de la mise au point. M. Liais pense même que la parallaxe n’agit pour donner le relief qu’en ayant pour effet d'augmenter la diffusion des con- tours des objets ou trop rapprochés ou trop éloignés, car les deux images différentes se superposent pour ne donner à transmeitre qu'une seule image par le nerf optique qui, comme on sait, se bifurque entre les deux yeux. Dans cette superposition, les objets au point qui par l'effet de l'orientation des yeux font le même angle avec les deux axes optiques, se superposent exactement. Les autres, ne se superposant pas de même, se trouvent avoir des contours diffus d'une certaine largeur, effet DE LA SOCIÉTÉ. 363 qui se trouve augmenté encore de ce qu'ils ne sont pas au point, et se confond par suite avec cet effet du point. Diverses expériences faites par l’auteur tendent à con- firmer cette manière de voir etil pense, d’après ces principes, qu’il est possible de calculer une perspective qui donne le relief par une seule image ; et que même, parun ajustement convenable, on pourrait tirerune image photographique positive avec deux négatives offrant une parallaxe. Dans ce cas, la superposition, aulieu de se faire par l'emploi des deux yeux comme dans le stéréoscope, aurait lieu directement sur l’image même, et un seul œil donnerait le relief stéréoscopique, comme dans le cas découvert par M. Boblin. BoTANIQUuE. — M. Besnou communique un travail étendu de M. Bertrand-Lachènée, auquel ce dernier a voulu l’associer, et intitulé : Catalogue des plantes pha- nérogames qui croissent spontanément dans l’arrondis- ment de Cherbourg. BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachènée présente quel- ques observations sur des cas de floraison anormaux ou exceptionels qu’il a remarqués en 1858. Les plantes sui- vantes étaient en fleurs, à la fin de septembre: Ranuncu- lus acris L., OEnanthe crocata L., Pedicularis sylvatica L., Lattorella lacustris L., Salix repens L. (fleurs mâles). — à la fin d'octobre : Caltha palustris L., Cardamine sylvatica Link, Viola Riviniana Rchb., Viola odorata L., Polygala depressa Wend., Geum urbanum L., Agri- monia odorata Mill, Petroselinum segetum Koch, Hieracium pilosella L., Melampyrum pratense L. — au commencement de novembre : Stellaria graminea L., Arenaria trinervia L. — au commencement de décem- bre: Ranunculus bulbosus L., Viola ruralis Jord., Vinca major L. 364 ANALYSE DES TRAVAUX Séance du 7 Février 1839. BOTANIQUE. — M. Le Jolis présente à la Société une liste des plantes vasculaires des environs de Cherbourg, précédée de quelques considérations sur le caractère particulier de la végétation de cette contrée, sur les espèces occidentales et méridionales qui s’y rencontrent, et sur l'influence minéralogique des terrains sur cette végétation (Imprimé dans ce volume, page 245). Séance du T7 Mars 1859. GÉOLOGIE.— Note sur le Guano des îles Chinchas, par M. Jouan. — Les oiseaux de mer qui vivent en quan- tités prodigieuses sur les côtes du Pérou, ont été regar- dés comme les principaux producteurs du Guano; mais depuis trois siècles qu’on les observe, leurs excréments n'ont pu former, dans certains endroits, que des couches de quelques centimètres d'épaisseur, tandis qu'ailleurs elles y présentent une puissance de 20 et même 50 mè- tres. M. de Humboldt se demande si ces grands dépôts ne sont pas les produits de quelques bouleversements du globe; M. Huot considère le guano comme un fait géolo- gique, sous le nom de dépôt coprique, dans la formation tertiaire des terrains modernes. Les judicieuses remar- ques d’un américain, M. Peck, qui à récemment exploré les îles Chinchas, semblent confirmer cette opinion. — Les Chinchas sont des rochers dont l'altitude varie entre 50 et 100 mètres, sur lesquels le guano est posé, for- mant des monticules arrondis. L'exploitation fait recon- naître qu'il est par couches horizontales dont l'épaisseur varie depuis celle d’une feuille de carton jusqu’à 7 ou 8 centimètres, et dont la teinte est jaune pâle ou brun rou- geâtre. Les lits de cette dernière couleur sont ordinai- DE LA SOCIÉTÉ. 365 rement les plus épais ; mais les différentes colorations se suivent sans ordre déterminé. Les débris qu'on y trouve mêlés, des œufs, des ossements d'oiseaux etde phoques, indiquent la part que ces animaux prennent à sa produc- tion. Les descriptions très exactes de M. Peck font con- naître les espèces suivantes aux Chinchas: Aptenodytes demersa Lath., Pelecanus fuscus Gmel:, Sterna Inca Less. , Gygis candida Wagl., Procellaria urinatrix Gmel.. Le Sea-lion de l’auteur est le Phoca lupina de Molina. Le guano de couleur pâle est dû aux deux pre- mières espèces d'oiseaux; et celui qui est rougeâtre est formé par les autres et les Phoques. On sait que ces der- niers animaux, au moment de mourir, se trainent sur les points les plus élevés qu’ils peuvent atteindre ; il ne faut donc pas s'étonner de la présence de leurs débris à de grandes hauteurs. Non seulement la stratification du guano, mais encore l’horizontalité des couches, viennent à l'appui de l'opinion énoncée. Au lieu de se mouler sur le relief du terrain quiles supporte, elles sont horizon- tales. On remarque sur des élévations voisines, que les couches sont au même niveau, et qu'au lieu de se rejoin- dre sans solution de continuité, en suivant les contours de la petite vallée qui les sépare, elles montrent leurs affleurements brusquement tranchés sur les flancs des collines qui sont en regard, comme si la dépression in- termédiaire avait été balayée par les eaux qui auraient produit ces érosions. Ces faits et la présence de mor- ceaux de granit, quandiln”y a pas de masses de cette roche à moins de 20 milles marins de distance, sembleraient in- diquer que la production du guano a dû donner lieu à des phénomènes plus compliqués que les simples causes auxquelles on l’atitribue généralement. Peut-être de puissantes masses d’eau mises en mouvement pendant 366 ANALYSE DES TRAVAUX quelqu'un des cataclysmes auxquels la côte occidentale d'Amérique a été soumise, n’y sont-elles pas étrangères. Il serait intéressent de rechercher si les faits indiqués par M. Peck aux îles Chinchas se reproduisent sur les dépôt du guano que l'on trouve dans les autres parties du monde, à Ichaboë (côte occidentale d'Afrique), à l’île Latham, près Zanzibar, et dans différents gisements de la mer des Antiles. GÉOLOGIE. M. Bonissent présente à la Société la suite de la première partie de son Essai géologique sur le département de la Manche (massifs de la Hague et du Val-de-Saire). (Imprimé dans le tome VI, p. 130.). Séance du hk Avril 1859. ZooLoGre.— M. Jardin présente la 3° partie (zoologie) de son Essar sur l’histoire naturelle de l'archipel de Mendana ou des Marquises (Imprimé dans le tome VL, p. 161). ASTRONOMIE. — M. Liais adresse à la Société deux notes intitulées, l’une : Sur La lumière zodiacale dans le voisinage du soleil ; l'autre : Sur quelques conséquences de la théorie dynamique de la chaleur du soleil ({Impri- mées dans le tome VI, pp. 201 et 208). Séance du 2 Mar 1859. Zo0LOGIE. — M. Jouan présente une liste accompa- gnée de remarques sur les poissons de mer qu'il a observés sur les côtes de Cherbourg en 1858 et 1859 (Imprimée dans ce volume, p.116). ASTRONOMIE. — M. Liais adresse à la Société une note ayant pour titre: L'accélération du mouvement de la comète d'Encke ne peut provenir d’un milieu résis- tant (Empr.t. VI, p. 204). DE LA SOCIÉTÉ. 367 MÉCANIQUE CÉLESTE. — M. Liais envoie également une note sur Une erreur de la Mécanique céleste de Laplace (imp. t. VI, p. 216). Séance du 6 Juin 1859. ZooLoGte. — Note sur une petite Lamprore provenant de Sauxmesnil, par M. Jouan. — «Le # mai 1859, j'ai recu de M. Sivard de Beaulieu, deux petites lamproies pêchées dans un ruisseau pierreux, presque à sec, qui traverse la propriété où il demeure à Sauxmesnil, arron- dissement de Valognes. Le plus grand de ces poissons, encore vivant quand on me l’a apporté, mesurait 0°105 ; l’autre 0"095. Voici les dimensions et les principaux ca- ractères du plus grand : Hongaeur totale. seat mue note 0105 Hauteur au milieu du corps............... 0 007 Distance du bout du museau aux yeux....... 0 010 Id. id. àl'extrémité des ouïes.... 0 020 Id. id. à l’origine dela 1"° dorsale. 0 050 Id. it anus SEL asse 0 070 Diamètre du disque formé par l'épanouissement COMTE er de trier leather ete fe 0 005 Damétre de la bouche: 5.541.140 as actes 0 002 Le corps un peu comprimé ; le dos et les flanes olivâtres, le ventre argenté. La peau est gluante, lisse, sans écailles Il n'y apas de ligne latérale sensible, mais des lignes verticales, un peu inclinées en arrière, en dessus et en dessous, se rejoignant sur le milieu des flancs, de sorte que les sommets des angles qu’elles forment à leur inter- section se trouvent tous sur une ligne longitudinale. Les nageoires sont composées de membranes jaunûtres, transparentes, maintenues par des rayons très déliés. Il n’y a ni pectorales, ni ventrales. La 1"° dorsale commen- 368 ANALYSE DES TRAVAUX ce à peu près au milieu du corps et forme une courbe ré- gulière dont la flèche est, sur le sujet qui m'occupe, de 0003. La 2° dorsale, contigüe à la première, mais dis- tincte (sur l’autre sujetles deux dorsales sont réunies), est plus haute et fait un angle dont le sommet est distant du dos de 0” 005. Cette nageoire se prolonge en une pe- tite crête longitudinale tout autour de la queue, tient lieu de caudale et d’anale, et vient finir insensiblement à moitié chemin du bout de la queue à l’anus. Il y a de chaque côté 7 ouvertures branchiales placées sur une même ligne longitudinale. La lèvre est charnue, parfaite- ment circulaire, plus large que la tête, dentelée à son contour et couleur jaune foncé. Autour de labouche, sur l'anneau maxillaire, qui est verdâtre, il y a 3 dents de chaque côté. On en voit deux grosses au haut de l’ouver- ture circulaire de la bouche ; elles sont blanches, aigües et écartées. De chaque côté, sur le rebord de la bouche, il y en à une; et en bas, on en compte 5, également aigües au sommet; les deux extrêmes sont à deux lobes, de sorte qu'il y a 7 pointes au bas de la bouche. Au fond de celle-ci apparaît la langue, garnie de deux rangées longitudinales de dents. Les yeux sont grands, jaunes, recouverts d’une membrane. Entre eux, sur le haut de la tête, on voit une petite tache jaune-citron, et, en avant de cette tache, il y a une ouverture cylindrique, un tube qui communique avec la bouche. En cherchant la place de ce petit poisson dans la série des êtres, on a encore un exemple du désordre qui règne dans certaines branches de l’histoire naturelle, et surtout dans l’Ichthyologie. Il offre en petit les principaux carac- tères de la Grande Lamproie; mais il paraît qu'il ne parvient pas à des dimensions bnaucoup plus grandes que celles des deux sujets que j'ai sous les yeux. Les DE LA SOCIÉTÉ. 369 caractères se rapportent aussi à l'espèce Petromyzon branchialis L., décrite dans l'Encyclopédie méthodique sous lenom de Lamproie branchiale (Hist. natur. des anim. T. IL, p. 66). Cuvier (Règne animal, T. IL, p. 406) place le Petromyzon branchialis L., dans le genre Am- mocèle ; Duméril l'indique sous les noms de Lamprillon, Lamproyon, Civette, Chatouille, ete. Mais un des carac- tères du genre Ammocète est l'absence des dents; ce n’est pas le cas du poisson qui nous occupe. Lacépède donne une figure d’un poisson qu'il appelle Lamproyon (Petromyzon branchialis Gmel., Lacép.; Ammocætes branchialis Cuv.), qui est une espèce d’Ammocète différant de notre sujet et qui semble faire le passage des poissons aux vers. D'après Cuvier (Règne animal, T. IE, p. 404, note), la figure du Petromyzon sucet, celle du Septæil et celle du P. noir de Lacépède, ne se rap- porteraient qu'à des variétés du Petromyzon Planeri Bloch. Ces figures, par leur couleur et la forme de la bouche, diffèrent du poisson que j'ai sous les yeux. La figure du P. Pricka (Petrom. fluviatilis L.), est celle dont ilse rapproche le plus; mais la couleur verte du corps, l'absence du jaune autour de la bouche et l’écarte- ment des dorsales du P. Pricka, ne permettent pas de les confondre. Lacépède ne donne pas de figure du P. Planeri Bloch; il n’en parle même qu’en termes vagues, disant seulement qu’on le trouve en Allemagne dans les petits ruisseaux d’eau douce; les deux dorsales contigües et même réunies, me font croire, d’après Cuvier (Règne animal, T. Il, p. 404), que notre petit poisson, s’il ne constitue pas une espèce particulière, doit être rapporté au Petromyzon Planerr Bloch.» ASTRONOMIE. — M. Liais communique une note sur Les Équations personnelles et les moyens de les faire dis- paraître (Impr.,t. VI, p. 218). 24 370 ANALYSE DES TRAVAUX Séance du 11 Juillet 1859. PHOTOGRAPHIE. — M. Liais adresse à la Société deux notes ayant pour litre, lune: sur un appareil pour obtenir des vues panoramiques sur glace plane collo- dionnée, l'autre : sur l'application de laphotographre aux triangulations et aux relèvements (Impr. t. VE p. 220). Séance du 9 Août 1859. BOTANIQUE. — M. Le Jolis présente à la Société un travail intitulé : Zichens des environs de Cherbourg, comprenant la liste des espèces qu’il a observées dans cette contrée (Impr. t. VE, p. 225). M. Le Jolis informe en outre la Société, que, dans une herborisation faite en juin dernier sur les falaises de Jo- bourg, M. Le Dien a découvert une mousse nouvelle pour la France, lEnthostodon Templetonii Schwgr., espèce particulière à l'Irlande. ENTOMOLOGIE. — M. Eyriès annonce à la Société qu'il a trouvé, sur les hauteurs des Fourches, près Cherbourg, le Bolbocerus mobilicornis Fabric., espèce très rare. A cette occasion, M. Eyriès fait remarquer que, dans VHist. nat. des Insectes coléoptères, M. de Castelnau traduit la dénomination de Fabricius par : Bolbocère à antennes mobiles. Cette traduction est erronée: d’abord parcequ'il n’est pas d’insectes à antennes immobiles; en second lieu, parceque l’épithète mobilicornis appli- quée à cette espèce, a surtout pour but d'indiquer le singulier phénomène qui la caractérise. En effet, dans toutes les autres espèces de cette tribu dont la tête est surmontée d’un tubercule ou d’une corne, cet appen- dice est toujours soudé au chaperon, ou plutôt en fait in- tégralement partie. Dans le Bolbocerus mobilicornis, au DE LA SOCIÉTÉ. 371 contraire, cette corne est tout-à-fait mobile et est jointe aux bords de la cavité qui lui sert de base, par une mem- brane flexible lui servant d’articulation et permettant à l’insecte de la mouvoir en tous sens. Séance du 5 Septembre 1859. ÉLECTRICITÉ. — M. Th. Du Moncel communique une note sur divers phénomènes qui accompagnent la trans- mission de l’étincelle d’induction, soit dans le vide, soit à l’air libre. Cette note fait partie du Mémoire imprimé au commencement du présent volume. BOTANIQUE. — M. Jardin présente, sous le titre de Supplément au Zephyritis Taîtensis, l'énumération de 124 plantes trouvées par lui ou par d’autres voyageurs dans les îles de la Société, et qui ne sont pas signalées dans l'ouvrage de M. Guillemin ([mprim. dans ce volume, p. 239). BOTANIQUE. — M. Le Jolis informe la Société qu'il a découvert sur un sapin, à Sauxmesnil, une espèce de Lichen nouvelle pour la France, le Zwackhia involuta Kôrb.; il a trouvé en outre dans les mêmes parages, le Arthonia spadicea Leight. et le Lecidea flexuosa Ny1. ZooLoGiE. — M. Jouan rapporte un fait qui lui a été signalé par tous les pêcheurs du littoral, de Barfleur à Diélette. Cette année la pêche n’a fourni que de très pau- vres résultats : les poissons plats ont peu donné; les crustacés, entr'autres les Crabes de Seine (Maia Squi- nado Latr.), si communs dans le milieu de l'été, ont pres- que entièrement manqué. Les pêcheurs attribuent ce fait à la grande quantité de poulpes, connus sous le nom vul- gaire de Satrouilles, que, de mémoire d'homme, on n'avait jamais vus en aussi grand nombre. da ANALYSE DES TRAVAUX GEÉOLOGIE. — M. Jouan entretient la Société de la dis- cussion soulevée il y a peu de temps, à l’Académie des Sciences, entre MM. Du Petit-Thouars et Milne-Edwards, à propos des îles madréporiques du Grand-Océan; et à cette occasion il rappelle à la Société qu’elle a bien vou- lu accueillir au mois d'octobre 1858, une Note sur les iles basses et les récifs du Grand-Océan, note dans la- quelle son opinion se rencontre presque en tous points avec celle de M. Mine-Edwards. Cette note est imprimée dans ce volume, p. 148. Séance du 3 Octobre 1859. GÉOLOGIE. — M. Bonissent fait part à la Société de la découverte d'une mine de fossiles qu’une tranchée ou- verte pour les travaux du chemin de fer de Cherbourg, sur la commune de Couville au Pont-aux-Étiennes, lui a permis d'étudier. On y trouve plusieurs espèces bival- ves, parmi lesquelles les Dalmanites se rencontrent en très grande quantité, mais en fragments; c’est particuliè- rement la tête et la queue qui dominent. Cependant M. Bonissent a été assez heureux pour en découvrir un individu entier. Il donnera le nom de ces fossiles lors- qu'il décrira le terrain dans lequel ils sont ensevelis. ÉLECTRICITÉ APPLIQUÉE. — M. Th. Du Moncel pré- sente à la Société un appareil d'éclairage spécialement applicable à la chirurgie. Il consiste en un tube recourbé, de 2 à 3 millimètres de diamètre et complètement rem- pli, sauf une petite solution de continuité, par un fil mé- tallique. L'espace non occupé par le fil métallique est vide d'air; les étincelles d’une machine d’induction se répan- dant dans le vide, y développent une lumière suffisante pour les besoins ordinaires de la chirurgie. M. le D”. Fonssagrives, préoccupé des avantages qu'offrirait un DE LA SOCIÉTÉ. 873 appareil d'éclairage électrique produisant une lumière suffisante et dépourvue de chaleur sensible, s'était adressé, pour la solution de ce problème, à M. Du Mon- cel qui a imaginé les moyens de réaliser cette idée. M. Th. Du Moncel fait connaîtrele résultat de ses nou- velles recherches sur l'application de l'électricité à l'éclairage des phares. Il à démontré, devant une com- mission du Ministère de la Marine, qu'une machine à va- peur de la force d’un cheval et mettant en mouvement un appareil d’induction, suffit pour développer une lumière égale à 800 bougies et dont l'intensité n’a pas varié d’une manière appréciable pendant 12 heures. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — M. Tremblay, qui avait précédemment présenté à la Société dans sa séance du 10 octobre 1853 (T. 2, p.95), l'appareil de sauvetage maritime qu’il a inventé et qui consiste en une fusée portant une corde, fait connaître les résultats de ses nouvelles recherches sur cette question et les efforts qu'il ne cesse de faire pour vulgariser l'emploi d'une découverte si importante au point de vue humani- faire. CHIMIE APPLIQUÉE. — Le même auteur décrit un pro- jectile incendiaire de son invention : c'est une gerbe de fusées portant une masse de phosphure de soufre ; l'énergie comburante du phosphure rend cet engin de destruction des plus redoutables. Séance du 8 Novembre 1859. ÉLECTRICITÉ. — M. Du Moncel présente un Mémoire sur la non-homogénéité de l’étincelle d’induction, et re- produit devant la Société la plupart des curieuses expé- riences qui sont décrites dans cet ouvrage. (Imprimé au commencement du présent volume). 374 ANALYSE DES TRAVAUX ÉLECTRICITÉ. — Invraisemblance de la théorie de la condensation électrique, par M. Fleury.— Plusieurs des expériences de M. Du Moncel se rapportant à des phé- nomènes de condensation électrique, M. Fleury fait re- marquer incidemment combien la théorie généralement admise est défectueuse. Elle enseigne en effet que l’élec- tricité libre répandue sur l’une des faces d’une bouteille de Leyde décompose le fluide neutre répandu sur l’au- tre face, retient sur cette seconde face le fluide de nom contraire au sien, et en repousse celui de même nom. De plus cette théorie suppose, au moins implicitement, que le fluide neutre, formé de proportions définies des deux électricités, ne peut être partiellement décomposé, c'est-à-dire en d’autres termes, que les deux électrici- tés ne peuvent former de combinaisons à proportions indéterminées, analogues aux dissolutions. Cependant, si l’on rejette ce dernier mode de combinaison pour l'électricité, on est conduit à une évidente absurdité; car il faut nécessairement admettre que l'électricité agirait avec plus d'énergie à distance qu'au contact, puisque alors elle décomposeraitsa propre combinaison. Or cette conclusion est inadmissible, quand on considère l’affinité mutuelle des deux fluides l’un pour l’autre, affinité qui amène si aisément leur union. Cette union ne pourrait s'effectuer, si l'attraction à distance était supérieure à l'attraction au contact, comme l'exige forcément, quoi- que indirectement, la théorie généralement adoptée. BOTANIQUE. — M. le D'. Bornet adresse à la Société un Mémoire, accompagné de deux planches gravées, intitulé : Observations sur le développement d’Infusoi- res dans le Valonia utricularis (Impr. dans le t. VE, p. 337). DE LA SOCIÉTÉ. 375 Séance du 5 Décembre 1857. MérTéoROLOGIE. — Influence de La mer sur les climats, ou résultats des observations météorologiques faites à Cherbourg pendant les années 1848, 1849, 1850, 1851, par M. Emm. Liais (Imprimé dans ce volume, p. 171). BOTANIQUE. — M. Le Jolis informe la Société qu'il a récemment trouvé le Opegrapha prosodea Ach., lichen nouveau pour l’Europe et qui n'avait encore été signalé que dans l'Amérique équinoxiale. Cette espèce a été dé- terminée par M. le D' W. Nylander. ASTRONOMIE. — De la nature probable des queues co- métaires, par M. Fleury. -- M. Fleury présente sur ce sujet quelques considérations qui se résument ainsi qu'il suit. La conformité du mouvement des comètes aux lois de Képler et tous les autres résultats des observations démontrent avec évidence que les queues des comètes ne sont qu'une fraction inappréciable de la masse totale de ces astres. D'un autre côté, l'éclat de ces queues sem- ble exiger impérieusement une conclusion opposée. En présence de ces alternatives contradictoires, il ne parait pas bien facile de se former une opinion arrêtée; ce- pendant l'auteur croit pouvoir tout concilier en suppo- sant que les queues des comètes ont une masse à peu près nulle par rapport à celle du noyau, mais que sous l'influence d'actions encore inconnues, ces appendices produisent une lumière propre qui leur donne un éclat comparable à celui qu'ils acquerraient si, n'étant pas lumineux par eux-mêmes, ils possédaient une densité qui leur permit de réfléchir une quantité sensible de lu- mière solaire. U BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1859 ET LE 1°T SEMESTRE 1860. $ 1°" Publications des Sociétés correspondantes. France. MINISTÈRE IMPÉRIAL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. — Revue des Sociétés savantes, T. V,ns9s 2 à 6, in-80°, Paris, 1858.— 2e série, T, I, n°5 1 46, in-8°, 1859; T. IE, n°5 1 à 6, 1839; T. III, n°8 1 à 4, 1860. ANGERS. Société académique. — Mémoires de la Société acadé- mique de Maine-et-Loire, T. III et IV, in-8°, Angers, 1858 ; T. V,in-80, 1859; T. VI, in-8°, 1859. ANGers. Société industrielle. — Bulletin de la Société industri- elle d'Angers et dudépartement de Maine-et-Loire, T. XXIX, in-8°, Angers, 1858; T. XXX, in-8°, 1859. AvRANCHES. Société d'archéologie, etc.—Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d’'Avranches, T. II, in-8°, Avranches, 1859. Borpeaux. Société Linnéenne.— Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, T. XX, livr. 1 à 6, in-8°, Bordeaux, 1855- 1860. CAEN. Académie Impériale des sciences, arts et belles-lettres.— Mémoires de l'Académie Impériale des sciences, arts et bel- les-lettres de Caen, in-8°, Caen, 1860. CAEN. Sociélé Linnéenne de Normandie. — Bulletin de la So- ciété Linnéenne de Normandie, T. III, in-8°, Caen, 1858; T. IV, in-8°, 1859. CAEN. Association Normande. — Annuaire des cing départe- ments de l’ancienne Normandie, 25° année, in-8°, Caen, 1859. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 377 Casrres. Société scientifique et littéraire. — Procès-verbaux des séances, 2e année, in-8°, Castres, 1858. CLERMONT-FERRAND. Académie des sciences, lettres et arts. — Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l’Au- vergne, T. XXXI, in-8°, Clermont-Ferrand, 1858. Dion. Académie Impériale des sciences, arts et belles-lettres. — Mémoires de l'Académie Impériale des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 2e série, T. VI, 1857, in-8°, Dijon, 1858. Disox. Société d'agriculture et d'industrie agricole du départe- ment de la Côte-d'Or.— Journal d'Agriculture de la Côte- d'Or, T. LIL, n°s 6, 7, 10 à 12, in-80, 1858; T. IV, nos 1, 2, 4 à 12, in-8°, 1859 ; T. V, n°5 1 à 4, in-8°, 1860. Lizze. Société Impériale des sciences, de l’agriculture et des arts. — Mémoires de la Société Impériale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 1858, T.V, in-80, Lille, 1859. Lyon. Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts.— Mémoires de l’Académie Impériale des sciences, belles-let- tres et arts de Lyon; Classe des Sciences, T. III, in-8°, Lyon, 1853; T. IV, in-8°, 1854; T.V, in-80, 1855; T.VI, in-80, 4856; T. VII, in 8°, 1857. — Classe des Lettres, T. IIL, in-80, 1853; T. IV, in-8°, 1854-1855; T. V, in-8°, 1856-1857; T. VI, in-8°, 1857-1858. Lyon. Société Linnéenne. — Annales de la Société Linnéenne de Lyon, T. I, in-8°, Lyon, 1853; T. II, in-80, 1855; T. III, in-8°, 1856; T. IV, in-8°, 1857. Lyon. Société Impériale d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles. — Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, 2e série, T. IV, in-8°, Lyon, 1852-1853; T.V, in-80, 1853; T. VI, in-80, 1854; T.VII, 1re partie, in-8°, 14855; T.VIII, in-80, 1856 ; 3e série, T. I, in-80, 1857. Merz. Académie Impériale. — Mémoires de l'Académie Impé- riale de Metz, 2e série, T. VI, in-8°, Metz, 1858; T. VII, in-8°, 1839. Nancy. Académie de Stanislas. — Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1857, in-8°, Nancy, 1858; id. 1858, in-8° , 1859. Paris. Société philomatique. — Extraits des procès-verbaux des séances pendant l’année 1858, in-8°, Paris, 1858 ; id. . pendant l’année 1859, in-80, 1889. 378 BULLETIN Paris. Société botanique de France. — Bulletin de la Société botanique de France, T. V, n°5 7,9, in-80, Paris, 1858; T. VI, n°S 1 à 9, in-80, 1859. Paris. Société Impériale zoologique d’acclimatation. — Bulle- tin mensuel de la Sociélé impériale zoologique d’accli- matation, T. V, n°s 11 et 12, in-8°, Paris, 1858; T. VI, n°s 1 à 12, in-80, 1859; T. VIT, n°s 1 à 4, in-8°, 1860. Paris. Société de Géographie. — Bulletin de la Société de Géo- graphie, 4e série, T. XVII (n°s 97 à 102), in 8°, Paris, 1859; T. XVIII (nos 103 à 108), in-80, 1859; T. XIX {nos 109 à 111), in-80, 1860. RocnerorrT. Société d'agriculture, des belles-lettres, sciences et arts. — Travaux, année 1857-1858, in-8°, Rochefort, 1858 ; année 1858-1859, in-80, 1859. ROUEN. Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts. — Précis analytique des travaux de l’Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l’an- née 1857-1858, in-8°, Rouen, 1858. TouLouse. Académie Impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres. — Mémoires de l'Académie Impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse; 4e série, T. I, in-8°, Toulouse, 1851; T. II, in-8°, 1852; 5e série, T. II, in-8°, Toulouse, 1858; T. III, in-8°, 1859. TROYES. Société d'agriculture, des sciences, arts et belles-let- tres. — Mémoires de la Société d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, 2e série, T. L(nos 1 à 8), in-8°, Troyes, 1847-1848; T. I} (nos 9 à 16), in-8°, 1849-1850; T. LIT (nos 17 à 2%), in-80, 1851-1852; T. IV (nos 25 à 28), in-8c, 48533 T. V (nos 29 à 32), in-80, 1854; T. VI (nos 33 à 36), in-80, 1855; T. VII (n9S 37 à 40 ) in-80, 1856; T. VIII (nos 41 à 44), in-80, 1857, T. IX (nos 45 à 48), in-80, 1858; T. X (nos 49 à 52), in-80, 1859. Angleterre. AMIRAUTÉ D'ANGLETERRE. — Report of the Teneriffe astrono- mical experiment of 1856, addressed to the Lords Commis- stoners of the Admiralty, by Profr. C. Piazzi Smyth, in-40, Londres, 1858. BIBLIOGRAPHIQUE. 379 CamBrinGe. Société philosophique. — Transactions of the Cambridge philosophical Society, T. X, 1'e partie, in-40, Cambridge, 1858. EpimsourG. Société botanique. — Transactions of the botani- cal Society of Edinburgh, T. VI, {re partie, in-80, Edin- bourg, 1858 ; 2e partie, in-80, 1859. Lonpres. Société Linnéenne. — Journal of the proceedings of the Linnean Society : Zoology, T. I (n° 7, 8), in-80, Lon- dres, 1858; T. III (n°5 9 à 12), in-80, 1858-1859; T. IV (nos 43 à 15), in-80, 14859. — Botany, T. IT (n0S 7, 8), in-80, 1858; T. LIL (n05 9 à 12), in-80, 1858-1859 ; T. LV (nos 13 à 45), in-80, 1839. — Supplement to Botany, nos 1 et 2, in-8o, 1839. — List of the Linnean Society of London 1858; id. 4859.—A ddress of Thomas Bell, read at the meeting of the Linnean Society 1858; id. 1859, in-80, Londres, 1858-1859. Mancnester. Société philosophique et littéraire. — Memoirs of the Literary and philosophical Society of Manchester, T. XV, 1re partie, in-80, Manchester, 14858. — Proceedings of the literary and philosophical Society of Manchester, nos 1 à 14, in-80, 1857-1858. Belgique. BRUXELLES. Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux arts. — Bulletin de l’Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux arts de Belgique, 2 série, T. IV, in-80, Bruxelles, 1858; T. V, in-80, 1858; T. 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XXXVI (livr. 43 à 16), in-80, 1859; T. XXXVIT (livr. 47 à 2%), in-80, 4889; T. XX XVIII (livr. 23 à 28), in-80, 1859; T. XXXIX (livr. 1 à 3), in-80, 1860. — Register zu den Bänden 21 bis 30 der Sitzungsberichte der mathematisch- naturwissenschaftliche Classe der Kaïserlichen Akademie der Wissenschaften, in-80, Vienne, 1859. Vrenne. Institut Impérial et Royal géologique d'Autriche. — Jahrbuch der Kaiserlich-kôniglichen geologischen Reichs- anstalt, T. IX, n°% 2 et 3, in-40, Vienne, 1858; T. X, nos 4 et 2, in-40, 1859. WIESBADEN, Société des sciences naturelles. — Jahrbücher des Vereins für Naturkunde im Herzogthum Nassau, T. XII, in-80, Wiesbaden, 1857; T. XII, in-80, 1858. WursBourG. Société physico-médicale. — Verhandlungen der physikalisch-medicinischen Gesellschaft in Würzburg, T. IX, livr. 2 et 3, in-80, Wurzbourg, 1859; T. X, livr. 1, in-80, 1859. Suisse. BaLe. Société des sciences naturelles. — Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft in Basel, T. 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T.) — Annales de l’observatoire central de Rus- sie, année 1855, n° 1 et 2, in-40, Saint-Pétersbourg, 1857; id. année 1856, in-40, 1858. — Correspondance méléoro- logique, année 1857, in-40, Saint-Pétersbourg, 1859. — Compte-rendu annuel adressé au ministre des finances de Russie, année 1857, in-4°, Saint-Pétersbourg, 1858. LaGus (Wilh. Gabr.). — Sveriges Rikes Landslag, stadfästad af Konung Christopher ür 1442, in-40, Helsingfors, 1852.— Sverikes Rikes Stadslag, etc., in-40, 1852. Le Jours (Auguste) — De la tonalité du plain-chant comparée à la tonalité des chants populaires de certaines contrées, sous le rapport de l’absence de la note sensible, in-80, Paris, 1859. — Lichens des environs de Cherbourg, in-80, Cher- bourg, 1859. — Observations de tératologie végétale, in-80, Cherbourg, 1859. — Plantes vasculaires des environs de Cherbourg, in-80, Cherbourg, 1860. Lreg1@ (justus von). — Rede inder oôffentlichen Sitzung der Kù- nigl. Akademie der Wissenschaften am 28 Mürz 1860 zur F'eier ihres einhundert und ersten Stiftungstages gehalten, in-40, Munich, 1860. LirRow (Karl von). — Privatleistungen auf astronomischem Gebiete, in-40, Vienne, 1859.— Andeutungen über astrono- mische Beobachtungen beitotalen Sonnenfinsternissen, in-89, Vienne, 1860. MarrTius (C. F. Ph. von).— Erinnerung an Mitglieder der ma- thematisch-physikalischen Classe der Kôn. bayerischen À ka- demie der Wissenschaften, in-49, Munich, 1859. NERVANDER (Jean-Jacques). — Observations faites à l'Observa- toire magnétique et météorologique de Helsingfors, obser- vations magnétiques, T. I à IV, in-4°, Helsingfors, 1850. Norpuanx (Dr. Alexander von).— Palæontologie Südrusslands, fase. 4 à 3, in-40, et planche 4 à 19, grd.in-folio, Helsing- fors, 1858-1859. Norman (J. M.). — Quelques observations de morphologie végé- tale, in-40, Christiania, 1857. NyLANDER (Dr. W.). — Note sur le mâle du Psyche Helix Sieb., in-80, Paris, 1854. QuéreLer. — Observations des phénomènes périodiques pour 1857, in-4° Bruxelles, 1858. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 390 RaDLKkOFER (Dr. Ludwig). — Ucber das Verhältniss der Par- thenogenesis zu den anderen Fortplanzungsarten, in-80, Leipzig, 1858.— Ueber das anomale Wachsthum des Stam- mes bei Menispermeen, in-80, Ratisbonne, 1858. ScauLrtz (C. H. et Fr.). — Commentationes botanicæ, aucto- ribus fratribus Schultz bipontinis, in-8°, Neustadt, 14859. SEIDEL (Ludwig). — Untersuchungen über die Lichtstärke der Planeten Venus, Mars, Jupiter und Saturn, verglichen mit Sternen, und über die relative Weisse ihrer Oberflä- chen ; nebst einem Anhange enthaltend: die Theorie der Lichterscheinung des Saturn, in-40, Munich, 1859. SuyTx (Pr. C. Piazzi). — Report of the Teneriffe astronomical experiment of 1856, addressed to the Lords Commissioners of the Admiralty, in-40, London et Edinburgh, 1858. TOoRNABENE (Dr. Francesco). Relazioni dei travagli scienti- fici eseguiti nell’anno XXXIV dell’ Accademia Giænia di scienze naturali di Catania, in-40, Catane, 1859. VozpiceLL (Pr Paolo). — Sulla polarita elettrostatica quarta communicazione, in-40, Rome, 1859.— Sugli ellettrometri, in-40, Rome, 1858. Voss. — Inversio vesicæ urinariæ og Luxationes femorum con- genitæ hos samme Individ, in-40, Christiania, 1857. Weiss (Adolph). — Die Krystallformen, einiger chemischen Verbindungen, in-80, Vienne, 1859. Weiss (Adolph et Edmund). — Untersuchungen über der Zu- sammenhang in den Aenderungen der Dichten und Bre- chungs-Exponenten in Gemengen von Flüssigkeiten , in-80, Vienne, 1858. WEITENWEBER (W.R.). — Denkschrift über August Joseph Corda’s Leben und literärischeWerken, in-40, Prague, 1852. — Systematisches Verzeichniss der bühmischen Trilobiten, in-80, Prague, 1857.— Der arabische Kaffee, in-80, Prague, 1857. WurTz (Ad.). — Répertoire de chimie pure et appliquée. Compte-rendu des progrès de la chimie pure en France et a l'étranger, n0S 2 à 13, in-80, Paris, 1858-1859. À ( Et dr ; LISTE DES MEMBRES DE LA Société Impériale des Sciences naturelles DE CHERBOURG. Bureau de la Société. MM. Fondateurs. Vte Th. DU MONCEL %*#, Directeur-perpétuel. Emm. LIAIS % , Secrétaire-perpétuel. Aug. LE JOLIS, Archiviste-perpétuel. Bureau éleelif pour 1860. Aug. LE JOLIS, Président. GOUVILLIEZ *X, Vice-président. L. L. FLEURY, Secrétaire. LANGLOIS, Trésorier. Membre honoraire. Gust. THURET, membre de l'Institut, à Antibes. Membres titulaires. 4° Section des sciences médicales. Dr. PAYERNE, ancien président de l'Athénée de Paris. Dr. MONNOYE, chirurgien en chef de l’hospice civil. 392 LISTE DES MEMBRES 20 Section de zoologie et de botanique. Aug. LE JOLIS, membre de plusieurs sociétés savantes fran- çaises et étrangères. Édél. JARDIN, sous-commissaire de la marine impériale. BERTRAND-LACHÊNÉE, naturaliste. Ch. EYRIÈS :K, officier d'infanterie de marine. Cte. H. de TOCQUEVILLE %, membre du conseil général de la Manche. DUBOIS *X#, sous-intendant militaire. 30 Section de géologie et géographie. H. JOUAN :%, lieutenant de vaisseau. BONISSENT, membre de la société géologique de France. J. MÉNANT, juge au tribunal civil. GOUVILLIEZ :X%, sous-préfet de l’arrt. de Cherbourg. L. de BARMON %, capitaine de frégate. LANGLOIS, conservateur du musée d'histoire naturelle. 4° Section de physique et astronomie. Vte Th. DU MONCEL %#X, membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères. Emm. LIAIS :X, astronome, en mission au Brésil. L. L. FLEURY, physicien. De PEYRONNY :X, ancien capitaine du génie. JOYEUX, ingénieur de la marine impériale. Membres correspondants. 4° Section des sciences médicales. Dr BLACHE, directeur de la santé, à Marseille. Dr CASTORANTI (Raphael), à Paris. Dr JÆGER (G. F. von), professeur à Stuttgart. Dr KIESER (D. G.), professeur à Iéna. DE LA SOCIÉTÉ. 393 Dr PELLETIER, secrétaire de l'académie d'Orléans. Dr POISEUILLE, à Paris. Dr REINVILLIERS, à Paris. Dr ROUX (Jules), chirurgien en chef de la marine, à Toulon 20 Section de zoologie et botanique. AGARDH (J. G.), professeur de botanique, à Lund. ANDERSSON (N. J.), membre de l'académie des sciences de Stockholm. ARESCHOUG, professeur de botanique, à Upsal. BALFOUR, président de la société botanique d'Edinbourg. BARY (Ant. de), profr. de botanique, à Fribourg en Brisgau. BENTHAM (G.), botaniste, à Londres. BERTOLONTI, professeur de botanique, à Bologne. BLEEKER, président de la société des sciences naturelles de Batavia. BLUME, professeur de botanique, à Leyde BLYTT, professeur de botanique, à Christiana. BOREAU, directeur du jardin des plantes d'Angers. BORNET (Ed.), botaniste, à Antibes. BRAUN (Alex.), directeur du jardin des plantes de Berlin. BRONGNIART (Ad.), membre de l'institut, à Paris. BUNGE, directeur du jardin des plantes, à Dorpat. BURMEISTER, professeur de zoologie, à Halle. CHATIN, professeur à l’école de pharmacie, à Paris. CHESNON, naturaliste, à Évreux. COSSON (Ern.), botaniste, à Paris. CROUAN (H.), botaniste, à Brest. CROUAN (L.), botaniste, à Brest. CUIGNEAU (Th.), botaniste, à Bordeaux. DE BRÉBISSON (Alph.), botaniste, à Falaise. DECAISNE (Jos.), membre de l'institut, à Paris. DE CANDOLLE (Alph.), professeur de botanique, à Genève. 39% LISTE DES MEMBRES DES MOULINS, président de la soc. Linnéenne de Bordeaux. DE NOTARIS, directeur du jardin des plantes de Gênes. DE QUATREFAGES, membre de l'institut, à Paris. DE SCHOENEFELD, botaniste, à Paris. DE SELYS-LONGCHAMPS, à Liège. DESMAZIÈRES, botaniste, à Lambersaert. DICKIE, professeur de botanique, à Belfast. DROUET (H.), naturaliste, à Troyes. DUBY DE STEINER, botaniste, à Genève. DUFOUR (Léon), membre de l'institut, à Saint-Sever. DU RIEU DE MAISONNEUVE, direct. du jardin des plantes de Bordeaux. DUTREUX, secrétaire de la société des sciences naturelles de Luxembourg. DUVAL-JOUVE, inspecteur de l'académie de Strasbourg. EHRENBERG, membre de l’académie des sciences de Berlin. ESCHRICHT, directeur de musée de Copenhague. EUDES-DESLONCHAMEPS, doyen de la faculté des sciences de Caen. FÉE (A. L.), directeur du jardin des plantes de Strasbourg. FENZL (Ed.), directeur du jardin des plantes de Vienne. FISCHER DE WALDHEIM, président de la société des natu- ralistes de Moscou. FLOURENS, secrétaire-perpétuel de l'académie des seien- ces, à Paris. FRAUENFELD (G.), naturaliste, à Vienne. FRIES (Elias), professeur de botanique à Upsal. FUNCK, professeur à Luxembourg. FUERNROHR, botaniste, à Ratisbonne. GASPARRINI, professeur de botanique, à Naples. GAY (Jacques), botaniste, à Paris. GEOFFROY St-HILAIRE (Isid.), membre de l'institut, à: Paris. DE LA SOCIÉTÉ. 395 GISTL, naturaliste, à Ratisbonne. GODRON, doyen de la faculté des sciences de Nancy. GOEPPERT, professeur de botanique à Breslau. GRAY (Asa), secrétaire de l'académie de Boston. GRATIOLET, naturaliste au muséum d'histoire naturelle de Paris. GRENIER, professeur à la faculté des sciences de Besancon. GREVILLE (R. Kaye), botaniste, à Edimbourg. GROENLAND (Joh.), botaniste, à Paris. GUSSONE, directeur du jardin des plantes de Naples. GUÉRIN-MÉNE VILLE, secrétaire de la société d’acclimation, à Paris. HARTING, directeur du jardin des plantes d’Utrecht. HARVEY (W.), professeur de botanique, à Dublin. HOFMEISTER (Wilh.), botaniste, à Leipzig. HOOKER (Sir William), directeur des jardins royaux de Kew. HOOKER (J. Dalton), botaniste, à Kew. JAUBERT (comte A.), membre de l'institut, à Paris. JOLY (N.), professeur de zoologie, à Toulouse. JORDAN (Alexis), botaniste, à Lyon. KIRCHSBAUM,, secrétaire de la société des sciences de Wiesbaden. KRAUSS, professeur de zoologie, à Stuttgart. KUETZING, professeur de botanique, à Nordhausen. LAMPRECHT, botaniste, à Bamberg. LANCIA duc de BROLO (Federico), secrétaire de l’académie de Palerme. LEBEL (E.), botaniste, à Valognes. LECONTE (John), secrétaire de l'académie des sciences natu- relles de Philadelphie. LE GALL, conseiller à la cour impériale de Rennes. LE MAOUT (Emmanuel), botaniste, à Paris. LENORMAND (René), botaniste, à Vire. 396 LISTE DES MEMBRES LEREBOULLET, professeur de zoologie, à Strasbourg. LESPINASSE (Gust.), botaniste, à Bordeaux. LÉVEILLÉ, botaniste, à Paris. LICHTENSTEIN, membre de l'académie des sciences de Berlin. LUCAS (Hipp.), secrétaire de la société entomologique, à Paris. MARTIUS (von), secrétaire de l'académie des sciences de Munich. MENGE, secrétaire de la société des naturalistes de Danzig. MILNE-EDWARDS, membre de l'institut, à Paris. MIQUEL, directeur du jardin des plantes d'Amsterdam. MOHL (Hugo von), professeur de botanique, à Tubingen. MONTAGNE (Camille), membre de l'institut, à Paris. MOQUIN-TANDON, membre de l'institut, à Paris. MUELLER (Karl), professeur, à Halle. MULSANT, entomologiste, à Lyon. NYLANDER (W.), professeur de botanique, à Helsingfors. OUDEMANS, directeur du jardin des plantes de Leyde. PARLATORE (Filippi), professeur de botanique, à Florence. PLANCHON (J. L.), professeur de botanique, à Montpellier. POUCHET, membre de l'institut, à Rouen. PRINGSHEIM, botaniste, à Berlin. RADLKOFER (Ludwig), professeur de botanique, à Munich. REICHENBACH, professeur de botanique, à Dresde. RENARD, secrétaire de la société des naturalistes de Moscou. RETZIUS (Andreas), professeur de zoologie, à Stockholm. RIDOLFTI (marquis Cosimo), président de la société des géorgo- philes de Florence. ROEPER (Joh.), professeur de botanique, à Rostock. ROSSMANN (Julius), botaniste, à Giessen. RUPRECHT, professeur de botanique, à Saint-Pétersbourg. SANGUINETTI, professeur de botanique, à Rome. SAVI (Pietro), professeur de botanique, à Pise. DE LA SOCIÉTÉ. 397 SCHACHT (Hermann), botaniste, à Berlin. SCHIMPER (W. J.), membre de l'institut, à Strasbourg. SCHLECHTENDAL (von), directeur du jardin des plantes de Halle. SCHLEIDEN, professeur de botanique, à Iéna. SCHULTZ (C. H.), président de la « Pollichia », à Deidesheim. SIEBOLD (C. von), professeur de zoologie, à Erlangen. SOUBEIRAN (Léon), botaniste, à Paris. SOYER-WILLEMET, botaniste, à Nancy. SPACH, conservateur des galeries de botanique du muséum, à Paris. TCHIHATCHEFF (prince de), botaniste, à Paris. TENORE, président de l'académie des sciences de Naples. THEDENIUS, botaniste, à Stockholm. TIEDEMANN, professeur de zoologie, à Heidelberg, TORNABENE, directeur du jardin des plantes de Catane. TREVIRANUS, professeur de botanique, à Bonn. TREVISAN (comte Vittore), botaniste, à Padoue. . TULASNE (L, R.), membre de l'institut, à Paris, VALENCIENNES, membre de l'institut, à Paris. VISIANI (Roberto de), directeur du jardin des plantes de Padoue. WEISS (Adolf), naturaliste, à Vienne. WEITENWEBER, professeur de botanique, à Prague. WIED NEUVWIED (prince Maximilien de), à Wied. WIRTGEN (Philipp), botaniste, à Coblentz. ZANARDINI, professeur de botanique à Venise. 30 Section de géologie, minéralogie et chimie. AGASSIZ, professeur à Cambridge, Massachusetts. BARRESWILL, à Paris. BUSSY, directeur de l’école de pharmacie de Paris. DAUBRÉE, doyen de la faculté des sciences de Strasbourg, 398 LISTE DES MEMBRES DE CAUMONT, membre de l'institut, à Caen. DE LORIÈRE, à Paris. DE NATALE, professeur de géologie, à Messine. DE VERNEUIL, membre de l'institut, à Paris. DONNY, à Gand. DUMAS, sénateur, membre de l'institut, à Paris. ELIE DE BEAUMONT, secrétaire-perpétuel de l'académie des sciences, à Paris. GEMELLARO (G. G.), à Catane. GIRARDIN (J.), doyen de la faculté des sciences de Lille. HAIDINGER, directr de l'institut impérial géologique deVienne. HAUSSMANN, secrétaire de l’acad. des sciences de Gôttingue. HÉTET, professeur à l’école de pharmacie de Toulon. JOUVIN, professeur à l'école de pharmacie de Rochefort. KUHLMANN, à Lille. LE CANU, professeur à l’école de pharmacie de Paris. LEPAGE (P. L.), à Gisors. LIEBIG, à Giessen. MANGON (Hervé), professeur à l’école des ponts et chaussées, à Paris. MORIDE, à Nantes. MORIÈRE, professeur d'histoire naturelle, à Caen. MORIS, professeur de géologie, à Luxembourg. PAYEN, membre de l'institut, à Paris. PELOUZE, membre de l'institut, directeur de la monnaie, à Paris. PIERRE (Isidore), professeur de chimie, à Caen. REUTER, professeur de chimie, à Luxembourg. SCHOENBEIN, professeur de chimie, à Bâle. SOUBÉIRAN, professeur à l’école de pharmacie de Paris. VILLAR Y MACIAS (Don Juan), professeur de chimie, à Sala- manque. WURST, professeur à l’école de médecine de Paris. DE LA SOCIÉTÉ. 399 49 Section de physique et astronomie. ABRIA, doyen de la faculté des sciences des Bordeaux. AIRY, directeur de l'observatoire de Greenwich. AMICI, professeur d'astronomie, à Florence. _ BABINET, membre de l'institut, à Paris. BECQUEREL, professeur au conservatoire des arts et métiers, à Paris. BIANCHI, directeur de l’observatoire de Modène. BOND, directeur de l’'abservatoire de Cambridge. BOUTSKOY, directeur de l’école navale de Russie. CHACORNAC, astronome, à Paris. DE CALIGNY (marquis Anatole), à Paris. DE GASPARIS, à Naples. DESSAINS, professeur de physique, à Paris. DOVE, membre de l'académie des sciences de Berlin. ENCKE, directeur de l'observatoire de Berlin. ERMAN, membre de l'académie des sciences de Berlin. ESLER, membre de l'académie des sciences de Vienne. ETTINGSHAUSEN (von), directeur de l'institut physique de Vienne. GAUGAIN, physicien, à Paris, GLOESENER, professeur, à Liège. GRAHAM, astronome, à Markree. GROVE, à Londres. HENRY (Joseph), secrétaire de l'institution Smithsonienne, à Washington. KAEMTZ, professeur de physique, à Halle. KUPFFER, directeur de l'observatoire physique de Russie. LAUGIER, membre de l'institut, à Paris. LE VERRIER, sénateur, directeur de l'observatoire de Paris. LITTROW (von), directeur de l'observatoire de Vienne. MARTINS (Ch.), professeur, à Montpellier. 700 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. MASSON, professeur de physique, à Paris. MATTEUCI, professeur, à Pise. MAURY, à Washington. OLMSTEDT, astronome, à New-Haven. PALAGI, professeur, à Bologne. PETERS, astronome, à Kônigsberg. PLANTAMOUR, directeur de l'observatoire de Genève. PLUCKER, professeur, à Bonn. POEY (Andrès), directeur de l'observatoire de la Havane. . POUILLET, membre de l'institut, à Paris. QUÉTELET, directeur de l'observatoire de Bruxelles. SECCHI, directeur de l'observatoire de Rome. STHEINEL, physicien, à Munich. TYNDALL, professeur à l'institut royal de Londres. UNGERN-STERNBERG (baron de), à Saint-Pétersbourg. VAILLANT (le maréchal), membre de l'institut, à Paris. VALÉRIUS, professeur de physique, à Gand. VALZ, directeur de l'observatoire de Marseille. VINCENT, membre de l'institut, à Paris. VOLPICELLI, secrétaire de l'académie des sciences de Rome. WELCKER, professeur de physique, à Giessen. WHEATSTONE, physicien, à Londres. WOLF, directeur de l'observatoire de Berne. ZANTEDESCHI, professeur de physique à Padoue. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. Astronomie. Sur la lumière zodiacale dans le voisinage du soleil, par M. Emm. Liais. 366 Sur quelques conséquences de la théorie dynamique de la chaleur du soleil, par M. Liais. 366 Sur l'accélération du mouvement de la comète d'Encke, par M. Liais. 366 Sur les équations personnelles et les moyens de les faire disparaître, par M. Liais. 369 De la nature probable des queues cométaires, par M. L. Fleury. 375 Botanique. Supplément au Zephyritis Taitensis de M. Guil- lemin, par M. Édél. Jardin. 239 Plantes vasculaires des environs de Cherbourg, par M. Auguste Le Jolis. 245 Catalogue des phanérogames de l'arrondissement de Cherbourg, par MM. Bertrand-Lachénée et Besnou. 363 Floraison hors saison de certaines plantes, par M. Bertrand-Lachênée. 363 Lichens des environs de Cherbourg, par M. Aug. Le Jolis. 370 102 TABLE ANALYTIQUE Découverte à Jobourg de l'Enthostodon Temple- tonii Schwgr., par M. Em. Le Dien. 370 Lichens nouveaux pour la France trouvés à Cher- bourg, par M. Le Jolis. 371-375 Observations sur le développement d’infusoires dans le Valonia utricularis, par M. le D' Bornet. 374 Chimie appliquée. Fusées incendiaires, par M. Tremblay. 373 Électricité. Sur la non-homogénéité de l’étincelle d'induction, par M. Du Moncel. { Sur divers phénomènes qui accompagnent la trans- mission del’étincelle d’induction, par M. Du Moncel.371 Invraisemblance de la théorie de la condensation électrique, par M. L. Fleury. 374 Électricité appliquée. Éclairage électrique appliqué à la chirurgie, par M. Du Moncel. 372 Eclairage électrique des phares, par M. Du Moncel. 373 Entomologie. Sur le Bolbocerus mobilicornis, par M. Eyriès. 370 Géologie. Note sur les îles basses et les récifs de corail du Grand-Océan, par M. Jouan. 148 Note sur le guano des îles Chinchas, par M. Jouan. 364 Essai géologique sur le département de la Manche, par M. Bonissent. 366 Découverte d’une mine de fossiles à Couville, par M. Bonissent. 372 DES MATIÈRES. Mécanique céleste. Sur une erreur de la mécanique céleste de Laplace, par M. Liais. Mécanique appliquée. Sur l'appareil de sauvetage de M. Tremblay. Météorologie. Influence de la mer sur les climats, ou résultats des observations météorologiques faites à Cher- bourg de 1848 à 1851, par M. Emm. Liais. Photographie. Sur la vision stéréoscopique, par M. Liais. Sur un appareil pour obtenir des vues panorami- ques sur glace plane collodionnée, par M. Liais. Sur l'application de la photographie aux triangula- tions et aux relèvements, par M. Liais. Physique. Sur la vision stéréoscopique, par M. Liais. Zoologie. Poissons de mer observés à Cherbourg en 1858 et 1859, par M. Jouan. Essai sur l’histoire naturelle desîles Marquises, 3° partie, zoologie, par M. Jardin. Note sur une petite Lamproie (Petromyzon Planeri Bloch ?), par M. Jouan. Note sur le Bolbocerus mobilicornis Fabr., par M. Eyriès. Coïncidence de la rareté de certains poissons et crustacés avec l'abondance des poulpes, par M. Jouan. 03 367 373 171 361 370 370 361 116 366 367 370 371 TABLE. Recherches sur la non-homogénéité de l’étincelle d'induction, par M. Th. Du Moncel. 1 Poissons de mer observés à Cherbourg en 1858 et 1859, par M. Jouan. 116 Note sur les îles basses et les récifs de corail du Grand-Océan, par M. Jouan. 148 Influence de la mer sur les climats, ou résultats des observations météorologiques faites à Cherbourg en 1848, 1849, 1850, 1851, par M. Emm. Liais. 171 Supplément au « Zephyritis Taïtensis » de M. Guil- lemin, par M. Ed. Jardin. 239 Plantes vasculaires des environs de Cherbourg, par M. Aug. Le Jolis. 245 Analyse des travaux de la Société en 1859. 361 Ouvrages recus par la Société. 376 Liste des membres de la Société. 391 Table analytique des matières, 101 Table. 40% , À 4 es Er] à THE Ps pe ù Ut É EE CU L2æ Ut VA LS 5 ( J 74 L ar» € ê REA TES s] = D} k: SCIENCES. Æ P © MÉMOIRES . DE LA » } D SOCIÉTÉ IMPÉRIALE … L DES SCIENCES NATURELLES À Ê DE CHERBOURG, À ( : PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE A ( Pr . f ÿ ‘ @Q M. AUG. LE JOLIS, | EX Lu ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. N< A r4 : : Ÿ BL (©, | . Ke 4 Î « a & É € TOME VII. 1859. L* À ea hs 72 à D \ L Fe ÿ al ke 3 à FA | AS D - | non à 1 |] À . PARIS. | 4) -J:-B. BAILLIEÈRE et fils, libraires, rue Hautefeuille, 19. , # UNE CHERBOURG. a BEDELFONTAINE er SYFFERT, imp., rue Napoléon, 1] Ha 1860. ( C ©) (PS RS NE EN 7 La Qi ESA, NET Sr | em Ep : le pt re a ue , nine LUE PR mienne tam pe saieie sinhetuief sain: ele pue HRAIOUOENT EEE ETES DOUCE TEE CT TER œe DUICENIOAP left ls ieisle te ete AUUSIOIDCE CICR RILILIL IEEE EEE + rte lades ru DCRRR INT LI LL LL] . ete een 8 ETS een Tire OO " attirer Done photata init s d'en ninteie steel te UN MODOO EP OOOE STEET ARR EEE tee rets is ste terne r ads) hat CLÉ CITE Mine p'uleeninte sbnig mis se « onsisie à niotrnbelieie eine se» ON nn Ne ane nie ne à CIDIDICIOICNPPETPISEER RARE ICE PRINT LE CLR QULE RENE! NULLE EE CRUE TOCNIONUE # MALI ECS AA DODOOCIOCODPPPRPNCILE UE PES r in slainist Mis letsisioies RAA EUNIONEES JOCIDIICEICIOEEP EPS ENNE CDIOPIONONCEITE Lit seten té CE on és alt. eine iotsleisisle ee > eLobe toute CUBE OOOPEIEE int elslololo lois sqaiere imisis te. JOCODONON TENTE + QUOTE RPferrtate een ULLINE EE BIDICIDICICI IE IEEE ORPI LUOLECOPCEONE LOL DIOREEIOENRONENE 00 . 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